(Treize heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Bonjour
à toutes, bonjour à tous. Bienvenue à cette séance. Nous allons débuter nos
travaux.
Je vous invite, collègues, à prendre place.
Donc, nous allons amorcer nos travaux.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous sommes à la rubrique Déclarations des
députés, et, sans plus tarder, je reconnais Mme la députée de Verchères.
Souligner le
25e anniversaire de L'Arc-en-ciel des Seigneuries,
Groupe d'entraide en santé mentale
Mme Suzanne Roy
Mme Roy (Verchères) : Merci, M.
le Président. Je souhaite rendre hommage à L'Arc-en-ciel des Seigneuries, qui,
depuis 25 ans, soutient les personnes vivant avec des défis en santé
mentale.
Comme l'explique si bien Kathleen Couture,
directrice générale : «C'est un endroit sans jugement où l'entraide est à
la base de tout.» C'est grâce à elle, à Julie Cazzaro, aux intervenants et aux
membres du conseil d'administration que l'organisme innove et répond aux
besoins grandissants en matière de santé mentale.
Récemment, L'Arc-en-ciel nous annonçait une
belle nouvelle : son déménagement dans des nouveaux locaux à Varennes, un
espace conçu pour mieux répondre aux besoins de ses membres.
J'invite donc tous les citoyens à se joindre à
eux ce jeudi 10 octobre, à 17 heures, pour la crémaillère. Venez
découvrir cet espace chaleureux, rencontrer l'équipe dévouée et célébrer
ensemble ce nouveau chapitre rempli de promesses et d'avenir pour l'organisme. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Verchères. La parole revient maintenant à Mme la députée de
D'Arcy-McGee.
Commémorer l'attentat du
7 octobre 2023 en Israël
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci,
M. le Président. Le 7 octobre 2023 restera à jamais l'un des jours les
plus sombres de l'Israël et la journée la plus meurtrière de l'histoire
juive depuis l'Holocauste. Ce jour-là, 1 200 Israéliens innocents ont
perdu la vie et 250 otages ont été enlevés face à la sauvagerie du Hamas,
simplement parce qu'ils étaient Juifs.
Parmi les 1 200 qui ont été tués, il y en
avait un de chez nous, Alexandre Look, originaire de mon comté, qui était au
festival de musique Nova, où des centaines de jeunes pleins de vie ont été
brutalement assassinés ou pris en otages.
Mais Alexandre n'est pas mort effrayé. Il est mort en héros, en agissant comme
un bouclier humain pour protéger les autres d'une grenade lancée sur la
grille où il se trouvait.
Un an plus tard, les communautés juives à
travers le monde, dont celui du Québec, sont devenues des cibles pour
l'antisémitisme. Il faut combattre cette haine inacceptable. Nous avons la
responsabilité envers ces victimes de ne jamais oublier ce qui s'est passé ce
jour-là et de ne jamais laisser une telle chose se reproduire. Nous avons le
devoir de nous souvenir des otages chaque jour jusqu'à ce qu'ils nous
reviennent. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de D'Arcy-McGee. Je cède maintenant la parole à Mme la députée
d'Iberville.
Rendre hommage à
M. Charlemagne Vaillancourt
Mme Audrey Bogemans
Mme Bogemans : Merci
beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, je désire rendre hommage à un grand
homme.
Je tiens
d'abord à saluer M. Charlemagne Vaillancourt, qui nous écoute de la
maison, en ce moment, avec sa famille.
M. Vaillancourt a donné plus de 30 ans
de sa vie à la municipalité de Saint-Alexandre et à ceux de la MRC du
Haut-Richelieu en tant que préfet.
Ces réalisations sont toujours d'actualité,
aujourd'hui, car il a construit le premier bâtiment de logements abordables de la municipalité, le premier réseau
d'égouts et d'aqueduc, le développement, également, du parc municipal,
pour ne nommer que ceux-là.
M. Vaillancourt
le dit, son succès politique est, entre autres, dû à ses collaborateurs, mais
énormément au soutien sans faille de son épouse et de sa famille durant toutes
ces années.
L'an
dernier, nous inaugurions le centre de compostage qui dessert, entre, la MRC du
Haut-Richelieu, et aujourd'hui, presque un an jour pour jour plus tard,
je souligne l'implication de l'un des hommes qui a vu à la naissance de ce
projet dans les années 90.
Alors,
M. Vaillancourt, je vous salue et je vous remercie pour votre
contribution.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée d'Iberville. Au tour,
maintenant, du député de Jean-Lesage.
Appuyer
le collectif Vigilance Canari dans sa demande
d'élaborer une stratégie nationale de l'air sain
M. Sol
Zanetti
M. Zanetti : Merci, M. le Président.
Je suis aujourd'hui avec certains initiateurs et initiatrices de Vigilance Canari,
un collectif qui vise à mobiliser la communauté sur l'enjeu de la qualité de
l'air.
Connaissez-vous
l'histoire du canari? C'était le dispositif d'alerte que les travailleurs
amenaient avec eux au fond de la mine. Quand l'air devenait trop toxique, le
petit canari mourait et, par sa mort, il alertait les mineurs pour qu'ils
s'activent de manière urgente avant qu'il ne soit trop tard.
Il y a des gens dans
ma circonscription qui ont décidé de se rassembler et de devenir des canaris.
Ils sont sans cage, évidemment, et ils sonnent l'alerte. Vigilance Canari
demande une stratégie nationale de l'air sain, comme on l'a fait pour
l'assainissement de l'eau dans les années 70, afin de protéger la santé de
tous les Québécois et Québécoises partout sur le territoire, de Limoilou à
Rouyn-Noranda.
Soyons de plus en
plus nombreuses et nombreux à chanter haut et fort pour presser les décideurs
de passer à l'action. Et je vais m'assurer
que nos cris d'alarme soient entendus jusqu'ici, au parlement. Ensemble, soyons
fiers d'être des canaris, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Jean-Lesage. La parole revient maintenant à Mme la
députée de Châteauguay.
Souligner
le travail de l'organisme L'Élan des jeunes
Mme Marie-Belle
Gendron
Mme Gendron : Merci, M. le Président.
En octobre 2011, dans un quartier résidentiel de la ville de Châteauguay,
L'Élan des jeunes ouvrait les portes de son Auberge du coeur pour la toute
première fois.
Prenant la forme
d'une maison unifamiliale, cette auberge émane de l'espoir pour plus de
500 jeunes qui ont bénéficié de ses services depuis près de 15 ans.
L'Élan permet aux jeunes, entre autres, entre 16 et 22 ans de se loger et
de se trouver accompagnés d'intervenants dévoués, le tout 24 heures sur 24 et
365 jours par année. Tout au long de leur séjour, les jeunes vivant des
conflits familiaux ou encore qui sont à risque d'itinérance peuvent profiter
d'un soutien afin de trouver une solution de
logement à plus long terme ou encore pour aider à leur recherche d'emploi afin
de s'ancrer dans la communauté.
L'Élan des jeunes est
une porte d'entrée pour l'autonomie. En plein essor, ce bel organisme brille de
projets audacieux pour poursuivre leur dévouement envers leur mission.
Alors, aujourd'hui,
j'aimerais remercier toute l'équipe de L'Élan des jeunes ainsi que féliciter
les jeunes d'oser cogner à la porte de L'Élan des jeunes. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Châteauguay. Et je reconnais maintenant Mme la députée
de Mont-Royal—Outremont.
Souligner
le succès de l'entreprise Pharmascience
Mme Michelle
Setlakwe
Mme Setlakwe : Merci, M. le Président.
J'ai le plaisir de souligner aujourd'hui la contribution de Pharmascience, une
entreprise québécoise de renommée internationale dont le siège social se trouve
dans ma circonscription.
Depuis
plus de 40 ans, Pharmascience s'impose comme un leader dans la fabrication
de produits pharmaceutiques génériques, de marque et en vente libre,
desservant non seulement le marché canadien, mais aussi plus de 50 pays à
travers le monde.
En
plus d'incarner l'excellence en matière de qualité et d'innovation,
Pharmascience est le plus grand employeur pharmaceutique de la province,
comptant 1 600 employés.
Pharmascience est un
acteur clé dans le domaine des sciences de la vie au Québec et contribue à
notre capacité industrielle locale de fabrication de médicaments. Longue vie à
Pharmascience et à cet écosystème essentiel de notre économie! Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. Et je reconnais
maintenant M. le député de Chauveau.
Souligner
le succès de la deuxième édition de l'encan-bénéfice
Ensemble pour notre communauté
M. Sylvain
Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, M. le Président. Le 27 septembre
dernier, j'ai eu le privilège d'animer la deuxième édition de l'encan-bénéfice
de Chauveau, Ensemble pour notre communauté, au profit de 13 organismes
communautaires de notre territoire.
Croyez-le
ou non, M. le Président, nous avons battu le résultat de l'an dernier. Nous
avons amassé près de 60 000 $, qui seront redistribués aux
organismes de notre territoire.
Évidemment, cet
organisme... cette activité-là a eu lieu grâce à la présidence d'honneur de
M. Daniel Picard, qui était notre président d'honneur des Épices du
guerrier, qui a fait un travail extraordinaire. Ça a été réalisé aussi avec les
dons de plus d'une centaine d'entreprises qui ont donné des cadeaux. Et moi,
j'ai agi comme encanteur pendant cette soirée-là. Je peux vous dire que j'en ai
parcouru, du chemin.
Évidemment,
merci à tous les bénévoles, à l'association des gens d'affaires de la rue
Racine, la Chambre de commerce de la Jacques-Cartier, Mégane Fortin, artiste
peintre, et tous ceux et celles qui se sont engagés. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Bravo!
Et merci, M. le député de Chauveau. Je reconnais maintenant M. le député
d'Arthabaska.
Souligner
l'acte de bravoure de Mme Alyson Laroche
M. Eric
Lefebvre
M. Lefebvre :
Merci, M. le Président. Je désire aujourd'hui saluer un geste héroïque de
Mlle Alyson Laroche, une étudiante de 13 ans de
Saint-Christophe-d'Arthabaska.
Le 6 août
dernier, elle a pris la direction d'une piste de motocross à
Sainte-Sophie-de-Lévrard en compagnie de ses parents. Une journée qui
s'annonçait magnifique tourna au drame. En effet, le père perdit le contrôle de
son engin et percuta involontairement sa conjointe en bordure de la piste.
Résultat : le père, inconscient, au sol, de même que sa mère, qui a subi
une perforation de l'intestin. Immédiatement, Alyson constata l'état de sa mère
et courut à la camionnette composer le 911. Elle demeura calme et fit preuve
d'un incroyable sang-froid. Elle posa tous les gestes adéquats avant l'arrivée
des secours.
M. le Président,
cette jeune demoiselle de l'école Le Tandem de Victoriaville a posé un geste
d'une grande bravoure. Sa spontanéité, sa bienveillance et sa débrouillardise a
permis de venir à la rescousse de ses parents. Bravo et merci, Alyson!
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député d'Arthabaska. Et la parole revient maintenant à M. le
député de Taillon.
Rendre
hommage à M. Pierre Petroni et féliciter le Collège français
de Longueuil, gagnant de la coupe NAPA
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Merci, M. le Président. Après l'été qu'on vient de vivre, il n'y a aucun
doute, Longueuil est une ville de champions.
Après avoir souligné
le championnat des Ducs de Longueuil au baseball, la semaine dernière, je me
lève aujourd'hui en cette Chambre afin de souligner l'incroyable saison du
Collège français de Longueuil, une équipe de hockey
de mon comté, qui a remporté la coupe NAPA pour la 35e édition de la Ligue
de hockey junior AAA du Québec, pas moins qu'un 10e championnat
pour cette équipe emblématique de Longueuil, un deuxième en trois ans.
Sous la direction de
l'entraîneur Pierre Petroni, les joueurs ont montré détermination et résilience
tout au long des séries.
Je tiens à féliciter
Mathis Lacroix-Goulet, qui a multiplié les arrêts spectaculaires, ainsi que Gabriel
L'Étoile, avec un but et une passe lors du match ultime.
Nous débutons la
présente saison avec de grands espoirs, surtout qu'un des co-capitaines de
l'équipe est mon neveu, Thomas Marsan. Moi et toute la communauté de Longueuil
sommes derrière vous. Bonne chance, les gars!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Taillon. Au tour, maintenant, du député de Sainte-Rose.
Souligner
le travail de l'équipe de la FADOQ, région de Laval
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Bonjour, M. le
Président. Vous avez la vue parfaite pour constater par vous-même, aujourd'hui,
le salon rouge est rempli d'un peu plus de sagesse grâce à la visite des
membres de la FADOQ de Laval.
C'est donc avec immense fierté que je salue
aujourd'hui la FADOQ Laval, un véritable pilier pour nos aînés.
Avec plus de 580 000 membres à travers
le Québec, la FADOQ est bien plus qu'un simple organisme, c'est une communauté
dédiée à améliorer la qualité de vie des personnes de 50 ans et plus.
Par ses activités sportives, culturelles et
artistiques, ses voyages et ses sorties, la FADOQ brise l'isolement et crée des
liens forts entre ses membres.
Je ne veux pas solliciter un débat, M. le
Président, sur qui a la meilleure équipe régionale de la FADOQ, mais tout ce
que je peux vous dire, c'est que je n'échangerais jamais celui de Laval. Mine
de rien, leur travail fait toute la différence, et on ne fait que recevoir des
commentaires positifs sur le terrain.
Un merci particulier à Sylvie Deschamps,
organisatrice depuis 2021. Merci pour tous les miracles que vous faites à tous
les jours pour mobiliser nos aînés dans notre belle région de Laval.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Sainte-Rose. Et bienvenue parmi nous.
Au tour, maintenant, de Mme la députée de
Rimouski.
Souligner le
55e anniversaire du Choeur de Rimouski
Mme Maïté Blanchette
Vézina
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. Depuis plus de 55 ans, Le Choeur de Rimouski rayonne dans
le monde des arts de la scène grâce à son talent et à son engagement sans
faille.
L'organisation voit le jour en octobre 1969
grâce à l'initiative d'Euclide Ouellet et de Paul-Émile Paré. Connu du public
rimouskois sous l'appellation Apollo, ce nouvel ensemble inaugure sa première
saison en mai 1970.
En 2001, l'arrivée de Claude-Robert Pelletier à
la direction musicale permet au choeur de connaître un tournant majeur au niveau
du répertoire en présentant un premier opéra, Les contes d'Hoffmann de
Jacques Offenbach. En septembre 2010, Hugues
Laforte-Bouchard prend la direction musicale de l'organisme et poursuit la
tradition de qualité de cet ensemble.
Depuis 55 ans, Le Choeur de Rimouski se
consacre à l'interprétation et à la diffusion de la musique classique, l'opéra,
les oeuvres sacrées, profanes, semi-classiques et contemporaines. On parle
aussi de la formation chorale la plus ancienne dans le Bas-Saint-Laurent.
Sa contribution à la vie culturelle et musicale
fait du Choeur de Rimouski l'un des meilleurs ambassadeurs musicaux de la
région. Je souhaite longue vie au Choeur de Rimouski!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Rimouski. Et je reconnais maintenant Mme la députée de
Laval-des-Rapides.
Dresser le bilan de mi-mandat
des réalisations dans
la circonscription de Laval-des-Rapides
Mme Céline Haytayan
Mme Haytayan : Merci, M. le
Président. Dès le moment où vous avez fait de moi votre fière députée de
Laval-des-Rapides, il y a tout juste deux ans, je me suis appliquée à trouver
toutes les ressources et les programmes possibles pour bonifier votre
quotidien.
Parmi nos réalisations clés pour le comté, il y
a 230 millions pour la nouvelle école secondaire de la Croisée, 44 millions pour la construction de la
bibliothèque centrale, 24,6 millions pour lutter contre la violence et le
trafic d'armes, 4,8 millions pour des logements destinés à des femmes
monoparentales à faibles revenus et plus de 2 millions pour soutenir les organismes communautaires et les OBNL
de Laval-des-Rapides. Et cette liste de réalisations est non-exhaustive,
parce qu'elle pourrait se poursuivre encore longtemps.
Être votre députée de Laval-des-Rapides est un honneur,
c'est un privilège. Vous représenter, c'est un honneur, c'est un privilège.
Merci pour votre confiance.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Laval-des-Rapides. Alors, voilà qui met fin à la rubrique Déclarations des
députés, et je remercie chaque collègue qui a présenté une déclaration.
Et nous allons suspendre les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 13 h 55)
(Reprise à 14 h 04)
La Présidente : Bonjour, tout le
monde. Vous êtes nombreux en ce mardi après-midi. Le parlement du Québec, c'est
chez vous. Bienvenue.
Messieurs dames les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Présence de M. André
Drolet, ex-parlementaire
de l'Assemblée nationale
Alors, j'ai
le plaisir de souligner la présence, dans les tribunes, de M. André
Drolet, ancien député de Jean-Lesage.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
de la Justice.
M. Jolin-Barrette : Bonjour, Mme la
Présidente. Je dépose la réponse du gouvernement à la pétition déposée en
Chambre le 12 septembre 2024 par la députée de Mirabel.
La Présidente : Ce document est
déposé. M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
M.
Lamontagne : Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le
rapport annuel 2023‑2024 de la Régie
des marchés agricoles et alimentaires du Québec.
La Présidente : Ce document est
déposé. M. le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente, permettez-moi de déposer
les rapports annuels de gestion 2023‑2024
du Conseil de la justice administrative et du Tribunal administratif du Québec.
