(Neuf heures quarante minutes)
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, bonjour à toutes, bonjour à tous. Donc,
nous allons débuter nos travaux. Je vous invite à prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous sommes
bien rendus à la rubrique Déclarations des députés, et, sans plus tarder, je
reconnais Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Souligner la création d'un
programme de jumelage par le
Cercle des femmes parlementaires du Québec
Mme Chantal Soucy
Mme
Soucy : M. le Président, depuis la dernière élection,
l'Assemblée nationale est parmi les Parlements les plus paritaires au monde.
Toutefois, il reste du travail à faire pour démystifier la vie parlementaire et
faire en sorte que les jeunes femmes sachent que la fonction de député
leur est accessible, si elles le souhaitent. C'est pourquoi le Cercle des
femmes parlementaires, dont je suis la présidente, a décidé d'offrir un
programme de jumelage entre jeunes femmes et femmes parlementaires.
Donc, aujourd'hui, il me fait plaisir
d'accueillir, dans nos tribunes, Emmanuelle, Emma, Léanne, Myriam, Noémie et Vicky. Ce jumelage leur permettra
d'expérimenter la vie politique parlementaire et en apprendre davantage sur
notre rôle et responsabilités.
Mesdames,
j'espère que ces deux jours seront à la hauteur de vos attentes. Bienvenue à
l'Assemblée nationale. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Saint-Hyacinthe. Et bienvenue parmi nous.
Alors, pour la prochaine déclaration, je
reconnais Mme la députée de Duplessis.
Rendre hommage à M. Alexandre
Mckenzie
Mme Kateri Champagne
Jourdain
Mme
Champagne Jourdain : «Kuei, kuei», M. le Président.
Alexandre Mckenzie, un nom qui résonne avec respect et admiration
au sein de la communauté de Matimekush-Lac John et de la nation innue entière,
a laissé une empreinte indélébile sur son peuple et sur le Québec tout entier.
Homme de vision et de conviction, il a oeuvré sans relâche pour le bien-être de
sa nation, devenant un pilier de la mémoire et de la culture innues. Sa
disparition a plongé dans le deuil non seulement ses proches et sa communauté,
mais aussi tous ceux qui ont eu le privilège de le croiser et d'être touchés
par son engagement.
Chef de Matimekush-Lac John, administrateur
de l'Institut Tshakapesh et la société de transport ferroviaire Tshiuetin,
chevalier de l'Ordre national du Québec, Alexandre Mckenzie a incarné la
volonté de représentation et de développement
des communautés innues par son leadership. Joueur de teueikan, le tambour innu
traditionnel, il a su faire vibrer le coeur de la culture innue,
laissant derrière lui un héritage durable, symbole d'unité et de fierté...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Malheureusement... Merci, Mme la députée de
Duplessis. Et, notre prochaine déclaration, je reconnais M. le député de
Saint-Jean.
Annoncer une nouvelle série de
créations et de spectacles
réalisés par le collectif créatif La Cargaison
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : M. le Président, le
hasard, qui fait souvent bien les choses, a voulu qu'une déclaration de député comme ce matin que j'avais préparée en fin d'année
dernière pour les activités du temps des fêtes chez nous et qui n'avait jamais pu être présentée est redevenue d'actualité
et donc pertinente, parce qu'à l'époque, aux fêtes, je voulais saluer
l'initiative de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, qui avait demandé à notre
Moment Factory à nous, une jeune compagnie d'artistes numériques de chez
nous, La Cargaison — retenez
bien ce nom, La Cargaison — pour
la présentation d'un spectacle son et
lumière et, bien sûr, laser, en parallèle du marché de Noël sur la place
publique, mais bien au chaud à l'intérieur de la cathédrale Saint-Jean-l'Évangéliste, un spectacle en continu
pendant trois jours, très populaire, et de l'avis des petits et des
grands c'était grandiose.
Devinez quoi? La Cargaison nous
convoque demain, en fin de journée, à la cathédrale pour nous parler d'une
nouvelle série de créations et de spectacles. Et, si j'ai bien compris
l'invitation, une subvention majeure du ministère de la Culture fait
aussi partie de l'événement. Donc, à suivre. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Saint-Jean.
J'en profite pour
rappeler à tous les collègues que la durée de la déclaration est d'une minute
maximum. Donc, j'aimerais avoir la
collaboration de tous les collègues afin que nous puissions respecter ce temps
qui est imparti aux déclarations.
Et, sans plus tarder,
je cède la parole... Je reconnais M. le député de l'Acadie.
Souligner
le 50e anniversaire de Femmes autochtones du Québec
M. André
Albert Morin
M. Morin : Merci,
M. le Président. Je tiens à souligner les 50 ans de Femmes Autochtones du
Québec.
Fondée
en 1974, elle représente les femmes des Premières Nations du Québec ainsi que
les femmes autochtones qui vivent en milieu urbain. Elle a pour mission
d'appuyer les efforts des femmes autochtones dans l'amélioration de leurs conditions de vie par la promotion de la
non-violence, de la justice, de l'égalité des droits, de la santé et de les
soutenir dans leur engagement au sein de leur communauté.
Pour
ses 50 ans, Femmes autochtones du Québec a tenu, la semaine dernière, un
grand sommet qui a réuni environ 160 femmes
autochtones à Québec. Elles ont échangé pendant trois jours afin de déterminer
des pistes de solution et des stratégies. Ayant assisté à la clôture de
ce sommet, je peux témoigner de la force de ce mouvement.
Félicitations
à la présidente, Mme Marjolaine Étienne, pour les 50 ans de Femmes
autochtones du Québec, et que les 50 prochaines années soient
remplies de succès! Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de l'Acadie. Et, pour la prochaine déclaration, la parole
revient à Mme la députée de Laporte.
Souligner
le 50e anniversaire du Réseau de transport de Longueuil
Mme Isabelle
Poulet
Mme Poulet : Oui, merci, M. le Président. Alors, je souligne
aujourd'hui le 50e anniversaire du Réseau de transport de
Longueuil.
Fondé
le 1er juillet 1974, le RTL a su évoluer avec dynamisme afin de répondre
aux besoins des citoyens et de contribuer
activement au développement social, économique et environnemental de Longueuil.
Ayant fait plus de 1 milliard de
développements... de déplacements depuis son entrée en service, le RTL est
aujourd'hui la troisième société de transport en importance au Québec,
avec plus de 1 200 employés et 435 autobus, qui couvrent
825 kilomètres de réseau.
Pour
ceux qui n'ont pas encore profité de ce moyen de transport, j'invite les gens
de Longueuil à l'utiliser. Il y a de nombreux bienfaits au niveau,
notamment, de l'inclusion sociale, l'environnement et la réduction de la
congestion routière. Et, pour les utilisateurs, c'est moins de stress et
effectivement moins de trafic. L'essayer, c'est l'adopter.
Merci à tous les
employés actuels et passés de l'organisation, et félicitation au RTL pour vos
50 ans!
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Laporte. La prochaine
déclaration revient à Mme la députée de Repentigny.
Souligner
le travail de la Fondation pour l'encouragement scolaire
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je
souhaite souligner le travail exceptionnel, aujourd'hui, de la Fondation
pour l'encouragement scolaire de notre région.
Depuis
près de 20 ans, la fondation soutient les élèves du centre de services
scolaire des Affluents selon le principe de donner au suivant, comme le
souligne si bien son président, Rodger Brulotte. Avec un C.A. expérimenté, des
bénévoles dévoués, l'implication des
entrepreneurs régionaux, la fondation oeuvre en faveur de la persévérance
scolaire, contribuant ainsi à la
réussite des jeunes de notre communauté à travers des projets académiques,
sportifs, culturels et artistiques. Ces initiatives comprennent une gamme variée de programmes ainsi que des
partenariats étroits avec les établissements scolaires, les centres de
formation, également, dans le but de soutenir les élèves en difficulté dans
leur parcours.
La
fondation finance plus d'une centaine d'initiatives, représentant un
investissement de plus de 100 000 $ chaque année. Alors, bien sûr, il y a des résultats. Ces
résultats démontrent qu'une communauté engagée est essentielle pour offrir
à chaque enfant les meilleures chances de réussite.
Alors, merci à
l'infatigable Rodger Brulotte et à toute son équipe. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
Merci, Mme la députée de Repentigny. Et la parole revient maintenant à M. le
député de Portneuf.
Souligner le succès du Défi Pissenlits
M. Vincent
Caron
M. Caron : Merci, M. le Président. Plante mal aimée, souvent
détestée, parfois un cauchemar pour les jardiniers. Je parle du pissenlit. Pourtant, il n'est pas
aussi nuisible qu'on pourrait le penser. En fleurissant tôt, le pissenlit
permet aux premières abeilles de trouver rapidement nectar et pollen.
En
2021, deux apiculteurs de Portneuf, Christina Fortin Ménard et David Lee
Desrochers, lancent le Défi Pissenlits. L'idée : retarder le plus possible la première tonte pour laisser
fleurir les pissenlits. Et ça fonctionne, M. le Président. Aujourd'hui,
plus de 160 organisations adhèrent à ce mouvement.
J'adresse
mes sincères félicitations à Christina et David pour cette initiative qui a
dépassé les frontières de Portneuf. Aujourd'hui, c'est tout le Québec qui
relève le Défi Pissenlits, même le Parlement. Le pissenlit nous fait prendre
conscience qu'il ne faut pas toujours
séparer le bon grain de l'ivraie. Mettre nos espaces verts au service de la
biodiversité, c'est remarquable, et ça, nous le devons bien aux futures
générations. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Portneuf. Je reconnais maintenant M. le député de
Maskinongé.
Rendre
hommage à Mme Ménaïk Bleau
M. Simon
Allaire
M. Allaire : Merci, M. le Président. Permettez-moi de vous
parler aujourd'hui d'une personne exceptionnelle qui a marqué son empreinte dans Maskinongé à travers
son engagement social, économique et culturel. Cette personne inspirante
est Ménaïk Bleau.
Ménaïk
a assumé des rôles clés, par exemple présidente du carrefour jeunesse-emploi,
dans la MRC de Maskinongé, et membre
du conseil d'administration de la Maison de la famille. Son dévouement s'est
également manifesté dans le domaine scolaire.
Elle a notamment instauré le Trottibus. Elle a participé notamment au
déploiement du projet Lab-École, en organisant les brigades scolaires aussi. Elle a également présidé le conseil
d'établissement. Sur le plan municipal, Ménaïk s'est impliquée activement dans
le comité PFA de Maskinongé et contribué dès le début de sa conception du parc
nature de Maskinongé.
En
résumé, Ménaïk est une figure incontournable dans la MRC de Maskinongé par sa
détermination, son altruisme et son dévouement.
Merci, Ménaïk, pour
ton engagement et l'impact positif que tu as sur notre belle région. Merci, M.
le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Maskinongé. Et je reconnais maintenant M. le député de
Trois-Rivières.
Souligner
le succès de l'événement Une fille qui court
M. Jean
Boulet
M. Boulet : Oui, M. le Président. Je souligne le succès
remarquable de l'événement Une fille qui court, qui se tenait le 12 mai dernier à l'Amphithéâtre Cogeco de
Trois-Rivières, une course annuelle réservée aux femmes qui démocratise
l'activité physique dans une ambiance festive.
Près
de 2 000 mères, filles, amies, grand-mères qui se sont offert ce
cadeau. Cet événement permet aux coureuses de vivre un moment inspirant et empreint de fierté. C'est une
célébration de la résilience qui les caractérise tout au long du parcours et qui les mène jusqu'au fil d'arrivée
dans le dépassement de soi. L'absence de podium démontre que chaque pas
franchi est un accomplissement, et que l'important n'est pas le résultat final
mais le chemin parcouru.
Une fille qui court a
également comme mission de remettre une partie des sommes recueillies à des
organismes communautaires.
Merci
à Catherine Morasse et son équipe de faire la promotion de la santé et des
saines habitudes de vie à Trois-Rivières. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Trois-Rivières. Et je reconnais maintenant M. le député
de Granby.
Souligner
la tenue du 10e Grand Défi de Granby
M.
François Bonnardel
M. Bonnardel :
M. le Président, ce dimanche aura
lieu la 10e édition du Grand Défi de Granby, un événement qui aura
su faire sa marque dans les activités estivales incontournables dans la région.
Créé en 2012, le Grand Défi de Granby vise à
promouvoir les saines habitudes de vie en invitant la population à parcourir un trajet établi en vélo dans les rues
de la ville et les alentours. C'est une expérience représentant à plus petite
échelle ce qu'est le Grand Défi Pierre-Lavoie en roulant à travers les plus beaux
coins de notre région.
Quel
que soit le type de cycliste que vous êtes, débutant, passionné ou aguerri,
vous pouvez y participer, car le Grand Défi de Granby n'est pas une
course. Il s'agit d'un événement familial, amusant, divertissant et réalisé
dans un environnement sécuritaire pour
inciter les gens à adopter un mode de vie sain. D'ailleurs, trois parcours qui
sont différents, 2,5 kilomètres, 15 kilomètres et
45 kilomètres, sont proposés, selon votre niveau.
Je tiens à remercier l'ensemble du comité
organisateur, les bénévoles et les partenaires sans quoi cet événement ne pourrait avoir lieu. Je tiens également à
remercier Antoine Duchesne, qui a participé au Tour de France par le passé,
d'avoir accepté d'être porte-parole
de cette édition historique. J'espère vous y voir en grand nombre ce dimanche.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Granby. Et la parole
revient maintenant à M. le député de Nelligan.
Souligner le 40e anniversaire
du Club de tennis de L'Île-Bizard
M. Monsef Derraji
M.
Derraji : Merci, M. le Président. Je souhaite rendre hommage
au Club de tennis de L'Île-Bizard, qui célèbre cette année son
40e anniversaire.
Depuis sa
fondation, en 1984, avec seulement deux terrains et moins de 100 membres,
le club est devenu au fil des ans un pilier de notre communauté, attirant
jusqu'à 900 membres et disposant désormais de huit terrains ainsi que
d'autres infrastructures. La
popularité de son club extérieur est telle qu'elle a contribué au choix de
L'Île-Bizard pour l'implantation, en
2025, d'un centre de tennis intérieur. Le club de tennis de L'Île-Bizard a su
enrichir la vie sportive de notre communauté tout en renforçant les
liens sociaux et en encourageant un mode de vie sain et actif.
Je tiens à
exprimer ma gratitude envers tous ceux et celles qui ont contribué au succès du
club, les dirigeants, les membres
fidèles et, bien entendu, les bénévoles dévoués. Je les félicite tous
chaleureusement pour ces 40 années de succès et je leur souhaite le
meilleur pour les années à venir. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Nelligan. Alors, voilà qui met fin à la rubrique Déclarations
des députés. Je remercie chacun de vous pour vos déclarations.
Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 54)
(Reprise à 10 h 04)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Distingués invités,
bienvenue chez vous. Le parlement du Québec, c'est chez vous.
Messieurs dames les députés, c'est une journée
très chaude et humide, mais nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, Mme la
ministre de l'Emploi.
Mme
Champagne Jourdain : Oui, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer
le rapport annuel de gestion 2023 du Conseil de gestion de
l'assurance parentale. Merci.
La Présidente : Ce document est
déposé. M. le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bonjour, Mme la Présidente. Je dépose la
réponse du gouvernement à la pétition déposée en Chambre le
17 avril 2024 par le député des Îles-de-la-Madeleine. Merci.
La Présidente : Ce document
est déposé.
Pour ma part,
je dépose le rapport du Vérificateur général du Québec à l'Assemblée nationale
pour l'année 2023‑2024, tome de mai 2024.
Dépôt de rapports de
commissions
Et, à la
rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission des finances publiques et député de Montmorency.
Étude détaillée du projet de loi n° 53
M. Simard : Merci
à vous, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission des finances
publiques qui, les 8, 21 et 22 mai
2024, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 53, Loi édictant la Loi sur la protection contre les
représailles liées à la divulgation d'actes répréhensibles. La commission a
adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
La
Présidente : Ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Je
vous avise qu'après la période des questions et réponses orales seront tenus
les votes reportés sur la motion de Mme
la députée des Mille-Îles débattue hier aux affaires inscrites par les
députés de l'opposition et sur la motion d'amendement de Mme la ministre
responsable de l'Habitation à la motion précitée.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole, en question principale, à Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
État
de vétusté du parc d'infrastructures collégial
Mme Michelle
Setlakwe
Mme
Setlakwe : Merci, Mme la Présidente. Le rapport de la Vérificatrice
générale sur l'état des infrastructures des
cégeps a mis en lumière plusieurs problématiques préoccupantes. Deux tiers des
bâtiments des cégeps sont en mauvais état,
et les investissements actuellement prévus ne permettront pas de renverser
cette dégradation significative. D'autre part, l'inefficacité dans l'attribution des budgets de maintien d'actif
entraîne des problèmes majeurs, allant jusqu'à la fermeture potentielle
d'infrastructures essentielles à l'enseignement supérieur.
Ce n'est pas tout. Certaines
autorisations d'agrandissement des cégeps semblent avoir été accordées sur la
base d'analyses inadéquates des besoins
d'espace, ce qui peut conduire à une utilisation inefficiente des ressources.
De plus, il apparaît que de
nombreuses informations demandées aux cégeps, dont l'utilité n'est pas toujours
démontrée, alourdissent leur processus de gestion, sans pour autant bénéficier
d'un accompagnement suffisant de la part du ministère.
Mme
la Présidente, quelles mesures concrètes et immédiates la ministre
compte-t-elle mettre en place pour remédier à la situation?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, écoutez,
je pense que la Vérificatrice générale doit émettre son rapport, là,
après la période de questions. Je n'ai pas eu encore le rapport de la
Vérificatrice générale.
Ceci
dit, on sait déjà qu'il y a certaines lacunes, dans le... dans le rapport,
certaines lacunes, justement, en matière d'infrastructures et de maintien
d'actif, et on n'est pas restés les bras croisés. Je vous dirais qu'on a fait
vraiment état... on a fait vraiment
des changements, au cours des dernières années, on a investi énormément
d'argent pour le maintien d'actif. On a eu l'occasion, ma collègue et
moi, d'en discuter, justement, à l'étude des crédits.
Alors, je peux vous
dire que la première chose qu'on a faite, quand on est arrivés au pouvoir,
c'est de mettre des mécanismes en place,
parce qu'il n'y avait pas de mécanisme en place, on avait un peu premier
arrivé, premier servi. Donc, on est
allés mettre des appels à projets pour que, justement, on s'assure d'avoir le
meilleur portrait de la situation, un portrait vraiment global de l'état
des infrastructures, donc, des 48 cégeps publics.
Ceci dit, le
gouvernement est conscient du rattrapage qu'il y a à faire, mais on a un
2 milliards, 2,1 milliards, justement,
au PQI, qui est là pour, justement, s'attaquer au déficit en maintien d'actif.
Il y a aussi le solde de fonds des cégeps, on parle d'un solde de fonds de 400 millions. Avec tous ces
montants-là, ces investissements-là, on va être capables de résorber une
grande partie du déficit en maintien d'actif au cours des prochaines années.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Michelle
Setlakwe
Mme Setlakwe :
Mme la Présidente, au cégep de
Saint-Félicien, alors qu'il y avait un surplus d'espace, le gouvernement
a autorisé un agrandissement, alors que rien au dossier ne justifiait un tel
agrandissement. À La Pocatière, le
gouvernement a fait fi des priorités établies par le cégep en n'effectuant pas
la réfection des résidences de son campus principal. Résultat :
fermeture de la résidence pour risque d'effondrement d'un mur.
Que répond la
ministre?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, il y a plusieurs cas, il y a plusieurs cas
précis qui sont soulevés dans le rapport de la Vérificatrice générale, que
j'aurai l'occasion d'analyser au cours des prochaines heures et des prochains jours. Ce que je peux vous dire,
c'est qu'il y a des cas particuliers, il faut vraiment... Il y a des facteurs
externes, il y a plusieurs facteurs externes. Il n'y a rien d'arbitraire
dans le choix de ce qu'on fait en maintien d'actif, rien d'arbitraire, c'est un processus extrêmement
rigoureux qu'on suit. D'ailleurs, il n'en existait pas, de processus, avant,
et, justement, on a mis ces
mécanismes en place parce que ce ne serait pas le premier arrivé, premier
servi. On a des mécanismes d'appels à
projets. On a un système de base de données qu'on va mettre en place,
justement, un peu le même système que mon collègue au ministère de l'Éducation
a pour suivre l'état de situation des différentes composantes, justement,
des bâtisses au complet, là.
• (10 h 10) •
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme Michelle
Setlakwe
Mme
Setlakwe : Les constats de
la VG datent de... ont trait à des données qui datent de quelques
années, les dernières années.
L'objectif du gouvernement de ramener à 70 % la proportion des bâtiments
dans un état satisfaisant d'ici 2026 a été établi sans analyse. C'est le
constat de la Vérificatrice générale. C'est alarmant.
Comment
peut-on se dire d'excellents gestionnaires de fonds publics lorsque nous sommes
face à un déficit record et des grilles d'analyse inexistantes? Mme la
Présidente, y a-t-il un pilote dans l'avion?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Comme je l'ai dit et comme on continue de le
faire... D'ailleurs, la première journée où
je suis rentrée en fonction, c'est la première chose que les fonctionnaires du
ministère m'ont informée, on m'a
dit : Voici la situation en déficit de maintien d'actif. Je sais très bien
que le maintien d'actif, pour les autres gouvernements précédents, ce
n'était pas un enjeu très sexy. D'ailleurs, on est en mode rattrapage puis avec
les investissements colossaux qu'on fait, justement,
en enseignement supérieur et spécifiquement en déficit de maintien d'actif,
c'est ce qu'on fait actuellement, des
investissements colossaux, on a 2,1 milliards, il y a des soldes de fonds,
également, du cégep.
