(Dix heures)
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Bon mardi matin, chers collègues. Nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Je vous demande de prendre place.
Affaires du jour
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur la motion
du ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
Aux affaires
prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat
ajourné le 23 mars 2023 sur la motion
de M. le ministre des Finances proposant que l'Assemblée approuve la politique
budgétaire du gouvernement ainsi que
sur les motions formulant un grief présenté par M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, M. le député de Maurice-Richard, M. le chef de
l'opposition officielle, M. le député de Jean-Lesage et Mme la députée des
Mille-Îles.
Avant de
céder la parole au prochain intervenant, je vous informe qu'il y a
5 h 5 min 23 s d'écoulées à la première étape du débat. La répartition du temps de parole
restant est la suivante : 4 h 50 min 35 s au
groupe parlementaire formant le
gouvernement, 1 h 41 min 20 s au groupe parlementaire
formant l'opposition officielle, 1 h 37 min 18 s au
deuxième groupe d'opposition et 15 min 24 s au troisième
groupe d'opposition.
Alors, le prochain intervenant sera M. le
ministre de la Sécurité publique. M. le ministre, la parole est à vous.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président.
Très heureux d'intervenir, ce matin, sur le cinquième budget de notre collègue
ministre des Finances, le député de Groulx,
un budget qui répond, en grande majorité, aux aspirations des Québécois, qui
répond à mes aspirations comme ministre de
la Sécurité publique, des sommes importantes qui ont été annoncées dans le
dernier budget pour la sécurité, on parle de
220 millions de dollars sur six ans. J'y reviendrai un peu plus tard,
sur les différents points. J'ai mis
six points, les plus importants : l'École nationale de police du Québec,
la violence armée, nécessairement, et
les besoins qui viennent avec ça, les centres de détention, la protection et
sécurité de ces centres de détention, le p.l. n° 14,
que j'ai déposé voilà quelques jours déjà,
le 9-1-1 prochaine génération que j'ai annoncé hier à Sherbrooke, les pompiers
volontaires.
Et,
nécessairement, quand je parle d'aspirations des Québécois, bien, vous
comprendrez que les mesures les plus fortes
qui me viennent en tête, c'est le fardeau fiscal des Québécois. Quand on
regarde le fardeau fiscal des Québécois... J'ai été assis l'autre côté pendant beaucoup d'années, d'innombrables années,
en disant et en répétant maintes et maintes fois que le fardeau fiscal des Québécois était trop important, que nous
étions les plus taxés en Amérique du Nord. Donc, vous comprendrez que me réjouir aujourd'hui pour
4,6 millions de Québécois qui voient leur fardeau fiscal baisser, baisser
de façon quand même assez importante,
que ce soit par des sommes ponctuelles qui ont été versées pendant la pandémie,
des sommes de 500, 400, 600 dollars, mais qu'aujourd'hui on leur
dise que cette baisse d'impôt sera récurrente dans les prochaines années et que ces sommes, qui peuvent varier de 200 $
à 814 $ pour une personne seule, nécessairement, en couple, vous pourriez recevoir jusqu'à
1 627 $, bien, je pense que c'est important de leur dire aujourd'hui
que ces sommes, dans une certaine
mesure, vous sont dues. Vous payez beaucoup d'impôt, les services doivent
suivre. Et aujourd'hui c'est un signal important qu'on envoie à ces personnes
en leur disant : Bien, le fardeau fiscal des Québécois reste quand
même encore très, très élevé, mais c'est une
petite aide, une petite aide importante qu'on va leur donner à partir de
maintenant, pour être capable de
répondre, dans une certaine mesure, à cette période quand même assez
compliquée, cette période inflationniste que le Québec vit, qu'on vit, qu'on va peut-être avoir encore quelques
mois, mais qui va nécessairement revenir à la normale dans les
prochaines semaines, sinon les prochains mois.
Des investissements importants du côté de la
santé et du côté de l'éducation, et je ne peux pas m'empêcher de penser... de vous dire jusqu'à quel point je suis
fier de voir les sommes qui seront investies en santé. On parle de
5,6 milliards dans les
prochaines années. Du côté des aînés, c'est 2 milliards, aussi, qui seront
investis. On parle d'augmentation aussi pour les organismes communautaires. Quand on regarde dans les cinq
dernières années, c'est des augmentations qui frôlent les 60 % dans les cinq dernières années, pour
épauler nos organismes qui sont en première ligne plus souvent qu'autrement
et qui ont besoin, nécessairement, d'aide.
Ça veut dire
quoi? Bien, au-delà des sommes investies en santé, en éducation, il y a aussi,
de l'autre côté, même si on abaisse le fardeau fiscal, on est capable de donner
des dépenses. Quand je dis «donner des dépenses», ce n'est pas le bon mot, c'est d'être capable de soutenir les
principaux postes budgétaires que sont la santé, que sont l'éducation,
l'enseignement supérieur, que sont
les familles. Ça veut dire quoi? Bien, ce sont des pourcentages qui vont entre
5 % et 7,5 % d'augmentation de dépenses, dans les prochaines années, pour être
capable de soutenir ces postes budgétaires qui sont extrêmement importants.
Vous n'êtes
pas sans le savoir, quand on parle d'enseignement supérieur ou d'éducation,
bien, on parle de nouvelles écoles. On en a obtenu quelques-unes à
Granby. On parle de besoins importants pour les écoles secondaires, une école
secondaire en particulier, pour ceux qui nous écoutent à Sherbrooke, on sait
que le ministre de l'Éducation va étudier, dans la
prochaine année, des besoins... les besoins ou l'entretien de certaines écoles
secondaires, pour ne pas nommer Mitchell-Montcalm, à Sherbrooke. Donc, je peux
dire aux gens qui nous écoutent qu'on suit le dossier de près avec le ministère de l'Éducation pour être capable de vous
obtenir des nouvelles écoles... une nouvelle école secondaire dans les prochaines années. Je le disais donc, à Granby on
a eu nos nouvelles écoles dans les deux dernières années, elles sont en train d'être terminées, qui seront... qui pourront
recevoir les étudiants pour la rentrée 2023‑2024. Donc, on est très
heureux de ça.
Puis tout ça
aussi dans un contexte où le gouvernement, et le premier ministre en tête, a pu
donner des outils importants, en
termes de Plan québécois des
infrastructures, donc notre feuille
de route, notre PQI sur 10 ans, qui est passé, quand je suis arrivé, de 100 milliards à
150 milliards aujourd'hui. Sans ces sommes importantes, bien, ce serait
impossible de soutenir notre réseau
routier, ce serait impossible de soutenir notre réseau de garderies, notre
enseignement supérieur, nos universités, nos cégeps et nos écoles. Donc, on peut se réjouir aujourd'hui de voir
l'augmentation importante du PQI sur les cinq dernières années.
Je reviens,
madame... M. le Président, à nos dossiers du côté de la Sécurité publique,
parce qu'il me reste déjà peu de
temps. Je veux vous parler de l'école nationale de la police, l'école nationale
de la police qui va recevoir une somme de 70 millions de dollars à partir de cette année pour être capable de
soutenir l'école, à savoir que, présentement, l'école forme à peu près 650 policiers
annuellement. Alors, M. le Président, on va amener ça à
1 000 policiers dans les prochaines années.
Les besoins sont immenses du côté des services de police. La rétention aussi
doit être importante, mais, à quelque part,
la pénurie de main-d'oeuvre frappe aussi ce secteur. Donc, pour moi, c'est un
signal important qu'on veut envoyer, autant
à Montréal, qui a le plus grand service de police au Québec, qu'aux autres
services, qu'on soit à Laval, Longueuil, Sûreté du Québec, donc, d'être
capable de former plus de policiers, et que ces aspirants puissent s'assurer,
lorsqu'ils commencent leurs études au cégep,
bien, qu'ils puissent obtenir un poste de policier, policière, là, dans les
différents postes, partout sur le territoire québécois. Premier point,
donc : 70 millions pour l'École nationale de police et ses
infrastructures.
Deuxième point : violence armée.
Malheureusement... Puis je prends quelques secondes, M. le Président, pour
m'adresser à la famille de la sergente Maureen Breau, qui a perdu la vie hier
en service après 20 ans de service. Je leur envoie et je vous envoie, à la famille, aux proches, toutes mes pensées,
mes sympathies les plus sincères. Nos policiers font un travail qui n'est pas facile, pas facile. Ces
hommes et ces femmes méritent tout notre respect. Et, si vous avez l'occasion aujourd'hui
de voir un policier, dites-leur merci.
La violence armée, M. le Président, c'est un
combat de tous les instants, tous les instants. Depuis 2021, c'est 480 millions de dollars qui ont été investis
pour être capable de soutenir nos corps de police, pour sécuriser nos rues.
Montréal a reçu une... a eu une
annonce extrêmement importante voilà à peine un an déjà. Pour 225 nouveaux
policiers, 25 travailleurs sociaux,
250 millions de ces sommes seront desservis seulement pour Montréal,
Montréal. Donc, on veut obtenir et on va obtenir 225 nouveaux
policiers qui vont être dictés spécifiquement à la violence, à la violence
armée.
J'ai aussi,
malheureusement... heureusement, eu des rencontres avec le Service de police de
Laval, son directeur M. Brochet,
qui, lui aussi, m'a fait valoir jusqu'à quel point la violence armée frappait
aussi certaines portions de Laval. Donc,
dans ce budget, ce sont des sommes additionnelles de 50 millions de
dollars qui seront... qui sont disponibles pour les différents corps de police, spécifiquement pour le service de Laval
aussi, pour être capable de les soutenir. On fera une annonce, dans les prochaines semaines, pour être
capable de mieux expliquer ces... comment ces sommes seront dépensées et comment elles seront disponibles pour les
différents corps de police. Donc, 50 millions de dollars pour les cinq
prochaines années.
Du côté...
Troisième point : centres de détention. J'ai visité quelques centres de
détention dans les dernières semaines, que
ce soit Bordeaux, que ce soit Sorel, que ce soit Leclerc, et j'ai vu jusqu'à
quel point certains centres ont besoin d'amour, ont besoin d'être mieux
protégés. Malheureusement, on voit jusqu'à quel point certains criminels
utilisent encore, avec des drones...
des drones, utilisent des drones pour être capables de faire entrer des objets
interdits ou autres drogues, et autres, là, dans les différentes prisons; donc,
des équipements technologiques importants pour être capable de mieux protéger
nos établissements de détention partout sur
le territoire, des équipements de sécurité, un peu comme on le voit dans tous
nos aéroports canadiens ou ailleurs
dans le monde. Donc, les prisons vont recevoir... les centres de détention vont
recevoir des sommes, sur cinq ans, de
36 millions de dollars. Je crois, personnellement et humblement, que ce
sont les plus importantes sommes
dédiées aux centres de détention partout sur le territoire québécois qui seront
investies depuis des années. Donc, on est très, très, très heureux de
ça.
• (10 h 10) •
Du côté du
projet de loi n° 14, que j'ai déposé voilà quelques semaines, je ne
pouvais pas annoncer les sommes qui étaient
dédiées parce que le privilège parlementaire qui appartenait au ministre des Finances... Donc, c'est 8,5 millions de dollars sur cinq ans que nous pourrons utiliser
pour faire avancer, donc, autant la modernisation, prévention de la déontologie,
comme j'en ai déjà parlé, aider, surtout,
dans le projet de loi n° 14, pour ceux qui ne s'en souviennent pas, donner
des outils additionnels pour les personnes disparues. Pour moi, c'est le point,
un des points, sinon le point le plus important d'épauler nos policiers.
Malheureusement,
quand il y a des personnes disparues, les premières heures, les premières
minutes sont immensément importantes.
Donc, sur ordonnance d'un juge, M. le Président, nous pourrons obtenir des
informations sur le téléphone
cellulaire, géolocalisation, textos, informations sur le Net que la personne
pourra avoir utilisé, infos bancaires, ou autres. Donc, c'est des outils
importants, puis je le souhaite, être capable de sauver des vies avec tout ça.
Les deux
derniers points rapidement, le 9-1-1 prochaine génération, j'ai annoncé, hier,
un 46 millions de dollars sur
une période de trois ans qui sera investi pour être capable d'amener tous les
centres d'appels à moderniser leurs centres d'appels pour qu'on soit capables de l'utiliser par texto et envoyer des
photos, envoyer des vidéos aux répartiteurs 9-1-1. Donc, on s'en va ailleurs complètement de ce qu'on
connaît des 9-1-1 aujourd'hui. Ça va bénéficier à 36 centres d'appels d'urgence dans les
prochaines années. Il y en a qui sont déjà avancés puis qui attendaient, donc,
le signal de départ que nous donnons à partir de la mi-avril. Donc,
d'ici la fin... d'ici mars 2025, tous les centres d'appels seront modernisés
avec le 9-1-1 prochaine génération.
Et je termine
rapidement en vous disant, les pompiers volontaires, je ne voulais pas les
oublier, c'est 6 500 pompiers volontaires qui vont bénéficier, donc,
d'un crédit d'impôt bonifié de 3 000 $ à 5 000 $ dès cette
année. Donc, ce sont des travailleurs importants pour sécuriser, encore
une fois, nos communautés. Alors, je leur dis merci.
Merci de votre attention.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le ministre de la Sécurité
publique. Je suis prêt à reconnaître la prochaine intervenante,
intervenant. Et ce sera à Mme la ministre de l'Enseignement supérieur. Mme la
ministre.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, je vais aller dans la même veine que mon collègue à la Sécurité publique et je vais surtout parler
d'enseignement supérieur, bien sûr. Je suis très, très heureuse de pouvoir
intervenir aujourd'hui dans le cadre
de ce débat sur le discours 2023‑2024 dévoilé par mon collègue le ministre des Finances le 21 mars dernier. On parle d'un
budget prudent, un budget responsable.
Depuis 2018,
notre gouvernement a investi de manière importante pour favoriser l'accès à l'enseignement
supérieur et la réussite des
étudiants. L'acquisition des connaissances et des compétences de la population
demeure au coeur de ses priorités afin de favoriser le développement
socioéconomique du Québec. Dans ce contexte, il y a des investissements additionnels de 717 millions de dollars
qui sont prévus pour 2027‑2028, d'ici 2027‑2028 pour, de un, soutenir financièrement les étudiants, deux, améliorer la diplomation en
enseignement supérieur, valoriser la culture de l'innovation en enseignement
supérieur, en plus de soutenir l'adoption d'avancées technologiques.
Il y a
différentes initiatives, M. le Président, qui ont été mises en place au cours
des dernières années pour soutenir financièrement
les étudiants, améliorer l'accès aux études supérieures. L'une d'elles, bien,
l'augmentation temporaire des frais de subsistance du Programme de prêts
et bourses devait prendre fin au terme de l'année 2022‑2023. Cependant,
l'augmentation du coût de la vie, notamment celle qui est liée au logement,
bien sûr, nécessite son maintien. Alors, le gouvernement
a rendu, donc, permanente la bonification des frais de subsistance considérés
dans le calcul des prêts et bourses aux études. C'est un montant qui
s'ajoute aux dépenses admises qui s'élèvent à 96 $ par mois pour les
étudiants qui résident chez leurs parents et 205 $ par mois pour les
étudiants qui ne résident pas chez leurs parents. Donc, c'est une reconduction qui représente un soutien financier
additionnel de 350 millions de dollars sur cinq ans au bénéfice
d'environ 80 000 étudiants.
Je vous le dis, ça a été très, très bien accueilli, très bien reçu. Les
étudiants attendaient justement à ce qu'on pérennise, à ce qu'on vienne
pérenniser cette mesure avec le coût de la vie actuelle. Donc, c'est ce que nous
faisons maintenant dans ce budget.
L'amélioration
de la diplomation aux études supérieures s'avère indispensable pour répondre
aux besoins actuels et futurs du
marché du travail au Québec. Ainsi, le gouvernement poursuit ses efforts pour
accroître le taux de diplomation des étudiants en facilitant les
parcours scolaires par la reconnaissance des apprentissages antérieurs, en
favorisant la régionalisation de l'enseignement supérieur, en attirant plus
d'étudiants internationaux et en dotant les établissements d'enseignement d'espaces supplémentaires. Alors,
dans le cadre du budget 2023‑2024 des investissements de 275 millions de
dollars sont prévus d'ici 2027‑2028 pour accroître le taux de diplomation en
enseignement supérieur.
Le
gouvernement souhaite aussi améliorer la reconnaissance des acquis et des
compétences, développer les systèmes de
gestion et valoriser les acquis extrascolaires des étudiants. La reconnaissance
des acquis et des compétences des étudiants permet justement d'accélérer le parcours scolaire tout en tenant compte
des particularités de leur cheminement et de leurs besoins. Le plus souvent, ça permet de réduire la
durée des études et d'obtenir plus rapidement un diplôme collégial ou universitaire. Dans le cadre du budget 2023‑2024,
des investissements de 36,5 millions de dollars sont prévus d'ici 2027‑2028 pour améliorer la reconnaissance
des acquis et des compétences au collégial ainsi qu'à l'université.
Pour
favoriser la réussite et la maîtrise du français, le gouvernement souhaite développer
des services de soutien à l'apprentissage du français dans les
établissements collégiaux anglophones ou offrant de la formation en anglais.
Les étudiants maîtriseront ainsi davantage la langue officielle du Québec.
Par ailleurs,
il y a des investissements qui sont prévus pour les universités qui sont dotées
d'une faculté des sciences de
l'éducation afin qu'elles puissent mieux soutenir dès l'entrée au bac les
étudiants qui rencontrent des difficultés en français. Dans le cadre du budget 2023‑2024,
le gouvernement prévoit des investissements de 15,5 millions de dollars
sur cinq ans pour favoriser la réussite et la maîtrise du français aux
études supérieures.
Dans le but
d'offrir un niveau adéquat de soins et services en santé à la population, le
gouvernement souhaite recruter et
former 660 nouveaux étudiants en médecine d'ici 2026. Les besoins de la
population québécoise en matière de services de santé, bien sûr, sont en
croissance, notamment en raison du vieillissement de la population et de la
prévalence des maladies chroniques. Pour y arriver, le gouvernement s'engage à
augmenter significativement la taille des cohortes en médecine et ainsi accroître le contingent d'étudiants dans les quatre
facultés de médecine au Québec. Ces augmentations historiques
nécessitent des investissements importants tant en matière d'infrastructures
qu'en matière de ressources professionnelles.
Ainsi, 33,6 millions de dollars sont prévus en 2022‑2023
pour permettre aux quatre facultés de médecine d'augmenter la taille de
leurs cohortes dans les prochaines années.
Dans le but
de combler les besoins d'espace les plus pressants des établissements
d'enseignement, le gouvernement a
misé sur des locations immobilières à titre de solution temporaire dans le
cadre du budget 2022‑2023. Le soutien financier est bonifié pour permettre aux établissements
d'enseignement supérieur de conclure des baux de location. Ça va permettre d'ajouter à brève
échéance des espaces requis pour donner un plus grand accès à la formation. Par
conséquent, ces établissements pourront augmenter le nombre d'étudiants,
notamment dans les programmes ciblés par l'Opération main-d'oeuvre et dans les facultés de médecine. Des investissements
de 100 millions de dollars d'ici 2027‑2028 sont prévus à cet
effet dans le cadre du présent budget.
Le
gouvernement souhaite accueillir davantage d'étudiants internationaux dans les
programmes d'études en français par
l'octroi d'exemptions des droits de scolarité supplémentaires, qui permettront
aux étudiants internationaux sélectionnés par les établissements d'enseignement supérieur d'acquitter les mêmes
frais que les étudiants québécois. Ces exemptions sont un excellent facteur d'attraction pour les
établissements d'enseignement supérieur et permettent au Québec de recruter
plus d'étudiants francophones et francotropes dans les bassins internationaux.
Une fois diplômés, ces bénéficiaires pourront contribuer à l'enrichissement de toutes les régions du Québec en s'y
établissant de manière permanente. Dans le cadre du budget, le gouvernement prévoit des investissements
de 70 millions de dollars sur cinq ans pour accueillir davantage
d'étudiants internationaux dans les programmes d'études en français.
La régionalisation de l'enseignement supérieur
favorise l'accessibilité aux études, permet de contribuer à contrer la pénurie de main-d'oeuvre dans les milieux
éloignés des grands centres. Cette initiative vise, entre autres, à soutenir
des projets inédits qui s'appuient
sur la mobilisation des acteurs locaux et régionaux et à rehausser la formation
collégiale et universitaire, notamment dans la région de la Côte-Nord.
De
plus, le gouvernement poursuit le développement des pôles en enseignement
supérieur de manière à susciter la concertation
et le partage des ressources entre les établissements d'enseignement et leurs
partenaires régionaux issus du marché
du travail ou de l'administration publique. Le budget prévoit des
investissements de 20 millions de dollars d'ici 2027‑2028 pour
rehausser la formation et les services en enseignement supérieur dans les
régions.
Les
établissements doivent s'adapter de manière continue aux différentes avancées
technologiques pour préserver la qualité
des formations et des services qu'ils offrent aux étudiants. La consolidation
des ressources informationnelles des établissements
d'enseignement par le biais de la migration vers l'infonuagique génère
évidemment des gains d'efficacité pour ces derniers.
• (10 h 20) •
Le
gouvernement continue de valoriser la culture d'innovation, la recherche
également, en bonifiant les mesures de
soutien et en créant de nouvelles chaires de recherche en études québécoises.
C'est pourquoi, dans le cadre du budget, des investissements de
91 millions de dollars sont prévus d'ici 2027‑2028 pour valoriser la
culture de l'innovation en enseignement supérieur et pour soutenir l'avancée,
justement... l'adoption d'avancées technologiques, dis-je.
Enfin, M. le
Président, comme vous pouvez le constater, notre gouvernement a posé des gestes
forts, des gestes concrets pour améliorer l'accessibilité
aux études supérieures, favoriser la persévérance, la réussite, renforcer la
maîtrise du français et répondre,
comme je le mentionnais, aux besoins de main-d'oeuvre et finalement valoriser
la culture de l'innovation et de la recherche.
Le
travail, évidemment, n'est pas terminé. Les Québécois pourront compter sur moi,
sur nous pour que nos institutions d'enseignement
soient à la hauteur de leurs aspirations et s'adaptent à l'évolution constante
du contexte économique et social. Comme on l'a dit à plusieurs reprises, comme
le premier ministre l'a répété également, l'éducation, l'enseignement supérieur
est une grande priorité du gouvernement, et on est là, on est au rendez-vous,
on a des mesures concrètes pour assister non seulement les étudiants, pour soutenir des étudiants, pour
soutenir des établissements, les établissements collégiaux, les établissements d'enseignement supérieur, les établissements
universitaires. Je pense que ce budget a déjà été bien accueilli par le réseau
et je compte évidemment poursuivre tout le travail à ce niveau-là.
Alors, je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur. Je cède la parole, maintenant, à Mme la députée de La Pinière.
Mme Linda
Caron
Mme Caron :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, comme porte-parole de l'opposition
officielle pour les aînés, pour les proches aidants et en matière de soins à
domicile, vous comprendrez que ma réplique portera principalement sur
ces sujets.
Mais,
avant de commencer, je veux, bien entendu, offrir toutes mes condoléances à la
famille de la policière qui est décédée de manière tragique hier. C'est
vraiment, vraiment épouvantable. Et puis toutes nos pensées sont avec vous.
Alors,
d'abord, je veux saluer les investissements en pédiatrie sociale. C'est une
cause qui me tient à coeur. C'est une
cause que je soutiens personnellement et également par le soutien à l'action
bénévole. Et ce pour quoi je plaide aujourd'hui, en fait, c'est le déploiement de la gériatrie sociale, partout au
Québec, de manière pérenne et de manière importante. Il existe déjà des projets pilotes en gériatrie sociale
depuis trois ans qui fonctionnent très bien, qui sont structurants, qui misent
sur les forces vives, qui sont déjà
dans le milieu des personnes aînées, qui voient les personnes aînées au
quotidien et qui peuvent être mises à
contribution pour s'assurer qu'elles vont bien, pour leur donner des services,
pour signaler quand elles ont besoin de
soins ou d'aide. Alors, la gériatrie sociale serait vraiment un modèle qu'on
pourrait implanter partout au Québec si les investissements y étaient mis. C'est aussi un modèle qui s'inscrit dans
l'approche d'une communauté aidante et dans l'approche de décentralisation des
services comme le souhaite le gouvernement. Et, selon les calculs de la
Fondation AGES, si chacun des intervenants en gériatrie sociale réussissait,
par son travail, à éviter deux chutes par année... pour les deux
hospitalisations par année,
pardonnez-moi, qui sont causées par des chutes, eh bien, les investissements
seraient à coût nul pour le gouvernement. Alors, ce serait vraiment bien de pouvoir investir dans la gériatrie
sociale. Et puis, s'il le faut, un autre projet pilote dans les mois qui viennent pour convaincre le
gouvernement du bien-fondé de cette approche, je suis prête à mobiliser les
troupes dans le comté de La Pinière pour en implanter un.
23 cliniques d'accès à la
première ligne supplémentaire, lit-on dans le plan budgétaire, en page 10,
alors, c'est une bonne nouvelle, mais
ces cliniques s'adressent aux usagers qui sont réorientés par le guichet
d'accès à la première ligne à partir
de l'urgence ou bien à partir de la ligne Info‑Santé 8‑1‑1. C'est ce qu'on
lit dans le plan budgétaire. Maintenant, est-ce à dire que chaque usager, chaque citoyen qui aurait
besoin de soins qui peuvent être offerts dans une telle clinique ne pourrait
pas s'y rendre? Alors, c'est une précision
qu'il serait important d'avoir, parce que plusieurs citoyens n'ont pas de
médecin de famille et ne voudraient
pas aller engorger l'urgence. Alors, ce serait bien que ces cliniques soient
accessibles à tous, et ce serait donc
à préciser. Et aussi, bien entendu, quels critères guideront le choix des
municipalités ou des comtés où seront établies les 23 cliniques
supplémentaires? C'est une information fort importante à connaître.
En
page D.10... D.15, pardon, du plan budgétaire, on voit que le vaccin
contre le zona sera offert gratuitement et qu'on prévoit vacciner 800 000 personnes dans les... sur cinq
ans. C'est aussi une bonne nouvelle. Ma question au gouvernement,
c'est : Est-ce que toutes les personnes de 50 ans et plus qui n'ont
pas d'assurances vont être admissibles à
recevoir ce vaccin, un vaccin, soit dit en passant, qui peut vraiment épargner
des souffrances atroces aux personnes qui développent le zona? Pour avoir des personnes dans mon entourage qui en
ont souffert, je peux dire que, si les personnes avaient eu le vaccin,
elles auraient vraiment... elles en auraient vraiment bénéficié.
Alors,
est-ce qu'une campagne promotionnelle est prévue pour montrer les bienfaits de
ce vaccin? Est-ce qu'une tournée des
résidences, des milieux de vie des personnes aînées, est également prévue pour
pouvoir déployer l'administration du
vaccin? Est-ce que des directives aux professionnels dans le réseau ou aux
médecins de famille seront transmises pour les encourager systématiquement à recommander le vaccin aux personnes de
50 ans et plus et à leur en faire connaître les avantages? Ce
serait une bonne façon de mettre en oeuvre cet investissement gouvernemental.
En matière de
services de soutien à domicile, alors que la CAQ ne jurait que par les maisons
des aînés il y a cinq ans, on constate que
sa pensée a évolué. En lisant, en page D.16 du plan budgétaire, que le
gouvernement souhaite que les aînés
puissent préserver leur autonomie et demeurer le plus longtemps dans leur
domicile, et j'en suis, le gouvernement reconnaît que les défis persistent quant à l'accessibilité des services
et que 18 918 personnes étaient toujours en attente d'un premier service de soutien à domicile au
31 décembre 2022. Or, la somme de 963,5 millions de dollars sur
cinq ans qui est prévue au budget...
malgré cette somme, on prévoit que 9 000 personnes seront encore en
attente d'un premier soin ou service à domicile en 2028, donc, au terme
des cinq années d'investissement.
Le Réseau FADOQ
souligne à cet effet que le financement des soins à domicile de longue durée
pour les aînés au Québec se situe bien en
deçà de la moyenne de 1,7 % du produit intérieur brut constatée parmi les
pays de l'OCDE. De plus, les équipes de soins intensifs à domicile,
qu'on appelle communément les SIAD, celles qui priorisent, donc, les personnes en lourde perte de mobilité et en fin de
vie, sont complètement absentes du budget. Alors que l'accès aux soins palliatifs est discutable au Québec, des
investissements afin de déployer ces équipes auraient été bien avisés, encore
une fois, selon la FADOQ. Et
j'ajouterais que l'aide médicale à mourir ne peut pas être la solution de
rechange au manque d'accès aux soins palliatifs. Il faut vraiment s'en
soucier.
Et,
parmi les quatre types de services de soutien à domicile, on retrouve, en
troisième lieu, les services aux personnes proches aidantes, par exemple, le
répit. Ma question au gouvernement est celle-ci : Allez-vous livrer sur le
financement des maisons Gilles-Carle, qui visent justement à offrir du
répit aux proches aidants? Même si le premier ministre se disait favorable aux maisons Gilles-Carle en campagne
électorale, celle de Boucherville a dû fermer faute de financement et celle
de... la Maison Gilles-Carle Évasion de Montréal crie famine depuis décembre
2022.
Au
sujet des résidences privées pour aînés, les RPA, qui hébergent 7 % des 65
ans et plus au Québec, le gouvernement reconnaît
que des résidences continuent de fermer leurs portes du fait de l'augmentation
importante des coûts d'exploitation sous la pression inflationniste,
comme ceux qui sont associés à la main-d'oeuvre, aux assurances, à l'inflation
et à la certification. On sait aussi, par
les médias, que différents groupes de RPA ont eu des difficultés, soit des
déboires financiers ou d'autres où il
y a eu vente ou vente prévue des RPA pour conversion ou fermeture, et des
pressions qui sont exercées sur les
personnes aînées ou des conditions de vie impossibles, avec des fermetures de
salles communes, des travaux qui commencent, etc.
• (10 h 30) •
Et ma question pour
ce sujet qui m'interpelle beaucoup, c'est : Pourquoi les trois députés de
la CAQ qui siègent avec moi à la Commission
des relations avec les citoyens ont refusé catégoriquement et sans broncher le
mandat d'initiative que j'avais
proposé pour étudier la question des fermetures et des conversions de RPA et
pour trouver ensemble des solutions? Les
RPA vivent une crise existentielle, et ce n'est pas moi qui le dis, c'est le
P.D.G. du Regroupement québécois des résidences pour aînés. La viabilité économique des RPA est en jeu, et ce qui
inquiète, c'est que les mesures qui avaient été mises en place durant la pandémie ont été reconduites, ce
qui est bien, mais ont été reconduites à très court terme seulement. Et ce qui
est inquiétant aussi, c'est que le gouvernement ajoute une somme de
94,7 millions pour permettre aux petites RPA qui le désirent de se convertir en ressources intermédiaires. Alors,
c'est un message plutôt pessimiste du gouvernement à l'égard du modèle
d'affaires des petites RPA. Quelle est la véritable intention du gouvernement à
l'égard des 1 496 RPA qu'il reste au Québec?
En
matière de conventionnement de CHSLD, en page D.25 du plan budgétaire, on
lit que «l'harmonisation de l'offre de
soins et services en CHSLD publics et privés est à l'origine du projet de
conventionnement des établissements privés». Si c'est le cas, comment se fait-il que le conventionnement soit négocié
à la pièce avec chaque établissement privé derrière des portes closes et que chacun se retrouve, au
bout du compte, avec des ratios différents? Où est-elle, l'harmonisation qui
est souhaitée et qui est censée être à l'origine du conventionnement?
En
page D.26 du plan budgétaire, on lit que «106 millions de dollars
afin de consolider les mesures pour favoriser le vieillissement actif des aînés en collaboration avec les acteurs du
milieu» a été prévu au budget. Ici encore, je me permets de dire qu'un subventionnement pérenne de la
gériatrie sociale qui travaille avec le milieu pourrait être très efficient et
très structurant à court, moyen et long terme.
En
matière de soutien aux proches aidants, on lit, en page D.26 du plan
budgétaire, que «21,2 millions de dollars sont prévus pour bonifier le soutien aux personnes proches aidantes». À
cet égard, il faudrait penser à soutenir les personnes proches aidantes
qui ne cohabitent pas avec leurs proches de 70 ans et plus et qui ont
besoin d'aide.
Je vous
soumets un cas porté à mon attention par une résidente de mon comté. Alors,
cette résidente a deux parents de 70 ans et plus, qui ont tous deux besoin
d'aide, qui vivent encore à domicile et qu'elle aide beaucoup. Or, comme
elle me l'a écrit éloquemment, puisqu'elle
ne réside pas avec ses parents, elle n'a pas droit au crédit d'impôt. Mais elle
dit : «Ce n'est pas parce qu'on
ne réside pas avec la personne qu'on aide qu'on n'encourt aucune perte
financière, la première étant la
baisse de salaire qui découle des absences répétées et nécessaires.» Et je me
permets de souligner que le crédit d'impôt pour aider une personne qui est atteinte d'une déficience grave, il est
offert, lui, aux proches aidants, même si le proche aidant ne réside pas avec la personne atteinte d'une
déficience grave. Alors, pourquoi on ne l'accorde pas aux personnes proches
aidantes d'aînés avec lesquels elles ne cohabitent pas?
Je suis aussi
très déçue du manque d'écoute du gouvernement à l'égard des
71 000 personnes invalides qui sont victimes de discrimination lorsqu'elles arrivent à l'âge de 60 ans.
Elles arrêtent, à ce moment-là, de recevoir des prestations d'invalidité et
sont obligées, à 60 ans, de commencer à retirer les prestations de la Régie des rentes du Québec. Elles sont obligées de le faire, mais on leur impose les mêmes pénalités que si
elles avaient choisi, à l'âge de 60 ans, de prendre une retraite plus tôt et de retirer à 60 ans les
prestations avec pénalité. Il s'agit de 18 % à 24 % de pénalité, et,
pour les personnes invalides, c'est
vraiment une perte importante de revenus, parce qu'en plus les dépenses qui
sont en lien avec leur état de santé
fragile continuent d'augmenter. S'il vous plaît, pouvons-nous cesser de
pénaliser ces personnes vulnérables et leur accorder le droit soit de commencer
à toucher les prestations à 62 ans sans pénalité ou continuer de les
obliger à les retirer à 60 ans,
mais ne pas leur imposer ces pénalités comme aux personnes qui choisissent de
le faire? Et j'ajoute ici que c'est la
commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec qui a reconnu
que cette pratique, qui existe depuis des années, était discriminatoire.
