(Treize
heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Bonjour
à toutes, bonjour à tous. Nous allons reprendre nos travaux. Donc, je
vous invite à prendre place, collègues.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Et
nous sommes rendus à la rubrique Déclarations des députés. Et j'invite ma
collègue la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata...
Peut-être ma collègue la députée de D'Arcy-McGee.
Souligner
la Journée de sensibilisation au deuil chez les enfants
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass :
Avec plaisir. Merci, M. le Président.
Le 16 novembre
marquera la Journée de sensibilisation au deuil chez les enfants.
La perte d'un parent
ou cher en début de vie est une expérience particulièrement dévastatrice.
À
Montréal, cette initiative est portée par la Fondation Myra's Kids, une
organisation située dans mon comté de D'Arcy-McGee
qui est dédiée à l'accompagnement des enfants endeuillés. Leur objectif est
clair : offrir à ces jeunes un endroit sécurisant pour les aider à
accepter et comprendre leurs émotions, à entamer un processus de guérison et
réaliser qu'il y a de l'espoir, même dans la perte d'un parent.
The Children's Grief Awareness Day is a
day of reflection and action where we come together to make a difference in the lives of these children
and young adults. It's an invitation to reach out, offer help, love and
comfort, ensuring that every grieving child can see the light at the end
of the tunnel of sorrow.
Tout au long de l'année, la Fondation Myra's Kids s'engage à apporter un
soutien inestimable aux enfants en deuil et à leur famille élargie en mettant en oeuvre des programmes qui visent
à aider les enfants à faire face à leur deuil. Merci pour ce travail
important. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de D'Arcy-McGee. Et je reconnais maintenant Mme la
députée de Châteauguay.
Féliciter
les lauréats du Gala Reconnaissance de la Chambre
de commerce et d'industrie du Grand Roussillon
Mme Marie-Belle
Gendron
Mme Gendron : Merci, M. le Président.
Le 26 octobre dernier se tenait le gala de la Chambre de commerce et
d'industrie du Grand Roussillon, un rassemblement annuel convoité où nous
valorisons nos entrepreneurs locaux et reconnaissons tous leurs efforts.
Je
tiens particulièrement à souligner tous les nommés de ce gala, tous les
lauréats, et particulièrement ceux de ma circonscription : Ruban bleu,
Kahnawake Brewing Company, le Manoir d'Youville et les Services d'arbres
Primeau.
Se
lancer en affaires part souvent d'un rêve, d'une passion, et ça demande
beaucoup de temps et de patience. Être entrepreneur, c'est challengeant,
mais ô combien gratifiant.
Merci
à la Chambre de commerce et d'industrie du Grand Roussillon, tout
particulièrement à son directeur général, M. David Bergeron, ainsi
qu'à son équipe, au conseil d'administration pour l'organisation de ce bel
événement. Et félicitations à tous les
lauréats, candidats, mais surtout aux entrepreneurs du Québec, qui, chaque
jour, font rayonner notre économie.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Châteauguay. Et la
parole revient maintenant à M. le député de Taschereau.
Rendre
hommage à M. Benoit Gervais
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
M. le Président, c'est une déclaration toute personnelle que je vous
propose aujourd'hui.
Avant
de devenir député de Taschereau, j'ai travaillé pendant 10 ans au Centre Culture
et environnement Frédéric-Back. J'ai
eu la chance d'y côtoyer des artistes, des écologistes, des urbanistes, des
gestionnaires, mais aussi des bénévoles extraordinaires.
C'est le coeur lourd que j'ai appris,
récemment, le décès d'un bénévole d'exception, Benoit Gervais. Depuis plus de
25 ans, Benoit était présent au quotidien pour faciliter le travail des
différentes équipes du centre. Sa bonne humeur, ses blagues, son sens de l'initiative et son
engagement vont nous manquer profondément. Merci, Benoit. Mes condoléances
à sa famille et aux gens du centre qui sont présents aujourd'hui.
Je l'ai dit d'entrée
de jeu, c'est une déclaration toute personnelle, mais qui me permet de mettre
en lumière le dévouement de toute la force bénévole qui se déploie au Québec.
Merci à Benoit mais
merci également à toutes les personnes bénévoles qui oeuvrent dans l'ombre au
sein des organismes qui soutiennent, transforment et font vibrer nos
communautés. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Taschereau. Et la parole revient maintenant à M. le
député de Chauveau.
Féliciter
les athlètes du Club de canoë-kayak Lac-Beauport
médaillés aux championnats canadiens
M.
Sylvain Lévesque
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Les championnats canadiens de canoë-kayak de vitesse
qui se sont déroulés à Halifax du
29 août au 2 septembre dernier ont permis à 30 athlètes du Club
de canoë-kayak Lac-Beauport de s'illustrer au niveau provincial et
canadien.
Je
salue, dans les tribunes, le président fondateur, M. Georges Delisle, l'entraîneur-chef
Frédéric Loyer, et Viktor Hardy, multiple médaillé.
La
délégation a récolté un total de 32 médailles : 13 d'or,
12 d'argent et sept de bronze. Parmi les 42 clubs présents lors de cette compétition, le Club canoë-kayak de
Lac-Beauport s'est classé en première place au Québec et au quatrième rang au niveau canadien. Le prestigieux Black
Trophy, convoité depuis 1928, dans la course de C4 sur 1 000 mètres,
a été remporté par Alix Plomteux,
Edouard Beaumier, Edgar Désy et Viktor Hardy. La dernière conquête par un
équipage du club datait de 1996. Félicitations à tous! Merci beaucoup,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Chauveau. Au tour, maintenant, de Mme la députée de
Bellechasse.
Féliciter
les membres du comité organisateur du
Club de hockey sénior AAA Bellechasse
Mme
Stéphanie Lachance
Mme Lachance : Merci, M. le Président.
Il y a quelques semaines, les promoteurs du nouveau club sénior AAA de
Bellechasse nous ont présenté les couleurs de la nouvelle équipe, qui lancera
ses activités en 2024‑2025.
L'arrivée de cette
équipe dans Bellechasse est le résultat du travail acharné des cinq membres de
son comité organisateur, Marto Napoli,
Dany Bernier, Pascal Gonthier, Simon Roy et Guillaume Fortin,
que je salue dans les tribunes.
Pour
notre communauté, c'est une merveilleuse nouvelle. Les matchs de ce club seront
l'occasion, pour nous, de nous réunir autour d'une passion commune et de
célébrer le talent des joueurs de haut niveau.
Je
tiens à féliciter le comité organisateur pour leur vision et leur
détermination. L'arrivée de cette nouvelle équipe promet des moments
inoubliables pour ces joueurs et pour les résidents de Bellechasse.
J'invite d'ailleurs
tous les citoyens à soutenir leur nouvelle équipe d'ici le premier match en 2024‑2025.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Bellechasse. Et je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Marie-Victorin.
Souligner
l'inauguration de nouveaux locaux
par l'organisme Académie Zénith
Mme Shirley
Dorismond
Mme Dorismond : Merci, M. le Président.
C'est avec grand plaisir que je souligne la présence de Maryse Tessier
et de Lorraine Tessier dans les
tribunes pour l'inauguration récente des nouveaux locaux de l'Académie
Zénith 2.0, un projet majeur
pour Marie-Victorin, un milieu stimulant pour des personnes de 21 ans et
plus ayant une déficience intellectuelle, avec ou sans TSA, avec, sans
handicap physique, incluant un étage supérieur de sept lits de répit pour leurs
proches.
M.
le Président, je suis fière de faire partie d'une communauté si engagée. Je
suis fière d'avoir la seule organisation dans mon comté. Mon plus grand souhait, c'est d'avoir ce modèle partout
à travers le Québec pour les adultes handicapés et de leurs familles.
Ces nouveaux locaux représentent un
symbole de solidarité et d'entraide. C'est plus d'adultes handicapés et de
leurs familles qui vont recevoir des services gratuitement.
Félicitations à vous
deux! Et merci à toute l'équipe.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de
Marie-Victorin. La parole revient maintenant à M. le député de
Saint-Jean.
Souligner la tenue d'une
parade militaire le
11 novembre à Saint-Jean-sur-Richelieu
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : M,
le Président, le prochain jour du Souvenir qui approche sera différent chez
nous, pas à cause des guerres qui
font rage ou des conflits qui s'éternisent et s'enveniment dans notre monde de
paix toujours plus fragile, mais aussi un peu pour ça, puisque
Saint-Jean-sur-Richelieu est une ville garnison et fière de l'être.
Et c'est,
justement, pour exprimer leur solidarité que les citoyens sont invités, cette
année, à venir saluer les militaires et participer à leur devoir de
mémoire pour pleurer leurs camarades qui ne sont pas revenus.
Cette année,
les militaires de l'école des recrues, qui est le centre d'entraînement de tous
les nouveaux militaires au pays, et le Collège militaire royal de Saint-Jean,
qui est l'université des élèves officiers, ont organisé, à la suggestion
des autorités locales, une parade de plusieurs centaines d'hommes et de femmes
en uniforme qui marcheront ensemble en ville
pour se rejoindre sur les bords du Richelieu et se souvenir, à
11 heures 11 minutes, le 11e jour du 11e mois, pour ne
jamais oublier. Merci, M. le Président.
• (13 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Saint-Jean. Je reconnais maintenant Mme la députée de Brome-Missisquoi.
Rendre hommage à M. Léon
Courville
Mme Isabelle Charest
Mme Charest : Merci,
M. le Président. C'est avec tristesse que nous avons appris, le
26 septembre dernier, le décès de Léon Courville, un des
piliers de la viticulture au Québec.
Léon a étudié
à l'École des hautes études commerciales et a obtenu un doctorat en économie à
l'Université Carnegie-Mellon.
Son parcours professionnel est à l'image de ce passionné aux multiples
projets : enseignant, chef économiste et président à la Banque
Nationale, entrepreneur, auteur, conseiller et vigneron.
C'est à sa
retraite qu'il a fondé son vignoble. Situé sur une magnifique propriété de
40 acres, il aura créé des vins de classe mondiale dont il était
très fier.
Je cite sa conjointe,
Anne-Marie Lemire, avec qui il faisait équipe : «[Léon] cherchait
continuellement à mettre en valeur
les cépages que nous cultivons. Il voulait que nous soyons reconnus pour nos
vins autant que pour le site exceptionnel.»
Léon
Courville laisse une marque durable dans le monde de la viticulture québécoise,
mais, encore plus, on retient de lui son esprit brillant, sa créativité
et son désir d'apprendre et de partager son savoir.
Léon, au nom de la population de
Brome-Missisquoi, merci d'avoir contribué au rayonnement. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Brome-Missisquoi. Et je reconnais maintenant Mme la députée
de Repentigny.
Souligner le 25e anniversaire
de l'organisme
Panda de la MRC de L'Assomption
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, je suis fière aujourd'hui de pouvoir
souligner les 25 ans de l'organisme Panda de la MRC de
L'Assomption, une ressource importante dans mon comté.
Grâce à une
équipe exceptionnelle, à des gens de coeur, Panda contribue activement à
l'essor de notre communauté et favorise l'adaptation et l'intégration
des personnes affectées par un trouble déficitaire de l'attention, avec ou sans
hyperactivité. Son approche multidisciplinaire
permet à Panda de soutenir aussi les familles, leur entourage par la mise en
place d'outils, de techniques et d'activités de groupes d'entraide. Depuis
25 ans, leurs actions ont changé pour le mieux la vie de nombreuses
personnes.
Alors, pour
toutes ces raisons, permettez-moi de féliciter ici, en cette Chambre,
Mme Éliane Goffoy, directrice de l'organisme, tout son personnel,
ainsi que la présidente, Mme Geneviève Kirouac, pour leur dévouement
envers votre communauté, notre communauté. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Repentigny. Et je cède maintenant la parole à M. le député
d'Arthabaska.
Féliciter La Balade gourmande, primée aux Global Culinary
Travel Awards
M. Eric
Lefebvre
M. Lefebvre :
Merci, M. le Président. Je désire rendre hommage aujourd'hui à un événement
agrotouristique d'envergure au sein d'Arthabaska-L'Érable qui a récemment eu
lieu, soit La Balade gourmande.
Je félicite toute
l'organisation, qui a notamment été récipiendaire du premier prix dans la
catégorie du meilleur rayonnement de l'agriculture locale et de tourisme
culinaire lors du dernier Global Culinary Travel Awards. C'est une magnifique reconnaissance alors que cet honneur
provient de la première autorité de tourisme agroalimentaire international.
Toutes
mes félicitations aux divers intervenants, notamment à M. René Bougie,
président, qui a récemment obtenu le
prix Relève alimentaire Québec lors de la Soirée Relève Initia, et à
Mme Sandra Vigneux, directrice générale, ici présente. Et, bien
sûr, une partie de cet honneur revient également aux producteurs, aux
transformateurs agroalimentaires et aux commerçants locaux passionnés.
Et,
M. le Président, la meilleure façon d'encourager les producteurs, c'est de
consommer des produits locaux à l'année. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député d'Arthabaska. Alors, voilà
qui met fin à la rubrique Déclarations de députés. Je remercie chacun des
collègues pour vos déclarations.
Je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 53)
(Reprise à 14 h 02)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Bienvenue chez vous. Le parlement
du Québec, c'est votre maison.
Messieurs
dames les députés, c'est avec tristesse que nous avons appris le décès de
M. René Serge Larouche, député d'Anjou de 1988 à 1991. Nous allons nous recueillir quelques instants en ayant
une pensée toute particulière pour sa famille et ses proches.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre de la Culture et des Communications.
M. Lacombe : Oui, Mme la Présidente.
Donc, permettez-moi de déposer le rapport annuel d'activité 2022‑2023
du Musée des beaux-arts de Montréal et le plan stratégique 2023‑2027
de la Société de télédiffusion du Québec, Télé-Québec, donc. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le leader adjoint du
gouvernement, vous en avez plusieurs.
M. Caire :
Oui, Mme la Présidente. Je dépose
les réponses du gouvernement aux questions inscrites au feuilleton du 21 septembre 2023 par la députée de
Verdun, le 26 septembre 2023 par le député de Matane-Matapédia, le
26 septembre 2023 par la députée de Westmount—Saint-Louis
et le 17 octobre 2023 par le député de Matane-Matapédia. Pardon.
Je
dépose également la réponse du gouvernement à la pétition déposée en Chambre le
13 septembre 2023 par la députée de D'Arcy-McGee et le
20 septembre 2023 par le député de Vanier-Les Rivières. Merci.
La Présidente :
J'ai reçu préavis d'une motion
qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux affaires inscrites par les
députés de l'opposition. Conformément à l'article 97.1 du règlement, je
dépose copie du texte de ce préavis.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous en sommes
maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Orientations
gouvernementales en matière d'énergie
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. On le sait, le gouvernement caquiste est incapable de livrer,
notamment en matière d'électricité et
d'énergie, incapable de livrer une vision claire pour l'avenir énergétique des
Québécoises et des Québécois.
En 2018, la CAQ avait un surplus, à
son arrivée au pouvoir, un surplus d'environ 40 térawattheures — ça,
c'est cinq fois La Romaine — en
novembre 2018, si bien que le premier ministre voulait mettre de côté
12 projets de développement d'électricité, comme Apuiat, qui,
finalement, il a dû se rendre à l'évidence, a été relancé trois ans après. On a
perdu trois ans.
Automne 2021,
Hydro-Québec l'annonce, c'est la fin des surplus pour les prochaines années,
surplus d'électricité. Septembre 2022, un an après, le premier ministre
dit : Il va falloir construire un demi-Hydro-Québec de plus dans les prochaines années. Un an après, ce septembre-ci,
2023, le ministre de l'Énergie a dit : On a pas mal tout alloué l'énergie
que l'on avait. 10 projets ont été
alloués dans les derniers mois, pour l'équivalent de 1 000 mégawatts,
on ne sait toujours pas le prix et
pour combien de temps. Encore sur la table, il y a 150 projets qui
représentent 11 000 mégawatts, Mme la Présidente. On sait que les mégawatts futurs coûteront
beaucoup plus cher, 0,10 $ à 0,12 $ du kilowattheure, selon les
experts, et on sait que Churchill Falls, en 2041, qui est 15 % de
la production d'Hydro-Québec, va cesser ou va cesser avant.
On avait des surplus,
on n'en a plus. Quelle est la vision?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
d'abord, je demande au chef de l'opposition officielle d'être un petit peu
patient. Jeudi, donc dans deux jours, le 2 novembre, le président
d'Hydro-Québec va déposer un rapport, donc une mise à jour des besoins
et des capacités qui sont possible d'ajouter chez Hydro-Québec.
Là où le chef de
l'opposition officielle a raison, c'est que, quand je suis arrivé, en 2018, on
avait des surplus d'électricité importants.
