(Treize heures quarante et une
minutes)
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, bonjour à toutes, bonjour à tous. Donc,
nous allons débuter nos travaux, collègues, je vous invite à prendre
place.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous sommes à
la rubrique Déclarations de députés, et, sans plus tarder, je reconnais Mme la
députée de Les Plaines.
Rendre
hommage à M. Marcel Tessier
Mme Lucie
Lecours
Mme Lecours (Les Plaines) : Merci beaucoup,
M. le Président. C'est avec une grande émotion que je rends hommage à
M. Marcel Tessier, citoyen de Sainte-Anne-des-Plaines depuis 42 ans.
Historien passionné, il a su transmettre sa
passion pour l'histoire du Québec à tant de gens avec humour et simplicité. Son dévouement envers la communauté
anneplainoise a su faire rayonner la ville, notamment pour son engagement
dans le mythique festival de l'Halloween et
son travail pour la préservation de l'église patrimoniale. Une générosité et un
altruisme rares habitaient M. Tessier, et ce, jusqu'aux derniers instants
de sa vie.
J'élève mes
pensées vers sa compagne des 47 dernières années, Mme Nicole Corbeil,
qui eut la chance de côtoyer un homme formidable durant toutes ces années. Son
esprit passionné et son héritage resteront gravés pour toujours dans nos
mémoires.
Bon repos, M. Tessier.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Les Plaines. La parole revient maintenant à M. le député de
l'Acadie.
Souligner
le 60e anniversaire de l'organisme Entraide Bois-de-Boulogne
M. André
Albert Morin
M. Morin : Merci, M. le Président.
Je suis très heureux, cet après-midi, de souligner les 60 ans d'Entraide
Bois-de-Boulogne. Une délégation est au parlement, dont la présidente, Mme Claudie
Ayas.
L'Entraide
Bois-de-Boulogne est un organisme-phare de la circonscription de l'Acadie qui
oeuvre depuis 60 ans au bien-être ainsi qu'à l'accueil des nouveaux
arrivants. La mission est noble, c'est faciliter leur intégration.
L'immigration
est une richesse pour le Québec. Les nouveaux arrivants sont de grands
travailleurs qui contribuent à son essor économique.
L'apprentissage du français est essentiel pour
s'intégrer, et vous y contribuez avec succès. Votre action au fil des ans a permis l'intégration de milliers de
personnes, notamment dans le cadre d'actions basées sur la réussite scolaire,
des activités sociales, artistiques, des visites de lieux, des espaces de
réflexion.
Mes sincères félicitations à tous vos bénévoles.
Longue vie à l'Entraide Bois-de-Boulogne!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de l'Acadie. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Châteauguay.
Rendre
hommage à M. François Giguère
Mme Marie-Belle
Gendron
Mme Gendron : Merci, M. le
Président. Depuis plus de trois décennies, le comté de Châteauguay est le
terrain de combat de M. François Giguère, un fervent militant pour la
justice sociale et l'accès au logement.
C'est avec un esprit brillant qu'il est devenu
le coordonnateur et le premier employé de l'organisme que nous connaissons
aujourd'hui comme le Comité logement Rive-Sud.
C'est sous son leadership et avec son engagement
sans faille qu'est né l'organisme SOLIDES. Cet OBNL, dont il assume désormais
la direction, détient plus de 1 057 logements à travers
85 immeubles dans les municipalités de Châteauguay, Montréal, Longueuil et
Drummondville.
M. Giguère a un nom et une histoire pour
chaque personne à qui l'on adresse l'accès au logement. Il est un homme de
conviction qui, par sa détermination, a donné un toit à tant de Québécoises et
Québécois.
M. Giguère, vous êtes un homme d'exception,
et aujourd'hui j'ai l'honneur de vous remettre la Médaille de l'Assemblée
nationale du Québec pour votre apport inestimable à notre communauté. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Châteauguay.
Au tour, maintenant, du député de Rosemont.
Soutenir le Festival des arts de ruelle
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, M. le Président. Normalement, quand on se lève ici pour une déclaration
de député, c'est pour quelque chose de
joyeux, pour honorer quelqu'un. Aujourd'hui, je vais faire ma déclaration de
député avec le coeur lourd et un sentiment de colère et de tristesse, puisque
je dois déplorer la mort d'un festival, d'un festival-phare dans l'est de
Montréal, qui porte justement le nom de FAR, Festival d'arts de ruelle.
Le FAR égaie nos fins
d'été, à Montréal, dans les ruelles. C'est un festival éminemment populaire, tenu
par 6 000 heures de bénévolat par année, qui s'est vu abruptement
couper sa subvention modeste de 80 000 $ par le CALQ.
Si vous y croyez
encore, gens de l'est de Montréal, vous pouvez contribuer à La Ruche par
un financement populaire, mais ce serait encore
mieux si le gouvernement et le CALQ y croyaient encore, revenaient sur cette
décision et rétablissaient la subvention au FAR, F-A-R, Festival d'arts
de ruelle. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Rosemont. Et je cède maintenant la parole à M. le député
de Chauveau.
Souligner le 60e anniversaire des Chevaliers de
Colomb du conseil de Montcalm n° 5529
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, M. le Président.
Le 5 octobre
prochain, nous célébrerons le 60e anniversaire du conseil Montcalm des
Chevaliers de Colomb.
Je
salue, dans les tribunes, le grand chevalier Jocelyn Boudreau, accompagné de
Jocelyn Frenette, Réjean Daigle et leurs conjointes respectives.
Fondé le 11 mars
1964 par le regretté Jean-Louis Picard et 12 autres personnes, le conseil
Montcalm a toujours été présent et continue de l'être. On n'a qu'à penser à la
distribution de paniers de Noël, aux barrages routiers, la place éphémère, le
marché aux puces et les repas-bénéfice.
Gens de coeur, vous
avez comme objectif d'améliorer le sort des citoyennes et citoyens. C'est à la
fois avec respect et admiration que je salue
votre travail inestimable. Merci à tous pour votre dévouement inébranlable
envers notre communauté, votre engagement sans faille, et c'est, bien
sûr, une source d'inspiration.
Alors, chers membres,
Chevaliers de Colomb — je
dirais «mes frères» — bon
60e! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Chauveau. Et la parole revient maintenant à Mme la
députée de Chomedey.
Rendre hommage au Dr Vazken Der Kaloustian
Mme Sona Lakhoyan Olivier
Mme Lakhoyan
Olivier : M. le Président, j'ai l'honneur et le privilège de rendre
hommage à une figure de notre communauté, Dr Vazken Der Kaloustian.
Né en 1937, il a
marqué l'histoire de la médecine par ses contributions exceptionnelles dans le
domaine de la génétique et de la pédiatrie.
Médecin, chercheur et auteur, Dr Vazken Der Kaloustian a publié plus de
160 articles influents et de
nombreux ouvrages fondamentaux. Ses travaux ont enrichi la littérature médicale
et contribué de manière significative à notre compréhension des maladies
génétiques.
Récompensé par plusieurs prix prestigieux, dont le
prix Albert-Nelson-Marquis, sa carrière montre sa recherche constante de
l'excellence et son profond désir de servir la communauté.
Dr Kaloustian,
qui a choisi Chomedey comme lieu de résidence, est un exemple de ce que l'on
peut accomplir avec passion et dévouement. Au nom de notre communauté, nous lui
rendrons un hommage sincère et appuyé. Merci beaucoup.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Chomedey. Et je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Rendre hommage aux fondateurs et aux partenaires
de l'organisme Les petites bedaines pleines
Mme Marie-Louise Tardif
Mme
Tardif : En 2013, Marielle Magnan crée l'organisme Les
petites bedaines pleines pour soutenir des enfants de familles
vulnérables et favoriser leur réussite scolaire.
En 2014, à chaque semaine,
elle et son conjoint préparent près de 500 collations pour des élèves de
six écoles primaires de Shawinigan. En
10 ans, Marielle et son conjoint ont coupé des milliers de briques de
fromage, ensaché des fruits et barres tendres dans de petits sacs à
collation.
C'est Claude Baril, propriétaire d'une épicerie
à Shawinigan, après avoir remarqué Marielle avec ses énormes paniers, qui lui a
offert d'être partenaire financier.
Un ange en attire un autre. Par la suite, c'est
l'ange Séléna Baril, devenue propriétaire du commerce, qui s'est jointe à eux.
Depuis, la famille Baril a remis à l'organisme
plus de 100 000 $.
Dernièrement,
Mme Magnan a dû se retirer, mais la généreuse famille Baril a mis sur pied
une fondation pour prendre le relais.
Merci. Vous êtes exceptionnels, et le monde est
meilleur grâce à vous.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice. Je reconnais maintenant M. le député de Jean-Talon.
Souligner
le 30e anniversaire du Réseau québécois
d'éducation en santé respiratoire
M. Pascal
Paradis
M.
Paradis : Il y a 30 ans, le Réseau québécois
d'éducation en santé respiratoire a été fondé à Québec, dans la
circonscription de Jean-Talon.
J'aimerais saluer Sara-Edith Penney, la
directrice générale du réseau, et le Dr Louis-Philippe Boulet, un de ses
membres fondateurs, qui sont présents avec nous aujourd'hui.
Je suis heureux de souligner leur inestimable
travail en faveur de l'accès aux services en santé pour toutes les personnes
atteintes d'asthme ou d'une maladie pulmonaire obstructive chronique, au
Québec, soit environ 20 % de la population.
Aujourd'hui, le réseau occupe un rôle crucial
dans l'écosystème de la santé respiratoire, car il offre le seul programme francophone de formation des éducateurs
de ce domaine. Je suis fier qu'un tel projet ait vu le jour ici même, à
Québec. Je suis fier que, 30 ans plus tard, l'accès aux services éducatifs
et cliniques pour les gens atteints de maladies respiratoires soit toujours
défendu avec autant d'énergie.
Merci pour
votre engagement, et merci de faire de la ville de Québec un pilier de
l'innovation en santé respiratoire.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Jean-Talon. La parole
revient maintenant à Mme la députée de Rimouski.
Souligner
la participation de M. Benjamin Lavoie au Mondial des métiers
Mme Maïté
Blanchette Vézina
Mme
Blanchette Vézina : Merci, M. le Président. Du 10 au 15 septembre
derniers avait lieu le Mondial des métiers à Lyon, en France. À cette occasion, une soixantaine de métiers, soit
plus de 1 500 compétiteurs provenant de 85 pays, sont en
compétition.
• (13 h 50) •
Cette année, 12 compétiteurs du Québec
étaient présents pour vivre cette expérience de dépassement de soi. Parmi eux,
Benjamin Lavoie, un étudiant en ébénisterie au centre de formation
Rimouski-Neigette.
Pour prendre part à cette compétition, Benjamin
a d'abord... s'est d'abord qualifié aux olympiades québécoises, puis aux
Olympiades canadiennes des métiers et des technologies.
C'est la
première fois qu'un étudiant du centre de formation Rimouski-Neigette sera en
compétition internationale. Son épreuve : fabriquer un meuble selon
un plan précis dans les temps requis.
Bien que
Benjamin ne soit pas reparti avec une médaille, il peut être satisfait de son
travail et des efforts qu'il a consacrés afin de participer à cet
événement.
