(Neuf
heures quarante minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Bon jeudi. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Donc,
nous débutons nos travaux aux affaires courantes, à la rubrique de déclarations
de députés, et je cède la parole à Mme la députée de Huntingdon.
Rendre hommage à Mme Sarah Lefort
Mme Carole Mallette
Mme Mallette : Merci, Mme la Présidente. Je profite de cette
tribune pour féliciter Sarah Lefort, originaire d'Ormstown, qui fait
partie de l'équipe de Montréal dans la Ligue professionnelle de hockey féminin.
Sarah
joue au hockey depuis l'âge de quatre ans, d'abord à Hundington, puis à
Valleyfield. C'est le 2 janvier dernier qu'elle a porté avec fierté le
chandail de la LPHF pour l'équipe de Montréal. Elle a d'ailleurs fait les
manchettes, cette semaine, pour avoir marqué son premier but, un but
victorieux pour l'équipe... contre l'équipe du Minnesota.
Sarah,
comme nous toutes et tous, a toujours eu la conviction profonde que les sports
féminins doivent être mieux reconnus.
Depuis le lancement des activités de la LPHF, le hockey féminin connaît un
succès impressionnant. Les amphithéâtres sont pleins, les billets
s'envolent rapidement.
Sarah, ce succès est
mérité. Ce n'est que le début d'une grande aventure que nous suivrons avec
grand bonheur. Comme tu l'as dit, nous sommes là les unes pour les autres, et
c'est un aspect génial de la vie. Bravo!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Nous poursuivons avec Mme la députée de Robert-Baldwin.
Souligner la Journée internationale des droits des femmes
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis honorée
de prendre la parole aujourd'hui afin de souligner la Journée
internationale des droits des femmes, qui est célébrée mondialement le
8 mars.
Il est impératif de
réfléchir à l'importance de cette journée et à son thème, Investir dans les
femmes : accélérer le progrès.
Le
thème de cette année souligne le rôle crucial que joue l'investissement dans
les femmes pour faire progresser l'égalité entre les hommes et les femmes et
accélérer le progrès sociétal global. La Journée internationale des droits des
femmes nous rappelle que la lutte pour
l'égalité des sexes demeure le principal défi en matière de droits humains.
Continuons à poser des gestes
concrets afin de favoriser un environnement où les femmes sont valorisées,
respectées et incluses dans tous les aspects de la vie.
En
cette Journée internationale des droits des femmes, unissons-nous pour
transformer ces défis en opportunités de façonner un avenir meilleur
pour tous. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, M. le député de Richelieu, je vous cède la
parole.
Souligner le 50e anniversaire des Rebelles
du cégep de Sorel-Tracy
M. Jean-Bernard Émond
M. Émond : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. En cette
année marquant le 50e anniversaire des Rebelles du cégep de Sorel-Tracy,
je tiens à souligner l'impact positif de cette organisation sur la communauté
étudiante et sportive de notre région.
Depuis
leur création, en 1973, les Rebelles incarnent l'esprit de camaraderie et
l'excellence scolaire, laissant un héritage durable qui continue
d'inspirer les étudiants athlètes de notre communauté. Je tiens à saluer le
travail des représentants du cégep de
Sorel-Tracy qui sont présents avec nous aujourd'hui dans les tribunes. Je parle
de Catherine Boulanger, Myriam
Shea-Blais, Karelle et Richard Farley, ainsi que tous ceux et celles qui ont
contribué au succès des Rebelles au fil des ans.
Mme
la Présidente, que ce soit en tant que joueur, entraîneur, bénévole ou
partisan, votre dévouement et votre passion ont permis aux Rebelles de
devenir un symbole de fierté régionale. Que ce 50e soit l'occasion de se
remémorer les moments forts de l'histoire des Rebelles, tout en regardant vers
l'avenir avec optimisme.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous poursuivons
avec M. le député de Gouin.
Rendre
hommage à M. Antoine Casgrain
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme la
Présidente. Je voulais prendre ma minute, ce matin, pour saluer quelqu'un de spécial,
un collègue, un ami, un compagnon de longue date de ma formation politique.
Aujourd'hui,
c'est la dernière journée au parlement d'Antoine Casgrain, notre directeur de
la recherche. Il tire sa révérence après neuf ans de loyaux services. Et, de toutes
les pierres qu'il a posées, si je devais en souligner une, c'est le logement. Si Québec solidaire parle autant de
logement, c'est un peu grâce à lui. Si on en parle, je l'espère, aussi bien,
c'est aussi grâce à lui.
Pour
l'anecdote, d'ailleurs, c'est lui qui avait proposé à la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques une question un peu coquine au
premier ministre sur le prix des logements à Montréal il y a quelques années.
Comme Antoine nous le rappelle
souvent, un chercheur cherche, un recherchiste trouve, mais un bon recherchiste
n'a pas réponse à tout. Au contraire, il n'arrête jamais de se poser des
questions. Et, à ce compte-là, Antoine Casgrain est imbattable.
Merci, Antoine. Merci pour tout ce que tu as
fait pour nous, merci pour tout ce que tu as fait pour le Québec.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous poursuivons
avec Mme la députée d'Iberville.
Souligner la création de
nouvelles places en service de
garde dans la circonscription d'Iberville
Mme Audrey Bogemans
Mme Bogemans : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Vous savez, moi, j'ai décidé d'aller en politique parce que
c'est un privilège de représenter les gens d'Iberville, de pouvoir faire ma
part pour le monde de chez nous. Puis, les places en garderie, c'est un besoin
criant. Même moi, je l'ai vécu, puis ça a été un moteur pour que je me
présente.
Eh bien, chez nous, on a trouvé une solution
durable pour plus de 200 places à l'intérieur d'une seule année. C'est
45 places poupons, donc, ce sont les types de places les plus en pénurie.
Donc, ici,
aujourd'hui, j'ai des invitées d'honneur : Mmes Phaneuf et Dumas, de
L'Étincelle d'énergie, et Mmes Laplante
et St-Pierre, de Pomme Câlins. Une mention spéciale également à l'équipe La Fabrique
des apprentis. Vos rêves, vos ambitions, votre savoir-faire,
votre persévérance permettent vraiment, avec notre gouvernement, de passer
à l'action et de créer 200 places pour les enfants de chez nous. Donc,
merci énormément pour tout ça.
Faire atterrir
les projets les plus attendus chez nous, Mme la Présidente, c'est pour ça que
je suis venue en politique.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je suis prête à
reconnaître Mme la députée de Vaudreuil.
Souligner le travail des
organismes Comquat inc. et La magie des mots
et inviter les citoyens à participer à leur concours d'écriture
intitulé Pour Vaudreuil-Soulanges, j'aimerais...
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : La langue française,
avec toute sa richesse, ses subtilités et ses nuances, représente une véritable source de fierté. Ainsi, je souhaite
mettre en lumière le travail remarquable de l'organisme Comquat, dont la
mission est d'aider les citoyens à
acquérir ou à améliorer leurs compétences en lecture, écriture et à l'oral. Comquat
a d'ailleurs été honoré en 2019 par le Prix du mérite patrimonial,
décerné par le Musée régional, une reconnaissance qui souligne leur approche novatrice qui intègre les richesses locales
dans leur programme d'alphabétisation et de francisation, ce qui mérite
grandement d'être applaudi.
Mais surtout,
pour une deuxième année consécutive, Comquat s'associe à l'organisme La magie
des mots et met de l'avant un concours d'écriture pour les résidents de la
grande région. Intitulé Pour Vaudreuil-Soulanges, j'aimerais..., ce concours vise à renforcer l'attachement à la
langue française, stimuler l'écriture et mettre en valeur les atouts de notre
belle région. Il vise également à encourager les nouveaux arrivants à
s'impliquer dans la vie communautaire.
Citoyens
de Vaudreuil et Soulanges amoureux de la langue française, n'hésitez pas et
inscrivez-vous.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. M. le député de René-Lévesque, je vous cède la parole.
Rendre hommage à Mme Estelle Trudel Borgia
M. Yves Montigny
M.
Montigny : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, j'aimerais
rendre hommage à une femme courageuse et sans contredit une femme qui fut la première dans bien des domaines, et
j'ai nommé Mme Estelle Borgia Trudel, qui est ici avec nous dans
les tribunes.
Estelle a
débuté sa carrière de policier en 1976. On s'entend que le mot «policière»
n'existait même pas. En plus, on ne
voulait pas de femmes dans la police. Qu'elles restent à leurs chaudrons,
disait-on. Par contre, c'était bien mal la connaître, car elle fut la première
policière de la Sûreté municipale de Hauterive, la première sergente au Québec,
la première femme capitaine au Canada, la première présidente d'une fraternité
des policiers, la première policière à siéger au C.A. de la Fédération
des policiers.
Âgée de 74 ans, elle est atteinte d'un
cancer incurable. Elle a écrit ses mémoires en publiant un livre intitulé Sur la banquette arrière : mémoires du
capitaine Borgia. C'est donc un
privilège pour moi de souligner sa contribution à l'évolution des femmes sur le
marché du travail pour des métiers à prédominance masculine. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole
à M. le député de Vachon.
Rendre
hommage à M. Emmanuel Tadéo Hénault
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci, Mme la
Présidente. Et permettez-moi d'ajouter ma voix à celle de mon collègue de
René-Lévesque pour souligner la carrière de Mme Borgia.
Aujourd'hui,
je souligne les exploits sportifs du jeune Emmanuel Tadéo Hénault, un prodige
international du karaté qui est originaire de ma circonscription.
Âgé de
seulement 15 ans, Emmanuel a déjà remporté près de 200 trophées. Lors
d'une entrevue accordée à notre journal local, il a affirmé que ce sport
était sa plus grande passion.
Parmi ses
nombreux accomplissements l'année dernière, cet athlète a décroché la médaille
d'or aux championnats du monde de la fédération World Union of Karate-Do en
Écosse. Pour l'année 2024, Emmanuel-Tadeo vise à se qualifier avec l'équipe canadienne pour les championnats de
la fédération et vise également à décrocher une médaille d'or aux prochains
Jeux panaméricains.
Mme la
Présidente, je veux souligner les exploits d'Emmanuel, surtout à l'échelle
internationale, tout en poursuivant ses études. Emmanuel, bravo! Tu es
une belle source d'inspiration. Et bonne continuité dans tes compétitions.
Merci, Mme la Présidente.
• (9 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, M. le député de Trois-Rivières, à vous la parole.
Souligner
le 75e anniversaire de la Corporation des
maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci,
Mme la Présidente. Je suis heureux de souligner le 75e anniversaire, le
10 mars prochain, de la Corporation des maîtres mécaniciens en
tuyauterie du Québec.
La corporation est née de l'ambition d'être
reconnus à titre de professionnels. Ils avaient également la volonté d'encadrer la pratique de leur métier, établir des
règles de conduite et de compétence et instaurer un système de délivrance
de licence.
La CMMTQ
regroupe plus de 2 900 entrepreneurs spécialisés qui oeuvrent dans le
domaine de la mécanique du bâtiment,
plus particulièrement en plomberie et en chauffage. Conformément à sa mission,
la CMMTQ veut accroître la compétence et l'habileté de ses membres afin
d'assurer au public une plus grande sécurité et une meilleure protection en
matière d'hygiène et de santé.
Je suis très
fier de souligner votre évolution ainsi que tout le travail accompli. Et je
saluerais particulièrement Denis, qui est le président, Steve, directeur
général, et Jennifer, qui sont avec nous dans nos tribunes. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Sans plus tarder, je cède la
parole à M. le député de Granby.
Souligner
le 50e anniversaire de la Maison d'accueil Le Joins-toi
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Merci, Mme la
Présidente. La corporation Joins-toi est un organisme communautaire sans but lucratif géré par un conseil d'administration
bénévole qui est implanté dans la communauté granbyenne depuis 1974, alors
que leur première maison de transition voyait le jour.
Dans
le cadre de la surveillance et du suivi clinique, tant individuel que de
groupe, les intervenants de la maison Joins-toi amènent les individus à améliorer
leur situation personnelle sur différents plans. Ils sont proactifs dans la communauté, que ce soit au niveau des visites à
domicile, sur les lieux de travail, ou de bénévolat et d'accompagnements
divers, tant dans d'autres ressources communautaires qu'institutionnelles. Ils
offrent aussi un support aux clients nécessitant leur aide dans
différentes démarches, tant sur le plan académique, médical, alimentaire, habitation
ou autres.
Vous
êtes des partenaires importants pour la sécurité publique et les services
correctionnels du Québec. Votre présence permet à des centaines de personnes judiciarisées de se réintégrer dans
la société en tant que citoyens responsables et respectueux des lois.
Je
tiens à remercier Geneviève Latreille, directrice générale de l'organisme, et
son équipe pour tout le travail que vous faites depuis maintenant 50 ans.
Votre travail est essentiel pour permettre une réintégration réussie. Merci
pour tout.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. M. le député de Chambly, je vous
cède la parole.
Rendre hommage à Mme Louise Baril Leduc
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Mme la Présidente, aujourd'hui, je tiens à
souligner le travail exceptionnel de Mme Louise Baril Leduc,
brigadière à l'école Sainte-Marie de Chambly.
Tout
dernièrement, lors du concours Le brigadier favori du Canada 2023,
Mme Louise Baril Leduc a été honorée. En fait, elle a été élue parmi les brigadières favorites du Canada. Ce
n'est pas rien. Et c'est mérité, parce que, depuis plus de 40 ans,
40 ans, elle assure la sécurité et fait partie du quotidien de milliers
d'enfants. C'est plus de 200 enfants qui traversent son intersection à chaque jour. Elle se fait un devoir de
prendre soin d'eux, leur dire un beau bonjour souriant. Humanité et
bienveillance sont le secret de son succès et de son appréciation.
Mme Baril
Leduc, toutes mes félicitations pour cet honneur grandement mérité. Un grand
merci au nom des familles et des enfants pour votre implication
exceptionnelle.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Alors, nous allons conclure cette rubrique avec M. le
député de Chapleau.
Souligner le 25e anniversaire du Festival du film de
l'Outaouais
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Aujourd'hui, je souligne le 25e anniversaire du Festival du
film de l'Outaouais, qui promeut le cinéma d'ici et d'ailleurs et fait rayonner
les artistes, les auteurs et les producteurs québécois et de l'Outaouais. D'ailleurs,
le thème cette année est Pleins feux sur le Québec.
Neuf
jours durant, une centaine de longs et de courts métrages et même des
documentaires d'une vingtaine de pays sont projetés. Pour plus de
4 000 cinéphiles, c'est le rendez-vous annuel incontournable pour
découvrir les auteurs de tous horizons
et pour être en symbiose avec l'art cinématographique québécois. C'est aussi un
catalyseur économique et touristique important pour l'Outaouais.
Je
tiens à remercier et à féliciter M. Didier Farré, fondateur du festival,
et son équipe passée et présente pour leur travail acharné qui nous permet de rêver et de voyager dans de nombreux
univers. Ils nous font découvrir nos chefs-d'oeuvre cinématographiques. Vous êtes des ambassadeurs du
cinéma et de la culture québécoise et pouvez être fiers de vos
accomplissements.
En
terminant, je vous invite tous en Outaouais du 4 au 13 avril pour le
Festival du film de l'Outaouais. Félicitations et bon
25e anniversaire!
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Cela met fin à la rubrique de
déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 55)
(Reprise à 10 h 04)
La Présidente :
Bonjour, tout le monde. Messieurs
dames les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente, je
vous demanderais d'appeler l'article b de notre feuilleton.
Projet de loi n° 693
La Présidente :
À l'article b du feuilleton, Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce présente le projet de loi n° 693, Loi favorisant la contribution active à la société des
prestataires du Programme de solidarité sociale. Mme la députée.
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Merci, Mme la Présidente. Alors, je suis très
contente, aujourd'hui, de déposer ce projet de loi qui modifie la Loi sur
l'aide aux personnes et aux familles afin de favoriser la participation active
à la société d'un prestataire du Programme de solidarité sociale en lui
permettant d'avoir des revenus de travail équivalents à ceux dont peut
bénéficier le prestataire du Programme de revenu de base sans que sa prestation
soit réduite. Merci.
