(Neuf heures quarante minutes)
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, bon jeudi matin,
chers collègues. Je vous invite, s'il vous plaît, à bien vouloir prendre
place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors, nous
en sommes à la rubrique Déclarations de députés, et, pour cette première
déclaration, aujourd'hui, je reconnais M. le député de Beauce-Nord.
Souligner le 103e anniversaire
de Mme Lydia Fillion-Gobeil
M. Luc Provençal
M. Provençal : Merci,
M. le Président. Grande journée pour une résidente de la municipalité de
Saint-Bernard, en Beauce. En effet,
ce 19 octobre 2023 marque le 103e anniversaire de naissance de
Mme Lydia Fillion-Gobeil. Sa grande famille a souligné et célébré
le tout avec un rassemblement lors de la fin de semaine de l'Action de grâce.
Avec son
époux, Georges, le couple a eu quatre enfants : Gérald, Réjean, Noël et
Martine. Suivant le décès de son mari,
en 1970, elle se lança, avec d'autres femmes de la municipalité, vers
l'entretien ménager pour subvenir aux besoins de la famille. Depuis, la native
de Dorchester a vu naître cinq petits-enfants ainsi que neuf
arrière-petits-enfants. Toujours énergique et d'un optimisme inébranlable,
Mme Fillion-Gobeil est une véritable source d'inspiration.
Un joyeux anniversaire et longue vie à vous,
Mme Fillion-Gobeil! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Beauce-Nord. Et nous poursuivons avec Mme la députée
de La Pinière.
Souligner le travail de la
Fondation Alphonse-Lepage inc.
Mme Linda Caron
Mme Caron : Depuis
1989, la Fondation Alphonse-Lepage apporte une aide financière aux citoyens
défavorisés de la ville de Brossard. Qu'il
s'agisse d'aider de manière ponctuelle une famille à faire face à un imprévu,
d'offrir un soutien financier à un
élève pour poursuivre son cursus scolaire ou bien de permettre à un jeune de
participer à un camp de jour, la Fondation Alphonse-Lepage, présidée par
Sylvain Maher, pose des actions locales.
Le
14 octobre, la fondation a fait salle comble pour la 25e édition de
son vins et fromages. La somme de 100 000 $ a été récoltée
sous la présidence d'honneur de M. Serge Goulet.
Merci à
toutes les personnes engagées dans la fondation, vous faites honneur à la
mémoire de M. Alphonse Lepage, ex-maire de Brossard, pour qui
le bien-être des autres, et surtout des enfants, était fort important.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de La Pinière. La prochaine déclaration sera celle de M. le
député de Portneuf.
Souligner le travail de
l'organisme S.O.S. Accueil inc.
M. Vincent Caron
M. Caron : Merci,
M. le Président. Depuis plus de 50 ans, le SOS Accueil vient en aide aux
personnes démunies du nord de
Portneuf. Cet organisme fournit un service ô combien essentiel pour celles et
ceux dans le besoin, des vêtements à prix modiques ainsi qu'un service
de dépannage alimentaire.
Aujourd'hui,
je veux souligner le travail exceptionnel de ces femmes et de ces hommes
derrière le SOS Accueil, toutes et tous bénévoles. Vous donnez
généreusement de votre temps et vous contribuez, par votre implication, à
faire la différence dans la vie de
nombreuses personnes. Un sourire, un sac de vivres, des vêtements chauds, c'est
un rayon de soleil qui vient illuminer toute une journée pour beaucoup.
Après une
campagne de sociofinancement ambitieuse et avec l'appui de toute une
communauté, vous allez bientôt pouvoir
vous installer dans les nouveaux locaux pour encore mieux servir la population.
Bravo à vous, Mmes Raymonde Gingras
et Reine Cayer, ainsi qu'à toute votre équipe! Du fond du coeur et au nom des
Portneuvoises et Portneuvois, je vous dis merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Portneuf. Et je cède maintenant la parole à M. le
député de Taschereau.
Souligner la Semaine nationale de l'action communautaire
autonome
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
M. le Président, nous soulignons la Semaine nationale de l'action
communautaire autonome. Comme les organismes
communautaires sont la colonne vertébrale de ma circonscription, je ne pouvais
pas passer sous silence cette semaine.
Que l'on parle de défense de droits, de sécurité alimentaire,
d'organismes Famille, les intervenants et les intervenantes sont à pied d'oeuvre pour créer des solidarités,
des réseaux d'entraide. Le milieu communautaire de Taschereau, c'est comme
dans l'ensemble du Québec, c'est
l'incubateur de la transformation sociale. Ce sont nos yeux, nos oreilles sur
le terrain, il faut les écouter. Parce que leurs revendications sont celles de
nos communautés, parce qu'ils portent la voix des personnes vivant en contexte
de vulnérabilité, parce qu'ils subissent le désengagement de l'État et tentent
de retricoter les mailles de plus en plus larges de notre filet social, les
revendications financières et sociétales des organismes communautaires sont
aussi les miennes.
Aujourd'hui,
je ne vous parlerai pas de la vocation et du dévouement des personnes qui
travaillent dans le communautaire. J'en profiterai plutôt pour m'engager,
personnellement et au nom du caucus solidaire, à porter leurs revendications
ici, à l'Assemblée nationale.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de
Taschereau. Et nous poursuivons avec Mme la députée de Huntingdon.
Souligner
le 175e anniversaire de la municipalité de Saint-Patrice-de-Sherrington
Mme Carole
Mallette
Mme Mallette : Merci,
M. le Président. La paroisse de Saint-Patrice-de-Sherrington fête son
175e anniversaire, cette année, de fondation.
Le nom de
la paroisse s'explique par le fait que de nombreux Irlandais sont venus
s'établir dans la région vers le milieu du XIXe siècle.
La municipalité est riche en sols organiques ou en terres
noires, ce qui est une des particularités de la Montérégie, le jardin du
Québec. On y trouve, d'ailleurs, de nombreux producteurs maraîchers et un grand
nombre de productions en serre de plantes ornementales.
Ce qui distingue également cette municipalité, c'est la
force de sa communauté. Des citoyennes et citoyens sont nombreux à avoir
mis la main à la pâte pour célébrer de façon exceptionnelle ce
175e anniversaire. On a pu notamment profiter du carnaval d'hiver, de
l'annuel marathon de spaghetti, de brunchs, de courses de boîtes à savon et du
festival d'automne. Je veux remercier le
comité organisateur des activités, Yves, Clément, Denise, Jonathan, Fernand,
Isabelle et Denis, et tous les bénévoles qui ont rendu cette année
mémorable. Merci.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup. Mme la députée de Huntingdon. Et
nous poursuivons avec Mme la députée de Darcy-McGee.
Souligner
l'ouverture du Café Soleil
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass : Merci,
M. le Président. C'est un privilège pour moi de me lever dans cette Chambre
pour exprimer mes félicitations les plus sincères à l'initiative du Café
Soleil, situé dans mon comté, une collaboration remarquable entre l'Atelier Jem, l'Agence Ometz, le Centre
Cummings, Zera Café, et soutenue financièrement par la Fédération CJA.
Le Café Soleil incarne une vision admirable, celle d'un lieu
accueillant, abordable et ouvert à tous, où des adultes aux capacités diverses trouvent leur place. Cette
noble entreprise prend vie grâce à l'engagement de l'atelier Jem Workshop.
Cet espace de travail adapté offre des opportunités de formation et d'emploi à
des adultes de toutes aptitudes. Il incarne la croyance profonde en la valeur
de chaque individu, et son potentiel, et sa contribution envers la société.
The
café, located within the Cummings Centre, represents an invaluable asset to our
community. Together, we celebrate the opening of Café Soleil, a place where
diversity is celebrated, inclusion is paramount, and delicious meals are served
with love.
Continuons à oeuvrer pour une société plus inclusive et solidaire, où
chacun peut s'épanouir. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de D'Arcy-McGee. La prochaine déclaration sera
celle de M. le député de Drummond—Bois-Francs.
Inviter
les citoyens à participer à la guignolée du
Comptoir alimentaire Drummond
M. Sébastien
Schneeberger
M. Schneeberger : Merci,
M. le Président. Alors, hier, le Comptoir alimentaire Drummond lançait
l'édition 2023 de sa guignolée et nous donnait son objectif à
atteindre de 400 000 $.
Une multitude de moyens
sont déployés au courant des prochains mois pour atteindre cet objectif. Il y a
le Défi Entreprises, qui permet aux
entreprises de faire des encans à l'intérieur de leurs commerces, la
Loto-Guignolée, qui se veut un grand tirage avec plusieurs prix attrayants et,
finalement, la collecte de la guignolée du 26 novembre, où nous récolterons des dons et denrées alimentaires pour
la confection des paniers de Noël. Il existe aussi plusieurs autres façons de
contribuer au soulagement de la faim dans le grand Drummond, en déposant des
denrées non périssables dans différents points de chute comme la quincaillerie Laferté, l'université, Les
Promenades Drummondville, dans les IGA, le Super C et ainsi que
directement au comptoir.
Alors, c'est un geste simple, qui fait une
grande différence pour plusieurs familles. Gens de Drummond, soyons généreux.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Drummond—Bois-Francs. Et nous poursuivons avec M. le
député d'Orford.
Souligner la résilience et le
courage de Mme Lina Courtois, gagnante de
neuf médailles aux Championnats canadiens des maîtres de Calgary
M. Gilles Bélanger
M. Bélanger : M.
le Président, je souligne et partage avec vous le courage de Mme Lina
Courtois, âgée de 72 ans, résidente de Sainte-Catherine-de-Hatley,
atteinte d'un cancer du sein.
En plein traitement de chimiothérapie, elle a
remporté neuf médailles en nage artistique et en natation, dont trois d'or, lors des championnats canadiens du
mois de mai dernier à Calgary. Elle a été sacrée championne canadienne en nage artistique
dans sa catégorie d'âge. Elle nous dit avoir été tout particulièrement fière de
voir flotter le drapeau du Québec à cette occasion.
Lina Courtois
a été entraîneuse en nage synchronisée il y a 50 ans et n'avait jamais
compétitionné comme athlète. En septembre 2022, elle s'est lancé le défi
de le faire et a débuté son entraînement auprès du club des Améthystes de
Sherbrooke. Quelques semaines plus tard, Lina a reçu un diagnostic du cancer du
sein.
À toutes les
compétitions auxquelles elle a participé pendant ses traitements de
chimiothérapie, elle a remporté une médaille à chacune d'elles. Son
nouvel objectif : les championnats mondiaux au Qatar en 2024. Bravo, Lina!
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Bienvenue
à l'Assemblée nationale. Merci, M. le député d'Orford.
Et nous poursuivons avec Mme la députée de
Bonaventure.
Souligner le 90e anniversaire
de la station de radio CHNC-FM
Mme Catherine Blouin
Mme Blouin : Merci,
M. le Président. Je tiens aujourd'hui à souligner le 90e anniversaire de
la radio CHNC, une station de radio régionale fondée en 1933 par le
dentiste Charles Houde à New Carlisle.
Au fil des
années, la radio CHNC a été un témoin privilégié de plusieurs pages de
l'histoire gaspésienne et même québécoise. C'est notamment dans cette station
que l'ex-premier ministre René Lévesque a fait ses premiers pas en tant qu'animateur. L'ex-ministre et député gaspésien
Gérard D. Levesque y a également laissé sa trace, sans oublier les nombreux,
très nombreux invités qui ont défilé au fil de ces décennies.
En diffusant toutes les nouvelles du territoire
durant autant de temps, des meilleurs moments jusqu'aux pires tragédies, on peut dire que CHNC fait maintenant
partie intégrante de la vie des Gaspésiennes et des Gaspésiens. D'ailleurs,
il s'agit de la plus vieille station de radio francophone en Amérique du Nord
toujours en ondes à ce jour.
Toutes mes
félicitations pour ces 90 années d'histoire et merci pour ces années à
célébrer l'information, la culture, la communication, en plus de
contribuer au rayonnement de la Gaspésie. Meilleur succès pour la suite! Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Bonaventure. Et nous poursuivons maintenant avec M.
le député de Trois-Rivières.
Féliciter Mme Evelyne
Papillon, championne du
triathlon Ironman 70.3 de New York
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci,
M. le Président. Le 23 septembre dernier, un véritable exploit a été
réalisé par la Trifluvienne Evelyne
Papillon. Médecin de famille, elle pratique de manière active dans une
superclinique. Cette femme de 41 ans a remporté le
Ironman 70.3 de New York.
C'est son meilleur temps à vie et la toute
première fois qu'elle termine à la première position d'un tel parcours. Intégrer le sport à sa routine familiale a
toujours été une priorité pour Evelyne. Bouger est, d'ailleurs, une habitude
devenue incontournable qu'elle espère
humblement pouvoir transmettre à tous. Dès 2024, elle a l'intention de
participer au championnat du monde de triathlon en Australie et du
Ironman en Nouvelle-Zélande. Une véritable inspiration pour notre ville, notre région et pour le
Québec, c'est un honneur pour moi de l'avoir rencontrée. Elle a trois enfants,
médecin et athlète de haut niveau.
Félicitations,
Evelyne, tu es notre «Ironmom»! Merci. M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Trois-Rivières. Et nous poursuivons avec Mme
la députée de Rimouski.
Souligner
le 35e anniversaire de l'organisme Pro-Jeunes-Est
Mme Maïté
Blanchette Vézina
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. Aujourd'hui, je souligne le travail hors pair d'un organisme
bien implanté au Bas-Saint-Laurent qui fait une réelle différence dans
la vie des jeunes Rimouskois et Rimouskoises depuis désormais 35 ans,
Pro-Jeunes-Est.
Pro-Jeunes-Est bénéficie d'une expertise
incontournable en persévérance scolaire. Il soutient les jeunes en difficulté
d'apprentissage et qui ont besoin d'adaptation scolaire ou sociale.
Depuis
ses débuts, Pro-Jeunes-Est a permis à près de 4 843 jeunes d'être
accompagnés par 3 694 apprentis tuteurs. Plusieurs milliers de jeunes du préscolaire ont
également reçu des séances de psychomotricité dans le programme Qui bouge,
maintenant pris en charge par les enseignantes.
Mais,
au-delà des chiffres, c'est toute la qualité des accompagnements relationnels
et éducatifs qu'ils mènent depuis tant d'années qui se doit d'être
soulignée. Alors, félicitations à la grande équipe de Pro-Jeunes-Est, les
employés, les bénévoles, les administrateurs, les partenaires. Si l'avenir est
brillant à Rimouski, c'est en partie grâce à vous. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Rimouski. Et cela met fin à la rubrique
Déclarations de députés.
Et je suspends nos
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 54)
(Reprise à 10 h 03)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Bienvenue chez vous.
Mmes et MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Oui, bonjour, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer, au nom de mon
collègue le ministre des Finances, le rapport
actuariel modifiant l'évaluation actuarielle du Régime des rentes du Québec au
31 mars 2023.
La
Présidente : Ce document est déposé. À nouveau, M. le leader.
M. Jolin-Barrette : Je dépose les réponses du
gouvernement aux pétitions déposées le 26 avril 2023 par la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, le 31 mai 2023 par le député des
Îles-de-la-Madeleine, le député d'Hochelaga-Maisonneuve et la députée de
Roberval, le 1er juin par la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, le
8 juin 2023 par la députée de Saint-Laurent,
le 12 septembre 2023 par la députée de Westmount—Saint-Louis, le 13 septembre 2023 par la députée de
Vaudreuil et le député de Jean-Lesage, le 14 septembre 2023 par la députée
de D'Arcy-McGee.
Je
dépose finalement la réponse du gouvernement à la pétition présentée par la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
en remplacement de la réponse déposée le mardi 17 octobre 2023.
Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, Mme la vice-présidente de la
Commission de l'économie et du travail et députée de Mille-Îles, la
parole est à vous.
Élection à la vice-présidence de la Commission
de l'économie et du travail
Mme Dufour : Merci,
Mme la Présidente. D'abord, je dépose le rapport de la Commission de l'économie
et du travail qui, le 18 octobre 2023, a procédé à l'élection de la
vice-présidence de la commission.
Étude
détaillée du projet de loi n° 17
Et j'ai un
autre rapport à déposer. Elles sont collées, les feuilles. Voilà. Alors, Mme la
Présidente, je dépose le rapport de
la Commission de l'économie et du travail qui, le 28 septembre ainsi que
les 3, 4 et 18 octobre 2023, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 17, Loi modifiant diverses dispositions principalement
aux fins d'allègement du fardeau réglementaire
et administratif. La commission a
adopté le texte du projet de loi avec des amendements. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente : Et ces rapports sont
déposés.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, je reconnais
Mme la députée de Mercier.
Annuler
les modifications apportées à la politique organisationnelle
des services de garde du centre de services scolaire des Mille-Îles
Mme Ghazal : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Permettez-moi tout d'abord de saluer les parents
du comité de parents du centre de
services scolaire des Mille-Îles qui sont ici parmi nous. Puis, juste avant de
lire, aussi, la pétition, avec le consentement de cette Chambre,
j'aimerais déposer deux documents du comité de parents.
Documents
déposés
La Présidente : Consentement?
Consentement.
