Journal des débats de l'Assemblée nationale
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Le
jeudi 7 novembre 2024
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Vol. 47 N° 162
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Intervenants par tranches d'heure
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Soucy, Chantal
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Montigny, Yves
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Rizqy, Marwah
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Blanchette Vézina, Maïté
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Zanetti, Sol
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Mallette, Carole
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Ciccone, Enrico
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Laforest, Andrée
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Paradis, Pascal
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Dufour, Pierre
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Lafrenière, Ian
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Rivest, Mathieu
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Picard, Marilyne
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Benjamin, Frantz
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Jolin-Barrette, Simon
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Laforest, Andrée
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Derraji, Monsef
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Girard, Éric
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Girard, Eric
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Leduc, Alexandre
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Zaga Mendez, Alejandra
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Charette, Benoit
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Drainville, Bernard
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Cliche-Rivard, Guillaume
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Massé, Manon
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St-Louis, François
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Benjamin, Frantz
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Tanguay, Marc
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Dubé, Christian
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Legault, François
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Fortin, André
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Prass, Elisabeth
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Carmant, Lionel
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Cliche-Rivard, Guillaume
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Benjamin, Frantz
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Zaga Mendez, Alejandra
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Charette, Benoit
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Paradis, Pascal
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Roberge, Jean-François
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Drainville, Bernard
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Rizqy, Marwah
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Fréchette, Christine
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Fontecilla, Andrés
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Duranceau, France-Élaine
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Legault, François
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Arseneau, Joël
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Champagne Jourdain, Kateri
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Benjamin, Frantz
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Caire, Éric
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Morin, André Albert
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Lafrenière, Ian
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Leduc, Alexandre
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Paradis, Pascal
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Massé, Manon
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Jolin-Barrette, Simon
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Morin, André Albert
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Benjamin, Frantz
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Cliche-Rivard, Guillaume
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Caire, Éric
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LeBel, Sonia
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Morin, André Albert
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Benjamin, Frantz
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Cliche-Rivard, Guillaume
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Caire, Éric
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Prass, Elisabeth
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Benjamin, Frantz
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Carmant, Lionel
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures quarante-deux minutes)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Bon
jeudi. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous débutons nos travaux aux affaires
courantes, à la rubrique de la déclaration de députés. Et je cède immédiatement
la parole à M. le député de René-Lévesque.
Rendre hommage à M. Richard Perron
M. Yves Montigny
M. Montigny : Merci, Mme la
Présidente. Alors, Richard Perron, une force tranquille, au leadership
inspirant. Instructeur auprès des jeunes sportifs, instigateur du projet Un
choix pour l'avenir, cycliste pour les randonnées Magnétique et Vélo Santé, en
passant par ses implications à titre d'administrateur de corporations vouées au
développement économique ou d'établissements scolaires, Richard Perron est
cette personne vraie, entière et d'une grande intégrité, qui a su marquer sa
communauté au quotidien.
Richard, c'est aussi un homme d'équipe, de
consensus, qui préfère, et de loin, encourager et guider. Sa motivation, il la
trouve dans l'action, et dans son assurance qu'il est possible de changer les
choses, sa capacité à rallier les gens, les faire rêver, et démontrer aux
jeunes de la Manicouagan qu'il est réaliste de demeurer dans notre région et d'occuper
des emplois les plus stimulants. Mais ses plus grandes qualités sont, sans
aucun doute, son courage, sa force, sa détermination dont il fait preuve dans
son combat face au cancer. Affronter cet adversaire redoutable avec autant de
contrôle, de sérénité et résilience est une leçon de vie pour nous tous. Merci,
Richard.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Je vous rappelle que vous avez une minute pour faire vos
déclarations de députés. Essayez de respecter le temps qui vous est alloué.
Maintenant, Mme la députée de
Saint-Laurent, la parole est à vous.
Souligner le 50e anniversaire de l'école
Vanguard
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
je souhaite souligner le 50e anniversaire de l'école Vanguard, et c'est ce
soir que les festivités auront lieu pour un demi-siècle de dévouement au sein
de notre communauté, à Saint-Laurent, auprès d'élèves rencontrant des
difficultés d'apprentissage.
À l'école Vanguard, du primaire jusqu'au
secondaire, en passant par la formation à l'emploi, c'est plus de 1 200 élèves
qui sont accueillis. Et, savez-vous quoi, c'est avec grande fierté que je vous
le dis : 96 %, le taux de réussite. Et ça, ça illustre complètement
tout ce qui est réalisé au quotidien par l'équipe-école avec ces jeunes élèves.
Ce dévouement, c'est année après année.
Savez-vous c'est quoi, le plus grand
problème que j'ai avec l'école Vanguard, Mme la Présidente? J'ai tellement de
parents qui m'appellent à mon bureau de comté parce qu'ils sont sur la liste d'attente!
Ils veulent tous aller dans cette école, parce que leurs enfants, lorsqu'ils y
sont, les parents me le disent : Ça a transformé complètement mon enfant.
À l'école Vanguard, oui, on prépare la
réussite éducative, mais c'est aussi l'estime de soi qui est travaillée au
quotidien pour former des adultes de demain. Bon 50e, et merci à toute l'équipe-école.
Bravo!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée de Rimouski.
Souligner la tenue du Salon du livre de Rimouski
Mme Maïté Blanchette Vézina
Mme Blanchette Vézina : Merci,
Mme la Présidente. Aujourd'hui débute le 59e... la 59e édition du Salon du
livre de Rimouski, le plus ancien événement littéraire au Québec.
Depuis près de 60 ans, ce salon du
livre fait rayonner la lecture dans toute la région et contribue activement à
la fierté et à l'identité culturelle du Bas-Saint-Laurent. Créé en 1964 par un
groupe de femmes passionnées de littérature, il avait pour but de donner aux
jeunes un meilleur accès aux livres. On peut dire que c'est mission accomplie.
Aujourd'hui, l'organisme valorise le livre
et la lecture comme biens culturels en organisant, en partenariat avec les
acteurs du milieu, des activités littéraires sur tout le territoire et parfois
même ailleurs. Année après année, cet événement rassembleur suscite l'intérêt
de plus de 15 000 visiteurs et permet au public de rencontrer près de
300 auteurs d'ici et d'ailleurs.
Je tiens particulièrement à souligner le
travail de M. Robin Doucet, qui pilote ce projet depuis 29 ans. Merci
à toute l'équipe du Salon du livre de Rimouski de nous offrir, jusqu'à
dimanche, une programmation enrichissante et diversifiée qui saura plaire à
tous. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la députée. Maintenant, je suis prête à céder la parole à M.
le député de Jean-Lesage.
Exprimer de la solidarité et du soutien envers les
étudiants en grève pour la rémunération des stages
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Demain, je me joindrai à près de 10 associations d'étudiants
et d'étudiantes de l'Université Laval qui sont en grève pour réclamer une
rémunération des stages exigés dans le cadre de l'obtention de leur diplôme.
Ces stages, qui peuvent <impliquer...
M. Zanetti :
...Ces
stages, qui peuvent >impliquer jusqu'à 600 heures de travail par
session, soit 40 heures par semaine, précarisent particulièrement les
femmes, les personnes racisées et les universitaires de première génération. La
non-rémunération des stages précarise ces groupes en particulier parce que les
stages associés à des professions qu'on dit masculines, eux, sont rémunérés.
C'est entre autres des étudiantes en travail social, en enseignement, en
ergothérapie qu'on soumet à des contextes de surcharge de travail dangereux.
Travailler bénévolement 40 heures par semaine pour poursuivre ses études,
travailler en parallèle pour subvenir à ses besoins et parfois faire tout ça en
prenant soin de ses enfants, c'est exiger beaucoup trop d'une relève dont nous
avons besoin.
À l'Assemblée nationale, nous avons adopté
une motion de soutien à la rémunération des stages; il est temps de passer des
paroles aux actions concrètes. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant nous poursuivons avec Mme la députée de
Huntingdon.
Souligner le jour du Souvenir
Mme Carole Mallette
Mme Mallette : Mme la
Présidente, nous soulignerons lundi le jour du Souvenir en reconnaissance de
toutes les actions héroïques de nos vétérans pour protéger nos libertés. Mais
aujourd'hui, je veux souligner l'action militante émérite de la Légion royale
canadienne, particulièrement les quatre filiales de ma circonscription, soit
Lacolle, Hemmingford, Ormstown et Huntingdon.
Les vétérans et leurs familles membres de
leurs filiales manifestent un dévouement constant, renouvelé pour aider
d'autres. La présence de ces filiales de la Légion dans notre milieu rural joue
un rôle essentiel dans la brisure de l'isolement dont trop de nos citoyennes et
citoyens sont encore victimes. Les filiales des légions chez nous sont
organisatrices d'événements porteurs, et leur contribution quotidienne au tissu
social de chacune de leur communauté est extrêmement importante.
Merci de contribuer à la préservation et
souvent même à l'amélioration du bien-être psychologique des gens qui vous
entourent. Membres, bénévoles et dirigeants des filiales de la Légion de Huntingdon,
nous nous souviendrons.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Alors, M. le député de Marquette, la parole est à vous.
Souligner le dévoilement du chandail officiel de
l'équipe de la Ligue professionnelle de hockey féminin la Victoire de Montréal
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone :Merci, Mme la Présidente. Comme vous pouvez le constater,
je porte fièrement le nouveau chandail de la formation montréalaise de la Ligue
professionnelle de hockey féminin qui se nomme depuis quelques mois la Victoire
de Montréal.
Je tiens d'ailleurs à souligner avec nous,
dans les gradins, la présence de l'excellente joueuse Gabrielle David, faisant
partie de l'équipe depuis la saison inaugurale historique.
Par leurs prouesses sur la glace, leur
implication dans la communauté, les joueuses inspirent les Québécoises et les
Québécois de tous âges.
La Victoire de Montréal dévoile
aujourd'hui son chandail officiel qui sera porté fièrement dès le début de
cette saison, le 30 novembre prochain à la Place Bell. Celui-ci rend
d'ailleurs hommage à nos racines québécoises puisqu'il est orné de fleurs de lis,
tout comme son... chaque numéro de joueuse.
En cette journée de lancement, j'offre
publiquement mon appui à la Victoire de Montréal, qui est l'équipe d'une
province. Bon succès aux joueuses, entraîneuses et entraîneurs ainsi qu'à la
directrice générale, Danièle Sauvageau. Longue vie à la Victoire de Montréal!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
comprends qu'il y avait consentement pour permettre au député de Marquette de
porter le chandail de hockey.
Donc, alors, je... nous poursuivons
immédiatement avec Mme la députée de Chicoutimi.
Rendre hommage à M. Mario Théberge
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui, merci,
Mme la Présidente. Alors, je veux prendre quelques instants pour remercier et
rendre hommage à un homme qui a multiplié les démarches et les efforts sans
compter son temps pour faire avancer la cause du milieu de l'agriculture au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Je parle ici de Mario Théberge, président de l'Union des producteurs agricoles
du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
M. Théberge tire sa révérence après
avoir passé les huit dernières années à la tête de l'organisme régional. M. Mario
est parvenu à créer une dynamique de travail d'équipe avec les employés de
l'UPA et des membres de l'organisation, qui a permis à l'organisme de
s'illustrer au plan régional et provincial. M. Théberge est impliqué dans
le milieu agricole depuis 30 ans. Il sera parvenu, avec l'aide des membres
de l'UPA, à faire en sorte que l'agriculture soit bien reconnue auprès de la
population.
Notre région est de plus en plus
consciente de l'importance de l'agriculture dans notre vie de tous les jours.
Merci, M. Théberge. Bonne retraite de l'UPA. Prenez soin de vos proches et
gardez votre beau sourire. Merci, Mme la Présidente.
• (9 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Jean-Talon.
Souligner le travail du Comité logement d'aide de
Québec-Ouest
M. Pascal Paradis
M. Paradis : La crise du
logement se fait sentir aussi dans la Capitale-Nationale et dans la
circonscription de Jean-Talon. Alors que nous célébrons le Mois de l'économie
sociale, j'aimerais souligner le travail d'un organisme qui lutte contre cette
crise.
Depuis 24 ans, le Comité de logement
d'aide de Québec-Ouest, le CLAQO, se dédie à l'amélioration des conditions de
logement pour les personnes et les familles à faible revenu dans la
circonscription de Jean-Talon. Le CLAQO est un acteur essentiel pour favoriser
l'accès à un logement digne et abordable. En offrant des services
d'information, d'accompagnement et de défense des droits des locataires, il
participe activement à la construction d'une société plus juste.
Je salue Charles-Olivier Carrier,
organisateur communautaire au CLAQO, ainsi que toute l'équipe pour leur
engagement et leur succès. Les services indispensables des <organismes...
M. Paradis :
...succès.
Les services indispensables des >organismes en matière d'habitation
comme le CLAQO nous rappellent l'amplitude de la crise du logement et
l'importance de telles initiatives. Merci de toujours être au rendez-vous pour
améliorer la qualité de vie des citoyens de Jean-Talon.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, nous poursuivrons avec M. le député d'Abitibi-Est.
Souligner le 75e anniversaire de l'aéroport de
Val-d'Or
M. Pierre Dufour
M. Dufour : Mme la Présidente,
très fier de souligner aujourd'hui le 75e anniversaire de l'aéroport de
Val-d'Or.
C'est le 20 novembre 1949 que la
population de Val-d'Or assiste à l'ouverture officielle de son aéroport, avec
l'atterrissage d'un DC-3 de Canadian Pacific. La mise en exécution de ce projet
fut rendue possible après que la Seventh Malartic Mines et un prospecteur de
Val-d'Or aient cédé leurs droits sur leurs concessions minières.
Dès 1954, le ministère de la Défense du
Canada prend en charge les installations qu'il bonifie, et, dès 1962, la piste
est allongée pour atteindre une longueur de 10 000 pieds. Encore
aujourd'hui, elle est la troisième plus longue piste d'atterrissage au Québec
et une piste de dégagement international. D'ailleurs, grâce à cette situation,
l'aéroport fut le témoin, le 5 juin 1987, de la venue du supersonique le
Concorde, d'Air France, pour inaugurer la nouvelle aérogare.
Une nouvelle ère débute en 1999,
puisqu'une société sans but lucratif prend le contrôle. Hub économique
d'importance pour le nord du Québec, un centre de transit minier nordique vient
agrandir les installations en 2009 et 2012. Aujourd'hui, c'est une base d'Air
Creebec, d'Agnico-Eagle, de la SOPFEU et la présence de Nolinor; un actif
indispensable et unique pour ma région. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, nous poursuivrons avec M. le député de Vachon.
Souligner la Journée des vétérans autochtones
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. C'est avec beaucoup d'émotion que je prends la
parole aujourd'hui dans cette Assemblée pour souligner la Journée nationale des
vétérans autochtones du 8 novembre.
Chaque année, nous nous souvenons de ces
120 000 frères et sœurs d'armes qui sont tombés au combat. Nous nous
souvenons aussi des 172 000 militaires qui ont été blessés, qui sont
revenus changés à jamais. Ce sont 12 000 membres des Premières
Nations et des Inuits qui ont participé aux deux grands conflits. Pendant la
Première Guerre mondiale, Mme la Présidente, ce sont 4 000 autochtones
et 15 000 Canadiens français qui se sont portés volontaires.
Mme la Présidente, j'ai eu l'honneur de
servir auprès d'hommes et de femmes de coeur pendant plus de 30 ans et, en
ce moment, j'ai une pensée particulière pour les familles de confrères qui nous
ont quittés beaucoup, beaucoup trop tôt.
Chers collègues, je souligne la présence
de vétérans, de vétérans autochtones, de militaires actifs, qui sont dans les
gradins avec nous aujourd'hui, et, au nom de tous les Québécois, au nom de tous
les membres de cette Assemblée, je vais les remercier pour leur service. Plus
que jamais, Mme la Présidente, je me souviens. Toujours prêt. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Côte-du-Sud.
Saluer l'initiative Moi à l'oeuvre du Centre d'art
de Kamouraska
M. Mathieu Rivest
M. Rivest : Merci, Mme la
Présidente. Je veux vous faire découvrir aujourd'hui un projet d'exception créé
par le Centre d'art de Kamouraska pour les tout-petits de moins de huit ans. Ce
programme unique, Moi à l'oeuvre, vise l'éducation artistique depuis 10 ans
maintenant.
Il y a de nombreuses raisons pour
féliciter Ève Simard et Véronique Drouin, codirectrices, présentes aux
tribunes. Chaque édition propose des spectacles et ateliers originaux guidés
par des artistes professionnels et offerts directement dans le milieu de vie
des enfants. Musique, danse, arts visuels vivent en symbiose jusqu'à l'exposition
explosive.
Les bienfaits sont nombreux. Dans les
derniers jours, d'ailleurs, le centre d'art a remporté un prix d'excellence de
la Société des musées pour le projet Moi à l'oeuvre IX-l'exposition
familiale. Cet honneur est attribué à une institution dont le projet muséal est
exemplaire.
L'ensemble des actions de ces femmes
dédiées sont novatrices et viennent embellir et enrichir notre territoire de
Kamouraska à Bâton-Rouge. Félicitations!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, nous poursuivons avec madame... bien, nous concluons,
plutôt, avec Mme la députée de Soulanges.
Souligner la Semaine nationale des personnes
proches aidantes
Mme Marilyne Picard
Mme Picard : Merci, Mme la
Présidente. Aujourd'hui, je suis très fière de souligner la Semaine nationale
des personnes proches aidantes, qui se déroule du 3 au 9 novembre.
Étant moi-même proche aidante pour ma
cocotte de 12 ans, je connais très bien la réalité de ceux qui se
retrouvent dans ce rôle, ainsi que toute l'importance des organismes
communautaires qui accompagnent et soutiennent les personnes proches aidantes.
Au Québec, c'est près d'une personne sur
quatre qui soutient un proche de façon temporaire ou permanente, et ce, sans
nécessairement en être conscient. C'est pour cette raison que j'aime rappeler
que le chapeau de la proche aidance est porté dès que nous offrons du soutien à
une personne, que nous ayons un lien familial ou non.
En terminant, j'aimerais rendre hommage au
plus beau proche aidant du Québec, mon fils, Émile, de 14 ans, qui veille
sur sa petite <sœur...
Mme Picard :
...qui
veille sur sa petite >sœur à chaque jour. Merci, Émile, pour l'aide que
tu offres à papa durant mon absence.
Merci à toutes les personnes proches aidantes
pour votre don de soi et de bienveillance.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Ceci met fin à la période... à la déclaration de députés,
pardon.
Et je suspends les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 9 h 57)
10 h (version révisée)
(Reprise à 10 h 06)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Mmes, MM. les députés, bonjour. Nous allons nous recueillir quelques
instants.
Je vous <remercie…
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Je vous >remercie. Je vous invite à vous asseoir.
Présence de l'ambassadeur de la République
d'Estonie, Son Excellence M. Margus Rava
J'ai le plaisir de souligner la présence,
dans les tribunes, de l'ambassadeur de la République d'Estonie, Son Excellence
M. Margus Rava, à l'occasion de sa visite officielle.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation des projets de
loi, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bonjour, M. le Président. Je vous demande d'appeler l'article a du
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 79
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
À l'article a du feuilleton, Mme la ministre des Affaires municipales présente
le projet de loi n° 79, Loi édictant la
Loi sur les contrats des organismes municipaux et modifiant diverses
dispositions principalement aux fins d'allègement du fardeau administratif des
organismes municipaux. Mme la ministre.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui,
merci, M. le Président. Le projet de loi édicte la Loi sur les contrats des
organismes municipaux, ayant pour objet d'encadrer l'attribution et la gestion
des contrats par les organismes municipaux.
Plus précisément, cette loi oblige les
organismes municipaux à adopter un règlement sur la gestion contractuelle et
prévoit l'application, à ces organismes, du régime d'intégrité des entreprises
prévu à la Loi sur les contrats des organismes publics. Elle détermine les
conditions auxquelles peuvent être attribués des contrats d'approvisionnement,
de construction, de services ou de partenariat. Elle prescrit de nouvelles
procédures d'attribution d'un contrat, une première suivant une demande de prix
à l'attention des entreprises qualifiées et une seconde lors de l'attribution
d'un contrat de partenariat, suivant un système adapté au projet
d'infrastructure.
Cette loi crée l'obligation pour les
organismes municipaux d'évaluer les besoins préalablement à l'attribution d'un
contrat et d'en estimer le prix. De plus, elle permet qu'un contrat puisse être
attribué sur invitation écrite ou de gré à gré en certaines circonstances, par
exemple lorsqu'en raison d'une situation d'urgence, la sécurité des personnes
ou des biens est en cause. Elle prévoit également des règles encadrant le rejet
des soumissions dont le prix est anormalement bas, l'évaluation du rendement
des entreprises ainsi que la publication des renseignements en lien avec les
contrats attribués.
En matière d'aménagement et d'urbanisme,
le projet de loi abolit les recours par lesquels les personnes habiles à voter
peuvent demander à la Commission municipale du Québec d'examiner la conformité
d'un règlement d'urbanisme à un plan d'urbanisme. Il réduit des délais prévus
par la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, dont ceux qui sont accordés au
ministre des Affaires municipales et à d'autres organismes dans le cadre d'un
processus de modification d'un schéma d'aménagement et de développement ou d'un
plan métropolitain d'aménagement et de développement. Il octroie aux
municipalités locales le pouvoir d'autoriser des projets immobiliers dont
l'usage est principalement l'habitation mais qui dérogent à la réglementation
d'urbanisme.
Le projet de loi énonce qu'une personne
morale qui reçoit d'une municipalité régie par la Loi sur les cités et villes
une subvention annuelle d'au moins 250 000 $ doit faire vérifier ses
états financiers.
Le projet de loi permet à une municipalité
régie par le Code municipal du Québec de nommer un greffier et un trésorier
plutôt qu'un seul greffier-trésorier. Il permet également que le siège d'une
régie intermunicipale soit établi à tout endroit au Québec.
En matière d'organisation territoriale
municipale, le projet de loi prévoit que les actes d'une municipalité régionale
de comté restent en vigueur de manière transitoire lorsqu'un regroupement ou
une annexion entraîne un changement de municipalité régionale de comté. Il
établit que des aides financières gouvernementales, octroyées à une
municipalité issue d'un regroupement ou à une municipalité dont le territoire a
été modifié par l'annexion du territoire d'une autre municipalité, doivent être
au moins équivalentes aux montants dont auraient bénéficié les municipalités
concernées si le regroupement ou l'annexion n'avait pas eu lieu, et ce, pendant
10 ans.
Le projet de loi permet à une municipalité
locale ou régionale, à une société de transport en commun ou à une régie
intermunicipale de détenir, à certaines conditions, un immeuble en copropriété
divise. Il hausse le seuil de la valeur maximale annuelle des règlements
d'emprunt municipaux décrits en termes généraux et il supprime l'obligation de
transmettre au ministre des Affaires municipales une copie de résolutions
fixant la date limite du dépôt du rôle et celles fixant la date limite de
l'expédition de l'avis d'évaluation et du compte de taxes.
Enfin, le projet de loi inclut des
dispositions diverses, transitoires et finales. Merci, M. le Président.
• (10 h 10) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : ...de consultations
sur ce projet de loi.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M.
le Président, à <nouveau, je vous demande...
RLe Vice-Président (M. Benjamin) :
...M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
M.
le Président, à >nouveau, je vous demande d'appeler l'article b du
feuilleton, s'il vous plaît.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
On va demander, d'abord : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de
ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. le Président, je vous demande d'appeler l'article b du feuilleton, s'il vous
plaît.
