(Dix heures)
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Bon mardi matin, chers collègues. Bienvenue à...
Bon retour à l'Assemblée nationale. Je nous invite à nous recueillir
quelques instants.
Je vous remercie. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires du jour
Alors, pour le début de nos travaux, je cède la
parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Bien heureux
de vous retrouver ce matin. Je demanderais de bien vouloir appeler
l'article 11 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 34
Adoption
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : À l'article 11 du feuilleton, M. le ministre de la
Justice propose l'adoption du projet de loi n° 34, Loi visant à
moderniser la profession notariale et à favoriser l'accès à la justice.
Et je reconnais maintenant le premier
intervenant, et ce sera M. le député de Chapleau.
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Donc, j'en profite pour vous resaluer une seconde fois, saluer les collègues de l'opposition
également, les collègues de la banquette gouvernementale. Bien heureux d'être avec vous ce matin. Je tiens également à
remercier le ministre la Justice pour sa confiance de me permettre d'intervenir
à cette étape de ce si important projet de loi pour la société québécoise et
pour la profession notariale. Et, dans une vie pas si lointaine, j'avais le bonheur d'être l'adjoint parlementaire du
ministre de la Justice et, un peu ce matin, je revêts ces vieux habits. Et donc, comme je le disais, M. le
Président, très, très heureux de prendre part au débat sur l'adoption du projet
de loi n° 34, qui vise à moderniser la profession notariale et à favoriser
l'accès à la justice dès aujourd'hui.
Et donc,
depuis son entrée en fonction, le ministre de la Justice a déployé de
nombreuses initiatives, M. le Président, et consacre évidemment d'importants efforts pour offrir aux Québécois un
système de justice beaucoup plus efficace, plus accessible et surtout plus humain. Et, de par ses nombreuses actions et
des nombreux projets qu'on a réussi à adopter dans ces dernières années, on le voit au quotidien, le
changement qui s'opère dans notre système de justice, M. le Président. Et cela,
ça passe notamment par une plus grande implication des notaires.
Les notaires,
on le sait, nous accompagnent à des moments qui sont cruciaux dans nos vies. On
peut parler d'un mariage, de l'achat
d'une maison, le décès d'un proche, les testaments ou encore le démarrage d'une
entreprise. Et pourtant, M. le Président, la profession notariale a
longtemps, longtemps été négligée par les précédents gouvernements.
D'ailleurs, à
une époque, moi, j'ai fait des études de droit, vous le savez, M. le Président,
je suis avocat, et j'ai eu un moment...
une valse-hésitation entre la profession d'avocat et celle de notaire. Il y
avait un intérêt sincère de ma part pour cette profession.
Et rappelons
que celle-ci est encore, en grande partie, régie par un régime qui date de
1968, M. le Président. Au début des
années 2000, une nouvelle loi sur le notariat a été adoptée, mais, plus de
20 ans plus tard, force est de constater qu'un grand nombre des
dispositions de la loi... de cette loi ne sont jamais entrées en vigueur. Donc,
avec le projet de loi n° 34, on amène
la profession notariale au XXIᵉ siècle et aussi à l'ère numérique. Ainsi, un
greffe numérique central va être mis
en oeuvre afin de colliger tous les actes notariés, M. le Président, et
évidemment faciliter leur préservation. Terminé, la pile de papier. On se souvient, souvent, les notaires, on peut les
associer justement avec les hautes piles de papier. On laisse prendre la poussière dans un classeur à la
maison, eh bien c'est terminé, on passe à l'ère numérique, M. le Président.
Donc, vous
aurez compris que les actes notariés pourront donc désormais être signés sur un
support numérique. Donc, en toute logique, il va être également possible, dans
certaines circonstances, de signer un acte à distance. C'est une pratique qui s'est développée durant la pandémie,
et qui s'est avérée très utile pour les gens, et qui, parfois... et qu'il est
parfois difficile, voire impossible de se
déplacer pour ces personnes-là. Donc, on vient faciliter cette possibilité-là
de le faire à distance. Donc, on vient pérenniser cette pratique-là.
Pour ceux et celles que ça pourrait inquiéter, on se rassure, rassurez-vous, M. le Président, il importe de
souligner qu'il va toujours être possible d'obtenir une copie papier de vos
actes notariés sur demande.
Par ailleurs,
certains actes notariés vont pouvoir devenir exécutoires. Ça signifie que deux
personnes qui sont en affaires pourraient convenir, chez le notaire, de ce qui
se passerait si l'une d'elles ne respectait pas sa part du contrat. Cela
va donc éviter de devoir aller devant un
tribunal en cas de mésentente. Donc, encore une fois, c'est une mesure qui vise
à assurer l'accessibilité de la justice et de rendre plus efficace le système
de justice. Donc, cette mesure à elle seule va pouvoir avoir un impact
considérable sur les délais judiciaires.
Donc, depuis
2016, ce sont 12 000 dossiers qui se sont retrouvés devant la cour et
qui auraient pu faire l'objet d'un acte
notarié exécutoire. Donc, imaginez-vous, M. le Président,
12 000 dossiers qui ne se retrouvent pas devant les tribunaux, mais bien qui sont exécutoires, et donc il y a une entente
qui se passe à l'extérieur de la cour. Ça va permettre, donc, de réduire
le nombre de dossiers en matière civile à la Cour du Québec, en plus d'offrir
aux citoyens une façon rapide, satisfaisante et abordable de régler un litige.
Aussi, nous venons
reconnaître un nouveau statut aux notaires à la retraite afin que ces derniers
puissent, tout comme les avocats à la
retraite, prêter main-forte aux juristes oeuvrant dans des organismes à but non
lucratif. Donc, c'est une demande de
longue date qui aurait pu être priorisée il y a longtemps, mais cela n'avait pas
été fait par ceux qui nous ont précédés. Mais nous, aujourd'hui, M. le
Président, on agit et on le fait grâce au ministre de la Justice, évidemment.
Nous
offrons donc enfin une pleine reconnaissance à l'expertise et l'expérience des
notaires en la mettant davantage à profit pour la population. Et donc,
finalement, le projet de loi n° 34 vient modifier les règles de
financement des Fonds d'études
notariales et Fonds d'études juridiques afin que ceux-ci puissent servir à
financer des projets d'accès à la justice, par exemple les cliniques
juridiques universitaires.
Nous sommes vraiment
tous bien conscients, M. le Président, des défis auxquels fait face le système
de justice actuellement. Nous travaillons sur tous les fronts pour répondre aux
enjeux. Et donc le projet de loi n° 34, malgré qu'il puisse prendre des apparences plus techniques, va
vraiment avoir des effets concrets et des impacts positifs en matière d'accès à la justice. Et donc, tous les pas que nous
pouvons faire, M. le Président, vers un système de justice plus efficace, plus
accessible et plus humain, bien, nous le faisons sans attendre, avec la
collaboration de l'ensemble des collègues. Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Chapleau.
Je suis prêt à reconnaître le prochain intervenant, et ce sera M. le
député de l'Acadie.
M. André
Albert Morin
M. Morin : Bonjour, M. le Président. Il me fait plaisir de
prendre la parole ce matin au salon bleu pour la dernière étape du
projet de loi n° 34. J'ai écouté également attentivement mon collègue le député
de Chapleau, je crois, sur son intervention
en lien avec ce projet de loi, projet de loi, je vous dirais, important pour la
nation québécoise, parce que, dans ce projet de loi, le législateur
vient spécifier, encadrer davantage, mieux définir la profession notariale, qui
est une caractéristique du droit québécois. Et ça, je pense qu'on peut en être
fiers, le Québec, nation de tradition civiliste, avec des notaires qui peuvent, évidemment, et qui doivent... et qui rendent
des services essentiels à la population dans des étapes, je vous dirais, importantes de leur vie. On
pense... on n'a qu'à penser à la rédaction de mandats d'inaptitude en prévision
de, malheureusement, l'inaptitude des gens à poser des actes juridiques ou
encore à la rédaction d'un testament notarié pour, évidemment, exprimer
nos dernières volontés.
Donc,
ce projet de loi est important. Il va permettre aux notaires et à la profession
notariale de véritablement entrer dans
le siècle en créant, notamment, un greffe numérique et en établissant les
paramètres de ce greffe. Cependant, cependant... Ça, c'est pour l'essence du projet de loi, mais je veux quand même
souligner, et puis c'est la dernière fois que j'aurai l'occasion de le faire en lien avec le projet de loi, parce
qu'on en est rendus à l'étape finale, qu'il aurait été cependant salutaire que
ce projet de loi, peut-être, avance
un peu moins rapidement en commission parlementaire, qu'on ait le temps davantage
d'écouter des groupes, compte tenu de
l'impact de ce projet de loi sur la pratique et la profession notariale au
Québec. Néanmoins, néanmoins, on est
devant vous ce matin, M. le Président, on est rendus à l'étape finale, et donc
je vous ferai part de mes commentaires généraux sur le projet de loi.
Vous savez, ce projet
de loi va aussi, je crois, faciliter l'accès à la justice, et on verra, dans un
avenir rapproché, quel sera véritablement
l'impact, mais, quand je dis «accès à la justice», évidemment, on ne peut pas
être contre. Le système de justice
joue un rôle fondamental dans notre société, et donc que les citoyens et les
citoyennes aient accès plus facilement à
ce système ou, en fait, qu'il y ait moins d'attente pour que des décisions
soient rendues, ça, on ne peut que s'en réjouir.
• (10 h 10) •
Un
des éléments que je voulais souligner et que je me dois de souligner, qui est
prévu dans le projet de loi, c'est l'exécution forcée d'une obligation
contractuelle constatée dans un acte notarié. Présentement, la pratique est à
l'effet que, quand un débiteur s'engage envers un créancier pour, évidemment,
remplir certains actes et qu'il a une créance, si jamais le débiteur fait défaut de rencontrer ses
obligations contractuelles, on doit, évidemment, porter le dossier devant un
juge qui va, évidemment, homologuer la décision puis, après ça, qui va rendre
un jugement qui est exécutoire. Avec le projet de loi, si cette clause
est maintenant notariée, il pourrait y avoir directement une exécution de
l'obligation contractuelle après signification par un huissier. Ça va donc
éviter qu'il y ait homologation de toutes ces clauses contractuelles là devant un juge. Cependant, en tant que porte-parole de
l'opposition officielle en matière de justice, vous comprendrez que, pendant
les travaux de la commission et quand on a
fait l'analyse et l'étude article par article, je me suis enquéri parce que
je... auprès du ministre parce que je veux m'assurer qu'évidemment les
débiteurs, quand ils vont rencontrer le notaire... puisque le notaire est un officier public et que c'est un
professionnel, devra, évidemment, leur expliquer clairement les obligations
auxquelles il s'engage, donc, le
débiteur, puis que, par après, quand il y aura signification de l'acte, qu'on
s'assurera que le débiteur puisse
également faire valoir ses droits. On me dit que c'est le cas, et ça, l'avenir
va nous le confirmer, je l'espère, M. le Président, parce que, bien qu'on
veuille un accès à la justice, il est quand même important, si jamais un débiteur
a des droits à faire valoir, qu'il
puisse le faire devant un tribunal de droit commun. Mais c'est quand même une
clause qui est intéressante et qui devrait normalement diminuer les
dossiers qui sont sur les rôles des tribunaux.
Le projet de loi crée
également un greffe numérique et vient encadrer la création d'un greffe
numérique. Ça ne veut pas dire que,
présentement, les notaires n'utilisent pas, évidemment, différents logiciels
pour créer des actes, mais là le projet de loi va véritablement mettre en
place un greffe. Ce greffe, la responsabilité en est confiée à la Chambre des
notaires. Et le fonds d'aide juridique devrait faire en sorte qu'il y aura
suffisamment d'argent.
Vous
comprendrez, on ne peut pas être contre l'avancement, évidemment, du numérique,
je pense que c'est une pratique qui
est louable, mais vous comprendrez que, souvent, tout est dans les détails
quand on veut mettre en application un tel greffe. Et j'ai donc posé
plusieurs questions, ainsi que ma collègue députée de Bourassa-Sauvé, qui est
avec moi ce matin, pour s'assurer que ce
greffe sera effectivement étanche, et qu'il fonctionnera, et que la Chambre des notaires aura suffisamment de fonds pour être capable de l'opérer
adéquatement, et que les documents qui y sont versés et qui contiennent, bien sûr, des renseignements qui sont
confidentiels, on n'a qu'à penser aux testaments, de faire en sorte que
ces documents-là soient effectivement bien protégés. On nous assure que oui. On
nous a dit également qu'il y a d'autres juridictions
où il existe des notaires à travers le monde, des pays, des nations de droit
civil, et que ce greffe numérique là existe.
Alors, je veux bien, mais vous comprendrez qu'on
va quand même garder un oeil vigilant sur la progression de la création de ce greffe numérique pour
assurer... pour nous assurer que ce sera suffisamment protégé et bien étanche
pour que, s'il y a des cyberattaques, et on peut penser qu'il y en aura,
malheureusement, que l'ensemble du greffe sera effectivement tout à fait
étanche.
Le projet de loi permet également au Notaire
général, qui est aussi ministre de la Justice et Procureur général, de créer
son propre greffe. On ne le sait pas, si le Notaire général va en créer un,
mais, parce qu'il s'agit d'une instance gouvernementale, évidemment, il faudra
s'assurer que, s'il a accès au greffe numérique, encore là, tout sera fait
d'une façon hermétique. Parce que, je dois
le souligner, malheureusement, les dernières avancées du présent gouvernement
dans le domaine du numérique n'ont pas été sans faille ni sans problème. On n'a
qu'à penser à une transition au numérique à la SAAQ, qui continue à
causer bien des problèmes. Alors, vous comprendrez, M. le Président, que, comme
porte-parole de l'opposition officielle,
c'est pour moi un souci constant. Que la technologie avance, c'est
hyperimportant, mais il faut bien s'assurer que l'information qu'on y
déposera sera, évidemment, à l'abri de personnes ou de gestes qui pourraient attaquer ce greffe. Donc, ça, c'est important, et
il faut le souligner, tout comme... tout comme on nous assure que la Chambre
aura suffisamment de fonds pour gérer le greffe, bon, il faudra s'assurer...
Comme je vous le disais, on continuera de monitorer le tout pour s'assurer qu'il
n'y aura pas de problème à ce niveau-là.
Il est entendu, et le député de Chapleau le
mentionnait, les gens pourront avoir accès quand même à une copie papier. Et
donc, ça aussi, c'est effectivement important.
Il y a une disposition dans le projet de loi qui
souligne que le greffe numérique doit être situé au Québec, mais qu'il est
possible qu'il soit logé ailleurs qu'au Québec. Et ça, j'ai questionné le
ministre de la Justice à plusieurs reprises là-dessus. J'aurais véritablement
préféré que tout soit gardé dans un espace québécois, mais mes suggestions
n'ont pas été retenues, et la disposition du projet de loi est restée telle
quelle.
Nous avons
également débattu longuement toute la question de la modalité ou des modalités
d'application de la signature électronique. On a réussi à faire préciser les
conditions nécessaires pour y être éligibles. Parce qu'évidemment, si on
parle de support informatique, de greffe numérique, il faudra évidemment qu'il
y ait une signature numérique qui vienne
avec. Et il y a certains aménagements qui ont été faits pour permettre une
signature à distance, mais surtout pour les témoins. Alors, pour les
parties, le notaire... le notaire va quand même avoir... La norme qu'il devra
respecter, c'est que les gens seront devant
lui pour signer l'acte en question. On aurait préféré un certain élargissement,
puisqu'on parle d'accès à la justice.
Je pense que le notaire, en tant qu'officier public, aurait bien, très bien pu
voir si ses clients comprenaient ou pas. Mais, bon... Bref, enfin, ils
devront être devant le notaire, sauf exception, mais, pour les témoins, il y a
eu un assouplissement.
Le projet de loi, et ça c'est une... ça, c'est
bonne chose, est venu également mieux définir, circonscrire le rôle du notaire et ce que doit être un notaire en
termes d'officier public. Et ça, je pense que c'est important, ça va éviter des
débats et ça consacre l'importance de la profession notariale au Québec.
Finalement,
finalement, le régime de retraite, notamment des juges de la Cour municipale de
Montréal et de Québec ainsi que des juges de paix magistrats... vont être
modifiés par ce projet de loi. J'ai questionné le ministre à plusieurs
reprises pour nous assurer que cela,
évidemment, n'aura aucun impact sur l'indépendance de la magistrature, auquel,
évidemment, je tiens particulièrement,
vous comprendrez. Et on nous a assuré que ce n'était pas le cas. C'était
simplement pour avoir une concordance avec des prestations de régimes de
retraite que les juges ont et de faire en sorte que les juges de la Cour municipale de Montréal seront maintenant
intégrés dans un régime global de régime de retraite pour la magistrature.
Alors, ça, à ce niveau-là, il ne semble pas y avoir de problème.
Donc, en
conclusion, M. le Président, un projet de loi qui va permettre aux notaires de
gérer, d'utiliser un greffe numérique, donc un avancement pour la profession
notariale, meilleure définition des actes et de ce qu'un notaire peut faire, création d'une catégorie de notaires à la
retraite, ce qui est tout à fait logique puisqu'il existait des avocats à la retraite,
une catégorie spéciale au Barreau depuis
longtemps. Donc, les notaires pourront évidemment bénéficier des mêmes
avantages au sein de leur ordre
professionnel. Et donc, pour toutes ces raisons-là, c'est la raison pour
laquelle nous allons voter en faveur de l'adoption de ce projet de loi.
Et je vous remercie pour votre attention, M. le Président.
• (10 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de l'Acadie. Et,
comme prochain intervenant, je reconnais M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Merci beaucoup, M. le Président. Très heureux
d'être ici aujourd'hui pour l'adoption finale du p.l. n° 34, le projet de loi... en fait, la Loi, bientôt,
visant à moderniser la profession notariale et à favoriser l'accès à la
justice. Évidemment, la loi est un
cadre, c'est souvent comme ça que ça fonctionne, et beaucoup de choses
resteront à définir par règlement. On
sera très attentif à cet effet parce que, spécifiquement dans ce projet de loi,
il y aura un nombre considérable de règlements qui seront adoptés, notamment par la
Chambre des notaires, mais aussi par... directement par le ministre,
par le Conseil des ministres, sur des
applications très importantes et des nuances, des précisions, des modalités qui
nous permettront vraiment de juger de
l'importance puis de l'applicabilité, de l'application de certaines
dispositions qui sont là aujourd'hui dans le p.l. n° 34.
Je commence
en soulignant le beau travail de collaboration entre toutes les formations
politiques dans ce dossier. Je remercie le ministre et ses collègues,
mes collègues de l'opposition, notamment M. le député de l'Acadie, Mme la députée de Bourassa-Sauvé, et tous les autres qui
ont participé aux travaux, l'équipe gouvernementale, l'équipe de légistes,
l'équipe d'experts. Ils ont été là pour répondre à l'ensemble des questions,
souvent des questions pointues, parce qu'on peut
se le dire, là, la réforme du droit notarial puis de comment ça fonctionne chez
le notaire, c'est relativement pointu. Alors, on avait beaucoup de
chance de pouvoir compter sur leur expertise à travers les discussions, à
travers nos travaux.
Je remercie
aussi les groupes qui ont été entendus, qui nous ont fourni des mémoires et des
informations détaillés. Évidemment, on
a été très éclairés par ce qu'ils avaient à nous présenter. On a vu que, de ces
mémoires-là, de ces interventions-là, du côté gouvernemental, on est
venus adopter des précisions, des amendements, des corrections.
Alors, ça confirme
l'importance de la société civile et ça confirme l'importance d'entendre des
groupes dans toute modification législative et, idéalement, réglementaire...
qui sont apportées ici pour qu'on puisse en savoir davantage, et je parle de... Notamment, je fais référence... et je
salue l'Association professionnelle des notaires, l'Union des notaires du
Québec, la Chambre des notaires, évidemment
tous les autres. Il y en a eu plusieurs, intervenants. Alors, je les remercie
pour l'aide inestimable qu'ils nous ont
procurée, à nous, parlementaires, pour être capables de poser les bonnes
questions puis être capables de faire progresser et améliorer le projet
de loi comme nous l'avons fait.
Dans les
éléments de substance, évidemment, la création du greffe central numérique, on
en a parlé, c'est une belle nouveauté.
