(Neuf heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Bon
matin, Mmes et MM. les députés. Je vous invite à prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en
sommes à la rubrique Déclarations de députés. Et je rappelle à l'ensemble des
collègues que la déclaration doit être
d'une durée d'une minute. Et je suis prêt à reconnaître la première
intervention, et c'est M. le député de Drummond—Bois-Francs.
Féliciter l'équipe féminine de relais du Club d'athlétisme
de Drummondville,
médaillée d'or au Championnat provincial d'athlétisme en salle
M. Sébastien Schneeberger
M. Schneeberger : Bonjour, M. le
Président. Alors, dernièrement se tenait au PEPS de l'Université Laval le championnat
québécois d'athlétisme en salle, où Drummondville et sa région étaient très
bien représentées.
Je tiens à
mettre en lumière l'équipe féminine du relais, qui, en plus de remporter la
médaille d'or du quatre fois 200
mètres, a également fracassé un record d'athlétisme québécois. En effet, les
quatre jeunes athlètes ont établi un nouveau record dans cette discipline avec un temps exceptionnel de 1 min 59,26 s.
C'est grâce à leur concentration, leur discipline et leur persévérance
qu'elles ont fait une performance hors du commun.
Félicitations aux sprinteuses Marie-David Sery,
Félicia Mandombi, Kimberli Bonneau et Joliane Martin. Votre médaille d'or est
bien méritée. C'est toute la région qui est fière de vous et de votre
performance.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Drummond—Bois-Francs. La prochaine déclaration sera
celle de Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Dénoncer l'acte de vandalisme perpétré à la synagogue Bagg
Street Shul
Mme Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Merci, M. le Président, C'est important pour moi
de me lever aujourd'hui afin de dénoncer et de condamner le vandalisme à caractère antisémite dont ont été victimes
les concitoyens de ma circonscription de Westmount—Saint-Louis qui fréquentent la synagogue Bagg Street Shul, à
Montréal. Cette synagogue, vieille de 102 ans, est la plus ancienne
synagogue encore active au Québec. Sa profanation par des croix gammées,
peinturées sur sa façade, est un
geste odieux qui frappe d'innocents citoyens qui ne demandent rien d'autre que
de vivre en quiétude. Il est important de dénoncer ces gestes à
caractère haineux puisque ceux-ci ne représentent en rien les valeurs
d'inclusivité, d'ouverture et de respect qui caractérisent la société québécoise.
We must all stand together to
combat acts of antisemitism such as this.
Je tiens à témoigner
tout mon support à la communauté juive du Québec et aux citoyens affectés de ma
circonscription en ces moments très difficiles. Ensemble, nous sommes plus
forts que la haine. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. La prochaine déclaration sera celle de Mme la députée de
Huntingdon.
Rendre hommage à Mme Linda Janes pour son
engagement bénévole et communautaire
Mme Carole Mallette
Mme Mallette : Merci, M. le
Président. Je rends aujourd'hui hommage à une citoyenne très impliquée dans
notre comté, Mme Linda Janes.
Mme Janes est
membre de l'organisme Québec Women's Institute depuis près de 30 ans et
présidente depuis peu. Il s'agit du
pendant anglophone du Cercle de fermières du Québec. Mme Janes et ses acolytes
rallient la communauté afin de venir
en aide aux gens dans le besoin. Elle est instigatrice de levées de fonds pour
fournir des biens essentiels à l'organisme PACT de rue, destiné aux personnes sans domicile. Sa prochaine mission :
sensibiliser les restaurateurs du Québec à offrir des portions destinées
aux aînés sur leurs menus. L'appétit de nos aînés peut s'apparenter à celui des
enfants, alors que ces portions ne leur sont pas accessibles.
J'aimerais rendre hommage à Mme Janes. Sans
mentionner son implication à ce que le Québec reconnaisse le Plaid du Québec
comme tartan officiel de la province. Nous continuerons de l'épauler dans ce
projet.
En ce 6 avril, Jour du tartan, Mme
Janes, je vous remercie pour votre contribution à notre communauté. Vous êtes
une personne exemplaire, qui mérite tous les hommages. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Huntingdon. La prochaine déclaration, je
reconnais M. le député de Taschereau.
Appuyer le mouvement citoyen
visant à assurer la
sécurité routière aux abords des écoles
M. Etienne Grandmont
M.
Grandmont : Merci, M. le Président. Le 8 décembre dernier, le Québec
était ébranlé par un terrible drame, le décès de la petite Mariia, happée par
un véhicule sur le chemin de l'école.
Perdre
un enfant, c'est la plus grande peur de tous les parents. Aux quatre coins du
Québec, des parents ont choisi de
canaliser leur tristesse et leur colère en organisant des manifestations devant
leur école. Seulement dans la circonscription de Taschereau, des centaines de parents étaient présents devant cinq
écoles pour mettre fin à l'insécurité routière sur le trajet vers
l'école.
Je
veux saluer la mobilisation de ces parents qui, entre les lunchs, les devoirs
et le boulot, ont choisi de s'investir pleinement dans cette
mobilisation afin de maintenir le sujet dans l'actualité.
Les
Québécoises et les Québécois ont bien compris qu'il est temps d'opérer un
changement de paradigme. La sécurité de
nos enfants doit primer sur la fluidité du trafic. Le 15 mars, la ministre
Guilbault était présente à l'école Anne-Hébert. J'espère qu'elle a compris l'appel des parents et que nous verrons
bientôt des résultats à la hauteur de l'importance de cet enjeu. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Taschereau. Peut-être rappeler, par contre, qu'on ne peut pas appeler un collègue par son nom,
mais on doit l'appeler par son titre. Alors, merci beaucoup, M. le député
de Taschereau. La prochaine intervention sera M. le député de Gaspé.
Féliciter le jeune Thomas
Deschênes, double médaillé d'or
au Championnat provincial d'athlétisme en salle
M. Stéphane Sainte-Croix
M. Sainte-Croix : Merci, M. le Président.
Les 4 et 5 mars derniers se tenait le championnat québécois d'athlétisme
pour les catégories benjamin, cadet et junior à l'Université Laval de Québec.
Je
tiens à féliciter chaleureusement Thomas Deschênes, de Grande-Rivière, qui s'est
démarqué en remportant la médaille
d'or dans deux disciplines, soit le 800 mètres et le
1 200 mètres, un exploit remarquable qui démontre que, même si
nous évoluons en région, il est possible d'atteindre les plus hauts sommets de
sa discipline.
Je
tiens également à souligner la participation de Benjamin Francoeur et Annabelle
Collin, aussi membres du club d'athlétisme
de Grande-Rivière, qui ont pris part à leur toute première compétition lors de
ces championnats. Leur détermination et leur passion sont une source
d'inspiration pour leurs pairs.
Enfin,
je tiens à remercier, M. le Président, leur entraîneure dévouée,
Mme Brigitte Paradis. Votre engagement et votre soutien contribuent au
développement et à la réussite de ces athlètes d'exception.
Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Gaspé. Et la prochaine déclaration sera celle
de Mme la députée de Vaudreuil.
Rendre hommage à Mme Karine
Degré et à M. Alexandro Zarruk
à l'occasion de la Journée mondiale de la santé
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Merci, M. le Président.
Le 7 avril, c'est la Journée mondiale de la santé. Je profite de
l'occasion pour souligner la
détermination d'une femme qui travaille à offrir des soins de santé dans la
grande région de Vaudreuil et qui se démarque par sa vision d'établir
des services de médecine multidisciplinaires au bénéfice de nos citoyens.
Je
remercie donc Mme Karine Degré, une infirmière spécialisée qui est aussi
la fondatrice du complexe médical Clinique
de la cité Vaudreuil, un concept unique. Mme Degré et son collègue
partenaire, Dr Zarruk, sont prêts et souhaitent accueillir dans leurs
installations plusieurs projets, comme par exemple un centre de formation pour
les professionnels de la santé, un lieu pour
les stages en milieu clinique, une clinique ambulatoire, et plus encore. Bref,
le projet rêvé pour les citoyens d'une
région en explosion démographique et une collaboration souhaitable avec
l'arrivée de l'Hôpital Vaudreuil-Soulanges.
Je
tiens donc à féliciter Mme Degré et Dr Zarruk pour ce projet d'envergure.
Vous pourrez toujours compter sur ma
collaboration face aux obstacles. Et souhaitons pouvoir compter sur l'appui de
nos instances régionales et, bien sûr, du ministère de la Santé. Merci.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Vaudreuil. La
prochaine déclaration, je reconnais Mme la députée de Laporte.
Rendre hommage à M. Robert
Lord pour son engagement
bénévole, social et communautaire
Mme Isabelle Poulet
Mme Poulet : Merci, M. le Président.
J'aimerais souligner l'implication d'un citoyen de ma circonscription, M.
Robert Lord.
M. Lord a débuté
son engagement communautaire vers la fin des années 90 au sein du Conseil
régional de l'environnement de la
Montérégie, en participant à des activités de dépollution de la rivière
Richelieu. Il était responsable des sites et du recrutement des
plongeurs ainsi que de leur sécurité.
Il a été aussi
entraîneur et membre du conseil d'administration de l'Association de soccer de
Saint-Lambert, responsable de l'accueil des athlètes lors de la tenue des Jeux
du Québec à la ville de Longueuil, président du conseil d'administration d'un
organisme à but non lucratif, et il est présentement administrateur à la
Fondation Bel Essor.
Parallèlement,
il a organisé plusieurs soirées-spectacles de levée de fonds pour les
organismes qui viennent en aide aux familles
vivant avec des personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du
spectre de l'autisme. Ces activités ont permis d'amasser des milliers de
dollars.
J'ai eu la chance de
côtoyer et de travailler avec M. Lord. J'aimerais souligner son implication
et le remercier chaleureusement pour son engagement envers la communauté depuis
les 25 dernières années. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Laporte. La prochaine déclaration sera celle
de Mme la députée de Lotbinière-Frontenac. Mme la députée.
Souligner le travail des
bénévoles du Cercle de fermières Leclercville
et de l'organisme Aide alimentaire Lotbinière
Mme Isabelle Lecours
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Merci,
M. le Président. Je souhaite aujourd'hui souligner le travail remarquable
des bénévoles du Cercle des fermières de
Leclercville, qui travaillent en partenariat avec Aide alimentaire Lotbinière à
la préparation de repas équilibrés pour les aînés de leur municipalité.
Le projet à
Leclercville a pour but d'aider les personnes aînées ayant des difficultés à se
déplacer ou à cuisiner. Le choix des recettes est fait en fonction des surplus
de produits fournis par Moisson Québec et par le programme de récupération des supermarchés. Le projet a débuté
en juin 2022, et chaque repas se compose d'une soupe, d'un repas protéiné
et d'un dessert. Aujourd'hui, c'est plus de 130 repas qui ont été
distribués à Leclercville.
Félicitations à vous
tous pour votre implication! Vous faites une réelle différence auprès de nos
aînés. Merci.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Lotbinière-Frontenac.
La prochaine déclaration, je reconnais Mme la députée d'Iberville.
Souligner le travail de la
Société d'histoire de la seigneurie de Monnoir
Mme Audrey Bogemans
Mme Bogemans : Merci. J'ai eu le plaisir
de participer à la célébration du 40e anniversaire de la société d'histoire,
seigneurie de Monnoir. J'ai eu la chance d'échanger avec des gens qui ont la
fougue aux yeux et la passion au coeur. Certains d'entre eux sont
d'ailleurs dans les tribunes aujourd'hui. Je les salue.
Ce groupe fait des
petits miracles pour mettre en valeur l'histoire, le patrimoine et la
généalogie de notre région. Bref, il démocratise l'accès à notre mémoire
collective. Il se dévoue à la sauvegarde, et, nous le savons très bien, le
travail de conservation et d'archivage sont des tâches d'ampleur colossale. Il
sauve véritablement des trésors dans les ménages de grenier.
Bref,
la Société d'histoire de la seigneurie de Monnoir comprend très bien le concept
qu'il faut savoir d'où l'on vient pour déterminer où on s'en va. Je les
remercie de le faire au nom des citoyennes de Marieville et de tous les
citoyens. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci,
Mme la députée d'Iberville. Et je souhaite la bienvenue aux membres de
la société d'histoire pour votre présence à l'Assemblée nationale.
Je suis maintenant
prêt à reconnaître M. le député de Beauce-Nord pour votre déclaration.
Rendre hommage à Mme Mélanie
Gilbert pour ses 20 ans de service
au bureau de circonscription de Beauce-Nord
M. Luc Provençal
M.
Provençal : Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je tiens à
souligner le dévouement exceptionnel d'une femme exceptionnelle, Mme
Mélanie Gilbert, qui oeuvre au bureau de circonscription de Beauce-Nord depuis
20 ans.
Embauchée
à la suite de l'élection de Janvier Grondin, en avril 2003, elle fut présente à
ses côtés pour les deux mandats suivants.
Elle a ensuite accompagné le regretté André Spénard pendant six ans. Et voilà
qu'elle m'accompagne depuis 2018.
Depuis
20 ans, Mélanie n'a qu'une seule idée en tête : faire ce qui est
possible pour résoudre les problématiques de nos citoyens. Énergique, enjouée, fonceuse, rien ne l'arrête. C'est un
grand privilège pour moi de compter sur son expérience dans mon équipe,
sans parler des services qu'elle a rendus aux citoyens de Beauce-Nord depuis
deux décennies.
Mélanie, merci. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Beauce-Nord. La
prochaine déclaration sera celle de Mme la députée des Plaines. Mme la
députée.
Souligner le Mois de la jonquille
Mme Lucie Lecours
Mme
Lecours (Les Plaines) : Merci beaucoup, M. le Président. Le mois d'avril,
c'est le Mois de la jonquille, fleur emblématique symbolisant la force,
la résilience, le courage et l'espoir. Aujourd'hui, je souhaite dédier ma
déclaration à toutes ces personnes qui ont
reçu un diagnostic de cancer, qui font face à une récidive, à celles qui l'ont
vaincu, sans oublier celles qui ont tristement perdu leur bataille.
La Société
canadienne du cancer estime que près de la moitié des Canadiens recevront un
diagnostic de cancer au cours de leur vie. Beaucoup de gens ont encore
peur d'entendre ou de prononcer ce mot, car il y a de quoi effrayer.
Grâce à la
campagne de la jonquille, chaque don contribue à financer des projets de recherche
pour aider des personnes atteintes à
profiter de la vie plus longtemps ainsi qu'à soutenir les patients et leurs
familles. Tous ensemble, faisons fleurir l'espoir en appuyant la
campagne de la jonquille. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée des Plaines. Et la
dernière déclaration pour aujourd'hui sera celle de M. le député de
Saint-Jean.
Souligner la tenue d'une rencontre visant à faire le bilan
du Chantier main-d'oeuvre Haut-Richelieu
M. Louis Lemieux
M.
Lemieux : M. le Président, lundi matin, une centaine de
personnes qui avaient participé au Chantier main-d'oeuvre Haut-Richelieu il y a un an se sont retrouvées
pour mettre en commun le résultat des efforts qu'ils ont faits dans chacun de
leurs secteurs pour contrer la rareté de main-d'oeuvre chez nous. L'idée,
c'était d'accumuler des avancées locales et régionales
en étant complémentaire aux moyens mis en place par les gouvernements. Et ça
fonctionne. Cette rencontre bilan de lundi nous a bien montré qu'en travaillant
ensemble les petites victoires font, au final, une grande différence. Par
exemple, en favorisant l'émergence de
garderies en milieu familial ou communautaire, on crée des emplois et on permet
aux parents de ces enfants de pouvoir retourner sur le marché du
travail.
La cause de
la rareté de main-d'oeuvre est démographique, mais les solutions sont
transversales. Ensemble, on a identifié
les champs d'action possibles dans tous les domaines et on développe les
stratégies pour avancer. Et c'est ce qu'on va continuer de faire en se
mobilisant aussi l'automne prochain. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Saint-Jean. Et cela met fin à la rubrique Déclarations
de députés.
Et je suspends nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55)
(Reprise à 10 h 04)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Bonjour, Mmes,
MM. les députés. Nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Nous allons poursuivre les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, je
reconnais M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bonjour,
Mme la Présidente. Mme la Présidente, je vous demande d'appeler l'article a,
s'il vous plaît.
Projet de loi n° 20
La Présidente :
À l'article a du feuilleton, M.
le ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements
climatiques, de la Faune et des Parcs présente le projet de loi n° 20,
Loi instituant le Fonds bleu et modifiant d'autres dispositions. M. le
ministre.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, Mme la Présidente.
Il me fait plaisir de déposer le projet de loi n° 20,
Loi instituant le Fonds bleu
et modifiant d'autres dispositions.
Ce projet de loi
institue le Fonds bleu, notamment affecté au financement de toute mesure que le
ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de
la Faune et des Parcs peut réaliser en lien avec la protection, la
restauration, la mise en valeur et la gestion de l'eau.
Le
projet de loi prévoit de nouvelles habilitations réglementaires afin de
permettre au gouvernement de prohiber ou limiter certains usages de
l'eau provenant d'un système d'aqueduc ou de déterminer des conditions ou
prohibitions applicables à l'offre de vente, à la vente, à la distribution ou à
toute forme de mise à la disposition de produits dans les contenants ou
emballages qu'il détermine, notamment dans des contenants à remplissage unique.
Et
le projet de loi prévoit la révision périodique des dispositions réglementaires
prises en application de la Loi sur
la qualité de l'environnement qui concernent des redevances pour
l'utilisation de l'eau. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Avant de vous demander si l'Assemblée accepte d'être
saisie de ce projet de loi, je reconnais le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente, nous
allons prendre connaissance du projet de loi, échanger avec le gouvernement
et afin de tenir des consultations particulières. Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Présidente : Parfait. Alors, est-ce que l'Assemblée accepte d'être
saisie de ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
La Présidente :
Adopté. M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc :
Mme la Présidente, je vous demanderais d'appeler l'article b, s'il vous
plaît.
Projet de loi n° 393
La Présidente :
À l'article b du feuilleton, Mme
la députée de Verdun présente le projet de loi n° 393, Loi visant à lutter contre le gaspillage
alimentaire. Mme la députée.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la Présidente.
Très contente de vous présenter cette Loi
visant à lutter contre le gaspillage alimentaire.
Ce
projet de loi vise à lutter contre le gaspillage alimentaire au Québec en
établissant un objectif de réduction de 50 % du gaspillage alimentaire
d'ici 2030.
Pour
ce faire, le projet de loi prévoit une obligation pour les transformateurs, les
distributeurs et les détaillants de produits alimentaires propres à la
consommation humaine d'engager des démarches sérieuses en vue de conclure des ententes de réduction du gaspillage des
produits invendus avec des organismes reconnus.
Le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation peut toutefois
prévoir des conditions d'exemption, notamment pour les petits
détaillants.
Le
projet de loi permet également au ministre d'imposer aux transformateurs, aux
distributeurs et aux détaillants de produits alimentaires de conclure
une entente avec RECYC-QUÉBEC pour la gestion de leurs produits alimentaires
invendus.
Enfin, le projet de loi prévoit la création d'un
registre public sur les produits alimentaires invendus et les ententes
de réduction du gaspillage.
Mise aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté.
Dépôt
de documents
Maintenant,
à la rubrique Dépôt de documents, Mme la ministre des Relations internationales
et de la Francophonie.
Entente en matière de sécurité
sociale entre le gouvernement du Québec
et le gouvernement de la République tunisienne, et note explicative
Mme Biron : Mme la Présidente, en
vertu de l'article 22.2 de la Loi sur le ministère des Relations
internationales, je dépose, à titre
de documents, l'engagement international important suivant, ainsi qu'une note
explicative sur le contenu et les
effets de l'engagement, c'est-à-dire l'Entente en matière de sécurité sociale
entre le Québec et la République tunisienne, signée le 20 novembre
2022.
La Présidente :
Ces documents sont déposés. À
nouveau, Mme la ministre des Relations internationales et de la
Francophonie.
Motion proposant d'approuver
l'entente
Mme Biron : Conformément à
l'article 22.3 de la Loi sur le ministère des Relations internationales,
je propose la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale approuve l'Entente en matière de sécurité sociale entre le Québec et
la République tunisienne, signée le 20 novembre 2022.» Merci.
La Présidente :
Je vous avise qu'en vertu de
l'article 22.3 de la Loi sur le ministère des Relations internationales
la motion est présentée, mais ne pourra être débattue avant 10 jours.
Mme la ministre des
Relations internationales et de la Francophonie, à nouveau.
Entente en matière de sécurité
sociale entre le gouvernement du Québec
et le gouvernement de la République d'Autriche, et note explicative
Mme Biron :
Permettez-moi également, en vertu de l'article 22.2 de la Loi sur le
ministère des Relations internationales, de
déposer, à titre de documents, l'engagement international important suivant,
ainsi qu'une note explicative sur le
contenu et les effets de l'engagement, l'Entente en matière de sécurité sociale
entre le gouvernement du Québec et le gouvernement de la République
d'Autriche, signée le 14 décembre 2022. Merci.
• (10 h 10) •
La Présidente : Ces documents sont
déposés. À nouveau, Mme la ministre des Relations internationales et de la
Francophonie.
Motion proposant d'approuver
l'entente
Mme Biron : Conformément à
l'article 22.3 de la Loi sur le ministère des Relations internationales,
je propose la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale approuve l'Entente en matière de sécurité sociale entre
le gouvernement du Québec et le gouvernement de la République
d'Autriche, signée le 14 décembre 2022.» Merci.