Tu peux être fier de ta participation, Benjamin,
laquelle démontre ta passion à travailler le bois, ton talent et ta
persévérance. Félicitations!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Rimouski. La parole revient maintenant à Mme la députée de
Saint-François.
Rendre
hommage à Mme Diane Goyette
Mme
Geneviève Hébert
Mme
Hébert : M. le Président, cofondatrice du Verger
Le Gros Pierre en 1980, Diane Goyette est une entrepreneure née.
Lorsqu'elle a planté les
premiers pommiers nains à Compton, tout le monde doutait de ce type de culture
et se demandait qui était cette agricultrice téméraire.
Mme Goyette préside Les Comptonales,
dont elle est l'idéatrice. Elle a beaucoup contribué au succès de la Virée
gourmande, événement touristique des plus appréciés dans les Cantons-de-l'Est.
Mme Goyette est le coeur du Marché de soir
au parc des Lions de Compton chaque été depuis 2014. Elle a participé à la
conception des maisonnettes qui en font l'un des plus beaux marchés publics
québécois.
À titre de conseillère de l'Association des
marchés publics du Québec, elle partage son expérience avec les autres. Son
apport exceptionnel en agrotourisme lui a valu le Mérite estrien dans la
catégorie Personnalité 2015 ainsi que le prix Agricultrice accomplie en 2016.
M. le Président, j'ai eu l'honneur de lui
remettre la Médaille de députée de Saint-François lors d'une soirée spéciale,
le 13 septembre dernier. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Saint-François. Et maintenant je reconnais Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Souligner
le 30e anniversaire de l'organisme La Passerelle
Mme Martine
Biron
Mme Biron : Merci, M. le Président.
L'organisme La Passerelle, qui célèbre cette année son
30e anniversaire, a pour mission de soutenir les adultes de l'ouest de
Lévis vivant avec une problématique de santé mentale.
Établi au coeur du quartier Charny,
La Passerelle offre des services, des ateliers et diverses activités
permettant de briser l'isolement, de créer un réseau social et de favoriser
l'autonomie de ses usagers.
Pour marquer
le moment, j'ai invité dans les tribunes Sonya Vaillancourt, qui est la
directrice générale, Gilles Collin, le président du conseil
d'administration, et l'intervenante Amélie Rodrigue.
Merci à vous et à toute votre équipe d'offrir
chaque jour, depuis 30 ans maintenant, un milieu de vie dynamique et
chaleureux à votre clientèle.
La santé mentale, c'est un enjeu de société qui
requiert une attention réfléchie et bienveillante de tous les acteurs
impliqués, et vous, La Passerelle, êtes un modèle pour tout le Québec.
Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Chutes-de-la-Chaudière. Je reconnais maintenant Mme la députée de
Lotbinière-Frontenac.
Féliciter
Mme Émilie Bédard pour sa course au
profit de la Fondation Jeunes en tête
Mme Isabelle
Lecours
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Merci,
M. le Président. Aujourd'hui, j'aimerais souligner l'initiative extraordinaire
d'Émilie Bédard en lien avec la santé mentale. Elle est présente aujourd'hui
avec nous.
Cet été,
cette étudiante de 16 ans a couru un demi-marathon par jour pour couvrir
les 600 kilomètres qui séparent Thetford Mines à Ottawa dans le but
d'amasser des fonds pour la Fondation Jeunes en tête.
Son projet scolaire Un pas à la fois avait
également comme objectif de sensibiliser la population à l'importance de la santé mentale chez les jeunes. Son initiative
a été une réussite puisqu'elle a amassé plus de 22 000 $ sur un
objectif de 10 000 $.
Les fonds
permettront à la Fondation Jeunes en tête de continuer sa mission de prévention
de la détresse psychologique chez les jeunes de 11 à 18 ans partout
au Québec.
Émilie est une inspiration pour nous tous, un
exemple de persévérance. Bravo, Émilie!
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Lotbinière-Frontenac. Alors, voilà qui met fin à la
rubrique Déclarations de députés. Je remercie chacun des collègues pour vos
déclarations.
Et nous allons suspendre les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 13 h 55)
(Reprise à 14 h 08)
La
Présidente : Mesdames et messieurs, bonjour. Vous êtes nombreux.
Bienvenue au parlement du Québec, c'est chez vous.
Messieurs dames les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Avant de
poursuivre les affaires courantes, j'ai le plaisir de vous informer qu'une
campagne de sensibilisation du comité Zéro harcèlement débutera dans les
prochains jours, ici même. Je félicite le comité, présidé par le troisième vice-président et composé
d'élus de chaque groupe parlementaire, ainsi que l'équipe du vivre-ensemble et
de la prévention du harcèlement. Cette initiative contribuera à rendre
notre environnement de travail sain, empreint de respect et exempt de
harcèlement.
Je tiens également à
souligner le travail remarquable de l'équipe des communications, en appui aux
travaux du comité. Cette campagne réitère l'engagement de l'Assemblée nationale
et donne suite aux récentes initiatives, telles que l'adoption d'une nouvelle politique et l'entrée en fonction d'une
commissaire au respect, le 30 janvier dernier. Avec le lancement de cette campagne de sensibilisation,
nous réaffirmons que le harcèlement n'a pas sa place dans notre institution.
Je vous invite à rester attentifs aux différents moyens de prévention et de
sensibilisation qui seront dévoilés pendant les
prochains mois et à agir à titre d'ambassadeurs auprès de vos collègues et de
votre personnel. Je vous remercie pour votre collaboration.
Alors, aujourd'hui,
il n'y a pas de déclarations ministérielles ni de présentation de projets de
loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre des Finances.
M. Girard
(Groulx) : Oui, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport
d'activité 2023‑2024 de Financement-Québec et le rapport annuel de gestion 2023‑2024
de l'Institut de la statistique du Québec. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le ministre de la Justice.
M. Jolin-Barrette :
Bonjour, Mme la Présidente. Je dépose la réponse du gouvernement au
rapport... Permettez-moi de déposer la
réponse du gouvernement au rapport du Comité de rémunération des juges pour la
période du 1er juillet 2023 au 30 juin 2027. Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le ministre de l'Éducation.
M. Drainville :
Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de
gestion 2023‑2024 de l'Institut national des mines. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le ministre responsable des
Services sociaux.
M. Carmant :
Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de
gestion 2023‑2024 de l'Office des personnes handicapées du Québec. Merci,
Mme la Présidente.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
• (14 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Oui. Bonjour à nouveau,
Mme la Présidente. Je dépose les réponses aux questions inscrites au
feuilleton le 21 mai 2024 par la députée de Mercier et le 31 mai 2024
par la députée de Bourassa-Sauvé. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Pour ma part, je
dépose le nouveau diagramme de l'Assemblée en date d'aujourd'hui.
J'ai également reçu
préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux
affaires inscrites par les députés de
l'opposition. Conformément à l'article 97.1 du règlement, je dépose cette
copie du texte de ce préavis.
Dépôt
de rapports de commissions
Et, à la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission de
l'aménagement du territoire et député de Drummond—Bois-Francs.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 70
M. Schneeberger : Merci, Mme la Présidente.
Alors, je dépose le rapport de la Commission
de l'aménagement du territoire qui,
les 12 et 17 septembre 2024, a tenu des auditions publiques dans le cadre
des consultations particulières sur le projet de loi n° 70, Loi
modifiant la Loi sur la protection sanitaire des animaux.
La
Présidente : Ce rapport est déposé.
Est-ce
qu'il y a consentement pour déroger à l'article 4.4 des règles de
fonctionnement afin de déposer un rapport du comité directeur de la Commission
de l'Assemblée nationale? Consentement? Consentement.
Modification
à la composition de commissions parlementaires
Je dépose donc le
rapport du comité directeur de la Commission de l'Assemblée nationale qui s'est
tenu le 16 septembre 2024 afin de statuer sur une demande du groupe
parlementaire formant le gouvernement concernant une nomination au sein de la Commission
des finances publiques.
Je
cède maintenant la parole à M. le troisième vice-président et député de Viau
pour la présentation d'une motion.
Motion
proposant d'adopter les modifications
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, Mme la Présidente, je propose :
«Que la modification
à la composition de la commission telle que prévue au rapport du comité
directeur de la Commission de l'Assemblée nationale soit adoptée.»
La
Présidente : Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à l'article 129
du règlement? Consentement.
Mise
aux voix
Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente : Adopté.
Dépôt
de pétitions
À
la rubrique Dépôt de pétitions, j'ai reçu une demande de M. le député de Maurice-Richard pour la présentation d'une pétition non
conforme. Y a-t-il consentement pour la présentation de cette pétition?
Consentement. M. le député de Maurice-Richard.
Demander
à la Société des alcools du Québec de cesser la vente
de vins israéliens produits dans les territoires occupés
M. Bouazzi : Merci, Mme la Présidente.
Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
457 pétitionnaires, qui se rajoutent aux 2 502 de la semaine
dernière. Désignation : citoyennes et citoyens du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que la
résolution 2334 — en
2016 — du
Conseil de sécurité de l'ONU adoptée à l'unanimité "réaffirme que la création par Israël de colonies de peuplement sur
le territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est,
n'a aucun fondement en droit et constitue une violation flagrante du droit
international et un obstacle majeur à la
réalisation des solutions des deux États et à l'instauration d'une paix
globale, juste et durable" et qu'elle demande à tous les États "de faire une distinction,
dans leurs échanges en la matière, entre le territoire de l'État d'Israël et
les territoires occupés depuis 1967";
«Considérant que la
production de vins dits "faits en Israël" dans les territoires
occupés, au-delà des frontières reconnues
par l'ONU en 1948, enfreint le droit international et contribue à l'expansion
des colonies illégales et à l'expropriation de terres;
«Considérant
que la commercialisation de ces vins par la Société des alcools du Québec — la SAQ — cautionne
cette occupation illégale et les pratiques qui y sont associées;
«Considérant que la
commercialisation de ces vins comme vins israéliens équivaut à tromper le
consommateur puisque l'origine affichée du produit est mensongère;
«Considérant que la
SAQ, en tant qu'entité [d'État], se doit de refléter les valeurs d'éthique, de
responsabilité sociale et de respect des droits de la personne de la société
québécoise;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec de s'assurer que la SAQ cesse immédiatement
la vente de vins israéliens produits dans les territoires occupés.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous en sommes
maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Stratégie
du gouvernement en matière de développement économique et d'énergie
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente,
la semaine passée, ça a été tout un choc pour tout le monde de réaliser jusqu'à quel point la CAQ, dirigée par le premier
ministre, n'était pas le parti de l'économie, jusqu'à quel point, pour eux, une compagnie étrangère
ne fait pas de différence versus une compagnie du Québec au Québec. En ce sens-là,
le nationalisme économique qui était promis par la CAQ dans sa
plateforme électorale de la dernière élection, bien, c'est une autre promesse rompue, nationalisme économique qui se
serait attendu que le premier ministre des Québécoises et des Québécois
dise et, dans ses décisions, applique la politique toute claire : le
Québec d'abord, les Québécois d'abord.