Qu'est-ce qu'on a fait, Mme la Présidente? On est allés, d'abord, négocier un
contrat de 30 milliards avec New York, qui va remplacer le
chauffage de l'équivalent de 1 million de maisons avec de l'énergie propre.
Qu'est-ce
qu'on a fait aussi, Mme la Présidente? On a, avec le ministre de l'Économie,
signé des contrats, entre autres dans la filière batterie, pour créer des
emplois payants qui vont apporter plus de retombées que le rabais sur le
coût marginal, marginal, qui est donné par Hydro-Québec.
Maintenant,
je me garderais une petite gêne, si j'étais le chef de l'opposition officielle,
de parler du projet éolien Apuiat,
parce qu'on a réussi à renégocier le contrat qui avait été négocié par le
gouvernement libéral avec un prix fortement à la baisse, à l'avantage
des Québécois.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, le
premier ministre avait des surplus, il n'y en a plus. Et aujourd'hui il y a des
projets qui sont sur la table, il signe des ententes, et on ne sait toujours
pas où il va la prendre, l'énergie.
On
le sait, je le répète, ça va coûter de trois à quatre fois plus cher, le coût
de production de l'énergie additionnelle nécessaire, que ça en coûte aujourd'hui. Il signe des ententes,
aujourd'hui, basées sur quel tarif, pour combien de temps?
La
facture, qui va la ramasser, Mme la Présidente? Je vous soumets une
réponse : les Québécoises et Québécois, parce que c'est à nous
autres, Hydro-Québec.
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, c'est important, là, même si c'est l'Halloween, de
ne pas faire peur aux Québécois. Je veux
répéter, encore une fois, une chose qui est très claire : il n'est pas
question d'augmenter les tarifs résidentiels du moindre de l'inflation
ou 3 %. Donc, il n'y aura pas d'augmentation de plus que 3 %. Puis,
les contrats qu'on signe avec les entreprises, on s'assure qu'il y a plus de
retombées pour les Québécois que le coût marginal des projets.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente,
deux choses. Il dit d'abord que, les contrats, on les signe, c'est des bons
contrats, mais il n'y a aucune transparence là-dessus. Et la liste des
critères est tellement courte, Mme la Présidente, qu'on n'a aucune indication
sur quelle base ils sont réellement donnés.
Autre chose, il dit
qu'il va limiter ça à 3 %, les comptes d'Hydro-Québec des Québécoises et
Québécois, mais, s'il y a un coût, ça va
être pour la société Hydro-Québec. Il y avait 3,4 milliards de dividendes,
l'an passé, qu'il était bien content, le premier ministre, d'avoir pour
payer les services publics.
Qui va payer le coût
de tout cela, ces ententes-là? C'est les Québécois.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
il ne faut pas croire tout ce qu'on lit dans les journaux puis ce qu'on entend
dans certains médias. Et, Mme la Présidente, au cours des prochaines semaines,
le chef de l'opposition officielle, en commission
parlementaire, pourra poser toutes ces questions-là au président d'Hydro-Québec. Mais je veux
être très clair, il n'y a aucun
contrat qui est signé avec une entreprise où il n'y a pas plus de retombées
pour les Québécois que le coût pour les Québécois.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, on le
sait, ce vers quoi on avance. Il n'y en a plus, de surplus. Il y a des ententes
qui sont signées. On ne sait pas ce qui a
été signé avec Northvolt. Il y a des entreprises qui sortent sur la place
publique en disant : Nous, on a
eu le tarif L, moins le 20 %. On veut savoir sur quelle base ils l'ont
obtenu. Et là vous avez Churchill Falls qui va finir en 2041, peut-être
même avant, et qu'on n'aura plus à 0,02 $ le kilowattheure.
Alors,
il y a un manque d'énergie, d'électricité, au Québec, les coûts vont exploser,
et aujourd'hui on n'a pas de vision. C'est les Québécoises et Québécois
qui vont payer la facture.
• (14 h 10) •
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
c'est vrai qu'il y a beaucoup de projets qui sont sur la table, contrairement
à la situation qu'on avait avec le
gouvernement libéral. Maintenant, c'est le gouvernement libéral qui avait mis
en place ce fameux crédit d'impôt de
20 %. Le ministre de l'Économie est en train de l'abolir pour s'assurer
que, dans les futurs contrats, il y aura toujours plus de retombées pour
les Québécois que le coût pour les Québécois.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant la députée de Bourassa-Sauvé. On vous écoute.
Critères
de sélection des projets industriels de grande puissance
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet :
Mme la Présidente, je vous ramène à décembre 2022. Le gouvernement avait
déposé le projet de loi n° 2, qui est
essentiellement venu dire : Oubliez ça, Hydro-Québec, à partir de cinq
mégawatts c'est maintenant la CAQ qui attribue les blocs d'électricité pour les
projets industriels. Tous les acteurs économiques du Québec sont venus l'un
après l'autre en commission
parlementaire pour exprimer leur inquiétude face à la mainmise de la CAQ sur
l'octroi des blocs d'électricité.
Mars
2023, des entreprises sont revenues à la charge. Climat d'incertitude, manque
de prévisibilité. Pourquoi? La politisation
des arbitrages dans l'attribution des blocs d'électricité. On déplorait que la
CAQ avait droit de vie ou de mort sur presque tous les projets
industriels au Québec.
Août 2023, le Conseil
du patronat du Québec en ajoute une couche, on nous dit : «La Régie [de
l'énergie] doit [...] jouer un rôle qui est dépolitisé, [...]basé sur des
données...»
On
est en octobre 2023. Depuis qu'il faut l'autorisation du ministre de l'Économie
pour se faire raccorder un projet de
cinq mégawatts et plus, on ne sait toujours pas quelles entreprises ont reçu
l'autorisation ni comment. On veut les données.
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Bien là, je suis un peu
surpris, là, parce que les arguments sont contraires. D'un côté, on n'a pas
d'énergie; d'un autre côté, il faudrait l'allouer. Et puis, bon, c'est dur à
suivre, c'est dur à suivre, Mme la Présidente.
Alors,
l'énergie qui a été accordée aux entreprises, on l'a, c'est simple. Et,
lorsqu'on fait des dossiers d'investissement, bien, on s'assure que les retombées excèdent les coûts, puis là-dedans
il y a le coût de l'électricité, bien sûr, c'est dans les calculs. Puis tout ça est fait professionnellement
chez Investissement Québec, au ministère de l'Économie, au gouvernement.
C'est fait avec sérieux puis dans l'intérêt supérieur du Québec.
Quant
aux besoins futurs d'énergie, qui excèdent, parce qu'on a beaucoup de projets,
bien, c'est là qu'il faut regarder l'offre et la demande, et c'est
précisément ce dont va parler le P.D.G. d'Hydro-Québec.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet : Mme
la Présidente, je ne pense pas que le ministre des Finances a bien saisi la
question. En ce moment, là, donc, le
ministre de l'Économie nous dit : On n'en a pas assez, d'énergie, pour
tous les projets, c'est moi qui décide, ce n'est plus Hydro-Québec, à partir de cinq
mégawatts. Aujourd'hui, l'ensemble des acteurs économiques du Québec nous
disent : Bien, O.K., vous avez une
grille de critères, dévoilez-là, on ne comprend pas sur quelle base ces
projets-là, ils sont alloués. Les critères, les experts nous disent :
Les critères ne sont pas clairs. Même l'UMQ le mentionne.
Est-ce que le
ministre va dévoiler la grille de pointage pour octroyer les blocs
d'électricité?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, sur quels critères?
Sur la base des retombées, Mme la Présidente, c'est simple. On analyse les projets. Il y a plus de projets qu'il
y a d'électricité, alors les meilleurs projets sont choisis par des
professionnels, qui font des analyses,
chez Investissement Québec et au ministère de l'Économie, qui font des
recommandations que les ministres suivent.
La
Présidente : Deuxième...
Des voix : ...
La
Présidente : Un petit peu de silence! Deuxième complémentaire.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente, les projets ne sont pas choisis
par Investissement Québec, ils sont choisis par le ministre, c'est lui-même qui l'a dit. Je cite le
ministre de l'Économie : «Pour la première fois, notre gouvernement a sélectionné
les projets de cinq mégawatts et plus qui
seront desservis par Hydro-Québec.» Il n'y a rien de plus clair. C'est lui qui
décide quels projets sont attribués, puis la grille de sélection n'est pas
publique, les projets qui ont été choisis ne sont pas publics.
Est-ce
que les Québécois doivent comprendre que les ressources qui leur appartiennent
sont seulement attribuées à ceux qui ont le numéro de téléphone
cellulaire du ministre de l'Économie?
Des voix :
...
La
Présidente : Oh! Je
suis debout. Question de décorum, je suis debout. Et pas de commentaire après
les questions, pas de bruit. On écoute la réponse du ministre.
Une voix :
...
La Présidente :
M. le leader adjoint.
M. Caire : ...que vous vous leviez pour rappeler la députée à
l'ordre, qui vient clairement, clairement de prêter des intentions, Mme
la Présidente. Donc, je vous demande de la rappeler à l'ordre, s'il vous plaît.
La
Présidente : Tout était bien part. On va continuer dans le respect, et
faisons attention. M. le ministre.
M.
Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bon, alors, je m'excuse de répéter pour la troisième fois,
mais c'est comme ça, ici, là, il y a plus de
projets qu'il y a d'électricité, donc on choisit les meilleurs projets. Et Investissement Québec et le ministère de l'Économie font les analyses. Les analyses sont basées sur des
méthodes quantitatives connues, éprouvées, qui existaient avec le gouvernement précédent et les précédents.
Tout ça s'est raffiné parce qu'on a des gens professionnels qui travaillent
au gouvernement du Québec. Puis on choisit les meilleurs projets parce que
l'énergie est limitée.
Des voix :
...
La
Présidente : Bon, j'entends des commentaires.
En question
principale, je reconnais la députée de Mille-Îles. La parole est à vous.
Mesures
budgétaires en matière d'habitation
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci, Mme la Présidente. Tous les acteurs du
milieu municipal, développeurs et organismes, ont déploré le manque de mesures
en habitation au dernier budget. Plus récemment, avec l'entente de
900 millions signée avec le
fédéral, bien, on avait espoir de voir des bonnes nouvelles lors de la mise à
jour économique, mais j'ai assisté, vendredi, au congrès de l'APCHQ, et quelle déception d'entendre de la bouche de la
ministre elle-même que les véritables actions structurantes, bien, elles
viendraient seulement au... elles ne viendraient pas avant mars 2024.
Alors,
quand un promoteur comme le groupe Rachel Julien nous dit que c'est maintenant
plus payant de laisser son argent à la
banque que de faire du résidentiel, bien, le problème, là, il est rendu grave,
vraiment très grave. On pourrait proposer
des allègements fiscaux ou réglementaires, des taux d'intérêt préférentiels,
des mesures pour augmenter l'accès à la propriété aux jeunes familles.
Bref,
il faut un remède de cheval, en habitation, mais la CAQ nous propose seulement
des gouttes homéopathiques. Et on nous dit : Soyez patients. Mais,
la patience, là, plus personne n'en a.
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau :
Oui, merci, Mme la Présidente.
Bien, écoutez, un, on ne va pas se scooper sur la mise à jour économique, qui est la semaine prochaine, là. Je
vous invite à rester attentifs à ce qui sera annoncé à ce moment-là. Je pense
qu'il y a des grands pas qui seront faits pour l'habitation. Ça, c'est la
première des choses.
Deuxième des choses,
il n'y a jamais eu autant de projets en branle, en construction, financés qu'en
ce moment. On a 12 000 unités qui sont à différentes étapes de
réalisation.
Alors,
le contexte est difficile, je suis d'accord, mais il y a de l'argent qui est au
rendez-vous. Il y a des choses qui bougent
sur le terrain. Il y a des gens à la SHQ qui ont changé leur façon de voir les
choses, puis qui sont dans un mode transactionnel,
puis qui veulent faire arriver les choses. Alors, Mme la Présidente, il y a
beaucoup de choses qui bougent, et je
ne suis pas inquiète qu'on va arriver à augmenter l'offre, parce que c'est ça
qui va faire, ultimement, une différence.
Par ailleurs, on
parle d'un remède de cheval, là, mais ce n'est pas un seul remède. Ce qui va
aider à la crise du logement, c'est une
multitude d'interventions, dont le projet de loi n° 31, qui est à l'étude,
dont la mise à jour économique.
La
Présidente : En terminant.
Mme
Duranceau : Et je reviendrai à d'autres éléments après, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Mme la Présidente, on apprend par Radio-Canada que la ministre, sans consulter qui que ce soit, a l'intention de modifier des aspects de la loi sur
les copropriétés, et on apprend par La Presse qu'elle entend donner plus de pouvoirs aux villes. Personne, tant au
niveau des promoteurs que les groupes en habitation, n'a vu ou entendu parler
de ces modifications. La préparation d'un
projet de loi, là, ça ne se fait pas en cachette. Une commission parlementaire,
ça ne se fait pas tout seul.
Est-ce que quelqu'un
dans le gouvernement peut rappeler ça à la ministre?
La Présidente :
Et moi, je vous rappelle vos
mots. Faites attention à celui que vous avez dit. La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Effectivement. Merci, Mme la Présidente.
Donc,
écoutez, moi... du 14 au 20 septembre, là, il y a eu des commissions
parlementaires. Alors, j'ai déposé un projet
de loi, au mois de juin, qui visait certains éléments, je l'ai répété plusieurs
fois, de mon carré de sable. Et, en commission parlementaire, on a entendu tout le monde, puis il y a des suggestions
qui ont été faites, Mme la Présidente, et on les a intégrées par
amendement à ce projet de loi là.
Donc
là, je ne sais pas ce qui est problématique là-dedans, mais j'invite les
oppositions à continuer, d'ailleurs, de très bien collaborer, là — ce
matin, très bon matin en étude détaillée — et on va y venir, à ces modifications-là, mais
c'est le fruit...
La
Présidente : En terminant.
Mme
Duranceau : ...des consultations qu'on a eues en septembre.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme
Dufour : Personne
n'a parlé de copropriété pendant les consultations. D'ailleurs, le projet de
loi devait viser principalement la relation locateur-locataire, puis là
les amendements qu'on parle, là, ça va ailleurs. J'ai parlé avec les municipalités, les acteurs de la construction, les
groupes communautaires en habitation, personne ne sait où la ministre s'en va.
Tous ces groupes auraient souhaité pouvoir être entendus sur ces nouveaux
aspects-là. Moi aussi, j'aurais aimé les entendre.
Mme la Présidente, la
ministre est-elle en train de construire son avion en plein vol?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Alors, je le répète, au mois de juin, on a déposé un projet de loi qui visait les relations locataires et
propriétaires et principalement les articles du Code civil du Québec, c'était
dans mon carré de sable. Pendant
l'été et au cours des commissions parlementaires, on a écouté tout le monde,
j'ai consulté mes collègues. On a
continué d'avancer pour bonifier ce projet de loi là, et c'est ce que les
amendements qui sont progressivement déposés reflètent.
Alors,
j'invite ma collègue de l'opposition à continuer de bien collaborer dans
l'étude détaillée de ce projet de loi là, Mme la Présidente.
• (14 h 20) •
La Présidente : En question
principale, à nouveau, la députée de Mille-Îles.
Construction de nouvelles unités de logement
Mme Virginie Dufour
Mme
Dufour : Mme la Présidente, la SCHL nous dit que, pour ramener
l'abordabilité des logements, bien, il faudrait construire
100 000 unités par année en surplus de ce qu'on fait déjà. Mais, avec
la CAQ, on s'en va plutôt dans l'autre direction.
Au lieu d'augmenter la cadence comme nos voisins ontariens, bien, les mises en
chantier sont en chute libre, au Québec.
Pendant que la province préférée de notre
premier ministre a mis les bouchées doubles avec des mesures ambitieuses, bien, ici, on attend, on attend, mais
rien ne se passe. Les promoteurs le disent, ça prend des mesures pour réduire
les coûts de construction, comme l'abolition
de la TVQ, le rachat de taux d'intérêt, autrement la construction, elle va
juste continuer à ralentir. Et,
pendant ce temps, bien, l'abordabilité, elle périclite, des gens se retrouvent
à la rue faute de logement, et on se demande où pourront bien être logés
les travailleurs de la filière batterie.
Au nom de tous ceux qui cherchent un toit, je
demande haut et fort : Est-ce qu'il va falloir qu'un ministre se retrouve
à la rue pour qu'on agisse enfin?
La Présidente : La réponse de la
ministre. Et je vous vois vous faire des petits signes, là. M. le... Ça va
bien, M. le leader de l'opposition officielle?
Des voix : ...
