(Neuf
heures quarante et une minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Bon vendredi. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors,
nous allons débuter nos travaux à la rubrique de déclarations de députés. Et,
pour ouvrir cette rubrique, je cède immédiatement la parole à Mme la
députée de Soulanges.
Rendre hommage à Mme Chantal Darcy
Mme Marilyne Picard
Mme Picard :
Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je rends hommage à une femme
exceptionnelle de ma circonscription, qui est présente avec nous dans les
tribunes, Chantal Darcy.
Chantal est une
grande référence pour les familles de Vaudreuil-Soulanges depuis près de
20 ans. Jeune maman à l'époque, elle a
créé son entreprise, La Boîte aux trésors, qui promouvoit l'activité physique
des enfants dans les milieux de garde, dans les écoles, les
municipalités. Son engagement constant envers les jeunes familles l'a menée à
cofonder, il y a 10 ans, le Centre prénatal et jeunes familles, qui est un
lieu incontournable dans la région.
Chantal
est très impliquée au sein de la communauté pour soutenir les enfants à besoins
particuliers, pour accompagner les familles immigrantes, créer des liens
entre les aînés et les jeunes, etc.
En
plus de pouvoir lui souhaiter un joyeux anniversaire à l'avance, j'aurai le
plaisir, ce matin, en tant que députée de Soulanges, de lui remettre la
Médaille de l'Assemblée nationale.
Chantal, au nom de
toutes les familles de Vaudreuil-Soulanges, merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, Mme la députée. Nous allons poursuivre avec M. le
député d'Abitibi-Est.
Rendre hommage à Mme Nicole Dufresne
M. Pierre Dufour
M. Dufour :
Mme la Présidente, saviez-vous que le chiffre 47 signifie être à
l'écoute de son intuition, à cultiver la
sagesse et à travailler avec persévérance pour atteindre un équilibre
harmonieux. 47, c'est justement le nombre d'années de service en soins
infirmiers qu'a offert Mme Nicole Dufresne à Senneterre.
C'est
en 1976 qu'elle quitte Montréal, après six ans de pratique, pour venir
s'établir à Senneterre. Elle y occupera le poste d'infirmière à l'urgence et en
hospitalisation de courte durée jusqu'en 1988. Par la suite, on lui confiera un
poste de cheffe de groupe, et elle
s'associera à différents programmes médicaux en soins à domicile, en
vaccination et même en milieu
scolaire. D'ailleurs, tout au long de sa carrière, elle assumera diverses
nominations à travers les différentes transformations de l'institution. À travers son parcours, il est
facile de voir l'attachement profond qu'elle a apporté à son milieu et un
dévouement infaillible à la population de Senneterre et des environs.
Mme Dufresne,
la persévérance que vous avez su démontrer au fil des ans démontre la grande
sagesse que vous avez fait preuve tout au long de ces 47 dernières
années. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant, je cède la parole à M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Souligner le 40e anniversaire de l'organisme RésOlidaire
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
Merci, Mme la Présidente. C'est
avec joie que je souligne aujourd'hui un anniversaire qui mérite toute
notre attention.
La place des aînés
est souvent mise à mal dans notre société, que ce soit en loisirs ou en défense
de droits, mais il y a 40 ans, le 6 juin 1984, RésOlidaire était
fondé pour favoriser l'autonomie et la bienveillance autour des personnes
aînées d'Hochelaga-Maisonneuve et mettre de l'avant cette richesse de regards
sages et moins sages.
Avec des moyens
modestes, RésOlidaire fait un travail exemplaire pour accompagner, sécuriser,
valoriser les personnes aînées. Que ce soit par la semaine de la bientraitance
ou par des activités culturelles, RésOlidaire brise l'isolement de centaines
d'aînés à chaque année. Leurs équipes dévouées ont à coeur de ne laisser
personne derrière quand la santé ou les moyens pécuniers
ne sont pas toujours au rendez-vous. Les organismes communautaires comme
RésOlidaire constituent un filet social essentiel dont on ne pourrait pas se
passer. Ils le tissent d'ailleurs avec coeur et passion.
À
toutes les personnes qui oeuvrent ou ont oeuvré au sein de RésOlidaire, merci
de votre engagement bienveillant et inspirant.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Je cède la parole à M. le
député de Vachon.
Souligner la Journée nationale des peuples autochtones
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. À quelques jours du 21 juin, je
souligne aujourd'hui la Journée nationale des peuples autochtones.
Ce n'est pas la
première fois que je le dis, il y a un grand manque de connaissance entre les
autochtones et les allochtones. C'est
important de se rappeler qu'au Québec il n'y a pas une seule réalité
autochtone, il y a 55 communautés, ce qui inclut 14 villages
nordiques et les réalités urbaines, Mme la Présidente.
La
culture a ce don unique de bâtir des ponts. En ce Mois national de l'histoire
autochtone, j'invite tous mes collègues ici, dans cette salle, les gens qui nous écoutent à la maison à
découvrir ou redécouvrir une des 250 opportunités de tourisme
autochtone. On peut penser à la route des pow-wow ou encore Kwe!, qu'on a le
plaisir de recevoir ici, à Québec. Du 14 au 16 juin, ce sera à la place
Jean-Béliveau, et, le 21 juin, à l'Agora du port de Québec.
Mme
la Présidente, le rapprochement des nations est un projet de société. Grâce à
tous ces petits gestes, j'ai espoir qu'on
va pouvoir se rapprocher et peut-être bien danser le makusham ensemble un jour.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, la parole est à vous.
Mme Massé :
Sainte-Marie—Saint-Jacques.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : De Sainte-Marie—Saint...
Excusez-moi. Bon, alors, je recommence. Je vous cède la parole, Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Rendre hommage à M. Gaétan Roberge
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui,
je tiens à honorer Gaétan Roberge, un travailleur communautaire inépuisable de
ma circonscription, qui a sans cesse travaillé pour la justice sociale.
À
partir des années 90, il s'implique dans le mouvement du droit au logement
en tant que militant et, par la suite, en tant que travailleur au Comité
Logement Ville-Marie. Durant 23 ans, il était responsable du service
d'information juridique, outillant
les locataires sur leurs droits. Tout le monde va vous le dire, Gaétan, c'est
une référence monumentale en matière de droit de logement. Sa
détermination à défendre les personnes vulnérables l'a amené au coeur de
plusieurs mobilisations, dont, une des dernières, les aînés du Mont-Carmel.
Comme
il dit souvent, au Québec, le droit au logement, ça ressemble à un fromage
gruyère, il y a plein de trous. Bien, lorsque les gouvernements ne font
pas leur job, des gars comme Gaétan, ça travaille fort.
Au nom de tous les
locataires du Québec, Gaétan, merci pour tout ton travail.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec M. le député de
Johnson.
Féliciter les Voltigeurs de
Drummondville, champions de
la Ligue de hockey junior Maritimes Québec
M. André Lamontagne
M. Lamontagne :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. C'est avec fierté que je souligne
aujourd'hui la victoire des Voltigeurs de Drummondville à l'occasion de la
finale de la ligue junior Maritimes Québec, le 14 mai dernier.
Nos
Voltigeurs sont champions, et le trophée Gilles-Courteau est de retour chez
nous, au Centre Marcel-Dionne, après
15 ans. Nos joueurs ont offert d'incroyables performances à leurs
partisans tout au long de la saison, jusqu'en finale des séries
éliminatoires.
Nous
avons eu aussi le bonheur de voir Ethan Gauthier, un Drummondvillois, soulever
la coupe devant sa famille et ses amis. Ce joueur plein de potentiel est
une fierté pour sa communauté.
Je souligne également l'engagement de
l'entraîneur, Sylvain Favreau, et du directeur général, Yanick Lemay, de même
que l'implication de toute l'organisation pour inspirer nos jeunes à enfiler
les patins et faire du sport.
Mme la Présidente,
tout Drummondville a vibré au rythme des Voltigeurs cette année, et les
rugissements des fans ont retenti au Centre Marcel-Dionne jusque dans toutes
les rues de la ville à l'occasion de cette victoire historique.
Je félicite et
remercie les Voltigeurs pour ce grand accomplissement. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je cède la parole
à Mme la députée de Laporte.
Souligner le 35e anniversaire de Télévision Rive-Sud
Mme Isabelle Poulet
Mme Poulet : Oui, merci, Mme la
Présidente. Alors, je souligne aujourd'hui le 35e anniversaire de la
Télévision de la Rive-Sud, une station télé autonome, locale et régionale qui
offre une couverture médiatique des plus variées et, de ce fait, est un
incontournable pour notre société démocratique.
TVRS est un fier
témoin de l'évolution de notre environnement social, culturel, politique,
communautaire, économique. Leur
programmation diversifiée reflète bien ces enjeux. Bien implantée dans notre
communauté, sa mission est axée sur divers enjeux, adaptée à notre
réalité, en diffusant en français tout en ayant un volet anglophone à
l'horaire.
L'engagement des
médias locaux et régionaux n'est plus à démontrer. Leur présence est des plus
importantes dans la diffusion d'information.
Plusieurs événements
spéciaux se tiendront à l'automne pour souligner ce 35e anniversaire.
D'ici là, je souhaite à toute l'équipe,
animateurs, techniciens, machinistes, membres du conseil d'administration,
partenaires, bénévoles, un bon 35e anniversaire.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je suis prête à céder la parole à Mme la
députée de Saint-François.
Rendre hommage à Mme Béatrice D'Alexis
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert : Merci, Mme la Présidente.
Le parcours de ma directrice de bureau, présente ici, dans les tribunes,
est celui d'une battante.
Mme Béatrice
D'Alexis était technicienne en informatique pour le gouvernement de
Saint-Martin lorsque l'ouragan Irma a balayé la mer des Caraïbes, en
2017. Ayant tout perdu, Mme D'Alexis, son conjoint et leurs quatre enfants se sont installés à Sherbrooke l'année suivante.
Surmontant un à un les obstacles, rendus plus intenses par la pandémie, elle a
décroché un diplôme en techniques de bureautique tout en veillant à l'éducation
de ses enfants.
Après
l'avoir accueillie en tant que stagiaire, je l'ai embauchée comme adjointe
administrative à temps partiel, puis lui ai confié la direction de mon bureau à
temps plein. J'avais remarqué sa facilité à s'intégrer à l'équipe, sa
flexibilité au travail, sa capacité d'empathie et son sens de
l'organisation.
Chère
Béatrice, je suis convaincue que tu continueras à briller dans la capitale
fédérale, où tu poursuivras sous peu ta carrière. Je t'aime.
• (9 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je suis prête à céder la parole à Mme la
députée de Prévost.
Souligner l'importance du rôle des aides à domicile
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Mme la Présidente, la
semaine dernière était la semaine nationale des aides à domicile. Je tiens à
souligner l'apport essentiel de ces travailleurs et travailleuses pour le
système de santé et dans le virage majeur que j'effectue vers le soutien
à domicile. Leur contribution est inestimable dans la qualité de vie des
personnes aînées ou en perte d'autonomie qui
souhaitent demeurer le plus longtemps possible à domicile. Ils font une réelle
différence dans la vie des personnes qui reçoivent des services de
répit : préparation de repas, approvisionnement, entretien ménager,
service d'assistance personnelle.
Je
remercie tous ces travailleurs et travailleuses, qui exercent un rôle majeur,
important dans notre société, et j'en profite pour saluer le Réseau de
coopération des EESAD, qui sont ici aujourd'hui avec nous. Alors, je vous
salue. Merci pour votre travail extraordinaire. Vous faites la
différence.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons
avec M. le député de Joliette.
Souligner le 30e anniversaire de
la Maison des jeunes La Piaule de Joliette
M. François St-Louis
M. St-Louis : Merci, Mme la
Présidente. Située au coeur de la ville de Joliette, la Maison des jeunes La
Piaule célébrera, cette fin de semaine, 30 années d'existence.
En effet, Mme
la Présidente, c'est à la fin de 1993 que parents, enseignants, animatrices et
animateurs de paroisse se sont unis pour créer ce lieu de rassemblement
et de partage pour les adolescents de la ville de Joliette.
La Piaule,
aujourd'hui, c'est près de 250 jeunes qui fréquentent annuellement
l'établissement, mais c'est aussi et surtout
cinq intervenants et plus d'une dizaine de bénévoles qui assurent à nos jeunes
de 12 à 17 ans une variété d'activités plus stimulantes et plus
mobilisantes les unes que les autres.
Mme la
Présidente, il est plus qu'important pour nos jeunes de pouvoir fréquenter des
lieux de rencontre et d'échange comme
La Piaule. Cela leur permet de se développer de manière positive et cela leur
permet aussi d'aspirer à devenir des adultes épanouis et responsables.
Bravo, mais
surtout merci à toute l'équipe de la maison pour les jeunes La Piaule! Vous
faites une véritable différence. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant,
je cède la parole à Mme la députée de Roberval.
Souligner
le 75e anniversaire de la station de radio CHRL
Mme Nancy
Guillemette
Mme Guillemette : Le 23 mai
1949 est inaugurée par le premier ministre du Canada notre radio, CHRL. Elle
devient la première au Lac-Saint-Jean. Elle se taille rapidement une place de
choix dans nos foyers, mais surtout dans nos
coeurs. Au fil des ans, elle se renouvelle, innove et demeure un partenaire de
choix pour nos entreprises et un incontournable des événements marquants
de notre communauté.
Un merci
spécial aux animatrices et aux animateurs qui se sont succédé pour nous offrir,
au fil des ans, des émissions, des
reportages, des activités à notre couleur. Merci de nous faire rire, pleurer,
nous questionner, nous informer, d'être nos yeux et nos oreilles. Merci
de nous bercer de votre voix.
À la famille
Lévesque, qui en a été propriétaire pendant 55 ans, merci d'y avoir cru même
dans les moments plus difficiles.
De CHRL à Cogeco Média, en passant par le groupe
Antenne 6, bon 75e à notre radio CHRL au coeur!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Cela met
fin à la rubrique de déclarations de députés.
Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 54)
(Reprise à 10 h 05)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Distingués invités,
bienvenue au parlement du Québec. C'est chez vous.
Mmes et MM. les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Il y a de la fébrilité dans l'air, aujourd'hui,
dernier jour d'école.
Alors, avant
de poursuivre les affaires courantes, j'aimerais souligner l'excellent travail
accompli cette année par les pages étudiants, qui terminent aujourd'hui
leur stage d'un an parmi nous.
(Applaudissements)
La Présidente : Et je me
permettrai quelques mots ici pour nos pages. L'expérience pratique que vous avez
acquise vous a non seulement permis de vous
familiariser avec la vie parlementaire, avec les élus — de
toute évidence, vous avez été fort appréciés — mais
aussi d'être des témoins directs de nos travaux. Alors, en mon nom et au nom de
tous les parlementaires, je vous transmets
nos meilleurs voeux pour cet été, pour la suite des choses. Je vous remercie
pour la qualité de votre travail, qui facilite le bon fonctionnement de
nos travaux.
Et je
souhaite également souligner le remarquable travail d'encadrement effectué par
M. Simon Quer, qui assure la formation et la supervision de
l'équipe des pages étudiants. Encore, à nouveau, merci, et bravo!
Et je profite
également de l'occasion pour souligner le départ à la retraite du chef d'équipe
audio, M. Alain Julien, qui
est là-bas, après une carrière de plus de 37 ans à l'Assemblée nationale,
dont 36 années travaillées dans l'enceinte, ici, de cette salle, à l'Assemblée même. Alors, en
mon nom et au nom de tous les parlementaires, je vous remercie pour votre dévouement,
pour votre travail, et nous vous offrons nos meilleurs voeux pour votre
retraite.
Alors, nous allons poursuivre les affaires
courantes. Et je vous dis qu'il s'agit des affaires courantes pour une dernière
fois dans le salon bleu tel que nous le connaissons. Il fermera pour deux ans
de travaux de rénovation.
Déclarations ministérielles
Maintenant, à la rubrique Déclarations
ministérielles, M. le premier ministre.
Création
d'un comité consultatif sur les enjeux constitutionnels
du Québec au sein de la fédération canadienne
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, depuis 400 ans, les Québécois forment une nation, avec des
valeurs, des institutions qui lui sont propres. L'État québécois, le seul de
langue française en Amérique, a une responsabilité unique face à l'histoire,
face à l'avenir. C'est aussi le cas de
l'Assemblée nationale, la seule institution démocratique sur laquelle la nation
québécoise peut compter pour faire ses propres choix et exercer sa
souveraineté parlementaire.
• (10 h 10) •
Depuis 1867,
c'est ça, la vocation de notre Assemblée nationale et de l'État du Québec.
C'est pour ça que le Canada est un régime fédéral, avec un palier de
gouvernement à Ottawa et un autre à Québec et dans les provinces. Le Canada
n'est pas un État unitaire, le Québec n'aurait jamais accepté un tel régime, et
on ne doit jamais, jamais oublier ça.
Dans les
dernières décennies du XXe siècle, le Canada a adopté une loi
constitutionnelle, celle de 1982, contre la volonté du Québec. Il y a eu
deux tentatives de réintégrer le Québec dans la Constitution, avec Meech et
Charlottetown. Les deux ont échoué. Il y a
eu deux référendums sur la souveraineté. Les deux ont échoué. Donc, pendant
23 ans, le Québec s'est retrouvé dans une sorte d'inertie
constitutionnelle.
Depuis 2018, le Québec est enfin sorti de
l'impasse, sans attendre la bonne volonté du Canada.
Nous avons
agi unilatéralement, et le Québec a réussi à faire des gains et à renforcer ses
assises constitutionnelles. L'Assemblée
nationale a adopté la Loi sur la laïcité de l'État le 16 juin 2019.
Le 24 mai 2022, nous avons adopté la loi sur la langue
officielle et commune du Québec, en français.
Nous avons
aussi ajouté noir sur blanc dans la Constitution que les Québécoises et les Québécois
forment une nation et que le français est la seule langue officielle du Québec
et la langue commune de la nation québécoise. Et, en utilisant la disposition de souveraineté parlementaire
dans les deux cas, le Québec a manifesté
clairement sa volonté de faire ses propres choix, ses propres lois en
tant que nation distincte.
Le Parlement
québécois a également modifié la Loi constitutionnelle de 1867 afin d'abolir
l'obligation pour les députés de
l'Assemblée nationale de prêter serment au roi. Donc, nous avons renforcé les
assises constitutionnelles du Québec.
Mais en même
temps le gouvernement fédéral a intensifié une tendance inquiétante à la
centralisation et aux empiètements. Il agit trop souvent comme si le Canada
était un régime unitaire centralisé et non une fédération. Je pense, par exemple, aux dépenses puis aux intrusions dans
des domaines de compétence du Québec encore tout dernièrement, avec les
mesures annoncées dans le budget fédéral de 2024.
On ne peut pas rester indifférents à ça. Certains
tentent de nous faire croire que ce n'est pas important, mais les ingérences fédérales dans nos compétences
causent toutes sortes de problèmes. D'abord, elles limitent le droit de la nation québécoise de faire ses propres choix. Puis,
aussi, les intrusions fédérales compliquent et ralentissent inutilement les
choses, ajoutent de la bureaucratie.
