Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Etude des projets de loi nos 59 et 75
(Vingt heures trente minutes)
Le Président (M. Bordeleau): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission parlementaire de l'agriculture et de l'alimentation
entreprend ses travaux afin d'étudier article par article le projet de
loi no 59, Loi modifiant la Loi sur l'assurance-récolte et la Loi sur
l'assurance-stabilisation des revenus agricoles et le projet de loi no 75, Loi
sur les grains.
S'il n'y a pas d'opposition de la part des membres, nous
procéderons d'abord avec le projet de loi no 59.
Les membres de la commission, pour la séance de ce soir, sont: M.
Lavigne (Beauharnois) qui remplace M. Baril (Arthabaska), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes) qui remplace M. Beauséjour (Iberville), M. Russell
(Brome-Missisquoi) qui remplace M. Dubois (Huntingdon), M. Gagnon (Champlain),
M. Garon (Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Rancourt (Saint-François), M.
Vaillancourt (Orford).
M. Giasson: II faut remplacer M. Vaillancourt (Orford) par M.
Dubois (Huntingdon).
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. M. Vaillancourt
(Orford) remplacé par M. Dubois (Huntingdon).
Les intervenants sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau
(Verchères), M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Larivière (Pontiac-Témiscamingue), M.
Mercier (Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Picotte (Maskinongé),
M. Samson (Rouyn-Noranda).
Il y aurait lieu maintenant de nommer un rapporteur de la commission.
Est-ce que j'aurai des suggestions des membres de la commission?
M. Giasson: M. le député de Champlain.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Champlain est proposé. Aucune objection. Le rapporteur sera donc le
député de Champlain. Nous pouvons commencer avec le projet de loi
no 59, Loi modifiant la Loi sur l'assurance-récolte et la Loi sur
l'assurance-stabilisation des revenus agricoles.
M. Garon: Nous allons commencer par le projet de loi no 75.
Le Président (M. Bordeleau): II faudrait me le dire, M. le
ministre.
M. Garon: C'est ce que je dis depuis tantôt, le projet de
loi no 75.
Le Président (M. Bordeleau): Vous m'avez demandé si
j'avais une loi sur les grains, je l'ai.
M. Giasson: M. le Président, avec votre permission, quels
sont les motifs pour lesquels le ministre propose que nous commencions avec le
projet de loi no 75?
M. Garon: A cause des gens qui sont ici.
M. Giasson: Ce sont des spécialistes des grains.
M. Garon: On les ferait attendre pour rien.
M. Giasson: Les trois personnes qui vous accompagnent, ce sont
des gens...
Le Président (M. Bordeleau): Contrairement à ce que
j'ai dit plus tôt, s'il n'y a pas d'opposition, nous procéderions
d'abord par l'étude du projet de loi no 75, Loi sur les grains. Au
départ, y aurait-il de la part du ministre ou d'autres intervenants des
commentaires d'ordre général?
Projet de loi no 75
M. Garon: Nous avons fait la deuxième lecture hier, faire
des commentaires trop généraux retarderait l'étude du
projet. Je pense qu'on pourrait commencer directement par l'étude de
l'article 1 immédiatement. Nous avons mentionné hier quels
étaient les buts de cette loi. C'est essentiellement une loi qui a pour
but de créer une régie des grains qui s'occupera de voir à
ce qu'il y ait un classement et une classification des grains selon certaines
dénominations. Elle s'occupera aussi de la surveillance en
général du réseau d'entreposage des grains au
Québec, et elle va requérir une assurance-solvabilité de
ceux qui entreposent des grains pour les cultivateurs, en gros.
Une Voix: D'accord.
Interprétation et application
Le Président (M. Bordeleau): J'appelle donc l'article 1.
Oui, M. le député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, dans la présente loi
et ses règlements, à moins que le contexte n'indique un sens
différent, on entend, par "centre régional" un
établissement où l'on offre les services de manutention,
séchage, criblage, entreposage et classement des grains,
conformément à la classification établie par
règlement. Il s'agit des centres régionaux.
M. Garon: J'aimerais vous dire que les règlements ne sont
pas rédigés. Il y a eu des élaborations, mais ils ne sont
pas véritablement rédigés. Nous voulons négocier
avec le gouvernement fédéral.
Ce qu'on veut dire à ce moment par établissement d'une
classification par règlement, c'est qu'en gros on envisage de suivre un
peu la déno-
mination à laquelle les gens sont habitués avec la
réglementation qui classifie selon le système en usage au Canada.
Je ne dis pas qu'il n'est peut-être pas Impossible qu'il y ait une
classification additionnelle pour des...
M. Giasson: Nationale québécoise.
M. Garon: Ce n'est pas impossible mais, en gros, on veut suivre
la classification selon le système canadien pour que les gens se
reconnaissent étant donné que les deux tiers de nos grains sont
importés.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Est-ce qu'il y aurait des raisons qui justifieraient
d'avoir une classification autre que celle qui est reconnue aujourd'hui sur le
plan national?
M. Garon: J'ai dit qu'on prendrait celle-là, on pense
prendre celle-là mais il pourrait arriver... Il y a déjà,
par la commission canadienne des grains, une classification qui, apparemment,
diverge selon les grains produits dans l'Est ou dans l'Ouest. Il va falloir
trouver une façon de faire cette dénomination mais cela n'est pas
fait actuellement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: M. le ministre, vous avez indiqué hier soir
qu'il serait difficile de trouver les experts ici au Québec pour
exécuter la classification des grains. Pourquoi vous ne vous servez pas
de la commission canadienne des grains pour la classification? Pour les autres
points visés dans le projet de loi, cela pourrait quand même
être les centres régionaux d'agriculture qu'on a au Québec.
Mais, en ce qui a trait à la classification, pourquoi cela ne se ferait
pas par la commission canadienne comme cela se fait en Ontario?
M. Garon: Cela ne se fait pas comme cela en Ontario.
M. Dubois: L'Ontario a une entente avec la commission canadienne
des grains au niveau de la classification.
M. Garon: II n'y a pas de classification officielle en
Ontario.
M. Dubois: Quand il y a matière à classification
dans les grains en Ontario, cela se fait par la commission canadienne.
M. Giasson: Oui.
M. Garon: Non. Sur demande, mais il n'y a pas un système
officiel; ici aussi il y en a un quant à cela. Vous pouvez aller au port
de Montréal faire classifier vos grains.
M. Dubois: Ils offrent des services, ils sont
rémunérés pour ces services mais...
M. Giasson: Le système de classification, les normes de
qualité, les grades...
M. Garon: Oui, à ce moment, on en a un ici aussi.
M. Giasson: Non, on n'en a pas d'officiel. Si on veut faire
classer au Québec du grain produit au Québec, on est assujetti
aux dispositions qu'on retrouve dans les centres élévateurs qui
manutentionnent les grains qui viennent du Québec très peu
du Québec et surtout des prairies ou de l'Ontario. Lorsque vous
achetez du maïs-grain de l'Ontario et que vous voulez avoir du maïs
classé, les meuniers du Québec, où est-ce qu'ils vont le
chercher? On est capable d'acheter du maïs produit en Ontario qui est
classifié mais à partir des normes et des règles de la
commission canadienne des grains. Donc, en Ontario, lorsqu'il y a
classification de céréales, ce sont les classificateurs, les
inspecteurs de la commission canadienne des grains qui font le travail de
classification. Si vous êtes meunier et vous décidez d'aller
acheter du maïs-grain en Ontario ou du blé produit en Ontario, vous
allez avoir une classification faite par les fonctionnaires
fédéraux.
M. Garon: C'est seulement pour le chargement des bateaux.
M. Giasson: Pour des meuniers québécois qui vont
acheter du maïs ou des céréales produits en Ontario,
transportés par camion, par van, à nos meuneries du
Québec.
M. Garon: Mais, apparemment, ce n'est pas une classification
officielle, c'est une classification par échantillonnage.
M. Russell: M. le Président, je ne veux intervenir, je
connais le ministre, il veut se faire une commission, je pense bien que cela le
regarde. Je lui ai dit hier soir, il a le droit de le faire, il peut nous
l'imposer s'il le veut par son autorité et surtout par sa puissance.
Dans l'inspection des grains actuellement au Canada, pour chacune des provinces
qui veut utiliser les services d'un classeur canadien, il y a des normes qui
sont établies, reconnues, non seulement au Canada mais dans
l'Amérique du Nord, pour des grains. Simplement les normes; on doit
produire selon les normes. C'est un peu comme d'autres produits comme le bois
de sciage; vous avez des normes canadiennes qui sont établies et
même reconnues dans l'Amérique du Nord. Vous n'êtes pas
obligés de classifier votre bois si vous le voulez mais vous pouvez le
faire classifier, si vous voulez; on l'étam-pe et ce sont des normes
reconnues.
M. Caron: II n'y a pas en Ontario un système de
classification comme on en trouve dans l'Ouest, il y a des classifications lors
du change-
ment des bateaux. Il peut y avoir une classification par
échantillonnage, mais c'est un système qui est très
dispendieux en Ontario apparemment.
M. Dubois: Est-ce que la classification va se faire gratuitement
par la régie?
M. Garon: Pas nécessairement.
M. Dubois: Cela va être dans les règlements
ça aussi.
M. Giasson: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: D'abord, tous les grains qui entrent au Québec
par rail ou par bateau sont assujettis à l'inspection. Si vous allez
acheter en Ontario et que vous voulez avoir des grains classifiés selon
les normes fédérales, il faut que vous achetiez des grains qui
ont passé en transit dans un entrepôt; ce sont des grains produits
en Ontario mais que le propriétaire a décidé de faire
passer par l'entrepôt. Là, ils vont subir le système de
classification fédérale. S'ils ne sont pas transités en
entrepôt, vous aurez acheté des grains non classifiés ou
non inspectés ou encore, vous aurez une classification à partir
d'échantillons. Mais tout ce qui est transité dans un
entrepôt public est classifié selon les rèlges de la
Commission canadienne du blé. Allez acheter du maïs ou d'autres
céréales produites en Ontario, qui ont passé par
l'entrepôt et vous allez avoir le système de classification du
gouvernement canadien avec des inspecteurs du gouvernement canadien, si vous
transitez par entrepôt public.
M. Garon: Des entrepôts accrédités par la
commission.
M. Giasson: Oui, sujets à des ententes que la province
d'Ontario a signées avec la Commission canadienne du grain.
M. Garon: Je ne vois pas pourquoi vous parlez Je ça, on a
l'article 4 qui peut prévoir des ententes comme celle-là.
Là on était aux définitions. Il y a l'article 4 qui
prévoit qu'il y a des ententes qui peuvent être faites avec des
organismes. Ce qu'on entend comme principal organisme, il est évident
que c'est la Commission canadienne du blé; je l'ai dit hier, dans le
discours de deuxième lecture.
M. Dubois: Si je comprends bien, M. le ministre, l'Ontario n'a
pas son propre système de classification et se sert de la Commission
canadienne du blé pour classifier les grains pour les
établissements accrédités, alors le Québec peut
faire la même chose.
M. Garon: Vous, je vous connais, vous auriez aimé
qu'Ottawa ait juridiction sur les centres régionaux que le Québec
a bâtis.
M. Dubois: Non, ce n'est pas ça...
M. Garon: Si vous étiez capable de nous vendre petit
à petit, vous le feriez.
M. Dubois:... je vous parle de classification, je ne vous parle
pas de contrôle des centres régionaux. Ne mélangez pas les
choses; là, vous mélangez deux choses, contrôle des centres
et classification, ce sont deux choses bien distinctes.
M. Garon: Est-ce qu'il y a une loi sur les grains en Ontario?
M. Dubois: Je dis que la classification en Ontario se fait par la
commission...
M. Garon: Y a-t-il une loi sur les grains?
M. Giasson: II y a des ententes pour la classification par la
Commission canadienne du blé.
M. Dubois: Je ne parle pas de loi sur les grains, je vous parle
de classification, strictement de la classification, je n'ai pas parlé
d'autre chose.
M. Garon: Apparemment, il y a une loi sur les grains aussi en
Ontario, qui s'appelle Grain Elevators Storage Apt.
M. Dubois: Mais la classification se fait par qui?
M. Garon: II y a des ententes...
M. Dubois: Des ententes, c'est ça des ententes, oui...
M. Garon: ... et je vous ai dit...
M. Dubois:... mais, là, vous avez une régie qui va
faire la classification ici au Québec. Vous avez dit vous-même,
hier soir...
M. Garon: M. le Président, je ne réussirai pas
à faire comprendre quelqu'un qui ne veut pas comprendre.
M. Dubois:... que vous auriez de la difficulté à
trouver les hommes nécessaires dans cette régie pour
exécuter les classifications.
M. Garon: Ce n'est pas ça que j'ai dit...
M. Dubois: Vous l'avez dit carrément hier soir.
M. Garon: ... j'ai dit: Quand on fait des nominations... c'est
dans votre esprit de voir le mal. Le mal est dans l'esprit de ceux qui
regardent, pas dans l'esprit de ceux qui sont vus. Dans votre esprit, il faut
nommer des amis. J'ai dit: Dans de tels systèmes, c'est
déjà un effort à faire de nommer des gens
compétents et on ne se préoccupe pas de nommer des amis dans des
régies comme celle-là.
M. Dubois: Vous avez dit qu'il était difficile d'en
trouver des compétents dans le domaine, alors qu'il y a une
compétence qui existe; c'est au niveau classification strictement que je
parlais.
M. Russell: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je vais tenter de clarifier; l'article semble simple:
il y aura des centres régionaux définis comme ceci: un
établissement où on offre les services de mutation,
séchage, criblage, entreposage et classification des grains
conformément à la classification établie par
règlement. (20 h 45)
Donc, ma question était celle-ci, si je comprends bien, et c'est
ce que je tente de clarifier: Est-ce que ce seront des normes qui
répondent à celles qui sont établies actuellement ou
reconnues nationalement, au niveau canadien ou nord-américain? C'est le
but de ma question.
Maintenant, comme je suis d'accord, tout à l'heure on pourra
discuter des inspecteurs. Cette réglementation de normes ou les normes
établies par réglementation, quelle est l'idée principale
du ministre là-dessus? C'est tout ce que j'ai.
M. Garon: Je l'ai dit tantôt, en gros, quand je parle d'une
classification avec laquelle les gens sont habitués de fonctionner,
c'est une classification existante. Mais on ne repousse pas l'idée
d'avoir peut-être une dénomination ou deux particulières
aux céréales québécoises.
M. Giasson: Qu'est-ce que vous avez à l'esprit, M. le
ministre, dans la particularité québécoise en
matière de classification?
M. Garon: J'ai à l'esprit une demande des producteurs de
céréales eux-mêmes qui disent qu'il faudrait...
M. Giasson: Dans quel type de céréale?
M. Garon: Dans...
M. Giasson: Toutes les sortes de céréales?
M. Garon: Non, on n'a pas fait de règlement
là-dessus, actuellement. Je vous dis qu'on pourrait tenir compte de
conditions particulières au Québec, avec des dénominations
peut-être additionnelles.
M. Russell: M. le Président, je m'excuse...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: II y a deux écoles, si je peux dire. Cela a
semblé ressortir à la fin de la réunion à
Saint-Hyacinthe. Il y avait des gens qui tentaient de dire et
peut-être avec raison, je n'ai pas de justification que le grain
qu'on pourrait produire au Québec, cela prendrait beaucoup d'efforts
pour arriver au niveau de la qualité qu'on trouve dans l'Ouest. Je ne
parle pas de la production totale. Donc, il s'agirait peut-être d'avoir
une classification un peu différente et ce serait un grain satisfaisant
pour nos besoins ici.
D'autres ont fit la recommandation qu'on devrait être assez
difficile, dans notre classification, pour forcer les producteurs à
arriver avec un grain de meilleure qualité, et répondre aux
normes existant actuellement. C'est un peu là le but de ma question.
Est-ce qu'on va établir une réglementation rigide pour forcer les
producteurs à faire du grain de qualité, pour pouvoir embarquer
sur les marchés d'exportation, si nécessaire, et à
répondre à ces normes ou si on va simplement laisser le
producteur produire un grain plutôt médiocre qui va servir
seulement sur le marché local?
On a parlé de prix et aussi on a parlé
d'accessibilité au marché. C'est un peu le sens de ma question et
c'est simplement ce que pense le ministre. Je sais que c'est un peu comme la
production du lait. On ne parlait pas de qualité de lait il y a quinze
ans. Ce n'était pas facile d'arriver, du jour au lendemain, et dire aux
producteurs de faire un lait de qualité, comme celui qu'on a
aujourd'hui. Mais c'est avec les années et en forçant
graduellement le cultivateur à produire une meilleure qualité
qu'on est arrivé à produire un lait de qualité qui
dépasse même, aujourd'hui, la qualité qu'on retrouve en
Ontario.
C'est le but de ma question: Est-ce qu'on va aller immédiatement
avec une réglementation assez rigide ou même un peu difficile pour
le cultivateur ou si on va y aller graduellement? Si on fait cela, de quelle
façon va-t-on procéder?
M. Garon: La classification n'a pas pour but de forcer quiconque
à faire quoi que ce soit. La classification a pour but de dire dans
quelle catégorie entre le produit que vous avez produit. Selon les
différentes catégories, il y a des prix différents. Si
vous choisissez de faire un produit de telle qualité, évidemment
le prix sera plus ou moins élevé selon la qualité de votre
produit qui sera plus ou moins grande.
C'est un peu comme quand vous produisez du lait. Un producteur de lait
nature qui s'engage a produire du lait à moins de 100 000
bactéries, douze mois par année, vous avez un tel prix pour cela.
Si vous ne vous engagez pas à produire cela, vous avez un prix qui est
différent.
Dans les grains, il va y avoir différentes catégories. Et
si vous voulez avoir votre grain, vous arrivez avec votre production... qui
classe les grains, on va classer votre production et le prix du marché
va varier en fonction de la catégorie, parce que, selon les
différentes catégories, la valeur en protéine des grains
est différente et la valeur est plus ou moins grande. A ce
moment-là, la variation va se faire selon la catégorie et le
producteur sera incité, de cette façon, à produire un
grain de meilleure qualité parce que le prix pour la meilleure
qualité va être plus élevé que celui qui est de
moins bonne qualité.
Tandis que dans le système actuel, le producteur ne sait pas s'il
obtient le meilleur prix pour son grain parce qu'il n'y a pas de
classification. L'incitation est moins grande que s'il y avait une
classification.
M. Russell: M. le Président, je ne veux pas tellement
étendre la discussion là-dessus. Je pense bien que le ministre
comprend avec moi que les prix sont un facteur mais si on a des normes qui sont
imposées pour embarquer sur le marché national, les cultivateurs
vont d'abord être incités à embarquer sur le marché
national. Evidemment qu'il va y avoir un meilleur prix. Deuxièmement, il
y a aussi une autre école qui dit que le gouvernement devrait faire des
études pour avoir une qualité de grain à ensemencement qui
produirait un meilleur grain.
M. Garon: On fait déjà cela.
M. Russell: Ce sont des recommandations qui ont été
faites et c'est un peu dans le sens...
M. Garon: On fait déjà cela.
M. Russell: ... non pas d'une question mais d'une suggestion pour
connaître l'opinion du ministre là-dessus.
M. Garon: Des recherches pour de nouvelles variétés
plus adaptées, plus résistantes aux maladies et plus
hâtives, c'est déjà fait au Centre de recherche sur les
céréales à Saint-Hyacinthe, qui a été
bâti en 1977-1978 au coût de $1 500 000. Cette année, nous
avons investi dans une grainerie, qui a coûté près de $200
000, à Saint-Bruno, pour faire la modification des
céréales.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va pour
l'article 1 ?
M. Russell: Adopté.
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: ... l'article 1 comporte plusieurs
définitions. Lorsqu'on parle de cinq...
M. Garon: On va les lire une par une. Le centre de
séchage, c'est un établissement, autre qu'un centre
régional, qu'on vient de voir, où l'on offre les services de
manutention, séchage, criblage et classement des grains
conformément à la classification établie par
règlement. C'est la même définition qu'un centre
régional moins l'entreposage. Ce sont des centres qui existent
actuellement pour sécher les grains.
M. Giasson: Le réseau, qui a commencé à se
construire au Québec, de centres de séchage, est-ce que dans ces
établissements il n'y a pas de possibilité d'entreposage?
M. Garon: Si vous avez des facilités d'entreposage, cela
devient un centre régional. Un centre de séchage ne fait que
sécher, il n'entrepose pas. C'est ce que la définition dit.
M. Giasson: Je comprends, ça dit cela mais je vous pose
une question, à savoir si les centres qui se sont construits au cours
des toutes récentes années sont des centres de séchage ou
des centres régionaux? C'est le but de ma question.
M. Garon: Les centres qui ont été bâtis avec
les subventions du gouvernement depuis deux ans ce sont des centres
régionaux.
M. Giasson: Régionaux, donc entreposage. M. Garon:
Oui.
M. Giasson: Est-ce qu'on a, au Québec, des centres de
séchage...
M. Garon: Oui.
M. Giasson: ... construits à partir de subventions
gouvernementales?
M. Garon: II y a des producteurs que le gouvernement, dans son
programme actuel, n'a pas subventionnés comme centres de séchage.
Ce sont des centres qui ont été bâtis par des producteurs
eux-mêmes, des gros producteurs, pour faire le séchage des
grains.
M. Giasson: Ce qui signifie...
M. Garon: Et qui louent leurs services à des agriculteurs
qui peuvent passer par ces petits centres de séchage.
M. Giasson: Si je comprends bien, M. le Président, la
définition du centre de séchage inclurait tous les centres de
séchage possédés par les producteurs qui se sont
équipés pour faire sécher leur propre production ou qui
peuvent également accepter, moyennant compensation, de sécher
pour d'autres producteurs de céréales?
M. Garon: Oui. Ce ne sont pas seulement des individus; cela
peut...
M. Giasson: Cela peut être des corporations, des
coopératives, ainsi de suite. Mais nos producteurs de
céréales au Québec qui se sont équipés pour
sécher leurs grains et qui vont se limiter dans un choix personnel
à sécher leurs grains ou qui vont accepter, à tel prix la
tonne, d'en sécher pour d'autres producteurs, ce sont les centres de
séchage tels qu'on doit les entendre selon la définition que nous
avons ici.
M. Garon: S'ils veulent bénéficier de la loi. Ce
n'est pas nécessaire, ils ne sont pas obligés. On va voir plus
loin, par les articles, que ce sont seulement ceux qui vont vouloir classifier
et utiliser les dénominations prévues par la loi qui devront
deve-
nir des centres de séchage au sens de la loi. Ce ne sera pas
obligatoire.
M. Giasson: Les producteurs présentement
équipés qui, une fois la loi en vigueur, les règlements
établis, voudront procéder à toutes les opérations
q'on retrouve dans la définition du centre de séchage pourront
être des centres reconnus aux fins de la loi sur les grains.
M. Garon: Ils ne sont pas obligés.
M. Giasson: Ils ne sont pas obligés mais s'ils
demandent...
M. Garon: S'ils satisfont aux conditions.
M. Giasson: C'est cela. Ils font la classification, la
manutention, le criblage et le séchage. Ces gens pourront être
reconnus par la régie qui va administrer la Loi sur les grains.
M. Garon: C'est cela. M. Giasson: D'accord.
M. Garon: La définition d'un grain: c'est le
blé...
M. Russell: M. le Président, juste une petite
dernière question au ministre. Je suis certain qu'il possède
l'information; ce n'est peut-être pas important pour lui mais c'est pour
mon édification personnelle. Combien a-t-on de centres régionaux
au Québec et dans quelles régions sont-ils situés, ou de
centres de séchage?
M. Garon: Actuellement, des centres régionaux... il y en
avait quatre, cinq ou six qui existaient avant le programme; en vertu du
programme qu'on a fait, il y en a dix ou onze, je dirais.
M. Russell: Régionaux? M. Garon:
Régionaux.
M. Russell: Combien y a-t-il de centres de séchage?
M. Garon: Incluant ceux du Bas-Saint-Laurent.
M. Russell: Incluant le Bas-Saint-Laurent.
M. Garon: Oui, dans le Bas-Saint-Laurent, il y en a quatre.
M. Russell: Quatre.
M. Garon: II y en a un au Bic, il y en a un...
M. Giasson:A l'Ile-Verte.
M. Garon: ... à l'Ile-Verte, qui n'est pas encore
inauguré.
M. Giasson: A Saint-Philippe-de-Néri.
M. Garon: Saint-Philippe-de-Néri, on l'a inauguré
il n'y a pas longtemps.
M. Giasson: Amqui.
M. Garon: A Amqui, on l'a inauguré cet été.
Il y a Sainte-Rosalie; il y a Bermic, à Saint-Jean; il y a
Cérébec, à Saint-Apollinaire; il y a...
M. Russell: Est-ce qu'il y en a au Lac-Saint-Jean?
M. Garon: ... à Sainte-Brigitte, je ne me rappelle pas du
nom; il y a ensuite...
