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Etude des crédits du ministère de
l'Agriculture
(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'agriculture est réunie pour l'étude des
crédits du budget 1979/80. Les membres de cette commission sont: M.
Baril (Arthabaska), M. Beauséjour (Iberville), M. Dubois (Huntingdon),
M. Gagnon (Champlain), M. Garon (Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet),
M. Léves-que (Kamouraska-Témiscouata), M. Rancourt
(Saint-François), M. Vaillancourt (Orford).
Les intervenants sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau
(Verchères), M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Larivière (Pontiac-Témiscamingue), M.
Mercier (Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Picotte (Maskinongé),
M. Samson (Rouyn-Noranda).
Planification, recherche et enseignement
Lorsque les travaux se sont ajournés hier, nous étions
à l'étude du programme 1. Mais je ne pourrais vous dire qui avait
la parole à ce moment-là, étant donné que
c'était un autre président. Je vais vous laisser commencer, M. le
ministre.
M. Giasson: M. le Président, je pense que la parole
était au ministre au moment de l'appel de l'ajournement.
Le Président (M. Laplante): Ne vous chicanez pas.
M. Giasson: II fait des recherches pour tenter de se retrouver
sur un document préparé par ses fonctionnaires, au
ministère de l'Agriculture, document qui avait été
préparé, je crois, à la demande du sous-ministre, M.
Dagenais. Il paraît que ce ne sont pas simplement des feuilles
éparses, des feuilles volantes, mais que ce serait relié en deux
gros volumes, qui avaient trois quarts de pouce d'épaisseur. Je suis
surpris de voir le ministre si perdu, d'avoir vu le ministre si perdu, hier
soir, et de ne pouvoir retracer, de ne pouvoir imaginer de quel type de
document il pouvait s'agir. Le ministre peut-il se retrouver avec les quelques
indications que je lui ai données? Pas plus, n'est-ce pas? (10 h 15)
M. Garon: Ces documents-là, je peux vous dire que, quand
on va aux conférences fédérales-provinciales, il y a des
monographies. Il n'y a pas un document comme vous dites. En tout cas, pour
autant que je sache, il y a des monographies sur différents types de
sujets, une monographie sur le lait, une monographie sur les
céréales, une monographie sur les transports. Il y a des
monographies selon les sujets. A un moment donné, il peut arriver,
à l'occasion d'une conférence fédérale-
provinciale, qu'on les regroupe dans un cahier, mais il n'y a pas
d'unité là-dedans. Vous savez que vous avez dix sujets
regroupés dans un cahier. Quand je m'en vais à une
conférence fédérale-provinciale, par exemple, je vais vous
donner l'exemple de la dernière conférence. Il y avait un
document sur la poudre de lait on a fait inscrire ce sujet-là
pour l'alimentation animale. Il y avait un document sur la recherche,
parce que le fédéral dépense peu pour la recherche au
Québec.
Comment l'idée m'est-elle venue de demander une monographie
là-dedans? Je vais vous le dire bien simplement. Le sous-ministre au
fédéral, dans le temps des fêtes, était venu
à Québec. Il avait dit que le fédéral
dépensait beaucoup d'argent pour la recherche, qu'il dépensait
quinze fois plus que le Québec, etc. Quand j'ai lu cela dans le journal,
je n'étais pas à Québec, j'étais chez mes
beaux-parents. Je suis allé à la conférence
fédérale-provinciale de Winnipeg au mois de janvier. J'ai dit au
ministre de l'Agriculture, au fédéral pour vous donner un
exemple concret de la manière que cela se déroule Votre
sous-ministre est venu à Québec dans le temps des fêtes, il
y a quinze jours, et il a dit que vous dépensiez beaucoup d'argent pour
la recherche. Je voudrais bien savoir combien vous en dépensez dans les
différentes provinces, dans vos différents centres. Il m'a dit
qu'il y avait trois centres, un dans l'Ouest, un en Ontario et un pour l'Est.
J'ai appris que, dans le centre de l'Ouest, il dépensait $42 millions;
dans le centre en Ontario, il dépensait $41 millions et au Québec
et dans les Maritimes, tout l'Est du Canada, il s'agissait de $21 millions,
même si on constituait plus que le tiers de la population avec les
Maritimes.
C'est à partir de ce moment-là, quand je suis revenu au
ministère, que j'ai demandé de faire une recherche pour me donner
plus de données sur la recherche agricole au Canada. Il y a une
monographie là-dessus. Il y a des monographies pour des sujets comme
cela, mais il n'y a pas, en autant que je sache en tout cas, une étude
sur... Je ne comprends pas ce que vous voulez savoir au juste.
M. Giasson: Est-ce que, dans ces monographies, il y a de la
recherche qui a été menée sur les retombées du
fédéralisme dans le secteur de l'industrie laitière?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Y a-t-il des études sur les retombées
du fédéralisme sur la production bovine?
M. Garon: Sur la production bovine, je ne me rappelle pas; les
céréales, oui.
M. Giasson: Les céréales, la machinerie agricole,
les centres industriels qui fabriquent de la machinerie agricole.
M. Garon: On a déjà fait une étude pour le
boeuf, concernant la classification du boeuf, com-
ment le fait de classer ou de ne pas classer le boeuf, dans la
classification fédérale du boeuf, cela affectait nos animaux, les
animaux produits au Québec.
M. Giasson: L'inspection des viandes, le système
d'inspection fédérale par rapport au système...
M. Garon: Pour les fins d'une conférence...
M. Giasson: Savez-vous, M. le ministre, que cela commence
à toucher à peu près à tous les
éléments du secteur agricole.
M. Garon: C'est cela que je vous dis. Oui, mais le service...
M. Giasson: C'est regroupé dans deux cahiers?
M. Garon: Non, pas que je sache. C'est-à-dire que c'est
regroupé. Je vais me référer à la conférence
fédérale-provinciale au mois de juillet au Nouveau-Brunswick. Je
vais partir avec un cahier qui va être deux fois plus gros pour la
conférence avec les différents sujets, et en ayant une
étude sur chacun des sujets qui doit être discuté à
la conférence, pour voir de quelle façon cette possibilité
de politique pourrait affecter le Québec. Si vous faites la compilation
de tout cela, c'est évident que, comme on n'a pas l'habitude d'aller aux
conférences fédérales-provinciales pour parler sans savoir
de quoi on parle, je demande toujours des études avant les plus
approfondies possible, pour savoir de quoi on parle et comment ces politiques
peuvent nous affecter et de quelle façon il faut réagir. A ce
moment, si vous faites la compilation de cela, c'est évident qu'il y a
des études sur un grand nombre de sujets, en plus de ceux qu'on demande
en cours d'année.
Je vais vous donner un exemple; cela part des idées qui me
passent par la tête à la suite de conversations avec des gens:
J'ai déjà demandé une étude pour savoir comment les
subventions des Maritimes je disais cela hier du
fédéral pour le transport des produits des Maritimes vers
Montréal, peuvent affecter nos gens dans les patates, parce qu'on
observe le déplacement des producteurs de patates au Québec. Les
gens du Bas-du-Fleuve font de moins en moins de patates. J'ai demandé
cela à un moment donné, parce que j'ai pensé que cela
pouvait affecter... Je me suis rendu compte, et l'étude a
démontré, en fait, que cela affectait beaucoup la production de
patates au Québec. Il y a constamment des études qui sont faites
dans cela.
M. Giasson: Si j'ai bien compris le ministre, il s'agit d'un
travail qui a été mené par des fonctionnaires du
ministère, donc qui a été payé à même
les deniers publics du Québec. Est-ce cela?
M. Garon: Vous ne pouvez pas dire cela de cette façon.
C'est évident que les études doivent être payées par
les deniers publics.
M. Giasson: Entièrement par les deniers publics du
Québec, ressources humaines et ressources financières.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Est-ce qu'un député élu de
l'Assemblée nationale, naturellement dans un comté, pourrait
obtenir ces documents qui sont la propriété du gouvernement du
Québec et qui sont payés à même les deniers du
Québec?
M. Garon: Pas nécessairement, parce qu'il y a des
documents là-dedans qui...
M. Giasson: C'est "top secret", comme cela?
M. Garon: II y a des documents qui sont une stratégie de
négociation pour la conférence
fédérale-provinciale. Il y a des documents que je ne donnerais
certainement pas. Il y a des études sur les arguments de
négociations là-dedans, selon les sujets.
M. Giasson: Oui, mais c'est de l'information pour permettre la
négociation, mais c'est une information qui traduit les faits. Ce n'est
pas une invention, ce n'est pas une spéculation pure. Cela traduit des
faits précis.
M. Garon: A ce moment, je comprends ce que vous dites. Pour tout
arrêté en conseil, tout mémoire au Conseil des ministres,
tout document pour conférence fédérale-provinciale, il y a
des études de faites.
M. Giasson: On n'a rien contre cela.
M. Garon: Je ne comprends pas votre propos.
M. Giasson: Vous avez fait travailler une équipe de
fonctionnaires qui ont mené...
M. Garon: Je n'ai pas fait travailler une équipe de
fonctionnaires.
M. Giasson: Le ministère de l'Agriculture a
commandé, que ce soit le ministre, ses sous-ministres, ses directeurs de
services, quand je dis "vous", voyez votre ministère derrière
vous.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Vous avez mis du monde au travail, vous avez
commandé de la recherche, des analyses et des études qui sont des
documents payés à même les deniers publics. Je
considère que les députés de l'Assemblée nationale
y ont accès et devraient pouvoir obtenir ces documents.
M. Garon: Je comprends ce que vous voulez dire, mais...
M. Giasson: Ce n'est pas un secret militaire, ce qu'il y a
là-dedans!
M. Garon: Non, ce n'est pas un secret militaire. Le
ministère fait des études constamment.
M. Giasson: Oui.
M. Garon: Bon! Voulez-vous que je vous donne...
M. Giasson: C'est normal, c'est logique, c'est dans l'ordre des
choses.
M. Garon: ... toutes les publications, tous les écrits du
ministère et la correspondance?
M. Giasson: Sur demande, les députés de
l'Assemblée nationale, quand il s'agit de documents qui sont la
propriété du gouvernement du Québec et produits par les
deniers de la province, je crois qu'il est normal qu'un député
puisse obtenir ces documents. Je ne parle pas de ce qui est pure
stratégie politique, ce qui est la propriété d'un parti
politique, c'est une autre affaire. Ce n'est pas les deniers du Québec
qui les paient. Normalement, ce ne devrait pas être les deniers du
Québec. Cela mis à part, tout ce qui est document, qui
relève d'un ministère, je crois qu'un député qui
demande ces documents, logiquement, est en droit de les obtenir.
M. Garon: II s'agit d'évaluer cela à la
pièce. Dans certains cas, quand les députés demandent un
document, on dit oui, dans d'autres cas, ce n'est pas d'intérêt
public pour différentes raisons. Il y a un règlement.
M. Giasson: Ce dont on parle, pour vous, est-ce que c'est
d'intérêt public?
M. Garon: Je ne sais pas de quoi vous parlez.
M. Giasson: Vous n'avez pas encore découvert... Etes-vous
de bonne foi, M. le ministre quand vous dites cela?
M. Garon: Oui, je suis de bonne foi. Je ne sais pas de quel
document vous parlez. On fait les études...
M. Giasson: Demandez donc à votre sous-ministre, M.
Dagenais, s'il sait de quoi on parle, lui?
M. Garon: Comment l'appelez-vous, ce document, vous savez de quoi
vous parlez?
M. Giasson: Je n'ai pas le titre précis qui peut
apparaître sur la couverture...
M. Garon: Si c'est un rapport, il doit avoir un titre.
M. Giasson: En cours de séance, il est possible que je
puisse vous donner le titre qui apparaît.
M. Garon: Ah...
M. Giasson: Mais vous avez fort bien compris ce dont il
s'agit.
M. Garon: Non, je dis qu'il se fait des études
constamment...
M. Giasson: Vous n'avez pas compris ce dont il s'agit.
M. Garon: On relit des monographies... Il s'agit de
monographies...
M. Giasson: Si vous, vous n'avez pas compris, il y a des gens
près de vous qui ont compris, eux.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions, M. le
député de Montmagny-L'Islet?
M. Giasson: En tout cas, quitte à y revenir, M. le
Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: M. le Président, je crois que l'OPDQ fait aussi
des recherches au niveau de la planification.
M. le ministre? L'OPDQ exécute des travaux, n'est-ce pas?
M. Garon: ... de toujours. Je m'excuse. M. Dubois: Maudit!
Enfin...
M. Garon: Au ministère, il y a des documents de travail,
il y a des brouillons, il y a constamment des études, mais vous pouvez
être certain que je ne déposerai jamais tous les documents,
travaux, versions. On donne un exemple: Dans la Loi sur la protection du
territoire agricole, j'ai gardé les versions, un peu pour des fins de
consultation éventuelle. Les différentes versions du document de
travail, je les empilais sur mon bureau pour les avoir à portée
de la main. Cela faisait au-dessus de deux pieds de différents
brouillons, de documents de travail en vue d'arriver à ça. Or,
dans tous les domaines, il y a des documents de travail...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Oui, je voudrais savoir si l'OPDQ exécute des
travaux de recherche pour le ministère de l'Agriculture, en dehors du
programme de recherche et de planification.
M. Garon: Apparemment, non. On peut travailler avec eux autres
quand ils font des documents régionaux, par exemple, des documents de
synthèse qui demandent de l'information au ministère. Là,
à ce moment-là, ça peut arriver. Mais cela arrive souvent
que le ministère est appelé à participer à des
comités pour donner l'"input" agricole, la version agricole. Par
exemple, l'environnement va nous demander des renseignements sur les aspects
agricoles de l'environne-
ment. Les Terres et Forêts, souvent, on va participer à des
comités. L'OPDQ, quand il fait un travail, va nous demander, par
exemple, des renseignements sur certaines parties agricoles. Cela arrive
régulièrement, mais comme tels, on n'a pas préparé
de travaux pour l'OPDQ.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a un budget précis pour les
études de production sous serre ou sous tunnel? Est-ce qu'il y a un
budget spécifique pour ces deux éléments?
M. Garon: Vous faites référence au centre de
Sainte-Martine?
M. Dubois: Cela peut être celui-là ou cela peut
être... Il y en a à Saint-Hyacinthe, mais ce n'est pas pour les
productions maraîchères. Disons à Sainte-Martine, tous les
travaux de production maraîchère sous serre, est-ce qu'il y a un
élément particulier pour ça?
M. Garon: II y a un budget d'invertissement d'immobilisation pour
la construction des serres, des tunnels pour les cultures abritées et
tout ça, mais, ça, c'est une affaire. Maintenant, il est
évident qu'il y a un budget de fonctionnement et des dépenses de
fonctionnement...
M. Dubois: Au niveau recherche économique?
M. Garon: Ensuite, il y a du personnel, les salaires du personnel
affecté à ce centre. C'est ça qu'on peut retrouver.
M. Dubois: Parce que je pense qu'il a été question,
l'an passé, au moment de l'étude des crédits, que vous
auriez un budget plus élevé dans la recherche de productions sous
serre. Mais, au niveau des études économiques...
M. Garon: On a des contrats, par exemple... Je vais vous donner
des exemples. On a des contrats de recherche avec l'Université Laval
pour certains types... Cette année, on en a fait avec Marc Trudel... (10
h 30)
II y a aussi des contrats avec le Centre de recherche industrielle du
Québec, par exemple, pour étudier les structures des serres, les
pertes de chaleur dans les serres, l'expérimentation, par exemple, d'un
nouveau type de fournaise qui pourrait être utilisé,
différents types de produits. Il y a plusieurs... je ne pourrais pas
vous dire les noms par coeur. La recherche a pour but de mettre au point des
techniques pour diminuer le coût de l'énergie qui
représente plus de 50% du coût de production de la culture sous
serre.
M. Dubois: Est-ce qu'il se fait des recherches au niveau du
chauffage pour serres autrement que par produits pétroliers ou par
électricité?
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: Est-ce qu'il se fait des recherches au niveau du
chauffage pour serres à l'électricité? On sait qu'à
un moment donné, à une certaine période de l'année,
l'Hydro-Québec a un très gros surplus d'énergie et les
barrages restent ouverts. Est-ce qu'il y a des travaux de recherche qui sont
faits dans le but de pouvoir proposer aux producteurs du chauffage autre que
par produits pétroliers?
M. Garon: Oui, il y a justement des expériences en cours
avec des agriculteurs.
M. Dubois: Au niveau du chauffage électrique?
M. Garon: Oui, mais pas électrique.
M. Dubois: Non?
M. Garon: De la vieille huile de garage.
M. Dubois: Au niveau de l'électricité, il n'y a
rien qui se fait dans ce sens.
M. Garon: Non.
M. Dubois: J'ai eu une discussion avec le gérant d'une
division de l'Hydro-Québec; je pense que tout le monde sait qu'il y a
une grosse perte d'énergie une fois les mois de chauffage massif
écoulés, mars, avril et mai, il y a beaucoup d'énergie
disponible à ce moment-là.
M. Garon: On n'en a pas besoin à ce moment-là.
M. Dubois: Bien, on n'en a pas besoin...
M. Garon: C'est surtout l'hiver qu'on en aurait besoin et on est
en concurrence.
M. Dubois: Je comprends, mais, en mars, avril et mai, il y a
beaucoup de chauffage de serres, il y a beaucoup de chauffage qui se fait.
Prenez la production de fleurs et la production de concombres et de tomates
sous serre, il y a une grosse dépense d'énergie. C'est le temps
de l'année où les tomates et les concombres sont en production
sous serre. Apparemment, ce serait intéressant de voir...
M. Garon: La consommation...
M. Dubois: Oui, c'est cela, mais cela prendrait un arrangement
avec l'Hydro-Québec et le ministère de l'Agriculture au niveau
des taux; c'est cela qui serait intéressant. Si on a de l'énergie
disponible et qu'on ne s'en sert pas, je me demande pourquoi on ne s'en sert
pas, si on a les lignes de transport électrique nécessaires. Il y
aurait peut-être lieu de faire des recherches dans ce domaine pour voir
où on pourrait desservir les producteurs avec l'énergie qui nous
appartient et qui ne coûte rien quand les barrages sont ouverts.
M. Garon: C'est-à-dire que ça coûte quelque
chose.
M. Dubois: Je veux dire que quand les installations sont faites
et que les barrages sont ouverts et que l'énergie est perdue, on peut
arriver avec un taux plus bas que l'huile.
M. Garon: En termes de coût alternatif. L'énergie,
à ce moment-là, on ne peut pas la vendre ailleurs...
M. Dubois: C'est cela.
M. Garon:... alors qu'elle aurait rapporté... Ce qu'on
essaie de faire, au fond, l'Hydro-Québec vend son énergie au prix
du marché et on essaie de trouver des formes moins coûteuses de
chauffer les serres.
M. Dubois: Je parle toujours de l'énergie dont nous ne
nous servons pas et qui est perdue présentement. On prétend que,
vers 1982 et 1983, on aura à peu près 40% de l'énergie de
nos pouvoirs qui ne servira pas. Ce sont des chiffres qui ne sont
peut-être pas officiels, mais qui ont été lancés il
n'y a pas longtemps. Je pense qu'il serait intéressant, au niveau du
ministère, de voir quelles sont les possibilités dans ce secteur.
Je pense qu'on pourrait améliorer l'économie de la production
sous serre si on peut livrer une source d'énergie à bon
marché et qui est la nôtre, en plus, ce ne sont pas des produits
importés.
Est-ce qu'il y a une étude qui se fait au niveau du coût de
la production sous serre comparativement au coût de l'Ontario, du sud de
l'Ontario, pour savoir où se situe le Québec,
présentement, au niveau du coût de production?
M. Garon: C'est connu.
M. Dubois: C'est connu présentement? Il y a des
études perpétuelles qui se font, puisque les coûts
changent?
M. Garon: C'est connu, on sait que c'est un de nos
désavantages comparativement à l'Ontario que le coût de
chauffage, parce que les conditions climatiques sont plus exigeantes, plus
rigoureuses ici qu'en Ontario.
M. Dubois: Je pense que c'est bien connu que nos coûts de
chauffage sont plus élevés ici, de là peut-être
faut-il faire un effort vers d'autres formes de chauffage.
M. Garon: C'est exact, mais il y a d'autres travaux qui sont
amorcés présentement. Ce n'est pas assez avancé pour qu'on
vous en donne les détails, mais...
Le Président (M. Laplante): Messieurs, je vous prierais
d'avancer votre micro, s'il vous plaît, parce qu'on me fait signe qu'on a
de la difficulté à vous entendre si vous parlez au nom du
ministre.
M. Dubois: Je reviendrai à l'autre article
après.
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas d'autres
questions?
M. Dubois: Non.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que le programme 1 sera
adopté?
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Toujours sur la planification et études
économiques, quelle est la personne qui assume la direction de ce
service ou de cette activité?
M. Garon: Le sous-ministre?
M. Giasson: Non, le directeur du service.
M. Garon: M. Ronald Carré.
M. Giasson: Est-ce qu'il y a longtemps qu'il est en fonction?
M. Garon: Non. C'est un fonctionnaire qui était à
l'OPDQ et qui est au ministère depuis le mois de janvier.
M. Giasson: Est-ce que vous avez dit M. Carré?
M. Garon: M. Carré.
M. Giasson: Est-ce que M. Carré a une grande formation en
agriculture?
M. Garon: Non, mais il a une grande formation en
économique.
M. Giasson: C'est un économiste. M. Garon: Oui.
M. Giasson: II n'a pas de formation particulière du
côté agricole?
M. Garon: Pourvu qu'il y ait quelqu'un dans l'équipe qui
en ait une, c'est essentiel, mais ce n'est pas nécessaire que toutes les
personnes de ce service aient une formation en agriculture. Pas du tout.
M. Giasson: Non, je ne crois pas que ce soit
nécessaire...
M. Garon: Pas du tout. Même à l'intérieur du
ministère, ce n'est plus nécessaire que ce soit des agronomes qui
soient au ministère; pas plus, à l'intérieur du service
des études économiques, que c'est nécessaire que des
personnes aient une
compétence en agriculture. Cela m'apparaît
évident.
M. Giasson: Mais ça ne nuit pas si vous avez des personnes
qui ont une formation...
Le Président (M. Laplante): Lorsque vous parlez comme
ça, je vous demanderais de prendre l'habitude de parler devant le
micro.
M. Giasson: Cela ne nuit pas, tout de même, d'avoir une
formation polyvalente...
M. Garon: Non, je ne crois pas, parce que, dans mon cas, c'est ce
qui s'est passé, mais ce n'est pas facile de trouver des personnes qui
ont cette double formation.
M. Giasson: ... quand vous pouvez doubler une bonne formation en
agriculture.
M. Garon: Vous avez deux genres. Il y a des gens qui sont
agronomes et qui ont pris une formation en économique, par exemple sur
trois ans. Dans un cours d'agronomie, ils prennent l'équivalent de deux
ans, tandis que, pour un économiste qui est un économiste de
formation, qui fait une maîtrise, ça va prendre quatre ans pour
faire un économiste agricole, vous avez 2 ans d'agronomie, 2 ans
d'économique, comme M. Ouellet qui est sous-ministre, qui a une
formation en économique, mais, comme il s'intéressait à
l'agriculture... Mais c'est l'expérience... C'est un économiste
qui a fait son cours un peu avant moi, je ne l'ai pas connu à la
faculté, mais après, quand il a fait son cours. On n'a pas
fréquenté les mêmes bars. C'était un cours de quatre
ans en économique.
M. Giasson: A l'élément 1, quelle est la part du
budget de $1 955 000 qui sera affectée à des salaires et la
partie qui sera affectée à d'autres fins?
M. Garon: C'est dans le budget. $1 366 700, vous avez ça
dans...
M. Giasson: D'accord, dans les supercatégories et
catégories.
M. Garon: C'est ça.
M. Giasson: D'accord, ça va pour l'élément
1.
Le Président (M. Laplante): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: L'élément 3...
Le Président (M. Laplante): Non. Excusez! D'accord.
Programme 1, élément 3.
M. Baril: On sait que des cours en technologie agricole sont
donnés au CEGEP de Victoriaville, d'autres à Chicoutimi ou
Jonquière, je pense. Un des responsables de l'enseignement me faisait
remarquer que les étudiants des CEGEP sont désavantagés
comparativement à ceux des ITA, que ce soit à Saint-Hyacinthe ou
à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, parce que le ministère de
l'Agriculture... On sait que, dans les cours qu'ils suivent, ils ont un stage
à faire durant l'été, qui leur donne des notes pour
obtenir leur certificat. Le ministère de l'Agriculture
défraierait un montant aux étudiants des ITA tandis que ceux des
CEGEP n'obtiennent absolument rien. Avec le nouveau programme d'aide à
la main-d'oeuvre agricole, les étudiants ont de la difficulté
à se trouver un emploi durant la saison d'été.
Je voudrais savoir si des démarches sont faites par le
ministère de l'Agriculture, auprès du ministère de
l'Education, pour essayer de résoudre ce problème, parce que
ça fait au moins deux ans qu'on m'approche pour essayer de normaliser
cette situation?
M. Garon: II doit y avoir une rencontre avec le ministère
de l'Education, prochainement, à ce sujet.
M. Baril: L'an passé, il y a eu des rencontres et elles
n'ont pas semblé aboutir à grand-chose. Avec la montée
qu'on connaît actuellement en agriculture, il faut quand même
préparer nos nouveaux arrivants. Seulement au CEGEP de Victoriaville,
pour septembre 1979, il y a 100 applications au cours de première
année.
Comme je le disais tout à l'heure, les jeunes ont de la
misère à trouver un emploi pour suivre leur stage, parce que
souvent l'agriculteur a plutôt tendance à aller vers la
main-d'oeuvre subventionnée par le gouvernement.
M. Garon: A ce moment-là, pour l'étudiant qui est
un peu débrouillard, il y a le programme, du ministère de
l'Agriculture, d'aide aux étudiants, qui a, l'an dernier, permis
l'engagement d'un très grand nombre d'étudiants. On a
consacré environ $800 000 en subventions aux agriculteurs pour
l'engagement d'étudiants. Cela veut dire qu'il y a eu 2512
étudiants subventionnés pour travailler pour des
agriculteurs.
M. Baril: Dans ce nombre, est-ce que les étudiants de
Saint-Hyacinthe et de Sainte-Anne-de-la-Pocatière ne seraient pas
inclus?
M. Garon: Non, c'est une autre chose. C'est le programme d'aide
pour la main-d'oeuvre agricole pour les étudiants de milieu agricole
n'étant pas saisonniers. Alors, 2512 étudiants; franchement, un
gars qui est étudiant en agriculture et qui n'est pas capable de se
trouver un emploi chez un agriculteur avec ce programme, alors qu'il y en a
2512 qui en trouvent, là, il y a quelque chose qui ne va pas.
M. Baril: Est-ce que le même programme va être
applicable cette année?
M. Garon: II y a eu 1850 cultivateurs qui ont engagé des
étudiants, cela veut dire qu'il y en a un certain nombre qui en a
engagé plus d'un.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions, M. le
député d'Arthabaska?
M. Baril: Non, on va vérifier.
Le Président (M. Laplante): A titre d'information, parce
qu'un des représentants du ministère doit nous quitter,
l'élément 1 serait-il terminé?
M. Giasson: M. le Président, j'aurais une autre question.
Concernant l'engagement du directeur, M. Carré, y a-t-il eu concours de
la fonction publique?
M. Garon: ...
M. Giasson: Cela a été affiché? C'est un
concours à l'intérieur de la fonction publique?
M. Garon: Oui. Vous pouvez vérifier, M.
Carré...
M. Giasson: Non, je vous pose la question; vous me donnez la
réponse.
M. Garon: J'ai toujours entendu parler avec beaucoup
d'éloges de M. Carré, comme étant un des
économistes les plus compétents qu'il y ait à l'emploi du
gouvernement du Québec.
M. Giasson: Non, vous donnez la réponse claire et
précise. Cela n'a pas été le cas lors de l'ouverture de
notre séance ce matin.
M. Garon: Je donne toujours des réponses claires et
précises.
M. Giasson: D'accord, on se comprend!
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Orford.
M. Garon: Vous vous êtes peut-être fait conter des
blagues aussi, parce qu'il a fallu que quelqu'un à l'intérieur du
ministère vous donne des pseudo-renseignements, alors peut-être
les renseignements ne sont-ils pas plus valables que la loyauté du
fonctionnaire à l'endroit du ministère.
M. Giasson: Je ne me laisse pas conter de blague, je fais la
sélection, je sépare l'ivraie du bon grain. (10 h 45)
Le Président (M. Laplante): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, mes questions
vont porter sur l'élément 2, recherche agricole. Au
ministère de l'Agriculture, on consacre cette année $8 697 000
à la recherche agricole. Je pense qu'au ministère de
l'Agriculture, c'est un élément qui est très important,
étant donné l'envergure du budget qui dépasse cette
année les $2 millions. Les montants d'argent doivent être
dépensés pour rendre l'agriculture plus productive.