En matière de
prestations de décès, lors des consultations sur le régime de retraite du
Québec, plusieurs groupes sont venus
nous dire que 2 500 $ pour une prestation de décès, lorsqu'une
personne qui a cotisé au RRQ décède, ce n'était pas suffisant pour les
personnes à bas revenus. Même la Corporation des thanatologues nous a fait la
démonstration que 2 500 $ payait très, très peu pour un rite
funéraire. C'est décevant et c'est déconnecté de la réalité du coût de
l'organisation de funérailles, même de services très simples et limités.
En matière
d'habitation, la CAQ a rejeté du revers de la main notre proposition de
maintenir et de moderniser le programme
AccèsLogis pour aider les familles. Et le 8 mars dernier, durant le colloque de
la Journée internationale des droits
des femmes, qui a été organisé dans le comté de La Pinière par des
organismes communautaires de l'agglomération de Longueuil, deux femmes
engagées en habitation sont venues me dire : Nous, on est foutus, si
AccèsLogis n'est pas reconduit. La situation
est désespérante pour elles, pour les personnes qu'elles aident. Qu'est-ce que
je réponds aux femmes, aux personnes
qui sont engagées dans le logement social, aux personnes qui ont besoin
d'AccèsLogis? Qu'est-ce que je leur dis en retournant dans le comté?
En matière de
transport collectif — je
m'éloigne un tout petit peu des aînés, quoiqu'on souhaite que les aînés
puissent profiter, à partir de
65 ans, de transport collectif gratuit — bien, il y a des investissements qui sont faits depuis
plusieurs années et qui se poursuivent, en électrification du transport
collectif, pour l'acquisition d'autobus électriques. Bien entendu, personne ne
peut être contre ces investissements et cet objectif qui est louable pour
l'environnement. Mais, dans une rencontre
avec le Réseau de transport de Longueuil il y a quelques semaines, on me disait
qu'il faut aussi penser à tout ce qui
entoure l'exploitation des véhicules électriques. Ce n'est pas parce qu'on
acquiert plus de véhicules à l'essence et qu'on acquiert des véhicules
électriques uniquement qu'on peut les entretenir dans les mêmes garages que
pour les véhicules à essence. Donc, il faut
aussi des investissements dans les garages pour pouvoir faire l'entretien des
véhicules électriques, il faut des bornes, etc., et les investissements,
à ce compte-là, ne sont pas au rendez-vous.
En
conclusion, j'aimerais souligner l'importance de l'équité pour les aînés, de
l'équité pour les proches aidants, de l'équité pour les personnes
invalides.
Alors, pour
les aînés, j'aimerais qu'on puisse avoir une équité en assurant leur sécurité
alimentaire, notamment par le
financement des popotes roulantes et des banques alimentaires à la hauteur des
besoins dans ce contexte particulier qu'on vit, maintenant, d'inflation, en acceptant de nous pencher sur l'enjeu
de fermetures et conversions de RPA dans le contexte du manque d'offre de logements et de la crise
d'abordabilité du logement, en investissant de manière pérenne dans la gériatrie
sociale dans toutes les régions du Québec
afin de profiter des forces vives du milieu pour désengorger la première ligne
en santé et en prenant tous les moyens pour que les sommes dédiées au soutien à
domicile se traduisent effectivement par des services accessibles sur le
terrain avec des ressources pour les donner et non de voir ces sommes retourner
dans le milieu hospitalier.
L'équité pour
les proches aidants, bien, tout simplement en les rendant admissibles au crédit
d'impôt pour personnes aidantes, même si elles ne cohabitent pas avec
leurs proches aidés de 70 ans et plus.
Et, l'équité
pour les personnes invalides qui arrivent à l'âge de 60 ans, s'il vous
plaît, cessons de les obliger à retirer le RRQ à 60 ans ou bien annulons
les pénalités qui les frappent quand elles arrivent à 60 ans et qu'elles
retirent le RRQ.
Motion formulant un grief
Enfin, M. le Président, j'aimerais présenter la
motion de griefs suivante :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour avoir
présenté un budget qui continue de pénaliser les personnes invalides
âgées de 60 ans et plus dans leur prestation de la Régie des rentes du
Québec.»
Merci, M. le Président.
• (10 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de La Pinière. Votre motion
est déposée sous réserve de sa recevabilité.
Le prochain intervenant sera M. le député de
Blainville. La parole est à vous, monsieur.
M. Mario Laframboise
M. Laframboise : Merci
beaucoup, M. le Président. Il me fait plaisir de prendre la parole ici, en
cette Chambre, évidemment, pour parler du dernier budget déposé par
notre gouvernement, par notre excellent ministre des Finances, Un Québec engagé. Puis je vais me permettre de faire un petit peu d'histoire, parce
qu'évidemment il y a le budget, mais il y a aussi, à l'intérieur du
budget, le Plan québécois d'infrastructures, puis ça, évidemment, ça ne peut
pas être plus d'actualité, en considérant
l'état de tout ce qu'on a comme édifices, structures publiques au Québec. Puis
je vous dis ça parce je vais faire un peu d'histoire, parce que, dans le Plan
québécois d'infrastructures, évidemment, on annonce que ce sera un
investissement record pour les 10 prochaines années, 150 milliards.
Il faut faire
un peu d'histoire parce que... J'ai juste sorti... puis des moteurs de
recherche, là, tu vas juste regarder ça, Plan québécois d'infrastructures...
J'ai commencé en 2013‑2023 parce que c'était le PQ qui était au pouvoir,
puis le budget d'infrastructures, en 2013‑2023,
était pour les 10 prochaines années, 92,3 milliards qu'ils avaient prévu
dépenser.
Il est arrivé
un changement de gouvernement. Donc, 2014‑2024, le Parti libéral avait déjà commencé un peu d'austérité, c'étaient 90,3 milliards qui
étaient investis dans le programme d'infrastructures. Puis on parle toujours,
là... Quand je parle du programme
québécois d'infrastructures, le 150 milliards, là, ça vaut la peine qu'on
prenne le temps de lire ce qui est...
dans quel secteur c'est dépensé parce qu'il y a des investissements en santé et
services sociaux. Vous avez tous des
hôpitaux dans vos secteurs, des équipements de santé, en éducation, en
enseignement supérieur — notre
ministre a fait une excellente
présentation, tantôt — le
réseau routier, le transport collectif, le transport maritime, aérien,
ferroviaire, les ressources
informationnelles, le développement du sport, le tourisme, activités
récréatives, les logements sociaux et communautaires,
les services de garde éducatifs à l'enfance et les autres secteurs. Donc, c'est
150 milliards pour être capable d'entretenir,
réparer, construire ce qu'on a besoin au Québec dans toutes ces sphères
d'activité. Puis on parle des infrastructures, et c'est ces investissements-là que les autres gouvernements avant nous
avaient comme impact à essayer de régler. Donc, évidemment, les libéraux, en 2014‑2024, 90,3 milliards, donc ils avaient déjà
réduit d'à peu près 2 milliards ce que le PQ avait mis dans son
programme... dans son Plan québécois d'infrastructures 2013‑2023.
En 2015‑2025, ils ont réduit encore à
88,4 milliards. Donc, évidemment, là on la sent, on commence à sentir l'austérité des libéraux, donc, toujours pour
entretenir tous ces équipements-là dans tous ces secteurs que je viens de vous
énumérer. En 2016‑2026,
88,7 milliards, on augmente de 300 millions. Donc, l'austérité est
encore là, puis on donne un petit peu
d'espoir. Donc, c'est ce que les libéraux ont essayé de faire. 2017‑2027,
91,1 milliards, donc 3 milliards... 2,5 milliards de plus, là, que ce qu'ils avaient donné l'année
auparavant. Et là arrive l'année électorale, 2018‑2028, évidemment, bon, ils ont donné un petit coup de barre,
100,4 milliards. Mais nous, depuis notre arrivée au pouvoir, en 2018, on
est rendus à 150 milliards.
Donc, on a augmenté de 50 % les investissements pour le maintien,
l'entretien et la construction de tous les équipements dans tous les secteurs que je vous ai énumérés, M. le
Président. Donc, c'est un effort, je vous dirais... ce n'est pas surhumain, mais, par rapport à ce qui s'est
passé avec les gouvernements, c'est un effort qui ne s'est jamais vu de toute
l'histoire du Québec, en cinq ans, augmenter
de 50 % les investissements en infrastructures. Et ça, évidemment,
aujourd'hui, il y a une motion de
blâme. On en aura, là, de tous les partis d'opposition, là, qui vont nous faire
des motions de blâme, mais j'espère qu'il y en aura un qui saura nous
remercier pour les investissements qu'on fait en infrastructures. Est-ce que c'est suffisant? On est tous là, tous les députés...
Moi, là, je suis président du caucus des députés, je peux vous dire que nos députés sur le terrain sont très au fait des
besoins qu'on a. Est-ce qu'on devrait avoir plus de sous? Bien sûr, mais faut
y aller selon les capacités de payer. Mais
augmenter de 50 %, dans l'espace de cinq ans, le budget d'infrastructures,
c'est tout un phénomène.
Pourquoi je vous explique ça? Parce que... Je
m'attarde à un point, on parle du logement. Évidemment, là, c'est d'actualité,
puis on entend plein d'acteurs de la société civile puis d'autres paliers de
gouvernement qui disent que... Puis je veux juste comprendre, parce que, dans
le Plan québécois d'infrastructures, j'ai un projet dans Blainville... Puis je vais vous expliquer ça parce que ça vaut la
peine que les gens puis, je vous dirais même, que les collègues des autres
partis écoutent la réalité terrain, là. J'espère qu'ils ont la même réalité que
nous, on a à la Coalition avenir
Québec. Moi, là, j'ai un
projet, à la page B.93 du Plan québécois d'infrastructures, puis je prends
la peine, parce que c'est... à la ligne 9, «Immeuble Habitations Rive Gauche, 85 logements, Blainville»,
puis c'est en planification pour la construction, évidemment, puis il n'y a pas
de chiffre dedans parce que c'est des investissements de 20 millions de
dollars et plus. Donc, ce n'est pas encore
en réalisation, c'est en planification. Mais je veux expliquer comment ça
fonctionne, pourquoi, là, tu sais, notre ministre, notre excellente
ministre de l'Habitation est en train de revoir le système.
Moi, j'ai
vécu ça puis je vous donne... je vous donne... Parce que, quand arrive un projet
de logements soit abordables... logement
social, logements abordables ou logements communautaires, il y a des acteurs
sur le terrain, puis, dans mon cas à moi,
le premier acteur, l'OBNL, elle s'appelle Habitations Rive Gauche, je prends la
peine, parce que c'est un OBNL de développement de logements abordables ou
communautaires sur le territoire de la MRC Thérèse-De-Blainville. Et tous les collègues, là, qui sont ici, auprès de moi,
là, puis, donc... Puis là je pourrais tous les nommer par circonscription, là,
je vais me garder une petite gêne,
mais ils sont tous là, puis je suis bien content de les voir, là, mais il reste
qu'ils vivent tous la même chose, là, ils en ont tous. Moi, ça s'appelle
Habitations Rive Gauche, mais, dans leurs circonscriptions, là, ils ont
des OBNL qui s'occupent de logement social.
Évidemment,
qu'est-ce que fait Habitations Rive Gauche? Habitations Rive Gauche, ça a vu le
jour, puis là je salue la présidente, Mme Danielle Bilodeau... Cet
organisme-là, ça fait quelques projets, c'est venu au monde en 2013, puis ils ont réalisé un
premier projet à Boisbriand, qui avait commencé en 2014, qui s'est terminé en
2021 — bon,
il n'est pas chez moi, là, ça fait que... — pour 48 unités. Ça a
pris tout ce temps-là pour réaliser les 48 unités.
Leur deuxième
projet, qui est celui qui me vise personnellement, il a commencé en 2016, bon,
il va se réaliser sur le territoire de Blainville. Et, à l'époque, il y
avait... le premier dépôt s'était fait à Boisbriand. Puis là, tu sais, je ne
vous expliquerai pas tous les détails, les dates, et tout ça, mais
évidemment ils veulent se porter acquéreurs d'un terrain, ils veulent mettre en
place le programme puis ils s'adjoignent un groupe de ressources techniques, un
GRT, là, qui les accompagne pour être capables de monter le projet. Puis,
finalement, bien, fait des offres d'achat, contre-offres d'achat, là. Les terrains, là, ce n'est pas donné, mettons,
là, quand tu veux venir à Blainville, puis c'est comme partout, les coûts
de terrain ont augmenté, puis c'est pour ça
que, l'an passé, on a augmenté les sommes disponibles, pour être capables
d'être plus à l'image des coûts qui
se réalisent. Donc, on est le premier gouvernement, parce que c'était gelé
depuis 2019... donc, nous, l'an
passé, on a augmenté, donc il y a plus de sous qui sont disponibles pour être
capables... Mais une des raisons, c'est que, bon, je fais... l'OBNL fait une offre, puis il y a une
contre-offre, puis finalement, bien, ça tombe parce que, bon, c'est trop
cher, puis ils ne sont pas capables. Après ça, bien, dans une deuxième phase,
en 2019, bien, ils contactent un promoteur puis ils disent au promoteur :
Bon, bien là, on va faire affaire avec toi, tu es-tu capable? Et là, bien, le promoteur... Il y a des règlements, hein? Puis là
je vais vous expliquer, parce que, oui, oui, j'ai mon OBNL, mais j'ai mon
groupe de ressources techniques qui, lui,
discute. Puis, pendant ce temps-là, moi, je ne suis pas là, là. Les députés,
là... Moi, là-dedans, là, je vais vous expliquer quand j'arrive dans le
portrait, mais depuis 2016 que le projet avance.
En 2019, bon,
nouveau promoteur, puis là le promoteur, bien, lui, oui, c'est correct, parce
que, là, leur objectif, c'est dire : Bien, plutôt que je bâtisse,
peut-être que, si c'était un promoteur qui me le bâtissait puis qui me le
remettait après, ce serait une
solution intéressante. Puis ça semble être un modèle qui est en train de
s'installer, bon, aucun problème avec ça. Et là, évidemment, le promoteur, lui, à cause des délais, de la
réglementation municipale, bien, évidemment, en 2020, il dit : Moi,
je n'y vais pas.
• (10 h 50) •
Là, il y a un nouveau promoteur qui entre dans
le dossier, puis c'est là que nous aussi, on entre dans le dossier, c'est-à-dire qu'on entend parler qu'il est pour
avoir... tu sais, en tout cas, c'était, à l'époque, un AccèsLogis qui voulait
être installé à Blainville, c'était
ça qui était l'objectif. Aujourd'hui, ça a changé. Puis je vais vous expliquer
pourquoi j'appuie la façon dont ma
ministre du Logement et de l'Habitation fonctionne, c'est que le nouveau
promoteur, bon, est intéressé, rencontre
l'OBNL... très actif en communauté, comme plusieurs de nos contracteurs, de nos
constructeurs, donc, ça s'appelle EMD-Bâtimo, Francis Charron puis Marc
Dubuc, là, les propriétaires, qui, en passant, ont reçu le prix d'excellence du
Best Residential High-Rise Development
Americas à Londres. Ça s'est fait au Savoy, là, l'hôtel Savoy, là, donc, ils
ont été... bon, c'est pour le 1111
Atwater, à Montréal, là, c'est un édifice qui a été primé à travers le monde,
là, par... Donc, ce n'est pas...
c'est des gens qui connaissent ça, puis ils ont décidé d'aider la communauté.
Bon, on est chanceux, on a un promoteur qui décide, lui : Bon, O.K., c'est correct, je vais essayer de
rentrer dans le budget... puis je vais parler avec les organismes, puis là, bien, ils parlent avec le GRT. Puis nous,
on entend, au bureau, à notre bureau... puis j'ai des adjoints qui sont sur le
terrain, comme tous mes collègues de la
Coalition avenir Québec, les adjoints sont sur le terrain, puis on se
dit : Bien, écoutez, là...
Puis, je vous
dirais, là, je ne sais pas ce que les autres... Parce que je vous donne mon
expérience, parce que nous, on n'a jamais été interpelés, là. On s'est
invités puis, à un moment donné, on a rencontré... Mon adjoint a rencontré
Habitations Rive Gauche pour dire : Est-ce qu'on peut vous aider? Mais il
a fallu qu'ils passent une résolution en septembre,
là, ça s'est passé, là, en septembre 2020, pour demander au bureau du député...
pour voir qu'est-ce qu'on peut faire, parce
que, dans le fond, là-dedans, c'est la SHQ qui fait... qui choisit les projets,
puis c'est très... c'est indépendant de la politique, là, ce n'est pas... tu sais, eux autres, ils ont des grilles
d'analyse, puis des ci, puis des ça. Pourquoi je vous dis ça? Parce que
leurs besoins étaient à 128 unités.
Et là,
évidemment, le promoteur a approché la ville — parce que, là, le promoteur, c'est le troisième
acteur, mais le quatrième acteur,
c'est la ville — pour
être capable de savoir si ce qu'il bâtit, ça va être conforme aux normes
municipales, parce que, pour avoir
128 unités, ça lui prend un cinq étages. Dans le secteur où il a des
terrains, ce n'est pas permis, les cinq étages, comprends-tu? Ça arrête
à quatre.
Donc, ça,
c'est ça, la réalité. Puis là j'entends les villes nous dire : C'est le
gouvernement... Puis là je resalue ma mairesse,
Liza Poulin, qui a fait un effort. Là, on réussit à s'entendre, mais il y a un
règlement municipal qui dit que ça ne dépasse
pas quatre étages et qu'en plus tu as besoin de deux stationnements par
appartement, on s'entend, là, sur le terrain. Donc, pourquoi? Parce qu'à
Blainville on ne veut pas de voitures dans les rues. Donc, on a deux
stationnements par appartement, et puis ça, pourquoi je vous dis ça? Parce que
c'est la réalité.
En Ontario, un petit aparté, ils ont réglé tout
ça, le gouvernement Ford a adopté une norme. À travers l'Ontario, quand c'est question de logements abordables et/ou
communautaires, la norme municipale doit être la même partout, donc il n'y a
pas une municipalité qui peut avoir une réglementation différente d'une autre,
ce qui n'est pas le cas au Québec, présentement.
Je ne sais pas où ma ministre s'en va, je dis ça en passant, je donne... parce
qu'évidemment mon propriétaire, Bâtimo,
qui a des immeubles qu'il construit partout au Canada, m'a dit : Regarde
les normes au Québec. En tout cas, tu sais, mettons qu'il m'a donné des munitions pour aller discuter avec la ville,
tu sais, pour dire : Pourquoi, à quelque part, on ne peut pas
réussir à s'entendre?
Mais, quand
ça ne respecte pas le règlement, ça prend une dérogation mineure. Vous savez
c'est quoi, M. le Président. Je le sais, que vous avez côtoyé tout ça. La
dérogation mineure, c'est une demande au comité consultatif en urbanisme,
puis là ils vérifient avec la population,
puis ça prend une acceptabilité sociale. La ville peut décider d'aller contre,
mais il y a quand même les consultations. Puis, dans ce cas-ci, les
voisins, tu sais, ils ne veulent pas de cinq étages puis ils veulent qu'ils respectent le deux... le stationnement de
deux par appartement. Donc, on doit discuter, et c'est ce qu'on a fait, nous,
par rapport à ça, c'est-à-dire que, d'abord, un, dire : Le GRT, il ne nous
avait jamais contactés. Quand l'organisme, l'OBNL a décidé de faire affaire avec nous, ils
nous ont demandé de voir avec le contracteur... parce que, là, à un moment
donné... parce que, juste leur deuxième
contracteur dans le dossier, en 2019, lui, là : Trop compliqué, trop de
trouble, je débarque, je ne veux rien
savoir. Puis c'est une réalité, là, tu sais, ceux qui ne veulent pas s'obstiner
avec la ville, puis les règlements, puis faire des dérogations mineures.
Par contre, dans ce cas-ci, EMD-Bâtimo a été
très conciliant. Il était en plein développement, il avait conservé une partie de terrain pour ce dossier-là puis il
n'était pas, mettons, pressé. Et tant soit peu qu'un contracteur n'était pas
pressé... Vous savez, là, tant qu'il
n'a pas fini de bâtir, quand il ne reste rien que ce terrain-là, si tu ne te
décides pas, à un moment donné, il va
faire d'autres choses avec puis il va construire selon ses normes à lui, donc,
et évidemment, cette réalité-là, on l'a vue.
Donc, on est
dans le dossier, mais là la demande, elle est en train de se traiter, là,
auprès de la Société d'habitation du Québec, et là, encore une fois,
Blainville, il y a des critères. Donc, il y avait une demande de
128 AccèsLogis pour Blainville. Évidemment, le taux de richesse de la MRC
Thérèse-De Blainville, la cinquième où il y a le plus de revenus disponibles par habitant au Québec, fait que,
finalement, on ne cadrait pas pour 128, ça fait qu'on a autorisé, en 2021,
35 unités. Vous avez compris
qu'à Blainville le coût du terrain, 35 unités, ça ne fonctionnait pas du
tout, puis là c'était pour tomber. C'est là qu'on dit : Attendez, il y a
peut-être des nouveaux programmes qui vont arriver. Est arrivé le PHAQ, le
nouveau programme qu'on a mis en
place, qui là permet d'avoir, dans un même édifice, de l'AccèsLogis et du PHAQ
en même temps. Donc, c'est pour ça
que j'ai ici un 85 logements PHAQ qui est dans le PQI, qui se rajoute aux
35 unités, qui va faire qu'on va
avoir un édifice, si tout va bien, parce que c'est en planification... ça
devrait voir le jour, mais c'est... ça veut dire que c'est conforme, la
réglementation de la SHQ a été respectée.
Mais évidemment c'est un dédale administratif et
pour lequel le plus long a été de s'entendre avec la ville de Blainville. Puis, encore une fois, je salue les
conseillers, la mairesse, ils ont réussi, mais ça a pris plus d'un an avant
qu'on réussisse à obtenir la
dérogation mineure, qu'on réussisse à s'entendre avec un quatre étages. Puis là
on a réussi à réduire le nombre...
là, je ne sais pas c'est quoi, la norme exacte, je ne veux pas la dire, là,
mais c'est en bas de deux, mais on s'est entendus pour être capables de rentrer le projet, et les stationnements,
il y en aura des souterrains pour être capables d'atteindre l'objectif. Donc, qui a pris le coût
supplémentaire? C'est l'entrepreneur, c'est pour ça que je le salue, il a
accepté de réduire. Puis là, à la
fin, je lui demanderai s'il a fourni, là... mais, en tout cas, tu sais, bon,
c'est un legs à la communauté. Ce n'est pas annoncé encore, j'espère qu'on va faire... puis que tout va bien
aller, puis qu'on fera une belle conférence de presse, puis on les
remerciera en conséquence.
Mais ça,
c'est ça que vivent... Tu sais, quand on dit : Il y a des projets qui sont
dans les livres puis qui se ne réalisent pas... qui ne se réalisent pas, il y
en a plein comme ça, dans toutes nos villes puis dans toutes nos
circonscriptions, où il y a des dédales. Moi, ça a adonné que j'ai...
Depuis 2020, on est interpelés, mais la norme, ce n'est pas ça, là, tu sais,
dans la vraie vie, là, les bureaux de
députés ne sont pas interpelés par les organismes du milieu. J'encourage mes
collègues, qui le font, je le sais, à s'investir là-dedans, puis les autres
partis, là, ici, à l'Assemblée nationale, d'arrêter de défendre tout le monde,
là, puis de s'immiscer là-dedans, puis
d'essayer de régler les imbroglios entre les villes, puis les promoteurs, puis
les OBNL parce qu'il y a des problèmes.
Moi, quand
j'entends la mairesse de Montréal, pour lesquels elle a eu des terrains du
gouvernement du Québec, là, sur le
site de l'Hippodrome, aller en appel d'offres pour un PHAQ puis ne pas avoir
aucun entrepreneur qui réalise ça, bien, il y a comme un message là-dedans, là, tu sais, il y a sûrement quelque
chose que les entrepreneurs ont peur pour ne pas aller investir des PHAQ à Montréal. Donc, c'est sûr que, si les
municipalités du Québec passent leur temps à dire qu'on... tu sais, je
vais faire attention, là, il faut que je fasse attention, je vais prendre une
gorgée d'eau, tu sais, je vais y penser, je
vais tourner ma langue avant de dire trop de choses, mais il reste quand même
que c'est un signe. Donc, quand tu veux avoir du... Parce qu'évidemment le logement abordable... Puis il n'y a
rien qui empêche... Parce que, là, AccèsLogis n'est pas là, et tout ça,
mais on a le Supplément au loyer, là, il n'y a rien qui empêche, dans un
édifice qui est de logements PHAQ
abordables, que tu aies des programmes de soutien au logement, des PSL, là, il
n'y a aucun... Est-ce qu'on arrivera puis
on pourra dire : Bien, dans un édifice PHAQ, il y aura tant? Je ne suis
pas rendu là, là, puis je ne veux pas non plus intervenir dans le travail de mon excellente collègue à l'Habitation,
là, mais il y a du travail à faire. Ce n'est pas... L'AccèsLogis, là, oubliez ça, là. L'important, c'est que tu sois
capable, dans... Évidemment, on comprend que le logement abordable, c'est la
moyenne du coût du logement, mais, si tu peux intégrer, dans les édifices PHAQ,
des PSL, bien, c'est idéal. Ça fait qu'évidemment
on verra comment on réussira, mais ce n'est pas le fait de dire que ça prend
absolument des AccèsLogis, là... on a des programmes d'aide, au
Supplément au loyer.
• (11 heures) •
Évidemment,
on me dit, sur le terrain, que, là, le propriétaire doit accepter quand tu as
un PSL, et tout ça. Puis ça, il faut
comprendre aussi, là, oui, il y a une partie que le gouvernement paie au
propriétaire, mais il y a la partie que le locataire doit payer, donc c'est normal qu'il y ait une
investigation de crédit. Puis là, si le propriétaire juge que le locataire ne
paiera jamais sa part... bien là, je
ne sais pas, moi, je ne suis pas dans la tête des entreprises privées, mais la
réalité est là, c'est qu'à quelque part, là, il faut être capable, là...
L'objectif, c'est... oui, c'est beau, puis c'est que le locataire paie son
loyer. S'il y a quelqu'un quelque part, ici, qui veut dire que, le locataire,
il ne faut plus qu'il paie le loyer, là, on a un méchant problème, là, tu sais, tout le monde ensemble,
comme société, là. On comprend qu'il y a des gens qui sont plus démunis, qui
ont plus de difficultés, c'est pour ça qu'on
donne du Supplément au loyer, mais la partie, là, qu'il faut
qu'il paie, là, si c'est sur 1 000 $... Tu sais, on donnait des
chiffres, jusqu'à 750 $ qui pouvait être payé par le gouvernement. Mais
son 250 $, il faut qu'il le paie, là,
tu sais. Il faut que tu te loges, au Québec, tu ne peux pas... Quelqu'un qui
dit qu'il veut se loger sans payer,
là... En tout cas, je n'en connais pas, là, qui viennent me voir pour me
dire : Moi, je veux me loger, je ne veux pas payer rien, là. Tu
sais, il n'y a pas personne qui vient me voir... Mais peut-être que, dans
certains coins de notre Québec, il y a des
gens qui pensent ça. Mais ça, c'est cette réalité-là avec laquelle on vit, M.
le Président. Et ça, pourquoi je vous dis ça? Parce que c'est important,
on est à remodeler tout ce secteur-là.
Moi,
j'étais porte-parole, avant qu'on devienne au gouvernement, des affaires
municipales, habitation, puis moi, je comprends très bien, là. Tu avais
le FRAPRU qui venait me voir pour me dire : Allez-vous, vous, promettre
des unités? Tu sais, il y en a déjà
15 000 en banque, là, ce qu'on n'a pas fini de faire, là. Puis là j'ai été
le premier à leur dire : Les libéraux sont en train de terminer les promesses des péquistes. Parce que tu ne
peux pas en construire plus vite, pour toutes les raisons que je vous ai données, là. Pour toutes sortes
d'imbroglios, de discussions, ça n'avance pas, puis là, à un moment donné,
tu arrives puis là tu te dis : À
quelque part, là, les libéraux ont promis, puis là nous autres, si on arrivait
au pouvoir... on n'était même pas capables, avec la vitesse à laquelle
ça allait, de livrer.
Donc, qu'est-ce
qu'on a fait? Simplement dire : Il y en a 15 000, unités en
banque, on va les terminer. Puis la plus belle décision qui n'a jamais été prise, quant à moi, par un
gouvernement : arrête de promettre des choses que tu ne seras jamais capable de livrer. Tu as bien beau
dire : Demain matin, je vais t'en donner 50 000, mais, si je te les
livre dans 50 ans, ça ne te
donne absolument rien, tu sais, là. Mais c'était ça, la réalité, là, taux de...
Tu en avais 15 000, puis ils en bâtissaient 1 200. Les derniers... je pourrais vous donner les chiffres, là, je
ne veux pas faire ça, là, puis les libéraux sont déjà assez maganés comme ça, je ne veux pas continuer, là.
Mais il reste quand même qu'il y a... Et nous, on vit ça, on veut... on veut
aller plus vite, on a de l'argent, on en
met. Vous avez vu, 150 milliards. Il y a du cash pour être capable de
construire, mais il faut être capable de les livrer, puis c'est
l'objectif que s'est donné notre excellente ministre de l'Habitation.
Donc, M. le
Président, vous savez, c'est avec évidemment beaucoup de... Moi, évidemment,
j'aime ça, là, m'adresser à cette
Assemblée, mais, dans ce dossier-là, le logement, le budget, le Programme
québécois d'infrastructures, je suis fier de faire partie d'un gouvernement qui n'a jamais autant investi en
infrastructures, au Québec, depuis que le Québec existe. 50 %
d'augmentation du PQI. Je remercie mon ministre des Finances, je remercie notre
premier ministre, mais je remercie aussi
tous les députés de la CAQ, parce que, je peux-tu vous dire une chose, on a
poussé fort pour que ça y aille à 150 milliards.
Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup. M. le député de Blainville. Et je reconnais maintenant Mme la députée
de Soulanges.
Mme Marilyne Picard
Mme Picard : M. le Président, je
suis fière de prendre la parole aujourd'hui pour réagir au discours du budget à titre d'adjointe parlementaire de la ministre
déléguée à la Santé et aux Aînés. Je dis que je suis fière parce que nous avons
un budget très représentatif de notre
engagement à en faire plus pour les personnes aînées et pour les personnes
aidantes.
Dans ce
budget... dans ce premier budget qui marque le début de notre deuxième mandat,
il y a un investissement global de
2 milliards de dollars pour les aînés et les personnes proches
aidantes. C'est un investissement majeur, M. le Président. Aucun autre
gouvernement n'a autant investi pour les aînés et les personnes proches
aidantes.
Nous le disons souvent, notre gouvernement s'est
engagé à faire un virage majeur vers le soutien à domicile, et nous nous
donnons les moyens pour y arriver.
J'aimerais
aujourd'hui mettre en lumière quatre axes principaux qui sont soutenus par les
investissements annoncés au budget de mon collègue ministre des Finances. Il
s'agit du soutien à domicile, de l'offre d'hébergement pour les aînés, de la poursuite des initiatives gouvernementales
auprès des aînés et des personnes proches aidantes ainsi que du déploiement
de l'accès gratuit au vaccin contre le zona.
Le désir des
aînés est clair : rester chez eux pour longtemps, le plus longtemps
possible, M. le Président, mais en recevant des services de qualité qui
répondent à leurs besoins. Pour répondre à ce désir, on doit avoir un réseau
qui s'adapte, qui est plus flexible et qui travaille avec les partenaires de la
communauté. C'est ce qu'on fait depuis notre premier mandat.
Permettez-moi de rappeler que nous avons ajouté
2 milliards de dollars supplémentaires en soutien à domicile lors de
notre premier mandat. Ces investissements nous ont permis d'augmenter de
45 % le nombre d'heures en soutien à domicile offert depuis 2018.
En campagne
électorale, nous nous étions engagés à ajouter 900 millions de
dollars de plus en soutien à domicile. Aujourd'hui, je suis fière de
dire que ce n'est pas 900 millions de dollars, c'est 964 millions de
dollars, M. le Président, d'investissements
supplémentaires qui viendront soutenir l'intensification des services en soins
à domicile. Ces sommes nous
permettront d'offrir des services à 34 000 personnes de plus, de
rehausser la prestation de service de 13,8 millions d'heures
annuellement ainsi que de réduire le nombre de personnes en attente d'un
premier service.
Le budget prévoit également 705 millions de
dollars pour offrir un hébergement adapté aux besoins des aînés pour leur assurer un milieu de vie de qualité et
un environnement sécuritaire. La majorité de ces sommes vise à mettre en place
des mesures structurantes pour assurer la pérennité des services dans les
résidences privées pour aînés, les RPA. Nous allons également continuer le déploiement des maisons des aînés et
maisons alternatives et poursuivre l'harmonisation des CHSLD publics et
privés.
Comme la
plupart des députés en cette Chambre, je suis sensible au phénomène des
fermetures de RPA qui s'est accéléré au cours des dernières années. Nous avions
pris certaines dispositions pour permettre aux RPA, particulièrement les plus petites, d'avoir un peu d'oxygène pour
éviter les fermetures. Vous savez, lorsqu'une RPA ferme ou est convertie en
logement locatif régulier, plusieurs aînés sont à risque de perdre des services
de soins et de soutien qui leur permettaient de rester chez eux pendant encore plusieurs années. Nous avons annoncé,
plus tôt cette année, un programme pour bonifier le salaire du personnel
soignant en RPA, un autre pour moderniser les installations de certaines RPA et
un troisième pour aider à réduire
l'impact de la hausse des primes d'assurance. On se devait cependant de mettre
en place des mesures plus structurantes
pour aider les résidences. Ce sont 405 millions de dollars qui seront
injectés afin de s'assurer que les services de qualité puissent
continuer d'être offerts aux résidents des RPA pour éviter d'autres fermetures.