Ces intrusions répétées et l'imposition de la
Loi constitutionnelle de 1982 contre la volonté du Québec mettent en lumière les enjeux constitutionnels de la
Fédération canadienne. Le gouvernement fédéral agit comme si les Québécois
n'étaient pas en mesure de se gouverner
eux-mêmes dans les domaines de compétence du Québec convenus dans le pacte
fédératif.
Face à ces enjeux, on doit continuer de renforcer
l'autonomie du Québec, de préserver ses droits et d'obtenir plus de pouvoirs dans des domaines fondamentaux
comme l'immigration. À mon initiative, le gouvernement a donc décidé de
créer un comité consultatif sur les enjeux constitutionnels du Québec au sein
de la fédération canadienne.
Il a le
mandat de recommander des moyens de protéger et promouvoir les droits
collectifs de la nation québécoise, d'assurer le respect des valeurs et de
notre identité commune, de garantir le respect des champs de compétence du
Québec et d'accroître son autonomie au sein de la fédération canadienne.
Le comité devra notamment examiner : les
pouvoirs du Québec en matière d'immigration; les empiètements de l'ordre du gouvernement fédéral dans les
domaines de compétence du Québec; les conséquences de ces empiètements, notamment sur les choix et priorités du Québec, la
qualité des services offerts à la population québécoise et l'accroissement de
la bureaucratie et des coûts; la capacité du Québec à faire ses propres choix,
notamment en matière de langue, de laïcité, de culture et dans tous les
domaines touchant sa cohésion nationale; la capacité du Québec de parler de sa
propre voix à l'international dans tous les
domaines qui relèvent de sa compétence, mais également sur d'autres sujets
d'intérêt pour la nation québécoise; l'utilisation du pouvoir fédéral de
dépenser dans des domaines de compétence du Québec et le droit du Québec de se retirer d'un programme fédéral avec
pleine compensation; le mode de nomination des juges de la Cour supérieure
du Québec, de la Cour d'appel du Québec et de la Cour
suprême du Canada; les moyens de favoriser l'autonomie du droit
québécois, notamment la Charte des droits et libertés de la personne.
Le comité est formé de six personnalités éminentes :
Me Amélie Binette, professeure adjointe au Département de droit de l'Université
du Québec en Outaouais; M. Luc Godbout, professeur titulaire au
Département de fiscalité de l'Université de Sherbrooke, titulaire de la Chaire
en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke; Me
Catherine Mathieu, professeure à la Faculté de sciences politiques et de droit
de l'Université du Québec à Montréal, Me Sébastien Proulx, avocat, ancien ministre
de l'Éducation, du Loisir et du Sport et ancien ministre de la Famille; Me Guillaume Rousseau,
professeur titulaire à la Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke et
directeur des programmes de droit et
politique appliqués de l'État; et Mme Martine Tremblay, consultante en
affaires publiques, ancienne sous-ministre et ancienne cheffe de cabinet des premiers ministres René Lévesque et Pierre Marc Johnson. MM. Rousseau et Proulx ont accepté de
coprésider le comité. Donc, je veux remercier chacun des six membres d'avoir
accepté de mettre leur expertise au service de la nation québécoise.
Et par ailleurs le ministre de la Justice agira
comme porteur du dossier au sein du gouvernement.
Donc, en
terminant, pour paraphraser un de mes prédécesseurs, M. Robert Bourassa, la nation québécoise est libre et capable d'assumer son destin
et son développement. Merci, Mme la Présidente.
• (10 h 20) •
La Présidente : Alors, en vertu de
l'article 55, et par souci d'équité, la présidence accordera exactement le
même temps d'intervention à chacune des oppositions, le même temps utilisé par
le premier ministre. Et je reconnais maintenant le chef de l'opposition
officielle. Vous avez 10 min 25 s, si vous le souhaitez.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Nous avons, ce matin, la démonstration que l'approche du
premier ministre, de la CAQ, chef de la CAQ, n'était pas la bonne, d'être assis
sur la clôture, de dire : Moi, je ne suis
pas fédéraliste, moi, je ne suis pas séparatiste, je suis sur la clôture. Je ne
m'occuperai pas du dossier, je vais essayer de gouverner le Québec, puis, vous allez voir, on va avoir des gains,
vous allez voir, cette nouvelle approche là sera fructueuse, sera la bonne. On
lui a dit, depuis six ans, Mme la Présidente, qu'il ne pouvait pas être assis
sur la clôture. Aujourd'hui, il le réalise,
et nous voyons cette déclaration comme un aveu d'échec. Il essaie, ce matin, de
se donner un chapitre constitutionnel dans son programme politique. On
le savait. Après six ans, il vient de le réaliser. Les Québécoises et Québécois
ont perdu six ans d'un leadership qui aurait
été à leur bénéfice au sein de la fédération canadienne, un leadership
qui aurait perçu la fédération
canadienne comme des partenaires dans une voie de coopération, une voie
dynamique où le Québec voudrait apporter plus loin les autres provinces,
et Ottawa, faire en sorte que la fédération canadienne, qui est un arbre
vivant, puisse bénéficier de cette
vision-là, de cette coopération-là, de ces propositions-là. Vous ne pouvez pas
créer ça en essayant de débarquer de
la clôture en dedans de 10 min 25 s à matin, Mme la Présidente,
excusez-nous. Vous ne pouvez pas citer Robert Bourassa en disant :
Je vais enfiler son habit et je serai perçu comme Robert Bourassa. Vous ne
ferez pas ça en 10 min 25 s,
Mme la Présidente. Vous ne pouvez pas, Mme la Présidente, essayer de compenser
ce qui est un échec retentissant.
Dans ses revendications face à Ottawa,
rappelez-vous, rappelez-vous le 6 milliards en santé. Le 6 milliards
en santé, on l'a appuyé, on a dit :
Allez-y, M. le premier ministre, on est derrière vous. Et il est revenu
bredouille, à même pas 1 milliard de dollars, puis il a
dit : Bien, c'est tout ce que je pouvais avoir. Et nous, on le savait, qu'il
n'avait pas mis, Mme la Présidente, avec les
conditions gagnantes d'une approche de coopération. Toujours, toujours à
couteaux tirés avec les partenaires de la fédération canadienne, au premier
titre Ottawa, le gouvernement fédéral, vous ne pouvez pas avoir des résultats. C'est un échec qui fait en sorte
qu'aujourd'hui on a 5 milliards de dollars de moins dans les coffres
de l'État, au service des Québécoises
et Québécois, en matière de santé. C'est tangible. C'est un échec qui vient se
répercuter dans quoi? Son déficit record de 11 milliards de
dollars.
Au-delà de
ça, Mme la Présidente, au Parti libéral du Québec, nous croyons qu'un Québec, le
Québec, l'appartenance canadienne est utile pour le Québec. Ce pays-là,
on l'a bâti ensemble, Mme la Présidente. On a été capables d'avoir des gains,
et pas uniquement des gains économiques, des gains de coopération dans tous les
domaines. Mais, pour ça, il faut y croire. Pour ça, il faut tendre la main, il
faut coopérer, collaborer. Et ce matin on voit, donc, un aveu retentissant d'échec d'un premier ministre qui dit :
Finalement, j'avais tort. Finalement, il n'aurait pas fallu que je me
désincarne du débat constitutionnel et, au-delà du débat conditionnel, du débat
simplement de la fédération canadienne, que l'on doit faire vivre jour à
jour.
La fédération
canadienne aura aussi souffert de l'absence du Québec, et qui n'a pas joué son
rôle de leader au sein de la fédération canadienne.
Comment ça se bâtit, ça, autrement qu'en
10 min 25 s? On a... Avec grande tristesse, on a souligné quand même l'héritage de Benoît Pelletier. Benoît
Pelletier a présidé un comité important au sein du Parti libéral du Québec, qui
a siégé sous la gouverne de Jean Charest, qui était chef du Parti libéral du
Québec, de 1998 à 2001. Et nous avons réfléchi, comme on l'a toujours fait, en 157 ans, au Parti libéral du Québec,
à comment faire en sorte que le Québec puisse s'affirmer davantage au
sein de la fédération canadienne et l'amener plus loin, et le Québec et la
fédération canadienne qui doivent marcher main dans la main. Et le rapport qui
a été déposé a tellement eu l'empreinte de Benoît Pelletier qu'on
l'appelle le rapport Benoît Pelletier, le rapport Pelletier. Et vous allez me
permettre de citer extrait de ce rapport, et on va entendre les mots de Benoît Pelletier, qui, lui, ne s'était pas bâti
ou essayé de se bâtir une réflexion constitutionnelle en
10 min 25 s. Il a passé toute sa vie, Mme la Présidente, à
vouloir faire avancer le Québec et il a pondu un rapport qui... et je le cite, Un projet pour le Québec :
affirmation, autonomie et leadership. Il disait, sous sa plume : «La grande
majorité des Québécois et Québécoises sont favorables au maintien du
lien fédéral canadien et éprouvent un attachement certain pour le Canada. Toutefois, ils désirent un
renforcement de la place du Québec au sein de la fédération canadienne et
aspirent à ce que celle-ci soit
elle-même plus flexible. De surcroît, les Québécoises et Québécois souhaitent
majoritairement que l'évolution du
Canada repose sur les principes de cogestion, codécision, collaboration
intergouvernementale, notamment en ce
qui touche à la consolidation de l'union sociale et économique canadienne.» Et
il terminait, Mme la Présidente, par ces
mots : «Si rentable et efficace que puisse être la fédération canadienne
du point de vue de la pure gestion macroéconomique, il ne pourra
vraiment s'offrir en modèle au monde que dans la mesure où il réussira à
développer pleinement son potentiel humain et assurer son
propre développement en tenant compte du caractère particulier du Québec.»
Dixit Benoît Pelletier. Rapport Pelletier, 2001.
Quelles ont été les
suites de ça? On veut des suites tangibles de cette réflexion-là, qui a pris
des années, des décennies. Il était héritier de tout ce qui avait été fait au
Parti libéral du Québec. Qu'est-ce qu'il en est... qu'est-ce qu'il en a découlé? En 2003, création, sous la gouverne
de Jean Charest, du Conseil de la fédération, en 2003. Le Conseil de la
fédération, c'était : Aïe! les provinces, est-ce qu'on peut s'unir, est-ce
qu'on peut développer une façon nouvelle, encore plus poussée, plus évoluée, de coopération et de collaboration, mettant
en commun nos idées, nos esprits, nos informations, notre désir de faire
avancer le Canada? Et ça a donné des fruits, Mme la Présidente. Je vous ai
donné l'exemple de la santé un peu plus tôt.
Ça a permis à M. Charest, le premier ministre, devant Paul Martin et avec
Paul Martin, parce qu'il avait besoin que Paul Martin embarque, d'avoir
les transferts en santé qui étaient demandés. C'était plus de 4 milliards par année, indexé à 6 %, qu'il est allé
chercher, M. Charest. Ça, c'était, entre autres, bâti autour du Conseil de
la fédération.
Par
la suite, excusez du peu, 2004, première historique, le concept d'asymétrie au
sein de la fédération canadienne. Parce que, oui, le Québec est une société
distincte. Puis c'est Robert Bourassa qui l'avait clairement dit et clairement
exprimé. Puis lui, il y croyait vraiment, Mme la Présidente. Et, en ce sens-là,
la place du Québec au sein de la fédération canadienne,
société distincte, a fait en sorte qu'en 2004, sous l'influence d'un Benoît
Pelletier du Parti libéral du Québec, sous le leadership d'un Jean Charest, entente en matière de santé
intitulée Fédéralisme asymétrique qui respecte les compétences du
Québec.
Ça ne s'est pas fait
en 10 min 25 s à matin, Mme la Présidente. Nous sommes héritiers
de cela. Et le premier ministre, quand il a
accédé au pouvoir, en 2018, il était dépositaire et héritier de cet
héritage-là. Qu'en a-t-il fait, Mme la Présidente? Il a dit : Non, moi, je me désincarne de cela. On a vu
les résultats : échec après échec. Puis, ce matin, c'est son constat.
Par la suite, encore
une fois sous l'influence du Parti libéral du Québec, de Benoît Pelletier, de
Jean Charest, le Centre de la francophonie
des Amériques, parce que le Québec est une société distincte par sa culture,
par sa langue, mais il faut la faire vivre, la langue, il faut faire des
partenariats. Et on a fait des propositions en matière de société francophone
au sein de la fédération canadienne, des propositions très tangibles.
Par la suite,
gouvernement Couillard, 2014-2018, sous l'impulsion de Philippe Couillard, qui
voulait que le Québec assume sa place, son
leadership au sein de la fédération canadienne, a mandaté Jean-Marc Fournier,
qui a déposé un rapport important, qui est Québécois, notre façon d'être
Canadiens. Il n'y a pas meilleure façon, Mme la Présidente, de le... Et je vais citer Jean-Marc Fournier :
«Le Québec...» Je cite Jean-Marc Fournier : «Le Québec demeure libre de
ses choix et il entend assumer son identité propre. Tout à la fois, le Québec
affirme son identité nationale et son appartenance au Canada. Le Québec continuera de participer à la
construction du projet politique en y apportant toujours et résolument
sa contribution particulière. Forts d'une identité nationale profondément
ressentie et désirant la voir reconnue à sa juste valeur, les Québécois choisissent de construire leur avenir avec les
autres Canadiens. Nous sommes Québécois, c'est notre façon d'être
Canadiens.»
• (10 h 30) •
Ça, Mme la
Présidente, ça ne s'est pas fait en 10 min 25 s. Nous étions
héritiers, encore une fois, de plus de 150 ans
d'histoire, de réflexion, de succès, de défis. Et également il y a eu des
échecs, Mme la Présidente, mais nous sommes forts de cet enseignement-là, et on revient, et on fait en sorte
qu'ultimement le Québec peut fleurir et s'épanouir. Même des souverainistes,
Mme la Présidente, convaincus ont reconnu une chose : que le Québec, au
sein de la fédération canadienne, a
su évoluer, est un exemple, Mme la Présidente, d'une société confiante,
évoluée, ouverte sur le monde, avec une économie forte. Pour ça, ça
prend, à Québec, un gouvernement qui y croit.
Et
par la suite, Mme la Présidente, au Parti libéral du Québec, avec le comité qui
a été coprésidé par notre collègue de
Bourassa-Sauvé et notre président de la commission politique, nous avons
d'autres propositions pour faire avancer le Québec.
Alors, une fois que
je vous ai dit ça, Mme la Présidente, ce n'est pas en
10 min 25 s que, ce matin, le premier ministre peut dire : Bien, je vais essayer de me donner une posture
constitutionnelle. C'est un échec. Et, au Parti libéral du Québec, nous sommes le seul parti ici, à cette
Assemblée, qui croit au Canada, au Québec au sein de la fédération canadienne,
et on le proclamera à tous les jours, Mme la Présidente.
La
Présidente : Merci beaucoup, M. le chef de l'opposition officielle.
Des voix :
...
La
Présidente : S'il vous plaît! Un peu de silence, je vous prie. Je reconnais maintenant M. le chef du
deuxième groupe d'opposition pour ses commentaires.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Merci, Mme la Présidente. D'entrée de jeu, je veux nommer une chose
importante. Ma formation politique, Québec
solidaire, a toujours travaillé, travaillera toujours pour que le peuple
québécois ait davantage d'outils pour accoucher de son destin. Ma formation
politique a toujours travaillé et travaillera toujours pour que l'État du
Québec ait plus de pouvoir dans tous les domaines. C'est ce que mon collègue de
Saint-Henri—Sainte-Anne
a fait, à plusieurs reprises, dans le
dossier de l'immigration. C'est ce que ma collègue de Mercier a fait longtemps,
et mon collègue de Jean-Lesage le fait aujourd'hui, en matière de culture.
C'est ce que mon collègue de Rosemont l'a fait, a fait également en matière de santé, tout récemment, en tendant la
main au ministre de la Santé. On a proposé, pendant de nombreuses années,
puis on va continuer, des voies de passage
pour que le Québec ait toujours plus de pouvoirs. Notre position, elle est
claire, elle n'a jamais changé, puis elle ne changera pas.
Maintenant, soyons clairs. Si la démarche annoncée
par le premier ministre ce matin permet, en partie, d'avancer sur ce chemin-là,
tant mieux, mais cette démarche n'a rien d'une démarche inclusive,
démocratique, participative qui permettrait
vraiment de mobiliser le peuple québécois derrière un projet de société. Ce
n'est même pas une commission, c'est
encore moins une démarche constituante qui redonnerait le pouvoir au peuple.
C'est un comité consultatif, un groupe aviseur, qui est doté d'un mandat
restreint, je dirais même très restreint.
En fait, ce groupe a
le mandat, très restreint, de réfléchir aux pouvoirs du Québec à l'intérieur du
cadre actuel. Or, c'est justement sur ce
cadre-là que se bute le premier ministre depuis son élection. Et c'est suite à
ses nombreux échecs, largement documentés, qu'il se retourne aujourd'hui
pour créer ce comité d'experts consultatif, ce groupe aviseur.
En
ce sens, même si on va apprécier, lorsqu'on les verra, chaque fruit qui viendra
de l'arbre, à ce stade-ci il est difficile de ne pas voir dans la démarche du premier ministre une reconnaissance
que, jusqu'à maintenant, dans les six dernières années, ses efforts ont
été largement vains.
Nous sommes
partisans, depuis notre fondation, d'une démarche pleinement ouverte,
pleinement honnête, une démarche
constituante où l'ensemble du peuple québécois serait convié à réfléchir à son
avenir. Et déjà, si le mandat que donne le premier ministre aujourd'hui
avait été un peu plus ouvert, si on aurait permis à ce groupe d'au moins
envisager réfléchir à la possibilité de
l'indépendance, si on avait permis au plus grand nombre de s'exprimer dans le
cadre de cette démarche-là, déjà on se serait approchés un peu plus de
quelque chose de vraiment prometteur.
Je ne peux pas ne pas
mentionner un élément important. Dans les communications publiques qui ont été
émises dans les dernières heures, les
représentants du gouvernement ont largement insisté sur le fait que ce comité
serait piloté par des gens de tous les horizons politiques. Mme la
Présidente, il y a une famille politique qui n'est pas représentée ici. C'est la nôtre. Plus encore, le premier ministre a
décidé de confier la coprésidence de ce groupe à une personne qui a tenu,
par le passé, des propos d'une très, très
grande partisanerie à l'encontre de ma formation politique, une personne qui
jusqu'à tout récemment nous accusait, tenez-vous bien, d'être complices de la
charia. On ne refera pas le passé, mais, à partir de maintenant, nous nous
attendons, en vertu du mandat que le gouvernement leur confie, nous nous
attendons à ce que les membres de ce
comité-là fassent preuve d'une réserve partisane exemplaire. La crédibilité de
la démarche du premier ministre en dépend. On ne refera pas le passé,
mais, à partir de maintenant, j'espère que les membres et surtout les
coprésidences de ce comité sauront mettre la
partisanerie de côté, parce que, pour ce qui est de notre formation politique,
il y a des propos, par le passé,
qu'on ne peut pas ignorer. Et je manquerais de transparence puis d'honnêteté si
je ne le mentionnais pas ce matin.