La Présidente : Et je vous avise qu'en
vertu de l'article 22.3 de la Loi sur le ministère des Relations
internationales la motion est présentée, mais ne pourra être débattue,
également, avant 10 jours, pour les mêmes raisons.
Alors, M. le leader
du gouvernement, la parole est à vous.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, je
dépose la réponse du gouvernement à la pétition présentée en Chambre le
15 mars 2023 par la députée de Mirabel. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé.
Pour ma part, je
dépose le plan stratégique 2023‑2027 du Vérificateur général du Québec.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, j'ai reçu une demande de M. le député de Gaspé pour la présentation
d'une pétition non conforme. Y a-t-il
consentement pour la présentation de cette pétition? Consentement? Consentement.
M. le député de Gaspé, la parole est à vous.
Réviser la politique de
déplacement des usagers du
réseau de la santé et des services sociaux
M. Sainte-Croix : Mme
la Présidente, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 2 698 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont
les suivants :
«Considérant
la politique de déplacement des usagères et des usagers du réseau de la santé
et des services sociaux;
«Considérant
que cette politique vise, entre autres, à offrir une aide financière pour les
citoyens et citoyennes devant se déplacer sur une distance de plus de
200 kilomètres pour recevoir des soins et [des] services de santé;
«Considérant que de nombreuses personnes de la
Haute-Gaspésie doivent parcourir de longues distances, sans toutefois atteindre
les 200 kilomètres requis pour recevoir l'indemnité;
«Considérant
que, par exemple, un résident ou une résidente de Sainte-Anne-des-Monts secteur
Tourelle qui doit se rendre au centre
hospitalier de Rimouski parcourt une distance de 194 kilomètres et n'a
droit à aucun remboursement;
«Considérant
l'augmentation du prix de l'essence et de séjour, les personnes malades de tous
âges qui doivent se rendre souvent à Rimouski voient leur détresse
financière augmenter;
«Considérant que l'accès aux soins et services
de santé est un enjeu qui nous touche toutes et tous;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec de réviser la politique de
déplacement des usagères et des usagers en réduisant de façon
significative la distance minimale admissible.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je vous avise qu'après la période des questions
et réponses orales seront tenus les votes reportés suivants : tout d'abord, les votes reportés sur les motions
formulant un grief présentées à l'occasion du débat sur le discours du budget;
et sur la motion de M. le ministre des
Finances proposant que l'Assemblée approuve la politique budgétaire du
gouvernement; puis le vote sur la
motion de M. le député de Rosemont débattue hier aux affaires inscrites par les
députés de l'opposition.
Questions et réponses orales
Alors, nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole, en question principale, au chef de l'opposition
officielle.
Déploiement de la plateforme SAAQclic
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Dans le dossier du fiasco de la Société
d'assurance automobile du Québec,
hier le gouvernement de la Coalition avenir Québec n'a pas pris ses
responsabilités en disant : Oui, on a une part de responsabilité, les ministres impliqués. Ce n'est pas ça qu'on a
entendu hier, leur part de responsabilité. On a vu un bouc émissaire, le P.D.G. de la SAAQ, être
congédié par le gouvernement, comme si c'était le seul responsable de ce
fiasco.
Le
15 mars dernier, le premier ministre, là, puis vous ne m'entendrez pas
souvent dire ça, mais il avait tout vu juste, lorsqu'il affirmait, je le
cite : «...je ne comprends pas que la direction de la SAAQ n'a pas vu
qu'en fermant ses bureaux trois semaines il
y aurait un surplus d'achalandage à la réouverture.» Fin de la citation. Je ne
peux pas être plus d'accord avec le premier ministre là-dessus.
Mais on a
appris hier, Mme la Présidente, que ce qui était évident pour le premier
ministre et impardonnable, de ne pas avoir vu le fiasco qui s'annonçait, c'est
que la vice-première ministre était au courant. Dans le fond, tout le monde
était au courant depuis novembre. Et elle a
dit, hier : «Comme je vous dis, en novembre, je l'ai rencontré, et c'était
déjà prévu.»
Le ministre,
lui, nous a dit qu'il aurait dû recevoir des éloges, dans ce fiasco. C'est son
ministère qui est responsable de la transformation numérique, il a
échoué.
J'aimerais
connaître du ministre de la Transformation numérique et de la Cybersécurité
quelle est sa définition, lui, de la responsabilité ministérielle.
J'aimerais ça l'entendre, lui, le responsable.
La Présidente : En réponse, la
ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, vous savez quoi? Moi
aussi, je suis d'accord avec le
premier ministre et avec le chef de l'opposition officielle, et je pense qu'on
doit être tous d'accord, ici, sur le fait que, quand tu fermes tes bureaux trois semaines et que tu es une organisation
d'opérations qui fait au minimum 2 000 transactions par mois, tu fermes trois semaines, on peut
raisonnablement penser qu'il va y avoir plus de gens dans tes bureaux quand
tu vas rouvrir ton système.
Et donc,
effectivement, cette fermeture-là et la transition numérique, l'implantation de
SAAQclic, du SAG à la SAAQ, c'était
prévu depuis avant notre... avant mon arrivée à moi, en tout cas, en octobre,
là. Ça fait longtemps que ces choses-là
se préparent. C'est sous les libéraux qu'on a commencé, d'ailleurs, à préparer
ce système-là, de SAAQclic. Donc, Mme
la Présidente, il n'y a aucune surprise ce matin, là, il n'y a aucune surprise
ce matin. Les systèmes étaient en préparation depuis très longtemps.
Maintenant,
ce que j'ai dit, et redit, et que je maintiens ce matin, c'est que tu ne peux
pas être à la tête d'une société d'État dont la principale mission est
de fournir des services de qualité et de faire des opérations pour le bénéfice
des citoyens et penser
que tu peux fermer trois semaines sans avoir un plan qui a de l'allure pour la
continuité et la qualité des opérations. Or, le dernier mois nous a
prouvé qu'effectivement il y avait eu de grosses lacunes de planification.
La Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : Donc, on a dû faire des changements au sein de la direction
de la société d'État.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Alors,
tu ne peux pas être à la tête de la SAAQ puis conserver tes fonctions avec ce fiasco-là.
Peux-tu être à la tête d'un ministère
responsable du numérique, qui a pour mission de soutenir les sociétés d'État
dans leur prestation de services, puis continuer d'être ministre? C'est
ça, la question.
Le ministre a
dit, quand il les a rencontrés : «On a demandé à la SAAQ s'ils étaient
prêts. [Ils ont] dit : [Oui] nous sommes prêts. Ça fait qu'on les a
laissés aller.»
Et la
ministre vient de dire qu'en novembre, quand ils l'ont su, bien, c'était
évident. Alors, pourquoi lui, il n'a pas cliqué?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, mais, donc, Mme la Présidente, il faut bien comprendre qu'il y a
toujours eu deux questions distinctes, là-dedans. Il y a la partie transition
numérique, virage numérique, et je l'ai dit et redit hier, c'est un énorme défi
pour n'importe quelle organisation. Le système SAAQclic, ça a commencé en 2017,
je viens de vérifier. Or, en 2017, qui était
là? Les libéraux. Donc, ce n'est pas un secret sorti de nulle part en novembre
dernier, SAAQclic, là, c'est des choses qui se préparent. Donc, la
partie informatique.
Maintenant, dans un contexte où tu as un virage
numérique à faire et que tu dois fermer trois semaines pour refaire tes
systèmes ou, tu sais, fermer tes systèmes puis réimplanter le nouveau, c'est
une évidence qu'il va y avoir beaucoup de monde dans les centres de services, à
peu près 140 points de service, au Québec, pour la SAAQ.
La Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : Donc, il faut que tu planifies les choses. Et, s'il y a des
lacunes, bien, il faut qu'il y ait des conséquences à ces lacunes-là.
La
Présidente : Deuxième complémentaire, je reconnais la députée
de Mont-Royal—Outremont. On vous écoute.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Merci,
Mme la Présidente. La ministre des
Transports est revenue d'un voyage
pour tenter de régler les problèmes à
la SAAQ. C'est encore elle, cette semaine, qui a décidé de suspendre, mettre
sur pause la reconnaissance faciale, sujet sur lequel j'avais questionné
le ministre du Numérique lors de l'étude des crédits provisoires.
Moi, j'aimerais l'entendre, le ministre du
Numérique. Quel est son rôle, maintenant, dans l'important virage numérique à
la SAAQ? Est-il passé de ministre qui dirige à conseiller transversal, à simple
observateur?
La Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La Présidente : Pas de commentaire
après les questions. La réponse du ministre de la Cybersécurité.
M. Éric Caire
M. Caire : Merci,
Mme la Présidente. Bien, le rôle du ministère de la Cybersécurité et du Numérique...
Puis j'ai eu l'occasion d'en discuter
avec ma collègue, on a même eu l'occasion... on lui a présenté un briefing sur
l'ensemble des projets. Elle a passé
plus d'une heure avec, notamment, le sous-ministre en titre à se faire
expliquer l'ensemble des projets. Donc,
vous comprendrez qu'en quelques secondes je ne peux pas faire une démonstration
aussi détaillée. Mais on s'occupe de toutes les infrastructures
communes, elle le sait. On va s'occuper d'un système comme le Service
d'authentification gouvernementale, le
Service québécois d'identité numérique, l'Internet, les télécommunications, les
centres de traitement, la bureautique. On va aider les ministères dans
leurs projets.
La Présidente : En terminant.
M. Caire :
Lorsque ces projets-là sont communs, nous les assumons. Lorsqu'ils sont
propres à un ministère...
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : ...poser une question
bien claire au ministre. Le ministre a dit, en 2018 : «Si vous répétez
deux fois la même erreur, vous allez me trouver sur votre chemin, parce que,
là, vous devenez des incompétents.» La SAAQ, première erreur. SAGIR,
deuxième erreur. Puis l'année n'est pas finie, Mme la Présidente.
Question au ministre : Dans sa définition de
sa responsabilité, lui, à partir de combien d'erreurs il devient incompétent?
• (10 h 20) •
La
Présidente : Monsieur... Mais attention aux propos, demeurons respectueux.
M. le ministre.
M. Éric Caire
M. Caire :
Ça va, Mme la Présidente, ça me
donne l'occasion d'expliquer que le système dont on parle a été implanté
en 1978. J'entrais au secondaire, à ce
moment-là, vous comprendrez. Et le problème qu'on a, le problème qu'on a avec
SAGIP, le problème qu'on a avec SAGIP...
Des voix :
...
M. Caire : ...parce qu'il faudrait qu'ils écoutent la
réponse aussi, Mme la Présidente, c'est que c'est un système
qui est désuet, c'est un système qui
nécessite qu'on code chaque changement qui est fait. Donc, quand ma collègue
signe une convention collective... Dans
la dernière année, on parle de 14 signatures, 217 modifications en cobol,
dans un système qui est désuet, avec un langage qui n'est plus enseigné.
La
Présidente : En terminant.
M. Caire :
Donc, Mme la Présidente, je pense que les équipes sont au travail pour
régler ces problèmes-là...
La Présidente :
En question principale... Et je
demande l'attention de tous, ici, on écoute également les réponses,
également les questions. Je reconnais, en principale, le député de Pontiac.
Mise sur pied d'un programme
de dépistage du cancer colorectal
M. André Fortin
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. Cette semaine, comme tout le mois d'avril,
d'ailleurs, il y a plusieurs députés, plusieurs
ministres, ici, qui portent fièrement la jonquille, signe de notre appui à la
Société canadienne du cancer, à leur campagne,
et signe de solidarité envers tous les Québécois qui luttent pour leur survie
en ce moment, qui sont atteints de cancer. Il y a plusieurs députés, et
c'est tout à leur honneur, là, qui se sont déplacés cette semaine pour
rencontrer des survivants de cancer, des
ambassadeurs de la campagne. Le ministre de la Santé a déposé une motion pour
appuyer la Société canadienne du cancer.
Mais au coeur de leur
campagne, Mme la Présidente, il y a une demande bien précise, il y a une
demande bien simple : ils demandent à
ce que le Québec lance une campagne nationale de prévention du cancer colorectal,
demande qui, année après année, est repoussée dans le temps par le
gouvernement de la CAQ.
Alors, le cancer
colorectal, Mme la Présidente, c'est celui, après le poumon, qui est le plus
meurtrier au Québec. Pourquoi le Québec, à ce jour, n'a toujours pas de
programme de dépistage national contre le cancer colorectal?
La
Présidente : Je reconnais le ministre responsable des Services sociaux
pour la réponse.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Oui, merci, Mme la
Présidente. C'est un plaisir de me lever pour une question de mon collègue de
Pontiac, comme dans le bon vieux temps.
Pour
nous, c'est sûr que le dépistage du cancer puis la prévention, c'est quelque
chose de fondamental et d'important. Mon
collègue ministre de la Santé est bien conscient de la situation face au cancer
colorectal, et on est en train d'établir les bases avec les différents spécialistes qui sont impliqués, que ce soit
au niveau chirurgical, au niveau radiologique, au niveau des
gastroentérologues, quelles sont les meilleures balises pour la problématique
et comment bâtir un programme de dépistage qui va être bien adapté aux besoins
de la population du Québec.
Donc,
les travaux sont en cours, Mme la Présidente. Ça implique beaucoup de
professionnels différents qui ont la santé
des Québécois à coeur. Et au fil de ces consultations-là on va mettre de
l'avant un programme de prévention et de dépistage précoce du cancer colorectal qui sera bien adapté aux besoins
de tous les Québécois. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Je
tiens à vous rappeler, question de décorum, que les sonneries de vos appareils
devraient toutes être éteintes. Première complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Merci. Merci, Mme la Présidente. Le problème avec ce que le ministre
avance, c'est que ça fait depuis 2018 qu'ils sont là, ça fait depuis
2018 qu'ils se disent en faveur, puis ça fait depuis 2018 qu'il n'y a rien qui
bouge là-dedans. Ce n'est pas compliqué, là,
toutes les autres provinces canadiennes ont un programme. Ils n'ont pas à
réinventer la roue, ici. Tout ce
qu'ils demandent, là, c'est qu'on envoie par la poste un rappel aux gens de
50 ans et plus, que les gens se le procurent en pharmacie, qu'ils envoient
leur échantillon par la poste et que ce soit testé. Ce n'est pas plus compliqué
que ça.
Pourquoi ce
n'est toujours pas en place?
La
Présidente : M. le ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Mme la Présidente, je
pense que c'est important d'avoir des services qui sont adaptés aux besoins
et aux demandes des Québécois. Donc, on
travaille avec les différents spécialistes impliqués ici dans le dépistage du
cancer colorectal et on va arriver
avec un programme qui répond aux besoins de la population. C'est sûr que c'est
quelque chose qui est présent dans
les autres provinces, mais le cancer colorectal, Mme la Présidente, c'est
quelque chose qui date de bien plus
longtemps que 2018. Donc, on est en train d'adapter les besoins à notre réalité
québécoise et on va... et mon collègue le ministre de la Santé est en
train de développer un programme tout à fait adéquat pour la population.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, en 2018, là, le gouvernement précédent avait mis 10 millions de
dollars de côté justement pour ce programme-là, pour le développer, ce
programme-là, et le mettre en place. Ça fait cinq ans de ça. Pendant ce temps-là, il y a
2 550 Québécois qui, à chaque année, meurent du cancer colorectal. Et
le fait qu'on n'ait pas de dépistage précoce, Mme la Présidente, ça fait
partie des raisons pour lesquelles il y a tant de décès.
Est-ce qu'il peut
aujourd'hui nous dire que, cette année, il va mettre en place ce programme-là?
La
Présidente : M. le ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant :
Bien, écoutez, Mme la Présidente, comme je l'ai dit, la prévention du
cancer puis l'investigation précoce du
cancer, son traitement précoce, c'est des choses qui sont fondamentales et
auxquelles on croit beaucoup. On est en train de travailler avec les
différentes spécialités, mon collègue ministre de la Santé travaille avec les
différentes spécialités pour avoir un programme qui est adapté aux besoins de
la population québécoise, et je suis sûr que le programme va être mis sur pied
le plus rapidement possible. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais la députée de Westmount—Saint-Louis. La parole est à vous.
Augmentation du nombre de crimes violents
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Mme la Présidente, 23 janvier, un élève attaqué à coups de
marteau à l'école; 8 février, un autobus fonce sur une garderie à
Laval; 13 mars, un camion-bélier fonce sur des piétons à Amqui; 17 mars,
triple meurtre dans Rosemont; 20 mars, deux
femmes poignardées à Sainte-Foy; 28 mars, une policière tuée lors d'une
intervention à Louiseville; hier, le
corps d'une femme découvert à Anjou. Chaque semaine, les médias nous rapportent
des histoires à glacer le sang. Le
Québec traverse une l'augmentation importante des crimes violents depuis
quelques années. Le nombre de victimes de crimes violents a augmenté de 21 % depuis 2005. Juste en 2021, il y
a eu plus de 9 200 victimes. La Fraternité des policiers nous a
avertis, ce sera un printemps chaud à Montréal.
Mme la Présidente,
les Québécois ont besoin d'être rassurés. Les policiers ont besoin d'être
supportés.
Que fait le ministre
de la Sécurité publique pour les rassurer?
La
Présidente : La parole au ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Merci,
Mme la Présidente. C'est une question importante que la députée soulève. Il
faut comprendre que, voilà quelques
années, on a déjà investi des centaines de millions de dollars pour supporter
nos policiers. On devrait tous être ensemble pour supporter nos policiers, parce qu'ils vivent des
situations extrêmement difficiles. On a eu la mort de deux policiers à
Edmonton. On en a eu quatre en Ontario. C'est huit dans la dernière année, dont
la sergente Breau.
Voilà à peine huit
mois déjà, il y a eu des investissements annoncés, pour Montréal, de
225 millions de dollars pour 225
nouveaux policiers à Montréal même, accompagnés de travailleurs sociaux. On a
formé, à la hauteur de 3 millions de
dollars, 72 nouveaux policiers, policières, qui ont gradué à l'École nationale
de police la semaine passée, vendredi dernier, j'y étais. Grâce au ministre des Finances, c'est 50 millions
additionnels qui ont été annoncés dans le dernier budget pour supporter
principalement aussi la ville de Laval, on pourra faire une annonce
prochainement, pour définir les besoins, donc,
que la ville avait demandé, incluant le maire Boyer. On a augmenté, grâce à la
ministre de l'Enseignement supérieur, les attestations d'études collégiales,
qui sont passées de 90 à 230, donc on pourra donner plus de policiers à la
ville de Montréal. C'est 105 de ces policiers qui seront affectés directement
au SPVM, à Montréal. On a annoncé, grâce aux investissements du ministre des
Finances...
La
Présidente : En terminant.
M. Bonnardel :
...une formation de 1 000 nouveaux policiers, 1 000 policiers à
l'École nationale de police, contrairement à 650...
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Mme
la Présidente, depuis 2018, le Québec traverse aussi une hausse importante
d'interventions de l'état mental perturbé. Pour la SQ, c'est une hausse de
35 % d'interventions; à Montréal, 47 %; à Mirabel, 88 %;
à Granby, dans la région du ministre, c'est
une augmentation de 127 %. Un état mental perturbé, ce n'est pas toujours
auprès d'une personne avec un casier judiciaire, ça peut être une mère,
un père, un voisin.
Est-ce que le
ministre est prêt à travailler avec nous afin de trouver des solutions?
La
Présidente : M. le ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Mme la Présidente, c'est
un point extrêmement important, les cas de santé mentale et l'accompagnement
qu'on doit donner à nos policiers. Mon collègue responsable des Services
sociaux a fait une annonce importante voilà un
an et demi ou presque, un plan interministériel, un plan complet sur la santé
mentale. Il y a 10 ministères qui sont concernés, des organismes qui sont concernés. C'est 1,2 milliard
qui ont été annoncés, dont 60 millions qui viennent principalement
du ministère de la Santé et 15 millions de la Sécurité publique, pour
accompagner les policiers avec des travailleurs sociaux, des intervenants psychosociaux sur le terrain, pour travailler
en amont, en aval, suite à des appels au 9-1-1, sur des cas possibles de santé
mentale ou même d'accompagner, dans les équipes mixtes, les policiers sur le
terrain. Donc, c'est très apprécié. J'ai rencontré des directions sur le
territoire qui nous ont expliqué que l'ajout de ces travailleurs est important
dans leur travail.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Mme la Présidente, en consultations, les groupes ont constaté la même chose
que nous. De la violence, il y en a de plus
en plus. Ça arrive le jour, le soir. Des interventions policières pour l'état
mental perturbé, c'est rendu un fléau.
Mardi,
j'ai envoyé à la commission une demande de mandat pour travailler tous ensemble
avec les partenaires pour trouver des
solutions. L'association des policières et policiers du Québec ainsi que la
fédération des policiers municipaux appuient
et disent qu'ils souhaitent s'impliquer au sein de cette commission. Je tends
la main au ministre. Je souhaite savoir est-ce qu'il va accepter l'offre.
La Présidente :
M. le ministre.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : ...continuer sur les
éléments importants pour contrer la violence, que ce soit dans les écoles...
Avec mon collègue de l'Éducation, on va se pencher pour établir un plan de
match précis pour contrer cette violence dans les écoles. Il y a la Commission d'examen des troubles
mentaux aussi. Il y a un cas particulier qui a été soulevé par l'association
des policiers. Je leur ai dit que,
rapidement, trois sous-ministres, celui de la Justice, celui des Services
sociaux et le mien, allaient se
rencontrer pour trouver des pistes de solution pour accompagner les policiers,
les informer, si possible, si possible, d'informations particulières sur
des cas qui auront été soulevés par des personnes qui auraient appelé le 9-1-1
ou autres. Donc, on va faire tout en notre
pouvoir. Et on devrait travailler tous ensemble, tous ensemble pour supporter
nos policiers dans le cadre de leur travail et de sécuriser...
