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Commission permanente de l'agriculture et de la
colonisation
Etude des crédits
du ministère de l'Agriculture
et de la Colonisation
Séance du mardi 15 mai 1973
(Seize heures six minutes)
M. GIASSON (président de la commission permanente de
l'agriculture et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
Alors, messieurs, avant la reprise des travaux, je voudrais signaler les
changements suivants: M. Brown remplace M. Ostiguy et M. Joron (Gouin) remplace
M. Tremblay (Sainte-Marie).
M. BELAND: Est-ce que l'honorable ministre pourrait nous faire une
rétrospective, incluant les réponses aux questions que nous lui
posions lors de la première journée de l'étude des
crédits, c'est-à-dire le 1er mai 1973?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si le député de
Lotbinière me permet, pour éclairer les lumières du
président actuel, est-ce que les travaux de la commission parlementaire
avaient commencé à voir les programmes comme tels ou si c'est
encore au palier des grandes politiques?
M. VINCENT: Nous commencions...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le programme 1?
M. VINCENT: ...le programme 1: Recherche et enseignement. C'est
cela?
UNE VOIX: Oui, monsieur.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Merci, messieurs.
M. VINCENT: Elément 1, et à ce moment-là, je pense
qu'on avait commencé à parler un tout petit peu des stations de
recherche, tout juste.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Et la parole était au
député de Lotbinière?
M. BELAND: Un instant que je retrace...
M. VINCENT: En attendant, si le député de
Lotbinière me permet, peut-être...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Nicolet.
M. VINCENT: ...que l'on sera en mesure de répondre à une
question que j'avais posée, mais en dehors de la commission.
Recherche et enseignement
M. VINCENT: D'abord, en ce qui concerne les stations de recherche,
j'aimerais savoir quelle est la situation actuelle au ministère de
l'Agriculture, au sujet de nos stations de recherche? Quelle est la vocation de
nos stations de recherche, le nombre de nos stations de recherche et quels sont
les vues ou encore les projets du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation en ce qui concerne l'avenir de nos stations de recherche? Je
voudrais à ce moment souligner qu'en ce qui me concerne il est de
beaucoup préférable que, dans le contexte agricole dans lequel
nous vivons, nous changions la vocation de certaines de nos stations de
recherche. Exemple, j'en donne un tout de suite: Autrefois, nous avions dans
nos stations de recherche beaucoup de production laitière. Je pense que
dans le contexte actuel, il ne serait pas nécessaire que le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation ait des troupeaux
laitiers, produise du lait, car nous avons des agriculteurs qui, dans ces
régions, sont déjà très avancés.
Si le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation pouvait,
en collaboration avec ces agriculteurs, organiser des programmes ou des
travaux, ce serait peut-être autant efficace que ça peut
l'être avec nos stations de recherche, ça coûterait beaucoup
moins cher au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation et
ça permettrait au ministère de donner une autre vocation à
ces stations de recherche.
M. TOUPIN: Je pense que la première étape... Est-ce un
vote?
UNE VOIX: Ils vont venir nous chercher.
M. VINCENT: Avant, on pourrait peut-être avoir le nombre de
stations de recherche, la vocation à peu près de chacune, ensuite
les vues du ministère au niveau technique.
M. TOUPIN: Juste pour faire un petit historique, on a commencé,
comme on en avait discuté la dernière fois quand on s'est
rencontré, par unifier et rationaliser au niveau du Conseil de recherche
pour essayer d'établir des priorités. Avant ça, au niveau
du Conseil de recherche, chacun présentait un projet et très
souvent le conseil les acceptait sans qu'il y ait coordination, tant au point
de vue des universités que du point de vue des stations de recherche du
gouvernement fédéral. Je ne dirai pas qu'on a amendé, mais
on a rationalisé un peu le travail à ce niveau-là de telle
sorte que maintenant on a établi des priorités et même on a
fait une liste des priorités. C'est le ministère maintenant, en
collaboration avec le Conseil de recherche, qui établit une liste de
priorités et des budgets vont d'abord aux priorités avant d'aller
à des projets évidemment moins prioritaires.
Quant aux stations de recherche, technique-
ment, en termes de nombre et en termes aussi de fonction, le
sous-ministre pourrait peut-être donner un peu plus de précision
sur cet aspect. Pour répondre à votre question, M. le
Président, nous avons six stations de recherche, donc leur nombre n'a
pas changé par rapport à l'an dernier. Parmi ces stations, on
peut dire qu'il y a deux stations que l'on considère deux stations
pilotes et les autres, pour certaines, deviennent des opérations
satellites...
M. VINCENT: Pourriez-vous les nommer au fur et à mesure?
M. TOUPIN: Certainement, Deschambault est une de ces premières
stations. Je peux peut-être vous les énumérer tout de
suite.
M. VINCENT: Quelle est, en gros, sa vocation?
M. TOUPIN: A Deschambault, c'est une vocation de productions animales,
plus particulièrement les productions avicoles, les productions
laitières, et par avicole, j'entends la production de poules. Nous avons
des efforts de collaboration pour le développement de nouvelles hybrides
génétiques, nous servant de matériel que nous avons
importé notamment de France, plus communément appelé la
poule vedette qui est appelée à jouer un rôle, je pense,
assez considérable.
Deschambault aussi fait énormément de travail en
horticulture; plus particulièrement, la production de fraises exemptes
de maladies à virus en est un exemple. L'autre station importante, c'est
Saint-Hyacinthe qui, dans sa nouvelle vocation, se consacre davantage aux
productions végétales sur divers aspects, productions
céréalières et fourragères de même que
production horticoles tant au niveau des essais de variétés qu'au
niveau que de la multiplication de nouvelles variétés nous
avons là des généticiens qui y travaillent maintenant
et qu'au niveau aussi de ce qu'on a convenu d'appeler la défense
des cultures, essais de diverses méthodes de contrôle de maladies,
de contrôle d'insectes ou autres qui peuvent se manifester dans les
principales productions se retrouvant dans la région de
Montréal.
C'est ainsi que de Saint-Hyacinthe dépend une sous-station qui
est celle de Sainte-Martine et qui a comme vocation unique et primordiale la
multiplication de semences de céréales dites de fondation. De
même, on retrouve une sous-station à L'Assomption qui joue un
rôle plus particulièrement dans le domaine des productions
horticoles choux, asperges, fraises, framboises, etc., qui se situent
là.
L'autre station, la troisième, c'est La Poca-tière.
Celle-ci englobe davantage les préoccupations de la région de
l'Est du Québec. On y retrouve, adaptées aux conditions des
régions, des recherches dans les différents secteurs
mentionnés dans les autres stations, mais aussi une recherche qui est
assez intéressante et importante pour nous, c'est la recherche sur
l'insémination artificielle des porcs pour laquelle nous avons
réussi à développer une technique parce que
c'était un travail assez difficile qui nous a permis même
cette année d'ouvrir, dans un rayon assez restreint il va sans dire, les
résultats ou les essais pratiques de cette recherche que nous avons
développée en production porcine.
Nous retrouvons aussi dans un autre secteur celui de la
production de la pomme de terre les stations des Buissons et de
Mani-couagan. Celle des Buissons fait du travail de régie de production
de pomme de terre tandis que Manicouagan se spécialise dans la
production de variétés de pommes de terre exemptes de
différents virus ou maladies et qui sont par la suite greffées
pour être utilisées pour la multiplication de semences de pommes
de terre de fondation afin d'alimenter de plus en plus le marché de la
pomme de terre du Québec. Je parle au niveau de la semence, à
partir de variétés qui conviennent le plus adéquatement
possible aux exigences climatiques et de sol du Québec.
Il y a aussi Québec qui est une sous-station en fait, et qui se
localise, d'une façon particulière, à la station
agronomique de Saint-Augustin. Celle-ci, se voue à différents
travaux au niveau de la fertilité des sols, au niveau de l'horticulture
et, d'une façon beaucoup plus intensive, sur ce qu'on est convenu
d'appeler la défense des cultures, c'est-à-dire essai,
contrôle de pesticides sous toutes ses formes.
Je crois là avoir résumé, d'une façon
très sommaire il va sans dire, les diverses stations de recherche dont
le ministère de l'Agriculture dispose.
M. VINCENT: Je le remercie. Cela donne une bonne vue d'ensemble de nos
stations de recherche. Vous avez mentionné La Pocatière avec les
expériences qui se font dans l'insémination du porc. Je fais mal
la relation entre le Centre d'insémination de Saint-Hyacinthe et le fait
qu'on ait installé à Sainte-Anne-de-la-Pocatière tout ce
projet de recherche, vu la distance qui existe entre tout le système
déjà installé à Saint-Hyacinthe.
M. TOUPIN: Je vais vous dire que, si La Pocatière a
été choisie, c'est qu'il nous aurait fallu, pour
véritablement amorcer cette recherche parce que la technique est tout
à fait...
M. VINCENT: Oui. D'accord.
M. TOUPIN: ... différente de celle utilisée par les
animaux... Donc, afin de s'éviter des investissements immobiliers, au
niveau d'une porcherie, ce que nous n'avions pas à Saint-Hyacinthe,
à ce moment, l'état de recherche a commencé. Et je pense
qu'on peut dire qu'on est encore à l'état de recherche,
c'est-à-dire que,
s'il arrivait qu'on puisse définir la technique adéquate
pour réussir cela, il y aurait tout avantage, à ce moment, bien
sûr, à utiliser les facilités existantes et à
greffer, lorsque cela pourrait devenir possible, un véritable service
aux agriculteurs pour diffusion de la semence de certains hybrides ou de
certains géniteurs porcins.
M. VINCENT: Mais cela se fait également en collaboration ou avec
une certaine surveillance du Centre d'insémination artificielle de
Saint-Hyacinthe?
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'actuellement, ce que l'on fait, c'est
une recherche de base, c'est-à-dire, essayer de voir quelle est la
technique, au niveau de la conservation du sperme, qui est un problème
parce que la durée de vie est assez courte, et aussi, en même
temps, essayer de voir à la méthode de transport. On ne peut pas
à l'heure actuelle congeler, par exemple, la semence, comme on le fait
pour l'eau; donc il faut l'utiliser puisque vous aimez les
détails à l'état frais et là, il y a encore
une recherche fondamentale. Pourquoi nous avions choisi spécifiquement
La Pocatière, c'était, à ce moment, une raison
d'économie parce que nous avions déjà là une
porcherie et un certain personnel qui pouvait, adéquatement, permettre
d'aller au fond, au niveau de la recherche. Quand on parle du centre
d'insémination, ce dernier n'est pas un organisme de recherche du
ministère mais bien plus un service qu'on rend à la classe
agricole.
M. VINCENT: Pour autant que le centre d'insémination a un
regard...
M. TOUPIN: Oui, bien sûr.
M. VINCENT: ...sur tout ce qui se passe à
Sainte-Anne-de-la-Pocatière, comme probablement le centre l'a
aujourd'hui avec les autres recherches qui se font avec les compagnies. Je sais
que Canada Packers fait des recherches à Maple, en Ontario. Il y a
l'université, je pense, du Wisconsin qui fait beaucoup de recherches sur
cette question de congélation de sperme de verrat... parce que ce sont
des termes.
H y aurait le danger également que, si on installe un centre
à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, on pourrait installer un
même centre de recherche à Deschambeault pour les chevaux...
M. TOUPIN: Mais ce n'est pas un centre...
M. VINCENT: Non, non, pas le centre, mais une recherche à
Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Deschambeault...
M. TOUPIN: Cela ne dérange pas, c'est de la coordination.
M. VINCENT: Les explications du sous-ministre ne dérangent pas
à ma satisfaction.
M. TOUPIN : Les facilités étaient là, c'est la
raison pour laquelle on a choisi Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
M. VINCENT: Quelle est la relation à l'heure actuelle entre
Deschambeault, Saint-Augustin, l'université Laval, le ministère
de l'Agriculture et de la Colonisation avec la ferme de l'université
Laval et la ferme du ministère de l'Agriculture?
M. TOUPIN: On a eu l'occasion de vous exprimer, lors d'une rencontre
précédente de la commission, du travail ou de la vision nouvelle
que le Conseil de recherche agricole et des services agricoles du
ministère de l'Agriculture ont à jouer. C'est ainsi que nous
avons mentionné, à ce moment-là, que dorénavant,
autant les organismes fédéraux que les stations de recherche
relevant des diverses universités qui oeuvrent en agriculture au
Québec auraient un niveau de collaboration et de coordination beaucoup
plus intense. Donc, nous avons fait une mise en commun des efforts de recherche
qui sont faits à travers le Québec et, à partir de cela,
nous avons déterminé quels seraient les endroits les plus faciles
pour établir telle ou telle recherche tenant compte du personnel
disponible, tenant compte de budgets, tenant compte des compétences et
des expériences de chacun, ce qui fait que, sur le plan pratique, il y a
un degré de compénétration et de collaboration, par
exemple, entre la station agronomique de Saint-Augustin et celle de
Deschambeault où il se fait un certain travail de
complémentarité, ou encore que Saint-Augustin fera la
médecine vétérinaire aussi, ou de sorte que l'on
évite définitivement à partir de cela un
dédoublement, une meilleure coordination, un effort concerté des
compétences en matière agricole au Québec à l'heure
actuelle.
Donc, il y a ce degré de collaboration et de coordination qui
existe à l'heure actuelle...
M. VINCENT: II serait peut-être bon, juste une parenthèse,
M. le Président, pour les agriculteurs de Rouyn ou ceux qui auraient
l'occasion de lire le journal des Débats... j'avais été
surpris de constater, il y a quelques années, quand un groupe de
journalistes étaient venus visiter la ferme de Deschambeault et de
Saint-Augustin ce n'est pas moi qui avais été surpris
mais les journalistes avaient été surpris de constater que
la base du sérum qui servait aux transplantations cardiaques provenait
d'études du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, de
notre école de médecine vétérinaire, de
l'université Laval, de l'Institut de recherche de Saint-Augustin.
A ce moment, il y avait dans l'étable des chevaux et des vaches
qui étaient vérifiés tous les jours; on ramassait
l'ingrédient de base, on fabriquait le sérum et on envoyait cela
au Centre cardiologique de Montréal.
LE PRESIDENT (M. Giasson): C'est un retour aux sources.
M. VINCENT: C'est encore une contribution de l'agriculture au
développement humain...
M. TOUPIN: Elle contribue partout, l'agriculture, au
développement humain.
M. VINCENT: II y a autre chose, si vous me permettez encore une
parenthèse, M. le Président, c'est pour dire que je suis content
que le député de Gouin soit avec nous. Une autre fois, nous
étions à Saint-Hyacinthe...
M. JORON: Cela donne droit à toutes sortes d'histoires.
M. VINCENT: C'est bon quand même. Le député de Gouin
va admettre avec moi que la population des villes ne connaît pas ce
travail fait par le ministère de l'Agriculture. Une autre fois, nous
étions dans la région de Saint-Hyacinthe et il était
fortement question qu'aux Etats-Unis on faisait de la recherche pour congeler
la vie humaine. J'avais dit à ce moment aux journalistes: Vous seriez
surpris si je vous déclarais cet après-midi qu'il y a ici de la
vie qui est congelée depuis 15 et même 16 ans. Quelques minutes
plus tard, nous avons exposé devant les journalistes un jeune taureau de
six mois dont le père était mort depuis 16 ans. En
définitive, c'est congeler de la vie.
M. JORON: Est-ce que ç'a fait un bon taureau?
M. VINCENT: Excellent.
M. JORON: II n'est pas dégelé?
M. VINCENT: Et le taureau va se vendre probablement, s'il n'est pas
vendu, aux environs de $10,000 ou $12,000. On avait congelé le sperme
pour le conserver. C'est juste une parenthèse pour informer les
agriculteurs de Rouyn.
M. JORON: On va congeler le député de Nicolet et on le
dégèlera quand Standfield va être au pouvoir.
M. VINCENT: II faudrait congeler les députés
péquistes pour les garder en souvenir, pour dire dans quelques
années: Voici les messieurs qui étaient de passage à
l'Assemblée nationale.
M. JORON: Nous autres, on n'a pas besoin de se faire congeler parce
qu'il y a une relève qui suit dans le PQ.
M. TOUPIN: L'Union Nationale se prolonge dans le bronze.
M. BELAND: Est-ce que je pourrais revenir au sujet bien
spécifique de l'étude des crédits?
LE PRESIDENT (M. Giasson): On va revenir au programme 1.
M. BELAND: Oui, s'il vous plaît.
LE PRESIDENT (M. Giasson): C'était peut-être de
l'enseignement, mais pas de la recherche, ce qu'on vient d'aborder
là.
M. VINCENT: En ce qui concerne l'enseignement agricole, on y reviendra
plus tard; on pourrait peut-être terminer le sujet de la recherche
agricole. Moi, je n'ai pas d'autres questions en ce qui concerne l'autre terme.
Il restera plus tard les laboratoires régionaux. On reviendra sur cette
question et également, sur l'enseignement agricole.
M. BELAND: En ce qui a trait à la recherche, tantôt vous
parliez de recherches qui avaient été effectuées
relativement à la pomme de terre. Est-ce que les recherches se sont
effectuées principalement sur les sortes ou les catégories de
pommes de terre que l'on voit continuellement sur le marché ou
plutôt sur les sortes qui sont beaucoup plus grosses, en somme, et qui
vont alimenter les manufactures ou les fabriques de patates "chips" ou de
diverses autres natures?
M. TOUPIN : Elles se situent à deux niveaux. D'abord,
élaborer ou multiplier de la semence de fondation de
variétés auxquelles les agriculteurs sont habitués de
recourir afin de leur fournir une semence qui soit la plus saine possible, de
même qu'elles se font sur un autre plan, que vous avez mentionné,
sur la recherche de variétés qui soient orientées
davantage vers la préoccupation de satisfaire les marchés dits de
transformation, pommes de terre pour la croustille, pour la frite,
congelée ou autre, tous nos travaux de recherches se rendent
jusqu'à cet aboutissement. Nous avons, en fait, une cuisine
expérimentale où nous essayons, pour la croustille, pour la pomme
de terre frite et même pour la pomme de terre en poudre de voir comment
les variétés qui sont actuellement utilisées par les
agriculteurs de même que celles que nous avons sous essai peuvent se
comporter pour améliorer, encore une fois, la productivité des
pommes de terre au Québec.
M. BELAND: II y a aussi un autre aspect sur lequel je voudrais avoir une
information du ministère, c'est concernant l'apiculture. Est-ce que,
dans ce domaine, étant donné qu'il y a plutôt une
régression, ce n'est pas le même genre de recherches, il va sans
dire, parce qu'il s'agit de recherches en vue d'une mise en marché,
d'une plus grande production, etc., est-ce que, vis-à-vis de cela, il y
a eu une recherche valable, supplémentaire pour tâcher
d'encourager davantage les agriculteurs ou, plus précisément, les
apiculteurs à se lancer dans cette production plus intensivement?
M. TOUPIN: Je n'ai pas mentionné tout à l'heure
qu'à nos deux stations pivots, soit Deschambault et Saint-Hyacinthe,
nous avions
deux éléments de recherche, donc laboratoires et ruchers
sur place, afin d'étudier encore une fois un des problèmes que je
vous mentionne, qui est le problème d'hivernement des abeilles, dans nos
conditions particulières du Québec, de leur résistance
à certaines maladies qui sont malheureuses, et qui se font dans un cadre
de recherche de plantes mellifères.
C'est un des problèmes que l'on a, la disponibilité
adéquate de plantes à miel ou mellifères, pour favoriser
son développement nous l'espérons beaucoup, parce que c'est une
production, c'est vrai, qui marque un certain degré de stabilité
au Québec et qui aurait avantage à prendre une plus grande
expansion non seulement à cause d'un marché
québécois de plus en plus consommateur de miel, mais aussi en
fonction d'un marché d'exportation de plus en plus
intéressé à ce produit qu'on appelle le miel.
M. BEL AND: Dans le même sens, au niveau de l'intensification de
la culture de la betterave à sucre au Québec, est-ce que vous
pourriez préciser? Il y a seulement moi, je crois, qui ai parlé
le 1er mai de la betterave à sucre; j'aimerais que le ministre en parle
quelque peu, nous dise où nous sommes situés présentement,
compte tenu de l'annonce par le gouvernement ontarien de son intention
d'intensifier la production de la betterave sucrière en Ontario
grâce à une loi appropriée pour tâcher de
"s'autosuffire" de plus en plus dans ce domaine? Est-ce qu'au Québec il
y a un travail d'envergure qui tend à s'agencer, si on est au statu quo
ou si on va régresser encore cette année?
M. TOUPIN: Les efforts que nous faisons, M. le Président, au
niveau de la betterave sucrière dans le domaine de la recherche se
situent au niveau de la production. Nous avons à divers endroits du
Québec des... Nous procédons par location, c'est-à-dire
que nous allons chez un agriculteur, nous louons un espace de terrain et nous
faisons la recherche, notamment au niveau des espacements, de la population de
betterave sucrière à l'acre, du degré de fertilité,
du degré d'interrelation des principaux éléments
composants de l'engrais chimique azote, phosphore et potasse pour chercher,
encore là, suivant l'adaptabilité des sols, à obtenir des
formules de fertilisation qui soient à la fois les plus
économiques et aussi les plus susceptibles de favoriser la production
non pas de betterave, mais de sucre.
M. BELAND: Est-ce que vous avez en main le fameux rapport qui avait
été produit en 1967 ou 1968 et qui démontrait les
possibilités du centre du Québec au point de vue de la culture de
la betterave sucrière? Est-ce que vous avez ce document et est-ce que
vous avez l'intention de faire des démarches pour la mise en application
des suggestions faites à ce moment-là ou si le tout va être
relégué aux oubliettes comme le sont, d'ailleurs, plusieurs
rapports?
M. TOUPIN: Je voudrais d'abord rappeler au député de
Lotbinière que l'Ontario a tout intérêt à
intensifier sa production, parce que je pense qu'elle n'en a pas du tout
encore.
Je pense que l'Ontario n'a pas commencé à produire de la
betterave à sucre. Il n'y avait pas de raffinerie en Ontario et celles
qu'il y avait, s'alimentaient, je pense, à même la canne à
sucre, si ma mémoire est bonne. Alors, il y en a déjà eu
avant, mais il n'y a plus d'usine.
Au Québec, il y a une expérience qui s'est faite avec la
raffinerie. On l'a suivie de près. Autant le député de
Lotbinière a eu l'occasion de la suivre que nous avons eu l'occasion de
la suivre; le député de Nicolet a eu également l'occasion
de la suivre encore de plus près du temps qu'il était responsable
du ministère de l'Agriculture. C'est un problème
extrêmement complexe. Le problème de la betterave à sucre
au Québec ne se situe pas au niveau de la production, le sol
québécois peut produire quatre, cinq, dix fois plus de betterave
à sucre que l'on en produit actuellement. Le problème ne se pose
pas là.
Le problème se pose au niveau de l'organisation de la
transformation et se pose au niveau de la commercialisation du produit fini,
qui est le sucre. C'est là où le problème se pose
effectivement.
M. JORON: Quelle est la nature du problème?
M. TOUPIN: Le problème fondamental, c'est que le marché du
sucre actuellement est un marché international, les prix sont
déterminés la plupart du temps à l'extérieur non
seulement du Canada, mais des Etats-Unis, il est déterminé
surtout par Londres. C'est la première chose. La deuxième chose,
c'est que les producteurs de canne à sucre, dans les pays où l'on
en produit, sont capables de mettre en marché un produit à
l'état brut à des prix beaucoup inférieurs que nous
pouvons mettre en marché une betterave à sucre. On ne peut pas
faire produire un produit...
M. BELAND: Ceci reste à voir.
M. TOUPIN: ... nous, nous ne pouvons pas traiter un producteur de
betterave au Québec de la même façon que l'on va traiter un
producteur de canne à sucre à Cuba ou ailleurs ou dans les autres
pays du monde. C'est le problème fondamental.
Le troisième problème serait peut-être un
problème d'utilisation. On est habitué au Québec à
consommer du sucre fait à base de canne à sucre ou à peu
près. Alors, ce sont des habitudes alimentaires qu'il faut
peut-être avec le temps tenter de changer, mais à la condition que
l'on soit capable de rendre les entreprises
rentables et c'est la raison pour laquelle nous avons entrepris au
niveau de la raffinerie des programmes de changement au niveau de
l'administration.
On essaie de trouver des marchés pour libérer
évidemment le sucre qui va être extrait des betteraves
livrées à la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire. On essaie
surtout, je pense, d'être concurrentiel sur les marchés. On vit
dans une situation de concurrence très forte et là-dedans, il ne
faut pas rêver en couleur. Ce n'est pas parce que le sol peut produire
dix betteraves de plus que l'on est capable de les vendre. C'est un
problème très sérieux auquel on attache beaucoup
d'importance. Mais il y a beaucoup d'autres productions au Québec que
l'on peut développer aussi. Il n'y a pas seulement la betterave à
sucre.
M. BELAND: Pour baser votre commentaire sur ce que vous le basez, est-ce
que vous êtes parti simplement des résultats obtenus, par exemple,
à la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire ou s'il y a eu une recherche
plus intensive?
M. TOUPIN: II y a eu des recherches de faites par plusieurs personnes.
El y a plusieurs maisons spécialisées qui ont eu l'occasion de
travailler non seulement sur les marchés mais sur la production au
Québec. Sur la production de la betterave au Québec, je pense que
c'est clair dans la tête de tout le monde, le sol québécois
peut produire de la betterave. Ce n'est pas un problème. Le
problème ne se pose pas là. Il s'agit de savoir ce que l'on fera
avec cette betterave que l'on va sortir du sol. On peut faire du sucre avec et
le problème se pose au niveau de la commercialisation, au niveau de la
vente et au niveau des marchés. C'est là où le
problème se pose.
M. BELAND: Comment se fait-il que, dans l'analyse du seuil de
rentabilité, il avait été démontré que nous
pouvions très avantageusement, au point de vue du prix, produire
à un prix concurrentiel pour mettre en marché ledit sucre, compte
tenu des autres sous-produits qui en découlaient, à savoir la
pulpe de betterave ou enfin la mélasse, etc.? Je ne les
énumérerai pas tous mais, à tout
événement...
M. TOUPIN: Je ne pense pas. Evidemment, il y a plusieurs études
qui ont été faites. Celle du Dr Scott, je pense, a porté
surtout sur les possibilités de produire de la betterave au
Québec. C'est surtout là-dessus qu'a porté l'étude
du Dr Scott. Effectivement, ses études sont concluantes, comme on vous
le disait tantôt.
Il y a d'autres études qui ont été faites aussi
dans le cas de la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire, sur les
possibilités de marché. On est bien conscient qu'on n'est pas
capable au Québec de faire produire des betteraves à sucre, par
des producteurs, à $8 la tonne. C'est rêver en couleur que de
penser ça; on ne peut pas faire ça; il faut penser en termes de
$14, $15, voire même $16 parce que les producteurs de l'Ouest
reçoivent $16 ou $17 la tonne. Pourquoi les producteurs de l'Ouest le
reçoivent? Ils sont dans un marché captif; ils sont parvenus,
eux, à cause des distances qui les séparent des marchés
internationaux, à produire, de leur propre marché, la betterave
dont ils avaient besoin pour satisfaire leur marché intérieur.