Mme Ghazal : Merci
beaucoup. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 900 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que la politique SEJ-18 mise en
place par le centre de services scolaire des Mille-Îles, les récents changements dans les frais de la supervision des
élèves pendant le dîner et l'abolition du forfait familial annoncée par le
CSSMI en décembre dernier augmentent considérablement la charge mentale
et financière des parents;
«Considérant
que, depuis janvier, les parents actifs au sein des conseils d'établissement du
CSSMI font face à un manque de transparence de la part de
l'administration;
«Considérant
que le CSSMI a échoué à présenter une vision globale, un plan de recrutement et
une estimation des coûts réels de cette politique, ce qui démontre un
manque de transparence;
«Considérant
que les parents d'élèves du CSSMI et les citoyens concernés sont préoccupés par
une série de décisions financières
non transparentes, prises sans explication ni consultation suffisante, qui
impactent le budget des familles de façon significative et contribuent à
la dégradation de l'accès aux services publics;
«Considérant
que l'annonce récente de modifications tarifaires concernant les frais de
service de garde, la supervision des élèves pendant le dîner et la suppression
du forfait familial ont conduit à une augmentation considérable des
dépenses pour les familles;
«Considérant
que l'augmentation des tarifs contrevient à l'esprit de la Loi limitant
l'indexation de plusieurs tarifs gouvernementaux, puisque les tarifs
dépasseront largement l'indexation de 3 % prévue par cette loi pour les
trois prochaines années;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec d'intervenir auprès du centre
de services scolaire des Mille-Îles afin d'annuler la politique SEJ-18.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période des questions et réponses orales sera tenu le vote reporté
sur la motion de Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques débattue hier
aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Questions
et réponses orales
Nous en
sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Critères de sélection des
projets industriels de grande puissance
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Vous le savez, on le dénonce à tous les jours, on a devant nous
un gouvernement caquiste qui est incapable
de livrer, incapable de livrer les services essentiels à la population et
incapable de livrer une vision de
notre portefeuille énergétique, une vision de l'énergie, de l'avenir de
l'énergie au Québec. On a demandé, ça fait un an bientôt, une commission
nationale sur l'énergie, on ne l'a pas.
Pendant
ce temps-là, le ministre de l'Énergie, qui est aussi ministre de l'Économie,
s'est octroyé beaucoup plus de pouvoirs. Il peut octroyer lui-même toutes les
ententes de cinq mégawatts et plus. C'était 50 avant, là c'est rendu cinq.
On sait qu'il a octroyé, lui,
10 projets pour une valeur totale de 10... de 1 000, pardon,
10 projets pour une valeur totale de 1 000 mégawatts. On
n'a pas de transparence, c'est un enjeu de transparence. On veut savoir s'il y
a des entreprises québécoises, quelles régions sont touchées, quand
devrons-nous fournir l'énergie et à quel prix.
Autre chose qu'on
veut savoir, aujourd'hui il y a 100 projets, sur sa table, qui
représentent 8 000 mégawatts. Également,
qu'est-ce qui va guider ses décisions? Il y a une entreprise, Eco2 Magnésium,
qui veut construire, à Tring-Jonction, une usine de 130 millions
pour récupérer des déchets miniers. Elle, elle ne demande pas 80,
100 mégawatts, elle en demande
12, mégawatts. Ils sont dans le noir le plus complet, ce qui fait dire à
son propriétaire : De la façon dont c'est géré, c'est fait par un
comité. Ils ne le savent pas.
On veut savoir.
Hydro-Québec, c'est aux Québécois. On veut savoir.
• (10 h 10) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, quand
on est arrivés au gouvernement, en 2018, j'ai rencontré Éric Martel,
qui était, à l'époque, président
d'Hydro-Québec, puis il m'a dit clairement : On a des surplus
d'électricité au moins pour les
20 prochaines années. Qu'est-ce qu'on a fait, Mme la Présidente? Première
étape, on est allés rencontrer des dirigeants à New York et on a réussi à signer un contrat de 30 milliards pour
exporter de l'électricité à New York,
ça va remplacer de l'énergie
non renouvelable qui va fournir l'équivalent de 1 million de maisons.
Qu'est-ce qu'on a
fait ensuite, Mme la Présidente? Il n'y avait aucun projet économique important
sur la table, aucun, Mme la Présidente. On
est allés... le ministre de l'Économie et de l'Énergie est allé rencontrer des
entreprises du Québec, des
entreprises de l'étranger en leur disant : Si vous venez au Québec pour
créer des emplois payants, des emplois de
l'avenir... Parce qu'aujourd'hui on a un plein-emploi, ce que les gens veulent,
c'est un emploi à 30 $, 40 $, 50 $ de l'heure, des
emplois payants pour nos jeunes, pour, entre autres, garder nos jeunes au
Québec.
Donc, on se retrouve
actuellement, Mme la Présidente, où on ne peut pas accepter tous les projets
qui ont été démarchés par le ministre de
l'Économie et de l'Énergie. Le nouveau président d'Hydro-Québec va déposer,
dans deux semaines, donc au début du
mois de novembre, une mise à jour de l'offre et de la demande d'électricité, et
on aura l'occasion, en commission parlementaire, d'en discuter.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Le premier ministre, ce n'est pas la première fois qu'il le dit, il le
répète aujourd'hui, il le disait le 21 septembre,
«les libéraux nous avaient laissé des immenses surplus d'électricité». Ça,
c'est comme les surplus budgétaires, il n'y en a plus, aujourd'hui. Il n'y en a
plus parce que le ministre a dit, le 25 septembre : «On a alloué pas mal
tout ce qu'on avait.» Donc, il n'y en a plus.
Là,
il y a 10 projets pour 1 000 mégawatts qui ont été octroyés, on
est dans le noir le plus complet, on ne sait pas c'est qui. Y a-tu des entreprises québécoises? Et à quel prix? Quelles
régions? Pour les autres projets qui sont devant nous, on ne sait toujours pas les critères. On ne sait
pas où est-ce qu'il va prendre l'énergie, mais on ne connaît pas les critères.
Peut-on les savoir?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. M. le Président, le
Parti libéral semble fier de ça, qu'il y avait des surplus d'électricité.
Écoutez, moi, j'étais tellement gêné,
quand j'ai rencontré le président d'Hydro-Québec, il m'a dit : Vous savez
comment ça fonctionne, il y a des réservoirs d'eau, quand on laisse
s'écouler l'eau on peut avoir de l'énergie, bien, on était obligés de
dire : On va jeter l'eau aux poubelles
parce qu'on a des surplus d'électricité, alors que tout le monde entier cherche
de l'énergie. Donc, quel mauvais travail qui a été fait par les
libéraux. Heureusement, on a changé la situation.
La
Présidente : Deuxième complémentaire. On écoute la question et on
écoute aussi les réponses.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, le
bilan libéral a fait en sorte qu'ils avaient entre les mains une richesse,
c'était Hydro-Québec, qui appartient
à toutes les Québécoises, les Québécois. Alors, nous, on ne parlera pas de
jeter l'eau aux poubelles, on parlait d'une richesse, comme les
7 milliards qu'il y avait dans les coffres.
Aujourd'hui,
il n'y a plus d'argent, il n'y a plus d'énergie. D'accord. Ceci dit,
aujourd'hui, on veut savoir, pour les
prochains projets et ceux qui ont été octroyés dans les derniers mois, quels
sont les critères. C'est à nous autres, là, c'est aux Québécois et
Québécoises, Hydro-Québec. On ne sait pas où va notre énergie et à quel prix.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, monsieur... Mme la
Présidente, je veux que tout le monde comprenne bien, là, je n'en reviens
pas que le chef de l'opposition officielle
est fier de ça. On était obligés de jeter de l'énergie. Le Québec était obligé,
à cause des libéraux, de jeter aux poubelles de l'énergie.
Nous, ce qu'on a
fait, c'est qu'on a trouvé un gros client à New York, puis en plus on a trouvé
des clients, des entreprises. Puis, étant
donné qu'on a plus de projets que ce qu'on est capables de fournir, on choisit
les projets où il y a le plus de retombées économiques pour l'ensemble
des Québécois.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Je vous ai donné un
exemple d'une entreprise du Québec qui attend la réponse pour
12 mégawatts, qui n'a pas de
réponse depuis des mois. Pendant ce temps-là, le ministre, lui, il en a octroyé
10 pour 1 000 mégawatts puis il dit : Il y en a
100 autres pour 8 000 mégawatts qui s'en viennent. Donc, il n'y
a plus d'énergie. Où vont-ils la prendre? À
quel coût? Parce qu'on sait que Pierre-Olivier Pineau, des HEC, disait
qu'aujourd'hui c'est 0,04 $, 0,05 $, mais plus tard ça va être
0,09 $, 0,10 $ pour le produire. On veut connaître les critères.
Nos entreprises
québécoises ont-elles le droit d'en avoir aussi?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Je n'en reviens pas, de
l'approche libérale. On donne de l'énergie aux entreprises qui s'engagent à
créer des retombées importantes pour les Québécois, à créer de la richesse pour
les Québécois, à créer des jobs payantes. Oui, actuellement, sur la table, il y a des entreprises qui voudraient
avoir l'énergie mais qui ne sont pas prêtes à s'engager à fournir des retombées, à fournir des jobs
payantes. Est-ce que le Parti libéral est en train de dire qu'on devrait leur
donner l'énergie, à ces entreprises-là qui n'ont pas de retombées? Ça ne
tient pas debout.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
Jacques-Cartier.
Orientations
gouvernementales en matière d'énergie
M. Gregory Kelley
M. Kelley : Nous sommes dans la
sixième année de la gouvernance de la CAQ, et il n'y a toujours pas une vision
claire dans le dossier de l'énergie. Un
jour, le ministre de l'Énergie parle des centrales nucléaires, l'autre jour
c'est le premier ministre qui parle
des barrages. Un jour, le ministre de l'Énergie dit : Il faut rouler le
lave-vaisselle au milieu de la nuit, la
journée... le lendemain le premier ministre dit que ce n'est pas nécessaire.
Mais une chose qui est certaine, c'est qu'il n'y a aucune transparence
dans ce dossier.
À
l'annonce, la semaine dernière, à La Romaine, le premier ministre dit : Ça
prend une jasette nationale sur notre avenir
énergétique. Mais, jusqu'à date, toutes les consultations faites par le
ministre sont à huis clos. Nous n'avons pas accès à tous les mémoires qui ont été déposés par les
différents experts. On a quand même fait une demande à l'accès à l'information
pour avoir accès à ces documents, pour partager ça avec la population, et la
réponse a été non.
Est-ce
que le ministre de l'Énergie prend l'engagement, aujourd'hui, de déposer tous
les mémoires en sa possession?
Des voix : ...
La Présidente :
La réponse — pas
de commentaire après les questions — du
ministre de l'Économie,
de l'Innovation et de l'Énergie. La parole est à vous.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Mme la Présidente,
j'aimerais juste revenir aux questions du chef de l'opposition, parce qu'il a
démontré, comme son collègue, un peu de paresse intellectuelle dans les
commentaires qui ont été faits.
Premièrement, premièrement, le chef de
l'opposition a mentionné que le ministre s'était approprié la décision sur les mégawatts, alors que c'est l'inverse. Vous
êtes dans l'erreur. Pourquoi? Parce que Mme Brochu, le jour où j'ai été
nommé, le jour où j'ai été nommé ministre
de l'Énergie, elle m'a dit : Il faudrait que le gouvernement décide, parce
qu'Hydro-Québec ne peut pas offrir tous les mégawatts qui sont
demandés. Hydro-Québec, c'est un monopole, donc un monopole doit donner le courant électrique. Mme Brochu m'a
dit : On ne peut pas le faire; vous, décidez pour nous. Donc, correction
de l'erreur que vous avez faite.
Deuxièmement,
quand vous avez dit que, les projets, on ne les a pas annoncés, il y a eu
10 projets que nous avons annoncés, nous avons accordé des
mégawatts, 11 qu'on n'a pas accordés. Ceux qui n'ont pas eu les mégawatts ne veulent pas qu'on divulgue leur nom, pour des fins
confidentielles, et c'est normal. Deuxièmement, ceux qui ont reçu les mégawatts, des annonces vont avoir lieu dans les
prochaines semaines, prochains mois pour annoncer les projets. Donc,
tout va être public.
Troisièmement,
les critères. Vous avez dit : Il n'y a pas de critères. Vous êtes dans
l'erreur, encore une fois. Je vais revenir.
La
Présidente : Première...
Des voix : ...
La Présidente :
Attention, je vous entends.
Première complémentaire. Il n'y a que le député de Jacques-Cartier qui a
la parole.
M. Gregory Kelley
M. Kelley :
Merci pour la réponse à ma question. Alors, je vais attendre pour le dépôt
des mémoires.
Nous
sommes en mode de solution, de ce côté de l'Assemblée nationale. Présentement,
le ministre parle, comme je dis, pour
notre avenir, c'est le nucléaire qui est peut-être important. Le premier
ministre parle de plusieurs différents... de projets de barrages. Nous,
le Parti libéral, on propose une autre solution, une troisième solution, des
microréseaux. M. le ministre, j'ai écrit une bonne lettre dans Le Journal du
Québec, que je dépose maintenant pour votre lecture.
Est-ce que les
microréseaux, c'est une partie des solutions de l'avenir, oui ou non?
Document
déposé
La
Présidente : Consentement pour le dépôt? Consentement. Réponse du
ministre.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Mme la Présidente, troisième erreur du chef de l'opposition, la dernière,
il a mentionné qu'il n'y avait pas de
critères pour l'allocation. Si le chef de l'opposition avait eu la rigueur
d'aller voir sur le site Web du MEI, il aurait... MEIE maintenant, il
aurait vu que les critères sont bien identifiés.
Deuxièmement,
quand il y aura une vérification qui sera faite par la VG, la Commissaire à
l'éthique, peu importe le commissaire
qui va regarder comment nous avons alloué les 21 projets, nous sommes très
rigoureux sur les critères qui ont été utilisés, qui sont publiés.
Deuxième...
Première question du député. Oui, nous allons rendre publics les mémoires, mais
il faut le faire dans l'ordre, puis pas comme dans... pas dans le
désordre. Pourquoi? M. Sabia va... Je vais revenir.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gregory Kelley
M. Kelley : On va continuer notre
discussion. Ce n'est pas juste moi qui crois que les microréseaux sont une
bonne solution pour le Québec, c'est Hydro-Québec, quand même, qui dit
c'est une technologie de l'avenir.
Il
y a un formidable projet à Lac-Mégantic qui marche très bien. Nos voisins à côté de nous,
au Vermont, sont en train de mettre des batteries dans les maisons pour
s'assurer que les gens ont toujours l'énergie propre nécessaire. En Floride, ils
sont en train de mettre les panneaux solaires sur les maisons partout. Ils
donnent ça gratuitement à leurs clients.
Est-ce que le Québec
peut avoir un petit peu de vision et faire la même chose, M. le ministre?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Pour finir avec la
première question qui a été posée, le processus, c'est que nous allons
divulguer les mémoires après que M. Sabia aura présenté un plan
d'action, qui va être le 2 ou le 3 novembre, plan d'action qui va être débattu dans les
commissions parlementaires, tel que promis. Après ça, il y aura un plan pour la
nouvelle loi ou les changements à la
loi qui vont être faits. Et la vraie question va être, quand on saura le plan
d'action d'Hydro-Québec sur combien
d'énergie renouvelable on peut s'attribuer dans les prochains cinq à
10 ans... à ce moment-là, la deuxième batch de projets, puis il n'y en a pas pour 8 000 mégawatts, il y en
a pour 11 000 mégawatts, il y a 150 projets, nous n'allons pas
allouer aucun projet pour les prochains mois tant que le plan d'action d'Hydro-Québec...
• (10 h 20) •
La Présidente :
En question principale, je reconnais la députée de La Pinière. La parole est à
vous. On vous écoute.
Mesures pour lutter contre la maltraitance envers les
aînés
Mme Linda Caron
Mme Caron : Merci, Mme la Présidente.
La première fois que je me suis levée en Chambre, c'était pour poser une
question sur le même sujet qu'aujourd'hui, la maltraitance. La ministre a
déposé, la semaine dernière, le rapport annuel sur la loi sur la maltraitance.
On y lit en page 2, et je cite : «Cette loi bonifiée permet de
protéger encore davantage les personnes
aînées ainsi que les autres personnes [...] en situation de vulnérabilité...»
Pourtant, les données disent tout le contraire.
Le nombre de signalements est passé de 2 618 à 5 756 sur une année,
c'est une hausse ahurissante de 120 %. C'est clair que les aînés et
les autres personnes en situation de vulnérabilité ne sont pas protégés au
Québec.
On
a un cadre législatif avec une loi, des sanctions, des amendes pour donner plus
de mordant à la loi. Quand la ministre va-t-elle, justement, mordre et
imposer des sanctions?
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable des Aînés.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Mme la Présidente, je me
souviens très bien, effectivement, de cette question que j'ai eue à peu près à la même période l'année dernière par ma
collègue députée de La Pinière, parce que ça correspond, en fait, au moment
où on dépose ici même, à l'Assemblée
nationale, le rapport annuel pour contrer la maltraitance. Et j'ai eu
l'occasion de le mentionner, notre
gouvernement s'est doté d'une loi avec plus de mordant, puisqu'elle aime ce
mot-là, pour s'assurer de contrer les situations de maltraitance.
Mais il y a une chose
qu'il est important de mentionner, Mme la Présidente, c'est que ce
n'est jamais une bonne nouvelle de savoir
qu'il y a de la maltraitance. Et puis, oui, il y en a au sein de notre société.
Mais ce qui est intéressant, c'est qu'on les dénonce et qu'on agit sur
ces plaintes de maltraitance.
Puis
c'est vrai qu'il y a eu une augmentation. Pourquoi il y a eu une augmentation?
Parce qu'on s'est doté de mesures costaudes, notamment une campagne de
sensibilisation pour s'assurer que les personnes se reconnaissent elles-mêmes lorsqu'elles vivent la maltraitance. Nous avons
formé tous les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux. Nous
avons octroyé des ressources supplémentaires au commissaire aux plaintes...
