(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
bon matin, chers collègues. Je vous invite, s'il vous plaît, à bien vouloir
vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors,
nous en sommes à la rubrique Déclarations de députés. Et, ce matin, nous
débutons avec Mme la députée de Huntingdon.
Rendre hommage à M. Gabriel Barrière
Mme Carole Mallette
Mme Mallette : Merci. Je désire profiter
de cette tribune pour honorer un citoyen très impliqué dans mon comté,
M. Gabriel Barrière.
Gabriel cumule pas
moins de 45 années de bénévolat dans notre communauté. Il est notamment
membre du Club Lions de Lacolle et il est
président de sa zone. Il a également organisé le carnaval local pendant
plusieurs années, participé à de nombreux dépouillements de Noël à
Saint-Bernard-de-Lacolle, orchestré de nombreuses journées festives au parc régional de Saint-Bernard, fait la collecte de
vêtements pour la friperie du village et recueilli des soutiens-gorges pour la
Fondation du cancer du sein, participé à la vie politique comme conseiller
municipal à Saint-Bernard, été membre des Chevaliers
de Colomb, il est toujours membre de la Légion royale canadienne, membre du
C.A. du Club de l'âge d'or à Lacolle, organisé des dîners de financement pour
les jeunes de l'école de Lacolle. Gabriel est toujours présent lorsque l'aide
est demandée. Il fait une grande différence dans sa communauté.
M.
Barrière, vos nombreuses implications font de vous une personne d'exception.
Vous êtes la fierté de Saint-Bernard-de-Lacolle
et du comté de Huntingdon. Votre dévouement, votre sens de service, votre
passion inspirent les gens qui vous entourent. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Huntingdon. Et nous poursuivons avec Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Rendre hommage à Mme Shellie Ettinger
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président.
It's a pleasure and it's with deep
admiration that I highlight the contribution of Shellie Ettinger as director
general of Temple Emanu-El-Beth Sholom in Westmount.
Born
and raised in Montréal, Ms. Ettinger attended Sir George Williams
University, where she obtained her certificate
in Family Life Education and a Bachelor of Arts in Applied Social Sciences. She
earned her Master of Social Work degree at Wurzweiler School of Social
Work at Yeshiva University in New York.
Son engagement envers les membres de sa communauté a été une source
d'inspiration tout au long de sa carrière. De l'aide aux nouveaux immigrants au
soutien des communautés juives à travers le Canada, elle a laissé une empreinte
durable dans la vie de nombreux individus.
Ms. Ettinger has been a pillar of support, a
mentor, and a guiding light for many, leaving a legacy of positive change. And in these particularly
challenging times her genuine care and generosity continue to touch the hearts
of those around us.
Mme Ettinger,
votre engagement et votre compassion sont une inspiration pour nous tous et
toutes.
Best
wishes as you embark upon your retirement. Merci.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Et nous poursuivons, pour la prochaine déclaration, avec Mme la députée de
Bonaventure.
Souligner
la tenue du 25e Salon des artisans de Maria
Mme Catherine Blouin
Mme Blouin : M. le Président, je tiens
à souligner les 25 ans du Salon des artisans de Maria, un événement qui
permet, chaque année, de mettre en valeur le travail et l'expertise des
artisans de la Baie-des-Chaleurs et d'un peu partout en Gaspésie.
Depuis
maintenant 25 ans, le salon est une occasion d'échange entre les créateurs
exceptionnels de notre région et une communauté de passionnés. C'est un
moment privilégié pour célébrer le talent et la créativité des gens de notre
région, et c'est avec grand plaisir que d'année en année on découvre ce que les
artisans présents nous réservent.
J'ai d'ailleurs eu le privilège de
participer à l'ouverture officielle du salon dernièrement et j'ai eu le bonheur
de découvrir une exposition de grande
qualité, où la diversité et surtout la fierté étaient au rendez-vous. C'est
pourquoi je tiens aujourd'hui à souligner tous ceux qui ont contribué au
succès de cet événement au fil des ans, notamment le comité organisateur et tous les nombreux bénévoles
dévoués, mais aussi les artisans, les fidèles visiteurs et les partenaires.
Votre participation enrichit notre communauté et fait rayonner notre
culture locale.
Alors,
toutes mes félicitations au Salon des artisans pour ces 25 ans de partage
et de rencontres, et je vous souhaite encore de nombreuses années de
succès. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Bonaventure. Et nous poursuivons avec Mme la
députée de Vimont.
Rendre hommage aux bénévoles de
l'organisme Hockey Monteuil
Mme Valérie Schmaltz
Mme
Schmaltz : Merci, M. le Président. Demain, j'assisterai au lancement
du tournoi annuel atome, organisé par Hockey
Monteuil. Très attendu dans ma circonscription, il réunit 78 équipes en
provenance de partout au Québec. Cette occasion
me permettra de remercier les membres de l'organisation, mais surtout les
bénévoles. D'ailleurs, je leur réserve une belle surprise ainsi qu'aux
joueurs.
M.
le Président, les premiers bénévoles dans la vie sportive des enfants sont
souvent leurs parents. Ce sont eux qui se lèvent tôt le matin et restent
tard le soir. Ce sont eux qui lacent les patins, enfilent les équipements et
ajustent les casques. Ce sont eux qui
remplissent les estrades dans les arénas, les pieds gelés, une tasse de café à
la main. Ils sont les supporteurs les plus engagés et les plus
dynamiques pendant les matchs.
Je
suis donc fière de pouvoir soutenir Hockey Monteuil dans ses initiatives qui
mettront en valeur le travail de ces bénévoles. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Vimont. Et nous poursuivons avec Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Souligner le 25e anniversaire du Programme de visite
Extra Miles pour les personnes aînées
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci, M. le Président. Je souligne aujourd'hui,
dans nos tribunes, la présence de deux femmes exceptionnelles, mes concitoyennes Tracie Swim, directrice du
programme Extra Miles, qui fête ses 25 ans d'existence, et Joan Foster, une infirmière qui, à la suite de
la crise du verglas de 1998, s'est rendu compte que de nombreux aînés étaient
confinés à la maison et n'avaient
pratiquement aucun contact externe, elle a donc lancé cette initiative visant à
sortir de l'isolement des aînés en besoin à Notre-Dame-de-Grâce et
Montréal-Ouest.
Relying on compassionate and dedicated
volunteers, the mission of Extra Miles is to ensure the well-being of seniors in our community by fostering
human connection. With social... social isolation, excuse me, on the rise, this
work has become more vital than ever.
Au nom de tous les résidents de mon comté, je vous remercie de tout
coeur pour le travail exceptionnel que vous accomplissez pour nos aînés.
Vous faites vraiment une différence. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Et bienvenue à
l'Assemblée nationale du Québec.
Je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Labelle pour sa déclaration.
Souligner la tenue de la Coupe du monde féminine
FIS de ski alpin à Mont-Tremblant
Mme Chantale Jeannotte
Mme Jeannotte :
Merci, M. le Président. Pour la
première fois depuis 40 ans, Mont-Tremblant est fière d'accueillir
la coupe féminine de ski alpin.
C'est
un grand honneur et un véritable rêve qui se réalise pour plusieurs d'entre
nous. Cette compétition nous permettra de
voir à l'oeuvre les meilleures skieuses au monde, dont notre fabuleuse Valérie
Grenier, que j'ai eu l'occasion de voir progresser dans ma
circonscription, à Tremblant, depuis sa tendre enfance.
Je tiens à féliciter
tous ceux et celles qui ont fait en sorte que cet événement international
majeur pour la région se réalise
aujourd'hui. C'est énorme comme travail. Et je dis merci et bravo à tous les
membres du comité organisateur et aux nombreux bénévoles impliqués.
En tant que députée de Labelle, je
suis fière qu'un tel événement ait lieu sur notre majestueuse montagne et que
notre gouvernement ait contribué à sa
réalisation en tant que partenaire financier. Bonne chance à toutes les participantes
et en particulier à notre championne Valérie Grenier. Go, Val, go!
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Labelle. Et nous
poursuivons cette rubrique avec M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Demander
au gouvernement d'accroître ses efforts
dans la lutte aux changements climatiques
M. Joël
Arseneau
M.
Arseneau : Merci, M. le Président. La COP28, qui débute
aujourd'hui à Dubaï, pourrait être la plus déterminante depuis l'Accord
de Paris de 2015.
L'objectif
climatique de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré est plus que
jamais menacé. Les perturbations climatiques
de la dernière année, au Québec comme ailleurs dans le monde, nous rappellent
l'urgence d'agir. C'est pourquoi la participation du Québec à la COP28
est significative, mais elle doit surtout s'avérer exemplaire et ambitieuse.
Alors que la
COP28 fera le bilan global des efforts climatiques internationaux, celui du
Québec est encore trop peu reluisant. Le Plan pour une économie verte
demeure incomplet et ne comporte que 60 % des mesures nécessaires pour
atteindre nos cibles, au demeurant peu ambitieuses. On se dirige tout droit
vers l'échec.
Il faut en
faire davantage, se doter de cibles intermédiaires et sectorielles et d'un plan
complet pour arriver à nos fins.
Québec doit par ailleurs appuyer les efforts de sortie des énergies fossiles et
s'assurer de faire pression sur le Canada pour qu'il s'y engage aussi.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine. Et nous poursuivons cette rubrique avec M. le
député de Vachon.
Rendre
hommage à Mme France Gendron
M. Ian
Lafrenière
M. Lafrenière : Merci beaucoup. Je
souligne aujourd'hui une véritable pionnière de Saint-Hubert.
Le 25 mai
dernier, Mme France Gendron, la directrice générale du CPE Les Joyeux
Calinours, a été honorée d'une manière inspirante. France Gendron a reçu le
prix Pionnères et bâtisseuses lors de la deuxième édition du Gala Reconnaissance des cadres des CPE, organisé
par l'Association des cadres des centres de la petite enfance. C'est une
réussite non seulement pour elle, mais aussi pour notre communauté et
l'ensemble du réseau québécois des CPE.