M. Russell: Est-ce qu'il y en a au Lac-Saint-Jean?
M. Garon: Non, pas encore.
M. Russell: Pas encore. Les centres de séchage?
M. Garon: J'en oublie parce qu'il y en a d'autres.
Une Voix: Où sont les autres?
M. Giasson: Vous n'en avez pas un, dans la région de
Drummondville?
M. Russell: Les centres de séchage?
M. Garon: Les centres de séchage, je ne pourrais pas vous
les nommer; ce sont des entreprises privées qui existent...
M. Russell: C'est seulement l'entreprise privée.
M. Garon: On n'a pas le...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Etant donné que le ministre a
annoncé...
M. Garon: D'autres en construction, j'oubliais celui de
Victoriaville, la coopérative de Victoriaville. Il va peut-être
m'en venir un autre à la mémoire; il me semble qu'on est rendu
à onze actuellement et on en prévoit dix ou onze l'an prochain.
De sorte que, sur une période de cinq ans, le programme prévu est
à peu près une trentaine.
M. Giasson: M. le Président, le ministre a annoncé
qu'il voulait poursuivre le programme d'implantation et de développement
de centres régionaux. Quels sont les projets, où sont
situés les projets qui sont prévus pour l'année 1980?
M. Garon: Je ne pourrais pas vous dire, je n'ai pas ces
données avec moi.
M. Giasson: Vous n'avez pas cela en mémoire?
M. Garon: Non.
M. Giasson: Est-ce que vous en prévoyez dans la
région de Lévis-Beauce-Nord?
M. Garon: Ah! bien, c'est évident. Il y en a
déjà un tout près, à Saint-Apollinaire.
M. Giasson: Cela pourrait être une coopérative?
M. Garon: Ah! je ne peux pas parler. Il pourrait y en avoir plus
qu'un.
M. Giasson: Commencez par un, toujours, on verra
après.
M. Garon: Ah!
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de...
M. Garon: Je ne sais pas, dans le comté de Montmagny, il
n'a pas l'air d'y en avoir; je ne sais pas si c'est parce que les terres
appartiennent à des non-résidents, s'ils ne cultivent pas assez
ou...
M. Giasson: Toutes les terres sont propriétés de
non-résidents, vous avez raison, M. le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je pense que cela
répond partiellement à ma question. Je suis certain qu'il va y
avoir d'autres informations, le ministre n'a pas déjà...
M. Giasson: II n'y a pas de Québécois qui
possèdent des terres dans la région.
M. Garon: En possédez-vous, vous, des terres?
M. Giasson: Quelques-unes.
M. Garon: Vous avez la réputation d'en posséder pas
mal.
M. Giasson: Ce ne sont pas des terres à grain
cependant.
Le Président (M. Bordeleau): Messieurs, est-ce que je
pourrais vous rappeler tout bonnement que nous sommes ici pour étudier
le projet de loi no 75, article par article.
M. Giasson: C'est la Loi sur les grains, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, et non pas des
terres...
M. Giasson: Est-ce qu'on peut parler des terres à
grain?
Le Président (M. Bordeleau): Oui... M. Giasson: II
n'y a pas de relation?
Le Président (M. Bordeleau):... il faudrait que cela se
rapporte surtout au grain.
M. Garon: II y en a un autre aussi à
Saint-Louis-de-Gonzague, dans Beauharnois. Le centre Daoust. En tout cas, si je
me rappelais les noms des onze, j'en ai mentionné quand même dix
de mémoire; le onzième, c'est parce qu'on ne l'a pas encore
annoncé, il va se construire bientôt. (21 heures)
M. Russell: L'inauguration officielle.
M. Garon: Bien, l'annonce, la pelletée de terre.
Le Président (M. Bordeleau): On est rendu à
l'article 1...
M. Lavigne: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne:... juste pour compléter l'information que le
ministre vient de donner à propos du centre d'entreposage des grains du
comté de Beauharnois. C'est le centre de la ferme Maurice Daoust
où il y a trois phases à franchir avant d'arriver à avoir
un centre complet d'entreposage, de séchage et de criblage. Les gens ont
terminé, cette année, la première phase; il y a
au-delà de 3000 tonnes de maïs d'entreposé et ils
s'attendent que le centre au complet soit passé à travers ces
trois phases probablement l'an prochain. Il aura une capacité d'environ
12 000 tonnes à ce moment-là. Je pense que c'est un centre qui
est bien apprécié dans la région. C'est le onzième
ou le douzième que le ministre mentionnait, quand le centre sera
terminé, complet, à sa troisième phase.
Il y a actuellement une première phase de terminée, M. le
ministre. Je suis allé le visiter dernièrement et il y avait
au-delà de 3000 tonnes de maïs d'entreposé et il
était à peu près au tiers de sa capacité,
d'après l'information que j'ai eue. Il y aura peut-être lieu de
vérifier au niveau des chiffres si vous semblez inquiet par rapport aux
chiffres que je donne.
M. Garon: ... mais 12 000 tonnes, c'est assez gros.
M. Lavigne: M. le ministre, c'est quand les trois phases seront
terminées.
M. Garon: Si vous vous rappelez celui de Sainte-Rosalie,
c'était 15 000 tonnes. C'est déjà impressionnant pas
mal.
M. Lavigne: Je tiens ces chiffres de M. Daoust lui-même; je
suis allé visiter, il y a environ trois semaines, le centre
d'entreposage qui est dans mon comté. Ils viennent de terminer la
première phase et ils peuvent entreposer actuellement environ 4000
tonnes.
M. Russell: Quelle est la dépense totale pour un centre
comme celui-là?
M. Giasson: 12 000 tonnes, vous avouerez, M. le
député, que c'est futuriste comme projection.
M. Lavigne: Evidemment, il a été
évalué que, dans la région immédiate, les besoins
sont là. Actuellement, étant donné que la première
phase est terminée, les silos ont été remplis très
rapidement et il y avait encore de la place pour plusieurs cultivateurs qui
sont venus demander pour compléter d'entreposer leurs récoltes.
Les silos étaient remplis, ils n'ont pas pu. D'après les
évaluations régionales, si on s'étend le moindrement,
peut-être à une dizaine de milles à la ronde, il n'y a pas
de problème pour entreposer 12 000 ou même 15 000 tonnes.
M. Giasson: 12 000 tonnes. Vous vérifierez le contenu
québécois d'année en année.
M. Lavigne: C'est tout avec du maïs local.
M. Garon: C'est un enthousiasme...
M. Giasson: Débordant, délirant.
M. Lavigne: Absolument, absolument.
M. Garon: On voit l'enthousiasme dans les céréales
au Québec.
M. Giasson: Ils vont pousser le maïs en forêt.
M. Lavigne: II n'y a pas de forêt chez nous, M. le
député, ce sont de belles terres planches, le comté de
Beauharnois; je ne sais pas si vous y êtes déjà venu. Il y
a des terres à perte de vue, on se croirait dans l'Ouest canadien, chez
nous, c'est extraordinaire. Il y a des possibilités extraordinaires si
on décide d'exploiter le maïs. De l'entreposage...
M. Garon: Dans Beauharnois... M. Lavigne: ... on en a
besoin. M. Garon: Dans Beauharnois...
M. Lavigne: Les paroisses de Saint-Louis-de-Gonzague...
M. Giasson: Je veux bien croire que si... M. Lavigne:...
Saint-Stanislas, Saint-Etienne...
M. Garon: Vous n'avez pas l'air d'avoir confiance à la
capacité des comtés de Beauharnois et de Vaudreuil-Soulanges
à produire du grain M. le député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Non, c'est vous qui le dites, ce n'est pas moi. Dans
une région comme celle de Lévis vous parlez de celle de
Beauharnois si vous voulez faire un gros tonnage de
céréales, vous allez devoir convertir la production des fermes en
place.
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: II y a du potentiel, mais vous allez être
obligé de changer la vocation des fermes. Que celui qui est dans
l'industrie laitière abandonne l'industrie laitière pour les
céréales, d'accord, il y a du potentiel partout.
M. Garon: D'après nos prévisions, il y a
déjà un an de passé les prévisions avaient
été faites en 1977 et 1978 on prévoyait, dans les
cinq années suivantes, qu'on produirait la même quantité de
lait avec 630 000 acres de moins, à cause de l'augmentation de la
productivité. Alors, imaginez-vous, si ces 630 000 acres faisaient du
grain; ce ne serait peut-être pas les 630 000, mais ce serait une
augmentation considérable.
La remise en valeur des terres abandonnées, avec la banque de
terres et tout le système.
M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 1, adopté?
M. Garon: Là, on va passer à la définition
des grains. La définition...
M. Russell: On l'a tous lue.
M. Garon: Le député d'Abitibi est pressé un
peu. Grain: le blé, l'orge, l'avoine, le maïs, le seigle, les
fèves Faba...
M. Giasson: A brûle-pourpoint, êtes-vous capable de
définir, de décrire la fève Faba?
M. Garon: C'est une fève pour l'alimentation animale.
M. Giasson: Oui, mais...
M. Garon: Les fèves soya, les pois des champs ou le colza
et toute autre substance désignée comme grain par
règlement.
M. Giasson: M. le Président, entre la fève Faba et
la fève soya, est-ce que le ministre pourrait nous donner une
différence bien précise?
M. Garon: La fève soya, vous la connaissez, je pense,
c'est une variété différente de la fève Faba. C'est
un peu comme si vous me demandiez, par exemple, quelle est la différence
entre les pois...
M. Giasson: ... verts et les pois jaunes.
M. Garon: Non, les pois Laxton et les pois Progress, par exemple,
vous avez différentes marques. Je serais bien embêté de
vous dire la différence entre les marques de pois. Ce sont des
fèves différentes, les fèves Faba et les fèves
soya.
M. Lavigne: Le député de Montmagny-L'Islet la
connaît.
M. Giasson: C'est le nom scientifique des fèves à
bines.
M. Lavigne: Des fèves à bines.
M. Garon: On ne fait pas de bines au Québec. Toutes nos
fèves pour faire des fèves au lard sont importées.
M. Giasson: Pardon! M. Garon: Ah oui!
M. Giasson: Chez nous, on fait nos fèves pour la
consommation, des fèves à bines.
M. Garon: Pour les fèves au lard, les usines, comme les
fèves Clark, importent leurs fèves pour faire leurs bines et ils
les prennent chez Canadian Beans.
M. Giasson: Vous avez des cultivateurs, M. le ministre...
M. Garon: Les bines viennent de l'Ontario.
M. Giasson: M. le ministre, vous avez des cultivateurs qui
produisent encore des fèves à bines, sur leur ferme, pour leur
propre consommation.
M. Garon: Peut-être, oui, comme il y en a qui font des
pinottes, mais ils n'en vendent pas.
M. Giasson: Au Québec, des pinottes? Dans quelle
région? Beauharnois?
M. Garon: II y en a même qui font du café. Il y a un
cultivateur, à Beaumont, qui fait du café, sa mère faisait
du café.
M. Giasson: Quelle est la zone de production des pinottes, au
Québec? Du café, mais des pinottes, au Québec, cela se
produit dans quelle région?
M. Garon: Vous pouvez...
M. Giasson: Dans quelle région est-ce que cela se
fait?
M. Garon: C'est comme les cerises de terre, cela pousse dans la
terre.
M. Giasson: Dans quelle région, au Québec,
faites-vous des pinottes?
M. Garon: Je ne connais pas les individus qui en font, mais les
marchands vendent des graines pour faire des arachides. S'ils vendent des
graines, c'est parce qu'il doit y avoir des acheteurs; autrement, ils n'en
vendraient pas.
M. Giasson: Quelle est la différence entre la graine
d'arachide et le fruit de l'arachide lui-même, M. le ministre?
M. Garon: C'est quand vous mangez des arachides pas
écalées, c'est comme cela. Cela pousse dans la terre, c'est comme
une grappe.
M. Giasson: Quand vous achetez des arachides, vous achetez
exactement ce qui sert à la reproduction de l'arachide, il n'y a pas
deux sortes d'arachides.
M. Garon: II y a des graines, je n'ai jamais acheté de ces
graines.
M. Lavigne: Les arachides poussent comme des pommes de terre,
dans la terre.
M. Giasson: Quand vous achetez des arachides, c'est le produit
qui sert à semer l'arachide.
M. Lavigne: Absolument, avec l'écale.
M. Garon: Cela va pour les grains, parce qu'on pourra
désigner d'autres grains s'il y a d'autres genres de grains qui sont
produits en quantité suffisante; on aurait pu nommer, par exemple... On
aurait pu dire le sarrasin; il n'y a pas beaucoup de quantités
actuellement, ce ne sont pas de grandes quantités, c'est surtout pour
nettoyer les champs. Marchand de grain.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, est-ce que je
pourrais vous souligner simplement un fait? Il n'est pas nécessaire de
lire tous les articles.
M. Garon: Cela va habituellement plus vite quand on les lit, j'ai
remarqué cela.
Le Président (M. Bordeleau): C'est comme vous voulez, sauf
que, si les membres de la commission sont prêts à adopter
l'article 1, il n'y a pas de raison pour qu'on le lise au complet.
M. Garon: Etes-vous prêts à l'adopter ou si vous
aimez mieux qu'on le lise?
M. Giasson: Continuez, M. le ministre.
M. Garon: "Marchand de grain: toute personne qui, pour son propre
compte ou celui d'autrui, reçoit du grain pour l'entreposer, le vendre,
le revendre, le transformer ou le conditionner; "personne: personne physique,
corporation et société;
"plan: un plan, programme ou projet élaboré par le
ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation en vertu de la Loi sur le
ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation."
M. Giasson: M. le Président, si on me permet...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: ... quant à passer chacune des
définitions, on pourrait s'arrêter sur celles sur lesquelles on
aurait des précisions à obtenir. Quand le ministre prend la peine
de décrire le plan à l'intérieur de la loi 75, quelles
sont les projections qu'il a à l'esprit en matière de plan qui
pourrait être établi dans l'application de cette loi?
M. Garon: Je pense qu'on va utiliser ces termes plus tard; un
plan, un programme ou un projet, on va utiliser ces termes plus tard et on aura
besoin d'une définition. On veut que les gens sachent de quoi il s'agit
quand on emploie ces termes, c'est pour cela qu'on les a mis dans la
définition.
M. Giasson: Mais votre projet de loi, plus loin, fait
référence au plan aussi.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: On pourra y revenir à l'article 3, paragraphe
4.
M. Garon: C'est cela.
M. Giasson: Vous avez déjà des choses
préconçues.
M. Garon: "Producteur: une personne qui produit ou fait produire
du grain pour des fins autres que la consommation par lui ou les personnes de
sa maison."
M. Giasson: M. le Président, cela veut dire que tout
producteur qui pourrait faire des quantités de céréales,
même minimes, destinées au commerce serait reconnu dans la
définition du producteur telle qu'elle apparaît dans la loi.
Est-ce cela qu'il faut comprendre?
M. Garon: II en vend. Cela veut dire que, s'il fait du grain et
l'utilise entièrement sur sa ferme, ce n'est pas un producteur au sens
de la Loi sur les grains. C'est seulement s'il produit ou fait produire du
grain pour faire autre chose que le consommer lui-même, quand je dis
lui-même, entendons-nous! Sa ferme.
M. Giasson: J'espère! Cela n'inclurait pas, par exemple,
un producteur qui fait une certaine quantité de céréales
dont la majeure partie du volume est consommée sur sa ferme et qui va
pouvoir en vendre un peu pour accommoder un autre cultivateur qui veut acheter
des grains pour faire préparer des moulées.
M. Garon: Aucun problème.
M. Giasson: II ne faudra pas l'inclure comme producteur.
M. Garon: Non. Ce n'est pas l'article habilitant, l'article 1.
C'est seulement des définitions.
M. Giasson: Tout de même, les définitions ont leur
importance aussi quand vous arrivez dans l'application pratique d'une loi.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article 1 sera
adopté?
Des Voix: Adopté.
Régie des grains
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
2?
M. Garon:A l'article 2, c'est indiqué: "Un organisme est
constitué sous le nom de Régie des grains du Québec. C'est
pour donner le nom de l'organisme.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 2 sera
adopté? Adopté. L'article 3?
M. Garon: "La régie a pour fonctions: 1° de favoriser
l'amélioration de la qualité du grain, notamment par
l'application d'un système de classification et de normes de
qualité; 2° de favoriser un approvisionnement régulier de
grain de qualité; 3° de protéger les producteurs en
s'assurant de la solvabilité des marchands de grain, des centres
régionaux et des centres de séchage; 4° de surveiller
l'application des conditions d'un plan relatif au grain, de même que
celles d'un accord auquel le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation est
partie en vue de l'exécution de ce plan. "
C'est notre programme pour l'établissement de plans
régionaux, de centres régionaux. Il y a un programme et,
là-dedans, il y a une lettre du ministre qui est acceptée par
l'autre partie et la lettre devient un ensemble de conditions à
respecter, de même que le programme, parce qu'il y a des conditions qui
sont dans la lettre et des conditions qui sont dans le programme. "5° de
délivrer, de renouveler, de suspendre ou de révoquer un permis
visé dans la présente loi et d'en contrôler
l'exploitation."
M. Giasson: Vous ne croyez pas, M. le ministre, qu'il y aurait un
petit amendement à apporter?
M. Garon: Si vous voulez.
M. Giasson: Biffer "et d'en contrôler l'exploitation". On
pourrait mettre un point après "pré-
sente loi". Vous auriez déjà asez de pouvoirs et de marge
de manoeuvre sans aller jusqu'à contrôler l'exploitation de toutes
les entreprises de ceux qui détiennent des permis qui seront émis
par la Régie des grains.
M. Garon: Ce n'est pas contrôler; c'est surveiller.
M. Giasson: Surveiller, mais là encore...
M. Russell: Cela peut devenir nécessaire. Si parfois, ils
utilisaient l'article 4 à sa pleine valeur, suivant la loi de
l'agriculture, ils pourraient faire des plans d'exploitation d'une série
de fermes. S'ils faisaient cela, ils seraient obligés d'avoir l'article
tel qu'il est rédigé là pour contrôler
l'exploitation. (21 h 15)
M. Garon: On pourrait enlever le mot "contrôler" et le
remplacer par le mot "surveiller". Il y a toujours des génies dans les
légistes qui aiment mieux employer des mots comme cela.
Une Voix: La grève est finie?
M. Giasson: C'est la génératrice qui va prendre la
relève.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, vous
suggérez un amendement qui serait de remplacer, à la
deuxième ligne de 5°, le mot "contrôler" par "surveiller".
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): C'est bien cela? Est-ce que
l'amendement sera adopté?
M. Giasson: M. le Président, j'ai encore des
réserves...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: ... même sur l'amendement proposé par le
ministre. Je pense que les pouvoirs de délivrer, de renouveler, de
suspendre et de révoquer un permis visé dans la présente
loi sont suffisants à la régie pour mener à bien la
responsabilité qu'on veut lui confier, sans être obligé de
surveiller l'exploitation de chaque entreprise de chacun des détenteurs
de permis.
M. Garon: Non, c'est surveiller l'exploitation du permis. On ne
vise pas l'entreprise. D'en surveiller l'exploitation du permis, parce qu'on
parle seulement des permis dans ce paragraphe-là.
M. Giasson: Mais, si vous avez le pouvoir de délivrer, de
renouveler, de suspendre ou de révoquer, cela signifie automatiquement
que ces permis vont être surveillés. Comment allez-vous
révoquer un permis si vous n'appliquez pas une certaine surveillance ou
si vous n'avez jamais de plaintes portées contre un manutentionnaire ou
un marchand de grain?
M. Garon: II y a deux choses là-dedans. Il y a l'existence
physique d'un lieu et les opérations.
M. Giasson: C'est cela, mais les opérations se font
où pour un marchand de grain? Cela se fait dans le transport, la
manutention et l'entreposage. Ce sont les grands domaines où un
détenteur de permis va oeuvrer.
M. Garon: Ce n'est pas la même chose. Supposons qu'un
permis dise que vous devez avoir une balance. Cela, c'est les lieux physiques
qui doivent respecter certaines conditions pour avoir un permis. L'exploitation
du permis, ce n'est pas la même chose. On peut dire, par exemple, d'avoir
une balance qui est toujours en bon état. Au moment où vous avez
votre permis, votre balance est en bon état. Après cela,
surveiller l'exploitation du permis, cela veut dire maintenir votre balance en
bon état pendant toute l'année. Il y a deux affaires.
M. Giasson: Mais cela va se pratiquer automatiquement en vertu
d'autres pouvoirs qu'on retrouve dans la loi. Lorsque vous nommez les
inspecteurs qui, à des moments prévus dans la loi, vont faire les
vérifications de l'état de la balance et qui vont faire d'autres
vérifications relatives soit au transport, au transbordement, à
la classification, au respect des normes et des règles de
classification, ce sont autant de pouvoirs qu'on va retrouver plus loin dans la
loi ou de possibilités que vous donnez aux modalités de
contrôle de l'application de la loi.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): Est-ce qu'on ne pourrait pas
utiliser, au lieu de "contrôler", "d'en vérifier l'utilisation" de
ce même permis, sous-entendu?
M. Giasson: C'est déjà mieux. Cela va permettre
d'atteindre à peu près les mêmes fins avec les mots moins
intrusifs de la part de la régie d'Etat.
M. Vaillancourt (Jonquière): Est-ce que c'est
vérifiable, l'utilisation?
M. Garon: C'est un pouvoir général de
surveillance.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, si on pense retrouver cela
ailleurs dans la loi, on pourrait suspendre ce paragraphe et on y reviendra. Si
on l'a ailleurs dans la loi, cela ne dérange rien.
M. Garon: Si on annonce les fonctions de la régie, ce
qu'elle doit faire dans son ensemble, qu'est-ce qu'elle peut faire. Ces
fonctions, c'est général; plus tard, on va les spécifier.
Quant à ça, on aurait pu enlever l'article 3, mais l'article 3 a
pour but de décrire les fonctions de la régie.
M. Giasson: M. le ministre, vous allez admettre que vous avez
déjà des pouvoirs de contrôle sur des permis qui seront
émis par la régie. L'émission, le renouvellement, la
l'évocation, la suspension sont déjà des pouvoirs que la
régie a. Ce qui serait peut-être important, pour voir à ce
que tout fonctionne selon les objectifs recherchés, ce serait d'avoir le
pouvoir d'aller faire des vérifications auprès de ceux qui
mènent des opérations relatives au commerce des grains sans
détenir de permis. Cela peut-être beaucoup plus dangereux, parce
qu'ils vont tenter de déjouer la Loi sur les grains en procédant
à des activités de transport, de vente, d'entreposage sans
détenir de permis. Là, vous surveillez, vous contrôlez
l'exploitation des permis, mais où sont les pouvoirs à l'endroit
de ceux qui n'ont jamais eu de permis et qui vont tenter de s'infiltrer dans
des opérations relatives aux objectifs poursuivis dans la loi?
M. Garon: On va les voir au fur et à mesure. M.
Russell: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: ... une simple question: Si parfois on enlevait
"surveiller l'exploitation", comment pourra-t-on faire une suspension ou une
l'évocation d'un permis, si on n'en fait pas la surveillance? J'essaie
de concilier les deux. Ce n'est peut-être pas nécessaire selon
l'interprétation du député de Montmagny-L'Islet, mais,
d'un autre côté, est-ce que ça enlève quelque
chose?
M. Garon: Cela n'enlève rien.
M. Giasson: D'accord, M. le Président, on va accepter
l'amendement proposé par le ministre.
M. Russell: Par esprit de collaboration.
Le Président (M. Bordeleau): On remplacerait le mot
"contrôler" par "surveiller", M. le ministre?
M. Garon: "Surveiller l'exploitation".
Le Président (M. Bordeleau): "Surveiller l'exploitation".
L'amendement proposé par le ministre est-il adopté?
Des Voix: Adopté
Le Président (M. Bordeleau): Amendement adopté.
L'article 3 tel qu'amendé est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Giasson: M. le Président, si vous me le permettez?
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: A l'article 3, 2° "de favoriser un
approvisionnement régulier de grain de qualité." Que faut-il
entendre par ça? Est-ce que vous allez devoir, dans un premier temps,
pour atteindre l'objectif de l'approvisionnement régulier et combler
tous les besoins de céréales au Québec, travailler de
concert avec ceux qui sont déjà dans le commerce des grains, mais
des grains qui sont importés, qui viennent de l'extérieur du
Québec? On parle de "favoriser un approvisionnement régulier de
grain de qualité", mais on sait fort bien, au moment où on se
parle, qu'il est impossible d'avoir l'autosuffisance immédiate en
matière de grain au Québec.