La
Présidente : Moi,
j'aimerais entendre... On a écouté la question de la députée de Mille-Îles,
j'aimerais entendre la réponse de la ministre responsable de
l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, il y a
plein de mesures, je l'ai dit, c'est une multitude de mesures qu'on met de
l'avant pour aider en habitation. D'ailleurs, hier, mes collègues du Travail,
de l'Emploi, qui ont fait... et mon
collègue à l'Éducation, qui ont fait une annonce pour former plus de... et M.
le premier ministre aussi, pour former
beaucoup plus de monde en construction, bien, ça, ça va avoir des impacts
directs sur la construction, Mme la Présidente.
Alors, c'est
une mesure, le projet de loi n° 31, c'est une autre mesure, et il y aura, à
l'intérieur du projet de loi n° 31, des amendements qui, justement, visent à donner de la souplesse dans
la réalisation des projets. Donc, on est là, Mme la Présidente.
La Présidente : En...
Une voix : ...
La Présidente : Oui, c'était
une principale, et on s'en va en complémentaire. Et ce sera...
Une voix : ...
La
Présidente : Ah! excusez-moi, c'est mon erreur, vous avez tout
à fait raison. Il vous reste du temps, Mme la ministre, si vous voulez
poursuivre. Mon erreur de chronomètre.
Mme Duranceau : Alors, je
poursuis...
Des voix : ...
Mme
Duranceau : Donc, Mme la
Présidente, je poursuis. Une multitude de mesures, donc. Il y en a au niveau du
travail, au niveau de la construction, au
niveau réglementaire. Les villes doivent être avec nous là-dedans et veulent
être avec nous, donc on va continuer de travailler en collaboration avec
elles.
La
Présidente : Et là... Effectivement, il restait
10 secondes. Et là, en complémentaire, première complémentaire, la
députée de Jeanne-Mance—Viger.
On vous écoute.
Mme Filomena Rotiroti
Mme Rotiroti : Merci, Mme la
Présidente. Les Montréalais ont droit à des réponses de ce gouvernement en habitation. De janvier à juin 2023, dans tout le
Canada, c'est à Montréal que la construction résidentielle a connu le plus
grand recul, Mme la Présidente, un recul de 58 %, pendant qu'à Vancouver
et à Toronto on construit. Pour que Montréal se développe pleinement, ça
prend du logement.
Est-ce que quelqu'un de la CAQ réalise que, pour
que notre métropole se développe pleinement, ça prend du logement?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Écoutez, je vais faire comme mon collègue des
Finances, là, je vais répéter. Alors, il n'y a jamais eu autant de projets de logements qui sont
financés par le gouvernement du Québec. Je vais le rappeler, pendant
15 ans, là, pas grand monde
s'est occupé de l'habitation, puis ceux qui étaient au pouvoir sont de l'autre
côté de la salle, Mme la Présidente. Alors là, on rattrape tout ça, arrérages
de 15 000 unités laissés par les libéraux. Par ailleurs, on a fait
une promesse de 11 700 unités additionnelles. Il y en a plus de la
moitié, de ces unités-là, qui sont financées et en cours de développement.
Écoutez, il n'y a jamais eu autant de monde mobilisé pour l'habitation.
La Présidente : En terminant.
Mme
Duranceau : Et par ailleurs
la Société d'habitation du Québec est dans un mode transactionnel pour faire
arriver les choses.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Filomena Rotiroti
Mme
Rotiroti : J'invite la ministre, peut-être, de revérifier ses
chiffres, parce que ce n'est pas les bons chiffres qu'elle nous donne. Moins de construction, ça veut dire
moins de gens qui peuvent accéder à la propriété et plus de jeunes familles
qui voient leurs rêves s'envoler. C'est l'offre et la demande, Mme la Présidente.
Le premier
ministre aime se comparer à l'Ontario. Est-ce qu'en 2026 ça va coûter
1 million de dollars pour s'acheter une maison de la grosseur d'un cabanon sur l'île de Montréal comme c'est
le cas à Toronto? Quand est-ce que la CAQ compte agir, que Montréal
demeure abordable pour les familles?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Merci, Mme la Présidente. Alors, on l'a répété
souvent, il y a une tempête parfaite, des taux d'intérêt qui sont élevés, des
coûts de main-d'oeuvre qui sont élevés, des coûts de construction qui se
stabilisent mais, somme toute,
demeurent élevés. Alors, il faut voir comment construire autrement,
différemment, de manière plus efficace. Et je pense qu'on a eu de très bons échanges, la semaine dernière, avec
l'association des constructeurs du Québec. Tous les gens sont mobilisés pour faire autrement. Alors, il y a de la
construction traditionnelle, il y a de la construction modulaire. Il
faut penser différemment. Et il faut aussi que tout le processus de livraison
du logement soit plus rapide...
La Présidente : En terminant.
Mme
Duranceau : ...et efficace
au niveau de la délivrance des permis, et on va aider les municipalités à en arriver
là.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Conditions salariales des
employés du secteur public
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente. Ils sont passés où, les
anges gardiens? Ils sont passés où? Pendant des mois de pandémie, le premier
ministre, on s'en rappelle, a répété ça tous les jours à la télévision :
Merci aux soignantes, merci aux enseignantes, merci au monde qui tient
le Québec à bout de bras. Dans ce temps-là, c'est comme ça qu'il les appelait,
ses anges gardiens.
Trois ans plus tard, ces mêmes
personnes là cognent à sa porte. Elles demandent des conditions de travail
décentes. Elles demandent de les
aider à faire face à la crise du coût de la vie. Tout coûte cher, au Québec,
l'épicerie, les loyers, les maisons,
et le premier ministre n'offre même pas l'inflation, même pas l'inflation, aux
femmes et aux hommes qui travaillent fort pour nous autres dans nos
services publics.
Est-ce
que le premier ministre pense que ce monde-là a les moyens de perdre du pouvoir
d'achat en pleine crise du coût de la
vie? Est-ce que le premier ministre pense que les Québécois ont les moyens de
perdre du monde qui travaille fort
dans nos écoles, dans nos hôpitaux? On manque déjà tellement de monde. La
raison d'être de l'État québécois, là, sa mission fondamentale, première, c'est soigner notre monde puis c'est
éduquer nos enfants. Ça devrait être ça, la priorité du premier
ministre, pas une grosse chicane avec les syndicats.
C'est quoi, sa
priorité? Régler les problèmes dans nos services publics ou régler ses comptes
avec les syndicats?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, la présidente du Conseil
du trésor a, dimanche, amélioré l'offre qui est faite au demi-million de travailleurs du gouvernement du
Québec. On propose, actuellement, une augmentation moyenne de 14,8 % de la masse salariale, 14,8 %,
pour les cinq prochaines années. Le ministre des Finances évalue que, pour ces
mêmes cinq années, l'inflation devrait être de 12,7 %.
Maintenant,
là où on a un désaccord, Québec solidaire puis moi, c'est que ce sont des
offres différenciées. Parlons-en, justement,
des anges gardiens. Quelle va être l'augmentation pour les infirmières de nuit
à temps plein? 17,3 % d'augmentation. Quelle va être l'augmentation pour les psychologues? 25 %
d'augmentation, 25 %. Ce que Québec solidaire nous dit, c'est que ce qui est important, là, c'est d'utiliser ce
que les syndicats faisaient avant la CAQ, c'est-à-dire les mêmes pourcentages
pour tout le monde, les mêmes pourcentages
pour tout le monde. Ce n'est pas comme ça qu'on va améliorer les services.
Il faut être capables de mieux payer, par
exemple, les infirmières de nuit pour être capables de combler les postes qui
ne sont pas comblés. C'est ça que Québec solidaire ne comprend pas.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Je demande
au premier ministre de donner les bonnes informations aux Québécois et aux
Québécoises. Québec solidaire ne s'oppose pas et ne s'est jamais opposé à des
offres différenciées. On l'a nous-mêmes proposé pour les...
Des voix :
...
La Présidente :
Je suis debout, M. le chef du deuxième groupe d'opposition. Je suis debout.
Ne faites pas de commentaire si je suis
debout. Je vous céderai la parole et je vous cède la parole. M. le leader
adjoint, brièvement, quelle est la question de règlement?
M. Caire : ...qu'il demande au premier ministre de dire les
bonnes informations sous-entend que le premier ministre ne le fait pas.
On doit prendre la parole des députés en cette Chambre, Mme la Présidente,
voyons donc, vous le savez.
• (14 h 30) •
La Présidente :
Nous allons poursuivre. On doit
prendre la parole des députés. On doit faire attention, également, aux
motifs que l'on impute à nos collègues. Je vais vous reconnaître, M. le leader
du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : ...interrompre mon collègue, c'est correct, mais
mon collègue interprète clairement les faits. Il donne la version de
Québec solidaire. Il ne change pas la parole du premier ministre.
La Présidente :
Alors, nous allons poursuivre. Je
vais trancher. Nous allons poursuivre. Il restait quelques secondes.
Nous allons poursuivre avec la question, dans le respect.
M.
Nadeau-Dubois : On n'est pas et on n'a jamais été contre des offres
différenciées. On en proposait nous-mêmes, pour les psychologues, des offres
différenciées.
Mais
parlons des autres. Le salaire moyen des gens avec qui le premier ministre
négocie, c'est 44 000 $ par année, puis il ne leur propose
même pas l'inflation.
Il a-tu le courage
d'aller leur dire qu'ils ne méritent même pas l'inflation, ce monde-là?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M.
Legault : Oui. Mme la Présidente, le problème, avec le chef
de Québec solidaire, c'est qu'il essaie de faire une question, là, il se
filme, il met ça sur Instagram puis il ne met pas notre réponse. Prenez
l'exemple de ce qu'il vient de dire, il dit que le salaire moyen, c'est 44 000 $. Est-ce
qu'il pourrait dire, là, qu'il me filme, là, le salaire moyen, c'est 61 000 $?
61 000 $. Donc, c'est faux, ce qu'il vient de dire. Est-ce qu'il va
mettre ça sur Instagram?
Des voix : ...
La Présidente :
Bon, je vais vous rappeler le
décorum. Je suis debout, on se tait. On ne fait pas de commentaire. Je
vais reconnaître M. le leader du deuxième groupe d'opposition, brièvement.
M. Leduc : ...«c'est
faux», on ne peut pas dire ça, vous le savez très bien, il le sait très bien.
La Présidente :
M. le leader adjoint, je vous
écoute aussi, parce que moi, je reconnais les gens qui se lèvent, brièvement.
Je trancherai.
M. Caire : Le chef du deuxième groupe d'opposition a
clairement dit que le salaire moyen était de 44 000 $, alors
qu'il est de 61 000 $. Comment ça s'appelle, ça?
La
Présidente : Alors, voilà, le mot «faux» n'est pas permis. Changez le
mot, on comprendra le sens. Il reste trois secondes. Non, un petit peu plus, il
reste... Il vous reste... Mon Dieu! Vous avez du temps.
M. Legault :
C'est inexact.
La
Présidente : Parfait, «inexact», mot accepté. Maintenant, deuxième
complémentaire, je vous prie.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : J'ai des petites
nouvelles pour le premier ministre, ce n'est pas tout le monde qui est à temps
plein dans le secteur public. 61 000 $,
c'est le salaire du monde à temps plein, mais il y a du monde à temps partiel,
puis le salaire moyen du monde avec qui il négocie, c'est
44 000 $, c'est la vérité. Le premier ministre...
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, je suis debout à nouveau. Chers collègues de la
partie gouvernementale, je vous entends très,
très bien, vous faites beaucoup trop de commentaires. J'ai de la difficulté à
entendre la question. Le décorum, article 32, il y a qu'une seule personne qui parle, on
l'écoute, c'est le chef. Vous gardez le silence. J'aimerais attendre la suite
de la question pour avoir la réponse.
M. Nadeau-Dubois : Ces femmes-là, ces
hommes-là font aujourd'hui ce qu'ils faisaient durant la pandémie, quand
il les appelait les anges gardiens. Ils
prennent soin de nos enfants. Ils prennent soin de nos malades. Ils travaillent
pour nous autres. Le premier ministre leur manque de respect.
Des voix :
...
La Présidente :
Je suis debout. Votre question
est terminée. Faisons attention à nos propos. La réponse du premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien,
on vient d'avoir une démonstration de comment Québec solidaire calcule un
salaire moyen. Il additionne du monde qui
travaille une journée par semaine avec d'autres qui travaillent deux jours par
semaine, il fait un mélange de tout ça, puis c'est comme ça qu'il arrive
à sa moyenne.
Soyons
sérieux, Mme la Présidente. Prenons l'augmentation de 1 000 $ qui est
donnée à tous les employés, c'est sûr
que 1 000 $ sur 61 000 $, la moyenne, c'est 1,6 %,
mais quelqu'un qui est plus défavorisé, qui a un salaire plus bas, va
avoir une plus grosse augmentation. Je pense que Québec solidaire n'est pas
d'accord avec ça.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Je vous écoute. On vous écoute.
Financement
du transport collectif
Mme
Manon Massé
Mme Massé : Merci, Mme la Présidente. Tout coûte cher, au
Québec, et le gouvernement met le cap sur la plus grosse coupe dans les
services de transport en commun de l'histoire du Québec. Si la CAQ ne bouge
pas, ce sont des clients qui vont y
goûter, ce sont les travailleurs et travailleuses qui vont payer les hausses de
tarifs, les coupes dans le service, ça n'a pas de bon sens.
Si vous ne permettez pas
aux gens d'aller faire leur quart de travail, d'accepter les chiffres les moins
populaires, la nuit, le matin tôt,
l'économie va rouler comment? Une infirmière qui finit son chiffre en TSO puis qu'elle
ne peut pas prendre le métro parce
que les services ont été coupés, comment elle va rentrer chez elle? Vous savez,
ce n'est pas tout le monde qui a la capacité de se payer une Tesla, puis
ce n'est pas souhaitable «anyway».
Est-ce que la ministre du Transport pense
vraiment que c'est le moment actuellement, en 2023, de couper?
La Présidente : La réponse de la
ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui, merci. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Et
merci à la députée de Saint-Henri—Sainte...
de Sainte-Marie—Saint-Jacques — pardon, je mêle souvent les deux — de
me poser cette question-là aujourd'hui parce que ça va me donner l'occasion de donner un peu plus d'information sur
cette question-là, qui est complexe. Il y a beaucoup de chiffres qui sont lancés de part et d'autre,
beaucoup de choses qui sont dites. Alors, rétablissons les faits, Mme la
Présidente.
D'abord, je
le dis à chaque fois que j'ai une question sur un projet de transport collectif
ou sur la mobilité en général, la CAQ est le parti politique, de toute
l'histoire politique contemporaine, qui a mis le plus d'argent dans le
transport collectif au Québec, O.K.? Mme la
Présidente, je l'ai dit souvent, mais j'ai l'impression qu'il y a peut-être des
gens qui ne l'entendent pas. Mais, comme dirait le ministre des Finances, on
répète toujours la même chose, c'est comme ça, ici. Alors, la CAQ est le
parti politique qui a le plus investi en transport collectif dans l'histoire
contemporaine.
Et, Mme la
Présidente, je l'ai dit aussi, il y a deux choses : il y a les
immobilisations, les projets de développement de transport collectif, et il y a le soutien aux opérations. Dans l'un
comme dans l'autre, la CAQ est le parti qui a le plus investi en
transport collectif. J'ai un tableau que je vous présenterai pour la suite de
mes réponses...
La Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...qui va attester hors de tout doute de ce que je viens de
vous affirmer, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme
Massé : On va le prendre, son tableau, avec plaisir. Elle
pourrait le déposer aussi. L'enjeu, c'est qu'actuellement, dans les négociations, ce que le monde entendent,
le monde qui utilisent les transports en commun, ces gens-là, ce qu'ils entendent, c'est qu'il risque d'y avoir des
coupes, et, par conséquent, ça va vouloir dire que ça va avoir un impact sur
leur mode de vie.
Est-ce que
c'est ça que veut la ministre, avoir un impact sur le mode de vie du monde qui
prennent le transport en commun pour aller travailler à la garderie, à
l'école?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Alors, Mme la Présidente, donc, vous voyez ici, là, le
tableau, là, il est on ne peut plus clair,
O.K.? La CAQ est arrivée fin 2018. Donc, vous voyez, à partir de 2019, là,
2020, 2021, 2022, 2023, la partie grise, là, c'est la partie du gouvernement. Il y a trois parties :
gouvernement, municipalités et la part des usagers. On voit très bien que la partie du gouvernement — j'aurais
peut-être dû la mettre en bleu plutôt qu'en gris, mais en gris c'est la partie
du gouvernement — c'est
la partie non seulement la plus élevée, mais c'est celle qui a le plus crû, du
verbe «croître», depuis l'arrivée de
la CAQ au gouvernement. Alors, Mme la Présidente, je ne vois pas comment ça
peut être plus clair que ça, là.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Le problème, c'est que ça ne répond pas, il n'y en
a pas assez, on se retrouve dans une situation où le transport en commun... alors que les objectifs
de son propre ministère, c'est de diminuer l'auto solo, la seule solution,
c'est le transport actif, le
transport en commun, c'est là qu'on est actuellement. Alors, moi, s'il y a une
mise à jour économique, j'espère que la ministre est capable de nous
dire qu'il n'y en aura pas, de coupe, dans les services à la population.