La
Présidente : ...
Mme Linda Caron
Mme Caron : Je n'en reviens pas de
l'approche caquiste en matière de maltraitance. Comment peut-on nous resservir
cet argument sur les dénonciations qui sont
une bonne nouvelle? Ça banalise la maltraitance. Au rythme où ça va, là,
l'année prochaine, on va être rendus à 13 000 signalements.
Franchement,
est-ce qu'on attend d'être dans le livre record Guinness de la maltraitance
avant d'agir pour réellement contrer et prévenir la maltraitance?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Oui. Mme la Présidente, si
c'est divulgué, ça veut dire que ça fonctionne, ça veut dire que le message
s'est rendu auprès des personnes, et c'est
important. Mais moi, je veux qu'on donne le message à la population
aujourd'hui, c'est important, si vous êtes victimes de maltraitance, de
continuer de le dire. On est là pour vous aider, pour vous accompagner. Puis, la maltraitance, c'est
tolérance zéro. Puis il faut voir, Mme la Présidente, qu'un grand nombre de
plaintes et, malheureusement, de
situations de maltraitance, c'est subi dans les milieux de vie des personnes,
auprès de leur famille, auprès des proches, alors il faut aussi
mentionner ça.
Pour
ce qui est des institutions, on s'en occupe, Mme la Présidente. Nous avons des
intervenants qui font le suivi, et nous suivons ça de très, très près.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Linda Caron
Mme Caron :
Mme la Présidente, ce n'est pas une loi pour signaler ou dénoncer, c'est
une loi pour contrer la maltraitance. La responsabilité, ce n'est pas juste en
institution, c'est partout au Québec.
Le
gouvernement veut un virage en soins à domicile. Est-ce que ça veut dire que,
parce que les gens restent à domicile plutôt
qu'être en institution, ils ne seront pas protégés? On ne veut pas... oui,
dénoncer, mais l'objectif, ce n'est pas ça, c'est de protéger, et ça, on
ne le fait pas, actuellement.
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaire après la réponse.
Mme la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Mme la Présidente, il
faut apporter des nuances ici, là, je pense que la loi n'a peut-être pas été
bien saisie ou bien comprise. La loi ne permet pas seulement des sanctions
pénales et des dossiers jusqu'au DPCP, la loi prévoit un ensemble de mesures.
Et,
puisqu'on veut des chiffres, bien, je vais vous en donner, des chiffres, ce
matin. Il y a actuellement 18 situations qui sont examinées pour des sanctions pénales et quatre situations — puis
je ne dis pas «des dossiers» parce que, pour moi, c'est des situations humaines intolérables — quatre situations qui ont été transmises aux services policiers. On
va laisser le DPCP et les services policiers faire leur travail...
La
Présidente : En terminant.
Mme Bélanger :
...Mme la Présidente.
La
Présidente : En question...
Une voix : ...
La Présidente :
Pas de commentaire... M. le
premier ministre, je vous ai entendu. Pas de commentaire après les
réponses. Mme la députée de D'Arcy-McGee, la parole est à vous en question
principale. On l'écoute.
Accès aux services en santé mentale pour les jeunes
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la Présidente.
Près de 8 200 jeunes de 17 ans et moins au Québec ont reçu un
diagnostic pour des antidépresseurs en 2022. C'est une hausse de
60 % par rapport à 2019, une situation extrêmement troublante. Les psychiatres doivent faire appel aux...
excusez-moi, doivent faire appel aux pédiatres pour prescrire des médicaments
tellement il y a de demandes, et les
pédiatres ne sont pas formés pour prescrire des antidépresseurs. Les pilules
peuvent faire partie de la solution
mais ne doivent jamais être la solution en soi. Il faut offrir un... il faut
offrir aussi un accompagnement et un suivi auprès de nos jeunes qui sont
en détresse.
Comment
le ministre des
Services sociaux va-t-il s'assurer
d'offrir en priorité un accompagnement et non pas une dépendance aux
antidépresseurs à nos jeunes?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Je remercie la députée de D'Arcy-McGee pour sa question. Je
suis toujours heureux de me lever ici pour parler de santé mentale, surtout
pour nos jeunes, Mme la Présidente.
On
en a fait beaucoup, depuis le début, pour les jeunes. On a commencé la
prévention dans les écoles au niveau de la santé mentale, santé mentale positive. On a donné l'accès à 8‑1‑1 Info-Social
24 heures par jour, sept jours par semaine, Mme la Présidente. On a ouvert du sans rendez-vous avec les Aire Ouverte,
Mme la Présidente. On a donné une trajectoire interdisciplinaire pour
s'assurer que tout le monde avait accès à des services, pas juste par le
psychologue ou le psychiatre, que je valorise beaucoup, Mme la Présidente.
Mais
effectivement, pour les pédiatres, il y avait une question. Les pédopsychiatres
sont très occupés. Que font les pédiatres?
Qu'est-ce qu'on a fait pour les aider, Mme la Présidente? On a déployé un
modèle de clinique interdisciplinaire autour
des pédiatres. Il y en a deux, sites qui sont ouverts, Chaudière-Appalaches et au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Donc, ça, c'est une infirmière, une infirmière spécialisée, une
kinésiothérapeute également, parce que les jeunes ont besoin d'activité physique pour leur santé mentale, une
travailleuse sociale qui évaluent le dossier avant de voir si la pédiatre est
nécessaire ou encore avoir d'autres formes de traitement,
Mme la Présidente.
La Présidente : En terminant.
M. Carmant : Deux
régions. Ça s'en vient partout au Québec bientôt.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass : Les
Aire Ouverte, c'est une bonne idée, mais elles ne sont pas si ouvertes que ça.
Ce que moi, j'entends sur le terrain,
c'est qu'il y a des Aire Ouverte qui n'ont pas de professionnel, pas de
psychologue, pas de sexologue. Et, même
quand il y a des professionnels, le nombre de visites est extrêmement limité,
et il n'y a aucun suivi dans le réseau public. Ce n'est pas une... ce
n'est qu'une solution pansement.
Quand est-ce
que le gouvernement prendra ses responsabilités envers nos jeunes afin de
s'assurer qu'ils ont accès aux ressources dans des délais raisonnables?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant : Bien, la bonne
nouvelle, Mme la Présidente, c'est que c'est en train de fonctionner. Depuis le
mois d'avril, on a eu une diminution de 30 % de nos listes d'attente en
santé mentale chez les jeunes, là, du jamais-vu, Mme la Présidente, à travers toutes les régions au Québec, là. Même moi,
je n'en reviens pas, là, sincèrement, là, c'est incroyable.
Deuxièmement,
on est en train de s'assurer du suivi, tout le programme, là, de prévention de
l'hospitalisation, qui prennent les
gens qui arrivent aux urgences, les suivent au lieu de faire des références
cliniques, là, la mesure de l'IPAM, qui
s'assurent d'un suivi dans la communauté. Qui aurait cru, ici, qu'un jour des
psychiatres sortiraient de l'hôpital pour aller voir des patients chez eux, là?
C'est nous autres qui avons amené ça, Mme la Présidente. Le suivi communautaire,
la santé mentale dans la communauté, c'est nous autres, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire. Pour ce faire, je reconnais le député de Marquette.
M. Enrico
Ciccone
M. Ciccone : Un bon antidote aux antidépresseurs, l'anxiété et le stress, Mme la
Présidente, c'est de bonnes habitudes de vie et surtout le sport et
l'activité physique. Depuis les trois dernières années, plusieurs de nos
sportifs confinés se sont tournés vers leurs
cellulaires, leurs écrans et les jeux vidéo. Il serait grand temps pour le
gouvernement de s'ouvrir les yeux en établissant un plan pour rescaper
nos jeunes, particulièrement nos jeunes filles, qui souffrent profondément.
Qu'est-ce que
la ministre responsable des Sports a offert de plus depuis leur confinement
pour les ramener vers de bonnes et saines habitudes de vie?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air.
Mme Isabelle
Charest
Mme Charest : Mme
la Présidente, très heureuse de me lever pour parler de saines habitudes de vie
et d'activité physique. On se
rappelle d'une mesure qu'on a mise en place, justement, qui a commencé à se
déployer au début de la pandémie, puis malheureusement n'a pas connu son
plein essor à cause de la pandémie, mais une mesure extrêmement importante et extrêmement efficace, qui est la
mesure du parascolaire, qui fait en sorte que tous les élèves du secondaire ont
accès à une heure d'activités par jour
à l'école. Donc, c'est une mesure qui permet à des jeunes de connaître ou
apprendre à connaître des nouvelles activités sportives, notamment.
Alors, ça, c'est une façon d'aller rejoindre les filles. Un autre programme
qu'on soutient, c'est Fillactive, pour faire en sorte de donner des
opportunités pour les filles de bouger.
• (10 h 30) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Financement
du transport collectif
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Enlever la
moitié des autos sur les routes du Québec et, en même temps, enlever des
services de transport en commun. Je dis souvent que ce gouvernement-là ne nous
amène nulle part, mais là il n'aurait peut-être
pas dû me prendre au mot, Mme la Présidente. On va réécrire le scénario
ensemble. Cet été, le ministre de l'Économie nous a dit : Il faut enlever la moitié des autos au Québec. Ça,
c'est le premier épisode. Le deuxième épisode, c'est hier, quand le
premier ministre m'a dit : Investir pour améliorer les transports en
commun, ça n'a pas d'allure.
Donc là,
50 % moins d'autos au Québec puis en même temps, puis en même temps
réduire les services de transport en commun. Ça fait que, là, comment ça va
marcher, là? Comment le monde va aller au travail? En canot volant?
C'est tellement broche à foin, Mme la
Présidente. On est censés faire confiance à ce monde-là pour régler nos problèmes, au Québec. Le premier ministre nous dit
tout le temps : Le monde, ils ne se battent pas dans les autobus pour
telle affaire, pour
telle affaire. Bien, en ce moment, là, le monde, ils se battent dans les
autobus à l'heure de pointe pour avoir une place.
Le premier
ministre travaille fort, fort, fort sur sa 64e version du troisième lien.
C'est quand qu'il va travailler pour le monde qu'ils veulent juste
prendre du bon transport en commun pour aller travailler le matin?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
la vice-première ministre et ministre des Transports, peut-être qu'en complémentaire on pourra sortir les tableaux, là,
mais le gouvernement de la CAQ, depuis cinq ans, a investi comme jamais.
On a plus que doublé les sommes qui sont investies à chaque année dans le
transport en commun.
Maintenant, Mme la Présidente, on doit être
capables de travailler avec les villes pour offrir les bons services puis pour financer ces services-là. Ce que la
ministre des Transports a dit, c'est qu'elle est en discussion. On va laisser
les discussions se poursuivre pour
savoir quelle part doit être payée par le gouvernement du Québec, quelle part
doit être payée par les villes. Écoutez, les villes, de la façon qu'on les
écoute, là, c'est comme si nous, on avait plein, plein, plein de marge
de manoeuvre. On n'a pas plus de marge de manoeuvre qu'eux autres.
Donc, on doit
tous faire des efforts pour être capables d'investir encore plus dans le
transport en commun. On y croit. On
va continuer de le faire. On fait enfin avancer des projets comme... ça a été
bloqué pendant une dizaine d'années, là, je pense, entre autres, au
prolongement de la ligne bleue. Donc, on est en train de développer. On a investi
des sommes historiques, des sommes record,
puis on va continuer de le faire, mais on va partager cette facture-là avec les
municipalités.
La Présidente : Première complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : «Moi, je prends
le bus à chaque matin pour aller travailler à l'hôpital. J'habite à Laval. Je paie 108 $ par mois. Je termine à
16 heures et je dois attendre 38 minutes avant le prochain bus, puis,
quand il arrive enfin, il est plein.» C'est ça qui se passe en ce
moment.
Est-ce que le
premier ministre peut dire à cette travailleuse de la santé là qu'il s'engage à
trouver une solution pour qu'il n'y ait pas de réduction de service en
transport en commun?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M.
Legault : Bien, Mme la Présidente, on l'a dit, puis je le
répète, on est en train de développer le réseau de transport en commun comme on n'a jamais vu, jamais vu dans
toute l'histoire du Québec. Maintenant, il y a deux endroits où il faut
investir. Il faut investir dans les immobilisations, dans les infrastructures.
On veut des services qui vont aller dans l'est de Montréal, qui vont aller sur la Rive-Sud, sur la Rive-Nord, dans les
autres grandes villes, entre les municipalités du Québec. Donc, évidemment, on investit dans le
développement des services, mais on investit aussi à aider les municipalités
dans le fonctionnement. Mais il faut partager la facture avec les
municipalités.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : C'est incroyable,
Mme la Présidente. Le premier ministre, il dit qu'il veut réduire les GES, son gouvernement veut enlever une voiture sur
deux des routes du Québec, puis il n'est même pas capable de s'engager,
sur le principe, là, à ce qu'il n'y ait pas de réduction de service de
transport en commun. Ça ne fonctionne pas.
Est-ce qu'il
peut au moins prendre cet engagement-là, là, qu'il n'y aura pas de diminution
de service? C'est le strict minimum, en 2023, voyons!
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M.
Legault : Oui. Bien, Mme la Présidente, là, tout est
relatif. On a augmenté l'investissement, dans les infrastructures de transport collectif, de 130 %. On a
augmenté notre contribution, dans le fonctionnement du transport collectif, de
225 %. Le chef de Québec
solidaire dit : Si on veut réduire les GES... Le Québec est l'État, dans
les 60 États et provinces en Amérique du Nord, où on a le moins de GES en
Amérique du Nord. Le Québec est le meilleur État dans toute l'Amérique
du Nord, mais QS dit : On n'est pas bons.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Soutien aux banques alimentaires
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci, Mme la Présidente. Ça aura pris juste trois
mois pour que les banques alimentaires du Québec dépensent le
6 millions de dollars que la CAQ leur avait donné au mois de juillet
pour acheter des denrées. Les banques alimentaires nous l'avaient pourtant dit,
c'était de 24 millions de dollars qu'elles avaient besoin.
Les crises qu'on vit
au Québec, là, c'est comme des dominos. La crise du coût de la vie, la crise du
logement causent la crise dans nos banques
alimentaires. Il n'y a jamais eu autant de Québécois et Québécoises qui vont
chercher un panier pour pouvoir finir leur semaine et manger. Là, il
manque 18 millions aux banques alimentaires. Ça ne fait même pas
16 000 $ par organisme. Le ministre de l'Économie, lui, il dépense ça
chaque matin, avant même qu'il ait déjeuné.
Pour s'assurer que
tout le monde mange à sa faim, est-ce que la CAQ va arrêter de tourner autour
du pot puis enfin donner aux banques alimentaires l'argent dont elles ont
besoin?
La
Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La
Présidente : Attention, je vous entends. La réponse de M. le premier
ministre...
Des voix : ...
La
Présidente : M. le leader du gouvernement. Brièvement, très
brièvement.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, dans
notre Chambre, on n'est pas supposé attaquer la conduite des députés puis la personne des députés. Puis ce que la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques vient de faire, c'est de viser un membre de cette Assemblée qui décide de s'investir corps et âme pour le service
public, et on lui reproche, Mme la Présidente, son patrimoine. C'est
quoi, le message qu'on envoie, de Québec solidaire? Est-ce...
La Présidente :
Alors, je suis debout. Je vais
trancher, nous allons poursuivre. Je vous demande de garder le respect
les uns à l'égard des autres.
Une voix :
...
La
Présidente : M. le
leader du deuxième groupe d'opposition, je vais vous reconnaître très
brièvement, mais je suis en train de trancher pour que nous puissions
poursuivre. Mais je vous reconnais. Brièvement.
M. Leduc : Ma collègue ne parlait évidemment pas de ses
dépenses personnelles mais de ses dépenses à titre de ministre.
Franchement!
La Présidente :
Cela étant dit, je veux entendre
la réponse de la ministre responsable de la Solidarité sociale et de
l'Action communautaire. On l'écoute.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
Merci beaucoup, Mme la
Présidente. La situation que vivent les Québécois et les Québécoises qui
sont en... qui vivent cette situation de
précarité à cause du coût de la vie, de la hausse du coût des aliments, est une
situation que nous voulons corriger.
Nous voulons aider les Québécois et les Québécoises. Il est hors de question,
pour nous, que des personnes ne puissent pas manger à leur faim tous les
jours.
Alors,
depuis que je suis en poste, je suis en lien continuel avec Banques
alimentaires Québec. En 2022, on a investi 14 millions de dollars
auprès de Banques alimentaires Québec. Le 7 juillet dernier, avec mon
collègue de l'Agriculture, le ministre
de l'Agriculture, on a annoncé 34 millions de dollars pour Banques
alimentaires Québec. On a inscrit, pour la première fois dans l'histoire du gouvernement, dans le budget 2023,
la mention d'aide alimentaire, achat de nourriture. On n'avait jamais eu
à faire ça auparavant, mais nous, nous le faisons. Nous sommes en lien constant
avec les comptoirs alimentaires, avec les Moisson, avec Banques alimentaires
Québec...
• (10 h 40) •
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
34 millions, c'était, entre
autres, pour des infrastructures, puis, entre vous et moi, là, des
deux-par-quatre, ça ne se mange pas.
On n'est pas des castors. Le monde ont besoin de mettre dans leur panier
d'épicerie ce qu'ils ont besoin pour manger.
Alors, ma question est simple. Ils avaient nommé clairement qu'ils
avaient besoin de 24 millions. Il y a 6 millions qui a été
étiré. Où est l'autre 18 millions? Et est-ce que la ministre va leur
donner?
