(Dix
heures)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Bon mardi. Nous allons prendre un moment pour nous
recueillir.
Vous pouvez vous
asseoir.
Affaires
du jour
Donc,
nous débutons nos travaux aux affaires du jour. Alors, M. le leader du
gouvernement, est-ce que vous voulez nous indiquer quels seront nos
travaux?
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Donc,
aux affaires du jour, nous sommes en affaires prioritaires. Et donc, à l'article 1
du feuilleton, l'Assemblée entreprend
le débat sur la motion de M. le ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement.
Affaires
prioritaires
Reprise
du débat sur la
motion du ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le leader.
Donc,
aux affaires prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée
reprend le débat ajourné le 14 mars 2024 sur la motion de M. le
ministre des Finances proposant que l'Assemblée approuve la politique
budgétaire du gouvernement ainsi que sur les
motions formulant un grief présentées par M. le député de Marguerite-Bourgeoys, M. le député de Maurice-Richard, M. le député de Jean-Talon, M. le chef de
l'opposition officielle, M. le député de Jean-Lesage, Mme la députée de D'Arcy-McGee,
Mme la députée de Sherbrooke et Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Avant
de céder la parole au prochain intervenant, je vous informe qu'il y a
4 h 43 min 59 s d'écoulées à la première étape du débat. La répartition du temps de parole
restant est la suivante : 4 h 49 min 12 s au
groupe parlementaire formant le
gouvernement, 2 h 4 min 49 s au groupe parlementaire
formant l'opposition officielle, 1 h 27 min 37 s au
deuxième groupe d'opposition et 24 min 22 s au troisième
groupe d'opposition.
Donc,
je vais céder la parole... je suis prête à céder la parole au prochain
intervenant. Ce sera M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente.
J'ai quelques minutes, ce matin, pour répliquer au budget de la CAQ puis j'ai le goût de commencer par vous parler
d'un autre budget. J'ai envie de commencer en vous parlant du budget des Québécois, des Québécoises. En ce moment, au
Québec, il y a près d'un million de nos concitoyens, de nos concitoyennes
qui ont besoin de banques alimentaires pour manger.
Il
y a quelques minutes à peine, j'étais à quelques kilomètres d'ici, dans un
organisme qui s'appelle La Ruche Vanier, organisme d'aide alimentaire qui ramasse de l'argent en ce moment pour
augmenter ses activités. Pourquoi? Parce qu'il y a quelques années ils se sont rendu compte que, dans
les écoles de leur quartier, il y avait deux enfants sur trois, deux enfants
sur trois, dans l'école secondaire de leur quartier, qui ne mangeaient pas à
leur faim.
Pourtant, on n'a pas
de problème de chômage au Québec, Mme la Présidente. Les taux de chômage, au
Québec, ils n'ont jamais été aussi bas. Les
gens travaillent plus que jamais. Ce qui se passe, dans les banques
alimentaires du Québec, c'est qu'il y
a du monde qui travaillent à temps plein, du matin au soir, qui travaillent
fort, qui ont une bonne job dans la vie et qui, malgré tout, ne sont pas
capables de se nourrir.
J'entends déjà le
gouvernement se féliciter de son investissement de 30 millions dans les
banques alimentaires. C'est vrai que c'est
une bonne nouvelle, tant mieux, mais, pendant qu'on fait ça, pendant qu'on
remplit les tablettes des banques
alimentaires de denrées, et comprenez-moi bien, il faut le faire, on n'est pas
en train de s'attaquer aux causes de la faim qui grandit au Québec.
Et
il y a quelques minutes, dans Vanier, les gens de cet organisme-là m'ont dit
exactement la même chose que ceux que
j'ai rencontrés la semaine passée à Moisson Montréal, la semaine d'avant dans
une banque alimentaire de mon comté, ou même en fin de semaine, quand
j'ai rencontré des organismes en Abitibi-Témiscamingue.
Tout
ce monde-là qui sont sur le terrain disent la même chose : Si les besoins
en aide alimentaire explosent, c'est pourquoi? C'est parce que les gens
n'arrivent plus. C'est parce que tout coûte trop cher au Québec. C'est parce que
l'épicerie coûte trop cher et surtout,
surtout, surtout, c'est parce que le logement coûte trop cher. Tant et aussi
longtemps qu'on ne remettra pas, au
Québec, les coûts de l'habitation sous contrôle pour les familles, bien, les
files dans les banques alimentaires vont
augmenter. On n'aura jamais assez de fonds publics pour compenser, en aide
alimentaire, la pauvreté, la détresse et la faim que crée la crise du
logement au Québec.
Et, dans ce
budget-là, tout le monde s'attendait à ce qu'il y ait des bonnes nouvelles en
logement. Dans ce budget-là, tout le monde s'attendait à ce qu'il y ait
des mesures pour qu'on construise plus de logements au Québec, pour qu'on freine les hausses de
loyer au Québec. Et devinez quoi, Mme la Présidente, surprise totale : aucune
nouvelle annonce en logement, rien. C'est inexplicable. C'est
injustifiable.
La crise du
logement, là, ce n'est pas un problème secondaire, ce n'est pas un problème qu'on peut
mettre en bas de la liste des
priorités. Le logement, l'habitation, c'est la première dépense de toutes les
familles au Québec. C'est le premier poste
de dépenses. Qu'on soit propriétaire ou locataire, le premier poste de dépenses
dans notre budget, c'est le logement. Et,
si on ne remet pas sous contrôle ce poste de dépenses là dans le budget du
monde, les gens vont continuer de s'appauvrir au Québec, puis, les files
devant les banques alimentaires, elles vont continuer d'augmenter.
Dans les
dernières années, au lieu de prioriser le logement, la CAQ s'est mise à faire
toutes sortes de dépenses que personne n'avait demandées puis qui ne
répondent à aucun besoin au Québec. Les gens qui font plus de
100 000 $ en salaire au Québec
n'avaient pas besoin de toute urgence d'une baisse d'impôt qui nous prive de
600 millions de dollars par année.
La région de Québec n'avait pas besoin d'un troisième lien qui nous a coûté
60 millions de dollars en études, qui sont aujourd'hui
gaspillés parce que le projet a été torpillé par la CAQ.
On n'avait
pas besoin de brûler 7 millions de dollars pour deux parties des
Kings, alors qu'avec ce 7 millions là, là, il y a des groupes communautaires qui feraient des miracles, alors
qu'avec ce 7 millions de dollars là on pourrait les débloquer, les projets de maisons d'hébergement
pour femmes victimes de violence conjugale que ce gouvernement-là
bloque. Ce 7 millions là, là, il pourrait faire une différence dans bien
des régions au Québec. Le tramway de Québec, 900 millions de
dollars de gaspillés en études, parce que ce projet-là est en train de mettre
fin au projet de tramway à Québec, alors
qu'on a déjà investi 900 millions de dollars de fonds publics en
études pendant des années. 41 millions pour gérer le scandale
SAAQclic.
Je pourrais continuer comme ça longtemps, Mme la
Présidente. Tellement d'argent gaspillé, alors que les vrais besoins, au Québec, sont tellement gros. Le
premier ministre dit souvent que l'argent ne pousse pas dans les arbres. C'est
vrai, il ne pousse pas dans les
arbres, l'argent au Québec, mais, quand on le gaspille comme l'a fait la CAQ
pendant cinq ans, quand on l'envoie
dans les poches des contribuables les plus fortunés année après année en
baissant les impôts des gens qui font
plus de 100 000 $ par année, à hauteur de 600 millions, ça se
peut qu'après ça on se revire de bord puis on réalise qu'il y en a un,
déficit.
Donc, ce
budget met un terme à la prétention de la CAQ d'être des bons gestionnaires des
fonds publics au Québec. Plus aucune
formation politique n'a maintenant de leçon à recevoir de ce gouvernement-là
qui a fait tellement d'erreurs avec l'argent
des Québécois, Québécoises, qui a baissé les impôts du 10 % les plus
fortunés au Québec et qui, aujourd'hui, se retrouve devant les Québécois, Québécoises en disant : Oui, il va
falloir faire de l'optimisation. Ça, ça veut dire de l'austérité. Le gouvernement de la CAQ, aujourd'hui, est
rattrapé par ses choix, et, s'il y a un déficit aujourd'hui au Québec, c'est
parce que ce gouvernement-là a fait preuve d'un grave déficit de
jugement dans les dernières années.
• (10 h 10) •
Après les
dernières élections, Mme la Présidente, ce gouvernement-là s'est retrouvé avec
un mandat extrêmement fort, une majorité forte de députés ici, à l'Assemblée
nationale du Québec, et le premier ministre nous a annoncé qu'il allait livrer la marchandise. Il nous a dit :
J'ai un mandat fort, jugez-moi sur les résultats. Ce matin, pour répliquer au
budget de la CAQ, j'ai envie de vous parler de ce qu'ils ont livré en
termes de logement.
La CAQ aime
beaucoup les tableaux de bord. Ça fait que je suis allé voir, ce matin, le
tableau de bord en habitation, et on
découvre qu'il n'y a pas juste les maisons d'hébergement pour femmes en
situation de violence conjugale qui sont bloquées par la CAQ. Non, en deux ans,
le programme caquiste en logement, celui qu'on nous avait présenté comme
allant provoquer une révolution dans le monde du logement au Québec, une
révolution, bien, ce programme-là a livré, en deux
ans, zéro logement. Première année, zéro logement construit, deuxième année,
zéro logement construit. Pouvez-vous imaginer
ça, au milieu de la pire crise du logement en 40 ans? On nous met sur la
table un nouveau programme, on nous dit : Ça va être une
révolution, on va construire vite, vite, vite et, deux ans plus tard, zéro
logement construit. C'est injustifiable. C'est injustifiable, Mme la
Présidente, en plein milieu de la pire crise du logement au Québec.
Et les
mauvaises nouvelles continuent de s'accumuler. On vient d'apprendre qu'au mois
de février les mises en chantier ont
encore reculé au Québec. Les augmentations de loyer, au Québec, sont parmi les
pires depuis des décennies. Et là on
ne construit plus, et ce gouvernement-là, après deux ans et zéro logement
construit, ne met aucune nouvelle annonce dans son budget, aucune nouvelle mesure pour qu'on construise plus de
maisons, plus de logements. Je n'en reviens pas. Je pensais vraiment qu'il y aurait quelque chose, Mme la Présidente. Je
trouve ça injustifiable de présenter un budget sans nouvelle mesure en
logement, au milieu de la pire crise en 40 ans.
Bien sûr,
tout n'est pas perdu. Il y a des Québécois, il y a des Québécoises qui, malgré
ça, continuent de se battre. Il y a
des gens qui continuent à défendre le droit au logement. J'ai envie de vous
parler ce matin de Jonathan Simard, un père
de famille de quatre enfants, à Shawinigan, qui a fait face à une menace
d'expulsion. Pouvez-vous vous imaginer ça, quatre petits gars à la rue, au Québec, en 2024? Il s'est battu pour ses
droits, il est venu ici, à l'Assemblée nationale, interpeler le gouvernement puis, à cause de sa bataille, il a
acheté une année de sursis. Mais il a peur, l'an prochain... il a peur, l'an
prochain, d'être encore expulsé par son propriétaire.
Moi, je pense
qu'on ne devrait pas accepter ça, au Québec, puis on devrait s'inspirer des
Québécois et des Québécoises comme
Jonathan Simard qui se battent pour le droit au logement. Puis on devrait
avoir, au gouvernement, des gens qui ont la même détermination que Jonathan Simard pour faire respecter le droit au
logement pour tout le monde au Québec. Parce que les Québécois puis les Québécoises, c'est du monde qui ont le sens
de la solidarité, qui ont le sens de l'entraide. Le chacun-pour-soi, ce
n'est pas ça, nos valeurs au Québec. Les baisses d'impôt au 10 %, au
5 %, au 1 % des plus riches, pendant
qu'il y a du monde qui n'ont pas de logement puis qui font la file dans les
banques alimentaires, parce que l'épicerie n'est plus achetable puis les loyers ne sont plus payables, ce n'est pas
ça qu'on veut, au Québec, comme projet de société. Moi, les Québécois et les Québécoises que je
rencontre, c'est ça qu'ils me disent : Ça ne nous intéresse pas, un projet
de société où
on remet de l'argent dans les poches de ceux qui en ont déjà beaucoup puis
qu'on laisse tomber le monde au milieu
de l'échelle puis le monde au bas de l'échelle. Puis ce que j'aimerais, c'est
qu'on ait, au Québec, un gouvernement qui soit à la hauteur de ce
sens-là de la solidarité qu'ont les Québécois et les Québécoises dans leur
coeur.
En attendant
d'avoir un gouvernement comme ça, bien, nous, à Québec solidaire, on ne lâchera
pas les bras. Le 24 mars
prochain, on organise à Montréal une grande assemblée sur les droits des
locataires. Tout le monde dans la région de Montréal sont les bienvenus.
On n'est pas encore au gouvernement, on ne peut pas encore interdire les
rénovictions, on ne peut pas encore
contrôler les hausses de loyer, on ne peut pas encore lancer un chantier
historique de logement social au
Québec, on ne peut pas encore faire ça, les députés de Québec solidaire, mais
ce qu'on peut faire, c'est aider le monde à s'en sortir. Puis ça, on va
le faire puis on ne lâchera pas, parce qu'il y a des centaines de milliers de
Québécois, de Québécoises qui ont peur, avec le 1er juillet qui s'en vient,
puis la moindre des choses qu'on peut faire, nous, comme députés solidaires, c'est les aider là-dedans, les
accompagner, leur parler de leurs droits, les aider à défendre puis à faire
valoir leurs droits en plein milieu d'une
crise du logement historique. C'est ça qu'on va faire, le dimanche le
24 mars. On invite tout le monde.
Ça ne coûtera pas 200 $. Ils vont pouvoir nous parler, puis surtout on va
pouvoir imaginer ensemble un Québec
où la crise du logement serait derrière nous. Moi, je pense qu'on est capables
de faire ça, au Québec, Mme la Présidente. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci beaucoup, M. le chef du deuxième groupe
d'opposition. Maintenant, je suis prête à reconnaître un autre
intervenant, et ce sera M. le député de Masson.
M. Mathieu Lemay
M. Lemay : Merci, Mme la Présidente.
À mon tour d'intervenir sur le discours sur le budget 2024‑2025. Vous
savez, Mme la Présidente, c'est un moment que j'affectionne particulièrement,
réagir au discours sur le budget.
Vous
comprendrez que j'ai écouté notre collègue de Gouin, le chef du deuxième groupe
d'opposition, mentionner quelques
points auparavant, et je peux vous mentionner que je suis en désaccord avec les
propos qu'il tient, notamment le fait à l'accessibilité aux députés, là.
Je crois que les citoyens ont accès à tous les députés de l'Assemblée
nationale, les 125 députés, et ce, sans
frais, Mme la Présidente. Donc, je voudrais le mentionner. Je trouve que c'est
un point qui est non justifié, le propos du député de Gouin.
Sur ce, je
voudrais vous parler des priorités en santé et en éducation. Vous savez, Mme la
Présidente, c'est un choix politique
que nous avons effectué de mettre davantage de fonds publics dans la santé et
l'éducation. On a fait des
rehaussements de nos programmes, et je crois que c'est une... c'est
quand même une des priorités, parce que, on le sait, l'accessibilité à nos soins de santé et aussi à l'éducation, Mme la
Présidente, je la considère prioritaire et je suis persuadé que
l'ensemble des citoyens sont satisfaits qu'il y ait des sommes qui sont
allouées dans ces deux programmes.
Donc, en
santé plus particulièrement, c'est 3,7 milliards de dollars sur cinq
ans qui est injecté pour appuyer une organisation humaine et efficace
des soins de santé et des services sociaux, notamment 1,8 milliard, là,
qui va venir améliorer nos soins de santé
mais aussi accroître la fluidité hospitalière, et 1,1 milliard pour le
maintien de qualité des soins et des
services à nos aînés. Et ce que j'ai aimé particulièrement, c'est le
738 millions, Mme la Présidente, qui est injecté pour consolider les services sociaux pour les jeunes et
les personnes vulnérables. Et on le sait, au niveau de la santé mentale, c'est
important, nos jeunes ou les personnes
vulnérables. Donc, moi, ce 738 millions là, j'ai bien hâte de voir la
déclinaison, mais disons que j'étais particulièrement heureux
d'apprendre cet investissement.
Au niveau du
communautaire, Mme la Présidente, on a rencontré de nombreux organismes
communautaires qui sont venus nous
mentionner à quel point qu'ils voyaient une réelle différence avec les
2,2 milliards qui ont été injectés depuis... en 2024‑2025, ce qui correspond quand même à une hausse de
86,1 % depuis 2018‑2019. Donc, c'est des investissements considérables dans le communautaire et à... Tout
le monde le sait, tous les députés, je suis persuadé, lorsqu'ils font le tour
de leurs circonscriptions respectives, ils
voient à quel point ils jouent un rôle important. Et donc je voulais le
mentionner, à quel point que c'était une très bonne... une bonne avenue,
puis je voyais ça d'un très bon oeil, cet investissement.
Plus
particulièrement en santé, dans Masson, on est quand même heureux d'avoir fait
l'inauguration de notre maison des
aînés cet hiver, et nous avons aussi les travaux de construction de
l'agrandissement de notre Hôpital Pierre-Le Gardeur qui sont en réalisation. D'ailleurs, le nouveau
stationnement étagé sera disponible le 20 mars, donc dès demain, Mme la
Présidente. Alors, j'invite tous les
citoyens, là, qui iront faire un tour à l'Hôpital Pierre-Le Gardeur, là,
de profiter de ces nouveaux espaces de
stationnement. Je suis persuadé que ça leur permettra d'aller rendre visite à
leurs proches qui sont à l'hôpital ou pour leurs rendez-vous respectifs.
Au niveau de
l'éducation, bien, bien entendu, les dépenses ont quand même augmenté de
37,4 % depuis 2018‑2019. Et ce
que j'aime particulièrement, c'est le 818 millions qui a été... sur cinq
ans pour favoriser la réussite éducative de nos jeunes. Donc, ça, c'était une mesure qui m'a particulièrement... que
j'apprécie. Aussi, 545 millions pour soutenir nos jeunes dans leurs activités et les élèves. Mais ce que
j'ai aimé aussi, c'est le 113 millions qui est pour assurer l'attraction
et la rétention du personnel
scolaire. Donc, moi, je trouve ça quand même intéressant. J'avais quand même
fait une recherche sur le décrochage
des jeunes enseignants. Donc, je suis persuadé que ce 113 millions là va
permettre d'avoir des avancées de ce côté.
• (10 h 20) •
Dans Masson,
en éducation, Mme la Présidente, récemment, on a quand même eu une nouvelle
école primaire qui a été inaugurée en 2022, et un agrandissement d'une
école secondaire, ainsi que la construction d'un centre de formation professionnelle. Donc, je vous dirais qu'avec la
population qui est croissante dans notre région les investissements en
éducation sont au rendez-vous, ce qui fait en sorte que la population
peut en bénéficier.
J'aimerais parler maintenant des
conventions collectives, parce que, vous le savez, ça touche quand même près de
600 000 employés, les plus
récentes conventions collectives, et ça fait quand même des avancées majeures,
en tout cas, moi, ce que je
considère, avec les ententes de principe qui ont été conclues et d'autres qui
sont à venir. Donc, ça va permettre quand
même d'avoir des avancées significatives au niveau de l'organisation du travail
et l'amélioration de la qualité de service.
Donc, moi, je vois ça d'un très bon oeil. Je crois que c'était dû, c'était
apprécié. C'est une négociation, là, qui est quand même gagnant-gagnant pour tous les partis. Sans en dire plus de ce
côté-là, Mme la Présidente, je suis persuadé que les investissements qu'on a faits dans l'actuel budget, avec le
déficit qui en découle, bien, vont porter fruit dans les prochaines
années et qu'on va en voir les bénéfices pour l'ensemble des citoyens et des
citoyennes.
Vous
savez, Mme la Présidente, à l'Assemblée nationale, je suis l'adjoint
parlementaire du ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des
Parcs, et plus particulièrement sur le volet Électrification. Et, dans mes tâches quotidiennes, bien entendu, je
touche davantage aux dossiers de l'environnement qu'à d'autres dossiers.
Ce n'est pas moi le spécialiste en santé ou
en éducation, j'ai d'autres collègues qui font ça, mais disons qu'en
environnement j'ai quand même trouvé ça intéressant, le
500 millions qui est prévu pour le Fonds bleu, qui est mené par ma
collègue d'Argenteuil aussi, là, qui touche
beaucoup plus au volet Eau. Mais sachez que ce qu'on a fait avec la nouvelle
loi aussi, avec le Fonds bleu puis
les 500 millions, ça va faire une meilleure redevance sur l'eau des
grandes entreprises, mais, à la fin
de la journée, je crois que c'est l'ensemble des citoyens... Puis nous, au
Québec, l'eau, on le mentionne souvent, c'est notre or bleu, c'est notre richesse, donc il faut en prendre soin. Et je
suis persuadé qu'on ne veut pas avoir de gaspillage de ce côté-là, mais aussi
de pouvoir préserver notre environnement. Donc, le 500 millions qui est
prévu au Fonds bleu, je le vois d'un très bon oeil, de ce côté-là, pour
les générations futures, Mme la Présidente.
Des voix :
...
M.
Lemay : Merci. Plus
particulièrement au niveau des changements climatiques, là, tout le monde est
au courant qu'on a une cible de
réduction de 37,5 % sous le niveau de 1990 à atteindre pour 2030. Et nous
avons aussi un plan pour une économie
verte. Dans le plus récent projet de
loi n° 41, dont l'adoption
finale est imminente ici, à cette Assemblée, on vient fusionner le fonds pour l'électrification, changements climatiques
avec le Plan pour une économie verte ensemble. Il y a quand même
9,3 milliards qui est prévu dans le PEV 2030, le Plan pour une
économie verte, et, parmi ces incitatifs, il y a plusieurs déclinaisons, Mme la Présidente, notamment
127,5 millions qui est ajouté dans l'actuel budget, plus particulièrement
pour s'adapter aux changements climatiques.
Donc,
il y a... sur ce 127 millions, là, il y a un 101,9 millions qui est pour
assurer la sécurité dans le contexte des changements climatiques,
notamment pour les barrages. Donc, il y a plusieurs barrages, là, qui pourront
bénéficier, notamment le... Je ne me
rappelle pas par coeur du nom, là, c'est un barrage à Matane, là, le barrage
Mathieu-D'Amours à Matane. Bon, j'ai
choisi ce barrage-là particulièrement parce que ma conjointe vient de Matane,
et je vais à Matane quelques fois par
année, mais, quand j'ai vu ça, je me suis dit : Ah! très bien. Et, en
plus, il y a une fosse à saumon en plein centre-ville de Matane. Donc, je suis persuadé que les amateurs
de plein air et de faune aussi pourront en profiter, tout comme les citoyens
avec le parc récréotouristique qui est juste
en amont du barrage, mais, bref, c'est un clin d'oeil pour cette belle région.
Sinon, bien, c'est ça, on a... Donc, ça, c'est pour les changements
climatiques, l'adaptation.
On
a aussi... Plusieurs citoyens nous en parlent, puis on... ça a fait sujet
d'actualité, c'est concernant le programme Roulez vert. Vous savez que, depuis 2012, on avait des incitatifs pour
tous ceux qui font l'acquisition d'un véhicule électrique. C'est un programme qui a connu un fort succès. On
a plus de 240 000 véhicules électriques sur nos routes puis on a un
objectif d'atteindre 2 millions de véhicules électriques d'ici 2030, et
même qu'on a mis fin de la vente des véhicules à essence en 2035. Donc, on y croit, à cette électrification de nos
transports, mais aussi au... c'était prévu, dans le plan, d'avoir une réduction graduelle du programme Roulez vert.
Donc, le 1er janvier 2025, l'incitatif passera à 4 000 $ pour un
véhicule de moins de 65 000 $, et on s'en va vers la fin du
programme Roulez vert.
Cependant, ce n'est
pas parce qu'on arrête d'investir dans l'acquisition des véhicules électriques
qu'on ne croit pas à l'électrification,
parce que, justement, à l'automne dernier, on a injecté 514 millions dans
la stratégie pour la recharge des véhicules électriques. Et donc, avec
ce 514 millions, là, on vient avoir 110 000 bornes de recharge
de niveau deux, publiques, ainsi que
6 700 bornes de recharge rapide sur le territoire du Québec. On
considère tout le monde, on considère même
les orphelins de recharge, pour lesquels il n'y aurait pas accès à des bornes
de recharge dans leur multilogement, par exemple, ou dans leur habitation, pour... Ce n'est pas encore défini, la
finalité, mais ce sera sûrement une carte qu'ils auront accès pour avoir accès à des bornes de recharge
publiques, là. Donc, on pense à tout le monde, même les orphelins de recharge.
On
met aussi 600 000 cases de stationnement qu'on va rendre disponibles
dans les édifices multilogement. Donc, c'est une stratégie, après avoir
financé l'acquisition des véhicules électriques... bien là, on fait le choix de
financer la stratégie de recharge pour,
justement, s'assurer qu'il n'y a aucun citoyen qui manque de recharge avec leur
véhicule électrique.
Je vois le temps qui
file, Mme la Présidente. J'aurais pu vous entretenir davantage sur plusieurs
autres sujets, notamment l'habitation, pour
laquelle je trouve que c'est important, l'habitation, et surtout le logement
abordable et social.
Et,
vous savez, nous autres, dans notre comté, dans Masson, avec le Programme
d'habitation abordable du Québec, on
a quand même 9,7 millions qui seront injectés pour un projet qui s'appelle
Le Sofïa, pour financer 59 logements. Donc, ça se trouve à
être dans toutes les régions du Québec. À terme, c'est
23 000 nouveaux logements qui seront construits. Il y a quand même eu 1,8 milliard à la
dernière mise à jour économique. Donc, ça prend du temps à mettre en branle.
Même si les annonces des
investissements sont faites, on peut compter encore quelques années
supplémentaires avant de voir les logements se réaliser, mais moi, je
suis persuadé qu'avec tout l'argent qui est mis et tout le sérieux de la
démarche on va y arriver, Mme la Présidente.
Donc, je passe à la conclusion, pour laisser du
temps à mes autres collègues, mais je vous rappellerai que je suis contre les propos du député de Gouin, le chef du
deuxième groupe d'opposition, qui mentionne que lui, il n'aurait pas voulu
avoir des baisses de
taxes pour les citoyens. Lui, il nous a dit ça, tout à l'heure, dans son
discours. Il a dit qu'il était contre qu'on ait mis 11,5 milliards de
dollars pour hausser le montant pour le soutien des aînés de 2 000 $.
Il nous a dit qu'il était contre
qu'on ait baissé les impôts pour les particuliers en réduisant d'un point de
pourcentage dans les deux premiers taux d'imposition. Il nous a dit qu'il était contre qu'on ait... mettre 3,4
milliards de dollars pour verser un montant ponctuel pour le coût
de la vie, qui pouvait atteindre 600 $ à 400 $, tout dépendant du
salaire annuel des personnes.
Bon, tu sais, en fait, il ne nous a pas dit qu'il
était contre ça, mais on a quand même investi 2,3 milliards pour plafonner
l'indexation des tarifs à 3 % pour une période de quatre ans. On a aussi
investi 1 milliard de dollars pour limiter l'augmentation du compte de taxe scolaire. On a aussi mis 359 millions de
dollars pour bonifier les composantes logement du crédit d'impôt pour la solidarité et on a aussi mis
319 millions de dollars pour bonifier graduellement le programme
Allocation-logement afin d'en élargir l'admissibilité et de rehausser
l'aide offerte.
Bref,
c'est plusieurs mesures qui viennent directement aider nos citoyens dans un
contexte d'inflation, pour lesquelles je suis fier, Mme la Présidente.
Merci de votre attention.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant, je vais céder la parole à Mme la
députée de Soulanges.
Mme Marilyne
Picard
Mme Picard : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je suis choyée d'être ici avec vous et mes
collègues de la banquette gouvernementale
ainsi que ceux siégeant dans l'opposition, pour avoir une discussion sur le
financement 2024‑2025 du
gouvernement, un budget qui est rigoureux et réfléchi et pour lequel je salue
mon collègue le ministre des Finances pour son travail exhaustif à son
sujet.
Mme
la Présidente, aujourd'hui, je ne veux pas seulement vous parler de chiffres et
de calendrier, je veux vous parler des humains, des gens qu'on va aider
davantage avec ce budget, parce que, pour moi, il est empreint d'empathie.
Dans
ce budget, on retrouve des soins de santé, des investissements pour nos profs
et infirmières, que je côtoie, le RRQ
modifié pour les gens invalides, une avancée tant attendue pour plusieurs
personnes, le pont entre les jeunes personnes handicapées de 18 ans et les adultes pour la prestation de base. Et
surtout, Mme la Présidente, surtout, je vais m'attarder sur un point
tellement important, le supplément pour enfant handicapé nécessitant des soins
exceptionnels, le programme SEHNSE, pour les
intimes, un programme modifié qui aurait dû être sur toutes les tribunes
médiatiques, depuis le 12 décembre dernier, qui a malheureusement
passé inaperçu, que j'ai repéré très rapidement dans le budget, Mme la
Présidente.
• (10 h 30) •
Avec
l'actuel budget, on a annoncé l'admissibilité au programme pour certains bébés
de deux ans et moins qui sont atteints d'un handicap physique, mental ou
nécessitant des soins médicaux complexes, des enfants qui ne sont pas admissibles, en ce moment, mais qui pourront
bénéficier d'un premier versement à partir de la fin de l'automne 2024. Il
suffit de faire une demande
d'obtention ou de réévaluation du programme SEHNSE à Retraite Québec après le
30 juin 2024.
Mme
la Présidente, c'est majeur. Vous ne vous imaginez pas à quel point ce
programme aidera les parents, avec une
allocation supplémentaire qui leur permettra de financer les traitements
continus nécessaires pour leurs poupons gravement malades. Ce sont 4,4 millions qui seront
investis sur cinq ans pour modifier les critères d'admissibilité au supplément
pour enfant handicapé du crédit d'impôt remboursable accordant cette
allocation aux familles. Cela va marquer une grande différence pour les bébés et les poupons, dans un âge critique pour
développer leur développement émotionnel et mental.
Avant,
une famille comptant un enfant gravement malade devait attendre jusqu'à
l'âge de deux ans de l'enfant avant de pouvoir réclamer ce programme.
Maintenant, un bébé de moins de deux ans qui est aux soins intensifs avec une
trachéo, un tube de gavage nasogastrique, verra sa maman et son papa à
son chevet sans tracas financiers grâce à une prestation d'environ 1 158 $ par mois. C'est
incroyable pour de nombreuses familles, ses frères et soeurs, qui seront
aussi... verront gagnants. Ce programme, pour lequel j'ai milité en
2016, Mme la Présidente, de voir que mon gouvernement le bonifie à deux
reprises me remplit de fierté pour le travail qu'on accomplit aujourd'hui... et
de l'espoir pour notre travail futur.
Et j'aimerais
également souligner que le financement annoncé servira également à simplifier
et mettre à jour les critères
d'admissibilité et d'évaluation du supplément pour enfant handicapé afin qu'ils
soient plus faciles à comprendre pour
les parents et qu'ils tiennent notamment compte de l'évolution de la médecine
observée au cours des dernières années. Mme la Présidente, voilà une mesure qui démontre l'importance pour notre
gouvernement d'actualiser ces programmes selon les connaissances
scientifiques et médicales pour offrir un meilleur soutien aux Québécois et
Québécoises.
Pour
continuer, étant l'adjointe parlementaire de la ministre responsable des Aînés
spécifiquement pour le volet proches
aidants, je ne peux pas passer l'opportunité de vous parler du soutien à
domicile, bien sûr. Le travail effectué pour optimiser les programmes et
améliorer la qualité de vie de tous les aînés du Québec me passionne et me rend
très fière. Notre gouvernement s'est engagé
pleinement non seulement à fournir des programmes adaptés aux besoins
démographiques, soit pour le maintien
d'une vie sociale et physique active ainsi que des services d'hébergement de
santé de qualité, mais aussi pour la préservation d'une fin de vie digne
pour ceux qui le nécessitent.
Ce n'est pas un fait
méconnu, Mme la Présidente, que le vieillissement de la population, c'est un
phénomène grandissant au Québec. Selon l'Institut de la statistique du Québec, le nombre de personnes âgées de 75 ans et
plus est passé de 2,3 % à 9,1 % entre 1971 et 2022. On estime qu'il
atteindra 15,8 % en 2041. C'est pour cette raison et pour appuyer
ces citoyens qui ont contribué à bâtir le
Québec d'aujourd'hui, un Québec prospère, que le gouvernement investira une
somme additionnelle de plus de
1,1 milliard sur cinq ans pour assurer le maintien de la qualité des soins
et des services aux aînés et personnes
handicapées. Ce montant se traduit simplement en 581 millions pour
bonifier les services de soutien à domicile, 121,8 millions pour
renforcer l'offre des résidences privées pour aînés, 253,5 millions pour
soutenir le déploiement de maisons des aînés et alternatives, 182 millions
pour poursuivre le conventionnement des CHSLD.
Le
désir des aînés est clair, Mme la Présidente, rester chez eux le plus longtemps
possible. C'est une de nos priorités pour
assurer le virage vers le soutien à domicile, pour répondre à cette volonté des
aînés de préserver leur autonomie en demeurant le plus longtemps
possible dans leur domicile lorsque les soins médicaux continus ne sont pas
nécessaires. Depuis le budget 2018‑2019,
le nombre d'heures de services de soutien à domicile offerts a subi une hausse
de 78 %. Ainsi, la bonification
de 581 millions sur cinq ans vise à augmenter le soutien à domicile de
quelque 398 000 personnes recevant les services actuellement à 417 000 personnes en 2028.
Également, une augmentation progressive du taux de remboursement de 35 % à 40 % d'ici 2026 est en cours.
On va continuer de travailler fort pour diminuer davantage le nombre de
personnes en attente de cette option.
Certes, nous ne pouvons pas parler de soutien à
domicile sans mentionner les personnes proches aidantes qui contribuent à soutenir cette cause. Depuis 2020,
avec la Loi visant à reconnaître et soutenir les personnes proches aidantes,
notre gouvernement s'est mis comme mission
de faire connaître et valoir les contributions des personnes proches aidantes
dans leur milieu, des personnes qui sont
essentielles au maintien de la qualité de vie des personnes auxquelles elles
apportent leurs soins et compagnie ainsi que de favoriser leur
rétablissement.
En 2018, le
nombre de personnes proches aidantes au Québec était estimé à 1,5 million
de personnes. En effet, il était
déterminé que 21,1 % de la population québécoise âgée de 15 ans et
plus sont des personnes proches aidantes, dont 57 % occupent actuellement
un emploi.
L'Observatoire
québécois de la proche aidance reconnaît plusieurs rôles et responsabilités
remplis par les personnes proches
aidantes. Elles répondent aux besoins émotionnels ou moraux, par exemple des
discussions, appels téléphoniques et accompagnement à des rendez-vous,
décisions, thérapie quotidienne. Elles supportent les activités quotidiennes et
domestiques. Elles effectuent les soins
médicaux complexes. Elles soutiennent la coordination des soins et services,
activités et participation sociale,
transport, gestion administrative et financière, les affaires de la personne
aidée. Ce rôle pose un grand fardeau
physique, émotionnel et mental pour les proches aidants et peut entraîner des
répercussions sur leur vie et responsabilités personnelles,
professionnelles et financières.
De ce fait,
pour soutenir la générosité et bienveillance de ces personnes, la première
politique des personnes proches aidantes
de l'histoire du Québec a été adoptée le 21 avril 2021 et a été suivie
d'un plan d'action le 20 octobre 2021, un plan qui démontre notre
reconnaissance et un soutien pour ces personnes qui se dévouent pour leurs
proches.
Même avant l'adoption du plan d'action
gouvernemental, des mesures ont été mises en place et soutenues par différentes activités et travaux : une
Semaine nationale des personnes proches aidantes, un élargissement de
l'organisme L'Appui pour toutes les
personnes proches aidantes, une implantation d'une coordination régionale en
proche aidance, un lancement de l'Observatoire québécois de la proche
aidance, un repérage des références des personnes proches aidantes vers des ressources, un soutien à l'ouverture de
maisons de répit pour les personnes proches aidantes, telles que les maisons
Gilles-Carle, une bonification des services
dédiés aux personnes proches aidantes, un élargissement et bonification du
crédit d'impôt remboursable pour les personnes proches aidantes.
À l'automne 2020, le crédit d'impôt pour
personnes proches aidantes a remplacé le crédit d'impôt pour aidants naturels d'une personne majeure, simplifiant le
nombre de volets qui a passé de quatre à deux, soit pour déficience grave
et prolongée d'une personne âgée de 18 ans et plus, proche âgé de
70 ans et plus. Et l'admissibilité a été élargie au conjoint d'une
personne aidée de moins de 70 ans et les personnes qui n'ont pas un lien
familial reconnu. L'aide fiscale maximale a
été bonifiée de 1 250 $, en 2019, à 2 766 $, en 2023, pour soutenir les personnes proches aidantes à
mieux aider leurs êtres chers. Ces
changements permettront d'ajouter près de 30 000 personnes proches aidantes à la clientèle du crédit
d'impôt, qui comptait quelque 80 000 bénéficiaires.
Pour
terminer, Mme la Présidente, on parle beaucoup dans les médias des aspects
négatifs, mais je tenais à vous dire
que, dans ce budget, il y a des mesures concrètes mais surtout humaines pour
plusieurs Québécois, pour des familles avec
des petits poupous malades, des mesures qui gardent à coeur des actions
veillant au meilleur intérêt des citoyens qui en ont le plus besoin. Et
c'est exactement pour cela qu'on fait de la politique, Mme la Présidente.
Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Mme la députée des
Mille-Îles, la parole est à vous.
Mme Virginie
Dufour
Mme
Dufour : Merci, Mme la Présidente. Alors, six ans
d'inaction de la CAQ en habitation, c'est le sixième budget, et je... le sixième budget de la CAQ que nous...
dont nous parlons aujourd'hui, et je dois dire que c'est un budget qui va
tout à fait dans la continuité. D'ailleurs,
c'était le slogan de la dernière campagne électorale de la CAQ, hein, Continuons,
et je pourrais dire : À ne rien faire en habitation, parce que c'est
vraiment ce qu'on retrouve dans le budget cette année. D'ailleurs, La Presse
titrait La crise du logement aux abonnés absents.
Il y a un an,
presque un an et demi, là, j'avais fait mon discours inaugural pour... suite à
l'élection de 2022, et je pourrais utiliser exactement les mêmes mots.
J'avais dit, à ce moment-là, que la pénurie de logements avait des impacts
majeurs, mais que le premier ministre ne semblait pas reconnaître qu'il s'agit
d'une crise et ne propose pas de mesures concrètes pour pallier ses effets.
Bien, c'est ce qu'on retrouve encore une fois dans ce sixième budget de la CAQ.
• (10 h 40) •
Et maintenant
je vais peut-être citer, d'ailleurs, des groupes en habitation qui ont commenté
le budget, parce que leurs mots sont très justes. Je les fais miens,
d'ailleurs. Donc, je vais commencer par le Front d'action populaire en réaménagement urbain, le FRAPRU, qui nous disait,
bien : «...le budget ne prévoit pas de financement pour de nouveaux
logements sociaux. "M. Girard
table sur — et
là ils parlent... le ministre des Finances — les 8 000 logements sociaux et
abordables annoncés lors de la mise à jour économique..."» Et ça, je le
rappelle que c'était suite à une entente avec Ottawa. Et donc, dans le fond, déjà, il y a des
sommes là-dedans qui viennent en fait du fédéral. Et le FRAPRU conclut en
disant, bien : «...ça laisse trop peu d'unités pour de nouveaux
projets au moment où il faudrait accélérer la cadence.»
Effectivement,
il faudrait accélérer la cadence. C'est vrai que 8 000 logements
sociaux, ça peut sembler un chiffre intéressant, mais c'est sur cinq ans, et tous les acteurs
s'entendent pour dire qu'il faudrait au moins 5 000 logements sociaux
par année, Mme la Présidente. Alors, ce n'est pas 8 000 qu'on devrait
voir, mais plutôt, mon Dieu! je ne veux pas me tromper, 40 000? Huit fois cinq? Oui. Excusez-moi. Mes
mathématiques, ce n'est pas... ça fait longtemps. Donc, 40 000.
Je vais citer un autre acteur. En fait, c'est un
regroupement d'acteurs de l'industrie de la construction, l'ACQ, l'Association
de la construction du Québec, et les professionnels de la construction et de
l'habitation du Québec, et la Corporation
des propriétaires immobiliers du Québec, ainsi que l'Institut du développement
urbain du Québec, quand même des groupes
qui connaissent ça, la construction, qui connaissent ça, l'habitation. Et leur
réponse a été de dire que «ne rien faire
maintenant, c'est accentuer la crise de l'habitation». Le Québec a connu une
inquiétante baisse des mises en chantier résidentielles en 2023. C'est un repli de 32 %, Mme la Présidente.
Nous avons le pire bilan au Canada à ce niveau. Et ils rappellent qu'«il faut plus de logements, sous
toutes les formes et dans tous les marchés» et ils rajoutent qu'«il serait
inquiétant et incompréhensible de n'avoir aucune nouvelle mesure dans le
budget».
Bien, malheureusement, leur inquiétude s'est
avérée, il n'y a aucune nouvelle mesure dans le budget. Et ils rappellent que les 8 000 logements
sociaux annoncés au cours des cinq prochaines années, bien, ça ne représente
que 2 %, 2 % de
l'augmentation nécessaire de l'offre en logements qu'il nous faut pour rétablir
l'abordabilité. Pourquoi 2 %? Bien, en fait, il nous faudrait,
selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement, la SCHL, construire
1,1 million de logements d'ici 2030. Ça,
c'est 150 000 logements par année. Alors, vous comprendrez, Mme la
Présidente, que 8 000 logements en cinq ans, on est loin du
compte des 150 000 logements par année qu'il faudrait construire.
Et je vais
terminer les commentaires des groupes avec celui d'André Castonguay, qui est en
fait du Réseau québécois des OSBL en habitation, le RQOH, et ses mots,
je trouve qu'il résume tellement bien la situation : «Tous les indicateurs
sont au rouge : taux d'inoccupation
excessivement bas, hausse généralisée des loyers, baisse des mises en chantier,
pénurie de logements sociaux et
communautaires, difficulté de maintenir le parc de logements abordables,
fermeture de places en itinérance,
rénovictions abusives, etc. On dirait un pilote d'avion qui refuse de voir ce
que le tableau de bord lui signale.» On
a eu un tableau de bord, hier, qui a été dévoilé en... pardon, en éducation,
mais le tableau de bord en habitation, si on le... on le regardait sous tous les angles de l'industrie, il serait au
rouge. D'ailleurs, il y a eu un bulletin qui a été fait par l'APCHQ, et le gouvernement n'a pas eu de très
bonnes notes. C'était à peine la note de passage, et même qu'il a échoué
complètement en accès à la propriété. Ça, je vais y revenir, je vais en
reparler.
Considérant cette... qu'on fait face à la pire
crise du logement, nous avions suggéré, comme les groupes en habitation l'ont fait, d'ailleurs, d'amener le
retrait de la taxe de vente du Québec sur les matériaux de construction pour
stimuler l'offre de logements sous
toutes ses formes, bien sûr. Donc, on ne se limite pas, ici, aux logements
sociaux, il faut vraiment des logements de toutes les... de toutes les
strates. On est en déficit majeur.
Et donc le
ministre a refusé, et ça n'a pas été intégré dans le budget, malheureusement,
alors que le fédéral l'a mise en place, cette mesure, et que les autres
provinces l'ont faite aussi. Et ça adonne que nous sommes voisins, là, de deux
provinces, notamment l'Ontario, qui ont mis cette mesure en
place, et ces provinces ont vu un effet quand même positif sur les mises
en chantier, ils ont beaucoup mieux fait que nous en 2023. Et, on s'entend, là,
le temps que ça... que le marché réagisse à cette mesure, en 2024, c'est là
qu'on va le voir encore davantage.
Il est
évident qu'au Québec ça va continuer à décliner sans cette mesure, alors que,
les autres provinces, les mises en
chantier vont s'accélérer. Et on le voit avec les premiers chiffres, là, de
l'année, mais ça va vraiment sur l'année. Malheureusement, on va voir
encore une dégradation de la situation du logement au Québec, et ce qui est
particulier, c'est qu'on est dans un
écosystème financier commun, et actuellement il y a de plus en plus
d'investisseurs que, quand ils regardent
où il y a... où c'est dynamique au niveau de la construction, bien, c'est en
Ontario, c'est ailleurs qu'au Québec. Et
donc les investissements, les grands financiers actuellement, les capitaux s'en
vont du Québec vers ces... vers l'Ontario, et ça, c'est extrêmement préoccupant. Donc, l'immobilisme caquiste, là,
en matière d'habitation nous coûte très cher, coûte très cher aux
Québécois.
L'accès... Et
là je vais peut-être revenir sur le refus du ministre, qui nous avait dit que
cette mesure-là coûtait trop cher et
qu'elle n'était pas efficace. Bon, on comprend qu'elle est efficace puisqu'elle
fonctionne dans les autres provinces. Il
dit qu'elle coûte trop cher, mais actuellement ces logements-là ne se
construisent pas. Alors, il est difficile de comprendre il est où, le coût,
quand on ne construit pas. Enlever la taxe de logement qui n'existe pas
présentement pour tenter de les amener à se construire... Il est
difficile de voir il est où, le coût.
Et le
gouverneur de la Banque du Canada... Et je voudrais peut-être souligner que le
ministre aussi... Le ministre des
Finances a aussi dit que, bien, la solution, c'était la baisse des taux
d'intérêt et qu'il s'attendait à ce que les taux baissent rapidement cette année, mais, visiblement, ce
n'est pas le cas. Il n'y a pas eu de baisse. On en est à la... au cinquième
maintien, annonce de maintien. Et le gouverneur de la Banque du Canada
nous l'a dit, attendez-vous pas à ce que ça baisse trop rapidement, il nous a dit, parce qu'en fait la Banque du Canada tente de
limiter l'inflation, et une baisse trop rapide des taux d'intérêt, il nous dit que ça va augmenter la
demande. Ça va stimuler la demande, alors que c'est l'offre qu'on doit stimuler. Et il nous dit bien, là, que les
changements de taux directeur ont un effet rapide sur la demande de logements,
mais que les effets de la politique
monétaire sur l'offre sont beaucoup plus limités. Alors, le gouvernement... le
gouverneur de la Banque du Canada
pense différemment du ministre des Finances, et d'ailleurs c'est aussi ce que
pensent tous les acteurs de
l'industrie de la construction. Et il dit : «Il faut mettre l'emphase sur
des politiques qui vont augmenter l'offre», et c'est ce qu'on n'a pas
dans ce budget.
Je voudrais vous parler, Mme la Présidente,
aussi de l'accès à la propriété pour les jeunes, parce que, s'il ne se construit plus de logements, évidemment, si le peu
qui existe, le prix augmente substantiellement... Et d'ailleurs on peut le
voir, là, le cycle
actuellement, il est brisé, pour nos jeunes. Ils sont locataires plus
longtemps, lorsqu'ils sont capables de se trouver un logement, bien entendu, parce qu'il manque de logements. Et
on l'a vu, Mme la Présidente, qu'on a eu un déclin, c'est... Pour la
première fois, on a vu un déclin du nombre de propriétaires, du taux de
propriétaires au Québec. C'est malheureux.
• (10 h 50) •
Et, plus récemment, on voyait des chiffres, que
le prix médian d'une propriété dans la région... la grande région métropolitaine, c'est rendu que ça représente...
le coût, là, représente 5,4 fois le revenu familial moyen. Il y a quelques
années à peine, là, très, très peu
d'années, là, on était à trois fois le revenu familial moyen. Alors, lorsque le
premier ministre nous disait que la
hausse de l'immobilier, c'était une bonne nouvelle, malheureusement, je dois
lui dire, pas du tout. Pour nos jeunes,
ça implique... ça implique que le rêve de devenir propriétaire est brisé, et il
ne sera peut-être même jamais atteignable pour eux, malheureusement.
Motion formulant un grief
Par rapport
aux... Et donc, Mme la Présidente, compte tenu de toute cette situation, là, je
voudrais déposer une motion de grief, et que l'Assemblée nationale... Je
vous la lis, là :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste qui ne réalise
pas l'ampleur de la crise du logement et pour avoir présenté un autre
budget n'ayant aucune mesure pour stimuler l'offre de logement et n'ayant
aucune mesure pour favoriser l'accès à la propriété.»
Donc, ça,
c'est pour ma motion de grief. Peut-être, brièvement, je voudrais mentionner
qu'il y a quand même des bonnes nouvelles au niveau des HLM, des
habitations à loyer modique. Il y a eu des sommes enfin annoncées. Ça fait depuis 2020 qu'il y a une entente Canada-Québec
qui a été signée, et donc, enfin, on annonce des sommes. Ça fait quatre ans
qu'on les attend, ces sommes-là,
153 millions sur une enveloppe de 2 milliards, c'est très peu. Et
malheureusement, compte tenu des grands délais qui se sont écoulés entre
la signature de cette entente et le déboursé des sommes, bien, l'inflation a fait son oeuvre, et il sera aujourd'hui... on
pourra aujourd'hui rénover beaucoup moins d'unités avec les mêmes... les mêmes
sommes que nous avions, malheureusement, à l'origine.