Alors,
je reconnais certaines lacunes, et on va faire l'analyse du rapport de la VGQ,
mais on n'est pas restés les bras croisés, il y a des mécanismes qui ont été
mis en place. Et ces mécanismes-là sont perfectibles, je le reconnais. Et
c'est ce qu'on fait actuellement, c'est qu'on est en train...
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Pontiac.
Accès aux services de santé en Outaouais
M. André Fortin
M. Fortin : Mme
la Présidente, hier, le ministre de la Santé nous a dit qu'il n'était pas prêt
à accepter la situation annoncée, la catastrophe annoncée pour la région
de l'Outaouais. Très bien, mais, en tout respect, le ministre de la Santé doit un peu plus que ça à une population qui
est extrêmement inquiète de la qualité et de la disponibilité des soins qu'ils vont avoir cet été. Il doit nous dire ce
qu'il est prêt à accepter et ce qu'il n'est pas prêt à accepter, parce que le
plan de contingence fait état de la
quasi-fermeture de quatre hôpitaux régionaux, dont les hôpitaux de Shawville,
de Maniwaki et de Papineau.
Est-ce
qu'il peut nous dire aujourd'hui s'il est prêt à garantir qu'il ne fermera pas
de services en ruralité? Le plan de contingence fait état de la fermeture
complète de l'imagerie à l'Hôpital de Gatineau. Alors, est-ce qu'il va nous
dire aujourd'hui qu'il nous garantit
qu'il n'y aura pas de fermeture complète de l'imagerie à Gatineau? Le plan de
contingence nous dit qu'il fait état de délestage en matière de dépistage de
cancer et qu'on va repousser des chirurgies pour des gens atteints de cancer. Est-ce que le ministre de la
Santé peut nous garantir qu'il n'y aura pas de délestage pour le dépistage en
cancer et de chirurgies pour les patients atteints de cancer?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente, je pense que les gens
comprennent bien que notre gouvernement prend la situation, là, très préoccupante en Outaouais... on la prend
très au sérieux puis on suit ça de très proche. D'ailleurs, je vous dirais que
je suis non seulement très près du dossier, mais j'ai ma collègue la
présidente du Conseil du trésor... on travaille là-dessus extrêmement fort.
Par
contre, ce que j'aimerais dire, Mme la Présidente, puis je ne peux pas
m'empêcher d'en parler, je trouve ça un petit peu surprenant que ce soit le
Parti libéral qui nous fasse la leçon là-dessus, Mme la Présidente, parce qu'au
cours des 15 dernières années les décisions
difficiles qui auraient dû être prises en Outaouais n'ont jamais été prises par
l'ancien gouvernement, jamais, jamais.
D'abdiquer des droits sur les conventions collectives, les droits de gestion,
donner à peu près n'importe quoi aux
conventions avec les médecins au cours des dernières années, c'était très
facile à faire. Ils n'ont pas fait les changements nécessaires, ils
n'ont pas eu le courage de faire les changements nécessaires.
Qu'est-ce
qu'on est en train de faire, Mme la Présidente? C'est que nous, on voit que la
population est prise en otage, en ce moment, c'est ça qui est en train
d'arriver, Mme la Présidente. Que le Parti libéral ne le reconnaisse pas...
La
Présidente : Première complémentaire.
M. André Fortin
M.
Fortin : Quand le ministre est arrivé au
pouvoir, il y avait sept salles d'opération sur sept qui roulaient, à l'Hôpital
de Gatineau. Cet été, il risque d'y en avoir une.
Le
ministre de la Santé est incapable de nous dire qu'il ne fermera pas l'imagerie
à l'Hôpital de Gatineau, c'est ce qu'on
vient de lui demander. Mais la conséquence directe de fermer l'imagerie à
l'Hôpital de Gatineau, dans le plan de contingence, c'est qu'il va y
avoir des morts additionnelles. Ça, c'est la conséquence.
Alors,
est-ce que le ministre peut nous dire aujourd'hui qu'il ne fermera pas
l'imagerie? Parce que ça ne s'accepte pas, un plan, un plan
gouvernemental où on annonce qu'il va y avoir des décès additionnels.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme
la Présidente, le Parti libéral, en 2015-2016, a fait un plan pour l'Outaouais,
ça n'a rien donné. C'est pour ça que je dis
aujourd'hui, Mme la Présidente, que je trouve ça vraiment intéressant de leur
part de venir nous faire la morale, de faire peur aux gens avec des
morts, alors qu'ils n'ont pas été capables, Mme la Présidente...
Des voix : ...
La Présidente :
Je suis debout, messieurs, je
suis debout. J'ai entendu, je vous ai entendus. Je vous écoute brièvement.
M. Derraji : Bien, vous le savez, c'est un député d'expérience,
«faire peur», c'est un mot à retirer, s'il vous plaît.
La Présidente :
Voilà. Alors, M. le ministre,
veuillez retirer cette formulation... M.
le leader du gouvernement, quel
est votre rappel au règlement?
M.
Jolin-Barrette : Mme la Présidente, effectivement, le mot est au
lexique, et le ministre...
La
Présidente : Et voilà. Alors, voilà, vous l'avez dit, M. le leader du
gouvernement, le mot est au lexique. Retirez-le et poursuivez votre réponse.
Merci, M. le leader du gouvernement. Merci, M. le leader.
M. Dubé : Je laisserai les Québécois juger. Je vais le retirer,
Mme la Présidente. Je laisserai les Québécois juger.
Par
contre, Mme la Présidente, je veux réitérer, là, 2015-2016, lorsqu'ils sont au
pouvoir, et le député était dans ce
gouvernement-là, ils ont fait un plan qui n'a rien donné, rien donné. Alors,
aujourd'hui, nous faire la morale, là, je voudrais juste qu'ils se gardent
une petite gêne.
Par
contre, ce que moi, j'ai dit, et je vais le redire, on demande à nos
gestionnaires d'avoir des plans de contingence...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. André Fortin
M.
Fortin : ...c'est une chose, Mme la
Présidente, là. Moi, je n'ai pas intérêt à inquiéter personne. Les gens en Outaouais, ils ont déjà peur. Les patients, ils
ont peur. Les médecins, ils ont peur. Mme la Présidente, moi comme résident,
j'ai peur des services qu'on va donner en
Outaouais cet été. Puis j'espère que le ministre a un peu peur de ce qui peut
se passer également cet été.
Le
président du CMDP de l'Outaouais, là, il est venu ici, à Québec, ce matin, pour
dire au ministre qu'il a honte des
services qu'il offre aux gens de sa région puis que, selon lui, c'est une
question de vie ou de mort. C'est une crise. C'est une urgence.
Qu'est-ce que vous
attendez?
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de bravo après les questions, vous le savez. La
réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Encore
une fois, je vais laisser les Québécois juger des commentaires du Parti libéral
ce matin.
Ce que je vous dis,
Mme la Présidente, comme on l'a fait sur la Côte-Nord, comme on l'a fait pour
l'Abitibi, on va trouver des solutions.
C'est exactement ce que je fais en ce moment avec... Écoutez, on ne peut pas
être plus en train de faire des
travaux pour trouver des solutions. Notre P.D.G. a fait un plan de contingence.
C'est son travail de nous dire qu'est-ce qui peut arriver pour que nous, on
puisse l'aider dans les solutions qu'il est en train de mettre en place. Est-ce
que vous pensez sérieusement, Mme la
Présidente, qu'on n'est pas en train de trouver des solutions? S'il y a
quelqu'un qui pense ça aujourd'hui, c'est peut-être juste du côté du Parti
libéral.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Marguerite-Bourgeoys.
Productivité des entreprises québécoises
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
Depuis que la CAQ est au pouvoir,
on parle de la faible productivité de l'économie québécoise. Depuis cinq
ans, c'est zéro gain en productivité, page D.6 du budget. 0 %, Mme la
Présidente.
Mardi,
dans La Presse, Francis Vailles disait la même chose en rapportant les données de Statistique Canada suivantes : Pour 2023, la productivité du Québec a baissé de
2,7 %, plus bas que la moyenne canadienne, plus bas que le comparable favori du premier ministre, l'Ontario.
Tout le monde sait que la hausse de productivité, elle est essentielle au
Québec pour rattraper l'écart de richesse.
Tout le monde sait que c'est important, surtout quand on a les États-Unis à
côté de nous qui, eux, leur productivité, elle est beaucoup plus forte.
Après
cinq ans de productivité nulle, est-ce que le ministre de l'Économie va
enfin se réveiller et déposer un plan pour améliorer la productivité au
Québec?
La
Présidente : La réponse du ministre délégué à l'Économie.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Merci beaucoup, Mme la Présidente. On le sait, le
Québec a des défis de productivité. C'est quelque chose qu'on sait
depuis longtemps. C'est la raison pour laquelle on a déployé l'Offensive de transformation
numérique. C'est plus de 140 millions
de dollars qu'on a investis pour accompagner les entreprises dans la
numérisation, l'automatisation, pour accroître leur productivité. Je me
promène partout dans le Québec, Mme la Présidente, pour faire des ouvertures,
justement, d'entreprises et par des entrepreneurs qui ont compris ce message.
Je
profite de la question du collègue pour relancer ce message-là à nos
entreprises. Il y a des fonds disponibles pour accroître la productivité. Le collègue a raison, c'est un grand défi. Et
c'est un défi auquel le gouvernement du Québec s'attaque. On invite aussi les
entreprises à faire le choix d'investir davantage dans les technologies pour ne
serait-ce que réduire leur dépendance sur la main-d'oeuvre, qui est de
plus en plus rare.
Alors,
Mme la Présidente, c'est un travail qui se fait actuellement. On est au
rendez-vous, et on va continuer de l'être.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
Le secteur manufacturier, c'est
87 % de nos exportations, 213 milliards de dollars. La productivité
s'est effondrée dans ce secteur. Sous la
CAQ, de 2020 à 2023, c'est une baisse de 6,3 % pour ce secteur seulement.
Une catastrophe caquiste, Mme la Présidente.
C'est
important d'avoir un plan, d'avoir des objectifs, mais devant moi, Mme la
Présidente, j'ai un gouvernement qui n'a aucune vision, pas d'objectif,
pas de plan, aucun legs pour la productivité.
• (10 h 20) •
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Bien, le collègue parle d'une catastrophe. Je vais
vous dire c'était quoi, la catastrophe, Mme la Présidente : quand le gouvernement du Parti libéral a fermé les CLD dans toutes les régions du Québec. Grâce à notre
gouvernement, on a réinvesti en
créant Accès entreprise Québec. Grâce à ça, on fait de la formation pour
accompagner nos entrepreneurs et les
entreprises dans l'automatisation, pour accroître la productivité. Grâce à ces
investissements-là, toutes les régions du Québec, incluant la région du
collègue, peuvent bénéficier de sous qui sont disponibles pour, justement,
sensibiliser les entreprises à l'importance de la productivité. Alors,
Mme la Présidente, pas de leçons à recevoir du collègue.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
On peut tous le voir, là, le
ministre, il n'a pas de plan. Selon la chaire de productivité du HEC, nous devrions avoir un objectif de croissance de
2 % par année pour les 10 prochaines années simplement pour rattraper
l'écart de richesse avec l'Ontario, mais, avec la CAQ, c'est l'inverse, on
recule, Mme la Présidente.
Pourquoi pas
d'objectif de productivité? Pourquoi pas la productivité comme une priorité?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Bien, je rappellerais au collègue, Mme la
Présidente, que c'est sous notre gouvernement qu'on a réduit l'écart de
richesse. Alors, le travail se poursuit. Le collègue, il le sait très bien, on
vit dans un environnement avec beaucoup
d'inflation. On vit avec des défis aussi avec le ralentissement économique.
Donc, c'est clair qu'il y a des difficultés pour les entreprises. C'est la raison pour laquelle on continue
d'investir et d'augmenter les montants qu'on va rendre disponibles pour
les entreprises.
Alors, nous, on est
en mode solution. L'écart s'est réduit avec nous. Puis je pense qu'on est à la
bonne place, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée des
Mille-Îles.
Plan
de relance de la construction résidentielle
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci, Mme la Présidente. Alors qu'on manque
terriblement de logement, bien, l'année 2023 a été une des pires
pour les mises en chantier au Québec, et le début de 2024 n'est pas plus rose.
Dans ma ville, à Laval, le premier trimestre
montre une baisse de 50 % par rapport à 2023. Il y a eu seulement
95 mises en chantier dans la troisième plus grande ville du Québec. À Gatineau, une des villes où la crise du
logement fait le plus de dommages, on est en baisse de 54 %. 54 % de moins que ce qui était
historiquement bas. C'est catastrophique. Les ravages de la crise se feront
sentir encore longtemps.
La
ministre l'a dit hier, et avec justesse, la vraie solution à la crise du
logement, c'est d'augmenter l'offre. À part de dire que c'est la faute
des immigrants, j'aimerais savoir ce que la ministre compte faire pour relancer
la construction résidentielle au Québec, mais partout au Québec.
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau :
Oui, Mme la Présidente. Alors,
l'arrivée massive de résidents non permanents, ça, c'est l'équation demande,
c'est le côté de l'équation demande. Et il y a effectivement une très grande
pression sur la demande qui s'explique par
le nombre important de demandeurs d'asile qui rentrent au pays, puis ça, c'est
au fédéral d'agir là-dessus. Alors, la demande, le fédéral peut nous
aider à la contrôler.
Moi,
tous les jours, Mme la Présidente, je travaille sur l'offre. Il n'y a jamais eu
autant de projets de construction financés par le gouvernement en déploiement
qu'aujourd'hui, Mme la Présidente. Ça, c'est le premier élément.
L'argent est au rendez-vous. Puis le suivi
rigoureux de ces projets-là, ce qui n'était pas du tout le cas de l'opposition,
là, quand ils étaient là, le suivi
rigoureux des projets est fait par nos équipes, puis ça avance, Mme la
Présidente. Et j'invite la collègue de
l'opposition à suivre mes sorties cet été. Il y en a, des pelletées de terre.
Il y a un paquet de projets qui vont être... qui vont être en branle.
Donc, ça bouge.
Par
ailleurs, on fait des changements structurels au niveau de la formation de la
main-d'oeuvre, au niveau du secteur de la construction. Et j'y
reviendrai.
La Présidente :
Première complémentaire. Et je reconnais, pour ce faire, la députée de La
Pinière.
Mme Linda Caron
Mme Caron : Merci, Mme la Présidente. Les aînés du Québec
subissent l'effet combiné de l'absence de mises en chantier
résidentielles et de fermetures de RPA par centaines. Des aînés qui doivent
déménager peinent à trouver un logement
qu'ils sont capables de payer. L'inaction sur l'offre de logements réduit les
aînés à choisir entre manger à leur faim ou bien se loger. Certains
tombent même en situation d'itinérance.
Quel choix reste-t-il
pour les aînés du Québec, Mme la Présidente?
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable des Aînés.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, beaucoup d'actions ont été
prises pour soutenir les aînés dans le cadre du vieillissement de la population, puis notamment en lien avec la notion
d'hébergement. Vous le savez, Mme la Présidente, depuis l'arrivée de notre gouvernement, on a construit des maisons des
aînés. On rénove nos CHSLD publics, ce sont des lieux d'hébergement pour des personnes qui ont des besoins spécifiques.
On soutient nos RPA. Des centaines de millions de dollars, Mme la Présidente, ont été investis pour soutenir le modèle
d'affaires des RPA. Ma collègue ministre de l'Habitation vient de
déposer un projet de loi qui va faire une très grande différence, Mme la
Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci, Mme la Présidente.
On soutient nos RPA? Les RPA ne cessent de fermer, les unes après les autres, et
il n'y a pas de nouvelle construction qui sort de terre. La ministre nous parle
des projets qu'elle annonce, mais ce sont
les projets de logements sociaux. Où sont les logements pour le reste de la
population? Ils ne se construisent pas. Il faut stimuler l'offre, il
faut travailler sur l'offre.
Je n'entends pas la ministre. Quel est son plan
pour stimuler la construction résidentielle partout au Québec?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Merci, Mme la Présidente. Alors, je sens
l'opposition, là, qui veut des solutions puis qui veut que ça avance. Hier, j'ai déposé un projet de loi,
Mme la Présidente, pour protéger les aînés puis pour protéger l'ensemble des
Québécois dans un contexte où le climat est tendu, sur le plan de l'immobilier,
dans le contexte où il n'y a pas d'option disponible. Est-ce que
l'opposition va collaborer avec le gouvernement pour faire adopter ce projet de
loi là d'ici à la fin de la session, Mme la
Présidente? Ça, c'est une action concrète. Ça, ce n'est pas juste parler en
l'air. Ça, c'est agir pour aider les Québécois. Alors, j'attends. Merci,
Mme la Présidente.
Des voix : ...
La Présidente : Vous connaissez le
règlement. Je vous vois, je vous entends. Pas de bravo.
En question principale...
Des voix : ...
La
Présidente : Messieurs! En question principale, je reconnais maintenant
la députée de Verdun. Il n'y a qu'elle qui a la parole. Mme la députée,
on vous écoute.
Mesures d'aide aux producteurs
agricoles
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la
Présidente. Ça fait plus d'un an que les productrices et producteurs du Québec sonnent l'alarme. On sait que les revenus
en agriculture sont en chute libre. On le sait, que c'est une entreprise sur 10
qui va fermer ses portes, et surtout en région éloignée. En 2023, on
avait 20 % des entreprises agricoles en difficulté, et maintenant, en
2024, on parle de près de 30 % de nos fermes qui sont en difficulté, et
c'est catastrophique.
Depuis décembre, 4 500 producteurs se
sont mobilisés partout sur le territoire. Aujourd'hui, ils sont rassemblés ici même, à Québec, et ils attendent une annonce
de la part du ministre de l'Agriculture. Leur message est simple : Il faut
de nouvelles liquidités maintenant pour nos producteurs. Le ministre a le
pouvoir de débloquer aujourd'hui même une aide d'urgence avec le programme
fédéral Agri-relance.
Alors, c'est quand que ce nouvel argent va être
injecté dans les poches de nos agriculteurs et agricultrices et assurer la
survie de notre agriculture?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
M.
André Lamontagne
M.
Lamontagne : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je remercie ma
collègue pour sa question et ses commentaires. Effectivement, l'année 2023 a été marquée par l'accumulation, là,
de plusieurs événements qui ont rendu la vie très difficile pour
plusieurs producteurs, productrices au Québec. Et puis on n'a pas attendu, on
n'a pas attendu, fin mai, début juin, l'an
passé, on a annoncé un fonds d'urgence pour venir en soutien aux producteurs et
aux productrices, à hauteur de 167 millions de dollars, puis
on a fait évoluer ce fonds d'urgence là depuis sa mise en place.
Parallèlement
à ça, on a vu La Financière agricole débourser des sommes historiques, hein,
au-dessus de 1,5 milliard, en lien avec tous les défis que les
producteurs et les productrices ont rencontrés.
Parallèlement
à ça, on a mis en place une stratégie de sensibilisation puis d'approche auprès
de 2 600 producteurs, productrices
qu'on a identifiés comme étant à risque. Au moment où on se parle, il y a
2 495 producteurs, productrices qui ont été contactés. Il y a eu 855 personnes qui, au téléphone, et
après ça des rencontres personnalisées, ont commencé un programme de
soutien avec La Financière agricole.
Ça fait que je veux rassurer ma collègue. Il y a
eu des temps difficiles, il y a encore des répercussions de ces situations-là. Les sommes sont au rendez-vous, le
fonds d'urgence est au rendez-vous, on a écouté la mobilisation des gens
et on est à planifier les réponses appropriées face aux enjeux d'aujourd'hui.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Mme la Présidente, le fonds d'urgence, c'est un
prêt. Les producteurs ont besoin d'une aide, de liquidités que ce n'est pas un énième prêt. Aujourd'hui, on apprend
que c'est une ferme sur cinq qui ne sera pas capable de payer ses
dettes.
Le ministre a
le pouvoir d'aller chercher de l'argent au fédéral avec Agri-relance. C'est
quand que cet argent-là va se retrouver dans la poche de nos producteurs
ici, au Québec?
La Présidente : La réponse de la
ministre... du ministre, pardon.
M.
André Lamontagne
M. Lamontagne : Mme la Présidente, on
a mis en place... La Financière a mis en place un programme personnalisé
d'accompagnement. J'expliquais à ma collègue qu'il y a 167 millions de
liquidités qui ont été mis à la disposition
des producteurs, on prévoyait accompagner à peu près 2 000 entreprises.
Au moment où on se parle, c'est un petit peu plus que
1 300 entreprises qui ont levé la main. Alors, ce que je dis, Mme la
Présidente, à tous les producteurs et les
productrices qui sont en difficulté présentement ou qui ont des... qui
anticipent avoir des difficultés, c'est de lever la main.
Parallèlement à ça, il y a
2 495 producteurs, productrices qui ont été contactés pour leur dire
de se manifester à l'aide financière. Il y a
855 personnes qui ont été accompagnées personnellement, et on va continuer
de le faire, Mme la Présidente,
tant que ce sera nécessaire.
• (10 h 30) •
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Merci. J'invite le ministre à venir, cet
après-midi, voir les producteurs et productrices qui sont réunis et qui ne sont plus capables. On parle de
30 % de nos entreprises qui sont en difficulté, des gens qui n'arrivent
pas, et le ministre leur dit :
Il faut encore attendre. Ce n'est pas possible de mettre l'agriculture sur
attente. Ce n'est pas possible de laisser les producteurs tomber.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M.
André Lamontagne
M. Lamontagne : Je veux rassurer ma
collègue, Mme la Présidente, à toutes les semaines je suis le rapport d'endettement de toutes les fermes qui sont
clientes de La Financière
agricole, toutes les semaines, par
secteur, par industrie, la relève,
les gens de tel âge, les gens de tel âge, et tout ça, là, j'ai tout ce
tableau-là. Puis ce que je vous dis, Mme la Présidente, c'est qu'on a
identifié 2 600 entreprises qui sont à risque. On a contacté par
courriel La Financière, 2 495 entreprises. Il y en a 855 qui font l'objet, au moment où on se parle, d'un suivi
personnalisé, puis on va continuer à faire ce travail-là.