Nous l'avions dit à plusieurs
reprises, mais je me permets de le répéter, nous sommes fiers de déployer le
concept de maisons des aînés et maisons alternatives. Nos aînés méritent ce
milieu de vie à échelle humaine adapté à leurs besoins. Ça prend le bon soin au
bon moment. Nous nous sommes engagés à livrer les maisons des aînés et nous
allons continuer à le faire. À terme, ce sera 46 maisons des aînés et
maisons alternatives qui seront livrées. Cela représente un ajout de plus de 3 000 places dans le réseau. En
parallèle, nous accélérons l'harmonisation de nos CHSLD. En 2021, nous avons
entamé une démarche d'harmonisation pour que
tous les résidents aient la même qualité de soins et services, peu importe le
type d'établissement. Les investissements prévus dans ce budget nous
permettront de poursuivre cet important chantier.
Au
printemps 2022, M. le Président, la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants a mis à jour la loi visant à lutter contre la
maltraitance envers les aînés et les personnes vulnérables. La bonification de
cette loi nous donne désormais accès
à un arsenal de mesures robustes qui nous permettent de mieux reconnaître les
situations de maltraitance et d'agir
plus rapidement. Ce budget prévoit des sommes de 75,5 millions de
dollars qui viendront renforcer la lutte contre la maltraitance et
surtout promouvoir la bientraitance auprès des aînés et des personnes plus
vulnérables.
Je
me dois également, M. le Président, de souligner les investissements qui iront
bonifier le soutien aux personnes proches
aidantes. Vous savez, c'est notre gouvernement qui a adopté la première
Politique nationale pour les personnes proches aidantes. Le Québec est un précurseur dans ce domaine, et j'en suis
extrêmement fière. Depuis 2019, et ce, jusqu'en 2026, ce sont 606 millions de dollars qui auront
été investis par notre gouvernement pour soutenir les personnes proches
aidantes. Ça témoigne de notre
engagement à reconnaître l'apport des personnes proches aidantes dans notre
société et à soutenir leurs efforts.
Finalement, je ne
pourrais passer sous silence l'annonce des sommes réservées pour déployer
l'accès gratuit à la vaccination contre le
zona. Nous le savons, les personnes touchées sont principalement des aînés. Ils
sont également les plus susceptibles
de développer une forme grave de la maladie. Les sommes annoncées serviront à
vacciner 800 000 personnes au
cours de l'année 2023‑2024. C'est une excellente nouvelle qui a été
accueillie très positivement par les regroupements qui représentent les
aînés.
• (11 h 10) •
En conclusion, M. le
Président, il faut rappeler qu'à toutes ces mesures qui auront un impact
positif dans la vie des aînés et des personnes proches aidantes s'ajoutent des
mesures fiscales qui ont un impact direct sur leur portefeuille. Trois mesures principales ont été mises en place
au bénéfice des aînés et des personnes proches aidantes : le montant pour
soutien des aînés, la bonification du crédit
d'impôt pour le maintien à domicile, ainsi que le crédit d'impôt remboursable
pour les personnes proches aidantes. Pour l'année 2023‑2024,
ces mesures représentent une aide supplémentaire de 2 milliards de
dollars. Ce budget vient confirmer
l'engagement de notre gouvernement envers les aînés et les personnes proches
aidantes.
En conclusion, encore une fois, en 2031, c'est une
personne sur quatre qui sera âgée de 65 ans et plus. Le vieillissement de la population représente un défi majeur auquel
nous devons nous adapter dès maintenant. Ce budget s'inscrit dans la poursuite, mais surtout dans l'intensification des
efforts débutés lors du premier mandat de la CAQ. Avec ce cinquième budget,
nous donnons les moyens pour que le Québec
soit une nation qui met les aînés au coeur de ses priorités, et je suis
heureuse de faire partie d'un gouvernement qui fait et qui saura faire
la différence. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Soulanges. Et je suis prêt à reconnaître la
prochaine intervention, et c'est Mme la députée de Labelle. Mme la députée.
Mme
Chantale Jeannotte
Mme Jeannotte : Merci, M. le Président.
Permettez-moi d'abord de saluer mes collègues, les nombreux collègues de l'opposition et du gouvernement, et de féliciter, en cette Chambre, mon collègue le ministre des Finances pour le dépôt de son budget 2023‑2024,
un budget prudent et responsable.
Vous savez, M. le
Président, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 5,2 % d'une
année à l'autre en février, après avoir
affiché une hausse de 5,9 % en janvier. Il s'agit du plus important ralentissement
de la croissance de l'IPC global
depuis avril 2020. Alors, ce n'est pas rien, mais, face à cela, le ministre des Finances, Eric Girard, nous a prouvé qu'il se souciait de l'impact économique sur les
ménages. Il a présenté un budget pour remettre de l'argent dans le portefeuille
des Québécois pour les aider en ces temps
d'incertitude économique. Alors, avec ce budget, le gouvernement propose une
gestion responsable des finances publiques
qui bénéficiera à l'ensemble de la population du Québec à court, à moyen et à
long terme. Heureusement, on ne prévoit pas de récession, mais plutôt un
ralentissement de l'économie en 2023.
Il
faut aussi souligner que c'est le premier budget de notre deuxième mandat, M.
le Président, et le ministre des
Finances non seulement est prudent, mais il bonifie les principaux
portefeuilles de l'État québécois, et ça, il faut le reconnaître. Je peux même vous dire que, dans mon comté de Labelle, les
investissements auront des impacts concrets, puis je vais vous donner des exemples. On met l'accent
sur le soutien aux régions en injectant plus de 100 millions de dollars
du programme d'accès à la voirie locale en
moins de cinq ans dans nos municipalités, M. le Président. Vous savez, les
routes dans nos villages, là, on ne
s'en occupait plus. Nos prédécesseurs les avaient complètement oubliées. Bien,
nous, on s'en occupe, à la CAQ, puis ça, c'est important.
La
prospérité des régions est déterminante pour l'accroissement de la richesse
collective au Québec. C'est pourquoi des
initiatives représentant plus de 1,4 milliard de dollars sur cinq ans
sont prévues, puis, encore là, je vais vous donner d'autres exemples. On
va appuyer le secteur bioalimentaire, on va stimuler la vitalité économique
régionale, on va assurer le développement et la mise en valeur de nos attraits
touristiques.
Vous
savez, M. le Président, je peux vous donner des exemples concrets. On n'a
jamais mis autant dans les sentiers de plein air. C'est très important parce
que les gens viennent nous voir en région, puis c'est ça qu'il faut continuer
de faire, puis nous, on va le faire. On va continuer...
Des voix : ...
Mme
Jeannotte : Merci. On va
continuer de développer le secteur forestier. Ce n'est pas facile en ce moment
dans mon comté, M. le Président, mais on est là, on le note dans le
budget.
On va aussi
travailler pour une meilleure connectivité. C'était la première fois qu'on a
connecté le Québec au complet avec
Internet haute vitesse. Puis on le sait, dans nos régions, le cellulaire, ça ne
fonctionne pas, mais là c'est marqué noir sur blanc dans le budget, on est là pour la connectivité pour nos
cellulaires en région. On va aussi mettre en valeur les minéraux du
sous-sol québécois, puis c'est important pour notre économie, ça aussi.
Dans le
secteur de la santé, c'est incroyable, la différence qu'on est en train de
faire, M. le Président. Tout le monde en
parle, on a le meilleur capitaine à bord pour virer ce bonjour de paquebot là
de bord puis on va réussir, M. le Président. On va investir 3 milliards de dollars pour cinq ans pour
rendre enfin notre système de santé plus efficace, plus flexible pour la
population, et ça, c'est incroyable, c'est du jamais-vu, M. le Président.
Vous le
savez, on va adapter le secteur de la santé aux réalités postpandémiques. On va
améliorer les soins de santé et de services pour les changements structurels et
durables, on va améliorer l'efficacité du réseau en créant Santé Québec.
Nous, on les réalise, nos promesses électorales. Puis Santé Québec, là, on va
enfin séparer les opérations des politiques. Pourquoi?
Parce qu'on le sait qu'en ayant les opérations avec une structure très forte,
c'est ça qui va rendre notre système de santé efficace.
Puis aussi, on va décentraliser, puis c'est déjà
commencé dans mon comté, M. le Président. On a nommé une gestionnaire pour l'Hôpital de Mont-Laurier, et
ça, c'est majeur, puis c'était souhaité par l'ensemble des élus locaux. Les
intervenants le voulaient aussi, puis c'est
déjà chose faite dans mon comté, M. le Président, dans l'Hôpital de
Mont-Laurier.
Donc, je
continue... dans le fond, c'est une nouvelle équipe de direction locale dédiée
à l'organisation des soins de santé et de services pour la population
d'Antoine-Labelle du CISSS des Laurentides. Ça fait que, justement, je peux
même vous la nommer cette nouvelle gestionnaire. Elle s'appelle
Mme Fannie Courchesne et puis elle nous confiait qu'elle a pour objectif d'organiser les soins en fonction
des particularités du territoire. C'est ça, la décentralisation dans nos
régions, c'est exactement la vision, donc, commune que nous avons quand nous
parlons de changement structurel durable.
Dans le PQI,
c'est une autre affaire, je salue justement les investissements pour l'Hôpital
de Mont-Laurier. Vous savez, c'est un
projet très attendu, là, parce que l'Hôpital de Mont-Laurier, M. le Président,
là, c'est le tiers-monde. Il y a même
eu des reportages à Radio-Canada. Mais nous, on vient de dire qu'on saute une
étape dans l'ensemble des étapes du projet
du PQI. On est rendu au plan d'affaires, et ça, ça veut dire, M. le Président,
qu'il y a de fortes chances qu'en 2024 on soit rendu avec le marteau
puis les clous, là, puis on va bâtir enfin la nouvelle aile super moderne, là,
de l'Hôpital de Mont-Laurier. Donc, les
travaux réalisés permettront de maintenir et d'améliorer la qualité des soins
et des services grâce à un
environnement plus sécuritaire au bénéfice de la population de mon comté. Donc,
concrètement, là, la superficie de la nouvelle
unité sera près de trois fois plus grande que celle de l'unité actuelle, ça va
permettre d'améliorer la prévention et le contrôle des infections, quand
même pas rien.
Et
l'agrandissement avait aussi à quadrupler les services et à moderniser les
espaces en pharmacie pour optimiser les
activités. On fait donc ici la démonstration concrète que le gouvernement est à
l'écoute des besoins de la population des régions éloignées. On continue de mettre en place des milieux de soins
mieux adaptés aux réalités régionales. C'est l'une des mesures-phares de
notre plan santé. On souhaite aussi améliorer l'accessibilité et la qualité des
soins offerts aux patients, en plus d'offrir
des environnements de travail plus stimulants pour le personnel. On le fait
pour rendre notre réseau plus humain et plus performant. C'est ça qu'on
veut.
De plus,
Québec retrouvera l'équilibre budgétaire en 2027‑2028. Donc, en plus de toutes
ces mesures, on est quand même capable d'atteindre l'équilibre budgétaire...
alors, sans alourdir le fardeau fiscal des Québécois tout en assurant un
financement adéquat des principales missions
de l'État. Puis ça, ça a été souligné, là, parmi tous les... plusieurs
éditorialistes, plusieurs
commentateurs nous ont dit : Quand même, c'est tout un travail colossal
d'avoir également été capable d'injecter dans les missions de l'État.
Alors,
aujourd'hui, M. le Président, je tiens à saluer les investissements faits
également dans le secteur de l'habitation et des affaires municipales. Vous le
savez, j'ai été nommée adjointe parlementaire à l'habitation, c'est un dossier
qui me tient à coeur. Alors, vous savez pourquoi... parce que vous le savez, en
ce moment, là, trouver un logement, c'est de plus en plus difficile ces
dernières années. Je n'invente rien, là, les besoins se sont encore aggravés,
d'autant plus suite à la pandémie. Ça a
précipité plusieurs citoyens dans la précarité et entraîné une prise de
conscience quant à l'importance d'avoir un logement adéquat et
sécuritaire.
Mais notre
gouvernement bonifie l'aide aux plus vulnérables, et, pour ceux qui bénéficient
du crédit d'impôt pour la solidarité,
ils obtiendront une hausse allant de 78 $ à 126 $. C'est donc un
supplément pour les aider à pallier les hausses du coût des loyers. Ainsi, une personne seule qui obtenait 599 $ en
juillet dernier, M. le Président, recevra dorénavant 677 $ en juillet
prochain. Donc, environ 1,8 million de Québécois bénéficieront de cette
mesure. De plus, M. le Président, 53 millions sont aussi prévus pour
accorder 2 000 unités au programme Supplément au loyer d'ici 2027‑2028.
• (11 h 20) •
La difficulté
à trouver un logement, souvent la difficulté à se trouver un logement abordable
est une problématique qui a faite...
affecte tant les nouveaux arrivants que les gens dans les régions. Ce n'est pas
exclusif aux grandes villes. Alors, la crise du logement dans les
Laurentides... subit plusieurs effets de l'arrivée massive de nouveaux
arrivants... et son territoire, depuis la pandémie. Les taux
d'inoccupation des logements locatifs, dans plusieurs villes des Laurentides,
est presque inexistant. Ce qui est arrivé,
c'est que, dans le fond, il y a eu la pandémie, plusieurs gens des grandes
villes se sont installés en région...
en plus Internet, et puis les gouvernements précédents n'avaient malheureusement
pas investi. Donc là, on a la tempête
parfaite, comme le soulignent plusieurs. Juste pour vous donner une idée des
chiffres, la Société canadienne d'hypothèques et de logement nous dit, là, que les
taux d'inoccupation sont pratiquement à 0,1 %, là, dans les
Hautes-Laurentides. Donc, c'est effectivement préoccupant.
Donc,
la hausse du prix de l'immobilier, la hausse marquée de l'inflation et des taux
d'intérêt plongent plusieurs familles
dans une situation toujours précaire. On le reconnaît, on est tout à fait
conscients de ça. Puis c'est difficile, là, de se trouver un loyer à moins de 1 000 $ par
mois, là, dans les plus gros centres, même, là, des Laurentides, et les listes
d'attente s'allongent pour les loyers abordables.
Mais,
M. le Président, il y a quand même des municipalités qui offrent des services
d'urgence aux ménages qui se trouvent sans logis. Et puis il y a d'autres
mesures, là, que... j'aurai l'occasion de revenir un peu plus tard, là, dans
mon exposé. Mais,pour revenir, là, aux
municipalités, par exemple, certains vont rembourser partiellement les coûts
d'entreposage ou encore le transport des biens. Ça, c'est des choses que
les municipalités font, là, dans certains cas.
Alors,
dans un contexte où le taux d'inoccupation est au plus bas, dans plusieurs
villes et régions, et que la situation tend
à faire du surplace, le gouvernement s'est mis en action. Le dernier budget 2022‑2023,
notre gouvernement avait déjà annoncé
que cette aide avait été prolongée et... l'aide, là, je vous parle pour les
municipalités, là, puis on y a ajouté une somme de 2 millions sur
deux ans. Ça fait que ça, ça va aider nos municipalités.
Et
puis notre gouvernement a écouté les citoyens. Il a également été sensible aux
groupes de locataires. Et nous, on
fait l'état de la situation en ce moment. Nous sommes un gouvernement en action
et nous en faisons la démonstration, parce que, lorsque nous affirmons
qu'un problème nous préoccupe, nous y mettons les investissements nécessaires.
On
prévoit donc la réalisation de 5 250 logements au cours des cinq
prochaines années. On prévoit un investissement de 53,2 millions sur cinq ans pour ajouter 2 000 unités
au Programme de supplément au loyer qui permet aux ménages en situation de précarité financière d'habiter dans
un appartement sur le marché locatif en payant un loyer correspondant au
quart de ses revenus.
Cette
année, c'est 191,5 millions de dollars qui seront investis afin de
réaliser 3 300 logements déjà prévus dans le programme
AccèsLogis et dont la mise en chantier a été ralentie par la hausse des taux
d'intérêt et la pénurie de main-d'oeuvre.
Effectivement, c'est 1 500 logements de ce nombre qui sont en mode
rattrapage, et on entend beaucoup parler des 1 500 logements
supplémentaires.
Moi,
là, ce que je veux dire aux gens aujourd'hui, là, c'est de cesser de voir nos
mesures en silo. Vous savez, mon collègue
député de Blainville en a parlé tout à l'heure, il a fait une éloquente
démonstration comment ce n'est pas simple, le domaine de l'habitation. Pourquoi? Parce que c'est transversal, M. le
Président. Non seulement ça concerne le ministère des Affaires
municipales et de l'Habitation, mais ça concerne aussi d'autres ministères qui
sont interpelés. Donc, c'est transversal.
Les Affaires municipales en est un exemple, le Tourisme en est un autre
exemple. Permettez-moi de féliciter ma
collègue la ministre du Tourisme qui vient de faire... d'appliquer des mesures
costaudes par rapport aux enjeux de la location
court terme. Vous savez, ce geste qui a été posé pour rendre obligatoire la...
de rendre obligatoire le numéro de certification
pour ceux qui faisaient la location à court terme de façon illégale, donc ceci,
M. le Président, va engendrer... des centaines de logements qui vont se
libérer grâce à cette mesure.
Il
n'y a pas juste ça. Les municipalités, mon collègue en parlait, le zonage, ce
n'est pas au niveau provincial, c'est au niveau de la municipalité. Il y a une mobilisation qui est en train de
se faire en ce moment, M. le Président, les municipalités sont interpelées,
puis tout le monde est en action. C'est la même chose au fédéral, il y a des
actions aussi qui sont prises. Puis moi,
je suis une fille d'équipe, puis savez-vous quoi, M. le Président, c'est en
équipe qu'on va travailler, puis qu'on va passer à travers cette crise
du logement, puis j'en suis convaincue, M. le Président. C'est le plan de match
dans son ensemble qu'il faut regarder. Il ne faut pas regarder ça en silo puis
juste regarder la finance...
En
passant, petite parenthèse, au total, c'est quand même 1 milliard de
dollars qu'on met, là. Ce n'est quand même pas rien, mais je répète, ce n'est pas juste l'argent. Il faut revoir
nos façons de faire. M. le premier ministre en a parlé, ma collègue, qui est une excellente ministre de
l'Habitation, en a parlé aussi, elle est en train de tout revoir les façons de
faire, puis c'est ça qui va faire
qu'on va réussir. Alors, depuis 2018, écoutez, c'est 3,8 milliards de
dollars, ça fait que c'est quand même énorme, là.
Juste
un autre exemple du fait que, tantôt, j'expliquais que c'était transversal,
l'habitation. Le programme RénoRégion,
il a pour objectif d'aider financièrement les propriétaires occupants à faibles
revenus. Ça, M. le Président, ça résonne tellement dans nos régions
éloignées. Moi, j'ai des concitoyens qui ont des maisons puis que le toit
coule, mais ils n'ont malheureusement pas
toujours les revenus. C'est difficile en région éloignée. Mais ce programme-là
est tellement efficace, c'est
incroyable. Mais il est géré... C'est les Affaires municipales qui ont délégué
ça, ce... Donc, c'est ça que je... Je donne un autre exemple, là, que
c'est transversal, puis ça, on va continuer d'être là avec le programme
RénoRégion.
Donc,
la Société d'habitation du Québec assume les coûts du programme RénoRégion.
Tantôt, je disais que c'était le
MAMH, excusez, c'est la Société d'habitation du Québec, et la Société
canadienne d'hypothèques et de logement peut également y contribuer. La SHQ
l'administre et en confie l'application à l'échelle locale aux municipalités
régionales de comté et à certaines
municipalités. Puis mon collègue, il en parlait ce matin, là, vous savez, les
députés, là, on est en action, là.
Moi, je travaille de près avec ma MRC puis mes municipalités, puis, quand ce
n'est pas assez, on travaille, on appelle nos collègues au cabinet puis on ajuste ces programmes-là. Puis je suis
fière de vous dire que j'ai contribué personnellement à ajuster le programme RénoRégion. On a été à
l'écoute des gens, puis il y a eu des grandes modifications qui se sont faites,
puis ça, c'est important.
Donc,
je peux vous dire que nous sommes très fiers du budget présenté par mon
collègue le ministre des Finances, Eric
Girard. On n'a pas de quoi rougir. Pardon, M. le Président, il ne faut pas
nommer les prénoms. Donc, on est... je suis très fière de mon collègue ministre des Finances. Il faut continuer
d'augmenter l'offre, on en est conscients, pour faire diminuer la
pression sur le marché locatif. C'est ce que nous faisons.
En terminant,
j'invite les organismes communautaires, les entreprises du secteur privé, les
coopératives d'habitation et les
offices d'habitation à déposer un projet d'habitation dans le cadre du nouveau
Programme d'habitation abordable du Québec. Tout projet qui tient la route, M. le
Président, le ministère de l'Habitation sera là pour les soutenir. On va
travailler en équipe puis on va réussir. M. le Président. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Labelle. Le
prochain intervenant sera M. le député de Chapleau. La parole est à
vous, M. le député.
M. Mathieu
Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. J'en
profite pour vous saluer, saluer également les collègues de l'opposition
et les collègues de la banquette ministérielle, bien heureux de vous retrouver
ce matin.
J'aimerais
toutefois prendre un moment pour offrir, moi aussi, mes condoléances à la
famille et aux proches de la policière qui est tombée. Quelle triste
nouvelle! Mes condoléances pour ça.
Mais
c'est quand même un plaisir, tout de même, de pouvoir, dans le fond, discourir,
là, sur l'excellent budget du ministre des Finances. Vous savez, M. le
Président, j'ai à coeur mon comté de Chapleau, j'ai à coeur la ville de
Gatineau, dans laquelle je réside, et
j'ai à coeur notre très, très belle région de l'Outaouais. Et c'est pourquoi
j'ai envie de vous parler des mesures budgétaires qui vont toucher, justement,
ma région, mon comté, ma ville, parce qu'il y en a, et elles sont très,
très positives, ces mesures, M. le Président, laissez-moi vous dire.
Et
j'avais envie d'aborder d'importants domaines, notamment l'environnement, le
tourisme, le transport, le logement. Ma
collègue de Labelle vient juste d'en faire mention, mais c'est aussi très
positif en Outaouais, il y a quand même des éléments à discuter à ce niveau-là,
et aussi parler du fameux PQI, on en a parlé, le collègue de Blainville en a
parlé tout à l'heure, le PQI qui a
été, là, rehaussé de façon historique et qui aussi a des impacts très positifs
pour la région de l'Outaouais, pour
Chapleau et pour la ville de Gatineau. Et évidemment les autres collègues de
l'Outaouais auront l'occasion aussi, là, les collègues députés, de faire... d'aborder différents sujets aussi.
Donc, ça va être une belle présentation de quatre députés qui vont
vraiment venir couvrir l'ensemble des domaines de l'Outaouais.
Et
évidemment, là, vous me pardonnerez, mais je vais également avoir envie de
parler de justice de façon plus générale et plus globale, parce que, vous le savez, j'ai un attachement
particulier pour ce dossier. Je suis moi-même avocat, mais j'ai aussi eu le bonheur, durant la précédente
législature, d'être l'adjoint parlementaire du ministre de la Justice, et donc
c'est... je vais peut-être retourner dans
mes vieilles pantoufles, et on aura un plaisir, peut-être, justement, à vous
entretenir de ce sujet.
• (11 h 30) •
Donc,
d'abord, en environnement... J'avais envie de commencer avec ce thème-là, qui
est un thème porteur. On le sait que pour notre part, l'environnement, on aime
à être pragmatiques, on aime des résultats concrets et on aime justement, là, que les choses avancent dans
ces domaines-là.
Et d'ailleurs, pas
plus tard que dimanche dernier, M. le Président, le ministre de l'Environnement
est venu en Outaouais, il est venu à
Gatineau pour une annonce tellement importante pour notre région et pour notre
ville, pour, justement, décliner
certaines mesures, certaines mesures budgétaires, là, qui vont s'appliquer pour
la ville de Gatineau. Et c'est une annonce
d'un investissement de 24,9 millions de dollars à la ville de Gatineau
afin de l'aider, évidemment, dans un premier temps, à réduire son empreinte
écologique en mettant de l'avant — et
je vous le dis, M. le Président, ça aussi, c'est un moment qui était très, très, très intéressant, de
dimanche dernier — son
premier plan climat de la ville de Gatineau. Et donc 24,9 millions de dollars accordés pour le premier plan climat de
la ville de Gatineau, de la part de notre collègue ministre de l'Environnement,
qui est venu en faire l'annonce dimanche dernier.
Et
également, dans cette annonce-là, il y a eu des fonds qui sont accordés aux
travaux de réfection du site Cook, et
cette somme va notamment servir, là, pour le site Cook, à moderniser les
équipements de captage et de brûlage du méthane près de l'ancien site d'enfouissement. Parce que le site Cook, on le
sait, c'est un ancien site d'enfouissement où il y avait des émanations de méthane. Et donc, là, avec cet
investissement-là, ça va permettre de faire du bon captage et également
le brûlage du méthane d'une façon très
environnementale. Donc, c'était très positif pour la ville de Gatineau et
l'Outaouais.
Et
évidemment avec... sur l'ensemble du plan climat de la ville, bien, on va
pouvoir assurer la conversion énergétique du parc immobilier et réaliser une étude en lien avec cette
conversion-là. On va pouvoir construire des infrastructures de recharge pour les véhicules privés et municipaux.
Et donc ça, ça vient, évidemment, s'inscrire dans l'idée de l'électrification
des transports du gouvernement du Québec. D'ailleurs, c'est un très, très, très
beau chantier sur lequel on travaille, au gouvernement
du Québec. On va pouvoir également mener des études pour réduire les risques
d'inondation, parce qu'on le sait, en
Outaouais, à Gatineau particulièrement, il y a eu... et on ne se souhaite pas
ça, là, mais il vaut mieux prévenir que guérir, comme on dit, mais il y
a eu des inondations qui ont été... qui ont eu lieu et qui ont, évidemment,
éprouvé notre population. Donc, on vient,
justement, permettre de faire des études en lien avec la diminution du risque
des inondations.
Et,
dans leur ensemble, évidemment, les actions soutenues par les investissements
vont servir à réduire les émissions de
gaz à effet de serre à l'échelle de la municipalité. Puis aussi la ville de
Gatineau, là, estime, donc, que ces actions feront en sorte qu'elle
devrait atteindre le tiers de la cible de diminution des gaz à effet de serre
pour les activités municipales. Donc, c'est
vraiment un pas dans la bonne voie en matière de lutte aux changements
climatiques, qui mérite certainement d'être
souligné. Puis, pour reprendre l'image du ministre, j'aimerais peut-être la
reprendre, lorsqu'il a dit, dans la conférence de presse dimanche dernier... il disait : C'est, en fait,
10 000 allers-retours Montréal-Paris qui vont être éliminés en termes
de GES. Donc, ça, ça frappe l'imaginaire. Ça frappe l'imaginaire.
Des voix :
...
M. Lévesque (Chapleau) : Merci. Donc, c'est très positif. Et donc,
évidemment, les investissements vont aider à atteindre les objectifs du Plan pour une économie verte de 2030. On va
se rappeler que, justement, ce plan a été dévoilé il y a près de trois
ans pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière
significative. Puis évidemment ces annonces-là
et ces actions-là vont dans le sens de la carboneutralité qu'on veut
attendre... atteindre, c'est-à-dire, en 2050. Donc, un très beau
portrait environnemental pour l'Outaouais, comme vous pouvez le constater.
Maintenant,
peut-être, le tourisme. On le sait, que ça aussi, c'est très important pour
notre région. On le sait, que la ministre
du Tourisme nous a désignés comme troisième porte d'entrée touristique du
Québec. Et évidemment elle a fait un
investissement en ce sens, et donc ça, c'est très, très positif, là, lorsque la
ministre est venue nous visiter récemment pour faire des annonces en
lien avec le tourisme.
Et,
de façon plus générale, notre gouvernement a pour objectif, évidemment, de
maximiser les retombées dans tout le
Québec, notamment en développant une stratégie de tourisme d'affaires. Pour
cela, donc, un investissement de 35 millions de dollars va être utilisé sur trois ans, incluant
15 millions qui sont réservés au tourisme d'affaires. Donc, ça, c'est à
retenir parce que je vais l'aborder
tout à l'heure. Et donc l'initiative va permettre de générer des retombées
économiques importantes, évidemment,
pour la région de l'Outaouais ainsi que pour la ville de Gatineau, tout en
contribuant à une augmentation du nombre
de touristes tout au long de l'année. Parce que, comme vous le savez, on est,
évidemment, limitrophes avec l'Ontario, et il y a beaucoup de touristes qui vont visiter Ottawa. Et donc, avec
ces investissements-là, avec, évidemment, les initiatives de Tourisme Outaouais et les initiatives locales,
on réussit, justement, à faire en sorte que les gens qui viennent visiter
Ottawa viennent aussi passer quelques
jours à Gatineau, en Outaouais. Et donc ça, c'est très positif, notamment avec
l'annonce de la troisième porte
d'entrée du Québec. Donc, ça, c'est des annonces, là, qui sont très, très
optimistes pour l'avenir touristique de notre région.
Et,
comme vous le savez aussi, puis ça, c'est en lien, justement, avec le
financement réservé au tourisme d'affaires, on a fait, durant la
campagne électorale, une promesse électorale très importante pour Gatineau,
pour Chapleau, pour l'Outaouais, soit un
nouveau centre des congrès à Gatineau, et ces investissements-là vont dans ce
sens, parce que, justement, un nouveau centre des congrès à la fine pointe des
technologies va justement pouvoir attirer le tourisme d'affaires tant
désiré, et Gatineau va devenir, dans le
fond, une ville de choix pour les entreprises, et les conventions, et les
conférences qui vont pouvoir se
tenir, et, ça, M. le Président, on n'est pas peu fiers de ça. Donc, très, très,
très positive... très positif, c'est-à-dire.
Des voix : ...
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci.Merci beaucoup. Pour le tourisme, donc,
voilà encore.
Transports,
maintenant, ça aussi, on sait que c'est très important. Puis c'est important
aussi de souligner les mesures du budget qui vont toucher les transports
autant collectifs que sur le réseau routier.
On
le sait, nos sociétés de transport en commun ont connu des difficultés, et ce
n'est pas non plus étranger à la STO. Donc, la Société de transport de
l'Outaouais vit les mêmes problématiques que les autres sociétés de transport,
et, pour retrouver leur clientèle,
notre gouvernement a décidé d'octroyer une somme de
400 millions de dollars pour soutenir la reprise du transport collectif dans toute la
province. Et donc ça, ça s'inscrit notamment dans la visée de réduction des gaz
à effet de serre, l'électrification des
transports, mais aussi la mobilité de nos concitoyens. Et donc ça, c'est
vraiment, là, une très, très bonne nouvelle pour l'Outaouais, justement,
pour la STO, la Société de transport de l'Outaouais.
Évidemment,
on le reconnaît, là, M. le Président, le transport collectif, ça doit être une
partie importante de la vision d'avenir
quand il s'agit de concevoir nos déplacements. C'est pourquoi on investit aussi
100 millions de dollars dans l'étude d'un projet de transport,
structurant, électrique entre la ville de Gatineau et le centre-ville d'Ottawa.
Et donc, ça aussi, c'est un des très,
très beaux projets. Donc, 100 millions qui sont dédiés pour l'étude de ce projet-là
dans ce budget-ci, donc, on peut remercier... Je remercie évidemment le
ministre des Finances pour ce bel investissement.
Également,
un projet qui me tient à coeur particulièrement, la phase 2 du Rapibus qui
est en cours de réalisation, et on est déjà à planifier la phase 3, et
donc, on se souvient, la phase 2 qui nous amenait jusqu'au boulevard
Lorrain, et donc, justement, à la frontière entre les comtés de Chapleau et de
Papineau, et là, à la phase 3, on veut aller... on veut se rendre, avec le Rapibus, jusqu'à l'aéroport de Gatineau.
Et donc, ça aussi, ça va offrir beaucoup de mobilité pour nos concitoyens
et pour les gens qui vont arriver soit par
l'aéroport ou par d'autres moyens. Donc, ça aussi, c'est très important pour
mes concitoyens de Chapleau, mais
j'ajouterais également pour mon collègue de la Culture et de Papineau, très,
très positif pour lui, pour ses concitoyens, cette annonce de la
réalisation, notamment, de la phase 3 du Rapibus.
Et évidemment, en ce
qui a trait au réseau routier, le gouvernement va allouer 200 millions, M.
le Président, 200 millions, pour 2024-2025,
au milieu municipal pour l'entretien et l'amélioration du réseau local, et
évidemment ça va bénéficier à
l'Outaouais. Et ça, en plus de ça, on va poursuivre, évidemment,
l'élargissement, vous le savez, M. le Président, à quatre voies, notre fameuse autoroute 50. Et donc ça, c'est
quelque chose qui est très attendu en Outaouais. On poursuit, donc, l'agrandissement à quatre voies de
l'autoroute 50. Ça va assurer la sécurité, mais également la fluidité des
transports pour l'Outaouais et, justement, la connectivité avec le reste
du Québec, M. le Président.
D'ailleurs,
il y a eu des annonces tout récemment, dans les médias, de la poursuite des
travaux et de l'ajout de certains travaux supplémentaires. Donc, ça aussi, les
citoyens de l'Outaouais sont très, très heureux... Ils attendaient ça depuis
des décennies, je dois vous le dire, M. le Président, des décennies, et nous,
nous livrons la marchandise pour les gens de l'Outaouais.
Des voix : ...
• (11 h 40) •
M.
Lévesque (Chapleau) : Merci,
merci beaucoup, merci. En logement, M. le Président, j'en avais parlé, là, en
début, justement, de l'allocution puis
j'avais fait mention, avec la collègue de Labelle... En Outaouais, comme
ailleurs au Québec, M. le Président, le taux
d'inoccupation des logements demeure très bas. On ne va pas se le cacher. On ne
se mettra pas la tête dans le sable.
C'est un constat qui est fait. Et évidemment le gouvernement est très sensible,
très sensible à cette situation.
C'est pourquoi on s'engage à investir 1 milliard de dollars sur
six ans. Et donc ça, c'est un investissement en logement, et, grâce à cet investissement, M. le Président, la
construction de 5 250 logements sociaux et abordables sera possible au Québec. Parmi ceux-ci,
1 500 nouveaux logements abordables seront créés, dont 500 en
partenariat avec le secteur privé.
Et je ferais
peut-être un aparté sur ce point-là et sur ces données-là. Il y a eu une
annonce très positive en Outaouais hier
concernant un 15 logis qui a été débloqué grâce à la visite de la ministre
de l'Habitation. Et donc ça, c'est déjà un pas dans la bonne direction.