Je vais
peut-être aussi vous parler, brièvement, là, du budget Environnement, parce que
je suis aussi porte-parole, pour
l'opposition officielle, en matière d'environnement. Je vais peut-être vous
mentionner qu'on constate, là, des... une baisse dans les dépenses de portefeuille du ministère de l'Environnement, alors qu'investir dans la protection de l'environnement ça devrait être une priorité.
Donc, il y a... il y a des inquiétudes, et évidemment l'étude des crédits
servira, là, à poser des questions à ce sujet-là, mais on parle, là, de
quand même des sommes substantielles, là, en moins pour ce ministère, notamment la protection de
l'environnement et de la faune, là, spécifiquement, on parle d'une baisse de
budget de 72 millions. Alors, on
peut s'inquiéter à savoir si l'impact pour l'environnement... Est-ce qu'il y
aura moins d'inspecteurs? Ce sera à valider.
Et la fin des
subventions pour les véhicules électriques, j'aimerais terminer là-dessus. On a
un objectif d'atteindre 2 millions de véhicules sur les routes en 2030.
Évidemment, la fin des subventions risque de... de rendre cet objectif
plus difficilement atteignable. J'ai lu les
différents ministres qui ont dit que, non, non, non, il n'y aurait pas d'enjeu,
que les prix pourraient même baisser,
mais la réalité, c'est qu'en Ontario lorsqu'en 2018 ils ont mis fin aux
subventions de façon abrupte, bien, les ventes... les ventes se sont
arrêtées net et sec et elles n'ont jamais repris depuis.
Alors, s'il y
a une chose que le Québec était devant la parade, c'est parce qu'il y avait ces
subventions-là. Et d'ailleurs même le gouvernement le reconnaissait dans
son Plan pour une économie verte, il le soulignait, que c'était grâce à ces subventions qu'il se vendait autant de véhicules
au Québec. Et je me demande donc pourquoi on n'a pas attendu l'interdiction
des véhicules à essence qui était prévue
avant de mettre fin aux subventions pour les véhicules électriques.
Malheureusement, je pense qu'ici le gouvernement fait fausse route.
Alors, sur ça, Mme la Présidente, je vous
remercie beaucoup pour votre écoute.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la
parole à M. le député d'Orford.
M. Gilles
Bélanger
M.
Bélanger : Merci, Mme la Présidente. J'ai passé une bonne
partie du week-end dernier à préparer mon allocution. Vous allez entendre
beaucoup de chiffres et certains énoncés qui peuvent surprendre. Je tiens à
vous assurer qu'ils ont été confirmés, ils ont été validés autant par
les différents ministères que par des spécialistes de l'entreprise privée.
J'aimerais
revenir, Mme la Présidente, sur le budget présenté par mon collègue le ministre
des Finances. Je tiens à préciser qu'en tant qu'adjoint parlementaire du
ministre j'ai la chance de piloter un dossier qui me passionne depuis 2018, soit la connectivité, mais j'ai aussi eu la
chance de parrainer et faire passer deux projets de loi privés reliés aux
fusions corporatives, qui, elles,
permettent une meilleure efficacité opérationnelle, de facto une réduction des
coûts, un domaine auquel j'ai été impliqué, Mme la Présidente, pendant
des décennies au niveau international, bien avant la politique.
Mais c'est
quoi exactement, Mme la Présidente, la connectivité? Je vais y revenir un petit
peu plus tard dans mon allocution, et
revenons plutôt à ce budget, budget qui a fait les manchettes ces derniers
jours. On oublie souvent les bons coups qui, comme le disait le journaliste de La Presse Paul Journet, passent sous
une éclipse, car notre société
carbure plus aux nouvelles qui allument les passions plutôt que d'allumer
les régions.
Je veux
revenir à la première phase de notre engagement, Mme la Présidente, de 2018 à
2030, notre première phase du dernier mandat sur la connectivité. Cette
première phase visait à offrir Internet haute vitesse à près de
250 000 foyers en région. Je vais vous lire les
extraits du budget présenté la semaine dernière : «Depuis 2018, le gouvernement
a mis en place plusieurs initiatives visant à accroître la connectivité dans
l'ensemble du Québec.
«En
lançant l'Opération haute vitesse, il s'est fixé l'objectif ambitieux de rendre
disponible Internet haute vitesse à l'ensemble des foyers du Québec.
«Pour y arriver, le
gouvernement a annoncé, depuis 2018, des investissements conjoints — avec
Ottawa — de
1,3 milliard de dollars, qui devaient initialement permettre de
rejoindre quelque 250 000 foyers n'étant pas connectés.» À ce jour, Mme la Présidente, ces
investissements ont permis de déployer plus de 50 000 kilomètres de
fibre optique, c'est presque deux
fois le tour du globe, Mme la Présidente, offrant ainsi un service d'accès
Internet haute vitesse à plus de 300 000 nouveaux foyers, soit
50 000 foyers de plus.
Mme
la Présidente, on offre Internet haute vitesse par la fibre optique. Je veux...
je ne veux pas rentrer trop, trop technique,
mais la fibre optique est certainement l'infrastructure la plus efficace et la
plus pérenne à long terme. Lorsque vous
faites, par exemple, un TikTok, qui va probablement être entreposé en Chine,
dans l'entrepôt, parce qu'il y a une copie qui s'en va là-bas, la
vitesse à laquelle l'information passe, c'est à la vitesse de la lumière, je
veux être... 3,08 fois 10... 3 fois 108 mètres/seconde.
C'est quoi, ça, Mme la Présidente? C'est 10 fois Montréal-Miami
aller-retour en une seconde. Donc
c'est pas mal... c'est pas mal rapide. Et puis, grâce à l'utilisation d'autres
technologies, notamment service Internet satellitaire, 100 % des
foyers visés ont bénéficié d'une solution Internet haute vitesse, une première
au Canada.
Pourquoi
c'est, justement, qualifié d'exploit dans la chronique de Paul Journet de
samedi dernier? Notre gouvernement avait fait cette promesse en 2018,
Mme la Présidente, tout comme plusieurs gouvernements.
Revenons un peu en
arrière. Je me suis amusé, au cours du week-end, à aller dans l'histoire. 26 octobre
1994, il y a trois décennies, Mme la
Présidente, les finances publiques sont à sec, le déficit anticipé frôle le
seuil des 5 milliards de dollars,
ce qui, en passant, Mme la Présidente, dépasse de beaucoup le pourcentage de PIB
per capita du déficit actuel présenté la
semaine dernière par le ministre des Finances. Dépassé, à l'époque, le Conseil
du trésor propose d'éliminer l'essentiel des sommes destinées à l'implantation de l'autoroute de l'information,
soit le terme du moment pour la connectivité, qui fut introduit, en passant, Mme la Présidente, par
Al Gore, vice-président des États-Unis, en 1990. C'était appelé «Information
Highway». Le premier ministre Parizeau met
son poing sur la table et rappelle que le projet de connectivité constitue une
priorité centrale de son gouvernement.
Allons
plus tard, cette fois en 2003, Mme la Présidente, soit plus de deux décennies,
lors du discours d'ouverture de Jean
Charest à Québec le 4 juin 2003 : «Nous allons [...] brancher les
régions. Avant la fin de ce mandat, des connexions Internet haute
vitesse seront disponibles dans toutes les régions du Québec. [Il faut le]
rappeler aussi que cette question d'être connecté, d'avoir accès à [Internet]
haute vitesse, c'est aussi important aujourd'hui, en 2003, que jadis l'accès à
l'hydroélectricité l'a été ou l'accès au téléphone. Nous investirons également
dans les infrastructures de transport.» Bref, ça fait des décennies que l'on en
parle.
• (11 heures) •
Et,
même si c'est un champ de compétence, Mme la Présidente, fédéral et sous
juridiction fédérale, nous avons réalisé tous ensemble cet exploit de fournir l'accès à Internet haute vitesse en
un seul mandat. En fait, Mme la Présidente, je dirais en 18 mois, car,
rendus à l'automne 2020, nous avons décidé de tout changer la façon de
faire, qui ne fonctionnait pas, soit de
passer par des programmes avec énoncé des travaux sans demander de performance
ou couverture complète. Je tiens à préciser que ces programmes avaient
été élaborés avant 2018. Ça s'appelait Québec branché et Brancher pour innover.
Dès janvier 2021, nous avons établi une méthode de travail audacieuse, comme
notre premier ministre, et travaillé en collaboration
avec les entreprises impliquées dans la connectivité sur un plan d'exécution
rapide et efficace qui est maintenant un modèle, Mme la Présidente, pour
toutes les autres provinces du Canada.
C'est ici que
je pose ma première de 10 questions, Mme la Présidente. Question n° 1 : Comme c'est un champ de compétence et de juridiction fédérale, quelle a été la réaction
d'Ottawa? Réponse : Ottawa a accepté de travailler avec nous
financièrement. Presque un demi-milliard qu'ils ont mis. Il nous a laissé la
totale gestion du projet, sur lequel je me suis impliqué presque à temps plein quand j'avais à peine 18 mois
pour le réaliser, ce qui n'avait jamais été réalisé en près de trois
décennies.
Je
dois souligner ici, Mme la Présidente, le travail important de tous les élus
des régions, de l'Assemblée nationale, tous partis confondus. Je dois aussi
souligner le travail formidable du personnel des bureaux de circonscription,
des élus municipaux et certains membres de
leur équipe, ainsi que l'équipe du secrétariat, dirigée par le secrétaire
général associé lors du projet,
M. Stéphane Le Bouyonnec, que je connais depuis les années 80 et avec
qui nous avons réalisé plusieurs projets audacieux, innovants dans le
passé.
Projets dans le
domaine de la santé, multimédia, formation à distance et transformation de
l'entreprise par la technologie et le
numérique. Je dois revenir à un point important sur cette première question,
Mme la Présidente. Innovation, Sciences
et Développement économique du Canada a donné, fin 2021, soit 10 mois
après le début du projet Opération haute vitesse, une note, Mme la
Présidente, de 100 % au Québec, oui, 100 %, Mme la Présidente, de la
part d'Ottawa.
Le
Québec passait ainsi, en moins d'un an, du bas de la classe au Canada à premier
de la classe, avec une avance estimée
à cinq ans sur le reste du Canada, Mme la Présidente. Nous sommes en 2024,
aucune province, à ce moment, n'a une
telle note, et nous sommes trois ans plus tard. Mieux, le Canada travaille sur
un horizon de 20 ans pour couvrir toutes les régions pendant que nous sommes à dérouler de la fibre dans la baie
d'Ungava, avec la collaboration des communautés, pour venir bonifier
leur Internet satellitaire avec de la fibre optique.
Question
n° 2, Mme la Présidente : Allez-vous réaliser
votre engagement de continuité, soit fournir une couverture de mobilité cellulaire partout? La réponse :
la particularité avec le cellulaire est du fait que ce n'est pas rentable pour
les telcos, les entreprises de
télécommunication. Nous allons encore réfléchir en dehors de la boîte et
réaliser ce mandat avec l'utilisation de solutions audacieuses et
modernes. Nous utiliserons des technologies innovantes, et optimiserons les infrastructures existantes, et allons évaluer la
connectivité sous tous ses angles : citoyens, entreprises et services
publics.
Question n° 3 :
Ça coûte cher, cette connectivité, est-ce rentable? Lors du premier projet
Opération haute vitesse, le budget
établi était de 1,1 milliard. Ce fut réalisé autour de 700 millions,
Mme la Présidente. Nous avons atteint 125 % de notre objectif et rejoint près de 1 million de citoyens en moins
de trois ans. Et ça continue chaque jour où il y a de nouveaux foyers à
brancher au Québec. L'impact sur le PIB en région est formidable. Des régions
comme l'Abitibi vivent un impact de 3,5 % d'augmentation de leur PIB. Les
retombées économiques de cette première phase sont estimées à un accroissement de 1 % du PIB nominal du Québec
d'ici trois à cinq ans, soit un retour sur investissement en multiple des
investissements.
Question
n° 4 : Est-ce que cela a un impact sur le budget
des familles, Mme la Présidente? Notre réponse : notre approche génère une concurrence qui, déjà,
apparaît. Ce matin, on voyait beaucoup d'articles, on a pu voir... lire
beaucoup d'articles justement sur la
réduction des coûts. Les économies se comptent en centaines de dollars par
année par citoyen et plus d'un
millier par famille. Le Québec et le Canada sont les endroits où la
connectivité est la plus chère au monde, Mme la Présidente. Ce sont des investissements rentables, et, d'ici 2030, le
Québec pourrait avoir des tarifs aussi bas que ceux de l'Australie.
Question
n° 5 : Justement, quelle est la suite des
choses? Vous avez tout un défi pour éliminer le déficit. Comment la connectivité peut venir supporter cet objectif
de réduction de dette? Réponse : les retombées d'une hyperconnectivité,
soit par la fibre optique, le LTE et la 5G et
des infrastructures de transport, représentent un potentiel évalué entre 14 et
27 milliards d'ici 2030, ce qui
représente 2,2 % à 4,2 % du PIB nominal, Mme la Présidente. Cet
apport économique provient de
l'ensemble des investissements potentiels en connectivité, qui auront des
impacts significatifs en croissance de productivité découlant de
l'utilisation des nouvelles technologies
Et,
d'autre part, que ce soit la 5 G, l'intelligence artificielle, la
robotique, les villes intelligentes, l'Internet des objets, l'agriculture et le manufacturier 4.0,
transformation numérique de la santé, et j'en passe, le Québec a toujours
regardé du côté manufacturier pour
permettre sa croissance économique. Les États et les pays qui ont misé sur la
connectivité auront en main le plus
grand levier de croissance économique pour les prochaines décennies. Le levier
est quasi double avec 1,9 $ de PIB par dollar de contribution
public-privé.
Question
n° 6 : O.K., j'ai saisi l'impact sur les
revenus, mais comment la connectivité peut avoir un impact sur les dépenses, sachant que tous les efforts
d'optimisation ou réingénierie des dernières décennies n'ont jamais eu les résultats
escomptés? Réponse : la connectivité
change la façon de travailler. Rappelons-nous, Mme la Présidente, la pandémie,
et ce fut abrupt comme mise en place.
La connectivité changera notre façon de se déplacer. Cela touche aussi bien
toute la chaîne d'approvisionnement
de biens, de services et du savoir et permet une réduction des coûts par la
numérisation et l'intelligence artificielle.
On ne parle pas de réingénierie du travail, on parle de nouveaux postes et
changements drastiques sur des tâches existantes.
Le nombre de ressources
requises, suite à la transformation numérique utilisant l'intelligence
artificielle, est significatif, tout comme
l'impact sur le revenu moyen par travailleur. Dans le premier cas, c'est... une
réduction de l'ordre de 30 % à
50 % est possible. Et dans le deuxième cas, on parle des mêmes effets,
mais une augmentation, ce qui a aussi un impact sur les revenus de
l'État, Mme la Présidente. Pensons à la télémédecine, télétravail, robotique en
agriculture, distribution, vente au détail
et manufacturier. Pensons au transport par véhicule autonome et élimination de
l'auto solo. On parle encore
aujourd'hui d'infrastructures routières pour gérer le trafic quand la
technologie peut optimiser l'automobile en temps réel comme moyen de transport collectif, de facto réduire
les impacts sur les coûts des infrastructures routières requises et coûts d'entretien. Nous avons juste à
nous rappeler le télétravail forcé pendant la pandémie et nos routes désertes,
et c'était juste l'utilisation du télétravail, Mme la Présidente.
Question
n° 7 : Pourquoi avez-vous utilisé la technologie
satellitaire pour Internet à la maison et envisagez-vous cette
technologie pour la mobilité? Réponse : le satellitaire évolue rapidement.
C'est a priori une redondance pour les systèmes
terrestres. Pensons aux impacts des changements climatiques comme feux de forêt
et inondations sur les infrastructures
de connectivité terrestre. C'est aussi une solution économique lorsque les
infrastructures terrestres sont trop coûteuses et mettent... à mettre en
place et moins justifiables.
Question
n° 8 : Quels sont les avantages de disposer de
solides infrastructures de connectivité au Québec? Réponse : la connectivité dans le monde sera, si c'était un
pays, le plus grand consommateur d'énergie électrique au monde. Cette énergie provient actuellement d'énergies fossiles
à 80 %. Son empreinte carbone est significative. Le Québec a l'énergie la
plus verte et la connectivité, voire trafic des données, l'un des plus grands
vecteurs de richesse. Actuellement, près de 80 %, Mme la
Présidente, du trafic entre l'Europe et l'Amérique du Nord passe par la
Virginie via des câbles transatlantiques. La
Virginie et les cités de cet État où ce trafic passe et s'entrepose est l'un
des plus gros PIB per capita en Amérique, mais aussi la plus grande empreinte carbone, car elle
utilise des centrales au charbon et autres énergies fossiles pour arrimer cette
connectivité et y entreposer les données.
Question
n° 9 : Si le Québec est premier au Canada en
termes de connectivité, où se situe-t-il par rapport au reste du monde, Mme la
Présidente? Encore trop loin, mais, au rythme actuel, nous pourrions être un
État parmi les leaders au niveau mondial d'ici 2030.
Question
n° 10 : Êtes-vous confiant devant ce grand défi?
Réponse : je suis toujours confiant, car nous avons au Québec l'expertise
et l'entrepreneuriat pour le réaliser. Quand on est arrivés, le Québec était à
la traîne, Mme la Présidente. Ce
qu'on a fait, c'est un redressement majeur de la situation, mais ce n'est pas terminé.
On est en plein milieu de nos efforts de
redressement, Mme la Présidente. Le but, c'est que le Québec soit un chef de
file en matière de connectivité pas seulement au Canada, mais dans le monde. C'est tout un défi, quand on a un aussi
vaste territoire, mais on doit avoir cette ambition pour nos systèmes de
santé, notre éducation, notre économie et notre nation. Merci, Mme la
Présidente.
• (11 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. La députée de
Mille-Îles a déposé une motion tantôt. Évidemment,
sa motion sera sous réserve de sa recevabilité, bien entendu. Maintenant, M. le
député de Laurier-Dorion, je pense que vous vouliez faire votre
intervention, alors je vous cède immédiatement la parole.
M.
Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, Mme la Présidente.
Donc, nous sommes ici pour la réplique au budget du ministre des Finances
pour l'année 2024‑2025,
budget qui manque sérieusement d'ambition dans toutes sortes de domaines, en
particulier celui qui me concerne
tout particulièrement, celui de l'habitation. Laissez-moi, Mme la Présidente,
faire une brève... une longue liste,
plutôt, là, des faits saillants en matière d'habitation pour qu'on ait une idée
de l'ampleur de ce qui n'a pas été fait dans ce budget-là : tout d'abord, aucun nouvel investissement pour le
logement social et communautaire, malgré la sévère crise du logement, un
objectif en termes de construction peu ambitieux, dont plusieurs unités ont
déjà été annoncées, certaines financées même avant l'accession au
pouvoir du gouvernement de la CAQ et alors qu'on fait face à un déficit dans la
construction de plusieurs centaines de
milliers d'unités d'habitation, aucune vision à long terme et toujours,
toujours pas de plan habitation, et
une opportunité manquée d'introduire, par exemple, un registre des loyers,
aucune mesure structurante pour
stimuler la construction et aucune mesure pour contrer la spéculation
immobilière qui fait des ravages dans le marché de l'habitation.
J'aimerais
citer, Mme la Présidente, la citation de la semaine du journaliste Rémi Nadeau
du Journal de Québec, qui
viendrait de mon chef parlementaire, ici, à Québec solidaire. Je
cite : «Le premier ministre s'est lancé en politique en créant une coalition. Hier, il a créé une autre
coalition. Il a réussi à mettre d'accord les promoteurs immobiliers privés puis
le FRAPRU. [...]tout ce monde-là dit la même affaire : le premier ministre
a échoué dans son budget.» Fin de citation.
Le
budget de l'habitation a en effet déçu à peu près tout le monde : les
propriétaires, les locataires, les comités de logement, les chambres de commerce, les milieux de la construction, les
villes. Un gouvernement qui prend deux mandats pour construire et pour seulement arriver à... même pas arriver à construire
les arrérages libéraux, ça veut dire qu'il ne prend pas au sérieux la crise du logement. Avec les
baisses d'impôts de la CAQ, on aurait pu financer des milliers de logements
sociaux de plus par année. Et, en pleine crise du logement, la pire crise en
20 ans, il fallait y penser.
Je
vous rappelle, Mme la Présidente, que les baisses d'impôts, c'est presque
600 millions de dollars par année — par
année, ça revient à chaque année — qui
auraient pu... Bien, pour les... seulement les ménages qui gagnent 100 000 $
et plus, là. On n'avait pas besoin de
donner ces baisses d'impôts aux personnes les plus riches du Québec. On aurait
pu très bien utiliser cet argent-là pour financer la construction de
logements sociaux, en particulier.
La
CAQ refuse de s'attaquer aux besoins réels des familles étranglées par le coût
de la vie et en particulier par le coût
de l'habitation. On sait que c'est la principale préoccupation des ménages au
Québec. Non seulement le gouvernement de
la CAQ n'investit pas assez en logement social, mais elle refuse d'agir pour
juguler les hausses fulgurantes et spéculatives des loyers.
Ça
fait des années que ma formation politique, Québec solidaire, on reçoit
des... à la tonne des témoignages, des plaintes des locataires qui sont
directement frappés par la crise du logement et des aînés qui sont jetés à la
rue pour... par des grands groupes
immobiliers, des familles qui doivent se revirer sur un 10 cents parce
qu'elles ne peuvent plus absorber leur
nouvelle hausse du loyer. Il y a plein de familles, au Québec, qui sont
obligées de choisir entre payer le loyer et payer l'épicerie. On ne peut
pas accepter ça au Québec aujourd'hui, là.
Dans
ma circonscription, Mme la Présidente, les files sont interminables devant les
banques alimentaires. Et les gens ont faim. Pourquoi? Parce qu'une
grande partie de leurs revenus ou souvent de façon... la totalité de leur
revenu s'en va au paiement du loyer. On ne
peut pas accepter ça, encore une fois, dans une société telle que la société
québécoise.
Il
y a une question que je me pose tout le temps, Mme la Présidente :
Qu'est-ce que le gouvernement actuel attend pour agir, pour mettre des mesures structurantes, pour ne serait-ce que
soulager la crise du logement? Allons y voir plus précisément, là,
qu'est-ce qui a été annoncé dans le budget.
L'allocation-logement
reconduite jusqu'en 2027. Eh bien, pourtant, le montant versé, soit 100 $,
150 $ ou 166 $... 170 $,
pardon, ne couvre pas les hausses moyennes de loyer au Québec. C'est une mesure
individualiste qui profite surtout aux propriétaires et qui comporte des
critères très restrictifs. Perdre une allocation de 170 $ par mois, par
exemple, parce que votre revenu dépasse de cinq montants les... de
5 $ le montant admissible, ce n'est pas normal. Beaucoup d'aînés utilisent cette mesure et ont écrit à nos bureaux
de circonscription à ce propos. On ne dit pas que donner de l'argent pour
aider à payer le loyer, c'est une mauvaise
chose. Ça aide des milliers de personnes, des milliers de ménages, mais ce
n'est pas une aide structurante pour régler la crise du logement.
Deuxième
élément, il y a, dans le budget, l'annonce de 219 millions sur quatre ans
pour maintenir le parc de logements sociaux.
Il y aurait 153 millions sur quatre ans pour la rénovation des habitations
à loyer modique et 66 millions, en 2024‑2025, pour l'exploitation
des habitations à loyer modique. Le 66,1 pour l'exploitation est un pas dans la
bonne direction, mais, considérant le nombre de HLM ayant besoin de
rénovations urgentes, le budget aurait pu prévoir plus que 153 millions.
On aurait pu aussi
faire un jumelage avec les programmes. Par exemple, le seul programme du
gouvernement en termes de construction de
logements, de logements abordables cette fois-ci, le Programme d'habitation
abordable du Québec... On aurait pu
jumeler ces deux programmes-là pour densifier certains sites où est-ce qu'on
retrouve des HLM qui sont de la... sous la propriété des offices municipaux
d'habitation, via un nouveau programme, par exemple, ou un nouvel
aménagement.
C'est
ce que demande, par exemple, la fédération d'habitations à loyer modique ainsi
que le FRAPRU. On aurait pu profiter des travaux de rénovation qui sont en
train d'être faits sur les HLM, sur l'ensemble... dans l'ensemble du Québec, pour construire des nouveaux logements. On
aurait baissé ainsi grandement la facture. C'est ça, la vision qui manque
à ce gouvernement. C'est ça, les propositions qui sont structurantes pour le
Québec.
On
sait aussi que, pour certains projets déposés par les offices municipaux
d'habitation, qui visaient à densifier des bâtiments... ont été refusés
par le Programme d'habitation abordable du Québec. J'aimerais bien que la
ministre nous explique pourquoi cette rigidité, cette incapacité à sortir des
sentiers battus et prévoir d'autres façons d'augmenter la construction de
logements, surtout des logements destinés aux populations qui en ont le plus
besoin, qui sont les plus vulnérables.
Troisième élément, aucun nouvel argent pour le
logement social et abordable. On se cantonne seulement aux 8 000 logements annoncés lors de la mise
à jour économique, en novembre dernier, en incluant le financement des projets
annoncés, parfois même avant 2018, qui permettra la réalisation de seulement
23 000 nouveaux logements d'ici 2028‑2029. C'est trop peu et
ça manque cruellement d'ambition, encore une fois, alors que l'ensemble des
experts nous disent qu'il faudrait... on a un déficit de construction en
habitation de plusieurs centaines de milliers de logements. Après cinq ans de
budgets où... Après cinq budgets où l'on a
annoncé au compte-gouttes le financement de nouveaux logements sociaux, c'est
le moment de donner un grand coup. On
s'attendait à un minimum de 50 000 logements sociaux en cinq ans pour
répondre à l'urgence de la situation et à la diversité des besoins des
locataires du Québec.
• (11 h 20) •
Quatrième
élément, rien pour... de plus dans le budget pour mieux financer les activités
du Tribunal administratif du
logement, qui effectue, en ce moment, un virage numérique, là, qui restreint
l'accessibilité à ce tribunal de proximité. On vient de voir, on vient... la semaine dernière, que le syndicat des
employés du Tribunal administratif du logement a dénoncé, la semaine dernière, la surcharge de travail et les bris de
services possibles. On a remarqué, en effet, que le tribunal avait 55 employés de moins en 2022‑2023
par rapport à l'année précédente. Les demandes, quant à elles, ont augmenté de
14 000 entre 2021 et 2023. Rien
d'étonnant. En pleine crise du logement, il est tout à fait normal qu'il y ait
plus d'affluence au Tribunal
administratif du logement, surtout lorsqu'on assiste à une spirale spéculative
dans les augmentations de loyer. Il y a beaucoup de gens qui frappent à
la porte du TAL pour aller chercher une procédure de fixation des loyers. La ministre de l'Habitation a refusé tous nos
amendements au p.l. n° 31, prétextant que le système de justice est là
pour les locataires. Or, on apprend
qu'elle ne donne... que, dans le budget, il n'y a pas plus de moyens pour que le
TAL, le tribunal du logement puisse bien faire son travail, ni pour
informer correctement les locataires.
Dans ce sens-là, Mme la Présidente, le virage
numérique effectué par le Tribunal administratif du logement pendant la
pandémie est aussi quelque chose qui aurait dû être financé davantage, parce
qu'on constate aujourd'hui qu'il y a de
nombreux problèmes d'accès, surtout pour les personnes âgées qui ont plus de
difficultés à utiliser les outils octroyés
par l'univers numérique. La numérisation, l'utilisation des moyens sur
l'Internet, c'est très bien, mais il faut faire attention, parce qu'il y a des populations qui sont laissées de côté,
dans ces processus-là, et on ne peut pas tout mettre dans le même panier de la numérisation. Il faut quand
même qu'il y ait, de temps en temps... qu'on puisse aller frapper à la porte
d'un bureau gouvernemental et rencontrer
quelqu'un qui va nous écouter. C'est ça, avoir une vision de l'accessibilité et
une vision des services qui couvrent l'ensemble des besoins.
Motion formulant un grief
Devant cette difficulté d'accès au Tribunal
administratif du logement et devant les... plusieurs locataires jettent l'éponge et renoncent à leurs droits, et cela est
inadmissible, Mme la Présidente. Devant tout ceci, devant, comment dire,
le manque d'ambition, le manque de moyens
annoncés dans le budget du ministre des Finances du gouvernement de la CAQ, je
suis dans l'obligation de déposer une motion de blâme ici, devant vous, Mme la
Présidente. Et je vais en faire lecture, donc :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la CAQ et la ministre de
l'Habitation pour son budget qui ne promet aucun nouvel investissement pour le
logement social et communautaire, ni aucune mesure pour soulager les effets
néfastes de la crise du logement, autant pour contrôler la spirale
inflationniste spéculative dans le secteur de l'habitation locative, ni aucune mesure pour faciliter l'accès
à la propriété et aucune mesure pour stimuler la construction de nouvelles
habitations.»
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, M. le député.
Maintenant, je suis prête à entendre un autre intervenante. Mme la
ministre responsable des Aînés, la parole est à vous.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Je
vous remercie, Mme la Présidente. Je suis ici aujourd'hui pour vous parler du
budget 2024-2025 de notre gouvernement. C'est un budget centré sur les
besoins des Québécois, qui place la santé et l'éducation comme priorités. Je
salue d'ailleurs le travail de mon collègue ministre des Finances qui a déposé
un budget lucide et responsable.
Avec le
vieillissement de la population, le Québec se retrouve avec un nombre
grandissant de personnes aînées. La part
des personnes âgées de 75 ans et plus était de 9,1 % en 2022 et elle
passera à 15,8 % d'ici 2041. En ce moment, c'est plus de
1,8 million de Québécois et Québécoises de 65 ans et plus, et ce
nombre grimpera à 2,3 millions en 2031. Notre gouvernement agit de façon
responsable et consacre des investissements importants pour répondre
adéquatement au vieillissement de la population.
Cette année,
dans le budget que nous venons de déposer, une somme additionnelle de
1,1 milliard est prévue au budget de cette année. Ce
1,1 milliard se répartit de la sorte : 581 millions pour maintenir et
bonifier nos services en soutien à domicile;
121,8 millions pour soutenir nos RPA; 182 millions pour poursuivre le
conventionnement de nos CHSLD privés; 253 millions pour poursuivre
l'ouverture des maisons des aînés.
Alors,
si j'y vais avec la première rubrique de ce budget, le soutien à domicile,
alors, on le sait, les aînés souhaitent demeurer à la maison le plus longtemps possible. L'une de mes grandes
priorités, pour ce mandat, est d'accélérer le virage vers le soutien à
domicile. Dans le présent budget, la moitié des sommes investies pour les aînés
sont pour le soutien à domicile, je le
répète, 581 millions pour le soutien à domicile. Le virage est bel et bien
en cours, et on se donne les moyens de le faire.
Dans une
première phase, nous avons modernisé les pratiques des travailleurs sociaux en
soutien à domicile en diminuant leur charge administrative. Les
intervenants pourront ainsi accorder plus de temps aux soins et aux services
aux usagers. Nous poursuivrons, d'ailleurs, cet exercice de réorganisation au
cours de la prochaine année avec d'autres catégories
de professionnels et d'employés dans toutes les équipes de services de soutien
à domicile dans l'ensemble des CLSC au Québec.
Concrètement,
nous avons réduit le temps d'évaluation, le faisant passer de six heures à
90 minutes. On fait aussi l'utilisation
de technologies à domicile et nous augmentons le soutien aux proches aidants.
Et, pour ce qui est des technologies à domicile, j'aurai l'occasion
éventuellement d'annoncer des projets pilotes un peu partout au Québec pour
nous aider à donner des meilleurs services à domicile.
Cette somme
de 581 millions de dollars s'ajoute à nos investissements précédents.
Alors, c'est ça qu'il ne faut pas oublier.
Donc, ce qu'on souhaitait, dans les investissements précédents, depuis 2018,
accroître le nombre de personnes, accroître le nombre d'heures et diminuer
notre nombre de personnes en attente d'un premier service malgré le
vieillissement de la population et la pression sur la demande de
services.
Mme la
Présidente, j'aimerais mentionner un élément extrêmement important. Le nombre
d'heures de services en soutien à domicile offerts est passé de
19,5 millions d'heures, en 2018‑2019, à 34,7 millions en 2023‑2024.
Nous continuons le mouvement
d'intensification des services en soutien à domicile. C'est une hausse
importante et, j'ose dire, impressionnante, une hausse de 78 %, Mme la Présidente. Depuis le budget 2018‑2019,
des sommes additionnelles octroyées pour les services de soutien à domicile et vieillissement de la
population totalisent plus de 8 milliards de dollars, et le budget de
cette année continue, donc, d'accentuer le virage que nous devons faire.
S'ajoutent aussi à cela, et on en parle très
peu, les 750 millions de dollars investis par notre gouvernement au budget 2021‑2022 pour bonifier le
crédit d'impôt pour le maintien à domicile des personnes ayant 70 ans et
plus. Ce crédit d'impôt sert à rembourser certaines dépenses liées au
soutien à domicile pour les propriétaires et les locataires, et une
augmentation progressive du taux de remboursement, de 35 % à 40 %,
sera effective au cours des prochaines années. Une aide supplémentaire et le versement automatique aux aînés vivant
dans un immeuble de logements ont aussi été prévus. On agit sur plusieurs
fronts en lien avec le vieillissement de la population. L'hébergement ne doit
pas être mis en compétition avec le soutien à domicile, et on a besoin
des deux.
Concernant
les ressources privées pour aînés, notre gouvernement est présent sur le
terrain pour soutenir les RPA. Les
RPA sont des partenaires clés et font partie de la solution pour répondre au
vieillissement de la population québécoise. Des investissements de
121,8 millions sont prévus au présent budget pour les aider dans deux
grandes mesures.
• (11 h 30) •
D'abord, le
programme de transition salariale sur trois ans. Les primes versées durant la
période de la pandémie, qui devaient
être retirées graduellement, sont maintenues à 100 % jusqu'au
31 décembre 2026. Nous allons prolonger le programme d'aide pour
les assurances pour une année. Et, pour freiner la fermeture des RPA, nous
avons mis en place plusieurs mesures représentant un investissement direct de
plus d'un demi-milliard de dollars sur six ans, soit le programme de transition
salariale, le programme d'aide financière pour les gicleurs et le programme
pour soutenir les rénovations des petites RPA.
Des
investissements supplémentaires ont été annoncés pour soutenir l'offre de
services aux aînés. Ainsi, 200 millions sur cinq ans pour mettre en place le programme d'allocation
personnalisée afin de soutenir financièrement les aînés en perte d'autonomie, et 94,7 millions sur cinq ans
pour faciliter le processus de conversion volontaire des RPA qui souhaitent devenir
des ressources intermédiaires.
Concernant
les maisons des aînés, maintenant, on en parle beaucoup, ça fait l'actualité,
je suis quand même heureuse de
mentionner qu'au moment où on se parle c'est 24 maisons des aînés qui ont
été inaugurées, au Québec, et plus de 75 % des places sont
occupées. Alors, nous continuons de livrer les maisons des aînés, cet
engagement est un engagement important. Nous
continuons et nous irons de l'avant avec encore cette année une dizaine de
maisons des aînés supplémentaires qui s'ajouteront.
Afin de poursuivre le déploiement des maisons
des aînés, on prévoit donc un investissement de 253 millions. Au total, je le répète, notre engagement est pour
46 millions. Nous avons livré plus de 50 % de notre engagement en
maisons des aînés. Mme la Présidente,
j'espère qu'il y a des personnes qui écoutent mon message aujourd'hui, c'est
important pour moi. Je considère que notre gouvernement est vraiment
engagé dans ses objectifs initiaux.
Concernant le
conventionnement des CHSLD, des investissements de 182 millions sont
prévus dans le budget 2024‑2025
dans le cadre de cette démarche. En 2021, on se souvient, notre gouvernement
avait entamé une démarche
d'harmonisation des CHSLD pour que tous les résidents aient la même qualité de soins
et services, peu importe le type
d'établissement, peu importe la région où ils demeurent. Nous sommes le premier
gouvernement à avoir l'ambitieux projet
de conventionner les CHSLD privés et nous mettrons enfin un moratoire de
30 ans sur les CHSLD privés conventionnés.
La démarche d'harmonisation que nous sommes en
train de faire vise la conversion des CHSLD privés non conventionnés en CHSLD privés conventionnés. Jusqu'à maintenant, c'est
13 CHSLD qui ont été conventionnés. Les CHSLD seront conventionnés d'ici la fin 2025. Les
personnes en CHSLD doivent avoir accès à des soins et des services répondant
à leurs besoins et respectant les plus hautes normes de qualité. De plus, le
conventionnement des CHSLD privés réduit considérablement la charge financière
pour les aînés et pour leurs proches.
Notre
gouvernement est sans contredit celui qui a investi le plus, depuis les
dernières décennies, que ce soit pour soutenir les aînés, pour soutenir
les CHSLD, pour ouvrir des places en hébergement, pour réorganiser les services
de soutien à domicile, et tout cela dans un contexte qui était prévisible, Mme
la Présidente. Le changement de la pyramide démographique,
ça faisait 20 ans, 25 ans qu'on le voyait venir au Québec. Bien, nous
sommes dedans, maintenant, nous sommes dans ce changement de la pyramide
démographique avec un pourcentage important de notre population.
C'est une
force, le vieillissement. Je veux conclure à ce niveau-là. Pour moi, le fait
d'avoir une société où on aura 25 %
de nos citoyens et plus qui auront 65 ans et plus, quelle belle façon de
pouvoir vieillir et vivre ensemble en intergénération. Et tout ce qu'on fera pour améliorer la qualité de
vie des aînés se reflétera aussi sur la qualité de vie de la population en
général. Nous avons une vision d'ensemble
dans laquelle j'accorde une grande importance, bien sûr à l'hébergement, qui
est fondamental, mais une importance aussi au soutien à domicile.
Et j'en
profite pour mentionner que les services de soutien à domicile, ce ne sont pas
seulement les équipes CLSC. Donc, de
porter un regard critique sur les services de soutien à domicile sans regarder
l'ensemble de l'écosystème en soutien à
domicile, c'est vraiment passer à côté de quelque chose. Et, vous le savez,
nous travaillons avec les entreprises d'économie sociale en soutien à domicile, nous allons accentuer ces travaux. Alors,
on veut que nos EESAD puissent aussi contribuer. Ils sont au
rendez-vous, ils sont prêts à le faire.
Je veux aussi
indiquer que j'ai annoncé, l'année dernière, et nous allons continuer
d'examiner la situation de près, le soutien aux popotes roulantes. Bien, les
popotes roulantes, ça fait aussi partie du soutien à domicile, Mme la
Présidente. Alors, quand on veut
examiner les services de soutien à domicile, il faut regarder l'ensemble puis
il faut regarder aussi les crédits d'impôt que nous offrons pour les
proches aidants, mais aussi pour les aînés qui vivent en soutien à domicile.
Alors, je suis très fière du budget qui a été
adopté, je suis très fière de ce budget. 1,1 milliard, ce n'est pas rien. Ça s'ajoute à tous les investissements que notre
gouvernement a faits auparavant. Et j'aimerais mentionner que, cette année
en particulier, la moitié de cet
investissement va directement aux services de soutien à domicile. On soutient
nos RPA, nos partenaires, on continue
avec l'ouverture des maisons des aînés. Notre vision de l'hébergement pour les
aînés, elle est claire. Nous sommes
donc à la mise en oeuvre de tout ça et nous allons y arriver avec la
contribution de nombreux partenaires, de nombreuses associations, de
tables de concertation pour aînés. Alors, nous sommes conscients de la
situation, on est en mouvement et on est très conscients qu'il faut donc agir
rapidement mais bien faire les choses, tout en réorganisant, Mme la Présidente, parce que ce réseau, depuis des
décennies, a manqué cruellement de réorganisation du travail, que ce soit en CHSLD ou en soutien à domicile. Alors, je
suis très fière du budget qui a été déposé, Mme la Présidente. Je vous
remercie.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la ministre. La motion déposée par le
député de Laurier-Dorion est déposée, sous réserve de sa recevabilité, bien
entendu. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de La Pinière.
Mme Linda Caron
Mme
Caron : Merci, Mme la Présidente. Alors, d'entrée de jeu,
je veux encore une fois remercier le ministre des Finances pour la décision
qu'il a annoncée en conclusion du discours sur le budget, c'est-à-dire de
mettre fin aux pénalités qui étaient imposées aux aînés invalides à
l'âge de 65 ans, décision qui va se concrétiser le
1er janvier 2025. C'était la bonne
chose à faire. Ça répondait exactement au projet de loi que j'avais déposé en
novembre dernier. Alors, encore une fois, merci pour les personnes
aînées invalides de 65 ans et plus.
• (11 h 40) •
Et je lance
un petit défi au gouvernement. Nous sommes en session parlementaire jusqu'au
7 juin, il y a des ajustements législatifs à apporter pour que cette
décision puisse entrer en vigueur. Pourquoi ne pas les adopter d'ici le
7 juin, pour une entrée en
vigueur plus tôt, au 1er juillet, plutôt qu'au 1er janvier? Ce serait
encore mieux. Mais merci pour cette décision, c'était la bonne chose à
faire.
Je vais vous
parler des ressources intermédiaires, Mme la Présidente, parce que j'ai été
étonnée de ne voir aucune mesure pour
les ressources intermédiaires dans le budget 2024‑2025
qui a été déposé la semaine dernière. Elles sont de plus en plus nombreuses à avoir du mal à joindre
les deux bouts. Elles ont fait officiellement une demande de réouverture
de l'entente qui les régit. C'est une
entente qui durait de 2020 à 2025. On comprend que le contexte a beaucoup
changé depuis la signature de ces
ententes. Et puis, les ressources intermédiaires, il faut savoir que c'est une
ressource d'hébergement pour les personnes aînées en perte d'autonomie
et aussi pour les personnes qui vivent avec une déficience intellectuelle, un handicap physique, une problématique de santé
mentale ou même de toxicomanie, et parfois à ces problématiques s'ajoutent
l'âge et les complications qui peuvent venir avec.
Alors, contrairement à ce qu'on pourrait penser
en lisant la page A.23 de la Stratégie de gestion des dépenses, l'entente qui régit les ressources intermédiaires
n'est pas venue à échéance le 31 mars 2023, comme c'est indiqué pour
d'autres ressources. Alors, cette
entente va courir jusqu'en 2025, à moins que le gouvernement l'ouvre. Les
demandes d'aide d'urgence de l'ARIHQ,
l'association qui regroupe les ressources intermédiaires, n'ont pas été
entendues. Et c'est d'autant plus étonnant quand on lit, en page B.21 du plan budgétaire, que, et je cite, «le gouvernement vise à ce que les personnes en
CHSLD ou encore prises en charge par une ressource intermédiaire ou de
type familial aient accès à des soins et [à] des services répondant à leurs
besoins et respectant des normes exigeantes de qualité».
Alors, quant
à moi, ce budget, Mme la Présidente, est une occasion manquée, pas seulement de
sauver la mise dans les ressources intermédiaires, mais aussi pour
relancer la construction de nouvelles places en ressources intermédiaires.
En octobre dernier, je posais une question en
cette Chambre à propos des appels d'offres qui n'avaient pas été répondus, aucune soumission pour développer de
nouvelles places en ressources intermédiaires en raison de la hausse des coûts de construction, mais aussi parce que le modèle
d'exploitation n'est pas viable aux yeux de ceux qui financent. Les institutions financières qui avaient l'habitude de
financer la construction de nouvelles ressources intermédiaires ne veulent
plus le faire parce que le modèle d'exploitation ne marche plus pour le
contexte de 2024.
Et ce que
ça veut dire, zéro soumission aux appels d'offres l'automne dernier,
concrètement, ça veut dire que dans trois
ans, parce que ça prend trois ans entre le moment où une soumission est
acceptée et le moment où un premier résident entre dans la ressource, bien, ça veut dire qu'à l'automne 2026 il
y aura zéro nouvelle place en ressources intermédiaires, même chose
l'année suivante, et même chose la troisième année après la fin de l'entente
qui doit se terminer en 2025, à moins que le
gouvernement décide d'ouvrir cette entente ou d'offrir une aide d'urgence aux
ressources intermédiaires pour pouvoir construire de nouvelles places.
Et
la situation fait en sorte qu'on fait... si on n'ouvre pas cette entente-là
pour offrir des conditions qui vont permettre de développer de nouvelles places, alors cette situation-là fait en
sorte qu'on fait des économies de bouts de chandelles parce que certains CISSS sont obligés, devant l'urgence
de créer des places, d'accorder des contrats de gré à gré pour construire
des places en ressources intermédiaires hors
entente. Alors, si on veut que les soins et les services soient à la hauteur de
nos aspirations pour les personnes
qui sont hébergées en ressources intermédiaires, bien, il faut s'assurer que ça
se fasse dans le cadre de l'entente et que toutes les ressources
puissent offrir des soins de même qualité à tous leurs résidents.
J'espère,
j'espère vraiment que les ressources intermédiaires ne vont pas prendre le même
chemin que des centaines de RPA ces cinq dernières années, c'est-à-dire
le chemin de la fermeture, parce que c'est plus de 19 000 personnes, actuellement, qui sont hébergées dans les
ressources intermédiaires, et elles doivent être dans un milieu de vie qui
répond à leurs besoins. On ne peut pas juste les changer de place. C'est
impossible dans bien des cas.
Et
on entend que, certaines RPA, depuis... ce n'est pas nouveau, là, depuis
quelque temps, certaines RPA, on leur offre...
on les accompagne pour qu'elles deviennent des ressources intermédiaires.
Alors, il faudrait qu'on s'assure qu'elles vont pouvoir offrir les
services et répondre à toutes les normes qu'on impose aux ressources
intermédiaires.
Motion
formulant un grief
Alors, à ce
chapitre-là, Mme la Présidente, je déposerais immédiatement la motion de grief,
donc :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour avoir
présenté un budget qui laisse tomber les ressources intermédiaires du
Québec qui hébergent les personnes les plus vulnérables de notre société, en
omettant de les financer adéquatement dans le contexte de 2024.»
Et
je poursuis avec le soutien à domicile, qui est on ne peut plus important. Je
pense qu'il n'y a pas de... il n'y a pas de divergence entre mon opinion et celle de la ministre responsable des
Aînés là-dessus, le soutien à domicile est absolument important, et on y met effectivement plus
d'argent, cette année, 116,2 millions par année pour faire les... pour
atteindre les 581 millions sur
cinq ans. Mais le gouvernement reste muet sur la réponse qu'il entend donner aux
recommandations de la Commissaire à
la santé et au bien-être, qui vient
de passer deux ans, à la demande du gouvernement, pour faire une évaluation de la performance du soutien à domicile, surtout dans le contexte du vieillissement de la population. Le système est «peu performant», «inutilement complexe et soutenu par
des programmes [...] définis». Ce sont les mots de la commissaire en
page 9 du tome 4. On ne répond qu'à 10,2 % des besoins. Plus de
20 000 personnes attendent un premier service. Les orientations et
les recommandations de la commissaire offrent quand même une feuille de route
intéressante. Alors, je reconnais qu'il y a
des actions qui sont prises, mais j'aimerais voir le plan d'ensemble, la vision
pour nous amener là où on veut aller pour les personnes aînées et le
soutien à domicile au Québec.
Et
je vais terminer, Mme la Présidente, en parlant du conventionnement des CHSLD
privés. Alors, je le rappelle, la
ministre l'a rappelé aussi, en 2021, on voulait l'harmonisation de l'offre de
soins et services en CHSLD publics et privés, hein, après la... après ce
qui est arrivé durant la pandémie. Alors, cette harmonisation était à l'origine
du projet de conventionnement des établissements privés. Il y a 13 CHSLD
privés qui ont été conventionnés à ce jour, mais je ne m'explique toujours pas
pourquoi le gouvernement a négocié à la pièce avec chacun d'entre eux.
Ce
que les établissements soulèvent aujourd'hui, c'est que, dans les maisons des
aînés, il y a plus de cinq heures-soins qui sont financées par usager en moyenne. Dans les CHSLD publics, c'est
très semblable, c'est 4,8 heures, dans les CHSLD privés conventionnés de longue date,
4,2 heures, et, dans les CHSLD en voie d'être conventionnés, une
évaluation approximative de quatre
heures, et je dis «évaluation approximative» parce que cette analyse a été
faite par l'AEPC, et les ententes des nouveaux conventionnés sont
confidentielles.
Ma
question : Comment voulez-vous harmoniser l'offre de soins et services
sans harmoniser aussi les heures-soins financées? L'objectif, c'est
vraiment, à l'origine, d'harmoniser l'offre de soins et services en CHSLD
publics et privés. Alors, pourquoi on ne
s'assure pas que, dans chaque établissement privé conventionné, ou bien public,
ou les nouveaux privés conventionnés,
pourquoi on ne s'assure pas d'avoir, en moyenne, par usager, le même nombre
d'heures-soins, services? Je comprends
qu'en maison des aînés c'est différent. À cause de l'aménagement, on a besoin
de plus de personnes, peut-être, mais,
les soins et services, les heures-services de soins, je ne comprends pas
pourquoi on n'a pas la même chose partout.
Et
là je vais dire quelque chose qui n'est peut-être pas très gentil, mais ce
n'est pas de l'harmonisation. Tant qu'on n'a pas la même chose en moyenne par usager dans chacun des
établissements, bien, ce n'est pas de l'harmonisation, c'est du conventionnement à rabais. Et je suis certaine
que ce n'est pas ça, l'objectif. Alors, j'aimerais ça que ce soit regardé, et
s'assurer que les CHSLD privés conventionnés
de... autant ceux qui sont là depuis longtemps que les nouveaux, s'assurer
de leur donner tous les moyens pour qu'ils
soient capables d'offrir le même niveau de soins qu'on souhaite pour tous les
aînés, quel que soit le milieu dans lequel ils se retrouvent.