Le concours Je
suis la carte maîtresse met en lumière 24 cadres professionnels de
haut niveau qui se distinguent pour leurs qualités de gestionnaire et
leurs compétences. C'est devant plus de 250 personnes que France Gendron
a été honorée pour son leadership remarquable et son dévouement exceptionnel.
C'est avec
beaucoup de fierté que je félicite France pour son engagement sans relâche
envers nos enfants et pour sa contribution exceptionnelle à notre
communauté. Bravo et merci beaucoup, France!
• (9 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Vachon. Et nous
poursuivons avec Mme la députée de Louis-Hébert.
Souligner
le départ à la retraite de M. Michel Boissel
Mme
Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Merci, M. le Président. Je tiens à rendre hommage,
aujourd'hui, à M. Michel Boissel, ici présent, dans nos estrades, coordonnateur à La Maison des
jeunes de Cap-Rouge, qui a pris sa retraite le 31 octobre dernier, après
presque 30 ans de loyaux services.
Michel est originaire de France. Il a exercé le
métier de cuisinier à Paris, à Londres et ailleurs en Europe avant d'émigrer au Canada, en septembre 1982. Au
début des années 90, il choisit d'entreprendre des études en éducation
spécialisée et débutera, en 1994, ses fonctions à titre de coordonnateur
à La Maison des jeunes de Cap-Rouge.
Durant toutes
ces années au sein de l'organisation, Michel s'est démarqué par son dévouement
sans limites auprès des jeunes de notre communauté. Il n'a jamais compté
ses heures pour faire de cet endroit un lieu d'échange et de partage. Grâce à lui, nos jeunes de Louis-Hébert
ont appris des bases essentielles pour développer leur autonomie et leur
confiance en eux. Michel leur a également inculqué le respect de soi et de
l'autre, une valeur essentielle pour lui.
Je tiens à
saluer Michel pour son engagement auprès de nos jeunes et lui souhaite une très
belle retraite. Merci, Michel.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Louis-Hébert. Et
je vous souhaite, évidemment, bienvenue à l'Assemblée nationale.
Nous poursuivons, pour la prochaine déclaration,
avec Mme la députée de Prévost.
Souligner le lancement du livre De la vallée aux
Sommets : une
histoire de passion et d'audace
Mme Sonia
Bélanger
Mme
Bélanger : M. le Président, dans ma belle circonscription, le
14 octobre dernier, a eu lieu le lancement du livre De la vallée aux Sommets, de
l'autrice Danielle Soucy. Cette dernière a su mettre en valeur la force et le
succès de cette entreprise bifamiliale.
Le livre
parle de l'histoire du ski dans la région, plus précisément des six sommets de
la vallée de Saint-Sauveur, d'innovation,
ainsi que de l'entreprise familiale. Une histoire de passion et d'audace des
familles québécoises, les familles Hébert et Dufour, qui sont
aujourd'hui encore au coeur de cette même entreprise.
Je tiens à
souligner les défunts Louis Dufour et Jacques Hébert, qui ont fait de cette
vallée le moteur économique de la
région. Et j'en profite également pour saluer M. David Dufour,
vice-président exécutif, et M. Louis-Philippe Hébert, président et
chef de la direction des Sommets.
Bonne saison de ski à tous et à toutes!
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Prévost. Et nous poursuivons avec M. le député de
Papineau.
Souligner
le 25e anniversaire de l'organisme Loisir Sport Outaouais
M.
Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci, M. le Président.
C'est un réel plaisir pour moi de me lever aujourd'hui pour souligner le
25e anniversaire d'un organisme de ma région qui travaille au développement
du loisir, du sport et du plein air.
Proche des associations, municipalités,
organismes communautaires et établissements d'enseignement de l'Outaouais,
Loisir Sport Outaouais répond toujours présent pour appuyer les démarches de
projets régionaux, soutenir le milieu dans
le développement de nouvelles initiatives accessibles et inclusives et proposer
des lieux d'échange de bonnes pratiques pour aller plus loin et
permettre à nos communautés de se développer.
Leader
incontournable lorsqu'on parle de projets jeunesse, cet organisme coordonne des
projets qui font bouger nos jeunes,
comme le Défi Château de neige et la délégation régionale de l'Outaouais des
Jeux du Québec, et qui les incitent aussi à se développer artistiquement,
grâce à Secondaire en spectacle.
Loisir Sport Outaouais fait rayonner notre
région. Merci et félicitations pour ces 25 années de développement
régional. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Papineau. Et cela met fin à la rubrique Déclaration
de députés.
Et je suspends nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 54)
(Reprise à 10 h 04)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Mesdames messieurs, le
parlement du Québec, c'est votre maison, alors bienvenue.
Mmes et MM. les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Présence
du délégué général Wallonie-Bruxelles au Québec, M. Yann Gall
J'ai le
plaisir, aujourd'hui, de souligner la présence dans les tribunes du délégué
général Wallonie-Bruxelles au Québec, M. Yann Gall, à l'occasion de
sa visite de prise de poste.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
de la Santé.
M. Dubé : Oui,
Mme la Présidente. Alors, permettez-moi de déposer le plan stratégique 2023‑2027
du ministère de la Santé et des Services sociaux. Merci beaucoup, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Ce document est déposé. Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur, vous en avez plusieurs, je crois.
Mme Déry : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. En effet. Je dépose aujourd'hui les états financiers
et les états du traitement 2022‑2023 ainsi que les rapports sur la
performance et les perspectives de développement de — là, j'ai une série d'universités — l'Université du Québec à Trois-Rivières, l'Université du Québec à Rimouski, l'Université
du Québec en Outaouais, l'Université du
Québec en Abitibi-Témiscamingue, l'Université du Québec à Montréal,
l'Université du Québec à Chicoutimi,
l'Université du Québec, le siège social, l'Université Laval, McGill, Montréal,
Sherbrooke, la Télé-université du
Québec, la TELUQ, l'Institut national de la recherche scientifique, HEC Montréal,
l'École de technologie supérieure, l'École nationale d'administration
publique, l'Université Concordia, Collège militaire royal de Saint-Jean,
l'Université Bishop's et Polytechnique Montréal.
Finalement,
je dépose également le rapport annuel de gestion 2022‑2023
de l'institut touristique et de l'hôtellerie du Québec. Merci beaucoup.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bonjour,
Mme la Présidente. Je dépose la réponse du gouvernement à la pétition déposée
en Chambre le 18 octobre 2023
par la députée de La Pinière. Je dépose également la réponse du gouvernement à
la question inscrite au feuilleton le 2 novembre 2023 par la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Merci.
La Présidente : Ces documents sont
déposés.
Pour ma part, en application de
l'article 98 du Code d'éthique et de déontologie des membres de
l'Assemblée nationale, je dépose un rapport
intitulé Rapport d'enquête de la Commissaire à l'éthique et à la déontologie
à la présidente de l'Assemblée
nationale au sujet de Mme France-Élaine Duranceau, ministre responsable de
l'Habitation et députée de Bertrand.
Dépôt
de rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission de la
culture et de l'éducation et député de Pontiac.
Étude
détaillée du projet de loi n° 23
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission de la
culture et de l'éducation qui, le
28 septembre, et les 3, 4, 5, 17, 18, 19, 24, 25, 26 et 31 octobre,
et les 1er, 2, 7, 8, 9, 21, 22, 28, 29 novembre 2023, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi
n° 23, Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence en
éducation. La commission a adopté le
texte du projet de loi avec des amendements.
La
Présidente : Ce rapport est déposé. Mme la présidente de la
Commission de l'économie et du travail et députée de Mirabel.
Étude
détaillée du projet de loi n° 38
Mme D'Amours : Mme la Présidente, je
dépose le rapport de la Commission de l'économie et du travail qui, les 23, 28 et 29 novembre 2023, a procédé à
l'étude détaillée du projet de loi n° 38, Loi modifiant la Loi sur la gouvernance et la gestion des
ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du
gouvernement et d'autres dispositions législatives. La commission a adopté le
texte du projet de loi sans amendement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Ce rapport est
déposé.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, je reconnais
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Maintenir
les services offerts au Pavillon d'éducation
communautaire d'Hochelaga-Maisonneuve
M. Leduc : Merci,
Mme la Présidente. Je voudrais commencer en remerciant le média Noovo de s'être
présenté à la conférence de presse des organismes dont je porte la pétition
aujourd'hui.
Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 302 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que le Pavillon d'éducation communautaire d'Hochelaga-Maisonneuve — PEC — a
comme mission l'éducation populaire et qu'il réalise sa mission par de
multiples activités et services;
«Considérant
que le [PEC] est un centre d'éducation populaire implanté depuis 50 ans au
coeur d'un quartier historiquement défavorisé;
«Considérant
que le [PEC] occupe ses locaux depuis plus de 40 ans et qu'il a signé un
bail avec le centre de services scolaire de Montréal jusqu'en 2032;
«Considérant
qu'en 2017 le ministère de l'Éducation a octroyé des sommes importantes pour la
rénovation du bâtiment au 1691, boulevard Pie-IX et que les sommes ont été
investies ailleurs;
«Considérant que le [PEC]
abrite huit autres organismes communautaires qui offrent des services de
proximité;
«Considérant
que plus de 1 000 résidents et résidentes du quartier utilisent
mensuellement les différents services du [PEC] et de ses organismes
résidents;
«Considérant
que le centre de services scolaire de Montréal a envoyé un avis d'éviction
sommant le [PEC] de quitter l'immeuble d'ici le 31 décembre 2023;
«Considérant
que la crise du logement affecte également l'accessibilité des locaux pour les
organismes communautaires;
«Considérant
qu'apprendre tout au long de sa vie est un droit;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au ministre de l'Éducation de proposer des solutions
pour le maintien des services offerts au [PEC] et d'intervenir auprès du
CSSDM afin de retirer l'avis d'éviction du 31 décembre 2023.» Merci.