La Présidente : En
terminant.
M. Bonnardel : ...nos rues.
• (10 h 30) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député de Marguerite-Bourgeoys. La parole est à
vous.
Encadrement de l'utilisation de l'intelligence
artificielle
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Mme
la Présidente de l'Assemblée
nationale, je souhaite adresser ma
question au ministre de l'Économie concernant l'impact de l'intelligence
artificielle sur notre économie.
Avec la
montée en puissance de l'intelligence artificielle, de nombreux secteurs
économiques sont en train d'être transformés,
et les métiers sont en train d'évoluer. Dans ce contexte, j'aimerais savoir
comment le gouvernement du Québec compte accompagner cette transition
vers une économie de plus en plus numérique et automatisée tout en assurant la
protection des emplois et la compétitivité de notre province.
Pouvez-vous
nous indiquer les mesures concrètes que votre ministère prévoit de mettre en
place pour encourager l'utilisation de l'intelligence artificielle et les
entreprises et les industries tout en assurant la protection des travailleurs?
Je vous remercie d'avance pour votre question.
Et, en passant, Mme la Présidente, cette
question a été entièrement préparée par ChatGPT.
La Présidente : Alors, en réponse...
Des voix : ...
La
Présidente : On
écoute la réponse. La question était très intéressante, et j'imagine que la
réponse le sera tout autant. M. le ministre de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie, la parole est à vous. On écoute.
M. Pierre
Fitzgibbon
M.
Fitzgibbon : Mme la Présidente, le sujet est très... est très
pertinent, clairement. Le Québec, on est chanceux. À cause des investissements qui ont été faits par
les... par plusieurs gouvernements, nous avons une position dominante, au
niveau de l'IA, dans le monde.
Dr Bengio, entre autres, M. Vinet, d'Ivado, sont des notoriétés et ont
fait état souvent du cadre d'éthique qui doit entourer l'intelligence
artificielle.
Nous sommes très soucieux des enjeux sociétaux
qui ont été décrits dans la lettre qui a été signée par plusieurs signataires, particulièrement au niveau des...
quand les machines remplacent les humains. Clairement, on veut avoir un
exercice non partisan pour que tous les participants puissent contribuer.
D'ailleurs, la semaine prochaine, j'ai convoqué une rencontre avec des experts du milieu, avec les membres de
l'opposition pour pouvoir, justement, adresser les enjeux dans un cadre
d'éthique.
Encore une
fois, il ne s'agit pas de ne plus investir en intelligence artificielle. Au
contraire, nos entreprises doivent en
bénéficier. Par contre, il est clair que l'encadrement réglementaire,
l'encadrement d'éthique doit être mieux souscrit. Et, à ce niveau-là, on
a la chance d'avoir, au Québec, des gens...
La Présidente : En terminant.
M. Fitzgibbon : ...qui vont pouvoir
nous aider.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin : C'est moi. Mme la
Présidente, il y a des limites connues à propos de l'intelligence artificielle comme ChatGPT, des biais comme le racisme, le
sexisme, l'utilisation de ces logiciels pour la désinformation, confidentialité
des données, impact sur les études et le marché du travail, responsabilité
légale et droits d'auteur.
Mme la
Présidente, j'ai déposé un mandat d'initiative pour définir les balises sur
l'intelligence artificielle. Est-ce que le ministre et ses collègues peuvent
nous appuyer dans cette demande?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Pierre
Fitzgibbon
M.
Fitzgibbon : Comme j'ai mentionné, nous avons commencé. La
semaine prochaine, mercredi prochain, j'ai convoqué six experts du milieu de l'IA au Québec qui vont venir nous
décrire, selon leurs perspectives, quel devrait être le cadre réglementaire ou le cadre d'éthique que
nous devrions avoir pour continuer à permettre au Québec d'avoir une position dominante sur le marché de l'IA dans le monde. Le
forum en question va être un comité, dans lequel j'ai invité les membres
des trois oppositions, puis on va commencer un travail avec les gens de
l'industrie. Clairement, ça va être non
partisan. L'objectif, c'est d'encadrer, de savoir qu'est-ce qu'on va faire avec
le cadre d'éthique tout en permettant de continuer, au Québec...
La
Présidente : En terminant.
M.
Fitzgibbon : ...d'avoir une position dominante dans le milieu.
La
Présidente : En deuxième complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M.
Beauchemin : Mme la Présidente, je suis heureux de voir que le
ministre nous a entendus et qu'il comprend l'importance de la situation, mais,
Mme la Présidente, les Québécois veulent aussi comprendre ce qui se passe avec l'intelligence artificielle, ils veulent aussi
entendre le débat. Ça veut dire qu'on doit avoir des rencontres publiques,
accessibles à tous, puis ça veut dire que le rapport, lui aussi, doit
être rendu public.
Est-ce que le
ministre pourrait démontrer la transparence essentielle pour les Québécois?
La
Présidente : La réponse du ministre de la...
Des voix : ...
La
Présidente : Pardon?
Une voix : ...
La
Présidente : Oui, oui, j'ai entendu. M. le leader du gouvernement,
j'ai... Très brièvement.
M. Jolin-Barrette : Déjà que le chef de
l'opposition officielle, tout à l'heure, a utilisé un mot qui est prévu au
lexique, qui est blessant à l'endroit
du ministre de la Cybersécurité, encore une fois le chef de l'opposition officielle
n'honore pas sa fonction en faisant des commentaires...
Des voix : ...
La Présidente :
Wo! Wo! tout le monde, hein? Je suis
debout, messieurs. M. le leader de l'opposition officielle, M. le leader
du gouvernement... Messieurs, je suis debout, assoyez-vous. Je suis debout,
assoyez-vous.
Des voix : ...
La Présidente :
Je suis debout, assoyez-vous!
Alors, il y a un article dans votre code, vous irez le lire. La présidente
se lève, vous vous rassoyez.
Une voix : ...
La Présidente :
Non, j'ai dit : Assoyez-vous! Alors, du respect, je vous prie. Et nous
allons prendre un petit moment, respirer,
être respectueux. Et, M. le chef de l'opposition officielle, je vous ai
entendu, ce n'est pas très gentil. Je vous invite à faire attention. Et
je vais écouter la réponse du ministre de la Cybersécurité.
M. Éric Caire
M. Caire : Merci,
Mme la Présidente. Parce que je pense effectivement que la question est
pertinente puis elle préoccupe les Québécois. Mais aujourd'hui je veux me faire
rassurant, parce qu'au Québec on a quand même un cadre réglementaire et
législatif qui prévoit déjà des choses au niveau de la reddition de comptes
dont le député faisait mention. La loi n° 25, qui est
la refonte du régime de protection des renseignements personnels, prévoit déjà
des articles — et je me souviens d'avoir eu ces discussions-là
avec le chef de la deuxième opposition — pour une plus grande transparence sur les services qui sont
automatisés, pour s'assurer que ce sont des êtres humains qui sont responsables
et qui vont communiquer les réponses, qui assument les réponses.
La
Présidente : En terminant.
M. Caire : On a aussi adopté la première stratégie
d'intégration de l'intelligence artificielle qui considère les aspects
éthiques de l'intelligence artificielle.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le chef du
deuxième groupe d'opposition. La parole est à vous.
Troisième lien entre Québec et Lévis
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente.
Je vais commencer par une citation, ce matin : «...les libéraux ont
promis le troisième lien, ont promis de l'étudier en 2014. Quatre ans plus
tard, il n'y a à peu près rien de fait. C'est sûr [qu'à] ce rythme-là, il n'y aura rien de fait en 2022. Mais nous, avec
un gouvernement de la CAQ, on n'ira pas au même rythme que les libéraux.
On va être efficaces.» Fin de la citation. Qui a dit ça, Mme la Présidente? Le
premier ministre, en 2018. Je regarde mon
calendrier, on est en 2023. De toute évidence, c'est difficile de trouver des
études pour justifier un projet injustifiable. C'était difficile pour
les libéraux, c'est difficile pour la CAQ.
J'ai
ici aussi un communiqué de presse de la CAQ qui date de 2016, je cite : Troisième
lien : la CAQ exige que les libéraux dévoilent toutes les études. Fin
de la citation. Hier, à force de poser des questions, on a appris que la
vice-première ministre a en main les nouvelles études mises à jour sur
le troisième lien.
Ma
question est très simple : Où sont-elles? Où sont les études? Ce que la
CAQ demandait en 2016, je le reformule
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Merci, Mme la Présidente. Bien, la réponse, est-ce que je vais
rendre publiques, éventuellement, les
études, l'information complète sur le troisième lien, la réponse est oui.
Est-ce que ce sera aujourd'hui? La réponse est non. Donc, partons avec
ça.
Alors, oui,
effectivement, j'ai reçu les études. Et, vous savez, Mme la Présidente, à
chaque fois, quand j'entends qu'il n'y a pas
d'étude sur le troisième lien... J'ai passé un nombre non négligeable de mes
fins de semaine, depuis que je suis aux Transports, à lire des études
sur le troisième lien. J'invite mes amis à aller consulter le site du Réseau
express de la Capitale, sur lequel,
d'ailleurs, il y a déjà une foule d'études que vous pouvez lire en attendant
que je vous présente les nouvelles. Donc, de la documentation sur le
troisième lien, Mme la Présidente, il y en a.
Donc,
effectivement, c'est ça, alors, j'ai reçu les études. Si on refait un peu le
fil... Et vous me direz que c'est redondant, mais, bon, on a toujours la même question, alors je refais un peu le fil
de l'histoire. L'an dernier, on a dit qu'on mettrait les études à jour à la lumière de la pandémie, et le
chef de Québec... le co-chef ou, enfin, le porte-parole de Québec solidaire,
le chef de la...
Des voix :
...
La
Présidente : ...
Mme
Guilbault : ...en tout cas, bon, le député
de Gouin — tu
sais, on est tous députés d'abord et avant tout ici — sait
très bien...
La Présidente :
Vous allez me permettre, Mme la
vice-première ministre et ministre des Transports. Nous nous
interpellons par notre titre. Il s'agit du chef du deuxième groupe
d'opposition. Poursuivez. En terminant.
Mme Guilbault : Donc, alors, le chef de la deuxième opposition est une personne
intelligente, sait très bien qu'il est tout à fait légitime de vouloir
mettre des...
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Ça fait longtemps qu'on
est patients, Mme la Présidente, ça fait longtemps que les Québécois sont patients. Ça fait depuis 2014 qu'ils se font
parler du troisième lien. Ils n'ont jamais vu une seule étude, ils n'ont pas
entendu un seul expert qui justifie le projet.
La
ministre les a, les données à jour, elle les a. Pourquoi est-ce qu'elle refuse
de les rendre publiques dès maintenant? Qu'est-ce qu'elle est en train de faire
avec les études? Pourquoi refuse-t-elle de rendre les études publiques?
• (10 h 40) •
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Bien, qu'est-ce qu'elle est en train de faire avec les études? Mme la
Présidente, qu'est-ce que vous pensez
que je suis en train de faire? Je les lis, je travaille puis je prépare une
présentation complète et intelligente, que je vais pouvoir vous faire
dès que j'aurai terminé mon travail.
Je disais, la
semaine dernière, et je le maintiens : Je suis en train de travailler pour
avoir quelque chose d'intelligent à
vous dire et à vous présenter. Je ne commencerai pas... Tu sais, je veux dire,
des études, c'est long à lire, c'est compliqué. Tu sais, il faut que Québec solidaire comprenne aussi que, quand tu gouvernes, tu as des choses compliquées
et sérieuses à faire. Il faut prendre le temps de les faire
intelligemment, puis, ensuite de ça, je vais vous les présenter.
Donc, ce sera
bientôt, Mme la Présidente. Et je peux même inviter mes collègues de Québec solidaire à la future annonce...
La Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...s'ils le souhaitent.
La Présidente : Et deuxième
complémentaire. On écoute.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Je comprends que la ministre a besoin de temps
pour préparer son PowerPoint, je comprends qu'elle a besoin de temps pour faire un communiqué de presse, mais,
pendant ce temps-là, les Québécois et les Québécoises pourraient les
lire, les études, si elle les rendait publiques. Elle refuse toujours de les
rendre publiques.
J'ai une
autre citation : «Si le gouvernement s'entête à ne pas publier les
études[...], la population comprendra que les libéraux ne veulent tout simplement pas de troisième lien.» Mme la
Présidente, est-ce qu'il faut croire que la CAQ est en train de se
rallier à Québec solidaire? On n'a pas d'étude parce qu'ils ne feront pas le
projet?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Non, bien, je pense que... Non, je ne dirai pas
ça. Alors donc, c'est ça. Donc, je refais une dernière fois le fil des
événements. On a présenté, en avril dernier, mon prédécesseur et moi, qui
était, à l'époque, à la Capitale-Nationale,
le ministre de la Capitale-Nationale, le projet, en avril 2022, et par la suite
on a dit qu'il était légitime de mettre les données à jour à la lumière d'une
pandémie qui a eu une incidence énorme sur la manière dont les Québécois vivent
leur vie au quotidien, se déplacent, et tout
ça. On avait... On devait avoir les études en début d'année 2023, elles
étaient incomplètes, donc j'ai demandé un complément aux mandataires. Et
donc j'ai reçu des études complètes. Je travaille sur ma future présentation. Et,
plus tôt que tard, je serai en mesure de vous faire une présentation.
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député de... Jean-Talon?
Création de places en service
de garde
M.
Sol Zanetti
M. Zanetti : Jean-Lesage.
La Présidente : Jean-Lesage.
Pardonnez-moi. La parole est à vous.
M.
Zanetti : Mme la Présidente, la famille moyenne, au Québec,
doit boucler son budget avec environ 75 000 $ par année. Pour
les familles monoparentales, c'est 36 000 $. Si une famille a un
enfant dans une garderie privée non subventionnée,
même après, là, les crédits d'impôt, c'est parfois 5 000 $ qu'elle
doit débourser à chaque année pour des frais de garde. En pleine crise
du coût de la vie, là, on s'entend que ça ne marche pas.
Aux dernières élections, la CAQ a promis de
convertir 65 000 places privées non subventionnées en places subventionnées. Ils allaient y mettre
1,4 milliard de dollars, ça allait se faire avant la fin du mandat.
Sauf que dans le dernier budget,
finalement, ce n'est pas 65 000 places qui vont être converties,
c'est 5 000 places, et finalement ils ne vont pas mettre
1,4 milliard de dollars, ils vont mettre 331 millions sur cinq
ans.
Est-ce que la ministre de la Famille peut nous
confirmer qu'elle a brisé la promesse de la CAQ?
La Présidente : La réponse de la ministre
de la Famille.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy (Verchères) : Merci, Mme la
Présidente. Alors, d'abord, vous dire que cet engagement-là, il est sur cinq ans, et il va donc y avoir cinq budgets qui
vont être présentés. Alors, c'est normal que l'on puisse, à l'année 1,
présenter... et ça a été clair dans le budget, c'est
5 000 places dans la prochaine année, non pas dans les cinq ans.
Donc, non,
pour bien répondre à mon confrère, la promesse n'est pas brisée. Au contraire,
on s'y attelle. Et ce sera 5 000 places,
dans l'année qui vient, que l'on convertira, justement, pour bien répondre aux
besoins des familles québécoises.
D'ailleurs,
on a déjà, dans les deux dernières années, avec les projets pilotes, Mme la
Présidente, fait la conversion de
3 549 places. Donc, si on ajoute les 5 000 que l'on va
faire cette année, ça nous mène à 8 % de notre engagement qui est
prévu sur cinq ans.
Alors, oui, on met tout en place pour
bien desservir les familles. Et j'invite d'ailleurs mon confrère à aller voir
notre troisième tableau de bord...
La
Présidente : En terminant.
Mme Roy (Verchères) : ...parce que maintenant
il est mis à jour mensuellement, pour voir l'évolution des places que
l'on...
La
Présidente : Première complémentaire, M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Promettre
65 000 places en quatre ans et annoncer 5 000 en un an, c'est
une promesse brisée. Le rythme, vous ne
l'atteindrez pas, là. Mettons que vous en faites 20 000, places, en
quatre ans, c'est, si je compte comme il faut, là, pas mal le tiers de 65 000, un petit peu moins. C'est une
promesse brisée. Dans le budget, ça dit 331 millions sur cinq ans.
Ça ne dit pas 331 millions cette année pour 5 000 places.
Est-ce que vous
pouvez au moins reconnaître que vous êtes en train de briser...
La Présidente :
Mme la ministre.
Mme Suzanne Roy
Mme Roy (Verchères) : Alors, Mme la Présidente,
je pense que j'ai bien répondu. Et, non, ce n'est pas une promesse brisée. Quand une promesse est sur cinq ans, c'est
un engagement sur cinq ans, et on va continuer à travailler en ce sens-là.
D'ailleurs, les
tableaux de bord nous indiquent justement que le travail, il est fait. Depuis
le grand chantier... C'est
16 494 familles qui ont accès actuellement à des places
subventionnées depuis le grand chantier. Alors, oui, on met les choses en place. On le fait dans l'ordre, pour
soutenir nos familles. Et c'est ce que nous allons continuer à faire dans
les prochaines années...
La
Présidente : En terminant.
Mme Roy
(Verchères) : ...et nous allons remplir nos engagements, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Mme la Présidente, la réponse de la ministre est
confuse. 5 000 places pour une année ou 5 000 places pour cinq ans? Elle dit que c'est
5 000 places pour une année. Ensuite, elle dit que... Et, quoi, elle
va mettre 1,4 milliard sur cinq
ans? Pourquoi avoir annoncé 331 millions sur cinq ans? Il y a quelque
chose qui ne marche pas entre ce qui est écrit dans le budget et ce que
dit la ministre.
Est-ce qu'elle peut
nous clarifier ça, s'il vous plaît?
La Présidente :
Mme la ministre.
Mme Suzanne Roy
Mme Roy (Verchères) : Alors, Mme la Présidente,
je pense que j'ai été très claire. Et on met tout en oeuvre pour répondre à nos engagements. Et, oui, nous sommes
un gouvernement qui répond à ses engagements. Et, si on prend un engagement sur
cinq ans, c'est possible qu'on ne le fasse pas en un an, mais qu'on le fasse
sur la période de temps sur laquelle
on a pris l'engagement. Et c'est ce qu'on fait. On le voit avec la création de
places, on le voit avec tout ce qu'on a fait au niveau des milieux
familiaux, et on va aussi le voir, Mme la Présidente, avec la conversion.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député des
Îles-de-la-Madeleine. La parole est à vous.
Restructuration
de l'offre de transport aérien régional
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
Merci, Mme la Présidente. La desserte aérienne, au Québec, n'a jamais été
aussi catastrophique. Ça fait trois ans que
les citoyens et les intervenants régionaux demandent des solutions pérennes. Dans
toutes les régions du Québec, les
vols sont constamment retardés, reportés ou carrément annulés. À quoi bon avoir
des billets à rabais si on n'est même pas sûr que l'avion va pouvoir
décoller?
Il y a un an,
l'ancien ministre des Transports promettait, et je cite, un plan qui va
révolutionner le transport aérien régional.
Or, des billets à 500 $, c'est un échec. La CAQ semble la seule à penser
que 30 % des objectifs atteints, là, 30 % sur
le bulletin, là, c'est un succès. Mais surtout ça n'a pas empêché le service de
continuer de se dégrader de semaine en semaine, de mois en mois.
Mme la
Présidente, la ministre des Transports a mis en place un comité de travail.
Elle a délégué sa responsabilité à son adjoint parlementaire. Elle lui
donne un an pour réfléchir, un an.
Au nom de la
responsabilité ministérielle, la ministre peut-elle s'engager à prendre le
dossier elle-même et régler la situation?
La Présidente : La réponse de la
ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Puis merci
à mon collègue. C'est une question qui est vraiment très importante, dont on parle beaucoup ces jours-ci, et c'est
une bonne chose, parce que je le dis souvent dans les diverses tribunes où je fais plusieurs,
plusieurs allocutions, depuis quatre, cinq mois que je suis ministre des
Transports et de la Mobilité durable,
je le dis souvent, la réalité dans les grands centres urbains est loin d'être
la même que celle dans toutes les régions du Québec. Et, s'il y a un
sujet qui revient souvent, dans toutes les régions du Québec, c'est bien le
transport, je dirais, interrégional, interurbain, et notamment le transport
aérien régional.
Donc, merci
au député des Îles-de-la-Madeleine pour la question. Je l'avais d'ailleurs
rencontré avec, effectivement, mon
adjoint gouvernemental, le député de René-Lévesque, et qui travaille avec moi
sur le dossier du transport aérien régional. On avait rencontré, juste
avant ou après Noël, le député des Îles-de-la-Madeleine, avec certains de ses collègues,
sur cette question-là. Il m'a écrit
récemment pour me faire des suggestions, dans la foulée du comité, et je ne
sais pas s'il a reçu ma lettre, mais,
en tout cas, il est à la veille de la recevoir, où je lui fais une contre-proposition.
Bref, il travaille avec moi là-dessus, et je suis heureuse qu'il soit
avec nous sur cette question-là.
Le comité
sur... Il y avait eu un comité, dans le temps de la pandémie, parce
qu'évidemment le transport aérien était énormément impacté par la
pandémie. Il y avait eu un comité et...