Mais aussitôt que vous sortez des provinces de l'Ouest et que vous entrez
dans l'Ontario ou dans le Québec, vous faites face au problème de
la concurrence. Ce n'est pas pour rien que l'Ontario ne s'est pas
développée dans le secteur. Il y avait une raffinerie à
Chatham, mais on en a fermé les portes et nous, au Québec, on est
quand même parvenu à maintenir la raffinerie de sucre de
Saint-Hilaire. Elle a coûté cher; elle a coûté, des
années, $800,000 de déficit; au fond c'étaient des
subsides aux producteurs. D'autres années, elle a coûté
$400,000; d'autres années elle a coûté $1 million. Alors,
c'est une moyenne de $600,000 ou $650,000 peut-être de déficit
annuellement. Alors, ça démontre clairement qu'on ne peut pas en
produire au Québec, dans le cadre des marchés actuels, à
moins de subventionner très fortement la production.
M. BELAND: C'est-à-dire qu'on ne peut pas partir des mêmes
facteurs de base pour évaluer ou comparer tous les facteurs en Ontario
et ceux du Québec relativement à la possibilité de culture
de betterave à sucre là-bas ou ici, parce qu'à ce moment,
eux autres, ils ont tout intérêt et c'est ce qu'ils ont
fait à produire d'autres productions agricoles et, entre autres,
des productions non seulement de légumes, mais peut-être
principalement de fruits lesquels, nous ici au Québec, à cause du
climat, nous ne pouvons réellement pas...
M. TOUPIN : On a beaucoup plus que l'alternative des betteraves à
sucre; on a l'alternative des productions céréalières dans
ces régions, des productions fourragères, on encore d'autres
types de productions industrielles. Ecoutez, il y a combien d'acres de terre
cultivées au Québec pour fins de betterave à sucre? A peu
près 6,000 ou 7,000 acres sont utilisées actuellement pour des
fins de production de betterave à sucre. On pourrait les utiliser ces
acres, demain matin, et de façon tout aussi rentable pour les
producteurs, mais en d'autres productions, des productions dites industrielles
qui sont tout aussi favorables pour le climat québécois. Alors,
ce qui est important pour nous actuellement, c'est de faire en sorte que
l'industrie qui existe et qui emploie 100 ou 125 personnes de façon
permanente puisse continuer à fonctionner. C'est ce qui compte pour
nous. La matière première, ce n'est pas un problème, on
peut l'obtenir. Il s'agit maintenant de la transformer et de la mettre en
marché.
M. BELAND : Et la différence, par exemple, dans un des
sous-produits, comme la situation qu'ont dû vivre les agriculteurs, plus
précisément les producteurs sans sol par l'achat de
moulée, comparativement, s'ils avaient pu se procurer sur place
davantage de pulpe de betterave, est-ce qu'il y a eu une analyse de faite pour
comparer?
M. TOUPIN: Non, il ne faut pas pousser trop loin là-dessus.
Evidemment, tous les substituts ou enfin tous les sous-produits qui servent
pour l'alimentation du bétail, chaque fois que vous avez une
pénurie de production de base, ont toujours tendance à monter. Il
n'y a pas d'erreur possible, c'est tout à fait normal, c'est un contexte
de concurrence; plus la demande est forte au niveau, par exemple, de ces
produits dits de pulpe de betterave, plus les prix vont monter; il n'y a pas
d'erreur possible là-dessus, d'autant plus que les quantités
qu'on offre actuellement sur le marché québécois sont fort
limitées. Or, on fait appel à beaucoup de sources de
protéines, si techniquement c'est valable, autres que celle de la pulpe
de betterave. Cela a de l'influence à quelque zéro pour cent.
M. BELAND: Alors, pour être davantage précis, les 82,000
tonnes qui ont été produites l'an passé, comparativement
à 177,000 tonnes en 1971, est-ce qu'on pourrait avoir le nom des
comtés où elles ont été produites en 197 2?
Rouville, Bagot, et les autres?
M. TOUPIN: Saint-Hyacinthe, Verchères, Napierville, Berthier, un
peu dans Saint-Jean. Les comtés où majoritairement se produit la
betterave sont Saint-Hyacinthe au premier rang suivi de Bagot, Rouville,
Napierville et Berthier.
M. BELAND: Toujours vis-à-vis du même programme, dans le
domaine de l'enseignement, on parle de recherche et enseignement mais au point
de vue de l'enseignement, est-ce que l'honorable ministre pourrait faire le
point?
M. VINCENT: Je ne voudrais pas être désagréable au
député de Lotbinière mais là on a parlé de
betterave, et c'est un peu plus loin. Si on vidait maintenant la question de la
recherche...
M. BELAND: Oui, d'accord.
M. VINCENT: Après cela, on reviendra à l'enseignement
parce qu'autrement on fait du coq-à-1'âne.
M. JORON: Dans le même ordre d'idées, je voudrais poser une
petite question sur la betterave, si vous permettez. Quel pourcentage du
marché est occupé par la raffinerie de Saint-Hilaire?
M. TOUPIN: Cinq à six pour cent.
M. JORON: Cinq à six pour cent. Et la concurrence dont vous
parlez, c'est au niveau du produit brut, c'est-à-dire de la canne brute
par rapport à la betterave brute.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. JORON: Quelle est l'incidence du fait que... Il y a trois grosses
raffineries de canne au Québec, la St. Lawrence, Atlantic et Canada and
Dominion Sugar dont deux, je pense, sont des filiales de Tate & Lyle, la
compagnie anglaise. Quelle est l'incidence du fait que les... Est-ce qu'il y a
d'autres raffineries?
M. TOUPIN: Je pense que ce sont les principales.
M. JORON: Est-ce trois? Trois grosses.
M. TOUPIN: Evidemment, il y a la Cartier qui appartient aux
intérêts Steinberg, je pense?
M. JORON: Oui. Le fait que le marché soit un oligopole
dominé par un nombre fort restreint d'entreprises qui ont toutes des
ramifications à l'étranger, est-ce que le fait que la betterave
québécoise n'arrive pas à être concurrentielle peut
venir du fait que le marché est fermé et organisé au
départ comme un cartel ni plus ni moins?
M. TOUPIN: C'est un peu cela. C'est plutôt la situation
concurrentielle dans laquelle on se trouve du point de vue des matières
premières. Si, par exemple, les raffineries qui sont ici,
installées au Québec, pouvaient se procurer à des prix
égaux la betterave du Québec en tant que matière
première par rapport à la canne à sucre. Là, on
pourrait discuter de façon plus concrète.
M. JORON: Une raffinerie déjà installée qui fait du
sucre peut alternativement "switcher" de la betterave à la canne sans
nécessiter...
M. TOUPIN: Ce n'est pas un problème énorme.
Economiquement, c'est fort pensable, mais c'est surtout le prix des
matières premières qui influence le plus. Il faut ajouter
à cela l'élément premier. C'est que, dans le sucre, non
seulement au Canada mais sur le plan mondial, c'est une sorte d'organisation
qu'on pourrait appeler peut-être monopolisatrice, mais ça joue, il
n'y a pas de doute possible. Ceux qui connaissent les marchands un peu le
savent.
M. BELAND: Toujours dans le domaine des recherches, est-ce qu'il y a eu
d'autres recherches spéciales qui ont été faites au point
de vue par exemple du lait, à savoir une intensification pour qu'il y
ait davantage de lait de consommé au Québec. Dans le domaine
peut-être d'ouverture du marché enfin, c'est une
façon de s'exprimer mais la possibilité de distribuer dans
les écoles, soit par machines distributrices,
etc., du lait, est-ce qu'il y a eu des recherches bien
spécifiques de faites dans ce domaine?
M. TOUPIN : II y a des types de recherches qui se font depuis
déjà quelques années sur la possibilité de
distribuer, à peu près au même titre que les liqueurs
douces, des produits naturels. On affronte toujours le problème qu'on
peut laisser une bouteille de Coke deux ou trois semaines dans une machine et
cela ne lui enlèvera pas de qualité. Mais, on ne peut pas laisser
une pinte de lait deux ou trois semaines si on veut qu'elle conserve sa
valeur.
On cherche beaucoup actuellement au niveau des types de contenants qu'on
appelle des contenants de plastique fermés hermétiquement avec du
lait dit stérile. Il y a peut-être une avenue qui pourrait
s'ouvrir de ce côté, pour conserver de façon un peu plus
longue certains produits naturels, les faire consommer et être certain
que ceux qui les consommeront, d'abord consommeront un bon produit et,
deuxièmement, qu'ils ne soient pas victimes de toutes sortes de maladies
émanant d'un produit mal conservé. Il y a des recherches qui se
font à ce chapitre.
Il y a eu des recherches de faites aussi par les entreprises le
ministère a regardé sérieusement, aussi, à ce
niveau pour la distribution, par les laitiers, du lait dans les
écoles. Il y a eu des recherches de faites.
Ce n'est pas chose facile que de faire s'entendre tout le monde autour
de cette question: A qui va-t-on confier, si toutefois un tel programme
était rentable, la distribution du lait dans telle école? Va-t-on
la confier à une entreprise? Si on la confie à une, laquelle des
entreprises? Si on veut être équitable pour tout le monde, en
vertu d'un programme gouvernemental, il faudrait bien mettre en place un
mécanisme qui favorise tout le monde, qui mette tout le monde sur un
pied d'égalité. On regarde sérieusement de ce
côté.
Les entreprises, jusqu'à maintenant, ont manifesté
beaucoup d'intérêt au niveau du verbe, mais assez peu au niveau de
l'organisation concrète, à cause de la complexité que pose
la distribution dans les écoles.
M. BELAND: Peut-être que cela peut faire déboucher
davantage... On pourrait peut-être à ce moment-ci parler d'un
autre palier. Il y a même eu une question qui a été
posée à l'Assemblée nationale concernant justement
l'arrêt de vente de lait nature de façon obligatoire à
partir du 1er janvier 1973, tel que cela avait été
discuté. Est-ce que vous pourriez parler davantage à ce sujet?
Est-ce que c'est à la suite de recherches qui démontreraient que
le lait nature, par exemple, serait nocif pour les individus ou quoi? Est-ce
que nous pourrions avoir un peu de détails là-dessus?
M. TOUPIN: Le problème est le suivant. A un certain moment,
l'Assemblée nationale ou l'Assemblée législative du temps
a convenu que c'était nécessaire, au Québec, que le lait
livré pour fins de consommation soit pasteurisé. Cela a
été décidé comme cela. 99 p.c. du lait vendu au
Québec est pasteurisé. Il reste 2 p.c. ou 3 p.c, peut-être,
de la distribution peut-être moins que cela du lait
à l'état cru et on sait que le lait est très sensible au
niveau du développement rapide des bactéries. Les
bactéries ne sont pas toujours une cause première d'une maladie,
mais cela peut en être une et c'est purement et simplement une question
sanitaire qui a amené le gouvernement, à un certain moment,
à exiger que le lait soit pasteurisé.
Or, nous, nous avons informé les producteurs de lait cru qu'il
serait possible, à compter du 1er janvier 1974, je pense, que la
pasteurisation au Québec devienne obligatoire. On ne leur a pas dit:
Cela sera obligatoire à compter de... On examine la possibilité
de la rendre obligatoire. Nous les avons rencontrés par après.
J'en ai rencontré plusieurs qui sont venus à mon bureau.
Ce que j'ai trouvé assez bizarre, c'est que plusieurs
municipalités qui se disent, au fond, des gouvernements responsables, et
je le crois, vont soutenir des programmes comme ceux-là, alors que, par
ailleurs, elles sont prêtes à soutenir des programmes de
pasteurisation. Evidemment, c'est assez difficile de concilier des attitudes de
cette nature. Ce que nous avons fait, et ce que nous allons faire probablement,
c'est que, premièrement, nous allons attendre que les producteurs soient
convaincus de la nécessité de faire pasteuriser le lait et,
deuxièmement, que l'ensemble des consommateurs québécois
soient encore plus convaincus. Ce n'est pas un danger imminent pour la
santé, mais il reste que cela peut en être un, en puissance, et je
ne pense pas que nous, du gouvernement et que même vous, qui êtes
députés, soyons intéressés à ce que des
maladies contagieuses se développent parce qu'on n'a pas pris les moyens
requis pour pasteuriser le lait.
M. BELAND: Mais je pense qu'il ne faut quand même pas trop
rêver en couleur, parce qu'il existe un fait, c'est que nous
retournons...
M. TOUPIN: Je ne pense pas rêver avec 98 p.c. du lait livré
et pasteurisé. Je ne pense pas rêver à ce
moment-là.
M. BELAND: Ce n'est pas là-dessus que je dis que vous
rêvez, mais c'est sur le fait, par exemple, qu'il y a de plus en plus
d'organismes qui prônent, qui enseignent que nous devons consommer des
produits naturels, que ce soient des fruits, des légumes, produits comme
le lait...
M. TOUPIN: Pasteuriser le lait ne change rien à sa nature.
M. BELAND: Cela change beaucoup.
M. TOUPIN: Tout ce que vous faites, c'est que vous le pasteurisez, vous
l'assainissez, vous le rendez encore moins dangereux du point de vue de la
santé. Cela ne lui enlève absolument aucune de ses
qualités naturelles.
M. BELAND: Si, par exemple, des fermes propres, de plus en plus propres,
comme elles le sont maintenant, à comparer avec ce qu'elles
étaient il y a quelques années... Si, par exemple, une certaine
quantité de consommateurs veulent du lait cru, ils ne veulent pas
entendre parler d'autre chose, il faut quand même leur donner
satisfaction.
M. TOUPIN: Probablement que c'est ce qui va se produire. On a
discuté avec eux. Ce qui nous amène probablement, ce qui va nous
amener peut-être à donner une extension d'une autre année,
ce n'est pas tellement le problème que vous soulevez. C'est beaucoup
plus le problème d'une ferme organisée. Je comprends très
bien l'agriculteur qui livre 300 ou 400 pintes de lait par jour, et que cela
lui rapporte deux ou trois dollars de plus les cent livres que s'il le livrait
à une laiterie. Il a son fils qui demeure avec lui ou il a un
employé permanent. Je comprends bien son problème
économique et, à ce titre, je suis bien prêt à
prolonger la période d'encore un an, mais cela m'apparaît
évident, et même très évident, que nous devrons,
d'ici très peu de temps, nous orienter vers la pasteurisation
obligatoire.
M. VINCENT: La pasteurisation obligatoire pour tout lait consommé
au Québec?
M. TOUPIN: Pour tout le lait vendu nature, en tout cas.
M. VINCENT: Non, mais pour tout le lait vendu nature au
Québec?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: A ce moment-là...
M. TOUPIN: IL y a du lait dont on se sert pour faire du fromage. Il
n'est pas nécessairement pasteurisé.
M. VINCENT: On ne peut pas obliger toutes les personnes à boire
du lait nature pasteurisé parce qu'un voisin peut vendre du lait
à son autre voisin. L'agriculteur, sa famille, ses enfants peuvent boire
du lait de la ferme...
M. TOUPIN: Mais je pense que là, il y a...
M. VINCENT: ... je pense qu'on va revenir là-dessus un peu plus
tard. Ce n'est pas dans le domaine de la recherche.
M. TOUPIN: Non, mais l'impression qu'il y a quand même une
différence entre celui qui assume la responsabilité
première, c'est-à-dire le fermier qui consomme le lait qu'il
produit sur sa ferme. C'est sa responsabilité personnelle. Notre but
à nous, c'est simplement que tous ceux qui vendent du lait à des
consommateurs...
M. VINCENT: II faut faire attention pour que ce ne soit pas un but
économique aussi, parce qu'il y a bien des pressions qui se font pour
enlever du marché tous les petits laitiers qui, justement, font une
distribution de lait nature dans leur patelin...
M. TOUPIN: Pour le peu qui reste dans la province de
Québec...
M. VINCENT: Non, on reviendra là-dessus quant on sera rendu
à l'endroit particulier. Il faut faire attention.
Si vous prenez une petite municipalité comme
Précieux-Sang, dans le comté de Nicolet, ce n'est pas la laiterie
de Trois-Rivières qui va venir livrer du lait à quatre ou cinq
maisons dans le village de Précieux-Sang. A ce moment-là, il ne
faudrait quand même pas pénaliser les quatre ou cinq maisons ou
les quatre ou cinq familles qui sont situées dans le village de
Précieux-Sang en les obligeant à acheter du lait
pasteurisé. Elles sont encore mieux de prendre du lait cru, pour autant
qu'elles l'achètent chez un agriculteur.
M. TOUPIN: Ce n'est pas un peu tiré par les cheveux,
ça?
M. VINCENT: Non, ce n'est pas tiré par les cheveux. On en voit en
quantité. D'ailleurs, on reviendra sur cette question. Qu'il y ait de
l'ordre d'établi à l'intérieur de ce cadre de
distribution, j'en suis, mais il ne faudrait pas non plus donner accès
à tous les désirs des grosses organisations qui voudraient
enlever complètement cela du marché au détriment des
services rendus à quelques familles dans certaines
agglomérations. Je pense qu'on n'est pas tout à fait sur ce sujet
présentement.
M. BELAND: Si j'ai, fait le ricochet, c'est parce que c'est attendu que
nous discutons présentement plutôt de la mise en marché.
Mais, étant donné qu'il y avait eu quand même discussion
à l'Assemblée nationale autour de ce fait, je me demandais si, au
niveau de la recherche, il y avait eu quelque chose de précis que l'on
avait trouvé, à un moment donné et si, par mesure de
prudence, on voulait agencer une loi en conséquence.
M. TOUPIN : Cela fait longtemps que cela est établi au
Québec et au pays, la pasteurisation du lait. Cela fait longtemps que
Pasteur a découvert son machin.
M. BELAND: Je sais.
M. FAUCHER : Est-ce que je pourrais appor-
ter une explication ici au point de vue du lait? La
réglementation du service d'hygiène exige que le lait
pasteurisé soit vendu dans toutes les places publiques.
M. VINCENT: Oui, dans les places publiques. Mais elle ne l'exige pas si
quelqu'un va le chercher chez un agriculteur, provenant de son troupeau, pour
autant que l'agriculteur n'achète pas de lait de son voisin pour le
revendre. C'est là le problème. Je suis bien d'accord; si un
agriculteur qui fait une distribution de lait va en acheter chez ses voisins
pour le revendre. C'est bien malheureux, mais la pasteurisation est
obligatoire, et il n'a pas d'affaire à faire cela. Il peut y avoir de la
leptospirose, de la brucellose. Il y a bien des maladies qui peuvent se
propager par le lait. Mais quand le type est là, chez lui, qu'il vend
son lait à l'état brut pour consommation, il y a des fois que
cela peut rendre service dans de petits patelins et même à
certaines familles. Mais là, c'est assez difficile. C'est pour cela que,
tout à l'heure, quand on reviendra sur la question, soit demain ou ce
soir, il faudra l'analyser plus en détail. Avec l'expérience que
le député de Yamaska a sur le sujet également, je pense
qu'il faudrait que le ministre y aille de façon très
délicate sur cette nouvelle réglementation, pour que tout lait
consommé nature soit obligatoirement pasteurisé.
M. TOUPIN : Je ne pense pas, c'est parce que simplement...
M. VINCENT: C'est parce que, parfois, il y a des lois comme cela qui
nous...
M. TOUPIN: C'est selon la prolongation. Il y a des lois comme cela qui
nous mettent en maudit, excusez l'expression. Par exemple, on n'a pas le droit,
au Canada, à l'heure actuelle, de tuer un animal sans l'asphyxier et on
nous annonce une corrida en fin de semaine à Montréal. Je n'ai
rien contre la corrida...
M. JORON: C'est du Portugal, on ne le met pas à mort dans les
corridas portugaises. C'est plat, n'y allez pas.
M. VINCENT :Non, un instant. Parfois, il y a des lois aussi ridicules.
Pour abattre un animal, on est obligé de l'asphyxier, de le paralyser de
l'assommer, de le rendre inconscient avant de le tuer et on laisse les
chasseurs tuer des orignaux et des chevreuils dans les champs. On ne les
asphyxie pas alors avant de les tuer. Il faut donc faire attention, il ne faut
pas trop charrier pour employer une expression que le ministre aime bien.
M. TOUPIN: Ecoutez...
M. VINCENT: Non, ce n'est pas la faute du ministre, mais les grandes
théories: protection du consommateur...
M. TOUPIN: Ce ne sont pas des théories.
M. VINCENT: Je ne veux pas attaquer le ministre, mais il y a certaines
personnes, à un moment donné, qui nous arrivent... Je me
rappelle, quand j'étais à Ottawa, la Société
protectrice des animaux, on ne pouvait pas tuer une mouche sans l'asphyxier,
mais ces gars-là s'en allaient à la chasse en fin de semaine et
tuaient des orignaux et des chevreuils. Ils les tuaient et ne les asphyxiaient
pas. Mais si celui qui tuait un cochon par exemple, était pris en
défaut par la loi fédérale, il payait l'amende, parce
qu'il ne l'avait pas asphyxié avant de le tuer. Il ne faut quand
même pas trop charrier dans ce domaine.
M. TOUPIN: Je suis bien d'accord, loin de ça.
M.VINCENT: C'est simplement une autre parenthèse que j'ouvrais.
Il faudrait trouver le juste milieu sans passer pour ridicule dans un sens ou
dans l'autre.
M. BELAND: Avons-nous fini le domaine de la recherche et nous
dirigeons-nous...
M. VINCENT: J'avais quelques autres questions. Il y avait un projet
d'échange de terrains avec le gouvernement fédéral
à La Pocatière. Est-ce que c'est concrétisé ou si
c'est simplement laissé de côté ou si les
négociations sont...
M. TOUPIN: On travaille, à l'heure actuelle, de ce
côté.
M. VINCENT: C'est un projet terminé?
M. TOUPIN: S'il a déjà été amorcé,
c'est probablement parce qu'il a été convenu, de part et d'autre,
qu'on le remettait à plus tard. De toute façon, il n'y a pas eu
de négociations précises à cette fin depuis...
M. VINCENT: Au sujet de la ferme expérimentale que le
gouvernement fédéral possédait à Caplan,
Bonaventure, est-ce que le gouvernement provincial a acheté du
fédéral cette ferme?
M. TOUPIN: Le ministère de l'Agriculture ne s'en sert pas. Il est
possible que d'autres ministères s'en servent. Mon sous-ministre me dit
que c'est possible que le ministère des Terres et Forêts s'en
serve.
M. VINCENT: Est-ce que la ferme du fédéral a
été achetée?
M. TOUPIN : Non, pas par le ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: Par le gouvernement du Québec?
M. TOUPIN: Non, je ne le pense pas non plus.
M.VINCENT: Parce que le fédéral avait offert au
gouvernement du Québec de prendre possession de la ferme pour un prix
nominal de x, si je me rappelle bien, l'an dernier ou il y a deux ans, avec
certaines obligations. Peut-être les Terres et Forêts.
M. TOUPIN: ... qui peuvent l'utiliser à certaines fins, mais il
faudrait peut-être leur poser la question lors de leurs
crédits.
M. VINCENT: A Saint-Hyacinthe, est-ce qu'on a encore le troupeau
laitier?
M. TOUPIN: A Saint-Hyacinthe, nous avons encore le troupeau laitier mais
il sert maintenant dans une nouvelle réorientation, c'est-à-dire
que nous avons conclu un contrat avec l'Université de Montréal,
plus particulièrement avec la faculté de médecine
vétérinaire, afin de mettre à la disposition de cette
faculté une partie du troupeau laitier de Saint-Hyacinthe pour des
recherches en stérélité bovine, qui est un problème
assez sérieux au Québec. Donc, dorénavant une partie du
troupeau servira à cette fin. Quant à la production
laitière, nous diminuons la production de lait à Saint-Hyacinthe;
nous y intensifierons des essais et des recherches sur la définition du
boeuf, de viande bovine, dans la région de Saint-Hyacinthe.
M. VINCENT: A qui la production laitière est-elle vendue,
à Saint-Hyacinthe?
M. TOUPIN: Je vous ai mentionné qu'une partie du troupeau servait
dorénavant à ces recherches en stérélité
bovine ; l'autre partie sert encore à alimenter l'Institut de
technologie agricole dans ses travaux de laboratoire, de fabrication de
fromage, de crème glacée et de beurre.
M. VINCENT: La production du lait sert encore à la fabrication
des fameux fromages qu'on connaît très bien; on pourrait avoir
plusieurs variétés de ce fromage. A Sainte-Martine, vous avez
mentionné que la station, qui a été reformulée en
1967, procède présentement...
M. TOUPIN: ... sert à la multiplication de semences de fondation
dans le domaine des productions céréalières plus
particulièrement. C'est sa vocation définitive.
M. VINCENT: A ce moment, est-ce que le Collège Macdonald joue
encore un rôle?
M. TOUPIN: Non, nous n'avons plus de ferme de multiplication de semences
au Collège Macdonald.
M. VINCENT: C'est-à-dire que la ferme existe encore mais le
ministère ne contribue plus.
M. TOUPIN: Le ministère de l'Agriculture n'a pas de contrat de
service avec le Collège Macdonald, au sujet de la ferme de
multiplication de semences de Macdonald.
M.VINCENT: Au sujet de la station de recherche agricole de Sainte-Foy,
le sous-ministre a mentionné tout à l'heure que la nouvelle
vocation de la station de recherche agricole de Sainte-Foy qui dispose de trois
acres de terre où poussent toutes sortes de légumes et ceci en
pleine ville, peut sembler un privilège. Est-ce que ça
relève du ministère, de l'université ou du gouvernement
fédéral?
M. TOUPIN: Le ministère de l'Agriculture a des terrains à
cet endroit. Je vous ai mentionné tout à l'heure cependant qu'il
avait relocalisé ses recherches, plus particulièrement au niveau
de la défense des cultures, à la station agronomique de
Saint-Augustin, qui relève de l'université Laval.
M.VINCENT: Qui est à la direction du service? Parce qu'on avait
un article sur le journal qui disait: M. A. Richard et M. Luc Jobin,
responsables de la station de recherche du ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation à Sainte-Foy. Cela marche en collaboration avec
Saint-Augustin, avec l'université Laval?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: II y a une contribution ici. En juillet 1972, le ministre
fédéral de l'Industrie et du Commerce à Ottawa
annonçait qu'il accordait une subvention de $150,000 à
l'Université de Guelph dans le but d'établir un institut de
recherche sur l'industrie alimentaire, donc, $150,000. Est-ce que nous avons pu
recevoir, nous, du gouvernement fédéral, des subventions en ce
qui concerne l'alimentation pour l'université Laval ou pour l'Institut
de technologie agricole via le Conseil de recherche ou via les organismes qui
peuvent protéger l'intégrité du Québec?
M. TOUPIN: L'Université de Guelph a signé une entente.
M. VINCENT: Elle a eu une subvention de $150,000.
M. TOUPIN: Elle a eu plus de chance que nous. Nous sommes encore en
train d'élaborer notre dossier pour, précisément, toucher
à des subventions, mais c'est toujours dans le cadre de
l'université Laval.