• (10 h 10) •
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Je
vous avise qu'après la période des questions et réponses orales sera tenu le
vote reporté sur l'adoption du principe du projet de loi n° 40.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole, en question principale, au chef de l'opposition
officielle.
Bilan des réalisations du gouvernement
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. On le sait, maintenant, dans leur sixième année, nous avons
devant nous un gouvernement caquiste qui est mauvais, incapable de gérer les
finances publiques, incapable de livrer les
services publics. Ils sont partis depuis longtemps, les 7 milliards de
surplus que les libéraux avaient laissés en 2018, à l'arrivée de la CAQ,
ce qui fait même dire, le 7 novembre dernier, au ministre des Finances, je
le cite : «...toute dépense supplémentaire va nécessiter des emprunts.»
Fin de la citation.
Des
milliers de Québécoises et Québécois sont dans le besoin. On a appris qu'il y a
10 000 personnes dans la rue. Ça, c'est 44 % de plus
qu'en 2018. 872 000 Québécoises et Québécois par mois ont recours aux
banques alimentaires. Face à ça, le
gouvernement a décidé, a décidé, la semaine passée, de maintenir le
7 millions qu'ils vont donner aux Kings
de Los Angeles, une décision qu'ils auraient pu mettre de côté, ils ont décidé
de maintenir cette mauvaise décision.
En
santé, les Québécoises et Québécois, comparé à 2020, c'était 115 000 qui
étaient sur la liste d'attente en chirurgie. Aujourd'hui, c'est
49 000 de plus, 164 000.
Dans
un élan de lucidité, la vice-première ministre disait, le 29 septembre, je
la cite : Les gens nous appellent pour dire qu'ils n'ont pas de
place en garderie, pas de médecin de famille, leur école fait dur, le trafic
sur les routes, l'épicerie coûte cher. C'est le bilan caquiste.
Le premier ministre
réalise-t-il que, ses échecs, bien, les Québécois en souffrent?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bon, Mme la Présidente,
ceux qui écoutent la période de questions doivent se dire : Encore la même
cassette, hein, on peut les prévoir, «sixième année», «mauvais», les mêmes,
mêmes mots à chaque jour. On dirait que, je ne sais pas, il y a un
manque de créativité, tu sais, de la part du chef de l'opposition officielle.
Mme
la Présidente, le chef de l'opposition officielle nous parle de la situation
des finances publiques. Écoutez, même Carlos
Leitão, qui était le ministre des Finances, a dit : Ça n'a pas de bon
sens, les coupures que Martin Coiteux a exigées, entre autres, en santé. Gaétan Barrette, il a dit la même chose, Mme la
Présidente. Moi, j'invite le chef de l'opposition officielle à faire un petit exercice, à faire un petit
exercice, prendre juste le budget de la santé, là, disons, des
10 dernières années, de regarder les années libérales puis de
regarder les années de la CAQ. Il va se rendre compte, là, qu'on a corrigé,
avec ses supposés surplus, qui ont été faits sur le dos des malades, sur le dos
du réseau de la santé, on a corrigé les erreurs des libéraux, puis l'argent qui
était disponible, bien, est rendu dans le réseau de la santé, comme ça aurait
dû toujours être.
Des voix :
...
La
Présidente : On a écouté les questions et les réponses. Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente,
c'est un gouvernement qui ne réfléchit pas, c'est un mauvais gouvernement. Il dit qu'ils ont mis de l'argent? Ça ne marche
pas. Il répond quoi sur la question très précise des listes d'attente en
chirurgie? En 2020, c'était 115 000.
Aujourd'hui, c'est 164 000. Ça, c'est après trois plans de rattrapage. Ça
ne marche pas. Il est dans sa sixième
année, Mme la Présidente, il commencerait à être temps qu'il gouverne, qu'il
prévoie, qu'il fasse les bons choix, qu'il développe des visions. C'est autant
d'échecs dans tous ces dossiers. Puis, en santé, ils sont dans la rue, les
travailleurs.
La Présidente : Le premier ministre
et sa réponse.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, je vais donner un autre petit devoir au chef de l'opposition
officielle : qu'il aille se
promener dans les autres provinces, qu'il aille faire un petit tour dans les
autres provinces, qu'il aille dans les États du Nord-Est. Je rencontrais les gouverneurs, récemment, des États du
Nord-Est américain, ils ont tous le même problème. Pourquoi, Mme la Présidente? Parce que, durant la
pandémie, pour être capables de soigner, de traiter les gens qui avaient
la COVID, il a fallu reporter des chirurgies. C'est comme ça partout. Puis le
Parti libéral n'a rien à proposer.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : C'est
son échec, c'est son fiasco, et ce sont des centaines de milliers de
Québécoises et de Québécois qui en
font les frais. Il nous ramène la cassette de la pandémie. Dois-je lui rappeler
qu'un communiqué de presse émis par son
propre bureau, cabinet, le 28 janvier 2021... Je le cite : «...le
premier ministre a tenu à mentionner que les engagements pris par le gouvernement [...] seront respectés,
malgré la pandémie...» Alors, qu'il ne sorte pas, lui non plus, la cassette de
la pandémie, ça ne marche pas. Les centaines de millions, les milliards, il n'y
a pas de résultat...
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien,
je suis content que le chef de l'opposition officielle revienne sur la
pandémie. Le bilan qui a été fait par
la Santé publique est clair : il y a eu malheureusement, au Québec,
11 000 décès pendant la pandémie. Par contre, si on avait eu la même surmortalité que le reste
du Canada, il y aurait eu 21 000 décès. Si on avait eu la même
surmortalité qu'aux États-Unis, il y aurait eu 31 000 décès.
Grâce à nos mesures, on a sauvé entre 10 000 et 20 000 vies.
Mme la
Présidente, je pense que l'équipe de la Santé a fait son possible dans une
situation qui était difficile, puis maintenant tous les gouvernements...
La Présidente : En terminant.
M. Legault : ...ont le défi de
faire du rattrapage.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente,
durant leur premier mandat, le premier ministre n'a pas géré le Québec, il a
géré la pandémie. Là, il a son premier mandat — il va dire «mon
deuxième mandat» — la
première année on voit le fiasco : aucune vision, cinq ans de perdus, nie
la pénurie de main-d'oeuvre, et aujourd'hui on voit les grèves qui touchent la santé, l'éducation, le secteur public.
C'est son échec. Vous aviez dit : Jugez-nous sur les résultats. C'est
autant d'échecs...
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, parlons-en, des résultats, parlons d'économie. Pendant le premier
mandat, l'écart de richesse entre le Québec puis l'Ontario puis entre le Québec
et le reste du Canada a été réduit. Les salaires
ont augmenté plus vite au Québec que dans le reste du Canada puis qu'en
Ontario. Ça n'arrivait pas, ça, avec les libéraux.
La Présidente : En question
principale, je reconnais la députée de Westmount—Saint-Louis. La parole est à vous.
Financement du Service de police de la ville de Québec
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci, Mme la Présidente.
Ce matin, on apprenait dans La Presse que le nombre d'homicides a
augmenté de 8 % au Canada en 2022 et que cette tendance se fait aussi
sentir au Québec. Depuis le début de l'année 2023, la ville de Québec a été le théâtre de huit
homicides. C'est deux fois plus que l'an dernier. Mais ça ne semble pas
inquiéter le ministre. Dans une entrevue
au Soleil, le ministre de la Sécurité publique dit,
et je le cite : «Le nombre de meurtres depuis 2017 à Québec est en moyenne de six. Cette année,
on a sept meurtres sur le territoire de la ville de Québec, il reste un mois.»
Alors,
pendant que le ministre fait le décompte du nombre acceptable d'homicides à
Québec, les policiers, eux, lui demandent de l'aide supplémentaire. Ils ont
besoin de plus de policiers sur le terrain pour mieux prévenir. Hier, on
apprenait que le directeur de la
police de la ville de Québec a demandé une aide supplémentaire au gouvernement
du Québec il y a un an, mais qu'il attend toujours une réponse.
Mme la Présidente,
est-ce que le ministre va répondre au directeur de police de Québec?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, je dirais, d'entrée de jeu,
un instant, dans le ton de la députée. Il n'y a personne ici qui banalise le
nombre de meurtres, là, il n'y a personne qui le banalise, là. Ce que j'ai dit,
c'est que, dans les dernières années,
à Québec, dans les cinq dernières, la moyenne de meurtres a été de six. On est
à sept. Il reste un mois. Chaque meurtre, chaque tentative, c'est un de
trop, c'est un de trop.
Maintenant, on aide
la ville de Québec dans différents programmes. C'est plus de
17 millions de dollars qu'on investit dans différents programmes pour
supporter la ville de Québec. Je l'ai mentionné, Mme la Présidente, s'il y a besoin d'aide du côté des enquêtes, pour la ville
de Québec, la Sûreté du Québec peut être disponible. On a rencontré la ville de Québec, on sait qu'il y a des situations
particulières, on suit la situation de très, très près et on ne banalise pas du
tout, du tout le nombre de meurtres sur le territoire de la ville de Québec, on
prend la situation très au sérieux.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : ...2022, l'ancienne
ministre de la Sécurité publique annonçait 250 millions de dollars supplémentaires sur cinq ans pour lutter contre la
violence armée à Montréal et pour engager 450 policiers de plus. Une belle
annonce. Mais la violence armée, ça ne s'arrête pas sur l'île de Montréal, Mme
la Présidente, il y en a aussi ici, à Québec, à la capitale nationale.
Mme
la Présidente, pourquoi le nouveau ministre de la Sécurité publique refuse de
donner une aide supplémentaire au service de police de Québec pour mieux
protéger la population?