M. Garon: C'est sûr.
M. Giasson: Ce n'est pas pour demain, vous le savez. On peut
aller vers une plus grande auto-suffisance, d'accord, mais la pleine
autosuffisance dans ce domaine-là, ce n'est pas pour demain. Donc, il
faut "favoriser un approvisionnement régulier", c'est-à-dire
répondre à tous les besoins de grain des producteurs
québécois ou même d'autres consommateurs de grain, parce
que vous avez les distilleries et également d'autres utilisateurs.
Est-ce qu'il faut comprendre que les efforts ou les pouvoirs de la régie
vont être de favoriser le développement de la production de
céréales au Québec, mais, au-delà de ça,
pour donner un approvisionnement régulier, d'entrer également
dans le mécanisme déjà en place qui fournit les
approvisionnements réguliers?
M. Garon: "De favoriser un approvisionnement régulier de
grain de qualité". La régie est là pour faire la
classification; elle remplit sa fonction en faisant en sorte qu'il y ait des
classifications de grain. Du fait que tout ce système existe, on a des
grains de qualité qui sont produits en plus grande quantité et
ça favorise un approvisionnement de qualité. Quel rôle la
régie va-t-elle jouer? On ne dit pas, par exemple, qu'elle a pour
fonction de déterminer des prix.
M. Giasson: Oui, mais, M. le ministre, dans le système
actuel, même s'il ne se produisait pas de céréales au
Québec, on peut avoir un approvisionnement de grain de qualité.
Il s'agit de payer et on a des bons grains, M. le ministre. Tous les
utilisateurs de grain, quelle que soit la transformation qu'on en fait, peuvent
obtenir des grains de qualité sans la présence d'une
régie. Quand vous achetez des grains et que vous mettez le prix, vous
allez chercher la meilleure qualité. Si vous voulez payer moins cher,
vous achetez des grains de qualité moindre. Au moment où on se
parle, au Québec, des approvisionnements de grain de qualité,
c'est possible quand on achète la meilleure qualité.
M. Garon: Ce qu'on veut dire, c'est qu'est-ce que va faire la
régie? C'est quoi, ses fonctions? Vous voyez qu'elle n'a pas pour
fonction de faire du commerce ou de déterminer des prix; elle a pour
fonction de favoriser un approvisionnement de qualité.
M. Giasson: C'est cela. Le premier paragraphe dit "de favoriser
l'amélioration de la qualité du grain". On pourrait dire du grain
produit au Québec.
M. Garon: Oui, cela va de soi.
M. Giasson: Après cela, on dit "favoriser un
approvisionnement régulier". Nous n'avons pas besoin de la régie
pour cela. Si vous êtes un acheteur de grain travaillant dans la province
de Québec, vous êtes capable d'avoir des grains de qualité
sans que la régie existe. C'était vrai dans le passé. Oui,
M. le ministre. Il s'agit de déterminer la qualité de grains que
vous voulez acheter et d'y mettre le prix, parce qu'il y a un prix vous
l'avez dit tout à l'heure propre à chacune des
qualités établies, et ce n'est pas d'hier.
M. Garon: Non.
M. Dubois: Dans l'esprit du législateur, le mot
"régulier" ne voudrait pas dire "uniforme"? Si vous disiez "de favoriser
un approvisionnement de grain de qualité uniforme", ce ne serait pas
suffisant dans l'esprit de ce que vous voulez amener dans la loi?
M. Garon: Non, il n'y aurait pas seulement une
qualité.
M. Dubois: De qualité uniforme, c'est-à-dire une
qualité uniforme.
M. Garon: Non, il va y avoir plusieurs catégories,
plusieurs qualités.
M. Dubois: D'accord. Quand on a une qualité no 1, elle est
uniforme no 1; une autre no 2 est uniforme no 2. C'est sûr qu'il y a plus
qu'une qualité de grain. Mais, quand on dit régulier, cela veut
dire continu? Cela veut dire une sûreté d'approvisionnement.
M. Garon: C'est cela que cela va faire. Voyez-vous, il va y avoir
l'entreposage à la ferme, les centres régionaux, les centres de
séchage. Les centres régionaux; le producteur a son grain
à la ferme, il sait que le centre régional est là, il sait
qu'il peut faire classifier son grain. Alors, parce que tout ce système
existe, cela va favoriser un approvisionnement de qualité.
M. Dubois: C'est le terme "régulier" qui ne me semble pas
tout à fait exact.
M. Garon: De plus en plus régulier à mesure que la
production va augmenter.
M. Dubois: Oui, mais on ne peut pas viser l'autosuffisance avant
combien d'années?
M. Garon: Je ne sais pas.
M. Dubois: A moins de trancher les montagnes.
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: A moins de trancher les montagnes demain.
M. Garon: Vous savez, l'impossible d'aujourd'hui, c'est le
possible de demain.
M. Dubois: Sans rêver en couleur, c'est sûr qu'on va
monter, c'est certain.
M. Garon: Si, avant de partir, vous dites que c'est impossible,
vous ne le réaliserez jamais. Nous, du Parti québécois,
nous disons que c'est possible.
M. Dubois: On connaît l'autosuffisance actuelle, on
connaît les possibilités québécoises. On les
connaît jusqu'à un certain point.
M. Garon: Vous ne les connaissez pas parce que vous seriez pour
le oui.
M. Dubois: Dans 20 ans, le texte de la loi peut être
amendé.
M. Garon: Le fait que vous soyez pour le non, c'est parce que
vous ne connaissez pas les possibilités du Québec.
M. Dubois: Nous ne sommes pas sur la position constitutionnelle
des Québécois présentement, M. le ministre.
M. Russell: M. le Président, je me pose une question. A
l'article 2, on dit: "de favoriser un approvisionnement régulier de
grain de qualité". Cela enlèverait quoi si on s'exprimait de
cette façon: "de favoriser un approvisionnement régulier de
grain". La qualité qui va être nécessaire va être
spécifiée par contrat au moment de l'achat.
M. Garon: Oui, mais le fait qu'il y ait un système de
classification, cela va inciter immédiatement à produire un grain
de qualité, de façon quasiment automatique. Pensez au lait avant
qu'il y ait des classifications par bactéries. Aujourd'hui, le lait,
c'est au-dessus de 2 000 000? Le lait qui est en bas de tel nombre de
bactéries...
M. Giasson: Quel nombre?
M. Garon: II y a des discussions pour savoir si c'est un million
ou deux millions de bactéries par centimètre.
M. Giasson: Passons, M. le Président. Les bactéries
qui entrent dans la classification... (21 h 30)
M. Garon: Je pense que c'est 2 millions. J'ai vu cela il n'y a
pas longtemps. Il me semble que c'était 2 millions, mais je ne veux pas
obstiner les spécialistes.
M. Giasson: Demandez-le, vous avez un producteur de lait qui s'y
connaît.
M. Garon: II me semble que c'est 2 millions dans le lait
industriel. Le lait est rejeté parce qu'on dit à ce moment qu'il
n'a pas les minimums de qualité voulus. Dans le grain, cela va
être la même, chose. Avec un système de classification, les
gens qui vont être en bas d'une certaine qualité, on va leur dire:
Cela n'entre pas dans le circuit. Le gars peut bien le consommer lui-même
ou le vendre à son voisin s'il veut l'acheter, mais cela n'entrera pas
dans le circuit commercial, un grain inférieur à une certaine
qualité.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va pour l'article 3?
Adopté tel qu'amendé. L'article 4?
M. Garon: A l'article 4, j'ai un amendement. Je vais vous donner
le vôtre, M. le Président. J'ai des copies pour tout le monde.
C'est tout simplement pour retrancher, à la fin de l'article 4, les mots
"et sa commercialisation". Je vous ai remis le texte de l'article 4. Le texte
amendé se trouve à la droite plutôt qu'à la
gauche.
M. Giasson: Cela va dans le sens de la volonté de laisser
la commercialisation entre les mains des producteurs avec la formule de mise en
marché de leur choix.
M. Garon: On ne voulait pas le réglementer. On pense que
l'article 4 ne le réglementait pas, non plus. Si cela fait plaisir
d'enlever les mots "et sa commercialisation", on les enlève. L'article 4
se lirait comme suit: "Le gouvernement peut conclure, conformément
à la loi, des ententes avec un autre gouvernement ou l'un de ses
organismes aux fins de l'application de la présente loi et ses
règlements ou relativement à une loi ou à un
règlement que ce gouvernement ou l'un de ses organismes est
chargé d'appliquer. Le gouvernement peut, aux conditions qu'il
détermine, autoriser la régie à agir à titre
d'agent d'un autre gouvernement ou de l'un de ces organismes et remplir, au nom
de ce gouvernement ou de cet organisme, une fonction qu'une loi les autorise
à exercer en rapport avec la qualité du grain, sa classification,
son entreposage et sa manutention."
M. Giasson: Beaucoup de prudence au deuxième paragraphe,
M. le ministre. On se rappelle les problèmes de
constitutionnalité qu'on a vécus dans d'autres secteurs.
M. Garon: Comment cela?
M. Giasson: Si votre régie passe des ententes et est
partie intervenante, dans le domaine du commerce interprovincial ou national,
vous voulez être certain, cette fois-ci, de ne pas avoir une autre loi no
116 pour venir corriger les faiblesses de la régie.
M. Garon: Non. Ce sont les faiblesses de la Cour suprême
qui change d'avis. Vous savez, quand on a comme vocation d'être...
M. Giasson: C'est parce que la loi du Québec donne des
pouvoirs qui n'étaient pas reconnus dans la législation
antérieure que nous avions à la Régie des marchés
agricoles; ce vice a été découvert à la pratique,
lorsque les gens se sont opposés et sont allés devant les
tribunaux. C'est à partir de ce moment que cela s'est rendu
jusqu'à la Cour suprême. Est-ce que vous avez espoir que la
régie puisse obtenir les pouvoirs d'un des gouvernements des provinces
maritimes pour aller contrôler des programmes de vente dans les
Maritimes?
M. Garon: On ne sait jamais. La Nouvelle-Ecosse a une Loi sur les
grains, l'Ile-du-Prince-Edouard aussi, mais on dit qu'lrving est en train
d'acheter les terres.
M. Giasson: En définitive, quels sont les motifs...
M. Garon: C'est pour les ententes.
M. Giasson: ... qui vous amènent à inscrire dans la
loi des pouvoirs qui seraient accordés à la régie
québécoise par d'autres gouvernements? C'est préventif ou
si c'est en fonction de projections qu'on veut atteindre?
M. Garon: II pourrait y avoir différentes ententes. Il
pourrait y avoir des ententes sur l'inspection; il pourrait y avoir des
ententes sur la classification par exemple une entente avec le gouvernement
fédéral et la Commission canadienne du blé pour
l'application de dénominations identiques ou comprenant les
dénominations comprises dans le règlement de la Commission
canadienne du blé.
Le Président (M. Laberge): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'article 4?
M. Garon: C'est dans un esprit de coopération.
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 4 est adopté
tel qu'amendé. J'appelle l'article 5.
M. Garon: L'article 5 est un article qui, normalement, ne
connaîtra pas de difficultés d'interprétation. "La
régie est composée d'au plus cinq régisseurs, dont un
président et un vice-président,
nommés par le gouvernement pour une période d'au plus cinq
ans. Un régisseur demeure en fonction à l'expiration de son
mandat jusqu'à ce qu'il soit nommé de nouveau ou
remplacé."
Le Président (M. Laberge): Cet article est-il
adopté?
M. Giasson: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous indiquer les personnes qu'il pourrait avoir à l'esprit qui
sont qualifiées? On sait que ce seront des nominations, mais est-ce
qu'il connaît un certain nombre de Québécois qui ont les
qualifications pour administrer la Loi sur les grains?
M. Garon: Oui, il y a des gens qui sont qualifiés.
M. Giasson: Est-ce que le ministre va faire appel, dans la
constitution de sa régie, quand il va garnir les cadres selon le nombre
de personnes prévues, à des intervenants de différents
secteurs qui oeuvrent dans le domaine des grains? Vous avez des courtiers, des
marchands de grain, des producteurs de grain. On a tout cela, au
Québec.
M. Garon: II va y avoir un président, un
vice-président et quatre régisseurs. Il devrait y avoir, autant
que possible, une certaine représentation des producteurs et de
personnes qui représentent d'autres aspects que la production.
M. Russell: Est-ce l'intention du ministre d'accepter des
recommandations pour nommer ces régisseurs?
M. Garon: Je suis toujours ouvert aux suggestions.
M. Giasson: Effectivement, vous n'avez pas cru bon de mentionner
dans la loi que le choix des régisseurs pourrait être
représentatif des différents intervenants, comme on le retrouve
dans d'autres lois du ministère de l'Agriculture.
M. Garon: Personnellement, je ne dis pas que c'est mauvais, mais
je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose parce que les gens qui
viennent d'un groupe pensent qu'ils doivent...
M. Giasson: Se comporter en fonction des intérêts du
groupe?
M. Garon: ... agir comme s'ils étaient le groupe. Je pense
qu'ils doivent se comporter, dans une régie, comme des individus qui ont
une connaissance du domaine, indépendamment de leur provenance. On les
nomme en fonction d'une provenance parce qu'ils connaissent ce milieu. Si on
nomme, par exemple, un producteur de céréales, c'est parce qu'il
connaît le milieu de la production de céréales. Il va
penser plus comme un producteur dans ses réactions, tandis qu'un autre
qui serait courtier, par exemple, penserait plus comme un courtier. On ne dit
pas, à ce moment-là: Défends les intérêts des
courtiers et défends les intérêts des producteurs. Il faut
défendre un système de grain qui va fonctionner. Je pense qu'il
doit être là, à ce moment-là, comme une personne
humaine plus que pour défendre les groupes; il n'est pas là pour
représenter des groupes. Je ne dis pas que c'était mauvais, ce
qu'il y avait dans d'autres lois. On va voir, tantôt, la régie des
assurances; dans une, c'était marqué et, dans l'autre, ce
n'était pas marqué. Atort ou à raison, j'ai pensé
que c'était mieux qu'on n'indique pas cela de cette façon pour
qu'il n'y ait pas de partis à l'intérieur de la régie,
mais que ce soit tous des gens qui travaillent en équipe.
M. Russell: Quelles sont les qualifications exigées pour
que quelqu'un puisse être nommé régisseur ou membre de
cette régie? Est-ce que cela prend un agronome ou quelqu'un qui a
travaillé dans le domaine?
M. Garon: Je dirais plutôt quelqu'un qui connaît
cela.
M. Giasson: Si c'est un jeune homme, tant mieux.
M. Garon: II peut connaître cela. Ce peut être un
agronome.
M. Giasson: S'il est dans le commerce, c'est encore mieux.
M. Garon: Je vais vous donner un exemple. Quand on a nommé
la...
M. Giasson: Si c'est un avocat qui connaît un peu le
domaine, ce peut être un avocat.
M. Garon: Ce serait bon. Je pense à la nomination à
la Commission de protection du territoire agricole. J'avais nommé des
gens de qualifications que j'aimerais retrouver chez les gens qui seraient
à la commission pour voir différents aspects
représentés. Dans la même personne, on a trouvé
trois aspects. J'ai demandé Mme Hélène Thibault. Elle
était acériculteur, agronome et une femme. J'avais
remarqué que s'il y avait une femme sur la régie, ce serait
intéressant. L'acériculture, c'est une sorte type de production;
une formation agronomique, etc. Alors, on trouvait trois qualités dans
la même personne. C'est intéressant. Cela permet d'envisager les
choses d'un autre point de vue.
M. Russell: Elle ne venait pas de Lévis? M. Garon:
Non.
M. Giasson: Etre une femme, c'est une qualité?
M. Garon: Je pense qu'il y a un fort courant dans notre
société pour que les femmes occupent davantage de fonctions.
M. Giasson: Ce n'est pas nécessairement une qualité
par rapport à d'autre chose.
M. Garon: Non, je ne vous ai pas nommé quelqu'un
uniquement parce que c'est une femme, mais souvent, des fois...
M. Giasson: C'est parce que vous avez parlé de trois
qualités dont l'une était la féminité,
c'est-à-dire son état de femme et non pas sa
féminité.
M. Garon: C'est Mme Hélène Alarie-Thibault.
M. de Bellefeuille: Le député de Montmagny-L'Islet
est contre cela, mais on ne s'arrêtera pas à cela. Le
progrès va continuer.
M. Giasson: Qu'est-ce que vous avez dit, M. le
député de Deux-Montagnes? Je n'ai pas tout à fait
saisi.
M. de Bellefeuille: J'ai dit que le député de
Montmagny-L'Islet semblait être contre la promotion des femmes, mais que
le progrès va continuer.
M. Giasson: Là, je pense que vous avez modifié
semble être déjà, vous avez adouci. On va
vous faire répéter et cela va adoucir encore.
Le Président (M. Laberge): L'article 5 est-il
adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 6.
M. Garon: "Le gouvernement fixe la rémunération et
les autres conditions de travail des régisseurs. Le montant de la
rémunération, une fois fixé, ne peut être
réduit." On trouve cela dans...
M. Giasson: M. le Président, c'est très
général comme déclaration, que le gouvernement fixe la
rémunération et les autres conditions de travail, mais est-ce que
le ministre pourrait nous indiquer ou nous faire valoir quels sont les
critères ou les barèmes qui vont être utilisés pour
fixer cette rémunération?
M. Garon: Cela va être un peu par comparaison avec ce qu'il
y a dans les autres régies.
M. Giasson: C'est sur une base comparative.
M. Garon: Je n'ai pas d'idée, mais cela va dépendre
comme toujours de l'âge de la personne, de ses qualifications, du salaire
qu'elle gagne à ce moment, c'est un gros facteur, en comparaison, par
exemple, avec d'autres régies, le nombre d'employés. Il y a
toutes sortes de facteurs qui vont jouer en somme.
Le Président (M. Laberge): L'article 6 sera-t-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 7.
M. Garon: Article 7: "Le régime de retraite du
président est celui qui prévoit la Loi sur le régime de
retraite des employés du gouvernement et des organismes publics".
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 7 est adopté.
Adopté. Article 8.
M. Garon: Le président exerce ses fonctions à temps
plein. Il est aussi le directeur généal de la régie et il
est chargé de son administration. En cas d'absence ou
d'incapacité temporaire du président, le vice-président
assure l'intérim.
Le Président (M. Laberge): L'article 8, adopté? M.
le député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: ... M. le Président, on précise que le
président exerce des fonctions à temps plein. Est-ce qu'il faut
conclure ou est-ce qu'il est possible que les autres membres de cette
régie y travaillent à temps partiel?
M. Garon: Dans mon esprit, il y a seulement le président
qui sera à temps plein. Je ne pense pas que le travail d'une
régie va être de classifier les grains. On va voir si la pratique
des fonctions nécessite plus d'une personne. Je pense qu'on a souvent
trop de personnes à temps plein sur des régies quand elles
n'exercent pas des fonctions administratives. Je pense, par exemple...
M. Giasson: Mais le mode de rémunération des autres
régisseurs se ferait sur quelle base? un perdiem? (21 h 45)
M. Garon: Cela pourrait être un per diem ou un certain
montant de base plus un per diem, ce qu'on trouve souvent, parce que la
personne qui occupe la fonction habituellement est obligée d'endurer un
certain nombre de conditions, connaître la loi. Il y a certaines choses
qu'on ne peut pas additionner en termes de per diem; à ce moment, il y a
un per diem en termes de réunions. Habituellement, la formule est un
mélange des deux.
M. Russell: Tel que c'est rédigé actuellement, le
ministre peut exiger que le président soit à temps plein et les
autres à temps partiel, mais il n'y a rien qui empêche qu'ils
soient à temps plein si c'est nécessaire?
M. Garon: C'est vrai. M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 8 est
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 9.
M. Garon: "En cas d'absence ou d'incapacité temporaire
d'un régisseur, le gouvernement peut, aux conditions qu'il
détermine, nommer une personne pour assurer l'intérim."
M. Giasson: M. le Président, si les régisseurs,
sauf le président qui occupe une fonction à temps plein, sont des
gens qui sont vraiment à temps partiel, je ne vois pas la
nécessité de devoir les remplacer à moins d'absence
prolongée ou de maladie prolongée.
M. Garon: C'est un article standard qu'on retrouve
habituellement, on dit: S'il arrivait qu'un régisseur est incapable ou
absent, pour différentes raisons, on peut nommer quelqu'un pour assurer
l'intérim. On retrouve cette formule partout.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 9, adopté.
J'appelle l'article 10.
M. Garon: L'article 10 est aussi un article que l'on retrouve
dans plusieurs lois: "Le président ne peut, sous peine de
déchéance de sa charge, avoir un intérêt direct ou
indirect dans une entreprise mettant en conflit son intérêt
personnel et celui de la régie. "Toutefois, cette
déchéance n'a pas lieu si un tel intérêt lui
échoit par succession ou par donation, pourvu qu'il y renonce ou en
dispose avec toute la diligence possible. "Le simple fait d'être
producteur ne constitue pas un conflit d'intérêts au sens du
présent article."
M. Giasson: Donc ça permet la nomination de
régisseurs qui seraient des producteurs agricoles.
M. Garon: Non, on parle seulement du président à
l'article 10, on va traiter des régisseurs à l'article 11.
M. Giasson: Mais le président pourrait être un
producteur agricole et la loi stipule qu'il n'y a pas là conflit
d'intérêts.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Laberge): L'article 10 sera-t-il
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 11.
M. Garon: "Un régisseur, autre que le président,
qui a un intérêt direct ou indirect dans une entreprise mettant en
conflit son intérêt personnel et celui de la régie doit,
sous peine de déchéance de sa charge, le révéler
par écrit au président et s'abstenir de participer à toute
délibération et à toute décision concernant
l'entreprise dans laquelle il a un intérêt. "Un régisseur,
autre que le président, peut néanmoins être actionnaire
minoritaire d'une entreprise visée dans le premier alinéa, si
elle est une corporation dont les actions se transigent en bourse."
Le Président (M. Laberge): L'article 11 serait-il
adopté?
M. Giasson: M. le Président, cela signifie que si une
personne détenait du capital-actions ou des actions d'une corporation
dont les affaires sont inscrites à la Bourse, cette situation ne
l'empêcherait pas d'être nommé régisseur, par rapport
à une autre personne qui aurait des actions dans une compagnie
privée qui ne transige pas par le biais de la Commission des valeurs
mobilières. Quelle est la différence qu'on fait entre les
deux?
M. Garon: Habituellement, d'abord c'est public;
deuxièmement, le marché est plus difficile à
influencer.
M. Giasson: Je ne verrais pas grand-différence entre un
régisseur qui serait actionnaire minoritaire d'une compagnie
privée et un actionnaire minoritaire d'une compagnie publique; c'est une
nuance qui ne m'apparaît pas fondée.
M. Garon: Oui, mais ce serait beaucoup plus facile de voir ce qui
se passe dans les actions d'une compagnie qui transige en bourse que dans une
compagnie privée.
M. Giasson: Une compagnie privée, à moins de
fausses déclarations, est obligée, chaque année de
déclarer la possession du capital-actions de son capital émis.
Chaque année, toute corporation privée est obligée de
produire, au ministère des Institutions financières...
M. Garon: Oui mais une compagnie privée a moins de 50
actionnaires, si ma mémoire est bonne, une compagnie privée peut
n'avoir que trois actionnaires, c'est moins de 50.
M. Giasson: Même à trois actionnaires, vous avez un
rapport annuel à produire.
M. Garon: Pour être en Bourse vous devez avoir un certain
nombre d'actions...
M. Giasson: Le contrôle de la possession et le
capital-actions, même dans une compagnie publique par rapport à
une compagnie privée qui est tenue à produire, en vertu de la Loi
des compagnies, un rapport au ministre responsable des institutions et
compagnies, je vous assure que vous n'avez pas de données tellement plus
rapides de l'une par rapport à l'autre, sauf si vous y allez sur
déclaration assermentée, tant du côté du
déten-
teur d'actions d'une compagnie privée que celui qui est
détenteur d'actions d'une compagnie publique.
Quelle sorte de contrôle plus rapide que celui employé pour
les compagnies publiques avez-vous pour déterminer qu'une personne
possède tel volume d'actions? Je n'en ferai pas un long débat,
mais cela m'apparaît une nuance qui n'a pas grand-valeur, au fond, qui
n'est pas justifiée par des motifs solides. Un actionnaire minoritaire
de la compagnie Seagram qui pourrait être nommé régisseur,
qui aurait bien plus d'intérêts ou possibilité de conflit
d'intérêts dans des opérations que l'actionnaire
minoritaire d'une petite compagnie privée qui fait de la vente de grain
pour une petite meunerie incorporée.
M. Garon: C'est vrai.
M. Giasson: Les deux sont dans le commerce des grains.
M. Garon: Vous avez raison.
M. Giasson: Vous avez une entreprise qui transige des volumes
très forts, dans le cas de Seagram, et une autre entreprise, une petite
compagnie privée qui peut transiger des quantités annuelles qui
sont dix fois moindres que Seagram. C'est pour cela que je dis, M. le
Président...
