(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Bonjour
à toutes, bonjour à tous. Nous allons débuter nos travaux. Je vous
invite à prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous sommes à la
rubrique Déclarations des députés, et je cède maintenant la parole à M. le
député d'Orford.
Souligner la persévérance de Mme Christine
Boutin-Viens
M. Gilles Bélanger
M. Bélanger :
Merci, M. le Président. M. le
Président, quand on parle du TDAH, tout de suite on pense aux jeunes qui
en sont atteints et aux difficultés qu'ils rencontrent au niveau de leur vie
sociale et scolaire. Aujourd'hui, je tiens à
souligner la persévérance et la détermination d'une maman monoparentale de
quatre enfants, Christine Boutin-Viens, atteinte d'un TDAH important.
À
l'âge de 15 ans, elle a dû abandonner ses études, lorsqu'elle était au
secondaire II. En 2013, elle a décidé d'aller chercher les préalables nécessaires à l'école des
adultes pour devenir préposée aux bénéficiaires. Par la suite, elle a décidé
d'aller chercher les préalables pour faire son cours d'infirmière et elle a
réussi.
Elle
a obtenu la bourse Réussite 2023 octroyée par la Fondation pour
l'alphabétisation. Elle est fière d'avoir réussi, mais aussi, surtout, d'enseigner à ses enfants que
tout est possible et qu'il faut croire en ses rêves quand on a un objectif.
Bravo, Christine!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député d'Orford. Je reconnais maintenant Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Souligner
le 150e anniversaire de Polytechnique Montréal
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe :
Merci, M. le Président. C'est
avec un immense sentiment de fierté que je souhaite souligner le 150e anniversaire de Polytechnique Montréal,
une institution pionnière et symbole d'excellence dans ma circonscription.
Fondée
en 1873, Polytechnique s'est imposée non seulement comme un leader incontesté
dans le domaine du génie au Canada, mais aussi en tant que première
université francophone de génie en Amérique du Nord.
Au fil des années, Polytechnique
a été au coeur de la formation de générations d'ingénieurs, jouant un rôle de premier plan dans le développement du Québec
moderne. Leur contribution fut essentielle dans l'urbanisation et la croissance
économique, et en particulier dans des secteurs
clés tels que l'hydroélectricité et les infrastructures. Cette institution a
été et continue d'être un acteur clé dans le rayonnement du Québec, tant
en Amérique du Nord qu'à l'international.
Je
souhaite par la même occasion souligner l'engagement de Mme Maud Cohen,
directrice générale de Polytechnique Montréal.
Sa nomination en 2022 en tant que première femme à occuper ce poste prestigieux
enrichit notre fierté, qui va dans le sens du progrès que cette
institution a toujours inspiré.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. La parole revient maintenant à Mme la députée de
Bonaventure.
Rendre hommage à Mme Suzanne Bourget
Mme Catherine Blouin
Mme Blouin : Merci beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, je
souligne l'implication de Mme Suzanne Bourget, originaire de Val-d'Espoir. Désormais établie à
Pabos Mills, elle rayonne à la grandeur du comté de par son implication dans
sa communauté.
Intervenante
de formation, elle a évolué dans le milieu carcéral. Après un passage comme
intervenante à la société Alzheimer, elle poursuit sa mission d'aide dans
l'action communautaire, où elle contribue à la valorisation du bien-être des
aînés et des proches aidants. Son plus grand désir est d'offrir des services à
domicile de qualité aux aînés, c'est pourquoi elle oeuvre auprès de la table
pour la bientraitance des aînés du Rocher-Percé et auprès de la table de
concertation des aînés.
Femme de plusieurs
passions, elle participe au développement d'une aire protégée pour la forêt
ancienne située au coeur de la zec des Anses avec le regroupement de citoyens
Solidarité Gaspésie.
Pour ton dévouement auprès des aînés et des
proches aidants et pour le dynamisme que tu apportes dans notre communauté,
Suzanne, je te remercie. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Bonaventure. Au tour, maintenant, du député de
Laurier-Dorion.
Souligner le lancement du film Métamorphose en trois
temps
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, je souligne le lancement du film Métamorphose en trois temps,
réalisé par les jeunes de l'organisme Centre Jeunesse unie de Parc-Extension.
Cette
oeuvre de fiction aborde la problématique de la violence au quotidien. Elle
raconte l'histoire de trois jeunes faisant face à l'intimidation, au
taxage et au harcèlement et qui cherchent des façons à échapper à ce cercle de
violence omniprésent dans leur environnement.
Ce projet me touche
tout particulièrement non seulement parce qu'il a été fait par des jeunes
brillants de ma communauté, mais aussi parce
qu'il est la preuve qu'ils sont engagés à réfléchir et à trouver des solutions
à la violence ainsi qu'aux défis qu'ils rencontrent. Au cours de la
réalisation de ce projet, les participants ont appris les principes de la communication non violente et ont trouvé une belle
façon de raconter leurs expériences à travers l'art, en s'appropriant ainsi
de leurs propres histoires.
Je
félicite donc le Centre Jeunesse unie ainsi que ses jeunes talents. Le
lancement du film aura lieu le 13 décembre à 19 heures au
Cinéma Impérial à Montréal. C'est un rendez-vous! Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Laurier-Dorion. Et je reconnais maintenant Mme la
députée de Saint-Hyacinthe.
Féliciter l'équipe de football des Lauréats du cégep de
Saint-Hyacinthe, gagnante du Bol d'or
Mme Chantal Soucy
Mme Soucy : Merci,
M. le Président. Le 18 novembre dernier, l'équipe de football des Lauréats
du cégep de Saint-Hyacinthe remportait le premier Bol d'or division 2 de
son histoire.
Cette
victoire s'inscrit dans la récente série triomphante des Lauréats. Après
seulement 10 saisons au sein du football collégial québécois, il s'agit du troisième Bol d'or pour
Saint-Hyacinthe, après leurs victoires de 2017 et 2019 en troisième
division. Tout un exploit, M. le Président!
Alors,
je tiens à féliciter l'entraîneur, Sébastien Deschamps, et toute l'équipe des
Lauréats. On peut affirmer que sans
aucun doute vous méritez votre nom et que vous êtes une fierté pour le cégep et
pour notre communauté. Félicitations à toute l'équipe!
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Saint-Hyacinthe. Et je
reconnais maintenant Mme la députée de Vaudreuil.
Souligner le 30e anniversaire de l'organisme L'Aiguillage
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Merci, M. le Président. Nous
vivons une période où le coût de la vie constitue un défi au quotidien.
Vaudreuil-Soulanges n'est pas épargnée. Malheureusement, l'itinérance n'est pas
étrangère à notre réalité.
Dans
ce contexte, l'organisme L'Aiguillage, une maison d'hébergement, se positionne
comme une nécessité impérative au coeur de notre communauté. Cet organisme
n'est pas simplement une institution parmi d'autres, c'est le rempart qui
résiste à la marée montante des
difficultés. Pour citer Les Cowboys fringants, dans un monde qui parfois tient
avec de la broche, cet organisme se
tient debout et reflète la solidarité qui nous unit. Un élément audacieux et
important, chez L'Aiguillage, c'est la politique inclusive d'accueil des
animaux, où même les compagnons les plus fidèles ne sont pas laissés pour
compte.
Le
travail exceptionnel de John Gladu et de son équipe transcende les simples
fonctions professionnelles, ils sont les acteurs d'un avenir prometteur. Alors
que l'Aiguillage envisage un projet d'agrandissement, le comté de Vaudreuil
s'engage à les soutenir pour un prolongement de leur impact positif dans nos
vies et dans notre comté.
Longue vie à
L'Aiguillage et à son équipe! Merci d'être là depuis maintenant 30 ans.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Vaudreuil. Je reconnais maintenant Mme la députée de
Soulanges.
Rendre hommage à M. Gérard Gallant
Mme Marilyne Picard
Mme Picard : Merci,
M. le Président. Je tiens aujourd'hui à rendre hommage à M. Gérard
Gallant, décédé le 6 novembre dernier à l'âge de 89 ans.
M. Gallant était un visionnaire
et un homme d'affaires de la région de Vaudreuil-Soulanges. En effet, il a
fondé en 1972 l'Auberge des Gallant,
située à Sainte-Marthe, qui a depuis connu un essor important. Que ce soit par
l'agrandissement de l'établissement ou par l'ajout de la sucrerie, la
réputation de l'auberge n'est plus à faire. Les nombreuses mentions d'honneur
au fil des ans en témoignent d'ailleurs.
Outre
ces accomplissements professionnels, il faut dire que M. Gallant était un
homme de coeur, toujours prêt à aider les citoyens de la région.
L'accueil de 120 personnes touchées par la crise du verglas en est un bon
exemple.
Ainsi, je désire
offrir mes plus sincères condoléances à la famille et aux proches de
M. Gallant.
Merci,
M. Gallant, pour tout ce que vous avez apporté au rayonnement touristique
de la belle région de Soulanges.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Soulanges. Et je reconnais maintenant M. le député
de Beauce-Sud.
M.
Provençal : Nord.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : De
Beauce-Nord, effectivement, de Beauce-Nord. Je voulais vous emmener dans
le sud. De Beauce-Nord.
Souligner le 50e anniversaire de l'école Jésus-Marie de
Beauceville
M. Luc Provençal
M. Provençal : Merci, M. le Président.
L'année 2023 marque un tournant important pour une institution scolaire
de ma circonscription, ce sont les 50 ans de l'école Jésus-Marie de
Beauceville.
Bien que le bâtiment compte 100 ans et fut
d'abord une école normale pour la formation des maîtres, c'est en 1973
que débute officiellement l'enseignement privé de niveau secondaire mixte,
filles et garçons.
Ayant
oeuvré, dans mon ancienne vie, à Jésus-Marie pendant plus de 30 ans à
titre d'enseignant en sciences et, ensuite, quatre années à titre de
directeur, je ne pouvais passer sous silence cet anniversaire.
Loin
d'être figée dans le passé, l'école regarde le futur avec de nombreux projets
novateurs. Mes hommages aux Religieuses
de Jésus-Marie pour leur présence et leur dévouement pendant toutes ces années,
et un grand merci aux membres bénévoles des conseils d'administration
ainsi qu'à tout le personnel d'hier et d'aujourd'hui.
Et j'en profite pour
saluer mes anciens élèves.
Bon 50e à JM! Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Beauce-Nord. Et je reconnais maintenant M. le député de
Côte-du-Sud.
Féliciter
la Fromagerie de L'Isle-aux-Grues,
médaillée aux World Cheese Awards
M. Mathieu Rivest
M. Rivest : Merci, M. le Président. La Bête-À-Séguin, le
Canotier de l'Isle, L'Angélique-à-Marc et le Curé Quertier sont tous d'excellents produits provenant de la
Fromagerie de L'Isle-aux-Grues. Ils ont remporté les grands honneurs en
récoltant quatre médailles aux prestigieux World Cheese Awards, en Norvège.
Profitez
du temps des fêtes pour découvrir et consommer les produits de notre terroir
qui font partie de notre identité. Fouettée
par les vents, bercée par le fleuve, la plus importante fromagerie artisanale
au Canada trône dans un lieu unique qui
a façonné son authenticité et l'économie locale. Une entreprise où la
solidarité, un microclimat insulaire et un savoir-faire centenaire ont
permis de créer des produits d'un extrême raffinement tout en préservant
l'agriculture locale.
Bravo
à la Fromagerie de L'Isle-aux-Grues, ses travailleurs, ses fournisseurs! Vos
produits, on en raffole, M. le curé... M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Côte-du-Sud. Et la parole,
maintenant, revient à M. le député de Taillon.
Souligner la Journée nationale de l'enfant
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Oui,
merci, M. le Président. La Journée internationale de l'enfant est soulignée
chaque année le 20 novembre. C'est
l'occasion de répéter l'importance de veiller à ce que tous les enfants soient
traités avec amour, dignité et respect.
C'est aussi une occasion
de se rappeler l'importance d'agir collectivement afin qu'ils puissent
développer leur plein potentiel. C'est ma
priorité pour le Québec. Pour ce faire, j'ai récemment déposé le projet de loi
n° 37 visant à instituer un
commissaire au bien-être et aux droits des enfants. Nous voulons ainsi donner
une voix aux enfants et nous assurer qu'ils soient entendus sur les
sujets qui les concernent.
Je tiens à terminer en
soulignant le dévouement de toutes les intervenantes qui oeuvrent auprès des
enfants et de leurs familles et qui mettent
en place les conditions gagnantes afin de leur assurer le meilleur avenir
possible. Le travail de tous fait la
différence pour nos enfants. Nous nous sommes engagés à améliorer le filet
social, au Québec. Nous voulons... Vous pouvez compter sur moi pour
continuer le travail. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Taillon. Au tour,
maintenant, de Mme la députée de Rimouski.
Rendre
hommage à M. Jean-Noël St-Pierre
Mme Maïté
Blanchette Vézina
Mme Blanchette Vézina : Merci, M. le
Président. Aujourd'hui, je rends hommage à M. Jean-Noël St-Pierre.
Le lion
Jean-Noël, initié en 1969, a contribué et façonné Le Club Lions de Rimouski
depuis plus de 54 ans, devenant un pilier essentiel de notre
communauté.
Avec notamment plus de 25 candidats
parrainés au fil des ans et la création de nombreux événements-bénéfice, il a
véritablement planté les graines de services qui continueront à fleurir.
L'obtention
du Melvin-Jones en 2003, de la médaille du gouverneur en 2006, de son statut de
membre à vie du club, en juin 2021, sont autant de témoignages de la
reconnaissance internationale de son engagement exceptionnel.
Jean-Noël
St-Pierre a non seulement servi, mais a créé un héritage durable. Son histoire
de service et de dévouement exceptionnel
est désormais un chapitre paisible, mais l'impact qu'il a laissé résonnera
toujours dans le coeur de ceux et celles
qu'il a touchés. Il incarne véritablement la devise des Lions : Nous
servons avec générosité et un coeur marqué par le lion.
Merci, Jean-Noël.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Rimouski. La parole
revient maintenant à M. le député de Granby.
Souligner
le 15e anniversaire de l'organisme Divers-Gens
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président. En octobre dernier,
l'organisme Diver-Gens a célébré ses 15 ans d'existence. Ces derniers se démarquent par leur travail dans la lutte
contre l'homophobie et la transphobie dans la communauté estrienne.