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Alors, Mme la Présidente, je vais passer outre
tout ce qu'on met en développement, des milliards dans des projets de développement,
400 millions annuellement qu'on va faire au net pour les... qu'on va
mettre pour les dépenses
d'exploitation du REM, qui va être en fonction à la fin de l'année prochaine,
6,4 milliards minimum pour la ligne bleue, tout ce qu'on met par ailleurs. Mais, dans le soutien aux opérations,
Mme la Présidente, les opérations du transport collectif sont gérées par les
sociétés de transport, qui sont des organisations qui prennent des décisions en
toute indépendance du gouvernement.
Est-ce que le gouvernement, après ça, en n'ayant rien à voir dans les décisions
des opérations, va venir systématiquement
éponger des déficits faits par d'autres? Peut-être que Québec solidaire trouve
ça normal, mais normalement, dans une organisation, il y a de
l'imputabilité, il y a de la responsabilité budgétaire.
La Présidente : En terminant.
Mme
Guilbault : Néanmoins, on a mis 2,1 milliards en aide
d'urgence et on met plus d'argent que jamais dans les opérations.
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député de Jean-Talon.
Conditions
salariales des employés de la fonction publique
M. Pascal Paradis
M.
Paradis : Mme la Présidente, en fin de semaine, nous avons
pris connaissance de la nouvelle offre du gouvernement du Québec pour les travailleurs du secteur public. La présidente du Conseil du trésor a elle-même qualifié cette
offre de pas anodine. Mais ce n'est pas d'une offre pas anodine que les
travailleurs ont besoin, c'est d'une offre raisonnable. Actuellement, on propose à nos enseignants et à
nos infirmières de s'appauvrir avec une offre en dessous du taux d'inflation.
Un demi-million de travailleurs seront en
grève la semaine prochaine si le gouvernement ne se ressaisit pas. Le
gouvernement parle de syndicats, mais c'est de psychoéducatrices et de
travailleurs sociaux dont il faut parler.
En commentant
les négociations, le premier ministre a évoqué une augmentation pour... une
augmentation d'impôt pour couvrir le
rehaussement des conditions des travailleurs du secteur public. Je comprends
qu'on est dans l'ambiance de l'Halloween,
qu'on a rappelée tout à l'heure, là, mais est-ce que la présidente du Conseil
du trésor peut ranger l'épouvantail des hausses d'impôt et négocier
sérieusement avec les travailleurs du secteur public?
• (14 h 40) •
La Présidente : La réponse de la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme
LeBel : Bon. Oui. Merci, Mme la Présidente. Vous savez, ce
week-end, le gouvernement du Québec a déposé une offre qui est sérieuse, une
offre qui se veut très sérieuse pour continuer les discussions avec les
syndicats. Ce qu'on a mis sur la
table, c'est 1 milliard de dollars supplémentaire, récurrent. Ça, ça
veut dire que, dans le budget de la province, c'est année, après année, après année que les Québécois vont investir
1 milliard de plus et, au total, 8 milliards de dollars
récurrents.
Vous savez,
les Québécois ont le droit, en retour de cet investissement-là dans nos
employés, dans un contrat de travail,
de recevoir des services. Sur la table, il y a de la priorisation, et on met
une offre de près de 15 %, qui, soit dit en passant, est bien au-dessus de l'inflation prévue, qui est à moins de
13 %. Cette offre-là va prioriser qui, justement? Les enseignants, le
secteur de l'équipe classe et l'équipe soins, enseignants et infirmières,
équipes soins qui ont reçu, pas plus tard
qu'en 2020, il n'y a pas 20 ans de ça, des offres... des hausses
salariales de 16 % à 33 %, si on ajoute les PAB dans cette
histoire.
Maintenant, c'est une offre sérieuse qui, en
moins de 30 minutes, alors qu'elle est différenciée par des syndicats
différents, avec des mesures différentes...
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M.
Paradis : ...du droit de la population de recevoir des
services, mais la population reçoit déjà ces services-là, et ils ont besoin de continuer à recevoir les
services des orthophonistes, des psychoéducateurs, des travailleurs sociaux,
des infirmières, etc. Sans une offre sérieuse, c'est leurs services que
le gouvernement met à risque.
Les
travailleurs ne sont pas dupes. Ils savent que le coeur de l'offre, c'est
2,06 % par année. C'est en dessous de l'augmentation du coût de la
vie. Est-ce que la présidente du Conseil du trésor va déposer une nouvelle
offre avant le 6 novembre?
La Présidente : La réponse de la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme
LeBel : Ce que je retiens de la question de mon collègue,
c'est les services à la population. C'est justement ce qu'on essaie de faire. Les fins de semaine,
là... Je vous annonce un scoop, le système de santé fonctionne 24 heures
sur 24, sept
jours sur sept. Les fins de semaine, la nuit, le soir, on a des enjeux de
service. On a des infirmières qui sont fatiguées, qui ont du mal à couvrir les chiffres.
On est obligé d'agir avec du temps supplémentaire obligatoire, ce qui n'est pas
une bonne façon de faire.
Sur
la table, il y a justement des moyens de convaincre, et non pas forcer, mais de
convaincre ces infirmières-là à travailler,
et on le fait par le biais de primes. On parle de services. Nos jeunes
enseignants quittent le réseau avant cinq ans parce qu'ils se retrouvent
avec des classes les plus difficiles.
La
Présidente : En terminant.
Mme LeBel : On manque d'enseignants. On veut les aider, et
c'est ça, l'offre qui est sur la table, justement pour aider les services.
La
Présidente : Deuxième complémentaire, M. le député...
M. Arseneau :
...
La
Présidente : Je vais vous présenter. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Deuxième complémentaire.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
...justement poser une question
au nom des infirmières. Le gouvernement a décidé de leur couper leur prime de 3,5 %, pas une prime COVID, une
prime qui avait été dûment négociée lors de la dernière convention
collective, 2020-2023.
Alors,
moi, j'aimerais savoir comment le ministre de la Santé peut justifier que son
gouvernement pénalise ainsi nos infirmières en pleine période de négociations,
en pleine pénurie de main-d'oeuvre. Pourquoi faire ça aux infirmières?
La
Présidente : La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Bien, je vais inviter mon collègue à lire le
communiqué de presse de la FIQ qui, justement, qualifiait cette prime de
reliée à la COVID, ce matin.
Donc,
dans les primes qui sont mises sur la table... Et on pourra comprendre que
toutes les primes dont on discute présentement,
ce sont des primes qui devaient prendre fin au plus tard en mars 2023,
soit par le biais d'une négociation, soit parce qu'elles étaient reliées à l'urgence sanitaire. Alors, le
gouvernement a simplement cessé de verser des primes que l'on aurait dû cesser de verser il y a six mois et
on a décidé d'en maintenir quelques-unes. Mais toutes les primes reliées à l'urgence sanitaire, dont celle que décrit de mon
collègue, de l'aveu même du syndicat, d'ailleurs, de la FIQ, ont été cessées...
La
Présidente : En terminant.
Mme LeBel :
...parce que, un autre scoop, l'urgence sanitaire est finie depuis 2022.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant le député de Maurice-Richard. La parole est à vous.
Financement
des services de transport collectif
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Mme
la Présidente, en pleine crise de coût de la vie, en pleine crise écologique,
le gouvernement s'apprête à abandonner les sociétés de transport en commun.
Concrètement, c'est moins de services pour plus cher. Et j'entends d'ici le ministre des Finances nous
dire : On n'a pas d'argent. Quelle vision étroite de l'économie, Mme la
Présidente. La congestion routière,
c'est plus de 4 milliards de dollars par année que ça nous coûte. Les
sociétés de transport injectent 3,1 milliards dans l'économie du
Québec. Au net, c'est 2 milliards de dollars dans notre PIB. Autant
les chambres de commerce, le Conseil du
patronat que les syndicats veulent du transport collectif de qualité pour les
travailleuses et travailleurs, c'est
une condition d'attraction des investissements. Et le ministre de l'Économie le
sait très bien, étant donné que même Northvolt
lui a demandé du transport en commun, Mme la Présidente. Je mets au défi le
ministre des Finances de citer un seul économiste qui pense que ça prend
moins de transports en commun pour notre économie.
Il
y a une mise à jour économique qui s'en vient, est-ce que le ministre des
Finances va saisir cette occasion pour sauver le transport en commun?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la Mobilité
durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui, bien, merci, Mme la Présidente. Merci à
Québec solidaire de me redonner l'occasion de me lever encore sur la
même question, parce qu'il y aurait tellement de choses à dire.
Repartons
du principe qu'on n'a jamais tant investi en transport collectif. Le député de
Maurice-Richard me dit que tout le monde est
d'avis que ça prend plus de transport collectif. Bien, ça tombe bien parce que,
depuis cinq ans, il y en a de plus en
plus grâce à la CAQ, il y a de plus en plus d'investissements qui sont faits en
transport collectif. Alors, ça, je le dis et je le redis.
Sur l'exploitation,
Mme la Présidente, parce que c'est de ça dont il s'agit, je ne sais pas si tout
le monde a bien compris qu'il y a une
différence entre ce qu'on met dans les projets de développement puis ce qu'on
met comme soutien aux opérations. Le
soutien aux opérations, on le fait via trois programmes, entre autres, au
ministère des Transports, dont le
plus important a augmenté de 225 % depuis le précédent gouvernement
libéral, 225 % de plus en soutien aux opérations. Ça, c'est des montants qu'on donne annuellement,
là, ça fait partie de la zone grise qui est ici là. C'est ça qui fait en sorte
que la zone grise n'arrête pas d'augmenter. Alors, Mme la Présidente, on donne
déjà plus d'argent que jamais pour le soutien
aux exploitations, malgré le fait qu'on n'est ni consultés ni concernés par les
décisions au quotidien, les décisions de gestion qui se prennent dans
ces organisations-là. Je vois le leader de l'opposition officielle
La
Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...qui hoche de la tête, qui est d'accord avec
moi, imaginez-vous, Mme la Présidente. Alors, je compléterai pour la
suite dans les deux autres réponses.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Mme la Présidente, on entend les réponses, mais on
n'a pas l'impression qu'on écoute les questions. Actuellement, le transport va baisser sous le gouvernement de la CAQ.
Ils peuvent nous montrer toutes sortes de chiffres, la réalité, c'est qu'il y a un problème d'injection
d'argent, sinon il va y avoir moins de transport pour les Québécoises et les
Québécois.
Je
demande au ministre des Finances de nous dire est-ce qu'il va injecter de
l'argent pour éviter cette catastrophe économique, car moins de
transport en commun, c'est des problèmes pour tout le centre-ville de Montréal.
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Bon, alors, Mme la Présidente, je vous ai dit 225 % d'augmentation
pour les programmes de soutien aux exploitations, plus d'argent que
jamais dans les programmes de développement. On paie 95 % des autobus électriques, parce qu'on est en train
d'électrifier nos transports aussi, je ne sais pas ce que ce qu'en pense Québec
solidaire, nos autobus urbains, on
paie 95 % de ces autobus-là. 95 % des garages que les sociétés de
transport se font construire, pas de contrôle là-dessus, on les paie quand même. On paie une fortune, Mme la
Présidente. À ça s'ajoutent 2,1 milliards en aide d'urgence.
Alors,
je ne sais pas, Québec solidaire jusqu'où pense que le gouvernement devrait
dépenser pour compenser des déficits
qui sont faits ailleurs, mais je les invite, dans leur mentalité habituelle, à
regarder les salaires puis les dépenses qui se font dans les sociétés de
transport...
La
Présidente : En terminant.
Mme
Guilbault : ...puis ils me diront ce qu'ils en pensent après
ça.
La Présidente :
Deuxième... Pas de commentaire.
Deuxième complémentaire, et je reconnais le député de Saint-Henri—Sainte-Anne...
Taschereau, pardon, excusez-moi, Taschereau. C'est à vous.
M. Etienne Grandmont
M.
Grandmont : Merci, Mme la Présidente. Bien, deux fois mon collègue a
interpelé le ministre des Finances, deux
fois il n'a pas répondu, c'est sa collègue. Je comprends que c'est la priorité
du gouvernement de choisir qui répond aux
questions, mais est-ce que ça l'intéresse, les questions de transport
collectif, le ministre des Finances? Est-ce qu'on va avoir une réponse claire
et précise à sa mise à jour économique? Est-ce qu'on va avoir un soutien de
l'État? Est-ce que le gouvernement ne
va pas juste soutenir, mais choisir le transport collectif? Parce que c'est un
enjeu économique important, parce que c'est un enjeu qui touche un
paquet de travailleurs et de travailleuses, au Québec, qui ont besoin du
transport collectif, qui sont dépendants du transport collectif.
Est-ce qu'on va avoir
une réponse positive du ministère?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la Mobilité
durable. On écoute la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, merci, Mme la Présidente. Poser cette question-là au
ministre des Finances alors qu'on a donné
2,1 milliards en aide d'urgence pendant la pandémie... Et, contrairement
au gouvernement fédéral, je ne sais pas si ça
intéresserait QS aussi de poser cette question-là au fédéral, au dernier
budget, au dernier budget, le ministre des Finances a mis 400 millions
pour continuer artificiellement de compenser les pertes budgétaires des
sociétés de transport, pour les
maintenir à flot. L'offre qu'on a faite le 13 octobre dernier,
149,5 millions sur la première année pour le déficit de cette année, pour les sociétés de transport
couvertes par l'ARTM, ça couvre exactement les pertes tarifaires anticipées pour l'année, qui est exactement le même principe qu'on
a fait prévaloir en pandémie, de compenser les pertes tarifaires, mais,
tout à coup, il faudrait en plus payer pour les déficits. Ça n'a ni queue ni
tête, Mme la Présidente. On ne prend pas ces décisions-là.
Alors, ce n'est pas au gouvernement...
• (14 h 50) •
La Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...d'éponger les déficits.
La Présidente : Cela met fin à la
période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y
a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis.
Et, pour ce faire, je cède la place au troisième vice-président de
l'Assemblée nationale. Merci à tous.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, à la rubrique des motions sans préavis, en
fonction de nos règles et de l'ordre
de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
deuxième groupe d'opposition, M. le député de Taschereau.
Souligner l'inscription des archives des Augustines au
registre
international Mémoire du monde de l'UNESCO
M.
Grandmont : Merci, M. le Président. D'abord, permettez-moi de
saluer les personnes que nous avons dans les tribunes. Nous avons des
représentants des soeurs des Augustines ainsi que de la fiducie du patrimoine
des Augustines. Merci d'être ici aujourd'hui.
Donc, je demande le consentement de cette
Assemblée pour débattre de la motion suivante conjointement avec le ministre
de la Culture et des Communications,
la députée de Mont-Royal—Outremont, le député de Matane-Matapédia, la députée
de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la reconnaissance des archives des Augustines au
registre international de la Mémoire du monde de l'UNESCO;
«Qu'elle reconnaisse l'intérêt international et
la valeur inestimable du patrimoine matériel des Augustines;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale salue le dévouement, la force et le leadership de ces
femmes, qui ont à coeur la transmission de notre mémoire collective aux
générations futures.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, M. le Président, il y a consentement pour un
débat de deux minutes par intervenant dans
l'ordre suivant : le député de Taschereau, le ministre de la Culture et des Communications, la députée de Mont-Royal—Outremont et le député de Matane-Matapédia.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, je comprends qu'il y a consentement pour un
débat de deux minutes, et l'on commencera avec M. le député de
Taschereau.
M. Etienne Grandmont
M.
Grandmont : Merci, M. le Président. Lors de la
216e session de son Conseil exécutif, l'UNESCO a approuvé la
proposition d'inscription des archives des Augustines du Canada au registre
international de la Mémoire du monde. Elles rejoignent ce groupe sélect d'à
peine 500 inscriptions à la Mémoire du monde.
L'histoire
des Augustines, c'est un jalon important de la place des femmes dans notre
société. Nous leur devons cette reconnaissance du rôle primordial
qu'elles ont joué à l'époque de l'établissement des colonies à Québec. Les
Augustines ont créé le premier hôpital en Amérique du Nord dans une des plus
vieilles villes du continent. Notre capitale nationale d'aujourd'hui ne serait
pas la même si les Augustines n'avaient pas tenu à bout de bras pendant des
siècles les soins physiques et mentaux pour tous et toutes.