(Applaudissements)
La
Présidente : Et, à cette étape-ci, les députés ont le droit
d'applaudir.
Alors,
est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de
loi? M. le leader de l'opposition officielle, juste à temps, oui?
M. Derraji : Oui. Si c'est possible, je vous demanderais un
appel électronique... vote électronique, s'il vous plaît.
Mise
aux voix
La
Présidente : Bien. C'est votre droit. Alors, vous êtes prêts? Le vote
est maintenant ouvert.
La période de
vote est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 100
Contre :
0
Abstentions :
0
La Présidente :
Alors, à la question, est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi, c'est adopté.
À la rubrique... Oui,
M. le leader?
M. Derraji : Si vous le permettez, Mme la Présidente, nous
souhaitons que le gouvernement analyse sérieusement la proposition de ma
collègue. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, c'est
toujours ce que l'on fait. D'ailleurs, on a adopté le projet de loi de la
députée de Notre-Dame-de-Grâce relativement au deuil périnatal.
Dépôt
de documents
La
Présidente : Voilà. À la rubrique Dépôt de documents, M. le leader du
gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente.
Bonjour de nouveau. Permettez-moi de déposer, au nom du ministre de la Sécurité
publique, qui est avec nous, le plan stratégique 2023‑2027 de l'École
nationale des pompiers du Québec. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. Mme la ministre responsable de l'Habitation.
Mme Duranceau :
Oui, Mme la Présidente.
Permettez-moi de déposer le plan stratégique 2023‑2026 du Tribunal administratif du logement. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente, je
dépose la réponse à la question inscrite au feuilleton le
8 décembre 2023 par le député de Jacques-Cartier. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé.
Pour ma part, en
application de l'article 98 du Code d'éthique et de déontologie des
membres de l'Assemblée nationale, je dépose
un rapport de la Commissaire à
l'éthique et à la déontologie
intitulé Rapport d'enquête au sujet de monsieur Pascal Bérubé,
député de Matane-Matapédia.
Dépôt
de rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, Mme la présidente de la Commission de
l'économie et du travail et députée de Mirabel.
Étude
détaillée du projet de loi n° 42
Mme D'Amours : Mme la
Présidente, je dépose le rapport de la Commission de l'économie et du travail
qui, les 8, 15, 20 et 21 février 2024,
a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 42,
Loi visant à prévenir et à combattre
le harcèlement psychologique et la violence
à caractère sexuel en milieu de travail.
La commission a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
Merci.
La
Présidente : Ce rapport est déposé. Mme la présidente de la
Commission des transports et de l'environnement et députée de Westmount—Saint-Louis.
Étude détaillée du projet de
loi n° 41
Mme
Maccarone : Mme la Présidente, je dépose le rapport de la
Commission des transports et de l'environnement qui, les 13, 14, 15, 20
et 21 février 2024, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 41, Loi édictant la Loi sur la performance environnementale des bâtiments et
modifiant diverses dispositions en matière de transition énergétique. La commission a adopté le texte du projet
de loi avec des amendements.
• (10 h 10) •
La Présidente : Ce rapport est
déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député
de Taschereau.
Permettre la réalisation du
projet de
tramway par la ville de Québec
M. Grandmont : Merci, Mme la Présidente.
Alors, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 2 595 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
[...] le sondage Léger du 27 octobre 2023 indique qu'une majorité de
citoyennes et de citoyens de Québec
souhaitent voir leur ville "se développer en considérant le développement
durable et la réduction des gaz à effet de serre" — 76 % — et considèrent que la "ville doit favoriser
l'aménagement de zones résidentielles denses destinées à favoriser
l'usage des transports en commun et de la mobilité active" — 63 %;
«Considérant que ces positions sont cohérentes
avec celles défendues par un nombre croissant d'organisations issues de la
société civile, par la communauté scientifique et par les plus hautes instances
internationales;
«Considérant
que chaque tergiversation se traduit par une augmentation des coûts, qu'elle
crée de l'insécurité et met à risque le financement annoncé par le gouvernement
fédéral;
«Considérant
que plus de 525 millions de dollars ont déjà été engagés pour
préparer les infrastructures du tramway;
«Considérant
que les municipalités sont les mieux outillées pour oeuvrer, dans une vision à
long terme, au bien-être de leurs communautés;
«Considérant
que les enjeux auxquels nos sociétés sont confrontées sont sans précédent et
que le gouvernement du Québec a le devoir de travailler avec les forces
qui osent s'y attaquer avec courage et conviction;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement
du Québec de reconnaître la valeur
exceptionnelle des expertises du bureau de projet du tramway, de revenir sur sa
décision de confier le projet à la Caisse
de dépôt et [...] placement du Québec et
de rendre à la ville de Québec sa pleine et entière autonomie dans la
réalisation du projet de tramway.» Merci.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période des questions et réponses orales sera tenu le vote reporté
sur la motion de M. le député de Maurice-Richard
débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole, en question principale,
au chef de l'opposition officielle.
Gestion des finances publiques
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. La CAQ est incapable de bien gérer les finances publiques. Ça se
traduit par de mauvaises décisions : les deux chèques de 2022,
6,7 milliards de dollars. Mauvaises prévisions de croissance. Octobre 2023, le ministre des
Finances disait : Le troisième trimestre sera positif; il aura été négatif,
à moins 0,2 %. Et une mauvaise planification budgétaire. En novembre 2023, il
disait : La CAQ, nous maintenons le cap. Deux mois plus tard, il
repousse l'équilibre, le retour à l'équilibre budgétaire.
Les
finances publiques, Mme la Présidente, la CAQ l'a échappé. 7 milliards de
surplus libéraux qui ont été dépensés. Dépensée également la réserve de
1,5 milliard qu'ils avaient cette année. Ils avaient déjà annoncé un budget
déficitaire de plus de 4 milliards, de
4 milliards, et là on nous dit que ce sera largement déficitaire. Mais,
faites-vous-en pas, tout à l'heure, en point de presse, le premier ministre a
dit : On va être capables de gérer. C'est justement ce qu'on leur reproche
dans leur sixième année, ils ne sont pas capables de gérer. Rien pour rassurer
les Québécoises et les Québécois.
La CAQ va faire payer
les Québécois deux fois, d'abord parce qu'aujourd'hui ils n'ont pas les
services publics essentiels et aussi parce
qu'on va mettre les déficits qui vont s'additionner sur la carte de crédit.
Dans le fond, ça nous fait penser à
Nicolas Marceau, qui, en 2013, disait, alors qu'il était ministre
péquiste des Finances : Dans le fond, on n'a pas été bons.
Le premier ministre,
comme Nicolas Marceau peut-il l'avouer, il n'a pas été bon?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente, d'abord, doit-on rappeler
ce que Gaétan Barrette et Carlos
Leitão ont dit? Donc, deux anciens ministres libéraux qui ont
dit : Le gouvernement libéral a beaucoup trop coupé dans
les services, entre autres en santé. Donc, ça faisait partie du dégât
qu'on avait à réparer quand on est arrivés.
Maintenant,
Mme la Présidente, comme je l'explique depuis quelques jours, puis je ne
sortirai pas mes tableaux, à moins
que le chef de l'opposition officielle insiste, mais ce qu'on a vu, pendant les
15 années libérales, c'est que la croissance économique par habitant n'a pas été meilleure que
le reste du Canada. Donc, pourtant, on a un rattrapage à faire, pour toutes
sortes de raisons, depuis longtemps. Donc, quand les libéraux sont arrivés, en
2003, puis quand ils sont partis, en 2018, il n'y a eu aucune amélioration de
la situation du PIB par habitant.
Alors, Mme la
Présidente, depuis que le gouvernement de la CAQ est au pouvoir, depuis cinq
ans, on a vu une augmentation du PIB par habitant, donc de la richesse par
habitant, plus grande au Québec que dans le reste du Canada, on a vu une augmentation des salaires, 24 %
d'augmentation des salaires moyens, alors que c'était 19 % dans le reste
du Canada. Donc, contrairement aux années libérales, on a du succès,
enfin, en économie, avec un vrai gouvernement économique.
La
Présidente : Première complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, dans leur sixième année, les
dégâts sont les dégâts caquistes. Le premier ministre, aujourd'hui, dit
que c'est un succès sur toute la ligne. Qu'il aille dire ça aux
872 000 Québécoises et Québécois qui, mensuellement, en sont réduits
à aller sur les banques alimentaires. Qu'il aille dire ça aux
500 000 Québécoises et Québécois
en attente d'un rendez-vous avec un médecin spécialiste, qui sont hors délai. C'est
du jamais-vu. C'est ça, les dégâts caquistes.
Peut-il avouer qu'en
finances publiques ils l'ont échappé?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente, c'est vrai que ça a été dur
pour la population, les dernières années, c'est vrai partout dans le monde. Mais, contrairement à ce qui s'est
fait, par exemple, dans les autres provinces, le gouvernement du Québec a
beaucoup plus aidé les citoyens qui en ont besoin. Je veux rappeler seulement
quelques mesures. On a augmenté l'aide sociale pour les personnes qui
ont des contraintes à l'emploi de 55 %. On a augmenté le financement des
organismes communautaires, incluant les
banques alimentaires, de 50 %. On
a mis en place un crédit d'impôt,
pour les personnes de 70 ans et plus, de 2 000 $ par
année. Et je vais continuer, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, sous le thème Ils l'ont
échappé, on va parler de Northvolt également. C'est supposé être un beau
projet, mais la CAQ est le pire ennemi de ce projet-là. On est passé d'une
biologiste au ministère de l'Environnement qui refuse un projet
résidentiel parce qu'il portait atteinte à la biodiversité à un ministre de
l'Économie qui dit : C'est un terrain
où les poissons ont trois yeux, pour arriver à une autoroute, pour Northvolt,
projet beaucoup plus envahissant, qui est autorisé.
Qui, au gouvernement,
a fait pression politique pour imposer au ministère de l'Environnement
Northvolt?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, vous avez noté, là, puis je sais que vous le laissez passer
quand même, mais que le chef de l'opposition
officielle change de sujet. Mais ce qu'il est important de dire, Mme la
Présidente, c'est que Bloomberg,
Bloomberg dit : Le Canada est rendu un leader, grâce, entre autres, à ce
qui se passe au Québec, pour la transition énergétique, pour les batteries de
véhicules électriques. Pour ce qui est de l'environnement, on a les normes les
plus sévères en Amérique du Nord. De toute évidence, le Parti libéral n'est
plus le parti de l'économie.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Bien, Mme la Présidente, c'est une chose d'avoir
les normes les plus sévères, puis c'en est une autre de décider de ne pas les appliquer. Le premier
ministre, hier, il se promenait avec une pomme, une banane puis une orange.
Le thème des questions, c'est Perte
de contrôle. Hier, Philippe-Vincent Foisy disait, Northvolt, il
titrait : Quand la CAQ prend
les Québécois pour des twits.
C'est ça, la perte de contrôle du gouvernement caquiste. En somme, la CAQ a
fait passer Northvolt, qui est un beau projet de filière batterie, à une
passe de fligne-flagne.
La Présidente :
Attention aux propos ici, on
demeure respectueux. Oui, M. le leader du gouvernement, je vais vous
entendre. Sur une question de règlement, j'imagine.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente.
Bien, écoutez, ce que fait le député, c'est de tenir des propos indignes,
blessants. On vous demande de retirer. C'est des allégations qui sont très
graves. Le député allègue des infractions criminelles, de son propos. Alors,
a-t-il la preuve pour le faire? Sinon, c'est extrêmement préjudiciable, de ne
pas faire confiance aux membres de cette Assemblée. Je vous demande de le
rappeler à l'ordre et qu'il retire ses propos.
La Présidente :
Je vous demande de faire très attention.
Il y a un «fligne-flagne» pour d'autres sujets, dans le lexique, et vous
le savez. Demeurons respectueux. Vous étiez à la limite. M. le leader, allez-y.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, «le fligne-flagne dans les garderies libérales» est à l'index. Alors, je
pense, Mme la Présidente...
La
Présidente : C'est beau...
M. Jolin-Barrette : ...je ne pense pas qu'on
n'a pas le droit de dire «garderie» ici, mais le terme «fligne-flagne» est
proscrit.
La
Présidente : Bon. Je tranche, je vous dis de...
Des voix : ...
La
Présidente : Avez-vous quelque chose à ajouter, madame?
Une voix : ...
La Présidente :
Mais vous n'avez pas à commenter.
Il n'y aura pas de débat. Nous allons poursuivre dans le respect. Et, ce
mot, je ne veux plus l'entendre.
La réponse du premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, on avance. On a tous entendu le chef intérimaire du Parti
libéral dire : Northvolt, c'est un beau
projet. Donc, on avance. Il reste Québec solidaire puis le Parti québécois à
convaincre, mais au moins il y a le Parti libéral qui dit que c'est un
beau projet.
Maintenant,
pour ce qui est de la partie environnementale, Mme la Présidente, il y a une
différence entre un projet immobilier et un projet industriel. Puis rappelons
que le terrain où s'installe Northvolt, c'était déjà le terrain où on avait
une usine d'explosifs. Les gens du PQ, je me rappelle très bien, en parlaient
beaucoup.
• (10 h 20) •
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le député de Pontiac.
Réforme du système de santé
M.
André Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, le premier ministre, le ministre de la
Santé se sont fait élire en promettant des améliorations dans les services de
santé aux Québécois, mais c'est tout le contraire qui se passe.
Juste dans la dernière semaine, Mme la
Présidente, on a appris qu'il n'y aurait plus de chirurgie vasculaire en
Abitibi. Conséquence de ça, bien, les
médecins le disent, des patients vont mourir. Juste cette semaine, Mme la
Présidente, on a appris qu'on ferme 20 % des lits en oncologie, au centre
de santé McGill. Juste cette semaine, on est rendus à 24 mois d'attente
pour un diagnostic d'asthme, un diagnostic
d'asthme, en Estrie. Juste cette semaine, on apprend que des patients, des
patientes sont rendus à plus de
12 heures d'attente pour une ambulance, 12 heures, quand on compose
le 9-1-1. Juste cette semaine, on apprend par les chiffres du ministère qu'on
est rendus à 40 % de patients qui réussissent à voir un spécialiste dans
les délais médicaux. Et c'est de pire en pire.
Mme
la Présidente, est-ce que c'est vraiment ça, les améliorations au réseau de la
santé promises par la soi-disant équipe du changement?
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M.
Dubé : Alors, Mme la Présidente, je suis vraiment content d'avoir encore cette question-là ce matin,
sur l'impact du manque de personnel dans notre réseau. Tous les exemples
que le député de Pontiac nous donne aujourd'hui, comme il l'a fait au cours des dernières semaines, sont tous reliés au manque
de personnel que nous avons dans le réseau. Et comment je suis content d'entendre les commentaires que
nous avons eus sur l'impact de nos négociations collectives grâce à ma collègue la présidente du Conseil du trésor, qui
est en train de faire arriver des conventions collectives qui vont nous donner
la marge de manoeuvre pour aller rechercher du personnel, aller chercher des
conditions attractives pour notre personnel.
Alors,
je suis content que le député de Pontiac souligne l'impact du manque de
personnel sur notre réseau, mais, nous, ce qu'on fait, en parallèle, c'est de
travailler à ramener des gens dans le réseau parce que les conventions, les
conditions de travail vont être appropriées pour avoir le personnel qu'on a
besoin pour servir les Québécois. Merci pour la question.
La
Présidente : Première complémentaire.
M.
André Fortin
M.
Fortin : Oui, il va moins aimer celle-là.
Mme
la Présidente, ce n'est pas comme s'il était en train d'améliorer les services,
mais il n'est pas non plus en train d'améliorer la culture. La CAQ promettait
de la transparence, en santé. Là, ça fait trois ans et demi qu'ils gardent pour
eux, qu'ils gardent pour eux le fait que des
personnes vulnérables étaient hébergées dans une résidence où il faisait
48 degrés, où un résident est décédé parce qu'il faisait trop
chaud.
Pourquoi
ce rapport-là était confidentiel? Pourquoi ça a pris un an au journaliste pour
avoir accès à l'information? Pourquoi le gouvernement a caché cette
information-là? Pourquoi ce n'était pas public?