Ils sont
présents et accompagnent toutes les personnes et leurs proches issus de la
communauté LGBTQ+, âgés surtout entre six et 25 ans, de la région.
Ils se sont donné comme mission d'éduquer, de sensibiliser, de démystifier et
de mettre en place toutes les ressources
nécessaires pour faire face aux différentes réalités présentes dans notre
milieu. Cela s'articule de différentes manières concrètes sur le
terrain, que ce soit avec des rencontres individuelles, des rencontres de
groupe, présence dans les écoles, formation
auprès des professionnels oeuvrant auprès des jeunes ou encore différentes
actions de sensibilisation.
Je tiens à
remercier Cédric Champagne, coordonnateur de l'organisme, et son équipe, le
conseil d'administration et
l'ensemble de Diver-Gens pour tout le travail que vous faites. Votre travail
est très important pour s'assurer que notre collectivité soit la plus
inclusive possible et que personne ne s'y sente exclu. Merci pour tout.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Granby. Alors, voilà qui
met fin à la rubrique Déclarations des députés. Et je remercie chacun et
chacune de vous pour vos déclarations.
Et je suspends les travaux durant quelques
instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55)
(Reprise à 10 h 05)
La Présidente : Bonjour, tout le
monde. Messieurs dames les députés, nous allons nous recueillir quelques
instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Présence de la consule
générale de France à
Montréal, Mme Marie Lapierre
Alors, aujourd'hui, j'ai le plaisir de souligner
la présence dans les tribunes de la consule générale de France à Montréal, Mme
Marie Lapierre, à l'occasion de sa visite de prise de poste.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bonjour,
Mme la Présidente. Je vous demande d'appeler l'article a du feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet de loi n° 42
La Présidente : À
l'article a du feuilleton, M. le ministre du Travail présente le projet de loi
n° 42, Loi visant à prévenir et à combattre le harcèlement psychologique et la
violence à caractère sexuel en milieu de travail. M. le ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
Ce projet de loi a pour objet de prévenir et de
combattre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en prévoyant diverses mesures dans les lois
du travail visant principalement la protection des travailleurs dans leur
milieu de travail et dans l'exercice de leurs recours destinés à assurer cette
protection.
Le projet de loi modifie d'abord le Code du
travail afin de prévoir une formation obligatoire sur la violence à caractère sexuel pour les arbitres qui traitent
des griefs en matière de harcèlement psychologique. Il prévoit également que
la tenue d'une conférence préparatoire à l'audition de tout grief peut être
demandée par l'une des parties.
Le projet de
loi modifie de plus la Loi sur les accidents de travail et les maladies
professionnelles afin notamment :
1° d'ajouter
des présomptions légales pour faciliter la preuve permettant la reconnaissance
d'une lésion professionnelle résultant
de la violence à caractère sexuel, d'allonger le délai à deux ans pour produire
une réclamation à la Commission des
normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail pour ce type de
lésion et de prévoir que, sauf exception, le coût des prestations dues
en raison de ces lésions est imputé aux employeurs de toutes les unités;
2° de
préciser les règles relatives au droit d'accès au dossier médical du
travailleur que possède la commission et de créer des infractions
spécifiques pour une contravention à l'une de ces règles;
3° de
rehausser le montant de l'indemnité de remplacement du revenu d'un stagiaire,
d'un travailleur qui est étudiant à temps plein ou d'un enfant considéré
travailleur.
Le projet de loi modifie également la Loi sur
les normes du travail afin, entre autres :
1° de
préciser que les obligations de l'employeur en matière de prévention du
harcèlement psychologique s'appliquent à
celui provenant de toute personne en milieu de travail, de prescrire un contenu
minimal à la politique de prévention et de traitement des situations de harcèlement psychologique que l'employeur
doit adopter et de prévoir que cette politique fait partie du programme de prévention ou du plan
d'action que l'employeur doit appliquer en vertu de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail;
2° de prévoir qu'un contrat individuel de
travail, une convention collective, un décret de convention collective ou toute autre entente relative à des conditions
de travail ne peut avoir pour effet d'empêcher un employeur de tenir compte
d'une mesure disciplinaire précédemment imposée à une personne salariée en
raison d'une inconduite relative à de la violence
physique ou psychologique qu'elle a commise, incluant la violence à caractère
sexuel, lors de l'imposition d'une mesure disciplinaire concernant une nouvelle
inconduite relative à l'une de ces formes de violence;
3° de
prévoir que constitue notamment une pratique interdite le fait pour un
employeur d'exercer à l'endroit d'une personne
salariée des représailles ou de lui imposer toute autre sanction pour le motif
que cette personne salariée lui a fait un signalement concernant une
conduite de harcèlement psychologique commise envers une autre personne;
4° de prévoir le pouvoir d'un médiateur de
mettre fin à la médiation s'il estime, compte tenu des circonstances, que son
intervention n'est pas utile ou indiquée;
5° de
préciser que les parties, dans le cadre d'un règlement visant une plainte
relative à une conduite de harcèlement psychologique,
peuvent convenir de la levée de l'obligation de confidentialité, à la condition
de le prévoir à leur entente visant un tel règlement;
6° de
prévoir que le Tribunal administratif du travail peut ordonner à l'employeur de
verser des dommages et intérêts punitifs
à une personne salariée victime de harcèlement psychologique, malgré qu'elle
soit victime d'une lésion professionnelle qui résulte de ce harcèlement;
7° de hausser les amendes en cas d'infraction
aux dispositions concernant le harcèlement psychologique.
Le projet de loi modifie, de plus, la Loi sur
les relations de travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la
construction pour ajouter la déclaration de culpabilité à une agression
sexuelle et la déclaration de culpabilité à une agression sexuelle grave
aux motifs d'inhabilité à exercer certaines fonctions de représentation dans
l'industrie de la construction.
Par ailleurs,
le projet de loi modifie la Loi sur la santé et la sécurité du travail afin
notamment d'introduire la définition de
«violence à caractère sexuel» et d'accorder un pouvoir réglementaire à la
commission de déterminer des mesures pour prévenir ou faire cesser une
situation de violence à caractère sexuel.
Enfin, le
projet de loi prévoit des modifications de concordance, notamment à la Loi sur
la protection des stagiaires en
milieu de travail et à la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts
visuels, du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers d'art et
de la scène, ainsi que des mesures transitoires et finales.
Merci, Mme la Présidente.
• (10 h 10) •
La
Présidente : Oui. Je reconnais le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji :
Mme la Présidente, nous souhaitons la tenue de consultations particulières.
Merci.
La
Présidente : M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Mme la Présidente, les oppositions peuvent nous envoyer leurs groupes, on
va discuter.
Mise
aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi?
Des voix :
Adopté.
La Présidente :
Adopté. M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji :
Mme la Présidente, je vous demanderais d'appeler l'article c.
Projet
de loi n° 690
La Présidente :
À l'article c du feuilleton, Mme
la députée de La Pinière présente le projet de loi n° 690, Loi modifiant la Loi sur le régime de
rentes du Québec afin de corriger une iniquité envers les retraités invalides.
Mme la députée.
Mme Linda
Caron
Mme Caron : Merci,
Mme la Présidente. Alors, je suis très heureuse de déposer mon premier projet
de loi aujourd'hui.
Ce projet de loi
modifie l'article 120.1 de la Loi sur le régime de rentes du Québec afin
de corriger une iniquité envers les
personnes et les retraités invalides. Il vise à maintenir le montant mensuel de
la rente de retraite des aînés invalides en supprimant l'ajustement de
ce montant.
La
Présidente : Et je vois que le leader de l'opposition officielle
demeure debout. Je vous écoute.
M. Derraji :
...un vote électronique, une fois, bien entendu, le...
La Présidente :
Alors, c'est de votre droit le
plus légitime, de demander un vote sur le dépôt du projet de loi. Alors...
Des voix : ...
Mise
aux voix
La Présidente :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! La période de vote est maintenant
ouverte.
La période de vote
est maintenant terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 102
Contre :
0
Abstentions :
0
La Présidente :
Donc, l'Assemblée accepte d'être
saisie de ce projet de loi. M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente, nous
souhaitons que le gouvernement analyse sérieusement ce projet de loi. Nous
sommes prêts à l'étudier à partir de la
semaine prochaine. Donc, j'invite le leader du gouvernement à ce qu'on commence
à l'étudier à partir de la semaine prochaine. Nous sommes prêts, Mme la
Présidente.
Dépôt
de documents
La Présidente :
Parfait. Nous poursuivons. Alors,
à la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre de la Langue française et ministre responsable de l'Accès à l'information et la Protection des
renseignements personnels. M. le
ministre responsable de la Langue française.
M. Roberge : Oui, Mme la Présidente. Excusez-moi,
je vais trouver mon document. On va y arriver, on va y arriver, on va y
arriver. Mais oui, voilà. Je parlais avec la présidente du Conseil du trésor.
Mme la Présidente.
La
Présidente : Je suis debout. Alors, vous avez votre document. Dépôt de
documents, je vous prie.
M. Roberge : Mme
la Présidente, permettez-moi de déposer les plans stratégiques 2023‑2027
de la Commission d'accès à l'information du Québec, et de l'Office
québécois de la langue française, et
de la Commission de la toponymie. J'avais hâte de faire ça.
La Présidente :
Ces documents sont déposés.
Maintenant, je reconnais, pour un dépôt de documents, M. le ministre de
la Sécurité publique. Vous êtes prêt? Excellent. Allez-y.
M. Bonnardel : Alors, Mme la Présidente,
permettez-moi de déposer les avenants n° 2 à l'entente sur la
prestation des services policiers
dans les communautés d'Odanak et de Wôlinak pour la période du 1er avril 2018 au 31 mars 2028 et
dans la communauté d'Essipit pour la période du 1er avril 2018 au
31 mars 2028.
Je dépose également
les avenants n° 3 à l'entente sur la prestation des
services policiers dans les communautés d'Abitibiwinni pour la période du
1er avril 2018 au 31 mars 2028, de Manawan pour la période du
1er avril 2019 au 31 mars 2029, de
Mashteuiatsh pour la période du 1er avril 2019 au 31 mars 2023, d'Uashat-Maliotenam
pour la période du 1er avril
2020 au 31 mars 2030, de Wemotaci pour la période du 1er avril 2018
au 31 mars 2028, de Kebaowek pour la
période au 1er avril 2018 au 31 mars 2023, de Pessamit pour la
période du 1er avril 2018 au 31 mars 2028, de Kahnawake pour
la période du 1er avril 2019 au 31 mars 2029, d'Akwesasne
pour la période allant du 1er avril 2019 au 31 mars 2023, dans
le village de Naskapi de Kawawachikamach pour la période du 1er avril 2018
au 31 mars 2023.
Finalement, je dépose
les avenants n° 4 à l'entente sur la prestation des
services policiers dans la communauté de Listuguj pour la période du
1er avril 2018 au 31 mars 2019, de Timiskaming pour la période du
1er avril 2018 au 31 mars 2028, de
Wendake pour la période du 1er avril 2018 au 31 mars 2028, d'Opiticiwan
pour la période du 1er avril 2018 au 31 mars 2028, de Lac-Simon
pour la période du 1er avril 2018 au 31 mars 2023, de Pakua Shipi
pour la période du 1er avril 2018 au
31 mars 2023, de Kitigan Zibi pour la période du 1er avril 2018 au
31 mars 2028, de Gesgapegiag pour la période du 1er avril 2018
au 31 mars 2023. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. Maintenant, M. le ministre
responsable des Services sociaux.
M. Carmant : Merci, Mme la Présidente.
Permettez-moi de déposer le rapport d'évaluation de la mise en oeuvre de la Loi assurant l'exercice des droits des
personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et
sociale. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente, je
dépose la réponse du gouvernement à la question inscrite au feuilleton
le 24 octobre 2023 par la députée de Sherbrooke. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé.
Pour
ma part, je dépose le rapport du Vérificateur général du Québec à l'Assemblée
nationale pour l'année 2023‑2024,
tome de novembre 2023.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période des questions et de réponses orales sera tenu le vote
reporté sur la motion de M. le leader de l'opposition officielle débattue hier
aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole, en question principale, au chef de l'opposition
officielle.
Négociation des conventions collectives dans la fonction
publique
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. On est devant un gouvernement caquiste qui est un mauvais
gouvernement, qui est incapable de gérer les finances publiques.
Là, ce matin, la V.G.
nous a mis clairement, le rapport que vous venez de déposer, Mme la Présidente,
sur une évidence. Avant les élections, les
finances publiques du Québec démontraient un surplus budgétaire de
1,7 milliard. Avec la promesse
électoraliste de la CAQ, du premier ministre, d'envoyer des chèques,
400 $, 600 $, aux gens, même, qui pouvaient gagner 100 000 $, Mme la Présidente, ça
a coûté 3,4 milliards. Hier, le premier ministre disait, en réponse à nos
questions : Il est où, l'argent? Je vais le prendre où, l'argent?
Il n'y en a plus, d'argent. Ça, c'est le résultat d'une mauvaise gestion d'un
gouvernement, qui, aujourd'hui, va les entendre, là, parce que, tout à l'heure,
ils vont être des milliers, des milliers de
travailleuses, travailleurs qui en sont réduits à être dans la rue pour dire au
gouvernement : On existe, on a des besoins.
Les
enjeux, ils les connaissent, Mme la Présidente, ça fait cinq ans qu'on se tue à
leur dire. Pénurie de main-d'oeuvre, ça
existe. Organisation du travail, c'est déficient. Rétention, on n'est pas là. Et
on voit que nos réseaux sont en train de s'atrophier, nos travailleurs,
travailleuses quittent les réseaux. Et on voit les mauvaises décisions. Puis,
encore une fois, ce n'est pas anecdotique, là, 7 millions aux Kings
de Los Angeles, ça démontre un gouvernement qui a deux poids, deux mesures.
Alors là, on
ne parle pas de hockey, on parle des grèves, on parle de l'incapacité de ce
gouvernement-là. C'est quoi, son plan de match?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, effectivement, quand on est arrivés au pouvoir, en 2018, on a vu
l'état lamentable, entre autres, du réseau de la santé. Pourquoi? Parce qu'il y
avait eu des coupures mur à mur dans le réseau de la santé. Même Carlos
Leitão, qui était ministre des
Finances, dit : Ça n'a pas de bon sens, les coupures qui ont été faites.