Merci.
La Présidente : Ces documents sont
déposés.
Pour ma part, j'ai reçu préavis d'une motion qui
sera inscrite dans le feuilleton de demain aux affaires inscrites par les
députés de l'opposition. Conformément à l'article 97.1 du règlement, je
dépose copie du texte de ce préavis.
Dépôt
de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt de rapports de commissions,
Mme la vice-présidente de la Commission de la culture et de l'éducation et
députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Étude
détaillée du projet de loi n° 64
Mme Dionne : Merci, Mme la Présidente.
Je dépose le rapport de la Commission de la culture et de l'éducation qui, les
1er, 2 et 3 octobre 2024, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi
n° 64, la Loi instituant le Musée national de l'histoire du Québec. La
commission a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
La Présidente : Ce rapport est
déposé.
Il n'y a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je vous avise qu'après la période des questions
et réponses orales seront tenus les votes reportés suivants : le vote
reporté sur l'adoption du principe du projet de loi n° 63 et le vote
reporté sur l'adoption du projet de loi n° 62.
Questions
et réponses orales
Et nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole, en question principale,
au chef de l'opposition officielle.
Formations
de courte durée dans le secteur de la construction
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Vous le savez, l'économie est au coeur des préoccupations du Parti
libéral du Québec. Des travailleurs en construction, on va en avoir besoin de
plus en plus, Mme la Présidente. Les défis sont énormes et urgents. Juste
Michael Sabia disait que, pour construire ce qu'on a à construire pour combler le déficit énergétique, c'est 35 000 travailleurs et travailleuses de la
construction qu'on a de besoin à toutes les années, pendant les
11 prochaines années. Où est-ce qu'on va les prendre?
Autre
exemple, ce matin, frappant d'un programme caquiste mal ficelé qui a occasionné
des millions en gaspillage : octobre 2023, Offensive formation
en construction, 300 millions de dollars de nos taxes et impôts sur
deux ans. Formation accélérée, une vingtaine
de semaines, vous étiez payé 750 $ par semaine. Dès avril, la collègue de Bourassa-Sauvé l'a dit : Le programme, il est mal ficelé. Mais la ministre de
l'Emploi disait : On est très fiers, c'est plus de 4 000 qui vont
intégrer dès cet été le marché du travail. Quels sont les résultats? Ce n'est
pas 4 000, Mme la Présidente, c'est 25 %, c'est 1 017 qui ont
intégré le marché du travail. Là-dessus, sur les 3 854 inscriptions,
près de 3 000 ont pris le 750 $ par semaine, n'ont pas gradué,
certains ont gradué et n'ont pas intégré le marché de la construction.
Nous évaluons à 50 millions le gaspillage.
À combien — il
a les chiffres — le
premier ministre évalue-t-il l'investissement pour pure perte?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente,
depuis six ans, on a une situation économique qu'on n'a jamais vue dans
l'histoire du Québec. On performe mieux que le reste du Canada. Les salaires
augmentent plus vite au Québec depuis six ans que dans le reste du Canada. Le
revenu après impôt des Québécois a augmenté plus vite que celui des personnes
qui habitent dans le reste du Canada.
Maintenant, Mme la Présidente, il y a
effectivement un boom qui s'en vient chez Hydro-Québec. On a réussi à trouver beaucoup d'entreprises qui veulent investir au Québec.
On a besoin de plus d'électricité. On va faire des profits avec cette
vente d'électricité.
Maintenant, ça va nous prendre des personnes en
construction. Donc, ce qu'on a fait rapidement, c'est qu'on a mis en place des
cours accélérés en construction. On a toujours prévu, depuis le début, qu'il y
aurait à peu près 70 % de diplômés. Parmi ces diplômés, il y en a
40 % qui ont déjà un certificat de la CCQ. Maintenant, il y en a aussi qui
travaillent où, dans des domaines, par exemple, comme dans le résidentiel, ils
n'ont pas toujours besoin d'un certificat de
la CCQ. Et, Mme la Présidente, il y a une partie des formations qui ne sont
même pas terminées. Donc, soyons prudents avant de lancer n'importe quel
chiffre.
• (14 h 10) •
La Présidente : Première
complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M.
Tanguay : Le premier ministre parle de 70 % de réussite
qui était la cible. À l'époque, le ministre du Travail parlait de
85 %, 90 %, puis il disait : La cible, c'est 100 %.
Parlez-vous. Premier élément.
Deuxième élément, Geneviève Lajoie, juillet, cet
été, citait un prof de charpenterie-menuiserie : «Il y a des gens qui ont
vu la faille. Ils ont manqué une journée, puis une autre journée, et se sont
aperçus qu'il n'y avait aucune coupure dans leur subvention, donc ils se sont
dit que le buffet était ouvert.»
On évalue à 50 millions le gaspillage. À
combien, lui, l'évalue-t-il?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M.
Legault : Oui. Bien, Mme la Présidente, la grande différence
entre le gouvernement libéral puis le gouvernement de la CAQ, c'est
qu'on a actuellement un gouvernement qui est agile. On a été capables de mettre
en place des programmes rapidement, donc sans trop de bureaucratie. Oui, il y a
quelques personnes qui en ont profité pour suivre des cours sans avoir d'intention
de travailler dans le domaine de la construction, mais, Mme la Présidente, ce
qui est important, là, c'est qu'on a besoin
de dizaines de milliers de travailleurs, qui vont gagner des bons salaires, et
puis la grande majorité, bien, vont travailler dans le domaine de la
construction, puis c'est ça qu'on veut.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Allons voir si tout le
monde pense que le gouvernement caquiste est agile. Michel Trépanier, président
du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction, il dit :
«Ce programme-là, c'est un échec.» Annie
Primeau, vice-présidente de la Fédération autonome de l'enseignement, elle
dit : «Il aurait fallu prendre le temps de bien faire les choses.» Fin de
la citation. C'est un échec. Ils n'ont pas pris le temps de penser à leur
affaire, Mme la Présidente.
On évalue, nous, à 50 millions, puis je veux
connaître son évaluation. C'est lui qui dépense les deniers publics. À combien
évalue-t-il cet échec, Mme la Présidente?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, la réponse, c'est qu'il est trop tôt pour être capable d'évaluer
les résultats. Il y a des cours qui n'ont même pas fini d'être donnés.
Maintenant, j'ai eu l'occasion de parler de ce
programme avec la présidente de la FTQ, j'ai eu l'occasion d'en parler avec le
président de la FTQ-Construction. Je pense, de façon générale, c'est bien
accueilli. C'est certain que les syndicats n'aiment jamais ça, des formations
trop courtes, ils préfèrent qu'on ait des formations qui soient régulières,
mais je pense qu'il y a une situation spéciale qui exige des solutions
spéciales.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Je suis d'accord avec
le premier ministre, c'est bien spécial. C'est bien spécial. 300 millions investis là-dessus, quatre cohortes, 3 800
inscrits, 1 000 sortent gradués. Près de 3 000 ont mis le 750 $
dans leurs poches. 50 millions dépensés en pure perte. C'est vrai
que c'est bien spécial. Puis il dit, lui : C'est de l'agilité.
Il se pose des questions. Il est où, son... les
raisons de son déficit de 11 milliards de dollars, Mme la Présidente?
Bien, elle est là : un gouvernement en perte de contrôle, qui dépense mal,
qui gaspille.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente,
avez-vous entendu le début du commencement d'une proposition constructive? Non.
Mme la Présidente, quand on avait un gouvernement qui était libéral, on
étudiait, on étudiait, on étudiait, les années passaient, puis il n'y a rien
qui se passait. Mme la Présidente, moi, je suis heureux qu'on ait lancé ces programmes. Puis il n'a pas fini de
s'époumoner, le chef de l'opposition officielle, parce qu'on va en lancer, de
nouveaux programmes, qui vont commencer bientôt.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Nelligan.
Analyse
de la SAAQ sur la faisabilité d'abaisser le seuil
limite d'alcool dans le sang permis au volant
M. Monsef
Derraji
M.
Derraji : Mme la Présidente, on sort de la noirceur, cette
semaine, on sort de la noirceur des études caviardées. Et, heureusement,
il y a l'équipe d'enquête du journal Le Devoir, qui, eux, ils ont fait
un travail exceptionnel. Ils nous ont
informés, finalement, de la conclusion de l'étude caviardée par Mme la
ministre. Mais, vous savez, Mme la Présidente, ce qui nous fait très mal,
aujourd'hui, c'est la ministre qui vient de déclarer publiquement : Cet
avis-là, je ne l'ai jamais vu, je ne savais pas qu'il était en train de se
faire.
Je me pose la question à quel moment elle était
au courant. Est-ce qu'elle l'a lu? La semaine dernière, je me suis levé dans cette Chambre pour lui
demander : Est-ce qu'elle a lu l'avis? Elle avait une semaine pour le
lire. Hier, en répondant au journaliste du Devoir, elle a dit
qu'elle ne l'a pas lu.
Alors ma question est très simple : Est-ce
qu'elle a eu le temps, finalement, de lire l'avis? Et est-ce qu'elle partage la
conclusion?
La Présidente : La réponse de la
ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Merci, Mme la Présidente. Effectivement, je ne sais
pas si le collègue a écouté ma mêlée de presse juste avant d'entrer ici, mais
j'ai été très, très, très claire. Et je vais l'être ici à nouveau, parce que,
ce matin, il a porté contre moi des accusations qui sont... au minimum qui
manquent d'élégance, mais qui sont tout à fait inexactes, Mme la Présidente, à
savoir que j'aurais menti à propos du document qu'il nous a montré la semaine
dernière, que je l'aurais peut-être vu, que je l'aurais caché, que j'aurais
menti ou je ne sais trop. Alors, je vais être très, très claire : Je
n'avais jamais vu ce document-là, ni la version caviardée ni la version non
caviardée, jusqu'à tant qu'il vienne nous la montrer ici. Je n'étais pas au
courant. Ce n'est pas à ma demande que la SAAQ a fait ces analyses-là. La SAAQ
fait des analyses sans arrêt sur une foule de sujets. Et c'est en suivant une
recommandation du coroner. Des recommandations de coroners, il y en a des
centaines par année, qui sont adressées à plusieurs ministères et organismes, notamment, lesquels font des analyses à la suite
des recommandations des coroners. Donc, c'est courant, Mme la Présidente.
Et ce n'est pas tout le monde qui est au
courant du détail de chaque analyse qui se fait à la suite de chaque
recommandation du coroner. Donc, ça,
je tiens à être très claire là-dessus. Et je sais très bien comment ça
fonctionne, les recommandations de coroners.
Deuxième
chose, pour ce qui est du sujet, la conduite avec les facultés affaiblies, et
je vais compléter à mes deux autres questions...
La
Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...je suis certaine que j'en aurai au moins deux autres,
questions, on a un régime déjà très sévère, au Québec, et je vais le
détailler...
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Je vais répéter ma question, je vais répéter ma question. La semaine
dernière, elle ne le savait pas. Hier, elle a dit aux journalistes, à l'équipe
d'enquête, elle ne l'a pas lu. Ma question est très simple : Est-ce
qu'entre hier et aujourd'hui elle a lu l'avis et est-ce qu'elle partage la
conclusion? Une seule question : Est-ce qu'elle partage la conclusion de
l'étude de sa société d'État, la Société d'assurance automobile du Québec?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Donc, je le disais tout à l'heure, et je vais le
détailler... Et ce sera la même chose que la semaine dernière. Puis, s'il me
repose la question cette semaine ou la semaine prochaine... plutôt la suivante,
parce qu'on ne sera pas ici la semaine prochaine, il va avoir la même réponse,
Mme la Présidente. On a un régime de modalités,
et d'encadrement, et de sanctions par rapport à la conduite avec les facultés
affaiblies, que ce soit, oui, l'alcool, mais aussi les drogues, qui est parmi les plus sévères au Canada, Mme la
Présidente, et qui se compare avantageusement, somme toute, à d'autres régimes ailleurs, dans d'autres nations. Donc,
on a un programme de réinsertion et de réhabilitation qui est
extrêmement long et encadrant. On a des modalités de saisie de véhicule qui
sont... qui sont robustes. On a des interdictions d'alcool au volant pour les
jeunes conducteurs.
La
Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : D'ailleurs, à la suite d'une modification par un précédent
ministre libéral, Sam Hamad, 22 ans et moins, interdiction...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Mme la Présidente, le public jugera. Les journalistes qui suivent la
période de questions vont le juger, si elle a répondu à la question. J'ai une
seule question : Est-ce qu'elle a lu son avis? On ne peut pas,
aujourd'hui, plaider l'ignorance. L'avis existe. Il était caviardé. On ne sait
pas c'est quoi, la conclusion. Heureusement, les gens de l'équipe d'enquête Le Devoir
l'a dévoilé.
Mme la Présidente, je
répète ma question : Est-ce qu'elle partage les conclusions de la SAAQ — la
question est très simple — oui
ou non?
La Présidente :
La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault :
Oui. Donc, je continue. On a aussi l'interdiction pour les jeunes conducteurs,
pour ceux qui font du transport de personnes, on a une réduction à
0,05 pour les conducteurs de véhicule lourd. Donc, on a un régime qui est
très sévère et encadrant grâce à l'accumulation des gestes législatifs et
réglementaires qui ont été posés au fil des années à travers les divers
gouvernements.
Je viens juste de
faire adopter un projet de loi pour encore avancer davantage en sécurité
routière au Québec. J'ai ajouté l'interdiction d'alcool pour ceux qui ont une
nouvelle classe de permis de motocyclette. Mais savez-vous, Mme la Présidente,
quel geste n'a pas été posé par le gouvernement libéral? Et je remarque que le
député de Pontiac est absent aujourd'hui, et je suis obligée de le dire...
La
Présidente : M. le leader de l'opposition officielle, je vais vous
écouter.
M. Derraji :
Je vois qu'elle n'a pas d'argument. Elle n'a pas le droit de souligner
l'absence d'un collègue. Je le rappelle encore une fois.
La
Présidente : Voilà. Vous avez raison, M. le leader. On ne peut
souligner l'absence, vous le savez, faites attention. Il vous reste six
secondes.
Mme Guilbault : Mme la Présidente, les libéraux ont été là 15 ans, ils auraient pu
adopter le 0,05, et le précédent ministre des Transports, le député de
Pontiac, a dit non.
La
Présidente : En question... En question principale, M. le député de
Nelligan.
Analyse
de la SAAQ sur la faisabilité d'abaisser le seuil
limite d'alcool dans le sang permis au volant
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Mme la Présidente, trois fois, trois fois je me suis levé aujourd'hui. La
semaine dernière, la même question. Je vais donner à Mme la ministre, une autre
fois, une autre chance. Elle est ministre de la sécurité routière, c'est elle
qui est responsable du Code de la sécurité routière. J'ai siégé avec elle
pendant quelques semaines sur le Code de la sécurité routière. Les gens de la
SAAQ étaient là. Le coroner a demandé l'avis au mois de novembre. La ville l'a reçu. Mme la Présidente, un minimum de
compétence, c'est que, quand on a un avis, on le lit pour le commenter,
Mme la Présidente.
Donc, je vais répéter
encore une fois ma question. L'étude est caviardée. Est-ce qu'elle va la rendre
publique et est-ce qu'aujourd'hui partage la conclusion de la SAAQ? C'est ce
que les gens veulent savoir, Mme la Présidente. Est-ce qu'elle est d'accord,
oui ou non, avec la conclusion de la SAAQ?
• (14 h 20) •
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui. Bien, Mme la Présidente,
peut-être expliquer quelque chose, là. Je ne sais pas si mon collègue est
conscient de ça, la SAAQ, c'est une société d'État qui se gouverne en vertu de
la loi sur la gestion des sociétés d'État,
qui reçoit des demandes d'accès, qui gère les demandes d'accès, qui envoie des
réponses à des demandes d'accès. Le document qu'il nous a montré la
semaine dernière, ça ne vient pas du ministère des Transports et de la Mobilité
durable, là, je veux peut-être le rappeler pour le bénéfice de tout le monde,
ce document ne vient pas de mon ministère des Transports et de la Mobilité
durable, il vient d'une société d'État qui gère sa propre fougère et qui a
répondu à une demande d'accès qu'elle a reçue. Et, non, je n'étais pas au
courant. Puis, d'ailleurs, même les demandes d'accès de mon ministère, je ne
m'en mêle pas, il y a un régime qui est là, les lanceurs d'alerte, je ne sais
pas, en tout cas, tous ces régimes-là, les
ministres ne se mêlent pas de ça. Alors, c'est une demande d'accès qui a été
gérée par la SAAQ, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : On
avance, Mme la Présidente. Zéro argument. Et le seul argument qu'elle avait sur
la table au niveau des contrôles routiers, il vient d'être démoli par
l'excellente équipe d'enquête du journal Le Devoir.
Je vais répéter ma
question aujourd'hui une quatrième fois, c'est la question qui tue :
Est-ce que...
Des voix : ...
La
Présidente : Attendez, attendez. M. le leader... Article 32. Respect
du décorum, silence. Poursuivez votre question.
M. Derraji : 0,05
sauve des vies. C'est la conclusion de la SAAQ. Est-ce qu'elle est pour ou
contre?