Des voix : ...
La Présidente :
Alors, je me lève. C'est beau, M.
le leader du gouvernement. Retirez ce mot, ces paroles. Vous savez que
vous ne pouvez le faire.
M.
Fortin : Je le retire, Mme la Présidente.
La
Présidente : Merci. Mme la ministre responsable des Aînés.
Mme Sonia
Bélanger
Mme Bélanger :
Oui, Mme la Présidente, la
situation qui est survenue à la RPA,
ressource intermédiaire Ville-Marie est
inacceptable. Cette situation est arrivée lors d'un épisode de chaleur
accablante à Montréal, au coeur d'un quartier central, en plein mois de
juin 2020. Donc, il y a près de quatre ans que cette situation est arrivée.
C'est vraiment
malheureux, ce qui est survenu là, parce que, dans cette résidence, Mme la
Présidente, il y avait des aînés, il y avait
des adultes, mais il y avait surtout des aînés aux prises avec des
problématiques de santé mentale, donc des aînés, on le sait, qui peuvent
être très vulnérables lors d'épisodes de chaleur accablante.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
André Fortin
M. Fortin : C'est
une chose de dire que c'est inacceptable aujourd'hui. Vous étiez où pendant
quatre ans? Cette information-là, vous l'avez gardée pour vous. Vous ne
l'avez jamais dit.
Il
faisait 48 degrés dans la résidence. Je vais dire comme le paramédic, là,
c'est épouvantable, laisser des gens dans ces conditions-là. Vous puis moi, Mme
la Présidente, s'il fait 48 degrés ici, dans l'Assemblée, là, on a un
genou à terre en ce moment. Là, on
parle de personnes vulnérables, d'aînés, de gens avec des enjeux de santé
mentale. Une personne est décédée par excès de chaleur.
Elle est où, la
responsabilité ministérielle là-dedans?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Sonia
Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, je ne peux pas
refaire le passé de ce qui est survenu à l'été 2020, alors que je n'étais pas la ministre responsable des Aînés.
Cependant, cependant, le CISSS... le CIUSSS de l'Ouest-de-l'Île, vous
connaissez bien l'Ouest-de-l'Île, le CIUSSS de l'Ouest-de-l'Île avait la
responsabilité de cette ressource intermédiaire. Il y avait un contrat qui liait le CIUSSS de l'Ouest-de-l'Île, bien oui,
avec la RPA et la RI. Ils ont fait les travaux nécessaires pour amener
les correctifs, Mme la Présidente. Je ne peux pas revenir sur le passé, ce
n'est pas moi qui étais là à ce moment-là,
pour demander un suivi, pour demander un suivi au CIUSSS. Le suivi a été fait,
Mme la Présidente, et nous travaillons avec le regroupement.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant la députée de d'Arcy-McGee. La parole est à vous.
On l'écoute.
Financement
des organismes offrant des services de répit
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass : Merci, Mme la Présidente. Il y a des milliers de
familles au Québec qui s'occupent d'un enfant autiste, sur le spectre de
l'autisme, 24 heures sur sept. Pour ces familles, les services de Répit
Québec sont indispensables.
Suite
à un sondage auprès de ses membres, nous avons appris que ces familles doivent
attendre en moyenne 317 jours pour obtenir une place en répit. Pourtant,
l'an dernier, le ministre des Services sociaux a annoncé un investissement de
50 millions de dollars à être répartis dans l'ensemble des établissements
afin de rehausser l'offre des services de répit pour toutes ces familles. Par contre, la moitié des 52 organismes
membres de Répit Québec n'a reçu aucun argent un an après cette annonce. Je partage la déception de ces
parents, qui constatent que les listes d'attente s'allongent, mais que les
services pour les familles avec un enfant autiste sont en baisse.
Est-ce
que le ministre est prêt à s'engager à financer tous les services de répit à la
hauteur des besoins de ces milliers de familles au Québec?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Services sociaux.
M.
Lionel Carmant
M. Carmant : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je remercie la
députée de D'Arcy-McGee pour sa question. Puis, effectivement, un an pour que l'argent descende, c'est beaucoup
trop long. Soyez rassurée, l'argent est déjà dans les CISSS et les
CIUSSS.
Ce
qu'il faut comprendre, c'est qu'on est le premier gouvernement à jamais
financer le répit au Québec. Avant, les sommes venaient de la masse qui était
donnée aux personnes avec une déficience intellectuelle, déficience physique, trouble
du spectre de l'autisme. Nous, on vient créer un nouveau programme pour
financer le répit.
Donc, chaque
établissement à travers le Québec doit signer des ententes avec les différents
organismes sur leur territoire. Et nous, on
a écouté les organismes communautaires, en fait. On a passé... on a fait une
alliance avec Répit Québec. Ils nous
ont demandé que 50 % des sommes aillent dans la consolidation, pour
pouvoir augmenter les salaires, et 50 % des sommes aillent pour
augmenter les places.
Donc,
chaque établissement doit consolider des ententes avec les différents
organismes sur leur territoire. Malheureusement, ça va à vitesse variable. Encore une fois, ce matin, j'ai demandé à la
sous-ministre de contacter les établissements pour accélérer le
processus, Mme la Présidente.
Le
répit, c'était la dernière pièce qui nous manquait dans les services, qu'on a
rehaussés, aux personnes avec une déficience intellectuelle, trouble du spectre
de l'autisme, déficience physique, et on va s'assurer que le programme soit
une réussite, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass : Je suis contente de voir que le ministre reconnaît
que ça prend trop longtemps, parce qu'on a appris ce matin que les premières victimes de ce manque
de financement sont les familles de l'Estrie avec un enfant sur le spectre de
l'autisme. Pour la première fois en 32 ans, Autisme Estrie va devoir
cesser ses services de répit de fin de semaine. Ils n'ont reçu aucun
argent du 50 millions de dollars qui a été annoncé par le ministre.
Donc, je demande au
ministre : Qu'est-ce qu'il a à dire à ces familles en Estrie qui perdent
un service essentiel aujourd'hui?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M.
Lionel Carmant
M.
Carmant : Oui, Mme la Présidente. On a contacté le CIUSSS de
l'Estrie, évidemment, parce qu'encore une fois on trouvait ça inacceptable. La réponse que j'ai — on
va demander plus d'information — c'est
que «l'organisme n'est pas en mesure d'actualiser cette entente depuis
plusieurs mois. Dans le contexte, Autisme Estrie a demandé de suspendre
cette entente et d'obtenir un soutien financier pour offrir le répit de jour.»
Donc, encore
une fois, c'est une question de négociation entre l'établissement et
l'organisme. L'Estrie a reçu ces sommes, qui sont disponibles pour le répit, et
ils doivent le redistribuer de façon équitable à travers leur territoire. Puis
on va s'assurer que les enfants atteints et les adultes atteints d'un trouble
du spectre de l'autisme soient bien subventionnés, également.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Elisabeth Prass
Mme
Prass : On a appris ce matin que 300 000 $
auraient dû aller en Estrie et que le CIUSSS n'a jamais livré l'argent.
Donc, les organismes sur le terrain ne voient pas cette réalité-là.
Le sondage de
Répit Québec nous a aussi appris que plus d'un organisme de répit sur cinq
songe ou a déjà songé à fermer par
manque de financement de ce gouvernement, que plus du tiers des organismes ont
réduit leurs services et ont dû diminuer le nombre de familles qu'ils
desservent.
Comment
est-ce que ce gouvernement répond aux inquiétudes de ces parents qui vivent
avec un déclin des services de répit plutôt qu'un rehaussement?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bien,
Mme la Présidente, la députée n'a pas entendu la première partie de ma
question, là. On est le premier gouvernement à financer le répit pour les
personnes en situation de handicap. Il n'y avait pas de budget avant
pour ça, là.
Maintenant, la
question, c'est : Pourquoi l'argent n'est pas rendu dans les organismes?
L'argent n'est plus au ministère, on
a fait les vérifications. Maintenant, c'est aux établissements de distribuer
l'argent. Comme je vous dis, j'ai demandé à la sous-ministre de s'assurer
que l'argent soit distribué le plus rapidement.
Mme la
Présidente, on a augmenté l'hébergement, on a augmenté les activités
socioprofessionnelles, on a augmenté l'aide
financière aux parents. On est en train d'augmenter le répit, ça va être fait, c'était
la dernière chose qu'on devait faire, et on va le faire comme il faut,
Mme la Présidente.
• (10 h 30) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Position du gouvernement en
matière d'immigration
et de protection de la langue française
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente. Louisianisation, point
de rupture, crise sociale, crise humanitaire, menace pour l'identité québécoise. En immigration, tout le monde a
remarqué que, depuis un moment déjà, le premier ministre du Québec s'est engagé
dans une surenchère rhétorique avec le chef du Parti québécois. Or, le premier
ministre, il parle beaucoup
d'immigration, mais regardons ce qu'il fait. Réforme du PEQ, échec. Réunification
familiale, échec, Francisation Québec, échec. Planification de l'immigration
temporaire, échec. Rapatriement des pouvoirs en immigration, échec sur
toute la ligne. C'est ça, le bilan du premier ministre.
Pour la nation
québécoise, Mme la Présidente, l'immigration sera toujours à la fois une
richesse et un défi, mais moi, je pense qu'on est capables de surmonter ce
défi-là ensemble, au bénéfice du Québec et des hommes et des femmes qui choisissent le Québec. On a besoin d'un
leadership positif. On a besoin de solutions. Québec solidaire a proposé des
autorisations rapides de travail, un
programme de régionalisation rapide, la réouverture de l'accord Canada-Québec,
mais la CAQ refuse toutes les solutions. Oh! le premier ministre parle
fort, mais il refuse toutes les solutions. Pourquoi?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente,
effectivement, il y a une différence de vision entre le PQ et la CAQ, qui sont
nationalistes et... non, non, mais on dit la même chose, on est tous les deux
nationalistes, et Québec solidaire puis le Parti libéral, qui sont multiculturalistes, qui ne se préoccupent pas de
l'avenir du français. Pourtant, le cochef de Québec solidaire devrait lire les chiffres. Les faits
sont clairs. Il y a une diminution du pourcentage de francophones, en
particulier dans
le Grand Montréal. Et, Mme la Présidente, on a agi. On a adopté le projet de
loi n° 96. Entre autres, on a limité le nombre de places dans les cégeps anglophones. On a
étendu la loi 101 aux petites entreprises de 25 à 50 employés. On
s'est assurés, puis on est le premier
gouvernement à le faire, que les immigrants économiques choisis par le Québec,
pour la première fois, vont devoir
réussir un test de français. On a agi avec les universités anglophones. Et, Mme
la Présidente, le PEQ, pour les étudiants, maintenant, s'applique
seulement aux étudiants qui viennent étudier en français.
Donc, on a agi, Mme
la Présidente, mais il y a un problème, actuellement, c'est qu'il y a eu un
bond de centaines de milliers d'immigrants
temporaires, qui relèvent du gouvernement fédéral. 528 000 immigrants
temporaires, dont 160 000 demandeurs d'asile. Les demandeurs
d'asile... Bien, je continuerai, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : La pensée binaire du
premier ministre est fascinante. Quand on n'est pas d'accord avec lui et le PQ,
ah bien, bang! on est rendus contre la nation québécoise, on n'est plus
nationaliste. Le premier ministre, il n'est pas le propriétaire de la nation québécoise puis il n'a
pas le monopole du nationalisme. Le Québec moderne s'est construit sur une longue tradition d'ouverture et de
solidarité, et c'est le premier ministre qui est en rupture avec cette
tradition-là, pas moi puis pas Québec solidaire. Le premier ministre n'a
pas le monopole de la nation.
Des voix : ...
La
Présidente : C'est trop bruyant. La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente,
actuellement, quand on regarde les 160 000 demandeurs d'asile au
Québec, ça représente 55 % des
demandeurs d'asile qui arrivent au Canada, alors que le Québec représente
22 % de la population canadienne. Le chef de Québec solidaire ne
voit aucun problème pour le français, aucun problème pour les services : éducation, santé, garderies. Il n'en voit pas, de
problème. Même pour le logement, il dit : Bien non, les
525 000 immigrants temporaires n'ont aucun impact sur le
logement. Voyons donc. Il est temps que le chef de Québec solidaire se
réveille.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Il n'y a personne qui nie que l'arrivée des demandeurs d'asile, c'est un
défi, puis que, le 1 milliard de
dollars qui revient au Québec, il faut aller le chercher. Le problème, avec le
premier ministre, c'est qu'il voit juste
une moitié de la réalité. Les préposées haïtiennes, les travailleurs
ukrainiens, les boat people devenus médecins, ça aussi, ça fait partie de la
réalité. Ça aussi, c'est le Québec. Il est temps que le premier ministre
constate c'est quoi, le Québec, en 2024.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente, le
Québec reçoit actuellement 50 000 immigrants permanents par année.
Toutes proportions gardées, c'est
plus que les États-Unis, c'est plus que la France. Le Québec est un peuple
accueillant, n'a pas de leçons à
recevoir de Québec solidaire. Mais, actuellement, 525 000 immigrants
temporaires, 160 000 demandeurs d'asile, ça pose des vrais problèmes d'intégration, que Québec solidaire
refuse de voir.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant la députée de Mercier. La parole est à vous, juste à
vous. On l'écoute.
Ajout
du mot «féminicide» au Code Criminel
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la Présidente.
Le 18 février, une femme de 51 ans est morte chez elle, à
Saint-Basile-le-Grand. Elle a rejoint
Chloé, Narjess et Lorraine, elle est la cinquième femme poignardée à mort par
son conjoint depuis le début de l'année. Moi, Mme la Présidente, je ne
peux pas accepter ça.
En
2022, il y a eu 24 féminicides au Québec. J'aimerais tellement ça qu'on ne
batte pas ce record-là cette année. Les
gens sont écoeurés de voir des femmes mourir parce qu'elles sont des femmes. Et
je sais que tout le monde ici est choqué par cette réalité.
Il y a un an, j'ai interpelé la
ministre de la Condition féminine pour que le mot «féminicide» soit ajouté au
Code criminel. Elle était d'accord et
s'était engagée à aborder le sujet avec la ministre fédérale. J'ai posé ma
question à la ministre il y a près d'un an.
Est-ce qu'un ou une
ministre de la CAQ peut me rassurer et me dire que le dossier a avancé?
La
Présidente : La réponse de la ministre du Sport, des Loisirs et du
Plein air.
Mme Isabelle
Charest
Mme Charest : Oui. Merci, Mme la
Présidente. On se rappelle que, dans le précédent mandat, j'avais la
responsabilité des dossiers de condition féminine. Et on se rappelle qu'on a
été frappés par une vague de féminicides sans précédent qui a choqué, a interpelé tous et chacun, notre
gouvernement en particulier, et on a agi de façon exemplaire pour faire en
sorte que ce fléau soit amoindri.
Donc,
on a donné des moyens comme jamais auparavant, 1,15 milliard a été
consenti pour faire en sorte que les féminicides soient chose du passé, des campagnes de sensibilisation qui ont
fait en sorte que les gens sont de plus en plus interpelés et vont réagir davantage à des situations comme celles-là,
des moyens, aussi, suite au rapport Rebâtir la confiance,
190 recommandations, la plus grande majorité des recommandations ont été
prises en charge, des choses comme le tribunal spécialisé de mon collègue à la Justice, qui fait en sorte d'améliorer
la situation, des cellules de crise. Bref, plein... Et le bracelet antirapprochement. Donc, tous les ministres
qui sont concernés par le... par le fléau a agi, et on va continuer d'agir,
Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Il y a eu des actions,
mais maintenant il faut agir rapidement, parce que la situation est grave, avec
tous ces féminicides. Moi, ça fait un an que j'ai interpelé la ministre. Elle
était d'accord. Est-ce que la ministre ou quelqu'un d'autre ici aussi est d'accord d'ajouter le mot «féminicide»,
qu'il soit reconnu, puis de demander au fédéral d'obtenir un gain pour qu'il
soit reconnu? Il y a des corps policiers ailleurs, par exemple en Ontario, qui
trouvent que c'est important. Des groupes de femmes le demandent.