M. VINCENT: Est-ce que le gouvernement fédéral
également... est-ce qu'on a complété une
entente avec les autorités fédérales en ce qui
concerne la recherche? Ou plutôt, je reviendrai sur la question de
l'enseignement en ce qui concerne la faculté de médecine
vétérinaire, est-ce qu'il y avait un projet de partage de
coûts avec le fédéral pour la construction...
M. TOUPIN: On peut y répondre tout de suite. Le
fédéral est disposé...
M. VINCENT: On n'a pas d'élément particulier dans le
budget concernant la faculté de médecine
vétérinaire?
M. TOUPIN: Le fédéral est disposé dans une
politique générale à aider à la construction des
facultés de médecine vétérinaire. Je sais
qu'à l'école de médecine vétérinaire,
actuellement, on élabore des dossiers, on fait du travail, on n'est pas
encore rendu au point où des projets précis pourront être
amorcés d'ici peu de temps.
M. VINCENT: Oui, un projet précis a été
annoncé quand l'école de médecine
vétérinaire a été intégrée à
l'Université de Montréal. A ce moment-là il y avait un
projet...
M. TOUPIN: II y a eu à ce moment-là un projet
d'annoncé...
M. VINCENT: De $4 millions et quelque chose qui devait être
concrétisé en 71/72...
M. TOUPIN: II y a eu un projet... c'est ça!
M. VINCENT: ... mais qui a été concrétisé
seulement en partie.
M. TOUPIN: Oui. Evidemment, quand je vous disais tantôt qu'il n'y
a pas de projet précis encore, il y a eu de la part de l'école de
médecine vétérinaire un projet déjà
quand elle a été fusionnée, je pense à
l'Université de Montréal. Il y a eu un projet
d'élaboré. Le ministère de l'Education, à ce
moment-là, avait jugé bon de remettre le dossier à un peu
plus tard avec l'établissement d'un service au ministère qu'on
appelle le service d'assurance-santé animale où la demande,
maintenant, des médecins vétérinaires est un peu plus
grande, parce qu'on a presque doublé le nombre de praticiens au
Québec. Il est possible que des besoins plus grands se fassent sentir au
niveau de la faculté. Je sais qu'il y a des contrats
précis...
M. VINCENT: Un instant, quand vous dites que vous avez doublé le
nombre de médecins vétérinaires au Québec...
M. TOUPIN: De praticiens.
M. VINCENT: De praticiens. Il faut quand même s'expliquer, c'est
le même nombre de médecins vétérinaires, mais on est
allé chercher des vétérinaires qui étaient
soit...
M. TOUPIN: Fonctionnaires.
M. VINCENT: ... fonctionnaires à Montréal ou
fonctionnaires à Québec pour le gouvernement
fédéral ou pour l'entreprise privée, et ils ont repris la
pratique privée. On a le même nombre de médecins
vétérinaires qu'on avait l'an dernier ou à peu
près.
M. TOUPIN: C'est toujours ce que nous avons soutenu.
M. VINCENT: Plus les nouveaux diplômés de
l'école.
M. TOUPIN: C'est exact! Maintenant, à ce chapitre-là, le
programme a eu pour effet de doubler le nombre de praticiens, ce n'était
pas de doubler le nombre des vétérinaies; c'est bien sûr
que les médecins vétérinaires, on ne les double pas comme
ça. Ils faut qu'ils sortent des écoles, c'est bien
évident. Il en sort d'année en année, mais pour revenir
à la question de tantôt, je sais qu'il y a des contrats
réguliers entre les sous-ministres du ministère de l'Agriculture
et ceux du ministère de l'Education pour regarder, dans le cadre de
cette aide fédérale, comment on pourra donner suite à
certains projets, peut-être vraiment nécessaires au niveau de la
faculté de médecine vétérinaire.
M. VINCENT: Si vous nous le permettez, M. le Président, je pense
que ça va intéresser le député de
Lotbinière, parce qu'il a également posé la question en
Chambre, il y avait un problème assez important en 1969 quand le
transfert s'est fait à l'Université de Montréal. C'est que
l'Ecole de médecine vétérinaire ne peut admettre chaque
année qu'un nombre très limité d'étudiants. Ce
nombre limité d'étudiants, à mon sens, ne répondait
pas à ce moment-là aux besoins de médecins
vétérinaires que nous pouvions avoir au Québec, le
gouvernement fédéral plus l'entreprise privée. Maintenant,
partant de tout ça, est-ce que ce n'est pas le moment pour le
ministère de l'Education de compléter le programme qui est
déjà en retard de trois ans? Il ne faut quand même pas
se...
M. TOUPIN: Mais il n'y a pas que ça aussi...
M. VINCENT: Ce n'est pas une critique que je fais au ministre.
M. TOUPIN: Je suis bien d'accord.
M. VINCENT: Je voudrais qu'il le prenne bien objectivement. Nous sommes
déjà, je pense bien, en retard de trois ans pour compléter
ce programme avec la faculté de médecine
vétérinaire.
Je pense qu'à ce moment-ci, on devrait être en mesure
même de préparer un projet d'agrandissement de la faculté,
considérant les besoins futurs en médecins
vétérinaires au Québec. Et là, je pense que l'on va
arriver tout à l'heure
dans un, pour employer l'expression française ou employée
assez souvent...
M. TOUPIN: Dans un cul-de-sac.
M. VINCENT: ...dans un "dead-lock", même si l'on multipliait les
appels aux médecins vétérinaires, si on n'en a pas.
M. TOUPIN: Oui, mais il faut dire que la faculté de
médecine n'a pas toujours rempli ses cadres. Evidemment, elle aurait pu
en recevoir peut-être un peu plus à un moment donné, mais
à cause...
M. VINCENT: Cela fait plusieurs années de cela.
M. TOUPIN: Actuellement.
M. VINCENT: Cela fait longtemps...
M. TOUPIN: Je pense qu'il y a deux ans, si ma mémoire est
fidèle, on aurait pu en recevoir un peu plus, il y a trois ans, on
aurait pu en recevoir un peu plus mais...
M. VINCENT: Je pense qu'il y a eu des refus chaque année depuis
une dizaine d'années?
M. TOUPIN : Oui, mais il y a bien des raisons qui amènent, par
exemple, une faculté à donner des refus. C'est bien
évident, il n'y a pas seulement la raison du nombre. Il y en a
plusieurs, je ne veux pas les analyser, vous savez qu'il en en a plusieurs.
M. BELAND: Cela ferait combien d'années que vous ne recevez pas
de rapport de l'Ecole de médecine vétérinaire de
Saint-Hyacinthe à l'effet, par exemple, qu'il y a tant
d'élèves, un nombre de candidats qui ont demandé à
être inscrits pour suivre ces cours et qui, effectivement ont
été refusés? Il y a eu tant d'élèves
d'acceptés, enfin le reste, est-ce qu'il y a eu un rapport de
fourni?
M.VINCENT: Depuis 1970, depuis que l'école a été
transférée à l'Université de Montréal.
M. TOUPIN: On est bien d'accord. Evidemment, il y a bien des raisons qui
amènent une faculté à refuser... Evidemment, cela pouvait
purement et simplement être, par exemple, le marché possible des
médecins vétérinaires. Le nombre de praticiens diminuait
au Québec. Alors, on était parti de 100 et on était
à 80 et on s'orientait vers 50, 60 et 40, on aurait perdu presque la
pratique de la médecine vétérinaire parce qu'il n'y avait
pas tout à fait assez d'intérêt économique, d'une
part; d'autre part, il n'y avait peut-être pas assez d'organisation aussi
au niveau de la profession, c'est ce que nous avons voulu faire, d'une part,
avec notre programme, il faut bien être réaliste, et d'autre part,
bien sûr, aider l'agriculteur. Je prends l'exemple que me donnait,
l'autre jour, le sous-ministre affecté à la production, le Dr
Julien. Cette année on fait, par exemple, des interventions
chirurgicales, ce que l'on appelle des césariennes, on a sauvé du
potentiel que l'on aurait perdu autrement. Deux vaches en particulier dont les
veaux valaient près de $100 ou $125 chacun. Cela lui a
coûté combien? $30 ou $35 pour son intervention. Alors, c'est
fichument important du point de vue des services.
M. VINCENT: Cela n'a pas commencé avec ce ministre-là, il
s'en faisait il y a dix ans.
M. TOUPIN : Oui, il s'en faisait, mais il ne s'en fait plus maintenant.
Ecoutez, je veux bien que vous me compreniez. Je voudrais bien que le
député de Nicolet comprenne que je ne veux pas critiquer le
passé, mais j'essaie de voir dans l'avenir comment on peut, avec des
services, améliorer une situation qui existait, c'est ce que l'on a
voulu faire. On n'a rien crée avec cela d'autre que d'améliorer
des services comme dans le domaine de l'insémination artificielle, comme
dans le domaine du drainage souterrain, on a amélioré des
services avec des mesures mieux adaptées. C'est tout à fait
normal avec le temps qu'on les adapte, c'est bien sûr. Ce qui fait la
qualité d'un gouvernement, c'est de s'adapter aux besoins, le moment
venu, c'est seulement cela.
M. VINCENT: On demande au gouvernement de se préparer à
agrandir l'Ecole de médecine vétérinaire, ou plutôt
on lui demande d'être leader dans le projet pour que les crédits
soient donnés à l'Université de Montréal.
M. TOUPIN: Je peux me tromper mais je pense que le sous-ministre a pris
contact avec M. Martin, le sous-ministre de l'Education. On a une lettre de M.
Williams, actuellement, nous disant qu'il est prêt à participer
à 50-50 dans les coûts. Evidemment, il est certain que l'on va
profiter de l'occasion et essayer de convaincre le ministère de
l'Education du bien-fondé de notre programme à ce chapitre. Je
n'ai pas besoin de vous dire que la faculté est d'accord, c'est bien
évident.
M. BELAND : Je suis quand même quelque peu surpris, suite à
ce qui a été dit, parce que, quand même, la semaine
dernière je questionnais le ministre de l'Education à ce sujet,
concernant le fait, par exemple, qu'à l'Ecole de
médecine-vétérinaire de Saint-Hyacinthe on manquait de
places. On répondait que c'était sous la direction de
l'Université de Montréal. Il y avait d'autres questions
sous-jacentes. Justement l'Université de Montréal n'aurait eu
aucun rapport de la faculté de médecine vétérinaire
de Saint-Hyacinthe concernant le nombre de pla-
ces demandées et le nombre de places disponibles pour les
élèves. Il n'y avait aucun rapport de fourni. Le ministre me
référait tout simplement à la commission de l'agriculture
et de la colonisation, lors de l'étude des crédits que nous
discutons en ce moment. Je demande si nous ne sommes pas déjà
rendus dans un cul-de-sac où personne ne sait où il est. Si ce
n'est pas lors de l'étude des crédits de l'Education, où
l'on peut discuter à fond du problème et que ce n'est pas ici non
plus, à l'Agriculture, où est-ce? Il faut résoudre ce
problème qui existe véritablement. Il y a eu plusieurs jeunes qui
se destinaient à cette faculté, à ces études, et
qui n'ont pas eu leur place.
M. TOUPIN: II faut quand même être réaliste dans tout
ça. Maintenant, la faculté de médecine
vétérinaire est devenue une faculté de l'Université
de Montréal. Bon, c'est une première chose. Il est normal
à ce titre, si l'Université de Montréal veut avoir des
rapports, qu'elle le demande à sa faculté. Il est normal aussi
que sa faculté à l'université lui produise des rapports.
Supposons que la faculté de médecine vétérinaire
n'ait pas produit de rapport à l'Université de Montréal
depuis deux ans, est-ce que ça dénote, de l'indifférence
de la part de la faculté de médecine vétérinaire ou
si ça dénote purement et simplement que les besoins actuels sont
comblés? Alors, laissons de côté ce rapport. Prenons
maintenant l'autre aspect, l'autre partie de la question. Vous, vous soutenez
que l'école de médecine vétérinaire ne peut
répondre à toutes les demandes qui lui sont faites. C'est fort
possible que ce soit vrai, mais la faculté ne s'en est même pas
plainte auprès de son université; elle ne s'en est pas plainte
actuellement. Alors, c'est possible que ce soit vrai dans la perspective dont
vous parlez; c'est possible que ce soit vrai. C'est la raison pour laquelle le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation qui, effectivement, n'a
à voir dans la faculté d'agriculture que des
intérêts agricoles et non plus des intérêts
d'enseignement parce que c'est rattaché à l'Université de
Montréal qui est responsable vis-à-vis du ministère de
L'Education... Donc, le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, à ce titre, a pris contact avec le ministre
fédéral de l'Agriculture qui, lui, disait: On est prêt
à mettre de l'argent là-dedans. M. Whelan, ministre de
l'Agriculture, m'a envoyé une lettre, m'a dit: On est prêt
à collaborer. Qu'est-ce qu'on fait? On a rencontré le
sous-ministre de l'Education, on lui a dit: Nous, on est prêt à
regarder avec vous, dans le cadre de partage des investissements
fédéraux-provinciaux, le ministère de l'Education, d'une
part, et le gouvernement fédéral de l'autre, via le
ministère de l'Agriculture, comment on peut maintenant donner davantage
à la faculté de médecine vétérinaire de
Saint-Hyacinthe.
Si on lui propose un programme, si elle dit: Bien, écoutez, ce
programme, d'après nous, ne convient pas à nos besoins. Ce ne
sont pas tellement les besoins en nombre, on a de la place, ce n'est pas
ça; ce sont nos laboratoires qui font défaut ou encore c'est ceci
qui fait défaut, c'est ça qui fait défaut... Il y a bien
des choses qu'on peut améliorer dans une université.
M. BELAND: Précisément à ce chapitre, est-ce que
justement...
M. TOUPIN: Ce n'est pas parce qu'un gars a été
refusé à une faculté de médecine
vétérinaire que la faculté va arrêter de fonctionner
ou que les besoins ne seront pas comblés.
M. BELAND: Est-ce que c'est précisément la direction
enfin, je ne sais trop là de la faculté de
médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe qui va faire ses
suggestions ou si ce sera plutôt le corps ou le conseil
interprofessionnel, comme le disait la semaine dernière le ministre de
l'Education? Parce qu'il semblait...
M. TOUPIN: Cela peut être le conseil.
M. BELAND: ...décréter que c'était tout simplement
le conseil interprofessionnel qui faisait les suggestions et qui proposait, par
exemple, que dans tel domaine, dans telle avenue, telle profession, il devait y
avoir extension. Mais si à ce moment, il y a un genre de
délégation de forces pour étouffer au Québec
l'enseignement de la médecine vétérinaire... Je ne le sais
pas, moi, je présume peut-être, mais seulement...
M. TOUPIN: Oui, on peut présumer.
M. BELAND: ...il faudrait quand même vérifier. Il faut voir
si justement les avancés qui ont été faits par les
autorités de l'école de médecine vétérinaire
ont été pris réellement en considération et agir en
conséquence.
M. TOUPIN: Evidemment, nous, on continue à croire que ceux qui
sont le plus proche des besoins dans une université, ce sont encore les
responsables de l'université ou les responsables de la faculté.
Ce sont ceux-là qui sont les mieux placés; par la suite, les
professions impliquées par ces facultés. Et on les retrouve
maintenant au niveau du conseil interprofessionnel dont vous parliez
tantôt dans le cadre des nouvelles lois qui sont en vigueur ou qui le
seront bientôt. Le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation là-dedans est bien conscient qu'on a besoin de
médecins vétérinaires, tant au niveau des fonctionnaires
qu'au niveau de la pratique privée. A venir jusqu'à maintenant,
on est parvenu à satisfaire l'ensemble des besoins. On craint nous aussi
que dans deux ans ou trois ans ou peut-être même avant, on manque
de praticiens vétérinaires au Québec. Alors, il faudra
bien accélérer la formation de ces médecins. C'est la
raison pour laquelle on n'a
pas hésité, nous, au niveau du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, à entrer en contact avec le
ministère de l'Education et à regarder tout de suite avec lui ce
qu'on pourrait faire avec ça. Et le fédéral est
disposé dans cette perspective. Je ne sais pas à quelles
conclusions on en viendra, mais on espère qu'on en arrivera à une
conclusion favorable pour qu'on puisse utiliser d'abord les fonds mis à
notre disposition par le gouvernement fédéral, d'une part, et,
d'autre part, pour qu'on puisse répondre plus adéquatement aux
besoins des agriculteurs, des laboratoires, des gouvernements et des
municipalités qui ont besoin des services de médecins
vétérinaires pour l'inspection et pour les autres travaux.
M. VINCENT: M. le Président, si vous me permettez, nous avons un
comité de financement des universités qui existe. Ce
comité se réunit pour analyser les besoins de chacune des
universités et fait ses recommandations au ministre de l'Education pour
le partage des subventions à chacune des universités du
Québec, l'université McGill, l'université Laval et
l'Université de Montréal. Maintenant, la faculté de
médecine vétérinaire, dans tout ce rouage, n'est devenue
qu'une goutte d'eau, la faculté de médecine
vétérinaire qui est maintenant rattachée à
l'Université de Montréal. En 1969, quand le transfert s'est fait,
il y a eu un engagement ferme de la part du gouvernement pas du
ministère de l'Agriculture, mais du gouvernement à l'effet
qu'il y aurait une dépense d'environ $4,500,000 au cours de quatre ans,
sur une période de quatre ans, pour améliorer, pour
rénover l'Ecole de médecine vétérinaire de
Saint-Hyacinthe.
Là où est arrivé un problème, c'est qu'au
ministère de l'Education, après que cette entente eut
été signée, après avoir lu et relu les documents
qui avaient été signés, on a interprété
l'entente ou l'engagement du gouvernement de la façon suivante. On nous
a répondu que, dans l'entente, le gouvernement du Québec n'avait
pas dit que cette dépense de $4,500,000 sur quatre ans devait se faire
en 1970, 1971, 1972, 1973. Cela pouvait se faire en 1973, 1974, 1975, 1976 ou
1976, 1977, 1978, 1979. Et c'est là qu'est le problème à
l'heure actuelle. Le gouvernement du Québec a pris un engagement avec
l'Université de Montréal pour faire une dépense de
$4,500,000. Je sais très bien qu'il y avait des pourparlers qui devaient
s'amorcer avec le gouvernement fédéral pour obtenir de celui-ci
une partie de ces sommes, parce que le gouvernement fédéral a
contribué à une école de médecine
vétérinaire en Saskatchewan ou en Alberta en Saskatchewan,
je crois qui groupait les trois provinces de l'Ouest. Mais je pense
qu'à l'heure actuelle, c'est le moment d'agir, et je pense que le
ministère de l'Agriculture a un rôle à jouer, avec le
ministère de l'Education, pour ne pas laisser cela seulement au
comité formé qui s'occupe d'analyser les besoins financiers des
universités. C'est bien entendu que, si on laisse cela entre les mains
de ce comité, on va dire: La faculté de médecine
vétérinaire est seulement une goutte d'eau à l'heure
actuelle. On va plutôt penser aux besoins de telle autre faculté
dans telle université, que ce soit la médecine
générale, que ce soit le génie forestier ou d'autres
professions. Je pense qu'il y a un engagement de pris qu'il va falloir
respecter. Et qu'on ne reporte pas d'année en année cet
engagement suivant lequel, dans l'esprit du contrat qui a été
signé, du moins dans l'esprit des fonctionnaires du ministère de
l'Agriculture, du ministre qui était là à ce moment, les
dépenses devaient se faire en 1970, 1971, 1972, 1973 et non pas 1973,
1974, 1975, 1976. Disons que, jusqu'à maintenant, on en avait
discuté avec le ministre de l'Education. En 1971, le ministre de
l'Education nous a dit que, pour le moment, il n'en était pas question,
mais que tout probablement le projet serait mis en chantier en 1972. Mais
là, on est rendu en 1973. Je pense que c'est le moment d'avoir une
intervention assez énergique de la part du ministre de l'Agriculture
pour dire au gouvernement que nous allons respecter le contrat ou l'engagement
pris avec l'Université de Montréal en ce qui concerne
l'école de médecine vétérinaire. D'autant plus, si
on obtient du gouvernement fédéral une contribution
financière. Qu'on fasse le programme et peut-être qu'au lieu de le
faire sur une période de quatre ans, comme cela avait été
là, je parle de mémoire; est-ce que cela avait
été quatre ou cinq ans? Etait-ce un programme quinquennal?
en tout cas, au lieu de le faire sur quatre ou cinq ans, qu'on le fasse sur
deux ans si on obtient la contribution financière du gouvernement
fédéral.
Je pense que c'est urgent parce que, tout de suite après, il va
falloir se retourner de bord et faire d'autres améliorations à
l'école de médecine vétérinaire.
M. TOUPIN: On est d'accord sur les principes. C'est la raison pour
laquelle on n'a pas hésité à entrer en contact tout de
suite avec le ministère de l'Education au niveau des sous-ministres.
M. VINCENT: Oui, mais on est en 1973, au mois de juin. Avant que cela
commence!
M. TOUPIN: Je suis bien d'accord avec le député de Nicolet
là-dessus, mais cela fait à peine deux mois que le ministre
fédéral de l'Agriculture a décidé de
participer.
M. VINCENT : Oui, mais cela n'était pas un sine qua non à
l'entente ou à l'engagement...
M. TOUPIN: Oui, mais dans l'engagement, vous avez dit vous-même
tantôt qu'il n'y avait pas de date. Ce n'est pas moi qui ai
préparé cet
engagement. Je pense qu'il n'y avait pas de date précise
là-dessus. C'était: On s'engage à mettre $4 millions sur
une période de quatre ou de cinq ans, comme vous le disiez.
M. VINCENT: Mais dans l'esprit du contrat qui a été
signé, c'est en 1970, en 1971, en 1972.
M. TOUPIN: Oui. C'est ce qui est le gros problème...
M. VINCENT: II faut discuter de l'esprit...
M. TOUPIN: ... très souvent. Quand cela fait l'affaire, on se fie
à l'esprit et après on se fie à la lettre. Dans ce cas,
c'est qu'on a pris l'esprit...
M. VINCENT: C'était bien écrit en noir sur blanc, et dans
l'esprit de tous les gens...
M. TOUPIN: Non. J'ai l'impression...
M.VINCENT: ... cela commençait l'année suivante,
nonobstant la contribution du gouvernement fédéral.
M. TOUPIN: J'ai l'impression qu'on est tous d'accord là-dessus.
On peut bien en discuter longtemps. On est d'accord...
M. VINCENT: Je tiens simplement à souligner que c'est urgent.
M. TOUPIN: Oui. Nous en sommes conscients, nous aussi. Absolument. Ce
n'est pas pour rien, d'ailleurs, qu'un des sous-ministres est un médecin
vétérinaire. C'est parce que nous avons confiance au
médecin vétérinaire.
M. VINCENT: Vous vous souvenez à quel moment un médecin
vétérinaire a été nommé pour la
première fois au ministère de l'Agriculture?
M. TOUPIN: Pas à un poste aussi important que
celui-là.
M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: Je dis: Pas à un poste aussi important que
celui-là.
M. VINCENT: Pas à un poste aussi important que celui-là?
Le Dr Camille Julien a été nommé sous-ministre adjoint au
mois de mars 1970, avec le sous-ministre actuel, au mois de mars 1970...
M. TOUPIN: II faudrait regarder...
M. VINCENT: ... trois jours avant l'annonce des élections.
M. TOUPIN: ... les fonctions à ce moment, ce qu'il avait comme
fonction. C'est ce qui est important. On ne s'attardera pas là-dessus.
Je ne voudrais pas m'embarquer là-dedans avec le député de
Nicolet.
M. VINCENT: Le médecin vétérinaire a joué un
rôle important au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
et je pense bien que ce rôle a été reconnu depuis quelques
années.
M. JORON: Ce n'est pas d'aujourd'hui. Au début du siècle,
au Parlement, à l'Assemblée nationale, il y a déjà
20 ou 22 députés qui étaient des médecins
vétérinaires. C'était la profession la plus
représentée dans les Parlements du début du
siècle.
M. VINCENT: Et, pendant un certain temps, il n'y a eu aucun
médecin vétérinaire qui siégeait à
l'Assemblée nationale. Il y avait plusieurs agronomes. Je ne voudrais
pas déplaire au sous-ministre de l'Agriculture, mais malheureusement,
à l'heure actuelle, on n'a aucun membre de la vénérable
profession qui siège à l'Assemblée nationale.
M. TOUPIN: C'est parce qu'ils manquent d'audace.
M. VINCENT: C'étaient les observations que j'avais à faire
en ce qui concerne l'école de médecine vétérinaire.
Je pense que le ministre et le sous-ministre saisissent l'importance qu'il y a
d'appuyer la faculté de médecine vétérinaire qui
est devenue... C'était un petit peu la crainte des médecins
vétérinaires, avant le transfert de l'école à
l'Université de Montréal, de ne devenir qu'un numéro
à l'intérieur d'un vaste rouage. C'est bien malheureux, mais
l'expérience semble démontrer qu'ils sont devenus seulement un
tout petit numéro, s'ils n'ont pas l'appui du gouvernement.
M. TOUPIN: Ils ont l'appui du ministère à ce chapitre.
M. VINCENT: Ils ont l'appui du ministère mais je pense qu'ils
n'ont pas l'appui... Le ministère joue son rôle. Je le crois
sincèrement, mais je pense qu'ils n'ont pas l'appui, en bloc, du
gouvernement, du Conseil des universités et du ministre de l'Education.
Aussi bête que cela puisse sembler, ils n'ont pas l'appui du ministre...
Nous prenons la défense du ministre. Laissez'nous donc vous aider. Cela
fait trois ans que nous vous laissons aller. Là, nous voulons vous
aider.
M. TOUPIN: Ce n'est pas le problème que vous m'aidiez ou pas.
Vous m'aidez dans bien d'autres circonstances.
M. VINCENT : Je sais ce que vous dites dans votre bureau. Je m'en doute
du moins.
M. TOUPIN : Ce que vous devriez faire, c'est m'aider quand j'en ai
besoin.
M. VINCENT: Je me doute à peu près ce que vous dites dans
votre bureau, de temps en temps: Maudit ministère de l'Education!
M. TOUPIN: Je ne dis jamais cela. Absolument pas.
M. VINCENT: C'est peut-être pire.
M. TOUPIN: J'appelle le ministre de l'Education, pour lui dire...
M. VINCENT: Le sous-ministre ne rit pas pour rien.
M. TOUPIN: II rit tout le temps.
Je dis au ministre de l'Education: As-tu regardé
sérieusement ce problème? Il dit : Oui, je l'ai
regardé.
M. VINCENT: Quels sont les résultats? Ah!
M. TOUPIN: L'as-tu regardé sérieusement? Il dit: Nous
commençons à le regarder sérieusement.
M. VINCENT: Je parle par expérience...
M. TOUPIN: As-tu l'intention de continuer à le regarder
sérieusement? Il dit: Oui. J'en ai l'intention.