En terminant, un mot
sur le moment qui a été choisi par le gouvernement pour faire cette annonce-là.
Pourquoi annoncer la création d'un tel
comité aujourd'hui, au dernier jour de la session parlementaire? Ça ne
permettra pas qu'on échange ici, au Parlement, sur la démarche du
premier ministre. Dans la déclaration qu'il a faite il y a quelques minutes, il
a lui-même insisté sur le fait que l'Assemblée nationale était la seule
institution démocratique des Québécois et des Québécoises,
c'est vrai. Annoncer ça le dernier matin de la session envoie un drôle de
message quant au rôle que le premier ministre souhaite voir jouer le
Parlement et les parlementaires dans l'exercice qu'il annonce aujourd'hui.
Il
y a sans doute des préoccupations de communication, de stratégie politique, ça lui
appartient, mais il aurait été apprécié, pour que la démarche soit vraiment
perçue comme une démarche ouverte, de ne pas faire ça le dernier matin,
alors que notre Assemblée va être suspendue pour de nombreuses semaines,
jusqu'au mois de septembre.
J'espère
que ce qui est annoncé ce matin va donner lieu à un vrai débat sur l'avenir du
Québec. J'espère que ce n'est pas un
effet de toge pour écrire un narratif différent de celui qui a été écrit durant
la précédente session parlementaire. L'avenir
nous le dira. Mais, quoi qu'il en soit, dans tout ça, notre position
fondamentale reste ferme. Pour avoir, oui, plus de pouvoirs, mais pour avoir
tous les pouvoirs, pour se réconcilier avec les Premiers Peuples, pour
construire un nouvel État avec ces
peuples, avec ces nations qui étaient là avant nous, pour reconstruire notre
démocratie, pour réinventer nos institutions
politiques, pour transformer le Québec en profondeur, pour l'avenir de notre
culture, pour le bien-être de ses artisans, pour créer le pays le plus
vert au monde, pour mettre une voix de paix de plus sur la scène internationale
en ces temps troubles, pour toutes ces raisons-là, notre option, notre solution
demeure la même, c'est l'indépendance du Québec. Merci, Mme la Présidente.
• (10 h 40) •
La Présidente :
Merci, M. le chef du deuxième
groupe d'opposition. Et je cède maintenant la parole à M. le chef du
troisième groupe d'opposition pour ses commentaires.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, mon premier commentaire fera écho à ce
que mes collègues du Parti libéral et de Québec solidaire viennent de dire.
D'ailleurs, ce sera peut-être, malheureusement, le seul moment de transpartisanerie ce matin. J'avoue que je ne
m'attendais pas, en cette journée, qui est normalement dédiée au bilan du
gouvernement et au bilan des oppositions... je ne m'attendais pas à ce que,
sans préavis ni aucune consultation des oppositions, on doive donner la
réplique sur un sujet aussi important ce matin. Ça en dit long sur les façons
de faire de la CAQ.
Maintenant,
vu l'importance du sujet, je tenterai d'être le plus factuel possible. Je
commencerai par saluer la lucidité du premier ministre. Il a été deux fois élu
sous la promesse d'augmenter les pouvoirs du Québec au sein du Canada et
clairement, aujourd'hui, il fait un constat d'échec. Non seulement il a peu à
offrir en termes de gains pour le Québec, mais
il admet aujourd'hui que le gouvernement canadien est en train de déployer une
offensive globale sans précédent qui rapetisse l'autonomie du Québec.
Le Québec est
donc, dans le Canada, face à un cul-de-sac, c'est le premier ministre qui vient
de nous le dire. La logique du régime
canadien produit un affaiblissement du Québec en termes démographiques,
politiques et financiers. Donc, il est sain que le gouvernement de la CAQ se
range à ces constats avec plus de transparence et d'ouverture qu'au cours des six
dernières années.
Or,
quelle conclusion le premier ministre en tire-t-il? Il forme un comité, et
j'insiste sur le mot «comité» parce
que c'est un comité, ce n'est pas une
commission, il forme un comité pour imaginer de nouvelles
revendications afin d'obtenir, et là je le cite, j'ouvre les guillemets,
«plus de pouvoirs dans des domaines fondamentaux, comme l'immigration».
Donc, on ne
peut pas faire... s'empêcher de faire le lien avec sa rencontre de lundi. Et
j'espère me tromper, mais j'ai l'impression qu'il n'obtiendra pas les pleins
pouvoirs en immigration, lundi, dans cette rencontre ultime avec le premier
ministre du Canada. Ce qui soulève la question fondamentale. Quand on se fait
dire non à répétition, est-ce qu'on se met la tête dans le sable ou on
répond à la question fondamentale : Qu'est-ce qu'on fait? Parce que
l'exercice de déterminer les pouvoirs que le
Québec devrait exercer, il a été fait en 2015 par la CAQ elle-même. Et, dans
cette déclaration, aujourd'hui, il réitère ces demandes-là, il réclame à
nouveau le droit pour le Québec de faire ses propres choix en langue, en
culture, en laïcité, entre autres, mais ne demande-t-il pas précisément la même
chose qu'en 2015? Ne vient-il pas de passer
six ans à se faire dire non constamment? Comment peut-il, à la fois, constater
l'existence d'un cul-de-sac pour le Québec dans le Canada et simultanément
vouloir que la nation québécoise retourne dans ce cul-de-sac-là? C'est
une question fondamentale, car le Canada est
irréformable. Et je sais que, dans le fond de lui-même, le premier ministre le
sait très bien.
Le Parti
québécois lui a donc demandé, il y a maintenant près de deux ans, de créer une
commission transpartisane sur l'avenir du Québec. J'insiste sur les mots
«commission transpartisane» et «avenir du Québec». Cette commission,
donc, étudierait toutes les options, étant donné le cul-de-sac que le premier
ministre nous confirme lui-même.
Le premier ministre cite Robert Bourassa, qui au
lendemain d'un échec, un autre échec de réforme du Canada, avait déclaré que la nation québécoise est libre et
capable d'assumer son destin et son développement, mais Robert Bourassa, lui, avait jugé bon de créer
une commission transpartisane qui portait bel et bien sur l'avenir du Québec
pour envisager toutes les options.
J'ai ici entre les mains un article qui vient
tout juste de sortir, de Patrick Bellerose et Rémi Nadeau, au Journal de Québec, où on indique clairement, et je cite : «Dans les cercles
caquistes, toutefois, on précise d'ores et déjà que la nouvelle commission ne pourra pas, comme l'avaient fait les
commissaires Bélanger et Campeau, aller jusqu'à proposer une nouvelle démarche référendaire.» En d'autres mots, on
constate le cul-de-sac, mais on n'aura pas le droit de considérer de sortir du
cul-de-sac.
Aujourd'hui, donc, je tends la main au premier
ministre pour qu'il fasse preuve d'autant de hauteur que ses prédécesseurs qu'il cite lui-même. Je comprends sa
tentation d'utiliser cet événement, d'instrumentaliser des personnalités
très respectées pour préparer son prochain programme électoral. Un exercice
aussi important sur l'avenir du Québec ne
devrait pas porter sur la volonté de la CAQ de se donner un nouveau programme
pour ensuite demander un mandat fort, un
mandat fort pour obtenir les nouveaux pouvoirs qu'on a identifiés dans un
comité. On a déjà joué dans ce film-là, et il finit mal, Mme la
Présidente.
Par souci de faire un réel exercice non
partisan, cette démarche ne doit en aucun cas exclure des options. Elle ne doit
pas exclure des partis politiques. Elle doit être ouverte, transparente et
transpartisane.
Je tends donc
la main au premier ministre pour qu'on élargisse bel et bien le mandat, pour
qu'on en fasse ici... qu'on fasse ici un véritable exercice, une
véritable commission, celui de se pencher sur l'avenir du Québec, ce qui
implique de se pencher sur toutes les
possibilités, évidemment de se pencher sur les possibilités les plus évidentes
aux yeux de plusieurs Québécois.
C'est l'intérêt du Québec et de son peuple qui doit primer et non pas l'intérêt
électoral de la CAQ et du premier ministre. Je lui tends à nouveau la
main pour faire beaucoup mieux, pour élever le débat, élever le niveau de
rigueur et de réflexion, vu l'importance de
la question. Je l'invite à ne pas être le premier ministre de la CAQ, mais à
être le premier ministre de tous les
Québécoises et Québécois, parce qu'il est question ici de notre avenir et non
pas de l'avenir de la CAQ. Et donc agissons en conséquence et soyons à
la hauteur. Merci.
La
Présidente : Merci, M. le chef du troisième groupe
d'opposition. Je comprends qu'il n'y a pas d'autre intervention. Alors,
cela clôt cette rubrique.
Présentation
de projets de loi
Et on poursuit à la rubrique Présentation de
projets de loi. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme
la Présidente, je vous demande
d'appeler l'article a du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 70
La
Présidente : À l'article a du feuilleton, M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation présente le projet de
loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur la protection sanitaire des animaux.
M. le ministre.
M.
André Lamontagne
M. Lamontagne : Oui.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Très heureux de présenter le projet de loi
n° 70, qui est la Loi modifiant la Loi sur la protection sanitaire
des animaux.
Ce projet de loi modifie à plusieurs égards la
Loi sur la protection sanitaire des animaux.
Le projet de
loi prévoit la nomination, au sein du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation, d'un médecin vétérinaire en chef et fixe des
règles relatives à sa nomination. Il prévoit que le médecin vétérinaire en chef
doit transmettre au ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation un rapport annuel relatif aux mesures ordonnées
à la suite de l'exercice de certains pouvoirs que lui octroie le présent projet
de loi.
Le
projet de loi propose de modifier les catégories ou les espèces d'animaux
auxquelles s'appliquent les différentes dispositions de cette loi.
Le projet de loi
prévoit qu'une étude épidémiologique peut être réalisée afin de surveiller le
statut sanitaire des animaux. Il modifie
certains pouvoirs en matière de prélèvements d'échantillons de tissus d'un
animal ou de son environnement ainsi que certains pouvoirs d'ordonnance et
propose d'en introduire de nouveaux. Il accorde au médecin vétérinaire en chef, en certaines
circonstances, le pouvoir de confisquer et d'euthanasier un animal ou d'exhumer
un cadavre d'animal. Le projet de loi octroie au ministre certains pouvoirs
d'intervention en cas de présence d'un agent biologique, chimique ou physique susceptible de porter atteinte à la
santé des animaux ou des personnes qui les côtoient, les consomment ou
consomment leurs produits et qui présente un risque élevé de propagation. Il
accorde également au ministre de nouveaux pouvoirs réglementaires en
matière de santé animale.
• (10 h 50) •
Le
projet de loi modifie l'obligation de déclaration à l'égard des maladies
contagieuses ou parasitaires, des agents infectieux ou des syndromes afin de
prévoir l'obligation d'un médecin vétérinaire de déclarer la survenance d'une
situation grave dont les critères seront déterminés par règlement du ministère.
Il propose aussi d'assujettir les personnes ayant demandé une analyse d'un échantillon dans un laboratoire situé à
l'extérieur du Québec et les médecins vétérinaires ayant réalisé ou supervisé une analyse hors d'un
laboratoire à l'obligation de déclarer un résultat positif. Il propose
également d'élargir l'obligation de déclaration à tout résultat d'analyse
effectuée afin de mieux caractériser la maladie, l'agent ou le syndrome ainsi qu'aux résultats de tests ou
catégories de test déterminés par règlement du ministre suggérant une
exposition passée à une maladie, à un
agent ou à un syndrome. Enfin, il prévoit spécifiquement que l'obligation de
déclaration d'un médecin vétérinaire s'applique malgré le secret
professionnel.
Le
projet de loi précise que le gouvernement pourra, par règlement, en plus de
l'identification d'animaux actuellement prévue, exiger l'enregistrement de sites où sont gardés des animaux. Il
précise également la notion de gestion du système d'identification des
animaux, lequel sera dorénavant nommé système de traçabilité.
Le projet de loi
habilite le gouvernement à exiger, par règlement, la tenue de divers registres
en lien avec les médicaments, les
prémélanges médicamenteux et les aliments médicamenteux destinés aux animaux.
Il l'habilite également à établir, par règlement, un système de surveillance de
l'utilisation des médicaments. À l'instar du système de traçabilité, il
prévoit que la gestion de ce système pourra être confiée à un organisme.
Le
projet de loi accorde de nouveaux pouvoirs en matière d'inspection et prévoit
le pouvoir du ministre de nommer des enquêteurs. Il hausse également le
montant des amendes et prévoit des facteurs aggravants.
Enfin, le projet de
loi modifie des règlements à des fins de concordance et prévoit une disposition
finale.
Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Et je reconnais le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Oui, Mme la Présidente, on
va prendre connaissance du contenu de ce projet de loi, et on se réserve
le droit de demander, bien évidemment, des consultations particulières.
Mise aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi?
Des voix : Adopté.
La
Présidente : Adopté.
Dépôt de documents
À
la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre de l'Environnement, de la Lutte
contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
M. Charette : Merci, Mme la Présidente.
Permettez-moi de déposer l'entente concernant la gestion et la conservation du
caribou forestier.
La
Présidente : Ce document est déposé. Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur.
Mme Déry :
Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Je dépose aujourd'hui le rapport annuel 2022‑2023
de l'Université du Québec.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, je
dépose les réponses du gouvernement aux pétitions déposées en Chambre le
16 avril 2024 par la députée de D'Arcy-McGee et le 21 mai 2024 par le
député de l'Acadie.
Et je dépose
également la réponse à la question inscrite au feuilleton le 9 mai 2024
par la députée de Vaudreuil. Merci.
La Présidente : Ces
documents sont déposés.
Pour ma part, je dépose des décisions du Bureau
de l'Assemblée nationale.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, je reconnais
maintenant Mme la députée de Robert-Baldwin.
Empêcher la profanation des tombes des fondateurs et
colons irlandais
de la ville de Saint-Colomban par une révision de la Loi sur
les compagnies de cimetières catholiques romains
Mme Garceau : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je dépose, en remplacement de mon collègue de
Jacques-Cartier, l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 435 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Attendu que la promulgation de la Loi sur les
compagnies de cimetières catholiques romains a conduit à la profanation des
tombes des premiers colons irlandais de la ville de Saint-Colomban, au Québec;
«Attendu que, depuis plus de 20 ans, les
descendants de ces premiers colons consacrent leur temps et leurs efforts à la
préservation du cimetière de Saint-Colomban par le biais de bénévolat et de
collectes de fonds;
«Attendu que le terrain de ce cimetière a été
initialement donné par les colons irlandais de Saint-Colomban, spécifiquement
M. Edward Elliott et Mme Mary Phelan-Skehan, en 1832;
«Attendu qu'il reste incertain si la fabrique de
la paroisse de Saint-Colomban a le droit légal de revendre les parcelles
funéraires à perpétuité appartenant aux fondateurs irlandais originels de la
paroisse;
«Attendu
qu'il n'y a aucune restriction quant à l'extension du cimetière actuel pour
accueillir des espaces supplémentaires;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec d'abroger, de modifier ou de
clarifier la Loi sur les compagnies
de cimetières catholiques romains afin de prévenir toute nouvelle profanation
des tombes des fondateurs et colons irlandais de la ville de
Saint-Colomban.»
Je certifie que cet extrait est conforme à l'original
de la pétition. Merci.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé.
J'ai reçu une
demande de Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata pour la présentation d'une pétition non conforme. Y a-t-il consentement pour présentation de cette pétition?
Consentement. Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Maintenir la traverse Rivière-du-Loup—Saint-Siméon
Mme Dionne : Merci,
Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 7 919 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
l'importance économique, historique et touristique de la traverse Rivière-du-Loup—Saint-Siméon;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons que le traversier
demeure à Rivière-du-Loup.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous en sommes maintenant rendus à la période de
questions et de réponses orales.
Des voix : ...
La
Présidente : Et, MM. les leaders, attendez avant de commencer à
vous chicaner. On revient au silence. J'aimerais maintenant entendre, en
question principale, le chef de l'opposition officielle.
Bilan du gouvernement
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Encore une autre fin de session où on constate,
malheureusement pour les Québécoises et Québécois, l'incapacité du gouvernement
caquiste à offrir les services. Incapacité qui s'additionne d'une perte
de contrôle des finances publiques.
Pour le premier ministre, qui a battu
le record, qui est celui qui détient le record du plus gros déficit dans
l'histoire du Québec,
11 milliards de dollars, pour lui, c'est raisonnable. C'est le
terme qu'il a utilisé. Pour nous, il n'est pas raisonnable, ce déficit
de 11 milliards de dollars, surtout considérant le gaspillage
qui a été fait sous la CAQ et les services, l'argent, les taxes et impôts qui ne se sont pas traduits en des services, en
qualité et en temps opportun, pour tout un chacun. C'est déraisonnable
d'avoir commis une erreur de 8 milliards de dollars en
novembre 2023, de dire : Ce sera 3 milliards, et, deux ou trois mois après, dire : Bien,
finalement, ça va être 11 milliards. C'est tout à fait déraisonnable. La
nouvelle taxe sur le gain de capital, la taxe CAQ, est tout à fait
déraisonnable, et nous la condamnons, Mme la Présidente.
Face
à cela, le sondeur Léger a démontré que trois Québécois sur quatre rappellent
qu'ils n'en ont pas pour leur argent, du jamais-vu en 40 ans.
En
santé, c'est échec après échec. La liste d'attente pour les chirurgies :
plus de 163 000 Québécoises et Québécois attendent. Le
90 minutes qui avait été promis, Mme la Présidente, c'est rendu près de
trois heures. Et les séjours de 24 heures sur les civières, ça devrait
être zéro; c'est un Québécois sur quatre.
Que
dit le premier ministre aux Québécois qui attendent plus de 24 heures sur
une civière?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente,
il y avait beaucoup de choses dans l'introduction de la question du chef de
l'opposition officielle.
D'abord,
l'économie du Québec, Mme la Présidente, les chiffres sont tellement parlants,
on voit que, depuis cinq ans et demi, depuis qu'on est là, on a battu le reste
du Canada sur le PIB par habitant, sur le salaire moyen, sur le revenu
disponible, sur les investissements des entreprises. C'est tout à fait le
contraire que durant les 15 années libérales. Première chose.
Deuxième chose, bon,
d'abord, il y a une différence entre l'économie puis les finances publiques. Si
on parle des finances publiques, on a fait
un choix très différent des libéraux. Les libéraux ont choisi d'équilibrer le
budget en faisant des coupures
drastiques en santé puis en éducation. Puis ils en ont rajouté, la fin de
semaine dernière, en invitant Philippe Couillard à parler encore d'austérité.
Drôle d'idée, mais, bon, c'est le choix du Parti libéral.
Maintenant,
Mme la Présidente, parlons des services. D'abord, on a augmenté les budgets en
éducation de 50 %. On a augmenté les salaires des enseignants, on a
ajouté des orthophonistes, des aides à la classe.