M. Garon: Est-ce qu'il serait possible de terminer
l'élément 1 auparavant?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Huntingdon a encore des...
M. Dubois: C'est sur l'élément 2.
M. Garon: Est-ce qu'il y aurait moyen de terminer
l'élément 1, parce qu'il y a un fonctionnaire qui doit se rendre
à une réunion?
M. Giasson: Moi, M. le Président, j'aurais d'autres
questions, mais cela clôt mes interventions en ce qui a trait à
l'élément 1, quitte peut-être à fournir une
information que le ministre m'a demandée ce matin sur
l'élément 1, afin d'éclairer sa lenterne, parce qu'il
semble être totalement dans l'obscurité ce matin.
Le Président (M. Laplante): L'élément 1
serait terminé sous réserve d'une question.
M. Giasson: Si ce n'est pas l'obscurité totale, ce sont au
moins des zones très grises.
Le Président (M. Laplante): Vous pouvez y aller.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, la recherche
agricole, comme je le disais tout à l'heure, est un
élément qui est très important au ministère de
l'Agriculture. C'est le seul élément où on peut consacrer
de l'argent qui éclaire le ministère dans tous les
éléments dans tous ses programmes agricoles. Etant donné
les nombreuses subventions qui sont accordées aux agriculteurs du
Québec, je pense qu'il est très important que le ministère
consacre beaucoup d'argent dans la recherche pour lui permettre de
subventionner aux bons endroits.
L'an passé, le député de Maskinongé, qui
était le critique officiel de notre parti, disait, à
l'élément intitulé "recherche agricole", que l'an
passé le budget prévoyait $9 274 600. Cette année, vous
nous demandez de voter des crédits de $8 448 300, ce qui
représente une diminution de $826 300, soit une baisse de 8,9%.
M. Garon: Où est-ce que vous prenez cela, vous?
M. Vaillancourt (Orford): Dans le journal des Débats
M. Giasson: Page B-1508 du 20 avril 1978.
M. Vaillancourt (Orford): Le journal des Débats...
M. Garon: C'est parce que vous l'avez au total.
M. Vaillancourt (Orford): Oui, mais je parle du total.
M. Garon: Mais regardez dans le livre des crédits. Ce
n'est pas correct, ce que vous dites.
M. Giasson: M. le ministre, je pense qu'il serait important de
comprendre que le député d'Orford vient de citer les propos... Ce
qu'il vient de dire, c'est une citation de propos tenus par le
député de Maskinongé le 20 avril 1978, il y a un an.
M. Vaillancourt (Orford): Je ne parle pas du budget de cette
année, je parle du budget de l'an passé. C'était pour
situer ma discussion.
M. Garon: Vous avez des drôles de
références.
M. Vaillancourt (Orford): L'an passé, au journal des
Débats, à la page B-1508 du 20 avril 1978, on parlait du budget
de 1978/79. Maintenant, cette année, dans le budget 1979/80, le budget
est de $8 697 600, soit une augmentation de $249 300 sur le budget de 1978/79.
Il manque donc encore cette année $577 000 pour atteindre le budget de
1977/78. Et on ne tient pas compte de l'inflation étant donné
que, pour le budget de la recherche, environ 50% sont consacrés aux
salaires, c'est-à-dire que ce sont des crédits
protégés, exclusivement pour les salaires.
M. Garon: On avait expliqué cela l'an dernier. La raison
était qu'il y avait une dépense exceptionnelle en 1977/78 pour la
construction des serres pour les recherches sur les céréales
à Saint-Hyacinthe qui avait coûté $1 500 000.
C'était une dépense exceptionnelle cette année-là.
C'était une dépense d'investissement importante et c'est pour
cela que le budget de 1977/78 était plus élevé. Mais on ne
construira pas des serres expérimentales chaque année.
M. Vaillancourt (Orford): Tout de même, avec le budget de
cette année, étant donné l'augmentation des salaires
l'inflation augmente automatiquement les salaires je pense que le
ministre, avec toutes ses annonces qui font qu'il veut donner un élan au
ministère de l'Agriculture dans tous les domaines, ne consacre pas
tellement d'argent à la recherche pour lui permettre de connaître
davantage les...
M. Garon: II y a des augmentations des salaires. Les salaires
dans ce budget-là sont de $4 826100, en 1979/80, alors qu'ils
étaient de $4 520 700 en 1978/79. Vous voyez qu'il y a une augmentation
aux fins des salaires de $306 000 et l'augmentation du budget est de $610 000.
Cela ne va pas tout aux salaires. Il y en a seulement à peu près
la moitié qui va aux salaires.
M. Vaillancourt (Orford): C'est ce que je disais tout à
l'heure, il y a à peu près la moitié du budget de $8
millions qui va aux salaires. C'est pour cette raison que si on calcule une
augmentation des salaires de 8% à 9% annuellement...
M. Garon: C'est en fonction de la productivité.
M. Vaillancourt (Orford):... cela diminue
énormément le budget qui est consacré exclusivement
à la recherche. C'est pour cela que je mets en doute le sérieux
du ministre quant à son désir de donner un élan nouveau
à l'agriculture. Comment va-t-il y arriver s'il ne consacre pas plus
d'argent à la recherche agricole?
M. Garon: Voici le salaire des hommes qui font de la recherche:
il y a 231 personnes permanentes et 31 occasionnels qui font de la recherche.
En plus, il y a les transferts aux universités pour des commandes de
recherche et, là, il y a une augmentation de $150 000. Cela passe de $1
640 000 à $1 690 000, une augmentation d'à peu près 10%
pour la recherche, pour les contrats avec les universités.
M. Vaillancourt (Orford): Mais les salaires, ce sont les
crédits protégés de $4 774 600 environ?
M. Garon: C'est protégé. C'est
protégé pour payer les salaires régionaux.
C'est pour payer les salaires.
M. Vaillancourt (Orford): C'est pour payer les salaires...
M. Giasson: Les crédits protégés, c'est
réservé...
M. Vaillancourt (Orford): C'est réservé,
premièrement, aux salaires. M. le Président...
M. Giasson: C'est la logique des choses.
M. Garon: La première chose que les fonctionnaires font
quand arrive le budget, c'est de protéger les crédits pour payer
leurs salaires.
M. Giasson: II y a des conventions qui doivent être
respectées.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que les fonctionnaires ne sont
pas les seuls qui protègent l'argent pour payer les salaires, je pense
que cela fait partie de la convention qui est signée par...
M. Garon: La fonction publique.
M. Vaillancourt (Orford): C'est normal que leurs salaires soient
protégés aussi bien que le salaire du ministre.
M. Garon: C'est cela.
M. Vaillancourt (Orford): L'an passé, le ministre
déclarait qu'il avait fait faire de la recherche pour l'utilisation des
fumiers. Peut-il nous dire où en est rendue cette recherche?
M. Garon: Pardon?
M. Vaillancourt (Orford): Avez-vous plusieurs projets de
recherche en gestion de fumier?
M. Garon: II y a eu 17 projets de recherche sur le fumier de
porc, si ma mémoire est bonne, à moins qu'il y en ait eu d'autres
d'inscrits après.
Des projets sur la conservation, sur l'étanchement des citernes,
sur les méthodes d'épandage...
Il y a toutes sortes de projets. ... sur l'enfouissement, la mise au
point de machines, la mise au point d'un nouveau système...
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, M. le
Président, le ministre nous donne un chiffre de 17. C'est seulement un
à peu près.
M. Garon: Je dis cela à peu près.
C'est-à-dire qu'on a des contrats, par exemple, avec des chercheurs du
collège McDonald. On en a avec des gens de l'Université Laval. On
en a avec le Centre de recherche industrielle du Québec. On en a avec
des entreprises privées.
M. Vaillancourt (Orford): Qu'est-ce que cela a donné
finalement? Qu'est-ce que cela a donné comme résultat, ces
recherches?
M. Garon: II y en a qui sont en cours, il y en a qui sont
terminées.
Il y a des projets, par exemple, pour expérimenter si on ne
pourrait pas conserver le fumier dans d'autre chose que dans des fosses qui
sont extrêmement dispendieuses à construire, avec d'autres
systèmes entre autres, certaines toiles en plastique qui empêchent
de traverser, ce qui permettrait d'économiser $10 000 ou $15 000 sur la
construction d'une fosse. D'autres projets, c'est une machine pour enfouir le
fumier de purin de cochon sous terre tout de suite pour enlever les odeurs, par
exemple, et pour améliorer en même temps la fertilisation.
D'autres, c'est sur la façon de conserver le fumier pour obtenir le
maximum d'efficacité dans la fertilisation. Il y a toute une gamme de
projets là-dessus, comment étancher les fosses? Il y a des fosses
qui ont été construites il y a quelques années, qui ont
certains problèmes d'étanchéité actuellement. Avec
les nouvelles normes de l'environnement, on fait des recherches pour voir
comment on peut les étancher de façon à ne pas
reconstruire la fosse. Je pense que là-dedans, on a fait beaucoup de
travaux. Remarquez bien qu'il reste encore des problèmes à
résoudre.
M. Vaillancourt (Orford): Vos recherches ne sont pas encore
complétées dans ce domaine.
M. Garon: Oui, il y a plusieurs recherches de publiées, il
y en a plusieurs de faites.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous faites parvenir ces
recherches dans les bureaux régionaux, quand c'est rendu au point
final?
M. Garon: II y a des techniques qui viennent d'ailleurs. Pour
vous donner un exemple concret, à un moment donné, les gens
avaient trouvé qu'en Caroline on faisait des bassins à même
le sol et, six mois ou neuf mois après, il y avait colmatage du sol qui
faisait que le purin ne se répandait pics dans le sol, après un
temps. Des lagunes... Est-ce que c'est possible dans notre climat ou si c'est
seulement possible dans un climat comme la Caroline? C'est évident,
à ce moment, que si c'était possible dans notre climat ce n'est
plus le même coût du tout. C'est un trou tout simplement à
faire pour le purin.
M. Vaillancourt (Orford): C'est plus froid ici.
M. Garon: II fallait voir si c'était possible d'adapter
cette technique ici. On a essayé de faire le maximum pour trouver des
techniques, pour mettre au point des techniques, pour adapter des techniques,
pour trouver des solutions à la question du fumier de porc.
M. Vaillancourt (Orford): Quels sont les montants qui ont
été investis dans cette recherche?
M. Garon: M. Dagenais va revenir tout à l'heure, et je
vais lui faire sortir les montants.
M. Vaillancourt (Orford): C'est M. Dagenais qui est au courant de
cela?
M. Garon: Oui, c'est lui qui en est responsable...
M. Vaillancourt (Orford): Quels sont les autres projets de
recherche que vous avez en marche de ce temps? Est-ce que vous en avez des
nouveaux?
M. Garon: Cela prend plusieurs pages.
M. Vaillancourt (Orford): Les plus importants?
M. Garon: II y a 166 travaux de recherche et de
développement expérimental en cours dans les quatre services de
recherche. Ils portent sur les sols, pour 1978/79, les cultures, la technologie
alimentaire, l'amélioration, l'évaluation des lignées,
variétés ou races, et le développement de la nouvelle
technique de culture et d'élevage.
Ce sont des travaux faits par le ministère. A l'intérieur
du ministère.
M. Giasson: Intra muros?
M. Garon: Oui.
Il y en a beaucoup de confiés aux universités.
M. Vaillancourt (Orford): II se fait de la recherche dans
plusieurs secteurs. Est-ce qu'il se fait de la recherche dans la qualité
des moulées? Est-ce qu'il se fait de la recherche dans... Est-ce que le
ministre pourrait nous déposer ce document? Est-ce que c'est un document
qui a été déposé à l'Assemblée
nationale? Non? C'est la première fois que je le vois.
M. Garon: II est disponible chez l'Editeur officiel du
Québec.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre en aurait
quelques copies pour donner aux membres de la commission? (11 heures)
M. Garon: A condition qu'ils ne les redonnent pas aux gens
d'Ottawa ou aux gens de l'Ontario.
M. Vaillancourt (Orford): Si c'est un document public, il est
public.
Une Voix: Si c'est fait par vous autres, ça ne vaut pas
grand-chose...
M. Giasson: II est disponible.
M. Vaillancourt (Orford): II est disponible.
M. Giasson: Que c'est beau de voir le ministre transmettre des
documents propriété de l'Etat...
Le Président (M. Laplante): D'autres questions, M. le
député de Huntingdon?
M. Dubois: Au niveau des céréales, M. le ministre,
y a-t-il des nouvelles variétés mieux adaptées et plus
productives dont il serait intéressant de nous faire part, dans l'avoine
et le blé particulièrement?
M. Garon: ... une...
M. Dubois: On publie des variétés qui donnent le
double de production. Je ne sais pas si, au niveau commercial, on s'en sert de
ces variétés?
M. Garon:... trois lignées de blé de printemps
sélectionné à Saint-Hyacinthe ont donné
d'excellents rendements; l'aménagement de la station de Saint-Bruno
s'est poursuivi; la variété de blé Concorde, qui est
née à Saint-Hyacinthe, est recommandée en Ontario aussi
bien qu'au Québec. Elle a été développée
à Saint-Hyacinthe. Je pense à l'Université Laval
également où ils ont développé le Laval-19, qui
n'est pas encore en utilisation parce qu'ils doivent procéder à
la multiplication.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a certaines variétés
nouvelles qui sont en utilisation présentement sur des fermes?
M. Garon: Le Concorde devrait normalement commencer cette
année. L'avoine Alma. C'est depuis quand?
Cela fait deux ans.
Depuis deux ans.
M. Dubois: Et les résultats sont de beaucoup
supérieurs aux anciennes variétés?
M. Garon: Cela dépend des régions. Cela peut
être égal ou supérieur.
M. Dubois: Parce que, parfois, on voit dans des publications
comme "La Terre de chez nous" et d'autres journaux agricoles qu'une
variété produirait deux fois et demie, trois fois plus qu'une
ancienne variété.
M. Garon: Trois fois plus, c'est un peu fort.
M. Dubois: Oui, mais parfois, c'est fort aussi, ce qu'on voit.
C'est comme les tomates carrées.
M. Garon: Cela nous arrive de lire ça dans
Astérix.
M. Dubois: J'ai vu des publications sur les tomates
carrées l'an passé, je pense, dans "La Terre de chez nous";
enfin, ça venait de l'UPA de Saint-Hyacinthe. C'était
fantastique, il paraît, ce qu'on avait trouvé là comme
variété. Je ne sais pas où c'est rendu, ça.
Une Voix: Ce sera des floralies.
Une Voix: C'était fort
M. Garon: C'était un peu fort.
M. Dubois: Je ne sais pas qui fait la multiplication.
M. Garon: Ils ont plusieurs choses. Il n'y a pas seulement les
rendements qui comptent quand ils font des nouvelles variétés, il
y a la résistance aux maladies, être plus hâtif, parfois,
pour pouvoir faire ses récoltes plus facilement. Il y a des rendements
plus forts. Il y a plusieurs choses qui sont l'objet de recherches.
M. Dubois: Les serres qui furent construites l'an passé
à Saint-Hyacinthe, c'est dans ce but? La recherche sur les
céréales.
M. Garon: II faut accroître le rythme des recherches. S'ils
font les recherches simplement pendant l'été, ils n'ont qu'une
production tandis qu'avec les serres, ils peuvent multiplier par trois ou par
quatre le rythme des recherches pendant quatre mois d'été, quatre
mois d'hiver, quatre mois d'automne et quatre mois de printemps. On peut faire
de la multiplication aux Etats-Unis également.
M. Dubois: Est-ce qu'il s'en fait au niveau du maïs-grain
aussi à Saint-Hyacinthe?
M. Garon: Ils font des essais mais pas la recherche sur
l'amélioration génétique.
M. Dubois: Oui.
M. Garon: Les compagnies font des recherches maïs-grain.
M. Dubois: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): D'accord? M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Garon: C'est pour ça qu'il y a un Conseil des
productions végétales au Québec pour réunir les
gens des universités, les gens d'entreprises, les gens du gouvernement
pour faire le point, pour ne pas faire des recherches que d'autres font. Je
pense que c'est une excellente initiative qui avait été prise par
les gens du ministère pour, quand une chose se fait à un tel
endroit, ne pas doubler les recherches. Alors, une fois ou deux par
année, les gens du Conseil des productions végétales se
groupent pour faire le point, pour ajuster, pour compléter les
recherches qui ne se feraient peut-
être pas à tel endroit ou quelque chose comme ça. On
tient même compte de la recherche fédérale, à part
de ça.
M. Dubois: Même?
M. Picotte: Elle ne doit pas être bien bonne,
celle-là.
M. Garon: Elle est correcte. M. Picotte: Elle est
correcte?
M. Vaillancourt (Orford): On vient de gagner un point.
M. Picotte: Ce sont de bons investissements au Québec.
M. Giasson: De très bons investissements.
M. Garon: Non, au contraire, s'il n'y avait plus de travaux de
recherche du fédéral faits au Québec... C'est d'ailleurs
cela qu'on a demandé, lors de la conférence
fédérale-provinciale, de ne pas diminuer la part de l'Ouest qui
est de $42 millions, de ne pas diminuer celle de l'Ontario qui est de $41
millions, mais d'augmenter celle du Québec à $40 millions aussi;
c'est cela qu'on a demandé.
M. Vaillancourt (Orford): Quel est le montant qui est
consacré par le fédéral pour la recherche au
Québec?
M. Garon: On ne peut pas avoir de chiffres comme cela. Il y a $21
millions pour le Québec et les Maritimes ensemble, mais il y a une
grande partie qui va en Nouvelle-Ecosse parce que le fédéral fait
beaucoup de recherches en Nouvelle-Ecosse.
M. Vaillancourt (Orford): La majeure partie?
M. Garon: Je ne dirais pas la majeure partie, mais il fait
beaucoup de recherches en Nouvelle-Ecosse. Est-ce que le nouveau centre de
recherche alimentaire est bâti en Nouvelle-Ecosse? Le
fédéral voulait faire un grand centre. Ce n'est pas encore fait?
Le fédéral fait également de la recherche dans les
Maritimes.
M. Giasson: C'est peu comparativement à ce qui se fait au
Québec. Ça se comprend, l'agriculture est beaucoup plus
limitée dans les Maritimes qu'au Québec.
M. Garon: Le projet du fédéral était,
à un moment donné, de faire son centre en Nouvelle-Ecosse. Je ne
sais pas s'il y a donné suite; j'ai vu cela dans un rapport
récent, en 1977/78, et je ne sais pas s'il l'a fait.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, est-ce que le
ministre a mis sur pied un comité en ce qui concerne la fabrication
d'instruments aratoires? L'an dernier vous avez déclaré que vous
étiez pour vous pencher sur la possibilité d'étudier la
fabrication d'instruments aratoires dans le Québec plutôt que de
faire de l'importation.
M. Garon: On l'a fait. Je pense qu'on était dans la limite
des possibilités pour, par exemple, les silos à la ferme.
J'aurais aimé que le député d'Arthabaska soit
invité, non seulement les députés du fédéral
quand on a inauguré les travaux, d'autant plus que les subventions du
Québec étaient assez élevées. Je peux dire que,
pour les silos, on a aidé considérablement pour que ces silos
soient fabriqués au Québec, les silos à grains.
M. Giasson: C'est Québec qui bâtit.
M. Dubois: II faudrait que le ministre invite le
député de l'Opposition quand il inaugure une usine quelconque
dans un comté de l'Opposition.
M. Garon: C'était à Victoriaville.
M. Dubois: Je pense qu'on peut vous en faire le blâme tout
de suite.
M. Garon: A ce moment-Jà, il y avait une participation
importante de la SOI, du ministère de l'Industrie et du Commerce du
Québec et du ministère de l'Agriculture du Québec qui ont
fait tous les efforts pour qu'on emploie des silos fabriqués au
Québec. Quand on a fait l'inauguration, on aurait pu inviter le
député du Québec, pas seulement le député
fédéral; cela aurait été la moindre décence.
Evidemment, les gens qui font passer...
M. Baril: Le ministre...
M. Garon: II y a des gens qui font passer leur fanatisme avant
autre chose.
M. Vaillancourt (Orford): Vous auriez pu... M. Giasson:
... les gens d'Ottawa.
M. Picotte: Vous avez dit l'an passé que le
fédéral, dans votre communiqué...
M. Giasson: C'est une tentation qui frappe à peu
près tout le monde.
M. Vaillancourt (Orford): Quels sont les
équipements...
M. Picotte: Dans votre communiqué de presse,
l'année passée, vous n'avez pas du tout parlé du fait
qu'il y aurait un programme fédéral d'aide... Vous m'avez dit
oui, mais qu'il ne fallait pas l'inscrire dans le communiqué de presse.
Vous
auriez pu faire votre inauguration et inviter le futur ministre des
postes de la république de bananes du Québec.
M. Baril: Ce n'est pas le gouvernement du Québec qui a
fait la réception.
M. Picotte: Pourquoi vouliez-vous la faire?
M. Vaillancourt (Orford): L'an passé, vous avez
déclaré, M. le ministre...
M. Garon: Ce n'est pas de ma faute, les députés
fédéraux ont tellement peu confiance aux postes qu'ils apportent
les chèques eux-mêmes ou ils ont peur que la Gendarmerie royale,
en ouvrant les lettres, les prennent.
Une Voix: Cela va plus vite.
M. Vaillancourt (Orford): L'an passé vous avez
déclaré, dans le journal des Débats, à la page
B-1697: "Concernant la recherche et l'expérimentation dans la
fabrication d'instruments aratoires par des entreprises
québécoises..." vous avez répondu "que c'était une
préoccupation de voir à ce qu'il y ait beaucoup plus
d'équipements fabriqués ici."
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Vous avez aussi déclaré:
"II y a des secteurs dans lesquels on travaille avec des entreprises pour
pouvoir fabriquer ici des équipements qui sont nécessaires aux
agriculteurs, mais je pourrai peut-être vous en dire plus l'an prochain."
Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de plus cette année que l'an
passé?
M. Garon: C'est tellement vrai que je parle, par exemple, des
silos dans...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous pourriez nous faire
l'historique de tout ce qui s'est passé...
M. Garon: Prenons l'exemple des...
M. Vaillancourt (Orford): ... tout ce qui a été
ajouté à ce qui n'existait pas ici dans la fabrication.
M. Garon: Voyez l'agrandissement par exemple des Silos Victoria
à Victoriaville, regardez l'agrandissement de l'usine et le nombre
d'employés additionnels. On peut dire que le ministère de
l'Agriculture n'a pas ménagé ses efforts pour que les silos
soient fabriqués au Québec. Les silos à grain, les
séchoirs à foin, l'équipement pour les silos
régionaux. Il y a eu des travaux avec le centre à Sainte-Rosalie,
pour qu'on utilise au maximum ce qui est produit au Québec. C'est
simplement quand on n'est pas capable qu'on le prend à
l'extérieur. Dans d'autres cas on est en train de travailler sur un
système de refroidissement également, où il y aurait un
contenu québécois impor- tant; la partie importée serait
seulement la partie qu'on ne peut pas produire ici ou sur laquelle il y aurait
une franchise, mais ce n'est pas encore terminé.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, dans vos projets
additionnels, vous avez les silos et les refroidisseurs...
M. Garon: Les refroidisseurs, c'est en marche, ce n'est pas
encore fait. On a travaillé avec... Il y en a ou ça prend la
production industrielle, mais des travaux sont faits... Des fois ça
prend un an ou deux.
M. Vaillancourt (Orford): Dans le domaine des instruments
aratoires, comme les épandeurs de fumier, les tracteurs, les semeuses
à grain, à blé d'inde ou à maïs, est-ce que le
ministère s'est penché sur ces possibilités...
M. Garon: Dans tous les programmes vous remarquerez qu'il est
indiqué que les subventions s'appliquent lorsqu'on prend les produits
québécois et on permet de prendre des produits non
québécois simplement quand les produits québécois
ne sont pas disponibles. Vous remarquerez, dans tous les programmes vous allez
retrouver ça maintenant... Si le gouvernement du Québec met de
l'argent, il a le droit de tenir compte de la provenance payée et de
faire une discrimination. Il peut dire je vais subventionner à la
condition que les produits soient fabriqués au Québec.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a plusieurs instruments
aratoires fabriqués au Québec?
M. Garon: On essaie de développer le plus possible,
mais... Dans le cas des silos, par exemple, si les compagnies d'acier pouvaient
faire de l'acier ondulé, il y aurait encore un plus grand pourcentage de
produits québécois. Les tubulures, par exemple, pour
l'érable, c'est fabriqué en grande partie au Québec. On
essaie de faire le maximum. On pense même développer plus dans le
domaine des érables, mais on fait également des travaux pour voir
de quelle façon les travaux sur les évaporateurs, mais... Tout
ça dépend...
On ne parle pas de tracteurs.
Une Voix: Les épandeurs se font au Québec.
M. Garon: Oui. Il n'y a pas de subventions sur les wagons.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions sur le
programme 1 ?
M. Garon: On essaie de le faire au maximum. Si vous avez des
idées que vous pensez qu'il serait possible de mettre en application,
dites-le nous, on le fera tout de suite.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: A l'intérieur de l'ensemble du programme
recherche, quelle est la part qui est consacrée spécifiquement,
c'est-à-dire le montant de crédits consacrés plus
spécifiquement à l'agro-alimentaire? Au-delà des
recherches menées à l'intérieur des stations du
ministère ou celles qui peuvent être confiées à des
organismes à l'extérieur du ministère? Plus
particulièrement sur l'agro-alimentaire?
M. Garon: Que voulez-vous savoir, les sommes?
M. Giasson: Les sommes consacrées spécifiquement
à l'agro-alimentaire? Les sommes consacrées à des
équipes du ministère ou à des équipes de
l'extérieur qui touchent l'agro-alimentaire dans son sens le plus
large?
M. Garon: Parmi les subventions qui ont été
accordées cette année, on a donné au CRESALA qui fait de
la recherche dans le secteur agro-alimentaire, l'Université Laval et le
collège McDonald, il y a trois institutions à qui on confie des
projets de recherche dans le secteur agro-alimentaire, mais, de
mémoire... (11 h 15)
M. Giasson: Vous ne l'avez pas?
M. Garon: Je pourrais faire faire la recherche.
M. Giasson: Vous ne pouvez pas le disséquer à
l'intérieur de vos programmes, de vos prévisions pour cette
année?
M. Garon: Non, ce n'est pas assez détaillé pour
ça ici, mais je pourrais vous le fournir, si vous désirez
l'avoir.
M. Giasson: Dans vos centres d'activités, à
l'intérieur d'un élément donné, vous n'avez pas
ça non plus?
M. Garon: Non, ça, c'est dans la catégorie des
subventions de recherche aux universités, mais je peux le faire sortir,
si vous voulez l'avoir.
M. Giasson: Le ministre a dit, tout à l'heure, que des
recherches étaient menées du côté de
l'acériculture. Quel montant entendez-vous consacrer cette année
à des projets de recherche en apiculture et en acériculture?
M. Garon: En acériculture, il y a un projet de recherche
sur la mise au point technique d'un évaporateur.
M. Giasson: Mais ce n'est pas nouveau, la recherche qui se fait
sur un séparateur ou un évaporateur.
M. Garon: Non, ce n'est pas nouveau, c'a commencé l'an
dernier, mais c'est compliqué.
M. Giasson: Mais, du côté d'un genre de
séparateur, dont il avait été question comme
possibilité de recherche est-ce que des travaux ont été
poursuivis ou si c'est arrêté?
M. Garon: II y a $56 000 dépensés dans les secteurs
de l'acériculture et de l'apiculture, mais sans compter les
traitements.
M. Giasson: C'est-à-dire que les salaires ne sont pas
inclus?
M. Garon: Non. Essentiellement, dans l'érable
actuellement, c'est l'évaporateur qui est le problème. Il y a une
évolution qui va se faire. Jusqu'à présent, le domaine de
l'érable a fait partie du folklore, mais on veut maintenant en faire
plutôt une industrie. Alors, si on veut...
M. Giasson: Pourquoi dites-vous "folklore"? Cela a
été un revenu d'appoint fort important sur les fermes.
M. Garon: Oui, mais c'était fait d'une façon
folklorique, artisanale, si on veut...
M. Giasson: Oui, il me semble que...
M. Garon: Peut-être que je n'avais pas le bon terme, je
veux dire de façon artisanale. Durant les parties de sucre, il y avait
un peu de folklore!
M. Giasson: Oui, mais cette partie folklore demeure toujours. La
partie de sucre a conservé son cachet.
M. Garon: Quand je parlais du folklore, je voulais dire, par
exemple, les conventions des partis politiques qui se font à la cabane
à sucre; je trouve ça floklorique un peu.
Une Voix: C'est un peu rare que ça se faisait.
M. Giasson: Cela prend des campagnes au printemps.
M. Garon: C'est ça, à ce temps-là, il s'est
tenu bien des conventions lors de parties de sucre. Je suis sûr qu'il y
en a qui... J'aime autant ne pas le dire!
M. Giasson: Vous voulez dire qu'il y a des gens qui se sont
graissés?