Hier matin, avec ma collègue de Saint-Laurent,
on est allés visiter Les Forges de Sorel. On y a rencontré des Québécois fiers, Mme la Présidente, de ce qu'ils
font. Ils font de l'acier à partir de la ferraille recyclée. C'est 100 %
de la ferraille recyclée, et ils font de l'acier neuf avec cela, Mme la
Présidente. Ils sont les seuls au Québec. Et ils participent à l'économie circulaire. Ils ont investi
15 millions dans une presse hydraulique. C'était de toute beauté de voir
ça et de voir la fierté qu'ils ont,
celles et ceux qui dirigent la compagnie et qui y sont employés. On parle de
320 travailleuses, travailleurs qui gagnent en moyenne
80 000 $, jusqu'à 120 000 $ par année.
Ils nous ont confirmé qu'ils allaient écouter la
période de questions. Ils vous écoutent, M. le premier ministre. Il y a un an, vous vous êtes donné le pouvoir
d'octroyer les mégawatts. Ils en ont besoin de 16. Allez-vous leur dire oui?
La
Présidente : Je vous
rappelle que vous vous adressez à la présidence, M. le chef. La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, on a une compagnie qui s'appelle Forges de Sorel, mais c'est une compagnie dont le siège social est en Allemagne.
J'espère que le Parti libéral sait ça, là, c'est une compagnie qui est en
Allemagne. Bon. Donc, ce que vient nous dire le chef du Parti libéral,
c'est : On ne devrait pas donner d'électricité à une compagnie suédoise comme Northvolt, on ne devrait pas donner
d'électricité à une compagnie américaine comme GM, mais on devrait
donner de l'électricité à une compagnie d'Allemagne.
Mme la Présidente, la vraie question qui se
pose, c'est : Est-ce que le Parti libéral est d'accord pour développer la
filière batterie? Moi, je veux bien, là, la filière acier, on a des grands
producteurs d'acier au Québec, ArcelorMittal, Rio
Tinto, puis on essaie de convaincre d'aller vers l'acier vert, parce que, si on
veut décarboner l'économie, il faudra être capables, éventuellement, de
vendre de l'acier vert. Donc, quand on parle des Forges de Sorel, bon, comme
l'expliquait le chef, ils prennent la ferraille puis ils font de l'acier gris.
Il va falloir éventuellement aller vers l'acier vert.
Mais, Mme la Présidente, ce qu'on regarde, c'est
quels sont les salaires payés au Québec, quelles sont les retombées, quels sont les impacts sur la
décarbonation. Mais je ne comprends pas pourquoi le Parti libéral est d'accord
ou serait d'accord pour qu'on donne l'électricité à une compagnie
allemande plutôt qu'à une compagnie suédoise.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Là, Mme la
Présidente, les femmes et les hommes qui travaillent aux Forges de Sorel
écoutent le premier ministre. Il leur
dit : Il faudrait bien qu'ils se réveillent un jour puis qu'ils passent de
l'acier gris à l'acier vert. Le
16 mégawatts, c'est pour remplacer 15 fours qui, présentement — qu'il
ne dise pas non de la tête, on était sur le terrain, hier — marchent
au gaz naturel. Ils veulent les électrifier, les 15 fours, puis ils ont
besoin de 16 mégawatts.
C'est ce qu'ils vous disent qu'ils veulent
faire. Puis vous voulez les accompagner? Une seule décision : Donnez-leur
les mégawatts.
La
Présidente : Et
dois-je vous rappeler, pour une seconde fois, que vous vous adressez à la
présidence, M. le chef? Réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, on connaît très bien Les Forges de Sorel. On le sait, c'est
l'ancienne entreprise qui appartenait à la famille Simard, qui était
très impliquée au Parti libéral. On a déjà investi dans...
Des voix : ...
M. Legault : Non, non, mais,
Mme la Présidente, moi, je n'ai absolument rien contre Les Forges de Sorel. On leur a déjà donné une aide de 6 millions,
justement pour aller vers l'acier vert. Mais, Mme la Présidente, ce que je ne
comprends pas, c'est pourquoi le
Parti libéral est contre le développement de la filière batterie pour des
véhicules électriques en 2024. Je ne comprends pas ça.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Vous voyez, Mme la
Présidente, quand on dit que le premier ministre, il a une seule lubie, c'est
sa filière batterie, puis qu'il oublie tout le reste, lui-même, il s'est
proprement piégé quand il disait tantôt : Il faudrait qu'au Québec on soit
les leaders de l'acier vert. Il a le plus beau projet d'une compagnie qui est
là depuis 85 ans, oui, qui a été fondée par les frères Simard, à l'époque, qui engage des
dirigeantes et des dirigeants québécois, québécoises, des travailleurs
québécois, québécoises. Ils veulent, eux autres aussi, parallèlement aux
batteries, faire de l'acier vert. Ils ont besoin de 16 mégawatts.
Il ne peut pas ne pas leur donner.
• (14 h 20) •
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, effectivement, la famille Simard a vendu son entreprise à des
actionnaires étrangers, des actionnaires européens.
Mme la Présidente, on a des discussions avec Les
Forges de Sorel, puis je suis très ouvert, on est très ouverts à travailler
ensemble à aller vers l'acier vert.
On a aussi des discussions avec ArcelorMittal.
J'ai rencontré M. Mittal, et le père et le fils, à plusieurs reprises,
puis on voudrait qu'ils se transforment le plus rapidement vers l'acier vert.
Mme la Présidente, ce n'est pas une question
est-ce qu'on est pour ou contre Les Forges de Sorel, c'est une question est-ce
que le Parti libéral est pour ou contre le développement de la filière
batterie.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente,
le président du syndicat, Jean-François Cartier, qui est venu nous voir hier, il a dit, et je le cite : «Il y a des
travailleurs qui sont là depuis quatre générations. On devrait respecter ça.
Pour une ville comme Sorel, cette usine-là, elle est importante.» Fin de
la citation.
Au-delà de la
joute oratoire, Mme la Présidente, là, puis de faire le clip, là, moi,
j'entends le premier ministre — puis
ils vous écoutent, Les Forges de Sorel — j'entends le premier ministre
dire qu'il est ouvert à discuter puis il est ouvert à ce qu'ils fassent de
l'acier vert. Va-t-il leur donner les 16 mégawatts?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, j'avais donné un petit devoir au chef du Parti libéral d'aller à Bécancour, je ne sais pas s'il l'a fait, mais pour aller voir
l'usine de GM, l'usine de batteries de GM. Puis j'ai eu l'occasion de
rencontrer le syndicat des employés de l'usine de GM, de batteries pour
véhicules électriques, ils sont très contents. Donc, ce que je ne comprends
pas, c'est pourquoi le Parti libéral est contre la filière batterie.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Marguerite-Bourgeoys.
Impact de la restructuration de Northvolt
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Mme la
Présidente, le directeur parlementaire fédéral du budget avait estimé 2037
comme l'année à laquelle le projet de Northvolt initialement présenté allait
devenir rentable. Depuis des mois, on le voit bien, il y a du sable dans
l'engrenage. Dans les dernières semaines, l'entreprise a annoncé une grande
restructuration de ses activités, incluant ce qui se passe au Québec. Dans son
communiqué de presse, Northvolt parle d'énormes retards dans le projet et d'une
tentative de contrôle des coûts, mais on n'a pas plus de détails que ça. Pierre
Fitzgibbon disait qu'on serait chanceux si le retard serait de seulement deux
ans.
La ministre discute directement avec
l'entreprise. Est-elle capable de nous dire les impacts de la restructuration sur la rentabilité? Est-elle capable de nous dire
les résultats sur la profitabilité? Est-elle capable de nous dire quand est-ce
que le plan va être livré pour Northvolt?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui,
Mme la Présidente. Alors, j'ai eu des contacts, effectivement, il y a quelques
jours, avec le dirigeant nord-américain de Northvolt, et il m'a confirmé qu'il
n'y avait pas d'impact suite aux annonces qu'ils ont faites il y a quelques jours, qu'il n'y avait pas
d'impact sur le projet qui sera mené au Québec. La nature du projet qui est
prévu pour le Québec demeure, et le projet au Québec demeure une priorité.
Et par ailleurs j'aimerais rappeler au Parti
libéral que nous ne retirons pas les blocs d'énergie qui sont réservés pour
Northvolt. Ce serait, en fait, complètement irresponsable de le faire. Et,
quand je vois que c'est une demande du Parti
libéral, bien, on ne s'étonnera pas
qu'ils ont perdu l'étiquette du parti de l'économie. On a un engagement avec
Northvolt, on va respecter notre engagement. On a
signé une entente. Et donc on voit que le contexte fait en sorte qu'il y a un ralentissement du secteur. Ça affecte Northvolt
comme ça affecte plusieurs joueurs de l'industrie, et c'est normal qu'il y ait
un rajustement.
Maintenant, en ce qui a trait au projet du Québec,
ça demeure une priorité, et la nature du projet prévu n'en est pas affectée.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Les
Québécois, Mme la Présidente, ont investi plus de 1 milliard de dollars, approximativement,
là, dans Northvolt à date :
200 millions pour le terrain, 567 millions en dette à la compagnie
mère et 200 millions de dollars de la Caisse de dépôt.
Est-ce que le Québec va voir la couleur de cet
argent-là un jour? Puis le retard, ça va-tu être 12, 18, 24 mois? C'est
quoi, la réponse, Mme la Présidente?
La Présidente : La réponse de
la ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui. Alors, Mme
la Présidente, donc, on a injecté une somme de 240 millions de
dollars, avec le terrain en garantie — ça,
c'est pour la portion au Québec — et
une somme, également, de 200 millions pour la maison mère, dans ce projet, projet qui est au
coeur de notre filière batterie et qui nous permet de nous positionner dans
un secteur d'avenir dans le cadre de la
transition énergétique. C'est important que l'on maintienne ce
positionnement-là. On a plusieurs joueurs qui sont actifs dans le
domaine, Northvolt en fait partie. Ils ont certes un retard d'un certain nombre de mois, à préciser, qui surviendra dans le
cadre du projet. Ils réajustent leur stratégie du fait du ralentissement. C'est
tout à fait normal, dans le cadre d'une entreprise, qu'on s'ajuste à la
nouvelle réalité. Quand il y a un ralentissement, il faut s'ajuster. C'est ce
que fait Northvolt.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Mme
la Présidente, donc, un retard de deux ans, ça pourrait donc être normal, selon
la ministre, mais elle ne peut pas nous dire que ça va bien chez
Northvolt. Les fournisseurs suédois, pour la compagnie mère, sont obligés de
mandater des huissiers pour se faire payer. Le gouvernement suédois ne veut pas
mettre d'argent dans la compagnie.
Est-ce qu'on va vraiment voir la couleur de
notre argent?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Mme la
Présidente, donc, le projet de Northvolt est central au développement de la
filière batterie. C'est un projet qui va
nous permettre de réduire notre dépendance à l'égard des pétrolières. Vous
savez qu'on met 10 milliards par
année dans les pétrolières pour de l'hydrocarbure. Alors, il faut réduire cette
dépendance-là, le développement de la filière batterie va nous le
permettre. Et on va continuer à investir dans ce créneau-là parce que c'est ce
qui nous permet de nous ancrer dans un développement industriel d'avenir qui va
nous permettre de traverser la transition énergétique.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Saint-Laurent.