M. Garon: Ce n'est pas cela que ça dit, vous
interprétez drôlement. Lisez l'article: "Un régisseur,
autre que le président, qui a un intérêt direct ou indirect
dans une entreprise mettant en conflit son intérêt personnel et
celui de la régie doit, sous peine de décharge de sa charge, le
révéler par écrit au président et s'abstenir de
participer à toute délibération et à toute
décision concernant l'entreprise dans laquelle il a un
intérêt." Votre gars pourrait être régisseur,
aussi.
M. Giasson: Oui, mais ce n'est pas là-dessus que
j'argumente, c'est sur l'autre paragraphe. "Un régisseur, autre que le
président, peut néanmoins être actionnaire minoritaire
d'une entreprise visée dans le premier alinéa si elle est une
corporation dont les actions se transigent en Bourse". C'est là-dessus
que je dis qu'il y a une nuance qui ne m'apparaît pas fondée entre
le régisseur actionnaire minoritaire d'une petite compagnie
privée à qui on fait une interdiction par rapport à un
actionnaire minoritaire d'une compagnie dont les actions sont inscrites en
Bourse. Une compagnie publique, c'est une compagnie dont les actions sont
inscrites en Bourse.
M. Garon: Où est l'interdiction dont vous parlez?
M. Giasson: "Un régisseur, autre que le président,
peut néanmoins être actionnaire minoritaire d'une entreprise
visée dans le premier alinéa si elle est une corporation dont les
actions se transigent en Bourse". Cela m'apparaît assez clair.
M. Garon: II n'y a pas d'interdiction là-dedans.
Par exemple, si vous avez un actionnaire d'une grosse compagnie qui fait
affaires au Québec...
M. Giasson: Dont les actions sont inscrites au marché
boursier.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: D'accord.
M. Garon: Cela pourrait arriver.
M. Giasson: Oui, mais il est minoritaire. On dit qu'il peut
être régisseur s'il est minoritaire dans la détention du
capital-actions.
M. Garon: C'est cela. M. Giasson: D'accord.
M. Garon: II fait affaires avec tout le monde, quasiment.
M. Giasson: Si la même personne était actionnaire
minoritaire d'une compagnie privée dont les actions ne se transigent pas
en Bourse, pourrait-elle être régisseur? Aquoi sert le
deuxième paragraphe?
M. Garon: Vous avez votre entreprise...
M. Dubois: II n'y a pas de limite d'intérêt dans un
premier cas. Il y a une limite d'intérêt dans le
deuxième.
M. Giasson: On peut le prendre à l'inverse aussi. On
pourrait dire qu'un régisseur qui serait seul actionnaire d'une
compagnie privée, qui transige des volumes fort importants pour autant
qu'il juge qu'il n'y a pas de conflit d'intérêts, pourrait
être régisseur.
M. Garon: Non. Il doit s'abstenir sous peine de
déchéance, "le révéler par écrit au
président et s'abstenir de participer à toute
délibération et à toute décision concernant
l'entreprise dans laquelle il a un intérêt." Au premier
alinéa. Dans le deuxième alinéa, ce n'est pas pareil.
M. Russell: II n'y a pas d'interdiction s'il ne transige pas
à la Bourse. C'est là la différence. C'est la seule chose
qu'il y a de différent. Je pense qu'un régisseur qui a des
intérêts minoritaires peut être régisseur à
condition qu'il le déclare et qu'il n'a pas le droit de vote lorsqu'il
s'agit...
M. Giasson: Si c'est une compagnie précise et qu'il
détient les actions d'une compagnie publique, il faut qu'il soit
minoritaire.
M. Garon: II n'a pas droit de vote s'il est en conflit
d'intérêts dans une compagnie privée.
M. Russell: Voici la seule différence entre les deux. Dans
le premier cas, s'il est directement intéressé et qu'il y a un
vote, il ne vote pas. Dans le deuxième cas, il peut voter, même
s'il a des intérêts, mais à condition que la compagnie soit
inscrite à la Bourse.
M. Garon: II faut que vous vous disiez une chose. Il va falloir
nommer des gens qui connaissent cela qui sont un peu dans ce domaine.
M. Giasson: Mais les deux peuvent se produire, M. le ministre.
Vous pouvez avoir un régisseur qui connaît très bien le
domaine des grains, qui est quasi seul actionnaire ou actionnaire largement
majoritaire d'une compagnie privée. Comme vous pouvez avoir un autre
régisseur qui connaît aussi le secteur des grains, mais qui serait
actionnaire minoritaire d'une compagnie publique.
M. Garon: C'est vrai.
M. Dubois: Dans les deux cas...
M. Giasson: Je ne vois pas pourquoi...
M. Dubois: ... il est tenu de révéler.
M. Giasson: ... on nous apporte cette précision.
M. Dubois: Dans les cas, il est tenu de révéler
s'il y a un conflit d'intérêts. Cela ne veut pas dire que
l'entreprise n'a pas d'actions à la Bourse.
M. Russell: S'il a des actions, il est obligé de le
révéler et, s'il est à la Bourse, il n'est pas
obligé.
M. Giasson: Vos conseillers n'ont pas d'indications à nous
donner?
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Les gens qui vous conseillent n'auraient pas de
précision à nous donner afin qu'on puisse comprendre la nuance
qu'on apporte dans le deuxième alinéa de l'article 11?
M. Garon: II n'y a rien de particulier.
M. Giasson: Pourquoi vous ne biffez pas complètement le
deuxième alinéa? Je ne vois pas son utilité, M. le
ministre. J'essaie de comprendre, je m'excuse, peut-être que je ne saisis
pas les données que vos conseillers légistes ont
proposées, mais j'avoue mon impuissance.
M. Russell: Si je comprends bien...
M. Giasson: Vous pourriez biffer totalement le deuxième
alinéa de l'article 11 et cela ne poserait aucun problème,
à mon sens.
M. Russell: Le seul problème que je comprends, M. le
Président...
M. Giasson: Que ce soit un détenteur d'actions d'une
compagnie privée ou d'une compagnie publique, minoritaire ou
majoritaire, s'il y a des intérêts il y en a des
intérêts, qu'elle soit privée ou publique il est
tenu de divulger la possession d'un capital-actions dans une entreprise qui
peut transiger avec la régie et s'abstenir de participer à une
décision. Que ce soit un détenteur d'actions d'une compagnie
privée ou d'une compagnie publique, on devrait faire les mêmes
obligations de révéler les intérêts qu'il y a dans
l'entreprise et de s'abstenir de participer à une décision. Il y
a peut-être des raisons pour lesquelles... (22 heures)
M. Garon: C'est un article, je vais être bien franc...
M. Giasson: II y a peut-être des raisons, j'essaie de les
découvrir mais je n'y parviens pas. Vous, M. le député de
Deux-Montagnes, avez-vous trouvé les motifs qui peuvent justifier
cela?
M. Garon: C'est un article qu'on trouve dans plusieurs lois.
M. Russell: Si je comprends bien le deuxième
alinéa: Un régisseur majoritaire dans une compagnie cotée
à la Bourse ne peut pas être régisseur, c'est bien cela?
C'est là le seul principe.
M. Giasson: C'est cela qu'il faut comprendre.
M. Russell: Parce que ce que dit le député de
Montmagny-L'Islet, c'est que celui qui est actionnaire minoritaire d'une
compagnie qui est à la Bourse peut avoir plus d'intérêt que
celui qui est majoritaire dans une petite compagnie.
M. Garon: A quelle heure on ajourne?
M. Giasson: Minuit. Non, pas s'il est à la Bourse. S'il
est minoritaire et qu'il est à la Bourse...
M. Garon: A minuit, la journée n'est pas finie.
M. Giasson: Mais la commission est maîtresse de ses
destinées et de ses moyens. Avec l'unanimité des membres de la
commission, on peut poursuivre après minuit mais, si l'un s'oppose, on
finit à minuit. C'est la règle de procédure.
M. Garon: On peut bien suspendre l'article 11.
Le Président (M. Laberge): Suspendons-le, vous trouverez
peut-être une explication qui vous satisfera.
Une Voix: Suspendu.
Le Président (M. Laberge): Suspendu. J'appelle l'article
12. L'article 12 se lit: "La régie ou un régisseur ne peuvent
être poursuivis en justice en raison d'actes officiels accomplis de bonne
foi
dans l'exercice de leurs fonctions." Est-ce que l'article 12 sera
adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président. On retrouve
cela dans d'autres projets de loi que nous avons adoptés au cours des
dernières années.
Le Président (M. Laberge): Adopté. J'appelle
l'article 13 qui se lit: ...
M. Garon: L'article 13 aussi.
Le Président (M. Laberge): Alors l'article 13 sera-t-il
adopté?
M. Giasson: Un instant, M. le Président. "Un juge de la
Cour d'appel peut, sur requête, annuler sommairement tout bref ou toute
ordonnance ou injonction délivré ou accordé à
l'encontre du premier alinéa". A ce moment, il va le faire s'il y a
quelqu'un qui s'est trompé ou a erré sur un point de droit?
M. Garon: Où en sommes-nous?
Le Président (M. Laberge): Au deuxième
alinéa de...
M. Garon: A l'article 13? Je pensais qu'on était
passé. Non, c'est que, s'il arrivait qu'un juge accorde un recours
extraordinaire prévu au premier alinéa, celui qui serait
touché pourrait aller au juge de la Cour d'appel pour faire annuler cela
immédiatement sur requête.
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): "A l'encontre", c'est cela.
Article 13, adopté. J'appelle l'article 14.
M. Giasson: Quand ils appartiennent à une cour qui penche
du même côté? C'est cela que vous avez à
l'esprit?
M. Garon: C'est quand ils ont été nommés
surtout pour leurs services politiques plutôt que leur
compétence.
Le Président (M. Laberge): Article 14? Des Voix:
Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 14 adopté,
article 15?
M. Garon: Article 15: "Les membres du personnel de la
Régie doivent prêter leur assistance pour la rédaction
d'une demande de permis à toute personne qui le requiert". On l'a fait
mettre, pour déprendre des membres des fois, pour remplir les formules
et tout cela. On l'a mis dans la loi. C'est un article spécial qu'on ne
retrouve pas dans les autres lois.
M. Russell: Je suis d'accord, M. le Président.
M. Giasson: Avec le sens du service qu'on retrouve habituellement
chez les fonctionnaires du gouvernement ou des sociétés d'Etat,
il est arrivé fréquemment dans le passé qu'ils ont
prêté leur assistance fort généreusement. Ce n'est
pas une invention.
M. Russell: II y en a qui ont refusé
généralement.
M. Garon: C'est marqué dans la loi.
M. Giasson: C'est dans la loi, mais ce n'est pas la trouvaille du
siècle. Ce sont des mots.
M. Garon: Cela indique que le personnel est là pour
être au service de la population.
M. Giasson: C'est le rôle des fonctionnaires. Ils sont
là pour servir la population. Le gouvernement et la population.
M. Garon: Ce n'est pas mauvais de le dire dans la loi.
M. Russell: Mais c'est réellement leur rôle. Le
député de Montmagny-L'Islet a raison, mais il y en a qui ne le
comprennent pas toujours.
M. Garon: Les libéraux en ont nommé beaucoup.
M. Russell: L'article actuel les oblige à le faire.
Une Voix: L'article 15...
M. Garon: Les libéraux en ont nommé beaucoup pour
toutes sortes de raisons.
Une Voix: Sur le point de...
Le Président (M. Laberge): L'article 15 sera-t-il
adopté?
M. Giasson: C'est la volonté du député des
Deux-Montagnes. Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 16.
M. Giasson: Aquel endroit allons-nous retrouver le siège
social de la régie, M. le ministre?
M. Garon: Lévis serait peut-être une bonne
place.
M. Giasson: La rive sud. Pas si bête.
M. Garon: Je vous dirai que le centre géographique du
transport des grains, c'est Saint-Romuald. C'est la municipalité...
M. Giasson: Le centre géographique des grains, c'est
Lévis.
M. Garon: Saint-Romuald-d'Etchemin. C'est pour cela que vous
voyez la Coopérative fédérée avec une grosse
installation. Shur-gain et Purina, ils sont tous là. Je me suis
interrogé sur cela. De même, il y a un des principaux encans
d'animaux. Pourquoi sont-ils installés là? On m'a dit: Nous
sommes le centre géographique. On a étudié au point de vue
du transport où était le centre géographique du
Québec. On a trouvé que c'était Saint-Romuald.
M. Giasson: On a tenu compte seulement des distances de transport
et non pas des volumes transportés.
M. Garon: Si je regarde comment cela se classe, actuellement, sur
dix ou onze centres, il y en a quatre dans le Bas-Saint-Laurent, un dans la
région de Québec, cela fait cinq. Il y en a un à
Vic-toriaville et, ensuite, il y en a quatre dans la région de
Montréal.
M. Giasson: Quels sont les volumes des grains qui vont se
produire dans le Bas-Saint-Laurent, de Saint-Romuald en descendant à
Gaspé, par rapport aux volumes qui sont produits dans la région
de Châteauguay et de Saint-Hyacinthe?
M. Garon: Même s'il y a des volumes, les inspecteurs sont
obligés d'y aller quand même.
M. Giasson: II y a d'autres raisons pour lesquelles Lévis
est important, M. le ministre, et vous les connaissez fort bien.
M. Garon: Je vous dis cela comme cela, sans donner aucune
raison.
M. Lavigne: M. le Président, je ne voudrais pas frustrer
le ministre quand il nous donne des raisons pour justifier que le centre soit
à Lévis. C'est une raison qui ne m'apparaît pas idiote au
départ s'il justifie l'installation de ce centre en nous disant que
Lévis est le centre du Québec. C'est peut-être le centre
géographique, mais au niveau de toute l'activité, de ceux qui
vont avoir à utiliser ce centre, je pense que le Sud-Ouest du
Québec est l'endroit, à partir de Saint-Hyacinthe jusqu'à
Beauharnois et en desservant les comtés de Saint-Jean d'Iberville, de
Vaudreuil-Soulanges, de Huntingdon, de Deux-Montagnes. C'est une région
où il y a énormément d'activité et où je
pense sans aucun intérêt personnel dans le but de
servir davantage la population qui aurait besoin...
M. Giasson: Vous avez oublié Lennoxville.
M. Lavigne: Lennoxville. Je suggère au ministre
très sérieusement et sincèrement que ce serait un endroit
à évaluer et à considérer. Si évidemment,
après une évaluation sérieuse, on nous dit que, pour telle
ou telle raison technique ou autre, la région de Beauharnois n'est pas
la région qui doit recevoir ce centre, je me plierai à la
décision, bien sûr.
M. Giasson: A la décision politique?
M. Lavigne: Que ce ne soit pas une décision politique; je
n'en veux pas. Mais je voudrais que ce soit une décision sérieuse
quant aux services à accorder aux gens qui auront à utiliser ce
centre. Si on arrive sérieusement à dire que ce n'est pas la
place, je me plierai à cela, mais il n'y a aucune preuve encore qui a
été faite pour nous dire que ce n'était pas l'endroit, ou
autour de cet endroit. Je vais le demander au ministre.
Le Président (M. Laberge): Messieurs, comme l'article 16
ne spécifie pas l'endroit exactement, est-ce que vous voulez
l'adopter?
M. Russell: M. le Président, je veux simplement
spécifier pour l'information de la commission qu'on va être averti
par la Gazette officielle. C'est au moins une consolation.
M. Lavigne: Est-ce qu'on peut au moins choisir une ville de
compromis?
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: Comme compromis, je suis prêt au moins
à Drummondville, parce que Saint-Hyacinthe et Lévis... Je pense
qu'on pourrait s'entendre sur Drummondville, si cela peut être une
suggestion de compromis. C'est tout ce que j'avais à dire.
Le Président (M. Laberge): L'article 16 sera-t-il
adopté? Adopté. Article 17.
M. Garon: Article 17: "Le quorum...". Il faut dire que sur la
rive sud, il n'y a pas une régie.
M. Giasson: II va y avoir un bureau régional du
ministère, j'imagine, un de ces jours?
M. Garon: Comment ça?
M. Giasson: S'il n'y a pas de régie, on peut au moins
mettre un bureau régional, du côté de la rive sud.
M. Garon: Cela aurait du bon sens.
M. Giasson: C'est dans quel mois que vous allez faire ça,
M. le ministre?
M. Garon: Est-ce qu'il y a des fonctionnaires qui vous ont dit
ça?
M. Giasson: Non, mais j'ai le sens de l'anticipation.
M. Garon: Cela aurait plus de bon sens d'avoir un bureau
régional à Lévis, pour desservir la rive
sud, qu'au centre commercial Laurier. Je comprends que
l'ex-propriétaire du centre commercial avait des amitiés
particulières dans le Parti libéral, de sorte qu'il y a plusieurs
bureaux là, mais pour les fins agricoles, entre vous et moi, au centre
commercial Laurier, c'est un peu loin, on est plutôt dans les pots
à fleurs.
M. Russell: C'était un centre de distribution.
M. Giasson: Une fois que vous avez franchi la porte,
c'était un bon local.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que c'est sur le quorum?
Article 17.
M. de Bellefeuille: L'article 17, c'est le quorum.
M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 17 est-il
adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 18.
M. Garon: A l'article 18, il n'y a rien de particulier
là-dedans, c'est assez simple: "Le procès-verbal d'une
séance, approuvé par la régie et signé par le
président, par le secrétaire ou par une personne que la
régie désigne, est authentique. "Le président, ou le
secrétaire, ou une autre personne que la régie,
désigné peut en outre certifier, en le signant, qu'un document
est un original ou une copie conforme d'un document qui émane de la
régie ou qui fait partie de ses archives."
Le Président (M. Laberge): L'article 18 sera-t-il
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 19. Il
se lit comme suit...
M. Garon: Ecoutez bien ça, c'est bien important. J'ai tenu
compte des représentations qui ont été faites dans le
passé par les gens de l'Union Nationale; occasionnellement, ils nous
faisaient des représentations à cet effet, et c'est dans ce sens
que j'ai pensé à ça. "Une personne peut consulter son
dossier et en obtenir copie sur paiement du droit prescrit par
règlement". Le coût de la photocopie. "Les rapports
d'enquête et les pièces à l'appui de ces rapports sont
conservés dans un dossier séparé et ne peuvent être
consultés qu'avec l'autorisation du président." Si on ne veut pas
que les gens viennent "zigonner" dans les dossiers de chacun, mais une personne
va pouvoir aller consulter son dossier.
M. Giasson: II n'y a rien de nouveau là-dedans.
M. Garon: Hein?
M. Giasson: Dans la loi 90, sur la protection des terres on
retrouvait les mêmes dispositions.
M. Russell: Adopté, M. le Président.
M. Giasson: Là encore, ce n'est pas du droit
législatif nouveau.
M. de Bellefeuille: C'est adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 19 est adopté.
Article 20: "L'exercice financier de la régie se termine le 31 mars de
chaque année." Cet article est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 20. Adopté.
Article 21.
M. Russell: Vous alliez bien, M. le Président, lire
ça. Cela va bien...
Le Président (M. Laberge): Je vais vous aider.
M. Garon: Voulez-vous continuer à lire? Vous aimez
ça d'habitude.
Le Président (M. Laberge): "La régie transmet au
ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, dans les quatre mois de la fin
de son exercice financier, un rapport de ses activités pour l'exercice
financier précédent. "Ce rapport est, dans les trente jours de sa
réception, déposé devant l'Assemblée nationale si
elle est en session; si elle ne l'est pas, il est déposé dans les
trente jours de l'ouverture de la session suivante ou de la reprise des
travaux, selon le cas. "La régie fournit au ministre tout renseignement
et tout rapport que celui-ci requiert sur les activités de la
régie".
L'article 21 sera-t-il adopté?
Une Voix: ... disons qu'il est adopté.
M. Giasson: Pourquoi, dans cet article 21, applique-t-on un
délai de quatre mois pour le dépôt alors que cet
après-midi, on a voté une loi où on dit qu'il est
justifié d'accorder un délai de six mois?
M. Garon: Je vais être bien franc avec vous... M.
Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Article 21. Adopté.
Article 22. "Les livres et comptes de la régie sont
vérifiés chaque année par le Vérificateur
général et, en outre, chaque fois que le décrète le
gouvernement; ces rapports doivent accompagner le rapport annuel de la
régie." L'article 22 est-il adopté?
M. Giasson: M. le Président, pourquoi est-ce que ça
ne serait pas automatique que le rapport du Vérificateur
général soit consigné dans le rapport de la régie
au gouvernement?
M. Garon: C'est marqué.
M. Giasson: Chaque fois que le décrète le
gouvernement.
M. Garon: Non, non, non.
M. Giasson: "Les livres et comptes de la régie sont
vérifiés chaque année par le Vérificateur
général et, en outre, chaque fois que le décrète le
gouvernement, ce rapport...
M. Garon: II y a un point virgule.
M. de Bellefeuille: II y a un point-virgule.
M. Giasson: Excusez, oui, la ponctuation.
Le Président (M. Laberge): Cet article 22 sera-t-il
adopté?
M. Giasson: Mais oui.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 23. "A
la demande d'une personne intéressée, la régie ou une
personne qu'elle autorise peut, en cas de différend relatif au
classement du grain, établir la classe à laquelle il appartient
et délivrer un certificat de classement conformément aux
modalités prescrites par règlement. (22 h 15)
L'article 23 sera-t-il adopté?
M. Garon: C'est un article assez important. A la demande d'une
personne intéressée, la régie, ou une personne qu'elle
autorise c'est-à-dire un de ses employés peut, en
cas de différend relatif au classement du grain, établir la
classe à laquelle il appartient et délivrer un certificat de
classement conformément aux modalités prescrites par
règlement.
M. Giasson: M. le Président, est-ce qu'on peut tenir pour
acquis, au départ, que les personnes qui seront autorisées
à classer des grains auront une compétence, que ce seront des
classificateurs reconnus à partir d'une formation? Donc, si ces
gens-là erraient dans une classification, dans un classement, la
régie pourra, avec le recours d'un autre classificateur, revoir le
jugement porté sur la qualité des grains par un premier
classificateur agréé.
M. Garon: Cela va être du monde compétent.
M. Giasson: Mais on peut présumer que, s'il y a un
différend relatif au classement des grains, ce différend va
découler d'un jugement porté par un classificateur. Ce seraient
des différends qui naîtraient dans l'opération
commerciale?
M. Garon: II s'agit d'avoir, dans les centres régionaux,
des personnes accréditées pour classer. Habituellement, c'est le
gérant. S'il y a un différend et que le producteur dit: Je ne
suis pas d'accord sur la classification, c'est là qu'on demande une
classification officielle à la régie. S'ils sont d'accord tous
les deux...
Il faut dire que c'est le système américain et le
système canadien. C'est cela. Ils ont des machines. Avez-vous vu cela?
Ils ont des gamelles, comme pour faire un gâteau. Ils mettent une
poignée de grains là-dedans...
M. Giasson: Souvent, ils vont sous le dalot. C'est ainsi que cela
fonctionne chez les producteurs, ces contrôles de classification. Ils
remplissent quelques gamelles dans des périodes de temps et ils
remplissent un bocal. C'est le contenu du bocal qui est utilisé pour
fins d'examen, d'inspection, de classification.
M. Russell: Adopté, M. le Président. On va faire
confiance au ministre, on va lui donner un chèque en blanc, on n'a pas
les règlements avec nous.
M. Garon: Je ne les ai pas moi non plus.
M. Russell: C'est pour cela que le chèque est en
blanc.
M. Garon: C'est pour une bonne raison. Les gens ont
travaillé là-dessus. Personnellement, je n'ai pas encore lu les
règlements. J'en ai entendu parler beaucoup, par exemple. Selon la
discussion que je vais avoir avec le gouvernement fédéral et la
Commission canadienne des grains, la réglementation va varier.
Le Président (M. Laberge): L'article 23 est
adopté.
Permis
Concernant les permis, l'article 24.
M. Garon: A l'article 24, il y a un amendement. Voici le texte
amendé dans la loi.
Le Président (M. Laberge): Voulez-vous le lire?
M. Garon: C'est une faute d'orthographe.
Le Président (M. Laberge): C'est le mot "prescrites".
M. de Bellefeuille: Aux conditions prescrites.
Le Président (M. Laberge): Oui, c'est juste cela. C'est le
mot "prescrits" qui est changé par le mot "prescrites", n'est-ce
pas?
M. Garon: C'est cela.
M. de Bellefeuille: "... Au paiement des droits et aux
conditions". "Prescrits" s'applique aux droits et aux conditions.
Le Président (M. Laberge): Non, "et aux conditions".
M. Garon: Attendez un peu, il n'y aura peut-être pas
d'amendement.
M. de Bellefeuille: Peut-être que l'on retire
l'amendement.
Le Président (M. Laberge): L'article 23 est
adopté.
M. Giasson: "Paiements prescrits" ou "conditions prescrites",
lequel domine l'autre?
M. de Bellefeuille: C'est que le masculin, pour le moment,
l'emporte encore sur le féminin.