Projet de loi n° 75
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
À l'article b du feuilleton, M. le ministre des Finances présente le projet
de loi n° 75, Loi donnant suite à des mesures fiscales
annoncées à l'occasion du discours sur le budget du 12 mars 2024 et à
certaines autres mesures. M. le ministre.
M. Éric Girard
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Oui. Merci, M. le Président. Ce projet de loi modifie diverses lois afin
principalement de donner suite à des mesures annoncées à l'occasion de la
présentation du Point sur la situation économique et financière du Québec
du 7 novembre 2023 et du discours sur le budget du 12 mars 2024. Il
donne également suite à des mesures annoncées dans divers bulletins
d'information publiés par le ministère des Finances en 2022, en 2023 et en
2024.
Le projet de loi modifie la Loi sur les
impôts, la Loi concernant les paramètres sectoriels de certaines mesures
fiscales et le Règlement sur les impôts afin, notamment :
1° de prolonger le crédit d'impôt
relatif à l'investissement et à l'innovation, d'en bonifier les taux et de le
rendre entièrement remboursable;
2° d'abolir la déduction
additionnelle pour amortissement de 30 % à l'égard de certains
investissements;
3° de bonifier le crédit d'impôt
remboursable pour les productions cinématographiques québécoises;
4° de bonifier et de recentrer le
crédit d'impôt remboursable pour services de production cinématographique;
5° d'abolir le crédit d'impôt
remboursable favorisant le maintien en emploi des travailleurs d'expérience;
6° d'ajuster les paramètres de calcul
de la déduction incitative pour la commercialisation des innovations au Québec;
7° de restructurer l'aide fiscale
pour la production de titres multimédias et pour le développement des affaires
électroniques.
De plus, le projet de loi modifie la Loi
constituant Capital régional et coopératif Desjardins, la Loi constituant
Fondaction, le Fonds de développement de la Confédération des syndicats
nationaux pour la coopération et l'emploi et la Loi constituant le Fonds de
solidarité des travailleurs et des travailleuses du Québec afin, notamment, de
hausser le plafond d'émission de Capital régional et coopératif Desjardins pour
la période se terminant le 28 février 2025, d'assouplir la règle prévoyant
un plafond de 10 % applicable à certains investissements effectués dans le
secteur immobilier et de moderniser l'encadrement des fonds de travailleurs sur
les plans administratif et opérationnel.
Le projet de loi modifie également la Loi
concernant l'impôt sur le tabac afin de hausser les taux de la taxe spécifique
sur les produits du tabac.
En outre, le projet de loi modifie la Loi
sur la taxe de vente du Québec afin, notamment, que la règle de la valeur
estimative ne soit pas applicable lors de l'apport au Québec d'un véhicule
routier usagé résultant d'un transfert entre particuliers liés.
Par ailleurs, le projet de loi modifie
notamment la Loi sur l'administration fiscale, la Loi sur les impôts et la Loi
sur la taxe de vente du Québec afin d'y apporter des modifications semblables à
celles qui ont été apportées à la Loi de l'impôt sur le revenu et à la Loi sur
la taxe d'accise par des projets de loi fédéraux sanctionnés en 2022 et en
2023. Ces modifications concernent, entre autres :
1° l'obligation pour certaines
fiducies de produire une déclaration fiscale;
2° l'évitement des dettes fiscales...
l'évitement de dettes fiscales;
3° le paiement et la transmission de
documents par un moyen technologique;
4° l'application de la taxe de vente
du Québec à l'égard des activités de minage de cryptoactifs.
Enfin, le projet de loi apporte des modifications
à caractère technique, de concordance et de terminologie.
Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. le Président, je vous demande d'appeler l'article c, maintenant, s'il vous
plaît.
Projet de loi n° 80
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
À l'article c du feuilleton, le ministre des Finances présente le projet de
loi n° 80, Loi concernant la mise en oeuvre de certaines
dispositions du discours sur le budget du 12 mars 2024 et modifiant
d'autres dispositions. M. le ministre.
M. Éric Girard
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Oui. Merci, M. le Président. Ce projet de loi modifie ou édicte des
dispositions législatives pour notamment mettre en oeuvre certaines mesures
contenues dans le discours sur le budget du 12 mars 2024.
Le projet de loi modifie la Loi sur le
régime de rentes du Québec afin principalement :
1° d'éliminer, à compter du
1er janvier 2025, la réduction de la rente de retraite pour les personnes
âgées de 65 ans ou plus ayant bénéficié de la rente d'invalidité entre 60
et 65 ans ou étant admissibles à <celle-ci au cours de cette
période...
M. Girard (Groulx) :
...la
rente d'invalidité entre 60 et 65 ans ou étant admissible à >celle-ci
au cours de cette période;
2° de protéger la prestation des
bénéficiaires d'une rente d'invalidité de 60 à 64 ans afin de s'assurer
qu'ils obtiennent une prestation au moins aussi élevée que celle qu'ils
obtenaient avant le versement de leur rente de retraite;
3° de modifier la définition de conjoint
de fait.
Le projet de loi modifie la Loi sur les
régimes complémentaires de retraite et la Loi sur les régimes volontaires
d'épargne-retraite afin notamment d'encadrer les rentes versées sur un fonds de
rentes viagères à paiements variables et d'établir des règles concernant les
prestations payables en cas de décès du bénéficiaire d'une telle rente.
Le projet de loi modifie entre autres la
Loi sur les conditions de travail et le régime de retraite des membres de
l'Assemblée nationale afin qu'aucun ajustement de l'indemnité annuelle versée
aux députés ne soit effectué pour l'année financière 2023-2024.
Le projet de loi modifie également la Loi
facilitant le paiement des pensions alimentaires afin :
1° de mettre en place une mesure
permettant la suspension du permis de conduire ou du droit d'en obtenir un d'un
débiteur alimentaire qui a accumulé des arrérages équivalant à au moins six
mois de versements de pension alimentaire ainsi que la levée d'une telle
suspension, à certaines conditions;
2° de prévoir que le délai de prescription
du recours pour rendre inopposable la cession d'un bien, en deçà de sa juste
valeur marchande, par un débiteur alimentaire en défaut à une personne avec qui
il a un lien de dépendance, passe de trois à quatre ans et que ce délai
commence à courir à la date de la connaissance, par Revenu Québec, de la
cession du bien;
3° de prévoir qu'une sûreté exigible pour
garantir le paiement d'une pension alimentaire ne peut être fournie que sous la
forme d'une somme d'argent.
Le projet de loi modifie de plus la Loi sur
les biens non réclamés pour prévoir que la période au cours de laquelle un
détenteur de produits financiers non réclamés doit faire la remise de tels
biens à Revenu Québec est le premier trimestre qui suit la fin de l'année
civile au cours de laquelle les produits financiers sont devenus non réclamés,
sous réserve qu'une autre période de remise soit convenue avec ce détenteur.
Le projet de loi modifie la Loi concernant
la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 21 mars
2023 et modifiant d'autres dispositions afin que les dispositions concernant la
nouvelle catégorie de services monétaires qui vise l'exploitation de guichets
automatiques de cryptoactifs entrent en vigueur le 1er avril 2025 et
prévoit des règles transitoires pour tenir compte de l'entrée en vigueur de ces
dispositions.
Le projet de loi modifie aussi la Loi
concernant la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget
du 22 mars 2022 et modifiant d'autres dispositions législatives pour
élargir l'application du Programme de compensation financière relatif aux
secteurs de la restauration et des bars aux exploitants d'établissements de ces
secteurs qui ont fait l'acquisition et l'activation d'un module
d'enregistrement des ventes neuf après le 31 octobre 2019 et avant le 1er novembre
2021 et après le 31 octobre 2023 et avant le 1er octobre 2024.
De plus, le projet de loi modifie la Loi
sur l'administration fiscale afin :
1° de prévoir que l'autorisation de
prendre des mesures de recouvrement, lorsqu'il existe des motifs sérieux de
croire que le recouvrement d'une créance peut être compromis, peut être
accordée par un juge d'un tribunal compétent sans la présence du débiteur;
2° de prévoir qu'un prestataire de
services ne peut consulter que les renseignements confidentiels qui sont
nécessaires à l'exécution du contrat et de prévoir une pénalité en cas de
défaut.
Le projet de loi modifie aussi la Loi sur
l'Agence du revenu du Québec afin de permettre à l'agence d'accorder une bourse
à un étudiant inscrit à un programme d'études universitaires qui réalise un
travail de recherche lié à la mission de l'agence.
Le projet de loi modifie de plus la Loi
concernant l'impôt sur le tabac, la Loi sur la taxe de vente du Québec et la
Loi sur la Société des alcools du Québec afin de permettre à l'Agence des
services frontaliers du Canada de percevoir l'impôt sur le tabac, la taxe de
vente du Québec, la taxe spécifique sur les boissons alcooliques et la
majoration de la Société des alcools du Québec sur les boissons alcooliques sur
les biens à destination du Québec qui se trouvent dans une zone de précontrôle
ou un périmètre de précontrôle.
• (10 h 20) •
Le projet de loi modifie la Loi sur la
fiscalité municipale afin de prévoir que les appareils robotisés destinés à
l'entreposage commercial, tels que définis par un règlement du ministre des
Affaires municipales, ne sont pas portés au rôle d'évaluation foncière.
Enfin, le projet de loi propose diverses
autres mesures dont :
1° le virement au Fonds des générations
d'une partie des surplus cumulés du Fonds d'information sur le territoire;
2° la dissolution de Financement-Québec;
3° la possibilité pour l'Institut de la
statistique du Québec d'utiliser des renseignements désignés pour
l'accomplissement de certaines de ses fonctions telle la mise à jour du bilan
démographique du Québec;
4° l'abolition du Fonds des ressources
informationnelles du secteur de la santé et des <services sociaux...
M. Girard (Groulx) :
...quatrièmement,
l'abolition du RFonds des ressources informationnelles du secteur de la santé
et des >services sociaux.
Enfin, le projet de loi prévoit également
des dispositions de concordance, transitoires et finales.
Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Adopté.
M. le leader du deuxième groupe
d'opposition.
M. Leduc : Pouvez-vous
appeler l'article e du feuilleton, s'il vous plaît, M. le Président?
Projet de loi n° 794
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
À l'article e du feuilleton, Mme la députée de Verdun présente le projet de
loi n° 794, Loi déclarant l'engagement du Québec
d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050 . Mme la députée de Verdun.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci,
M. le Président. Je présente le projet de loi n° 794,
Loi déclarant l'engagement du Québec d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050.
Ce projet de loi modifie la Loi sur la qualité
de l'environnement afin de déclarer que le Québec a pour cible, en matière
d'émissions de gaz à effet de serre anthropiques, d'atteindre la
carboneutralité d'ici 2050 et de préciser que le gouvernement s'engage à
prendre les mesures de réduction des émissions nécessaires pour y arriver.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Adopté.
M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
M. le Président. Je vous demanderais d'appeler l'article f du feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet de loi n° 211
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
À l'article f du feuilleton, j'ai reçu le rapport de la directrice de la
législation sur le projet de loi n° 211, Loi sur
l'École Polytechnique de Montréal. La directrice de la législation a constaté
que les avis ont été faits et publiés conformément aux règles de fonctionnement
des projets de loi d'intérêt privé. Je dépose ce rapport.
Mise aux voix
En conséquence, M. le député de Vanier-Les Rivières,
au nom de Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, présente le projet de loi
d'intérêt privé n° 211, Loi sur l'École Polytechnique
de Montréal. Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Adopté. M. le leader du gouvernement.
Renvoi à la Commission de la culture et de
l'éducation
M. Jolin-Barrette : M.
le Président, conformément au premier alinéa de l'article 267 du
règlement, je propose la motion suivante :
Que le projet de loi d'intérêt privé n° 211, Loi sur l'École Polytechnique de Montréal, soit
renvoyé pour consultations et étude détaillée à la Commission de la culture et
de l'éducation et que la ministre de l'Enseignement supérieur soit membre de
ladite commission pour la durée de ce mandat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Dépôt de documents
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre de l'Environnement, de la
Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
M. Charette : Merci, M.
le Président. Permettez-moi de déposer le plan stratégique 2024‑2027 du Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Ce document est déposé. M. le ministre de l'Éducation.
M. Drainville : Merci,
M. le Président. Permettez-moi de déposer le bilan de la mise en œuvre et la
reddition de comptes 2023‑2024 de la maternelle quatre ans à temps plein.
Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
M. le Président. Je dépose les réponses aux questions inscrites au feuilleton
le 11 septembre 2024 par la députée de La Pinière, le 26 septembre
2024 par le député de Marquette et le 8 octobre 2024 par la députée de
Notre-Dame-de-Grâce. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Ces documents sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt de rapports de
commissions, M. le vice-président de la Commission des relations avec les
citoyens et député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 74
M. Cliche-Rivard : Merci,
M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission des relations avec les
citoyens qui, les 5 et 6 novembre 2024, a tenu des auditions publiques
dans le cadre de consultations particulières sur le projet de loi n° 74, Loi visant principalement à améliorer l'encadrement
relatif aux étudiants étrangers.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique dépôt de pétitions, Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Ajouter du contenu transversal sur les
communautés LGBTQIAS2+ et les autres communautés marginalisées dans la
formation de base et continue des professionnelles de la santé
Mme Massé : Merci, M. le
Président. J'aimerais saluer les infirmières qui ont initié cette pétition qui
sont ici avec nous ce matin.
Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 589 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes
du Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant qu'au Canada, la montée des
crimes haineux contre [les communautés LGBTQIA2S+] met en péril les droits
fondamentaux de la personne;
«Considérant les valeurs d'équité,
d'égalité et de justice pour tous et toutes comme le socle de la société
québécoise;
«Considérant que tous les patients et
toutes les patientes doivent recevoir des soins dans la dignité et la sécurité;
«Considérant qu'internationalement, les
personnes issues de la communauté [LGBTQIA2S+] sont à risque de <subir
des discriminations...
Mme Massé :
...QIA2S+
sont à risque de >subir des discriminations ou des violences, incluant
le risque de ne pas recevoir des soins de santé adéquats;
«Considérant que le gouvernement du Québec
procède en ce moment à la révision des programmes de formation de base des
soins infirmiers, en inhalothérapie et en santé, assistance et soins infirmiers
(formation des infirmiers auxiliaires);
«Considérant l'approche de défense de
droits et des intérêts des patients et patientes (advocacy) de plusieurs
professions de la santé;
«Considérant le rôle clé joué par les
professionnelles de la santé dans la santé et le bien-être des patients et
patientes.
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au
gouvernement du Québec :
«D'ajouter aux formations de base et
continues des professionnelles de la santé du
contenu transversal sur les communautés [LGBTQIA2S+] et autres communautés
marginalisées, basé sur une approche féministe intersectionnelle et sur l'approche
des déterminants sociaux de la santé;
«D'offrir des milieux de soins inclusifs,
non hétéronormatifs et sécuritaires pour les patients, patientes et
professionnelles de la santé de la communauté [LBGTQIA2S+] et des autres
communautés marginalisées.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Cet extrait de pétition est déposé. M. le député de Joliette.
Décréter un moratoire sur les coupes
forestières à Saint-Zénon
M. St-Louis : Merci, M.
le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 993 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes
du Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant que les préoccupations des
citoyens sont ignorées aux différentes étapes des consultations;
«Considérant que les secteurs visés
n'assurent pas le renouvellement de la forêt selon les principes de
l'aménagement durable, notamment la pérennité du milieu forestier, car leur
répartition spatiale est concentrée dans des milieux de vie autour de lacs ou
dans des secteurs de villégiature et trop rapprochée dans le temps;
«Considérant que les utilisateurs sont
opposés aux travaux parce qu'ils diminuent la richesse de la biodiversité,
détruisent la qualité des lacs, dont la limpidité du lac Crystal, un lac
de tête, où vit une population de touladis vulnérables, risquent de détériorer
des zones humides et d'augmenter le ruissellement entraînant l'érosion des
berges, qu'ils aient un impact négatif sur la qualité de vie des riverains
ainsi que sur la beauté du paysage et mettent en péril le maintien des
activités récréatives et de ressourcement;
«Considérant qu'il y a absence
d'acceptabilité sociale et que la cohésion sociale est affectée, notamment
parce que la capacité productive de la forêt est l'unique jalon pris en compte
au détriment de l'utilisation diversifiée du milieu forestier nuisant à la
cohabitation entre les activités régionales de récréotourisme et des
forestières ainsi que les utilisateurs;
«Considérant [...] des demandes d'aires
protégées sont soumises afin d'atteindre l'objectif gouvernemental de protéger
30 % du territoire.
«[...]l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au
gouvernement du Québec de décréter un moratoire sur les coupes forestières dans
les secteurs visés où elles risquent d'entraîner des pertes et injustices
environnementales et récréotouristiques à Saint-Zénon.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Cet extrait de pétition est déposé. Nous sommes toujours à la rubrique
Dépôt de pétitions. J'ai reçu une demande de Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
pour la présentation d'une pétition non conforme. Y a-t-il consentement pour la
présentation de cette pétition?
Des voix : …
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Consentement. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Ajouter du contenu transversal sur les
communautés LGBTQIAS2+ et les autres communautés marginalisées dans la
formation de base et continue des professionnelles de la santé
Mme Massé : Merci, M. le
Président, toujours signatures ramassées par les mêmes infirmières. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
457 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes
du Québec.
• (10 h 30) •
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant qu'au Canada, la montée des
crimes haineux contre [les communautés LGBTQIA2S+] met en péril les droits
fondamentaux de la personne;
«Considérant [que…] les valeurs d'équité,
d'égalité et de justice pour tous et toutes comme le socle de la société
québécoise;
«Considérant que tous les patients et
patientes doivent recevoir des soins dans la dignité et la sécurité;
«Considérant qu'internationalement, les
personnes issues de la communauté [LGBTQIA2S+] sont à risque de subir des
discriminations ou des violences, incluant le risque de ne pas recevoir des
soins de santé adéquats;
«Considérant que le gouvernement du Québec
procède en ce moment à la[… à la révision, pardon,] des programmes de formation
de base en soins infirmiers, en <inhalothérapie...
>
10 h 30 (version révisée)
<15421
Mme
Massé :
...à la révision
— pardon
— des
programmes de formation de base en soins infirmiers, en >inhalothérapie
et en santé, assistance et soins infirmiers (formation des infirmiers
auxiliaires);
«Considérant l'approche de défense de
droits et des intérêts des patients et patientes ("advocacy")de plusieurs professions de la santé;
«Considérantle rôle clé joué
par les professionnelles de la santé dans la santé et le bien-être des patients
et patientes;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au
gouvernement du Québec :
«D'ajouter aux formations de base et
continues des [personnels] de la santé du
contenu transversal sur les communautés [LGBTQIA2S+] et autres communautés
marginalisées, basé sur une approche féministe intersectionnelle et sur l'approche
des déterminants sociaux de la santé;
«D'offrir des milieux de soins inclusifs,
non hétéronormatifs et sécuritaires pour les patients, patientes et
professionnelles de la santé de la communauté [LGBTQIA2S+] et des autres
communautés marginalisées.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
la pétition.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux
pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit ou de
privilège.
Je vous avise qu'après la période de
questions et de réponses orales sera tenu le vote sur le rapport de la
Commissaire à l'éthique et à la déontologie du 6 novembre 2024 intitulé Rapport
d'enquête au sujet de M. Sylvain Lévesque, deuxième vice-président de l'Assemblée
nationale et député de Chauveau.
À titre de rappel, le rapport recommande
une sanction. Le Code d'éthique et de déontologie des membres de l'Assemblée
nationale prévoit que, pour être adopté, le rapport doit être approuvé par au
moins les deux tiers des membres de l'Assemblée.
Je vous avise également que sera tenu le
vote reporté sur la motion de Mme la députée de D'Arcy-McGee débattue hier aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Enfin, j'ai été aussi avisé qu'après la
période de questions et de réponses orales il pourrait y avoir un vote
requérant l'approbation des deux tiers des membres de l'Assemblée.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède maintenant la parole au chef de l'opposition
officielle.
Délais d'attente dans le réseau de la santé
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, M.
le Président. On le sait maintenant, c'est une évidence, la CAQ ne s'occupe pas
de notre monde, et on le constate à tous les jours, à tous les jours depuis
maintenant six ans, ils sont dans leur septième année, dans le système de
santé. À l'époque, quand ils sont arrivés au pouvoir, les caquistes, il y avait
7 milliards de surplus budgétaires, et les services étaient mieux donnés à
l'époque. Aujourd'hui, on est doublement perdants. C'est un déficit de 11 milliards de
dollars, et les Québécoises et Québécois ont été abandonnés, ils n'ont pas les
services publics.
J'en veux pour preuve, et il y en a
tellement, les délais d'attente pour les chirurgies pour le cancer. En janvier 2020,
c'était 350 personnes et, aujourd'hui, c'est 836 personnes. Une
personne sur cinq avec un diagnostic de cancer n'est pas traitée dans les
délais scientifiquement requis. 162 000 Québécoises et Québécois sont
sur les listes d'attente d'une chirurgie. Et ça, c'est après trois plans de
rattrapage qui ont été autant d'échecs, M. le Président.
Les chirurgies de plus d'un an, la cible
intermédiaire était de 7 600 au 31 mars dernier. Qu'en est-il? Au 31 mars
dernier, c'était près de 12 000 qui étaient sur la liste d'attente depuis
plus d'un an pour une chirurgie. La cible, maintenant, finale, c'était 2 500
au 31 décembre prochain. Qu'a fait la CAQ, sachant qu'aujourd'hui c'est
près de 11 000? Ils ont reculé la cible au 31 mars 2025.
Le premier ministre reconnaît-il qu'il
crée du tort aux Québécoises et Québécois quand ses cibles ne cessent de
reculer?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le premier ministre... M. le ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Oui. M. le
Président, c'est toujours un plaisir pour moi de répondre à ces questions-là,
puis je vais profiter de la question du chef de l'opposition officielle pour
bien expliquer qu'au cours des dernières années, particulièrement lorsqu'on est
arrivés, le système de santé était dans un état lamentable, et ce, c'est bien
avant la pandémie, M. le Président. Et je pense que tous les gens reconnaissent
aujourd'hui que non seulement la pandémie a été excessivement difficile pour
notre réseau de santé, mais on a réussi, durant la pandémie, à prendre toutes
les mesures qui étaient en notre disposition pour minimiser l'impact. Puis j'en
profite, à chaque fois que j'ai ce genre de question, pour remercier le
personnel de notre réseau pour tout le travail qu'ils font, M. le Président,
parce qu'ils le font dans des conditions difficiles.
Puis, quand on prend le temps de regarder
ce qui se passe ailleurs qu'au Québec, soit dans les provinces canadiennes, aux
États-Unis, en Europe, il y a des difficultés partout, avec nos réseaux de
santé, qui viennent, notamment, avec le phénomène du vieillissement de la
population.
Donc, M. le Président, on va continuer à <travailler...
M. Dubé :
...santé
qui viennent notamment avec le phénomène du vieillissement de la population.
Donc, M. le Président, on va continuer
à >travailler. On sait que c'est difficile, mais je sais aussi que nos
gens veulent faire du bien à la population québécoise.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
En complémentaire, première complémentaire, M. le chef de l'opposition
officielle.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : M. le Président,
ça en dit long quand je pose une question au premier ministre du Québec sur
l'état lamentable du réseau de la santé, je lui rappelle ses promesses de
90 minutes qu'aujourd'hui c'est trois heures, je lui rappelle qu'on
attendait trois heures de moins sous le Parti libéral du Québec, dans les
urgences, que sous la CAQ, promesse après promesse, échec après échec, je lui
pose une question sur la santé, au premier ministre, puis il ne daigne même pas
se relever, M. le Président.