M. Garon: Je ne voulais pas...
M. Giasson: A la cabane à sucre, c'est de tradition de se
graisser un peu. C'est disparu aujourd'hui, mais c'était autrefois
l'habitude.
M. Garon: C'est pour ça que je parlais du folklore.
M. Vaillancourt (Orford): De se coller!
M. Garon: C'est plutôt pour essayer de développer
une utilisation plus industrielle des érabliè-res, si on veut, en
utilisant des techniques plus au
point. Il y a le système des tubulures, qui a résolu bien
des problèmes. Maintenant, il y a le système de
l'évaporation; parce qu'on utilise maintenant le système de
tubulures, les gens augmentent le nombre d'érables entaillés, les
érablières vont devenir plus grandes. A ce moment, au niveau des
évaporateurs, on essaie de trouver s'il n'y aurait pas moyen
d'économiser sur le coût de chauffage
II y a la tubulure, il y a l'évaporation et aussi, étant
donné qu'il y a de nouvelles techniques de production de l'érable
qui vont sans doute se développer... j'ai remarqué, lors de
conversations avec plusieurs producteurs, que celui qui n'a pas de cabane
à sucre, il fait du sirop pour vendre, point. Il ne fait pas de partie
de sucre. Il va en avoir un peu chez lui et le reste à la
Coopérative de Plessisville, par exemple, où les courtiers se
demandent de plus en plus, par exemple, si, dans un endroit, il y a plusieurs
érablières qui se touchent, pourquoi chacun doit avoir une cabane
et s'il ne pourrait y avoir un système commun d'évaporation. A ce
moment, il peut y avoir plusieurs personnes en collaboration. Je ne peux pas
dire que ça se fait actuellement, mais ça se parle. Alors,
à ce moment...
Aux Etats-Unis, c'est déjà très
développé, parce qu'on a mis au point de gros
évaporateurs, qui sont très économiques du point de vue
chauffage, qui économisent la main-d'oeuvre et centralisent de plus en
plus l'activité de réduction de l'eau d'érable en sirop.
Remarquez que ça peut être limité, mais il peut y avoir
certains cas où c'est approprié. Il ne faut pas penser à
un modèle. Il faut penser à différents modèles.
Il y a plusieurs façons...
M. Giasson: II y a quelques secteurs qui se prêtent
à ça. Dans d'autres secteurs, ce sont des transports...
M. Vaillancourt (Orford): Quel combustible ces gens emploient-ils
pour faire de l'évaporation? Est-ce l'huile ou le bois?
M. Garon: De l'huile usée maintenant, de l'huile qui a
déjà servi à d'autres utilisations. C'est plus rapide.
C'est important, parce que si on regarde... par exemple, j'ai
été dans des régions et plusieurs cultivateurs m'ont dit,
alors qu'on regardait leurs veaux, qu'au printemps ils avaient fait une bonne
saison de sirop d'érable. Ils avaient retiré plus d'argent
comptant de la vente du sirop d'érable. Ils avaient vendu moins de
veaux. Ils n'ont pas vendu leurs veaux au printemps, les gardant pour les
vendre plutôt à l'automne. C'est important, du sirop
d'érable, plus qu'on le pense.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que votre...
M. Giasson: II y a eu des changements que le ministre n'a
peut-être pas suivis. Dans une région comme la mienne, il y a
beaucoup plus de producteurs de sucre d'érable, d'acériculteurs,
qui n'ont plus un seul animal à la ferme, qui n'ont même plus de
ferme.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions sur le
programme 1?
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, j'aimerais
savoir du ministre s'il est arrivé qu'il ait subventionné la
production par des entreprises québécoises d'instruments
aratoires? Est-ce que votre ministère subventionne des compagnies, les
fabricants d'instruments aratoires fabriqués ici au Québec?
M. Garon: Non.
Ce n'est peut-être pas dans le coût de la mise au point d'un
article; on pense qu'il peut y avoir éventuellement un marché,
mais on ne donne pas de subventions.
M. Vaillancourt (Orford): Mais vous faites de la recherche?
M. Garon: C'est de la mise au point.
M. Vaillancourt (Orford): Mais vous ne subventionnez pas la
recherche privée? Les compagnies qui font de la recherche, les
subventionnez-vous?
M. Garon: Les essais en commun. Cela peut équivaloir
à un genre de subvention.
Quand, après avoir fait une étude en laboratoire, on veut
savoir ce que ça peut donner du point de vue industriel, le mieux est
d'utiliser un fabricant qui nous fait un prototype. On peut ainsi participer au
coût du prototype. On le prend, on le transporte chez un agriculteur et
on vérifie si les résultats anticipés sont vraiment
là. C'est une façon normale de procéder. D'ailleurs, c'est
ce qu'on a fait pour l'évaporateur.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, il n'y a aucune
subvention qui soit accordée aux entreprises québécoises
d'instruments aratoires?
M. Garon: Pas que je sache.
Ce qui se produit cette année, ce sont des essais de presses
à balles rondes, des balles de foin, et, deuxièmement, des essais
de pompes servant à agiter et à vider les citernes à
fumier, les essais de membranes imperméables pour la construction de
réservoirs à fumier. On en parlait tout à l'heure.
M. Vaillancourt (Orford): C'est pour la recherche.
M. Garon: Oui, des essais. Parfois, c'est avec des
entreprises.
On peut payer une entreprise.
L'agitation des citernes à fumier avec de l'air comprimé.
Là, il y a des bulles. L'essai d'un toit amovible sur une bosse à
fumier liquide pour porcs, l'essai du séparateur de lisier de porc, la
mesure de température et d'humidité dans des étables
froides pour bovins de boucherie, l'essai
d'un système à traction spéciale, adaptable aux
tracteurs, l'essai d'un système de ventilation à pression
portative dans une étable à veaux, l'essai d'un système
d'aspiration des gaz dans une fosse à purin, la mise au point et
l'expérimentation d'une fournaise à rebuts de bois; l'essai de
ventilation des entrepôts à abeilles; essai comparatif de
préparation du sol au printemps et à l'automne. Tout cela se fait
avec toutes sortes d'organismes.
M. Vaillancourt (Orford): Tout cela, c'est de la recherche...
M. Garon: Des essais.
M. Vaillancourt (Orford): Des essais.
M. Garon: C'est souvent fait en collaboration avec des
compagnies, des entreprises qui veulent mettre au point ces produits.
M. Vaillancourt (Orford): C'est parce que je voulais faire penser
au ministre que dans le programme du Parti québécois, l'article
17, il est dit: Subventionner la production par des entreprises
québécoises d'instruments aratoires ainsi que la recherche et le
développement devant favoriser cet objectif.
M. Garon: Je vais vous dire que dans le secteur de la recherche
il va y avoir un...
M. Vaillancourt (Orford): Ce sont des choses qui se faisaient
dans le passé, c'est une continuité.
M. Garon: Non, non, il va y avoir plus que cela. Pour le porc,
c'est la première chose qui se fait. Dans le passé, il ne se
faisait rien pour le porc.
M. Vaillancourt (Orford): Le seul...
M. Garon: Le fumier de porc, je vais vous dire bien franchement,
j'aurais aimé qu'il se fasse quelque chose dans le passé. On ne
serait pas obligé de partir à zéro dans tout. Je peux vous
dire qu'à partir de cette année, un des secteurs sur lequel on va
travailler, ce sera la recherche. On a commencé avec le Centre de
recherche sur les serres à Sainte-Martine, c'est une chose. Le Centre de
recherche sur les céréales à Saint-Hyacinthe, c'est une
autre chose. Il y a des expérimentations qu'on va faire aussi sur les
nouvelles façons d'alimenter les bovins, en tenant compte davantage du
genre de production qu'on a au Québec dans nos régions. On va
travailler là-dessus. Au cours de cette année, vous pouvez
être certains qu'on va travailler beaucoup dans le domaine de la
recherche et le développement de la recherche au Québec. On va
sans doute essayer de travailler aussi pour qu'il y ait un certain nombre de
centres de recherche spécialisés au Québec.
M. Giasson: M. le ministre, quand vous parlez de centres plus
spécialisés, vous avez quatre centres de recherche, je crois, qui
sont le propre du ministère de l'Agriculture. Mais je présume que
chacun de ces centres mène des recherches qui ont une certaine forme de
spécialisation, que les quatre stations de recherche ne vont pas dans
les mêmes...
M. Garon: Oui, je vais vous donner un exemple. Nous allons mettre
dans les serres, à deux endroits à toutes fins utiles, à
Sainte-Martine et à l'Université Laval. On ne travaillera pas
ailleurs que là. On va essayer de concentrer. Il va falloir aussi que ce
ne soit pas tout à Saint-Hyacinthe. Il n'y a pas qu'un endroit agricole
au Québec. Il y en a plusieurs. Il va falloir penser aussi qu'il y a des
régions périphériques, qu'il y a des gens qui n'ont pas le
même genre de climat. Il va falloir penser à eux davantage.
M. Giasson: Tout de même, Saint-Hyacinthe, en
matière de céréales, va demeurer le centre de
recherche.
M. Garon: C'est évident. Saint-Hyacinthe est l'endroit
où se fait la principale production de céréales au
Québec. Il va falloir penser aussi davantage à d'autres
régions, pour que la recherche soit adaptée davantage à
leurs besoins.
M. Giasson: Cela suppose de nouvelles stations ou de nouveaux
centres de recherche, au-delà des quatre que nous avons en province?
M. Garon: Cela suppose une plus grande spécialisation des
centres de recherche.
M. Giasson: On va continuer d'opérer cette recherche
à partir des stations existantes. La station de Deschambault est
spécialisée dans le boeuf.
M. Garon: Dans les viandes, il va falloir accentuer pour que ce
soit davantage...
M. Giasson: Vous concentrez la recherche sur les viandes à
Deschambault.
M. Garon: A Deschambault, on fait de la recherche sur la
production sans sol surtout.
M. Giasson: La Pocatière sera plus
spécialisée du côté des expériences sur le
porc...
M. Garon: On va essayer de développer davantage les
travaux de recherche à Sainte-Anne de la Pocatière. Il faut
décentraliser un peu.
M. Giasson: Les buissons vont dans quel champ de recherche?
M. Garon: Les pommes de terre. (11 h 30)
M. Giasson: Mais Saint-Hyacinthe n'est pas limité
seulement à de la recherche sur les céréales, il y a
d'autres programmes de recherche.
M. Garon: II y a beaucoup de recherche sur le lait à cause
de la tradition, de la laiterie de Saint-Hyacinthe.
Le Président (M. Laplante): Parlez plus fort, s'il vous
plaît. Pour l'enregistrement du journal des Débats, c'est
important. Même si ce sont des secrets qui se disent, eux, ils sont
là.
M. Garon: C'est un peu des secrets.
M. Giasson: A la recherche, il y a un côté un peu
secret.
M. Garon: La recherche, c'est un peu secret.
M. Giasson: J'aurais une autre question à poser au
ministre. Le ministre tient beaucoup à développer le plus
rapidement possible l'agro-alimentaire. Le ministre désire atteindre le
plus rapidement possible la capacité d'autosuffisance au Québec
ou le meilleur degré d'autosuffisance, mais croit-il vraiment, dans ce
grand objectif qu'il poursuit, que les sommes affectées
présentement à la recherche au Québec sont suffisantes et
vont dans le sens des objectifs que je viens de signaler?
M. Garon: Ce n'est pas tellement une question de sommes, c'est de
savoir ce qu'on veut chercher et ce qu'on veut trouver, ce qu'on a besoin de
développer. C'est cela, je pense. Prenons un exemple concret. On veut
développer l'élevage de la truite au Québec. C'est un
exemple concret et je pense que cela peut s'appliquer à n'importe quel
modèle. Si on veut développer l'élevage de la truite, on
ne peut pas faire cela dans le lac Jacques-Cartier; il faut que ce soit des
élevages compacts. Donc, dans des bassins, les truites sont en grand
nombre; cela veut dire que cela demande de la recherche sur les maladies qui
peuvent se développer dans le cas des truites élevées en
grand nombre dans des bassins.
Deuxièmement, cela veut dire qu'au sujet de l'alimentation, il
faut surveiller on a des travaux qui vont se faire sur les
moulées pour nourrir la truite. Si on fait de l'élevage, il y a
aussi l'alimentation de la truite. Vouloir développer ce secteur, cela
engendre immédiatement des recherches dans ce secteur. Sur la production
des "truitelles" aussi, des petites truites. Encore là, cela prend des
alevins. On appelle cela des "truitelles" ou des alevins.
Une Voix: Le vrai mot, je pense que c'est alevins.
M. Garon: II ne faudrait pas qu'on fasse l'élevage de
truites malades, cela prend des truites en bonne santé. Tout de suite,
cela prend des recherches là-dessus.
Les moutons, les agneaux. Avant, on les élevait dans les
pâturages. Dans les pâturages, le danger était les loups qui
les mangeaient ou bien les chiens. Une fois qu'ils s'étaient battus avec
les loups, ils devenaient aussi féroces que les loups et ils les
mangeaient à leur tour.
M. Giasson: Les chiens mangeaient les loups?
M. Garon: Les chiens mangeaient les agneaux. C'était un
problème. Là, on les élève de plus en plus;
à cause des pertes considérables, on a développé
une technique d'élevage en réclusion et en semi-réclusion.
Cela prend des recherches là-dessus parce que ce n'est pas le même
genre d'élevage que d'autres. Il y a toutes sortes de recherches
dépendamment de ce qu'on veut développer.
M. Vaillancourt (Orford): Dans vos recherches, avez-vous
trouvé une formule pour que les chiens ne mangent pas les loups... les
moutons?
Des Voix: Ah, ah, ah!
M. Vaillancourt (Orford): Dans vos recherches, avez-vous
trouvé une formule pour que les chiens ne mangent pas les moutons?
M. Garon: Oui, par la réclusion ou la
semi-réclusion.
Une Voix: C'est pour que les moutons ne mangent pas les
loups!
M. Garon: On n'a pas encore trouvé le secret...
Une Voix: On ferait mieux d'approuver cet élément
tout de suite, d'après moi.
M. Picotte: II n'y a qu'un ministre qui aurait pu nous faire
croire que les moutons mangeaient les loups!
M. Garon: Prenons un exemple. Cela a l'air de rien, mais je pense
que c'est extrêmement important. Dans l'agro-alimentaire, on a eu un
projet de recherche avec une entreprise sur les types de contenants. C'est
extrêmement important. Ce n'est pas un secteur sur lequel on a beaucoup
travaillé. On a travaillé un peu, le ministère a
travaillé un peu sur les types de contenants. Tout cela va faire partie
de la mise en marché qu'on va développer. Par exemple, on va
parler de la promotion des sigles québécois, de mise en
marché. Il va falloir penser en termes de contenants afin qu'ils n'aient
pas l'air ennuyants, qu'ils soient manipulates facilement, qu'ils soient
biodégradables. Tout cela suppose une recherche considérable.
J'ai demandé, l'an dernier, de faire l'inventaire de la recherche
qui se faisait. Cette année, on veut regarder différents secteurs
qu'on a touchés depuis deux ans ou deux ans et demi. Un des secteurs sur
lequel on voudrait travailler cette année, c'est notamment le secteur de
la recherche pour faire le point sur des orientations de recherche, mais en
fonction des objectifs de développement économique
agro-alimentaire.
M. Dubois: Toujours dans la recherche, je voudrais savoir quel
montant reçoit CRESALA pour ses recherches en agro-alimentaire.
M. Garon: II y a une autre chose aussi. Etant donné qu'il
y a des secteurs dans lesquels il ne s'est pas fait du tout de recherche au
Québec, comme il ne s'est pas fait du tout de recherche dans certains
secteurs, les ressources humaines, vous ne les avez pas. Il faut former les
ressources humaines. Quand vous arrivez dans le domaine des serres, par
exemple, des gars qui connaissent cela, ils ne sont pas nombreux. Alors, il
faut les envoyer en Europe voir ce qui se fait ailleurs. Il faut les envoyer
à différents endroits afin qu'ils puissent aller chercher des
connaissances techniques. Un montant approximatif, on pourrait vous le faire
sortir pour vous le donner cet après-midi ou demain.
M. Dubois: Leurs subventions de recherche au niveau des boissons
alcooliques, est-ce que cela vient...
M. Garon: Hein?
M. Dubois: Leurs subventions de recherche au niveau des boissons
alcooliques je parle toujours de CRESALA est-ce que cela...
M. Garon: J'avais compris les poissons alcooliques.
M. Dubois: Les boissons alcooliques. Est-ce que cela provient du
ministère de l'Agriculture et du Commerce?
M. Garon: On en fait.
M. Dubois: Dans le cas des...
M. Garon: On a fait des travaux là-dedans...
M. Dubois: D'après les statistiques, l'an dernier, en
1978, CRESALA recevait $17 000 pour la recherche en boissons alcooliques. Cela
ne payait même pas le technicien.
M. Garon: Hein?
M. Dubois: Cela ne payait même pas le salaire annuel d'un
technicien. C'était chez CRESALA, à l'UQUAM de Montréal.
Je me demande comment on peut avancer dans la recherche sur les boissons
alcooliques avec un budget de $17 000.
Une Voix: ...
M. Dubois: II y a du potentiel pour des employés à
plein temps.
M. Garon: Cela dépend des projets qui existent. S'il n'y a
pas de projet dans certains secteurs et s'il n'y a pas souvent de propositions
de recherche, il peut arriver que...
M. Dubois: Je sais que, dans ce secteur, il y a eu des
propositions de recherche, mais...
M. Garon: Oui. Chez nous?
M. Dubois: C'est-à-dire soit au ministère de
l'Industrie et du Commerce ou à votre ministère, je ne le sais
pas.
M. Garon: On pourra vérifier et vous le dire cet
après-midi.
M. Dubois: Je sais qu'on a fait état du pauvre budget
qu'on avait. En plus, c'est que j'ai goûté à trois
digestifs en quantité très réduite...
Une Voix: C'est du patronage.
M. Dubois: ... équivalent à certaines...
M. Garon: Vous ne les avez pas aimés, vous les avez pris
en quantité réduite.
M. Dubois: ... bonnes boissons importées. Mais on n'avait
pas de budget pour aller plus loin dans les recherches.
M. Garon: Vous n'avez pas aimé ces digestifs; vous les
avez pris en quantité très réduite.
M. Dubois: On me les a offerts en quantité réduite
aussi.
M. Picotte: Cela va avec la quantité du budget du
ministre; il n'y en avait que trois.
M. Dubois: Apparemment qu'avec nos cidres de pomme qui sont de
qualité inférieure, qu'on ne devrait pas mettre sur le
marché, on pourrait développer d'autres boissons alcooliques
à base de cidre québécois. Ce qui manque, apparemment, ce
sont des budgets de recherche. C'est le directeur des recherches qui m'a fait
part de ces informations. Je pense qu'il serait quand même
intéressant...
M. Garon: C'est vrai.
M. Dubois: ... d'aller plus profondément dans ce secteur
parce que ce sont toujours des produits importés qu'on consomme quand
même. Du nationalisme économique, cela m'intéresse.
M. Garon: On est d'accord là-dessus.
M. Dubois: Du nationalisme et du séparatisme purs, cela
est moins intéressant pour moi.
M. Garon: On est d'accord avec vous. Une Voix:
Adopté.
M. Dubois: Adopté.
M. Garon: Le séparatisme pur, on n'est pas en faveur de
cela non plus.
M. Dubois: Non?
Une Voix: ...
M. Dubois: Cela va plus loin que cela.
Une Voix: Cela ne fait pas longtemps.
Le Président (M. Laplante): Bon, je pense...
M. Picotte: II est de moins en moins pur depuis les
dernières élections complémentaires.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Je pense que le programme 1
est vidé.
M. Giasson: C'est-à-dire l'élément 2. Il
reste l'élément 3.
Le Président (M. Laplante): L'élément 3,
l'enseignement agricole. Ce sujet a été abordé un petit
peu tout à l'heure par le député d'Arthabaska.
Enseignement agricole
M. Giasson: J'aimerais savoir... Oui, il en a été
question. C'est le député d'Arthabaska, je crois, qui avait
abordé l'élément 3. J'aimerais connaître la
perception précise ou la vision précise du ministre
vis-à-vis de l'enseignement agricole, tel que dispensé dans les
CEGEP au Québec.
Une Voix: Dans quoi?
M. Giasson: Dans les CEGEP. L'enseignement agricole qu'on
retrouve dans deux CEGEP au Québec.
M. Garon: Ils font leur possible.
M. Giasson: Ils font leur possible, mais est-ce que c'est
suffisant dans la formation de l'agriculteur de demain, tel que le
prévoit ou le perçoit le ministre de l'Agriculture?
M. Garon: Cela n'est pas dans nos crédits.
M. Giasson: Ce n'est pas dans vos crédits, mais il reste
que c'est la formation de la préparation de l'agriculteur de demain dans
une très large mesure.
M. Garon: Je pense que si on saupoudre un petit peu
d'enseignement agricole dans tous les CEGEP du Québec, cela ne vaudra
pas grand chose. Si on fait des enseignements dans certains endroits, si on
choisit un certain nombre d'endroits avec des définitions de programmes,
tout ce qui va avec un enseignement agricole, la pratique, tout cela, je pense
que cela pourrait être amélioré considérablement. Je
suis convaincu que pour qu'un enseignement agricole soit bon, il devrait
être fait en collaboration très étroite avec le
ministère de l'Agriculture et les agriculteurs.
M. Giasson: De façon plus étroite que
l'enseignement peut être donné dans les CEGEP.
M. Garon: Avec des gens qui ont été formés
ici et qui ont pratiqué l'agriculture ici, en fonction de nos conditions
climatiques, de nos besoins à nous autres. Ils connaissent plus
l'agriculture nordique que tropicale.
M. Giasson: Est-ce que l'Ecole d'agriculture de Sainte-Croix,
dans l'esprit du ministre, doit demeurer?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Le ministre entend la maintenir.
M. Garon: Cela ne dépend pas de nous autres.
M. Giasson: Elle ne dépend pas de vous autres, mais
n'existerait-il pas un comité mixte entre le MAQ et le MEQ qui examine
tout ce qui est de l'enseignement agricole au Québec?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Quels sont les membres de ce comité au niveau
des deux ministères? Est-ce que le ministre pourrait les mentionner?
M. Garon: M. Ouellet qui est sous-ministre, M. Dufour qui est
directeur de l'enseignement, les deux directeurs des ITA: M. D'Amour et M.
Langlois.
M. Giasson: Ce sont les membres qui sont là qui
représentent le ministère de l'Agriculture.
M. Garon: M. Therrien aussi qui est sous-ministre adjoint
responsable du secteur de la recherche et de l'enseignement.
M. Giasson: C'est la représentation du ministère de
l'Agriculture. Du côté du ministère de l'Education?
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Du côté du ministère de
l'Education, quelles sont les personnes déléguées par le
MEQ?
M. Garon: Le sous-ministre Girard, M. Jacques Girard qui est
sous-ministre, le sous-ministre en titre à l'Education, M. Denis
Olivier, qui est directeur général adjoint de l'enseignement
collégial.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Sur le même sujet. L'an dernier, au moment de
l'étude des crédits, j'avais demandé au ministre s'il ne
serait pas favorable à ce que le ministère de l'Agriculture
reprenne en main l'enseignement agricole. A ce moment, vous sembliez
très favorable, mais vous m'avez dit, si je me souviens bien, que
c'était le désir de l'UPA que l'enseignement se fasse par le
ministère de l'Education. Est-ce que vous êtes toujours de la
même opinion?
M. Garon: Les agriculteurs eux-mêmes demandent que ce soit
dans le réseau général de l'enseignement; je suis un peu
mal placé, en ce moment, pour demander qu'il relève du
ministère de l'Agriculture. Nous essayons de nous accommoder le mieux
possible de la situation actuelle, d'autant plus que le ministre de l'Education
est très sensibilisé au problème puisque son propre fils
est un étudiant en agriculture. Le fils de Jacques-Yvan Morin est un
étudiant en agriculture à l'ITA de Saint-Hyacinthe; donc, il est
sensibilisé lui-même au problème et il souhaite que
l'enseignement agricole soit amélioré. (11 h 45)
A la suite de ces rencontres je ne peux pas présumer des
rencontres est-ce que cela va être une collaboration entre le
ministère de l'Education et le ministère de l'Agriculture? Est-ce
que les professeurs vont avoir quelque chose à dire sur les professeurs
qui seront choisis? Est-ce qu'il y aura une collaboration dans la
détermination des programmes, des stages possibles et tout cela? Tout
cela va être étudié par ce comité, alors je ne peux
pas présumer. Mais, je peux vous dire que c'est une préoccupation
au ministère de l'Agriculture et c'est une préoccupation pour le
ministre de l'Education également.
M. Dubois: A la suite des résultats qu'on connaît de
l'enseignement agricole, dans les collèges ou les CEGEP, est-ce que le
ministre serait favorable quand même à ce que ce soit
rapatrié par l'agriculture, totalement? Je pense qu'il y a eu une
demande formulée dans ce sens de la part de certains groupes de
pression.
M. Garon: II y a des individus qui le disent et je pense qu'il y
a des corporations également, des professionnels. Il y a plusieurs
personnes qui pensent cela dans le monde agricole, mais je pense que les
principaux intervenants qui sont les agriculteurs eux-mêmes ne veulent
pas... Ils sont d'accord pour que cela fasse partie du système
d'enseignement général. Je pense que dans une perspective de
décentralisation, écouter les gens, je pense que c'est une
contrainte avec laquelle on doit vivre, les cultivateurs eux-mêmes disent
officiellement qu'ils aiment mieux que ce soit dans le système
d'enseignement général. Partant de là, essayons
d'aménager cela le mieux possible. Cela peut arriver qu'à la fin
des études les conclusions disent que cela n'est pas possible, qu'il y a
moyen d'améliorer cela. C'est pour cela que ce comité a
été mis sur pied pour essayer que l'enseignement agricole soit
amélioré. Les gens ont raison, le député
d'Arthabaska en disait un mot tout à l'heure. Quand on voit que les gens
du crédit agricole en parlent, les gens du ministère
également, quand on parle aujourd'hui d'un investis- sement pour que les
gens s'établissent sur une terre, on parle d'investissements
considérables. Ce n'est plus seulement, je ne sais pas si cela l'est
encore beaucoup, une manière de vivre d'être cultivateur mais une
profession. Alors, aujourd'hui comme professionnel de l'agriculture, un
agriculteur c'est un chef d'entreprise. Je suis en train de lire l'Agriculture
au Danemark. Au Danemark on demande qu'un jeune qui veut s'établir sur
une terre ait suivi un cours d'exploitant agricole, un cours de formation
d'agriculteur professionnel plus tant d'années de pratique avant d'avoir
accès au crédit agricole.
Regardons les années qui s'en viennent, ce que l'on a devant
nous, pensons en termes de cinq ans, dix ans, qu'est-ce que cela va être
une ferme? Cela va être combien d'acres? Si on compare, parce qu'on est
en concurrence, on est en Amérique du nord. Si on regarde ce qui se
passe aux Etats-Unis, ce qui se passe au Canada, dans les différentes
provinces du Canada, où s'oriente-ton? Qu'est-ce que cela va être
ces investissements? A ce moment, cela prend un gars formé. Quand un
gars part, à un moment donné, avec un investissement de $200 000
à $250 000... Il y a encore une ferme qui s'est vendue $1 million, la
ferme Paquet dans le bout de Louiseville; le député Vaugeois me
montrait cela hier. Un million cela commence à être quelque chose.
Je comprends que cela n'est pas la ferme typique, la ferme modèle,
c'est-à-dire modèle dans le sens... C'est peut-être une
ferme modèle, mais ce n'est pas la ferme moyenne au Québec. Je
pense bien que cela va prendre bien du temps pour que ce soit cela, et ce ne
sera peut-être jamais cela.
M. Giasson: $1 million. M. Garon: $1 million.
M. Giasson: Mais un demi-million, M. le ministre.
M. Garon: Cela va être un jour un peu à cause de
l'inflation. Mais cela commence à être des fermes importantes. A
ce moment, c'est évident que l'enseignement, la formation des futurs
agriculteurs est un sujet extrêmement important, surtout la composition
des cours qu'il va y avoir dans la formation d'un agriculteur. Je pense que
cela va peut-être prendre un cours de comptabilité, un cours de
gestion de petite entreprise. Ce n'est plus le même profil qu'auparavant.
Je pense que c'est un problème important, ce n'est pas pour rien, quand
vous parlez des deux ministères, que les sous-ministres en titre forment
un comité. Regardez les gens qu'on a nommés, au ministère
de l'Education, il faut nommer des personnes équivalentes, parce que
c'est un problème extrêmement important.
M. Baril: Evidemment, cela prend une main-d'oeuvre
qualifiée aussi. Il y a un manque flagrant de main-d'oeuvre
qualifiée, au niveau de la classe agricole.