M. VINCENT : ... et je suis franc.
M. TOUPIN: Quand les affaires sont comme cela, je m'en vais.
M. VINCENT: Je suis bien content si le ministre de l'Agriculture actuel
n'a aucun problème avec le ministre de l'Education. Je suis bien
content.
M. TOUPIN : J'en ai avec bien des ministères. Tous les
ministères ont des problèmes entre eux.
M.VINCENT: S'il y avait des journalistes ici, on pourrait annoncer cela
en primeur que, pour la première fois dans l'histoire du Québec,
le ministre de l'Agriculture... Pas seulement au Québec, dans toute
l'histoire du monde... En France, le ministre de l'Agriculture est à
couteaux tirés avec le ministre de l'Education. C'est comme cela dans
tous les gouvernements.
M. TOUPIN: On est à couteaux tirés avec bien des
ministères...
M. VINCENT: On va aller à l'enseignement, justement au
ministère de l'Education.
M. TOUPIN : C'est ce qui est important.
M. VINCENT: A l'enseignement, on va parler du ministère de
l'Education.
Si on regarde l'enseignement, on vient justement d'avoir aujourd'hui un
très beau dépliant "L'agriculture, ça s'apprend", du
ministère de l'Education. Très, très joli, je ne sais pas
si le ministère de l'Agriculture a collaboré à la
rédaction du dépliant. En tout cas, je ne pose même pas la
question de peur d'avoir une réponse plutôt négative. Je
parle encore par expérience. Le ministre du ministère
actuel...
Voici, M. le Président, l'adresse du ministre, pour l'aider avec
le ministre de l'Education. Il y a certains témoignages comme ceci, par
exemple: A la commission scolaire régionale de Lanaudière, pas
d'enseignement agricole aux élèves du secondaire IV en septembre
1972; motif, il n'y avait que quatre élèves inscrits pour
l'option agricole. Cette situation est la même dans toutes les
commissions scolaires du Québec à l'exception c'est un
hommage à la population de Nicolet de Nicolet et de Lennoxville
pour les anglophones.
M. TOUPIN: II y a Louiseville aussi, je pense.
M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: Louiseville?
M. VINCENT: Nicolet et Lennoxville.
M. TOUPIN: Non, mais Louiseville n'a pas une option agricole, je
pense?
M. VINCENT: Non, pas à tous les niveaux.
M. TOUPIN: A la polyvalente, en tout cas, il y a une option.
M. VINCENT: La conséquence, c'est que les étudiants n'ont
pas le choix, ils doivent choisir une autre option.
Ici, je viens tout juste de le lire, on dit en parlant des commissions
scolaires: L'option gestion de l'entreprise agricole se compose de six sessions
d'études réparties sur 24 mois. Mais on parle à un certain
endroit du dépliant disant que si on ne donne pas l'option au complet
dans la commission scolaire concernée, on demande de s'adresser à
la commission scolaire pour que la commission scolaire... Lorsqu'une commission
scolaire n'offre pas l'option agriculture, l'étudiant qui le
désire peut recevoir une aide financière de sa commission
scolaire pour aller étudier dans une autre commission scolaire. Il
existe un problème à l'heure actuelle, c'est que ce sont des
témoignages, c'est l'expérience qui nous le prouve. H y a
également les dames de l'AFEAS, qui est quand même une
organisation aussi importante que la Women's Institute. Si le
député de Brome était ici, il nous en parlerait pendant
une journée ou deux, dans les crédits qui duraient 12, 15, 18
jours il y a quelques années.
L'AFEAS nous dit et affirme qu'aucune structure valable n'est
prévue pour remplacer les écoles d'agriculture. Le
résultat est d'autant plus négatif que le problème de la
relève en agriculture est de plus en plus aigu. Le ministère de
l'Agriculture s'est-il préoccupé de ce problème majeur? Vu
que cela va très bien avec le ministre de l'Education, quelles sont les
représentations faites auprès du ministre de l'Education, qui
semble vouloir faire, je le répète, cavalier seul partout, parce
que vous allez même voir tout à l'heure que le ministre de
l'Education, à un moment donné, a annoncé qu'il faut
regrouper les centres de recherche, même que cela parle des laboratoires,
ils s'en iraient tous à l'Education. Je sais que le ministre actuel va
très bien avec le ministre de l'Education. En ce qui concerne
l'enseignement agricole, on va commencer par les deux instituts de technologie.
On les garde?
M. TOUPIN: Bien sûr.
M. VINCENT: D'accord, un point d'acquis, un point gagné, je suis
bien content. Les instituts de technologie agricole vont demeurer la
responsabilité du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation. D'ailleurs, on le marque dans le dépliant, ici. Il n'y a
pas de difficulté. On dit ici...
M. TOUPIN: On n'a pas collaboré...
M. VINCENT: ... un petit dernier paragraphe: "Le ministère de
l'Agriculture possède deux établissements offrant un enseignement
agricole de niveau collégial, ce sont les instituts de technologie
agricole ITA situés à La Pocatière et
à Saint-Hyacinthe, qui forment des technologues et des exploitants de
fermes". Mais on n'ajoute absolument rien sur les conditions
d'admissibilité, sauf un tout petit paragraphe. C'est pour cela que je
dis que le ministère de l'Agriculture n'a certainement pas
collaboré à l'élaboration de ce dépliant parce
qu'à ce moment-là, je pense bien, il aurait fallu souligner
beaucoup plus l'enseignement dispensé à nos deux maisons, nos
deux instituts, l'Institut de technologie agricole de Saint-Hyacinthe et
l'Institut de technologie agricole de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, parce
que, à l'heure actuelle, les étudiants du Québec qui
terminent leurs études à ces deux endroits, trouvent de l'emploi
à presque 100 p.c. pour ne pas dire 100 p.c. Je ne me rappelle pas, l'an
passé, combien il y a eu de finissants à Saint-Hyacinthe.
M. BELAND: Ce n'est pas important. M. VINCENT: Pardon?
M. BELAND: Ce n'est pas important, le gouvernement actuel...
M. VINCENT: Je ne me rappelle pas com- bien il y a eu de finissants
à Saint-Hyacinthe, l'an passé, mais ils avaient des offres
d'emplois du gouvernement fédéral, de l'entreprise privée
et du gouvernement provincial et je pense qu'on manquait
d'étudiants.
M. TOUPIN: Exact.
M. VINCENT: C'est quand même un témoignage, je crois,
à l'endroit du ministère de l'Agriculture qui administre ces deux
instituts et qui peut-être même refuse des étudiants chaque
année. Ce que je trouve quand même assez drôle dans les
circonstances, c'est que, dans tout un dépliant du ministère de
l'Education, on souligne seulement dans un tout petit paragraphe le rôle
des instituts de technologie agricole de Saint-Hyacinthe et
Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
M. TOUPIN: Cest tout à fait bizarre. Mais ils ne relèvent
pas du ministère de l'Education non plus.
M. VINCENT: Non, mais tout de même, quand on dit "l'agriculture,
ça s'apprend", le gouvernement du Québec, ministère de
l'Education, il me semble que le rôle du ministère de l'Education
serait de parler également de...
M. TOUPIN: Ils doivent en parler.
M. VINCENT: C'est encore pour aider le ministre. Que le ministre
rencontre demain le ministre de l'Education et lui dise: Voici, votre
dépliant que vous nous avez fait parvenir intitulé:
"L'agriculture, ça s'apprend", quant au prochain dépliant,
essayez donc de nous consulter. D'ailleurs, il en a été question
à la commission de l'agriculture cet après-midi. Je pense que le
Dr Cloutier peut quand même informer ses fonctionnaires qu'à
l'avenir ces dépliants-là soient faits en collaboration avec le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
Donc, en ce qui concerne nos commissions scolaires régionales,
j'aurais bien une série de questions à poser là-dessus,
parce que j'ai eu des réponses en Chambre, en ce qui concerne les
options agricoles dont l'école de Sainte-Croix-de-Lotbinière. Le
ministre a souri l'autre jour quand on a parlé de l'école de
Sainte-Croix-de-Lotbinière. Cela peut peut-être le surprendre,
j'ai à l'heure actuelle, dans mon propre comté, des agriculteurs,
des fils d'agriculteurs qui veulent s'inscrire à l'école de
Sainte-Croix-de-Lotbinière. Il y en a dans le comté de Bagot, il
y en a dans le comté de Saint-Hyacinthe qui voudraient aller suivre des
cours à l'école de Sainte-Croix-de-Lotbinière que nous
avons conservée avec à peu près, non pas le même
statut ou le même cours qu'il se donnait en 1958 ou en 1960, mais un
cours semblable.
M. BELAND: Et avec beaucoup de...
M. VINCENT: Excusez. Je pense que c'est le moment, à l'heure
actuelle, de faire une évaluation de la situation de l'enseignement
agricole au Québec. Le ministre nous dit: Nos deux institutions, on les
conserve. Je suis parfaitement d'accord et je pense que personne, à part
ceux qui ne connaissent pas les problèmes profonds de l'enseignement
agricole, ne peut dire: Envoyez cela à l'éducation. Mais je pense
que c'est le moment de faire une évaluation réaliste de ce qui se
passe en ce qui concerne l'enseignement agricole au Québec et
peut-être je pourrais dire que j'en suis convaincu pour
simplement faire un bon travail, en arriver très prochainement à
avoir dans certaines régions du Québec des modèles
d'instituts d'enseignement agricole qui ressembleraient d'assez près
à l'école de Sainte-Croix-de-Lotbinière.
M. TOUPIN: Bon, on peut...
M. VINCENT: Et moi, je serais prêt, si le ministre me le
permettait, c'est-à-dire, je ne peux pas dire cela...
M. TOUPIN: ... où on est rendu maintenant.
M. VINCENT: Je serais très intéressé si nous
étions capables, en plaçant toute politique de côté,
d'aller passer, avec les fonctionnaires du ministère de l'Agriculture,
le ministre, le député de Lotbinière, le
député de Nicolet, un représentant du Parti
québécois, quelques heures à l'école de
Sainte-Croix-de-Lotbinière.
M. TOUPIN: Le député de Gouin.
M. VINCENT: Si le député de Gouin est disponible ou le
député de Sainte-Marie à ce moment-là, et qu'on
prenne le temps dans un après-midi, avec le père Bourque et les
autres professeurs, de regarder ce qui s'est fait à l'école, les
prévisions, les demandes qu'elle reçoit et peut-être qu'on
pourrait trouver une formule nouvelle qui ne demanderait peut-être pas un
divorce complet avec ce qui existe à l'heure actuelle du
ministère de l'Education, mais qui compléterait notre
réseau d'enseignement agricole au Québec. Ce sont les
commentaires que j'ai à faire. Si le ministre acceptait cela, en aucun
temps...
M. TOUPIN: On ne refuse rien.
M. VINCENT: ... au cours du prochain mois ou des prochains deux mois,
j'aimerais cela, une petite séance d'étude, bien amicale, sans
politique, sans partisanerie politique, pour qu'on regarde la situation,
même qu'on invite, si on veut, les représentants de l'UPA et un
représentant du ministère de l'Education et on va regarder cela
froidement.
M. TOUPIN: On va vous dire où nous en sommes rendus.
Les propos tenus par le député de Nicolet sont
véridiques sur bien des aspects...
Je ne pense pas que quiconque ait mis en doute la formation qu'on donne
à l'Ecole d'agriculture de Sainte-Croix, ce n'est pas notre
préoccupation. On est bien conscient que ce que nous avons actuellement
comme maisons d'enseignement et de formation doit être conservé et
il faut intensifier leur action, il faut élargir leur programme parce
que la formation agricole est très importante pour les agriculteurs,
pour l'agriculture et pour l'économie générale du
Québec. Tout le monde est d'accord sur ça. Il y a au moins trois
paliers de formation en agriculture au niveau de ceux qui doivent oeuvrer en
agriculture. Mettons de côté la formation des agronomes. On sait
qu'il faut intéresser des jeunes à l'agriculture; pour y arriver,
on compte sur les options agricoles dans les écoles polyvalentes.
M. VINCENT: Est-ce que c'est un succès?
M. TOUPIN: Ce n'est pas un succès, c'est encore presque à
l'état... Il y a quelques...
M. VINCENT: Je ne dirais pas que c'est une faillite, mais il va
falloir...
M. TOUPIN: ...succès, il y a des comités régionaux
qui ont travaillé à ça. Je sais qu'aux
Trois-Rivières, quand j'y étais, j'ai travaillé
très activement avec la Commission scolaire régionale des
Vieilles Forges, on a fait la même chose dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean,
on fait la même chose dans bien des régions du Québec.
L'UPA est présente et le ministère est presque toujours
présent à des comités comme ça, on essaie de
convaincre les commissions scolaires régionales d'implanter des options.
Quand la commission scolaire régionale nous dit qu'elle a seulement six,
sept, huit, quatre ou cinq demandes, c'est évident qu'elle, en termes de
coûts, réfléchit avant de s'orienter vers une option dans
son école polyvalente. Mais, du reste, il y a, dans quelques
écoles polyvalentes, quelques options implantées où
ça s'avère, à certains endroits, des succès;
à certains autres endroits, ce sont des succès plus relatifs et,
à d'autres endroits, des succès presque nuls, d'autant plus qu'il
n'y en a pas beaucoup qui ont accepté d'implanter une option agricole
dans l'école polyvalente. C'est la première étape. La
deuxième étape, c'est qu'on dit qu'il faut former des
professionnels de l'agriculture. Ces professionnels peuvent être des
agriculteurs qui sont déjà sur des fermes et ça peut
être des étudiants qui sortent d'une école technique
quelconque, d'un CEGEP quelconque ou, purement et simplement, du cours
secondaire, qui veulent s'intéresser à l'agriculture. A ce
chapitre, on a actuellement les deux instituts qui offrent des
possibilités.
M. VINCENT: Pour le collégial.
M. TOUPIN: Oui, je vais revenir au collégial. Quand on dit que
les deux instituts offrent des possibilités, à compter de cette
année, il y aura un cours d'exploitation agricole aux ITA.
M. VINCENT: Un cours...
M. TOUPIN: Un cours de formation professionnelle agricole de trois ans
qui ressemblera de très près au niveau collégial parce
qu'il se donne à l'école de Sainte-Croix.
M. VINCENT: II faut que le bonhomme qui va là termine sa 12e
année?
M. TOUPIN: Pas nécessairement. M. VINCENT: Sa 11e
année.
M. TOUPIN: Sa Ile année et même on peut regarder un peu
plus loin, c'est une première expérience, on peut aller en bas de
ça.
M. VINCENT: A Sainte-Croix-de-Lotbinière, il faut qu'il ait
terminé sa...
M. TOUPIN: Sa 9e année.
M. BELAND: II y a deux ans, je pense que c'était la 9e
année mais maintenant, étant donné le très grand
nombre d'élèves qui demandent à être
acceptés, on est plus exigeant.
M. TOUPIN: C'est la 10e ou la Ile année.
M. BEL AND: Ceci est dû à la faible quantité de
places disponibles.
M. TOUPIN: Je vais terminer. On est conscient de tout ça. Il n'y
a pas de doute possible là-dessus. D'ailleurs, si vous remarquez dans la
formation agricole, dans la formation des agriculteurs, à venir
jusqu'à maintenant, on n'a pas mené beaucoup de bruit, on a
regardé comment la situation évoluait et on a créé
des comités. Je vais vous dire tantôt comment on travaille au
ministère là-dessus. Donc, on a les deux ITA qui, à
compter de septembre prochain, vont offrir des cours similaires. Il y a
l'école de Sainte-Croix. On a tenté une expérience
à compter de cette année, dans un CEGEP de Chicoutimi, du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui va donner une formation similaire à
celle-là, à celle qu'on va donner à Sainte-Croix et dans
les deux ITA. Si c'est nécessaire, on ouvrira d'autres CEGEP dans la
province de Québec qui donneront cette formation. C'est la
deuxième partie. La troisième partie de la formation, c'est la
formation de techniciens agricoles. On l'a cette formation avec les deux ITA.
On peut les former. Tout ceux qui, plutôt que d'aller au CEGEP pour
prendre tel ou tel type de formation, veulent s'orienter vers l'étude
agricole ont à leur disposition deux écoles. Est-ce que c'est
assez...
M. VINCENT: A ce niveau, il n'y a pas de problèmes. Je pense que
ça va bien.
M. TOUPIN: ...ou pas assez? C'est une autre affaire. Ce problème
est réglé. Le problème de la formation professionnelle
dans les polyvalentes, c'est sûr qu'il est à l'état
embryonnaire et à l'état expérimental. On ne compte pas
tellement là-dessus à 100 p.c.
On croit que c'est fondamental, mais ce qui est important, c'est de
former des exploitants agricoles, c'est de former des gars qui sont capables,
demain matin, de prendre une exploitation agricole. C'est pour ça qu'on
leur offre des facilités dans les deux ITA et que l'école
Sainte-Croix existe encore et qu'elle va exister encore, l'école
Sainte-Croix. C'est pour ça qu'on a pensé à tenter
l'expérience dans le Saguenay au niveau d'un CEGEP. Si c'est bon
là, on ira ailleurs.
Reste maintenant le problème de la formation technique des
professionnels agricoles. A ce chapitre, les agriculteurs sont
considérés au même titre que n'importe quel autre des
milieux économiques. Ils sont payés au même titre, ils ont
accès aux mêmes cours et ces cours sont préparés par
le ministère de l'Agriculture en collaboration avec le ministère
de l'Education. Là-dessus, la collaboration est très
étroite, on n'a absolument aucun problème. On a quelques
problèmes avec les professeurs, c'est attribuable à la convention
collective. Les agronomes qui travaillent pour le ministère seraient
intéressés à donner les cours, mais là on fait face
à un problème là-dessus je pense qu'on va
être d'accord on peut critiquer ça, c'est un
problème de convention collective. C'est écrit...
M. VINCENT: D'une part, ils font partie de SPEC et, d'autre part, ils
font partie du ministère de l'Agriculture.
M. TOUPIN: C'est ça! Ils sont pris dans des coins, ils sont
coincés.
M. VINCENT: Enseigner l'agriculture ce n'est pas comme enseigner
l'anglais.
M. TOUPIN: Non, mais ils sont quand même coincés et il faut
tenir compte de cet élément-là. Je ne dis pas qu'on ne
trouvera pas de solution à ça. Mais, actuellement, nous sommes
aux prises avec ce problème. Nous sommes conscients de ça. Mais,
du reste, cela ne nuit pas aux cours. On trouve les gars pour donner les cours
quand même. Il y a des gars au ministère, actuellement, qui le
font, et qui le font presque gratuitement par rapport à d'autres qui y
vont et qui sont rémunérés. Il y a des gars au
ministère qui prennent le temps de le faire parce qu'ils croient
à ces cours. C'est très important.
M. VINCENT: Ils le font gratuitement, c'est-à-dire qu'ils le font
sur leur horaire de travail comme fonctionnaires du ministère.
M. TOUPIN: II y a des fois que cela dépasse.
M. VINCENT: A un moment donné, le ministère peut recevoir
un grief et...
M. TOUPIN: C'est ce qu'il faut éviter. Il faut éviter les
griefs à cause de la convention collective. Nous sommes bien conscients
que la convention a été signée par le gouvernement, d'une
part, et par les employés de l'autre. Il faut bien respecter les
engagements qu'on prend. Ce n'est pas le ministère de l'Agriculture qui
va, à un moment donné, briser une convention. Il va essayer de la
négocier en sa faveur. Mais, une fois qu'elle est
négociée, il va la respecter. Mais, on a trouvé des
techniques. On enregistre des cours. On se sert des techniques modernes. On
forme des animateurs. Très souvent il n'est même pas
nécessaire qu'un agronome aille au cours. L'animateur, à l'aide
des moyens techniques audio-visuels ou des enregistrements, est capable de
donner son cours. Il est capable de bien faire comprendre aux agriculteurs
comment se donne le cours.
M. VINCENT: Mais tout ça est pensé par le ministère
de l'Education.
M. TOUPIN: En collaboration très étroite avec le
ministère de l'Agriculture au niveau des contenus.
M. VINCENT: Regardez, il y a un témoignage ici qui nous vient
quand même d'une commission scolaire régionale que le ministre
connaît bien, la commission scolaire régionale
Lanaudière...
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: ... où on titrait: "Pas d'enseignement agricole aux
élèves du secondaire IV". Je vais lire simplement les trois
courts derniers paragraphes. "Les responsables de l'enseignement à la
commission scolaire régionale attribuent au programme du
ministère l'échec de l'enseignement agricole". Je ne parle pas du
ministère de l'Agriculture,...
M. TOUPIN: Cest exact!
M. VINCENT: ... pour le ministère de l'Education. "Dans le
rapport présenté en juin dernier, le directeur de l'enseignement
professionnel écrivait ce qui suit donc, il connaît le
problème, on ne fait pas de charriage là: "Les programmes du
ministère étant axés sur un enseignement théorique
et ça c'est vrai, on le constate ceux-ci, bien que pouvant
répondre aux besoins du monde agricole, ne répondent pas aux
aspirations et désirs des étudiants qui
préféreraient des enseignements plus pratiques.
Qu'adviendra-t-il des quatre élèves qui avaient
opté pour l'enseignement agricole? C'est la situation...
M. TOUPIN: On est dans une...
M. VINCENT: ...devant la décision de suspendre cet enseignement
au niveau du secondaire IV,...
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: ... ils ont été prévenus de
l'état de fait, trois d'entre eux ont accepté de s'orienter vers
une autre option, tandis que le quatrième, fort
désappointé, sera dirigé vers une autre commission
scolaire régionale, probablement qu'il est venu à Nicolet.
M. TOUPIN: Là-dessus, je pense que j'ai donné des
explications. J'ai dit qu'il y a des problèmes dans des commissions
scolaires qui sont très sérieux. On est d'accord sur cela et on
est conscient de cela. On essaie de trouver des commissions scolaires qui vont
vous écouter et qui vont en donner des options, pas seulement au niveau
secondaire, qui vont en mettre des options agricoles au niveau de l'ensemble
des options. On essaie. C'est un problème celui-là. Par ailleurs,
dans une autre région, un problème comme celui-là ne se
pose pas. Je parlais plutôt des cours de formation que l'on donne aux
agriculteurs dans le cadre des cours de formation professionnelle,
l'éducation permanente.
M. VINCENT: Oui, d'accord.
M. TOUPIN: Là, il y a une collaboration. Ce n'est pas le
ministère de l'Agriculture qui ressent cela, c'est le ministère
de l'Education.
M. VINCENT: Je suis d'accord sur cela. Cela fonctionne dans ce
domaine.
M. TOUPIN: On a voulu le régler, celui-là. On l'a
réglé, je pense.
M. VINCENT: C'était facile à régler.
M. TOUPIN: La collaboration ... Les choses réglées sont
toujours faciles...
M. VINCENT: C'était facile, disons que c'était plus facile
de régler celui-là que de régler le problème des
jeunes.
M. TOUPIN: Cest exact. C'était important qu'on le règle,
parce que la formation des exploitants, c'est le gars qui est sur sa ferme. Il
faut lui donner des techniques nouvelles à ce gars. Avec ces
cours-là, on a réussi. Au niveau du ministère de
l'Education, on n'a eu aucun problème, absolument aucun. L'UPA a
travaillé là-dedans, à pieds joints. C'est M. Vigneault
qui s'en occupe. Cela fonctionne à merveille au niveau du
ministère. Cela va très bien...
M. VINCENT: A Nicolet cela va bien.
M. TOUPIN: Cela va partout, dans la province, au niveau de ce
cours-là. Cela va bien.
M. VINCENT: M. Vigneault, c'est un type de Nicolet. Cela va bien.
M. TOUPIN: C'est bien sûr. C'est dommage que l'on ne soit pas tous
comme lui.
Alors, évidemment, il y a une participation étroite autant
de la part de l'UPA que du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation. Cela va bien.
Maintenant, au niveau de l'enseignement en général, tant
au niveau des options agricoles dans les polyvalentes qu'au niveau de la
formation professionnelle de ce type, il y a un comité permanent que
l'on a créé et qui siège, auquel se trouvent l'UPA, le
ministère de l'Education et le ministère de l'Agriculture.
Ensemble, on suit les expériences. C'est ensemble que l'on a
décidé de tenter l'expérience dans un CEGEP et c'est
ensemble que l'on a convenu que l'école de Sainte-Croix, il
n'était pas question de la fermer parce qu'elle donnait une bonne
éducation. Il n'était pas question de la fermer. Maintenant que
ces expériences s'avèrent de plus en plus valables, il s'agit de
voir comment on va élaborer le réseau au niveau de la formation
professionnelle.
M. VINCENT: C'est urgent. Je m'excuse de...
M. TOUPIN: C'est plus qu'urgent, c'est que l'on manque...
M. VINCENT: Les jeunes de 16 à 22 ans...
M. TOUPIN: Oui, mais c'est plus qu'urgent, on est conscient que c'est
plus qu'urgent. C'est la raison pour laquelle on a tenté
l'expérience dans un CEGEP, pour savoir ce que cela aurait
donné.
M. VINCENT: Oui, mais on a déjà perdu 7 ans ...
M. TOUPIN: Ce n'est pas pour rien...
M. VINCENT: ... j'étais là comme ministre de
l'Agriculture...
M. TOUPIN: Bien sûr.
M. VINCENT: ...pas quand le transfert s'est fait, mais j'ai subi le
transfert...
M. TOUPIN: Je le sais mais on n'a pas ...
M. VINCENT: ... cela fait sept ans que l'on piétine. Cela n'est
pas assez?
M. TOUPIN: On n'a pas hésité ici avec les moyens que l'on
avait. On l'a fait.
M. VINCENT: L'institut, cela va très bien, mais c'est l'autre
question. Le ministère de l'Education vous a toujours dit: Laissez-nous
faire l'expérience. Il a tout jeté par terre ce que l'on avait
et, en même temps, on va faire l'expérience, comme si on
travaillait avec des carottes.
M. TOUPIN: Mais cela va bien.
M. VINCENT: On ne reviendra pas sur les décisions prises en 1965,
mais on aurait été mieux de garder cela, à ce
moment-là, et dire: Faites-la votre expérience et nous, on va
continuer en attendant. Mais on n'a pas continué.
M. TOUPIN: Une minute. Le député de Nicolet est d'accord
avec moi pour dire qu'au niveau des cours de formation professionnelle dans le
cadre de l'éducation des adultes, de la formation des adultes, on a
réussi à prendre notre place.
M. VINCENT: Oui, d'accord. Laissons cela de côté. Cela va
bien de ce côté.
M. TOUPIN: Vous êtes d'accord sur cela? Ce n'est pas un autre
problème, cela fait partie de la formation des agriculteurs.
M. BELAND: Oui, mais cela ne fait pas partie de la relève, par
exemple.
M. TOUPIN: Ce n'est pas certain que ça ne fasse pas partie de la
relève. C'est peut-être même plutôt le contraire,
parce qu'il y a des fils d'agriculteurs qui ont accès à
ça. C'est à la suite d'un cours comme ça qu'un gars
décide de s'implanter sur la ferme de son père. H faut faire
attention à ce qu'on affirme là-dedans.