Peut-il expliquer pourquoi c'est le
premier ministre des cibles mouvantes?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : M. le Président, je
discute du réseau de la santé et des améliorations qu'on est en train de faire
à toutes les semaines avec le premier ministre, toutes les semaines, et on
regarde chacun des indicateurs, et on fait des efforts. Je vous donne un
exemple, M. le Président. On a regardé, avec la FMSQ, comment il était possible,
à chaque fois, lorsqu'on a des difficultés supplémentaires, que l'on a eues au
cours des dernières années… comment on peut faire pour s'ajuster. Et, encore
une fois, j'apprécie le travail que l'on fait avec la Fédération des médecins
spécialistes, entre autres, pour être capables de faire du rattrapage. On a
fait, M. le Président, 25 000 de plus de chirurgies cette année, malgré
les conditions, qu'on en avait fait l'an dernier. On va continuer de
s'améliorer, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Deuxième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : M. le Président,
le ministre de la Santé justifie le fait que son premier ministre ne se lève
pas en disant : Faites-vous-en pas, je lui en parle à toutes les semaines.
Le dernier qui nous a dit ça, qu'il parlait à toutes les semaines avec
quelqu'un, c'était le ministre responsable des Services sociaux, qui parlait à
toutes les semaines avec la directrice nationale de la DPJ avant qu'il la
congédie parce qu'elle ne faisait pas son travail.
Là, le premier ministre, ça l'intéresse-tu
de répondre aux Québécoises et Québécois quand il voit que ses cibles ne
cessent de reculer, M. le Président? C'est le premier ministre des cibles
mouvantes, puis les Québécoises et Québécois sont abandonnés.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. M. le
Président, les Québécois, parce que le chef de l'opposition officielle parle
des Québécois, les Québécois ont très bien compris qu'au Québec, comme à peu
près partout dans le monde, on est en mode rattrapage suite à la COVID. On a
sauvé plus de 10 000 vies pendant la pandémie. Mais comment on a fait
ça, M. le Président? C'est en reportant des chirurgies.
Maintenant, on est en négociation avec le
syndicat des médecins spécialistes. On a finalement obtenu une entente avec le
syndicat des infirmières, qui va commencer à s'appliquer vers le mois de
janvier qui vient. Donc, ça va nous permettre d'accélérer encore plus les
chirurgies.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Troisième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Accélérer encore
plus? Lors du dépôt de son projet de loi n° 15,
le ministre de la Santé, en février 2023, disait : «On est chanceux si ça
prend trois ans.» Ça nous amène de l'autre bord des élections, M. le Président.
En mars dernier, dépôt du budget, le ministre des Finances a dit à Patrice Roy,
par rapport à la santé : «Je m'attends à des améliorations dès le
printemps.» On a vu que c'est pire que pire, M. le Président. Là, le premier
ministre nous rappelle la pandémie comme si on ne l'avait pas vécue puis comme
si lui-même n'avait pas promis qu'après la pandémie on aurait de meilleurs
services.
Pour les deux ans qui lui restent, on
peut-tu le croire?
• (10 h 40) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Madame...
M. le Président, on a... Je pense que les Québécois comprennent la situation.
On a un rattrapage à faire. Actuellement, on fait plus de chirurgies qu'on en
faisait dans les périodes précédentes, mais on n'a pas fini de faire le
rattrapage. Oui, malheureusement, on parle d'années pour être capables de vider
les listes d'attente. On a fait une entente avec les infirmières pour avoir
plus de flexibilité, pour augmenter encore plus les chirurgies. Donc, M. le
Président, je pense que les efforts qui sont faits portent des fruits, puis on
va continuer à aller encore plus rapidement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
En principale, M. le député de Pontiac.
Réforme du système de santé
M. André Fortin
M. Fortin :Le contrat social entre les Québécois puis le gouvernement,
c'est : Sois un bon citoyen, paie tes impôts, puis, le jour où tu auras
besoin du système de santé, bien, le gouvernement va être là pour toi. Mais
malheureusement la CAQ respecte de moins en moins son bout du contrat. Le
ministre de la Santé, là, qui gère 60 milliards de l'argent des
contribuables, il va nous présenter le bilan de son plan santé aujourd'hui,
mais les Québécois, ils le vivent, ils le subissent au quotidien, son bilan. Il
avait promis 90 minutes d'attente à l'urgence. Ce matin, le temps
d'attente à l'Hôpital de Granby, c'est 9 h 45 min. Il avait
promis qu'il n'y aurait pas plus que 100 000 patients en attente
d'une chirurgie. <Aujourd'hui, il y en a...
M. Fortin :
...une chirurgie. >Aujourd'hui, il y en a
161 000. Il avait promis des équipes volantes en place cet été. Il a
tardé, il a causé des bris de service, et il y a des enfants qui ont dû quitter
la Côte-Nord pour venir à Québec pour avoir des services de base.
Vu que c'est un gouvernement qui aime les
sondages, là, est-ce que le premier ministre peut comprendre pourquoi il y a
seulement 5 % des Québécois qui pensent qu'il y a un meilleur service avec
la CAQ qu'en 2018?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, les
questions se ressemblent, et les réponses seront différentes pour une chose, M.
le Président. À chaque fois, à chaque fois que j'entends ces questions-là, je
me dis : Qu'est-ce qu'on pourrait faire de plus que l'on fait en ce
moment? Je me pose cette question-là tous les jours avec nos équipes puis je
vous dirais que je sens, de la part de nos équipes, qu'on fait le maximum en ce
moment. Je ferai le point, effectivement, cet après-midi pour montrer tout ce
qui a été fait et tout ce qu'il reste à faire.
Puis je pense que les Québécois, comme l'a
dit le premier ministre, réalisent très bien les efforts qui sont faits à
l'intérieur du réseau, mais ça n'empêche pas, M. le Président, de dire qu'à
l'avenir on va être capables de travailler différemment, parce qu'il y a une
foule de mesures qu'on a mises en place qui vont nous donner des leviers pour
être capables de mieux servir nos Québécois. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Première complémentaire, M. le député de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin :Bon, on va y aller spécifiquement. On va prendre juste une
de ses promesses, le 90 minutes à l'urgence. On a vérifié encore ce matin.
Vous savez dans combien d'urgences, au Québec, il y a un délai d'attente de
moins de 90 minutes? Une seule, le CLSC de Pohénégamook, où il n'y a
personne qui attend à l'urgence ce matin. Mais il y a pas mal plus d'urgences à
150 %, 180 %, 220 %, 380 %, à Mont-Laurier, ou à l'hôpital
de Saint-Jérôme, où il y a 39 heures d'attente, en moyenne, sur civière.
Est-ce que le ministre peut nous dire
c'est pour quand, son 90 minutes?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : M. le Président,
j'aurai la chance, cet après-midi, justement, parce que c'est toujours
difficile à l'intérieur de 30 ou 45 secondes, de donner des réponses,
alors que tous les tableaux de bord sont disponibles.
Mais, lorsqu'on fait la comparaison, M. le
Président… Avec les gens… Je parlais des autres provinces canadiennes puis
qu'on se met sur des bases comparables, les gens vont voir, cet après-midi,
qu'on est exactement… soit, des fois, un peu meilleurs ou un peu moins en bonne
position que les autres. Mais savez-vous quoi? On est tous dans la même
situation. Ça ne veut pas dire qu'il faut accepter que c'est difficile, il ne
faut pas accepter qu'on ne fait pas les bonnes mesures, mais, je le répète, M.
le Président, l'ensemble des soins de santé au Canada sont dans la même
situation. Et nous, on prend les mesures pour s'améliorer.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Deuxième complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin :Bon, le ministre de la Santé, là, c'est un gestionnaire.
Puis, quand on embauche un gestionnaire, d'habitude, on lui confie des sommes
puis on lui donne des indicateurs de performance. Et, comme Québécois, on lui
confie plus de 60 milliards de dollars, on lui donne des indicateurs
de performance, et il les rate presque tous, M. le Président. Alors, il va
faire ce que tout bon gestionnaire fait quand il ne sait plus quoi faire, il va
sous-traiter. Alors, il va sous-traiter ses objectifs à Santé Québec à gros
prix, à gros salaires. Mais, après six ans, là, pourquoi les Québécois
croiraient que cette fois-ci, ça va être la bonne?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Savez-vous, M. le
Président, je vais le dire avec beaucoup de calme, un bon gestionnaire s'ajuste
aux décisions et aux situations qui évoluent. Au cours des dernières années, on
a, entre autres, 600 000 personnes temporaires qui sont avec nous. Il
faut les soigner aussi, M. le Président. M. le Président...
Des voix : ...
M. Dubé : M. le Président, je
comprends, je comprends que l'opposition n'aime pas la question... ou ma
réponse, M. le Président. Si je peux continuer...
Des voix : ...
M. Dubé : Merci. Merci. Merci.
Ce qu'on demande à nos gestionnaires, c'est se... de s'ajuster aux changements.
J'ai parlé d'un changement, il y en a un autre, qui s'appelle le vieillissement
de la population. Le vieillissement de la population coûte de plus en plus cher
à notre réseau. Mais savez-vous quoi, M. le Président? On va s'en occuper, de
nos personnes aînées.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
En principale, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Plan de lutte contre l'itinérance
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, M. le
Président. L'automne dernier, le ministre des Services sociaux a déposé un
dénombrement complet et dévastateur de la situation de l'itinérance au Québec
révélant une augmentation de 44 % de cette population entre 2018 et 2022.
Par la suite, le ministre s'est engagé de déposer un dénombrement à chaque deux
années plutôt qu'à chaque quatre. Mais, surprise, hier, le ministre nous
apprend que le prochain dénombrement qu'il déposera va compter uniquement les
personnes en situation d'itinérance dans les refuges, donc, pas un portrait
complet de la situation. Le gouvernement a besoin de ces informations pour bien
prévoir et planifier les ressources nécessaires pour toutes les personnes en
situation d'itinérance au Québec, et, clairement, ce n'est pas le cas. Si on
compte mal, on planifie mal.
Donc, ma question au ministre,
c'est : Comment pense-t-il pouvoir bien planifier les ressources s'il n'a
pas toutes les données nécessaires pour faire le portrait de la situation?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre responsable des <Services sociaux.
M. Carmant :
Merci,
M. le Président...
Le Vice-Président (M.
Benjamin) :
...M. le ministre responsable des >Services
sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bien, merci, M.
le Président. Je vais expliquer ce que j'ai expliqué hier, dans la motion du
mercredi, pendant près de deux heures. Quand on a eu le chiffre du dénombrement
de 10 000 itinérants, ce qu'il faut savoir, c'est qu'on compte les
itinérants dans les refuges, on compte les itinérants dans le système
hospitalier, on compte les personnes qui n'ont... qui sont sans domicile fixe,
dans le système carcéral, et on compte les gens qui sont dans la rue. Donc, sur
les 10 000 personnes au Québec, en fait, il y avait
1 100 personnes qui étaient dans la rue, et les autres sont dans des
institutions mais sans domicile fixe. Ça fait que c'est ça, le
10 000 personnes en situation d'itinérance.
Donc, quand on a parlé aux actuaires...
Parce que de faire le dénombrement aux deux ans, là, ce qui est plus que dans
n'importe quelle province du Canada, quand on a fait ça, on s'est dit... on a
parlé avec les organismes communautaires, ils nous ont dit : Ça va être
très difficile de répéter l'exercice si rapidement. Donc, on a été pour une
énumération qui va être faite, comme vous dites... ne va pas compter les gens
qui sont dans la rue, parce que c'est ce qui prend le plus d'efforts, mais les
actuaires vont être capables de nous faire une prédiction des changements au
niveau de l'itinérance au Québec, encore une fois.
Il faut comprendre que toutes les
ressources vont être là. Et, s'il y a plus... besoin de plus de ressources, les
besoins vont être ajustés. On a toujours répondu, M. le Président, présent.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Première complémentaire.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, M. le
Président. Le gouvernement a besoin de connaître le nombre total des personnes
sans abri pour pouvoir offrir des services à la hauteur de leurs besoins. Ce
que le ministre propose ignore une partie de cette population. On ignore les
personnes qui ne trouvent pas de place dans les refuges. On ignore les gens qui
habitent à l'extérieur, comme les gens qui sont dans les campements.
Donc, j'ai une question simple pour le
ministre : Est-ce qu'il est prêt à reculer et vraiment faire, plutôt
qu'une énumération, un dénombrement, comme il s'était engagé?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Mais, M. le
Président, ce n'est pas moi qui dois reculer, c'est les gens qui participent au
dénombrement qui nous ont dit que ce serait un travail trop important pour le
faire si rapidement. Et il est prévu pour 2025, le dénombrement. Tu sais, ça
implique des centaines de personnes, des organismes communautaires qui se
promènent dans les rues partout au Québec. On a augmenté le nombre de villes,
également, qui vont participer au dénombrement. On fait vraiment les choses de
façon adéquate, M. le Président.
Ce qui est... Ce qu'il faut comprendre,
c'est qu'en faisant... en comptant la majorité des gens sans domicile fixe, les
actuaires sont capables de faire des prédictions. Ils sont capables de nous
dire quels sont les besoins qui doivent être ajustés. Je pense que ces gens
savent ce qu'ils font, M. le Président, puis il faut les écouter.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Deuxième complémentaire.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, M. le
Président. On s'entend qu'avec une mauvaise planification on n'aura pas le
portrait juste pour les refuges et pour les places nécessaires. Vous dites que
ça prend des centaines de personnes. On parle de milliers de personnes qui sont
dans la rue, qui ont besoin d'aide, qui ont besoin de ressources. Donc,
peut-être que c'est trop de travail, vous jugez que c'est trop de travail pour
faire ce dénombrement complet, mais, pour les personnes qui sont dans la rue,
qui comptent sur le gouvernement pour avoir quelque part où se réfugier le
soir, ce n'est pas trop de travail. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Je profite pour rappeler qu'on s'adresse à la présidence et pas directement
à un ministre, à un collègue. M. le ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Oui, M. le
Président. Les refuges vont faire partie de l'énumération. Ils l'ont fait dans
les autres années. Ça a toujours été inclus, comme les gens qui sont dans les
prisons, comme les gens qui sont dans les hôpitaux, qui n'ont pas de domicile
fixe, etc. Je le répète, les gens qui étaient dans la rue au Québec en 2022,
c'était 1 100 personnes puis c'est ceux-là qu'on ne va pas capturer
dans l'énumération. Mais nos actuaires disent qu'on est capables de faire des
projections pour déterminer la situation de l'itinérance. Et on va aller avec
un dénombrement complet l'an prochain, M. le Président.
On suit la situation de très près. On
augmente les ressources année après année. On s'assure que tout le monde puisse
avoir accès à des services de façon appropriée, incluant des problèmes de santé
mentale. Merci.
• (10 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
En principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Recours au secteur privé dans le réseau de la santé
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, M.
le Président. Tu paies des impôts puis tu reçois des soins de santé. C'était
censé être ça, le contrat social au Québec. Tu paies des impôts, puis, que tu
sois riche ou que tu sois pauvre, bien, le système public va s'occuper de toi
dans un délai raisonnable, puis ça va être gratuit. Sous la gouverne du premier
ministre, ce contrat social là, il s'est brisé. Sous la gouverne du premier
ministre, les Québécois, les Québécoises, ils paient en double et ils attendent
plus qu'avant. Ils paient une fois sur leur rapport d'impôt puis une fois sur
leur carte de crédit, parce qu'ils sont obligés d'aller au privé. Les Québécois
paient en double pour l'échec du premier ministre à faire fonctionner notre
système de santé.
Gabrielle a besoin d'une prescription,
250 $ au privé. Marianne a besoin... d'une otite, 300 $ au privé.
Pascal fait une crise d'allergie, 400 $ au privé. J'ai 15 pages
d'exemples comme ça. Ça n'a plus de bon <sens...
M. Nadeau-Dubois :
...d'allergie,
400 $ au privé. J'ai 15 pages d'exemples comme ça. Ça n'a plus de bon
>sens. Pas besoin d'être Québec solidaire pour savoir qu'on est allés
trop loin avec le privé en santé. Même le ministre de la Santé le reconnaissait
lundi. Savez-vous ce qu'il a dit? «Arrêter de développer le privé, je suis
d'accord avec ça.»
Le premier ministre, lui, il est-tu
d'accord avec ça, arrêter de développer le privé en santé au Québec, oui ou
non?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, M. le
Président, encore une belle démonstration du dogmatisme de Québec solidaire. On
met tout dans le même panier, le privé où on paie avec la carte d'assurance
maladie, le privé privé où on n'a pas augmenté la présence. Et, M. le
Président, je suis pas mal certain que, chez les députés de Québec solidaire,
il y en a qui font affaire avec une clinique privée pour leurs médecins de
famille. Mais, bon, pour eux autres, là, le mot «privé», c'est un mot qui ne
doit pas être prononcé.
M. le Président, il peut être intéressant,
il peut être efficace, dans certains cas, par exemple, de regrouper des
chirurgies pour le genou, la hanche tout au même endroit, dans un hôpital privé
où on paie avec la carte d'assurance maladie. Ça nous a beaucoup aidés pendant
la pandémie. Mais l'approche de Québec solidaire, c'est de dire : On est
contre le privé mur à mur.
Parlons un peu de ce que le ministre de la
Santé discutait cette semaine, les agences privées pour les infirmières.
Malheureusement, là, avec le laxisme des gouvernements précédents s'est
développée une mauvaise habitude où ça peut être intéressant pour une
infirmière de passer par une agence privée qui va charger plus cher à l'hôpital
que si l'hôpital embauchait directement l'infirmière. Le ministre de la Santé a
réussi à réduire ça de 50 %, de 50 %.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : On connaît
bien la cassette du premier ministre sur Québec solidaire, mais qu'est-ce qu'il
répond au Collège des médecins? Ce n'est pas un lobby, ça, le Collège des
médecins. Et savez-vous ce que le Collège des médecins lui demande? Suspendre
l'expansion du privé immédiatement. Et, mardi, le ministre de la Santé a dit,
je cite : «Moi, je suis 100 % d'accord avec le Collège des médecins.»
Donc, le premier ministre, lui, est-ce
qu'il est 100 % d'accord avec son ministre et le Collège des médecins?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Bon, encore
une fois, Québec solidaire, dogmatique, mélange tout. Non, mais c'est vrai.
Oui, je vois le député de Rosemont, qui est peut-être un des plus dogmatiques
ici, dans l'Assemblée, qui s'amuse.
De quoi parlait le Collège des médecins?
Le Collège des médecins parlait des médecins formés au Québec, dans des
universités québécoises, aux frais des contribuables québécois. Est-ce que ces
gens-là pourraient arrêter, par centaines, de s'en aller soit au privé soit en
Ontario? Est-ce qu'on pourrait leur imposer de travailler dans le réseau public
un certain nombre d'années? C'est de ça que parlait le Collège des médecins puis
c'est là-dessus où on est d'accord.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Deuxième complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le premier
ministre retient juste le bout qui fait son affaire. Ce que le Collège des
médecins a dit mardi, je cite, c'est qu'il faut «suspendre l'expansion du privé
immédiatement». Le ministre de la Santé était d'accord jusqu'à tant que quelque
chose se passe, on découvrira peut-être quoi un jour, et que la position change
sur l'heure du midi.
Le premier ministre, lui, est-ce qu'il
aura le courage de donner une réponse claire? Il veut plus ou moins de privé en
santé?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, la vie,
là, ce n'est pas noir ou blanc, comme pense Québec solidaire. Il y a des
endroits où c'est bon d'avoir du privé plus efficace. Parlons, par exemple, des
cliniques, des GMF qui sont dans des cliniques privées, parlons de certaines
chirurgies qui sont faites dans des hôpitaux privés. Par contre, il y a des
endroits où ce n'est pas bon, exemple, passer par une agence d'infirmières puis
donner un profit à une agence privée plutôt que d'embaucher directement
l'infirmière.
Maintenant, je suis content de voir que Québec
solidaire est d'accord pour dire : Un étudiant formé au Québec qui veut
s'en aller en Ontario, bien, on pourrait lui demander de rembourser les frais
de scolarité, même si c'est <contre...
M. Legault :
...et
de rembourser les frais de scolarité, même si c'est >contre la Charte
des droits et libertés. Content de voir ça.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
En principale, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Révision du système de protection de la jeunesse
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Ça aura finalement pris une crise nationale à la DPJ pour qu'on
me permette d'aller enfin visiter le Mont-Saint-Antoine. Ma demande datait
d'avril 2024. Ça aura pris sept mois, M. le Président. Je vous rappelle qu'on
parle d'enfants qui vivent avec des… dans… des infections de rats, avec des
expositions potentielles à l'amiante, des problèmes d'intimité dans les
toilettes, et j'en passe. Le ministre, lui, il se désole, il s'inquiète, mais,
après deux heures de visite, il nous dit : Tout est beau, et il refuse de
relocaliser des jeunes d'urgence, comme l'ordonne la commission.
M. le Président, jamais je ne laisserai
tomber ces jeunes les plus vulnérables. Et je vais y aller, au
Mont-Saint-Antoine, et je vais revenir ici témoigner de leurs conditions de
vie. C'est ma responsabilité et ça devrait être celle du ministre également.
Va-t-il enfin appuyer le projet de loi de
ma collègue de Sherbrooke et nous permettre d'aller visiter les centres
jeunesse?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bien, M. le
Président, je remercie le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, qui veut aller
voir le Mont-Saint-Antoine. Et, comme vous savez, c'est la décision de
l'établissement qui lui donne accès au Mont-Saint-Antoine. Je tiens à lui dire,
cependant, que, suite à ma visite, ça, c'était la première partie, j'ai
également demandé au CIUSSS—Centre-Sud de recontacter la CDPDJ, de revisiter
avec la CDPDJ les établissements et de s'assurer que les changements qui ont
été faits depuis l'inspection par la CDPDJ soient conformes à ce que la CDPDJ,
la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse… soient
adéquats, M. le Président. Ça, c'était évident à mes yeux, là.
J'ai également saisi la nouvelle
directrice nationale de la protection de la jeunesse du dossier, qui, elle, va
visiter le Mont-Saint-Antoine également, avec le directeur technique du
ministère de la Santé et des Services sociaux, pour s'assurer également que les
changements qui ont été faits, que lui dit que je n'ai pas pu voir en deux
heures, là, sont... correspondent effectivement à la liste des changements qui
avaient été demandés à la CDPDJ. Donc, M. le Président, je pense que ce qu'on a
fait, c'est un travail complet. Et on va continuer à s'assurer que les enfants
soient bien.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Première complémentaire.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : M. le
Président, la commission fait son travail. Elle enquête et elle demande
immédiatement de relocaliser les jeunes. Ce n'est pas une visite de deux heures
qui va contredire ça. Il y a des enquêteurs, il y a des photos, les lanceurs
d'alerte nous envoient des images abominables, mais on nous dit qu'en deux
heures on a été capables de voir que, non, tout était beau. Voyons donc!
Il y en a un, autre rapport, ce matin, de
la commission sur un autre centre. Cette fois-ci encore, si les conclusions ne
font pas l'affaire du ministre, on va les balayer du revers de la main? C'est
comme ça qu'on fonctionne?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Oui. Malheureusement,
pour le centre de Laval, qui abritait des enfants avec un... en situation de
handicap… Je l'ai su à temps, cette situation-là, et le centre Le Jardin a été
fermé, en fait, et les enfants ont été relocalisés dans des endroits adéquats,
pris par… pris en charge par des équipes DI-DP-TSA qui s'occupent des enfants
handicapés. Excusez-moi l'abréviation.