M. Garon: II y aurait peut-être un point à ajouter
là-dessus. Je pense quand même que ce qui est important dans la
société changeante dans laquelle nous vivons, c'est que les
élèves, quels qu'ils soient, qui deviennent des exploitants
agricoles, doivent avoir quand même une bonne formation de base parce que
de toute façon, ce n'est même pas leur formation agricole
immédiate qui va les préparer à devenir de bons
exploitants. C'est bien plus l'éducation permanente que ces agriculteurs
auront par la suite. Je pense qu'on devrait se préoccuper pas autant,
mais plus, de cet aspect, parce que les agriculteurs devront se recycler tous
les jours de façon constante et je pense qu'un étudiant qui fait
une douzième année, une treizième année, même
si ce n'est pas en agriculture, je vous garantis que s'il a la moindre
opportunité d'aller prendre des cours de recyclage, il fera
peut-être un meilleur exploitant agricole qu'un autre qui aura fait un
cours d'exploitant agricole. C'est prouvé.
Il y a des études en France qui démontrent très
bien que si la formation de base est bonne, on est capable de s'adapter
à peu près à n'importe quoi et on est bien plus
motivé, à part cela, pour acquérir une formation
spécialisée quand on est dans le problème, qu'on sent le
besoin de façon plus précise.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: Sur le même sujet, l'enseignement agricole, je
pense qu'on oublie de dire aussi qu'au niveau des commissions scolaires
régionales, il y a des options agricoles. Il y en a une dans le
comté d'Orford, la Frontalière, par exemple, qui est vraiment un
acquis pour les jeunes et que les jeunes utilisent dans des régions.
Dans ma région, il y a Notre-Dame-de-Grâce, une polyvalente de
langue anglaise et la Frontalière dans le comté d'Orford qui sont
utilisées pour l'enseignement agricole. Je pense qu'on devrait en avoir
de plus en plus avec des options agricoles au niveau régional, dans les
commissions scolaires régionales, avant d'aller au CEGEP. Mais il y a
des commissions scolaires régionales qui sont prêtes à le
faire.
Le Président (M. Laplante): C'est tout? M. Rancourt:
C'est tout.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, j'ai eu l'occasion de poser
des questions semblables concernant justement cet enseignement agricole au
ministre l'an dernier, il y a deux ans aussi. L'an dernier, j'ai même eu
l'occasion de poser des questions semblables au ministre de l'Education. La
réponse qui m'a été fournie tantôt par vos
fonctionnaires, de la façon dont je les voyais discuter, j'aimerais
savoir combien de fois, jusqu'à maintenant, s'est réuni ce
comité mixte? Y a-t-il eu des recommandations faites? On semblait dire
que du côté de l'éducation, on en connaissait uniquement
deux pour l'instant, en supposant qu'il pourrait peut-être y en avoir
plus que deux, mais si les gens du comité conjoint ne se connaissent pas
trop, j'imagine que la priorité n'est pas trop mise sur ce comité
conjoint et sur l'étude. Je comprends qu'il est bien important que les
deux sous-ministres en titre soient là-dessus, mais les sous-ministres
en titre, on se rend compte qu'ils sont à peu près un peu
partout. S'ils sont un peu partout, ils n'ont pas le temps de faire grand
chose, sauf peut-être dans certains domaines parce qu'ils sont
obligés de superviser un paquet de choses. Mais les réponses
qu'on m'a données tantôt sur l'identité des gens m'ont
laissé perplexe, et j'aimerais bien savoir le nombre de réunions
qui ont eu lieu jusqu'à maintenant entre ces deux comités
conjoints et s'il y a eu des recommandations.
M. Garon: Je crois comprendre qu'en dehors de ce grand
comité qui peut se réunir peut-être de façon non
fréquente, parce que vous avez indiqué que notre
disponibilité n'est peut-être pas au maximum et, justement, c'est
pour cette raison qu'il y a des sous-comités qui travaillent de
façon je dirais quasi régulière avec
d'autres personnes du ministère de l'Education pour
"opération-naliser" les décisions qui peuvent être prises
par un grand comité d'orientation qui ne va pas dans le détail et
qui ne s'occupe pas "d'opérationnaliser" les décisions qui sont
prises. Il y a d'autres sous-comités qui sont plus actifs, qui
collaborent beaucoup. Par exemple, chez nous, il y a le comité de la
relève qui a fait beaucoup de travaux pour identifier les besoins, par
exemple, de formation des agriculteurs. Des résultats de ces travaux ont
été communiqués au ministère de l'Education pour
leur dire: Voici le type de besoins de formation qu'aura l'agriculture de
demain. Voici le type de programmes que cela prendrait pour cela. C'est un
travail. Pas besoin de se réunir longtemps. C'est un travail qui a
été assez imposant. Ce travail a peut-être demandé
une année de recherche pour identifier ces besoins. Il y a eu des
recommandations faites de façon précise pour introduire, par
exemple, certains cours dans le programme. Ceci a été mis en
place par le ministère de l'Education à la suite de ces
recommandations.
M. Picotte: Ces recommandations sont-elles appliquées
présentement?
M. Garon: Certainement. Il y en a plusieurs qui sont
appliquées. Je dirais que de ce point de vue, le ministère de
l'Education n'est pas mesquin. Je crois qu'il manifeste beaucoup d'ouverture
d'esprit. Je pense que ce qui est important pour nous, quand même, c'est
que quel que soit l'organisme qui fasse l'enseignement, c'est de s'assurer que
le futur exploitant reçoive le type de formation dont il a besoin.
Je pense qu'à ce niveau, c'est le rôle du ministère
de l'Agriculture qui est mieux placé que le mi-
nistère de l'Education, à cause de l'environnement dans
lequel toutes les activités du ministère se déroulent,
pour identifier le type de besoins de formation, et on fait des
recommandations. Remarquez bien que plutôt que de se battre pour tout
remettre en cause, les structures de formation, peut-être qu'on est mieux
d'essayer d'infléchir les structures qui existent présentement.
Ce qui est important, au fond, c'est que les moyens qui sont les meilleurs pour
atteindre des objectifs soient pris et que ce soit nous ou que ce soit le
ministère de l'Éducation, à mon niveau, je ne m'occupe pas
de cela.
M. Picotte: Puisque vous m'ouvrez une porte, je vais en profiter.
À Louiseville plus précisément, à la polyvalente de
Louiseville je peux difficilement parler des CEGEP parce que je suis
allé moins près des CEGEP du côté de l'enseignement
agricole au secondaire, on a une option agricole. Je ne vous cacherai
pas il y a deux écoles de pensée là-dedans, il y en
a qui voudraient que cela relève uniquement de l'Agriculture et d'autres
disent que cela doit rester à l'Éducation que j'aimerais
bien que le ministère de l'Agriculture garde les yeux bien ouverts sur
ce côté-là, peu importe qui l'administrera. J'ai bien
confiance au ministre de l'Éducation, il a beau avoir un fils qui veut
se destiner à cela, qui veut étudier dans ce domaine, ce n'est
pas suffisant pour moi, quand je vois ce qui se passe dans nos polyvalentes
présentement.
L'an passé, cela ne s'est pas produit, mais c'est venu tout
près de se produire. Vous connaissez ce qu'on appelle les
enseignants l'appellent ainsi d'ailleurs le "bumping" au niveau des
écoles. Parce qu'il y a moins d'enfants dans nos écoles, parce
qu'il y a moins d'étudiants, on est obligé de remercier certains
professeurs. À ce moment-là, certains spécialistes, par
exemple, dans le domaine de la cathéchèse ou du français,
peuvent se retrouver le lendemain matin obligés d'enseigner le
solfège même s'ils ne chantent plus du tout ou qu'ils ne
connaissent pas la gamme; ils peuvent se retrouver aussi obligés
d'enseigner n'importe quelle matière, ils peuvent se retrouver en arts
plastiques même s'ils n'ont pas de créativité du tout.
C'est ce qu'on appelle le "bumping". L'an passé, c'est venu tout
près, en tout cas à la polyvalente que je vous mentionne,
où un professeur...
M. Garon: ... chez vous!
M. Picotte: C'est votre ministre qui dirige cela et il semble se
complaire là-dedans. Je le lui ai souligné l'an passé.
M. Garon: C'est plutôt la commission scolaire. Vous parlez
du niveau élémentaire, c'est la commission scolaire qui prend la
charge.
M. Picotte: C'est toujours la faute des autres, avec vous autres;
on sait cela. Prenez une part des responsabilités.
M. Garon: Non, mais c'est l'autonomie.
M. Picotte: II reste que dans toutes les polyvalentes du
Québec si cela ne s'est pas passé chez vous, c'est parce
que vous n'êtes pas allé voir ce qui se passe, vous ne savez pas
ce qui se passe parce que cela s'est passé aussi chez vous, cela a
été crié par toute la province de Québec
avec le "bumping" des professeurs, on peut se retrouver demain matin avec un
professeur qui enseignait la musique et, parce qu'un autre l'a
délogé, qui va se retrouver dans l'enseignement agricole. C'est
important. C'est pour cela que je dis que le ministère de l'Agriculture
doit garder les yeux bien ouverts de ce côté. Evidemment, ce n'est
pas la faute de personne s'il y a moins d'étudiants dans les
écoles et si on doit déloger des professeurs afin que d'autres
prennent leur place; c'est une situation qu'on vit présentement et
j'espère qu'elle sera corrigée à la prochaine
négociation. C'est la négociation qui veut cela. Probablement
qu'à la prochaine négociation cela pourra être
corrigé; je l'espère, en tout cas. Je pense que c'est
drôlement important que le ministère de l'Agriculture demeure les
yeux ouverts du côté de l'enseignement agricole. Cela peut se
produire, c'est venu tout près de se produire l'an passé, et cela
pourrait se produire à l'avenir.
J'espère que le comité conjoint on parle
déjà depuis trois ans de ce comité conjoint va
continuer d'oeuvrer et de faire des recommandations, qu'il va continuer de
s'améliorer de ce côté. Jusqu'à présent, je
dois dire que ce n'est pas tout à fait adéquat. Il y a lieu
d'avoir de l'amélioration. Il est évident qu'il faut que cela
prenne un certain temps aussi, mais j'exhorte le ministre et les dirigeants du
ministère à garder les yeux bien ouverts de ce
côté.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que le programme 1 sera
adopté?
M. Giasson: J'aurais encore besoin d'informations sur les ITA,
les Instituts de technologie agricole, qu'on a ici au Québec. D'abord,
il y en a à Saint-Hyacinthe, à La Pocatière et il y a le
collège MacDonald qui fonctionne comme institut. Y a-t-il des
enseignements plus spécialisés qui peuvent se donner dans un
institut par rapport à un autre? Quels sont les champs de
responsabilités propres à chacun? (12 heures)
M. Garon: Chaque ITA est spécialisé. À
Saint-Hyacinthe, par exemple, il y a dix programmes en technologie, un
programme exploitant une ferme au niveau collégial, La Pocatière
a six programmes aussi spécialisés, différents de ceux de
Saint-Hyacinthe, sauf un qui est le même, l'option de haute technologie
ou des productions animales où il y a tellement de candidats qu'on
maintient ce programme aux deux ITA. Mais c'est le seul programme qui est en
commun à La Pocatière et à Saint-Hyacinthe.
Pour ce qui est du collège MacDonald, je voudrais préciser
tout de suite que ce n'est pas un institut. Ce n'est qu'un programme
subventionné et il donne seulement le programme "exploitant de
ferme".
M. Giasson: Est-ce que c'est à l'institut de La
Pocatière qu'il y a une discipline qui touche l'art équestre?
M. Garon: C'est cela, la technologie équine. M.
Giasson: La technologie équine. M. Garon: A La
Pocatière.
M. Giasson: Est-ce qu'il y a beaucoup de diplômés
qui ont quitté l'institut dans cette spécialisation?
M. Garon: Une quinzaine de diplômés seulement. C'est
un programme récent.
M. Giasson: Est-il exact de croire que le ratio
maître-élèves dans ce secteur est très
différent du ratio qu'on retrouve dans d'autres
spécialisations?
M. Garon: Très différent, en tout cas, c'est un
programme exigeant. Je peux vous dire que cela exige...
M. Giasson: Combien y a-t-il d'enseignants là?
M. Garon: II doit y avoir quatre ou cinq enseignants dans cette
discipline. Maintenant, cela ne comprend pas uniquement l'art équestre,
comme vous dites. Il y a aussi d'autres matières au programme. On
mentionnait tantôt les formations de base de l'étudiant, les
formations générales qui font aussi partie du programme. Cela est
enseigné par d'autres professeurs. Uniquement dans le sport
équestre, il y a deux professeurs en éducation, dans la partie
que j'appelle l'équitation classique, et deux professeurs dans
l'équitation western.
M. Giasson: Combien d'élèves y a-t-il d'inscrits
à l'art équestre?
M. Garon: Dans l'ensemble, on a environ 30, 40 et 50
étudiants. C'est assez variable. On peut admettre un maximum de 20
à 25 la première année et, avec les sélections qui
se produisent, cela peut vous donner quinze étudiants en deuxième
année, mais sept, huit ou dix qui obtiennent leur diplôme.
Maintenant, les nombres varient, comme je vous le dis, mais on ne
dépasse pas 20 à 25 au départ, en première
année, ce qui peut vouloir dire 40 ou 50 étudiants dans
l'ensemble dans ce programme-là, au maximum.
M. Giasson: Avez-vous le nombre précis des
diplômés?
M. Garon: Je l'ai, mais je ne l'ai pas avec moi.
M. Giasson: Vous n'avez pas d'ordre de grandeur.
M. Garon: Je n'ai pas le chiffre. L'ordre de grandeur peut
être d'une quinzaine présentement.
Mais c'est un programme qui a débuté en 1973 seulement,
donc, les premiers diplômés l'ont été en 1976, comme
vous le savez.
M. Giasson: C'est cela.
M. Garon: Trois ans après. Il y a eu une promotion
où il n'y a pas eu de diplômés, c'est-à-dire
qu'à la deuxième année du programme, ils ont tous, ou
à peu près, échoué, ils ont manqué
d'intérêt ou ils se sont dirigés dans d'autres
orientations.
M. Giasson: Maintenant, parmi les diplômés, est-ce
qu'ils ont pu trouver assez facilement du travail dans leur
spécialisation ou s'ils doivent oeuvrer dans d'autres secteurs
d'activités que celui pour lequel ils se sont
préparés?
M. Garon: Les diplômés des deux dernières
promotions se sont placés, c'est-à-dire que la plupart des
diplômés se placent dans le domaine pour lequel ils ont
été préparés, pas uniquement, évidemment,
dans l'enseignement de l'équitation, mais aussi dans les centres
d'élevage, les écuries. Enfin, cela est relié à
leur domaine de préparation.
M. Giasson: Vous voyez l'avenir avec optimisme pour ce
secteur-là.
M. Garon: Je pense qu'il y a de l'avenir. Peut-être que la
grande faiblesse du programme, c'est qu'on se rend compte que les salaires des
diplômés ne sont pas tellement élevés, mais je pense
qu'on entre dans ce métier-là par amour du métier. Les
étudiants qui oeuvrent dans ce domaine tiennent plus compte de
l'intérêt de leur travail futur que des salaires qu'ils pourront
en retirer.
M. Giasson: Merci.
Le Président (M. Laplante): Le programme 1 est
adopté avec tous ses éléments, 1, 2 et 3.
M. Giasson: Adopté. Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Merci. Adopté.
Financement agricole
J'appelle le programme 2, le programme sur le financement agricole.
M. Giasson: M. le Président, nous avons adopté le
programme, quitte à revenir sur ce que j'ai demandé au
ministre.
Le Président (M. Laplante): J'ai bien compris.
M. Giasson: D'accord.
Le Président (M. Laplante): ...
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, au programme 2,
financement agricole, je remarque qu'il y a trois éléments qui
reçoivent une augmentation, soit la gestion interne et soutien, le
crédit agricole par les institutions privées et la mise en valeur
des exploitations agricoles, mais il y a plusieurs autres
éléments où il y a une baisse, soit le crédit
agricole, l'amélioration des fermes, le crédit à la
production, le crédit spécial, le prêt agricole et le
réaménagement foncier. M. le Président, le budget total du
programme 2 subit une baisse de $1 810 700. J'aimerais avoir du ministre un
éclaircissement sur la baisse vertigineuse de la partie du budget
allouée au réaménagement foncier.
M. Garon: La première question que vous avez posée,
c'est quoi?
M. Vaillancourt (Orford): Je dis au ministre que j'aimerais avoir
un éclaircissement sur la baisse vertigineuse de la partie du budget qui
est allouée au réaménagement foncier.
M. Garon: Avant cela, vous m'aviez demandé autre
chose.
M. Vaillancourt (Orford): Avant cela, c'est le financement
agricole. J'ai mentionné les éléments qui avaient eu une
augmentation, soit la gestion interne et soutien, le crédit agricole par
les institutions privées et la mise en valeur des exploitations
agricoles, mais il y a six éléments qui ont subi une forte
baisse.
M. Garon: La principale raison de la baisse du
réaménagement foncier, c'est qu'en 1978/79, il avait
été prévu $4 millions au cas où la banque de terres
serait votée en cours d'année, mais on n'a pas voté de
banque de terres et cette prévision budgétaire devait être
utilisée pour une banque de terres.
M. Vaillancourt (Orford): C'est la raison pour laquelle il y a
une diminution considérable à cet élément.
M. Garon: Oui. En 1979/80, il n'y a pas de prévision de
banque de terres.
M. Vaillancourt (Orford): Cela veut dire que l'an passé
vous aviez mis un budget de $4 millions pour la banque de terres et cette
année vous l'avez enlevé.
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que cela veut dire que le projet
de loi ne sera pas présenté au cours de la prochaine
année?
M. Garon: Non, parce qu'on s'est rendu compte que la meilleure
façon, s'il y avait une banque de terres éventuellement, de
financer une banque de terres, c'est plus par l'extra-budgétaire que par
le budgétaire parce qu'il est difficile de prévoir quel va
être le fonctionnement d'une banque de terres.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, c'est un montant
qui est retourné, c'est un montant périmé dans le
budget.
M. Garon: C'est cela. On peut mettre cela dans les
périmés.
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne la politique de la
banque de terres, le ministre a-t-il décidé par qui sera
administrée cette nouvelle politique lorsque sera mise en place la
banque de terres?
M. Garon: La banque de terres?
M. Vaillancourt (Orford): La banque de terres.
M. Garon: II est trop tôt pour parler de cela.
M. Vaillancourt (Orford): Cela va être l'Office du
crédit agricole ou va-t-il y avoir un organisme nouveau
créé pour l'administration de cette nouvelle politique? Est-ce
que c'est la raison pour laquelle on l'a enlevé du budget?
M. Garon: Non, parce qu'une banque de terres est-ce que cela doit
être budgétaire ou extra-budgétaire? On pense, nous autres,
que c'est mieux d'être extra-budgétaire que budgétaire. A
ce moment, cela n'a pas besoin d'apparaître au budget.
M. Vaillancourt (Orford): Je sais que cela est arrivé
souvent dans le passé lorsque le gouvernement adoptait des projets de
loi pour créer des nouvelles politiques. C'était dans le projet
de loi que les montants nécessaires pour finir l'année
budgétaire, seraient pris à même les fonds
consolidés de la province. C'est un peu cela que vous avez l'intention
de faire.
M. Garon: Mais là, il n'y en a pas. En 1979/80, il n'y a
pas de montant prévu.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, cela ne veut pas
nécessairement dire que votre projet de loi qui va créer la
banque de terres n'est pas annulé.
M. Garon: II ne viendra pas devant l'Assemblée, mais il
n'est pas annulé.
M. Vaillancourt (Orford): II n'est pas annulé. Quand
prévoyez-vous que ce projet de loi va être déposé
à l'Assemblée nationale, parce qu'il était
déposé l'an passé et cette année, on a
remarqué qu'il a été retiré et on n'a pas connu la
raison. Est-ce qu'il va être déposé prochainement?
M. Garon: Cela dépend.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il va être
déposé avant le 1er juin?
M. Garon: Cela ne vous fait pas grand temps à attendre; il
ne reste que 15 jours.
M. Giasson: Comme cela, il va être déposé
avant le 1er juin.
M. Vaillancourt (Orford): N'oubliez pas, M. le ministre, que
c'est une promesse que vous avez faite lors de l'étude du projet de loi
du zonage agricole.
M. Garon: J'ai l'habitude de remplir mes promesses.
M. Vaillancourt (Orford): II n'était pas dans le projet de
loi no 90. Vous nous aviez dit que c'était un projet de loi
complètement séparé qui était pour venir
immédiatement après l'étude du projet de loi du zonage
agricole. La session s'est terminée et le projet de loi n'a pas
été étudié. Une nouvelle session est
commencée et le projet de loi est retiré complètement. Il
doit certainement y avoir une raison à cette mise de côté
du projet de loi qui avait été déposé à la
session précédente.
M. Garon: Non.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez des amendements en
profondeur à apporter ou non?
M. Garon: Je viens de vous le dire. Je pense que c'est
peut-être mieux sur le plan administration financière qu'une
banque de terres puise ses ressources dans l'extra-budgétaire que dans
le budgétaire.
M. Vaillancourt (Orford): Mais est-ce que le ministre pourrait
nous dire pour quelle raison il ne l'a pas redéposé, il ne l'a
pas remis au feuilleton? Il doit certainement avoir une raison fondamentale,
parce que c'est un projet de loi que le ministre avait promis et qu'il a
à coeur de faire adopter. C'est une politique qui devrait être
mise en application dans la province...
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): ... avec le zonage agricole. Quelle est
la raison fondamentale?
M. Garon: II n'y a pas de raison, c'est ce que je vous dis. On a
pensé que, sur le plan administratif, ce serait mieux de relever de
fonds extrabudgétaires que de fonds budgétaires. J'ai
été pas mal de temps en session et en commission parlementaire au
mois de février et tout cela. On a déposé un projet de loi
sur SOQUIA et il faut que je travaille au bureau, un peu aussi.
M. Vaillancourt (Orford): La raison fondamentale, c'est parce que
le ministre des Finances vous a enlevé les $4 millions qui
étaient dans le budget précédent?
M. Garon: Non.
M. Vaillancourt (Orford): Là, vous allez être
obligé de retirer votre projet de loi, étant donné que
vous n'avez pas d'argent au budget.
M. Garon: Non, il va peut-être m'en donner plus.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a d'autres
questions, M. le député.
M. Vaillancourt (Orford): II y en a plusieurs questions.
M. le Président, en ce qui concerne les prêts, la nouvelle
politique avec l'amendement de l'augmentation des subventions qui sont
accordées aux jeunes agriculteurs, est-ce que cela...
M. Garon: Cela va avoir des effets...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que cela a des effets
heureux?
M. Garon: II faut faire la réglementation et la
réglementation prévoit que c'est pour des terres...
M. Vaillancourt (Orford): Elle est sortie la
réglementation, je pense.
M. Garon: La date, c'est à partir du 15 mars. M.
Vaillancourt (Orford): 15 mars.
M. Garon: Les gens qui s'établissent à partir du 15
mars.
M. Vaillancourt (Orford): Mais il n'y a pas eu tellement encore
de subventions accordées depuis que les règlements sont sortis,
le 15 mars? Cela fait deux mois.
M. Garon: On n'a pas les chiffres, cela vient de commencer. (12 h
15)
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'avez pas encore les chiffres?
Vous n'avez pas encore de statistiques d'établies sur le nombre
de...
M. Garon: Non. Si c'est à partir du 15 mars, le temps
de... Pour l'exercice financier écoulé, ce sont 1058
établissements pour $4 300 000.
M. Vaillancourt (Orford): 1058 nouveaux
établissements?
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Quel est le montant total des
prêts que vous avez faits au cours de l'année 1978/79? Y a-t-il
une augmentation par rapport à l'année précédente
ou une diminution?
M. Garon: Lesquels voulez-vous? Les crédits à long
terme?
M. Vaillancourt (Orford): Oui, les crédits à long
terme premièrement. Ce sont encore des termes de 39 ans?
M. Garon: C'est 30 ans maintenant, avec amortissement possible
à 39 ans. A long terme, cela a dépassé cette année
la Loi du crédit agricole que nous administrions jusqu'au 1er août
et après l'entrée en vigueur de la loi tandem comme nous
l'appelons, cela monte à un peu plus de $206 millions, à long
terme seulement. C'est pour l'année complète. La Loi du
crédit agricole et la Loi favorisant le crédit à long
terme pour les institutions privées. En vertu de la Loi du crédit
agricole, il y a eu $42 900 000 et en vertu de la loi tandem, $163 600 000. Les
$163 600 000, c'est du 1er août au 31 mars.
Une Voix: Les institutions privées.
M. Garon: Oui, les institutions privées, du 1er août
au 31 mars.
M. Vaillancourt (Orford): C'est la nouvelle politique qui a
été créée par la loi qu'on a adoptée.
M. Garon: En vertu de la Loi d'amélioration des fermes,
à moyen terme, ce sont $80 700 000 et en vertu de la Loi favorisant le
crédit et la production agricole, à court terme, ce sont $6 200
000.
M. Vaillancourt (Orford): Les banques prennent-elles du temps
à décider? Le processus est-il assez rapide?
M. Garon: Très rapide actuellement. Question de fait, nous
sommes en train de procéder à une expérience pilote sur
à peu près 50% des dossiers. Nous avons constitué un canal
pour nous permettre de vivre à la limite cette expérience pilote.
Je peux vous dire que la moyenne des dossiers qui sont passés via le
nouveau processus est de 15,7 jours pour tout le travail fait à l'office
depuis la demande de l'agriculteur jusqu'à l'émission du
certificat.
M. Vaillancourt (Orford): C'est assez rapide. M. Garon:
Cela a déjà été 385 jours.
M. Vaillancourt (Orford): Oui, je le sais. Quel est le taux
d'intérêt payé par l'agriculteur aux banques? Quelle est la
partie... Le gouvernement en paie une partie, je pense.
M. Garon: Oui. En d'autres termes, les avantages qu'avait
l'agriculteur avant le 1er août ont été maintenus en ce
sens que l'agriculteur paie actuellement un taux d'intérêt qui
équivaut au "prime rate", plus 1,5% sur hypothèque et "prime
rate", plus 1% sur les prêts sur nantissement et...
M. Vaillancourt (Orford): Vous vous basez sur le "prime
rate"?
M. Garon: Le "prime rate" est un taux fluctuant qui évolue
tous les six mois. C'est le "prime rate" existant la veille de la
période semestrielle où les prêts sont consentis. En
d'autres termes, si le prêt est consenti après le 1er novembre,
c'est le "prime rate" du 31 octobre qui prévaut.
M. Vaillancourt (Orford): C'est 1,5%...
M. Garon: 1,5% de plus que le "prime rate".
M. Vaillancourt (Orford): ... de plus que le "prime rate". Votre
base, c'est le "prime rate".
M. Garon: Oui.
M. Dubois: Y en a-t-il à taux fixe de 12% pour le
tandem?
M. Garon: II y en a quelques-uns à taux fixe qui sont
très rares parce qu'il y a également la possibilité de
prêter pour cinq ans.
M. Dubois: Le tandem de cinq ans? Est-ce cela.
M. Garon: Oui, mais ils sont très rares. La plupart optent
pour le taux fluctuant à tous les six mois.
M. Dubois: Je m'excuse auprès du député
d'Orford. Au sujet du taux d'intérêt...
M. Vaillancourt (Orford): Non, je n'ai pas...
M. Dubois: Je ne voulais pas vous enlever votre droit de parole,
mais M. Moreau a parlé du prêt tandem et étant donné
qu'il y en a à taux fixe à 12%, si le "prime rate" descend d'ici
cinq ans à 9%, qu'arrive-t-il dans ce cas?
M. Garon: II est fixé pour cinq ans.
M. Dubois: Remboursez-vous le producteur à ce
moment-là?
M. Garon: Le producteur c'est ce que j'allais mentionner
bénéficie d'une subvention d'intérêt
équivalant aux avantages qu'il avait antérieurement, en ce sens
que sur les premiers $15 000 d'un prêt, l'agriculteur paie 2,5%
d'intérêt et le gouvernement rembourse la différence.
M. Vaillancourt (Orford): Quand c'est un prêt à long
terme.
M. Garon: Oui. Sur la portion de $15 000 à $150 000 pour
un individu et de $15 000 à $200 000 pour un groupe, la
différence est également payée par le gouvernement
au-delà de 8%. L'agriculteur paie 2,5% sur les premiers $15 000, 8% sur
les $135 000 additionnels ou sur les $185 000 additionnels, suivant qu'il
s'agisse d'un individu ou d'un groupe, et il paie "prime rate" plus 1,5% ou
"prime rate" plus 1% sur l'excédent de $150 000 ou de $200 000
selon le cas.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas le même
prêt.
M. Garon: Ce peut être le même prêt, oui.
M. Vaillancourt (Orford): Ce peut être le même
prêt?
M. Garon: Oui, si l'agriculteur emprunte $250 000, il y a une
première tranche de $15 000 à 2,5%, une tranche de $150 000
additionnelle à 8% et I excédent de $150 000 à "prime
rate" plus 1,5%, si c'est sur hypothèque, et à "prime rate" plus
1%, si c'est sur nantissement.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, le prêt
à long terme de $15 000 à 2,5% et l'excédent à 8%,
cette politique n'est pas changée, elle est seulement
augmentée.