Blocs d'énergie
destinés aux entreprises
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
Journal de
Montréal, 15 h 30, lundi°: Québec pourrait retirer le bloc
d'électricité à Northvolt. Ça, ce n'est pas moi qui le dis, c'est le
cabinet de la ministre de l'Économie. Oh! Donc, est-ce que son cabinet est
irresponsable? D'autant plus que je suis très surprise de la réaction, sur X,
de la ministre, lorsqu'elle dit qu'il n'y aura pas de bloc d'énergie en 2027‑2028, parce qu'il y a quelques semaines Pierre
Fitzgibbon disait, et je le cite : «Inquiétez-vous pas, tous ceux à
qui on a dit non, ça s'en vient, 2027, 1 500 nouveaux blocs
d'énergie.»
Qui dit vrai, Pierre Fitzgibbon, le cabinet du
ministre de l'Économie ou la nouvelle ministre?
Une voix : ...
La Présidente : Je
vous entends très, très fort, M. le leader. La réponse de la ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Oui. Alors, je réitère le fait qu'on ne retirera pas le bloc d'énergie à
Northvolt. Ce n'est pas au premier vent de
face qu'on tourne le dos à Northvolt, qui propose un investissement de
7 milliards de dollars, le plus gros investissement privé de
l'histoire du Québec.
Alors,
on le sait, le secteur fait l'objet d'un ralentissement, et il faut que
l'entreprise s'adapte à ce ralentissement, qu'elle s'ajuste. C'est ce
qu'elle fait.
Maintenant, les
décisions qui ont été prises récemment ne viennent pas affecter le projet qui
est prévu pour le Québec, ne viennent pas affecter sa nature. Alors, on va
continuer à cheminer avec Northvolt.
Je
trouve dommage, en fait, que le Parti libéral utilise cet élément-là pour faire
de la politique. En fait, je ne suis pas la seule à le dire, Michelle
Courchesne, sur les ondes, aujourd'hui, disait : «Le Parti libéral du
Québec fait de la politique. On ne peut pas gouverner uniquement en faisant de
la politique. Il faut respecter les contrats.» Alors, je suis tout à fait
d'accord avec elle. Il faut respecter notre engagement envers...
Des voix :
...
Mme Fréchette :
Il faut respecter notre engagement envers Northvolt. Ce n'est pas un retard de
quelques mois qui vient remettre en question notre signature d'un contrat.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy :
Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le cabinet de la ministre. Qu'elle parle
à son équipe, qu'ils s'entendent. Et, d'autant plus, elle ne répond pas à la
question : Oui ou non, les 1 500 nouveaux mégawatts qui sont supposés d'arriver en 2027, est-ce que c'est vrai
ou est-ce que c'est le contraire de la vérité? Parce que ça veut dire qu'on
a plein d'entreprises ici, déjà établies,
que vous avez dit : Oui, ça s'en vient dans pas long, que ça veut dire
qu'ils n'auront rien. C'est ça, l'aveu d'admission, aujourd'hui, que
vous êtes en train de faire.
Est-ce que vous
réalisez que vous dites une chose et son contraire sur le terrain?
La
Présidente : On s'adresse à la présidence, vous le savez. La réponse
de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Oui, Mme la Présidente, il faut voir qu'on octroie des blocs d'énergie aux
entreprises qui ont des projets soit en
termes de décarbonation ou en termes de développement économique. Pour ce qui
est de Nortvolt, c'est du développement économique et de la
décarbonation.
Donc, il faut voir
que cet octroi de mégawatts n'est pas éternel, par ailleurs. Alors, on mène
actuellement une réflexion à savoir pour
quelle durée ces blocs d'énergie sont offerts, et on va statuer sur cette
question-là, à savoir si on pose une limite, et, si oui, de quelle
ampleur est-elle, cette durée. Merci.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy :
Oh! on avance. Je tiens juste à rappeler, toujours Pierre Fitzgibbon :
«Non, le projet de Northvolt ne sert pas à décarboner.» Il va falloir peut-être
qu'on fasse une petite mise à jour. Et je tiens à dire la chose suivante :
Quand vous avez dit à toutes les entreprises que, présentement, vous n'avez pas
de bloc d'énergie, comme par exemple, Les Forges de Sorel, vous leur avez
dit : Non, on n'en a pas, excusez-moi, vous ne l'avez pas dit en français,
vous avez dit : «No», on n'en a pas. En anglais, en plus.
Alors, moi, j'aimerais savoir : Est-ce que,
oui ou non, il y a des blocs d'énergie pour 2027? Allez-vous tenir parole?
• (14 h 30) •
La Présidente :
Je dois à nouveau vous rappeler
que vous vous adressez à la présidence, n'est-ce pas, et je devrai vous
interrompre la prochaine fois. La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui,
Mme la Présidente. Donc, Hydro-Québec, on a de grandes ambitions pour
Hydro-Québec. Comme vous le savez, on
veut doubler la production énergétique d'ici 2050. Donc, on travaille à faire
cette augmentation de la production énergétique de manière évolutive, de
manière graduelle et dans le respect des principes de la transition énergétique. Alors, on va discuter avec Hydro-Québec de
l'évolution de cette production additionnelle qui émanera d'Hydro-Québec, qui
est un acteur central dans notre plan, dans notre stratégie de transition
énergétique. Merci.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Saint-Laurent.
Blocs
d'énergie destinés aux entreprises
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Vous avez bien entendu,
Mme la Présidente, elle n'est pas prête à se commettre. Donc, contrairement
à ce que M. Fitzgibbon a dit à l'ensemble des entreprises qui se sont fait
refuser des blocs d'énergie, que ça arrivait en 2027, c'est, comme on
dit : On verra, hein? C'est la stratégie du gouvernement de la CAQ :
On verra.
Donc, moi, j'aimerais
comprendre. Est-ce qu'on a tous lu le même communiqué de presse de Northvolt?
Parce qu'ils ont clairement parlé de l'entreprise du Québec puis ils ont
dit : On vous revient. C'est encore incertain. Est-ce que le gouvernement a fait une petite revue de
presse internationale récente pour dire qu'effectivement c'est très incertain?
Pendant ce temps-là,
moi, ce que je ne comprends pas, on a l'équivalent d'énergie pour alimenter
Longueuil au grand complet avec 356 mégawatts, et personne d'entre vous,
tous ceux qui sont allés aux HEC, là, qui disent qu'ils sont comptables, il n'y a personne d'entre vous qui a pensé à faire une
clause de sortie puis de dire : Si les blocs d'énergie sont
inutilisés, on va les reprendre, on ne les laissera pas dormir en attendant un
projet incertain, on va s'occuper de notre monde ici.
La Présidente : Alors, je vais me
permettre, ici, de vous rappeler le règlement. Article 35, article 35,
paragraphe 4°...
Une voix : ...
La
Présidente : ... — pas
de «voyons» : «Le député qui a la parole ne peut [...] s'adresser
directement à un autre député.» Alors, vous passez par la présidence si vous
avez des commentaires à faire, si vous avez une question à faire. Il vous reste
quelques secondes.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, moi, ma question est faite, je suis juste abasourdie
qu'il n'y ait personne qui ait pensé de façon responsable de faire une clause
de sortie.
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Oui, Mme la Présidente. Parlant de revue de presse internationale, bien, je
ne sais pas si les libéraux avaient remarqué, la semaine dernière, que Les
Forges de Sorel sont de propriété européenne. Ça aurait été un fait intéressant
à noter.
Alors, si je reviens
à Northvolt, bien, vous savez, c'est un projet, en fait, qui va nous permettre
de contribuer à la décarbonation parce que
ça va nous amener à réduire la dépendance des automobilistes à l'égard des
pétrolières, et ça, c'est un élément central dans la décarbonation,
parce qu'on sait que le domaine des transports est un grand émetteur, et par
ailleurs ça va réduire notre dépendance financièrement également à l'égard des
pétrolières. On a investi plus de 10 milliards de dollars... on
dépense plus 10 milliards par année dans les hydrocarbures. Alors, il nous
faut un joueur comme Northvolt, il nous faut une filière batterie, parce que ça
va nous permettre de nous ancrer dans la transition énergétique. Et on peut produire au Québec. Plutôt que d'importer, on
peut produire au Québec des composantes de véhicules verts, les
véhicules de l'avenir, et c'est ce qu'on fait.
La
Présidente : Première complémentaire. Allez-y.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy :
Bien, en ce moment, vous ne faites pas grand-chose, parce que vous dites non
aux entreprises d'ici. Moi, la dernière fois que j'ai regardé, Lapierre,
Décarie, Tremblay, Simard...
La Présidente :
Bon, je... Merci pour le
régisseur. «Vous ne faites pas grand-chose», vous vous adressez directement.
Passez à travers moi pour vous adresser au gouvernement.
Une voix : ...
La
Présidente : Parfait. Vous vous adressez à la présidence.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, Simard, Lapierre, Tremblay, Décarie, ce sont tous des
Québécois. Il y en a qui travaillent aux Forges de Sorel depuis trois
générations de famille. Alors, quand vous me parlez de l'actionnariat, c'est correct, parlez-moi-en, mais, si vous avez
le minimum de courage... parce que le député local n'est même pas allé...
Des
voix : ...
La
Présidente : Je vais vous...
Des voix :
...
La Présidente :
S'il vous plaît! Je suis debout, ça coupe vos micros. Il y en a un seul qui aura
droit de parole, je vais reconnaître le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Mme la Présidente, vous pourrez constater que j'ai
été patient, aujourd'hui, avant de me lever, pour donner la chance à la députée
de Saint-Laurent. Cependant, je crois, Mme la Présidente, que la députée de
Saint-Laurent vous défie à quelques reprises, alors on serait peut-être rendus
à des sanctions plus importantes.
La Présidente :
Bon, je vais trancher, je vais
trancher. Mme la députée de Saint-Laurent est une habile parlementaire, je
l'invite à respecter l'article 35, paragraphe 4°, par
respect pour tous les autres collègues des autres oppositions qui
respectent cet article également. Donnons l'exemple. Vous pouvez poursuivre.
Mme Rizqy : Oui
ou non, avez-vous déjà prévu dans le contrat...
Des voix :
...
La
Présidente : C'est votre députée, M. le leader. Alors, je suis debout.
Merci, M. le leader du gouvernement. Donc,
vous connaissez la règle. Si vous avez une interpellation à faire, vous passez
à travers moi. Nous allons poursuivre dans
le respect. Et, lorsque je vous arrête, vous faites perdre du temps aussi à
votre propre parti, ce que je ne souhaite pas. Je souhaite que ça se
déroule rondement.
Maintenant,
devrais-je faire des rappels et les additionner? Il y a l'article 42 qui
existe. Éventuellement, je l'appliquerai. Continuons dans le respect. Vous avez
tous reçu un petit bloc-notes sur lequel il est écrit «respect», je pense qu'on
peut aussi respecter le règlement. Poursuivons. Réponse.