M. Giasson: L'emporte toujours sur le féminin, mais
uniquement dans ce domaine.
M. de Bellefeuille: Pour le moment, cela va bientôt
changer.
Le Président (M. Laberge): Normalement... M. le ministre,
dans ce que vous voulez dire, est-ce que les droits aussi sont prescrits?
M. Garon: Non, il n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Laberge): Les droits et les conditions
sont-ils prescrits?
M. Garon: On jette...
Le Président (M. Laberge): On l'oublie.
M. Garon: On oublie cela.
Le Président (M. Laberge): On oublie cela. Il n'y a pas
d'amendement.
M. Garon: II y a eu un enthousiasme temporaire pour le
féminin.
Le Président (M. Laberge): L'article 24, sans
modification...
M. Giasson: Un instant, M. le Président!
Si je comprends bien, si j'interprète bien l'article 24, cela
signifie qu'à partir de la mise en application de la loi, toute personne
ou corporation qui achète des grains au Québec, quels que soient
les volumes, en vue de la commercialisation je ne parle pas d'un
producteur qui en achète pour les besoins de sa ferme, pour ses besoins
propres devra détenir un permis.
M. Garon: Non.
M. Giasson: Un marchand de grain, un meunier qui achète
des grains n'est pas tenu à cela?
M. Garon: On dit: "La Régie accorde un permis à un
marchand de grain, à un exploitant d'un centre régional et
à un exploitant d'un centre de séchage sur paiement des droits et
aux conditions prescrits par la présente loi et ses
règlements".
Ce sera un permis volontaire. C'est l'article 25 qui dit quand.
M. Giasson: Oui, mais un marchand de grain, un meunier qui
achète des grains, qui en revend à des producteurs, cela
m'apparaît être un marchand de grain, si on se réfère
à la définition de "marchand de grain".
M. Garon: Ce n'est pas l'article 24. Tout ce que dit l'article
24, c'est que le gars paie et qu'il a son permis, s'il est un marchand de
grain, un exploitant d'un centre régional ou un exploitant d'un centre
de séchage. Ce sont les trois qui peuvent avoir un permis. Par un
paiement, ils l'ont. Aux conditions prescrites, cela veut dire à
condition de payer les droits, c'est-à-dire le prix du permis, et de
remplir les conditions prescrites. Il peut avoir un permis. Cela sera inscrit
dans la loi et les règlements.
M. Russell: Les conditions qui vont être établies
par règlement.
M. Garon: L'article 25 va dire quand il va devoir prendre un
permis. Comprenez-vous? L'article 25 dit: "Un marchand de grain..."
M. Giasson: Demeurons à l'article 24. "La Régie
accorde un permis à un marchand de grain..." Vous avez, au début
du projet de loi, à l'article 1, la définition du marchand de
grain.
M. Garon: C'est cela.
M. Giasson: "A un marchand de grain, à un exploitant d'un
centre régional, etc., sur paiement des droits et aux conditions
prescrits par la présente loi et ses règlements."
M. Garon: C'est cela.
M. Giasson: Je pense que votre amendement était valable,
M. le ministre.
M. Garon: Les droits seront aussi prescrits dans le
règlement.
M. Giasson: Cela peut s'interpréter également dans
ce sens-là, mais cela ne veut pas dire que c'est automatique, que
quelqu'un qui est marchand de grain ou qui exploite un centre régional
va recevoir un permis automatiquement à partir du moment où c'est
connu de la régie.
M. Garon: Non, s'il paie.
M. Giasson: C'est cela.
M. Garon: II demande un permis.
M. Giasson: II faut qu'il le demande.
M. Garon: II paie et il remplit les conditions et il a son
permis.
M. Giasson: D'accord, cela va.
Le Président (M. Laberge): Article 24, adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Garon: Article 25.
Le Président (M. Laberge): Article 25.
M. Garon: C'est là l'article clef. "Un marchand de grain,
un exploitant d'un centre régional ou un exploitant d'un centre de
séchage doit, s'il veut utiliser dans l'exercice de ses activités
une dénomination prescrite par règlement à l'égard
d'une classe de grain, détenir le permis l'autorisant, à ce
titre, à utiliser une telle dénomination." Voyez-vous? "... doit,
s'il veut utiliser dans l'exercice de ses activités une
dénomination prescrite..."
M. Giasson: Oui, cela va.
M. Garon: "Le titulaire d'un permis ne peut acquérir ou
recevoir, le cas échéant, dans l'établissement visé
dans le permis, que du grain classé..." S'il embarque dans le
système, il ne peut recevoir que du grain classé "ou
destiné à l'être conformément à la
présente loi et ses règlements ou conformément à la
Loi sur les grains du Canada et ses règlements."
Cela va être un ou l'autre. Il va être dans le
système de classification ou il n'y sera pas. S'il l'est, il prend le
permis et il suit les règles du système.
M. Giasson: Mais il est obligé, s'il fait le commerce des
grains, d'avoir un permis.
Des Voix: Non. M. Garon: Non...
M. Russell: "Le titulaire d'un permis ne peut acquérir ou
recevoir...
M. Garon: Non, mais il ne pourra pas commercer du grain
classé.
M. Giasson: C'est l'article 24 qui nous dit que "la régie
accorde un permis à un marchand de grain, à un exploiteur d'un
centre régional et à un exploiteur d'un centre de séchage
sur paiement des droits et aux conditions..." Et l'article 25...
M. Garon: Sauf si...
M. Giasson: ... vient préciser que ce marchand ou ce
centre, s'il désire exercer des activités relatives à une
dénomination qui est prescrite dans la loi, doit détenir le
permis l'autorisant à ce titre. L'utilisateur d'une dénomination
prévue dans les règlements.
Cela veut dire que le marchand qui va continuer de faire le commerce des
grains ne sera pas tenu d'avoir un permis.
M. Garon: De?
M. Giasson: De détenir un permis de la régie. Il va
pouvoir acheter des grains non classés s'il est capable de s'en
procurer...
M. Garon: Oui.
M. Giasson: ... et il va pouvoir acheter des grains
classés.
M. Garon: Oui. Prenons un meunier, par exemple, qui achète
des grains et fait de la moulée. Il n'a pas besoin de permis, mais celui
qui achète des grains classés...
M. Giasson: Mais le meunier qui achète des grains...
M. Garon: ... ou qui les classe et les revend classés,
lui, il a besoin d'un permis.
M. Giasson: Seulement ce marchand-là.
M. Garon: Oui. S'il veut donner un classement au producteur,
c'est une autre affaire. Un meunier qui veut donner un classement aux grains
qu'il achète devra avoir un permis pour entrer dans le
système.
M. Giasson: Nous avons, au Québec, beaucoup de meuniers
qui achètent des grains pour leurs propres besoins de fabrication de
moulée, mais qui achètent également des grains pour les
revendre à des producteurs à l'état de grains non moulus,
non transformés. Vous avez des producteurs qui veulent avoir des grains
classés de qualité. Ces meuniers devront avoir un permis,
j'imagine.
M. Garon: Une autre chose. Le permis, pourquoi est-ce qu'on le
met volontaire, au fond? Le gars a intérêt à avoir le
permis, parce que c'est une sécurité pour tout le monde; c'est
l'arbitrage, au fond. Cela fait un arbitrage qui est permis avec la
régie.
M. Giasson: Vous savez qu'à peu près tous les
meuniers au Québec qui fabriquent des moulées vendent
également des grains non transformés.
M. Garon: Pensez-vous que ce n'est pas le "fun", que ce n'est pas
intéressant de faire un règlement ou une loi où le permis
peut être volontaire? On ne voit pas ça souvent.
M. Russell: Avec un gouvernement socialiste, il n'y aurait pas de
permis volontaire, ce serait obligatoire.
M. Giasson: II est n'est pas volontaire. M. Garon:
Pardon?
M. Russell: Avec un gouvernement socialiste, tout est
obligatoire.
M. Garon: Je ne sais pas, je ne suis pas...
M. Giasson: II n'est pas volontaire, le permis. Dès qu'un
marchand de grain, même s'il est meunier, veut vendre des grains
classés, ce n'est pas volontaire, il est assujetti à l'obligation
de détenir un permis. Ou bien je ne comprends pas le contenu de la
section III.
Le Président (M. Laberge): D'autres questions sur
l'article 25? L'article 25 est adopté. Article 26.
Délivrance des permis M. Garon: Je vous le lis?
Le Président (M. Laberge): Oui. "Une personne qui
sollicite un permis transmet sa demande à la Régie dans la forme
et avec les documents prescrits par la présente loi et ses
règlements. "Cette demande doit être accompagnée d'un
cautionnement, d'une preuve de solvabilité, d'une garantie ou d'une
preuve d'assurance responsabilité aux montants, conditions et suivant
les modalités prescrits par règlement."
M. Garon: Cela, essentiellement, c'est une demande
suggérée par beaucoup de personnes, notamment M. Beaudet, de la
Coopérative fédérée, par les producteurs. C'est
tout simplement parce qu'il y a des gens là-dedans qui vont mettre dans
les silos quasiment leurs récoltes, le produit du travail d'une
année. Il pourrait arriver une difficulté financière ou
quelque chose comme ça et ils perdraient quasiment tout ce qu'ils ont
produit.
M. Giasson: Pourquoi dites-vous qu'ils perdraient tout ce qu'ils
ont produit?
M. Garon: D'ailleurs, on est en train de travailler à un
règlement sur les encans, pour la même chose. Les gens demandent
de plus en plus ça parce que ça fait de gros volumes...
M. Dubois: C'est de la consignation généralement.
C'est pour assurer que la faillite ne se fera pas et que les grains ne seront
pas perdus. C'est assez logique. (22 h 30)
M. Giasson: M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Quel va être le montant, le quantum, du
cautionnement qui va être exigé? Est-ce que ce sera proportionnel
à...?
M. Garon: Cela va varier avec la quantité de grain dans
les silos.
M. Giasson: Les volumes.
M. Garon: Cela va varier un peu avec la capacité
d'entreposage.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 26 est adopté.
J'appelle l'article 27.
M. Garon: Lisez-vous?
Le Président (M. Laberge): Oui. "La demande de permis doit
être soumise par la personne qui entend l'exploiter. Si le
requérant est une corporation ou une société, la demande
est soumise par un administrateur dûment mandaté ou par un
associé."
L'article 27 sera-t-il adopté?
M. Giasson: Cela me paraît logique. Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 28. "La
régie délivre le permis au nom du requérant. Elle peut,
sur demande, délivrer un duplicata de ce permis."
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. J'appelle
l'article 29. "La régie doit, avant de refuser de délivrer un
permis, donner au requérant l'occasion d'être entendu. Une copie
certifiée conforme de la décision motivée de la
régie doit être transmise par courrier recommandé ou
certifié à la personne intéressée."
M. Russell: Adopté, quant à moi. M. Giasson:
Adopté.
Le Président (M. Laberge): Cet article 29 est
adopté. J'appelle l'article 30. "Un permis est valide pour un an et peut
être renouvelé. La régie peut toutefois délivrer un
permis pour une période moindre si elle juge que les circonstances
l'exigent.
Cet article 30 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Obligations d'un titulaire de permis
Le Président (M. Laberge): L'article 30 est adopté.
J'appelle l'article 31, qui se lit comme suit: "Un titulaire de permis doit
posséder un établissement au Québec. Il doit tenir
à son établissement les registres, comptes, livres et dossiers
prescrits par la présente loi et ses règlements."
M. Giasson: Cela s'applique également aux grossistes, aux
courtiers, aux grands courtiers?
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Ces obligations de l'article 31 pourraient
s'appliquer à un courtier, à un grossiste en grain.
M. Garon: Tous ceux qui rencontrent la définition de
marchand de grain, centre de séchage ou centre d'entreposage...
M. Russell: Ce sont les registres qu'il est important de tenir au
Québec, pour pouvoir les atteindre s'il y avait une poursuite ou quoique
ce soit, pour avoir le droit d'aller chercher l'information nécessaire,
ce qu'on ne pourrait pas faire dans certaines autres provinces.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 31 est adopté.
Article 32. "Un titulaire de permis doit, dans un délai de quinze jours,
aviser la régie d'un changement d'adresse, de nom ou de
dénomination sociale." Questions?
M. Russell: Je trouve que quinze jours, ce n'est pas trop
long.
M. Giasson: M. le ministre...
Le Président (M. Laberge): Article 32.
M. Giasson:A l'article 32, ne croyez-vous pas que le délai
de quinze jours, cela peut être un peu serré dans le temps, bref,
comme période de délai accordé?
M. Garon: Vous voudriez mettre trente jours?
M. Russell: Dans un délai n'excédant pas trente
jours.
M. Garon: Je ne m'oppose pas, étant donné que la
poste prend quasiment quinze jours maintenant.
Le Président (M. Laberge): Alors on change, à la
première ligne de l'article 32, le mot "quinze" par le mot "trente". Cet
amendement est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 32
amendé est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté avec amendement.
J'appelle l'article 33. "Un permis ne peut être exploité par une
personne autre que son titulaire." Adopté?
M. Giasson: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Article 33. "Un permis ne peut
être exploité par une personne autre que son titulaire."
M. Giasson: C'est-à-dire qu'une...
M. Vaillancourt (Orford): Une personne ou une
société.
M. Giasson: La définition de personne dit: Personne
physique, corporation et société. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Laberge): Article 33, adopté.
Article 34. "34. La Régie peut, sur paiement des droits exigibles et aux
conditions prescrites par la présente loi et ses règlements,
autoriser temporairement une personne autre que le titulaire à exploiter
un permis, si cette personne est l'exécuteur testamentaire du titulaire
du permis, un syndic à la faillite, un séquestre judiciaire ou
conventionnel ou un fiduciaire qui administre provisoirement un
établissement dans lequel le permis est exploité. "Ce permis peut
être renouvelé pour la période que fixe la
Régie."
M. Giasson: Dans le cas d'un fiduciaire qui a à
administrer une entreprise de par la volonté de quelqu'un dans un
testament qui confierait l'administration de son entreprise et de ses biens
à une fiducie, que faut-il entendre par le terme "provisoirement", "ou
un fiduciaire qui administre provisoirement un établissement dans lequel
le permis est exploité."? C'est parce qu'il se produit que des
compagnies de fiducie doivent administrer des biens de par la volonté
d'un testateur qui a confié l'administration de sa succession à
un fiduciaire.
M. Garon: ... "provisoire", à ce moment-là.
M. Giasson: Mais qui pourrait être renouvelé
toujours sur une base provisoire tant et aussi longtemps que...
M. Garon: On le dit plus loin dans le deuxième
alinéa.
M. Giasson: D'accord, adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 34, adopté.
Article 35. "Le titulaire d'une autorisation d'exploiter temporairement un
permis est réputé être titulaire du permis." L'article 35
sera-t-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 36.
M. Garon:A l'article 36, j'aurais un amendement. C'est un
amendement qui nous a été suggéré, suite au
dépôt du projet de loi, par des gens qui sont dans le commerce. Il
se lirait comme suit: "Un entrepositaire de grain doit, en tout temps, pouvoir
livrer au producteur, une quantité
de grain de chaque catégorie au moins égale à celle
qu'il a reçue aux fins d'entreposage et dont le producteur demeure
propriétaire."
M. de Bellefeuille: On disait: "Un entreposi-taire de grain
classé" au début.
M. Garon: Ah oui! j'ai oublié de le lire. "Un
entrepositaire de grain classé... "
M. Giasson: On garde le mot "classé".
M. Garon: "... doit, en tout temps, pouvoir livrer au producteur,
une quantité de grain de chaque catégorie au moins égale
à celle qu'il a reçue aux fins d'entreposage et dont le
producteur demeure propriétaire." Ace moment-là, par rapport au
texte qu'il y avait auparavant, on avait en plus "ou faire livrer par un
titulaire de permis". Apparemment, il aurait pu y avoir un danger
considérable là-dedans et les mêmes grains pourraient
être livrés à plusieurs endroits. Quelqu'un aurait pu
prendre l'engagement de faire livrer d'autres grains ou plusieurs auraient pu
prendre l'engagement de faire livrer d'autres grains à même
d'autres grains. Aun moment donné, on aurait voulu les remplir. C'est un
peu comme une banque. Si on voulait faire livrer tout le grain en même
temps, ce serait impossible de le livrer. Il pourrait arriver une
spéculation là-dessus. C'est pour cela qu'on nous a
suggéré de ne pas permettre cela, d'autant plus que je pense que
les banques...
Une Voix: Ce sont les bons de garantie qui coûteraient trop
cher.
M. Garon: Les bons de garantie seraient beaucoup plus
dispendieux, parce que ce serait difficile de les faire respecter.
M. Giasson: Quand vous dites "une quantité de grain de
chaque catégorie", comment faut-il comprendre "catégorie"? Est-ce
que ce sont des catégories qui seront déterminées par
règlement ou est-ce que ce sont des variétés de grain
différentes?
Une Voix: La catégorie, c'est la classe. M. Giasson:
La catégorie, c'est la classe.
M. Garon: C'est cela. Cela peut être la classe ou le type
de grain. De l'orge numéro...
M. Giasson: Oui, cela va, mais cela peut être une
catégorie déterminée par une classification aussi.
M. Garon: Oui. Le texte amendé est à droite.
Le Président (M. Laberge): II consiste à enlever,
à la deuxième ligne, les mots "ou faire livrer par un titulaire
de permis". Ici, au texte original du projet de loi, je vais inscrire: Biffer
ces mots.
M. Garon: Pourvu que ce soit correct.
M. Giasson: Oui, mais pourquoi biffons-nous cela? "Un
entrepositaire de grain classé doit, en tout temps, pouvoir livrer ou
faire livrer une quantité de grain de chaque catégorie au moins
égale..." Ce n'est pas plus ni moins, c'est égal. Le producteur
qui a déposé des grains chez un entrepositaire est en droit de
recevoir une quantité égale, un volume égal qui n'est pas
supérieur ni inférieur. Une fois qu'il a reçu livraison
d'une quantité égale de ce qu'il avait confié, à
l'entrepo-sitaire, je ne vois pas pourquoi un titulaire pourrait jouer.
M. Garon: C'est "ou faire livrer par un titulaire de permis"
qu'on a enlevé. Parce qu'il pourrait dire: Va chercher ton grain
à telle place, et le faire livrer. Il pourrait y avoir plusieurs
personnes qui auraient pris des droits sur le même grain et ça
pourrait présenter des problèmes. Comme une grève, par
exemple.
M. Giasson: Mais si l'entrepositaire subit une grève de
ses employés, il va avoir de la difficulté à livrer aux
producteurs.
M. Garon: Non, une grève dans le port de Montréal,
par exemple, où il n'y aurait pas de grain livré de l'Ouest.
L'entrepositaire de grain dit: Je vais faire livrer par un titulaire de permis.
Il dit au producteur: Allez chercher le grain à telle place, mais il n'y
en a pas, il n'est pas capable de le faire livrer. Laisser cette ouverture
permettrait, apparemment, de donner des garanties, de cette façon, alors
que ces garanties ne vaudraient pas cher, parce qu'il y aurait toutes sortes de
risques. A ce moment-là, les bons de garantie, les bons de
solvabilité seraient beaucoup plus chers et ça permettrait une
plus grande spéculation. Cela pourrait être dangereux.
Ce sont les spécialistes du commerce du grain qui nous ont
téléphoné pour nous dire qu'on devrait enlever
ça.
M. Giasson: D'accord, amendement adopté.
Le Président (M. Laberge): L'amendement qui consiste
à enlever les mots "ou faire livrer par un titulaire de permis" est
adopté. L'article 36 amendé est-il adopté? Adopté
avec amendement. Article 37?
M. Garon: Lisez-vous?
Le Président (M. Laberge): Oui.
M. Giasson: Nous avons notre lecteur.
Le Président (M. Laberge): Article 37: "Un titulaire de
permis ne doit pas utiliser une dénomination de classe de grain non
conforme à la dénomination prescrite par règlement pour
cette classe." Est-ce que l'article 37 est adopté?
M. Giasson: Cela signifie qu'une fois qu'il est embarqué,
qu'il a accepté d'aller dans une dénomination, il est tenu par la
loi de la respecter.
M. Garon: II ne peut pas inventer ou avoir ses propres
dénominations.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 37, adopté.
Article 38: "Un titulaire de permis doit, lorsqu'il cesse ses
activités, retourner sans délai son permis à la
Régie."
M. Giasson: Adopté.
Révocation et suspension du permis
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 39: "La
régie peut révoquer un permis ou le suspendre pour une
période qu'elle détermine si le titulaire: 1° contrevient
à la présente loi ou à ses règlements; 2° a
cessé d'avoir les qualités requises par la présente loi ou
ses règlements pour la délivrance d'un permis."
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson:... il semble que c'est la régie seule qui peut
révoquer un permis ou le suspendre, mais pour une période qu'elle
la régie détermine. Est-ce que cela va être
prévu par règlement ou si ça va être laissé
entièrement à la discrétion de la régie, la
période de suspension?
M. Garon: C'est plutôt dans le sens qui est marqué
ici, qu'il n'a pas ce qu'il faut pour... On pensait, en disant ça, par
exemple, que s'il n'a pas tel type d'équipement nécessaire, son
permis serait révoqué ou suspendu en disant: Tant que vous
n'aurez pas cet équipement, votre permis sera suspendu ou
révoqué.
M. Giasson: C'est conditionnel à des situations fort
précises. (22 h 45)
M. Garon: C'est cela qu'on avait dans l'esprit en tout cas.
M. Russell: Conditionnel, c'est ce que je n'aime pas. C'est
laisser complètement libre la régie de faire ce qu'elle veut. Si
on disait que c'est conditionnel aux règlements qui seront
déterminés?
M. de Bellefeuille: II doit avoir l'occasion d'être
entendu, dans l'article suivant.
M. Giasson: Mais au-delà de cela, vous avez, plus loin
dans la loi, un droit d'appel, suite à une l'évocation,
suspension...
M. Garon: Autrement, il faudrait enlever "pour une période
qu'elle détermine". Ce serait pire.
M. Russell: On pourrait peut-être le suspendre et aller
plus loin.
M. Garon: II n'y a rien plus loin.
M. Russell: II y a un droit d'appel.
M. Giasson: II y a un droit d'appel.
M. Garon: II y a un droit d'appel, plus loin.
M. Russell: S'il se sent lésé, il peut toujours
aller en appel et se justifier à ce moment-là.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que l'article 39 est
adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 39 est adopté.
J'appelle l'article 40 qui se lit comme suit: "La Régie doit, avant de
prononcer la l'évocation ou la suspension du permis, donner au titulaire
l'occasion d'être entendu. "Une copie certifiée conforme de la
décision motivée de la Régie doit être transmise,
par courrier recommandé ou certifié, à la personne
intéressée."
L'article 40 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 40 est
adopté.
Affichage des taux
J'appelle l'article 41 qui se lit comme suit...
M. Garon: J'ai un amendement ici, pour cause de fautes
d'orthographe. Tous les "il" sont remplacés par des "elle".
M. Giasson: Personne, c'est encore au féminin?
Le Président (M. Laberge): C'est cela. La nouvelle
rédaction de l'article 41 se lit comme suit: "Une personne fournissant
à un producteur des services d'entreposage, de tournage, de
séchage, de criblage, de classement ou de manutention de grain, qu'elle
soit ou non titulaire d'un permis visé dans la présente loi, doit
afficher à la vue du public, dans l'établissement où elle
exploite son entreprise, le taux qu'elle exige pour chacun des services qu'elle
fournit." Cet article 41, au féminin, est-il adopté?
M. Giasson: Oui.
M. de Bellefeuille: C'est l'article quarante et "une".
M. Giasson: C'est une personne. Si le député de
Deux-Montagnes veut qu'on applique cela à lui, au masculin, il faudrait
le traiter de personnage. Un personnage.
Le Président (M. Laberge): L'article 41 dans sa nouvelle
rédaction sera-t-il adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Garon: Vous voyez, cela couvre tout le monde. Cela ne couvre
pas seulement les personnes qui ont un permis. On dit "qu'elle soit ou non
titulaire d'un permis". Alors, pour les services d'entreposage, de tournage, de
séchage, de criblage, de classement ou de manutention, il faut que ce
soit affiché. C'est considéré normalement comme un
service, ces choses-là. C'est un genre de service public.
M. Giasson: Je m'excuse, M. le ministre. On utilise, dans
l'article 41, une activité de tournage. J'avoue mon ignorance. C'est
quoi le tournage?
M. Garon: Le tournage, c'est quoi?
M. Giasson: C'est du grain qui ne serait pas suffisamment sec
après être passé au séchage et qu'on veut tourner
encore?
M. Garon: Apparemment, c'est du grain qui serait trop chaud, par
exemple. On va le tourner pour...
M. Giasson: Pour le refroidir? M. Garon: Pour le
mélanger.
M. Giasson: Est-ce que cela veut dire mélange de
grain?