Et la ministre de l'Habitation faisait également mention hier dans les médias
qu'elle veut offrir davantage de flexibilité
à la ville de Gatineau quant à la possibilité de faire en sorte que les
logements puissent lever de terre rapidement,
parce que, souvent, les fonds sont là, tout est là, tout est en place, mais,
bon, pour des raisons plus administratives ou autres, ils sont limités. Et donc, là, il va y avoir de la
flexibilité, et la ministre est venue l'aborder hier. Donc, c'est très,
très positif pour l'Outaouais.
Et évidemment
le gouvernement souhaite apporter son soutien aux Québécois
qui font face à l'augmentation du coût
du loyer. Donc, une enveloppe de 5,8 millions va être allouée afin
d'assister les municipalités et les offices d'habitation dans leur mission de répondre aux besoins urgents
des ménages sans domicile. Donc, ça aussi, c'est un pas dans la bonne
direction.
Il y a aussi
de nombreuses personnes en situation d'itinérance à Gatineau et en Outaouais,
particulièrement dans ma circonscription, et c'est... ce type de mesure là, ce
type d'annonce vient vraiment aider nos communautés. Et évidemment nous sommes des partenaires dans ces
situations-là, là, et c'est des situations qui nous préoccupent tous, et on
veut aider ces gens-là à bien pouvoir se réintégrer.
Je m'en
voudrais de ne pas parler d'un projet qui est très, très positif, M. le
Président, pour Chapleau, il s'appelle la Maison des Apprentis. C'est un projet
que je suis depuis les débuts, depuis mon élection en 2018, 25 unités de
logements pour des personnes ayant
une déficience intellectuelle. Et, tout récemment, le Conseil des ministres a approuvé le financement supplémentaire,
qui va faire en sorte que ce projet-là va pouvoir lever de terre. Et j'en suis
très, très fier et très, très heureux. Et je
félicite le directeur général, M. Aurèle Desjardins, et également que... toute
l'équipe chez Les Apprentis pour leur réussite et pour leur engagement dans ce
projet envers ces personnes-là. Donc, 25 belles unités de logements pour
ces personnes. Et donc merci également à la ministre de l'Habitation,
qui a été une partenaire dans ce dossier et qui m'a grandement aidé à réaliser un projet pour Chapleau. Donc, voilà pour le
logement. Voyez-vous, que des nouvelles positives, M. le Président,
encore une fois.
Et j'arrive
avec notre fameux PQI, le fameux acronyme, donc le Plan québécois
d'infrastructures, et, dans ce plan, M.
le Président, l'Outaouais se classe au quatrième rang dans les investissements
régionaux, derrière Montréal, la Capitale-Nationale
et la Montérégie, autant en santé qu'en transport collectif. C'est vraiment une
excellente nouvelle pour les gens de
ma circonscription, pour Gatineau, pour l'Outaouais, parce qu'on sait que
Gatineau est la quatrième ville... plus grande ville au Québec. Et donc
se situer... être reconnu comme tel dans le PQI, c'est très positif.
Donc, plus
précisément, là, en Outaouais, trois maisons des aînés sont en réalisation pour
un investissement total de plus de 235 millions de dollars. À
cela s'ajoute la planification de l'agrandissement de deux CHSLD pour mieux
accueillir les gens de ma région.
En ce qui a
trait à l'éducation, l'Outaouais n'est pas en reste : plus de
141 millions de dollars engagés pour des écoles du secteur, autant pour leur réfection ou la
construction de nouvelles écoles. Donc, le gouvernement s'engage dans cette
voie. Et c'est sur cette lancée que quatre autres projets sont en planification
aussi pour les années à venir, afin d'assurer la pérennité du système
scolaire public.
Et peut-être
une petite mention à ce sujet. On sait que l'Outaouais est une région avec une croissance
démographique constante, et donc, évidemment, qui dit croissance démographique
dit aussi, donc, de nouvelles familles, de nouveaux enfants, et donc ça prend
de nouvelles écoles, et le gouvernement répond présent, M. le Président.
Et, comme je
vous l'avais annoncé d'entrée de jeu, vous le savez, que j'ai une place toute
spéciale dans mon coeur pour le secteur et, évidemment, le portefeuille de la
Justice, y ayant travaillé, là, à titre d'adjoint parlementaire et étant
avocat. Donc, d'abord souligner un très,
très bon coup, tout récent, du ministre
de la Justice, qui a récemment fait
adopter, comme vous le savez, M. le
Président, le projet de loi n° 8 qui va permettre de résoudre bien des
problèmes de délais dans notre système de justice, donc plus précisément
en rendant la médiation obligatoire, M. le Président, pour les Petites Créances et en instaurant un arbitrage
automatique. Et donc le projet de loi n° 8 va permettre de libérer des
juges, qui vont pouvoir s'atteler à d'autres tâches et évidemment prendre en
considération d'autres dossiers pour aider les justiciables dans leur
quête de justice. Et donc ça, c'est très positif. Il y a aussi des mesures qui
vont venir simplifier la procédure en Cour du Québec, qui devraient contribuer
aussi à accélérer le traitement des dossiers pour se rendre évidemment plus
rapidement à procès.
Et le dernier
plan budgétaire a également dédié des fonds supplémentaires à la protection de
la jeunesse et aux procureurs spécialisés en violence sexuelle. Et donc, ça aussi,
ça a été une mesure qui a été saluée, M. le Président, vous en souviendrez, par le Barreau du Québec. Et, dans le
budget 2023, les sommes octroyées au ministère de la Justice ont été
bonifiées de 72 millions, soit
5,8 % de plus que l'an dernier. Et donc, d'ailleurs, l'argent versé, M. le
Président, en justice est en constante progression depuis notre arrivée au
pouvoir il y a cinq ans. On parlait de mission de l'État, la députée de Labelle en a fait mention, bien, c'en est une,
mission de l'État, assurer la justice. Et évidemment le gouvernement est
présent et le ministre des Finances est présent pour assurer cette mission
essentielle de l'État en y injectant les fonds qui sont nécessaires, M.
le Président.
Et donc, en
termes de... Donc, le Québec arrive aussi, je vais le mentionner, là, au
Canada, au deuxième rang en termes d'investissement
en termes de justice par habitant. Et donc, ça aussi, c'est un constat qui est
très, très optimiste pour la suite des choses,
pour notre système de justice. Et j'ajouterais également, là... En plus de tout
ça, que je viens de dire, M. le Président,
devinez quoi? Il y a eu un 50 millions de dollars spécifique qui va être
dédié à des mesures au sein du ministère de la Justice pour améliorer l'efficacité de la justice. Donc, ça, si ce
n'est pas des mesures concrètes, efficaces, et vraiment, là, un
gouvernement dédié à son service de justice, je ne sais pas c'est quoi.
Et donc, en terminant, je ne peux que remercier
le ministre des Finances, l'ensemble des collègues, également, ministres qui ont travaillé sans relâche pour aider,
justement, l'Outaouais avec l'ensemble des mesures, là, que j'ai mentionnées,
et qui, je suis certain, vont être présents, vont continuer d'être présents
dans l'avenir.
Et donc, sur
cette note, M. le Président, je vous remercie encore une fois. Donc, toutes mes
félicitations à l'équipe du gouvernement. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Chapleau. Pour la
prochaine intervention, je reconnais M. le député de Rosemont. La parole
est à vous, M. le député.
M. Vincent Marissal
M.
Marissal : Merci, M. le Président. Chers collègues, c'est le
moment annuel de la réplique au budget. Évidemment, je vais axer mon intervention courte pour laisser
du temps à mes collègues sur la santé, puisque c'est le principal chapeau
de mes nombreux chapeaux de critique auprès
de ma formation politique. Je pense que tout le monde me connaît maintenant ici comme député de Rosemont mais aussi comme
député de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. D'ailleurs, le ministre lui-même,
à l'occasion, en fait le lapsus, ça
m'honore, ça me touche. Je l'encourage à continuer. Ça me touche beaucoup qu'il
m'appelle le député de Maisonneuve-Rosemont, l'hôpital.
J'ai eu un
échange récemment avec le ministre, c'est-à-dire aux crédits provisoires la
semaine dernière, et je dois dire
que, même s'il n'y a rien de neuf, dans le budget et dans le PQI dont parlait
mon collègue il y a quelques minutes, pour l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, qui
est quand même un projet évalué à près de 5 milliards de dollars
maintenant par les gens qui s'y
connaissent et qui voudraient faire un hôpital digne de ce nom dans l'est de
Montréal, même si, donc, il n'y a rien de vraiment nouveau dans le PQI et dans
le budget, les échanges que j'ai eus avec le ministre m'encouragent à croire
qu'on s'en va vraisemblablement vers quelque
chose. Quoi exactement? Je ne peux pas vous dire, mais ça semble se diriger
vers un hôpital de 720 lits, ce dont on a besoin dans l'est de Montréal,
urgemment, puisque l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont,
en ce moment, tombe en ruine, et évidemment ça participe à l'exode du
personnel, qui n'a vraiment pas envie de travailler là, et je les
comprends.
Quant aux
patients qui se ramassent là, bien, ils ont tiré le mauvais numéro à la
loterie. Ils auraient pu aller au CHUM au centre-ville, au CUSM dans l'ouest ou
même au Jewish, puis ils se retrouvent à Maisonneuve-Rosemont. Mais
généralement c'est des gens de l'est de Montréal que l'on punit, pour une
raison que j'ignore, depuis trop longtemps, avec des installations
hospitalières dignes du tiers-monde.
Alors, j'ai
pris le ministre au mot, je le prends au mot, je le redis ici, là, que ce soit
bien enregistré, il nous promet une
annonce d'un hôpital de 720 lits, je présume que ça vient avec un budget
équivalent, sinon ça ne tiendra pas la route, d'ici quelques semaines.
Alors, le compteur tourne, et la balle est dans le camp du ministre.
Cela dit, je
parle de Maisonneuve-Rosemont, pas par chauvinisme, c'est parce que c'est dans
mon comté puis c'est parce que c'est le plus gros hôpital de l'est de Montréal
et un des plus gros au Québec. On me dit même que c'est l'urgence la plus achalandée du Québec... les urgences les
plus achalandées du Québec. Mais il y a d'autres hôpitaux qui vont très mal, d'autres institutions, d'autres
établissements qui vont très mal au Québec, et je ne les retrouve pas non plus
dans le budget, et je n'ai pas eu les
mêmes signes encourageants de la part du ministre, que ce soit pour le
Lakeshore, pour Saint-Jérôme,
Sainte-Agathe, le Pontiac, que j'ai visité récemment dans une tournée, Granby,
ou même le CHU ici, à Québec, qui
connaît des graves problèmes de main-d'oeuvre. Alors, il va falloir s'y
adapter, il va falloir s'y attaquer. Il semblerait malheureusement que le ministre a plutôt choisi de
nous déposer une autre... un autre mégabrassage de structures, qu'on nous promet depuis déjà quelques semaines et qui
sera enfin déposé ici, apparemment demain, parce que c'est ici qu'on
devrait parler des projets de loi et non pas derrière des portes closes avec
les «top guns» qu'on veut recruter.
• (11 h 50) •
Cela dit, le
budget de 2023-2024 établit à 7 % l'augmentation du budget de la santé.
C'est bien, c'est bien. C'est ce qu'il
fallait faire, de toute façon, d'autant qu'on a pris du retard, la COVID a fait
très mal, et, effectivement, on a des besoins
urgents. Ce qui m'inquiète pas mal plus, c'est après 2024, parce que, là, on
retombe dans du 3 %, et on est en dessous des coûts de fonctionnement, on
est en dessous de ce qu'il faut comme base, comme plancher pour maintenir le
financement de notre réseau de santé.
En bas de 3 %, on est dans le trou, il manque d'argent, ce n'est pas
compliqué. Alors, où est-ce qu'on va
couper? Qu'est-ce qu'on ne fera pas? Est-ce que c'est la négociation, en ce
moment, avec le personnel soignant qui va en souffrir? Je ne le sais pas, mais,
ce ne sont pas mes chiffres, ce sont ceux du ministre des Finances, 7 %,
2023-2024, et après ça descend, ça descend
autour de 3 %. On est largement en dessous du plancher dont on a besoin
pour maintenir le financement. Ce
n'est pas de la science nucléaire, ce n'est pas de la physique nucléaire, là,
c'est de la simple comptabilité. Ça coûte tant pour maintenir parce
qu'il faut construire, il faut payer notre monde, il y a l'inflation, il y a le
chauffage. Bien, c'est de même que ça
marche, si on est en bas de 3 %, il manque d'argent, c'est aussi simple
que ça. Bien hâte de voir, dans les prochaines prévisions, où est-ce
qu'on s'en va avec ça.
Je l'ai dit
tout à l'heure, M. le Président, je me désole de voir qu'on semble se diriger
vers un nouveau mégabrassage de
structures dans le réseau de la santé. Comme si on avait besoin d'un autre
exercice de structures après celui que l'ancien député de La Pinière nous a imposé et dont on ne s'est pas remis encore,
dont on souffre encore tous les jours. C'est assez cynique, d'ailleurs, de voir que le seul, à peu
près, en ce moment au Québec, qui se réjouit du projet de loi qui sera déposé
demain, c'est l'ancien
député de La Pinière, Gaétan Barrette de son nom, ancien ministre libéral de la
Santé, l'auteur du fameux projet de
loi n° 10 ou de la réforme qui porte son nom, qui a définitivement
bousillé notre système de santé. Je m'inquiète,
je «freake» de voir que M. Barrette, aujourd'hui, est content de voir les
projets du gouvernement de la CAQ. Juste ça, ça devrait nous donner une
bonne indication qu'on ne s'en va pas dans la bonne direction.
Alors,
attendons le projet de loi demain, mais de ce que j'en sais, parce que le
ministre en parle beaucoup, de son projet
de loi, et les gens m'en parlent aussi... D'ailleurs, il faudrait qu'on ait une
discussion où j'ai aussi, à un moment donné, sur où est-ce qu'on débat des
projets de loi, là. Parce que, quand c'est rendu qu'il y a des gens qui me
textent pour me donner le titre du
projet de loi qui n'est pas encore déposé, on a un problème, là. M. le
Président, vous conviendrez avec moi, vous êtes un parlementaire aguerri, on a
un problème, là. C'est ici qu'on dépose des projets de loi. Après, on en
discute, pas l'inverse, pas l'inverse. Je comprends que la CAQ a une
supermajorité, là, mais on n'a pas gommé tous les principes parlementaires, là,
ils existent encore.
Alors, un
mot, parce que, comme je l'ai dit, je veux laisser du temps à mes collègues,
puis je pourrais vous parler de la santé jusqu'à demain matin, j'ai bien
remarqué, comme tout le monde, le parti pris du... envers le privé de ce
ministre de la Santé, qui est, évidemment, soutenu
par son gouvernement, ça va de soi, c'est la solidarité ministérielle. Je pense
qu'ils s'entendent là-dessus.
D'ailleurs, le premier ministre, ça fait 25 ans qu'il est en politique, ça
fait 25 ans qu'il parle de ça, ça fait
25 ans qu'il nous dit qu'il faut casser les syndicats, ça fait... Il l'a
essayé en éducation, il l'a essayé à la santé. Il est premier ministre, il
revient avec ça. On ne pourra pas dire qu'il n'est pas persistant, il n'est pas
cohérent dans ses idées, mais ça
revient constamment, constamment, de même que la place du privé en santé, qui
serait, apparemment, la panacée.
À un point
tel que le ministre, pour présenter son projet de loi, qu'il n'a toujours pas
déposé ici et qui est largement budgété, largement budgété, à hauteur de 60 millions de
dollars par année... On ne sait pas pourquoi ni où, ce n'est pas ventilé, mais l'argent est déjà budgété pour ça,
du moins pour cette agence Santé Québec ou Efficience en santé Québec. On
verra, on verra le titre, là, j'ai différentes versions qui m'ont été
rapportées. Auquel point où... À quel point que le ministre fait des réunions privées avec ce qu'il
appelle des «top guns» pour tenter de les attirer à la tête et dans les postes
de direction de cette future agence dont on
ne connaît, pour le moment, que très peu, que très peu. Alors, je ne sais pas
quel pitch de vente on fait quand un projet de loi n'est pas déposé, à moins
qu'on dise beaucoup de choses sur le projet de loi, là, je ne sais pas, je n'étais pas dans la salle,
je n'ai pas été invité, mais ce qu'on nous dit, c'est qu'il y a eu quand même
pas mal de détails dans ce truc-là.
Je reviens à
mes «top guns», là. Quel genre de message est-ce qu'on est en train d'envoyer
au personnel du réseau de la santé? Et j'inclus les cadres là-dedans, j'inclus
les cadres. Quel genre de message on est en train de leur envoyer quand
on fait des entrevues pour dire qu'il va y avoir une nouvelle structure qui va
déresponsabiliser le ministre de ses prérogatives quotidiennes en santé et que,
pour ce faire, nous irons nécessairement chercher des gestionnaires dans le privé? Comprendre ici que ceux et celles qu'on a
dans le public ne feront pas la job, on est bien mieux d'aller chercher
ailleurs. Quel genre de message,
mettons... Mettez-vous dans la peau, une minute, là, d'un gestionnaire de
CIUSSS, mettez-vous dans la peau, là, pendant une minute, là, d'une
infirmière-chef, là, qui sue sang et eau à essayer d'organiser son monde,
un médecin qui travaille pour essayer
d'amener des nouvelles spécialités dans ses salles opératoires puis qui se fait
dire par le ministre, qui est son patron ultime : Sais-tu quoi, tu
ne feras pas la job, je vais aller chercher du monde au privé. Parce qu'évidemment le privé, c'est bien connu,
c'est bien mieux. Bien, moi, je me suis mis dans la peau de ces gens- là,
puis j'en rencontre, j'en rencontre régulièrement, et je les comprends d'être
insultés, je les comprends de se braquer.
Pas plus tard
que vendredi passé, j'ai passé trois heures à l'hôpital. Rassurez-vous, je
n'étais pas malade. J'ai passé trois heures à visiter l'Hôpital Santa
Cabrini, qui est aussi dans ma circonscription. On parle toujours de
Maisonneuve-Rosemont, il y a Santa Cabrini
aussi, qui est un plus petit hôpital, quoiqu'il a 300 lits, quand même,
très, très, très lié à la communauté italienne du nord de Montréal,
Saint-Léonard, Anjou. C'est un hôpital dit communautaire qui fait des miracles. Heureusement, celui-là, on l'a bien
entretenu. La structure était bien entretenue, la coquille, ce qui fait qu'on
peut même construire autre chose. Et
là-dessus, d'ailleurs, je veux remercier le ministre, qui a débloqué des fonds
pour des nouvelles salles
d'opération, un nouveau bloc opératoire complet avec huit salles flambant
neuves qu'on est en train de construire. Bravo! Il y a de l'espoir, il y a de
l'espoir. J'ai rencontré ces gens-là qui tiennent l'Hôpital Santa Cabrini à
bout de bras, qui font des miracles tous les jours, tous les jours, avec
le P.D.G. du CIUSSS de l'Est-de-Montréal, qui, lui, n'a vraiment pas une job facile — dans le répertoire des jobs pas faciles, au
Québec, P.D.G. du CIUSSS de l'Est-de-Montréal, là, je pense que ça fait le top 10, vraiment pas
facile; un médecin qui veut amener la chirurgie
bariatrique, un chirurgien dévoué, il
ne fait que ça, il ne fait que ça, il ne pense qu'à ça, il ne veut que ça;
Janie, l'infirmière-chef du bloc opératoire, qui ne fait que ça. En ce moment, je vais vous dire, là, ils
travaillent dans des salles d'opération, là, avec lesquelles on pourrait
tourner des films autour de
1955-1960. C'est à peu près le même décor. Heureusement, ce n'est pas tout à
fait le même équipement, mais vous
verrez, sur mes réseaux sociaux, j'ai mis des photos de ça, c'est assez
particulier, là. On a l'impression d'être quelque part en 1958. C'est pour ça que ça prend à nouveau des nouveaux
blocs opératoires, et tant mieux qu'ils les aient.
Mais qui
tient ça à bout de bras? Qui organise l'Hôpital Santa Cabrini, malgré l'exode
du personnel? Parce que ça ne va pas bien, bien mieux, à Santa Cabrini,
qu'ailleurs. Ça va juste un petit peu moins pire. Qui tient ça, cet hôpital
communautaire qui fait des miracles, l'hôpital où, à l'entrée des urgences, la
moyenne d'âge est la plus élevée du Québec? Pour dire que c'est des gens qui arrivent à l'hôpital, souvent, qui sont
mal en point et qui nécessitent des soins très, très, très particuliers. Mais
qui tient ça à bout de bras? Je vais vous le dire, M. le Président, ce sont les
«top guns» que j'ai rencontrés vendredi,
c'est les «top guns» qui m'ont fait visiter l'Hôpital Santa Cabrini. Puis c'est
avec eux autres qu'on devrait rebâtir notre réseau de la santé plutôt
que de fantasmer sur des minihôpitaux privés dont personne ne veut.
Allez lire
Mauril Gaudreault, ce matin, allez écouter les entrevues qu'il a données
ce matin, Mauril Gaudreault, du Collège les médecins, allez parler aux
médecins sur le terrain, à part les chirurgiens, là, qui font de l'argent comme
de l'eau, là, parce qu'ils prennent
leurs dossiers de patients au public puis qu'ils vont les opérer au privé...
Oui, oui, «fun fact», ça m'est arrivé, ça m'est arrivé. Bien, je n'ai pas été opéré, parce que
j'ai refusé, là. Mais, à part les quelques chirurgiens, surtout les
orthopédistes, là, qui font bien, bien, bien de l'argent, là, parce qu'ils sont
capables d'aller...
• (12 heures) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Je m'excuse de vous interrompre, M. le député.
Est-ce que vous souhaitez poursuivre votre intervention à la reprise de
ce débat?
M. Marissal : Non, c'est bon.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, je comprends, M. le député, que vous avez
terminé votre intervention.
Alors, compte
tenu de l'heure et afin de permettre la tenue des affaires courantes, cet
après-midi, le présent débat sur la
motion de M. le ministre des Finances proposant que l'Assemblée approuve la
politique budgétaire du gouvernement ainsi que sur les motions formulant
un grief présentées est ajourné.
Les travaux sont suspendus jusqu'à
13 h 40. Bon appétit à tous.
(Suspension de la séance à 12 h 01)
(Reprise à 13 h 41)
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, bonjour à toutes,
bonjour à tous. Prenez place. Nous allons commencer nos travaux.
Affaires courantes
Déclarations de députés
À la rubrique Déclarations de députés, je cède
maintenant la parole à la députée de Westmount—Saint-Louis.
Souligner la 15e Journée
internationale de visibilité transgenre
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci,
M. le Président. Le 31 mars aura lieu la 15e édition de la Journée
internationale de la visibilité
transgenre, une occasion de célébrer les personnes trans et de sensibiliser la
population aux enjeux auxquels elles font face sur une base quotidienne.
Malgré tout
le chemin parcouru, il nous reste encore du travail à faire comme société pour
s'assurer de bâtir des milieux inclusifs et sécuritaires pour les personnes
trans, que ce soit à l'école, au travail, à la maison ou dans nos systèmes
de santé et de justice.
En cette
journée de prise de conscience, j'aimerais aussi réitérer que la lutte contre
la transphobie nous concerne tous, et
j'espère que le gouvernement se sente, lui aussi, interpelé par ce message et
qu'il cessera de financer des organismes qui véhiculent des propos blessants pour la communauté trans et qui vont
à l'encontre de son plan de lutte contre l'homophobie et la transphobie.
Finalement,
je remercie tous les organismes qui travaillent pour s'assurer que les
personnes trans aient accès à des ressources
adaptées aux espaces d'échange et qu'elles soient entendues. Ensemble,
mobilisons-nous pour de la promotion et de la protection des droits de
tous. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Je reconnais maintenant la députée de Duplessis.
Souligner le début de la
saison de la pêche au crabe des neiges
et à la crevette nordique sur la Côte-Nord
Mme Kateri Champagne
Jourdain
Mme Champagne
Jourdain : «Kuei, kuei.» Merci, M. le Président. Si certaines
régions du Québec sont en pleine saison
de l'érable, sur la Côte-Nord débute la saison du crabe. Aujourd'hui, je tiens
donc à souligner le début de la saison de la pêche au crabe des neiges
et de la crevette nordique.
Depuis hier,
il est possible d'observer la vie qui reprend sur les différents quais des
municipalités de la Côte-Nord, les usines de transformation qui
s'activent, ainsi que les capitaines et leurs équipages à l'ouvrage au large de
la côte.
L'histoire et
le développement de la Côte-Nord sont intimement liés à l'essor de la pêche
commerciale dans les eaux du fleuve
et du golfe Saint-Laurent. Il s'agit d'ailleurs d'une activité ayant une
importance vitale pour notre région, tant sur le plan économique que culturel. Cette industrie est essentielle
puisqu'elle fournit des emplois et des revenus aux différentes
communautés locales. Elle permet également de maintenir et de renforcer les
traditions et les cultures de notre région.
Les
Nord-Côtiers se targuent d'avoir de l'eau salée dans les veines. La pêche,
c'est plus qu'une activité, c'est une question d'identité et de fierté
pour nous.
Je
souhaite une excellente saison à toutes les personnes qui oeuvrent dans les
pêcheries. Et, sur une note plus gourmande, j'invite mes collègues et la
population à se régaler de nos produits de la mer...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Duplessis. Je reconnais
maintenant la députée de Mercier.
Souligner
la Semaine de l'alphabétisation populaire
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je prends la parole au nom du groupe
d'alphabétisation populaire de Mercier, le Centre de lecture et d'écriture de
Montréal.
Depuis 40 ans,
le CLE-Montréal aide les adultes à lire et à écrire et à utiliser aussi les
technologies pour défendre leurs droits. Les
participantes, avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir quand je les ai
rencontrées, m'ont demandé de souligner la septième édition de la
semaine nationale de l'alphabétisation populaire, qui va avoir lieu du 3 au
7 avril.
Toute
la semaine, les groupes d'alphabétisation partout au Québec se mobilisent pour
faire connaître et améliorer les conditions de vie des personnes qui ont
de la difficulté à lire et à écrire.
Cette
année, les défis du virage numérique sont abordés. Aujourd'hui, on fait tout
avec nos appareils : payer son épicerie,
prendre rendez-vous chez le médecin, acheter des billets d'autobus, envoyer son
CV, renouveler son permis de la SAAQ, quand ça marche, évidemment. Je
peux continuer comme ça longtemps.
L'exclusion numérique
met en danger l'exercice des droits sociaux et la participation citoyenne,
c'est pourquoi CLE-Montréal veut
sensibiliser les élus sur ces enjeux pour prendre action afin que le virage
numérique ne laisse personne derrière. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Je reconnais maintenant le député de Côte-du-Sud.
Souligner
le travail de la Corporation des fêtes et
événements culturels de Saint-Jean-Port-Joli
M. Mathieu
Rivest
M. Rivest : Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, je voudrais souligner le travail exemplaire de la Corporation des
fêtes et événements culturels située à Saint-Jean-Port-Joli.
La
COFEC oeuvre dans le domaine culturel et touristique. Elle contribue au
rayonnement et à l'appréciation des disciplines
artistiques en y contribuant activement et financièrement. On peut penser aux
activités de la Fête d'hiver, de la Biennale
de sculpture, de la Fête des chants de marins, des concerts d'été au parc
Chanoine-Fleury, les Violons d'automne.
Depuis
maintenant une vingtaine d'années, toute l'équipe, dirigée par François Garon
et Kim Boulet, ainsi que le conseil
d'administration, fidèle et compétent, assurent une gestion optimale de ces
fêtes. Ils ont, M. le Président, bien des idées.
Vous
savez, j'ai dédié une grande partie de ma vie à l'essor culturel et artistique
et je sais pertinemment que la vitalité de notre peuple passe par la
valorisation de notre identité culturelle. Je tiens donc aujourd'hui, M. le
Président, à leur témoigner de ma grande reconnaissance. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. La parole revient maintenant au député de Laurier-Dorion.
Demander
la régularisation du statut de jeunes immigrants
afin de favoriser leur contribution à la société québécoise
M.
Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, M. le Président.
Samedi dernier, lors d'un événement organisé par le Centre des travailleurs
et travailleuses immigrants, de jeunes
immigrants prenaient la parole à Parc-Extension, dans ma circonscription, pour
parler de leurs rêves et aspirations.
Leur
vie, ils et elles l'envisagent ici, au Québec, en français, le Québec est leur
nouvelle maison. C'est là où se trouvent leurs amis, les professeurs
qu'ils aiment tant et la langue française qui est devenue la leur.
Amandeep a
17 ans, elle veut devenir travailleuse sociale ou avocate pour, à son
tour, défendre les droits de la personne. Hardeep a 19 ans, il est un
athlète et a très hâte d'aller au cégep, mais craint de ne pas pouvoir avoir un
statut permanent d'immigration. Comme tant
d'autres jeunes immigrants à statut précaire ou sans-papiers, ils pourraient se
faire déporter à tout moment, eux, leur famille et l'ensemble des
projets de vie qu'ils ont rêvés au Québec.
Je
dédie ma déclaration d'aujourd'hui à ces jeunes et à leurs rêves et je profite
pour rappeler que la régularisation de
leur statut d'immigration ainsi que celui de leur famille est dans l'intérêt du
Québec et de notre avenir commun. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député. Je reconnais maintenant la
députée d'Iberville.
Rendre
hommage à M. Fernand Touchette pour son engagement
bénévole au profit de La Maison Victor-Gadbois
Mme Audrey Bogemans
Mme Bogemans : Merci beaucoup,
M. le Président. J'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui d'un homme qui
organise, depuis les 20 dernières années, des activités telles qu'un
quillothon au profit de La Maison Victor-Gadbois.
Cette maison
offre gratuitement des soins palliatifs pour les personnes de plus de
18 ans qui vivent avec le cancer en phase terminale.
M. Fernand
Touchette, dont l'objectif est d'amasser 200 000 $ pour son organisme
coup de coeur, symbolise le parfait
exemple de l'impact d'un individu lorsqu'il décide de devenir un moteur de
mobilisation. Il réussit à représenter la voix de sa communauté envers
une cause qui lui tient à coeur.
C'est
important, pour moi, aujourd'hui, d'honorer M. Touchette et son équipe de
bénévoles, car ils ont déjà amassé plus de 195 000 $. Donc, merci
pour cette importante réussite. Nous avons tous besoin d'un monsieur Touchette
dans nos communautés. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Je
cède maintenant la parole au député de Mégantic.
Rendre hommage à
Mme Maryse Veilleux pour son engagement
au service de la municipalité de Disraeli
M. François Jacques
M. Jacques : Merci, M. le
Président. Aujourd'hui, j'aimerais rendre hommage à une grande Disraeloise,
Mme Maryse Veilleux, décédée le 3 février dernier. D'ailleurs, je
salue sa famille, présente avec nous ici aujourd'hui.
Durant plus
de quatre décennies, Mme Veilleux a soutenu les mandats successifs de six
maires et de cinq directeurs généraux
en oeuvrant du secrétariat jusqu'au service de la comptabilité, et cela, sans
compter sa grande implication dans la communauté.
Lorsqu'elle a pris sa retraite, cet automne, son
employeur et ses collègues ont dit d'elle qu'elle était travaillante,
minutieuse, dévouée et faisant toujours preuve d'un professionnalisme
remarquable.
Mme Veilleux
lègue un parcours engagé dans le milieu municipal, et nous lui en sommes
vraiment reconnaissants. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. La parole revient maintenant à Mme la députée de Châteauguay.
Souligner le succès des
festivals MAHG de Châteauguay et de Mercier
Mme Marie-Belle Gendron
Mme Gendron : Merci, M. le
Président. Ma circonscription a accueilli deux festivals MAHG dernièrement, un
à Châteauguay et un à Mercier.
La Méthode
d'apprentissage du hockey sur glace initie les enfants au hockey. Cette méthode
s'adresse aux hockeyeuses et aux hockeyeurs de quatre à huit ans qui
commencent à pratiquer notre sport national tout en s'amusant.
Au total, ce
sont près de 700 joueurs provenant de 60 équipes qui ont participé à
ces événements dans la circonscription de Châteauguay.
Je tiens à féliciter les organisateurs du
Festival MAHG de Châteauguay, Keven Harvey, Jean-François Fecteau, Patrick Lemoine, Yves Vincent, Jason Belair,
Jean-François Marleau, Luc Champagne et Pierre Côté, ainsi que les
organisateurs de celui de Mercier, Mme Julie Raymond, Keven
St-Pierre, Marie-Pier Allard, Patrick Boileau et Tanya Lamanque.
Merci à tous
les précieux bénévoles et félicitations pour le succès de ces événements et
pour votre implication auprès des jeunes et ce sport que le Québec aime
tant. Merci.
• (13 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Je
cède maintenant la parole au député de Chauveau.
Souligner le
25e anniversaire de l'entreprise Les Chaussures Saute-Mouton inc.
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, M. le Président. 2023 marque le
25e anniversaire de l'entreprise familiale Les Chaussures
Saute-Mouton.
Je salue, dans les tribunes, la propriétaire
fondatrice, Mme Jacinthe Bergeron, accompagnée de Pierre Boucher,
copropriétaire, ainsi que Camille et Eve Boucher.
Suivant les
traces de son père, Roger Bergeron, c'est le 1er avril 1998 que
Mme Bergeron a débuté la production de chaussures, ayant pour
objectif d'offrir un produit de grande qualité à un prix compétitif. Elle
souhaitait également un
produit fabriqué au Québec, cet aspect était non négociable. Encore
aujourd'hui, les chaussures sont produites au Québec. Mme Bergeron
peut compter sur des employés de confiance qui font équipe avec elle depuis
plus de 21 ans.
2023,
qui devait être une année festive, a été assombrie par un incendie qui a ravagé
l'usine. Heureusement, les patrons qu'avait dessinés M. Bergeron
ont été sauvés. La production peut donc se poursuivre dans un local loué à
Saint-Émile, le temps de rebâtir l'usine.
Joyeux
25e anniversaire à l'équipe de Saute-Mouton!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Et la parole revient maintenant au député de Saint-Jérôme.
Souligner
le Mois de la reconnaissance de la pharmacie
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Merci, M. le Président. Le mois de mars, c'est le Mois de
la reconnaissance de la pharmacie.
Le
rôle des pharmaciens a évolué, au cours des dernières années, et au bénéfice
des Québécoises et des Québécois. Alors,
je profite donc de l'occasion pour souligner l'apport des pharmaciens dans
notre système de santé. Et, au nom du ministre de la Santé et en mon
nom, je veux leur dire un très grand merci.