La Présidente :
La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Bien, Mme la Présidente, voilà
la réponse qui tue. Janvier 2018, janvier 2018, voici le début d'un article de La
Presse : «Le ministère québécois de la Justice voit d'un bon oeil
l'idée d'imposer des sanctions aux automobilistes dès que l'alcoolémie atteint
0,05, mesure qu'a rejetée le ministre des Transports, André Fortin.» Député de
Pontiac, député de Pontiac, désolée, c'est parce que... Bon. C'est le député de
Pontiac, un député libéral de Pontiac qui,
en 2018, était ministre des Transports qui s'est fait recommander... qui, lui,
avait de l'air, contrairement à moi, au courant de ce qui se faisait à
la SAAQ et qui a rejeté le 0,05.
La Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : Ça
fait que, si le député de Nelligan a des questions, qu'il demande à son
collègue de Pontiac.
La
Présidente : Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition
officielle.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Bon,
bien là, si on veut des réponses, on va demander au premier ministre. Ça
suffit. On vient d'entendre la ministre du Transport du Québec dire :
C'est une société d'État puis ce n'est pas moi. L'article 25 de la loi sur
la société des transports fait en sorte que vous êtes responsable. Elle est
responsable de l'application de la loi. Elle ne peut pas balayer ça du revers
de la main comme ils l'ont fait avec SAAQclic.Là, la SAAQ, qui est sous
sa gouverne, a déposé un rapport important. On veut le voir, le savoir, puis on
veut savoir si le gouvernement va donner suite. 0,05 sauve des vies.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui,
Mme la Présidente, il y a plusieurs mesures qui existent pour réduire les
impacts négatifs de l'alcool au volant, des mesures qu'on a prises dans... au
fil du temps, pas seulement notre gouvernement, mais on peut dire
qu'aujourd'hui c'est au Québec qu'on a les règles parmi les plus sévères au
monde. On a, entre autres, une tolérance zéro pour les drogues, donc ce n'est
pas seulement l'alcool, tolérance zéro pour les jeunes ou les nouveaux conducteurs. Il y a un mécanisme aussi
d'antidémarreur, un an à deux ans pour une première condamnation,
puis, à vie, suspension du permis pour une deuxième condamnation. On
fait beaucoup de promotion pour la prévention. Donc, on a fait nos choix.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du deuxième groupe d'opposition.
Entretien du métro de Montréal
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente. Fabre, D'Iberville,
Saint-Michel, il y a trois stations de métro à Montréal qui sont fermées pour
une durée indéterminée. Ça, c'est des dizaines de milliers de personnes qui
sont privées de leur moyen de transport
quotidien, puis c'est autant des infirmières que des gens d'affaires. C'est
grave. Mais le pire, c'est que c'était écrit dans le ciel.
Depuis
2018, la CAQ a négligé le financement de l'entretien du transport collectif.
Regardez la ligne rouge, ça baisse, ça
baisse, ça baisse. C'était écrit dans le ciel en grosses lettres que ça allait
finir par briser, et ça risque de briser encore.
Le métro de Montréal,
là, c'est 800 000 déplacements les jours de semaine, c'est la plus
grande infrastructure de transport au
Canada, c'est le deuxième plus gros réseau de métro en Amérique du Nord, mais
c'est la dernière priorité du gouvernement de la CAQ. À la CAQ, là, ils
ont un ministre qui est prêt à verser son sang pour un tunnel qui n'existe même
pas, mais, vendredi, quand le métro de Montréal a brisé, la ministre des
Transports est partie en courant, elle a annulé son point de presse qui était
déjà prévu à Montréal, elle n'a pas eu le courage de répondre aux questions des
Montréalais, des Montréalaises et des journalistes.
Est-ce que le premier
ministre, lui, va avoir le courage, aujourd'hui, de prendre sa part de
responsabilité?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, il y a effectivement des responsabilités qui reviennent
au gouvernement du Québec, mais il y a surtout des responsabilités qui
reviennent aux grandes villes, incluant la ville de Montréal. Ce qu'on sait,
Mme la Présidente, c'est que, depuis six ans, on a investi des sommes records,
quand on additionne le maintien et le développement. Entre autres, j'ai entendu
plusieurs fois le chef de Québec solidaire nous dire : Ça avance plus vite, le prolongement de la ligne bleue, ça
avance enfin. Il nous parle aussi du REM de l'Est, qu'on appelle maintenant
le PRE, on avance là-dessus.
Mme la Présidente, on
n'a jamais autant investi en transport collectif. Pourtant, Québec solidaire,
bien, n'est pas satisfait, pense que l'argent pousse dans les arbres. Ce n'est
pas le cas, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Les faits sont
têtus, Mme la Présidente. Les investissements du gouvernement du Québec en entretien du transport collectif, ils
diminuent, ils baissent, ils baissent, ils baissent. Si on n'entretient pas nos
infrastructures, elles vont briser. C'est pour ça que le métro de
Montréal est brisé.
Est-ce
que le premier ministre peut prendre sa part de responsabilité ou est-ce qu'il
va faire comme sa ministre des Transports puis se défiler?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui. Bien, Mme la Présidente,
c'est drôle, juste avant la question du collègue, j'avais dit à mon
équipe : Il me faudrait un tableau, pour compléter celui que j'ai souvent,
du PQI. Ça fait qu'attendez-vous à ce que j'aie ça sous la main prochainement,
le PQI en transport collectif, parce qu'on verrait, là, de manière aussi
probante que les investissements en transport collectif dans l'ensemble,
soutien aux opérations, immobilisations... qu'ils n'ont jamais été aussi élevés
que depuis que la CAQ est au pouvoir. Le PQI en transport collectif, 2015, les
libéraux, 7,2 %, et nous, 13,8 %.
Mme la Présidente, c'est presque le double. Je ne sais pas si les gens font le
calcul, là, 7,2 %, c'est presque la moitié seulement de ce que
nous, on met.
La
Présidente : En terminant.
Mme
Guilbault : On n'a jamais mis autant
d'argent en transport collectif, que ce soit à Montréal ou ailleurs,
monsieur... Mme la Présidente. Pardon, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : La vice-première ministre entretient volontairement la
confusion. Les investissements en entretien
des actifs piquent du nez depuis que la CAQ est au pouvoir. À partir de 2018,
la ligne rouge, elle baisse, elle baisse, elle baisse. Le premier ministre est
premier ministre de tous les Québécois. Les Montréalais, c'est des Québécois. Le métro de Montréal, c'est l'épine dorsale de
l'économie québécoise, puis Montréal, c'est le poumon économique du Québec.
Est-ce qu'il peut se
lever puis dire qu'il va réinvestir pour qu'on entretienne le métro de
Montréal?
La
Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La Présidente :
Article 32, tout le monde, je
vous rappelle l'article 32. On garde le silence. On écoute la réponse
de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Bien, Mme la Présidente, si quelqu'un maintient la confusion, c'est
bien Québec solidaire. Ça fait des mois que je me tue à expliquer au député de
Taschereau que le gouvernement fédéral se désengage dans le transport collectif. Il semble avoir commencé à le
comprendre. Alors, quand le premier ministre dit que les municipalités
ont leur rôle à jouer, c'est vrai. Le gouvernement du Québec joue plus que son
rôle. Et le fédéral, précisément en maintien
des actifs, met très, très peu d'argent. Donc, s'il se réveille, à un moment
donné, puis il s'aperçoit de ça, il pourrait nous aider puis joindre sa
voix au Parti libéral et à la nôtre.
Ceci étant dit, Mme
la Présidente, on met à la disposition de la STM des enveloppes en soutien aux
opérations, en maintien des actifs, en bonification, et ils font leur priorisation.
On donne de l'argent, on fonctionne avec les priorités
de la STM, qui étaient très heureux d'annoncer le prolongement de la ligne
bleue, à l'inverse de Québec solidaire, qui a l'air de penser que ce
n'était pas important.
• (14 h 30) •
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Ressources d'hébergement pour les itinérants
M. Guillaume Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Mme la Présidente, depuis le début septembre, je fais
la tournée des organismes qui viennent en aide aux personnes en situation
d'itinérance, et le constat est sans équivoque : faute de financement récurrent et planifié, une partie importante
d'entre eux ne seront pas prêts à ouvrir des haltes-chaleur à temps, bien que
le froid soit déjà à nos portes.
Chaque année, c'est
la même histoire, l'appel à projets sort en octobre, les projets sont retenus
en novembre, et l'argent arrive beaucoup trop tard, souvent au milieu de
l'hiver, en janvier. Cette année encore, l'appel à projets du CIUSSS—Centre-Sud
fut publié la semaine dernière, Mme la Présidente. Ça n'a aucun sens. Les
organismes sont déjà débordés, imaginez, à la dernière minute doivent trouver
un local, embaucher le personnel, les former, ouvrir. Et c'est toujours à
recommencer, année après année.
Mme
la Présidente, le ministre est-il prêt à assurer le financement récurrent sur
trois ans, et ce, sans délai, à tous les organismes prêts à ouvrir des haltes-chaleur
au Québec cet hiver?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bien,Mme la Présidente, je vous remercie et je remercie le député de Saint-Henri—Sainte-Anne pour sa question. Clairement,
il n'a pas lu la suite de son fil Twitter en fin de semaine, parce que le
financement de l'itinérance, je l'ai dit
plusieurs fois ici, a complètement changé depuis que nous sommes au
gouvernement. Non seulement les budgets ont été majorés de façon
importante, passant de 50 millions récurrents à 280 millions
récurrents, dans le plan d'action interministériel en itinérance qu'on a
déposé, à 410 millions par année cette année, mais ça fait depuis qu'on a
déposé le plan interministériel que les sommes sont récurrentes d'année, en
année, en année.
En plus, Mme la
Présidente, on a clairement établi le 24/7 à travers le Québec, sept jours par
semaine, 12 mois par année. Et là-dedans sont les sommes pour les
haltes-chaleur, Mme la Présidente.
Alors, peut-être
qu'il y a un enjeu avec le CIUSSS—Centre-Sud, et je suis prêt à le régler avec
lui, mais, sinon, Mme la Présidente, la
directive est très claire. D'ailleurs, ce qu'on vient d'annoncer dans le comté
de sa collègue de Mercier, c'est un projet, justement, pour ceux qui
refusent d'aller en refuge l'hiver, et c'est le projet PRISM...
La
Présidente : En terminant.
M. Carmant : ...que
je vous expliquerai lors des prochaines complémentaires, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Mme la Présidente, le
ministre peut bien dire ce qu'il veut, mais le terrain n'est pas d'accord
avec lui. Qu'il leur demande.
Le ministre nous dit
que l'argent est là, Mme la Présidente, mais, même dans les scénarios les plus
optimistes, on parle seulement de 1 500 places en hébergement
d'urgence cet hiver à Montréal pour une population de plus de 4 000 personnes dans la rue. Faites les
maths, c'est insuffisant, c'est inacceptable. Offrir des refuges en nombre
suffisant, c'est une question de dignité humaine.
Est-il prêt à prendre
ses responsabilités et à déposer un plan total maintenant?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Mme
la Présidente, le plan d'action interministériel en itinérance, il est complet,
il a été salué par les organismes, et on ne cesse de le bonifier depuis qu'on
l'a déposé, Mme la Présidente.
Donc, PRISM, qu'est-ce
que c'est? C'est garder des places en refuge pour ceux qui ont des problèmes de
santé mentale et qui soit refusent d'aller en refuge soit sont refusés par les
refuges. Donc, on leur garde des lits, on leur donne des soins en santé mentale
pendant huit à 12 semaines et on les accompagne en logement, Mme la
Présidente. C'est comme ça qu'on va enlever
les itinérants qui refusent d'aller dans les refuges et qu'on va venir les
aider, Mme la Présidente.
Je suis très fier du
travail qu'on a fait, ce gouvernement, au niveau de l'itinérance, Mme la
Présidente.
La
Présidente : En terminant.
M. Carmant : On
a été pris, postpandémie, avec une hausse incroyable de l'itinérance. Encore
aujourd'hui, avec la députée de Hull, on a...
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Mme la Présidente, le plan interministériel, il est
tellement complet qu'il reste encore plus de 4 000 personnes dans la
rue. Je pense qu'on peut tirer nos propres conclusions.
Est-ce que le
ministre est prêt à assumer sa responsabilité face à cet enjeu de dignité
humaine et à assurer le financement prévisible et suffisant pour tout le monde
des haltes-chaleur cet hiver?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : ...Mme la Présidente,
combien de fois dois-je répéter que le financement est déjà sur la table? Il
n'y a rien d'autre à ajouter. Et la récurrence est déjà là pour l'an prochain,
l'année prochaine, l'année prochaine, et ainsi de suite.
L'enjeu, Mme la Présidente, là, c'est sortir les
gens de l'itinérance. Et là on est rendus avec deux groupes qui refusent
d'aller en refuge et qu'il faut aider. Les gens qui ont des problèmes de santé
mentale, la solution PRISM, c'est une solution qu'on veut mettre de l'avant.
D'ailleurs, même à Québec, également, c'est un enjeu qu'on veut mettre de
l'avant. Ensuite, il va falloir trouver une solution pour les personnes à
risque de toxicomanie.
Tous les jours, notre gouvernement innove pour
aider les gens en situation d'itinérance. D'ailleurs, avec la députée de Hull,
on annonçait... on va... on annonçait aujourd'hui le projet de Devcore avec des
modulaires...
La Présidente : En terminant.
M. Carmant : ...une autre avancée
importante, Mme la Présidente, pour les régions du Québec.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Laurier-Dorion.
Construction de logements
sociaux
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. À l'hiver 2022, la CAQ lançait en grande pompe le fameux
programme PHAQ, de construction de logements abordables. 33 mois plus tard,
combien de logements ont été livrés par ce programme soi-disant
révolutionnaire? Pas 1 000, pas 100, pas 10. Seulement six, Mme la
Présidente.
Dans le dernier budget, la CAQ a promis aux
Québécois de livrer 20 000 logements PHAQ. Au rythme où va la
ministre, la CAQ va remplir sa promesse au tournant du prochain millénaire.
Mme la Présidente, ça fait des années qu'on est
en crise du logement et ça fait des années que les Québécois se font
dire : Soyez patients, ça s'en vient, on travaille là dessus. Les
Québécois ont été plus que patients.
Où sont les résultats? Six unités livrées en
33 mois, est-ce que ce sont des résultats acceptables pour la ministre de
l'Habitation?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Bonjour,
Mme la Présidente. Je vous... Je suis bien contente de me lever en Chambre
aujourd'hui pour qu'on parle, justement, d'habitation, parce que c'est
un sujet qui préoccupe effectivement les Québécois. Je vais juste rappeler au
collègue de Laurier-Dorion, là, que, quand on est arrivés au pouvoir, là...
plus de 15 000 unités dont personne
ne s'occupaient, on ne savait pas ce qui se passait avec ça. Ces
15 000 unités là, Mme la Présidente, du fameux programme
AccèsLogis, dont le député de Laurier-Dorion s'ennuie, bien, elles sont toutes
en chantier si elles avaient à être mises en chantier.
Ensuite de
ça, Mme la Présidente, en 2023, on a livré 3 000 unités, puis, cette
année, près de 4 000, puis, en 2025, près de 7 000, puis, en 2026, près de 9 000. Les projections
sont là, Mme la Présidente, on suit ça, nous, contrairement au gouvernement précédent, on sait ce qui se passe
avec chacun des projets, il n'y a aucune somme d'argent qui traîne dans
le système puis qui n'est pas utilisée. On
va livrer les unités. Le Programme d'habitation abordable, c'est un des
programmes, puis on continue d'innover. Puis je pourrai m'étendre
là-dessus en complémentaire, mais on continue d'innover avec plusieurs
partenariats, Mme la Présidente.
La Présidente : En terminant.
Mme Duranceau : Je n'ai aucune
inquiétude qu'on va livrer pour les Québécois.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Beaucoup de
logements sur papier, Mme la Présidente, mais zéro... six logements livrés
seulement, là. Ce que la ministre nous dit, finalement, c'est : Bientôt,
attendez, ça s'en vient, votre appel est important pour nous, là. La CAQ promet
quelque 20 000 logements PHAQ d'ici 2029, et on attend toujours
130 unités, seulement 130 unités, pour septembre de cette année.
Est-ce que les Québécois devraient croire la
parole de la ministre?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau :
Mme la Présidente, je pense qu'il ne faut pas regarder l'arbre, il faut
regarder la forêt. Ce n'est pas 120 unités, là, qui sont en livraison pour
le quatrième trimestre, ce n'est pas six, c'est 3 000 qui vont être
livrées en 2024, puis c'est 7 000 l'année prochaine, puis c'est 9 000
l'année d'après. Alors, il faut voir les choses plus globalement.
D'ailleurs, le député
de Laurier-Dorion réfère au site de la SHQ, qui est en train d'être mis à jour
en date du 30 septembre, c'est pour ça
qu'on n'a pas les données en date d'aujourd'hui, le 8 octobre. Aucune
inquiétude, on travaille là-dessus.
Mme la Présidente,
nous, on s'est donné des outils pour faire bien plus qu'avec un seul programme.
La
Présidente : En terminant.
Mme Duranceau : On a des partenariats
avec des grands bâtisseurs qui vont nous aider à livrer des milliers d'unités,
Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Justement, Mme la
ministre, sur le tableau de bord du site de la SHQ : Vide. Vide. Les
promoteurs, les villes, les OBNL, les
comités de logement critiquent tous la lenteur et la bureaucratie du programme
PHAQ. Tout le monde attend, entre autres, le prochain appel d'offres
pour déposer des projets, et ça presse.