La Présidente : Mme la
ministre.
Mme Chantal
Rouleau
Mme
Rouleau : ...réduire cette
question extrêmement importante à une question de castors. Vraiment, là, c'est
de ridiculiser la situation, qui est tragique pour des gens, et qu'on
aide. On aide les banques alimentaires. On investit. Et, quand on investit en infrastructures, ça veut dire
qu'on permet aux banques alimentaires, aux comptoirs alimentaires de mieux conserver la nourriture, de mieux
proportionner la nourriture, de mieux distribuer cette nourriture auprès des
1 200 comptoirs alimentaires du Québec.
Alors, il y a
de l'argent pour acheter, on achète de la nourriture parce que les dons ont
diminué, et on investit pour mieux conserver, mieux distribuer cette
nourriture...
La Présidente : ...complémentaire.
Des voix : ...
La Présidente : Attendez. Je suis
debout. Merci. M. le leader.
Une voix : ...
La Présidente : J'allais le faire.
C'est la raison pour... Je suis debout. Je suis debout.
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, vous avez fini? O.K. Alors, un petit cours de
décorum. Article 32. Demeurer assis et garder le silence quand je suis debout. Maintenant, pour
la suite des choses, vous savez qu'il n'y a pas d'applaudissements, pas de
commentaire. On écoute la personne qui parle. Et maintenant vous avez fait
beaucoup de bruit, c'est inacceptable. Demeurons respectueux les uns avec les
autres.
Question. Deuxième complémentaire.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Merci, Mme la Présidente. C'est évident que les
familles ont besoin d'aide parce que, tant qu'on ne réglera pas le problème à la base, le revenu, le
logement, s'assurer que le salaire minimum permette aux gens de se nourrir,
parce que vous le savez comme moi, que
15 % des gens qui sont dans les banques alimentaires, c'est des
travailleurs et travailleuses à temps plein... Tant qu'on n'aura pas
fait ça, on n'aura pas réglé le problème.
Actuellement, il manque 18 millions pour
que les banques alimentaires puissent donner des denrées au monde. Est-ce que
la ministre va répondre présente?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Chantal
Rouleau
Mme
Rouleau : Mme la Présidente, lorsqu'on investit dans l'aide
alimentaire, on investit pour l'achat d'aliments parce que la situation actuelle fait qu'il y a moins de dons qu'il y
avait avant. Pour la première fois, le gouvernement a à investir dans l'achat. Et nous investissons dans les
infrastructures pour éviter le gaspillage alimentaire, Mme la Présidente. On
veut que chaque Québécois, Québécoise, les enfants, les personnes âgées et les
familles aient de quoi manger tous les jours.
C'est notre mission. Nous voulons que chaque Québécois et Québécoise aient ce
qu'il leur faut pour bien se nourrir le matin, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le chef du
troisième groupe d'opposition. La parole est à vous, on vous écoute.
Position du gouvernement concernant la péréquation
fédérale
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M.
St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente, le premier ministre est un
comptable qui, visiblement, ne semble pas
connaître la différence entre le net et le brut. Hier, il affirmait que le
Québec recevait 13 milliards en péréquation, on aurait cru entendre Philippe Couillard, mais, en
fait, il sait très bien que le Québec contribue à la cagnotte et que, donc, au
net, on reçoit 9,6 milliards.
En reprenant sa propre méthode, qui
est très conservatrice, on arrive à 8,8 milliards d'économies dans un
Québec indépendant lorsqu'on met fin au dédoublement des ministères
fédéraux. Donc, juste avec ça, on peut se passer de la péréquation.
Et
j'ai une bonne nouvelle pour lui. Je l'invite à être très attentif à notre
budget, parce qu'on va faire beaucoup plus d'économies que ça.
Depuis qu'il a fait
son étude, son budget sur un Québec indépendant, la situation du Canada a
vraiment évolué. En huit ans, la dette
fédérale a doublé, de 628 milliards à
1 220 000 000 000 $, et la taille de la fonction
publique, elle, a augmenté de 40 % durant la même période,
40 %.
Le premier ministre a
bâti sa carrière en disant qu'il fallait mettre fin au gaspillage et qu'il
allait faire le ménage. Est-ce qu'il trouve
que doubler la dette fédérale et augmenter de 40 % la taille de l'État
fédéral en huit ans, c'est bien gérer les impôts des Québécois? Est-ce qu'il pense que c'est aux Québécois de
payer pour le gaspillage du fédéral? Il me semble qu'il y a des limites
à renier ce qu'on a déjà dit et à renoncer à ce qu'on a déjà été.
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, pendant que le Parti québécois prépare une mise à jour d'un
budget d'un Québec souverain, nous, on
travaille sur le budget des Québécois. Actuellement,
là, puis on l'a vu lors des
élections, que ce soient les élections
générales ou la partielle, les gens, là, leur priorité, ce n'est pas de faire
un référendum sur la souveraineté du Québec, c'est d'être capables
d'arriver, donc d'être capables de payer leur épicerie, de payer leur loyer,
d'être capables de passer au travers la crise de l'inflation qu'on vit
actuellement. C'est ça, la priorité.
Maintenant, ce que je
note, c'est que le chef du Parti québécois vient d'avouer devant tout le monde
qu'au net, au net, le Québec reçoit 9,6 milliards de plus que ce qu'on
envoie à Ottawa. Ça ne veut pas dire qu'on n'est pas capable d'avoir éventuellement un travail qui soit fait
sur un budget d'un Québec souverain. Ce n'est pas ça, la question. La question,
c'est que ce n'est pas la priorité des
Québécois de faire un référendum sur la souveraineté. Actuellement, ce qui
intéresse les Québécois, c'est
l'éducation, c'est la santé, c'est l'économie, c'est l'environnement, c'est
qu'on agisse sur le français, qu'on
n'attende pas le grand soir, qu'on agisse, ce que n'a pas fait le dernier
gouvernement du Parti québécois, mais ce qu'on est en train de
faire, au gouvernement de la CAQ.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, le fédéral a fait 90...
90 milliards de déficit, pardon, en 2022, 43 milliards de déficit en 2023, puis on prévoit 40 milliards
en 2024. Et le fédéral a augmenté la taille de l'État fédéral... de son État de 40 %. Est-ce que le premier ministre
comprend qu'au même moment où on bénéficie de versements de péréquation le fédéral nous endette, qu'on est tenus d'une
quote-part des 600 milliards d'endettement en huit ans? 20 % de
600 milliards, là, c'est 120 milliards.
Est-ce qu'il tient
compte de cet endettement?
La
Présidente : ...
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, le chef du Parti québécois
voudrait qu'on fasse un débat sur les chiffres, là. Là, ce qu'il nous dit, c'est que, selon lui, le
fédéral dépense trop puis que, lui, dans un Québec souverain, il couperait
8 milliards dans les dépenses
qui sont faites actuellement par le gouvernement fédéral. Est-ce qu'il
pourrait, en même temps, lundi, dire aux Québécois combien il y a de
Québécois qui perdraient leur emploi avec les coupures de 8 milliards?
Mais,
Mme la Présidente, le plus important, c'est que ce n'est pas ça, la priorité.
Ce n'est pas de débattre si on a besoin d'une armée, si on a besoin d'une banque québécoise pour avoir notre
monnaie. Actuellement, les gens veulent qu'on s'occupe...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente, c'est
hallucinant, je crois entendre Jean Charest. C'est... Non, mais mot pour mot, mot pour mot. Au même moment où on
reçoit de la péréquation, l'État fédéral s'endette, hors de contrôle, et
nous sommes tenus par cette dette-là. Est-ce que le premier ministre comprend
ça? Puis est-ce qu'il connaît un seul Québécois
qui est satisfait des services du fédéral, satisfait des passeports, satisfait
de Santé Canada, Transports Canada? Est-ce qu'il y a un seul
Québécois qui pense qu'on en a pour notre argent, sauf lui? Y a-tu...
La
Présidente : La réponse du premier ministre. On s'interpelle par notre
titre.
M. François Legault
M.
Legault : Ce que je sais, Mme la Présidente, c'est que la
grande, grande, grande majorité des Québécois, ils n'en veulent pas, de
référendum sur la souveraineté. Il peut bien essayer de tirer sur la fleur pour
qu'elle pousse plus vite.
Pourquoi le chef du Parti québécois, il n'en a
pas parlé dans Jean-Talon? Pourquoi, quand il arrive les élections, il ne parle pas de souveraineté? Là, il en parle,
maintenant que c'est fini dans Jean-Talon. Qu'il aille demander, là, en fin
de semaine, aux Québécois, là :
Voulez-vous un référendum sur la souveraineté? Vous allez voir qu'il va être
surpris de la réponse.
La Présidente : Question principale,
la députée de Sherbrooke. On vous écoute.
Accès
aux services ambulanciers paramédicaux
sur le territoire de Sherbrooke
Mme
Christine Labrie
Mme
Labrie : Mme la Présidente, dimanche passé, pendant
trois heures, il n'y a eu aucune ambulance sur tout le territoire de Sherbrooke. 175 000 personnes,
aucune ambulance disponible. Ce matin-là, il y a un citoyen qui a attendu
58 minutes pour un appel
classé P1. P1, dans les protocoles du ministère, c'est un risque immédiat
de mortalité. Il a attendu une heure. Et ce n'est pas un cas unique,
ça fait des années que les paramédics dénoncent qu'il manque d'ambulances.
• (10 h 50) •
Le CIUSSS en
a demandé une de plus, et la réponse du ministère est arrivée hier : c'est
non. À la place, savez-vous ce qu'il
demande au CIUSSS? Je vais vous le lire : «Assurez une coordination serrée
afin de libérer plus rapidement les ambulances retenues à l'urgence.»
Écoutez, Mme la Présidente, pensez-vous que le CIUSSS ne faisait pas déjà ça, essayer de libérer les ambulances plus rapidement?
Évidemment, qu'il le faisait déjà, mais c'est un peu comme se libérer
des agences de placement, hein, ça ne se fait pas du jour au lendemain.
En attendant,
est-ce que le ministre peut fournir une ambulance de plus sur notre territoire
pour que plus personne ne se retrouve à attendre comme ça?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M.
Dubé : Oui. Je pense que c'est important, Mme la
Présidente, ici ce matin, de rétablir certains faits, particulièrement
pour la région de l'Estrie.
Premièrement,
je veux rassurer la population. Contrairement à ce qui a été dit puis ce qui se
dit ici ce matin, c'est que la population de l'Estrie, au niveau
préhospitalier et ambulancier, elle est très bien servie. Je vais vous donner
une statistique. Non seulement la couverture
est suffisante, mais la moyenne, pour les cas qu'on appelle P0 et P1, donc les
cas urgents, la moyenne de traitement
est de neuf minutes. La moyenne nationale est de 12 minutes, premièrement.
Donc, la population de la région de l'Estrie est très bien servie.
Deuxièmement, on a mis, sur un budget total de
30 millions, l'an dernier, pour rétablir certaines régions, 4,5 millions en Estrie pour être capables,
justement, d'avoir des horaires... plutôt qu'à faction, et ce qui est arrivé,
c'est que l'Estrie a reçu une grande, grande portion de ce qui a été
fait, plus grande que dans bien des régions.
Alors, je veux vous rassurer, Mme la Présidente,
que la population de l'Estrie, elle est très bien servie au niveau ambulancier.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : Oui, on patche avec des
ambulances qui arrivent de plus loin. Écoutez, moi, si mon père fait un AVC, là, je ne veux pas que l'ambulance arrive
d'East Angus ou de Windsor. Je pense que ça ne rassure pas les citoyens
non plus de savoir que c'est ça qui se passe en ce moment. 20,
30 kilomètres de plus avant d'arriver, là, c'est beaucoup, c'est énorme. La moyenne de ces gens-là vont... ça
ne leur conviendra pas. Je demande au ministre d'ajouter une ambulance en
attendant qu'on ait réussi à libérer plus rapidement les ambulances qui sont
coincées à l'urgence. Il me semble que c'est raisonnable.
Est-ce que le ministre va le faire?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Bien, écoutez, Mme la Présidente, je veux juste
aller un petit peu plus loin, là. On a eu, depuis deux ans, quelques rapports, dont le rapport Doré, qui a
porté sur le préhospitalier. On a agi sur les recommandations de ce rapport-là.
Et, dans les
prochaines semaines, on va arriver avec d'autres recommandations, d'autres
plans d'action, qui vont être très, très clairs, comment on va continuer
d'améliorer le préhospitalier, et ça, ça s'applique aussi à la région de
Sherbrooke. Parce que je pense qu'il est important, Mme la Présidente, que les
gens comprennent qu'ils sont en sécurité. Il peut y avoir, à un moment donné,
comme il est arrivé par le passé, je pense, entre autres, dans la région de
Lévis... On parle souvent d'un cas qui est arrivé, mais il faut être
capable, Mme la Présidente, de voir qu'on a posé beaucoup de gestes depuis que
ces cas-là sont arrivés.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Les moyennes, c'est bien, mais les exceptions à la
moyenne, ça peut être extrêmement grave et ça peut coûter la vie à des citoyens. Ça fait depuis 2012 que le nombre
d'ambulances qui sont là de manière permanente n'a pas été révisé chez nous. On est plus nombreux. La
population vieillit. Le volume d'appels a augmenté de 17 %. Le CIUSSS, qui
a la responsabilité de la population, demande une ambulance de plus parce
qu'ils savent que ça en prend une.
Pourquoi le ministre
ne leur fait pas confiance? Pourquoi il n'en donne pas, une ambulance de plus?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Je vais reprendre ma réponse. C'est peut-être moi
qui n'ai pas été clair, là. Je dis que, depuis l'an dernier, on a mis
30 millions supplémentaires pour la couverture ambulancière. De ce
30 millions là, il y a 4,5 millions qui ont été mis en Estrie pour être capables, justement, de
donner un meilleur service. Et, on a vu, les temps d'attente ont baissé en
Estrie depuis qu'on a fait ces mesures-là.
Alors, je ne sais
pas, Mme la Présidente, ce que je peux dire de plus à la population. Elles sont
bien servies. Il peut y avoir des
exceptions, malheureusement, et c'est ça qu'on surveille. D'ailleurs,
maintenant, on a beaucoup plus de données pour s'assurer que l'argent
est bien investi dans chacune des régions. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente :
Alors, cela met fin à la période
de questions et de réponses orales. Je vous invite à demeurer en place,
puisqu'il y aura des votes reportés.
Et,
pour la suite des choses, je cède la place au deuxième vice-président de
l'Assemblée nationale. Merci à vous, Simon. Merci, tout le monde. Bonne
fin de journée.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : ...à tous.
Votes reportés
Motion proposant que l'Assemblée demande au gouvernement
de consacrer
entièrement au logement social hors marché les sommes provenant du
Fonds pour accélérer la construction de logements
Comme
annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la
motion de Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition,
qui se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale félicite le gouvernement du Québec pour son entente avec
le gouvernement fédéral en ce qui a trait aux sommes provenant du Fonds
pour accélérer la construction de logements — le FACL;
«Qu'elle
demande au gouvernement de consacrer entièrement les sommes découlant de cette
entente à du logement social hors marché, tel que des logements publics,
d'organismes sans but lucratif et de coopératives.»
Mmes et MM. les
députés, je vous invite à enregistrer votre vote à l'aide du boîtier dès
maintenant.
Alors, le vote est
maintenant terminé. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 109
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est adoptée.
Motions sans préavis
Alors,
nous en sommes maintenant à la rubrique Motions sans préavis, et, en fonction
de nos règles et de l'ordre de présentation des motions, je reconnais
maintenant un membre du deuxième groupe d'opposition et je cède la parole à M.
le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : Merci, M. le Président.
Je demande le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Pontiac, le député des Îles-de-la-Madeleine, la
députée de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse l'apport de la main-d'oeuvre immigrante dans
le réseau de la santé;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec que tout le personnel à
l'emploi du réseau de la santé et des services sociaux soit couvert par
l'assurance maladie du Québec, peu importe son statut migratoire.»
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Il
n'y a pas de consentement. Je reconnais maintenant un membre du
troisième groupe d'opposition et je cède maintenant la parole à M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de
Marguerite-Bourgeoys et la députée de Vaudreuil, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle l'engagement de la Coalition avenir Québec,
réitéré publiquement par le ministre de
la Justice le 9 octobre 2018 — et
je cite — "d'encadrer les nominations du gouvernement du Québec afin d'éviter que
celles-ci soient nommées en fonction de leur affiliation politique" et de
"revoir en profondeur le processus de nomination aux postes
stratégiques du gouvernement";
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec de respecter son engagement et [de] ne pas
procéder à la nomination d'anciens députés, candidats ou membres du personnel
de la Coalition avenir Québec à des postes au sein de la fonction
publique pour le reste de la présente législature.»
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Il
n'y a pas de consentement. Alors, je suis maintenant prêt à reconnaître un
membre du gouvernement... Je suis prêt à reconnaître un membre du gouvernement
et je cède la parole...
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : S'il vous plaît! On évite de s'interpeler. Je cède
maintenant la parole à M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la... M. le
Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec la députée de Mercier et le député de
Matane-Matapédia :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que les [Québécoises] et les [Québécois] forment
une nation et que le français est la seule langue officielle du Québec;
«Qu'elle
affirme que le nationalisme québécois permet de rassembler tous les Québécois
et [toutes] les Québécoises;
«Qu'enfin,
elle réitère que la protection de la langue française n'est pas un sujet de
division et d'exclusion sociale, mais un impératif pour assurer la
survie de la seule langue officielle [du] Québec.»