La situation,
en 2023, a été très difficile, il y a des répercussions encore aujourd'hui. Les
liquidités sont au rendez-vous pour les producteurs, les productrices,
puis on va continuer de les accompagner, Mme la Présidente.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Rapport du Vérificateur
général sur la qualité des
services de garde éducatifs à l'enfance
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Mme la Présidente, le gouvernement se targue de
faire de l'éducation sa priorité, mais force est de constater, avec le rapport
accablant de la Vérificatrice générale, ce matin, que l'éducation, pour le
gouvernement, eh bien, ça commence à cinq ans et pas avant.
Près
de 60 % des garderies subventionnées et non subventionnées échouent le
test minimal de qualité éducative. Ces milieux accueillent plus de 100 000
de nos enfants chaque année, Mme la Présidente. C'est inacceptable.
Pire, dans
les cas d'échec très peu de suivis sont faits par le ministère. Et, quand des
mesures sont prises, eh bien, elles sont insuffisantes.
Les
éducatrices ont lancé l'alerte, les parents ont lancé l'alerte, j'ai lancé
l'alerte, maintenant c'est au tour de la Vérificatrice générale de le faire. La
ministre nous parle souvent des mesures qu'elle a en développement, mais
concrètement les résultats ne sont pas là.
Quand est-ce que la ministre va réellement
commencer à prendre en main son réseau?
La Présidente : La réponse de la
ministre de la Famille.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy
(Verchères) : Merci, Mme la Présidente. Alors, on va faire
l'analyse du rapport de la vérificatrice dans les détails, mais je peux vous
dire que le travail, il se fait. Il y a du suivi. On a mis en place, justement,
des mesures pour soutenir les services de garde éducatifs à l'enfance
partout au Québec, pour pouvoir, justement, offrir des milieux sécuritaires à
tous les enfants du Québec. Et c'est le cas, les milieux sont sécuritaires. On
a même adopté une loi pour améliorer encore,
donner encore plus de possibilités au gouvernement pour pouvoir agir, s'assurer
que les bureaux coordonnateurs ont tout en main pour soutenir les milieux
familiaux. Alors, on va continuer dans ce sens-là.
Et, oui, c'est important de le développer, Mme
la Présidente, le réseau, parce qu'on a des milliers de parents qui attendent puis qui veulent avoir ces places,
ces places de qualité, ces places à contribution réduite. Et on va continuer
de travailler, en collaboration avec l'ensemble du réseau, à le développer et à
améliorer la qualité.
Alors, on le
fait actuellement, on travaille avec les plans d'action, on continue
l'évaluation de façon constante pour toujours améliorer la qualité à
l'intérieur du réseau. C'est notre engagement. On le fait actuellement, et on
va continuer de le faire.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Mme la
Présidente, depuis que la CAQ est au pouvoir, le déclin du personnel qualifié
se poursuit, dans le réseau. Pour les
garderies non subventionnées, c'est maintenant 86 % d'entre elles qui ne
répondent pas au ratio souhaité. Malgré l'engagement de la ministre, la
VGQ remet maintenant en doute sa capacité à revenir au ratio d'éducatrices
formées promis pour 2027. Un autre échec.
Que répond la ministre aux parents inquiets du
Québec?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy (Verchères) : Alors, merci,
Mme la Présidente. On a mis en place une opération main-d'oeuvre, je pense que je n'apprends rien à personne ici en
disant qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre, mais il faut prendre le temps
de qualifier nos éducatrices. On fait ça en
même temps qu'on décide de développer le réseau et continuer à offrir,
justement, à nos parents des places à
contribution réduite. Alors, oui, il y a du travail qui se fait, mais il faut
donner le temps à ces mesures-là, que ces dames, ces garçons puissent se
qualifier. Mais, d'ici là, on doit continuer à développer le réseau. Nous, on n'a pas fait le choix de s'asseoir sur
nos mains, on a fait le choix d'offrir des services aux familles du Québec, et
c'est ce qu'on va continuer à faire, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Avec les offres faites aux éducatrices, on
commence à comprendre les priorités de la CAQ. 12,7 % sur cinq ans,
c'est décevant, c'est insuffisant, et c'est à peine la moitié de ce qu'on a vu
dans le secteur public. En voulez-vous une bonne? L'offre gouvernementale leur
retire même des incitatifs à la formation continue.
Nos
éducatrices viennent de se doter de mandats de grève. Elles n'en peuvent plus.
Elles, elles se battent au quotidien pour un meilleur réseau. Qu'en
est-il de la ministre?
La Présidente : La réponse de la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme
LeBel : Oui, Mme la Présidente. Bien, ça va me permettre
de répondre qu'on est en négociation. Donc, on a déposé les offres
gouvernementales tant dans le réseau du service de garde que dans le réseau des
CPE, à la mi-mai. Dans ce
réseau, les offres qui sont sur la table sont les offres qui ont été faites au
départ à tous les syndicats concernés. On a réussi à s'entendre avec le front
commun, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas s'entendre avec la FIPEQ, je
rappellerai... et les autres syndicats concernés. Je rappellerai que, dans la
dernière négociation, ils ont eu 18 % d'augmentation sur trois ans.
Maintenant, on a besoin, dans le réseau de
services de garde, de souplesse, comme dans la santé, comme dans l'éducation.
On aura besoin de nos contreparties. On continue.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député des Îles-de-la-Madeleine.
Rapport du Vérificateur
général sur la qualité
des services de garde éducatifs à l'enfance
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau : Mme la Présidente,
hier, on a fait le plaidoyer pour un réseau 100 % CPE, parce que les CPE sont synonymes de qualité. Ce matin, dans son
rapport annuel, la Vérificatrice générale constate que, depuis 2019, la qualité
éducative s'est dégradée dans l'ensemble du
réseau des services de garde à la petite enfance. Au test de qualité du
ministère, le taux d'échec est de près de 60 % pour les garderies privées.
Pire encore, la Vérificatrice générale indique que le tiers des plans d'action demandés par la ministre pour
résorber la situation ne sont pas remis, et, pour les autres, les plans sont
tout simplement inadéquats. Ces conclusions, évidemment, sont
accablantes et dramatiques car, évidemment, c'est de la qualité des services
éducatifs de nos enfants dont on parle, c'est aussi de leur avenir.
Alors, face à
nos questions, hier, la ministre a évoqué l'Halloween puis les fantômes. Qu'est-ce
qu'elle va répondre aux parents et à la Vérificatrice générale quant à
la qualité du réseau qui se dégrade?
La Présidente : La réponse de la
ministre de la Famille.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy (Verchères) : Merci, Mme la
Présidente. Ça me permet, justement, de dire que nous n'avons pas attendu, nous
avons mis en place des mesures pour s'assurer, justement, que les plans
d'action... pour améliorer encore la qualité
dans l'ensemble des services de garde éducatifs au Québec, que ce soient des
garderies subventionnées ou des CPE, pour bien soutenir les milieux,
pour s'assurer d'avoir les plans d'action.
Évidemment, le rapport de la vérificatrice date
de quelques années, mais, depuis ce temps-là, on a mis en place les mesures
qu'il fallait, justement, pour s'assurer qu'il y ait une amélioration de la
qualité dans le réseau, qu'on puisse continuer à le développer, qu'on puisse
offrir aux parents des milieux de qualité et sécuritaires. Et effectivement
c'est ce que l'on a fait. D'ailleurs, je
rappelle à mon confrère qu'on a adopté la loi n° 6
sur l'amélioration de la sécurité au niveau, justement, des services de
garde éducatifs à l'enfance, donc une loi qui nous permet d'intervenir plus
rapidement, plus efficacement. C'est
évidemment pour des mesures exceptionnelles, mais on a pris les dispositions
pour avoir tout en main pour s'assurer de la sécurité dans l'ensemble du
réseau.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Joël
Arseneau
M.
Arseneau : ...petite mise à jour à l'attention de la ministre :
le rapport de la Vérificatrice générale, il ne date pas de plusieurs
années, il a été déposé ce matin, il sera présenté publiquement à
11 heures.
Hier, on a
fait valoir que 77 % des plaintes relatives aux services de garde
éducatifs à l'enfance viennent des garderies privées, contre 20 % du réseau des CPE. Ce que la VG nous dit
aujourd'hui, et je cite, c'est que «le traitement des plaintes réalisé par le ministère de la Famille ne permet
pas de gérer adéquatement les risques, et ses interventions sont
insuffisantes».
Qu'est-ce que la ministre répond?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy (Verchères) : Alors, merci,
Mme la Présidente. Alors, comme je le mentionnais, oui, elle l'a déposé ce matin, ce n'est pas avec les données de ce
matin, c'est avec les tests qu'elle a faits à partir de 2018. Alors, mon
confrère est au fait de ça, là, donc je
n'ai pas besoin d'insister là-dessus. Puis, oui, on a mis des mesures en place
et on va continuer de le faire.
Alors, comme elle l'a déposé ce matin, à
10 heures, vous comprendrez qu'on va prendre le temps de l'analyser en entier, de faire un plan d'action et de
continuer ce que l'on a déjà commencé, donc de continuer à développer ce réseau
avec tant de la qualité et de la sécurité. Et
c'est ça que souhaitent les familles au Québec, et on va continuer de le faire
dans le même sens.
• (10 h 40) •
La Présidente : Et deuxième
complémentaire.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Mme la Présidente, la
situation est préoccupante pour nos enfants, et ce qui est clair, c'est que les chiffres contenus dans le rapport de la
Vérificatrice générale tendent à démontrer que les CPE sont des milieux de
meilleure qualité. Le ratio d'éducatrices qualifiées y est largement supérieur,
le nombre de plaintes y est plus bas, le taux de réussite des
évaluations gouvernementales deux fois plus grand que dans les garderies
privées.
Alors, Mme la Présidente, qu'est-ce que ça va
prendre à la ministre pour comprendre que son virage vers les garderies privées
va réduire encore la qualité des services au Québec?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy
(Verchères) : Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente. Je crois
que je n'ai pas été assez claire, hier. Alors, je vais le répéter,
puisque je n'ai pas été assez claire.
Dans
l'ensemble des places qui ont été octroyées pour faire le grand chantier, deux
tiers des places, deux tiers des places sont octroyés en CPE. Il reste environ
20 000 places en réalisation actuellement, et c'est 80 % de ces
places en réalisation qui sont des places en CPE.
Alors, vous
comprendrez, Mme la Présidente, quand on me dit que j'ai fait un virage vers le
privé, ce n'est pas le cas. Mais je ne suis pas de ceux qui disent : Je
crois, je pense qu'il y a un seul modèle. On a une diversité de notre réseau,
on a une diversité qui est grande.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Maurice-Richard.
Relocalisation des
organismes du Centre communautaire d'Ahuntsic
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Merci, Mme la
Présidente. Il y a 25 000 personnes qui fréquentent le Centre
communautaire Ahuntsic chaque année depuis
20 ans. Ils et elles y vont chercher des services de santé mentale, de
répit familial et bien d'autres services essentiels, sans compter les milliers
de personnes qui dépendent de la banque alimentaire pour se nourrir. La colocation de ces organismes ne permet pas
seulement de faciliter la vie des citoyennes et citoyens, mais décuple leur
efficacité.
Malheureusement,
tout ceci risque de s'écrouler. Il y a quelques mois, le CSSDM nous a appris
que les 13 organismes devront
quitter en 2025. C'est d'autant plus crève-coeur, Mme la Présidente, qu'il y a
un projet en cours pour relocaliser tous ces organismes de manière
permanente, mais les nouveaux locaux ne sont pas prêts.
Ma question
est simple : Est-ce que le gouvernement peut s'engager à travailler avec
le centre de services scolaire de Montréal pour accorder un délai de
cinq ans aux organismes communautaires?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire.
Mme Chantal
Rouleau
Mme
Rouleau : Merci beaucoup, Mme la Présidente. La situation des
organismes communautaires est très préoccupante, me préoccupe beaucoup,
et je travaille avec mes collègues, avec le ministre de l'Éducation notamment,
je travaille avec la ville de Montréal, je travaille avec le centre de services
scolaire, qui est le premier... en premier lieu responsable des écoles, qui avait logé les organismes communautaires, mais
on sait que les écoles doivent reprendre leur fonction première liée à
l'éducation, donc vont être retransformées en écoles pour les enfants.
Alors là, en
ce moment, on travaille avec les organismes. Mon ministère travaille aussi à
développer une mesure pour aider, accompagner les organismes communautaires à
être bien logés. Alors, c'est une mesure qui sera déposée prochainement pour aider les organismes et faire
en sorte qu'on puisse colmater cette brèche qu'il y a, importante, au Québec,
pour loger les organismes communautaires de manière convenable, Mme la
Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Haroun
Bouazzi
M.
Bouazzi : Merci, Mme la Présidente. Le centre offre des
services essentiels pour toutes les classes, mais, pour les personnes qui sont dans la rue, pour les
familles qui ont du mal à se nourrir, pour les personnes qui ont des problèmes
de santé mentale, ces services-là rendent une dignité à des personnes à
qui on l'a arrachée.
Je vous
entends, mais je n'ai pas entendu, Mme la ministre, un engagement. Est-ce que
votre gouvernement s'engage à leur donner un répit le temps que les nouveaux
locaux soient libres? Est-ce que c'est un engagement de votre part?
La Présidente : Et je vous rappelle
que vous vous adressez à la présidence. Et la réponse de la ministre.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Bien, Mme la
Présidente, il y a... on est en réflexion, actuellement, pour aider les
organismes. Le député demande un engagement
formel sur une demande qui a été faite. On est en train d'analyser les choses,
mais c'est le centre de services
scolaire qui, d'abord, est responsable de ces bâtiments-là. Il faut trouver des
solutions et il faut être créatif dans la recherche de ces solutions,
parce que la situation des organismes communautaires à trouver de nouveaux locaux est semblable à ce qui se passe dans le
logement, les coûts qui ont augmenté énormément. Alors, il faut trouver des
solutions qui soient pérennes et qui soient justes pour tous.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Haroun
Bouazzi
M.
Bouazzi : Bien sûr que je veux un engagement, Mme la
Présidente. Il y a 2 000 familles qui dépendent de la banque
alimentaire, il y a 8 000 familles qui ont besoin ne serait-ce que de
cette banque-là de manière ponctuelle.
Est-ce que vous vous engagez... Est-ce que, Mme
la Présidente, la ministre s'engage à rencontrer les groupes? Parce qu'on est tous en mode solution, y compris mon collègue d'Acadie, y compris l'élu... la mairesse
d'Ahuntsic-Cartierville, y compris l'élu fédéral d'Ahuntsic-Cartierville. Est-ce
que la ministre s'engage à rencontrer les groupes communautaires pour
trouver des solutions?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M.
Drainville : Merci, Mme la Présidente. Alors, oui, on travaille
conjointement, la ministre de la Solidarité sociale et moi-même, et évidemment
avec les centres de services scolaires, puisque ce sont les premiers concernés
par la gestion des espaces et des écoles.
Maintenant, M. le Président, cette question de
Québec solidaire est un peu surprenante...
Des voix : ...
M. Drainville : Qu'est-ce que j'ai
dit?
Des voix : ...
M.
Drainville : Mme la Présidente! Mme la Présidente, cette
question est un peu étonnante, venant d'un parti qui nie les effets, les
conséquences de l'immigration temporaire. 560 000 immigrants temporaires
sur notre territoire, ça crée beaucoup
de pression sur les espaces, sur les écoles. Et donc il serait temps de le
reconnaître, parce qu'effectivement ces nouveaux élèves doivent être mis
dans...
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant...
Des voix : ...
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Chomedey.
Financement des
festivals
Mme Sona
Lakhoyan Olivier
Mme
Lakhoyan Olivier : Mme la Présidente, les festivals sont importants
pour le dynamisme économique et la vitalité d'une région. Ils
contribuent à son rayonnement et à l'attrait de visiteurs.
C'est notamment le cas de la Foire gourmande de
l'Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est ontarien, ainsi que de H2O le festival. Malheureusement, ces deux événements
se sont fait retirer leur subvention de Patrimoine canadien. Selon le président de la foire gourmande, il s'agit
d'une perte de 100 000 $ annuellement de la part du fédéral. Cela met
à risque la tenue de l'événement. Il se demande même si 2024 marquera la
dernière édition de la foire gourmande.
Mme la Présidente, les organisateurs ont des
craintes. Est-ce que la ministre du Tourisme compte faire des représentations auprès du fédéral afin de rétablir
le financement nécessaire à la tenue de ces festivals et défendre leurs
intérêts?
La Présidente : La réponse de la...
Des voix : ...
La Présidente : Un peu de silence,
je vous prie. La réponse de la ministre du Tourisme.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx
(Berthier) : Vous dire comment je suis contente d'avoir cette
question-là, Mme la Présidente, parce que le
gouvernement du Québec, pour les festivals et les événements, compte tenu de la
condition dans laquelle ils se sont retrouvés durant la pandémie, c'est
un tissu extrêmement important, les festivals et événements, au Québec, on les a soutenus, évidemment, beaucoup, beaucoup,
durant la pandémie et durant la négociation d'une nouvelle entente avec nos festivals et événements. C'est près de
260 festivals et événements qui sont soutenus par notre ministère, Mme la
Présidente.
Ils nous ont demandé
de la prévisibilité, alors c'est ce qu'on a fait avec eux,
30 millions de dollars disponibles annuellement
pour les deux prochaines années. On parle d'une hausse, Mme la Présidente, de
tout près de 40 %, par rapport au
budget disponible sous le gouvernement libéral de l'époque, pour soutenir les
festivals et événements, parce qu'ils nous demandaient de la
prévisibilité.
Maintenant, je vais
appuyer ma collègue en disant : Où est le fédéral? Le fédéral retire de
plus en plus ses subventions auprès des
festivals et événements, qui sont un tissu extrêmement important pour
l'ensemble des régions du Québec, pas
seulement les portes d'entrée que sont Montréal, Québec ou l'Outaouais, mais
pour l'ensemble du territoire québécois.
Donc, oui, le fédéral doit continuer de contribuer aux festivals et les
événements, et je vais continuer de cogner à la porte du fédéral.
La
Présidente : Première complémentaire.
Une voix : ...
La
Présidente : En question principale, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Rapport du Vérificateur général sur la qualité des
services de garde éducatifs à l'enfance
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Le rapport
que nous avons eu ce matin de la Vérificateure générale du Québec nous donne
des constats qui sont vraiment alarmants en ce qui concerne le réseau des
services de garde éducatifs à l'enfance.
Le
premier constat, c'est : «Près de 30 % des installations de services
de garde dont la qualité éducative a été évaluée ont échoué, et les actions
correctives mises en place sont insuffisantes.» On ne parle pas de 2018, on
parle de tous les résultats sous le gouvernement de la CAQ, de 2019
jusqu'à 2023. On parle, entre 2019 et 2022, la qualité éducative de 1 634 installations de CPE et de
garderies a été évaluée. Et le taux d'échec a été près de 60 %, en 2022 et
2023, pour les garderies. C'est à la
baisse. On voit un taux d'échec qui est alarmant. On parle de nos enfants, puis
le constat, c'est... Puis, en plus, plus du tiers des rapports ont été transmis
au ministère... 31 des 38 plans d'action examinés étaient de qualité
insuffisante.
Que répond la
ministre?
• (10 h 50) •
La
Présidente : La réponse de la ministre de la Famille.
Mme Suzanne Roy
Mme Roy (Verchères) : Merci, Mme la Présidente.
Alors, oui, on a mis des choses en place, on a même... on s'est même assurés
d'automatiser pour s'assurer de pouvoir suivre les plans d'action, de pouvoir
s'assurer que le suivi est effectué auprès
des services de garde éducatifs, alors... Et, quand on parle de 2019, on parle
de la période pandémique, où effectivement ça a été un peu particulier, au niveau des services de garde. Mais, malgré cela, ce qui est important pour nous,
c'est de continuer d'investir dans cette qualité et de développer notre
réseau.
Alors, bien sûr, Mme la Présidente, nous aurions
pu, dans une période difficile, où il y a une pénurie de main-d'oeuvre, où il y
a des... l'inflation, décider de s'asseoir sur nos mains et de ne pas continuer
à développer le réseau, mais il est important parce que ce sont des
familles, des parents qui attendent. Alors, on travaille en parallèle, tant au
niveau du recrutement, à améliorer la
qualité et aussi à développer. Nous, on n'a pas fait le choix, comme certains
partis, de développer des garderies non subventionnées pour financer un
parti politique ou bien encore de mettre une taxe famille. On travaille à
améliorer les choses.
La
Présidente : En terminant.
Mme Roy
(Verchères) : ...à améliorer les choses.
La
Présidente : En question principale ou complémentaire?
Une voix : ...
La Présidente : En question
principale...
Des
voix : ...
La Présidente :
S'il vous plaît! En question principale, nous écoutons maintenant la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Et on l'écoute.
Rapport du Vérificateur
général sur la qualité des
services de garde éducatifs à l'enfance
Mme Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : À entendre la ministre, c'est comme si elle ne comprend
pas qu'il y a un rapport où on parle de la
qualité, du résultat des services de garde éducatifs pour nos tout-petits, dans
notre réseau de services de garde, dont
nous devons être fiers, mais, sur 64 plans d'action demandés par le ministère de la Famille, de juin à novembre 2022, aux services de garde éducatifs, ils ont échoué à
l'évaluation. Est-ce qu'il y a des suivis qui vont être faits? La ministre a
dit que, oui, on travaille, on est
là, on est en train de développer, mais ça reste qu'il y a quand même des
résultats qui sont les plus pires que nous avons vus depuis des années.