Gaétan Barrette, qui était ministre de la
Santé, l'a dit, tout le monde l'a dit. Donc, Mme la Présidente, qu'est-ce qu'on
a fait? On a, entre autres, réinvesti dans le réseau de la santé.
Maintenant,
il y a des négociations qui ont cours, actuellement, puis on veut faire ce qui
aurait dû être fait depuis très longtemps, ça aurait dû être fait il y a
20 ans, il y a 30 ans : il faut aller chercher plus de
flexibilité dans les conventions collectives.
C'est la seule façon qu'on va pouvoir donner des meilleurs services à la
population. En échange, on est prêts à bonifier notre offre, qui est
déjà raisonnable, une augmentation de 14,8 %.
• (10 h 20) •
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, le premier ministre dit : L'état lamentable des finances
publiques quand ils sont arrivés au pouvoir, il y a cinq ans, en 2018.
Bien, voyons donc! Il y avait un surplus budgétaire de 7 milliards de
dollars. Ils l'ont tout dépensé, entre
autres avec deux chèques qui ont coûté 6,7 milliards de dollars.
Voyons donc! Il aimerait-tu ça retrouver
aujourd'hui les finances publiques qu'il y avait quand il est arrivé, en 2018?
Bien oui. Là, c'est déficit sur déficit. Il est allé où, l'argent?
Un
gouvernement qui n'a pas de boussole, qui a perdu tout jugement, qui donne
7 millions aux Kings, puis aujourd'hui il n'y a plus d'argent.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, je pense que le chef de l'opposition officielle a mal écouté ma
réponse. J'ai parlé de l'état lamentable du réseau de la santé. C'est
incroyable, c'est des coupures mur à mur de milliards de dollars qui ont
été faites pendant les dernières années libérales.
Maintenant,
le chef de l'opposition officielle nous parle de deux chèques non récurrents
puis il fait le lien avec le déficit annuel de cette année. J'ai bien de
la misère à le suivre.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Bien,
Mme la Présidente, pourtant, la corrélation est claire : il y a des fonds
publics, puis lui, il les dépense. Il y a un 7 millions qu'il prend puis
qu'il donne aux Kings. Mauvaise décision. Il y a un 6,7 milliards d'argent public qu'il prend puis qu'il envoie des chèques,
même à ceux qui gagnent jusqu'à 100 000 $. Mauvaise décision. Hier,
le cri du coeur qu'il nous faisait
c'est : Il est où, l'argent? Je vais le prendre où, l'argent? C'est son
échec. C'est un gouvernement brouillon,
qui n'a pas de rigueur, Mme la Présidente. Et aujourd'hui, ils le savaient, ça
fait un an qu'ils négocient, c'est son échec, que les travailleurs vont
lui dire.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, si on écoutait les demandes des syndicats, ça coûterait 3,7 milliards
de plus. Le chef de l'opposition
officielle vient de nous dire : Moi, je prendrais le 7 millions des
Kings pour le donner. Donc, peut-il nous dire où prendrait-il le
3 693 000 000 $ qu'il manque?
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Là, Mme la Présidente, je vais donner l'occasion au premier ministre de
rectifier le tir, je vais lui demander de préciser sa pensée, parce qu'il ne
faudrait pas, à matin, qu'il laisse entendre que le problème, c'est les travailleuses et travailleurs qui sont trop
gourmands. Ils quittent le réseau. Pas de problème, hein, si vous ne les payez
pas, ils vont quitter le réseau. Mais le problème, ce sont les patients,
ce sont celles et ceux qui se cognent le nez sur la porte aujourd'hui. Vous ne
les payez pas, ils quittent. Et il y avait des solutions, comme les projets
ratio.
Le 7 millions,
si vous n'êtes pas capables de gérer 7 millions, vous n'êtes pas capables
de gérer des milliards. C'est ça, le problème.
La
Présidente : Je vous rappelle qu'on s'adresse à la présidence. La
réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente, je
rappelle les faits. Inflation pour les cinq prochaines années :
12,7 %. Offre qui est sur la table actuellement : 14,8 %.
Quand
les journalistes demandent au chef de l'opposition officielle combien lui
offrirait, je n'ai jamais vu quelqu'un patiner autant que ça. Combien il
offrirait au lieu du 14,8 %? Qu'est-ce qu'il propose?
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Saint-Laurent. La parole est à vous.
Négociation
des conditions salariales dans la fonction publique
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Il faudrait peut-être que
le comptable principal sache que qu'est-ce qu'ils ont vraiment offert, c'est
10,3 % et non 14,8 %. Je commencerais avec ça.
Dans un premier
temps, Mme la Présidente, j'aimerais souligner que cette semaine a été très
révélatrice...
Des voix : ...
La Présidente :
Je suis d'accord. Je me demandais
où vous alliez. Vous allez me dire que Mme la députée n'a pas parlé du premier ministre avec son titre, et je suis
d'accord. On s'identifie avec notre titre. Relisez votre première phrase.
Poursuivez.
Mme Rizqy : Alors, cette semaine est
très révélatrice du caractère des élus caquistes. Certains ont eu un courage
pour dénoncer de façon frontale une décision complètement indécente de donner
7 millions de dollars aux Kings de Los
Angeles. Des députés l'ont fait. Mais on a aussi vu des ministres vraiment
patiner pour essayer de faire croire qu'eux, là, ils n'ont pas participé à cette décision. Même la présidente du Conseil
du trésor, habilement, s'est fait poser des questions pour se mettre en posture de victime, comme si
elle avait reçu une mise en échec du ministre
des Finances. Or, elle était au
Conseil des ministres.
Est-ce
qu'elle peut aujourd'hui dire de façon ouverte et honnête qu'elle participait à
cette réunion, et qu'elle est conjointement
et solidairement responsable de cette décision indécente, et, pire, qu'elle
tenait le crayon pour signer le chèque?
La
Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La
Présidente : Attendez, M. le ministre. Je suis debout, vous gardez le
silence. Pas de commentaire après les questions. On fait attention à nos propos
et certains mots délicats.
M. le ministre des
Finances, on va entendre votre réponse.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, merci, Mme la
Présidente. J'ai déjà eu l'occasion plusieurs fois de m'exprimer
là-dessus : un excellent débat
de fin de séance, une motion du mercredi, quelques questions à la période de
questions, un 45 minutes agréable avec les journalistes. En fait,
j'ai bien entendu et pris acte des critiques. Et j'ai déjà dit que j'assume
l'entière responsabilité du dossier.
C'est
une étape, Mme la Présidente, visant l'objectif ultime, qui est de ramener une
équipe de la ligue nationale dans un amphithéâtre qui a été payé par des
fonds publics à cette fin. Il y aura d'autres étapes.
Et j'entends les
critiques qui ne veulent pas que les fonds publics soient associés avec le
sport professionnel, j'entends ça, j'en
prends acte. Et, un jour, si une équipe revient à Québec, bien, la contribution
des contribuables, ce sera l'amphithéâtre, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : ...adressée à la présidente
du Conseil du trésor, parce qu'elle, visiblement, ne voulait pas répondre.
Il y a un autre concept en droit qui
dit : Qui ne dit mot consent. Donc, aujourd'hui, c'est une admission
qu'elle est vraiment d'accord avec le ministre des Finances.
Alors, je lui ai
apporté un chandail, peut-être que ça va l'inciter à penser aux autres...
Des voix :
...
La Présidente :
Je suis debout. M. le leader du
gouvernement, c'est beau, je vais gérer la situation. Mme la députée
de...
Des voix : ...
La
Présidente : M. le leader, c'est beau, je vais gérer la situation.
Une voix : ...
La
Présidente : Oh non, vous allez me laisser gérer la situation.
Des voix : ...
La Présidente :
Je suis debout. On se tait. Mme la députée, article 32...
Une voix : ...
La Présidente :
Je suis debout. On respecte
l'article 32, le décorum. On ne peut que présenter des tableaux didactiques. Il ne s'agit pas de tableaux
didactiques. Les objets... Je pense que vous avez eu du plaisir avec ça il y a
quelques semaines. Pas d'objets. Poursuivez votre question.
Des voix :
...
La Présidente :
Pas d'objets. Poursuivez votre question.
Mme Rizqy : C'est une offrande qui
leur permettrait d'être plus consciencieux avec les deniers publics et de
penser aux vrais «kings», ceux qui
sont dans la rue présentement, qu'on entend, parce qu'eux, aujourd'hui,
aimeraient ça avoir une présidente du Conseil du trésor qui pense
réellement à eux.
La
Présidente : La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : Merci, Mme la Présidente.
Alors, je pense qu'il est important de dire que, dans cette négociation-ci, le
premier ministre l'a réitéré, on pense
d'abord et avant tout aux citoyens. Qu'est-ce qu'on veut faire avec cette
négociation-ci, c'est améliorer les
services à la population, autant dans le réseau de la santé et de l'éducation,
mais ça passe aussi par des conditions
de travail adéquates pour les travailleurs dans l'organisation du travail. On
aura, Mme la Présidente, à l'aboutissement
de cette négociation, des ententes justes et équitables pour tout le monde,
mais ça devra passer nécessairement par l'amélioration des services aux
citoyens.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Ça tombe bien, parce que
les travailleurs sont des citoyens. Vous avez peut-être oublié ce concept.
Vous avez refusé des négociations. On vous a
offert quatre à cinq séances par mois, vous étiez uniquement disponibles
pour deux séances par mois. On vous a
offert le 21, 22, 23 novembre pour négocier de façon intensive, vous avez,
premièrement, refusé, vous étiez
seulement disponibles le 21. Finalement, lorsqu'on a vu que c'était une grève
générale illimitée, tout à coup vous êtes disponibles.
Aussi,
pouvez-vous admettre que, lorsque vous demandez aux enseignants d'être
disponibles à partir du 30 juin, c'est-à-dire qu'ils vont devoir refuser
le chômage? Pouvez-vous le dire, ça?
• (10 h 30) •
La Présidente :
Je vous rappelle pour une ixième
fois, Mme la députée, qu'on s'adresse à la présidence. Mme la présidente
du Conseil du trésor, la parole est à vous.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Bon, Mme la Présidente,
comme je n'ai pas l'intention de faire un tableau didactique pour démontrer
l'inexactitude des dates qu'elle vient de
donner, je ne le ferai pas. Je vais vous dire la chose suivante. Les équipes
travaillent d'arrache-pied. Toutes
les équipes sont disponibles. Tous les chefs des grands syndicats du front
commun de la FAE et de la FIQ savent comment me rejoindre, et ils le
savent, que, si des dates sont manquantes, on va en ajouter.
Ceci étant dit, ce
qu'on doit discuter aux tables de négociation, Mme la Présidente, ça passe
nécessairement par la réorganisation du
travail, oui, devancer l'affectation, ça va être une entente globale, on va
trouver des solutions, mais il faut qu'on parle de ces sujets qui sont
cruciaux pour tous les citoyens du Québec.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais le député de Jacques-Cartier. La parole est à vous, juste à vous.
Soutien
aux banques alimentaires
M. Gregory
Kelley
M. Kelley : Mme la Présidente, le
Bilan-Faim qui a été déposé cette année, je pense qu'il a choqué beaucoup de Québécois. Un Québécois sur 10 doit utiliser une
banque alimentaire chaque mois. Aujourd'hui, devant La Bouchée généreuse,
juste à côté du Centre Vidéotron, il y a une file énorme. Ces parents-là
doivent penser à chaque semaine s'ils ont assez de nourriture pour s'assurer que l'enfant n'ait pas un ventre vide. Vous
savez qui n'a pas ce problème-là? Drew Doughty, des Los Angeles Kings, qui est payé 11 millions de dollars
chaque année. Mais, quand lui arrive à Québec, on va payer ses lunchs.
C'est indécent, c'est injuste.
Le
ministre parle qu'il va débloquer 8 millions de dollars pour les banques
alimentaires du Québec, mais, à ce stade-ci, il n'y a aucune information
quand cet argent va arriver.
Est-ce que le
ministre des Finances peut confirmer aujourd'hui la date précise qu'il va
débloquer l'argent pour les gens les plus vulnérables dans notre société?
La
Présidente : Faites attention à certains mots utilisés. La réponse du
ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Oui. Bien, Mme la
Présidente, ça me fait plaisir de revenir sur cette question. Et je pense
que c'est très important de ne pas faire de
politique sur le dos des banques alimentaires. Nous voulons tous que les
banques alimentaires soient financées de façon appropriée pour faire
face à des besoins importants.
Lorsque nous avons
préparé la mise à jour, nous avions identifié le logement, la lutte à l'itinérance,
les banques alimentaires, l'adaptation aux
changements climatiques comme des priorités. Nous avions 20 millions de
demandes. Nous avons provisionné 21 millions. Il est apparu, après
que ces décisions-là aient été prises, qu'il serait possible qu'il soit
nécessaire d'ajouter des sommes. La journée même, le député de Maurice-Richard
m'a demandé si on répondrait positivement à
la demande des banques alimentaires du Québec, ce à quoi j'ai répondu oui. Je
n'ai qu'une parole. J'assume mes responsabilités. L'argent sera au
rendez-vous. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gregory
Kelley
M. Kelley : Quand, M. le ministre? Je
pense, à raison, des gens sont tellement fâchés, présentement, comme le premier ministre a dit, envers ce gouvernement,
c'est parce qu'ils veulent voir la même énergie de ce ministre des Finances,
qui a couru après les Kings de Los Angeles
avec un chèque de 7 millions de dollars sans, quand même, avoir une
demande d'eux autres.
Pourquoi
les banques alimentaires du Québec sont toujours obligées de courir après vous
autres avec leurs demandes pour s'assurer que les enfants du Québec
n'ont pas des ventres vides?
La Présidente :
Je vous rappelle à nouveau que,
lorsque vous posez une question, vous vous adressez à la présidence,
vous passez à travers moi pour votre message. Et la réponse nous viendra du
ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, en fait, juste pour
donner les processus, lorsqu'on prépare un énoncé budgétaire, que ce soit la
mise à jour ou le budget, on rencontre l'ensemble des parties prenantes de la
société. Ça, c'est au budget. Puis, au niveau
de la mise à jour, bien, on parle à tous les ministres responsables,
l'administratif, le politique, et ces gens-là sont en contact avec les
organismes qui sont sur le terrain.