On passe maintenant au numérique. On arrive en 2023, et on prévoit les
conditions, évidemment, d'application pour
la suite des choses, et on devrait les voir aussi, ces conditions
d'application, pour la suite des choses. Donc, on a le cadre. C'est une belle
nouvelle. C'est une belle innovation. Mais il restera beaucoup de travail à
faire pour en vérifier l'application, pour
éviter que tout ça soit bien étanche, que tout ça, ça fonctionne, parce que
c'est ni plus ni moins une minirévolution dans le réseau, notamment eu
égard aux actes notariés en minutes, qui vont passer exclusivement dans le
greffe numérique.
Alors, on vise, là-dessus, à, lentement mais
sûrement, éliminer la fameuse voûte du notaire, qui contient des centaines, voire des milliers de documents
d'importance, auxquels on peut comprendre que, dans l'ensemble d'une pratique,
pour l'ensemble de la province du Québec, ça fait énormément de documents. Et
donc de passer au greffe central numérique,
c'est quelque chose qui était demandé, qui est apprécié. Évidemment, il va
falloir vérifier et continuer de vérifier les aspects sécuritaires. Il va falloir s'assurer que toutes les mesures
sont mises en place pour éviter des attaques dans le futur.
Malheureusement,
toute infrastructure numérique et les nouvelles technologies sont susceptibles
plus que jamais d'interférence, et il faudra s'assurer qu'il n'y ait pas
de problème à ce niveau-là. Il faudra avoir les plus hauts standards de
sécurité. Et je rejoins mon collègue de l'Acadie sur ce qu'il mentionnait, sur
le fait que les serveurs seront hébergés... pourraient être hébergés... ne
seront pas hébergés hors Québec. Évidemment que la base et la volonté
gouvernementale, c'est que ces serveurs-là
et l'ensemble de la documentation, l'ensemble, en fait, des informations,
soient hébergés au Québec, mais le
gouvernement se donne la porte... ouvre la porte à ce que ce soit aussi, par
approbation gouvernementale, transféré à
l'extérieur du Québec. Et là, si ça, ça devait arriver, évidemment qu'il y a
des inquiétudes sur la suite des choses, sur la confidentialité de certains
documents, sur des enjeux de mise en oeuvre d'éventuelles poursuites ou
non-poursuites. Bref, il faudra
vérifier puis s'assurer que ce soit vraiment dans un cas d'extrême dernier
recours que cette possibilité-là soit permise.
Finalement, évidemment, le p.l., le projet de
loi introduit ou encadre dans la loi l'acte notarié à distance, mais avec un
cadre d'exception. Donc, dans ces dernières années malheureuses de pandémie, on
pouvait... Jusqu'à ce que cette partie du
projet de loi entre en vigueur, on peut signer des actes notariés à distance
dans certaines circonstances. Là, on va passer dans un régime
d'exception où on va devoir, donc, normalement, retourner à l'ancienne méthode,
là, à la méthode où on se présente en personne dans le bureau du notaire pour
faire cette signature-là, à moins d'exception. Et il y aura des discussions à avoir sur l'évolution des choses, à savoir qu'est-ce que veulent dire ces exceptions, comment on les encadre, comment on
va avancer.
J'ai une pensée, puis le ministre en a fait
écho, puis je le remercie, pour les communautés qui sont plus isolées, où là
c'est des centaines de kilomètres, souvent, pour avoir accès à un notaire. Là,
on pourra comprendre que, dans ces circonstances-là, notamment les peuples
autochtones, ce sera plus facile pour eux d'accéder à un notaire de manière virtuelle. Et il faudra donc discuter, avancer et
baliser le régime d'exception pour mieux le comprendre, pour mieux le définir
et peut-être, à travers les années, finalement l'assouplir. On verra. Mais je
comprends que, pour aujourd'hui, la volonté ministérielle,
dans le respect des règles et de l'ordre public, c'était de revenir à un ancien
système et de prévoir que ce sera plutôt un cas d'exception où on
pourrait signer à distance lesdits actes notariés. On en verra l'application.
L'acte
notarié exécutoire, susceptible de désengorger ou d'avoir un effet positif sur
certains dossiers devant la cour, ça, ce qui est soumis, c'est la proposition
ministérielle. C'est l'avenir qui nous le dira, ce sera à surveiller. Tant
mieux, et je le souhaiterais et je le
soulignerai, si, finalement, ça nous permet d'éviter quelques centaines,
quelques milliers de dossiers à la cour. Si ça peut nous permettre directement
de désengorger un peu et de donner un peu de répit aux tribunaux, tant mieux.
Mais ça, ce sont seulement... c'est seulement l'application, c'est seulement
les prochains mois, les prochaines années qui nous diront si, vraiment,
ça a l'effet escompté.
Pour ce qui
est d'un meilleur accès à la justice, il faudra surveiller. Il faudra
surveiller, parce que tout est dans les conditions d'application. Et il sera à prévoir quel type de contrat et quel
type d'acte notarié exécutoire, selon les personnes visées, pourront ou ne pourront pas, dans certaines
circonstances, être visés par l'acte notarié exécutoire. Donc, il faudra
éviter à vulnérabiliser ou survulnérabiliser
une partie des justiciables dans certaines circonstances. Alors, il faudra
suivre le tout de près. Et je pense
que, dans l'opposition, on se fera la certitude, ou l'assurance, ou le devoir
de vérifier qu'on ne vient pas créer un
déséquilibre où, finalement, l'acte notarié exécutoire est toujours ou serait
toujours exigé par un créancier hypothécaire, par exemple, et où, finalement,
on viendrait ajouter au débalancement et à la vulnérabilité de certains justiciables envers l'autre. Donc, il faudra
vérifier et s'assurer que l'acte notarié exécutoire répond vraiment à son
objectif, qui est un accès ou un meilleur accès à la justice, et j'en
suis.
Finalement, la création de la fonction de
notaire à la retraite, tant mieux, c'est très positif. C'était une demande.
Nous espérons que ces derniers pourront le plus possible jouer un rôle actif et
positif dans l'accès à la justice. Ce sont des
notaires chevronnés, expérimentés, qui viendront donc ajouter leurs
connaissances et leurs qualifications après, souvent, de grandes carrières, de... carrières
foisonnantes. Ils vont pouvoir contribuer ou continuer de contribuer à leur
guise pour un meilleur accès à la
justice. Alors, ce sera très apprécié. Et on vient, là, calquer les
dispositions qui étaient, notamment, prévues pour les avocats à la
retraite. Donc, ce sont des belles nouvelles.
Donc, pour
toutes ces raisons, M. le Président, évidemment, nous allons voter en faveur du
projet de loi. C'est un bon projet de loi, qui modernise la profession
notariale, qui en avait besoin, les groupes l'ont dit. La Chambre des notaires
l'a dit elle-même. Alors, en espérant
maintenant que toutes les conditions d'application et tous les règlements à
venir aillent dans le même sens. C'est notre espoir. Merci.
• (10 h 30) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Je reconnais maintenant la
prochaine intervenante, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme
Cadet : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, c'est à mon
tour, donc, de remercier, donc, l'ensemble des collègues, donc, de me
permettre de prendre la parole sur l'adoption du projet de loi visant à
moderniser la profession notariale et à
favoriser l'accès à la justice. Donc, comme mes collègues l'ont souligné, donc,
il s'agit d'un projet de loi important. Donc, nous, au niveau, donc, de
l'opposition officielle, donc, nous voterons en faveur de ce projet de loi.
J'aimerais
aussi, comme l'a fait, donc, le collègue de Saint-Henri—Sainte-Anne, donc, souligner l'apport absolument monumental, donc, des légistes, des membres du
ministère, mais également de la société civile, que nous avons eu l'occasion
d'entendre, qui nous ont permis, donc, d'une
part, donc, pour ce qui est, donc, des experts... bien, en fait, donc, de part
et d'autre, autant, donc, des experts
du gouvernement que de ceux de la société civile, de répondre à nos questions,
donc, de nous permettre à nous, comme
législateurs, de bien faire notre travail et de nous assurer qu'au moment de
l'étude détaillée du projet de loi... que nous ayons tous les outils à
notre disposition pour pouvoir bonifier, proposer, amender et nous assurer que le produit fini, donc, le projet de
loi n° 34, soit aussi consensuel que possible, donc, parmi, donc, ceux qui
auront à le mettre en oeuvre au sein de la société civile.
Au niveau, donc, de ceux que nous avons eu
l'occasion de rencontrer. Donc, j'aimerais particulièrement, donc, remercier, donc, l'Association professionnelle des
notaires du Québec, l'Union des notaires du Québec, M. François Brochu,
directeur du programme de maîtrise en droit
notarial de l'Université Laval, accompagné de sa collègue, l'Association du
Barreau canadien, division du Québec, le
Barreau du Québec, la Chambre des notaires ainsi que la Chambre des huissiers
de justice du Québec, qui nous ont permis,
comme je l'ai mentionné, M. le Président, d'avoir une vision, donc, assez
complète, autant de la part, donc, des notaires, des avocats que des
huissiers, qui... Évidemment, donc, on a parlé de l'exécution... d'exécution forcée, donc, des mesures d'exécution
forcée qui sont comprises dans ce projet de loi, donc, de véritablement
comprendre comment les articles proposés auraient une incidence sur leur
travail.
Nous avions
aussi, mon collègue de l'Acadie et moi, déposé une motion préliminaire, donc,
au moment de commencer l'étude
détaillée du projet de loi, afin d'entendre d'autres groupes. Mon collègue l'a
mentionné. Évidemment, donc, en une journée,
donc, nous avions, donc, un portrait assez complet, donc, de certains aspects,
donc, du projet de loi pour nous préparer à l'adoption... à l'étude détaillée
de celui-ci, mais nous aurions aimé entendre conjointement la Conférence des
juges de la Cour du Québec, la Conférence des juges municipaux à titre exclusif
du Québec, la Conférence des juges municipaux du
Québec et la Conférence des juges de paix magistrats du Québec, parce
qu'évidemment le projet de loi, donc, comportait, donc, certaines dispositions sur les régimes de
retraite du... donc, des juges, donc, des... Donc, il modifiait, donc, la Loi
sur les tribunaux judiciaires, donc, à cet égard. Donc, nous aurions, donc,
aimé pouvoir entendre des groupes additionnels pour nous outiller, donc, encore mieux, donc, nous
préparer à l'étude détaillée du projet de loi, mais ça n'a pas été le cas. La
motion préliminaire, donc, a été rejetée.
Ceci dit,
nous accueillons, donc, les différents principes qui ont été énumérés par,
donc, l'ensemble des intervenants ici,
le premier étant la question, donc, de l'adoption, donc, de l'utilisation de
technologies de l'information dans le cadre de l'exercice de la profession
notariale. C'est un pas en avant. C'est un pas en avant. Donc, ça nous
permet... ça permet à l'exercice de
la profession notariale d'arriver en 2023, d'arriver au XXIe siècle, de
pouvoir dépoussiérer la voûte des notaires et de nous assurer que ceux-ci,
donc, puissent, donc, ne plus faire usage, donc, de cette voûte physique, cette
voûte papier, mais de faire en sorte
que toutes les informations, donc, détenues par les justiciables ont pu se
retrouver sur support numérique.
De plus, le projet de loi constitue un greffe
central numérique, on en a parlé, donc, administré et financé par la Chambre des notaires du Québec. Il établit donc
les règles qui lui seraient applicables, prévoit la conservation des greffes
des notaires dans ce greffe central jusqu'à
leur versement à Bibliothèque et
Archives nationales du Québec afin
d'éviter, donc, que les documents
notariés disparaissent en cas de sinistre, comme ce fut le cas après la
tragédie de Lac-Mégantic en 2013.
Donc,
plusieurs des intervenants qui sont venus témoigner dans les... en commission
parlementaire nous en ont fait part. Je réitère les préoccupations soulevées
par mon collègue de l'Acadie quant à la question des fonds, parce que c'est un
élément, donc, qui a été soulevé par les
membres de la société civile, donc, de veiller à ce que ce greffe central
numérique, donc, puisse bénéficier, donc, de toutes les
ressources nécessaires, donc, afin qu'il puisse, donc, avoir cours, et donc
nous assurer que le document... donc,
que le greffe central numérique soit étanche. Vigilance, vigilance, vigilance,
donc, c'est le terme adéquat mentionné par toutes les parties pour nous
assurer de protéger les données sensibles des Québécois.
Donc, c'est
une préoccupation que nous avions, M. le Président, dès l'adoption de principe
du projet de loi, en voyant les
dispositions qui se trouvaient dans ce document, après avoir entendu les
différents intervenants, après avoir posé toutes les questions qui s'imposaient en étude détaillée. Nous sommes... Nous
avons pu, donc, faire le tour de la question, mais c'est certainement,
donc, un élément, donc, qui s'impose et pour lequel, donc, nous devrons
exercer, donc, la vigilance nécessaire, la
surveillance nécessaire afin de nous assurer, donc, en cas, donc, de
cyberattaque ou, donc, d'autres éléments, donc, qui ne nous
permettraient pas, donc, de protéger, donc, ces documents, donc, que le tout
soit bien étanche.
Il est aussi
question, donc, dans ce projet de loi, M. le Président, donc, de permettre que
des actes notariés puissent être
signés à distance, donc, pour, donc, faciliter la vie des personnes pour qui il
est plus difficile, voire impossible, de se déplacer chez le notaire. Il s'agit d'un régime exceptionnel. Plusieurs
groupes sont venus mentionner qu'il aurait peut-être fallu, donc, faciliter le tout. Donc, vous l'avez
vu pendant la pandémie, M. le Président, donc, plusieurs... Donc, ce régime
était celui qui avait préséance. Donc, on
revient, donc, à un régime beaucoup plus exceptionnel, donc le recours à la
signature électronique pour des actes notariés. Mais donc je réitère, donc, ces
préoccupations, donc, soulevées par les différents groupes. Une bonne chose, donc, est survenue, M.
le Président, donc, dans le cadre de l'adoption du projet de loi, donc, de
l'étude détaillée du projet de loi.
Donc, un amendement, donc, a été déposé, donc,
afin de permettre aux témoins de pouvoir signer à distance. Donc, l'amendement va comme suit : «Le
notaire peut également, si les circonstances s'y prêtent, autoriser un témoin à
signer l'acte à distance.» Donc,
c'est un assouplissement qui nous semblait d'augure, donc, pour prendre en
considération le contexte de 2023,
mais le temps nous le dira. Donc, le temps nous permettra de voir si d'autres
assouplissements, donc, seront
nécessaires et si les notaires auront, donc, la capacité professionnelle de
jauger de l'aptitude des justiciables, donc, à pouvoir consentir à
distance.
Le projet de
loi prévoit également la création d'une catégorie de notaires à la retraite
calquée sur le modèle des avocats à la retraite, donc de façon analogue
à ce qui prévaut, donc, pour les avocats à la retraite membres du Barreau.
Donc, en vertu, donc, du libellé qui a été
adopté en commission parlementaire, donc, tout notaire âgé de 55 ans ou
plus pourrait être inscrit au tableau
à titre de notaire à la retraite, sur demande faite au secrétaire de l'ordre.
Donc, certains actes sont prévus, donc, travailler au sein d'une organisation
à but non lucratif, poser certains actes réservés précisés dans le projet de législation, mais ne pourront plus tenir de
greffes ni être titulaires, utilisateurs, signataires ou mandataires d'un
compte en fidéicommis rattaché à la profession de notaire. Certains,
notamment, donc, la Chambre des notaires du Québec, M. le Président, auraient aimé plus de... dans une
perspective d'accès à la justice, donc, d'accès à la justice, en sus de ce qui
est proposé, d'autoriser les notaires à la retraite d'exercer également
d'autres activités, comme être superviseurs dans une clinique juridique universitaire, prêter serment, agir comme médiateurs
ou arbitres, célébrer des mariages ou des unions civiles. Mais ces propositions de la société civile et de
la Chambre des notaires en particulier, donc, ont été rejetées par le ministre,
M. le Président.
En terminant,
donc, on a parlé, donc, des procédures d'exécution forcée. Donc, on accueille
l'amendement qui a été déposé pour passer de contrats ou de catégories
de contrats qui pourraient être exclus par règlement à d'obligations ou catégories d'obligations. Tous les groupes qui se
sont prononcés sur la question ont proposé cette modification législative.
Donc, c'est une bonne chose.
Et, enfin,
comme je l'ai mentionné, M. le Président, donc, nous voterons en faveur de ce
projet de loi. Les enjeux que nous
avons soulevés sont sérieux, ils sont importants, mais c'est une avancée
considérable pour le système de justice que nous accueillons
aujourd'hui. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Y a-t-il d'autres interventions? Il
n'y en a pas.
Mise aux voix
Alors, le projet de loi n° 34, Loi visant à
moderniser la profession notariale et à favoriser l'accès à la justice, est-il
adopté? Adopté.
Pour la suite de nos travaux, M. le leader
adjoint du gouvernement.
• (10 h 40) •
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Tellement
une bonne nouvelle, cette adoption. Donc, à ce stade-ci, je voudrais
vous demander de bien vouloir appeler l'article 10 du feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet de loi n° 17
Prise en considération du
rapport de la commission qui en a fait l'étude
détaillée et de l'amendement du député de Maurice-Richard
Le Vice-Président (M. Lévesque) : À
l'article 10 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission de l'économie et du travail sur
le projet de loi n° 17, Loi
modifiant diverses dispositions principalement aux fins d'allègement du fardeau réglementaire et administratif, ainsi que l'amendement transmis en vertu de
l'article 252 du règlement par M. le député de Maurice-Richard. Cet
amendement est déclaré recevable.
Y
a-t-il des interventions sur ce rapport ainsi que sur cet amendement? Je
reconnais M. le ministre délégué à l'Économie. M. le ministre.
M. Christopher
Skeete
M. Skeete : Toujours un plaisir, M.
le Président, de partager cette enceinte avec vous, un plaisir de vous
retrouver. Je salue également ma collègue, la collègue de Bourassa-Sauvé, pour
dire que j'ai beaucoup apprécié les échanges qu'on a eus durant la consultation et aussi, par la suite,
l'étude détaillée du projet de loi n° 17. J'ai eu la chance
également, avec le collègue de Marguerite-Bourgeoys...
on a eu des beaux échanges sur l'important projet de loi qui est le projet de
loi n° 17.
Petit
rappel, M. le Président, on s'était donné comme objectif de déposer un projet
de loi, à toutes les années, qui touchait sur les allègements réglementaires.
Je l'ai dit souvent à la collègue et je suis sûr qu'elle va sourire quand je vais le dire, l'allègement réglementaire, ce n'est
pas sexy, mais c'est important, parce que nos entreprises dépendent de nous pour réduire leur fardeau administratif. Puis
malheureusement et heureusement, parce que c'est un peu le fruit du succès qu'on a ici, dans cette Chambre, on est
capables assez aisément d'ajouter des fardeaux administratifs, ça va
relativement bien à ce niveau-là,
mais, quand vient le temps de les enlever, c'est un peu plus difficile. Donc,
on s'était donné l'objectif de
présenter un projet de loi par année, et puis, bien, les choses avancent, les
choses avancent. On a commencé en 2021 avec
le projet de loi n° 103, qui a été adopté, ça comptait 25 mesures
pour un total de 4,5... 4,6, 4,5 millions d'économies générées par la période d'implémentation, et, par
la suite, c'est à peu près un 8 millions par année d'économies résiduelles
pour nos entreprises.
Ma
collègue la députée de Les Plaines, elle a déposé, dans la dernière
législature, le projet de loi n° 44. Le projet de loi n° 44,
c'était un projet de loi qui s'est... Bien, dans le fond, le projet de loi
n° 17 s'est beaucoup inspiré du projet de
loi n° 44. J'en profite pour remercier la collègue de Les Plaines pour son
travail qu'elle a effectué, vraiment, ça m'a rendu la vie facile. On parlait,
dans le projet de loi n° 44 : 33 mesures qui touchaient différents
ministères, là, qu'on parle des Affaires municipales, l'Habitation,
l'Emploi, la Solidarité sociale, Justice, la Régie des alcools, courses et des
jeux et aussi différents ministères,
Travail, Secrétariat du Conseil du
trésor, Ressources naturelles et
Forêts, etc. C'était ce qu'on appelle, dans le jargon, un omnibus. Un
omnibus, ça touche plusieurs ministères dans le but, justement, de venir piger
et d'alléger.