Et, une chose qui est importante
également, parce que ce n'était pas la première fois qu'on me signalait des
enjeux avec le CISSS de Laval et les enfants en situation de handicap, j'ai demandé
que les équipes de Laval soient accompagnées par les équipes du ministère pour
s'assurer de la pertinence des pratiques cliniques dans cet établissement.
Merci.
• (11 heures) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Deuxième complémentaire.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : M. le
Président, je reviens sur ma demande. Si le ministre était sérieux à l'effet
que sa priorité, c'était la défense de nos enfants les plus vulnérables, il
nous permettrait d'aller faire notre travail. Il nous permettrait d'aller
vérifier comment ça se passe dans ces centres jeunesse là. Il nous permettrait
d'aller sur le terrain pour voir ce que les gens nous relaient, les
informations qu'on reçoit, les témoignages qu'on reçoit, si ce sont réellement
ce qui se passe sur le terrain, puis qu'on en informe la population.
Je lui redemande : Va-t-il appuyer le
collègue sur les droits de visite de ma collègue de Sherbrooke?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bien, M. le
Président, je crois que le chef de la troisième opposition a visité le
Mont-Saint Antoine, je crois que la députée de Sherbrooke a visité le
Mont-Saint-Antoine, et là ça va être au tour du député de Saint-Henri—Sainte-Anne
de visiter le Mont-Saint-Antoine. La responsabilité revient aux établissements,
M. le Président.
Ce qu'on a décidé la semaine dernière,
tous, ici, c'est qu'on voulait maintenant agir plus rapidement. Et on attaque
le grand chantier des centres jeunesse. Le terrain va... Les études vont
démarrer immédiatement. La nouvelle directrice nationale, c'est son premier
mandat qu'elle va regarder, les soins et la… et les enjeux de vétusté des
centres <jeunesse...
>
11 h (version révisée)
<17893
M. Carmant :
...qu'elle va regarder les soins et les enjeux de vétusté des
centres >jeunesse, des centres de réadaptation. M. le Président, on est
en action, on va améliorer les choses rapidement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
En principale, Mme la députée de Verdun.
Cibles du gouvernement en matière de réduction de
gaz à effet de serre
Mme Alejandra Zaga
Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci,
M. le Président.
L'heure est grave pour les changements
climatiques. On apprend que 2024 sera l'année la plus chaude jamais
enregistrée, battant le triste record de l'an passé. De l'autre côté de la
frontière, les Américains viennent d'élire un président dont le slogan en
environnement, c'est «drill, baby, drill».
Heureusement, la lutte aux changements
climatiques, ça fait consensus au Québec. On peut parfois être en désaccord sur
les moyens, mais on doit être en accord sur l'objectif. La fin des énergies
fossiles, ça doit être en 2050. On doit, dès maintenant, mettre tous les moyens
pour y arriver, et le Québec peut et doit être un leader sur cette question.
Aujourd'hui, j'ai déposé un projet de loi pour inscrire l'objectif de la
carboneutralité en 2050 dans la loi. L'objectif, c'est d'envoyer un message
fort que nous ne baissons pas les bras. La lutte aux changements climatiques,
elle continue.
Est-ce que le ministre peut faire un pas
important avec moi et appeler le projet de loi?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements
climatiques, des Faunes et des Parcs.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, M.
le Président.
Naturellement, on va prendre le temps d'étudier
le projet de loi qu'a déposé la collègue. Mais elle a mentionné : Le
Québec peut et doit être un leader en matière de lutte aux changements
climatiques, c'est le cas. Si on regarde uniquement les dernières semaines, les
derniers mois, en juillet dernier, on a fait une mise à jour de notre Plan pour
une économie verte avec un budget de 10 milliards de dollars pour les
cinq prochaines années. Il n'y a aucun État en Amérique du Nord qui investit
autant per capita que le Québec ne le fait. On a par la suite, naturellement,
déposé un plan pour mettre en valeur notre patrimoine naturel, tout près de 1 milliard
de dollars. On a aussi, dans les semaines qui ont précédé, déposé une politique
sur l'eau accompagnée d'un budget substantiel de quelques centaines de millions
dollars également.
Donc, nous sommes clairement des leaders
en Amérique du Nord et à l'échelle planétaire, sans oublier que nous émettons,
en Amérique du Nord, les plus basses émissions par rapport à nos autres
collègues des provinces et États, que ce soit du Canada ou des États-Unis.
Donc, je rassure la collègue, le Québec peut et doit être un leader, et c'est
le cas.
Pour le reste, le projet de loi sera,
naturellement, étudié, mais je rappellerai à la collègue qu'il y a une
consultation qui est prévue l'année prochaine pour l'établissement des cibles,
et j'espère qu'elle participera à ces...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Madame… En première complémentaire, Mme la députée de Verdun.
Mme Alejandra Zaga
Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci,
M. le Président.
C'est le moment idéal, avec cette mise à
jour, pour inscrire dans la loi que la carboneutralité, au Québec, c'est en
2050. Tous les partis ici présents, nous sommes d'accord. Le gouvernement est
même d'accord, il l'a dit sur toutes les tribunes. C'est le moment d'agir, puis
faisons-le ensemble. Dans quelques semaines, c'est la COP, et nous pouvons
envoyer un message fort.
Je tends la main au ministre. Est-ce qu'il
va appeler, oui ou non, ce projet de loi?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre de l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette : La
collègue n'est pas sans savoir que l'établissement des cibles au Québec est
régi par une loi, c'est déjà le cas. Et je le mentionnais à la précédente
intervention, selon notre loi, qui est reconnue par tous ici, en cette Chambre,
cette consultation doit avoir lieu l'année prochaine. Donc, je vais espérer que
Québec solidaire puisse y participer. D'ailleurs, on a envoyé une invitation il
y a quelques jours aux oppositions de nous transmettre les cibles qu'elles
souhaitent voir inscrites dans notre planification pour qu'on puisse faire la
modélisation en conséquence. Donc, je vais espérer que Québec solidaire réponde
à cette invitation, qu'elle nous présente les cibles qu'elle souhaiterait voir
modélisées pour la période de 2040 et, ultimement, 2050, et effectivement...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Deuxième complémentaire.
Mme Alejandra Zaga
Mendez
Mme Zaga Mendez : Avec l'élection
de Trump, nous avons un devoir ici, au Québec, un devoir de ramener de l'espoir
chez les gens. Il faut montrer que le gouvernement, là, fait quelque chose pour
la lutte aux changements climatiques. C'est le temps de mettre à jour nos
cibles. On est tous d'accord, ici. La carboneutralité doit être atteinte en
2050. C'est un geste simple et c'est envoyer un message clair, parce que le
gouvernement de l'autre côté de la frontière va saccager tous nos acquis
environnementaux. Le Québec doit se tenir debout.
Est-ce que le ministre...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre de l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, M.
le Président.
En fait, la collègue demande de rassurer
les Québécois, les Québécoises. Je pense qu'on a de... on a plusieurs éléments pour
les rassurer, ceux dont je faisais mention aux précédentes interventions, mais
il faut aussi rappeler que notre travail est jugé très positivement par... que
ce soient des évaluations externes, que ce soit par les autres États aussi. La
collègue faisait état de la COP. Je peux vous dire <que nous...
M. Charette :
...faisait
état de la COP. Je peux vous dire >que nous sommes très, très sollicités
lors de ces rencontres internationales pour que nous puissions partager
l'expérience québécoise.
Et, pour ce qui est d'une évaluation
objective, je rappellerai que, l'année dernière, à peu près à pareille date, on
a jugé le plan et la gouvernance québécoise en matière de lutte aux changements
climatiques parmi les meilleurs au monde. Donc, c'est de nature à...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci. C'est le tour, maintenant, du troisième groupe d'opposition. Je
reconnais M. le député de Jean-Talon, en principale.
Francisation des
immigrants
M. Pascal Paradis
M. Paradis : À chaque
fois que j'ai posé des questions sur les coupes massives des cours de
francisation dans les centres de services scolaires, c'est le ministre de
l'Immigration qui m'a répondu. Mais pourtant les centres de services scolaires,
c'est la responsabilité du ministre de l'Éducation. C'est lui que j'aimerais
entendre aujourd'hui parce que ce matin, j'ai eu la réponse à une demande
d'accès à l'information que j'ai faite au centre de services scolaire
des Découvreurs pour le centre de francisation Le Phénix, dans ma
circonscription de Jean-Talon, elle indique que, de septembre 2024 à
novembre 2024, le nombre d'élèves inscrits est passé de 651 à 190, que le
nombre d'enseignants à temps plein est passé de 19,5 à 12,5 pour chacune des
années et que le nombre d'heures de cours hebdomadaires a chuté drastiquement
de 382 à 160.
Le ministre, c'est lui, le responsable, ce
sont ses règles budgétaires qui ont changé. Qu'a-t-il à dire? Est-ce que lui
aussi va nier qu'il y a des vraies coupes de vrais professeurs qui donnent des
vrais cours?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre de l'Immigration et de la Francisation.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Merci bien,
Mme la Présidente... M. le Président, excusez-moi. Merci bien, M. le Président.
Ça fait quand même plusieurs semaines
qu'on échange à ce sujet-là. C'est important de le rappeler, le ministre des
Finances l'a rappelé, il y a eu une bonification de plus de 15 % du budget
à Francisation Québec cette année. La francisation, c'est quelque chose qui est
cher à notre gouvernement. Jamais aucun gouvernement avant nous n'en a fait
autant. Ceux qui en ont peu fait ou pas fait trouvent que nous n'en faisons pas
assez, c'est quand même particulier.
Avant qu'on arrive, le gouvernement du
Québec francisait environ 20 000 personnes par année; l'an passé, à
l'an 1 de Francisation Québec, plus de 76 000 personnes; cette
année, nous allons faire encore davantage. On francise, oui, avec les centres
de services scolaires, on déploie des services, on redéploie des services, mais
on francise aussi avec des dizaines et des dizaines d'autres partenaires. On
est très créatifs pour déployer de nouveaux services avec des partenaires, on
le déploie à la longueur d'année. Ce n'est pas terminé, l'offre de Francisation
Québec. Ce que je vous dis, c'est qu'on continue de trouver des solutions, on
continue de franciser, bien plus que jamais personne avant nous.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Première complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Il y a une
chanson qui me vient à l'esprit : Paroles et paroles et paroles.
J'ai demandé au ministre... j'ai demandé
au ministre de me nommer un seul cours qui a été ouvert à Québec, il n'a jamais
été capable de répondre.
Le ministre de l'Éducation, le ministre de
l'Éducation est-il gêné de se lever aujourd'hui pour répondre aux professeurs
de français... de francisation qui ont perdu leur job en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine,
au Bas-Saint-Laurent, au Saguenay, à Rouyn, à Montréal, partout au Québec? Qu'a-t-il
à dire?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Je vais demander aux collègues... S'il vous plaît! La seule personne que
je... la seule personne que je souhaite entendre, s'il vous plaît, c'est le
ministre de l'Éducation. M. le ministre.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : M. le
Président, quand on m'invite à chanter, je ne peux résister. Ça pourrait bien
finir notre semaine avant de partir en circonscription. Je vais garder ça pour
Noël.
M. le Président, sur ce sujet très
sérieux, maintenant, ça fait, quoi, deux ans, maintenant, qu'on dit qu'il y a
trop d'immigrants temporaires qui rentrent sur le territoire québécois. Ça
fait, quoi, deux ans, peut-être plus, qu'on dit que la limite est atteinte, que
le point de rupture est atteint. Eh bien, effectivement, le point de rupture a
été atteint, on a dépassé notre capacité. Alors, on francise comme jamais. Le
budget qu'on reçoit du MIFI, il est de 104 millions, il n'a pas été coupé,
ce...
• (11 h 10) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le député de... Merci. M. le député de Jean-Talon, deuxième
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Je parle au
ministre de l'Éducation de son budget, que ses règles budgétaires ont coupé,
coupé. Les professeurs sont par centaines, je les ai rencontrés à Québec, ils
ont perdu leur emploi. C'est lui, le ministre responsable des vrais professeurs
qui donnent des vrais cours de francisation à des vraies personnes. Si c'est
important, la francisation, pour ce gouvernement, pourquoi coupe-t-il? Tous les
centres de services scolaires, tous les centres de francisation l'ont dit au
Québec.
Va-t-il nier que ces personnes-là ont
perdu leur emploi et qu'il y a moins de cours de francisation qui se donnent
aujourd'hui qu'il y a un mois?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le ministre de l'Immigration et de la Francisation.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : M. le
Président, mon collègue <continue...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
...de l'Immigration et de la Francisation.
M. Roberge :
M.
le Président, mon collègue >continue d'utiliser des mots qui sont
inappropriés. Quand on utilise le mot «couper», ça voudrait dire qu'on investit
moins, qu'on francise moins, mais, quand on investit davantage d'argent, quand
on ouvre davantage de groupes, quand on francise davantage de monde, on parle
d'augmentation.
Mais ce qui augmente aussi, et beaucoup
trop, c'est la demande, parce qu'il y a beaucoup trop d'immigrants temporaires
sur le territoire québécois, beaucoup trop, notamment, qui arrivent du côté
d'Ottawa à cause de la perte de contrôle complète par rapport aux demandeurs
d'asile, beaucoup trop à cause du programme de mobilité internationale. On ne
peut pas franciser 100 000, 200 000, 300 000 personnes par
année. Tout le monde comprend ça, même mon collègue.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci. Merci, M. le ministre.
En principale, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Blocs d'énergie
destinés aux entreprises
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : M. le
Président, il y a exactement un mois, je me levais en cette Chambre pour
exprimer les inquiétudes de M. Michel Lagacé, président de l'Alliance de
l'énergie de l'Est, qui l'a dit sur les ondes de Ciel-FM. Il rapportait que
l'usine Cascades, à Témiscouata-sur-le-Lac, avait besoin de blocs d'énergie et
il ne comprenait pas la logique du premier ministre à vouloir dérouler le tapis
rouge pour des entreprises étrangères qui n'ont toujours pas fait leurs preuves
ici et mettre en attente les entreprises québécoises d'ici, comme Cascades, à
Témiscouata-sur-le-Lac. Pour lui... il ne comprenait pas cette logique-là.
Entre-temps, on a lu, dans Le Journal
de Montréal, Sylvain Larocque, Hy2gen a reçu 307 mégawatts. C'est
l'équivalent de l'usine... pardon, la centrale complète de la Romaine-1, pour
un projet qui peut-être verra le jour en 2030, parce que le président lui-même
l'a dit : On n'a pas fait d'études.
Honnêtement, pourquoi vous dites non aux
entreprises d'ici?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Mme la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui, M.
le Président. Alors, bien, comme la collègue le sait, on est dans une période
où la demande pour l'électricité et l'énergie va croissante. C'est notamment dû
au fait qu'on est dans une période de transformation énergétique, de transition
énergétique et de volonté d'électrifier un grand nombre de secteurs de
l'économie. Alors, de notre côté, on fait en sorte de travailler, en
collaboration avec Hydro-Québec, pour bien allouer les blocs d'énergie pour les
prochaines années.
Il y a une grande demande. On a d'ailleurs
attiré, réussi à attirer puis à susciter, de la part des entreprises d'ici tout
comme de la part de joueurs à l'international, une volonté de développer des
projets économiques au Québec, notamment parce que notre électricité est
propre, et c'est un grand atout dans une phase de transition énergétique.
Néanmoins, on doit faire en sorte de bien allouer les blocs énergétiques pour
les prochaines années.
Alors, on va s'assurer d'avoir un
équilibre, un équilibre entre des joueurs québécois, des joueurs de
l'international et également des joueurs qui sont basés en région, tout comme
des joueurs qui sont basés en zone urbaine et dans la métropole.
Alors, c'est important pour nous d'aller
de l'avant avec le projet auquel réfère ma collègue.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Première complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Je tiens à
rassurer Québec solidaire, on vient de découvrir le côté vert de la CAQ :
ils ont recyclé mot pour mot la réponse qu'ils m'ont donnée le mois dernier.
Alors, est-ce que c'est bien alloué, de donner 357 mégawatts à une jeune pousse
suédoise comme Northvolt? Est-ce que c'est bien alloué, d'accorder 307
mégawatts à une entreprise qui n'a même pas encore fait son étude d'ingénierie
et qui sera prête en en 2030?
Donc, pendant six ans, pas de redevances à
l'État québécois. Vous avez gelé pendant six ans notre électricité. Est-ce que
ça, c'est bien alloué?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Mme la ministre de l'Innovation, de l'Énergie et de l'Économie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui.
Alors, M. le Président, il est important de contribuer à la décarbonation de
l'économie du Québec à l'ensemble des secteurs. Certains de ces secteurs-là
peuvent être décarbonés grâce à l'hydroélectricité.
Néanmoins, on en a d'autres, de ces
secteurs, qui ne pourront pas l'être, décarbonés à l'aide de l'hydroélectricité.
Par exemple, le transport lourd ne pourra pas l'être, donc il va falloir y
aller par d'autres moyens que par l'hydroélectricité. Également, le secteur des
mines peut faire l'objet d'une décarbonation grâce à des projets comme celui de
Hy2gen.
Il faut voir que ce projet-là, il va se
dérouler dans une région qui a besoin de créer... de création d'emplois, qui a
besoin de projets stimulants qui vont aller les ancrer dans les créneaux
d'avenir du Québec, et c'est ce qu'on fait.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Deuxième complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Donc, on
déshabille Pierre pour habiller peut-être Paul, parce que Paul n'est pas
certain de venir au Québec, parce qu'en ce moment ni Northvolt ni Hy2gen ne
sait si, oui ou non, leur usine verra le jour. Le président lui-même l'a dit,
il n'est pas certain. Il va faire l'étude en 2026, mais en 2024 on leur a dit
oui pour 307 mégawatts.
Aujourd'hui, dans Le Journal de
Montréal, sous <la plume de...
Mme Rizqy :
…aujourd'hui,
dans le
Le Journal de Montréal
, sous >la plume de
David Descôteaux : «Il y a de l'inquiétude pour les
150 travailleurs.»
Ma question est simple, à ce stade-ci :
Comment vous avez fiché les 150 travailleurs de Cabano?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Mme la ministre de l'Économie, de l'Énergie et de l'Innovation.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui, M.
le Président. Bien, il faut voir que les blocs sont réservés dans la mesure où
le projet va de l'avant, bien entendu. Et il y a une des conditions, qui est
importante, qui est associée à ce projet-là, c'est le fait que ça doit servir
pour des Québécois. Donc, les entreprises devront être québécoises pour ce qui
est de leurs clients. Alors, c'est important de contribuer, d'une part, à la
création d'emplois sur la Côte-Nord, des emplois dans un secteur d'avenir, dans
un secteur... dans une région qui a besoin de revitalisation économique, et
également de faire en sorte d'aider à la décarbonation. Est-ce que j'entends
que le Parti libéral ne souhaite pas décarboner l'ensemble des secteurs
économiques, qu'ils veulent ne s'en remettre qu'à des façons de faire plus classiques
avec l'hydroélectricité? Ce n'est pas notre approche.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
En principale, M. le député de Laurier-Dorion.
Accès au Tribunal
administratif du logement
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci,
M. le Président.
En pleine crise du logement, des gens en
détresse, dont beaucoup d'aînés, poireautent dans les limbes du système
téléphonique du Tribunal administratif du logement, le TAL : Votre appel
est important, merci de nous rappeler plus tard. Encore une fois, c'est
inacceptable, M. le Président.
L'an dernier, le tribunal a reçu
91 000 demandes d'information, alors que, l'année précédente, c'était
60 000... 70 000 demandes d'information, une augmentation de
130 %, M. le Président. Pourtant, les budgets du tribunal n'ont
pratiquement pas augmenté depuis l'arrivée de la CAQ au pouvoir, et surtout le
nombre d'employés a baissé, ce que les chiffres démontrent, M. le Président,
243 employés en 2019 et seulement 215 en ce moment.
Lors de la mise à jour économique, la
ministre de l'Habitation va-t-elle enfin nous annoncer des sommes
supplémentaires pour le fonctionnement du TAL?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Mme la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Merci,
M. le Président.
Alors, je remercie le député de
Laurier-Dorion de souligner, effectivement, les enjeux ou les défis auxquels
fait face le Tribunal administratif du logement, compte tenu des demandes
imposantes qui ont été introduites au cours de la dernière année, on en est
bien conscients. Je peux vous dire que toute l'équipe du TAL est à revoir leur
façon de procéder pour optimiser. Et effectivement il y a un enjeu de
ressources, et c'est un élément qu'on en a discuté avec eux, puis on regarde
les possibilités aussi, parce qu'il faut répondre aux citoyens convenablement,
et le contexte actuel de crise du logement, justement, fait en sorte qu'il y a
énormément de demandes. Il va falloir aussi se questionner sur comment on fait
pour qu'il y en ait moins, de demandes, parce qu'il y a peut-être des choses
qui peuvent être réglées en amont aussi… de se retrouver au TAL. Alors, on est
là-dessus, M. le Président, et je m'attends à ce que les choses évoluent.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Demeurez en place pour la tenue des votes
reportés.
Votes reportés
Rapport d'enquête de la
Commissaire à l'éthique et à la déontologie au président de l'Assemblée
nationale au sujet de M. Sylvain Lévesque, deuxième vice-président de
l'Assemblée nationale et député de Chauveau
À la rubrique des votes reportés, comme
annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote sur le rapport de
la Commissaire à l'éthique et à la déontologie du 6 novembre 2024,
intitulé Rapport d'enquête au sujet de M. Sylvain Lévesque, deuxième
vice-président de l'Assemblée nationale et député de Chauveau.
Je rappelle aux membres de l'Assemblée que
la commissaire a recommandé qu'une sanction soit imposée au député de Chauveau.
Je mets donc aux voix l'adoption de ce
rapport.
Le vote est maintenant ouvert.
La période de vote est terminée.
M. le secrétaire général.
• (11 h 20) •
Le
Secrétaire : Pour :97
Contre :0
Abstentions :1
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
En conséquence, le rapport est considéré adopté par au moins les deux tiers
des membres de l'Assemblée.
Motion proposant que
l'Assemblée demande au gouvernement de s'engager à produire une nouvelle
politique nationale de lutte contre l'itinérance
Toujours à la rubrique des votes reportés,
nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion de Mme la députée
de D'Arcy-McGee débattue hier aux affaires inscrites par les députés de
l'opposition et qui se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte <que la Politique nationale de lutte…
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
...
que l'Assemblée nationale prenne acte >que la Politique
nationale de lutte à l'itinérance Ensemble pour éviter la rue et en sortir
est désormais âgée de plus de 10 ans;
«Qu'elle
prenne acte que, depuis 2014, le portrait de l'itinérance au Québec a
grandement changé et que cette réalité s'est intensifiée dans de nombreuses
villes du Québec;
«Qu'elle
reconnaisse que la situation de l'itinérance s'est grandement complexifiée ces
dernières années, notamment avec l'aggravation importante de la crise du
logement, la hausse du coût de la vie, les effets délétères de la pandémie de
la COVID-19 sur la santé mentale, ainsi que la crise des opioïdes;
«Qu'enfin, elle demande au gouvernement
caquiste de s'engager à produire, en collaboration avec les partenaires et
acteurs sociaux, communautaires, municipaux et institutionnels, une nouvelle
politique nationale de lutte à l'itinérance, de devancer le renouvellement de
son plan d'action interministériel en itinérance prévu en 2026 et d'inscrire au
coeur de ces deux documents la notion de prévisibilité du financement et des
ressources, et ce, d'ici la fin de l'année 2025.»