Est-ce que la
ministre peut au moins nous dire aujourd'hui quand est-ce qu'elle va annoncer
la prochaine date de l'appel d'offres?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau :
...de demander un nouvel appel à projets. Bon, là, premièrement, je répète
qu'on a plus de 23 000 unités qui sont présentement à différentes
étapes de construction. On sait exactement on est rendus où pour chacun des
projets. S'il y a un décalage dans la livraison d'un mois, deux mois, ce n'est
pas un enjeu, on les suit. Contrairement au gouvernement précédent, on n'est
pas cabochons, on le sait, où on s'en va, hein?
Donc, alors, Mme la
Présidente, moi je suis très, très satisfaite de ce qui est en train de se
faire. On a des nouveaux outils. Donc, je répète, il y a le PHAQ, il y a les partenariats
avec les fonds fiscalisés et il y a, par ailleurs, des ententes avec les grands
bâtisseurs.
La
Présidente : En terminant.
Mme Duranceau :
Donc, Mme la Présidente, on s'est donné les moyens de livrer.
Des voix :
...
La Présidente :
Aïe! Je vous ai vus Article 32, article 32, décorum. On garde le
silence, on n'applaudit pas. Et je ne trouve pas drôle que vous trouviez ça
drôle.
Maintenant, en
question principale, je reconnais le chef du troisième groupe d'opposition.
Rapatriement
des pouvoirs en matière d'immigration
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, le premier ministre est de retour de
Paris, où il a volé la vedette, mais pas
pour les bonnes raisons. Il a proposé une solution improvisée et saugrenue pour
réduire le nombre de demandeurs d'asile au Québec, une solution qu'il
savait très bien impossible et pour laquelle il avait déjà obtenu un refus du
fédéral.
Comme il revient
d'Europe, il devrait savoir que de vraies solutions existent pour réduire le
flux de demandeurs d'asile, elles ont cours
en Allemagne, aux Pays-Bas, en France, en Suède, au Danemark, et j'en passe,
c'est resserrer les politiques pour l'obtention de visa, instaurer un
filtre de première vérification pour évaluer le caractère vraisemblable ou non des demandes et traiter les demandes
beaucoup plus rapidement. Ces nations qui ont réussi à implanter ces mesures
sont indépendantes, elles ont les pleins pouvoirs en immigration, ces mêmes
pleins pouvoirs que le premier ministre qualifiait de nécessaires à la survie
de notre nation. Ottawa ne nous donnera jamais ces pouvoirs-là et Ottawa
n'obligera jamais les demandeurs d'asile à
se déplacer vers d'autres provinces. Je le sais, le premier ministre le sait,
tout le monde ici, en cette pièce, le sait.
Donc, il y a des limites à se conter
des histoires. Il y a des limites, quand on est premier ministre, à fuir la
réalité pour éviter de voir en face ses échecs. Le gouvernement est déjà
à court d'options vis-à-vis le fédéral et ses refus, on n'est qu'à la
mi-mandat.
Ça va être quoi...
• (14 h 40) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, je pense qu'on est tous d'accord ici, dans cette
Chambre, qu'on aimerait accueillir toutes les personnes qui viennent de pays
plus pauvres qui souhaiteraient venir habiter au Québec, mais, Mme la
Présidente, malheureusement, il y a une limite à la capacité d'accueil, et déjà
cette limite est dépassée. On a actuellement 160 000 demandeurs
d'asile, c'est 45 % de tous les demandeurs d'asile du Canada, alors que le
Québec représente 22 % de la
population. Ça a des impacts négatifs sur nos services. Puis il y a 40 %
de ces gens-là qui ne parlent pas français, donc ça a un impact sur
l'avenir du français à Montréal.
Mme
la Présidente, c'est la responsabilité du gouvernement fédéral de réduire le
nombre de demandeurs d'asile. Il y a effectivement plusieurs moyens,
mais il y a une obligation de résultat, et j'espère que le chef du PQ est
d'accord avec moi.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
le constat sur lequel on peut se mettre d'accord, c'est que ça fait maintenant six ans que le fédéral ne livre pas dans
son obligation de résultat et que la CAQ a perdu le contrôle sur l'immigration.
Donc,
je repose ma question : À quoi bon, quand on est chef d'État, d'aller à
l'étranger pour dire des choses qui ne se peuvent pas? Le premier ministre est
à ce point désespéré et dépassé par la situation qu'il réclame des
choses qui n'arriveront jamais, et ce n'est pas normal. Il y a des solutions,
mais elles impliquent qu'on décide par
nous-mêmes.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, on le sait, là, puis on commence à l'avoir
entendu, la seule solution du chef du PQ, c'est l'obsession référendaire. Mais
moi, j'aimerais ça qu'il nous dise, le chef du PQ, là, si jamais il était élu
puis si jamais, dans un premier mandat, la première année, il ne réussissait
pas à faire la souveraineté, comment il ferait pour réduire le nombre de
demandeurs d'asile au Québec. Est-ce qu'il peut nous dire ça, là? Moi, ce que
je vois, c'est qu'il met tous ses espoirs dans un référendum gagnant. C'est son
choix.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Je
préfère mettre mes espoirs dans l'indépendance du Québec que dans Pierre Poilievre,
Mme la Présidente.
Écoutez, la solution
sur laquelle on s'entend, ce sont les pleins pouvoirs du Québec en immigration.
Le premier ministre a dit que c'était une
question de survie de la nation; je le pense. Il ne les obtiendra pas. Donc,
quelle est la conclusion logique? Et
je l'ai entendu dire qu'il avait l'appui de la population pour ce qu'il a fait
à Paris, là. Qu'il déclenche, demain, les partielles à Terrebonne, puis
on ira vérifier si on a...
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
tous les pays, actuellement, en Europe, se penchent sur des moyens de répartir
les demandeurs d'asile, parce qu'il y en a beaucoup trop dans certains pays,
incluant en France. Donc, c'est possible de
le faire humainement. Mais moi, je pense qu'on a plus de chances de réussir en
négociant avec le gouvernement fédéral que
d'être obsédés par un référendum sur la souveraineté du Québec. Je respecte le
choix du chef du PQ, mais je pense qu'on a plus de chances, avec notre
alternative, de réussir.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Vaudreuil.
Congestion routière dans le secteur de Vaudreuil-Soulanges
Mme Marie-Claude
Nichols
Mme Nichols :
Merci, Mme la Présidente. La sécurité économique, ça existe, le
gouvernement le sait très bien. Si le concept est bon pour la ville de Québec,
c'est aussi bon pour Vaudreuil.
Je peux vous dire que
Vaudreuil vit une grande insécurité économique depuis plusieurs mois en raison
des problèmes de circulation majeurs. Des
épiceries perdent 100 000 $ par semaine. Des grandes surfaces,
600 000 $ par mois. Comment vous pensez que nos petits
commerçants locaux, eux, arrivent à survivre?
Des solutions, il y
en a. Nos acteurs locaux, qui tiennent à la survie de la région, ont des
solutions. Pourtant, la ministre s'en remet à des comités pour calmer le jeu,
des comités, des comités qui ne finissent plus. La solution est simple, efficace, c'est la voie de contournement
de l'autoroute 20. D'ailleurs, comment la CAQ explique son refus d'étudier
la pétition de plus de 16 000 noms? On ne demande pas grand-chose à
la ministre, on lui demande de regarder le projet, en lui rappelant que la
ville peut même se charger de l'exécution.
Est-ce que la
ministre peut agir pour la sécurité économique de Vaudreuil?
La
Présidente : Et je vous rappelle de vous adresser toujours à la
présidence. La réponse de la ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault : Oui, Mme la Présidente, d'abord, je veux réitérer ma grande
sensibilité aux gens qui, effectivement, font face à un défi de mobilité qui
est très grand, dans le coin de Vaudreuil. Ma collègue la députée de Soulanges le sait tout au moins aussi bien que la
députée de Vaudreuil et moi, on reçoit beaucoup de messages, on répond aux
citoyens, on met en place énormément de mesures d'atténuation, sur lesquelles
j'aurai l'occasion de revenir, étant donné
que j'aurai deux autres questions, vraisemblablement, sur le sujet, mais je
veux dire aux gens qu'on comprend la situation désagréable dans laquelle
ils se trouvent.
Mais, Mme la
Présidente, je suis obligée de placer le contexte. À chaque fois que la députée
de Vaudreuil me pose les mêmes questions sur la mobilité dans le coin de
Vaudreuil, je dois placer le contexte. Le contexte, c'est que les libéraux ont
été là pendant 15 ans, le député de Vaudreuil était libéral, dont la
députée actuelle pour une bonne partie de ce temps-là, et à la fois la 20 et le
pont de l'Île-aux-Tourtes auraient pu, auraient dû être pris en compte quand
c'était le temps pour ne pas qu'on se retrouve dans des situations d'urgence
comme la reconstruction en urgence du pont
de l'Île-aux-Tourtes actuelle, qui génère beaucoup de congestion. Malgré tout,
on va le livrer à partir de 2026‑2027. Donc,
on fait au plus vite dans la réalité des choses, Mme la Présidente. Mais, si la
députée de Vaudreuil avait convaincu son gouvernement libéral de faire
ce qu'il fallait quand c'était le temps...
La
Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...on ne serait pas dans cette situation-là, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Marie-Claude
Nichols
Mme Nichols : Mme la Présidente, si le
gouvernement de la CAQ avait suivi l'échéancier, le plan des libéraux, bien, le pont, il serait fini
aujourd'hui, puis on serait passés à d'autres choses, la 20 serait présentement
en exécution.
Il y a la
propriétaire d'une petite boutique alimentaire qui parle des impacts de la
congestion routière sur son commerce. Ses revenus sont en chute libre. Elle a
d'autres succursales, les autres sont en expansion. Vaudreuil, ça ne fonctionne
pas, écoute, elle tient ça à bout de bras.
Mme la Présidente,
est-ce que la ministre peut dire à cette propriétaire et aux autres commerçants
combien de fermetures et de faillites ça va prendre?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Alors donc, Mme la Présidente, concernant l'étude de la 20, on a
rencontré, le 23 septembre... je ne sais pas si elle est au
courant, il y a eu une rencontre sur l'étude en question, sur le projet en
question. Donc, le projet, il est toujours vivant, mais évidemment, comme
l'ensemble des projets, il y a des étapes à franchir, et comme, le pont de
l'Île-aux-Tourtes, il aurait pu avancer plus vite si le gouvernement libéral
s'en était occupé à l'époque. Ça fait
combien d'années? Elle est bien placée pour le savoir. Un précédent député de
Vaudreuil a déjà même été ministre des Transports libéral, dans le
temps, puis il ne s'en est pas occupé non plus.
Donc, Mme la Présidente,
quand le Parti libéral se lève aujourd'hui pour demander à la CAQ pourquoi les
problèmes du temps des libéraux ne sont pas réglés, bien, je suis obligée de
dire, comme j'ai déjà dit, mettez un miroir dans votre salle de caucus puis
posez-vous les questions à vous-mêmes. Nous, on les règle, les problèmes.
La Présidente : En deuxième
complémentaire. On écoute.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Bien, Mme la
Présidente, ce n'est même pas drôle, parce qu'honnêtement, si l'échéancier
avait été suivi, le pont serait fini, aujourd'hui, puis on passerait à d'autres
choses. Un peu comme l'hôpital, comme l'hôpital de Vaudreuil qui va voir le
jour. Pourquoi? Parce que vous avez suivi notre échéancier, cette fois-là.
La semaine dernière, la ministre était absente,
mais je me suis levée pour dénoncer les enjeux de sécurité, parce que les quartiers résidentiels sont pris d'assaut
par les automobilistes. C'est dangereux. On demande d'intervenir. On lui
demande de prendre en considération la réalité de notre monde. On a besoin
d'être entendus.
Est-ce que la ministre peut rassurer les
parents?
La
Présidente : Et je vous rappelle à nouveau que, dans votre
question, vous devez vous adresser à la présidente. La réponse de la
ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, tout à fait, je les rassure, parce que nous, on s'occupe des
problèmes, Mme la Présidente. C'est vrai, ce que j'ai dit tout à l'heure,
qu'ils se posent leurs questions à eux-mêmes. On parlait, tout à l'heure, de la
ligne bleue. Pourquoi on en a parlé pendant
presque 40 ans sans que personne ne s'en occupe, alors qu'il y a
des députés de l'est de Montréal dans le Parti libéral? Bien, nous, on
le fait, le prolongement de la ligne bleue. Pourquoi on est obligés de brancher Internet nous-mêmes partout au
Québec, alors que Jean Charest le promettait en 2003? Parce que les
libéraux ne s'en sont pas occupés, Mme la Présidente.
C'est la même chose pour la mobilité autour de
Vaudreuil, que ce soit le pont de l'Île-aux-Tourtes, qui nécessitait d'être
reconstruit, ou l'étude de la 20, pour laquelle on est en train de rencontrer,
entre autres, les élus de la circonscription de la députée de Vaudreuil. On
s'en occupe, Mme la Présidente, mais, s'ils s'en étaient occupés quand c'était
le temps, on n'en serait pas là, puis elle ne serait pas obligée de se lever
aujourd'hui.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Formations de courte durée
dans le secteur de la construction
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Une des causes de la crise du logement qu'on vit en ce moment,
c'est la pénurie de travailleurs dans le domaine de la construction. Puis, dans
le domaine, la solution du ministre du Travail, c'étaient des formations accélérées en construction, mais, sans
surprise, c'est un échec total, à peine 26 % des étudiants formés aboutissent, dans les faits, sur les chantiers de
construction. Puis je vous dis «sans surprise» parce que, dès janvier dernier,
on avait eu des échos du terrain que certains étudiants étaient inscrits pour
rénover leurs chalets ou leurs duplex.
Résumons un peu les choses : on dépense
d'importantes sommes d'argent public, on improvise un programme sur un coin de table sans consulter le milieu, ce
faisant on met en danger un D.E.P. qui fonctionnait bien, les diplômés ne se
trouvent même pas de job parce que la formation est mal reconnue par les
employeurs, puis en plus, avec les nouvelles cohortes qui continuent, on
continue de garrocher de l'argent par les fenêtres comme si de rien n'était.
Ma question au ministre : Comment se
fait-il qu'il ne constate pas l'échec de sa mesure? Et qu'est-ce qu'il va faire
pour redresser la situation?
• (14 h 50) •
La Présidente : La réponse du
ministre du Travail.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Le secteur de la construction, il est névralgique pour le Québec,
on le sait, c'est près de 8 % du PIB. On a des besoins immenses en
habitation, les écoles, les hôpitaux, les projets industriels issus de la
filière batterie, la filière énergie. Le programme de formation accélérée
permet d'acquérir des compétences essentielles, parce que la majorité des
travailleurs accédaient sur nos chantiers sans formation. Et là j'inviterais
mon collègue à bien écouter : sur les
personnes qui ont amorcé le processus menant à une attestation d'études
professionnelles, il y en a 2 551 qui ont obtenu leur diplôme en
date d'aujourd'hui, parce qu'il y a encore des cohortes qui sont actives. Sur ces 2 551, il y en a 1 251, personnes,
qui ont obtenu un certificat de compétence de la Commission de la construction
du Québec. Donc ce n'est pas 25 %, c'est 49 %, d'une part. Et, par
ailleurs, mon collègue le sait très bien...
La Présidente : En terminant.
M. Boulet :
...il y a beaucoup de travaux qui ne sont pas assujettis. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : ...Mme la
Présidente. À Québec solidaire, on a proposé que les résidents non permanents
qui se trouvent déjà au Québec puissent se
voir offrir une voie accélérée vers le certificat de sélection du Québec s'ils
s'engagent dans un parcours qualifiant dans le secteur de la
construction. Ce serait du monde qui serait motivé. Votre mesure... La mesure
du ministre, Mme la Présidente, ne fonctionne pas, c'est un constat d'échec, et
il continue d'envoyer de l'argent, de gaspiller de l'argent. On lui propose une
mesure qui fonctionnerait. Qu'est-ce qu'il attend pour l'appliquer? Qu'il vote
pour notre motion qu'on dépose aujourd'hui.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, pour compléter ma première réponse, il y en a 49 % qui
ont déjà eu un certificat de compétence apprenti, et il y a à peu près
45 % des travaux de construction qui ne sont pas assujettis à la
Commission de la construction, donc pas besoin d'avoir de carte. On peut penser
aux ports, aux administrations publiques, à
la rénovation résidentielle. Il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas à
obtenir un certificat de compétence.
Maintenant, vous étiez là, en commission
parlementaire, collègue, sur le projet de loi qui vise à construire plus au
Québec, la polyvalence, la mobilité, la reconnaissance de la formation,
expérience des personnes immigrantes.
La Présidente : Cela met fin
à la période de questions et de réponses orales. Demeurez en place pour la
tenue des votes reportés. Et, pour ce faire, je vais céder la place au
troisième vice-président de l'Assemblée nationale. Merci beaucoup pour votre
attention. Bonne fin de journée.
Votes reportés
Adoption du principe du projet
de loi n° 63
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, bonjour, collègues. À la rubrique des votes reportés, comme
annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté
sur la motion de Mme la ministre des Ressources naturelles et des Forêts
proposant que le principe du projet de loi n° 63, Loi
modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions, soit adopté. Le vote
est maintenant ouvert.
La période de vote est terminée. M. le
secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 85
Contre :
15
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Benjamin) : La
motion est adoptée. En conséquence, le principe du projet de loi n° 63, Loi
modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions, est adopté.