(Applaudissements)
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
• (11 heures) •
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Il n'y a pas de consentement. Je reconnais
maintenant...
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Chers collègues, s'il vous plaît! S'il vous plaît! On
a eu les trois premières motions qui ont été déposées dans l'ordre, j'aimerais
permettre au collègue de pouvoir déposer sa motion également. Alors, merci beaucoup de votre précieuse
collaboration. Alors, je cède maintenant la parole à un membre de l'opposition
officielle et je reconnais Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Souligner le 100e anniversaire de la naissance de M. Jean
Paul Riopelle
Mme
Setlakwe : Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de
cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le
ministre de la Culture et des Communications, la députée de Mercier, le député
de Matane-Matapédia, la députée de Vaudreuil et le député de
Marguerite-Bourgeoys :
«Que
l'Assemblée nationale célèbre le 100e anniversaire de la naissance de Jean
Paul Riopelle, peintre, sculpteur et graveur né à Montréal le
7 octobre 1923;
«Qu'elle reconnaisse la contribution inestimable
de cet emblème de la culture québécoise formé à Montréal, révélé à Paris et
enraciné au milieu du Saint-Laurent, sous les oies blanches de
l'Isle-aux-Grues;
«Qu'elle souligne la contribution de la Fondation
Riopelle et du gouvernement du Québec aux célébrations de ce 100e anniversaire et à la création de
l'Espace Riopelle, dont l'ouverture est prévue en 2026 au Musée national des beaux-arts du Québec;
«Qu'elle
invite toutes les Québécoises et les Québécois à redécouvrir l'oeuvre vaste de
Jean Paul Riopelle, forgée en harmonie avec la nature;
«Qu'elle salue le
legs inestimable de Riopelle, reconnu comme l'un des artistes québécois et
canadiens les plus importants et prolifiques
du 20e siècle, soulignant l'impact de son oeuvre sur la culture
québécoise, chez nous et ailleurs dans le monde.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Mont-Royal-Outremont. Alors, y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire : ...M.
le Président, il y a consentement pour un débat de deux minutes par intervenant
dans l'ordre suivant : la députée de
Mont-Royal-Outremont, le ministre de
la Culture et des Communications, la
députée de Mercier et le député de Matane-Matapédia.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
je comprends qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre intervenants
et que pour... la durée des interventions soit limitée à un maximum de deux
minutes chacune. La première intervention, Mme la députée de
Mont-Royal-Outremont.
Mme Michelle Setlakwe
Mme
Setlakwe : Merci, M. le Président. Permettez-moi de saluer
chaleureusement nos invités présents dans les
tribunes, représentant la Fondation Riopelle et le Musée national des beaux-arts du Québec : Yseult Riopelle, cofondatrice de la fondation, auteure du Catalogue raisonné
de Jean Paul Riopelle et fille de l'artiste; John Porter, membre fondateur
de la Fondation et, entre autres, directeur du musée de 1993 à 2008; Manon
Gauthier, directrice de la fondation et commissaire générale des célébrations du centenaire; et Jean-Luc Murray,
P.D.G. du musée. Nous sommes vraiment choyés de vous compter parmi nous ce matin pour ce moment solennel en mémoire
du légendaire artiste visuel Jean Paul Riopelle. Robert Lepage ne pouvait malheureusement pas être avec nous, étant donné
la première aujourd'hui, ici, à Québec, au Diamant, de la pièce Le
Projet Riopelle.
Il
s'avère impossible, en deux minutes, de dresser un portrait exhaustif de la vie
foisonnante de Jean Paul Riopelle, qui aurait eu 100 ans le
7 octobre dernier, ni de rendre adéquatement hommage à sa carrière et à
son oeuvre riche et variée. Ce que
j'aimerais qu'on retienne principalement de mon propos ce matin, c'est
l'immense sentiment de fierté qui m'habite et qui nous habite sans doute
tous lorsqu'on évoque Riopelle, le plus fameux de nos peintres sur la scène
internationale.
Aujourd'hui, ses
oeuvres sont exposées dans plus de 60 villes situées dans 18 pays et
sur six continents. Jean Paul Riopelle nous a quittés il y a
21 ans déjà, mais, grâce à son oeuvre et à la programmation étoffée et
diversifiée mise de l'avant à l'occasion des célébrations de son 100e anniversaire
de naissance, il sera toujours vivant parmi nous.
Les
célébrations du centenaire, orchestrées par la Fondation Riopelle, sont le plus
important hommage jamais rendu à un artiste québécois et canadien.
Profitons de cet hommage pour redécouvrir ses oeuvres.
Je
termine en soulignant que la Monnaie royale canadienne a tout récemment dévoilé
une nouvelle pièce commémorative de deux dollars. Au revers de la pièce
figure un motif inspiré du 29e tableau de sa fresque monumentale, L'Hommage
à Rosa Luxemburg, comprenant les célèbres oiseaux qui ornent cette
pièce. J'encourage tous les Québécois à aller au musée admirer cette oeuvre grandiose au Musée national des beaux-arts du Québec, qui abrite la plus importante collection
publique d'oeuvres du peintre et
sculpteur, et aussi rêver à l'ouverture de l'Espace Riopelle en 2026, une
vitrine internationale dont nous serons tous très fiers. Merci.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. Et je cède maintenant la parole à M. le ministre de
la Culture et des Communications.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci beaucoup, M. le Président. Très heureux
aussi de pouvoir souligner le 100e anniversaire de naissance de Jean Paul
Riopelle, qui a fait rayonner Québec et le talent artistique d'ici à travers le
monde. Je salue aussi les gens qui sont dans les tribunes ce matin,
notamment sa fille.
Ceux
qui connaissent la vie de Jean Paul Riopelle savent que son oeuvre, elle est
intimement liée à son identité québécoise. C'est à L'Isle-aux-Grues, où il a établi sa résidence pendant une
trentaine d'années, qu'il a commencé à explorer la thématique des oies,
ces oies Riopelle, emblématiques, qu'on retrouve dans beaucoup de ses oeuvres.
Et d'ailleurs, cet été, j'ai eu l'occasion
de voir, à Montmagny, lors du lancement de l'exposition Mon cher Jean Paul,
avec mon collègue député de la Côte-du-Sud, la marque qu'il a laissée
sur la région.
Ce séjour et ces oies
nous révèlent aussi un aspect déterminant de sa personnalité : il aimait
passionnément la nature, les animaux et les
immenses perspectives de l'estuaire. Et, bien qu'il ait été Parisien dans sa
jeunesse et aussi un artiste nomade qui a parcouru les plus grandes
villes du monde, il est toujours resté profondément Québécois. Il aimait
contempler les paysages, s'inspirer des héritages autochtones et des oiseaux
migrateurs.
Et, si André Breton, qui est le
fondateur du surréalisme, l'a surnommé «le trappeur supérieur», c'est qu'il
avait décelé cette soif de liberté qui comportait chez Riopelle une dimension
presque mystique. Et d'ailleurs c'est la raison pour laquelle il n'a
jamais adhéré aux écoles bien longtemps. Un tableau de Riopelle, ce n'est pas
de l'automatisme, du surréalisme, de
l'action painting ou même de l'abstrait, c'est du Riopelle, une fois pour
toutes et, je vous dirais, pour le plus grand bien de l'art. Ce sont des
oeuvres qui nous invitent à ressentir l'intensité d'un grand créateur qui
traquait l'essence des choses. Un grand créateur qui est un immense
moteur de fierté pour notre nation, un grand créateur qui est, encore
aujourd'hui, le plus grand artiste peintre et sculpteur québécois de notre
histoire.
Donc,
à l'occasion de ce 100e anniversaire, j'invite, moi aussi, tous les
Québécois à s'approprier son oeuvre et à visiter notamment les expositions qui
sont en cours ici, au Québec, au Canada, mais partout dans le monde, pour
célébrer son oeuvre. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Et je cède maintenant la parole à Mme la
députée de Mercier.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci beaucoup, M. le Président. Ça me fait
vraiment très, très plaisir de, moi aussi, à mon tour, rendre hommage à
ce grand artiste qu'était Jean Paul Riopelle, pour son 100e anniversaire.
J'ai eu la chance, d'ailleurs, le
29 septembre dernier, de participer à la cérémonie de désignation en son
nom d'une école dans mon comté, que l'artiste avait fréquentée quand il
était tout petit. C'était vraiment un moment touchant parce que ça a été fait
en présence de Mme Yseult Riopelle, qui est
ici aujourd'hui parmi nous, puis c'était très touchant de voir les élèves de
l'école lui rendre hommage et en apprendre plus sur lui et sur sa vie.
Riopelle, c'était un
aventurier, sa vie est fascinante : peinture, sculpture, voyages, chasse,
amour, nature, gloire et même voitures de course. Il est un des signataires du
manifeste Refus global, avec Paul-Émile Borduas, son maître et ami.
Riopelle voulait vivre. Il voulait une vie intellectuelle stimulante. C'est ce
qui l'a amené à quitter le Québec dans les années 40. Il quitte le Québec
de Maurice Duplessis et de la «grande noirceur», un Québec étouffant, refermé sur
lui-même, pour les lumières de Paris. De Paris, il se bâtira une renommée
internationale pour mieux nous revenir. Il expose partout. Son succès, son
talent et sa vision d'artiste se confirment d'année en année, de décennie en
décennie. Il est inépuisable.
Riopelle
avait un grand intérêt pour l'art et la culture autochtones. Que ce soient les
Attikameks, les autochtones du
Nord-ouest canadien ou les Inuits, Riopelle a puisé son inspiration chez les Premiers
Peuples. Évidemment, il y a son oeuvre-phare
qui a été mentionnée, L'Hommage à Rosa Luxemburg, qu'on peut donc voir
ici même, au Musée national des
beaux-arts du Québec.
Du
Jean Paul Riopelle, il y en a partout dans le monde. Nous sommes devant un
grand artiste international qui vient de chez nous et on a de quoi être
très, très fiers.
Au
nom de ma formation politique, je salue la mémoire de Jean Paul Riopelle et je
remercie la Fondation Riopelle et
le gouvernement du Québec pour les célébrations de ce 100e anniversaire
important. À mon tour aussi d'inviter tous les Québécois, toutes les Québécoises à admirer son oeuvre. Je vous invite
de vous replonger dans une oeuvre faste, belle, et envoûtante, et
profondément humaine. Merci beaucoup.
• (11 h 10) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Mercier. Et la prochaine intervention sera
celle de M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : M.
le Président, c'est un bel honneur. Il y a peu de domaines aussi importants
pour la réputation internationale du Québec
que l'art et la culture. Chaque fois qu'un de nos artistes s'impose sur la
scène internationale, c'est tout le Québec qui rayonne avec lui.
Riopelle,
plus que tout autre artiste visuel dans l'histoire du Québec, a été cet
ambassadeur de la culture québécoise. Non seulement il l'a représentée aussi
bien dans les salons de Paris que dans les plus prestigieuses galeries de
New York, les deux métropoles de l'art moderne, mais il a puissamment contribué
à la définir aux côtés de Paul-Émile Borduas, Marcelle Ferron, Claude Gauvreau,
Françoise Sullivan et Marcel Barbeau à l'époque du Refus global.
Par
ses oeuvres, où il a mis la nature à l'avant-plan, Riopelle a également été un
artiste ancré dans la réalité québécoise, dans ses paysages surtout. Son attachement au paysage laurentien de
L'Isle-aux-Grues est bien connu, mais on oublie que, pour Riopelle, le contact avec la nature était une
solution, une voie d'avenir au milieu des changements profonds qui ont secoué la société occidentale après la Seconde Guerre
mondiale. Il disait, et ses mots nous inspirent encore aujourd'hui :
«Je ne tire pas de la nature, je vais vers
la nature.» Ainsi, non seulement Riopelle a été peintre et sculpteur, mais il a
été, à sa manière, prophète. Nous
pouvons nous honorer que ce soit la nature québécoise et les chenaux de
Saint-Laurent qui lui aient servi d'inspiration à cet effet.
Il
nous faut aussi dire un mot pour souligner les différentes initiatives qui ont
jalonné cette année du 100e anniversaire de naissance de Riopelle et pour saluer les artistes qui prolongent son
oeuvre, Riopelle symphonique, Le Projet Riopelle au théâtre, Riopelle
Grandeur nature au cirque, sans compter les expositions, ouvrages et autres
rétrospectives partout dans le monde.
Bref, un géant de notre culture, un des nôtres qui nous rend tellement
fiers par son héritage, par ce qu'il a été et par ce qu'on continue de
connaître de lui grâce à ceux qui continuent de magnifier son oeuvre unique.
Merci, M. le Président.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Matane-Matapédia.
Est-ce que cette motion est adoptée?Adopté? Oui, M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Derraji : Je demanderais, s'il
vous plaît, un vote électronique.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, le vote électronique est demandé. Alors,
chers collègues, je vous invite à utiliser votre boîtier et à
enregistrer votre vote dès maintenant.
Le vote est maintenant terminé. M. le secrétaire
général.
Le Secrétaire : Pour :
105
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : La
motion est adoptée.
Avis
touchant les travaux des commissions
Alors, nous
en sommes à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions. Avant de céder
la parole à mon collègue leader du
gouvernement, je vous demanderais, s'il vous plaît, ceux et celles qui doivent
quitter, de bien vouloir le faire en silence pour permettre la
continuité des travaux. Merci de votre précieuse collaboration.
Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Caire : Oui. Merci, M. le Président. La Commission de la
culture et de l'éducation poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, ainsi que
le mardi 24 octobre, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle
Pauline-Marois;
La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles
entreprendra les consultations particulières
et les auditions publiques sur le projet n° 28, Loi modifiant la Loi sur la mise en marché des
produits agricoles, alimentaires et
de la pêche et la Loi sur les producteurs agricoles, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 h 5 et de 14 heures à 16 h 25, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission du transport et de l'environnement
poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 22, loi sur
l'expropriation, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures et de 14 heures à 15 h 30, ainsi que le mardi 24 octobre,
de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de la santé et des services
sociaux poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux
plus efficace, le mardi
24 octobre, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission
des relations avec les citoyens entreprendra les consultations particulières et
les auditions publiques sur le projet
de loi n° 36, Loi sur le
recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux
opioïdes, le mardi 24 octobre,
de 9 h 45 à 12 h 25, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour déroger à
l'article 143 du règlement concernant l'horaire des travaux des
commissions? Il y a consentement.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
Alors, à la
rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, je vous rappelle que,
lors de l'interpellation prévue pour
demain, le vendredi 20 octobre 2023, Mme la députée de Robert-Baldwin
s'adressera à M. le ministre responsable des Services sociaux sur le sujet suivant : L'absence de leadership
du gouvernement caquiste en matière de protection de la jeunesse au
Québec.
Je vous avise
de plus que l'interpellation prévue pour le vendredi 27 octobre 2023
portera sur le sujet suivant : Le manque de transparence du gouvernement
caquiste dans le dossier de la filière batterie. M. le député de Maurice-Richard s'adressera alors à
M. le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Affaires
du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader adjoint.
M. Caire : Oui. M. le Président,
pourriez-vous appeler l'article 11 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 34
Prise en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Avec plaisir. À l'article 11 du feuilleton,
l'Assemblée prend en considération le
rapport de la Commission des institutions sur le projet de loi n° 34, Loi visant à moderniser la profession notariale et
à favoriser l'accès à la justice.
Alors, comme premier intervenant, je reconnais
M. le ministre de la Justice.
M. Jolin-Barrette : Alors, bonjour,
M. le Président. Merci de me céder la parole. Je tiens à vous informer que l'honorable lieutenant-gouverneur a pris
connaissance de ce projet de loi et il en recommande l'étude à l'Assemblée
nationale du Québec.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
merci beaucoup, M. le ministre. Je suis prêt à... Oui?
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Donc, vous êtes prêt à intervenir. M. le ministre
de la Justice, la parole est à vous.
M.
Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Alors, M. le
Président, ça me fait plaisir d'intervenir sur la prise en considération du
projet de loi n° 34, Loi visant à moderniser la profession notariale et à
favoriser l'accès à la justice.
Je tiens à remercier l'ensemble de mes
collègues de la partie gouvernementale qui ont participé aux travaux, je pense que les travaux se sont déroulés
rondement, de remercier mes collègues des oppositions, au premier chef le
député de l'Acadie, avec qui on a beaucoup de plaisir, M. le Président,
commission après commission. Et même, M. le Président, le député de l'Acadie m'a même demandé quand
est-ce qu'on fait un autre projet de loi. Alors, M. le Président, je lui ai
dit : Laissez-moi le temps, mais on
s'en vient, ce ne sera pas long, vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer.
Remercier la collègue, également, de
Bourassa-Sauvé, de remercier également les collègues du deuxième groupe
d'opposition, de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. le Président, c'est un projet de loi qui est
important, qui était attendu depuis très, très, très longtemps par la profession notariale. On fait entrer la profession
notariale au XXIe siècle, et c'est mon collègue de La Peltrie qui va être
content parce qu'on vient numériser, M. le
Président, l'ensemble des actes notariés. Donc, désormais, lorsque les gens vont
aller chez le notaire, M. le Président, bien, les actes seront numérisés, et on
va avoir un greffe central numérique.
Mais je tiens tout de même à rassurer, M. le
Président, les gens qui, comme moi, aiment le papier, que ce sera possible d'obtenir copie certifiée et conforme de
son acte, alors les citoyens pourront toujours conserver une copie papier dans
leurs documents. Mais l'objectif, M. le Président, est notamment la
préservation des greffes. Et vous comprendrez que
lorsque... ce sera beaucoup plus simple pour le citoyen lorsque viendra le
temps de rechercher un acte notarié, avec le greffe central numérique, et même chose également pour lorsqu'il arrive
des événements tragiques comme, notamment, celui de Lac-Mégantic, où les greffes ont disparu. Alors, pour pouvoir
reconstruire les greffes, vous comprendrez que d'avoir un support
numérique et avec une copie de sauvegarde, ce sera beaucoup mieux.