La Présidente : En terminant.
Mme
Guilbault : ...il n'était plus en place. Nous l'avons réactivé,
le 17 février dernier, et, la semaine dernière, on a eu...
La Présidente : En première
complémentaire.
M. Joël
Arseneau
M.
Arseneau : Mme la Présidente, l'aéroport de Baie-Comeau
croule sous les difficultés financières. Le service, lui, il est totalement déstructuré, de l'aveu même
du député de René-Lévesque. Les milliers d'usagers du transport aérien
ont perdu des jours de travail, des rendez-vous médicaux, mais surtout ils ont
perdu confiance dans le transport aérien régional à Gaspé, aux
Îles-de-la-Madeleine, à Sept-Îles, à Val-d'Or.
Les citoyens des régions ne sont pas des
citoyens de deuxième zone. Ils méritent un transport aérien de qualité. Mme la
Présidente, pourquoi attendre encore un an?
• (10 h 50) •
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Donc, je poursuis, Mme la Présidente. Alors, le
28 mars dernier, on a eu notre première rencontre du comité aérien sur...
du comité sur le transport aérien régional, qu'on a réactivé, que préside le
député de René-Lévesque, sur lequel il y a
toutes les personnes dont la présence est pertinente et nécessaire pour pouvoir
aborder cette question-là. Le député me dit : On se donne un an. La
réalité, Mme la Présidente, c'est qu'on a déjà des programmes d'aide d'urgence pour l'aérien, je l'ai dit, qui a
été impacté par la pandémie. On est à près de 80 millions d'aide d'urgence
qu'on a donné pour le transport aérien régional. Oui, il y a le programme des
billets à 500 $, mais il y a aussi ce qu'on appelle le PAMSAREPUS. Je vous épargne ce que ça veut dire, cet
acronyme-là, mais c'est un programme d'aide d'urgence pour le transport
aérien. On a remis 10 millions au dernier budget...
La Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...merci à mon collègue des Finances, pour aider les divers
transporteurs. Donc, on va...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Joël
Arseneau
M.
Arseneau : Mme la Présidente, ça ne marche pas, les
programmes qui sont en place. Aux Îles-de-la-Madeleine, là, le transport aérien, ce n'est pas le
troisième lien, c'est notre premier lien. Ce n'est pas juste essentiel, c'est
vital.
Pas
plus tard que ce matin, j'ai reçu un message d'un médecin spécialiste qui
m'annonce son intention de cesser ses
visites aux Îles en raison du manque de fiabilité du transport aérien. Ça fait
sept ans qu'il pratique aux Îles, mais la
médiocrité du service et de la desserte est venue à bout de lui. Puis il n'est
pas le seul, il y a des milliers d'insulaires qui subissent les
contrecoups du mauvais service, du service pitoyable.
J'invite la ministre
à venir avec moi en avion pour constater...
La
Présidente : Mme la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Mme la Présidente, je veux assurer mon collègue qu'on est très, très,
très conscients du problème. On est
très conscients du problème. Les programmes actuels se terminent en 2024. C'est
pour ça qu'on se donne un an, parce
que, jusqu'à tant que le programme termine, et il y a déjà beaucoup d'argent
sur la table, on va trouver les solutions pour l'améliorer dans sa
prochaine version. C'est ça, la réponse à sa question.
Maintenant,
on est 90 députés, à la CAQ, on représente à peu près toutes les régions
du Québec. Je peux vous assurer que
tous mes collègues ici m'en parlent régulièrement. La ministre de la Côte-Nord m'en
parle, le député de René-Lévesque m'en
parle, les collègues des oppositions m'en parlent. Alors, on va améliorer la
situation. Pour ça, on a besoin de mettre tout le bon monde autour de la table,
de trouver des solutions pour améliorer la fiabilité et la fréquence des
dessertes aériennes. Alors, c'est ce qu'on est en train de faire, Mme la
Présidente.
La
Présidente : En terminant.
Mme
Guilbault : Et je m'engage à ce que ça
s'améliore.
Une voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaire après les réponses ni pendant les
réponses, d'ailleurs.
En question
principale, je reconnais le député de Maurice-Richard. La parole est à vous.
Encadrement du développement
de l'intelligence artificielle
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Mme la Présidente, la semaine dernière, plus de
1 000 acteurs du milieu technologique nous mettaient en garde concernant les systèmes d'intelligence
artificielle dotés d'une intelligence compétitive humaine, parlant même d'un grave risque pour la société et l'humanité,
Mme la Présidente, et pour cause. Quand une voiture décide d'écraser un
piéton plutôt que d'entrer dans un poteau,
c'est qui qui est responsable? Quand une personne dépressive qui se fait suivre
par une intelligence artificielle décide de mettre fin à sa vie, c'est qui qui
est responsable? Quand une intelligence artificielle investit les REER d'un
citoyen dans un fonds frauduleux, qui est responsable? Quand une intelligence artificielle répond à une demande pour créer
100 000 tweets frauduleux pendant une élection, qui est responsable?
Qu'est-ce qui va arriver avec nos données personnelles?
Ces questions sont
fondamentales, Mme la Présidente. Elles méritent un vrai débat public.
Pourquoi le
gouvernement s'oppose...
La
Présidente : La réponse du ministre de la Cybersécurité.
M. Éric Caire
M. Caire : Mme la Présidente, en 2019, on avait déjà donné un
mandat à l'observatoire sur les impacts sociétaux et éthiques de l'intelligence artificielle et du
numérique, l'OBVIA, ici, à l'Université
Laval, sur les questions qui sont
soulevées par mon collègue de
Maurice-Richard. Suite au rapport qui a été déposé, on a adopté, au
gouvernement du Québec, la première stratégie
d'intégration de l'intelligence artificielle qui touchait à ces questions-là
d'éthique, qui touchait aux questions de la responsabilité par rapport à
une décision automatisée. Donc, déjà, on avait un cadre réglementaire.
Ensuite,
quand on a déposé le projet de loi n° 64, et, encore là, le député de
Gouin s'en souviendra, ces questions-là de responsabilité mais législative par
rapport à un traitement automatisé, qui est responsable, qui est responsable de
quoi, qui répond de quoi, bien, il y
a des articles dans la loi n° 25, ce qui est
maintenant la loi n° 25, qui touchent à ces questions-là précisément.
Maintenant,
Mme la Présidente, est-ce qu'il faut continuer à réfléchir à ces questions-là?
Est-ce qu'il faut continuer à
renforcer le cadre éthique, le cadre réglementaire, le cadre législatif? On est
très ouverts à ça. Mon collègue de l'Économie, de l'Innovation et de
l'Énergie l'a dit, oui, ça prend une conversation...
La
Présidente : En terminant.
M. Caire : ...avec
la société québécoise, et on n'est pas du tout fermés à ça.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Mme la Présidente, 2019, c'est le siècle dernier,
en intelligence artificielle. Il s'est passé bien des choses depuis 2019. On va perdre des jobs. Il faut
réinventer la fiscalité, il faut imaginer une réorientation des gens qui
vont perdre leurs jobs, Mme la Présidente.
Le ministre
nous parle de la loi n° 25. L'Italie a fermé ChatGPT parce qu'ils avaient
peur de l'utilisation des données personnelles. Je le mets au défi de
nous dire si ChatGPT respecte la loi n° 25.
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Économie, de l'Innovation et
de l'Énergie.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Mme la Présidente, je partage
totalement les soucis exprimés par le collègue. Et, comme j'ai dit tantôt, et je vais vous lire... j'ai invité le
collègue et les membres de l'opposition la semaine prochaine, mercredi, pour
une rencontre pour discuter, et je lis
la lettre que j'ai envoyée, «pour discuter du développement responsable de
l'intelligence artificielle[...]. Des experts en IA seront présents [avec
nous].
«Lors
de la rencontre, vous serez invités à contribuer à une réflexion non partisane»
pour revoir tout le cadre d'éthique.
On
a la chance, au Québec, d'avoir, dans les meilleurs chercheurs au monde en
recherche fondamentale, Dr Bengio, Ivado, huit vont être présents.
Je pense qu'on doit profiter de cet avantage-là, de continuer à investir en
IA...
La
Présidente : En terminant.
M. Fitzgibbon :
...parce que c'est un bénéfice
pour la population, mais en même temps il faut effectivement avoir un
cadre...
La
Présidente : En deuxième complémentaire, M. le député.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Merci,
Mme la Présidente. Je suis très heureux de l'invitation de M. le ministre. Je
vais d'ailleurs probablement être présent
mercredi. Ceci étant dit, M. le ministre de l'Innovation a un lourd passé
d'innovation en matière de processus, Mme la Présidente. On a un
processus qui est prévu ici, à l'Assemblée nationale, pour qu'il soit public, pour que les Québécoises et les Québécois puissent
avoir des réponses à leurs inquiétudes, pour que toutes personnes qui veulent participer puissent déposer un mémoire, et
ce qui est présenté aujourd'hui n'est en rien une réponse à ces inquiétudes,
et il nous faut un débat public.
La
Présidente : M. le ministre.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Je pense qu'il faut faire les choses
dans l'ordre, Mme la Présidente. Premièrement, j'ai passé plusieurs heures avec Dr Bengio et d'autres experts qui,
eux, ont recommandé d'avoir cette discussion-là non partisane. Avant d'aller en
commission parlementaire, mandat d'initiative, il faut créer le cadre. Et ce
que je veux, c'est que les experts en la matière, qui ne sont pas nous autres ici, puissent exprimer
leur position sur quel est le code d'éthique qu'on doit avoir. Puis, encore
une fois, je regarde, l'OBVIA — l'OBVIA, c'est l'observatoire québécois des enjeux
sociétaux en intelligence artificielle — existe, a
été créé ici, à Montréal. Le Dr Bengio a émis la déclaration de Montréal. Nous
sommes au fin fait de l'éthique d'IA. Écoutons nos experts.
La
Présidente : En terminant.
M. Fitzgibbon : Ça va être public. Puis
on verra par après s'il faut continuer le processus sur une base plus
parlementaire.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Notre-Dame-de-Grâce. La parole est à vous.
Mesures pour favoriser un
recyclage sécuritaire des piles
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci, Mme la Présidente. En 2021, on identifiait
que 90 % des incendies en centre de tri, au Québec, étaient causés par des piles au lithium. Récemment, au Saguenay,
on a vu que ces cas se multiplier avec 17 incendies à l'intérieur
de 38 jours.
En plus de
provoquer des incendies et de compromettre la santé des travailleurs avec la
fumée, extrêmement toxique, les
batteries contaminent les sols des sites d'enfouissement. Au lieu de blâmer la
population pour les problèmes du système de tri, il est bon temps de
revoir les pratiques, les façons de faire afin d'assurer que les piles soient
recyclées de manière respectueuse. Nous avons besoin de balises très claires.
Mme
la Présidente, qu'est-ce que le ministre compte faire pour assurer la santé et
la sécurité de tous ainsi que la qualité de l'environnement?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Environnement et de la
Lutte aux changements climatiques. La parole est à vous.
M.
Benoit Charette
M. Charette : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Merci à la collègue. C'est une question qui est importante, parce
qu'effectivement il y a quelques enjeux de sécurité qui se sont manifestés au
cours des dernières années dans les centres
de tri. C'est une démarche transversale qu'on a mise en place il y a de cela
deux ans avec l'adoption du projet de loi
n° 65, si ma mémoire est exacte. On est venus revoir
tout le principe de la collecte sélective. Et, quand je dis «transversale»,
c'est que les municipalités sont impliquées, les centres de tri sont impliqués,
RECYC-QUÉBEC est impliquée.
Et il y a,
oui, de la pédagogie à faire. Les citoyens et citoyennes doivent savoir qu'on
ne met pas des piles dans la récupération, parce que, oui, il y a des
enjeux. Mais, au-delà de ça, il y a aussi beaucoup de travail qui est fait avec
les centres de tri eux-mêmes pour qu'ils
puissent moderniser leurs pratiques. Ils sont bien financés, ils sont en mesure
de rehausser leurs façons de faire,
mais pédagogie. Et on implique les différents acteurs impliqués pour s'assurer
qu'il y ait un changement de
comportement qui s'opère à ce niveau-là. Et, on ne le répétera jamais assez, on
est tous responsables du discours que l'on tient à ce niveau-là. On ne
met pas les piles, peu importe lesquelles, dans le bac bleu, dans le système de
récupération...
La Présidente : En terminant.
M. Charette : ...qui n'est pas dédié
spécifiquement à cette fin-là. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Demeurez en place.
Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Votes
reportés
Je vais céder
la place au deuxième vice-président et pour la rubrique des votes reportés.
Merci à tous. Excellente semaine en circonscription. M. le
vice-président.
• (11 heures) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Alors, on en est
à la rubrique des votes reportés. Et,
comme annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux votes reportés
sur les motions formulant un grief présentées
à l'occasion du débat sur le discours sur le budget et sur la motion de M. le
ministre des Finances proposant que l'Assemblée approuve la politique
budgétaire du gouvernement.
Motions
formulant un grief présentées à l'occasion
du débat sur le discours sur le budget
Je vais d'abord
mettre aux voix la motion formulant un grief présentée par M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le
gouvernement caquiste pour mettre à risque la capacité des générations futures à financer leurs services
auxquels ils ont droit en diminuant les versements prévus au Fonds des
générations.»
Que les députés qui sont en faveur veuillent
bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Tanguay (LaFontaine),
M. Derraji (Nelligan), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour
(Mille-Îles), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin),
Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey), Mme Caron (La Pinière), M. Morin (Acadie),
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Que
les députés qui sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet), M. Dufour (Abitibi-Est),
M. Girard (Groulx), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel (Champlain), M. Roberge (Chambly),
M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Proulx
(Berthier), M. Charette (Deux-Montagnes), Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles), M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Lecours
(Les Plaines), Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy
(Verchères), M. Julien (Charlesbourg), M. Drainville (Lévis), M. Carmant
(Taillon), M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre (Arthabaska),
M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Hébert (Saint-François),
M. Émond (Richelieu), Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Champagne Jourdain
(Duplessis), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau),
Mme Duranceau (Bertrand), M. Lafrenière (Vachon),
M. Skeete (Sainte-Rose), M. Simard (Montmorency), M. Allaire
(Maskinongé), Mme Grondin (Argenteuil),
M. Provençal (Beauce-Nord), M. Chassin (Saint-Jérôme),
M. Jacques (Mégantic), Mme Boutin (Jean-Talon), M. Bélanger (Orford), M. Reid (Beauharnois),
Mme Jeannotte (Labelle), M. Bachand (Richmond), Mme Blais
(Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix
(Gaspé), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel), M. Bussière (Gatineau),
M. Lamothe (Ungava), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), M. Poulin (Beauce-Sud), M. Lemay (Masson), M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Dorismond (Marie-Victorin),
M. Montigny (René-Lévesque), Mme Mallette (Huntingdon),
Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
Mme Haytayan (Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc),
Mme Bogemans (Iberville), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay
(Hull), Mme Schmaltz (Vimont), Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet
(Laporte), M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis (Joliette),
Mme Gendron (Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
M. Nadeau-Dubois
(Gouin), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), M. Marissal (Rosemont),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie
(Sherbrooke), M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bouazzi
(Maurice-Richard), M. Grandmont (Taschereau).
M. St-Pierre Plamondon
(Camille-Laurin), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : M. le Président, pardon pour le délai.
Pour :
16
Contre :
86
Abstentions : 0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je
mets maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par M. le
député de Maurice-Richard. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour ce budget injuste,
irresponsable et manquant d'ambition pour le Québec.»
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Nadeau-Dubois
(Gouin), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), M. Marissal (Rosemont),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie
(Sherbrooke), M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bouazzi
(Maurice-Richard), M. Grandmont (Taschereau).
M. Tanguay (LaFontaine),
M. Derraji (Nelligan), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour (Mille-Îles), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin),
Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey), Mme Caron (La Pinière), M. Morin (Acadie),
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Que les députés qui sont contre cette motion veuillent
bien se lever.
Le Secrétaire
adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet),
M. Dufour (Abitibi-Est), M. Girard (Groulx), M. Bonnardel
(Granby), Mme LeBel (Champlain), M. Roberge (Chambly), M. Boulet
(Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier),
M. Charette (Deux-Montagnes), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles),
M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Lecours (Les Plaines),
Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères),
M. Julien (Charlesbourg), M. Drainville
(Lévis), M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie),
M. Lefebvre (Arthabaska), M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Hébert (Saint-François), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Champagne Jourdain (Duplessis), Mme Laforest
(Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Duranceau
(Bertrand), M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete (Sainte-Rose),
M. Simard (Montmorency), M. Allaire (Maskinongé), Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal
(Beauce-Nord), M. Chassin (Saint-Jérôme), M. Jacques (Mégantic),
Mme Boutin (Jean-Talon),
M. Bélanger (Orford), M. Reid (Beauharnois), Mme Jeannotte
(Labelle), M. Bachand (Richmond), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix (Gaspé),
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel), M. Bussière (Gatineau),
M. Lamothe (Ungava), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), M. Poulin (Beauce-Sud), M. Lemay (Masson), M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Dorismond (Marie-Victorin),
M. Montigny (René-Lévesque), Mme Mallette (Huntingdon),
Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
Mme Haytayan (Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc),
Mme Bogemans (Iberville), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay
(Hull), Mme Schmaltz (Vimont), Mme Guillemette (Roberval),
Mme Poulet (Laporte), M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis
(Joliette), Mme Gendron (Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
M. St-Pierre Plamondon
(Camille-Laurin), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il des abstentions? M. le secrétaire général.
Le Secrétaire : Pour : 25
Contre :
77
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je
mets maintenant aux voix la motion formulant un grief présenté par M. le chef
de l'opposition officielle. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour le dépôt
d'un budget 2023‑2024 qui ne
propose aucun plan complet pour soutenir les missions essentielles de l'État,
ni mesures concrètes pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre, en plus d'abandonner les générations futures en
coupant dans les versements aux Fonds des générations.»
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
il y a demande de consentement. Y a-t-il consentement pour enregistrer
le même vote? Consentement. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 16
Contre :
86
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je
mets maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par M. le
député de Jean-Lesage. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour la faiblesse de sa posture
d'orthodoxie constitutionnelle canadienne qui entrave les rêves de liberté des
peuples du Québec.»
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Nadeau-Dubois
(Gouin), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), M. Marissal (Rosemont),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion),
Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie (Sherbrooke), M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Bouazzi (Maurice-Richard), M. Grandmont (Taschereau).
M. St-Pierre
Plamondon (Camille-Laurin), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Que les députés qui sont contre cette motion veuillent
bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette
(Borduas), Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet), M. Dufour (Abitibi-Est),
M. Girard (Groulx), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel (Champlain), M. Roberge (Chambly),
M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier),
M. Charette (Deux-Montagnes), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles),
M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Lecours (Les Plaines),
Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères),
M. Julien (Charlesbourg), M. Drainville
(Lévis), M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie),
M. Lefebvre (Arthabaska), M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Hébert (Saint-François), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Champagne Jourdain (Duplessis), Mme Laforest
(Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Duranceau
(Bertrand), M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete (Sainte-Rose),
M. Simard (Montmorency), M. Allaire (Maskinongé), Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal
(Beauce-Nord), M. Chassin (Saint-Jérôme), M. Jacques (Mégantic),
Mme Boutin (Jean-Talon),
M. Bélanger (Orford), M. Reid (Beauharnois), Mme Jeannotte
(Labelle), M. Bachand (Richmond), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix (Gaspé),
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel), M. Bussière (Gatineau),
M. Lamothe (Ungava), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), M. Poulin (Beauce-Sud), M. Lemay (Masson), M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Dorismond (Marie-Victorin),
M. Montigny (René-Lévesque), Mme Mallette (Huntingdon),
Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
Mme Haytayan (Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc),
Mme Bogemans (Iberville), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay
(Hull), Mme Schmaltz (Vimont), Mme Guillemette (Roberval),
Mme Poulet (Laporte), M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis
(Joliette), Mme Gendron (Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
M. Tanguay (LaFontaine), M. Derraji (Nelligan),
Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour (Mille-Îles), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin),
Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey),
Mme Caron (La Pinière), M. Morin (Acadie), Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire
général.
• (11 h 10) •
Le
Secrétaire : Pour : 12
Contre :
90
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je
mets maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par Mme la
députée des Mille-Îles. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour avoir
présenté un budget qui n'aide pas les
familles québécoises à la recherche de logement, ne répond pas aux attentes des
organismes en habitation et ne supporte pas les villes et municipalités
dans leurs besoins urgents et grandissants.»
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire
adjoint :
M. Tanguay (LaFontaine), M. Derraji (Nelligan), Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour
(Mille-Îles), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin),
Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey), Mme Caron (La Pinière), M. Morin (Acadie),
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
M. Nadeau-Dubois (Gouin),
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), M. Marissal (Rosemont),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), Mme Ghazal (Mercier),
Mme Labrie (Sherbrooke), M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Bouazzi (Maurice-Richard), M. Grandmont (Taschereau).