Maintenant, parlons
un peu de santé. Tous les gouvernements qui se sont succédé ont baissé les bras
devant les syndicats de médecins et les
syndicats d'infirmières. Mon... mes collègues, la présidente du Conseil du trésor, le ministre de la Santé, résistent
pour...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault :
Je continuerai.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Alors, santé :
échec. Je n'ai pas entendu le premier ministre rien dire aux Québécoises et
Québécois qui attendent plus de
24 heures aux urgences. Il y en a un sur quatre qui sont dans cette
situation-là. C'est ça, son bilan, en santé. C'est ça, son échec.
On
va passer à un autre dossier : transport, transport collectif. On a une
ministre de ce gouvernement-là, Mme la Présidente,
qui a dit que le transport collectif, ce n'était pas dans la mission de l'État.
Ça explique, entre autres, qu'à Québec il y a zéro puis une barre de
transport structurant.
Le premier ministre
est-il d'accord que ce n'est pas dans la mission de l'État, le transport
collectif?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente, bon,
d'abord, dans l'introduction de sa deuxième question, il a parlé de santé. On
ne réussira jamais à améliorer de façon
importante les soins, les services, l'accessibilité, en santé, si on ne fait
pas deux choses : un, une vraie
prise en charge par les médecins de famille, par les GMF; deux, avoir la
flexibilité dans nos négociations avec la FIQ, avec les syndicats
d'infirmières.
Maintenant,
si on parle de transport, bien, jamais on n'a autant investi. Ce qu'a dit la
vice-première ministre, c'est que ce n'est pas le gouvernement du Québec
qui gère...
La Présidente :
En terminant.
M. Legault :
...la Société de transport de Montréal.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Là,
Mme la Présidente, vous avez remarqué l'aveu du premier ministre. Qu'est-ce
qu'il vient de dire? On ne réussira jamais à améliorer les soins de santé si...
Il vient de faire le bilan en santé de la CAQ. Ils n'ont donc jamais réussi à améliorer les soins de santé.
C'est l'aveu même de la bouche du premier ministre. Il est dans sa sixième
année, déficit record, et, en santé, on ne réussira jamais à améliorer
les soins.
Bien, c'est
ça, son bilan, il n'a pas réussi à améliorer les soins. Il a juste réussi à
endetter le Québec sans les services.
• (11 heures) •
La Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La Présidente : S'il vous plaît! La
réponse du premier ministre.
M.
François Legault
M. Legault : Oui.
Je sais que le chef de l'opposition officielle va avoir un petit peu plus de
temps dans les prochaines semaines.
Je l'invite à s'asseoir avec Gaétan Barrette. Je pense que Gaétan Barrette a
très bien compris qu'il n'a pas eu le support
de Philippe Couillard pour être capable d'aller jusqu'au bout des négociations
avec les syndicats de médecins puis avec les syndicats d'infirmières.
Mme la
Présidente, on a besoin d'un gouvernement qui est courageux, qui se tient
debout, puis c'est ce qu'on va faire.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Alors,
bilan, on continue le bilan. Santé, pas de réponse : échec. Transport, pas
de réponse : échec. Services de garde, Mme la Présidente, c'est pire que
pire. 70 000 enfants sont inscrits sur la liste d'attente. Ils avaient
promis 37 000 places pour mars
2025. On le sait, mars 2025, ça s'en vient, il va en manquer 20 000. C'est
ça, l'échec de la CAQ. Parleurs, mais
ils ne réalisent pas. Et, en ce
sens-là, ils ne sont pas capables
d'avoir un guichet unique qui serait... qu'ils ont promis de livrer en
2021. Encore une fois, les familles paient pour la CAQ.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M.
François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, il faut avoir un certain culot pour parler de services de garde,
parce que, pendant les années
libérales, il ne s'est à peu près pas créé de places. Nous, on bat des records
à chaque année en création de places.
Donc, Mme la Présidente, je pense que c'est
important de ramener qu'on a 560 000 immigrants temporaires. Il y a
des enfants...
Des voix : ...
M. Legault : Je le sais, que le Parti libéral puis Québec
solidaire ne veulent pas reconnaître ça, mais ça a un impact sur nos
services.
Des voix : ...
La Présidente : S'il vous plaît! On
écoute les questions et les réponses. En question principale, je reconnais maintenant
la députée de Bourassa-Sauvé. La parole est à vous.
Pénurie de personnel enseignant
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente,
dans quelques heures, nous allons quitter le salon bleu et retourner dans nos
comtés. Dans quelques jours, les classes vont fermer, et les élèves vont
quitter pour des vacances bien méritées.
Si ça se termine bientôt pour nous, ici, et pour
les élèves, pour les équipes-écoles c'est loin d'être terminé. Déjà, on planifie la prochaine rentrée scolaire,
on fait les groupes, on réorganise les classes, on planifie les besoins au
niveau du personnel scolaire.
Mme la Présidente, est-ce que j'ai besoin de
vous rappeler le psychodrame de l'an dernier, où, à quelques jours de la rentrée scolaire, le ministre nous annonçait
qu'il manquait plus de 8 000 enseignants? Devant cet enjeu
titanesque, le ministre avait fini par se fixer comme objectif de trouver un
adulte par classe. Aujourd'hui, à deux semaines de la fin de l'année, il
manque toujours plus de 800 enseignants dans les classes.
Mme la Présidente, que fait le
ministre pour s'assurer qu'à la prochaine rentrée scolaire les élèves puissent
avoir un enseignant dans leur classe?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville :
Bien, c'est une très bonne question, Mme la Présidente. Alors, ce qu'on
fait, bien, on a négocié, dans la nouvelle
convention collective, que tous les enseignants et enseignantes disponibles
pour la rentrée soient affectés à
leurs postes pour le 8 août, pour, justement, avoir une rentrée scolaire
qui soit beaucoup plus ordonnée que celles que nous avons connues par
les années passées.
Bien,
évidemment, c'est la première fois qu'on mettra en place ce nouveau mécanisme,
on en est très fiers, honnêtement, et évidemment, pour que ça fonctionne
bien, il faut que tout le monde se joigne à l'opération. Alors, on est déjà en lien avec les centres de services
scolaires, on est en lien avec les directions d'école. Ça va évidemment prendre
la collaboration de toutes les équipes-écoles. Mais, jusqu'à maintenant, moi,
les échos que j'ai, ils sont très positifs. Les
gens savent que c'est un immense défi. Ça n'a jamais été fait par le passé,
jamais. Pendant toutes les années que vous avez été là, vous avez toléré
une affectation tardive. Nous, on met en place une affectation beaucoup plus
avancée...
La
Présidente : En terminant.
M. Drainville :
...et on espère bien que ça va bien fonctionner.
La Présidente :
Et je vous rappelle que vous vous
adressez à la présidente, M. le ministre. Première complémentaire.
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente, le
milieu s'inquiète, en ce moment. Le 8 août, ça vient vite, et les règles
budgétaires ne sont toujours pas
sorties. Les écoles vont bientôt fermer, et tout n'est pas réglé pour la
prochaine rentrée scolaire. Ce n'est plus l'heure de la récréation, Mme
la Présidente, la cloche est sur le point de sonner.
Est-ce
que le ministre peut rassurer les parents et leur confirmer que, cette année,
il cherchera des enseignants et non des adultes pour mettre dans ses classes?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Bien, Mme la Présidente,
ce n'est pas parce que les classes se ferment que le travail se termine. Le
travail va se continuer. Et puis, évidemment, on va tout faire pour que la
rentrée scolaire se déroule très, très bien.
Alors, on ne va pas
inventer des enseignants qui n'existent pas. Ça, c'est certain. Et c'est pour
ça que, dans cette nouvelle convention collective, on a non seulement mis en
place l'affectation au 8 août, mais on a effectivement valorisé comme
jamais la profession enseignante et, je dirais, le personnel scolaire de façon générale
pour attirer justement davantage de jeunes,
pour qu'ils aient le goût de s'inscrire à l'éducation, sans parler des voies
rapides qui nous permettent de prendre quelqu'un qui a un bac et qui est
déjà dans une classe...
La
Présidente : En terminant.
M. Drainville :
...et lui donner une qualification pour qu'il devienne enseignant
légalement qualifié.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente, la CAQ
veut être évaluée sur les résultats? Bien, il n'y en a pas. Depuis six ans,
ils répètent que l'éducation, c'est la priorité des priorités, mais là ce qu'on
voit, c'est que le ministre, il ne met pas toutes
les chances de son côté pour s'assurer que la rentrée soit prête au 8 août.
Les règles budgétaires ne sont toujours pas sorties, je le rappelle.
C'est
notre dernier jour au salon bleu avant l'été. Est-ce que le ministre peut nous
garantir qu'il n'y en aura pas, de chaos
à la prochaine rentrée scolaire? C'est une question de respect pour le
personnel, les parents, mais surtout pour les enfants.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Mme
la... Mme la Présidente, dis-je, c'est un... c'est une grande
transformation que nous devons mener
à terme, et on est à pied d'oeuvre, Mme la Présidente, je tiens à rassurer la
députée, on travaille là-dessus quasiment quotidiennement.
Et, oui, on est en lien avec le réseau. Et, oui, il y a différentes étapes
qu'il faut franchir pour arriver à bon port.
On est au travail et on veut effectivement donner la meilleure, la plus belle
rentrée scolaire possible pour nos enfants
au mois d'août, fin août, début septembre prochain, et on va mettre tous les
efforts pour y arriver. Mais évidemment ça va prendre la collaboration
de tout le monde...
La Présidente : En terminant.
M. Drainville : ...y compris de
l'opposition, j'espère bien, qui va nous appuyer là-dedans, n'est-ce pas?
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Mont-Royal—Outremont. La parole est à vous, madame.
État de vétusté du parc d'infrastructures collégial
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Mme la
Présidente, rappelons les constats accablants de la Vérificatrice générale au
sujet de l'état de nos cégeps. Les deux
tiers des bâtiments sont en mauvais état, et les investissements prévus
couvrent moins de la moitié des
besoins à venir. Le gouvernement a sous-estimé les investissements requis pour
non seulement rétablir l'état des cégeps, mais aussi maintenir l'état
des actifs sur un horizon de cinq ans.
La ministre de l'Enseignement supérieur m'a répondu comme suit dans la foulée du dépôt du
rapport de la VG : «...on va être capables de résorber une grande
partie du déficit en maintien d'actif au cours des prochaines années.»
Impossible que cette réponse imprécise puisse rassurer les prochaines cohortes
d'étudiants.
Le P.D.G.
sortant de la Fédération des cégeps, inquiet, réclame rien de moins qu'un coup
de barre. Il parle de la vétusté des bâtiments, et aussi des sommes à consacrer
à la modernisation d'équipements dans les programmes d'enseignement, et
de la nécessité d'augmenter les taux de diplomation.
Que propose
la ministre comme actions concrètes en vue de la prochaine rentrée pour
répondre aux inquiétudes de Bernard Tremblay?
La Présidente : La réponse de la ministre
de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, effectivement, on a lu le même rapport de
la Vérificatrice générale. J'ai
d'ailleurs communiqué avec le président de la Fédération des cégeps,
M. Bernard Tremblay, avec lequel on travaille justement sur
ces enjeux-là.
La première chose qu'on a faite, quand on est arrivés
au pouvoir, c'est qu'on a consacré des sommes considérables justement en
maintien d'actif. Comme je l'ai dit et je le répète aujourd'hui en Chambre, ça
n'a jamais été un enjeu très sexy pour les
libéraux. Quand on est arrivés en maintien d'actif, il n'y avait pas
grand-chose. On y a investi des sommes colossales. Même, dans le dernier
budget, on a, au PQI, une enveloppe d'à peu près 2 milliards de
dollars. Ça, ça exclut le fonds de
roulement, en ce moment, que les cégeps ont, de 400 millions. Avec le
2,1 milliards, le 400 millions qu'on a au sein des cégeps
actuellement, on est capables d'arriver à résorber une grande partie de ce
déficit-là.
Maintenant, juste en terminant, Mme la
Présidente, il y a des mécanismes qui sont en place qui n'existaient pas à l'époque, là. Il n'y avait rien. On faisait
vraiment : J'ai besoin d'un toit, on donnait une enveloppe pour réparer le
toit. On n'avait pas le portrait global de la situation. Aujourd'hui, on
a un meilleur portrait de la situation.
Est-ce que
ces mécanismes-là sont perfectibles? La réponse, c'est oui. Je vais continuer,
Mme la Présidente. Merci.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Mme la
Présidente, c'est trop peu, trop tard. Je cite Bernard Tremblay, P.D.G. sortant
de la Fédération des cégeps : «Le
discours du gouvernement a toujours été de prioriser l'éducation, mais, si on
veut vraiment faire une différence, ça prend un message encore plus fort que
celui qu'on a présentement.» J'implore le gouvernement d'arriver à un
plan plus rassurant à temps pour la prochaine session. C'est la réussite
éducative de nos jeunes qui est en jeu.
Que répond la ministre à M. Tremblay?
A-t-elle un message rassurant pour lui?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Je
ne suis pas gênée du tout du bilan qu'on a en enseignement supérieur. Les
investissements ont été colossaux. Il
y a même d'anciens députés, même ministres libéraux, qui, au cours des
dernières semaines, m'ont encore répété qu'on y a investi énormément d'argent, que ce soit en enseignement
supérieur, en soutien aux établissements, que ce soit en soutien aux étudiants ou que ce soit aussi
en soutien aux infrastructures. Mon collègue ici, aux Infrastructures, est très
conscient des projets d'agrandissement qu'on a faits dans plusieurs cégeps.
J'inclus également les universités. Je fais plusieurs annonces, je me
promène sur le terrain, et on a des projets d'infra qui se font.
En maintien d'actif, on y a accordé énormément
de sommes, mais on va continuer à travailler...
• (11 h 10) •
La Présidente : En terminant.
Mme Déry : ...parce
que ce sont des mécanismes qui sont perfectibles. Est-ce qu'il y a des lacunes
dans l'efficacité de certains mécanismes...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Sur le terrain,
il y a vraiment des enjeux très pressants. Prenons l'exemple de La Pocatière, où il y a une liste record de 200 étudiants
qui attendent une place dans les résidences dès septembre. On se rappellera que
le gouvernement avait fait fi des priorités au niveau du cégep de La
Pocatière. Ces mauvais choix entraînent maintenant de lourdes conséquences pour l'attractivité de la région. Le cégep doit
piger dans ses propres fonds en urgence. C'est un manque de
vision : pas de logement, moins d'étudiants, des classes incomplètes.
Le ministre... La ministre répond quoi aux
étudiants de La Pocatière?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je vais poursuivre pour dire qu'en logement
étudiant, bien, on a quand même 200 millions annoncés au PQI, en logement
étudiant. Donc, c'est une priorité. Et je travaille conjointement avec
la ministre de l'Habitation, avec les cégeps en question. Je ne rentrerai pas
dans des cas spécifiques, parce que La Pocatière n'est pas le seul.
Alors, on a
des annonces, en ce moment, qu'on est en train de faire. On a des projets qui
sont très concrets et avec La Pocatière et avec d'autres cégeps à travers le
Québec, 200 millions au PQI, même avec une garantie de bail, une
garantie de bail, on appelle cette mesure-là
la mesure Matane, d'ailleurs, avec laquelle j'ai travaillé avec le collègue du
PQ, justement, pour être capable de faire pousser des logements
étudiants et des résidences étudiantes beaucoup plus rapidement...
La Présidente : En terminant.
Mme Déry : ...et de manière
beaucoup plus efficace. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député de l'Acadie. La parole est à vous.
Rapatriement
des pouvoirs en matière d'immigration
M. André Albert Morin
M. Morin : Mme
la Présidente, on s'entend pour dire que, dès 2018, la CAQ perdait le contrôle
en immigration. J'en prends pour témoin la réforme du PEQ
bâclée, Francisation Québec qui est un échec, Accompagnement Québec qui réussit
à peine à répondre à 10 % de la demande. Et puis, pour la réunification
familiale, l'attente, c'est 31 mois au Québec, 12 mois
ailleurs au Canada.
Parlons
maintenant de l'immigration temporaire. Le Programme des travailleurs étrangers
est en explosion. En 2019, c'étaient 9 640 personnes.
Maintenant, c'est plus de 35 000, en 2022. Cette année-là, 2022, c'est
128 000 immigrants temporaires qui ont été choisis par Québec. Ça,
c'est sans compter le programme de mobilité du fédéral.
Afin d'y voir plus clair et d'avoir le plein
contrôle sur les travailleurs temporaires, est-ce que la ministre entend
récupérer la pleine gestion du programme fédéral?
La Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui,
Mme la Présidente. Alors, bien, vous le savez, notre formation politique a fait
d'énormes pressions sur le gouvernement
fédéral pour récupérer les pouvoirs en immigration. C'est sûr que l'immigration
temporaire a
été... a rencontré un phénomène de hausse considérable au cours des deux
dernières années, particulièrement au cours des années postpandémiques. Et c'est important pour le Québec d'avoir un
contrôle des autorisations à donner quand il s'agit de l'immigration
temporaire, considérant particulièrement la grande croissance qu'il y a eu dans
ce domaine-là.
Alors, on a
fait des représentations auprès du fédéral, auprès de mon homologue, notamment,
M. Marc Miller. Ça fait partie
des discussions qui sont en cours et qui font l'objet de négociations
actuellement. Bien sûr, il y a tout un ensemble d'enjeux pour lesquels il y a des négociations qui sont en cours suite à
la rencontre qu'il y a eu entre les deux premiers ministres en mars
dernier.
Donc, ces
discussions-là arriveront à un point important en début de semaine prochaine,
puisqu'il y aura à nouveau la rencontre des deux premiers ministres.
Donc, on pourra...
La Présidente : En terminant.
Mme Fréchette : ...en dire
davantage sur les retombées.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. André Albert Morin
M. Morin : Oui.
Alors, en termes de négociations avec le fédéral, la CAQ n'a pas beaucoup de
succès. Moi, je souligne que c'est
164 000 immigrants temporaires qui ont été acceptés par Québec en
2023-2024, 164 000. Si le gouvernement veut véritablement
coordonner l'immigration, elle doit rapatrier le programme fédéral de mobilité.
Lundi prochain, le gouvernement a une obligation
de résultat. En cas d'échec, devons-nous nous préparer à un référendum?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui,
Mme la Présidente. Bien, écoutez, on fait en sorte que le programme évolue dans
le sens des intérêts des Québécois.
Notamment, on fait en sorte de demander au fédéral d'inclure dans le Programme
de mobilité internationale des exigences linguistiques. On l'a fait également
pour les programmes que l'on gère nous-mêmes, notamment le Programme des
travailleurs étrangers temporaires, il y a maintenant des exigences de
connaissances linguistiques qui seront mises
en place pour ceux qui renouvelleront leur permis au-delà d'une présence de
trois ans au Québec. On demande à ce que le fédéral fasse la même chose avec le
Programme de mobilité internationale et on demande également à ce que le
Québec puisse autoriser...
La Présidente : En terminant.