M. Garon: C'est-à-dire que l'agriculteur, comme je le
mentionnais, bénéficie des mêmes avantages
qu'antérieurement; ces avantages ont été maintenus en
vertu de l'ancien système. Les maximums nouveaux, les maximums qui
excèdent les maximums qui existaient avant le 1er août, ces
maximums sont au taux de "prime rate" plus 1,5% et varient dans le temps. Le
gouvernement comble la différence entre les maximums, les anciens
maximums, et ce que l'agriculteur avait.
M. Vaillancourt (Orford): Les premiers $15 000 sont à 2,5%
pour un agriculteur et il peut obtenir un prêt jusqu'à concurrence
de $150 000.
M. Garon: $250 000.
M. Vaillancourt (Orford): Pour un agriculteur.
M. Garon: Pour un individu.
M. Vaillancourt (Orford): Pour un individu.
M. Garon: Pour un groupe, $400 000.
M. Vaillancourt (Orford): Pour une société, c'est
$450 000. Les premiers $15 000 sont à 2,5% et...
M. Garon: A 8% pour les $135 000 suivants.
M. Vaillancourt (Orford): ... à 8% pour les $135 000
suivants.
M. Garon: $135 000 si c'est un individu et si c'est un groupe,
c'est $185 000 parce qu'autrefois le maximum pour un groupe était de
$200.
M. Vaillancourt (Orford): L'excédent est... M. Garon:
A "prime rate" plus 1,5%.
M. Vaillancourt (Orford): ... à 1,5% en plus du "prime
rate".
M. Garon: Si c'est sur hypothèque, et "prime rate" plus 1%
si c'est sur nantissement.
M. Vaillancourt (Orford): C'est pour un agriculteur qui ne peut
pas bénéficier des subventions qui sont augmentées de
$4000 à $8000.
M. Garon: Ce peut être le même agriculteur, il peut
avoir les deux.
M. Vaillancourt (Orford): II peut avoir les deux.
M. Garon: II est admissible à tous nos programmes.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que c'est
échelonné sur une période de quatre ans?
M. Garon: La subvention d'intérêts?
M. Vaillancourt (Orford): La subvention d'intérêts
est déduite.
M. Garon: La subvention d'intérêts est payée
deux fois par année, tous les six mois.
M. Vaillancourt (Orford): Non, ce n'est pas de cette subvention
dont je parle, c'est de la subvention qui est accordée au jeune
agriculteur. Est-elle payée une fois? Les $8000, à partir du 15
mars, sont payés à chaque jeune agriculteur qui n'en a jamais
obtenu.
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): De quelle façon cela est-il
payé?
M. Garon: C'est payé sur pièce justificative;
dès que nous avons les pièces justificatives, lorsque les travaux
sont réalisés, le déboursement se fait.
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne...
M. Garon: Vous avez tout cela dans vos brochures.
M. Vaillancourt (Orford): ... les réaménagements
fonciers...
Une Voix: Non, non!
M. Garon: II faudrait peut-être mentionner que dans la
brochure de la mise en valeur, les modifications à $8000 n'ont pas
été faites, malheureusement, cela va être distribué
très bientôt.
M. Vaillancourt (Orford): Y a-t-il une participation
fédérale dans les améliorations foncières?
M. Garon: II y a le réaménagement foncier où
il y a une participation.
M. Vaillancourt (Orford): Le réaménagement
foncier.
M. Garon: Seulement là.
M. Vaillancourt (Orford): Quel est le pourcentage?
M. Garon: 60-40.
M. Vaillancourt (Orford): 60-40. Pour le provincial, 40, et 60
pour le fédéral. Est-ce que le taux d'intérêt est le
même.
M. Garon: II n'y a pas de taux d'intérêt sauf
lorsqu'il s'agit d'une location où le loyer, en pratique,
correspond...
M. Vaillancourt (Orford): Quelle est cette politique, exactement?
Pourriez-vous nous dire cela?
M. Garon: La politique en vertu du réaménagement
foncier comprend les achats de terres, lorsque nous avons un acquéreur
éventuel. En d'autres termes, on sert un peu de catalyseur. C'est pour
un achat de terre, d'une part. Il peut également y avoir des locations
de terre. En d'autres termes, le jeune, par exemple, qui ne veut pas investir
trop massivement dans le fonds de terre peut louer pour un certain nombre
d'années avec option d'achat. C'est une autre possibilité. A ce
moment-là, le loyer tient compte normalement des taux
d'intérêt qu'il paierait en vertu du programme de crédit
agricole normal.
M. Vaillancourt (Orford): Qui fixe le loyer?
M. Garon: Le loyer est fixé à partir de
l'évaluation. Il tient compte du coût d'achat de la ferme. Il
tient également compte comme je le mentionnais des taux
d'intérêt qu'il paierait normalement sur un investissement du
genre équivalent.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, si un jeune
agriculteur n'a pas les sommes d'argent nécessaires pour s'acheter une
ferme il peut louer une ferme.
M. Garon: Actuellement, le réaménagement foncier,
tel qu'il est conçu, est pour les agrandissements. Il se peut que ce
soit un jeune agriculteur, mais pas nécessairement pour un
établissement.
M. Vaillancourt (Orford): Je comprends.
M. Garon: C'est une terre qu'il achète pour agrandir celle
qu'il a déjà...
M. Vaillancourt (Orford): Ou qu'il loue. M. Garon: Ou
qu'il loue. Exactement.
M. Vaillancourt (Orford): Mais il faut qu'il soit
déjà propriétaire d'une ferme pour être en mesure de
profiter de cette politique.
M. Garon: En plus de cette location, l'an dernier, 82 achats de
ferme ont été faits. Il y a eu un certain nombre de fermes
louées. En plus, vous avez la subvention de désuétude
fonctionnelle qui permet... Il y a eu, je pense, l'an dernier, 266 subventions
de désuétude accordées. Il s'agit d'une compensation
accordée à celui qui achète pour lui permettre de
compenser pour les bâtisses qu'il peut avoir qui sont
désuètes et pour atténuer l'impact de la
désuétude des bâtisses additionnelles qu'il acquiert en
même temps que la terre additionnelle. Cela peut aller jusqu'à
concurrence de $5000 pour un individu et $10 000 pour un groupe. L'année
dernière, il s'en est consenti 266 pour $700 000. Vous avez
également...
M. Vaillancourt (Orford): Le montant qui est alloué pour
la location...
M. Garon: Pour la subvention de désuétude
fonctionnelle.
M. Vaillancourt (Orford): Désuétude
fonctionnelle.
M. Garon: Vous avez dans ce programme, le dernier module, il
s'agit de primes à la réimplantation pour permettre à ceux
qui se déplacent à la faveur du programme, lorsqu'ils vendent, de
pouvoir se réinstaller ailleurs. C'est comme cela que l'année
dernière au cours de l'exercice, il y a eu 282 primes de
réimplantation pour $200 000 au total.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien dans les petites
brochures que vous nous avez remises ici, il y a à peu près
toutes les politiques de l'Office du crédit agricole et dans cela, le
réaménagement foncier et tout cela.
M. Garon: J'attire votre attention sur un tableau synthèse
également qui vous permet d'avoir en un clin d'oeil tous les
éléments de nos programmes. Vous l'avez ici. D'un
côté, vous avez les prêts qui vous donnent en un clin d'oeil
sur un tableau synoptique le prêteur, les taux d'intérêt,
les fins du prêt exactement...
M. Vaillancourt (Orford): Quel numéro?
M. Giasson: C'est à l'intérieur du fascicule no
1.
M. Garon: C'est dans le premier. Il est inséré dans
le premier document. Au verso, vous avez les subventions de même que le
crédit forestier.
M. Vaillancourt (Orford): Je n'ai plus de questions pour le
moment. Il y en a d'autres qui peuvent...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Je voudrais revenir sur le prêt tandem de $5000
pour cinq ans à taux fixe. Vous
m'avez dit que c'était très minime, le volume en dollars
de prêts. Mais pour ceux-là en particulier, si le "prime rate"
descend, qu'arrive-t-il?
M. Garon: II y a des droits acquis qu'on doit respecter à
ce moment-là. Les prêts ont été consentis par les
deux parties pour une période de cinq ans à un taux fixé
à ce moment-là. Nous devons le respecter pour la période
en question. Au bout de cinq ans, il y aura un ajustement suivant le "prime
rate" du temps.
M. Dubois: II n'y a donc aucune possibilité pour un
fermier qui verrait le "prime rate" descendre de demander que son prêt
soit refait de nouveau ou revérifié afin que le taux
d'intérêt soit amendé. Non, c'est impossible?
M. Garon: Non, c'est impossible avant la période de cinq
ans.
M. Dubois: J'imagine que l'environnement vous cause certainement
des problèmes au niveau du retard des prêts. On en a dans des
régions. Tout le monde en a. Y a-t-il un gros volume, au niveau du
retard dans les prêts, de problèmes causés par le permis
d'environnement qui n'est souvent pas émis alors que vous avez consenti
le prêt?
M. Garon: On ne peut pas parler de retard. Quand un gars demande
son permis, il...
M. Dubois: Non, mais retard... Ce qui arrive, c'est que l'Office
du crédit agricole dit: On est d'accord à vous consentir un
prêt pour autant que vous avez votre certificat du ministère de
l'environnement. (12 h 30)
M. Garon: Oui, mais c'est comme si...
M. Dubois: Ce que j'ai demandé, c'est si...
M. Garon: ... vous alliez chercher vos plaques
d'immatriculation...
M. Dubois: Je comprends, mais c'est le "back-dog " que je...
M. Garon: II faut que vous les preniez avec des délais.
Vous ne pouvez pas...
M. Dubois: Oui, mais des délais. Vous connaissez les
délais: neuf mois, dix mois, un an.
M. Garon: Je comprends les délais, mais vous me parlez de
records. Celui qui veut se bâtir, admettons, pour telle date, il faudrait
qu'il demande son permis un peu à l'avance.
M. Dubois: Mais la moyenne?
M. Garon: Disons que, de ce côté-là, il y a
eu énormément de progrès et l'environnement est en train,
au niveau de ses effectifs, de les compléter pour être en mesure
de délivrer les certificats. C'est ce qu'on nous a dit; nous avons eu
des réunions avec le service de l'environnement, dernièrement,
pour compléter des certificats conjointement ou à peu près
dans le même temps que nous prenons pour émettre notre propre
certificat. Nous avons établi des modalités de collaboration avec
les services de l'environnement de façon que nos représentants,
en remettant à l'agriculteur la formule de demande d'emprunt, remettent
en même temps une formule pour la protection du territoire, lorsqu'elle
est concernée, et une formule également pour la protection de
l'environnement. Les deux considèrent la demande d'emprunt, dans ces
cas-là, en priorité, lorsqu'il s'agit d'un prêt agricole
qui est à l'étude chez nous. Il y a une excellente collaboration
entre tous les partenaires je dirais au dossier, à ce
chapitre-là. J'ose croire que d'ici un mois et demi ou deux mois, nous
pourrons synchroniser notre action pour qu'il n'y ait plus de délai
à subir par l'agriculteur.
M. Dubois: Je suis très heureux d'entendre ces propos. Je
pense que cela va beaucoup améliorer la situation actuelle. A
présent, y a-t-il des banques à charte qui refusent, même
après l'émission du certificat ou, en fait, quand le fermier se
présente avec un certificat, d'exécuter le prêt? Est-ce que
cela peut arriver?
M. Garon: C'est arrivé, à ma connaissance, une
fois, sur l'ensemble de tous les prêts censen-tis à ce jour. Je
pense que c'était plutôt une question de personnalité, mais
c'est très peu fréquent.
M. Vaillancourt (Orford): A quel pourcentage ces
prêts-là sont-ils garantis par l'Office?
M. Garon: A 100% en vertu de la loi qui est entrée en
vigueur le 1er août, la Loi du fonds d'assurance-prêts agricole et
forestier.
M. Dubois: En ce qui a trait aux prêts aux producteurs de
porc, je crois qu'environ je peux me tromper, en tout cas 75% des
prêts consentis aux producteurs de porc font suite à des contrats
signés entre producteurs, meuneries, coopératives ou
intégrateurs, qu'on les appelle comme on le voudra. Il faut que le
producteur de porc ait un contrat signé, je crois, pour cinq ans, avec
une meunerie, une coopérative ou un intégrateur. Est-ce que cela
est réel ou si vous allez consentir un prêt sans contrat?
M. Garon: Ce qui est important pour nous, c'est que nous nous
assurions qu'il ait un débouché pour mettre son porc en
marché. Alors, nous n'exigeons pas nécessairement un contrat,
sauf que s'il détient un contrat avec une compagnie quelconque ou un
meunier, nous voulons obtenir son contrat pour vérifier et nous assurer
qu'il est intégré, mais jusque dans une certaine mesure, parce
que notre définition de principale occupation comprend un critère
qui nous dit qu'il doit
être maître de ses décisions. Il y a quand même
une certaine gérance qui doit être assumée, à ce
moment-là, par l'agriculteur. Nous ne voulons pas que le prêt soit
consenti à l'intégrateur ou à une multinationale via ce
bonhomme-là.
M. Dubois: Mais vous vous assurez quand même qu'il aura un
débouché pour ses produits.
M. Garon: Oui.
M. Dubois: Vous vous assurez quand même qu'il y aura un
débouché. Mais s'il n'y a pas de contrat, comment s'assurer qu'il
y aura un débouché? S'il n'y a aucun contrat avec...
M. Garon: II peut aller à l'encan, il peut aller... A ce
moment-là, disons que la très grande majorité ont des
contrats, je l'admets.
M. Dubois: Vous prêtez quand même sans contrat. A
présent, au niveau de la production de chair de volaille, disons qu'une
meunerie qui détient des quotas voudrait faire produire de la chair de
volaille par un producteur agricole. A ce moment-là, est-ce qu'il aurait
le droit d'obtenir un prêt agricole? Je parle du producteur, pas de
l'intégrateur.
M. Garon: Le producteur, oui. M. Dubois: II aurait
droit.
M. Garon: Nous avons sûrement des prêts. C'est le
même processus, en fait.
M. Dubois: C'est le même processus.
M. Garon: Sauf que là, on tient compte, lorsqu'il y a des
quotas, d'une confirmation de la fédération concernée,
à savoir que les quotas dont il fait état sont bien en sa
possession, etc.
M. Dubois: Je vous remercie.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous prêtez pour
toutes les productions? Pour les porcheries, vous prêtez; pour les
producteurs d'arbres de Noël, est-ce que vous prêtez?
M. Garon: Pour les producteurs d'arbres de Noël, je pense
que nous prêtons, mais je ne crois pas que nous en ayons qui fassent
exclusivement de la production d'arbres de Noël. Ceux qui en font
exclusivement, c'est en vertu du crédit forestier que nous leur
prêtons et je pense qu'actuellement, dans un cas comme celui-là,
le crédit forestier est encore plus avantageux du point de vue du taux
d'intérêt que le crédit agricole.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que ce sont les mêmes
normes? Faut-il que ce soit la principale occupation?
M. Garon: Non, pas au niveau du crédit forestier, c'est
plus large.
M. Vaillancourt (Orford): Pas au niveau du crédit
forestier. Quelqu'un, disons un enseignant, peut-il obtenir un prêt du
crédit forestier pour la culture d'arbres de Noël, parce que, vous
savez, cela prend huit à dix ans avant que cela ne commence à
produire?
M. Garon: Oui, c'est en vertu du crédit forestier
normalement qu'on résout cette question.
Le député d'Orford règle plus ses problèmes
qu'autre chose, il parle toujours de ses arbres de Noël.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas pour moi. Je pose la
question parce que ce sont des choses qui ont été
discutées lors de notre réunion et on est toujours porté
à me poser des questions, si telle chose peut se faire, si cela existe
et, pour être capable de leur répondre, il faut que je me
renseigne auprès des personnes concernées. C'est la raison pour
laquelle je pose des questions. Cette question m'a été
posée par un type qui est professeur et qui a une ferme d'environ 75
à 100 acres et il veut justement faire de la culture d'arbres de
Noël. Il me demandait s'il y avait possibilité d'avoir un emprunt
pour être capable d'acheter le terrain ou de l'améliorer et
d'attendre que cela commence à produire. Je ne le savais pas. C'est pour
cela que je m'informe.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il d'autres questions
sur le programme 2?
M. Giasson: M. le Président, est-ce que l'Office du
crédit agricole fait une statistique du nombre d'agriculteurs, surtout
dans les élevages spécialisés, les productions sans sol,
à qui des prêts ont été consentis sans que des gens
détiennent des quotas de production dans les productions sous quota,
c'est-à-dire des agriculteurs qui produisent pour des
intégrateurs?
M. Garon: Lorsqu'il y a des prêts consentis pour des
productions où il y a quota, on tient compte des quotas et, comme je le
mentionnais tout à l'heure, on a la confirmation des
fédérations concernées, à savoir que le bonhomme
détient vraiment telle quantité.
M. Giasson: C'est une obligation. M. Garon: Oui.
M. Giasson: Autrement dit, un producteur qui se construit un
poulailler, pour produire des quotas qui appartiennent à d'autres
personnes, entreprises ou compagnies, il ne peut obtenir un prêt de
l'Office du crédit agricole.
M. Garon: Non, parce que ce bonhomme serait simplement un
prête-nom. Il faut qu'il soit détenteur du quota.
M. Giasson: Maintenent, dans le cas de l'élevage du porc,
l'agriculteur ou le producteur qui désire construire une porcherie ou
agrandir une
porcherie mais qui est à contrat avec un intégrateur,
est-ce que vous lui prêtez?
M. Garon: C'est possible que nous lui prêtions, pourvu que
nous vérifions le contrat avec l'intégrateur le
contrat ne soit pas une espèce de, je dirais, entorse à ce qu'il
soit lui-même le maître d'oeuvre de son exploitation. C'est bien
important, dans la définition de principale occupation, il y a le
critère du temps passé à l'exploitation, il y a le
critère du revenu et il y a également le critère, à
savoir que l'agriculteur doit être maître de ses
décisions.
M. Giasson: Vous devez sans doute tenir compte du contrat
signé pour une période de X années entre ce producteur de
porcs et l'intégrateur et du prix qu'on alloue à ce producteur
à la tête produite, puisque la garantie ou la
sécurité du prêt peut reposer dans une large mesure...
M. Garon: II faut nous assurer qu'il ne s'agit pas d'un
prête-nom et que le prêt ne sera pas consenti à une tierce
personne par l'intermédiaire de cet agriculteur. C'est pour cela qu'il y
a une limite au niveau de l'intégration, pour autant que nous sommes
concernés, pour consentir un prêt agricole.
M. Giasson: Depuis l'entrée en vigueur de la loi qui
permet des prêts par des institutions financières privées,
est-ce que vous pouvez déceler déjà une augmentation assez
importante des prêts consentis à des éleveurs du
côté des productions sans sol ou de l'élevage plus
spécialisé?
M. Garon: Evidemment, c'est relativement récent; notre loi
c'est depuis le 1er août. On réalise une certaine augmentation
bien que depuis quelques semaines on sente une réticence au niveau de
certains producteurs qui hésitent à réaliser certains
projets. Depuis quelques semaines, nos représentants nous disent qu'il y
a une certaine hésitation. Mais à venir jusqu'à il y a
quelques semaines, c'est vrai qu'il y a eu une certaine augmentation, mais je
ne crois pas que cette augmentation soit attribuable au fait que les
institutions privées soient maintenant nos partenaires dans les
dossiers, je ne crois pas que ce soit attribuable à cette raison.
M. Giasson: Le volume de prêts que vous avez consentis au
cours de la dernière année financière, 1978/79, de quel
ordre est-il supérieur au volume global de prêts de l'année
précédente 1977/78?
M. Garon: C'est une augmentation de 62,1%. En millions de
dollars, nous avions l'an dernier $93 400 000 et cette année $206 600
000, ce qui fait une augmentation de 62,1%. C'est plus que cela, je m'excuse,
c'est au niveau du long terme.
M. Giasson: En pourcentage cela dépasse 100%.
M. Garon: Au niveau du long terme seulement, c'est
différent. C'est le total de tous nos programmes, je m'excuse.
C'était $93 400 000 l'année dernière et c'est $206 600 000
cette année au long terme seulement.
M. Giasson: Avez-vous de l'information à l'effet que cette
augmentation très forte d'une année à l'autre s'est
traduite par une diminution à peu près équivalente du
volume de prêts ou du volume pécuniaire consenti par la
société fédérale au Québec?
M. Garon: Je le donne sous toute réserve, parce que j'en
ai pris connaissance par le journal, c'était une conférence de
presse qui a été donnée par le gérant provincial de
la société lors de la dernière assemblée annuelle,
on parlait de $98 millions pour l'exercice qui se terminait, alors que, nous,
nous avons eu $206 600 000.
M. Giasson: Le volume de prêts antérieur aux $90
millions, vous ne l'avez pas.
M. Garon: Antérieur, c'est à peu près
l'équivalent. La plus grosse année, je pense que c'est il y a
quatre ans, on était allé à $110 millions, cela a
été l'année record. Depuis ce temps ils sont
rebaissés à $93 millions ou $98 millions. Ils se sont maintenus
là jusqu'à présent.
M. Giasson: Ce qui signifie que le fédéral n'a pas
tellement diminué le volume d'argent consenti en prêts...
M. Garon: C'est-à-dire que cette année...
M. Giasson: ... et que l'augmentation des emprunts, c'est
l'Office du crédit agricole qui l'a assumée?
M. Garon: Maintenant, il y a un mouvement qui a été
amorcé définitivement, des agriculteurs qui s'adressaient
à la société antérieurement et qui s'adressent
maintenant à l'office. Et, ironie du sort, j'ai eu un
téléphone ce matin d'un de nos directeurs régionaux qui me
disait que deux agriculteurs sont allés le voir, dans le cours de la
semaine, et lui ont dit qu'ils venaient à l'office parce que cela allait
plus vite qu'à la société pour obtenir un prêt.
M. Giasson: Vous savez qu'il fut une époque, pas
très lointaine, où c'était l'inverse. L'opération
était totalement à l'inverse de ce que vous venez de nous
apprendre. Beaucoup de cultivateurs allaient à la société
fédérale uniquement pour une question de plus grande
rapidité dans la menée de cette opération de l'emprunt
qu'ils devaient faire.
M. Garon: Je parlais d'ironie du sort, maintenant c'est
l'inverse.
M. Giasson: Parce qu'il n'est pas faux de dire que dans le
passé il est arrivé que les cultivateurs
se sont adressés à la société
fédérale pour une question de rapidité d'exécution
de leurs projets tout simplement, ce n'était pas parce qu'ils boudaient
l'Office du crédit agricole du Québec. Il y avait une plus grande
rapidité d'exécution de l'autre côté.
M. Garon: Dans le cadre de notre expérience pilote
je vous ai parlé tout à l'heure d'un délai moyen de 15,7
jours, c'est un délai moyen nous avons eu des certificats qui ont
été consentis dans la même semaine que l'agriculteur a fait
sa demande.
Dans quatre jours, j'ai vu trois dossiers de suite, le certificat a
été émis et l'agriculteur avait soumis sa demande dans la
même semaine.
M. Vaillancourt (Orford): C'est entendu que pour arriver à
une moyenne de 15,7 jours, il faut qu'il y en ait plusieurs qui soient plus
rapides. Est-ce que le taux d'intérêt des prêts du
fédéral est le même?
M. Garon: Actuellement, ils sont à 10%. M. Vaillancourt
(Orford): Au même taux?
M. Garon: A 10 3/4%, présentement. Ils ont changé
le 1er mai à 10 3/4%.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'ils ne se basent pas sur le
"prime rate"? (12 h 45)
M. Garon: Non, ce n'est pas la même technique de base. Par
contre, le nôtre est fluctuant. Le nôtre, tous les six mois, il
peut changer. La majeure partie de nos prêts sont en vertu du taux
fluctuant, de sorte qu'ils s'ajustent et de cette façon on suit la
conjoncture, nécessairement.
M. Vaillancourt (Orford): Quel est le taux du "prime rate"
actuellement?
M. Garon: Le "prime rate" actuellement est de 12%.
M. Vaillancourt (Orford): II y a un désavantage
là.
M. Garon: Mais n'oubliez pas que 12% plus 1 1/2%, c'est un
plafond. Quelques-uns ont prêté en deçà de ce
montant et nous sommes actuellement à parachever une étude pour
la soumettre au ministre, justement, relativement à cette question pour
voir si nous ne devrions pas apporter des modifications à ce niveau,
étant donné que c'est un programme très récent, il
existe depuis le 1er août dernier.
M. Giasson: Sur les opérations de la dernière
année, quel est le pourcentage des prêts consentis à des
individus particuliers et le pourcentage qui a été alloué
à des corporations ou sociétés, quelle que soit la nature
de l'association?
M. Garon: Actuellement, on établit à environ 15% le
nombre des prêts allant à des exploitations de groupe.
M. Giasson: Ce qui révèle une propension...
M. Garon: Ce sont des cas beaucoup plus complexes en termes de
préparation de dossiers. C'est bien sûr que cela mobilise
davantage notre équipe.
M. Giasson: Est-ce que vous sentez de plus en plus qu'au
Québec la ferme ou l'entreprise agricole va devenir une
copropriété au lieu d'être ce qu'elle fut
traditionnellement, soit un état plutôt individualiste chez les
agriculteurs?
M. Garon: Depuis quelques années, on voit une tendance
très marquée vers l'exploitation de groupe, la
société, la corporation d'exploitation agricole, les emprunteurs
conjoints en tant que tels, ce qui est une forme de groupe dans les faits. On
sent par les demandes d'accroissement qu'il y a certainement une tendance de ce
côté.
M. Giasson: Avez-vous également le nombre de prêts
consentis aux établissements nouveaux?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Un individu qui s'installe en agriculture.
M. Garon: Ce sont des chiffres provisoires. En passant, pour
répondre à la question qui a été posée tout
à l'heure relativement à la société et à
l'office, pour vous donner une idée, pour prouver ce que
j'avançais, la demande s'est de beaucoup accrue cette année. Si
je prends simplement le mois d'avril l'exercice vient à peine de
commencer de l'année dernière, nous avions 229 demandes et
cette année, pour le mois d'avril, nous avons eu 498 demandes. Cela
corrobore le fait que certainement l'office prend vraiment de l'ampleur
comparativement à d'autre organismes.
M. Vaillancourt (Orford): C'est presque le double des demandes de
l'année précédente.
M. Garon: C'est plus que le double, 498 en regard de 229
l'année dernière.
M. Giasson: Elle occupe davantage le terrain en matière de
crédit.
M. Garon: Et pour le début, le 14 mai, nous étions
rendus à 199 demandes. Actuellement on a le défi de
répondre dans un temps record, à une demande qui a plus que
doublé avec une équipe quand même relativement
restreinte.
M. Vaillancourt (Orford): Pendant les mois de janvier,
février et mars, est-ce que vous avez beaucoup de demandes?
M. Garon: Oui. Je pourrais vous donner l'ordre des demandes. En
avril, si je prends l'exercice 1978/79, c'est 229 demandes; en mai, 273; en
juin, 229; en juillet, 205; en août, 225; en septembre, 231; en octobre,
267; en novembre, 231; en décembre, 104; en janvier 195; en
février, 264, et en mars, 323.
Cette année, comparativement à 1978/79, comme je le
mentionnais, le mois d'avril c'est 492, et le 14 mai, nous en avions 199, ce
qui veut dire qu'après un mois et demi, pas tout à fait, nous
avons 691 demandes d'entrées.
M. Giasson: Avez-vous le chiffre des prêts consentis aux
nouveaux établissements?
M. Garon: Oui. En chiffres provisoires, ce serait 825.
M. Giasson: 825.
M. Garon: Chiffres provisoires qui vont être
confirmés dans les prochains jours. On serait à 825, ce qui veut
dire que c'est pratiquement 40% de l'ensemble de nos prêts.
M. Dubois: Ce sont de nouveaux agriculteurs.
M. Garon: Ce sont de nouveaux agriculteurs, des
établissements.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez la raison de
l'augmentation des demandes de prêts en 1979 par comparaison avec 1978?
Pourquoi y en a-t-il le double? Est-ce que c'est le changement de
politique?
M. Garon: Le changement de politique. Il faut admettre une chose,
c'est qu'en faisant appel aux institutions privées, vous en avez 1700
qui prêtent en vertu du schème, nous avons 1700 promoteurs dans le
schème. C'est bien entendu qu'ils sont partie intégrante au
dossier. Ils se sentent vendeurs du système. Psychologiquement,
c'était très fort pour faire valoir le système
québécois du crédit agricole, bien sûr. Il y a un
autre aspect, l'efficacité joue pour beaucoup. Autrefois, c'était
proverbial, on disait: Si tu es pressé, va donc à la
société et si tu n'es pas pressé, un jour ce sera ton
tour, va donc à l'office. C'est fini. Pour être bien
honnête, je pense que c'est de l'histoire. Maintenant, vous avez vu la
moyenne de l'expérience pilote et même les prêts qui se
situent en dehors de l'expérience pilote sortent dans un délai
raisonnable. J'ai même eu des cas en dehors, par l'ancien canal,
où les prêts sont sortis en trois semaines.