Puis ça, c'est le fun
parce que ça veut dire qu'on a eu la collaboration de plusieurs ministères
aussi. J'en profite, je profite de mon temps
ici pour remercier ces différents ministères-là. Vous savez, M. le Président,
ils sont venus, un à la fois, nous appuyer dans chaque section, lorsqu'on était
rendus dans leur section dans la loi. Et, quand on était en difficulté de compréhension du jargon ministériel, ils
étaient là pour nous éclaircir. Je suis sûr que la collègue de Bourassa-Sauvé
va être d'accord avec moi pour dire qu'à plus d'une occasion ça a été très
important d'avoir cet appui-là. Et on voit que, quand on travaille
ensemble, bien, on va plus loin.
On a eu aussi la chance,
avec le projet de loi n° 17, de rajouter neuf nouvelles mesures qui
n'étaient pas dans le projet de loi
n° 44. Et ici on a fait surtout des avancées, notamment, à l'allègement
réglementaire en matière de boissons alcooliques. Et ça, ça a été quelque
chose qui a été, bien, en tout cas, pour moi, un apprentissage important. Le
domaine de l'alcool, je l'ai dit souvent à
la collègue, c'est difficile parce que, quand on tire sur un fil, bien, on
réalise qu'il y a beaucoup de
conséquences et beaucoup d'impacts. Alors, comment on fait, à la fois, pour
traiter l'alcool comme un produit qui n'est pas comme les autres, un produit
contrôlé, mais, en même temps, de faciliter l'essor économique que ce
produit-là peut avoir pour nos régions? Je pense notamment aux
microbrasseurs, aux microdistillateurs, on en a dans chacune de nos régions, M. le Président, puis ces gens-là sont
importants pour l'économie locale. On se l'est fait dire par l'UMQ, on se l'est fait dire par la Fédération québécoise des
municipalités, à quel point ces gens-là ont un impact direct sur l'économie
locale, que ce soit l'achat local, dont je
suis aussi responsable, mais aussi que ce soit, aussi, l'emploi local. Ça garde
nos gens en région, c'est tellement important.
Alors,
on a eu la chance, avec ce projet de loi là, de regarder, de discuter comment
on pouvait mieux accompagner nos entreprises, que ce soit par l'élimination de
timbrage, je suis très, très, très certain que la collègue va en parler, et
puis d'autres avancées qu'on a pu faire pour essayer d'alléger le fardeau. On
n'a pas gagné toutes les victoires, je vous le dis tout de suite, en primeur, mais on a fait des
grandes avancées, notamment l'introduction de trois nouveaux produits pour les
microdistillateurs, notamment l'ajout de la patate. Maintenant, on peut
produire de l'alcool à base de patates, on peut aussi produire de l'alcool à base de grains et céréales et on peut aussi
faire des produits à base de lactosérum. Peut-être, vous ne le saviez pas, M.
le Président, mais on peut faire de l'alcool... En fait, l'être humain est très
créatif pour créer de l'alcool, et on
a réussi à le faire pour le lactosérum. Et puis nos agriculteurs nous ont
beaucoup pressés pour innover, justement, à ce niveau-là. Mais il y avait des craintes, il y avait des
vraies craintes, M. le Président. Quand on parle, notamment, de la patate ou de la céréale, c'est très facile de
créer cet alcool-là. Alors, dans un bar, comment on fait pour s'assurer qu'on
ne crée pas un produit qui est trop
facilement produisable et, de l'autre côté, s'assurer qu'on permet à nos
agriculteurs, surtout en région, de produire localement et de pouvoir,
justement, comme j'ai dit, faire vivre l'économie locale?
Je pense qu'on a
réussi à trouver un juste milieu puis même on a introduit certaines notions de
sous-traitance. Maintenant, ça va être possible, même pour ces agriculteurs-là
qui, par le passé, n'avaient pas le droit de faire de la sous-traitance, d'en faire un petit peu plus. Je
pense notamment à faire goûter son alcool à l'épicerie. Avant, là, M. le
Président, il fallait que l'employé
lui-même de la microbrasserie ou microdistillerie soit présent à l'épicerie
pour faire déguster son produit. Là,
croyez-le ou non, la grande avancée, c'est qu'on peut permettre à cette
personne-là de sous-traiter à l'épicier, de faire goûter son produit. Ça peut sembler facile, ça ne l'était pas.
Ça peut sembler évident, ça ne l'était pas, mais on a avancé puis on va
continuer d'avancer, M. le Président.
Donc,
j'aimerais prendre ce moment-ci pour dire merci encore une fois à tous les
ministères qui nous ont appuyés dans
ça. J'aimerais remercier toute mon équipe, mon équipe au ministère de
l'Économie, Innovation et d'Énergie. Je pense ici notamment à Richard Masse qui est le
sous-ministre, là, qui a sué, M. le Président, il a vraiment sué pour nous,
pour faire avancer ce dossier-là avec les négociations avec les différents
ministères. Je le remercie personnellement, puis lui puis toute son équipe ont fait un travail formidable.
J'aimerais aussi remercier la présidente de la commission, la députée de... Là,
je vais essayer de me souvenir, c'est-tu...
Une voix : ...
M. Skeete : ...Mirabel, merci
beaucoup, la députée de Mirabel qui a fait un travail extraordinaire dans son accompagnement. Vous savez, M. le Président, des
fois, quand qu'on lit des articles de loi, là, ce n'est pas évident, on se
perd, là, puis elle était rigoureuse, elle m'a ramené à l'ordre plus qu'une
fois. J'aimerais aussi remercier mon équipe du cabinet, notamment mon directeur de cabinet puis tout mon personnel qui
m'a accompagné là-dedans. C'est vraiment le fruit d'un travail d'équipe de faire atterrir un projet de loi comme ça.
On n'est pas rendu à la fin tout à fait, mais vraiment, quand je regarde le chemin parcouru, on travaille
là-dessus depuis le mois de janvier dernier, alors ça vous dit à quel point
ce n'est pas évident de faire atterrir des projets de loi comme ça.
Puis
finalement, bien, croyez-le ou non, M. le Président, j'aimerais ça remercier
les oppositions. Tu sais, on parle souvent, là, de l'acrimonie qui pourrait
avoir lieu dans cette enceinte. On a vu, dans ce projet, de loi une belle
collaboration. Les collègues étaient
déterminés à faire avancer le projet de loi de manière constructive. Les
questions étaient pertinentes et
importantes, qui nous ont permis de faire avancer, je pense, l'enjeu global de
l'allègement réglementaire. Donc je me permets
de remercier les oppositions, notamment le député de Marguerite-Bourgeoys et la
députée de Bourassa-Sauvé, qui ont été d'une aide précieuse.
Alors, M. le
Président, c'est tout pour moi. J'ai très hâte de vous revoir, en espérant,
sans présumer de rien, à l'adoption du
projet de loi n° 17, mon premier, et j'aimerais bien ça vous revoir
prochainement pour en discuter. Merci à tout le monde.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le ministre délégué à l'Économie. Et je reconnais maintenant Mme
la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Encore moi, M. le
Président. Merci beaucoup. Tout d'abord, donc, j'aimerais remercier, donc, M. le ministre, donc, pour les moments, donc, les
échanges très constructifs que nous avons eus lors de l'étude détaillée du
projet de loi n° 17, donc, Loi modifiant diverses dispositions principalement
aux fins d'allègement du fardeau réglementaire et administratif.
Le ministre en a parlé un peu dans son
allocution, M. le Président, donc, il mentionne à quel point, donc, il est un
passionné d'allègement réglementaire, et je pense qu'on a eu l'occasion, lors
de l'étude détaillée du projet de loi, de
revenir sur cette passion qui peut sembler fastidieuse ou peu alléchante pour
le commun des mortels, mais qui, sans blague, est excessivement importante, donc, pour ceux et celles qui font vivre
notre économie, qui la font avancer dans les différentes régions du
Québec.
• (10 h 50) •
Lors des consultations particulières, nous avons
eu l'occasion d'entendre différents groupes qui nous ont parlé d'à quel point plusieurs de ces allègements
auraient une importance capitale dans leur façon et leur capacité, donc, de
pouvoir faire des affaires, et de
pouvoir faire avancer et grossir leur commerce, oui, mais également toute leur
économie régionale. On a eu aussi
l'occasion d'entendre la Fédération québécoise des municipalités, l'Union des
municipalités du Québec, qui nous ont
transmis un tant soit peu le même message d'à quel point, donc, il était important
pour tous ces groupes de... bon, on
pense aux microbrasseurs, microdistilleries, etc., Spiritueux Québec, donc,
avec leurs produits, de pouvoir faire valoir notre terroir, parce que,
bon, c'est une grande partie des allègements qui sont proposés ici, et ceux qui
ont piqué la curiosité de ceux... des
groupes qui sont venus en consultations particulières portaient sur ces
questions-là. Et donc il a été, donc, primordial, donc, d'avoir leur son
de cloche sur l'allègement.
Évidemment,
vous ne serez pas surpris de savoir que, pour notre formation politique, donc,
c'est un principe auquel nous souscrivons. Donc, ça a été définitivement, donc,
des échanges extrêmement fructueux, parce que, donc, nous souhaitons, donc, plus d'allègements. Donc, c'est ce que nous
entendons dans la société civile, même à l'extérieur de ceux qui sont
venus témoigner.
Et parlant, donc,
d'un de ceux-là, je reviendrais, parce que je pense que c'est l'un des éléments
qui m'ont le plus marquée... Donc, l'une des représentantes nous parlait
du surplus réglementaire, parfois, comme des virgules. Donc, ils nous disent : Bien, parfois, donc, une
virgule, donc, c'est tout petit et ça ne semble pas faire une si grande
différence, mais, quand on amoncelle, donc, ces différentes virgules, on
en ressent le poids.
Étant
également responsable du dossier de la langue française et tout aussi passionnée
par la grammaire, donc, certains ont leur passion sur l'allègement
réglementaire, bien, moi, ma passion, c'est un peu la grammaire, donc, c'est
une allégorie, je vous dirais, qui m'a excessivement frappée, parce que
je sais à quel point, donc, les virgules peuvent être structurantes dans une
phrase. Donc, lorsque je vois cette... lorsque j'ai entendu cette métaphore, je
pense que ça nous a outillés et ça nous a
permis de véritablement comprendre ce qui était placé entre nos mains, comme
législateurs, et la responsabilité que nous avions de faire avancer ce
dossier en toute bonne foi.
Je pense que,
dans ce projet de loi, je suis devenue assez prévisible, parce que le ministre,
donc, vient de le mentionner, donc,
vraisemblablement, dans mon allocution, que j'allais parler de timbrage, bien
évidemment. Nous, de notre côté, nous avons
déposé, lors de l'étude détaillée du projet de loi, trois amendements qui
concernaient le timbrage, donc, sur un total, donc, de
huit amendements déposés par l'opposition officielle. Il y a certaines
avancées. Je pense qu'il faut le nommer. Les groupes qui étaient présents, donc, l'ont nommé, donc, de dire :
O.K., là, on n'a plus besoin d'être deux, bon, c'est bon, on n'a plus
besoin de l'ordre numérique, donc, sur chacun... sur, bon, sur le timbrage de
chacune des bouteilles.
Ceci dit,
dans le coeur, dans l'objectif de l'amendement que nous avions déposé, lors de
l'étude détaillée, concernant le
timbrage, nous souhaitions, comme l'ensemble des groupes qui sont venus
témoigner, que le projet de loi aille plus loin. Jusqu'à présent, donc, nous avons de la difficulté à comprendre ce qui
rend cette avancée si difficile de la part de la partie gouvernementale.
J'entends le ministre, donc, lorsqu'il dit que, parfois, donc, c'est comme un
fil d'Ariane lorsqu'on oeuvre dans
l'allègement réglementaire, parce que, lorsque... Parfois, c'est même un dédale
ou un Tetris. Donc, je pense que les allégories
sont multiples, donc, pour parler, donc, des divers défis qui s'imposent
lorsque l'on enlève un élément, donc, d'une réglementation quelconque.
Ceci dit, je pense que nous aurions pu être plus
ambitieux, parce que, d'une part, donc, lorsque notre formation politique, donc, formait le gouvernement, nous
avions déjà fait ces avancées-là concernant le timbrage. Le gouvernement en
place, lorsqu'il était à l'opposition, donc, y souscrivait. Donc, il est
difficile de comprendre, donc, pourquoi, donc, nous n'avons pas souhaité aller
jusqu'au bout de nos ambitions en matière d'allègements cette fois-ci.
Évidemment,
le ministre a mentionné qu'il... étant passionné du sujet, donc, il y aura un
projet de loi par année. Donc, il
planche déjà sur la prochaine mouture d'une législation portant sur
l'allègement réglementaire. J'ai eu l'occasion, moi, à plusieurs
reprises, lorsque nos amendements, donc, n'étaient pas... en fait, étaient
rejetés, de proposer que, si, sur la forme,
il y avait, donc, certaines difficultés à faire en sorte qu'il soit mis de
l'avant, qu'au moins, sur le fond, le ministre, donc, puisse y réfléchir avec son équipe. Nous avons eu l'occasion de
voir qu'il était bien entouré, donc, avec les légistes, mais les...
bien, tous les professionnels, donc, issus de son ministère et des autres, afin
d'aller, donc, dans cette poussée d'allègement réglementaire. Donc, je
l'enjoins, encore aujourd'hui, à réfléchir, donc, à la situation du timbrage en
particulier, à nous assurer que l'on puisse
enlever, donc, ce fardeau-là, qui a été vivement dénoncé par l'ensemble des
groupes de façon unanime. Je vois mon
collègue de Maurice-Richard présent, donc je suis certaine qu'il va parler,
donc, de la chasse au trésor que nous avons menée lors des consultations
particulières pour voir où se cache l'opposant à cette avancée en matière de timbrage. Mais je pense, donc, que,
dans ce projet de loi, donc dans cette mouture actuelle du projet de loi
n° 17, il aurait été judicieux
d'aller de l'avant, parce que je suis persuadée que l'ensemble des élus qui
s'intéressent à cette question, aussi
peu sexy soit-elle, se disent, donc, qu'il serait grand temps de permettre
d'enlever, donc, cette obligation considérée archaïque et peu... et
plutôt fastidieuse pour l'ensemble des gens de l'industrie.
Comme je l'ai
mentionné, ce n'était pas le seul amendement que nous avons déposé, M. le
Président. Donc, nous avons aussi eu
l'occasion de tenir un débat assez intéressant avec le ministre sur la
possibilité, donc, de vendre, donc, des bières, donc, de microbrasseries dans les marchés publics. Les
différentes organisations qui représentent les municipalités nous ont parlé de développement économique
régional et d'à quel point ces commerçants, donc, ces artisans même, je dirais,
plus que des commerçants, ces artisans
contribuent au tissu économique et social local, permettent d'attirer du
tourisme, du tourisme du terroir,
permettent de faire connaître les produits, nous assurent, donc, d'avoir une
route qui soit intéressante pour tous
ceux qui veulent comprendre, donc, la richesse dont nous disposons, donc, ici
au Québec, donc, pour fabriquer, donc,
ces différents types d'alcool. Et il aurait été pertinent que l'on puisse aller
de l'avant avec cette possibilité-là, comme c'est déjà le cas pour
d'autres produits qui sont alcoolisés, mais pas le cas, donc, pour la bière.
Donc, nous entendons et nous avons bien
accueilli, donc, les différents amendements, donc, qui permettaient à ces artisans, je le répète, donc, de pouvoir...
donc, d'élargir le régime d'exception, donc, qui leur permet, donc, pas juste,
donc, de vendre, donc, sur place pour
consommation sur place, mais également sur une terrasse qui leur appartient,
sur une, donc... ou à tout autre endroit. Donc, comme le dit si bien le
libellé du projet de loi... dans cette même perspective d'élargissement et dans cette même perspective, qu'il ne souhaite pas
faire en sorte que de la concurrence, de la concurrence déloyale, donc, de plus
grands fabricants, donc, puisse s'insérer dans les marchés publics, mais bien
de nous assurer que ceux qui sont...
donc, fabriquent, donc, des produits artisanaux, donc ceux qui font vivre notre
terroir bel et bien avec des produits locaux, puissent avoir, donc, un
marché, attirer ou aller, donc, à la rencontre, donc, d'un marché additionnel.
Donc, c'est
vraiment... Donc, c'était véritablement, donc, l'objectif de l'amendement que
nous avons déposé à cet égard. Le ministre, donc, nous a dit que, sur le fond,
sur le principe, donc, il partageait, donc, plusieurs des principes que
nous amenions ici, puis je pense que c'est un autre exemple des conversations
cordiales que nous avons menées lors de
l'étude détaillée du projet de loi, des conversations extrêmement
enrichissantes pour bonifier les éléments qui étaient à notre disposition pour
permettre un véritable allègement. Il s'agit d'une proposition qui venait
directement des groupes, qui était demandée et corroborée par les
municipalités, par les acteurs économiques locaux, mais, sur la forme, je
comprends qu'il y avait peut-être,
donc, certains angles morts. Mais, encore une fois, je réitère que, pour la
prochaine mouture du projet de loi,
étant donné la volonté du terrain, la volonté, donc, de tous ceux qui sont des
acteurs du milieu, d'aller de l'avant avec ce type de possibilité là, que, dans la version de l'année prochaine,
lorsque nous serons ici, M. le Président, l'an prochain, pour parler
encore une fois d'allègement réglementaire, que ces dispositions s'y
retrouvent.
• (11 heures) •
Parlant des
municipalités, où nous avons eu l'occasion de les entendre nous parler, M. le
Président, donc, de codes du
bâtiment, donc, les groupes qui se sont exprimés sur la question ont accueilli
très favorablement, tout comme nous, à l'opposition
officielle, donc, le fait, donc, d'en arriver avec un code unique minimal,
donc, auquel, donc, les municipalités, donc...
qu'elles pourront bonifier à leur guise, mais qu'à tout le moins on n'ait pas,
d'un côté de la rue, quelque chose, de l'autre
côté de la rue, quelque chose d'autre. C'est un casse-tête innommable pour tous
ceux qui oeuvrent sur le terrain. Donc, cet élément est accueilli
favorablement.
Ceci dit, nous avons eu un débat, des échanges,
je ne dirais pas corsés, M. le Président, mais des échanges vigoureux,
intéressants, enrichissants sur la question de la possibilité pour la RBQ, par
règlement, donc, de permettre, donc, les inspections par les municipalités. Les municipalités
souhaitent qu'en fait ce soit leur demande ou, à tout le moins, que les ressources puissent leur être transmises
afin que ce travail-là puisse se faire en collaboration. Je l'ai dit, donc,
tous les acteurs accueillent le
principe qui a été amené ici mais ont soulevé les angles morts, donc un angle
mort qui n'a pas été résolu par les
différents amendements qui ont été déposés par la suite de part et d'autre,
donc, de la Chambre, en commission parlementaire,
pour bonifier le projet de loi. Donc, puisqu'ils ont été soulevés, donc, avec
grande pertinence par les groupes, de
notre côté, M. le Président, donc, nous, nous les avons... nous les avons
réitérés, puisque ce type de modification là doit se faire main dans la main avec les acteurs qui
auront à les opérer. Donc, il s'agit d'un élément que nous avons... que nous
nous soumettons à votre attention alors que nous en sommes à la prise en
considération de ce projet de loi.
Donc, en terminant,
donc, M. le Président, donc, je remercie à mon tour, donc, toutes les équipes
qui nous ont soutenus dans nos
débats, donc, les groupes, encore une fois, qui se sont prononcés, qui nous ont
permis de mieux faire notre travail de législateurs, le ministre, le collègue,
donc, tous ceux qui ont permis aux échanges d'être absolument pertinents. Et je
vous dis, donc, à bientôt pour l'adoption du projet de loi. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Bourassa-Sauvé. Je reconnais maintenant M. le député de
Maurice-Richard.
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. C'est un projet de loi qui a énormément de côtés positifs. Nous, une
de nos approches sur les questions de l'efficacité
des appareils de l'État, évidemment, est une approche positive en soi. On
pense que ce n'est peut-être pas les bonnes choses qu'on demande aux
différentes institutions qui font affaire avec le gouvernement. On a déjà eu la chance de parler de modifications, dans
d'autres circonstances, qui permettraient à mieux avoir des politiques
qui sont mieux encadrées en matière de justice sociale et de climat, mais, en
soi, évidemment, ce qu'il y a dans ce projet de loi est une avancée.