Au courant de
plus de trois siècles, les Augustines ont constitué et préservé un patrimoine
documentaire exceptionnel pour
comprendre l'adaptation des soins en terre d'Amérique et l'expansion d'un
réseau hospitalier de premier plan. Ces archives relatent la contribution de centaines de femmes dédiées au soin
des malades et à l'édification d'établissements de santé encore actifs
aujourd'hui, depuis le tout premier fondé à Québec en 1639.
Un pan
important de l'histoire du Québec et de notre identité resterait dans l'oubli
sans les archives des Augustines. C'est ce que nous rappelle leur entrée
au registre de l'UNESCO.
Grâce à ces femmes, nous
avons des archives incroyables sur l'ensemble du Québec, en quantité
époustouflante et d'une qualité sans nom,
qui font maintenant partie de la Mémoire du monde. Et j'invite d'ailleurs tous
les collègues à aller consulter,
c'est accessible. Cette reconnaissance est accordée après cinq ans à soutenir
cette candidature et après une analyse poussée de la part d'un jury international
d'experts.
Désormais, le
monde pose son regard sur l'expertise du Québec en matière de préservation et
de mise en valeur de son patrimoine
documentaire. Félicitations, donc, aux Augustines pour ce travail de plusieurs
siècles, ainsi qu'à toutes les personnes ayant contribué à cette
inscription!
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député. Je reconnais maintenant M. le
ministre de la Culture et des
Communications.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci beaucoup, M. le
Président. Bien heureux, moi aussi, de joindre ma voix au collègue pour souligner l'inscription au registre international
de la Mémoire du monde de l'UNESCO, les archives, effectivement, des Augustines avec rien de moins, par exemple, que la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, donc, évidemment, un
patrimoine très, très riche, auquel s'ajoutent officiellement les archives.
Mémoire du
monde, c'est quoi? C'est un programme créé en 1992 sous l'égide de l'UNESCO et
ça vise à sensibiliser la communauté
internationale à la richesse du patrimoine documentaire, à la nécessité
d'assurer sa conservation pour les générations futures et le rendre
accessible à un large public.
Donc, je vous
rappelle que les Augustines, elles sont arrivées au Québec en 1639. Elles
figurent parmi les premières communautés
de religieuses à s'établir en Nouvelle-France. Elles ont fondé l'Hôtel-Dieu de
Québec, premier hôpital au nord du Mexique.
Elles ont fondé 12 monastères-hôpitaux dans plusieurs régions du Québec,
surtout dans l'Est. Elles ont contribué de façon importante au
développement des soins de santé au Québec. Donc, M. le Président, je vous
laisse imaginer toute la richesse des archives qui se trouvent là-bas. On en
est très, très fiers.
D'ailleurs, je tiens à le souligner, plusieurs
éléments des fonds d'archives des Augustines qui ont été ajoutés dans le registre Mémoire du monde possèdent un
statut en vertu de la Loi sur le
patrimoine culturel. Le patrimoine
bâti, d'ailleurs, documentaire
immobilier des Augustines, aussi bénéficie de plusieurs statuts de protection
en vertu de la loi québécoise.
Donc, je termine là-dessus, M. le Président, en
vous disant qu'on est bien, bien fiers de tout le travail de celles, principalement, évidemment, qui restent toujours
fidèles au poste à protéger ce patrimoine et à en faire la promotion avec
ce beau geste porteur d'avenir qui est posé aujourd'hui. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre. La parole revient maintenant à Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Michelle Setlakwe
Mme
Setlakwe : Merci, M. le Président. Entrer au patrimoine
mondial de l'UNESCO pour s'inscrire au registre international Mémoire du
monde, voilà tout un exploit pour le Centre d'archives du monastère des
Augustines. Nous pouvons tous être très fiers de ce grand honneur. Mes
collègues se joignent à moi pour féliciter toute l'équipe du centre d'archives, dont certains sont présents avec nous
aujourd'hui, pour cette reconnaissance importante. Notre motion est une excellente occasion de souligner le legs des
Augustines, qui, au-delà de leur mission de soigner les gens, avaient un souci
de transmission des connaissances aux générations futures.
Depuis que
les soeurs augustines ont fondé l'Hôtel-Dieu de Québec, en 1639, elles ont pris
soin de documenter leur quotidien. Ce
ne sont pas uniquement les activités professionnelles et personnelles des
religieuses qui étaient documentées, les
Augustines documentaient aussi avec rigueur l'actualité dans les communautés
québécoises où elles ont fondé 12 monastères-hôpitaux. Parmi leurs
archives exceptionnelles, qui remontent au début de la Nouvelle-France, on peut
y trouver une lettre signée par le roi
Louis XIV, datant de 1701, lors de la fondation de l'Hôpital général de
Québec, et une lettre signée par le
général Montcalm, envoyée aux religieuses lors de la guerre de la Conquête. Il
s'agit de fonds d'archives complets qui racontent toute l'histoire du
Québec dans un esprit de continuité.
À défaut de
visiter le monastère et son musée, le portail Web des Augustines nous permet
d'accéder aisément à ce legs
magistral d'un kilomètre linéaire d'archives et de livres anciens. Les quelque
32 000 pages de documents regorgent d'informations précieuses
sur notre passé, tant sur le plan social, économique, politique, militaire que
religieux. Près de
50 000 artefacts sont entreposés à la réserve muséale. On y retrouve
des instruments médicaux et pharmaceutiques, du mobilier, des oeuvres d'art, des ornements liturgiques, des objets
usuels liés à l'artisanat ou à des savoir-faire traditionnels et
plusieurs autres témoins du passé.
À toutes ces femmes dévouées et minutieuses à
qui nous devons cette richesse collective, un grand merci. Évidemment, cette
reconnaissance s'accompagne d'une responsabilité de préserver, valoriser et
partager ce patrimoine documentaire. Les
reportages récents ont permis de voir briller les yeux de ceux qui en ont la
garde. Il est rassurant de voir que ces trésors sont entre bonnes mains,
à quelques pas d'ici. Merci, M. le Président.
• (15 heures) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Alors, contrairement à ce
qui a été annoncé précédemment, c'est plutôt M. le député de Jean-Talon
qui prendra la parole au nom du troisième groupe d'opposition.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : M. le Président, les Augustines sont des témoins
privilégiés de l'histoire de notre nation. Elles ont été là au commencement de la colonie qui allait
devenir la Nouvelle-France, elles y sont toujours. Elles ont pignon sur rue
dans le Vieux-Québec et portent maintenant
une bonne part de notre héritage culturel, historique et, j'oserais dire,
spirituel.
On
parle beaucoup de l'apport essentiel des infirmières à la société dans nos
médias ces temps-ci. Il est bon de rappeler que ce sont les Augustines qui ont été les premières infirmières de
notre pays. Depuis 1637, grâce au soutien bienveillant de Marie-Madeleine Vignerot, que l'on connaît
mieux par son titre, la duchesse d'Aiguillon, elles ont établi un premier
hôpital en Nouvelle-France,
l'Hôtel-Dieu de Québec. Signe de leur persévérance et des soins qu'elles lui
ont apportés, l'Hôtel-Dieu est aujourd'hui le plus ancien centre
hospitalier toujours en fonction en Amérique, au nord du Mexique.
J'aimerais
leur exprimer, d'abord, ma reconnaissance pour leur oeuvre, leur dire la
gratitude que nous éprouvons collectivement
pour cette institution qu'elles nous ont léguée. Et, comme leur générosité et
leur dévouement ne semblent pas avoir
de fin, elles nous ouvrent en plus un accès inestimable aux secrets de notre
histoire grâce à leurs archives. Il faut saluer le patient travail de numérisation de ces archives. Il faut
saluer tout ce qu'il a dû en coûter d'initiative et de détermination. Je
pense aux appels, aux rencontres et aux courriels pour porter à l'attention de
l'UNESCO le dossier de leur fonds d'archives. C'est aujourd'hui chose faite, M.
le Président. D'importantes parties du patrimoine du Québec et de toute l'Amérique française accèdent à la reconnaissance
internationale, qu'on pense à cette fameuse lettre patente signée de la main
de Louis XIV, au registre des victimes
de la guerre de Conquête ou encore de documents liés à la vie et l'oeuvre de
Catherine de Saint-Augustin, l'une des premières écrivaines de notre
histoire.
En terminant,
j'aimerais dire à nos invitées, ce sont les soins patients des Augustines,
souvent donnés dans des conditions extrêmement difficiles, qui ont permis la
survie de la petite colonie qu'était alors la Nouvelle-France. C'est maintenant votre volonté sincère de transmettre
votre héritage, qui contribue grandement à porter notre histoire à la hauteur
du monde entier. Merci pour votre
générosité. Merci d'avoir été là. Merci d'être toujours là pour entourer de vos
soins notre mémoire collective. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est-elle adoptée? Adopté. M. le leader.
M. Leduc :
M. le Président, pourrait-on
envoyer copie de cette motion à la Fiducie du patrimoine culturel des
Augustines, s'il vous plaît?
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Ce sera fait.
Alors, pour la
prochaine motion, je cède la parole à M. le député de Matane-Matapédia.
Demander à l'Université McGill
de continuer à contribuer aux
efforts de protection de la langue française au Québec
M. Bérubé : M.
le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin
de présenter, conjointement avec le leader parlementaire du deuxième groupe
d'opposition, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande à l'Université McGill de [...] contribuer aux
efforts de protection de la langue française au Québec en maintenant son
investissement de 50 millions de dollars dans la mise en oeuvre de
son programme d'enseignement du
français aux étudiants, aux professeurs et au personnel, dont l'objectif
déclaré est d'aider les membres de la communauté universitaire de McGill
à "s'intégrer pleinement dans la société québécoise".»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat. M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé :
M. le Président, j'aimerais qu'on
puisse envoyer le résultat de cette motion au recteur de l'Université McGill.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : On va commencer par l'adopter, si vous permettez.
Cette motion est-elle adoptée? Adopté. Alors, ce sera fait comme demandé.
Alors, pour la
prochaine motion, je cède la parole à M. le ministre de la Santé, au nom du
gouvernement.
Demander
au gouvernement fédéral de faire sa juste part dans le financement
du réseau de la santé, et ce, sans imposer de conditions
M.
Dubé : Très bien. Alors, M. le Président, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de
Pontiac, le député de Jean-Lesage, le député des Îles-de-la-Madeleine, la
députée de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle le déséquilibre important dans le financement du
réseau de la santé;
«Qu'elle
rappelle que la santé est un champ de compétence exclusif du Québec et que celui-ci
est en droit de demander une compensation sans condition pour tout
nouveau programme fédéral;
«Qu'elle
appuie la démarche initiée par le gouvernement du Québec, soutenue par 8 autres
provinces canadiennes et le Yukon, de
s'opposer à l'intention du gouvernement fédéral de rédiger une lettre de
réinterprétation de la Loi canadienne sur la santé;
«Qu'elle
appelle le gouvernement fédéral à faire sa juste part dans le financement du
réseau de la santé, et ce, sans imposer [des] conditions;
«Qu'elle demande au
gouvernement fédéral de s'entendre rapidement avec le gouvernement du Québec.»
Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
Pour la prochaine motion, donc, ce sera au parti formant l'opposition
officielle, et c'est Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce à qui je cède la
parole.
Mme McGraw : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la whip du deuxième groupe
d'opposition, le député des Îles-de-la-Madeleine, la députée de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que l'Assemblée
nationale constate que le nombre d'inspections de conformité sur le terrain
réalisées par le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les
changements climatiques, de la Faune et des Parcs pour les projets risquant de nuire à
l'environnement est en diminution;
«Qu'elle demande au
gouvernement de mettre en place les mesures nécessaires afin de pouvoir
inverser cette tendance et que le
gouvernement se donne comme objectif de réaliser des inspections de conformité
pour l'ensemble des projets présentant des risques pour l'environnement
et faisant l'objet d'autorisation ministérielle.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Nous
sommes toujours à la rubrique des motions sans préavis. Une motion sans préavis
ayant déjà été présentée par le
groupe parlementaire formant le gouvernement, je demande s'il y a consentement
pour permettre la lecture d'une autre motion sans préavis.Consentement.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Entériner le mandat de procéder à des consultations
particulières sur le
rapport sur la mise en oeuvre du Code d'éthique et de déontologie
des membres de l'Assemblée nationale
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci, M. le
Président. Je demande le consentement pour déroger à l'article 84.1
du règlement afin de déposer une motion
rétroactive de consultations particulières donnant suite à une entente entre
les leaders et les députés indépendants de Marguerite-Bourgeoys et de
Vaudreuil.
Je fais motion,
conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée nationale,
afin :
«Que
l'Assemblée nationale entérine le mandat donné à la Commission des institutions de procéder à des consultations particulières et de tenir des auditions publiques
sur le rapport sur la mise en oeuvre du Code d'éthique et de déontologie des
membres de l'Assemblée nationale 2015‑2019
intitulé Incursion au coeur du Code d'éthique et de déontologie : de la
théorie à la pratique, déposé par le président de l'Assemblée nationale
le 5 [novembre] 2019, le mardi 21 novembre 2023 de 9 h 30 à
12 h 35 et [après] la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions vers 15 h 15 à 19 h 35;
«Qu'à
cette fin, la commission entende les personnes et organismes suivants :
Ariane Mignolet, Commissaire à l'éthique et à la déontologie, Institut
d'éthique appliquée de l'Université Laval, Marie Deschamps, jurisconsulte
des membres de l'Assemblée nationale,
Commissaire au lobbyisme, Chaire de management éthique, HEC, Yves Boisvert,
ENAP, Cercle des ex-parlementaires de l'Assemblée nationale du Québec;
«Qu'une période de
12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires, répartie de la
manière suivante : 6 minutes pour le groupe parlementaire formant le
gouvernement, 3 minutes 36 secondes pour l'opposition officielle,
1 minute 12 secondes au deuxième groupe d'opposition [...] 1 minute 12 secondes
pour la députée indépendante;
«Qu'une
période de 120 minutes soit prévue pour Ariane Mignolet, Commissaire
à l'éthique et à la déontologie, soit
20 minutes d'exposé et 100 minutes d'échanges avec les membres de la
commission partagées[...] : 50 minutes pour le groupe formant le gouvernement, 30 minutes
pour l'opposition officielle, 10 minutes pour le deuxième groupe
d'opposition [...] 10 minutes pour la députée indépendante;
«Qu'une
période de 60 minutes soit prévue pour l'audition de Marie Deschamps,
jurisconsulte des membres de l'Assemblée
nationale, soit 10 minutes d'exposé et 50 minutes d'échanges avec les
membres de la commission partagées ainsi :
25 minutes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
15 minutes pour l'opposition officielle, 5 minutes pour le
deuxième groupe d'opposition et 5 minutes pour la députée indépendante;
«Que pour les
autres groupes, la durée maximale de l'exposé de chaque organisme soit de
10 minutes et l'échange avec les
membres de la commission soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées
ainsi : 17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
10 minutes 30 secondes pour l'opposition officielle,
3 minutes 30 secondes pour le deuxième groupe
d'opposition [...] 3 minutes 30 secondes pour la députée
indépendante;
«Qu'une suspension de 5 minutes soit prévue
entre les échanges avec chaque personne et organisme.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Des voix : Consentement.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Consentement.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : ...M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Donc,
nous allons... à la demande du leader de l'opposition officielle...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 09)
(Reprise à 15 h 11)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Nous
reprenons nos travaux.
Avis touchant les travaux des
commissions
Nous sommes rendus à la rubrique des avis
touchant les travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Donc,
j'avise cette Assemblée que la Commission de la culture et l'éducation va
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23,
Loi modifiant principalement
la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
19 h 15, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
de la santé et des services sociaux va poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi n° 15, la Loi visant
à rendre le système de santé et de services
sociaux plus efficace, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission
de l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée du projet de loi
n° 31, Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière
d'habitation, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des transports et de
l'environnement va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 22, Loi
concernant l'expropriation, aujourd'hui, de 16 h 15 à
19 h 15, à la salle Louis-Joseph-Papineau.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Pour ma part, je vous avise que la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles se réunira en séance de travail demain,
le 1er novembre 2023, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, de 8 heures à 8 h 30, afin de
statuer sur la possibilité que la commission se saisisse d'un mandat
d'initiative portant sur l'adaptation de l'aménagement forestier aux
changements climatiques et, de 8 h 30 à 9 heures, afin de
statuer sur la possibilité que la commission
se saisisse d'un mandat d'initiative portant sur l'avenir de la forêt publique
québécoise.