On parle aussi de
publier les résultats individuels de chaque service de garde. On ne va pas voir
ça avant 2028.
À quoi attend le
gouvernement pour parler de la qualité de ce que nous avons dans les services
de garde ici, au Québec? C'est ça qui est
supposé de rayonner, on est supposés d'être le paradis pour nos enfants, pour
nos familles ici, mais ça reste que les familles vont être inquiètes
quand ils vont lire ce rapport qui parle d'une baisse de qualité, qui parle
d'un gouvernement qui ne prend pas ses responsabilités pour s'assurer de la
qualité de service dans les services de garde.
Des voix : ...
La
Présidente : Vous connaissez la règle. Pas de bravo. La réponse de la
ministre.
Mme Suzanne Roy
Mme Roy (Verchères) : Merci, Mme la Présidente.
Non, au bilan des libéraux, il n'y a pas de bravo à faire en termes de
services de garde.
Alors, ceci étant
dit, Mme la Présidente, oui, on a mis en place... on a mis en place des
éléments pour s'assurer, justement, qu'il y
ait des plans d'action. Et, nous, notre objectif, c'est d'accompagner les
services de garde pour toujours améliorer.
Alors, ce n'est pas un test de français. On parle d'échouer le test de qualité,
c'est certains éléments, des éléments à améliorer à l'intérieur du
réseau. Et on le fait. On va continuer à le faire, parce que, oui, c'est
important, la qualité à l'intérieur de nos
services de garde éducatifs. On va prendre le temps de bien analyser. On va
aller encore plus loin au niveau, justement,
du soutien auprès des services de garde éducatifs, au Québec, parce qu'on a
effectivement nos enfants à coeur.
La Présidente :
Voilà. Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Demeurez
en place pour les votes reportés. Et, pour ce faire, je vais céder la place au
troisième vice-président de l'Assemblée nationale. Je vous remercie,
tout le monde. Bonne fin de journée.
Votes reportés
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, comme annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder aux votes reportés sur
la motion de Mme la députée des Mille-Îles débattue hier aux affaires inscrites
par les députés de l'opposition et sur la motion d'amendement de Mme la
ministre responsable de l'Habitation.
Conformément
au règlement, je dois d'abord mettre aux voix la motion d'amendement présentée
par Mme la ministre responsable de l'Habitation, avant de procéder au vote sur
la motion principale. Je vous fais donc la lecture de ces deux motions.
La motion principale
de Mme la députée de Mille-Îles se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte
que selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement, le Québec devrait construire 1,1 million d'habitations
d'ici 2030 pour faire face à la croissance de sa population et pour espérer un
retour à l'équilibre;
«Qu'elle prenne acte du faible niveau
de demandes de permis de construction et de la baisse des mises en chantiers
des dernières années qui éloignent le Québec de la réalisation de cet objectif;
«Qu'elle souligne que la rareté en
matière de logement entraîne des conséquences délétères sur les Québécoises et
les Québécois, notamment en matière économique, sociale et de santé
mentale;
«Qu'enfin,
elle exige du gouvernement caquiste le dépôt d'un plan complet incluant des
cibles de mises en chantier résidentielles
par année et contenant les mesures nécessaires pour revigorer la construction
résidentielle au Québec et atteindre ces cibles.»
La motion de
l'amendement de Mme la ministre responsable de l'Habitation se lit comme
suit :
Au
dernier alinéa, retirer les mots
«d'un plan complet» et les remplacer par «d'une stratégie gouvernementale en
habitation» et retirer les mots «résidentielles par année».
Motion d'amendement à la motion
proposant que l'Assemblée exige du gouvernement
le dépôt d'une stratégie gouvernementale en habitation incluant des cibles de
mises en chantier et contenant les mesures nécessaires pour revigorer la
construction résidentielle au Québec et atteindre ces cibles
Je mets d'abord aux
voix la motion d'amendement de Mme la ministre responsable de l'Habitation que
je viens tout juste de lire. Le vote est maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 99
Contre :
0
Abstentions :
0
Motion amendée
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : L'amendement étant adopté, je mets maintenant aux voix
la motion de Mme la députée des Mille-Îles, telle qu'amendée, qui se lit
désormais comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que selon la Société canadienne d'hypothèques
et de logement, le Québec devra construire 1,1 million d'habitations d'ici
2030 pour faire face à la croissance de sa population et pour espérer un
retour à l'équilibre;
«Qu'elle
prenne acte du faible niveau de demande de permis de construction et de la
baisse des mises en chantier des dernières années qui éloignent le
Québec de la réalisation de cet objectif;
«Qu'elle souligne que
la rareté en matière de logement entraîne des conséquences délétères sur les
Québécoises et les Québécois, notamment en matière économique, sociale et de
santé mentale;
«Qu'enfin,
elle exige du gouvernement caquiste le dépôt d'une stratégie gouvernementale en
habitation incluant des cibles de
mises en chantier et contenant les mesures nécessaires pour revigorer la
construction résidentielle au Québec et atteindre ces cibles.»
Le vote est
maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 99
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion... Donc, vous aurez compris que cette motion est donc adoptée.
Motions sans préavis
À la rubrique des
motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation
des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe
d'opposition. M. le député de Laurier-Dorion.
Viser l'adoption du projet de loi limitant le droit
d'éviction des
locateurs et renforçant la protection des locataires aînés
d'ici la fin de la présente période de travaux
M. Fontecilla :
Merci, M. le Président. Je
sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion
suivante conjointement avec la ministre responsable de l'Habitation :
«Que
l'Assemblée nationale réitère l'importance d'agir rapidement afin de limiter
les effets de la crise du logement sur les plus vulnérables;
«Qu'elle rappelle
l'adoption à l'unanimité, le 10 avril dernier, d'une motion par laquelle
l'ensemble des partis politiques représentés
en cette Chambre s'est engagé "à collaborer de bonne foi afin d'améliorer
la protection des locataires aînés vulnérables contre les
évictions";
«Qu'elle
prenne acte que le projet de loi n° 65, Loi limitant le droit d'éviction
des locateurs et renforçant la protection des locataires aînés, déposé le
22 mai dernier, reprend des propositions appuyées par l'ensemble des
partis représentés en cette Chambre;
«Qu'ainsi,
elle demande à l'ensemble de ces partis de s'engager à collaborer de bonne foi
afin de viser l'adoption du projet de loi n° 65 d'ici la fin de la
présente période de travaux.»
Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Il
y a consentement, sans débat, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il y a consentement, sans débat. M. le leader adjoint
du gouvernement.
• (11 heures) •
M. Cliche-Rivard : ...
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Peut-être
pas du gouvernement, mais du deuxième groupe d'opposition.
Alors, un vote a été demandé. La période de vote
est ouverte.
La période de vote est terminée. Mme la secrétaire
générale.
La
Secrétaire : Pour : 97
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Benjamin) : La
motion est donc adoptée. Pour la prochaine motion, ça appartient au troisième
groupe d'opposition. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le Président, je sollicite le consentement des
membres de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse la
nécessité et la pertinence d'instaurer une majorité numérique.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
n'y a pas de consentement. Et, pour la prochaine motion, qui appartient à un
membre du groupe formant le gouvernement, j'invite Mme la ministre des
Transports à présenter la motion.
Désigner la deuxième
semaine du mois de juin comme Semaine nationale
de sensibilisation à la sécurité des travailleurs routiers
Mme
Guilbault : Oui, merci, M. le Président. En soulignant la
présence de représentants des travailleurs routiers ici, dans nos
tribunes, ce matin.
Donc, je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le leader de l'opposition officielle, le député de
Taschereau, le député des Îles-de-la-Madeleine, la députée de Vaudreuil
et le député d'Arthabaska :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que les comportements téméraires des
conducteurs sont l'une des principales causes de blessures et de décès
des travailleurs routiers au Québec et qu'elle envoie un message fort indiquant
que ces comportements ne peuvent être tolérés;
«Qu'elle rappelle aux conducteurs qu'aux abords
d'un chantier routier, il est primordial de respecter les limites de vitesse et
de redoubler de prudence afin de protéger tous les travailleurs dans les zones
de travaux ainsi que tous les usagers de la
route;
«Qu'elle
rappelle aux conducteurs que les directives d'un signaleur ont préséance sur la
signalisation et qu'elles doivent être respectées, puisqu'elles assurent la
sécurité des usagers et des travailleurs dans une zone de chantier;
«Qu'elle souligne l'importance de faire preuve
de courtoisie à l'égard des travailleurs routiers, car ceux-ci exercent un métier qui les expose davantage aux
risques d'accident, alors même qu'ils oeuvrent à assurer la sécurité de tous
les Québécois;
«Qu'elle reconnaisse que la sécurité des
travailleurs routiers est une responsabilité partagée;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale désigne la deuxième semaine du mois de juin comme étant
la Semaine nationale de sensibilisation à la sécurité des travailleurs routiers
et observe une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes
blessées ou décédées.» Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
Nous allons maintenant observer une minute de silence.
• (11 h 04
—
11 h 05
)
•
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
Je vous remercie. Toujours à la rubrique des motions sans préavis, la prochaine
motion revient à un membre du groupe formant l'opposition officielle. M. le
député de Pontiac.
M. Fortin : Merci, M.
le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec la députée de Verdun, le député de
Matane-Matapédia et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte de la décision de la Commission de la
protection du territoire agricole du Québec venant empêcher la tenue
d'une série de 45 spectacles de l'artiste Mario Pelchat sur son vignoble;
«Qu'elle
déclare qu'il est important de favoriser les opportunités mettant la population
en contact avec notre territoire agricole [ainsi que] ses producteurs;
«Qu'elle
rappelle que le gouvernement détient le pouvoir réglementaire de permettre la
tenue d'activités agrotouristiques sur le territoire agricole en vertu
de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles;
«Qu'enfin,
l'Assemblée demande au gouvernement caquiste d'utiliser ce pouvoir réglementaire,
en revoyant les critères ayant mené
aux récents refus de certains projets, afin de permettre davantage d'activités
agrotouristiques au bénéfice de notre culture, de nos régions et du
monde agricole.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, toujours... toujours à la rubrique...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : S'il
vous plaît! Toujours à la rubrique des motions sans préavis, une motion sans préavis ayant déjà été présentée par le
groupe parlementaire formant le gouvernement, je demande s'il y a consentement
pour permettre...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : S'il
vous plaît! Merci. Je demande s'il y a consentement pour permettre la lecture
d'une autre motion sans préavis. Consentement. M. le leader adjoint du
gouvernement.
Modifier l'horaire des travaux parlementaires pendant la
période de travaux intensifs
M. Caire : Oui,
merci, M. le Président. Je fais motion afin :
«Que,
pendant la période de travaux intensifs devant se tenir du 28 mai au
7 juin 2024, l'horaire des travaux de l'Assemblée et des
commissions soit modifié ainsi :
«Que, le mardi soir,
l'Assemblée et les commissions tiennent séance de 19 heures à 21 heures,
plutôt que de 19 h 30 à 21 h 30;
«Que,
le jeudi après-midi et le jeudi soir, l'Assemblée et les commissions tiennent
séance de 14 heures à 18 heures et de 19 heures à 21 heures
plutôt que de 15 heures à 18 heures et de 19 h 30 à
22 h 30;
«Que
la présente motion ait préséance sur toute disposition incompatible du
règlement de l'Assemblée nationale.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Avis touchant les travaux des
commissions
M. Caire : Merci,
M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de l'aménagement du
territoire entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 45,
loi modifiant la loi sur les sports afin principalement de renforcer la
protection de l'intégrité des personnes dans les loisirs et les sports,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
14 heures à 16 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de
l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 57, Loi édictant la
Loi visant à protéger les élus et à favoriser l'exercice sans entraves de leurs
fonctions et modifiant diverses dispositions législatives concernant le
domaine municipal, le mardi 28 mai, de 10 heures à midi, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission des institutions poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 56, Loi portant sur la réforme
du droit de la famille et instituant le régime d'union parentale,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
14 heures à 16 h 30, ainsi que le mardi 28 mai, de
10 heures à midi, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des finances
publiques entreprendra les consultations particulières et les auditions
publiques du projet de loi n° 62, Loi visant principalement
à diversifier les stratégies d'acquisition des organismes publics et à leur
offrir davantage d'agilité dans la
réalisation de leurs projets d'infrastructure, le mardi 28 mai, de 10 heures à 11 h 50, à la
salle Pauline-Marois.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le leader adjoint du gouvernement.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
À la rubrique Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée, je vous rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain,
le vendredi 24 mai 2024, M. le député de Jean-Lesage s'adressera à M.
le ministre responsable des Relations
canadiennes et de la Francophonie canadienne sur le sujet suivant : L'indépendance du Québec comme seul levier suffisant pour assurer le financement
adéquat de nos services publics, relever le défi de nos ambitions climatiques
et voir s'épanouir la culture et l'identité québécoise.
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président.
Pourriez-vous appeler l'article 10 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 37
Reprise du débat sur la prise en considération du rapport
de la commission qui en a fait l'étude détaillée
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À l'article 10 du feuilleton, l'Assemblée
reprend le débat ajourné le 22 mai 2024 sur la prise en
considération du rapport de la Commission de la santé et des services sociaux
sur le projet de loi n° 37, Loi sur le commissaire au
bien-être et aux droits des enfants.
Je reconnais Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Elisabeth Prass (suite)
Mme
Prass : Merci, M. le Président. Donc, je vais conclure le
discours que j'ai commencé hier à propos du projet de loi n° 37.
Donc, le commissaire qui sera mis en place doit
être un défenseur des droits de tous les enfants, veillant à ce que leur voix soit entendue et prise en compte
dans toutes les décisions qui les concernent. Grâce aux débats que... aux
débats que nous avons eus lors des
consultations, nous avons convaincu le ministre que le commissaire devra avoir
accès dans les institutions pour
avoir accès à l'information dont il a... dont il juge nécessaire, qu'il
déposera un rapport ici, à l'Assemblée nationale,
pour que les membres de la commission puissent le questionner à l'égard
de ses enquêtes et ses recommandations.
• (11 h 10) •
Il aurait été
primordial de modifier le préambule que propose le projet de loi pour
l'adoption d'une charte des droits de l'enfant pour souligner que l'enfant est
une personne et un citoyen à part entière. D'ailleurs, ma collègue de Robert-Baldwin
a déposé un amendement dans ce sens, et nous avons été très déçus par le refus
du ministre. C'est essentiel. Cette charte
serait essentielle pour guider... Excusez-moi. Cette notion serait essentielle
pour guider le travail ou le commissaire.
En accord avec les recommandations de la
commission Laurent, il est essentiel de voir la création d'une charte spécifique aux droits des enfants au Québec. Également,
lors des consultations, plusieurs groupes ont manifesté cette demande.
Cette charte permettrait de consolider et de renforcer les droits des enfants
tels qu'ils sont énoncés dans les conventions internationales que nous avons
déjà ratifiées au Québec. Elle servirait également de guide pour toutes les
actions et décisions concernant les enfants
au Québec, garantissant que leurs droits sont toujours respectés et protégés.
Cette charte servirait d'assise
légale au travail du commissaire, lui fournissant un cadre clair et solide pour
guider ses actions et décisions.
Nous avons été déçus par le refus du ministre
d'insérer cet élément dans le projet de loi, et, sans s'engager, il a fait allusion que quelque chose dans ce sens
s'en venait. On espère voir une telle charte dédiée aux enfants se réaliser le
plus tôt possible.
Il aurait
été... Il serait important d'assurer le bien-être et le respect des droits des
enfants en situation de handicap, issus des communautés culturelles ou vivant
dans la pauvreté, entre autres. La prise en compte des facteurs
socioéconomiques et culturels est un
élément qui est important. En effet, ces enfants sont également susceptibles de
faire face à des défis et des obstacles spécifiques qui nécessitent une
attention particulière. Par exemple, selon un rapport de 2018, les enfants
ayant une déficience intellectuelle sont trois fois et demie plus à risque
d'être victimes d'agressions sexuelles, et les conséquences sur leur santé
physique et mentale sont plus importantes que chez les autres enfants. Dans le
même ordre d'idées, les probabilités qu'un enfant soit victime de
maltraitance sont deux à trois fois plus élevées chez les enfants autistes,
ayant une déficience intellectuelle, ou les
deux que chez les enfants neurotypiques. Les enfants qui grandissent dans un
contexte de pauvreté font aussi face à des défis particuliers qui
doivent être pris en compte par le commissaire.
Notons
qu'il sera absolument crucial que l'ensemble du personnel du commissaire soit
formé pour bien répondre aux
spécificités de ces enfants, et bien les comprendre, et comprendre leur
situation, que le personnel du commissaire soit formé pour bien répondre
aux différentes situations des enfants, dont ceux en situation de handicap.
Le ministre
n'a pas... Lors de la commission, le ministre n'a pas voulu préciser la
composition du comité consultatif pour ne pas exclure certains jeunes, mais on
espère voir vraiment une représentation régionale et des différentes
situations des enfants ainsi que les jeunes adultes.
Le ministre a démontré de l'ouverture et a accepté plusieurs de nos amendements
dans le but de bonifier le projet de loi
pour le... pour le mieux de nos enfants et, compte tenu de l'importance et de
la nécessité de la création d'un commissaire au bien-être et aux droits des
enfants, il a accepté de rendre... de prendre un virage de sa proposition originale qu'un commissaire
adjoint aux Premières Nations et Inuits soit nommé et a plutôt accepté que
chacune de ces communautés puisse avoir leur propre commissaire adjoint issu de
leur communauté, comme ils sont les mieux placés pour gérer ce rôle.
Cela dit,
même après l'étude détaillée et nos propositions d'amendement qui visaient à
répondre aux recommandations de la
commission Laurent, plusieurs éléments n'ont pas été repris dans le projet de
loi, notamment quant à l'autodétermination des peuples des Premières
Nations et les Inuits en matière de
protection de la jeunesse et quant au réel pouvoir qu'aura le futur
commissaire versus les actuels pouvoirs de la CDPDJ.
En conclusion, le projet de loi n° 37... le
projet de loi n° 37 pour un commissaire au bien-être des enfants est une
étape essentielle dans notre engagement envers nos enfants. Il nous donne
l'occasion de renforcer la protection de l'enfance,
d'assurer leur sécurité et leur épanouissement et de leur offrir les meilleures
chances de réussite. La protection de l'enfance est l'affaire de tous et
une priorité absolue. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de D'Arcy-McGee. Est-ce qu'il
y a d'autres intervenants?
Mise aux voix du rapport
Sinon, à ce
moment-là, j'irai avec le rapport de la Commission de la santé et des services sociaux portant sur le projet de loi n° 37, Loi
sur le commissaire au bien-être et aux droits des enfants. Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Merci, M. le Président.
Pourriez-vous appeler l'article 11 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 51
Adoption
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À l'article 11 du feuilleton, M. le ministre du Travail propose l'adoption du projet de loi n° 51, Loi modernisant
l'industrie de la construction.
Et je reconnais comme premier intervenant M. le
ministre du Travail.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, M. le Président.
Je suis évidemment très fier d'en arriver aujourd'hui à la dernière étape de l'étude du projet de loi modernisant
l'industrie de la construction. C'est un projet qui est un des éléments-phares
de nos efforts de modernisation d'une
industrie qui est névralgique pour la société et l'économie du Québec. Son but
est d'aider l'industrie à réaliser ses chantiers plus efficacement, plus
rapidement, en favorisant un climat de travail et un contexte aussi productif et harmonieux que possible, le
tout sans compromettre la qualité des travaux ou la santé et la sécurité des
travailleurs, travailleuses.
De façon plus
précise, les objectifs du projet de loi se résument comme suit : accroître
la productivité de l'industrie, en
particulier grâce à des mesures visant la polyvalence et la mobilité; élargir
l'accès à l'industrie en y encourageant la diversité et l'inclusion; favoriser la transparence et la collaboration
au sein de l'industrie en améliorant le régime de négociation des conventions collectives, en renforçant et en
précisant le rôle de la Commission de
la construction du Québec. Le projet
comprend aussi plusieurs autres mesures complémentaires. On pense notamment à
l'amélioration du Carnet référence construction,
à la possibilité pour un office d'habitation de réaliser davantage de travaux
avec ses propres salariés permanents, permettant ainsi de remettre plus
rapidement en circulation des logements sociaux.
Le projet a
été étudié avec beaucoup d'application, d'attention et de considération.
L'apport des groupes entendus en
consultations particulières, qui ont soumis des mémoires très étoffés, et le
travail attentif des collègues députés lors de l'étude détaillée ont
permis de le bonifier et de le préciser.
Au total, 29 amendements ont été adoptés.
Je pense notamment aux précisions dans les définitions liées au principe de polyvalence et aux types de travaux
permis ou non, dans ce contexte, pour en faciliter l'application; l'accès et
l'inclusion des femmes et des personnes
représentatives de la diversité de la société québécoise; la délivrance de
certificats de compétence et
notamment des paramètres entourant les certificats de compétence-occupation; le
service de référence de main-d'oeuvre; la question de la rétroactivité dans la négociation du
renouvellement des conventions collectives de travail, qui a été simplifiée, et en retirant la création
du Fonds de rétroactivité salariale géré par la Commission de la construction
du Québec. Pour ces aspects et pour l'ensemble du projet, l'objectif était de
rechercher l'équilibre et l'efficacité.
Au cours de l'étude du projet, nous avons
entendu des personnes qui nous disaient que nous allions trop loin, d'autres
qui nous disaient que nous n'allions pas assez loin. J'oserais dire que c'est
probablement une bonne indication et un juste symptôme que nous avons
effectivement travaillé pour trouver des solutions raisonnables et équilibrées.
En restant à l'écoute des différents groupes
qui se sont exprimés sur le projet, nous avons constamment cherché à travailler
dans un esprit de collaboration. Je
crois qu'au terme de ce travail nous atteignons nos objectifs de façon plus
précise et nous avons respecté notre objectif d'améliorer le projet de
loi soumis initialement.