Alors,
lorsque nous avons préparé la mise à jour, nous avons pris la décision de
provisionner 100 % des demandes que nous avions. Et, après la mise à jour,
il est apparu que des sommes supplémentaires seraient nécessaires...
La Présidente : En terminant.
M. Girard
(Groulx) : ...ce à quoi j'ai répondu qu'elles seraient là.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gregory
Kelley
M. Kelley : Nous avons, moi et
plusieurs de mes collègues, rencontré le Réseau québécois de l'action
communautaire autonome, qui regroupe
des milliers de différents groupes communautaires partout au Québec. Ce n'est
pas un amalgame. Eux autres ont
besoin de 7 millions de dollars aujourd'hui pour faire la défense des
gens qui sont les plus pauvres, pour s'assurer
qu'il n'y a pas de décrochage scolaire dans notre société, pour faire la lutte
contre les changements climatiques, pour aider les citoyens les plus
vulnérables, comme les aînés, dans notre société.
Est-ce que le
ministre peut répondre à eux autres pourquoi il n'y a jamais l'argent
nécessaire pour faire leurs fonctions correctement?
La
Présidente : La réponse du ministre du Travail.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente.
Évidemment, l'insécurité alimentaire est une cause qui nous touche énormément. Et je rappellerai à notre collègue
qu'on a mis en place le plan d'action gouvernementale en action communautaire, en collaboration avec le Réseau
québécois en action communautaire, et c'est 1,1 milliard de dollars,
dont 888 millions permettaient de rehausser le soutien à la mission
des organismes communautaires.
Je
rappellerai aussi au collègue que, le 27 septembre dernier, Banques alimentaires
du Canada classait le Québec comme étant le meilleur au Canada pour la
lutte à la pauvreté.
La
Présidente : En terminant.
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais le député de Pontiac. Il est le seul qui a la parole, on l'écoute.
Subvention accordée au club de hockey des Kings de Los
Angeles
M. André
Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, ça fait deux fois, cette semaine, que le ministre des
Finances accuse à peu près tout le
monde ici, en cette Chambre, de faire de la politique sur le dos des banques
alimentaires. Mais la politique, là, c'est de faire des choix, et il a
fait le choix, dans son énoncé budgétaire, de ne pas donner le 8 millions
additionnels aux banques alimentaires. Il a
fait le choix, dans son énoncé budgétaire, de dire aux Québécois qu'il fallait
se serrer la ceinture, qu'il fallait
restreindre les dépenses. Puis il a fait le choix, quelques jours plus tard,
d'annoncer en grande pompe, avec le ministre de la Capitale, 5 à 7 millions pour les Kings de Los Angeles, comme
il fait le choix, Mme la Présidente, de ne pas mettre cet argent-là en
éducation, en famille, en santé.
Avec
7 millions de dollars, Mme la Présidente, on peut payer des pompes à
insuline à 1 000 Québécois, on peut payer des appareils d'apnée du sommeil à 7 000 Québécois. Avec
7 millions, on peut payer deux nouveaux appareils de résonance magnétique à nos hôpitaux. C'est un
choix qu'il fait, comme il fait le choix, depuis deux semaines, de s'entêter.
Pourquoi,
Mme la Présidente, le premier ministre et le ministre des Finances font le
choix de s'entêter? Pourquoi ils ne reculent pas devant leur décision
indécente?
La Présidente :
Attention! Là, je suis debout.
Vous avez dit un mot qui est non parlementaire. Je vous dis de faire
attention, mais là vous l'avez répété à nouveau, et il est au lexique. Je vous
demanderais de le retirer.
Une voix : ...
La
Présidente : Le dernier. Le dernier mot.
M. Fortin : ...décision, ce n'est pas une décision indécente, Mme la Présidente,
c'est une décision impensable et inacceptable.
La
Présidente : Maintenant... M. le leader du gouvernement, on vient de
trancher. On va...
Une voix : ...
La
Présidente : Je veux juste vous entendre.
M. Fortin : ...
La Présidente : Parfait. La réponse
du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, merci, Mme la Présidente. Puis j'apprécie la
question, je vais simplement rectifier les faits.
Vous laissez sous-entendre que je connaissais le
fait qu'il manquait 8 millions pour satisfaire la demande des banques alimentaires du Québec, lorsque j'ai
rédigé la mise à jour, mais cette affirmation-là est inexacte, parce que mon
intention était de donner 100 % de ce qui était demandé. Ce qui était
demandé à ce moment-là était rempli à 100 % par le 21 millions que nous avons donné. Si j'avais su que ça
prenait 8 millions de plus pour les banques alimentaires, j'aurais
donné 21 plus 8, un grand total de 29.
Maintenant, le député de Maurice-Richard m'a
éveillé à ce point. J'ai répondu la journée même que je le ferais.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Bien, le problème, c'est que les banques alimentaires l'ont
fait en janvier, leur demande, Mme la Présidente. Mais, bon, encore
aujourd'hui, là, après que les membres de leur caucus leur ont dit que ça
n'avait pas de bon sens, après qu'hier soir,
j'en suis convaincu, le premier ministre leur a dit qu'il les écouterait, il
continue à s'entêter dans son entêtement envers et contre son caucus, envers et
contre leurs valeurs, envers et contre la responsabilité financière, envers
et contre le gros bon sens, Mme la Présidente.
C'est à se
demander, là, est-ce que le ministre des Finances est en mission commandée pour
protéger son premier ministre ou est-ce que c'est le premier ministre
qui essaie de protéger son ministre des Finances?
La Présidente : La réponse — pas
de bravo — du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, j'ai
déjà répondu ça à plusieurs reprises, mais je vais le clarifier. J'assume
l'entière responsabilité de ce dossier. J'ai
entendu et pris acte des critiques. Je le répète, Mme la Présidente, c'est une
étape visant à utiliser le Centre
Vidéotron, ce pour quoi il a été construit. Il y aura d'autres étapes, des
matchs de saison régulière, les Canadiens
sont bienvenus, un championnat du monde hockey junior, un championnat du monde
de hockey féminin, et tout ça vise à utiliser l'amphithéâtre pour quoi
il a été construit. Et ultimement l'étape, c'est d'avoir une équipe...
La Présidente : En terminant.
M. Girard (Groulx) : ...de la
ligue nationale à Québec.
• (10 h 40) •
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, c'est la seule personne au Québec qui pense ce qu'il
vient de dire, en ce moment, peut-être
avec le premier ministre. Ça fait quatre ans qu'on essaie de nous dire que le
premier ministre puis le ministre des Finances,
c'est des bons gestionnaires des finances publiques, puis en deux semaines, là,
ils ont complètement détruit leur réputation,
Mme la Présidente. Ce qu'on comprend, c'est, parce que le ministre des
Finances, il aime beaucoup le hockey, ce que bien du monde, avec lui,
partage, parce qu'il aime beaucoup la profondeur de la ligne au centre des
Kings de Los Angeles, qu'il est prêt à
dépenser l'argent des Québécois. Bien, on est à la veille de voir s'il y a la
même profondeur dans les banquettes caquistes puis s'ils vont se lever
pour leurs citoyens ou pour les Kings puis le premier ministre.
La Présidente : La réponse du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, bien, Mme la Présidente, je ne comprends pas
pourquoi, selon le député de Pontiac, je devrais m'excuser pour assumer
mes responsabilités. On m'a demandé de travailler au retour d'une équipe de la ligue
nationale à Québec. Il ne s'est rien passé
dans cet amphithéâtre, pour lequel il a été construit, depuis 2018-2019. Et là
c'est une étape. Il y aura un camp
d'entraînement en 2024, on vise des matchs de saison régulière en 2025, il y
aura un championnat du monde de
hockey junior, un championnat du monde de hockey féminin, et tout ça vise à
établir la crédibilité de Québec pour le retour d'une équipe dans la ligue
nationale.
La Présidente : En question
principale, je reconnais la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. On l'écoute.
Mise en oeuvre de la Déclaration des Nations unies
sur les droits des peuples autochtones
Mme Manon
Massé
Mme Massé : Merci, Mme la Présidente.
Ce n'est pas la dernière fois que je vais me lever dans cette Chambre pour
poser des questions, mais c'est ma dernière fois comme porte-parole de Québec
solidaire, et j'aimerais parler avec le premier ministre des Premières Nations
et des Inuits.
Je viens de terminer
ma tournée des 11 nations autochtones sur leurs territoires ancestraux.
J'ai rencontré des centaines de gens, de
personnes résilientes, profondément engagées, impliquées pour leurs
communautés. Dans toutes les communautés
que j'ai visitées, peu importe la nation, on me parlait d'une chose, la
Déclaration des Nations unies pour le droit des peuples autochtones.
Appliquez cette déclaration, me disaient-ils. Je suis d'accord avec eux autres.
Pourquoi c'est important? Bien, c'est parce
que c'est la survie de leur mode de vie, de leur autodétermination, faire un
véritable pas vers la réconciliation.
Comme chef de notre
nation, est-ce que le premier ministre peut me dire pourquoi il ne l'a pas
fait?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, bien,
moi aussi, je veux profiter du fait que c'est la dernière question comme
porte-parole, parce qu'elle va sûrement
revenir à la charge comme députée de Québec solidaire, donc je veux en profiter
pour remercier la co-porte-parole de Québec
solidaire. Je pense qu'il n'y a personne ici qui doute de son engagement pour
défendre les plus démunis de notre société.
On a eu aussi l'occasion, tous les deux, pendant la pandémie, d'échanger puis
de travailler ensemble pour les Québécois.
Donc, je veux lui dire un immense merci pour le travail, qui n'est jamais
facile, là, d'être co-porte-parole, peu importe le parti.
Maintenant,
concernant la Déclaration des Nations unies, bon, d'abord, c'est important de
le dire, j'ai eu plusieurs rencontres,
soit en groupe ou soit individuellement, avec les chefs des Premières Nations
et des Inuits. On est d'accord avec le principe de la déclaration. Là où il y a
des questions qui se posent, entre autres, par les juristes du gouvernement,
qui étaient les mêmes juristes au
moment où il y avait un gouvernement du Parti québécois ou du Parti libéral,
c'est de s'assurer qu'il n'y ait pas
ni droit de veto ni possibilité de diviser le territoire québécois. Puis, selon
les juristes, si on acceptait cette déclaration,
il y aurait un risque. Donc, c'est ma responsabilité, comme ça a été fait par
les gouvernements du Parti libéral puis du Parti québécois, de quand
même protéger ces droits, là...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault :
...qui sont importants pour la nation québécoise.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Manon
Massé
Mme Massé : M. le premier ministre,
je vous ai démontré... je vous ai montré, pointé du doigt l'article de la
déclaration qui évacue la question du
droit de veto. Alors, c'est sûr qu'on peut s'obstiner entre juristes, là, ça a
l'air que c'est ça, c'est de même que ça marche, mais ce qu'il faut, c'est
d'être capable, politiquement, d'envoyer des messages à ces nations qui
copartagent le territoire.
Alors,
moi, je me demande pourquoi on conteste, avec d'autres provinces du Canada, le
Canada, qui veut appliquer cette déclaration-là.
La Présidente :
Je vous rappelle, Mme la députée,
qu'on s'adresse à la présidence. Votre temps est écoulé. La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, la co-porte-parole de Québec solidaire a raison, il
y a d'autres premiers ministres d'autres
provinces qui contestent aussi cette déclaration, pour les mêmes raisons que
les gouvernements du Québec qui se sont succédé ont fait attention de ne pas
donner ni cette possible divisibilité du territoire ou ce droit de veto.
Maintenant,
Mme la Présidente, je pense que ce qui est important, c'est de lutter contre le
racisme à l'égard des peuples autochtones. Je pense que mon collègue a
fait un travail exceptionnel de ce côté-là.
La
Présidente : En terminant.
M. Legault : Puis c'est vrai qu'il y
en a, du racisme à l'égard des autochtones, puis il faut travailler à ce
qu'on...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Manon
Massé
Mme Massé : C'est
vrai qu'il y a du racisme, il est même systémique, comme la discrimination,
mais là aussi vous ne prenez pas la parole des autochtones. Les autochtones
vous disent : C'est ça qu'on vit. Demandez-le à la députée de Duplessis,
elle va vous l'expliquer, ça veut dire quoi, quand chaque jour tu vis les
impacts de ce racisme-là.
J'espère
que... Je n'aurai probablement plus la chance de vous questionner, M. le
premier ministre. J'espère que je n'aurai pas honte de mon premier
ministre.
La Présidente : Je vous dis qu'on
s'adresse à la présidence. M. le leader du gouvernement, très brièvement.
Question de règlement. Laquelle?
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, c'est extrêmement tendancieux, ce que la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
fait en cette Assemblée. C'est irrespectueux, c'est ne pas prendre la parole...
La Présidente : Bon, c'est beau. Je
vous ai entendu, M. le leader.
Une voix : ...
La
Présidente : Je suis
debout, on ne vous entend plus. Quand je suis debout, on ne vous entend plus.
C'est son commentaire, son appréciation du travail, elle devra assumer
ses propos. La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, oui, il y a du racisme à l'égard des peuples autochtones. Ce qui
s'est passé, par exemple, à l'hôpital de Joliette est totalement inacceptable.
Mais je suis content de voir — puis
j'ai eu l'occasion de parler avec les
dirigeants de l'hôpital au cours des derniers mois — que
la situation s'est corrigée, ou du moins beaucoup améliorée. Il y a eu des formations qui ont été données à
tous les employés. Maintenant, aussi, il y a des personnes qui font le lien
entre les communautés autochtones et les dirigeants de l'hôpital.
Donc, Mme la Présidente, je pense que ce qui est
important, c'est de s'assurer qu'il n'y en ait plus, de racisme...
La Présidente : En terminant.
M. Legault : ...bien plus que
d'avoir des débats de mots ou des débats de...
La
Présidente : En question principale... En question principale,
vous revenez, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
La parole est à vous, on vous écoute.
Projet de loi en matière
d'habitation
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci,
Mme la Présidente. En 2012, dans mon ancienne vie, j'étais intervenante
sociale. À 49 ans, je gagnais
autour de 35 000 $. J'ai vécu une séparation, ça fait que j'ai dû
déménager. Savez-vous quoi? J'ai eu beau chercher, chercher, chercher, j'avais juste mon petit
salaire de travailleuse communautaire, puis inévitablement je ne trouvais pas
de logement. J'ai cherché longtemps, et ce
qui m'a permis, finalement, de trouver le logement, c'est que j'avais une connaissance qui a cédé son bail, qui m'a cédé son
bail, parce que sinon je n'étais pas capable de me loger dans mon comté.