Alors, sur ce, Mme la
Présidente, je vous remercie.
La Vice-Présidente (Mme
Soucy) : Votre motion est déposée sous réserve de sa recevabilité.
Merci beaucoup, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à M. le député de
Richelieu.
M. Jean-Bernard Émond
M.
Émond : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Heureux de
vous retrouver en ce beau mardi matin pour m'adresser, à mon tour, discourir un peu sur le budget de notre
collègue, qui a été déposé par le ministre des Finances, son sixième
budget, Mme la Présidente, et, comme il l'a indiqué — et je
le cite, Mme la Présidente : «Un budget exigeant [...] qui s'inscrit dans
un contexte économique à la fois tendu et source de nombreux défis.» Je ferme
les guillemets.
• (11 h 50) •
Le ministre avait la responsabilité, Mme la
Présidente, de donner l'heure juste aux Québécois, et c'est ce qu'il a fait en présentant le résultat d'un exercice
d'équilibre entre les grandes ambitions socioéconomiques du Québec et le
maintien d'un cadre financier responsable,
un budget, je ne vous apprends rien, Mme la Présidente, qui priorise la santé
et l'éducation, qui ont toujours été les deux priorités du gouvernement. Depuis
2018, on a réinvesti dans les missions principales
de l'État, les dépenses en santé et services sociaux mais en éducation et
enseignement supérieur également. Les investissements
en témoignent. Le gouvernement corrige depuis six ans, puis c'est important de
le rappeler, des années de sous-financement
dans nos réseaux, et il ne faut pas l'oublier, Mme la Présidente. Je me réjouis
également, comme plusieurs de mes
collègues, des réformes importantes quant à la gouvernance du système de santé
et de services sociaux et du système de
l'éducation. Je pense notamment à la création de Santé Québec et de l'Institut
national d'excellence en éducation. Un budget, donc, Mme la Présidente,
qui priorise la santé et l'éducation.
Et vous ne
serez pas surprise, je le vois dans vos yeux, Mme la Présidente, si je vous dis
que je vais me concentrer sur
l'éducation, aujourd'hui, et particulièrement de la formation professionnelle.
Mais, tout d'abord, j'aimerais vous entretenir sur... quelques mots sur les investissements massifs pour la
construction de nouvelles écoles et la rénovation de nos écoles dans toutes les régions du Québec. Je dis, Mme la
Présidente, dans toutes les régions du Québec parce que c'est effectivement le cas, ce n'est pas uniquement dans des comtés
caquistes, c'est dans toutes les régions du Québec, dans les
125 circonscriptions. Si je ne m'abuse, même, je prends par exemple
la première annonce des nouvelles écoles québécoises, hein, le nouveau modèle qu'on a adopté, je pense que ça a eu lieu
chez notre collègue de Vaudreuil, la députée indépendante de Vaudreuil, anciennement du Parti libéral. Donc, c'est dans
une circonscription, à Vaudreuil, qu'a eu lieu la première annonce concernant
les nouvelles écoles québécoises.
J'ai eu
l'occasion de me promener un peu partout, comme adjoint parlementaire, dans
toutes les régions du Québec. J'en ai
visité beaucoup, des centres de formation professionnelle mais aussi des écoles
primaires et secondaires. Par exemple... Puis je regardais tantôt un article du Journal de Québec, parce
que j'entendais, Mme la Présidente, la semaine dernière, notre ministre
responsable de la Capitale régionale se réjouir, et à raison, d'un
investissement majeur, pas très loin d'ici, à Charlesbourg,
pour une nouvelle école secondaire, une nouvelle école primaire, que j'ai eu la
chance de voir, de toute beauté, Mme
la Présidente, où se côtoient le bois, matériau québécois, l'aluminium, des
salles, des salles de classe et des gymnases vitrés, avec beaucoup de lumière naturelle, donc, pas très loin d'ici, à
Charlesbourg, en prévision de la construction — mais là c'est
fait, c'est un article qui date quand même un peu — sur les terrains du défunt jardin... zoologique,
pardon, de Charlesbourg, pas très loin de la rue de la Faune, près du
Golf de la Faune, un endroit que je connais bien.
J'ouvre une parenthèse : un très beau
parcours, Mme la Présidente. Bien, moi, je le trouve beau. Je regarde le collègue de Maskinongé, je pourrais regarder le
collègue de Mégantic, celui qu'on appelle affectueusement le banquier de
Mégantic, alors nos deux collègues... puis
peut-être, de leur côté, trouvent ce coin un peu moins joli, en tout cas, la
track de golf, sûrement moins belle,
de leur côté, si je me fie à leur carte de pointage. Bref, trêve de
plaisanterie, Mme la Présidente, deux très beaux projets,
200 millions de dollars d'investissements. Ça, c'est des
investissements structurants pour la Capitale-Nationale.
Je pourrais
vous citer aussi en exemple ma collègue à ma gauche, la députée de
Saint-François, dans sa circonscription, deux rénovations d'écoles primaires, si je ne m'abuse, apparemment de
toute beauté. Je n'ai pas eu le plaisir de visiter, mais la collègue me disait que c'est des rénovations de
toute beauté. Les élèves, les jeunes, les... peuvent donc bénéficier d'un
milieu pédagogique qui est stimulant. Ça
vient ainsi compléter un engagement électoral de ma collègue. Je tiens à l'en
féliciter.
Mais
permettez-moi d'être un peu chauvin, Mme la Présidente, vous parler un peu de
mon coin de pays, qui est un peu le
vôtre aussi, hein, on n'est pas très éloignés l'un de l'autre, en vous parlant,
entre autres, de la rénovation, de l'agrandissement
de l'école primaire de Yamaska. Je le dis souvent, mais Yamaska, ce n'est pas
juste le nom d'un téléroman québécois,
Mme la Présidente, c'est aussi une magnifique municipalité, dans mon comté,
que... j'ai eu le plaisir d'inaugurer l'école primaire avec le ministre
de l'Éducation, l'automne dernier. Magnifique. Encore une fois, l'utilisation
de bois, d'aluminium, beaucoup de lumière
naturelle, là. J'ai encore en tête un point de vue magnifique, dans le gymnase,
où je voyais les jeunes qui étaient
tout souriants, puis on voyait le village, le clocher de l'église. En tout cas,
un point de vue très intéressant. Un
projet, Mme la Présidente, je tiens à le dire, qui avait été refusé à cinq
reprises par les gouvernements précédents, cinq reprises. À mon arrivée en poste en 2018, j'ai été saisi tout de
suite du dossier, puis on a réussi, en utilisant des arguments, pour toutes sortes de raisons toutes valables, à
faire accepter le dossier. Ce n'est probablement pas étranger au fait que notre
gouvernement a mis des montants assez
conséquents dans la rénovation de nos écoles. Donc, on a réussi à cadrer dans
les programmes gouvernementaux.
Sinon,
peut-être vous parler aussi du projet de rénovation de la polyvalente
Bernard-Gariépy, un investissement, encore
une fois, dans mon comté. Je m'en excuse, d'être un peu chauvin, Mme la
Présidente, mais je pourrais vous parler de projets, comme je le disais tantôt, partout à travers le Québec.
C'est un investissement pour la polyvalente Bernard-Gariépy, un endroit
qu'a côtoyé mon collègue de Maskinongé puisqu'il a grandi du côté du secteur de
Tracy.
Je le confesse, Mme la Présidente, à
l'époque, les villes n'étaient pas fusionnées, puis moi, j'essayais de
traverser la rivière le moins
possible. On disait que c'était du drôle de monde, du côté de Tracy. Fort
heureusement, ces préjugés ont disparu,
Mme la Présidente. Maintenant, tout le monde est réconcilié. Mais tout ça pour
dire que les travaux de la polyvalente Bernard-Gariépy
vont débuter dès cet été. Le projet est de 14 millions, un établissement
qui est dirigé, et je tiens à le saluer, de main de maître, le
directeur, M. Patrick Lamothe, qui fait un travail tout simplement
incroyable.
Bref,
Mme la Présidente, quelques exemples des investissements massifs en éducation
depuis notre arrivée en poste. Je
tiens à le rappeler, Mme la Présidente, que le gouvernement a investi des
sommes majeures dans les dernières années pour maintenir la qualité et
l'accessibilité des services publics. Ça se traduit dans le cadre financier
depuis 2018‑2019 par des croissances importantes dans les
missions névralgiques de l'État, soit, quelques chiffres pour vous, Mme la
Présidente, 42 % en santé et services
sociaux, 37,4 % — soyons
précis — en
éducation et 35 % en enseignement supérieur. Et, dans ce budget, Mme la Présidente, on poursuit ce que nous
avons commencé avec une somme additionnelle de près de 5 milliards de
dollars sur six ans pour renforcer les
services en santé, services sociaux, éducation, en enseignement supérieur. Ce
n'est pas rien, Mme la Présidente.
Bon,
je vous disais que je voulais parler un peu de formation professionnelle. Je
vois le temps qui file, qui nous dirige tous allégrement vers la cafétéria, vers midi. Je vais vous annoncer
tout de suite que je vais poursuivre mon intervention à la reprise des
travaux cet après-midi.
Bon, formation
professionnelle. Je ne vous apprends rien en vous disant que notre gouvernement
s'est donné l'ambition de réinventer la
formation professionnelle, de la moderniser, en quelque sorte, et parce que,
Mme la Présidente, depuis trop
longtemps, malheureusement, la formation professionnelle a été le parent pauvre
en éducation au Québec. Puis on a
tous un rôle à jouer là-dedans. On a un rôle à jouer collectivement, hein,
comme élus, de valoriser, de mettre davantage de sommes. C'est ce qu'on fait, mais on a un rôle comme parents, Mme la
Présidente, également. Puis je vois, dans votre regard dubitatif, un point d'interrogation. Oui, vous avez un rôle à
jouer, Mme la Présidente, comme parent. Par exemple, je vous donne un
exemple, votre...
Une voix : ...
M. Émond : Est-ce que c'est l'heure de terminer, Mme la Présidente?
Je peux continuer un peu? O.K., je continue, donc, de vous interpeler. Je vous
donne un exemple. Si votre plus vieille vient vous voir, comme parent, Mme la
Présidente, puis elle vous dit : Maman, j'envisage d'aller dans les études
supérieures, je veux aller à l'université...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Là,
c'était ça, mon regard, M. le député. Mon regard portait sur le temps et
non pas sur vos propos.
Alors,
compte tenu de l'heure, et afin de permettre la tenue des affaires courantes,
cet après-midi, le présent débat sur
la motion de M. le ministre des Finances proposant que l'Assemblée approuve la
politique budgétaire du gouvernement ainsi que les motions formulant un
grief présentées est ajourné.
Les travaux sont
suspendus jusqu'à 13 h 40.
(Suspension de la séance à
12 heures)
(Reprise à 13 h 40)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Vous pouvez vous asseoir. Bon mardi.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors,
nous sommes à la rubrique de déclarations de députés et nous allons débuter
avec M. le député de Nicolet-Bécancour.
Rendre
hommage à Mme France Robillard
M. Donald Martel
M. Martel : Mme la Présidente, je souhaite aujourd'hui
souligner la contribution d'une passionnée de musique et de chant, Mme France Robillard.
Après
30 ans d'enseignement de la musique auprès des jeunes élèves du primaire
et du secondaire de Nicolet et de la
région, Mme Robillard prenait, en 2003, une retraite bien méritée. Elle a
alors le goût de continuer de partager sa passion pour le chant et elle accepte une invitation à diriger une
chorale. Au cours des 20 années suivantes, sa générosité et son
enthousiasme font boule de neige puisqu'elle se retrouve impliquée, à un
certain moment, dans trois chorales différentes
simultanément. Aujourd'hui, Mme Robillard dirige toujours la Chorale La
Clé d'or et elle exerce aussi son art auprès des résidents du centre
Christ-Roi et à la cathédrale de Nicolet.
Je veux
rendre hommage à Mme France Robillard pour son implication dans sa
collectivité. Nombreux sont ceux et celles qui peuvent dire qu'ils ont
été touchés par son amour de la musique. Merci, France.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Nous poursuivons avec Mme la
députée de Robert-Baldwin.
Souligner le succès de
l'événement La Coupe internationale
Les Enfants jouent pour les enfants
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme
Garceau : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je rends
hommage au travail exceptionnel de l'organisation La Coupe internationale Les Enfants jouent pour
les enfants, une lueur d'espoir dans la lutte contre les maladies infantiles.
Grâce à leur
initiative continue de collecte de fonds, cette organisation fournit des
ressources vitales pour la recherche
qui sauve des jeunes vies. Avec dévouement, La Coupe internationale et son
fondateur, Ralph Nahas, défendent un
avenir où aucun enfant ne souffre inutilement. Depuis 2006, dans l'esprit
communautaire du soccer, La Coupe internationale a récolté près de 600 000 $ au profit de la fondation
Sainte-Justine, La Fondation de l'Hôpital de Montréal pour les enfants
et l'Hôpital Shriners.
Je célèbre
l'impact profond de cette organisation et l'espoir qu'elle inspire.
Rejoignez-moi pour applaudir leur quête incessante d'un avenir où chaque
enfant pourra s'épanouir sans le fardeau de la maladie. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. M. le député de Chauveau, à vous la parole.
Souligner la Semaine nationale
de la prévention de
la conduite avec les facultés affaiblies
M.
Sylvain Lévesque
M.
Lévesque (Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je
souligne la Semaine nationale de la
prévention de la conduite avec facultés affaiblies. Je salue, dans les
tribunes, ma directrice de cabinet et de bureau de circonscription, Valérie Savard, accompagnée de sa
mère, Ginette Malouin, de sa soeur Nathalie, de son beau-frère Yoland,
ainsi que Daniel Fortin, leader communautaire de MADD, ville de Québec.
Personnellement,
cette semaine revêt un caractère spécial. J'ai perdu un membre de ma famille en
1972, ma tante Micheline, à la suite d'un accident automobile dans lequel
il y a eu une infraction pour conduite avec facultés affaiblies.
Cette semaine
touche également la famille de Valérie. En 2002, sa soeur Suzanne, âgée de
35 ans, s'est fait happer mortellement par un chauffard à
Chute-aux-Outardes, sur la Côte-Nord.
Je profite de
ce moment pour sensibiliser les conducteurs, peu importe le moyen de transport,
à l'importance de ne jamais conduire avec les facultés affaiblies,
jamais. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Nous poursuivons avec Mme la députée de Mercier.
Dénoncer la tenue d'une foire
immobilière visant à promouvoir
la vente de propriétés en Cisjordanie
Mme
Ruba Ghazal
Mme
Ghazal : Mme la Présidente, je veux profiter de cette
déclaration pour dénoncer une situation inacceptable qui devrait tous
ici nous préoccuper.
Le 5 mars
dernier s'est tenue à Montréal une foire immobilière visant à promouvoir la
vente de terres et de propriétés dans
des colonies de Cisjordanie. Des représentants immobiliers israéliens étaient
présents pour donner de l'information à des acheteurs potentiels
intéressés à s'établir dans des colonies illégales, illégales non seulement au
regard du droit international, mais aussi en
vertu de la position officielle du Canada, qui a été d'ailleurs réitérée hier
en Chambre. Il faut savoir que, depuis le 7 octobre dernier,
1 200 Palestiniens de Cisjordanie ont été contraints de quitter leurs
terres.
Alors que le
gouvernement du Québec a ouvert un bureau en Israël, malgré la situation
inhumaine à Gaza, je me demande si
c'est le genre de relations commerciales qu'il cautionne. J'espère que la CAQ
aussi trouve que cette foire est indigne, que ça devrait être la
dernière fois qu'elle se tient ici, au Québec. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Nous poursuivons avec M. le député d'Orford.
Souligner le 40e anniversaire
du Centre L'Élan
M. Gilles
Bélanger
M. Bélanger : Merci, Mme la
Présidente. Le Centre L'Élan est enraciné dans notre communauté depuis
40 ans, offrant un soutien essentiel aux personnes confrontées à des défis
liés à leur santé mentale.
Plus
de 150 personnes fréquentent le centre chaque semaine. Grâce aux thérapies
par les arts, aux ateliers créatifs et à une participation active à la
vie de la maison, les participants et participantes progressent vers un
mieux-être. Les thérapies
et les activités proposées visent à favoriser le rétablissement en fonction des
besoins et de la réalité de chacun et chacune.
Pour plusieurs, le Centre L'Élan est une bouée, un phare et un lieu essentiel
pour tenir bon. Pour d'autres, le fait d'être
impliqué dans une démarche thérapeutique et de participer activement aux
activités permet de maintenir leur santé mentale en équilibre. L'approche humaine, bienveillante et volontaire par une
équipe spécialisée est un maillon fort de notre région.
La
santé mentale concerne chacun de nous. C'est pourquoi nous nous devons de
soutenir ces organismes pour leur permettre de mieux accompagner ceux
qui en ont besoin. Merci, Martine, Vickie, Francine et André.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Souligner
la Semaine de célébration de la neurodiversité
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la Présidente. La Semaine de la
célébration de la neurodiversité, du 18 au 24 mars, a pour objectif de remettre
en question les stéréotypes et les préjugés sur les différences neurologiques
en mettant en lumière les talents et les atouts des individus
neurodivergents.
Au
Québec, environ 15 % à 20 % de la population présente une différence
neurologique, qui englobe la dyslexie à
l'autisme, en passant par le TDAH et bien d'autres. Plutôt que de les
stigmatiser ou de les étiqueter, il est essentiel de reconnaître les
forces et les défis uniques de chaque individu.
Neurodiversity Celebration Week aims to
tackle stereotypes and misconceptions about neurodiversity and to create a more inclusive and equitable society, that celebrates differences
and empowers everyone.
Il est temps de reconnaître les nombreux apports qui découlent d'une
pensée et d'une perception différentes du monde. En célébrant les forces
des personnes neurodivergentes, nous pouvons amorcer le changement de la façon
dont cette population est perçue et soutenue
en leur donnant les moyens de réaliser leur plein potentiel. En cette Semaine
de célébration de la neurodiversité, engageons-nous, en tant que Québécois, à
créer un environnement inclusif. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je suis prête à
entendre le prochain intervenant. Mme la députée de Laval-des-Rapides, la
parole est à vous.
Rendre
hommage à M. Pierre Lynch
Mme Céline Haytayan
Mme Haytayan : Merci, Mme la Présidente. J'ai eu l'honneur de
remettre la Médaille de la députée à M. Pierre Lynch, un bénévole
exceptionnel et un ardent défenseur des droits des aînés et des retraités.
L'implication
bénévole de M. Lynch a débuté en 2010 à l'association québécoise des
retraités Laval-Laurentides, l'AQDR,
dont il devient président en 2014, rôle qu'il occupe encore aujourd'hui. Il est
également président du comité des usagers du CISSS de Laval depuis 2014
et président de l'AQDR au niveau national depuis 2020. Ce sont des dizaines d'heures par semaine que M. Lynch consacre à
ses activités bénévoles. Excellent administrateur, à l'écoute, rassembleur,
M. Lynch est devenu une figure de proue
de la cause de l'amélioration de la qualité de vie des aînés et des retraités
ainsi que de la défense de leurs droits à Laval mais aussi partout au
Québec. Merci, M. Lynch.
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Nous poursuivons avec M. le
député de Masson.
Rendre
hommage à M. Armand Biron
M. Mathieu Lemay
M. Lemay : Mme la Présidente, c'est avec grand plaisir que
j'aimerais souligner la présence aujourd'hui, dans les tribunes, de
membres de la FADOQ Terrebonne-Lachenaie, qui sont reconnus dans notre région
pour leur dynamisme. Alors, bienvenue, chers amis.
Et
j'aimerais donc profiter de l'occasion pour vous parler d'Armand Biron, qui me
faisait rire énormément lors des soupers de la FADOQ.
Armand
était un grand timide, et, pour s'extérioriser, ce raconteur, à l'humour
parfois grivois, il passait de table en table, sachant parfaitement
comment nous tenir en haleine avec ses histoires enlevantes. On attendait le
punch avec impatience. Il nous faisait bien rire, Mme la Présidente.
Alors,
c'est avec tristesse que j'ai appris qu'Armand est décédé à Noël dernier,
laissant derrière lui un grand vide dans nos coeurs. Et permettez-moi
donc d'offrir mes plus sincères sympathies à sa famille et ses amis.
Et,
en terminant, n'oublions pas qu'il faut prendre soin de nos aînés. Ils ont
beaucoup à nous offrir, que ce soit par leur sagesse, ou leur
expérience, ou leur joie de vivre.
Alors, merci, chers
amis, pour votre visite. Et salut, Armand.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Mme la députée de
Bonaventure, la parole est à vous.
Souligner
le 40e anniversaire de la station de radio CIEU-FM
Mme Catherine
Blouin
Mme
Blouin : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis très
heureuse, aujourd'hui, de souligner la 40e année de diffusion de la radio de la Baie-des-Chaleurs
CIEU-FM, un organisme qui a vu le jour à Carleton-sur-Mer dans le but
d'informer, de divertir et de servir la population.
Cette station
de radio communautaire est un bel exemple de l'engagement de la communauté
depuis son implantation jusqu'à
aujourd'hui. Témoin de l'histoire de la Baie-des-Chaleurs depuis quatre
décennies, il s'agit d'une référence pour les enjeux régionaux, mais aussi d'une tribune exceptionnelle pour nos
artistes locaux. D'ailleurs, pour plusieurs artistes gaspésiens aujourd'hui bien connus dans l'univers
musical québécois, CIEU-FM a assurément été un acteur important au
déploiement de leur carrière nationale.
J'ai eu le
bonheur d'être animatrice à cette radio durant quelques années, alors ça me
fait particulièrement plaisir, aujourd'hui,
de saluer toute l'équipe de CIEU-FM et de vous adresser mes sincères
félicitations pour votre travail de qualité. Encore bravo pour ces 40 ans à célébrer l'information, la
communication et la culture de chez nous. Merci, Mme la Présidente.
• (13 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, nous
poursuivons avec Mme la députée de Rimouski.
Souligner le 20e anniversaire
de l'entreprise Utopie MFG
Mme Maïté
Blanchette Vézina
Mme
Blanchette Vézina : Merci, Mme la Présidente. Je souhaite souligner,
aujourd'hui, le 20e anniversaire d'une entreprise de
Saint-Narcisse-de-Rimouski, Utopie MFG.
Fondée en
2003, Utopie MFG est actuellement la plus importante usine de fabrication de
skis alpins en Amérique du Nord.
Comptant près de 40 employés à temps plein, elle fabrique plus de
15 000 paires de skis et planches à neige annuellement. Reconnue partout dans le monde, et
notamment auprès des athlètes olympiques, elle exporte plus de 80 % de
sa production à travers le monde, dont
majoritairement aux États-Unis. En raison de la réalisation de son plan de
croissance, Utopie MFG, qui est
dirigée par l'entrepreneur visionnaire Jean-François Bouchard, s'est aussi vu
remettre, en 2017, le prix provincial Coup de coeur du concours Créateurs
d'emplois du Québec.
Alors,
félicitations à Jean-François Bouchard et à toute son équipe pour le travail
acharné effectué au cours des deux dernières décennies! Et nous vous souhaitons
encore de nombreuses autres années de succès commerciaux. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Alors, sans plus tarder, je
cède la parole à M. le député de Taillon.
Souligner la Semaine
québécoise de la déficience intellectuelle
M.
Lionel Carmant
M.
Carmant : Merci, Mme la Présidente. Du 17 au 23 mars,
on souligne la 36e édition de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle. Cette semaine
nous rappelle à tous que nous avons le devoir de construire une société
toujours plus inclusive, une société où tout le monde a sa place, et
particulièrement celles et ceux qui vivent avec une déficience intellectuelle.
Nous n'avons pas ménagé nos efforts dans les
dernières années, au gouvernement, pour favoriser cette pleine inclusion. L'inauguration, dans les dernières
semaines, de la maison Les Petits Rois pour des adultes avec une déficience
intellectuelle modérée à sévère, de projets de mixité sociale en logement comme
La Bouée, tout ça, ça montre qu'il est important que chacun puisse avoir sa
place pour s'épanouir le mieux possible, Mme la Présidente.
Je veux
remercier ici tous les organismes et les partenaires qui portent leur voix et
qui nous rejoignent dans cette cause très importante. Le thème de cette 36e édition :
J'ai ma place!. C'est concis, clair et sans nuance. Les personnes avec
une déficience intellectuelle ont leur place dans toutes les sphères de la
société québécoise. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. M. le député de Chapleau, la parole est à vous.
Souligner la tenue du 55e Tournoi
pee-wee de Gatineau
M. Mathieu
Lévesque
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente.
Aujourd'hui, je désire souligner la 55e édition du tournoi de
hockey pee-wee de Gatineau.
Depuis
55 ans, le tournoi de hockey pee-wee de Gatineau réunit de jeunes
hockeyeurs de toutes les régions du Québec, dans mon comté de Chapleau, dans un esprit de convivialité. Cinq jours
durant, ils mettent de l'avant leur esprit d'équipe, le respect de
l'autre et le courage face à l'adversité dans une compétition qui requiert le
dépassement de soi. Plusieurs bénévoles s'impliquent et ne ménagent aucun effort afin d'en assurer la
pérennité. Depuis plusieurs années, ce tournoi attire de grandes
vedettes de la Ligue nationale de hockey. On peut penser à Guy Lafleur ou
encore à Mario Lemieux.
J'aimerais donc
féliciter et remercier les membres fondateurs, le comité organisateur ainsi que
les nombreux bénévoles qui ont foi en notre
jeunesse et sans qui la tenue d'un tel événement ne serait pas possible. Je
pense particulièrement à M. Gilbert
Jolin, qui s'implique pour le rayonnement de ce tournoi depuis plus de
30 ans. Je félicite également nos jeunes athlètes pour leur travail
acharné, grâce auquel ce tournoi est un franc succès année après année.
En terminant, je vous
invite tous en Outaouais en novembre prochain pour la 55e édition du
tournoi de hockey pee-wee de Gatineau. Toutes mes félicitations et bon 55e anniversaire!
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Cela met fin à la rubrique de
déclarations de députés. Et je suspends les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à
13 h 55)
(Reprise à 14 h 03)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Le parlement du Québec, c'est
chez vous.
Messieurs dames les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Présence
de MM. Jean-Martin Aussant et Christian Lévesque,
ex-parlementaires de l'Assemblée nationale
Alors,
permettez-moi de souligner aujourd'hui la présence, dans nos tribunes, de M. Jean-Martin
Aussant, ancien député de Nicolet-Yamaska, et de M. Christian
Lévesque, ancien député de Lévis.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji :
Mme la Présidente, je vous demanderais d'appeler l'article b de notre
feuilleton.
Projet
de loi n° 694
La Présidente :
À l'article b du feuilleton. M.
le député de Nelligan présente le projet de loi n° 694, Loi modifiant
le Code de la sécurité routière afin de lutter plus efficacement contre
l'alcool au volant. M. le député.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Merci, Mme la Présidente.
Et permettez-moi de souligner la présence de quelques familles qui mènent
le combat depuis plusieurs années.
Mme
la Présidente, ce projet de loi modifie le Code de la sécurité routière afin
d'interdire la conduite d'un véhicule routier au titulaire d'un permis
lorsque son alcoolémie se situe entre 50 milligrammes et
80 milligrammes d'alcool par 100 milligrammes de sang.
Le projet de loi
prévoit la suspension immédiate du permis pour une période de trois jours en
cas de première suspension, de sept jours en
cas de deuxième suspension ou de 90 jours au minimum dans le cas d'une
suspension subséquente.
Par ailleurs, le
projet de loi propose qu'en cas de suspension subséquente la délivrance du
nouveau permis soit conditionnelle à l'obligation
pour le titulaire de réussir certaines évaluations, de participer à un
programme de sensibilisation aux
problèmes de consommation d'alcool ou de drogue et, dans certains cas, de
conduire un véhicule muni d'un antidémarreur éthylométrique.
Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi?
Une voix : ...
Mise
aux voix
La
Présidente : C'est votre droit. Alors, vous êtes prêts? Le vote est
maintenant ouvert.
Le vote est maintenant
terminé. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 107
Contre :
0
Abstentions :
0
La
Présidente : Voilà. L'Assemblée accepte d'être saisie de ce
projet de loi. Je reconnais le leader de l'opposition officielle,
maintenant.
M. Derraji : Mme la Présidente, dans
l'intérêt de toutes les familles endeuillées par des décès, j'offre mon entière collaboration au gouvernement. J'espère
que le leader du gouvernement va se saisir de ce projet de loi. Nous sommes
prêts à l'étudier, Mme la Présidente.
Dépôt de documents
La Présidente : À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bonjour,
Mme la Présidente. Je dépose les réponses du gouvernement aux pétitions déposées en Chambre le 1er février 2024 par
les députés d'Hochelaga-Maisonneuve, de Notre-Dame-de-Grâce et de Verdun.
Je dépose
également la question inscrite au feuilleton le 13 février 2024 par le
député de... par la députée de Chomedey. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Ces documents sont
déposés.
Pour ma part,
j'ai reçu préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain
aux affaires inscrites par les députés de l'opposition. Conformément à
l'article 97.1 du règlement, je dépose copie du texte de ce préavis.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, je reconnais
maintenant M. le député de Laurier-Dorion. La parole est à vous, M. le député
de Laurier-Dorion.
Moderniser la notion de
vie maritale pour les prestataires de l'aide sociale
M.
Fontecilla : Merci, Mme la Présidente. Je dépose l'extrait
d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
1 392 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
qu'une seule prestation d'assistance sociale versée pour deux membres d'un
couple peut créer un climat propice aux violences;
«Considérant
que les situations des personnes et les moeurs actuelles ne sont pas reflétées
par les critères déterminants s'il y a vie maritale;
«Considérant
que les préjudices financiers liés à la cohabitation — coupures,
dépendances financières, dettes — isolent
la population et accentuent la crise du logement;
«Considérant
que les enquêtes pour déterminer s'il y a vie maritale portent atteinte à
plusieurs droits, dont les droits à la vie privée, à un revenu décent et
à la dignité, en plus d'avoir des effets sur la santé mentale comme l'anxiété;
«Considérant
que les prestations pour un couple ne suffisent pas à couvrir les besoins de
base selon le revenu viable et compromettent leur santé globale et leur
participation sociale;
«Considérant
que le statut de vie maritale affecte les personnes assistées sociales et
toutes personnes entrant en relation avec elles;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«D'administrer un chèque par personne et que celui-ci
puisse couvrir les besoins de base en établissant les prestations sans tenir
compte du revenu de la personne conjointe;
«D'établir le
statut de vie maritale seulement lorsque les personnes se déclarent conjointes
et abolir les critères tels que l'entraide et la commune renommée;
«De cesser la surveillance accrue des personnes;
«D'abolir
rétroactivement toutes les dettes en lien avec le statut de vie maritale en
concordance avec les dispositions ci-haut.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
• (14 h 10) •
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé.
J'ai reçu une demande du député de
Laurier-Dorion pour la présentation d'une pétition non conforme. Y a-t-il
consentement pour la présentation de cette pétition? Consentement. M. le député.
M.
Fontecilla : Merci,Mme la Présidente. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
2 601 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués sont
les suivants :
«Considérant
qu'une seule prestation d'assistance sociale versée pour deux membres d'un
couple peut créer un climat propice aux violences;
«Considérant
que les situations des personnes et les moeurs actuelles ne sont pas reflétées
par les critères déterminants s'il y a vie maritale;
«Considérant
que les préjudices financiers liés à la cohabitation — coupures,
dépendances financières, dettes — isolent
la population et accentuent la crise du logement;
«Considérant
que les enquêtes pour déterminer s'il y a vie maritale portent atteinte à
plusieurs droits, dont les droits à la vie privée, à un revenu décent et
à la dignité, en plus d'avoir des effets sur la santé mentale comme l'anxiété;
«Considérant
que les prestations pour un couple ne suffisent pas à couvrir les besoins de
base selon le revenu viable et compromettent leur santé globale et leur
participation sociale;
«Considérant
que le statut de vie maritale affecte les personnes assistées sociales et
toutes personnes entrant en relation avec elles;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«D'administrer
un chèque par personne et que celui-ci puisse couvrir les besoins de base en
établissant les prestations sans tenir compte du revenu de la personne
conjointe;
«D'établir le
statut de vie maritale seulement lorsque les personnes se déclarent conjointes
et abolir les critères tels que l'entraide et la commune renommée;
«De cesser la surveillance accrue des personnes;
«D'abolir
rétroactivement toutes les dettes en lien avec le statut de vie maritale en
concordance avec les dispositions ci-haut.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
J'ai été
avisée qu'après la période des questions et réponses orales il pourrait y avoir
un vote requérant l'approbation des deux tiers des membres de
l'Assemblée.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole, en question principale,
au chef de l'opposition officielle.
Prévisions budgétaires du gouvernement
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Mars 2023, dépôt du budget du Québec. Il est prévu, en mars 2023, que le déficit, pour 2024-2025, serait
de 3 milliards de dollars. Mise à jour économique — d'habitude,
quand on se fait mettre à jour, c'est
parce qu'on a l'heure juste — mise
à jour économique, le 7 novembre dernier, le ministre des Finances confirme que le budget 2024-2025
aura un déficit de 3 milliards de dollars. Et le ministre dit, et je
le cite, à ce moment-là : «...le cadre financier est prudent et
responsable.» Fin de la citation.
En janvier, deux
mois après, janvier de cette année, janvier dernier, et le ministre des
Finances et le premier ministre, tour
à tour, affirment : Les déficits vont être plus importants, le budget sera
largement déficitaire. Donc, deux mois après, Mme la Présidente, l'histoire a complètement changé. Le lapin est sorti
du sac mardi dernier, le 12 mars : le déficit, ce n'est pas
3 milliards comme ça avait été reconfirmé le 7 novembre, c'est
11 milliards de dollars.
Ma question
au premier ministre : Qu'est-ce qui s'est passé, entre novembre et
janvier, pour expliquer cette erreur de 8 milliards de
dollars?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui. Qu'est-ce qui s'est passé entre les deux
dates, Mme la Présidente? Essentiellement, trois choses : première chose,
on a eu un ralentissement économique qui n'était pas prévu à la première date
ou avec autant d'ampleur; deuxièmement, il y a eu un problème de niveau
d'eau chez Hydro-Québec; et, troisièmement, c'est ça qui est le plus important,
on a fait le choix d'investir massivement en éducation et en santé pour
améliorer les services aux Québécois.
Donc, Mme la
Présidente, résumons. L'année dernière, on a décidé de réduire les impôts pour
4,6 millions d'habitants, pour
les aider à préserver leur pouvoir d'achat, puis, cette année, on a fait le
choix d'investir massivement en santé et en éducation. Ça amène un déficit qui est gérable, qu'on va résorber sur
cinq ans. On n'acceptera pas de faire ce que les libéraux ont fait,
c'est-à-dire l'austérité, des coupures de services puis des impôts dans le
plafond.
La Présidente : Première
complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M.
Tanguay : Alors, Mme la Présidente, on va les prendre un à un.
Ralentissement économique. Le 7 novembre dernier, le ministre des Finances
réitérait que, pour lui, la croissance, c'était celle qu'il avait établie,
annoncée en mars 2023, 0,6 %,
0,6 % de hausse, alors que, Mme la Présidente, on lui disait, à l'époque,
que c'était trop élevé, que ce n'était pas réaliste. Finalement, c'est 0,2 %. C'est son erreur,
c'est ce qu'il est en train de nous plaider, le premier ministre, Mme la
Présidente.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Bien, Mme la Présidente, que ce soit au budget du
printemps 2023, à la mise à jour de l'automne 2023 ou au budget du printemps 2024, le ministre
des Finances utilise le consensus des économistes des grandes banques pour
fixer ses objectifs. Évidemment, les taux d'intérêt trop élevés se sont
maintenus plus longtemps que ce que pensaient les économistes. Mais, je répète, Mme la Présidente,
l'essentiel de la différence entre les deux positions, c'est des
investissements massifs en éducation et en santé pour donner des
meilleurs services aux Québécois.
La Présidente : En terminant.
M. Legault : Est-ce que les libéraux
sont d'accord avec ça?
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Parfait, Mme la Présidente, on va toutes les
prendre, les excuses du premier ministre puis les raisons du premier ministre.
Là, il nous parle des taux d'intérêt. Dois-je lui produire... Le
7 novembre 2023, le ministre des Finances dit, et je le cite : «Le
gouvernement garde le cap sur ses
objectifs malgré la persistance de l'inflation et les taux d'intérêt qui
demeurent élevés.» Alors, la raison qu'il
vient de nous opposer pour expliquer l'erreur de 8 milliards de dollars ne
tient pas la route, à sa face même. Elles avaient été discartées le
7 novembre.
Qu'est-ce qui s'est passé pour expliquer
l'erreur?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui. Mme la Présidente, je répète, il y a trois
raisons qui expliquent l'augmentation du déficit : un ralentissement
économique plus grand que prévu par les économistes; deuxièmement, un déficit
de revenus important chez Hydro-Québec à
cause du niveau d'eau; et surtout, surtout, un choix d'investir massivement en
éducation et en santé pour améliorer les services aux Québécois.
Maintenant,
on a un déficit. On a déjà des mesures sur les trois prochaines années. On
prévoit déjà que le déficit va beaucoup diminuer dans les deux
prochaines années.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mauvais prévisionniste...
Je vais revenir là-dessus. Mauvais prévisionniste, il dit : On prend le consensus des banques. Le consensus des banques,
il n'était pas à 0,6 %, il était à 0,3 %. Puis, en passant,
Desjardins était à moins... moins 0,2 %. Et le réel, ce sera 0,2 %.
Alors, là-dessus, ils se sont trompés au niveau des prévisions, Mme la
Présidente.
Là, il plaide
que santé et éducation, ce n'était pas une priorité en novembre, parce qu'il
disait : On garde le cap, puis qu'en
janvier il s'est réveillé puis c'était une priorité, mais, même là, ça
n'explique pas le 8 milliards, une priorité qui a été...
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
je suis très fier qu'on ait fait ce choix-là d'investir massivement en santé et en éducation, entre autres, pour augmenter
les... pour améliorer les conditions de travail des infirmières, des
enseignants. Et on va voir des
améliorations dans les services, enfin, Mme la Présidente, ce qui n'a pas été
vu pendant tout le règne libéral.
Maintenant,
dans deux ans, on prévoit un déficit de 1,8 milliard, c'est-à-dire
0,3 % du PIB. Donc, déjà, des mesures sont annoncées, puis il y a
d'autres mesures qui vont être annoncées dans la prochaine année.
La Présidente : En question
principale, je reconnais à nouveau le chef de l'opposition officielle.
Plan de retour à l'équilibre
budgétaire
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Là, il revient avec l'autre excuse, Mme la
Présidente, à savoir les ententes avec les syndicats. Dans son cadre financier, le ministre avait déjà
intégré 14,8 % sur cinq ans. Les ententes se sont conclues à 17,4 %.
La différence, à 600 millions
par pourcentage, on est très loin du compte du 8 milliards, Mme la
Présidente. Encore une fois, le premier ministre est incapable de nous dire... Lorsqu'il y avait la mise à jour
économique, le 7 novembre dernier, il dit : Oui, mais là c'est l'eau,
à Hydro-Québec, qui manque. Bon. Là, il dit : C'est la croissance
économique. Ce n'est pas une excuse. Et là il dit : C'est devenu une priorité pour nous, ce qui nous a fait
réaliser ça, qu'on n'avait pas le 7 novembre. Le 7 novembre,
sa mise à jour économique, il n'y avait donc pas la priorité santé et éducation.
Et, même là... Donc, je trouve ça assez incongru
de plaider que, finalement, il s'est réveillé, en janvier, puis il a dit :
Je vais faire de santé et éducation une priorité. Première des choses. Deuxième des choses, ça n'explique
pas l'erreur de 8 milliards de dollars, même en considérant cela.
Alors, le compte n'y est pas.
C'est une erreur majeure, Mme la Présidente, et
ce que le premier ministre plaide ne vient pas l'expliquer. En ce sens-là, ce que l'on a demandé, je lui ai écrit
ce matin pour qu'il y ait impérativement, d'ici, là... d'ici l'été, qu'il y ait
un plan de retour à l'équilibre budgétaire.
Parce que le premier ministre a dit quelque chose d'intéressant un peu plus tôt
dans notre échange, tantôt, là, il a dit
qu'ils ont déjà commencé à prendre des décisions pour effectuer des coupures.
Il va déjà commencer à faire des coupures, sans plan. Le Québec et les
maisons de cotation ont le droit de l'avoir.
• (14 h 20) •
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, si le chef de l'opposition officielle lit bien le budget qui a été
déposé la semaine dernière, il va voir,
entre autres, qu'il y a des crédits d'impôt aux entreprises qui sont abolis
graduellement sur trois ans. Mme la
Présidente, tout le détail est dans le budget. Dans deux ans, on prévoit que le
déficit va être de 0,3 % du PIB. Donc, le déficit est gérable. Puis,
contrairement au Parti libéral, on n'a pas gardé les impôts dans le plafond
puis on n'a pas fait d'austérité puis de coupures en santé puis en
éducation.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Là, Mme la Présidente, c'est excessivement
important, la discussion qu'on a avec le premier ministre. Là, le premier ministre, Mme la Présidente, il
dit : On a déjà commencé à couper. Bien, il a déjà commencé aussi à
annoncer des choses. Hier, on a appris que les festivals, à Montréal, là, il
allait couper là-dedans. Le centre des congrès, oubliez ça. Alors, c'est comme si on n'avait pas de plan, on
n'avait pas le débat collectif, on ne savait pas où est-ce qu'ils s'en vont.
Puis, sur cinq ans, leur erreur,
c'est 26 milliards, quand vous accumulez le déficit, qui se répercute,
puis on n'a toujours pas d'horizon.
Pensez-vous que c'est en disant que c'est
raisonnable que les maisons de crédit vont nous aimer?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui, bien, d'abord, Mme la Présidente, je veux
rassurer le chef de l'opposition officielle, depuis le dépôt du budget il y a eu des émissions
d'obligations qui se sont faites, on les a réussies. Maintenant, ce qu'il est
important de dire, puis je pense
qu'il ne comprend pas, quand on dit qu'il y a des augmentations de salaire de
17,4 %, il faut ajouter à ça des
montants sectoriels, entre autres pour augmenter de façon plus importante les
salaires des enseignants, pour mettre en place des primes de nuit, des primes
de fin de semaine, des primes dans les régions, pour que les régions aient des
meilleurs services en santé. Donc, il faut regarder tout le portrait.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Mme la Présidente, pourquoi il ne les avait pas
budgétés en novembre? Il avait déposé une offre, qui n'avait pas été
acceptée, de 14,8 %, il termine à 17,4 % puis il y avait d'autres
choses. Il l'a ignoré. Vous êtes en train...
Mme la Présidente, il est en train de plaider l'ignorance en novembre, ce qui
explique qu'aujourd'hui, bien, on passe de 3 milliards à
11 milliards.
Ça ne tient
pas la route, Mme la Présidente. Il ne peut pas dire que c'est un déficit qui
est raisonnable. C'est tout à fait déraisonnable, une erreur de
8 milliards. Et là on n'a pas de plan. On demande un plan d'ici l'été.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M.
Legault : Bien, Mme la Présidente, je vais répéter ce que
j'ai dit, on a fait le choix d'investir massivement en santé puis en éducation.
Puis, si le chef de l'opposition officielle lit bien le budget, avec les
mesures qui sont déjà annoncées, dans deux ans, on parle d'un déficit de
0,3 % du PIB. Donc, c'est très gérable.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le
député de Jacques-Cartier. La parole est à vous.
Mesures budgétaires en matière de transport en commun
M. Gregory Kelley
M.
Kelley : Mme la Présidente, vers la fin de la dernière
session, pendant la saison des bulletins, j'ai donné à la CAQ, dans le dossier de la gestion de l'énergie,
un C pour «confusion totale». Nous sommes rendus à la mi-session, et je vais faire une mise à jour à nos bulletins, je
vais ajouter malheureusement deux C : un, que ce gouvernement est très,
très bon à constater des enjeux; le
deuxième C, Mme la Présidente, c'est un gouvernement qui a beaucoup de
contradictions.
Je vous... donner à vous un exemple. Sur la fin
de semaine, dans Le Journal de Montréal, on voit que le ministre de l'Énergie dit : Il faut enlever des chars
de nos autoroutes, mais, en même temps, quand j'ai regardé dans le budget, je
vais ajouter un autre C pour une
grosse contradiction, il n'y a absolument rien pour le transport en commun. Je
veux donner à ce gouvernement un A pour des actions, mais, dans le
budget, il n'y a absolument rien pour l'efficacité énergétique.
Alors, une
question pour le premier ministre : Trouve-t-il réellement qu'il y a trop
de voitures sur les routes du Québec? Et pourquoi il n'a pas un plan
pour ça, changer?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
M. André Lamontagne
M.
Lamontagne : Oui, Mme la Présidente, il y a énormément de
choses qui sont faites par notre gouvernement en matière de transition
énergétique en matière d'économie d'énergie. Première des choses, on a vu tout
le dossier de l'éolien qui a été
réactivé. On a vu tous les appels d'offres qui ont été mis en place récemment,
les nouveaux... les nouveaux appels d'offres qui ont été lancés pour faire en
sorte qu'on puisse accroître notre capacité de... énergétique. On a vu mon
collègue ministre de l'Environnement qui est arrivé avec des propositions pour
améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments. On a eu ma collègue
ministre des Transports, à maintes, et maintes, et maintes reprises, qui a fait
la démonstration en cette Chambre de l'investissement de notre gouvernement
dans le financement du transport en commun.
Ça fait que je veux rassurer mon collègue, que
ce soit au côté du transport en commun, que ce soit au côté de l'environnement, que ce soit du côté
d'Hydro-Québec et les mesures qui sont mises en place, je veux rassurer mon
collègue que toute la question de
l'efficacité énergétique est prise très, très au sérieux par notre
gouvernement, et on y contribue de multiples façons. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Gregory Kelley
M. Kelley : Encore, ce gouvernement
a constaté qu'il y a trop de voitures sur nos autoroutes. Puis j'ai posé... j'ai posé une question pas mal, très claire :
Est-ce qu'il y a trop de voitures présentement sur nos autoroutes? Et, si ça,
c'est le cas, puis le gouvernement veut réduire ça, c'est quoi, leur plan pour
changer ça? Est-ce qu'il y a trop d'autos, oui ou non?
La Présidente : La réponse de la
ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vais
rebondir sur ce que mon collègue de l'Agriculture a dit, en remplacement
du ministre de l'Énergie, sur les investissements en transport collectif, parce
que le collègue de Jacques-Cartier dit à tort qu'il n'y avait pas d'argent au
budget en transport collectif. Or, c'est faux, Mme la... c'est inexact, Mme la Présidente. J'ai ici le
volume 6, pages A.18, A.30, A.31, j'invite mon collègue à aller la
consulter, c'est écrit très clairement ici : 13,8 milliards de dollars
en transport collectif. Et, s'il se réfère aux anciens PQI, notamment à ceux du temps de son gouvernement, il n'y a pas si
longtemps, il y avait 7 milliards en transport collectif. De 7 à 13,8,
c'est presque le double...
La Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...à 200 millions près, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire, le député de Nelligan.
M. Monsef
Derraji
M.
Derraji : Mme la Présidente, s'il y a autant d'argent, qu'ils
nous nomment une seule société de transport qui vient applaudir son
budget sur le transport en commun.
La question
de mon collègue est très pertinente : Vous voyez qu'il y a assez de
voitures sur les routes, oui ou non? Est-ce
que vous partagez, Mme la ministre, la préoccupation de votre collègue ministre de l'Économie qu'il y a trop de voitures sur nos routes?
Et la question demeure : Pourquoi aucune
société de transport n'a applaudi le budget caquiste de 2024?
La Présidente : Je vous rappelle, M.
le leader, qu'on s'adresse à la présidence. La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, deux choses.
D'abord, en parallèle des investissements jamais vus au... jamais aussi grands en transport collectif, il y a
aussi... jamais vus jusqu'à l'arrivée de la CAQ, bien sûr, Mme la Présidente, c'est sous-entendu, il y a, en
parallèle, l'électrification des transports. Et il n'y a jamais eu tant de
véhicules électriques sur nos routes, entre autres des autobus. Et, la semaine
dernière, j'ai eu la chance d'avoir une heure et demie de crédits provisoires pendant lesquels presque une
heure a été utilisée par le Parti libéral, avec Québec solidaire, pour
remettre en question
l'électrification des transports, Mme la Présidente, croyez-le ou non. Alors,
déjà, j'en suis encore abasourdie.
Et, dernière
chose, pour les sociétés de transport, aujourd'hui même la Société de transport de Montréal, que le député connaît bien, avec Vancouver et
Toronto, ont déposé un mémoire pour demander au fédéral de devancer son
prochain programme d'investissements en transport collectif, parce qu'on ne
peut pas être seuls à tout payer, Mme la Présidente.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Pénurie de places en maison d'hébergement pour
femmes victimes de violence conjugale
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Mme la
Présidente, qu'est-ce qu'on dit à une femme victime de violence conjugale? On lui dit de s'enfuir. Mais pour aller où? Il n'y en
a plus, des logements, au Québec. Et chaque jour il y a 17 femmes qui se
font répondre : Désolés, on n'a pas de place en maison d'hébergement. 17
femmes chaque jour au Québec. Et aux femmes qui veulent construire des
nouvelles places la ministre de l'Habitation a eu une réponse catégorique, la
semaine dernière : Désolée, ça coûte trop cher la porte.