• (11 h 20) •
Bon, je
remercie toutes les personnes qui ont pris part à toutes les étapes, de la
préparation jusqu'à l'étude détaillée. Préparation, je pense notamment aux
personnes de mon ministère, ma sous-ministre Isabelle Merizzi, à mon équipe
de cabinet, mon directeur de cabinet, Jean-Philippe De Choinière, Natalia Acuna
et toutes les personnes qui, de près ou de loin, se sont investies pour faire
de ce projet de loi là une réussite pour le bénéfice des Québécois et des
Québécoises. Évidemment, ma collègue de
Huntingdon, qui m'a constamment soutenu et accompagné, de l'élaboration jusqu'à
la fin de l'étude détaillée, et aussi tous mes collègues gouvernementaux
qui étaient présents. Évidemment, ma collègue de Bourassa-Sauvé, avec qui j'ai partagé, j'ai accru ma connaissance de ses
méthodes de travail. On a partagé le bénéfice et le crédit de certains amendements. Moi, je travaille
toujours dans cette perspective-là de partager des amendements qui sont
présentés autant par les partis d'opposition que par ma propre équipe.
Évidemment, la collègue de Mille-Îles, qui est intervenue
aussi de façon tout à fait raisonnée, mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, qui
a aussi travaillé de la même manière que les autres projets de loi antérieurs,
en essayant constamment d'enrichir pour le bénéfice de ses intérêts et
des préoccupations des groupes avec qui il a
eu des contacts, évidemment, le collègue de Jean-Talon, les recherchistes aussi,
qui étaient présents, l'ensemble du
personnel, la présidente de la Commission de l'économie et du travail, qui est
ma voisine de droite.
Je le dis
encore une fois, on a tous travaillé pour répondre à des besoins importants,
c'est des écoles, des hôpitaux, des routes, des infrastructures, des
entreprises découlant de la filière batterie et de la filière énergie, au
bénéfice, ultimement, de la population du Québec.
C'est donc
avec un sentiment du devoir accompli que j'invite tous les membres de cette
Chambre à adopter le projet de loi modernisant l'industrie de la
construction. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le ministre du Travail. Donc, toujours
sur l'adoption de ce projet de loi n° 51, je reconnais Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme
Cadet : Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Merci, M.
le ministre, pour vos bons mots. M. le Président, je remonterais donc à
la genèse du projet de loi. J'ai souvent eu l'occasion de le faire lors de
l'étude détaillée, lors des consultations
particulières et même auparavant, lors... ou dans l'intervalle, plutôt, donc
lors de mon intervention en Chambre, à l'occasion de l'adoption du
principe de ce projet de loi, donc principe pour lequel, donc, nous avons voté
pour.
Au Québec, on
vit une grave crise de l'habitation, le ministre l'a mentionné, donc. Il y a
également, donc, des filières, donc,
économiques qui requerront, donc, un grand nombre de travailleurs. Vous avez
souvent entendu ma formation politique, M. le Président, vous parler des grands besoins d'Hydro-Québec au cours
des prochaines années, soit d'environ 35 000 travailleurs,
donc, par année, donc, pendant les 10 prochaines années. Vous nous avez
entendus, pas plus tard que lors de cette période de questions ci, mes
collègues, donc, vous parler, donc, de déficit de maintien d'actif, notamment
des établissements collégiaux. Il y a des
écoles à construire, le PQI est complet, les défis ne manquent pas dans le
secteur de la construction.
J'ai souvent
eu l'occasion d'entendre le ministre publiquement, donc, mentionner, donc,
qu'il s'agit donc d'une portion,
donc, du casse-tête, cette réforme de la construction. Ceci dit, je pense qu'on
aurait pu aller plus loin. J'ai entendu le ministre nous évoquer le fait
qu'il... selon lui, donc, il a mis le curseur à la bonne place, parce que
certaines personnes voulaient aller plus
loin, certaines personnes... certaines personnes trouvaient que le projet de
loi, il allait trop loin. Vous devinerez, M. le Président, donc, dans
quel camp ma formation politique se situe, mais je tiens à le mentionner, parce
qu'étant donné l'ampleur des besoins... Puis
c'est important de remonter à ça, hein, parce que les besoins que je vous ai
évoqués, ce sont des besoins réels pour
l'économie québécoise, ce sont des besoins réels, oui, sur le plan
macroéconomique, mais également pour
le vécu des citoyens et des citoyennes. Lorsque ma formation politique se lève
en Chambre, M. le Président, pour
parler du défi, des difficultés qu'a, donc, le gouvernement caquiste, donc, de
pouvoir répondre aux besoins des
citoyens, donc, de pouvoir réaliser les missions essentielles de l'État, c'est
parce que ça touche personnellement, donc, les gens. Lorsqu'on vous parle de la crise de l'habitation, les... cela
signifie que les Québécois, donc, ont besoin, éminemment, donc, de pouvoir se loger, de pouvoir accéder à la
propriété, de pouvoir faire, donc, tout ça, donc, passer à travers les
différents vecteurs, donc, du processus, donc, de l'habitation, donc, avec...
en maintenant, donc, différents principes d'abordabilité. Et, pour ceci, pour pouvoir relever ces défis, pour
nous permettre que... donc, que ces jeunes, donc, puissent aller à l'école, que
l'on puisse, donc, construire, donc, des CPE
et qu'ils puissent y avoir accès, pour que l'on puisse véritablement, donc,
accéder et que les citoyens, donc, aient confiance dans les outils de l'État,
qu'ils puissent... pour qu'ils puissent se dire que l'État est véritablement à leur service et que, du
début jusqu'à la fin de leur cycle de vie... qu'on pourra répondre à leurs
besoins, bien, en matière d'infrastructures,
bien, le fait, donc, de pouvoir y répondre, donc, en modernisant l'industrie de
la construction est un point nécessaire. Donc,
quand ma formation politique incite le ministre, l'enjoint ou lui indique qu'il était important, donc, d'aller un peu plus
loin dans le cadre de ce projet de loi, c'est au bénéfice des Québécois et des
Québécoises que nous l'avons fait, M. le Président.
Ceci dit,
cela étant dit, le projet de loi est un pas en avant, le... nous devons donc le
souligner. Même si, donc, le ministre, donc, nous avait annoncé cette
réforme de façon grandiloquente il y a près d'un an, ce que nous avons constaté
lorsque le projet de loi a été déposé, c'est
qu'il aurait pu aller plus loin. Nous pensons également que, si le gouvernement
n'avait pas nié, d'une part, la crise de
l'habitation pendant plusieurs années, s'il n'avait pas nié la crise de la
pénurie de main-d'oeuvre également pendant plusieurs années, bien, je
pense qu'on aurait eu la latitude nécessaire pour rebrasser un peu plus les cartes, et ça aurait été, donc, au
grand soulagement de bien des acteurs, oui, économiques, mais de bien, donc, des acteurs transversaux, également, donc,
du secteur de la construction, qui auraient voulu, donc, que l'on puisse
réaliser, et donc, sans jeu de mots, un chantier plus important en ce qui a
trait à la réforme du secteur de la construction. Comme il s'agit d'un pas en
avant ma formation politique votera en faveur de ce projet de loi.
Maintenant, donc, je dois quand même, donc,
souligner, même si, donc, nous aurions voulu, par exemple, qu'au niveau, donc, de la mobilité des
travailleurs de la construction, que l'on puisse étendre, donc, cette mobilité
plus largement, notamment, donc, par
le biais d'un amendement que j'ai déposé au Règlement sur l'embauche et la
mobilité des salariés dans l'industrie de la construction pour qu'un employeur
qui emploie moins de 25 salariés puisse affecter partout au Québec tout salarié, et que cet amendement, donc, a été
refusé par le ministre, il y a, donc, un pas qui est fait, donc, en matière de
mobilité.
Vous savez, M. le Président, donc, aujourd'hui
dans le secteur de la construction, il y a plusieurs, plusieurs contraintes,
malgré la pénurie de main-d'oeuvre structurelle dans laquelle nous nous
trouvons. Et j'ai eu l'occasion, moi-même,
donc, de me lever à titre de porte-parole en matière d'emploi pour parler,
donc, de la pénurie de main-d'oeuvre importante
qui est vécue dans l'ensemble de nos régions. Oui, d'une part, en raison d'une
conjoncture économique, mais ce n'est même pas ça, M. le Président,
parce que... je pense à d'autres collègues qui, parfois, l'évoquent, la pénurie
de main-d'oeuvre que nous vivons aujourd'hui. Donc, elle est le résultat de
notre réalité démographique sur le long terme, M. le Président. Parce que, même si, donc, à court terme, donc, on voit
un ralentissement et, donc, que la crise n'est pas aussi aiguë
aujourd'hui qu'elle l'était, donc, il y a un an, il y a deux ans, quand même,
donc, de façon générale, donc, on la vit,
donc, cette pénurie de main-d'oeuvre, de façon structurelle. Donc, c'est
important que l'on puisse rebrasser, donc, le cadre réglementaire et le
cadre législatif dans le secteur de la construction pour pouvoir en tenir
compte, parce que celui qui a cours aujourd'hui n'est pas suffisant.
Donc, le
projet de loi, donc, il est, en effet, donc, venu apporter, donc, des
aménagements importants, et, en ce sens, je salue l'initiative du
ministre pour accroître, donc, une certaine, donc, mobilité des salariés. Donc,
j'ai parlé de mon amendement, donc, d'un de mes amendements en matière de
mobilité, qui avait été refusé, mais... et, en ce sens, donc, le ministre parle, donc, de collaboration, je sais
que c'est bien important pour lui d'en parler. Donc, j'ai soumis, donc, un
autre amendement pour que les titulaires de certificat de compétence-occupation
puissent avoir accès, donc, à la pleine mobilité,
donc, une fois avoir atteint, donc, 15 000 heures, parce que je
considérais que le projet de loi ne... oubliait, donc, une bonne partie, une partie substantielle des
travailleurs, donc, du secteur de la construction. Sur 200 000, M. le
Président, donc, ce sont plus de
32 000 qui sont titulaires de certificats de compétence-occupation. Donc,
le fait, donc, d'ainsi, donc, leur faire accéder, donc, à la pleine
mobilité, c'est un... c'est une avancée importante dans le projet de loi.
• (11 h 30) •
Donc, je suis
contente, donc, que cet amendement-là, donc, qui a été déposé, donc, duquel,
donc, j'avais discuté avec le
ministre, donc, à plusieurs reprises... j'avais évoqué la situation des
titulaires de certificats de compétence-occupation dès le début des consultations particulières, et
ce qu'on retrouve, donc, c'est que, maintenant, donc, dans le projet de loi tel
qu'amendé, donc, ils auront également, eux
aussi, donc, accès à cette pleine mobilité qui était octroyée aux détenteurs de
certificats de... des certificats, donc, de compagnon.
La polyvalence. De ce côté-là aussi... Vous
savez, donc, ma collègue des Mille-Îles, qui m'a accompagnée dans le cadre de ce projet de loi, qui est
porte-parole en matière d'habitation, a souvent l'occasion de mettre en
exergue, donc, les différences, donc, entre notre système, donc, qui
avait bien besoin d'être dépoussiéré, et celui, donc, qui subsiste en Ontario. L'objectif n'étant pas nécessairement,
donc, de copier ce qui se fait en Ontario, mais au moins, donc, de pouvoir
s'inspirer, avec les aménagements
nécessaires et notre situation particulière, autant, donc, sur... autant, donc,
de celles, donc, relevant des aménagements en droit du travail que de notre
environnement économique et de notre tissu économique ici, au Québec.
Dans ces circonstances, ce qu'on a constaté et
ce qui aurait véritablement été une grande révolution, donc, dans le secteur de la construction aurait peut-être,
donc, été, donc, de réaménager, donc, un peu, donc, ces métiers à travers, donc,
la formation également, donc, nous assurant,
donc, que les différents programmes de formation, donc, sur le long terme,
donc, puissent absorber, étant donné la
pénurie de main-d'oeuvre, étant donné, donc, la complexité de notre secteur de
la construction... de pouvoir
peut-être réduire le nombre de métiers, de s'assurer que les travailleurs
soient formés en ce sens, et de favoriser ainsi leur rétention, et de ne
pas nécessairement toujours avoir besoin d'un nombre aussi important de travailleurs pour réaliser une même tâche dans le
secteur de la construction, tout en favorisant la santé et la sécurité au
travail desdits travailleurs.
Bon, le ministre trouvait ce chantier-là trop
complexe, trop long. Encore une fois, si nous... si le gouvernement, donc,
s'était activé plus tôt, donc, sur les chantiers de la pénurie de main-d'oeuvre
et de celui de la crise en habitation, peut-être
qu'on aurait eu ce loisir, donc, de pouvoir aller plus loin et véritablement
répondre, donc, aux crises aiguës que l'on
vit au Québec en ces matières. Mais bon, quand même, donc, le projet de loi,
encore une fois, donc, il fait, donc, un pas en avant en permettant une certaine polyvalence des travailleurs.
Et, en ce sens, je pense que les milieux économiques, donc, ceux qui voient les différents besoins qui
existent dans le milieu, ceux qui répondent, donc, à nos besoins à nous, comme
citoyens, dans les secteurs résidentiels,
dans les secteurs industriels, commerciaux, institutionnels et en termes, donc,
de voiries et routes, se disent : O.K., donc, voilà un pas qui est
intéressant.
D'ailleurs, parlons, donc, des voiries et
routes. Je l'ai mentionné, je vous ai mentionné, M. le Président, donc, l'omission que j'avais constatée dans la mouture
originale du projet de loi, qui était celle, donc, relative aux détenteurs d'un
certificat de compétence-occupation. Et, en
ce sens aussi, j'ai eu l'occasion, donc, de déposer un amendement, donc,
permettant que les titulaires de
certificat de compétence-occupation puissent réaliser des activités partagées,
qui est une première dans le secteur de la construction, et sachant que,
donc, ce sont près de... ce sont plus de 32 000 travailleurs qui sont
ces titulaires, comme je l'ai mentionné,
mais qu'également que ces travailleurs, particulièrement, donc, exercent dans
le secteur génie civil et voirie,
donc, à plus de... donc, c'est plus de 40 %, de mémoire... ou plus de
60 %, plutôt, donc, de mémoire, des travailleurs, donc, de ce
secteur d'activité là qui sont détenteurs de certificat de
compétence-occupation. C'était bien
important, donc, de leur assurer une... le fait, donc, de pouvoir bénéficier,
donc, de ces avancées que l'on retrouve dans le projet de loi. C'est
maintenant chose faite grâce aux amendements déposés.
Je vous ai
parlé de polyvalence, je vous ai parlé de mobilité, je veux aussi, M. le
Président, donc, vous parler d'accès aux
métiers, donc, toujours sous l'angle des détenteurs de certificat
compétence-occupation. Un autre gain intéressant, dans le cadre de l'étude détaillée de ce projet de loi,
donc, ça a été, donc, le fait, donc, de permettre à ces détenteurs de pouvoir
accéder à un métier sans perdre leur
certificat de compétence-occupation. En ce moment, donc, aujourd'hui, dans
l'industrie, vous pouvez vous-même,
donc, vous rendre sur le site de la CCQ, donc c'est assez... de la Commission de la construction du Québec,
c'est assez évident. Donc, il n'y a pas, donc, de voie d'accès pour les
détenteurs de certificat de compétence-occupation.
Mais, sachant qu'ils sont des travailleurs de la construction, qu'ils sont déjà
à même, donc, de comprendre, donc, comment,
donc, le système fonctionne, qu'ils ont, donc, des compétences qui sont
transversales, qu'ils ont, donc, tout ce qu'il faut aussi, donc, pour
favoriser leur rétention...
Je fais une
parenthèse ici, donc, surtout lorsqu'on... l'on voit qu'une voie d'accès, donc,
a été créée de façon, donc, assez rapide par le gouvernement, l'automne
dernier, avec les attestations d'études professionnelles, qui sont, donc, ces formations courtes, payées, ouvertes, donc, à
tout le monde, même ceux qui, potentiellement, donc, n'intégreraient même
pas le secteur de la construction, mais bien
des gens qui, peut-être même avec la plus grande volonté du monde de l'intégrer,
réaliseraient en fin de compte que ce n'est peut-être pas un milieu qui est
pour eux.
Donc, lorsque
l'on compare, donc, cette voie d'accès là avec le fait que les détenteurs d'un
certificat de compétence-occupation,
bien, en ce moment, donc, ne peuvent pas obtenir, donc, une carte de métier
tout en maintenant leur carte de certificat de compétence-occupation...
et donc, donc, de perdre, donc, leurs acquis, leur, entre guillemets, ancienneté, donc, ne pas reconnaître, donc, le
travail, donc, qu'ils exercent dans le secteur de la construction, ça me
semblait être une grande iniquité, puis c'est une iniquité qui était, donc,
d'une telle évidence qu'elle a fait consensus. J'en ai parlé lors des
consultations particulières, lors des remarques préliminaires. Notre formation
politique a eu l'occasion de le faire par le
biais de la députée de Jeanne-Mance—Viger, mais également, donc, le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve a eu l'occasion
de le faire, et le ministre était d'accord. Et donc, de consensus, donc, il
s'agit, donc, d'un autre gain important pour les détenteurs de
certificats de compétence-occupation.
Je veux
aussi, M. le Président, donc, vous parler de rétention. Cet élément-ci, j'en
suis assez fière parce que les... En fait, dans la dernière année, alors que
j'ai eu l'occasion d'entendre les acteurs du secteur de la construction, de les
entendre nous dire que l'un des grands
enjeux du secteur de la construction était bien le fait qu'il y avait, donc,
d'une part, donc, énormément, donc,
d'ouverture, donc, de bassins... Donc, étant donné, donc, la grande pénurie de
main-d'oeuvre dans le secteur, les
grands besoins que je vous ai nommés en matière d'infrastructures, tant
résidentielles, institutionnelles, commerciales,
industrielles, ils... donc, plusieurs, donc, travailleurs de la construction,
donc, ils entrent, donc, sans formation dans le secteur.
Cet élément-ci, pour l'ensemble du milieu... Et
Dieu sait que ce n'est pas tous les aspects des dispositions de la loi R-20, donc, qui font consensus dans le
secteur de la construction, mais, lors des consultations particulières, donc,
ce qui est ressorti, c'est que, bon, la formation était vectrice de rétention.
Bien, en faisant mon analyse dans ma préparation de l'étude détaillée du projet de loi, j'ai constaté
qu'en fait le concept de rétention qui avait été tant discuté lors des
consultations particulières, pour lequel j'avais questionné, donc, les
intervenants qui sont venus, qui s'est retrouvé dans plusieurs mémoires même, donc, des intervenants qui n'ont
pas eu l'occasion de venir s'exprimer en consultations particulières... que
nonobstant, donc, tout cela, donc, ce
concept n'est pas intégré... n'était pas intégré au corpus législatif, donc, du
secteur... réglementaire du secteur de la construction.
J'ai donc proposé, donc, différents amendements,
donc, en ce sens pour l'intégrer, donc, par exemple, donc, à l'article 85.1 qui parle de formation
professionnelle, qui nous dit : «La formation professionnelle a pour objet
d'assurer une main-d'oeuvre
compétente et polyvalente en tenant compte notamment des besoins qualitatifs et
quantitatifs des employeurs et des salariés de l'industrie de la
construction.
«Elle a aussi
pour objet de favoriser l'emploi de même que l'adaptation, le réemploi et la
mobilité de la main-d'oeuvre.» Donc, j'ai fait ajouter «la rétention de
la main-d'oeuvre» à cet égard-ci, parce qu'encore une fois la formation est
vectrice de rétention. C'est un élément qui fait consensus, et cet amendement a
été adopté.
• (11 h 40) •
Et, de même, vous entendiez le ministre, plus
tôt, donc, nous parler, donc, de collaboration, même que, par la suite, le ministre a lui-même déposé un amendement
ajoutant, donc, la terminologie «rétention» lors d'un autre article qui aurait
été, donc, mon amendement, s'il ne l'avait pas vu lui-même. Mais j'apprécie
justement que, dans le cadre de l'étude
détaillée du projet de loi, qu'en lisant, donc, les articles subséquents, que
le ministre ait lui-même, donc, constaté que, bien, oui, d'une part, par
souci, donc, d'uniformité dans le cadre de l'étude du projet de loi, mais
également par souci,
donc, de favoriser justement, donc, cette rétention et de l'établir comme
principe dans le projet de loi... Il l'a lui-même soumis lors, donc, de l'étude détaillée, donc, de
l'article subséquent du projet loi. Donc, je l'en remercie, mais je pense aussi
que cela, donc, sera, donc, au bénéfice des
travailleurs, d'une part, mais, dans tous les cas, donc, de l'industrie,
sachant que nos enjeux de
main-d'oeuvre, donc, oui, donc, découlent du fait, comme je l'ai mentionné,
qu'en vertu, donc, de l'entrée par ouverture de bassins, donc, plusieurs
travailleurs entrent non formés et que l'on voit bien la corrélation entre la
rétention de ceux-ci et... le manque de rétention de ceux-ci et le manque de
formation.
Donc, je pense que ça va nous enjoindre, ça va
enjoindre le législateur mais également, donc, par la suite, le gouvernement, donc, qui sera lié par la nouvelle
mouture de la loi R-20, à toujours, donc, favoriser la rétention, oui,
sachant que la formation
professionnelle, donc, a pour objet celle-ci, dorénavant, mais qu'également
dans tous les aspects, donc, de l'observation, donc, du rôle de la
main-d'oeuvre dans le secteur de la construction, que l'on puisse avoir à
coeur, donc, comme priorité cet objectif de
rétention là et que ce... que la rétention de la main-d'oeuvre puisse, bien
évidemment, donc, atténuer, donc, les grands besoins, donc, que l'on
connaît, donc, en matière, donc, de pénurie.