• (11 h 20) •
Autre élément
important, M. le Président, on va continuer de permettre la signature à
distance des actes notariés, comme ça a été le cas durant la pandémie,
mais on vient s'assurer de resserrer les critères pour des motifs
exceptionnels, M. le Président. C'est le
notaire qui va déterminer est-ce qu'il est avisé de faire signer à distance les
parties à un acte, de façon à s'assurer que le notaire, en tout temps,
puisse exercer son devoir de conseil adéquatement et qu'il puisse évaluer la capacité et l'aptitude des parties à signer un
acte notarié. Alors, ça, c'est fondamental, parce que, vous savez, les
notaires, M. le Président, ce sont
des conseillers juridiques impartiaux, indépendants. Ce sont des officiers
publics et ils jouent un rôle
extrêmement important dans notre système de justice au Québec. Alors, je crois
que ça va leur permettre de jouer leur rôle adéquatement.
On a modifié,
modernisé la Loi sur le notariat et, notamment, on est venu inclure une
nouveauté, M. le Président, qui va
permettre d'aider le système de justice à faire face à ses défis, notamment en
termes de délais, d'efficacité, d'accessibilité également pour les citoyens, et je parle de l'acte notarié exécutoire,
M. le Président. En Europe, ça se fait déjà, dans les pays d'origine latine
comme le Québec, où il y a une tradition de droit civil, où l'officier public,
en tant que notaire, ses actes notariés peuvent être exécutoires.
Alors, ce que
ça va faire, M. le Président, notamment, je donne un exemple, en matière de
contrat de prêt, bien, plutôt que de
devoir aller à la cour pour faire respecter l'obligation rattachée au contrat
de prêt devant la cour, où parfois, bien, ça encombre les rôles de plusieurs
milliers de dossiers par année, M. le Président, et les dossiers qui sont par
défaut, bien, ça va permettre de
libérer les tribunaux pour permettre aux juges de se consacrer à d'autres
dossiers beaucoup plus complexes et à faire en sorte que les notaires, en
collaboration avec les huissiers de la Chambre des huissiers... de faire en
sorte de permettre aux parties de prévoir les modalités d'exécution de leurs
obligations sans devoir passer par les tribunaux, le tout sous réserve, M. le Président, de garantir
toujours au débiteur qui veut contester la créance d'avoir accès aux tribunaux
de droit commun.
Alors, on préserve, M. le Président,
les droits de tous et chacun, mais ce qui est surtout important, c'est qu'on
amène de l'innovation juridique à l'intérieur de notre système. Et c'est ce
qu'on a de besoin dans notre système de justice, M. le Président, parce que, si on fait toujours la même
recette avec les mêmes ingrédients, on va faire face toujours aux mêmes défis, aux mêmes délais, aux mêmes retards dans le
système de justice. Et il faut moderniser le système de justice, et c'est
ce qu'on fait avec le projet de loi, notamment en amenant les innovations
juridiques comme celle-ci.
Alors, ça va coûter
moins cher aux citoyens, ça va amener plus de prévisibilité, les délais vont
être plus courts. Ça va dégager le système
de justice et ça va laisser plus de temps de juges, M. le Président, alors tout
ça au bénéfice des citoyens. Parce
que les ressources ne sont pas illimitées, et surtout, ce qu'on veut, c'est que
le système de justice puisse répondre aux besoins des citoyens.
Une partie du projet
de loi, M. le Président, touchait le régime de retraite des juges. Depuis
plusieurs années, il y avait un enjeu avec
la législation fédérale relativement au taux de cotisation que les juges
payaient. On ne pouvait pas cotiser le plein montant qu'ils devaient
cotiser pour le régime de retraite. Alors, on est venu créer une fiducie de
retraite pour que les juges, à hauteur de...
bon, c'est un cadeau que l'État faisait aux membres de la magistrature, de
4 000 $ par année. Alors,
désormais, ils vont cotiser pleinement à leur régime de retraite, ce qui était
prévu. Ça ne soulevait pas d'enjeu avec qui que ce soit.
Alors,
M. le Président, je remercie l'ensemble des collègues. Je pense que c'est une
nette avancée. On continue de progresser
dans le système de justice, d'amener des changements structurants, durables,
qui vont permettre une justice plus accessible,
à moindre coût pour les citoyens, et surtout plus efficace et plus performante.
Alors, je remercie l'ensemble des collègues.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le ministre de la Justice. Et je
reconnais maintenant M. le député de l'Acadie.
M. André Albert Morin
M. Morin : Merci. Merci, M. le Président. Alors,
effectivement, une étape importante, aujourd'hui, en ce qui a trait au
projet de loi n° 34, projet de loi qui vise à
moderniser la fonction notariale et l'accès à la justice.
C'est
un projet de loi qui est important, M. le Président, parce que...
effectivement, on est chanceux, au Québec, parce qu'on a la profession de notaire. Ça nous caractérise, comme nation de
droit civil, et tout comme notre Code civil, d'ailleurs, sauf qu'il
était... Je vous dirais qu'il était temps à ce qu'on puisse avoir accès d'une
façon plus grande au numérique. Et ce projet
de loi vient créer un greffe numérique pour l'ensemble de la profession notariale,
et je pense que c'est important de le souligner, il s'agit d'une avancée
fort importante.
Cependant,
j'aurais quelques remarques à faire, M. le Président. Vous savez, quand on fait
notre travail de législateur, il y a plusieurs étapes qu'on doit franchir, et
il y a une raison pour ça. Et on est là, dans l'opposition officielle, pour
faire des suggestions pour améliorer les projets de loi du gouvernement, et il
est important, à la première phase de l'analyse d'un projet de loi, qu'on puisse entendre des groupes, des
professionnels qui vont venir, finalement, en commission parlementaire,
conseiller, donner leurs opinions sur les projets de loi du
gouvernement.
Or,
et je l'ai souligné pendant les travaux de la commission, malheureusement, ce
projet de loi a fonctionné rondement, mais tellement rondement que
plusieurs groupes ont eu peu de temps pour produire leurs mémoires. Et je pense
qu'à l'avenir... et j'invite le leader du
gouvernement à s'assurer à ce qu'on ait plus de temps pour qu'on soit capables
de bien... d'abord, qu'on invite des
associations et des groupes qui aient le temps de déposer des mémoires et
qu'ils puissent, évidemment, nous conseiller dans le cadre de notre travail de
législateur. Alors, ça, c'est important, je pense qu'il faudra le retenir
pour l'avenir.
Cependant, quand on regarde, par la suite, les
différentes dispositions du projet de loi, il y a effectivement des mesures
importantes, intéressantes pour l'accès à la justice. M. le ministre y a fait
référence, ce projet de loi va permettre maintenant l'exécution forcée d'une
obligation contractuelle constatée dans un acte notarié. Ce que c'est censé
faire, c'est que, lorsque des parties
s'engagent dans un acte notarié et contractent une obligation, s'il y a un
défaut dans l'obligation, plutôt que de s'adresser au tribunal et d'obtenir une homologation de la décision et
donc une reconnaissance judiciaire du contrat et de sa non-exécution, bien, à ce moment-là, puisque
c'est fait en acte notarié, la signification de l'acte va permettre évidemment
son exécution.
Cependant,
et j'ai posé différentes questions à ce sujet-là, il est important de s'assurer
que le débiteur, M. le Président, lui,
aura... et sera informé, évidemment, de ses droits parce qu'il peut,
évidemment, contester la signification et la décision.
Donc, c'est quand
même un élément important, parce qu'on nous disait, pendant l'analyse du projet
de loi, qu'il y a des rôles, dans les palais
de justice, où, au fond, plusieurs dossiers sont mis au rôle uniquement pour
que le tribunal puisse constater le défaut. Donc, ça permettra de sauver
cette phase-là et donc de permettre aux cours de justice, aux magistrats de s'occuper d'autres dossiers. Alors,
ça, je pense que c'est un élément important du projet de loi et que je tenais
à le souligner.
Le projet de loi crée
également la catégorie de notaire à la retraite. Il existe déjà des avocats à
la retraite en vertu de la Loi sur le
Barreau. L'équivalent, ce qu'on nous a expliqué, n'existait pas dans la Loi sur
le notariat. La loi est venue corriger cette... en fait, cet état de
fait là, et je pense que c'est une bonne chose.
Je
vous ai parlé du greffe numérique. Oui, ça permet à la profession notariale
d'entrer dans notre siècle. Il y avait déjà des testaments qui étaient sur support
numérique, mais là ça va permettre à l'ensemble des notaires, finalement, de
pouvoir déposer des actes notariés en minutes, mais dans un greffe numérique.
Ce qu'on
nous... parce qu'évidemment on a posé plusieurs questions au ministre quant au
fonctionnement de ce greffe, et ce
qu'on nous assure, au fond, c'est que c'est absolument comme un greffe de
notaire, sauf qu'au lieu d'être dans une voûte ce sera
évidemment une voûte numérique. Et donc, ce qu'on nous dit, c'est que le
notaire n'aura pas accès à l'ensemble des documents qui sont dans le
greffe numérique, mais aura accès à sa voûte numérique au sein du greffe numérique. Donc, c'est comme si, au fond, le nuage
était compartimenté de petits tiroirs et que chaque notaire pourra donc
déposer ses documents sur support numérique.
Évidemment,
et ça, c'était pour moi une préoccupation importante, M. le Président, qui
parle de numérique, qui parle
d'espace numérique, malheureusement, peut être attaqué par des cyberpirates ou
être victime de cyberattaque. J'ai posé
plusieurs questions à M. le ministre, parce que, malheureusement, le
gouvernement actuel, en termes de numérique, on n'a qu'à penser à la SAAQ, c'est raté, après raté, après raté. Donc,
j'espère que le greffe numérique n'aura pas, évidemment, à subir les
mêmes contrecoups et que ça va fonctionner adéquatement.
On
nous a assurés que ce serait la Chambre
des notaires qui aurait à gérer le
greffe numérique, et, évidemment, mes questions portaient sur
l'importance pour la chambre d'avoir suffisamment de fonds.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Effectivement,
je vais demander à mes collègues, s'il vous plaît, s'il y a des débats
qui peuvent se faire à l'extérieur... Il n'y a pas de problème, mais j'aimerais
vraiment entendre de façon correcte les
propos du collègue de l'Acadie. Alors, merci beaucoup de votre précieuse
collaboration. M. le député de l'Acadie, je vous invite à poursuivre.
M. Morin : Merci. Merci beaucoup, M.
le Président, c'est très apprécié. Donc... Alors, évidemment, il faut s'assurer
de l'intégrité du greffe, d'une part, mais, d'autre part, il faut également
s'assurer que la chambre, puisqu'on nous explique que c'est la Chambre des
notaires qui aura à gérer le greffe numérique... qu'elle aura suffisamment de
fonds. Le ministre nous assure également qu'il y a des fonds et
qu'évidemment la chambre pourra gérer son greffe numérique.
Autre
élément important, et la Chambre des notaires, et je les salue, d'ailleurs, a
assisté à tous les travaux pendant le...
en fait, l'étude article par article du projet de loi et nous ont assuré qu'ils
allaient utiliser les plus hauts standards de sécurité pour, justement, prévenir et lutter contre les cyberattaques.
Donc, ça, je pense que c'est un élément important, puis ça permet aussi,
je vous dirais, de rassurer la population. Le Québec va entrer dans cette
phase.
Comme
M. le ministre le soulignait, le ministre, évidemment... et le Québec ne sera
pas le seul endroit au monde où il y
a des greffes numériques. Alors, évidemment, on a invité... j'ai invité la
chambre à aller voir ce qui se faisait ailleurs pour assurer que le
système soit efficace, mais il n'en demeure pas moins que ce sera important de
préserver, bien sûr, l'intégrité. Parce que
vous le savez, M. le Président, quand on va voir un notaire, qui est un
officier public, ça arrive à différentes étapes de nos vies, mais c'est
toujours des étapes qui sont importantes. Bien souvent, ça va être pour
contracter une hypothèque, mais c'est
souvent aussi pour un testament, et, bien sûr, on veut s'assurer que ces
renseignements-là resteront confidentiels.
Donc, volet important, et l'opposition officielle y voyait, le ministre a été
questionné là-dessus et il a répondu à nos questions.
On a appris
évidemment, dans le cadre de la loi, que le ministre de la Justice et procureur
général est également notaire général du
Québec et qu'il pourra éventuellement avoir son propre greffe numérique. Donc,
ça aussi, c'est important.
On
a discuté beaucoup de la signature électronique, c'est un outil qui est utilisé
présentement, il pourra continuer à
l'être, ainsi que de la possibilité de signer un acte notarié, mais à distance.
Et donc c'est dans des cas exceptionnels. Cependant, la loi a été assouplie uniquement pour les témoins. Donc, le
notaire aura une discrétion à ce niveau-là. Ça, c'est évidemment
important.
Je vous souligne également qu'il y avait, dans ce
projet de loi, des dispositions pour faire en sorte de modifier le Régime de retraite des juges, notamment des cours
municipales, pour qu'il y ait une concordance. On s'est assurés qu'évidemment
ça n'aurait pas d'impact négatif sur
la magistrature, encore moins que ça a un impact sur l'indépendance de la
magistrature, mais on nous a assuré que ce
n'était pas le cas et qu'ils avaient été consultés, ce qui est effectivement
très, très important.
Alors,
c'était un projet de loi que je salue. On y a travaillé fortement. On a fait
plusieurs suggestions au ministre. On était en mesure de l'améliorer, mais je
pense que ça va véritablement permettre aux notaires de remplir leurs travaux.
Autre
élément que je tiens à soulever, dans le projet de loi on est venu définir
d'une façon plus claire les fonctions d'un notaire en tant qu'officier public.
Et ça, je pense que c'était aussi très important, d'abord pour rassurer la population,
mais pour, évidemment, inviter, rassurer,
réaffirmer le rôle du notaire en droit québécois en tant qu'officier public. Et
c'est la raison pour laquelle, M. le
Président, je suis en faveur, donc, de l'adoption du projet de loi. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de l'Acadie.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée (suite)
Avant de poursuivre,
permettez-moi de vous informer qu'en plus du débat de séance annoncé hier je
vous informe que deux autres débats de fin
de séance se tiendront aujourd'hui. Le premier débat portera sur une question
adressée par M. le député de Jacques-Cartier
à Mme la ministre de l'Enseignement supérieur concernant la demande d'exemption
de l'Université Bishop's pour les frais de
scolarité. Le deuxième débat portera sur une question adressée par Mme la
députée de La Pinière à Mme la
ministre responsable des Aînés concernant l'explosion des cas de maltraitance
au Québec. Le troisième débat portera sur une question adressée par M. le
député de Jacques-Cartier à M. le ministre de l'Économie, de l'Innovation et
de l'Énergie concernant les microréseaux de production énergétique.
Projet de loi n° 34
Reprise
du débat sur la prise en considération du rapport
de la commission qui en a fait l'étude détaillée
Maintenant,
poursuivons avec le présent débat à l'article 11. Y a-t-il d'autres
interventions? Il n'y en a pas.
Mise
aux voix du rapport
Alors, le rapport de
la Commission des institutions portant sur le projet de loi n° 34, Loi
visant à moderniser la profession notariale et à favoriser l'accès à la justice,
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
Alors, pour la suite de nos travaux, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Merci,
M. le Président. Pourriez-vous suspendre jusqu'à 13 heures afin que nous
puissions tenir les débats de fin de séance que vous venez d'annoncer?
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
les travaux sont suspendus jusqu'à 13 heures pour permettre la tenue
des débats de fin de séance annoncés précédemment. Oui, M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Derraji : Merci, M. le Président. Juste une précision par
rapport aux débats de fin de séance. Nous aimerions, si c'est possible, commencer avec notre collègue
député de Jacques-Cartier pour le premier et le deuxième débat avant de
finir avec ma collègue députée de La Pinière.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il consentement pour cette modification dans l'ordre? Oui, il y a consentement.
Alors, c'est accepté, M. le leader de l'opposition officielle.
Alors, nos travaux
sont suspendus jusqu'à 13 heures.
(Suspension de la séance à
11 h 37)
(Reprise à 13 heures)
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, bon après-midi à tous.
Débats de fin de séance
Tel qu'annoncé
précédemment, nous allons maintenant procéder aux débats de fin de séance.
Le premier débat
portera sur une question adressée par M. le député de Jacques-Cartier à M. le
ministre de la Cybersécurité et du
Numérique, en remplacement de Mme la ministre de l'Enseignement supérieur, concernant
la demande d'exemption de l'Université Bishop's pour les frais de
scolarité.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de
parole de cinq minutes, et le député a ensuite un droit de réplique de deux
minutes.
M. le député de
Jacques-Cartier, je vous cède la parole pour votre premier cinq minutes.
Financement des universités anglophones
M.
Gregory Kelley
M. Kelley : Merci beaucoup, M. le Président. Encore, je me
lève dans cette Chambre pour discuter une décision qui va avoir des
mauvais impacts pour l'université de Bishop's, une institution qui a été fondée
en 1843. C'est la seule université anglophone en région. Présentement, si on regarde
les chiffres, il y a environ... 40 % des étudiants sont des anglophones du Québec, 20 % à 25 % des
francophones de la région des Cantons-de-l'Est. Puis on ajoute des étudiants
qui viennent du reste du Canada ou, quand même, le reste de la planète.