Mme Christine
Fréchette
Mme
Fréchette : Donc, juste concernant Les Forges de Sorel, bien,
j'aimerais souligner qu'ils ont déposé une nouvelle
demande, laquelle est en analyse. On a les critères qui sont expliqués sur le
site, à savoir qu'est-ce qui guide les décisions.
Et, voilà, Les Forges de Sorel, donc, ont resoumis une demande. C'est possible,
pour toute entreprise qui n'a pas eu le bloc d'énergie qu'elle
souhaitait, de procéder de la sorte.
J'aimerais
poursuivre sur Michelle Courchesne qui dit que le PLQ est en train de faire de
la petite politique : «C'est pour ça que les Québécois ont tourné le dos
au PLQ, parce que ce n'est pas sérieux de faire ce type de déclaration...»
La
Présidente : Oui, M. le leader de l'opposition officielle, je vous
écoute pour ce rappel au règlement.
M. Derraji : Juste rappeler à la collègue, «la petite
politique», elle ne peut pas dire... ce qu'elle ne peut pas dire d'une
manière directe, le dire d'une manière indirecte.
La Présidente :
Et vous avez raison. Même si...
Des voix : ...
La Présidente :
Je vais trancher. Nous
poursuivons. Vous ne pouvez pas faire indirectement ce que vous ne pouvez faire
directement, même s'il s'agit d'une citation. Par équité, retirez ce petit mot
et poursuivez, Mme la ministre.
Mme
Fréchette : Alors, ce sont, comme je disais, des Québécois qui vont...
Des voix : ...
Mme Fréchette :
Je retire, je retire le mot.
Alors, ce sont des Québécois qui vont travailler chez Northvolt, ce sont
des Québécois avec des salaires... grassement rémunérés...
La Présidente :
Terminé. Deuxième complémentaire.
Je reconnais le chef de l'opposition officielle. On vous écoute.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, le gouvernement est en pleine
contradiction. Quand il dit que Northvolt, ça va être des Québécois, bien, pour Les Forges de Sorel, c'est des Québécois
aussi. Alors, pourquoi deux poids, deux mesures? Première des choses,
Mme la Présidente.
Deuxième des choses, j'entends que le dossier
est à l'étude...
Des voix : ...
La Présidente : M. le chef...C'est
beaucoup trop bruyant, à droite. Je vous entends, et vous perdez du temps.
Alors, on parlait de respect. Je pense que ce serait une bonne façon de se
respecter les uns les autres, de s'écouter. Je veux entendre la question du
chef de l'opposition officielle. Nous vous écoutons. Silence.
M. Tanguay : Mme la Présidente, trois
choses. Forges de Sorel vont-ils obtenir leurs 16 mégawatts? C'est ça, la
question qui nous préoccupe.
Deux questions sur Northvolt. Pour le ministre,
un retard... Pour le premier ministre, un retard de deux ans, est-ce que c'est
normal, comme vient d'affirmer sa ministre? Et est-ce qu'il y a une date limite
de temps?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui. Mme la Présidente, d'abord, toutes les
entreprises, que ce soient Les Forges de Sorel, que ce soit
ArcelorMittal, c'est tous les deux dans l'acier, que ce soit Northvolt, que ce
soit GM... Mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi le Parti libéral est
contre ça, de monter une filière batterie, des batteries dans des véhicules électriques. C'est vrai qu'à court terme il y a un
ralentissement économique, mais y a-tu quelqu'un ici qui pense qu'à moyen
terme et à long terme il n'y aura pas plus de véhicules électriques dans le
monde? Nous, en tout cas, on pense que oui.
• (14 h 40) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Compressions budgétaires dans les services publics
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme la
Présidente. On sent l'ambiance de 2014. Ça, c'est le titre du Journal
de Montréal ce matin. Malgré les beaux discours des ministres de la CAQ,
c'est ça qui se passe sur le terrain. Une autre citation, c'est ça qu'on dit
sur le terrain : Ça sent «l'ambiance Coiteux».
Et ce n'est pas juste une ambiance. Les coupures
ont commencé, au Québec, et pas n'importe où : dans les soi-disant
priorités du premier ministre. La CAQ a déjà commencé à couper dans
l'éducation, hein, dans les cégeps et les universités.
C'est censé être la grande priorité du premier ministre. La CAQ a coupé en
francisation, donc dans l'avenir du français. Ça aussi, c'était censé
être la grande fierté du premier ministre.
Alors, c'est quoi, la prochaine étape? C'est ça,
la question que se posent les Québécois et les Québécoises. Elle va être où, la
prochaine coupure? Parce qu'au Québec on se souvient, on se souvient d'avoir
déjà lu ça dans le journal, Gel d'embauches dans la fonction publique,
puis ça a été le début de l'austérité libérale.
Alors, aujourd'hui, ne serait-ce que par
transparence envers les Québécois et les Québécoises, qui n'ont jamais voté pour ça, est-ce que le premier ministre peut
répondre à cette question très simple : La prochaine coupure, elle va être
où?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Mme la Présidente, oui, j'invite le chef du
deuxième groupe d'opposition à lire le budget qui a été déposé par le ministre
des Finances en mars dernier. Il pourrait voir que le budget de l'éducation a
augmenté de 9,3 % en 2024-2025, et il n'y a eu aucun changement à ce
budget-là.
Maintenant, il parle de francisation. Quand on
est arrivés, en francisation, le Parti libéral dépensait 94 millions par année. Cette année, on va dépenser plus de
250 millions. Le problème, du côté de la francisation, c'est qu'on a beau
doubler le budget, la demande, entre autres
avec les immigrants temporaires acceptés par Justin Trudeau... c'est qu'on
n'arrive pas à suivre du côté de l'offre.
Donc, disons
la vérité. Depuis 2018, le budget en francisation a plus que doublé, puis le
budget de l'éducation a augmenté de 50 %, 50 % en six ans. C'est
ma grande fierté.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le premier
ministre peut lancer son budget sur son bureau, ça ne fera pas assez de bruit
pour cacher le fait qu'il n'a jamais répondu à ma question.
Il y a
11 milliards de déficit. Elle va être où, la prochaine coupure? C'est ça
que les Québécois et que les Québécoises veulent savoir. La prochaine
coupure, elle va être où?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui,
Mme la Présidente, le chef du deuxième groupe d'opposition est un peu mélangé.
On va s'entendre sur les années financières. Actuellement, on est en 2024-2025.
Ça, c'est du 1er avril 2024 au 31 mars 2025. Pour cette année-là, le budget de l'éducation augmente de 9,3 %. Maintenant,
pour ce qui est du budget 2025-2026, bien, je l'invite à être patient, ça devrait être déposé quelque part en mars
2025. Mais actuellement, là, il n'y en a pas, de coupure. C'est des
investissements records en éducation, c'est des salaires records en éducation.
C'est ça, la vérité.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Le premier ministre a créé un déficit de
11 milliards. Il est-tu en train de dire qu'il va combler ce déficit-là sans faire aucune coupure et en augmentant les
impôts de personne? Si c'est le cas, Mme la Présidente, bien, c'est
l'économiste Luc Godbout qui avait raison, ça va prendre Luc Langevin, ça va
prendre un magicien.
La prochaine coupure,
elle est où? C'est ça que les Québécois puis que les Québécoises veulent
savoir.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Je vais me réessayer, Mme la Présidente. Pour
l'année 2024-2025, on prévoit un déficit de 11 milliards après versement au Fonds des générations. Ça,
c'est pour 2024-2025. Ça, ça veut dire que ça se termine le 31 mars 2025.
Or, le chef de Québec solidaire, il se promène partout pour dire qu'on fait des coupures
actuellement. Bien, qu'il attende au moins le budget de 2025‑2026. Il y
a déjà, pour 2025‑2026, des réductions de crédit d'impôt aux entreprises qui
sont prévues. On ne prévoit pas réduire les budgets en éducation. Donc, qu'il
arrête de dire des faussetés à la population.
Des voix : ...
La
Présidente : C'est terminé. M. le leader du deuxième groupe
d'opposition, je vous écoute.
M. Leduc : Bien,
«faussetés», on ne peut pas dire ça, Mme la Présidente. Qu'il retire les
propos, s'il vous plaît.
La
Présidente : «Faussetés», on retire «faussetés».
Une voix : ...
La
Présidente : Parfait. En question...
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, M. le leader, vous êtes content? Parfait.
En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Sherbrooke. On vous écoute,
madame.
Compressions budgétaires dans les cégeps et les universités
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : En
plein été, nos cégeps et nos universités ont appris par une lettre que
soudainement leur budget d'entretien et d'acquisition de matériel était coupé.
Chez nous, c'est au-dessus de 50 % de coupures au cégep et à l'université. Des impacts sur les étudiants,
il y en a. À Sherbrooke, le cégep a dû annuler son projet d'agrandir les
services adaptés. Ils ont 16 %
d'étudiants qui ont besoin de services adaptés, qui ont des besoins
particuliers, et ils manquent de places pour leur offrir des services.
Dans nos écoles, là,
on se fend en quatre pour réussir à amener ces élèves-là jusqu'au cégep, pour
les faire réussir, puis là ils arrivent au
cégep, puis on n'a pas ce qu'il faut pour les accompagner dans leur réussite, en
même temps qu'il y a des ministres qui s'inquiètent du décrochage
scolaire au cégep, puis là on coupe dans les services adaptés. Ce n'est pas très cohérent, surtout quand la
priorité, c'est supposé d'être l'éducation. À défaut d'avoir la cohérence,
j'espère qu'on pourra au moins avoir la transparence pour la suite des
choses.
Est-ce que la
ministre va avoir le courage de dire c'est quoi, le plafond de dépenses pour la
prochaine année financière dans nos cégeps et dans nos universités?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, merci pour cette question. Je sais que ça suscite beaucoup
d'intérêt depuis quelques jours et je voudrais clarifier certaines choses.
D'abord,
vous parlez de persévérance et de réussite, je pense qu'il y a un gouvernement,
et un seul gouvernement qui a investi énormément d'argent justement pour
la persévérance et la réussite. On a des programmes, qui s'appellent PARES, le plan d'action sur la persévérance et la
réussite, où on a donné 450 millions sur plusieurs années, qui donnent des
résultats, qui donnent des résultats pour non seulement maintenir ces
étudiants-là dans la première session, justement, parce que la transition est compliquée entre le secondaire V et le
cégep, et on en est très conscients, mais aussi pour le taux de diplomation, pour être capable, justement,
d'augmenter le taux de diplomation, en bout de ligne, de ces étudiants-là.
Donc, quand on parle de persévérance et
réussite, je pense qu'on... je ne suis pas gênée de vous dire ce qu'on a fait
et ce qu'on va continuer de faire.
Maintenant,
concernant les seuils, effectivement, il y a des seuils. Au cours des deux
dernières années, les coûts des projets ont explosé, et, le nombre de
projets, aussi, ils sont excessivement importants. Il y a beaucoup de projets
qui arrivent en même temps, parce qu'au cours des deux dernières années il y a
un contexte économique qui fait qu'il y a des explosions de coût. On ne peut
pas tout faire en même temps. Donc, il y a des plafonds, on les accompagne, et
on sera là pour continuer le travail.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : Il
y a des plafonds. Ces plafonds-là font en sorte que des projets comme des
services adaptés pour des étudiants au cégep doivent être coupés. Ça, c'est la
nouvelle réalité dans nos cégeps et nos universités.