Mme Fréchette : ...les
personnes qui viennent à travers ce programme.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. André Albert Morin
M. Morin : Oui.
Mme la Présidente, d'un côté, le premier ministre nous dit qu'il y a trop
d'immigrants temporaires, que tous les maux, au Québec, c'est ou bien les
immigrants ou le fédéral. Le Québec a accepté 128 000 immigrants
temporaires en 2022. Au même moment, le
gouvernement de la CAQ organise 10 missions de recrutement de travailleurs
à l'étranger.
Comment expliquer les incohérences du
gouvernement de la CAQ?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui.
Vous avez oublié aussi de dire que nous, on a régionalisé l'immigration, hein,
parce qu'il faut se rappeler que le Parti libéral avait complètement tourné le
dos aux régions. Alors, pas étonnant qu'il ne soit maintenant élu qu'à
Montréal. Mais nous, on a réouvert, en fait, l'ensemble des bureaux du MIFI
dans les régions pour faire en sorte de faire un succès de cette volonté
de régionaliser l'immigration.
Alors, on va continuer sur nos démarches auprès
du fédéral pour faire en sorte que les gens connaissent davantage le français et qu'ils viennent davantage avec l'autorisation
du Québec. Les négociations ont cours en ce moment avec le fédéral, et
on compte bien tabler sur des avancées importantes pour le Québec.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le
chef du deuxième groupe d'opposition. La parole est à vous, monsieur.
Bureau
du Québec à Tel-Aviv
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente.
Aujourd'hui, on a appris que le premier ministre veut consulter des experts pour l'aider à développer son nouveau
concept, le nationalisme de résultats. Donc, à défaut de faire un vrai pays, il veut essayer de ressembler un petit peu à un
pays. Bien, moi, j'en ai un, expert à lui conseiller, ce matin, il s'appelle
Paul Gérin-Lajoie, c'est le père fondateur de la politique étrangère du
Québec. Je le cite : «...le Québec est plus qu'un simple État fédéré parmi
d'autres. Il est l'instrument politique d'un groupe culturel distinct et unique
dans la grande Amérique du Nord.» Ça, c'est
la doctrine Gérin-Lajoie, un Québec qui parle pour lui-même, un Québec qui
affirme ses valeurs sur la scène internationale.
Mais,
avec le premier ministre, la doctrine a changé. La CAQ renonce à affirmer nos
valeurs distinctes, humanistes et
pacifistes. La CAQ ouvre un bureau dans un État qui bombarde des écoles, des
hôpitaux et des travailleurs humanitaires, dont un Québécois; un État
qui se moque du droit international.
Est-ce
que le premier ministre va avoir son premier résultat, cet été, puis est-ce que
le premier résultat, ça va être d'ouvrir un bureau du Québec dans un
État accusé de génocide?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Bien, première remarque surprenante du chef de Québec solidaire, il parle
de nationalisme puis de respect des
compétences, là, puis d'appliquer la doctrine de Paul Gérin-Lajoie. On se
souvient tous ici, en Chambre, quand il
nous a dit : Moi, ça ne m'intéresse pas, les chicanes de compétences entre
Ottawa puis Québec. Donc, pas très sérieux, aujourd'hui, qu'il vienne
nous parler de compétences.
L'autre
chose qu'il nous a dit aussi, c'est qu'il ne voit pas l'impact de l'immigration
sur l'avenir du français. Il dit, lui : Ah! c'est des excuses, ça. On a
560 000 immigrants temporaires, le tiers ne parle pas français, mais
lui, il dit : Il ne faut surtout pas toucher à ça.
Maintenant,
pour ce qui est du conflit entre le Hamas, on ne l'a pas entendu beaucoup nous
parler du Hamas, et d'Israël, même les pays qui...
Une voix :
...
La
Présidente : M. le leader du gouvernement, oui.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, la
députée de Mercier vient de tenir des propos orduriers à l'endroit du premier ministre. Mme la Présidente, ça n'a aucun
sens. Les propos sont prescrits au lexique. Qu'elle les retire, qu'elle...
La
Présidente : Maintenant, j'aimerais...
Des voix : ...
La
Présidente : Je trancherai en temps et lieu. J'aimerais, avant,
entendre le député, qui nous parle en tant que whip du deuxième groupe... leader, pardon, du deuxième groupe
d'opposition. Je veux vous entendre avant. Je... Je vais garder mes
propos.
M. Leduc : Le premier ministre fait
des allégations comme quoi on serait peut-être sympathiques au Hamas, alors
ça suscite des réactions. Qu'il l'assume.
La Présidente :
Alors, je vais trancher. M. le
leader, vous pouvez vous asseoir. J'ai malheureusement entendu les
propos que vous avez dits, Mme la députée. Je vous inviterais à les retirer, on
ne peut pas dire ça.
• (11 h 20) •
Une voix :
...
La Présidente :
Faisons attention. Voilà.
Poursuivons avec du respect les uns à l'égard des autres. Merci, Mme la
députée. Nous allons poursuivre.
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
on souhaite tous ici une paix durable, une paix durable entre Israël, la
Palestine, le Hamas. Et même les pays qui reconnaissent la Palestine gardent
leurs ambassades ouvertes. Donc, je ne sais pas c'est quoi, cette répétition de certains députés puis même du
chef de Québec solidaire, de dire : Il faut absolument fermer la
délégation du Québec. Pourquoi? Pourquoi on mélange les dossiers?
Pourquoi...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault :
...on défend le Hamas?
Des voix : ...
La Présidente : Je suis debout. Je
suis debout. J'aimerais entendre maintenant le leader du deuxième groupe
d'opposition sur une question de règlement.
M. Leduc : Mme
la Présidente, le premier ministre
vient de tenir des propos indignes de sa fonction, c'est complètement
inacceptable de tenir ça, qu'il les retire et qu'il s'excuse sur-le-champ, Mme
la Présidente.
La Présidente : M. le leader du
gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Mme
la Présidente, comme vous le dites à de multiples reprises, il s'agit de
critiquer une position d'une formation politique, hein? Ici, on a des
débats, Mme la Présidente.
La
Présidente : J'apprécierais que nous poursuivions les débats
dans le respect, ne pas mettre des propos dans la bouche des uns et des
autres. On va calmer le jeu de chacun. Faisons attention. Ne...
Une voix : ...
La Présidente : M. le leader,
brièvement. Et par la suite je trancherai.
M. Leduc : ...nous
associe au terrorisme, Mme la Présidente. Vous ne pouvez pas laisser passer ça.
Qu'il s'excuse sur-le-champ.
La Présidente : Alors, moi, je ne
suis pas ici pour encourager une escalade des propos des uns et des autres. Demeurez
assis...
Des voix : ...
La Présidente : On ne... On ne peut
pas...
Des voix : ...
La
Présidente : Je vous invite à agir de façon respectueuse les
uns avec les autres. Je vous invite à être capables de critiquer le
travail des uns avec les autres. Je demande la collaboration de tous, M. le
premier ministre également.
Des voix : ...
La
Présidente : J'ai le seul droit de parole ici. Demeurez assis.
Au même titre où j'ai demandé à Mme la députée de Mercier de retirer ses
propos, je vous inviterais à ne pas tenir ce type de propos, M. le premier
ministre.
Des voix : ...
La
Présidente : Laissez-moi gérer, je vous prie. Retirez ce bout
de propos, et continuons dans le respect. M. le premier ministre,
retirez le bout de propos.
Une voix : ...
La Présidente : Voilà. Poursuivons.
Pour la suite des choses.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Il y a
36 000 personnes qui sont mortes à Gaza depuis octobre, 36 000,
des hommes, des femmes, des enfants. Ce
n'est pas du mélange que de dire qu'on ne peut pas resserrer nos liens
commerciaux avec un État qui commet des crimes de guerre. C'est du gros
bon sens, c'est de la compassion, c'est de l'humanité.
Est-ce que le premier ministre va faire la seule
chose raisonnable et reculer?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente,
on est tous, tous, tous touchés par les images qu'on voit à Gaza, à Rafah. Et, Mme la Présidente, il y a un conflit entre Israël
et le Hamas, puis Québec solidaire nous demande de fermer notre délégation en Israël. Je pense qu'il
ne faut pas prendre parti dans ce conflit-là. On doit souhaiter une paix
durable, puis il faut que les deux parties s'entendent pour qu'on arrête
de voir des images comme ça.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : 36 000 victimes à Gaza, des civils, des
hommes, des femmes, des enfants. Hier, la une du Devoir : 37 morts dans une frappe contre une
école. Une école. Des enfants. On ne peut pas raffermir nos liens
politiques et économiques avec un État qui fait des choses comme ça.
Est-ce que le premier ministre va écouter la
voix de la raison et reculer sur son bureau en Israël?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente, le chef de Québec solidaire mélange deux choses. Je le disais tantôt, il y a même des pays qui
reconnaissent la Palestine, mais qui gardent leurs ambassades ouvertes en
Israël. Je ne vois pas pourquoi Québec solidaire mélange les deux
dossiers.
On n'aime pas
ça, ce qu'on voit. Puis on souhaite une paix durable puis on souhaite de l'aide
humanitaire à Gaza. Mais je ne vois pas pourquoi Québec solidaire prend
parti.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le
député de Maurice-Richard. La parole est à vous, monsieur.
Production privée d'électricité
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Merci,
Mme la Présidente. Après six ans au pouvoir et puis après l'avoir annoncé pour
l'automne, et ensuite pour décembre, et ensuite pour février, à J moins un, on
a enfin accès au nouveau projet de loi sur l'énergie. Alors, on
accueille avec joie le débat que nous allons avoir, y compris sur les questions
de tarification modulaire.
On accueille
aussi avec joie le fait que le ministre se donne enfin la responsabilité de
donner un plan. Notons qu'on a vendu 16 % de notre électricité sur des
contrats de 20 ans au Sud sans plan. Notons qu'on a distribué les
mégawatts aux multinationales
étrangères sans plan. Notons que nous n'avons pas, toujours, ce plan, mais au
moins nous savons que nous allons l'avoir un jour.
Mais il y a une chose qu'on ne comprend pas,
dans ce projet de loi, Mme la Présidente, c'est que ce projet de loi ouvre
la voie à la vente du privé au privé. Or, ni Hydro-Québec ni les spécialistes,
personne n'a demandé qu'on dérégule et qu'on casse ces principes de la
nationalisation.
Qui vous a demandé, qui a demandé au
gouvernement...
La Présidente : La réponse du
ministre délégué à l'Économie, l'Innovation et l'Énergie.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. En fait, ce n'était pas nécessaire de nous le demander, c'était déjà
fait depuis que le Parti québécois était au pouvoir, dans les années 2000.
C'est un phénomène qui existait déjà, de pouvoir vendre de privé à un
privé dans le cas de la biomasse, Mme la Présidente. Alors, on vient élargir
cette possibilité-là. Ça va permettre, entre
autres, Mme la Présidente... puis je suis sûr que Québec solidaire ne comprend
pas ça, les enjeux des régions, mais,
en région quand on veut produire des éoliennes, ça prend des ententes, et ces
ententes-là vont être permises grâce
à ces partenariats-là qu'on va faire avec le privé. Ça nous permet de faire des
ententes privées avec des communautés autochtones. Jamais je ne croirais, Mme
la Présidente, que Québec solidaire est contre des ententes avec les
autochtones.
Donc, Mme la
Présidente, c'est une nouvelle façon de faire qui va permettre aux régions de
mieux s'en sortir avec les enjeux énergétiques qu'on a. Et nous, on pense, Mme
la Présidente, contrairement à Québec solidaire, que c'est une bonne
affaire.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : D'abord,
ce n'était pas possible, vu que, maintenant, il a fallu le mettre dans le
projet de loi pour que ce soit rendu possible.
J'ai ici le plan d'Hydro-Québec, je l'ai relu.
Nulle part il n'y est écrit qu'ils ont besoin de faire de la vente du privé au privé. Pire que ça, Mme la Présidente, le
principal risque qui est identifié, c'est l'accès à la main-d'oeuvre. Or, il ne faut pas être un génie en économie pour savoir que, si on
ouvre le privé vers le privé, bien, ça va accaparer de la main-d'oeuvre et ça
met à risque ce plan.
Qui vous a demandé de
vendre du privé au privé?
La
Présidente : La réponse du ministre délégué à l'Économie.
M. Christopher
Skeete
M. Skeete :
Bien, Mme la Présidente, je vais vous dire, puis je ne veux pas m'obstiner
avec le collègue, je sais comment que vous
n'aimez pas ça, mais effectivement on avait le droit, avec les producteurs de
biomasse, de vendre de privé au privé. On
vient élargir ça, comme ça d'autres privés peuvent participer, notamment les
municipalités et les communautés autochtones.
Donc,
nous, Mme la Présidente, on n'est pas dans le dogmatique, on est pragmatiques,
on veut des solutions importantes et durables pour les régions, et c'est
comme ça qu'on pense le faire, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Le ministre confond des
poubelles qui se transforment en gaz et des éoliennes qui créent des électrons.
C'est assez gênant.
La
dérégulation ne s'arrête pas là. Il y a aussi un article qui saute, qui dit que
la fourniture d'électricité est destinée exclusivement à la satisfaction des
besoins des marchés québécois. Ceci a sauté. Il y a quelques mois, TES Canada
a reçu 150 hectares à exploiter pour mettre des éoliennes. On a eu la saga
des changements de réglementation avec Northvolt.
Dites-nous tout de
suite qui vous a demandé de permettre le privé vers le privé.
La Présidente :
La réponse — et je vous rappelle qu'on s'adresse toujours à la
présidence — du
ministre délégué.
M. Christopher
Skeete
M. Skeete : Mme la Présidente, puis
aux gens qui nous écoutent, voilà le problème avec Québec solidaire. Le
problème, avec Québec solidaire,
c'est qu'ils ne sont pas capables de comprendre les enjeux qui sont intersectoriels.
Ils viennent nous dire qu'il faut
produire juste pour le Québec, comme si on ne respire pas l'air de l'Ontario ou
l'air de New York, Mme la Présidente.
Quand on décarbone nos voisins, on décarbone la planète. Quand on fabrique des
batteries ici, au Québec, ça empêche l'importation de batteries mal
faites, étrangères, à venir sur le continent.
Donc, Mme la
Présidente, on n'a pas de leçons de gestion à recevoir de Québec solidaire.
Des voix : ...
La
Présidente : Vous connaissez le règlement. En question principale...
Des voix :
...
• (11 h 30) •
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le chef du troisième groupe
d'opposition.
Bilan du gouvernement
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, aujourd'hui, c'est le jour où le
gouvernement devrait faire son bilan,
faut-il le rappeler? Donc, on ne s'empêchera pas de contraindre le gouvernement
à rendre des comptes, à dresser un bilan,
à ne pas le contourner. On ne peut le laisser se défiler devant le plus gros
déficit de l'histoire du Québec. Et je ne peux pas laisser le gouvernement partir en vacances sans rappeler aux
Québécois mais surtout sans rappeler au gouvernement que leur ministre du Numérique est incapable de
gérer nos données, leur ministre des CPE n'est pas capable de faire une liste pour les parents qui attendent une place,
leur ministre de la Santé préside un réseau qui menace d'expulsion les patients
et qui ferme des pouponnières, que le ministre de la Sécurité publique reste de
marbre devant l'ingérence étrangère, que le ministre de la Francophonie... de la Francisation accueille plus de
non-francophones qu'on ne francise et que le ministre de l'Énergie ouvre la porte à la privatisation, la
production et de la vente d'électricité sans qu'on ait mentionné ce projet-là
une seule fois en campagne électorale. C'est aussi ça, le bilan de la CAQ.
Et
c'est sûr qu'on consent qu'il y a une partie du problème qui vient du fédéral,
nous sommes bel et bien devant de l'asphyxie
fiscale où près de la moitié de nos impôts vont à Ottawa, certes, mais il y a
une partie du bilan qui revient à ce gouvernement, et ils doivent rendre
des comptes.
Puisqu'il
ne l'a pas fait ce matin, est-ce que le premier ministre peut admettre que, sur
tous ces enjeux, le bilan de la CAQ
n'est pas à la hauteur des attentes, ni les attentes de la population, ni les
attentes que la CAQ avait elle-même fixées?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la
Présidente, il y avait beaucoup, beaucoup de choses dans l'introduction du chef
du troisième groupe d'opposition. Il nous a
d'abord parlé d'un déficit. Bon, d'abord, il faut faire la différence entre
économie puis déficit. Puis, quand on
regarde les résultats économiques, depuis cinq ans, c'est exceptionnel. On n'a
jamais vu ça, que le Québec fasse aussi bien que... fasse mieux que le
reste du Canada sur à peu près tous les indicateurs.
Maintenant,
Mme la Présidente, pourquoi on a un déficit? Deux raisons. On a fait le choix
d'investir dans les services. Entre
autres, depuis cinq ans et demi, on a augmenté le budget de l'éducation de
50 %. Puis il y a des gens au Parti québécois qui le savent, ça m'a
toujours tenu à coeur. Je suis tellement fier de ça, qu'on investit autant.
Maintenant, il y a du travail à faire de
négociation avec les syndicats de médecins et d'infirmières, en santé. Mes deux
collègues s'en occupent, puis on ne baissera pas les bras comme les
gouvernements l'ont fait avant moi.
Maintenant,
Hydro-Québec. Hydro-Québec, ce qu'on dit dans le projet de loi, il n'y a pas de
privatisation, on dit : On va pouvoir faire des projets uniques
avec consommateurs uniques sur des terrains adjacents. Puis, en plus, à chaque fois ça va d'abord devoir être approuvé par le
gouvernement du Québec. Mme la Présidente, de la part de quelqu'un, dans un
livre, qui disait qu'il faudrait privatiser Hydro-Québec, comment peut-il dire
le contraire aujourd'hui?
La Présidente : Première...
Une voix : ...
La Présidente : Attention, je vous
entends, vous.
Première complémentaire, chef.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, le système de santé ne va pas
bien. On en parle à chaque semaine, on recule, en santé. Le recul du français
est indéniable, vérifié par Statistique Canada — aux
dernières nouvelles, ils ne sont pas
indépendantistes. La crise du logement est sans précédent. On recule sur la
qualité des services publics dans à peu près tous les secteurs.
Est-ce que le
premier ministre est prêt à prendre sa part de responsabilité là-dedans ou
est-ce qu'il s'en lave les mains?
La Présidente : M. le premier
ministre, votre réponse.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, je veux revenir quand même sur Hydro-Québec en citant le chef du
troisième groupe d'opposition, qui écrivait : «La Suède ne craint pas de
remettre en question les monopoles étatiques. Elle
a ainsi introduit le privé dans le secteur de l'hydroélectricité. [...]Le
Québec doit se pencher sur l'introduction du privé [dans le secteur
public].» Je ne suis pas d'accord avec le chef du PQ.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Je ne sais pas si c'est responsable, de jouer au
comique alors que la question est très sérieuse.
Recul en
santé, recul en français, recul en qualité des services publics, absolument
stérile comme bilan en matière de transport collectif. Je pose la question au
premier ministre : Est-il prêt à prendre sa part de responsabilité ou est-ce
qu'il s'en lave les mains? À date, il semble s'en laver les mains avec humour.