M. VINCENT: On l'a dit au ministre et on va le répéter:
Dans ce domaine-là, ça va bien. Il y aurait des
améliorations à faire, mais ça va bien.
M. TOUPIN: II y en a un qui va bien, les polyvalentes.
M.VINCENT: L'institut et l'enseignement aux adultes.
M. TOUPIN: Oui, les polyvalentes, il n'y a pas de problème.
M. VINCENT: Ce sont les options agricoles où ça ne va pas
bien.
M. TOUPIN: Oui, c'est vrai. Puis c'est la formation professionnelle des
agriculteurs dont on a parlé tantôt; ce sont ces deux-là
qu'il reste à régler. On va d'abord régler le
problème de la formation professionnelle, parce que c'est
celui-là qui est le plus urgent. C'est le gars de 20 ans, 21 ans, ou de
22 ans qui décide de s'orienter sur une ferme; c'est important qu'on lui
offre tout de suite un service. On essaie de le lui offrir par Sainte-Croix,
par les ITA, par le CEGEP.
M. VINCENT: Seize ans, dix-sept ans aussi.
M. TOUPIN: Oui, mais on sait que la décision finale pour un gars,
assez souvent, elle se prend vers les vingt ans, au moment où il a une
orientation définitive à prendre. Il va rester maintenant
à sensibiliser les jeunes dans les commissions scolaires; c'est
ça qu'il va rester à faire. Il va falloir convaincre les
commissions scolaires d'en ouvrir, des options. Si toutes les commissions
scolaires ne peuvent pas le faire, il faudrait qu'elles s'entendent au niveau
du transport des élèves et au niveau des facilités pour
que, dans chaque commission scolaire ou dans chaque région, on puisse
trouver des facilités.
M. VINCENT: Je ne voudrais pas seulement que la question soit de
sensibiliser les jeunes. Le directeur de l'enseignement professionnel le dit
ici : "Les programmes du ministère étant axés sur un
enseignement théorique, celui-ci, bien que pouvant répondre aux
besoins du monde agricole...
M. TOUPIN: Oui, c'est vrai.
M. VINCENT: ... ne répond pas aux aspirations et désirs
des étudiants".
M. TOUPIN: Peut-être devrait-on construire une serre,
peut-être devrons-nous avoir une ferme attenante à l'école,
peut-être devrons-nous avoir un tas de facilités pratiques, mais
peut-être aussi est-ce pour une polyvalente de s'entendre avec un
agriculteur, au niveau des fermes normes on le fait dans deux ou trois
régions plutôt que d'avoir des stations de recherche qui
essaieraient d'emmener les agriculteurs à aller voir comment une culture
s'expérimente. On sait qu'au niveau d'une station de recherche, c'est
quand même un budget gouvernemental qui est assez généreux.
On a commencé avec des fermes normes, puis, là, on emmène
un agriculteur sur une ferme concrète avec ses propres moyens. Cela nous
parait, à nous, techniquement plus acceptable au niveau de la formation.
On sait qu'au niveau des polyvalentes il manque de facilités pratiques.
Cela, on le sait.
M. VINCENT: Puis il y a peut-être également une autre
question qu'il va falloir discuter. Prenons la région de Yamaska, les
semences sont terminées en partie. Est-ce qu'à ce
moment-là un fils d'agriculteur, de 18 ans ou de 19 ans, qui aurait
terminé sa onzième année ou sa douzième
année, est intéressé à recommencer au mois de
septembre dans une option agricole à Nicolet ou à
Saint-François et à revenir chez lui seulement à la fin de
juin? C'est ça; le ministre la connaît, la mentalité des
agriculteurs. Mai, juin, juillet, août, septembre, octobre...
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: ... c'est la grosse production agricole. Je ne veux pas dire
que le "pattern" est encore ce qu'il y a de mieux ajusté, mais on a
réussi avec les écoles moyennes d'agriculture parce que,
justement, on répondait à une clientèle qui existait, avec
des facilités qui leur convenaient. Est-ce qu'à l'heure actuelle
les options agricoles organisées dans nos commissions scolaires
régionales répondent, donnent les facilités dont ces
gens-là ont besoin?
M. TOUPIN: On l'a dit tantôt, ce n'est pas organisé.
Ecoutez, vous avez raison de critiquer là-dessus, ce n'est pas
organisé. Moi autant que vous, je pourrais critiquer toutes les
commissions scolaires régionales du Québec qui sont dans les
milieux ruraux. On leur dit, quand on les rencontre: Regardez la
possibilité d'une option agricole dans votre polyvalente, dans
l'ensemble de votre enseignement. On est tous d'accord là-dessus.
Il faut mener tous les problèmes de front. On essaie de
régler ceux qui, d'après nous, doivent répondre à
un besoin immédiat. Immédiat. Il reste maintenant le niveau des
écoles polyvalentes. La théorie de l'UPA sur la question est
très simple. Elle dit: Intégrez donc le système de
l'enseignement agricole dans le système général de
l'enseignement. C'est à compter d'une théorie comme
celle-là qu'on a développé des options agricoles dans des
polyvalentes. Je ne dis pas que l'UPA et l'UCC du temps ont influencé.
J'ai participé personnellement à des comités
spéciaux sur cela et j'étais d'accord sur le principe que, s'il y
a une option dans une école polyvalente, le gars qui choisira l'option
agricole sera placé sur le même pied que le gars qui aura choisi
l'option de la mécanique.
Il n'est pas question, au niveau des étudiants, d'en faire
étudier un six mois, un autre huit mois et l'autre neuf mois. Tous les
gars sur le même pied. Mais, quand on arrive par exemple au niveau de la
formation professionnelle, le gars qui est professionnel en agriculture, lui,
il faut tenir compte du fait qu'il y a des saisons où il est plus
occupé que d'autres saisons. C'est la raison pour laquelle on donne les
cours durant l'hiver et non dans le temps de l'ensemencement et des
récoltes. L'élève dans une école polyvalente, je ne
verrais pas pourquoi on lui ferait un statut spécial. Il est
intégré dans un système d'éducation. Il
s'intègre dedans et, une fois qu'il en est sorti, des options plus
profondes s'offrent à lui. Les ITA peuvent s'offrir, les CEGEP pourront
offrir dans certaines régions des options de formation professionnelle
qui ne seront pas nécessairement des options de techniciens. Les ITA
vont les offrir, cela. Mais, en plus, on part même du milieu. On part de
celui qui a une douzième année et qui, après sa
douzième année, a décidé, lui, de ne pas s'inscrire
à un CEGEP mais, deux ans après, cela lui tente d'y aller parce
qu'il est fils d'agriculteur. On va lui offrir sa formation soit par le
CEGEP, soit par les deux ITA et par Sainte-Croix.
M. VINCENT: Comme le ministre, je le crois, est très conscient du
problème, j'aimerais renouveler ma suggestion et peut-être
même ajouter à ma suggestion. Si le ministre voulait y penser, il
pourrait nommer un de ses collaborateurs pour nous faire un très court
exposé de ce qui se fait à Sainte-Croix-de-Lotbinière.
Il y a une commission scolaire régionale qui fonctionne
très bien, à mon sens, celle qui fonctionne le mieux au
Québec à l'heure actuelle; ce n'est pas parce que c'est mon coin
mais c'est Nicolet qui a le plus d'élèves. Il y a une autre
commission scolaire où on a fait faillite complète, prenons
Lanaudière. Il faudrait voir la situation, décrire la situation
exacte. Par la suite, que ce soit en juin, juillet, il me semble que serait
très instructif, pour nous d'abord, pour le ministre également,
pour ses fonctionnaires qui, je pense bien, connaissent le problème,
d'aller faire un tour à Sainte-Croix-de-Lotbinière.
C'est une école-témoin qu'on a là. Il s'est fait
des expériences là. Mais qu'on le regarde à fond, le
problème. Pourquoi l'école de Sainte-Croix-de-Lotbinière
a-t-elle tant la faveur des agriculteurs? Il y a certainement des raisons.
Qu'on essaie d'appliquer les résultats obtenus à
Sainte-Croix-de-Lotbinière dans d'autres régions du
Québec, avec des modalités peut-être différentes. Si
on pouvait faire cela en juin, en juillet, probablement qu'on trouverait une
solution au problème de l'enseignement agricole.
M. TOUPIN: C'est ce que nous avons commencé à faire. Je
voudrais dire au député de Nicolet et je vais le
répéter encore, je n'ai pas d'inconvénient à me
rendre à sa suggestion. Je pense bien que personne, au ministère,
ne refuserait, d'autant plus qu'on a un gars du ministère qui
siège sur le conseil d'administration de l'école de Sainte-Croix.
Il y a un gars qui est là. On le sait, au ministère, comment cela
fonctionne. Il nous fait des rapports. Ce n'est pas pour rien que nous y sommes
allés nous-mêmes, depuis déjà un bout de temps. On
voulait savoir ce que cette expérience donnerait.
M. VINCENT; Le ministre n'y est pas allé et moi non plus. Nous
allons y aller tous les deux.
M. TOUPIN : On n'a pas toujours le temps d'y aller.
M. VINCENT: Le député de Nicolet et le
député de Gouin, on prendra un après-midi et on ira. Je
pense que cela pourrait être utile.
M. TOUPIN : J'aimerais que le député de Nicolet soit
d'accord aussi pour soutenir...
M. VINCENT: Cela rehausserait le prestige du comté de
Lotbinière.
M. TOUPIN: ... que l'expérience faite à Sainte-Croix nous
a amenés, au moins, à deux choses. La première, tenter une
expérience dans un CEGEP et, la seconde, ouvrir à l'ITA des cours
à peu près similaires à ceux qui se donnent à
Sainte-Croix. Il me semble que c'est déjà là un effet
bénéfique d'une expérience tentée dans une
école. Il restera à planifier dans la province, au niveau de
l'ensemble des besoins, comment on peut offrir des options similaires un peu
partout.
M. BELAND: Je pense que, justement, il faudrait peut-être aller un
petit peu plus à fond parce que le ministre l'a dit tantôt et j'ai
pris note, c'est-à-dire qu'on semblait mettre en doute que le
ministère de l'Agriculture n'avait pas étudié suffisamment
le problème et ne s'était pas rendu compte de l'ampleur des
répercussions qui pouvaient résulter ou qui pourraient
résulter de la fermeture ou la quasi-fermeture de l'enseignement
à Sainte-Croix.
M. TOUPIN: II n'est pas question de fermer Sainte-Croix.
M. BELAND: Non.
M. TOUPIN : Je veux qu'on arrête de parler de la fermeture de
Sainte-Croix.
M. BELAND: Je situe le problème, si vous me le permettez.
M. TOUPIN : D'accord.
M. BELAND: Bon. Le plaidoyer que le député de Nicolet a
fait, j'étais pour le faire à peu près dans le même
sens. Il va sans dire, c'est entendu, que je suis complètement d'accord
là-dessus et que cela fait longtemps que l'on travaille dans ce sens. Ce
que le ministre, peut-être et c'est là que je veux en venir
ignore et au cas justement où cela serait vrai qu'il
l'ignorerait, c'est que c'est plutôt au niveau du ministère de
l'Education ou de Mlle Baron que se situe le problème.
Elle voulait à tout prix fermer l'école de Sainte-Croix et
essayait d'utiliser tous les moyens possibles et impossibles pour tâcher
de transférer les élèves dans les polyvalentes.
C'est entendu que je ne suis pas opposé à ce qu'il y ait
des essais qui soient faits dans les diverses polyvalentes, afin de faire en
sorte qu'il y ait des cours agricoles qui soient donnés, mais que l'on
ne foute donc pas tout par terre et que l'on ne se fie pas seulement aux
expériences nouvelles. C'est justement suite à des choses comme
celles-là qu'aujourd'hui, Sainte-Croix est demeurée, grâce
à mille et un sacrifices, le seul endroit par excellence où les
jeunes qui allaient suivre des cours en ressortaient et continuaient à
demeurer dans l'agriculture, contrairement à ce qui a existé et
qui existe encore parmi ceux qui suivent des cours ailleurs,
c'est-à-dire dans des polyvalentes, et qui s'en
vont dans d'autres secteurs de l'économie, excepté
l'agriculture.
Je pense que l'invitation qui a été faite par le
député de Nicolet est tout à fait à point. Je
serais très heureux si une rencontre de ce genre avait lieu et si les
quatre formations politiques avaient des représentants qui viendraient
visiter l'école d'agriculture de Sainte-Croix, viendraient questionner
le personnel, viendraient toucher du doigt, un peu comme les jeunes
agriculteurs doivent le faire, non pas seulement avoir de l'enseignement
théorique, mais avoir de l'enseignement pratique dans l'agriculture,
étant donné que les agriculteurs jouent continuellement, quand ce
n'est pas avec la vie animale, c'est avec la vie végétale.
Alors, ça ne prend pas que de l'enseignement théorique,
mais ça prend également et c'est peut-être ça
qui est le plus important pour les jeunes agriculteurs de l'enseignement
pratique.
M. le Président, je tenais à faire ces quelques
commentaires pour situer le point et peut-être que nous pourrons
continuer lors de la reprise des travaux.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Les membres de la commission acceptent-ils
que le député de Yamaska soit le rapporteur de notre commission
pour cet après-midi?
M. BELAND: Avec plaisir.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La commission suspend ses travaux
jusqu'à huit heures trente, ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 1 )
Reprise de la séance 20 h 31
M. GIASSON (président de la commission permanente de
l'agriculture et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
Je donne la parole au député de Lotbinière qui
complétait un exposé concernant, sauf erreur, l'école de
Sainte-Croix-de-Lotbinière.
M. BELAND: Oui, effectivement. Concernant
Sainte-Croix-de-Lotbinière, est-ce qu'on pourrait avoir une idée
s'il y aura, au cours du présent exercice financier, quelque chose de
nouveau enseigné là selon les vues du ministère d'une part
et, d'autre part, est-ce que l'on va accorder davantage de crédits pour
un meilleur fonctionnement général de la ferme et
également au niveau de l'enseignement? Parce que c'était
passablement restreint, les crédits qui leur étaient
alloués principalement depuis deux ans, à cause de diverses
raisons que je n'ai pas besoin d'énumérer. Mais est-ce que, cette
année, il va y avoir quelque peu d'extension de ce
côté?
M. TOUPIN: II faudrait dire d'abord que les crédits mis à
la disposition de l'école de Sainte-Croix ne sont pas des crédits
de mon ministère; ce sont des crédits du ministère de
l'Education, premièrement. Deuxièmement, il y a eu une entente
entre le ministère de l'Education et l'école de Sainte-Croix, si
ma mémoire est fidèle, en 1972 ou en 1971; c'est un contrat de
trois ans qui doit se terminer en juin 1974. D'ici ce temps, probablement
qu'ils auront les mêmes crédits qu'auparavant et qu'ils
dispenseront le même enseignement qu'auparavant. Us ont eu à peu
près tous les crédits qu'ils voulaient, je pense, au moins ceux
qui étaient nécessaires pour faire fonctionner l'école.
J'ai rencontré le président, récemment,
précisément à l'école Sainte-Croix vous le
connaissez sans doute M. Plamondon et lui-même me disait que, dans
le cadre actuel, si, pour l'année à venir, il avait les
mêmes choses que par le passé, cela ne créerait pas de
problème, qu'il serait capable de dispenser le même enseignement
et qu'il serait capable par conséquent, de donner les services
exigés par les élèves et par la pédagogie, etc.
M. BELAND: Et la demande qui avait été faite afin
d'aménager d'autres locaux pour les étudiants, est-ce que cette
demande a été considérée? Est-ce qu'il y a eu une
suite?
M. TOUPIN: Je pense que l'école même de Sainte-Croix est
actuellement en contact avec un CEGEP pour s'affilier avec celui-ci, pour
qu'elle puisse demeurer ce qu'elle est, comme école, et que
l'enseignement agricole soit dispensé dans cette école. Je ne
sais pas si des ententes seront conclues. Peut-être que l'école de
Sainte-Croix demeurera ce qu'elle est, mais une chose nous apparaît
évidente, quant à nous,
c'est que, si nous considérons que nous devons développer
l'enseignement professionnel dans les ITA, d'une part, à l'école
de Sainte-Croix, d'autre part, et dans d'autres CEGEP, d'une troisième
part, on va unifier l'ensemble des structures de l'éducation, tout au
moins au niveau des institutions qui ne sont pas des ITA. Parce qu'on veut
garder les ITA au ministère de l'Agriculture. Les programmes que nous
dispenserons aux ITA seront exactement ceux qui seront dispensés dans un
CEGEP ou à l'école de Sainte-Croix, même si elle reste
comme ça, ou dans un autre CEGEP dans la province de Québec. Ce
qui est évident, c'est que nous, au ministère de l'Agriculture,
nous sommes d'accord pour que l'école de Sainte-Croix demeure ce qu'elle
est. Evidemment, dans l'avenir, elle peut être affiliée à
un CEGEP, mais ça ne dérangera absolument rien à son
statut actuel.
M. BEL AND: En d'autres mots, est-ce que ça voudrait dire que,
même si elle était affiliée à un CEGEP, elle
pourrait continuer quand même à assumer le pensionnat pour une
certaine quantité d'étudiants?
M. TOUPIN: La même chose, son statut va être conservé
comme tel.
M. BELAND: Parce que, ce qui a été regardé de
près, il y a environ deux ans et même l'an dernier, c'était
que ces locaux, à l'intérieur de l'école, qui servent de
dortoir, soient aménagés en salles de cours et qu'il y ait
d'autres locaux qui soient aménagés pour recevoir une plus grande
quantité de pensionnaires.
M. TOUPIN: On entre dans le domaine des facilités au niveau de
l'enseignement, des services à offrir aux étudiants. J'apporte un
exemple. Je ne veux pas le prendre comme étant absolu et final.
Supposons qu'on convienne que ce type d'enseignement, dispensé à
l'école de Sainte-Croix, soit dispensé dans un CEGEP de
Chicoutimi ou d'Alma; un autre CEGEP de Rimouski pourrait faire la même
chose, un CEGEP du Coeur du Québec pourrait faire la même chose et
un autre CEGEP, dans le coin de Montréal, pourrait faire la même
chose. Donc, en répartissant ainsi les institutions sur le territoire,
il ne deviendrait peut-être pas nécessaire d'agrandir davantage
l'école de Sainte-Croix. Il s'agit de répartir sur l'ensemble du
territoire un type d'éducation qui soit uniforme, qui corresponde aux
besoins et qui soit le plus accessible possible à l'ensemble des
personnes qui veulent s'y inscrire.
M. BE LAND: En ce qui me concerne, en somme, dans le domaine de
l'enseignement dans des écoles du genre, ce serait tout.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que je pourrais demander au
ministre s'il a bien dit tantôt que l'école de Sainte-Croix
relevait maintenant du ministère de l'Education?
M. TOUPIN: Oui, depuis 1970-1971.
M. DEMERS: Que vient faire le ministère de l'Agriculture
là-dedans?
M. TOUPIN: Le ministère de l'Agriculture s'intéresse de
très près à la formation des agriculteurs, à la
formation professionnelle.
M. DEMERS: Mais au point de vue des cents et des piastres?
M. TOUPIN : Au point de vue budgétaire, nous n'avons rien
à faire.
M. DEMERS: Je comprends que le ministère de l'Agriculture
s'intéresse énormément à la formation des futurs
agriculteurs du Québec.
M. TOUPIN: Sauf que nous...
M. DEMERS: La négociation se fera dorénavant avec le
ministère de l'Education?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez droit de regard à
Sainte-Croix?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que premièrement, nous avons
d'abord un représentant du ministère qui est membre du conseil
d'administration. Deuxièmement, nous avons l'intention de jeter un coup
d'oeil sur les programmes qui seront dispensés dans ces institutions.
Exemple : quand on a accepté l'expérience du CEGEP d'Alma un
programme a été préparé par le CEGEP d'Alma,
approuvé par le ministère de l'Education mais seulement
après que le ministère de l'Agriculture eut été
consulté sur le programme d'enseignement. Nous avons l'intention de
procéder ainsi pour tous les programmes qui seront dispensés dans
quelque école que ce soit, au niveau de la formation professionnelle et
de la formation technique.
M. DEMERS: Ce sera pour autant que le ministère de l'Education
voudra bien vous laisser pénétrer dans ces institutions. Je
comprends qu'il y a une entente dans...
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: ... le même gouvernement, il y a moyen de frayer.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Mais, en fait, si le ministère de l'Education vous
disait : Sortez de là vous n'avez pas d'affaire, vous n'auriez...
M. TOUPIN: Peut-être bien. En droit.
M. DEMERS: Cela fait que les questions sur la planification et sur la
construction projetée, future, cela relèvera strictement du
ministère de l'Education. Est-ce que c'est dans le cadre des
régionales ou si c'est complètement à part des
régionales, ces écoles?
M. TOUPIN: L'école Sainte-Croix, évidemment, a une entente
directement avec le ministère de l'Education.
M. DEMERS: Directement. M. TOUPIN: Directement.
M. VINCENT: Depuis quelle date relève-t-elle du ministère
de l'Education?
M. TOUPIN: Je ne peux pas dire, mais c'est sûrement depuis 1971,
ou 1970. C'est peut-être même avant.
M.VINCENT: Cela a dû être transféré en
1965.
M. TOUPIN: En 1965?
M. VINCENT: Mais les subventions ne venaient-elles pas...
M. TOUPIN: Je pense qu'il y a eu une expérience qui a
été menée pendant deux ou trois ans par le
ministère de l'Agriculture et, après, cela a été
transféré au ministère de l'Education. Mais, peu
importe.
M. VINCENT: Bien oui, on n'a jamais eu à la financer
l'Agriculture.
M. TOUPIN: Je crois bien que ce n'était pas dans mon budget.
M. VINCENT: S'il avait fallu l'avoir, je ne pense pas qu'elle aurait
été transférée.
M. TOUPIN: Vous l'auriez gardée?
M. VINCENT: On l'aurait gardée.
M. TOUPIN: On garde les ITA en tout cas.
M. DEMERS: Je pense que le député de Lotbinière
aurait des réponses plus pertinentes du ministère de l'Education
sur l'avenir de son école.
M. BELAND: J'ai justement, honorable député,
assisté la semaine dernière à l'étude des
crédits du ministère de l'Education...
M. DEMERS: Et on vous a référé ici?
M. BELAND: ...et justement, on a répondu très vaguement
à un certain nombre de mes questions, mais, comme d'habitude d'ailleurs,
le ministre a transféré à l'autre ministre la
réponse aux autres questions et cette fois-ci...
M. DEMERS: C'est pour prouver que la psychiatrie n'est pas forte en
agriculture.
M. BELAND: Cela semble être ça.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je peux peut-être signaler au
député de Saint-Maurice que, à ce propos, au cours de la
séance de l'après-midi, le député de
Lotbinière nous a confirmé qu'il comptait
énormément sur Mlle Thérèse Baron pour
résoudre les problèmes de Sainte-Croix.
M. DEMERS: Je comprends.
M. BELAND: D'une façon extraordinaire. La nuisance en
agriculture.
M.VINCENT: M. le Président, concernant encore l'enseignement,
j'avais deux questions à poser au ministre. J'ai parlé du CEGEP
régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de son campus à Alma;
maintenant, en ce qui concerne le collège Macdonald, qui donne d'autres
cours de formation agricole, est-ce que cela existe encore?
M. TOUPIN: Présentement oui, le collège Macdonald existe
encore comme tel.
M. VINCENT: Non, mais est-ce que les cours vont continuer à se
donner?
M. TOUPIN: C'est une autre question, par exemple, c'est que...
M. VINCENT: C'était ma première question. Est-ce qu'ils
vont continuer à se donner? Oui ou non?
M. TOUPIN: Justement. Si je veux répondre à votre
question, il faut que j'apporte des arguments. Premièrement, ce n'est
pas notre responsabilité, ce n'est pas de notre ressort.
Deuxièmement, c'est affilié, si ma mémoire est
fidèle, à l'université McGill. McGill, semblerait-il et
nous a-t-on dit, veut intégrer la faculté de l'Agriculture qui
est le collège Macdonald de façon plus intense à ses
activités. Or, il y a des tractations, il y a des négociations
qui se font actuellement entre Macdonald et l'université McGill. Il y a
eu un comité qui a été créé au niveau du
gouvernement et auquel le ministère de l'Agriculture a participé.
Nous avons quant à nous, donné notre opinion. Il faut bien tenir
pour acquis que cela ne relève pas de notre compétence. Cela
relève et du collège Macdonald d'une part et de
l'université McGill de l'autre.
Si les deux s'entendent pour que Macdonald fermer ses portes, là
où il est situé actuellement à Sainte-Anne-de-Bellevue,
pour aller
s'installer à Montréal sur le campus McGill, tout
dépend évidemment des ententes qu'ils auront entre eux, McGill et
Macdonald, mais nous on...
M. DEMERS: Au point de vue expérimental, ça va être
assez difficile dans la ville de Montréal de faire des cultures.
M. TOUPIN: Bon, advenant qu'une entente comme ça interviendrait
entre McGill et Macdonald...
M. DEMERS : Au jardin botanique.
M. TOUPIN: ...nous, de notre côté, on est disposé
à regarder comment, maintenant, on pourra utiliser la ferme, si
toutefois c'est possible de le faire.
M. DEMERS: A qui appartient la ferme?
M. TOUPIN: Elle appartient à la fondation Macdonald.
M. VINCENT: Macdonald Tobacco.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez fait un relevé des montants qui
ont été investis par le ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation, depuis tant d'années, en subventions pour
aménager ce campus?
M. TOUPIN: C'étaient des subventions; je pense que le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation n'a aucun
investissement là-dedans, des investissements immobiliers; tout ce qu'il
a fait, c'est qu'il donnait des subventions pour l'enseignement, d'une part, et
la recherche, de l'autre, en vue évidemment de faciliter le travail du
collège et de répondre à certaines des priorités
que le ministère s'était fixé à ce moment. Par
exemple, dans le domaine de la recherche, on sait que le collège
Macdonald s'est arrêté sur certaines catégories de
céréales, où les recherches ont été plus
intensives là qu'ailleurs.
M.VINCENT: Cela, c'est quand il recevait une subvention annuelle de
$60,000 du ministère.
M. TOUPIN: Je ne me rappelle pas, par exemple, des montants qu'on
donnait, mais...
M. VINCENT: C'était $60,000, si je me rappelle bien.
Éxcusez-moi, mon cher collègue de Saint-Maurice. Quand le
ministre parle de l'université McGill, est-ce que la faculté
d'agronomie de l'université McGill va continuer à donner le
cours?
M. TOUPIN: Bien, ça va dépendre, c'est ce qu'on nous a
laissé entendre; maintenant, au ministère, on ne peut pas pour le
moment influencer de quelque façon que ce soit cette décision de
l'université McGill.
M. VINCENT: Je regarde le dépliant du ministère de
l'Education; j'arrive à cette page, on y lit: autres
établissements, CEGEP, régionale du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
campus à Alma le ministre a confirmé que ça
existait collège Macdonald, ITA La Pocatière et
Saint-Hyacinthe, et après ça on continue: universités
possédant une faculté d'agronomie, Laval, McGill. Alors,
là, l'avenir est incertain en ce qui concerne le collège
Macdonald.