M. Garon: Non, c'est pour le mélanger. Mais supposons
qu'il est chaud, pour une partie...
M. Giasson: Ce serait du grain qui ne serait pas encore sec,
qu'on prend en entrepôt, qui n'est pas sec et qui peut chauffer.
M. Garon: Vous savez comment cela chauffe. Cela peut faire
explosion et tout. Ils vont le faire tourner dans le silo.
M. Giasson: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 41 est adopté.
J'appelle l'article 42 qui se lit comme suit: "Une personne visée dans
l'article 41 doit également déposer auprès de la
Régie la liste de ces taux ainsi que leurs modifications dans les quinze
jours de leur adoption ou de leurs modifications."
M. Giasson: Cela signifie que tout cultivateur qui possède
un équipement de séchage et qui en fait pour d'autres
cultivateurs devra afficher ses taux, obligatoirement, si j'interprète
bien le contenu de l'article.
M. Russell: ... quinze jours, s'il fait des modifications.
M. Giasson: C'est parce qu'on a au Québec
déjà plusieurs cultivateurs qui sèchent du grain pour
d'autres. Il y a bien des producteurs de céréales qui n'ont pas
des quantités énormes, qui, plutôt de s'équiper,
préfèrent porter leur grain chez un autre producteur qui est
équipé...
M. Garon: Cela permet à la régie de donner de
l'information aussi, si le cultivateur se demande où aller dans sa
région. De l'information peut être donnée là-dessus.
Cela rend service à ces gars-là en même temps.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 42, adopté.
Enquête et inspection
L'article 43 se lit comme suit: "Un régisseur, ou une personne
autorisée généralement ou spécialement par la
Régie, peut: "1° pénétrer, durant les heures
d'ouverture, dans l'établissement d'un titulaire de permis et en faire
l'inspection; il peut, notamment, examiner les produits qui s'y trouvent, en
prélever un échantillon, examiner les registres ou autres
documents et en prendre un extrait ou une copie; "2° ordonner
l'immobilisation d'un véhicule automobile ou autre moyen de transport
lorsqu'il a un motif raisonnable de croire qu'il s'y trouve du grain, y
pénétrer et faire l'inspection de ce grain; "3° exiger tout
renseignement relatif à l'application de la présente loi et ses
règlements, de même que la production de tout document s'y
rapportant."
L'article 43 sera-t-il adopté?
M. Russell: Est-ce que ce sont les mêmes pouvoirs
d'inspection de tout inspecteur qu'on retrouve ailleurs dans d'autres lois?
M. Garon: Pardon?
M. Russell: Est-ce que ce sont les mêmes pouvoirs qu'on
retrouve ailleurs dans les autres lois?
M. Garon: Ce sont des pouvoirs moins grands, ce sont des pouvoirs
de surveillance. L'enquête, l'inspection, c'est quoi?
Le Président (M. Laberge): L'article 43 est-il
adopté?
M. Giasson: Un instant!
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: D'accord, M. le Président, nous adoptons
l'article 43.
Le Président (M. Laberge): L'article 43 est adopté.
J'appelle l'article 44 qui se lit comme suit: "La Régie peut exiger d'un
titulaire de permis qu'il lui fournisse, dans les délais qu'elle indique
et pour la période qu'elle détermine, un rapport écrit sur
ses activités; elle doit alors faire mention de la nature de
l'enquête en cours ou de la plainte reçue." L'article 44 sera-t-il
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. J'appelle
l'article 45 qui se lit comme suit: "La preuve que du grain n'est pas
destiné à la vente incombe à la personne qui en a la
possession." Cet article sera-t-il adopté? M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, comment quelqu'un va-t-il
faire la preuve qu'il peut posséder une quantité de grain qui
n'est pas destinée à la vente? Il va déclarer tout
simplement: C'est pour mes besoins personnels. La preuve est faite. "La preuve
que du grain n'est pas destiné à la vente incombe à la
personne qui en a la possession." Quelqu'un qui a en sa possession du grain n'a
qu'à déclarer que ce n'est pas destiné à la vente
et cela clôt la preuve.
M. Garon: Non, ce n'est pas une preuve satisfaisante.
M. Giasson: II n'est tout de même pas chaque jour pour
faire un rapport qu'il donne une partie de ce grain-là en consommation
à son troupeau.
M. Garon: ... obliger la régie à exiger une preuve
dans chacun des cas. Cela aurait été compliqué à
administrer. C'est à la personne elle-même à
démontrer que c'est...
M. Giasson: Comment peut-elle le démontrer autrement qu'en
faisant une déclaration qu'elle ne le vendra pas, qu'elle va le
consommer elle-même?
Cela pourrait prêter flanc au doute, si vous aviez une entreprise
qui consomme des grains, qui a des troupeaux, qui a du bétail et qui,
à un moment donné, aurait un volume de grain nettement
supérieur à la capacité de consommation de ce
troupeau.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Ce serait peut-être là une preuve
possible.
M. Garon: Une preuve... M. Giasson: Ce serait...
M. Garon: ... classé... par l'utilisation.
M. Giasson: ... un cas où la régie pourrait
demander de faire la preuve qu'un tel volume de grain, dans le contexte
d'opération de la personne impliquée, ne serait pas
destiné, en définitive, à une vente qui soit totale ou
partielle. Parce que autrement...
M. Garon: C'est ça, vous avez raison.
M. Giasson: ... sur une simple déclaration, dire: non, je
n'en vendrai pas.
M. Garon: C'est surtout pour les différences de
quantités.
M. Giasson: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 45. Adopté.
Article 46 qui se lit comme suit: "La Régie ou une personne...
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Avez-vous un amendement?
Article 46.
M. Garon: C'est pour ajouter les certificats d'inspection.
M. de Bellefeuille: Délivrer un certificat
d'inspection?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Laberge): Les mots "d'inspection" entre
"certificat" et "conformément"? Comme il est à deux places, je
vais utiliser le papillon. Le nouvel article 46 proposé par le ministre
se lit comme suit: "La Régie ou une personne qu'elle autorise peut,
à la suite d'une inspection, délivrer un certificat d'inspection
conformément aux modalités prescrites par règlement; le
cas échéant, le détenteur du certificat d'inspection doit
le remettre à la Régie s'il arrive que le grain qui en fait
l'objet devient subséquemment avarié. La Régie peut alors
ordonner que ce grain soit remplacé."
Est-ce que cet article 46 sera adopté?
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: ... quelle est la garantie qu'on recherche, au fond,
dans ça? Ce serait qu'un entreposeur, à un moment donné,
détienne des volume de grain venant de producteurs et, en cours
d'entreposage, ce grain pourrait subir de l'avarie. Une plainte étant
portée, la régie procède à une inspection,
délivre un certificat d'inspection. Dans l'hypothèse où
l'avarie se produirait après
l'émission du certificat d'inspection, il retourne son certificat
et obligation lui est faite de remplacer le grain. Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 46, nouvelle
rédaction, est adopté. On peut dire que l'article 46 est
adopté avec deux amendements. Article 47. Il se lit comme suit: "II est
interdit d'entraver l'action d'un régisseur ou d'une personne
autorisée par la régie de l'exercice de ses fonctions, de le
tromper par réticence ou fausse déclaration, de refuser de lui
fournir un renseignement ou un document qu'il a droit d'exiger ou d'examiner en
vertu de la présente loi, de cacher ou détruire un document ou un
bien pertinent à une enquête."
L'article 47 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 48. "Un
régisseur ou une personne autorisée généralement ou
spécialement par la Régie est investi pour s'enquérir de
tout fait relatif à l'application de la présente loi et ses
règlements, des pouvoirs et de l'immunité accordés aux
commissaires nommés en vertu de la Loi sur les commissions
d'enquête (Lois refondues du Québec, chapitre C-37) sauf celui
d'imposer l'emprisonnement. L'article 48 est-il adopté? L'article 48 est
adopté.
M. Giasson: Un instant. C'est beaucoup de pouvoirs.
Adopté. (23 heures)
Le Président (M. Laberge): L'article 48 est adopté.
J'appelle l'article 49, qui se lit comme suit: "Une personne autorisée
par la Régie à faire une enquête ou une inspection doit, si
elle en est requise, exhiber l'autorisation qu'elle détient à
cette fin."
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 49 est
adopté.
Appel
J'appelle l'article 50, qui se lit comme suit: "Une personne dont la
demande de permis est refusée ou dont le permis est suspendu ou
révoqué peut interjeter appel de la décision de la
Régie devant la Cour provinciale: 1° si les motifs de droit
invoqués au soutien de la décision sont manifestement
erronés; 2° si la procédure suivie est entachée d'une
irrégularité grave; 3° si la décision n'a pas
été rendue avec impartialité."
M. Giasson: M. le Président, je pense qu'il faut
féliciter le ministre d'avoir reconnu le bien-fondé d'un droit
d'appel, ce qu'on n'a pas pu le convaincre de nous accorder dans d'autres lois
que nous avons étudiées il y a environ un an.
Le ministre n'avait rien voulu entendre de ce droit d'appel qu'on
réclamait. Là, je pense qu'il est de mise de reconnaître
son ouverture d'esprit et de le féliciter de ne pas s'être
buté et de permettre à des citoyens qui en ont les moyens ou le
goût de pouvoir interjeter appel devant la Cour provinciale.
Le Président (M. Laberge): L'article 50 est-il
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. J'appelle
l'article 51 qui se lit comme suit: "L'appel est interjeté par
requête déposée au greffe de la Cour provinciale au
chef-lieu du district judiciaire du domicile ou de l'établissement du
requérant, dans les quinze jours de la réception de la
décision par le requérant; elle est signifiée à la
régie qui transmet alors à la cour le dossier relatif à
cette décision." L'article 51 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 52 se
lit comme suit: "Le tribunal rend sa décision sur le dossier qui lui est
transmis par la Régie, après avoir permis aux parties de faire
valoir leur point de vue".
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 52 est adopté.
Article 53. "Le tribunal peut aussi, en raison de circonstances exceptionnelles
et lorsque les fins de la justice le requièrent, autoriser la
présentation d'une preuve additionnelle, écrite ou orale. "La
demande d'autorisation est formulée par voie de requête
libellée et assermentée; elle est présentée au
tribunal pour adjudication après avis à la partie adverse."
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 53 est adopté.
Article 54. "L'appel ne suspend pas l'exécution de la décision de
la Régie, à moins que le tribunal n'en décide
autrement."
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 54 est adopté.
Article 55. Le tribunal doit donner aux parties, en la manière qu'il
juge appropriée, un avis d'au moins cinq jours francs de la date, de
l'heure et du lieu où elles pourront se faire entendre. "Si une partie
convoquée ne se présente pas ou refuse de se faire entendre
à la séance fixée ou à un ajournement de cette
séance, le tribunal peut, selon le cas, procéder en son absence,
rendre les ordonnances appropriées et même déclarer l'appel
déserté."
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 55 est adopté.
Article 56. "Le tribunal peut confirmer, modifier ou infirmer une
décision qui lui est soumise et rendre la décision qui aurait
dû être rendue. "Le jugement est rendu par écrit et doit
contenir, outre le dispositif, un énoncé des motifs du
jugement.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 56 est adopté.
Article 57. "Une copie certifiée conforme du jugement doit être
transmise, par courrier recommandé ou certifié, à chacune
des parties".
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 57 est
adopté.
Réglementation
Article 58. "Le gouvernement peut par règlement: "1°
désigner une substance comme grain; "2° établir des classes
de grain et déterminer les caractéristiques, qualités et
dénominations correspondant à ces classes; 3° prescrire des
normes relatives à la conservation, à la manutention, à
l'entreposage, au séchage et au criblage du grain classé ou
destiné à l'être; "4° déterminer les conditions
auxquelles un titulaire de permis de centre régional peut recevoir d'un
producteur du grain classé ou destiné à l'être, aux
fins d'entreposage, et la forme et la teneur de tout document constatant cette
réception; "5° déterminer les qualités requises d'une
personne qui demande un permis ou, dans le cas prévu par l'article 34,
un transfert de permis, les exigences qu'elle doit remplir, les renseignements
et les documents qu'elle doit fournir et les droits qu'elle doit verser;
"6° établir les restrictions qui peuvent être inscrites au
permis; "7° prescrire les registres, comptes, livres et dossiers qu'un
titulaire de permis doit tenir à son établissement et
établir les règles relatives à la tenue de ces documents;
"8° déterminer la forme et la teneur du rapport qu'elle peut exiger
d'un titulaire de permis en vertu de l'article 44; "9° déterminer la
procédure applicable devant la Régie, la forme et la teneur des
permis et prescrire tout formulaire destiné à faciliter
l'application de la présente loi et ses règlements; "10°
prescrire le montant, les conditions et modalités du cautionnement, de
la preuve de solvabilité, de la garantie ou de la preuve d'assurance
responsabilité, qu'une personne qui demande un permis doit fournir et
déterminer les cas où ces documents pourront être
utilisés et la façon dont la Régie pourra en disposer;
"11° prescrire le montant des droits payables pour obtenir copie d'un
dossier détenu par la Régie; "12° prescrire les
qualifications requises d'une personne affectée au classement du grain
pour le compte d'un titulaire de permis; "13° prescrire les
modalités du prélèvement du grain aux fins de son
classement; "14° prescrire les modalités de délivrance d'un
certificat de classement par la Régie; "15° déterminer
l'endroit où l'inspection du grain est effectuée et où le
certificat d'inspection est délivré par la Régie."
Cet article 58 sera-t-il adopté?
M. Giasson: Certainement pas aussi rapidement que vous le
pensez.
M. Russell: Seulement deux petites questions, M. le
Président.
M. Giasson: C'est incroyable. M. Garon: Pardon?
M. Russell: "Prescrire le montant des droits payables pour
obtenir une copie d'un dossier détenu par la Régie;" Est-ce qu'on
a une idée des montants qu'on va imposer? Est-ce que ce sont seulement
des coûts directs ou est-ce que la régie peut arbitrairement
imposer n'importe quel taux?
M. Garon: A quel paragraphe?
M. Russell: "11° prescrire le montant des droits payables
pour obtenir copie d'un dossier détenu par la Régie;"
Le Président (M. Laberge): On m'a fait remarquer que,
lorsque j'ai fait la lecture, au 12°, j'ai dit "prescrire les
qualités", alors que j'aurais dû dire "prescrire les
qualifications". Vous aviez le texte mais j'ai mal lu, apparemment. C'est pour
le journal des Débats.
M. Giasson: M. le Président, on a la preuve encore une
fois que l'actuel gouvernement a tendance à légiférer par
voie de délégation. On prescrit énormément, on
donne énormément de pouvoirs par réglementation. Il
m'apparaît, sans être un légiste, qu'une bonne partie de ces
pouvoirs devrait être retrouvée dans la loi même et non pas
dans les règlements. D'accord, il y a des éléments pour
lesquels il serait plus souple d'agir par réglementation, mais vous avez
certains pouvoirs qu'on accorde aux fins de la réglementation qui
devraient être des pouvoirs que la loi devrait comporter elle-même.
Je ne sais pas qui guide le gouvernement dans cette façon de
légiférer mais, plus on va, plus on aura de la législation
cela s'accentue sans cesse qui sera une délégation
quasi totale entre les mains de l'exécutif. On l'avait
déjà remarqué à d'autres articles du projet de
loi
qui faisaient référence à la réglementation.
Cela a été le cas des articles 23, 24, 25 et d'autres, mais
particulièrement à l'article 58, au lieu d'inscrire dans le
projet de loi lui-même des pouvoirs qui, à mon sens, devraient s'y
retrouver, on permet encore une fois de faire de la législation par
réglementation. Peut-être qu'on prêche dans le vide, qu'on
prêche dans le désert, mais il reste que c'est la
réalité. De plus en plus, on retire les pouvoirs des mains des
élus du peuple, des droits d'intervention sur les modalités
d'application de lois qui, normalement, devraient être contenus dans la
loi et non pas dans les règlements.
M. Russell: M. le Président, j'abonde dans le même
sens que le député de Montmagny-L'Islet. Je vous fais remarquer
qu'à l'article 58, 2°, on dit "prescrire les qualifications requises
d'une personne affectée au classement du grain pour le compte d'un
titulaire de permis." Ces choses, à mon avis, devraient être
inscrites dans la loi parce qu'il n'y a pas de variation de qualifications; il
devrait y avoir seulement une qualification. Cela existe actuellement. Prenez
tout autre inspecteur, normalement on détermine par la loi... C'est
là un exemple de ces nombreux pouvoirs que se donne le gouvernement
actuel. On sort des mains du législateur le contrôle. C'est
seulement l'exécutif qui a un contrôle, qui peut varier du jour au
lendemain. On sait qu'on l'apprend par la Gazette officielle et on sait que si
on est mécontent on peut grogner un peu, mais cela ne sert pas à
grand-chose.
M. Giasson: Le même phénomène
s'applique...
M. Russell: Je pense que c'est une mauvaise loi. Je pourrais vous
donner d'autres exemples; je me suis servi seulement de celui-là pour
tenter de faire en sorte que le ministre comprenne qu'on ne veut pas être
exigeant mais qu'on devrait au moins, inscrire dans la loi tout ce qui est
possible. C'est simplement ce qui est imprévisible ou ce qui doit varier
assez souvent qu'on peut laisser dans les mains de l'exécutif, sachant
que cela coûte assez cher d'adopter des lois et que cela peut se faire
simplement par arrêté en conseil.
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson:... je souscris aux propos de mon collègue de
Brome-Missisquoi et je réfère au 7° de l'article 58:
"prescrire les registres, comptes, livres et dossiers qu'un titulaire de permis
doit tenir à son établissement et établir les
règles relatives à la tenue de ces documents". Je dis qu'une
entreprise le moindrement sérieuse fait affaires avec une maison de
comptables qui va lui indiquer pour les fins d'une excellente
comptabilité, d'un excellent contrôle, des systèmes de
comptabilité. Pourquoi faut-il que, dans une réglementation, on
montre à marcher à tout le monde? Qu'on veuille absolument que
tout le monde ait le pas, à la manière dont on va l'enseigner?
C'est cela, en définitive.
M. Dubois: Les pouvoirs sont aussi grands que ceux du
ministère du Revenu dans cet article.
M. Garon: Non, il ne faut pas exagérer.
M. Dubois: Quand vous regardez, M. le ministre...
M. Giasson: On veut tout enrégimenter, tout ordonner, tout
contrôler, quand on sait qu'il y a des entreprises d'envergure, avec
d'aussi grandes responsabilités, aussi élevées, qui
peuvent fonctionner sans se faire dicter totalement, par une
réglementation, à quelle place elles doivent mettre le point sur
le i; on est rendu dans une telle situation.
M. Garon: II ne faut pas exagérer, M. le Président.
Si je regarde la loi fédérale, les pouvoirs réglementaires
sont encore plus grands que dans la loi qu'on présente actuellement.
M. Giasson: Jugez-vous que c'est bon?
M. Garon: Ce sont des choses qui peuvent varier là-dedans,
plus rapidement. S'il fallait venir devant le Parlement chaque fois qu'il y a
des... Je regarde l'article 98 de la Loi sur les grains du Canada. C'est parce
qu'il y a des choses qui vont changer dans le temps. La commission peut, avec
l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil, établir des
règlements: a) indiquant qu'une graine fait partie des grains au sens de
la présente loi; b) interdisant pour une période ou
réglementant la livraison du grain aux élévateurs, le
déchargement du grain des élévateurs, la manutention et le
traitement du grain dans les élévateurs et l'expédition du
grain des élévateurs afin d'assurer le mouvement régulier
du grain; c) prescrivant dans quelles conditions, de quelle façon
doivent être prélevés les échantillons de grain...
Cela continue ainsi pendant des pages et des pages. Vous devriez voir ce qu'il
y a dans la loi fédérale. On a mis vraiment le minimum dans la
réglementation québécoise ici.
Il y a des méthodes...
M. Giasson: M. le ministre, si vous permettez...
M. Garon: ... des échantillonnages, par exemple...
M. Giasson: ... dans la loi fédérale, les
procédures d'exploitation des silos, ce n'est pas de la
réglementation. Les procédures d'exploitation des silos sont
spécifiées dans la loi et là, vous avez toute une
énumération. C'est la Loi sur les grains du Canada. Ce n'est pas
de la réglementation, c'est la loi qui spécifie toutes les
procédures d'exploitation des silos.
M. Garon: Où?
M. Giasson: d) manutention des grains par des collecteurs
agréés ou autres personnes. Dans les procédures
d'exploitation des silos. (23 h 15)
M. Garon: Je pense que dans la loi fédérale, vous
avez beaucoup plus de réglementation que cela.
M. Giasson: II y a de la réglementation, M. le
ministre.
M. Garon: C'est marqué: Règlement concernant la
réception, l'inspection, la manutention et le stockage aux
élévateurs de grain étranger prescrivant le délai
pendant lequel ce grain étranger peut demeurer en stock dans un
élévateur. Il y a des pages, dans la réglementation
fédérale, où on donne des pouvoirs de
réglementation. Je ne dis pas des articles, mais des pages
complètes. Pour l'article 97, l'article 98...
M. Giasson: Non. Je l'ai la loi fédérale ici. M.
Garon: Oui.
M. Russell: "Prescrire les qualifications requises d'une personne
affectée au classement du grain pour le compte d'un titulaire..." Ce
permis, est-ce que c'est fait par règlement, dans la loi
fédérale?
M. Garon: II doit y avoir un cours. Il faut avoir suivi le cours
sur le classement des grains. Ce n'est pas un cours de deux ou trois ans! C'est
un cours d'une semaine, deux semaines ou trois semaines pour connaître
comment peut fonctionner le classement du grain.
Les registres, par exemple, c'est pour que ce ne soit pas sur des bouts
de papier, mais que ce soit un registre un peu uniforme, pour qu'on puisse se
retrouver là-dedans.
M. Giasson: Oui. L'artisan qui ne fait pas affaire avec un
comptable agréé peut avoir tendance, peut-être, à
faire cela à la jambette, mais la plupart des entreprises
sérieuses, aujourd'hui, ont des systèmes... Les meuneries ont des
systèmes de comptabilité. Je sais ce dont je parle. Toutes les
meuneries le moindrement sérieuses, du côté de la tenue des
livres, de la comptabilité et des registres...
M. Garon: Oui.
M. Giasson: ... savent où elles vont.
M. Garon: Oui, oui.
M. Giasson: Elles le font à la suite des recommandations
du comptable qui suit l'entreprise. Il peut se glisser, peut-être, une
petite entreprise de broche à foin mais cela ne tient pas le coup
longtemps, ces années-ci...
M. Garon: Aussi, c'est une protection pour les gens
eux-mêmes...
M. Giasson: ... avec la fusion qu'on a retrouvée...
M. Garon: ... parce que pour les bons de solvabilité et
tout cela, cela va aider les gens que d'avoir une tenue de livres pour les fins
du financement.
M. Russell: M. le Président, je ne suis pas contre la
tenue des livres. Je suis pour la tenue des livres. Ce que je conteste,
actuellement, c'est qu'il y ait une réglementation pour
déterminer quel genre de tenue de livres. Tandis que si on donnait
simplement une définition, dans la loi, d'un système comptable,
point, ou d'un système de livres acceptable... Il y a certainement une
qualification qu'on peut mettre dans la loi. A ce moment-là, on sait que
s'il y a des changements, cela doit revenir devant la Chambre. Tandis que
là, il peut y avoir des modifications selon le caprice du ministre ou du
cabinet des ministres et cela peut être modifié à toutes
les années.
M. Giasson: D'ailleurs, présentement et dans les
années à venir, les entreprises sérieuses vont tenir toute
la comptabilité à partir de l'informatique, sur ordinateur. M. le
ministre, visitez les entreprises. Vous allez être surpris de voir que
depuis trois ou quatre ans, il y a pas mal d'informatique...
M. Russell: On est soumis à tellement d'inspections, qui
viennent de tout bord et de tout côté. On n'a plus de choix. Cela
prend une comptabilité presque parfaite, avec un bagage de
contrôle d'information qu'on est obligé de tenir simplement pour
répondre aux exigences des gouvernements. Je ne parle pas seulement du
gouvernement du Québec mais aussi de gouvernement d'Ottawa. Et
là, ce sont les municipalités, plusieurs municipalités,
qui commencent. Imaginez-vous! Il faut être dans une industrie pour
commencer à reconnaître le malaise que cela impose.
J'aimerais bien qu'on puisse regarder la loi et dire: Je vais
m'établir un système. Au moins, cela va rester. Quand ce sera
modifié, j'aurai un représentant qui sera en Chambre pour savoir
qu'on ne m'imposera pas toutes sortes de normes folichonnes parce qu'on a eu
des problèmes avec un, deux, trois, quatre ou une dizaine de personnes
qui ne veulent pas se conformer à la loi. Là, on ne ferait que
changer la réglementation. On adopte le règlement et on change
cela pour tout le monde.