Le vote est maintenant ouvert.
...est terminé.
M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour :26
Contre :71
Abstentions :1
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Cette motion est donc rejetée.
Motions sans préavis
À la rubrique des motions sans préavis,
compte tenu de la vacance à la charge de deuxième vice-président, nous allons
maintenant procéder à l'élection pour cette fonction.
Je suis prêt à recevoir les propositions
concernant la charge de deuxième vice-président de l'Assemblée nationale. M. le
premier ministre.
Élire Mme Sylvie
D'Amours, députée de Mirabel, à titre de deuxième vice-présidente de
l'Assemblée nationale
M. Legault : Oui. M. le
Président, après avoir informé l'opposition officielle, le deuxième groupe
d'opposition, le troisième groupe d'opposition et les députés indépendants, je
fais motion pour que la députée de Mirabel soit élue deuxième vice-présidente
de l'Assemblée nationale.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Est-ce qu'il y a d'autres propositions? Je constate qu'il n'y a pas d'autre
proposition.
En conséquence, en vertu de
l'article 9.2 du règlement, je proclame donc élue la députée de Mirabel,
Mme Sylvie D'Amours, à titre de deuxième vice-présidente de l'Assemblée
nationale.
Je voudrais, au nom de la présidence,
féliciter Mme la députée de Mirabel pour son élection. Soyez assurée, Mme la
deuxième vice-présidente, que l'équipe de la présidence et tout le personnel de
l'Assemblée feront tout en leur possible pour vous procurer le soutien
nécessaire dans vos nouvelles fonctions. Félicitations, Mme la deuxième
vice-présidente!
(Applaudissements)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Nous sommes toujours à la rubrique des motions sans préavis. M. le premier
ministre.
Nommer Mme Lise
Girard membre et présidente de la Commission d'accès à l'information
Document déposé
M. Legault : M. le
Président, je propose, après consultation auprès des partis d'opposition et des
députés indépendants :
«Que conformément aux articles 104,
104.1 et 105 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur
la protection des renseignements personnels, Mme Lise Girard,
sous-ministre adjointe [au] ministère de la Cybersécurité et du Numérique, soit
nommée, suivant la procédure de sélection des personnes aptes à être nommées
membres de la Commission d'accès à l'information établie par règlement du Bureau
de l'Assemblée nationale, membre et présidente de la Commission d'accès à
l'information pour un mandat <de cinq ans...
M. Legault :
...règlement
du Bureau de l'Assemblée nationale, membre et présidente de la Commission
d'accès à l'information pour un mandat >de cinq ans à compter du
8 novembre 2024 et que sa rémunération et ses autres conditions de travail
soient celles contenues dans le document ci-annexé que je dépose.»
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Je rappelle aux membres de l'Assemblée que, pour être adoptée, cette motion
doit être approuvée par au moins les deux tiers des membres de l'Assemblée.
Elle doit donc être suivie d'un vote électronique.
Je mets donc aux voix la motion de M. le
premier ministre telle que lue précédemment.
Le vote est maintenant ouvert.
La période de vote est terminée.
M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour :98
Contre :0
Abstentions :0
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
La motion est donc adoptée.
Toujours à la rubrique des motions sans
préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des motions
sans préavis, je reconnais maintenant un membre du troisième groupe
d'opposition. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Maintenir les services
d'urgence de soir et de fin de semaine au Centre multiservices en santé et en
services sociaux de Fortierville
M. Arseneau : Merci, M.
le Président.
Je sollicite le consentement des membres
de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de Pontiac,
le député de Rosemont, le député d'Arthabaska et la députée de Vaudreuil, la
motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte que
le CLSC de Fortierville a perdu deux médecins ce qui engendre une fermeture de
l'urgence le soir et [les fins] de semaine;
«Qu'elle exprime son soutien aux MRC de
Bécancour et de L'Érable et enjoigne le gouvernement de mettre en place tous
les moyens pour garder cette urgence ouverte.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Il y a consentement, sans débat. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Avec
la permission d'un groupe parlementaire, on demanderait le vote électronique.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Est-ce que j'ai cet appui? Parfait. Donc, les appuis ont été requis et
obtenus.
La période de vote est ouverte.
La période de vote est terminée.
Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour :98
Contre :0
Abstentions :0
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Cette motion est donc adoptée. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : M. le
Président, on demanderait que copie de cette motion soit transmise aux MRC de
Bécancour et de L'Érable.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Ce sera fait.
Pour la prochaine motion...
Des voix : ...
• (11 h 30) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
S'il vous plaît!
Pour la prochaine motion, qui revient au
gouvernement, je reconnais Mme la ministre de l'Emploi.
Féliciter les
finalistes des prix Reconnaissance du Forum des jeunes de la fonction publique
québécoise
Mme Champagne Jourdain : Merci,
M. le Président. Permettez-moi de souligner la présence parmi nous des
finalistes du prix Reconnaissance du Forum des jeunes de la fonction publique
québécoise, qui seront honorés ce soir.
Maintenant, je sollicite le consentement
de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la
députée de Bourassa-Sauvé, le leader du deuxième groupe de l'opposition, le
député de Jean-Talon, le député d'Arthabaska, la députée de Vaudreuil et le
député de Saint-Jérôme :
«Que l'Assemblée nationale souligne la
22e édition du prix Reconnaissance du Forum des jeunes de la fonction
publique québécoise;
«Qu'elle salue le dynamisme, l'excellence
et l'engagement des jeunes talents de la fonction publique;
«Qu'elle félicite les 21 finalistes
qui se sont démarqués au cours de l'année par leur dévouement, leur implication
et leur sens de l'initiative; et
«Finalement, que l'Assemblée nationale
remercie chaleureusement les jeunes qui font le choix d'une carrière au sein de
la fonction publique et [qui] contribuent positivement à la société québécoise.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Y a-t-il consentement pour débattre <de cette motion…
>
11 h 30 (version révisée)
<19303
Mme
Champagne Jourdain :
...positivement à la société québécoise.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Y a-t-il consentement pour débattre >de cette motion?
M. Caire : Il y a
consentement, sans débat, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. Nous poursuivons avec la prochaine motion, qui revient à un membre
du groupe de l'opposition officielle, et je reconnais M. le député de l'Acadie.
Souligner le jour du
Souvenir
M.
Morin :Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de
cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le
ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, le
leader du deuxième groupe d'opposition, le député de Jean-Talon, la députée de
Vaudreuil, le député de Saint-Jérôme et le député d'Arthabaska :
«Que l'Assemblée nationale rende hommage
au nom de la nation québécoise, à l'occasion du jour du Souvenir, à ces femmes
et ces hommes qui ont donné leur vie pour le maintien de la paix, la défense de
notre liberté et le respect des droits humains;
«Qu'elle observe un moment de recueillement
en leur mémoire, pour ne jamais oublier.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : M. le Président,
il y a consentement pour un débat de deux minutes de rigueur dans l'ordre suivant :
le député de l'Acadie, le ministre responsable des Relations avec les Premières
Nations et les Inuit, le leader du deuxième groupe... d'opposition, pardon, et
le député de Jean-Talon.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors, je comprends qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre
intervenants, et que la durée des interventions soit limitée à un maximum de
deux minutes, et pour que la présidence, aussi, applique strictement le temps
de parole. Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Consentement. Je cède la parole à M. le député de l'Acadie.
M. André Albert
Morin
M.
Morin :M. le Président, le jour du Souvenir rappelle l'horreur
des guerres, celle de 1914-1918, où 61 000 Canadiens sont morts, la Deuxième
Guerre mondiale, où un peu plus de 42 000 soldats canadiens sont
décédés.
Il y a un peu plus d'un an, j'ai visité
les plages des débarquements en Normandie, Dieppe, Juno, Arromanches. Je me
suis arrêté au cimetière de Dieppe et j'ai été frappé de lire l'âge des soldats
morts au combat sur leurs pierres tombales : 17 ans, 18 ans, un
des plus vieux, 31 ans. Plusieurs étaient membres des Fusiliers
Mont-Royal.
Je souligne également la participation de
l'armée canadienne à la guerre de Corée, où plus de 500 soldats canadiens
sont morts, et la guerre en Afghanistan, où 165 soldats canadiens ont
perdu la vie. Ces soldats ont donné leur vie pour que nous puissions vivre en
paix aujourd'hui.
Je tiens à saluer, M. le Président, la présence
des militaires dans les tribunes et je ne peux passer sous silence l'apport
très important des Premières Nations, Métis et Inuits au sein des Forces
canadiennes et de leur rôle fondamental pendant les guerres, notamment la Seconde
Guerre mondiale.
Nous portons le coquelicot, qui pousse
dans les champs de Flandres, lieux des combats de la Première Guerre mondiale,
et qui symbolise le jour du Souvenir.
Je termine, M. le Président, en rappelant
la conclusion de l'Acte du Souvenir :
«Quand viendra l'heure du crépuscule et
celle de l'aurore,
Nous nous souviendrons d'eux.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de l'Acadie. Je reconnais maintenant M. le ministre
responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit.
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci
beaucoup, M. le Président. C'est avec beaucoup d'émotion que je prends la
parole aujourd'hui dans cette Assemblée pour souligner le jour du Souvenir et
la journée nationale des vétérans autochtones du 6 novembre.
M. le Président, j'inviterais nos invités
dans la salle à se lever, nos invités qui sont des vétérans, des vétérans
autochtones et des militaires actifs.
M. le Président, aujourd'hui, nous nous
souvenons. Nous nous souvenons des 120 000 frères et sœurs d'armes
qui sont tombés au combat. Nous nous souvenons des 172 000 militaires
qui sont revenus blessés et qui sont revenus changés à jamais.
M. le Président, nous nous souvenons des
12 000 militaires et ceux des Premières Nations et des Inuits qui ont
servi pendant les grandes guerres. Nous nous souvenons que, pendant la Première
Guerre, ce sont 4 000 soldats autochtones et 15 000 soldats
canadiens-français qui se sont portés comme volontaires.
M. le Président, nous avons tous un devoir
de <mémoire...
M. Lafrenière :
...qui
se sont portés comme volontaires.
M. le Président, nous avons tous un
devoir de >mémoire. Hommes, femmes issus des Premières Nations, des
Inuits, allochtones, membres des forces régulières, réservistes, rangers,
vétérans, nous tenons à vous remercier au nom de tous les Québécois.
En ce moment, M. le Président, j'ai une
pensée toute particulière pour mon grand-père, qui a servi pendant la deuxième,
qui m'a transmis les valeurs de respect, d'admiration envers nos vétérans. Et,
ayant moi-même eu le privilège de servir pendant plus de 30 ans,
aujourd'hui, comme jeune vétéran, bien, j'ai ce travail à faire avec mes enfants
aussi, avec mes filles, pour leur raconter cette histoire.
Chers collègues, je vous parle
présentement, puis il y a des visages d'ex-collègues qui me reviennent en tête,
des gens qui nous ont quittés beaucoup trop tôt. Alors, aujourd'hui, prenons un
moment pour leurs familles, pour leurs proches.
Vous le savez, M. le Président, on doit
prendre cet engagement, dans cette Assemblée, de dire que ces gens-là sont
tombés, mais ils ne seront jamais oubliés. Tout récemment, je rencontrais un
vétéran de Corée, un homme de 91 ans, le sergent Jean-Marie Dicaire, un
ancien 22, qui me racontait avec passion ce qu'il avait vécu. On doit écouter
nos vétérans.
Alors, M. le Président, plus que jamais,
je me souviens. Toujours prêt. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci. Merci, M. le ministre des Relations avec les Premières Nations et
les Inuit. Je reconnais maintenant M. le leader du deuxième groupe
d'opposition.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci, M. le
Président. On peut être progressiste et souligner le jour du Souvenir, parce
que le nazisme de Hitler et le fascisme de Mussolini ne sont pas tombés sans de
lourds sacrifices de vies humaines militaires.
On peut être indépendantiste et souligner
le jour du Souvenir, parce qu'il y a des héros québécois, comme Léo Major. Tout
comme lui, il n'y a aucune gêne à servir sous l'unifolié et porter la fleur de
lys dans son cœur.
On peut être féministe et souligner le
jour du Souvenir, parce qu'il y a des soldates qui font ce choix de carrière,
et elles ont besoin de notre soutien pour que l'institution militaire continue
et gagne sa bataille contre les agressions sexuelles.
On peut être pacifiste et souligner le
jour du Souvenir, parce qu'il y a encore des victimes civiles, parce que les
conflits internationaux génèrent encore des familles endeuillées ainsi que des
vétérans qui ont besoin de soins, notamment pour faire face au stress
post-traumatique.
La devise nationale du Québec est Je me
souviens. Ça a toujours été très clair pour moi que ça inclut les femmes et
les hommes qui portent l'uniforme avec courage et professionnalisme.
Votre contribution est monumentale. La
société québécoise vous doit beaucoup. Vous méritez respect et reconnaissance.
Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le leader du deuxième groupe d'opposition. Je reconnais
maintenant M. le député de Jean-Talon.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : M. le Président,
j'avais... j'avais 12 ans quand mes parents nous ont amenés, toute la
famille, en Europe et ont insisté pour qu'on visite les plages du débarquement
et qu'on visite les cimetières militaires. L'image de toutes ces croix blanches
alignées m'habite encore aujourd'hui. Je me souviens d'avoir dit : Papa,
maman, tous ces gens-là de chez nous sont morts ici, sont venus faire la guerre
pour préserver la paix, pour mettre fin à cette folie qu'étaient la guerre et
le nazisme en Europe. Encore aujourd'hui, c'est une image... Je vous en parle,
et c'est une image que j'ai clairement dans ma tête. C'est un moment marquant
dans ma vie parce que c'est là que j'ai compris ce que ça veut dire, le
sacrifice ultime pour la paix.
• (11 h 40) •
Bien des années plus tard, je suis devenu
un avocat sans frontières. Et j'ai toujours gardé en mémoire cette image-là,
parce que les droits humains, que cette organisation-là, comme tant d'autres,
cherche à faire valoir, reposent... ont comme base le fait que la paix a été
rétablie en Europe après la Deuxième Guerre mondiale, qu'il y a des gens qui
ont fait un sacrifice pour qu'on puisse préserver la paix, pour qu'on puisse
parler de droits humains.
Alors, aujourd'hui, je porte fièrement ce
coquelicot qui est un symbole, qui est une ode, une ode à la paix. Et je tiens
à remercier, moi aussi, toutes celles et ceux qui, encore aujourd'hui,
travaillent à maintenir la paix à travers le monde. Je me souviens, on se
souvient. Merci à vous toutes et tous.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de Jean-Talon.
Mise aux voix
Cette motion est-elle <adoptée...
Le Vice-Président (M.
Benjamin) :
...merci, M. le député de Jean-Talon. Cette motion
est-elle >adoptée?
Des voix
: Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. Alors, je vous invite, collègues, à observer une minute de silence à la
mémoire de nos vétérans.
•
(11 h 41 — 11 h 42) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Je vous remercie. La prochaine motion revient au deuxième groupe d'opposition,
et je reconnais Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la
motion suivante conjointement avec le député de l'Acadie, avec le député de
Jean-Talon, la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée nationale souligne la
Journée internationale des Inuit qui se tient le 7 novembre chaque année;
«Qu'elle prenne acte qu'au nord du
55e parallèle, un enfant sur cinq est pris en charge par les services de
la protection de la jeunesse;
«Qu'elle entende la Commission des droits
de la personne et des droits de la jeunesse sur l'urgence d'agir sur les
facteurs sociaux des situations d'atteintes aux droits des enfants inuit;
«Qu'elle s'indigne du taux de mortalité
six fois plus élevé dans la région du Nunavik par rapport au reste du Québec;
«Qu'elle constate la demande du Collège
des médecins de développer de façon urgente un plan global de soins; et
«Qu'enfin, l'Assemblée nationale demande
au gouvernement de collaborer avec les autorités du Nunavik, en respect de leur
autonomie, et d'investir en conséquence les ressources [nécessaires] et
humaines pour permettre à la population inuite de vivre dans la dignité et la
prospérité.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Il n'y a pas de consentement.
Nous sommes à la rubrique... Nous nous
rendons maintenant à la rubrique des... M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : M. le Président,
je voudrais que vous rappeliez la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques à
l'ordre. Le geste qu'elle vient de poser est inacceptable, M. le Président...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Parfait, parfait.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! Collègues, s'il vous plaît!
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! Je suis debout. S'il vous plaît! Écoutez,
écoutez, il n'y a pas eu de consentement pour la motion. Nous allons passer à
la prochaine rubrique. On continue nos travaux, s'il vous plaît.
Avis touchant les
travaux des commissions
À la rubrique des avis touchant les
travaux des commissions, M. le leader adjoint du gouvernement...
Des voix : …
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le leader adjoint du gouvernement, nous sommes... Excusez-moi, monsieur…
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
S'il vous plaît! M. le leader du deuxième groupe d'opposition, s'il vous
plaît! S'il vous plaît! Nous sommes rendus à la rubrique des avis des travaux
touchant les commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : …M. le Président,
avec plaisir et sérénité.
Donc, j'avise cette Assemblée que la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 63, Loi
modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures à
16 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de l'économie et du travail
poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 71, Loi visant à améliorer l'accompagnement des personnes et à simplifier
le régime d'assistance <sociale...
M. Caire :
...n° 71,
Loi visant à améliorer l'accompagnement des personnes et à
simplifier le régime d'assistance >sociale,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures
à 16 h 30, à la salle Pauline-Marois;
La Commission de l'aménagement du
territoire poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 76, Loi visant
principalement à accroître la qualité de la construction et la sécurité du
public, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
14 heures à 16 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Pour ma part, je vous avise que la Commission de l'administration publique
se réunira en séance de travail aujourd'hui, après les affaires courantes, vers
11 h 15, pour une durée de deux heures, à la salle
Marie-Claire-Kirkland, afin de procéder au suivi de la recommandation 1.3
du rapport du printemps 2021 de la Commission de l'administration
publique, que la Commission de l'administration publique amorce une réflexion
sur l'opportunité d'examiner les états financiers consolidés du gouvernement en
commission parlementaire.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
À la rubrique Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée, je vous prie... je vous avise que l'interpellation
prévue pour le vendredi 22 novembre 2024 portera sur le sujet
suivant : L'échec caquiste en matière de saine gestion des finances
publiques. M. le député de Marguerite-Bourgeoys s'adressera alors à M. le ministre
des Finances.
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Caire : M. le Président,
pourriez-vous appeler l'article 11 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi
n° 72
Adoption
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
À l'article 11 du feuilleton, M. le ministre de la Justice propose
l'adoption du projet de loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs contre
les pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en
matière de prix et de crédit. Je reconnais M. le ministre de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Bonjour,
M. le Président. Écoutez, ça me fait plaisir de discourir avec vous à
l'occasion de l'adoption du projet de loi n° 72, M. le Président, pour
protéger le portefeuille et promouvoir le pouvoir d'achat des familles du
Québec. Nous voilà déjà à l'étape finale, l'adoption finale du projet de loi
n° 72.
Tout au long de nos travaux, nous avions
un objectif clair en tête : protéger le portefeuille et le pouvoir d'achat
des familles québécoises, parce que, malgré les effets de l'inflation, nous
n'avons pas le choix, il faut bien manger, mettre de l'essence dans la voiture,
payer les factures et parfois, même, avoir recours au crédit pour arriver à
conjuguer tout ça, M. le Président.
Le projet de loi n° 72 vient corriger
des irritants du quotidien et simplifier la vie des Québécois, que ce soit à
l'épicerie, au restaurant, à la station d'essence, chez le concessionnaire ou
encore à leurs institutions financières. Son adoption permettra des avancées
concrètes et permettra aux familles de mieux comparer les prix et de faire les
choix les plus avantageux pour leur budget. Celles-ci se déclinent en huit
mesures-phares.
Tout d'abord, des prix plus clairs à
l'épicerie, M. le Président. Nous y allons chaque semaine, parfois plusieurs
fois par semaine. S'il y a un endroit où les prix se doivent d'être clairs,
c'est bien là, dans les épiceries. Lorsqu'on s'efforce de faire des choix plus
raisonnables pour économiser quelques dollars, de constater, une fois à la
caisse, que le prix qu'on paie n'est pas celui qui nous a sauté aux yeux, ça
peut être frustrant. Désormais, le prix courant d'un aliment pour lequel un
rabais est offert devra toujours être indiqué. Sans cela, comment pouvons-nous
évaluer si nous faisons réellement une bonne affaire? Même chose pour les
rabais sur les achats groupés de type trois pour 10 $ ou trois pour
9 $. Ce n'est pas toujours clair si le rabais s'applique quand même si on
en prend plus que... quand même bien qu'on en prend qu'un seul. Le prix pour un
seul élément devra maintenant être mentionné clairement à côté du prix de
l'ensemble. Il devra être aussi précisé si un aliment est taxable, et le prix
par unité de mesure apparaît non seulement en plus gros caractères, mais il
sera basé sur une même unité de mesure pour les produits de même nature. En
résumé, ce ne sera plus nécessaire de traîner votre loupe, M. le Président, et
votre calculatrice à l'épicerie. Terminé, alors, la confusion.
Nous saisissons aussi l'occasion pour
moderniser la Politique d'exactitude des prix. En cas d'erreur de prix à la
caisse, le dédommagement prévu est le même depuis 25 ans, alors qu'on sait tous
que le coût de la vie, lui, est loin d'être le même. Le rabais prévu passera
donc de 10 $ à 15 $, M. le Président.
• (11 h 50) •
Un autre irritant auquel le projet de loi
s'attaque, les suggestions de pourboire. Les opinions sont aussi divergentes
que nombreuses sur la question, mais le malaise, lui, est unanime et
consensuel, M. le Président. Le pourboire est là pour rester au Québec. Il fait
partie de nos coutumes, c'est une convention sociale. Mais, nous sommes tous
d'accord, on ne devrait pas se sentir sous pression lorsqu'on nous tend le
terminal au moment de payer. Les options de pourboire seront désormais
calculées sur le montant avant taxes et devront être présentées de façon neutre
et uniforme. Fini les bonhommes sourires et les messages d'encouragement à
laisser plus de pourboire. De plus, le client devra toujours avoir la
possibilité de choisir aisément, lui-même, le montant qu'il entend laisser.
Mais, si nous voulons véritablement
protéger le portefeuille et le pouvoir d'achat des familles québécoises, il
nous faut aussi agir contre le surendettement et les pratiques abusives, M. le
Président. C'est pourquoi, avec le projet de loi n° 72, nous nous
attaquons <également...
M. Jolin-Barrette :
...aussi
agir contre le surendettement et les pratiques abusives, M. le Président. C'est
pourquoi, avec le projet de loi
n° 72, nous
nous attaquons >également aux problèmes qu'amène la vente itinérante. Se
faire surprendre chez soi et se retrouver avec une facture de
12 000 $ dans le temps de le dire, ce n'est pas normal. Tout comme en
Ontario, M. le Président, il sera maintenant interdit pour un vendeur itinérant
de conclure un contrat de vente ou de location concernant un appareil de
chauffage ou de climatisation, comme une thermopompe ou un service de
décontamination ou d'isolation. Tout sera en place pour éviter aux familles des
achats coûteux et faits sous la pression d'un vendeur souvent mal intentionné,
M. le Président.
Nous agissons également en matière de
financement et de location automobile. De nouvelles balises seront mises en
place pour encadrer l'équité négative, les fameuses ballounes ou les fameux
prêts ballons qui sont reportés sur un nouveau contrat de véhicule. Nous avons
vu, dans le passé, des gens se retrouver à payer 100 000 $ pour une
voiture compacte qui vaut normalement moins de 50 000 $. Nous ne
laisserons plus se produire ce genre d'excès. Par ailleurs, les frais
supplémentaires pour un achat de véhicule en fin de bail seront maintenant
interdits. Si vous avez une option d'achat, vous pouvez l'exercer sans
contrainte financière additionnelle, avec le projet de loi.