M. Vaillancourt (Orford): Vous avez mieux structuré votre
organigramme.
M. Garon: Nous l'avons repensé complètement. Nous
avons indentifié les responsabilités de chacun, les
responsabilités du notaire qui participe au dossier, les
responsabilités de l'office et les responsabilités de
l'agriculteur. Nous avons rencontré les no- tai res et je pense que
chacun est conscient de la responsabilité très grande qu'il joue
dans le dossier, qui lui incombe dans le dossier et nous avons la collaboration
vraiment de tous les secteurs intéressés. Les gens se sentent
plus impliqués, les institutions privées, les notaires qui
participent au dossier se sentent plus impliqués parce que vraiment tout
le monde est sur la sellette. Il s'agit d'une question de clientèle,
tout le monde veut obtenir la meilleure clientèle possible et cela
devient vraiment un travail professionnel qui répond aux critères
d'excellence. C'est ce qui fait la différence entre un notaire ou une
institution privée et tel autre notaire ou telle autre institution
privée.
M. Vaillancourt (Orford): Vous avez l'organigramme de l'Office du
crédit agricole?
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'avez pas de copies à
déposer?
M. Giasson: Cela va aller plus vite que l'organigramme du
ministère. C'est plus rapide que l'organigramme du ministère.
M. Vaillancourt (Orford): C'est cela que j'étais pour
dire.
M. Dubois: Vous pouvez les faire distribuer aux membres de la
commission?
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il d'autres questions
sur le programme 2?
M. Garon: Ils ne vont pas demander les photos aussi!
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'avez pas le programme, par
exemple, avec le nom des personnes qui sont responsables de chacune des
régions? Cela est dans le dépliant, je suppose?
M. Garon: Vous avez un tableau de tous nos bureaux
régionaux et locaux de même que les responsables.
M. Vaillancourt (Orford): C'est suffisant.
Le Président (M. Laplante): Programme 2,
adopté?
M. Giasson: M. le Président, le député
d'Arthabaska et je reviendrai après.
M. Baril: Je ne sais pas à quel élément,
mais pour bénéficier des différentes subventions à
l'intérieur de vos programmes, on lit qu'une personne doit avoir au
moins 18 ans et pas plus de 40 ans. Ne trouvez-vous pas qu'avec
l'évolution et le coût des fermes qui augmente on dit que
de plus en plus de jeunes vont avoir de la difficulté à acheter
des fermes 40 ans c'est un peu jeune pour limiter l'accès aux
subventions possibles? Je
ne sais pas si... Est-ce que cela fait longtemps que c'est à 40
ans?
M. Garon: Cela fait depuis 1936. Il y a un prêt
différent pour le jeune et je pense que depuis ce temps...
M. Baril: Depuis quelque temps, on sait que l'agriculture au
Québec prend de l'ampleur passablement. Il y a des gens qui avaient
laissé l'agriculture qui veulent y revenir, mais ils ont 41, 42, 43 ans
et ils ne peuvent bénéficier d'aucune subvention. Pourquoi
envisager...
M. Garon: Les subventions à rétablissement, il faut
les consacrer surtout aux jeunes parce que le gars va passer un certain nombre
d'années...
M. Baril: 40 ans, c'est jeune. Ce n'est pas vieux.
M. Garon: 40 ans, c'est jeune. C'est jeune et ce n'est pas jeune,
moi je viens de dépasser cela. Il y en a moins à faire qu'il y en
a de fait.
Une Voix: Commencez-vous à vous sentir vieux?
M. Garon: Je trouve que c'est bien vieux, en tout cas. Quand tu
viens pour prendre une autre année il n'y a pas longtemps...
M. Giasson: ... le ministre, c'est long.
M. Garon: Hein? La vie active d'un agriculteur...
Une Voix: C'est moins dur que la vie active d'un ministre.
M. Garon: La moyenne d'âge de tous nos emprunteurs dans une
année, c'est 34 ans et la moyenne d'âge des jeunes, des 800 dont
je vous parlais, c'est de 28 ans. C'est quand même relativement jeune,
comme vous pouvez le constater, comme moyenne.
M. Baril: C'est sûr. Ce matin, on disait que les fermes
aujourd'hui ce n'était pas rare valaient $500 000 et le
ministre a mentionné qu'il y en a une de $1 million. J'en connais aussi
chez nous qui valent au-delà de $1 million. Je ne sais pas, mais je me
dis qu'à 40 ans. Ce n'est pas un jeune de 28 ans ou de 25 ans qui va
ce sera difficile en "batèche" acheter quelque chose de $1
million.
M. Garon: Le gars qui s'établit et qui achète une
ferme de $1 million, il n'a peut-être pas besoin de subvention
d'établissement.
M. Baril: En tout cas.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Ce n'est pas
juste pour la subvention.
M. Baril: Ce n'est pas juste pour la subvention. C'est pour tous
les programmes.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est pour le prêt aussi.
M. Garon: II n'y a pas de problème pour le prêt.
M. Baril: C'est dans tous les programmes, à toute
l'aide.
M. Garon: Oui. Parce que qu'est-ce que cela donnerait, la
subvention à l'établissement.
M. Baril: Le prêt est octroyé pour les plus de 40
ans. Je le savais.
M. Garon: La seule différence qu'il y a, c'est que 40 ans
pour le prêt, c'est incitatif et cela permet d'obtenir un prêt
allant jusqu'à 90%. Nous avons quatre catégories de prêts
qui peuvent aller à la limite soit 90% de la valeur. Les autres sont
à 80% de la valeur. Dans les quatre catégories, vous avez les
jeunes agriculteurs, vous avez les prêts pour l'agrandissement de fermes,
des prêts pour l'amélioration foncière et des prêts
pour conversion d'exploitation. Alors, les jeunes, si vous voulez, constituent
une incitation qui peut pousser le maximum du prêt jusqu'à 90%.
C'est l'avantage qu'ils ont dans le crédit. Par contre, un bonhomme de
70 ans peut fort bien emprunter. Ce n'est pas une question d'âge chez
nous actuellement.
M. Baril: C'est une question que je savais, à savoir qu'il
n'y avait pas de limite d'âge pour un prêt agricole. Dans le
même ordre d'idées, on sait qu'un agriculteur, dont le conjoint
travaille et retire un revenu de $14 000, n'a pas droit à... Je ne sais
pas s'il a droit à un prêt, c'est comme un aspirant-agriculteur
peut-être. C'est marqué ici...
M. Garon: C'est-à-dire qu'il a droit à un
prêt, mais il va payer un taux économique au lieu d'obtenir la
subvention d'intérêt. C'est ce qu'il y a actuellement.
M. Baril: Le taux économique, c'est quoi? Qu'est-ce que
cela veut dire?
M. Garon: Actuellement, il est à 10... C'est le "prime
rate" plus 1 1/2% actuellement. C'est sur hypothèque. Le "prime rate"
plus 1%, c'est sur nantissement. Dès que la situation est
rétablie, en d'autres termes, cela peut être le conjoint aussi
bien le mari que l'épouse, à remarquer...
M. Baril: Oui.
M. Garon:... l'un ou l'autre, dès qu'il cesse de
travailler, automatiquement l'acte de prêt est fait de la façon
suivante: automatiquement, soit dans un sens ou dans l'autre, le taux
d'intérêt s'ajuste de sorte qu'à ce moment-là,
dès que le travail cesse ou que le revenu diminue en deçà
du montant
prévu de $14 000, automatiquement les taux
d'intérêts s'ajustent et nous remboursons la subvention.
M. Baril: Le montant de $14 000, est-ce que c'est le revenu brut
ou net?
M. Garon: C'est le revenu brut. Nous l'avons indexé.
Avant, il était à $6000 ou $7000 $7000
antérieurement et nous l'avons indexé au cours des
derniers amendements, soit le 1er août dernier.
M. Baril: Je suis certain qu'ici vous allez me dire que ce n'est
peut-être pas eux autres qui ont nécessairement besoin d'aide,
mais j'ai connu quelques cas chez nous où le gars voulait retourner en
agriculture, mais parce que sa femme travaillait, il n'avait pas droit à
l'aide. La femme, elle, ne veut rien savoir; elle veut garder son emploi parce
qu'elle veut être autonome. Quant à l'aspect humain, je ne sais
pas comment vous voyez cela. Je comprends l'effort que vous avez fait de partir
de $6000 ou $7000 pour monter à $14 000.
M. Garon: C'est que l'esprit qui a présidé dans les
études qui ont été faites pour arriver à cette
politique était le suivant: On s'est dit qu'au-delà d'un revenu
de $14 000, on fait la démonstration qu'ils sont en mesure d'assumer le
coût de l'intérêt. C'est pour éviter la
spéculation, pour éviter que des gens empruntent à un taux
favorisé et prêtent de nouveau de l'argent à 14%, 15% et
16% avec l'argent des contribuables tout simplement. C'est pour éviter
les abus que ce règlement a été adopté, à ce
moment-là. (13 heures)
Le Président (M. Laplante): Une courte question.
M. Giasson: Depuis les changements apportés à la
Loi du crédit agricole, est-ce qu'il s'est produit, tant pour les
individus que pour les sociétés, que vous ayez prêté
au maximum?
M. Garon: Cela arrive sûrement qu'on prête au
maximum.
M. Giasson: Avez-vous quelques cas?
M. Garon: Oui. Il y a sûrement un bon nombre de cas.
M. Giasson: Est-ce qu'il est arrivé que des demandes de
prêts aient été supérieures au maximum?
M. Garon: Cela arrive assez régulièrement.
M. Giasson: C'est ce qu'on avait prévu lors des
discussions des débats l'an dernier dans le réaménagement
de la loi que déjà, avant longtemps, il faudrait augmenter encore
une fois les montants maximaux. Je voudrais... Oui, allez M. le ministre.
M. Garon: On a un comité qui travaille actuellement dans
les crédits agricoles du ministère de l'Agriculture, l'UPA
également, pour essayer de déterminer ce qu'est une ferme
familiale. A ce moment-là, on pourra le dire. Ce n'est pas encore
déterminé complètement. Qu'est qu'une ferme familiale
exactement? On pourrait ajuster nos politiques en fonction de la ferme
familiale en disant: Dépassé la ferme familiale, le gars a son
propre pouvoir, si on veut, tandis qu'ajuster nos politiques en fonction de la
ferme familiale, il faut déterminer cela auparavant et ce n'est pas le
même montant dans toutes les productions. C'est assez compliqué
comme travail d'ajustement. Une ferme familiale, dans une production cela peut
prendre peut-être $300 000, mais dans l'autre cela va prendre $100 000.
C'est un peu compliqué. Il y a des rencontres actuellement pour
travailler là-dessus, essayer de déterminer cela.
M. Giasson: M. le Président, en terminant, qu'on me
permette de féliciter toute l'équipe oeuvrant à l'Office
du crédit agricole pour cette performance exceptionnelle qu'elle
connaît depuis un certain temps. Je ne dis pas qu'autrefois il n'y avait
pas de performance, mais on sent que c'est encore supérieur.
Le Président (M. Laplante): Le programme 2 est
adopté, avec tous ses éléments.
M. Dubois: Mes félicitations.
Le Président (M. Laplante): Merci. Les travaux sont
ajournés sine die.
Fin de la séance à 13 h 2
Reprise de la séance à 16 h 40
Le Président (M. Jolivet): La commission de l'agriculture
est réunie à nouveau pour étudier les crédits
budgétaires du ministère de l'Agriculture.
Les membres de cette commission sont: M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Dubois (Huntingdon), M. Gagnon (Champlain),
M. Garon (Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Rancourt (Saint-François), M.
Vaillancourt (Orford),
Les intervenants: présent pour le moment, M. Mercier
(Berthier).
Aide à la production agricole
Nous en étions au moment de l'étude des crédits au
programme no 3. La façon de fonctionner, c'est d'y aller en
général? Elément par élément?
M. Garon: Elément par élément.
Le Président (M. Jolivet): Donc, allons à
l'élément no 1. M. le ministre.
M. Garon: Je n'ai rien à dire, je suis prêt à
répondre aux questions.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Garon: J'aimerais peut-être faire une mise au point au
début de cette commission parlementaire. Je viens de lire dans le
journal Le Soleil que la décentralisation est déjà en
marche. Il y a un article qui est très exact concernant ce qui s'est
fait l'an dernier, mais on dit que les douze bureaux régionaux actuels
pourraient se fondre en 74 bureaux locaux ou de comté. Je n'ai pas
entendu parler de cela.
M. Giasson: Cela ne se produira jamais.
M. Garon: Je ne dis pas qu'il ne pourra pas y avoir des
tâches différentes définies entre les bureaux locaux et les
bureaux régionaux. L'affectation, on en a dit un mot hier... des
services pourraient être au bureau local, d'autres au bureau
régional. Il n'est pas question du tout de faire disparaître les
bureaux régionaux. C'est très clair, il n'y a aucune
ambiguïté là-dedans. Il n'est pas question et il n'a jamais
été question, on n'a jamais discuté de faire
disparaître les bureaux régionaux. Je veux que ce soit bien clair
pour tout le monde. Tout simplement, ce dont on a parlé, ce sont des
bureaux qui doivent être mieux localisés, il y a eu des
changements chez les agriculteurs. Des responsabilités qui sont
assumées au niveau régional pourraient être assumées
au niveau local et ce qui est à Québec et qui devrait y
être ou qui devrait être dans les régions, et tout cela.
Toutes ces questions vont être revues d'une façon... Il n'y a pas
de préjugé au point de départ et il n'y a aucune
décision de prise à ce moment-ci. Je ne m'attends pas non plus
à faire ces changements au cours de la période estivale pendant
laquelle les gens sont en pleine activité pour mêler le monde pour
rien.
Alors, ce qui est étudié, ce sont les
responsabilités qui doivent être au niveau local, les
responsabilités qui doivent être au niveau régional et la
façon de faire une coordination régionale plus soutenue, plus
proche des agriculteurs, mais il n'est pas question de faire disparaître
les bureaux régionaux. Je le dis pour les députés qui
peuvent avoir des inquiétudes.
M. Giasson: Ce ne sont pas les députés qui
s'inquiètent, ce sont les fonctionnaires plutôt.
M. Garon: J'imagine que celui qui lit dans le journal que le
bureau doit disparaître et qu'il n'en a jamais entendu parler est
peut-être un peu nerveux. Il n'est pas question de cela.
M. Giasson: M. le Président, nous entreprenons la
discussion sur le programme 3, l'aide à la production agricole.
Là encore il s'agit d'un des programmes qui connaît une
très bonne augmentation des crédits cette année.
Effectivement, par rapport au budget de la dernière année
financière, il y a une augmentation de l'ordre de $6 458 300. Si le
principe d'indexation avait été appliqué au budget, il
aurait fallu retrouver une augmentation de $10 258 113, donc il y a une lacune
pour contrer l'inflation de $3 799 813.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a une
question?
M. Giasson: Oui, il va y avoir des questions, je jette un coup
d'oeil rapidement.
M. Garon: Un coup d'oeil rapide.
M. Giasson: Pour la production agricole, est-ce que c'est
à l'intérieur de ce programme qu'on retrouve le soutien de
l'emploi agricole?
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Le soutien à l'emploi agricole, quelles sont
les sommes qui y seront consacrées?
Le Président (M. Jolivet): Je vous pose cette question
parce que vous êtes à l'élément no 3, si je
comprends bien, le soutien de l'emploi agricole. Je voudrais connaître la
façon de procéder parce que ce n'est pas moi qui ait
présidé les autres. Est-ce que vous y allez élément
par élément ou y allez-vous globalement? Si vous y allez
globalement, je vais vous laisser aller dans ce sens. Il faudrait dire à
quel niveau vous êtes.
M. Garon: Voulez-vous qu'on règle la question de
l'élément 3? (16 h 45)
M. Giasson: Non, non. Je pourrai revenir à
l'élément 1. Le programme d'aide à l'hivernement, on le
retrouve à l'élément 1, je crois, du programme 3, non?
M. Garon: L'hivernement, c'est dans le programme 3. Ah!
l'élément 1, pas le programme 3. Excusez-moi. Cela va.
M. Giasson: Est-il exact que ce programme pourra être aboli
prochainement et être fusionné avec le programme
d'assurance-stabilisation?
M. Garon: Aboli... Il y aura un "phasing out" dans ce programme.
On se trouve à calculer deux fois les mêmes affaires. Dans
l'assurance-stabilisa-tion, on calcule... Dans les recettes de l'agriculteur
assuré, il reçoit un montant qui est la prime à
l'hivernement. A ce moment-là, on se trouve à compter deux fois
la même chose. Normalement, l'assurance-stabilisation en étant
implantée, doit remplacer les programmes qui représentent des
versements de subventions sans aucune incitation. Il n'y a rien
d'accroché à la prime à l'hivernement. A ce
moment-là, on peut trouver les mêmes objectifs et les montants
seront versés par l'assurance-stabilisation plutôt que la prime
à l'hivernement, mais ce ne sera pas d'un coup sec.
Deuxièmement, avant de faire disparaître la prime, nous
voulons établir le plus rapidement possible, possiblement au cours de
cet été la commande est passée un programme
d'aide à l'investissement pour développer le vache-veau,
plutôt que de donner d'une façon aveugle, sans aucune incitation,
sans aucun développement. A ce moment-là, pour l'agriculteur qui
a des vaches-veaux, il y a des parquets d'engraissement. L'autre qu'il faudrait
toucher, c'est le vache-veau. On veut bâtir au cours de
l'été un programme particulier de développement du
vache-veau. Ensuite...
M. Giasson: Le développement du...? M. Garon:
Vache-veau.
M. Giasson: Ah! vache-veau. Je comprenais "vageau".
M. Garon: Non, vache-veau. Un programme sur l'investissement et
le développement de la production. Ensuite, on va trouver dans
l'assurance-stabilisation tous les montants qu'on pouvait trouver dans la prime
à l'hivernement, mais il ne s'agira pas d'une distribution
immédiate de la prime à l'hivernement. La prime à
l'hivernement sera payée prochainement, par exemple, à 100%.
M. Giasson: Pour la saison, mais pour l'an prochain?
M. Garon: Pour l'an prochain, il est question de la
réduire à 50%.
M. Giasson: Après cela?
M. Garon: Accompagné en même temps...
M. Giasson: D'une modification de...
M. Garon: ... de l'assurance-stabilisation et d'un programme
d'aide au développement de la production de vaches-veaux. On
compléterait à ce moment-là la gamme de
développement avec les programmes régionaux dans plusieurs
régions spécialisées dans le boeuf. On compléterait
la gamme des mesures de l'aide à l'investissement pour développer
les productions pour les rendre rentables. On aura des annonces à faire
à ce sujet, prochainement. Ensuite, ajuster l'assurance-stabilisation
pour en tenir compte. Cela veut dire que ce serait calculé en
conséquence dans les recettes, le montant de la prime à
l'hivernement qui serait le montant versé. S'il est moins fort parce que
ce serait calculé à ce moment-là, le montant de
l'assurance-stabilisation serait plus élevé pour tenir compte
d'une prime à l'hivernement qui serait réduite ou qui pourrait
disparaître éventuellement.
M. Giasson: C'est-à-dire que vous alimenteriez le
barème minimal au bas duquel il y a application des indemnités de
l'assurance-stabilisation?
M. Garon: Oui. Ce qu'on voudrait, en réalité, c'est
que pour l'assurance au revenu, il y ait une mesure, assurance-stabilisation la
mieux faite possible, c'est cela. C'est le compte d'assurance-revenu. Les aides
sous forme de subvention s'établiraient à l'investissement. Pour
se lancer dans une production, il y aurait des subventions accordées
à l'investissement, au développement d'une production, mais quand
le gars est en production, ce qui viendrait assurer son revenu, ce serait
l'assurance-stabilisation des revenus. Ce qu'on veut faire au fond, c'est
l'aide à l'investissement, l'aide au développement, mais les
grenailles... Je ne dis pas que la prime du gouvernement c'est une grenaille,
c'est un montant d'une certaine importance, c'est $5 100 000 si ma
mémoire est bonne. Il faut qu'il y ait une mesure de fonctionnement qui
soit l'assurance. A ce moment-là, par exemple dans les récoltes,
on a l'assurance-récolte qui couvre le collectif, c'est-à-dire
une moyenne, l'assurance individuelle qui s'ajoute à celui qui le veut,
l'assurance-stabilisation des revenus et pour s'organiser, se mettre en
production, là il y aurait les programmes particuliers d'incitation pour
développer une production. Après cela, une fois que le gars est
organisé normalement, ce dont il a besoin c'est
l'assurance-stabilisation pour les mauvaises périodes. C'est vers cela
qu'on s'oriente. Sur le plan administratif ce serait beaucoup plus simple.
Normalement, cela devrait coûter moins cher d'administration pour que les
sommes aillent plus à l'agriculteur et ce serait plus simple sur le plan
administratif.
M. Giasson: Mais pour les prévisions
budgétaires...
M. Garon: Mais pour cela il faut une période de temps pour
la vulgarisation, pour expliquer aux gens comment tout cela va fonctionner.
M. Giasson:... cette année, le montant
réservé pour la prime à l'hivernement, est-ce qu'il est de
l'ordre de $5 millions ou si vous l'avez augmenté?
M. Garon: Le montant va être payé
entièrement, cette année, en prévision de... Il y a $6
millions dans les prévisions budgétaires mais, en 1978/79, le
montant versé avait été de $5 155 000.
C'est parce qu'il faut comprendre que le montant qui est dans notre
budget cette année c'est pour payer la prime d'hivernement qui est
passée.
M. Vaillancourt (Orford): C'est payé
rétroactivement?
M. Garon: Oui, pour l'année écoulée. Pour
l'hiver qui est passé, ils ont compté les animaux au cours de
l'hiver et le montant est versé au printemps. Normalement, cela devrait
être bientôt.
M. Giasson: Oui, mais s'il y a accroissement du cheptel, s'il y a
augmentation du troupeau ou du volume d'animaux.
M. Garon: Pour l'hiver passé?
M. Giasson: Non, pour les prévisions de l'année qui
vient, de l'hiver.
M. Garon: L'année prochaine.
M. Giasson: Les budgets qu'on étudie ou les budgets que
vous engagez, que vous faites voter, c'est pour payer l'hivernement de
l'année qui vient.
M. Garon: Non.
M. Giasson: Celui de l'année antérieure.
M. Garon: C'est exact. Ce qui est dans notre budget cette
année c'est pour payer l'hivernement terminé, parce qu'on ne paie
pas avant que les animaux aient hiverné. Il faut avoir la preuve.
M. Giasson: Je comprends, mais cela n'aurait pas
empêché que, sur les crédits votés l'an
passé, cela aurait pu s'appliquer pour l'hivernement de cet hiver.
M. Garon: Non, parce que ce qui est dans la comptabilité
de l'Etat c'est le moment du déboursement. Ce n'est pas la
période couverte, c'est le moment du déboursement. Alors, on
débourse actuellement, dans l'exercice financier 1979/80, pour
l'hivernement de l'hiver 1978/79. C'est le moment du déboursement, ce
n'est pas l'activité, le moment de l'activité.
M. Giasson: Si j'ai bien compris, c'est qu'il y aura des
modifications apportées aux modalités d'opération du
régime d'assurance-stabilisation dans le bovin de manière qu'on
vote des crédits moins élevés pour les primes à
l'hivernement sur le budget de l'année financière à
venir.
M. Garon: C'est ce qu'on vise actuellement.
M. Giasson: Et on s'en va vers une extinction graduelle des
besoins de crédits en matière de prime d'hivernement.
M. Garon: C'est-à-dire que les crédits vont se
retrouver ailleurs. Les crédits qu'on ne retrouvera pas
éventuellement dans la...
M. Giasson: Ce programme va disparaître. Il faudra mettre
plus d'argent...
M. Garon: Dans l'assurance-stabilisation.
M. Giasson:... comme quote-part de l'Etat sur l'application d'un
programme d'assurance-stabilisation.
M. Garon: Les deux. Un programme d'investissement aussi. Pour une
question d'équité, actuellement, les gens qui ont gardé
leurs animaux l'hiver dernier, comme prime à l'hivernement, au prix
où sont les animaux actuellement, ce n'était pas...
Prenons, par exemple, l'aide à la finition des bovins de
boucherie pour les parcs d'engraissement. L'an dernier, on a
déboursé $153 000 pour les parcs. Cette année on a
prévu $500 000. C'est une augmentation des montants pour les parcs
d'engraissement. On se dit que cette année on pourrait faire un
programme pour développer le vache-veau, parce que, d'abord, si on veut
développer les parcs d'engraissement, il faut tenir compte aussi du
développement du vache-veau. Alors, on se dit: La mesure qui va
être bonne, si on veut développer cela au Québec, c'est
d'aider à l'investissement de celui qui veut s'organiser dans le
vache-veau, parce qu'autrement on a beau faire des parquets, on va manquer de
veaux engraissés. C'est un enchaînement.
M. Giasson: Mais l'an dernier, si je comprends bien, le
ministère n'aurait pas eu besoin d'utiliser tous les crédits qui
avaient été prévus à cette fin. Vous avez
parlé de $5 millions. Dans le rapport du Vérificateur
général, le montant qu'on mentionne est un peu plus
élevé que cela: bovins de boucherie à l'hivernement, $5
626 600. C'est ce qui apparaît dans le rapport du Vérificateur
général.
M. Garon: C'est fort probablement le budget... Cela doit
être le budget, nous, nous parlons de la dépense réelle, $5
155 000.
M. Giasson: Combien y a-t-il de parcs d'engraissement au
Québec qui ont reçu des subventions au cours du dernier exercice
financier, l'an passé?
M. Garon: II y a quinze parcs d'engraissement qui ont
été subventionnés.
M. Giasson: Est-ce qu'il s'agit là d'une augmentation
importante par rapport au nombre de parcs de l'année
précédente?
M. Garon: C'est plus que cela. Cette copie-là est à
même le budget global, mais tous les programmes régionaux ne sont
pas là-dedans.
C'est cela qui ne marche pas. C'est un programme, mais les programmes
régionaux ne sont pas là-dedans, parce que le grand nombre s'est
fait surtout dans l'Outaouais, en vertu des programmes régionaux. Il y a
100 à 150 parcs d'engraissement dans l'Outaouais.
M. Giasson: Mais pourriez-vous m'indiquer à quoi fait
référence le Vérificateur général lorsque
dans son rapport touchant les bovins de boucherie, les parcs d'engraissement,
il dit: Nous avons examiné les dossiers des quatre producteurs qui ont
bénéficié d'une aide pour l'exercice 1977/78 en regard de
cette mesure d'aide agricole. Nous avons relevé plusieurs erreurs de
sorte que le ministère a dû réviser complètement les
dossiers et réclamer certains montants payés en trop.
Il parle de quatre parcs d'engraissement.
M. Garon: Si c'est un rapport de 1977/78, il rapporte ce qui
s'est passé l'année précédente, l'année
1976/77.
M. Giasson: Ce qui signifie que l'année
précédente il y aurait eu quatre parcs d'engraissement qui
auraient reçu de l'aide, selon les commentaires du vérificateur.
(17 heures)
M. Garon: C'est l'année où a débuté
le programme, je pense. Oui, la première année. Le programme,
à ce moment-là, était à 300 têtes.
Une Voix: Oui, c'est cela.
M. Garon: C'est le programme de votre temps à 300
têtes. Alors...
M. Giasson: Bon, d'accord. Comment comprendre...
M. Garon: II y en avait quatre.
M. Giasson: ... qu'on relève plusieurs erreurs et que le
ministère ait été obligé de réclamer
à des producteurs des sommes d'argent touchées? C'est quoi, cette
histoire?
M. Garon: Selon ce que me dit le service de comptabilité
du ministère, on paie souvent sur factures. Il y avait des factures pour
du matériel acheté qui devait aller au parc d'engraissement,
comme du bois, par exemple, pour faire le parc et qui n'avait pas
été utilisé pour faire le parc. A ce moment-là, il
a fallu demander des remboursements aux personnes parce que les
matériaux achetés n'avaient pas été utilisés
pour le parc d'engraissement.
M. Giasson: Avant d'effectuer vos paiements, il n'y a pas de
système de contrôle pour déterminer si,
effectivement...
M. Garon: II y en a de plus en plus.
M. Giasson: ... les matériaux facturés n'ont pas
été utilisés?
M. Garon: Ce n'était pas le point fort du
ministère, l'administration, mais on y fait de plus en plus
attention.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que des visites sont faites sur
place?