M. St-Pierre
Plamondon (Camille-Laurin), M. Bérubé (Matane-Matapédia).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Que les députés qui sont contre cette motion veuillent
bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet),
M. Dufour (Abitibi-Est), M. Girard (Groulx), M. Bonnardel
(Granby), Mme LeBel (Champlain), M. Roberge
(Chambly), M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier), M. Charette (Deux-Montagnes),
Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), M. Fitzgibbon (Terrebonne),
Mme Lecours (Les Plaines),
Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères),
M. Julien (Charlesbourg), M. Drainville (Lévis),
M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Hébert (Saint-François), M. Émond
(Richelieu), Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Champagne Jourdain (Duplessis),
Mme Laforest (Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Duranceau
(Bertrand), M. Lafrenière
(Vachon), M. Skeete (Sainte-Rose), M. Simard (Montmorency),
M. Allaire (Maskinongé), Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal (Beauce-Nord), M. Chassin
(Saint-Jérôme), M. Jacques (Mégantic), Mme Boutin (Jean-Talon),
M. Bélanger (Orford), M. Reid
(Beauharnois), Mme Jeannotte (Labelle), M. Bachand (Richmond),
Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix
(Gaspé), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel), M. Bussière (Gatineau),
M. Lamothe (Ungava), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac),
M. Poulin (Beauce-Sud),
M. Lemay (Masson), M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
Mme Dorismond (Marie-Victorin), M. Montigny (René-Lévesque), Mme Mallette
(Huntingdon), Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Haytayan (Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc), Mme Bogemans
(Iberville), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux
(Saint-Jean), Mme Tremblay (Hull), Mme Schmaltz (Vimont),
Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet (Laporte),
M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis (Joliette), Mme Gendron
(Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 27
Contre :
74
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je
mets maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par Mme la
députée de La Pinière. La motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour avoir présenté un
budget qui continue de pénaliser les
personnes invalides âgées de 60 ans et plus dans leur prestation de la
Régie des rentes du Québec.»
Que les... Oui, M. le
leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : S'il vous plaît, un
consentement pour enregistrer le même vote que la députée de Mille-Îles, s'il
vous plaît.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il consentement pour appliquer le même vote que la motion présentée
par Mme la députée de Mille-Îles? Consentement. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 27
Contre :
74
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je mets maintenant aux voix la motion formulant
un grief présentée par Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Cette motion
se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale blâme
sévèrement le gouvernement de la CAQ pour son incapacité à offrir au milieu
communautaire des conditions de travail à la hauteur des services rendus à la
communauté alors que le filet social est percé de partout.»
Oui, M. le leader du
gouvernement... ou M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : Si
on peut enregistrer le même vote que le vote précédent, s'il vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, y a-t-il consentement pour enregistrer le même
vote que la motion précédente?Consentement. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 27
Contre :
74
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je
mets maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par Mme la
députée de Verdun. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour son budget 2023‑2024
qui manque d'ambition en matière de lutte contre les changements climatiques et
qui déroule le tapis rouge aux multinationales qui pillent notre sous-sol.»
Alors, que les
députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Nadeau-Dubois
(Gouin), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), M. Marissal (Rosemont), M. Fontecilla
(Laurier-Dorion), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie (Sherbrooke),
M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bouazzi
(Maurice-Richard), M. Grandmont (Taschereau).
M. St-Pierre
Plamondon (Camille-Laurin), M. Bérubé (Matane-Matapédia).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Que les députés qui sont contre cette motion veuillent
bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet),
M. Dufour (Abitibi-Est),
M. Girard (Groulx), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel
(Champlain), M. Roberge
(Chambly), M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier), M. Charette (Deux-Montagnes),
Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), M. Fitzgibbon (Terrebonne),
Mme Lecours (Les Plaines), Mme Biron
(Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères), M. Julien
(Charlesbourg), M. Drainville (Lévis),
M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Hébert (Saint-François), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Champagne Jourdain (Duplessis),
Mme Laforest (Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Duranceau (Bertrand), M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete (Sainte-Rose),
M. Simard (Montmorency), M. Allaire (Maskinongé), Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal
(Beauce-Nord), M. Chassin (Saint-Jérôme), M. Jacques (Mégantic),
Mme Boutin (Jean-Talon),
M. Bélanger (Orford), M. Reid (Beauharnois), Mme Jeannotte
(Labelle), M. Bachand (Richmond) Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix (Gaspé),
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel), M. Bussière (Gatineau),
M. Lamothe (Ungava), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), M. Poulin (Beauce-Sud), M. Lemay (Masson), M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Dorismond (Marie-Victorin),
M. Montigny (René-Lévesque), Mme Mallette (Huntingdon),
Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
Mme Haytayan (Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc),
Mme Bogemans (Iberville), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay
(Hull), Mme Schmaltz (Vimont), Mme Guillemette (Roberval),
Mme Poulet (Laporte), M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis
(Joliette), Mme Gendron (Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il des abstentions?
Le Secrétaire adjoint : M. Tanguay (LaFontaine), M. Derraji
(Nelligan), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour
(Mille-Îles), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin), Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Lakhoyan Olivier
(Chomedey), Mme Caron (La Pinière), M. Morin (Acadie),
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 11
Contre :
74
Abstentions :
16
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je mets
maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale blâme
sévèrement le gouvernement de la CAQ pour l'absence de mesures budgétaires
permettant la rémunération de tous les stages de travail dans l'appareil [de
l'État].»
M. le leader du
deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : M. le Président, pourrions-nous enregistrer le
même vote que celui de ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
s'il vous plaît?
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il consentement pour enregistrer le même vote que la motion précédente,
de la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques?
Consentement. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 27
Contre :
74
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je mets maintenant
aux voix la motion formulant un grief présentée par Mme la députée de
Robert-Baldwin. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste de prévoir
convertir seulement 8 % de l'ensemble des places non subventionnées
au Québec en places subventionnées.»
Que les... Oui, M. le
leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : C'est
possible d'enregistrer le même vote que ma collègue députée de Mille-Îles, s'il
vous plaît?
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il consentement pour enregistrer le même vote, d'un vote précédent, de
la députée de Mille-Îles? Consentement. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 27
Contre :
74
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je
mets maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour le manque d'ambition
de son budget 2023‑2024
qui ne contient pas les investissements suffisants pour faire pleinement face à
la crise climatique et protéger de façon réelle et adéquate la
biodiversité et l'eau au Québec.»
M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Derraji : S'il vous plaît, une demande de consentement
d'enregistrer le même vote que ma collègue députée de Mille-Îles, s'il
vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour enregistrer le même vote?
Oui? Consentement. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 27
Contre :
74
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est rejetée.
Je
mets maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par M. le
député de Taschereau. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour le déséquilibre
inacceptable entre les investissements dans le transport en commun et
ceux dans le réseau routier dans le budget 2023‑2024.»
M. le leader du
deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : Merci,
monsieur...
Une voix :
...
M. Leduc :
Pardon?
Des voix :
...
• (11 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! On poursuit, ça va bien, on
continue. M. le leader. Il y a juste le leader du deuxième groupe
d'opposition qui a droit à la parole.
M.
Leduc : Merci. Merci, M. le Président. Pourrions-nous
enregistrer le même vote que celui de la collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
s'il vous plaît?
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
Y a-t-il consentement pour
enregistrer le même vote, précédent, qui a été formulé par la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques?
Consentement? Consentement. M. le secrétaire général.
Le Secrétaire : Pour : 27
Contre :
74
Abstention :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : La
motion est rejetée.
Je mets maintenant aux voix la motion formulant
un grief présentée par Mme la députée de D'Arcy-McGee. Cette motion se lit
comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour son budget 2023‑2024
qui ne vise pas à répondre aux crises sociales actuelles, particulièrement
celles de la santé mentale et de l'itinérance, et qui ne tient pas
suffisamment compte des besoins des personnes handicapées ou avec un trouble du
spectre de l'autisme.»
Que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Oui,
M. le leader de l'opposition officielle.
M.
Derraji : Un consentement pour enregistrer le même vote que
celui de tout à l'heure, de ma collègue députée de Mille-Îles.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour enregistrer le même
vote que la motion de la députée de Mille-Îles? Consentement?
Consentement. M. le secrétaire général.
Le Secrétaire : Pour : 27
Contre :
74
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : La
motion est rejetée.
Je mets
maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par Mme la députée
de Mercier. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le
gouvernement de la Coalition avenir Québec pour son budget 2023‑2024 qui n'est pas à la hauteur des défis énormes du
système d'éducation qui mettent à mal la réussite des élèves, tels que la pénurie de main-d'oeuvre, la
vétusté des écoles et le système à trois vitesses à l'origine de la ségrégation
scolaire.»
M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Leduc : Merci, M. le Président. Pourrions-nous enregistrer
le même vote que celui sur la motion de ma collègue de Verdun, s'il vous
plaît?
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Est-ce qu'il y a un consentement pour enregistrer
le même vote que la motion précédente présentée par la députée de
Verdun? Consentement. M. le secrétaire général.
Le Secrétaire : Pour : 11
Contre :
74
Abstention :
16
Le Vice-Président (M. Lévesque) : La
motion est rejetée.
Je mets
maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par M. le député de
Pontiac. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour son
cinquième budget consécutif qui ne
prévoit aucune somme visant à implanter un ratio sécuritaire infirmières-patients
au sein du réseau de la santé et des services sociaux.»
Que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Tanguay (LaFontaine),
M. Derraji (Nelligan), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour
(Mille-Îles), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin),
Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey), Mme Caron (La Pinière),
M. Morin (Acadie), Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone
(Marquette).
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Que les députés qui sont contre...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Oui, pardonnez-moi. Oui.
Le Secrétaire adjoint : M. Nadeau-Dubois (Gouin), M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), M. Marissal (Rosemont), M. Fontecilla
(Laurier-Dorion), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie (Sherbrooke),
M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bouazzi (Maurice-Richard),
Mme Zaga Mendez (Verdun), M. Grandmont (Taschereau).
M. St-Pierre Plamondon
(Camille-Laurin), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Maintenant,
les députés qui sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet),
M. Dufour (Abitibi-Est), M. Girard (Groulx), M. Bonnardel
(Granby), Mme LeBel (Champlain), M. Roberge
(Chambly), M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier), M. Charette (Deux-Montagnes),
Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), M. Fitzgibbon (Terrebonne),
Mme Lecours (Les Plaines), Mme Biron
(Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères), M. Julien
(Charlesbourg), M. Drainville (Lévis),
M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Hébert (Saint-François), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Champagne Jourdain (Duplessis), Mme Laforest
(Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Duranceau
(Bertrand), M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete (Sainte-Rose),
M. Simard (Montmorency), M. Allaire (Maskinongé), Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal
(Beauce-Nord), M. Chassin (Saint-Jérôme), M. Jacques (Mégantic),
Mme Boutin (Jean-Talon),
M. Bélanger (Orford), M. Reid (Beauharnois), Mme Jeannotte
(Labelle), M. Bachand (Richmond), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix (Gaspé),
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel), M. Bussière (Gatineau),
M. Lamothe (Ungava), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), M. Poulin (Beauce-Sud), M. Lemay (Masson), M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
Mme Dorismond (Marie-Victorin), M.
Montigny (René-Lévesque), Mme Mallette (Huntingdon), Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata),
Mme Haytayan (Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc), Mme Bogemans
(Iberville), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay
(Hull), Mme Schmaltz (Vimont), Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet
(Laporte), M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis (Joliette), Mme Gendron
(Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il des abstentions?
Le Secrétaire
adjoint : Mme Nichols (Vaudreuil).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire :
Pour : 28
Contre :
74
Abstentions :
1
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Cette motion est rejetée.
Je mets maintenant
aux voix la motion formulant un grief présentée par Mme la députée de
Sherbrooke. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale blâme le gouvernement de la Coalition avenir Québec pour son budget
qui ne prévoit pas les sommes nécessaires afin de faire face à la crise en
santé mentale.»
M. le leader du
deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : Merci, M. le Président. Pourrions-nous enregistrer
le même vote que la motion précédente de ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
s'il vous plaît?
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour la demande de M. le leader?
Consentement. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire :
Pour : 27
Contre :
74
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Cette motion est rejetée.
Je mets maintenant aux voix la motion formulant un
grief présentée par M. le député de Laurier-Dorion. Cette motion se lit
comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour son budget 2023‑2024
qui annonce la fin du développement de logements sociaux au Québec et la
privatisation des investissements publics en habitation.»
M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : M.
le Président, pourrions-nous enregistrer le même vote que la motion précédente,
s'il vous plaît?
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour enregistrer le même
vote que la motion précédente? Consentement. M. le secrétaire général.
Le Secrétaire : Pour : 27
Contre :
74
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : La
motion est rejetée.
Motion proposant que l'Assemblée approuve la
politique budgétaire du gouvernement
Je mets
maintenant aux voix la motion de M. le ministre des Finances proposant que
l'Assemblée nationale approuve la politique budgétaire du gouvernement.
Que les députés qui sont en faveur de cette
motion veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint :
M. Jolin-Barrette (Borduas), Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise
(Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet),
M. Dufour (Abitibi-Est), M. Girard (Groulx), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel
(Champlain), M. Roberge (Chambly), M.
Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
Mme Proulx (Berthier), M. Charette
(Deux-Montagnes), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), M. Fitzgibbon
(Terrebonne), Mme Lecours (Les
Plaines), Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères), M. Julien
(Charlesbourg), M. Drainville (Lévis), M. Carmant (Taillon), M. Caire
(La Peltrie), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Lamontagne (Johnson), M.
Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Hébert (Saint-François), M.
Émond (Richelieu), Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Champagne Jourdain (Duplessis), Mme Laforest
(Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Duranceau (Bertrand), M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete (Sainte-Rose),
M. Simard (Montmorency), M. Allaire (Maskinongé), Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal (Beauce-Nord), M.
Chassin (Saint-Jérôme), M. Jacques (Mégantic), Mme Boutin (Jean-Talon), M. Bélanger (Orford), M. Reid (Beauharnois), Mme
Jeannotte (Labelle), M. Bachand (Richmond), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix (Gaspé), Mme
Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Asselin (Vanier-Les Rivières), Mme
Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel),
M. Bussière (Gatineau), M. Lamothe (Ungava), Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac), M. Poulin (Beauce-Sud), M. Lemay (Masson), M.
Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
Mme Dorismond (Marie-Victorin), M. Montigny
(René-Lévesque), Mme Mallette (Huntingdon), Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc), Mme Bogemans (Iberville), M. Girard
(Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay (Hull), Mme Schmaltz
(Vimont), Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet (Laporte), M. Gagnon
(Jonquière), M. St-Louis (Joliette), Mme Gendron (Châteauguay), M. Rivest
(Côte-du-Sud).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Que
les députés qui sont contre cette motion veuillent bien se lever.
• (11 h 30) •
Le
Secrétaire adjoint :
M. Tanguay (LaFontaine), M. Derraji (Nelligan), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis), M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour (Mille-Îles),
Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin), Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey), Mme Caron
(La Pinière), M. Morin (Acadie), Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone
(Marquette).
M. Nadeau-Dubois (Gouin), M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), M. Marissal (Rosemont), M. Fontecilla
(Laurier-Dorion), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie (Sherbrooke), M.
Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Bouazzi (Maurice-Richard), Mme Zaga Mendez (Verdun), M. Grandmont
(Taschereau).
M. St-Pierre
Plamondon (Camille-Laurin), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Mme Nichols (Vaudreuil).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il des abstentions? M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 74
Contre :
29
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Cette
motion est adoptée.
Motion proposant que l'Assemblée demande au gouvernement
de maintenir
l'intégralité de la mission actuelle des CLSC dans le projet de loi visant
à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace
Nous allons enfin procéder au vote reporté sur
la motion de M. le député de Rosemont débattue hier aux affaires inscrites par
les députés de l'opposition, qui se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse
que la mission fondamentale des centres locaux de services communautaires
CLSC inclut la prestation de services à la
population locale en fonction de leurs besoins dans leur milieu de vie, à
l'école, au travail ou à domicile;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de maintenir l'intégralité de la
mission actuelle des CLSC dans le projet de loi n° 15, notamment la
responsabilité populationnelle.»
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Nadeau-Dubois
(Gouin), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), M. Marissal (Rosemont),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie
(Sherbrooke), M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bouazzi
(Maurice-Richard), Mme Zaga Mendez (Verdun), M. Grandmont
(Taschereau).
M. Jolin-Barrette (Borduas),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville),
Mme Fréchette (Sanguinet), M. Dufour (Abitibi-Est), M. Girard (Groulx), M. Bonnardel
(Granby), Mme LeBel (Champlain), M. Roberge (Chambly), M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours
(Mirabel), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier),
M. Charette (Deux-Montagnes), Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles), M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Lecours
(Les Plaines), Mme Biron
(Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères), M. Julien
(Charlesbourg), M. Drainville (Lévis), M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie),
M. Lefebvre (Arthabaska), M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Hébert (Saint-François), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Champagne Jourdain (Duplessis),
Mme Laforest (Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Duranceau
(Bertrand), M. Lafrenière
(Vachon), M. Skeete (Sainte-Rose), M. Simard (Montmorency),
M. Allaire (Maskinongé), Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal (Beauce-Nord), M. Chassin
(Saint-Jérôme), M. Jacques (Mégantic), Mme Boutin (Jean-Talon),
M. Bélanger (Orford), M. Reid
(Beauharnois), Mme Jeannotte (Labelle), M. Bachand (Richmond),
Mme Blais (Abitibi-Ouest),
M. Sainte-Croix (Gaspé), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Asselin (Vanier-Les Rivières), Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel), M. Bussière (Gatineau),
M. Lamothe (Ungava), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), M. Poulin
(Beauce-Sud), M. Lemay (Masson), M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Dorismond (Marie-Victorin),
M. Montigny (René-Lévesque), Mme Mallette (Huntingdon),
Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
Mme Haytayan (Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc),
Mme Bogemans (Iberville), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay
(Hull), Mme Schmaltz (Vimont), Mme Guillemette (Roberval),
Mme Poulet (Laporte), M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis
(Joliette), Mme Gendron (Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
M. Tanguay (LaFontaine),
M. Derraji (Nelligan), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour (Mille-Îles), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin), Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Lakhoyan Olivier
(Chomedey), Mme Caron (La Pinière), M. Morin (Acadie),
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé).
M. St-Pierre Plamondon
(Camille-Laurin), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Que
les députés qui sont contre cette motion veuillent bien se lever. Y a-t-il
des abstentions? M. le secrétaire général.
Le Secrétaire : Pour : 102
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Cette
motion est donc adoptée. Et, quand même, je vais prendre le temps de
féliciter les membres de la table pour ce marathon de votes, je pense que ça
vaut la peine. Bravo!
Motions sans préavis
Alors,
nous passons maintenant à la rubrique Motions sans préavis. Et, en fonction de
nos règles et de l'ordre de présentation
des motions sans préavis, je reconnais un membre du troisième groupe
d'opposition, et je cède la parole à M. le député des Îles-de-la Madeleine.
Demander au gouvernement de déployer un programme
de dépistage du cancer colorectal systématique
M. Arseneau :
Merci beaucoup, M. le Président.
Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de
Pontiac, le député de Rosemont et la députée de Vaudreuil, la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que le cancer colorectal est le deuxième
cancer le plus mortel au Québec et que le dépistage précoce de ce type
de cancer est la clé pour l'augmentation du taux de survie des patients;
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que 6 200 Québécois reçoivent un
diagnostic de cancer colorectal et que 2 550 Québécois en
décèdent chaque année;
«Que
l'Assemblée nationale souligne que le cancer colorectal est un cancer qu'on dit
silencieux, car il ne cause aucun signe
ni symptôme en stade précoce et que le taux de survie de ce type de cancer est
de 90 % en stade précoce contre seulement 11 % en stade
avancé;
«Ainsi,
qu'elle demande au gouvernement de déployer un programme québécois de dépistage
du cancer colorectal systématique le plus rapidement possible d'ici la
fin de la présente législature.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député. Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion? M. le leader, oui.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, M. le Président, il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, il y a consentement, sans débat. Cette motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
Alors, je suis maintenant prêt à reconnaître un membre du gouvernement
pour sa motion, et je reconnais M. le ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
M. Fitzgibbon :
M. le Président, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle qu'Hydro-Québec et de nombreux experts
mentionnent que des approvisionnements additionnels d'électricité propre
seront requis pour que le Québec atteigne l'objectif de carboneutralité en
2050;
«Qu'elle
réitère l'importance d'évaluer toutes les options possibles permettant
d'atteindre cet objectif, y compris l'aménagement de nouveaux ouvrages
hydroélectriques;
«Qu'elle
souligne les efforts menés pour rehausser ses cibles en efficacité énergétique,
en matière de développement éolien et [en] modernisation de centrales
existantes — je
m'excuse;
«Qu'elle
salue la décision d'Hydro-Québec de mener une étude préliminaire sur le
potentiel hydroélectrique de la rivière du Petit Mécatina;
«Qu'elle
rappelle l'importance de réaliser les divers projets en collaboration avec les
différentes communautés locales et autochtones;
«Qu'enfin,
elle reconnaisse que sans un nouvel apport considérable en énergie
hydroélectrique, le Québec ne pourra atteindre son objectif de
carboneutralité en 2050.» Merci.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Derraji : Pas
de consentement.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
il n'y a pas de consentement. Nous passons maintenant à la motion de
l'opposition officielle, et je suis prêt à reconnaître un membre... M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Merci,
M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le député de Saint-Henri-Sainte-Anne
et la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte que la convention collective des avocats de l'aide
juridique est échue depuis le 31 décembre 2019;
«Qu'elle reconnaisse
que l'aide juridique est un service essentiel et que les avocats y pratiquant
jouent un rôle vital en matière d'accès à la justice, d'accompagnement et de
conseil pour une part importante de la population;
«Qu'elle
rappelle que depuis 37 ans, jamais un gouvernement n'avait refusé la
parité salariale entre les avocats de la couronne — du
DPCP — et
ceux de l'aide juridique;
«Qu'enfin
elle demande au gouvernement caquiste de maintenir la parité salariale entre
les avocats de la couronne et ceux de l'aide juridique afin de leur permettre
de bien remplir leur rôle et de préserver l'attractivité de leurs conditions de
travail.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
• (11 h 40) •
M. Lévesque
(Chapleau) : Pour reprendre les paroles du leader de l'opposition, il
n'y a pas de consentement.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Il
n'y a pas de consentement. Alors, je suis prêt, maintenant, à reconnaître un
membre du deuxième groupe d'opposition, et je cède la parole à M. le chef du
deuxième groupe d'opposition.