Alors, savez-vous que ça peut sauver la peau
de personnes, de pouvoir accéder à la cession de bail? Ce n'est pas le gros
luxe, là, le logement que j'avais, là, c'était une passoire, mais j'avais un
toit sur la tête.
C'est tout ce
qu'il reste aux pauvres, la cession de bail, un outil pour leur permettre
d'avoir accès au logement, qui n'est plus accessible.Est-ce que
la ministre va enfin le comprendre et changer son projet de loi?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Merci,
Mme la Présidente. Je pense que ça va me permettre de clarifier, là. On a
beaucoup parlé de la cession de bail.
Elle demeure, la cession de bail, dans le projet de loi, tel que proposé. Les
locataires peuvent se retrouver dans trois situations : le
propriétaire accepte la cession de bail, le propriétaire refuse la cession de
bail pour des motifs sérieux — c'est
déjà ce qui est prévu — et
la troisième option, c'est que, si le propriétaire souhaite refuser la cession
de bail, il résilie le bail du locataire, qui peut, à ce moment-là, se départir
de ses obligations. Donc, c'est une option additionnelle de part et
d'autre pour les locataires et les propriétaires.
Et, si la
problématique est si criante, de trouver un logement, Mme la Présidente, c'est
parce qu'il manque d'offre de
logements. Le vrai problème, c'est le manque d'offres. Il faut augmenter
l'offre de logements. J'ai d'excellentes mesures, audacieuses, dans mon
projet de loi, Mme la Présidente.
Mais
là on s'enfarge un peu dans les mots, là, et ça ralentit le processus. Ce
projet de loi là il faut qu'il passe avant Noël...
La Présidente :
En terminant.
Mme Duranceau :
...pour aider les gens qui seront en situation d'éviction après les fêtes.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Manon
Massé
Mme Massé : Mme la Présidente, la
cession de bail, là, ça a fait ses preuves telle qu'elle est là, pas modifiée
comme elle veut la modifier, là. C'est la cession de bail telle qu'elle est
depuis 50 ans qui a passé à travers tous les tribunaux pour dire
que cet outil-là permet de garder un coût du loyer bas.
La
ministre, elle ne comprend pas ça. Je ne comprends pas qu'elle ne comprenne pas
ça. Peut-être parce qu'elle ne l'a jamais vécu. Mais, moi, je vous le dis, je
l'ai vécu, puis une chance que j'ai eu cet outil-là parce que je me serais
retrouvée dans la rue.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Mme la Présidente, la
ministre, elle comprend qu'il y a des gens qui sont dans des situations qui
sont difficiles puis qu'il fallait intervenir en matière d'éviction puis de
leur donner... premièrement, qu'ils ne se fassent pas prendre par surprise; deuxièmement, qu'il y
ait des compensations financières qui soient plus importantes. C'est ça qu'il
prévoit, le projet de loi n° 31.Puis, Mme la Présidente, j'espère
que les oppositions vont collaborer activement à ce qu'il soit adopté avant les fêtes, parce que sinon il y a des gens
qui, en janvier, quand viendra le temps de renouveler leur bail, bien, ils vont se voir contraints de quitter
dans des conditions qui ne sont pas acceptables. C'est ce qu'on avait convenu
de régler, Mme la Présidente. J'ai un projet de loi qui propose ça. Puis j'ai
un projet de loi qui propose d'accélérer la construction...
La Présidente :
En terminant.
Mme Duranceau :
...parce qu'il faut l'augmenter, l'offre, Mme la Présidente.
Des voix :
...
La
Présidente : Pas de commentaire après la réponse. Deuxième
complémentaire. On vous écoute.
Mme Manon
Massé
Mme Massé : Mme la Présidente, quand
ta blonde s'en va puis tu te retrouves pas de bail, qu'est-ce qu'il te reste?
Quand tu vis avec un gars qui t'a envoyée à
l'hôpital puis qu'il n'y a pas de place en maison d'hébergement, qu'est-ce
qu'il te reste? Quand tu es mère monoparentale puis que personne ne veut te
louer, qu'est-ce qu'il te reste? Bien, il te reste la cession de bail, parce que c'est entre nous autres qu'on
s'échange ces affaires-là. Pourquoi? Bien, parce qu'on vit de la discrimination
face à la location, face à des propriétaires qui ne veulent pas nous louer.
S'il vous plaît, Mme
la ministre, laissez la cession de bail telle qu'elle est.
• (10 h 50) •
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Merci, Mme la Présidente.
Alors là, c'est un faux débat, cette histoire de cession de bail là. Il faut augmenter l'offre de logements, Mme la
Présidente. On a eu une bonne nouvelle — malheureusement,
les bonnes nouvelles sont rarement
soulignées — 1,8 milliard
pour sortir 8 000 logements. Il n'y a jamais eu une offre... un
apport aussi important dans une seule année du gouvernement du Québec.
Alors,
est-ce qu'on peut focusser sur les bonnes choses, s'acharner à faire sortir les
logements rapidement et puis faire en sorte que ce projet de loi là
passe au plus vite, parce qu'il y a des gens qui sont lésés, en ce moment, en
matière d'éviction? Il y a des excellentes mesures pour permettre aux
municipalités d'avancer.
La Présidente :
En terminant.
Mme Duranceau :
Mme la Présidente, j'espère une collaboration sincère des oppositions
là-dessus.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député des
Îles-de-la-Madeleine. La parole est à vous. On vous écoute.
Amendements au projet de loi
sur l'habitation
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Mme
la Présidente, on en a appris une bien bonne hier, en commission, sur l'étude
du projet de loi n° 31
concernant l'habitation. Quand elle a déposé son projet de loi en fin de
session, en juin dernier, la ministre savait pertinemment que son travail était bâclé, terminé à moitié, puis ses
équipes ont travaillé tout l'été pour rattraper le temps perdu. Sauf que, les nouveaux articles et
amendements, on les a sciemment soustraits à toute consultation publique. On n'était pas
prêts, a dit la ministre hier. Ça, on l'avait deviné. On parle de dizaines
d'amendements sur un projet de loi qui en compte 38, Mme la Présidente.
Il y a quand même une limite à l'improvisation.
Et, comme si de rien n'était, la ministre a
maintenant le pouvoir de suspendre les règlements d'urbanisme dans pratiquement
toutes les municipalités du Québec pour approuver à la va-vite des projets de
construction non conformes. C'est gros, c'est très gros, Mme la Présidente, et
ça nous est présenté, comme le reste, à la dernière minute, sans débat.
Alors, Mme la Présidente, comment la ministre
va-t-elle s'assurer qu'on ne fasse pas n'importe quoi, n'importe comment?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Bon,
Mme la Présidente, alors, on reprend les faits. Alors, en juin, j'ai déposé un
projet de loi qui visait mon carré de
sable, la SHQ, le Tribunal administratif du logement et les clauses... les
articles du Code civil qui visent les
locataires et les locateurs, et par la suite on a continué à travailler sur
d'autres mesures. Tout le monde a décrié que ce projet de loi là, il n'était donc pas suffisant. Bien, on savait
qu'on travaillait sur d'autres choses, mais les choses se sont
concrétisées au fil des rencontres avec les différents groupes en commission
parlementaire. Et là on présente le projet de loi n° 31, là, comme si
c'était la première fois que des amendements s'ajoutaient à un projet de loi.
Sérieux, Mme la Présidente, là, ce n'est pas
moi la plus... la parlementaire ayant le plus d'expérience ici, mais on sait
très bien que, des amendements, il y en a toujours. C'est un projet de
loi omnibus, alors on est venus bonifier.
Les oppositions se plaignent qu'il faut faire
quelque chose. On propose des mesures qui sont audacieuses, qui démontrent
qu'on fait confiance aux villes, à leurs administrations, puis on veut les
aider à avancer, puis les oppositions s'offusquent de ça. Honnêtement, Mme la
Présidente, je ne pense pas qu'on est en mode de...
La Présidente : En terminant.
Mme Duranceau : ...voir des
solutions, là, ici.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Mme
la Présidente, la ministre dit que c'est un projet omnibus. Il y a des notes
explicatives qui ont été déposées avec le projet de loi, et le projet
loi ne correspond plus aux notes explicatives parce qu'on a apporté des amendements qui changent complètement le sens du
projet de loi dans certains aspects qu'il n'avait pas abordés. Alors, les
changements, ils sont majeurs. Ils sont temporaires, pour une période de cinq
ans, mais ça peut donner des aberrations pour le reste du siècle dans
des constructions.
Alors, Mme la
Présidente, moi, je voudrais savoir si la ministre, qui dit avoir consulté en
privé, va nous révéler le fruit de ses consultations.
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Mme la
Présidente, les consultations ont eu lieu au mois de septembre en commission parlementaire. Alors, tous ceux qui voulaient être
là puis y passer tout le temps qui était disponible étaient là. Et on a
bonifié. On a reçu de nombreux
mémoires et on a bonifié le projet de loi en fonction de ça. Et, à ma
connaissance, c'est possible de déposer des amendements quand il y a un
projet de loi qui est déposé.
Alors là, je
ne sais pas où le député, là, de l'opposition veut en venir, mais toujours
est-il que ce projet de loi là propose
des mesures concrètes pour protéger les citoyens qui pourraient subir des
évictions dès le mois de janvier alors il faudrait y voir puis s'assurer
que le projet de loi va être adopté, et des mesures concrètes pour les
villes...
La Présidente : En terminant.
Mme Duranceau :
...pour qu'elles puissent avancer.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau : Mme la Présidente, je
suis extrêmement surpris de la nonchalance avec laquelle la ministre aborde
ces enjeux importants.
Des voix : ...
La
Présidente : Un petit instant. Question de règlement. Brièvement, M. le
leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Mme la Présidente, on prête des intentions entre collègues. Je pense que le
député des Îles-de-la-Madeleine est meilleur que ça, il est capable de poser
des questions intelligentes sans vouloir insulter des femmes qui travaillent,
Mme la Présidente...
Des voix : ...
La Présidente :
Je suis debout. M. le leader du
gouvernement, je suis debout. Votre micro est fermé, vous parlez dans le vide. Je suis debout. Je vais trancher,
mais juste avant je vais reconnaître le député de Matane-Matapédia. Et,
dites-moi, question de règlement, lequel?
M. Bérubé : Mme la Présidente, j'ai une question de directive pour vous.
Est-ce que «nonchalance» est un mot prescrit?
La Présidente :
Alors, voilà, j'allais trancher.
Non, il ne l'est pas, c'est une critique. Pour le moment, nous allons
poursuivre. Il vous reste quelques secondes.
M. Arseneau : Mme la Présidente, la
ministre a parlé d'audace. Moi, je parle de désinvolture parce qu'il est
question des règlements d'urbanisme, des balises de développement de nos
villes, l'harmonisation des usages, qu'on a convenus. Elle muselle par
le fait même le pouvoir citoyen de s'exprimer sur les projets de construction.
Or,
c'est là où je m'en vais. Pourquoi la ministre n'a-t-elle pas déposé cet
article-là au vu et au su de tous les citoyens pour qu'on en débatte?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Mme la Présidente, s'il y
a une affaire que je ne suis pas, c'est nonchalante, là, première des choses.
Deuxième
chose, le député de l'opposition, là, il est beaucoup dans de la sémantique,
puis faire des bons clips, puis revenir
sur des mots, là. Ce que les citoyens veulent, là, c'est des solutions, puis
qu'on avance. Moi, je veux augmenter l'offre de logements. On en a 8 000 à sortir. On ne peut pas être pris dans
un carcan réglementaire qui ne nous permet pas d'avancer. J'ai confiance dans
les élus des municipalités. On leur a donné des... on veut leur donner des
pouvoirs, ils vont faire bouger les choses. Et je tiens à dire que cette
mesure-là, c'est pour des modifications dans un zonage qui est déjà
résidentiel.
La
Présidente : En terminant.
Mme Duranceau : Alors là, on va se calmer
sur les aberrations. Je pense que le député de l'opposition, là, manque d'idées.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais — pas
de bravo après les réponses — la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
On vous écoute à nouveau.
Cibles
du gouvernement en matière de réduction de gaz à effet de serre
Mme Manon
Massé
Mme Massé : Merci, Mme la Présidente.
J'aimerais ça parler, maintenant, de lutte aux changements climatiques et de l'adaptation. La COP28 s'en vient. Moi,
j'étais à la COP21, à Paris, quand la planète entière a reconnu l'extrême
urgence d'agir. Ça fait sept ans, puis on continue de foncer dans le
mur.
Les jeunes sont
hyperinquiets pour leur avenir. Les jeunes ont peur. Puis, honnêtement, avec
l'été qu'on vient de passer, moi, si j'étais
à leur place, je vivrais aussi de l'écoanxiété. Le gouvernement dit qu'il en
fait beaucoup. Je suis désolée, il n'en fait pas assez. Depuis quand une
génération accepte de ne pas tout faire ce qui est possible pour améliorer
la vie de leur descendance? Moi, je n'ai jamais vu ça. On a une responsabilité.
Alors,
qu'est-ce que le ministre de l'Environnement dit à ces jeunes qui nous
écoutent, qui se font hypothéquer leur avenir?
La Présidente :
La réponse du ministre de
l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la
Faune et des Parcs.
M. Benoit
Charette
M. Charette : Merci, Mme la Présidente.
Merci à la collègue pour la question. Ce qu'on dit à ces jeunes, que je rencontre, d'ailleurs, fréquemment, régulièrement,
toutes les semaines, c'est que le gouvernement est en action. Si on regarde
les décisions, les budgets qui ont été
accordés à cet enjeu-là avant l'arrivée de la Coalition avenir Québec versus
les budgets qui sont en cause
aujourd'hui, on parle de deux réalités, de deux mondes complètement différents.
Avec le gouvernement qui nous a précédé, on coupait en environnement.
Budget après budget, il y avait des coupures.