Les règles seront également resserrées
pour éviter les abus en matière de crédit. L'Office de la protection du
consommateur nous a rapporté que, dans certains cas, des gens qui croyaient
s'engager pour un contrat de crédit à 9 %, par exemple, se retrouvaient à
payer des taux pouvant s'élever à 300 %, en incluant les frais d'adhésion
et de renouvellement. C'est dur à croire, mais pourtant ça arrive plus souvent
qu'on ne le croit. Les commerçants de crédit variable devront désormais inclure
les frais d'adhésion et de renouvellement dans le taux de crédit. De plus, ils
devront être titulaires d'un permis de l'office, au même titre que les prêteurs
d'argent. Cela permettra à l'office d'assurer une meilleure surveillance de ce
secteur d'activité.
Par ailleurs, de nos jours, personne n'est
à l'abri de la fraude. Nous avons tous une pensée pour notre collègue le député
de Rosemont qui a récemment été victime de fraude. Je n'ai donc pas besoin de
vous convaincre que des protections supplémentaires doivent être mises en place
pour protéger nos citoyens, nos concitoyens. Ainsi, comme pour les cartes de
crédit, la responsabilité du consommateur sera limitée à un maximum de
50 $ en cas de fraude sur son compte bancaire ou de sa carte de débit.
Puis le gouvernement agit aussi pour plus
de transparence des prix à la pompe. Des règles pourront être édictées afin de
favoriser une plus grande concurrence sur le marché de l'essence, grâce à
l'initiative de mon collègue le député de Beauce-Sud, qui a déposé un excellent
amendement en commission parlementaire et qui œuvre sans relâche, le député de
Beauce-Sud, depuis plusieurs années pour davantage de transparence pour le prix
à la pompe. Et d'ailleurs vous pourrez constater, M. le Président, que les
actions du député de Beauce-Sud ont mené à la mise en place d'une enquête pour
faire la lumière sur une sorte de cartel des prix, notamment dans la région de
la Beauce, où les prix étaient plus élevés. Et ça a eu pour effet, notamment,
d'avoir un impact sur le prix à la baisse pour les automobilistes québécois, et
particulièrement pour les Beaucerons, dans sa région. Alors, les actions du
député de Beauce-Sud portent leurs fruits, au bénéfice des consommateurs
québécois, au bénéfice des Beaucerons et de l'ensemble des Québécois, M. le
Président. Parce que, vous savez, mettre de l'essence dans le véhicule, c'est
le quotidien de bien des Québécois et ça pèse lourd sur le portefeuille. Alors,
notre gouvernement, et principalement le député de Beauce-Sud, est à l'affût
pour donner des outils et pour faire en sorte, justement, que les Québécois en
aient plus pour leur argent, M. le Président.
Enfin, permettez-moi de souligner un autre
ajout au projet de loi, les contrats qui doivent être obligatoires... les
contrats qui doivent obligatoirement être remis en papier, par exemple
lorsqu'on s'abonne à une salle d'entraînement ou bien les contrats de carte de
crédit ou de cellulaire, qui pourront désormais être transmis par courriel. Le
consommateur a toujours le choix de recevoir son contrat papier s'il le
souhaite, mais ce n'est plus automatique. Il s'agit d'une simplification qui va
de soi en 2024 et qui permettra d'alléger les tâches des commerçants.
Vous l'aurez constaté, M. le Président,
les changements pour lesquels nous voterons aujourd'hui représentent des
avancées significatives pour l'ensemble des Québécois et des Québécoises. Avec
le contexte de l'inflation que nous traversons, nous savons à quel point chaque
dollar compte. Chaque dollar est important dans un budget familial. Et, avec le
projet de loi n° 72, nous venons simplifier la vie
des familles québécoises en facilitant les décisions du quotidien. Parce que
c'est ça, M. le Président, se soucier du quotidien des gens, ça fait partie de
la politique gouvernementale que nous mettons en place afin de nous assurer que
les Québécois en aient véritablement pour leur argent.
En terminant, M. le Président, vous me
permettrez de remercier l'ensemble des collègues de la banquette
gouvernementale qui ont assisté aux consultations, ont participé à l'étude
détaillée, notamment le député de Beauce-Sud, comme je vous disais, qui a
déposé un très bon amendement, de remercier l'ensemble des collègues, le
président de la commission, de remercier les collègues des oppositions
également, le député de l'Acadie, qui... la députée de La Pinière, qui... non,
le député de l'Acadie, qui… — la députée de La Pinière, c'est sur un
autre projet de loi — alors, de remercier les collègues qui ont
participé.
Vous savez, on est souvent privilégiés
d'occuper cette fonction de législateur là et on le fait au bénéfice des <Québécois...
M. Jolin-Barrette :
...participé.
Vous savez, on est souvent privilégié
d'occuper cette fonction de législateur là et on le fait au bénéfice des >Québécois.
Et ce qu'on a fait avec ce projet de loi là, M. le Président, rapidement, c'est
de s'attaquer à différents fléaux qui irritent les gens dans leur quotidien
mais qui vont un avoir un impact extrêmement concret au jour le jour et sur le
portefeuille des Québécois. Alors, je suis très heureux qu'on puisse aller de
l'avant avec le projet de loi, qui, j'imagine, sera adopté aujourd'hui, sans
présumer, M. le Président.
Et vous me permettrez, M. le Président, de
saluer bien haut également et de remercier mon équipe, donc, au premier titre,
M. Alexis L'Écuyer, et à qui je dis un immense merci au nom des
consommateurs québécois, M. le Président, parce qu'Alexis se préoccupe
grandement des consommateurs, travaille sans relâche à leur bénéfice avec l'Office
de la protection du consommateur, Élisabeth Gosselin, AudreyLepage, Amélie
Millette-Gagnon, qui ont participé également au projet de loi, et remercier
tout le personnel de l'Office de la protection du consommateur, M. le
Président, et au premier titre le président de l'office, Me Denis
Marsolais, qui a pu nous permettre de rendre ça possible au bénéfice des
consommateurs québécois.
Alors, sans plus tarder, M. le Président,
on est très heureux de terminer cette étape et de remercier l'ensemble des
collègues, qui vont faire une différence concrète dans la vie des Québécois.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le ministre de la Justice. Et, comme prochain intervenant, je
reconnais M. le député de l'Acadie.
M. André Albert
Morin
M.
Morin :Merci, M. le Président. Je suis heureux de prendre la
parole aujourd'hui, au salon rouge, à l'étape de l'adoption du projet de loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs contre les
pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en
matière de prix et de crédit.
Donc, le titre du projet de loi le
souligne, l'intention du gouvernement et du ministre, c'était d'offrir une
meilleure transparence en matière de prix et de crédit. Et je dois vous
souligner que ce projet de loi va toucher différents aspects de la vie des
consommateurs, mais ça va effectivement leur assurer une meilleure protection
et ça va augmenter, effectivement, la transparence.
On a, évidemment, travaillé à toutes les
étapes du projet de loi. On a eu, je vous dirais, lors de l'étude article par
article, de bonnes discussions avec le ministre et la partie gouvernementale.
Plusieurs amendements ont été adoptés par le ministre suite à des propositions
de l'opposition officielle et des groupes d'opposition. Donc, ça a permis, en
tant que législateurs, de bonifier le projet de loi.
Je vous rappelle brièvement, M. le
Président, les points... les points forts, les points importants de ce projet
de loi. Le gouvernement s'attaque à des fraudes, veut limiter le régime de
responsabilité des cartes de débit. Comme vous le savez, ça existait déjà pour
les cartes de crédit. Maintenant, le gouvernement veut faire une espèce de
copier-coller et l'appliquer aux cartes de débit. La mécanique n'est pas tout à
fait simple, mais, enfin, on verra à l'usage comment ça va fonctionner. Mais il
y a une chose qui est sûre, le gouvernement lance un message clair en ce qui a
trait à la protection des consommateurs. Parce qu'on apprenait, évidemment,
même pendant les travaux, que plusieurs personnes, malheureusement, sont
victimes de fraude, même parfois certains députés. Alors, je pense que ça va
permettre d'assurer une meilleure protection pour les Québécois et les
Québécoises.
• (12 heures) •
Il y a également d'autres éléments qui ont
été mis en place. Bon, les gens devront obtenir un permis pour le crédit
variable. Les consommateurs auront plus de possibilités, verront mieux,
finalement, les différents prix dans les commerces au détail. À l'opposition
officielle, on a été quand même très vigilants, comme toujours. On a... Bien
sûr, on s'est assurés que l'ensemble des commerçants allaient pouvoir,
évidemment, non seulement se conformer à la législation, parce que ça, ils
n'ont pas le choix, mais s'assurer qu'ils pourront le faire et que ça ne
représentera pas un trop lourd fardeau pour eux. C'était un élément important.
En ce qui a trait à l'exactitude des prix,
il y a une majoration qui va être faite de la part du gouvernement. Certains
commerçants étaient un peu inquiets, mais en fait on nous a expliqué que cette
majoration n'avait pas été faite depuis de nombreuses... de nombreuses années.
Puis évidemment nous, on s'est assurés, bien sûr, de faire en sorte que les
grands mais surtout les petits commerçants, dans nos régions, soient, évidemment,
bien <représentés...
>
12 h (version révisée)
<19253
M.
Morin :
...surtout les petits commerçants dans nos régions,
soient évidemment bien >représentés et que leurs craintes, finalement,
soient bien transmises à la partie gouvernementale.
Je vous souligne également, et M. le
ministre en faisait... y faisait référence, l'amendement qui a été apporté par
le député de Beauce-Sud, pendant les travaux de la commission, voulant
évidemment plus de transparence à la pompe. Ça a donné l'occasion, M. le
Président, à un excellent échange avec le député de Beauce-Sud. Ça nous a
permis de cerner différents paramètres. Et, bon, l'amendement a été adopté. Alors,
ce sera en vigueur, et on verra évidemment ce qu'éventuellement ce sera... ce
que ça donnera pour les consommateurs.
Je vous souligne également quelques autres
éléments importants que j'aimerais rappeler au stade de l'adoption. Toute la
question des vendeurs itinérants... On a parlé beaucoup, pendant les travaux en
commission, des vendeurs, et on donnait souvent l'exemple des vendeurs de thermopompes.
Et je peux comprendre que, si un consommateur, sous pression, se fait vendre un
objet, évidemment, qui est dispendieux, qui est installé, donc, après, ça peut
difficilement être enlevé, ça crée un enjeu, certains consommateurs hésitent à
dire non. Donc là, il y a une protection, sauf que la protection était très,
très, très restrictive. Et on a été capables de démontrer à M. le ministre qu'au
fond, avec l'idée de base du projet de loi, il allait empêcher certaines
corporations, certaines compagnies mais également certaines institutions
financières à rendre un service important à la population québécoise.
Je nomme, par exemple, et puis, bon, ça,
on en a discuté en commission parlementaire, je nomme, par exemple, le
Mouvement Desjardins, où on nous apprenait... Et d'ailleurs ils nous ont écrit,
là, qu'ils ont des caisses mobiles. Et donc ils auraient pu évidemment être
considérés comme des vendeurs itinérants. Ça aurait pu avoir un impact sur les
services qu'ils offrent à leurs clients dans les régions. Donc, ça, on s'est
assurés qu'il y aurait un amendement. Le ministre a amendé la loi. Même chose
pour les institutions bancaires, on s'est assurés effectivement qu'elles soient
bien reflétées dans le projet de loi, maintenant, qui est à l'étape de l'adoption,
pour être sûrs qu'ils pourront continuer à offrir des services à leur clientèle,
même chose pour certaines industries, dont des industries gazifères.
Et, évidemment, amendement qui a été
proposé également, parce qu'au départ, avec la restriction imposée, ce n'était
pas très clair si, par exemple, un vendeur se rendait compte... était à appeler
dans une résidence pour réparer, bon, disons, un chauffe-eau et que le chauffe-eau
était vraiment abîmé, qu'il fallait le remplacer, qu'il pouvait le faire sur-le-champ.
Alors, vous comprendrez la situation un peu étrange dans laquelle autant le
vendeur que le consommateur pouvaient se retrouver. S'il s'agissait d'un cas où
il faut agir rapidement, bien, évidemment, il était important de permettre à ce
que le chauffe-eau en question, c'est l'exemple que je nomme, puisse être
réparé pour éviter, bien sûr, des dégâts, et ça, ça a été modifié en
conséquence.
Autre élément, autre élément, toute la
question des pourboires. Alors, le projet de loi va s'assurer dorénavant que, s'il
y a un pourboire qui est donné, il le sera, mais avant l'imposition des taxes.
Donc, ce n'est pas un... ce n'est pas un pourboire sur les taxes, mais bien un
pourboire sur les services qui ont été rendus, d'une part. Et aussi on nous dit
que les appareils vont être modifiés pour s'assurer que le consommateur aura le
choix aussi de ne pas donner de pourboire.
Une absence dans le projet de loi, on en a
discuté, le ministre nous a répondu qu'il y travaillait avec un collègue et qu'éventuellement
on y reviendra, mais c'est toute la question, pour les restaurateurs, de l'absence,
évidemment, d'annuler une réservation. C'est un problème de taille. Le ministre
nous a dit : Écoutez, là, ici, moi, je veux protéger les consommateurs.
Soit, mais, de l'opposition officielle, de notre côté, on voulait quand même
faire cette démarche, discuter avec le ministre de cette réalité-là, parce que
ça crée un enjeu. Malheureusement, et je le dis, malheureusement, il y a des
consommateurs, puis ça a été dit en commission, qui n'ont pas de respect pour
leurs réservations, qui vont faire des réservations dans plusieurs restaurants
puis qui n'appellent même pas les restaurateurs pour dire qu'ils n'iront pas.
Ici, je ne vous parle pas de <consommateurs...
M. Morin :
...pas
les restaurateurs pour dire qu'ils n'iront pas. Ici, je ne vous parle pas de >consommateurs...
et ça, ça peut arriver à tout le monde, ils ont un empêchement, ils sont
malades, c'est... évidemment, mais, à ce moment-là, il me semble que la
politesse élémentaire demande qu'on appelle le restaurateur. Pourquoi? Bien,
parce que le restaurateur va acheter des aliments, bien sûr, tout dépendant des
gens qu'il aura à servir, va embaucher du personnel, va faire rentrer son
personnel. Alors, quand il y a des gens qui ne se présentent pas, bien,
évidemment, ça crée un impact. Puis on ne veut pas, évidemment, qu'il y ait de
gaspillage, bien sûr, surtout pas de gaspillage alimentaire. Donc, on nous a
dit que c'est quelque chose qui était pris en compte et qu'on nous reviendrait
avec ça. Alors, on va attendre, mais on va être vigilants pour être sûrs que le
gouvernement va nous revenir. Et ça, c'est un élément que je tenais... que je
tenais à souligner.
Autre élément, autre gain de l'opposition
officielle, on a parlé aussi beaucoup... Parce qu'il y a, bien sûr, comme dans
tous les projets de loi, à la toute fin, des dispositions pour l'entrée en
vigueur. Plusieurs, plusieurs groupes en consultations — et d'où
l'importance et la pertinence des consultations — nous ont dit que
les échéanciers fixés par le ministre étaient trop près, trop rapprochés. Donc,
ça nous a permis, évidemment, de convaincre le ministre d'étendre certains
délais, pour la mise en place, la mise en vigueur du projet de loi, afin de
permettre aux différentes entreprises de se conformer, bien sûr, à la
législation qui sera adoptée. Donc, autant d'éléments que je voulais... que je
voulais soulever.
Et, en terminant, M. le Président, je
voudrais évidemment remercier M. le ministre, les collègues de la
banquette gouvernementale, tous les fonctionnaires qui ont assisté aux travaux
et qui nous ont aidés, parce qu'on a eu de nombreuses questions à leur poser,
et ils ont, comme toujours, fait un travail exemplaire en répondant à nos
questions. Je remercie également les collègues des oppositions qui étaient là
pendant l'étude du projet de loi, ainsi que la recherche, chez nous, qui m'ont
accompagné dans ce travail.
Permettez-moi également, en terminant, de
remercier le président de notre commission, qui fait toujours un travail
exceptionnel, qui... en fait, qui est capable de diriger nos travaux, qui nous
permet évidemment de travailler avec efficacité. Donc, je tiens à le souligner,
M. le Président, M. le député de Richmond, merci. Et également tout le
personnel de l'Assemblée nationale qui est toujours là, au service... au
service des députés et qui... sans qui nous, on serait incapables de faire
notre travail. Alors, un gros merci à tout le monde.
Et, en conclusion, M. le Président, je
serai bien sûr en faveur de l'adoption du projet de loi n° 72. Je vous
remercie.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de l'Acadie.
J'en profite pour vous informer qu'un
débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui à 13 heures. Ce débat
portera sur une question adressée par Mme la députée de D'Arcy-McGee à M.
le ministre responsable des Services sociaux concernant les failles du
dénombrement prochain des personnes itinérantes.
Nous poursuivons, toujours sur l'adoption
du projet de loi n° 72. Je reconnais M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Effectivement, ça me fait plaisir d'intervenir sur le projet de
loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques
commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en matière de prix
et de crédit. Donc, sans surprise, M. le Président, nous appuyons également cet
excellent projet de loi. Le projet de loi comporte un certain nombre de volets,
et je vais aborder ici plusieurs éléments importants d'entre eux.
Les pourboires, sans contredit, et le
collègue de l'Acadie en parlait, sans contredit les dispositions qui ont fait
le plus jaser sur ce projet de loi là, qui étaient au cœur des considérations
des citoyens et des citoyennes. Beaucoup de gens nous en ont parlé. Et
dorénavant, donc, les pourboires seront calculés avant la taxe, comme le
voulait la convention sociale avant l'introduction des terminaux numériques.
Beaucoup de gens sont très heureux de ça.
• (12 h 10) •
Les terminaux vont devoir offrir, d'une
manière claire, la possibilité de déterminer soi-même le pourboire que l'on
désire laisser ou de ne pas en laisser du tout, le cas échéant, selon les
différents services. Et la présentation des options de pourboire offertes devra
être neutre... en fait, plus neutre. Elle devra être neutre, et donc il ne
devrait plus avoir y de pression indue avec des points d'exclamation, des
commentaires, des bonhommes sourire, selon le niveau de satisfaction lié au
niveau du pourboire. Alors, il faudra que ce soit écrit de manière neutre. Ce
sont des bonnes mesures.
Nous avons soulevé, auprès du ministre,
l'éventualité de plafonner les options de pourboire. On voit, malheureusement,
dans certains cas où il y a des pouvoirs qui sont... où des pourboires suggérés
qui sont... qui dépassent les conventions sociales. Malheureusement, ça, ça n'a
pas été retenu. Ceci dit, je suis confiant que les commerçants, les
commerçantes du <Québec...
M. Cliche-Rivard :
...retenu.
Ceci dit, je suis confiant que les commerçants, les commerçantes du >Québec
sauront s'adapter et sauront offrir des options raisonnables pour les citoyens
et les citoyennes.
L'affichage des prix, on en a parlé aussi.
Un autre volet majeur du projet de loi concerne l'affichage des prix dans les
magasins d'alimentation. Il y a des avancées intéressantes en matière de
transparence, notamment sur les étiquettes. Les étiquettes de produits
alimentaires devront clairement indiquer s'ils sont taxables ou non. On voit
que ça devient de plus en plus difficile, certaines fois avec le poids,
certaines autres fois avec le nombre d'unités dans une boîte; on peut passer
d'un produit taxé à un produit non taxé, et les consommateurs en alimentation
ne sont pas toujours au fait de si l'élément qu'ils achètent... l'aliment
qu'ils achètent est taxé ou non. Alors, maintenant, ce sera très clair à cet
effet.
Les étiquettes annonçant le prix inférieur
au prix habituel, donc les rabais ou les cartes fidélités, devront clairement
indiquer ce dernier. Donc, s'il y a rabais, rabais de la semaine, etc., ça sera
non seulement indiqué, mais on va pouvoir voir le prix régulier affiché pour
que les citoyens puis les consommateurs soient réellement capables de
déterminer la qualité du rabais.
L'affichage des prix à l'unité ou aux
100 grammes devra être systématisé également pour que le consommateur soit
en mesure d'évaluer réellement, sur une unité de mesure comparable, son... le
meilleur prix pour lui selon les produits pour qu'on puisse vraiment comparer
les produits tels quels par 100 grammes, pour que tout le monde se
comprenne bien, à savoir si ce qu'ils achètent est plus compétitif au niveau du
prix que le produit compétiteur.
On a demandé au ministre : Pourquoi
s'arrêter là, s'il faisait cette première démarche, et élargir le tout à
l'ensemble des produits vendus pour que des produits autres que ceux des
aliments soient inclus? On nous a dit : Pas tout de suite, mais que la
discussion et la réflexion se poursuivent.
Exactitude des prix aussi, M. le
Président. Depuis une vingtaine d'années, il y a, au Québec, ce qu'on appelle
la Politique d'exactitude des prix qui fait en sorte que, lorsqu'on arrive à la
caisse et qu'on voit que le prix qui est affiché à la caisse n'est pas le même
que celui qui est affiché dans les rangées, on peut réclamer que la Politique
d'exactitude des prix soit appliquée, et il y a alors un rabais de 10 $,
selon le produit, et, si c'est en bas de 10 $, le produit devient gratuit.
C'est pour s'assurer que les prix soient les mêmes à la caisse comme dans les
allées. Ce montant est désormais rehaussé à 15 $. On a discuté, en
commission parlementaire, d'une indexation continue, donc de ne pas
nécessairement attendre à chaque 20 ans pour monter de 5 $, mais
qu'on pourrait faire des indexations nécessaires aux deux ans. Mais voilà, pour
l'instant, on nous dit qu'on suivra l'évaluation de près.
Taux de crédit. Désormais, il sera interdit
d'afficher officiellement un certain taux d'intérêt et d'y ajouter par la suite
toutes sortes d'autres frais connexes, ce qui fait en sorte que le taux réel
n'était pas facilement décelable par le consommateur, qui se retrouvait, à
quelques reprises, trompé de par le taux affiché. Finalement, il va y avoir une
plus grande transparence là-dessus. Les prêteurs devront donc afficher très
clairement ce qu'on va appeler le taux de crédit et qui va comprendre à peu
près tout ce qui peut être compris ou doit être compris pour que le
consommateur sache exactement le taux qu'il devra payer sans frais cachés.