M. TOUPIN: En ce qui concerne le collège comme tel. Maintenant,
en ce qui concerne la faculté...
M.VINCENT: Bien oui, l'école de Sainte-Croix est indiquée
ici. Où s'inscrire: établissements d'enseignement et commissions
scolaires offrant l'option...
M. TOUPIN: En ce qui concerne la faculté d'agronomie et
l'université McGill, je ne peux pas affirmer qu'elle va continuer, mais
c'est fort possible que la faculté continue à dispenser le cours
en agronomie.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre a une idée du nombre
d'étudiants qui graduaient à Macdonald, approximativement?
M. TOUPIN: Ce que je peux dire, c'est que la plupart, la majorité
des étudiants n'étaient pas des étudiants du
Québec. C'étaient, si ma mémoire est fidèle,
surtout des étudiants venant de l'Ontario et des autres provinces. De la
Nouvelle-Ecosse.
M. DEMERS: On n'avait pas d'étudiants...
M. TOUPIN: II y en avait, mais la proportion je risque un chiffre
je crois que ce n'était pas beaucoup plus que 30 sur 70, quelque
chose comme cela, en faveur des autres provinces.
M. DEMERS: Trente Québécois pour 70...
M. TOUPIN: Trente Québécois pour 70 venant des autres
provinces.
M. DEMERS: Et c'était subventionné au montant de
tant...
M. TOUPIN: Les montants de subventions. Je pense que, comme le
sous-ministre le disait tantôt, c'étaient beaucoup plus des
subventions qu'on donnait en vertu de programmes de recherche précis
qu'en vue de soutenir une structure d'enseignement.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre réalise que les anglophones,
qui sont très sympathiques à certains partis, n'auront plus
d'endroit pour étudier l'agronomie dans la province de Québec? Si
McGill ne donne pas le cours? Vous n'avez pas la certitude?
M. TOUPIN: Je n'ai pas la certitude évidemment...
M. DEMERS: J'avais posé des questions au ministre le 13 avril
1973, en Chambre, à ce sujet et je lui avais demandé s'il pouvait
s'informer. Il m'avait dit qu'il aurait de la documentation à me fournir
lors de l'étude des crédits. Y aurait-il moyen que, demain, vous
puissiez nous la donner en fouillant dans vos dossiers ou en questionnant?
Peut-être que cela ne relève pas de vous!
M. TOUPIN: La seule documentation...
M. DEMERS: Si cela ne relève pas du ministre, qu'on me le dise.
On va aller au ministère de l'Education et on va questionner
là.
M. TOUPIN : Si vous voulez, on va situer le problème dans son
vrai contexte. Une fois qu'on l'aura situé dans son contexte, on pourra
discuter. Il ne faut pas oublier que c'est une fondation qui appartient
à Macdonald Tobacco, Stuart, etc. II y a d'autres personnes qui y sont
impliquées. C'est la première chose. La deuxième chose,
c'est l'université McGill. Macdonald est affilié à
l'université McGill. Si c'est autonome, c'est totalement autonome en
soi, quand le ministère de l'Agriculture du Québec a
contribué, il l'a fait en vertu de programmes précis qui
n'étaient pas en soi des programmes de formation ou de
développement d'une technique quelconque. On a plutôt
participé, nous dit-on, en tout cas dans le passé, au niveau de
la recherche. On s'est servi, au fond, de Macdonald College comme on pouvait se
servir d'un chercheur autonome à qui on confiait un contrat pour faire
de la recherche. Mais ils avaient l'équipement des fermes.
Maintenant, si McGill et Macdonald, qui sont deux institutions
indépendantes, le veulent, elles peuvent bien se fusionner, elles
peuvent bien s'entendre pour que la faculté d'agronomie soit à
McGill et qu'on arrête de dispenser cet enseignement à
Macdonald.
Ce que nous avons fait là-dessus est que nous avons
discuté du problème. On est venu nous rencontrer. Nous avons
discuté du problème et nous avons fait valoir nos points de vue.
Nous avons soutenu que cela était, bien sûr, une institution, qui
était valable pour le développement de l'agriculture
québécoise et que, si nous pouvions la garder, comme telle, cela
ne ferait qu'améliorer la situation agricole du Québec dans
l'ensemble. Mais nous avons ajouté que nous avions déjà
nous, au Québec, nos institutions, l'université Laval, d'une
part, les facultés de l'agriculture et de l'alimentation, et les ITA de
Saint-Hyacinthe, nos stations de recherche et en plus, évidemment, la
collaboration avec le gouvernement fédéral vis-à-vis de
ces stations de recherche.
Mais il nous apparaissait évident, à ce moment, que si
McGill et Macdonald continuaient à dispenser l'éducation, la
formation technique en agronomie, il restait à eux maintenant de voir
comment intégrer cette faculté qui est à
Sainte-Anne-de-Bellevue, à l'université McGill.
Et, par la suite, le ministère de l'Education pourra contribuer,
dans le cadre de McGill, au même titre qu'il contribue dans le cadre de
l'université Laval, etc., allouer des subventions, pour l'enseignement
général.
M. DEMERS: Dans ce cas, le ministère de l'Agriculture a
très peu de chose à dire dans l'affaire de McGill. Vous avez
raison de nous le souligner. Il resterait le problème qui est
strictement lié entre Sainte-Anne-de-Bellevue et l'université
McGill. Elles le régleront dans le sens qu'elles le voudront. Les
terrains appartiennent à la fondation...
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: ... elles en disposeront dans le sens qu'elles le voudront.
Les montants qui ont été donnés, comme le ministre nous le
dit, ont toujours été donnés dans le domaine de la
recherche.
M. TOUPIN: En vertu du programme de recherche.
M. DEMERS: On n'est pas plus lié que si le gouvernement avait
donné à l'époque $25,000 pour faire une recherche à
l'université Laval. C'est la même chose.
M. TOUPIN: Exactement.
M. DEMERS: Si l'élément anglophone veut avoir une
faculté, qu'il l'organise avec l'université McGill. Le
ministère n'a rien à dire et le ministère de l'Education
non plus.
M. TOUPIN: Cest-à-dire que le ministère de l'Education
peut contribuer au niveau de McGill comme il contribue au niveau des autres
universités, au titre des subventions.
M. DEMERS: Et la Corporation des agronomes je comprends que cela
ne relève pas de vos crédits dans les normes exigées
pour former un agronome, aura son mot à dire comme tout
collège.
M. TOUPIN: Elle pourra avoir son mot à dire comme toute
profession.
M. DEMERS: Je n'ai plus de question à poser au sujet du Macdonald
College. Je suis renseigné.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que le programme 1 serait
adopté?
M. VINCENT: M. le Président, avant d'adopter le programme 1, on
avait parlé brièvement
de PITA de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. J'aimerais qu'on nous
produise comme on l'avait fait l'an dernier dans une même discussion le
rapport d'activités de chacun des instituts de Saint-Hyacinthe et de
Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Dans ce rapport d'activités,
j'aimerais qu'on nous mentionne naturellement les activités 1972-73 et
le programme élaboré pour 1973-74. Je pense que c'est cela qu'on
avait eu l'an dernier avec les montants en immobilisation qui auraient pu
être dépensés à chacun des instituts. Et en ce qui
concerne Sainte-Anne-de-la-Pocatière on n'est pas pour aller dans
une discussion là-dessus on pourrait faire un bref
résumé de la formule de collaboration présentement en
cours entre le ministère de l'Education et le ministère de
l'Agriculture en ce qui concerne le CEGEP, l'utilisation des espaces, parce que
cela pourrait nous donner le renseignement.
Cela serait tout près Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
Egalement à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, on a remarqué par
exemple dans un communiqué que l'option génie agricole
était disparue, ou éliminée.
M. TOUPIN: Cela a été centralisé à
Saint-Hyacinthe.
M. VINCENT: Cela a été centralisé à
Saint-Hyacinthe.
M. TOUPIN: On tente d'éviter le double emploi parce que les
spécialistes ne sont quand même pas en un nombre énorme. On
essaie autant que possible de dispenser une bonne éducation. On essaie
de spécialiser l'un et l'autre dans les sections.
M.VINCENT: II y avait une seule autre question concernant
Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Est-ce que la faculté de
l'agriculture de Laval fait partie de la commission pédagogique des
instituts?
M. TOUPIN: La commission pédagogique, vous voulez parler de
l'organisme qui est situé dans le cadre de la mise en place de la
convention collective du SPEC?
M. VINCENT: Non, il n'y a pas un organisme, il n'y a pas une commission
pédagogique qui existe pour préparer les programmes?
M. TOUPIN : Au ministère de l'Education?
M. VINCENT: Non, non, au ministère de l'Agriculture.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que ce n'est pas nous qui
préparons cela. Ce n'est pas à proprement parler une commission
pédagogique parce que, dans le sens où vous l'entendez, M. le
Président, la commission pédagogique est un organisme qui se
situe dans le cadre de l'applica- tion de certaines clauses de la convention
collective du SPEC. Il y a effectivement au ministère de l'Agriculture
un comité de révision des programmes de chacun des deux
instituts. Ce travail se fait d'abord au niveau du ministère et est
ensuite soumis pour discussion avec le ministère de l'Education pour
l'acceptation des crédits qui y sont donnés. De même aussi,
dans le cadre d'un autre comité de travail appelé MAGFAG,
ministère de l'Agriculture et faculté de l'agriculture, le sujet
que vous mentionnez est aussi discuté afin qu'il y ait c'est un
des points qui est soulevé concordance lorsqu'un étudiant
s'étant inscrit à l'un ou l'autre des instituts désire
passer au niveau universitaire afin que certains crédits qu'il a lui
soient effectivement reconnus. Dans ce cadre, il y a des échanges qui se
font, mais non pas au chapitre que vous avez mentionné au niveau d'une
commission pédagogique.
M.VINCENT: C'est parce qu'on avait un communiqué de presse ici je
ne sais la date, ce n'est pas mentionné, qui dit: Changements mineurs
apportés au cours de technologie agricole, dans le but d'ajuster son
enseignement à l'évolution des programmes au secondaire et de
maintenir un parallèle avec les autres maisons d'enseignement
postsecondaire.
L'Institut de technologie agricole de la Poca-tière a
procédé récemment à des changements mineurs au sein
du cours de technologie agricole... Vous voyez, on lit les communiqués
de presse. Cette démarche se situe dans une perspective dynamique
destinée à améliorer le programme scolaire...
M. DEMERS: Dynamique.
M. VINCENT: ... et à répondre, de façon plus
adéquate, aux exigences du marché du travail. Donc, la commission
pédagogique de l'institut, en rapport avec les divers
départements, a proposé, à cet effet, les lignes de force
des nouveaux programmes académiques 1972-73.
M. TOUPIN: Alors, M. le Président, pour vous permettre de bien
saisir, dans le cadre de ce communiqué, pour qu'on comprenne bien ce
qu'est la commission pédagogique, c'est une commission, comme vous le
mentionniez tout à l'heure, formée dans le cadre de l'application
de la convention collective du Syndicat des professeurs de l'Etat du
Québec, dans laquelle on retrouve, à parts égales, des
représentants de la direction de l'institut, donc du ministère de
l'Agriculture, et des représentants du syndicat, du SPEC, qui ensemble
acceptent et reconnaissent les programmes qui doivent être donnés
dans le cadre de cette institution.
M. VINCENT: En ce qui concerne l'ITA de Saint-Hyacinthe, il y avait,
comme programme régulier, l'horticulture ornementale, qui touche
un point de plus en plus important, parce qu'il y a quand même
toute une industrie qui relève de l'horticulture ornementale et
même, de plus en plus, cela place le Québec dans son contexte
réel, la belle province. Dans le rapport annuel, il va certainement
être question de l'horticulture ornementale, mais j'aimerais
spécifiquement savoir le nombre d'élèves ou de personnes
qui ont suivi des cours.
M. TOUPIN : Votre question, M. le Président, vous me le
permettez...
M. VINCENT: Mais dans l'ensemble, le rapport...
M. TOUPIN: Nous avons des cours réguliers à l'option
horticulture ornementale de même que des cours d'extension aux jardiniers
pépiniéristes, aux entrepreneurs en pépinière,
gazon, tourbière, club de golf, pour lesquels nous donnons des
séances de perfectionnement.
M. DEMERS: Gazon, comme cela vous faites de l'astrologie?
M. VINCENT: Enfin, une dernière question, le député
de Saint-Maurice va revenir là-dessus. En ce qui concerne les
dépenses de transfert et subventions à ce programme particulier,
"enseignement et recherche", nous avons une dépense de transfert,
subvention autrement dit. Dans ce cas précis, dans ce programme, quelles
sont les dépenses de transfert qui sont payées à des
personnes ou à des individus? En quelles circonstances? Est-ce qu'il y a
des compensations?
M. BELAND: Commissions.
M. DEMERS: Commissions, c'est un mot qui n'est pas parlementaire.
M. BELAND: Ah! pardon.
M. TOUPIN: Cela doit s'appliquer à la recherche, ça. C'est
définitivement à la recherche.
Alors, cela se situe, M. le Président, davantage au niveau des
activités du Conseil de la recherche agricole, en ce qui regarde les
subventions de recherche agricole, selon les priorités établies
par le Conseil de la recherche agricole et les services agricoles du
Québec tout particulièrement, certains paiements aussi aux
universités, ce qu'on vous mentionnait tout à l'heure, par
exemple la station agronomique de l'université Laval, pour l'aider
à défrayer les dépenses occasionnées par
l'utilisation de la station, mais ce sont surtout les activités
reliées aux subventions de recherche qui sont à ce programme.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a, à l'intérieur de ce
programme, des compensations versées aux municipalités ou des
subventions versées aux municipalités?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: En compensation? Par exemple, pour la ferme de Deschambault,
est-ce que c'est le ministère de l'Agriculture qui verse, en
compensation à la municipalité de Deschambault...
M. TOUPIN: Ce n'est pas nous.
M. VINCENT: ...une compensation pour la taxe municipale scolaire? C'est
le ministère des Finances qui fait ça?
M. TOUPIN: Ce n'est pas le ministère de l'Agriculture. Cela
concerne les subventions reliées à la recherche.
M. DEMERS: M. le Président, en mon absence, on a traité un
peu de l'école de Deschambault. Est-ce que je pourrais revenir sur cette
question et poser quelques courtes questions sur l'élevage des chevaux
d'équitation qui se pratique à Deschambault? Est-ce que le
ministre est d'opinion que c'est valable comme expérience? Est-ce qu'on
s'achemine vers quelque chose de constructif ou bien si ça risque de
désarçonner?
M. TOUPIN: Evidemment, le député de Saint-Maurice est
intéressé à ça parce que je sais qu'il a un
très beau cheval d'équitation.
M. DEMERS: Oui, j'en ai deux.
M. TOUPIN: Oui, en plus d'avoir des boutons de manchette.
M. DEMERS: Mais les chevaux, c'est mon problème. J'aimerais que
vous me répondiez et que vous me disiez, en plus des chevaux que je peux
avoir, ceux qui sont sous votre surveillance. Est-ce que ça vaut la
peine de surveiller? Est-ce qu'on est venu à bout de faire du cheval
canadien un cheval qui va s'acheminer vers l'équitation? Est-ce que ses
angles articulaires avec les croisements qui ont été
pratiqués sont allongés assez pour qu'il puisse courir
plutôt que trottiner?
M. TOUPIN: L'expérience, à venir jusqu'à
maintenant, est plus que valable. Je pense qu'elle est presque concluante. Il
s'agit de la pousser encore plus loin et de perfectionner l'expérience,
parce que ce serait vraiment intéressant comme initiative d'abord, et
comme formation de chevaux d'équitation, tant au niveau de la
génétique qu'au niveau de la formation comme telle, ce qu'on
pourrait appeler le dressage. C'est assez intéressant comme
expérience. Evidemment, c'est dépassé l'état
expérimental, il y a encore beaucoup de perfectionnement. On n'a
peut-être pas tous les spécialistes qu'on voudrait pour dresser
des chevaux, mais on s'oriente vers quelque chose
qui est vraiment acceptable du point de vue de l'élevage ou du
dressage des chevaux.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez une proportion d'éleveurs pour
que ce soit assez intéressant? Est-ce que ça peut devenir une
mesure d'appoint pour l'agriculteur que d'élever... Je n'en vois pas
beaucoup dans les fermes...
M. TOUPIN: II faut faire attention...
M. DEMERS: ... dans Saint-Maurice, il n'y en a pas beaucoup, dans le
comté, je ne sais pas; dans Saint-Maurice...
M. TOUPIN: Ce qui se fait actuellement à Deschambault est
nettement insuffisant. Si on veut développer l'élevage du cheval
d'équitation au Québec et si on veut en faire une
véritable activité économique, dans le cadre d'un
programme précis, c'est nettement insuffisant. Il faudrait
élargir nos cadres et, présentement, nous regardons, au
ministère, comment il serait possible, au Québec, de
développer une véritable industrie du cheval d'équitation.
C'est assez intéressant. On a des statistiques là-dessus qui
démontrent qu'il y a un intérêt véritablement
marqué de la part de plusieurs.
M. DEMERS: C'est évident !
M. TOUPIN: En plus, ça pourrait procurer à l'ensemble des
fermiers proches des villes l'occasion d'un revenu d'appoint pour l'hiver,
même pour l'été. Cela pourrait aussi stimuler le
développement des fermes d'équitation, la création ou la
fabrication de sentiers, etc.
M. DEMERS: La vente de produits agricoles. M. TOUPIN: La vente,
l'élevage, etc.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre sait si les chevaux qui sont
hivernés à Deschambault sont tous la propriété du
ministère?
M. TOUPIN: Probablement.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a d'autres chevaux que les chevaux qui
appartiennent au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation qui
sont hivernés à Deschambault? Parce que vous savez qu'il y a une
période de stabulation dans le Québec. Je voudrais savoir si ce
sont tous des chevaux du ministère qui sont là ou s'il n'y aurait
pas des chevaux d'autres personnes qui seraient hivernes à même le
foin et les avoines payés par le ministère.
M. TOUPIN: II y a au moins les chevaux du ministère.
M. DEMERS: Au moins, mais en plus, vous n'avez pas...
M. TOUPIN: Quant aux autres, je vais être franc avec vous, je n'ai
aucune idée. Si toutefois il y a des chevaux...
M. DEMERS: Au mois de février 1973...
M. TOUPIN: II y a des gens qui paient pour le fourrage.
M. DEMERS: Mais il y en a qui ne paient pas, c'est ce qui
m'inquiète, M. le Président.
M. TOUPIN: II y en a toujours qui ont des chevaux qui sont à la
station de Deschambault.
M. DEMERS: Oui, j'aimerais, M. le Président, que vous fassiez
enquête pour savoir si, au mois de février 1973, les chevaux du Dr
Dionne, de Montmagny, n'étaient pas hivernés à la station
expérimentale de Deschambault, le Dr Dionne, médecin
vétérinaire, ancien président du collège des
médecins vétérinaires, qui n'est pas capable d'hiverner
ses chevaux.
M. TOUPIN: C'est grave!
M. DEMERS: C'est grave, M. le Président.
M. TOUPIN: Surtout de la part d'un médecin.
M. DEMERS: Surtout avec la toupinette qu'on a aujourd'hui. Moi, si
j'avais été médecin vétérinaire pratiquant,
avec la toupinette, j'aurais soigné mes chevaux et je ne les aurais pas
envoyer hiverner à Deschambault. Je vous demanderais de vérifier
ça. S'il y a eu un hivernement en fait aux frais du ministère, je
demanderais de faire enquête et d'envoyer une facture à cet
honorable monsieur.
M. TOUPIN: Oui, monsieur, vous avez raison, si tel est le cas. Si tel
est le cas, il sera ainsi fait.
M. DEMERS: Si j'avance cet énoncé, c'est que je suis en
mesure de le prouver. Dans quelle circonstance cela a-t-il été
fait et pour quelle raison cela a-t-il été fait? Je voudrais
qu'on nettoie cet... qu'on vérifie aussi si, parmi les chevaux qui sont
là, payés à même... Au prix qu'était le foin
cet hiver, hiverner un cheval coûtait $600 ; s'il y avait trois chevaux,
cela fait $1,800. Faites une moyenne et quand vous aurez fait
l'évaluation de tout ça... et ce même monsieur est
professeur.
M. TOUPIN: A quel endroit?
M. DEMERS: Oui, il est professeur d'équitation à
Saint-Hyacinthe; il est subventionné et payé par le gouvernement
fédéral. Il y a quelque chose à fouiller là-dedans.
S'il n'y a rien, qu'on me le dise, je retirerai mes paroles. Mais,
d'après les informations que j'ai, les
chevaux de cet honorable collègue et confrère seraient
hivernés à même les deniers, à la crèche de
l'Etat.
M. TOUPIN: Si tel est le cas, M. le Président, nous allons
vérifier si vraiment d'autres chevaux que ceux du gouvernement ont
mangé dans sa crèche.
M. DEMERS: C'est bon. Je demanderais de jeter un oeil autour de la
bâtisse aussi, ce serait peut-être bon.
M. TOUPIN: Je suis entièrement d'accord sur ça. On va y
regarder sérieusement. Si tel est le cas, nous interviendrons avec
sévérité. Nous n'hésiterons en aucune
façon.
M. DEMERS: Qu'on monte nos chevaux et qu'on les nourrisse.
M. TOUPIN: Dès la prochaine séance, évidemment, si
c'est possible là, on va s'assurer d'abord de ce qui se passe.
M. DEMERS: S'il y a une entente entre les autorités de la ferme
ou le ministère, pour qu'on puisse hiverner des chevaux moyennant
certaine rétribution, je suis d'accord.
M. TOUPIN: S'il existe des ententes, je ne les connais pas. On aura une
réponse dès l'ouverture de la prochaine séance demain, si
on revient demain, à dix heures.
M. DEMERS: Je ne suis pas pressé, je suis ici pour vingt ans
!
M. TOUPIN: Alors, on va...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de
Lotbinière.
M. DEMERS: Demandez au député de Laviolette, il va vous
dire ça.
UNE VOIX : On va vous faciliter votre travail.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Messieurs, si vous me permettez, il arrive
très souvent que deux intervenants parlent au même moment.
Souvenez-vous que cela crée des problèmes pour ceux qui
enregistrent les débats. Si possible, portons attention pour ne pas
avoir plus qu'une personne, qu'un membre de la commission qui parle devant son
micro.
Le député de Lotbinière.
M. CARPENTIER: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je n'ai pas reconnu le député
de Laviolette, j'ai reconnu le député de Lotbinière.
M. BELAND : Etant donné qu'il a été ques- tion
d'enseignement d'une part, et je dirais plus, d'enseignement
d'équitation et de possession de chevaux par le ministère, le
ministère de l'Agriculture aurait-il eu des demandes de la part du
ministère de l'Education ou de certaines polyvalentes pour fournir
à ces polyvalentes des chevaux d'équitation pour les
intégrer à l'intérieur de cours qui auraient
été donnés depuis un an environ dans certaines
polyvalentes? Est-ce qu'il y a eu des demandes de ce genre?
M. DEMERS: Pour fournir des chevaux pour de l'équitation?
M. TOUPIN: Ce n'est pas ce type de demande que nous avons eu, je pense
que nous avons contribué du point de vue technique en fournissant l'aide
technique, mais nous n'avons pas dépassé ce niveau de la
formation technique.
UNE VOIX: Avec la régionale de Tilly.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Autres questions sur ce programme? Programme
1, adopté. Nous passons au programme 3.
M. BELAND: Je n'ai pas d'inconvénient à parler du
programme 3.
LE PRESIDENT (M. Giasson): C'est une entente qui a prévalu avant
le début de la séance entre le député de Nicolet
et...
M. TOUPIN: S'il n'y a pas d'inconvénient, on parlait du programme
3.
M. DEMERS: Vous avez parlé du programme 4, cet
aprèst-midi?
M. TOUPIN: Le programme 4, c'est lequel?
M. VINCENT: Je m'attendais à parler du crédit
agricole.
M. TOUPIN: C'est parce que le président a noté sur...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Afin d'être agréable au
député de Nicolet, nous étudierons le programme 2.
M. DEMERS: II ne s'agit pas d'être agréable, M. le
Président, mais il reste une chose. On nous voiture par vaux...
LE PRESIDENT (M. Giasson): ... et par chevaux.
M. DEMERS: ... et par monts. Ce matin nous étions aux
crédits du ministère de l'Immigration. Nous avons reçu
l'avis, chez nous. On est venu ici, à dix heures. Aujourd'hui il
n'était pas question des crédits du ministère de
l'Agriculture, du tout. On nous arrive avec l'Agriculture. Mon collègue
de Nicolet vient pour
étudier l'Office du crédit agricole, on dit: On n'est pas
prêt, il manque quelqu'un, il y a un gars, un touriste qui est en voyage
quelque part. Le ministère de l'Agriculture voyage plus que le
ministère des Transports, M. le Président.
M. TOUPIN: M. le Président, le député de
Saint-Maurice charrie un peu.
M. DEMERS; Je ne charrie pas, M. le Président. La semaine
dernière, nous nous sommes arrêtés pour permettre à
ce ministère de voyager et cette semaine nous revenons et il y en a un
autre de parti.
M. TOUPIN: II n'est pas parti.
M. DEMERS: Je me demande quand on pourra les réunir. M. le
Président...
M. TOUPIN: Celui-là n'est pas parti; il travaille ce soir.
M. DEMERS: Le programme 4. Sans nommer personne, cela fait penser que
les voyages forment la jeunesse.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Commercialisation des produits agricoles.
M. TOUPIN: C'est un hommage à mon équipe.
Commercialisation agricole
M. VINCENT: En ce qui concerne la commercialisation des produits
agricoles, sans faire d'exposé dans le domaine de la commercialisation
qui est probablement un des domaines les plus importants en ce qui touche
l'agriculture non seulement pour cette année mais au cours des
prochaines années, je voudrais savoir du ministre, comme première
question, combien de nouvelles industries de transformation se sont
établies en 1972, conformément à l'engagement pris par le
ministre, à la page 4, pour être bien spécifique, au sujet
des politiques agricoles 70 et conformément au bill 28 dont il est fait
mention.
M. TOUPIN: Au bill 28?
M. VINCENT: Je peux donner tous les détails. J'ai tout cela
ici.
M. TOUPIN: Y a-t-il un bill 28, au ministère? Je ne me rappelle
pas quand il a été adopté.
M. VINCENT: Je vous donnerai les détails tout à
l'heure.
Je m'attendais tellement de parler du crédit agricole, ce soir!
Je l'ai quelque part. Il y a combien de nouvelles industries de transformation
qui se sont implantées au Québec en 72?
M. TOUPIN: C'est difficile. Combien d'usi- nes de transformation? Dans
quels domaines? Dans le domaine agro-alimentaire? Dans le domaine de la
forêt?
M. VINCENT: Non, suivant le volume intitulé: "Politiques
agricoles 70", des industries de transformation devaient s'établir au
Québec. Je vais trouver le document.