Je vais
revenir, justement, sur la question des timbres sur les bouteilles d'alcool,
les bières, les spiritueux, les vins. Et
on a entendu des préoccupations sérieuses des microbrasseries, qui sont très
importantes pour la culture québécoise, pour les régions, pour l'économie
régionale, pour le tourisme et qui sont aux prises actuellement avec des
difficultés économiques réelles,
expliquer quel casse-tête ça représente pour elles et eux d'avoir à coller ce
fameux timbre sur chacune des bouteilles qui vont se retrouver dans les
restaurants et les bars. Il y avait aussi les représentants des restaurants et
des bars, qui, eux, représentent une
énorme partie de notre économie, qui expliquaient aussi quel casse-tête ça
représentait pour eux d'avoir à gérer ce timbre.
Il est à noter
qu'évidemment, à leur tour, ils sont aux prises avec des difficultés
économiques, qu'il y a même, pour beaucoup
d'entre eux, des dettes qu'ils ont accumulées du temps de la COVID et qui
maintenant, avec les augmentations du
taux d'intérêt, deviennent un fardeau, pour certains, absolument insurmontable.
En plus, ils sont aux prises avec des problèmes
de main-d'oeuvre, et on comprend que, autant et plus, évidemment, pour les
microbrasseries, mais aussi pour les personnes dans la restauration, ça
ne peut qu'apporter un plus... un travail en plus à faire pour...
A priori, on
a eu du mal à entendre quelqu'un dire du bien de cet excès de paperasse, un
petit autocollant à la fois, sachant
que ça fait déjà plus d'une décennie qu'il n'y a plus de
différence fiscale entre l'alcool qui se vend dans les bars ou les restaurants
et celui qui se vend à la SAQ, ou dans les épiceries, ou les dépanneurs. On a
eu, donc, beaucoup de mal à comprendre
pourquoi, surtout que les groupes qui sont venus nous dire à quel point c'était
négatif pour eux, l'Association des restaurateurs, la FCEI,
l'Association des microbrasseries, l'UPA, l'association des producteurs de
cidre du Québec, l'Association des
producteurs d'hydromel et des alcools de miel du Québec... bref, tous ces
représentants de la société civile, toutes
ces organisations sont venus nous expliquer à quel point c'était tout à fait
inutile, pour elles et eux, et qu'ils voulaient s'en débarrasser. Sachant aussi qu'il y a eu une motion adoptée à
l'unanimité, historiquement, qui voulait aussi se débarrasser...
Et donc la
question qui se posait, c'est : Mais pourquoi, d'abord, pourquoi? Et on a
deux hypothèses qui s'offrent à nous.
Le ministre a expliqué sa passion de se débarrasser des différentes... du
fardeau, si on veut, des formulaires et puis des processus qui peuvent être lourds, et puis on ne comprend pas
pourquoi sa passion se heurte à quelque chose d'aussi évident que se
débarrasser de ce timbre. Donc, il y a deux hypothèses possibles.
Il y en a
une, c'est que le timbre profite à des gens. Je veux dire, ça ne peut pas être
juste par amour du timbre qu'on le
garde. Et il profite à qui? Et c'est une vraie question. Il y a au moins un
groupe qui, malheureusement, n'a pas été entendu en commission parlementaire, qui sont les immenses brasseries qu'on a au
Québec, archimillionnaires, contrairement aux microbrasseries, qui, elles, ne voient pas d'inconvénient, évidemment, à
mettre ce timbre, pour deux raisons. La première, c'est que le processus est automatisé, à travers
une automatisation. Évidemment qu'il n'y a pas un être humain qui vient les
scotcher un par un, et donc ils n'ont pas le problème de main-d'oeuvre et de
coûts associés que les microbrasseries ont,
qui sont incapables, évidemment, de faire la même chose. Et, de l'autre, c'est
que ces grandes brasseries vendent leurs bières, en fait, plus cher
quand elles sont timbrées, pas parce que c'est la loi, mais c'est juste parce
qu'elles ont décidé que c'était une stratégie marketing, appuyée sur une
anomalie de notre fonctionnement. Alors, ça marche comment, M. le Président? Bien, c'est simple, ils arrivent,
ils vendent la bière plus chère, et puis, si on veut l'avoir à meilleur prix ou
si on veut avoir... Ils offrent toute une panoplie de petits services : le
petit frigidaire avec écrit «Molson» dessus, les parasols que vous avez probablement vus sur les terrasses,
et une demande d'exclusivité pour ne pas vendre... sur le menu, ne pas faire
apparaître les microbrasseries du Québec. Donc, s'il y a effectivement
quelqu'un qui en veut, de ces timbres, c'est bien ces grosses, ces
énormes compagnies.
Et
nous, à Québec solidaire, on a le parti pris des PME, on a le parti pris des
entrepreneurs qui ont un rêve, qui ont un
amour vers leurs produits qu'ils font et qui ont un amour vers leur région, qui
ont un amour vers leur rue dans laquelle ils se rassemblent, tous ces citoyennes et
citoyens, pour passer du bon temps dans leur microbrasserie. Et on ne pense pas
qu'on doit privilégier les intérêts des gros brasseurs qui... Parmi eux, il y a
des milliardaires, au Québec, donc des gens qui,
à titre personnel, ont accumulé plus de 1 milliard de dollars. Bien, on ne
pense pas que les intérêts de ces compagnies-là doivent passer avant. Donc, on ne peut que se décevoir, être très déçus
de ce que le gouvernement de la CAQ a fait, encore une fois, c'est-à-dire privilégier les puissants
et les gros face aux petites entreprises et aux PME qui sont aux prises avec
ces décisions politiques.
• (11 h 10) •
Un
autre groupe dont personne n'a parlé et qui, possiblement, profite... et je
pense que c'est important que ce soit dit au sein du salon bleu, de l'Assemblée
nationale, c'est les services de sécurité du Québec. Et, il semblerait, ce
qu'on entend dans les corridors,
c'est qu'ils ont une affection particulière envers ce timbre parce que ça leur
permet de rentrer dans les bars pour
vérifier ce qu'il y a, et donc pas pour le timbre, mais pour d'autres raisons,
qu'ils n'auraient pas pu faire autrement. On pense que c'est désolant, c'est désolant de faire vivre cette
pression sur les microbrasseries et sur les restaurateurs, sur les petits
producteurs de vin du Québec et que... sous prétexte qu'on n'est pas capables
d'être un minimum inventif, et trouver
une solution pour que la SQ fasse bien son travail et puisse nous permettre de
vivre en sécurité, et puis s'assurer qu'il n'y a pas de criminalité dans
les restaurants et bars.
Une
solution simple aurait été probablement de décider qu'en dessous d'une certaine
quantité produite, bien, le timbre ne
s'appliquerait pas, par exemple, tout simplement. Ça permettrait de régler le
problème de la SQ momentanément, parce
que c'est comme un... excusez l'anglicisme, c'est un «work-around», là. À un
moment, il va falloir quand même avoir des
règlements qui permettent de répondre à des objectifs précis, et ça permettrait
aussi de ne pas faire vivre ce qu'on fait vivre aux petites PME du
Québec.
Ça
fait que, dans ce cadre-là, nous, on a redéposé... on donne une dernière
chance, on espère, au gouvernement, une main tendue pour qu'il écoute toutes ces personnes qui sont venues nous
dire... toutes sans exception, qui sont venues nous dire, en commission, à quel point c'était une
mauvaise idée de faire vivre ce timbre, et de choisir le camp des petits
entrepreneurs, des microbrasseries, des régions, de la politique touristique et
non pas celle des multinationales. Merci, M. le Président. Et on espère qu'il y
aura de l'écoute en ce sens.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Maurice-Richard. Y a-t-il d'autres interventions? Il n'y
en a pas.
Mise aux voix de l'amendement
Alors, tout d'abord,
je mets... l'amendement proposé par M. le député de Maurice Richard est-il
adopté?
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Rejeté.
Mise aux voix du rapport
Alors, le rapport de
la Commission de l'économie et du travail portant sur le projet de loi
n° 34, Loi visant à moderniser la
profession notariale... Non, ce n'est pas ça du tout. Il y a une petite erreur
dans mon DDLS, hein? Alors, le rapport de la Commission de l'économie et
du travail portant sur le projet de loi n° 17 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, M.
le Président. Je vous demanderais de bien vouloir suspendre nos travaux
jusqu'à 13 h 40, s'il vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, est-ce que la motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, je suspends donc nos travaux jusqu'à
13 h 40.
(Suspension de la séance à
11 h 13)
(Reprise à 13 h 41)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
bonjour à toutes, bonjour à tous. Prenez place, nous allons poursuivre
nos travaux.
Affaires
courantes
Déclarations de députés
Nous sommes rendus à la rubrique Déclarations
des députés. Et, pour commencer, j'accueille maintenant et je reconnais le
député de Saint-Jean.
Rendre hommage à M. Réal
Fortin
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : M. le Président,
permettez-moi de commencer par saluer, dans nos tribunes, M. Réal Fortin, à qui
j'ai décerné, dimanche, la Médaille du député de l'Assemblée nationale.
Ça se passait au Musée du Haut-Richelieu, parce
que M. Fortin faisait partie du tout petit comité autoproclamé, il y a un peu plus de 40 ans, qui, au bout de
deux ans de réunions, et de discussions, et de beaucoup d'efforts, et de
concertation, et d'organisation, a mis au monde, en 1979, notre musée
régional.
Professeur,
bâtisseur, auteur et Patriote de l'année chez nous en 2010, Réal Fortin a, de
l'avis de tous, donné ses lettres de
noblesse à notre histoire, celle du Haut-Richelieu, une histoire riche, mais
qui était mal connue et qu'il a largement contribué à documenter et à vulgariser. Pour citer une de ses complices,
l'histoire de notre région n'aura jamais eu de voix aussi éloquente.
M. Réal
Fortin, je suis fier de vous avoir remis, au nom de tous vos concitoyens du
comté de Saint-Jean, la Médaille du député de l'Assemblée nationale.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Saint-Jean. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Souligner la Semaine nationale
des éducatrices
et des éducateurs de la petite enfance
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Le Québec a construit, dans les 25 dernières années, un réseau
qui fait notre fierté, le réseau de la petite enfance. Notre modèle québécois
fait, d'ailleurs, l'envie de plusieurs.
En cette
Semaine nationale des éducatrices et éducateurs de la petite enfance, je me
tourne vers vous, le coeur du réseau, pour dire merci.
Merci d'être là
pour les tout-petits, de leur faire découvrir le monde, de leur apprendre à
partager, à être patients, à écouter, à s'exprimer, de développer leur
potentiel et travailler leurs défis, d'être souvent les premiers à lever le
drapeau quand leur développement ne se
déroule pas comme prévu, comme vous l'avez fait pour mes enfants. Merci d'être
là pour les parents, de prendre soin de leurs enfants, de les accompagner dans
leur rôle de parent, de leur donner de précieux conseils, d'être des partenaires
pour le développement de leurs enfants, de les accompagner et les soutenir
quand ils ont besoin, comme vous l'avez fait avec mes enfants.
Cette année,
le thème de la semaine nationale est Un métier au coeur de l'extraordinaire,
mais je dirais surtout que c'est la semaine des gens avec un coeur
extraordinaire. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Et je cède maintenant la parole à M. le député de
Nicolet-Bécancour.
Rendre hommage à M. Marc Rochette
M. Donald Martel
M. Martel : M.
le Président, Marc Rochette est un journaliste chevronné qui célébrera, l'an
prochain, 40 ans de carrière.
On le
retrouve d'abord à l'emploi du journal L'Écho à La Tuque, sa ville
natale. Il poursuit ensuite sa carrière au Nouvelliste. Marc y
acquiert, au fil des ans, une expertise approfondie des questions politiques et
économiques, une expertise qui
s'étend non seulement à la Mauricie, mais aussi au territoire de
Nicolet-Bécancour. Je peux en témoigner personnellement, puisque je
côtoie cet excellent communicateur depuis fort longtemps.
Le
25 août dernier, Marc Rochette a saisi l'occasion qui se présentait de
prendre sa retraite du Nouvelliste, mais, comme il se dit encore très jeune à 61 ans, je suis assez d'accord,
il se dit toujours prêt à relever d'autres défis professionnels.
Je rends donc
hommage à Marc Rochette pour toutes ces années passées au service de sa
profession au sein de sa collectivité. Merci, Marc. Bonne fête, Michaël!
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Nicolet-Bécancour. Et je
cède maintenant la parole à M. le député de Maurice-Richard.
Exprimer de la solidarité et du soutien envers les civils
palestiniens
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : M. le Président, je dédie
ce poème de Damas aux puissants d'ici et d'ailleurs complices des massacres
en cours en Palestine.
«J'ai l'impression
d'être ridicule
Dans leurs souliers
Dans leurs smoking
Dans leur plastron
Dans leur faux-col
Dans leur monocle
Dans leur melon.
«[...]J'ai
l'impression d'être ridicule
Dans leurs salons
Dans leurs manières
Dans leurs courbettes
Dans leur multiple
besoin de singeries
J'ai l'impression
d'être ridicule
Avec tout ce qu'ils
racontent
Jusqu'à ce qu'ils
vous servent l'après-midi
Un peu d'eau chaude
Et des gâteaux
enrhumés
J'ai l'impression
d'être ridicule
Avec les théories
qu'ils assaisonnent
Au goût de leurs
besoins
De leurs passions
De leurs instincts
ouverts la nuit
En forme de
paillasson.
«J'ai l'impression
d'être ridicule
Parmi eux complice
Parmi eux souteneur
Parmi eux égorgeur
Les mains
effroyablement rouges
Du sang de leur
ci-vi-li-sa-tion.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Maurice-Richard. La parole
revient maintenant à M. le député de Mégantic.
Souligner
le 40e anniversaire de l'organisme
La Bouée régionale Lac-Mégantic inc.
M.
François Jacques
M. Jacques : Merci, M. le Président,
je souhaite aujourd'hui rendre hommage à La Bouée, une maison d'hébergement
pour femmes victimes de violence conjugale et de leurs enfants.
Il
y a 40 ans aujourd'hui même, le 24 octobre 1983, cette organisation a
vu le jour, lançant ainsi une mission qui allait changer et sauver des
vies. Pendant ces quatre décennies, La Bouée a hébergé, écouté, soutenu,
accompagné et sensibilisé, offrant un
soutien crucial à plus de 2 000 personnes. L'écoute attentive des
équipes de La Bouée, au fil des années, a réellement fait la différence.
Je
tiens à exprimer ma profonde gratitude envers toute cette équipe de femmes
engagées, compétentes et dévouées, ainsi
que saluer celles qui sont les fondatrices de cette maison, que j'ai eu le
privilège de rencontrer samedi dernier lors du gala du 40e anniversaire. Je tiens à remercier toutes ces femmes au
service de la population du Granit depuis 40 ans. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Mégantic. La parole revient maintenant à Mme la députée
de Chomedey.
Rendre
hommage à M. Sarkis Yeretsian
Mme Sona
Lakhoyan Olivier
Mme Lakhoyan
Olivier : Merci, M. le Président. Nous sommes choyés de
pouvoir compter, dans notre société québécoise,
un grand nombre de personnes et de professionnels qui se démarquent et
contribuent à ce que nous ayons accès à une meilleure qualité de vie en
tant qu'êtres humains.
J'ai eu le grand privilège de
rencontrer un résident lavallois qui se distingue, le Dr Sarkis Yeretsian, et
d'apprendre sur son parcours en tant
que médecin, chirurgien, scientifique, recherchiste auprès de l'École
polytechnique de l'Université de Montréal, où l'un de ses projets en hydrogène
liquide à zéro degré permettrait aux patients ayant des troubles
gastro-intestinaux de pouvoir avoir accès à des techniques chirurgicales
plus effectives.
En
tant que chercheur rigoureux, c'est depuis 1995 qu'il se dévoue auprès de la
société américaine des chirurgiens gastro-intestinaux endoscopiques, qui se
donne pour objectif d'innover, d'éduquer et de collaborer afin d'améliorer
les soins aux patients, ce que Dr Yeretsian fait depuis 1971, alors qu'il
obtient son doctorat en médecine.
Je
tiens à féliciter le Dr Yeretsian pour son dévouement et surtout le remercier,
car il est une inspiration pour tous ceux qui le connaissent. Merci, M.
le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
Merci, Mme la députée. Je profite pour rappeler à tous les collègues que les déclarations sont bien d'une durée d'une
minute. Merci de respecter le temps imparti pour les déclarations. Et je
reconnais maintenant M. le député de Lac-Saint-Jean.
Rendre
hommage à Mme Alisson Gobeil
M. Éric
Girard
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : M. le
Président, j'aimerais souligner la présence, dans nos tribunes, de
Mme Alisson Gobeil, une athlète de mon comté, une athlète d'exception.
Alisson est
détentrice de 11 records canadiens en natation. Récemment, elle a obtenu
son brevet international, ce qui la qualifie
pour les Jeux panaméricains qui se dérouleront en novembre au Chili. Grâce à
cette performance, Alisson est considérée comme une athlète espoir pour
les Jeux paralympiques de Paris en 2024.
Allison incarne la détermination. Avec son diagnostic
d'ataxie de Charlevoix-Saguenay, elle n'était pas supposée apprendre à nager et
encore moins performer à un tel niveau. Elle incarne le dépassement de soi.
Elle montre à tout le monde qu'on peut atteindre nos rêves malgré les embûches,
malgré les pronostics défavorables, malgré la maladie.
Alisson,
tu as toutes les raisons d'être fière de toi et de ton parcours. Notre région
va continuer de suivre tes exploits, mais, pour moi, tu es déjà un
Bleuet en or. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Lac-Saint-Jean. Et la
parole revient maintenant à M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Souligner
la Semaine nationale des éducatrices et
des éducateurs de la petite enfance
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau : Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, j'aimerais rendre hommage à nos éducatrices et éducateurs à la
petite enfance, ces personnes qui, aussi dévouées qu'essentielles, pratiquent
un métier au coeur de l'extraordinaire. C'est d'ailleurs sous ce thème que se déroule la Semaine nationale des
éducatrices et éducateurs de la petite enfance, jusqu'au
29 octobre.
Pour
nos enfants, le personnel éducateur en installation ainsi que les responsables
d'un service de garde en milieu familial
accomplissent un travail précieux pour le Québec d'aujourd'hui et de demain,
avec professionnalisme et compétence.
Les
éducatrices et éducateurs favorisent le développement de nos tout-petits. Ils
veillent à leur santé, leur sécurité, leur
bien-être, ils stimulent leur curiosité, la sociabilité, la soif d'apprendre de
la génération montante. Leurs défis, ce sont nos défis. Leur succès
rejaillit sur toute la société pour des années à venir.
Collectivement,
prenons le temps de les remercier et de souligner leur travail et leur
engagement de tous les jours. Alors, au millier d'éducatrices et
d'éducateurs à la petite enfance, une bonne semaine.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député des Îles-de-la-Madeleine. La
parole revient maintenant à M. le député de Côte-du-Sud.
Souligner
la remise de médailles à des citoyens
de la circonscription de Côte-du-Sud
M. Mathieu
Rivest
M. Rivest : Merci, M. le Président.
Le 13 octobre dernier, j'ai organisé un événement afin de faire le bilan
de ma première année et aussi de reconnaître des actions importantes
pour des gens qui ont façonné la personne que je suis devenue aujourd'hui et
qui ont participé à mon cheminement professionnel.
J'ai
donc procédé, lors de cet événement, à la remise de quatre médailles de
députés, ainsi que d'une reconnaissance : Simon-Pierre Paré, pour
ses actions philanthropiques en Côte-du-Sud; Victor Pelletier, pour sa
créativité musicale en symbiose avec le
Kamouraska; Martin Maurais, pour sa présence artistique à travers le temps; la
COFEC, pour leur engagement au
rayonnement de la culture en Côte-du-Sud; et, finalement, M. Guy Bélanger, pour
l'impact extraordinaire qu'il a eu par sa musique qui a voyagé à travers
le monde.