• (10 h 20) •
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, c'est trop facile de comparer Montréal à Québec. Il y a
eu une situation, à Montréal, plus que
particulière, dans les derniers mois, c'est pour ça qu'on a aidé Montréal à la
hauteur de 225 millions de dollars
pour 225 nouveaux policiers, en ajout, là, pas des policiers qui
remplaçaient ceux qui partaient à la retraite. On a fait la même chose pour la
ville de Laval. La ville de Québec est une et reste une des villes les plus
sécuritaires en Amérique du Nord. Il y avait un palmarès, hier, qui le
confirmait. Donc, je le répète, on ne banalise rien, on analyse chaque cas,
selon la situation.
La
Présidente : En terminant.
M. Bonnardel : Et, je l'ai mentionné, si
besoin d'aide du côté des enquêtes, la Sûreté du Québec sera disponible
pour aider la ville de Québec.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Franchement! Ils sont déjà en temps supplémentaire. Ils n'ont pas plus
d'effectifs pour cette réponse-là. En
septembre dernier, le gouvernement caquiste annonçait 20 millions pour
lutter contre la violence armée à
Laval. C'est trois fois moins de ce qu'ils avaient demandé. D'ailleurs, le
maire de Laval, à côté du ministre, a dit : La vie d'un Lavallois ne vaut pas moins que celle
d'un Montréalais. À Québec, ils en demandent plus, mais tout ce qu'ils ont
eu droit, c'est 7 millions de dollars pour les Kings de Los Angeles.
Mme la Présidente, est-ce que la vie d'un
résident de Québec vaut moins que celle d'un Montréalais?
La
Présidente : La réponse du ministre. On vous écoute.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Mme la Présidente, là,
comparer la situation de la violence armée, sérieusement, là, sérieusement,
entre Montréal, Québec et Laval, un instant,
là, un instant. Québec reste et est une des villes les plus sécuritaires en
Amérique du Nord, je le répète, là,
n'essayez pas de me faire dire que je banalise le nombre de meurtres, je donne
des faits, je donne des faits sur les
dernières années. Il y a un meurtre de plus à Québec, en 2023, si on suit la
moyenne des dernières années. On est
là pour aider toutes les villes du Québec, pour sécuriser le territoire
québécois, et on analyse chaque situation selon les faits.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais la députée de Notre-Dame-de-Grâce. La parole est à vous, juste à
vous. On l'écoute.
Inspection des projets à risque environnemental
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw :
Merci, Mme la Présidente. En 2020, le ministère de l'Environnement a établi
un nouveau régime d'autorisation
environnementale qui se disait plus simple, plus clair et plus prévisible. Le
ministre affirmait alors que sa réforme allait permettre à ses inspecteurs de
se concentrer sur les projets et, je cite, «qui ont une réelle incidence
environnementale». Mais la réalité, sur le terrain, est bien contraire. Le
nombre d'inspections est en chute libre, en chute libre, Mme la
Présidente.
Au
printemps dernier, la Commissaire au développement durable disait que le manque
de présence des inspecteurs nuit à la
protection des milieux naturels, et ce, malgré les engagements du Québec en
matière de biodiversité à la COP15 il y a à peine un an.
Comment
peut-on se fier sur un gouvernement qui se dit leader mondial en environnement,
mais qui n'est même pas capable de faire des inspections sur le terrain?
La
Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La Présidente :
... — pas de
bravo — du
ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques,
de la Faune et des Parcs.
M. Benoit Charette
M. Charette : ...Mme la Présidente. Je
suis un petit peu surpris que le Parti libéral pose cette question-ci, qui est
très légitime au demeurant. Mais, lorsqu'on est arrivés au pouvoir, on a
constaté un fait assez troublant : dans les années précédentes, il y a eu
des coupures au niveau du ministère de l'Environnement, des coupures qui ont
engendré des pertes de postes au
niveau des inspections. J'ai quelques chiffres sous les yeux. En 2017-2018, on
avait 269 inspecteurs. Aujourd'hui, on en a 318. Donc, on est en période de rattrapage, on est en train de
réembaucher les inspecteurs que le Parti
libéral, alors qu'il était au
pouvoir, a littéralement congédiés ou mis à pied. Donc, ce n'était certainement
pas la bonne approche. Et, oui, ça a engendré des délais, dans certains
cas, plus longs pour ce qui est de certaines inspections et ça a empêché
certaines inspections de se faire, mais, par
la suite, heureusement, changement de gouvernement, des budgets qui ont été
bonifiés, et on le voit au niveau du nombre d'inspecteurs, on le voit
aussi au niveau du travail qui est fait.
Et,
effectivement, la collègue a raison, on a procédé à une réforme au niveau des
processus d'évaluation environnementale pour privilégier la voie des...
La
Présidente : En terminant.
M. Charette :
Je répondrai à la prochaine question.
La Présidente :
Et, je vais vous annoncer, M. le
député de Pontiac, je vous entendais un petit peu trop. Alors, première
complémentaire.
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Bien que ce gouvernement
aime blâmer les gouvernements libéraux antérieurs, les inspections sur le
terrain sont en baisse depuis 2019, avec la CAQ. Depuis, on favorise des
inspections hors site, par téléphone, par ordinateur. Avant l'arrivée de la CAQ, on qualifiait ça comme étant des
vérifications à distance et non pas des inspections.
Est-ce que le
ministre comprend que, s'il y a moins d'inspections, il y a plus de risques
environnementaux?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Benoit Charette
M. Charette : ...l'interprétation
de la collègue n'est pas la bonne. On a plus d'inspecteurs. Donc, ce n'est pas
une question de nombre d'inspecteurs. L'approche a été changée, j'allais
le mentionner à la question précédente. On a revu la procédure d'évaluation pour favoriser notamment les déclarations de
conformité, et les inspecteurs se concentrent sur les cas qui sont susceptibles d'engendrer
davantage d'impacts négatifs au niveau environnemental. Et cette présence-là
sur le terrain, elle est accrue. On parle
aussi de différentes techniques d'enquête qui ont été développées, au cours des
dernières années, qui n'impliquent
pas à chacune des fois un déplacement sur le site : recours aux drones,
effectivement, enquêtes qui peuvent se faire...
La Présidente : En terminant.
M. Charette : ...sous forme de
questionnaire. Et, dès qu'il y a un doute, il y a un déplacement...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Restons
sur les faits. L'an dernier, le ministère a émis 2 300 autorisations
pour des projets qui risquent de
nuire à l'environnement. Sur ce nombre, seulement un quart des dossiers jugés à
risque ont subi une inspection sur le
terrain. Seulement un quart, Mme la Présidente. Selon le président du syndicat
des inspecteurs, on devrait faire une inspection
pour chacun des dossiers. Il disait même, et je cite : «C'est complètement
aberrant. [...]On délivre des permis de polluer.»
Que lui répond le ministre?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Benoit
Charette
M. Charette : Encore là, je
vais peser mes mots. L'approche a été modernisée, en partenariat avec le
milieu, justement, ces modifications
réglementaires ont fait l'objet de consultations, et ce que ça a démontré,
c'est que c'était attendu, c'était
attendu pour les promoteurs mais également d'un point de vue strictement
environnemental pour une plus grande prévisibilité. Mais, à chaque fois qu'il y
a un risque environnemental, à chaque fois qu'on est en présence d'un promoteur
qui a un bilan qui est moins reluisant, les inspections se font plus
régulières.
Mais j'invite
la collègue à revoir aussi les approches qui peuvent être celles de son parti
politique. À partir du moment où on a des techniques d'enquête qui sont
plus efficaces, à partir du moment où on a...
La Présidente : En terminant.
M. Charette : ...plus
d'inspecteurs, on corrige les erreurs du précédent gouvernement.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Hausse
du salaire minimum
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Mme la Présidente. On ne s'excusera pas de fêter Noël. Moi, je suis d'accord
avec le leader du gouvernement. Fêter Noël, c'est important, au Québec.
Sauf que, pour fêter Noël...
Des voix : ...
La
Présidente : Vous connaissez le règlement, ce que vous venez de
faire est complètement à l'encontre de notre règlement, vous devez vous abstenir d'applaudir, et on perd du temps. M.
le ministre de la Culture, je vous entends. Il n'y a qu'une personne qui posait la question, ici, c'est
le chef du deuxième groupe d'opposition. Je veux l'entendre. On se tait
et on l'écoute.
M. le leader, votre question de règlement, je
vous prie. Laquelle?
M. Leduc : Est-ce qu'on peut
recommencer la question au complet, Mme la Présidente?
Des voix : ...
La
Présidente : Il s'agit d'une joute parlementaire, ici. J'ai
tranché, j'ai décidé. On se tait. On écoute la question. M. le chef,
poursuivez, je vous prie. Et on l'écoute.
M. Nadeau-Dubois : Sauf
que, pour fêter Noël, ça prend des cadeaux en dessous du sapin, ça prend de la
dinde sur la table, de la tourtière
pour certains, puis surtout ça prend des sous, de l'argent pour payer tout ça.
Il y a presque un an, jour pour jour, j'ai demandé au premier ministre
quel salaire que ça prenait pour vivre comme du monde au Québec. Il n'a jamais eu le courage de me répondre clairement.
Entre-temps, tout s'est mis à coûter plus cher au Québec. Entre-temps, il y a 200 000 personnes qui se sont
ajoutées dans les files des banques alimentaires, 200 000 personnes
de plus en un an.
Alors,
si le premier ministre veut vraiment sauver Noël, qu'il me dise quel genre de
réveillon on peut se payer en faisant
le salaire minimum au Québec, 15,25 $ de l'heure. Quel genre de réveillon
on peut se payer si on fait 16 $, 17 $, 18 $ de l'heure
au Québec?
Je
répète ma question de l'an passé : Est-ce qu'il trouve ça normal, du monde
qui travaille à temps plein puis qui vont
avoir besoin, cette année, pour la première fois d'un panier de Noël, pour
fêter Noël? C'est quoi, le salaire que ça prend, selon lui, au Québec,
en 2023, pour vivre comme du monde puis fêter Noël?