Protection des cartes et des comptes de
débit. Le projet de loi est venu renforcer la protection des consommateurs
quant à leurs comptes et à leurs cartes de crédit. Donc, c'est important, car,
jusqu'à maintenant, seules les cartes de crédit ou... En fait, les cartes de
crédit étaient mieux protégées, et là on va venir transférer les protections
sur le compte débit, avec quelques adaptations, évidemment. Le régime
s'applique ainsi : il y a une transaction... s'il y a une transaction non
autorisée, le consommateur sera remboursé sous réserve d'une faute lourde ou du
premier 50 $ s'il survient avant que la banque ne soit notifiée. Par
contre, si le consommateur l'a autorisée, même de manière frauduleuse, il ne
sera pas remboursé, à moins que la banque n'ait commis une faute. Nous aurions
préféré que le ministère aille un peu plus loin sur ce dernier volet et que les
consommateurs ne soient jamais tenus responsables en cas de fraude à leur
égard. On en rediscutera. On aura la chance d'en rediscuter pour les citoyens
et les citoyennes dans les prochaines semaines, les prochaines années.
Autos et prêts ballons. Ce projet de loi
s'intéresse également au phénomène de ce qu'on appelle les prêts ballons, assez
fréquents dans le domaine automobile. Ça consiste à faire payer aux
consommateurs des paiements plus petits, mais il reste, à la fin, une dette qui
est trop souvent... au lieu d'être directement acquittée, elle sera reportée
sur le prochain véhicule. Alors, on a des dettes qui se poursuivent de véhicule
en véhicule, ce qui fait en sorte que les citoyens, certains consommateurs,
n'arrivent jamais complètement à payer l'équité et la totalité de la valeur de
leur voiture. Cela était susceptible de mettre des consommateurs dans une <spirale...
M. Cliche-Rivard :
...Cela
était susceptible de mettre des consommateurs dans une >spirale
d'endettement, ce qui n'est, évidemment, pas souhaitable, personne ne souhaite
ça, ici. Le projet de loi ne comprend qu'une habilitation réglementaire pour
encadrer la question, alors les choses ne sont pas réglées ou finement
peaufinées, mais il va falloir, donc, qu'on regarde ce qui se passe au niveau
réglementaire. On le fera.
Protection lors des rachats d'automobiles.
Si le renforcement de la protection des prêts ballons reste à voir, l'étude
détaillée du projet de loi a cependant été l'occasion d'agir directement sur
une question importante, soit l'imposition des frais de rachat plus ou moins
cachés lorsque le consommateur veut acheter la voiture qu'il louait. En effet,
l'Association pour la protection des automobilistes était venue nous dire que
les concessionnaires automobiles imposaient de plus en plus ce genre de frais
inacceptables. Il ne sera donc plus possible de le faire, et le consommateur
pourra racheter la voiture selon la valeur résiduelle convenue initialement, et
pas un sou de plus, pour le rachat du contrat.
Resserrement de la vente itinérante. Le
projet de loi a également été l'occasion de resserrer tout ce qui entoure la
vente itinérante, ce qui implique, quelquefois, une forme de pression face à un
service que le consommateur n'a jamais demandé. En plus des thermopompes, il ne
sera désormais plus possible de vendre des équipements de climatisation ou des
services d'isolement, d'isolation ou de décontamination. Il sera également
possible d'ajouter des restrictions par voie réglementaire. On a également
interdit les frais cachés dans ces types de contrats. Il ne sera plus possible
de commencer des travaux vendus par voie itinérante avant l'expiration du délai
de 10 jours prévu à la loi, sauf quelques exceptions ou amendements
d'urgence, évidemment, qui ont été votés, fort heureusement, en commission.
La question des réservations non honorées
ne fait pas partie du projet de loi, le collègue de l'Acadie en parlait, mais
ça demeure un élément important qui nous inquiète. Évidemment, de plus en plus
de restaurateurs dénoncent le phénomène en vertu duquel des gens réservent,
mais ne vont pas honorer leur réservation, et ça, c'est... ça pénalise
l'ensemble des consommateurs, ça pénalise les petites entreprises, et il va
falloir qu'on s'attarde à ça. Évidemment, il peut y avoir des raisons tout à
fait légitimes de ne pas être capable d'honorer des réservations, mais il y a
des comportements récalcitrants qui pourraient être mieux encadrés. On nous a
dit que c'était une discussion qui continuerait.
Autre élément à considérer, les fabricants
automobiles devront dorénavant communiquer les informations pouvant servir à
réparer un véhicule aux garagistes indépendants, afin que le consommateur ne
soit plus dépendant du concessionnaire officiel du fabricant. Il y aura un
transfert complet des informations nécessaires. On pourra demander au tribunal
de suspendre le paiement d'un crédit pendant un litige entre le consommateur et
le commerçant.
Et évidemment il y a eu toute une grande
discussion aussi sur le... ou les phénomènes nouveaux, là, de la réduflation — vous
pardonnerez les expressions, mais ce sont celles qui sont connues — la
«stretchflation» et la déqualiflation, exactement. On en a parlé beaucoup eu
égard à... aux compagnies qui vont modifier la qualité de certains produits,
qui vont modifier la quantité de certains produits dans l'emballage et dans
l'affichage, ce qui vient, évidemment, à être au préjudice du consommateur.
Alors, évidemment, ces problèmes-là sont reconnus, et on nous a dit que ça
pourrait faire l'objet de discussions subséquentes.
Alors, des éléments importants. Nous
appuyons l'ensemble du projet de loi, nous allons voter en faveur. J'en
profite, en terminant, également, pour remercier les collègues de la
commission, du gouvernement, des oppositions, ainsi que leurs équipes, nos
équipes à la recherche, évidemment, également, l'Assemblée nationale et
l'ensemble de son personnel, ainsi que les groupes, nombreux groupes citoyens,
nombreux groupes de responsables et représentant les différents niveaux de
consommateurs et autres entreprises, qui sont venus, réellement, ajouter
beaucoup de qualité, beaucoup d'informations dans nos échanges, dans nos
débats. C'est grâce aux consultations particulières qu'on est mieux en mesure
de cheminer dans nos évaluations de projets de loi. Alors, je les remercie, M.
le Président. Merci.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Sinon, le projet de loi n° 72, Loi protégeant les
consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et offrant une
meilleure transparence en matière de prix et de crédit, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
• (12 h 20) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui. Merci, M. le
Président. Pourriez-vous appeler l'article 10 du feuilleton, s'il vous
plaît?
Projet de loi n° 67
Adoption
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
À l'article 10 du feuilleton, Mme la ministre responsable de
l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor propose
l'adoption du projet de loi n° 67, Loi modifiant le Code des professions
pour la modernisation du système professionnel et visant l'élargissement de
certaines pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et des services
sociaux. Je reconnais Mme la ministre responsable de l'Administration
gouvernementale.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Merci, M. le
Président. Très heureuse, très fière aujourd'hui de présenter à cette <Assemblée...
Le Vice-Président (M.
Benjamin) :
...gouvernementale.
Mme LeBel :
Merci,
M. le Président. Très heureuse, très fière aujourd'hui de proposer à cette >Assemblée
l'adoption du projet de loi n° 67, Loi modifiant le Code des professions
pour la modernisation du système professionnel et visant l'élargissement de
certaines pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et des
services sociaux. M. le Président, c'est un projet de loi qui est très
important, très important afin de permettre à nos professionnels d'offrir
davantage de services à la population, et ce, à la hauteur de leurs
compétences.
Je vais commencer par souligner, si vous
le permettez, M. le Président, la collaboration de plusieurs personnes dans ce
processus : les ordres professionnels, premièrement, qui sont les premiers
concernés au premier rang de tout ça, l'Office des professions, le Conseil
interprofessionnel du Québec, les différents groupes qui sont venus nous
alimenter dans notre réflexion et dans notre objectif de mieux servir les
Québécois, de gagner la confiance des Québécois et de mieux protéger les
Québécois par notre service professionnel, et, naturellement, mes collègues de
l'opposition, avec lesquels les discussions ont été pertinentes, intéressantes,
et avec lesquels ça nous a permis de cheminer rondement vers un objectif
d'adopter et de mettre en vigueur ce projet de loi important qui va être au
bénéfice des Québécois et des Québécoises.
On est tous d'accord, M. le Président,
c'est nécessaire de faire évoluer le service professionnel... le système
professionnel, et c'est un système qui est fort important et dont on doit être
fiers au Québec. Le projet de loi est la première phase d'une phase de travaux
sur la modernisation du système professionnel qui va viser à l'alléger, à le
simplifier. Et, dans le cours de ces travaux-là, ce qui est fort important
aussi, c'est qu'on vise l'accès accru à la première ligne, et, sur la première
ligne des services de soins en santé, plusieurs de nos professionnels s'y
trouvent et plusieurs de nos professionnels sont en mesure de mieux y
contribuer. Je vais vous rappeler, peut-être, si vous le permettez, quelques...
ce que ce projet de loi vise là, notamment, là, puis qu'est-ce qui est le plus
pertinent présentement de mettre en lumière pour les Québécois.
Donc, on accorde des nouveaux pouvoirs aux
pharmaciens, comme le pouvoir, M. le Président, de prolonger des ordonnances ou
de prescrire certains médicaments pour des problèmes de santé courants. Les
Québécois pourront donc se rendre directement en pharmacie dans certaines
situations sans devoir passer par le bureau du médecin, extrêmement important
et extrêmement pertinent pour l'impact dans le quotidien de nos Québécois et de
nos Québécoises.
Élargir la possibilité pour les
46 ordres professionnels de délivrer des permis restrictifs temporaires
afin de créer un nouveau type de permis, ce qu'on appelle le permis spécial,
qu'est-ce que ça veut dire, ça, pour les Québécois, M. le Président? Ces
changements-là vont permettre de reconnaître et d'accroître un nombre... plus
de professionnels qui vont pouvoir dispenser des soins et des services à nos
Québécois.
Reconnaître... Tous les psychologues, les
infirmières cliniciennes, les conseillers d'orientation, les sexologues et les
orthophonistes, maintenant, vont être habilités à poser un diagnostic en santé
mentale. Cette mesure va permettre notamment, M. le Président, de faciliter
l'admissibilité des Québécois à différents services, encore une fois, sans
devoir passer par le bureau d'un médecin.
Permettre la mise en œuvre de projets
pilotes, à quoi ça sert, me direz-vous? Ça va nous permettre de mieux faire
évoluer, d'adapter et d'innover dans notre service professionnel, et l'objectif
demeure toujours de mieux protéger le public et de mieux servir les Québécois.
Permettre à l'ensemble des professionnels
des 46 ordres d'offrir leurs services au sein de tout type d'organisation,
incluant des personnes morales sans but lucratif, ça va permettre, encore une
fois, d'offrir des services plus accessibles, plus accessibles non seulement en
accès, mais en frais pour les Québécois.
Donc, c'est quoi, la bonne nouvelle pour
les Québécois? Plus d'accès, plus de services et une meilleure protection par
le système professionnel, qui est, par cette première étape, par le projet de
loi n° 67... qui franchit un pas important dans sa modernisation et dans
l'élargissement de la première ligne.
Donc, on est maintenant prêts à procéder à
ce que je considère l'étape la plus importante, l'adoption du projet de loi.
Toujours, ce qui nous guide, mieux protéger nos Québécois, mieux les servir,
plus d'accès, M. le Président. Et donc j'encourage tout le monde à voter en
faveur du projet de loi, de l'adoption du projet de loi n° 67. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la ministre. Et, comme prochain intervenant, je reconnais M. le
député de l'Acadie.
M. André Albert Morin
M. Morin : Merci, M. le
Président. Alors, heureux de prendre la parole ce matin dans le cadre de
l'adoption du projet de loi n° 67, Loi modifiant le Code des professions
pour la modernisation du système professionnel et visant l'élargissement de
certaines pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et des
services sociaux.
Alors, écoutez, c'est un projet de loi
important, Mme la ministre l'a dit, j'en conviens. Je vous souligne, et je le
dis je le dis souvent, pour moi, comme parlementaire, c'est <toujours...
M. Morin :
...j'en
conviens. Je vous souligne, et je le dis... je le dis souvent, pour moi, comme
parlementaire, c'est >toujours important d'entendre des groupes lors des
consultations particulières parce que ça nous permet, comme législateurs, de
mieux faire notre travail. Ces groupes qui viennent ont une expertise
particulière et donc sont à même de nous aider à bien comprendre certains
mécanismes ou parfois certains enjeux qui sont amenés par un projet de loi.
Alors, il y a eu plusieurs groupes qui
sont venus, et ça a permis, en fait, au gouvernement, suite, bien sûr, à des
discussions avec les partis d'opposition, de proposer un très grand nombre
d'amendements, ce que Mme la ministre a fait au fur et à mesure où les
travaux... les travaux avançaient.
Parmi les éléments importants, toutes les
questions qu'on a posées, la précision qui a été apportée à certaines
dispositions par le gouvernement, il y a toute la question, évidemment, de
possibilité, en urgence, pour un ordre de délivrer certains permis ou
autorisations spéciales. Donc, on a pu mieux baliser certains de ces
critères-là. Mais un des éléments importants du projet de loi, c'est de faire
en sorte que plusieurs ordres professionnels pourront poser, maintenant, des
diagnostics, et notamment, et Mme la ministre y faisait référence, notamment en
ce qui a trait à des pharmaciens, mais pas uniquement à des pharmaciens,
beaucoup d'autres membres d'ordres professionnels.
Maintenant, pour ma part, je pense que le
projet de loi aurait pu aller plus loin. J'ai bien écouté Mme la ministre. Elle
nous a dit que c'était une première phase. Alors, j'ai hâte de voir les autres
phases. J'aurais aimé qu'on s'occupe d'autres groupes professionnels, je pense
entre autres aux chimistes et particulièrement, particulièrement... et j'ai
fait un débat là-dessus, j'en ai parlé pendant les consultations, j'en ai parlé
pendant l'étude article par article, j'en ai parlé à l'étape de la prise en
considération et je vais me permettre à nouveau d'en parler à l'étape de
l'adoption, et il s'agit, évidemment, des pharmaciens des établissements... en
établissement de santé du Québec.
La ministre a décidé de donner à l'Ordre
des pharmaciens la possibilité de leur accorder un permis qui va leur permettre
de prescrire et d'avoir une plus grande flexibilité. J'aurais également
souhaité... et je l'ai dit vivement, j'aurais souhaité qu'on puisse reconnaître
leur formation universitaire et surtout leur spécialisation. Pourquoi? Bien,
parce que les pharmaciens en établissement de santé jouent un rôle critique,
fondamental dans les centres de santé. Et là, ici, dans ce cas-ci, on ne parle
pas des pharmaciens qui agissent ou qui travaillent dans des pharmacies de
quartier, là, on parle véritablement de pharmacies dans des hôpitaux et des
pharmaciens, par exemple, qui vont travailler, après une spécialisation, dans
des départements d'oncologie dans les différents hôpitaux. Ils ont une
formation postdoctorale de deuxième cycle avec une maîtrise en pharmacothérapie
avancée. C'est, en fait, 60 crédits de plus. Pourquoi? Bien, parce que le
travail qu'ils ont à faire, évidemment, est excessivement complexe et précis.
Mettez-vous à la place d'une pharmacie, mais une pharmacie dans un hôpital.
Je prends un exemple. Imaginez la
pharmacie du CHUM. Alors, ce sont des pharmaciens spécialisés dans les
établissements de santé qui travaillent là, et donc ils vont s'assurer que la
médication est appropriée pour l'ensemble des patients. Et, en oncologie, par
exemple, l'oncologue, bien sûr, va poser un diagnostic. S'il y a lieu d'avoir
une chirurgie, il va pouvoir travailler, la faire, mais, par après, si le
patient doit avoir des traitements de chimiothérapie, bien, à ce moment-là,
c'est le pharmacien spécialisé en établissement de santé qui va être à même de
travailler, d'établir, de mettre en place une médication qui va être appropriée
pour le patient.
• (12 h 30) •
Et donc ils ont une formation
supplémentaire, postdoctorale. J'espère que le chemin que Mme la ministre a
pris va régler cet enjeu-là. Moi, pour ma part, je pensais qu'une
reconnaissance de leurs diplômes d'études supérieures aurait aussi été une
occasion unique d'en parler et de le régler dans le cadre du projet de loi
n° 67, mais on n'est pas arrivés là.
Autre élément, parce que je parle toujours
des pharmaciens dans les établissements de santé, et ça, j'ai fait une
intervention là-dessus, j'espère qu'avec la voie que Mme la ministre a décidé
de prendre on va pouvoir se défaire des fameuses EPAP, c'est-à-dire des
contrats, des ententes qui permettent à un pharmacien de travailler dans un <établissement...
>
12 h 30 (version révisée)
<19253
M.
Morin :
...des
ententes qui permettent à un pharmacien de travailler dans un >établissement
de santé au sein d'une équipe multidisciplinaire. Quand il y a une EPAP, bien, évidemment,
il peut agir, mais il faut que l'EPAP soit signée avec tous les intervenants,
tous les médecins. Et la situation vraiment pénible pour le patient qui peut en
résulter, c'est que, si on a une EPAP en oncologie, bien, ça va, le médecin va
agir. Mais, si le patient sort de l'hôpital et il revient deux ou trois jours après
parce qu'il y a un problème avec son traitement et qu'il va à l'urgence, bien,
si le même pharmacien n'a pas une EPAP avec l'urgentologue, bien là, le
pharmacien va pouvoir voir le patient, bien sûr, mais il ne pourra pas
nécessairement prescrire. Donc, vous voyez la situation, la perte de temps, la
lourdeur administrative.
Alors, j'espère qu'au moins on va être
capable, avec la voie que Mme la ministre a prise, de se dégager de cette
lourdeur qui fait en sorte, au fond, que les patients doivent attendre et qu'ils
ont moins accès rapidement, bien sûr, à des soins de santé. Donc, soyons
efficaces. Alors, ça, c'est un élément important que je voulais souligner à
nouveau.
Je vous parlais, un peu plus tôt, M. le
Président, des diagnostics. Plusieurs ordres professionnels vont être capables,
maintenant, vont être en mesure de poser un diagnostic, ce qui est une bonne
chose, je le reconnais. Cependant, plusieurs groupes sont venus également nous
dire : Mais là, faites attention, ça ne va pas très bien fonctionner si,
par la suite, bien, l'administration, que ce soit de compagnies d'assurance,
publiques ou privées, ne suit pas. Et je vous donne l'exemple suivant : si
on permet maintenant à des pharmaciens de poser un diagnostic, si on permet à
des sexologues de poser un diagnostic, mais qu'une fois que le patient repart,
bien, s'il veut faire une demande à son assureur, ça dit, sur le formulaire :
Bien, il faut que le diagnostic soit posé par un médecin, bien, c'est aussi
bête que ça, mais là il va falloir que le patient aille voir un médecin.
Alors, je ne vous dis pas qu'on peut
corriger ça spécifiquement avec le projet de loi, mais ce que je dis, parce que
plusieurs groupes nous l'ont mentionné, c'est un enjeu de taille, puis espérons
que l'ensemble de l'équation va bien fonctionner pour que, bien sûr, les
patients puissent avoir accès à différentes, évidemment... dans un cas comme
ça, de remboursement de leur compagnie d'assurance. Et ça nous a été mentionné
pendant les consultations, donc, très, très important.
Autre élément également, et ça, c'est,
encore là, grâce aux consultations, le Conseil québécois de la coopération et
de la mutualité a suggéré des amendements qui ont été acceptés par Mme la
ministre, on en a parlé pendant l'étude article par article, pour s'assurer
que, dans la loi, on ne parlera pas uniquement de personne morale sans but
lucratif, mais qu'il y aura une expression qui va être utilisée, qui va
également inclure les coopératives, les coopératives de mutualité. Parce qu'il
y a des professionnels qui oeuvrent au sein de ces associations-là, de ces
organismes-là, et ce n'était pas très clair si le projet de loi allait s'appliquer
à eux. Donc, un autre amendement qui a été bénéfique et qui a été apporté au
projet de loi.
Donc, ce sont, finalement, ces quelques
éléments que je voulais faire ressortir à nouveau, M. le Président, à l'étape
de l'adoption. Nous allons appuyer l'adoption, parce qu'avec le travail qui a
été fait, le travail qui a été fait par l'opposition officielle, on a été
capables, grâce aux très bonnes discussions que nous avons eues avec Mme la
ministre, de bonifier, finalement, de faire en sorte que ce projet-là soit
mieux. Puis, parce que l'objectif est de permettre, évidemment, un meilleur
accès dans le domaine de la santé, vous comprendrez que, pour nous, c'était
effectivement important d'y travailler avec vigueur pour permettre aux
Québécois et aux Québécoises d'avoir un meilleur accès aux services de santé.
En terminant, en terminant, permettez-moi
de remercier Mme la ministre, dans le cadre du travail que nous avons eu dans
ce projet de loi là, mais également les personnes qui l'accompagnaient, parce
que ce projet de loi a touché à plusieurs lois, le Code des professions, mais
plusieurs lois qui gèrent des ordres professionnels. Et donc il y a eu, à un
moment donné, parmi les amendements, des renvois, des amendements de
concordance, et on a suivi ça de près. On espère juste que tout ça va atterrir
au bon endroit, mais c'est, entre autres, grâce au travail de l'Office des
professions puis du Conseil interprofessionnel. L'Office des professions a
accompagné Mme la ministre pendant, évidemment, toute l'étude du projet de loi,
et, je tiens à le souligner, ainsi que les fonctionnaires qui accompagnaient Mme
la ministre.
Bien sûr, je tiens <particulièrement
à souligner le travail...
M. Morin :
...les
fonctionnaires qui accompagnaient Mme la ministre.
Bien sûr, je tiens >particulièrement
à souligner le travail de ma collègue la députée de La Pinière, qui a siégé
avec moi, qui a travaillé avec moi, ainsi que nos recherchistes dans l'aile de
la recherche. Ma collègue a été là dès le premier jour, elle a fait un travail
exceptionnel, je tiens à le souligner publiquement.
Et évidemment, également, les oppositions
qui ont travaillé. Puis on a eu, en fait, énormément de questions à poser à la
ministre, et, quant à moi, ça a très bien fonctionné. Alors, je tiens à le
souligner.
Comme toujours, je tiens à rappeler le
travail exemplaire de la présidence dans le cadre du travail du projet de loi
n° 67. Ça a été fait excessivement efficacement. On a... Le climat de
travail était fort agréable, je tiens à le dire.
Et permettez-moi aussi de dire quelques
mots pour tous les groupes qui sont venus en commission parlementaire lors des
consultations particulières. Vous comprendrez que, comme je le soulignais, ce
projet de loi a touché non seulement au Code des professions, mais à un grand
nombre d'ordres professionnels, dont plusieurs sont venus et avec évidemment beaucoup,
beaucoup d'intérêt. Et ça nous a... comme parlementaire, moi, ça m'a aidé dans
mon travail.
Et, finalement, je tiens à remercier tous
les employés de l'Assemblée nationale, qui sont toujours excellents et puis
sans qui, comme parlementaires, on ne serait pas capables de faire notre
travail.
Alors, nous allons appuyer l'adoption de
ce projet de loi, M. le Président. Et je vous remercie pour votre écoute.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de l'Acadie. Je reconnais maintenant M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Merci,
M. le Président. Rebonjour. Alors, ça me fait plaisir d'intervenir sur le
projet de loi n° 67, la Loi modifiant le Code des professions pour la
modernisation du système professionnel et visant l'élargissement de certaines
pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et des services sociaux.
Ce projet de loi s'inscrit dans une
démarche plus large de mise à jour de notre système professionnel annoncé par
la ministre. Celle-ci a, d'ores et déjà, annoncé que d'autres projets de loi
viendront. Donc, on est à la première phase de ce bloc. Le projet de loi
comporte un nombre de volets important concernant notamment le domaine de la
santé, mais pas seulement. Donc, on va voir quelques éléments que je vais
aborder aujourd'hui.