M. TOUPIN: Dans le programme, l'an dernier, qui s'appliquait
essentiellement sur le développement des entreprises de transformation,
on avait un élément général qui disait que l'on
prévoyait un article budgétaire, si ma mémoire est
fidèle, des crédits, pour développer le secteur de la
transformation, de l'entreposage et de la commercialisation des produits
agricoles. On avait ce grand programme. Je n'ai pas cette chose. C'est le bill
72, qui a été fait en vertu...
Je vais vous aider; je pense que c'est l'article 28 de la loi du
ministère. Ce n'est pas le bill 28.
M. VINCENT: Je n'ai même pas mes perspectives agricoles.
M. TOUPIN: Ce doit être l'article 28 de la loi du ministère
qui nous permet, je pense, de verser des subventions pour le
développement des entreprises, etc...
Ce que l'on peut vous dire, au niveau des entreprises, d'abord au niveau
de la pasteurisation, du lait de pasteurisation, c'est que nous avons
contribué à la création de ce que l'on a appelé
Québec-Lait, c'est-à-dire la fusion d'un certain nombre
d'entreprises autour de la coopérative agricole de Granby, en vue de
créer au Québec un complexe plus fort dans le domaine de la
distribution, de la transformation du lait nature. On a aussi contribué
dans le cadre du lait nature...
M. DEMERS: Est-ce que l'on pourrait avoir, M. le Président, le
nom de ces industries qui auraient été fusionnées à
la coopérative agricole de Granby, succinctement, pour nous situer?
M. TOUPIN: Oui. Il y a eu d'abord les laiteries Leclerc...
M. DEMERS: On va écouter.
M. TOUPIN: II y a eu Poupart et il y a eu, par la suite...
M. DEMERS: Saputo n'est pas là-dedans?
M. TOUPIN: Non, Saputo n'est pas dans ce complexe-là. Il y a eu
quatre entreprises en tout cas qui se sont fusionnées dans le cadre de
cette initiative.
M. DEMERS : Quels ont été les investissements? Quelle a
été la contribution du ministère en cents et en
dollars?
M. TOUPIN: Si ma mémoire est fidèle, je pense que c'est
$1,500,000 répartis sur trois ans.
M. DEMERS: Répartis sur trois ans dans l'industrie qui a
intégré les autres, pour payer les...
M. TOUPIN: Pour payer les désuétudes, en partie. II y a eu
également d'autres initiatives dans le domaine des usines de
pasteurisation; il y en a eu deux ou trois autres où on a eu des
fusions. Nous avons également travaillé, dans ce cadre-là,
au niveau de l'implantation d'un certain nombre d'entrepôts
frigorifiques, à air contrôlé ou à double paroi, au
niveau des producteurs maraîchers. Je pense qu'on a établi sept ou
huit de ces entreprises; quatre sont complétées et il y a deux ou
trois projets qui sont encore à l'étude actuellement. Alors,
ça entre, quant à nous, dans le domaine de l'industrie, de la
conservation et de la transformation. C'est évidemment à part ce
qu'on a fait en vertu du bill 72, concernant la fusion des usines
laitières, c'est-à-dire du lait industriel. Nous avons fait des
études, nous avons mis quelques dollars pour faire des études
dans certains autres secteurs, notamment dans le secteur du sucre dont on
parlait cet après-midi. On a fait certaines études
également dans le domaine des huileries au Québec, ce que le
domaine des huileries pose actuellement comme contexte au Québec. On a
examiné...
M. VINCENT: Les aliments congelés.
M. TOUPIN: Oui, les aliments congelés, les perspectives de
marché...
M. VINCENT: Est-ce que le résultat est sorti?
M. TOUPIN: Non, on n'a pas encore les données, le rapport n'est
pas venu. Il y a des rapports d'étape qui ont été faits,
mais on n'a pas encore la conclusion finale des études.
M. VINCENT: On avait donné le contrat le 25 janvier 1972.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Aux engagements financiers...
M. TOUPIN: On devait procéder par étape et je sais qu'il y
a eu au moins un rapport d'étape de fait. Le deuxième rapport
d'étape doit venir bientôt.
M. DEMERS: M. le Président, le ministre tantôt a fait
allusion à la fusion de certaines industries, Québec-Lait avec la
coopérative de Granby. Dans la Mauricie, je pense que ça doit
être dans l'année qui vient de s'écouler, il y aurait eu
fusion au niveau de Caillette à Louiseville.
M. TOUPIN: oui.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait savoir quel est le nom des institutions
qui ont été fusionnées avec...
M. TOUPIN: Je ne pense pas qu'il s'agisse de fusion. Je pense
plutôt qu'il s'agit beaucoup plus d'acquisition. C'est que la
compagnie...
M. DEMERS: La compagnie Saputo a acheté Caillette et tous les
autres.
M. TOUPIN: ... Saputo a acheté Caillette et ses filiales, parce
que Caillette avait les produits Lessard, etc.
M. DEMERS: Est-ce que le ministère a subventionné Saputo
pour acheter?
M. TOUPIN: II y a eu une subvention, mais pas dans la transaction de
Caillette, je pense. C'était une transaction qui avait eu lieu
antérieurement et qui avait eu pour effet une fusion effective de
l'entreprise...
M. DEMERS: Une fusion. Elle était localisée où?
Cette fusion-là, c'était pour fusionner quoi?
M. TOUPIN : Je pense que c'était dans le comté de Joliette
ou dans ce bout-là. Le nom de l'usine m'échappe. Mais
c'était une petite entreprise, en tout cas, qui a été
achetée...
M. DEMERS: Par Saputo.
M. TOUPIN: ... par Saputo et fusionnée après. L'entreprise
en question a fermé ses portes.
M. DEMERS: Elle a fermé ses portes. Saputo a fait faillite,
non?
M. TOUPIN: Non, Saputo...
M. DEMERS: Saputo a acheté, à même une subvention du
ministère, des industries à Joliette.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que le nom de l'industrie
m'échappe, l'endroit exact m'échappe aussi. On pourrait
peut-être vous donner les noms ou bien je vais vous décrire
comment la loi s'applique là-dedans. Quand une entreprise veut se
fusionner avec une autre, l'entreprise qui veut fusionner achète et,
nous, nous contribuons, nous apportons une aide à l'achat ou, ce qu'on
pourrait appeler, à la désuétude, à la condition
que l'entreprise fusionnée ferme ses portes. Et c'est ce qui s'est
produit effectivement.
M. DEMERS: L'autre a fermé ses portes.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: Et les cultivateurs de la région ont
expédié leur lait dans une autre industrie.
M. TOUPIN: Probablement que ces mêmes producteurs ont
continué à livrer à Saputo ou dans ses autres
entreprises.
M. DEMERS: Je m'excuse, M. le Président, je suis peut-être
hors d'ordre mais vous me le direz. Je voudrais savoir si le rapport qui avait
été fait au point de vue de l'hygiène dans les produits
Saputo a été d'une façon définitive
réglé ou s'il y a encore un sub judice qui nous interdirait d'en
parler.
M. TOUPIN: Je ne sais pas si le problème est réglé
au niveau de la ville de Montréal. Il faudrait prendre des
renseignements.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y aurait moyen de prendre des
renseignements?
M. TOUPIN : Oui, sans doute. Si vous avez suivi les journaux, je pense
que vous avez lu les renseignements pertinents aux questions que vous me posez.
Si ma mémoire est fidèle, le problème ne se posait pas
tellement à ce chapitre-là.
M. DEMERS: Au point de vue de l'hygiène, c'était bien?
M. TOUPIN: Supposons que c'est sub judice, j'aimerais mieux, demain,
m'informer si c'est encore devant les tribunaux.
M. DEMERS: Si vous voulez vous informer si ce n'est pas sub judice,
d'accord. J'aurais alors quelques questions à poser au ministre.
M. TOUPIN: D'accord, si ce n'est pas devant les tribunaux, on va
regarder cela.
M. DEMERS: Très bien.
M. VINCENT: En ce qui concerne la mise en marché, vu qu'il y a eu
une étude de complétée sur la Loi des marchés
agricoles, sur la commercialisation, est-ce que le ministre projette d'apporter
des amendements à la législation actuelle? Si oui, à quel
moment croit-il pouvoir déposer ces amendements à
l'Assemblée nationale? Troisièmement, sera-t-il en mesure de nous
donner les grandes lignes des amendements projetés à la Loi des
marchés agricoles?
M. TOUPIN: Je vais donner une réponse avec certaines restrictions
parce qu'il faut bien que je tienne compte du calendrier de l'Assemblée
nationale. Si je pense en fonction du ministère, c'est évident
que nous avons préparé un certain nombre d'amendements à
la Loi des marchés agricoles du Québec qui, dans notre esprit,
devraient être déposés à l'Assemblée
nationale au cours de la présente session si le calendrier le permet. Je
dois toujours mettre cette restriction; je pense que le député de
Nicolet sait ce que cela signifie si toutefois l'ordre du jour est trop
chargé et qu'on ne peut pas les déposer...
M. VINCENT: Mais au cours de la présente session, cela signifie
que cela peut durer... La présente session va sûrement durer
jusqu'au mois de décembre.
M. TOUPIN: Jusqu'à l'automne. Notre objectif est de le
présenter au cours de la présente session, soit avant
l'ajournement, soit après, au début de l'automne. Ce sera l'un ou
l'autre, si toutefois le calendrier le permet.
M. DEMERS: La Palice donnait des réponses semblables.
C'était l'un ou l'autre.
M. VINCENT: Si c'était déposé...
M. TOUPIN: Non, je ne pense pas qu'il s'agisse de La Palice, il s'agit
plus de l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
M. VINCENT: Mais est-ce que c'est l'intention du ministre...
M. TOUPIN: C'est aussi une vérité de La Palice qu'il y a
un ordre du jour à l'Assemblée nationale.
M. VINCENT: J'aimerais que le ministre soit aussi fort que le ministre
des Affaires sociales parce que le ministre des Affaires sociales nous arrive
et nous dit: Voici. Avant l'ajournement d'été, nous allons voter
toutes les lois concernant les professions. C'est décidé.
M. DEMERS: II fait bien de ne pas être aussi fort. Cela fera moins
de choses à ravaler.
M. TOUPIN: Ils sont tous déposés, ces projets de loi. On
est d'accord?
M. VINCENT: Non, mais les adopter tous en troisième
lecture...
M. DEMERS: II est prudent. M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Mais en ce qui concerne la Loi des marchés
agricoles...
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Est-ce qu'il est seulement question de déposer les
lois au cours de la présente session ou s'il est question d'adopter une
nouvelle législation?
M. TOUPIN: Dans notre esprit, nous, si le calendrier parlementaire le
permet, il est question de déposer le projet de loi en première
lecture, c'est-à-dire les amendements à la Loi des marchés
agricoles...
M. VINCENT: Mais le calendrier parlementaire à l'heure
actuelle...
M. TOUPIN: ... et de faire adopter ces amendements avant la prorogation
des Chambres, c'est-à-dire avant la fin de la session.
M. VINCENT: Mais est-ce que le ministre accepterait une suggestion
à l'effet que ces amendements soient déposés au moins au
plus tard avant l'ajournement d'été?
M. TOUPIN: C'est l'objectif que nous poursuivons parce que le but que
nous avons, c'est que nous voulons faire discuter en commission parlementaire
autant que possible les amendements qui seront suggérés.
Maintenant, c'est bien sûr qu'on n'a pas discuté encore entre nous
les priorités et l'ordre du jour final de l'Assemblée nationale.
C'est pour cela que je vous parle avec des restrictions. Ce n'est pas de
mauvaise intention, c'est simplement une question d'ordre de travail,
technique.
M.VINCENT: Si c'était déposé avant l'ajournement
d'été, cela éviterait d'arriver en octobre, de
déposer les amendements et de les voter à la vapeur sans avoir
consulté l'extérieur. On aimerait bien pouvoir se situer avant
l'ajournement d'été.
M. TOUPIN: Notre objectif est très clair là-dessus. On
veut absolument que les députés, cette fois-ci, participent
à la commission parlementaire, très ouvertement et le plus
longuement possible à la discussion, parce qu'il y a plusieurs
amendements qu'on apporte. Il y en a plusieurs qui sont d'ordre mineur. On
apporte certains éclaircissements, par exemple. Il y avait certaines
ambiguïtés à un certain moment, dans certains articles. Or,
on éclaircit la question. On apporte certains changements aussi, au
niveau des pouvoirs de la régie, en ce qui a trait à la
réglementation, etc.
C'est sûr que c'est une loi très importante. Il est
évident que l'on ne l'adoptera pas rapidement. On va prendre le temps de
la discuter et avec les députés, d'abord, et en commission
parlementaire, par la suite, afin d'entendre les parties qui seront
intéressées à se faire entendre.
M. VINCENT: En ce qui concerne la commercialisation, vu qu'il y a une
relation très étroite entre les autorités,
c'est-à-dire qu'il devrait y avoir une relation très
étroite entre les autorités fédérales et
provinciales concernant la commercialisation, où en sont les discussions
sur la mise en place d'offices nationaux de commercialisation, comme par
exemple, ceux des oeufs, du poulet, du lait? Je pense qu'il n'y a pas de
problème de ce côté...
M. TOUPIN : II y en a quelques-uns.
M. VINCENT: Oui. Des problèmes réguliers. Il n'y a pas de
problème majeur, mais il y aurait également celui du porc, tout
ce qui concerne les offices nationaux de commercialisation, le bill C-176,
autrement dit.
M. TOUPIN: Disons que, dans le cadre du bill C-176, deux productions ont
eu priorité et sont dans le bill, dans la loi.
M. VINCENT: Elles sont dans la loi désignée par le
gouverneur général.
M. TOUPIN: ... désignée par le gouverneur
général. On peut s'entendre sur celles-là,
là-dessus.
M. VINCENT: On ira aux autres après. M. TOUPIN: Très
bien.
M. VINCENT: Est-ce que ces deux productions... Où en sommes-nous
présentement, en ce qui concerne les oeufs et le poulet?
M. TOUPIN: On va prendre d'abord la question des oeufs. En ce qui
concerne la production des oeufs, il y a eu un projet de plan conjoint qui a
été approuvé par l'ensemble des plans conjoints de toutes
les provinces. Il y a eu un document d'entente qu'on pourrait appeler un
document politique, entre les différents gouvernements, qui a
été signé jusqu'à maintenant, je pense, par presque
toutes les provinces. Il restait Terre-Neuve, qui a apposé sa signature
récemment.
Il s'agit maintenant de mettre l'Office national de commercialisation en
place. Le conseil de commercialisation est présentement en train de
mettre en place tout le mécanisme pour un Office national de
commercialisation en ce qui concerne les oeufs au pays.
Le plan conjoint est accepté par tout le monde. Tous les
gouvernements de chacune des provinces ont accepté le projet. Dans le
cadre de la loi C-176, il s'agit maintenant au conseil de commercialisation de
proposer, je pense, au ministre fédéral de l'Agriculture un
office de producteurs, lequel se donnera ses propres règlements qui sont
en rédaction actuellement dans le cadre, toujours, du plan qui a
été préparé.
M. VINCENT: Cela est pour les oeufs?
M. TOUPIN: Pour les oeufs.
M. VINCENT: Est-ce que le projet qui a été signé
par toutes les provinces a été rendu public?
M. TOUPIN: Oui. Je pense qu'il a été rendu public.
M. VINCENT: Oui, mais dans son entier?
M. TOUPIN: Non il n'aurait pas été rendu public encore.
Les documents ont circulé assez librement.
On a rendu publics les rapports de vérification, bien entendu,
dans le cadre...
M. VINCENT: Mais est-ce qu'il y aurait inconvénient à ce
que nous puissions avoir ce projet, en définitive, cette entente
concernant les oeufs? Pour aller par étapes, donc, une entente est
intervenue au niveau de chacune des provinces en ce qui concerne les oeufs.
Est-ce qu'une entente doit intervenir au niveau de toutes les provinces en ce
qui concerne le poulet maintenant?
M. TOUPIN: D'abord, en ce qui concerne le poulet, le conseil de
commercialisation a procédé par étapes. On a pris,
d'abord, la production du dindon et, après, la production du poulet.
Dans la production du dindon, il y a eu un projet de plan conjoint qui a
été accepté par l'ensemble des offices provinciaux
réunis au niveau du Conseil canadien des producteurs de poulets. Il y a
eu une demande de plan conjoint faite au conseil de commercialisation, lequel
est en train de créer un office de commercialisation de la chair de
dinde au Canada. On affronte une difficulté à ce chapitre, dans
le cadre des négociations. Les provinces n'ont pas encore signé
les documents. Au Québec, personnellement, je n'ai pas encore
signé le document concernant le poulet.
Aucune province, je pense, n'a signé encore, parce que nous ne
nous entendons pas sur le partage des marchés. Nous, nous envisageons le
partage des marchés dans un contexte poulet-dindon, les deux ensemble.
Certaines provinces voudraient séparer le dindon du poulet. Nous, nous
cherchons une entente sur les deux productions, la volaille et les oeufs.
M. DEMERS: Quelle est la raison pour laquelle certaines provinces
veulent séparer le dindon du poulet? Evidemment, il y a certains
endroits où l'on ne produit pas, il y a des excédentaires, mais
ils ont accepté le partage du marché en ce qui concerne les
oeufs.
M. TOUPIN: A ce moment-là, les oeufs sont
réglés.
M. DEMERS: Accepté, mais...
M. VINCENT: ... toujours des oeufs de poules, il n'y a pas de
problème, mais en substance ils sont acceptés. Le partage des
marchés est accepté en ce qui concerne les oeufs...
M. TOUPIN: Le critère.
M. VINCENT: ... le critère est basé sur la
production...
M. TOUPIN: La production des cinq dernières années, au
moment où l'entente est intervenue, en 1972, alors, on a pris les cinq
dernières années.
M. VINCENT: Donc, les contingentements sont établis en ce qui
concerne les oeufs sur la production des cinq dernières années en
partant de 1972?
M. TOUPIN : II y a une province qui n'a pas encore accepté les
contingentements. On nous avait dit que ce serait accepté pour le 1er
mai, je pense, ou le 1er avril. Ce n'est pas encore fait. C'est la province de
l'Ontario. Elle n'a pas encore imposé à ses producteurs des
quotas, des contingents de mise en marché pour ses producteurs. Les
autres provinces, dans l'ensemble, c'est fait, à l'exception, je pense
peut-être, de Terre-Neuve. Terre-Neuve a accepté aussi. Il n'y a
pas de producteurs à Terre-Neuve.
M. VINCENT: Quand on parle des cinq dernières années,
est-ce que c'est 1972, 1971, 1970, 1969, 1968?
M. TOUPIN: 1968. On part de 1968. C'est cela.
M. VINCENT: On part de 1968, en venant à aujourd'hui?
M. TOUPIN: De 1968.
M. VINCENT: A ce moment-là, on pénalise en quelque sorte
les producteurs du Québec qui se sont contingentés depuis
1968.
M. TOUPIN : On a regardé très sérieusement tout ce
problème et avant d'accepter les critères dans la loi, dans la
loi même...
M. VINCENT: L'Ontario ne veut pas accepter le même critère
pour les poulets, parce que cela la pénaliserait, elle, pour le
poulet.
M. TOUPIN: On va revenir aux poulets tantôt, pour ne pas
mêler les oeufs avec les poulets, quoique les uns et les autres soient
proches.
M. DEMERS: Essayez d'en sortir, c'est bon de les
démêler.
M. TOUPIN: C'est que, quand le bill C-176 nous a été
proposé comme projet, il fallait nous
entendre sur des critères de partage des marchés. Nous,
nous avons invoqué le critère de cinq ans. On savait fort bien
que le cinquième a arrêté à une date des cinq
dernières années.
M. VINCENT: Si je me rappelle bien, l'entente de base était
d'arrêter la date, au 1er septembre 1968 ou au 1er septembre 1969.
M. TOUPIN: C'est que, avant cela, on avait fixé des dates dedans,
mais nous, nous avons accepté le principe des cinq dernières
années, au moment où nous avons négocié...
M. VINCENT: Avec un peu l'intention que le même principe sera
accepté par l'Ontario, en ce qui concerne le poulet.
M. TOUPIN: Je vais terminer. Je vais m'en aller. C'est jusque-là.
Si nous, nous avons accepté le principe dans la loi, nous savions fort
bien que vis-à-vis de certaines productions, ce n'était
peut-être pas pour le Québec superavantageux, mais
vis-à-vis de certaines autres productions, c'était
avantageux.
M. VINCENT: C'est par le jeu de l'équilibre.
M. TOUPIN: Oui, absolument avantageux, d'autant plus qu'il s'agissait de
deux productions bien spécifiques. Dans les oeufs, nous étions
déficitaires, nous le sommes encore. Pour les oeufs, on ne peut pas dire
qu'on a perdu. On n'a pas reculé pour les oeufs, parce que le
critère des cinq dernières années ne nous a pas fait
reculer. Mais ce que vous disiez tantôt, ce que le député
de Nicolet disait tantôt, par exemple, le fait que nous nous sommes
contingentés et que les autres ne l'ont pas fait a pu empêcher le
Québec de se développer. Il faut se situer dans le contexte du
temps. Si les producteurs québécois ont décidé de
se contingenter en 1965, évidemment, cela les regardait, bien sûr.
La loi leur permettait de le faire. Les producteurs québécois,
dans ce contexte, ont accepté le principe de cinq ans et de
négocier avec les autres provinces sur la base du principe des cinq
dernières années. On ne perd pas à compter des contingents
qu'on avait, mais si on n'avait pas eu de contingent, peut-être
aurions-nous développé plus la production des oeufs au
Québec, mais encore là, c'est très hypothétique,
parce que les années 1968, 1969, 1970 et notamment, 1969 et 1970
étaient des années très dures dans le domaine de la
production des oeufs. Au Québec, de toute façon, les
problèmes auraient été tellement aigus qu'on aurait sans
doute perdu un certain nombre de producteurs.
M. VINCENT: Surtout sur les oeufs, quand on parle des cinq
dernières années comme critère, qu'est-ce qu'on
prévoit pour l'augmentation normale de la consommation?
M. TOUPIN : L'augmentation maintenant, les critères qui sont des
plans conjoints pour l'argumentation ou pour le partage futur des
marchés, après une première entente qui va prendre effet,
alors il y en a cinq critères. Dans les cinq critères, il y en a
un qui est important et que nous, nous avons tenu à mettre dedans, c'est
celui de regarder la possibilité d'un marché intérieur
dans une province.
M. VINCENT: Oui, mais la possibilité de regarder?
M. TOUPIN: C'est un des critères...
M. VINCENT: Oui, mais la possibilité de regarder les
marchés intérieurs. C'est juste une possibilité de
regarder.
M. TOUPIN: C'est un critère. Ce n'est pas le seul, mais c'en est
un. Un autre critère, ce sont les immobilisations...
M. VINCENT: Ce n'est rien de catégorique.
M. TOUPIN: Non. C'est bien sûr qu'on ne pouvait pas mettre dans le
plan conjoint des critères rigides nous empêchant de
négocier les nouvelles ententes parce qu'on va négocier tous les
ans ou tous les deux ans. Tous les ans, si l'on veut; la première
entente est signée pour deux ans, en fait, parce qu'on a une
année avant? On a six mois avant. Alors, on accepte presque deux ans au
fond pour la première entente. Dans les nouvelles négociations on
a prévu des critères nous permettant, nous au Québec, de
négocier une augmentation de notre production au Québec dans le
cadre national. On a prévu ces critères.
M. VINCENT: Excusez; même si l'entente est signée, l'office
national n'est pas encore en marche.
M. TOUPIN: L'office est en place mais la réglementation de tout
le plan conjoint... Vous savez comment c'est, un plan conjoint? Il y a d'abord
le plan conjoint qui est la charte et de la charte naît un office...
M. VINCENT: Le plan conjoint, c'est provincial. L'office de
commercialisation chapeaute tout cela.
M. TOUPIN: Prenons un autre exemple; on procède sur le plan
fédéral de la même manière qu'on procède sur
le plan provincial. Il y a une demande pour un programme de commercialisation;
au Québec on appelle cela un plan conjoint, un projet de plan conjoint.
Au fédéral on appelle cela un projet de commercialisation des
oeufs, un plan national qui ressemble à un plan conjoint provincial. En
vertu de ce plan conjoint, on met en place un office de producteurs, lequel
office par la suite, en vertu du plan qu'il a, élabore des
règlements et applique ces règlements toujours dans le cadre de
la charte
qu'on appelle le plan national de commercialisation.
M. VINCENT: Et l'office qui est composé...
M. TOUPIN: L'office est composé de chacun des
représentants des offices...
M. VINCENT: Des plans conjoints provinciaux.
M. TOUPIN: ... provinciaux.
M. VINCENT: A qui le gouvernement fédéral et les
gouvernements provinciaux délèguent des pouvoirs.
M. TOUPIN: Non, c'est-à-dire qu'on n'a pas
délégué de pouvoir. A qui le gouvernement
fédéral, en vertu de la loi C-176 donne des pouvoirs de
réglementer la mise en marché des oeufs en vertu d'ententes avec
les provinces. C'est la raison pour laquelle...
M.VINCENT: II faut quand même donner des pouvoirs, nous autres, la
province.
M. TOUPIN: On n'en donne pas.
M. VINCENT: La réglementation intérieure, c'est la
province qui en est responsable.
M. TOUPIN: Les offices nationaux de commercialisation vont agir à
99.9 p.c. dans le contexte interprovincial et les offices provinciaux de
commercialisation vont continuer à oeuvrer dans le commerce
intraprovincial. Ce sont les pouvoirs parallèles.
M. VINCENT: Oui, mais c'est l'office provincial qui remet des pouvoirs
à l'office national; il prête des pouvoirs.
M. TOUPIN: Non. L'office provincial ne...
M.VINCENT: Pour le contingentement ou la réglementation à
l'intérieur d'une province, c'est la province qui est responsable. La
province en vertu de la Loi des marchés agricoles délègue
ses pouvoirs à un plan conjoint provincial; le plan conjoint provincial,
c'est lui qui a les pouvoirs en vertu de la Loi des marchés agricoles,
on lui a prêté, nous, ces pouvoirs. Donc, en lui prêtant ces
pouvoirs, le plan provincial, vu qu'on l'a autorisé à utiliser
ces pouvoirs, peut ensuite arriver avec des ententes avec les autres provinces,
les autres plans conjoints provinciaux. Je pense que c'est cela.
M. TOUPIN: C'est cela et ce n'est pas cela. M. DEMERS: C'est cela et ce
n'est pas cela.
M. TOUPIN: Ce qui se produit, je vais essayer de l'expliquer. Le
gouvernement fédéral a des pouvoirs dans l'ordre du commerce
interprovincial.