Est-ce que le
gouvernement va agir et demander que le mot soit reconnu?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Isabelle
Charest
Mme Charest :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Encore une fois, je pense que ce qui est
très important, c'est les actions qu'on
porte. Je parlais, bon, des cellules de crise, du travail qui est fait avec les
corps policiers, entre autres, des formations
qui sont faites, justement, aussi, pour que les policiers soient plus au fait
des situations de violence conjugale, de
violence sexuelle, qui font en sorte qu'on peut mieux intervenir auprès des
femmes qui sont dans des situations comme celles-là, ce qu'on fait aussi
pour le logement, pour pouvoir donner des maisons d'hébergement de deuxième
étape, qui fait en sorte que les femmes
peuvent quitter le milieu qui est toxique. Donc, plein d'actions qu'on met en
place pour, justement, faire en sorte de sécuriser les femmes, parce que
c'est inacceptable, ce qui peut se passer.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal :
Je suis quand même déçue de ne pas entendre de réponse. La ministre s'était
engagée, ça a été même publié, aussi, dans
un article, où elle disait qu'elle était ouverte et qu'elle allait en parler
avec sa vis-à-vis. Je comprends que ça n'a pas été fait. Ce serait important.
Il y a des groupes de femmes qui le mentionnent, qui disent que ça peut
aider, de reconnaître le féminicide, que ce
n'est pas un homicide comme n'importe quel autre. Ça aiderait aussi le travail
des policiers de l'avoir, ce n'est pas juste symbolique.
Donc,
peut-être le ministre de la Justice pourrait me dire s'il est d'accord que le
mot «féminicide» soit dans le code.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Isabelle
Charest
Mme Charest : Merci, Mme la Présidente.
Bien, je pense que j'ai fait état des différentes actions qui sont portées
puis je pense que c'est très important de le faire.
Maintenant,
concernant les discussions avec la ministre fédérale, la ministre de la
Condition féminine continue ses discussions,
continue ses pressions, aussi, pour faire évoluer le dossier. Alors, je peux
rassurer ma collègue que les choses se poursuivent.
• (10 h 40) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée des Mille-Îles. La parole est à
vous.
Abolition
de la taxe de vente du Québec sur les matériaux de construction
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci,
Mme la Présidente. Alors, l'industrie de la construction, c'est un moteur
économique essentiel pour le Québec.
Pourtant, au moment même où nous vivons la plus criante crise du logement et un
ralentissement économique, bien, le
gouvernement tarde à mettre en place les mesures structurantes pour relancer la
construction résidentielle. Les mises en
chantier ont chuté de 32 % en 2023, alors qu'on devrait plutôt tripler
leur nombre. On s'en va vraiment dans la mauvaise direction. En fait, on
s'en va dans le mur, Mme la Présidente.
Devant la
hausse des taux d'intérêt, il est devenu difficilement rentable de faire du
logement. C'est la réalité. Et, pendant que le reste du Canada, bien,
agit en éliminant la taxe de vente, la CAQ ne fait rien.
Des
représentants de l'industrie sont d'ailleurs ici, avec nous, dans les tribunes,
et appuient notre demande d'éliminer la TVQ sur les matériaux de
construction.
Alors, je
demande à la ministre : Avez-vous le courage de leur dire que vous n'irez
pas de l'avant avec cette demande?
La Présidente : La réponse du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, merci, Mme la Présidente. J'ai déjà eu
l'occasion de m'exprimer plusieurs fois sur ce sujet. Alors, le gouvernement fédéral a pris une initiative sans nous
consulter, et puis on l'a analysée, et, je répète ce que j'ai dit, c'est
une mesure indirecte, inefficace et dispendieuse.
En fait,
lorsqu'on regarde la politique monétaire, on a eu des bonnes nouvelles sur
l'inflation cette semaine, et puis l'économie
canadienne ralentit, l'inflation diminue, alors, normalement, il y aura un
assouplissement monétaire au printemps, et ça aura beaucoup plus d'effets sur la construction résidentielle
qu'une mesure indirecte, dispendieuse, celle qui est proposée par le
gouvernement fédéral.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Mme
la Présidente, on le voit, là, c'est le ministre des Finances qui s'est levé,
donc l'enjeu, il est financier. Sur
la forme, enlever la... la TVQ, pardon, je suis certaine que la ministre de
l'Habitation est d'accord, tous les groupes qu'elle rencontre sont
d'accord.
Alors, je me
demande : Est-ce que la ministre, en tant que fiscaliste, elle, elle pense
qu'enlever la TVQ ne fonctionne pas? Parce que, selon ce que je
comprends, l'équation ne fonctionne pas.
Des voix : ...
La Présidente : La réponse du
ministre des Finances. On l'écoute, je vous prie.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Excusez-moi,
Mme la Présidente. Et merci pour la question. Tous les groupes que j'ai
rencontrés dans le cadre des consultations prébudgétaires, Mme la Présidente,
m'ont demandé des investissements supplémentaires,
des efforts fiscaux, des bonifications de crédit d'impôt, des augmentations de
subventions, des augmentations de dépenses, O.K.? Lorsque le
gouvernement fédéral a pris cette décision, sans nous consulter, on l'a
étudiée, Mme la Présidente. Alors, je vais
faire un peu la genèse de la question. Si vous baissez cette taxe et que vous
faites l'hypothèse qu'un tiers irait
au propriétaire, un tiers au constructeur et un tiers au locataire, bien, on voit
que c'est une mesure dispendieuse et inefficace.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Mme
la Présidente, on le voit, le gouvernement est vraiment déconnecté, en
habitation. Et la preuve : ça
aura pris seulement quatre mois pour Northvolt à recevoir ses autorisations,
alors que, pour un projet immobilier majeur, bien, ça a pris plus que
trois ans pour le refuser.
Le premier
ministre, hier, s'est promené dans les couloirs avec une pomme et une banane. Est-ce
qu'il aurait peut-être dû se présenter plutôt avec un navet et un
citron? Parce que c'est ça, leur bilan en habitation.
Des voix : ...
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable. On écoute
la réponse, on a écouté la question. Mme la...
Des voix : ...
La Présidente : Silence, je vous
prie. Mme la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Bien, je
trouve... je trouve ça audacieux de la part de l'opposition libérale, de parler
d'échec et de bilan citron en habitation. Moi, j'ai hérité de
15 000 unités, qui, si elles avaient été bâties sous l'ère libérale
ou péquiste, bien, on ne serait pas où est-ce qu'on en est aujourd'hui, hein?
Alors, ceci
dit, je ne m'enfarge pas là-dedans, moi, j'avance. Et j'ai mis en place un
programme qui évolue. On a plus de
20 000 unités qui sont en construction en ce moment, ou à différentes
étapes de réalisation. Ça, c'est des mesures ciblées, Mme la Présidente,
des subventions directement pour de la construction.
L'autre chose, Mme la Présidente, la députée de
l'opposition a voté contre le projet de loi n° 31, qui avait une excellente mesure pour faire avancer les projets
dans les villes. Il faut que ça débloque dans les villes aussi, puis ça, ça
ne coûte rien à personne.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le
député de Rosemont. Monsieur, on vous écoute. Silence, je vous prie.
Accès aux soins de santé
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Merci,
Mme la Présidente. Alors, de Matane à Rivière-Rouge, les gens se battent pour
garder leurs services de santé. La gestion de la CAQ en santé sème
l'émoi en région.
À Rivière-Rouge, la Cour d'appel a dû intervenir
pour obliger le CISSS à maintenir les services de nuit de l'urgence rurale.
Citation de Claudette Beaubien, 73 ans : «J'ai un pacemaker. Vais-je
avoir le temps de me rendre [à Mont-Laurier
ou Sainte-Agathe] s'il m'arrive quelque chose au coeur? Je vais [plutôt] avoir
le temps de crever.» Fin de la citation.
Pareil à
Fortierville, les gens se battent pour garder l'urgence de nuit au CLSC, ça a
fermé, puis ils ont perdu les médecins dépanneurs par ricochet. Matane, cinq
jours où les femmes ont dû aller accoucher à Rimouski. Et ça continue.
Le ministre peut-il nous dire ça va être où, la
prochaine fermeture ou le prochain bris de service en région?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien,
Mme la Présidente, vous allez comprendre que, dans le dossier de Rivière-Rouge,
je ne peux pas commenter, parce que
c'est un dossier qui est judiciarisé en ce moment. Par contre, encore une fois,
j'apprécie la question du député de Rosemont, parce que l'approche que l'on
prend, c'est... puis un peu ce que j'ai répondu au député de Pontiac tout à l'heure, moi, je ne regarde pas la
prochaine qu'on va devoir avoir un ajustement, parce que, je vous dis... je
vous donne l'exemple, à chacune des décisions difficiles qu'on a eues à
prendre, comme on l'a fait durant la pandémie, qu'est-ce qui nous préoccupe, c'est la sécurité du patient.
Lorsqu'on doit prendre des décisions difficiles sur une urgence ou un service,
on s'assure, premièrement, que le service peut être offert de façon sécuritaire
pour les patients, est-ce qu'on a le personnel nécessaire pour l'offrir.
À chaque fois, c'est notre décision : Qu'est-ce qu'on fait pour le
patient?
Maintenant,
comme j'ai répondu au député de Pontiac tout à l'heure, la bonne nouvelle qui
s'en vient, c'est qu'on va avoir des
conditions d'attraction importantes pour notre personnel. Et là, moi, au lieu
de regarder où ça ne va pas, je regarde ce qui s'en vient, puis ça
regarde bien, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Mme Beaubien,
à Rivière-Rouge, elle ne se sent pas en sécurité puis elle nous l'a dit. À
Amos, les gens ont perdu le seul service de chirurgie vasculaire, ils ne se
sentent pas en sécurité non plus. Je ne veux pas que le ministre me parle encore une fois des libéraux, même s'il
aime beaucoup ça, ou de la COVID. Je veux savoir, son plan à lui pour
stopper l'hémorragie, là, c'est quoi, pour stopper l'hémorragie des bris de
service.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Je pense qu'on a
assez parlé des libéraux, je pense que je suis plus que d'accord avec le député
de Rosemont. Moi, je regarde qu'est-ce qu'on est en train de faire, Mme la
Présidente. Et, quand je dis qu'on fait des changements
de fond importants, ces changements de fond là, c'est quoi? C'est les
conventions collectives, dont ma collègue
pilote le dossier de façon très importante en ce moment. Les changements de
fond, c'est nos négociations d'accord-cadre
avec les médecins. On a, pour les cinq prochaines années, besoin de s'entendre
avec nos médecins spécialistes, avec
nos omnis. On a vu que nos omnis ont fait des efforts incroyables dans la prise
en charge. C'est ce genre de discussions là qu'on doit avoir, qui vont
changer l'environnement qu'on a, en santé, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
J'invite le ministre à aller voir la série de tweets du Dr Vincent
Demers, qu'il vient de mettre en ligne, sur ce qu'il demande aux médecins
omnipraticiens. C'est mal parti, Mme la Présidente, c'est très mal parti.
Revenons
à nos moutons. Le ministre m'a invité, la semaine dernière, à un pèlerinage à
Ottawa pour les soins dentaires. Je
suis disponible. On peut y aller si ça aide. J'ai une autre suggestion de
pèlerinage. Je m'en vais rencontrer la population de Rivière-Rouge le
4 mars. Est-ce que le ministre vient avec moi?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Écoutez, je ne sais pas si c'est Ottawa
ou Rivière-Rouge, mais je suis d'accord avec le député, je pense qu'on continue à faire le travail qui est
nécessaire. Je voudrais juste dire, Mme la Présidente, que les médecins sont
très importants dans notre réseau. On
travaille avec eux en ce moment, là, peu importe ce qui peut être dit de façon
spécifique. Puis ce que j'aimerais
dire puis rassurer la population, c'est qu'il y a de bonnes discussions qui se
font en ce moment avec nos deux
grandes fédérations, puis je pense que, comme d'habitude, Mme la Présidente, on
va réussir à s'entendre avec eux pour continuer d'améliorer notre
réseau.
• (10 h 50) •
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du troisième groupe d'opposition.
Position du premier ministre concernant le fédéralisme
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme
la Présidente, le premier ministre nous dit qu'il a fait le choix de financer
les services publics et que ce choix
impliquera des déficits importants. Soit. Rappelons que baisser les impôts, ça
aussi, c'est un choix. J'ajouterais que demeurer dans le Canada, ça
aussi, c'est un choix, un choix coûteux pour les Québécois.
Avant
qu'il n'obtienne le pouvoir, le premier ministre demandait une panoplie de
pouvoirs du fédéral et promettait d'aller
chercher des montants importants du fédéral, des gros gains. En 2015, ces
demandes de la CAQ totalisaient plus de
15 milliards. En 2024, on ne peut que constater l'échec total de la CAQ.
Elle demande présentement 1 milliard pour les demandeurs d'asile, elle obtiendra
100 millions. Ça, c'est un manque à gagner de 900 millions. La CAQ a
réclamé 6 milliards en Santé, elle n'en a obtenu qu'un seul. Ça, c'est un
manque à gagner de 5 milliards récurrent. La CAQ attend toujours un droit
de retrait avec compensation de
3 milliards pour le programme dentaire. Elle attend toujours les sommes
pour le... en culture, ça, ça vaut 700 millions. Je vais m'arrêter là, là,
mais je suis déjà rendu à 10 milliards en manque à gagner. En se mettant à
genoux devant Ottawa, le résultat
sera toujours le même, et il faut en tirer des conclusions politiques. La
nôtre, c'est l'indépendance.
Le
premier ministre s'engagera-t-il, lors de son premier... prochain budget, à
chiffrer le prix de ses échecs devant le
fédéral et préciser quelle part du déficit important qu'on s'apprête à faire
est attribuable au refus du fédéral vis-à-vis des demandes légitimes du
Québec?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
au cours des dernières années, on a eu une augmentation, une explosion du
nombre d'immigrants temporaires, du nombre
de demandeurs d'asile. On a réussi, malgré le fait que le PQ n'y croyait pas, à
faire fermer le chemin Roxham. Maintenant, ce sont beaucoup des Mexicains qui
rentrent à l'aéroport Montréal-Trudeau, puis on demande à
M. Trudeau de remettre en place le visa.
Maintenant,
Mme la Présidente, ce qu'il est important de dire, c'est qu'actuellement ces
160 000 demandeurs d'asile mettent
une grande pression sur les services publics. Or, j'ai été abasourdi, ce matin,
d'entendre le chef du Parti québécois ne
pas appuyer notre position, de dire : On ne peut pas donner des places en
garderie subventionnée aux demandeurs d'asile, il nous en manque déjà 30 000 pour les citoyens québécois. Le chef
du PQ — ça,
c'est assez fort, Mme la Présidente — le chef du PQ préfère donner le pouvoir à
une cour fédérale de décider pour le Québec si on doit, oui ou non, donner des services de garde subventionnés. Ça, là, c'est en
bas de ce que le Parti libéral du Québec a fait en 2018. Ce qu'on voit là,
c'est que le chef du PQ est redevenu un orphelin politique.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, j'aimerais donner A pour
l'effort du premier ministre de changer le sujet. J'aimerais juste rappeler que
c'est lui qui a pris la décision de se soumettre à la Cour suprême du Canada,
ce n'est pas ma décision.
Je reviens à
mon sujet. Le premier ministre dit qu'il y a des sacrifices financiers si on
fait l'indépendance du Québec. Je lui
demande simplement : Avez-vous la transparence de chiffrer les sacrifices
financiers à demeurer dans le Canada? Quelle part du déficit qu'on s'apprête à faire vient des échecs du fédéralisme
de la CAQ, des sommes qui ne reviendront jamais de la part du fédéral?
C'est clair. Je demande une réponse.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, le chef du PQ, là, c'est un avocat, c'est un juriste, là, il
sait que les juges de la Cour d'appel sont nommés par le gouvernement
fédéral, puis il dit qu'il a plus confiance à la Cour d'appel qu'au gouvernement
du Québec pour décider si on est obligés ou non de donner des services de
garderies subventionnées. C'est incroyable. Incroyable. C'est le chef du PQ qui
est, actuellement, pas à genoux, à plat ventre devant le fédéral.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, respectueusement soumis, je ne
sais pas, je vais me réessayer, je ne sais
pas comment faire pour obtenir une réponse. Est-ce que le gouvernement de la
CAQ est prêt à chiffrer la valeur de tous
les échecs, toutes les demandes légitimes que le Québec fait, pour lesquels on
a un refus? Ça explique une large part du déficit.