Rendre hommage à la
journaliste Jocelyne Richer
M. Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président.
Je demande le consentement de cette Assemblée pour débattre de la motion
suivante conjointement avec le... avec la ministre de la Culture et des
Communications, le chef de l'opposition officielle, le député de Matane-Matapédia et la députée de Vaudreuil...
c'est le ministre de la Culture et des Communications :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la carrière de Mme Jocelyne Richer,
correspondante parlementaire puis cheffe du bureau de La Presse
canadienne à Québec jusqu'à son départ à la retraite;
«Que
l'Assemblée nationale salue la contribution de Mme Richer et de tous les
artisans et artisanes de la Tribune de la presse à la vie démocratique
du Québec.»
(Applaudissements)
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui. M. le Président, vous aurez compris par ces
applaudissements qu'il y a consentement pour un débat de deux minutes par intervenant dans l'ordre
suivant : le chef du deuxième groupe d'opposition, la ministre des Relations internationales et de la
Francophonie, le chef de l'opposition officielle ainsi que le député de
Matane-Matapédia.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, je comprends donc qu'il y a consentement
pour qu'il y ait quatre interventions et
que ces interventions soient limitées à environ deux minutes. Alors, je vais
maintenant céder la parole au premier intervenant, M. le chef du
deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. D'habitude, c'est Jocelyne
Richer qui parle du salon bleu. Eh bien, aujourd'hui, c'est le salon
bleu qui va parler de Jocelyne Richer.
C'est avec
grand plaisir que je veux souligner, au nom de ma formation politique et, j'en
suis certain, au nom de tous les élus
en cette Chambre, tous partis confondus, la carrière exceptionnelle de celle
qui nous a si bien cuisinés pendant des années. Jocelyne Richer a passé
20 ans aux premières loges de la politique québécoise à rapporter nos
débats, à poser des questions souvent
difficiles mais jamais injustes aux élus. Bref, à rendre des comptes aux
Québécoises et aux Québécois.
Jocelyne a
fait carrière, il faut le rappeler, dans un milieu qui était un milieu d'hommes
pendant longtemps, mais elle n'a jamais cédé sa place, bien au contraire, elle
s'est imposée. Si, depuis ses débuts, les tribunes parlementaires se
sont tranquillement féminisées, c'est en grande partie parce que des
journalistes comme Jocelyne Richer ont ouvert la voie, et elle sait comme moi que ce travail n'est pas
terminé. Il faut souligner, donc, son travail remarquable pour couvrir les
droits des femmes et la place des femmes en politique et dans les médias. Elle
a braqué les projecteurs sur ces enjeux, des enjeux trop souvent
évacués, et c'est tout à son honneur.
Mme la Présidente, quelle est... M. le
Président, quelle est la faculté la plus importante d'une correspondante parlementaire? Certains diraient que c'est d'avoir
une belle plume; d'autres, de poser les bonnes questions. Les collègues
de Jocelyne Richer à la tribune nous parlent peut-être de son sens du timing, à
une époque où ça va plus vite que jamais dans
les salles de presse. Jocelyne Richer a, bien sûr, toutes ces qualités. Mais la
faculté la plus importante d'une correspondante parlementaire, selon moi, c'est la mémoire. Les élus vont et viennent,
les premiers ministres se succèdent. Jocelyne Richer en a vu passer cinq, elle les a suivis du nord au
sud, d'est en ouest, et ses milliers de textes en font la chronique. Et, si
c'est toujours intéressant de la
lire, c'est parce qu'elle suit les débats et les enjeux, justement, dans leur
durée, c'est parce qu'elle apporte la perspective et l'expérience qui
font d'elle une journaliste incontournable.
En conclusion, je ne peux pas passer aujourd'hui
sous silence les nuages qui s'accumulent pour l'information au Québec et particulièrement pour le journalisme
écrit. Dans les derniers mois, il y a eu une centaine de postes coupés aux
Coops de l'information, il y a eu
240 postes coupés à TVA, et on nous annonce que la Gazette pourrait
perdre le quart de sa salle de presse. Je pense donc que la meilleure
façon de rendre hommage aux journalistes d'expérience qui prennent aujourd'hui leur congé de l'Assemblée nationale,
c'est de trouver des moyens ensemble de leur assurer une relève qui sera
capable de poursuivre leur travail essentiel pour notre démocratie.
Merci, Jocelyne Richer.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le chef du deuxième groupe
d'opposition. Et je reconnais maintenant
un intervenant du gouvernement. Ce sera Mme la ministre des Relations
internationales et de la Francophonie. Mme la ministre.
Mme Martine Biron
Mme
Biron : Jocelyne Richer a connu une riche carrière
journalistique de plus de 40 ans. Elle a travaillé au Droit, au Devoir, à La Presse canadienne.
C'est une femme de lettres, de culture, et surtout c'est une femme qui s'est beaucoup intéressée à la condition
féminine.
Effectivement,
elle a été parmi les premières femmes journalistes sur la colline
Parlementaire. C'est une pionnière tranquille.
Je l'ai toujours connue un peu discrète, Jocelyne. En fait, je l'ai connue,
Jocelyne, quand je suis arrivée moi-même sur la colline Parlementaire, en 2007.
Elle était déjà bien établie. Son style particulier s'est développé, et c'est
ainsi qu'au fil du temps elle a gagné le
respect et l'envie de ses collègues journalistiques et elle est devenue la
terreur des politiciens. Dans les salles de nouvelles comme dans les cabinets
politiques, elle était surnommée la «sorcière». Sa façon de poser des questions
était unique. Elle finissait toujours par faire sortir une perle de la bouche
d'un politicien. Elle savait tisser sa toile. Ses textes étaient lus et
attendus.
Parlons de condition féminine et de Jocelyne
Richer dans ce «boys' club» qu'était, qu'était la bulle politique. Jocelyne
était aux aguets. Je pense, entre autres, à ses reportages quand elle comptait
le nombre de femmes cheffes de cabinet, quand elle a aussi comparé les
rémunérations entre les hommes et les femmes. Plus d'une fois elle l'a fait.
Ses méthodes bien à elle ont certainement dû
faire couler quelques gouttes de sueur sur les fronts de quelques chefs de
parti politique, mais on lui doit tout de même sa contribution à une
plus grande équité.
Jocelyne a
traversé les époques. Elle a marqué le journalisme au Québec. Elle a pavé la
voie à de nombreuses femmes.
Chère Jocelyne, tu as été une sorcière, mais une
sorcière bien-aimée. Bonne retraite!
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Et je reconnais
maintenant M. le chef de l'opposition officielle.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, à mon
tour, au nom de ma formation politique, de souhaiter une bonne retraite,
bien méritée, pour Mme Richer.
Mme Richer a donc pris sa retraite en
décembre dernier, après une carrière de 30 ans à La Presse canadienne.
30 ans de journalisme, à notre époque,
sur la colline Parlementaire, c'est tout à fait épatant. Mme Richer a
aussi travaillé au Devoir et au sein du journal Le Droit.
Pour une entrevue avec Jocelyne Richer, il
fallait bien se préparer à des questions précises, je dirais même chirurgicales. Elle voulait toujours aller au fond
des choses et elle ne lâchait pas facilement un sujet qui avait piqué sa
curiosité. Tous celles et ceux qui ont eu affaire avec Mme Richer
ont pu constater aussi son professionnalisme.
Mme Richer
était une journaliste très sensible à la place des femmes dans la société et
particulièrement dans la politique québécoise. D'ailleurs, elle aura elle-même
dû faire sa place dans un métier longtemps occupé par une majorité d'hommes. Elle a d'ailleurs vécu l'arrivée de la
première femme première ministre ici, au Parlement, à l'Assemblée nationale,
pour le Québec, un moment qui a sans doute
marqué pour elle une page importante et historique de notre histoire, tout
comme pour tous les Québécoises et Québécois.
Alors, félicitations, Mme Richer, pour
cette grande carrière et bonne retraite!
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le chef de l'opposition
officielle. Et je reconnais maintenant M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, au nom de ma formation politique,
je tiens à souligner la contribution au journalisme québécois d'une
femme de tête et de coeur, une journaliste talentueuse, Mme Jocelyne
Richer.
Pendant près
de 40 ans, Mme Richer a couvert l'actualité avec rigueur et
exactitude, s'étant notamment distinguée comme correspondante parlementaire au
bureau de La Presse canadienne à Québec. La souplesse de sa plume, sa
profonde connaissance de la politique
québécoise et sa longue expérience auprès des membres de cette Assemblée ont
fait de ses articles, au fil des années, des exemples de rigueur
journalistique.
• (11 h 50) •
Mais Jocelyne
Richer est également une femme engagée, une femme qui a souvent pris la parole
en public et dans la Gazette des femmes en faveur d'une meilleure
représentation des femmes au sein de la communauté journalistique. Elle a, de cette manière, pavé la voie à beaucoup
de femmes dans le journalisme. Et, grâce à ses efforts, il est à espérer qu'à
la tribune parlementaire le temps de, et je
cite, «talons hauts et profil bas», comme elle l'écrivait dans Le Temps de
parole en 2018, sera bientôt révolu.
Au nom du
Parti québécois, j'aimerais témoigner de notre plus sincère reconnaissance à
Mme Richer pour son travail, pour les services qu'elle a rendus à la
démocratie québécoise, à notre société et aux membres de cette Assemblée.
Elle est l'auteure de plusieurs scoops et elle a
aussi recueilli les confidences du premier ministre du Québec à San Francisco en décembre 2019. Et, si ce que
le premier ministre... s'avère vrai à ce moment-là, ce sera tout un scoop qu'il
faudra ajouter à sa liste.
Merci pour tout, Jocelyne Richer.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Matane-Matapédia. Est-ce
que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
Avant de
poursuivre avec la prochaine rubrique, je vous informe qu'un débat de fin de
séance se tiendra aujourd'hui, à 13 heures. Ce débat portera sur une
question adressée par M. le député de Marguerite-Bourgeoys à M. le ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie concernant les risques de
l'évolution de l'intelligence artificielle.
Avis touchant les travaux des commissions
À la rubrique Avis touchant les travaux des
commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci, M. le Président. La Commission des
institutions poursuivra les consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 14, la Loi modifiant diverses
dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la Loi visant à aider
à retrouver des personnes disparues,
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions, pour
une durée de 1 h 35 min, et de 14 heures à
16 h 25, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission de l'aménagement du territoire entreprendra les consultations
particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 16, Loi modifiant la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme et d'autres dispositions, aujourd'hui, après les avis touchant les
travaux des commissions, pour une durée de 1 h 50 min, et de
14 heures à 16 h 25, ainsi que le mardi 18 avril 2023,
de 10 heures à 12 h 25, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
de l'économie et du travail entreprendra les consultations particulières et les
auditions publiques...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Je vais vous demander de l'ordre, s'il vous plaît, pour permettre la lecture et
les travaux ici, en ce salon bleu. Alors, merci, ceux qui doivent quitter,
de le faire en silence. M. le leader adjoint du gouvernement, je vous invite à
poursuivre, s'il vous plaît.
M.
Lévesque (Chapleau) : ...et les auditions publiques sur le projet de loi
n° 19, Loi sur l'encadrement du
travail des enfants, le mardi 18 avril
2023, de 9 h 45 à 12 h 25, à la salle
Louis-Joseph-Papineau.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour déroger à
l'article 143 du règlement concernant l'horaire des travaux de commission?
Consentement. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement. Ça va?
M. Caire : Bien, M. le Président, je
vous demanderais d'appeler l'article 8, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Attendez
un petit instant. Je pense que j'ai été un petit peu trop rapide.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Avis de sanction de projets de loi
Donc, on est à la rubrique Renseignements sur
les travaux de l'Assemblée. Je m'excuse. Alors, je vous informe qu'aujourd'hui, à 14 heures, au bureau de son
Honneur le lieutenant-gouverneur, auront lieu les sanctions des projets de loi
suivants : le projet de loi n° 9, Loi modifiant
principalement certaines lois instituant des régimes de retraite du secteur
public, et le projet de loi n° 13, Loi
concernant la ligne d'interconnexion Hertel-New York.
Je vous avise de plus que l'interpellation
prévue pour le vendredi 21 avril 2023 portera sur le sujet
suivant : L'importance de la sécurité piétonne autour des écoles du
Québec. M. le député de Taschereau s'adressera alors à Mme la ministre des
Transports et de la Mobilité durable.
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. Et là c'est vrai, M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Caire : Merci, M. le Président. Oui, cette fois, appelez
l'article 8 du feuilleton, s'il vous plaît, M. le Président.
Projet de loi n° 10
Prise en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Avec plaisir, M. le leader adjoint. Alors,
l'Assemblée prend en considération le
rapport de la Commission de la santé et des services sociaux sur le projet de
loi n° 10, Loi
limitant le recours aux services d'une
agence de placement de personnel et à de la main-d'oeuvre indépendante dans le
secteur de la santé et des services sociaux.
Y a-t-il des interventions? Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Shirley Dorismond
Mme
Dorismond : Merci, M. le Président. J'aimerais souligner que
ce projet de loi donne suite à des propositions de plusieurs de nos partenaires du réseau, incluant les partis de
l'opposition. Pour moi, c'était ma première expérience d'un long processus du
projet de loi. C'est vrai qu'à la dernière législature je suis arrivée en mi,
en avril, le 26 avril, et j'ai participé
à l'aide médicale à mourir, comme commission. Mais, cette fois-ci... comme je
suis arrivée à la fin, à la dernière législature, de commission, là,
cette fois-ci j'ai vraiment fait le processus et j'ai adoré. J'ai vraiment
adoré les échanges constructifs qu'on a eus ensemble, avec les oppositions,
avec les gens qui se sont présentés en consultation. On a pu développer ensemble, de façon constructive, le
projet de loi n° 10 pour la main-d'oeuvre indépendante. Donc, pour moi,
c'est vraiment une méthode constructive et
éducative, mais, en plus de ça, ça permet de mettre certains pas pour le gros
projet de loi qui s'en vient, le projet de loi n° 15. Et j'espère qu'on va
toujours collaborer dans ce sens, que ce soit en opposition, qu'on ait des
échanges constructifs dans le projet de loi n° 15. C'est un gros morceau,
mais on l'a fait assez rapidement, et j'espère qu'on pourra le faire aussi dans
le projet de loi n° 15.
Ce
projet de loi là est important, qu'on a étudié dans les dernières semaines, ça
vient vraiment concrétiser notre engagement
pris dans le plan de santé d'avoir un meilleur encadrement du recours à la
main-d'oeuvre indépendante. C'était important de faire une genèse de ce qui est
arrivé avec les agences privées depuis les dernières années. Le gouvernement
fait affaire avec des agences de placement
depuis trop longtemps, mais on observe vraiment une augmentation remarquable
des agences de main-d'oeuvre indépendante depuis quatre ans. Seulement dans les
années financières qui s'est terminé en 2022,
on a payé 1,3 milliard pour la main-d'oeuvre indépendante. Ce qui devait
être une exception est devenu, malheureusement, tout le long de l'année,
un mode de gestion. Des conditions de travail puis des conventions collectives
avec des clauses rigides ont poussé de
nombreuses infirmières à sortir du réseau ou à choisir les agences pour pouvoir
vraiment profiter ou... des
meilleures conditions, on parle d'éviter le temps supplémentaire obligatoire,
éviter des vacances, éviter aussi, en lien avec l'ancienneté, des heures défavorables. Malheureusement, pour
plusieurs d'entre elles, elles nous ont donc quittés, quittés vers des agences.
Les agences en ont profité, de cette situation, mais, avec le nouveau projet de
loi, on va rectifier les choses.
Donc,
on vise vraiment à effectuer un changement de culture dans le réseau de la
santé, c'est important pour nous, pour
se libérer de la dépendance aux agences privées. Je rappellerais que c'est
environ 2 500 infirmières qui travaillent dans les agences privées pour 80 000 infirmières
au Québec, c'est donc environ 95 % d'heures travaillées, dans le réseau,
qui ne sont pas... qui ne sont pas
faites par des employés réguliers. Donc, 5 % restants sont devenus
extrêmement problématiques pour la
gestion et créent une grande, grande, grande pression pour les employés du
réseau, qui se retrouvent à faire du temps supplémentaire obligatoire.
C'est une des raisons, par manque de prévisibilité, mais tout le monde convient
que le statu quo, le mur-à-mur, ce n'est plus une option. Et les agences, ce n'en
est plus une, option, non plus.
Le recours aux
agences, ça provoque vraiment une grande iniquité entre les professionnels de
réseau public et les professionnels de la
santé des agences. On peut comparer les taux horaires, certains... pour
certains types d'emploi, c'est plus
élevé, il y a plus de flexibilité en agence sur les heures défavorables, plus
de flexibilité en agence pour les vacances. On peut bien les comprendre.
La
conséquence des agences, c'est aussi une instabilité pour les patients, le
manque de continuité dans les soins. Et,
pour moi, comme infirmière clinicienne, ça me touche. Ça fait aussi en sorte
que les employés quittent le réseau pour revenir quelques semaines plus tard, on le voit, c'est une question
d'équité pour nos employés, une question de qualité de soins, mais
surtout il y a aussi une question monétaire, de principes, d'affaires et de
responsabilité sociale.
• (12 heures) •
Maintenant, M. le
Président, qu'est-ce qu'on fait? Tout le monde sait que les conditions de
travail dans notre réseau de la santé ne
sont pas faciles. Un des grands objectifs du plan santé, c'est de faire du
réseau public un employeur de choix,
on doit attirer, mais surtout retenir la main-d'oeuvre, donner des conditions
de travail compétitives à ce qu'offrent les agences. On travaille sur plusieurs, plusieurs solutions pour
faciliter le retour et la rétention. On y travaille, M. le Président, on travaille sur les solutions. Il y a des
négociations qui sont menées par ma collègue la ministre du Conseil du trésor pour favoriser la rétention
et l'attraction du personnel, pour offrir une meilleure conciliation vie
personnelle-travail et que ces conditions soient pratiquement égales à
celles des agences.
Décloisonnement
des professions. J'en ai parlé beaucoup hier, et c'est important, le
décloisonnement des professions. Ça
donne un leadership aux professionnels de la santé pour leur donner une bonne
prise en charge auprès des patients.
Gestion
locale des horaires. L'autogestion des horaires entre équipes, avec la
gestionnaire, qui fait partie de l'équipe, ils s'assoient ensemble... et
fait l'autogestion des horaires.
On
travaille aussi avec les autres ministères pour trouver des solutions concrètes
à la pénurie de main-d'oeuvre : recrutement
à l'étranger, formation accélérée pour les infirmières, PAB, et j'en passe.
C'est là qu'on va vraiment, vraiment voir un véritable changement pour offrir
des conditions de travail à nos employés et de faire en sorte de les retenir
dans le réseau. On veut être un employeur de choix.
Maintenant, on attend
que tout se mette en place. Le présent projet de loi nous permettra de faire la
transition nécessaire, ayant des meilleurs encadrements des agences. Et, la
transition, on a écouté tous les gens qui sont venus en consultations, la
transition sera là. On va mettre au coeur le patient dans nos décisions.
Et, à celles qui sont
présentes dans le réseau, on veut vous envoyer un message très clair, on veut
vous envoyer un message d'encouragement, on
veut vous inviter à rester dans le réseau. À celles qui ont quitté le réseau,
on souhaite que vous reveniez. Nous
mettons tout, tout, tout en place pour que notre réseau public de santé puisse
devenir un employeur de choix. On va
aussi continuer à travailler en collaboration avec les syndicats, nos employés,
et pour mettre en place, sincèrement, pour
mettre en place des programmes, mais surtout des mesures incitatives pour
favoriser le retour des employés, du personnel et des professionnels de
la santé dans le réseau.
Il y a aussi le
projet de loi n° 15 qui nous permettra de faire encore plus pour améliorer
les conditions de travail, notamment pour la
valorisation des infirmières. Haut personnel stable, en nombre suffisant. On va
reprendre notre souffle. Et ça, c'est
important, reprendre notre souffle, éliminer le temps supplémentaire
obligatoire, assurer des soins de qualité aux patients. Le patient, je
ne le répéterai jamais assez, M. le Président, le patient doit être au coeur de
nos décisions. Et j'ai très apprécié, en commission, la collaboration de
l'opposition. On a focussé sur nos décisions là-dessus.
Il
faut être réalistes. Le changement de culture dans le réseau, c'est majeur. On
l'a dit souvent : à court terme, pour la main-d'oeuvre
indépendante, on doit passer d'un mode de gestion à mode d'exception. Ça ne se
fera pas en un jour, demain matin, là, on
s'entend, on s'entend là-dessus, M. le Président, ça va se faire
tranquillement, en transition, parce que, je vous l'ai dit tout à l'heure, le
temps supplémentaire obligatoire est présent. Il faut donner un souffle à nos
employés. C'est pour ça que c'est
important d'y aller en phases, pour s'assurer et surtout tenir compte des
particularités des régions et éviter les bris de service, pour que les
patients aient des soins de qualité.