Si on regarde ce qui se fait aujourd'hui, ce sont
des budgets qui sont en croissance exponentielle. Si on regarde la démarche qui
a été introduite avec notre arrivée, avec la présentation du Plan pour une
économie verte, avec les budgets qui y ont été associés et les plans de mise en
oeuvre qui ont été, par la suite, développés, on parle, pour l'actuel plan de
mise en oeuvre, de 9 milliards de dollars pour les cinq prochaines
années, en croissance de 1,4 milliard de dollars sur une seule année.
Puis, si on regarde la version précédente versus celle qui a été présentée le
printemps dernier, 1,4 milliard de bonification. Ça, c'est sans compter,
naturellement...
La
Présidente : En terminant.
M. Charette : ...toutes les démarches qui
sont également faites au niveau de la protection de la biodiversité puis
la protection de notre eau. Donc, on peut rassurer les jeunes.
• (11 heures) •
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Manon
Massé
Mme Massé : Le temps presse, là. Ce
n'est pas moi qui le dis, c'est l'ONU, c'est la planète. La planète nous pète
dans la face. Qu'est-ce qu'on fait quand il
y a une urgence? On agit urgemment. Je ne dis pas que vous n'avez rien fait, je
dis juste qu'il faut en faire plus, tant au
niveau d'éliminer les gaz à effet de serre qu'au niveau de l'adaptation. Et,
dans ce sens-là, la cible de votre plan est à 37,5. On n'y arrivera
jamais.
La
Présidente : On s'adresse à la présidence. M. le ministre.
M. Benoit
Charette
M. Charette : Plusieurs éléments qui
pourraient être mentionnés. À travers l'adaptation, il y a aussi la protection
de la biodiversité, c'est ce que l'on
appelle des solutions nature. Peut-être que la collègue n'en est pas informée
ou n'a pas pu en prendre
connaissance, mais, ce matin même, on annonçait un 144 millions de
dollars en partenariat avec Conservation de la nature Canada pour, justement, mettre en valeur notre patrimoine
naturel et aider à lutter contre les changements climatiques avec cette solution nature qui est notre forêt, notamment,
notre patrimoine naturel. Et, des exemples comme ça, je pourrais en nommer
plusieurs. Au niveau de l'adaptation, la dernière mise à jour économique...
La
Présidente : En terminant.
M. Charette :
...faisait la part belle à cet enjeu-là important. Donc, le gouvernement
est en action.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Manon
Massé
Mme Massé : Ça crée des problèmes de
santé. Ça crée des problèmes d'inondations. Ça crée des problèmes à nos
agriculteurs. Ça crée des problèmes à nos jeunes, dont la santé mentale pète.
Il faut agir de façon beaucoup plus importante. Il faut se mettre à l'écoute des gens qui sont sur le
terrain, qui les ont et les portent, ces solutions-là. Et il faut commencer par
réviser notre cible, qui est complètement inadaptée à l'urgence puisque c'est
plus de 2° que ça va augmenter.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Benoit
Charette
M. Charette :
Malheureusement, le temps me manque pour donner tous les exemples qui
illustrent l'action du gouvernement québécois. Lorsqu'on parle de la cible, je
rappellerai la dernière campagne électorale, avec la cible de Québec solidaire qui était, là, à 65 % de réduction
d'ici 2030. Or, la démonstration a été faite, depuis, que la disponibilité
énergétique n'est pas au rendez-vous pour atteindre cette cible-là.
Ce que la collègue semble oublier
aussi, c'est que le Québec n'est pas le seul sur cette belle planète. Donc, le
Québec fait office de leader, parmi
les premiers de classe au monde dans sa lutte aux changements climatiques,
mais, en même temps, les émissions du Québec, c'est 0,2 % des
émissions mondiales.
La
Présidente : En terminant.
M. Charette :
Donc, un des rôles du Québec, c'est de convaincre les autres à en faire
autant que le Québec.
La Présidente :
Cela met fin à la période de
questions et de réponses orales. Demeurez... Vous pouvez applaudir,
maintenant. Demeurez en place pour le vote, il y a un vote.
Pour
la suite des choses, je céderai la place au troisième vice-président de l'Assemblée
nationale. Merci, tout le monde. Bonne fin de journée.
Votes reportés
Motion proposant que l'Assemblée demande au gouvernement
d'annuler
la subvention accordée pour la tenue de deux parties
présaison des Kings de Los Angeles
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : À la rubrique Votes reportés, comme annoncé
précédemment, nous allons maintenant
procéder au vote reporté sur la motion de M. le leader de l'opposition
officielle débattue hier aux affaires inscrites par les députés de
l'opposition, qui se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement caquiste de respecter l'état des
finances publiques, d'annuler la
subvention accordée pour la tenue de deux parties présaison des Kings de Los
Angeles et de mieux répondre aux besoins criants dans de nombreux
secteurs au Québec, notamment dans la Capitale-Nationale.»
Le vote est
maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 30
Contre :
74
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : La motion est donc rejetée.
Motions sans préavis
À la rubrique des
motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation
des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe
d'opposition. Mme la députée de Sherbrooke.
Reconnaître
l'importance du rôle des employés du secteur public
et inviter les syndicats les représentant et le gouvernement
à conclure rapidement une entente négociée
Mme Labrie : M. le Président, je demande
le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Saint-Laurent, le député de Jean-Talon, la
députée de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que 570 000 travailleuses et
travailleurs du secteur public sont en grève aujourd'hui, soit plus de
10 % de la population active québécoise — on les entend très bien,
d'ailleurs;
«Qu'elle reconnaisse
l'importance du rôle essentiel joué par chacune et chacun des travailleuses et
travailleurs pour nos services publics;
«Qu'elle invite les
parties à conclure le plus rapidement possible une entente négociée.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il y a... S'il vous plaît! M. le leader.
M. Leduc :
...rajout ad lib, je pense, de ma collègue, nous
allons vous demander un vote électronique, s'il vous plaît.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Un vote électronique a été demandé. Donc, la
période de vote est ouverte.
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Donc, après la tenue du vote,
donc, on demandera le consentement.
La période de
vote est terminée, alors on va demander le consentement. Est-ce que j'ai le
consentement pour permettre à Mme la députée de Verdun de pouvoir exercer son
vote? Consentement. Mme la députée de Verdun.
• (11 h 10) •
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Pardon?
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Pour. Merci. Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 99
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée. M. le leader.
M. Leduc :
M. le Président, est-ce qu'on
pourrait envoyer copie de cette motion à l'ensemble des syndicats qui sont
en négociation avec le gouvernement? Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Ce
sera fait. Et, pour la prochaine motion, j'inviterais M. le chef du troisième
groupe d'opposition.
Souligner les performances des équipes nationales
de hockey-balle du Québec en 2023
M. St-Pierre Plamondon : M.
le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin
de présenter, conjointement avec le
leader parlementaire du deuxième groupe d'opposition, et le député de Marguerite-Bourgeoys, et la députée de Vaudreuil, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la performance exceptionnelle des équipes
nationales du Québec en hockey-balle pour l'année 2023;
«Qu'elle souligne
l'impressionnante collecte totale de 8 médailles d'or, 3 médailles
d'argent et 3 médailles de bronze lors
des jeux mondiaux 2023 en Autriche, du championnat du
monde [en] 2023 en Tchéquie et lors du championnat mondial en République
dominicaine le mois dernier;
«Qu'elle
affirme que dans toutes les disciplines sportives, les athlètes du Québec
possèdent le talent et les aptitudes pour compétitionner face aux autres
nations et pays, et ce, en portant fièrement les couleurs du Québec.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Lévesque (Chapleau) :
Il y a consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
Pour la prochaine motion, j'inviterais un membre du gouvernement, soit
le ministre de la Langue française.
Rappeler que le français
est la langue officielle du Québec et dénoncer
son absence dans certaines ligues sportives canadiennes
M. Roberge : M. le Président, je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec la
députée de Bourassa-Sauvé, la députée de Mercier, le député de Matane-Matapédia, la députée de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que même si le Canada est un pays bilingue, le
Québec n'a que le français comme langue officielle et commune;
«Qu'elle dénonce
l'absence du français dans certaines ligues sportives canadiennes;
«Qu'elle déplore le
récent manque de respect de la Ligue canadienne de football envers les
Québécois, les francophones hors Québec et la langue française;
«Qu'enfin,
elle remercie tous ceux qui défendent le français et travaillent afin d'assurer
la pérennité de notre langue commune.»
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Consentement, sans débat.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté. Et, pour la prochaine motion, un membre
formant l'opposition officielle, et c'est Mme la députée...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Ah! Attendez. M. le leader.
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président, je
fais un rappel au règlement puis à nos directives dans cette Chambre. Le
député de l'opposition officielle, le leader de l'opposition officielle, le
député de Nelligan, dans le cadre des travaux, prend des photos, dans le cadre de nos travaux, contrairement, M. le
Président, à ce qui est prévu à notre règlement, notamment dans le cadre
d'un vote, alors... ensuite publie sur les médias sociaux le résultat des
photos associées au vote.
Nous,
on n'a rien à se cacher, mais par contre on s'attend à ce que le leader de
l'opposition officielle, qui est le gardien
des règles, de son côté, du livre des règlements, respecte les règlements.
Alors, je crois qu'il est très clair, dans notre enceinte, qu'on n'utilise pas des appareils électroniques pour prendre
des photos dans le cadre de nos travaux parlementaires. Alors, j'espère que le chef de l'opposition
officielle va ramener son leader à l'ordre et que le leader de l'opposition va
retirer ses publications, en lien avec le décorum que nous avons ici.
Et je rappelle que
c'est une position unanime ici relativement au vote, M. le Président. Alors,
j'attends...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
Je fais un rappel à l'effet, effectivement, qu'il est interdit de prendre
des photos sur le parquet. Alors, je compte sur la collaboration de tous les
collègues afin que ce soit respecté, et aussi, évidemment...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le leader. J'ai été édifié. Je pense
que j'ai fait un rappel au décorum. Donc, il sera...
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le leader, s'il vous plaît, je suis debout. Je
suis debout. S'il vous plaît! S'il vous plaît! Et je rappelle... Encore
une fois, je fais un rappel que, lorsqu'on est sur le parquet, les prises de
photos sont interdites. Il faut respecter le
décorum. Et je compte sur la collaboration de tous et de toutes pour respecter
cette directive en cette enceinte. Nous allons poursuivre, maintenant.
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : M. le leader, M. le leader, nous n'allons pas
continuer un débat là-dessus.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Allez-y.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, on va
continuer. Je n'ai pas entendu le leader de l'opposition officielle, à savoir
s'il allait respecter nos règlements relativement
à la publication de photos. S'il la retire et il le fait instantanément, je
vais me rasseoir, M. le Président.
Mais par contre votre devoir, c'est de faire respecter nos règles, pas
uniquement de faire un rappel au
règlement. Il n'a pas le droit de faire ça. Nous nous attendons à ce que vous
disiez au leader de l'opposition officielle de retirer ses publications,
sur une photo qu'il ne peut pas prendre dans le cadre de nos travaux.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M.
le leader du gouvernement, je crois que vous connaissez très bien, aussi
bien que moi, les règlements en cette
enceinte. Je crois que vous connaissez aussi bien que moi la procédure. Et j'ai
fait un rappel au respect du décorum.
Et je rappelle encore une fois, de plus, qu'il est interdit de prendre des
photos lorsqu'on est en cette
enceinte, et cela s'applique non seulement au député de Nelligan, mais à
l'ensemble des élus dans cette enceinte. Donc, alors, ma directive a été
faite, ma directive a été donnée. Nous allons poursuivre nos travaux.
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Et, s'il vous plaît — je suis debout. M. le leader, je suis debout — et, s'il vous plaît, le rappel a été fait,
et je crois que le député de Nelligan...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Donc, nous allons
poursuivre. S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le leader, nous allons poursuivre nos travaux. J'ai appelé à la
collaboration des députés et je souhaite pouvoir compter sur celle-ci, sur
la collaboration de chacun d'entre vous, incluant, avant tout, le député de
Nelligan. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : M.
le Président, je vais retirer la photo, aucun problème, mais c'est gênant de
voir qu'après un vote...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : S'il
vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci. Très bien. Merci, M. le député. Merci, M. le député. Ça a été
fait. M. le leader du gouvernement,
M. le leader du gouvernement, on est édifiés, il a annoncé qu'il allait retirer
les photos. Alors, je pense que c'est ce que vous souhaitez. Nous allons
poursuivre, s'il vous plaît.
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Je suis debout. Écoutez,
je suis debout. Nous allons poursuivre nos travaux, s'il vous plaît. M.
le leader, allez-y.
M. Leduc : M.
le Président, au même moment où le leader du gouvernement fait un appel au
règlement, je ne sais pas si vous l'avez entendu, mais ses propres
députés utilisent des termes non parlementaires. «Cheap shot» et «petite politique» ont été prononcés à plusieurs reprises
dans les dernières minutes. Alors, il y a quand même une petite ironie aussi de la part du gouvernement. Je l'appelle à être
cohérent et d'appeler ses propres députés à être cohérents avec ses
interventions.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
M. le leader de l'opposition officielle, je pense que... Allez-y.
M. Derraji : M.
le Président, j'ai entendu le leader du gouvernement expliquer le tweet en
question, qui reflète le vote de la
partie gouvernementale. Maintenant, quand j'entends le député de Lac-Saint-Jean
prononcer des mots non parlementaires à
l'intérieur de cette enceinte... Il doit se garder une petite gêne, M. le
Président. On doit tous respecter l'enceinte de ce parlement. Donc,
entendre des propos de la plupart des collègues...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
suis édifié. Merci. Écoutez, je...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : S'il vous plaît! M. le leader du gouvernement, s'il vous plaît! Je
compte sur la collaboration de chacun de vous pour le respect du
décorum, pour l'ordre dans cette enceinte.
Nous allons poursuivre, maintenant, avec Mme la
députée de Bourassa-Sauvé pour sa prochaine motion.