La Présidente : La réponse du
premier ministre. Et on reste respectueux les uns avec les autres.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Je vais continuer à
être comique en citant le chef du troisième groupe d'opposition, qui dit :
«Alors que la mondialisation
continue de s'intensifier, je crois que les Québécois auraient tort de demeurer
divisés au sujet de la question nationale,
tandis que des questions fondamentales telles que la défense de la langue
française nécessitent leur attention.
Un rassemblement autour de la langue française et de la spécificité culturelle
du Québec ne peut fonctionner sous un gouvernement entièrement dédié au
souverainisme.» Là-dessus, je suis d'accord avec le chef du PQ.
Des voix : ...
La Présidente : Messieurs, dames!
En
question principale, il n'y a qu'une seule personne qui a le droit de parole
ici, et je reconnais M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve. On vous écoute.
Congés accordés aux travailleurs non syndiqués
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci, Mme la Présidente.
On approche la période estivale, c'est le moment privilégié par plusieurs pour
prendre des vacances. Cependant, là-dessus comme sur bien d'autres choses, les
Québécois et Québécoises ne sont pas tous égaux. Certains, ceux et celles qui
ont une bonne convention collective, peuvent avoir jusqu'à quatre, cinq,
parfois six semaines de vacances, mais les
autres, les non-syndiqués, vont devoir se contenter des normes du travail et de
maigres deux semaines de vacances.
S'ils les prennent, les deux, durant l'été, bien, ils n'auront rien durant le
temps des fêtes. Quand ils auront trois ans d'ancienneté, ils pourront
en avoir une troisième.
Les
Québécois ne sont pas égaux entre eux, mais ils ne le sont pas non plus avec
d'autres travailleurs, travailleuses dans le reste du monde. En effet, alors
que le Québec est collé... alors que le Québec est collé à deux semaines
depuis 1968, des pays comme la Bolivie, la
France, la Suède, la Finlande, le Royaume-Uni, la Grèce en ont cinq; l'Espagne,
l'Autriche, le Madagascar en ont six.
Vous avez bien noté la date, Mme la Présidente? 1968. Ça donne à peu près 56 ans,
si on est né en 1968?
Ce n'est pas un peu
gênant, ça, quatre semaines de vacances depuis 1968?
La
Présidente : Alors, la réponse de M. le ministre du Travail. Nous vous
écoutons.
Des voix :
...
La
Présidente : C'est beaucoup
bruyant, hein? Je sais que le sujet vous intéresse beaucoup.
J'aimerais entendre la réponse. Et pour la complémentaire aussi,
l'entendre tout à l'heure, hein? M. le ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente. Évidemment, les vacances, c'est essentiel, hein,
pour tout le monde, au Québec. Et je sais
que mon collègue a négocié une convention collective, il a eu à faire face à
des demandes syndicales. Et on nous
rappelle souvent l'importance du droit d'association et de la libre négociation
des conventions collectives, et on se fie aux parties. Les syndicats,
les employeurs négocient, en viennent à une entente.
Les vacances font
partie des conditions de travail qui sont intégrées dans les conventions
collectives de travail, au Québec, et nous,
on respecte ce que les parties ont décidé d'inclure. Et les vacances doivent
respecter les environnements de
travail et la nécessité aussi d'accomplir du travail dans un contexte où les
besoins de main-d'oeuvre et de travail sont immenses, au Québec. Merci,
Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
On vit, on le sait, une période difficile sur le plan de la santé mentale,
puis plus de vacances, bien, ça permet de
recharger ses batteries, de revenir au travail plus fort, de gagner moins
d'absentéisme, moins de burn-out, plus de
productivité, plus de temps en famille. C'est bénéfique aussi pour le tourisme
dans nos régions. C'est bon en matière de santé publique. C'est meilleur
en matière de productivité, en matière économique.
Pourquoi
le ministre ne pense pas que les travailleurs, travailleuses du Québec méritent
quatre semaines de vacances?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente. En fait, on est d'accord sur les bénéfices des
vacances, sur la nécessité de prendre des
vacances. Et, quant à la santé mentale, vous le savez, on a contribué ensemble
à une vaste réforme des lois en matière de santé et sécurité et d'accidents de
travail, qui n'avaient pas été réformées depuis 40 ans, au Québec. Et on
tient compte de la santé psychologique, on
identifie pour mieux contrôler et éliminer les risques psychosociaux, et ça
fait partie des enjeux qui sont considérés.
On
se fie aux milieux de travail pour prendre en charge la santé psychologique de
leurs travailleurs, travailleuses, et c'est ce qui se fait, au Québec...
La
Présidente : En terminant.
M. Boulet :
...et on en est fiers. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
Je suis pas mal certain que les
125 députés ici, Mme la Présidente, avant leur élection, avaient pas mal
plus que deux semaines de vacances dans leur
travail respectif. Ce n'est pas normal d'avoir juste ça, ce n'est pas
suffisant. On ne revient pas à la job pleinement énergique.
60 %
des gens sont non syndiqués. Lui, il me parle des conventions collectives. Je
lui parle des gens non syndiqués au Québec. Ce n'est pas suffisant.
Pourquoi
ils méritent moins que les Espagnols, les Français, les Finlandais, les
Britanniques, les Suédois? Pourquoi pas quatre semaines de vacances, au
Québec, pour tout le monde?
• (11 h 40) •
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente. Je comprends que vous allez tous prendre quatre
semaines de vacances, minimalement, cet été. Moi, je pense que c'est important
de redire qu'au Québec on a un régime de lois du travail qui sont reconnues à l'échelle internationale comme
étant progressistes. Santé, sécurité, indemnisation des accidents de travail,
normes du travail, le Code du travail,
l'équité salariale, on a un ensemble de lois qui font l'envie de bien des pays
sur la planète, et je pense que vous êtes aussi fiers que nous à cet
égard-là. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Voilà. Cela met fin à cette période de questions et de
réponses orales.
Motions sans préavis
À
la rubrique Motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Verdun, je vous écoute.
Demander au gouvernement de déposer une stratégie
d'adaptation
de l'aménagement forestier aux changements climatiques
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la Présidente.
Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion
suivante conjointement avec la députée... le député de Pontiac, pardon, le
député de Matane-Matapédia et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que l'été dernier, des feux de forêt ont brûlé
au Québec, sur plus de 4,5 millions d'hectares forçant l'évacuation
de près de 27 000 personnes;
«Qu'elle
reconnaisse les efforts du gouvernement pour augmenter les ressources de la
SOPFEU pour faire face à la prochaine saison de feux de forêt;
«Qu'elle souligne que
cette situation est exacerbée par les changements climatiques;
«Qu'elle
rappelle que des solutions existent pour aménager nos forêts afin qu'elles
soient plus résilientes et mieux adaptées pour faire face aux feux de
forêt; et
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de poser les actions nécessaires
afin d'augmenter la résilience des
forêts, en déposant rapidement une stratégie d'adaptation de l'aménagement
forestier aux changements climatiques.»
La
Présidente : Alors, y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion? Oui, M. le leader adjoint.
M. Caire :
Il y a consentement, sans débat, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Présidente :
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Présidente :
Adopté. Je reconnais maintenant un membre du troisième groupe d'opposition.
Souligner la fête nationale du Québec
M. St-Pierre Plamondon : Mme
la Présidente, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin
de présenter, conjointement avec le premier
ministre, le chef de l'opposition officielle, le chef du deuxième groupe
d'opposition, le député d'Arthabaska et la députée de Vaudreuil, la
motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la fête nationale du Québec, ayant pour thème
cette année Retrouvons-nous à la belle étoile;
«Qu'elle
rappelle l'importance de célébrer notre culture, notre langue commune, notre
créativité et notre dynamisme;
«Qu'elle
invite les Québécoises et [...] Québécois à exprimer leur fierté et leur appartenance
à la nation québécoise en participant aux centaines d'activités qui
auront lieu dans toutes les régions du Québec.»
La
Présidente : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M.
le leader adjoint.
M. Caire :
Oui, Mme la Présidente, il y a
consentement pour un débat de cinq minutes par intervenant, en commençant
par le chef du troisième groupe
d'opposition, le premier ministre, le chef de l'opposition officielle et le
chef du deuxième groupe d'opposition.
La Présidente :
Donc, je comprends qu'il y a
consentement pour qu'il y ait quatre intervenants et pour que la durée
des interventions soit limitée à un maximum de cinq minutes chacune.
Nous allons
commencer. Je reconnais le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Merci, Mme la Présidente. Comme l'année dernière, je
profite de cette occasion, évidemment, pour
ne pas tant faire un bilan de la session ou parler de nos activités
parlementaires, mais bel et bien parler de l'importance de notre fête
nationale, célébrer ce moment-là. Notre fête nationale, elle est à nous, à
toutes les Québécoises et Québécois.
C'est le moment qu'on prend pour souligner notre histoire, s'en souvenir, pour
nous rappeler les efforts de ceux qui nous ont précédés, mais surtout
pour réitérer notre engagement à assumer qui nous sommes.
Le 24 juin, on
brandit notre fleurdelisé, on danse au rythme de nos artistes, on chante les
chansons qui nous rassemblent, on fête notre
langue, notre culture, on fête notre existence. Ça va de soi. Ailleurs dans le
monde, dans plusieurs pays, ça va de
soi, fêter son existence; au Québec, c'est toujours une histoire qui n'est pas
tout à fait complétée. Ça a été une histoire qui est marquée par des hauts et
des bas, dans cette reconnaissance de notre existence, marquée par des
difficultés qui ont obligé des grands de notre histoire, d'autres générations
avant nous, à opposer la fierté au mépris qu'on peut nous réserver.
La
fête nationale, c'est la fête d'un peuple qui a toutes les raisons d'être fier
de s'être tenu debout pendant des siècles, toutes les raisons d'être fier
d'être encore là, debout, en 2024, mais dont la quête de simplement exister
n'est pas complétée. C'est comme un livre passionnant dans le cadre
duquel le prochain chapitre, très important, est encore à écrire.
Notre
fête nationale, on l'utilise, donc, exactement pour ça, pour s'affirmer, pour
réaffirmer notre goût d'exister et notre
goût du Québec, afficher toutes les facettes de cette identité, toutes les
couleurs de notre courtepointe à une époque où, malheureusement, on tente de plus en plus de nous diviser, de nous
cataloguer, catégoriser par groupes, par sous-groupes, par catégories de citoyens. Cette journée spéciale
nous permet de réitérer que nous sommes tous et toutes Québécois et
Québécoises et que, surtout, nous sommes tous et toutes liés par le même
destin, par la même démocratie.
Cette journée
spéciale nous rappelle toute notre appartenance à ce peuple qui n'en finit plus
de... n'en finit pas de naître, à ce pays
qui n'est pas un pays. Elle nous rappelle que nous aimer, c'est de rappeler
qu'on est un peuple de bâtisseurs dans un environnement qui ne garantit
pas notre pérennité linguistique, que ça prend du courage, donc, pour continuer
cette belle épopée. Ça nous rappelle la
beauté de cette histoire-là, mais aussi la beauté de nos paysages, de notre
territoire. Ça nous rappelle des sacrifices que d'autres avant nous ont
faits.
René Lévesque
résumait ainsi ce qu'est être Québécois : «Ce que cela veut dire, d'abord
et avant tout, c'est que nous sommes
attachés à ce seul coin du monde où nous puissions être pleinement nous-mêmes,
ce Québec qui, nous le sentons bien, est le seul endroit où il nous est
possible d'être vraiment chez nous.» J'en suis sûr, tous les membres de
cette Assemblée seront d'accord avec cette citation de René Lévesque.
Donc,
qu'on soit francophone, francophile, polyglotte, à gauche, à droite, et peu
importe l'année d'arrivée de notre famille au Québec, nous sommes tous et
toutes Québécois, Québécoises, et nous sommes fiers de notre différence
culturelle et linguistique. Et donc
nous sommes tous invités à tenir le drapeau, par plaisir mais aussi par sens
des responsabilités, à la lumière de cette histoire.
Alors, dans deux
semaines, le temps sera venu de nous rassembler. Faisons-le. Les Québécois se
retrouveront à la belle étoile pour célébrer ce peuple et ce destin
incontournable qui, j'en suis convaincu, nous attend.
Je
m'en voudrais quand même, à la fin de cet exercice, de ne pas saluer mes
collègues. Ça a été une longue session, exigeante, comme elles le sont
tout le temps, toujours.
Je
vous salue, vous, Mme la Présidente, qui a un travail exigeant, et vous
réussissez toujours, même dans les moments les plus émotifs, à nous ramener à la hauteur de cette institution qu'est
notre... la maison du peuple. Merci d'encadrer nos débats à tous les
jours.
Et
je profite donc de ce moment pour souhaiter les meilleures vacances estivales à
tous les élus, à tout le personnel qui nous soutient. Et, je tiens à
mentionner, ils sont très importants. Eux aussi ont besoin de vacances. Et
profitons de cette fête nationale. Bonnes vacances à tous! Merci.
• (11 h 50) •
La Présidente :
Merci beaucoup, M. le chef du troisième
groupe d'opposition. Je reconnais maintenant le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Merci, Mme la Présidente.
Bien, à mon tour de souhaiter une bonne fête nationale à tous les Québécois. Je
pense que notre fête nationale, c'est le moment de se rappeler qu'on est
chanceux de vivre au Québec. On vit, Mme la Présidente, dans une belle nation, une nation qui est francophone. Même
avec toutes les difficultés, on a passé au travers des 400 ans.
Oui, on est un peu isolés, en Amérique du Nord, entourés de 400 millions
d'anglophones, mais, Mme la Présidente, je pense qu'on doit être fiers d'avoir
résisté, puis c'est l'occasion d'y penser.
Puis,
bon, c'est certain qu'on aime souvent critiquer ce qui se passe au Québec,
surtout ici, et notre fête nationale, bien,
c'est le moment de se rappeler aussi qu'il y a des bons côtés. Depuis
400 ans, on a des bâtisseurs qui ont mis en place une société qui est moderne, démocratique, une
société qui est tissée serré aussi. On l'a vu, entre autres, pendant la
pandémie, les gens, quand c'est le
temps de se serrer les coudes, ils le font. On est un peuple qui s'entraide.
Donc, je veux offrir à tous les Québécois une bonne fête nationale.
Je veux en
profiter aussi pour saluer tous mes collègues. C'est la dernière journée de la
session, donc je veux prendre le temps de dire : On va avoir un petit peu
plus de temps de disponible, un peu de vacances, ça va faire du bien à tout le
monde.
Bon, d'abord, un mot pour le chef de
l'opposition officielle. Je sais que la liste des candidats à la chefferie du Parti libéral s'allonge, beaucoup de gens du patronat, il y en a un qui prie à
Compostelle, mais je regarde le dernier sondage puis je vois que le chef actuel est à 30 %, est premier. Puis je
veux répéter ce que j'ai dit : Moi, je le garderais, le chef actuel,
je trouve qu'il est parfait.
Maintenant,
un mot au chef du deuxième groupe d'opposition. D'abord, je veux le remercier.
On a un peu moins parlé de la CAQ
dans les derniers mois. Je suis content de voir qu'il est passé à travers son
printemps érable. Et je pense qu'il mérite maintenant un été ensoleillé.
Content de
voir que le chef du Parti québécois soit resté pour m'écouter. Je veux lui souhaiter
des belles vacances, dans la bonne humeur et dans l'allégresse.
Mme la Présidente, je pense que, depuis deux ans
et demi, vous avez confondu tous les sceptiques. Ceux qui ne sont pas encore convaincus, je vous invite à
aller regarder un petit peu les débats à Ottawa. Je pense qu'on peut être
fiers. Quand on se compare, on est bons, grâce à vous, Mme la
Présidente. Merci beaucoup.
En terminant, bien, je veux remercier tous les employés, les employés de
l'Assemblée nationale, les employés qui travaillent dans nos partis politiques, les employés qui travaillent
dans nos bureaux de comté. Vous êtes essentiels pour la démocratie
québécoise. Donc, merci beaucoup. Puis bon été à tout le monde!
La Présidente : Merci, M. le premier
ministre. Je reconnais maintenant le chef de l'opposition officielle.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Merci au premier ministre pour ses bons voeux et merci
également pour le chef du Parti québécois.
Vous savez, les voeux de la fête nationale,
c'est excessivement important, en cette Assemblée nationale, parce que c'est la fête de la nation québécoise. Et, en
ce sens-là, nous serons toujours très fiers de célébrer une nation, une société
accueillante qui évolue et qui s'abreuve aussi de la diversité. On se souvient
de notre histoire, par où on est passés, et ça,
ça nous guide pour l'avenir puis pour le présent aussi, dans les décisions ici,
à l'Assemblée nationale, que l'on doit prendre à tous les jours. On doit remercier celles et ceux, entre autres dans
les écoles, qui enseignent notre histoire et qui sont passeurs de cette
riche histoire.
Fêter, donc, avec les Québécoises et Québécois
dans le respect, dans l'ouverture, la confiance, c'est ce qu'on se souhaite. Nous célébrons également, donc, notre
culture, nos artistes. Je nous invite collectivement à participer, entre
autres, aux différents événements, notamment
les nombreux festivals, et à visiter le Québec, à consommer les produits locaux
et à encourager notre économie locale.
Vous me permettrez, évidemment, de saluer, on
l'a su dans les dernières heures, la collègue de Saint-Laurent, qui a donné naissance, dans les dernières heures,
à Abraham, et la féliciter, alors à féliciter la collègue de Saint-Laurent, qui
a donné naissance à Abraham dans les dernières heures, maman et Abraham se
portent très bien, et également féliciter son conjoint, un certain
député de Jacques-Cartier. Alors, on est très heureux pour la famille, qui
s'agrandit.
Au Parti
libéral du Québec, Mme la Présidente, le premier ministre en a fait mention,
durant la dernière session parlementaire on est passés à : Oh! finalement,
on va avoir un candidat, à : Oh! finalement, on va peut-être avoir trop de
candidats. Alors, quand même, c'est une évolution dans le bon sens.
J'ai été
également flatté quand le premier ministre a dit qu'il me trouvait parfait,
mais je tiens à le rassurer, je n'irai pas à la chefferie. Je vais
rester pour continuer à lui faire plaisir de jour en jour et à augmenter son
bonheur.
Puis là, Mme la Présidente, je ne veux pas
passer de messages subliminaux, mais au retour, cet automne, attendez-vous que
le Parti libéral du Québec fasse des interventions avec rigueur. On fera nos
devoirs pour que tout ce qu'on dit soit
rigoureusement vrai et on proposera des choses. Et, si le gouvernement veut
contre-proposer, bien, à la rigueur, on acceptera, Mme la Présidente.
C'est le menu qui est devant nous.
Au premier ministre, je le sais, on lui a
beaucoup parlé de Northvolt, on lui a beaucoup parlé d'énergie. Cet été, je lui souhaite de recharger ses batteries.
On a beaucoup parlé d'agences. On a parlé d'agence de transport. On a parlé
d'agence de santé. Bien, je lui souhaite de rencontrer très prochainement une
agence de voyages, Mme la Présidente. Et cet été, si le premier ministre, je le sais, des fois il peut peut-être
penser, on ne sait pas, c'est sa prérogative, à un remaniement, ça se peut, c'est une possibilité, ou lire un bon
livre, je l'invite à aller dans un Espace bleu. Il va être tranquille. Il va
être tranquille, il va être en paix.