Moi, quand j'ai entendu ça, j'ai eu honte. La
ministre de la Condition féminine aussi avait l'air gênée, puis je comprends. On dirait que la CAQ voit juste le prix
de la porte. Il y a des femmes derrière ces portes-là. Chaque mois de retard que prennent ces projets-là, c'est des
femmes qui restent dans des milieux violents parce qu'elles n'ont nulle part où
aller.
Sur quelle
planète vit la CAQ pour penser qu'il y a des économies à faire là-dessus? Je
demande au premier ministre d'intervenir dans ce dossier-là. Je lui demande de
rétablir le bon sens dans son gouvernement. Je lui demande de débloquer
les projets de maisons d'hébergement que la ministre de l'Habitation a bloqués.
Est-ce qu'il va le faire?
• (14 h 30) •
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente,
c'est effectivement choquant de voir dans notre société des cas de violence à l'égard des femmes, en particulier dans les
couples. C'est pour ça que notre gouvernement investit des sommes record.
Ça ne s'est jamais vu de proche. On a mis
981 millions pour s'assurer qu'il y ait assez de places pour toutes les
demandes des organismes
communautaires qui s'occupent de la violence faite aux femmes. Même les
représentants ont qualifié notre démarche d'une collaboration
historique, Mme la Présidente.
Maintenant, moi, je suis convaincu qu'on va
trouver une façon, rapidement, de s'entendre pour que les maisons qui sont en
construction soient construites.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : J'étais en Abitibi en fin de semaine, où il y a
deux projets, là, qui viennent d'être déplugués par la ministre de l'Habitation,
puis ces femmes-là sont en mille morceaux, elles connaissent des femmes dans
leur propre communauté qui ont peur
pour leur sécurité. Je demande au premier ministre aujourd'hui de prendre un
engagement clair. Est-ce qu'il peut s'engager à ce que tous ces
projets-là voient le jour?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente, soyons clairs, il n'y a aucun
projet de déplugué. Et je suis convaincu qu'on va trouver des solutions
rapidement pour les projets qui sont discutés actuellement.
Maintenant,
Mme la Présidente, on ne s'est pas arrêtés à construire des places. On a mis
aussi un tribunal spécialisé en
violence sexuelle et conjugale, on a ajouté aussi des corps de police pour être
capables d'avoir des effectifs, là, qui sont spécialisés là-dedans, pour être capables d'aider les femmes qui sont
victimes de violence conjugale. Donc, il n'y a jamais un gouvernement
qui en a fait autant que nous.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Le projet à La Sarre, là, que bloque la ministre de l'Habitation, là,
savez-vous il coûte combien?
5 millions. Ce gouvernement-là a trouvé 7 millions pour deux matchs
des Kings, mais il demande à un projet de maison pour femmes victimes de
violence de couper.
Là, je demande au
premier ministre de rappeler à l'ordre sa ministre et de lui demander de donner
le feu vert à tous les projets qui attendent sur son bureau. Il y a des femmes
qui attendent.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente, c'est
exactement le genre de politique qu'on n'aime pas. Les Québécois n'aiment
pas ça, entendre ça. Je viens de dire qu'on
a mis 981 millions pour les maisons d'hébergement, puis le chef de Québec
solidaire fait un discours populiste, populiste, en parlant d'un investissement
de 7 millions. Je lui parle de 981 millions. Ça, c'est sans compter
les bracelets antirapprochements, qui ont été salués par tout le monde. Il n'y
a jamais un gouvernement qui en a fait autant. Qu'il arrête donc son
côté populiste.
Des voix : ...
La Présidente :
Pas de commentaire, ni après les
questions ni après les réponses. Je suis debout. Pardon, je vous
entends, à l'autre bout.
Maintenant,
en question principale, je reconnais la députée de Mercier. Madame, il n'y a
que vous qui avez le droit de parole. On vous écoute.
Tableau
de bord en éducation
Mme
Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Merci, Mme la Présidente. «Avec un palmarès comme celui-là, ce qu'on vient
faire, c'est encourager les écoles à se
débarrasser des élèves les plus faibles...» Ça, Mme la Présidente, ce n'est pas
moi qui le dis, c'est une citation du premier ministre qui date du temps qu'il
était lui-même ministre de l'Éducation. Comme quoi plus ça change, plus
c'est pareil.
La semaine passée, le
premier ministre a réussi à créer une coalition des promoteurs immobiliers
privés et du FRAPRU contre son budget en
matière de logement. Cette semaine, c'est le ministre de l'Éducation qui a
réussi le même exploit, il a mis tout
le monde d'accord contre son palmarès des écoles : les directions d'école,
les centres de services scolaires, les profs, les syndicats. Même la
fédération des écoles privées met le ministre en garde contre son palmarès.
Est-ce
que le ministre de l'Éducation accepte d'écouter ce que le premier ministre
disait quand il était à sa place et de renoncer à son palmarès?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Mme la Présidente, je
suis très fier du tableau de bord qu'on a présenté. Ça aurait dû être fait bien
avant, mais, heureusement, on est allés de
l'avant avec le tableau de bord, et ça va générer plein de résultats très
intéressants. D'abord, ça va pouvoir
nous permettre d'avoir une gestion beaucoup mieux informée. Meilleure
information égale meilleures décisions. On va avoir un réseau, donc,
plus efficace grâce à cette information-là. Et, oui, on va avoir des résultats,
par exemple les taux de diplomation et les
résultats aux examens ministériels, par centre de services scolaire, et donc on
va pouvoir comparer les résultats par
centre de services scolaire et aller voir dans les centres de services
scolaires qui réussissent mieux ce
qu'ils font de bien, pour pouvoir apprendre de ces bonnes expériences et de les
partager aux autres centres de services scolaires, et donc de tirer le
réseau scolaire vers le haut pour tout le monde.
On n'a pas
peur, nous, Mme la Présidente, de connaître les résultats, de mesurer les
résultats et de comparer les résultats
pour s'améliorer. Est-ce que Québec solidaire, qui se drape dans la défense de
tous les lobbys qui sont sortis pour dire à quel point c'est épouvantable d'avoir accès
à des données, Mme la Présidente, est-ce que Québec solidaire peut nous
dire ce qu'ils pensent du tableau de bord?
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Mme
la Présidente, je parle du palmarès pour comparer des écoles entre elles comme
si c'étaient des marchandises. Si
toutes les écoles offraient une éducation de qualité, on n'en aurait pas
besoin, de palmarès. Je ne parle pas
des données puis de la transparence. Ça, on est d'accord avec ça. C'est le
palmarès. C'est ça, son objectif, il l'a bien dit.
Est-ce que le
ministre peut reconnaître que mettre sur pied un palmarès pour dire :
Cette école-là n'est pas bonne, cette
école-là est bonne, c'est un aveu d'échec, qu'il est incapable d'offrir la même
qualité d'éducation pour tous les enfants du Québec? Sinon, on n'en
aurait pas besoin, de...
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Mme
la Présidente, ce que j'ai dit, par rapport au palmarès, c'est qu'on pourrait,
éventuellement, oui, comparer les résultats
des écoles aux autres écoles, comme on le fait avec les centres de services
scolaires, dans le tableau de bord que j'ai rendu public. Puis,
évidemment, si jamais on en arrive là, on est en réflexion, on ne va pas se priver de réfléchir, si jamais on en arrive là, on
comparera les écoles à d'autres écoles comparables. On ne va pas comparer
des écoles de niveau 1 avec des écoles de niveau 10. On s'assurera
que ça se fasse de façon intelligente et nuancée.
Maintenant,
sur le tableau de bord, d'abord, je suis content, Mme la Présidente, qu'elle
s'en réjouisse, qu'elle nous appuie.
Et je dois vous dire qu'en plus de l'efficacité ça va nous aider également à
aider les élèves qui sont à besoins particuliers.
La Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme
Ghazal : L'idée d'un palmarès, que ce soit juste pour
comparer des écoles qui sont comparables ou pas, est une mauvaise idée. Il y en a déjà eu un, il y en a
un qui existe, là, depuis 25 ans, ça n'a pas réglé aucun problème. Ça a,
au contraire, augmenté le stress des
parents puis le magasinage. Les parents, là, ce qu'ils veulent, ce n'est pas
savoir c'est quoi, la meilleure école
au Québec, ils veulent savoir si l'école de leur quartier, dans laquelle ils
envoient leurs enfants, elle est bonne, elle offre une bonne éducation
et donne la même chance à leurs enfants qu'à tous les enfants du Québec.
Est-ce que le ministre de l'Éducation peut
m'expliquer comment...
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : Mme la Présidente, Québec solidaire se drape dans
les dogmes et les idées préconçues, et les idées préconçues. On se donne le droit de réfléchir à d'autres façons de
faire. On n'est pas cantonnés dans le statu quo comme vous l'êtes, les
supposés progressistes qui refusent le progrès, Mme la Présidente, c'est quand
même formidable.
Alors, oui,
on a un tableau de bord qui modernise, qui contribue à moderniser notre réseau
scolaire, et on en est très fiers. Et
on va continuer dans cette voie, Mme la Présidente, parce que c'est la voie de
la modernisation, de l'efficacité et de l'aide améliorée aux élèves de
nos écoles. Voilà pourquoi on va continuer.
Des voix : ...
La Présidente : Je suis debout. Pas
de commentaire après les réponses.
En question
principale, maintenant, je reconnais le député de Taschereau. La parole est à
vous, juste à vous, on vous écoute.
Développement du transport
collectif
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Je dois avouer que j'ai été surpris, ce matin, en lisant le
journal, quand j'ai pu constater la nouvelle
position de la CAQ concernant les automobiles, à savoir, selon le ministre de
l'Économie, qu'il y a trop de voitures au Québec, je le cite : «Le
véhicule, c'est le plus grand destructeur de valeurs.»
J'ai eu une
pensée pour l'ex-ministre des Transports, qui a dû faire un petit peu le saut,
hein, c'est quand même le gouvernement
qui criait à la guerre à l'automobile il n'y a pas si longtemps que ça. Ça,
c'est le gouvernement qui fait de son mieux, depuis cinq ans, pour
ralentir le développement du transport collectif au Québec. Aucun nouveau
projet. Puis je suis bien placé pour le savoir. À Québec,
les gens de Québec se sont fait retirer leur projet tramway par la CAQ. Maintenant, la CAQ leur dit : Laissez votre
char à la maison. Bref, moins d'autos puis, en même temps, moins de transport
collectif. Mais les Québécois sont censés se déplacer comment, Mme la
Présidente? En tapis volant?
Est-ce
que la ministre des Transports peut enfin admettre, peut enfin admettre qu'elle
n'en fait pas assez pour donner des options de transport collectif aux
Québécoises et Québécois?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Bon, bien, Mme la Présidente, c'est plaisant, parce que je vais pouvoir
renouveler exactement les mêmes réponses que j'ai données au collègue de
Nelligan tout à l'heure, que le député de Taschereau connaît très bien d'ailleurs. Mais ça m'étonne de fois en fois,
parce qu'à chaque semaine je lui plaide les mêmes chiffres implacables sur
les investissements en transport collectif,
qui n'ont jamais été aussi élevés depuis que la CAQ est au gouvernement, mais
à chaque semaine on dirait qu'il fait comme
si je ne l'avais pas dit la semaine d'avant. Mais qu'à cela ne tienne, Mme la
Présidente, ça me donne l'occasion de le répéter.
Donc,
volume 6 du budget, pages A.18, A.30, vous avez noir sur blanc, Mme
la Présidente... Puis là j'ai encore mon tableau, c'est vrai, ça fait un bout
de temps que je l'ai sorti, je vais le sortir à la prochaine réponse. Page
A.18, Mme la Présidente, ici, là, la
ligne de transport collectif, 13,8 milliards. On a eu une discussion, on a
décortiqué le 13,8 ensemble aux
crédits provisoires, la semaine passée, il me disait : Il y a juste 2,4 en
maintien. Mais qu'est-ce que ça veut dire, ça? Ça veut dire qu'il y a 82 % de l'argent du transport collectif qui
va en bonification, en nouveaux projets de transport collectif, alors que Québec solidaire passe son temps à dire
qu'il n'y a pas de projet. S'il n'y avait pas de projet, Mme la Présidente,
il n'y aurait pas 82 % des investissements dans des nouveaux projets.
Mais, oui, il y en a sur les routes, puis des autobus électriques sur les routes, mais Québec solidaire dit que ce n'est pas
du vrai transport en commun parce que c'est des routes. Ça fait que là,
Mme la Présidente, à un moment donné, il faut être...
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
Je m'attendais à ce que Mme la
ministre nous sorte son tableau à sa première réponse, mais ce n'est pas grave,
moi, je vais lui présenter le mien, parce que, dans son tableau... Je le trouve
très intéressant. Non, mais j'ai un
beau tableau, moi aussi. C'est ça, les réalisations de la CAQ, dans les six
années de pouvoir de la CAQ, 2018 à 2024 : aucun projet de transport collectif livré, zéro, rien, «niet», «nada».
Il n'y a rien. On inscrit des choses au PQI, parle, parle, jase, jase, il ne se passe rien sur le terrain,
Mme la Présidente. Donc, voilà, je dépose mon tableau, si Mme la ministre le veut.
• (14 h 40) •
La Présidente :
Consentement pour le dépôt? Pas de consentement.
La réponse de la
ministre. On l'écoute, je vous prie.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, bien, Mme la Présidente, je vais lui opposer le mien, qui est
autrement plus instructif et didactique,
Mme la Présidente, c'est mon fameux tableau, vous le voyez, là, le même que la
dernière fois que je l'ai montré, donc, avec les mêmes investissements
historiquement élevés. Et c'est important, Mme la Présidente, parce qu'on peut
bien rire, là, mais, à un moment donné, les chiffres, c'est les chiffres, puis
les faits, c'est les faits. La partie bleue, c'est la partie
gouvernementale. Je pense que même de son siège le collègue voit bien que,
depuis la CAQ, ici, là, la colonne bleue est
plus grande que dans le temps des libéraux. Ça, c'est la première chose. Et
l'autre élément, dont je n'ai jamais parlé mais qui est intéressant, c'est que la partie orange, une couleur qui est
familière pour mon collègue, la partie orange ici, là, elle est stable,
puis ça, c'est la contribution des municipalités. Donc, nous, on paie plus, et
eux, ça reste stable.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
Je suis content d'avoir moi-même
pu constater... consulter ce tableau-là, effectivement, la partie gouvernement, hein, que Mme la ministre
s'approprie beaucoup, mais il y a l'argent du fédéral et l'argent du
gouvernement du Québec dans cette partie-là, d'une part. Puis, d'autre
part, bien, comme je le rappelle tout le temps, il n'y a rien qui se fait. Puis
je veux donner un exemple. À Laval, à Laval, en 2022, la CAQ avait promis de
mettre sur pied un projet pour le prolongement de la branche ouest de la ligne
vers Laval, la ligne orange. Quand on regarde le PQI, même s'il y a une promesse en 2022, rien, le projet n'est
pas à l'étude, puis on n'a toujours pas de bureau de projet. C'est ça, le bilan
de la CAQ.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Bien, Mme la Présidente, les
bureaux de projets à Laval, le SRB boulevard Saint-Martin, boulevard la Concorde, le prolongement de la ligne
bleue, qui est enfin en train de se faire après des années de statu quo
libéral, le prolongement du SRB Pie-IX qui est en train de se faire jusqu'à
Notre-Dame, après le statu quo libéral.
Mais,
Mme la Présidente, je suis contente qu'il parle du fédéral, parce que
d'habitude le député de Taschereau fait l'apologie du fédéral. Il a même
cru, à l'époque, que le fédéral mettait 4 milliards dans le tramway de
Québec, comme si on serait encore en train
d'en parler si ça avait été le cas. Alors, sur le fédéral, j'espère qu'il va
joindre sa voix à la nôtre une fois pour toutes et à celle de la STM, et
à celle de la société de transport de Vancouver, et à celle de la société de transport de Toronto, qui, aujourd'hui même, comme
je le fais depuis des mois, plaident auprès du fédéral, à l'aube du dépôt
du budget...
La
Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...de devancer le prochain projet... le prochain programme
d'investissement en transport collectif, parce qu'on ne peut pas...
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du troisième groupe d'opposition.
Formation
d'un front commun politique québécois
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente,
vendredi dernier, le premier ministre a fait la demande formelle pour le rapatriement des pleins pouvoirs en immigration
à Justin Trudeau, qui a refusé de manière catégorique. C'était un moment
difficile pour lui, mais c'était aussi un
moment difficile pour tout le Québec. Je veux cependant saluer le courage qu'il
a eu de faire formellement cette demande, qui est absolument légitime.
Le
premier ministre a évoqué des options, des actions concrètes pour la suite des
choses. J'aimerais lui tendre la main,
au-delà de la partisanerie, parce que c'est dans l'intérêt supérieur du Québec.
On est quatre partis représentant 86 % du vote populaire qui sont en accord pour réclamer les pleins pouvoirs en
immigration, et tous les partis ici sont d'accord pour les transferts en santé. Québec solidaire et le Parti conservateur ont lancé l'idée de visites transpartisanes à
Ottawa pour réitérer ces demandes, un
front commun du Québec. Une idée qui, selon certains chroniqueurs, a même déjà
été lancée par le ministre de la Santé.
Le premier ministre a
déjà fait son travail, donc je ne lui demande pas forcément de nous
accompagner, mais, dans la continuité de sa propre démarche, peut-il nous dire
s'il est d'accord avec l'initiative transpartisane de se rendre ensemble à Ottawa? Et, si oui, peut-il demander au
ministre responsable des Affaires intergouvernementales de participer avec
nous tous?
La
Présidente : La réponse du premier ministre. On écoute.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Oui, je sais que la chef du Parti québécois
trouve ça drôle, mais, Mme la Présidente, actuellement, le Québec compte 528 000 immigrants
temporaires. C'est beaucoup trop, ça dépasse notre capacité d'accueil. Il nous
manque d'enseignants, il nous manque
d'infirmières, il nous manque de logements. Puis ça pose aussi un défi
concernant l'avenir du français.
Qu'est-ce
qu'on doit faire à court terme? À court terme, on doit réduire ce nombre de
528 000. Et, avec la réponse de
M. Trudeau, bien, il y a une obligation de résultat, de réduire ce
528 000. On a une autre rencontre, on s'est entendus tous les deux pour avoir une autre rencontre le
30 juin, d'ici le 30 juin, pour voir les progrès de combien, on a
diminué le 528 000. Entre-temps, on regarde toutes les options.
Je
veux remercier le chef du PQ pour son offre. Ça ne fait pas partie des options
qu'on regarde pour l'instant. Mais on va bientôt déposer un plan qui va
présenter nos options pour être capables de réduire le 528 000.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente, le
premier ministre dit que les pleins pouvoirs en immigration, c'est une question de survie de la nation. Ce qui s'est
passé vendredi, c'est l'absence de rapport de force. Ça fait six ans que la
CAQ est au pouvoir. Il n'y en a pas, de gain, dans le Canada.
Donc je lui tends la
main en disant : Si ce n'est pas une initiative transpartisane, est-ce que
c'est votre idée de référendum sur l'immigration?
Parce que, là aussi, je suis prêt à collaborer. Si ce n'est pas sur ces deux
options-là, y a-t-il d'autres options? Quelles sont ces options?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui,
bien, Mme la Présidente, je comprends l'impatience du chef du Parti québécois.
On travaille actuellement sur plusieurs
options. Ça n'inclut pas une visite avec le chef du PQ à Ottawa. Ça n'inclut
pas un référendum sur ni la
souveraineté du Québec ni le rapatriement des pouvoirs pour l'instant, mais il
y a d'autres options qui vont être présentées en temps et lieu.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Ce serait bien d'avancer,
après six ans au pouvoir, parce que le risque, ici, c'est de vivre dans le déni, de tenter d'éluder le fait que
c'était on ne peut plus clair dans la façon de répondre également, puis je
n'aurais pas voulu être dans les souliers du premier ministre. La façon de
répondre de Justin Trudeau, c'est l'absence de rapport de force.
On
a besoin de quelque chose de moins nébuleux, après six ans sans résultat, que
des options qu'on va peut-être regarder plus tard. Est-ce que le premier
ministre peut être précis et nous dire quelles options dans lesquelles on peut
collaborer?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien j'écoutais, ce matin, le point de presse du
chef du PQ, on lui demandait est-ce que, pour lui, si tous les immigrants étaient d'abord acceptés par
le gouvernement du Québec... est-ce que lui considérerait que c'était un
gain, puis là, bien, il patinait, je n'ai
jamais vu du patinage de fantaisie comme ça, parce que, dans le fond, le chef
du PQ, il n'en veut pas, de gain avec Ottawa. Ce qu'il veut, c'est de mousser
son référendum sur la souveraineté. Bien, nous, pendant ce temps-là, on
va agir avec les pouvoirs qu'on a puis on va continuer, d'ici le 30 juin,
à mettre de la pression sur le gouvernement fédéral.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Vaudreuil.
Lutte
contre l'incivilité envers les élus municipaux
Mme
Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Merci, Mme la Présidente. Plus
que jamais, on constate que de nombreux cas d'incivilité sont soulevés dans plusieurs municipalités. Ils sont même la
raison du départ de nombreux élus municipaux, près de 800 démissions depuis
les élections municipales de 2021, soit une augmentation de 41 %. Bien que
la ministre n'ait aucun recensement des motifs de départs évoqués, pour avoir parlé à de nombreux
élus, on comprend que c'est surtout pour des raisons d'inconduite entre
collègues que les élus lancent la serviette.
Pourtant,
en septembre 2021, lors de l'étude du projet de loi n° 49, la ministre
refusait de considérer d'implanter le respect
d'un code de civilité. Elle a même refusé d'entendre un groupe de femmes qui souhaitaient
s'exprimer dans ce sens. Maintenant,
les élus municipaux cognent aux portes pour de l'aide, pas pour un soutien
psychologique, pour que quelqu'un se penche sur les grossièretés au sein
des conseils municipaux, et surtout pour que quelqu'un mette un frein à tout
ça.
Où sont les dents
données à la CMQ et le pouvoir conféré à la ministre par l'adoption du projet
de loi n° 49?
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable des Affaires
municipales.
Mme
Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui, merci, Mme la Présidente.
Alors, honnêtement, au niveau des élus municipaux, présentement, on doit
féliciter le travail des maires, des mairesses, des préfets, préfètes et,
évidemment, des conseillers, conseillères, parce que, oui, c'est beaucoup de travail, c'est beaucoup de préoccupations.
Puis évidemment on travaille avec les médias sociaux. Ma collègue a
d'ailleurs travaillé avec moi pour le projet de loi n° 49.
Écoutez,
on a donné quand même à la Commission municipale du Québec... La première fois
qu'on est arrivés en poste, la première année, on a donné quand même
24 millions. La Commission municipale du Québec avait 22 employés, et
aujourd'hui on parle de 92 employés qui travaillent à la Commission
municipale du Québec. Pourquoi on encourage la CMQ? Pour former, former les
élus municipaux, pour travailler avec l'Union des municipalités du Québec, pour
travailler avec la Fédération
québécoise des municipalités, du Québec. On a fait le plan de lutte contre
l'intimidation, Mme la Présidente. On
a fait également la campagne Je me présente. On a même donné des
webinaires pour former des nouveaux candidats aux élections municipales,
aux dernières élections. On va continuer de soutenir les élus, on va continuer
d'appuyer les élus municipaux, parce que, oui, c'est important pour la
démocratie municipale. Merci, Mme la Présidente.
• (14 h 50) •
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Bien, pour reprendre les mots de
la ministre, là, aucun élu ne mérite d'être injurié, agressé, humilié et sali. Eh bien, Mme la Présidente, force est de
constater que le message ne passe pas. La formation obligatoire de début
de mandat est ignorée ou est franchement inadéquate.
Est-ce
que la ministre pourrait commencer par s'assurer que le contenu des formations
est pertinent et surtout adapté à la
réalité de 2024? Il serait grand temps qu'une formation continue soit implantée
pour s'assurer que le message passe. Les incivilités, c'est tolérance
zéro.
La
Présidente : La ministre des Affaires municipales.
Mme
Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui. Honnêtement, Mme la
Présidente, une chance qu'on est arrivés en poste, parce qu'au niveau du
soutien des élus municipaux on a fait énormément de travail en collaboration
avec l'UMQ et la Fédération
québécoise des municipalités. On a annoncé dernièrement, Mme la
Présidente, 2 millions pour le soutien psychologique aux élus municipaux. Il y a également 2 millions qui a
été investi pour des recours judiciaires avec les élus municipaux. Maintenant,
oui, avec la pandémie, Mme la Présidente, on doit l'avouer, avec les médias
sociaux, c'est beaucoup plus difficile. Donc, qu'est-ce qu'on fait? On est toujours en action. On va continuer
d'ajouter des mesures législatives. On va déposer un projet de loi, évidemment,
travailler avec mes collègues de l'opposition, s'ils sont bien d'accord, mais,
oui, on va aller encore plus loin, puis on va travailler, en plus, avec
d'autres ministères.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme
Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Bien, ce n'est pas ça que disent les élus municipaux, parce qu'ils ont des
difficultés avec leurs conseils, puis ni le ministère ni la CMQ n'est là pour
les aider puis ne leur offre le soutien nécessaire. Savez-vous que ça prend
l'adoption d'une résolution pour qu'un élu reçoive un service d'accompagnement
ou de médiation? Voyons! Une résolution quand
l'opposition ou celui qui sème le trouble, il siège déjà au conseil municipal?
Ça n'a aucun bon sens, Mme la
ministre. Il faut revoir... Mme la Présidente, il faut demander à Mme la
ministre de revoir ce processus.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme
Andrée Laforest
Mme
Laforest : Bien, Mme la Présidente, honnêtement, je crois que ça va
être le... ce sera le neuvième projet de loi
ou le 10e projet de loi qu'on fait, aux Affaires municipales. Alors, quand
on est là, quand on est un gouvernement, oui, on est là pour accompagner les élus, on le fait. Puis, en plus, quand on
parle de formation, Mme la Présidente, oui, pour les prochaines élections, on a un travail qui est fait avec la Fédération québécoise des municipalités et l'UMQ, parce que, oui, on travaille
pour des formations obligatoires pour les nouveaux élus. On sera toujours en
soutien.
Présentement,
on a demandé un portrait, oui, avec les directions régionales, parce que les
directions régionales sont là pour
accompagner les élus. Je vais recevoir le portrait et l'analyse de toutes les
municipalités, par rapport aux élus municipaux. Puis on va continuer
d'encourager nos élus, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Marguerite-Bourgeoys.
Allègement
du fardeau fiscal des petites et moyennes entreprises
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin :
Les PME du Québec sont inquiètes
du dernier budget caquiste. Aucune mesure pour les aider après des années difficiles. Les PME sont
enterrées sous la paperasse. Les PME bénéficient moins des crédits d'impôt que
les grandes entreprises. Les PME ont vu leurs tarifs d'électricité augmenter de
11,6 % en deux ans.
M. D'Amore,
propriétaire d'une boulangerie, en arrache, et je cite : «Tout coûte plus
cher. Tout ce que je touche ici a
augmenté. L'augmentation des tarifs d'Hydro va avoir surtout un impact sur les
plus petits commerçants. Franchement, des fois, on se [demande] :
Pourquoi continuer?»
Le
ministre dit vouloir mener un examen complet des dépenses fiscales et
budgétaires. Ça inquiète les propriétaires de PME, car ils craignent
d'encore une fois être la petite caisse du gouvernement caquiste.
Est-ce que le
ministre s'engage aujourd'hui à ne pas augmenter le fardeau fiscal des PME du
Québec?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation.
M. André Lamontagne
M.
Lamontagne : Bien, Mme la Présidente, merci à mon collègue pour la
question. Quand vient le temps de parler du soutien qu'on a accordé puis qu'on
accorde à nos entreprises, les petites et moyennes entreprises, un bel exemple qu'on peut regarder, là, c'est qu'à partir
du grand... de la grande tempête qu'on a vécue à partir du mois de mars 2020,
qu'est-ce qui s'est passé, au Québec, au
niveau de l'accompagnement, puis du suivi, puis du soutien à nos PME, partout
au Québec, que ce soit par le biais des corporations de développement local
économique, que ce soit par le biais des MRC, que ce soit par le biais du ministère de l'Économie,
qu'est-ce qu'on a fait, on a été présents pour nos entreprises par différents
programmes, ça a été des dizaines et des
centaines de millions qui sont venus en soutien de nos entreprises. Puis le
bilan de tout ça fait en sorte qu'au
Québec on a accordé, de toutes les provinces canadiennes, le meilleur soutien à
nos petites et moyennes entreprises dans le cadre des défis qu'on a eu à
relever depuis quelques années.
Puis
je veux rassurer mon collègue que notre connexion avec les entrepreneurs de
partout à la grandeur du Québec reste
la même. Notre engagement est le même, et on va toujours être à leurs côtés
pour produire le meilleur environnement d'affaires pour qu'ils puissent
avoir du succès avec leurs entreprises, Mme la Présidente.
La
Présidente : Et, en question principale, à nouveau, le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin :
Bien, je n'ai pas entendu le
ministre confirmer qu'il n'y aura pas de hausse du fardeau fiscal des
PME. Il y a un déficit structurel de 4 milliards créé par la CAQ, et les
PME du Québec ont peur de faire les frais des mauvaises
décisions de ce gouvernement-là. Nos PME sont à bout de souffle et, je répète,
elles sont enterrées sous la paperasse, elles bénéficient moins des crédits d'impôt que les grandes entreprises.
Les PME ont le tarif d'électricité qui a augmenté de 11,6 % en deux
ans.
Ce gouvernement, qui
est en déficit de crédibilité, manque encore de vision et fait l'inverse de la
logique de développement économique national. La CAQ étouffe le coeur et les
poumons de notre économie, nos PME.
Est-ce que le
ministre peut s'engager enfin à ne pas augmenter leur fardeau fiscal? Elle est
simple, la question.
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation.
M.
André Lamontagne
M. Lamontagne :
Bien, Mme la Présidente, notre
engagement, c'est de continuer à soutenir puis accompagner tout notre tissu de petites et moyennes entreprises
qu'on a au Québec. Puis un des plus beaux exemples, on le sait, un des défis
qu'on a, au Québec, c'est la question de la productivité. Un des défis qu'on a,
au Québec, c'est toute la question numérique au sein de nos entreprises. Qu'est-ce qu'on a fait, Mme la Présidente?
On est arrivés avec l'offensive... pardon, l'offensive de transformation
numérique, à laquelle il y a plus de 8 000 entreprises,
8 000 entreprises, Mme la Présidente, qui ont participé. Bien, ça, qu'est-ce que ça va faire? Ça va faire en sorte que
nos entreprises vont être plus compétitives, vont être en mesure d'être... de faire encore davantage face
à la concurrence, puis, ultimement, c'est leur prospérité qui va en gagner,
Mme la Présidente.
Alors, on est très
présents pour les petites et moyennes entreprises du Québec.
La
Présidente : Voilà. Cela met fin à la période de questions et de
réponses orales.
Motions
sans préavis
Comme
il n'y a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans
préavis, et, pour ce faire, je cède la place à la première
vice-présidente de l'Assemblée nationale. Merci, tout le monde. Bonne journée.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
nous poursuivons la rubrique des motions sans préavis. Alors, M. le
premier ministre, je pense que vous avez une motion à faire, je vous cède la
parole.
Nommer des membres à temps
partiel de la Commission des
droits de la personne et des droits de la jeunesse
M. Legault : Oui, Mme la Présidente. Je propose, après
consultation auprès des partis d'opposition et de la députée
indépendante :
«Que,
conformément aux articles 58, 58.1 et 58.3 de la Charte des droits et libertés de la personne (chapitre C-12), les personnes suivantes
soient nommées de nouveau membres à temps partiel de la Commission des droits de la personne et des
droits de la jeunesse, à compter des présentes : dans le
«Volet droits et
libertés de la personne, pour un mandat se terminant le 6 décembre
2028 :
«Mme Marie Laure
Leclercq, avocate-conseil, [chez] De Grandpré Chait; et
«Mme Anne-Marie
Santorineos, directrice générale, [de] Justice Pro Bono.»
Mise
aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le premier ministre. Je vous rappelle...
je rappelle aux membres de l'Assemblée
que, pour être adoptée, cette motion doit être approuvée au moins aux deux
tiers des membres de l'Assemblée. Elle doit donc être suivie d'un vote
électronique.
Je mets aux
voix la motion de M. le premier ministre telle que lue précédemment. Le vote
est maintenant ouvert.
Donc, la période de vote est terminée. M. le
secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 106
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
la motion est adoptée.
Donc, nous poursuivons, hein, toujours à la
motion des rubriques sans préavis. En fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
troisième groupe d'opposition. M. le chef du troisième groupe d'opposition, à
vous la parole.
M.
St-Pierre Plamondon : Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale condamne le refus catégorique du premier ministre du
Canada à la demande légitime du gouvernement du Québec de rapatrier tous
les pouvoirs en matière d'immigration;
«Qu'elle
condamne le manque de considération des dirigeants fédéraux pour le Québec et
ses élus vis-à-vis des demandes légitimes et fondamentales pour la
nation québécoise;
«Qu'elle
exprime sa solidarité envers le premier ministre du Québec et qu'elle
l'encourage à continuer de faire toutes les démarches possibles pour
concrétiser les demandes du Québec.»
• (15 heures) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader du
gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Il n'y
a pas de consentement.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Comme il n'y a pas de
consentement, nous allons poursuivre. Maintenant, un membre du groupe
formant le gouvernement. M. le député d'Orford, à vous la parole.
M. Bélanger : Merci,
Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec
le député de Marguerite-Bourgeoys, le chef du troisième groupe d'opposition et
la députée de Vaudreuil :
«Que les parlementaires s'opposent à toute
augmentation des impôts des particuliers d'ici le retour à l'équilibre
budgétaire.»
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader
du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Bien
entendu qu'il y a consentement, sans débat, Mme la Présidente. Merci.
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Ah? Bon, comme il n'y a pas de
consentement de la part du deuxième groupe d'opposition, nous allons
poursuivre. Je suis prête à reconnaître un membre du groupe formant l'opposition
officielle. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Mme
la Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le député de
Maurice-Richard, le député de Jean-Talon et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte des propos du ministre de l'Énergie à l'effet
qu'en matière d'énergie, au Québec, "On consomme mal à tout niveau.
Autant commercial, résidentiel qu'industriel.";
«Qu'elle
constate que le gouvernement caquiste n'a pas déposé depuis son arrivée au
pouvoir un plan structurant en matière de sobriété énergétique;
«Qu'enfin, elle demande au gouvernement caquiste
de déposer un plan d'action visant une plus grande sobriété énergétique au
Québec, et ce d'ici la fin de la présente session parlementaire.»
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader
du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Il n'y
a pas de consentement, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Il n'y a pas de consentement.
Donc, nous allons poursuivre avec M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci,
Mme la Présidente. Tout d'abord, j'aimerais souligner la présence de quelques
représentants et représentantes d'organismes de défense des personnes
sur l'aide sociale. Merci beaucoup d'être là.
Mme la
Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la
motion suivante conjointement avec le député de Jean-Talon :
«Que
l'Assemblée nationale salue le travail des groupes de défense des droits [des]
personnes assistées sociales;
«Qu'elle
reconnaisse que la crise du logement contribue à précariser de plus en plus les
personnes à très faible revenu;
«Qu'elle prenne acte que les prestations
actuelles pour un couple ne suffisent pas à couvrir les besoins de base selon
le revenu viable et compromettent ainsi la santé globale et la participation
sociale des membres du couple;
«Qu'elle
reconnaisse que les enquêtes pour déterminer s'il y a vie maritale portent
atteinte à plusieurs droits, dont les
droits à la vie privée, à un revenu décent et à la dignité, en plus, d'avoir
des effets sur la santé mentale comme l'anxiété;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec d'inclure dans la
prochaine réforme de l'aide sociale
une refonte des mécanismes de prestation afin d'administrer un chèque par
personne qui puisse couvrir les besoins de base à travers
l'établissement de prestations qui ne tiennent pas compte du revenu de la
personne conjointe;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'abolir rétroactivement toutes
les dettes en lien avec le statut de vie maritale en concordance avec
les dispositions ci-haut.»
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader
du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Il n'y
a pas de consentement, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le leader. Il n'y a pas de consentement.
Donc, nous allons poursuivre nos travaux. Une
motion sans préavis ayant déjà été présentée par le groupe parlementaire formant le gouvernement, je demande
s'il y a consentement pour permettre la lecture d'une autre motion sans
préavis du gouvernement. Est-ce qu'il y a consentement? Vous pouvez y aller, M.
le leader.
Procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 53
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Je fais
motion, conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée
nationale, afin :
«Que la
Commission des finances publiques, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 53, Loi édictant la Loi sur la protection contre les représailles liées à la
divulgation d'actes répréhensibles et modifiant d'autres dispositions
législatives, procède à des
consultations particulières et tienne des auditions publiques le
mercredi 27 mars 2024, après la rubrique des avis touchant les travaux des commissions, vers
11 h 15 à 13 h 05 et de 15 heures à 18 h 15,
ainsi que le jeudi 28 mars 2024, après la rubrique des avis
touchant les travaux des commissions, vers 11 h 15 à
12 h 50 et de 14 heures à 14 h 45;
«Qu'à cette
fin, la commission entende les personnes et organismes suivants : le
Protecteur du citoyen, Fédération professionnelle
des journalistes du Québec, Syndicat des professionnelles et professionnels du
gouvernement du Québec, Association
professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec, professeur Eric Seassaud,
programme Éthique et compliance des organisations, Université La
Sorbonne, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, Tom Devine, avocat, défenseur des droits des
lanceurs d'alerte, Centre de recherche en éthique de l'Université de Montréal,
Fédération autonome de l'enseignement;
«Qu'une période de 12 minutes soit prévue
pour les remarques préliminaires, répartie de la manière suivante :
6 minutes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
4 minutes 30 secondes pour l'opposition officielle,
une minute trente au deuxième groupe d'opposition;
«Que la durée maximale de l'exposé de chaque
organisme soit de 10 minutes et l'échange avec les membres de la commission soit d'une durée maximale de 35 minutes
partagées ainsi : 17 minutes 30 secondes pour [...] le gouvernement, 13 minutes 8 secondes
pour l'opposition officielle, 4 minutes 23 secondes pour le
deuxième groupe d'opposition;
«Qu'une suspension de 5 minutes soit prévue
entre les échanges avec chaque personne et organisme;
«Que la ministre de l'Administration
gouvernementale et présidente du Conseil du trésor soit membre de ladite
commission pour la durée du mandat.»
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le leader. Alors,
est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Motion adoptée.
Avis
touchant les travaux des commissions
Donc,
nous sommes rendus à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions. M.
le leader du gouvernement, je vous cède la parole.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, la commission... j'avise cette
Assemblée que la Commission de
l'économie et du travail va poursuivre les consultations particulières et les
auditions publiques sur le projet de
loi n° 51, la Loi
modernisant l'industrie de la construction, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux de commission
jusqu'à 18 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des
institutions va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 54,
la Loi donnant suite à la Table Justice-Québec
en vue de réduire les délais en matière criminelle et pénale et visant à rendre
l'administration de la justice plus performante, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de la culture et de l'éducation va poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi n° 47, la Loi
visant à renforcer la protection des élèves, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15...
oui, 19 h 15, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission de l'aménagement du territoire poursuivra les consultations
particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 50, la Loi
édictant la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la résilience aux
sinistres et modifiant diverses
dispositions relatives notamment aux centres de communications d'urgence et à
la protection contre les incendies de forêt, aujourd'hui, après les avis
touchant les travaux des commissions jusqu'à 19 h 20, à la salle
Pauline-Marois.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à l'article 143 du règlement
concernant l'horaire des travaux des commissions?
Des voix :
Consentement.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Il y a consentement.
Alors,
pour ma part, je vous avise que la Commission de la santé et des services
sociaux se réunira en séance de travail
demain, le mercredi 20 mars 2024, de 8 heures à
8 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine,
afin de statuer sur la possibilité
que la commission se saisisse d'un mandat d'initiative portant sur l'état des
urgences dans le réseau de la santé.
Je vous avise
également que la Commission des transports et de l'environnement se réunira en
séance de travail demain, le
mercredi 20 mars 2024, de 8 heures à 8 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau, afin de statuer sur la possibilité que la
commission se saisisse de la pétition portant sur la réalisation du projet de
tramway par la ville de Québec.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Nous
poursuivons maintenant sur la rubrique des renseignements sur les travaux de
l'Assemblée. Je vous informe que demain, lors des affaires inscrites par les
députés de l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le chef du
troisième groupe d'opposition. La tenue de
ce débat sera possible en fonction de l'heure de fin de débat sur le discours
du budget. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte du refus du gouvernement du Canada d'accorder
au gouvernement du Québec tous les pouvoirs relatifs à l'immigration;
«Qu'elle
affirme que ces pouvoirs sont pourtant essentiels pour assurer la pérennité de
la langue française au Québec;
«Par conséquent, qu'elle affirme que le Québec
est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable
d'assumer pleinement son destin et son développement.»
Affaires
du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Et, pour ce faire, je vais inviter le leader du
gouvernement à nous indiquer la suite de nos travaux.
• (15 h 10) •
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Et, bien, nous retournons aux affaires prioritaires. Et, aux affaires prioritaires,
justement, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée entreprend le débat
sur la motion de M. le ministre des
Finances proposant que l'Assemblée approuve la politique budgétaire du
gouvernement. Et je vous inviterais à reconnaître le collègue de
Richelieu, qui n'avait pas terminé son intervention, Mme la Présidente. Merci.
Affaires
prioritaires
Reprise
du débat sur la motion du ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le leader. Oui, je l'avais noté. Par
contre, avant de céder la parole au
prochain intervenant, je vous informe qu'il y a
6 h 39 min 15 s d'écoulées à la première étape du
budget. La répartition du temps de parole restant est la suivante :
3 h 46 min 26 s au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 1 h 39 min 8 s au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, 1 h 48 s au deuxième groupe d'opposition et
24 min 22 s au troisième groupe d'opposition.
Alors, nous allons...
Je vais céder la parole à M. le député de Richelieu.
M. Jean-Bernard
Émond (suite)
M. Émond : Oui, merci beaucoup, Mme
la Présidente. Je reprends donc là où nous avions laissé un peu avant midi.
Je vous confirme tout de suite, Mme la Présidente, que je ne vais pas utiliser
les trois heures et quelques du bloc gouvernemental,
mais à peine quelques minutes, pour me permettre de vous parler, Mme la
Présidente, comme nous avions discuté...
débuté notre discussion en fin de matinée, concernant la formation
professionnelle, et surtout l'éducation, et toutes les mesures, les merveilleuses mesures, que l'on
retrouve dans le budget, le sixième budget présenté par notre collègue le
ministre des Finances.
Je
reviens simplement, Mme la Présidente, pour vous rafraîchir la mémoire, pour
les annonces de nouvelles écoles québécoises partout sur le territoire
québécois, je le disais tantôt, Mme la Présidente, pas uniquement dans des
comtés caquistes, bien entendu, mais dans
toutes les circonscriptions du Québec. La première mouture des nouvelles écoles
québécoises a, par ailleurs, été annoncée dans le comté de Vaudreuil,
chez la députée indépendante, si je ne m'abuse.
Et
puis, ensuite de ça, on a discuté ensemble, bien entendu, des écoles ici, dans
la région. Ça va me permettre de corriger
un petit lapsus, là, je disais «dans la capitale régionale», les gens de Québec
ne vont pas m'aimer. Dans la Capitale-Nationale plutôt — je
vois notre collègue de Portneuf, là, qui me remet à l'ordre — un
investissement de 200 millions, quand même, Mme la Présidente, dans la
région de Charlesbourg, sur la rue de la Faune, nouvelle école secondaire que j'ai eu le plaisir de visiter, une
nouvelle école primaire magnifique, également. Ça, c'est un investissement
massif dans la région de la
Capitale-Nationale. Et puis également, chez ma collègue ici, à ma gauche, deux
agrandissements d'écoles primaires à Saint-François. Je réitère qu'elle
a ainsi complété un de ses engagements électoraux avec cette magnifique
réalisation.
Je
vois mon collègue de Beauce-Sud qui hoche de la tête parce qu'il insistait...
Même si ce n'est pas en éducation, Mme la Présidente, je dois quand même
mentionner le complexe sportif de 36 millions en Beauce-Sud, au plus grand
bénéfice des gens de la circonscription du très dynamique collègue de
Beauce-Sud. Ses citoyens vont pouvoir profiter pleinement d'activités physiques de grande qualité. Il me fait signe...
mouvement de la main, que je ne vais pas mimer à mon tour, mais qu'il s'agit de natation, si j'ai bien compris. D'accord.
Allons-y, maintenant... Tout ça pour dire, d'une façon un peu
maladroite, Mme la Présidente, que notre gouvernement a investi en éducation et
va continuer de le faire.
Quand
on s'est laissés, je vous interpelais tout personnellement en vous parlant de
la valorisation de la formation professionnelle. On se disait ensemble combien
la formation professionnelle a été trop longtemps timidement modernisée ou valorisée, je devrais dire, au Québec, dans les
dernières décennies. Puis, Mme la Présidente, rappelez-vous, je vous disais
qu'on a tous un rôle à jouer. On a un rôle à jouer comme élus, comme
gouvernement, mais également comme citoyens puis
comme parents, Mme la Présidente, hein? Je me sers de vous, là, pour amener mon
exemple. Si votre plus vieille vient vous
voir en vous disant : Maman, je m'inscris à l'université, c'est parfait.
On veut tous que nos jeunes puissent accéder aux études supérieures. Il faut les encourager, mais les études supérieures,
ce n'est pas pour tout le monde, Mme la Présidente.
Alors,
moi, je vous invite à avoir le même enthousiasme si votre plus jeune s'adresse
à vous en vous disant : Maman, sais-tu quoi, je m'en vais en formation
professionnelle, étudier en plomberie, par exemple. Moi, je vous invite à avoir
le même enthousiaste, parce que,
comme le dit si bien notre ministre de l'Éducation, chaque diplôme compte. Il
faut valoriser la formation
professionnelle. On a besoin d'eux, de ces jeunes hommes, de ces jeunes femmes
qui vont aller faire un métier souvent plus manuel, on va se le dire,
puis qui vont très bien gagner leur vie.
Je
vous ramène à une petite anecdote, là, que j'ai déjà faite, puis je me sers de
mon collègue de Maskinongé pour l'évoquer,
parce qu'il a, tristement, eu un dégât d'eau dans sa maison. Il a eu affaire
avec un plombier. Puis je ne sais pas, Mme la Présidente, si vous avez
dû... à trouver ou à appeler un plombier. Bon, premièrement, il faut les
trouver, hein, parce qu'ils sont très
occupés. Puis, deuxièmement, quand on reçoit la facture, les yeux nous
agrandissent un peu, pas parce que
les prix ne sont pas justifiés... Tout ça pour dire que c'est un métier avec
lequel on peut très bien gagner sa vie. Donc, je reviens à mon exemple. Si votre plus jeune vous apprend qu'il veut
s'en aller en plomberie, je vous invite à l'encourager. Mais là je parle
de plomberie.
J'ai
le goût de vous amener vers d'autres métiers, Mme la Présidente, puis je suis
convaincu que vous me voyez venir
d'une manière... avec une joie à peine dissimulée vers l'offensive construction
qui a été annoncée par nos collègues, une
offensive construction qui a été un beau succès, qui est en marche
présentement. J'essaie de retrouver dans mes notes... Je vais y arriver, Mme la Présidente. C'est une
offensive qu'on a mise en place, bien entendu, à cause... pas grâce, mais à
cause, devrais-je dire, de la pénurie de main-d'oeuvre. Puis est-ce qu'on a
besoin des gens dans le métier de la construction, des hommes et des femmes qui vont continuer de
construire les projets au Québec? La réponse, c'est oui. Vous avez juste
à écouter la période de questions, là, qu'on a ensemble à tous les jours, pour
voir le nombre de questions, là... Je vois la
ministre de la Famille qui a grandement besoin de bras de gens de la
construction dans son... Elle fait un incroyable travail, en passant, hein, pour déployer davantage de
places en CPE partout dans les régions du Québec. Je la remercie encore parce
qu'on va inaugurer très prochainement la...
une coupure de ruban à Saint-Ours pour un CPE qui va être très bien accueilli
par les familles du coin.
Tout ça pour dire que ça prend des bras pour
construire des CPE, Mme la Présidente, mais pas seulement des centres à la
petite enfance, pour construire des écoles. Je suis convaincu qu'il y avait des
casques de construction en Beauce-Sud, hein,
pour le complexe sportif aquatique de mon collègue. À Saint-François, pour les
rénovations des magnifiques projets de ma collègue, ça a pris des gens
qui savaient manier le marteau. Donc, on en a de besoin.
L'offensive construction, Mme la
Présidente, ça a été, bien entendu, pour essayer de faire en sorte que la
pénurie de main-d'oeuvre qui frappe
plusieurs milieux... nos offensives en formation professionnelle, notamment
pour former des gens de la
construction. Je pourrais vous parler des PAB également, préposés aux
bénéficiaires, un beau succès durant la pandémie, mais encore
aujourd'hui.
Donc,
on veut former rapidement du personnel compétent. Les deux mots clés, c'est
«rapidement» et «compétent». Les
employés du secteur de la construction sont essentiels à la construction, au
progrès du Québec. On a besoin d'eux, je vous le disais. Donc, on a fait des investissements considérables pour
permettre de former rapidement et adéquatement des employés de la
construction.