Moi, ce que je
demande à la ministre, c'est de la transparence. Pour le prochain plafond,
l'année prochaine, est-ce qu'ils vont
l'apprendre pendant l'été avec une lettre ou est-ce qu'elle peut le dire dès
maintenant, dès cet automne? Ça va être quoi, les prochains plafonds de
dépenses dans nos cégeps et dans nos universités? Il y a des gens qui essaient
de bien gérer leurs institutions, ils ont besoin de savoir.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, justement, quand je parle de plafonds, actuellement,
ces plafonds-là, tous les cégeps sont au courant qu'il y a un plafond. Ça va me
permettre à moi de suivre l'évolution des
projets, parce que, justement, on est en mode rattrapage depuis plusieurs
années. Les cégeps le savent, tout le réseau le sait, il y a des enjeux
de rattrapage. Je pense que le mot-clé que tout le monde oublie, c'est qu'on se
retrouve avec, justement, un parc immobilier qui est vétuste.
Et, depuis des
années, de PQI en PQI, l'augmentation est substantielle, l'augmentation est
même record. Je vais vous remontrer ça, je pense que ces chiffres-là parlent
d'eux-mêmes. Encore une fois, dans le PQI, qui est monté de 100 milliards
à 153 milliards, en passant, au global, bien, vous avez 55 %
d'augmentation au collégial et 24 % d'augmentation à l'universitaire.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : Tout
le monde a vu la même chose que moi, la ministre ne s'est pas engagée à être
transparente sur le prochain plafond de dépenses. Depuis des années, les
députés de la...
Une voix : ...
La
Présidente : Je vais reconnaître le leader du gouvernement. Quel est
votre rappel au règlement?
M.
Jolin-Barrette : 35, Mme la Présidente. Ce sont des propos blessants.
On sous-entend, Mme la Présidente, par une formule verbale, Mme la
Présidente, un comportement...
• (14 h 50) •
La
Présidente : ...M. le leader, nous allons poursuivre. Mme la députée,
vous allez...
Une voix : ...
La
Présidente : Je vous ai entendu. Vous allez poursuivre. Et nous
poursuivons dans le respect. Continuez.
Mme
Labrie : Moi, Mme la Présidente, je n'ai pas entendu la
ministre s'engager à faire preuve de transparence. Le problème avec la
CAQ, depuis des années, c'est qu'ils promettent deux choses en même temps aux Québécois, ils leur promettent de réduire les impôts et
d'améliorer les services publics. Ils nous font rentrer dans un mur.
Est-ce qu'on peut au
moins avoir la transparence pour la suite des choses sur ce que ça va nous
obliger à faire? C'est ça que je lui demande, à la ministre, de la transparence
pour la suite. Merci.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup. Alors, je réitère, les investissements qui sont actuellement... non
seulement des six dernières années, mais cette année même, le chef en parlait
tout à l'heure, cette année même, dans le PQI de cette année, on a une
augmentation de 12 %. Donc, les sommes sont là. Les seuils vont nous
permettre de suivre l'évolution des projets, parce qu'il y a beaucoup de
projets en même temps. C'est aux cégeps aussi à prioriser les projets. C'est
une responsabilité partagée. J'entends continuer de les accompagner. C'est ce
qu'on fait depuis le début du mandat puis c'est ce qu'on fait depuis plusieurs
années. Moi, je continue d'accompagner chacun des établissements, qu'il soit au niveau universitaire ou au niveau collégial,
pour qu'on puisse justement avoir ces chantiers-là, avoir ces priorités-là,
continuer les programmes qui sont en place actuellement. Merci.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
Jean-Talon.
Investissement
du gouvernement dans Northvolt
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Mme
la Présidente, dans le dossier Northvolt, on a pris 2,9 milliards de fonds
publics et on a, pour reprendre les mots du
premier ministre, parié sur quelque chose à même le pif de l'ancien ministre
Pierre Fitzgibbon. Jusqu'à maintenant, il y a plus de 600 millions
d'argent des Québécois qui a été déboursé dans le projet :
240 millions pour un terrain qu'on a payé trop cher, 200 millions
investis par la Caisse de dépôt et placement et environ 270 millions
investis directement par Investissement Québec, sans compter le chemin à
Saint-Basile.
La semaine passée, le
premier ministre a dit ici même qu'il y a seulement 240 millions du
terrain qui est déjà investi. Or, la ministre vient de dire, tout à l'heure,
qu'Investissement Québec a investi 270 millions.
Est-ce
que la ministre va se lever maintenant en Chambre et dire la même chose que le
premier ministre la semaine dernière,
qu'il y a seulement le montant du terrain en jeu, ou est-ce qu'elle va admettre
qu'il y a 600 millions de l'argent des Québécois qui est à risque
dans le dossier Northvolt?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, je comprends pourquoi le chef du troisième groupe d'opposition
ne s'est pas levé, parce que j'ai le verbatim
ici de la semaine dernière, j'ai été très clair, Mme la Présidente, si on parle
de Northvolt Montérégie, il y a un montant de 200 millions qui a
été dépensé. Maintenant, il y a un 200 millions au siège social en Suède.
Il y a, en échange, des actifs, entre autres une usine en Suède, et c'est une
débenture, ça veut dire qu'on passe avant
les actionnaires. Mais que le Parti québécois vienne dire que j'ai menti la
semaine passée... La semaine passée,
j'ai été très clair, j'ai dit : Dans Northvolt Montérégie... C'est un peu
gênant, là, que le chef du PQ envoie un de ses adjoints, parce que, sur
la place publique...
Des voix : ...
La Présidente :
Je reconnais le député de
Matane-Matapédia. S'agit-il d'un rappel au règlement? Si oui, lequel?
M. Bérubé : Certainement. Mme la Présidente, je demande au
doyen de l'Assemblée nationale un peu de respect à l'égard d'un député. Ce
n'est pas son adjoint, c'est un parlementaire qui a gagné. Il devrait le savoir
plus que d'autres.
La
Présidente : Nous allons...
Des voix : ...
La Présidente :
M. le leader du gouvernement...
M. le leader du gouvernement, je vais trancher. Il faut interpeler nos
collègues par leur titre. Il s'agit de M. le député. Vous avez raison, M. le
député de Matane-Matapédia.
Poursuivons, il nous
reste du temps. La réponse est complète?
Une voix : ...
La
Présidente : Alors, poursuivez.
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, le chef du Parti québécois, en dehors de la Chambre, dit que j'ai
menti, mais ici il envoie son député répéter la même chose. C'est un peu gênant
pour le chef du PQ.
La Présidente : Première
complémentaire, le chef du troisième groupe d'opposition. On l'écoute.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Ce qui est
gênant pour le premier ministre, Mme la Présidente, c'est que tout ça est
enregistré. Donc, je vais lui lire exactement ce qu'il a dit. Quand je lui ai
posé la question : Est-ce qu'on a des garanties sur les fonds publics mis
dans Northvolt?, je me suis fait répondre : Pour Northvolt, Mme la
Présidente, c'est que les montants vont être
déboursés au fur et à mesure, puis donc, à date, les vrais montants qui ont été...
ça a été pour acheter le terrain, on
a le terrain en garantie, les autres montants vont être donnés plus tard, au
fur et à mesure. Il ne nous a donc pas tout dit. Il nous a induits en
erreur, parce que la réponse de la ministre de l'Économie...
Des voix : ...
La Présidente : M. le leader du
gouvernement. Brièvement.
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, s'il y a un député qui ne respecte pas le règlement puis qui induit
les parlementaires en erreur, c'est bien le chef du Parti québécois, qui répète
des faussetés...
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, je suis debout, je vais trancher. Merci, M.
le leader. On ne peut pas dire ce que vous venez de dire. Retirez vos
paroles, monsieur, la dernière phrase était inacceptable. Vous retirez? Vous
retirez. La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Mme la Présidente, ce que j'ai dit, c'est dans le
verbatim de la semaine dernière, c'est ce qui est... ce que je vais vous
dire. «Mme la Présidente, si on parle de Northvolt en Montérégie, il y a un
montant de 200 millions qui a été payé pour le terrain, on a le terrain en
garantie. Maintenant, les autres montants qui vont être versés, c'est en fonction des déboursés de construction, il n'y a
toujours pas de déboursés.» C'est ça que j'ai dit. Mais ce n'est pas ça qu'il
vient de dire, là. Il a juste oublié de dire la première phrase. C'est gênant.
Un gars qui veut être premier ministre, c'est gênant.
La Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : On va
laisser la population du Québec décider de qui qui devrait être gêné en ce
moment. Donc, je vous repose la même question que la semaine dernière. Il y a
270 millions qui est investi à travers Investissement Québec. Je vous
avais demandé : «Avez-vous des garanties si Northvolt fait faillite?»
Est-ce qu'on peut avoir la réponse, Mme la
Présidente? Y a-t-il des garanties, oui ou non? Puis là il ne pourra plus
répondre qu'il y a juste un terrain, parce que ce n'est pas la vérité,
c'est la ministre de l'Économie qui nous l'a confirmé.
La Présidente : Et je vous rappelle
qu'on s'adresse à la présidence. Et la réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
dans Northvolt Montérégie, au Québec, il y a 200 millions puis il y a le
terrain en garantie. Dans le siège social... Ah! Est-ce qu'il sait la
différence? Est-ce que le chef du Parti québécois sait que, dans le siège
social, il y a des usines, entre autres en Suède, puis on est en train d'en
construire en Allemagne, puis que c'est une
débenture? C'est une débenture. Donc, ça veut dire qu'il faudrait tout vider
l'avoir des actionnaires avant de perdre la débenture. Est-ce qu'il
comprend ça?
La Présidente : En question...
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaire après les questions et les
réponses. En question principale, je reconnais le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
La parole est à vous.
Francisation
des immigrants
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Merci, Mme la Présidente. C'est maintenant clair, la
CAQ ne croit plus en la francisation. Dans les centres de services scolaires,
il y a des cours qui sont coupés, et voilà que le gouvernement brise sa
promesse en plein vol et annule l'allocation de 28 $ par jour aux
personnes inscrites à temps partiel. Mme la Présidente, c'est d'une incohérence inouïe. Le Commissaire à la
langue française nous disait pourtant : Cette allocation-là, elle
fonctionne, ça aide les gens à apprendre le français.
Alors, c'est vraiment
là que le ministre de l'Immigration veut couper? C'est vraiment ça, le premier
message du nouveau ministre? On est loin de l'époque du «en prendre moins
pour en prendre soin». On est loin de l'époque où la CAQ était fière d'aider
les immigrants à apprendre le français.
Est-ce que c'est en
coupant dans la francisation que le ministre va protéger la langue française?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Immigration, de la
Francisation et de l'Intégration et ministre de la Langue française.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Merci, Mme la Présidente. Alors, la réponse, c'est
non, parce qu'on ne coupe pas dans la francisation. Pour informer mon collègue,
écoutez, le budget de la francisation a augmenté de plusieurs millions de
dollars cette année. On a augmenté à plus de 251,3 millions de
dollars cette année, c'est une augmentation de 30 à 40 millions par
rapport à l'an passé. Donc, de prétendre
qu'il y a des coupures, je pense que c'est de dire quelque chose qui est
totalement inexact.