Et, s'il ne
veut pas me répondre, est-ce qu'il peut tout simplement me répondre à la
question : Êtes-vous toujours aussi fier d'être Canadien, M. le
premier ministre?
La Présidente : La réponse du
premier...
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente,
ce que je sais, là, ce que je sais, là, c'est que le Québec reçoit actuellement
13 milliards de péréquation. Quand j'ai
préparé les finances d'un Québec souverain, on recevait 4 milliards. Là,
c'est rendu que le chef du PQ, il
dit : On va enlever les dédoublements, on va tout régler ça. Ça ne tient
pas debout. Ça ne tient pas debout.
Mais ce qui est important, Mme la Présidente, c'est qu'on se batte, qu'on se
batte puis qu'on obtienne des gains, comme on l'a fait avec le chemin
Roxham, plutôt que d'attendre le grand soir comme le Parti québécois.
La Présidente : En question
principale, je reconnais la députée de Jeanne-Mance—Viger. La parole est à vous.
Remplacement du toit du Stade
olympique
Mme Filomena Rotiroti
Mme Rotiroti : Merci,
Mme la Présidente. Hier, on a compris que la ministre du Tourisme est passée au
Conseil des ministres avec le dossier
du Stade olympique, et il n'y a pas un ministre qui a levé le drapeau pour
questionner... pour la questionner
sur les retombées économiques de 1,5 milliard. La CAQ comprend-elle
qu'elle gère l'argent des contribuables, et les Québécois ont le droit de savoir où elle prend ses chiffres?
Hier, la ministre a parlé d'un trio, d'un dodo, d'un bac de fleurs,
alors que je lui demandais simplement de déposer les études, mais tout ce qu'on
a vu, c'est une ministre en solo, incapable de répondre.
Pour la septième fois, est-ce que la ministre
peut déposer les études sur lesquelles elle s'est basée pour avancer le 1,5 milliard de retombées économiques? Et,
si la ministre refuse aujourd'hui, est-ce qu'on doit comprendre qu'il n'y a
aucune étude qui existe?
La Présidente : La réponse de la
ministre du Tourisme.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Hier, quand je faisais
la mention, Mme la Présidente, que le
Parti libéral du Québec n'a jamais considéré le ministère du Tourisme comme
étant un vecteur économique extrêmement important pour le Québec, bien, Mme la Présidente, on en a fait la
démonstration toute la semaine, parce que la porte-parole en tourisme,
la députée de Chomedey, ne s'est jamais levée.
La
Présidente : M. le leader de l'opposition officielle, rapidement. Question
de règlement. Lequel?
M. Derraji : ...la même chose, Mme la
Présidente. La question portait sur les retombées économiques. Zéro réponse
de sa part.
La
Présidente : Bon, on ne fait pas de plaidoirie ici sur ce qui n'est
pas une question de règlement.
Voilà.
Cela met fin à cette période de questions et de réponses orales. Demeurez en
place pour la tenue du vote reporté. Pour
ce faire, je cède la place à la première vice-présidente de l'Assemblée
nationale. Et je vous souhaite à toutes et à tous de bonnes semaines de
travail en circonscription. Merci, tout le monde.
Votes reportés
Motion proposant que l'Assemblée reconnaisse l'impact des
baisses
d'impôt sur le déficit et sur le financement des services publics
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
nous poursuivons nos travaux. Comme annoncé précédemment, nous allons maintenant
procéder au vote reporté sur la motion de M. le député de Maurice-Richard
débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition,
qui se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale rappelle que
la récente baisse d'impôt des contribuables qui gagnent plus de
100 000 dollars par année prive l'État québécois de plus de
400 millions de dollars par année;
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que cette décision du gouvernement contribue
au déficit et nuit au financement des services publics.»
Le vote est
maintenant ouvert.
Le vote est
maintenant fermé. Mme la secrétaire générale, pour le résultat du vote.
La
Secrétaire : Pour : 14
Contre :
85
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, la motion est rejetée. Nous poursuivons.
Motions
sans préavis
À
la rubrique des motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre
de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du troisième groupe d'opposition. M. le
député des Îles-de-la-Madeleine, la parole est à vous.
Demander
au ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements
climatiques,
de la Faune et des Parcs d'étudier la performance des indices de qualité de
l'air, de
poursuivre ses activités de surveillance et de contrôle au niveau des émissions
atmosphériques et d'étudier la possibilité de doter le Québec
d'une stratégie nationale de l'air sain
M. Arseneau : Merci, Mme la Présidente.
Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec la députée des Mille-Îles et la députée de
Vaudreuil, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte du dépôt le 6 février dernier du Cadre de
référence sur l'air par l'Association québécoise des médecins pour
l'environnement;
«Qu'elle
reconnaisse que la qualité de l'air est un facteur primordial pour la santé des
Québécois de toutes les régions;
«Qu'elle
reconnaisse les nombreuses initiatives mises en place afin d'améliorer la
qualité de l'air partout au Québec, notamment
le Réseau de surveillance de la qualité de l'air du Québec, le Règlement sur
l'assainissement de l'atmosphère et le Programme de réduction des rejets
industriels;
«Qu'en
conséquence, elle demande au ministère de l'Environnement, de la Lutte contre
les changements climatiques, de la
Faune et des Parcs d'étudier la performance des indices de qualité de l'air
quant à la protection de la santé, de poursuivre ses activités de surveillance et de contrôle au niveau des émissions
atmosphériques, et d'étudier la possibilité de doter le Québec d'une
stratégie nationale de l'air sain.»
• (11 heures) •
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire :
Il y a consentement, sans débat.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Cette motion est-elle adoptée? Motion adoptée.
Alors, nous poursuivons. Je suis prête à
reconnaître un membre du groupe formant le gouvernement. M. le premier
ministre, je vous cède la parole.
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Là, juste, je vous rappelle... je
vous rappelle qu'on doit conserver le silence, sauf la personne à qui
j'ai donné la parole, et ça s'adonne que c'est M. le premier ministre.
Exprimer la solidarité de
l'Assemblée envers le peuple ukrainien
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante
conjointement avec le député d'Acadie, le chef du deuxième groupe d'opposition,
le député de Jean-Talon et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que depuis deux ans [il y a une] agression armée
de l'Ukraine par la Russie [qui] a de
terribles conséquences humanitaires, notamment [un] lourd bilan humain, [des]
destructions matérielles [puis des] personnes déplacées;
«Qu'elle réaffirme toute sa solidarité envers le
peuple ukrainien et les Québécois d'origine ukrainienne;
«Qu'elle
salue la résilience du peuple ukrainien et réitère l'importance de poursuivre
les efforts d'aide à l'Ukraine;
«Qu'elle réaffirme le droit inaliénable du
peuple ukrainien à son intégrité territoriale;
«Qu'elle appuie l'imposition de sanctions contre
la Russie et les efforts de reconstruction de l'Ukraine;
«Qu'enfin, l'Assemblée nationale observe une
minute de silence à la mémoire des victimes.»
(Applaudissements)
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le premier ministre. Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Caire : Mme
la Présidente, il y a consentement pour un débat de trois minutes dans l'ordre
suivant : le premier ministre, le député d'Acadie, le chef du
deuxième groupe d'opposition et le député de Jean-Talon.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci. Donc, je comprends qu'il y
a consentement pour des interventions, soit une durée de trois minutes chacune.
Et nous allons immédiatement débuter par l'intervention de M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, deux ans après le début de l'invasion russe, l'Ukraine lutte
toujours pour sa liberté. Les Ukrainiens résistent à cette attaque qui
viole le droit international. Les Québécois sont toujours derrière eux, et on souligne aujourd'hui leur
détermination, leur courage. La paix, c'est une valeur fondamentale pour notre
nation, puis depuis le tout début le Québec a condamné la guerre
d'agression du régime de Vladimir Poutine qui vise à avaler l'Ukraine.
Ça fait deux
ans, maintenant, que les Ukrainiens se battent, avec l'appui de leurs alliés
international... internationaux, pardon.
La guerre a maintenant fait des centaines de milliers de morts. J'ai donc une
pensée pour tous ceux qui ont perdu la vie dans ce conflit et pour tous
ceux et celles qui ont perdu un être cher.
Donc, au nom
des Québécois, je réitère notre appui à l'aide civile, humanitaire et militaire
que le gouvernement du Canada apporte
à l'Ukraine. On appuie aussi les sanctions contre la Russie de Poutine. Et on
va être aux côtés des Ukrainiens aussi longtemps qu'il faudra pour que
cette agression arrête.
Je veux
saluer le consul honoraire d'Ukraine à Montréal, M. Eugène Czolij, qui est
avec nous, et la délégation qui l'accompagne, dans les tribunes. Le Québec est
avec l'Ukraine aujourd'hui et va l'être jusqu'à la fin de la guerre. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le premier ministre. Maintenant,
nous poursuivons avec l'intervention de M. le député de l'Acadie.
M. André Albert Morin
M. Morin : Mme
la Présidente, permettez-moi, à mon tour, de saluer le consul honoraire et la
délégation de l'Ukraine, qui est dans les tribunes.
Et je
souligne qu'il y a deux ans maintenant la Russie et son président, Vladimir
Poutine, envahissaient l'Ukraine, une
attaque injustifiée, dénoncée par la communauté internationale, une agression
qui bafoue le droit international et les lois internationales, qui cible des civils, des femmes, des enfants, des
aînés, qui sème la peur et la désolation sur le territoire ukrainien et
au sein de la population.
Le Québec a
contribué en accueillant des réfugiés, des familles déplacées. On leur souhaite
de trouver chez nous du réconfort. En attendant, on a vu dans plusieurs
régions l'élan de solidarité qui caractérise les Québécois. Merci.
J'ai une
pensée particulière pour ces femmes et ces hommes dont les conjointes et les
conjoints sont toujours là-bas, en
train de combattre, depuis deux ans maintenant. Je salue leur détermination,
leur résilience et leur courage. S'il est trop tôt pour parler de reconstruire, il faut garder l'espoir, il faut
entretenir l'espoir en attendant des jours meilleurs. Il faut aussi saluer la
résilience du président Zelensky, qui travaille sans relâche pour sensibiliser
toutes les nations du monde à la cause du peuple ukrainien.
Cette guerre, plus elle perdure, plus
notre inquiétude augmente. Les combats ont beau avoir lieu à des milliers de
kilomètres d'ici, on sait qu'une défaite ukrainienne aurait des répercussions
chez nous et au sein de l'OTAN. Un conflit généralisé serait lourd de
conséquences pour l'Occident. Il faut donc saluer les gouvernements comme celui
du Canada qui mettent en place des sanctions
et qui envoient de l'aide à l'Ukraine. Nous avons hâte que les scènes d'horreur
et de dévastation qui nous sont rapportées cessent et que la paix
revienne dans la région.
Pour
terminer, permettez-moi de saluer la détermination et le courage du peuple
ukrainien. Saluons ceux qui se battent
pour repousser l'envahisseur. Saluons les héros qui tiennent tête à ceux qui
attaquent nos démocraties. Saluons la mémoire
des vies fauchées par la guerre, les combattants et les civils. Répétons le
soutien du Québec à l'Ukraine. L'Assemblée nationale et le Québec se
souviennent. Merci, Mme la Présidente.
• (11 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je suis prête à céder la parole à M. le chef
du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Merci, Mme la Présidente. Il y a deux ans jour pour jour, le régime de
Vladimir Poutine s'est lancé dans une
invasion illégale, une agression meurtrière de l'Ukraine. À l'époque, on s'en
souvient, le dirigeant russe était
d'ailleurs convaincu que la victoire lui serait assurée en quelques jours. Deux
ans plus tard, malgré l'horreur de la guerre,
malgré le bilan toujours plus grand des morts civils et militaires, malgré les
pères qui ne reviendront plus et les enfants qui grandissent sous les bombes, deux ans plus tard, donc, le peuple
ukrainien tient bon. Deux ans plus tard, la solidarité du Québec, elle
aussi, tient bon.
Je
veux saluer la communauté ukrainienne au Québec, qui s'est mobilisée de façon
remarquable dès les premiers jours de
l'agression. Je veux saluer les Ukrainiens, les Ukrainiennes aussi qui ont
trouvé refuge ici, chez nous, saluer ceux et celles qui rendent leur
immigration plus facile, en particulier les organismes d'accueil et de
francisation.
Je
lisais d'ailleurs dans La Presse l'histoire de Yuliia Melnyk et de son ami. Je cite : «En
arrière-plan, elle a enregistré Ne
me quitte pas de Céline Dion et Les
étoiles filantes des Cowboys fringants. Deux chansons dont elle a lu et
chanté les paroles des
"millions" de fois pour apprendre le français, en plus de suivre des
cours de francisation à temps plein, pendant un an.»
Moi,
je trouve que ce genre d'histoire là, ça fait du bien. Ça montre que
l'immigration, c'est un chemin. Ces réfugiés font un bout de chemin vers nous,
et nous leur devons de continuer à faire un bout de chemin vers eux. Nous leur
devons de faire durer dans le temps
l'engagement pris par le Québec aux premiers jours de la guerre, celui d'être
une terre d'accueil, de refuge et de
solidarité. Il y a en ce moment, au Québec, beaucoup d'Ukrainiens qui ont peur
pour le renouvellement de leur permis de travail, des Ukrainiens et des
Ukrainiennes qui souhaitent rejoindre leur communauté ici, au Québec, ont peur
que la porte se referme. Le programme de parrainage fédéral finit dans quelques
jours, ça cause une incertitude énorme pour l'avenir. Je crois qu'il faut y
voir.
Bien
sûr, je souhaite, comme nous tous, que cette guerre prenne fin le plus vite
possible, mais la seule certitude qu'on peut avoir ici, en cette Chambre, c'est
celle qu'on peut offrir aux Ukrainiens et aux Ukrainiennes qui ont choisi le
Québec.
Mme
la Présidente, disons au peuple ukrainien, à ceux qui nous ont rejoints comme à
ceux qui restent là-bas, que le Québec est solidaire et le restera.
Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Maintenant, nous
allons poursuivre avec l'intervention de M. le député de Jean-Talon.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Mme la Présidente, M. le
consul de l'Ukraine, le 24 février 2022, la Russie lançait une offensive
sur tous les fronts, terrestre,
maritime et aérien, contre l'Ukraine. Cette agression ouvrait un nouveau
chapitre de l'histoire déjà longue de
la résistance ukrainienne. L'Ukraine montre aujourd'hui encore, après deux ans
de résistance contre l'envahisseur russe,
après des siècles de lutte contre les empires d'hier, que son désir de liberté
et d'indépendance est toujours aussi vif. L'Ukraine force le monde
entier à l'admiration. Sans céder à la peur, l'Ukraine tient tête aux forces
réunies d'un pays trois fois plus peuplé, de
l'une des puissances militaires mondiales. Les Ukrainiennes et les Ukrainiens,
au prix de tous les sacrifices, ont
fait le choix du courage, le choix de défendre l'indépendance de leur nation.
Rendons hommage à toutes les Ukrainiennes et à tous les Ukrainiens
engagés dans la lutte au péril de leur vie.
En
mai 2023, j'ai eu la chance de passer une semaine avec Kateryna Shunevych et
Marta Pavlyshyn, deux courageuses avocates
ukrainiennes. Elles font partie de l'organisation JurFem, un groupe d'avocates
qui défend les femmes ukrainiennes victimes
de violences sexuelles aux mains des troupes russes. Elles effectuent ce
travail alors qu'elles subissent elles-mêmes les bombardements russes. Elles sont venues ici pour expliquer ce qui se
passe en Ukraine, pour nous remercier de les appuyer, pour nous inciter à continuer de soutenir leur
combat pour la liberté, la démocratie, les droits humains, le droit
international. Elles nous ont permis
de mieux saisir comment le viol et les violences sexuelles sont
systématiquement utilisés par les troupes russes. Encore une fois, le
corps des femmes est une arme de guerre.