• (10 h 30) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, content de voir le virage du co-porte-parole de
Québec solidaire, hein? Il y a un an, il
nous parlait d'ajouter des taxes orange. Là, il commence à s'intéresser au
portefeuille des Québécois. Donc, peut-être que, quand il était contre
les chèques de 500 $ ou de 400 $, 600 $, quand il était contre
les baisses d'impôt, quand il était contre
le crédit d'impôt de 2 000 $ aux personnes de 70 ans et plus...
il pourrait peut-être nous dire : Oui, j'étais en erreur, j'étais
en erreur. Il faut offrir plus aux Québécois.
Mme
la Présidente, je le disais tantôt, depuis que la CAQ est au pouvoir, les
salaires augmentent plus vite au Québec que dans le reste du Canada.
Maintenant,
revenons sur le salaire minimum. Il y a des étudiants qui travaillent dans des
dépanneurs. Si, demain matin, on
écoute Québec solidaire puis qu'on augmente tout d'un coup à 20 $ le salaire
minimum, il y a un risque que ces étudiants-là n'aient pu accès à ces
jobs-là parce que les jobs ne seront plus là.
L'autre
chose aussi que j'aimerais qu'il discute avec Émilise, sa nouvelle
co-porte-parole, c'est que, dans certaines régions, le salaire moyen est plus
bas. Donc, faire du mur-à-mur à la Québec solidaire, ce n'est pas une bonne
idée.
Donc,
Mme la Présidente, je pense qu'on fait les efforts, plus que jamais un
gouvernement n'a fait, pour aider, pour mettre de l'argent dans le
portefeuille des Québécois...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault :
...pas des taxes orange.
La Présidente :
Je vous rappelle qu'on
s'interpelle par notre titre. Il s'agit du chef du deuxième groupe
d'opposition. Première complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Hier, le premier ministre,
il m'accusait de défendre le méchant gros lobby des profs. Aujourd'hui, il reprend textuellement les lignes
de communication des lobbys anti-salaire minimum. En ce moment, là, le taux de chômage, au Québec, il n'a presque jamais
été aussi bas, puis, en même temps, il n'y a jamais eu autant de monde
dans les banques alimentaires. Ça, ça veut dire que le salaire minimum est trop
bas.
Est-ce que le premier
ministre est d'accord?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente, je
rappelle au chef... au co-chef, au co-porte-parole de Québec solidaire qu'on a
augmenté de 50 % l'aide sociale. Il se cogne la tête, Mme la Présidente.
Est-ce que ça veut dire qu'il n'est pas d'accord avec ça, qu'on a augmenté de 50 % l'aide sociale aux personnes qui
ont des contraintes en emploi? Est-ce que ça veut dire qu'il n'est pas d'accord qu'on a augmenté le
financement des organismes communautaires de 50 %? Oui, je persiste et je
signe, Québec solidaire, c'est le lobby des syndicats.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Je lui parle du salaire
minimum, il me répond en me parlant de l'aide sociale puis des syndicats.
Qu'est-ce que le premier ministre ne comprend pas? Le monde, ils travaillent à
temps plein au salaire minimum, ils travaillent à temps plein à 16 $,
17 $, 18 $ de l'heure, puis ils ont besoin de banques alimentaires
pour manger. Puis le premier
ministre, il est d'accord avec ça? Il accepte ça, lui? Il trouve ça correct, du
monde qui travaille à la sueur de leur front puis qui ont besoin d'un
panier de Noël cette année? Le premier ministre est d'accord avec ça?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, encore une fois, Québec solidaire fait comme s'il avait le
monopole de la compassion. Les députés, là, de la CAQ aussi sont dans
des comtés qui s'assurent qu'on aide les banques alimentaires. Il n'y a jamais eu autant d'argent qui a été donné
aux banques alimentaires. On aide, Mme la Présidente, le plus qu'on est capables d'aider puis on va continuer de le faire.
Le ministre des Finances l'a dit : s'il y a besoin de plus d'argent, on va
ajouter plus d'argent. Mais, couper des emplois à des étudiants dans des
dépanneurs, nous, on pense, ce n'est pas une bonne idée.
La Présidente : En question
principale, je reconnais la députée de Mercier. La parole est à vous, juste à
vous. On vous écoute.
Services aux élèves vulnérables ou en difficulté
d'apprentissage
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Hier, on a terminé l'étude détaillée du projet de loi qui abolit le Conseil supérieur de l'éducation. Alors
que ceux et celles qui tiennent nos classes à bout de bras sont dans la rue
pour sauver l'école publique, le ministre,
lui, il trouve que c'est important de faire taire un organisme qui sonne
l'alarme sur l'école à trois vitesses depuis des années.
Pourtant, les
effets de l'école à trois vitesses se font sentir à tous les jours, à tous les
jours, dans la vie des élèves. Le nombre d'élèves en difficulté n'a
jamais été aussi important, parce que, contrairement aux écoles privées, les
écoles publiques ne refusent personne. Les
profs tout seuls, sans les orthopédagogues, sans les orthophonistes, sans les
TES, sans les professionnels, n'y
arrivent pas. C'est une des raisons pour lesquelles le personnel scolaire est
dans la rue. Je le sais parce que je
leur parle, moi, aux gens qui sont en grève. Si le ministre leur parlait et les
écoutait, il comprendrait leur détresse.
Qu'est-ce que
le ministre va faire pour ramener les professionnels dans nos écoles, pour les
aider et pour aider les élèves en difficulté?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Bien
oui, Mme la Présidente, on a effectivement terminé l'étude article par article
du projet de loi n° 23 hier, et effectivement
on en est très fiers parce qu'on met en place un nouveau régime de données qui
va nous permettre de connaître beaucoup plus
ce qui se passe au sein de notre réseau de l'éducation et donc de prendre de
meilleures décisions. On pourra notamment, grâce à ces données, aider
plus rapidement les élèves qui sont à besoins particuliers, Mme la Présidente. On va pouvoir agir avant la fin
de l'année. On va pouvoir savoir quels sont nos élèves qui sont à risque
de décrochage et leur apporter de l'aide pour éviter le décrochage.
On met également en place, avec 23, Mme la
Présidente, l'institut d'excellence en éducation, qui va identifier les meilleures
pratiques pédagogiques basées sur les données probantes et qui va nous
permettre, donc, de diffuser ces pratiques
pédagogiques efficaces pour faire en sorte, justement, de favoriser la réussite
scolaire et d'aider nos profs qui en
ont besoin. On met également en place, Mme la Présidente, un cadre pour
soutenir, pour renforcer la formation continue, on en est très fiers. Et, oui,
on met en place également un régime de gouvernance qui va faire en sorte qu'il
va y avoir un régime...
La Présidente : En terminant.
M. Drainville : ...encore plus
efficace au niveau de la direction du réseau. Merci beaucoup.
La Présidente : Première...
Des voix : ...
La Présidente : Pas de commentaire.
Première complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Ça
prend des professionnels dans nos écoles pour aider les élèves en difficulté,
et, pour les avoir, bien, ça prend des bonnes conditions de travail. Ce n'est
pas pour rien que les parents sont solidaires dans la grève. Demandez à n'importe quel parent d'un élève en
difficulté, ce qu'ils veulent, là, en plus des profs, c'est que leurs enfants aient accès à des
services d'un orthophoniste, d'un orthopédagogue, d'un TES, des professionnels
qui quittent le réseau parce qu'ils ont des mauvaises conditions de
travail.
Quand est-ce que le
ministre va exiger que son gouvernement mette une offre sur la table qui
ramènerait les professionnels pour aider les élèves en difficulté?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Bien, Mme la Présidente,
on est très fiers, nous, de l'offre qui est sur la table, présentement, très,
très fiers.
Elle
parlait des visites d'écoles, je suis rendu à 55 écoles visitées, Mme la
Présidente, 55 écoles. Et, oui, je parle aux profs puis je parle au personnel, quand je vais dans les écoles. Et
ce qu'elles me demandent, c'est de l'aide. Et on leur apporte de l'aide avec l'offre que nous avons mise
sur la table par le truchement de l'excellent travail de notre présidente
du Conseil du trésor.
Alors,
des aides à la classe, je les ai vus à l'oeuvre, j'ai parlé aux enseignantes
qui en bénéficient, et elles me disent : Ça a changé ma vie, je ne me passerais plus des aides à la classe. On
propose d'en étendre... d'étendre ces aides à la classe dans
15 000 classes du Québec.
La
Présidente : En terminant.
M. Drainville :
Et je parlerai de l'offre salariale au retour, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : On parle des
professionnels. L'aide à la classe, là, c'est bien beau, mais ce n'est pas ça
qui va aider les élèves en
difficulté. Il n'y a rien qui intéresse le ministre. N'allez pas voir...
n'allez pas dans les écoles, les écoles sont fermées à cause du
gouvernement, qui mettent des mauvaises offres qui ne permettent pas
d'améliorer les conditions de travail.
L'école à trois vitesses, ça n'intéresse pas le ministre. La composition de la
classe, ça n'intéresse pas le ministre. La lourdeur de la tâche, ça n'intéresse
pas le ministre. L'augmentation du nombre d'élèves en difficulté, ça
n'intéresse pas le ministre.
Est-ce qu'il peut au
moins, s'il vous plaît... est-ce qu'il peut au moins, s'il vous plaît,
s'intéresser...
La
Présidente : La réponse du...
Une voix :
...
La
Présidente : M. le
leader du gouvernement, je vous vois. Quelle est votre question de règlement?
Parce que moi, je n'en vois pas.
Des voix :
...
La Présidente :
Alors, j'aimerais entendre... La question était légitime.
Une voix : ...
La
Présidente : Merci, M. le leader, merci de vos lumières. J'aimerais
entendre le ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Mme la Présidente, avec
juste l'offre qui est sur la table, là, à la fin du contrat de travail, juste
avec l'offre qui est sur la table,
une enseignante qui est au sommet de l'échelle, à 92 000 $, va faire
tout près de 102 000 $ par année.