L'autre
coup qu'on a grandement apprécié pour le projet de loi n° 15, qui va aider
énormément le réseau de la santé pour
éliminer les agences, c'est l'ancienneté réseau. On est majoritairement des
femmes, M. le Président. Personne ne doit perdre son ancienneté, et
garder ses conditions de travail. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Marie-Victorin.
La prochaine intervention sera celle de M. le député de Pontiac.
M. André Fortin
M.
Fortin : Merci, M. le Président. Mes hommages, mes
hommages. Je pensais m'en tenir au projet de loi n° 10, mais
là, vu qu'on m'ouvre la porte tellement grand, je vais peut-être me permettre
quelques remarques sur le projet de loi
n° 15 au passage, quand même, en concentrant mes interventions sur le
projet de loi qui est devant nous aujourd'hui. C'est le premier projet
de loi que le ministre de la Santé a présenté en cette législature, et il est
relativement court, ce projet de loi là, il
ne faisait que six articles. Ça nous a pris quelques semaines, dans un bon
climat, effectivement, pour en discuter. Le prochain va être autre chose, par exemple, parce qu'il a un petit peu
plus que six articles. Je crois qu'il y en a, quoi, 1 180. Alors, si je fais une petite extrapolation du
temps que ça nous a pris pour étudier celui-là, on va être ici longtemps, M. le
Président. Vous et moi, on va avoir
pas mal plus de cheveux blancs qu'on en a en ce moment. Mais, bon, je suis
certain qu'on va arriver à une avenue, une voie de passage, pour que ce
projet de loi là soit étudié, très bien étudié.
Mais, d'ici là, M. le Président, d'entrée de
jeu, là, je dois vous dire, sur le projet de loi n° 10, et on en a parlé
au moment du principe, le principe du projet de loi n° 10, on a le titre,
et on a même débattu du titre dans nos échanges collaboratifs, il dit essentiellement qu'on veut limiter l'accès ou
limiter l'utilisation des agences de placement de personnel en matière de soins de santé. C'est difficile de
s'opposer à ça, M. le Président, quand on sait certaines des... et là j'utilise
le mot... le premier mot qui me vient à
l'esprit, là, mais certaines des atrocités, disons, desquelles on a été témoin.
Accepter, pour un réseau public, pour
un gouvernement, de payer 400 $ de l'heure pour une infirmière à travers
une agence de placement, c'est
démesuré. C'est loin du respect que tous les parlementaires doivent à l'argent
qui nous est confié par les contribuables, 400 $ de l'heure, M. le
Président.
Et ça, ça a
mené à des situations, sous le gouvernement de la CAQ... Parce que la députée y
faisait référence, c'est vraiment
dans les quatre ou cinq dernières années qu'on a vu une explosion massive du
recours aux agences. Ce qui était auparavant
une mesure d'exception est devenu la norme à plusieurs endroits. Je vous donne
quelques chiffres en rafale, mais celui...
En fait, les deux chiffres les plus parlants, là, c'est qu'au cours des
dernières années, au cours des cinq dernières années, on a dépensé plus de 4 milliards en agences,
4 milliards de dollars pour rémunérer des professionnels de la santé, des
agents de sécurité et d'autres à travers des agences.
La rémunération, c'est une chose. Le bout, qui
est un bout profit par les agences, c'est de l'argent perdu par le contribuable, par le réseau de la santé, de
l'argent qui pourrait être investi à développer des services dans notre réseau
de la santé, de l'argent qui pourrait
être investi de façon à diminuer nos listes d'attente, de l'argent qui pourrait
être investi pour favoriser l'accès
au réseau de la santé, de l'argent qui a été envoyé au privé plutôt que d'être
maintenu dans notre réseau de la santé.
Mais là on en
vient à un point, M. le Président, où la courbe, là, ce n'est pas une petite
courbe de graphique normale, là, c'est
une pente ascendante que, quand on la voit en voiture, là, les enfants sont en
arrière puis ils nous disent : Aïe! on va-tu être capables de monter cette côte-là?, tellement elle est à pic.
C'est une courbe, M. le Président, qu'on ne devrait pas voir en termes de dépenses gouvernementales, qu'on
ne devrait presque jamais voir en termes de dépenses gouvernementales, dans un programme ou un autre, parce que c'est
démesuré. Dans les cinq dernières années, on n'a pas doublé, pas triplé,
pas quadruplé, on a quintuplé le montant
d'argent dépensé en agences. Et, dans certaines régions. M. le Président, ce
n'est pas quintuplé, c'est 20 fois plus.
• (12 h 10) •
Le CISSS de
la Montérégie-Ouest, en 2017, avait dépensé 450 000 $ en frais
d'agences; en 2021‑2022, 21 millions de dollars. Le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue avait
dépensé, en 2016‑2017, 900 000 $; en 2021‑2022,
34 millions de dollars. Ça,
ce n'est pas 20 fois plus, c'est 40 fois plus. Le CISSS du
Bas-Saint-Laurent avait dépensé 4 000 $. On n'est pas allés
loin. On ne s'était pas servi beaucoup des agences en 2016‑2017. Mais, dans le
Bas-Saint-Laurent, l'an dernier, c'était 12 960 000 $.
Et le comble du comble, c'est la Côte-Nord, 100 millions de dollars
facturés par des agences sur un seul territoire qui est la Côte-Nord. Puis la Côte-Nord, là, ce n'est pas 5 % du
Québec, ce n'est pas 10 % du Québec, ce n'est pas 20 % du Québec, c'est une petite... populationnellement,
c'est une petite partie du Québec : grand territoire, grands besoins,
petit, petit pourcentage de la
population québécoise. Alors, s'il fallait qu'une situation comme celle-là se
produise sur l'ensemble du territoire
du Québec, on ne serait pas capables de se payer ça, M. le Président.
100 millions de dollars en un an sur une région comme la
Côte-Nord, ça ne tient pas la route.
Et ça,
dites-le comme vous voulez, c'est le bilan des dernières années de la Coalition
avenir Québec. Ils sont passés de
montants comme 4 000 $, Bas-Saint-Laurent, à 12 millions de
dollars. On est rendus au point, sur la Côte-Nord, dans le Nord-du-Québec, en
Abitibi-Témiscamingue, c'est plus de 20 % de la main-d'oeuvre qui vient
des agences, 20 %. Dans des régions comme les Laurentides, la
Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, c'est plus de 10 % de la main-d'oeuvre.
Ce n'est pas une situation acceptable, en ce
moment, parce que ça mène à des situations comme celle-ci. Aux Escoumins, une toute petite place sur la
Côte-Nord, belle place, cependant, très, très charmant, très joli, voici ce qui
s'est passé au cours des dernières années. Aux Escoumins, là, il n'y a
que des infirmières d'agence ou presque. Mais, comme à beaucoup d'autres endroits au Québec, il n'y a pas de logement pour
ces infirmières-là. Alors, vous savez ce qui s'est passé? Le magasin
général, l'épicerie, voyant une opportunité d'affaires, s'est dit : Je
vais mettre de côté mon marché local habituel,
je vais le fermer, je vais transformer mon établissement en logements pour les
infirmières qui viennent de Montréal ou
d'ailleurs au Québec. Ce ne sont pas des infirmières de la Côte-Nord. Alors
là, qu'est-ce qui se passe aux Escoumins? Il n'y a plus d'infirmières, presque plus d'infirmières locales, toutes
leurs infirmières viennent d'ailleurs, puis ça nous coûte une fortune comme contribuables. Le magasin
général, l'épicerie n'est plus là. Et, parce qu'il n'y a pas de logements, là, parce qu'il n'y a pas de
logements, et ça, c'est un autre échec du gouvernement, on le sait, au cours
des dernières années, le gouvernement a refusé de reconnaître la crise
en matière de logement, bien, ça mène à des situations comme celle-là. Il n'y a
rien de bon pour la municipalité là-dedans, rien de bon. Personne n'est
gagnant, à part peut-être le propriétaire d'entreprise. Le propriétaire
d'agence, lui, est très certainement gagnant. Mais il faut faire quelque chose.
Alors, dans
une situation comme celle-là, où on a laissé les maux de tête causés par un
recours comme celui-là aux agences grandir et grandir, bien, il faut
faire de quoi. Alors, à ce moment-là, on souligne le dépôt du projet de loi. On
apprécie le dépôt du projet de loi. Est-ce que ça aurait pu venir plus tôt?
Est-ce qu'on aurait pu faire d'autres choses entre-temps
pour prévenir un tel recours aux agences? Assurément, M. le Président. Mais, à
ce moment-ci, c'est la chose à faire, et on l'a dit lors du principe, le
gouvernement a reçu notre appui.
Mais, quand
il a déposé son projet de loi, on n'était pas les seuls à sortir en
disant : Un instant, là, ce projet de loi là, c'est une coquille vide, ce projet de loi là,
c'est un... et c'est une expression que j'aime beaucoup, c'est un village
Potemkine. Vous connaissez
l'expression du «village Potemkine»? C'est un village qui est une façade, hein,
qu'on a mise en place pour impressionner
ceux qui étaient de passage, mais il n'y avait rien, derrière le mur. Le projet
de loi, tel qu'il avait été présenté initialement par le ministre de la Santé,
ce n'était qu'une façade, et les groupes nous l'ont dit. Ils nous ont
dit : À moins que vous ayez des amendements substantiels pour qu'on
comprenne le projet de loi davantage, bien, on remet tous les pouvoirs dans les mains du ministre de la Santé puis
on n'a aucune garantie que ça va fonctionner, aucune garantie que ça va s'améliorer, aucune garantie que la situation
qu'on vient de décrire, M. le Président, elle ne perdurera pas dans le temps.
Et les groupes avaient raison de faire, un après
l'autre, après l'autre, après l'autre, cette revendication-là, parce qu'on ne disait pas, dans le projet de loi, à
quelle date il serait en place, c'est-à-dire à quelle date une région ne
pourrait plus avoir recours aux
agences. On ne disait pas ça, dans le projet de loi. Le ministre de la Santé
allait sur la place publique puis il
nous disait : Ah! moi, je pense que ça va être à telle date pour... bien,
dans ce coin-là, là, des grandes régions, mais, dans le projet de loi
comme tel, il n'y avait aucune garantie. Le ministre nous disait : Bien,
je vais faire tout ça par règlement, inquiétez-vous pas. Il n'y avait pas de
région, on ne nous disait pas : Dans telle région, ça va s'appliquer à
partir de tel moment. On ne nous disait
pas : Dans telle sous-région, il y a des enjeux particuliers; dans telle
sous-région, il faut faire attention.
Tout ce qu'on nous disait, c'est : Faites confiance au ministre de la
Santé, on va trouver la bonne façon de faire, on va faire tout ça par règlement. Et donc les groupes avaient raison de
venir dire que ça ne donnait pas un signal clair, ça n'envoyait pas aux
agences de placement un signal clair que c'était la fin.
Alors, nous avons proposé, bien évidemment, des
modifications substantielles. Et là, sur ce point-là, je rejoins la députée. Il y avait une ouverture au dialogue,
il y avait une ouverture à trouver des compromis, il y avait une ouverture
aux propositions qui étaient faites, parce
que, M. le Président, je pense qu'après le passage en commission parlementaire
des différents groupes il y a eu une
réalisation, de la part du gouvernement — du
moins, je l'espère, que c'est les groupes qu'on a consultés qui ont convaincu
le gouvernement de ça — qu'on
ne pouvait pas juste laisser ça dans l'air, qu'on ne pouvait pas juste
laisser au bon vouloir du ministre de la Santé, un jour, de décider : Ça
va être ça qui est ça, que ça prenait des
indications claires qu'à la fin de l'étude du projet de loi les agences de
placement devaient recevoir un message clair, de notre part, à l'effet
que assez, c'est assez, c'est fini, à telle date, à telle place, il n'y en
aura plus, à telle date, à telle place, vous ne chargerez plus des montants
dérisoires comme 400 $ de l'heure pour une infirmière.
Alors, c'est
les amendements qu'on a proposés, et maintenant, dans le projet de loi, M. le
Président, il y a des balises claires
à l'effet que le 31 décembre 2024, sur l'île de Montréal, sur l'île
de Laval, dans la Capitale-Nationale, l'ancien... le territoire couvert par le CIUSSS de la
Capitale-Nationale en ce moment, c'est-à-dire la ville de Québec, Portneuf,
Charlevoix, il n'y aura plus, M. le
Président, il n'y aura plus de recours aux agences de placement. Ça, c'est un
signal clair. Ça, c'est une direction
claire. Ça, c'est... On adopte un projet de loi pour faire en sorte qu'à telle
date, dans telle région, il n'y aura plus de recours aux agences.
Le ministre nous avait dit, pour ce qu'il
appelait, dans ses pensées et dans les mots qu'il utilisait sur la place publique... nous avait dit : On va aussi nommer
des régions intermédiaires. Et là tout le monde s'est mis à se gratter la tête,
en disant : C'est quoi, une région
intermédiaire? Est-ce que la Mauricie est une région intermédiaire? Est-ce que
l'Outaouais est une région intermédiaire? Est-ce que l'Estrie en est
une? Est-ce que le Bas-Saint-Laurent, c'est une... ou Chaudière-Appalaches, c'est une région intermédiaire? On se
posait tous la question : Qu'est-ce que ça veut dire? Les agences se
posaient la question. Les CISSS et
les CIUSSS, les résidences de personnes aînées, dans ces régions-là, se
posaient la question, à savoir : Qu'est-ce que ça veut dire, une
région intermédiaire?
Bien, le
ministre de la Santé, encore une fois, après avoir entendu nos doléances, a
accepté de mettre, dans son projet de
loi, que le 31 décembre 2025, l'Estrie et la Mauricie—Centre-du-Québec seraient la définition de
«régions intermédiaires», et donc
qu'il n'y aurait plus, à ce moment-là, de possible recours aux agences pour les
établissements de santé du public, les résidences pour personnes aînées,
les ressources intermédiaires ou, encore, les maisons de soins palliatifs dans
ces régions-là. Et ça, c'est une bonne
chose. On envoie un message clair qu'à telle date c'est fini, il n'y en a plus,
organisez-vous autrement d'ici là.
Maintenant,
les régions que j'ai nommées précédemment, M. le Président, l'Abitibi, la
Côte-Nord, le Nord-du-Québec, des
régions qui sont à 20 % et plus d'utilisation de main-d'oeuvre
indépendante en ce moment, des régions comme la mienne, l'Outaouais, où il y a très peu de recours aux
agences en ce moment... On a d'autres problèmes chez nous. Les gens dans
ma région sont parfaitement au courant de
ces problèmes-là, de la compétition difficile avec l'Ontario, entre autres,
pour garder nos professionnels de la
santé dans notre région. Mais des régions comme celles-là, où on a de la
difficulté à attirer du personnel, le ministre a dit : J'avais
initialement en tête le 31 décembre 2026, je vais me laisser un peu
de flexibilité. Et ça, M. le Président, on
le comprend. Ça, moi, comme député de cette région-là, là, je peux comprendre
qu'on se garde une marge de manoeuvre
pour, éventuellement, dans quelques années, voir comment ça se passe. Est-ce
que le réseau est capable de
survivre, parce qu'il a un recours démesuré aux agences dans ces régions-là?
Est-ce que, si on enlève toutes les infirmières
d'agences, un établissement, un hôpital, une résidence pour aînés, un CHSLD
pourront encore donner des services à la population?
Parce que la dernière chose qu'on veut, à travers les restrictions qui sont
apposées dans le projet de loi, c'est
de faire en sorte qu'un établissement ne puisse pas donner le service auquel le
citoyen a besoin. Et, pour plusieurs des
établissements nommés dans le projet de loi et assujettis au projet de loi, ce
sont des milieux de vie, les CHSLD, les résidences pour aînés, les ressources intermédiaires. On ne peut pas, du
jour au lendemain, présenter une loi qui ferait en sorte que, bien, il n'y a pas les ressources
appropriées pour s'occuper des gens qui habitent dans ces établissements-là.
Alors, de se garder une certaine flexibilité
pour des régions où on n'est pas encore certains que c'est possible à court
terme, ce n'est pas une mauvaise chose.
• (12 h 20) •
Le dossier
des amendes, la dernière fois qu'on en a discuté, je pense que j'étais en cette
Chambre, et, le leader adjoint du
gouvernement risque de s'en souvenir, j'ai peut-être fait une petite pointe
envers les anciens adéquistes qui font partie de la Coalition avenir Québec, parce que les amendes qui étaient
imposées dans le projet de loi me semblaient dérisoires sur un point. Le gouvernement se donnait le droit
d'imposer des amendes à ces établissements publics. Donc, le gouvernement,
le ministère de la Santé, aurait pris de ses ressources internes pour donner
des amendes à un établissement public. Alors
là, il y a un fonctionnaire du ministère de la Santé qui prendrait son temps,
prendrait de l'argent du contribuable, pour donner une amende à un autre
établissement public pour que cet argent-là revienne dans les établissements
publics, parce qu'il a contrevenu à une loi
du gouvernement du Québec, du public. Moi, j'aurais cru que, lorsque ce projet
de loi là aurait été présenté au caucus de la CAQ où siègent des anciens
adéquistes, au Conseil des ministres où siègent des anciennes adéquistes, il y aurait quelqu'un, en quelque
part, qui, dans... se serait souvenu de leurs principes de bonne gestion des
deniers publics et qui aurait
dit : Oh! un instant, ça ne peut pas marcher comme ça, là, vous ne pouvez
pas prendre de l'argent du public
pour imposer une amende au public, pour remettre ça dans le public, parce que
nous, ici, au gouvernement du Québec, on a passé une loi.
Alors, le
gros bon sens est revenu, du moins au ministre de la Santé et aux collègues de
la Coalition avenir Québec qui étaient autour de la table, et, suite à nos
amendements, le gouvernement a accepté qu'un établissement public n'est
pas assujetti à ces amendes-là. Ça, c'est la
moindre des choses, parce que franchement, là, ce n'est pas en imposant une
amende à un CISSS ou à un CIUSSS
qu'on fait avancer les choses. Si le gouvernement n'est pas satisfait de son
P.D.G., bien, il a tous les pouvoirs pour le réprimander, il a tous les
pouvoirs pour le déloger.
On l'a vu cette semaine avec le président de la
SAAQ, est-ce que... peut-être, on a étiré le principe de la responsabilité ministérielle un peu, un peu
beaucoup, oui, d'accord, mais, dans ce cas-ci, le ministre pourrait faire la
même chose. Il pourrait très bien dire : Je ne suis pas d'accord
avec les actions du P.D.G. du CISSS, qui fait affaire avec une agence alors qu'il contrevient à la loi, je vais
le réprimander. Le ministre de la Santé a tous ces pouvoirs-là, pas besoin de
charger une amende qui ferait en sorte que le CISSS et le CIUSSS aient moins de
ressources pour offrir des services à la
population, parce que c'est ça qui se passerait. Si on impose une amende à un
CISSS, qu'est-ce qu'il va faire? Bien, il va dire : Bien, j'ai un petit peu moins d'argent pour donner des
services à la population. Dernière chose qu'on veut. J'ose croire, enfin.
Donc là, les
amendes, M. le Président, elles sont restreintes aux agences, aux agences de
placement. Si une agence de placement
charge un taux horaire qui est plus grand que la limite permise par le ministre
de la Santé, il va y avoir une amende,
tant mieux. Si une agence de placement fait affaire avec une résidence pour
personnes aînées dans un territoire où c'est
interdit, il va y avoir une amende, tant mieux. Si une résidence pour personnes
aînées privée, qui n'a pas la permission spéciale du ministre, qui n'a pas l'exemption du ministre, fait affaire
avec une agence de placement de personnel, alors que ça lui est interdit, il va avoir une amende, tant
mieux. Mais moi, j'ose croire que les résidences et les ressources
intermédiaires, que la partie du
réseau de la santé qui est privée, là, ne fera pas affaire avec une agence
parce que ça ne fait pas leur affaire non
plus. Eux aussi, ça leur coûte une petite fortune, faire affaire avec les
agences. Alors, j'ose croire que, d'eux-mêmes, ils vont se gouverner en conséquence, d'eux-mêmes, ils vont vouloir
respecter la loi, parce que la plupart des propriétaires de résidences qu'on a... du moins ceux qu'on a
rencontrés en commission et ceux que je connais sont de bonne foi, et eux non
plus, comme propriétaires d'entreprises privées, ne veulent pas payer plus
qu'ils sont obligés de le faire.
Là où on a, par exemple, M. le Président, des
questions, des bémols, des interrogations qui persistent, c'est là où le ministre a laissé des flous. Le ministre ne
nous a pas dit : Voici le montant maximal qu'une infirmière, une
infirmière clinicienne, qu'une
préposée aux bénéficiaires, une pharmacienne pourraient recevoir si, demain
matin, il y a un contrat avec une agence. Il ne nous a pas donné ce montant
maximal là. Il nous a dit : Ah! ça va ressembler, à peu près, à ce qu'on
a présenté dans le décret pandémique d'il y a quelques années. Mais, pour
l'instant, on se fie à sa bonne volonté.
Encore faut-il que, si on impose un montant
maximum, il permette à une infirmière de Montréal de se déplacer, par exemple, vers la Côte-Nord, de s'y loger, de
s'y nourrir, parce que sinon cette infirmière-là, elle va rester chez elle,
elle n'ira pas sur la Côte-Nord. Et,
si, demain matin, ça se produit... Je vous l'ai dit tantôt, aux Escoumins, il
n'y en a presque plus, de personnel
local. Alors, il faut s'assurer que ça se fasse correctement, de façon graduelle,
et que ce que le ministre met dans le
règlement, ça ne délaisse pas certains établissements publics ou certaines
régions desservies par nos établissements de santé publique. J'ose croire que le ministre va faire la bonne chose
pour s'en assurer. Il a tous les chiffres, il a toutes les données. On le sait, le ministre de la Santé, il
aime les données, il les a toutes, pour s'assurer qu'il le fasse correctement,
mais on va le garder à l'oeil.