En
plus des violences sexuelles, des milliers de crimes de guerre en Ukraine sont
documentés et sous enquête. Plus de
120 000 enfants ukrainiens auraient littéralement été kidnappés et
déportés pour être donnés en adoption en Russie. C'est d'ailleurs le
crime pour lequel la Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt contre
Vladimir Poutine.
Les attaques
contre les civils se sont multipliées. Les massacres de Boutcha, près de Kiev,
et d'Izioum, dans la région de Kharkiv, comptent parmi les cas les plus
atroces. Des millions de personnes forcées à fuir, torture de civils, utilisation de boucliers humains, destruction
massive d'édifices civils, pillages. Voilà d'autres effroyables conséquences
de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par les troupes russes.
La
résistance de l'Ukraine nous inspire, et nous avons le devoir de continuer à
l'appuyer concrètement, parce que soutenir
l'Ukraine, c'est nous tenir debout pour les valeurs qui nous sont les plus
chères, c'est combattre le crime d'agression, les crimes de guerre, c'est reconnaître le droit à l'autodétermination
des peuples, c'est nous assurer que la paix mondiale et notre sécurité
ne puissent être menacées par des tyrans tels que Vladimir Poutine.
Et, du Québec, nous pouvons faire quelque chose.
La mission de Kateryna Shunevych et Marta Pavlyshyn au Québec, le travail de JurFem en faveur des femmes ukrainiennes victimes
de violences sexuelles, c'est Avocats sans frontières qui les a appuyées, grâce au programme de
solidarité internationale du ministère des Relations internationales du Québec.
D'autres organisations québécoises sont
actives en Ukraine. Des milliers de gens ici, au Québec, se sont mobilisés pour
aider. De nombreuses familles ukrainiennes sont réfugiées au Québec. Nous les
saluons.
Alors, oui,
notre voix compte, nos actions comptent. Continuons à répondre à l'appel de
Kateryna et Marta. Continuons à élever notre voix et à agir pour
soutenir l'Ukraine.
«Slava Ukraini!» Vive l'Ukraine libre!
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Motion adoptée. Je vous invite à vous lever pour observer une minute de
silence.
• (11 h 17 — 11 h 18)
•
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie. Vous pouvez vous asseoir.
Donc, nous
allons poursuivre nos motions sans préavis. Et je suis prête à reconnaître un
membre du groupe formant l'opposition officielle. Mme la députée des Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci,
Mme la Présidente. Alors, d'abord, j'aimerais souligner la présence des membres
de l'Association des professionnels
de la construction et de l'habitation du Québec, donc l'APCHQ, qui sont
actuellement dans nos tribunes, une industrie qui représente... une
industrie, là, qui est fort importante pour notre économie.
Donc, Mme la Présidente, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que le taux de propriété au Québec a connu un
recul lors du recensement de 2021, pour [une] première fois en près
de 50 ans;
«Qu'elle prenne acte de la baisse importante des
mises en chantier au Québec avec un recul de 32 % en 2023;
«Qu'elle
constate que l'accès à la propriété est un rêve qui échappe à une part
grandissante de la population québécoise, notamment les jeunes familles;
«Qu'elle déclare qu'il y a lieu d'agir avec
vigueur afin de stimuler la construction résidentielle;
«Qu'enfin, elle demande au gouvernement caquiste
de retirer la taxe de vente du Québec sur les matériaux de construction
destinés à la construction résidentielle.»
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la députée. Est-ce qu'il y a consentement pour
débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Nos amendements
ayant été refusés, il n'y a pas de consentement.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
nous allons poursuivre.
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
M. le leader adjoint du
gouvernement, vous savez très bien que, lorsqu'on vous pose la
question : Consentement pour débattre de cette motion?, c'est un oui,
c'est un non, on n'a pas besoin de vos explications. Et je le rappelle pour le
bien de tous les partis politiques.
Donc, nous allons poursuivre...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous demande de garder le
silence. Je suis prête à reconnaître un membre du deuxième groupe
d'opposition. Mme la députée de Mercier, la parole est à vous.
Souligner la Journée
internationale des droits des femmes
Mme Ghazal : Mme la Présidente, je
sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante conjointement avec la ministre de la Condition féminine, la députée de Robert-Baldwin, le chef du
troisième groupe d'opposition et la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée nationale souligne la
Journée internationale des droits des femmes en reconnaissant que les diverses
crises, inégalités et violences qui traversent notre société font obstacle à
l'atteinte de l'égalité hommes-femmes, ainsi qu'à l'égalité entre les
femmes [entre] elles-mêmes;
«Qu'elle
reconnaisse la pertinence et la nécessité que les femmes manifestent leur
indignation et qu'elle fasse entendre leurs voix et leurs
revendications;
«Qu'elle
reconnaisse que les femmes sont au front pour nos services publics, pour
l'environnement, pour le droit au logement et contre la violence faite
aux femmes;
«Qu'elle
prenne acte que les femmes sont inquiètes de constater que des droits acquis
sont menacés dans des États démocratiques et qu'elle réitère, à ce
titre, son engagement envers l'accessibilité à l'avortement;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale reconnaisse l'importance des droits et libertés obtenus
grâce à la détermination et le courage de générations de femmes et
qu'elle poursuive ses efforts afin de [continuer] la lutte à leurs côtés.»
Merci beaucoup.
• (11 h 20) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire :
Oui, Mme la Présidente, il y a
consentement pour un débat de deux minutes par intervenant dans l'ordre suivant, donc : la députée de Mercier, la
députée de Lotbinière... Frontenac, pardon, la députée de Robert-Baldwin et le
chef du troisième groupe d'opposition.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le leader adjoint. Je vais immédiatement céder la
parole à Mme la députée de Mercier pour son intervention.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la Présidente.
Il me fait plaisir d'intervenir en lien avec cette motion du 8 mars. C'est
important, tout le monde ici, qu'on reconnaisse cette journée à chaque année.
Cette
année, le thème choisi par le Collectif 8 mars est Ça gronde, et il
y a de quoi, Mme la Présidente. À travers le monde, la situation des femmes dans les pays en guerre, notamment en
Ukraine, on en a parlé tout à l'heure, est scandaleuse. Cette semaine, des experts de l'ONU sont
consternés par les violences des droits... les violations des droits humains
des femmes et des filles palestiniennes à Gaza et en Cisjordanie.
Partout
dans le monde, les droits des femmes sont bafoués, mais les femmes ici aussi
sont en colère. Les inégalités sont
partout, au travail, à l'école, à la maison, les crises aussi, la crise du
logement, la crise climatique, la crise de nos services publics. Les violences
se multiplient. On n'en peut plus de se réveiller le matin avec le nom, l'âge
et le visage d'une femme tuée par son
conjoint ou son ex-conjoint. C'est insupportable d'imaginer et d'entendre les
cris des enfants survivants des féminicides qui disent : Maman,
arrête de mourir.
Ça
gronde, ça bouillonne, ça fulmine. Mais ne craignons pas l'explosion de la
colère des femmes. L'histoire nous a appris que, quand les femmes laissent
exploser leur colère, elles ne font pas la guerre, elles créent des mouvements
de solidarité, elles font des révolutions féministes qui changent le visage de
l'humanité.
Mais,
si on veut que les avancées féministes continuent à travers les générations
futures, il nous faut agir rapidement pour
contrer deux phénomènes qui existent ici, au Québec, puis, moi, qui m'inquiètent
énormément. On l'a vu, récemment, il
y a une montée de la violence chez les couples adolescents, et le discours
misogyne aussi a fait son entrée à l'école. On entend des jeunes garçons
dire des choses qu'on n'aurait même pas entendues de nos pères, et je trouve ça
extrêmement inquiétant. Je vais terminer en
disant qu'il nous faut prendre soin de nos garçons si on veut que nos filles
aussi jouissent d'une pleine égalité. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme la
députée de Lotbinière-Frontenac.
Mme Isabelle
Lecours
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Merci,
Mme la Présidente. Chaque année, le 8 mars est l'occasion de
constater tout le chemin parcouru en faveur des droits des femmes.
Dans
les dernières décennies, le Québec a pu compter sur des femmes de convictions
qui nous ont permis à nous, les Québécoises, de participer pleinement à notre
société. Quand on y pense, Mme la Présidente, il n'y a pas si longtemps,
les femmes ne pouvaient pas voter ni même
être propriétaires. Souvenons-nous des suffragettes, d'Éva Circé-Côté et
de Marie-Claire Kirkland-Casgrain.
Ces femmes et bien d'autres ont pavé la voie pour que nos jeunes générations
puissent rêver grand. Grâce à leur travail, le Québec est aujourd'hui
l'une des sociétés les plus égalitaires au monde.
L'année 2023
marquait le 50e anniversaire du Conseil
du statut de la femme. Ce fut
l'occasion de se rappeler à quel point le Québec peut être fier de ses
valeurs, fier d'être guidé par l'égalité entre les hommes et les femmes.
Bien
sûr, Mme la Présidente, il reste du travail à faire. Ici, au Québec, les femmes
demeurent les principales victimes de
violence et elles sont sous-représentées dans les postes décisionnels. Ailleurs
dans le monde, les droits des femmes reculent, elles sont effacées de l'espace public, elles ne peuvent disposer
librement de leur corps. C'est très inquiétant. Et c'est pour cette raison qu'il ne faut jamais baisser les bras
et qu'il faut rester vigilantes. Tous ensemble, avec les hommes, nous allons
continuer de défendre l'égalité. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous
remercie, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la
députée de Robert-Baldwin.
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis fière de pouvoir joindre ma voix
à celles de mes collègues, aujourd'hui, afin de souligner la Journée
internationale des droits des femmes.
Chaque
8 mars, nous prenons un moment collectif pour souligner les avancées qui ont
été faites dans la lutte à l'égalité, mais
aussi pour rappeler que celle-ci n'est pas encore terminée. Il est impératif de
réfléchir à l'importance de cette journée et à son thème international, Investir
dans les femmes : accélérer les progrès.
La
réalisation de l'égalité des sexes reste le principal défi en matière de droits
humains. Investir en faveur des femmes est
la clé de voûte d'une société plus inclusive. Cette journée est un rappel que
nous devons continuer notre lutte contre les inégalités entre les femmes
et les hommes.
Malgré
les progrès réalisés, les défis sont toujours présents, et nous devons,
ensemble, continuer à les dénoncer et à les combattre. Il est
inacceptable, dans notre société, que certaines voies sont bloquées et certains
rêves inaccessibles uniquement parce que
l'on est une femme. Il est inadmissible que des remarques et des gestes
déplacés perdurent, qu'on les
minimise, voire les justifier uniquement parce qu'ils s'adressent à des femmes.
Il est inconcevable que des personnes puissent perdre leur vie sous les
coups des hommes parce qu'elles sont des femmes.
Sur
la scène internationale, nous avons été témoins que même des démocraties fortes
ne sont pas à l'abri de reculs en matière des droits des femmes.
Au
Québec, les femmes ont subi des conséquences néfastes liées à la crise
économique, crise du logement, crise de nos services publics, le manque de
places en hébergement pour les victimes de violence, la hausse de la
cyberviolence, ainsi que la violation de leurs droits qui découle de la
conception et au déploiement de l'intelligence artificielle.
Je
me dois aussi de souligner que, même plus de 20 ans après la légalisation,
l'accès à l'avortement est encore un défi pour les femmes de plusieurs
régions en raison du manque de ressources.
Malgré ces défis, les
femmes continuent de jouer un rôle central dans notre société. Elles sont des
leaders, des innovatrices, des éducatrices
et aussi des gardiennes de nos valeurs. L'égalité n'est pas encore acquise, des
inégalités sont anciennes mais aussi ancrées. Elles imposent non
seulement des actions fortes, constantes, résolues, mais aussi des changements
culturels profonds dans tous les pans de notre société.
Engageons-nous
à soutenir les femmes dans leur quête d'égalité. Encourageons nos jeunes filles
à poursuivre leurs rêves. Ensemble,
nous pouvons créer un avenir où chaque femme et fille peut réaliser son plein
potentiel et où la diversité est
célébrée. Nous continuerons à les défendre corps et âme et nous mènerons leur
combat jusqu'au bout, jusqu'à l'égalité réelle.
• (11 h 30) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec l'intervention
de M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Merci,
Mme la Présidente. En cette Journée internationale des droits des femmes, nous sommes réunis pour reconnaître les progrès
réalisés, certes, mais surtout pour nous rappeler des défis persistants
auxquels les femmes continuent à être exposées.
Aujourd'hui,
donc, nous choisissons spécifiquement de mettre en lumière les crises sociales,
les inégalités et les violences que
subissent les femmes de manière disproportionnée. En d'autres mots, le thème de
la journée, c'est celui de l'injustice
et de notre engagement à contrer cette injustice, à toujours poursuivre une
justice sociale pour les femmes dans notre société.
Il
est de notre responsabilité à tous, hommes et femmes, de veiller à ce que les
droits ne reculent jamais. Et il arrive malheureusement, dans une société, des périodes où on croyait avoir fait
beaucoup de progrès et que ce progrès était là pour toujours, et des fois on est obligés de constater
un recul. Il faut être capable de le nommer. C'est donc logique, aujourd'hui,
de nommer des choses comme les services de santé, les services sociaux, la
sécurité alimentaire, l'aide sociale, l'aide à
l'emploi, l'éducation, le développement local et régional, le logement
communautaire, les services aux personnes qui ont besoin, en transport ou sur le plan familial, et un
service que je veux souligner tout particulièrement, les services communautaires en prévention des violences contre
les femmes. On doit se commettre, comme élus, peu importe notre
formation politique, à ne pas reculer sur ces services-là, parce qu'on connaît
les conséquences sur les femmes.
Les
négociations collectives des derniers mois aussi nous ont permis d'aller dans
la rue à la rencontre de travailleurs et
travailleuses du secteur public, et, moi, ce qui m'a frappé, c'est qu'en les
rencontrant on se rend bien compte que les femmes jouent un rôle tellement
important dans les services essentiels dans nos vies. Les femmes tiennent à
bout de bras les missions fondamentales de l'État.
Donc,
ça m'amène également à parler d'égalité salariale, parce que, là non plus, on
n'est pas arrivés. On a fait du progrès, mais il y a toujours des inégalités
vraiment évidentes qui persistent. Ça devrait faire partie des objectifs
auxquels on se commet tous, peu importe le parti politique.
Donc, le 8 mars,
c'est une journée où est-ce qu'on se rappelle qu'il y a du chemin encore à
parcourir et une journée où on énonce tous
ensemble qu'on refuse le recul, que nous visons du progrès pour une question
qui nous tient tous à coeur. Et je
rappelle que non seulement ça bénéficie aux femmes, souvent on dit que ça
bénéficie aux enfants, d'avoir une société
égalitaire, la vérité, c'est que ça bénéficie à absolument tout le monde, tous
et chacun dans notre société, lorsqu'on se bat pour les droits des femmes.
Chaque petit pas que nous faisons vers l'égalité contribue à un monde meilleur.
Et je tiens donc, en terminant, à dire
que, pour le Parti québécois, l'égalité des hommes et des femmes sera toujours
au coeur de notre action politique, une
action en faveur de l'indépendance des femmes et, bien entendu, de leur
sécurité et leur bien-être. Merci, Mme la Présidente.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, cette motion est-elle
adoptée? Motion adoptée. Oui, monsieur...
M. Leduc : ...envoyer
une copie de la motion, s'il vous plaît, au Collectif du 8 mars. Merci
beaucoup.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Ce sera fait.
Avis
touchant les travaux des commissions
Donc, nous
poursuivons nos travaux. À la rubrique touchant les avis des commissions, M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui,
merci, Mme la Présidente.
Donc, j'avise cette
Assemblée que la Commission de la culture et de l'éducation poursuivra l'étude
détaillée du projet de loi n° 47, Loi visant à renforcer la protection des élèves, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, à la
salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de la
santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée du projet de loi
n° 37, Loi sur le commissaire au bien-être et aux droits des enfants,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
14 heures à 16 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission des relations avec les citoyens poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi n° 46, Loi sur l'amélioration de la protection des enfants dans... Loi sur l'amélioration de la protection des enfants dans les services de
garde éducatifs, pardon,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
14 heures à 16 h 30, à la salle Pauline-Marois.