M. Garon: Non, non.
M. Russell: C'est aussi grave que cela. On l'a vu dans d'autres
systèmes, d'autres domaines où on s'est fait imposer des
modifications qui n'étaient par réellement nécessaires.
Cela coûte de l'argent chaque fois qu'on change quelque chose.
M. Garon: Quand il s'agit de livres, par exemple, c'est pouvoir
vérifier les entrées et les sorties pour voir
véritablement si les grains qui sont en entreposage au nom des
producteurs sont vraiment là. Ce ne sont pas des montagnes, c'est...
M. Giasson: Mais, M. le ministre, vous avez bien lu: "prescrire
les registres, comptes, livres et dossiers qu'un titulaire de permis doit tenir
à son établissement et établir les règles relatives
à la tenue de ces documents."
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Une entreprise le moindrement sérieuse...
M. Garon: On a cela dans le lait.
M. Giasson: ... qui a des employés, qui a du personnel,
qui a des retenues à faire à la source vis-à-vis de ses
employés, ne fera pas long feu si elle tient cela sur des bouts de
papier. Je vous le dis, moi.
M. Garon: Ce n'est pas pour le personnel là! Le personnel,
c'est l'impôt; on ne s'occupe pas de cela.
M. Giasson: Non, non, mais c'est pour vous indiquer que cette
entreprise n'a pas le choix. Elle est obligée d'accepter des
systèmes de contrôle, de comptabilité qui lui sont presque
imposés par la maison de comptables. D'accord si c'est une petite
entreprise qui fait faire la vérification de ses livres par un CO. Cela
peut se produire dans des petites boutiques. Mais dès que vous
fonctionnez avec l'informatique, vous n'avez plus la possibilité de
manoeuvrer et de jouer. On ne peut pas jouer au plus fin avec cela.
M. le Président, cela ne donne rien de vouloir s'opposer.
L'article 58, pour ma part, est adopté sur division.
Le Président (M. Laberge): L'article 58 est adopté
sur division.
J'appelle l'article 59 qui se lit comme suit: "Un règlement ne
peut être adopté que moyennant un préavis de 30 jours,
publié à la Gazette officielle du Québec, en reproduisant
le texte. "Ce règlement entre en vigueur à la date de la
publication à la Gazette officielle du Québec d'un avis indiquant
qu'il a été adopté par le gouvernement ou, en cas de
modification par ce dernier, de son texte définitif, ou à toute
date ultérieure fixée dans l'avis ou dans le texte
définitif."
L'article 59 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté. M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 59 est
adopté.
L'article 60 se lit comme suit: "Commet une infraction...
M. Garon: L'article 59 permet de faire des
représentations, justement, sur les règlements. Je suis conscient
de ce que vous dites; je partage votre avis en général sur ces
questions. L'article 59 est un peu un garde-fou pour permettre aux gens de
faire des représentations. C'est vrai ce que vous dites. Un
règlement peut, des fois, être trop tatillon et il faut essayer de
le corriger. C'est pour cela qu'on met un préavis de 30 jours dans la
Gazette officielle avant de l'adopter pour que les gens puissent faire leurs
représentations.
M. Russell: C'est un prix de consolation, comme dirait quelqu'un.
Au moins, on a cela.
M. Garon: Pardon?
M. Russell: Un prix de consolation, au moins, on a cela.
M. Garon: Je partage votre avis à 100% sur le fait de
mettre le maximum dans la loi plutôt que dans les règlements.
M. Giasson: Légiférer, c'est cela! Ce doit
être fait par les élus du peuple; autrement, faisons adopter des
lois préparées par les fonctionnaires qui auront tous les
pouvoirs de recommandation et on va obtenir l'imprimatur de
l'exécutif.
Le Président (M. Laberge): L'article 59 étant
adopté, ces commentaires y sont inclus.
Infractions et peines
Article 60: "Commet une infraction la personne qui: 1° fait une
fausse déclaration dans une demande de permis; 2° agit contrairement
à la présente loi ou à ses règlements." L'article
60 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 60, adopté.
J'appelle l'article 61 qui se lit comme suit: "Une personne physique qui
est coupable d'une infraction à la présente loi ou à ses
règlements est passible: 1°pour une première infraction,
d'une amende de $100 à $500; 2° pour une infraction
subséquente à une même disposition commise dans un
délai de deux ans, d'une amende de $200 à $1000. "Une corporation
coupable d'une infraction à la présente loi ou à ses
règlements est passible d'une amende minimale et d'une amende maximale
deux fois plus élevées que celles qui sont prévues par le
premier alinéa." L'article 61 est-il adopté?
M. Russell: Adopté. M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 62 se
lit comme suit: "Lorsqu'une corporation
commet une infraction à la présente loi ou à ses
règlements, un administrateur ou un représentant de cette
corporation qui a eu connaissance de l'infraction est réputé
être partie à l'infraction et est passible de la peine
prévue par le premier alinéa de l'article 61 à moins qu'il
n'établisse, à la satisfaction du tribunal, qu'il n'a pas
acquiescé à la commission de cette infraction."
M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 62 est adopté.
L'article 63 se lit: "Une personne qui accomplit ou omet d'accomplir quelque
chose en vue d'aider une personne à commettre une infraction à la
présente loi ou à ses règlements, ou qui conseille,
encourage ou incite une personne à commettre une infraction, commet
elle-même l'infraction et est passible de la même peine."
M. Russell: Oui.
Le Président (M. Laberge): L'article 63 est adopté.
L'article 64: "Une poursuite est intentée en vertu de la Loi sur les
poursuites sommaires, Lois refondues du Québec, chapitre P-15, par le
procureur général ou par une personne qu'il autorise
généralement ou spécialement à cette fin."
L'article 64 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 64 est
adopté.
Dispositions finales
J'appelle l'article 65, qui se lit: "Les sommes requises pour
l'application de la présente loi sont prises pour les exercices
financiers 1979-1980 et 1980-1981 à même le fonds consolidé
du revenu et, pour les exercices financiers subséquents, à
même les sommes accordées annuellement à cette fin par la
Législature."
M. Russell: Est-ce que le ministre peut donner une idée du
coût estimé pour le fonctionnement de cette régie pour la
première année?
M. Garon: Cela va dépendre des ententes qu'on va faire
avec la Commission canadienne du blé. On ne veut pas faire un gros "kit"
mais vous remarquez, dans l'ensemble, que cette loi est pour fins de
classement, de bons de garantie et de surveillance générale.
C'est le seul but, il ne s'agit pas de faire un gros "kit". Alors, selon les
ententes qu'on va faire avec la Commission canadienne du blé, cela va
varier.
M. Russell: Cela peut être $1 million, $2 millions, $3
millions?
M. Garon: Non, c'est en bas de $1 million. M. Russell:
C'est en bas de $1 million.
M. Giasson: Est-ce qu'il faut comprendre que, s'il n'y a pas
entente, si la négociation ne débouche pas selon les
prévisions, cela va prendre moins d'argent pour la régie?
M. Garon: Je pense qu'on va avoir une entente. On les a
déjà rencontrés, cela m'étonnerait qu'on n'arrive
pas à une entente.
M. Giasson: S'il y a entente, quelles sont vos prévisions
de coût de fonctionnement, pour une année, de la régie?
Est-ce que vous avez une idée à peu près du personnel qui
va être requis? Un régisseur à temps plein, plus un autre
régisseur à temps partiel, quelques inspecteurs...
M. Garon: On a prévu une douzaine de personnes au
maximum.
M. Giasson: Déjà, vous pouvez budgétiser
à partir de la connaissance du personnel qui est requis, du salaire
à être payé à ces personnes. Je trouve curieux qu'on
fasse appel au fonds consolidé du revenu pour deux exercices.
M. Garon: Bien, 1979/80...
M. Giasson: Si on a déjà une opinion...
M. Garon: ... est pas mal avancé.
M. Giasson:... du coût approximatif, on aurait pu le faire
sur 1979/80. Si on est déjoué au cours de l'année
financière 1980/81, on pourrait utiliser le même
procédé, soit celui des crédits supplémentaires
comme nous l'avons fait pour la Loi sur la protection du territoire agricole.
Nous avons voté récemment les crédits
supplémentaires parce que la mise en route a nécessité
plus de dépenses que prévu.
M. Garon: Oui mais on...
M. Giasson: On permet à ce moment-là à ceux
qui sont élus d'avoir un droit de regard, dans le budget de base qu'on
adopte lors de l'adoption des crédits généraux d'un
ministère et par le biais d'un budget supplémentaire lorsque
c'est requis.
M. Garon: Voyez-vous, on est à la fin de décembre.
Il va falloir trouver des gens pour être à la commission et
commencer à essayer de faire la réglementation; 1979/80, il n'y
aura pas grand-chose dans le budget là-dessus, il n'y aura pas une
grande dépense d'argent, s'il y en a.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 65, adopté.
J'appelle l'article 66.
M. Giasson: Pourquoi ne mettrait-on pas le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation? Ce serait plus rapide.
(23 h 30)
Le Président (M. Laberge): L'article 66 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 67
est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Régie des grains (suite)
Le Président (M. Laberge): Adopté. On revient
à l'article 11 qui a été laissé en suspens. M. le
ministre.
M. Garon: On me dit que, quant au deuxième paragraphe de
l'article 11, on reproduit les dispositions qu'il y avait dans la loi sur les
alcools.
M. Giasson: Ecoutez M. le ministre, on pourrait le biffer et j'ai
l'impression que cela ne changerait absolument rien; c'est de la redondance
tout simplement par rapport à une autre loi qu'on a
consultée.
M. Russell: Le ministre peut déterminer si
réellement il est utile, s'il a une idée des gens qu'il veut
avoir et qui peuvent être impliqués par cet article ou non ou si
cela peut créer une entrave pour l'engagement de certaines personnes
d'expérience.
M. Giasson: M. le Président, je n'ai pas l'intention de
reprendre le débat là-dessus mais l'argument que le ministre
vient d'énoncer m'apparaît ne pas justifier la différence
qu'on veut apporter par le deuxième alinéa de l'article 11 entre
un détenteur minoritaire d'actions d'une entreprise publique et un
détenteur de capital-actions dans une compagnie privée qu'on
n'exclut pas pour autant qu'il révèle ses intérêts
et ne participe pas à des décisions. C'est aussi enfantin que
cela.
M. Garon: Je n'en vois plus la raison.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que l'article 11... M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je suggérerais peut-être au
député de Montmagny-L'Islet qu'on l'adopte; le ministre pourrait
le réexaminer comme il faut avec ses spécialistes pour voir si
cela peut être modifié pour rendre justice à tout le monde,
ou que cela ne crée pas d'entrave. Il pourrait, à l'occasion du
rapport, apporter un amendement si cela est nécessaire, une modification
à l'article.
M. Giasson: C'est correct s'il n'y a pas d'autres raisons que
celles que vient d'énoncer le ministre de l'Agriculture. Je suis
à me demander s'il n'y a pas de modifications.
M. Garon: Non, les légistes nous ont recommandé de
mettre cela là. Je vais être bien franc, je ne me rappelle pas les
raisons particulières qui avaient incité à mettre cette
disposition. Cela ne vient pas de...
M. Giasson: S'il ne vient pas de raisons à un homme tel
que le ministre de l'Agriculture, qui possède une bonne formation
juridique, c'est encore moins convaincant, M. le Président. Atout
événement, je suis prêt à l'adopter, M. le
Président.
M. Russell: Adopté. Que le ministre regarde et, s'il voit
qu'il est nécessaire d'y apporter des modifications, il le fera.
Le Président (M. Laberge): L'article 11 est adopté,
sujet à ce que le ministre vérifie.
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Laberge): Nous sommes prêts
à l'adopter. Selon ce que vous suggèrent les membres de la
commission, vous pourrez peut-être vérifier s'il y a lieu de
donner une explication.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 11 sera
adopté. Le projet de loi no 75, Loi sur les grains, a donc
été adopté avec des amendements et le leader du
gouvernement m'a prié de présenter à la Chambre deux
rapports séparément. Je prierais donc le rapporteur de la
commission de faire rapport en Chambre.
La commission a donc terminé ses travaux sur l'étude du
projet de loi no 75, mais, ayant un double mandat, elle entreprend maintenant
l'étude du projet de loi no 59 article par article.
Les membres de la commission demeurent les mêmes, à savoir:
M. Lavigne (Beauharnois) remplaçant, M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes)
remplaçant, M. Russell (Brome-Missisquoi) remplaçant, M. Gagnon
(Champlain), M. Garon (Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Rancourt
(Saint-François), M. Dubois (Huntingdon) remplaçant.
Les mêmes membres qui avaient été
désignés peuvent intervenir, à savoir: M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau (Verchères), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Larivière
(Pontiac-Témiscamingue), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Picotte (Maskinongé), M. Samson (Rouyn-Noranda).
Projet de loi no 59
Pourrait-on me suggérer un rapporteur pour ce projet de loi?
M. Rancourt: M. le Président, je proposerais le
député de Kamouraska-Témiscouata, s il vous
plaît!
Le Président (M. Laberge): J'accepte que M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata) soit désigné
rapporteur en Chambre pour le projet de loi no 59.
Le titre du projet de loi no 59 se lit comme suit: Loi modifiant la Loi
sur l'assurance-récolte et la Loi sur l'assurance-stabilisation des
revenus agricoles. J'appelle, à moins qu'il n'y ait des commentaires
préliminaires, l'article 1.
M. Giasson: M. le Président, avant d'entrer dans
l'étude de la loi article par article, j'aurais peut-être quelques
questions à poser au ministre.
Le Président (M. Laberge): Questions
préliminaires.
M. Giasson: Lors du débat de deuxième lecture, le
ministre nous avait fait un résumé des régimes
d'assurance-stabilisation des revenus en vigueur au Québec et j'avais
également fait référence aux besoins qu'on aurait d'avoir
une forme d'aide, que ce soit par un régime d'assurance-stabilisation,
à l'endroit des producteurs de chair de volaille. Le ministre, dans sa
réplique, a invoqué des motifs pour lesquels les producteurs de
chair de volaille vivaient des problèmes. Qu'avez-vous à dire sur
le sujet, M. le ministre?
M. Garon: Voulez-vous m'excuser une seconde?
M. Giasson: Oui, continuez, on va s'arrêter un moment.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est pour vous faire remarquer qu'il y a une ampoule de
brûlée, c'est plutôt sombre, il faudrait y
remédier.
Le Président (M. Laberge): Voulez-vous que l'on suspende
pour quelques minutes?
Des Voix: ...
Le Président (M. Laberge): La commission suspend ses
travaux pour quatre à cinq minutes.
Suspension de la séance à 23 h 39
Reprise de la séance à minuit
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission parlementaire de l'agriculture et de l'alimentation
reprend ses travaux. Comme il est bientôt minuit, est-ce que j'ai le
consentement unanime des membres de la commission pour qu'on continue nos
travaux?
M. Giasson: Certainement, pour autant que je suis
concerné.
M. Russell: M. le Président, je suis bien prêt
à donner mon consentement pour continuer à étudier le
projet de loi no 59, mais je voudrais avertir le ministre d'avance afin qu'il
ne nous fasse pas subir un "filibuster", comme il l'a fait hier soir. S'il
recommence, je retirerai mon consentement.
Régie des assurances agricoles
Le Président (M. Laberge): Nous pouvons fonctionner sur un
consentement conditionnel et l'article 1 a été appelé.
M. Giasson: M. le Président, au moment où vous avez
appelé l'article 1, j'avais une question à poser au ministre qui
faisait référence à des propos qu'on a tenus hier lors du
débat de deuxième lecture. Cette question que je posais au
ministre était la suivante: Si la Fédération de
producteurs de volailles du Québec décidait de donner avis avant
le 31 décembre qu'elle va quitter l'agence nationale cette
décision nécessite deux mois de préavis est-ce que
le ministre serait prêt à mettre sur pied un programme de
stabilisation dans la chair de volaille? Là, il n'y aurait plus d'agence
nationale touchant le Québec. Les producteurs structurés dans un
plan conjoint auraient décidé de se retirer de l'agence nationale
qui n'a pas donné suite à des revendications minimales. A partir
de ce moment, s'ils donnent avis qu'ils ne veulent pas reconduire l'entente, il
faut qu'ils le fassent avant le 31 décembre. Ils ont deux mois pour se
prévaloir d'un nouvel avis indiquant qu'ils se désistent du
premier. Mais si c'était la volonté des producteurs de chair de
volaille de quitter l'agence c'est-à-dire en mars, ils ne sont
plus à l'agence est-ce qu'on peut espérer que ces
producteurs vont pouvoir bénéficier d'un régime
d'assurance-stabilisation des revenus?
M. Garon: Vous comprenez que je ne peux pas prendre d'engagement
à ce moment-ci. Une décision comme celle-là dépend
du Conseil des ministres. Je pense que le plan national du poulet est
incomplet, parce qu'il...
M. Giasson: Parce que le plan ne se charge pas des surplus comme
l'OCCO le fait?
M. Garon: C'est cela, oui. Ce qui arrive à ce moment,
c'est qu'actuellement on établit un quota national qui est au-dessus des
besoins du marché, d'après les études que j'ai, ce qui va
permettre à certaines provinces d'établir leur quota à un
niveau plus élevé et d'essayer de le produire. Il y a des
modalités assez particulières dans le plan qu'on ne trouve pas
dans d'autres plans. Un plan national doit normalement s'occuper des
surplus.
M. Giasson: Cela peut même aller plus loin, M. le ministre,
si vous le permettez. Dans le domaine du lait, on récupère les
surplus, mais, en vue de maintenir un véritable contrôle de la
production, on impose des pénalités très fortes à
ceux qui dépassent et qui font de la production
hors quota. C'est l'indice d'un plan qui veut vraiment fonctionner et
savoir où il va.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Nous avons le phénomène dans OCCO,
l'Office canadien des oeufs, qui "décortique" les oeufs pour se
débarrasser des surplus. Je ne sais pas combien de millions de douzaines
ils ont décortiquées depuis la mise en place de l'agence. Mais
dans l'agence du poulet, il n'y a personne, ni l'agence, ni le gouvernement qui
semble intéressé à régler le problème des
surplus, soit par des pénalités à ceux qui
dépassent les contingentements ou soit en disposant, aux prix qu'on peut
obtenir, des surplus. Mais pour disposer des surplus à des prix
extrêmement réduits, il faut que vous ayez des mesures qui
imposent des pénalités à ceux qui brisent le rythme de
fonctionnement d'un plan national. Mais, devant cette situation, vous n'avez
pas l'impression que les producteurs de poulet du Québec vont
décider de quitter l'agence? Ils font quoi?
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Vous n'avez pas l'impression que les producteurs de
chair de volaille du Québec vont décider de quitter l'agence
canadienne? S'ils la quittent, cela ne règle pas les problèmes
pour autant. Vous le savez aussi bien que moi. Donc, à partir de ce
moment s'ils la quittent quelle est la garantie sur laquelle ils
peuvent faire reposer l'avenir de leur exploitation, si ce n'est pas un
programme de stabilisation des revenus?
M. Garon: C'est à envisager.
M. Giasson: Voyez-vous d'autres portes de sortie pour maintenir
l'industrie de la chair de volaille au Québec?
M. Garon: II n'y a pas beaucoup d'autres portes de sortie.
M. Giasson: Vous êtes conscient de ça?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Ces commentaires étaient
préliminaires. J'appelle l'article 1. Aime-riez-vous que je continue
à faire lecture des articles?
M. Garon: Oui, allez-y donc, ça va bien.
Le Président (M. Laberge): Article 1 : "La Loi sur
l'assurance-récolte (LRQ, c. A-30) est modifiée par le
remplacement de l'intitulé de la section II par le suivant: Régie
des assurances agricoles du Québec.
Cet article est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2, il se lit comme suit: "L'article 2 de ladite loi est
modifié par le remplacement du deuxième alinéa par les
suivants: "A compter du (insérer ici la date d'entrée en vigueur
du projet de loi no 59), cet organisme est désigné sous le nom de
Régie des assurances agricoles du Québec. "La régie a pour
objet d'administrer l'assurance-récolte prévue par la
présente loi et d'administrer, conformément à la Loi sur
l'assurance-stabilisation des revenus agricoles (LRQ, c. A-31), les
régimes d'assurance-stabilisation des revenus agricoles établis
en vertu de ladite loi."
L'article 2 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté. M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 2 est adopté.
J'appelle l'article 3 qui se lit comme suit: "Partout où, dans une loi
autre que la Loi sur l'assurance-récolte, dans un règlement, une
proclamation, un arrêté en conseil ou un document, se rencontre
l'expression "Régie de l'assurance-récolte du Québec",
elle est remplacée par l'expression "Régie des assurances
agricoles du Québec".
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 3 est adopté.
Article 4: "L'article 5 de ladite loi est remplacé par le suivant: "5.
La régie est formée d'au plus sept membres, dont un
président et deux vice-présidents, nommés par le
gouvernement. "Le président et les deux vice-présidents sont
nommés pour une période d'au plus cinq ans. Les autres membres
sont nommés pour une période d'au plus trois ans. "Deux des
membres de la régie sont choisis parmi les agriculteurs.
Le gouvernement fixe le traitement et, s'il y a lieu, le traitement
additionnel et les autres conditions de travail des membres de la régie.
"Le président agit comme directeur général de la
régie et les vice-présidents agissent comme directeurs
généraux adjoints de la régie.
Un membre demeure en fonction à l'expiration de son mandat
jusqu'à ce qu'il soit nommé de nouveau ou remplacé."
L'article 4 est-il adopté?
M. Russell: M. le Président, j'avais posé une
simple question au ministre hier soir et il m'a partiellement répondu.
Combien de personnes élimine-t-on en faisant cette fusion des deux
régies?
M. Garon: Là il y a un conseil d'administration de cinq
membres pour chacun des deux organis-
mes. Alors, on dit sept actuellement parce qu'il y a des personnes qui
ont des mandats et je voudrais qu'il y ait des agriculteurs également,
mais je pense qu'éventuellement, dans une refonte, on pourrait revenir
à cinq membres.
M. Russell: C'est pour les membres, mais à
l'intérieur de la fusion des deux régies il y a du personnel
aussi.
M. Garon: Non, je n'ai pas fait le calcul. Vous savez que la
première phase quand on doit faire une rationalisation des
opérations, c'est de mettre ce monde ensemble. Tant qu'ils ne sont pas
ensemble, chacun a des ambitions de voir que, sur le plan administratif, son
affaire est plus efficace. Quand vous demandez à un d'employer son
personnel pour aider l'autre afin qu'il n'y ait pas de chevauchement
administratif, ça rentre dans son budget alors qu'il aide une autre
régie. Ce n'est pas toujours facile.
Je pense que, pour vraiment réaliser cette rationalisation
administrative, il faut d'abord mettre les personnes ensemble afin qu'elles
forment un organisme et, après ça, ça va finir par se
tasser.
M. Russell: Mais il n'y a pas eu d'analyse précise, un
rapport qui a été remis au ministre pour dire:A la suite de la
fusion, on devrait éliminer au moins tant de personnes.
M. Garon: Jusqu'à maintenant, surtout pour les productions
qui n'étaient pas du boeuf, par exemple, pour d'autres productions
où il faut mesurer des champs, calculer des rendements, etc., dans les
deux cas, il y a eu des ententes administratives pour éviter des
chevauchements administratifs. Mais il n'y a pas eu de façon
précise l'évaluation du nombre de postes qui pourraient
être enlevés. Je pense que dans un an on pourra...
Le Président (M. Laberge): L'article 4 n'est pas
adopté.
M. Giasson: M. le Président, j'aurais un amendement
à apporter à l'article 4. Au troisième alinéa, on
lit ceci: "Deux des membres de la régie sont choisis parmi les
agriculteurs". J'aimerais ajouter, après le mot "agriculteurs", les mots
"représentants des associations d'agriculteurs". La Loi sur
l'assurance-récolte du Québec avait déjà cette
spécification et je ne comprends pas qu'on n'ait pas maintenu cette
dimension, c'est-à-dire qu'on maintienne deux agriculteurs parmi les
régisseurs, mais à la condition que ces agriculteurs soient des
représentants des associations d'agriculteurs.
Le Président (M. Laberge): L'amendement du
député de Montmagny-L'Islet se lit comme suit: Au
troisième alinéa, après le mot "agriculteurs", ajouter les
mots "représentants des associations d'agriculteurs."
M. Garon: J'ai pensé à cela longtemps. C'est une
question sur laquelle on a réfléchi longuement. On a choisi de le
mettre volontairement comme cela pour ne pas garder, dans des organismes
gouvernementaux, des divisions qu'on retrouve parfois. A ce moment, on dit: Un
représentant des coopératives, un représentant des
syndicats. Au fond, l'objectif de mettre des agriculteurs à la
régie, à un conseil d'administration, c'est d'avoir des gens du
champ qui connaissent les problèmes et qui ont de la rétroaction,
si on veut, qui ont...