Donc, la mobilité va pouvoir permettre, donc,
de... nécessiter parfois de peut-être un peu moins, donc, de travailleurs, la
polyvalence également, donc. La polyvalence, c'est vraiment, donc, à des fins,
donc, de finition, donc, dans un... pour des
tâches, donc, de courte durée dans la même journée, mais surtout, donc, la
formation professionnelle, en favorisant
la rétention, donc, va créer, donc, une industrie un peu moins poreuse, M. le
Président, et donc atténuer, donc, les grands besoins, donc, que
l'industrie connaît en matière, donc, de recrutement de main-d'oeuvre.
Ensuite, M.
le Président, donc, un dernier amendement, qui est important, donc, en termes,
donc, de ceux qui ont été adoptés, le
programme d'accès à l'égalité, aussi, dans le secteur, donc, de la
construction, pour les personnes représentatives de la diversité de la société québécoise. Le ministre et moi, donc, nous
avons eu des échanges assez intéressants sur cette terminologie-là, donc, qui était apportée dans le
cadre de la loi R-20, en incluant... en définissant, donc, «personne immigrante». Quelques groupes sont venus nous
indiquer le fait, donc, qu'ils trouvaient, donc, curieux... qu'ils trouvaient,
donc, cet aménagement curieux.
J'ai surtout
insisté, donc, sur le fait, donc, de dissocier, donc, le vocable, donc, de
«personne immigrante», mais de ne pas le définir dans ce cadre-ci. Il aurait
été mieux, donc, de le définir dans le cadre de la Loi sur l'immigration
du Québec, plutôt que dans la loi R-20.
Ça ne me semblait pas être, donc, l'endroit le plus compatible, pour le
législateur, pour le faire. Mais le ministre, donc, a insisté, même si
nous partagions tous les deux, donc, le même objectif, donc, de croissance, évidemment, donc, de rétention des personnes
représentatives de la diversité de la société québécoise dans le secteur de la
construction. Mais j'aurais, donc... j'aurais utilisé, donc, des vocables
différents ici.
Ceci dit,
donc, ce débat, donc, ayant été complété, j'ai aussi, donc, réalisé qu'à
l'article 126.0.1 de la loi R-20, donc, on peut lire, en date
d'aujourd'hui : «La commission doit élaborer, après consultation de la Commission des
droits de la personne et des droits
de la jeunesse, des mesures visant à favoriser l'accès, le maintien et
l'augmentation du nombre des femmes
sur le marché du travail dans l'industrie de la construction.» Dans ce
contexte-ci, je trouvais, d'une part, évidemment, important d'ajouter
«la rétention», comme je viens de le mentionner, donc «la rétention des
femmes», parce que, donc, l'un des autres
enjeux, c'est le fait qu'il manque cruellement de femmes dans l'industrie de la
construction. Nous étions à 3,6 %, l'an dernier, 3,85 %, selon
les dernières données de la CCQ. Mais manifestement, donc, on a un problème
encore plus important de rétention des femmes dans le secteur de la
construction, non seulement parce que plusieurs,
donc, entrent, donc, par bassins, donc, ne bénéficient pas, donc, de la
formation, mais également pour tout ce dont, donc, nous avons discuté, non seulement dans le cadre de ce projet de
loi, mais aussi, donc, du contexte duquel, donc, mes collègues ont discuté dans
le cadre de l'étude du projet de loi n° 42, donc, sur les situations
d'environnement de travail, mais,
donc, de harcèlement, donc, en travail, donc, de conciliation travail-famille,
donc, des milieux, donc, pas tout à fait invitants pour les femmes.
Donc, j'ai
tenu, donc, à ce que l'on puisse ajouter «la rétention», mais qu'on puisse
aussi ajouter, bien, les personnes représentatives
de la diversité de la société québécoise, parce que, sachant que la commission
doit élaborer, donc, des mesures qui visent à favoriser ces éléments-ci,
l'accès, le maintien, dorénavant, la rétention et l'augmentation du nombre
de femmes sur le marché du travail dans l'industrie de la construction, il
m'apparaissait tout à fait compatible avec les objectifs du ministre de veiller à ce que ces mesures d'accès soient...
comprennent aussi les personnes représentatives de la diversité de la
société québécoise.
Je suis donc reconnaissante du fait, donc, que
le ministre, donc, ait accepté, donc, ces différents amendements à l'article 126.0.1. Je pense que, dans ce
cadre-ci, donc, ça nous permettra, donc, d'avoir une industrie de la
construction plus inclusive, mais
également que l'on puisse véritablement, donc, se mettre, donc, des plans
d'action avec des données pour que l'on puisse quantifier cette
présence-là.
Le fait que le
ministre, donc, ait lui-même, donc, mis de l'avant toute l'importance, donc,
qu'il accordait au recrutement, donc,
des personnes représentatives de la diversité de la société québécoise, je ne
voyais pas, donc, cet objectif... Donc, je ne voyais pas comment, donc, cet
objectif, donc, pourrait, donc, être réalisé sans l'apport, donc, de mesures,
donc, vissées, donc, à l'article 126.0.1
et que... donc, que la Commission des
droits de la personne et des droits de la jeunesse, donc, puisse
être consultée dans ce cadre-là comme elle l'est déjà, donc, dans le cadre,
donc, des différents programmes d'accès à l'égalité à l'emploi qui ont leur
propre cadre, incompatible avec celui de la Commission de la construction du Québec, du secteur de la
construction, mais, puisque c'est possible de le faire, donc, au niveau des
femmes...
D'ailleurs, il a été annoncé récemment qu'un
nouveau programme, donc, d'accès à l'égalité dans le secteur de la construction pour les femmes, donc, va être
élaboré, donc, avec des données et des outils. Je suis assez fébrile à l'idée
que dorénavant, donc, on sera en mesure, donc, de pouvoir le faire également
pour les personnes représentatives de la diversité,
et que le secteur de la construction, donc, pourra mieux s'en porter, et qu'on
puisse voir, donc, quels sont les outils, donc, pour permettre cette
accession.
Dans
tout ce que je vous ai nommé, M. le ministre... M. le Président, pardon, je
vous ai dit, donc, qu'il y a d'autres aspects,
donc, sur lesquels, donc, nous avons poussé le ministre, donc, tenté, donc, de
le faire évoluer, donc, à certains égards, et un exemple de celui-ci, donc... un exemple de ça, M. le Président,
donc, c'est, donc, un des amendements, donc, qui a été proposé par ma collègue des Mille-Îles pour
modifier le Règlement sur les travaux bénévoles de construction, donc, pour
permettre que ces travaux d'entretien et de
réparation, donc, on parle de travaux mineurs qui sont déjà permis, donc, dans
le cadre de ce règlement-là, puissent aussi
être exécutés bénévolement, au bénéfice d'une personne physique, relativement
à un duplex, un triplex ou un quadruplex dont elle est propriétaire.
Donc,
aujourd'hui, c'est uniquement possible de le faire dans... au bénéfice, donc,
d'une personne physique qui est
propriétaire occupante, donc, de ces logements, donc, de ces propriétés-là,
donc, de ces domiciles, donc, de tout au plus quatre logements. Et il
nous aurait, donc, apparu plus facile au niveau, donc, du maintien d'actifs, au
niveau, donc, de faciliter le tout, du fait
que les travailleurs de la construction eux-mêmes, étant donné la pénurie que
je vous ai mentionnée, souvent, donc, trouvent que ces travaux-là ne
sont pas payants, là, tout simplement. Donc, les délais, donc, sont très longs. Ils trouvent que ces travaux, donc, ne
prennent pas préséance, et, bien souvent, plusieurs propriétaires, donc,
eux-mêmes, donc, finissent, donc, par
réaliser, donc, ces travaux mineurs intérieurs qui peuvent être réalisés, par
exemple, dans le cadre, donc, d'une école.
Malheureusement,
donc, le ministre, donc, n'a pas voulu donner suite à cet amendement. Je pense
qu'il aurait été opportun de le faire
puisque nous aurions... nous étions en train d'ouvrir la loi R-20, mais
peut-être qu'à un autre moment nous aurons l'occasion, donc, de
rebrasser les cartes étant donné, donc, les grands besoins, donc, qui existent.
Donc, ça,
c'en était un, M. le Président. D'ailleurs, donc, celui-ci, celui sur les 25...
les employeurs, donc, de 25 salariés et moins que j'ai mentionné plus tôt, donc, cet amendement-ci, hier,
lors de la prise en considération, j'ai eu l'occasion de les déposer à nouveau,
ces deux propositions d'amendement ci, en vertu de l'article 252 de notre
règlement, mais ils n'ont pas été adoptés, M. le Président.
• (11 h 50) •
Pour finir,
donc, M. le Président, donc, encore une fois, je l'ai dit, donc, d'entrée de
jeu, en introduction, les besoins qui existent et auxquels le secteur de
la construction peut répondre ne sont pas des besoins qui sont théoriques pour
les citoyens. Ce ne sont pas des besoins qui
passent au-dessus de leur tête. C'est leur capacité de pouvoir aller à
l'hôpital dans leur région. C'est de s'assurer, donc, d'avoir donc
droit, donc, à des infrastructures de qualité.
Lorsque... Vous savez, M. le Président, moi, je
suis porte-parole pour ma formation politique pour la jeunesse, et l'un des éléments d'équité intergénérationnelle,
c'est bien évidemment ce qu'on peut retrouver sur le plan des finances publiques. Vous m'avez souvent entendu parler du Fonds des générations, mais c'est également, donc, une question, donc,
d'équité en matière, donc, d'infrastructures aussi. C'est l'un des indicateurs,
donc, qui est utilisé par les chercheurs, dont le Pr Luc Godbout, qui se
passe de présentation. Donc, ces éléments-ci, je l'ai dit, ne sont pas stériles
pour les citoyens. C'est de pouvoir répondre
à leur capacité de pouvoir se loger ici et maintenant. C'est leur capacité de
pouvoir envoyer leurs enfants dans un
CPE près de chez eux, d'avoir accès, donc, à une école qui ne soit pas vétuste.
C'est tout ça à la fois.
C'est de répondre aux besoins énergétiques des
Québécois, M. le Président, avec les besoins d'Hydro-Québec, alors que l'on
sait que le gouvernement, donc, à cet égard, n'a pas de plan. La stratégie du
gouvernement, l'Opération main-d'oeuvre, donc, n'a jamais mentionné, donc, les
mots «énergie» et «Hydro-Québec». Donc, on comprend bien que ce qui a été annoncé par Hydro-Québec dans la dernière année n'a pas été pensé par le gouvernement lorsqu'il
s'est fixé des objectifs, donc, de former et de requalifier
55 000 travailleurs dans le secteur de la construction d'ici 2026.
Donc, on sait
que ces besoins, ils sont énormes, M. le Président. On sait que ces besoins,
ils sont immédiats aussi. C'est pour ça que c'était important d'utiliser
l'outil de la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie
de la construction pour bien rebrasser les cartes, pour permettre, par
exemple... on parle souvent, donc, de
la filière batterie, mais que l'industrie, donc, de la machinerie de production
aussi, qui sera très utilisée, donc, dans le cadre de la filière batterie,
puisse donc être assujettie, que les travailleurs, donc, puissent être
assujettis à la loi R-20. Parce qu'ils sont soumis au Code du travail, et, à maintes et maintes reprises, le ministre, il a mentionné que le Code du travail n'était pas
compatible avec les particularités de l'industrie de la construction. Or, on a
quand même, donc, un pan de l'industrie où des employeurs emploient
principalement, donc, des travailleurs de la construction qui continuent, donc,
d'être soumis, donc, ou assujettis, donc, au Code du travail, donc d'évoluer
dans le cadre, donc, d'un régime de cadre
général plutôt que celui de cadre particulier, comme la loi R-20 qui est
beaucoup plus compatible avec leurs activités.
Mais nous ne sommes pas rendus là. Le ministre,
donc, a accepté d'étudier la question ultérieurement, mais c'est un exemple parmi tant d'autres de ce que
l'étude détaillée de ce projet de loi ci aurait pu réaliser. Mais, tout de même,
je constate aussi qu'il s'agit d'un pas en avant.
Je
terminerais, M. le Président, donc, en effectuant, donc, pour une dernière
fois, parce que c'est notre dernière
intervention, donc, après la longue épopée qu'a représenté le travail sur ce
projet de loi qui nous avait été annoncé l'été dernier... donc, d'abord, oui,
d'une part, pour remercier le ministre ainsi que toute son équipe, son cabinet,
les... donc, le ministère, les légistes
également, donc, qui étaient présents, donc tous ceux qui... ainsi donc que la
sous-ministre également, donc, qui ont donc effectué quand même, donc,
un travail, donc, professionnel pour nous amener ce projet de loi.
Je remercie
aussi le ministre pour son ouverture, donc, à différentes propositions
d'amendement, même s'il aurait pu
aller plus loin. Je remercie, donc, mes collègues, la députée de Mille-Îles,
d'abord et avant tout, donc, qui m'a accompagnée
dans l'étude détaillée de ce projet de loi, la députée de Jeanne-Mance—Viger,
qui était également présente lors des
remarques préliminaires, donc, en fait, lors de la première journée
d'auditions, lors des consultations particulières, qui m'a remplacée, donc, à cet effet, les
collègues d'Hochelaga-Maisonneuve et de Jean-Talon également, toute l'équipe
derrière, donc, qui nous ont permis, donc,
de déposer de nombreux amendements et d'en préparer bien d'autres qui n'ont même pas pu être déposés
ou que je n'ai pas eu besoin de déposer dans ce cadre, mais qui ont nécessité
énormément de travail, soit, donc,
mon recherchiste, Thomas Guérette; ma stagiaire Bonenfant, Lucie Arbour;
donc, notre autre recherchiste, donc,
Marc Duperron ainsi que Mélissa Huot-Gallien, donc, au cabinet du leader,
donc, toutes des personnes, donc, qui ont été extrêmement utiles dans le
cadre de l'étude détaillée de ce projet de loi.
Je remercie,
pour une dernière fois, tous les interlocuteurs, tous les interlocuteurs du
secteur de la construction, qui ont été absolument admirables, d'abord pour la
qualité de leurs mémoires, pour la rigueur qu'ils ont mis à nous expliciter
toutes les particularités du secteur de la
construction, qui ont toujours été très disponibles aussi pour nous faire
comprendre comment, donc, le secteur
évoluait. Et, de part et d'autre, j'ai eu des rencontres extrêmement
intéressantes, extrêmement enrichissantes.
Le secteur de la construction, ce n'est pas un
secteur qui est simple, M. le Président. C'est un secteur avec énormément
de ramifications autant sur le plan du cadre législatif et réglementaire que de
son historique et de ce qu'il représente
pour l'économie québécoise dans toutes les régions du Québec, et, en ce sens,
malgré ses grands défis, malgré ses nombreux défis, je pense que les
acteurs qui évoluent dans l'industrie, en fait, ceux qui bénéficient de
l'industrie de la construction peuvent se
sentir, donc, choyés d'avoir des gens, donc, aussi professionnels, qui ont à
coeur, qui ont même une passion pour
l'industrie de la construction. Et je ne pourrais jamais, donc, assez, donc,
les remercier pour tout ce qu'ils nous
ont apporté, donc, à nous, donc, les élus, les parlementaires, dans notre
travail législatif pour nous permettre de bien le faire. Et on voit, en ce sens, toute l'utilité, d'une part, oui,
donc, de tenir des consultations particulières, mais également, donc, de
travailler en amont afin que le travail puisse se faire de façon judicieuse.
Donc, pour
ces motifs, M. le Président, donc, nous voterons en faveur du projet de loi. Et
certainement que nous espérons qu'un jour, peut-être, donc, nous en arriverons,
donc, à établir d'autres consensus et que l'on puisse aller plus loin
pour le bénéfice des Québécois et des Québécoises. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
J'en profite
pour vous informer qu'un débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui, à
13 heures. Ce débat portera sur une question adressée par Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis à Mme la ministre de la Famille concernant le rapport
dévastateur de la Vérificatrice générale du Québec sur la qualité des services
éducatifs à l'enfance.
Nous poursuivons toujours sur l'adoption du
projet de loi n° 51, et je reconnais M. le député de Jean-Talon.
M. Pascal Paradis
M.
Paradis : Merci beaucoup, M. le Président. Je vais m'inscrire
dans la foulée des commentaires de ma collègue de Bourassa-Sauvé qui terminait avec des remerciements. Moi, je vais commencer avec des
remerciements, d'abord au ministre et à l'équipe gouvernementale, y
compris tous les gens au sein du ministère qui ont participé à la préparation de ce projet de loi. Je pense que l'approche, la
perspective que se donne le ministre lorsqu'il aborde les travaux
parlementaires est vraiment un indicateur de son ouverture. Et, dans ce
cas-ci, c'est... ça fait déjà... Je suis récemment arrivé dans cette Assemblée, M. le Président, comme vous le savez,
mais ça fait déjà quelques commissions que j'ai avec le ministre, et
c'est toujours extrêmement agréable de travailler avec lui. Donc, je tiens
quand même à le souligner.
Je tiens à
souligner et à remercier les collègues de l'opposition officielle, de la
deuxième opposition. Nous avons parfois,
même très souvent, M. le Président, travaillé avec beaucoup de collaboration et
dans un esprit vraiment qui visait à améliorer le projet de loi et à
faire la meilleure chose possible pour le Québec.
Je tiens à remercier, moi aussi, toutes les
personnes qui ont pris le temps de préparer des mémoires, qui nous ont
informés, qui ont expliqué leur point de vue, qui nous ont toutes et tous
appris des choses. On l'a mentionné, dans nos
commentaires finaux à la fin de l'étude détaillée du projet de loi, nous avons
toutes et tous appris beaucoup. Et il y a des gens qui se sont engagés
généreusement dans ce processus-là avec nous. On a eu des consultations
particulières très intéressantes aussi, avec
des échanges très riches. Merci à toutes celles et tous ceux qui nous
permettent ensemble d'avancer sur une thématique très importante.
• (12 heures) •
Donc, ce
projet de loi n° 51 modernisant l'industrie de la construction a été
présenté dans un contexte où c'est une réglementation très particulière. Je
pense que ça vaut la peine de le rappeler, c'est une réglementation
particulière, une législation et une réglementation particulières
qui s'appliquent au secteur de la construction. Donc, plusieurs
des lois qui généralement s'appliquent dans d'autres secteurs, ce ne sont
pas les mêmes qui s'appliquent dans le secteur de la construction. Il y a une loi particulière. Il y a des règlements
particuliers. Et il y a un régime, donc, qui existe depuis un certain temps,
et on ne se le cachera pas, donc, certains
ont dit : Ce régime-là nécessite, donc, une modernisation — c'est
le titre du projet de loi — parce
qu'actuellement il ne correspond plus aux besoins, il ne correspond plus à
l'état de la situation, à l'état du marché.
D'autres, au contraire, disent que ce régime-là est celui qui nous a permis
d'assurer la qualité des travaux, de la productivité, la paix
industrielle, la sécurité sur les chantiers.
Donc, il y avait ces deux perspectives-là au
départ quand on abordait le projet de loi n° 51. Derrière ça aussi, il y a toute la question du chemin que nous avons
à parcourir ensemble dans le domaine de la construction. Il y a des grands
chantiers qui sont à envisager en matière
d'infrastructures, notamment en matière d'énergie. C'est en filigrane dans nos
travaux. Il y a aussi toute la question,
donc, du secteur résidentiel, des gens qui veulent construire de manière plus
rapide, à moindre coût, de manière
plus efficace. Donc, tous les secteurs étaient visés ici, la grande industrie,
le commercial aussi, bien sûr, et le résidentiel.
D'entrée de jeu, nous, on a indiqué... on a voté
pour le principe de ce projet de loi pour qu'on puisse l'étudier ensemble, qu'on puisse en discuter ensemble, parce
que nous étions d'accord avec les objectifs proposés, celui de moderniser,
celui de revoir, de
faire un état de la situation, de poser des constats lucides mais appuyés sur
la science, sur des données probantes,
sur des analyses sérieuses — vous
allez voir que je vais y revenir — pour
adopter les meilleures solutions, et le plus possible en consensus, parce que, dans ce secteur-là comme dans
d'autres, même s'il y a des oppositions, il y a aussi un historique de convergence, au Québec, qui
constitue une de nos forces, et, pour nous, c'est précieux. Et plusieurs des
personnes qui sont venues témoigner et des
institutions qui sont venues témoigner, qui n'étaient pas soit du secteur
patronal ou soit du secteur des
représentants des travailleurs, sont venues nous rappeler ça, hein, de
l'importance de ce dialogue, de cette
convergence. Et il y a certains thèmes qui nous unissaient au cours de cette
étude détaillée, celui de l'importance de la formation, de la qualité des travaux, de la sécurité. Donc, tout le
monde, ils avaient des objectifs partagés. C'est pour ça qu'on a voté
pour le projet de loi, le principe, à tout le moins.