M. Garon: II y a des vérifications qui sont faites.
Il y a plus que cela, il y a aussi des aviculteurs qui ont
bénéficié du programme, qui avaient respecté les
normes du programme et ils ont eu leur subvention. L'année suivante, ils
ont décidé de revenir au lait. A ce moment-là, dans notre
programme, on indiquait qu'il fallait que le type reste dans la production du
boeuf et s'il revenait à une autre production, c'était sous de
fausses déclarations, à ce moment-là, qu'il avait
bénéficié des subventions et il devait rembourser.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il est obligé d'avoir
un parc d'engraissement pour tant d'années pour bénéficier
d'une subvention, s'il décide de retourner cinq ans...
M. Garon: C'est comme les céréales. Il y a toutes
sortes de subventions. Il faut que le gars s'engage à demeurer tant
d'années dans la production. Il y a le montant au début pour
l'aider à son investissement, au lieu de le verser sur trois ans ou sur
cinq ans, mais s'il quitte la production, il doit faire un remboursement.
M. Vaillancourt (Orford): Mais pas au complet, par exemple.
M. Garon: Cela dépend des programmes.
M. Vaillancourt (Orford): Mais pour le parc d'engraissement.
M. Garon: Si pendant deux ans il s'en est servi, il ne rembourse
pas au complet.
M. Vaillancourt (Orford): C'est décroissant? M. Garon:
C'est décroissant.
M. Giasson: Tout à l'heure, M. le Président, M. le
ministre a fait allusion au premier programme de parcs d'engraissement qui
nécessitait un volume de tête assez important, soit 300
têtes. Le ministre a modifié le programme de façon à
réduire cela jusqu'à 50 têtes. Pour le producteur qui veut
vivre avec un parc d'engraissement, est-ce que le ministre juge qu'il s'agit
là d'une unité rentable?
M. Garon: Je ne dis pas cela non plus. Mais pour un gars,
commencer à 300 têtes d'un coup, c'est peut-être un peu
fort. Le gars qui n'a pas eu de boeuf, commencer à 300 têtes,
c'est un peu énervant.
M. Giasson: Mais entre 300 et 50, vous ne pensez pas qu'il y a
des milieux intermédiaires...
M. Garon: A 300, il ne marchait pas.
M. Giasson: ... qui pourraient viser davantage la
rentabilité d'une opération de parcs d'engraissement?
M. Garon: Dans l'Outaouais, on a commencé une
première fois ce programme à 50 têtes en 1977. Ce fut un
succès boeuf, c'est le cas de le dire. Ce sont les gens qui ont
commencé en 1977 avec 50 têtes. J'aimerais voir le nombre, c'est
vraiment quelque chose. Il a déjà augmenté l'année
suivante. Il y en a 130 qui se sont prévalu du programme de parquets
d'engraissement dans l'Outaouais depuis le programme de 1977. 130 parcs de 50
têtes, mais plusieurs de ces gens-là, actuellement, il y a
même eu un programme à la "Semaine verte" là-dessus, ont
augmenté à 100 ou 150 têtes et même beaucoup plus que
cela, la deuxième année. Ils ont pris un entraînement avec
50 têtes et ils ont augmenté considérablement en
1978 et ils augmentent en 1979 avec le nouveau programme, le programme
provincial.
Le problème c'est de savoir si un bébé va
être plus gros en venant au monde à 6 livres ou à 9 livres.
Il n'y a pas de preuve qu'un bébé qui vient au monde à six
livres ne deviendra pas aussi gros et même plus que celui qui vient au
monde à dix livres. Il a plus de chance de survie à part cela.
S'il est petit, il passe mieux.
M. Giasson: La décision du ministère de modifier la
norme de 300 à 50 a découlé principalement d'un
état de fait que vous avez constaté dans l'Outaouais?
M. Garon: Non. C'est-à-dire que les gens nous disaient...
il y a eu des consultations régionales. Vous dire qu'il y a des
programmes nationaux qui ont été changés à la suite
des programmes régionaux. Les programmes régionaux sont faits par
des gens dans des régions et avec consultation avec des agriculteurs.
Dans le fond, c'est la meilleure formule. Je ne dis pas des fois qu'il n'y a
pas un peu de charriage au début mais les gens se consultent et
regardent ensemble comment cela devrait se développer. Alors, dans
l'Outaouais, ils ont dit: 300 têtes, c'est trop gros. On ne peut pas
commencer à 300 têtes. Alors, on dit: Nous autres, on aimerait
avoir un programme particulier à notre région qui commencerait
à 50 têtes. On a trouvé que cela avait du bon sens, on a
dit: On va l'essayer dans l'Outaouais. On l'a essayé dans l'Outaouais et
cela a bien marché.
En même temps, il y avait d'autres consultations régionales
dans d'autres régions. Je pense, par exemple, à la région
de l'Estrie, Sherbrooke, Nicolet, la Mauricie, de l'Abitibi. On s'est dit:
Pourquoi ce programme, qui a bien marché en 1977 dans l'Outaouais, on
voit qu'il y a une orientation régionale dans des régions pour
faire des parcs à 50 têtes, cela a bien marché dans
l'Outaouais, pourquoi notre programme national qui est à 300
têtes, on ne le baisserait pas à 50 têtes? C'est ce qu'on a
fait l'an dernier.
Cela permet aussi à des agriculteurs qui ont du vache-veau, qui
veulent finir leurs animaux, d'avoir des activités
complémentaires qui peuvent contribuer à mieux rentabiliser leur
entreprise. Il y a deux bons exemples, que je pourrais vous montrer à
Saint-Roch-des-AuInaies, qui sont partis comme cela et cela va très
bien. Ils ont acquis un certain know-how et je pense qu'avec 50 têtes
c'est suffisant pour l'acquérir. Je peux vous dire que c'est quand
même un nouveau métier pour les Québécois de faire
du boeuf.
M. Giasson: Est-ce que vous commencez cela à partir d'une
expérience personnelle?
M. Garon: Très personnelle. C'est juste. Je vais
être honnête avec vous, c'est surtout ma femme qui vit
l'expérience.
M. Vaillancourt (Orford): La majorité des
propriétaires d'engraissement...
M. Garon: Arrêtez cela, vous. Cela va passer à mon
nom. Les gens vont dire: La femme de Garon élève du boeuf.
Cela va être bon pour vous. Il y en a qui disent que ce ne serait
pas bon pour vous.
Je vous vendrai du blé d'Inde.
M. Vaillancourt (Orford): II va falloir que vous le coupiez.
M. Giasson: Pour le vendre, M. le ministre, il faut le
récolter.
M. Garon: Je le récolte tout le temps. A part cela, je
vais vous dire une affaire. Je n'ai pas voulu être méchant, mais
j'aurais pu dire qui est le cultivateur qui le récolte. Vous auriez pu
reconnaître des gens de votre parti.
M. Giasson: Oui, si vous voulez avoir de l'excellence, vous
faites appel aux bonnes personnes.
M. Garon: L'article qui a paru dans le Soleil concernant les
récoltes de blé d'Inde est complètement faux. Mes
récoltes ont été complètement ramassées
chaque année. Je n'ai pas voulu m'amuser à démentir ces
affaires-là.
M. Giasson: Ce sont seulement les cotons qui sont
restés.
M. Vaillancourt (Orford): L'épi a été
ramassé.
M. Garon: L'an passé, il y a une femme qui m'aidait
à ramasser, qui nous aidait parce que je ne pouvais pas être
là très souvent, elle a été malade, ce qui fait que
j'ai vendu la récolte sur le champ à un producteur de maïs
qui en manquait. Il devait en manquer parce qu'il ne l'aurait pas pris
autrement, M. Lachance de Beaumont, que vous devez connaître, qui est un
important producteur de maïs et de patates. Cela a été bien
ramassé, il n'y a pas de problème.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, j'aimerais
savoir du ministre...
Le Président (M. Jolivet): Un instant avant. Je voudrais
savoir si c'est terminé pour le député de Huntingdon.
M. Giasson: On pourra revenir, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, allez-y. M.
Dubois: Allez-y et je suivrai.
M. Vaillancourt (Orford): C'est seulement une question en
passant. Je voudrais savoir du ministre si les personnes qui se
prévalent de la politique de subvention pour construire ou
aménager un parc d'engraissement de 50 têtes sont des cultivateurs
qui font d'autres productions en même temps?
M. Garon: Cela peut arriver. On encourage cela d'ailleurs avec le
programme de vache-veau. On va encourager au fond les agriculteurs qui sont
dans le lait industriel, par exemple, qui ont un quota qui est faible. Il y en
a qui veulent grossir dans le lait industriel à l'achat des quotas, mais
d'autres n'ont peut-être pas autant de facilités toujours et
voudraient avoir un revenu supplémentaire et développer à
côté une production animale.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'un parc d'engraissement de 50
têtes est rentable? Est-ce que vous êtes au courant, parce que vous
avez des chiffres...
M. Garon: On n'a pas dit qu'un gars pouvait gagner sa vie
à temps plein avec 50 têtes, mais...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez les revenus que
cela peut rapporter d'après les études qui ont été
faites?
M. Garon: D'après ce qui a été
calculé c'est plus que cela pour celui qui veut gagner sa vie à
temps plein, avec un employé. On a parlé d'un chiffre autour de
400 têtes pour un agriculteur à temps plein.
Quand on parle d'une ferme familiale, on parle d'un agriculteur avec un
employé qui fait l'alimentation pour les animaux, qui produit
lui-même à sa ferme, l'alimentation de ses animaux, c'est 400
têtes. Le tiers d'un employé.
M. Vaillancourt (Orford): Par 50 têtes?
M. Garon: Non, non, pas par 50 têtes. Une entreprise
familiale, c'est un cultivateur à plein temps, normalement avec sa
famille et un tiers d'employé à temps plein... Ce n'est pas cela?
Un homme et tiers.
M. Vaillancourt (Orford): Un et un tiers.
M. Garon: Le propriétaire plus un tiers d'employé.
On calcule que cela fait à peu près 400 têtes.
M. Vaillancourt (Orford): 400 têtes.
M. Garon: Vous devez tenir compte qu'il y a beaucoup
d'agriculteurs c'est très important qui ont des ressources
non utilisées qui ajoutent cette activité, par exemple, qui vont
finir leur propre bétail qu'ils ont eux-mêmes à leurs
fermes. Pour eux, le coût de production n'est pas du tout le même.
Ils ont la même machinerie. Ils ont la même main-d'oeuvre parfois
qui n'est pas utilisée à 100%. Pour eux, il n'y a pas de
coût en fin de compte. Il y a des coûts directs reliés
à l'alimentation.
M. Vaillancourt (Orford): Quel est le montant des subventions qui
sont accordées à chaque unité de parc d'engraissement?
C'est 50%?
M. Garon: 50%.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas changé? C'est la
même politique?
M. Garon: Non. C'est 50%.
M. Vaillancourt (Orford): Jusqu'à concurrence de...
M. Garon: $100 par tête.
M. Vaillancourt (Orford): $100 par tête.
M. Garon: Oui, $20 000 par entreprise.
M. Vaillancourt (Orford): C'est pour les 50 têtes?
M. Garon: Pour le moment.
M. Vaillancourt (Orford): Pour 300 ou 400 têtes, c'est la
même chose?
M. Garon: Non. Le maximum, c'est 50% des investissements. Un
autre maximum, $100 par tête. Habituellement, c'est ce que cela
coûte à peu près, environ $200. En tenant compte des normes
de l'environnement et tout, on arrive à peu près à $200
par tête, jusqu'à $20 000 par bénéficiaire.
M. Vaillancourt (Orford): Pour 50 têtes?
M. Garon: Non, on peut aller jusqu'à 200 têtes, la
subvention est de $100 par tête.
M. Vaillancourt (Orford): Si c'est un parc d'engraissement de 300
ou 400 têtes, le maximum est de $20 000.
M. Garon: Là, on est allé plus tranquillement, mais
il est possible que ce programme soit encore amélioré cette
année.
M. Vaillancourt (Orford): Qu'il soit plus
généreux.
M. Garon: C'est possible, il ne faut jamais présumer.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président. Je voudrais demander au
ministre si notre degré d'autosuffi-sance dans le boeuf de boucherie a
augmenté en 1978 au Québec. Si on compare avec 1977, la
fluctuation entre 1977 et 1978 serait de quel ordre?
M. Garon: On est dans une conjoncture de rareté de
production actuellement. Je serais étonné que notre degré
d'autosuffisance ait augmenté.
M. Dubois: La production, la quantité par
tête...
M. Garon: De 1977 à 1978, ça n'a pas dû
varier vraiment.
Ce qu'on pourrait dire, par exemple, qui serait beaucoup plus juste,
c'est que l'augmentation de la finition des bovins de boucherie au
Québec cette année a quand même augmenté. C'est
correct. Par exemple, juste dans la région de l'Outaouais, il y a 7000
têtes qui ont été finies cette année dans les parcs
d'engraissement. Donc, il y a une amorce, mais, vous savez, dans le boeuf,
c'est long.
M. Giasson:... 1977/78, plusieurs producteurs...
M. Dubois: C'est ce qu'a amené le silo sur la ferme et les
silos régionaux. Ce sont les silos sur la ferme qui ont aidé les
producteurs à finir leurs propres animaux, j'imagine?
M. Garon: Non, les silos à fourrage, peut-être.
M. Dubois: Le silo à fourrage ou les silos à
grains?
M. Garon: Les silos à grains peut-être
également.
Ce sont des programmes complémentaires. Très juste.
M. Dubois: Les $30 888 000, enfin, on n'a rien ici. Est-ce qu'on
va pouvoir les décortiquer nous-mêmes? On ne sait même pas
où se dirige tout ce montant global. Est-ce que vous pouvez nous faire
part des principales productions qui sont visées dans les $30
millions?
M. Garon: La mise en valeur des productions, essentiellement, ce
sont tous les programmes agricoles de développement des productions
animales, mais elles ne sont pas là... oui, elles peuvent être
là, les productions régionales, la deuxième année,
je pense. Alors, ce sont principalement les programmes pour développer
des productions, non seulement animales, mais de culture. (17 h 15)
Je peux bien vous les donner en gros: le programme de bovins de
boucherie, l'aide à l'hiverne-ment on en a parlé
tantôt l'aide à la production de bovins de boucherie de
race éprouvée, l'aide à la finition de bovins de boucherie
les parcs et parquets d'engraissement dont on parlait tout à
l'heure l'aide financière pour favoriser les éleveurs de
génisses laitières de la région de l'est du Québec,
le programme de contrôle de la production laitière à
MacDonald, PATLQ, le programme d'amélioration de la qualité des
chevaux c'est un nouveau programme de l'an dernier l'aide
à la conversion des fermes de producteurs d'urine de juments gravides
le gros a été donné l'an dernier, mais le programme
continue cette année pour ceux qui n'ont pas terminé leur
reconversion l'amélioration génétique des ovins, la
production de brebis de remplacement, l'aide à l'amélioration de
la productivité du secteur ovin, le pro- gramme d'amélioration
génétique des porcs, le programme de la productivité...
Cela en est un qui n'est pas encore fait, il est en prévision. C'est
pour aider à la production de chair de lapins. L'amélioration de
la qualité des peaux de vison, la promotion à la production
agricole, la promotion à la production d'oies et de canards c'est
dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean l'aménagement de lacs artificiels
pour fins piscicoles. J'ai parlé tantôt d'un programme pour
développer l'élevage de la truite. Il y en a un ici, je n'en
parle pas tout de suite. Il est trop gros. l'aide aux groupements
d'éleveurs, l'aide à l'insémination artificielle,
l'épreuve de progéniture de jeunes taureaux laitiers et de
boucherie, la classification des sujets femelles issus des taureaux du Centre
d'insémination artificielle du Québec, l'assurance-santé
animale contributoire, l'indemnisation pour les pertes de bovins ou ovins et
d'animaux incurables, l'indemnisation aux éleveurs qui subissent des
pertes d'animaux par la rage, l'aide à l'amélioration de la
santé des porcs. Il y a trois volets à cela.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que les laboratoires de
Saint-Hyacinthe sont dans cela?
M. Garon: C'est la production animale. L'aide aux recherches
diététiques et à la santé des porcs. Ensuite, il y
a la production végétale, l'introduction de productions et de
techniques nouvelles, l'orientation de l'industrie pomicole pour la
transplantation des pommiers. Cela vous touche dans Huntingdon, les pommiers
nains et les nouvelles variétés.
M. Dubois: Comment va ce programme-là?
M. Garon: II ne va pas mal. L'an passé, c'était la
première année. Il y a eu un déboursé de $87
000.
M. Dubois: Le montant prévu pour cette année est de
combien?
M. Garon: $122 000. Cela va dépendre de la façon
dont il va être utilisé. S'il est utilisé plus, il n'y a
pas de problème à cela. S'il est utilisé moins, bien... Il
y a des programmes pour toutes sortes de productions. Je ne peux pas tout
énumérer cela, les framboises, les bleuets, toutes sortes de
choses.
M. Dubois: Cela démontre bien qu'il aurait
été préférable qu'on ait un dossier complet au
début de la commission.
M. Garon: On va vous faire parvenir tous les programmes du
ministère.
M. Dubois: On va l'avoir après la commission.
M. Garon: On ne peut pas publier les documents tels quels. On
pense faire des programmes dans certaines productions, mais on ne sait pas si
on va avoir toutes les autorisations. Je ne veux pas
mettre cela dans le décor pour induire les gens en erreur. Il
faut budgétiser pour avoir l'argent en cours d'année. Il y en a
une ici: indemnité Ce n'est pas de notre temps, cela existait
avant indemnité à la destruction d'abeilles et de rayons
infectés ou ayant subi des dégâts par les ours. Les ours
sont friands d'abeilles et quand ils mangent des nids... Cela devait être
du temps de l'Union Nationale, c'est vieux.
M. Dubois: Cela se pourrait fort bien.
M. Giasson: M. le ministre, il fut une époque au
Québec où il y avait de l'infection dans les ruchers
causée par la teigne. Cela existe encore? Ce ne sont pas tellement les
ours qui ont contribué...
M. Garon: Ne me dites pas que ce sont les libéraux.
M. Giasson:... aux dégâts que la teigne, qu'on
appelle la loque. Même si le ministre s'amuse, je sais qu'il y a des
agriculteurs qui ont vu leurs ruchers presque détruits par la loque et
ces maladies propres aux ruchers, aux abeilles.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il d'autres questions sur
l'élément no 1? Sinon, nous allons l'adopter.
M. Giasson: II y a encore des questions, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): II y en a encore. Allez-y, M.
le député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Donc, vous consacrez, c'est-à-dire vous
prévoyez un montant de $500 000 pour les parcs d'engraissement. Cela
veut dire que...
M. Garon: Plus que cela, seulement dans nos programmes
provinciaux. Il y a des programmes aussi qui viennent du fonds régional
par l'OPDQ.
M. Giasson: Ces chiffres-là, ces programmes-là sont
de quel ordre?
M. Garon: Ce sont $100 millions globalement, combien il y a
pour...
Je ne pourrais pas vous le dire à ce moment-ci.
M. Vaillancourt (Orford): Cela vient du
fédéral?
M. Garon: Non, cela ne vient pas du fédéral.
Non, c'est un fonds de développement provincial.
Non, c'est un fonds qui est mis dans le fonds de développement
régional, c'est un fonds strictement québécois. Il y a
déjà eu, dans votre temps, un fonds de développement
régional qui venait du fédéral, mais le fonds de
développement régional actuel est à 100%
québécois.
M. Giasson: Avec les $500 000, vous pensez aider les producteurs
à bâtir, à créer ou à développer des
parcs d'engraissement de façon à accroître le cheptel
d'environ 5000 têtes si la contribution maximale est de $100 par
tête?
M. Garon: Non, on a fait une prévision axée...
C'est parce qu'on ne peut pas mettre dans le budget des sommes plus
considérables que celles qu'on va dépenser. On a pensé que
cela pouvait être cela. Cela peut être plus que cela, cela peut
être moins que cela.
M. Giasson: C'est une estimation, c'est estimatif comme
montant?
M. Garon: C'est une estimation uniquement. On veut le
développer au maximum et je vais vous dire pourquoi. D'ici peu
d'années, on a prévu qu'avec l'amélioration de la
productivité des animaux laitiers au Québec je ne dis que
c'est d'ici cinq ans on prévoit qu'on va pouvoir faire au
Québec la même quantité de lait avec, je pense, 630 000
acres de moins. Qu'est-ce qu'on va faire avec ces 630 000 acres, si on est
capable, à cause de l'amélioration de la productivité, de
faire autant de lait avec 630 000 acres de moins? Les 630 000 acres qui seront
libérées, on pourrait les utiliser pour les
céréales, du fourrage...
M. Giasson: Les bovins.
M. Garon: ... les bovins, des choses comme cela.
Il y a seulement $500 000 dans les programmes régionaux qui sont
affectés au boeuf.
Oui.
Cela fait $1 milliard.
M. Giasson: Ce sont des programmes qui s'appliquent à des
régions particulières?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: L'Abitibi-Témiscamingue, l'Outaouais...
M. Garon: L'Abitibi-Témiscamingue, l'Outaouais...
M. Giasson: Le Bas-Saint-Laurent...
M. Garon: ... L'Estrie, La Mauricie, je pense.
La Mauricie, L'Estrie, la région de Nicolet aussi. Il y a des
programmes spécifiques là aussi pour la production du boeuf.
La Mauricie. Oui. Ce sont des programmes qui partent petits. Dans
certaines régions, les programmes ne partent même pas à
cinquante têtes, à vingt têtes. Ce n'est pas dans plusieurs
régions, c'est dans une couple de régions seulement. D'ailleurs,
on a dit: Les gens ont parlé de cela, pourquoi ne pas l'essayer? On
va
voir leur volonté. D'accord, on va l'essayer, mais on n'a pas
voulu généraliser cela.
M. Giasson: Est-ce que la région du Bas-Saint-Laurent
compte déjà plusieurs parcs d'engraissement?
M. Garon: Beaucoup de vaches-veaux.
M. Giasson: Des vaches-veaux, mais des parcs d'engraissement?
M. Garon: II y en a qui font de l'engraissement mais ils n'ont
pas nécessairement des parcs.
M. Giasson: L'équipement.
M. Garon: Par exemple, j'en connais qui n'ont pas de parcs mais
qui en font de façon conventionnelle. Il y a moyen de faire du boeuf
autrement que dans des parcs, il ne faut pas l'oublier.
M. Vaillancourt (Orford): II y a plusieurs producteurs qui n'ont
pas de parcs.
M. Giasson: Mais la région la mieux pourvue au
Québec, qui compte le plus grand nombre de parcs d'engraissement, est-ce
que ce serait l'Outaouais?
M. Garon: L'Outaouais, définitivement.
M. Giasson: Elle serait suivie de quelle autre région?
M. Garon: La région de Sherbrooke, Saint-Hyacinthe.
M. Giasson: Même à Saint-Hyacinthe?
M. Garon: Cela débute, il va y en avoir. Je pense que les
régions à maïs sont celles qui sont sûrement
avantagées pour la définition des bovins de boucherie et la
région de l'Outaouais aussi parce qu'elle a aussi un excellent potentiel
de production de maïs. Il faut quand même montrer que c'est la
région où on peut faire du maïs qui est la plus propice pour
la finition du bétail.
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'avez pas le nombre de parcs
d'engraissement région par région?
M. Garon: Oui, on pourrait l'avoir. Une étude a
été conduite au cours de l'hiver justement pour déterminer
une orientation dans l'élevage des bovins de boucherie. On pourrait vous
fournir les chiffres de cette étude-là. Je ne les ai pas ici cet
après-midi, mais on devrait avoir les chiffres sur le nombre de
parcs.
M. Vaillancourt (Orford): Vous avez le nombre de bovins de
boucherie qui sont mis sur le marché, les produits finis?
M. Garon: Dans l'Outaouais, en tout cas, il y avait 125 parcs
l'an passé et il y a eu 7000 têtes de boucherie qui ont
été finies dans cette région-là. C'est quand
même la région la plus grosse.
M. Vaillancourt (Orford): Vous l'avez pour cette
région-là, mais vous ne l'avez pas pour les autres
régions?
M. Garon: On pourrait l'avoir.
M. Vaillancout (Orford): Cela représente quel pourcentage
de taux?
M. Garon: Ah! mon Dieu! une goutte d'eau. M. Vaillancourt
(Orford): Une goutte d'eau.
M. Garon: Oui, peut-être deux gouttes. Cela commence. Mais
ça peut aller assez rapidement.
M. Vaillancourt (Orford): On est encore loin, comme ça, de
la suffisance.
M. Garon: Non, l'autosuffisance, dans le boeuf, on ne la verra
pas de mon temps, sans doute.
M. Giasson: Non, certainement pas. M. Garon: En tout
cas... A moins d'un...
M. Giasson: Et même pas au temps de votre successeur.
M. Garon: Non, mais entre 20%... On est à 20%
actuellement, en augmentant à 30%, à 40%, c'est ça.
L'autosuffisance, au fond, c'est un objectif. Cela ne veut pas dire qu'on va
réaliser nécessairement 100% dans toutes les productions.
M. Vaillancourt (Orford): On a presque 20%?
M. Garon: Attention! Quand on dit 20%, ce sont toutes nos vaches
laitières et ça, c'est exporté la plupart du temps, parce
que ça dépend de quoi on parle. Je pense que dans le boeuf de
qualité, c'est très peu, peut-être 2% ou 3% au maximum.
M. Vaillancourt (Orford): Mais, d'après les bouchers, il y
a une diminution dans la consommation d'environ 25% à 30% depuis environ
un mois, par rapport à l'augmentation des prix.
M. Garon: Je m'étonne que, s'il y a une diminution de 20%,
les prix augmentent d'une façon si fulgurante. Je pense bien que l'on
charrie un peu quand on dit ça.
M. Vaillancourt (Orford): C'est parce qu'il en manque encore.
M. Garon: II y a eu une période, durant le temps de
Pâques, je sais qu'on a eu des pro-
blêmes parce que les consommateurs ont acheté d'autres
produits, ce sont approvisionnés beaucoup, par exemple, de dinde. Vous
savez quand, pendant une semaine, la consommation de boeuf diminue, cela peut
avoir un impact une semaine ou deux après, mais si tel était le
cas, je n'aurais pas vendu $1.40 mes petits boeufs cette semaine. Je mets
ça en doute.
M. Vaillancourt (Orford): $1 et?
M. Garon: $1.40 la livre. Je mets en doute qu'on aurait
payé un prix comme celui-là si vraiment la demande était
aussi faible que vous le dites. Je pense que dans le boeuf de choix, il y a une
demande encore. Elle est bien là.
M. Giasson: II y a peut-être le fait d'un boycottage qui
s'organise par des groupes de ménagères et de consommateurs
aussi. Cela dure le temps que ça dure, peut-être, mais il se lance
des mouvements de temps à autre.
M. Garon: Je pense que pour un an et demi, deux ans...
M. Giasson: Mais est-ce que vous avez, au ministère, des
projections dans le temps sur la capacité d'augmenter le volume de boeuf
au Québec, de manière à atteindre peut-être 25% de
la consommation?
M. Garon: On a les capacités actuellement sous forme
d'abattoir, c'est clair.
M. Giasson: Oui, de ce côté-là...
M. Garon: Actuellement, les abattoirs...
M. Giasson: Sous-utilisés.
M. Garon: ... cela va créer une demande en même
temps, mais là, ça dépend du rythme de conversion des
agriculteurs ou à quel rythme ils vont ajouter une production à
celles qu'ils ont déjà. C'est ça... C'est difficile
à évaluer, ça. Aussi, l'enthousiasme avec lequel les
fonctionnaires du ministère, les associations vont inciter à
développer cette production. Les gens, dans le boeuf, sont un peu
craintifs au Québec, mais... A part de ça, dans les connaissances
techniques, ça commence... M. Ouellet peut vous en dire un mot. Il a
travaillé au cours de cette année sur ces questions. Allez donc,
M. Ouellet.
Je pense que c'est très difficile de faire des prévisions
à court terme, parce que, vous savez, c'est un peu comme le
développement de la production du porc et de la volaille. Les
débuts sont toujours lents et la technique n'est pas rendue au niveau
des agriculteurs. Les structures des exploitations au Québec ne sont pas
nécessairement toutes bien adaptées pour ce type de production.
Mais j'ai quand même l'impression qu'après un certain temps, il y
a un facteur d'accélération. On a vu cela, dans le cas du porc.
Cela a été plus facile de passer de 1 800 000 à quatre
millions; cela s'est fait dans quatre ou cinq ans. Je pense bien que dans le
boeuf, les prochaines années, il va se mettre en place une industrie du
boeuf au Québec il ne faut pas être prétentieux
et on essaie beaucoup, nous, d'utiliser, autant que possible, pour cette
phase intermédiaire, le cheptel laitier qui est quand même une
très bonne source de production de boeuf. Je pense que si on croit
développer une industrie du boeuf à court terme à
même le vache-veau de type boucherie, j'ai l'impression qu'on va casser
notre pipe, parce que ça, ça va prendre un certain temps.