C'est
une institution qu'on devrait être fiers d'avoir dans le coin, et la région de
Sherbrooke, et dans les Cantons-de-l'Est en général. C'est un employeur
tellement important. C'est une université qui amène des retombées économiques importantes pour, oui, la ville de
Sherbrooke, mais aussi pour la ville de Lennoxville, que, sans l'université de
Bishop's, il n'y a presque rien là. Il y a deux employeurs très, très
importants juste à côté, qui emploient beaucoup des gens dans le coin, qui sont
liés avec l'université de Bishop's. Les deux vont ensemble. Il y a quand même
un programme de microbrasserie qui
était à l'Université de Sherbrooke. Si quelqu'un veut commencer à produire leur
propre bière, bien, il peut aller à
Bishop's prendre la formation pour pas juste de «brew» la bière, mais, quand
même, M. le Président, tout le côté, l'aspect des affaires, c'est à
Bishop's.
Puis j'espère que le gouvernement va
reculer sur sa décision. Et, déjà, j'ai commencé... vu que le gouvernement a
commencé à comprendre que cette décision-là va peut-être remettre en question
la survie de l'institution.
On
a vu la ministre, cette semaine, commencer à parler peut-être d'une exemption
pour l'université de Bishop's, mais
le premier ministre a clairement fermé la porte à ça. Mais, hier, dans un
article de La Tribune, le journal dans l'Estrie, la députée de Saint-François a dit : Bien,
nous sommes en mode de solution pour Bishop's. Mode de solution? C'est la
CAQ qui a créé l'enjeu elle-même. On est maintenant en mode de solution pour
corriger quelque chose qui a été énoncé vendredi
dernier. C'est un peu incroyable. Puis, après ça, le ministre des Finances a
dit : Moi, je vais aller parler avec le premier ministre puis avec
la ministre, parce qu'il y a quelque chose qui ne marche pas très bien dans
tout ça. Il a dit : Quand même, on doit
être fiers de McGill, on doit être fiers de nos universités anglophones. Et je
sais qu'on met ce terme-là, d'université
anglophone, mais je rappelle, M. le Président, il y a beaucoup des francophones
qui vont à McGill, Concordia et
Bishop's, avec raison. C'est des excellentes institutions. Il y a beaucoup
d'anglophones qui vont à l'Université de Montréal, à l'UQAM, à
l'Université de Sherbrooke. Ça, c'est notre réalité.
Puis moi, je crois
fortement, M. le Président, que cet échange des étudiants qui viennent du reste
du Canada, puis, nous, nos étudiants qui
vont dans le reste du Canada pour étudier, ça a créé des liens, ça a créé et ça
va bâtir un réseau, pour le Québec, qui est important pour notre mode des
affaires. Puis je veux ajouter que, cette semaine, la chambre de commerce de Montréal a déposé des chiffres
concernant les étudiants étrangers puis aussi les étudiants qui viennent du
reste du Canada à Montréal, puis les retombées économiques sont énormes,
énormes pour la ville de Montréal.
Alors,
je sais qu'on parle un petit peu de tout ça, mais, je pense, c'est une annonce
qui n'a été pas bien planifiée ni, M.
le Président, bien réfléchie. Je pense qu'il y a une façon, et il faut soutenir
le réseau francophone puis les universités en région, qui sont tellement
importants pour nos étudiants. Comme Bishop's, les universités francophones en
région sont importantes pour garder nos jeunes en région. C'est une
préoccupation. Je sais, probablement, M. le Président, vous avez entendu ça quand vous avez fait vos voyages
partout au Québec, les régions veulent garder leurs jeunes dans leur coin.
Alors, oui, on peut bien financer tout le réseau, peu importe la langue, mais
l'annonce qui a été faite vendredi dernier, ça
ne règle rien pour les universités francophones. Ça va juste créer des dommages
un petit peu partout. Je pense qu'on est capables de faire mieux puis on
est capables d'être fiers de toutes nos institutions ici, au Québec.
Merci beaucoup pour
votre écoute pour la première partie, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, M. le député de Jacques-Cartier. Je cède
maintenant la parole, pour un droit de réplique de cinq minutes, à M. le
ministre de la Cybersécurité et du Numérique. M. le ministre.
M.
Éric Caire
M. Caire : Merci, M. le Président. Merci beaucoup. M. le
Président, les actions qui ont été posées par ma collègue ministre de l'Enseignement supérieur font écho à
deux constats. Le premier constat, le tarif payé par les étudiants canadiens
hors Québec dans nos universités du Québec, subvention des Québécois aux
étudiants canadiens hors Québec. J'y reviendrai plus en détail. Deuxième
constat, la déréglementation du Parti libéral, par rapport aux étudiants
internationaux, a créé un déséquilibre entre les universités anglophones
et francophones.
M.
le Président, je reviens sur mon premier point. Factuellement, le contribuable québécois,
présentement, avant la mesure
annoncée par ma collègue, subventionnait les études des étudiants canadiens
hors Québec, 9 000 $. Bien sûr que, pour un étudiant canadien hors Québec, il était extrêmement intéressant
de venir faire ses études au Québec. Le problème, M. le Président, c'est que le contribuable
québécois subventionne ça. L'étudiant vient chercher sa formation, quitte et
retourne sans sa province d'origine.
Donc, pour l'économie québécoise, pour l'apport à la société québécoise, ça ne
fonctionne pas.
Je comprends l'intérêt de l'étudiant en question
de venir se chercher une formation de haute qualité, et là-dessus je rejoins mon collègue de Jacques-Cartier, nos
universités anglophones et francophones offrent des formations d'une très
grande qualité. Mais, M. le Président, pour le contribuable québécois, pour la
société québécoise, qui voit ces gens-là venir étudier ici, ces étudiants-là
venir étudier ici et repartir, il n'y a pas d'apport. Et là on va nous
dire : Oui, oui, pendant qu'ils sont
ici, ils dépensent. M. le Président, tout étudiant qui vient étudier ici
dépense, par définition. Moi, je vous
parle d'un apport à long terme de quelqu'un qui étudie ici, qui s'installe ici,
qui s'intègre à la société d'ici, qui contribue à la société ici. Ça, c'est un apport. Or, il n'y a pas ça. C'est une
perte pour la société, pour le contribuable québécois, on parle de
100 millions de dollars.
Le
deuxième élément, la déréglementation. Alors, évidemment, puis, encore là, je
ne conteste pas ce que le député de Jacques-Cartier a dit sur la qualité de nos
universités, on ne le conteste pas, personne ici ne dit le contraire, mais il
est évident, M. le Président, que les universités anglophones ont une capacité
d'attraction, en Amérique du Nord, pour des raisons qu'on comprend, qui
sont évidentes, qui font en sorte qu'au niveau du financement, de l'apport
financier cette déréglementation-là les
favorise. Et je ne veux pas faire de batailles de chiffres, là, mais les
chiffres sont éloquents, les chiffres sont
éloquents. Pour les universités anglophones, c'est une manne incroyable. Et ça
se fait au détriment de nos universités francophones.
Et
je m'attriste, M. le Président, de voir une formation politique qui a été
dirigée par Jean Lesage, quelqu'un qui a
dit : Nous serons maîtres chez nous, être incapable, incapable de voir, de
réaliser et d'admettre qu'il y a, pour nos universités francophones, un
déséquilibre qui les pénalise. Je me désole d'une formation politique qui,
l'espace d'un congrès, a frayé avec des velléités nationalistes devant une
mesure aussi évidente pour la protection du français, pour la promotion de nos
universités. Parce que j'écoute mon
collègue de Jacques-Cartier nous parler des universités anglophones pendant
cinq minutes, puis il aura l'occasion de se reprendre, je suis sûr que
c'est un oubli : pas un mot sur nos universités francophones, qui sont d'aussi bonne qualité et qui sont tout aussi
importantes pour l'essor de la nation québécoise, dont la seule langue officielle
est le français.
Et
ça, j'aimerais ça entendre mon collègue de Jacques-Cartier le dire que nos
universités francophones ont autant besoin de ce soutien-là financier, ont
autant besoin de ce rayonnement, qu'on a la même fierté envers nos universités
francophones que nos universités anglophones
et que nos universités francophones ont aussi un rôle d'assurer l'avenir du
français de la nation québécoise, dont la
seule langue officielle est le français, M. le Président. Je le mets au défi de
me dire ça.
• (13 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le ministre. Et je cède
maintenant la parole, pour son droit de réplique de deux minutes, à M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Gregory Kelley (réplique)
M.
Kelley : Merci, M. le Président. Je sais, je suis un peu
fatigué, mais je pense qu'en mes cinq minutes j'ai parlé de l'importance de financer le réseau francophone,
particulièrement en région, parce que c'est tellement important pour les régions. Et, en passant, j'ai étudié à UQAM
puis aussi j'ai pris des cours de français à l'Université de Montréal. Je
suis bien fier de nos universités francophones. Alors, c'est fait, M. le
ministre, c'est dit. Ils ont un rôle important pour jouer sur la scène internationale aussi. Quand on va à
l'international, ce n'est pas juste de parler de McGill, on parle de l'Université de Montréal, on parle de plein
de nos universités. C'est un avantage pour notre société, point final.
Puis aussi
ma... la députée de Saint-Laurent est une fière diplômée de l'Université de Sherbrooke. Alors, quand même, dans notre famille, on
est bien fiers des institutions francophones et anglophones. Moi, je suis juste
fier de toutes nos universités, point final.
Je sais que le
temps coule, M. le Président. Encore, je ne pense pas que qu'est-ce qui a été
annoncé la semaine dernière va régler l'enjeu pour les universités francophones
en termes de financement. Eux autres demandent plus de 1 milliard
de dollars pour les enjeux devant eux, la
ministre pense qu'elle va avoir 100 millions de dollars de l'annonce
qu'elle a faite, alors il y a un
écart qui existe toujours. J'espère que, dans la mise à jour économique,
peut-être, on va avoir des bonnes nouvelles pour nos universités francophones,
mais on verra.
Puis, M. le
Président, je veux juste terminer sur le sujet. C'est vraiment l'université de
Bishop's qui est dans une situation très précaire avec l'annonce qui a
été faite. Alors, quand j'entends les collègues du ministre qui parlent des solutions pour une crise qu'eux autres ont créée
pour l'institution, je trouve ça un petit peu décevant. Parce que pourquoi on
n'a pas juste parlé avec Bishop's avant tout ça? Ça, c'est la vraie question.
Alors, merci beaucoup, M. le Président. Je vais
prendre une... ma place, puis on passe aux autres choses.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Jacques-Cartier.
D'ailleurs, justement, nous allons maintenant
procéder au deuxième débat, qui portera sur une question encore une fois adressée par M. le député de
Jacques-Cartier et, cette fois-ci, à M. le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, en
remplacement de M. le ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, concernant les microréseaux de production énergétique.
M. le député de Jacques-Cartier, je vous cède la
parole pour une durée de cinq minutes.
Orientations gouvernementales
en matière d'énergie
M. Gregory Kelley
M.
Kelley : Merci, M. le Président. Est-ce que vous êtes prêt
pour une vraie révolution dans la transition énergétique? Est-ce que vous êtes
prêt à rêver de quelque chose? Parce que j'ai un rêve à vendre à vous, M. le Président,
c'est les microréseaux. C'est une
technologie, un système hyperintéressant puis quelque chose qui, je crois, peut
marcher ici, au Québec.
C'est sûr que
nous avons un défi énergétique. À cause de la transition énergétique
planétaire, tout le monde est en train de décarboniser leur économie. Il faut
faire ça pour la lutte contre les changements climatiques. Puis, bien... puis
ce n'est pas «malheureusement», parce
qu'on a une opportunité, mais, la réalité, il faut produire plus d'électricité,
plus d'énergie en ordre de faire la transition énergétique.
Le premier
ministre a dit... Sur notre côté de la Chambre, on a dit : Il y a environ
100 térawatts d'énergie qu'il faut produire, et peut-être plus, et peut-être 150, on verra. Avec la
sobriété énergétique, qu'est-ce qu'on peut faire? On peut faire beaucoup des rénovations des maisons, etc., mais,
bref, ça va quand même prendre beaucoup d'énergie pour nos entreprises,
pour nos PME, pour la partie résidentielle, et ça, c'est où l'idée de
microréseaux est très intéressante.
Et comment ça marche, M. le Président? Je vais
juste vous expliquer ça à vous. Je ne sais pas si vous connaît l'exemple qui est déjà en opération à Lac-Mégantic, mais, grosso modo, un microréseau. On ne pense pas au gros réseau
qui existe avec des barrages. Ça, c'est tout... c'est bon, c'est correct, il
faut avoir un gros réseau, mais les microréseaux, c'est la production chez
vous. On est déjà maîtres chez nous, mais maintenant on est capables d'être
maîtres chez vous. Et comment ça marche?
Bien, on met des panneaux solaires sur votre toit, votre maison, peut-être
quand même dans votre cour, en
arrière. On connecte ça à votre maison. En même temps, il y a une batterie à
l'intérieur de votre maison, comme on a eu des fournaises, et des choses comme ça dans le passé, qui est chargée
avec l'électricité. Alors, si jamais il y a une panne ou que, même, pendant
notre soirée, tu as besoin d'un petit plus d'électricité, bien, c'est dans la
batterie, qui peut durer... avoir
l'énergie pour environ deux jours. Tu utilises ça pendant la soirée, c'est là.
C'est là parce qu'il n'y a pas de soleil au milieu de la nuit, on «save»
ça.
Puis, en
ajoutant ça, qu'est-ce qui est intéressant de l'avenir? Que les chars
électriques sont capables d'être connectés à la maison pour ajouter
l'énergie supplémentaire, si jamais vous avez besoin. Puis, un jour, tout le
monde va avoir une
application pour contrôler, bien, la capacité ou l'énergie qu'il consomme
pendant la journée. On va être capable de baisser ça, monter ça, comme
on a besoin, parce que les technologies existent. Ça, c'est l'avenir.
Alors, pour
notre enjeu énergétique, c'est sûr qu'il faut regarder l'option de construire
des barrages supplémentaires, mais,
en réalité, M. le Président, ils sont loin. Le prochain barrage va être dans le
Grand Nord. On sait que les rivières sont moins puissantes, il y a moins
d'énergie qu'on veut prendre de ces barrages-là. Puis aussi ajouter toutes les
lignes de transmission, c'est tout un
projet. On va être capable, on va réussir, mais ça va prendre environ 15 à
20 ans pour s'assurer que ce
projet est réalisé, avec les négociations, avec la planification puis avec la
construction, mais des panneaux solaires, ça, ça, on peut déployer dans
deux ans. C'est possible, c'est faisable.
Juste, «check», en Allemagne, c'est déjà fait,
eux autres. Ils n'étaient nulle part dans l'industrie de l'énergie...
excusez-moi, de l'énergie solaire. Maintenant, ils sont quatrièmes sur la
planète. L'Allemagne a un climat puis une géolocalisation
pas mal similaires que le Canada, ce n'est pas exact, mais on a... pour
l'énergie solaire, on est un peu similaires, si on regarde les études. Présentement, au Vermont, les compagnies
énergétiques, là-bas, sont en train d'acheter des batteries pour les citoyens,
pour leurs maisons, parce que c'est moins coûteux que de faire une grosse
rénovation du gros réseau. Ils savent
que c'est mieux d'avoir une batterie chargée. S'il y a une panne, bien, les
gens ont de l'électricité, ils sont corrects. En Floride, je sais qu'il y a plus de soleil en Floride, on s'entend,
là, mais, quand même, les entreprises sont prêtes à mettre des panneaux solaires sur les toits des maisons,
parce qu'ils savent cette personne-là va être un producteur d'électricité, ils vont consommer cette énergie-là, puis, qu'est-ce
qui est supplémentaire, on va mettre dans le gros réseau pour les entreprises.
Alors,
Québec, si on envisage partout, sur les écoles, sur les arénas, il y a des
panneaux solaires partout, et aussi sur les maisons, puis on bâtit des petits
«grids» dans toutes les communautés, partout au Québec, chaque kilowatt que
vous puis moi, M. le Président, on produit pour notre maison, c'est 1 kilowatt
qu'on peut utiliser pour nos grosses industries et quand même pour
vendre à nos voisins à un formidable prix. C'est possible, M. le Président.
J'espère que
vous avez aimé le rêve. Et, si vous n'êtes pas convaincus, n'oubliez pas, c'est
Hydro-Québec qui dit : Les microréseaux énergétiques, c'est la
solution de l'avenir.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Jacques-Cartier. Et, pour son droit de cinq minutes,
je cède la parole à M. le ministre de la Cybersécurité et du Numérique.
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci, M. le Président. Je pense que mon collègue
de Jacques-Cartier, aujourd'hui, va se joindre à moi pour dire que
l'opposition officielle et le gouvernement parlent d'une seule voix.
M. le
Président, bien, d'entrée de jeu, je voudrais peut-être faire un bout de chemin
sur ce que mon collègue de Jacques-Cartier vient de dire, parce que jamais le
ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie a dit que ces idées-là n'étaient pas des idées intéressantes. Il
n'a pas dit ça. C'est certainement des solutions qu'on doit regarder. Quand
on parle des microréseaux, il y a quand même
un enjeu de les décarboner parce qu'on sait qu'on veut être carboneutre d'ici
2050. Donc, il y a cet enjeu-là qu'il
faut regarder aussi. Et décarboner, bien, on le fait avec de l'électricité,
alors, évidemment, là, l'idée du microréseau doit être organisée d'une
autre façon.