J'aimerais souligner, d'ailleurs, la
présence de Louise Fortin, François Garon et Kim Boulet, de la COFEC, ainsi que
de l'excellent musicien Martin Maurais, ici, en tribune. Vous avez tous mon
très grand respect, vous qui participez à l'apport de notre identité
culturelle.
La Côte-du-Sud, M. le
Président, c'est créer, dynamiser et soutenir. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée de Laporte.
Souligner
le 30e anniversaire de l'organisme Parrainage civique Champlain
Mme Isabelle
Poulet
Mme Poulet : Merci, M. le Président.
Je désire souligner le 30e anniversaire du Parrainage civique Champlain.
Cet organisme de ma circonscription
permet de favoriser l'intégration et la participation sociale des personnes
vivant avec une déficience
intellectuelle, une déficience physique, un trouble du spectre de l'autisme ou
une problématique de santé mentale par le biais de jumelages d'amitié
avec un bénévole.
J'étais
présente lors des célébrations de ce 30e anniversaire. J'ai eu la chance
de rencontrer des gens qui bénéficient de
leurs services, ainsi que des bénévoles. J'ai pu constater, encore une fois,
l'impact direct et majeur de leur mission sur la vie des gens. Le lien d'amitié
qui émerge d'un jumelage a le potentiel de changer le quotidien d'une personne
ayant une limitation.
Je
tiens à remercier tous ceux et celles qui se sont impliqués dans le Parrainage
civique Champlain depuis le début, notamment
ses membres fondateurs, Michel Beaumont, Robert Leclerc, Denise Roy, Monique
Charron, Lise Chabot et Lise Leclerc.
Partageons le plaisir
d'être bénévole. Félicitations au Parrainage civique Champlain!
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Au tour, maintenant, de
Mme la députée de Hull.
Féliciter
M. Gilles Bilodeau et Mme Gisèle Bisson,
lauréats du Prix du Mérite communautaire
Mme Suzanne
Tremblay
Mme Tremblay : M. le Président, je
souhaite rendre hommage à deux citoyens exceptionnels qui se sont démarqués par leur engagement sincère et durable.
Il s'agit de Mme Gisèle Bisson, présidente de l'Académie des retraités de
l'Outaouais, et de M. Gilles Bilodeau, président émérite de la Corporation
des aînés de la cabane en bois rond.
Grâce
à leur leadership, les deux organismes ont connu un véritable essor. Tous
peuvent constater le dynamisme et le rayonnement qu'ils ont apportés à
l'ARO et à la Corpo. Le travail de ces deux bénévoles hors pair a aussi
contribué à briser l'isolement chez nos
aînés en donnant à ceux-ci de multiples occasions de se réunir, de socialiser
et de demeurer actifs.
Pour l'ensemble de
leur contribution, on leur a décerné le Prix du Mérite communautaire de la
fondation des aînés de l'Outaouais, une décoration pleinement méritée et qui
témoigne de l'impact qu'a eu leur implication au fil des années. C'est toujours avec passion, dévouement et grande générosité
que Mme Bisson et M. Bilodeau se sont investis dans les
missions respectives de leurs organismes.
Merci à vous deux
pour votre bienveillance et votre grand coeur. Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Hull. Et je reconnais M.
le député de Taillon.
Souligner
le succès de la Nuit des sans-abri
M.
Lionel Carmant
M. Carmant :
Merci, M. le Président. La Nuit des sans-abri se tenait vendredi dans une
cinquantaine de villes partout au Québec. De mon côté, j'ai participé à
l'édition montréalaise et j'ai marché sur la rue Sainte-Catherine avec
plusieurs autres élus de tous les paliers de gouvernement.
L'édition
de cette année était un peu spéciale, alors que le Québec traverse une crise de
l'itinérance. Le phénomène est en hausse partout, même loin des grands centres,
là où ça n'existait pas avant. La Nuit des sans-abri est alors une
occasion d'autant plus spéciale de
démystifier les réalités autour de l'itinérance et de déconstruire les
préjugés. Si l'itinérance gagne du
terrain, nous avons tous le devoir de s'allier devant elle, tous ensemble, pour
renverser la tendance et éviter ce que l'on voit dans d'autres grandes
villes d'Amérique.
Je
tiens à souligner l'immense travail des partenaires municipaux et
communautaires sur le terrain qui tendent la main à ces personnes vulnérables
pour les aider à se relever. Merci à tous ceux et celles qui ont contribué à
faire de cette dernière édition un succès partout au Québec. Merci, M.
le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Taillon. Voilà qui met fin à la rubrique Déclarations de
députés.
Nous allons suspendre
les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 56)
(Reprise à 14 h 05)
La Présidente : Bonjour, tout le
monde. Bienvenue chez vous. Le parlement du Québec, c'est votre maison.
Messieurs dames les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir. Et le
petit bébé, il est tellement sage, en haut, votre petit bébé.
Présence d'une délégation de
parlementaires du Massachusetts présidée
par le président pro tempore du Sénat, M. William N. Brownsburger
J'ai le
plaisir de souligner aujourd'hui la présence, dans les tribunes, d'une
délégation de parlementaires du Massachusetts à l'occasion de la sixième session de l'Association parlementaire
Québec-Massachusetts, dirigée par le président pro tempore du Sénat,
M. William Brownsburger.
Nous allons poursuivre les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente,
je vous demanderais d'appeler l'article b.
Projet de loi n° 596
La Présidente : À l'article b du
feuilleton, Mme la députée des Mille-Îles présente le projet de loi n° 596, Loi modifiant
principalement la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme afin de permettre aux
municipalités d'adopter un règlement relatif
au zonage différencié visant à accroître et à pérenniser l'offre de logements
sociaux ou abordables. Mme la
députée.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci,
Mme la Présidente. Alors, c'est un grand plaisir pour moi de déposer ce projet
de loi, qui modifie principalement la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme afin
de favoriser le développement de logements sociaux ou abordables
pérennes. Il établit, pour ce faire, divers mécanismes de mise en oeuvre.
D'abord, le
projet de loi érige en finalité de la planification territoriale le
développement d'une offre de logements sociaux ou abordables pérennes.
Certains aspects de cette finalité doivent être considérés dans les plans
métropolitains d'aménagement et de
développement, les schémas d'aménagement et de développement, les plans
d'urbanisme et les plans particuliers d'urbanisme.
Ensuite, le
projet de loi permet au conseil d'une municipalité dotée d'un comité
consultatif d'urbanisme d'adopter un
règlement relatif au zonage différencié. Avec ce type de règlement, les
municipalités peuvent édicter des normes de zonage différencié, y
compris en matière de densité du sol, pour des projets de construction de
logements sociaux ou abordables pérennes.
Pour être admissibles, ces projets doivent être gérés par un office
d'habitation, par une coopérative d'habitation ou par une entreprise
d'économie sociale.
En outre,
comme mesure transitoire, le projet de loi permet au conseil d'une
municipalité, s'il n'a pas adopté de règlement
relatif au zonage différencié dans les deux ans suivant la date de la sanction
du projet de loi, de déroger à ses règlements d'urbanisme afin de
favoriser les projets de construction de logements sociaux ou abordables
pérennes.
Finalement,
le projet de loi modifie la Loi sur les compagnies et la Loi sur les
coopératives pour astreindre à des obligations certaines des personnes
ayant bénéficié d'un zonage différencié ou d'une dérogation.
C'est très technique, Mme la Présidente. Merci.
La
Présidente : Est-ce que... Vous demeurez debout, M. le leader
adjoint? Avez-vous une... Non? Bien, vous auriez pu me poser une
question ou quelque chose.
Alors, est-ce que l'Assemblée accepte d'être
saisie de ce projet de loi?
M. Derraji : ...
La Présidente : Alors, c'est votre
droit. Alors, je croyais bien vous voir vous lever pour ce motif. Donc, vote
électronique demandé. La période de vote est maintenant...
Une voix : ...
Mise aux voix
La
Présidente : On a tout le monde? La période de vote est
maintenant ouverte, et je vous ferai signe lorsqu'elle sera terminée. À
vos votes.
Alors, voilà, la période de vote est maintenant
terminée. M. le secrétaire général.
Le Secrétaire : Pour :
107
Contre : 0
Abstentions : 0
La Présidente : Vous voulez rajouter
quelque chose, M. le leader de l'opposition officielle? Oui, brièvement. Je
vous écoute.
M. Derraji : Mme la Présidente,
le premier ministre nous demande souvent des solutions. Le Québec fait face à une réelle crise du logement. Sur la table, une
très bonne proposition de ma collègue. J'espère qu'il va prendre le temps
de lire le projet de loi. Et je demande au
leader du gouvernement... je demande au leader du gouvernement de l'ouverture
pour étudier le projet de loi de ma collègue.
La Présidente : Voilà, c'est
entendu.
Dépôt de documents
Maintenant, nous allons poursuivre à la rubrique
Dépôt de documents. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bonjour, Mme la Présidente. Je dépose les réponses du gouvernement aux
pétitions déposées en Chambre le 25 mai
2023 par la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, le 7 juin 2023 par le député Laviolette—Saint-Maurice
et le 13 septembre par le député de Camille-Laurin. Merci.
• (14 h 10) •
La Présidente : Ces documents sont
déposés.
Pour ma part, je dépose les décisions du Bureau
de l'Assemblée nationale.
Et j'ai reçu le préavis d'une motion qui sera
inscrite dans le feuilleton de demain aux affaires inscrites par les députés de
l'opposition. Conformément à l'article 97.1 du règlement, je dépose copie
du texte de ce préavis.
Dépôt de rapports de
commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
et député de Marquette.
Consultations particulières
sur le projet de loi n° 28
M.
Ciccone : Mme la Présidente, je dépose le rapport de la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles qui, le 19 octobre
2023, a tenu des auditions publiques dans le cadre des consultations
particulières sur le projet de loi n° 28, Loi modifiant la Loi sur la mise en marché des produits agricoles,
alimentaires et de la pêche et la Loi sur les producteurs agricoles.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Ce rapport est
déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député
de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Réviser les seuils
d'immigration en regroupement familial
M.
Cliche-Rivard : Merci, Mme la Présidente. Je dépose l'extrait
d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
2 599 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que 36 800 personnes visant à obtenir la résidence permanente au
Québec en matière de réunification familiale étaient en attente du
traitement de leur demande en mai 2023;
«Considérant que le ministère de l'Immigration,
de la Francisation et de l'Intégration vise un seuil annuel de
10 600 personnes admises dans cette catégorie pour 2023 et de
10 400 [personnes] pour 2024‑2027;
«Considérant
que ces seuils causent des délais excessifs, qu'ils ont des impacts importants
sur les liens familiaux et qu'ils ont des conséquences néfastes sur la
vie quotidienne des personnes impliquées, incluant des enfants;
«Considérant
que la famille est un élément naturel et fondamental de la société québécoise
et que l'amour et les relations familiales ne connaissent pas de
frontière;
«Considérant que ces couples et familles seront
éventuellement acceptés comme résidents permanents et qu'il est donc inutile et
contre-productif de retarder indûment leur réunification;
«Considérant
que les délais excessifs retardent la francisation de ces futurs résidents
permanents, ainsi que la scolarité de ces enfants et l'intégration de la
famille au Québec;
«Considérant
qu'en conséquence de ces seuils, les dossiers de regroupement familial du
Québec subissent des délais de traitement deux fois plus longs que ceux
du reste du Canada;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec de :
«Fixer
un seuil pour 2024-2027 permettant que soient traitées en 12 mois ou moins
les demandes de regroupement familial;
«Modifier le seuil
actuel pour permettre de rattraper les arriérés d'ici la fin 2023 lorsque [le]
délai d'attente dépasse les 12 mois.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses
orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit ou
de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous en sommes
maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Création
de places en service de garde
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, on le voit tous les jours, le gouvernement est incapable de
livrer les services essentiels auxquels la
population est en droit de s'attendre. Le coût de la vie est un défi énorme
pour toutes les Québécoises et
Québécois. Beaucoup de citoyens vivent de paie en paie, particulièrement,
imaginez, Mme la Présidente, une famille qui n'aurait pas de place en service de garde et l'un des parents qui
devrait mettre en veilleuse sa carrière, mettre en veilleuse son gagne-pain. C'est l'exemple qu'a donné LeJournal de Québec cette fin de semaine, samedi, lorsque, notamment, il a
fait état d'une famille de
Saint-Amable, en Montérégie : quatre enfants, un bébé de 18 mois, un
garçon de trois ans. La mère, Manon
Royer, dit, et je la cite : «Je devrais être au travail, mais il n'y a pas
de place pour mes enfants[...]. Avec un seul salaire, je peux vous dire
que les temps sont difficiles.» Fin de la citation.
Des familles, et
c'est ce que fait... et c'est ce à quoi fait état LeJournal de
Québec, des familles en sont réduites à avoir recours aux banques
alimentaires et même, dans certains cas, décider de ne pas pouvoir acheter de
médicaments.
C'était
un engagement clair de la CAQ, il y a plus de cinq ans, en 2018, d'éliminer la
liste d'attente pour les services de garde. C'est un échec. Aujourd'hui,
c'est 81 000 enfants qui sont sur la liste d'attente.
On
a proposé, au Parti libéral du Québec, de prolonger de six mois le RQAP, Régime
québécois d'assurance parentale, pour celles et ceux qui n'ont pas de
place. Le gouvernement refuse toujours.
Encore une fois, que
vaut la parole du premier ministre?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, je suis surpris, je n'ai pas entendu le chef
de l'opposition officielle nous parler du 15 ans libéral qu'on a vécu, 15 années durant lesquelles il
n'y a eu à peu près aucune création de places en garderie, en tout cas en CPE.
Et, depuis qu'on a lancé le Grand chantier, il y a 11 500 places qui
ont été créées.
Donc,
Mme la Présidente, oui, il reste encore des places à créer. Ma collègue
ministre de la Famille travaille très fort. On est en train de regarder les
moyens d'accélérer la construction. On a mis en place aussi des formations
accélérées pour les éducatrices en garderie. On a augmenté les salaires des
éducatrices en garderie de 18 %. C'était la première fois dans
l'histoire du Québec qu'on faisait des augmentations de salaire différenciées.
Donc,
Mme la Présidente, oui, tout n'est pas parfait, mais au moins, depuis cinq ans,
on voit que les choses s'améliorent, contrairement à ce qu'on avait vu
pendant 15 ans.
La
Présidente : Première complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, on est loin de demander au premier ministre d'être parfait, là,
on demande juste de respecter sa parole.
Quand il a promis, en 2018, d'éliminer la liste d'attente, qu'elle passe de
50 000 à 81 000, c'est là où on lui fait le reproche, où on
lui demande : Que vaut la parole du premier ministre?
La présidente de
l'organisme Ma Place au travail dit, et je la cite : «On a littéralement
sacrifié une génération de nouvelles
familles. [...]les familles qui en arrachent présentement auront passé les
années de la petite enfance à s'appauvrir.»
Pour ces familles,
Mme la Présidente, le premier ministre, que vaut sa parole?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M.
Legault : Bien, Mme la Présidente, je pense qu'on a un
exemple parfait de l'exagération du chef de l'opposition officielle. Selon la
liste, là, bien calculée, il y a aujourd'hui 35 000 familles qui attendent
pour des places en garderie. Le chef
du Parti libéral du Québec vient de nous parler de 81 000. Est-ce qu'il
faut être assez déconnecté pour se tromper du simple au double?
Donc, Mme la
Présidente, je le répète, on a créé 11 500 places. On continue de le
faire. Oui, il en manque encore 35 000. On a un suivi qui est fait
à peu près à chaque jour.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Mme la Présidente, le premier ministre dit qu'on
est déconnectés. Allons voir le test de qui qui est le plus déconnecté, je
l'ai, son tableau de bord : il y a 35 500 places qui sont échues — échues — depuis
le 31 mai 2023 puis un
45 000 qui sont demandées depuis le 31 mai 2023. Ça fait six mois. Il
y a 81 000 enfants sur la liste d'attente. Et, déconnecté, qu'il aille dire ça à Marianne, des Îles-de-la-Madeleine, qui dit : «Encore une autre année à mettre de côté ma
carrière et ma vie personnelle.» Elle est sur la liste d'attente depuis 2019.
Elle est-tu déconnectée, elle?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, on a, de toute
évidence, une façon différente de regarder le nombre de places qu'il manque. Ce qu'il est important de dire, Mme la
Présidente, c'est qu'aujourd'hui il manque 35 000 places, là. Il y a des
parents qui seraient prêts,
aujourd'hui, à envoyer 35 000 enfants dans les garderies. Par contre, il y
a des parents qui prévoient, dans les
prochaines années, être obligés d'envoyer 45 000 personnes de plus. Mais
ce qu'il faut comprendre, c'est, au fur et à mesure que ces enfants-là
vont être prêts à venir en garderie, il y en a qui vont quitter la garderie.
Donc, le bon chiffre, c'est 35 000.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, on vit une crise des places en service de garde sans précédent.
Et il est là, le problème, quand le
premier ministre nie encore la crise des places en service de garde, comme,
soit dit en passant, il a nié la
crise en habitation, il a nié la crise de la pénurie de main-d'oeuvre. Qu'il
aille donc dire à Fayi, de Montréal... qui, sur le site Facebook de Ma Place au travail, dit : «J'ai dû refuser des
assignations de technicienne en éducation spécialisée pour la rentrée
scolaire puisque je n'ai pas de milieu de garde. Je suis sur la liste d'attente
depuis janvier 2021.»
Que vaut la parole du premier ministre?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui. Il ne faut pas être gêné, Mme la Présidente.
Rappelons-nous que, lorsque le Parti
libéral était au gouvernement, ils ont mis en place une taxe,
donc les parents de la classe moyenne devaient payer plus, première chose.
Deuxième
chose, les seules places qui ont été créées par les libéraux, c'est des places
non subventionnées. Il ne faut pas être gêné pour venir, aujourd'hui,
prétendre qu'il manque 80 000 places alors qu'il en manque 35 000.
• (14 h 20) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais la députée de Mille-Îles.
Mesures pour favoriser l'accès
à la propriété
Mme Virginie Dufour
Mme
Dufour : Merci, Mme la Présidente. J'écoute le premier
ministre et je me demande : Est-il vraiment conscient de l'impact
du coût de la vie, du manque de places en garderie, du manque de logements pour
la vie des jeunes familles au Québec?
Mettez-vous dans la peau, là, de ceux qui ont suivi tous les conseils :
ils sont allés à l'école, ils se sont trouvé un emploi, ils n'ont pas
trop de dettes puis ils ont commencé à mettre de l'argent de côté pour devenir
propriétaires. Malgré tous leurs efforts, ce
rêve-là, il est devenu inatteignable, et avec raison, parce qu'aujourd'hui, là,
ça prend plus de 180 000 $
par année pour pouvoir s'acheter une maison moyenne de la région
métropolitaine, et ça, c'est avec une mise de fonds de plus de 100 000 $. Les jeunes couples, là, font aussi
face à des hausses de loyer importantes, ce qui rend l'accumulation d'une mise de fonds comme ça
impossible. Et, pendant qu'ils reportent leur projet de devenir propriétaires,
bien, les prix de vente, eux autres, ils augmentent plus rapidement que leurs
salaires.
Mme
la Présidente, j'avais hâte d'étudier le projet de loi de la ministre, même
s'il est brouillon, mais je lui demande aujourd'hui quel est son plan
pour réaliser le rêve des jeunes couples qui veulent devenir propriétaires.
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Oui,
Mme la Présidente, merci. Bien, d'abord, je vais inviter les oppositions à
collaborer, justement, à l'étude de ce projet de loi là, être mode collaboratif
et positif, parce qu'il y a des mesures qui sont importantes, justement, pour
protéger les Québécois, et il y en aura de nouvelles, aussi, qui s'ajouteront à
ça pour qu'on crée un contexte qui est favorable, au Québec, puis qu'on aide
les gens qui ont de la difficulté, justement, à se loger.
Maintenant,
bon, bien, l'opposition, là, soudainement, se préoccupe d'habitation. Pendant
15 ans, Mme la Présidente, ils
ne s'en sont pas préoccupés. Alors, on a une tempête parfaite, des oppositions
qui n'ont pas été à la hauteur et là des taux d'intérêt, des coûts de
matériaux qui sont importants et une pénurie de main-d'oeuvre.