Les permis restrictifs temporaires, volet
complexe, mais très intéressant. C'est un premier volet important de ce projet
de loi, qui était une forme de remaniement dans les différents types de permis
d'exercice professionnel. On a d'abord étendu la notion de permis restrictif
temporaire à l'ensemble des ordres, et ceux qui s'intéressent à la profession
d'infirmière sont déjà familiers avec le concept, les candidates à l'exercice
de la profession d'infirmière, celles qu'on appelle les CEPI dans le milieu,
pouvant déjà poser des actes réservés avant leur inscription de ce tableau. On
a l'exemple. Ce sera dorénavant étendu à tous les autres professionnels qui
devront également encadrer le tout de manière claire.
Permis spécial. Le projet de loi institue
les permis spéciaux. Dans ce cas-ci, le but n'est pas de conférer des droits de
pratique limités temporaires à une personne candidate au plein exercice de la
profession, mais bien de permettre à des gens de se voir octroyer le droit de
poser un certain nombre d'actes bien précis pour une période indéfinie. Ça
pourrait permettre, par exemple, à une personne ayant été formée à l'étranger,
qui ne peut pas se voir reconnaître une parfaite équivalence lui permettant
d'avoir un plein permis, de néanmoins bénéficier du droit de poser certains
actes pour lesquels il ou elle a une qualification particulière qui lui a été
reconnue. Ça pourrait aussi permettre à des gens qui se sont qualifiés par une
formation et une expérience de travail de se voir reconnaître le droit de poser
certains actes réservés. Nous avons eu de longs échanges sur la façon de
conjuguer le fait que certaines personnes pouvant demander un permis spécial
avaient déjà un permis, un plein permis sans être activement inscrites au
tableau de l'ordre, et un amendement de la ministre a permis de faire en sorte
de régler le problème. Ceux qui n'avaient pas de plein permis se verront
octroyer un permis spécial, à proprement parler, et ceux qui en détenaient un,
on va plutôt procéder par des restrictions à ce premier permis. Donc, ce sont
des éléments qui ont été clairement encadrés.
• (12 h 40) •
Les autorisations spéciales, M. le
Président. S'il y a un élément du projet de loi qui a attiré l'attention lors
des auditions, c'était celui que je vais aborder maintenant, celui des
autorisations spéciales. L'article 6 prévoit, en effet, en ce qui
suit : «En situation d'urgence et sur recommandation d'un ministre
concerné, le ministre peut, pour la durée de la situation d'urgence, autoriser
un ordre professionnel à délivrer des autorisations spéciales d'exercer des
activités professionnelles réservées aux membres de l'ordre.» Plusieurs
s'inquiétaient... s'étaient inquiétés qu'une telle disposition soit utilisée en
tournant un petit peu les coins <ronds ou, en tout cas, pour
pallier à diverses pénuries de main-d'oeuvre...
M. Cliche-Rivard :
...en
tournant un petit peu les coins >ronds ou, en tout cas, pour pallier à
diverses pénuries de main-d'œuvre que l'on peut observer dans le réseau. Il y
avait une question claire, là, qui se posait sur la définition de l'urgence, et
ça aussi, ça a été corrigé. On remercie Mme la ministre de l'avoir fait.
Pour certains, les seuls... seul ce qu'on
pourrait appeler d'urgence d'État, comme la Loi sur la santé publique ou la loi
de la sécurité civile, aurait dû permettre de recourir à cette disposition,
mais la ministre a reconnu que l'intention était un peu plus large que ça. Elle
nous a quand même, ceci dit, spécifié... et nous a rassurés en admettant
candidement que, si, bien sûr, ça allait concerner des situations relatives au
manque de biens... au manque de main-d'œuvre pour faire quelque chose, le
manque de main-d'œuvre en lui-même ne pourrait pas être un déclencheur, ça
prendrait un événement déclencheur, un élément déclencheur identifiable avec
une durée dans le temps, et c'est tant mieux.
Quand on prend acte du fait que le
gouvernement ne pourra qu'habiliter les ordres à émettre de telles
autorisations et non pas délivrer des autorisations eux-mêmes, on peut
également être rassurés à ce moment-là. C'est ce que les ordres nous avaient
demandé de spécifier également.
Diagnostic en santé mentale, autre élément
important. Le projet de loi confère à cinq nouvelles professions la capacité
d'établir des diagnostics en santé mentale : psychologue, infirmière
clinicienne, conseiller en orientation, sexologue, orthophoniste. Ce n'est pas
tant la pratique des professionnels qui est appelée à changer que le fait qu'on
va désormais reconnaître que ce qu'ils appelaient auparavant des évaluations
auraient déjà dû être reconnues comme ayant la portée d'un diagnostic par les
différents intéressés. Donc, ce sera corrigé. On va donc clarifier la situation
en ajustant la terminologie.
Donc, le message à tout le monde est
clair : il n'y a pas que les médecins qui peuvent établir des diagnostics
en santé mentale, la compétence des autres professionnels doit être reconnue,
et il n'y a pas lieu d'aller faire doublement valider leur opinion
professionnelle par un médecin, et ça donnera des meilleurs services aux
Québécois et aux Québécoises.
Élargissement du rôle des pharmaciens, M.
le Président, notamment. Les pharmaciens pourront dorénavant prescrire des
médicaments pour traiter les maladies courantes ou pour une personne déjà
diagnostiquée et dont l'état est stable. Un règlement viendra régler le tout.
Actuellement, les pharmaciens peuvent prolonger une ordonnance pour une durée
limitée à celle de la prescription originale. Avec le projet de loi n° 67, cette limitation temporaire sera supprimée en
permettant aux pharmaciens de prolonger les ordonnances selon leur jugement
clinique, sans contrainte de durée. Ça va limiter un certain nombre de visites
chez le médecin ayant pour unique motif de renouveler des prescriptions, M. le
Président.
Projets pilotes. Le projet de loi est
également venu établir la possibilité de procéder à des projets pilotes.
Initialement, le projet de loi prévoyait que seul le gouvernement pourrait
initier de tels projets pilotes à partir d'un décret. Plusieurs intervenants
ont souligné le fait qu'il s'agissait d'une procédure trop lourde et que les ordres
devaient pouvoir aussi initier de tels projets. Des amendements sont donc venus
prévoir que de tels projets pilotes gouvernementaux pourraient être initiés par
arrêté ministériel de la ministre plutôt que par décret du gouvernement, et que
les ordres pourraient, eux aussi, lancer des propositions de projets pilotes.
Pour nous, ces ajustements étaient les bienvenus, et nous les avons appuyés.
Élargissement des véhicules juridiques.
Initialement, le projet de loi prévoyait essentiellement de permettre aux
ordres de prendre un règlement pour permettre la pratique en PMSBL. La grande
majorité des intervenants est venue nous dire qu'il serait plutôt préférable de
donner cette possibilité par défaut, quitte à permettre aux ordres de
l'interdire par la suite s'ils le jugeaient pertinent. Et la ministre a bien
entendu les intervenants et est allée même un petit peu plus loin. Dorénavant,
il sera possible de pratiquer sous toute forme juridique, sous réserve d'une
interdiction que pourrait prendre l'ordre. Donc, c'était une modification
importante.
Problématique des entreprises qui
emploient des professionnels. Plusieurs intervenants, dont le Collège des
médecins, sont venus nous parler de la problématique des entreprises qui
emploient des professionnels mais qui ne sont pas elles-mêmes directement sous
la juridiction des ordres professionnels ou de leur syndic. Ça peut poser des
problèmes quand, par exemple, les dirigeants de l'entreprise ne sont pas tenus
de laisser les syndics visiter les lieux où exercent les médecins, par exemple,
pour en contrôler la salubrité ou le contrôle des dossiers clients. On est venu
spécifier par amendement qu'il appartient aux professionnels de s'assurer
qu'ils vont pratiquer dans un cadre qui respecte leurs obligations déontologiques.
C'est très important.
Donc, le message est clair : si une
entreprise veut employer des médecins ou tout autre professionnel, elle doit se
conformer aux exigences des ordres, à défaut de quoi elle n'aura tout
simplement pas d'employé professionnel. Que ce soit clair.
Élément... autre élément à mentionner,
nous avons prévu qu'il soit possible, dans certaines circonstances, pour un
professionnel de faire retirer du tableau des informations normalement
publiques. On peut, par exemple, penser à une femme qui serait victime de
harcèlement et qui aurait son domicile professionnel... qui aurait pour
domicile professionnel sa résidence personnelle. On va assurer la sécurité des
travailleuses et des professionnels avec ce genre de disposition.
Et il y a également certaines immunités
pour le commissaire à l'accès aux professions, notamment <face aux possibilités...
M. Cliche-Rivard :
...certaines
immunités pour le commissaire à l'accès aux professions, notamment >face
aux possibilités d'être poursuivi en raison de l'exercice de ses fonctions ou
des obligations à produire des documents.
Donc, plusieurs éléments très importants,
M. le Président, nous accueillons donc avec beaucoup de joie, là, la sanction,
ou en tout cas à venir, l'adoption aujourd'hui de ce projet de loi là. Ça a été
très agréable de travailler avec les collègues du côté gouvernemental, de la
ministre, évidemment, des collègues de l'opposition. Et je les remercie de leur
participation. Je remercie l'ensemble des groupes et évidemment l'office, on a
eu beaucoup d'échanges avec eux, l'ensemble des gens qui sont venus intervenir
en commission et l'ensemble des mémoires qui nous ont été transmis. C'est grâce
à ce travail-là, à ces documents-là, à ces mémoires-là qu'on est capable de
faire un travail approfondi. Et voilà, je remercie nos équipes, les équipes
gouvernementales, et évidemment la présidence, et l'ensemble du personnel de
l'Assemblée nationale. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mise aux voix
Alors, dans ce cas, le projet de loi n° 67,
Loi modifiant le Code des professions pour la modernisation du système
professionnel et visant l'élargissement de certaines pratiques professionnelles
dans le domaine de la santé et des services sociaux, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. Merci. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui. M. le Président,
en conséquence, je vous demande de suspendre nos travaux jusqu'à 13 heures
pour la tenue des débats de fin de séance.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Donc, les travaux sont suspendus jusqu'à 13 heures pour permettre la
tenue des débats de fin de séance.
(Suspension de la séance à 12 h 48)
(Reprise à 13 h 01)
Débats de fin de séance
Plan de lutte contre l'itinérance
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors, tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au
débat de fin de séance, qui portera sur une question adressée par Mme la
députée de D'Arcy-McGee à M. le ministre responsable des Services sociaux
concernant les failles du dénombrement prochain des personnes itinérantes.
Je vous rappelle que, conformément à
l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le
ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le
député a ensuite un droit de... droit à une réplique de deux minutes.
Mme la députée, je vous cède la parole
pour une <durée de cinq minutes...
>
13 h (version révisée)
<17909
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
...droit à une réplique de deux
minutes. Mme la députée, je vous cède la parole, pour une >durée de cinq
minutes.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, M. le
Président.
Donc, comme j'ai interrogé le ministre, ce
matin, à propos... et on a pris le nom, aujourd'hui, d'«énumération» plutôt que
de «dénombrement» de la situation de l'itinérance au Québec... Justement, il y
a un article qui est sorti ce matin, avec... de la part de certains organismes
de ressources d'hébergement qui ont des critiques à faire, et je vous lirai une
citation. Donc, à Lévis, au Centre d'Aide et Prévention jeunesse, le directeur,
ce matin, dans le journal, il dit : «[J'admets] que la démarche du
dénombrement est "lourde et ardue", mais il ne croit pas que l'énumération
va "donner quelque chose de plus"[...].
«"Le dénombrement permettait de
sillonner les rues, de rejoindre les gens qui sont en itinérance cachée et qui
ne sont pas nécessairement hébergés dans les refuges. [...]Le dénombrement
avait aussi un questionnaire qui permettait de collecter des données sur le
parcours des gens, tandis que l'énumération, c'est très mathématique."»
Donc, ça, ça vient de la part d'un
organisme sur le terrain qui, justement, est là pour travailler avec les
personnes itinérantes et qui a de la difficulté à voir la valeur ajoutée que
cette énumération va faire plutôt qu'un dénombrement. Et, comme cette
énumération va faire, disons, le calcul des places qui sont disponibles dans
les refuges et autres ressources, bien, comme c'est le ministère et les CIUSSS
qui financent ces établissements-là, j'ai de la difficulté à comprendre
pourquoi ces chiffres n'étaient déjà pas disponibles au ministre.
Quand j'ai fait des demandes d'accès à l'information,
l'année passée, aux différents CISSS et CIUSSS à travers la province pour
savoir combien de personnes en situation d'itinérance qui est repérées sur leurs
territoires, il y en avait plusieurs qui nous disaient : On ne calcule pas
ces chiffres-là, et j'ai communiqué ça au ministre, parce que, encore une fois,
c'est les CIUSSS qui font l'évaluation des projets, qui acceptent les projets
et qui, ensuite, financent les projets. Donc, de réaliser qu'ils n'ont pas l'information
et qu'ils ne demandent même pas l'information et ils ne recueillent pas l'information...
Parce que, quand on dépose un projet pour un refuge, par exemple, on va dire :
Un refuge de 40 lits, donc tout ce qu'il faudrait que le CISSS, le CIUSSS
fassent quand ils vont accepter le projet, c'est mettre le numéro 40 et
continuer d'ajouter ces chiffres-là jusqu'à ce qu'ils aient vraiment un
portrait de ce qui est disponible sur leur territoire.
Donc, pour moi, la façon dont le ministre
explique ce que va être cette énumération-là, ça devrait être un travail qui se
fait au quotidien de la part des CISSS et CIUSSS, encore une fois, qu'eux ils
sont responsables d'évaluer et d'approuver les différents projets de refuges
qui vont être financés par le gouvernement.
Parce que ce qu'on fait, en fin de compte,
c'est : on est en train de comptabiliser l'offre, mais pas la demande, parce
qu'on sait que plusieurs refuges sont déjà à 100 % en capacité. Donc, de
leur demander : Vous avez combien de lits?, ça ne nous dit pas combien de
personnes ils ont dû refuser au cours de l'année, ça ne nous dit pas combien de
personnes, encore une fois, sont dans les campements, qu'on... qu'on sait
prennent de l'ampleur, partout à travers le Québec, en taille et en présence.
Est-ce qu'on demande aux organismes de
fournir de façon annuelle, quand ils font une reddition de comptes aux CISSS et
CIUSSS, combien de personnes ils ont desservies cette année? Je trouve que le
contenu qu'on entend on va voir dans l'énumération, c'est du contenu et des
données que les CISSS et les CIUSSS devraient déjà avoir à portée de main. Je
trouve qu'on dédouble le travail, justement, parce que les projets arrivent aux
CISSS et CIUSSS, et, une fois qu'ils les approuvent, ils perdent le contrôle,
ils perdent... pas le contrôle, mais ils perdent le suivi de ces différents
gestes qui vont être mis de l'avant. Donc, par exemple, est-ce que l'énumération
va demander aux refuges : Combien de personnes est-ce que vous avez dû
refuser cette année?, qui donnerait une meilleure idée du nombre de places qui
manquent?
Donc, je vous lirais également... Donc, on
parle... je pense, le ministre, ce qu'il parle, c'est l'itinérance hébergée, et
on nous dit, justement, dans l'article de ce matin, que «plusieurs organismes s'interrogent
sur la pertinence de cet exercice, et certains demandent même plus de mesures
concrètes». Donc, si, encore une fois, les organismes que... c'est avec eux qu'on
travaille de façon quotidienne pour adresser les enjeux de l'itinérance ne
comprennent pas la valeur ajoutée de cet exercice, je ne vois pas vraiment le
but, d'autant plus que, quand le ministre s'est engagé, l'année passée, à
refaire le dénombrement... Bien, moi, c'est la première fois, à tout le moins,
que j'entends que c'est une énumération, à la place d'un dénombrement, donc
moi, je m'attendais... Puis le dénombrement qui a été fait, vraiment, a été
très, très bien fait, il était très étoffé, il y avait énormément de matière et
de détails... Mais je continuerai à la suite de l'intervention <du ministre.
Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci,
Mme la députée...
Mme Prass :
...mais
je continuerai à la suite de l'intervention >du ministre. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Et je reconnais maintenant M. le ministre
responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Oui, merci
beaucoup, M. le Président.
Je veux juste clarifier certaines petites
choses que la députée de D'Arcy-McGee mentionne. Je pense, ce qu'il faut
comprendre, c'est que, oui, il y a les personnes en situation d'itinérance dans
les refuges, mais, des gens sans domicile fixe, il y en a dans plusieurs
institutions, et l'énumération va inclure ces espaces-là.
Je vais vous donner le… la division du
10 000 personnes en situation d'itinérance de 2022 : donc, dans
les refuges, il y avait 1 546 personnes en 2022; dans les
hébergements de transition, il y en avait 2 342; dans les organismes
mixtes, 1 207, donc à peu près la moitié; dans les hébergements liés à la
violence, il y en avait 1 235; dans les établissements de détention, il y
en avait 959; dans les centres de dépendance, il y en avait 928; dans les
centres hospitaliers, il y en avait 225; et, dans les autres centres, il y
avait 223; et à l'extérieur, je m'étais trompé ce matin, c'est 1 335 qu'il
y avait. Donc, des personnes en situation d'itinérance, il y en a un peu
partout, puis c'est ça qu'on veut déterminer avec l'énumération.
Je tiens à rassurer tout le monde, c'est
qu'on ne repousse pas le dénombrement encore dans deux ans. On va faire le
dénombrement en 2025, mais cette année on avait décidé vraiment d'aller... en
fait, en parlant avec les organismes et le ministère, aller vers l'énumération.
Puis, juste pour montrer la lourdeur de
l'exercice, là, du dénombrement 2022, l'exercice a mobilisé plus de
1 000 bénévoles, plus de 350 points de service d'organismes
communautaires et plusieurs centaines d'intervenants et travailleurs de rue.
371 points de service d'organismes ont été sondés, soit un taux de
participation de 73 %, de même que les données administratives de centres
de réadaptation en dépendance et de centres hospitaliers. 3 923 personnes
incarcérées dans un établissement de détention provincial ou un quartier
cellulaire d'un poste de police ont été sondées, 4 524 personnes sans
logement stable et sécuritaire qui ont répondu au questionnaire. Donc, M. le
Président, c'est un travail énorme. Et, nous, ce qu'on a décidé, c'est de le
faire en 2025, mais cette année, pour avoir une meilleure idée du nombre de
personnes en situation d'itinérance, pour s'assurer que nos... que l'expansion
des services qu'on donne est réelle, on a décidé d'aller pour une énumération.
M. le Président, ce qu'il faut savoir
aussi, c'est que, quels que soient les résultats, nous, c'est clair que, pour
nous, il faut continuer d'améliorer les services pour les personnes en
situation d'itinérance. Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on a augmenté de façon
significative le nombre de refuges. Puis, encore une fois, cette semaine, on
voyait qu'il y avait encore des chiffres de débat sur le nombre, donc on va
avoir les chiffres exacts.
Un bon exemple, c'est parce que plusieurs
de ces organismes sont à la mission globale sur le PSOC. Donc, le nombre de
lits identifié peut être diminué. Puis nous, on voit même... on voit ça parfois
d'un bon oeil. Par exemple, la Mission Old Brewery, la Mission Bon Accueil,
avant la pandémie, ils avaient des lits jumelés, des lits... des lits doubles,
et maintenant c'est des chambrettes, qu'ils ont. Donc, l'offre de service dans
ces deux institutions a diminué de façon significative sans qu'on ajuste le
financement, puisque le financement est à la mission globale. Donc, vraiment,
ce qu'on veut faire, c'est s'assurer du nombre de personnes qui reçoivent des
services, qui ont besoin de services.
• (13 h 10) •
Puis là notre prochaine grande étape,
c'est vraiment les personnes qui sont... qui ne veulent... qui ne vont pas dans
les refuges, ou qui ne veulent pas, ou ne peuvent pas avoir accès à ces
personnes... à ces refuges-là, principalement, encore une fois, les personnes
qui ont des problèmes de santé mentale. C'est pour ça qu'on est très, très
excités, là, du lancement du projet de… PRISM, qui va débuter avec des lits
stables dans certains refuges. Donc, on va avoir des lits additionnels qui vont
être réservés 24 heures par jour pour les personnes en situation
d'itinérance avec un problème de santé mentale. On va leur offrir des services
de santé mentale, incluant la visite du psychiatre, dans ces lits de refuge là,
pour une période de huit à 12 semaines, stabiliser leur situation, leur
problème de santé mentale, puis ensuite on va les accompagner, par l'organisme
Diogène, qui est spécialisé là-dedans, ou par Mission Bon Accueil également,
vers du logement et les maintenir en logement avec le soutien qui sera
nécessaire le temps que ça doit être fait.
Puis maintenant je me lance sur le projet
similaire pour les personnes toxicomanes, qui, trop souvent, vont à l'urgence
puis sont remises à la rue. Il faut le développer pour eux également, une
trajectoire de services qui va nous permettre de soutenir ces personnes-là <et
s'assurer…
M. Carmant :
...trajectoire
de services qui va nous permettre de soutenir ces personnes-là >et
s'assurer de les maintenir en logement par la suite, M. le Président, et ça,
c'est ce qu'on vise pour cette année. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le ministre.
Mme la députée, je vous cède la parole
pour votre réplique de deux minutes.
Mme Elisabeth Prass (réplique)
Mme Prass : Merci, M. le
Président.
Oui, j'ai bien compris… j'ai utilisé le
mot «refuge», mais j'ai bien compris que l'énumération, c'est pour toutes les
ressources en hébergement, mais, encore une fois... Et les différents types
d'hébergement, justement, les différents types de ressources en hébergement que
vous avez nommées, ça m'étonne que vous n'ayez pas ces chiffres sur main parce
que c'est, pour la majorité, soit des entités institutionnelles ou soit des
entités qui sont financées par le gouvernement.
Moi, je reviens à la charge pour dire
qu'avec la méthode de l'énumération qui est proposée on ignore une partie importante
de la population itinérante. Déjà, on sait que, et on comprend, avec le
dénombrement qui s'est fait, on ne peut pas prendre en compte, par exemple,
l'itinérance invisible, les gens qui se couchent dans leur auto, les gens qui
couchent chez des amis, quoi que ce soit. Déjà, c'est difficile à avoir, ces
données-là, mais ces personnes, souvent, sont sur le bord, par exemple, de se
retrouver en situation d'itinérance, mais on comprend que c'est difficile, mais
qu'on ignore toutes les autres personnes qui sont dans des campements qui sont
éloignés, par exemple, de refuges.
J'ai de la difficulté à comprendre comment
les données de l'énumération vont aider à alimenter le ministère à prévoir et à
planifier les places qui manquent, justement, parce que, là, on va compter les
gens qui sont déjà... qui ont déjà une place, mais on parle de tous ceux qui
n'en ont pas. Et, encore une fois, on compte l'offre, mais on ne compte pas les
besoins, et essentiellement c'est l'élément qui nous concerne le plus, quelle
est la demande, quel est le manque. Donc, j'ai quand même de la difficulté à
comprendre comment ces données-là vont vraiment permettre au gouvernement de
vraiment faire une planification et une prévision à la hauteur des besoins.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Alors, voilà qui met fin à ce débat de fin
de séance. Je cède la parole à M. le ministre.
Ajournement
M. Carmant : M. le
Président, je vous demande d'ajourner nos travaux au mardi 19 novembre 2024, à
10 heures.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
En conséquence, nous ajournons nos travaux au mardi 19 novembre 2024, à 10 heures.
(Fin de la séance à 13 h 14)