Ces
professionnels de la santé, accompagnés de leurs équipes, hein, techniciens,
assistants techniques, ont travaillé très fort, particulièrement au
cours des dernières années, et ont permis d'améliorer l'accès aux soins de
première ligne. Le réseau des pharmacies communautaires a joué un rôle majeur
dans la stratégie de lutte contre la COVID-19 avec la vaccination, les tests rapides et la prescription de l'antiviral
Paxlovid. J'ai eu moi-même l'occasion de visiter les pharmacies à Saint-Jérôme,
dont la pharmacie communautaire Uniprix Clinique, à l'invitation de sa
propriétaire, Noha Bestawros.
Alors, comme
plusieurs le font déjà régulièrement, je nous invite ici tous à témoigner de
notre appréciation aux équipes en pharmacie
pour leur dire à quel point nous sommes reconnaissants et rassurés de pouvoir
compter sur eux, alors que le système de santé subit une pression sans
précédent depuis plusieurs années. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Et je cède maintenant la parole au député d'Arthabaska.
Souligner
le 120e anniversaire de la Chambre de commerce et
d'industrie des Bois-Francs et de L'Érable
M. Eric
Lefebvre
M. Lefebvre : Merci, M. le Président.
Je désire saluer aujourd'hui le 120e anniversaire de fondation de la
Chambre de commerce et d'industrie Bois-Francs—Érable.
Il
va sans dire qu'il s'agit d'un moment idéal pour souligner l'apport de tous
ceux et celles qui ont oeuvré au succès de l'organisation depuis 1903. Je
profite d'ailleurs de l'occasion pour saluer les gouverneurs présents ici
aujourd'hui avec nous, dont le président, Patrick Laroche, et la
directrice générale, Stéphanie Allard.
Pour
être un membre actif de la chambre de commerce depuis plus de trois décennies,
j'ai été à même de constater tout le dynamisme de l'organisation et de
ses membres. Leur action, leur représentation et leur précieuse collaboration
contribuent grandement au succès du développement de notre belle région.
D'ailleurs,
la chambre de commerce demeure toujours des plus proactives auprès de la
communauté d'Arthabaska-L'Érable, et
ce, en organisant de nombreuses activités de réseautage, en faisant la
promotion des commerces et à participer à la croissance de nos
commerces.
Longue vie à
l'organisation!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Voilà donc qui met fin à la rubrique Déclarations des députés.
Nous allons suspendre
nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 54)
(Reprise à 14 h 04)
La Présidente : Bonjour. Bonjour à vous toutes et vous tous. Mmes, MM. les députés,
nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci beaucoup.
Veuillez vous asseoir.
Accueil du nouveau député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
M. Guillaume Cliche-Rivard
Mesdames et
messieurs, j'invite maintenant M. le chef du deuxième groupe d'opposition à
accueillir le nouveau député de Saint-Henri—Sainte-Anne, M. Guillaume
Cliche-Rivard.
(Applaudissements)
La Présidente :
Alors, nous procéderons maintenant aux allocutions pour l'accueil du nouveau
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. le chef de deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme
la Présidente. Désolé de ce petit imbroglio, il ne faut surtout pas le prendre
personnel, j'étais excité, content, heureux d'accueillir le 12e membre du
caucus solidaire, le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Maintenant, je n'ai
plus le droit de l'appeler par son prénom, je suis obligé de l'appeler M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne, et ça me fait plaisir de le faire. C'est avec, donc, beaucoup de
fierté que Manon... que, pardon, la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, mon caucus et moi accueillons ce jeune homme exceptionnel dans notre
équipe.
Vous devinez
que j'ai beaucoup de bons mots à dire sur Guillaume, mais d'abord je veux dire
quelques mots sur la campagne qu'on vient de vivre. Une campagne électorale,
c'est l'occasion d'aller à la rencontre des gens, c'est l'occasion d'échanger
des points de vue et de brasser des idées. En bout de ligne, bien sûr, il y a
un candidat ou une candidate qui gagne,
mais ce qu'on a vu dans Saint-Henri—Sainte-Anne, c'est une vraie bonne campagne qui fait honneur aux 11 personnes
qui se sont présentées.
Je veux féliciter, d'abord, le candidat du Parti
libéral du Québec, M. Christopher Baenninger. Je veux féliciter aussi
l'ensemble des élus libéraux, qui ont travaillé fort dans le cadre de cette
campagne, qui a été chaudement disputée. Je
veux également féliciter le député de la... le candidat de la Coalition avenir
Québec, Victor Pelletier, la candidate du Parti québécois, Andréanne Fiola. Une chose qui m'a frappé dans cette
élection partielle, Mme la Présidente, c'est la jeunesse des candidats et des
candidates qui étaient en lice, et ça, ça augure bien pour l'avenir de notre
démocratie. Je m'en réjouis.
Maintenant,
au cas où vous aviez encore des doutes, je veux quand même dire à quel point je
suis fier d'accueillir le député de Saint-Henri—Sainte-Anne dans notre équipe. Je suis fier de la campagne qu'il a menée. On a
rarement vu autant de nouveaux, autant de jeunes électeurs se rendre aux urnes
dans le cadre d'une élection partielle, et ça aussi, c'est une belle
nouvelle pour notre démocratie. Le député de Saint-Henri—Sainte-Anne était un
candidat inspirant. Il va être, j'en suis
convaincu, un député de grande qualité. Il hérite de dossiers importants pour
nous : l'immigration, la francisation, l'intégration, la justice,
les relations internationales et la francophonie. Il a toute ma confiance pour
faire ce travail.
Je veux citer le meilleur ami — c'est
bien connu — de
la vice-première ministre, l'ancien maire de Québec, Régis Labeaume, qui
disait : «L'élection du solidaire Guillaume Cliche-Rivard [...] est utile
pour tout le Québec. Sous n'importe quelle bannière politique, il aurait dû
être élu. Un spécialiste de l'immigration comme lui sera salutaire dans les
débats sur cette question complexe, à laquelle on ne comprend plus rien.» Fin
de la citation. Je suis d'accord avec M. Labeaume.
D'ailleurs, j'ai entendu parler que le gouvernement se cherchait des «top guns»
dans ses différentes équipes. Je
pense que le député de Saint-Henri—Sainte-Anne est un «top gun» en matière d'immigration, et j'invite, bien sûr, la
ministre de l'Immigration à tirer profit de
l'expertise qu'amène le député de Saint-Henri—Sainte-Anne dans notre Assemblée.
J'espère
aussi que le ministre de la Justice est content d'avoir un nouveau vis-à-vis
dans... au sein de la deuxième opposition.
Je sais que c'est un homme qui aime les bons débats, les débats respectueux,
mais qui peuvent devenir parfois un
peu sportifs. On m'a dit qu'il y a déjà eu des échanges mémorables entre le
leader parlementaire, ministre de la Justice, et le député de Saint-Henri—Sainte-Anne
dans son ancienne vie. Je souhaite que ces débats se poursuivent de manière constructive. C'est ce que souhaite également mon
nouveau collègue. Je suis convaincu que le leader parlementaire du
gouvernement est habité de la même bonne volonté d'avancer et de cheminer
ensemble.
Une voix : ...
• (14 h 10) •
M. Nadeau-Dubois : Oui, bien
sûr, j'en suis convaincu.
Une élection
partielle, c'est aussi l'occasion d'envoyer un message au gouvernement. Et,
toute partisanerie mise de côté, je
veux quand même souligner le fait que, dans cette élection-là, la question du
logement a occupé une place importante, et
c'est notamment pour des loyers abordables, pour des maisons achetables que les
gens ont voté, le 13 mars dernier, pour qu'on arrête de mettre, au
Québec, des locataires à la rue aussi.
Le député de Saint-Henri—Sainte-Anne représente des
gens qui sont attaqués de tous les bords par la crise du coût de la vie. Dans le Sud-Ouest comme partout
ailleurs au Québec, la crise du logement, c'est du vrai monde que ça touche, et
ce monde-là nous appelle à l'aide, nous, comme élus, toutes formations
politiques confondues. Son élection doit nous rappeler, je pense, collectivement que le logement est en haut de la
liste quotidienne des préoccupations des Québécois et des Québécoises. Il y a
du vrai monde qui nous appelle à l'aide, il faut répondre présent. Je pense
qu'on a la responsabilité d'en faire une priorité dans cette Assemblée.
Bienvenue, M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, bienvenue dans l'équipe solidaire, mais surtout bienvenue dans
la maison du peuple.
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Merci, Mme la
Présidente. Je voudrais à mon tour féliciter le nouveau député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Bienvenue dans votre maison, j'oserais dire votre logement. C'est la
maison du peuple, donc c'est un moment spécial
pour toutes les personnes, d'arriver ici pour la première fois. On est juste
125 au Québec à avoir ce privilège. Donc, profitez bien de cette
journée, qui, je suis certain, va rester dans votre mémoire longtemps.
On sait qu'une campagne électorale,
c'est prenant. Ça dure, bon, dépendamment si c'est une partielle, une générale,
un certain nombre de semaines, mais c'est beaucoup de travail de terrain pas
toujours facile, entre autres, en hiver, des téléphones, des rencontres de toutes sortes. Et donc je pense qu'il faut
donner au nouveau député qu'il a beaucoup travaillé. Ce n'est pas facile, une élection partielle, de
convaincre les gens d'aller voter, surtout quand ça vient juste après une
élection générale. Donc, bravo!
Le chef de la
deuxième opposition le disait tantôt, vous avez une formation comme avocat en
immigration. C'est un sujet qui va être très important dans les prochains mois,
donc je suis certain que vous pourrez apporter votre contribution au débat. On
ne sera pas toujours d'accord. Ça arrive, avec votre chef, qu'on a parfois des
débats corsés, même parfois on se donne des
surnoms, mais, malgré ça, il ne faut jamais oublier qu'on est des adversaires
mais pas des ennemis. On travaille
tous à notre façon pour le bien des Québécois et puis on essaie vraiment, je
pense, ensemble, de trouver les meilleures solutions pour faire avancer
le Québec.
Je
veux, bien sûr, aussi féliciter tous les autres candidats, incluant, vous allez
me le permettre, le candidat de la CAQ, Victor Pelletier, un jeune engagé, qui
est président de la Commission de la relève de la CAQ, qui fait partie, selon
moi, de l'avenir de la politique au Québec, donc je veux le remercier. Puis,
bon, qu'est-ce que vous voulez, la CAQ ne peut pas gagner toutes les
élections, là. Avec 89, peut-être 90 députés, il faut en laisser pour les
autres un petit peu.
Donc,
je veux, en terminant, là, souhaiter la bienvenue au nouveau député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Puis, au nom de tout le
caucus de la CAQ, bien, on a hâte de débattre avec vous. Et soyez assurés qu'on
va tout faire pour que ce soit fait dans le respect et dans l'intérêt
des Québécois. Bienvenue.
La
Présidente : M. le chef de l'opposition officielle.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Mon collègue, à ma gauche, le chef du
deuxième groupe d'opposition, a dit que lui,
il était excité, content, heureux d'accueillir un 12e député de Québec
solidaire. Pouvez-vous imaginer, moi, mon plaisir de l'accueillir aujourd'hui,
Mme la Présidente? Alors... Et là je vois qu'il est derrière nous, alors,
il n'a pas commencé à parler. Alors,
c'est... on le voit, ça a été une victoire... une campagne où je pense que tout
le monde y a mis du sien, y a mis les
meilleurs efforts, y a mis ce qu'il voulait de mieux pour le Québec, parce que,
Saint-Henri—Sainte-Anne, aussi, il y a des enjeux, évidemment, très locaux, mais qui se
répercutent partout dans la société québécoise. Et ça aura été l'occasion
pour... encore une fois, de voir, notre démocratie, comment c'est important et
comment cet exercice-là aura été, à la fin de la journée, un succès pour
l'ensemble du Québec.
Alors,
je tiens, évidemment, à féliciter notre nouveau collègue — vous
allez me permettre, pour la première et la dernière fois, de le nommer — Guillaume
Cliche-Rivard, pour sa belle victoire, également, donc, lui dire que cette
maison est la sienne, c'est la maison du peuple, il est représentant du
peuple de son comté.
Et, comme le disait
le premier ministre, du choc des idées parfois jaillit la lumière. Alors, on
aura beaucoup de débats, mais toujours,
toujours, on garde en tête qu'on fait ça pour améliorer le sort de nos
concitoyens, de nos concitoyennes. Alors, aujourd'hui, en ce lieu chargé
d'histoire et, je dirais même, chargé beaucoup d'avenir, des décisions sont
prises, et auront un impact, et ont un impact tangible dans la vie de tout un
chacun.
Évidemment, il y aura
une courbe d'apprentissage. Je suis certain qu'il ne sera pas le premier à
pécher sur certains termes non
parlementaires, mais peut-être que rapidement il apprendra qu'il y a certains
termes que l'on ne peut utiliser
aujourd'hui. Il y en a près de 400, Mme la Présidente. Alors, ça vient baliser
nos débats, mais toujours dans le respect, dans ce que l'on veut de
mieux pour notre population.
Vous allez me
permettre, évidemment, de lever mon chapeau et de féliciter, au nom de ma
formation politique, l'ensemble des
candidats qui se sont présentés, candidates et candidats, et de façon toute
particulière Christopher Baenninger, qui a bien représenté le Parti libéral du Québec, a fait une campagne
excessivement... Parce qu'une campagne, d'abord et avant tout, c'est sur le
plan humain, c'est de l'énergie à avoir à tous les jours, à aller à la
rencontre des citoyens et citoyennes, gagner
leur confiance à chaque journée. Et ça, Christopher, je tiens à lui lever notre
chapeau, a fait une campagne sans relâche. Et ultimement, bien, la
démocratie... Lorsque le peuple décide, il ne se trompe pas, le peuple. Lorsque
le peuple décide, c'est notre
démocratie qui parle, et nous sommes démocrates. Et, bien évidemment, nous
félicitons le vainqueur, mais nous
tenons à remercier celles et ceux qui ont été candidats et candidates, les
travailleuses et travailleurs d'élections de même que tous les
bénévoles, tous les bénévoles qui ont participé à cet exercice-là.
Vous allez me
permettre aussi, Mme la Présidente, de lever mon chapeau à la prédécesseure du
collègue de Saint-Henri—Sainte-Anne, Dominique Anglade. Sa contribution à la politique québécoise aura été
très tangible. Elle aura ajouté des fissures additionnelles au plafond de
verre, notamment à titre de cheffe du Parti libéral du Québec, vice-première
ministre. Pour une femme noire, ça aura été une avancée, un modèle qui sera, je
pense, à citer en exemple. Et je tiens, chère Dominique, à te lever notre chapeau et à te féliciter pour sept
ans, 2015‑2022, sept ans de vie publique. Bravo! Et merci, merci
beaucoup.
Alors,
bienvenue au nouveau collègue. Hâte, déjà, de commencer à débattre. Vous allez
voir, il y a beaucoup de matière pour
débattre, alors on aura l'occasion de le faire, dans l'intérêt des Québécoises
et Québécois. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Merci,
Mme la Présidente. Donc, à mon tour, au nom du Parti Québécois, je veux
souhaiter la bienvenue à notre nouveau collègue de la circonscription de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Je veux le féliciter pour sa victoire non équivoque, pour
une belle campagne qu'il a su mener. Et je suis convaincu qu'il saura
représenter dignement ici, à l'Assemblée nationale, les citoyens et citoyennes
de sa circonscription.
Je
tiens, évidemment, comme mes collègues, à souligner l'engagement des nombreux
candidats et candidates à cette
élection. Évidemment, une mention spéciale pour la seule candidate, Andréanne
Fiola, qui a su représenter les idées et les valeurs du Parti québécois
avec brio, on en est très fiers. Merci, Andréanne, pour cette implication.
• (14 h 20) •
On
ne le dit pas assez souvent, mais le saut en politique, peu importe le parti
politique impliqué, c'est noble et c'est exigeant, exigeant sur le plan de la vie personnelle, exigeant sur le
plan professionnel, en raison de la pression, en raison du rythme effréné qu'est la politique d'aujourd'hui.
Donc, il faut le souligner, que ce choix personnel là est d'abord et avant
tout un choix pour notre société, pour le
bien de notre société. Je veux également faire ce commentaire pour tous les
militants de tous les partis politiques qui donnent du temps à notre
démocratie.
Maintenant,
je veux quand même souligner quelques aspects que nous avons en commun, M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Premièrement, vous êtes avocat, je suis avocat. Vous êtes passé par
Oxford, je suis passé par Oxford.
Tout comme moi, vous avez conclu que la bière, en Angleterre, elle est «flat»
puis elle n'est pas si bonne que ça. Donc, ça nous fait un point de
départ, des points en commun sur lesquels bâtir, je n'en ai aucun doute.
Et je veux en
profiter, parce que vous êtes un député, tout comme moi, montréalais, pour
réitérer l'importance de travailler ensemble
afin de défendre Montréal comme métropole francophone, une métropole où la
place du français est centrale dans
toutes les sphères de la vie, comme la culture, le travail, l'accueil dans les
commerces et autres composantes de la
vie montréalaise qui nous tiennent à coeur et qui, j'en suis convaincu,
tiennent... que ça tient à coeur tous les députés de l'Assemblée
nationale.
Je sais également que l'immigration est votre
sujet de prédilection, et, malgré nos accords et/ou nos désaccords en la
matière, je suis sûr qu'on peut s'entendre sur le fait que nous devons débattre
d'un sujet comme celui-là en demeurant humains, sensibles, respectueux et en faisant valoir les arguments de
chacun à leur mérite. Et ça, je suis sûr qu'on peut bâtir sur cette base-là.
En terminant, je veux
profiter de cette tribune pour rappeler et réitérer la recommandation du DGEQ
sur les élections partielles, une
recommandation qui est entièrement appuyée par le Parti québécois, à savoir que ça fait maintenant sept ans que le DGEQ recommande de modifier la Loi électorale afin de tenir les élections partielles à date fixe à deux moments
précis dans l'année. La tenue d'élections
partielles à date fixe contribuerait à répondre, à notre avis, à l'un des
objectifs de la Loi électorale, qui est l'équité entre les personnes
candidates.
Donc, sur ce, je vous
souhaite la bienvenue. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente :
Maintenant, comme le veut la
tradition, M. Guillaume Cliche-Rivard s'adressera à l'Assemblée. Je vais lui céder la parole, mais en l'informant
que ce sera la seule et unique fois que je vous aurai appelé par votre nom
et votre prénom. Maintenant, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, la parole est à
vous.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. C'est un honneur pour moi de prendre la
parole dans l'enceinte de cette Chambre pour la première fois.
Avant
toute chose, je veux prendre le temps de remercier les citoyens et citoyennes
de Saint-Henri—Sainte-Anne de m'avoir accordé leur confiance. C'est vraiment un privilège de porter
leur voix ici, à l'Assemblée nationale, et je donnerai tout pour être à
la hauteur du mandat qu'ils m'ont confié.
Ça
fait bientôt 10 ans que j'habite dans le Sud-Ouest. C'est là où j'ai
choisi d'établir ma propre pratique en droit de l'immigration. C'est là où j'ai choisi d'élever ma famille. C'est un
quartier que j'aime profondément et qui m'habite. À tous les gens de
Saint-Henri, Pointe-Saint-Charles, de la Petite-Bourgogne, de Griffintown, de
Côte-Saint-Paul et de Ville-Émard, merci. Ma porte sera toujours ouverte, et
mon oreille, toujours attentive.
Mine
de rien, c'est une grosse journée aujourd'hui : mon premier point de
presse à l'Assemblée, ma première période
de questions, mon assermentation. Je dois dire que je suis aussi très heureux
de ne pas avoir eu à prêter serment au roi. J'en connais un qui aurait
bien préféré être à ma place.
Blague
à part, c'est un grand moment pour moi aujourd'hui. Je me mets officiellement
au travail pour les gens de Saint-Henri—Sainte-Anne. J'ai hâte de
travailler pour les gens de ma circonscription. J'ai hâte de travailler avec
mes collègues des autres partis sur les
dossiers desquels j'ai hérité et des responsabilités que j'accepte avec
humilité : l'immigration, la francisation, l'intégration, la justice,
les relations internationales et la francophonie. Merci beaucoup.
La Présidente
La Présidente :
Et j'aimerais, à mon tour,
maintenant souhaiter la plus cordiale bienvenue à notre nouveau collègue
et l'assurer de l'entière collaboration de tous
les membres de l'équipe de la présidence et également, naturellement, de la
table.
Maintenant, nous
poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation
de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bonjour, Mme la Présidente. Je vous demanderais d'appeler l'article a, s'il
vous plaît.
Projet de loi n° 19
La
Présidente : À l'article a du feuilleton, M. le ministre du
Travail présente le projet de loi n° 19, Loi sur l'encadrement du travail des enfants. M. le ministre.
M. Jean
Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Ce projet de loi propose des mesures sur l'encadrement du travail
des enfants. Il modifie la Loi sur les
normes du travail afin d'interdire à un employeur de faire effectuer un travail
par un enfant de moins de 14 ans et modifie le Règlement sur les normes du
travail afin d'y déterminer les cas et les conditions selon lesquels cette interdiction ne s'applique pas. De
plus, il prévoit que le nombre d'heures de travail qu'un employeur puisse
faire effectuer par un enfant assujetti à l'obligation de fréquentation
scolaire ne peut excéder 17 heures par semaine ni 10 heures pour la
période du lundi au vendredi.
Le projet de
loi hausse le montant des amendes en cas d'infraction aux dispositions de la
Loi sur les normes du travail concernant le travail des enfants.
Le projet de
loi modifie également la Loi sur la santé et la sécurité du travail afin de
préciser que les risques pouvant affecter
particulièrement la santé ou la sécurité des travailleurs âgés de 16 ans
et moins doivent être identifiés, analysés et pris en compte, notamment
dans les programmes de prévention ou les plans d'action que doivent mettre en
place les employeurs.
En outre, le
projet de loi permet à la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de
la sécurité du travail d'octroyer une aide financière pour soutenir des
initiatives d'information, de sensibilisation ou de formation en matière de normes
du travail.
Enfin, le projet de loi prévoit des
modifications de concordance et des dispositions transitoires et finales.
Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée... Oui, je reconnais M. le
leader de l'opposition officielle. Je vous écoute.
M. Derraji : Mme
la Présidente, à part que je vais demander des consultations particulières
parce que c'est un projet de loi important, je tiens à le réitérer, encore une
fois, qu'on se ramasse à voir des articles ou des bouts d'articles
du projet de loi au niveau des médias. Je savais, avant de venir, avant
d'écouter le ministre, le chiffre de 17 heures, on savait aussi 14 ans. Mme la Présidente, je n'ai pas
besoin de refaire le débat que, les projets de loi, on les dépose au Parlement,
auprès des députés concernés, avant d'aller de l'avant. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente : M. le leader du
gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
puisque nous sommes interpelés, Mme la Présidente, il faut souligner au leader
de l'opposition officielle qu'au mois de décembre dernier, là, le Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre a publié un rapport qui a été rendu public, le 14 décembre dernier,
et les éléments qui ont été soulignés par le député de Nelligan, le
leader de l'opposition officielle, sont justement dans ledit rapport, avec le
fait qu'un emploi soit limité à 14 ans, sauf exception, et à 17 heures par semaine. C'est une des
recommandations du rapport, Mme la Présidente, alors c'était déjà dans
la sphère publique, dans l'environnement public.
Pour ce qui est des consultations, ça nous fera
plaisir de recevoir les groupes de nos collègues et de fixer des dates avec
eux.
Dépôt
de documents
La Présidente : Maintenant, à la
rubrique Dépôt de documents, Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Permettez-moi
de déposer les états financiers de la Fondation universitaire de l'Institution royale pour l'avancement des sciences de
l'Université McGill en date du 31 mai 2021 et ceux en date du
31 mai 2022. Merci beaucoup.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. Mme la ministre des Affaires municipales.
Mme Laforest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Permettez-moi de déposer le bilan de la mise en oeuvre de la
Stratégie gouvernementale pour assurer l'occupation et la vitalité des
territoires 2018‑2022 au sein de l'administration, année 2020‑2021. Merci.
• (14 h 30) •
La Présidente : Ce document est
déposé.
Pour ma part, je dépose le diagramme de
l'Assemblée en date d'aujourd'hui.
De plus, je
dépose une lettre que m'a adressée M. Jean-François Gauthier, dans
laquelle il m'informe de sa démission à titre de membre de la Commission
d'accès à l'information à compter du 1er mai prochain.
J'ai reçu un préavis d'une motion qui
sera inscrite dans le feuilleton de demain aux affaires inscrites par les
députés de l'opposition. Conformément à l'article 97.1 du
règlement, je dépose copie du texte de ce préavis.
Il
n'y a pas de dépôt de rapports de commission.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Décision de la présidence concernant la répartition des
mesures et des
temps de parole lors des débats restreints à la suite d'un changement
survenu dans la composition de l'Assemblée
Documents déposés
Et, en terminant, je
dépose maintenant des tableaux qui font état des changements apportés à la
répartition des différentes mesures et des temps de parole lors des débats
restreints.
Je
rappelle qu'une entente est intervenue au début de la législature entre les
différents partis représentés à l'Assemblée au sujet, notamment, de cette répartition. Cependant, comme il est
arrivé par le passé, une modification à cette entente a été rendue nécessaire par le changement dans la circonscription... dans la composition, pardon, de l'Assemblée, à savoir l'élection
du député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
membre du deuxième groupe d'opposition.
Alors, à la suite de
cette élection, l'opposition officielle et le deuxième groupe d'opposition ont
entrepris des négociations en vue de convenir des modifications à apporter à
l'entente. Ils m'ont par la suite fait part du fruit de leurs discussions. Considérant qu'il respecte les
principes élaborés par notre jurisprudence parlementaire, la présidence entend
donner suite à ce nouvel accord qui reflète le consensus auquel en sont venus
les deux groupes.
Je
précise que ces nouvelles mesures à être dévolues au deuxième groupe
d'opposition proviennent toutes de celles attribuées auparavant à l'opposition
officielle. Les changements que j'annonce aujourd'hui n'ont donc aucune
incidence sur les droits accordés au troisième groupe d'opposition ou
aux députées indépendantes.
En
résumé, le deuxième groupe d'opposition aura droit à trois questions
supplémentaires par cycle de 10 séances, au sixième rang, à la
troisième, septième et neuvième séance du cycle.
Ce
groupe aura aussi droit à une affaire inscrite par les députés de l'opposition
et à une interpellation de plus par deux cycles au 14e... au huitième
rang.
Le
deuxième groupe d'opposition aura également une déclaration de député de plus
par cycle de 10 séances, au sixième rang, à la cinquième séance de
ce cycle.
Enfin, les temps de
parole pour les différents débats restreints sont ajustés.
Questions
et réponses orales
Sur
ce, nous en sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses
orales, et je cède la parole, pour sa question principale, au chef de
l'opposition officielle.
État de vétusté du parc
immobilier scolaire
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Nous en sommes
au cinquième budget, la cinquième année de ce gouvernement caquiste qui
demande d'être jugé sur les résultats, et, on le voit, les résultats sont des
échecs.
Parlons
de la vétusté de nos écoles au Québec. En 2019, 48,3 % des écoles étaient
jugées en mauvais ou en très mauvais état. Le plan stratégique déposé par la
CAQ, 2019‑2023, avait pour ambition d'amener cette proportion-là à
50 %, Mme la Présidente. Qu'en est-il
du résultat? Bien, c'est passé de 48,3 %, dans les faits, à 61 %
aujourd'hui, l'état de vétusté de nos écoles, mauvais ou très mauvais.
Le
22 mars dernier, le premier ministre, dans l'article du journal La Presse, on pouvait y lire que le premier ministre «soupçonne les centres de services scolaires de
gonfler les besoins afin d'obtenir plus d'argent». On cite le premier
ministre : «Actuellement, la façon [dont] ça fonctionne, c'est chaque
centre de services qui évalue ses écoles. Donc, évidemment, il y a [...] un incitatif pour dire : "J'ai besoin
d'argent pour mes écoles". [...]J'ai des doutes.» Fin de la citation.
Or,
Mme la Présidente, il est clair que la nouvelle méthode d'analyse, de
vérification, elle vient du rapport annuel déposé le 9 décembre dernier, 2021‑2022, signé par le ministre de
l'Éducation, où on peut y lire que c'est «une méthodologie plus robuste
et uniformisée».
Pourquoi le premier
ministre veut-il nier la réalité du défi de nos écoles?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Merci, Mme la Présidente. Et je suis content
d'avoir cette question, ça va me permettre de faire certaines mises au
point.
D'abord, tous
les gens qui me connaissent le savent, ma priorité, si j'en avais juste une,
c'est l'éducation, puis en particulier
l'éducation de nos plus jeunes. Ça a toujours été ça, c'est encore ça, ce sera
toujours ça, là. Je sais qu'on avait eu des différends,
entre autres, avec le chef du deuxième groupe d'opposition, pendant la campagne
électorale, il disait que je n'avais
pas le droit de dire ça, qu'il n'était pas d'accord avec ça, que, pour lui, il
y avait d'autres choses qui étaient plus prioritaires. Mais, Mme la
Présidente, je persiste et je signe, ce sera toujours ma priorité.
Mme la
Présidente, quand on est arrivés, le budget pour rénover les écoles, sous le
gouvernement libéral, était de 1,2 milliard
par année. On a augmenté ce budget à 3 milliards par année. Donc, on l'a
presque triplé. Par contre, j'ai vu les mêmes chiffres que le chef de l'opposition officielle, et je n'ai
vraiment pas aimé ça, et j'ai donné un mandat spécial au ministre responsable des Infrastructures pour
qu'on dépose un plan pour que chaque école... que chaque enfant fréquente
une école qui est en bon état.
Donc, Mme la
Présidente, évidemment, ça suppose de bien définir ce que ça veut dire, en bon
état. Dans certains cas, on me dit
que ça peut être la cour d'école qui ne va pas bien, le système informatique
qui ne va pas bien. Mais, on s'entend tous, là, il n'est pas question
qu'on envoie nos enfants dans des écoles vétustes.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Il dit, M. le premier ministre, Mme la Présidente,
qu'il n'est pas question qu'on envoie nos enfants dans des écoles qui ne sont
pas conformes, mais c'est la situation, qui s'est dégradée sous son
gouvernement. Le rapport annuel de
gestion du ministère de l'Éducation, 9 décembre dernier, je le cite :
«...la dégradation des bâtiments s'est accélérée
de façon importante dans les dernières années, ce qui peut nuire à la réussite
des élèves de tous âges.» Fin de la citation.
Alors, pour la priorité du premier ministre,
quand il voit que le bilan s'alourdit sous sa gouverne, comment peut-il dire,
encore une fois, que c'est aujourd'hui une priorité? Il n'en fait pas assez.
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui, Mme la Présidente, il faut être très prudent,
quand on regarde l'évolution de la situation des écoles, parce qu'avec le
gouvernement libéral il n'y avait pas vraiment d'évaluation de la condition de
chaque école. Quand on est arrivés, il y a quatre ans, on a mis en place une
évaluation, qui a été faite par chaque centre de services. Donc, c'est
une nouvelle approche d'évaluation.
Maintenant,
Mme la Présidente, quand on me dit que 61 % de nos écoles sont en mauvais
état, bien, j'ai demandé d'en savoir plus. Et s'agit-il de champignons?
S'agit-il de la cour d'école? Je n'accepterai jamais qu'on envoie nos
enfants dans des écoles qui ne sont pas en bon état.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Comment explique-t-il alors le rapport de
l'inspecteur en bâtiment qui était le ministre de l'Éducation, qui, le 22 mars dernier, disait, après avoir
été visiter une école classée E, le pire classement, je le cite : «Je [m'attendais] à rentrer dans une école où les plafonds tombent, les murs sont fissurés, avec des chaudières
partout. Mais tu rentres dans cette école, et ce n'est pas l'enfer du
tout!» Fin de la citation.
Alors, lui,
est-ce qu'il guide son étalon de mesure de son succès et de son échec sur
l'inspecteur en bâtiment du ministre de l'Éducation, qui, pour lui, une
école E, les pires, tout est beau, Madame la Marquise?
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui. Mme la Présidente, le ministre de l'Éducation n'est pas la seule personne qui me dit :
Bien, voyons donc, 61 % de nos écoles sont en mauvais état.
Donc, Mme la Présidente, je ne dis pas que ce
n'est pas le cas. Ce qu'on dit, c'est qu'il y aura une inspection indépendante qui va être faite. J'ai demandé un
plan au ministre des Infrastructures, puis on va s'assurer d'avoir un plan pour que
tous les enfants au Québec fréquentent des écoles en bon état.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : L'étalon de mesure
demeure et il est déjà sur place. C'est eux qui l'ont mis, Mme la Présidente. Mais la signature de ce gouvernement-là, c'est de
contester la réalité quand ça ne fait pas son affaire. Le professeur spécialisé
en administration de politiques scolaires à l'Université du Québec à Rimouski Jean Bernatchez dit : «Tous les rapports sur
l'état des
infrastructures scolaires que j'ai vus étaient impeccables sur tous les plans
et, de plus, [ils] étaient tous conçus selon les normes et les règles
ministérielles.» Fin de la citation.
À
un moment donné, il est-u en contradiction avec son propre gouvernement pour ne
pas se responsabiliser pour nos écoles?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
J'aimerais, Mme la Présidente, avoir cette certitude, là, que le ministre...
que le chef de l'opposition officielle
semble posséder, mais, Mme la Présidente, on va avoir des inspections
indépendantes, on va évaluer exactement la situation de chacune de nos écoles
et on va s'assurer que nos enfants fréquentent des écoles en bon état.
La
Présidente : En question principale, le député de Pontiac.
État de vétusté du parc immobilier dans le réseau
de la santé et des services sociaux
M.
André Fortin
M. Fortin : Merci.
Merci, Mme la Présidente. Avec raison, on parle beaucoup de la question de la
vétusté des écoles puis de l'impact
sur nos enfants, mais, au fil des ans, il y a eu plusieurs rapports sur la
vétusté d'un établissement de santé ou
d'un autre, des rapports qui affirmaient noir sur blanc que des situations
malheureuses, des décès, entre autres, étaient dus à la vétusté d'une
installation et que des changements devaient être apportés.
Un
de ces exemples, c'est l'urgence de l'hôpital Lakeshore, à Pointe-Claire, où le
gouvernement sait depuis longtemps qu'un
projet de rénovation majeur, entre autres à l'urgence, est nécessaire. En fait,
le projet avait été accepté, budgété dès 2018, et le tout devait être complété
pour 2024. Pourtant, depuis que le gouvernement de la CAQ est au pouvoir, ce
projet-là a été reporté aux calendes grecques, mis de côté, oublié.