L'offensive construction qui a débuté, Mme la
Présidente, à l'automne 2023, alors, ça visait à former
4 000 travailleurs supplémentaires
pour l'été 2024, entre autres dans quatre formations de courte durée, ce
qu'on appelle des A.E.P. Je parle ici de charpenterie-menuiserie,
conduite d'engins de chantier, ferblanterie et installation de systèmes
frigorifiques, réfrigération. Donc, c'est
229,5 millions de dollars investis, Mme la Présidente, pour atteindre
les cibles fixées pour cette offensive, dont plus de
130 millions de dollars visent au soutien financier de 750 $ par
semaine pour les participants et plus de 7,2 millions pour les bourses à
la diplomation pour ce qui a trait au D.E.P. Donc, la grande majorité de ces
formations, Mme la Présidente, sont présentement en route, au moment où je vous
parle, et les premiers diplômés vont arriver à temps pour cet été.
Mme
la Présidente, une offensive construction phase II, comme on a pu le voir
dans le budget de notre collègue le ministre des Finances, qui est
prévue à partir de l'automne 2024... Alors, pour poursuivre cette
offensive et encourager l'innovation et la productivité dans l'industrie de la
construction dans le cadre du budget 2024‑2025, le gouvernement prévoit une somme de 111 millions de
dollars sur deux ans, et c'est 7 millions de dollars de plus,
notamment investis dans l'acquisition d'équipements dont les coûts sont
inscrits dans le PQI, dans le Plan québécois des infrastructures.
La
nouvelle phase va poursuivre l'objectif de formation de charpentier-menuisier,
mais je vous le donne en mille, Mme la Présidente, et, si jamais fiston
décide de ne pas aller en plomberie, bien, il y a un autre métier qui s'offre à
lui, monteur de lignes. On va en avoir
besoin beaucoup avec l'offensive qui va être mise de l'avant par les gens
d'Hydro-Québec.
Bon,
je vous disais, Mme la Présidente, que je ne voulais pas prendre le trois
heures du bloc gouvernemental, donc je vais me diriger allègrement vers ma
conclusion pour donner un peu de temps, laisser un peu de temps à mes
collègues.
Donc,
en terminant, je vous indique, Mme la Présidente, que je suis fier de faire
partie d'un gouvernement qui place l'éducation au centre de ses
priorités, surtout qui pose des gestes, les gestes qu'il faut, et qui investit
massivement en éducation. Donc, c'est sans surprise, je le vois
dans votre regard, que je vous indique que je vais voter en faveur du budget de
notre collègue le ministre des Finances. Merci, Mme la Présidente.
• (15 h 20) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je suis prête à entendre un autre intervenant ou une intervenante. On y va en alternance, donc,
si vous... Allez-y, Mme la députée. On a eu une entente, Mme la députée,
je vous cède la parole immédiatement. Alors, allez-y.
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci. Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Moi, j'ai le goût de vous parler d'une dette, une
dette qui n'est pas adressée dans ce budget-là. On parle beaucoup de dette. On
va parler de ça pendant les prochaines semaines.
Mais pourtant la dette qui n'est pas en question dans le budget, bien, c'est la
dette climatique. Ce qui saute aux yeux
quand on voit le budget, c'est le manque d'investissement dans la protection de
l'environnement, la restauration, par exemple,
de nos sols dans le secteur minier. On va parler aussi de manque de fonds dans
la mobilité durable, mais surtout le manque de sommes attribuées à
l'adaptation aux changements climatiques et à la protection de la biodiversité.
Cette
année, ce qu'on a remarqué dans le budget, c'est que le portefeuille du
ministre de l'Environnement a baissé par rapport à celui de l'an
dernier, et ce, malgré que 2023 a été une des années les plus catastrophiques
en matière d'environnement et en matière de
lutte aux changements climatiques. On voit qu'il y a 127 millions de moins
qui ont été budgétés, et, ça, en
pleine crise climatique. Ça, c'est la réponse à la CAQ. 2023, là, l'année qui
vient de passer, c'est l'année la
plus chaude de l'histoire mondiale, puis même 2024 s'annonce à être encore une
fois l'année la plus chaude, l'année avec le plus de dérèglements climatiques, mais, face à ça, la CAQ est en
train de baisser les bras. Ils ont diminué le budget de l'Environnement.
On sent que, de plus
en plus, on s'en va vers une stratégie un peu en train de faire l'autruche,
parce que, on le sait, les catastrophes
naturelles ne vont pas nous épargner. Je vais le rappeler, puis on continue à
le rappeler en Chambre, investir dans
la protection de l'environnement, investir dans la lutte puis l'adaptation aux
changements climatiques, ça doit être une priorité. Investir dans
l'adaptation aux changements climatiques, c'est prévoir pour l'avenir.
Pendant
que la maison tombe, on ne peut pas juste patcher des trous. Il faut
reconstruire cette maison-là. Il faut revoir nos façons d'habiter le
territoire. Et, pour ça, oui, ça va nous prendre beaucoup d'argent, mais c'est
de l'investissement maintenant pour prévoir des coûts qu'on va devoir payer,
comme société, plus tard. Les scientifiques, les jeunes, les travailleurs, tout le monde sonne l'alarme depuis
des années. On ne peut pas ignorer ces voix. On ne peut pas ignorer la science. Mais on ne peut pas ignorer non plus les
personnes qui ont été touchées par les différentes catastrophes qu'on a
vécues dans les dernières années.
Je prends un moment
pour nous rappeler, l'année passée, les inondations qui ont eu des grandes...
graves répercussions dans le secteur de
Charlevoix, la sécheresse en Abitibi, aussi, qui touche nos agriculteurs, il y a eu
80 % de pertes en termes de
leurs récoltes, la mauvaise saison pour nos producteurs de fruits et légumes du
Québec en 2023, le fait qu'ils ont perdu des récoltes pour lesquelles
ils n'ont pas eu les compensations nécessaires, les chaleurs extrêmes, les
îlots de chaleur qui se multiplient.
Et
le phénomène qui nous a tous touchés, et c'était palpable, bien, c'est les feux
de forêt, qui ont touché plus de
4 millions d'hectares qui ont été brûlés au Québec. On a vu les effets de
ces feux-là jusqu'à Montréal, un peu partout au Québec, le ciel qui devenait orange, qui devenait pollué à cause de la
contamination venant des feux. C'est un traumatisme, en fait, pour plusieurs citoyens puis pour toute
notre communauté... mais aussi des maires et des élus qui ont pris... qui se
sont trouvés impuissants face à la destruction de leurs municipalités, face à
comment ils ont dû... On a dû déplacer près de 27 000 personnes qui ont été évacuées au Québec. On parle de
27 municipalités qui ont été touchées par la grandeur des feux de
forêt.
Et,
face à ça, qu'est-ce qu'on est en train de faire? Quel est le message qu'on est
en train d'envoyer aux maires et mairesses? Puis, rappelons-nous, là, il y en a
certains qui ont dû prendre un pas de recul pendant cet épisode-là, entre
autres, la mairesse de Chapais, qui a
dû démissionner à cause du syndrome de stress post-traumatique qui venait des
effets des feux de forêt. Ce qu'on
voit dans le budget, c'est qu'on prévoit 29 millions sur cinq ans pour
mieux combattre puis contenir l'effet
des feux de forêt, mais on le sait, que ça coûte 200 millions par année.
200 millions par année, c'est ça, les coûts et les effets des feux de forêt au Québec. Quand je
compare, là, ça n'arrive même pas à la cheville de ce qu'il faut mettre de
côté pour nos communautés, pour les gens, pour les peuples autochtones, pour
ces communautés-là, pour les élus.
Bref, on est
complètement déconnectés de la réalité avec le peu de moyens qu'on est en train
de se donner pour s'adapter aux changements climatiques. Il y avait des choses
qu'on aurait pu faire l'année passée pour prévoir ça. On aurait pu faire une commission sur l'avenir de nos
forêts. On pourrait même aller tout de suite... aller rapatrier l'argent du
fédéral, des milliards de dollars qui s'en
vont en subventions aux pétrolières à chaque année. Ça, c'est à peu près
3 milliards qui correspondraient au Québec qu'on pourrait utiliser
directement pour l'adaptation aux changements climatiques.
Je
nous rappelle, les villes nous demandent 2 milliards de dollars par
année. Avec l'argent que le fédéral donne en notre nom aux pétrolières, on en
aurait déjà assez pour s'adapter et pour prévoir toutes les catastrophes qui
s'en viennent dans les prochaines années.
Mais la CAQ ne prend
pas la mesure de l'importance de cette adaptation. Et, quand on regarde la
lutte aux changements climatiques, mais c'est un peu la même chose que ce qu'on
a vu dans le budget. Peut-être que ça a passé inaperçu,
c'est qu'on voit une augmentation des émissions des gaz à effet de serre. Les
émissions ont augmenté en 2022. Ils
nous font passer ça comme une réduction, mais il faut faire attention aux
chiffres, parce que, quand on regarde de près, en 2019, on était à
8,9 % de réduction face à la... par rapport à la cible, et puis, en 2021,
on est à 7,1 %.
Ce
qu'on voit, c'est que les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas en
train de réduire, on n'est pas en train d'arriver à l'objectif. Et qu'est-ce
qu'on fait? On réduit le budget en environnement. On sait... On nous dit que
quelques sommes s'en vont dans le
budget de mobilité durable, mais malheureusement le bilan québécois est encore
très en retard comparé aux objectifs.
Puis je veux juste nous rappeler que ça, ce sont les cibles de réduction en
termes d'utilisation de la voiture solo. C'est vers là qu'il faut s'en
aller. Mais, en réalité, on est juste en train d'augmenter, augmenter l'usage, et il n'y en a pas, de projet structurant qui s'en
vient dans les prochaines années. On n'a pas un investissement massif dans
ces projets-là. On donne juste plus d'argent pour les routes et/ou... et le
transport en commun. C'est par là que ça passe. C'est par là qu'on va être
capables d'atteindre les objectifs de réduction. Mais on n'a pas de nouveau
projet de... structurant. Au lieu de mettre
7... 6 milliards dans la simple bonification du parc routier, ce serait
mieux d'aller chercher de l'argent pour le mettre dans le transport
durable.
Je n'aurai pas le
temps de détailler tous les manques en termes de vision par rapport à nos
ressources naturelles. On est très inquiets
aussi des milliards de dollars qu'on doit mettre de côté pour la filière
batterie, pas parce qu'on ne veut pas
de filière batterie, mais c'est parce qu'on le sait très bien, qu'on sort des
milliards d'un côté puis, de l'autre, on est en train d'assouplir les normes environnementales, les règles pour avoir
des évaluations sérieuses et complètes sur des projets comme c'est le
cas des Northvolt présentement.
Je
prends les minutes qu'il me reste pour nous parler de l'agriculture parce que
ce sont eux et elles, ceux qui cultivent le Québec, ceux qui nous nourrissent à tous les jours, que c'est les
personnes qui sont oubliées de ce budget. C'est moins de 1 % du budget qui est destiné à
l'agriculture. Il faut rappeler aussi que c'est un secteur qui est déjà
endetté. On parle d'une augmentation
de 115 % des dettes depuis 2015. Avec les catastrophes climatiques, avec
les changements climatiques, l'effet qu'il y a sur l'agriculture, c'est
dévastateur.
Juste
en Abitibi, avec les sécheresses, on parle d'une perte de 80 % des
récoltes. Ça, c'est énorme. Ça, ça peut faire en sorte que des
entreprises ferment demain matin.
Il
y a quelques jours, j'étais à la... avec la Fédération de la relève agricole.
Ils nous disaient à quel point c'était déchirant, à quel point les producteurs étaient obligés de
prendre des seconds emplois parce qu'ils sont plus capables d'habiter puis
vivre de l'agriculture, des gens qui sont
passionnés et qui n'ont pas d'autre choix que d'avoir un second emploi pour
être capable d'arriver à la fin du mois. On voit les faillites
augmenter, mais le ministre n'a pas été capable... le ministre l'Agriculture n'a pas été capable, dans ce budget,
de créer une vraie aide d'urgence pour nos agriculteurs et nos agricultrices,
d'aller chercher de l'argent du fédéral, parce qu'il existe un programme qui
nous permettrait de venir à leur aide.
Motion
formulant un grief
Donc, avant de
terminer, je termine, Mme la Présidente, en déposant la motion de grief
suivante :
«Que l'Assemblée
nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour son budget 2024-2025 qui
abandonne les agriculteurs face à la crise
climatique et ne prépare le Québec ni à l'adaptation ni à la lutte aux
changements climatiques.»
Je vous remercie, Mme
la Présidente.
• (15 h 30) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Votre motion est déposée sous réserve de sa recevabilité.
Donc, je suis prête à entendre un autre
intervenant. M. le député de Jacques-Cartier, la parole est à vous.
M. Gregory Kelley
M. Kelley : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. C'est un plaisir de prendre la parole aujourd'hui pour en parler,
de ce budget qui a été déposé la semaine dernière par le gouvernement. Puis une chose est certaine, et une chose que
j'ai dite à mes citoyens, qu'il faut
retenir, c'est le fait que c'est un déficit historique de 11 milliards.
Ça, c'est qu'est-ce que... ce n'était
pas juste dans tous les journaux, mais, quand même, c'est écrit noir sur blanc
dans le budget. C'est qu'après ça le
gouvernement a essayé de faire un débat sur est-ce que c'est un déficit le plus
pire, si on regarde le PIB, etc., mais, en réalité, on a un énorme déficit pour un gouvernement qui a hérité d'un
surplus de 7 milliards de dollars. Dans une période de six ans, on voit tout un changement de la situation
de nos finances publiques. Ça, c'est une réalité, et c'est quelque chose
que le gouvernement doit vivre avec maintenant.
Je
pense que, Mme la Présidente, c'est toujours important de commencer, comme
député, avec qu'est-ce qui est dans
ce budget exactement pour mes citoyens, et je parle plus des projets
d'infrastructure. Malheureusement, il y a trois projets que je veux vraiment qu'ils avancent plus
rapidement parce qu'ils sont tellement importants pour notre coin, à
Jacques-Cartier, et très importants
pas juste pour les citoyens de mon comté, mais pour l'ouest de l'île de
Montréal en général. Ils sont toujours dans la phase de planification.
Un jour, je veux que ça bouge plus vers la phase d'être en réalisation.
Je
ne peux pas ne pas parler de l'hôpital de Lakeshore. Je sais que le ministre a
pris l'engagement que ça va avancer plus
rapidement, mais, comme je dis, il n'y a pas eu une pelletée de terre encore.
On attend toujours pour ce projet d'avancer, parce qu'on sait que la
situation, au Lakeshore, présentement, est inacceptable. C'est la ministre qui
a dit : Une nouvelle urgence, ça va répondre un petit peu à mieux faire le
triage des patients. Mais c'est l'hôpital qui a été conçu dans les
années 60, et on n'a pas, à l'époque, pris en considération la possibilité
d'une forte augmentation de la population dans l'ouest de l'île de Montréal, mais aussi juste à l'extérieur, dans le
coin de L'Île-Perrot, Vaudreuil et, quand même, Soulanges. Il y a des gens dans ce coin de la province qui
utilisent toujours Lakeshore. Alors, ça, c'est un projet qui doit avancer
rapidement.
Après
ça, le cégep de John-Abbott, il y a le pavillon de Brittain Hall. C'est un
bâtiment qui appartient à l'Université de
McGill. Il y a eu un feu dans les années 80. C'est pas mal abandonné
présentement, mais la structure est là, puis McGill est prêt à céder ça à John-Abbott pour laisser le
gouvernement du Québec de faire une rénovation de ce bâtiment pour ajouter
plus d'espace, plus de classes, parce que,
quand même, à John-Abbott, c'est un vieux bâtiment. Il y a des salles qui sont
pleines. Il peut utiliser un espace qui est
mieux... qu'on peut envisager qui est mieux utilisé, quand même, si c'est pour
des logements des étudiants ou quoi
que ce soit. Mais ça, c'est un projet qui est très important pour John-Abbott
et pour mon comté, pour Sainte-Anne-de-Bellevue, où le premier ministre
a grandi, juste à côté du cégep.
Mais
il y a aussi un autre projet, l'école primaire d'Allancroft à Beaconsfield, un
bâtiment qui a été transféré de la commission
scolaire Lester-B.-Pearson au centre de services de Marguerite-Bourgeoys.
C'était dans les années 2018, je crois. Il y a des plans de faire des
rénovations pour utiliser ce bâtiment, un projet qui est aussi très important
pour le comté. Puis finalement, un
projet de construction pour ajouter à la Batshaw Youth and Family Centres
Service, encore la protection de la jeunesse, très important.
So, for my citizens, those are some of
the projects that are being planned but not yet realized. And I will continue to push this Government to make
sure that those projects, the Lakeshore Hospital emergency room, at John-Abbott
the renovation project for Brittain Hall Pavilion, also the school at
Allancroft, and finally the project at Batshaw Youth and Family Centres.
Those things are all important to you, and I will continue to push for them.
Maintenant, Mme la Présidente, je veux parler de mon dossier préféré,
c'est du soleil puis des panneaux solaires, parce que, quand même, c'est...
avant le budget, j'ai essayé de faire la démonstration à ce gouvernement que
l'énergie solaire, il y a un
potentiel énorme pour le Québec, mais malheureusement, on est vraiment en
retard. Et je vais continuer avec la carte que j'ai présentée avec les
chiffres. Nous avons présentement environ six mégawatts, qui est peut-être
augmenté à neuf mégawatts, de capacité d'énergie solaire. Si on regarde
nos voisins en Ontario, c'est 3 000 mégawatts. Ontario est déjà beaucoup en avant de nous, puis, quand
même, il y a des projets qui ont été lancés en Alberta, en Saskatchewan, quand
même, nos voisins en Nouvelle-Écosse ont
plus de capacité d'énergie solaire que nous, et ça, c'est quelque chose que je
veux changer.
Mais
malheureusement, dans le budget, il n'y a pas grand-chose pour encourager les
gens de faire l'autoproduction, et quand même ni pour nos moyennes et petites
entreprises, ou pour les municipalités, ou pour les autres acteurs dans
notre société. Mais chaque jour, Mme la
Présidente, on peut avoir des discussions sur les négawatts, des mégawatts qui
ne sont pas utilisés. Mais est-ce que
c'est mieux de juste mettre le focus sur le fait qu'il faut rouler le
lave-vaisselle au milieu de nuit ou
est-ce que, Mme la Présidente, quand vous voyez des toits partout dans votre
coin, puis le soleil brille, puis tu vois... Bien, c'est triste qu'il
n'y ait pas des panneaux solaires qui sont capables de capturer cette énergie
qui vient du soleil.
Puis,
si on ajoute des batteries, on a un système complémentaire, parce que, c'est
vrai, il n'y a pas toujours le soleil, et la nuit, il n'y a pas de soleil. Mais
avec une batterie, on peut quand même stocker l'énergie, puis utiliser pendant
la pointe, puis aider Hydro-Québec pendant
les périodes où c'est difficile de... Ce n'est pas une question de livrer
l'énergie, mais quand même, des fois,
Hydro-Québec est obligée d'importer plus d'énergie qui vient du nucléaire, qui
vient du gaz des autres juridictions pour chauffer nos maisons, pour rouler nos
usines et pour s'assurer qu'il y a toute l'énergie qui est nécessaire.
Alors,
il faut commencer à repenser cet élément-là, qu'on est capables de faire
l'autoproduction, on est capables d'avoir des maisons avec des panneaux
solaires, avec une batterie, qui sont presque autonomes. C'est impossible
d'être 100 % autonome. Tout le monde doit rester pas mal branché à
Hydro-Québec. Mais je suis convaincu, avec le développement des technologies
dans l'industrie solaire puis quand même dans le stockage d'énergie, dans
20 ans, Mme la Présidente, ça va être une discussion complètement
différente. Et je pense que ça, c'est une bonne solution.
Et
c'est exactement pourquoi je parle que, les microréseaux, c'est l'avenir, comme
Hydro-Québec a cité, une façon d'avoir
l'énergie renouvelable qui est produite dans nos coins, dans chaque région du
Québec. Ça peut devenir une fierté, comme
les barrages, que nous avons une expertise, parce qu'il y a plein d'entreprises
dans le domaine de l'énergie solaire.
J'ai
vu que le ministre de l'Énergie a quand même visité une entreprise dans le
comté de mon collègue de l'Acadie, qui fabrique... c'est des panneaux solaires
que tu peux mettre sur le toit d'une auto électrique, qui peut charger
l'auto quand ça roule. Alors, bref, une
entreprise qui a une technologie très, très intéressante. Mais quand même, il y
a des acteurs ici qui ont une
expertise qui peut déployer l'énergie solaire partout sur le territoire, et
c'est des entreprises de chez nous. Mais présentement, il n'y a pas de
marché au Québec.
Alors, il fait des affaires partout sur la
planète, qui est une bonne chose, parce que la croissance, le déploiement de l'énergie solaire sur la planète maintenant,
présentement, c'est une révolution. C'est incroyable, combien d'énergie solaire
a été ajoutée à la production
planétaire l'année passée. Et ce n'était pas juste en Chine. C'est nos voisins,
nos voisins aux États-Unis et en
Europe, qui sont en train de déployer ça massivement. Et quand même, dans les
pays émergents, ça demeure une option
très intéressante parce que ça ne coûte pas beaucoup, beaucoup, puis c'est
facile à produire. C'est fait dans une usine,
puis vous connectez un panneau solaire, Mme la Présidente, panneau solaire à un
autre, puis en répétition, voilà, vous avez un parc solaire. Et ajoutez
du stockage, ça peut bien marcher.
• (15 h 40) •
Et je reviens
dans le budget, Mme la Présidente, parce qu'il n'y a rien, rien pour encourager
les gens d'embarquer dedans. Et comme
j'ai démontré pendant la période des questions, ça fait une couple de semaines,
si on regarde les autres villes canadiennes, la rentabilité d'un
investissement sur les panneaux solaires, bien, ici, à... bien, à Montréal, ça
prend environ 19 ans pour s'assurer que
l'investissement que vous avez fait sur les panneaux solaires, ça devient
rentable. Quand je regarde à Halifax, Toronto et Calgary, c'est
11 ans, 10 ans, cinq ans, parce que ces juridictions-là ont mis de
l'avant des plans puis des stratégies pour
encourager des citoyens, mais quand même aussi des entreprises et des
municipalités à s'embarquer dans
l'autoproduction. Et j'ajoute nos agriculteurs aussi, aucune obligation, mais
c'est peut-être une possibilité, une solution pour eux autres d'ajouter
un revenu supplémentaire, en partenariat avec Hydro-Québec, de fournir plus
d'électricité pour notre réseau.
Alors, je sais que le temps, ça passe vite,
mais, en tout cas, je vais continuer de presser le gouvernement, parce que le Québec n'est nulle part dans la production
de l'énergie solaire. Mais on ne peut pas rater le bateau non plus, parce que sinon on va être trop dépassés par nos voisins.
Et je pense que c'est une façon d'agir rapidement avec cet enjeu de la
crise énergétique qu'on vit présentement au Québec.
Motion formulant un grief
Mais je vais, Mme la Présidente, maintenant
déposer une motion de grief :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour avoir
déposé un budget qui ne prévoit rien pour aider les citoyens dans
l'achat des panneaux solaires et de système de stockage à la maison.»
La motion est déposée. Merci beaucoup, Mme la
Présidente, pour votre écoute et collaboration.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Votre motion est déposée sous
réserve de sa recevabilité. Alors, merci pour votre intervention.
Maintenant,
je vais céder la parole à M. le député de Gaspé. Par contre, M. le député, je
vais prendre deux secondes, là, pour vous informer qu'un débat de fin de séance
se tiendra aujourd'hui, à 18 h 30. Ce débat portera sur une question
adressée par M. le député de Marguerite-Bourgeoys
à M. le ministre des Finances concernant la situation précaire des PME
au Québec.
Voici, je vous laisse la parole.
M. Stéphane Sainte-Croix
M.
Sainte-Croix : Merci, Mme la
Présidente. Bien, à mon tour de m'inscrire dans le débat sur le discours du
budget pour l'exercice financier 2024‑2025.
Donc, toujours un privilège, Mme la Présidente, d'être ici, debout en cette
Chambre, pour faire état de notre appréciation du travail de notre
député de Groulx et ministre des Finances.
D'entrée de jeu, moi, c'est un budget que je
qualifie de raisonnable et de responsable dans le contexte que l'on connaît, parce que, disons-le, là, un contexte
difficile au niveau économique, une marge de manoeuvre réduite, un gouvernement
qui fait le choix délibéré, hein, réfléchi, de prioriser et de protéger les
secteurs clés qui sont le socle du développement
durable de notre région, la santé et l'éducation. Donc, très fier de faire
partie de cette équipe gouvernementale qui,
une fois de plus, fait du choix de la santé et de l'éducation des priorités
fondamentales dans la gouverne de notre État et des missions
fondamentales du gouvernement du Québec.
Les
Gaspésiens et les Gaspésiennes, comme plusieurs Québécois d'ailleurs, ont
exprimé, là, le besoin d'avoir accès à
de meilleurs services publics, et nous avons été une fois de plus à l'écoute.
Donc, je tiens à le souligner, c'est quelque chose d'important, et, en agissant
de cette façon, on a non seulement répondu, dans le fond, à des besoins, à des
exigences de nos concitoyens, mais on
a aussi jeté les bases d'un avenir florissant pour nos... nos jeunes, pardon,
et nos aînés. Donc, c'est important.
Je pourrais
aussi parler d'un investissement qui, je crois, touche particulièrement les
régions du Québec. Moi, je suis un régionaliste convaincu. Je suis ici
pour défendre les intérêts de la Gaspésie. Et puis, quand je regarde
l'évolution du PQI, au niveau gouvernemental, depuis notre arrivée à la
gouverne de l'État québécois, donc depuis les six dernières années, c'est quand même assez impressionnant. On
parle d'une hausse de 50 % de budgets disponibles en termes d'infrastructures. Et, pour les régions du Québec,
c'est important, l'infrastructure, parce qu'on a souvent l'impression qu'une grande partie de l'effort budgétaire à ce
niveau et... est essentiellement, pardon, consacré dans les milieux urbains.
Mais
j'ai des chiffres ici et des choix au niveau des investissements du Québec qui
démontrent que les régions sont aussi
ciblées dans les décisions du gouvernement. Je fais référence, bien évidemment,
là, à un investissement record au niveau
du réseau ferroviaire de la Gaspésie, réseau centenaire, donc un réseau
structurant important pour le... développement, pardon, économique de ma
région, un développement aussi qui s'inscrit dans les tendances, hein, au
niveau de verdir notre économie, de retirer des voitures du circuit routier et
faire en sorte d'atteindre nos objectifs de décarbonation de l'économie. Donc, on parle de près de
1 milliard d'investissements dernièrement, dont 300 millions pour le
dernier tronçon qui concerne Port-Daniel à Gaspé. Donc, ce n'est pas peu
dire, 1 milliard d'investissements en infrastructures sur un équipement de
transport régional, et je tiens à le souligner.
On
a aussi, dans le... au niveau du PQI, investit des sommes importantes au niveau
de nos maisons des aînés, notre réseau
des maisons des aînés. J'ai eu la chance, en Gaspésie, de bénéficier d'un
investissement de plus de 50 millions de dollars qui touche
une maison dans le secteur de Rivière-au-Renard, secteur qui est frappé
actuellement par la crise des pêches au niveau de la crevette, particulièrement.
Et nous étions, avec le premier ministre, l'automne dernier à
Rivière-au-Renard, pour inaugurer cet investissement-là et vous dire à quel
point j'ai vu des sourires, à quel point j'ai vu
des gens heureux autant au niveau des bénéficiaires que des travailleurs. Ça me
réjouit. Ça me réjouit de voir qu'il y a des investissements majeurs, importants, qui touchent la Gaspésie et qui
font en sorte que les gens apprécient les efforts et les cibles qu'on se
donne au niveau de nos budgets en termes d'infrastructures.
Je pourrais aussi
vous parler, sensiblement, de transport aérien, un autre élément, là, important
au niveau de nos régions. On parle d'accessibilité. On parle de mobilité. Donc,
on a vu, dans le dernier budget, un effort substantiel de l'État québécois, du gouvernement de la CAQ, qui, une fois de plus,
là, est cohérent dans l'appui aux régions, avec des mesures qu'on va
voir se développer dans les prochains mois. Mais, chose certaine, il y a un
message clair en termes d'accompagnement des
régions. Il y a un message clair en termes de volonté réelle, soutenue, de
faire en sorte d'appuyer les objectifs de nos dessertes aériennes. Nous
sommes le gouvernement qui avons le plus investi dans l'ensemble des dessertes aériennes de région. Je pourrais dire la
même chose au niveau des ports de mer et puis du réseau routier, donc
des investissements majeurs, dans les
dernières années, au niveau de la région gaspésienne, pour la question de la
mobilité et de l'accès.
Je
pourrais vous aussi vous parler de logements. On parle... C'est un enjeu, hein,
un enjeu concret, un enjeu criant du Québec. C'est aussi la réalité en région,
chez nous, en Gaspésie. Écoutez, dans la dernière mise à jour économique
de l'automne dernier, on parle d'un ajout de
1,8 milliard, en collaboration avec le gouvernement canadien, pour porter
l'ensemble de nos investissements à
plus de 6 milliards de dollars. C'est quand même beaucoup d'argent,
6 milliards de dollars. Et puis,
on le voit, les choses se placent. Ça demande du temps, hein, des projets de
logements. C'est quand même complexe. On
travaille avec les municipalités, on travaille avec les MRC, on travaille avec
des promoteurs. Il faut faire en sorte de concilier tous ces enjeux-là et arriver à des projets structurants. Et
puis, bien, là aussi, j'aurai la chance, dans les prochaines semaines, lors de notre pause de travaux
parlementaires, d'annoncer chez nous, en Gaspésie, des investissements records
en termes de logements. Et puis ça s'inscrit
dans notre volonté, hein, d'aller de l'avant avec des projets structurants à ce
niveau-là. Donc, là aussi, ma région pourra compter sur des investissements
importants et des engagements, là, très structurants.
Je pourrais aussi
vous parler, bien évidemment, de forêt, chez nous, là aussi, des enjeux
particuliers, des enjeux structurants pour
l'ensemble de la Gaspésie. Ça demeure quand même, avec les pêches, une
composante de l'économie très importante au niveau de nos communautés.
Ça fait partie de l'histoire du Québec, hein, la forêt, dans le développement des régions. Et puis, quand je regarde, là, un peu
les investissements qui sont prévus sur les cinq prochaines années, on parle de 320 millions de dollars dans un
contexte particulier, un contexte de changement, hein, de la forêt, en termes
d'usages, en termes d'accès, en termes de réflexion de notre rapport à
la forêt.
• (15 h 50) •
Donc,
on parle, grosso modo, de 150 millions au niveau de travaux sylvicoles.
Bien, ça, ça touche les régions du Québec. On parle de près de
150 millions, au niveau de la forêt privée, en termes d'approvisionnement
des usines. Ça, ça touche les régions du
Québec. On parle de 10 millions pour lutter contre les épidémies,
principalement la tordeuse de l'épinette,
ça touche encore les régions du Québec, 9 millions pour renouveler la
participation du Québec au programme
national de recherche collaborative du
centre de recherche FPInnovations, ça aussi, ça touche les régions du Québec,
et finalement 4 millions pour
appuyer davantage la participation des communautés locales et autochtones à
l'aménagement durable des forêts.
Très important. Donc, des belles collaborations qui touchent les régions du
Québec et qui font en sorte de vitaliser, dans le fond, nos milieux,
qui, il faut se dire, en ont bien besoin.
Il
y a aussi la question, bien évidemment, avec ce qu'on a vécu l'année passée,
hein, triste souvenir de nos feux historiques.
Donc, il y a un investissement important, là, de près de 30 millions sur
les cinq prochaines années avec la SOPFEU. Donc, on va donner un grand
coup au niveau de la SOPFEU, se remettre à jour à ce niveau-là. Et puis je
pense qu'une fois de plus on va faire en
sorte de prendre un leadership, là, intéressant à ce niveau-là pour remettre
sur les rails un service monumental
au niveau de la protection de nos forêts, qui, il faut se le dire, les
dernières années, je pense, avaient été oubliées un petit peu.
Je
pourrais aussi vous parler, bien évidemment, d'une mesure que je qualifie de
coup de coeur dans le dernier budget de notre ministre des Finances.
Dans la dernière année, j'ai eu plusieurs visites puis j'ai eu plusieurs
communications au niveau des retraités qui étaient touchés, malheureusement,
par leur statut d'invalidité. Et puis, quand j'ai entendu M. le ministre nous dire qu'il avait été convaincu
par l'ensemble des parlementaires ici d'aller de l'avant avec cette iniquité,
il faut le dire, je pense, historique, qui touche nos aînés... Et puis moi, à
toutes les fois qu'on parle de nos aînés, bien, j'ai un petit pincement au coeur au sens où ces gens-là ont fait
beaucoup pour le Québec d'aujourd'hui, le Québec que l'on connaît. Si on a la chance de vivre dans une
province comme la nôtre, avec un filet social quand même très développé, avec
des mesures au niveau de la protection de l'ensemble des couches sociales très
développée, bien, je pense qu'il faut penser à nos aînés.
Et puis, bien, moi, c'est une très
bonne nouvelle de voir qu'à partir de janvier 2025 nous allons retirer
cette pénalité fiscale qui touchait les rangs de nos aînés invalides. Et puis,
bien, je pense que c'est un grand gain pour l'ensemble de la société du
Québec, et je suis très fier de faire partie de ce gouvernement-là, moi, qui va
corriger une erreur que j'estime historique,
puis une erreur qui a fait mal, je pense, à bien des Québécois et des
Québécoises, considérant qu'on ne choisit pas de devenir invalide du jour au
lendemain puis on ne choisit pas de s'appauvrir à ce niveau-là. Donc, je suis
très fier à ce niveau-là.
Je
pourrais aussi, Mme la Présidente, vous parler d'érosion. Donc, on a annoncé,
là, plus tôt dans... vers la fin de l'automne,
un bureau de projets au niveau de l'érosion, avec une première vague de budget.
Et là on va concrétiser tout ça dans
les prochains mois, on va accélérer le processus d'érosion, parce qu'on a des
enjeux majeurs en région. Moi, je vis dans une région côtière. C'est
assez évident, ça touche les deux rives du Saint-Laurent, ça touche nos
camarades des Îles-de-la-Madeleine. Bref, il y a des enjeux très concrets, très
urgents aussi au niveau de l'érosion, pour maintenir, autant que faire
se peut, là, nos communautés devant... dans leur milieu de façon sécuritaire.
Donc,
je m'arrêterai là, Mme la Présidente, pour ma lecture du budget, mon
appréciation du budget. C'est toujours un
plaisir d'avoir à faire cet exercice-là, considérant que je suis dans une
équipe formidable, qui considère l'ensemble des régions du Québec. Et je suis
très fier de faire partie d'un... d'un gouvernement, pardon, qui se dit
fortement préoccupé par les régions du Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de
Bellechasse pour son intervention.
Mme
Stéphanie Lachance
Mme
Lachance : Merci, Mme la Présidente. D'abord, permettez-moi de saluer
tous les collègues qui sont ici aujourd'hui.
Aujourd'hui, évidemment, une semaine après le dépôt de ce budget, c'est à mon
tour. Il y a... C'est un budget costaud,
il y a quand même énormément de contenu. Ce fut, comme l'a mentionné mon
collègue, un budget exigeant dans un contexte économique à la fois tendu
et source de nombreux défis.
Alors,
je suis... Au cours des derniers jours, on a bien analysé tout ça, et je suis
vraiment reconnaissante que le cap soit
maintenu au niveau de nos priorités, priorités santé, éducation. Notre
gouvernement a fait de la santé et de l'éducation ses grandes priorités. Nous avons investi dans les
missions de l'État, et c'est une oeuvre qui est extrêmement importante,
vous le savez, et qui... dont les citoyens attendent beaucoup. Donc, nous avons
eu, par le fait même, le courage de faire d'importantes
réformes quant à la gouvernance du système de santé et des services sociaux et
aussi du système d'éducation, notamment avec la création de Santé
Québec, mais aussi avec l'Institut national d'excellence en éducation. Ce sont des investissements de 5 milliards de
dollars d'ici cinq ans pour assurer la prestation des services en santé et
services sociaux et en éducation et enseignement supérieur qui sont
additionnés dans ce budget-là.
Évidemment,
vous l'avez constaté lors de la présentation par mon collègue, c'est un budget
exigeant, et nous devons mettre en
place une approche graduelle pour retourner vers l'équilibre budgétaire. Donc,
malgré la situation économique et un budget difficile, notre
gouvernement maintient ses engagements de retourner à l'équilibre budgétaire et
nous le ferons de manière graduelle. Nous
déposerons ce printemps un plan de retour à l'équilibre budgétaire pour le
budget 2025‑2026.
Le budget actuel nous
amène aussi à toucher plusieurs postes budgétaires, et le PQI, le Plan
québécois des infrastructures, sera aussi
rehaussé de 3 milliards. Vous savez, Mme la Présidente, le Plan québécois des infrastructures, c'est extrêmement important, parce que, lorsque
nous sommes arrivés, en 2018, nos infrastructures avaient un grand, grand
besoin d'être mises au jour. Donc, si on pense simplement à ceux dont nos
missions sont extrêmement prioritaires, c'est-à-dire
la santé et l'éducation, nos écoles manquaient cruellement d'amour, et c'est la
même chose pour nos hôpitaux. En six ans, notre gouvernement aura donc
augmenté de plus de 50 % l'enveloppe consacrée aux infrastructures pour aider à la modernisation, et à l'entretien, ainsi
qu'au développement d'installations en phase avec l'évolution du Québec.
Nous
maintenons aussi, Mme la Présidente, l'objectif de réduction du poids de la
dette. Donc, le poids de la dette s'établit... s'établira à 39 % du
PIB au 31 mars 2024. Ce qui est important aussi, c'est un niveau inférieur
à celui précédant la pandémie. Donc, c'est
dire que, dans tout ça, le cap est maintenu, et on travaille très fort pour
bien desservir les missions des
citoyens. Donc, de la même manière, on vise un 30 % du PIB en 2037‑2037...
2037‑2038, et nous le faisons évidemment pour maintenir l'équité générationnelle,
intergénérationnelle, mais aussi s'assurer de pouvoir contribuer, de
façon efficace et adéquate, aux missions de l'État.
Maintenant, ça fait un peu le topo de nos
priorités, mais, de manière peut-être un peu plus spécifique, vous savez, lorsqu'on
vient discuter avec les collègues du budget, on a toujours en tête nos enjeux
locaux. On a toujours en tête la situation
de nos milieux. Donc, lors de mes interventions, je fais souvent une priorité
de dire qu'on doit s'occuper des gens. Bien, ce budget-là ne fait pas
abstraction de cette dimension qui est extrêmement importante pour moi.
Donc,
on veut financer les services en santé, les services en éducation, comme je
l'ai mentionné tout à l'heure, mais, Mme
la Présidente, notre gouvernement a investi des sommes majeures dans les
dernières années pour maintenir et améliorer la qualité et l'accessibilité des services publics. Ça se traduit, entre
autres, dans un cadre financier depuis 2018‑2019, une croissance importante des dépenses
dans ces postes-là, donc 42,1 % en santé, 37,4 % en éducation et
35,7 % en enseignement supérieur.
Alors, c'est dans cette continuité qu'on va le faire. On veut travailler avec
nos milieux, appuyer nos organisations de manière efficace,
particulièrement au niveau des soins de santé.
Donc,
aujourd'hui, en fait, dans ce budget, c'est près de 3,7 milliards de
dollars sur cinq ans pour appuyer l'organisation
humaine et efficace des soins de santé. On parle aussi d'améliorer l'accès aux
soins et aux services pour en accroître la flexibilité. C'est
1,8 milliard de dollars qui est dédié pour l'amélioration de l'accès
aux soins de santé. Comment ça se traduit?
Bien,
évidemment, il y a le virage numérique. On entend souvent parler du fax. Je
pense que tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut travailler
différemment et autrement.
• (16 heures) •
Assurer le
maintien et le développement de mesures alternatives à l'hospitalisation. Le
meilleur endroit pour être lorsqu'on
est malade n'est pas toujours à l'hôpital, et tous ceux qui ont visité le
diront, il y a des façons d'être très bien chez soi, mais ça prend de
l'appui.
Ajouter des
lits pour répondre à l'évolution démographique, hein, je pense que c'est un
incontournable, on ne peut pas passer
à côté, mais surtout, Mme la Présidente, poursuivre le déploiement du guichet
d'accès pour rendre la première ligne
efficace. Dans Bellechasse, plusieurs milliers de personnes n'ont pas accès à
un médecin de famille, et évidemment, sans médecin de famille, l'accès
aux soins de santé est, pour eux, une priorité, et notre gouvernement travaille
à pouvoir les soutenir dans leur accès aux soins de santé, même dans ce
budget-ci.
Consolider les services sociaux pour les
personnes vulnérables, vous l'avez entendu de collègues aussi, c'est une priorité. Donc, c'est
738 millions de dollars sur cinq ans qui vont aider à répondre aux
besoins croissants dans les services, entre
autres, de soutien liés à la protection de la jeunesse, mais aussi renforcer
les services en santé mentale pour soutenir les personnes,
particulièrement en période de crise.
Nous avons parlé de l'éducation qui est une
priorité. Bien, quand on parle d'éducation, c'est extrêmement important de favoriser la réussite éducative de
nos jeunes et, dans ce budget, c'est 819 millions de dollars pour
soutenir la réussite, en mettant à leur disposition les outils
nécessaires, mais aussi favoriser l'attraction et la rétention du personnel scolaire, soutenir les organismes partenaires,
poursuivre l'entretien du parc immobilier, qui en a bien, bien besoin. Vous
le savez, depuis... avec ce budget-là, je
pense qu'on... on fait un pas de plus vers des services d'éducation de qualité,
et, bien évidemment, puis ça on en... parler à tous les jours, nos
citoyens désirent, ont besoin de ces services-là.
De la même
manière, vous avez constaté, puis on a travaillé beaucoup avec ma collègue
ministre de la Famille au niveau des
services de garde, bien, on poursuit dans cette... dans cette même lignée les
services de garde, on garde le cap. On
s'était engagés à créer 37 000 nouvelles places. La création, le
travail se poursuit. Tout dernièrement dans Bellechasse, j'ai inauguré trois nouveaux... trois nouvelles
installations qui ont été réalisées sur les huit qui avaient été annoncées.
Donc ça, c'est des excellentes nouvelles, et ça se poursuit. Hier encore,
j'étais avec M. Nadeau, maire de Saint-Gervais, qui me montrait les travaux, l'avancement des travaux.
C'est notre gouvernement qui a réalisé ça. C'est le travail qu'on réalise et
qui se poursuit toujours et encore. Donc, on s'occupe de nos gens. On
s'occupe aussi de nos milieux.
Je voulais peut-être aussi le mentionner,
parmi... On a parlé de nos étudiants, on a parlé de nos jeunes en service de garde, mais aussi nos aînés. Vous l'avez vu,
c'était une priorité, et ma collègue en a parlé très souvent, soutenir les
aînés en situation d'invalidité, comme le mentionnait mon collègue,
c'était une des... des services... En fait, dans nos bureaux de circonscription, nos citoyens nous appellent
pour nous faire part de tout ce qu'ils vivent, et c'était un enjeu. C'était une
situation qui nous était rapportée quand même assez fréquemment.
Donc, à partir du 1er janvier 2025, le
prestataire qui atteint 65 ans pourra recevoir le plein montant de la
rente qu'il aurait reçue s'il avait pris sa retraite à cet âge. Donc, ce n'est
pas rien. Je vous le dis, Mme la Présidente, plusieurs citoyens nous en
parlaient, et c'est maintenant réglé. Donc, très satisfaite de voir le travail
qui a été fait derrière ça.
Je parlais de
soutenir nos milieux, soutenir nos collectivités. Dans le cadre du
budget 2024-2025, c'est une somme de 441 millions de
dollars qui est investie pour promouvoir, entre autres, la pratique du sport
durable, loisir dans un environnement sécuritaire, mais aussi consolider la
capacité d'intervenir en sécurité publique.
Quand on
parle de sécurité publique, quand on parle de consolider, bien, évidemment, ça
vient être un lien important pour le
bien-être de nos citoyens. Et, dans ça, je vous parlerai évidemment de
l'insuffisance de couverture cellulaire qui constitue un enjeu majeur. Vous
savez, dans une circonscription comme Bellechasse, on est toujours... on n'est
pas à l'abri. Puis il y a des cas
encore, ma foi, très, très, très forts. On circule sur la 277, bien, quand on
arrive à Saint-Malachie, Saint-Léon,
une voie qu'emprunte tout le monde, il n'y en a pas, de réseau cellulaire, ça
n'existe pas. La même chose en plein
coeur du village de Saint-Nérée. Donc, quand on parle de consolider la capacité
d'intervenir en sécurité publique, c'est très, très important.
On doit aussi,
Mme la Présidente, s'appuyer puis agir sur la croissance de l'économie. Donc,
en tout, c'est 443 millions de dollars qui sont investis pour
appuyer les secteurs stratégiques de l'économie, dont 126 millions sur trois ans, pour accroître la main-d'oeuvre
disponible et la productivité dans l'industrie de la construction. Plusieurs
collègues en ont parlé, donc je ne
m'attarderai pas, mais c'est extrêmement important et, dans une circonscription
comme la mienne, vous le savez, c'est... c'est majeur.
On doit aussi contribuer à la prospérité des
régions. Là, je veux... je veux vraiment qu'on s'y attarde parce que c'est 889 millions de dollars qui sont
investis pour appuyer, évidemment, le secteur forestier. Ce matin, je parlais
avec des gens du milieu, et vraiment on voit à quel point c'est
important. Soutenir la mobilité puis le dynamisme de nos régions, soutenir l'état de notre réseau, c'est extrêmement
important. En région, nous n'avons que ça pour nous déplacer, nos routes,
c'est extrêmement important.
Favoriser le
développement du secteur bioalimentaire. Donc, c'est 380 millions qui sont
investis en agriculture dans Bellechasse. Des agriculteurs, il y en a, il y en
a beaucoup, mais, sur ça, il y a quand même 107 millions de dollars
qui sont investis pour soutenir un fonds
de... la création d'un fonds d'investissement pour l'acquisition de terres,
c'est pour la... pardon, 50 millions. C'est pour notre relève,
c'est extrêmement important.
Je pourrais
en parler encore très longtemps, je vois le temps qui file. Donc, je veux
simplement vous dire que notre gouvernement
a été à l'écoute, et, malgré une conjoncture difficile, il réalise ses mandats.
À travers tout ça, il y a une vision puis il y a une visée d'optimiser
l'État, un examen des dépenses gouvernementales s'amorce. On est en route pour
une amélioration, encore une fois, constante de nos services.
Ainsi,
avec tout ce que je viens de vous mentionner, Mme la Présidente, vous ne serez
pas surpris si je vous dis que je voterai très favorablement à ce budget
très équilibré. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je suis prête à
céder la parole à M. le député de Blainville.
M. Mario Laframboise
M. Laframboise : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Il me fait plaisir de prendre la parole en cette Chambre pour parler de notre excellent budget qui avait
comme priorités, puis il n'y a personne qui s'en cache, là, tous les livres,
santé, éducation. C'est ça, les priorités. Et, étrangement, ça concorde
avec les priorités des Québécois et des Québécoises. Évidemment, ce n'est pas une situation facile. On vient de vivre des
négociations dans la fonction publique. On a compris que la population
souhaitait qu'on améliore les services en santé puis en éducation. Bien, je
pense que le budget qui a été déposé par notre excellent ministre des
Finances, député de Groulx, va dans ce sens.
• (16 h 10) •
Et là, Mme la
Présidente, je vais... Évidemment, ce n'est pas tout le monde qui me connaît,
mais je suis notaire de formation,
puis c'est comme ça que j'ai commencé ma vie professionnelle puis à payer des
impôts en passant, Mme la Présidente.
Donc... Et je voudrais juste... Parce qu'il y a beaucoup de discussions au
cours des dernières journées par rapport à l'importance de la dette. C'est vrai que 11 milliards, quand
c'est apparu dans les radars, c'était important. Aujourd'hui, notre premier ministre a eu la chance d'expliquer
les trois raisons pour lesquelles on arrivait à un déficit aussi
important. Mais je voudrais juste
qu'on... parce qu'évidemment, dans ce petit feuillet qui était disponible,
disponible sur le site aussi du ministère des Finances, du Conseil du trésor aussi, vous avez, tu sais, dans... à la page... On a les détails des
revenus, et des dépenses, et puis,
évidemment, des déficits. Et ça nous donne, pour 2024-2025, le déficit de
10 998 000 000 $. Mais par contre il faut le
décortiquer. Revenus moins dépenses, c'est 7 276 000 000 $.
On ajoute à ça une prévision pour éventualités
de 1,5 milliard et pour un déficit de 8 776 000 000 $.
Donc, c'est le déficit. Et évidemment on a une loi sur l'équilibre budgétaire
qui nous oblige à faire des versements au Fonds des générations, c'est
un 2 222 000 000 $, puis c'est... on est la seule
province au Canada qui a cette loi, donc cette obligation de rigueur d'investir
dans le Fonds des générations, d'où un solde budgétaire de
10 998 000 000 $, le fameux 11 milliards de déficit.