Sur le
panneau solaire, M. le Président, moi, je fais une entente avec le député de
Jacques-Cartier. Si on peut avoir au Québec le même climat qu'en Allemagne,
comme résidant de la ville de Québec, là, je suis preneur. Je suis preneur.
Ceci étant
dit, est-ce que ça veut dire qu'on ne peut pas les utiliser? Non. Est-ce que ça
veut dire que ça va contribuer significativement aux besoins
énergétiques du Québec? La question se pose. Et tout l'enjeu est là, M. le
Président. Puis ça, c'est, je pense, la
discussion qu'on doit avoir, notamment avec le député de Jacques-Cartier, parce
que, quand nous sommes arrivés au gouvernement, il y avait des surplus
d'énergie, alors, évidemment, c'est une situation qui était très différente.
• (13 h 20) •
Aujourd'hui,
grâce notamment et en bonne partie à la vision économique du gouvernement,
portée par le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie,
l'électricité est un outil de développement économique. Et là on est passé
d'une situation de surplus d'énergie à il faut en produire plus. Et les... le
postulat du député de Jacques-Cartier ne nous amène pas dans une création d'énergie, dans un apport énergétique
suffisant pour répondre aux ambitions de ce gouvernement. Alors, je pense
notamment à la filière batterie, M. le Président, je pense... et le ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie
le disait ce matin, je pense aux projets d'entreprises qui sont déposés au
ministère de l'Économie, qui sont présentés au ministère de l'Économie.
Nous sommes
dans une situation heureuse et malheureuse : heureuse parce qu'il y a
beaucoup d'intérêt pour le Québec, parce que l'énergie propre et abordable du
Québec attire les entreprises, malheureuse parce qu'on est obligés de
faire des arbitrages, le ministre, mon collègue, est obligé de faire des
arbitrages, on ne peut pas dire oui à tout le monde. Et donc on met des critères en place, on sélectionne les projets qui
sont les plus porteurs. Mais je pense que le député de Jacques-Cartier
va être d'accord avec moi pour dire que la situation idéale, ce serait de
pouvoir dire oui à tout le monde. Or, les
mesures qui sont proposées par mon collègue, je ne nie pas qu'elles sont
intéressantes, mais elles sont intéressantes du point de vue domestique.
On parle de systèmes d'appoint, de remplacement, mais ça ne dédouanera pas les
familles québécoises d'être branchées sur le
réseau d'Hydro-Québec, parce qu'on n'est pas rendu à cette étape-là, notamment
avec le solaire.
Et donc ça veut dire quoi? Ça veut dire
qu'Hydro-Québec conserve son mandat de développer la capacité de production d'énergie du Québec, parce que
l'ambition, elle est de continuer à fournir aux Québécois une énergie propre
dans l'objectif de décarboner le Québec, une énergie renouvelable et une
énergie à bas coût. Ça, c'est le premier mandat d'Hydro-Québec, mais s'ajoutent à ça les ambitions
de ce gouvernement de développer le Québec dans une perspective de développement durable, dans une perspective de développement
carboneutre, qui va nous amener vers la carboneutralité, et dans une
perspective où on souhaite répondre à toutes les demandes de projets qui sont
présentées à mon collègue de l'Économie.
Et
là, on n'a pas le choix, il faut trouver d'autres moyens, des moyens qui sont
plus... je ne veux pas dire «porteurs», parce que ce que propose le député de Jacques-Cartier, c'est porteur, il
n'y a pas de problème avec ça, mais ça ne nous amène pas au niveau de
production nécessaire pour faire du Québec le Québec leader mondial dans
l'économie verte, dans la décarbonation, et, grâce à notre énergie
hydroélectrique, on va y arriver.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Et je cède maintenant la parole pour un droit
de réplique de deux minutes à M. le député de Jacques-Cartier.
M.
Gregory Kelley (réplique)
M. Kelley : Merci, M. le Président. Il n'y a aucune... Il n'y
a pas une solution pour notre crise énergétique, parce que ça prend 13 La Romaine pour avoir une puissance
électrique de 100 térawattheures de plus, ça va prendre 13 Romaine.
Ça, c'est qu'est-ce qu'Hydro-Québec dit. On ne peut pas construire
13 barrages demain. Alors, ça va prendre plusieurs solutions, M. le Président, et je pense que les microréseaux, c'est une
partie des solutions. Ça peut répondre à la demande qui est faite
présentement dans le secteur résidentiel.
Sur
les discussions des surplus, en 2017, la politique énergétique du gouvernement
du Québec a identifié que, pour la transition énergétique, il faut augmenter
notre capacité, quand même si nous avons des surplus, en ordre de faire
la transition énergétique correctement et sur l'échéancier qui a été prévu par
le ministère. Quand le premier ministre du Québec
est arrivé en pouvoir, il a mis un frein sur tous les projets d'éoliennes sur
le territoire du Québec. Après ça, il a avancé avec Apuiat, mais il a mis ça à
côté. Un surplus... La Romaine, une chose... La Romaine, le premier ministre
est bien fier du projet, il était
bien fier d'être présent pour l'annonce. Mais vous savez quoi, M. le Président?
Ce projet-là a été fait quand nous
avons eu des surplus, parce qu'un gouvernement libéral a eu le courage puis
aussi la vision de dire : Ça va prendre plus d'énergie dans 15 ans,
il faut être prêt. La seule chose que ce gouvernement a faite, ça a été de
vendre notre surplus, pas mal, à des
Américains. C'est un bon contrat pour le Québec, on va faire de l'argent. Mais,
dans les prochaines couples des
années, pour les entreprises d'ici qui veulent faire la transition énergétique,
on va trouver l'énergie où? C'est une très bonne question, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Jacques Cartier.
Nous
allons maintenant procéder au troisième débat, qui portera sur une question
adressée par Mme la députée de La
Pinière à M. le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, en remplacement
de Mme la ministre responsable des Aînés, concernant l'explosion des cas de maltraitance
au Québec. Mme la députée de La Pinière, je vous cède la parole pour un premier
cinq minutes.
Mesures
pour lutter contre la maltraitance envers les aînés
Mme Linda
Caron
Mme Caron : Merci, M. le Président. Alors, je suis très
étonnée d'apprendre que c'est le ministre de la Cybersécurité qui va faire ce débat de fin de séance avec moi
sur la maltraitance des aînés et des personnes en situation de vulnérabilité.
J'ai hâte de savoir s'il va me parler de
cybermaltraitance. Mais sérieusement, alors c'est la première fois qu'on aura à
faire un débat ensemble, alors je vous remercie de participer, M. le
ministre.
Donc,
nous sommes ici pour parler de maltraitance à la suite du rapport 2002‑2023
qui a été déposé par la ministre responsable des Aînés la semaine dernière. Le
rapport, donc, sur... qui s'intitule Tous concernés, parce
qu'effectivement nous sommes tous
concernés par cet enjeu. Et c'est un rapport, donc, pour la dernière année, qui
donne les résultats de la dernière année de la loi visant à contrer... à lutter
contre la maltraitance. Le nombre de signalements a explosé de 120 %
sur une année seulement. On était à
2 618 signalements l'an dernier, on est passé à 5 756 cette
année. Puis déjà, il faut rappeler que l'an passé, le nombre de
signalements avait triplé par rapport à ce qu'il était avant la pandémie en
2019.
On
parle ici d'aînés et de personnes en situation de vulnérabilité, de personnes
majeures en situation de vulnérabilité. Quand j'entends justifier que le nombre de signalements a augmenté en
raison d'une meilleure connaissance de la loi, ça me fait peur un peu.
On peut comprendre, là... je pouvais comprendre ça l'année passée, parce que
les gens connaissent la loi, savent qu'ils
sont obligés de dénoncer dans les milieux du réseau, et puis ils le font. Mais
ça ne me conforte pas de savoir qu'il y a plus de signalements, plus de
dénonciations. Bien sûr, il faut dénoncer, quand on voit un cas, peu importe
où il se produit, mais ce n'est pas ça qui
témoigne de la réussite de la loi, de l'atteinte de l'objectif de la loi qui
vise à lutter contre la maltraitance, pas à faire des statistiques sur
la maltraitance.
Aujourd'hui,
vraiment, on ne peut pas accepter d'en rester là parce que derrière chaque
chiffre, chaque signalement, il y a
une personne vulnérable, jeune ou moins jeune, qui vit dans la peur, qui
souffre physiquement, qui souffre mentalement, qui est incapable de se
défendre ou de parler pour se défendre, et ça, peu importe son milieu de vie.
On le voit dans les statistiques qui sont sorties, dans les données qui sont
sorties dans le rapport cette année. On apprend que 61 % des signalements concernent des personnes qui vivent à
domicile, c'est assez effarant, je ne me serais pas attendue à un aussi grand
nombre, 10 % dans les CHSLD, 5 % en ressources intermédiaires et de
type familial et 8 % dans d'autres catégories. C'est assez
impressionnant comme résultats.
Et
je me pose la question : Pourquoi un aussi grand nombre, une aussi grande
marge de dénonciation pour les personnes à domicile plutôt que les personnes
dans les autres milieux de vie? Et ce n'est pas une question tendancieuse, M. le Président, que je pose, c'est une question
véritable. Est-ce que ça veut dire qu'il y a, effectivement, majoritairement
des cas de maltraitance des aînés ou des
personnes en situation de vulnérabilité qui habitent à domicile? Auquel cas, la
question que j'ai pour la ministre, que j'ai
posée également ce matin : Qu'est-ce qu'elle va faire? Qu'est-ce qu'elle
compte mettre en place pour contrer ça dans son virage de soins à domicile?
Et l'autre question
que je me pose : Est-ce que cette grande marge signifie que c'est beaucoup
plus facile de dénoncer des cas, de signaler
des cas qu'on voit dans les milieux à domicile plutôt que dans les autres
milieux de vie? C'est une question, je n'ai pas la réponse, mais ce
serait bien de savoir, parce que, pour agir sur les causes, pour prévenir la maltraitance, pour lutter contre la maltraitance
et non pas se contenter d'accumuler des statistiques, il faut le savoir, il
faut creuser la question.
Et je finis en disant
que 66 % des victimes de maltraitance sont des femmes. Et il y a des cas
qui ont marqué l'imaginaire durant toute
l'année. Humainement, on ne peut pas rester insensible à ça. Il faut vraiment
que la ministre nous montre son plan, nous dise qu'est-ce qu'elle veut
faire concrètement pour lutter contre la maltraitance.
• (13 h 30) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de La Pinière. Et, pour également un droit de
réplique de cinq minutes, je cède la parole à M. le ministre de la
Cybersécurité et du Numérique.
M. Éric Caire
M. Caire :
Merci, M. le Président. Non, je
n'ai pas l'intention de parler de cybermaltraitance. Je rassure ma collègue.
La maltraitance dont nos aînés sont victimes, c'est un sujet qui nous touche
tous, qui nous concerne tous et qui nous affecte tous. Et, d'entrée de jeu, je
veux dire que toute forme de maltraitance en général, mais particulièrement
envers nos aînés, c'est inacceptable, c'est intolérable, et, comme société, on
doit faire tout en notre pouvoir pour contrer ça. Là-dessus, je veux rassurer ma collègue, le gouvernement est commis,
depuis notre arrivée en fonction, à ce que la maltraitance cesse. C'est
le seul objectif louable : que la maltraitance cesse.
Vous savez, M. le
Président, j'ai le privilège d'être élu en cette Assemblée depuis maintenant
plus de 16 ans. J'ai eu l'occasion, un
peu à l'instar de ma collègue, d'occuper les fonctions à deux reprises de
porte-parole en santé et services sociaux de ma formation politique et
donc j'ai eu l'occasion, dans ma carrière, d'être confronté à ce sujet-là,
d'analyser ce sujet-là. Et ce que je veux
dire à la collègue, c'est que, dans les dernières années, les progrès que nous
avons faits pour lutter contre la maltraitance sont significatifs,
significatifs.
Aujourd'hui, ma
collègue a fait état de statistiques qui donnent froid dans le dos, j'en suis
tout à fait conscient puis je suis d'accord
avec elle, mais il faut reconnaître, M. le Président, que, par rapport à ce qui
était, aujourd'hui, nous avons ces
statistiques-là, et je ne veux pas... je ne veux pas qu'on se méprenne, ce
n'est pas une fin en soi. Mais le point de départ pour lutter contre un phénomène, c'est de le connaître, c'est
de savoir de quoi on parle. Ce n'était pas le cas. Je me souviens, à
l'époque, j'étais dans l'opposition, on questionnait le gouvernement, ce que ma
collègue fait, qui est tout à fait légitime,
mais on ne pouvait pas fournir de réponse. Et force est d'admettre que
maintenant il y a un cadre législatif, il
y a un cadre réglementaire. Et j'oserais avancer qu'il n'y a peut-être pas plus
de cas de maltraitance, peut-être qu'il y a plus de cas qui sont
dénoncés. Je n'oserai pas dire, M. le Président, que c'est une bonne nouvelle,
parce que ce n'est jamais une bonne
nouvelle, des cas de maltraitance, il n'y a rien de bon là-dedans, mais c'est
très certainement un point de départ intéressant.
Maintenant,
ma collègue disait : Qu'est-ce que la ministre va faire? Bien, d'abord, il
faut savoir ce qui a été fait. La loi
a été modifiée. La loi, aujourd'hui, a du mordant. La loi, aujourd'hui, permet
à nos institutions différentes mesures. Il y a la mesure du DPCP, le Directeur
des poursuites criminelles et pénales.
Mais ma collègue, puis je n'ai pas de raison de penser autrement, va
être d'accord avec moi pour dire que c'est une institution qui est
indépendante. La police fait son travail, la
police fait les enquêtes, la police recueille la preuve, soumet le dossier au
DPCP, le DPCP décide si, oui ou non, il
y a lieu d'aller de l'avant avec des poursuites criminelles ou d'aller au
pénal. Alors, M. le Président, ça, je pense, puis je pense que ma
collègue ne remet pas ça en question, là, ça fonctionne, et c'est ce qu'on doit
faire.
Ce n'est pas
suffisant, M. le Président, et il y a d'autres mesures qui ont été mises en
place, donc, une meilleure formation des
gens du milieu, une refonte des commissaires aux plaintes qui ont été mis en
place et, évidemment, toute la procédure
de dénonciation pour s'assurer que les gens savent où, comment, à qui dénoncer,
à qui déposer leur plainte. Et, M. le Président, au niveau
administratif, il y a aussi des mesures qui peuvent... et qui sont prises.
Mais
il faut bien comprendre, M. le Président, que les aînés qui sont victimes de
ces situations-là ne veulent pas nécessairement qu'on aille vers une solution
judiciarisée. Alors, il faut respecter ça aussi, il faut respecter la volonté
des aînés, qui se disent : Moi,
je veux que ça cesse et je veux que vous trouviez des mesures pour que ça cesse
qui ne vont pas m'entraîner dans ce processus-là. Il y a cette
situation-là aussi qui prévaut. Mais je veux rassurer la collègue, la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants, elle est résolue à combattre la
maltraitance sous toutes ses formes.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Et je cède maintenant la parole, pour un droit
de réplique de deux minutes, à Mme la députée de La Pinière.
Mme Linda Caron (réplique)
Mme Caron : Merci beaucoup, M.
le Président. Alors, effectivement, je pouvais comprendre, l'an passé, qu'il y avait besoin de temps pour, n'est-ce pas, mettre
en place les politiques, les processus, et tout ça, à l'interne pour s'assurer
que ce qui était prévu
dans la loi puisse se réaliser. Je fais juste prendre un petit pas de recul en
disant que la loi pour lutter contre
la maltraitance, ce n'est pas une invention de la CAQ. Cette loi a été adoptée
sous les libéraux. Ce que la CAQ est venue
faire, c'est de mettre... dans la 42e législature, c'est de mettre des
amendes, des sanctions plus importantes, donc, des amendes pouvant aller
jusqu'au pénal.
Tout à fait
d'accord que le DPCP est une institution indépendante et va décider s'il y a
lieu ou non de porter... de faire des
actions. Cela dit, il a fallu talonner, pendant toute l'année passée, pour
savoir quand il y aurait des cas qui seraient enquêtés et qu'on envisagerait, effectivement, de donner des amendes.
Alors, ça semble commencer. On ne donne pas des amendes pour le plaisir d'en
donner, mais s'assurer que ce qui est en place, ce qui est prévu va être
appliqué le cas échéant.
C'est vrai
que ça prend... il faut connaître le portrait pour agir, tout à fait d'accord
avec le ministre de la Cybersécurité. Mais, justement, en 2018, le gouvernement
libéral avait confié une étude en deux volets à l'Institut de la statistique du Québec pour étudier la maltraitance. Le premier volet a été fait, le dépôt des
résultats a été fait ici, en 2019. Le deuxième volet portait sur la
maltraitance en CHSLD. L'étude a été payée, mais jamais le gouvernement de la
CAQ n'a donné le go à l'Institut
de la statistique du Québec pour produire leurs résultats. Ils sont toujours en
attente.
Alors,
là-dessus, on peut en débattre longtemps, mais la loi, c'est pour contrer la
maltraitance, pas pour uniquement accumuler des statistiques. Il faut
agir, c'est urgent.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de La Pinière. Et cela met fin aux débats de fin de séance.
Pour la suite de nos travaux, M. le leader
adjoint.
Ajournement
M. Caire : Oui,
M. le Président, je fais motion afin que nous ajournions nos travaux à mardi le
24, mardi prochain, à 10 heures.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Est-ce
que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
Alors, en
conséquence, nous ajournons nos travaux au mardi 24 octobre 2023, à
10 heures. Bon retour dans vos circonscriptions respectives, chers
collègues.
(Fin de la séance à 13 h 39)