Par contre, on essaie de mettre au point des techniques pour
l'engraissement, pour finir nos animaux de type laitier, Holstein en
particulier, qui peuvent donner de bonnes performances, habituer le
consommateur à l'accepter, habituer surtout les acheteurs à
accepter que la viande de Holstein bien finie peut être d'aussi bonne
qualité que les animaux de boucherie. (17 h 30)
Souvent, ce n'est pas le consommateur qui décide en dernier lieu
du produit qu'il va acheter. Entre lui et le fournisseur, ce sont les
distributeurs qui peuvent décider de ne pas acheter les animaux. Nous
travaillons avec eux, c'est surtout ce qu'on fait le plus, actuellement. Chaque
fois qu'on fait un nouveau pas, on essaie surtout de le faire avec les
acheteurs pour voir vraiment ce qu'ils veulent avoir. Dans le veau, par
exemple, on avait conçu un programme dans le but de faire du veau
à 300 livres. On trouvait que c'était une bonne façon de
faire passer nos veaux de 100-125 livres, à 300 livres. En discutant
avec les acheteurs, ils ont dit: Non, on n'en veut pas. Montez à 180
livres, on a un marché pour ça. Le consommateur n'est pas
prêt à accepter un veau de 300 livres pour le moment. Donc, on
s'est ajusté. Je pense quand même qu'il faut être
réaliste, c'est une industrie à développer.
Il y a le goût aussi...
M. Giasson: Le ministre a fait tout à l'heure...
M. Garon: II faudrait parler aussi de faire goûter les
types de boeuf.
M. Giasson: Le ministre a...
M. Garon: Parce que les gens pensent parfois que c'est le boeuf
qui vient de l'ouest qui est le meilleur. Ce n'est pas vrai du tout. Lors de la
conférence fédérale-provinciale en Saskatchewan
l'été passé, les gens de la délégation
étaient estomaqués. Ils en avaient du boeuf de l'ouest et ils ne
nous présentaient pas ce qu'il y avait de pire. Un boeuf de parc
d'engraissement comparé à un boeuf de l'ouest, c'est le jour et
la nuit.
M. Vaillancourt (Orford): Cela n'est pas meilleur, mais c'est
parce que quand il arrive ici, il a déjà deux ou trois semaines.
Il est vieilli, c'est pour cela qu'il est un peu plus tendre.
M. Garon: C'est que pour le vrai boeuf de l'Ouest il y a un autre
élément: C'est le boeuf qui vient de l'Ontario la plupart du
temps, qui est fini au blé d'Inde en Ontario. De façon intensive,
le boeuf de l'ouest qui est rendu à deux ans n'est pas
nécessairement bon. Il faut dire que c'est du boeuf de type de boucherie
qui peut avoir des qualités particulières. Par contre, ça
peut dépendre surtout et beaucoup des conditions d'alimentation. C'est
un gros facteur dans la qualité de la viande.
M. Giasson: Un boeuf de l'Ouest qui est fini dans des parcs
d'engraissement a autant de qualité qu'un boeuf de l'Ontario ou du
Québec dans un parc d'engraissement. C'est l'alimentation du
bétail qui fait foi de tout.
M. Garon: Pas beaucoup. La génétique un peu, mais
pas l'alimentation.
M. Giasson: Mais quand vous êtes dans le boeuf de
boucherie, race pour race, que ce soit en Alberta, au Manitoba, en Ontario, ou
au Québec, si vous êtes dans le limousin, dans le charolais ou
dans le shorthorn.
Tout à l'heure, M. le Président, le ministre a fait
allusion à une sous-utilisation des capacités d'abattage qu'on
avait au Québec.
M. Garon: Oui, nos capacités d'abattage qu'on avait au
Québec.
M. Giasson: C'est-à-dire qu'on n'utilise pas pleinement
les installations ou les capacités existantes en matière
d'abattage. Est-ce que ça va durer longtemps? Il n'est pas question que
250 petits abattoirs disparaissent avec la date limite de décembre
1979?
M. Garon: Oui mais quand on dit disparu, il ne faut pas dire
disparu entièrement, parce qu'il y en a qui ferment leur abattoir mais
qui se modernisent. Ils ferment celui qu'ils ont, qui n'est pas sous
inspection, et ils en bâtissent un autre sous inspection.
M. Giasson: Quel est le pourcentage de cette opération
à laquelle vous faites allusion?
M. Garon: C'est tellement changeant qu'on pourrait difficilement
donner des chiffres, avec les demandes qu'il y a, les paiements qui ont
été faits, les gens qui ont envoyé leur avis comme quoi
ils le feraient. C'est trop changeant pour donner des chiffres précis,
actuellement. On en avait quelque 150 qui ont été payés
depuis le début, qui ont été affectés.
M. Giasson: Est-ce qu'il y a une date limite pour les choix
à faire par les propriétaires de petits abattoirs? Ce n'est pas
décembre 1979?
M. Garon: Pour la subvention, c'est au mois de juillet, au cours
du mois de juillet. Ils ont tous eu une lettre enregistrée, il y a
quelques jours, pour qu'il n'y ait vraiment pas d'erreur. J'ai demandé
qu'on envoie une lettre enregistrée à tous les mois pour que les
gens ne manquent vraiment pas la date et disent: Je ne savais pas la date. Cela
ne veut pas dire que celui qui indique son choix, ne peut pas continuer
jusqu'à la fin de décembre. Il ne s'agit pas de le
désaffecter au mois de juillet.
M. Giasson: Juillet est la date limite à laquelle le
propriétaire détermine le choix qu'il fait?
M. Garon: Sa demande.
Une Voix: Est-ce qu'il y a un communiqué?
M. Giasson: Soit fermé, soit rénové...
M. Garon: On a fait mieux que ça. On a envoyé une
lettre individuelle enregistrée à chacun des
propriétaires.
M. Dubois: Pour quelle raison, M. le ministre, les abattoirs de
classe B ne peuvent-ils ni être vendus, ni être
légués, ni être transférés? Est-ce un
règlement ou si cela est dans les règlements des abattoirs?
M. Garon: Ce qu'il y avait comme règlement, au changement
de gouvernement, c'est que tous les abattoirs devaient fermer le 1er janvier
1977. On a dû prévoir une formule qui permettait un
ajustement.
Normalement, celui qui a une relève se modernise. Celui qui n'a
pas de relève, n'a pas beaucoup d'investissement non plus. Il fait le
choix ou de ne pas se moderniser et de prendre l'indemnité ou de
continuer en se disant: J'ai cinquante ans, je vais finir ma vie
là-dedans en continuant avec ma clientèle.
M. Dubois: Même après des investissements de $25
000, $30 000 ou $50 000, le fils ne peut pas continuer l'investissement que le
père a commencé.
M. Garon: Oui.
M. Dubois: C'est un fait, cela existe. Le fils ne peut pas
continuer l'activité du père, même si cela lui est
donné.
M. Giasson: Pour les établissements d'abattage qui se
limitent à vendre le produit au détail, il n'y a pas de
possibilité, même si cela a été rénové
récemment, de transmission du père au fils, avec le retrait du
père du commerce. C'est cela. Et vous n'avez pas l'impression qu'il va
en disparaître un joli bloc au cours des années
immédiates?
M. Garon: Oui et non. Vous avez dans une région quelqu'un
qui s'organise un système d'abattage et d'inspection. Ce qu'on
suggère aux gens, à celui qui n'est pas sous inspection, on
suggère de prendre l'indemnisation et de se bâtir une salle de
coupe pour vendre à sa clientèle, et d'acheter son boeuf d'un
abattoir sous inspection.
Je voulais vous dire que, tout à l'heure, j'ai rencontré
deux producteurs qui sont dans cette situation et qui sont à faire une
entente. Ils vont garder chacun leur boucherie et ils vont former une compagnie
pour l'abattage.
Il y en a qui se regroupent.
Il va y avoir des formules. Je pense que cela va donner naissance... Les
gens ont de l'imagination quand même. Si c'est payant, ils vont rester
dedans. Ils trouveront bien les moyens de rester dedans.
M. Vaillancourt (Orford): Ils vont être forcés de se
regrouper.
M. Garon: Oui. Il y a eu plusieurs regroupements jusqu'à
maintenant. Il se fait plusieurs regroupements. Et il y a la
spécialisation aussi. Il y a eu beaucoup de rencontres entre les gens,
dans ce secteur. Je regarde au niveau de chacune des régions, il y a
vraiment une transformation qui se fait dans ce secteur actuellement.
M. Giasson: Mais au moment où on se parle, il reste
combien de petits abattoirs au Québec, en dehors des abattoirs qui sont
sous inspection fédérale?
M. Garon: 488 au total, moins 150 à peu près, cela
fait 300...
M. Giasson: Environ 300 qui fonctionnent encore?
M. Garon: Un peu plus de 300.
Il faut dire qu'à cause de la conjoncture actuelle dans le prix
du boeuf, dans le prix de la peau, il y en a beaucoup qui tiennent
jusqu'à la dernière minute.
La peau se vend $30 ou $40.
Et l'indemnisation est quand même basée sur leur chiffre
d'affaires.
Je suis allé en inaugurer un, il n'y a pas longtemps. Le gars me
disait qu'il avait eu peur, c'est épouvantable, quand il a
modernisé. Il pensait qu'il avait bâti trop grand. Et là,
il m'a amené à l'écart quand il a inauguré
cela fait un bout de temps, quelques mois et il m'a dit: J'ai bâti
trop petit. Il m'a dit: Je suis en train de le payer juste avec mes peaux.
M. Vaillancourt (Orford): Lorsqu'il a bâti, il ne savait
pas que les peaux étaient pour se vendre aussi cher.
M. Garon: Pardon?
M. Vaillancourt (Orford): Les peaux ne se vendaient pas aussi
cher que cela, lorsqu'il a bâti.
M. Garon: En exploitation, il y en a 329 actuellement.
M. Giasson: Et pour la classe B, il y en a combien?
M. Garon: Ce sont tous des classes B. M. Giasson: Ce sont
tous des classes B.
M. Garon: A l'origine, il y en avait 486. Ce qui reste en
exploitation, c'est 329. Mais il y a plus de demandes que cela. Des demandes
d'indemnité, il y en a eu, jusqu'à maintenant, 247; qui ont
été complètement indemnisés, en tout, il y en a
160. Il en reste encore en traitement. Et quand on dit cela, ce n'est pas
nécessairement quelqu'un qui se retire complètement du secteur.
Il s'agit parfois de deux ou trois qui ferment leurs petits abattoirs et qui se
regroupent pour en faire un moderne. Il y a toutes sortes de choses
là-dedans. Il y en a qui prennent l'indemnité pour se bâtir
un comptoir de viandes. Il y en a qui se retirent complètement aussi. Il
y a toutes sortes de choses là-dedans.
Au cours de 1978/79, il y a eu 79 compensations pour abandon
d'exploitation.
M. Dubois: Mais au niveau de la non-transmission de père
à fils, est-ce que c'est une décision finale du
ministère?
M. Garon: Oui. M. Dubois: Finale?
M. Garon: Oui, c'est plus qu'une amélioration par rapport
à ce qu'il y avait dans le règlement avant. Tout fermait le 1er
janvier 1977.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'était pas final.
M. Garon: C'était dans la loi et dans les
règlements.
M. Vaillancourt (Orford): II y avait des amendements qui s'en
venaient.
M. Garon: Je n'ai pas vu de copies d'amendements. Je ne sais pas
d'où ils venaient.
M. Vaillancourt (Orford): J'en avais.
M. Garon: Les avez-vous faits vous-même?
M. Vaillancourt (Orford): Non, ils n'avaient pas
été faits par moi.
M. Garon: Par qui?
M. Vaillancourt (Orford): Par les fonctionnaires du
ministère.
M. Garon: Je ne les ai pas vus, ceux-là. J'ai eu assez de
misère à les faire faire. Ne me dites pas qu'ils étaient
faits.
M. Vaillancourt (Orford): En tout cas, on ne déterrera pas
les morts.
M. Giasson: Avez-vous l'impression que dans certaines
régions du Québec, suivant l'application
du programme et de la réglementation touchant l'inspection
obligatoire des viandes ou le maintien de petits abattoirs qui vendent au
détail ce qui est abattu, on va vivre des situations où les
abattoirs qui vont demeurer vont être très loin de certains
cultivateurs? La capacité de survie de ceux qui vont rester est
tellement faible qu'il va y avoir des coins dans le Québec où, de
la ferme de l'abattoir, il va y avoir une jolie distance à parcourir. A
moins que le ministère ait déjà...
M. Dubois: Nous allons revivre l'abattage dans les granges. Il va
y avoir tellement peu d'abattoirs dans certaines régions que nous allons
revivre l'abattage dans les granges.
M. Garon: C'est possible.
M. Dubois: C'est possible; c'est ça qui va arriver.
M. Garon: II y a des régions où, de toute
façon, du point de vue économique, on sait qu'il n'y aurait pas
d'abattoirs qui seraient rentables. Il s'agit de regarder si dans ce
territoire, par rapport aux besoins, il faut apporter une aide
particulière. Il faudrait voir, mais pour le moment il faut attendre. Il
faut laisser faire le jeu, après ça on verra.
M. Giasson: Je comprends que le jeu va se faire par l'application
de la réglementation avec les dates limites qui existent et dans
certaines régions plus éloignées des grands centres
où le volume d'élevage est plutôt faible, un nouveau
programme ou une nouvelle politique du ministère devra naître,
devra être créée pour inciter à l'implantation de
postes d'abattage.
M. Garon: Je vais vous donner un exemple: En 1978/79 je ne
voudrais pas faire de lien complet entre les deux, mais c'est quand même
indicatif il y a eu 79 compensations pour abandon d'exploitation, mais
38 entreprises ont complété leurs projets de modernisation ou
d'implantation. Je dirais que les plus dynamiques, ceux qui ont une
relève et tout ça, pensent en termes de modernisation. 79
abandons, 38 modernisations et si on regarde les fusions, il n'y a
peut-être pas tant de retraits que ça. Mais il y a toutes sortes
de choses là-dedans, il y a des gens âgés qui
décident de se retirer et de bénéficier de
l'indemnisation, il y a toutes sortes de choses. Il ne s'agit pas
d'investissements considérables dans bien des cas, parce que, quand vous
voyez les paiements des affections, il ne s'agit pas toujours
d'investissements... la plupart du temps, il s'agit d'investissements pas
très considérables.
M. Vaillancourt (Orford): On n'a pas grand choix à moins
de $100 000. Quelqu'un qui se construit un abattoir selon les normes de
l'environnement et du ministère de l'Agriculture, pour être
conforme à l'inspection, ne doit pas avoir beaucoup moins de $100 000 ou
$150 000. Ce sont les petites, en plus.
M. Giasson: Présentement, est-ce qu'il existe des cas
où on refuse à une propriétaire, à une dame qui est
veuve, qui possède un abattoir qu'on appelait traditionnellement de type
B et qui fait de l'abattage pour vendre de la viande dans le gros, la
possibilité de vendre son entreprise, soit à son fils ou à
d'autres acquéreurs éventuels? (17 h 45)
Dans une telle hypothèse, si l'acquéreur éventuel
plaçait immédiatement une demande ou donnait une information, une
indication à savoir que lui, en achetant, il est prêt à
apporter des transformations, faire les investissements, est-ce que ce serait
possible une transmission de la propriété d'un centre d'abattage?
Cela peut être des transformations qui nécessitent un
agrandissement, une chambre de congélation, une chambre
d'égouttage, ou encore des changements qui seraient nécessaires
au point de vue d'épuration des eaux.
M. Garon: Conforme à la réglementation. Si c'est
conforme à la réglementation, il est transmissible sans
problème. Le seul qui n'est pas transmissible, c'est l'abattoir, qu'on
appelait B autrefois, qui ne se conforme pas à la réglementation
et qui revient sous inspection périodique. C'est le seul qui n'est pas
transmissible.
M. Giasson: Dans le cas d'un propriétaire ou d'une
propriétaire qui voudrait vendre, en autant que l'acquéreur
éventuel s'engage à faire les transformations, vous ne mettez pas
d'objection à accorder le permis au nom de cet acquéreur
éventuel?
M. Garon: Non, je pense que, légalement, comme il y a des
permis seulement pour ceux qui respectent la réglementation, il faudrait
une sorte d'entente sur le plan juridique pour pouvoir contourner la
difficulté. Pour moi, c'est possible.
M. Giasson: Quelles seraient les représentations que
l'Association pour la conservation des petits abattoirs fait sur ce plan? Vous
devez certainement avoir des représentations de temps à
autre?
M. Garon: Pas depuis l'adoption du règlement, en autant
que je m'en souvienne.
M. Giasson: Depuis l'adoption du règlement, il n'y a pas
eu d'intervention?
M. Garon: Pas depuis les rencontres avec les personnes de chez
nous qui sont responsables du programme. S'il y a des cas comme ceux-là,
qu'ils soient soumis, on va les regarder.
Il y en a eu? Pas à moi. Le problème, lorsqu'on parle des
abattoirs, on est au programme 5, on n'est pas au programe 3. Alors, si vous
voulez, si on pouvait attendre le programme 3, à ce moment, on reverrait
5 quand nos gens seraient là.
Cela m'apparaît évident que, comme nos gars ont fait le
tour de toutes les régions, les propriétaires de petits abattoirs
se sont déplacés la majorité et il y a
sûrement des questions qui leur ont été posées et il
y a sûrement eu des réponses qui leur ont été
fournies. Mais on n'a pas suivi ce monde tout le temps. Ce n'est pas toujours
possible.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a des questions
encore à l'élément 1?
M. Vaillancourt (Orford): Certainement.
Le Président (M. Jolivet): Certainement? Allez.
M. Vaillancourt (Orford): Mais demain, est-ce que vos gens vont
être ici pour répondre à ces questions?
M. Garon: Programme par programme. On est au programme 3.
M. Vaillancourt (Orford): Ce sont seulement quelques petites
questions en passant qu'on voulait vous poser sur le programme 5.
M. Giasson: Nous étions conscients que c'était Ie
programme 3, mais à un moment donné, c'est le ministre qui a
traité des questions de postes d'abattage et de capacité
d'abattage au Québec. La porte était toute grande ouverte et la
tentation étant là.
Le Président (M. Jolivet): Allons donc à
l'élément 1.
M. Dubois: Etant donné qu'il reste seulement dix minutes,
on serait aussi bien de le passer sur les abattoirs.
Le Président (M. Jolivet): N'abattez pas votre temps.
M. Giasson: Quels sont les sommes d'argent que le
ministère prévoit dans son budget cette année pour les
différents programmes touchant la production bovine?
M. Garon: II y a des programmes, mais ça va
dépendre de leur application. Combien il va y en avoir qui vont s'en
prévaloir. Il y a également des programmes régionaux et
des programmes nationaux.
M. Giasson: Quels seraient les prévisions, même si
c'est estimatif?
M. Garon: $510 000, sans compter les régionaux,
l'Outaouais, l'Abitibi, Saguenay-Lac-Saint-Jean...
M. Giasson: Est-ce que les programmes régionaux peuvent
atteindre le chiffre de $510 000?
M. Garon: Oui, parce que c'est dans les régions où
il y a le plus de ces programmes régionaux.
M. Giasson: Combien de producteurs vont être touchés
par les programmes régionaux et les subventions prévues dans la
prévision des $510 000?
M. Garon: Les programmes régionaux, en plus, ça
part autour de $300 000.
M. Giasson: $300 000 plus $500 110, c'est $800 110.
M. Garon: D'après les prévisions. Le potentiel est
de $250 000.
Autant dans les régionaux, c'est 500.
M. Giasson: Ce sont les mêmes gars? M. Garon:
Oui.
M. Giasson: C'est-à-dire qu'il y a des producteurs ovins
qui peuvent toucher les subventions venant des programmes régionaux.
M. Garon: Les gens susceptibles de se prévaloir de ces
programmes sont au nombre de 250.
M. Giasson: Le nombre total en province, que l'argent
émarge à un programme ou à l'autre.
M. Garon: II peut y avoir deux programmes qui s'appliquent au
même producteur. C'est clair et net.
M. Giasson: Quelles sont les recettes brutes de la vente
d'agneaux ou de produits ovins au Québec?
M. Garon: Pas assez élevées. On importe 93% de ce
qu'on consomme.
M. Giasson: Cela je le savais, mais en chiffres.
M. Garon: Quand on va arriver à la
commercialisation...
M. Giasson: Ce serait de l'ordre de $1 300 000.
M. Garon: C'est possible, autour de... Je sais que c'est un peu
plus de $1 million.
M. Giasson: Donc, pour un élevage qui entraîne des
ventes d'environ $1 300 000, $1 500 000, le ministère prévoit
consacrer en subventions...
M. Garon: Non. C'est pour développer, c'est pour augmenter
ce million.
M. Giasson: C'est pour augmenter, mais au moment où on
prévoit $800 000, c'est pour une production ovine qui a eu des recettes
brutes de vente d'environ $1 300 000.
M. Garon: ... construire une usine, fabriquer des meubles, il
investit peut-être $2 millions avant de sortir le premier meuble. Comme
nos subventions sont maintenant des subventions à l'investissement, soit
à la construction de bergeries, soit à la construction de parcs,
soit à l'achat d'agnelles ou de moutons, c'est bien évident qu'il
ne faut pas s'attendre de recevoir autant de revenus l'année où
on investit. Si c'était pour rester à $1 300 000, je ne pense pas
qu'on mettrait $800 000 par année. Si, par hasard, au bout de deux ans
cela se passe comme cela, on en rediscutera lors de l'étude des
crédits.
M. Giasson: C'est dire que la production ovine en est à
ses tout débuts.
M. Garon: II faut dire que la production ovine est en voie de
transformation. Il s'est toujours produit beaucoup de moutons au Québec,
vous le savez comme moi, beaucoup d'agriculteurs gardaient de petits troupeaux,
mais sur une base qu'on peut dire très artisanale. Aujourd'hui, ce qu'on
cherche à développer ce sont des entreprises qui se
spécialisent dans cet élevage. C'est pour cela que c'est un tout
autre concept et je pense que si on regarde ce que débourse le
ministère présentement par rapport aux recettes, c'est clair que
cela n'a pas l'air très intelligent, mais je pense que si on le fait
dans l'optique ou si on pense qu'il y a des agriculteurs... D'ailleurs, on en a
des exemples. En Abitibi, on a deux producteurs présentement qui gardent
1000 agnelles chacun. C'est vraiment cela qu'on veut construire pour l'avenir,
des entreprises spécialisées, et c'est pour cela qu'on a des
programmes d'aide à l'investissement importants, cela demande beaucoup
d'investissements, monter des entreprises de cette envergure. Il y a un
coût pour transformer une industrie artisanale en industrielle et c'est
ce coût qui apparaît dans nos programmes.
M. Giasson: Si je comprends bien, ces sommes vont être
affectées surtout à la construction de nouveaux
équipements, parce qu'on a parlé de garder les troupeaux surtout
en réclusion ou quasi...
M. Garon: Quand on parle de ferme familiale dans le domaine de
l'agneau, il faut s'entendre. On parle de 400 brebis. Si vous parlez de deux
personnes qui s'associent, on parle d'une ferme familiale, de deux personnes
associées, de 800 brebis. On parle d'un revenu familial, d'une ferme
familiale, mais une ferme familiale qui vit, pas une ferme familiale qui
végète. Il y en a plusieurs qui sont dans le mouton, ce sont de
petits élevages pour s'amuser, mais on parle de gens qui sont vraiment
des producteurs spécialisés d'agneaux.
M. Giasson: La philosophie qui vous anime, somme toute, c'est de
relancer vraiment la production ovine au Québec. Le ministère
prévoit $510 000 en subventions sous diverses formes. C'est peu
comparativement aux subventions qu'on va accorder, par exemple, à
l'aviculture qui procure des revenus de l'ordre de plus de $200 millions par
année. C'est peu par rapport aux subventions qu'on accorde dans le
secteur de l'élevage porcin qui procure des revenus de l'ordre de $350
millions et plus. Quelles sont les sommes des subventions qu'on attribue
à ces champs?
M. Garon: Ce sont des champs organisés. C'est
développé, c'est organisé. Tandis que là il s'agit
de développer des productions de diversification, ce n'est pas la
même chose.
Dans le cas du porc comme dans le cas de la volaille, ce sont des
entreprises très industrialisées, hautement
industrialisées, et je pense que notre comportement est à peu
près le même que dans n'importe quel autre type d'industrie. Par
contre, quand vous arrivez dans la production de boeuf, dans la production
d'agneaux, vous touchez à des secteurs beaucoup plus difficiles à
industrialiser. Il ne faut pas que vous oubliiez cela. Ce n'est pas si simple
que cela. C'est complexe.
M. Vaillancourt (Orford): Croyez-vous que vous allez atteindre
des recettes brutes aussi élevées avec le mouton qu'avec le porc
ou la volaille avec des investissements moindres?
M. Garon: Le consommateur n'en consomme quand même pas
autant. Ce n'est pas du tout notre objectif.
On en consomme moins, mais on en importe 94%. On en produit 6%. C'est
évident qu'actuellement, quand vous tombez dans de l'élevage
porcin, vous parlez de gens à la pointe et les taux de
productivité sont élevés. Dans l'agneau, c'est ce qu'il
faut mettre au point. C'est pour cela qu'il y a un programme
d'amélioration de la productivité, c'est ce qu'il faut mettre au
point. Il n'y a pas 500 modèles, il faut les développer ici
même, les gens du ministère avec les producteurs, pour essayer
d'avoir une production au point. C'est pour cela que ça prend de l'aide
additionnelle pour faire démarrer les productions.
On essaie d'enlever les contraintes qu'il y a dans le
développement de ces productions. Le but de nos programmes, c'est
d'enlever ces contraintes. Il y a une chose aussi qui est assez
évidente, c'est que, si on privilégie l'élevage de
l'agneau, c'est parce qu'on croit que c'est tout aussi rentable et probablement
plus que l'élevage du bovin de boucherie. Alors, on ne voit pas
pourquoi, si c'est une viande qu'on consomme, on ne privilégierait pas
également ces secteurs qui sont des secteurs où on a vraiment de
très grands besoins.
M. Giasson: C'est ce qui explique, qui justifie vos
prévisions de subventions qu'on a en chiffres d'à peu près
du même ordre. On prévoit $500 000 pour les parcs d'engraissement
qui est un des éléments qui va activer la production de boeuf de
qualité au Québec. On met à peu près $500 000
également en subventions pour aider au développement de la
production ovine.
M. Garon: Par contre, il y a quand même les $6 millions
qu'on donne encore à la prime à l'hi-vernement et il y a quand
même l'assurance-stabilisation qui existe dans le boeuf. On donne
joliment d'argent. On a donné plusieurs millions.
M. Giasson: En dehors des parcs d'engraissement. C'est
l'industrie bovine.
M. Garon: Oui, mais ce sont quand même des appuis au
développement du secteur.
Dans l'agneau, l'héritage n'était pas fort. À part
le manteau de Jean-Baptiste et la canne, on n'avait pas grand-chose. On part de
rien quasiment.
M. Giasson: On aurait sauvé seulement le manteau.
M. Garon: Quand j'étais petit gars, je me souviens qu'on
voyait des moutons avec des croix dans le cou. Cela a été
abandonné.
M. Vaillancourt (Orford): C'était pour les chars
allégoriques.
M. Garon: Non, dans nos campagnes, dans Charlevoix, je me
rappelle avoir vu cela petit gars, quand on arrêtait pas loin des
calvaires pour regarder les croix de chemin ou des choses comme cela, on voyait
des moutons, des troupeaux, il y en avait un peu partout, en
Gaspésie.
M. Giasson: Quels sont les montants des subventions qui sont
prévus pour apporter de l'aide à la production porcine?
M. Garon: II y a le centre d'insémination, qui est quand
même un coût...
M. Giasson: Oui, mais en chiffres. C'est surtout le centre
d'insémination qui touche les subventions.
M. Garon: II y a d'autres aides. L'amélioration
génétique des porcs.
M. Giasson: C'est versé à des producteurs
spécialisés dans l'élevage de...
M. Garon: ... pur sang ou hybride.
C'est aussi un programme qui va aller en "phasing out" tranquillement
parce qu'il devient moins nécessaire. L'an dernier, on a
dépensé $600 000 et cette année on modifie le programme
parce qu'une fois que les gens sont organisés l'Etat est
là pour aider quelqu'un à s'organiser on leur
enlève le sac, ils n'en ont plus besoin.
M. Giasson: L'industrie s'autosuffit. Dans la volaille, quels
sont les chiffres des subventions, l'aviculture? Cela va dans le dindon
surtout. (18 heures)
M. Garon: On fait de la recherche surtout pour
l'amélioration de certaines lignées qu'on veut développer
dans la volaille, le dindon... Oui, parce qu'on est assez pauvre en
qualité.
Cela augmente dans le domaine agricole, ce ne sont pas de grosses
sommes, mais...
M. Giasson: Quelles sommes appliquez-vous à cela?
M. Garon: $35 000 en 1978/79, $54 000 en 1979/80. C'est
spécialement pour développer des souches de dindons.
Le Président (M. Jolivet): Compte tenu de l'heure, nous
ajournons la séance à demain matin, dix heures.
Fin de la séance à 18 h 1