L'autre
chose, M. le Président, les exclusions. C'est clair que c'est possible qu'un
établissement dise au ministre de la
Santé : Je sais que je suis assujetti le 31 décembre 2024, mais
aujourd'hui, ça ne marche pas, là. J'ai encore 20 %, 25 % d'agences sur un étage, à mon hôpital, ou sur un
étage à ma résidence pour personnes aînées. Il faut se donner le pouvoir
d'avoir des exclusions. Je pense que le ministre l'a entendu de la part de
certains groupes.
Là où je suis
inquiet, par exemple, M. le Président, c'est... Le ministre de la Santé, il
nous dit : Moi, je me donne le pouvoir,
là, de dire : Ah! oui, effectivement, dans telle résidence de personnes,
pour aînés, bien, on ne peut pas, là... il y a une semaine qui s'en vient où tout le monde est en
vacances, on n'a pas le choix de recourir aux agences, il faut le faire,
je me donne le droit de donner une permission spéciale. Mais est-ce que le
réseau de la santé va être assez rapide, flexible, à l'écoute? Est-ce que le ministre va pouvoir signer ces autorisations
spéciales là assez rapidement? Là, il y a un gros bémol, M. le Président. Il va falloir qu'il y ait en
place une façon, pour des RPA, pour des ressources intermédiaires, pour le
réseau de la santé lui-même, là,
d'avoir cette autorisation spéciale là du ministre rapidement, parce que,
sinon, c'est des résidents qu'on laisse sans soins.
Alors,
permettez-moi de douter, à ce moment-ci, comme l'ont fait les représentants des
résidences des personnes aînées, de
la rapidité d'action du ministère de la Santé à ce niveau-là. J'espère que ça
va se faire de façon correcte, j'espère qu'il va y avoir une voie rapide
pour ces demandes d'autorisation là, parce que ce sont des gens qui ont besoin
de soins immédiatement. Si leurs infirmières, si leurs préposés, si leurs
professionnels de la santé ne se pointent pas au travail, on ne peut pas se permettre d'être dans un dédale
administratif interminable pendant que ces gens-là n'ont pas les soins requis.
Maintenant, de façon générale, M. le Président,
ce projet de loi là, aussi positif soit-il, après les améliorations qui lui ont été apportées, il ne fonctionnera que
si, et seulement si, le réseau de la santé devient plus intéressant pour les
travailleurs de la santé. Parce que, là, on met une restriction par rapport à
la forme de travail qu'ont choisie un paquet de
préposés, un paquet d'infirmières, un paquet de gens, qui ont choisi, eux, de
quitter le réseau de la santé et qui se sont dit : Moi, je ne suis plus capable de travailler dans
ces conditions-là, je préfère me tourner vers une agence, parce que j'ai des
meilleurs quarts de travail, parce que ça me
permet une meilleure conciliation travail-famille, parce que j'ai des meilleurs
salaires.
• (12 h 30) •
Alors, à ce moment-ci, là, si le réseau de la
santé publique est incapable de dire à tous ces professionnels de la santé là : Revenez, on a changé nos façons de
faire, vous allez être mieux rémunérés, vous allez avoir des meilleures
conditions de travail, vous allez avoir la conciliation travail-famille
que vous cherchez, bien, est-ce qu'elles vont revenir, M. le Président? La réponse, c'est non. La réponse,
c'est non, elles nous l'ont dit. Elles l'ont dit publiquement, dans un sondage,
qu'aujourd'hui, là, elles ne reviendraient
pas. Est-ce qu'elles peuvent revenir si on change les conditions? Oui. Mais, si
on continue à traiter nos professionnels de
la santé comme on est en train de le faire en Mauricie puis au
Centre-du-Québec... Et c'est ça qui
nous fait douter du succès pas juste de ce projet de loi, de l'ensemble de
l'oeuvre en santé, en ce moment, là, c'est de la façon que le
gouvernement est en train de traiter certaines infirmières.
Aujourd'hui,
ça n'envoie pas un signal positif. Quand on dit à une infirmière qui travaille
dans un type de soins : Tu vas
travailler, la prochaine fin de semaine, dans un autre type de soins... Ça fait
cinq, 10 ans que tu travailles dans une école, que tu travailles dans un CLSC, on va t'envoyer dans un type de
soins complètement différent, c'est faire fi de son expérience, de son expertise, de sa spécialité. Et
c'est ce qui est en train de se produire en Mauricie, au Centre-du-Québec. On ne traite pas les
infirmières d'une façon à ce qu'elles veuillent retourner vers le réseau
public, on les traite de façon à ce qu'elles
veuillent quitter le réseau public. Et elles nous le disent une après l'autre
ces jours-ci. Alors, ce projet de loi là, oui, c'est un pas dans la bonne direction, mais ça va juste marcher si
on change la façon qu'on traite les professionnels de la santé.
Alors là,
négociation de conventions collectives oblige, nous n'avons pas les détails de
ce qui est en train de se négocier.
On doit faire acte de bonne foi envers le ministre de la Santé et la présidente
du Conseil du trésor. C'est ce qu'on nous
demande aujourd'hui. Passez un projet de loi comme ça, faites-nous confiance
qu'on va améliorer les conditions de travail, que ça va s'améliorer dans
ma région, en Outaouais.
Just trust us, we will improve
the conditions, we will make them competitive with Ontario.
Mais je ne suis pas certain, moi, M. le Président.
On n'a aucune garantie. On nous demande de signer un chèque en blanc.
Aujourd'hui, là, on va dire au ministre de la Santé, on l'appuie dans le projet
de loi n° 10, dans cette partie-là, mais, pour le grand débat qui s'en
vient sur le projet de loi n° 15, c'est certain que ça va mener à des
échanges un petit peu plus difficiles
sur certains points. Peut-être... pas peut-être, très certainement, il y a des
points sur lesquels on va s'entendre puis qu'on va être en mesure
d'adopter rapidement, mais il y a des points sur lesquels ça va mener à des
enjeux de fond en commission parlementaire, parce qu'à ce moment-là il ne
pourra pas nous demander de lui signer un chèque en blanc.
Alors, ceci
étant, M. le Président, les balises qui ont été ajoutées au projet de loi sont
bonnes. Ça envoie un signal clair aux
agences que la fin s'en vient, et ça, il fallait le faire. Ça envoie un signal
clair des régions dans lesquelles ce projet de loi là va s'appliquer. Ça envoie un signal que le gouvernement va
tenter de réparer son propre dégât qu'il a causé au cours des cinq dernières années. Mais maintenant
la suite des choses, là, elle lui appartient. Le succès de ce projet de loi là,
ça lui appartient. Les actions qu'il refuse de nous dévoiler, et c'est correct,
c'est la façon de faire, qu'il refuse de nous dévoiler
vont faire acte de succès ou d'échec de ce projet de loi là. Sincèrement, M. le
Président, je souhaite que ce soit un
succès, c'est pour ça qu'on va voter en faveur du projet de loi, mais ça
revient au gouvernement, ce succès ou cet échec-là. Je vous remercie, M.
le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Pontiac. Y a-t-il d'autres interventions? Il n'y en a
pas.
Mise aux voix du rapport
Alors, le
rapport de la Commission de la santé et des services sociaux portant sur le
projet de loi n° 10, Loi limitant le
recours aux services d'une agence de placement de personnel et à de la main-d'oeuvre
indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté. Alors, M. le leader adjoint du
gouvernement, pour la suite de nos travaux.
M.
Caire : M. le Président, pouvez-vous suspendre jusqu'à
13 heures pour la tenue des débats de fin de séance, s'il vous
plaît?
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Absolument,
M. le leader adjoint du gouvernement.
Les
travaux sont suspendus jusqu'à 13 heures pour permettre la tenue du débat
de fin de séance annoncé précédemment.
(Suspension de la séance à 12 h 35)
(Reprise à 13 heures)
Débats de fin de séance
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, tel qu'annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder au débat de fin
de séance, qui portera sur une question adressée par M. le député de
Marguerite-Bourgeoys à M. le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, en remplacement de M. le ministre de l'Économie,
de l'Innovation et de l'Énergie, concernant les risques de l'évolution
de l'intelligence artificielle.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de
cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux minutes.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys, je vous
cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Encadrement de l'utilisation
de l'intelligence artificielle
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci au ministre de la Cybersécurité et du
Numérique d'être avec nous cet après-midi.
Écoutez, la première fois que j'ai vu le
phénomène des «bots» de ChatGPT, la première fois que j'ai vu ce phénomène-là, ma réaction a été intrinsèque :
on a besoin de mettre des balises. Le réflexe était tout à fait normal. Même
en en parlant avec des gens plus spécialisés
dans le domaine, ils m'ont donné l'image suivante : Vous savez, le moteur de
recherche Google, à l'époque, là, O.K., si
on peut s'imaginer l'empreinte que ça fait sur une feuille de papier, c'est
comme une tête d'épingle, puis ça, ça
va être la marque du moteur de recherche Google. Bien, les «bots» actuels,
c'est l'équivalent d'un disque dur.
L'empreinte des ramifications que ça peut avoir, c'est l'empreinte d'un disque
dur sur une feuille de papier feuille 8½ X 11. Donc,
c'est tellement plus significatif. Les ramifications vont de l'ordre de
modifications des cursus scolaires aux universités à modifications de l'emploi.
Moi, ce qui
m'inquiétait le plus, dans tout ça, c'était la transition humaine. Pour tous
les gens qui vont avoir étudié toute leur vie, qui sont avec
15 ans, 10 ans, cinq ans d'expérience sur le marché du travail, il y
en a plusieurs que leurs emplois vont être
modifiés au minimum, il n'y a aucun doute là-dessus. Donc, les balises, elles
se doivent d'être installées. Elles
se doivent d'être discutées. Elles se doivent d'être transparentes. Puis je
pense que, pour l'acceptabilité sociale de tous les Québécois — et ça
va au-delà de nos frontières, c'est aussi tous les Canadiens et tous les êtres
humains sur la planète — cette
conversation-là se doit d'être large, élargie, publique, transparente. On doit
avoir ces conversations-là avec tous les gens, les joueurs de la société
civile, il n'y a aucun doute dans ma tête pour ça.
Et puis je ne
veux pas faire référence à l'ensemble des inquiétudes que les gens ont parce
qu'on est quand même, encore aujourd'hui, en contrôle de ce
processus-là, mais on se doit de prendre une pause et on se doit de regarder
les ramifications. On n'est pas comme dans
le film Terminator, avec Skynet, là, qui va nous contrôler. Ce n'est pas
ça du tout, on n'est pas... on est
très loin de ça, mais on doit quand même regarder les ramifications actuelles
du développement qu'on vient juste de voir dans les derniers mois.
Et de voir
que ChatGPT peut être une façon de poser des questions au salon bleu, ChatGPT
peut être une façon de faire un
rapport de recherche, ChatGPT peut faire en sorte qu'au niveau scolaire des
étudiants vont peut-être avoir un réflexe de l'utiliser... et donc, à ce
moment-là, toute la question du plagiat, toute la question de... est-ce qu'on
veut vraiment que nos étudiants, nos
jeunes apprennent à l'université, alors il y a toutes ces ramifications-là qui
me viennent en tête, quand on a initialement parlé de ça.
Mais je
voulais juste mentionner que, maintenant qu'on réalise l'ampleur de la
situation, on doit quand même prendre soin du fait de... note du fait suivant,
c'est que les sommités ont déjà identifié les cinq plus gros points,
c'est-à-dire, comme j'ai mentionné tout à l'heure, le racisme, le sexisme dans
les biais du moteur de travail, l'utilisation de ces logiciels pour la
désinformation à un autre niveau. On a vu les photos de Donald Trump, là, la
semaine passée, c'est incroyable comment on
peut aller à un autre niveau. La confidentialité des données, on a des
problèmes avec des modèles plus archaïques, imaginez avec ce modèle-là, maintenant, l'impact sur le marché du
travail, évidemment, et la responsabilité légale et les droits d'auteur.
Donc, il y a
des ramifications pour notre économie du savoir. Je comprends que ça peut être
une valeur ajoutée pour combattre la
pénurie de main-d'oeuvre. Il n'y a aucun problème au niveau de l'innovation.
Toute cette conversation-là revient à
ma prémisse de base, quand j'ai commencé mon point tantôt, c'est que nous avons
besoin de mettre en place des balises, des balises qui représentent l'humain,
des balises qui représentent notre société. Et, nous, ici, en Amérique du Nord,
nous, ici, au Québec, c'est important qu'on
ait notre grain de sel là-dedans. On a des compétences qui sont les nôtres, au
Québec. Ce n'est pas qu'un champ de
compétence du fédéral, on se doit absolument d'être présents sur le débat parce
qu'on ne voudrait pas que ce soient des États moins amicaux à nos valeurs
libérales, à nos valeurs libérales dans le sens large, qui prennent des décisions de ce qu'il en est, des balises à
installer pour cette intelligence artificielle. Alors, je vous remercie
beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys. Je cède maintenant la parole à M. le
ministre de la Cybersécurité et du Numérique. M. le ministre.
M. Éric Caire
M. Caire : Merci, M. le
Président. Bien, je remercie mon collègue de Marguerite-Bourgeoys de nous
donner l'occasion d'avoir ce court débat,
qui est une prémisse, parce qu'effectivement je pense que c'est un débat qui
interpelle toute la société, c'est un débat qui inquiète beaucoup nos
concitoyens. Je vais y aller en différentes étapes.
Premièrement,
M. le Président, le Québec se distingue quand même parce qu'il y a un cadre
législatif... Parce que ce débat-là a
été, évidemment, initié de façon planétaire, mais le cadre législatif des États
n'est pas le même partout. Et, au Québec,
il y a différentes lois qui encadrent l'utilisation, par exemple, de la
biométrie, je pense à la Loi concernant le cadre juridique des
technologies de l'information, qui fait en sorte, par exemple... comme un
projet de reconnaissance faciale devrait être soumis quand même à l'approbation
de la Commission d'accès à l'information, c'est spécifique au Québec. La loi n° 25 fait en sorte que
les traitements entièrement automatisés doivent faire l'objet d'une reddition
de comptes non seulement sur ce qui a
été analysé, sur le résultat. Et il y aura toujours l'imputabilité à un être
humain, donc il y aura toujours un être humain pour répondre aux
questions d'un résultat, d'un traitement automatisé.
On a
collaboré avec l'OBVIA dès le... qui est l'observatoire sur les impacts
sociétaux de l'intelligence artificielle et du numérique, qui est ici, à l'Université Laval. On a travaillé en
relation avec cette organisation-là dès le début, justement parce que ces questions-là, que soulève mon
collègue... qui sont importantes, oui, sur l'aspect légal, mais sur l'aspect
éthique aussi et sur l'aspect humain.
Donc, comme
le disait le collègue, il y a des emplois qui sont appelés, minimalement, à
être modifiés, certains autres pourraient disparaître. Donc, dans la
transition, bien, il faut continuer à le faire à un rythme qui est humain et
qui est respectueux des humains.
Donc, déjà, il y a eu des travaux qui ont été faits là-dessus et qui ont donné
lieu, entre autres, à la Stratégie d'intégration de l'intelligence
artificielle, que j'ai déposée au nom du gouvernement du Québec en 2020.
Ceci étant
dit, M. le Président, il ne faut pas s'arrêter là. Je veux dire, le collègue
parlait de l'intelligence artificielle, imaginons ça couplé avec la puissance d'un processeur quantique dans une
industrie où la robotique se développe et devient de plus en plus performante. Écoutez, avec
l'intelligence artificielle, vous avez là un triangle qui peut être assez
infernal, là, si, effectivement, on ne pose pas des balises qui sont
appropriées.
Ceci étant
dit, j'ai entendu cet appel qui a été lancé à suspendre l'innovation pour six
mois. Personnellement, je pense que
ce ne serait peut-être pas une bonne idée, de suspendre l'innovation parce que,
comme mon collègue le sait sans doute,
au Québec, nous sommes une puissance en intelligence artificielle et, à mon
avis, à moins que toute la planète s'entende pour aller de cette
suspension-là, on aurait peut-être pour seul résultat de laisser passer les
autres.
Par contre,
il doit y avoir une réflexion. Il y a des zones où, je pense, on peut continuer
l'innovation. Je vous donne des
exemples, M. le Président. On a une compagnie québécoise qui a développé un
logiciel pare-feu qui se met à jour par rapport aux virus qui existent.
Parce qu'un logiciel pare-feu, «firewall» en bon français, ce qu'il va faire,
c'est qu'il va reconnaître un virus à sa signature. Alors, si vous changez la
signature du virus, le pare-feu ne le reconnaît pas. Donc, il faut des mises à jour, et donc il faut des
attaques réussies, des analyses de virus, et on met à jour le pare-feu, et
c'est comme ça qu'il évolue. Mais cette application-là le fait par
elle-même, donc est capable par elle-même, grâce à l'intelligence artificielle, de voir que le virus a changé sa
signature et donc de s'adapter par lui-même à cette forme d'attaque là. Donc,
il y a aussi des choses très intéressantes
qui se font grâce à l'intelligence artificielle pour nous protéger. Je pense à
des agents conversationnels qui sont
capables d'aller sur le «dark Web» et de valider des menaces potentielles.
Donc, on fait de l'analyse prédictive grâce à ces agents
conversationnels là.
Donc, il
faut, je pense, continuer à aller dans l'évolution des aspects positifs de
l'intelligence artificielle. Le collègue a raison, on a besoin d'avoir
une conversation avec les experts, experts en intelligence artificielle,
experts en droit des technologies, experts
sur les questions d'éthique, parce que, toujours, l'intelligence artificielle
doit être au service des humains et
jamais, jamais, jamais le contraire, bien évidemment, et il n'est pas question,
pour le gouvernement, mais, je pense, pour tous les collègues de
l'Assemblée nationale, de permettre qu'on aille dans une direction comme
celle-là.
Maintenant,
cette conversation-là, quelle forme doit-elle prendre? Je pense qu'on aura
l'occasion d'en discuter, mais il est clair qu'il y a une volonté, oui, de
développer et d'aller chercher les aspects positifs de l'intelligence
artificielle mais de mitiger les impacts négatifs, parce qu'il y a en a.
• (13 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le
ministre. Je vais maintenant céder la parole à M. le député de
Marguerite-Bourgeoys. Vous avez droit à une réplique de deux minutes. M. le
député.
M. Frédéric Beauchemin
(réplique)
M. Beauchemin : Merci,
M. le Président. Écoutez, j'aime, en partie, ce que j'ai entendu. Simplement
une légère correction, la pause de six mois, c'est sur la recherche et
non sur les... ce n'est pas sur la recherche mais plutôt sur les applications de la recherche
actuelle. Léger détail, mais quand même. Je pense que M. Yoshua Bengio est
quand même, je pense, ouvert à l'idée de continuer la recherche, mais ce
sera à voir dans les prochains jours.
Le contexte
dans lequel je me suis inscrit pour faire ce débat, dans le contexte que je me
suis inscrit pour faire tous les
commentaires que j'ai faits depuis les derniers deux mois sur le sujet, c'en
est un de transpartisanerie, c'est vraiment à l'extérieur des lignes partisanes dans lequel je veux travailler là-dessus.
Je crois que c'est pour... dans l'intérêt de tous les Québécois qu'on ait une conversation qui soit
ouverte. Je comprends qu'on va avoir une rencontre, la semaine prochaine,
avec Mila, mais je n'avais pas besoin, avec
tout le respect du ministre de l'Économie... pour me donner un rendez-vous
avec Mila, je peux appeler moi-même les gens
de Mila puis avoir le rendez-vous. Je voulais faire, cependant, quelque chose
qui était plus ouvert, pour qu'on puisse
s'assurer que l'ensemble des Québécois voient de façon claire, nette et
précise, avec leurs propres yeux,
entendre de leurs propres oreilles, qu'est-ce qu'il en est, et d'où le contexte
de l'Assemblée nationale, de faire le
débat ici, pour pouvoir permettre, justement, cette transparence-là, parce
qu'en bout de piste, ce qu'on veut faire c'est s'assurer que les Québécois sont tous en accord avec l'approche
que le gouvernement veut faire pour aller de l'avant, à faire du développement de l'intelligence
artificielle dans des balises qui représentent l'humain, des balises qui
représentent nos valeurs à nous, où
est-ce que nous, on veut aller, en tant que société, puis effectivement en
gardant en tête que c'est excellent
pour l'économie, c'est excellent pour l'innovation, c'est excellent pour
régler... ça aide énormément à régler les problèmes de pénurie de main-d'oeuvre. Alors, toutes ces variables-là,
mises ensemble, demandent, effectivement, qu'on ait une conversation
ouverte avec l'ensemble des joueurs de la société.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys. Cela met fin aux débats de fin de
séance.
Pour la suite, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Ajournement
M. Caire : ...je fais motion
pour ajourner nos travaux au mardi 18 avril, à 10 heures.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
Alors, en conséquence, nous ajournons nos travaux au mardi 18 avril 2023, à 10 heures. Et je
profite de ces moments pour vous souhaiter un très bon congé pascal à tous les
Québécoises et Québécois et à tous les parlementaires.
(Fin de la séance à 13 h 13)