Ça, évidemment... Pourquoi je vous dis ça puis
pourquoi je vous parle de ma profession de notaire, c'est que, dans la vraie vie, les citoyens qui font des
emprunts, surtout des emprunts hypothécaires, ils ont aussi à calculer un ratio
d'endettement. Puis ceux qui ont dû faire face et qu'ils font face à leur
banque, là, à tous... au renouvellement, puis, évidemment, il y en a qui ont
des marges hypothécaires pour lesquelles on fait des emprunts pour faire les
rénovations, vous devez régulièrement
déposer auprès de vos banquiers, là, vos bilans, vos états financiers pour
savoir c'est quoi, votre ratio de
revenus et endettement. Et puis, évidemment, il y a deux façons, dans le
milieu privé, là, de calculer ça. Je vous parle des individus qui font des emprunts hypothécaires. Il y a le
calcul de ratio de la dette brute ou le calcul de l'amortissement de la
dette, là, il y a deux façons, puis les deux nous disent qu'entre 32 % et
44 %, là, ça peut être gérable, une dette. Donc, quand on regarde ce que nous donne le ratio PIB par rapport à la
dette, bien, étrangement, ça nous donne un ratio entre 33 % et 55 %, c'est ce que nous donne... Puis là je
regarde le député de Saint-Jérôme parce que c'est un économiste, ça fait que je ne veux pas embarquer dans son
détail, mais je fais juste vous dire qu'un ratio de... Pour les citoyens et les
individus qui font des prêts hypothécaires, bien, c'est leurs revenus moins
leurs dettes. Tu sais, on divise ça par les dépenses,
là, leurs sommes qu'ils paient mensuellement. Bien, c'est la même chose pour un
gouvernement. Donc, plus ton produit intérieur brut est élevé puis plus
tu peux faire des emprunts. Puis c'est comme ça que ça fonctionne.
Et évidemment
l'objectif, pour le Québec, c'est... Parce que quand on a pris le pouvoir, en
2018, là, c'était 48,9 % qui
était le ratio de la dette par rapport au PIB, et là, évidemment, on a réussi à
réduire ça, là, du temps où on était là, là, tu sais. Oui, tout le monde se dit : Aïe! C'est quoi, un
gouvernement de comptables puis d'économistes? Bien, c'est ça. C'est-à-dire qu'on a réussi à baisser le ratio
dette-PIB, de 48,9 %, en 2020, il est tombé à 40,9 %. Évidemment,
vous avez compris qu'avec la
pandémie, bien, les revenus rentraient moins, on a monté à 43 % et pour
s'établir, évidemment, en 2024, à
39 %. Donc, avant le présent budget, on avait réussi à réduire le ratio
dette-PIB de 48,9 % à 39 %. Et là, évidemment, il va y avoir un... à
cause du 11 milliards, bien, on prévoit une augmentation de 1,5 %,
puis c'est pour ça que vous entendez souvent, là, soit le premier ministre ou
le ministre des Finances dire que 1,5 % d'augmentation, c'est conforme
aux normes internationales, que c'est un
maximum de 3 %, là, qui est acceptable. Donc, 1,5 %, c'est gérable,
c'est ce qui fait dire au premier ministre que la dette est gérable.
Et tout ça pour vous dire que, dans les
livres... dans les priorités santé, dans le budget, là, à la page A.25,
là, évidemment, il est écrit que le
gouvernement maintient l'objectif de réduire le poids de la dette nette à
30 % du PIB d'ici 2037‑2038. Donc, on veut quand même, comme on
voudrait tous dans notre vie privée, être capables de réduire le montant de notre dette par rapport à nos revenus.
C'est l'objectif. C'est comme ça qu'on fait des prêts hypothécaires quand
vous achetez une maison. Bien, c'est la même chose qu'un gouvernement peut
faire.
Et
là tout le monde se pose la question : Aïe! comment ça se fait qu'on n'ait
pas de décote? Comment ça se fait que...
Parce qu'on est capables de dire qu'on gère bien le ratio de la dette et qu'on
s'en va vers l'objectif de 30 %. C'est ça qu'il faut atteindre. Et
là c'est ça, l'objectif du budget, c'est de dire comment on est capables
d'investir plus d'argent en santé et en
éducation, tout en étant capables de réduire notre ratio de dette-PIB. Et ça,
évidemment, ça se fait comment? Ça se fait, en partie, en faisant des...
On va être capables de resserrer les dépenses, là, on a un objectif de quelque 2 milliards de resserrement des dépenses.
C'est un objectif très audacieux qui a été fixé, mais... très audacieux, mais
pour lequel un économiste comme le député de Saint-Jérôme va... à toutes
les fois que je fais un caucus, je suis président de caucus, il va se charger d'aller au micro pour
dire : Aïe! la dette, là, il faut que ça baisse, tu sais. Puis c'est
correct, là, c'est comme ça qu'on est
capables de faire, tout en étant capables d'augmenter les dépenses en santé
puis en éducation, comme nous l'ont demandé les Québécois puis les
Québécoises. Tu sais, les Québécois puis les Québécoises, qui décident
d'appuyer fortement les employés de l'État en santé puis en éducation, puis
c'est correct, voulaient qu'ils aient des meilleures
conditions de travail. Bon, on leur a donné des meilleures conditions de
travail parce qu'on veut puis on pense qu'on va être capables, avec ça,
de donner des meilleurs services. Parce qu'il y a une chose que les Québécois
et les Québécoises ont en commun avec nous,
c'est qu'ils trouvent qu'ils paient bien cher pour les services qu'ils ont,
puis c'est pour ça que, nous, depuis qu'on est élus à l'Assemblée nationale,
autant le ministre de la Santé, que je vois, qui est près de moi, autant le ministre de l'Éducation, qui...
celui qui est là puis ceux qui ont précédé, travaillent très fort, à tous les
jours, pour dire : Comment on
peut faire pour rendre des meilleurs services, pour que nos Québécois pensent,
finalement, qu'ils en ont pour leur
argent? C'est ça, l'objectif du ministre de la Santé à tous les jours, quand il
se lève. Il le sait, là, puis ça, évidemment, on travaille très fort
là-dessus.
Mais
ça, c'est beaucoup... c'est audacieux, là, réforme en santé, réforme en
éducation, on en aura aussi au transport, parce que, Mme la Présidente, évidemment, on parle de la dette, et tout
ça, là, c'est parfait, là, mais on... nous aussi, quand le budget, là...
parce qu'il y a un livre, là, qui a été déposé, au budget, par rapport au
programme d'infrastructures, au fameux PQI,
là, qu'on a... qui avait 100 milliards d'investissements sur 10 ans
puis qu'on a monté à 150 milliards. Puis, dans le présent budget, on monte ça à 3 milliards de plus,
153 milliards. Mais ça, là-dedans, les gens ne s'imaginent pas, on a hérité d'un réseau de routes, hein, routier,
d'édifices en santé, d'édifices en éducation, puis qui ont été négligés par les
gouvernements qui sont venus avant nous, là. Pensez-vous vraiment qu'on s'est
fait élire pour qu'au lendemain des élections le pont Champlain, là, avec des
morceaux du... c'est-à-dire du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, pas le pont
Champlain, le tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine
tombe, là? Évidemment que, quand ça s'est mis à tomber, il a fallu être
capable d'investir puis choisir, la même chose pour le pont de
l'Île-aux-Tourtes, là, qu'on est obligé de reconstruire. Est-ce que vous pensez
que ce n'était pas écrit, là, que le pont de l'Île-aux-Tourtes serait condamné
à deux ans de notre élection, là? C'est la
réalité puis c'est comme ça, là, dans plusieurs édifices. Puis moi, je le vis,
là, avec mes hôpitaux puis je vous en parlerai tantôt, si j'en ai le
temps, là, dans les Laurentides.
Donc,
évidemment, on a plein d'équipement d'édifices que les gouvernements avant
nous, dont les libéraux, eux autres
ont décidé de ne pas investir pour être capables de sauver de l'argent puis de
faire quoi après, je ne sais pas, là, mais ils ont perdu leurs élections, puis,
bien, tant mieux. Puis, pour les autres, bien, le Parti québécois n'a pas fait
mieux. Dans le temps qu'il était là,
il n'a pas investi lui non plus. Donc, à quelque part, pourquoi? Parce qu'il a
été pris dans deux référendums, puis il était obligé de gérer l'économie
puis essayer d'avoir plus d'argent pour montrer aux Québécois... Pendant ce temps-là, il ne s'est pas occupé des équipements,
il ne s'est pas occupé des édifices puis il n'a pratiquement rien fait. Donc,
nous, on a hérité de ça. Je veux dire, on
n'est pas... on n'en pleure pas à tous les jours, là, on vit avec ça, c'est la
réalité, puis on se charge
d'investir, puis on l'a fait en augmentant le PQI de 100 milliards pour
10 ans à 153 milliards dans le dernier PQI. Puis je ne pensais même pas qu'on était capables de trouver un
3 milliards. Mais, non, notre ministre des Finances, puis avec
notre ministre responsable des Infrastructures, ont été capables de nous
développer aujourd'hui un PQI qui a une augmentation de 3 milliards.
Puis
là, évidemment, bien, pour nous, dans les Laurentides, ça a été bénéfique, là,
parce que, si je prends la page... puis ça me fait plaisir parce que mon
ministre de la Santé est près de moi, là. Je prends la page, évidemment, qui a
été mentionnée, la page A.6 du
volume 6 du plan d'infrastructures québécois, et il est mentionné :
«Par ailleurs, le ministère de la
Santé et des Services sociaux soumettra à l'approbation du gouvernement, au
cours de la prochaine année, des demandes de mises à l'étude pour de nouveaux
projets majeurs, soit l'Hôpital de Saint-Eustache, l'hôpital de Saint-Jérôme et
l'ajout de places en MDAA.» Donc, évidemment, pour nous, c'est très important
d'être capables de dire que, d'ici la prochaine année, il y aura des... il y
aura ces deux projets-là, les phases II des projets qui seront portés à
l'étude, les deux hôpitaux. Puis, pour les
gens des Laurentides, ils le savent, là, on a une phase I qui est en partie en
réalisation, en partie en planification, mais il y a une phase II très importante qui s'en vient, puis notre
ministre de la Santé a gentiment puis... a accepté de l'inclure dans ses demandes. On est bien contents de ce
qu'il a pu faire pour nous, parce qu'évidemment on le méritait. Mais il y a
d'autres régions, il y a d'autres collègues,
il y a plein de demandes. Pourquoi? Parce qu'on hérite d'infrastructures qui
ont été négligées par le passé. C'est ça, la réalité, là.
• (16 h 20) •
Aujourd'hui,
vous pouvez essayer de blâmer le gouvernement, mais, nous, là, ce n'est pas nous
qui avons géré le Québec au cours des
50 dernières années, là, parce que la plupart des infrastructures, je
parle de la vie utile, là, c'est une cinquantaine d'années, là. Ça fait qu'on a
hérité de beaucoup de bâtiments, d'infrastructures qui ont été construits dans
les années 60, la Révolution
tranquille, on a investi beaucoup, mais il n'y a pas eu beaucoup
d'améliorations qui ont été faites sur
les équipements depuis ces années-là. Puis nous, on est en train... évidemment,
c'est un travail de tous les jours, on est en train de réaliser tous ces
efforts-là pour que les Québécois soient capables...
Puis,
à la fin, là, c'est toujours la même chose, là, à tous les jours, là, nous, là,
quand on se rencontre, qu'on se réunit, on est 89 députés, puis je peux
vous dire que ça travaille fort, là. Quand tu as 89 députés, ça veut dire
que tu représentes tout le Québec, et
le Québec, c'est une mosaïque, là, ce n'est pas tout égal partout, partout, là.
Donc, on s'entend, là, donc on essaie très fort de se dire à tous les
jours qu'il faut que les Québécois de toutes... Québécoises... les Québécois et
les Québécoises de toutes les régions du
Québec soient capables de se dire : J'en ai pour mon argent. Est-ce qu'il
y a encore des défis? Bien sûr.
Est-ce qu'il y a un parti au Québec qui est capable de faire ça? Oui, c'est la
Coalition avenir Québec puis l'équipe
des 89 collègues qui sont avec nous autres. C'est ça, la réalité. Il n'y
en a pas de meilleurs et il n'y en aura pas de meilleurs, je vous le dis, là, parce que notre concentration, là,
ce n'est pas d'à tout prix devenir un pays, là, ce n'est pas, à tout prix, là, de tout donner au Canada,
là. Notre objectif à tous les jours, c'est de dire aux Québécois : Vous
allez en avoir pour votre argent. C'est ce qu'on veut, c'est ce qu'on va
essayer de faire.
Puis, encore une fois, Mme la
Présidente, je suis content d'avoir pris la parole aujourd'hui. Je suis très
heureux de faire partie de cette
équipe qui, encore une fois, a déposé un budget extraordinaire malgré la conjoncture
économique, je vous le dis, tout en
respectant l'objectif de diminuer l'importance de la dette par rapport au
produit intérieur brut du Québec. Donc, ça m'a fait plaisir. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je vais céder la parole à M. le député de
Taschereau pour son intervention.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
Merci, Mme la Présidente. Alors,
le budget, le budget 2024‑2025 ne répond pas, malheureusement, aux besoins de la population. Quand on regarde ce
qui se passe au niveau du transport collectif, notamment, au niveau des transports en général, le bilan est sombre. Le
bilan ne va pas dans la bonne direction. Je l'ai dit puis je le répète
aujourd'hui, au courant de cette
allocution, c'est plus clair que jamais, pour moi, la CAQ a décidé, a fait le
choix d'éviter, d'éviter le combat important qu'on doit mener contre la
crise climatique. La CAQ a baissé les bras sur la crise climatique.
Les
transports, c'est 43 % de nos émissions de gaz à effet de serre. Le
ministre de l'Économie disait, pas plus tard que ce matin dans les médias,
qu'il y a trop de voitures sur les routes et que le transport...
l'électrification des transports n'est
pas une panacée, ne réglera pas le problème parce que les voitures électriques
produisent aussi des émissions de gaz à effet de serre. Quand on regarde
l'ensemble du cycle de vie d'une automobile, c'est énormément, énormément de
gaz à effet de serre qui sont émis par les
véhicules électriques. Et donc le ministre de l'Économie a tout à fait raison
quand il dit que, pour s'attaquer à
la crise climatique, il y a un enjeu économique extrêmement grand à laisser
croître cette dette écologique là, cette
dette climatique là. Le ministre a raison quand il dit que l'électrification
des transports seule ne pourra pas régler le problème.
Et
ça, Mme la Présidente, c'est un problème qu'on est en train de pelleter dans la
cour des générations qui vont nous suivre.
On est en train de leur laisser, de leur léguer un problème immense, celui de
gérer une dette écologique, une dette de la biodiversité, de perte de
biodiversité, une dette d'adaptation aux changements climatiques et,
évidemment, tous les problèmes de santé qui
viennent avec ça. Je vois le ministre de Santé qui est ici aujourd'hui. On a
déjà eu des très, très bonnes discussions sur la question de la prévention.
Bien, la prévention, ça passe aussi par ce qu'on met dans notre budget,
au PQI, notamment.
Puis,
quand je regarde ce qu'on met dans le PQI, c'est deux fois plus
d'investissements dans le transport routier que dans le transport collectif, Mme la Présidente. C'est donc dire qu'on
s'enfonce encore plus dans une perte de biodiversité, dans la sédentarité, dans la création de nouveaux
quartiers qui sont dépendants de l'automobile, davantage de frais de santé,
donc, pour le ministère que le ministre occupe à la Santé.
Si
on pense aujourd'hui que les coûts de santé vont... sont élevés, bien, attendez
de voir ce qui nous attend en ajoutant à la fois l'inflation, mais aussi les
problèmes qu'on pellette par en avant. Ça, c'est un fait indéniable, on le
remarque depuis les dernières décennies, la façon de construire, d'occuper
notre territoire influe directement sur la santé, mais sur d'autres domaines, évidemment, aussi. Ça a un
impact très grand sur l'agriculture, évidemment, aussi, mais c'est très
important.
Ça
a un impact aussi très, très grand sur les finances des ménages. On ne le
répétera jamais assez, mais le coût de possession
d'un véhicule, selon le CAA-Québec, c'est 9 000 $ par année, ce n'est
pas rien. Les gens sous-estiment complètement ce que ça coûte, acheter
un véhicule. Puis, avec les véhicules qui vont coûter plus cher aujourd'hui,
et, s'ils sont électriques de plus en plus, on a des lois qui nous amènent vers
un parc qui devrait être éventuellement 100 % électrifié, bien, on va avoir des coûts qui vont augmenter aussi encore
pour les ménages québécois. Si on crée des quartiers dans lesquels les
gens sont dépendants de devoir acheter deux, trois, quatre voitures au fur et à
mesure que les enfants grandissent, parce
que toutes les personnes ici savent bien qu'à partir de 16 ans,
17 ans, 18 ans la pression peut commencer à devenir importante pour avoir des lifts pour se
déplacer... J'en vois qui hochent de la tête. Je pense qu'on est dans la même
situation, hein, bien, c'est ça,
moi, j'aime mieux... j'aime mieux donner... payer une passe d'autobus à mes
enfants, leur donner la liberté,
l'autonomie puis ne pas avoir à leur faire des lifts trop souvent, mais encore
est-il... encore faut-il avoir de l'offre à leur offrir, hein, puis ce
n'est pas toujours évident.
Mais ça aussi, ça
passe par des choix. On le voit combien c'est difficile d'offrir du transport
collectif dans les municipalités au Québec parce qu'on fait le choix d'investir
davantage dans le routier que dans le transport collectif, puis ça, c'est indéniable, c'est écrit noir sur
blanc dans le PQI, dans le Plan
québécois des infrastructures. Les
chiffres sont très clairs : deux fois plus d'argent dans le
transport routier que dans le transport en commun.
Et tout ça alors
qu'en 2018 le gouvernement de la CAQ avait promis d'équilibrer les
investissements entre le transport routier
et le transport collectif, et on a retrouvé cette promesse-là dans le Plan pour
une économie verte qui a été adopté
en 2020, si la mémoire est bonne, donc un document dans lequel on voit...
signé, là, de la main du premier ministre, signé du ministre de l'Environnement, et on met comme mesure l'objectif
d'augmenter les investissements dans le transport collectif à la hauteur
de ce qu'on met dans le transport routier, 50-50.
Parce qu'évidemment
il faut continuer. Je suis d'accord avec mon collègue, tantôt, qui parlait,
évidemment, de l'immense entretien,
l'immense rattrapage, le déficit d'entretien des routes, notamment. Il parlait
plus largement de plusieurs infrastructures, mais, les routes, c'est le
cas aussi. On a 20 milliards de déficit d'entretien dans nos routes
aujourd'hui, 20 milliards, parce que
les gouvernements précédents n'ont pas fait leur job. Ça, je suis d'accord, je
le rejoins, il faut s'assurer d'avoir
un réseau routier qui est sécuritaire. On ne veut plus des bouts de viaduc qui
nous tombent sur la tête, on ne veut plus
ça, on ne veut plus des bouts de paralumes qui nous tombent sur la tête,
évidemment. 20 milliards. Mettons 20 milliards là-dessus, mettons 20 milliards là-dessus,
mettons un autre 5 milliards pour le transport maritime, le transport
aérien, on est rendus à 25 milliards.
L'autre
25 milliards, là, arrêtons de niaiser puis investissons ça dans le
transport collectif. C'est ça qu'on devrait faire. C'est écrit dans le Plan pour une économie verte, c'est ça que le
gouvernement lui-même veut faire. On serait à 50-50. 50-50, c'est ça qu'on devrait souhaiter, c'est ça
qu'on devrait viser, c'est ça qui devrait être dans le plan pour les...
québécois des infrastructures, puis
là-dedans on a de l'argent pour le maintien des actifs puis on a de l'argent
pour le développement de transports collectifs.
Le maintien
des actifs, on est passé de 2,8 milliards à 2,4 milliards. On
n'arrête pas de descendre depuis l'arrivée au pouvoir de la CAQ, malheureusement. Malheureusement, puis c'est très
sérieux, là, il y a des infrastructures de transport collectif qui sont
en train de tomber en ruines parce qu'on ne s'en occupe pas assez. Donc, ce qui
est vrai pour les infrastructures routières devrait l'être aussi pour les
infrastructures de transport collectif.
Les rames de
métro, là, sur la ligne verte, la ligne verte, le tunnel de la ligne verte
lui-même, là, devraient absolument être rénovées davantage, là. On roule encore
avec des métros, des rames de métro de 1973. Est-ce qu'il y a des gens
ici qui ont des voitures de 1973? Si oui, elles valent sûrement très cher parce
que c'est des voitures de collection. Bien, nos métros de collection, là, on ne les entretient pas puis on devrait
investir massivement dans le renouvellement de cette flotte-là pour aller vers des nouveaux trains Azur qu'on
produit ici, par ailleurs. Chaque investissement qu'on fait dans le transport
collectif, là, c'est de l'argent qui reste ici, au Québec, le plus souvent.
L'usine à La Pocatière, là, Alstom-Bombardier,
là, produit des tramways, produit des métros. Qu'est-ce qu'on attend pour
investir massivement là-dedans, là, pour être capables de favoriser les
travailleurs puis les travailleuses d'ici qui vont être bien plus fiers de voir
leurs métros puis leurs tramways
rouler ici plutôt qu'à Cincinnati, en Ontario, partout en Europe? Ils attendent
juste ça, eux autres, qu'on pèse sur le bouton pour lancer les
investissements en transport collectif au Québec.
• (16 h 30) •
Même chose pour les bus, qu'on investisse
massivement là-dedans. On en produit, des bus. Novabus, c'est une entreprise québécoise. À chaque fois qu'on met de
l'argent pour améliorer le transport collectif, là, c'est de l'argent qu'on
investit dans le Québec, c'est dans les jobs
d'ici, c'est de l'argent qui reste ici. Il y a des études qui montrent que
l'investissement... pour chaque dollar investi dans le transport collectif, là,
ça rapporte trois fois plus que de l'argent qu'on investit dans le transport routier. On n'en fait pas, des chars,
on n'en fait pas, des pièces d'automobile ou si peu. Le pétrole, on l'importe pour faire nos routes, le
pétrole, on l'importe pour faire rouler nos voitures. Ça rapporte d'investir
dans le transport collectif.
Équilibrons les investissements dans le Plan québécois des infrastructures. Ça
n'a juste pas de bon sens.
J'ai
l'impression qu'on se répète, de temps en temps. J'espère qu'au prochain Plan
québécois des infrastructures on aura
des... on atteindra, là, finalement, le 50-50, Mme la Présidente, parce que
c'est à ça que ça sert... c'est ça qu'on devrait faire pour être
capables d'atteindre nos objectifs.
Je parlais du
retour sur investissement d'un point de vue économique, mais aussi il faut savoir
que, pour chaque dollar payé par un individu pour se déplacer en
automobile, la collectivité paie l'équivalent de 5,77 $ en coûts sociaux, comparativement à 1,21 $ en autobus. C'est
cinq fois plus d'argent que ça coûte à la collectivité quand on investit dans
le routier plutôt que dans le
transport collectif. Les coûts sociaux, là, c'est tout, là, c'est les
infrastructures, mais c'est aussi les
soins de santé, c'est tout ça. C'est la biodiversité qu'on atteint, c'est la
dette écologique. C'est tout ça, Mme la Présidente.
Motion formulant un grief
Donc, je
n'aurai pas le choix, Mme la Présidente, dans le cadre de mon discours sur le
budget, de déposer une motion de grief. Et je vais vous la lire, alors,
elle va comme suit — le
transport étant le deuxième poste budgétaire des familles québécoises :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour [l'important]
fardeau financier [...] qu'il fait porter
sur les épaules des citoyens et citoyennes du Québec en sous investissant dans
les transports collectifs urbains et interurbains dans le budget [2023‑2024].»
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Votre
motion est déposée sous réserve de sa recevabilité. Merci beaucoup, M. le
député, pour votre intervention.
Maintenant, je suis prête à entendre un autre
intervenant. Alors, je cède la parole à M. le ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M.
Dubé : Bonjour, Mme la Présidente. Je suis vraiment
content d'être ici cet après-midi, avec mes collègues et les membres de l'opposition, pour plusieurs raisons.
Premièrement, je pense qu'il est important de dire que notre gouvernement,
au cours des dernières semaines,
particulièrement avec ce budget, a fait confiance à nos équipes, en santé, pour
nous donner les ressources nécessaires pour réussir le changement que
nous sommes en train de faire.
Et j'en profite pour remercier, entre autres,
mon collègue le ministre des Finances pour avoir fait ce travail fastidieux,
difficile et d'en arriver avec cette façon de pouvoir donner aux Québécois,
comme mon collègue le disait, il y a
quelques minutes, les ressources nécessaires pour que les Québécois en aient
pour leur argent. Alors, je remercie notre gouvernement, mais je
remercie aussi notre ministre des Finances, puis je pense que les Québécois
vont l'apprécier, parce qu'on a les moyens de faire ce qu'on veut faire.
Maintenant, je veux aussi mentionner, Mme la
Présidente, que... on a su ça il y a quelques minutes, que la... on a eu une conclusion d'une entente avec le
fédéral. Ce n'est pas du tout à la hauteur de ce qu'on voulait avoir, Mme la
Présidente, mais, quand on a une entente qu'il est possible de faire puis
d'avoir les argents nécessaires pour notre santé, le travail que le bureau du premier ministre a
fait avec nos négociateurs, dans les dernières semaines, je veux dire que ça va
nous donner, entre autres, des ressources pour continuer à faire le travail.
Alors, merci.
Maintenant,
Mme la Présidente, j'aimerais profiter de l'exercice du budget pour revenir sur
nos deux priorités de la prochaine
année. On le sait, Mme la Présidente, on a déposé un plan santé, en mars 2022.
Ça fait déjà deux ans, hein? On dirait
que c'était hier, mais c'est deux ans, puis deux ans, vous le savez, en
politique, c'est très long. Alors, qu'est-ce qu'on va faire dans la
prochaine année, maintenant qu'on a ce budget-là? Et je voudrais parler de deux
choses, c'est-à-dire l'amélioration de
l'accès et les autres changements de fond sur lesquels nous sommes en train de
travailler. C'est les deux points, Mme la Présidente, que je voudrais...
dont je voudrais parler aujourd'hui.
Premièrement,
sur l'amélioration de l'accès, combien de fois on entend les Québécois
dire : Bien, écoutez, quand on finit par rentrer dans le réseau,
mon Dieu qu'on est bien servi. Mais des fois, c'est difficile de rentrer dans
le réseau. Est-ce que l'accès aux médecins est facile? Est-ce que d'avoir accès
à un spécialiste, c'est difficile? Est-ce qu'on est capable d'aller... avoir notre rendez-vous? Est-ce qu'on est sur une
liste d'attente? Tout ça fait partie de l'accès. Alors, on a travaillé,
Mme la Présidente, sur des améliorations à court terme, qui ont mené à des
petits succès, au cours des deux dernières
années, et je crois que plusieurs Québécois commencent à réaliser que ça se
fait sentir. Et plus on va continuer à ces améliorations-là et avoir des
petits succès, bien, je pense que les Québécois, comme dans toute gestion du
changement, vont dire : Bien, mon Dieu, c'est en train de fonctionner,
cette affaire-là.
Alors, je ferai remarquer, Mme la Présidente...
et, vous savez, je pense que plusieurs personnes ici, en Chambre, connaissent l'intérêt que j'ai pour les tableaux
de bord. On a décidé, il y a deux ans, d'être très transparents sur l'état de
notre réseau de santé, mais ce qu'on fait... Regardez, la semaine dernière,
quand on a publié... fait la mise à jour du tableau de bord, je n'ai jamais vu autant d'indicateurs au
vert. Et je me rappelle, Mme la
Présidente, de la caricature de M. Chapleau,
il y a quelques années, quand on a commencé,
et où on pointait seulement une lumière au vert et tout le reste était au
rouge. Est-ce qu'on est rendus où on
veut, Mme la Présidente? La réponse, c'est non. Mais est-ce qu'on s'est
améliorés? Est-ce que la tendance
dans nos indicateurs est bonne? La réponse, c'est oui, puis je vais vous donner
des exemples des améliorations qui
mènent à des gestes concrets qui permettent aux Québécois de voir des
différences. Je vous en donne quelques-uns.
En termes de
ressources humaines, qu'est-ce qu'on a fait? On a fait des formations
accélérées pour plusieurs cohortes de PAB, préposés aux bénéficiaires, et
d'infirmières. On a fait des allègements administratifs, par
exemple, pour le personnel clinique,
nos médecins, rappelez-vous de la bonne réaction de nos médecins sur le comité
paperasse qu'on a annoncé la semaine dernière. On a augmenté le
personnel et une baisse des absences. Puis ça, Mme la Présidente, il n'y a
personne qui s'en rend compte, là, mais,
depuis un an, on a récupéré des gens qui avaient laissé le réseau ou qui
étaient en absence. Au net, depuis un
an, on a 10 000 personnes de plus. Bien, sur
330 000 personnes, Mme la Présidente, c'est une très bonne
nouvelle, très, très bonne nouvelle.
Et quand, Mme
la Présidente, on a du personnel qui revient, ça donne un souffle, ça donne
l'espoir à ceux qui sont là. Et regardez ce qui est en train d'arriver
avec le projet de loi qu'on a fait sur la main-d'oeuvre indépendante. On a
maintenant de plus en plus de gens qui reviennent. J'ai donné l'exemple,
seulement ici, à Québec, dans la région de la Capitale-Nationale,
250 employés qui étaient dans des agences qui sont revenus. Alors, c'est
des exemples ici.
Et je pense
qu'un des succès des améliorations qu'on a vues, c'est la réduction du TSO.
Plus on est capables de baisser le temps supplémentaire obligatoire, ce qui
nous a été demandé... Et je crois qu'on est capables, justement, de convaincre
des gens de revenir parce que les conditions sont meilleures. Et ça, c'est
quelques exemples que je vous donne en termes de ressources humaines.
• (16 h 40) •
Maintenant, je vais vous parler d'accès, hein?
Je dis que c'est important, l'accès. Bien, si on a des ressources, on est capables d'améliorer l'accès. Je vous en
donne un exemple. 900 000 Québécois... 900 000 Québécois,
là, ce n'est pas rien, là. Depuis
14 mois, depuis l'engagement qu'on avait pris d'avoir
500 000 Québécois qui pourraient avoir accès à un
professionnel de la santé, soit un médecin, soit une infirmière, soit un
pharmacien ou un autre... par exemple, d'autres professionnels, bien, ce n'est pas 500 000, qu'on a réussi grâce au
bon travail qui a été fait, entre autres, par les omnipraticiens et
leurs équipes, c'est 900 000 Québécois, 900 000 Québécois.
Puis je vais
vous donner, en rafale, d'autres exemples. On a fait le déploiement de la télémédecine.
Beaucoup de gens maintenant... On a connu la télémédecine durant la pandémie.
Regardez comment, maintenant, on est capables, maintenant, de mieux travailler avec nos vidéos. Puis moi...
Même ma mère est capable, aujourd'hui, d'appeler son médecin, d'appeler son médecin et d'avoir... d'être capable... je ne
vous dirai pas quel bobo, mais d'être capable de montrer, et de décrire son
bobo, et d'être capable de s'éviter une visite dans sa GMF parce qu'elle a
accès à la télémédecine.
On a donné plus d'autonomie à certains
professionnels comme les pharmaciens, comme les IPS. On a ouvert 11 cliniques d'IPS. On a mis des
coordonnateurs d'accès et d'achat de lits de NSA, qu'on appelle, dans tous nos
hôpitaux pour améliorer la fluidité dans nos urgences. Qu'est-ce que ça veut
dire? Si on améliore la fluidité dans nos chambres en haut, nos urgences
sont moins congestionnées.
On a mis, en
fait, beaucoup plus de complémentarité entre le privé... Je sais qu'on se fait
souvent challenger sur notre
utilisation du privé, mais je l'ai toujours dit, complémentaire au public. Si
on est capables d'accélérer le rattrapage dans les chirurgies, il faut
continuer.
On a mis, Mme
la Présidente, vous allez vous... on avait investi beaucoup dans nos centres de
vaccination il y a quelques années. Bien, on a converti ces centres de
vaccination là dans des centres de services locaux pour permettre soit la vaccination ou le dépistage, et les
Québécois l'apprécient. Prenez juste l'exemple qui arrive avec la rougeole. La
rougeole, c'est un événement qui vient de nous arriver. Bang! On dit : Ce
serait important qu'on soit capables de vacciner pour la rougeole. Trois jours,
5 000 personnes qui sont allées se faire vacciner parce que les
centres de vaccination étaient déjà là.
Et
je continue. Des améliorations qu'on n'a jamais vues, on commence à voir des
changements dans nos délais DMS sur civière. Ça veut dire quoi? Durée moyenne
de séjour. Il y a un an, à la même date, la durée moyenne de séjour sur une civière, c'était 19 h 30. On sait,
Mme la Présidente, que ce n'est pas acceptable. Un an plus tard, malgré
l'augmentation du nombre de personnes, parce qu'il y a plus de
personnes, il y a plus de personnes au Québec qu'il n'y en avait il y a quatre ans, il y a plus de personnes âgées, donc
plus de personnes qui sont susceptibles d'aller à l'urgence, bien, on a baissé
le DMS, on l'a baissé à 17 heures.
C'est déjà notre cible, ça veut dire qu'il va falloir se mettre une cible
encore plus ambitieuse pour l'an prochain. C'est un exemple concret, ça,
Mme la Présidente.
Et ensuite,
on a réussi à baisser nos listes d'attente. Je sais que l'opposition en face
n'est pas toujours d'accord, mais on a mis... on a demandé à nos médecins, et
nos médecins spécialistes ont fait un excellent travail, ils ont baissé... On
leur avait dit : Mettez la
priorité sur les chirurgies qui sont en retard de plus qu'un an. À ce
moment-ci, on avait 24 000... 23 000, pour être exact, chirurgies en
attente d'un an. On est rendus à 12 000. 12 000, ça veut dire qu'on
l'a baissé de moitié, c'est quand même tout un exploit.
Et, en termes
de prévention, parce que je pourrais vous en parler pendant des heures, mais
comme j'ai un temps limité, Mme la Présidente, je vais arrêter, je veux vous
parler un petit peu des efforts qu'on a faits en prévention. Parce que, pour
moi, s'il y a un changement qu'il faut faire
au cours des prochaines années... C'est beau, le curatif, c'est beau, de
soigner nos gens, mais il faut penser autrement. Il faut penser à ce changement
de culture là, qu'on doit investir de plus en plus en prévention. Oui, améliorer notre système de santé,
ce qu'on appelle le curatif, mais il faut aussi penser à la prévention. Puis,
s'il me reste du temps, je vous reviendrai un petit peu là-dessus.
Quand je rencontre les Québécois, Mme la
Présidente, j'aime ça aller sur le terrain, c'est vrai, je vais dans les urgences, mais je vais aussi dans mon comté, puis
je rencontre des gens, et ce qu'ils me disent : M. le ministre, je pense
que ça commence à marcher, votre
affaire. C'est sûr qu'on entend encore des cas où ça ne va pas bien, puis
quelqu'un n'a pas été bien traité. Écoutez, on traite... on a 17 millions
de rendez-vous par année, on a 3,5 millions de visites à l'urgence, on a
150 hôpitaux. Quand vous regardez la
taille du système de santé, je ne dirais pas que c'est normal, mais il arrive
qu'on en échappe, et ça, ce n'est pas acceptable.
Par contre,
ce que je sens des Québécois... et c'est pour ça que je vous parle de nos
petits succès, parce que, lorsqu'on accumule
ces succès-là, ces améliorations-là, bien, il y a des gens qui me disent :
M. le ministre, je l'ai eu, mon médecin de famille. Il y en a 900 000 qui peuvent me dire : Je suis... Je
comprends qu'il n'y en a pas 900 000 qui m'ont appelé, mais j'en rencontre
souvent qui me le disent, et ça, c'est très concret. Puis je suis certain qu'il
y a des... mes collègues, puis même
peut-être des gens dans l'opposition, ils ne me le diront pas, Mme la
Présidente, mais eux autres aussi, ils se le font dire, dans... C'est
quand même 900 000 personnes.
Maintenant,
ce que j'aimerais dire... c'est de vous parler un peu de ce qui s'en vient. Je
vous ai dit qu'est-ce qu'on a fait puis qu'est-ce que le budget va aussi
nous permettre, parce que c'est de ça qu'on parle aujourd'hui, et là c'est là que je vous parle des changements de fond. Je vous
ai dit que j'avais deux sujets aujourd'hui. J'ai les améliorations qu'on
a faites et l'impact, mais il faut aussi
voir... J'ai toujours dit que... quand on a déposé le plan de santé, Mme la
Présidente, on a dit... on avait un horizon 2025 pour faire bouger
l'aiguille, hein? Vous savez, vous m'avez entendu dire ça souvent :
Il faut que les gens voient que ça commence
à fonctionner. Maintenant, si on veut avoir un système qui est à la hauteur des
attentes des Québécois puis, mon
collègue député l'a dit tout à l'heure, en avoir pour leur argent, il faut
faire des changements de fond.
Qu'est-ce que c'est que des changements de fond?
Bien, les changements de fond, puis je veux rassurer les Québécois, on les a commencés, changements de
fond... conventions collectives. Si on veut être capables d'avoir des employés
qui reviennent dans le réseau, qui sont heureux... puis on l'a toujours dit, la
recette est facile, des employés heureux vont
rendre des patients heureux. Si on a des bonnes conventions collectives, on va
être capables d'avoir des employés qui vont
être heureux dans leur environnement de travail. Puis je dois dire que ma
collègue au Trésor a fait un excellent boulot au cours, je ne dirais même pas
des dernières semaines, de la dernière année. Et on va attendre les votes qui
sont en train d'être décidés, mais prenons la peine, quand même, de la
remercier, parce que c'est un changement de fond majeur, en termes de culture, d'avoir... Je le résumerais, Mme la
Présidente, de dire que le changement de culture, c'est de vouloir être
vraiment l'employeur de choix pour nos employés.
Maintenant, il nous reste encore des changements
de fond à faire, Mme la Présidente, et je vous en donne quelques-uns, entre autres, nos ententes-cadres avec les médecins. Les
médecins font un travail extraordinaire, mais, comme tous les partenaires dans le réseau, on doit faire
des petits changements. Lorsque nous sommes arrivés au gouvernement, on
avait deux ententes-cadres qui avaient été signées par le gouvernement
précédent, qui étaient valides pour cinq ans. Ces
ententes-là viennent à terme... sont venues à terme en 2023. On est en train de
recommencer la négociation, mais, ça aussi,
c'est des changements qui sont importants à faire, et je suis certain qu'on
aura la collaboration des médecins, au cours des prochains mois, pour en
arriver, avec eux aussi, avec des ententes.
Il y a aussi, dans les changements de fond, des
projets de loi qui sont importants, des projets de loi... Santé Québec, c'en est un, p.l. n° 15, c'en est un. Je veux juste donner aux Québécois, parce que j'ai la
chance de faire une petite mise à
jour... En ce moment, les candidatures sont terminées, autant pour le conseil d'administration
que pour le poste de président ou de présidente de la nouvelle organisation.
Donc, encore une fois, il y a des changements de fond mais qui sont en
cours, et, plus on aura ces changements de fond là réussis, bien, on sera
capables de continuer à avoir les leviers nécessaires pour faire les
changements..
Mais je vous en donne d'autres. Je pense au
virage massif qu'on fait vers les soins à domicile. On le sait... tantôt, je vous parlais de prévention, mais de
plus en plus, les grandes organisations mettent beaucoup plus l'accent sur les
soins à domicile que sur le curatif. Plus on
va être capables de garder les gens, nos personnes âgées, nos personnes
malades, à l'extérieur de l'hôpital... C'est un grand changement de
philosophie.
Et je reviens quand même
sur la prévention. Je voudrais terminer sur cette note positive là avant de
conclure. Ça aussi, c'est un changement de
culture. Tantôt, je vous parlais d'un changement de culture, avec les
résultats, les tableaux de bord. Ça,
c'est... je pense que les gens le comprennent, maintenant, on va suivre ça.
Maintenant, le changement de culture sur
la prévention... J'ai une collègue, là, ici, la ministre à l'Éducation puis aux
Loisirs... il faut être capable de commencer à penser les saines habitudes de vie et de dire : Moi, là, moi,
comme Québécois, moi, là, qu'est-ce que je peux faire pour ma santé,
pour m'assurer que je vais minimiser, à terme, les chances d'aller à l'hôpital?
Et ça, il y avait un excellent article dans La
Presse, ce matin, Mme la Présidente, qui disait exactement ça. Il faut...
C'est sûr qu'on est là pour les soigner, quand les gens sont malades, mais, si on est capables d'avoir ce
changement de culture là, que c'est notre santé qu'on peut prendre en
main, ça ferait une très grande différence.
Le budget, deux mots. Notre gouvernement, depuis
qu'on est en place, a fait passer le budget de 40 milliards par année à 62 milliards. Quand je vous
disais tout à l'heure que je remercie notre gouvernement d'être capable d'avoir
eu cette décision-là, que, oui, il y
avait un impact important sur le déficit mais qu'à long terme c'était la bonne
décision, je pense qu'il faut réaliser le courage de ce gouvernement-là
de le faire et de pouvoir nous donner... Je n'irai pas dans le détail des mesures, parce que plusieurs en ont
parlé, puis il me manque un peu de temps, mais je vous dirais qu'on a les
moyens. Et je sens le support de tout
l'appareil gouvernemental, du premier ministre au ministre des Finances, à mes
collègues députés, lorsqu'on a nos caucus, de faire ces changements-là.
On a les moyens de le faire.
Et il ne faut
pas oublier, parce qu'on parle souvent du budget, Mme la Présidente, mais il y
a le PQI. Et le PQI qu'on avait en santé, quand on est arrivés, mon collègue a
dit qu'on l'a augmenté de 100 milliards à 153 milliards, mais en
santé, ça a voulu dire 18 milliards à
24 milliards. Et ça, ça veut dire des hôpitaux, des maisons des aînés, des
CHSLD, etc. Et, on le voit, à chaque
fois qu'on investit dans un hôpital, qu'est-ce qui arrive : des patients
heureux parce qu'il y a des employés heureux.
Alors, tous nos grands projets, Maisonneuve-Rosemont, Vaudreuil-Soulanges...
Mon collègue est content, dans les Laurentides, on s'est commis à des
investissements importants. Il nous reste à regarder ce qu'on va faire avec Drummondville, où est-ce qu'on va mettre l'hôpital
de... en Outaouais. Écoutez, Mme la Présidente, on a les moyens de nos
ambitions.
• (16 h 50) •
Et je terminerais... Oui, on a eu une entente
avec le fédéral, mais ça nous prend d'autres ententes avec le fédéral. Et on a un pouvoir de dépenser, c'est notre choix
à nous. Et, quand on aura des décisions à prendre, importantes, avec leur
fameux système, l'assurance médicaments, avec le fameux système des soins dentaires,
j'espère que le fédéral se souviendra que
c'est une compétence provinciale et que l'argent qu'il pourrait nous déployer
nous aiderait à compléter un plan qui est clair, que les Québécois
acceptent. C'est à nous d'avoir le pouvoir de dépenser l'argent du fédéral.
Et je
termine, Mme la Présidente, je prends un engagement. On a décidé, un peu comme
mon collègue vient de le lancer avec l'éducation, avec les tableaux de
bord... Des fois, je suis tannant avec ça, puis je le sais, que les Québécois, des fois, se disent : Mon Dieu! il revient
toujours à ça. Pourquoi c'est important? Parce que je suis capable de vous
prouver aujourd'hui qu'on s'améliore.
C'est ça, avoir de la transparence. Quand on l'a fait, il y a deux ans, là,
c'était rouge, c'était rouge libéral,
O.K.? Alors, aujourd'hui, ce que je vous dis, c'est : On va continuer,
puis c'est l'engagement que je prends, on va continuer à se mesurer pour
être certains qu'on continue de s'améliorer. Et je vais reprendre une
expression de mon collègue : Il est temps que les Québécois en aient pour
leur argent. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le ministre. Maintenant, nous allons... je vais céder la parole à M. le
député de Nelligan pour son intervention. Alors, allez-y, M. le député.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Ma présence a coïncidé avec le discours du ministre de la Santé qui
parlait des lumières rouges, rouge libéral.
Je le salue de mentionner le mot «libéral», parce que c'est devenu une coutume,
à l'intérieur de ce Parlement, de voir tout ce qui est rouge libéral. Mais j'ai
une mauvaise nouvelle pour lui, le dernier sondage Léger : «Le budget du
ministre des Finances ne passe pas auprès des Québécois.»
Vous savez,
Mme la Présidente, je me situe à la même place que le député de Saint-Jérôme.
Je vous ai dit pas mal de fois que je l'aime, le député de Saint-Jérôme, et il
le sait très bien. Ce n'est pas banal, le déficit de 11 milliards. Ce
n'est pas banal. L'automne dernier,
on parlait de 3 milliards, Mme la Présidente, 3 milliards. On s'est
rendu à 11 milliards. Je pense
que le ministre des Finances doit s'inspirer de son collègue député de
Saint-Jérôme et apprendre un peu sur c'est quoi, la saine gestion des
finances publiques.
Mme la
Présidente, avant de commencer ma présentation et mon discours sur le budget du
gouvernement caquiste, qui est à
l'aube de la sixième année, je peux qualifier ce budget de mauvais, très
mauvais. Et d'ailleurs pas moins de 58 % des gens le jugent mauvais ou très mauvais. Ça, c'est un sondage de Léger-Le journal TVA Nouvelles. C'est seulement un citoyen sur 100, hein... qu'il s'agit d'un très
bon budget. C'est un mauvais budget, Mme la Présidente, le sondage Léger le
confirme.
Mais là on va
prendre quelques instants pour faire la genèse de la catastrophe caquiste. Très
simple. Un gouvernement qui hérite d'un surplus budgétaire,
7 milliards de dollars, 7 milliards de dollars. Je remercie
les collègues et les Québécois qui ont
fait des efforts, après un gouvernement caquiste... après un gouvernement
péquiste de Mme Marois, où ils ont laissé les finances publiques
dans un état lamentable. Le gouvernement libéral a pris le pouvoir après un
18 mois péquiste. Vous venez de voir
que je mélange péquiste et caquiste parce qu'on ne se rend plus compte qui est
péquiste, qui est caquiste. Après 18 mois
péquistes, Mme la Présidente, ils ont laissé les finances publiques dans un
état lamentable. Gouvernement libéral, 2014,
il y a même des péquistes qui disaient : On ne sait même pas comment le
gouvernement libéral va faire pour redresser les finances publiques. Le gouvernement libéral en
2014... les Québécois, ils ont contribué à ces efforts, je tiens à le dire,
avec la rigueur de nos collègues de
l'époque. Ça a donné, fin 2018... le premier ministre caquiste a avoué
même que les finances publiques du Québec étaient bonnes et il a
remercié même le Parti libéral d'avoir laissé les finances publiques en bon état. Donc, un gouvernement caquiste qui
hérite de 7 milliards de dollars, ce sont les faits. On ne peut pas
commencer à dénaturer la nature aujourd'hui, Mme la Présidente, ce sont
les faits.
Et donc
aujourd'hui, quand les Québécois se lèvent et vous disent tous que c'est un
très mauvais budget, c'est parce qu'ils ont raison. Comment ça se fait que
l'automne dernier le ministre des Finances, lors de sa mise à jour économique,
il nous a annoncé 3 milliards de déficit, quelques mois plus tard, il s'est
trompé de pas 1 milliard, ou 2 milliards, ou 3 milliards, mais
de plusieurs milliards, et que le déficit maintenant qu'on va tous payer, il
est de l'ordre de 11 milliards?
Alors, Mme la Présidente, pour un gouvernement
de comptables, je pense qu'on est rendu à un gouvernement de «conteux». Et c'est malheureux parce que je
vois tout à l'heure le ministre de la Santé vanter ce qui se passe au niveau de la santé... Je prends juste un instant. Est-ce
qu'il est vraiment sérieux dans ce qu'il dit? Est-ce qu'aujourd'hui, au Québec,
on peut dire que la CAQ a amélioré l'accès
au réseau de la santé? J'en suis sûr et certain, ma collègue, ma députée, la
députée de Robert-Baldwin, va vous parler de Lakeshore, va vous parler de
l'accès à la première ligne à l'ouest de l'île.
Je peux vous
parler de l'accès à la première ligne au Québec. Il est où, le slogan caquiste,
un médecin de famille pour tout le
monde? Ils ont fait tous campagne en 2018... un médecin de famille pour tous
les Québécois. Quatre ans plus tard,
ils se sont rendu compte que, malheureusement, c'est une fausse promesse. Non,
maintenant, on ne peut pas offrir un médecin
de famille à tout le monde, un professionnel de la santé, mais, Mme la
Présidente, même pas un professionnel de la santé. Les gens n'ont pas
accès aux soins, c'est la triste réalité, malgré l'injection de plusieurs
milliards.
Le ministre
de la Santé se vante que, les lumières, elles ne sont plus rouge libéral. Elles
sont je ne sais pas quoi. Il se vante
de construire l'hôpital de Maisonneuve en, quoi, 10 ans; CHUQ, à Québec,
probablement 17 ans. De quelles infrastructures...
Il parle du PQI, Mme la Présidente, le PQI, où c'est devenu un plat où on met
tous les projets ou, parfois, on en enlève. Drummondville, ses collègues sont
venus faire une conférence de presse pour dénoncer et pour demander, exiger
un hôpital à Drummondville.
L'éducation,
mais là je pense que le slogan qui marche et qui fonctionne pour ce
gouvernement, c'est le gouvernement des tableaux de bord. Je pense qu'on l'a
trouvé, Mme la Présidente. C'est le gouvernement des tableaux de bord.
Quand ça va mal, ils vont sortir une idée de
quelque part. Ça va mal en santé, on a besoin de données, on a besoin de
tableaux de bord, voir les lumières.
Quand ça va mal en éducation, on va mettre un tableau de bord pour suivre ce
qui se passe, et ainsi de suite, dans
tous les secteurs. Et donc ce gouvernement, à la fin de son mandat, en 2026, va
être reconnu... le gouvernement qui a
mis le plus de tableaux de bord, mais les Québécois ne veulent pas vos tableaux
de bord. Les Québécois veulent des actions.