Rendre
hommage à M. Hubert Reeves, astrophysicien, et offrir
des condoléances à sa famille et à ses proches
Mme Cadet : Merci
beaucoup, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin
de présenter la motion suivante conjointement avec le ministre de l'Économie,
de l'Innovation et de l'Énergie, la whip du deuxième groupe
d'opposition, le député de Matane-Matapédia, le député de Marguerite-Bourgeoys
et la députée de Vaudreuil :
• (11 h 20) •
«Que l'Assemblée nationale rende hommage à monsieur
Hubert Reeves, qui s'est éteint le 13 octobre 2023;
«Qu'elle
rappelle qu'Hubert Reeves était commandeur de la Légion d'honneur française,
grand officier de l'ordre national du Mérite français, compagnon de
l'Ordre du Canada et grand officier de l'Ordre national du Québec;
«Qu'elle
souligne sa longue carrière académique ponctuée par la rédaction de dizaines
d'ouvrages littéraires et de conférences pour le grand public;
«Qu'elle
reconnaisse sa contribution exceptionnelle à l'avancement de la recherche
scientifique au Québec et dans le monde;
«Qu'elle souligne que les Prix du Québec ont
déterminé que le prix Relève scientifique sera renommé le prix Hubert-Reeves afin de reconnaître la contribution scientifique
exceptionnelle de ce grand astrophysicien et vulgarisateur scientifique;
«Qu'elle
se remémore avec affection ses talents de vulgarisateur et sa volonté de rendre
la science accessible pour tous;
«Qu'elle rappelle que la
protection de l'environnement et de la biodiversité aura toujours été au coeur
des préoccupations et du travail d'Hubert Reeves;
«Qu'elle offre ses plus sincères condoléances à
sa famille et ses proches;
«Qu'enfin, elle observe une minute de silence en
sa mémoire.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, M. le Président, il y a consentement pour un
débat de deux minutes par intervenant dans l'ordre suivant : la
députée des Mille-Îles, le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de
l'Énergie, la whip du deuxième groupe d'opposition et le député de
Matane-Matapédia.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
comprends qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre intervenants, pour que la durée des interventions soit limitée à
un maximum de deux minutes chacune. Et je reconnais comme première
intervenante Mme la députée des Mille-Îles.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Il y a une semaine, le Québec a perdu Karl Tremblay, qui nous
chantait Les étoiles filantes, mais aujourd'hui on honore celui qui nous a fait
découvrir les étoiles, Hubert Reeves. Je salue d'ailleurs son fils, Nicolas,
qui n'a malheureusement pas pu être présent ce matin avec nous mais avec qui
j'ai beaucoup échangé. Je salue aussi
le reste de la famille, qui est en France et qui nous écoute à distance. Et
finalement je salue ses neveux, François et Geneviève Reeves, que je
connais personnellement depuis fort longtemps.
François Reeves a grandement été inspiré par son
oncle Hubert et est devenu un cardiologue environnemental réputé. Et c'est François qui a inspiré mes
actions comme responsable des dossiers environnementaux lorsque j'étais à la
ville de Laval. Juste avec cet exemple tiré
de ma vie personnelle, on peut voir à quel point l'influence d'Hubert Reeves
a transcendé notre monde.
Ainsi, je me
tiens devant vous aujourd'hui pour déclarer avec beaucoup d'admiration et de
respect les profondes contributions
d'un individu exceptionnel, Hubert Reeves. Son dévouement inégalé à
l'avancement de la science, la défense de
l'environnement et la diffusion des connaissances a fait de lui une sommité
dont l'impact transcende les générations et les disciplines.
Né à Montréal
en 1932, Hubert Reeves a illuminé les vastes étendues de notre univers d'un
éclat qui n'a d'égal que les étoiles qu'il a étudiées avec tant de passion. Ses
recherches pionnières ont non seulement élargi notre compréhension du cosmos, mais elles ont également incité
d'innombrables personnes à regarder le ciel avec émerveillement et curiosité.
Un astéroïde porte même son nom.
Au-delà de
notre... du monde universitaire, il s'est imposé comme un fervent défenseur de
la protection de l'environnement. Sa
préoccupation pour le bien-être de notre planète l'a poussé à s'engager sans
relâche dans la sensibilisation aux défis écologiques que nous vivons.
Dans un monde aux prises avec les conséquences du changement climatique, Hubert
Reeves était une lueur d'espoir. Il nous a incités à prendre des mesures
significatives pour préserver l'équilibre fragile de notre monde.
Hubert
Reeves, ce n'était pas seulement un scientifique, c'était un conteur avec un
don rare de rendre des concepts scientifiques
accessibles à des personnes de tout âge et de tout horizon. Par ses livres, ses
conférences, ses apparitions dans les
médias, il a démystifié les merveilles de l'univers, suscitant un sentiment
d'émerveillement et d'appréciation de la beauté et la complexité du
cosmos.
Je termine en
vous invitant à s'inspirer de son exemple pour relever les défis de notre
époque en aspirant à un avenir qui reflète la sagesse, la compassion et la
curiosité sans limites qu'incarnait cette personne extraordinaire. Merci,
M. Reeves.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de
Mille-Îles. Je reconnais comme prochain intervenant M. le ministre de
l'Innovation et de l'Énergie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Merci, M. le Président. Je tiens tout d'abord à
exprimer mes plus sincères condoléances à la famille et aux proches d'Hubert Reeves ainsi qu'à tous
ceux qui sont touchés par cette triste nouvelle. Le Québec perd un grand
homme de science et un grand communicateur, un homme qui a enrichi nos
connaissances sur le cosmos, a éveillé nos consciences sur l'avenir de la terre.
Il était l'un des astrophysiciens les plus connus au monde.
M. Reeves
était aussi un vulgarisateur hors pair et il a su transmettre son amour des
sciences à des générations de Québécoises et de Québécois. Hubert Reeves
était titulaire d'un baccalauréat en physique de l'Université de Montréal,
d'une maîtrise en physique atomique de l'Université McGill et d'un doctorat en
astrophysique nucléaire de l'Université Cornell. Il a enseigné la physique à l'Université
de Montréal de 1960 à 1964, puis, après une année comme professeur à l'Université libre de Bruxelles, il est devenu
directeur de recherche au Centre national de recherche scientifique de Paris
et conseiller scientifique au commissaire de
l'énergie atomique de Saclay, en France. Hubert Reeves aura marqué toute
une génération par ses recherches sur
l'origine des éléments chimiques du système solaire et de l'univers et par sa
façon unique de les rendre accessibles au grand public.
Patience dans l'azur, L'heure
de s'enivrer et L'univers expliqué à mes petits-enfants comptent
parmi ses livres qui ont été le plus lus. Il a reçu de nombreuses distinctions
au cours de sa carrière, dont l'Ordre national du Québec, comme officier en
1994 et comme grand officier en 2017. Il était chevalier de l'ordre national du
Mérite en France, chevalier de la Légion d'honneur de France et officier de
l'Ordre du Canada. Il a également reçu le prix Albert-Einstein en 2001.
Nous nous
souviendrons longtemps de sa voix bienveillante qui nous parlait de la terre et
du cosmos.
Je
termine avec une citation de M. Reeves : «On m'a dit : Tu n'es
que cendres et poussières. On a oublié de me dire qu'il s'agissait de
poussières d'étoiles.»
Pour
son apport à la science au Québec ainsi qu'à l'international et pour
l'engagement d'Hubert Reeves dans la cause écologique, M. le Président,
nous appuyons la motion présentée par le groupe de l'opposition officielle.
Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre. Comme prochaine intervenante, je reconnais Mme la whip
du deuxième groupe d'opposition et députée de Verdun.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci,
M. le Président. Imaginez un instant le début de notre univers. On a tous en
tête une image un peu imprécise du Big Bang. On s'imagine une grosse boule de
matière qui soudainement explose et prend de l'expansion.
Pendant
plusieurs années, les scientifiques ont cherché à comprendre la nature de cette
masse, au-delà de l'hydrogène et de
l'hélium. Un astrophysicien québécois a permis de mieux définir la masse du Big
Bang, M. Hubert Reeves, qui a comblé le vide entre les étoiles.
Comme
scientifique, je veux partager mon admiration envers son grand talent, la
vulgarisation scientifique. Amener la complexité à la portée de l'humain a été
un des grands travaux de sa vie. Hubert Reeves a mis ses talents de
vulgarisateur au service tant des
tout-petits que des grands, ce qui a fait de lui un des scientifiques les plus
connus et aimés de notre société.
Deux champs de
recherche intéressaient Hubert Reeves, l'astrophysique et l'écologie, qu'il
voyait comme les deux facettes de la vie
humaine. Pour reprendre ses mots, l'astronomie nous raconte l'histoire de
l'univers, là d'où nous venons,
comment nous sommes arrivés ici. L'écologie, ça nous montre les enjeux qui
menacent notre futur, elle nous montre comment rester où nous sommes.
Il
a fait de la militance écologique un des grands chevaux de bataille de sa vie.
Et c'est là où le message d'Hubert Reeves devient le plus clair, le plus
limpide. La planète qui est la nôtre, dans toute sa diversité, dans toute sa
complexité, est aussi belle que l'univers, la planète et les étoiles qui nous
entourent, mais l'être humain n'a qu'un seul chez-soi,
la terre, et ce chez-soi qui est menacé maintenant par les changements
climatiques, que les humains en sont la cause, et nous pourrons très
bien aussi devenir les victimes.
• (11 h 30) •
Comme il a souvent
rappelé, les bonnes intentions ne seront efficaces que si elles sont mises en
action, et c'est pourquoi qu'il est de notre
devoir, ici, dans cette Chambre, d'écouter la communauté scientifique,
d'écouter les gens comme Hubert
Reeves, qui était un des plus grands fleurons, et de développer des politiques
publiques visant à léguer à nos enfants une planète où il fera bon
vivre.
À
la famille et aux amis d'Hubert Reeves, je vous offre, au nom de ma formation
politique, nos plus sincères condoléances.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Je reconnais maintenant M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : M. le Président, bien des
Québécois et bien des francophones ont appris, le 13 octobre dernier,
qu'ils n'auraient plus les dernières nouvelles du cosmos ni les dernières
chroniques des atomes et des galaxies d'Hubert Reeves. Pour
beaucoup d'entre nous, Hubert Reeves était la voix de l'astronomie, de
l'écologie et de la science. Ses talents de vulgarisateur
et de scientifique, alliés à ses rares qualités littéraires, faisaient de
chacune de ses oeuvres un chapitre de la plus belle histoire du monde. Sa
réflexion a porté aussi bien sur la question écologique et le mal de terre,
sujet sur lequel il a été un précurseur,
que sur cette question philosophique et éternelle : Sommes-nous seuls dans
l'univers?, dont il a traité avec élégance aux côtés de certains des
plus grands esprits de notre temps.
C'était
également un homme de culture, aussi à l'aise à Paris qu'à Montréal. On connaît
son admiration pour Mozart. On sait
qu'il y puisait une grande confiance en l'humanité, malgré les défis auxquels
nous faisons face et dont il était plus que quiconque conscient. En
effet, pour Hubert Reeves, là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Merci,
M. Reeves, pour votre oeuvre, pour votre zèle à faire connaître les
secrets de l'univers au plus grand nombre, pour votre optimisme aussi et pour l'exemple que vous nous avez donné,
tant pour la fureur de vivre que pour la patience dans l'azur, que vous
avez enseignées toute votre vie, au Québec comme en France. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Matane-Matapédia.
Mise aux voix
Cette motion est-elle
adoptée? Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci. Alors, nous allons observer une minute de
silence à la mémoire de M. Hubert Reeves.
• (11 h 32
—
11
h 33
) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
vous remercie. À la rubrique... Oui, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji :
Oui, M. le Président, s'il vous plaît, je vous demanderais d'envoyer une
copie de cette motion à M. Nicolas Reeves, le fils de M. Reeves, s'il
vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Ce sera fait.
Avis touchant les travaux des commissions
À la rubrique des
avis touchant les travaux des commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, M. le Président, j'avise cette Assemblée que la
Commission de la santé et des services sociaux va poursuivre l'étude détaillée
du projet de loi n° 15, la Loi visant à rendre le
système de santé et de services sociaux plus efficace plus efficace,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
14 heures à 16 h 30, à la
salle Pauline-Marois, ainsi que le mardi 28 novembre, de
10 heures à 12 heures, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des
finances publiques va poursuivre les consultations particulières et auditions
publiques sur le projet de loi n° 35, la Loi concernant la mise
en oeuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 21 mars
2023 et modifiant d'autres
dispositions, aujourd'hui, de
12 h 05 à 12 h 50 et de 14 heures à 15 h 35,
à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des
institutions entreprendra les consultations particulières et auditions
publiques sur le projet de loi n° 40, la Loi visant
notamment à réformer les cours municipales et à améliorer l'efficacité,
l'accessibilité et la performance du système
de justice, aujourd'hui, après les
avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 13 h 05 et de
14 heures à 14 h 45, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi n° 31, Loi
modifiant diverses dispositions législatives en matière d'habitation,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, à la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, ainsi que le mardi 28 novembre,
de 10 heures à 12 heures, à la salle du Conseil législatif;
La
Commission de l'économie et du travail entreprendra l'étude détaillée du projet
de loi n° 38, la Loi
modifiant la Loi sur la gouvernance et
la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement et
d'autres dispositions législatives,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
14 heures à 16 h 30, à
la salle du Conseil législatif, ainsi que le mardi 28 novembre, de
10 heures à 12 heures, à la salle Pauline-Marois;
La
Commission de la culture et de l'éducation poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi n° 23, la Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant
la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, le mardi 28 novembre,
de 10 heures à 12 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission des finances publiques entendra les intéressés et procédera à
l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt privé n° 205, la Loi
concernant Mutuelle Beneva, le mardi 28 novembre,
de 10 heures à 12 heures, à la salle Louis-Hyppolite-La Fontaine.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour déroger à l'article 143 du règlement concernant
l'horaire des travaux des commissions?
Des voix : Consentement.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement.
À
la rubrique avis, oui... à la rubrique avis de la présidence, pour ma part, je
vous avise que la Commission des institutions se réunira en séance de travail
aujourd'hui, de 13 h 05 à 14 heures, à la salle
Louis-Joseph-Papineau, afin de déterminer
les observations, conclusions ou recommandations à la suite des consultations
particulières et auditions publiques sur
le rapport de mise en oeuvre du code d'éthique et de déontologie des membres de
l'Assemblée nationale 2015-2019 intitulé Incursion au coeur du
code d'éthique et de déontologie : de la théorie à la pratique.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
À
la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, je commencerai par
vous informer qu'un débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui, à
13 heures. Ce débat portera sur une question adressée par Mme la
députée de Saint-Laurent à Mme la ministre responsable de l'Administration
gouvernementale et présidente du Conseil du trésor concernant la responsabilité conjointe et solidaire de cette dernière de
signer un chèque de 7 millions de dollars aux Kings de Los
Angeles en pleine négociation collective.