Ça démontre, je pense, le sérieux de notre offre. Par ailleurs, sur les élèves
à besoins particuliers, les budgets ont augmenté, depuis qu'on est là,
de 2,6 à 3,4 milliards, c'est une augmentation de 36 %. Augmentation
du nombre de TES : près de 3 000
de 2017 à 2021. Les personnes en soutien aux élèves, une augmentation de 1 900 personnes.
Des nouveaux professionnels dans les classes, 667.
La
Présidente : En terminant.
M. Drainville : Combien de classes
spéciales créées? Plus de 700, Mme la Présidente. On s'occupe des élèves à
besoins particuliers.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le
député d'Hochelaga-Maisonneuve. On l'écoute.
Projet
de loi visant à rendre le système de santé
et de services sociaux plus efficace
M. Alexandre
Leduc
M. Leduc :
Merci, Mme la Présidente. La
mégaréforme de la santé a été déposée par la CAQ le 29 mars dernier.
Quelques semaines à peine après son dépôt,
la CAQ laissait déjà entendre qu'il fallait l'adopter vite, vite avant la fin
de la session. Tout le monde a
sourcillé, c'est bien normal, on ne digère pas un mastodonte de 1 200 articles
en commission aussi rapidement. C'est
le deuxième plus gros projet de loi de l'histoire de ce Parlement. Un éléphant,
ça se mange une bouchée à la fois. Et
c'est ce qu'on fait, Mme la Présidente. Mes collègues de Rosemont et de Saint-Henri—Sainte-Anne participent patiemment aux
travaux, posent des questions, font des suggestions, ils font leur travail, c'est
normal, ça prend du temps. On prend le temps
de faire notre travail comme il faut. Et force est de constater que le
gouvernement était quand même très pressé d'imposer sa réforme, parce que, sur
les 620 articles traités à ce jour, au moins la moitié ont nécessité un amendement du gouvernement. C'est ça
qui est long, Mme la Présidente, c'est que le gouvernement amende son
propre projet de loi.
On
est dans le dernier blitz avant la fin des travaux, avant les fêtes. Je regarde
le leader parlementaire. Peut-il me garantir qu'il n'y aura pas de
bâillon sur le p.l. n° 15?
• (10 h 40) •
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Écoutez, si, Mme la Présidente,
le député veut me faire dire que l'opposition a bien collaboré, au cours
des huit derniers mois, dans ce projet de
loi là, je suis d'accord avec lui. On a eu une excellente collaboration autant
du Parti libéral, de Québec solidaire et du Parti québécois, une
excellente collaboration.
Il
y a trois semaines... il y a deux semaines, pardon, lorsqu'on est revenus pour
le dernier blitz, j'ai déposé un plan de
travail pour les trois prochaines semaines en disant : Voici ce qu'il nous
reste à faire, voici tous les blocs importants que nous avons faits,
parce qu'on a couvert l'essentiel du projet de loi. Il nous restait deux blocs
importants, la semaine dernière, deux blocs
importants, et, ces deux blocs-là, là, en date d'hier, là, on avait presque
complété le deuxième. Ce qu'il va
nous rester à faire, au cours des prochains jours, c'est de regarder des
éléments, je dirais, administratifs, qui sont tout aussi importants, mais, si on a la même
collaboration de l'opposition qu'on a eue au cours des huit derniers mois, on
est capables d'accomplir... parce que c'est important de terminer ce projet de
loi là, parce que les Québécois ont besoin des changements...
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé :
...des leviers qu'on a dans ce projet de loi pour continuer la réforme de
la santé. Merci beaucoup.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Alexandre
Leduc
M. Leduc :
J'ai un tableau didactique, Mme la Présidente. Regardez bien. En orange,
c'est le nombre d'articles que contiennent
les gros projets de loi des dernières années, et j'ai besoin de deux pages pour
le projet de loi n° 15. En date d'aujourd'hui, là, on est à
peine rendus à la moitié du traitement des articles, et regardez bien en
dessous, en bleu, le nombre d'amendements, il
y a plus d'amendements déposés et adoptés au projet de loi n° 15 qu'il n'y
a d'articles des autres gros projets de loi. C'est ça qui fait que c'est
long.
Le
ministre dit qu'on travaille bien, je suis content de l'entendre. Est-ce que le
leader — je
regarde le leader — peut
me garantir, oui ou non...
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, c'est vraiment un beau tableau. Je suis impressionné,
c'est vraiment beau. Sauf qu'il y a deux
façons de regarder le travail qu'on fait. Est-ce qu'on regarde le volume ou on
regarde l'importance des sujets qu'on
a traités? Moi, je vous dis, et je le dis depuis le début, on avait huit grands
thèmes à traiter dans le projet de loi n° 15, que ce soit la gouvernance clinique, la création
de Santé Québec, il y avait huit grands thèmes qu'on voulait faire. Hier,
juste par exemple, on a traité des relations de travail. C'est important, les
relations de travail, combien on va avoir de catégories,
combien on va être capables de travailler à simplifier notre gouvernance
syndicale, le nombre de conventions collectives.
Vous savez, Mme la Présidente, le même tableau, je peux le faire. Les grands
sujets ont été traités. Merci beaucoup.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
Mme la Présidente, vendredi
dernier, on a reçu en liasse 60 amendements pour parler du régime du
travail. Ça prend du temps, il faut en discuter. Et, au moment où on se parle,
on vient de recevoir du cabinet 115 nouveaux amendements sur l'enjeu des antécédents
judiciaires. Il y a plein de nouveaux amendements qu'ils nous ont acheminés au
fur et à mesure de l'étude de ce
projet de loi là. Des fois, il y a un nouveau sujet qu'on aborde qui n'était
pas dans le projet de loi original. Ça prend du temps, il faut en
discuter, c'est normal.
Je regarde le leader.
Y aura-t-il un bâillon, oui ou non?
La
Présidente : La réponse du leader du gouvernement.
M. Simon
Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette :
Mme la Présidente, aujourd'hui on siège jusqu'à 22 h 30, demain
on siège, mardi on siège jusqu'à 21 h 30, mercredi jusqu'à
22 h 30. On est en session intensive. Le ministre de la Santé est là,
c'est sa 40e ou 41e journée en étude
détaillée. Il a fait les consultations pendant deux semaines. Vous avez posé
toutes vos questions, et le ministre
de la Santé est encore disponible durant toutes les séances. On est capables,
ensemble, d'arriver à l'adoption, parce que ce que ça va faire, c'est
d'améliorer le réseau de la santé. Puis j'espère que vous avez le même objectif
que tous les Québécois, de faire en
sorte de donner les outils à l'État québécois pour faire en sorte d'offrir des
meilleurs services de santé au Québec. Alors, on compte sur votre grande
collaboration au cours des prochains jours.
La Présidente :
Et je vous rappelle, M. le leader,
qu'on s'adresse à la présidence. Et ici on a la deuxième complémentaire?
Une voix : ...
La
Présidente : Nous passons à la principale. En question principale...
Mon erreur. En question principale, je reconnais le député de Maurice-Richard.
La parole est à vous.
Maintien du monopole d'Hydro-Québec
en
matière de transport d'électricité
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Hier, Mme la Présidente,
il s'est passé quelque chose d'incroyable, la CAQ a voté contre une motion qui
réitérait simplement l'importance de maintenir le monopole de distribution
d'Hydro-Québec. René Lévesque devait se retourner dans sa tombe.
Alors, la question, c'est : Pourquoi?
Il
y a quelques semaines, le gouvernement a donné son appui au projet TES Canada,
un projet des Desmarais, alors que ce projet va à l'encontre du monopole
d'Hydro-Québec. Le ministre prétend que ce projet est de l'autoproduction,
mais l'article 60 de la Loi de la Régie
de l'énergie est très clair, l'autoproduction, c'est sur le terrain d'une
entreprise ou, je cite, «sur un
emplacement adjacent». Or, le projet TES à Shawinigan prévoit la production
d'énergie sur 200 kilomètres carrés, sur 12 municipalités.
Est-ce
que, pour le ministre, une personne qui habite à 40 kilomètres de chez lui
est encore son voisin? Est-ce qu'il peut admettre que ce projet des
Desmarais à Shawinigan est illégal aux yeux de la loi actuelle?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Économie, de l'Innovation et
de l'Énergie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Mme la Présidente, je confirme en cette Chambre que le projet de TES Canada
est légal, et j'encourage le député à voir des avis contraires s'il le veut.
Maintenant,
le contexte du projet est important à cibler. On se rappelle qu'Hydro-Québec,
comme monopole, devait offrir des
mégawatts à tous les demandeurs industriels, commerciaux ou résidentiels.
Malheureusement, il est arrivé une situation de contingentement entre l'offre et la
demande. Donc, maintenant, les entreprises peuvent, comme c'est permis par la loi, faire de l'autoproduction à condition
qu'elles ne sont pas sur le réseau de distribution d'Hydro-Québec, et
ça, c'est non négociable, parce qu'au Québec
on a une force d'avoir un réseau homogène qui va demeurer totalement sous le
contrôle d'Hydro-Québec.
Maintenant,
l'autoproduction, c'est permis pour les entreprises qui ne peuvent pas recevoir
des mégawatts d'Hydro-Québec, à condition qu'ils le fassent sur des terrains
privés et qu'ils alimentent leurs opérations en ne passant pas par le réseau d'Hydro-Québec. Et c'est une
politique qui est très saine, qui existe depuis toujours et qui va
demeurer.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Adjacent :
«Situé à la frontière de». C'est la loi. Est-ce qu'on peut me faire croire, Mme
la Présidente, qu'une éolienne à Sainte-Thècle ou à Saint-Tite est
adjacente à une usine qui se trouve ici, à Shawinigan? Ce n'est pas compliqué, Mme la Présidente, dans l'état des
choses actuelles, TES Canada, c'est un projet illégal. Le ministre de
l'Économie a déjà critiqué les règles
d'éthique auxquelles il est assujetti, on est rendu à se féliciter de projets
qui sont contraires à la loi.