Je vous avise
également que la Commission des relations avec les citoyens se réunira en
séance de travail demain, le 1er novembre 2023, de 8 heures à
8 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau, afin de statuer sur la
possibilité que la commission
se saisisse de la pétition portant sur le soutien offert aux parents d'enfants
handicapés nécessitant des soins exceptionnels.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Je
vous informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par Mme la députée de
Saint-Laurent. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte que les modifications proposées aux frais de scolarité
des étudiants canadiens hors Québec auront
pour effet de diminuer les retombées économiques générées par leur présence au
Québec, de nuire au développement de
certaines universités québécoises et de favoriser l'essor des universités
ailleurs au Canada, notamment à Toronto;
«Qu'elle
constate qu'aucune étude d'impact ne soutient cette décision et qu'il est
hasardeux de prétendre comme le fait le gouvernement que cette mesure permettra
de récupérer des sommes d'argent additionnelles pour financer le réseau
universitaire;
«Qu'enfin, elle
demande au gouvernement caquiste de reculer sur cette mesure.»
Affaires
du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, M.
le Président. Je vous demanderais d'appeler l'article 10 du
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 36
Prise en considération du rapport de la commission qui en
a fait l'étude
détaillée et de l'amendement de la députée de D'Arcy-McGee
Le Vice-Président (M. Benjamin) : À
l'article 10 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la Commission des relations avec
les citoyens sur le projet de loi n° 36, Loi sur le recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux opioïdes, ainsi que l'amendement transmis en vertu de
l'article 252 du règlement par Mme la députée de D'Arcy-McGee. Cet
amendement est déclaré recevable.
Y
a-t-il des interventions sur ce rapport ainsi que sur cet amendement? Je
reconnais M. le ministre des Services sociaux.
M.
Lionel Carmant
M. Carmant : Merci
beaucoup, M. le Président. Nous avons mené, la semaine dernière, les
consultations ainsi que l'étude détaillée du
projet de loi n° 36 sur le recouvrement des sommes liées à la crise des
opioïdes, à la commission des cas
citoyens. J'aimerais, dans un premier temps, remercier les personnes qu'on a eu
la chance d'entendre lors des consultations particulières. Leur expertise a été très éclairante au niveau du projet
de loi comme tel mais également pour notre compréhension de la crise
actuelle et des pistes de solution.
J'aimerais aussi
prendre le temps de saluer tous mes collègues députés des oppositions et de la
banquette gouvernementale qui ont participé
à l'étude. Dès le début, j'ai senti qu'ils étaient sensibles à la cause et je
les remercie pour leur appui et leur écoute.
Un
merci spécial à la présidente de la commission, la députée de Les Plaines, pour
son travail formidable comme chef d'orchestre des travaux. L'étude de ce projet
de loi est bien la preuve qu'en travaillant tous ensemble, on peut faire
adopter une loi qui est nécessaire, et ce,
rapidement, M. le Président. Sur le fond, la crise des surdoses, c'est quelque
chose qui, j'en suis sûr, nous touche tous ici, à l'Assemblée nationale
et à travers le Québec.
Laissez-moi
d'abord remettre en contexte le dépôt de ce projet de loi. Il faut rappeler que
cette situation, ce qu'on reconnaît comme la crise des opioïdes ou, pour
certains, la crise des surdoses, n'est sûrement pas unique au Québec.
En
août 2018, la Colombie-Britannique, première province à être durement frappée,
a pris l'initiative de déposer une demande d'action collective contre une
quarantaine de fabricants et distributeurs d'opioïdes et leurs consultants.
On leur reproche, entre autres, d'avoir joué
un rôle dans la mort et l'hospitalisation de milliers de Québécois et de
Canadiens à la suite de surdoses. Ils
auraient aussi fait des fausses représentations quant aux risques de
dépendance, aux effets secondaires et aux symptômes de sevrage.
C'est
grave, M. le Président. Pour de très nombreux patients, ces médicaments conçus
pour traiter des douleurs aiguës et
sévères auraient été prescrits auprès de patients vivant des douleurs plutôt
chroniques entraînant une surreprésentation de ces médicaments sur le
marché.
De
ces manquements a résulté un marché inondé de ces puissantes drogues alors que
la demande ne l'a jamais justifié. Cette crise a évolué au fil des ans.
Elle est maintenant rendue ici, au Québec.
On
voit de plus en plus de gens qui ont besoin d'aide à Montréal, oui, mais
partout au Québec. En 2020, on comptait 319 décès attribuables à
une intoxication aux opioïdes, comparativement à 263 décès en 2016.
L'INSPQ mentionnait, dans son intervention lors des consultations, qu'au Québec
on compte en moyenne cinq décès par semaine liés à une surdose aux opioïdes.
C'est très préoccupant. Chacun de ces décès en est un de trop.
Au-delà
des nombreux décès, on parle aussi de centaines d'hospitalisations, de visites
aux urgences, de visites aux centres de
traitement des dépendances, etc., bref, une charge réelle sur notre réseau de
la santé et des services sociaux.
Au nom de toutes les
victimes directes et indirectes de cette crise, on se doit, comme gouvernement,
de rendre les fabricants et les
distributeurs imputables de leurs actions. Avec ce projet de loi, on met toutes
les chances de notre côté pour que
cette démarche juridique fonctionne et donne des résultats probants. Au-delà
des aspects plus cliniques, il s'agit de
l'une des pièces du grand casse-tête d'initiatives que notre gouvernement met
en place pour prévenir les surdoses et agir en réduction des méfaits.
Au
printemps dernier d'ailleurs, j'annonçais 36,9 millions sur cinq ans pour
des mesures de prévention primaires et tertiaires. Ces sommes
s'ajoutaient aux 15 millions par année prévus dans la stratégie nationale
de prévention des surdoses de substances
psychoactives 2022‑2025. Plusieurs mesures de ce plan visent à prévenir
les surdoses, notamment auprès des personnes vulnérables qui peuvent
souffrir de problèmes de santé mentale ou être en situation d'itinérance. On a investi pour renverser la tendance de la
crise des opioïdes dans les dernières années et pour offrir plus de services
aux gens qui en ont besoin et on va
continuer de le faire, M. le Président. Ce projet de loi est un pas de plus
dans cette direction. Je le répète
car c'est important, c'est pour les Québécois victimes de la crise des surdoses
qu'on fait ça, pour eux et pour leurs proches qui ont souffert.
De
plus, M. le Président, je tiens à dire que toutes les actions qui me motivent
ici sont vraiment dans le but d'éviter que
la crise que l'on vit actuellement ne se détériore. Chaque fois que je regarde
ce qui se passe sur la côte ouest du Canada et des États-Unis et même plus près de chez nous, en Ontario, à Ottawa,
je suis épouvanté par l'ampleur de la crise. Au Québec, on a été tout de même plus vigilants. Nos médecins, nos
législateurs ont été plus prudents. Il faut continuer d'aller en ce sens, être en avant de la parade, parce
qu'il faut faire attention, M. le Président, à ne pas voir ce qu'on voit
ailleurs au Canada ou en Amérique du Nord.
Donc,
je remercie encore une fois les équipes qui nous ont accompagnés dans le cadre
de cette démarche et le travail de
dur labeur qui a été accompli dans toutes les étapes du cheminement parlementaire.
Merci à mes collègues. Merci à vous, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le ministre. Je reconnais M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé : M. le Président, une erreur s'est glissée dans la
motion que j'ai lue tout à l'heure, alors, si vous le permettez,
j'aimerais la corriger, avec l'aval de mes collègues. Dans la motion, il aurait
fallu lire :
«Que l'Assemblée
nationale demande à l'Université McGill de continuer à contribuer aux efforts
de protection de la langue française au
Québec en maintenant son investissement de 50 millions de dollars
dans la mise en oeuvre de son
programme d'enseignement du français aux étudiants, aux professeurs et au
personnel, dont l'objectif déclaré est d'aider les membres de la
communauté universitaire de McGill à "s'intégrer pleinement dans la
société québécoise".»
La version corrigée
est celle-ci.
• (15 h 20) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
comprends qu'il y a consentement pour faire passer ce texte comme étant le
texte accepté par l'Assemblée? Consentement. Donc, alors, les documents, à ce
moment-là, seront consignés... ce document-là sera consigné en ce sens comme
étant la motion adoptée. Merci.
Alors,
nous sommes toujours à l'article 10 du feuilleton. Et, comme prochaine
intervenante, je reconnais Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass : Merci,
M. le Président. En tant que porte-parole de l'opposition officielle en matière
de services sociaux, je me lève aujourd'hui
pour cette prise en considération du projet de loi n° 36 sur le
recouvrement du coût des soins de
santé et des dommages-intérêts liés aux opioïdes, déposé par le ministre des
Services sociaux. Je voudrais tout d'abord
remercier tous les intervenants et les groupes qui ont fait part de leurs
témoignages et de mémoires également, qui nous ont alimentés lors de
l'étude détaillée.
Ce
projet de loi a pour but de permettre au Québec de participer à une action
collective de 88 milliards de dollars, lancée par la Colombie-Britannique contre plusieurs grandes compagnies
pharmaceutiques afin de les poursuivre pour leur présumé rôle dans la
crise des opioïdes qui a touché notre province, notre pays et le monde entier.
La crise des opioïdes est une tragédie qui a
provoqué une souffrance généralisée au sein des familles québécoises. Au
Québec, ça a été marqué par le décès de 319 personnes en 2020.
L'étude
du projet de loi s'est bien déroulée, comme nous étions tous d'accord sur le
principe que les compagnies pharmaceutiques
doivent faire face à la justice pour les mensonges qu'ils ont fait valoir et
dont les conséquences est des milliers de morts à travers le Canada.
Lors
des consultations, plusieurs groupes ont questionné le gouvernement à propos
des mesures qu'il mettrait en place pour éviter que cette situation ne se
reproduise à l'avenir. Le ministre n'avait pas de réponse claire et a demandé
des suggestions de la part des groupes
consultés. On peut penser à des amendes pour des compagnies pharmaceutiques qui
font des déclarations trompeuses, comme c'est déjà en place pour les publicités
des compagnies de tabac, qui est moins dangereux pour la santé que les
opioïdes.
On
ne sait toujours pas combien d'argent le Québec va récupérer et on ne sait
toujours pas pourquoi le Québec est la
dernière province à se joindre à ce recours collectif puisque la
Colombie-Britannique l'a initié en 2018, il y a plus de cinq ans. On aurait voulu savoir combien d'argent
le gouvernement va devoir dépenser en frais d'avocats pour ce recours et
aurait voulu que ce montant soit ajouté à la répartition de l'argent que le
Québec récupérera.
Comme
l'a proposé ma collègue, on aurait voulu qu'une partie de l'argent soit dédiée
aux communautés autochtones, qui ont été particulièrement frappées par
la crise des opioïdes, pour offrir les services nécessaires pour éviter
d'autres tragédies et décès. On aurait voulu
voir de l'argent en santé mentale spécifiquement dédié pour les familles proches
de ceux qui ont perdu leur vie face aux opioïdes. Quand une personne
décède, c'est son entourage qui souffre par la suite. Pourquoi est-ce que le
gouvernement ne pense pas à eux et à leurs souffrances en leur offrant de
l'aide avec leur deuil?
J'ai déposé un amendement à l'article 13 du
projet de loi pour que les sommes récupérées par le gouvernement devront être
réinvesties en prévention et en traitement et une reddition de comptes annuelle
devra être rendue publique. Les partis
d'opposition et ma formation politique ont été déçus que le gouvernement a
rejeté l'amendement que j'ai déposé, qui
demandait au gouvernement de s'engager à réinvestir la totalité des sommes qui
seront récupérées dans le cadre du recours
collectif dans la prévention auprès des organismes communautaires qui y
oeuvrent et pour la réadaptation pour la dépendance aux opioïdes.
Le ministre
n'a pas accepté cet amendement, et ça nous déçoit énormément, d'autant plus
qu'on sait qu'il y a un manque de
financement et de ressources pour les personnes souffrant d'une dépendance aux
opioïdes. Nous étions ouverts à
plusieurs formules, que ça prenne la forme d'un fonds dédié à un
réinvestissement pour la dépendance, d'une inscription dans la prochaine
mouture de la stratégie nationale de prévention des surdoses de substances
psychoactives.
En 2022, l'Institut national de santé publique
du Québec a enregistré plus de 500 décès liés à une intoxication suspecte aux opioïdes ou aux drogues. Au cours des
six premiers mois de 2023, ce chiffre est déjà passé... dépassé les 200.
Clairement, le gouvernement pourrait faire
plus pour adresser cette crise, et pourtant, les services, il en manque. Lors
des consultations sur le projet de
loi, nous avons entendu qu'il manque un site d'injection dans l'ouest de
Montréal, et on se demande pourquoi
le gouvernement n'investit pas davantage pour que tous les sites d'injection
soient ouverts 24 heures sur sept.
Cet été, le
ministre a annoncé 1 452 000 $ pour la prévention des surdoses, de nouvelles
sommes qui ne serviront qu'à rétablir
le service. Le gouvernement du Québec rétablit seulement ce qui a été coupé et
ne répond pas à l'augmentation massive
des besoins. C'est les gens sur le terrain qui nous le disent. 16 centres de
traitement des dépendances ont fermé leurs portes au cours des 10 dernières années, supprimant plus de
800 lits destinés aux personnes vulnérables de la province, selon
la Coalition des organismes communautaires en dépendance.
Aujourd'hui,
les centres de traitement des toxicomanes sont pleins, de sorte qu'une personne
qui a besoin d'aide peut se retrouver
sur une liste d'attente pendant des semaines ou des mois. Avant la pandémie,
les personnes dans le besoin étaient prises en charge en quelques
heures. On commence à sentir qu'il y a des déficits opérationnels partout dans
le réseau. Ces problèmes sont dus au manque
de financement des centres. Si le financement n'est pas augmenté, on estime
que 50 % des centres existants fermeront leurs portes dans les
18 prochains mois.
Pour diminuer
le phénomène de «pas dans ma cour», le gouvernement devrait s'engager à
financer des organismes et sites
comme Cactus à Montréal pour qu'ils puissent ouvrir 24 heures sur 24 dans
un local assez grand pour accueillir les usagers et que ceux-ci n'aient pas à attendre à l'extérieur, dans le
voisinage, et donc de diminuer la présence néfaste d'usagers de drogue
dans le quartier durant la journée.
Le ministre a
également annoncé la hausse du financement des centres d'injection supervisée
de Montréal, mais les sommes gouvernementales
qui leur ont été allouées demeurent insuffisantes pour leur permettre d'ouvrir
leurs portes 24 heures sur sept.
La crise des opioïdes atteint pourtant des niveaux sans précédent. On retrouve
un niveau de financement qui avait diminué depuis deux ans et qui les
avait forcés à revoir à la baisse leurs demandes... leurs heures de services.
L'INESSS, en
avril 2018, a publié un portrait de l'usager des opioïdes chez les personnes
couvertes par le régime public
d'assurance médicaments du Québec. Ce document a été très utile de faire le
portrait de la réalité que vivent certaines personnes, mais ce document n'a pas été mis à jour depuis 2018, et, avec
la crise qui continue, on pense qu'il serait temps de le mettre à jour.
Avec la
pénurie de main-d'oeuvre, plusieurs organismes communautaires demandent une
révision au gouvernement afin de
faciliter le recrutement de personnel qualifié grâce à la reconnaissance de
l'expérience pertinente. En ce moment, il y a une douzaine de diplômés
autorisés sur la liste, et, avec ceux que nous avons... et avec ceux que les
groupes ont proposés au gouvernement, il
pourrait y avoir plus de 35 avec une reconnaissance acquise, comme ça existe
dans le réseau public. Qu'on imite ce
que le ministre de la Sécurité publique a fait en mettant à jour une liste de diplômés
reconnus pour les maisons de transition et de surveillance communautaire
des contrevenants adultes. On répond aux organismes... Le gouvernement répond aux organismes communautaires
que le règlement est en révision, mais ça fait huit ans qu'il est en révision.
L'INSPQ nous a révélé que le nombre de décès
attribuables à une intoxication aux opioïdes a triplé au Québec de 2000 à 2020. L'institut rappelle, par ailleurs,
que la situation est probablement sous-estimée en raison de l'absence d'analyse
d'autres conséquences potentielles que les
décès, les admissions à l'urgence et les hospitalisations. Il appert donc qu'il
faudra maintenir les travaux de surveillance et de vigie, de même que
les interventions en santé publique, voire les accroître. Les surdoses impliquant un mélange de substances
dans les opioïdes provoquent des morts qui ne sont pas comptabilisées dans ces statistiques. On voudrait voir des
investissements additionnels pour la vérification des substances. Nous l'avons
entendu lors des consultations que ce
service devrait être étendu sur le terrain. On nous dit que certaines
logistiques peuvent coûter jusqu'à...
logiciels peuvent coûter jusqu'à 15 000 $, mais ça semble... Ça peut
sembler cher, mais, quand on pense que c'est des technologies qui
peuvent sauver des vies, le prix n'est plus important.