Et aujourd'hui, vraiment, j'ai été surpris de voir le ministre de la Santé
vanter son bilan. Il a tous les pouvoirs. Il a imposé une agence de
santé avec un bâillon, mais je l'invite à se promener un peu.
J'étais, la
semaine dernière, à Laval, et je vois ma collègue, qui fait un excellent
travail, je l'invite à venir... avec elle
sur Laval, demander à la population s'ils se sentent bien avec le réseau de la
santé actuel, s'ils sont heureux de voir la qualité des soins qu'ils ont, c'est quoi, le temps d'attente au niveau
des urgences, le temps d'attente pour avoir un médecin de famille, le temps
d'attente pour une chirurgie. Ce sont les faits. Donc, je laisse le tableau de
bord à M. le ministre de la Santé. Moi, je le questionne sur les
résultats, et les résultats ne suivent pas. C'est la réalité, M. le Président.
Alors, face à
ce mauvais budget, catastrophique pour les finances publiques, on a tous vu un
premier ministre, qui, jadis, était
du centre droit, pour la rigueur budgétaire... un premier ministre qui a perdu
le contrôle des finances publiques. C'est malheureux de le dire. C'est
un contrôle...
• (17 heures) •
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : M.
le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : ...on prête des intentions. Il y a
des propos blessants. Peut-être que le leader, dans la poursuite de son
discours, pourra, là, rectifier les différents faits et les différents
éléments. Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Personnellement, je ne vois pas vraiment de
problème. Tout le monde a droit à son opinion. C'est de la politique aussi, là.
Mais, pour le moment, je ne vois pas de problème. Alors, j'invite M. le député
de Nelligan à poursuivre son intervention.
M. Derraji : Ça fait dur, M. le
Président. Je vous remercie de répondre au collègue le leader adjoint. Je sais qu'il fait son travail, mais je l'invite à bien
faire son travail, parce que je n'ai nulle part blessé qui que ce soit, mais ce
sont les Québécois, cher collègue,
qui vous disent aujourd'hui que c'est un très mauvais budget. Le sondage Léger
vient de sortir, cher collègue. Mais
je sais que ça fait mal, la réalité, M. le Président. Ça fait très mal. Ça fait
très mal, la réalité, je le comprends, parce
que, vous savez, recevoir ce genre de critique, ce n'est pas toujours facile,
mais c'est ça, la vie. C'est un très mauvais budget. Je n'ai jamais pensé, de mon vivant, qu'un gouvernement qui a
hérité un surplus de 7 milliards va les dilapider, et
qu'aujourd'hui on se ramasse avec 11 milliards.
M. le
Président, j'ai parlé, tout à l'heure, de la santé, j'ai parlé de l'éducation
et que ce gouvernement, ce qu'il a donné
aux Québécois, c'est des tableaux de bord. Donc, ils peuvent mériter cette
médaille de tableaux de bord. Mais malheureusement les résultats ne
suivent pas.
Maintenant,
je vais parler d'un dossier qui m'est très cher, le dossier du transport. Et
vous savez quoi? Aujourd'hui, nous avons vu une contradiction à
l'intérieur de ce gouvernement, une contradiction que le ministre de l'Économie,
qui nous a habitués... le ministre de l'Économie et de
l'Énergie, le superministre, nous a habitués de ses sorties, de ses sorties sur parfois l'énergie, la sobriété
énergétique, parfois des déclarations que, parfois, je me demande : Est-ce
que ça a passé le test du caucus?
Aujourd'hui, il nous a annoncé, les derniers jours, le problème des autos,
qu'il y a trop d'autos sur les routes
du Québec et que, pour lui, le problème, ce n'est pas son gouvernement. Non,
non, ce n'est pas son gouvernement, le problème, ce sont les villes, ce sont
les villes. Là, je ne sais pas s'il a parlé avec des collègues à lui à
l'intérieur du caucus, parce que,
j'en suis sûr et certain, il y a beaucoup de gens qui vont lui dire c'est quoi,
la mobilité durable, comment agir au niveau des GES et vont lui dire que
son propre gouvernement fait fausse route.
Et, vous le
savez, M. le Président, à l'habitude, je fais très bien mon travail, comme vous
le savez. Vous me connaissez, ça fait quand même six ans. J'ai cherché
un seul, un seul communiqué de presse qui salue la ministre responsable du Transport et de la Mobilité durable. Je ne l'ai
pas trouvé, malheureusement. Donc, je veux bien que le ministre des Finances
pense qu'il y a trop de voitures sur les
routes, mais sa collègue ministre du Transport n'a rien fait pour le transport,
à part un tableau qu'elle ramène à chaque fois, qui n'est pas du tout
salué par les sociétés de transport.
L'Association du transport urbain du
Québec : L'Association du transport urbain du Québec s'inquiète de l'absence de la prévisibilité financière. La Société
de transport de Montréal... Et
d'ailleurs, M. le Président, j'ai eu la chance de rencontrer toutes les sociétés de transport, presque toutes, je ne
veux pas exagérer, mais les plus importantes : Montréal, Longueuil, Laval, Québec. Il me reste quelques
autres sociétés, que je vais rencontrer les prochains jours. Société de transport de Montréal : Budget provincial 2024-2025 : les clients du transport
collectif sont délaissés. Un désinvestissement record en maintien des infrastructures. Un désinvestissement record en maintien des
infrastructures. Ce sont les propos des sociétés de transport.
Trajectoire :
Budget 2024, le transport collectif ignoré. Transit : Un
budget austère et décevant. Je comprends le collègue, tout à l'heure, de s'inquiéter par rapport aux propos, mais
croyez-moi, cher collègue, ce sont les communiqués de presse des sociétés de transport. Mais je sais
que ça fait mal, je sais. Mais, que voulez-vous, je n'ai pas commandé les
communiqués de presse des sociétés de
transport, malheureusement. Budget 2024-2025 — ça,
c'est l'Union des municipalités
du Québec — Des
mesures insuffisantes pour le financement durable du transport collectif et
pour la vitalité des régions.
Je vais le répéter parce que c'est tellement
bon, cette ligne, regardez : Des mesures insuffisantes — on
s'entend — pour
le financement durable du transport collectif et pour la vitalité des régions.
Mais, M. le
Président, j'avais l'impression que j'avais une majorité gouvernementale qui
doit défendre les régions. Elles sont
où, les régions dans ce budget quand j'ai l'Union des municipalités du Québec qui dénonce, qui dénonce le manque de financement durable du transport collectif? Parce que, si on n'a pas
un transport collectif au niveau des régions, on ne peut pas répondre à
la connexion et à la mobilité durable entre les régions.
Et justement,
en contradiction avec ce que le ministre
de l'Économie veut... Lui, il dit
qu'il y a trop de chars. Je ne sais
pas s'il y a trop de chars ou trop de motos, parce qu'à un certain moment je ne
sais pas ce qu'il voulait dire, mais il a dit qu'il y a trop de voitures. Mais, trop de voitures, son
gouvernement, quand il est autour de la table, il voit que le ministre des
Finances a coupé le financement des
sociétés de transport et qu'il n'y a pas assez de financement pour les
transports, il a dit quoi? Qu'est-ce
qu'il a dit? Qu'est-ce qu'il a répondu? Ce n'est pas en déclarant dans les
journaux et avoir toujours le
titre... On dirait qu'il est dans un concours de popularité à l'intérieur de ce
gouvernement, qui va dire... et qui va occuper l'espace médiatique. Mais les
gens ne veulent pas ça, ils veulent des actions concrètes. Est-ce que,
oui ou non, le gouvernement
investit dans le transport collectif?
M. le Président, je peux prendre des heures et des
heures, la seule phrase qui résume : Un budget catastrophique, une situation économique très difficile, ce sont
les Québécoises et les Québécois qui en paieront le prix. Et malheureusement
nous avons en face de nous un gouvernement
mauvais, un gouvernement qui a mal géré les finances. Et comment... Je
cherchais encore, M. le Président, le
bon père de famille, je ne l'ai plus, je ne le trouve plus, parce que l'état
des finances publiques m'inquiète beaucoup.
Motion formulant un grief
Et, dans ce sens, M. le Président, je vais
déposer la motion de grief suivante :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour avoir déposé
un budget qui n'offre aucune solution à la crise du financement des
services de transport collectif.»
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Nelligan, et votre
motion est déposée sous réserve de sa recevabilité, évidemment, vous
connaissez bien nos règles.
Alors, je
reconnais maintenant la prochaine intervenante, et ce sera Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Mme Kariane Bourassa
Mme
Bourassa : Merci beaucoup, M. le Président. Je suis heureuse
de prendre la parole. Vous savez, les budgets, c'est suivi par les parlementaires, par les médias, il y a beaucoup...
il y a une espèce d'atmosphère, des fois, d'anxiété, mais aussi de...
les gens ont hâte à cet événement-là. Mais, vous savez, en région aussi, c'est
un événement qui est très suivi. C'est mon
deuxième budget avec la Coalition avenir Québec, et ce que j'ai décidé de faire
aujourd'hui, c'est un peu décortiquer, et
c'est ça, le rôle des députés, qu'est-ce que les gens de Charlevoix—Côte-de-Beaupré ont à gagner avec ce fameux budget.
D'abord, il
faut savoir que ça s'est fait dans un contexte financier assez difficile. Les
gens à la maison le constatent dans leur portefeuille et dans le
portefeuille de leur famille avec l'inflation, et on a même appris des nouveaux
mots, notamment avec
la faible hydraulicité dans les bassins, ce qui veut dire moins d'eau dans les
bassins d'Hydro-Québec, ça a eu
des impacts sur les finances du Québec, tout comme l'investissement qui était
nécessaire dans les services publics. On parle aussi de la croissance de
la population. On parle aussi de toutes les constructions, les infrastructures
qu'il a fallu, justement, bonifier ou qui
avaient besoin d'amour. Donc, beaucoup de facteurs qui fait en sorte qu'on a dû
déposer un budget qui était rigoureux, mais qui était sans austérité. Et
ça, c'est important de le mentionner.
Donc,
aujourd'hui, je tiens à rassurer mes citoyens de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, il n'est pas question de couper dans les services publics ou de hausser les
impôts. De toute façon, on est... on est maintenant les plus imposés et les
plus taxés en Amérique du Nord, donc c'était hors de question. J'en profite aussi
pour rappeler aux gens qui nous écoutent que c'est en faisant votre déclaration d'impôt... pour ma part, c'est déjà
fait, mais, pour ceux et celles qui vont le faire dans les prochains jours,
c'est cette année, pour votre rapport d'impôt 2023, que vous allez
constater la baisse d'impôt qui a été annoncée l'an dernier par notre
gouvernement. Je le rappelle, c'est une réduction d'un point de pourcentage qui
touche les deux premiers paliers d'imposition.
C'est une
mesure, mais, depuis 2018, donc depuis que la CAQ est au pouvoir, on a remis
61,4 milliards dans les poches
des citoyens. Et ça, il faut le rappeler. On peut aussi penser au permis de
conduire qui est maintenant rendu à 25 $. Moi-même, j'ai fait la surprise, parce que je l'avais oublié, et, lorsque
j'ai reçu le montant à payer, je me suis rappelé à quel point ça, ça va faire
du bien aux finances des familles. Les chèques contre l'inflation également
qu'on a donnés, la limite de hausses
des frais d'Hydro-Québec à 3 %, et je pourrais continuer longtemps. Mais,
notre gouvernement, depuis longtemps, depuis qu'on est en poste, on est
là pour aider les familles et les prochaines générations.
• (17 h 10) •
Malgré tout,
on l'a dit, on a livré un budget qui était exigeant. Et il faut préciser que,
dans notre budget, et je sais que mes
collègues qui sont comptables... je ne suis pas comptable de formation, mais je
sais que ça a été dit à de nombreuses reprises depuis les prises de parole,
notre budget comprend une provision de 1,5 milliard pour les imprévus. Et
ça, ce n'est pas n'importe quoi. On
regarde et on est responsables, donc, face aux événements qui peuvent survenir.
Ensuite, le versement au Fonds des générations atteint 2,2 milliards de dollars, si
bien que le déficit réel des activités courantes avoisine 7,3 milliards.
Et ça, c'est important que les gens à la
maison le comprennent. À titre comparatif, parce qu'on parle beaucoup du
11 milliards, c'est le chiffre
qui a été véhiculé dans tous les médias, ça représente 1,5 % du PIB. Et
mes collègues, justement, qui ont une formation en économie ou en
comptabilité l'ont vraiment très bien expliqué.
Si on se
compare aux partis d'opposition, on nous a présenté, dans les dernières années,
du 4,7 % du PIB ou même du 3,3 % du PIB. Peu de gens le savent, mais
on a réussi à retrouver le taux d'endettement qu'on avait avant la pandémie
et avant toutes les dépenses, justement, que
la pandémie ont apportées. Le déficit zéro, c'est toujours un objectif, ça,
c'est important de le mentionner. On a déjà mis fin à certains crédits d'impôt,
notamment dans les secteurs des entreprises informatiques ou même multimédias, et ça, c'est seulement une
des quelques mesures qui ont été mises en place. Alors, voyez tous les
documents, et ce ne sont que quelques-uns.
Je vous l'ai mentionné, c'est un budget qui est
imposant, qui est rigoureux, 124 milliards de dollars de budget, on peut s'y perdre. Je comprends que les gens à la
maison n'ont pas nécessairement le temps de tout lire, de tout éplucher pour voir qu'est-ce qu'ils ont à gagner, comment
on décortique tout ça. Alors, j'ai pris la peine d'éplucher ces documents et
pour vous dire, justement, comment est-ce que le budget de mon collègue le
ministre Girard peut améliorer concrètement la vie des citoyens.
Avant d'aller plus loin, je le répète, ma
circonscription, Charlevoix—Côte-de-Beaupré,
c'est 27 municipalités, quatre MRC,
deux îles, c'est 12 000 kilomètres carrés. Ce sont des villes avec
des réalités très, très, très différentes. On parle notamment du secteur
de Boischatel jusqu'à Baie-Sainte-Catherine, qui est en face de Tadoussac. Les
gens, les acteurs de l'économie locale avaient des attentes, avaient aussi
certaines appréhensions face au budget qui allait être déposé, notamment face au contexte économique. Je suis
donc heureuse de confirmer qu'il n'y a aucun projet dans ma circonscription qui
va être freiné. En fait, puis je donne juste quelques exemples, l'Hôpital de La
Malbaie, qui est déjà en train d'être
rénové, tout ça va continuer; l'argent pour le MN Joseph-Savard est là; la
relocalisation des quais de l'Île aux Coudres;
le pont du Saguenay, toujours en analyse ou en planification. Alors, l'argent
qu'on avait promis dans la région est là.
La seule annonce qui a été modifiée, on en a
déjà parlé, c'est celle des Espaces bleus, mais on a travaillé très fort avec les élus locaux pour s'assurer que
l'argent irait quand même dans la région. Donc, on va utiliser les sommes qu'on
avait déjà mentionnées pour encourager soit des initiatives culturelles, on a
beaucoup de maisons patrimoniales ou d'édifices
patrimoniaux qui ont besoin un peu d'amour... Écoutez, on a parlé avec les élus
locaux, ils nous ont donné une liste
très, très longue de ce qu'on pourrait faire pour encourager la culture dans
notre région, de l'argent qui découle justement de ces projets-là.
Et ça, c'est bien sûr une seule des mesures en
culture. Parce qu'avant ce budget-là j'ai rencontré au moins quatre directions de médias locaux qui avaient des
inquiétudes, et on les comprend, leur industrie est en plein changement avec la numérisation, avec l'intelligence
artificielle, avec aussi la concurrence. Donc, ils m'avaient rencontrée et
demandaient une aide aux médias.
Alors, dans ce budget-là, eh bien, on a annoncé une aide de
54 millions de dollars pour soutenir nos médias locaux. Dans la circonscription, il y a des
journalistes qui sont rigoureux, qui sont intelligents, et leur travail est important, surtout en région. Vous savez, quand
les nouvelles sont montréalisées, si on peut dire ça, bien, ça ne sert pas les
gens de régions. Les gens veulent savoir ce
qui se passe chez eux, ce qui se passe dans leur région. Et, avec cette
aide-là, ça allait permettre à des journaux locaux, à des médias d'information
locale, d'offrir de l'information de qualité régionale.
En santé,
bien, c'est sûr que vous avez eu la chance d'entendre le ministre de la Santé
lui-même parler, bon, de tout ce qui
comprend la santé dans ce budget, mais, avant d'entrer dans les spécificités
locales, je vais rappeler effectivement que la santé et l'éducation sont vraiment les priorités centrales. Cette
année, justement, en santé, ça représente 44 % du budget, l'argent qui a été investi en santé. Comme
mentionné, bien, dans Charlevoix—Côte-de-Beaupré, on a des hôpitaux, on a d'ailleurs des hôpitaux
de très grande qualité, on a des maisons des aînés. La CAQ, vous le savez, on a
entamé une réforme très importante
et, pour réussir, on croit qu'il faut injecter de l'argent pendant cette
transition-là, ne pas faire comme les précédents gouvernements et, justement,
tenter de faire une réforme, mais couper en même temps. On se rend
compte qu'il faut soutenir, justement, la phase de transition, et c'est ça qui
va mener à la réussite.
Alors, il
faut bien mettre les choses en place. C'est pour ça, et mon collègue en a
parlé, qu'en injectant 2,7 milliards de plus on va permettre notamment
d'offrir des soins à domicile plus nombreux, de qualité. Cet argent va aussi
servir à désengorger les urgences.
Les sommes qui vont être réservées, et je pense à mon collègue Lionel Carmant,
de l'argent qui va être...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Mme la députée, pardon. Je vous ai laissé passer
une fois, mais je ne pourrai pas le faire deux fois. Vous ne pouvez pas nommer
des collègues par leur nom, vous devez les nommer par leur titre, comté
ou comme ministre. Alors, je vous invite, s'il vous plaît, à faire attention.
Mme
Bourassa : Pardonnez-moi. Mon collègue le ministre des
Services sociaux, d'accord. Alors, justement, de l'argent, et on sait, ça a été
demandé à de nombreuses reprises, pour aider nos enfants qui vivent dans des
situations difficiles. On va aussi
amorcer un virage numérique dans le domaine de la santé. Alors, tous ces...
tous ces changements, toutes ces réformes vont avoir un impact, oui, sur
les gens de ma circonscription, mais également sur tous les résidents du
Québec.
Quand
j'entends les partis d'opposition dire qu'ils ont laissé de l'argent sur la table,
justement, lors de leur dernier budget, qu'il y avait de l'argent en surplus,
ça me fait un peu grincer les oreilles. À quoi ça sert de laisser de l'argent
sur la table quand, clairement, tant de
choses ne fonctionnaient pas dans le domaine de la santé? On l'a vu pendant la
pandémie, lorsqu'on est arrivés au pouvoir, où on avait de la difficulté à
trouver les gens imputables, où le matériel était source d'inquiétude à
plusieurs endroits. Encore une fois, nous, on croit qu'il faut investir dans la
santé.
Mais le pire,
c'est en éducation. À quoi ça sert de se vanter d'avoir des surplus quand ces
partis-là n'ont pas investi suffisamment dans nos infrastructures, dans
nos écoles? C'est triste de voir dans quel état on a hérité du réseau de la...
du réseau de l'éducation. Imaginez, il a fallu faire passer le PQI de
9 milliards à 22 milliards pour rénover, agrandir, construire des écoles. Les conditions, également,
des enseignants et du personnel scolaire, parce qu'il ne faut pas les oublier,
avaient aussi besoin d'être bonifiées. Et je
répète pour ceux qui n'ont pas suivi les négociations, mais, au top de
l'échelon, un professeur va maintenant gagner 109 000 $ par année.
Là, on commence à parler de très bonnes conditions.
Et ce qui est
vraiment plus important pour moi, bien, c'est le service à l'élève. Le sujet
est au premier plan. Depuis la pandémie, on le sait, il y a eu des écoles
fermées. À titre d'exemple aussi, juste pour pallier à la grève lors des
négociations, donc lorsque les professeurs n'étaient pas en classe, le
plan de rattrapage pour le centre de services scolaire
de Charlevoix touche 417 élèves du primaire et du secondaire. C'est
environ 15 % de tous les élèves qui vont pouvoir recevoir de l'aide,
notamment du tutorat. Alors, on a vraiment à coeur la réussite des jeunes.
Cette aide, bien, c'est sûr qu'il
faut injecter de l'argent supplémentaire. On parle de 1,3 milliard de plus
qui va être injecté dans l'éducation. On parle d'un budget total de 19 milliards. C'est du jamais-vu. On l'a
dit, ce n'est pas que des mots, l'éducation, c'est vraiment une priorité
parce que ce sont nos générations futures, ce sont nos enfants.
Maintenant, en parlant d'éducation, le ministère
de l'Enseignement supérieur va recevoir 335 millions de dollars de plus. Tout de suite, j'ai eu des
discussions avec la ministre de l'Enseignement supérieur et j'ai rappelé mon
désir de voir l'implantation de l'INRS à Baie-Saint-Paul. Je vais continuer de
travailler en ce sens parce que c'est un projet qui nous tient à coeur,
et, avec ces sous, on espère justement être en bonne posture.
Maintenant, si
on plonge plus creux dans les mesures qui vont servir à la circonscription de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, quand on regarde les mesures régionales, je ne sais pas si vous avez
remarqué, mais il y a un petit montant, quand même, qui peut sembler anodin,
mais qui va faire toute la différence, un budget... un montant budgété
de 10 millions pour faire venir un
navire de relève en cas de besoin pour éviter une rupture de service. M. le
Président, j'ai trois traverses sur mon territoire, et laissez-moi vous dire
que cette mesure n'est pas passée inaperçue et qu'elle a été très bien accueillie. Je pense notamment aux gens de
L'Isle-aux-Coudres, qui, bon, sont enclavés et dépendent vraiment du service de traversier. On a été frappés de malchance
au cours des derniers mois. Parfois, les deux navires étaient brisés en
même temps. Alors, on va s'assurer qu'il n'y ait pas de rupture de service et
d'arrêt de desserte.
• (17 h 20) •
Maintenant, une autre mesure qui était très
attendue dans ma circonscription, celle de la revitalisation des coeurs
villageois. Et j'ai une pensée pour le maire de Saint-Tite-des-Caps, qui a
appelé à de nombreuses reprises, parce qu'il
faut se rappeler que c'était une promesse qu'on a faite en campagne électorale,
et elle n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Et l'un de mes maires, l'un
de mes 27 maires, appelle constamment au bureau pour savoir, finalement,
quand cet argent serait disponible. Alors,
M. Majella Pichette, je vous l'annonce, on vient d'annoncer 50 millions de
dollars pour permettre aux citoyens des régions éloignées de garder leurs
épiceries, leurs dépanneurs de village. On comprend que ces endroits sont vraiment au coeur de la vitalité des
régions, et tous les citoyens en région ont droit à des services de proximité.
Maintenant,
sans surprise, je vais vous parler d'agriculture. Dans Charlevoix—Côte-de-Beaupré, on a 454 fermes. C'est
un vecteur économique très important. J'ai d'ailleurs reçu la visite des
agriculteurs à mes bureaux de La Malbaie la semaine dernière. Je
comprends leur détresse. On parle d'inflation. On parle également de taux
d'intérêt. Comme tous les citoyens, ils sont
touchés par les taux d'intérêt. On parle de paperasse également, qu'ils
aimeraient voir alléger. Alors, je
comprends les doléances, mais, quand même, nous avons annoncé 116 millions
pour l'autonomie alimentaire. Et ce dont les agriculteurs m'ont parlé notamment, c'était la relève. Il faut aider
la relève. La moyenne d'âge des agriculteurs, c'est 54 ans. Alors, déjà, plusieurs sont en
transition, plusieurs tentent de former la relève, et, pour encourager cette
relève, il faut leur donner les moyens financiers nécessaires. Alors,
c'était dans le dernier budget.
Maintenant,
on va faire un lien avec l'agriculture, ça m'amène à vous parler de producteurs
de boissons alcooliques. Dans le
budget, on a réservé 58 millions pour soutenir les ventes à la SAQ et la
commercialisation également de produits locaux. Il faut connaître et faire connaître nos produits locaux. Je
pense d'ailleurs à la gang de la Microbrasserie de Charlevoix, les
Brasseurs des Monts, le Migneron. On a tellement de bonnes boissons chez nous,
des gens qui tentent de percer sur des marchés, autant le marché québécois, à
l'international. Alors, certes, ce montant va pouvoir leur servir.
Maintenant, sur le logement, un sujet qui a fait
couler beaucoup d'encre, quelques mots sur le logement. Donc, ce n'est pas vrai
que la CAQ ne fait rien en logement. Et je dois dire que, dans ma
circonscription, au contraire, il y a tellement
de projets, tellement de bâtiments qui sont en train de lever de terre. On
comprend que les besoins sont grands, mais c'est juste qu'on n'a pas
attendu le budget avant d'offrir les sommes qui étaient demandées.
Depuis 2018,
et le premier ministre l'a répété à plusieurs reprises, c'est
6,3 milliards qui ont été investis, et, l'automne dernier, on a annoncé 1,8 milliard. On aurait
pu attendre puis le mettre dans le budget, mais cette somme-là était nécessaire
immédiatement sur le terrain. D'ailleurs, je donne des exemples. Du côté de
Baie-Saint-Paul, c'est des dizaines de logements
qui vont lever de terre grâce à des projets assez créatifs. Également,
Petite-Rivière-Saint-François, on travaille sur un 20 logements aussi qui
découle de toutes ces initiatives-là. Alors, déjà dans Charlevoix, ces sommes
d'argent sont mises à bon escient.
Maintenant,
les garderies. En étant la plus jeune femme qui siège à l'Assemblée nationale,
c'est sûr que tout ce qui touche les familles, ça me touche
particulièrement. Les places subventionnées, on était... on est déjà à
15 000 places subventionnées qui ont été créées, 21 000 autres
places sont en cours de réalisation. Ce sont des places, et je le rappelle, à
9,10 $ par jour. D'ailleurs, une partie de l'argent, là, a été investie à
Baie-Saint-Paul, encore une fois, où on retrouve un CPE neuf. À Clermont aussi, on a parlé d'un agrandissement important.
Il y a beaucoup de familles, d'ailleurs, qui se dirigent vers Clermont.
Le gouvernement, dans son dernier budget, a investi 59 millions sur cinq
ans, et ça, ça va servir à soutenir les familles en leur offrant des places
justement qui sont abordables.
Je parle maintenant d'aide alimentaire. J'ai eu
la chance, pendant les fêtes, d'aller faire du bénévolat du côté de deux organismes communautaires, Pro-Santé
et également le SACC. Ce sont des organismes communautaires qui aident des gens
en difficulté en leur fournissant de l'aide alimentaire. Et j'ai été vraiment
aux premières loges pour constater à quel point les besoins avaient énormément augmenté. Et qu'on parle de jeunes
étudiants, qu'on parle d'aînés, qu'on parle de familles, de travailleurs, personnes vivant seules, il n'y a plus de
portrait unique des gens dans le besoin. J'ai vu que les demandes
avaient augmenté. Alors, les 80 millions supplémentaires annoncés par le
gouvernement, ça va... ça ne va pas régler
tous les besoins, mais, directement, on aide les citoyens, on les aide à mettre
de la nourriture sur la table pour eux et pour leur famille.
Maintenant,
en terminant, je veux parler d'un travail colossal qui s'annonce, une mesure
profondément caquiste, si je me permets de dire. On va aller chercher
3 milliards en coupant dans le gras des sociétés d'État. On parle d'Hydro,
on parle de Loto-Québec, on parle de la
SAQ aussi. On va réviser les dépenses des ministères. Et ça, mes citoyens m'en
parlent souvent, c'était important pour eux.
On en avait déjà parlé. Le travail a déjà commencé, mais ce n'est qu'un début.
J'ai donné
beaucoup de chiffres, aujourd'hui, j'ai parlé de différentes choses. J'ai tenté
de cibler, pour mes citoyens, qu'est-ce qui était le plus important. Et
j'invite mes citoyens à me contacter s'ils ont des questions par rapport au
budget. Je vais mettre toute mon âme,
tout mon coeur à leur répondre, parce que je crois concrètement que le budget
est positif pour eux et qu'ils ont beaucoup à gagner avec le budget qui
a été déposé.
C'est un
budget courageux, vous savez, on a entamé plusieurs réformes, mais surtout un
budget qui a de grandes ambitions socioéconomiques dans une période où
les gens en ont le plus besoin, aussi un budget qui est responsable, et c'est
ça dont les citoyens ont besoin. Merci beaucoup, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré. Alors, je reconnais maintenant, pour la prochaine intervention,
Mme la députée de Saint-François.
Mme Geneviève Hébert
Mme
Hébert : Je peux dire bonsoir, M. le Président, on est
rendus à 17 h 25, ce soir. Vous savez, je ne prends pas souvent la parole, parce que, veux veux pas, comme
whip adjointe, on n'a pas nécessairement de grands dossiers à porter, à
part ceux de notre circonscription, qui me tiennent énormément à coeur, mais je
tiens à saluer les gens à la maison. Je sais
qu'on est à heure de grande écoute, alors je tiens à vous saluer, messieurs,
mesdames, et je vais essayer de verbaliser un peu c'est quoi, le budget, certains points, parce que
j'ai eu la chance d'écouter plusieurs de mes collègues qui ont tous été très pertinents et intéressants aujourd'hui et
même la semaine passée. Je me souviens de mon collègue de Saint-Jérôme à qui...
c'est un économiste qui est rigoureux, puis à quel point il nous a expliqué que
c'était gros, la dette, mais qu'il fallait quand même relativiser et qu'il avait confiance en notre gouvernement
puis en notre ministre des Finances. Mais, M. le Président, je vous dirais que je sais qu'il ne faut pas utiliser
d'objet, mais celui-ci est permis à l'Assemblée nationale, et, moi, ma vision
du budget, c'est d'un verre à moitié plein versus d'autres que j'ai écouté de
l'opposition qui voient le même verre, mais il est à moitié vide. Et sachez que,
le verre de mon collègue le ministre des Finances, lui, son eau, elle est
très claire parce qu'il la prend sans glace.
Donc, je suis confiante en mon collègue le ministre des Finances pour toute sa
clarté et la façon qu'il est capable
d'expliquer aussi ce budget puis comment qu'il nous l'a bien démontré lors de
l'allocution de mardi dernier, ça fait maintenant aujourd'hui une
semaine.
Vous savez,
M. le Président, dans le budget, à un moment donné, le ministre, quand il est
sorti, le lendemain, je l'ai croisé puis là j'ai dit : Si on veut
faire des avancées en santé puis en éducation, est-ce qu'on peut parler des
conventions collectives? On a demandé de la
flexibilité, puis je pense que c'est une des pistes de solution qui va faire
que la loi n° 15 de mon ministre de la Santé, la loi n° 23
du ministre de l'Éducation... qu'ils vont pouvoir mettre en place des mesures
qui vont fonctionner avec les sommes que nous investissons, qui sont
colossales, de notre gouvernement.
Alors,
je pense que ce serait bien de rappeler aux citoyens... Puis là, bien, je cite
mon ministre des Finances, qui m'a
dit : Geneviève, va à la page B.5. Parce qu'il le connaît par coeur,
son budget. Alors, à la page B.5, M. le Président, on parle des avancées significatives en organisation
du travail : Les conventions collectives pour plus de 600 000 employés
dans le secteur public et parapublic, de la
fonction publique, sont venues à échéance, on l'a su, en... le 31 mars
2023. Tout le monde en a entendu parler. Dans le temps des fêtes, ça faisait la
une, on avait tous hâte que ça se règle, et il y a encore des
négociations, je n'entrerai pas dans les détails, mais il y a des choses, si
elles sont dans le budget, je peux le dire.
La
reconnaissance de l'ancienneté du personnel provenant du bassin de
main-d'oeuvre indépendante en santé, ça, c'est quelque chose qui va donner la
souplesse, de la flexibilité, parce qu'on va reconnaître l'ancienneté du
personnel qui vient de la santé, qui
arrive du privé, qui sont... qui revient dans la fonction publique. Donc,
personnellement, c'est quelque chose de très concret que je crois qu'on
va voir des effets positifs dans notre système de santé.
• (17 h 30) •
Si je parle aussi de
la possibilité de convenir d'un horaire atypique, par exemple des horaires de
12 heures, individuellement avec son gestionnaire, je sais que ça se fait
déjà dans certains hôpitaux, il y a des... il y a des départements complets qui
sont avec des chiffres de 12 heures. Vous savez, l'avantage des chiffres
de 12 heures, c'est qu'il y a beaucoup
moins de personnel qui passe parce qu'il y a juste deux quarts de travail
au lieu de trois, donc beaucoup moins
d'erreurs médicales, on n'impose pas de temps supplémentaire obligatoire. Donc,
ça, c'est un autre avantage et c'est quelque chose qui était beaucoup
discuté par les syndicats.
La
fermeture du processus d'affectation des classes au plus tard le 8 août,
ce qui permettra une meilleure planification scolaire et de stabilité dans l'organisation des classes, Ça, M. le
Président, là, je pense à ma cousine Christelle qui, à tous les automnes, avait un stress parce qu'elle ne
savait pas si elle... combien qu'il allait y avoir de classes, ça allait quoi
être, sa tâche. Des fois, il fallait qu'elle prenne deux tâches dans
deux écoles différentes. Là, de le savoir plus tôt, là, ça enlève un
stress. Puis on le... on le sait, là, ce n'est pas facile, l'éducation, c'est
complexe aussi avec les enfants qui ont des problèmes
d'apprentissage, et tout. Donc, je crois que les professeurs vont être en
mesure de mieux se préparer avec la classe, ils vont savoir quel genre
d'élèves ils vont avoir, et tout. Donc, ce sont des avancées qu'on va voir des
résultats éventuellement. Puis je suis contente que notre gouvernement ait mis
ses priorités en santé, en éducation.
Puis
là je ne vais pas toutes les énumérer, parce qu'on ne finirait pas, puis j'ai
d'autres choses à dire, naturellement, mais, franchement, je sais que mon
collègue de la Santé, le ministre de la Santé, mon collègue de l'Éducation, ils
ont les outils maintenant pour mettre en place ce qu'ils ont comme vision puis
ce qu'on a discuté aussi en tant que gouvernement. Donc, nos priorités, qui sont la santé,
l'éducation, ce sont aussi les priorités de la population québécoise. Alors,
très, très heureuse qu'on continue sur la bonne voie avec ces priorités.
Par
contre, je vous dirais que, depuis la semaine passée que j'écoute des
interventions, là, j'entends souvent que, parce que ce n'est pas inscrit dans
le titre, parce que ça, c'est ma collègue la députée de Sherbrooke, parce ce
n'est pas écrit dans le titre, bien,
ce n'est pas une priorité, le logement. Justement, ma collègue de Charlevoix—Côte-de-Beaupré vient de le dire, c'est un investissement de 6,3 milliards, depuis
l'automne 2018, que notre gouvernement a annoncé. Puis ça, ça va
être jusqu'en 2028‑2029.
J'ai
travaillé dans le domaine de la construction. C'est compliqué, aujourd'hui,
faire lever de terre, parce qu'on manque de main-d'oeuvre, on manque de
matériaux. Moi, je me souviens des constructions... Une maison résidentielle...
Bon, mon patron n'aimait pas ça, là, parce
que, souvent, je faisais des records. En dedans de 10, 12 semaines,
j'étais capable de livrer un petit
bungalow. Maintenant, là, ça peut prendre plus qu'à un an avant de bâtir une...
avant de livrer une maison. Le contexte a totalement changé.
Donc,
vraiment très heureuse de voir que notre gouvernement est encore au rendez-vous
et est au rendez-vous, cette fois-ci,
parce qu'on investit, M. le Président, plus de, je vous dirais — attendez,
minute, je cherche — 219,4 millions
sur quatre ans pour le maintien du parc de logements.
Ça,
M. le Président, là, en attendant, là, que ça se construise... Parce que
l'argent est là, là. L'argent est là. On soumet les projets. J'en ai plein, de
projets qui ont été acceptés, puis c'est en train de lever de terre. Mais,
avant que ce soit fini, la construction,
des fois, il y a des logements qui sont vacants parce qu'on ne peut pas les
relouer. Puis, des fois, bien, il y a certains OMH qui manquent d'argent
pour les mettre à niveau.
Puis
moi, bien, j'ai vérifié, hein? Avant de commencer à prendre la parole, je vais
vérifier chez nous. Bien, nous, à Sherbrooke, ça va bien. Ça va bien parce
qu'il y a 71 logements qui sont vacants, sur 1 792 unités dans
97 bâtiments, mais il y en a... sur les 71, il y en a 27 qui vont
être remis en location rapide, j'en ai 28 qui ont des travaux standards de
trois à quatre mois, puis on a le financement pour rénover 48 logements.
Donc, il va y avoir un cycle de rotation de 16 logements
qu'on va pouvoir rénover à tour de rôle, puis les citoyens vont pouvoir avoir
du logement social, alors... des logements
sociaux, je veux dire, excusez-moi, donc, à Sherbrooke. Mais, si,
éventuellement, il y a d'autres besoins, bien, notre gouvernement est au
rendez-vous, parce que ça, c'est du logement rapide, de remettre sur le marché
des logements qui sont vacants puis
qui ne sont pas aptes à être habités présentement. Donc, très heureuse de voir
que notre gouvernement, encore là, on pose des gestes. L'argent est là,
on investit.
Puis,
je vous dirais, il y a aussi... M. le Président, il y a près de 1 milliard
qui a été investi pour de l'aide au loyer, de l'allocation au logement ou le
Programme de supplément au loyer, qu'on appelle les PSL. Vous savez, M. le
Président, c'est 100 $ par mois
si on dépense de 30 % à 50 % sur le revenu pour se... de notre revenu
pour se loger, 150 $ par mois si on
dépense de 50 % à 80 % de notre revenu pour se loger. Donc, ça, on a
reconduit. Ça devait arrêter au 30 septembre 2024, on l'a reconduit pour
trois ans parce que ça, c'est une autre façon d'aider rapidement des gens qui
ont de la difficulté à se loger, à avoir des logements abordables. Donc,
très, très heureuse de voir que notre gouvernement, malgré tout, on est au
rendez-vous. Même si on ne l'a pas inscrit dans notre titre, il est là.
Ensuite,
bien, je vous dirais, M. le Président, on a beaucoup d'organismes
communautaires qui sont venus nous voir avant le dépôt du budget, qui ont fait
leurs demandes. Vous savez, les organismes communautaires, c'est essentiel.
C'est un filet social qu'on ne peut pas se passer en tant que société. Puis
notre gouvernement, on a répondu présent.
Là,
bien, je le sais, que vous allez trouver que mon tableau didactique, il n'est
pas très gros, peut-être, puis... mais c'est...
J'ai agrandi ce qu'il y a dans le budget. Ça fait que je n'ai pas inventé,
c'est dans le budget. Je me suis fait un petit tableau parce que je
voulais montrer à quel point notre gouvernement, depuis qu'on est au pouvoir...
Écoutez, on est partis de
1 156 000 000 $ de financement à
2 151 000 000 $, qu'on va atteindre d'ici 2025. C'est
995 millions de plus. C'est... Depuis, là, qu'on a répertorié,
2015, là, qui était à 929 millions, donc, sous les libéraux, on a
177 millions en trois ans, trois
séquences qui ont augmenté, mais, nous, depuis qu'on est au pouvoir, c'est
995 millions. Donc, on a... on va avoir doublé en 10 ans. Ce que les organismes
communautaires avaient en 2015, bien, ça va être doublé en 2025. Ça fait que ce
n'est pas rien.
Ça fait que je
comprends qu'il y a encore beaucoup à faire puis qu'ils sont essentiels, mais
on a quand même répondu présent pour nos
organismes communautaires. Alors, je trouvais ça intéressant de le souligner,
parce que c'est 86,1 % d'augmentation depuis 2015, puis ça,
personnellement, là, c'est quelque chose qu'il faut quand même reconnaître.
Mais je sais qu'on peut en faire plus, on
peut faire mieux. D'ailleurs, c'est un de nos slogans, ça, Faire
plus, faire mieux, puis on va continuer de le faire.
Puis
là, bien, M. le Président, je vous dirais qu'il y a l'aide sociale aussi, la
sécurité sociale, puis notre gouvernement, encore là, a répondu présent. Premièrement, bien, comme le premier
ministre l'a dit souvent, on a augmenté de 50 % pour les personnes qui
sont... qui ont des contraintes sévères à l'emploi. Donc, on a augmenté leurs
prestations. Mais on se fait... Je sais que notre ministre, parce qu'on est le
gouvernement... À quel point c'est important, le communautaire, j'ai oublié de le dire, mais là je le rappelle, on
a une ministre de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire. Ça, là, M. le Président, là, on ne l'avait pas à
l'ancienne législature. Dans ce mandat-ci, on a désigné quelqu'un. C'est à quel
point que c'est important. Puis notre ministre, bien, justement, elle a déposé
un plan, un plan, vraiment, pour aider les organismes de l'action
communautaire. Et là elle avait demandé à notre ministre des Finances une
mesure pour aider à ramener les gens un peu
sur le marché du travail, parce que, je vous dirais, quand on est éloigné du
marché du travail pendant un certain temps, vous savez, c'est comme... Là, vous
allez trouver boiteux mon exemple, là, mais, probablement, quand vous partez en
vacances pendant deux semaines, le premier lundi, là, de retour, c'est toffe,
hein? Il faut mettre notre cadran,
puis c'est dur, puis, tu sais... Mais, personnellement... Quelqu'un que ça fait
deux, trois, quatre, cinq ans qu'il n'est plus sur le marché du travail,
bien, ça prend une certaine adaptation.
Donc
là, on permet, dans le cadre du budget, là, M. le Président, là, puis ça, là,
il y a... je ne sais pas s'il y en a qui s'en ont aperçu... Bien, je vous
dirais que, oui, il y a une personne qui s'en est aperçu, du côté de la
députée, je vous dirais, de... si je me souviens bien, c'est D'Arcy-McGee qui l'a souligné. Mais elle, elle trouvait que ce n'était pas assez.
Mais moi, je me dis : Quand même, c'est un début, hein, on commence à
quelque part.
• (17 h 40) •
Donc,
le gouvernement prévoit 10 millions de dollars sur cinq ans pour
introduire un supplément de 10 % sur le revenu de travail des prestataires
des programmes d'aide sociale, solidarité sociale. Bon, par exemple, là, une
personne seule qui travaille deux
jours par semaine au salaire minimum bénéficiera d'une majoration de sa
prestation de 870 $ sur une pleine année.
Donc, cette mesure va
contribuer à augmenter l'incitation à travailler des prestataires d'aide
sociale dans le contexte actuel de pénurie de main-d'oeuvre.
C'est un début. Je ne
dis pas qu'on ne pourrait pas en faire plus, mais c'est un début. Puis moi, je
trouve que c'est intéressant, parce que ces
personnes-là, bien, justement, ils vont avoir ce montant-là d'argent de plus.
Puis, des fois, ça va leur donner le
goût de peut-être travailler encore un peu plus. Mais sinon, bien, ils ne sont
pas tous perdants, parce qu'ils conservent quand même leurs prestations.
Et
là, M. le Président, en terminant, vous savez, j'ai... je prends soin de cette
belle grande famille là, mes collègues, et, comme je l'ai dit depuis tantôt, j'ai eu un plaisir à les écouter.
Mais, tu sais, des fois, il y a des collègues, là, qui militent, là, pour une mesure ou pour un engagement. Puis
là, là, j'ai la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata qui me parlait à quel point les coeurs de ville, les coeurs de
village, c'était important, puis qu'elle le voulait dans le budget. Mais là, personnellement, M. le Président, en écoutant le
ministre, là, le jour du dépôt, là, puis sa lecture, je me mets à regarder et
je découvre la page qui parle des
coeurs de ville et des coeurs de village, avec un investissement de
50 millions sur cinq ans. Je
comprends que ce n'est pas ce qu'on avait dit qu'on allait faire, mais là notre
mandat n'est pas fini, ça fait qu'on peut encore bonifier
éventuellement.
Aïe!
J'ai pris une photo. Désolée, j'ai pris une photo. Je l'ai envoyée à ma
collègue. Écoute, elle m'a dit qu'elle a versé une larme parce que... quand
elle s'en est aperçu. Ah! c'est... Là, c'est de voir à quel point, des fois, en
tant que député, on porte des enjeux, on sensibilise nos collègues, notre
collègue des Finances, puis qu'il est à l'écoute. Alors, ça, là, c'est
tellement une belle mesure.
Moi,
je vous dirais que, personnellement, dans ma circonscription, on n'a pas eu
besoin de cette mesure-là pour sauver des dépanneurs, hein? J'ai déjà deux
dépanneurs en tête, là, à Saint-Malo puis à Sainte-Edwidge. La MRC de Coaticook,
les gens d'affaires se sont mis ensemble, on
a supporté, puis les dépanneurs existent encore. Mais il y a une leçon, par
contre, qu'il a fallu donner à tous les citoyens de ces municipalités-là
puis les gens autour. Si on veut conserver nos commerces de proximité, si on
veut avoir accès à un dépanneur, un petit restaurant, bien, il faut les
encourager. Puis là, là, j'étais tellement
fière de voir, cet été, quand j'étais à Saint-Malo, au tournoi de balle à
Ti-Père... puis de voir que les organisatrices avaient acheté tous les hot-dogs, puis la bière, puis les liqueurs,
justement, au dépanneur. Là, j'ai fait : Wow! ils n'ont pas été au
Costco, non, ils ont pris une entente. Puis ça, bien, c'est bénéfique.
Alors,
sérieusement, M. le Président, j'encourage tout le monde, les citoyens, mes
collègues, allez, cet été... Bon, venez dans Saint-François, là. La MRC
de Coaticook, Sherbrooke, c'est magnifique. On est très accueillants. J'ai la meilleure crème glacée,
mais ça, c'est un autre dossier. Mais, personnellement, allez dans les petits
villages, allez encourager les commerces de proximité.
J'ai moi-même eu un
commerce de proximité pendant plus de 14 ans, M. le Président. Je le sais,
comment que c'est important puis comment
qu'ils sont portés, ces petits commerces-là, par des gens qui portent ça avec
coeur. Puis leur salaire, là, c'est
de servir les gens. C'est ça, notre salaire, parce qu'on ne peut pas se payer
nécessairement puis on ne devient pas
millionnaire avec notre petit commerce. Mais d'être en contact avec les gens,
de les servir avec notre sourire, ça, c'est la plus belle paie. Alors,
j'encourage tout le monde, cet été, à aller visiter nos villages, nos villes, à
encourager les commerces de proximité, parce que c'est ce qui fait notre
couleur dans notre belle province du Québec.
Alors,
merci, M. le Président. Très heureuse d'avoir pu prendre la parole aujourd'hui
pour ce sixième dépôt de budget. Alors, je vous souhaite une belle
soirée.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Saint-François.
Alors, nous allons poursuivre ce débat avec Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme Garceau :
Merci beaucoup, M. le Président. Depuis l'arrivée de la CAQ il y a six ans,
la santé financière du Québec s'est
détériorée de 18 milliards de dollars. On prend une pause. Je le répète,
18 milliards de dollars. C'est une perte complète de contrôle de la gestion des finances publiques.
J'oserais dire budget... mauvais budget, oui, complètement épouvantable. Le constat est clair et sans
équivoque que ce gouvernement est incapable de gouverner, ne sait pas gouverner
dans l'intérêt de tous les Québécois et de
toutes les Québécoises. Et nous allons subir les conséquences non seulement de
ce budget, mais des six dernières années, pendant plusieurs années, compte tenu
des décisions prises pour des fins purement électoralistes, un manque de
vision, un manque de rigueur et des volte-face sur des engagements et des
promesses.
Et ce qui est le plus
déconcertant de ce budget est l'annonce du déficit historique de
11 milliards de dollars et l'inaction
de la CAQ, pendant les dernières années, pendant les derniers mois, même, de
prendre des décisions responsables qui
s'imposaient pour éviter l'hémorragie financière. Au contraire, ce mauvais
budget est le produit de l'entêtement caquiste de gérer les finances
publiques de manière égocentrique et pour fins d'amadouer sa base électorale.
Et l'exemple flagrant
s'est révélé dans les derniers mois, face à une crise économique,
l'augmentation du coût de la vie, du taux d'intérêt, la pénurie de logements,
les besoins urgents et criants de nos banques alimentaires, les
420 000 grévistes dans les domaines de la santé et de l'éducation,
qui ont participé à de grandes manifestations pendant plusieurs semaines, la
majorité étant des femmes, incluant des enseignantes, lesquelles n'ont reçu
aucun salaire depuis plusieurs semaines, et
c'est le ministre des Finances qui annonce subitement, en plein milieu de ces
crises monumentales, une subvention
de 5 à 7 millions de dollars aux Kings de Los Angeles pour deux matchs
de hockey préparatoires à Québec. Et,
malgré les vives réactions de désarroi de la population et particulièrement les
Québécois les plus vulnérables, les élus caquistes votent à l'unanimité le maintien de cette décision
complètement absurde et de non-sens. Et on voit un gouvernement
complètement déconnecté des réalités économiques quotidiennes et des vraies
priorités de la population québécoise.
De plus, le ministre
des Finances n'a déposé aucun plan de retour à l'équilibre budgétaire, malgré
l'annonce d'un déficit record de 11 millions de dollars, et n'a proposé
aucune mesure pour faire croître les revenus ni améliorer la productivité des
entreprises. C'est réellement une situation absolument inquiétante pour
l'ensemble de notre société québécoise, les
résidents de ma circonscription de Robert-Baldwin et particulièrement pour les
personnes qui sont dans des situations vulnérables, des femmes, des
aînés et des enfants.