Je
vous rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain, le vendredi 24 novembre
2023, M. le député de Jacques-Cartier s'adressera à M. le ministre
de l'Éducation, de l'Innovation et de l'Énergie... ministre de l'Économie, pardon, de l'Innovation et de l'Énergie sur le
sujet suivant : Les défis énergétiques : un enjeu pour notre société
et notre économie.
Affaires
du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Je vous demanderais de bien suspendre nos travaux
jusqu'à la tenue du débat de fin de séance, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
nous allons suspendre les travaux jusqu'à la tenue des affaires...
(Suspension de la séance à 11 h 37)
(Reprise à 12 h 59)
Débats de fin de séance
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors, tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au
débat de fin de séance, qui portera sur une
question adressée par Mme la députée de Saint-Laurent à M. le ministre des
Finances, en remplacement de Mme la
ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du
Conseil du trésor, concernant la
responsabilité conjointe et solidaire de cette dernière de signer un chèque de
7 millions de dollars aux Kings de Los Angeles en pleine
négociation collective.
• (13 heures) •
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui
répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et ensuite, Mme la
députée de Saint-Laurent, vous avez le droit à une réplique de deux
minutes. Et je vous cède immédiatement la parole.
Négociation des conditions
salariales dans la fonction publique
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis très
surprise du changement d'alignement, parce que, comme vous l'avez si
bien mentionné, le ministre des Finances remplace sa collègue la présidente du
Conseil du trésor. Pourquoi je voulais
interpeler la présidente du Conseil du trésor, c'est que c'est elle qui est en
charge des négos. Et vous pouvez
l'entendre, le bruit extérieur. Ce sont les quelque
14 000 travailleurs du front commun, que je suis allée saluer avec
mes collègues, notamment ma whip, le député
de Marquette, la députée de La Pinière et la députée de Chomedey. On était
dehors avec eux, et ils avaient un message à
envoyer à la présidente du Conseil du trésor. Je comprends que c'est le
ministre des Finances qui me répond
pour des questions qui portent, oui, sur le 7 millions, mais aussi j'avais
plusieurs questions en matière de conventions collectives et des négos
qui piétinent.
Dans un
premier temps, ma première question qui était adressée à la présidente du
Conseil du trésor... J'ai trouvé assez inélégant le fait de voir autant de
ministres se dégager de leurs responsabilités en disant : Oui, c'est un
manque de timing, pour les citer, le
vrai terme, parce que le faucon pèlerin serait un petit peu offensé, et avec
raison. C'est un manque de... Le moment n'est pas bien choisi. En fait,
c'est plus que le moment ou l'enjeu, c'est la question du jugement.
Certains
députés caquistes ont eu le courage de dire de façon très claire qu'ils étaient
en désaccord avec la décision d'octroyer 7 millions de dollars aux
Kings de Los Angeles. J'aurais aimé voir ce même courage auprès de certains
ministres. On a vu le ministre de
l'Éducation dire : Ah! mauvais... ce n'est pas le bon moment... la
vice-première ministre : Ce n'est pas le bon moment.
Mais ce que
j'ai trouvé très particulier, c'est la présidente du Conseil du trésor, qui a
fait quelques entrevues, puis on dirait que c'était arrangé avec le gars des
vues, comme si on lui avait fait une passe sur la palette puis qu'elle pouvait
elle-même se positionner comme une victime
collatérale de cette décision ministérielle en entrevue : Ah! votre
ministre, votre collègue le ministre
des Finances vous a fait une mise en échec avec cette annonce? Ah! vous savez,
ce n'est peut-être pas le meilleur moment, qu'elle avait répondu. Or, elle était
présente au Conseil des ministres. Elle a acquiescé à cette demande. À titre de
présidente du Conseil du trésor, c'est quand même elle qui tient le stylo quand
on signe des chèques. Alors, je trouve ça assez surprenant qu'elle tente
de se dégager de sa responsabilité alors qu'elle est conjointe et solidaire.
Donc, ma
première question, maintenant que je ne peux pas avoir de réponse de la part de
la présidente du Conseil du trésor :
Est-ce que le ministre des Finances peut confirmer qu'effectivement elle était
en accord avec lui sur cette décision qui est conjointe et solidaire?
Première question.
Deuxième
question, est-ce qu'il est d'accord aussi avec la population qui gronde? C'est
pour ça que les murs ici vibrent. On ne peut pas l'entendre à la télévision,
mais, faites-nous confiance, ici, les planchers vibrent très fort avec le bruit
des manifestants qui sont dehors, devant
l'Assemblée nationale. Est-il d'accord que cette décision de 7 millions,
elle est indécente compte tenu des circonstances, puisque,
pas plus tard qu'une semaine avant votre annonce, vous avez dit à tous les Québécois : On doit faire preuve de
prudence, des années de vaches maigres sont devant nous, et, par conséquent, on
doit être prudents? Et, dans ce même budget, en fait, mise à jour économique,
vous saviez au moins depuis le mois de janvier
2023 que les demandes des banques alimentaires, le montant demandé était de
18 millions. C'est en toute connaissance de cause que vous avez fait un chèque beaucoup moins élevé, c'est-à-dire
10 millions de dollars, et qu'il manque toujours, à ce jour, là,
8 millions de dollars. Est-ce qu'aujourd'hui vous êtes capable de
nous assurer que vous allez signer le chèque tantôt, là, dans les prochaines heures, là, pour le 8 millions,
puis d'avouer aussi, candidement, puis c'est correct de faire des erreurs, dans la vie, en autant qu'on les admette,
qu'effectivement vous auriez dû, dès la mise à jour économique, octroyer le
18 millions, et non pas suite à une saga par rapport aux Kings de Los
Angeles? Parce que c'est quand même assez particulier qu'on va payer le lunch à des joueurs de hockey
multimillionnaires qui travaillent pour un club de milliardaires, quand même,
tout ça pour deux matchs présaison hors concours.
Enfin,
j'entends souvent la présidente du Conseil du trésor dire la chose
suivante : Nous, on veut savoir, à partir du 30 juin, quel
enseignant va revenir pour ne pas vivre le psychodrame qu'on vit à chaque mois
d'août pour la rentrée scolaire. Au Parti
libéral du Québec, on est d'accord avec cette portion, mais qu'est-ce qu'il
manque dans la réponse, c'est la
chose suivante, la présidente du Conseil du trésor oublie de dire la chose
suivante : un enseignant qui est contractuel, donc pas permanent, si, au mois de juin, accepte sa
tâche, bien, il perd son droit à l'assurance chômage. La solution la plus
simple à cela, la présidente du Conseil du trésor la connaît, c'est simple,
mettez les enseignants permanents. Ils veulent tous revenir. Vous les
maintenez à chaque fois dans un statut précaire. Vous connaissez la solution...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Mme la députée, je dois vous
arrêter. Votre temps est écoulé. Alors, M. le ministre des Finances, je
vous cède la parole.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, merci beaucoup, Mme la Présidente. Et c'est
un plaisir d'être ici pour ce débat de fin de séance, et puis j'ai eu
l'occasion de m'expliquer quand même quelques fois cette semaine. J'ai eu un
autre débat de fin de séance. J'ai eu
une motion du mercredi. J'ai fait ce qu'on appelle — est-ce
qu'il y a un terme français pour le «hot room» avec les journalistes? — une
interpellation avec les journalistes, un point de presse de 45 minutes
avec les journalistes. Je me suis
levé quelques fois en Chambre aussi. Et, à chaque fois, j'ai dit la même chose,
mais je vais le répéter, et je remercie la députée de Saint-Laurent de
me donner l'occasion de réitérer mon point de vue.
Tout d'abord,
je tiens à dire... Sur les aspects du Conseil du trésor, je vais être très
bref, là. Le contrat avec Gestev a
été rédigé par des professionnels de la fonction publique. Tout a été fait dans
les règles de l'art. Et, oui, il y a une décision du Conseil du trésor et du Conseil des ministres
pour appuyer cette subvention à Gestev, qui, eux, ont un contrat avec les
Kings. Bon, puis comment ça va fonctionner,
c'est qu'à la fin de tout ça, lorsqu'on aura eu l'événement, en octobre 2024,
Gestev va nous soumettre un rapport de
revenus et dépenses, puis il y aura un audit indépendant, et nous, on devra
compenser l'excédent des dépenses par
rapport aux revenus. L'excédent sera fonction des revenus et des dépenses, et,
évidemment, s'il y avait des revenus de commandites, bien, la subvention
serait moins élevée.
Quant à... Sur le fond, bien, sur le fond, la
critique principale, là, c'est que l'État ne doit pas se mêler de ce genre d'événement ou l'État ne doit pas être
associé au sport professionnel. C'est un principe que j'entends. J'accepte
cette critique respectueusement. Je
tiens à dire que, dans ce cas-ci, les contribuables, l'État... pas juste
l'État, mais les contribuables ont
investi 400 millions dans un centre sportif dont l'objectif est de tenir
des matchs de la Ligue nationale de hockey et, éventuellement, d'accueillir une équipe de la Ligue nationale de hockey.
Alors, ça, c'est le mandat que le premier ministre m'a donné, et j'assume l'entière responsabilité de
ce dossier. C'était mon initiative. C'est ma responsabilité, mais, bien sûr,
nous avons la solidarité du Conseil des ministres et une décision du
Conseil du trésor.
Bon, c'est
quoi que nous faisons? Bien, c'est une étape, Mme la Présidente. Il ne s'est
rien passé relié au hockey professionnel,
dans cet amphithéâtre, depuis 2018, et là il y aura un camp
d'entraînement avec des entraînements publics gratuits, des activités dans la
communauté, peut-être des levées de fonds pour le hockey mineur, peut-être
souligner la présence de grands
joueurs qui ont évolué à Québec ou de Québécois, des choses comme ça, mais deux
matchs hors concours de grande
qualité, parce que ce sera la dernière semaine du camp d'entraînement. Et puis
on aura des alignements complets. Ce sera le plus proche qu'on peut
avoir de matchs de saison régulière.
Viendront ensuite, dans un monde idéal, des
matchs de saison régulière en 2025. Et, oui, ça pourrait être les Canadiens de Montréal, et, oui, dans ce cas-là, il
n'y aurait pas besoin de supporter. Les Canadiens ont dit qu'ils viendraient
gratuitement. Bien, ils sont bienvenus. Il faut qu'ils se manifestent avant,
par contre, et non après.
Et il y aurait aussi la possibilité de tenir le
Championnat du monde de hockey féminin. On a une opportunité en 2029. Je pense que ce serait un événement
exceptionnel, un événement des ligues majeures, le plus haut niveau de hockey
féminin, un championnat du monde de hockey
junior. Mais des événements comme ça, Mme la Présidente, ça va nécessiter
des subventions, parce que, pour avoir joué
dans le film en 2023, Québec a perdu contre Halifax dans la tentative d'obtenir
le championnat du monde de hockey junior. Et
je peux vous dire que nous avions mis un montant de subvention important.
Et, lorsqu'on a perdu, on a été obligés de
constater qu'Halifax mettait un montant encore plus important. Et donc, en ce
qui a trait à la taille de la subvention,
que moi, j'estime à 5 millions, elle est quelque part entre la coupe
Memorial et un championnat du monde de hockey junior. C'est le bon ordre
de grandeur, Mme la Présidente.
• (13 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le ministre. Votre temps est écoulé. Alors, Mme la députée de Saint-Laurent,
je vous cède la parole.
Mme Marwah
Rizqy (réplique)
Mme
Rizqy : Respectueusement, là, c'est parce que plus le ministre des Finances parle, plus, on dirait, il s'enlise. Il
compare des matchs hors concours avec des événements majeurs. Donc, on l'a vu
comparer ces deux matchs hors concours avec
la F1, avec la Coupe des Présidents, la coupe Memorial. Honnêtement,
franchement, il faut même... connaître un
petit peu le sport, là, pour quelqu'un qui se dit un grand amateur de sports,
je ne peux pas croire qu'il fait vraiment des comparaisons aussi
boiteuses.
D'autre part,
j'ai posé des questions très claires. Il a dit qu'il était sensible aux
demandes des banques alimentaires. Jamais
qu'il n'a dit que, oui, il signait le chèque aujourd'hui. En plus, il y a eu un
conseil des ministres hier. Pourquoi vous n'avez pas fait hier, dans votre Conseil des ministres, un décret pour répondre à la demande que vous
connaissez depuis le mois de janvier?
Troisièmement,
vous parlez au je, me, moi, mais c'est nous, c'est notre argent. Le
7 millions de dollars, quand vous dites que vous faites un pari pour peut-être les faire revenir puis que,
vous, à travers votre boule de cristal, vous pensez qu'on a 10 % de chance de les avoir un jour, le
retour des Nordiques, alors que tout le monde vous dit que vos chances sont
beaucoup plus minces que cela, mais,
tant qu'à faire un pari sportif, faites donc un vrai pool ministériel, là,
puis, entre vous... gérez ça entre vous, mais ne mêlez pas les Québécois
là-dedans.
Quatrièmement,
à ce que je sache, la décision était prise par un conseil des ministres au
pluriel. Donc, pourquoi vous dites que vous prenez l'entièreté de la
responsabilité? Vous avez essayé de sauver qui, là-dedans? Le premier ministre?
Parce que, de toute évidence, il a fait
partie de ce Conseil des ministres. Ou est-ce que c'est vrai que vous avez menacé de
quitter pour aller aux conservateurs au
niveau fédéral? Parce que, si c'est ça, bien, dites-le nous clairement. On vous
aurait encouragé, parce que ça nous aurait coûté, au pire,
600 000 $ pour une partielle.
Mais, dans
tous les cas, ce n'est pas votre argent, et c'est ça qui commence à être
vraiment gênant. C'est que, le je, me moi, les Québécois n'en peuvent
plus. Comprenez-vous la grogne populaire?
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Alors,
ceci met fin aux débats de fin de séance. M. le leader du gouvernement.
Ajournement
M. Caire : Oui,
Mme la Présidente. Je fais motion afin que nous ajournions nos travaux à mardi
le 28 novembre, à 13 h 40.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Adopté.
Alors, en conséquence, nous ajournons nos
travaux jusqu'au mardi 28 novembre 2023, à 13 h 40.
(Fin de la séance à 13 h 13)