Des voix :
...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Écoutez, je vous invite à peut-être revoir le règlement, l'article 32,
très clair. Lorsqu'on quitte la salle, on doit le faire en silence, puis pour
me permettre d'entendre M. le leader adjoint, d'entendre ses paroles.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Donc, à la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, maintenant. Est-ce qu'il y a des
questions? M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : Mme la Présidente, je veux prendre quelques minutes
à cette rubrique, avec l'accord de mes collègues des autres formations
politiques, pour revenir sur les accusations ou, du moins, la plainte par
rapport à l'outrage au tribunal... l'outrage
au Parlement, pardon, que nous aurions commis plus tôt cette semaine. Ça a été
fait mardi, quelques instants après le dépôt du projet de loi de mon
collègue de Maurice-Richard, qui portait sur la Régie des rentes du Québec.
Ayant
moi-même, Mme la Présidente, été visé par une accusation d'outrage au Parlement
il y a quelques années, vous pouvez
vous imaginer à quel point je prends la chose très au sérieux et à quel point,
au département des travaux de Québec solidaire, on fait un suivi serré
de cette question-là.
Or,
rien n'est parfait dans ce bas monde. L'humain étant humain, il nous est arrivé
une erreur cette semaine. Je veux
préciser, par contre, que mon collègue de Maurice-Richard n'a rien fait de mal,
aucun fil n'a dépassé, il y avait même un point de presse. Bref, il a
tout respecté les règles de l'art.
Ce
qui est arrivé, c'est très simple, et j'ai pris la peine, cette semaine,
d'appeler mes vis-à-vis des autres partis pour leur expliquer la situation. On a un nouvel employé au département des
communications, qu'on apprécie beaucoup, qui fait un beau travail, mais qui l'a... qui a échappé la date d'envoi...
pas la date mais l'heure, pardon, d'envoi du communiqué que nous avions, bien sûr, préparé en lien avec le
projet de loi de mon collègue, qui l'a envoyé trop tôt, environ une heure,
1 h 15 min trop tôt, bref,
avant qu'il soit déposé ici, en cette Chambre, et qu'en effet nous puissions
respecter la tradition et le règlement, à savoir que c'est les parlementaires
qui doivent prendre possession et connaissance en premier du contenu des
projets de loi, de leur titre, de leur numéro, avant que ça puisse être envoyé
dans l'espace public.
Or,
je l'ai fait de manière personnelle avec mes vis-à-vis, mais je tiens à le
refaire ici, en public, aussi aux gens de la table, aux gens de la présidence. Nous sommes sincèrement désolés.
Nous nous excusons. Évidemment, vous pouvez vous imaginer que l'employé en question n'a pas eu sa meilleure journée de
l'année. Encore une fois, nous l'apprécions, il fait un bon travail. Il était
très, très désolé de ce qu'il avait fait comme erreur. Nous sommes, je suis
désolé de cette erreur aussi.
J'apprécie mes collègues des différentes formations politiques. Quand nous
déposons un projet de loi, nous voulons, en effet, que ce soient eux et elles qui en prennent connaissance en
premier. Donc, je tenais ici, à cette rubrique, Mme la Présidente, à,
encore une fois, présenter nos plus sincères excuses. Merci.
• (11 h 40) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le leader du deuxième groupe d'opposition. M. le leader du gouvernement,
vous aviez une intervention?
M. Caire : Oui,
Mme la Présidente. D'abord, permettez-moi de saluer le geste que vient de poser
le leader du deuxième groupe d'opposition.
On comprend parfaitement la situation. Et, du côté du gouvernement, nous
souhaitons donc, en conséquence, retirer notre motion et considérons
l'incident comme clos.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors,
parfait. Donc, je comprends que l'outrage au Parlement est une affaire réglée. Oui, monsieur... excusez-moi, M. le leader
de l'opposition officielle, je n'avais pas vu que vous étiez debout. Je
vous cède la parole.
M. Derraji : Aucun problème. Merci, Mme la Présidente. Je
prends acte des excuses du collègue. C'est des choses qui peuvent arriver. Et je remercie aussi le
gouvernement d'avoir retiré la motion. Et je pense qu'on apprend tous, en tant
qu'élus. Et je remercie le leader du deuxième groupe d'opposition d'avoir pris
le temps d'expliquer ce qui s'est passé. Et
c'est très important de rappeler que c'est les élus qui sont les premiers
concernés par un dépôt d'un projet de loi. Donc, merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Donc, je comprends, là, que la motion sur l'outrage au Parlement est
retirée et le dossier est réglé. Vous aviez quelque chose à rajouter, M. le
leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Leduc : ...mon collègue de l'opposition officielle pour...
d'avoir accepté mes excuses et, en conséquence, d'avoir retiré la
motion. C'est apprécié. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Parfait. Donc, nous allons poursuivre.
J'ai une petite
annonce à vous faire. Je vous informe que deux débats de fin de séance se
tiendront aujourd'hui, à 13 heures. Le premier débat portera sur une
question adressée par Mme la députée de D'Arcy-McGee à M. le ministre responsable des Services sociaux concernant les
enjeux relatifs aux services de répit pour les personnes handicapées. Et le deuxième débat portera sur une question adressée
par Mme la députée de Mille-Îles à Mme la ministre responsable de l'Habitation concernant le retrait de la taxe de vente du
Québec sur les matériaux de construction. Alors, voilà, mes annonces sont
faites.
Je vous avise également
que l'interpellation prévue pour le vendredi 15 mars 2024 portera sur
le sujet suivant : Les infrastructures au Québec : l'art d'échapper
des grands projets. Mme la députée de Saint-Laurent s'adressera alors à M. le
ministre responsable des Infrastructures.
Affaires
du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Et, pour nous indiquer nos travaux, j'invite le
leader adjoint du gouvernement de...
M. Caire : Oui, Mme la Présidente. Je vous demanderais de
suspendre nos travaux jusqu'à 13 heures afin de tenir les débats de
fin de séance que vous venez de nous annoncer.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Alors, je suspends les travaux jusqu'à
13 heures.
(Suspension de la séance à
11 h 41)
(Reprise à 13 h 11)
Débats
de fin de séance
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Tel qu'annoncé précédemment, nous allons procéder aux
deux débats de fin de séance. Est-ce que
j'ai votre consentement pour que nous puissions interchanger l'ordre, étant
donné que vous êtes déjà présentes ici, au salon bleu? Consentement.
Alors,
nous allons... C'est une... Nous allons maintenant procéder au débat qui
portera sur une question adressée par
Mme la députée des Mille-Îles à Mme la ministre responsable de l'Habitation
concernant le retrait de la taxe de vente du Québec sur les matériaux de
construction.
Mme la députée, je
vous cède immédiatement pour votre droit de parole de cinq minutes.
Abolition
de la taxe de vente du Québec sur les matériaux de construction
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci,
Mme la Présidente. Alors, voilà. Merci.
Donc, nous
vivons une crise du logement sans précédent. Actuellement, là, il manque de
logements partout. On le sait, on est
dans des taux d'inoccupation plancher. À certains endroits, c'est rendu à
0 %, la plupart des villes sont... elles approchent
le 1 % ou en bas de 1 %. Ça, ça veut dire que... ça veut dire qu'il
n'y en a plus, de logements, Mme la Présidente, de disponibles.
Et actuellement
la SCHL, la société canadienne d'habitation et du logement, estime qu'on aura,
d'ici, dans le fond, 2030,
860 000 logements manquants. C'est... c'est... c'est absolument
gigantesque comme chiffre. Et il nous faudrait donc... Ça, c'est le manque à gagner, en supposant que la
tendance actuelle de l'offre se maintienne et amène 330 000 nouveaux
logements d'ici 2030. Ça, ça veut dire que
ça nous prend 1,1 million, 1,1 million de logements construits
d'ici... d'ici six ans.
L'an dernier,
Mme la Présidente, on a vu une chute des mises en chantier de 32 %. On n'a
jamais si peu construit dans...
depuis 25 ans. C'est la première fois qu'on voyait une baisse aussi
importante des mises en chantier. Il faudrait tripler, il faudrait
construire 150 000 logements par année, Mme la Présidente, puis on en
construit... on en a construit, quoi, même
pas 50 000, en bas de 40 000, je crois, ou autour de... là, je n'ai
pas le chiffre exact, mais c'était vraiment bien en deçà du nombre qu'on
aurait dû construire.
Et là, bien,
il y a une situation semblable qui se vit aussi en Ontario. Il y a un manque de
logements. C'est vrai qu'il y a eu de
l'apport des gens issus de l'immigration, mais il y a aussi une question aussi
démographique, il y a des gens qui vivent seuls en plus grande
proportion que par le passé. Bref, il faut construire.
Et, en
Ontario et dans le reste du Canada, ils ont agi. Ils ont amené des mesures
vraiment, vraiment structurantes, très,
très fortes, notamment l'abolition de la taxe de vente en même temps que le
gouvernement fédéral. Donc, c'est sûr que
ça a permis de relancer leurs... les mises en chantier en Ontario, ce qui n'est
pas le cas chez nous, alors... Alors que nous, on voyait une baisse,
bien, en Ontario, ils ont réussi à maintenir le cap au niveau des... du nombre
de logements en 2023. Et fort probablement que cette année, on va voir des...
une hausse des mises en chantier par rapport à nous.
Je ne pense
pas qu'on s'en va actuellement dans la bonne direction. Tous les entrepreneurs
nous le disent, même lorsqu'ils ont
un permis de construction en main et... actuellement, l'équation ne fonctionne
tout simplement pas. Quand ils font
leurs calculs mathématiques, ils regardent : Est-ce que je vais être
rentable? Au bout du compte, ils ne le sont pas, avec les taux d'intérêt qui ont monté, l'équité qu'ils doivent mettre,
qui est... qui est... qui est plus importante que par le passé. Donc, ils ne construisent pas tout
simplement parce que ça n'arrive pas, ça ne marche pas. La ministre, qui est
comptable et fiscaliste, je suis
certaine que, si elle fait les calculs, elle va arriver même... aux mêmes
résultats que ces entrepreneurs-là.
Et c'est pour
ça que les groupes demandent, depuis un bon moment déjà, d'aller... de faire la
même chose qu'en Ontario, d'abolir
cette taxe de vente du Québec, au moins temporairement, le temps que les taux
d'intérêt rebaissent, le temps que ce
soit... De donner et d'abolir cette taxe permettrait de donner au moins une
certaine rentabilité aux projets, ce qui, actuellement, n'est pas le
cas.
D'ailleurs,
une représentante de Rachel Julien disait, à la radio il y a quelques...
quelques semaines, que lorsqu'ils font
les calculs, actuellement, bien, c'est plus payant de laisser... le laisser,
l'argent, les investissements, dans un CPG, donc à la banque, plutôt que
de l'investir en logements, donc...
Mais, malgré
toutes les bonnes volontés de la ministre, malgré l'amendement, le projet de
loi n° 31, qui aura donné un
superpouvoir aux villes, la réalité, c'est que les entrepreneurs ne
construiront pas tant que ce ne sera pas économiquement viable. Et, pendant que l'Ontario agit, bien,
nous, on attend, on ne fait rien, et les investissements, les fonds, les grands
fonds financiers, bien, ils se redirigent vers l'Ontario, là où ils
peuvent avoir l'assurance qu'au moins ce sera rentable.
Alors, Mme la
Présidente, je pense que c'est essentiel qu'on agisse et qu'on abolisse la taxe
de vente du Québec, au moins
temporairement, pour assurer la rentabilité des projets et relancer réellement
la construction résidentielle. Merci beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la
parole à Mme la ministre. Et je vous rappelle que vous disposez d'un
temps de parole de cinq minutes.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je remercie la députée de Mille-Îles de nous convoquer ici pour parler, évidemment, d'un sujet qui est
très important, l'offre de logement. Et, on le sait, il y a une crise du logement
au Québec en ce moment et aussi à plusieurs
endroits dans le monde. Et puis cette crise-là découle de plusieurs facteurs
que, malheureusement, on contrôle difficilement.
Un de ces
facteurs, c'est la hausse des coûts des matériaux. Je comprends que la... Je
comprends tout à fait, là, la députée d'avoir le réflexe de penser que de
retirer la TVQ sur les matériaux de construction, que ce soit une bonne
solution, mais malheureusement toutes les analyses qu'on a faites démontrent
que c'est une mesure dont l'impact est à la fois incertain et mitigé.
Mme la
Présidente, le gouvernement ne peut pas se permettre de mettre sur pied une
mesure aussi coûteuse, parce qu'il y
a un coût à cette mesure-là, sans être convaincu de son efficacité. Et ça, Mme
la Présidente, c'est sans compter le fait que c'est une solution qui est très partielle, parce que,
malheureusement, ça ne règle pas la source... à la source les problèmes qui
causent la pénurie de logements, notamment, même si on retire la TVQ sur les
matériaux de construction, puis élément aussi à gérer, là, au niveau de Revenu
Québec, puis à monitorer, qui n'est
pas... qui n'est pas nécessairement simple. Ça ne règle pas pour autant
la pénurie de main-d'oeuvre, ce qui est un des plus gros obstacles à la construction
en ce moment.
Alors, Mme la
Présidente, du côté du gouvernement, on privilégie des solutions beaucoup plus
concrètes, beaucoup plus ciblées.
S'assurer que les Québécoises et les Québécois sont logés convenablement à des
coûts raisonnables, c'est un grand défi social et économique. Il faut
réduire les délais et la bureaucratie. Nous l'avons répété, le principal enjeu
en matière de logement, c'est un problème
d'offre. Augmenter l'offre, moi, c'est ma priorité numéro un. Puis on a
plusieurs outils qui sont maintenant à notre disposition pour le faire.
Le projet de loi n° 31, qui a été adopté hier, va permettre, d'ailleurs, d'accorder
aux municipalités un pouvoir d'autoriser des projets d'habitation de trois
logements ou plus de manière dérogatoire à leur réglementation
d'urbanisme.
Évidemment,
il faut que les calculs financiers fonctionnent, mais je pense qu'il y a un
grand enjeu de prévisibilité pour les développeurs, et, contraints, là, de
naviguer dans la bureaucratie de plusieurs administrations municipales,
ça aussi, c'est un grand frein à la
construction. S'ils savaient qu'ils pouvaient s'embarquer dans un projet et que
les délais étaient beaucoup plus prévisibles, je pense que, sur
l'ensemble du modèle financier, ça fonctionnerait mieux. Puis le ministre des
Finances l'a bien évoqué ce matin, lors de son intervention, on s'attend à un
relâchement de la politique monétaire dans
les prochains mois. Alors, ça aussi, ça aura un effet bénéfique sur les
différents projets immobiliers. Et nous, comme gouvernement, ça nous permet d'agir de manière ciblée, notamment avec
l'annonce qu'on a faite, là, au mois de novembre, d'injecter 1,8 milliard pour de la
construction bien spécifique plutôt que d'adopter une mesure, comme je le
mentionnais tantôt, qui aurait des effets qu'on pense peut-être
marginaux.
• (13 h 20) •
Ceci dit, il
faut aussi s'attaquer à la pénurie de main-d'oeuvre. Et la modernisation sur
laquelle travaille mon collègue le ministre du Travail va grandement aider le Québec à construire plus, que ce soient des
logements ou toute autre infrastructure importante, et ça aussi, ça aura un impact important sur les coûts
d'exécution pour plusieurs développeurs et entrepreneurs. Déjà, il y a plusieurs formations courtes pour cinq
métiers en construction qui sont débutées, puis on veut former 5 000 nouveaux travailleurs avec ça. On
va également permettre plus de polyvalence pour certains métiers afin de
réduire l'effet de la pénurie de main-d'oeuvre.
Alors,
vraiment, on continue nos efforts de manière multisectorielle. Ce n'est pas une
affaire juste du ministre des
Finances ou juste de la ministre de l'Habitation, c'est quelque chose qui
touche... La crise, actuellement, et les solutions touchent de multiples ministères. Puis, comme vous le voyez, Mme la
Présidente, bien, on travaille ensemble puis on a des solutions très, très
concrètes qui porteront fruit dans les mois et années qui viennent. Et,
considérant l'investissement de
1,8 milliard annoncé au mois de novembre, je pense qu'on a plus de
20 000 projets qui sont en branle au Québec. Alors, on
insuffle une énergie, quand même, et un souffle dans l'industrie de la
construction pour faire débloquer des projets.