Ceci
dit, on a agi puis on n'a pas attendu que les oppositions posent des questions,
Mme la Présidente. On a une entente
avec les fonds fiscalisés, dont le Fondaction, qui s'adressent spécifiquement,
Mme la Présidente, aux jeunes familles, aux individus qui veulent
devenir propriétaires, d'une manière innovante, justement, on est sortis de la
boîte, et ça leur permettra de devenir propriétaires à coût moindre, Mme la
Présidente. Donc, ces unités-là sont déjà en cours.
La Présidente :
Première complémentaire. On a
écouté la question, on veut écouter la deuxième question, mais on écoute
aussi les réponses. On vous écoute.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour :
Moi, j'étais prête à travailler, la semaine dernière, sur le projet de loi.
Alors,
prenons un autre exemple, un couple qui gagne, tous les deux, le salaire moyen
du... au Québec, là, c'est un revenu familial d'environ 110 000 $ par
année. Avez-vous une idée de la mise de fonds qu'ils devraient mettre,
aujourd'hui, pour pouvoir s'offrir
une propriété de 400 000 $? 400 000 $, là, c'est ce que ça
coûte, aujourd'hui, un quatre et demie. Ce n'est pas 20 000 $ comme moi j'ai mis sur ma première maison,
non, ils vont devoir en mettre 95 000 $. C'est un montant
impossible avec un tel salaire.
La CAQ a-t-elle
abandonné les jeunes familles de la classe moyenne?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : ...Mme la Présidente.
Bien, écoutez, moi, je ne répéterai pas ce qui se dit en commission, là,
mais le Parti libéral n'était pas tout à
fait prêt, justement, la semaine dernière. Alors, c'est parfait. Jeudi, ils
vont être prêts à avancer avec les autres amendements qui seront
déposés, Mme la Présidente.
Ensuite, on continue
de travailler. Je répète, les fonds fiscalisés nous aident à sortir davantage
de logements, de les sortir de manière plus
efficace. C'est notre gouvernement, Mme la Présidente, qui a décidé de sortir
de la boîte, de ne pas rester pris avec les vieux programmes qui
n'étaient pas efficaces puis qui n'amenaient aucune performance dans l'écosystème. On est arrivés avec des nouveaux
outils. Et on continue de travailler sur des nouvelles solutions innovantes
et en s'adjoignant l'aide de gens performants puis qui livrent, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour :
Mme la Présidente, j'ai déposé quatre amendements. La ministre, les siens
ne sont même pas encore passés au Conseil
des ministres. Écoutez, le gouvernement a démontré un manque flagrant de
préparation, comme son... le projet
de loi en habitation. Et rien ne va plus. Là, les mises en chantier sont en
chute libre, au Québec, les hausses d'intérêt font mal, et le marché de
l'habitation, il est complètement balancé. Le rêve de devenir propriétaire, il
s'évapore de plus en plus avec la CAQ. Et
aujourd'hui, bien, ils ont... je n'ai pas entendu le début de commencement
d'une solution pour les jeunes familles.
Qu'est-ce que le
premier ministre peut dire...
La
Présidente : Réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Oui, merci, Mme
la Présidente. Alors, il y en a... Il y a plusieurs mesures qui sont là pour
l'accession à la propriété. Il y en a principalement, au Québec, avec,
justement, le Fondaction, qui prévoit un modèle d'habitation coopératif. Il y a plein de mesures.
Le Parti libéral, d'habitude, là, il est proche des mesures fédérales, il y a
un paquet de mesures fédérales, avec le
CELIAPP, le régime d'accession à la propriété auquel le gouvernement du Québec
s'est harmonisé sur le plan fiscal. Alors, il y a des mesures, Mme la
Présidente.
Par ailleurs,
on a dit qu'on aurait des interventions ciblées en habitation, et j'invite les
oppositions à se tenir prêts dans les prochaines semaines. Merci.
La Présidente : Pas de commentaire
après... Je vous vois, je vous entends, même le chef du deuxième groupe
d'opposition.
En question principale, je reconnais maintenant
la députée de Saint-Laurent. On vous écoute.
Implantation d'un site
d'injection de drogue supervisée
à proximité de l'école Victor-Rousselot
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
l'école Victor-Rousselot, qui est située dans le comté de Saint-Henri—Sainte-Anne, les parents sont inquiets, mais aussi le conseil d'établissement, très
inquiets parce qu'ils ne comprennent pas la chose suivante : Comment se fait-il qu'au Québec on ne peut pas
vendre du pot à 250 mètres d'une école, mais on peut s'injecter de
l'autre côté du trottoir d'une école primaire?
Là, les
parents demandent du gros bon sens. Il y a une pétition, au-dessus de
3 000 signataires, puis il n'y a plus personne qui veut les entendre, les parents. Ils disent : Est-ce
que c'est normal d'avoir un site d'injection de drogues dures aux abords de l'école? Il n'y a qu'un trottoir qui
sépare le parc-école et l'école primaire, je répète, primaire. Porte à porte,
c'est 80 mètres qui les distancent.
Là, dans le
passé pas très lointain, quelqu'un disait : Pas parce que c'est légal que
ce n'est pas banal. Mais il me semble que s'injecter des drogues dures,
c'est pas mal moins banal.
Allez-vous faire preuve de cohérence et
interdire les sites d'injection à 250 mètres de nos écoles?
La Présidente : La réponse du
ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, vendredi, on
vivait la Nuit des sans-abri. Puis on est dans une période où il y a des enjeux au niveau de l'itinérance,
de la dépendance, et, Mme la Présidente, la députée de Saint-Laurent
semble ne pas s'en rendre compte.
Ce qu'on dit, Mme la Présidente, c'est qu'il y
a... on a besoin d'hébergement pour nos personnes sans abri, on a besoin de
refuges pour ceux qui sont en situation d'itinérance, et, c'est la vie, ces
gens-là, ils consomment, Mme la Présidente,
ces gens-là, ils consomment. Alors, qu'est-ce qu'on choisit de faire, c'est
d'essayer de mieux encadrer les choses. Et c'est important que la Santé publique travaille avec la population
locale, travaille avec les élus locaux, travaille avec les écoles aux alentours pour s'assurer d'une certaine
cohabitation, Mme la Présidente. C'est la clé et c'est ce que je demande
depuis le début.
Donc, c'est
important de prendre en compte tous les éléments, les risques d'itinérance, les
risques de consommation, les élèves
qui sont là, et s'assurer d'un bon équilibre, et c'est vers ça qu'on travaille,
Mme la Présidente. La Santé publique est
dans le dossier, les élus municipaux sont dans le dossier, tout le monde est
dans le dossier et travaille à trouver une solution. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire, la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Elisabeth Prass
Mme
Prass : On vous parle du site d'injection, pas des
logements, pas de l'hébergement. La semaine dernière, les parents, à Saint-Henri—Sainte-Anne,
se sont mis ensemble pour faire une chaîne humaine. Ça a pris 40 parents
pour faire la distance entre le site d'injection et l'école.
Vous l'avez fait pour le cannabis. Il faut avoir
la même responsabilité de faire ça pour nos jeunes. Donc, on vous demande
d'interdire, justement, que ce lieu s'ouvre. Merci.
La
Présidente : Je vous rappelle, Mme la députée, que ce n'est pas
un tableau, ce n'est pas permis. M. le ministre, on vous écoute.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Mme la Présidente, là, j'aimerais dire à tous les
Québécois, là, attention au «pas dans ma cour», là. Il faut y aller de
façon très, très prudente quand on parle de ces choses-là, d'accord? Il y a des
gens qui ont des besoins. Nous, on est là
pour aider ces gens-là, pas les faire disparaître, là. Tu sais, on n'est pas là
pour les faire disparaître, on est là pour les aider, trouver une
solution, un peu d'humanité, de trouver une solution qui va permettre aux gens
de pouvoir vivre dans
un... sous un toit, de pouvoir évoluer. Et moi, Mme la Présidente, je suis là
pour aider tout le monde. Donc, on va travailler
avec l'école, on va travailler avec la Santé publique puis on va trouver une
solution acceptable, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire, la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Elisabeth Prass
Mme
Prass : 3 000 parents...
3 000 personnes, plutôt, ont signé une pétition contre l'ouverture de
ce site à côté de l'école. C'est «pas
dans la cour d'école», pas de «pas dans ma cour», «pas dans la cour d'école»
que nous, on demande. Il faut être
responsable, il faut légiférer, comme vous l'avez fait pour le cannabis, pour ces
sites d'injection, pour protéger nos jeunes également.
La Présidente : La...
Des voix : ...
La Présidente : Attention, les
commentaires, je vous entends. La réponse du ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Mme la Présidente,
c'est quoi... Je ne suis pas sûr de bien comprendre le lien avec la SQDC. Par exemple, c'est... on parle d'un point de vente
de substances, puis là on parle d'endroits où on va aider les gens à se sortir
de la rue, non, à se sortir de la rue.
Sérieux, je n'en reviens pas, Mme la Présidente. Écoutez, soyons calmes, allons
de l'avant, il faut aider ces gens-là.
Donc,
nous, ce qu'on propose, c'est de travailler avec la Santé publique, travailler
avec les élus municipaux, avec les élus fédéraux, travailler avec tout le monde
pour s'assurer de trouver une solution qui va être adéquate pour tout le monde,
Mme la Présidente. Ce n'est pas en se
mettant la tête dans le sable qu'on va résoudre ces problèmes complexes, Mme la
Présidente.
Des voix : ...
• (14 h 30) •
La Présidente : Pas de commentaire
après les réponses.
En question principale, je reconnais le chef du
deuxième groupe d'opposition. On l'écoute.
Accès au logement
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente. Vendredi dernier, je
suis allé dîner dans la circonscription de la ministre de l'Habitation. J'ai
rencontré du monde qui habite dans un motel, d'autres qui dorment dans leur
voiture parce qu'ils ne trouvent plus
de logement. Et là je ne vous parle pas de San Francisco, je ne vous parle
pas de Toronto, je vous parle de Sainte-Adèle.
Le même soir, à Val-David, il y a une jeune
femme qui est venue me voir, elle m'a raconté que son ancien trois et demie est
passé, tenez-vous bien, de 870 $ à 1 750 $ par mois, un loyer
qui double entre deux locataires. Les salaires, eux autres, ils n'ont pas
doublé. C'est ça, la crise du coût de la vie.
Des histoires comme ça, là, il n'y en a pas
juste dans la circonscription de la ministre de l'Habitation, il y en a partout
au Québec, et ça fait des dizaines de fois que je les raconte au premier
ministre, puis on n'a jamais de réponse. Qu'est-ce
qu'il va faire avec les loyers? Qu'est-ce qu'il va faire avec les hypothèques?
Qu'est-ce qu'il va faire avec les évictions? Qu'est-ce qu'il va faire
pour protéger nos aînés?
On a attendu
cinq ans pour qu'ils nous arrivent enfin avec un projet de loi en logement,
cinq ans, et là ils ne savent même pas où est-ce qu'ils s'en vont, ils sont en
train de le réécrire au complet, sur le coin de la table, à la dernière
minute. Cafouillage, improvisation, incompétence en matière de logement.
Tant qu'à repartir à zéro, là, tant qu'à faire,
est-ce que le premier ministre peut reculer sur les cessions de bail, oui ou
non?
La
Présidente : Je vous rappelle que le mot «incompétence» est au
lexique à ne pas employer. Vous pourriez le retirer, je vous prie, avant
d'entendre le premier ministre.
M. Nadeau-Dubois : ...
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui, Mme la Présidente. C'est assez simpliste de
résumer le problème de manque de logement à une question de cession de bail. C'est un problème grave, qu'on ne vit pas
seulement à Montréal, dans toutes les régions, dans les Laurentides, qu'on vit aussi dans les autres
provinces, dans les États américains. C'est, comme le disait la ministre de
l'Habitation, une tempête un peu parfaite. Les
taux d'intérêt ont augmenté, ça incite moins les propriétaires à construire.
On a le coût des matériaux qui a augmenté,
on manque de main-d'oeuvre dans la construction. Puis je suis confiant que
le ministre des Finances, le 7 novembre prochain, arrive avec des bonnes
nouvelles.
Mais, Mme la Présidente, c'est vraiment injuste
de dire qu'on n'a rien fait. Depuis qu'on est au gouvernement, on a mis 3,8 milliards — pas
millions, milliards — dans
le logement. En plus, Mme la Présidente, juste au cours de la dernière année, on est passés d'une aide à
75 000 familles à une aide à 125 000 familles. Donc, on ne
peut pas, comme le fait Québec solidaire,
dire : Ah! si on règle les cessions de bail, on va tout régler la crise du
logement. Il faut aller aider les familles, il faut avoir un équilibre entre ce qu'on donne comme aide
aux locataires mais aussi les incitatifs qu'on donne aux propriétaires pour plus construire de logements. Donc, c'est pas
mal plus complexe que ce que laisse entendre le chef de Québec solidaire.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : La crise du logement n'a jamais été aussi grave.
Ça brise des vies, ça brise des rêves. Puis le premier ministre, il se
félicite, il se donne des tapes dans le dos. Quelle déconnexion!
Il ne veut
pas que je lui parle des cessions de bail, c'est correct, je vais arrêter. La
FADOQ, ce matin, avec Québec solidaire et le Parti québécois, a demandé
qu'on protège les aînés contre les évictions.
Est-ce qu'il va travailler avec nous pour qu'on
y arrive ou il va encore bloquer nos solutions?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente, le
chef de Québec solidaire, là, a la mauvaise habitude de laisser entendre qu'il y a juste lui qui a de la compassion puis de
l'empathie pour les gens qui ont de la difficulté à payer leur logement. Puis
je veux lui dire, là, il n'y a pas juste les
aînés, il n'y a pas juste les personnes démunies, il y a beaucoup de gens, dans
la classe moyenne, qui ont de la
misère à payer leur logement. Je sais que ça n'intéresse pas Québec solidaire,
la classe moyenne, mais il faut aider
les familles qui ne sont pas capables de payer leur logement. C'est ce qu'on
fait, c'est ce qu'on a fait depuis cinq ans, puis, qu'il soit un petit
peu patient, c'est ce qu'on va continuer de faire le 7 novembre.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Ce n'est pas une question de compassion, Mme la
Présidente. La compassion, ça ne paie pas le loyer. La compassion, ça n'interdit pas à des spéculateurs de mettre
des femmes puis des hommes qui ont construit le Québec à la rue. C'est ça qui se passe au Québec, la crise du logement
est devenue une crise de l'itinérance. Ce gouvernement-là, depuis cinq ans... Et aujourd'hui il se félicite,
il se donne des tapes dans le dos. Quelle déconnexion! Quelle déconnexion!
Sur quelle planète vit le premier ministre?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente, je
ne me donne pas des tapes dans le dos. Moi aussi, je trouve ça dur de voir des gens qui ne sont pas capables de payer leur
loyer. C'est pour ça, entre autres, dans la dernière campagne électorale, là,
on s'est engagés à donner 2 000 $ à chaque année, un crédit d'impôt
remboursable, aux personnes de 70 ans et plus. Qu'est-ce que Québec solidaire proposait? Rien. Des taxes orange, des
taxes orange. Ils ne promettaient pas d'aider les gens à payer leur
loyer. Il vient de découvrir ça tout à coup.
Mme la
Présidente, depuis cinq ans, depuis cinq ans, on aide les gens qui ont de la
difficulté avec leur loyer, puis on va continuer de le faire. Puis, oui,
on a de la compassion, il n'y a pas juste Québec solidaire.
La Présidente : En question
principale, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Ressources d'hébergement pour les itinérants
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Je pense que le premier ministre a retenu juste ce
qu'il voulait de ce qu'on a proposé aux Québécois et Québécoises.
Vendredi
dernier, c'était la Nuit des sans-abri, et le ministre des Services sociaux a
accepté mon invitation pour venir
marcher dans ma circonscription, puis je le remercie. Maintenant, il a vu de
ses propres yeux la crise de l'itinérance qu'on vit. Il a parlé directement avec les gens
qui travaillent au jour le jour pour la régler. J'espère que le gouvernement va
répondre présent.
Le ministre a parlé
avec l'organisme Ma Chambre, qui a un projet de construction de 30 studios
avec soutien communautaire en maison de
chambres, superprojet. Problème : pas d'argent pour les intervenants dans
la maison, donc pas de maison, donc 30 personnes qui restent à la
rue.
Alors,
Mme la Présidente, il y a une crise de l'itinérance, on a un superprojet, là,
qui est sur la table. Est-ce que le ministre peut s'organiser pour que
ça aboutisse?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable et des Services
sociaux.
M.
Lionel Carmant
M. Carmant : Merci,
Mme la Présidente. Effectivement, je suis allé dans la circonscription de la
députée pour la marche des sans-abri et effectivement j'ai rencontré cette
intervenante. Mme la Présidente, elle arrive en plein milieu du mois d'octobre
avec un projet qui m'était inconnu. Moi, c'est difficile pour moi de m'avancer
sur la conclusion de ce qui peut arriver. Ce
qu'il faut savoir, Mme la Présidente, nous, on a une stratégie qui est claire,
où, chaque année, on prévoit
qu'est-ce qui va ouvrir comme logement supervisé dans la prochaine année
financière et on prévoit du budget pour l'accompagnement. Je l'ai dit plusieurs fois ici, tout ce qui est prévu
pour l'année 2023-2024 a été couvert, pour les projets
d'itinérance, que ce soit au niveau de la transition ou du logement supervisé,
Mme la Présidente.
Donc
nous, ce que j'ai dit à l'intervenante, c'est de nous envoyer la description du
projet, nous envoyer la prévision de
l'ouverture du projet et qu'on allait travailler ensemble pour s'assurer
qu'éventuellement ces chambres puissent être disponibles, Mme la Présidente. L'important, c'est que ça prend une
certaine planification, je ne peux pas arriver comme ça, frapper à la porte de mon collègue. Ce qui est
important, Mme la Présidente, c'est vraiment de s'arranger pour que, l'an
prochain, tout ce qui va ouvrir sera financé.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme
Manon Massé
Mme Massé : Le problème, Mme la Présidente, c'est que ce
projet-là, il a été présenté dans le cadre d'un projet qu'il y avait de l'argent dedans, mais le
gouvernement du Québec a dit non à ce projet-là. Alors, ce n'est pas pour
l'avenir, là, c'est dans le passé, que je vous parle.
C'est
sûr qu'ils reviennent à la charge, parce que les 30 unités de logement
sont encore... le besoin est encore là. Alors, moi, je veux bien que le ministre me dise de regarder par en
avant, mais le problème, c'est que, depuis un an, il me dit que l'argent
est là. Voilà un exemple où il n'était pas là.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M.
Lionel Carmant
M. Carmant : ...j'ai exactement demandé la question à l'intervenante, qui m'a
expliqué que c'était un projet qui était financé hors des cadres de nos
programmes du Québec, Mme la Présidente, ça, c'est clair, elle me l'a dit lors
de la marche.
Maintenant,
Mme la Présidente, on prévoit ce qui va se préparer pour l'année 2024-2025.
Notre trajectoire, elle est claire : des refuges, on vient d'en ajouter
pour cet hiver. Puis, sincèrement, j'espère que, dans, le futur, tout ce qu'on
va développer, c'est du logement de
transition et du logement supervisé, parce que c'est vers là qu'on veut aller.
C'est ce que dit notre plan d'action
interministériel en itinérance. Donc, nous, tout ce qui va nous être présenté
pour l'année 2024-2025 en logement supervisé ou en logement de
transition, on va s'assurer d'avoir les budgets pour l'accompagnement, parce
qu'on sait que, pour sortir de l'itinérance, ça prend de l'accompagnement, Mme
la Présidente.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme
Manon Massé
Mme Massé : Là, on le sait, d'ailleurs, depuis que la ministre
a aboli AccèsLogis dans ce volet-là, ça fait longtemps qu'on sait ça, M. le ministre. L'enjeu, c'est que
ce projet-là a été refusé. Et, dans le projet pour le futur, j'ai un autre
projet dans ma circonscription, la
Maison Jacqueline, qui, elle, c'est 50 femmes qui bientôt, là, n'auront
plus de place dans le jour pour
aller... 50 femmes itinérantes, pour aller prendre soin d'elles. Alors là,
la réponse, c'est : Oui, mais c'est juste pour des nouveaux
logements.
• (14 h 40) •
La
Présidente : Je vous rappelle qu'on s'adresse à la présidence. La
réponse du ministre.