M. Giasson: Qui sont dans leur vécu de tous les jours.
M. Garon:... la connaissance concrète de tous les jours.
Comment une législation, un règlement peut-il les affecter?
Qu'ils viennent d'associations, c'est moins important à ce moment. Il
s'agit de trouver des cultivateurs compétents qui connaissent le
secteur, qui sont de bons agriculteurs et qui sont représentatifs du
milieu. A ce moment-là, c'est mieux de choisir des agriculteurs.
Dans un domaine comme celui-là, il faudrait avoir un agriculteur,
par exemple, dans des cultures et un autre dans l'élevage, beaucoup plus
que d'avoir des agriculteurs qui sont... Je ne veux pas dire que celui dans
l'élevage ne sera pas dans la culture aussi parce que, souvent, celui
qui fait de l'élevage fait de la culture également. Je pense que
c'est plus important d'avoir quelque chose qui représente l'agriculteur
sur le plan de la production que des associations d'où il provient.
M. Russell: J'aurais une proposition ou un amendement à
celui du député de Montmagny-L'Islet. Est-ce qu'on ne pourrait
pas dire plutôt "sur recommandation des associations d'agriculteurs ou
approuvé par eux ou sur leur approbation"?
M. Garon: Souvent, je demande des suggestions pour des noms. Pour
la protection du territoire agricole, j'ai demandé: Avez-vous des noms?
Cela ne veut pas dire qu'on va prendre les noms qui sont
suggérés, mais c'est quand même indicatif du genre
d'agriculteurs que les gens voudraient voir nommer.
M. Giasson: II est facile de comprendre si vous demandez aux deux
grandes associations du Québec de fournir une liste de dix noms, quinze
noms. Vous avez le pouvoir de faire un choix, une sélection parmi ces
dix ou quinze noms qui vous sont soumis si vous voulez garder la
représentativité d'un de ces noms recommandés qui est dans
le secteur de la production de céréales, ou de la production
maraîchère et un nom qui est plutôt reconnu comme
étant un cultivateur qui fait de l'élevage, mais qui doit
nécessairement pratiquer des grandes cultures. Celui qui a un troupeau
laitier, il fait la rotation dans ses champs, il fait du foin, il fait des
céréales pour maintenir une rotation. Cela vous laisse une marge
de manoeu-
vre avec une recommandation qui vous est faite par les deux grandes
associations sur une liste de dix ou quinze noms. (0 h 15)
Vous n'êtes pas obligé de choisir une personne qui serait
désignée par l'une des associations et qui ne cadrerait pas dans
le portrait, dans l'image que vous vous faites de la
représentativité de cette personne à l'intérieur de
ses activités agricoles. Je crois qu'en précisant que ce doivent
être des représentants qui viennent des grandes associations
agricoles au Québec il y en a deux qui dominent, vous avez le
syndicalisme agricole et vous avez la coopération agricole si
vous n'êtes pas limité dans le nombre de personnes qui vous sont
proposées, ça vous laisse un champ d'action, une marge de
manoeuvre qui est suffisamment grande à mon sens.
M. Garon: J'aime mieux, dans les faits, demander des noms,
c'est-à-dire que les gens à la régie sont des
représentants d'associations. Je pense qu'on s'embarque dans des
débats. Au fond, je pense que la plupart des agriculteurs sont membres
de coopératives et membres de syndicats; ce serait peut-être mieux
de choisir des agriculteurs qui sont dans les deux, afin qu'ils n'aient pas des
perceptions exclusives d'un secteur. Je dois vous dire que, personnellement,
par tempérament, je vais plutôt essayer de trouver des gens qui
sont les deux et qui sont...
M. Giasson: Est-ce que c'est l'expérience qu'on vit
à l'assurance-récolte? Les représentants des cultivateurs
et des agriculteurs sont des gens qui appartiennent aux deux grands
mouvements.
M. Garon: Oui, mais souvent ce qui arrive aussi c'est qu'on se
retrouve avec les mêmes personnes un peu partout; je ne sais pas si c'est
souhaitable. Est-ce que ce n'est pas plutôt d'avoir des gens qui
sont...
M. Russell: Ce n'est pas l'objectif visé, ce n'est pas
souhaitable d'avoir les mêmes personnes à différentes
places, ce sont toujours les mêmes; je suis bien d'accord avec le
ministre là-dessus. Je pensais simplement que, si c'étaient des
gens approuvés par eux, on leur donnerait plus de garantie qu'ils sont
bien représentés, mais je n'insiste pas plus que ça. On
laissera la responsabilité au ministre et on gardera le privilège
de notre critique d'Opposition s'il ne fait pas bien ça.
M. Garon: Au fond, le choix du ministre c'est de nommer des
personnes qui ont une crédibilité, parce que son organisme n'aura
pas plus de crédibilité que les personnes qui le dirigent. C'est
pour ça que je préfère laisser l'article tel qu'il est
là, pour ne pas avoir des représentants d'associations.
Le Président (M. Laberge): Avez-vous d'autres
commentaires, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Russell: Amendement rejeté sur division.
M. Giasson: Peut-on avoir un vote, M. le Président?
Le Président (M. Laberge): Je demande si la proposition
d'amendement du député de Montmagny-L'Islet, qui consiste
à ajouter, au troisième alinéa de l'article 4, à la
fin, les mots "représentants des associations d'agriculteurs", sera
adoptée.
Une Voix: Rejeté.
M. Russell: Rejeté sur division.
Le Président (M. Laberge): Vous demandez un vote
nominal.
M. Giasson: Un vote enregistré.
Le Président (M. Laberge): Un vote enregistré; bon,
j'appelle le vote. M. Lavigne (Beauharnois). M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes).
M. de Bellefeuille: Contre.
Le Président (M. Laberge): M. Russell
(Brome-Missisquoi.
M. Russell: Tel que formulé, je suis contre.
Le Président (M. Laberge): M. Gagnon (Champlain).
M. Gagnon: Contre.
Le Président (M. Laberge): M. Garon (Lévis).
M. Garon: Contre.
Le Président (M. Laberge): M. Giasson
(Montmagny-L'Islet).
M. Giasson: Pour.
Le Président (M. Laberge): M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata). M. Rancourt (Saint-François).
M. Rancourt: Contre.
Le Président (M. Laberge): M. Dubois (Huntingdon).
M. Dubois: Pour.
Le Président (M. Laberge): L'amendement est rejeté
par un vote de deux contre cinq.
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Pendant que nous en sommes à l'article
4, je me demande si le nombre qui est indiqué là est un
maximum.
Une Voix: Non.
M. de Bellefeuille: Cela dit: "Deux des membres de la
régie sont choisis parmi les agriculteurs". Si le ministre veut en
nommer trois, est-ce que la loi, telle que rédigée, le lui
permettrait? Sinon, est-ce qu'on ne pourrait pas mettre les mots "au
moins"?
M. Garon: Non, je pense que ça le permet.
M. Giasson: Ce n'est pas restrictif.
M. de Bellefeuille: Ce n'est pas restrictif?
M. Garon: Non.
M. de Bellefeuille: Parfait!
Le Président (M. Laberge): L'article 4 du projet de loi
amendant l'article 5 sera-t-il adopté?
M. Giasson: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Adopté sur division,
sans amendement. J'appelle l'article 5, qui se lit comme suit: "5. L'article 6
de ladite loi est remplacé par le suivant: "6. Le quorum de la
régie est de la majorité de ses membres dont le président.
Au cas d'égalité des voix, le président ou, dans le cas
visé dans le deuxième alinéa du présent article, le
vice-président a un vote prépondérant. "Au cas
d'incapacité d'agir du président ou de vacance de son poste, le
président est remplacé, durant cette incapacité ou
jusqu'à ce que soit nommé un nouveau président, par le
vice-président désigné à cette fin par le
gouvernement et, à défaut de ce dernier, par l'autre
vice-président. "Lorsqu'un autre membre est incapable d'agir, par suite
d'absence ou de maladie, le gouvernement peut lui nommer temporairement un
remplaçant aux conditions et moyennant la rémunération
qu'il détermine". L'article 5 sera-t-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 5, adopté.
J'appelle l'article 6, qui dit ceci: "L'article 9 de ladite loi est
remplacé par le suivant: "9. Le président et les
vice-présidents de la Régie exercent leurs fonctions à
temps plein." Est-ce que l'article 6 sera adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 7 se
lit: "L'article 21 de ladite loi est modifié par le remplacement du
paragraphe b) par le suivant: "b) d'étudier à la demande de la
Régie tout problème relatif à l'application de la
présente loi ou de la Loi sur l'assurance-stabilisation des revenus
agricoles et de soumettre à la Régie les rapports et les
suggestions appropriés;". L'article 7 est-il adopté?
M. Russell: Adopté quant à moi.
M. Giasson: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 7 est adopté.
J'appelle l'article 8. L'article 8 dit: "L'article 45 de ladite loi est
remplacé par le suivant: "45. Un producteur assuré seulement pour
les besoins alimentaires de son troupeau pendant l'hivernage a droit, pour ses
pâturages, à une indemnité égale aux deux
cinquièmes de l'indemnité accordée pour perte de rendement
des plantes fourragères lorsque cette perte est attribuable
exclusivement à la sécheresse." L'article 8 est-il
adopté?
M. Russell: Le même article...
M. Giasson: Non, M. le Président, il y a un changement qui
apporte une notion de besoins alimentaires du troupeau qu'on ne retrouvait pas
dans l'ancienne loi. Quel est l'objectif recherché
précisément par ce changement?
M. Garon: Je pense que c'est cela qu'on faisait dans la
réalité, mais ce n'était pas assez précisé
dans la loi.
M. Giasson: Mais dans l'application de la loi, on tenait compte
des besoins alimentaires du troupeau.
M. Garon: C'est pour éviter que la régie soit
appelée à payer deux indemnités pour la même perte.
On le faisait avant, mais on veut le mettre d'une façon claire.
M. Giasson: Cela veut dire que vous avez eu des cas où
vous avez eu à payer deux indemnités pour la même
perte?
M. Garon: II n'y a pas eu de cas, mais c'est pour éviter
que cela se produise. Il aurait pu y avoir une ambiguïté.
M. Giasson: II y avait un danger. D'accord, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9. "L'article 59 de ladite loi est remplacé par le
suivant: "59. La Régie peut, par règlement, lorsqu'elle estime
posséder les données nécessaires, permet-
tre aux producteurs d'une ou de plusieurs catégories de cultures
commerciales, dans une ou plusieurs zones ou partie d'une ou de plusieurs zones
qu'elle détermine, de s'assurer, selon un système individuel ou
un système collectif, contre la perte de rendement de leurs cultures
commerciales ou à la fois contre une telle perte de rendement et une
diminution de qualité par suite de l'action nuisible, pendant que
l'assurance est en vigueur, des éléments naturels
mentionnés et définis au règlement. La Régie peut
également, par règlement, fixer, sous réserve des
dispositions qui suivent, les conditions de participation des producteurs qui
désirent s'assurer. "Les éléments naturels auxquels peut
s'appliquer une telle assurance sont, outre les éléments
visés dans l'article 24, l'excès de vent, d'humidité ou de
chaleur." L'article 9 sera-t-il... M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, si je comprends bien, il
s'agit d'étendre l'assurance collective aux cultures commerciales et
d'apporter des protections additionnelles, soit celles découlant de
l'excès de vent, d'humidité ou de chaleur. Est-ce qu'on
retrouvait cela dans l'ancien article 24?
M. Garon: Je ne m'en souviens pas. Oui, on retrouvait la
même chose, mais il y a l'assurance collective des cultures commerciales
qui est ajoutée à cet article.
M. Russell: Les seuls changements qu'on a ici, c'est qu'on met:
"ou partie d'une ou de plusieurs zones". Après cela on dit: "Selon un
système individuel ou un système collectif". Ce sont à peu
près les seuls changements qui existent par rapport à ce qui
existait avant.
M. Giasson: Je crois qu'on ajoute une protection contre
l'excès de vent, d'humidité ou de chaleur qu'on n'avait pas dans
l'ancien article 24. L'ancien article 24 parlait de protection contre la neige,
la grêle, l'ouragan, l'excès de pluie, la sécheresse, le
gel.
M. Garon: Cela y était aussi à la fin. Il y avait
un deuxième alinéa à l'article 59.
M. Giasson: Article 59? M. Garon: Oui.
M. Giasson: C'est-à-dire qu'on l'ajoute. Les dommages
contre l'excès de vent, d'humidité ou de chaleur, on
l'ajoute.
M. Garon: C'était là. M. Giasson:
C'était là? M. Garon: Oui.
M. Giasson: Pourquoi met-on une note: Eléments
ajoutés?
M. Garon: C'était marqué "éléments
ajoutés" avant, à l'article 59. C'était là. A ce
paragraphe, il y avait une note à la marge qui disait: Eléments
ajoutés. On a reproduit tel quel cet aspect.
M. Giasson: Ce n'est pas là qu'est le changement?
M. Garon: II n'y a pas de changement là.
M. Giasson: J'ai un document qui date de novembre 1978, cela a
été ajouté à la fin?
M. Garon: Non, c'était là en 1974.
M. Russell: C'était dans les règlements.
M. Giasson: Ce sont bien les lois du Québec.
M. Garon: Avez-vous le chapitre A-30?
M. Giasson: Chapitre A-30.
M. Garon: Regardez en bas de la page.
M. Giasson: Article 59.
M. Garon: Article 59 en bas.
Le Président (M. Laberge): En attendant, M. le
député de Saint-François, est-ce que c'est sur un sujet
différent?
M. Rancourt: Non, c'est une demande de renseignement concernant
le même article.
M. Giasson: Cela va.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: C'est une demande de renseignement, j'aimerais
savoir si cela inclut une production commerciale dans une plaine d'inondation
comme une fraisière, dans une plaine d'inondation ce qui veut dire que
des orages très forts durant l'été font augmenter le
niveau d'eau suffisamment dans les rivières pour causer des
inondations?
M. Garon: Dans le cas d'inondation, ce ne serait pas
l'humidité.
M. Rancourt: C'est ce que je veux savoir.
M. Garon: Je ne pense pas que cela couvrirait un endroit
d'inondation.
M. Rancourt: Des rivières qui sont des confluents, je veux
dire qui...
M. Garon: A ce moment, comme il y a des zones, cela pourrait
être dans une zone, cela dépend des risques. Je pense que cela
jouerait. Un endroit qui connaît des inondations de façon...
M. Rancourt: Annuelle.
M. Garon: Non, cela ne couvrirait pas cela, je ne pense pas en
tout cas.
M. Rancourt: C'est une demande de renseignement que je fais.
M. Giasson: M. le Président, à l'article 24 on
définit les protections et à i) on dit: "La crue des eaux, mais
dans la mesure admise par règlement", il faudrait connaître le
règlement...
M. Garon: II faudrait voir le règlement.
Le Président (M. Laberge): L'article 9 est-il
adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Adopté, j'appelle
l'article 10. Il se lit comme suit: "L'article 60 de ladite loi est
remplacé par le suivant: "60. Sous réserve de la présente
section, les articles 24 à 26, 28 et 29 s'appliquent, en les adaptant,
aux cultures commerciales assurées selon le système individuel ou
collectif. (0 h 30) "Le troisième alinéa de l'article 47, les
articles 48 à 57 ainsi que le deuxième alinéa de l'article
58 s'appliquent, en les adaptant, aux cultures commerciales assurées
selon le système individuel. "Les articles 31, 32, 33, 37, 38, le
deuxième alinéa de l'article 39, le premier alinéa de
l'article 40, des articles 41, 43 ainsi que les trois premiers alinéas
de l'article 44 s'appliquent, en les adaptant, aux cultures commerciales
assurées selon le système collectif."
M. Giasson: Ce n'est plus mutatis mutandis.
M. Russell: ... du système individuel et collectif.
M. Garon: C'est cela. En appliquant les règles du
système collectif qui sont prévues dans les grandes cultures.
Le Président (M. Laberge): L'article 10 est adopté?
Adopté. L'article 11 se lit comme suit: "L'article 74 de ladite loi est
modifié par le remplacement du paragraphe e par les suivants: "e)
déterminer les conditions d'admissibilité d'un producteur
à un système individuel ou à un système collectif;
"e') prescrire l'établissement d'un système collectif d'assurance
relatif à une culture commerciale et déterminer les conditions de
participation d'un producteur à ce système;".
Cet article 11 sera-t-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 12.
L'article 12 dit: "L'article 1 de la Loi sur l'assurance-stabilisation des
revenus agricoles (LRQ, c. A-31) est modifié par le remplacement du
paragraphe h par le suivant: "h) "Régie": la Régie des assurances
agricoles du Québec, instituée par l'article 2 de la Loi sur
l'assurance-récolte (LRQ, c. A-30)."
M. Russell: C'est simplement de la concordance. C'est
accepté.
Le Président (M. Laberge): Cela va? M. Russell:
Adopté.
M. Giasson: Aune condition: que le terme "commission"
disparaisse.
Une Voix: Pardon?
M. Giasson: Le terme "commission", tel qu'il apparaissait dans la
Loi sur l'assurance-stabilisation disparaît pour être
remplacé par "régie". Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 12 est adopté.
L'article 13: "Ladite loi est modifiée par le remplacement du mot
"Commission", partout où il apparaît dans la loi, par le mot
"Régie". "Partout où, dans une loi, un règlement, une
proclamation, un arrêté en conseil ou un document, se rencontrent
l'expression "Commission administrative des régimes
d'assurance-stabilisation des revenus agricoles" et le mot "Commission" pour
désigner la Commission administrative des régimes
d'assurance-stabilisation des revenus agricoles, ils sont remplacés
respectivement par l'expression "Régie des assurances agricoles du
Québec et le mot "Régie"."
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 13 est adopté.
L'article 14 se lit comme suit: "Ladite loi est modifiée par
l'abrogation de la section IV et son remplacement par la suivante: "Section IV,
administration. "12. La Régie a également pour objet
d'administrer les régimes d'assurance-stabilisation des revenus
agricoles établis suivant l'article 2."
Cet article 14 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. J'appelle
l'article 15. L'article 15 se lit comme suit: "L'article 44 de ladite loi est
abrogé." L'article 15 est-il adopté?
M. Giasson: Un instant.
Le Président (M. Laberge): II est en...
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 15 est adopté.
J'appelle l'article 16. "Les sommes mises
à la disposition de la Commission administrative des
régimes d'assurance-stabilisation des revenus agricoles, pour les fins
de l'application de la Loi sur l'assurance-stabilisation des revenus agricoles
(LRQ, c. A-31), sont mises à la disposition de la Régie des
assurances agricoles du Québec." Est-ce que cet article est
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 16 est adopté.
L'article 17: "La Régie des assurances agricoles du Québec
instituée par la Loi sur l'assurance-récolte (LRQ, c. A-30)
succède à la Commission administrative des régimes
d'assurance-stabilisation des revenus agricoles (L.R.Q., c. A-31) et elle en
assume les droits et obligations."
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Ce n'est pas tout.
M. Giasson: Ce n'est pas terminé, oui.
Le Président (M. Laberge): De l'autre côté,
on dit: "Elle devient, sans reprise d'instance, partie à toute
procédure commencée par ou contre elle avant l'entrée en
vigueur de la présente loi." L'article 17 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 18: "Les
règlements adoptés par la Commission administrative des
régimes d'assurance-stabilisation des revenus agricoles en vertu de la
Loi sur l'assurance-stabilisation des revenus agricoles (LRQ, c. A-31)
demeurent en vigueur jusqu'à ce qu'ils soient modifiés,
remplacés ou abrogés par des règlements adoptés par
la Régie des assurances agricoles du Québec en vertu de ladite
loi."
M. Giasson: On va continuer de faire fonctionner la Régie
des assurances agricoles, en ce qui a trait à la partie de
l'assurance-stabilisation, en fonction des règlements qui existent
présentement ou si on prévoit des modifications à ces
règlements?
M. Garon: Pas à l'occasion de cela, en tout cas.
M. Giasson: Pas à l'occasion de cela. Ce serait pour
s'ajuster mieux à la situation de l'assurance-stabilisation.
Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 18, adopté.
J'appelle l'article 19. Il se lit comme suit: "Les membres de la Régie
de l'assurance-récolte du Québec dont le mandat n'est pas
expiré lors de l'entrée en vigueur de la présente loi et
le président de la Commission administrative des régimes
d'assurance-stabilisation des revenus agricoles sont membres de la Régie
des assurances agrico- les du Québec pour la durée que
détermine le gouvernement." L'article 19 est-il adopté?
M. Giasson: M. le Président, on précise que les
membres de la Régie d'assurance-récolte demeurent en fonction
comme régisseurs de la Régie des assurances agricoles du
Québec. Qu'est-ce qui advient des autres régisseurs qu'on avait
à l'assurance...
M. Garon: J'ai laissé expirer les mandats sans
renouvellement. Alors, ils ont continué pour ne pas... Comme je ne
savais pas à quel moment...
M. Giasson: A l'expiration des mandats, ces personnes vont
être réaffectées à d'autres fonctions, pour ce qui
est du président de...
M. Garon: Comment dites-vous?
M. Giasson: Ce sont les membres des deux régies, ceux
à qui vous laissez expirer le mandat, ceux qui sont en poste.
M. Garon: II y en a aux deux régies dont les mandats sont
expirés. Il y en a dont ils ne sont expirés. Ceux dont les
mandats sont expirés, ils continuent à la nouvelle régie
et on va tenir compte des gens qui ont des mandats actuellement.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 19 est adopté.
J'appelle l'article 20 qui se lit comme suit: "Les fonctionnaires et
employés de la Commission administrative des régimes
d'assurance-stabilisation des revenus agricoles deviennent fonctionnaires et
employés de la Régie des assurances agricoles du Québec."
Cet article est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Giasson: Même phénomène pour les
fonctionnaires de l'assurance-récolte que ceux de la commission
administrative? Les fonctionnaires vont être intégrés?
M. Garon: Au lieu d'être des employés de l'un et de
l'autre, ils deviennent les employés de celle-là.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 20 est adopté.
Article 21: "L'article 2 de la Loi sur le régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics (LRQ, c. R-10) est
modifié par la suppression du paragraphe 6° du premier
alinéa." Est-ce que cet article est adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 21, adopté.
L'article 22.
M. Garon: Un instant, parce que je voudrais ajouter un article 22
et renuméroter l'article 22 pour devenir l'article 23 pour des questions
de... parce que là, c'est nommé pour cinq ans au lieu de dix ans.
Alors, il faut changer cela pour les fins de fonds de pension.
Le Président (M. Laberge): Le ministre nous demande
d'ajouter, après l'article 21 du projet de loi, l'article suivant: "22:
L'article 55 de la Loi sur le régime de retraite des fonctionnaires
(LRQ, c. R-12) est modifié par le remplacement, dans les
cinquième et sixième lignes du paragraphe 6° du premier
alinéa, des mots "sont nommés pour dix ans" par les mots
"exercent leurs fonctions à temps plein", et renuméroter
l'article 23, l'article 22 du projet de loi. D'abord, ce nouvel article 22
sera-t-il adopté?
M. Garon: Les fonds de pension, on prévoyait la nomination
pour dix ans. On prévoit que les nominations seront d'une durée
de cinq ans. Pour que l'article de la Loi sur le régime de retraite des
fonctionnaires s'applique, il faut changer la terminologie.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Le nouvel article 22 est
adopté. J'appelle le nouvel article 23, c'est-à-dire l'ancien
article 22 renuméroté, qui se lit comme suit: "La présente
loi entrera en vigueur à la date fixée par proclamation du
gouvernement". Cet amendement est-il adopté?
M. Giasson: Cet article.
Le Président (M. Laberge): Cet article, oui, l'article 23
est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté.
M. Garon: Je voudrais en terminant, M. le Président,
remercier tous les membres de la commission ainsi que vous-même, M. le
Président, et le personnel qui a travaillé avec nous pour
l'étude de ce projet de loi ainsi que l'autre projet de loi que vous
avez étudié antérieurement au cours de la soirée.
Je remercie chacun de sa bonne collaboration pour qu'on puisse étudier
article par article ces deux projets de loi au cours de cette soirée.
Merci.
M. Giasson: M. le Président, je souscris
entièrement à cette motion de félicitations et de
remerciements formulée à l'endroit des personnes auxquelles vient
de faire référence le ministre.
M. Russell: M. le Président, je ne veux pas rester
indifférent aux félicitations du ministre. J'accepte ses
félicitations et je les lui retourne en même temps pour la
coopération qu'il a donnée.
Le Président (M. Laberge): Messieurs, je vous fais rapport
que le projet de loi no 59, Loi modifiant la Loi sur l'assurance-récolte
et la Loi sur l'assurance-stabilisation des revenus agricoles, a
été adopté avec un amendement et je prie le rapporteur
désigné par la commission, le député de
Kamouraska-Témiscouata, de faire rapport en Chambre de nos travaux.
Cette commission ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 0 h 42