Et, nous, ce
qui nous a intéressés tout au long, c'est aussi, donc, cette question, parce
que, vous allez voir, je vais insister
là-dessus, de qu'est-ce qu'on a comme données, qu'est-ce qu'on a comme analyses
qui justifient les mesures qui nous
sont proposées. Et une des choses qu'on a vues, qui est ressortie quand même
assez rapidement dans les consultations particulières et aussi dans l'étude détaillée, c'est qu'un gros morceau
de la réflexion du gouvernement semble reposer sur un sondage qui a été
effectué auprès d'une partie seulement des acteurs du milieu, c'est-à-dire les
entrepreneurs, le côté patronal. On a
beaucoup référé à ce sondage-là, donc, où il y avait des réponses où on nous
disait : Voici ce qu'on aimerait avoir. Mais ce n'était pas
nécessairement représentatif de l'ensemble du secteur, et surtout ce n'est pas une
analyse. Ce ne sont pas des données
probantes, analysées par des sources indépendantes, qui permettent de
dire : Voici nos constats actuellement
et voici pourquoi nous proposons ceci. Et vous allez voir que ça va être un
élément majeur dans la suite des choses dont je vais discuter avec vous,
M. le Président.
En gros, il y
a plusieurs avancées et il y a des mesures bien calibrées avec lesquelles on
est d'accord. Le ministre l'a souligné à un certain nombre de reprises,
si on peut résumer, il y a beaucoup de gens qui sont venus nous voir, notamment du secteur patronal, et qui ont
dit : Bien, on salue l'initiative, mais ça ne va pas assez loin, on
pourrait en faire plus. Il y a
beaucoup qui nous ont dit : On regarde ça puis on ne pense pas que ce soit
la bonne avenue, il y aurait d'autres solutions, et celles qu'on nous
propose ne sont pas les bonnes, donc ce n'est pas ça qu'il faut faire. Il y a
eu beaucoup... notamment, des représentations des travailleurs. Il y a eu
beaucoup de ces deux visions-là, qu'on a écoutées, puis c'est important, nous, qu'on tienne compte de cette
vision-là, et souvent le ministre disait : Oui, mais, justement, moi, j'ai
placé mon curseur quelque part dans le milieu, et c'est vrai pour
plusieurs éléments.
Dans les
grands principes, il y a celui de la polyvalence, d'assurer une plus grande
polyvalence dans la gestion des travaux,
dans la gestion de la main-d'oeuvre. Et ça, de fait, il nous paraît, il nous
semble que le ministre, que le gouvernement nous propose une solution intéressante, donc, qui va permettre à un
compagnon sur un chantier d'exercer une tâche même si elle n'est pas dans le
domaine exclusif de son certificat, de ses cartes, il va pouvoir, donc, exercer
la tâche si elle est reliée aux
tâches qu'il effectue d'habitude, si c'est dans une même séquence de travail
puis si c'est dans un court laps de temps. Ça nous apparaît une avenue
intéressante, et donc ça, ça nous va.
L'optimisation
des négociations collectives, donc, modifier la séquence et les périodes
allouées aux négociations, améliorer les mécanismes de médiation, de
résolution des plaintes, je pense que les solutions qui sont proposées sont intéressantes, toute la question de la
rétroactivité des augmentations salariales, permettre aux gens de discuter, de
négocier de ces facteurs-là.
Promouvoir
l'inclusion, ça, c'est quelque chose, je pense, qui a soulevé l'enthousiasme,
de manière assez généralisée, et où tout le monde, on était d'accord là-dessus.
Donc, ces mesures, ces mécanismes qu'on se donne pour favoriser, donc,
de plus en plus la présence des femmes sur les chantiers mais aussi des
personnes issues de la diversité, favoriser aussi une formation et une intégration au secteur de la construction des
personnes issues de l'immigration, voilà des mesures très intéressantes avec lesquelles je pense que nous
avons été pas mal toutes et tous d'accord. Améliorer la gouvernance, les
mesures de renforcement de la transparence et de l'imputabilité de la Commission de la construction du Québec, c'est intéressant aussi, ça nous
convient.
Bon, là où, pour nous, il y a un enjeu, c'est
celui du principe que le gouvernement a appelé la mobilité de la main-d'oeuvre.
Donc, en gros, là, on va interdire aux conventions collectives dans le secteur
de la construction de prévoir des
limitations aux endroits, donc, des limitations géographiques à la possibilité,
pour les détenteurs de cartes, de travailler,
s'ils le justifient de 750 heures de travail, 450 heures pour les
personnes issues de la diversité. Et là, donc, ça, à ce moment-là, c'est une liberté complète de
pouvoir travailler partout au Québec. C'est un principe qui a été beaucoup
discuté.
Mais là-dessus je reviens à la question des
données probantes, des analyses qui justifient les mesures proposées par le gouvernement, et les réponses qu'on a eues,
c'est pas mal qu'il n'y en a pas. Donc, ils ont demandé, ils ont dit : Si
l'objectif, c'est qu'il se construise, par
exemple, plus de maisons, quelles données, quelles analyses on a qui démontrent
que, bien, ça va favoriser qu'il y
ait plus de maisons? Si on veut qu'on construise mieux, qu'on construise plus
rapidement, quelles données a-t-on que cette mesure-là en particulier va
donner ce résultat-là? Il n'y en avait pas. Quelles mesures va nous dire : Ça va coûter moins cher, on va sauver
de l'argent, les familles de la classe moyenne, les PME qui construisent, et
même les grands chantiers, que ça va être
plus efficace? Puis on ne nous l'a pas démontré, que ça va maintenir la qualité
des travaux, la sécurité sur les chantiers,
ça n'a pas non plus été démontré, mais surtout que ça va être dans l'intérêt
des régions.
Et ça, dès le
départ, nous, ça a été l'élément... D'entrée de jeu, je l'ai dit ici, au salon
bleu, je l'ai dit dans les discours d'ouverture,
on l'a répété à plusieurs reprises, lors de l'analyse détaillée, c'est
l'intérêt des régions. En quoi ces mesures-là vont aider les régions? En quoi les travailleurs et les petits
entrepreneurs des régions vont pouvoir bénéficier des mesures proposées? Dans quelle mesure on a envisagé et
atténué les risques qu'il y ait un effet inverse, c'est-à-dire que des grandes,
des plus grandes entreprises, avec plus
d'employés, plus de moyens, des grandes villes débarquent de plus en plus dans
les chantiers des régions au détriment des travailleurs et des PME du
domaine de la construction en région? On ne nous l'a pas démontré. Je le redis encore, M. le
Président, nous étions ouverts à analyser ça, mais encore fallait-il que, pour
proposer un changement aussi
important sur des règles, je le rappelais d'entrée de jeu, qui existent depuis
longtemps, il fallait qu'on ait...
que ça repose, donc, sur des données très sérieuses et sur une confiance que ce
qu'on propose ne nuira pas mais va aider. Alors, peut-être que ça peut aider,
mais il fallait le... il fallait rechercher ces solutions-là, il fallait
appuyer, donc, les solutions proposées sur des données au préalable, et
il n'y en a pas.
• (12 h 10) •
Donc, pour nous,
aussi, on ne nous a pas démontré pourquoi on n'a pas analysé d'autres solutions,
dont certains mémoires déposés et certains témoignages qu'on a entendus nous
ont parlé. Toute la question du renforcement de la formation aurait pu avoir un impact majeur sur la productivité, sur la
rétention de la main-d'oeuvre, sur une main-d'oeuvre
encore mieux qualifiée dans les chantiers de
construction, sur la... donc, sur la productivité, sur le prix des
constructions. Plusieurs nous l'ont dit, que c'était ça, le coeur de
l'affaire. Notamment, la plupart des mémoires, donc, des gens qui arrivaient des institutions indépendantes ont
insisté beaucoup là-dessus. Et le projet de loi ne va pas tellement de ce
côté-là.
Sur la question aussi de la lutte au travail au
noir, beaucoup nous en ont parlé. Ce n'est pas des solutions qui ont été abordées,
donc pourquoi on est allé là en premier, pourquoi on n'est pas allé ailleurs?
Bien, on revenait souvent à ce fameux sondage qui est réalisé, mais un sondage,
ce n'est qu'un sondage, c'est l'opinion, ici, d'une partie des gens concernés
et pas de l'ensemble des gens concernés. Et d'autres sont, au contraire, venus
nous mettre en garde sur le fait que, justement, ces solutions-là, elles
n'avaient pas été vraiment testées, elles n'avaient pas vraiment été
analysées. Et, pour nous, c'est une question fondamentale.
Est-ce
que les régions vont être gagnantes avec ces mesures proposées? On ne le sait
pas. Grand point d'interrogation. Est-ce que les risques que ça arrive au
détriment, potentiellement, des travailleurs et des entreprises des
régions... est-ce que ces... est-ce que ces
risques-là ont été analysés? Est-ce qu'il y a des mesures d'atténuation? On n'a
pas eu de réponse là-dessus.
Donc,
pour ces raisons-là et pour les raisons que, sur ces questions-là, on a essayé
des choses pendant l'étude détaillée, on
a dit... on a proposé : Mais est-ce que vous voudriez circonscrire? Bon.
D'abord, est-ce que vous avez des analyses à nous communiquer qui nous
permettraient de mieux comprendre pourquoi c'est ça que vous nous proposez? La
réponse, c'était non. Ensuite, on a dit : Est-ce qu'on pourrait... est-ce
qu'on pourrait mieux ficeler ça? Est-ce qu'on pourrait le circonscrire? Est-ce
qu'on pourrait l'adapter à certaines régions, que les zones soient délimitées
différemment, que la définition des travailleurs
touchés soit faite différemment? Et il n'y a pas eu d'ouverture là-dessus, on
nous a dit : Bien, c'est ça, la
solution, et c'est ça, la solution. Donc, malheureusement, on a essayé de
trouver des voies de passage là-dessus et on ne les a pas trouvées.
Donc, pour ces
raisons-là... Encore une fois, il y a des avancées, il y a des éléments, dans
ce projet-là, qui nous apparaissent positifs, mais, sur cette question-là de
l'intérêt des régions, de l'intérêt des travailleurs et des PME du secteur de la construction des régions, on n'a pas
eu les réponses qu'on attendait sur les mesures proposées, et donc nous
ne voterons pas en faveur du projet de loi n° 51.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Jean-Talon. Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants? Je reconnais Mme la députée de... Huntingdon.
Huntingdon. Allez-y, Mme la députée.
Mme Carole
Mallette
Mme Mallette :
M. le Président, aujourd'hui est
la dernière étape de l'étude du projet de loi modernisant l'industrie de la
construction. Le projet de loi n° 51 découle de nombreux travaux et d'une
concertation de longue haleine. J'en sais quelque chose, M. le Président, car, dès ma nomination comme adjointe
gouvernementale du ministre du Travail, celui-ci m'a mandatée pour rencontrer les partenaires et participer à plusieurs
rencontres, très nombreuses, de consultation qui allaient jeter les
bases de cette loi. Plusieurs rencontres ont effectivement eu lieu aux
printemps et été 2023, auxquelles j'ai pu assister, mais j'ai été forcée de constater que notre gouvernement
devrait agir pour amener les parties à aller plus loin pour se moderniser. Je
suis d'ailleurs très fière de la loi que nous livrons aujourd'hui et qui a
indéniablement des effets bénéfiques pour cette importante industrie.
Parlons,
justement, de ce projet de loi, M. le Président. Ayant comme objectifs la
productivité et l'efficacité dans l'organisation des travaux afin de
construire plus et mieux, ce projet de loi ouvre également la porte à
l'inclusion, à la rétention et à plus
d'accès à une main-d'oeuvre sous-représentée. Nous avons besoin de plus de
bras, de plus de personnes qui accèdent
comme travailleurs et travailleuses, et ce secteur doit évoluer pour permettre
une meilleure intégration des minorités
visibles et ethniques et des Premières Nations et des Inuits, notamment. Les
travaux qui ont mené à ce projet de loi ont été nombreux, et l'implication de
tous a été requise afin de faire en sorte qu'une vision complète de la
construction de demain puisse se
dégager. Les ouvriers et les employeurs ont été représentés dans le processus,
tout comme les groupes de tous
horizons qui ont eu l'occasion de partager leurs priorités et leurs besoins,
notamment lors des consultations particulières.
Bien qu'on ait
entendu des points de vue souvent bien opposés, tous ont convenu de la
nécessité de moderniser la loi R-20 et
ont salué la détermination du ministre en ce sens. On a d'ailleurs bien senti
l'écoute et l'intérêt du ministre, ce qui a permis de parfaire la
proposition initiale. La contribution des partenaires de l'industrie était
constante, elle était... et les collègues
députés peuvent témoigner de l'ouverture de notre gouvernement dans l'arrimage
des idées, de part et d'autre, au bénéfice des Québécoises et Québécois.
Au total, ce sont 29 amendements qui ont été adoptés durant ce processus.
J'aimerais
mettre l'accent sur ce qui reflète notre intérêt dans le capital humain, car,
en plus d'avoir assoupli la mobilité
interrégionale des travailleuses, nous avons également adopté l'élargissement
de la mesure d'accès des femmes diplômées
aux occupations spécialisées, notamment les préposées aux instruments
d'arpentage, les boutefeux, foreuses, monteuses
de ligne et scaphandrières. Nous nous sommes aussi assurés de conserver la
priorité aux travailleuses dans le service
de référencement. Ceci a pour effet de maintenir la priorité des femmes dans
l'ordre de présentation des listes de référence de la CCQ. Ces exemples témoignent de
notre souci à aider à continuer l'amélioration des conditions favorables,
en plus de la diversité dans l'industrie.
D'autres
amendements qui reconnaissent l'apport des titres occupationnels au sein de la
construction ont fait valoir l'importance
de ce statut pour les travaux. En effet, ils sont près de 40 % de la
main-d'oeuvre et font partie intégrante de la chaîne des opérations courantes. Sans eux, le début, la fin des chantiers
pourraient difficilement se faire. Nous sommes fiers de ces avancées et
des changements qui seront porteurs pour la suite.
En
conclusion, nous avons une feuille de route qui nous donne encore plusieurs
années de construction devant nous. Les
routes, les ponts, les infrastructures publiques, la filière énergie, la
filière batterie, l'habitation, ce sont tous des besoins criants pour
notre société et nos citoyens. Nous avons la responsabilité de faire avancer le
plus rapidement possible les travaux et de
fournir à notre population ce dont elle a besoin. Les changements climatiques
nous demandent d'être aussi en constante mise à jour de l'efficacité
énergétique de nos bâtiments et ouvrages, ce qui requiert plus d'entrepreneurs
spécialisés et plus de main-d'oeuvre qualifiée.
Je
suis heureuse d'avoir participé à ce projet de loi depuis le tout début. J'y ai
trouvé des travailleurs et des travailleuses fiers d'oeuvrer pour le bien
public et des entrepreneurs soucieux de la qualité de leurs travaux. Nous avons
une industrie qui est compétente et
agile, et la relève doit faire preuve de plus de polyvalence. Les innovations
technologiques demeurent nécessaires et utiles à l'avancement des métiers
et de la productivité. Nous devons évoluer et nous projeter vers l'avenir.
Je remercie
sincèrement le ministre de m'avoir accordé sa confiance et d'avoir su
m'impliquer tout au long du processus. C'est
donc avec le sentiment de devoir accompli que j'invite tous les membres de
cette Chambre à adopter le projet de loi modernisant l'industrie de la
construction. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Huntingdon. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Je
reconnais Mme la députée des Mille-Îles.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci, M. le Président. Alors, je suis désolée
d'avance, M. le Président, mais je pense que vous allez entendre
exactement les mêmes propos que j'ai faits hier, si je ne me trompe pas, lors
de l'adoption du... de la prise en considération du projet de loi n° 51.
Alors,
vous savez, M. le Président, on vit une crise du logement sans précédent. Les
taux d'inoccupation n'ont jamais été
aussi bas, et ça touche toutes, toutes, toutes les régions du Québec.
D'ailleurs, celles qui sont les plus éloignées sont même celles qui
vivent le plus la crise présentement. On parle, par exemple, de Gaspé, qui a
des taux... qui est à 0 %, à 0 %
d'inoccupation, ou presque 0 %. Ça, ça veut dire, M. le Président, qu'il
n'y a absolument aucun logement qui est disponible si quelqu'un quitte
son logement. Quelqu'un qui arrive dans la région n'a aucun logement où se
loger. Une entreprise qui veut attirer des
travailleurs n'a aucun logement pour les loger. Ça, c'est la situation
actuelle. Dans certaines autres
régions, on n'est plus dans les taux de 1 %. Par exemple, Montréal, dans
la région, entre 1 % et 2 %, dépendamment. Mais ce taux-là, en fait, il occulte une autre
réalité : c'est que les taux réels de disponibilité de logement pour des
logements que les gens peuvent se payer, eux, sont à 0 %.
• (12 h 20) •
Donc,
ce qu'on voit, c'est en fait qu'il y a une disponibilité, dans ces régions-là,
de certains logements, mais qui sont beaucoup plus chers. Par exemple, un
logement à 3 000 $ par mois, il y en a de disponibles, mais la
réalité, c'est qu'il y a peu de gens qui peuvent payer ces
mensualités-là. Donc, dans les faits, dans la catégorie des logements qu'on peut dire,
disons, accessibles à la population de la classe moyenne, par exemple, bien, il
n'y a pratiquement plus de logements. Et cette rareté a fait en sorte
que les loyers ont augmenté. Et en parallèle on a malheureusement un parc
locatif qui est vieillissant. Et avec tout
ça, malgré cette situation extrêmement préoccupante du manque de logements,
bien, on vit des mises en chantier...
des baisses de mises en chantier historiques. On n'a si... On n'a jamais si peu
construit qu'on construit actuellement. Il faut retourner vraiment loin
en arrière pour retrouver de si bas taux de mises en chantier.
Et
ça, ça s'explique par plusieurs facteurs mais notamment les hausses de coût du
financement, mais aussi les coûts de construction. Les matériaux de
construction ont beaucoup augmenté avec la pandémie, pendant la pandémie, mais
aussi la main-d'oeuvre. Et là il faut
absolument... c'est essentiel, il faut accélérer les chantiers, parce qu'on dit
que le temps, c'est de l'argent, mais
il faut aussi faire en sorte que ça coûte moins cher. Et, pour ça, bien, il
faut revoir nos façons de faire, c'est essentiel.
On doit absolument augmenter la productivité pour diminuer les coûts.
Actuellement, ça coûte... ça coûte... pas ça coûte, ça prend 40 % plus de
travailleurs, dans le domaine de la construction, pour construire les mêmes
unités qu'on construisait il y a 20 ans. Ça, ce n'est pas normal,
ce n'est pas normal, et là il y a un gain réel qu'on pourrait faire.
Il
faut donc gagner en productivité. Ça ne veut pas dire de faire des plus longues
heures, ça veut surtout dire d'être plus efficace, qu'il y ait moins d'attente
entre chacune des étapes. Les chantiers au Québec, malheureusement, sont
souvent inefficaces parce qu'il y a beaucoup
de... il y a des actes réservés, et là il y a beaucoup d'attente, hein, entre
les différentes étapes d'un chantier de construction. Et pourtant ça... ce
n'est pas... il n'y a pas... de faire... En Ontario, par exemple, ils
ont amélioré ça, ils ont... En fait, c'est
complètement différent, au lieu d'avoir... je crois que c'est 23 corps de
métier au Québec, il n'y en a que sept, en Ontario. Donc, on voit qu'il
y a déjà... Il y a moyen d'en avoir moins. Les chantiers en Ontario prennent deux à trois fois moins de temps qu'au
Québec, mais il n'y a pas d'enjeu de qualité parce qu'ils ont de l'inspection
obligatoire à chaque étape, ce que le Québec
n'a pas. Alors, définitivement, on peut faire beaucoup mieux. Puis il y a plein
d'exemples, M. le Président, qu'on peut voir, qu'on a vus, de
constructions médiocres qui, malheureusement, ont coûté la faillite de plusieurs de nos citoyens lavallois. Alors... euh,
«lavallois», québécois, pardon, mais il y a eu des cas à Laval, c'est pour ça que j'ai parlé de ça. Donc, ce n'est
pas... ce n'est pas parce que ça prend plus de temps qu'on fait mieux au
Québec, pas du tout.
Il
y a aussi un grave manque de travailleurs. 25 % des travailleurs, dans le
domaine de la construction, vont prendre leur retraite d'ici 10 ans. Il
manque de représentation de la... de gens, de femmes, manque de gens issus de
la diversité. Quand on se compare,
par exemple, avec l'Ontario ou les États-Unis même, il y a beaucoup, beaucoup
plus de gens issus de l'immigration qui sont dans le domaine de la
construction. Ici, on est dans des taux de 2 %, 3 %, alors qu'on
manque de travailleurs puis qu'il y a des
gens qui sont disponibles pour travailler. C'est inacceptable. Il faut revoir
les façons de faire.
Et le cas de
l'Outaouais est vraiment patent. Quand on regarde ce qui se passe là-bas,
autant les entrepreneurs que les
travailleurs préfèrent aller de l'autre côté de la rivière quand ils sont à
Gatineau. Pourquoi? Parce que l'écosystème est beaucoup plus favorable pour construire, mais même pour travailler. Et
donc ça fait en sorte qu'actuellement, là, malheureusement, l'Outaouais
écope énormément.
Je souligne
donc que le projet de loi ici vise justement à augmenter la représentation des
femmes et des personnes issues de la
diversité, donc, ça, c'est un bon coup, là, dans le domaine de la construction,
et amène le concept de mobilité de la
main-d'oeuvre d'une région à l'autre. Par contre, ma collègue de Bourassa-Sauvé
a tenté de faire amener aussi une certaine... une certaine mobilité des
employeurs, et ça, ça n'a pas été possible. Le ministre s'y est opposé. Et donc
ce que ça signifie, c'est que des
employeurs qui se trouvent, par exemple, à Montréal, ne pourront pas aller
travailler, par exemple, en Mauricie, leurs entreprises ne pourront pas aller
là, alors qu'il y a une immense demande qui s'en vient avec l'arrivée de
la filière batterie. Donc, les travailleurs,
eux, vont pouvoir être mobiles, mais pas les entreprises. Alors, c'est un
non-sens. Il y a des demandes partout. On a besoin d'ouvrir, d'ouvrir
davantage, et il va falloir simplifier même davantage.
Le projet de loi, c'est un petit pas. Il aurait fallu aller beaucoup
plus loin. Les besoins sont trop grands, quand on pense à tous les
chantiers qui s'en viennent avec ces grandes industries, mais aussi Hydro-Québec
prévoit 155 milliards d'investissement dans les prochaines années, c'est
énorme, et il faudra construire beaucoup, beaucoup, beaucoup de logements, je
le mentionnais au début.