Ensuite, je veux
préciser quelque chose aussi. Mon collègue semble faire référence, sans la
nommer, à une modification qu'on a apportée pour les allocations pour les gens
qui s'inscrivaient dans des cours à temps partiel. Bon, nous, au gouvernement, on ajuste les programmes. Il ne s'agit pas d'une
coupure, on réalloue des sommes pour en faire plus avec chaque dollar
durement gagné par les Québécois. En réallouant les sommes, on va être capable
de franciser 15 000 personnes de plus cette année.
Est-ce que mon
collègue est contre ça, une mesure gouvernementale qui, avec les mêmes
montants, permet de franciser 15 000 personnes? Nous, on est fiers de
ça, parce qu'on est capables de s'ajuster en temps réel.
• (15 heures) •
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Merci, Mme la Présidente. Je n'ai pas besoin que le
ministre m'informe, là, ça fait plus de 10 ans
que je suis le dossier, je le connais très bien. Ce que j'ai besoin, c'est
qu'il prenne les bonnes décisions. C'est ça que j'ai besoin.
Les médias le
rapportent, 90 % des cours de francisation sont fermés, à Laval,
20 profs ont perdu leurs tâches. À un moment donné, on ne peut pas dire
que le ministre ne coupe pas des services.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Écoutez,
Mme la Présidente, les montants investis cette année sont plus élevés. La
réallocation des sommes nous permet de
franciser 15 000 personnes de plus cette année que l'an passé. Et,
quand on regarde simplement ce qui se
passe dans les centres de services scolaires, parce qu'il s'est dit et écrit
beaucoup de choses dernièrement là-dessus, à la deuxième... les chiffres
sont tout nouveaux, là, à la deuxième semaine de septembre 2023, l'an passé, il
y avait 9 400 personnes qui suivaient des cours, qui suivaient des
cours dans les centres de services scolaires. Cette année, deuxième semaine de septembre,
14 277 personnes, presque 5 000 personnes de plus, dans les
centres de services scolaires, sont
dans les cours de francisation. J'imagine que mon collègue s'en réjouit.
Maintenant qu'il le sait, il va le prendre en note puis il va le
diffuser partout.
La
Présidente : Cela met fin à la période de questions et de réponses
orales.
Motions
sans préavis
Comme il n'y a pas de
votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis, et, pour
ce faire, je cède la place au troisième vice-président de l'Assemblée
nationale. Merci beaucoup pour votre attention. Bonne fin d'après-midi. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
à la rubrique des motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre
des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du groupe formant
le troisième groupe d'opposition. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le Président, je sollicite le consentement des membres de
cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le ministre responsable
des Relations canadiennes et de la Francophonie, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement du Canada d'abolir le poste de représentant
spécial du Canada chargé de la lutte contre l'islamophobie.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, il y a consentement, sans débat.
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
pour la prochaine motion, c'est une motion qui revient aux membres du
groupe formant le gouvernement, et j'invite Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur.
Demander
à nouveau au gouvernement fédéral de mettre fin au mandat
de Mme Amira Elghawaby à titre de représentante spéciale du
Canada chargée de la lutte contre l'islamophobie
Mme Déry : Merci
beaucoup, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin
de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de Mont-Royal—Outremont, la députée de Mercier, le député de Matane-Matapédia
et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que l'éducation est une compétence exclusive du
gouvernement du Québec;
«Qu'elle affirme que l'embauche
des professeurs dans les établissements d'enseignement supérieur doit se faire
sur la base de critères liés à l'excellence et à la compétence, et certainement
pas en fonction de la religion;
«Qu'elle réitère
qu'embaucher des professeurs sur la base de la religion est non seulement
discriminatoire, mais aussi contraire au principe de laïcité de l'État;
«Qu'elle
rappelle que le Québec est une société laïque et que ce principe a été inscrit
dans la Charte des droits et libertés de la personne;
«Qu'elle rappelle
également qu'Amira Elghawaby a tenu des propos insultants envers la nation
québécoise en la qualifiant de raciste;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale réitère sa demande formulée le 31 janvier 2023, soit
la démission d'Amira Elghawaby.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il y a consentement, sans débat, M. le Président. Et je
vous demanderais un vote électronique, s'il vous plaît.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Un vote électronique a été demandé. La période de vote
est ouverte.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 109
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : La motion est donc adoptée. Et, pour la prochaine
motion, qui revient à un membre du groupe formant l'opposition officielle, je
reconnais Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Laurier-Dorion, le député de Jean-Talon et la députée de
Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte de la hausse de la violence armée sur le territoire de la
ville de Québec;
«Qu'en
conséquence, elle demande au gouvernement caquiste d'investir immédiatement des
sommes additionnelles afin d'y faire face, comme ce fut le cas pour les
villes de Montréal et Laval.» Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
n'y a pas de consentement. Et, pour la prochaine motion, qui revient à un
membre du groupe formant la deuxième opposition, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée
pour présenter la motion suivante conjointement avec le député de l'Acadie et
la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'annuler sa décision de mettre
fin à partir du 23 septembre à l'incitatif de 28 $ par jour
versé aux personnes inscrites à temps partiel à des cours de francisation.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
n'y a pas de consentement.
Avis touchant les travaux des
commissions
À la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci,
M. le Président.
Donc, j'avise
cette Assemblée que la Commission des
transports et de l'environnement va
poursuivre les consultations particulières et les auditions publiques
sur le projet de loi n° 61, la Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra
Québec et modifiant certaines dispositions
relatives au transport collectif,
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions jusqu'à
19 h 20, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles va poursuivre les consultations particulières et les auditions
publiques sur le projet de loi n° 69, la Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions
législatives, aujourd'hui, après les
avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 19 h 20, à
la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des institutions va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 32, la Loi instaurant
l'approche de sécurisation culturelle au sein du réseau de la santé et des
services sociaux, aujourd'hui, après
les affaires courantes jusqu'à 18 h 30, à la salle du Conseil
législatif;
La Commission de la culture et de l'éducation
entreprendra les consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 64, la Loi instituant le Musée national de l'histoire du
Québec, aujourd'hui, après les avis
touchant les travaux des commissions jusqu'à 17 h 05, à la salle
Pauline-Marois.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Je rappelle aux collègues qui sont encore dans la
salle et qui doivent quitter que les
travaux ne sont pas terminés. Donc, s'il vous plaît, je compte sur votre
discrétion en quittant la salle, s'il vous plaît.
Pour ma part, avis de la présidence, je vous
avise que la Commission spéciale...
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Ah! Bien oui. Est-ce qu'il y a consentement pour
déroger à l'article 143 du règlement concernant l'horaire des
travaux des commissions? M. le leader adjoint du gouvernement, est-ce qu'il y a
consentement?
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
consentement.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Consentement. Parfait. Alors, pour ma part, je
vous avise que la Commission spéciale
sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le
développement des jeunes se réunira en séance publique aujourd'hui,
après les avis touchant les travaux des commissions, vers 15 h 15,
jusqu'à 19 h 20, à la salle Marie-Claire-Kirkland. L'objet de cette
séance est de procéder à la première phase des consultations particulières et auditions publiques dans le cadre des travaux de
la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux
sur la santé et le développement des jeunes.
Je vous avise également que la Commission de la
santé et des services sociaux se réunira en séance de travail le mercredi 18 septembre 2024, de
8 heures à 9 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine,
afin de poursuivre l'étude des observations, conclusions ou recommandations de
la commission à la suite des consultations particulières et auditions
publiques ainsi que des rencontres tenues dans le cadre du mandat d'initiative
visant à étudier les moyens facilitant le don d'organes ou de tissus, notamment
l'instauration de la présomption de consentement.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
À la rubrique des renseignements sur les travaux
de l'Assemblée, je vous informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de l'opposition, sera
débattue la motion inscrite par Mme la députée de Verdun. Cette motion se lit
comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale constate que la tempête Debby est l'évènement climatique le plus
coûteux de l'histoire du Québec selon le Bureau d'assurance du Canada;
«Qu'elle prenne acte de l'étude de l'Union des municipalités
du Québec sur les coûts de l'adaptation aux changements climatiques pour
l'ensemble des municipalités du Québec pour la période 2025‑2080;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec d'évaluer et de présenter le coût des
investissements nécessaires pour adapter l'ensemble des infrastructures de
l'État québécois aux changements climatiques dans les plus brefs délais.»
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader
adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, merci, M. le Président. Je vous demanderais,
une question de directive, est-ce que le temps alloué pour les débats de
fin de séance est terminé?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Le
délai pour la transmission des débats de fin de séance prendra fin précisément
à 15 h 31.
M. Lévesque (Chapleau) : Je vous
demanderais de bien vouloir suspendre nos travaux jusqu'à cette heure, s'il
vous plaît.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
nous allons donc suspendre les travaux jusqu'à 15 h 30. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 10)
(Reprise à 15 h 32)
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Je vous informe qu'un débat de fin de séance se
tiendra aujourd'hui à 18 h 30. Ce débat portera sur une question adressée par M. le député de
Marguerite-Bourgeoys à Mme la ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie concernant l'instabilité
entourant le projet Northvolt.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui.
Merci beaucoup, M. le Président, pour ces informations. Je vous demande donc
de suspendre nos travaux jusqu'à la tenue de ce débat de fin de séance. C'est
tout.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le leader adjoint du gouvernement.
Donc, les travaux sont donc suspendus jusqu'à
18 h 30.
(Suspension de la séance à 15 h 33
)
(Reprise à 18 h 31)
Débats
de fin de séance
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, tel qu'annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder au débat de fin de séance, qui portera sur une question
adressée par M. le député de Marguerite-Bourgeoys à M. le député... à M. le ministre délégué à l'Économie, en
remplacement de Mme la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie,
concernant l'instabilité entourant le projet Northvolt.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de
cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux minutes.
M. le député, je vous cède la parole pour une
durée de cinq minutes.
Investissement du gouvernement
dans Northvolt
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin : Merci beaucoup, M.
le Président. M. le Président, on a eu un débat assez intéressant à propos de Northvolt dans les derniers mois, dans les
dernières semaines, mais force est de constater qu'actuellement il y a
plusieurs mauvaises nouvelles qui semblent s'accumuler sur le dos de ce
projet-là.
Initialement, le directeur parlementaire du
budget à Ottawa avait dit, lors de sa présentation initiale, lorsque le projet avait été déposé, que la mise en place de
la rentabilité pour le projet de Northvolt devrait être établie en 2037. Là, on apprend donc qu'il va y avoir un retard.
L'ancien... bien, Pierre Fitzgibbon avait mentionné à plusieurs reprises comme
quoi que, si on est capables de juste avoir un retard de deux ans, on va être
chanceux dans ce contexte-là.