M.
Lionel Carmant
M.
Carmant : Mme la Présidente, j'ai encore, aussi, eu la
chance de rencontrer la dame de la Maison Jacqueline, puis ce qu'elle m'a raconté, c'est qu'elle a déjà
un refuge, elle a déjà un centre de jour opérationnel 24 sur sept, et elle ne comprend pas pourquoi, dans le 9 millions de
dollars qui va être distribué à Montréal, elle n'a pas reçu d'argent. Là, je lui ai dit que, nous, ce qu'on voulait, c'est
consolider ce qui fermait le jour et s'assurer d'ajouter des refuges. Donc,
elle ne peut pas participer à cet
appel d'offres là. Mais éventuellement il y aura d'autres appels d'offres pour
d'autres activités. Ça, ce n'est pas un enjeu. Mais, clairement, le
projet qui était là, elle n'y avait pas droit, Mme la Présidente.
Donc,
nous, on veut continuer à développer des places pour s'assurer que tout le monde puisse avoir un toit au-dessus de la tête pendant l'hiver. C'est
ce qui compte actuellement, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Verdun.
Relocalisation de 200 ménages vivant à proximité de la
Fonderie Horne
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Merci, Mme la Présidente. En mars dernier, des habitants du
quartier Notre-Dame, à Rouyn-Noranda, ont
appris dans les médias qu'ils seraient forcés de quitter leur foyer en raison
des émissions toxiques de la Fonderie Horne.
Je
me suis rendue à Rouyn-Noranda pour les rencontrer et j'ai vu des gens
inquiets, des gens qui se sentent délaissés, parce que ça fait six mois que ces citoyens n'ont pas de nouvelles. Il
n'y a aucun plan qui a été présenté. Ils ne savent pas comment et à
combien ils vont être dédommagés.
La
mairesse de Rouyn-Noranda vient de le dire, les 58 millions mis par Québec
sont insuffisants. Le minimum du respect serait que la relocalisation
soit à coût nul pour les gens du quartier, ce n'est pas à eux de payer pour
leur propre expropriation. Glencore est responsable. Ça devrait être à Glencore
de payer la facture.
Ma
question aujourd'hui est pour la ministre des Affaires municipales :
Est-ce qu'elle va se tenir debout et demander à Glencore de payer la
relocalisation des 200 ménages?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Affaires municipales.
Mme
Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Alors, en ce qui concerne la ville de Rouyn-Noranda, je travaille
vraiment en étroite collaboration avec la mairesse, évidemment, Mme Diane
Dallaire, et je tiens à le préciser, c'est une excellente mairesse. Je travaille également avec le député de Rouyn, c'est
important. Il y a plusieurs rencontres, une rencontre par deux semaines
ou par trois semaines. À chaque fois que j'ai l'occasion, je rencontre
Mme Dallaire.
Évidemment,
au niveau de la municipalité, au niveau de Glencore, les hausses ont été
exigées, les hausses au niveau environnemental ont été rehaussées avec
mon collègue ministre de l'Environnement. Maintenant, il y a des enjeux de société, il y a des enjeux de santé, des enjeux
d'environnement. Ce qu'on a fait, comme gouvernement, on a fait tout de suite
un plan d'action, un plan d'action avec la
municipalité, 82 millions de dollars. On travaille avec l'université.
On travaille également avec une possibilité de revoir les normes
environnementales avec le lac Osisko. On travaille également avec le quartier Notre-Dame. On travaille avec les
200 ménages qui habitent dans le quartier Notre-Dame. C'est la première
fois, Mme la Présidente, qu'un
gouvernement prend en main les gens de Rouyn-Noranda comme ça. On se rencontre
également avec mes trois collègues. Puis les citoyens seront rencontrés
le 14 et le 15 novembre prochain pour les rassurer.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci,
Mme la Présidente. Je rappelle à la ministre qu'il va falloir construire des
nouveaux logements, des nouveaux
aqueducs, des nouvelles rues. Il y a des propriétaires qui n'ont pas le choix
de vendre leurs immeubles et qui méritent d'être compensés comme il le faut.
Juste construire une piscine à Rouyn-Noranda, là, ça peut coûter environ 60 millions
de dollars. Personne ne peut sérieusement croire qu'on va relocaliser
200 ménages avec 58 millions.
Est-ce que la
ministre est d'accord qu'il faut plus d'argent et l'argent doit venir de
Glencore?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme
Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui. Alors, Mme la
Présidente, c'est important de dire à ma collègue, par exemple, que, pour les
frais, en ce qui concerne les terrains et
les résidences, c'est la compagnie qui paie les frais, ce n'est pas le
gouvernement. Par contre, nous, on
prend la situation en main pour le déménagement, pour la relocalisation des
citoyens. Et évidemment, de la rue Porter à la rue Portelance, c'est
important de le mentionner, c'est 200 ménages. Je travaille évidemment
avec ma collègue à l'Habitation, avec l'Environnement. Évidemment, les citoyens
seront rencontrés le 14 et le 15 novembre, c'est important de le mentionner. Il y a un plan d'action qui a été déposé,
88,3 millions, avec la municipalité. Oui, on veut aller rapidement,
mais, oui, il faut relocaliser les gens mais pas n'importe où, les citoyens
doivent choisir...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la
Présidente. Est-ce que le plan de relocalisation complet va être présenté le 14 et le 15 novembre? Parce que, jusqu'à
maintenant, ce n'est pas rassurant. Et on comprend les gens de Rouyn-Noranda
d'entamer un recours collectif contre le
gouvernement du Québec et contre la Fonderie Horne, parce que les gens sont en
train de perdre confiance. Les gens ont
appris leur déplacement à la radio. Il faut les rassurer. Ils méritent du
respect. Ils ne doivent pas s'appauvrir.
Est-ce qu'il va... la ministre va aller chercher
plus d'argent de la part de Glencore, oui ou non?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Mme
la Présidente, c'est important, là, de le mentionner, parce qu'il y a même une
sous-ministre qui est en place, sur
le terrain, pour travailler avec les citoyens. Elle rencontre les
200 ménages qui sont sur place. Il y a 85 % des familles qui
ont été rencontrées. Les gens savent à quoi s'attendre.
Maintenant,
le 14 et le 15 novembre, oui, le plan d'action sera présenté aux citoyens
de Glencore. Et je suis quand même
sensible, parce que je comprends, ma collègue a raison, les citoyens, la santé,
l'environnement, c'est une priorité pour Rouyn-Noranda. Évidemment, on a la chance d'avoir le député qui est sur
place. Tous les enjeux, on les connaît. Mais, je le répète, on est les
premiers, les premiers à avoir travaillé avec la situation de la Fonderie
Horne.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le
chef du troisième groupe d'opposition. La parole est à vous.
Portrait des finances
publiques d'un Québec souverain
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M.
St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente, depuis plusieurs mois, le
premier ministre nous dit qu'il n'en peut plus d'attendre le dépôt des finances d'un Québec indépendant du Parti
québécois. Je le cite : «J'ai
encerclé la date sur le
calendrier. J'ai très hâte de voir comment il va proposer de boucher le trou
des 13 milliards de péréquation.»
Chose
promise, chose due, Mme la Présidente. Non seulement on a déposé le budget,
mais on a démontré avec sa propre
méthodologie, la méthode Legault, qu'on peut amplement se passer de la
péréquation. Mieux encore, on a démontré qu'on ferait quelques gains
financiers en étant un pays.
Globalement, je peux dire que ça a été bien
accueilli comme exercice, sauf par des gens qui utilisent les mêmes arguments de bas niveau qu'on avait servis au premier
ministre lui-même lorsqu'il a déposé son budget en 2005. À l'époque, le PLQ
avait qualifié le premier ministre d'«Alice au pays des merveilles». Hier, le
PLQ me qualifiait de «PSPP au pays des merveilles». Donc, ça se
ressemble.
Même si le
premier ministre a évolué sur ces questions-là, est-ce qu'il peut reconnaître
que la mise à jour de sa propre étude des finances d'un Québec
indépendant, que nous venons tout juste de déposer, est valide et crédible?
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! Je vous rappelle qu'on
s'interpelle et qu'on se nomme par nos titres. M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
quand j'ai dit que j'avais hâte d'entendre le chef du troisième groupe d'opposition, donc chef du PQ, entendre parler de
souveraineté, c'était pendant la campagne de Jean-Talon, parce qu'on a essayé d'entendre, puis de lire, puis de
regarder un mot qui ressemblait à «souveraineté» ou «indépendance» pendant
toute la campagne de Jean-Talon, puis
on n'a rien entendu parler. Là, je vois d'ailleurs son candidat qui était bien
content qu'on n'en parle pas pendant toute la campagne.
Maintenant,
Mme la Présidente, bien, c'est ça, il y a un parti qui veut retomber dans
l'ancienne chicane qui a duré 50 ans,
avant la CAQ, là, le PQ contre le Parti libéral. Eux autres, ces deux partis-là
rêvent de ramener cette chicane-là parce
que, depuis que la CAQ a mis ça de côté, bien, ils sont un peu effacés.
Pourquoi ils sont effacés, Mme la Présidente? Parce que, disons les choses comme elles sont, la grande, grande, grande
majorité des Québécois, ce n'est pas leur priorité, un référendum sur la
souveraineté du Québec.
Donc là, je
comprends, la campagne électorale est finie, donc ils vont en parler. Donc, si
jamais il y a une autre partielle ou une générale, là, probablement que le PQ
va moins en parler. Donc, moi, ce que je souhaiterais, c'est qu'ils soient
constants puis qu'ils en parlent, parce que
c'est ça, leur priorité. Puis c'est noble, c'est un beau projet. Le problème,
c'est que ce n'est pas la priorité des Québécois.
La Présidente : Première
complémentaire. On...
Des voix : ...
La Présidente : S'il vous plaît!
J'entends des commentaires. Première complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M.
St-Pierre Plamondon : Les vieilles chicanes, Mme la Présidente, c'est
l'expression de Jean Chrétien. Je ne sais pas quoi rajouter.
Le premier
ministre peut évoluer dans ses positions. Je lui demande simplement si
l'exercice, la mise à jour de son exercice est crédible et s'il
reconnaît la viabilité d'un Québec indépendant sur le plan financier.
Je lui pose peut-être la question
différemment : Si l'opinion des Québécoises et des Québécois évolue dans
la direction d'un oui, qu'allez-vous dire aux Québécoises et aux Québécois?
La Présidente : La réponse du...
Des voix : ...
La Présidente : S'il vous plaît! La
réponse du premier...
Des voix : ...
La Présidente : Attendez, attendez!
Un petit peu de silence, je vous prie. La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Mme la Présidente, d'abord, je l'ai dit, puis je le
dirai toujours, un Québec indépendant, financièrement,
c'est viable. Par contre, il faut dire la vérité aux Québécois, là. Dans le
contexte actuel, il y aurait des sacrifices importants à assumer. Bon,
le Parti québécois juge que les sacrifices financiers en vaudraient la peine,
pour protéger notre identité, pour d'autres
raisons que des raisons financières. Mais, oui, un Québec indépendant serait
viable, puis, non, je ne retournerai pas dans ce qu'on a vu au Québec
pendant 50 ans. Le Parti libéral rêve de ça, là. J'écoutais le chef de
l'opposition officielle à matin, là, il avait l'air en jouissance totale de
revenir sur ce vieux débat là. Donc...
• (14 h 50) •
Des voix : ...
La Présidente : C'est terminé...
Des voix : ...
La Présidente : Silence!Un
peu de... Deuxième complémentaire. On écoute la question.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M.
St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente, le Canada change à vitesse
grand V. On se minorise et on perd le peu de poids politique qu'on avait.
Il est fort possible que le Québec ait à se prononcer à nouveau sur son avenir
dans les prochaines années.
Advenant un
référendum, est-ce que le premier ministre compte faire campagne pour le camp
du Non ou pour le camp du Oui?
La Présidente : La...
Des voix : ...
La Présidente : On garde le silence,
article 32, je vous prie, on écoute la réponse. M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Les Québécois ont cheminé. Puis, quand le chef du Parti québécois m'insulte,
là, il insulte une majorité de
Québécois. Non, je l'ai entendu hier dire des gros mots. Ah! là, il a l'air
tout surpris, mais qu'il se réécoute hier. Hier, le chef du Parti québécois a insulté la majorité des Québécois
pour qui ce n'est pas une priorité de faire un référendum sur la
souveraineté.
La
Présidente : En question principale, je reconnais... vous... M.
le député, vous avez une question de règlement?
M. Arseneau : ...des intentions au
chef de la troisième opposition en disant qu'il insulte...
Des
voix : ...
La Présidente :
Je suis debout. M. le leader du
gouvernement, rapidement, très rapidement, je veux préserver certaines
questions.
M. Jolin-Barrette : Bien, Mme la Présidente,
il n'y a pas de prêt d'intentions, regardez la vidéo d'hier puis vous
allez trouver les réponses à vos questions.
La Présidente :
Alors, nous allons poursuivre. En
question principale — il
y a des questions importantes ici — je reconnais la députée de Westmount—Saint-Louis.
Recommandations
du coroner Luc Malouin à la suite de l'enquête
publique sur les décès de Norah, Romy et Martin Carpentier
Mme
Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Le
coroner a rendu public ce matin son rapport d'enquête concernant le décès des petites Carpentier, une histoire
tragique qui a bouleversé tout le Québec. Les constats sont troublants, et je
le cite : «Les policiers ont
travaillé sans relâche et sans ménager les efforts en début de nuit pour
comprendre l'événement, mais je dois
constater que, dans la hiérarchie policière, quelqu'un, quelque part, a oublié
les Guides de pratiques policières, entraînant ainsi des délais indus
pour la suite du dossier.
«Le
manque de personnel a été une source de problèmes tout au long du dossier.
L'absence de ce personnel qualifié a
provoqué des retards et des délais dans la recherche. Le roulement de personnel
a également occasionné une perte de temps.
«La
hiérarchie policière doit cependant se questionner sérieusement sur son modèle
d'intervention en cas d'urgence et prendre acte des problèmes vécus dans
le présent dossier afin d'éviter une telle situation dans l'avenir.»
Mme la Présidente,
que va faire le ministre pour que plus jamais ça n'arrive?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Sécurité publique.
M.
François Bonnardel
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je veux
remercier la députée pour cette question. J'ai eu la chance de répondre à ce rapport plusieurs fois depuis ce matin. Je
veux offrir encore mes plus sincères condoléances à la famille. Ça a été un
événement tragique, tragique, qui a marqué tous les Québécois et les
Québécoises.
La
députée le dit, puis je l'ai répété ce matin, le constat, s'il y a un constat
qui est assez clair, c'est le temps de réaction. Tout le monde est d'accord
ici, un enfant qui disparaît ou des enfants qui disparaissent, les premières
heures comptent, elles comptent beaucoup.
Après 24, 48 heures, on sait jusqu'à quel point il est peu probable,
malheureusement, de retrouver les enfants vivants.
Donc,
je m'attends, c'est ce que j'ai dit ce matin, je m'attends à ce que la Sûreté du Québec mette tous les efforts pour
que son unité de sauvetage, unité de recherche fasse le travail partout sur le
territoire québécois, partout sur le territoire québécois. Je m'attends, et
comme ils l'ont déjà fait, qu'ils puissent répondre à toutes les
recommandations du coroner qui ont été déposées ce matin.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme
Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Mme la Présidente, le coroner écrit : «En l'absence
de ressources au niveau des mesures d'urgence
de la SQ, juste de l'autre côté du fleuve se trouvait un bassin de policiers
qualifiés et expérimentés, mais personne n'en a fait la demande ni accepté l'offre faite par le SPVQ.» Il
affirme : «Somme toute, la SQ a choisi, pour quelque raison que ce soit,
de faire cavalier seul. Les choix stratégiques des dirigeants ont certainement
nui au bon déroulement des recherches.»
Mme la Présidente,
comment le ministre peut expliquer ça?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Mme la Présidente, je ne vais pas commenter la mécanique
des opérations. J'ai entièrement confiance
au travail des policiers. Ce fut un événement tragique, je le répète, et tout
le monde ici est entièrement d'accord. Déjà,
la SQ a pris des mesures pour répondre à ces enjeux. Et, je le répète, je
m'attends à ce que la Sûreté du
Québec réponde à l'ensemble
des recommandations du coroner.
Dans
le projet de loi n° 14 — je prends quelques secondes de plus — on donne des outils pour épauler les policiers
dans le cadre d'enfants qui disparaissent, on donne des outils pour être
capables rapidement de donner, sur ordonnance d'un juge, des
informations sur le cellulaire de la personne qui pourrait avoir...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Mme la Présidente, oui, on a eu les échanges lors du
projet de loi n° 14. Si on avait eu le rapport du coroner, peut-être ça
aurait changé le débat, parce que nous ne saurons jamais si le destin tragique
de ces deux petites filles aurait pu être différent. Mais ce que nous savons,
c'est qu'une cascade d'erreurs ont survenu pendant ces journées interminables.Le coroner formule 11 recommandations, toutes pour la Sûreté du
Québec.
Mme la Présidente,
est-ce que le ministre s'engage à donner suite, lui, à toutes les
recommandations?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Mme la Présidente, ce sera la troisième fois que je
répète. Je m'attends à ce que la Sûreté du
Québec réponde à 100 %, 100 %, les recommandations du coroner. Je
l'ai dit et je le répète, le temps de réaction, c'est le nerf de la
guerre, c'est le nerf de la guerre. Chaque minute, chaque heure compte lors de
la disparition d'enfants. Dans le p.l. n° 14, la députée le sait très bien, on a mis en place, sous ordonnance
d'un juge, une mécanique qui va aider les policiers lors d'une disparition pour
qu'on soit capable d'aller chercher toutes les informations les plus rapides
pour connaître comment cette personne peut s'être déplacée et de
retrouver les enfants le plus rapidement possible. Donc, c'est le mandat qu'on
se donne, c'est le mandat que la SQ doit se donner.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
Maurice-Richard. La parole est à vous.
Délais de branchement au réseau d'Hydro-Québec
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Mme la Présidente, aujourd'hui, on apprend
qu'Hydro-Québec fait des vidéos internes pour ironiser sur son propre
fonctionnement pour brancher des nouveaux clients. Après Les 12 travaux
d'Astérix, on a maintenant deux
directeurs qui décrivent les 12 travaux d'Hydro-Québec pour se faire
brancher. Imaginez-vous, 44 000 personnes par année, c'est une
attente de 12 à 18 mois pour leur branchement.
En
pleine crise du logement, on se demande où sont les priorités du ministre. Je
vais vous dire, madame, pour les grosses
multinationales, c'est les subventions à coups de milliards, c'est les
exigences pour les évaluations environnementales qui sautent, et, trop souvent, c'est des tarifs d'électricité qu'on
subventionne nous-mêmes, à même nos propres factures, et, pour les citoyens, c'est le parcours du
combattant. Pour les multinationales étrangères, c'est un «fast track». On
s'entend que Northvolt n'attendra pas 18 mois pour être branchée,
madame.
Est-ce
que la priorité du ministre, c'est de devenir le Dollarama de l'énergie des
multinationales ou c'est de servir les Québécoises et les Québécois?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Économie, de l'Innovation et
de l'Énergie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Mme la Présidente, quel bel
amalgame, encore une fois, pouvons-nous avoir de Québec solidaire. Premièrement, j'ai vu le vidéo, moi aussi, et je
pense que... je peux confirmer que Michael Sabia, le président d'Hydro-Québec, est très soucieux de
l'efficacité, qu'Hydro-Québec doit augmenter, et de pouvoir respecter les
engagements qu'ils ont envers les clients résidentiels. On peut avoir une
opinion sur la portée du vidéo, mais, je reconfirme, d'une part, les gens font un
effort pour augmenter la rapidité de connexion et ils font un effort immense
aussi, on va le voir dans le plan d'action prochainement, de s'assurer que le
réseau d'Hydro-Québec soit fiable et sécuritaire.
La
Présidente : Cela met fin à la période de questions et de réponses
orales.
Motions
sans préavis
Comme
il n'y a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans
préavis, et, pour ce faire, je cède la place au troisième
vice-président. Bonne fin de journée à tous.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : À
la rubrique des motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre
de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
troisième groupe d'opposition. M. le chef du troisième groupe
d'opposition.