Alors, Mme la
Présidente, je suis obligée de dire que la solution proposée, là, par la députée
de Mille-Îles n'est, à mon avis, pas la bonne. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la ministre. Maintenant, je cède la
parole à Mme la députée des Mille-Îles pour son droit de réplique
d'une durée maximum de deux minutes.
Mme Virginie Dufour
(réplique)
Mme
Dufour : Merci, Mme la Présidente. Bon, la ministre... la
ministre vient de nous dire qu'enlever la TVQ aurait des effets marginaux, alors que les autres
provinces qui ont mis en place cette mesure nous démontrent complètement le
contraire. L'effet marginal, il n'est pas du
tout démontré, puis d'ailleurs j'aimerais bien voir les études sur lesquelles
la ministre avance cet état de fait.
Je ne les ai pas vues quand je les ai demandées au ministre des Finances. Il
est certes que les entrepreneurs
souhaitent avoir de la prévisibilité, mais, même ceux qui ont des permis en
main, des permis de construction, prêts
à construire, ne construisent pas actuellement. Et ce n'est pas une... un
relâchement de la politique monétaire d'ici un an qui va régler la
situation. D'abord, on va prendre encore une autre année de retard.
Après six ans
d'inaction de la CAQ en habitation, c'est une autre année qu'on va perdre,
alors que les autres provinces agissent,
mais, en plus, ça fait abstraction du fait que, d'abord, on va avoir la
compétition de l'Ontario, qui, eux, auront toujours cette mesure
attractive, et ensuite ça fait abstraction des autres coûts.
Les
matériaux de construction aussi ont augmenté. Donc, actuellement... Et les
coûts de la main-d'oeuvre, évidemment. Donc,
tout ça fait en sorte que, même s'il y a un relâchement de la politique
monétaire, ça va être encore un frein, il va encore y avoir un frein, la rentabilité ne sera pas là. Au début, ça va
prendre vraiment un très fort relâchement, et ça, ça pourrait prendre au moins deux ans. Alors, pendant
ce temps-là, on perd du temps, et, malheureusement, la crise s'accentue,
notre population augmente, et les mises en chantier continuent à baisser.
On est
vraiment en train, Mme la Présidente, de s'en aller dans un mur, et je trouve
ça déplorable qu'on ne soit pas plus
proactifs sur la situation, Mme la Présidente. Alors, moi, je propose encore
une fois qu'on abolisse la TVQ sur les matériaux de construction.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, nous
poursuivons avec notre deuxième débat,
qui portera sur une question adressée par Mme la députée de D'Arcy-McGee à M.
le ministre responsable des Services sociaux
concernant les enjeux relatifs aux servies de répit pour les personnes
handicapées. Mme la députée de D'Arcy-McGee, je vous rappelle que vous
avez un temps de parole d'au maximum cinq minutes. Alors...
Financement des organismes
offrant des services de répit
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Je vais reprendre certains éléments que j'ai mentionnés ce matin,
qui découlent du sondage qui a été fait par Répit Québec auprès de ses membres.
Donc, au cours de ce sondage, on apprend que
plus d'un organisme de répit sur cinq songe ou a déjà songé à fermer par manque
de financement, trois organismes sur quatre ont une liste d'attente et
62 % d'entre eux ont vu cette liste d'attente s'allonger depuis un an. En
moyenne, les familles patientent 317 jours pour obtenir une place dans un organisme de
répit, et, dans 41 % des organismes, la liste d'attente s'étire
pour plus de sept mois.
Plus
de... plusieurs organismes ont diminué le nombre de services, 36 %,
31 % ont diminué le nombre de familles desservies et 52 % ont
dû augmenter leurs prix. La proportion de familles en attente pour le répit
dépannage correspond à 178 % de la
capacité d'accueil du secteur du répit. Donc, pour chaque 100 places en
garderie de dépannage, il y a 168 autres familles qui attendent...
ou qui sont en attente.
Je
mentionnerais en dernier, pour deux tiers, donc 67 % des organismes, la
rémunération des membres de l'équipe est
de 17 $ à 22 $. Le ministre a mentionné, ce matin, que, justement,
puis je vais y revenir, le 50 millions qu'il a annoncé comme investissement en répit l'année passée, une
partie de cela devait aller, justement, pour augmenter les salaires, question
d'attraction, question de rétention. Avec
des salaires en moyenne entre 17 $ et 22 $ de l'heure, on comprend
que, justement, ça fait... ça fait...
en partie raison pour laquelle il y a des organismes en répit qui ont de la
difficulté à aller chercher de la main-d'oeuvre,
parce que ce n'est pas des salaires qui sont compétitifs, justement, pour un
travail qui fait en sorte qu'on a une
clientèle qui peut être parfois... demander beaucoup d'énergie, qui peut
demander de la compréhension, une certaine éducation au niveau des enfants avec des besoins particuliers. Donc,
17 $ à 22 $, dans le monde dans lequel on... en 2024, ne
représente pas des salaires compétitifs pour les aider à aller chercher cette
main-d'oeuvre-là.
Le
ministre... comme j'ai mentionné ce matin, donc, le ministre a annoncé, l'année
passée, un investissement de 50 millions de
dollars pour le répit, tandis que, lors de l'élection... excusez-moi, lors de
la campagne électorale de 2022, le
gouvernement de la CAQ avait annoncé un engagement de 100 millions de
dollars pour le répit. Alors, premièrement, on est
passé de 100 millions de dollars
à 50 millions de dollars.
Le ministre nous a dit ce matin que l'argent, ce 50 millions de
dollars, n'est plus au ministère. Il est
rendu dans les CIUSSS, et, clairement, il y a un enjeu à cet égard-là. Il y a,
encore une fois, une disparité
régionale, parce que, par exemple, on sait, dans la Capitale-Nationale, qu'il y
a certaines sommes qui ont été
déboursées, qui ont été distribuées, mais ce n'est pas le cas en Estrie et
d'autres régions, par exemple. Et on comprend que, par exemple, en Estrie, on
nous dit qu'on devait avoir environ 300 000 $ pour tous les services
de répit en région pour l'année 2023‑2024.
On se comprend que l'année 2023‑2024 vient bientôt à sa fin. Donc, de recevoir des
fonds soit à la dernière minute ou
soit qu'ils vont rentrer dans une autre année financière complètement, ça ne
donne pas de prévisibilité à ces organismes-là pour pouvoir mettre leurs
services de l'avant.
Je
reprendrai aussi ce qu'on nous... ce que Répit Québec fait comme demande, en
tant que tel, et je cite : «Or, selon le sondage, la moitié des organismes membres de Répit Québec n'ont
toujours pas reçu d'information de la part de leur CISSS ou de leur CIUSSS par rapport à ces
investissements — qu'ils
attendent depuis déjà un an. Répit Québec demande donc que le déploiement des sommes soit accéléré
et, surtout, que les modalités d'octroi de celles-ci soient revues et
simplifiées.
«Un
financement à la mission globale des organismes, plutôt que la négociation
d'ententes de services à la pièce avec
les CISSS et les CIUSSS, permettrait de consolider le réseau, d'assurer la
pérennité des services et, surtout, de mieux répondre aux besoins de ces
familles.»
Donc là, c'est un
organisme qui est mandaté justement avec cet enjeu de pouvoir s'assurer que les
différents organismes de répit offrent un
service adéquat à ces familles qui ont besoin, justement, de ce temps de répit
pour se ressaisir. Et, clairement, la
formule que le gouvernement propose n'est pas celui qui est envisagé par Répit
Québec et ses membres. Quand on parle
de répit, il faut également penser au côté des parents, côté santé mentale.
Pour qu'une personne puisse bien soigner
ses enfants et prendre charge de ses enfants, il faut qu'ils soient bien
eux-mêmes. Donc, il faut leur donner le temps, justement, de se
reprendre et de respirer un petit peu.
Donc,
j'espère que le ministre fera en sorte de mettre un petit peu de... plus de
pression sur les CISSS et les CIUSSS pour s'assurer que l'argent est
bien distribué. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je cède le droit de parole à M. le ministre.
Vous disposez d'un temps de parole maximum de cinq minutes.
M.
Lionel Carmant
M. Carmant : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, tout
comme la députée de D'Arcy-McGee, je suis très sensible à la situation, là, des personnes en situation de handicap
ainsi que de leurs familles. Je pense que notre gouvernement, Mme la
Présidente, a fait beaucoup pour les personnes en situation de handicap, puis
on l'a fait de façon ordonnée.
• (13 h 30) •
La
première chose qu'on a... qu'on est venus faire, c'est rehausser le soutien aux
familles de personnes en situation de
handicap. Ensuite, on est venus s'occuper de nos adultes en rehaussant les
activités socioprofessionnelles à travers le Québec, en rehaussant l'hébergement pour les personnes en situation de
handicap, surtout le logement de type supervisé. Puis, lors de la dernière campagne... Effectivement, une des choses
qu'on n'avait pas eu le temps de toucher lors du premier mandat était le
répit, et c'est pour ça qu'on a mis sur pied un programme pour le répit.
Moi, quand on a voulu mettre sur pied le répit,
j'ai été surpris d'apprendre que, dans notre ministère, il n'y avait pas de programme dédié au soutien pour le répit
pour les personnes en situation de handicap. C'est dans cette optique-là,
Mme la Présidente, qu'on a contacté Répit Québec, qui est un très jeune
organisme, et qu'on leur a expliqué qu'est-ce que
l'on voulait faire et comment on voulait travailler avec eux, parce que des
organismes qui offrent du répit, on en connaît quelques-uns : Le Phare, maison Philou. Alors, il y a quand même
des organismes-phares qui donnent du répit, mais on voulait s'assurer que... d'avoir une distribution
nationale équitable des ressources de répit. On a dit à Répit Québec qu'on
allait travailler avec eux.
Effectivement,
une des premières choses qu'ils nous ont mentionnée, c'étaient les enjeux
salariaux avec le salaire horaire que
la députée de D'Arcy-McGee a mentionné. Et c'est pour ça qu'on a dit, d'entrée
de jeu, que la moitié des sommes qu'on allait investir
allaient l'être au niveau de la consolidation de leur ressource pour pouvoir
rehausser leurs salaires et que l'autre moitié serait pour augmenter le
nombre de places. Et, effectivement, jusqu'à présent, on a investi la moitié
des sommes, qui sont de
10 millions de dollars récurrents, pour justement travailler de façon
progressive avec Répit Québec. Comme
je vous dis, c'est un jeune organisme. C'est un nouveau programme. On avait
peur que, si on investissait encore plus
d'argent dès la première année, on n'arriverait pas à réussir notre objectif.
Donc, dans les différentes régions, c'est en train de se déployer. Et,
comme je vous dis, une partie des sommes sert à effectivement rehausser le
salaire.
Bon,
la députée parle d'asymétrie régionale. Alors, comme c'étaient des nouveaux
organismes ou un nouveau lien qui se
créait entre les établissements et les organismes de Répit Québec, il a dû y
avoir un effort d'aller chercher et d'aller discuter... à ces organismes et, effectivement, de créer de nouvelles
ententes. On a décidé d'utiliser le processus d'entente parce que, quand
on parle aux regroupements nationaux d'organismes communautaires, Mme la
Présidente, on insiste beaucoup pour nous
dire que c'est les tables régionales qui doivent gérer les rehaussements à la
mission globale. On me demande
souvent d'éviter de cibler certains points spécifiques, car ça vient débalancer
un peu ce qui se passe au niveau des tables
régionales. Donc, c'était important, pour nous, d'aller avec des ententes de
services pour pouvoir écouter tout ce qui nous a été dit, et, également, en sachant qu'une fois que la reddition
de comptes est bien établie les établissements peuvent transférer l'argent d'une entente de service,
après quelques années, vers la mission globale sans aucun problème, Mme la
Présidente. C'est un processus qui se fait régulièrement et dans toutes les
régions.
Maintenant,
par rapport à ce qui a été dit pour l'Estrie ce matin, comme je l'ai dit à la
période de questions un peu plus tôt,
j'avais demandé, dès ce matin, à la sous-ministre de contacter la direction de
déficience intellectuelle et sciences physiques, troubles du spectre de
l'autisme, du CIUSSS de l'Estrie-CHUS, et je suis heureux d'annoncer, là, que
les discussions sont en train de reprendre
avec Autisme Estrie, que les sommes, effectivement, vont être distribuées avec
d'autres organismes et que les contrats devraient être signés d'ici le
mois d'avril. Encore une fois, il y aura récurrence, donc, prévisibilité. Pour l'organisme Autisme Estrie, le
CIUSSS va continuer les négociations et s'assurer qu'ils aient la capacité
de rendre les services qui leur sont demandés,
parce que, comme je vous ai dit ce matin, c'est Autisme Estrie qui semble
avoir mis sur pause l'entente qui était déjà en place avec le CIUSSS—Estrie-CHUS.
Sur ce, Mme la
Présidente, je vous remercie.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le ministre. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée pour son
droit de réplique.
Mme Elisabeth
Prass (réplique)
Mme
Prass : Merci, Mme la
Présidente. Ce que je n'ai pas entendu dans l'intervention du ministre, c'est
qu'il va s'assurer que les CIUSSS qui
détiennent maintenant l'argent, ce 50 millions de dollars, qu'on
s'assure que, de façon égalitaire, il y ait une distribution de ces
sommes dans toutes les régions. Je comprends que l'enjeu avec Autisme Estrie a
l'air que ça va se régler, mais,
malheureusement, il a fallu que ce soit dans les médias pour qu'on prenne acte,
pour qu'on agisse à ce moment-là, parce qu'encore une fois, les CISSS et les
CIUSSS, ils ont peut-être l'argent entre les mains, mais le ministre, le ministère n'est pas nécessairement au
courant de la façon dont c'est distribué, dans les délais qui, j'aurais espéré,
auraient été demandés.
Donc,
ce n'est pas juste question de... que l'argent soit sur la table, mais il faut
s'assurer que ça arrive au bon endroit au bon moment. Et il n'y a pas de raison
qu'une région devrait recevoir cet argent au mois de juin, donc pourrait le
dépenser dans les huit prochains mois, ou quoi que ce soit, tandis
qu'une autre région, bien, va le recevoir à la fin de l'année, quand ils ont eu des difficultés financières qui
ont fait en sorte que, peut-être, ils ont dû couper des services ou ils n'ont
pas pu survivre en premier lieu.
Donc,
je ne sais pas s'il y a un mécanisme que le ministre peut mettre en place pour
s'assurer que, quand il y a des annonces d'argent pour des services, des
ressources qui vont se faire à travers le Québec, de vous assurer que les...
il y ait une concordance entre les différents CISSS et CIUSSS pour s'assurer
que, justement, il n'y a pas cette asymétrie au
niveau des régions, que chacun puisse savoir qu'ils vont recevoir l'argent en
même temps que les autres et puissent planifier et le distribuer en conséquence. Également, je serais curieuse de
voir... Parce que, là, on a parlé de salaires qui sont entre 17 $
et 22 $ de l'heure. Je ne sais pas si c'est après ou avant
l'investissement de 10 millions de dollars.
Alors,
je suis curieuse de voir qu'est-ce que ce sera par la suite. Mais tout ça pour
nous rappeler que, ces familles et
ces jeunes-là sont... qui font partie de la société, qui font partie de nos
vulnérables dans la société, il faut qu'on s'en occupe tout le temps.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Alors, je vous remercie. Monsieur... Ceci met fin aux
débats de fin de séance.
Je pense que, M. le
député, vous vouliez faire une motion d'ajournement. Alors, je vous écoute.
Ajournement
M. Carmant : Oui,
Mme la Présidente. Je vous demande d'ajourner nos travaux au 12 mars,
10 heures. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Cette motion est adoptée? Adopté.
En conséquence, nous
ajournons nos travaux au mardi 12 mars 2024, à 10 heures.
(Fin de la séance à
13 h 36)