Et je le préviens déjà, Mme la Présidente. À son retour, il sait ce qui va se
passer, hein? On ne manquera pas de souligner quoi? Qu'il sera désormais
dans sa septième année déjà, Mme la Présidente.
Chez les amis de Québec solidaire, Mme la Présidente,
les amis de Québec solidaire, bien, je tiens à rassurer le chef de la deuxième opposition, là, cet été, je ne lui ai pas acheté
un coton ouaté, je pense qu'il a déjà eu assez chaud comme ça. Alors... J'aimerais aussi saluer la collègue
de Sherbrooke, qui est co-porte-parole, donc, féminine, et j'aimerais lui
dire : Bienvenue dans la gang des intérimaires. Et elle va voir, elle va
voir, à cette heure qu'elle a renoncé à être candidate à la
co-chefferie, elle va voir qu'il y a un beau potentiel pour augmenter sa cote
de popularité.
Québec solidaire, cette session, on
doit se le dire, on doit se le dire, ça n'a pas toujours été la bonne entente.
Il y a eu parfois des chicanes, des tiraillements. Puis là je dois révéler un
secret. Le chef de la deuxième opposition, j'ai su à travers les
branches qu'il avait demandé au secrétaire général jusqu'à quel âge la
halte-garderie prennent-ils les enfants. Alors, je ne le sais pas, s'il l'a eue,
sa réponse, mais c'est une option, une avenue qu'il a évaluée.
Au
Parti québécois, au chef du Parti québécois, bravo! Le Parti québécois
s'assume. Le Parti québécois, ça va être un référendum, si d'aventure
ils sont élus dans le premier mandat, et ce sera le dollar québécois. Par
contre, j'ai une question : 82
milliards canadiens, ça va faire combien, ça, en dollars québécois? Il
faudrait... Beaucoup, hein, beaucoup.
Merci
au chef du Parti québécois, enfin, qui a trouvé la solution sur un enjeu
fondamental au Québec. Il a proposé, puis ça manque dans nos écoles, qu'il y
ait un drapeau québécois dans chacune de nos classes. Bien, on le suit,
Mme la Présidente, dans cette
proposition-là. Puis, tant qu'à y être, on pourrait-tu avoir un professeur,
également, dans chacune des classes? On aimerait faire la proposition à
ce niveau-là.
Mme
la Présidente, j'aimerais vous souhaiter d'avance des bonnes vacances, des
vacances de nous, Mme la Présidente, puis je pense que vous les avez
bien méritées. Bravo, vous avez un accomplissement à votre actif! Vous êtes
tellement en symbiose avec les leaders, mais particulièrement le leader du
gouvernement, c'est que vous n'avez même pas besoin de l'entendre pour savoir ce qu'il va dire dans ses rappels au
règlement. Je tiens à vous saluer. Il y a une belle symbiose. Il n'a même pas besoin de finir ses phrases que vous êtes
déjà prête à trancher. On gagne en efficacité, Mme la Présidente, on vous
remercie pour ça.
Là, je dépasse
mon temps, Mme la Présidente.
Merci, merci, sur une
note un peu plus sérieuse, aux employés de l'Assemblée nationale. Merci pour
tout ce que vous faites. Là, je vois le secrétaire général, que j'aimerais
saluer et remercier, les gens de la table, ce qu'on appelle la table, merci pour tout. Les pages, on les a
remerciés un peu plus tôt. Nos employés politiques dans les cabinets, dans les
comtés, à Québec, partout, bravo, bravo pour ce que vous faites! Puis, sans
vous, on ne serait pas capables d'y arriver, carrément pas. Aux
employés, donc, aux bureaux de comté.
Et
une pensée spéciale pour les travailleuses et travailleurs qui, cet été, vont
être dans nos réseaux publics pour servir la population. Merci pour ce que vous faites. Vous êtes essentiels, vous
êtes au coeur des services que l'on veut pour la population.
Et
j'aimerais vous laisser, chers collègues, sur ceci : Commencez à vous
habituer, parce que cet automne, et pour longtemps, le salon bleu passe
au rouge, Mme la Présidente.
Bonne fête nationale,
tout le monde!
• (12 heures) •
La Présidente :
Merci, M. le chef de l'opposition
officielle. Et je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe
d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente.
Au nom de toute l'équipe de Québec solidaire, je veux souhaiter une
merveilleuse fête nationale à tous les Québécois et à toutes les Québécoises.
Soyons fiers de ce qui nous distingue en Amérique du Nord, soyons fiers
de notre histoire, soyons fiers de notre culture.
Et
cette culture-là, ce n'est pas une entité abstraite. Cette culture-là, c'est
d'abord et avant tout les artisans et les artisanes qui la font vivre, qui ne
la font pas juste survivre, mais qui la font s'épanouir d'année en année depuis
longtemps. Et je veux profiter de
cette allocution de la fête nationale pour nous inviter, tous et toutes, dans
l'opposition et aussi au gouvernement, à toujours en faire plus pour soutenir
les hommes et les femmes qui la font vivre et exister pour vrai, cette culture-là, pas juste dans nos livres, pas juste dans
le passé, mais chaque jour du présent et, on le souhaite, encore pour des
décennies, des siècles à venir.
Soyons fiers aussi de
vivre en français. Soyons fiers des gens qui se joignent à la nation québécoise
pour apprendre cette belle langue que nous partageons. Avec tout ce qui se
passe dans le monde, soyons fiers de ce qui nous rassemble, notre féminisme,
notre pacifisme. Soyons fiers de notre ouverture et de notre solidarité.
Pour pas mal de
monde, ça a été dit avant moi, la fête nationale annonce le début de la saison
des vacances, mais c'est aussi une saison
difficile pour d'autres personnes. C'est aussi une saison dure pour notre
système de santé. C'est aussi devenu, malheureusement, et de plus en
plus, avec les changements climatiques, la saison des feux de forêt.
Alors,
ce n'est pas tout le monde qui va avoir des vacances cet été. Il y a des gens
pour qui la saison qui s'annonce, ce
sera la plus dure de l'année. Et je voulais, moi aussi, prendre quelques
instants pour souligner le travail que font ces gens-là, ces hommes et ces femmes qui ne prendront pas de relâche
pour travailler pour nous, pour nous protéger, dans les prochaines semaines,
dans les prochains mois. Je veux leur dire que le Québec les voit, que le
Québec les salue, que le Québec les remercie.
Bien sûr, j'ai
quelques pensées, quelques voeux, moi aussi, pour le premier ministre. Le
premier ministre s'est inspiré de Québec solidaire, ce printemps, avec sa loi contre les évictions. Je veux lui dire qu'on
a plein d'autres bonnes idées, notamment sur le plan des communications.
Ça a été assez remarqué, le premier ministre parlait un petit peu moins aux médias dans les derniers mois. Je veux juste
lui dire que nous, on a trouvé un truc, une alternative. Est-ce qu'il a pensé
à ça, des lettres ouvertes? Nous, on en a
fait pas mal, puis ça a beaucoup fait parler de nous, puis on n'a jamais de
question quand on écrit à notre ordinateur, alors conseil pour la
prochaine année. Sans blague, je souhaite au premier ministre de passer du bon temps avec son épouse, avec ses
fils. Et, bien sûr, je l'invite à ne pas oublier de nous partager ses lectures.
Au
chef de l'opposition officielle, bien, quoi dire? On sait maintenant que, selon
les électeurs libéraux, le meilleur chef de l'opposition officielle, c'est le
chef de l'opposition officielle. Donc, il y a juste les fous qui ne changent
pas d'idée, comme on dit. S'il a besoin d'un temps de réflexion, il paraît que
la marche, ça fait réfléchir, préférablement entre l'Espagne et la
France. Mais, en attendant, prends bien soin de toi, Marc, et repose-toi bien.
Le chef du Parti québécois,
moi, j'ai cherché des blagues à faire sur le Parti québécois, je n'en ai pas
trouvé. Je disais : Marc, il a commencé
à couper là-dedans, déjà. Mais, non, le chef du Parti québécois a fait un gain
important, cette session-ci, il aura sa commission parlementaire sur le temps
d'écran. C'est devenu comme son... sa passion, une de ses priorités, le temps
d'écran, puis je me suis demandé : Ça vient d'où? Puis là je me suis
dit : Il est assis à côté du député de Matane-Matapédia tous les
jours. Ça aide à sensibiliser au temps d'écran. Et, quant au député des
Îles-de-la-Madeleine, peut-être que lui
devrait passer un petit peu plus de temps sur l'écran avant de tweeter. Sa
voisine de pupitre, contrairement à
ce qu'on pourrait penser, est d'accord avec moi sur ce conseil. Sérieusement,
Paul, je te souhaite de passer du temps avec ta famille chaque minute
que tu peux dans les prochains mois. C'est dur d'être un papa, en politique,
j'en sais quelque chose, et moi, j'en ai juste une. Alors, bon été, bon repos
avec les tiens.
À tous les
députés, je nous souhaite de prendre du repos, de revenir en force cet automne.
On a encore beaucoup de travail à faire, malgré nos divergences
d'allégeance, pour le Québec. Et on a la chance de faire ce travail-là, le
privilège de faire ce travail-là avec des
travailleurs, des travailleuses, des professionnels de grand talent dans nos
circonscriptions; ici, à l'Assemblée nationale.
J'ai une
pensée particulière, bien sûr, pour la mienne, mon équipe de circonscription
dans Gouin, avec qui j'ai passé un peu moins de temps dans les dernières
semaines, pour des raisons que vous pouvez deviner, et qui ont notamment
procédé à une récolte de dons. Il y a une
maison pour femmes victimes de violence conjugale qui a été victime d'un
incendie. Et, en quelques heures,
cette équipe-là s'est mobilisée, a ramassé des centaines et des centaines de
dons pour les femmes qui vivaient dans
les locaux de cet organisme, la Maison Marguerite. C'est des gestes de
solidarité comme ça qui nous rappellent que ces équipes en circonscription sont essentielles pour notre démocratie,
mais aussi pour aider plein de gens au quotidien dans toutes les régions
du Québec.
Je veux aussi
saluer les femmes, les hommes de l'ombre, ici, qui font rouler le Parlement,
les pages, le personnel de soutien,
les gens de l'informatique, de la télédiffusion, les constables qui assurent
notre sécurité, les ressources humaines, la logistique, les cuisiniers,
le personnel d'entretien ménager. Merci, merci, merci.
Finalement,
merci à notre présidente. Merci à vous. Merci à notre secrétaire général, à vos
équipes respectives. Vous rendez nos débats possibles même quand c'est
un peu moins facile.
Bon été, tout le monde. Bonne fête nationale! Et
on se revoit cet automne.
La Présidente : Merci
beaucoup, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
La
Présidente
Et je vais me permettre ici de joindre ma voix à
la vôtre, naturellement, pour offrir des souhaits estivaux aux Québécoises et aux Québécois, de profiter de la
fête nationale qui s'en vient. Le 24 juin, c'est notre fête, on brandit le
drapeau. Et, tout comme vous, bien, je joins ma voix à tous ces remerciements
que vous faites pour nos travailleurs, nos travailleurs ici, à l'Assemblée nationale, qui, eux, ne
prendront pas tous des vacances puisque l'Assemblée nationale demeure ouverte
pour les visiteurs, pour la restauration,
pour des activités. Naturellement, remercier la table, sans qui, je pense, nos
travaux seraient juste impossibles.
Merci à ces professionnels, merci à ceux qu'on ne voit pas, mais qui sont ici,
qui font rouler le Parlement, aux pages qui nous quittent, à ceux qui
resteront. Donc, je joins ma voix à la vôtre.
Mais vous allez me permettre, maintenant, ici,
sur une note plus personnelle, de vous remercier, tous et chacun, pour votre collaboration. Vous rendez mon travail
plus facile — je
suis émue — et
surtout parce que je sais le respect que vous vous portez mutuellement.
Et je sais que vous êtes capables d'élever le débat, puis on l'a vu tout à
l'heure, il y a des sujets tellement
émotifs. Merci d'être capables de faire ça, parce qu'il y a du monde qui vous
regarde, puis vous donnez l'exemple à des jeunes, dans les écoles, puis
aux visiteurs qui viennent ici, il y en a 130 000 qui passent par ici à
chaque année. Merci d'être capables d'élever le débat. Je sais que vous êtes
capables de le faire. Merci pour ça.
Maintenant, moi, vous ne le croirez peut-être
pas, je vais m'ennuyer de vous autres cet été. Mais, bon, j'aime beaucoup ce que je fais, j'aime travailler pour
vous. Je suis votre présidente, c'est un immense privilège, je le savoure à
chaque jour. Merci à nos équipes qui
sont là puis qui nous aident à être ici, nos équipes en circonscription, nos
concitoyens. Passons du temps avec eux.
Et maintenant
je vous donne rendez-vous en septembre prochain pour la reprise des travaux. Et,
n'en déplaise au chef de l'opposition officielle, nous serons dans la salle du Conseil législatif, qu'on appelle le salon rouge; personnellement,
je vais le baptiser le salon rose framboise québécoise écrasée dans la crème.
Alors, voilà. Bon été, tout le monde! Merci pour
votre collaboration.
Mise
aux voix
Nous mettons maintenant aux voix cette motion.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté.
Pour la
suite, maintenant, des motions sans préavis, je vais céder la place à notre
première vice-présidente. Vous allez vous serrer la pince, et la
première vice-présidente prendra la place. Merci à vous toutes pour votre
collaboration, toutes et tous.
• (12 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
maintenant, je suis prête à reconnaître un membre du groupe formant le
gouvernement. M. le ministre responsable de la Lutte contre le racisme.
Féliciter les lauréats des prix Pour un Québec sans
racisme
M. Skeete : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec la députée de Westmount—Saint-Louis, le député de Laurier-Dorion, le député de Jean-Talon et le
député d'Arthabaska :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse que le Québec s'est enrichi par la participation des
citoyens issus des minorités ethnoculturelles;
«Qu'elle rappelle que
la lutte contre le racisme est une valeur centrale [à] la nation québécoise;
«Qu'elle
souligne que l'État s'est engagé à valoriser les initiatives en faveur du
vivre-ensemble dans toutes nos régions;
«Qu'elle
affirme que les prix Pour un Québec sans racisme répondent à ces objectifs et
qu'ils ont un impact positif sur l'évolution des mentalités, de
l'égalité et du respect;
«Que l'Assemblée
nationale félicite les lauréats des prix Pour un Québec sans racisme 2024,
soit monsieur Johnley Pierre, dans la
catégorie Personne, RÉCIF 02 dans la catégorie Organisme, et la ville de
Québec dans la catégorie Organisation publique;
«Qu'enfin elle
remercie les lauréats pour leurs réalisations remarquables ainsi que leurs
actions afin de mettre fin aux préjugés, à la discrimination et au racisme chez
nous.»
Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de
cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire :
Consentement, sans débat, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Motion
adoptée. Maintenant, je suis prête à reconnaître un membre du groupe
formant l'opposition officielle. M. le député de l'Acadie.
Souligner le Mois national de l'histoire autochtone
M. Morin :
Merci, Mme la Présidente. Je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec le ministre
responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, le chef du troisième groupe d'opposition, la
députée de Vaudreuil et le député d'Arthabaska :
«Que l'Assemblée
nationale souligne le Mois national de l'histoire autochtone;
«Qu'elle
déclare que ce mois est l'occasion de reconnaître le rôle primordial des Premières Nations et des Inuit dans notre histoire collective ainsi que leur
participation incontournable dans la construction du Québec;
«Qu'enfin, elle
invite l'ensemble des Québécoises et des Québécois à saisir l'occasion offerte
par ce mois afin d'approfondir leur
connaissance de l'histoire autochtone en participant à l'une des nombreuses
activités offertes.» Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader adjoint.
M. Caire :
Mme la Présidente, il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Si
vous permettez, Mme la Présidente, je vous demande d'envoyer une copie de cette
motion à l'Assemblée des
premières nations Québec et Labrador et à la Société Makivik. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Ce sera fait. Merci, M. le leader.
Donc, ceci met fin aux motions sans préavis.
Aujourd'hui, il n'y a pas
d'avis touchant les travaux des commissions.
À la rubrique Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée.
Affaires
du jour
Alors, la
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Et, pour ce faire, je vais demander, M. le
leader adjoint du gouvernement, de nous indiquer la suite.
M. Caire : Oui, Mme la
Présidente. Pourriez-vous appeler l'article 10 du feuilleton, s'il vous
plaît?
Projet
de loi n° 45
Prise en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
à l'article 10 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération le
rapport de la Commission de l'aménagement du territoire sur le projet de loi
n° 45, Loi modifiant la Loi sur la sécurité dans les sports afin
principalement de renforcer la protection de l'intégrité des personnes dans les
loisirs et les sports.
Y a-t-il des interventions? Non.
Mise
aux voix du rapport
Donc, le
rapport de la Commission de l'aménagement du territoire portant sur le projet
de loi n° 45, Loi modifiant la
Loi sur la sécurité dans les sports afin principalement de renforcer la
protection de l'intégrité des personnes dans les loisirs et les sports, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui,
Mme la Présidente. Je fais motion afin de déroger à l'article 230 de notre
règlement pour que nous puissions
procéder à l'adoption du projet de loi n° 45, Loi modifiant la Loi sur la
sécurité dans les sports afin de principalement renforcer la protection
de l'intégrité des personnes dans les loisirs et les sports.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Donc, Mme la ministre...
Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'article 230 du règlement? Consentement.
Adoption
Donc, Mme la ministre responsable du Sport, du
Loisir et du Plein air propose l'adoption du projet de loi n° 45, Loi modifiant la Loi sur la sécurité dans les
sports afin principalement de renforcer la protection de l'intégrité des
personnes dans le loisir et les sports.
Y a-t-il des interventions? Mme la ministre, je
vous cède la parole.
Mme
Isabelle Charest
Mme Charest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Très heureuse de cette fin de course, en dernière étape, mais qui vient concrétiser un travail très important.
Je ne vous cacherai pas ma grande fierté, aujourd'hui, de pouvoir déposer ce...
en fait, de faire adopter cette loi pour renforcer la sécurité de nos jeunes et
de nos moins jeunes dans le sport et le loisir. Donc, un élargissement de la loi qui va toucher toute la clientèle qui
peut intervenir dans ces secteurs-là, mais surtout s'assurer qu'ils soient en
sécurité, dans un contexte intègre, et favoriser, évidemment, le plein
épanouissement de nos jeunes, parce qu'on le sait à quel point le sport,
le loisir peut être formateur, peut être bénéfique, peut être une source de motivation, de développement personnel. Mais,
malheureusement, ce n'est pas le cas pour tous et chacun, et des fois ça
peut être le lieu aussi de situations qui sont marquantes, troublantes, et qui
peuvent le demeurer pour toute une vie.