Donc, on est rendus là. On est rendus, donc,
avec un retard de deux ans. On est rendus avec des coûts qui vont maintenant
avoir à être gérés par la compagnie, et ça fait en sorte qu'on se pose
plusieurs questions. Quel va être l'impact
sur la date de livraison du projet? Quel va être l'impact sur la rentabilité du
projet? Moi, en ce qui me concerne, je peux comprendre
qu'on peut avoir des délais, mais là ce qu'il faut comprendre, c'est
qu'actuellement c'est la demande mondiale pour les batteries qui est en
chute libre, combinée à la surcapacité de la Chine d'en produire, des
conditions parfaites pour faire en sorte que le projet comme celui de Northvolt
peut battre de l'aile.
Donc, on doit
absolument porter attention à ce que le marché nous dit, mais aussi, ça, c'est
important, c'est une chose qui est
superimportante, on doit aussi s'informer de qu'est-ce qui se passe dans le
quotidien alentour de l'entreprise de
la Suède. Bien, l'entreprise de la Suède, actuellement, n'est pas encouragée
par son propre gouvernement. L'entreprise, en Suède, de Northvolt a eu
une réponse du gouvernement de fin de non-recevoir pour de l'aide
additionnelle.
Donc, on fait face à
cette réalité. Et on a aussi, en plus, eu une nouvelle assez accablante. Les
fournisseurs de la société mère en Suède ne sont pas payés pour leurs services
rendus, et, pour se faire payer, ils ont été obligés de mandater des huissiers pour recevoir leur dû, pour se faire payer. Dans
le monde d'où je viens, O.K., quand un fournisseur enregistre une hypothèque sur la compagnie pour se
faire payer, ça va avoir des conséquences sur le profil de crédit de l'entreprise, ça va avoir des conséquences sur le
risque de ce que l'entreprise représente pour les prêteurs, les prêteurs
séniors.
Donc, on a ici une
situation extrêmement difficile pour une compagnie qui est une start-up, qui a
de la misère à attacher les cordons, comme on peut dire, actuellement, qui
passe de plusieurs projets à focusser sur faire juste des cellules. Donc, on est rendus, là, à un niveau où
on peut se poser la question : Qu'est-ce qui se passe avec Northvolt?
Qu'est-ce qui se passe avec le gouvernement? Puis comment se fait-il qu'on en
est rendus jusqu'ici?
Là, maintenant, la
question reste entière : Combien d'argent les Québécois ont mis dans ce
projet-là? Bien, en crédits, au mois d'avril, j'avais M. Pierre Fitzgibbon
devant moi, et il nous a confirmé, et vous pouvez regarder les «records» de l'Assemblée nationale, que le
gouvernement, via Investissement
Québec, avait mis
567 millions de dollars dans
une débenture convertible. Donc, 567 millions de dollars dans une
débenture convertible. Pour que vous le sachiez, M. le Président, une
débenture convertible, c'est probablement l'instrument, dans la structure de
capital, probablement le plus bas, juste au-dessus de l'équité. Donc, en cas de
faillite, là, O.K., ils sont pas mal proches de ce que l'équité va avoir comme
traitement, c'est-à-dire pas grand-chose. 537... 567 millions en débenture
convertible.
Le
premier ministre, la semaine passée, nous a confirmé que c'était
240 millions pour le terrain de Northvolt. Et on apprend aussi,
évidemment, on a vu ça en crédits, lors du mois d'avril, lorsque la Caisse de
dépôt était ici, qu'eux aussi avaient investi 200 millions de dollars
dans l'aventure.
Alors, quand on fait
la somme de tout ça, on est approximativement à 1 milliard de
dollars. J'ai posé la question à deux
reprises aujourd'hui à la ministre de l'Économie : Est-ce que le Québec va
revoir la couleur de cet argent-là? Puis la réponse n'était pas précise.
Aucune réponse ne nous a été donnée. On n'a pas été directement sur le sujet,
on n'a pas voulu répondre à la question. On
s'est retrouvés dans cette situation-là où est-ce que la question reste
entière, et là, maintenant, tout le monde en parle.
Qu'est-ce
qui arrive avec le milliard de dollars que les Québécois ont investi dans ce
projet-là? J'aimerais avoir une réponse.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Donc, M. le ministre, je vous cède la parole et vous
rappelle que vous disposez de cinq minutes.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Merci
beaucoup, M. le Président. Le collègue de Marguerite-Bourgeoys est un collègue
que j'estime beaucoup. Je le salue, d'ailleurs, content de vous retrouver.
Vous savez, on est à
l'heure des choix, M. le Président. J'entends dernièrement le Parti libéral
parler du projet Northvolt, et honnêtement, ça me surprend, pour un parti qui
se disait le parti de l'économie, de ne pas comprendre l'ampleur de l'opportunité qui est devant nous. On parle, M. le
Président, de la chance de prendre des gisements québécois de minéraux
critiques, de les convertir pour la première fois, les transformer ici, au
Québec, pour créer la première batterie verte au monde, la batterie, M.
le Président, qui compte 40 % de la valeur de l'automobile électrique. Du
jour au lendemain, grâce à la vision du premier ministre, on a réussi à
s'insérer à nouveau dans la chaîne de valeur des voitures en Amérique. Puis ce
n'est pas une mince affaire. Mais non seulement ça, M. le Président, on l'a
fait à un moment où est-ce que les Québécois nous demandent de faire un virage
important pour réduire nos GES. 43 % de nos émissions de GES, au Québec,
sont par le transport. À Laval, c'est 70 % de nos GES qui sont causés par
le transport. Il faut agir.
Puis ici on a un
Parti libéral, M. le Président, qui dit : Bien, il ne faut pas aider
Northvolt, il ne faut pas avoir... il ne faut pas encourager le plus gros
investissement privé de l'histoire du Québec. Je parle ici d'un investissement
de 7 milliards de dollars. Ça, c'est sept, zéro, zéro, zéro,
zéro, zéro, zéro, zéro, zéro, zéro dollars en argent privé, avec les
connaissances, avec l'expérience, avec tout ce qui vient avec. Et le Parti
libéral nous dit : Bien, nous autres, on n'aime pas ça, on ne veut pas ça,
on n'est pas pour ça. Pour le Parti libéral, c'est mieux de prendre une
batterie qui vient de moyens ou de places qui sont moins fiables, de devenir
dépendants de ces places-là qui produisent des batteries moins vertes, moins ancrées dans la justice sociale,
plus polluantes puis, en plus, créer une dépendance comme on est actuellement
dépendants de l'huile... le pétrole étranger, bien, de répliquer ça dans le
modèle de la batterie.
• (18 h 40) •
Bien, nous autres, M.
le Président, c'est assez simple, on ne pense pas ça. Nous, on pense qu'il faut
aider des entreprises comme Northvolt qui
ont l'expertise, qui peuvent nous amener puis nous montrer ça. Et nous, on
pense que d'avoir une batterie verte, écologique, créée ici, fabriquée
ici, recyclée ici, c'est non seulement nous aider à décarboner notre économie, mais c'est de réduire notre
dépendance envers des adversaires stratégiques, c'est de nous permettre de
répondre à un besoin avec nos partenaires,
que ce soient nos voisins de l'Ontario ou nos voisins américains, et de réduire
le risque d'être dépendants de fournisseurs qui ne sont pas alignés avec nos
valeurs.
Alors, M. le Président,
quand le Parti libéral fait, comme il le fait depuis maintenant deux semaines,
le procès de la vision de Pierre Fitzgibbon,
j'avoue, je ne comprends pas venant du parti qui, avec eux, on avait un surplus
d'électricité, on avait un surplus tellement qu'on jetait l'électricité.
Aujourd'hui, on a le problème inverse, les gens veulent venir au Québec pour
utiliser notre électricité, pour décarboner leur économie. Ils veulent venir au
Québec pour participer dans notre vision
d'une batterie, la première batterie, la seule batterie vraiment verte et
éthique dans le monde. Mais, pour le Parti
libéral, bien, ce n'est pas une bonne
affaire, le Parti libéral qui, ma foi, a perdu sa boussole à ce qui a trait aux
enjeux économiques. Ils font l'apologie d'une vision où est-ce que le
Québec achète des produits d'ailleurs puis ils vont penser que ça, c'est vert puis c'est plus intéressant.
Puis, non seulement ça, au lieu de nous aider à réussir le projet, nous donner
des suggestions ou nous donner de l'aide pour faire en sorte que ça atterrit,
bien, M. le Président, malheureusement, ils font le choix de faire de la
politique sur un enjeu qui devrait nous unir. Mais ce n'est pas grave, on va
continuer.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, vous disposez de deux minutes pour votre droit de
réponse.
M. Frédéric
Beauchemin (réplique)
M. Beauchemin : La CAQ confond
encore tout. Le problème avec la CAQ, c'est qu'ils ne comprennent pas la
réalité des marchés. Ils ne comprennent pas les signes quand les institutions
parlent. Ils ne comprennent pas les réalités
économiques. La CAQ, c'est un ramassis de comptables incapables de prendre des
décisions avec une vision d'avenir propre et solide. Ils ont mis tous
leurs oeufs dans le même panier.
Les oeufs ont été mis dans un panier d'une start-up
qui actuellement bat de l'aile. Il y avait d'autres choix. Il y avait LG, ils ont pris GM. La filière batterie,
on y croit. Le problème, là, O.K., avec la filière batterie de la CAQ, c'est
qu'ils ont mis leurs oeufs dans un panier qui est transpercé, là, complètement.
On doit faire face à la réalité. La réalité,
c'est qu'il y en a d'autres, producteurs de cellules, O.K.? On n'a pas encore une filière batterie, on a une filière de
cellules. Puis là la réalité, c'est qu'on a GM qui va être capable d'en faire,
puis ça, c'est un meilleur choix. Je n'ai
pas critiqué GM ici, moi, là, là. Moi, j'ai critiqué Northvolt, parce que
Northvolt, ce n'est pas solide comme
entité. Puis c'est ça, le problème. Puis d'avoir mis tous leurs oeufs dans le
panier de la plus grosse start-up
puis y aller «all in», comme au casino, bien, ce gouvernement-là démontre son
incapacité à gérer le risque et est irresponsable avec l'argent des
Québécois.
Il y a 1 milliard de notre argent qui est
au bat. Ce gouvernement-là est en train de jouer au casino avec 1 milliard
de l'argent de tous les Québécois pendant
qu'on aurait pu aider l'ensemble de l'écosystème en arrière de Northvolt à être
capable d'avoir d'autres débouchés que d'y aller avec une multinationale
étrangère qui est une start-up, aller faire venir d'autres joueurs que ce start-up-là. On aurait pu faire venir LG, on
aurait pu faire venir Volkswagen. On a fait le choix de dire non à des
critères encore plus solides pour le vrai développement durable de la filière
batterie.
La réalité, c'est que ce gouvernement-là est
incapable de prendre des décisions, est incapable d'avoir une vision d'avenir
solide pour les Québécois, a joué juste pour le kodak et a été incapable de
pouvoir avoir quelque chose de structurant,
solide pour l'avenir de la filière batterie. Le risque, on va le porter, on va
le voir, puis, dans des années, ça va être eux autres qui vont porter le
problème.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
Alors, voilà qui met fin à ce débat de fin de séance.
Ajournement
Alors, compte tenu de l'heure, les travaux sont
donc ajournés au mercredi 18 septembre 2024, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 45
)