Peut-il confirmer qu'il a l'intention de mettre
fin au monopole...
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Mme
la Présidente, au contraire, je vais encourager un tel projet. Encore une fois,
je le répète, le projet est légal sous toutes ses formes.
Deuxièmement, la raison pourquoi c'est légal,
c'est qu'on demande aux entreprises, aux services s'ils veulent produire leur propre électricité sur des terrains
privés et qu'ils alimentent leurs opérations sans passer par le réseau d'Hydro-Québec, qui pourrait être contingenté. C'est non
seulement permis, c'est désirable. Alors, j'encourage les entreprises à
copier le modèle de TES Canada.
La Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Mme
la Présidente, on a du mal à comprendre le mot «adjacent», mais comprenons le
mot «transport». Actuellement, le
transport, c'est un monopole d'Hydro-Québec. Et, si on met une éolienne à Sainte-Thècle, à
Saint-Tite ou à Hérouxville, il va bien falloir la transporter à
Shawinigan, et, non, ce n'est pas légal de transporter à Shawinigan.
Est-ce que,
oui ou non, vous allez changer la loi pour permettre à ce projet-là de devenir
légal? Et pourquoi vous êtes-vous opposés à une motion qui, juste,
garantit le monopole d'Hydro-Québec sur le transport, justement?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Encore
une fois, c'est inexact, ce qui a été mentionné, parce que, je répète, les
éoliennes, les panneaux solaires que TES Canada ou d'autres entreprises
vont placer sur leurs territoires ou terrains privés vont être alimentés directement à l'opération qui est assujettie à ces
mégawatts-là. Donc, jamais, dans le cas de TES Canada, on ne va passer sur le
réseau d'Hydro-Québec, parce que ça, ce serait illégal, et ça, ça demanderait qu'Hydro-Québec soit d'accord.
Donc, je
répète, c'est légal de produire sa propre électricité dans la mesure où on est
en arrière du compteur et on va directement dans l'usine. Et, dans le
contexte, aujourd'hui, où on a une pénurie de mégawatts...
La Présidente : En terminant.
M. Fitzgibbon : ...on
a des projets industriels très porteurs pour le Québec, j'encourage les gens à
suivre TES Canada.
• (10 h 50) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du troisième groupe d'opposition.
Demandes du Québec au
gouvernement fédéral en matière de culture
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, la CAQ aime beaucoup parler de
fierté, de fierté d'être Québécois, de
fierté du Québec. S'il y a quelque chose qui nous rend fiers, au Québec, c'est
bien notre musique québécoise. Mais, pour pouvoir profiter de ce que nos
musiciens et musiciennes font, il faut que ça puisse se rendre aux oreilles des
Québécoises et des Québécois.
Or, les
habitudes des consommateurs au Québec ont bien changé. Les ventes d'albums
québécois ont dégringolé de 80 % en 10 ans au profit des plateformes
d'écoute essentiellement, des plateformes qui sont à peine ou pas du
tout réglementées et qui n'ont aucun intérêt pour la promotion de la culture
québécoise. Ouvrez le top 100 canadien des chansons, là, puis vous ne trouverez aucune chanson en français,
essentiellement parce que ces plateformes ne considèrent pas que le
Québec est un pays et donc n'adaptent pas leur algorithme à la spécificité
québécoise.
L'attentisme
de la CAQ, la démission de la CAQ sur cette question-là se traduit par quelque
chose de grave : notre musique n'apparaît pas en ligne. Et qui en paie la
note? Bien, ce sont nos artistes, qui reçoivent des grenailles en revenus
d'écoute, mais c'est le Québec tout entier qui est privé de notre musique
québécoise.
Pour remédier
à la situation, la CAQ s'est fait élire en 2018 avec la promesse de rapatrier
les pouvoirs en culture pour permettre d'agir sur cette question
importante.
Ma
question au premier ministre : Après cinq ans au pouvoir, quels sont les
pouvoirs en culture que le gouvernement a réussi à obtenir du fédéral?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, le chef du troisième groupe d'opposition soulève une
question qui est très pertinente.
C'est vrai un peu partout dans le monde, les plateformes américaines, que ce
soit Spotify, que ce soit Netflix, pour ce qui est des séries ou des films, font
qu'actuellement c'est difficile pour nos artistes de rejoindre le public. Donc,
le ministre de la Culture est en train de se pencher sur ce dossier-là, oui, il
en discute aussi avec le gouvernement fédéral. Mais, en tout respect, je pense que, si demain matin le Québec était
souverain, il y aurait le même enjeu, c'est-à-dire que les jeunes, entre
autres, vont sur Spotify, continueraient d'aller sur Spotify, sur Netflix.
Ce qu'on est
en train de regarder, actuellement, c'est comment on peut encourager nos
artistes. Il y a différents projets qui sont sur la table. Je demande au chef
du troisième groupe d'opposition d'être patient, il y aura un budget au
printemps. Mais effectivement il faut
trouver une manière d'aider nos artistes puis d'aider aussi les Québécois à
consommer de la culture québécoise, parce que c'est vrai que la fierté passe
par cette culture québécoise, une culture en français, d'ailleurs, parce qu'il y a aussi un enjeu de langue, et on
est le premier gouvernement à être en train de poser des gestes pour inverser
le déclin du français au Québec...
La Présidente : En terminant.
M. Legault : ...ça n'a pas été
fait par le PQ.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, le premier ministre dit que, si
le Québec était indépendant, ça ne changerait
rien. Ça changerait tout parce qu'on réglementerait en fonction de notre
spécificité culturelle. Et ce n'est pas moi qui le dis, c'est la CAQ,
c'est dans leur programme de rapatrier les pouvoirs en culture.
Ma
question : Quel geste concret a été fait, quelle demande spécifique a été
faite par la CAQ en ce sens-là pour rapatrier les pouvoirs en culture,
après cinq ans au pouvoir? Quel exemple?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la
Présidente, moi, je serais le premier, là, que ce soit dans un Québec autonome
dans le Canada ou un Québec indépendant, à souhaiter, dans un monde idéal,
avoir notre propre plateforme, d'être capable de dire : Bien, on a un
Spotify québécois, on a un Netflix québécois. Je vous invite à aller écouter le
balado avec Pierre Curzi, c'est un sujet que j'ai discuté avec lui. C'est un sujet qui a été regardé par
les gouvernements précédents. Je pense que la meilleure approche, c'est
plutôt de donner des incitatifs financiers, d'aider davantage.
La Présidente : En terminant.
M. Legault : Depuis cinq ans,
on a augmenté le budget de la culture de 50 %...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, le premier ministre renie le
programme de la CAQ, à ce moment-là, parce
que c'est ça que le programme dit. Si on souhaite vraiment avoir notre propre
plateforme et mettre en valeur la musique québécoise, bien, faites-le. Mais la
vérité, c'est que vous êtes à la remorque du CRTC. Et vous avez fait quoi pour
rapatrier ces pouvoirs-là, pour qu'on réglemente nous-mêmes en fonction de
notre culture, de notre spécificité?
Je vous pose la question : Qu'avez-vous
fait pour rapatrier les pouvoirs en culture?
La Présidente : Je vous rappelle
qu'on s'adresse à la présidence. M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, il n'y a rien qui nous empêche, actuellement, de faire ce
qu'on fait depuis cinq ans. Je le
répète, on a augmenté le budget de la culture de 50 %, 50 %. Pour ce
qui est de créer un Spotify québécois, ce n'est pas certain qu'on peut être capables de
faire quelque chose comme ça. Bon, le chef du troisième groupe d'opposition
dit : Ce n'est pas ça que je dis. Bien,
nous, on agit. On a agi sur l'immigration. On a agi sur les petites
entreprises. On est en train d'agir avec les universités anglophones.
Contrairement au PQ, nous, on n'attend pas le grand soir.
La
Présidente : Voilà. Cela met fin à la période de questions et
de réponses orales. Demeurez en place, il y a un vote reporté.
Pour la suite
de nos travaux, je cède la place au deuxième vice-président de l'Assemblée
nationale. Merci, tout le monde. Bonne fin de journée.
Votes reportés
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, bon matin, chers
collègues. Comme annoncé précédemment, nous allons maintenant...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci,
M. le premier ministre. Merci. Ce n'est pas facile, vieillir.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Oh
mon Dieu! Mon Dieu!
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Je pense, j'ai presque
les joues aussi rouges que mes collègues à côté. Alors, mesdames et
messieurs, merci infiniment, du fond du coeur, pour votre gentillesse.
Adoption du principe du projet
de loi n° 40
Et, comme
annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la
motion de M. le ministre de la
Justice proposant que le principe du projet de loi n° 40, Loi visant notamment à réformer les cours
municipales et à améliorer l'efficacité, l'accessibilité et la
performance du système de justice, soit adopté.
Alors,
mesdames et messieurs, le vote est maintenant ouvert. Je vous invite à
enregistrer votre vote à l'aide du boîtier électronique.
Alors, le vote est maintenant terminé. Mme la
secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 92
Contre :
15
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
la motion est adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission des
institutions
M. Lévesque
(Chapleau) : ...du règlement, je fais motion afin que le projet
de loi n° 40, la Loi visant
notamment à réformer les cours municipales et à améliorer l'efficacité,
l'accessibilité et la performance du système de justice, soit déféré à la Commission des institutions pour son
étude détaillée et que le ministre de la Justice soit membre de ladite
commission pour la durée du mandat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
est-ce que cette motion est adoptée? Adopté.
Motions sans préavis
Nous en sommes maintenant à la rubrique Motions
sans préavis. Et, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des
motions, je suis prêt à reconnaître, maintenant, un membre de l'opposition
officielle, et je reconnais M. le député de l'Acadie.