En
tant que porte-parole en matière de protection de la jeunesse, l'ampleur alarmante
et significative de l'ensemble des
lacunes du système de l'État, qui a comme mission première d'assurer la
protection et le bien-être physique et psychologique
des enfants et des jeunes et d'intervenir lorsqu'ils sont dans des situations
de compromission, nécessite des investissements importants liés à la
mise en oeuvre de mesures concrètes et immédiates.
Malgré
la somme prévue, au budget, de 543 millions de dollars sur cinq ans afin
de répondre aux besoins croissants en protection de la jeunesse, tel que
mentionné à la page B.23 du budget, force est de constater qu'à la lumière
des descriptions des cinq catégories de dépenses il n'y a pas de mention
spécifique quant au budget alloué à la nomination du Commissaire au bien-être et aux droits des enfants envisagé par le
gouvernement, ni à propos de la deuxième phase de la mise en oeuvre des
recommandations du rapport Laurent, ni par rapport aux rénovations et aux
réparations, évidemment, absolument nécessaires aux installations de la
DPJ, considérant l'état vétuste d'au moins 20 % des installations.
• (17 h 50) •
Et
parlons de la culture et des communications. Je me dois de commencer avec,
évidemment, le fiasco qui a été les
Espaces bleus. Non seulement le projet a été mal ficelé dès le départ, mais, en
plus, le gouvernement se montrait avare des détails sur les coûts et
l'avancement des projets. Finalement, malgré les promesses et les assurances du
ministre, en novembre dernier, qu'une mise à
jour du projet arrivait bientôt, malheureusement, cette mise à jour fut
l'annonce de la fin du projet, au
mois de mars 2024, ayant coûté au-delà de 150 millions de dollars aux
contribuables, un manque de rigueur
qui, au final, a non seulement eu un impact sur l'enveloppe budgétaire en
matière de culture, mais nuit considérablement aux investissements que
les musées régionaux auraient pu bénéficier.
La
lecture du budget démontre aussi une absence marquée d'investissements pour les
médias régionaux. Nul groupe médiatique
n'a souffert autant des récents déboires du monde des communications. Les
médias régionaux jouent un rôle vital
pour l'accès à l'information, la fierté régionale, la démocratie et le talent
des différentes régions du Québec. Or, la CAQ, qui se dit défenseur des
régions, les abandonne.
On ne peut pas passer sous silence la baisse du
financement dans le monde du spectacle quelques jours après l'annulation du Festival Juste pour Rire, après
près de 40 ans d'existence. Et, à cet effet, Julie-Anne Richard, la
directrice générale
du Réseau indépendant des diffuseurs d'événements artistiques unis, illustre
bien la situation critique qui guette le
monde du spectacle lorsqu'elle dit : «L'argent dont on avait besoin pour
faire face aux enjeux de pénurie de main-d'oeuvre, de rémunération, d'explosion des coûts n'est pas
là. On craint bien sûr que certains organismes ne passent pas au travers
et on peut prévoir que le CALQ aura des choix excessivement difficiles à faire
dans les prochains mois.»
Même son de cloche, M. le Président, chez
l'Association professionnelle des diffuseurs de spectacles, qui a vu disparaître 21,5 millions de dollars de leur
budget. Et, tel que mentionné par voie de communiqué des coprésidentes du CQT, Michelle Parent et Véronique Pascal :
«Il s'agit là d'un rendez-vous manqué. Notre gouvernement avait la possibilité
de protéger adéquatement un milieu qui contribue significativement et
généreusement à la culture québécoise, à notre identité et à l'imaginaire
collectif. Ceci laisse présager de durs lendemains pour nos pairs.»
Au final, malgré
les nombreux cris du coeur des acteurs du monde culturel, il y a un risque
élevé que les sommes prévues n'arrêtent pas l'hémorragie.
En matière de condition féminine, quelle
déception, une déception en raison du manque, le manque flagrant d'empathie de
ce gouvernement envers les femmes victimes de violence conjugale. Ce budget ne
prévoit...
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Oui, pardonnez-moi. Oui, M. le leader adjoint, je
vous écoute, pour le règlement.
M.
Lévesque (Chapleau) : ...on prête des intentions, là. On ne peut pas
déterminer qui a de l'empathie. Il n'y a personne qui a le monopole de
l'empathie ici, certainement pas l'opposition. Donc, je pense qu'il faut
être...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Encore une fois, j'y vais... je vois, là, sur
l'opinion. Alors, on va poursuivre. Soyons prudents, mais, tout de même, je
pense, c'était quand même sous l'ordre. Alors, continuez, Mme la députée.
Mme
Garceau : Merci, M. le Président. Ce budget ne prévoit
aucune somme pour la construction de nouvelles unités, de maisons d'hébergement
pour les femmes victimes de violence conjugale et... pour ces femmes mais aussi
pour leurs enfants. L'État a une
responsabilité, a un devoir d'assurer la protection et la sécurité de ces
femmes. Il s'agit d'un droit fondamental.
Les maisons d'hébergement, au Québec, sont
pleines. Le taux de refus a déjà atteint 45 %, selon SOS Violence
conjugale, et nous avons déjà atteint au-delà de la moyenne des féminicides
cette année.
Pour donner suite aux promesses et aux
engagements de ce gouvernement, au printemps 2021, les femmes des trois regroupements des maisons d'hébergement, les
directrices des maisons, leurs conseils d'administration se sont mobilisés
et travaillent d'arrache-pied, depuis trois
ans, pour monter des projets, des nouvelles... des projets concernant des
nouvelles unités en hébergement compte tenu de l'augmentation fulgurante des
demandes des victimes de violence conjugale.
Ces femmes
ont avancé des sommes importantes. Elles ont contracté des prêts, des marges de
crédit, des hypothèques qui coûtent, en ce moment, des milliers de dollars par
mois en frais d'intérêts afin que ces projets voient le jour. Et,
maintenant que le travail est fait et que
certains projets sont en chantier, la ministre responsable de l'Habitation
bloque la construction de
630 nouvelles unités en hébergement en bloquant le financement, en se
cachant derrière des critères administratifs au logement social et, derrière, en utilisant... dernièrement, je devrais
dire, en utilisant... je vais l'appeler le nouveau mot du jour, qui
résulte de ce budget, «optimiser».
Combien de fois est-ce que nous devons réitérer
haut et fort que des maisons d'hébergement ne sont pas du logement social? L'entêtement de la CAQ est
inconcevable, et cette situation est... elle est intenable pour les femmes qui
sont victimes.
Les sommes ont été budgétées depuis trois ans,
avec des sommes importantes ajoutées par le gouvernement fédéral. Même au mois de novembre dernier, le
gouvernement fédéral a annoncé 97 millions de dollars sur quatre ans pour
contrer... pour lutter contre la violence
conjugale et sexuelle. Nous parlons... M. le Président, c'est des enjeux
importants. On parle de sauver des
vies de femmes et des enfants. Il n'y a pas de prix. C'est ça, maintenant, la
CAQ, on veut optimiser, optimiser sur le dos et les vies des femmes.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : M.
le leader adjoint, je vous écoute rapidement.
M. Lévesque (Chapleau) : Bien, vous
savez que ce sont des propos blessants. On ne peut pas dire ce type de propos là. On ne peut pas prêter des intentions de
cette façon, de la sorte, qui sont faites actuellement par la collègue. Elle
doit être prudente. Vous avez tenté de la remettre à l'ordre, peut-être
le faire une autre fois...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
Très bien. Je vous ai bien entendu, M. le leader. Sur celle-ci, effectivement,
je vais vous demander la prudence, quand
même, Mme la députée. Prêter des intentions sur le volet de la violence, soyons
prudents, c'est un sujet sensible. Je vous invite à poursuivre.
Mme Garceau : Il est temps, M. le
Président, que ce gouvernement respecte ses promesses et ses engagements envers les femmes du Québec et passe à l'action, arrêter
de mélanger les pommes avec les bananes et les oranges, débloquer les
fonds promis.
Motion
formulant un grief
Et donc, sur ce, M. le Président, je présente la
motion de grief suivante :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour son
inaction dans le dossier de la construction
des maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale et son
blocage des fonds qu'ils avaient promis depuis 2021 aux organismes en
charge de ces maisons.»
Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Robert-Baldwin.
Alors, bien sûr que votre motion est déposée sous réserve de sa
recevabilité.
Alors, nous
allons poursuivre maintenant avec la prochaine intervenante, et ce sera Mme la
députée de Châteauguay.
Mme Marie-Belle Gendron
Mme Gendron : Merci, M. le
Président. J'aimerais à mon tour saluer tous mes collègues députés ainsi que
les téléspectateurs. Et, sur une note plus
positive, je suis très heureuse de prendre parole ici, au salon bleu,
aujourd'hui. Et je tiens d'abord à
féliciter le ministre des Finances et son équipe, bien sûr, pour ce travail
colossal qui a été fait pour la remise de ce plan budgétaire.
Cette année, notre gouvernement a encore fait le
choix d'un programme ambitieux, centré sur les priorités des Québécois et des Québécoises. Ce plan budgétaire
incarne la vision d'un gouvernement qui priorise la qualité de vie de nos
concitoyens tout en optimisant, oui, je vais l'utiliser, le mot «optimiser»,
les ressources disponibles.
Comme nous
nous y étions engagés, nous continuons à investir pour soutenir nos citoyens et
leur donner accès à des services publics de qualité. Parmi tous les
investissements annoncés dans le cadre du plan budgétaire, bien que tous
importants, il y en a, bien sûr, qui
m'interpellent davantage dans le cadre de mes fonctions en tant que députée de
Châteauguay ainsi qu'adjointe parlementaire à la Famille mais également
en tant que citoyenne et mère de famille.
• (18 heures) •
M. le
Président, au cours des dernières années, nous avons pris un engagement, celui
de permettre à chaque Québécois d'avoir accès à des services publics de
qualité. Face à certains services aux demandes grandissantes, nous avons fait
des choix courageux, je dirais, en investissant pour les rendre plus efficaces,
plus efficients et améliorer leur fonctionnement.
Cette année
encore, nous réitérons notre engagement et nous poursuivons dans cette voie.
C'est près de 4,9 milliards de
dollars qui viendront financer nos services de la santé et nos services
sociaux, en éducation et en enseignement supérieur. Ce n'est pas rien. Je pense, en particulier, au
réseau de la santé et des services sociaux, bien sûr, où près de
3,7 milliards de dollars
d'investissements vont venir appuyer notre réseau de soignants, qui effectuent
un travail formidable au quotidien. Je pense que c'est important de le
mentionner, à quel point ces gens-là font une différence.
M. le
Président, des services publics de qualité, ça commence avec les personnes qui
y travaillent. Notre gouvernement a
donc fait le choix de soutenir les employés qui oeuvrent dans ces secteurs-là
auprès de la population, que ce soit en éducation comme en santé, avec des augmentations salariales
significatives afin de maintenir et d'améliorer nos services publics, qui
sont essentiels, bien sûr, à la société québécoise.
Le
gouvernement a fait des choix courageux et importants, financièrement, pour
permettre à chacun de continuer d'avoir accès à des services de qualité. Mes
citoyens et mes citoyennes m'ont souvent parlé qu'ils attendent que nous
continuions dans cette voie, et je vous assure aujourd'hui que les annonces
sont prometteuses.
M. le
Président, à titre d'adjointe parlementaire à la Famille, je me réjouis
d'apprendre que le nouveau plan budgétaire prévoit la conversion de 1 000 places de garde non
subventionnées en places subventionnées. C'est un signal fort, fort, car,
malgré la situation budgétaire actuelle, nous continuons à nous investir pour
assurer une plus grande équité financière entre
les familles. C'est important de rappeler que jamais un gouvernement n'en a
fait autant pour les familles du Québec. Et, pour les services de garde,
même chose concernant la création de places subventionnées. Depuis 2021, c'est
26 500 nouvelles places
subventionnées qui ont été ajoutées au réseau. Ce sont des milliers de familles
qui bénéficient maintenant d'un tarif de
9,10 $ par jour et des places surtout, aussi, sécuritaires pour leurs
tout-petits. C'est du jamais-vu en 25 ans, et on est vraiment
fiers.
On le sait,
il y a encore des familles qui attendent des places, et on travaille
d'arrache-pied pour en livrer des milliers d'autres. C'est pour ça notamment qu'on a lancé en 2021 le grand
chantier des familles. Nos cibles sont ambitieuses, et on le fait pour les
familles et nos enfants. On vise, au total, la création de
37 000 places nouvelles, des places subventionnées, d'ici 2025. On a pris l'engagement en campagne
électorale de convertir plusieurs dizaines de milliers de places en garderie
non subventionnée en places subventionnées. Cela représente un investissement
de 1,4 milliard de dollars. En date du 31 mars 2024, ce seront 9 000 places qui vont avoir été
converties. C'est encore une fois du jamais-vu. En offrant davantage de places en garderies subventionnées à
9,10 $ par jour et en bonifiant le crédit d'impôt remboursable pour les
frais de garde, on met plus d'argent
dans le portefeuille des familles québécoises, également on les soutient pour
faire face au coût de la vie.
M. le
Président, la CAQ est le seul parti qui a un plan concret pour les familles du
Québec. Dans notre dernier mandat, on a établi la stratégie pour compléter le
réseau et on avance vers cet objectif-là. Il est maintenant complété à
94 %. On accueille actuellement près de 21 500 places en cours
de réalisation, et ça, c'est sans compter les milieux familiaux ou encore les
conversions de places subventionnées. On travaille activement avec tous les
membres du réseau ainsi que tous nos partenaires, précieux, pour qu'on
atteigne ensemble les objectifs pour compléter le réseau.
J'aimerais en
profiter aussi pour saluer la détermination de Mme la ministre de la Famille à
offrir aux Québécoises et aux Québécois tous les outils nécessaires pour
l'épanouissement de nos petits et dans sa démarche pour assurer une plus grande équité entre
les familles dans les réseaux des garderies. Merci, Mme la ministre, pour votre
engagement, je dirais, inébranlable.
Le réseau des
services de garde éducatifs à l'enfance compte aujourd'hui plus de
300 000 places. C'est un record, et nous en sommes extrêmement
fiers, de tout le chemin parcouru.
M. le
Président, si vous me permettez, sur une note plus personnelle, j'aimerais
parler un peu de ma circonscription de
Châteauguay. En fait, il y a eu des bons investissements qui ont été faits chez
nous. Je suis fière que notre gouvernement ait contribué, entre autres, aux
initiatives de partenariat pour les ententes de développement culturel dans mon
comté. C'est un investissement de
88 000 $. Ensuite, nous connaissons l'importance des bibliothèques au
sein d'une communauté. C'est pourquoi
nous avons apporté une aide financière aux bibliothèques publiques chez nous,
autonomes, dans ma circonscription, totalisant 350 000 $.
Un autre
point, l'année dernière j'ai eu l'occasion d'inaugurer l'école de la Rive à
ville de Léry, une toute nouvelle type de construction illuminée, vivante, un
milieu de vie adapté à la réalité de nos jeunes d'aujourd'hui. Cette école
représente un investissement de 31 millions dans cette municipalité d'un
peu plus de 2 400 âmes. C'est la municipalité où je suis née
et j'ai grandi. Donc, quel investissement pour une petite municipalité!
La nouvelle
superpolyvalente LPP, Louis-Philippe-Paré, de Châteauguay, elle est en pleine
construction, et nous contemplons l'évolution semaine après semaine et
constatons à quel point l'école sera imposante, moderne et, encore une fois, adaptée
aux besoins de nos jeunes et à notre vie en communauté également. J'ai bien
hâte d'inaugurer ce beau milieu de
vie, encore une fois, qui représente un investissement de
365 millions de dollars dans ma circonscription. Un tout nouveau
terrain synthétique également, de football, de soccer, mais également une piste
de course qui ravit les sportifs de la région et qui est adjacente à la
polyvalente, ce site sportif d'une valeur de 4,6 millions de dollars.
Maintenant, j'aimerais parler d'un projet qui me
tient particulièrement à coeur, puisque l'ancien Polydium de Châteauguay, où j'ai eu l'occasion de prendre des
cours de natation étant jeune et que... quelques décennies plus tard, c'est
avec mes enfants que j'ai eu l'occasion de
prendre des cours de nage. En fait, ce Polydium a dû être détruit pour des
enjeux de sécurité. Par contre, dernièrement, nous avons fait l'annonce
qu'un tout nouveau complexe aquatique intérieur, tout neuf et moderne, sera
construit. Le début des... des travaux débuteront dans quelques semaines. C'est
un investissement de 11,2 millions de notre gouvernement.
Nous avons la
chance d'avoir aussi un musée qui sait se renouveler et offrir des expositions
plus intéressantes les unes que les autres. C'est le musée Maison LePailleur,
bien sûr. Je suis extrêmement fière de leur avoir annoncé dernièrement
des investissements de 200 000 $.
Dans ma...
dans ma circonscription, pardon, c'est aussi une centaine de logements sociaux
qui lèvent de terre, mais également une maison des aînés, qui ouvrira
ses portes à la fin du mois.
Nous avons
également renforcé les partenariats avec la communauté autochtone, les
Premières Nations, et nous avons contribué à la réalisation du centre de
la culture de Kahnawake.
Ensuite,
notre Centre hospitalier Anna-Laberge bénéficie d'un réaménagement des urgences
afin d'assurer un accès aux soins de santé. Cet agrandissement représente un
investissement de 36 millions de dollars. Nous avons plusieurs projets de centre de la petite enfance, qui
représentent 224 places ainsi que 32 places poupons, qui s'ouvriront
sous peu. À ville Mercier, la
communauté, aussi, pourront bénéficier d'un tout nouveau centre communautaire
et villageois par notre soutien à la municipalité, pour avoir acheté
l'église incendiée. Quel beau projet pour la communauté!
Et finalement je termine avec un enjeu important
pour ma circonscription. C'est sans nul doute le corridor vert
Châteauguay-Léry. Cette année, nous avons réalisé des gains importants dans ce
dossier, entre autres par l'acquisition, en septembre dernier, de
25 hectares de plus que les 350 hectares déjà protégés.
Ce ne sont là que quelques réalisations de notre
gouvernement pour la qualité de vie de nos petits, de nos jeunes, de nos
familles, et de nos aînés, et pour tous les citoyens de mon comté. Ces quelques
projets représentent plus d'un demi-milliard d'investissement dans ma
circonscription, et j'en suis extrêmement fière.
M. le
Président, je ne pouvais pas terminer ma prise de parole sans revenir sur les
nombreuses mesures annoncées pour
soutenir les Québécois. La hausse du coût de la vie a durement éprouvé bon
nombre de nos citoyens et de nos citoyennes. Depuis plusieurs années, le
gouvernement a fait un choix fort, celui de ne pas augmenter et même d'alléger
le fardeau fiscal des Québécois. Malgré la
situation budgétaire, c'est un engagement important que de continuer de
remettre de l'argent dans le portefeuille des Québécois.
• (18 h 10) •
Je salue
également les mesures fortes qui ont été prises en place aux termes des accès
au logement. C'est près de 483 millions de
dollars qui viendront poursuivre l'aide apportée aux acteurs du logement social
et aider les citoyens à faibles revenus à se loger.
Le ministre
des Finances a présenté un plan budgétaire soucieux de la population
québécoise. Il démontre que notre gouvernement est à l'écoute et agit en
fonction des préoccupations et des priorités des Québécois et des Québécoises. Je n'ai mentionné que quelques investissements qui
auront un impact déterminant, entre autres dans la circonscription de Châteauguay, et, bien que je sois extrêmement
heureuse des annonces dans mon comté... qui pourront en bénéficier, pardon,
c'est tout le Québec qui doit se réjouir du plan budgétaire, c'est tout le
Québec qui en ressort gagnant.
M. le Président, nous sommes un Québec engagé
pour la santé physique, mentale, financière, sociale et environnementale, un Québec engagé pour nos bâtisseurs et notre relève.
Ce que notre gouvernement avait promis, bien, je crois qu'on peut dire :
Promesses faites, promesses tenues. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Châteauguay. Alors, nous allons maintenant
poursuivre avec la prochaine intervenante, et je reconnais Mme la députée de
Chomedey.
Mme Sona Lakhoyan Olivier
Mme Lakhoyan
Olivier : Merci, M. le Président. J'aimerais débuter cette
intervention en mentionnant à quel point c'est un privilège pour moi de pouvoir
prendre la parole en cette Chambre au nom des citoyennes et citoyens du Québec, mais plus particulièrement ceux et celles
de Chomedey. Le mot «privilège» est important. Rappelons-nous que ce
sont nos concitoyens qui nous octroient cet honneur immense, cette confiance de
gérer nos finances collectives.
Je
crois que je peux affirmer sans l'ombre d'un doute que bien peu de personnes
n'ont pas sursauté en voyant l'ampleur du
déficit, ce gouffre immense dans lequel le gouvernement venait de nous plonger
en ce mardi 12 mars dernier. Pourtant, le gouvernement précédent, en 2018, le gouvernement libéral, avait
laissé un surplus de 7 milliards. C'est incroyable d'en arriver là aujourd'hui. Le pire, dans tout ça,
c'est qu'il y a à peine quatre mois nous avons eu droit aux estimations du
ministre des Finances concernant le déficit qui nous attendait, à 3 milliards.
La gestion de projets
est dans tout et partout. Elle est au coeur du développement de toute
entreprise, de toute organisation, de la création de nouveaux produits à la
campagne de publicité qui en découlera. On l'enseigne dans nos universités dans le cadre de plusieurs programmes
de gestion. L'estimation fait partie prenante de tout projet. Comment le
gouvernement peut-il mener bien les projets qu'il tente de mettre en place
alors qu'on passe d'un déficit attendu de 4,1 milliards à un déficit de
11 milliards? Bien hâte de voir si l'estimation des coûts du remplacement
du toit du Stade olympique tiendra la route
ou si nous aurons droit encore une fois à un projet qui fera exploser les
coûts, et ça, sans compter l'estimation des retombées économiques qui
risque d'être aussi à revoir.
Statistiquement
parlant, M. le Président, un projet sur trois sera une réussite. Notre
gouvernement a échoué dans tous les projets
qu'il a essayé de mettre en place. Nous avons tous des projets. Je suis
certaine que plusieurs d'entre nous
avons un projet touristique, entre autres, que ce soient des vacances, visiter
nos festivals régionaux, une pourvoirie. Le Québec est un endroit sublime qui regorge d'attraits touristiques
variés, liant la culture, les traditions, la gastronomie et le plein air.
Pensons aussi à tous les compétitions et événements sportifs que nous recevons
ici, dans notre belle province.
L'été
dernier, nous avons connu les feux de forêt, feux qui ont décimé des hectares
de territoire, à un point tel que le premier ministre a cru que Clova, en
Mauricie, allait succomber dans les flammes. Heureusement, Clova fait encore
partie prenante de la région. En revanche,
plusieurs pourvoiries espèrent, quant à elles, encore l'aide de notre
gouvernement afin de retrouver
l'achalandage que la faune et la flore de ces parties du Québec méritent tant.
Rappelons qu'il n'y a pas si longtemps
ces dernières faisaient le bonheur des chasseurs et pêcheurs québécois, mais
aussi les touristes internationaux, qui s'y déplaçaient en grand nombre.
Quand on pense aux
feux de forêt, on pense aux changements climatiques. L'hiver dernier, nos
centres de ski ont dû plus que jamais faire preuve d'ingéniosité pour faire
face à une saison particulièrement courte et clémente. Le gouvernement de la CAQ pourra-t-il répondre à
l'appel lorsque viendra le temps d'adapter les équipements, tels que les
canons à neige, sachant que les sports de glisse sont l'une de leurs
principales, sinon leur seule source de revenus?
Chomedey est une
circonscription extrêmement riche en petites et moyennes entreprises, passant
de la garderie de quartier à l'épicerie du
coin, au petit restaurant à saveur internationale, des entrepreneurs d'ici, des
gens d'ici, qui sont parfois venus d'ailleurs, mais avec des valeurs
communes, telles que le travail acharné et la participation active à leur
communauté. En bureau de circonscription, vous pourrez tous en témoigner, chers
collègues, nous en voyons passer, des
citoyens, des citoyens ayant des problématiques variées, mais ils ont tous un
point précis en commun : le dernier budget ne leur apporte aucune
réponse, M. le Président.
Je vais essayer de
vous citer des exemples bien concrets, question de mettre une image sur les
besoins de nos concitoyens. Par exemple, deux propriétaires de garderie privée
sont venus me rencontrer suite au dernier appel de projets pour la conversion de places en garderie subventionnée, après
avoir engagé des frais pour répondre aux demandes du ministère de la
Famille, après avoir reçu la confirmation qu'ils répondaient aux critères
requis, se sont vu finalement refuser leur
conversion. Ce n'est pas avec les 1 000 conversions annoncées qu'ils
pourront atteindre leur objectif. Pendant ce temps, combien de femmes attendent
une place afin de pouvoir retourner sur le marché du travail? Combien d'enfants
se retrouvent dans des situations de
vulnérabilité alors qu'il n'y a rien de mieux qu'un milieu de garde pour
déceler des problématiques dans leur développement afin de les préparer au
mieux, à leur intégration dans le milieu scolaire.
En
parlant du marché du travail, qu'est-ce que je pourrais répondre au petit
restaurateur, à deux pas de mon bureau, qui
doit fermer son restaurant deux jours par semaine, faute de main-d'oeuvre? À la
station de service au coin de chez moi où j'habite, dans ma circonscription,
donc je côtoie quotidiennement les citoyens de Chomedey, station-service qui
doit fermer le soir à cause du manque cruel d'employés? Une problématique qui
ne semble pas s'améliorer, et ce, de budget en budget.
Il
y a aussi une citoyenne qui aimerait avoir une place pour sa mère en CHSLD
alors que l'Alzheimer altère jour après jour, à une vitesse alarmante, sa
mémoire, qui était jadis inébranlable. Elle pourrait enfin aller travailler
l'esprit tranquille si seulement nous
pouvions répondre plus rapidement à ses besoins, mais aussi à ceux de sa mère,
de plus en plus vulnérable.
Il y a un autre des
citoyens de ma circonscription... Vous savez, on reçoit des citoyens tous les
jours, des appels, des visites, des rendez-vous. Donc, on a tellement de cas.
Donc, ce citoyen, quant à lui, n'en peut plus de ses douleurs constantes. Il
aurait besoin que la CNESST l'aide à avoir un suivi psychologique. Il se bat,
imaginez, depuis plusieurs années déjà afin
qu'on le soutienne dans cette démarche. Il se bat depuis plusieurs années. Les
médicaments sont couverts dans le cadre de sa lésion professionnelle, mais
l'accès à un psychologue, ça, ne l'est pas. C'est contradictoire, non? Il
attend encore, après plus de deux ans, le suivi qui devrait être offert par
notre système public de santé. C'est désolant.
• (18 h 20) •
Mon voisin, mon voisin s'est présenté à
l'urgence avec une tension dangereusement élevée. Je l'ai vu. Après une attente
de plus de 10 heures, faute d'avoir pu avoir un rendez-vous rapide avec
son médecin de famille, après ne pas avoir réussi à avoir
la ligne pour s'inscrire, deux jours plus tard, il a tout essayé, il s'est vu
dans l'obligation de se diriger vers une
clinique privée. Pour ce voisin, les ordinateurs, c'est compliqué. Il se sent
complètement perdu face aux services
offerts en ligne. Il doit venir à notre bureau à chaque fois qu'il doit
communiquer avec nos organismes gouvernementaux. Imaginez. Imaginez
quand vous avez un problème de santé, vous êtes malade, que vous avez de la
difficulté avec l'informatique et que votre
seule solution est de vous inscrire à un portail en ligne où on ne réussit qu'à
avoir un rendez-vous si nous y sommes, en ligne, à la bonne heure, au
bon moment, et encore là.
Il y a aussi
ce père de famille qui attend depuis deux ans, malgré que toutes les démarches
aient été complétées, la réunification
avec sa famille, qui se retrouve dans un quartier extrêmement dangereux
d'Haïti, espérant pouvoir rapidement retrouver la sécurité d'un milieu de vie
accueillant et en paix, alors qu'il a une maison, un travail, même sa femme aurait
un emploi ici. Pendant ce temps, sa femme et
sa fille ramassent les balles de fusil retrouvées dans leur cour. On l'a vu, on
a vu le vidéo. Il faut être patient
au Québec. J'aimerais tellement pouvoir leur dire que ça va bien aller, mais,
non, avec le gouvernement en place, nous continuons à pelleter nos
problèmes dans la cour de nos futures générations.
Il va sans dire, M. le Président, que, pour ce
deuxième budget de mon mandat de parlementaire, j'aurais aimé ne pas me sentir
si découragée, découragée de voir notre si belle province faire face au plus
gros déficit de son histoire, mais surtout
peinée pour nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, qui devront
payer la note salée du legs économique laissé par le gouvernement
caquiste. Vous avez une députée découragée devant vous.
Merci pour ce moment de... que vous m'avez donné
pour m'expliquer.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Chomedey. Alors,
je suis maintenant prêt à reconnaître le prochain intervenant. Je cède
la parole à M. le député de Rousseau.
M. Louis-Charles Thouin
M. Thouin : Merci, M. le Président.
Salutations aux collègues de l'opposition, mes collègues de la banquette
gouvernementale. Vous savez, depuis le PQI 2018-2028, nous avons sans
cesse augmenté, de façon significative, les investissements
pour optimiser, bâtir des infrastructures de qualité et assurer la pérennité
des services offerts aux Québécois, aux Québécoises, soutenir et
stimuler l'économie à long terme.
Pour 2024, le
PQI est rehaussé et porté à 153 milliards, 153 fois
1 000 millions, une augmentation de 3 milliards en comparaison au plan précédent et de
52,6 milliards par rapport au PQI 2018-202. Ça représente beaucoup,
beaucoup, beaucoup d'argent.
Des
bonifications importantes dans des secteurs d'activité clés : santé,
services sociaux, éducation, enseignement supérieur, réseaux routiers,
transport collectif. Et là-dessus, je vais prendre un petit instant pour, je
pense, bien comprendre, là, il faut faire la part des choses entre les
investissements en réseau routier et transport collectif.
C'est vrai
que, dans le réseau routier il y a 34 point quelques milliards, c'est
beaucoup d'argent. Toutefois, de cette somme-là, il y a seulement
18 % en bonification, donc en nouvelles routes. Le gros du budget s'en va
à l'entretien des routes, parce que, savez-vous
quoi, il y en a beaucoup, de routes au Québec, et ils sont en mauvais état. Et
ils ne sont pas en mauvais état depuis 2018, ils sont en mauvais état
depuis des décennies et des décennies, et là c'est le temps de mettre des sous, parce qu'on est tannés de pogner des
nids de poule, tout le monde. Donc, 18 % en bonification du parc du réseau
routier mais 82 % en maintien du réseau routier existant.
L'autre côté, au niveau du transport collectif,
j'ai des collègues qui disent : Ah! ils n'investissent pas assez en transport collectif. Transport collectif, on va
s'entendre que c'est beaucoup plus récent que tout notre réseau routier, donc
c'est normal qu'on mette beaucoup plus d'argent en développement de nouveaux
réseaux et moins d'argent en entretien. Et là les proportions sont inversées,
c'est 18 % en maintien et 82 % en bonification du réseau. Donc, plus
de croissance et de développement, moins de
maintien parce que les réseaux de transport sont plus récents, au contraire du
routier, où il y a moins de croissance et plus d'entretien.
On met aussi des sous en ressources
informationnelles, en logements sociaux et communautaires. Le maintien en bon
état du parc d'infrastructures demeure une priorité, se voyant allouer
87,6 milliards de dollars, c'est 62 % des investissements prévus afin
d'assurer la pérennité des infrastructures publiques. Ce sont des
investissements qui sont assurément moins sexy à annoncer, là, réparation de
routes, réparation d'écoles, réparation d'hôpitaux, c'est pas mal moins le fun que couper des rubans sur des
nouveaux bâtiments ou des nouvelles... des nouveaux tronçons de route. Mais
pourquoi on est obligé de faire ça? Parce qu'on est victime de l'incurie des
15 dernières années des deux précédents gouvernements. Sérieusement, là,
est-ce qu'il y a une personne, au Québec, qui pense vraiment que les
infrastructures, routes, hôpitaux, écoles, tout allait très bien jusqu'en 2018
et, en 2018, tout s'est mis à se détériorer? Bien non, il n'y a personne qui
pense ça. C'est pour ça qu'on est obligés aujourd'hui d'être responsables et de
mettre 62 % de nos investissements en
infrastructures publiques, dans le maintien des actifs, dans la mise à niveau.
Et, quand on parle du réseau routier, on est à 82 % parce que lui
est encore plus magané.
Quelques
points saillants du PQI. Je sais que je n'ai pas beaucoup de temps, je vais
devoir continuer à un prochain moment,
mais je vais faire un petit bout, M. le Président. On a fait des choix alignés
avec les priorités gouvernementales, entre
autres l'ajout de 2,9 milliards afin de poursuivre la construction, la
reconstruction, l'agrandissement, le réaménagement d'hôpitaux, de
construction de maisons des aînés, la reconstruction de CHSLD en maisons des
aînés selon le nouveau concept, en fait, de
maisons des aînés et alternatives, de même que la conversion d'établissements
privés non conventionnés. Un ajout aussi de 1,8 milliard de dollars
pour des projets majeurs de construction, de reconstruction, d'agrandissement d'hôpitaux,
dont l'urgence et les soins intensifs de l'Hôpital d'Amos, ainsi que de
l'urgence et le bloc opératoire de l'hôpital de Sept-Îles. 427,7 millions de plus pour la reconstruction de
CHSLD sur le concept des maisons des aînées, alternatives et la construction de maisons des aînés, alternatives, dont
le CHSLD de Saint-Augustin, la maison des aînés, alternative de Labelle ainsi que le nouveau projet majeur de
construction du Centre d'accueil Saint-Joseph de Lévis en une nouvelle maison des aînés et alternative. C'est
3 579 places qui ont été créées par les 49 nouvelles maisons des
aînés, dont 33 sont déjà en service.
C'est 2 623 places disponibles à la suite de la reconstruction de
18 anciens CHSLD selon le nouveau concept de maison des aînés, 126 places après l'agrandissement et
réaménagement de quatre CHSLD déjà existants selon le concept de maison des aînés. Et 271 millions qui sont
ajoutés aussi pour poursuivre la conversion des établissements privés non
conventionnés en EPC, en établissements privés conventionnés.
Il faut aussi
parler de l'ajout de 1,1 milliard en éducation, principalement pour
réaliser des travaux prioritaires de réfection
pour assurer la santé et la sécurité des personnes, des projets
d'agrandissement de même qu'à l'intégrité des bâtiments dans les écoles
primaires, secondaires et celles de formation professionnelle.
481 millions de plus pour l'enseignement supérieur
afin de poursuivre les mesures dans le cadre de l'Opération main-d'oeuvre, avec
des projets d'ajout de pavillons, d'agrandissement d'immeubles ainsi que
de réaménagement de locaux existants, ainsi que des projets de logements destinés aux étudiants niveaux collégial et
universitaire. C'est 191 millions pour le réseau collégial et
289,4 millions pour le réseau universitaire.
Il y a aussi,
je le disais tantôt, plus 2 milliards consacrés au maintien en bon état du
réseau routier ainsi qu'à son développement,
incluant des voies réservées pour le transport collectif sur les autoroutes.
Avec cet investissement, la somme totale
prévue pour le secteur atteint 34,5 milliards de dollars. Il y a aussi
plus 672,9 millions qui sont alloués à l'amélioration et la mobilité... de la mobilité et à
l'électrification du transport collectif. Avec cet investissement, la somme
totale prévue pour le secteur dépasse 14 milliards de dollars.
Il y a aussi
495 millions de plus pour favoriser la transformation numérique de l'État
afin d'offrir aux Québécoises et aux
Québécois des services plus intuitifs et faciles d'utilisation. Avec cet investissement,
la somme totale prévue pour ce secteur est de 7,8 milliards de
dollars.
Il y a aussi
une bonification de 97 millions pour les travaux de réfection de logements
sociaux, qui s'ajoutent, eux, aux 900 millions déjà annoncés lors
de la mise à jour économique à l'automne 2023...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Pardon,
M. le député de Rousseau...
M. Thouin : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
M. le député de Rousseau, il est 18 h 30. Je dois vous demander, à
cette étape-ci : Est-ce que vous avez complété votre intervention?
• (18 h 30) •
M. Thouin : Certainement pas, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
certainement pas. Alors, vous aurez le privilège de poursuivre votre
intervention lors d'une prochaine séance.
Débats de fin de séance
Et
maintenant, tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au
débat de fin de séance, qui portera sur
une question adressée par M. le député de Marguerite-Bourgeoys à M. le ministre
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, en remplacement de M. le
ministre des Finances, concernant la situation précaire des PME au Québec.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui
soulève le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de
cinq minutes, et le député a ensuite un droit de réplique de deux minutes.
Alors, je
vais maintenant céder la parole à M. le député de Marguerite-Bourgeoys, pour
votre premier cinq minutes. M. le député.
Allègement du fardeau fiscal
des petites et moyennes entreprises
M. Frédéric Beauchemin
M.
Beauchemin : Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez,
on a eu aujourd'hui beaucoup d'informations sur ce qu'on a l'intention de faire, du côté du gouvernement,
pour pallier, disons, au manque de support que les PME ont ici même, là, au Québec. Notre question était vraiment
spécifique, à propos de la fiscalité, le fardeau fiscal que nos PME ont. La
question, elle était claire :
Est-ce que le gouvernement a l'intention d'augmenter le fardeau fiscal de nos
PME? Tout comme on peut poser la question : Est-ce que le
gouvernement a l'intention d'augmenter les impôts des Québécois? Comme, on a eu
la motion ce matin à propos de cette
question-là spécifique, et il y a eu un vote, donc, pour confirmer que non. La
question était vraiment spécifique, à savoir : Est-ce que le gouvernement
a l'intention d'augmenter le fardeau fiscal de nos PME? On a entendu des réponses qui étaient indirectes
par rapport à... les bonnes intentions du gouvernement, et c'est correct, mais
ce que les gens, la communauté des affaires,
ce que les gens du Québec, des 262 000 PME à travers tout le Québec,
les 17 régions économiques... ce qu'ils veulent entendre, c'est
qu'il n'y aura pas une augmentation du fardeau fiscal.
Donc, ma
question était simple, elle était claire, on ne veut pas discuter de d'autres
aspects alentour de la politique fiscale
du gouvernement. On ne veut pas parler de la coupe du 1 milliard de
dollars qui semble être le plan de match de la part du gouvernement pour réduire son déficit, en coupant l'aide dans
les crédits fiscaux des entreprises. Ce n'était pas de ça
qu'on parlait, on parlait spécifiquement du fardeau fiscal de nos PME. Puis,
pour nous, c'est important de le clarifier, ce point-là, parce qu'actuellement toutes les PME au Québec en arrachent.
Et, lorsqu'on on se met dans la peau d'un plus petit entrepreneur, c'est là qu'on voit que c'est de
plus en plus difficile, avec la tonne de paperasse que nos entrepreneurs
doivent remplir à toutes les semaines, à tous les mois, évidemment une
fois par année pour les redditions de comptes, et tout.
Donc,
c'est important qu'on prenne en contexte la situation précaire de nos PME.
Elles sont donc sous une montagne de bureaucratie,
elles doivent essayer de compétitionner à l'intérieur du Québec, pour certaines
d'entre elles, elles veulent compétitionner à l'extérieur du Québec. Essayons
de nous aider nous-mêmes. Essayons de faire en sorte qu'on puisse au moins enlever des nuages qui flottent au-dessus de
leurs têtes actuellement. Et la question était donc simple à ce sujet, elle
était ce nuage qui flotte maintenant sur la
tête des entrepreneurs, à savoir : Est-ce que le gouvernement a
l'intention d'augmenter le fardeau fiscal de nos PME?
Les
plus petites entreprises, en fait, au Québec, bénéficient moins d'aide, de
crédit d'impôt que les grandes entreprises. Donc, c'est encore plus injuste, parce qu'elles sont petites, elles
essaient d'avancer. Elles essaient, un jour, de devenir grandes. Et elles font face à une situation fiscale, au
Québec, qui est injuste, parce qu'au Québec on semble aider, avec la politique
actuelle du gouvernement, les plus grandes
entreprises versus aider ceux qui peuvent peut-être potentiellement représenter
le prochain Couche-Tard. Depuis deux ans,
les plus petites entreprises au Québec, les PME ont vu leurs tarifs
d'hydroélectricité augmenter de 11,6 %.
Donc,
la question et la perspective de nos propriétaires d'entreprise, c'est de se
demander : Est-ce que, vraiment, là,
on va être encore la petite caisse, pour le gouvernement de la CAQ, pour aider
à pallier contre ce gigantesque déficit de 11 milliards de dollars? C'est ça qui traîne actuellement dans
leurs tiroirs, là, quand ils sont en train de se demander comment ils
vont arriver à la fin de la journée, c'est ça, le questionnement qu'ils ont.
Donc,
la question est vraiment simple, et je la réitère : Est-ce que le
gouvernement a l'intention d'augmenter le fardeau fiscal de nos petites
PME, au Québec? Simple comme ça.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Alors, pour un droit de réplique de cinq minutes, je vais céder la
parole à M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
La parole est à vous, M. le ministre.
M.
André Lamontagne
M.
Lamontagne : Merci beaucoup, M. le Président. Je remercie mon
collègue. Très heureux d'être ici en interpellation avec mon collègue critique
en matière d'économie pour le Parti libéral.
Toute la question du
soutien à nos PME... Première des choses, là, ça a été annoncé aux dernières
élections, notre gouvernement a été le seul gouvernement qui proposait une
baisse du fardeau fiscal des Québécois. L'opposition officielle, tous les autres partis étaient contre de telles mesures.
Alors, quand il est question de donner un environnement qui est favorable, que ce soit pour les citoyens
du Québec, pour avoir davantage de revenus disponibles, que ce soit de venir en
aide ou en soutien à nos entreprises, c'est certain que le gouvernement de la
Coalition avenir Québec, M. le Président, est toujours à la recherche de façons d'améliorer l'environnement pour
que nos citoyens puis nos entreprises puissent se déployer à la hauteur
de leurs talents.
Ceci étant dit, c'est
certain que mon collègue... quand on parle de petites entreprises, de PME, il a
parlé de 262 000 PME, on s'entend
que c'est une composante très, très, très importante de la vitalité de
l'économie du Québec. Puis une particularité
qu'on a... Oui, on a beaucoup de PME dans nos grands centres, mais on sait
combien on a de PME de 10, de 20, de
30, de cinq, de 80, de 100 employés qui sont répartis partout sur le
territoire. Puis, juste en souvenir à mon collègue... parce qu'il n'était pas là dans la législation précédente,
mais on se souvient qu'il y avait en place tout un écosystème pour venir
en soutien à nos petites et moyennes entreprises partout sur le territoire,
puis c'étaient les centres locaux de
développement. Puis une des premières choses que le gouvernement
précédent avait faite quand il est arrivé en poste, en 2014, c'est d'abolir, M. le Président, tout cet écosystème-là. Ça
fait que, subitement, on s'est ramassé avec des dizaines de milliers
d'entreprises qui n'avaient pas de point de référence dans leur chez-soi, si on
veut, dans les municipalités régionales de comté, pour être capables d'aller
cogner à une porte, pour aller chercher du soutien, se faire accompagner.
Alors, qu'est-ce
qu'on a fait quand on est revenu au gouvernement, M. le Président, c'est qu'on
a créé Accès entreprise Québec. On a
revalorisé l'idée d'avoir des organismes qui sont présents pour nos petites et
moyennes entreprises sur le
territoire, puis on a fourni des ressources à chacune de ces cellules-là, qui
est Accès entreprise Québec, qui fait en sorte qu'aujourd'hui, partout
sur le territoire, nos PME ont accès à du service-conseil, du service
d'accompagnement, préparer des demandes, faire des analyses de leur situation,
de leurs entreprises. On a mis ça en place.
Une autre chose qu'on
a faite, M. le Président... Investissement Québec, c'était comme une espèce de
grosse organisation, là, qui était
nationale, puis, sous l'ancien gouvernement, les gouvernements précédents,
Investissement Québec ne voulait pas
trop déranger l'écosystème financier au Québec. Ça fait que, grosso modo, année
après année, ils faisaient 1 milliard d'interventions au point de
vue de ses fonds propres, ils faisaient 1 milliard d'interventions au
point de vue du Fonds de développement
économique, mais, en bout de ligne, on ne voulait pas trop déranger puis, en
autant qu'une année après l'autre on faisait notre petit 2 milliards, là,
d'investissement, là, on était très très, très heureux de ça. Qu'est-ce qu'on a fait, nous autres, M. le Président? Parce
que les projets, là, sont partout sur le territoire. On s'est dit : Il
faut écumer le territoire. Il faut aller cogner aux portes des entreprises. Il
faut aller lever des projets puis il faut les accompagner. On avait créé Accès entreprise Québec. On a décliné
des Investissements Québec dans toutes les régions du Québec. Ça fait que, oui, on avait un Investissement Québec qui
est central. Après ça, on avait nos Investissements Québec régionaux, auxquels
on a greffé les employés du ministère de
l'Économie qu'on retrouvait partout, dans tous les bureaux régionaux au Québec.
Puis tout ça, c'était en travail étroit aussi avec nos corporations
d'Accès entreprise Québec.
Tout
ça, quand on regarde tout ça, là, M. le Président, là, ce que ça a donné, ça
fait en sorte que les quatre, cinq années qui ont précédé l'arrivée de notre
gouvernement au pouvoir, grosso modo, il s'investissait, là, avec
Investissement Québec puis les
différentes... les différents accompagnements, ils faisaient à peu près
2,3 milliards par année. Depuis qu'on est en poste, M. le Président, c'est 3,8, 3,9 milliards par année.
On a eu 65 % d'augmentation de projets d'accompagnement, d'aide, et de toutes les façons. Moi, je regarde
M. le Président, je suis ministre de l'Agriculture, j'ai
2 500 entreprises en transformation
alimentaire qui fournissent 40 milliards de revenus, tu sais, à l'économie
du Québec. Qu'est-ce qu'on fait? On
est tout le temps en accompagnement, que ce soit par les différents organismes,
que ce soit avec Investissement Québec, que ce soit avec les programmes
au ministère de l'Agriculture.
• (18 h 40) •
Ça fait que
je veux rassurer mon collègue, notre engagement, il est envers un meilleur
revenu disponible pour les citoyens du Québec. Notre engagement, il est
envers un meilleur environnement d'affaires pour nos entreprises. Puis notre engagement, il est envers un soutien qui est
de tous les jours auprès de nos petites, de nos très petites, de nos très, très
petites et de nos très grandes entreprises au Québec, M. le Président. Puis ce
qu'on a vu, la croissance que le Québec a
connue au cours des quatre dernières années... on l'a vu, on a pris quatre
points de pourcentage. On avait un écart de richesse avec le Canada de
20 %. Aujourd'hui, c'est rendu 16 %.
Alors, je
dois vous dire, je veux réconforter mon collègue, beaucoup de bonnes choses qui
se font pour nos PME, puis on va continuer à le faire, M. le Président.
Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Alors, je vais maintenant donner la parole à M. le
député de Marguerite-Bourgeoys pour un droit de réplique de deux minutes.
M. Frédéric Beauchemin
(réplique)
M.
Beauchemin : Merci, M. le Président. Je n'ai pas entendu la
réponse à ma question. Je vais l'imager d'une autre façon. Parlons d'un ensemble d'équipement de
hockey, par exemple, bon, est-ce que les lignes... est-ce que les patins
puissent être alignés, et la réponse
aurait été : Non, mais les épaulettes vont bien, les coudes vont bien, j'ai
des gants propres, mon bâton est bon, j'ai un casque de hockey. Mais ce
n'est pas ça que je veux savoir, là. Moi je veux savoir : Est-ce que les
patins sont alignés? Est-ce que les patins vont aller de façon très précise sur
la glace? La réponse : Non, non, mais les épaulettes vont bien, là. Mon casque de hockey est bon, là. Mon bâton
tient. Non, mais ce n'est pas ça, la question. La question, c'est :
Les patins sont-ils alignés? Incapable d'avoir une réponse.
J'apprécie
quand même la liste de toutes les mesures que le gouvernement nous mentionne,
qui sont là pour aider le développement économique, et c'est correct, mais la question
était très, très spécifique : Les entrepreneurs au Québec veulent savoir si leur fardeau fiscal va
augmenter. La question était claire, elle était simple. J'ai déjà eu le temps
de répondre à quelques questions, à un moment donné, à propos de comment
est-ce possible, des fois, d'avoir une réponse précise dans cette enceinte, puis moi, j'ai dit : Bien, vous savez, des
fois, questionner de façon très précise le gouvernement, c'est comme
aller à la pêche sans canne à pêche, sans filet. C'est dur d'attraper un
poisson avec des mains dans la rivière. Il
faut vraiment être capable de pouvoir attraper le poisson, là, ça prend juste
une bonne ligne puis avoir la capacité d'avoir le poisson qui va être capable de répondre au leurre. On n'a pas été
capables d'avoir une réponse simple à une question simple.
Donc, c'est
malheureux, parce qu'actuellement l'ensemble des entrepreneurs au Québec ont un
doute, actuellement, à savoir quelle va être la politique fiscale, parce
qu'il y a eu, de par le passé, une augmentation incroyable de leur taux
d'hydroélectricité. Ils se posent la question à savoir si, à l'avenir, leur
fardeau fiscal va encore augmenter sous la CAQ. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys. Alors, cela met fin aux débats de fin de séance.
Ajournement
Et, compte tenu de l'heure, les travaux sont
ajournés au mercredi 20 mars 2024, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 43)