Je suis quand même déçue, je veux le souligner,
j'avais... j'ai tenté d'amener un amendement très, très simple et très, très
léger, on peut dire, pour au moins donner un petit peu de souplesse aux
propriétaires, aux petits propriétaires de
plex. Là, je parle de duplex, triplex. Actuellement, ces propriétaires-là
peuvent réparer eux-mêmes les logements qu'ils... dont ils sont
propriétaires seulement s'ils sont propriétaires occupants. Ça, c'est ce que
prévoit la loi. Donc, dans ce cas-là, ils
peuvent le réparer. Mais, s'ils sont propriétaires de l'édifice juste à côté de
l'immeuble, juste à côté du duplex, à
côté, et là ils ne sont pas occupants, bien, ils ne peuvent pas aller réparer
eux-mêmes le logement ou un de leurs logements. C'est un non-sens. C'est un non-sens parce qu'on s'en... le parc est
vieillissant, comme je le mentionnais, le parc immobilier est vieillissant, on a besoin de s'assurer
qu'il... En fait, on ne peut pas se permettre de perdre des logements
actuellement. Et là on demande à
des... ces petits propriétaires de payer des travailleurs à l'externe, donc,
pour faire ces travaux-là, et ce qui va leur coûter évidemment plus cher que
s'ils le font eux-mêmes. Pourtant, on permet à des parents de faire des réparations dans des écoles secondaires. Ça, c'est
correct, c'est permis dans la loi, mais on ne veut pas permettre à des petits
propriétaires de plex de faire des rénovations dans leurs propres logements,
de... qu'ils sont propriétaires.
Et il y a une
situation aussi aberrante, M. le Président : que les propriétaires de
copropriété peuvent réparer leurs propres
logements mais pas les espaces communs, par exemple le corridor. Si l'édifice a
plus de quatre unités, par exemple, un
condo, un espace de condos de huit unités, ce qui est très commun, c'est ce
qu'on... ce qu'on construit beaucoup ces temps-ci, bien, le corridor, ils n'ont
pas le droit de le peinturer eux-mêmes, ils sont obligés de faire ça à
l'externe. Ça, c'est ce que la
voie... la loi prévoit présentement. J'ai tenté aussi d'amener le ministre à
réfléchir là-dessus, mais il n'y avait pas d'ouverture.
Alors, je
suis très, très déçue de cette fermeture. Je pense que c'est le moment pour
alléger. Il faut alléger les processus. Il faut permettre, donc, de réduire les coûts. Ça a été une petite
avancée, mais, pour moi, M. le Président, c'est une occasion manquée. Je pense
qu'on aurait pu donner ce petit coup... ce petit coup de pouce là, surtout
qu'on vient juste de leur ajouter une
hausse de la taxe sur le gain en capital, à ces propriétaires de plex là. Donc,
ça aurait été une meilleure... un petit coup de pouce. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée des Mille-Îles. Est-ce qu'il
y a d'autres intervenants?
Mise aux voix
Si on n'a pas
d'autre intervenant, le projet de loi n° 51, Loi modernisant l'industrie
de la construction, est-il adopté?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Sur
division. Merci. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président.
Pourriez-vous appeler l'article 55 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 208
Adoption du principe
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À l'article 55 du feuilleton, M. le député de
Joliette propose l'adoption du principe du projet de loi n° 208,
Loi concernant certaines aliénations relatives à la maison Robert-Jellard.
Donc, je reconnais M. le député de Joliette.
M. François
St-Louis
M. St-Louis :
Merci, M. le Président. J'ai le plaisir de prendre la parole ce matin afin
que l'on puisse procéder à l'adoption finale
du projet de loi d'intérêt privé n° 208. Ce projet de loi
a pour but, comme son titre l'indique, de venir corriger certaines aliénations
relatives à la maison Robert-Jellard, maison située au 26, rue Sainte-Ursule,
ici même, dans le Vieux-Québec, maison classée patrimoine culturel
depuis 1963.
• (12 h 30) •
La
loi en vigueur sur le patrimoine culturel prévoit que nul ne peut vendre un immeuble
patrimonial classé sans avoir donné au ministre un avis écrit préalable d'au
moins 60 jours. Cet avis écrit préalable permet au ministre d'exercer ou
non son droit de préemption, soit d'acquérir un bien patrimonial classé de
préférence à tout autre acheteur au prix offert par ce dernier.
De
plus, la loi prévoit que toute aliénation d'un bien patrimonial classé faite en
violation de ces dispositions est nulle de nullité absolue et que les droits
d'action visant à faire reconnaître cette nullité sont imprescriptibles. La
nullité des annulations qui ne sont
pas effectuées conformément à la Loi sur le patrimoine culturel a pour
conséquence de vicier les titres de
propriété. Après constatation, il appartient au propriétaire concerné de
choisir le meilleur moyen pour être à l'abri de toute contestation. L'adoption d'une loi d'intérêt privé est un des
moyens qu'un propriétaire peut employer pour... éviter, pardon,
l'annulation d'un acte effectué en défaut des dispositions de la loi. Avec ce
projet de loi, les propriétaires de l'immeuble sis au 26, rue Sainte-Ursule, à
Québec, souhaitent régulariser le dossier et remédier à la nullité absolue des
aliénations qui n'ont pas été effectuées conformément aux dispositions de la
loi.
En conclusion, M. le
Président, permettez-moi de remercier tous les collègues qui ont siégé à la
commission et qui ont permis l'adoption de ce projet de loi d'intérêt privé.
J'aimerais aussi remercier plus particulièrement Me Michael Douglas
Kelley, le requérant dans ce dossier. Sans l'apport de Me Kelley, nous
n'aurions pu corriger ces aliénations et, M.
le Président, disons-le, au bénéfice de nombreux propriétaires qui se sont
succédé depuis plus de deux décennies. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Joliette. Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants? Je reconnais Mme la députée des Mille-Îles.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci,
M. le Président. Ça va être très, très bref. Écoutez, les citoyens vivent une
situation extrêmement stressante depuis qu'ils ont été mis au fait que leurs
actes de vente étaient nuls. Je ne peux pas imaginer, en fait, le stress que ça doit représenter. Donc, ce projet de loi
viendra corriger cette situation. C'est certain qu'on a eu des échanges, pendant
l'étude détaillée, qui a été très courte, avec le ministre de la Culture, pour
s'assurer que les notaires, dans le futur, ne feront pas cette erreur
deux fois.
Donc,
c'est quand même une situation, là, particulière où on avait un édifice qui
était cité et un autre édifice qui ne l'était pas... classé, plutôt, qui
ne l'était pas. Et donc le fait qu'il y avait des parties communes entre les
deux, c'est ce qui a créé, en fait, la
situation, là, que les notaires, lorsqu'ils faisaient la demande, vérifiaient
seulement sur le bâtiment... le
bâtiment non cité, ne vérifiaient pas les parties communes. Donc là, en tout
cas, on souhaite que ce soit corrigé, que ça n'arrive plus. Et,
semble-t-il, par les demandes que j'ai faites, il n'y aurait pas d'autre cas dans
cette situation-là.
Donc, voilà, M. le
Président, ça complète l'intervention. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée des Mille-Îles. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
Mise aux voix
Sinon,
le principe du projet de loi n° 208, Loi concernant certaines aliénations relatives à la maison
Robert-Jellard, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui. M. le Président, je vous demanderais de
rappeler de nouveau l'article 55 du feuilleton, s'il vous plaît.
Adoption
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
à l'article 55 du feuilleton, M. le député de... Joliette, pardon, propose
l'adoption du projet de loi n° 208, Loi concernant certaines aliénations
relatives à la maison Robert-Jellard.
Y a-t-il des
interventions? Il n'y a pas d'intervention.
Mise aux voix
Alors,
le projet de loi n° 208, Loi
concernant certaines aliénations relatives à la maison Robert-Jellard, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire : Oui. M.
le Président, compte tenu que vous
avez annoncé la tenue d'un débat de fin de séance, je vous demanderais
de suspendre nos travaux jusqu'à 13 heures.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
Alors, par conséquent, les travaux sont suspendus jusqu'à 13 heures,
jusqu'à... pour permettre la tenue d'un débat de fin de séance, tel qu'annoncé
précédemment.
(Suspension de la séance à
12 h 34)
(Reprise à 13 h 01)
Débats
de fin de séance
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au débat de fin de séance, qui portera sur une
question adressée par Mme la députée de Westmount—Saint-Louis à Mme la ministre
de la Famille concernant le rapport
dévastateur de la Vérificatrice générale du Québec sur la qualité des services
éducatifs à l'enfance.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de
parole de cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux minutes.
Mme la députée, je
vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Rapport du Vérificateur général sur la qualité des
services de garde éducatifs à l'enfance
Mme
Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. Puis, en
effet, c'était un rapport dévastatrice, révélatrice puis, dans le fond, d'une
grande déception, je suis persuadée, pour toutes les familles québécoises où
leurs enfants fréquentent une installation en service de garde éducatif
à l'enfance à travers la province. Pourquoi? Parce que le premier constat que la Vérificatrice générale nous a dévoilé ce matin,
c'est que près de 30 % des installations de services de garde dont la
qualité éducative a été évaluée ont
échoué, et les actions correctives mises en place sont insuffisantes. Puis là
on ne parle pas des années 2015, 2014, on parle de... les années
sous la gouverne de la CAQ, on parle de... entre 2019 et 2022, de la qualité éducative de 1 634 installations de CPE
et de garderies qui ont été évaluées au Québec. On parle des six dernières
années du gouvernement qui est actuellement au pouvoir.
Puis, si on regarde
le graphique, on voit que la qualité est à la baisse. C'est alarmant. Puis on
sait aussi que le gouvernement ne prenne pas leurs propres responsabilités pour
mettre fin à ceci parce que, M. le Président, quand on parle de la qualité, on parle aussi de la... ratio. Le ratio de
personnel qualifié qui oeuvre au sein de nos services de garde éducatifs à l'enfance, peu importe quel type de
service de garde, de quoi qu'on parle, est aussi à la baisse. Parce qu'avant
la pandémie le ratio était de deux sur trois
de personnel qui doit être qualifié, qui oeuvre au sein de notre réseau pour
prendre soin de nos tout-petits. Pendant la pandémie, le gouvernement a décidé
de baisser le ratio à un sur deux, mais il avait pris quand même l'engagement de revenir au ratio après
la pandémie, en mars de cette année, à deux sur trois, chose qu'ils n'ont
pas faite, ils ont ont repoussé ça pour 2027.
Mais la qualité, M.
le Président, c'est le ratio. Ça fait que... Puis le gouvernement, il sait.
Puis qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils ont
quand même prolongé ceci, ils l'ont fait quand même. Puis on ajoute à ça que
tous les plans d'action qu'on demande
de nos services de garde de mettre à l'oeuvre pour combattre le manque de
qualité, la baisse de qualité, il n'y a même aucun suivi du
gouvernement. Puis ça, c'est bien documenté dans le rapport que nous ns reçu de
la VG ce matin.
Puis
l'autre chose qui était révélatrice, qu'on a vue dans le rapport ce matin,
c'est qu'il n'y a même pas d'encadrement du gouvernement du réseau pour
les services de garde éducatifs en enfance. Encore une fois, tous les services
de garde confondus, pas d'encadrement du gouvernement en ce qui concerne le
manque de personnel. Parce qu'on comprend qu'on
fait face à des difficultés, mais les difficultés dont on fait face, le
gouvernement, eux, ils le savent, ils sont au courant, mais ils ne
déploient aucune mesure d'accompagnement pour protéger, pour aider le réseau de
combattre ceci.
Je
sais que la ministre va probablement dire : Bien, on a engagé du
personnel. Oui, oui, je comprends. La VG, aussi, dit : Oui, vous avez engagé du personnel, on comprend, mais vous
savez quoi? Ce n'est pas la qualité, nécessairement, que vous avez engagée dans le réseau. La qualité, ce
n'est pas là, parce que les gens qui sont engagés pour oeuvrer au sein du
réseau de services de garde éducatifs à l'enfance, c'est du personnel non
qualifié. Puis ça représente quand même des problèmes. C'est ça, la baisse de
qualité.
Puis
la personne qui est responsable de ceci, bien, elle est dans la salle avec nous
aujourd'hui, M. le Président. C'est la ministre qui est responsable. On
sait qu'il y a seulement, même, une mesure sous la responsabilité du
gouvernement, puis il détient autres
données, mais, même la façon qu'ils sont en train d'évaluer les cibles
d'éducatrices et éducateurs, la Vérificatrice
générale, elle dit : Même vos cibles, la façon que vous étudiez la cause
n'est pas bon. Ça fait que voici la façon que nous devons le faire.
Ils vont au-delà de
ça, M. le Président. Ils parlent aussi... Autres constats qui sont alarmants,
on parle de... le plomb dans l'eau. Et là je
vais citer quand même la vérificatrice, qui a dit : «...15 % des
installations de services de garde éducatifs n'ont
jamais fait objet d'un test visant à mesurer la concentration de plomb dans
l'eau, et le ministère n'assure pas un suivi
adéquat des actions mises en place par ceux qui présentent une concentration de
plomb trop élevée.» Vous savez quoi,
M. le Président? Puis là on est allés faire la vérification sur le site du
gouvernement du Canada : «...exposition au plomb dans l'eau potable peut avoir des effets sur le développement
neurologique et sur le comportement, tel qu'une baisse [de] quotient intellectuel chez les enfants.» Le
gouvernement ne se préoccupe pas de ça. Je ne comprends pas. Si ça sort
dans le rapport de la VG, puis ça, c'est quelque chose... encore une fois,
depuis 2018 jusqu'à 2023, c'est ça qui a été étudié.
Ça fait qu'on ne peut pas dire qu'on n'était pas au courant. C'est sous la
gouverne de la CAQ, la baisse de qualité, puis, même, on devrait se soucier de qu'est-ce que nos enfants doivent
avoir dans l'eau qu'ils consomment dans notre réseau. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la ministre. Je vous
rappelle, Mme la ministre, que vous disposez de cinq minutes pour votre temps
de parole.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy
(Verchères) : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, ce matin, la
Vérificatrice générale du Québec a déposé son rapport, un rapport qui soulève
plusieurs éléments extrêmement importants. La vérification s'est déroulée d'avril 2018 à septembre 2023. Alors, vous allez
comprendre que je vais prendre le temps d'examiner en détail les éléments
du rapport, parce que, pour moi, ce sont des
éléments qui sont soulevés par la vérificatrice, qui sont extrêmement
importants et qui m'interpellent.
Alors, c'est un rapport sérieux. Je pense que ça vaut la peine de vraiment
l'analyser en profondeur, mais ce n'est pas parce qu'on analyse en
profondeur le rapport de la vérificatrice qu'on n'a pas été en action.
D'ailleurs,
depuis mon arrivée, plusieurs mesures ont été mises en place. Donc, on a fait
des gestes pour justement s'assurer
de l'amélioration du réseau afin qu'il soit toujours, bien, plus sécuritaire,
dans un premier temps, qu'on puisse le développer puis qu'on puisse
répondre aux besoins des parents, parce que les parents, ils sont très nombreux
à attendre, justement, une place en service de garde éducatif à l'enfance puis
une place à contribution réduite.
Alors, on a décidé de
développer le réseau, de le compléter, et ça, malgré le fait qu'on n'était pas
dans un contexte très facilitant, on va se le dire, à la sortie d'une pandémie
internationale, en pleine pénurie de main-d'oeuvre, avec de l'inflation, donc,
mais, malgré cela, on a dit : On ne va pas s'asseoir sur nos mains, c'est
important, les parents en ont besoin.
Donc,
on va continuer à faire notre travail, à développer le réseau, tout en
travaillant aussi à améliorer sa qualité, à s'assurer justement de sa sécurité.
Ça, pour moi, c'est des éléments qui sont fondamentaux puis qui sont
fondamentaux aussi pour les familles
du Québec. Alors, vous allez me permettre justement d'énumérer peut-être
quelques-uns... je n'ai pas le temps de tout énumérer, mais d'énumérer
quelques éléments, quelques gestes que nous avons faits.
D'abord,
je vous dirais, j'ai envie de vous parler de sécurité parce que c'est
extrêmement important, primordial pour nos
familles. Donc, j'ai présenté le projet de loi n° 46,
la loi n° 6 de 2024, justement, une loi pour s'assurer la
protection des enfants dans les services de garde. C'était, pour moi,
important. Nos services de garde, ils sont... puis je tiens à rassurer
les parents, là, ils sont sécuritaires, mais
il peut y arriver des gestes exceptionnels puis il faut avoir le moyen, comme
ministère, de pouvoir intervenir, de pouvoir faire le suivi, de pouvoir être
plus agile puis répondre plus rapidement au niveau des plaintes, qui
était un des éléments soulevés justement par la Vérificatrice générale.
Aussi,
un autre élément qui a été soulevé, celui de la qualité. Alors, c'est
extrêmement important, cet élément-là, et c'est la première fois où on
prend la peine d'évaluer justement l'ensemble des services de garde éducatifs à
l'enfance pour voir comment on peut mieux faire pour les accompagner à
atteindre les objectifs d'une plus grande qualité dans l'ensemble des services
de garde éducatifs à l'enfance.
Alors, on a même mis
en place... Dans les derniers mois, on a informatisé pour être sûrs de pouvoir
bien suivre les plans d'action qui sont
présentés par chacun des services de garde. Notre objectif, c'est d'avoir une
approche de soutien avec l'ensemble des partenaires, avec l'ensemble des
services de garde éducatifs à l'enfant pour qu'on puisse travailler à améliorer de plus en plus la qualité. Alors, on
a mis un outil en place pour évaluer et on travaille avec les services de garde
à améliorer, justement, cette qualité-là.
• (13 h 10) •
On a parlé du plomb
dans l'eau. Alors, 85 % ont déjà fait les tests, et le ministère défraie
les tests. S'il y a un problème de plomb, on
fournit les équipements nécessaires pour s'assurer, justement, de la qualité de
l'eau dans l'ensemble des services de
garde éducatifs. Et, pour les derniers récalcitrants, on est actuellement
justement en train de faire un règlement. Donc, on est en action, mais
ce que nous a mentionné la Vérificatrice générale nous interpelle.
Évidemment,
il faut savoir d'où on vient pour savoir où on va. Bien, dans notre cas, on a
hérité d'un réseau négligé pendant 15 ans, mais ce ne sera pas une excuse
pour ne pas faire les choses et ne pas avancer. Au contraire, on a déjà
mis des actions en place et on va continuer
à s'inspirer justement du rapport de la vérificatrice pour montrer un... monter
un plan d'action et pour pouvoir répondre encore mieux aux besoins des
familles, leur offrir des places sécuritaires, leur offrir des places à contribution réduite de qualité partout au Québec
pour l'ensemble du territoire québécois. C'est ce que souhaitent nos familles. Et on va continuer dans
ce sens-là à, justement, oeuvrer à augmenter la qualité, à assurer la sécurité
et à servir nos tout-petits, qui sont l'avenir du Québec.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée, je vous cède la parole pour votre
droit de réplique de deux minutes.
Mme
Jennifer Maccarone (réplique)
Mme
Maccarone : Oui. Je réitère, M. le Président, on parle de
gouverne de la CAQ. Puis, quand on parle de gouverne de la CAQ, sous la gestion
de la CAQ, depuis qu'ils sont au pouvoir, ils ont affaibli le réseau en ce qui
concerne la qualité de notre réseau de services de garde éducatifs à l'enfance.
On ne parle pas de la sécurité, on parle de la qualité.
Pour revenir, quand on parle de plomb, c'est
dans le rapport de la Vérificatrice générale : «Selon le gouvernement du
Québec et Santé Canada, le plomb présent dans l'eau peut avoir des effets
négatifs à long terme sur le développement des enfants.» Puis, malheureusement,
ce que la ministre a dit est inexact, parce que c'est aussi écrit sur la page 131, dans le rapport que nous
avons reçu, encore une fois, 15 % des services de garde n'ont pas effectué
des tests de plomb. Et, oui, c'est
vrai, ils ont... ils ont acheté ce qui... le nécessaire, les filtres réducteurs
de plomb, mais ils ne vérifient pas
si les filtres ont été effectivement installés. Il n'y a pas d'inspection. Les
bureaux de coordonnateurs n'en font pas plus.
Alors, M. le
Président, ce n'est pas sérieux. Nous, on est inquiets de qu'est-ce qu'on pense
puis qu'est-ce qu'on entend ici en ce qui concerne le rapport. C'est tellement
important de continuer de travailler sur la qualité de notre réseau de
services de garde. La ministre, elle parle de la sécurité, nous, on parle de la
qualité, on est alignés avec le rapport que nous avons vu de la Vérificatrice
générale. C'est important que le gouvernement prenne leurs responsabilités puis
qu'il mette de l'effort pour s'assurer qu'on
fait de l'accompagnement du réseau, qu'on revient à un ratio qui a de l'allure
en ce qui concerne la qualité des éducatrices qui oeuvrent au sein du réseau,
qu'il travaille aussi sur la qualité de l'eau.
Il y a autres
éléments qui ont été soulevés par la Vérificatrice générale, comme le processus
de plainte. Ça aussi, on fait face à des difficultés. Il y a autres choses qui
ont été soulevées. J'ai seulement deux minutes pour soulever les préoccupations, mais, croyez-moi, M. le Président,
j'ai l'intention de revenir à la charge. Puis, quand la ministre dit : On
va prendre acte de ceci, c'est aussi écrit, ils sont au courant, ils ont
dit qu'on a l'intention d'adhérer aux recommandations.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Voilà qui met fin aux débats de fin de séance. Mme la ministre.
Ajournement
Mme Roy
(Verchères) : Oui, M. le Président. Je vous demande d'ajourner
nos travaux au mardi 28 mai, 13 h 40.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, en conséquence, nous ajournons nos travaux
au mardi 28 mai 2024, à 13 h 40.
(Fin de la séance à 13 h 14)