Reconnaître
que la vitalité de l'économie québécoise permet la
viabilité financière d'un État du Québec indépendant
M.
St-Pierre Plamondon : M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec le député de Jean-Lesage, la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que la vitalité de l'économie québécoise
permet la viabilité financière d'un État du Québec indépendant.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il y a consentement, sans débat. Oui, M. le député.
• (15 heures) •
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Est-ce
que j'ai l'appui d'un... Alors, voilà, un vote électronique a été demandé.
Donc, j'invite...
Des voix :
...
Mise
aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : S'il vous plaît! Alors, nous allons maintenant
procéder à la mise aux voix de la motion présentée par M. le chef du
troisième groupe d'opposition. Le vote est maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 107
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, cette motion est donc adoptée.
Nous
allons maintenant accueillir une deuxième motion, un membre du groupe formant
le gouvernement, et c'est Mme la ministre de la Famille.
Souligner
la Semaine nationale des éducatrices et
des éducateurs de la petite enfance
Mme Roy (Verchères) : Alors, M. le Président,
je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la députée
de Westmount—Saint-Louis, le député de Jean-Lesage, le député des Îles-de-la-Madeleine,
la députée de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que
l'Assemblée nationale salue le dévouement, le professionnalisme et la
compétence de toutes les éducatrices et de tous les éducateurs qui
travaillent au sein du réseau des services de garde éducatifs à l'enfance;
«Qu'elle
reconnaisse le rôle essentiel des éducatrices et des éducateurs de la petite
enfance dans le développement du plein potentiel de nos [petits];
«Qu'elle
invite les parents du Québec à rendre hommage au personnel éducateur et aux
responsables de service de garde en milieu familial;
«Qu'elle célèbre la
spécificité du réseau québécois des services de garde éducatifs;
«Qu'enfin, elle souligne la Semaine nationale des
éducatrices et des éducateurs de la petite enfance, qui se déroule à
travers le Québec, du 23 au 29 octobre 2023.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté. Nous allons maintenant inviter un membre du
groupe formant l'opposition officielle, et c'est Mme la députée de
D'Arcy-McGee.
Mme Prass : ...Président.
Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec la députée de Vaudreuil et le député de
Marguerite-Bourgeoys :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec d'interdire
l'implantation de tout site d'inhalation ou d'injection supervisée à moins de 250 mètres de tout
établissement dispensant des services de garde éducatif à l'enfance, des services d'éducation préscolaire, des services
d'enseignement primaire ou secondaire, des services éducatifs en formation professionnelle
ou des services éducatifs pour les adultes en formation générale.» Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion? Il n'y a pas de consentement.
Alors, pour
la prochaine motion, nous accueillerons un membre du deuxième groupe
d'opposition. M. le député de Taschereau.
Réitérer l'appui de
l'Assemblée au projet
de tramway de la ville de Québec
M. Grandmont : Oui. Merci, M. le
Président. Je demande le consentement de cette Assemblée pour présenter la
motion suivante conjointement avec le député de Jean-Talon :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte que le
climat économique actuel a des impacts sur la réalisation du tramway de Québec
et des conséquences sur les échéanciers et les coûts;
«Qu'afin de
rassurer l'ensemble des parties impliquées, l'Assemblée nationale réitère son
appui ferme au scénario actuel de tramway et de réseau structurant de la
ville de Québec.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : Consentement,
sans débat, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
y a consentement, sans débat. M. le leader.
M. Leduc : ...vote électronique,
s'il vous plaît, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Un vote électronique a été demandé. Donc, nous
allons maintenant procéder à la mise aux voix de la motion présentée par
M. le député de Taschereau. Le vote est maintenant ouvert.
La période de vote est terminée. M. le
secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 106
Contre : 0
Abstentions : 0
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée. M. le leader
du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : Merci, M. le Président.
Est-ce qu'on pourrait envoyer copie de cette motion au maire de Québec, M.
Bruno Marchand, s'il vous plaît?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Ce
sera fait.
Avis touchant les travaux des
commissions
À la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. J'avise donc
cette Assemblée que la commission de la Culture...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
Permettez. Si vous permettez, un instant, j'inviterais les collègues qui ont à quitter de le faire, s'il vous plaît, de manière
silencieuse pour permettre la poursuite des travaux. M. le leader adjoint du
gouvernement, poursuivez.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup. J'avise donc cette Assemblée,
M. le Président, que la Commission de
la culture et de l'éducation va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 23, la Loi modifiant
principalement la Loi sur
l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence
en éducation, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
de la santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée du projet de
loi n° 15, la Loi visant à rendre le système de santé et de services
sociaux plus efficace, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des transports et de
l'environnement poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 22, la Loi
concernant l'expropriation, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
19 h 15, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
des relations avec les citoyens poursuivra les consultations particulières et
les auditions publiques sur le projet de loi n° 36, la Loi sur le recouvrement du coût des soins de santé
et des dommages-intérêts liés aux opioïdes, aujourd'hui, de 16 h 05 à 16 h 50, à la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Pour
ma part, je vous avise que la Commission des relations avec les citoyens
se réunira en séance de travail demain, le mercredi 25 octobre 2023, à
8 heures pour une durée de 30 minutes, à la salle Louis-Hippolyte-La
Fontaine, afin de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse d'un
mandat d'initiative portant sur les
conditions humaines et de travail des travailleurs étrangers temporaires qui
oeuvrent avec des permis fermés.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Avis de sanction du projet de loi n° 34
Je vous informe aussi
qu'il y aura sanction du projet de loi n° 34, Loi visant à moderniser la
profession notariale et à favoriser l'accès à la justice, aujourd'hui, à
16 h 40, au bureau de Son Honneur le lieutenant-gouverneur.
Je
vous informe également que demain, lors des affaires inscrites par les députés
de l'opposition, sera débattue la motion inscrite par Mme la députée des
Mille-Îles. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que le zonage différencié est à même de permettre
une rentabilisation plus rapide des
projets de logements sociaux et communautaires au Québec et donc d'en augmenter
le nombre et la cadence de construction;
«Que
dans l'objectif de favoriser un plus grand nombre de logements pour les
citoyens, elle demande au gouvernement caquiste
de prendre les dispositions législatives nécessaires afin de permettre aux
municipalités la mise en place du zonage différencié pour les projets de
logements sociaux et communautaires.»
Affaires du jour
Nous allons maintenant
suspendre. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M.
le Président. Je constate donc que le délai de transmission pour les demandes de débat de fin de séance n'est pas
encore écoulé, à moins qu'on me dise le contraire. Je vous demanderais
donc de suspendre nos travaux jusqu'à l'expiration de ce délai. Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le leader adjoint du gouvernement.
Nous
allons donc suspendre, effectivement, les travaux jusqu'à la fin du délai de
réception des débats de fin de séance, à 15 h 29.
(Suspension de la séance à
15 h 09)
(Reprise à 15 h 31)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
vous informe qu'un débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui, à
18 h 30. Ce débat portera sur une question adressée par Mme la
députée des Mille-Îles à Mme la ministre responsable de l'Habitation concernant les jeunes familles qui ne
peuvent pas accéder à la propriété. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M.
le Président. Je vous demande donc de suspendre nos travaux jusqu'à la
tenue du débat de fin de séance. Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Les travaux sont donc suspendus jusqu'à
18 h 30.
(Suspension de la séance à
15 h 32)
(Reprise à 18 h 31)
Débats
de fin de séance
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au débat de fin de
séance, qui portera sur une question adressée par Mme la députée des Mille-Îles
à Mme la ministre responsable de l'Habitation concernant les jeunes
familles qui ne peuvent pas accéder à la propriété.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de
parole de cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux
minutes.
Mme la députée, je
vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Mesures
pour favoriser l'accès à la propriété
Mme Virginie
Dufour
Mme
Dufour : Merci, M. le Président. Alors, je vais revenir sur
la discussion de ce matin où j'ai évoqué, en fait, un rêve, un rêve qui s'évapore, avec la CAQ, pour
les jeunes familles du Québec, devenir propriétaire. Devenir propriétaire, ça devient de plus
en plus inatteignable. Les mises en chantier sont actuellement en chute libre.
Les coûts des maisons, des propriétés ne cessent de grimper. Et, en
parallèle, les hausses d'intérêt font en sorte qu'aujourd'hui c'est
pratiquement impossible de devenir propriétaire.
Et je vous
donne des exemples. J'ai fait le calcul, là, juste avant de rentrer ici.
Qu'est-ce qu'on peut se payer avec un salaire de 100 000 $ par année?
100 000 $, c'est quand même un bon salaire, mais qu'est-ce qu'on peut
se payer aujourd'hui? Alors, avec des
taux d'intérêt à 5,74 % sur cinq ans, ça, c'est le site de Multi-prêts,
ça, c'est un taux rabais, on est chanceux si on a ce taux-là, on peut se
payer une propriété de 350 000 $ en mettant 20 000 $ de
mise de fonds. Ce n'est pas beaucoup,
350 000 $. Aujourd'hui, on n'en trouve plus, des propriétés à
350 000 $, et la preuve, c'est... bien, en fait, pas la preuve, c'est... Quand on regarde
le marché, actuellement, les propriétés neuves, construites, qui sortent de
terre, on parle d'appartements qui sortent de terre, se construisent à
375 000 $, 400 000 $ la porte. Alors, si on pense devenir
propriétaire, bien, c'est évident qu'il faudra sortir beaucoup plus d'argent.
Et donc j'ai fait aussi l'exercice de qu'est-ce
que ça prend pour pouvoir s'acheter une propriété de 400 000 $. Et là, pour un couple, là, qui fait environ
110 000 $ par année, les deux en commun, là, c'est le revenu familial
moyen, si deux personnes qui gagnent
le salaire moyen ont un revenu familial ensemble que ça va être
110 000 $, bien, avec ça, ils peuvent s'acheter une propriété
de 400 000 $, certes, mais, pour le faire, ils doivent mettre
95 000 $ de mise de fonds. C'est pratiquement impossible. Je veux
dire, c'est presque 100 % de l'équivalent d'un salaire annuel en mise de
fonds. Qui peut aujourd'hui... Qui a les
poches assez profondes, quelle jeune famille a les poches assez profondes pour
faire ça? Il n'y en a pas. Il n'y en a pas. Alors, c'est un rêve,
malheureusement, qui n'existe plus.
Et là je vais
peut-être vous lire... J'aimerais vous lire un texte de Laurence Vincent, une
lettre ouverte qu'elle a écrite dans La Presse, Un plan Marshall pour
l'accès à la propriété, puis ça m'a beaucoup inspirée, et elle dit :
«Nous devons remettre en question notre rapport à l'habitation. Se loger
comme se nourrir [c'est] un besoin primaire de la pyramide de Maslow.» Et on dit : «[On a] toujours
évité de taxer la nourriture», un besoin primaire. Bien, pourquoi on ne le fait
pas aussi pour l'habitation, qui est
tout aussi primordiale? Se loger, ce n'est pas un luxe, là. Ce n'est pas un
luxe. Et donc on voudrait avoir... Elle suggère qu'on ait une vision de société
qui réclame le droit de devenir propriétaire de son logement, parce qu'il y a une réelle iniquité
générationnelle qui est en train de se créer. La génération des baby-boomers,
ma génération, on a eu la chance de devenir propriétaires, mais la
génération qui nous suit ne peut pas voir ce rêve-là se réaliser.
Alors, on
aspire, hein... Le gouvernement... M. le premier ministre parle souvent que le
gouvernement du Québec aspire à être plus prospère que l'Ontario. Bien,
pourquoi on n'espère pas... on n'aspire pas à avoir une génération, une population de propriétaires plutôt qu'une
population de locataires? Et, en ayant plus de propriétaires, bien, on
permet... ça permettrait donc de
jouir du droit à la propriété et de moins dépendre d'un propriétaire et des
fluctuations du marché, parce que c'est ce qui se passe actuellement. On voit
une fluctuation qui rend... qui crée un grand, grand stress sur tous ceux qui
ont à se... bien, à payer, dans le fond, un loyer ou des paiements hypothécaires.
Et donc, une fois que les jeunes seraient devenus
propriétaires, bien, ils pourraient accumuler du patrimoine, et ça, c'est ce
qui nous rend, comme société, plus riches.
Alors, le Parti libéral en a proposé plusieurs,
solutions pour améliorer l'accès à la propriété. On pense que c'est essentiel de le faire. Ça permettrait de libérer
beaucoup de logements si les jeunes pouvaient devenir propriétaires, si une
portion des jeunes pouvait devenir
propriétaires. On a proposé d'éliminer les droits de mutation sur les premières
maisons et augmenter aussi le seuil.
Je disais tout à l'heure : À 350 000 $, on n'en a plus des
propriétés. Bien, le seuil actuellement pour la TVQ, c'est
300 000 $. Alors, il faudrait augmenter ce seuil-là, et ça ramènerait
un peu la propriété.
Alors, je
crois, M. le Président, qu'il est essentiel que le Québec devienne... fasse
plus de place aux jeunes à l'accès à la propriété. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Donc, Mme la ministre,
je vous cède maintenant la parole et vous rappelle que vous disposez
d'un temps de parole de cinq minutes.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Merci, M. le
Président. Bon, écoutez, bien, alors, on poursuit sur ce qui a été dit
aujourd'hui en matière d'accession à la propriété. D'abord, je tiens à rappeler
les mesures fiscales qui existent aux niveaux fédéral et provincial.
Donc, c'est des mesures d'accession à la propriété qui sont le RAP, le Régime
d'accession à la propriété, et le CELIAPP,
qui est une autre forme d'épargne dans le but d'acquérir une première
propriété. Alors, c'est faux de dire que
le gouvernement ne fait rien, là. Le gouvernement provincial s'est arrimé avec
les mesures fédérales. Et il y a de l'aide pour l'accession à la
propriété pour une certaine tranche de la population à cet égard-là.
L'autre
volet, un autre volet pour, justement, les jeunes familles qui ont des besoins
qui sont plus restreints... pas des
besoins, mais des moyens qui sont plus restreints, bien, on a mis de l'avant,
avec le Fondaction, un programme d'accession à la propriété qui était vraiment innovateur, alors je tiens à le
préciser. On est allé chercher, lors de la dernière législature, des
nouveaux partenariats, des gens qui allaient mettre de l'argent avec nous pour
financer le logement puis qui allaient mettre
des bras aussi pour nous aider à analyser les dossiers. Alors, c'est ce qu'on a
fait avec Fondaction, puis je pense que c'est intéressant, là, de
partager avec vous ce que ça représente, ce programme-là.
Alors, c'est une subvention de 45 millions
qui a été octroyée à Fondaction, et Fondaction, de son côté, met aussi un
45 millions pour contribuer à la construction des copropriétés dont on
parle. Alors, on a une entité qui s'appelle Fondaction... Attendez, là, le nom
m'échappe. Peu importe le nom de l'entité, on a 90 millions qui sont
disponibles pour la construction de
logements. Puis la formule qui est proposée par Fondaction, c'est de permettre
aux ménages qui sont les membres
d'une coopérative d'habitation financée dans le cadre du projet d'acquérir des
droits d'usufruit à un prix inférieur d'au moins 25 % à celui du
marché traditionnel.
Alors,
ça, ce que ça fait, c'est que, bien, d'une part, il y a deux avantages à cette
proposition-là : les ménages qui acquerront ces droits d'usage dans
les copropriétés abordables vont libérer 1 000 logements qui seront
ainsi accessibles à des ménages à faibles ou
moyens revenus. Puis par ailleurs l'acquisition de ces droits à un prix
abordable permettra aux ménages acquéreurs d'accumuler plus rapidement une
équité qui pourra leur servir à l'achat d'une nouvelle propriété.
Alors, à la
revente, ce qui se passe, c'est que les droits d'usufruit, quand ils sont
vendus, ils permettent au propriétaire de
ce droit-là de récupérer le capital accumulé et, d'autre part, de bénéficier de
la plus-value sur ces droits-là, laquelle plus-value est partagée entre la coopérative et les propriétaires. Donc,
c'était une façon innovante de créer du logement puis de s'adresser à
une autre tranche de la population. Alors, un autre outil.
• (18 h 40) •
Parce qu'il
ne faudrait pas tomber, non plus, M. le Président, là, pour faire des bons
clips, tomber, là, dans la démagogie où on dit que, bien là il faut aider tout
le monde pour tout, tout le temps. Je ne pense pas que c'est le rôle du
gouvernement d'être absolument dans tous les programmes. On a un
programme bien spécifique pour aider des gens dans une certaine tranche de
revenus, on en a avec les mesures fiscales pour d'autres tranches de revenus
puis on n'arrêtera pas là, M. le Président,
là. On regarde d'autres... compte tenu de la crise, compte tenu des taux
d'intérêt élevés, compte tenu des coûts de construction, mais on regarde
d'autres façons d'aider.
Moi, j'ai plusieurs rencontres avec des gens du
milieu financier qui proposent des outils pour justement aider à l'accession à
la propriété. Puis j'explore avec eux c'est quoi les pistes de solution puis
est-ce que c'est quelque chose qui pourrait être étendu à l'ensemble de la
population. Donc, il y a plein de choses qui sont dans les cartons puis qu'on analyse, mais évidemment on ne peut pas faire ça
sur le coin de la table, il faut se poser la question : Est-ce que ça
fonctionne? Combien ça coûte? Est-ce que ça touche... ça cible la bonne
clientèle? Alors, ce sont des choses qui sont regardées.
Par ailleurs,
ma collègue aux Affaires municipales travaille très fort à conclure un pacte
fiscal avec les municipalités, puis
ça, je pense que c'est très important. Il y aura plusieurs choses
qui vont découler de ça en matière d'habitation. Et je pense qu'il ne faut pas oublier qu'il faut créer
un environnement qui est favorable à la construction, qui fait en sorte que les délais sont moins longs. Et qui dit délais
moins longs dit moins de temps, puis le temps, c'est de l'argent. Donc, ça fait
en sorte qu'ultimement les différents projets pourront probablement ou
éventuellement sortir à des coûts qui seront mieux contrôlés.
Alors, je
pense qu'il faut regarder du côté des municipalités pour créer aussi un
environnement favorable à la création de plus de logements, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée, je vous
cède la parole pour votre droit de réplique de deux minutes.
Mme Virginie Dufour
(réplique)
Mme
Dufour : Merci, M. le Président. J'ai entendu la ministre
parler du RAP, du CELIAPP. C'est bien des mesures fédérales. Ici, on est au provincial. Et
j'aimerais souligner que, dans les deux cas, ça demande des fonds importants et
ça ne change pas le fait qu'une mise de fonds, aujourd'hui, qui est exigée pour
devenir propriétaire... sont excessivement élevées, et, même avec un RAP, on n'y arrive pas. Un CELIAPP, ça vient
juste d'être créé, on n'a pas encore de l'argent dans le CELIAPP. Il n'y
a personne qui a de l'argent dans un CELIAPP actuellement au Québec.
Mme la
ministre a parlé, fort intéressant, là, de Fondaction, mais... du
90 millions dans Fondaction, mais j'aimerais rappeler la définition de ce que c'est,
l'usufruit. L'usufruit, c'est la jouissance légale d'un bien dont on n'a pas la
propriété. Donc, on n'est pas propriétaires avec ce projet-là. C'est
bien, c'est une étape, mais ça pourrait prendre bien des années avant que les
gens qui vont habiter dans ces coopératives deviennent propriétaires. On parle
de 1 000 logements en cinq ans.
Avant que ces gens-là soient... aient acquis assez de plus-value foncière pour
devenir propriétaires dans un autre logement, on est dans des décennies.
Alors, je vais rappeler ce que Laurence Vincent
parlait. On a besoin d'un plan Marshall d'accès à la propriété. On pourrait,
potentiellement, en une génération, et je la cite : «...inverser la
tendance croissante de besoin en loyers subventionnés.» Ceux qui deviendraient
propriétaires, ceux qui deviennent propriétaires, n'ont plus besoin de loyers
subventionnés.
Alors, il
nous faut des mesures vraiment structurantes pour aider nos jeunes familles à
accéder à la propriété et ainsi libérer des logements pour les autres ménages
qui ont aussi besoin, qui se cherchent un toit, M. le Président. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Donc, voilà qui met fin aux
débats de fin de séance.
Ajournement
Compte tenu de l'heure, les travaux sont
ajournés au mercredi 25 octobre 2023, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 44)