M. le leader du gouvernement.
Renvoi à la Commission de
l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, je fais motion, M. le Président, pour que ce soit référé en commission
parlementaire. J'imagine que c'est ça que vous vouliez me dire.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : C'est
ce que je voulais entendre.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée? Adopté.
Adoption du projet de loi
n° 62
Nous allons maintenant procéder au vote reporté
sur la motion de M. le ministre responsable des Infrastructures proposant que
le projet de loi n° 62, Loi visant principalement à diversifier les
stratégies d'acquisition des organismes publics et à leur
offrir davantage d'agilité dans la réalisation de leurs projets
d'infrastructure, soit adopté. Le vote est maintenant ouvert.
La période de vote est terminée. M. le
secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 72
Contre :
28
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Benjamin) : La
motion est donc adoptée. En conséquence, le projet de loi n° 62, Loi
visant principalement à diversifier les stratégies d'acquisition des organismes
publics et à leur offrir davantage d'agilité dans la réalisation de leurs
projets d'infrastructure, est adopté.
Motions sans préavis
À la rubrique des motions sans préavis, en fonction
de nos règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
groupe formant le gouvernement. M. le ministre
responsable de la Lutte contre le racisme.
Rendre hommage aux
victimes des attaques terroristes survenues le 7 octobre 2023
en Israël ainsi qu'à celles de la guerre entre Israël et le Hamas
M. Skeete : Merci beaucoup, M.
le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec le député
d'Acadie, le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, le député de Jean-Talon, la députée de Vaudreuil et le député
de Saint-Jérôme :
«Que l'Assemblée nationale rende hommage aux
victimes des attaques terroristes survenues le 7 octobre 2023 en Israël, ainsi
qu'à celles de la guerre entre Israël et le Hamas;
«Que l'Assemblée nationale demande un
cessez-le-feu immédiat et définitif entre Israël et le Hamas de même que la
libération des otages encore détenus à Gaza;
«Qu'elle appelle toutes les parties à respecter
le droit international aussi bien dans le traitement des populations civiles
que dans la conduite du conflit armé;
«Qu'elle demande la protection des travailleurs
humanitaires qui oeuvrent sur le terrain et qu'elle reconnaisse leur action et
leur engagement;
«Qu'elle
demande l'acheminement de l'aide humanitaire sans entrave, ainsi que l'accès
pour la population civile aux soins de santé, à l'eau potable et à la
nourriture;
«Qu'elle condamne fermement tout crime de guerre
et tout crime contre l'humanité;
«Qu'elle réitère la nécessité d'atteindre un
accord négocié afin de garantir le maintien d'une paix et d'une stabilité
durables dans la région.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il y a consentement, sans débat, M. le
Président. Et je vous demanderais un vote électronique.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, il y a
consentement, sans débat. Un vote électronique a été demandé. La période
de vote est ouverte.
La période de vote est terminée. M. le
secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 98
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est donc adoptée. M. le leader.
M.
Derraji : ...à la lumière de la lecture de la motion, je
pense que le collègue a lu la première version, qu'eux-mêmes ils ont
amendée. Juste vérifier pour que le procès-verbal soit conforme à ce qui a été
envoyé. Petite vérification, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M.
le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : On va vérifier, M. le Président. On va lire les
autres motions, je vous reviens après. On peut lire les autres motions.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Parfait. Ça va, M. le leader?
M. Derraji : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Parfait. Alors, on y va pour la prochaine motion, qui
revient à un membre du deuxième... du groupe formant l'opposition officielle,
et c'est M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : M. le Président, je sollicite le consentement de
cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le
député de Taschereau, le chef du troisième groupe d'opposition et la députée de
Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte de la fermeture d'urgence de trois stations de métro de
la ligne bleue à Montréal;
«Qu'elle prenne acte
que les sommes transférées par le gouvernement caquiste pour le maintien du
métro de Montréal sont insuffisantes pour maintenir l'infrastructure en bon
état;
«Qu'elle
déclare que le métro de Montréal est une infrastructure essentielle pour
l'économie montréalaise et québécoise;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement caquiste de rehausser les sommes dédiées au
maintien des infrastructures pour le métro de Montréal et le transport
collectif au Québec.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...M. le Président.
• (15 heures) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
n'y a pas de consentement. Nous allons à la prochaine motion, qui revient
à un membre du deuxième groupe d'opposition, et je reconnais M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale constate que seulement 26 % des étudiant-es ayant
suivi le programme de formations accélérées en construction œuvrent par
la suite sur des chantiers;
«Qu'elle rappelle
qu'une des causes de la crise du logement est le manque de logements
disponibles en raison notamment de la pénurie de main-d'oeuvre dans le domaine
de la construction;
«Qu'elle demande au
gouvernement d'évaluer la possibilité de créer un programme pilote
d'immigration permanente afin d'offrir un
certificat de sélection du Québec aux résidents non-permanents qui se trouvent
déjà au Québec et qui oeuvrent dans l'industrie de la construction.»
Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) :
...M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
n'y a pas de consentement. Pour la prochaine motion, qui revient aux membres
du troisième groupe d'opposition, je reconnais, M. le député de Jean-Talon.
Mobiliser tous les acteurs concernés afin de contrer la
recrudescence
de la violence armée et de prévenir l'aggravation
du phénomène des gangs de rue
M. Paradis : M.
le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin
de présenter, conjointement avec la députée
de Westmount—Saint-Louis, le député de Laurier-Dorion et la députée de Vaudreuil, la
motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale s'inquiète de la recrudescence de la violence armée au Québec;
«Qu'elle s'inquiète
de l'aggravation du phénomène des gangs de rue et de leur processus de
recrutement qui cible de plus en plus de jeunes mineurs;
«Qu'elle
appelle tous les acteurs, incluant les corps policiers, les organismes
communautaires, le milieu de l'éducation, les administrations municipales et le ministère de la Sécurité publique
à une mobilisation pour répondre à cette problématique.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Consentement, sans débat, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté. Nous allons poursuivre,
maintenant. Allez-y, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...à la rubrique de renseignements sur... les avis sur
les renseignements des travaux, j'aimerais peut-être qu'on retourne au principe
du projet de loi n° 63. J'ai la motion pour le renvoi, et on pourrait
l'adopter ensemble complètement, si vous voulez bien, de consentement.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Est-ce que j'ai le consentement?
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Allez-y, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, conformément à
l'article 243 de notre règlement, je
fais motion afin que le projet de loi
n° 63, la Loi modifiant la Loi
sur les mines et d'autres dispositions, soit déféré à la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles pour
son étude détaillée et que le
ministre des Ressources naturelles et des Forêts soit membre de ladite
commission... oui, la ministre, pour la durée du mandat.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté.
Avis
touchant les travaux des commissions
M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup. Donc, à l'avis... à la rubrique de l'avis
touchant les travaux des commissions...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : ...j'aimerais
demander aux collègues, s'il vous plaît... rappeler aux collègues que les
travaux sont en cours et de bien vouloir quitter discrètement. Merci beaucoup.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Merci beaucoup, M. le
Président. Donc, j'avise cette Assemblée que la Commission des institutions va poursuivre les consultations
particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 72, la Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques
commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en matière de prix
et de crédit, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions
jusqu'à 18 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des
transports et de l'environnement va poursuivre l'étude détaillée du projet de
loi n° 61, la Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra
Québec et modifiant certaines dispositions relatives au transport collectif,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle
Pauline-Marois;
La Commission de l'économie et du travail va
poursuivre les consultations particulières et les auditions publiques sur le
projet de loi n° 71, la Loi visant à améliorer l'accompagnement des personnes et à simplifier le
régime d'assistance sociale, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux
des commissions jusqu'à 19 h 20, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de
l'agriculture, de l'énergie, des pêcheries et de l'énergie entreprendra l'étude
détaillée du projet de loi n° 63, la Loi modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à
la salle Marie-Claire-Kirkland.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le leader adjoint du gouvernement.
Y
a-t-il consentement pour déroger à l'article 143 du règlement concernant
l'horaire des travaux des commissions? Consentement.
Pour ma part, je vous
avise que la Commission de l'économie et du travail se réunira en séance de
travail le mercredi 9 octobre 2024, de 8 heures à
8 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland, afin de statuer sur la
possibilité que la commission se saisisse de la pétition portant sur la demande
visant à étendre la réglementation pour la protection et le soutien des
travailleurs étrangers temporaires.
Je vous avise
également que la Commission de la santé et des services sociaux se réunira en
séance de travail le
mercredi 9 octobre 2024, de 8 heures à 9 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin de poursuivre l'étude des
observations, conclusions ou recommandations de la commission à la suite des
consultations particulières et auditions publiques ainsi que des rencontres
tenues dans le cadre du mandat d'initiative visant à étudier les moyens
facilitant le don d'organes ou de tissus, notamment l'instauration de la
présomption du consentement.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Avis de sanction du projet de
loi n° 70
Je vous informe qu'il
y aura sanction du projet de loi n° 70 aujourd'hui, à
16 heures, au bureau de Son Honneur la lieutenante-gouverneure.
De plus, je vous
informe que demain, lors des affaires courantes par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le leader de l'opposition
officielle. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte que la Société de l'assurance automobile du Québec
qualifie de "mesure porteuse" l'instauration de sanctions
administratives dès l'atteinte d'un taux d'alcoolémie de 0,05;
«Qu'elle rappelle le
consensus scientifique grandissant au sujet de cette mesure;
«Qu'elle déclare que
le seul objectif du gouvernement devrait être celui de sauver des vies;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement caquiste de prendre les dispositions nécessaires
afin que le projet de loi n° 694, qui
propose l'instauration de cette mesure, soit étudié et adopté d'ici la fin de
la présente session parlementaire.»
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Je vous demande de
bien vouloir appeler l'article 12 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 68
Adoption
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : À l'article 12 du feuilleton, M. le ministre du
Travail propose l'adoption du projet de loi n° 68,
Loi visant principalement à réduire la charge administrative des médecins.
Y a-t-il des
interventions? M. le ministre du Travail.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Oui,
M. le Président, merci. J'ai l'honneur de proposer l'adoption finale du projet
de loi n° 68, Loi visant principalement la réduction
de la charge administrative des médecins.
• (15 h 10) •
Avant de débuter mes
remarques, permettez-moi de remercier ma collègue et adjointe gouvernementale
la députée de Huntingdon, tous les collègues gouvernementaux qui ont fait
partie de la commission parlementaire pour leur contribution remarquable.
Un merci aussi à la
collègue de Bourassa-Sauvé, que je vois bien de l'autre côté de la Chambre, à
ma collègue de La Pinière, au collègue de Rosemont. Grâce à leur travail, grâce
à leur coopération, on a pu terminer l'étude détaillée en moins de six heures.
Je voudrais aussi
remercier les auteurs des 18 mémoires reçus par la Commission de
l'économie et du travail et les
10 groupes qui ont participé aux consultations particulières. Ils ont
alimenté nos réflexions, ils nous ont permis d'améliorer le projet de loi. J'aimerais les remercier pour leurs
interventions et les mentionner : le Collège des médecins du Québec, la Fédération
des médecins spécialistes du Québec,
l'Association des psychologues du Québec, la Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, l'Association des chiropraticiens du
Québec, la Confédération des syndicats nationaux, la Commission des normes, de
l'équité, de la santé et de la sécurité du
travail, l'Association médicale
canadienne et l'Association canadienne des compagnies d'assurances de
personnes. Tous, unanimement, étaient d'accord avec les objectifs du projet de
loi et ont présenté des propositions que je qualifierais de sensées et
raisonnables.
M. le Président,
c'est important de se reparler des raisons qui nous ont motivés à présenter ce
projet de loi. D'abord, ce qui est vraiment
crucial, c'est d'améliorer l'accès aux soins de santé pour le bénéfice des
Québécois, Québécoises. Vous le
savez, les délais d'attente sont importants, la population est vieillissante. Il
faut trouver plusieurs façons d'intervenir pour améliorer cet accès-là.
Et le projet de loi n'est pas une finalité. J'ai souvent répété en commission
parlementaire qu'il est un des éléments qui
nous permet d'atteindre notre objectif d'améliorer l'accès à des soins de
santé. Tout au long des travaux, on était d'ailleurs motivés par cet
impératif. On a lu, comme je le mentionnais, analysé avec considération les
mémoires. Il y a deux consensus qui se dégageaient : les médecins passent
beaucoup trop de temps à faire de la paperasse, et plus ils font de la
paperasse, plus ça nuit à l'accès aux soins de santé. Les professionnels nous
confirment d'ailleurs, la Fédération des
médecins omnipraticiens le réitère : 25 % de leur travail est
consacré à des tâches administratives, au détriment, bien sûr, de leur
mission première, qui est de soigner des patients.
Donc, on a travaillé de façon collégiale et on a
convenu... on a, dans le projet de loi, des éléments centraux. Le premier, il
sera dorénavant interdit à un assureur d'exiger un service médical pour le
remboursement d'un service professionnel.
Pensons aux psychologues, aux psychothérapeutes, aux ergothérapeutes, aux
kinésiologues. Donc, le papier médical qui n'a pas de valeur ajoutée ne
pourra plus être demandé, ne pourra plus être requis.
Deuxième élément central,
le remboursement des aides techniques. Pensons aux cannes, aux bas de
contention, aux lunettes, aux béquilles. Il n'y aura plus possibilité pour
l'assureur d'exiger aussi un service médical avant de rembourser l'aide
technique.
Troisième élément, empêcher un assureur, pour
poursuivre le versement d'une prestation d'invalidité, d'imposer une fréquence ou une pertinence de visite médicale. Ce que
nous reconnaissons, finalement, c'est que c'est le médecin traitant qui a le meilleur... la meilleure
maîtrise, plutôt, de ce qui s'impose en termes de fréquence et de pertinence
de visite médicale. Et ça, quand la nouvelle visite est requise, là, à ce
moment-là, il y a une valeur ajoutée.
Il y a le quatrième élément pour... ne pas
permettre à un employeur d'exiger un document justificatif incluant un
certificat médical pour qu'un employé motive une absence de courte durée.
Évidemment, on ne veut pas laisser place à
l'abus. C'est la raison pour laquelle, dans le projet de loi, on réfère à trois
périodes d'absence d'un maximum de trois jours consécutifs annuellement.
Donc, c'est les quatre éléments centraux de ce
projet de loi là.Il y a eu un certain nombre d'amendements. Je pense
que celui qui mérite toute notre attention, c'est celui qui était demandé par
la majorité des groupes qui sont venus lors des consultations particulières,
c'est d'avoir un formulaire unique. Les médecins, ils passent beaucoup de temps
à remplir un formulaire, deux formulaires, 10 formulaires,
15 formulaires. Le nombre, la complexité des formulaires, et la confusion que ça génère, et le temps que ça
requiert, ça, on a maintenant amendé le projet de loi pour prévoir que le
ministre de la Santé pourra restreindre les
renseignements qui apparaissent sur le formulaire et exiger un formulaire qui
est prédéfini.
On a aussi, dans les amendements, assuré un
meilleur encadrement de l'élément référant à la continuité du versement des prestations d'invalidité pour ne pas
créer de confusion, comme j'ai mentionné un peu plus tôt, pour éviter que l'assureur s'immisce dans la fréquence et la
pertinence des rendez-vous médicaux. On le reconnaît bien dans un alinéa
qui est distinct.
Donc, c'est les principaux amendements.
Évidemment, il y a eu aussi celui concernant les trois périodes d'absence d'au plus trois journées consécutives ou
plus annuellement. On a bien précisé qu'annuellement s'appliquait au
moment où la première absence s'effectuait. Donc, je pense que ça confère des
balises intéressantes dans la Loi sur les normes du travail. Ça évite à un
travailleur de devoir justifier une absence pour une gastro-entérite, une
grippe, ou pour la garde d'un enfant, ou
pour... s'il est en charge d'une personne qui est dans un état de besoin, ou
s'il est victime de violence
conjugale ou de violence sexuelle, ou un accident, ou une maladie. Il y a une
énumération de motifs qui apparaît à la Loi sur les normes du travail. Donc, je
pense que c'est des paramètres qui sont intéressants, respectueux du droit
de gestion de l'employeur et aussi de
l'incapacité d'une personne d'abuser et d'utiliser ces dispositions-là de façon
déraisonnable.
Donc, ça complète, M. le Président. J'invite
donc les membres de l'Assemblée nationale à adopter le projet de loi n° 68
afin d'envoyer un signal qui est fort, qui est puissant. On s'engage, tout le
monde ensemble, à améliorer notre système de
santé, à soutenir nos médecins et à offrir à tous les Québécoises et Québécois
les meilleurs soins possible. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le ministre du Travail. Et la parole
revient maintenant à Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Merci, M. le Président.
Quel plaisir de vous retrouver, donc, pour cette prise de parole sur
l'adoption, donc, du projet de loi n° 68, Loi visant principalement à
réduire la charge administrative des médecins.
Donc, M. le Président, donc, la dernière fois
que nous avons eu l'occasion, donc, d'échanger, donc, à ce titre, nous en étions donc à l'adoption, donc, du
principe du projet de loi. À l'époque, donc, nous étions... notre formation
politique, le Parti libéral du
Québec, nous étions en faveur, donc, du principe du projet de loi. Donc, vous
ne serez pas surpris, avec ce que
vous avez entendu de ma part, donc, au cours des opportunités que nous avons
eues, donc, pour peaufiner, débattre du
projet de loi, que nous voterons, donc, également, donc, en faveur, donc, de l'adoption,
donc, de celui-ci. Le ministre peut en être assuré. Il n'en est
manifestement pas surpris.