Demander au
gouvernement de rendre publics les détails du mandat
visant la réalisation d'un plan sur la mobilité dans la
Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches
M. Morin : M.
le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec
le député de Taschereau, le député de Jean-Talon, la députée de Vaudreuil et le
député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que l'Assemblée nationale
prenne acte que la ministre des Transports et de la Mobilité durable a déclaré publiquement que le mandat confié par le
gouvernement caquiste à la Caisse de dépôt et placement du Québec devait être
réalisé pour le mois de juin 2024;
«Qu'enfin,
dans un souci de transparence, elle exige du gouvernement caquiste qu'il rende
publics tous les détails de ce mandat, incluant les coûts financiers, visant la
réalisation d'un plan sur la mobilité dans la Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches, en déposant
notamment la lettre de mandat, et ce, immédiatement.»
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
• (11 heures) •
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
M. le Président. Il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, il y a
consentement, sans débat. Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté.
Alors, oui, Mme la ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme Guilbault : Oui, merci, M. le Président. Je dépose la lettre mandatant la CDPQ Infra
d'analyser la mobilité de l'ensemble de la Communauté métropolitaine de
Québec. Merci.
Document déposé
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il consentement pour le dépôt? Consentement.
Alors, nous
sommes maintenant prêts à reconnaître un membre du deuxième groupe
d'opposition, et je reconnais M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci,
M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée pour présenter
la motion suivante conjointement avec
le député de Pontiac, le député des Îles-de-la-Madeleine, la députée de
Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que l'Assemblée nationale rappelle l'importance
du travail des parlementaires dans l'étude de tous les projets de loi, tant du
côté des oppositions que du côté gouvernemental;
«Qu'elle souligne que le projet de loi n° 15 est le 2e projet de loi le plus volumineux et
substantif de l'histoire législative du Québec;
«Qu'elle
rappelle qu'en date du 29 novembre 2023, les membres de la Commission de
la santé et des services sociaux avaient adopté 620 articles et
402 amendements, soit environ la moitié du total d'articles;
«Qu'elle souligne que plusieurs amendements sont
présentés et adoptés chaque jour où siège la commission;
«Qu'elle rappelle la lettre ouverte du
25 octobre cosignée par 200 organisations et groupes issus des
milieux corporatifs, communautaires, médicaux
et syndicaux, demandant que "l'ensemble des éléments du projet de loi soit
débattu démocratiquement";
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de permettre l'adoption régulière
du projet de loi 15, sans imposer de procédure d'exception.»
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion? Il n'y a pas de consentement.
Alors, je suis maintenant prêt à reconnaître un
membre du troisième groupe d'opposition et je cède la parole à M. le chef du
troisième groupe d'opposition.
Dénoncer la décision du
gouvernement fédéral d'octroyer sans appel d'offres
le contrat lié au renouvellement de sa flotte d'avions de surveillance
M. St-Pierre
Plamondon : Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement
des membres de cette Assemblée afin
de présenter, conjointement avec le ministre
responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, la députée de Bourassa-Sauvé et le député de
Jean-Lesage, le député de Marguerite-Bourgeoys et la députée de Vaudreuil,
la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale souligne l'apport
exceptionnel de la filière aéronautique à l'économie québécoise;
«Qu'elle
rappelle que le gouvernement du Canada n'a pas soumis à un appel d'offres le
contrat lié au renouvellement de sa flotte d'avions de surveillance;
«Qu'elle souligne que l'octroi d'un contrat de
gré à gré avec l'entreprise américaine Boeing pour l'achat de 16 avions
[...] Poseidon a empêché le constructeur aéronautique Bombardier de déposer une
offre;
«Qu'elle
déclare que le choix délibéré du gouvernement du Canada de donner ce contrat à
Boeing est en contradiction directe
avec les positions unanimes concernant le nationalisme économique de l'Assemblée nationale du Québec, notamment la motion adoptée le
5 octobre 2023;
«Qu'en
conséquence, elle dénonce la décision du gouvernement du Canada d'octroyer ce
contrat de gré à gré plutôt que par appel d'offres.»
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, il y a consentement, sans débat, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Il y a consentement, sans débat. M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé : M. le Président, nous
sommes quatre députés, mais, si on en avait un autre, on pourrait demander un
vote.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
le vote électronique est demandé, mais effectivement j'ai besoin de
l'appui d'autres collègues de l'Assemblée. Oui, il est donné, M. le leader de
l'opposition officielle? Parfait.
Mise
aux voix
Donc,
Mmes et MM. les députés, le vote est demandé. Alors, je vous invite, s'il vous
plaît, à bien vouloir enregistrer votre vote à l'aide du boîtier
électronique à votre disposition.
Le vote est
maintenant terminé. Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 105
Contre :
0
Abstention :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Je vous ai bien entendue. Alors, la motion est
adoptée.
Alors, nous passons
maintenant à un membre du...
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Oui, je m'excuse, M. le député de
Matane-Matapédia. Pardonnez-moi.
M. Bérubé : M. le Président et
néanmoins jubilaire, nous aimerions envoyer cette motion au premier ministre du
Canada et à la direction de Bombardier.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Ce
sera fait selon votre demande, M. le député de Matane-Matapédia. Alors, je
reconnais, tel que mentionné, un membre du gouvernement et je reconnais M. le ministre
de la Justice.
Exiger une traduction officielle en français des décisions
de la Cour suprême rendues uniquement en anglais
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de
l'Acadie, la députée de Saint-Henri... le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, le député de Jean-Talon, la députée de Vaudreuil et le député
de Marguerite-Bourgeoys :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que le français est l'une des deux langues
officielles de la fédération
canadienne, la seule langue officielle et commune du Québec, ainsi que
la langue de la justice au Québec;
«Qu'elle souligne que
ce caractère officiel doit être respecté et se refléter concrètement au sein
des institutions fédérales, incluant la Cour suprême du Canada;
«Qu'elle
déplore que des milliers de décisions de la Cour suprême rendues uniquement
en anglais demeurent à ce jour non
accessibles en français, ce qui entretient une situation discriminatoire à
l'égard des Québécois, ainsi que des communautés francophones et
acadiennes de la fédération;
«Qu'elle
dénonce le refus de traduire ces jugements unilingues anglophones, en
contravention avec la Loi sur les langues officielles du Canada et le
pacte fédératif;
«En
conséquence, qu'elle exige qu'une traduction officielle de ces jugements soit
effectuée conformément à la recommandation du Commissaire aux langues
officielles du Canada.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il y a consentement. Et je vous demanderais un vote électronique,
s'il vous plaît.
Mise
aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
Mmes et MM. les députés, le vote électronique est demandé. Alors, je vous
invite, s'il vous plaît, à bien vouloir utiliser le boîtier mis à votre
disposition et d'enregistrer votre vote dès maintenant.
...est maintenant
terminé. Mme la secrétaire générale.
La Secrétaire : Pour :
105
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : La
motion est adoptée. Alors... Oui, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : M. le Président, j'aimerais bien qu'on envoie une
copie de cette motion à la Cour suprême et au Parlement fédéral, s'il
vous plaît.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Ce
sera fait avec plaisir, M. le leader adjoint du gouvernement.
Avis touchant les travaux des
commissions
Nous en sommes maintenant à la rubrique Avis
touchant les travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement, je
vous cède à nouveau la parole.
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, M. le Président.
Donc, j'avise cette Assemblée que la Commission
de la santé et des services sociaux va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15,
la Loi visant à rendre le système de
santé et de services sociaux plus efficace, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures, de 15 heures à
18 h 30 et de 19 h 30 à 22 h 30, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission de l'aménagement du territoire
poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 39...
Des voix : ...
• (11 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Pardonnez-moi, pardonnez-moi! Chers collègues, il
y a de la fébrilité dans l'air, mais je vais vous demander, s'il vous plaît, de
bien vouloir quitter le salon bleu en silence, ceux et celles qui doivent
le faire, afin que je puisse entendre correctement la suite de nos travaux. Je
vous remercie de votre grande gentillesse. M. le leader adjoint du
gouvernement, veuillez poursuivre.
M.
Lévesque (Chapleau) : ... — merci beaucoup, M. le Président, pour votre
sollicitude — donc
la loi n° 39, la Loi modifiant la Loi sur la fiscalité
municipale et d'autres dispositions législatives, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures, de 15 heures à 18 heures
et de 19 h 30 à 22 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des institutions entreprendra
l'étude détaillée du projet de loi n° 40, la Loi
visant notamment à réformer les cours
municipales et à améliorer l'efficacité, l'accessibilité et la performance du
système de justice, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, de 15 heures à
18 heures et 19 h 30 à 22 h 30, à la salle
Pauline-Marois;
La Commission
des finances publiques entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 35, Loi concernant la mise
en oeuvre de certaines dispositions du
discours sur le budget du 21 mars 2023 et modifiant d'autres dispositions, aujourd'hui, après les affaires courantes et jusqu'à 13 heures, de
15 heures à 18 heures et de 19 h 30 à 22 h 30, à
la salle du Conseil législatif;
La Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles entreprendra l'audition
d'Hydro-Québec dans le cadre de l'étude de son plan stratégique 2022-2026 et de
son plan d'action 2035 intitulé Vers un Québec décarboné et prospère aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions
jusqu'à 12 h 45 et de 14 h 30 à 18 h 45, à
la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour déroger à
l'article 143.1 du règlement concernant l'horaire des travaux des
commissions? Il y a consentement.
À la rubrique Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée. Il n'y en a pas.
Affaires du jour
Alors, la
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, M. le Président, je vous demanderais de bien
vouloir ajourner nos travaux à demain, s'il vous plaît.
Ajournement
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Est-ce
que cette motion est adoptée?
Alors, en conséquence, nous ajournons nos
travaux au vendredi 1er décembre 2023, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 11 h 12)