C'est ce qu'on appelle, Mme la Présidente, de la vétusté volontaire.
Pourquoi ce projet-là
n'avance pas? Pourquoi le ministre, à ce jour, n'a aucun plan pour la
reconstruction de l'urgence du Lakeshore?
• (14 h 40) •
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente, je pense qu'il est important,
un peu comme le premier ministre vient d'expliquer, que ce qui est pour les
écoles peut s'appliquer aussi pour les hôpitaux, pour une raison. Durant la
pandémie, je me souviens très bien,
j'ai fait plusieurs visites au Lakeshore, puis on peut se rappeler, puis
malheureusement ce ne sont pas de très, très bons souvenirs, mais qu'on était obligés de pallier à des enjeux de
pandémie avec des grands murs de plastique, être capables de couvrir des choses qui étaient excessivement
vétustes, parce qu'il y avait des doubles chambres, parce qu'il y avait des
éléments qui étaient inconcevables pour des enjeux de pandémie, alors que
c'était acceptable, peut-être, avant la pandémie.
Ce que le député dit
aujourd'hui, et je suis d'accord avec lui : Nous avons encore des hôpitaux
dans lesquels on n'a pas assez investi. Et
l'exemple du Lakeshore est un très bon exemple. Mais, Mme la Présidente, il
faut se rappeler qu'on a fait des
investissements majeurs dans plusieurs de nos établissements. Lakeshore est sur
la liste, comme plusieurs de nos établissements aussi. Mais je pense qu'il faut
comprendre qu'on a été retardés pendant la pandémie, parce que c'est là que, malheureusement, se passaient tous les
drames, puis il a fallu pallier à l'urgent, et on n'a pas pu travailler autant
sur l'important durant cette période-là.
La
Présidente : Première complémentaire.
M.
André Fortin
M. Fortin : Mais
si ce n'était que le Lakeshore, Mme la Présidente. Le CHSLD Foyer Père-Guinard,
à Maniwaki, là, il est à risque d'inondation une année sur deux. Écoutez
ça : on sort les résidents, on les place dans des installations temporaires, on nettoie le CHSLD, et on ramène les
résidents, des résidents de CHSLD, là. Imaginez le stress pour eux.
Mais, encore là, projet accepté, budgété en 2017, puis ce printemps, à la
veille des crues, il n'y a toujours rien de fait.
Pourquoi ça n'avance
pas?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Bien, je voudrais
peut-être rassurer le député, parce que nous, on va le régler. Je ne sais pas
combien d'années le Parti libéral a parlé,
justement, de ce CHSLD, puis ce n'était pas possible parce qu'il y avait des
inondations. Nous, on a mis les budgets nécessaires, ça va se régler
cette année.
Alors,
Mme la Présidente, je pense qu'on peut prendre chacun des exemples que le
député va dire puis de dire : Nous, au
contraire, on a augmenté le PQI, le Plan québécois des infrastructures, de
50 milliards, depuis qu'on est arrivés au gouvernement, 50 milliards sur 100 milliards pour,
justement, être capables d'investir dans nos écoles et dans nos hôpitaux.
Vous savez, Mme la Présidente, on va le faire. Nous, on a dit qu'on allait le
faire et on va respecter nos engagements.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
André Fortin
M. Fortin : Des
projets comme ça, là, budgétés avant leur arrivée au pouvoir, mais qui n'ont
pas bougé, on en a des dizaines. Ma collègue à l'Éducation, elle en a des dizaines.
Le gouvernement reporte des projets puis, quand il se donne la peine de justifier, bien, il dit :
Ah! bien, on n'aime pas les rapports. Mais soyons rassurés, Mme la Présidente,
la CAQ va sûrement nous sortir un
autre indice de calcul comme les ponts par millions, peut-être les
chauves-souris par patients ou encore les planchers craqués par élèves.
Mais,
sérieusement, là, quand vous avez des rapports qui vous disent qu'un
établissement est vétuste, allez de l'avant, s'il vous plaît.
La Présidente :
Monsieur...
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaire après les questions. M. le ministre de
la Santé, la parole est à vous.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Écoutez, la vétusté, c'est une chose, mais je
pense aussi qu'il faut voir comment l'ancien gouvernement, dans certaines régions, comme l'Outaouais, a
traîné dans des projets d'hôpitaux. Vous savez ce qu'on a fait, nous? On a dit
qu'on allait le faire. C'est exactement ça, le point que je vous fais. On a mis
les argents nécessaires. Il faut bien faire des annonces. Ça, le Parti libéral était très bon à le faire. Nous, ce
qu'on fait, c'est... on a les budgets nécessaires. Notre ministre des
Finances, la présidente du Conseil du trésor, le ministre, maintenant, des
Infrastructures, qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils
nous ont donné le plan pour les 10 prochaines années pour être capables
d'investir massivement dans nos infrastructures. C'est ce qu'on va
continuer à faire. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais à la députée de
Mille-Îles. La parole est à vous.
Rénovation de logements
sociaux
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci, Mme la Présidente. Il n'y a pas que les
écoles et l'hôpital du Lakeshore qui se détériorent, le parc de logements à loyer modique, les HLM, se
dégrade également. En fait, on assiste à une dégradation accélérée des HLM au Québec. Alors qu'il y avait
18 644 logements en mauvais état il y a deux ans, c'est maintenant
presque 26 000 logements
qui se trouvent dans cet état-là. C'est plus de 7 000 logements, là,
7 000 qui se sont ajoutés à la liste de logements vétustes en seulement deux ans. Pourtant, le gouvernement a
de l'argent, il l'a reçu du fédéral spécifiquement pour la rénovation des HLM, mais il a préféré
mettre l'argent pour le rattrapage de nouveaux logements sociaux qu'il avait
annoncés en 2018.
Mme
la Présidente, alors que les HLM tombent en ruines, est-ce que le gouvernement
et sa ministre vont enfin investir pour rénover les HLM vétustes?
La
Présidente : Mme la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau :
Oui. Merci, Mme la Présidente.
Bien, écoutez, je vais répéter mon explication en matière, là, de cote ou
d'indice, là, sur la qualité des HLM, O.K., puis on rendra le document public,
là, si ce n'est pas assez clair, mais une
cote A, ça veut dire qu'il y a... les travaux représentent 0 % à 5 %
de la valeur de l'immeuble; cote B, 5 % à 10 % de la valeur de l'immeuble; cote C, 10 % à 15 %.
Et puis, si on parle d'une cote E, là, parce que c'est celle qui préoccupe la
députée, on parle de travaux qui
représentent 30 % de la valeur de l'immeuble. Alors, lesdits travaux, là,
ça peut être l'asphalte, ça peut être le toit, ça peut être les fenêtres, ça
n'empêche pas d'habiter dans les logements, c'est juste que l'investissement
qui est requis est important.
Ceci
dit, on ne fait pas rien, en matière de rénovation des HLM. Ma collègue
ministre des Affaires municipales avait conclu une entente avec le fédéral, 2,2 milliards jusqu'en 2028,
argent qui sera totalement investi dans la rénovation des HLM au fil des
prochaines années, Mme la Présidente.
La Présidente : En complémentaire...
Oh! M. le leader de l'opposition officielle, je vous écoute.
M.
Derraji : Oui. Mme la ministre vient de faire référence à un
document. Je l'invite, s'il vous plaît, à le déposer, parce qu'elle nous
a partagé gentiment qu'elle veut le déposer. Donc, merci.
La Présidente : Est-ce que vous
acceptez pour le dépôt?
Mme Duranceau : Mme la Présidente,
le document était prêt.
Document déposé
La Présidente : Ce sera déposé. Nous
poursuivons avec la première complémentaire. Mme la députée.
Mme Virginie Dufour
Mme
Dufour : Alors, on entend la ministre dire qu'un bâtiment
en mauvais état, c'est juste parce que les coûts des travaux à faire, bien, ça atteint 30 % de la
valeur du bâtiment. Mais ça, Mme la Présidente, là, c'est juste une vision
comptable. Il y a des HLM qui ont été
barricadés parce qu'ils étaient trop insalubres. Et là on dépasse pas mal le
30 %. Et ce n'est pas juste à Montréal, là. À Cowansville, les
travaux à faire atteignent 150 % de la valeur de l'immeuble.
La
ministre vivrait-elle dans un tel bâtiment?
La Présidente : Mme la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Oui. Mme la
Présidente, écoutez, vision comptable, là, justement, ça aurait peut-être pris
une vision comptable. Je suis
contente que les libéraux s'intéressent, là, aux HLM, parce que pendant des
années ils ne s'y sont pas intéressés. Alors là, moi, je récupère ça et
je m'en occupe. Alors, ça, c'est la première des choses.
Deuxième des
choses, on l'a dit souvent, il y a des logements qui peuvent être barricadés
parce qu'il y a un plan de les rénover et ils sont graduellement remis en
service. Et, sur un total de 68 000 unités de logement HLM, qu'il y
ait 1 % de barricadé, quand tu gères un parc immobilier de cette
ampleur-là, ce n'est pas dramatique, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme
Dufour : Le déficit
d'entretien des HLM, il est très élevé. L'an dernier, on parlait de
1,2 milliard en rénovations requises
pour les logements en mauvais ou très mauvais état. Mais la CAQ ne prévoit que
105 millions pour les rénover. À
ce rythme, là, il y a beaucoup de logements qui vont avoir le temps d'être
condamnés, barricadés avant qu'on soit rendus à les rénover. Ce n'est
pas sérieux, ce n'est pas responsable.
La ministre
peut-elle nous dire avec quoi les offices municipaux vont rénover leurs HLM?
Est-ce que ça va être avec de l'argent Canadian Tire?
La Présidente : Mme la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Oui. Mme la
Présidente, écoutez, le budget d'opération, là, des offices d'habitation ou ce
qu'on consacre aux HLM, là, est passé
de 100 millions à 300 millions annuellement, ça, c'est juste pour
l'entretien annuel, en plus des sommes, là, du 2,2 milliards dont
on parle, qui vont être distribuées graduellement au fil des ans.
Alors, je ne
pense pas que ce soit de l'argent Canadian Tire. C'est de l'argent des
contribuables, Mme la Présidente. Il faut le dépenser comme il faut et
puis il faut être structuré dans l'approche pour que les coûts soient bien
cernés.
La Présidente : En question
principale, je reconnais le chef du deuxième groupe d'opposition.
Accès aux services en santé mentale
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme la
Présidente. Avant de présenter son budget, le premier ministre a fait une promesse aux Québécois et aux Québécoises. Il a
vu, je pense, ce que tout le monde voit, au Québec, ce que des centaines
de milliers d'entre nous vivent à tous les
jours, la détresse, l'isolement, des fois une accumulation de symptômes qui
tombent sur les épaules du monde
comme une tonne de briques. Le Québec ne va pas bien. On traverse une crise de
santé mentale sans précédent, une
crise de santé mentale qui broie des vies. Je sais que le premier ministre
partage mon inquiétude, je l'ai senti
récemment. Il nous a dit : On doit en faire plus. Il a promis d'investir.
Je suis d'accord avec lui, on doit en faire plus. Il faut investir.
Mais le budget, lui, nous a réservé une
mauvaise surprise : 27 millions de dollars de plus par
année en santé mentale. Ça ne peut
pas être ça, notre réponse collective face à la crise actuelle. Questionné par
les journalistes, le ministre qui est responsable
de la Santé mentale au gouvernement a répondu une réponse qui, moi, m'a surpris
et qui a surpris beaucoup de monde,
il a dit : C'est suffisant. Suffisant. Moi, je ne peux pas croire que
c'est le dernier mot du premier ministre sur la question de la santé
mentale, ça, «suffisant».
Est-ce
que le premier ministre, aujourd'hui, est prêt à ouvrir la porte à un
réinvestissement massif en santé mentale?
• (14 h 50) •
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, effectivement, on a vécu beaucoup de drames, beaucoup
de violence, dernièrement, puis, avec la
pandémie, je pense qu'il faut investir
plus que jamais en santé mentale. Mais, Mme la Présidente, il faut quand même regarder ce qui a été fait
depuis quatre ans. Quand on est arrivés au pouvoir, le budget de la santé
mentale, au Québec, c'était
1,3 milliard par année. Actuellement, le budget de la santé mentale, c'est
1,8 milliard par année. C'est une augmentation de presque
50 %.
Maintenant, le grand
défi, actuellement, c'est de trouver du personnel. Dans la négociation,
actuellement, des conventions collectives,
on a donné le mandat à la présidente du Conseil du trésor de donner une plus
grosse augmentation de salaire aux
psychologues, pour que les psychologues du privé viennent au public. On doit
aussi, du côté des travailleurs sociaux,
prendre le temps de les former. On a mis des incitatifs. Il faut continuer à
les aider, à les former pour être capables de combler les postes pour le
budget de 1,8 milliard.
Donc,
Mme la Présidente, on continue de faire des efforts. Je peux vous dire,
effectivement, c'est un dossier qui me touche particulièrement. Le ministre de
la santé mentale le sait depuis quatre ans et demi. Quand il a besoin de plus
d'argent, il vient me voir. S'il en a besoin
de plus, on va en mettre plus. Mais actuellement le défi, c'est vraiment de
combler les postes, d'être certains aussi que ce qu'on appelle les P1,
P2... qu'il y ait des services rapides.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Mme la Présidente, je
peux tout de suite confirmer quelque chose au premier ministre. Ce que tout le
monde dit sur le terrain, là, ce que les gens en première ligne qui s'occupent
de la santé mentale des Québécois et
des Québécoises disent, c'est qu'en effet les besoins sont énormes, ils ont
explosé, et que 27 millions par année, ça n'arrive pas à la
cheville des besoins qui explosent en ce moment en santé mentale.
Est-ce que le premier
ministre le reconnaît? Est-ce qu'il va investir davantage bientôt?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, je répète. Quand on est arrivés, c'était 1,3 milliard par
année. On est rendus à 1,8 milliard par
année, 500 millions, pas 41, là, 500 millions de plus. Maintenant, il
y a des postes qui ne sont pas comblés. Puis ce que fait aussi le ministre responsable de la santé mentale, qui
n'était pas fait par les libéraux, c'est de bien identifier dans les
listes d'attente les cas où il y a un risque de suicide ou de violence puis
s'assurer que ces cas-là soient traités immédiatement.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : J'ai une proposition
concrète à faire au premier ministre. Il faut lutter contre la pénurie de
main-d'oeuvre dans le secteur de la santé
mentale, puis, oui, les psychologues peuvent et doivent aider, mais il y a
aussi les gens en travail social qui peuvent le faire. Puis, en ce
moment dans nos universités, là, il y a à peu près 5 000 demandes
d'admission par année, les gens veulent aller aider, mais les universités ont
juste l'argent pour en admettre 800.
Est-ce
que le premier ministre est ouvert à la proposition solidaire d'augmenter les
cohortes dans les disciplines en santé mentale?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente,
c'est une suggestion qui est constructive. Et je vais demander à la ministre responsable de l'Enseignement supérieur de voir si
c'est un problème, parce que je ne suis pas certain que c'est un problème,
mais, si c'est un
problème, le nombre de personnes admises pour des formations qui mènent à des
postes qui sont affichés mais non comblés, on va s'assurer que ce soit
réglé.
La Présidente :
En question principale, je reconnais le député de Rosemont.
Réforme du système de santé
M.
Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Le
ministre de la Santé a visiblement bien alimenté les médias sur ses projets au cours des dernières semaines, mais lui
aussi, il est bien alimenté, bien inspiré, puis pas par n'importe qui. Je cite
l'ancien ministre libéral Gaétan
Barrette : «Il y a bien du monde à la CAQ qui m'a consulté[...].
[...]Manifestement, ils ont enregistré
ce que je leur ai dit. Mais il n'y a pas de surprises là-dedans : j'ai été
à la CAQ. Pourquoi vous pensez [que le premier ministre] m'a recruté en
2012?»
«Ils
font tout pour qu'il n'y ait pas de lien avec moi, mais [à] un moment donné, ce
[serait] juste [...] fair-play [...] de le faire, le lien? Parce qu'il
est évident, le lien, il n'est même pas subtil.» Fin de la citation.
Alors,
Barrette CAQ, CAQ Barrette, faut-il comprendre que c'est chou vert et vert chou
et que, dans le fond, le but de la CAQ, c'est de finir le grand oeuvre
de Gaétan Barrette en santé?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Écoutez, Mme la Présidente, premièrement,
j'aimerais m'objecter en faux, mais pas contre le député de Rosemont, mais
contre plusieurs des citations qu'il a faites aujourd'hui. Pour une, ceux qui
me connaissent un peu plus ont peut-être
noté un style différent. Et, déjà là, je pense qu'on peut prendre certaines
distances. Par contre, je dois dire que j'ai un respect pour tous les ministres
de la Santé qui sont passés dans les dernières années, parce que, chacun qui
est venu dans un poste aussi important, aussi difficile, dans les périodes que
l'on a connues, je pense qu'il faut reconnaître que tout le monde a fait ses
efforts.
Maintenant,
je pense que, depuis que je suis à la Santé, avec la connaissance qu'on a
apprise de notre réseau, avec la
pandémie, avec le travail qu'on a fait pour la préparation du plan de santé...
je pense que les Québécois auront la chance, demain, de prendre connaissance de
toutes les différences qu'il y a avec l'ancienne administration du réseau de la
santé sous l'ère libérale puis je pense que les Québécois pourront
apprécier le travail qu'on dépose demain. Merci beaucoup.
La
Présidente : Première complémentaire.
M.
Vincent Marissal
M. Marissal : Oui, bien, on sait que le ministre de la Santé a déjà engagé l'ancien
bras droit du docteur Barrette pour mener sa réforme, M. Daniel
Desharnais. Visiblement, il y a des atomes crochus.
Tant
qu'à avoir le numéro deux, pourquoi ne pas avoir le numéro un? Est-ce que le
ministre de la Santé pourrait mettre Dr Barrette sur sa courte liste de
«top guns» pour gérer son agence Santé Québec, un coup parti?
La
Présidente : M. le ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé :
Écoutez, j'apprécie beaucoup ces questions-là, que j'aurai peut-être encore
demain, mais ce que je dirais sur toutes les personnes qui vont venir nous
aider, puis je vais raffiner les expressions que j'ai utilisées sur les hauts
potentiels qui viendront nous aider, qu'ils viennent de l'interne ou de
l'externe, je vous assure, Mme la Présidente, qu'on prendra les
meilleures personnes, parce que ce qu'on doit aux Québécois, c'est le meilleur
réseau de santé qu'on peut leur donner. Puis,
s'il faut aller chercher les meilleures personnes, qu'elles soient à
l'intérieur du réseau, à l'intérieur d'autres ministères, dans le réseau privé, ce que j'ai dit, ça nous
prend les meilleurs gestionnaires. Écoutez, on est capable de faire une
différence, puis on va les trouver, les bons gestionnaires.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Vincent Marissal
M. Marissal : Le ministre n'a pas nommé Gaétan Barrette. D'ailleurs, celui-ci s'est
récemment qualifié de Voldemort de la santé. C'est inexact, parce que,
Voldemort, comme chacun sait, on ne veut pas dire son nom. Quand je me promène
dans les hôpitaux au Québec, tout le monde dit le même nom tout le temps :
Gaétan Barrette. Et ça revient tout le temps.
Alors,
quand le ministre de la Santé actuel nous dit qu'il veut redevenir un employeur
de choix, mais qu'il s'inspire de Gaétan Barrette, comment le personnel
soignant devrait-il se sentir?
La Présidente : M. le ministre de la
Santé.
M.
Christian Dubé
M.
Dubé : Je sais que le député
de Rosemont fait une tournée des hôpitaux, comme moi, je fais aussi depuis deux
ans. Puis je pense qu'il n'y a personne dans un hôpital qui m'a comparé
à Gaétan Barrette, pour être clair.
Alors, Mme la
Présidente, le député de Rosemont peut faire tous les amalgames qu'il veut, ce
sera aux gens, aux Québécois, de juger le travail qu'on a fait. J'ai très hâte
de déposer le projet de loi. Il y a énormément de personnes qui ont travaillé sur ce projet de loi au cours des
18 derniers mois. Puis je pense que les Québécois vont être fiers de leur
réseau de santé. Merci beaucoup.
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député de Pontiac.
Aide aux producteurs de porc
M. André Fortin
M.
Fortin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Le secteur du porc est en crise majeure, au Québec. Nos éleveurs
de porc sont à bout de souffle physiquement, mentalement,
financièrement.
Depuis des
mois, il y en a plusieurs qui se préparent à mettre la clé dans la porte.
Depuis des mois, il y en a des centaines qui fonctionnent à perte. Ce n'est pas
compliqué, Mme la Présidente, on les a forcés à puiser 210 millions
dans leurs poches parce que le client,
Olymel, leur a forcé à réduire les prix de 20 %, sans aucune aide du
ministre. Mais si c'était juste ça.
Olymel a
annoncé aux producteurs, l'an dernier, qu'ils perdraient
530 000 porcs par année, mais, à partir de juin, ça va être un autre
850 000 de moins par année, toujours pas d'aide du ministre. Hier, ils ont
dû se rendre à l'évidence. 92 % des
éleveurs de porc du Québec ont voté pour se payer à eux-mêmes un fonds
d'urgence pour aider leurs collègues à fermer leur production.
La question
que tout le monde se pose pendant ce temps-là : Il est où, le ministre de
l'Agriculture? Qu'est-ce qu'il fait, le ministre de l'Agriculture?
Pourquoi il ne s'occupe pas des producteurs de porc?
• (15 heures) •
La Présidente : M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, la parole est vous.
M. André Lamontagne
M. Lamontagne : Merci, Mme la
Présidente. Je remercie mon collègue pour sa question parce qu'elle va nous permettre de faire le tour un petit peu de la
situation. La filière porcine, si on enlève la filière laitière, c'est notre
deuxième plus gros secteur d'agriculture
au Québec. C'est 30 000 emplois directs et indirects, c'est
4 000 producteurs ou producteurs intégrés, c'est des ventes à
la ferme, là, de 1,4 milliard, c'est des exportations de 1,8 milliard
par année.
Puis une des
particularités, si on veut, de la filière porcine, c'est qu'on exporte à peu
près 70 % à 75 % de ce qu'on produit. Qu'est-ce que ça implique? Ça implique
qu'on est sur l'échiquier mondial, on travaille avec les tendances mondiales,
on travaille avec la géopolitique mondiale,
on travaille avec les prix mondiaux, qui fait en sorte qu'on doit avoir, au
Québec, une filière qui est excessivement compétitive, autant au niveau
des producteurs que des transformateurs.
Puis ce qu'on
observe, à travers les difficultés que l'industrie vit depuis un an, un an et
demi, bien, c'est que les producteurs et les transformateurs sont assis à la
même table pour trouver les solutions pour faire en sorte qu'ils soient
de plus en plus compétitifs, pour régler les difficultés qu'ils ont, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. André Fortin
M.
Fortin : Avez-vous entendu un début de réponse, à savoir
qu'est-ce que le ministre de l'Agriculture, lui, fait? Tout ce qu'il fait, là, c'est... il se fie sur
l'assurance stabilisation. Ça, c'est une béquille pour une mauvaise passe, ce
n'est pas une chaise roulante qu'on utilise à perpétuité.
Le ministre, là, je le sais qu'il sait que le
porc, c'est le cinquième produit d'exportation au Québec, tous secteurs confondus, mais vous êtes en train de
l'abandonner. Il y a des éleveurs en région, là, qui en viennent à la
conclusion que le gouvernement n'est simplement pas là pour eux, puis
ils n'ont pas d'autre choix que de mettre la clé dans la porte.
La Présidente : M. le ministre.
M. André Lamontagne
M.
Lamontagne : Mme la
Présidente, ce qu'il faut comprendre, encore là, c'est à quel point... la
nécessité pour la filière porcine d'avoir un plan de travail qui est conjoint,
qui est commun, d'avoir une planification stratégique qui est conjointe. Puis je peux vous assurer, Mme la
Présidente, qu'on donne tous le soutien, autant du côté des transformateurs
que des producteurs, pour les accompagner,
pour leur permettre de faire ce travail-là. Puis, si mon collègue lit les
journaux puis lit un peu ce qui se
passe depuis quelques semaines, il s'aperçoit que les gens sont au travail,
puis dans un objectif, c'est assurer la pérennité de la filière porcine, dans
un contexte, comme je vous explique, où les grandes variables se dictent au
niveau mondial.
Alors,
les gens sont au travail, et je suis bien confiant qu'ils vont trouver les
bonnes solutions, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
André Fortin
M.
Fortin : Eux sont au travail, Mme la
Présidente, eux travaillent ensemble. Mais le ministre, lui, il fait quoi, là-dedans? C'est une industrie excessivement
importante pour l'occupation du territoire au Québec, là, puis lui, il ne fait
absolument rien, à part se donner une petite
tape dans le dos à matin. Mais, pendant ce temps-là, il y a des producteurs qui
annoncent à leurs pères, à leurs mères qu'ils vont abandonner l'entreprise
familiale. Des gens qui se sont battus pendant des générations sur la
même terre vont devoir l'abandonner.
Pourquoi le ministre
n'a pris absolument aucune mesure pour aider ces gens-là?
La
Présidente : M. le ministre.
M.
André Lamontagne
M.
Lamontagne : Mme la Présidente, je vais répéter à mon collègue, c'est
sûr que mon collègue pourrait aller travailler
sur une ferme, mon collègue pourrait aller travailler dans une unité de
transformation, mais, ultimement, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il
faut que notre filière soit compétitive puis, ultimement, il faut que notre
filière travaille ensemble. Puis ce qu'on a vu dans le passé, bien, c'étaient
peut-être des difficultés à travailler ensemble puis avoir une planification commune, conjointe des enjeux. Puis
là ce qui se passe présentement, à travers les difficultés que la filière vit
depuis 12 à 18 mois, c'est qu'on voit cette volonté-là de trouver les
solutions pour que la filière travaille d'une façon intégrée, au bénéfice, ultimement, des
producteurs, des transformateurs. Mais ce qui est le plus important, Mme la
Présidente, c'est la pérennité de cette industrie-là, qui est si
importante pour le Québec.
La
Présidente : En question principale, je le reconnais la députée de
Sherbrooke.
État de vétusté du parc
immobilier
dans le réseau des CHSLD
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : Il y a quatre CHSLD sur 10 en mauvais état, au
Québec, 171 en tout dont le gouvernement reconnaît qu'ils sont dans un
état inacceptable, et la tendance, elle est à la hausse.
Le
problème, c'est que les CHSLD, ce n'est pas des entrepôts, il y a des gens qui
vivent dedans. Il y a des milliers de personnes qui passent
littéralement chaque minute de leurs dernières années de vie dans un CHSLD dont
l'état est considéré inacceptable par le gouvernement lui-même. Pensez-y un
instant. On ne voudrait pas ça pour nous-mêmes, on ne voudrait pas ça pour les gens qu'on aime, mais c'est ça qu'on
offre actuellement à des milliers d'aînés pour leurs dernières années de
vie, finir leurs jours dans un bâtiment vétuste.
La
CAQ vise 80 % de bâtiments en bon état dans cinq ans. C'est long, surtout
que la ministre n'est pas capable de nous garantir qu'on va prioriser
les pires.
J'ai
deux questions pour elle : C'est quoi, la cible, d'ici la fin du mandat?
Et combien de temps avant que 100 % des CHSLD soient en bon état?
La
Présidente : La réponse de la ministre déléguée à la Santé et aux
Aînés.
Mme Sonia
Bélanger
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, très contente d'avoir la question de ma
collègue de Sherbrooke.
Les
CHSLD, au Québec, ont été négligés pendant de nombreuses années, de nombreuses
années, et pas cinq ans, depuis 15 ans, depuis 20 ans. Les
infrastructures du réseau de la santé et des services sociaux, les priorités
allaient pour les grands centres hospitaliers. Alors, on s'est
retrouvés, il y a quatre ans, à récupérer un parc d'hébergement en CHSLD
complètement désuet.
Alors,
pour répondre à la députée de Sherbrooke, nous allons construire des maisons
des aînés, mais, plus que ça, nous allons rénover aussi les CHSLD qui sont
vétustes, au Québec. Et c'est déjà commencé, j'ai déjà eu l'occasion de
faire plusieurs annonces à ce niveau-là. Et on va les faire au fur et à mesure.
On ne peut pas reconstruire tous les CHSLD au
Québec en dedans de quatre ans, on ne fera pas ça. On continue à garder le
focus sur nos maisons des aînés, à rénover nos CHSLD. D'ailleurs,
plusieurs vont être rénovés en s'inspirant du concept de maison des aînés.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : J'avais
deux questions : la cible avant la fin du mandat et combien de temps avant
que tous les CHSLD soient en bon
état. Je n'ai pas eu de réponse à aucune des deux questions. Pendant que la CAQ
parle des maisons des aînés, parle de
ce qu'ils ont fait dans les dernières années, il y a encore des milliers de
personnes qui vivent chaque minute de leur existence dans un CHSLD
vétuste. Et la CAQ le sait très bien, la ministre ne le nie pas.
Comment ça se
fait que la CAQ n'est même pas capable de nous dire sur quels objectifs on va
devoir les juger à la fin de leur mandat?
La Présidente : Mme la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, actuellement, on est en train
d'évaluer l'ensemble de notre parc immobilier en CHSLD, et c'est très
important. On fait énormément de travaux pour harmoniser l'ensemble de nos
CHSLD, au Québec, et on va continuer de le faire.
J'ai eu
l'occasion de faire des annonces. On y va avec les CHSLD qui sont les plus
vétustes, bien sûr. Et ça, c'est important.
Puis ce n'est pas juste le fait d'évaluer une cote A, B, C, D, E, c'est plus
que ça, Mme la Présidente. C'est aussi d'évaluer,
en fait, en fonction de chaque communauté, en fonction de chaque territoire,
les besoins de nos populations aînées. Alors, oui, on introduit 46 maisons
des aînés, et en même temps on va rénover en tenant compte de l'ensemble des
éléments.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Christine Labrie
Mme
Labrie : Je ne sais pas si tout le monde réalise ce qui se
passe, mais là on a un gouvernement qui reconnaît le problème, on sait que des milliers d'aînés
vivent dans un CHSLD vétuste, mais qui est incapable de nous dire combien
de temps ils vont prendre pour régler ce problème-là ni même de se donner une
cible d'ici la fin du mandat.
Pour
l'entretien des écoles, à force d'écouter puis... à force d'échouer puis que ça
empire, la CAQ a fini par dire que le problème, c'étaient les méthodes
d'évaluation. Les paris sont ouverts. Combien de temps avant qu'ils fassent
la même chose avec les CHSLD?
La Présidente : Mme la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, je le répète, et puis je vais
en profiter aussi pour compléter ma question, en plus de construire les maisons
des aînés, en plus de rénover plusieurs CHSLD, en plus de ça, chaque CISSS et
CIUSSS a une enveloppe de rénovations
fonctionnelles majeures pour les CHSLD. Donc, je vous invite, l'ensemble des
députés, à contacter vos
présidents-directeurs généraux d'établissement, ils ont leurs propres plans de
rénovation de leurs infrastructures. Je ne parle pas de construction, ici, là, je parle de rénovation. Alors donc,
c'est un troisième élément qui est à la disposition de l'ensemble des
gestionnaires du réseau pour rénover leur parc immobilier pour les aînés au
Québec.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le chef du
troisième groupe d'opposition. La parole est à vous.
État de vétusté du parc immobilier dans le réseau scolaire
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M.
St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente, depuis l'arrivée de la CAQ au
pouvoir, on est passés de 50 % d'écoles vétustes, en 2018, à
61 % aujourd'hui.
J'aimerais
rappeler au premier ministre que, pas plus tard qu'en décembre dernier, il se
donnait une tape dans le dos en
disant que le portrait de l'état des infrastructures scolaires était fiable,
juste, complet. Il a même promis solennellement qu'avec le nouveau
portrait qu'il avait entre les mains il allait s'attaquer à la vétusté des
bâtiments. «Nos jeunes et nos enseignants méritent d'avoir de belles écoles»,
disait-il.
Aujourd'hui, le changement de ton est
dramatique. On ne croit plus les données ni l'état de vétusté, on blâme le
processus d'évaluation et la méthodologie d'inspection, on s'obstine sur la
méthode d'analyse parce que le bilan est simplement
indéfendable, on blâme même les centres de services scolaires alors qu'ils ont
été créés par la CAQ elle-même. On
blâme évidemment les libéraux. Ça, évidemment, c'est un passage obligé pour
tous les ratés de la CAQ, ils sont habitués. Mme la Présidente, il y a
des limites à se déresponsabiliser.
Est-ce que le
premier ministre peut reconnaître que l'état des écoles s'est dégradé sous son
gouvernement? Et là je ne veux pas qu'il
me parle de la peur du référendum, là, je lui demande spécifiquement :
Peut-il prendre cette responsabilité-là?
• (15 h 10) •
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, je sais que c'est... ce
sont des jours sombres pour le PQ, maintenant qu'on a réglé le dossier
de Roxham sans référendum.
Maintenant,
concernant les écoles, bon, d'abord, ce que j'ai dit dans le passé est
exactement ce que je pense aujourd'hui :
Chaque enfant, au Québec, devrait avoir le droit — puis c'est notre devoir comme gouvernement — d'aller étudier dans une école qui est en
bon état. Donc, ça, là, c'est très clair.
Maintenant,
depuis qu'on est arrivés, on a augmenté le budget annuel, le budget annuel pour
rénover les écoles de 1,2 milliard par année qu'il était, avec le Parti
libéral, à 3 milliards par année. Mais on se rend compte que ce n'est pas suffisant. Donc, j'ai demandé, on a un nouveau
ministre des Infrastructures, avec la SQI, que des spécialistes... Puis je veux
m'assurer qu'on a un plan détaillé pour que chaque enfant soit capable de
fréquenter une école qui est en bon état.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente, c'est
parce que ni le premier ministre ni le ministre ne croient en
l'évaluation de la vétusté des écoles. Or, j'aimerais féliciter la ministre
responsable des Aînés, qui, elle, a reconnu la méthode de classification de la vétusté des CHSLD. Donc, les CHSLD sont
vétustes maintenant à 40 %, elle en prend la responsabilité.