• (15 h 20) •
M. le Président, donc, tout d'abord, bien, je
vous dis, donc, on est pour, donc, pourquoi? Donc, je pense que c'est assez simple ici. Donc, on a un projet de
loi pour lequel c'était bien difficile d'être contre ici, donc, sur le
principe, de sur ce qu'il amène.
Évidemment, quand on nous dit, bien : Allègement de la charge
administrative des médecins, pour nous, libéraux, ce fut de la musique à nos
oreilles. Mais aussi on comprend que la réduction, donc, de ce fardeau
administratif du côté des professionnels de la santé, bien, c'est un
allègement qui se traduit aussi du côté, donc, de la patientèle, du côté, donc, des citoyens eux-mêmes, ceux qui nous
écoutent à la maison, qui s'intéressent à ce projet de loi et qui se disent,
quand ils en ont entendu parler pour la
première fois : Ah! tant mieux, donc, on allège, donc, certaines
structures, qui nous rendront la vie un peu plus facile.
Je vous rappelle, donc, qu'on parle donc d'un
projet de loi qui comportait, donc, 13 articles et qui venait jouer sur quatre fronts. Donc, d'abord, le projet de
loi, donc, modifiait, donc, la Loi favorisant l'accès aux services de médecine
de famille et de médecine spécialisée, d'abord en interdisant à un assureur ou
un administrateur de régimes d'avantages sociaux d'exiger d'un assuré, d'un
bénéficiaire ou d'un adhérent qu'il reçoive un service médical aux fins
d'obtenir le versement de certaines
prestations. Donc, en d'autres mots, donc, le projet de loi venait, par
exemple, empêcher l'inclusion, donc,
de clauses, donc, des... sur, donc, contrats d'assurance collective, exigeant
qu'un individu se procure un billet du médecin
quand il s'agissait... donc, dans une condition sous-jacente, donc, c'est une
condition obligatoire, là, pour qu'un service supplémentaire soit rendu par un autre
professionnel, comme des services, donc, de massothérapie, chiro, etc., ou pour avoir accès, donc, à un appareil, une aide
technique, comme une orthèse, par exemple, donc des éléments compris dans
la couverture.
Donc,
on comprend qu'ici... Je pense que je vous avais donné quelques exemples, là,
dans notre dernier échange, M. le Président, donc, à savoir, donc, je
pense, que l'ensemble, donc, des Québécois... incluant, donc, les médecins qui sont venus l'un après l'autre, en commission
parlementaire, et dans les mémoires qui nous ont été soumis, donc, nous
dire que ça allégerait grandement leur fardeau, donc, de ne pas avoir à avoir,
donc, dans leurs bureaux des rendez-vous que
nous avons, donc, qualifiés, en cette Chambre, de non à valeur ajoutée, donc
des gens qui viendraient tout simplement obtenir un billet du médecin, alors qu'au final, donc, ce n'est qu'une
étape, donc, supplémentaire, qui n'avait pas, donc, de valeur sur le plan de
l'analyse clinique. Il ne s'agissait pas nécessairement, donc, d'un
rendez-vous... ni intéressant pour le médecin
ni intéressant pour le patient, et les assureurs, donc, sont venus nous dire
qu'ils étaient, donc, en faveur, donc, de ce type de mesure.
Ensuite, le projet de
loi venait également permettre que la fréquence des suivis pour des rendez-vous
liés à une période d'invalidité couverte par
une assurance invalidité, donc, soit déterminée par le médecin traitant, et non
par l'assureur. Vous vous souviendrez, M. le Président, que, lors de mon
intervention sur le principe du projet de loi, je m'étais, donc, étendue... donc, j'avais pris mon chapeau de
juriste puis je me disais : Dans le libellé de l'article en question,
donc, du projet de loi, ce n'était pas tout à fait clair que c'est ce que ça
faisait. Évidemment, j'avais fait mes devoirs, j'avais lu, donc,
l'analyse d'impact réglementaire ainsi que la partie publique du mémoire au
Conseil des ministres, donc, pour bien comprendre
de quoi il s'agissait, mais, quand on lisait tout simplement, donc, la
disposition en question, le grand public, donc, et ainsi que les
assujettis n'auraient pas été en mesure, donc, de bien saisir qu'ici on n'était
pas en train de dire qu'il ne fallait pas de rendez-vous de suivi, mais bien
que c'était au médecin traitant, au médecin soignant, donc, de déterminer cette
fréquence, plutôt qu'à l'assureur, donc, de pouvoir le faire, afin que les
prestations, donc, puissent continuer d'être
versées à une personne, donc, qui serait, donc, en situation d'invalidité
prolongée. Donc, ces éléments-là, donc,
manifestement, comme le ministre, donc, vient de l'indiquer, par le biais
d'amendements... On avait, sensiblement, soumis le même amendement, M.
le Président. Le ministre nous a devancés de peu en soumettant celui-ci. Bien
évidemment, nous étions en faveur, afin de clarifier le libellé de cette
disposition. Donc, le projet de loi est venu jouer, donc, sur ces fronts-là, donc, quant à le... quant aux rendez-vous,
donc, à prendre avec son médecin de famille pour aller chercher un
billet du médecin avant d'aller obtenir, donc, un service supplémentaire ou une
aide technique, et... ce que je viens de parler, donc, au niveau de la
fréquence des rendez-vous.
Et aussi il venait
modifier, donc, la Loi sur les normes du travail. Vous vous souviendrez, M. le
Président, donc, bon, le ministre de la Santé, et le ministre du Travail, ainsi
que les ministres de l'Enseignement supérieur et de l'Éducation, donc,
étaient... donc, étaient arrivés... en grande pompe, au printemps, donc, venir
nous annoncer que les employés, les salariés
n'auraient plus besoin... en fait, que les employeurs, donc, ne seraient plus
en mesure, donc, d'exiger, donc, un billet du médecin pour des absences de
courte durée, ici qualifiées, donc, d'absences, donc, d'au plus trois jours
pour... tout au plus, donc, trois fois,
donc, au sein d'une période de 12 mois, plutôt que d'une période partant,
donc, du 1er janvier au 31 décembre.
Donc, ça, M. le
Président, donc, je vous ai fait un topo rapide, très rapide du contenu de ce
que venait aborder principalement le projet
de loi. Puis, comme je l'indiquais dès le départ et comme l'a fait également,
donc, mon collègue le député de Pontiac lors de sa prise de parole, qui
est notre porte-parole en matière de santé, pour un patient, connaissant, donc,
l'engorgement de notre système, connaissant, donc, les défis, donc, au niveau
du délestage, donc, toute initiative, aussi circonscrite soit-elle, donc, nous
apparaît importante, parce qu'on connaît, donc, les défis d'obtention, donc,
d'un rendez-vous avec un médecin de famille.
Je
le disais, le député de Pontiac nous a fait, donc, un plaidoyer qui venait du
coeur, donc, sur cette situation-là, comme il le fait de façon régulière
en période de questions, alors qu'il questionne le ministre de la Santé à ce
sujet. Et il nous a également eu... il a également eu l'occasion, donc, de nous
présenter, donc, un plaidoyer qui mettait en lumière les situations, les défis,
les grands, grands défis qui sont vécus dans sa région, la région de
l'Outaouais, qu'il défend vigoureusement.
Et, comme il l'a
souligné, bien, souvent, donc, en cette Chambre, donc, on se lève en période de
questions pour critiquer, comme il se doit, donc, le gouvernement, donc, sur
ces défis, sur les façons dont il pourrait mieux faire et sur les façons dont
parfois, selon nous, donc, il abandonne les Québécois. Mais, lorsque des
mesures, donc, sont prises, encore une fois, aussi circonscrites soient-elles,
bien, à ce moment-là, c'est sûr que nous, on va toujours être partenaires du
service aux citoyens, on va toujours être des partenaires pour nous assurer que
les... bien, que les citoyens, que les patients,
donc, aient un meilleur accès aux services de première ligne, de santé. Donc,
si ça doit se faire en réduisant la charge administrative de médecin, si
ça doit se faire en nous assurant que les rendez-vous qui ne sont pas à valeur
ajoutée, bien, puissent être délaissés d'une certaine manière, bien, c'est sûr
que nous, on sera de la partie.
Ça nous amène donc,
M. le Président, à parler de ce qui n'est pas dans le projet de loi. Je vous
ai... je viens de vous décrire promptement, donc, ce qu'on retrouve dans ce
projet de loi, les façons, donc, dont ce projet de loi, donc, constitue une avancée. Puis ça, donc, il faut
souligner que, comme vient de le faire le ministre, bien, en fait, la pluralité
des groupes, si ce n'est pas, donc,
la totalité, donc, des groupes qui sont venus en commission parlementaire et
qui ont soumis des mémoires sont venus nous dire que c'était une bonne
nouvelle, donc, ce projet de loi, sont venus nous dire que, bien sûr, si ça peut faire une différence,
allons-y, tout le monde, donc, collaborera pour s'assurer que le projet de loi,
donc, puisse faire son oeuvre.
Ceci dit, il
y avait deux éléments qui manquaient à cette mouture. Le premier... Puis moi,
j'ai eu l'occasion, donc, de
catégoriser un peu, là, les grands défis de ce qui ne se retrouvait pas dans le
projet de loi en deux grands... en deux grands piliers, soit le contenu, un peu, des formulaires puis, disons, la
quantité des formulaires. On va commencer avec le contenu.
Le ministre vient de
l'évoquer, la... beaucoup de groupes... Puis moi, j'ai été surprise, parce que,
je viens de le dire, c'est notre... c'est le député de Pontiac qui est notre
porte-parole en matière de santé, dans le cadre de mes dossiers, ce n'est pas une réalité à laquelle je suis
confrontée, donc, pour moi, M. le Président, ça a été une surprise d'entendre,
dans le cadre de l'étude... des
consultations particulières liées à l'étude de ce projet de loi, que nos
médecins croulaient sous autant de paperasse. Évidemment, on le sait, qu'il y a
de la paperasse qui est liée à la profession, qui est liée, donc, à leurs
activités dans leur quotidien. Mais ce que j'ai vu, M. le Président,
donc, dans le cadre de ces consultations, c'étaient, donc, des médecins
absolument excédés par cette paperasse.
• (15 h 30) •
Il y en a quelques-uns qui sont venus nous
dire... Bien, en fait, il y a une anecdote, en fait, je pense que c'est même le ministre qui soulevait cette anecdote,
que, bon, certains, donc, jeunes médecins se disaient : Bien, avoir su,
j'aurais choisi une autre profession. Puis, à la blague, M. le
Président, je vous disais, la dernière fois : Ils auraient peut-être dû
devenir avocats, comme la profession que moi-même j'ai choisie, parce que nous,
on le savait à l'avance, qu'il y en aurait
énormément, de paperasse. Donc, manifestement, donc, ces professionnels, ces
professionnels de la santé, donc, ont étudié puis ils ont décidé d'intégrer
notre système de santé pour pouvoir réaliser des soins cliniques et de pouvoir
aider de façon très concrète leur patientèle et non pas pour crouler
sous de la paperasse.
Il y a des associations qui sont venues nous
dire... le Collège des médecins, la FMOQ, la FMSQ, l'Association médicale
canadienne également, donc, ils sont tous venus nous dire, donc, à quel point
ce que... ce qui se retrouvait... et là c'est pour ça, je parlais, donc, du
contenu des formulaires, ce qu'on leur demandait comme renseignements, bien, il
n'y a pas d'autre façon de le mentionner, M. le Président, il n'y a pas d'autre
façon de l'exprimer, en... à toutes fins pratiques, bien, ça n'avait pas de bon sens, que, bien
souvent, donc, pour... En fait, à titre d'exemple, on nous mentionnait
que, pour un même patient avec la même condition, bien, si ce patient-là, donc,
changeait d'emploi, par exemple, et donc changeait d'assureur, bien, les
questions qui devaient être posées, donc, au médecin, donc, ce qu'il devait
remplir, donc, dans un formulaire, bien, toutes ces questions-là, donc,
pouvaient changer du tout au tout, bien, pour la seule et unique raison qu'on
avait changé d'assureur.
Donc, sur le plan médical, sur le plan clinique,
M. le Président, les informations, en fait, le... comme je disais, donc, la condition, donc, du patient en tant que
tel n'avait pas changé, donc on parle, donc, d'exactement, donc, la même
situation. Donc, ça semblait être un... tout
à fait, donc, un non-sens que des... en fait, que des renseignements aussi
disparates puissent être demandés à
un même médecin. Je peux comprendre le... à quel point, donc, ceux-ci, donc,
peuvent se sentir tout à fait excédés par autant de paperasse.
D'autres sont venus nous dire, donc, ils... nous
donner cet exemple-là, c'est un exemple qu'on m'a donné quand moi, je questionnais, donc, le Collège des médecins en commission
parlementaire, d'autres sont venus nous dire : Bien, parfois, donc, on nous posait des questions
tout à fait saugrenues, des questions auxquelles, en fait, un médecin ne
peut pas répondre, pour lesquelles, donc, il
doit, donc, émettre différentes hypothèses et qui, à toutes fins pratiques, n'avaient
aucun lien ou très, très... ou un lien plutôt ténu avec la situation du patient
en question.
Donc, dans les circonstances, plusieurs nous ont
parlé de l'exemple de la Nouvelle-Écosse. Ils nous ont dit : Bien, en Nouvelle-Écosse... Et, au premier chef,
la FCEI est venue nous parler de cet exemple-là et d'ailleurs nous avait
soumis, donc, dans le cadre, donc, de leur mémoire, différents renseignements à
cet effet, le... et, en fait, l'analyse d'impact
réglementaire aussi mentionnait, donc, l'exemple de la Nouvelle-Écosse. Et en
nous mentionnant ces exemples-là, M. le Président, bien, ce qu'on
constatait, en fait, c'est que ce n'était pas sorcier, le Québec, de... il n'y
avait aucune... en fait, il n'y a aucune
raison pour que le Québec n'emboîte pas le pas à la Nouvelle-Écosse, il n'y
avait aucune raison pour que le Québec ne soit pas capable, à son tour,
de présenter, donc, des formulaires uniques et de revoir et d'encadrer ce qui
peut être demandé à l'intérieur, donc, de ces formulaires.
Donc, quand
je suis venue voir en... bien, lorsque je me suis levée, donc, ici, lors de
l'adoption du principe, M. le Président, je pense que j'ai parlé, donc,
très longuement, donc, de cet élément-là, puis je vous ai fait mention que nous
avions, nous, au Parti libéral du Québec,
manifestement l'intention de déposer un ou plusieurs amendements en ce sens
afin de nous assurer que la question, donc, du contenu du formulaire...
du contenu des formulaires, de ce qui était demandé aux professionnels de la santé, de... à quel point, donc, parfois, donc,
tout ce qui... tout ce que... toutes les questions, donc, posées, donc,
pouvaient ne... ne pas convenir, ne pas aider, ne pas soutenir le travail
médical, mais que, manifestement, donc, il y
avait des choses à faire de ce côté-là. Puis même l'association des assureurs,
donc, en commission parlementaire, donc, nous disait... nous disait, de
leur côté, qu'en fait il n'y avait aucune raison pour laquelle, donc, ce n'est
pas... ça n'aurait pas été possible de le
faire au Québec parce que, hormis Desjardins, bien, on parlait, donc, des mêmes
assureurs, donc, à l'échelle canadienne. Donc, on comprend bien qu'il
n'y avait pas d'enjeu de faisabilité.
C'est, donc, vous dire, M. le Président, que,
sous l'angle du contenu des formulaires, bien, on a accueilli favorablement la
présentation, donc le dépôt, donc, des différents amendements de la part du
ministre sur la question, donc, du formulaire unique. Évidemment, on en est,
donc, aux premiers balbutiements, hein? Donc, il va falloir valider et donc nous assurer qu'ils vont... que ce qui a
été proposé aura vraiment, donc, l'impact escompté, mais le... nous avons,
donc, bien accueilli, donc, le fait que ces amendements-là ont été déposés.
Parce que, comme je vous disais, l'ensemble des groupes qui sont venus nous
voir disaient : Bien, dans le cadre, donc, de ce projet de loi, puis on
parle d'un projet de loi qui comportait
13 articles, donc pas un projet de loi très volumineux, mais, dans le
cadre de ce projet de loi, il y avait matière
à pouvoir utiliser, donc, ce véhicule législatif pour pouvoir opérer ces
changements très, très, très concrets dans le travail des médecins.
Maintenant, M. le Président, donc, je vous ai
dit, donc, les deux enjeux principaux qui ne se retrouvaient pas dans le projet de loi, bien, d'une part, donc,
se... regardaient, donc, concernaient, donc, le contenu des différents
formulaires, mais l'autre aspect,
comme je l'ai mentionné, bien, c'était la quantité de formulaires. Dans tout
ça, donc, je vous ai donné, donc, les exemples qui
nous ont été transmis lors des commissions parlementaires, donc, sur ce qui
était demandé dans les formulaires, et soit,
donc, nous avons, donc, accueilli le fait que le ministre, donc, il a déposé
ces différents amendements-là, donc, à la suite des des consultations.