Notre crainte avec le fait que mon amendement
n'ait pas été accepté est que nous ne saurons pas comment l'argent récupéré sera dépensé quand il sera
finalement reçu par le gouvernement, ce qui pourrait prendre 10, 15 à
20 ans. Il est injuste que
l'argent qui a été récupéré parce que l'État a subi le décès de plusieurs de
ses citoyens ne sera pas réinvesti pour justement éviter que d'autres
décès liés aux opioïdes se créent, car la crise est loin d'être terminée.
L'itinérance et la crise des opioïdes sont deux
problèmes urgents qui ont attiré l'attention ces dernières années. Bien qu'elles puissent sembler distinctes, il
existe un lien étroit entre l'itinérance et la crise des opioïdes. La relation
complexe entre
ces deux phénomènes met en évidence les facteurs qui contribuent à l'absence de
chez-soi chez les personnes qui luttent
contre la dépendance aux opioïdes et l'impact de l'absence de chez-soi sur
l'exacerbation de la crise des hôpitaux. En comprenant ce lien, nous
pouvons élaborer des stratégies globales pour traiter efficacement les deux
problèmes.
Les
facteurs qui contribuent à l'absence... Excusez-moi. Les facteurs qui
contribuent à l'itinérance chez les personnes ayant une dépendance aux opioïdes
sont la dépendance comme précurseure, justement, de se retrouver sans abri,
le rôle de la dépendance dans l'instabilité
financière, et la perte d'emploi, et l'impact de l'addiction... l'impact de la
dépendance sur les relations
personnelles et les systèmes de soutien, également que le cycle de la
dépendance conduisant à un comportement criminel et à des problèmes
juridiques.
• (15 h 30) •
Il
y a un manque d'accès aux services de traitement et de soutien, un manque de
disponibilité de programmes de traitement
des dépendances, abordables et accessibles, la stigmatisation de la toxicomanie
qui empêche les individus de chercher de l'aide, et l'accès limité aux
services de santé mentale pour les troubles concomitants.
Aborder
le lien entre l'itinérance et la crise des opioïdes nous fait penser à élargir
l'accès aux traitements et aux services
de soutien, augmenter le financement des programmes de traitement, renforcer
les efforts de sensibilisation pour mettre l'itinérance en contact avec
les ressources disponibles et réduire la stigmatisation entourant la
toxicomanie, afin d'encourager les comportements de recherche d'aide.
Il faut également
s'attaquer aux causes profondes, à la prescription excessive d'opioïdes, et
promouvoir les pratiques de prescription
responsables, d'investir dans les programmes d'éducation et de prévention pour
réduire la demande d'opioïdes, de
s'attaquer aux facteurs socioéconomiques qui contribuent à la dépendance et à
l'itinérance. Il faut renforcer l'autonomie
des personnes en voie de guérison en leur fournissant un soutien complet, y
compris des possibilités d'emploi et
d'éducation. Il faut favoriser un sentiment de communauté et d'appartenance
afin de prévenir les rechutes et de promouvoir un rétablissement à long
terme. Il faut célébrer les réussites et remettre en question les stéréotypes
sociétaux pour la dépendance et l'itinérance.
Le
lien entre l'itinérance et la crise des opioïdes est indéniable, chaque
problème exacerbant l'autre. Les personnes qui luttent contre la dépendance aux
opioïdes se retrouvent souvent piégées dans un cycle d'itinérance, tandis
que l'itinérance accroît la vulnérabilité à la toxicomanie et entrave l'accès
au traitement et aux services d'aide.
Pour
s'attaquer efficacement à ces problèmes interdépendants, il est essentiel
d'adopter une approche globale qui associe
l'élargissement de l'accès aux traitements, la mise en oeuvre de politiques de
logement, d'abord, et le renforcement de
la collaboration entre les différentes parties prenantes. En s'attaquant au
lien entre l'itinérance et la crise des opioïdes, nous pouvons oeuvrer à la création d'une société
qui soutient les individus dans leur parcours vers la guérison et la stabilité.
Pour lutter efficacement
contre la crise des opioïdes, il faut adopter une approche à multiples
facettes. Il s'agit notamment de tenir les
compagnies pharmaceutiques responsables de leurs actes, par le biais des
procès, de mettre en oeuvre des
réglementations plus strictes pour l'industrie pharmaceutique, d'améliorer
l'accès au traitement de la dépendance et aux services de rétablissement et de s'attaquer aux facteurs
socioéconomiques sous-jacents qui contribuent à l'abus de substances
psychoactives... excusez-moi, substances d'opioïdes.
En
conclusion, les procès intentés contre les compagnies pharmaceutiques et la
crise des opioïdes qu'ils représentent sont un rappel brutal des
conséquences dévastatrices de la cupidité des entreprises et des pratiques
commerciales trompeuses. Les actions que les
compagnies pharmaceutiques... ont laissé un impact durable sur notre société,
et il est crucial que nous continuions à les tenir responsables.
En faisant la lumière
sur cette question, nous pouvons travailler à la prévention de futures
tragédies et veiller à ce que les personnes
touchées par la crise des opioïdes reçoivent le soutien dont elles ont besoin.
Ensemble, nous pouvons construire un avenir libéré de l'emprise de la
dépendance et ouvrir la voie à une société plus saine et plus compatissante.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée.
Je vous informe que
deux débats de fin de séance se tiendront aujourd'hui, à 18 h 30. Le
premier débat portera sur une question adressée par Mme la députée de
Bourassa-Sauvé à M. le ministre des Finances concernant les critères d'octroi d'énergie pour les projets industriels.
Le deuxième débat portera sur une question adressée par M. le député de Maurice-Richard à M. le ministre des Finances
concernant les sommes pour le transport en commun dans la mise à jour
économique.
Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur le projet de loi n° 36?
J'ai
été informé qu'il y aurait consentement pour faire la lecture de l'amendement
proposé par Mme la députée de D'Arcy-McGee avant la mise aux voix.
Consentement?
Mise
aux voix de l'amendement
Je mets donc aux voix
l'amendement modifiant l'article numéro 13 et qui se lit comme suit :
L'article 13 du
projet de loi est modifié par l'insertion, à la fin de l'article, de l'alinéa
suivant :
«Les sommes
récupérées par le gouvernement devront être réinvesties en prévention et en
traitement, et une reddition de comptes annuelle devra être rendue
[publiquement].»
Cet amendement est-il
adopté?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Rejeté.
Mise
aux voix du rapport
Enfin, le rapport de la Commission des relations
avec les citoyens portant sur le projet de loi n° 36, Loi sur le
recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux
opioïdes, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. À ce
stade-ci, je vous demanderais de bien vouloir suspendre jusqu'à la tenue
des débats de fin de séance, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
nous allons suspendre jusqu'à 18 h 30.
(Suspension de la séance à 15 h 36)
(Reprise à 18 h 30)
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Bonjour,
chers collègues. Je vous invite à vous asseoir, s'il vous plaît.
Débats de fin de séance
Alors, tel qu'annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder aux débats de fin de séance. Le premier débat portera sur une question adressée par Mme la
députée de Bourassa-Sauvé à M. le ministre de la Sécurité publique, en
remplacement de M. le ministre des Finances, concernant les critères d'octroi
d'énergie pour les projets industriels.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de
parole de cinq minutes, et le député ou la députée a ensuite droit à une
réplique de deux minutes.
Mme la députée de Bourassa-Sauvé, je vous cède
la parole pour votre premier cinq minutes.
Critères de sélection des
projets industriels de grande puissance
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme
Cadet : Merci beaucoup, M. le Président. Merci de me
permettre de tenir ce débat de fin de séance sur une question qui est cruciale,
donc, pour notre avenir énergétique, mais surtout pour la distribution,
l'allocation de nos blocs d'énergie, nos blocs d'électricité.
Nous le
savons, M. le Président, donc, nous ne sommes plus dans la même réalité
énergétique qu'il y a déjà, donc, une génération. On le dit, toutes les
parties s'entendent, il manque d'énergie au Québec pour différents projets. Il
y a donc des arbitrages à faire, ces
arbitrages doivent être faits en toute transparence et doivent être faits avec
professionnalisme.
Je vous
dirais, M. le Président, qu'aujourd'hui, donc, pendant la période de questions,
donc, j'ai soulevé certaines inquiétudes
qui ne sont pas que les miennes, mais qui sont également celles que l'on
retrouve au sein de la société civile en lien avec la transparence des critères d'évaluation pour pouvoir
distribuer des blocs d'électricité pour des projets industriels.
On se
rappellera, et je vous ferai une certaine chronologie, M. le Président, donc,
on se rappellera qu'en décembre dernier le gouvernement avait déposé le projet
de loi n° 2, qui, entre autres choses, donc, a fait en sorte
que les projets nécessitant, donc,
cinq mégawatts et plus, donc, ne soient plus vérifiés, validés par
Hydro-Québec mais bien par le ministre de l'Énergie. Donc, c'est ce qui se
faisait pour les projets de 50 mégawatts et plus, et le projet de loi n° 2 est venu abaisser ce standard à cinq mégawatts. L'enjeu
avec ça, M. le Président, c'est que cinq mégawatts, bien, ça représente
une très grande partie des projets
industriels qui sont soumis au Québec. Ça fait en sorte que plusieurs experts,
plusieurs personnes du milieu du
secteur économique se posent des questions, ont des inquiétudes extrêmement
légitimes sur la politisation de la distribution de ces blocs d'énergie.
Je vous cite
quelques-uns de ces experts, certains sont venus en commission parlementaire en
décembre. Et, par la suite, donc, après l'adoption du projet de loi, donc,
malgré les inquiétudes qui ont été évoquées en commission parlementaire
lors des consultations particulières, après l'adoption du projet de loi, on a
entendu, donc, des gens du secteur, donc des industriels eux-mêmes, qui sont
venus dire que ça créait un climat d'incertitude et un manque de prévisibilité
en raison de la politisation des arbitrages
dans l'attribution des blocs d'énergie. Ces industriels, ils ont déploré que la
CAQ avait un droit de vie ou de mort
sur la plupart des projets industriels au Québec. Ça fait que vous comprendrez
que cette inquiétude est extrêmement légitime. Donc, c'est la raison
pour laquelle nous la soulevons aujourd'hui.
Donc, ça,
c'était en mars 2023 qu'on a entendu ces récriminations de la part du secteur.
Ensuite, au mois d'août 2023, il y a
le P.D.G. du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn, qui a déposé un
mémoire, qui en a ajouté une couche, qui
nous a dit... qui a sensibilisé l'ensemble des parlementaires en disant :
«La Régie [de l'énergie] doit [...] jouer un rôle qui est neutre, de jouer un rôle qui est
dépolitisé, mais surtout basé sur des données, sur des faits.» Je vous parle,
donc, du secteur, du milieu, des milieux économiques qui nous partagent
ces inquiétudes.
Mais aujourd'hui nous sommes en octobre 2023, donc ça fait près d'un an
qu'on nous parle, donc, de ces processus. Et je vous dirais que certaines craintes, au moins... du moins, a
priori, M. le Président, donc, se sont avérées... en fait, sont avérées, parce que, donc, depuis qu'il faut
l'autorisation du ministre de l'Économie et de l'Énergie pour se faire
raccorder un projet de
cinq mégawatts et plus au Québec, bien, en fait, on ne sait... On sait, en
fait, que le ministre, donc, a octroyé des
blocs d'énergie à 11 entreprises, donc, a octroyé à peu près
1 000 mégawatts à 11 entreprises sur 21 qui ont déposé des
projets avant le 31 mars 2023. Mais on
ne sait toujours pas quelles entreprises ont remporté... ont remporté la mise,
donc, quelles entreprises font en sorte, donc, qu'elles ont obtenu,
donc, des blocs d'électricité au Québec.
Il y a un
autre élément qui suscite une inquiétude, M. le Président : on ne sait
toujours pas quels sont les critères, quels sont les critères pour allouer ces blocs d'électricité. Donc, sur les
11 entreprises sur 21 qui ont soumis des projets, on ne sait pas
comment elles ont été choisies. Évidemment, ce matin, le ministre des Finances
m'a nommé des critères, il nous a parlé des
retombées sur l'économie, sur le développement régional. On parle aussi des
capacités techniques de raccordement et
de l'impact environnemental et social, mais les parties prenantes, les experts
nous disent que les critères ne sont pas clairs. Ils ont ces inquiétudes-là et, essentiellement, ne se sentent pas
rassurés par ça. L'Union des
municipalités du Québec, ils
sont venus dire... est venue dire : La
latitude décisionnelle du ministre soulève des questions et ne comprend pas le
critère de développement économique régional.
Donc, à
travers ces éléments-là, c'est mon travail, c'est mon devoir de parlementaire,
donc, de poser cette question au
ministre. Donc, est-ce que ça prend le numéro de téléphone cellulaire du
ministre de l'Économie pour se faire accorder des projets à
Hydro-Québec?
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Je
cède maintenant la parole à M. le ministre de la Sécurité publique pour
cinq minutes.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président. J'écoutais la députée.
C'est manquer énormément de respect au ministre de l'Économie de dire qu'on politise le débat sur l'avenir de l'énergie
au Québec. Elle dit une chose, je suis d'accord : la réalité énergétique
du Québec a bien changé. Avec tout le respect que je lui dois, j'étais ici
lorsque son gouvernement était au pouvoir, entre 2014 et 2018. On nageait dans
les surplus ou presque; aucune vision économique du côté du Parti libéral
du Québec. La seule chose qui comptait pendant ces quatre ans, c'était
l'austérité. C'était ça, le plan de match, la vision économique du Parti libéral de 2014 à 2018. Ça a été l'austérité
économique. On liquidait des surplus un peu du côté de l'Ontario, surtout
du côté des États-Unis. C'était la seule vision, la seule vision que le Parti
libéral avait.
Et le Parti
libéral aurait été bien fier d'avoir le ministre de l'Énergie, le ministre de
l'Économie de leur côté pendant toutes
ces années et que le ministre ait eu en tête de mettre en place cette
transition énergétique, cette transition verte, avec l'appui du premier ministre et du gouvernement
pour être capable d'en arriver, M. le Président, à avoir, oui, un bon débat
aujourd'hui au Québec, à savoir que les
surplus et que... les surplus électriques que nous avons, M. le Président,
bien, ce sont des sociétés qui vont en profiter.
Qu'on pense à
Northvolt, qui a été annoncé, voilà quelques semaines déjà, par le premier
ministre, le ministre de l'Énergie et d'autres collègues, dans le
secteur de McMasterville et de Saint-Hilaire, un projet de 7 milliards de
dollars. C'est une filière batterie qui va
répondre à tous les besoins, cathodes, anodes, feuilles de cuivre, pour être
capable de répondre aux besoins des véhicules
verts des prochaines années, sinon des prochaines décennies. Je parlais de
Northvolt. Il y a GM à Bécancour. Il
y a Volta qui va s'installer à Granby, M. le Président, un projet de
750 millions de dollars, plus de 300 emplois créés. On va créer des feuilles de cuivre pour
répondre, encore une fois, à la filière de batteries, comme j'ai déjà
mentionné.
Et, quand on dit, aujourd'hui, bien, qu'il n'y a
pas de critère, le critère le plus important que le gouvernement regarde, et le premier ministre l'a souvent,
souvent mentionné, c'est le coût-bénéfice. Qu'est-ce que ça coûte pour le
Québec de donner, oui, des
subventions, des rabais x en termes d'électricité, versus les bénéfices, versus
une moyenne de salaire équivalente à 70, 80, 90, versus le fait qu'on
met une économie... on fait émerger une économie incroyable du côté de Bécancour avec la filière verte qui va se mettre
en place, avec la... pas la possibilité, le voeu que nous avons d'avoir
2 millions de véhicules verts électriques au Québec d'ici 2030?
On nous
regarde partout dans le monde, M. le Président. Tous les États, toutes les
provinces auraient voulu, auraient voulu avoir des annonces comme nous avons
eues dans la dernière année pour être capable de mettre au monde cette
transition verte, cette filière batterie. On se bat contre l'Ontario, on se bat
contre tous les États puis on a des sociétés comme
Volta, des Coréens du Sud, qui ont décidé de choisir Granby, GM, qui a décidé
de choisir Bécancour, Northvolt, qui
est déjà en Europe, qui a décidé de choisir Saint-Hilaire et McMasterville.
C'est incroyable, M. le Président! C'est incroyable.