Est-ce
que le premier ministre peut nous expliquer pourquoi la méthode est bonne pour
les CHSLD mais n'est pas reconnue pour les écoles?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente. Donc, on a un chef du
troisième groupe d'opposition qui, du haut de sa place, dit : Moi,
j'ai la certitude qu'il y a 61 % des écoles au Québec qui sont en mauvais
état. Il a cette certitude-là, lui. La méthode
d'évaluation, elle n'existait pas avant. C'est une méthode d'évaluation où on
regarde le pourcentage de rénovations qu'il
y a à faire, comme l'expliquait tantôt la ministre responsable du logement. Maintenant,
il y a une différence entre une cour
d'école qui n'est pas en bon état, un système informatique qui n'est pas en bon
état puis d'avoir une classe où il y a des champignons, là.
Donc,
il faut être capable exactement d'avoir le portrait. Mais ce que je peux vous
dire, c'est que l'objectif est toujours le même...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Donc, si je comprends
bien, après le ministre du Numérique qui se définit comme un conseiller, on a
maintenant un premier ministre puis un ministre de l'Éducation qui
s'improvisent en inspecteurs du bâtiment,
et c'est eux qu'on devrait écouter, pas ceux qui ont l'expertise. Donc, je les
invite, les deux, dans ma circonscription, à visiter avec moi des écoles vétustes. Il y en a. Puis on le fera
ensemble, l'exercice. Je suis sûr que ça va vous convaincre.
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Donc, Mme la Présidente, vous avez entendu comme
moi, là, on a comme chef du troisième groupe d'opposition un spécialiste
inspecteur qui nous dit : Dans mon comté, il y a 61 % de mes écoles,
dans mon comté, qui sont en mauvais
état, puis c'est 61 % à la grandeur du Québec. Du haut de sa chaise, là,
il vient nous dire ça, l'inspecteur en chef. Bien, moi, j'aime mieux me
fier à des spécialistes de la SQI, du ministère des Infrastructures.
Le chef du troisième
groupe, là, trouve ça très drôle, il se bidonne parce que, dans le fond, là,
tout ce qu'il veut faire, c'est de la petite puis de la vieille politique.
Des voix : ...
La Présidente :
Je vais me lever, moi-même. Je
peux vous reconnaître, M. le député de Matane-Matapédia. J'imagine que
vous avez un rappel au règlement à faire.
M. Bérubé : Mme la Présidente, le premier ministre, qui est le
doyen de cette Chambre, devrait savoir qu'on ne peut pas évoquer de
telles prétentions. De dire «petite politique»... Après 20 ans, il devrait
le savoir.
La Présidente : Et j'ajouterais...
M. le leader du gouvernement, allez-y.
M.
Jolin-Barrette : Mme la Présidente, il faut comprendre que le chef du
troisième groupe d'opposition a prêté des qualificatifs, également, au premier
ministre ainsi qu'au ministre de l'Éducation qui étaient fort peu élogieux, Mme
la Présidente. Alors, vous ne l'avez pas rappelé à l'ordre. Je...
La Présidente :
J'allais le faire. Je vous ai
reconnu parce que je voulais vous entendre. C'est important. Maintenant,
je vais vous dire que, de part et d'autre, on s'interpelle par notre titre, ce
qui n'a pas été fait dans les deux cas.
Là-dessus, votre
réponse est complétée, M. le premier ministre?
Une voix :
...
La Présidente :
Nous passons à la question principale...
Des voix : ...
La Présidente :
Pas de commentaire. En question
principale, je reconnais le député de Marquette. La parole est à vous,
juste à vous. On l'écoute.
Maintien du service des
urgences à l'Hôpital de Lachine
M.
Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci,
Mme la Présidente. Le 18 avril dernier se tenait à Lachine une marche en
support au personnel soignant de
l'hôpital ainsi qu'en protestation au changement de vocation de
l'établissement. Non seulement les médecins de l'hôpital collaborent à
trouver des solutions pour garder l'urgence ouverte 24 heures sur 24, mais
c'est toute une communauté qui est mobilisée
pour dénoncer cette situation. À cet effet, je dépose la lettre ouverte signée
par tous les maires et mairesses ainsi que les députés de l'Ouest-de-l'Île
de Montréal et une lettre de la FMOQ qui appuie cette dernière.
Ceci
dit, dans la région, aujourd'hui, on observe un taux d'occupation aux urgences
de 152 % au Lakeshore, 139 % à l'Hôpital général de Montréal
et 136 % au centre hospitalier St. Mary's.
Alors
que le réseau est débordé, comment le ministre peut se permettre le luxe de
fermer une urgence ou de réduire ses heures de service, en l'occurrence
celle de Lachine?
Document
déposé
La
Présidente : Consentement pour le dépôt? Consentement. M. le ministre
de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Alors, écoutez, le député de Marquette sait très
bien que c'est un dossier qui est très important pour nous, notamment le dossier de Lachine, parce que, comme
il l'a très bien expliqué, Mme la Présidente, il y a l'enjeu avec Lachine
et le personnel... beaucoup de personnel
qu'on a perdu, notamment au niveau des médecins, et le fait que, dans la région
de l'ouest de Montréal, on a plusieurs de
nos hôpitaux qui sont déjà à des volumes très élevés. On a parlé du Lakeshore
puis on a parlé, justement, aussi d'autres de nos hôpitaux. Donc, ce qu'on a
demandé à la nouvelle P.D.G., en qui j'ai pleinement confiance : de faire cette analyse-là des
besoins et de revoir s'il est possible de travailler sur le rôle communautaire,
qui est très important pour les élus
de Lachine, mais les élus municipaux, alors d'être capable de dire qu'est-ce
qu'on devrait faire pour être capable de garder, d'un côté, l'aspect
sécuritaire que l'on donne à nos citoyens, parce que, ça, je pense que
c'est très important, mais, en même temps, d'être capable de regarder comment
on peut...
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé : ...l'ensemble des services qui sont donnés dans
l'ouest de la ville, Mme la Présidente. Donc, je comprends ce que le
député nous...
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
l'Acadie. La parole est à vous.
Pénurie d'enseignants au
Nunavik
M. André
Albert Morin
M. Morin : Mme la Présidente, le 2 février dernier, je
me suis levé dans cette Chambre pour parler de la situation à l'école d'Akulivik, au Nunavik.
On apprenait dans un article de La Presse daté du 21 janvier 2023 que les enfants de septième année n'allaient pas à l'école depuis
septembre 2022, faute d'enseignants. Le vice-principal de cette école disait
que «pour ces enfants, [il] sera difficile de rattraper l'année. Le risque
d'échec est grand.»
Je rappelle
que l'éducation est un droit. Et, malheureusement, le gouvernement de la CAQ ne
remplit pas sa mission. Lors du dépôt du budget, la semaine dernière,
j'ai été déçu d'apprendre, dans les mesures pour renforcer les services offerts aux autochtones, qu'il n'y avait rien
d'annoncé spécifiquement concernant le manque d'enseignants au Nunavik.
Quand
est-ce que le gouvernement caquiste va prendre des actions concrètes pour que
les jeunes du Nunavik puissent aller à l'école?
La Présidente :
Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations.
M. Ian
Lafrenière
M. Lafrenière :
Oui. Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Et nous, on reconnaît, dans l'approche nation à nation, qu'il y a une commission scolaire qui est en place
au Nunavik, et ce sont ces gens-là qui doivent prendre les décisions pour
le Nunavik. Et c'est dans cette approche-là... Puis
je vois mon collègue qui fait des gestes, Mme la Présidente. On
reconnaît, on reconnaît la capacité
des gens du Nunavik dans la gestion, on leur donne les moyens, mais c'est eux
qui font la gestion, Mme la Présidente. Et c'est notre approche. On en
est très fiers.
La
Présidente : Cela met fin à la période des questions et des réponses
orales.
Motions
sans préavis
Comme
il n'y a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans
préavis. Et, pour ce faire, je cède la place au troisième
vice-président.
Des voix :
...
La
Présidente : Je vous
entends très bien, M. le député de Pontiac. M. le troisième
vice-président, la parole est à vous, la place est à vous. Bonne fin de
journée à tous.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
à la rubrique des motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis,
je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe d'opposition.
Mme Ghazal : Merci, M. le Président. Je demande le consentement
de cette Assemblée pour débattre de la motion suivante conjointement
avec le ministre de la Culture et des Communications, le député de Marquette,
la députée de Laviolette—Saint-Maurice
et la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale constate l'augmentation fulgurante des menaces envers les élu-es;
«Qu'elle
dénonce les propos tenus plus tôt en mars au sujet des député-es du deuxième
groupe d'opposition, les qualifiant notamment de "bâtards" et
de "cochonneries";
«Qu'elle dénonce les
propos tenus en septembre dernier au sujet des député-s de l'opposition
officielle, les qualifiant de "bâtards" et ajoutant "à abattre,
à abattre";
«Qu'elle dénonce tout
propos violent ou haineux visant quiconque, notamment les élu-es du Québec;
«Qu'elle
rappelle que le droit à la liberté d'expression confère à tout individu le
droit de critiquer le travail ou la conduite
des politiciens, dans une société libre et démocratique, mais que la liberté
d'expression ne saurait jamais permettre l'incitation à la haine;
«Qu'enfin, elle
rappelle que le respect des personnes est une des conditions du débat
démocratique.» Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, il y a consentement, sans débat, M. le Président.
• (15 h 20) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat. Cette motion... Allez-y,
monsieur, allez-y.
M. Bérubé : M.
le Président, ce Parlement n'est pas un tribunal. Pas de consentement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
il n'y a pas de consentement. Je reconnais maintenant un membre du
troisième groupe d'opposition.
M. Bérubé : Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale déplore que le gouvernement du Québec n'a jamais été
informé ni consulté relativement à la conclusion d'une entente survenue
il y a près d'un an, entre le gouvernement du Canada et le gouvernement des États-Unis, quant à la fermeture du chemin Roxham
et affirme qu'il est préférable et nécessaire que le Québec devienne le
seul maître d'oeuvre de l'immigration sur son territoire.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il n'y a pas de consentement, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement. Alors, j'invite
maintenant un membre du groupe formant le gouvernement.
Demander au
gouvernement fédéral de répartir les demandeurs d'asile
à travers les États fédérés du Canada en tenant compte de leur poids
démographique et de leur capacité d'accueil
M.
Roberge : M. le Président, je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le
député de Matane-Matapédia et la députée de Laviolette—Saint-Maurice :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte de la
fermeture du chemin Roxham;
«Qu'elle rappelle l'importance de respecter la
capacité d'accueil du Québec;
«[Enfin
qu'elle] demande au gouvernement fédéral de répartir les demandeurs d'asile à
travers les États fédérés du Canada afin de tenir compte du poids
démographique et de la capacité d'accueil de chacun dans l'effort
d'intégration.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : Il y a
consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Consentement,
sans débat. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
J'invite maintenant un membre du groupe formant l'opposition officielle. M. le
leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Merci, M. le Président.
Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec la députée de Mercier, le député de
Matane-Matapédia et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que le rapport annuel de gestion 2021‑2022
du ministère de l'Éducation mentionne
qu'au cours de la dernière année scolaire, le parc d'infrastructures scolaires
a fait l'objet d'une vaste opération d'inspection suivant une nouvelle
technologie plus robuste et uniformisée à travers le réseau scolaire;
«Qu'elle
prenne acte que ce rapport mentionne aussi que ce portrait global plus précis
et plus réaliste permet une stratégie optimale d'investissement en vue de
s'attaquer à la vétusté physique des bâtiments et de fournir aux élèves
des milieux d'apprentissage favorisant la réussite éducative;
«Qu'elle prenne acte que ce rapport a été déposé
par le ministre de l'Éducation et contient une préface signée de sa main;
«Qu'elle
prenne acte qu'un processus d'inspection uniformisé a été produit par le
ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur le
21 avril 2020;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale exprime sa confiance envers les informations contenues
dans le Plan québécois des infrastructures 2023-2033 au sujet de la
vétusté de nos écoles puisque ces informations n'ont nullement été démenties
par une preuve ou un commencement de preuve.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : Pas de consentement,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement. Alors, toujours à la
rubrique des motions sans préavis,
une motion sans préavis ayant déjà été présentée par le groupe parlementaire formant
le gouvernement, je demande s'il y a
consentement pour permettre la lecture d'une motion sans préavis. Consentement.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Entériner
le mandat de procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 14
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci, M. le Président. Je demande le
consentement pour déroger à l'article 84.1 de notre règlement afin de
déposer une motion rétroactive de consultations particulières donnant suite à une
entente entre les leaders et la députée indépendante de Vaudreuil.
Je fais motion, conformément à
l'article 146 du règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que
l'Assemble nationale entérine le mandat donné à la Commission des institutions,
dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 14, Loi modifiant
diverses dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la Loi
visant à aider à retrouver des personnes disparues, de procéder à des
consultations particulières et de tenir des auditions publiques le mardi 4 avril 2023 de 9 h 45 à
12 h 25 et après les avis touchant les travaux des commissions vers
15 h 15 jusqu'à 19 h 20, le
mercredi 5 avril 2023 après les avis touchant les travaux des
commissions vers 11 h 15 jusqu'à 12 h 50 et de
15 heures à
18 h 15 et le jeudi 6 avril 2023, après les avis touchant
les travaux des commissions, vers 11 h 15 jusqu'à 12 h 50
et de 14 heures à 16 h 25;
«Qu'à
cette fin, la commission entende les personnes et organismes suivants :
Fraternité des policiers et policières de
Montréal, Sûreté du Québec, Association des directeurs de police du Québec,
Ligue des droits et libertés, Service de police de la ville de Montréal, Association des policiers et policières
provinciaux du Québec, Fédération des policiers et policières municipaux
du Québec, commission des droits de la personne et de la jeunesse, Association
des familles de personnes assassinées ou
disparues, Commissaire à la déontologie policière, Barreau du Québec, Assemblée
des premières nations
Québec-Labrador, Bureau des enquêtes indépendantes, École nationale de police
du Québec, Fraternité des policiers et
des policières de Québec, Bureau du coroner, Syndicat
des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Coalition
contre la répression et les abus policiers, Comité consultatif [de] la réalité
policière;
«Qu' une période de
12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires, réparties de la
manière suivante : 6 minutes pour le groupe parlementaire formant le
gouvernement, 3 minutes 36 secondes pour l'opposition officielle,
1 minute 12 secondes au deuxième groupe d'opposition et une
1 minute 12 secondes pour la députée indépendante;
«Que
la durée maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la Commission soit
d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi : 17 minutes
30 secondes pour le groupe parlementaire
formant le gouvernement, 10 minutes 30 secondes pour l'opposition
officielle, 3 minutes 30 secondes pour le deuxième groupe
d'opposition et 3 minutes 30 secondes pour la députée indépendante;
«Qu'une suspension de
5 minutes soit prévue entre les échanges avec chaque personne et
organisme;
«Que le ministre de
la Sécurité publique soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : S'il
vous plaît! S'il vous plaît! Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
Des voix :
Consentement.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
Alors,
j'invite celles et ceux qui doivent quitter, donc, de le faire de manière la
plus silencieuse que possible, s'il vous plaît.
Avis
touchant les travaux des commissions
Avis du gouvernement.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci, M. le Président. J'avise donc cette
Assemblée que la Commission des relations avec les citoyens poursuivra les
consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi
n° 11, Loi modifiant la
Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions législatives,
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions, pour une
durée de 4 h 5 min, à la salle Marie-Claire Kirkland;
La
Commission des institutions poursuivra les consultations particulières et les
auditions publiques sur le projet de loi n° 12, Loi portant sur la réforme du droit de la famille
en matière de filiation et visant la protection des enfants nés à la
suite d'une agression sexuelle et des personnes victimes de cette agression
ainsi que les droits des mères porteuses et
des enfants issus d'un projet de grossesse pour autrui, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux
des commissions, pour une durée de 2 h 25 min, à la salle
Pauline Marois.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour déroger à
l'article 143 du règlement concernant l'horaire des travaux des
commissions? Consentement.
Pour ma part, je vous
avise que la Commission de la culture et de l'éducation se réunira en séance de
travail le mercredi 29 mars 2023,
de 8 h 30 à 9 heures, à la salle Pauline-Marois, afin de statuer
sur la possibilité que la commission se
saisisse de la pétition concernant la disponibilité d'auto-injecteurs
d'épinéphrine dans les écoles préscolaires et primaires du Québec.
De
plus, je vous avise que la Commission des institutions se réunira en séance de
travail le mercredi 29 mars 2023, de 8 heures à
8 h 30, à la salle Louis-Joseph Papineau, afin de statuer sur la
possibilité que la commission se saisisse de la pétition portant sur la reconnaissance du racisme et de la
discrimination systémique envers les femmes et les filles autochtones.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Je
vous informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, pourrait être débattue la motion inscrite par M. le député de Laurier-Dorion. La tenue de ce débat
sera possible en fonction de l'heure de fin du débat sur le discours du
budget. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale constate que les municipalités du Québec ont dénoncé le
fait que dans le dernier budget, les investissements sont nettement
insuffisants pour répondre aux besoins en matière de logements sociaux;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec de s'attaquer à la crise du logement en
priorisant la construction de tous
les logements sociaux promis, ainsi qu'en bonifiant et en améliorant le programme
AccèsLogis, afin d'y réaliser de nouvelles unités.»
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour.
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur la motion
du ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
Aux affaires
prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat
ajourné plus tôt aujourd'hui sur la motion de M. le ministre des
Finances proposant que l'Assemblée approuve la politique budgétaire du
gouvernement ainsi que les motions formulant un grief présentées par M. le
député de Marguerite-Bourgeoys, M. le député de Maurice-Richard, M. le chef de
l'opposition officielle, M. le député de Jean-Lesage, Mme la députée des
Mille-Îles et Mme la députée de La Pinière.
• (15 h 30) •
Avant de
céder la parole au prochain intervenant, je vous informe qu'il y a
7 h 1 min 57 s d'écoulées à la première étape
du débat. La répartition du temps de parole restant est la suivante :
3 h 26 min 2 s au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 1 h 22 min 41 s au groupe parlementaire
formant l'opposition officielle, 1 h 23 min 56 s au
deuxième groupe d'opposition, 15 min 24 s au troisième groupe
d'opposition.
Je cède
maintenant la parole à Mme la ministre responsable de la Solidarité sociale et
de l'Action communautaire.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Merci beaucoup,
M. le Président. La semaine dernière, le ministre des Finances présentait le budget 2023‑2024 à l'Assemblée
nationale, un budget qui s'inscrit en continuité avec les mesures que nous
avons déployées les années précédentes, tout en tenant compte du contexte
social et économique qui a fortement évolué ces derniers mois. Le budget 2023‑2024 prévoit un
financement additionnel de 443 millions de dollars pour les
organismes communautaires. En tenant
compte des investissements antérieurs et du présent budget, le soutien
gouvernemental au secteur atteindra plus de 2 milliards de dollars en
2023‑2024, ce qui correspond à une hausse de
58,6 millions... 58,6 % par rapport au niveau de 2019‑2020,
des investissements records.
Nous nous souviendrons de 2022 comme l'année où
le taux de chômage a atteint des creux jamais enregistrés auparavant au Québec. Du côté de l'assistance
sociale, ces dernières années ont été marquées par une diminution considérable
du nombre de prestataires du Programme d'aide sociale. Notre bilan, depuis
notre arrivée au pouvoir, en excluant les demandeurs d'asile, c'est une
réduction de 20 % du nombre de prestataires pour l'ensemble de nos
programmes. Cette diminution est notamment attribuable à la vigueur du marché
de l'emploi sous notre gouverne.
De plus, mon
ministère, via le programme Objectif emploi, accompagne les prestataires
d'assistance sociale à réintégrer rapidement le marché du travail. Nos
statistiques le démontrent, 96,1 % d'entre eux sont ou ont été en
mouvement dans le cadre des activités prévues à leur plan d'intégration.
On va
continuer de travailler pour un Québec plus prospère, où tous peuvent se
réaliser. Je travaille d'ailleurs de près
avec ma collègue la ministre de l'Emploi, qui est responsable de nombreuses mesures
en requalification de la main-d'oeuvre. Et je pense particulièrement à une mesure, une toute nouvelle mesure
budgétaire pour favoriser l'intégration des demandeurs d'asile dans des
secteurs d'emploi ciblés. Plusieurs de ces demandeurs d'asile, qui reçoivent de
l'aide de dernier recours, pourront
rapidement intégrer le marché du travail grâce à ces investissements. Et je
remercie mes collègues la ministre de l'Emploi et la ministre de
l'Immigration pour cette belle collaboration qui s'est concrétisée dans le
budget.
Je rappelle
aussi que nous avons introduit, le 1er janvier, le Programme de revenu de base,
le PRB, qui a permis d'augmenter le revenu disponible de façon significative.
Par exemple, pour une personne vivant seule, c'est une augmentation de 30 % au niveau des prestations. Le PRB a
permis d'améliorer le revenu de 84 000 Québécois. Ainsi, ces mesures
en employabilité et en soutien accru
au niveau des prestations permettent d'améliorer les conditions de vie et le
revenu disponible des Québécois dans le besoin. Les autres mesures budgétaires
que je vais vous présenter s'inscrivent dans cette même perspective.
D'abord, le
Plan d'action gouvernemental pour l'inclusion économique et la participation
sociale, le fameux PAGIEPS, qui vient
à échéance le 31 mars prochain et qui visait à sortir
100 000 personnes de la pauvreté. Nous ferons le bilan
de ce plan de lutte à la pauvreté, mais déjà le PRB et les mesures en
employabilité ont contribué à s'approcher de cette cible. Nous allons consulter
les différents acteurs de la société civile, les partenaires pour développer
notre prochain plan de lutte à la pauvreté. Il y a des défis importants
à relever, comme la hausse du coût de la vie, et nous y travaillons.
En parallèle,
nous investissons cette année pour la prolongation de plusieurs mesures du plan
qui vient à échéance. C'est une autre
action de votre gouvernement pour renforcer la sécurité socioéconomique des
Québécois en situation de vulnérabilité et éviter des bris de service entre le troisième et le
quatrième plan de lutte. Plus spécifiquement, 15,1 millions de
dollars seront consacrés, par le budget, à
financer les Alliances pour la solidarité, et d'autres sommes prévues par mon
ministère s'ajouteront et seront annoncées très prochainement. Les Alliances
pour la solidarité sont novatrices par leur approche décentralisée, qui permet aux communautés de toutes les régions du
Québec d'agir sur les enjeux qu'elles considèrent comme prioritaires pour lutter contre la pauvreté. Il
est essentiel pour nous de poursuivre le travail avec les alliances cette année.
En parallèle, nous allons travailler à l'élaboration du prochain plan de lutte
avec nos partenaires.
Pris en
charge depuis l'automne dernier par mon ministère, le programme de soutien à
l'action bénévole met à la disposition de tous les députés de l'Assemblée
nationale une enveloppe dédiée au financement d'une diversité de projets.
Le SAB peut notamment financer des projets
communautaires, de loisirs, de sport, d'activité physique, d'infrastructures
ainsi que d'équipements légers. Dans le cadre du budget 2023‑2024, ce sont
12 millions de dollars que nous ajoutons à l'enveloppe du SAB, menant
à la somme totale de 22,4 millions de dollars pour la prochaine
année.
La société
est parfois confrontée à des urgences. Lorsqu'elles surviennent, notre
gouvernement agit rapidement et accorde des aides en conséquence. L'aide
alimentaire en est un bon exemple. Nous avons accordé une aide exceptionnelle
de 14 millions de dollars en
sécurité alimentaire en 2022. Ces fonds ont été remis à l'organisation des
Banques alimentaires du Québec ainsi qu'à divers organismes oeuvrant en
aide alimentaire.
Notre
gouvernement a choisi d'injecter des fonds de manière pérenne pour l'achat de
denrées alimentaires plutôt que de manière ponctuelle, et c'est une première
dans l'histoire du Québec. Notre budget prévoit un soutien de 10 millions de
dollars sur cinq ans pour l'achat de denrées
alimentaires et de 20 millions de dollars sur quatre ans, par le
MAPAQ, pour améliorer les infrastructures d'entreposage. Il faut que les
garde-manger du Québec soient garnis.
Pour notre gouvernement, tous les organismes
communautaires du Québec sont essentiels. C'est pourquoi nous avons déployé le plan d'action gouvernemental en
action communautaire, un plan avec des investissements sans précédent. On parle
de 1,1 milliard de dollars sur cinq ans, dont plus de
888 millions affectés au rehaussement du soutien à la mission globale des
organismes communautaires. Avec notre plan, le financement à la mission des
organismes communautaires du Québec aura augmenté de près de 30 %.
Le milieu
communautaire joue un rôle primordial au Québec. Il est essentiel de leur
donner cette reconnaissance et travailler à améliorer les conditions de
travail des employés du milieu communautaire. J'ai eu l'occasion d'annoncer
récemment une enveloppe de près de 23 millions de dollars consacrée à
cette fin. Dans cet esprit, le budget 2023‑2024 prévoit une somme de plus de 40 millions de dollars sur trois
ans pour prolonger le financement en soutien à la mission globale des
corporations de développement communautaire et des organismes de défense des
droits.
Parlons
maintenant de carrefours jeunesse-emploi. Durant la campagne de 2018, la CAQ,
la Coalition avenir Québec, s'est engagée à revenir au mode de financement à la
mission globale pour les CJE et à simplifier leur reddition de comptes,
et nous avons tenu notre promesse. Les
carrefours jeunesse-emploi ont aujourd'hui plus de flexibilité, ce qui favorise
la réalisation du plein potentiel des
jeunes partout à travers le Québec. Ainsi, pour assurer un financement stable
aux carrefours jeunesse-emploi, notre
budget octroie 4,5 millions de dollars en soutien à leur mission
globale pour l'année. Et, j'insiste, depuis 2019, c'est plus de
2 milliards de dollars que nous investissons dans l'action
communautaire.
• (15 h 40) •
En tant que
ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire, il
est important pour moi de rencontrer
les gestionnaires de nos programmes ainsi que leurs bénéficiaires. J'ai donc
entamé une tournée de toutes les régions
du Québec, ce qui me permet de discuter d'enjeux vécus sur le terrain et des
pistes de solution proposées par nos partenaires.
Je rencontre les mandataires des Alliances pour la solidarité, les employés de
Services Québec, les organismes communautaires
de tout acabit ainsi que les personnes en situation de pauvreté. Ma tournée
nous sert également de préconsultation des travaux que je compte
réaliser au cours du mandat. Par exemple, plusieurs enjeux seront au coeur du prochain plan de lutte à la pauvreté :
l'accès à l'éducation, la sécurité alimentaire, l'accès au logement social et
abordable, le maintien à domicile des
aînés et l'intégration en emploi des gens éloignés du marché du travail. Nous
voulons aussi favoriser l'employabilité et la participation sociale en plus
d'intervenir davantage dans les territoires et les milieux défavorisés.
Et, bien sûr, je profite de cette tournée
pour échanger sur la modernisation des programmes d'assistance sociale. En
bref, nous voulons valoriser le bénévolat, favoriser le maintien et le
retour à l'emploi et s'assurer de l'acquisition des compétences.
Alors, M. le
Président, je suis très fière de ce budget, dans lequel nous investissons plusieurs
centaines de millions en action
communautaire et en solidarité sociale. Ces investissements s'ajoutent aux
mesures déployées ces dernières années, et je suis heureuse de
poursuivre ce travail. Je vous remercie.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la ministre.
Je reconnais maintenant la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci,
M. le Président. Ça me fait vraiment plaisir de pouvoir réagir aujourd'hui,
prendre ce temps privilégié pour pouvoir réagir au budget qui a été déposé par
le gouvernement de la CAQ dans les derniers jours.
M. le
Président, honnêtement, quand j'ai regardé ce budget-là, j'entends depuis ce
moment-là les ministres défiler un après l'autre pour dire comment ils
sont fiers de ce budget engagé, moi, je vais vous dire qu'en lisant le budget,
là, encore une fois, je me suis rendu compte
que les personnes les plus vulnérables de notre société, bien, eux autres, il
fallait qu'elles s'arrangent toutes seules.
Je vais vous
parler de cette injustice profonde qu'est cette baisse d'impôt qui fait perdre
à l'État québécois près de 2 milliards
de dollars et qui laisse les gens dans la détresse économique, les gens en bas
de l'échelle, les groupes communautaires dans un
état de non-fonctionnalité pour plusieurs, qui donne des miettes aux organismes
de sécurité alimentaire. Parce que, vous
savez, c'est sûr qu'il y a des chiffres qui peuvent être impressionnants, mais,
quand tu les mets sur les besoins que vivent nos concitoyens, c'est là
que ça ne tient plus la route, c'est là que ça n'a plus de bon sens.
Je
vais aussi vous parler, bien sûr, des personnes en situation d'itinérance, je
vais vous parler de prévention, je vais vous parler des communautés LGBTQIA+, parce que, dans les faits, ce qu'a
fait les baisses d'impôt, c'est de faire en sorte que 30 % des Québécois et Québécoises les
moins nantis, bien, pour eux autres, ce n'est pas juste des miettes, c'est
zéro, 0 $ pour aider les gens en
bas de l'échelle, qui n'arriveront pas, eux autres, à se poser la
question : Je vais-tu faire ce choix-là ou ce choix-là? Ils n'ont
plus de choix, M. le Président.
Ça
aurait été certes un soulagement si la bonification du crédit d'impôt n'avait
pas été seulement de 39 $. Bien sûr, on nous dit 78 $, une indexation,
là, prévue à un budget, là, c'est une indexation parce que, pour tout le monde,
le coût de la vie augmente. Alors,
dans les faits, c'est 39 $ de plus que le gouvernement, pour la composante
logement du crédit de solidarité
sociale, a mis de plus à l'indexation qui était prévue, en pleine crise de
logement. Juste l'an dernier, M. le Président, c'est 50 $ par mois que les logements ont augmenté en moyenne à
travers le Québec. Que c'est que vous voulez que les gens fassent avec
ça?
Nous,
on aurait souhaité qu'au lieu de prendre presque ce 2 milliards là, et de
façon... sans discrimination, sans porter un jugement critique sur vers où on
met cet argent-là, on dit : On baisse les impôts de tout le monde, qui fait en sorte, vous
m'avez entendue souvent le dire, que la caissière, elle, aura un retour d'impôt
de 108 $, l'enseignante, elle, un retour de 350 $ en début de sa
carrière, le joueur de hockey du Canadien, lui, ça va être de 814 $, puis
39 $ pour les personnes à l'aide sociale.
Moi,
je trouve que c'est ça qui est injuste dans le budget, c'est de se priver
collectivement de presque 2 milliards de dollars, alors que nos
concitoyens, en pleine crise du coût de la vie, ceux et celles que la vie n'a
pas toujours favorisés pour toutes
sortes de raisons, bien, ces gens-là, M. le Président, se retrouvent dans une
situation où le budget ne les a pas aidés à affronter le quotidien. En fait, ce
budget-là, ce qu'il a fait, c'est d'en donner plus à ceux qui en avaient déjà
plus puis de ne donner rien à ceux qui n'en ont pas. Moi, là, ce n'est
pas dans cette société-là que je veux vivre.
Puis
ce qu'on se dit, c'est : Ah! mais, écoutez, avec tout ça, ce n'est pas si
grave, il y a tout notre réseau communautaire qui va accueillir ces gens-là dans leurs mailles de filet de sécurité.
Bien, M. le Président, parlons-en, des groupes communautaires. Les groupes communautaires, que je connais bien,
ça touche plus de 4 000 organismes d'action communautaire autonomes,
on parle de 60 000 travailleuses
et travailleurs, mais je dis bien «travailleuses», parce que c'est
principalement des femmes qui travaillent dans le milieu communautaire, on
parle de 425 000 bénévoles et militants partout à travers le Québec,
puis ce qu'ils veulent, ce monde-là, leur
engagement, c'est pour plus de justice sociale, c'est pour que l'État, qui ne
répond pas à son rôle d'aplanir les inégalités sociales... bien, eux
autres, ils viennent rattraper à la dernière minute ces gens-là. Puis parlons-en, parce que la ministre vient d'en
parler. Vous savez qu'est-ce qu'on entend, actuellement, dans le réseau,
qu'est-ce qu'on entend, actuellement, dans les groupes communautaires? Ce
qu'ils nous racontent, c'est que le réseau public,
CLSC, centres de crise, nommez-les, notre réseau public n'arrive pas à répondre
en matière de services aux citoyens puis
il dit : Bien, bon, on n'a pas assez de places, c'est... la liste
d'attente est longue, regardez ce qu'on va faire, on va vous référer au communautaire, ou bien on entend :
Bien, écoutez, tu sais, c'est... vous êtes une personne seule, on ne peut pas
trop vous prendre en charge, mais, inquiétez-vous pas, il y a le milieu
communautaire.
Mais savez-vous quoi?
Qu'avec la pandémie, là, le milieu communautaire, il n'en peut plus, il n'en
peut plus, de prendre, depuis des années,
des décennies, même, ce qui déborde de notre système public parce que notre
système public n'a pas le financement
nécessaire pour pouvoir remplir ses missions. Puis moi, je trouve ça terrible
parce que, vous savez quoi, ce
sous-financement chronique là... Parce que, oui, bien sûr, il y a eu du
réinvestissement. Quand vous êtes sous-financé pendant super
longtemps... L'an dernier, la CAQ a quand même réinvesti du financement à la
mission. Les groupes demandaient 460 millions,
bon, il y a eu une bonification de 255 millions. Mais ce qui me fascine,
en bout de ligne, quand on écoute les
groupes sur le terrain, un, c'est qu'ils n'ont pas demandé 460 millions
comme ça, là, c'est parce qu'ils rendent... les services qu'ils rendent, le soutien qu'ils font, c'est du travail
auprès de nos concitoyens et concitoyennes qu'on est en train d'échapper parce qu'ils ne se trouvent plus
de logements, ils ne se trouvent... ils n'arrivent pas à joindre les deux
bouts, ils n'arrivent pas à se nourrir adéquatement, parce qu'il n'y a pas de
places en service de garde, donc ils ont besoin, pour aller travailler,
de pouvoir avoir du soutien de la communauté.
• (15 h 50) •
Bref,
vous comprenez bien que, les gens en bas de l'échelle, ce budget-là ne les a
pas aidés, les gens qu'on compte sur eux autres pour s'en occuper, les groupes
communautaires, n'ont pas eu, à la hauteur de leurs besoins, ce qu'ils...
l'argent nécessaire pour réaliser leur
mandat, leur mission. Ce que ça fait, en bout de ligne... Ça me fait toujours
rappeler... Tu sais, par exemple,
prenons la question de la sécurité alimentaire, là, des banques alimentaires.