Au passage, c'est sûr que ça aurait été aussi
bien que le ministre puisse le faire dès le départ, parce que je suis certaine
que... Le ministre ayant insisté sur le fait qu'il avait consulté différents
groupes, au cours de la période estivale, je
suis certaine que ces points-là avaient d'ores et déjà été évoqués. Mais bon,
donc, il l'a fait par le biais d'amendements.
L'autre aspect sur lequel on s'est dit :
Bien, il me semble qu'il manque de quoi, dans ce projet de loi, bien, je l'ai
dit, c'est sur la quantité de formulaires. Puis, quand je dis «la quantité de
formulaires», c'est qu'il y a des groupes qui
sont venus nous dire, bien, qu'au final, oui, ils accueillaient très
favorablement ce projet de loi, oui, ils avaient, donc, des attentes au
niveau, donc, de ce qui aurait été demandé de la part des assureurs, donc, dans
les différents formulaires, mais ils disaient aussi : Bien, le projet de
loi, il ne touche que les assureurs privés, il ne touche que les
administrateurs des régimes d'avantages
sociaux, donc, évidemment, donc, qui opèrent, donc, avec, donc, des employeurs
dans le secteur privé. Mais plusieurs
sont venus nous dire : Bien, en fait, le poids, donc, toutes les heures
que nous avons à passer, toutes les
heures, donc, à l'extérieur, donc, de nos heures cliniques... Je pense qu'on
parlait, donc, de 20 % à 25 %, parfois, même, de la tâche,
donc, qui consistait, donc, à cette paperasse innommable, pour eux, ce qui
relevait, donc, des rendez-vous, ce qui relevait de ce qui est dans le projet
de loi, donc les gens qui doivent faire la file pour aller chez le médecin,
pour avoir un billet du médecin, pour
retourner vers leur employeur et leur dire : Bien, regardez, bien, moi,
j'étais absent, j'avais une fièvre, j'avais une gastro ou j'avais une
toux, c'est pour ça que j'étais absent; bien, regardez, voici mon billet du médecin, qui prouve que je n'ai pas fait l'école
buissonnière, donc, au travail, donc, je ne me suis pas absentée pour rien,
voici la preuve.
Donc, en fait, ces éléments-là, quoiqu'il
s'agisse d'une avancée et qu'encore une fois, donc, tout le monde l'a indiqué que nous sommes en faveur de ces modifications
là, bien, les spécialistes, les experts, ceux qui sont dans le domaine,
ceux qui voient, donc, des patients de façon quotidienne, bien, ils sont venus
nous dire qu'en fait c'est dans le nombre de rendez-vous à non-valeur ajoutée,
qu'il s'agit, donc, d'une minorité de situations.
On sait déjà
qu'il y a plusieurs conventions collectives, de toute manière, M. le Président,
qui ont déjà ce type de politique là.
D'ailleurs, la question avait été posée par le ministre, donc, à différents
représentants syndicaux qui sont venus en commission parlementaire pour le
confirmer. Donc, s'il ne s'agit pas, donc, d'une... Donc, en fait, pour les
autres salariés qui ne se sont pas soumis à cette politique, c'est une
grande avancée, ça fera du bien, ça leur fera du bien. Mais, du côté des médecins, au niveau de leur charge
administrative, je pense qu'on se rappellera, le projet de loi, il s'appelle
quand même Loi visant principalement
à réduire la charge administrative des médecins, bien, ils se disent :
Bien, ce n'est pas là, ce n'est pas là, quand on veut couper dans le
gras, ce n'est pas là.
Ils sont
aussi venus nous dire : O.K., oui c'est bien beau, donc, les gens qui
viennent nous voir pour un rendez-vous médical parce qu'ils ont besoin
du papier du médecin pour être capables de se faire rembourser leur suivi
auprès d'un spécialiste, de la part, donc,
d'un assureur, ce n'est pas là non plus, là, qu'il y a un énorme, donc, bassin,
donc, de demandes, donc, de
rendez-vous à non-valeur ajoutée. Donc, encore une fois, donc, c'est très bien,
c'est très bien, donc, pour le patient, pour le salarié, pour
l'adhérent, le bénéficiaire, mais, pour le médecin, quelques-uns sont venus
nous dire : Ça fera une différence, certes, mais ça ne fera pas une grosse
différence.
• (15 h 40) •
La FMSQ, elle a sondé ses membres à ce sujet,
donc, évidemment, sur la première mouture du projet de loi, donc, au cours de la période estivale. Puis moi,
j'ai été surprise, M. le Président, de la quantité de... bien, en fait, de
membres, là, de membres de la FMSQ, de la quantité, donc, du
pourcentage, en fait, là, qui... de répondants qui, essentiellement, ont
répondu que le projet de loi, il ne ferait pas une grande différence pour eux.
Donc, je me suis questionné : Bien, qu'est-ce qui ferait une grande différence
pour eux? Puis une... hormis, donc, le contenu des formulaires, bien, l'autre réponse, donc, elle vient dans...
particulièrement, donc, dans le mémoire du Collège des médecins du Québec,
qui sont venus nous dire : Bien, il y aurait des allègements
possibles dans le régime public.
Je vous lis
une partie du projet de loi, à la page 4 du projet de loi... pardon, du
mémoire, à la page 4, M. le Président : «Le projet de loi
n° 68 permettra d'alléger le fardeau administratif des médecins quant aux
formulaires à remplir pour les assureurs privés. Nous croyons que le
gouvernement peut aller encore plus loin dans cette démarche de délestage en s'attaquant également aux services couverts par
le régime public, où l'exigence d'une attestation par un médecin est
souvent présente pour obtenir un remboursement de la Régie de l'assurance
maladie du Québec, RAMQ, sans qu'elle soit nécessaire, compte tenu de
l'implication d'autres professionnels dans l'évaluation de la patientèle.»
Ainsi donc, le mémoire, donc, se poursuit en
nommant quelques exemples de solutions proposées ou soutenues par le Collège
des médecins à cet égard au cours des dernières années. Donc, vous comprendrez,
M. le Président... Puis, lors de l'adoption
du principe, je vous avais énuméré, donc, quelques-uns de ces exemples ici, là,
notamment, par exemple, donc, au
niveau, donc, du fait que la CMQ avait donné son appui à l'Ordre des podiatres du Québec pour que ces professionnels, donc, soient...
bien, en fait, donc, en mesure, donc, de réaliser, donc... bien, en fait, qu'un
examen d'imagerie médicale, donc,
soit... puisse être réalisé sans que... bon, sans qu'un médecin, en fait, donc,
signe un papier, donc, à ce titre, parce qu'en ce moment les examens...
les examens d'imagerie médicale qui sont prescrits par les podiatres ne sont
pas remboursés par la RAMQ, donc, ce qui les contraint, donc, à référer leurs
patients sans assurances à un médecin pour que le médecin leur prescrive
l'examen, alors qu'ils ont déjà été évalués par un professionnel de la santé
compétent et habilité à faire cette prescription. Donc, ça, c'est, donc, un des
exemples qui se retrouvaient dans le mémoire du Collège des médecins, puis il y
en avait d'autres.
Ça, M. le
Président, donc, quand j'ai questionné le Collège des médecins à cet égard,
quand j'ai questionné, donc, les autres groupes en commission
parlementaire, en consultations particulières, à cet égard, bien, ils sont
venus nous dire :
Bien, c'est bien beau, puis tant mieux que le gouvernement, il décide de
réduire la charge administrative des médecins en ce qui a trait aux...
bien, aux allègements, donc, liés, donc, aux assureurs privés. Donc, tant mieux
qu'on exige, là, tout ce qu'on retrouve, là,
dans les 13 articles qui sont là. Nous, on a voté en faveur des
13 articles, M. le Président. Mais ils sont aussi venus nous dire :
Bien, pour nous, si on ne joue pas, si le gouvernement, il ne joue pas dans sa
propre cour, si le gouvernement ne se regarde pas lui-même, s'il ne donne
pas l'exemple, s'il ne prêche pas par l'exemple, bien, on n'aura pas fait grand-chose, on n'aura pas... ça
n'aura pas été une mesure qui fera une énorme différence dans la réduction
de la charge administrative des médecins.
J'ai même plaisanté, la dernière fois, M. le
Président, sur le titre du projet de loi, sur l'intitulé du projet de loi, où ce qu'on voit, c'est que, le titre du projet de
loi, ce n'est pas une loi visant principalement à réduire la charge
administrative des médecins dans le
secteur privé auprès des assureurs privés, c'est Loi visant principalement à réduire la charge administrative des
médecins, point. Il n'y a aucune raison pour laquelle le projet de loi qui nous
a été présenté aujourd'hui, qui nous a été présenté, donc, cette session-ci,
compte tenu de tout ce que nous avons entendu de la part des médecins, compte tenu de la différence que ça
pourrait faire, il n'y a aucune raison pour laquelle le gouvernement ne
veut pas regarder dans sa propre cour.
Évidemment, le ministre, il nous a répondu,
parce que j'ai posé la question au ministre après les dernières prises de parole, en disant : Bien, vous
voyez, on nous a mentionné ceci. Pour nous, c'est une... ça nous semble une
évidence. Mon collègue de Pontiac, ma collègue de La Pinière et moi,
nous étions, donc, tous d'accord, donc, sur ce principe-là, en disant :
Bien, voyons donc, le gouvernement, il doit prêcher par l'exemple dans ce
cadre-ci. Et le ministre, bien, il nous a dit : Bon, bien, de toute façon,
il y a déjà... il y a déjà des choses qui se font par les... bon, les assureurs
publics, appelons-les les assureurs publics, M. le Président, donc, qui se fait
déjà de ce côté-là. Par exemple, et c'est vrai, donc, la CNESST, donc, regarde, donc, de son côté, donc, a revu, donc, cette
année, donc, l'exigence de... bien, en fait, là, que ce soit la CNESST
qui prescrit, donc, la fréquence, donc, des rendez-vous de suivi au niveau,
donc, des... bien, des patients, là, des
assurés qui, donc, auraient besoin, donc, de différents rendez-vous de suivi,
donc, cette détermination de la fréquence, donc, par les médecins
traitants et non pas par la CNESST, donc, c'est en déploiement aujourd'hui.
Mais c'est
une chose de dire : O.K., on a cet exemple unique là qui existe, de la
CNESST, et... mais c'en est une autre de se dire : O.K., bien,
pendant qu'on est en train de réaliser ces allègements-là, pendant qu'on est en
train de regarder comment est-ce qu'on peut réduire la charge administrative
des médecins... peuvent faire une véritable différence dans leur travail. Alors qu'ils nous disent qu'il est
là, et c'est là que le bât blesse ça me semble... en fait, ça me semble
toujours difficile, encore
aujourd'hui, M. le Président, d'accepter que le projet de loi... n'ait pas
élargi sa portée pour être capable d'intégrer cette notion-là dans son projet
de loi, parce que je... Si le... Si, bon, le ministre ou le gouvernement de la
CAQ nous dit : Bien, c'est complexe, hein, bien, c'est complexe aussi pour
les employeurs, puis c'est ce qu'on leur demande, puis tout le monde nous dit
qu'ils sont pour. Il n'y a personne qui est venu, dans l'étude...
Dans le cadre de ce projet de loi, il n'y a
personne qui a soumis de mémoire... parce que... bon, dans ceux qui sont venus
en commission parlementaire, donc, c'est une chose, mais, même dans les
mémoires que nous avons reçus, M. le
Président, il n'y a personne qui nous a dit que, bon, il ne fallait pas agir
comme le gouvernement le fait au niveau du secteur privé. Mais, quand on
sait qu'au niveau du volume c'est vraiment, donc, les demandes de billets du
médecin qui sont effectuées par la RAMQ, par
la CNESST, puis par la SAAQ, que c'est vraiment là qu'on a un énorme volume de
rendez-vous, comme on l'a si bien exprimé,
de façon conjointe, à non-valeur ajoutée, bien, peut-être, donc, qu'il faudrait
accélérer le pas de ce côté-là.
Je sais que le ministre, il a mentionné, puis il
l'a fait tantôt aussi, que, bon, le projet de loi s'inscrit dans un tout, hein? C'est souvent ce qu'on nous dit. Mais,
moi, ma crainte, quand on nous... quand on nous avance, qu'on nous présente
un projet de loi qui s'inscrit dans un tout, c'est que, bien souvent, une fois
que la partie, elle est déposée, bien, le tout, il ne suit pas. Souvent, on
ne... on se donne une petite tape sur l'épaule pour se dire : Bien,
regardez comment est-ce qu'on est en train d'avancer avec quelque chose, donc,
de très, très, très circonscrit. Mais on ne résout pas le gros du problème, on ne regarde pas le problème à sa face
même, pour voir comment est-ce qu'on pourrait véritablement, donc, le résoudre, pour faire et une grande différence
dans la vie, donc, des Québécois qui nous regardent puis... et une grande
différence dans la vie des médecins, qui, encore une fois, eux, sont fatigués,
donc, de cette charge administrative, qui est si importante.
Le ministre,
donc, dans la liasse d'amendements qu'il nous a déposée, un peu à la dernière
minute, puis on a eu l'occasion de le souligner, puis ça ne nous a pas fait
plaisir, M. le Président, mais c'était quand même important de le faire, quand même, dans les circonstances,
occasion, donc, de le souligner à la blague, mais le chapitre III, donc,
s'intitulait, donc, Administrateurs et assureurs, puis il a changé...
dans le cadre, donc, de l'amendement qu'il a déposé, il a modifié ce
libellé-là, le titre du chapitre, pour Charges administratives des médecins.
J'ai dit : Bon, vous comprenez bien, alors, que l'objectif, ici, ce n'est pas tant d'agir du côté des assureurs ou
des administrateurs, que ce n'est pas de ça dont il s'agit, M. le
ministre. Ce dont il s'agit, c'est de véritablement réduire cette charge
administrative des médecins, donc d'être au
moins... à tout le moins, donc, intégrer, donc, ce principe d'aller toucher,
donc, à nos différentes, donc, entités de nature publique, qui en demandent aussi, des billets du médecin, qui en
demandent en plus grand nombre, puis qui font, donc, cette... qui
alourdissent la tâche des médecins, qui préféreraient tellement pouvoir offrir
des soins cliniques à leur patientèle.
Malheureusement, donc, notre plaidoyer sur cette
question, M. le Président, donc, est demeuré lettre morte. Je vous avouerais
que je suis toujours déçue. Bien évidemment qu'on va continuer, donc, de
suivre, donc, les travaux qui sont faits de façon plus individuelle, du côté,
donc, de... bon, de la CNESST, de la SAAQ, de la RAMQ, mais je pense que c'est une occasion manquée, ici, de ne pas
avoir touché aux allègements possibles dans les régimes publics. Puis, on
s'entend, là, les groupes qui sont venus nous en parler... je l'ai dit :
Moi, je ne suis pas porte-parole en santé, mais eux, ils oeuvrent dans le secteur de la santé tous les
jours, ils le voient bien, les... bon, ils les voient bien, donc, les
aménagements qui sont nécessaires puis ils les
voient bien aussi, les travaux qui sont faits, là. Ça fait que, s'ils sont
venus nous présenter ces positionnements-là
dans le cadre de leurs mémoires, c'est bien parce qu'ils ont vu qu'il y avait,
donc, une ouverture, une possibilité,
tant qu'à déposer le projet de loi n° 68, de regarder
comment est-ce qu'on pourrait opérer, donc, ces allègements dans le
régime public.
• (15 h 50) •
Je vous ai
parlé des examens d'imagerie médicale prescrits par les podiatres. On pourrait
donner, donc, l'exemple, donc, des audiologistes et des orthophonistes, donc,
qui, eux aussi, avaient demandé des modifications réglementaires au
cours des dernières années, donc sous le mandat caquiste, donc, d'alléger,
donc, les processus administratifs pour la patientèle qui nécessitait des aides
auditives. Donc, je pourrais vous donner, donc, plusieurs exemples, M. le
Président, parce que... Je l'avais demandé,
j'ai dit : Est-ce que ce sont des cas isolés, ce que vous nous présentez
dans votre mémoire? Puis on nous a répondu : Non, là, ça, ce n'était que
la pointe de l'iceberg. Les exemples là-dessus... bien, en fait, il y
avait une pléthore d'exemples, M. le
Président, allant dans le même sens, ne serait-ce qu'avec, donc, ce qui était,
donc, requis par la RAMQ.
Dans tous les cas, M. le Président, je pense que
vous le constatez, ce projet de loi là, même s'il contenait 13 articles, c'est un projet de loi qu'on a
étudié sérieusement, c'est un projet de loi qu'on a pris au sérieux, nous, à
l'opposition libérale. Encore une fois, parce que, manifestement, bon,
donc, les changements, quoiqu'en apparence simples, se devaient, donc, d'être étudiés avec, donc, le plus grand sérieux, mais
également parce qu'ici, donc, dans le cadre législatif qui nous était
présenté, on avait l'opportunité d'aller plus loin, et le gouvernement caquiste
ne l'a pas fait.
Donc, de notre côté, quand je dis qu'on l'a pris
au sérieux, bien, je pense que vous êtes à même de constater la... bien, notre
analyse, notre approche, donc, le fait qu'on n'a pas tout simplement, donc,
accepté le projet de loi à sa face même,
mais qu'on a voulu, donc, en faire, donc, des... on a voulu l'améliorer, le
bonifier, mais surtout nous assurer que la population, donc, puisse
recevoir les... donc, puisse, donc, en avoir, donc, pour son argent, là, d'une
façon... comme façon de parler, là, donc,
que la population puisse véritablement, donc, bénéficier, donc, des
améliorations, donc, liées au projet
de loi n° 68. Donc, pour nous, ça, c'est important. Puis c'est dans ce
cadre-là qu'on avait déposé 12 amendements, M. le Président, donc, en fait, presque autant
d'articles... presque autant d'amendements que d'articles qu'il y avait dans
le projet de loi.