• (18 h 40) •
Puis,
aujourd'hui, on est dans une situation, oui, où le président d'Hydro-Québec,
dans les prochains jours, va faire valoir,
va exposer les besoins futurs, les projets futurs. C'est ce à quoi on s'attend.
C'est ce à quoi on s'attend. Il y a juste un critère important, le
critère le plus important, puis je pense que le Conseil du patronat le sait
très, très bien, c'est le coût versus le bénéfice. Le fédéral fait le même
calcul avec l'arrivée de Volkswagen en Ontario. Oui, c'est beaucoup, beaucoup d'investissements, mais ce sont des
investissements qui vont payer pour le futur. Et c'est ça que le Parti libéral
n'a pas fait pendant toutes ces années où ils ont été au pouvoir, de 2014 à
2018, où on nageait dans les surplus, où on n'avait aucune, aucune vision économique. Puis aujourd'hui
le Parti libéral nous regarde, il se dit : Oui, on aurait dû être
peut-être plus précurseurs et se
préparer à ça, répondre aussi aux besoins de main-d'oeuvre. Déjà, Raymond
Bachand, à l'époque où il était
ministre des Finances, on soulevait, dans l'opposition, les besoins de
main-d'oeuvre qui allaient nous frapper dans les années 2020‑2023.
Aujourd'hui, on est dedans,
là, puis on doit y répondre parce qu'on est au gouvernement. Mais, je vous
dirais, M. le Président, en terminant, s'il
y a une chose qui est claire, le premier ministre l'a mentionné, ce n'est pas
parce qu'on investit dans ces
entreprises, qu'on donne des subventions, que, demain matin, le consommateur
qui nous écoute va voir une
augmentation substantielle de sa facture. Non. Jamais la facture d'électricité
des citoyens qui nous regardent aujourd'hui va augmenter de plus l'inflation de 3 %, d'au plus, maximum,
3 %. Jamais. Donc, je veux être clair avec ce que le premier
ministre a mentionné, ce sera 3 %, pas plus.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le ministre. Et je cède
maintenant la parole pour un droit de réplique de deux minutes à
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
(réplique)
Mme Cadet : Merci beaucoup, M. le
Président. Avec égards pour le ministre, je n'ai pas l'impression qu'on a répondu à ma question. Je rappelle que celle-ci
ne portait pas sur les différents projets de la filière batterie mais bien sur
la question de la transparence dans la distribution et la répartition des blocs
d'énergie des projets industriels.
Je vous
rappelle, M. le Président, que 956 mégawatts, près de
1 000 mégawatts, donc, ont été alloués à 11 projets.
1 000 mégawatts, là, 956 mégawatts, c'est l'équivalent de la
consommation de quelque 360 000 résidences d'une ville... ou d'une
ville comme Québec. C'est énorme, et on n'a pas les impératifs qu'il faut en
matière de transparence.
Le ministre
m'a accusée de manquer de respect à l'égard du gouvernement et du ministre de
l'Économie. Je vous rappellerais que
je ne fais que citer les propos des interlocuteurs du ministre, les gens qui
sont sur le terrain, les industriels. Je
vous cite à l'instant Jocelyn Allard, président de l'Association québécoise des
consommateurs industriels d'électricité. Il nous dit : «Le manque de transparence est un problème. On le
voit présentement avec le secret entourant les entreprises choisies ou non. On ne sait pas qui est accepté et
qui est refusé. Le problème, pour les grands industriels au Québec, c'est
qu'ils hésitent maintenant à investir pour
certains projets, alors qu'avant Hydro-Québec devait dire oui à des projets en
bas de 50 mégawatts. [...]ils sont dans l'inconnu et doivent mettre des
projets sur la glace.»
Donc, ce ne
sont pas que mes propos, M. le Président, ce sont, je le rappelle, donc, nos
investisseurs, donc ceux qui sont les bâtisseurs du Québec, qui déplorent que
depuis l'adoption du projet de loi n° 2, en février dernier,
qu'on ait tout ce secret non
seulement autour des projets, mais autour de la grille de pointage, autour des
différents critères. Quand l'industrie nous
dit que ça manque de transparence, qu'il n'y a pas de clarté, quand les experts
viennent nous dire ça, bien, ça demande des réponses claires de la part
du gouvernement caquiste. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Et nous
allons maintenant procéder au deuxième débat, qui portera sur une question
adressée par M. le député de Maurice-Richard
à M. le ministre de la Sécurité publique, en remplacement de M. le ministre des
Finances, concernant les sommes pour le transport en commun dans la mise
à jour économique.
M. le député de Maurice-Richard, je vous cède la
parole pour votre premier cinq minutes.
Financement des services de
transport collectif
M. Haroun Bouazzi
M.
Bouazzi : Merci, M. le Président. C'est quand même
incroyable qu'aujourd'hui, alors qu'on est en 2023, presque en 2024,
nous sommes ici en train de demander au gouvernement, dans la mise à jour
économique, de mettre assez d'argent pour
garder, pas pour augmenter, pour garder les services de transport public tels
qu'ils sont. C'est incroyable! Et pourtant
les arguments ne manquent pas. Il y a, bien sûr, les arguments écologiques, il
y a les arguments économiques, les arguments
sociaux et même les arguments de sécurité. Et je suis content que ce soit le
ministre de la Sécurité publique qui soit présent.
Écologiques.
Je ne sais pas. Rappelons peut-être un moment de lucidité extrême du ministre
de l'Économie quand il nous a dit qu'il devait diviser par deux le
nombre de voitures qui circulent sur nos routes. Elles ne vont pas disparaître d'elles-mêmes dans un avenir lointain. Il va, bien
sûr, falloir non seulement garder le transport public en place, mais, en plus,
il va falloir l'augmenter, M. le Président. Évidemment, c'est la seule solution
qui va nous permettre de baisser nos gaz à effet de serre de manière drastique étant donné que le transport,
actuellement, c'est 43 % des gaz
à effet de serre. Comment le dire,
M. le Président? On est dans la période du anthropocène. Les scientifiques
nous disent que la fin du monde approche, qu'il faut absolument tout faire pour investir dans le transport en commun, et
nous sommes aujourd'hui, en 2023, à demander juste qu'on garde les
métros et les bus fonctionnels tels qu'ils sont maintenant.
C'est
important d'un point de vue économique, M. le Président. La congestion nous
coûte 4 milliards par an. Créer du
transport en commun, avoir du transport en commun crée de la richesse. C'est
deux... plus de 2 milliards, 2,1 milliards de dollars, de création de richesse dans notre PIB
net. La chambre de commerce, le Conseil du patronat, les syndicats veulent
tous du transport en commun de qualité pour les travailleuses et les
travailleurs. Le ministre a parlé de Northvolt, tout à l'heure, en parlant des gros projets. Northvolt demande du transport
en commun pour pouvoir avoir des travailleuses et travailleurs et éviter
d'augmenter les congestions sur nos routes.
Ce n'est pas
compliqué d'imaginer, là, un métro qui ferme à 23 heures, quelle
catastrophe économique ça peut être. C'est
un couvre-feu pour les entreprises. Les gens qui sortent de la game des
Canadiens à 23 heures, ils ne vont pas boire un verre à la sortie.
Ils vont vite courir prendre le dernier métro. Une catastrophe économique.
C'est
aussi une question de justice sociale, parce que c'est qui qui prend le
transport en commun, c'est avant tout la
classe moyenne et le bas de l'échelle. Les gens les moins nantis sont, bien
sûr, surreprésentés parmi les personnes qui prennent les bus, qui prennent les métros. C'est aussi les aînés qui ne
sont plus capables de conduire leur voiture, qui ont du mal à se déplacer
autrement que par des bus adaptés ou en métro, et Dieu sait qu'il manque
d'adaptation dans nos transports en commun pour ces personnes.
C'est aussi
une question de sécurité publique. Il y a des études qui démontrent que, quand
on met trop longtemps pour revenir à
la maison, les quartiers qui sont les plus mal desservis en transport en
commun, c'est là où les enfants sont laissés
à eux-mêmes, c'est là où on se retrouve avec de la violence, où on perd des
jeunes, parce qu'il n'y a pas l'encadrement, juste parce qu'il y a une
heure de trop dans le transport en commun pour leurs parents.
Ça fait qu'à la lumière de toutes ces données
comment est-ce possible que, dans l'annonce qui va se faire dans les prochaines
semaines, on ne met pas l'argent qu'il faut sur la table? Et on a entendu la
ministre des Transports : Trouvez une
solution. Elle nous dit : Ah! bien, ils sont bien trop bien payés, les
chauffeurs. Devant la pénurie de main-d'oeuvre, on comprend mieux
l'offre qui a été faite aux services publics et les pénuries qu'il y a,
d'enseignants, les pénuries qu'il y a dans
la santé et dans les services que l'État doit absolument fournir. Si la seule
solution qu'on a, c'est de baisser les salaires
des personnes qui travaillent actuellement à conduire les bus ou le métro,
quelle drôle de solution, quelle drôle de solution, sachant que ces gens
là, avec le salaire, ne sont même pas capables, ne sont même pas capables
d'acheter une maison là où ils travaillent en ce moment.
Ça fait que ma question est claire : Quand
est-ce que nous allons voir les investissements que le transport en commun a
besoin?
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Maurice-Richard.
Et je cède maintenant la parole, pour cinq minutes, à M. le ministre de
la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président. J'écoute le député qui
nous dit que, du bout des lèvres, on n'investit pas dans le transport collectif, qu'on devrait
investir encore plus. Est-ce qu'on va investir encore plus dans les prochaines
années? Assurément, assurément.
J'écoute le discours de Québec solidaire depuis les cinq dernières années,
depuis 2018. J'ai été ministre des Transports pendant quatre ans, M. le
Président. J'étais là pendant la pandémie. Et la part... Et ma collègue la vice-première ministre, qui est ministre des
Transports, maintenant, et de la Mobilité durable, l'a mentionné maintes et
maintes fois dans les dernières semaines, la part payée par le gouvernement,
quand on regarde la part payée par le gouvernement
versus les municipalités et versus le contribuable, le citoyen, celui qui
utilise le transport collectif, quand je suis arrivé en poste, M. le
Président, c'était, on va dire, une moyenne de 36 %, 36 %, part
gouvernementale. Dans les cinq dernières
années, la moyenne, M. le Président, est à peu près de 47 %, 48 %.
47 %, 48 %. La part des municipalités est restée pas mal la même de 2015 à aujourd'hui. Elle
varie entre 25 %, 27 %, 28 %, 29 %, 30 %. La part du
contribuable, c'est lui qui l'utilise, est passée de 30 % à plus ou moins,
moyenne, 17 % dans les quatre dernières années. Quand on me dit qu'on n'investit pas assez et que, pendant que
j'étais ministre des Transports, on a sorti, avec l'aide du fédéral, il faut
l'avouer, près de 1,7 milliard de
dollars, ma collègue, c'est près de 400 millions, 2,1 milliards
d'aide d'urgence, d'urgence, pour
s'assurer qu'il n'y ait pas de coupes dans le transport collectif, bien, je
m'excuse, là, il ne faut pas avoir suivi les nouvelles pour dire que le
transport collectif, on s'en fout ou presque.
• (18 h 50) •
Les
transports collectifs, quand ma collègue dit qu'il n'y a jamais eu un
gouvernement qui a investi autant, bien, pendant les cinq dernières
années, M. le Président, la ligne bleue, on l'a livrée. Le dossier d'affaires
est terminé, la construction est commencée; 6,5 milliards de dollars.
Le SRB Pie-IX, on l'a terminé. Oui, débuté sous le Parti libéral, prolongation de SRB Pie-IX, c'est notre
gouvernement. Les voies réservées à Montréal, à Lévis, à Québec, les multiples
UAB qu'on a mis en place sur les
accotements, l'utilisation accotement-bus pour s'assurer que les bus peuvent se
rabattre le plus... le plus rapidement possible au REM, au métro ou
ailleurs, c'est notre gouvernement.
Le tramway de Québec, puis j'étais en poste, le
tramway de Québec coûtait 3,65 milliards. Quand je suis parti, on était à près de 4 milliards. On croit au
projet. Le premier ministre l'a maintes et maintes fois mentionné. Ma collègue
l'a maintes et maintes fois
mentionné. Maintenant, c'est au maire de Québec, supposément demain matin, qui
va nous dévoiler les nouveaux chiffres pour ce projet important pour la
ville de Québec.
Les navettes
fluviales. La portion, ma collègue l'a mentionné aussi cet après-midi,
d'électrification des transports, il
y a des autobus urbains, scolaires qui vont être électrifiés à hauteur de
55 % à 65 % d'ici 2030, des investissements, où j'étais en poste, de près de 2,5 milliards,
si je ne me trompe pas, M. le Président, par coeur, c'est majeur. L'objectif
d'électrifier 2 millions de
véhicules au Québec d'ici 2030, 2 millions de véhicules. Et ça peut
répondre nécessairement à la question de la collègue de tantôt. Comment on va faire ça? Bien, on va avoir une
filière batterie unique, unique au monde ou presque, au Québec grâce aux efforts du premier ministre,
grâce aux efforts du ministre de l'Énergie, où tous les États, tous les pays
nous regardent et nous disent : Comment vous faites ça?
Une seule
chose, une chose importante : l'électricité, notre hydro-électricité. Et
c'est le défi que nous avons dans les prochaines
années. C'est le défi. Construire peut-être, oui, de nouveaux barrages ou
autres, d'avoir des éoliennes additionnelles. Peu importe, c'est Hydro-Québec qui va nous définir ses besoins dans les
prochaines années. Donc, c'est avec ça qu'on va travailler.
Quand on me dit,
M. le Président, que ce gouvernement, notre gouvernement, n'investit pas assez,
bien, je le répète, dans les cinq
dernières années, c'est 8,5 milliards d'aide directe au transport
collectif, 2,1 milliards, comme je l'ai mentionné tantôt, en aide d'urgence
pour la COVID, 386 millions en soutien direct à l'ARTM, près de
6 milliards dans le cadre des programmes
réguliers de transport collectif en immos, en exploitation. Si ça, ce n'est pas
du concret pour démontrer aux Québécois qu'on croit au transport collectif,
bien, je me demande ce que c'est.
Alors, quand
j'entends Québec solidaire, depuis les cinq dernières années, essayer de faire
croire aux Québécois que le gouvernement, que la CAQ n'est pas là, je
pense qu'ils ont tout faux. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le
ministre de la Sécurité publique. Et je cède maintenant la parole pour
un droit de réplique de deux minutes à M. le député de Maurice-Richard.
M. Haroun Bouazzi
(réplique)
M. Bouazzi : Monsieur...
Le concret, M. le Président, le concret, c'est qu'actuellement, si le
gouvernement ne fait rien, il va y avoir moins de transport en commun et il va
coûter plus cher. Et ça, c'est le gouvernement qui en est responsable.
C'est le gouvernement qui est responsable. Le système, actuellement, de
financement, il est brisé.
Vous avez
dit... parlé de toutes sortes d'investissements en immobilisations. Bien sûr. Heureusement.
Le problème, c'est l'opérationnalisation. Cet argent-là, il est récurrent
tous les ans. Vous l'avez donné il y a un an, vous l'avez donné il y a deux ans, vous ne le donnez plus, il n'y a
plus d'argent, et il va y avoir des coupes. Et, en 2023, c'est irresponsable.
Il va falloir, absolument changer
d'état d'esprit et se dire que c'est un investissement pour l'économie, c'est
un investissement pour la lutte à la
crise climatique, c'est un investissement pour l'égalité, c'est un
investissement pour nos aînés. C'est ça que c'est.
Actuellement, les villes ont besoin d'un demi-million...
de 500 millions par an, un demi-milliard par an, annuel, récurrent, et c'est de ça que... S'il n'y a pas
cet argent-là sur la table, il va y avoir des coupes. Et on peut bien parler de
toutes sortes d'investissements, le bilan de la CAQ, ça va être des
coupes dans le transport. C'est ça qui va arriver. Et c'est dramatique, c'est
dramatique.
Je ne sais
plus comment le dire, M. le Président. Le transport, c'est 43 % des GES au
Québec. Est-ce qu'on doit vraiment expliquer l'importance pour l'économie
d'avoir un métro qui fonctionne ou des bus qui fonctionnent, des travailleurs
qui peuvent se rendre là où ils peuvent? C'est dramatique.
On compte... On continue à espérer...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : En
terminant.
M. Bouazzi : ...qu'ils vont entendre
raison et que, dans la mise à jour économique, il y aura ce qu'il faut pour
qu'il n'y ait pas de coupe. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Maurice-Richard.
Et cela met fin aux débats de fin de séance.
Ajournement
Et, compte
tenu de l'heure, les travaux sont ajournés au mercredi 1er novembre 2023,
à 9 h 40. Bonne soirée à tous.
(Fin de la séance à 18 h 56)