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: Les provinces ont des pouvoirs exclusifs ou à peu
près dans l'ordre du commerce intraprovincial. Pour qu'un plan conjoint
national puisse fonctionner, il faut d'abord qu'il y ait des offices
provinciaux. S'il n'y a pas d'offices provinciaux existants, un plan conjoint
national ne peut pas être créé. C'est la première
chose. Les offices provinciaux conservent leurs pouvoirs. On a mis à
côté sur le plan national un pouvoir parallèle,
c'est-à-dire que le fédéral s'est donné les
mêmes mécanismes connus mais dans l'ordre de ses juridictions et
les provinces dans ce cadre s'entendent sur le partage des marchés. On
négocie un partage des marchés. On ne cède pas de pouvoir,
on négocie un partage des marchés. On dit : La production
nationale, c'est 275 millions de douzaines. Les provinces s'entendent dans le
cadre d'un critère qu'on a accepté, selon les cinq
dernières années, le Québec prend tant de pourcentage,
l'Ontario tant de pourcentage, etc.
M. VINCENT: Pour deux ans?
M. TOUPIN: Pour la première entente, qui va faire à peu
près deux ans. C'est réparti en quotas dans chacune des
provinces. Ce sont les plans conjoints provinciaux qui émettent les
quotas aux producteurs. Le plan fédéral surveille l'application
des contingents provinciaux, c'est normal, c'est prévu dans l'entente
entre provinces, pour qu'une province ne se foute pas d'une autre. Il faut bien
faire respecter les contingents provinciaux.
M. VINCENT: II faut faire respecter l'entente.
M. TOUPIN: Au fond, faire respecter l'entente qui est intervenue
après négociations avec les provinces, laquelle entente peut
être dénoncée n'importe quand et renégociée
n'importe quand, entente de laquelle peut se retirer n'importe quelle province.
Le fédéral va...
M. VINCENT: A-t-elle les pouvoirs?
M. TOUPIN: ... régir l'office national qui va régir le
commerce interprovincial. Encore là, c'est prévu dans l'entente,
la façon dont ça va se régir. Il va rester les
règlements que l'office national va se donner pour pouvoir administrer
son office de producteurs.
M. VINCENT: Tout le temps en partant des principes de l'entente.
M. TOUPIN: Intervenue entre les provinces. M. VINCENT: A ce
moment-là, l'entente
peut couvrir combien de pages de texte, combien d'articles? Une
vingtaine de pages?
M. TOUPIN: Une vingtaine de pages, une cinquantaine d'articles,
peut-être.
M. VINCENT: J'aimerais ça si on pouvait l'avoir le plus tôt
possible.
M. TOUPIN: D'accord, on peut vous donner l'entente globale, ce qu'on
appelle le plan global.
M. VINCENT: ... vous pourriez l'apporter à la commission. En ce
qui concerne les oeufs, cela veut dire que les règlements de l'office
peuvent être en application à quel moment?
M. TOUPIN: Le problème que ça nous pose actuellement,
c'est d'abord le contingentement en Ontario. Tant que le contingentement n'est
pas imposé en Ontario...
M. VINCENT: Pour les oeufs.
M. TOUPIN: ... pour les oeufs, l'office national ne peut pas agir.
M. DEMERS: Est-ce que vous prévoyez que ça va être
imposé, un matin?
M. TOUPIN: Le ministre de l'Agriculture de l'Ontario, que j'ai
rencontré dans le mois de février ou au début de mars, m'a
dit qu'au début d'avril ces contingents seraient en vigueur. Ils ne le
sont pas encore. On est rendu au 15 mai et ce n'est pas encore en vigueur. Cela
crée un très sérieux problème non seulement aux
producteurs québécois mais aussi aux producteurs de l'Ontario. Ce
sont peut-être les producteurs québécois qui, encore une
fois, écopent le plus des conséquences. Alors, on presse
l'Ontario d'appliquer au plus bref délai ces contingents pour que
l'office national, qui est prêt à fonctionner, à quelques
jours près d'étude, puisse appliquer le plan global et mettre
certains producteurs au pas, notamment dans le Manitoba et dans l'Ontario, qui
font encore du "dumping" sur le marché du Québec, parce qu'on en
produit beaucoup trop sur le territoire de l'Ontario et plus
particulièrement du Manitoba. Dans le domaine des oeufs, on en est rendu
là.
Quant â nous, au ministère, nous espérons que
ça va se conclure dans les plus brefs délais, au niveau de
l'Ontario, en ce qui concerne les contingents. Si ça ne se fait pas
d'ici deux, trois ou quatre mois, nous n'aurons d'autre conclusion à
tirer que celle que les ententes nationales ne sont pas valables, qu'il y a des
provinces qui sont, tout compte fait, sinon de mauvaise foi, tout au moins
irresponsables vis-à-vis de l'application d'un programme comme
celui-là. C'est très important tant pour nos producteurs que pour
ceux de l'Ontario.
M. DEMERS: Cela donne un tout petit coup au fédéralisme.
C'est moins rentable.
M. TOUPIN: On devra en arriver à cette conclusion. Evidemment, on
va le bâtir, le fédéralisme, mais dans la mesure où
les provinces canadiennes voudront bien y participer. Cette fois-ci, ce n'est
pas le Québec qui met des "enfarges". Nous avons été, au
contraire, les promoteurs et nous avons été les premiers à
prôner une véritable politique de commercialisation nationale.
Vous n'avez qu'à vous référer aux réunions des
ministres de l'Agriculture, et plus particulièrement celle qui a eu lieu
à Montréal...
M. VINCENT: De 1968, 1969, 1970, 1971, 1972,1973.
M. TOUPIN: Cela peut partir de 1966, mais depuis que je suis là,
ceux qui étaient là avant moi ont travaillé dans le
même sens que moi.
M. DEMERS: Les deux partis...
M. TOUPIN: Je ne veux pas critiquer ceux qui sont passés avant
moi, je dis qu'au ministère, ce que nous cherchons, ce sont des ententes
valables et, quant à nous, nous avons fait des pas de géant. Nous
n'avons pas fait de concessions, mais nous avons accepté ce qui nous
apparaissait rationnel et pour le Québec et pour le marché
canadien en ce qui concerne les oeufs.
M. VINCENT: Cela va pour les oeufs, mais quand on arrive au
poulet...
M. TOUPIN: Pour le poulet, le seul problème qu'on a, les plans
conjoints sont prêts et pour le dindon et pour le poulet.
M. VINCENT: Les plans conjoints de l'Ontario et du Québec...
M. TOUPIN: II y en a dans presque toutes les provinces à ce
niveau-là.
M. VINCENT: Je veux dire que les plans conjoints de l'Ontario et du
Québec seraient prêts.
M. TOUPIN: Ce que je veux dire, ce sont les plans conjoints nationaux,
les plans globaux de commercialisation qui sont prêts. On s'entend sur
tout sauf sur une chose, sur le partage des marchés...
M. VINCENT: C'est ça qui est important.
M. TOUPIN: Oui, premièrement. Deuxièmement, sur la
question d'avoir un seul office au Canada pour la chair de la volaille.
M. VINCENT: Ce sont deux choses, ça.
M. TOUPIN: Mais la plus importante de toutes est celle du partage des
marchés. Cela se comprend au niveau d'un seul plan conjoint pour nous,
premièrement, et deuxièmement, pour d'autres provinces. Certaines
provinces ont deux plans conjoints, un pour le dindon et un pour le poulet. Au
Québec, on en a un seul, pour la chair de volaille. On croit que c'est
la formule à mettre de l'avant.
M. DEMERS: Vous avez raison.
M. TOUPIN: Lorsque nous négocions, évidemment, sur les
poulets et les dindons, évidemment, on veut tout mettre ça dans
le paquet parce que c'est de la chair de volaille qu'on produit dans une
province ou dans l'autre.
M. DEMERS: ...All in the same basket.
M. VINCENT: Comme le ministre le mentionnait il y a quelques instants,
d'abord, pour que ça fonctionne, il faut des plans conjoints
provinciaux.
M. TOUPIN: Non, ce n'est pas fondamental.
M. VINCENT: Des organismes provinciaux qui peuvent se contingenter.
D'ailleurs, ce qui bloque à l'heure actuelle toute l'affaire des oeufs,
c'est que l'Ontario n'est pas prête à contingenter sa production
ou devrait le faire incessamment.
M. TOUPIN: C'est ça!
M. VINCENT: En ce qui concerne le poulet ou le dindon ou les deux
ensemble, est-ce qu'à l'heure actuelle, nous autres, au Québec,
on a l'organisation du plan conjoint pour la chair de volaille?
M. TOUPIN: On a tout ce qu'il faut.
M. VINCENT: Est-ce qu'en Ontario le plan conjoint est en vigueur en ce
qui concerne le poulet et le dindon?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Est-ce qu'on y a des contingentements à l'heure
actuelle qui sont imposés depuis deux ans, trois ans, quatre ans?
M. TOUPIN: Cela a été contingenté en Ontario en
1966 ou 1967; c'est en 1966, je pense.
M. VINCENT: Et nous, nous sommes contingentés depuis 1969.
M. TOUPIN: Depuis 1969.
M. VINCENT: La situation qu'on voyait dans les oeufs, on la retrouve
à l'inverse dans le poulet.
M. TOUPIN: C'est ça!
M. VINCENT: A ce moment-là, j'élimine les autres
provinces, non que je ne veuille pas qu'elles fassent partie de la
Confédération, mais disons que les deux principales provinces
peuvent en arriver à des ententes et les autres sont pratiquement
obligées de suivre.
M. TOUPIN: Oui, parce que les deux provinces, Ontario et Québec,
produisent à elles seules 70 p.c. de la production.
M. VINCENT: Si la situation est à l'inverse en ce qui concerne le
poulet de gril, est-ce qu'on peut reprendre les quelques avantages qu'on
pourrait avoir perdus en ce qui concerne les oeufs?
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'on va négocier, nous, pour le
poulet dans le même cadre qu'on a négocié pour les
oeufs.
M. VINCENT: Pour autant qu'on respectera le même cadre, je n'ai
pas...
M. TOUPIN: A ce moment-là il n'y a pas de perdant et il n'y a pas
de gagnant.
M. VINCENT: J'ai seulement peur que si, en signant une entente...
M. TOUPIN: II n'y en n'aura pas d'entente qui va se signer.
M. VINCENT: ... sectorielle sur une production où on était
déficitaire et qu'on ne respecte pas les mêmes critères,
quand on arrivera à l'autre entente où on est
excédentaire, je pense que le ministre et ses fonctionnaires et le
gouvernement du Québec devraient tenir à faire...
M. TOUPIN: On y tient.
M. VINCENT: ... respecter les mêmes critères en ce qui
concerne le poulet, le dindon que nous avons acceptés en ce qui concerne
les oeufs.
M. TOUPIN: C'est la condition sine qua non.
M. VINCENT: Quant à notre économie agricole, même si
on a quelques producteurs qui peuvent être perdants à cause du
contingentement qu'ils se sont imposé, on aurait d'autres producteurs
qui seront gagnants et on équilibrera notre économie
agricole...
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: ... notre production.
M. TOUPIN: Parce que ce sont des productions qui se ressemblent
tellement, jusqu'à un certain point, la production des oeufs et la
production du poulet. Alors la condition est sine qua non. Nous, nous
signons l'entente sur le poulet à la condition que le partage des
marchés se fasse sur la même base que les autres.
M. VINCENT: II semble qu'à l'heure actuelle, les mêmes
critères s'appliqueraient, d'après l'amorce des discussions.
M. TOUPIN: On a des problèmes.
M.VINCENT: Les mêmes critères s'appliqueraient pour l'un et
l'autre. C'est seulement le problème de savoir si on va diviser l'achat
de volaille en dindon et en poulet pour deux plans conjoints.
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: C'est le gros problème.
M. TOUPIN: Le problème de fond, c'est le partage des
marchés. Quant aux plans conjoints, nous, en dernier ressort, si on
s'entend sur le partage des marchés, on n'aurait pas de gros
inconvénients à ce qu'il y ait deux offices de producteurs.
M. VINCENT: Je pense qu'à ce moment-là, on peut
céder. Je ne dis pas au ministre de céder mais je pense que, si
c'était seulement le critère qui demeurerait insoluble, l'on
pourrait céder et leur permettre d'organiser un plan conjoint sur le
dindon et sur l'achat de poulet. Je pense que cela pourrait se faire.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: C'est la question des cinq dernières années.
Que l'on prenne la même décennie, non pas la même
décennie mais...
M. TOUPIN: Le même décalage.
M. VINCENT: ... le même plan quinquennal pour appliquer des
critères, je pense que c'est important.
M. DEMERS: La même décennie divisée par deux.
M. VINCENT: Je me suis corrigé.
M. TOUPIN: Je pense que là-dessus le député de
Nicolet a raison et on se rejoint; je suis heureux de le constater. C'est que
notre position semble être celle du député de Nicolet.
M. VINCENT: Non, c'était celle du gouvernement qui s'est
maintenue.
M. TOUPIN: ... c'est que ce n'est pas l'intention du
ministère...
M. VINCENT: C'est-à-dire, les têtes dirigean- tes changent
mais souvent les principes restent les mêmes avec quelques nuances, ce
qui assure une continuité, un certain succès.
M. TOUPIN: Oui, mais outre ces quelques commentaires, ce qui est
important pour nous, c'est de soutenir les principes fondamentaux sur lesquels
nous nous sommes entendus dès le départ.
M. VINCENT: Grâce aux fonctionnaires compétents.
LE PRESIDENT (M. Giasson): De quelle date à quelle date le
contingentement a-t-il été établi sur l'achat de gros
poulets en Ontario?
M. DEMERS: M. le Président...
M. TOUPIN: Cela fait longtemps, je pense.
M. DEMERS: ... je vous ferais remarquer...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je le savais avant de poser la question,
honorable collègue.
M. DEMERS: Ce n'est pas de cela du tout que je voulais parler.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de
Lotbinière.
M.BELAND: Alors, M. le Président, on a brossé un tableau
passablement complet mais il resterait quand même une chose que je
voudrais éclaircir encore davantage concernant justement cet office de
commercialisation, disons, vis-à-vis des oeufs, du partage des
marchés à travers les différentes provinces. Est-ce que,
dans les négociations qui auront cours, à ce moment on peut tenir
compte du fait, par exemple, que l'on a laissé l'Ouest s'organiser au
point de vue des poulaillers, enfin et le reste? Est-ce que l'on pourra tenir
compte également du fait que, dans l'Ouest, l'on produit beaucoup moins
de grains présentement, ce qui peut provoquer, jusqu'à un certain
point, une augmentation draconienne du prix des grains au Québec
comparativement à l'augmentation qui peut avoir lieu
subséquemment dans les provinces de l'Ouest?
M. TOUPIN: Je vais essayer de saisir un peu le contexte de votre
question. Il est très difficile de relier le problème des grains
avec le problème des oeufs, actuellement. Il y a une chose qui nous
apparaît évidente, c'est qu'il y a eu un décalage entre les
prix des grains de provende payés au Québec par rapport au prix
des mêmes grains payés par les producteurs des provinces de
l'Ouest.
Ce décalage a toujours varié entre $0.50 et $1, ou
à peu près, le cent livres de moulée, dans le temps
passé, en moyenne. Cela peut être allé en bas, cela peut
aller en haut, mais ça s'est maintenu à peu près dans
cette perspective-là.
Parfois, c'était $0.50; parfois, c'était $0.40; parfois,
c'était $0.75; ça pouvait atteindre parfois $1, dans des
situations un peu' particulières.
M. BELAND: Je pense que l'honorable ministre aurait tout avantage
à consulter ce qui a existé, en réalité, de par les
statistiques, au Québec d'une part, et, par exemple, en Alberta.
M. TOUPIN: Oui, c'est ce que j'ai dit.
M. BELAND: ... parce qu'il y a une tannante de différence;
même, c'est à peu près à moitié prix, et
ça s'est situé comme ça...
M. TOUPIN: II y a eu des périodes plus creuses, il y en a eu de
moins creuses; de toute façon, on a toujours été, au
niveau des grains, perdants en termes de prix payés par un
producteur...
M. BELAND: Même sans parler de la qualité.
M. TOUPIN: ... pour un sac de moulée qu'on achète pour
nourrir du bétail, il y a toujours eu un décalage entre les deux.
Mis à part ce problème-là, il est évident que, dans
le cadre des ententes nationales, les provinces qui ont produit plus que les
besoins de leur marché et qui ont, par conséquent,
contribué à créer sur le marché national des
surplus, devront, dans le cadre des contingents, ramener une partie de leurs
producteurs dans des proportions plus raisonnables de production. Certains
producteurs manitobains, par exemple, et ontariens, peut-être, devront
limiter encore davantage leur production. Celui qui en produisait je
prends un chiffre 100 devra peut-être se limiter à 80.
M. BELAND: Est-ce que ça voudrait dire, par exemple, que si, en
moyenne, les producteurs du Québec ont augmenté de 5 p.c, depuis
cinq ans, dans leur production et que, par contre, les producteurs manitobains
ont augmenté de 55 p.c, est-ce qu'il y a une possibilité
d'ajustement pour favoriser le Québec ou les provinces atlantiques,
compte tenu de la pénalité de départ dont ils ont
été victimes?
M. TOUPIN: C'est que, dans le cadre des ententes qu'on a, j'apporte
encore l'exemple. Il y a de la place au pays pour 275 millions de douzaines
d'oeufs. On répartit sur une base de cinq années. Le
Québec en prend 16 p.c, l'Ontario 25 p.c, le Manitoba 18 p.c, l'Alberta
12 p.c. Les chiffres que j'apporte là, on pourrait les vérifier,
bien sûr. Mais, pour le Québec, c'est ça que ça
apporte, c'est 16 p.c. pour le Québec. Si, actuellement, on en produit
300 millions de douzaines, il va bien falloir qu'il y en ait un certain nombre
qui reculent. Alors, celles qui vont reculer, ce sont celles qui produisent des
surplus. Mais le Québec n'est pas de celles qui produisent des surplus
d'oeufs.
M. BELAND: Par contre, pour la chair de volaille, c'est
évident...
M. TOUPIN: Pour la chair de volaille, si toutefois il y a un recul parce
que le Québec produit 120 p.c. ou 125 p.c. de ses besoins, s'il y a des
surplus, on n'a pas d'inconvénient à reculer mais jusqu'à
présent, ce n'est pas le cas.
M. VINCENT: Cela, c'est un des critères de l'entente.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: Je suis content de l'entendre dire parce que cela
règle une partie du problème que je soulevais au début.
Comme cela, Québec prend 16 p.c. de 275 millions de douzaines.
M. TOUPIN: C'est cela, c'est le marché.
M. VINCENT: Ou à peu près. Et comme on n'a pas de
production, ce sont nos 16 p.c. qu'on prend.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: Mais une autre province comme l'Ontario, par exemple, qui
avait une surproduction d'oeufs, si elle a 26 p.c. de 275 millions de
douzaines, cela lui donne un total de X; divisé par quatre, cela fait 70
millions de douzaines.
M. TOUPIN: Cela lui donne un total de X et, si elle produit plus que ce
X, elle devra reculer.
M. VINCENT: Si elle produit plus que cela, elle doit reculer. Alors
là, c'est un critère nouveau qui m'avait échappé,
si le ministre l'avait mentionné un peu plus à bonne heure.
M. DEMERS: Cela n'avait pas été énoncé
avant. Cela n'avait pas été énoncé par le
ministre.
M. VINCENT: C'est beaucoup mieux comme cela. C'est pour cela que
j'aimerais avoir l'entente. Cela va servir d'éponge.
M. TOUPIN: C'est ce qui fait hésiter l'Ontario à imposer
ses contingents. C'est évident que c'est cela.
M. BELAND: Je suis complètement d'accord. C'est simplement le
fait que, dans votre énoncé du début, en réponse au
député de Nicolet, vous n'en aviez pas fait mention. Mais
là, par contre...
M. TOUPIN: Evidemment, je l'avais dans l'esprit...
M. BELAND: Cela amène davantage la fabrication.
M. TOUPIN: Oui. Cela équilibre.
M. DEMERS: Mais cela va jouer contre nous autres quand on arrivera au
poulet.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Saint-Maurice.
M. TOUPIN: Pour le poulet, cela ne jouera pas parce que les besoins
nationaux sont produits à peu près, actuellement.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, je laisse les contingentements et les
oeufs pour revenir, si vous me le permettez, aux fusions. Il y a eu les fusions
d'industries laitières et de meuneries. Le gouvernement, je pense, a
aussi subventionné les meuneries?
M. TOUPIN: Dans le cadre de l'entente, dans le Bas-Saint-Laurent; c'est
le seul endroit où ce programme a été appliqué.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre peut nous dire les montants
approximatifs qui ont été investis dans ces fusionnements?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Est-ce que cela pourrait être de l'ordre de près
de $1 million?
M. TOUPIN: C'est moins, un peu moins. M. DEMERS: $929,000?
M. TOUPIN: Dans les huit à neuf cent mille dollars.
M. DEMERS: L'entente stipulait probablement qu'on devait fermer la
meunerie lorsqu'il y avait fusion? Est-ce que le ministère a
prévu la non-ouverture d'une meunerie? Comment?
M. TOUPIN: Evidemment, c'est qu'on nous rapporte...
M. DEMERS: On nous rapporte et le ministre est sans doute au
courant; s'il ne l'est pas, son sous-ministre le mettra au courant
actuellement qu'à certains endroits où on avait fusionné
des meuneries, dans les semaines suivantes à la fusion, il s'est ouvert
des nouvelles meuneries. C'est ainsi qu'à Saint-Pacôme, il se
serait rouvert une meunerie parce que disait-on et je voudrais que le
ministre me renseigne là-dessus les autorités
gouvernementales n'exigent pas de permis d'exploitation en ce secteur
industriel agricole. Est-ce que cela serait une des politiques du
ministère, s'il n'y a pas de permis par une loi ou par un
règlement, d'en imposer un?
M. TOUPIN: On va faire un peu l'historique pour bien se situer dans tout
le contexte. D'abord, cela se situe dans le contexte des ententes du
Bas-Saint-Laurent, premièrement.
M. DEMERS: Oui. Le BAEQ.
M. TOUPIN : Dans ce contexte, l'application des politiques relevait d'un
organisme bien particulier...
M. DEMERS: L'ODEQ. Le père Aquin.
M. TOUPIN: L'ODEQ, dans le cadre de ses pouvoirs, pouvait rédiger
des règlements pour appliquer ces ententes au niveau de programmes pris
en particulier, notamment celui du fusionnement des meuneries. Dans ce dernier
programme, on avait, en termes peut-être pas tout à fait assez
sévères, interdit au moment où une meunerie se fusionnait
avec une autre, à ceux qui se fusionnaient de repartir en affaires ou
tout au moins dans le même type d'affaires.
M. VINCENT: Une personne physique. M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Pas le voisin. Si, par exemple, je décide d'aller
implanter une meunerie à Amqui, je peux en ouvrir une demain matin, rien
ne m'en empêche.
M. TOUPIN: C'est cela. Ce sont seulement ceux qui sont impliqués
dans la question.
M. DEMERS: Mais la précaution n'était pas suffisante, je
crois. Parce que...
M. VINCENT: Parce que dans l'industrie laitière, cela
n'était pas le même problème. Quand on arrivait dans un
secteur...
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: ... il fallait avoir un permis d'exploitation et, quand on
fermait un secteur, c'est bien dommage, mais le secteur était
fermé, il n'y avait pas de permis d'exploitation.
M. DEMERS: Je pense que le ministre...
M. TOUPIN: On m'a posé une question. J'aimerais y
répondre, si vous permettez. On a vécu une expérience,
l'expérience dont parlait tantôt le député de
Saint-Maurice. D'abord, la meunerie en question n'est pas ouverte encore. On
m'a dit qu'elle était en construction et qu'elle était en train
de se préparer pour fonctionner. Mais elle ne fonctionne pas encore,
effectivement.
Nous avons repris la réglementation et nous l'avons
précisée au point où toute personne qui sera
impliquée soit directement ou soit indirectement dans une transaction au
niveau d'une
fusion subventionnée par le gouvernement, ne pourra, dans le
territoire en question, revenir avec une nouvelle industrie.
M. VINCENT: Le règlement va être rétroactif.
M. TOUPIN: Non, le règlement n'est pas rétroactif, c'est
pour ce qui a trait à l'avenir.
M. DEMERS: M. le Président, ce sont les personnes qui sont
intéressées directement ou indirectement.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Mais si c'était important de fusionner ces meuneries
pour le plus grand bien de tout le monde et que le ministère laisse
toute personne qui n'est pas intéressée directement ou
indirectement dans la transaction en bâtir d'autres, on sera toujours
avec des affaires de cahin-caha qui vont boiter.
M. TOUPIN : Je suis entièrement d'accord avec...
M. DEMERS: Etes-vous d'avis qu'il faudrait peut-être aller
au-delà de cette réglementation?
M. TOUPIN: Je suis entièrement d'accord et c'est la raison pour
laquelle nous avons regardé la réglementation et nous l'avons
rendue encore plus sévère au point où nous espérons
que le programme s'appliquera tel que prévu, c'est-à-dire que
nous déboucherons sur une fusion de meuneries pour une plus grande
rentabilité dans le territoire du Bas-Saint-Laurent.
M. VINCENT: Mais je pense qu'il y a eu une grave erreur de commise au
début.
M. TOUPIN: Des permis sont exigés.
M. VINCENT: ... une grave erreur de commise dès le début.
Surtout quand un ministère apporte une contribution financière
dans une région donnée, on ne peut pas se permettre de fermer;
une autre ouvre, on referme et une autre ouvre, parce que là...
M. DEMERS: D y en aura autant dans dix ans, avec cette
politique-là, qu'il y en avait lorsque vous avez fusionné.
M. VINCENT: On ne peut pas, non plus, empêcher de façon
radicale l'ouverture de nouvelles meuneries. Il faut alors procéder un
peu comme on procède avec les usines laitières. Que la personne
ou l'organisme fasse la preuve que c'est un service nécessaire dans une
région et on lui émet un permis. Mais, à l'heure actuelle,
personne n'a à faire la preuve. On peut arriver et rouvrir une meunerie,
même si le règlement est plus sévère et
peut-être que, dans cinq ans, on sera obligé de la fermer ou de la
fusionner.
M. TOUPIN : Notre opinion à nous sur cette question, c'est que
c'est un programme qui, en soi, n'est pas complet. Il nous causera toujours des
difficultés tant et aussi longtemps qu'on tiendra à son
application.
M. VINCENT: On le fera administrer par les autres.
M. TOUPIN: Nous avons regardé... Vous me mettez dans la bouche
des paroles que j'aurais voulu dire.
M. VINCENT: C'est ça.
M. TOUPIN: Evidemment, nous avons rendu plus sévère la
réglementation et nous espérons qu'à ce titre nous
parviendrons à la rendre plus acceptable.
M. VINCENT: Mr. President, would you accept the Woman's Institute for
discussion at the Committee?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Messieurs, on nous informe qu'il y aura
probablement un vote très bientôt à l'Assemblée. La
commission ajourne ses travaux à demain dix heures, même
salle.
M. BELAND: M. le Président, y aurait-il possibilité de
savoir si nous allons recommencer... enfin finir le programme 4 et revenir
à 3? Enfin, de quelle façon va-t-on procéder?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je vais vous donner ce que nous pensons. Nous
allons terminer le programme 4 et revenir aux programmes 2 et 3
après.
M. VINCENT: II faudrait s'entendre pour ce qui est du crédit
agricole.
(Fin de la séance à 21 h 5)