Puis je dois dire, donc, dans ma conclusion,
puis évidemment, donc, il y a ceux que je vous ai bien mentionnés sur le... bon, le contenu des formulaires, sur les
allègements possibles dans le secteur public, il y a d'autres... il y a
d'autres, donc, possibilités d'amendements que je vous ai... que je vous ai
présentés ici, M. le Président. Mais je dois dire que je suis assez
satisfaite que le ministre, donc, il ait acquiescé, donc, à un de ces
amendements-là où, en fait, dans les dispositions transitoires, donc, on
demandait au ministre, donc, de faire un... au gouvernement, donc, un rapport
sur l'application de la présente loi et sur
l'opportunité de maintenir ou de modifier ces dispositions, rapport, donc,
devant être déposé, donc, à l'Assemblée nationale dans les 30 jours
ou, s'il ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise de ses travaux. Le
ministre, il a accepté, donc, cet amendement-là, donc, dans la mouture, donc,
de ce qui est adopté, ce qui sera adopté rapidement, M. le Président. Donc, le
projet de loi, donc, tel que modifié, donc, comprendra cette disposition.
Puis évidemment, pour nous, ça, c'était...
c'était important, on l'a dit, bon, l'allègement réglementaire, donc, de façon
générale, donc, c'est... bon, c'est une priorité, mais, ici, donc, je ne me
répéterai pas, donc, sur l'importance de la réduction de la charge
administrative des médecins, encore faut-il qu'on soit capable, donc,
d'analyser l'impact et d'analyser à quel
point, donc, les dispositions, donc, présentées, donc, tant... véritablement en
mesure, donc, de remplir, donc, leur
mandat, donc, de véritablement réduire, donc, cette charge administrative, puis
surtout dans le cadre, donc, du... de l'inclusion, donc, du formulaire
unique, de voir comment est-ce qu'on peut... comment, donc, au cours, donc, des
prochaines années, on sera en mesure, donc, d'aller plus loin.
Donc, si le projet de loi, puisqu'il ne
présentait pas, donc, cette disposition sur l'obligation pour le ministre, donc, de faire rapport à l'Assemblée nationale,
donc, de l'application de la loi, bien, on aurait pu tout simplement avancer,
donc, au cours des prochaines années, puis ne pas... ne pas se donner le
mandat, collectivement, de se positionner, de se questionner sur le
contenu de ce p.l., de ce projet de loi. Et avec notre amendement, bien, on
sera en mesure de le faire, M. le Président, on sera en mesure, donc, d'être
plus rigoureux, de véritablement veiller à ce que le projet de loi, que les dispositions, donc, actuelles, donc, du projet
de loi remplissent leur mission et qu'on puisse voir, donc, quelles sont les
améliorations possibles de ce côté. Donc, à cet égard, je suis satisfaite.
Donc, en terminant, M. le Président, donc, c'est
donc maintenant, donc, à mon tour, donc, de remercier, donc, de faire, donc,
quelques remerciements, donc, liés à ce projet de loi. Vous le savez, donc, on
a le privilège, nous, ici, comme législateurs, de faire une différence dans la
vie des Québécois. Puis je le dis souvent, donc, je pense que le politique est
l'outil, est le meilleur vecteur de changement, et la législation, donc, comme
outil, en est un qui permet, donc, de réaliser,
donc, ces différentes modifications là, ces différentes, donc, bonifications,
donc, à la vie des citoyens. Donc, c'est toujours un privilège de le
faire, mais je pense que c'est bien important qu'à la fin de ce processus qu'on
ait l'occasion de remercier ceux qui nous aident.
Donc, au premier chef, évidemment, je remercie,
donc, le ministre, nos collègues, donc... bien, les collègues, donc, de la partie gouvernementale et de la
deuxième opposition. Bien évidemment, je regarde ma collègue de La Pinière,
ici, qui a été... je ne vais pas dire d'une grande aide, mais je pense qu'on a
vraiment été... formé, donc, une belle équipe, dans le cadre de l'étude de ce projet de loi, donc, qui a posé des
questions extrêmement pertinentes aux différents groupes lors des auditions. Vous le savez, ma collègue de
La Pinière est notre porte-parole en matière d'aînés, donc elle a toujours
très à coeur la protection des aînés et est
toujours en mesure, donc, de trouver l'angle qui permettra, donc, de voir,
donc, si la réalité, donc, de nos
aînés a été prise en compte lors de l'adoption de différents projets de loi.
Donc, je la remercie grandement pour ce travail hors pair.
Je remercie, donc, bien
évidemment, donc, le député de Pontiac qui, même s'il n'a pas siégé sur la
commission, donc, a été d'une grande aide
pour nous exposer sa réalité puis nous partager son expertise. Et à ce titre on
a eu la chance, la collègue de La Pinière et moi, donc, d'être à la fois
épaulées, donc, par mon recherchiste en matière de travail, Thomas Guérette,
donc, qui fait toujours, donc, un travail absolument minutieux. Donc, merci,
Thomas. Nous avons aussi eu le loisir d'être épaulées par le recherchiste
François Bégin, aussi, donc, le recherchiste en matière de santé, afin de
répondre à différentes questions et nous assurer que notre travail, donc,
demeurait rigoureux, et minutieux, et à l'avantage des Québécois. Merci à
l'équipe du leader, bien sûr.
Merci, donc, aux groupes qui sont venus, donc,
en commission parlementaire. Je les ai... j'en ai mentionné quelques-uns, mais je les nomme : le Collège
des médecins du Québec, la Fédération
des médecins spécialistes du Québec, l'Association des psychologues du
Québec, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, la Fédération
des médecins omnipraticiens du Québec, l'Association des chiropraticiens du Québec, la Confédération des syndicats nationaux et, bon, la CNESST, l'Association médicale
canadienne et l'Association canadienne des compagnies d'assurances de
personnes. Donc, ce sont... tous les groupes, donc, comme c'est toujours le cas,
ont bonifié nos travaux, donc, nous ont
permis, donc, de mieux réaliser notre travail de législateur, et en ce sens je
les remercie. Merci également, donc, aux groupes que nous n'avons pas
entendus, malheureusement, en commission parlementaire, mais qui nous ont
également soumis des mémoires. Merci à eux de leur expertise.
Je pense que nous avons réalisé, donc, un bon
travail, un travail de... un bon travail de législateurs, que nous avons eu des
débats sains, des débats qui étaient bien pertinents, donc, pour les Québécois,
et qu'en ce sens, donc, le projet de loi, donc, malgré ses défauts, malgré tout
ce que j'ai mentionné, malgré ce qui ne se retrouve toujours pas dans le projet de loi, je pense que, dans sa
mouture actuelle, qu'il se... qu'il est, donc, de bon augure tout de même. Il
s'agit d'un petit pas. Je mentionnais, M. le Président, que, bon, dans
l'étude... dans le cadre d'une étude précédente d'un projet loi, le ministre
disait : Ah! bien, s'il y a des groupes qui sont pour, d'autres qui sont
contre, bien, ça veut dire que le curseur est à la bonne place. Là, tous les
groupes, ils étaient pour et même poussaient le ministre à aller plus loin,
donc ça m'a amené à dire que peut-être qu'on aurait pu amener le curseur encore
plus loin. Mais, au point où il en est, c'est tout de même une avancée.
Puis je reviens à ce que je disais en début
d'intervention, je pense que les Québécois vont être... vont pousser un certain
soupir de soulagement, puis au final c'est ça qui est important. Donc, pour ces
motifs, M. le Président, donc, au Parti libéral du Québec, nous serons en
faveur du projet de loi n° 68. Merci, M. le
Président.
• (16 heures) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé. La parole revient maintenant à Mme la députée
de La Pinière.
Mme Linda Caron
Mme Caron : Merci, M. le
Président. Alors, ça me fait plaisir d'intervenir sur l'adoption du projet de
loi n° 68, Loi visant principalement à réduire la
charge administrative des médecins.
Alors, bien sûr, M. le Président, nous sommes
d'accord, comme tous les groupes qui sont venus en commission parlementaire,
comme ma collègue députée de Bourassa-Sauvé l'a mentionné, nous sommes d'accord
avec la réduction de la paperasse et la
libération, on le souhaite, de rendez-vous médicaux. Par contre, nous sommes
très lucides quant au nombre d'heures qui seront libérées, contrairement
à ce qui était annoncé par le ministre, des centaines d'heures de rendez-vous médicaux libérés, ce n'est pas le cas.
La Fédération des médecins
omnipraticiens du Québec est venue
nous dire haut et clair en commission
parlementaire que les médecins font majoritairement leur paperasse le soir, les
fins de semaine et donc pas durant les rendez-vous médicaux.
Alors, bien
entendu, on souhaite que les rendez-vous médicaux à valeur non ajoutée,
c'est-à-dire les rendez-vous juste pour aller chercher un papier du médecin,
que ce soit... que ce soit réduit. Ça va être le cas avec le projet de loi
tel qu'amendé. On souhaite que la paperasse des médecins soit réduite
pour réduire leur charge administrative et qu'au lieu de travailler sur de la paperasse ils travaillent à offrir des
soins, ce pour quoi ils ont été formés, ce pour quoi ils se lèvent le
matin et veulent servir le public.
Maintenant,
les médecins doivent aussi être maîtres de la fréquence des rendez-vous. Tout
le monde est d'accord avec ça. Il y
avait un consensus parmi les groupes, un consensus du ministre, évidemment, de
la banquette gouvernementale et des oppositions aussi. On est d'accord
pour que les patients n'aient pas à aller voir un médecin pour avoir un papier qui les réfère à un chiropraticien, ou à un
podiatre, ou à un autre professionnel de la santé pour pouvoir avoir le
remboursement de la consultation de ces autres professionnels là. Et,
pour être bien claire, M. le Président, je dirai que toute personne,
aujourd'hui, qui veut aller rencontrer un... avoir une consultation chez son
chiropraticien va y aller sans passer par le médecin,
va payer sa consultation, et puis son assureur va rembourser selon ce qui est
convenu dans le contrat d'assurance. Par
contre, dans le cas d'une personne qui a subi un accident du travail ou en
fonction d'autres règles, peut-être, dans les contrats d'assurance, la
personne peut devoir passer par un médecin pour montrer à son assureur,
finalement, que le rendez-vous était nécessaire. Donc, ça, ce ne sera plus...
c'est ça qui ne sera plus fait, et il y aura donc un rendez-vous à valeur non
ajoutée chez le médecin qui disparaîtra, ce qui est une très bonne nouvelle,
c'est une bonne chose.
Alors, dans ce projet de loi, on vise les
assureurs privés, on vise les administrateurs de régimes d'assurance... de
régimes d'avantages sociaux privés. Les employeurs sont aussi mis à
contribution parce qu'ils n'auront plus le droit d'exiger un certificat médical quand une personne... quand un de leurs
employés s'absente pour trois jours ou moins, et ce, jusqu'à concurrence de trois fois par année, et c'est
le cas que la personne... que l'employé lui-même soit malade, qu'il doive
s'absenter pour prendre soin d'un enfant, d'un parent ou bien d'un proche aidé.
Alors, ça, c'est une bonne chose aussi parce qu'on sait que c'est difficile pour les
proches aidants d'avoir des congés. Et il y a certains proches aidants qui
doivent même abandonner leur emploi, laisser leur emploi pour prendre
soin de leurs proches aidés. Alors, dans ce sens-là, c'est une bonne nouvelle.
Les employeurs, donc,
qui sont mis à contribution sont ceux qui sont régis par la Loi sur les normes
du travail, mais aussi les employés salariés qui sont régis par la Loi sur les
relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la
main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction sont aussi inclus parmi les
personnes qui n'auront pas à soumettre de certificats médicaux s'ils
s'absentent trois jours ou moins jusqu'à concurrence de trois fois par année.
Comme ma collègue de Bourassa-Sauvé
l'a dit, comme je l'ai dit dans les interventions aux étapes précédentes du projet de loi, c'est ce qui manque dans ce
projet de loi, qui fait la faille de ce projet de loi, c'est-à-dire qu'on vise
les assureurs privés, on vise les
administrateurs de régimes d'avantages sociaux privés, mais on ne vise pas le
secteur public, alors que la Fédération des médecins omnipraticiens du
Québec nous a dit : Le plus gros demandeur de paperasse, c'est le
ministère de la Santé et des Services sociaux et ce sont les régimes publics ou
sociétés d'État, comme la SAAQ pour les
accidentés de la route, par exemple, pour la CNESST. Alors, le plus gros volume
de paperasse, il vient du secteur public,
et là on s'adresse... on cible seulement le privé. C'est bien de cibler le
privé, je n'ai rien contre, mais il ne faudrait pas... On est comme dans une situation où on se dit... parce qu'on nous
le dit, là, les personnes sur le terrain sont... il y a un consensus, on
nous dit que c'est du secteur public que vient le plus gros volume de
paperasse, puis on ne s'y attaque pas. On ne
s'y attaque pas, en tout cas, de manière aussi musclée qu'on s'y attaque pour
les assureurs privés et les administrateurs de régimes d'avantages
sociaux privés. La question, c'est : Pourquoi? Oui, c'est complexe, mais
je pense qu'il va y avoir aussi un peu de complexité du côté du privé. Alors,
on devrait le faire aussi pour le public. C'est un peu un non-sens de ne pas...
de ne pas le faire. C'est un petit peu comme si le gouvernement disait :
Bien, faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais.
Alors, il faudrait
peut-être revoir ça. Peut-être que c'est une théorie... la théorie des petits
pas qui est en action, ici. Le gouvernement
fait un petit pas, mais, comme l'a si bien dit ma collègue députée de
Bourassa-Sauvé, on est contents du petit pas qui va être franchi puis on
va l'appuyer parce qu'on va voter en faveur du projet de loi, mais on ne sait
jamais si l'autre pas va venir au bout et, s'il vient au bout, quand. Ma
collègue députée de Bourassa-Sauvé a réussi à faire
adopter un amendement pour qu'on ait un rapport de mise en oeuvre déposé à
l'Assemblée nationale cinq ans après l'adoption du projet de loi.
J'espère que ça ne prendra pas tout ce temps-là pour qu'on ait l'autre pas qui
vise le secteur public, d'où vient la plus
grande partie de la paperasse, de la charge administrative qui est imposée aux
médecins et qu'on veut réduire, selon le titre du projet de loi et même
d'un chapitre du projet de loi.
Alors,
on a raté une belle occasion de donner vraiment un coup de barre pour diminuer
cette charge administrative des médecins et pour vraiment libérer de nombreuses
heures de rendez-vous médicaux et de temps de médecin. Là-dessus, je trouve que... Le gouvernement se dit agile. On
a entendu le premier ministre, aujourd'hui, pendant la période des questions,
dire : Nous, on est agiles. Qu'un
gouvernement qui veut aller vite... on le voit dans d'autres... dans d'autres
projets de loi, mais, ici, on ne va pas très loin. Cette agilité et cette
vitesse qui est désirée ne nous mènent pas très loin. Comme je l'ai dit, le premier petit pas, on est d'accord, on va
l'appuyer. C'est bien de faire un pas là, mais on aurait pu faire tellement
plus.
Ma collègue a parlé
des formulaires, qui était une question vraiment discutée durant les
consultations, et les médecins avaient une proposition toute simple, qui a été
faite séance tenante, à propos des fameux formulaires, certains formulaires de
16 pages qui n'en finissent plus, avec des questions non pertinentes, ils
ont dit : Les assureurs privés ont un formulaire uniformisé pour tout le
monde, c'est un formulaire qui se remplit bien, qui fonctionne bien, pourquoi
est-ce que le secteur public n'utiliserait pas ce même formulaire? Au lieu de
réinventer la roue, bien, qu'on s'inspire du formulaire des assureurs privés.
Ça va bien servir tout le monde, autant les patients que les médecins, qui vont
voir leur charge administrative réduite, et
aussi alléger la tâche des personnes qui travaillent que ce soit au ministère
de la Santé et des Services sociaux ou bien dans les... à la SAAQ, à la
CNESST, à la RAMQ, etc. Donc, une belle occasion ratée d'aller plus loin, de
prendre des propositions qui ont été faites durant les consultations pour
améliorer le projet de loi et puis le rendre vraiment, vraiment efficace.
Alors,
sur ce, M. le Président, je vais conclure en disant, en redisant, comme ma
collègue de Bourassa-Sauvé, que nous allons voter pour le projet de loi, même
si nous aurions espéré qu'il aille plus loin. Et puis voilà. Merci beaucoup,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de La Pinière. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
Mise
aux voix
Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, le projet de loi n° 68, Loi visant principalement à
réduire la charge administrative des médecins, est-il adopté? Adopté. Merci.
M. le leader adjoint
du gouvernement.
Ajournement
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Sur cette belle adoption d'un bon projet de loi,
j'aimerais maintenant vous demander d'ajourner nos travaux à demain,
9 h 40, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors, par conséquent, nous ajournons les travaux à demain, à 9 h 40,
le mercredi 9 octobre 2024.
(Fin de la séance à 16 h 10)