Alors, on a fait un pas de géant en se dotant
d'un mécanisme, à l'origine, l'officier indépendant des plaintes, parce que, vous savez, la base de mon engagement,
c'était de m'assurer que le milieu soit sain et sécuritaire pour tous et
chacun. On a instauré l'officier indépendant
des plaintes, et, à cet égard, je veux remercier tous ceux qui ont mis en place
cet officier-là, qui, évidemment, représentait une première instance ou une
première ressource, au Canada, pour pouvoir aider les athlètes. On a bonifié l'apport de cet officier-là pour
s'assurer, encore une fois, de resserrer les mailles du filet pour
assurer la sécurité. Alors, un travail important qui a été fait.
Et, évidemment, vous allez me permettre de
remercier toutes les équipes, au ministère, les équipes de l'ADAJ, évidemment, mon cabinet, mais aussi tous les
partenaires sur le terrain, qui ont fait en sorte de nous amener les informations
nécessaires pour pouvoir améliorer les mécanismes qu'on a en place.
Évidemment, merci aussi à mes collègues du gouvernement, en premier chef, mon
adjoint gouvernemental, qui est député de Jonquière, mais aussi la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata, la députée de Labelle, le député
du Lac-Saint-Jean, le député de Côte-du-Sud, nos deux présidents, aussi, de
commission, qui ont siégé puis qui ont travaillé à l'étude du projet de loi. Je
veux dire un gros merci aussi aux
oppositions, qui ont fait un travail constructif, donc au député de Marquette
et au député de Rosemont. On a... On partageait un objectif commun, on
partageait cette... ce désir-là de faire en sorte que le milieu sportif
soit sécuritaire. Alors, je les remercie pour la bonne collaboration, et très
satisfaite du travail qu'on a fait.
Alors, encore une fois, je suis très fière puis
je contiens mes émotions. J'avais une grande émotion, quand on a procédé à
l'étude du projet de loi, mais ce n'est pas parce que je ne démontre pas mon
émotion aujourd'hui que je n'en ai pas. Je
suis très fière du travail qu'on a accompli. Je pense qu'on marque un pas très
important pour faire en sorte que nos
jeunes, les clientèles les plus vulnérables, puissent évoluer dans un milieu
sain et sécuritaire. Et, encore une fois, très fière de ce travail accompli. Et, évidemment, on va continuer de
travailler ensemble pour le bien-être de nos jeunes. Merci.
• (12 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la ministre.
Maintenant, nous allons poursuivre avec l'intervention de M. le député
de Marquette.
M.
Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Très heureux, à mon
tour, de me lever. Vous connaissez un peu
mes... ma pensée sur la protection et la sécurité de nos jeunes sportifs et, en
l'occurrence, ici, tout ce qui a aspect avec le loisir également.
Alors, on a
élargi la protection pour nos participants, parce que c'est de tous âges, hein,
le loisir et le sport, ça appartient à tout le monde. Je partage les pas
de la ministre en disant qu'on a fait un pas de géant dans, justement,
l'étude... le dépôt de ce projet de loi et l'étude détaillée, qui a été amendée
également. On vient donner un peu plus de pouvoirs. L'Officier des plaintes, c'était un premier pas, ça faisait un travail
respectable. Cependant, avec le protecteur de l'intégrité, on vient lui donner un pouvoir d'enquête, un
pouvoir également de forcer quelqu'un à comparaître devant lui, également
à témoigner. C'est un pouvoir de recommandation. C'est sûr et certain qu'avoir
un pouvoir exécutoire, ça aurait été exceptionnel, mais je comprends qu'il y a
certains attributs qui font en sorte que c'est un peu plus difficile de faire
ça.
Aussi, Mme la Présidente, c'était important,
nous autres, d'amener notre... nos idées. C'était important aussi, pour moi, d'élargir le plus possible, de vraiment
étirer l'élastique, là, quand on fait le travail, justement, au niveau de la
protection de la sécurité, qui est... qui était vraiment ma raison d'être pour
entrer en politique, c'était la sécurité. Là, on fait un premier pas.
Cependant, je l'ai dit à la ministre dans le passé, je l'ai dit, déjà dit ici,
en Chambre, je trouvais qu'on n'allait pas
encore assez loin sur la sécurité. J'aurais aimé ça qu'on fasse un peu... que la
ministre, là, prenne un peu l'exemple
sur la ministre des Affaires municipales ou que ce soit un omnibus, là, qu'on
amène plusieurs éléments au niveau de la sécurité. On a choisi cet
élément-là qui est archi-important.
Je remercie également la ministre, qui a... qui
a utilisé le rapport, là, sur l'intimidation. On a travaillé très, très, très fort, en collaboration. C'est un travail qui
était transpartisan pour produire un rapport qui était étoffé. Et, dans ce
projet de loi, je me suis aperçu qu'on s'est vraiment basé sur certains
éléments, là, même plusieurs éléments pour écrire ce projet de loi là. Il y a
toujours l'aspect de la sécurité physique, également, sur nos plateaux,
l'aspect des commotions cérébrales. Je
sais que c'est une marotte pour moi, là, plusieurs est tanné de l'entendre
parler, mais on a fait un pas en avant, la ministre l'a dit pendant la commission, où... vraiment, là,
le Québec, en matière de protection, là, on vient de faire un pas de géant.
Mais, au niveau des commotions cérébrales,
il nous reste des pas à faire pour aller chercher également... aller rattraper
l'Ontario, par exemple, avec la Loi Rowan.
Aussi, Mme la Présidente, je ne parlerai pas une
heure, là, parce que la ministre va me chicaner, là, on va être obligés... on va être obligés de voter dans trois
mois, je ne ferai pas ça. Ceci dit, Mme la Présidente, il y avait l'élément des
vérifications judiciaires. On a inclus les
mineurs et les handicapés, ce qui est tout à fait, tout à fait normal. C'est
les gens les plus vulnérables de notre société, là. Cependant, on n'avait
peut-être pas la même définition de vulnérabilité, parce que... Pour moi, c'est
important, j'avais des... C'est important de laisser au procès-verbal que
j'avais déposé un amendement pour vraiment protéger tout le monde. C'est
sûr que, dans les... dans la réalité, ce n'est pas... ce n'est pas évident. Je comprends que, la ministre, elle a une ouverture
en disant que, oui, on va y voir si on peut élargir les vérifications
judiciaires. On y verra dans le futur,
mais vous comprendrez que moi, dans ma position, moi, je veux vraiment donner
un coup de barre immédiatement et faire le travail. Alors, c'est
important pour moi de déposer l'amendement à l'effet que tous les... tous les athlètes, tous ceux qui font du loisir,
tous ceux qui veulent, justement, entourer ces gens-là, bien, doivent passer
des vérifications judiciaires.
Il y a le rapport de mise en oeuvre qui va être
là. Ça, c'est un excellent ajout. Quand il y a un nouvel organe qui arrive,
comme le protecteur de l'intégrité, c'est nouveau, on va devoir revoir, là,
les... et l'améliorer. Le protecteur, également, va faire... va pouvoir faire
des recommandations à la ministre et au ministre, si jamais il y en a d'autres après, là, pour vraiment améliorer et bonifier son
travail, au bien-être, bien sûr, de nos... de nos jeunes et nos moins jeunes.
Je vous l'ai dit plus tôt, on a déposé plusieurs
amendements qui ont été acceptés par la ministre. J'ai... je tiens à remercier
tous ceux qui ont fait partie de cette... de cette commission-là. C'est... Ça a
été quand même rondement. Il y avait un article, là, l'article 16, qui
introduisait le... qui introduisait le protecteur de l'intégrité, qui a pris...
qui a pris quand même du temps. On a posé
énormément de questions, mais c'est important, Mme la Présidente, de... qu'on
fasse le tour, qu'on tourne toutes
les pierres puis... Mais, en même temps, bien, ça va peut-être servir pour le
futur aussi, parce que c'est sûr que ce projet de loi là... c'est sûr
que la position va être perfectible aussi.
Il y a un
élément qui, moi, me dérange toujours un peu, puis je ne veux pas parler pour
le député de Rosemont, mais on
avait... on était en accord avec ça. Puis, quand j'ai siégé dans plusieurs
projets de loi... puis, même, je pense que je l'avais dit
au ministre de l'Éducation quand on a... c'était le projet de loi n° 47,
quand je l'ai terminé avec lui, tout ce qui est fait par règlement, moi, ça, ça
me dérange un peu. Honnêtement, tu sais, moi, Mme la Présidente, quand tu votes
sur un projet de loi, tu veux que ce soit
écrit noir sur blanc. On laisse toujours place... Quand on... Tu sais, quand
c'est par règlement, il y a des éléments que je comprends qu'on peut...
que ça doit... on doit l'inscrire, ça doit être fait par règlement, mais des fois ça va un petit peu trop large. Puis moi, ça,
ça m'a toujours dérangé, parce que la vision de la ministre, aujourd'hui, puis
je suis confiant, puis je suis vraiment... je me sens... je me sens en sécurité
quand elle dit qu'elle veut prendre soin des... des jeunes de la façon qu'elle
veut le faire. Je la crois, mais, dans deux ans, trois ans, quatre ans, cinq
ans, on ne sait pas qui qui va la remplacer, puis ça peut être fait par
règlement, puis peut-être que, pour lui, ce ne sera pas aussi important.
Moi, c'est ça que ça me dérange. C'est vraiment là que j'ai... j'ai un enjeu
avec... avec les règlements.
Je terminerai, Mme la Présidente, en disant
ceci, que je trouve archidommage qu'aujourd'hui on fasse ça en catastrophe, l'adoption... en fait, prise en
considération et l'adoption, en catastrophe. Ce projet de loi là a été déposé
le 6 février. C'est toujours dans les mains du leader, ça, Mme la
Présidente. Et je trouve ça dommage aujourd'hui que la ministre ne vive pas ce que ses collègues ministres vivent quand on
adopte, après une période de questions, son projet de loi. Là, aujourd'hui, on va l'adopter en catastrophe.
Il y a peut-être d'autres interventions qui auraient... les collègues auraient
aimé faire, mais on ne peut pas, par faute de temps.
Alors,
j'invite le leader du gouvernement à prendre le sport, l'activité physique, les
saines habitudes de vie et lui donner une place... et leur donner une place
comme il se doit, Mme la Présidente, dans le salon bleu, dans l'avenir. Merci
beaucoup.
• (12 h 30) •
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Nous allons poursuivre avec
M. le député de Taschereau.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je me fais le porteur de la voix de mon collègue
de Rosemont, qui est empêché d'être ici aujourd'hui, mais je trouvais ça
important quand même qu'on intervienne aujourd'hui
pour l'adoption du projet de loi n° 45 qui va modifier la Loi sur la
sécurité dans les sports afin principalement de renforcer la protection
d'une égalité des personnes dans les loisirs et les sports.
À la base de nos interventions, il y a des
principes fondamentaux, notamment celui, dans le cas présent, que tout geste qu'on peut poser pour protéger les
jeunes athlètes, que ce soit dans les loisirs à l'école ou dans les
fédérations, ce sera toujours le bienvenu. Tout geste qui est posé sera
le bienvenu.
On veut que les jeunes puissent pratiquer leurs
activités, leurs loisirs, leurs sports de façon sécuritaire. On veut s'assurer qu'ils puissent en tirer les bénéfices
qui sont associés normalement à ces activités-là. Donc, ce projet de loi
constitue, selon nous, une avancée
importante pour la protection des jeunes et des moins jeunes dans les domaines
du sport et des loisirs.
Cela étant
dit, il y a quelques bémols que je me dois de souligner. D'abord, il est
dommage que Mme la ministre ait refusé d'inclure, dans ce projet de loi, les
camps municipaux et donc ainsi véritablement permettre au nouveau protecteur de
l'intégrité aux loisirs et aux sports d'étendre son parapluie, d'étendre cette
protection auprès des jeunes enfants qui fréquentent ces camps de jour durant
l'été, d'autant plus qu'il aurait pu et il aurait dû être plus large, notamment
pour étendre la vérification des antécédents
judiciaires aux gens qui sont en contact avec des adultes inaptes. La ministre
n'exclut pas d'y arriver. J'espère qu'on arrivera à trouver des voies de
passage. J'espère qu'on arrivera à corriger cette situation-là. J'invite
la ministre à y travailler.
Par ailleurs,
je me permets de souligner le travail de mon collègue de Rosemont pendant cette
commission, parce qu'il a été chercher des gains importants, notamment
deux que je veux rappeler ici, deux enjeux que nous avait soulignés le protecteur national de l'élève : que les cas
de violence à caractère sexuel soient traités en priorité par le protecteur de
l'intégrité, première chose, et également
que les personnes ayant été victimes d'actes de violence à caractère sexuel
soient référées à la commission juridique.
Je me permets
de rappeler le travail, ce travail-là de mon collègue de Rosemont, parce que je
sais que ça lui tient particulièrement
à coeur, ce projet de loi là. C'est un enjeu qu'il suit avec attention. Ça me
faisait plaisir aujourd'hui d'être là pour rappeler ses propos.
Moi aussi, je
suis très sensible à tout ce qui se passe dans le niveau du sport. Je suis un
athlète. J'étais un athlète, je ne peux pas dire je suis encore un athlète, je
ne pense pas. Je l'ai déjà été, mais je sais combien ça peut profiter, combien
ça peut aider, combien ça peut garder dans
le droit chemin. C'est quelque chose qui me suit encore aujourd'hui, avec une
vitesse au kilomètre un peu plus basse, mettons, mais je sais combien c'est
important de donner cette chance-là aux jeunes.
Je terminerai cette courte prise de parole, Mme
la Présidente, en vous souhaitant un très, très bel été. Je souhaite la même chose aussi aux collègues qui sont encore
ici, au salon bleu. Je vous souhaite de passer du bon temps en famille avec vos
proches, de recharger les batteries, de revenir en septembre au salon rouge ou
framboise, comme on a dit tout à l'heure, pour d'autres débats qui
seront, je l'espère, très constructifs. Alors, un très bel été à vous, et merci
beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Merci. Donc,
nous allons poursuivre avec M. le député de Jonquière.
M. Yannick
Gagnon
M. Gagnon : Merci,
Mme la Présidente. Je regarde Mme la ministre. Je me lève une dernière fois au
salon bleu, comme le collègue vient de le faire, parce que le salon bleu
va se tourner vers l'avenir, le salon bleu va se moderniser. Quand on parle d'avenir, quand on parle de
moderniser, mais, quand on parle d'avenir, on parle... pour moi, en tous cas,
on parle directement de nos jeunes. Et l'avenir de nos jeunes, c'est ce qu'on a
fait ensemble, je regarde le député de Marquette, c'est ce qu'on a fait
ensemble sur le projet de loi n° 45.
Effectivement,
une commission, ça ne peut pas... ça ne peut pas rivaliser avec un bon vieux
téléroman québécois, mais, quand même, s'il y a des enseignants, des
professeurs d'éducation physique puis des milieux communautaires qui ont des projets politiques, je pense que c'est
intéressant de jeter un oeil avec les jeunes sur la manière qu'on a travaillé
ensemble sur le projet de loi n° 45, Mme la
Présidente. Un beau leadership de notre ministre du Sport, Loisir et du Plein air, les collègues étaient présents, mais
également, mon collègue avait raison de le dire, la belle participation du
député de Rosemont et également les interventions du député de Marquette. Tous
ensemble, on sentait une collaboration. Une collaboration pour quoi, et c'est ce qu'on n'a pas oublié tout au
long du projet de loi n° 45, Mme la Présidente, pour quoi? Pour que d'autres jeunes athlètes n'aient
pas à subir qu'est-ce qu'on a vécu et qu'est-ce qui a été médiatisé dans les
médias les dernières semaines.
C'est un projet qui était attendu. C'est un
projet que tous ensemble on a su adapter, faire des amendements constructifs et, tous ensemble, on a su resserrer,
oui, resserrer les mailles du filet de sécurité pour une seule chose :
l'athlète, le jeune athlète est au centre, c'est-à-dire, le sport et le
loisir.
Je n'ai pas le choix de faire un détour,
également. On parle beaucoup du sport, mais il faut mentionner aussi le travail qui a été fait et la proposition :
on vient d'intégrer le milieu du loisir également à ce projet de loi n° 45. Alors, ça veut dire un
protecteur de l'intégrité pour tous et ça veut également dire les vérifications
d'antécédents judiciaires, pardon, pour tous.
Quelque chose
que je savais mais qui m'a également marqué, c'est quand Mme la ministre, et
c'était beau, elle était dans l'émotion avec toute son équipe à la fin, mais ce
n'est pas de... ça que je veux souligner, mais c'est, à la fin, quand
Mme la ministre mentionnait que le Québec, Mme la Présidente, est un leader au
pays en matière de sécurité dans le sport.
C'était intéressant, l'allocution de notre ministre, et aujourd'hui, tous ensemble,
on continue d'être des leaders au pays avec l'adoption, prochainement,
là, dans quelques minutes, probablement, du projet de loi.
Avenir, fierté, leadership, c'est ce qu'on a
vécu au projet de loi n° 45, mais aussi on a vécu la collaboration. Et, quand je dis que j'espère qu'il y a quelques
petits jeunes ou quelques athlètes qui vont regarder ce qui s'est fait, il y a eu de la collaboration. On pouvait sentir que, des
deux côtés de la Chambre, on avait le même objectif : protéger nos jeunes,
protéger nos jeunes athlètes, protéger nos personnes vulnérables en sport et en
loisir.
On est à
quelques minutes du fil d'arrivée. Je vois le député de Marquette, je vois Mme
la ministre. Je nous souhaite d'y arriver, au fil d'arrivée, tous
ensemble.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, M. le député.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur ce projet de loi?
Mise
aux voix
Comme il n'y
a pas d'autre intervention, le projet de loi n° 45,
Loi modifiant la Loi sur la sécurité dans le sport afin principalement
de renforcer la protection de l'intégrité des personnes dans les loisirs et les
sports, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors,
ce projet de loi est adopté.
Alors, c'est
le dernier projet de loi de la session que nous adoptons. Et puis ce n'est pas
une session comme les précédentes, puisque c'est la dernière fois que nous
allons siéger ici, au salon bleu, tel que nous le connaissons, évidemment,
puisqu'il va se faire une modernité. Il va revenir dans un aspect très
différent de ce que nous connaissons, alors un aspect moderne, mais,
inquiétez-vous pas, tout en gardant, hein, le cachet historique et patrimonial.
Sur ce, je veux vous dire, chers collègues,
merci beaucoup pour votre collaboration tout au long de cette session parlementaire.
Très bel été, un bel été à vous tous. Profitez-en. Prenez soin de vous et de
vos proches.
Et je vais céder la parole à M. le leader
adjoint du gouvernement pour nous indiquer la suite des choses.
Ajournement
au 10 septembre 2024
M. Caire : Alors,
Mme la Présidente, pour la dernière fois ici, à ce salon bleu, je fais motion
afin d'ajourner nos travaux au mardi 10 septembre 2024, à
13 h 40.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Alors, en conséquence... Bien,
premièrement, cette motion est-elle adoptée, hein?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
En conséquence, nous ajournons
nos travaux au mardi 10 septembre 2024, à 10 heures.
Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 12 h 38)