Manger, avoir un toit, pyramide de Maslow l'a dit, c'est important, manger, pyramide
de Maslow. Pas rien que la pyramide de Maslow nous dit que c'est
important. Qu'est-ce qui arrive?
En fait, moi, dans
mon livre à moi, M. le Président, ça commencerait par faire que tout le monde
qui travaille 35 heures, 40 heures
sont capables de subvenir aux besoins de leur famille. Moi, là, dans mon monde
idéal, là, qui n'est pas une utopie,
qui est une réalité qui peut exister si on fait les choix politiques
nécessaires, ça... on parle, bien sûr, d'augmenter du salaire minimum, on parle, bien sûr, de
contrôler les hausses effarantes de loyers au profit d'une poignée de promoteurs
qui n'ont aucun scrupule à mettre du monde
dehors pour faire encore plus d'argent. On pourrait faire ces choix de société,
s'assurer que nos services publics, qui sont
une façon de répartir la richesse, qui sont... Nos services publics sont une
façon de rétablir les inégalités. Bien, moi, dans mon livre à moi, dans mon
monde à moi, dans le pays que je rêve, que je souhaite, que je construis avec mes collègues solidaires,
dans ce pays-là, quand tu as du monde qui vivent dans la rue parce qu'ils
ne se trouvent pas de logement, quand tu as
du monde qui meurt de surdose parce que ce n'est pas assez financé en matière
de prévention, quand le VIH-sida
n'est plus en baisse au Québec mais est en train de remonter parce qu'on ne
travaille pas au
niveau du dépistage, de la prévention, bien, moi, dans le pays que je veux
construire, M. le Président, il n'y aurait pas de baisse d'impôt de 1,7 milliard, dans laquelle
le joueur de hockey, lui, va faire une économie de 800 quelques dollars
quand il va faire son rapport d'impôt. Ce n'est pas le monde dans lequel
je veux vivre, moi.
Et
je pense notamment à la question de... Je vous ai parlé des banques
alimentaires, oui, bien sûr, le gouvernement a mis 2 millions de plus. Les banques alimentaires en demandaient 4 millions...
24 millions. Mais, pour moi, dans mon livre à moi, là, ça devrait être du dernier recours, les banques alimentaires,
puis on n'est pas là. On n'est pas là, année après année. Depuis des années, on ne voit juste que l'augmentation
des gens qui utilisent les banques alimentaires. Notre contrat social, M. le Président, il est brisé. Ça fait que, non, ce
n'est pas satisfaisant, 2 millions de plus dans le réseau québécois des
banques alimentaires, mais ça ne devrait même pas exister.
Et,
pendant ce temps-là, on s'enligne pour diminuer le portefeuille collectif de
1,7 milliard. On n'arrive même pas à construire du logement pour permettre
aux gens de vivre dignement, d'avoir un toit sur la tête. Dans ma circonscription,
les gens ne sont tellement plus capables de
se payer un logement — dans
la vôtre aussi, M. le Président — qu'est-ce
qu'ils font? Bien, il reste la rue.
Puis, la rue, là, bien, ça non plus, on n'a pas été impressionnés dans le
budget du ministre. On n'a pas été impressionnés parce que, premièrement, en
matière d'itinérance, ça prendrait beaucoup plus d'argent, de ressources,
d'hébergement, des centres de jour, de soir,
du logement social, comme je viens de le mentionner, du logement social avec
du... avec soutien communautaire, des
ressources de travail, de travailleurs et travailleuses de rue, des gens en
santé mentale, des gens en réduction des méfaits, en insertion
socioprofessionnelle. Bref, c'est en train, tout ça, de se briser parce
qu'on n'a pas mis l'argent nécessaire, un,
dans cette nécessaire construction des refuges d'urgence... Mais ça commence
par un logement. Un refuge, il n'y a personne, ici, qui veut vivre dans
un refuge. Ça commence par un logement. Mais, quand il n'y en a pas, de
logement, bien, au moins, d'avoir un refuge.
Puis
ça, ce n'est pas rien qu'au Québec, là, ce n'est pas rien qu'à Montréal. C'est
sûr qu'à Montréal les chiffres sont effarants. Tu sais, quand on dit que
60 % des gens qui fréquentent les organismes en itinérance à Montréal dans
la dernière année n'étaient pas
connus du milieu de l'itinérance... Ça fait longtemps que je roule ma bosse
là-dessus puis je peux vous dire une chose, c'est que, voilà 10, 15,
20 ans, les gens qui travaillaient en itinérance connaissaient bien les
itinérants, itinérantes qui étaient là, mais là 60 % des gens ne
sont pas connus. Ça veut dire quelque chose.
Juste
la ville de Québec avait besoin, pour les cinq prochaines années, de
15 millions. La ville de Gatineau a vu augmenter de 18 % le
nombre de personnes itinérantes depuis la pandémie. Rien ne va plus,
l'itinérance est en hausse, et ce n'est
qu'une conséquence de tous les autres choix politiques qui ont été faits,
antérieurs, au niveau du revenu, au niveau du logement, que le gouvernement n'a pas voulu faire cette fois-là
encore. Puis on le sait, je ne peux pas faire autrement que le rappeler, qu'en
matière d'itinérance les personnes autochtones sont surreprésentées. On parle
de 40 %, puis là je ne vous parle pas de Val-d'Or, parce que c'est
pas mal plus que 40 %.
Alors,
qu'est-ce qu'on fait pour s'assurer que les gens qui, à cause d'une, deux,
trois, quatre badlucks dans leur vie, se retrouvent dans la rue, se retrouvent
à, au quotidien, rencontrer le défi de vivre dans la rue? Bien, moi, je pense
qu'humainement parlant il faudrait se
dire : O.K., on se serre les coudes, pas on donne 1,7 milliard à du
monde qui en on moins besoin, on se serre les coudes puis on dirige nos efforts
vers ceux et celles de notre société qui en ont besoin, parce que ça pourrait
être un d'entre nous. Ça pourrait être notre
frère, notre soeur, un cousin, une cousine. Vous en avez certainement tous, des
gens qui ont eu des badlucks par-dessus des badlucks et qui, malheureusement,
se sont retrouvés... si ce n'est pas à la rue, c'est au moins sans domicile
fixe, si ce n'est pas itinérants. Alors, pourquoi on ne fait pas ces choix-là?
Je ne le sais pas. Je ne le sais pas, mais je trouve que ça n'a pas de
bon sens.
Puis
l'autre exemple que je vous donnerais, juste sur la question... On est en
pleine crise des opioïdes, là. On a parlé de plusieurs crises au Québec, mais
il y en a une autre, qui s'appelle la crise des opioïdes, puis cette crise-là...
Je vous donne un exemple. Juste dans
un organisme de mon comté, qui s'appelle CACTUS, qui est un site d'injection
supervisée, juste à CACTUS, durant le
mois de février, c'est 45 surdoses qui n'ont pas provoqué la mort parce
que les gens étaient soutenus par cet
organisme communautaire là, qui, vous savez quoi, M. le Président, a vu ses
budgets coupés, dans les derniers jours, de 30 %. Ils sauvent des vies,
ces gens-là. Ils font un travail extrêmement difficile. Ils le font dans des
conditions salariales... de travail de nuit, de jour, etc., très
difficiles. Ils sauvent des vies. Et pourtant vous savez qu'en 2021 plus de
Québécois et Québécoises sont décédés d'une
surdose que dans un accident de la route. J'aimerais ça qu'on les considère
comme des citoyens à part entière. C'est nos frères, nos soeurs, nos
amis. Alors, je pense, c'était légitime que le 1,7 milliard serve à
soutenir la prévention.
Je
viens de vous parler des surdoses, les groupes qui travaillent directement avec
ces gens-là. Je pourrais vous parler des
coupures qu'il y a eu en prévention d'ITSS. Le sida est en hausse au Québec.
Aïe! Je ne pensais jamais dire ça en 2022... 2023. Je pensais que c'était une affaire de l'autre siècle. Eh bien,
non. Travailler en prévention, encore là, les groupes ont été coupés
dans les derniers jours.
• (16 heures) •
Je ne peux pas
terminer cette présentation sans vous parler des groupes LGBTQ, groupes qui,
historiquement, ont toujours eu moins de
financement que les autres groupes à travers... les autres groupes
communautaires à travers le Québec.
Dans le plan d'action, là, on est dans quelque chose d'un peu... Il faut
trouver la porte de sortie, parce que le budget de lutte à l'homophobie a
éclaté dans différents ministères. Et comptez sur moi que, dans les prochains
jours et semaines, je questionnerai la ministre pour savoir où est cet
argent-là, pour comprendre qu'est-ce qui se passe avec Interligne. Comment se
fait-il qu'alors qu'ils sauvent des vies ils n'ont pas eu l'argent nécessaire?
Motion
formulant un grief
Alors, M. le
Président, pour toutes ces raisons et bien d'autres que je n'ai pas le temps de
vous expliquer, je déposerais cette motion de grief qui dit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement de la CAQ pour son
incapacité à offrir au milieu communautaire des conditions de travail à la
hauteur des services rendus à la communauté alors que le filet social
est percé de partout.»
Je vous remercie de prendre en délibéré cette
motion.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Je vous rappelle que votre motion est déposée sous réserve de sa recevabilité.
Je vous
informe qu'un débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui, à
18 h 30. Ce débat portera sur une question adressée par M. le député de l'Acadie à M. le
ministre responsable des Relations
avec les Premières Nations et les Inuit
concernant les enjeux liés à l'éducation au Nunavik.
Maintenant, je reconnais la députée de
Marie-Victorin.
Mme Shirley Dorismond
Mme
Dorismond : Merci, M. le Président. Je voulais débuter par
dire mes sincères condoléances à la famille et aux proches de la
sergente Breau.
M. le
Président, j'encourage sincèrement aux oppositions de revoir leurs positions.
J'ai de la difficulté à comprendre pourquoi
cette posture et dans l'intérêt de qui quand, humblement, leur ancien collègue
a dit publiquement qu'il aurait rêvé, mais
oui, rêvé d'avoir ce budget en santé. Une chose est claire : notre
gouvernement défend les intérêts de tous les Québécois.
J'aimerais prendre quelques minutes pour saluer
mon cher collègue ministre des Finances d'avoir annoncé des mesures dans le cadre budgétaire, présentées par
mon collègue, vraiment saluer ces mesures. Avec ce budget, on se donne
vraiment les moyens, les moyens de nos ambitions pour réaliser le changement
nécessaire, avec une hausse moyenne de
7,7 % de dépenses en santé. Notre plan : un meilleur service en
première ligne et un meilleur accès aux soins pour tous les Québécois. Il en reste beaucoup, beaucoup,
beaucoup à faire, on s'entend, mais on se donne tous les moyens pour réussir
avec des bases solides.
J'ai réagi, à
plusieurs reprises, de ma grande joie, mais celle qui était plus importante
pour moi, c'était d'entendre notre
gouvernement dire... et je peux dire que c'est le premier, d'ailleurs, à avoir
dit que tous les professionnels de la santé vont pouvoir faire une prise en charge pour tous les Québécois. Ça,
c'est reconnaître les professionnels de la santé. On vient renforcer les
effectifs de la première ligne et déployer 23 cliniques d'IPS avec
395 millions sur cinq ans. J'y travaille, M. le Président, dans mon comté,
dans Marie-Victorin. C'est un besoin.
On maximise
la mission des centres de vaccination avec 1,3 milliard sur cinq ans. On
va faire des prélèvements et certains tests pour désengorger les
urgences puis assurer l'accès dans toutes les régions.
En
prévention, on a dévoilé, l'an passé, la Politique gouvernementale de
prévention en santé. Ça s'avère un des moyens d'action clé pour le plan en
santé. On va intensifier nos efforts, exercer un leadership en matière de
prévention et en promotion de la
santé afin d'améliorer l'état de la santé et la qualité de vie des Québécois.
On va poursuivre nos efforts dans le dépistage de cancers. Et vous savez
quoi? On va en faire encore plus.
On a appris
aussi nos leçons avec la pandémie. On sait qu'est-ce qui fonctionne, qu'est-ce
qui fonctionne moins bien, mais on conserve notre approche de prévention
des infections dans le réseau.
Toujours avec
la prévention, 125 millions pour déployer l'accès gratuit à la vaccination
contre le zona. La somme investie va
pouvoir servir à vacciner 800 000 personnes au cours de cette
période. Les personnes touchées, principalement, c'est nos aînés. Ils
sont plus susceptibles de développer le zona, et, pour ce qui est de sa
gravité, est plus importante.
964 millions
pour augmenter l'offre de service en soutien à domicile. Dans le comté de
Marie-Victorin, nos aînés veulent rester le plus longtemps à la maison, alors
c'est le bienvenu. 705 millions pour offrir un hébergement adapté
aux besoins des aînés. 405 millions
pour assurer la pérennité des services dans les résidences privées, qu'on
appelle les RPA, dont 316 millions pour maintenir les services
offerts en résidence privée pour les aînés.
Maintenant, je parle à tous mes collègues, le
volet sur la santé mentale, aucun gouvernement n'a autant investi en santé
mentale. Pour 2023‑2024, notre gouvernement consacre 1,9 milliard de
dollars à la santé mentale. C'est plus d'un
demi-milliard de dollars que le gouvernement libéral y consacrait. Est-ce qu'on
a à coeur le bien-être de la population, M. le Président? La réponse est
oui. On continue avec plusieurs investissements en santé mentale :
76,3 millions sur cinq ans pour
développer des initiatives innovantes qui vont favoriser l'accès en santé
mentale, 25 millions sur cinq ans pour
continuer d'appuyer nos centres de crise, 25 millions sur cinq ans pour
offrir des services psychosociaux taillés sur mesure pour aider les nouveaux parents à faire face aux difficultés qui
se présentent à eux; 13 millions sur cinq ans pour sensibiliser encore davantage les Québécois aux
questions entourant la santé mentale et leur faire connaître les ressources
existantes comme le 8-1-1 Info-Social.
Je continue. Les investissements effectués nous
ont permis de passer de 168 923 patients évalués en 2019‑2020 à 250 000 en 2021‑2022. Pour ce qui est de
la liste d'attente pour les jeunes de moins de 18 ans en santé mentale,
celle-ci, elle a diminué de 15 %
en février 2021 et en février... excusez-moi, février 2022 et février 2023, des
chiffres encourageants, vous allez me dire, mais surtout une
amélioration concrète. Toutefois, nous voulons aller encore plus loin. Pour
bonifier l'accès de la première ligne, je
travaille, M. le Président, à consolider les CLSC. Nous allons continuer à
accroître l'accès aux services de santé mentale.
Ce budget nous permet de continuer à mettre en
place le plan de santé. On continue de livrer morceaux un à un en améliorant l'accessibilité à un professionnel
pour les patients : guichet d'accès de première ligne dans toutes les
régions, et ça fonctionne, M. le
Président; télémédecine, maintenant offert au public; cliniques d'IPS, grâce au
décloisonnement des professions, et,
vous savez quoi, ça valorise le travail des infirmières et des IPS;
élargissement des champs de pratique pour tous les professionnels de la santé; renforcement
de la gestion en proximité; cellules de crise pour diminuer la liste d'attente,
le temps d'attente, aussi, aux urgences. On
continue le déploiement du Plan d'action interministériel pour la santé mentale
de 2022‑2026.
Nous avons la
responsabilité de mieux accompagner les personnes vulnérables et de leur offrir
le meilleur accès possible aux services. C'est ce qu'on fait, M. le Président.
Je suis très heureuse que le budget 2023 et 2024 nous permette de consolider encore davantage nos efforts,
notamment en améliorant l'accès aux services de santé mentale dans tous les
milieux hospitaliers et dans la communauté. On va continuer d'implanter nos
changements dans le réseau, et ce budget témoigne
que nous prenons des moyens concrets pour assumer pleinement ce rôle en
travaillant tous ensemble en collaboration avec nos équipes dévouées.
Merci, M. le Président.
• (16 h 10) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Donc, je reconnais maintenant la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme
Cadet : Merci, M. le Président, et merci de cette
opportunité de procéder à l'exercice démocratique de contrôle de l'action gouvernementale qui nous revient à
nous, aux membres des différentes oppositions, de pouvoir nous exprimer dans le contexte du dépôt du budget et de jouer ce
rôle, ce rôle de contrôle de l'action gouvernementale, disais-je, qui est l'un
des trois piliers de notre rôle d'élu.
Bénéficier d'un temps de parole à l'Assemblée
nationale est un privilège, M. le Président. Il est donc de notre responsabilité de parlementaire de l'utiliser à
bon escient et de relayer les préoccupations de nos concitoyens, de se faire
les porte-étendards des inquiétudes de la
population face au plan budgétaire caquiste 2023‑2024, de se faire les
porte-étendards des appréhensions de nombreux Québécois, de nombreuses
Québécoises face au budget déposé par le gouvernement de la CAQ.
J'ai donc eu
l'occasion, M. le Président, d'échanger avec mes concitoyens de Bourassa-Sauvé.
Je trouvais important, dans le cadre
de cet exercice, de faire mes devoirs, d'aller à la rencontre des gens,
d'entendre comment eux, ils perçoivent le
budget. Nous, dans notre bulle parlementaire, il nous arrive, en faisant notre
travail, donc, de plonger tête baissée dans les chiffres, dans les statistiques, dans les ouvrages, mais c'est
véritablement en prenant le pouls de la population que nous sommes en mesure de prendre la pleine mesure de
comment ce budget, de comment ces politiques seront perçues, sont reçues.
J'ai donc
conversé avec des intervenants de divers secteurs d'activité, issus des milieux
économiques, issus des milieux communautaires,
issus des milieux culturels, des milieux grand public, des milieux nichés à
Montréal, chez nous, dans Bourassa-Sauvé, comme ailleurs au Québec, ce
qui signifie, M. le Président, que le constat que je vous énonce aujourd'hui et qui est... est partagé par bon
nombre d'entre eux. Ce constat n'est pas que le mien, mais je ne me fais que
le porte-voix de ce qui est partagé par une
partie de la population. Et le constat est le suivant : pour son cinquième
budget, pour son
cinquième budget, la CAQ a décidé de saupoudrer le Québec de mesures
disparates sans fil conducteur, dans une perspective populiste et sans vision
claire pour le Québec de demain.
Normalement, M. le Président, un budget donne un
indice, un budget donne un indice à la population de ce qui sous-tend son action gouvernementale, de ses
principes, de ses lignes directrices, de ses valeurs, de ce qui rend son action
pérenne. Or, avec le plan budgétaire 2023‑2024, il convient aujourd'hui de
se demander ce qui anime la CAQ, ce qui sous-tend l'action de la CAQ.
Dans un cinquième budget, M. le Président,
normalement, on voit se dessiner un legs, parce qu'on a eu quatre occasions
précédentes de faire bonne impression, parce qu'on a eu quatre occasions
précédentes de mettre la table. Dans un cinquième budget, on a toute la
latitude nécessaire pour donner une direction à notre administration.
Ce n'est pas
la première fois qu'on dépose un budget au Québec, M. le Président. Donc, il y
a des exemples précédents qui confirment ce que je vous énonce. Par
exemple, les ministres des Finances libéraux à travers l'histoire moderne du
Québec, de Robert Bourassa et Raymond Garneau à Michel Audet, Monique
Jérôme-Forget, et Raymond Bachand, et Carlos
Leitão, ont tous et toutes proposé
une vision aux Québécois à travers les époques. Vous pouvez ne pas être
d'accord avec où ces précédents
ministres des Finances s'en allaient, c'est la démocratie et c'est un droit
fondamental qu'il faudrait toujours
préserver, mais au moins, M. le Président, on savait où on s'en allait puis on
s'en allait dans une direction claire.
Pourtant,
aujourd'hui, l'actuel plan budgétaire nous dit : Un Québec
engagé, mais personne,
et je vous le mentionne, je vous l'ai mentionné, je... j'ai rencontré différents
acteurs, personne n'était en mesure de nous indiquer, engagé dans quelle
direction. Le budget de la CAQ offre des mesures insuffisantes et à courte vue.
Je vais vous donner quelques exemples, M. le
Président. Évidemment, c'est la mesure-phare de ce budget, je commence donc
avec les baisses d'impôt. La CAQ a choisi, d'accord, donc, de donner un répit
fiscal à une très grande partie de la
population, mais elle a choisi de le faire, et je commence avec cet élément,
elle a choisi de financer ces baisses d'impôt à même les versements au Fonds
des générations.
M. le Président, vous n'êtes pas sans savoir
qu'à titre d'ancienne présidente de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec, le Fonds des générations est une vache sacrée, mais pas de façon
idéologique, M. le Président. Ce l'est parce que nous considérons qu'il
s'agit, qu'il s'agissait déjà, en 2026, et qu'il continue de s'agir d'un outil
préservant l'équité
intergénérationnelle permettant de réduire le fardeau de notre dette,
permettant d'outiller les prochaines générations et d'offrir aux prochaines générations, la mienne et celles qui suivent,
une certaine liberté par rapport aux choix que nous souhaitons et
souhaiterons faire à l'avenir de façon structurante.
La CAQ a donc
choisi de financer des baisses d'impôt à même le versement au Fonds des générations. Ce geste est, selon nous, irresponsable puisqu'il met à mal la capacité des
générations futures à payer pour les services dont bénéficient actuellement les
Québécois. En agissant ainsi, le gouvernement retarde les objectifs annuels...
les objectifs actuels, plutôt, d'atteindre le ratio dette-PIB à 30 %.
Initialement prévu autour de 2031, c'est maintenant en 2037 que nous
atteindrons cet objectif, ce qui
viendra mettre une pression financière supplémentaire sur la jeunesse de notre
société, sur notre jeunesse.
Avec
cette décision, c'est comme si le gouvernement décidait de financer un plaisir
du jour, un plaisir momentané, une
petite joie pour les Québécois d'aujourd'hui en donnant la facture aux
Québécois de demain, en refilant la note aux Québécois de demain. Avec cette décision de financer cette baisse
d'impôt à même le Fonds des
générations, le gouvernement
caquiste confirme qu'il abandonne les générations futures pour les financer.
Et,
soyons clairs, c'est important de soutenir les Québécois dans un contexte de
hausse du coût de la vie, mais pas au détriment des générations futures,
pas d'une manière qui soit encore plus dispendieuse de le faire.
Nous,
au sein de l'opposition officielle, donc, nous croyons qu'il est urgent de
soutenir la population avec des mesures ciblées comme nous avions proposées, plutôt une baisse d'impôt au niveau
des deux premiers paliers d'imposition, M. le Président. Nous estimons qu'il
aurait été préférable de faire le choix de la cohérence fiscale et de ne pas
hypothéquer l'avenir des jeunes.
• (16 h 20) •
Nous
ne sommes pas les seuls à le dire, M. le Président. Évidemment, il y a un legs,
il y a toute la question de cette responsabilité,
mais nous ne sommes pas les seuls, au sein de l'opposition libérale, à nous...
s'époumoner au sujet du Fonds des générations. J'étais, moi, hier, à Trois-Rivières, M. le Président, et, de
passage, j'ai pu constater, dans Le Nouvelliste, que le professeur en économie de l'UQTR,
de l'Université du Québec à Trois-Rivières, Frédéric Laurin, lui-même,
traite du Fonds des générations. Et je le cite, il a parlé d'un budget pas mal
beige, sauf pour les baisses d'impôt : «S'il n'y avait pas le bouclier anti-inflation, on serait probablement en
surplus budgétaire, mais on est en déficit encore pour les cinq prochaines
années. Pour moi, ça ne fait pas de sens, et on va piger ça dans le Fonds des générations. Faire un cadeau fiscal avec ça, c'est
inéquitable en termes intergénérationnels et pas efficace économiquement»,
a-t-il déploré.
Il
continue : «J'aurais préféré qu'on se donne des marges de manoeuvre pour
la transition énergétique, le développement régional, l'éducation. C'est
ça qui va assurer notre futur. Mais le gouvernement a une vision archaïque des régions.» Je ferme la parenthèse. Parlant de
marges de manoeuvre... Donc, je reprends le... je fais miens les propos du
Pr Frédéric Laurin.
Parlant de marges de
manoeuvre, M. le Président, si au moins ces baisses d'impôt étaient équitables
de façon intragénérationnelle... On le sait déjà, qu'elles ne le sont pas de
façon intergénérationnelle, mais, si au moins, de façon intragénérationnelle, on aidait véritablement le monde... On le sait,
les tranches les plus vulnérables de la population ne paient pas d'impôt ou en paient peu, et donc,
manifestement, une mesure comme celle-ci, donc une baisse d'impôt, ne les
affecte que de façon marginale.
Nous, au sein de
l'opposition libérale, dans la dernière campagne électorale, nous avions
proposé de compenser cette inefficacité,
cette inefficience fiscale avec une compensation au niveau du crédit d'impôt
pour la solidarité. Si au moins on
avait vu cet élément-là au sein du budget de la CAQ, nous aurions pu au moins
nous dire : O.K., on va piger dans le Fonds des générations pour
être en mesure de créer une certaine équité intragénérationnelle. Mais ce n'est
pas ça qui se passe, M. le Président.
Si
au moins les baisses d'impôt avaient été équitables envers les familles, nous
aurions pu dire : Ah! au moins on déshabille Pierre pour habiller
Paul. Aujourd'hui, on déshabille Pierre puis on met un petit chapeau sur Paul.
Au niveau des familles, une famille, par exemple, donc, dont le revenu familial
est de 60 000 $, avec deux enfants, reçoit un répit fiscal moins important qu'une personne seule ayant
également un revenu de 60 000 $. Avec ces mesures, ou plutôt
l'absence de celles-ci, et tout ce
que nous avons vu avec la question des services de garde, des milieux de garde,
M. le Président, je pense que, malheureusement, on peut dire que ce
gouvernement tourne le dos aux familles québécoises.
Je
continue, M. le Président, avec la question de la pénurie de main-d'oeuvre.
Évidemment, vous n'êtes pas sans savoir
que je suis porte-parole en matière d'emploi. Et nous le savons, nous l'avons
répété maintes et maintes fois dans cette Chambre, le gouvernement a décidé de nier la problématique de la rareté
de main-d'oeuvre pendant quatre ans, a décidé de nier l'impact de cette pénurie ou de ces pénuries sur nos entreprises, a
décidé de nier les études de la Fédération
canadienne de l'entreprise
indépendante, de Manufacturiers et
exportateurs du Québec qui nous parlaient du nombre de postes vacants dans les PME du Québec qui augmentait sans cesse.
On le sait, il y a une augmentation de 73 % de ces postes vacants entre
2017, avec 95 000 postes vacants, et 2022, avec
165 100 postes vacants.
On
sait que cette rareté de main-d'oeuvre occasionne aussi un impact sur nos
services publics, donc ne met... ne cause pas une pression seulement sur nos
PME partout à travers la province, mais également sur les missions essentielles
de l'État. Il manque de monde
partout. Il nous manque de monde dans nos services de garde, dans nos écoles,
dans nos palais de justice, dans nos
hôpitaux. Il y a des missions de l'État auxquelles le gouvernement ne répond
pas et auxquelles le gouvernement ne répondra pas si on n'augmente pas
le bassin de travailleurs.
Et pourtant, dans le
plan budgétaire du gouvernement, dans le plan budgétaire du gouvernement, on
peut lire qu'aujourd'hui on constate que le nombre de personnes en mesure de
répondre à la demande de travail est limité par le vieillissement de la population, que le nombre de postes vacants
reste élevé au Québec, qu'il est en hausse de 61,8 % par rapport au
premier trimestre de 2020 et que, bien que la pénurie de main-d'oeuvre touche
de nombreuses régions, elle est plus prononcée au Québec. Donc, on peut
lire ces constats, M. le Président, et pourtant si peu de mesures sont
mises en place pour pallier cette situation, M. le Président. Ce ne sont pas
des nouveaux constats, on l'a mentionné, ça fait cinq ans que le Québec est l'une des provinces affichant un taux de
postes vacants le plus important. Ça fait cinq ans que le gouvernement minimise
l'enjeu, ça fait plus de cinq ans qu'on nous parle du défi démographique au
Québec. Et pourtant, dans le budget, on voit peu de mesures.
J'ai déjà
cité en cette Chambre, en utilisant mon privilège de prendre le temps de
parole, Manufacturiers et exportateurs du
Québec et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui, elles
également, ont été déçues de ces mesures. Mais je l'ai
mentionné, j'ai parlé avec des gens sur le terrain, j'ai été en tournée, j'ai été
à Trois-Rivières, et là-bas aussi on
trouve que ces mesures sont insuffisantes. On trouve également que les mesures
sont insuffisantes sur le plan économique. Puis c'est important de le mentionner, M. le Président, parce que le
gouvernement... en fait, la CAQ se targue d'être un parti de l'économie. Mais,
autant à Montréal qu'en région, on n'a que des points d'interrogation,
plusieurs questions mais peu de
réponses pour, d'une part, renverser la tendance en matière de pénurie de
main-d'oeuvre, donc agir sur le dossier économique de la décennie, mais
également pour poser une vision claire sur l'avenir.
Par
exemple, en Mauricie, on m'a parlé de repreneuriat et d'absence complète de
mesures dans le budget sur le repreneuriat d'entreprise pour garder nos jeunes
en région, pour leur permettre de s'épanouir en région, pour leur permettre de
bâtir des entreprises, de continuer ce que leurs parents ont mis sur pied,
continuer ce que d'autres parents ont mis sur pied, de continuer le legs de générations précédentes. Il n'y a plus de
mesure à cet effet, M. le Président, dans le budget. Et, pour un gouvernement
qui se targue d'être celui de l'économie, c'est assez décevant. Je cite encore
une fois Le Nouvelliste,
la semaine dernière, qui nous disait : «Rien dans le budget pour aider au
transfert d'entreprise intergénérationnel.» Ça, c'est Patrick Massicotte,
président de la Chambre de commerce et d'industries de Trois‑Rivières.
Je
continue là-dessus, parce que c'est important de mentionner que, par exemple,
donc, avec certaines des mesures, et on l'a mentionné, qui ne sont pas
inintéressantes, elles ne sont pas inintéressantes, elles sont simplement
insuffisantes. Ces mesures illustrent
l'incohérence dont je parlais au début de mon temps de parole, parce que, d'une
part, on nous dit, par exemple, dans
le budget, d'accord, donc, on requalifie des travailleurs, on relocalise une
certaine partie de la main-d'oeuvre, on
régionalise l'immigration, ce qui était une de nos demandes libérales, mais on
ne construit pas de logement pour accueillir ces individus, M. le
Président.
Donc,
on a abondamment parlé, à Montréal, de crise du logement, une crise du logement
que le gouvernement a longtemps niée. On a longtemps parlé en cette Chambre à
quel point les mesures dans ce budget sont insuffisantes, mais je ne suis pas certaine que le gouvernement réalise à
quel point, partout au Québec, les gens ont sursauté. Donc, en Mauricie, on m'a
dit : Bien oui, on est prêts, on veut, on a besoin de main-d'oeuvre, c'est
un... on est passés de la capitale canadienne du chômage au plein-emploi en si
peu de temps, on a besoin de cette main-d'oeuvre, mais on n'a nulle part
où les loger. Et, avec 1 500 logements sur cinq ans seulement, c'est
absolument insuffisant, M. le Président.
• (16 h 30) •
M.
le Président, je pourrais vous parler d'environnement, du peu de mesures en la
matière, d'éducation. Nous, libéraux, avions
proposé des mesures pour que l'école publique soit véritablement publique. Et,
encore une fois, on a saupoudré le budget
de différentes mesures, par exemple en offrant qu'une augmentation de 100 $ par
année pour les projets pédagogiques particuliers,
pour atteindre un maximum de 300 $ seulement, alors que notre proposition
était beaucoup plus structurante que ça, M. le Président.
Je
pourrais vous parler de santé. La députée de Marie-Victorin vient de parler
d'une hausse annoncée de dépenses annuelles de 7,7 %, alors que, dans le
budget, quand on lit les petits caractères, ce qu'on peut voir, c'est que, pour
l'année 2023-2024, la hausse ne sera que de 2,1 %.
Je pourrais vous
parler de justice, M. le Président, alors que les besoins sont criants, qu'ils
sont immenses, et c'est comme si le
gouvernement se voilait les yeux et décidait que les besoins en matière de
justice n'étaient pas une priorité. Ce n'est pas parce qu'il manquait de
propositions sur la table, nous en avions fait, les intervenants sur le
terrain, également, en avaient fait.
Je
pourrais vous parler de Nicholas Legault, le directeur général du Regroupement
des maisons des jeunes du Québec, qui s'est exprimé justement à ce sujet
dans La Presse.
Mais
je vais terminer avec ceci, M. le Président. Tout simplement, pour les gens de
Bourassa-Sauvé, pour l'ensemble des Québécois, ce budget est insuffisant. Pour
les gens de Bourassa-Sauvé, pour l'ensemble des Québécois, ce budget est
à courte vue. Pour les gens de
Bourassa-Sauvé et pour l'ensemble des Québécois, ce budget fait semblant de
s'intéresser à eux, mais il n'en est rien. Ce budget propose un Québec
désengagé. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Je reconnais maintenant le
député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
Merci, M. le Président. Sept minutes pour vous parler de ma réaction et celle
du Parti Québécois quant au budget 2023-2024 du gouvernement du
Québec.
Nos
concitoyens apprennent à chaque budget que des milliards et des millions sont
consacrés à leur vie. Ce qui est important, c'est de savoir qu'est-ce que ça
veut dire concrètement dans leur vie, combien de personnes supplémentaires
auront accès à des services importants pour
eux, quels projets pourront se réaliser, qui ont un impact pour eux, et c'est
là-dessus qu'on devrait juger d'un budget, quel est l'impact sur la vie
des gens.
Parlons
du contexte dans lequel s'inscrit ce budget. Le gouvernement de la CAQ, en
2018, a hérité d'une situation financière sans précédent, d'énormes
surplus qui lui ont permis essentiellement de dire oui à tout le monde pendant quatre ans. S'ajoute à ça une capacité qu'on n'a
jamais vue d'engager des sommes sans redditions de comptes dans le contexte
de la pandémie.
Lors de la campagne
électorale, le gouvernement a décidé d'octroyer des chèques à un nombre
important de Québécois et Québécoises. M. le Président, je vous le dis en toute
certitude, ces chèques ont un impact considérable sur le résultat de l'élection. Bien des citoyens rencontrés nous ont
dit : Est-ce que c'est vous qui donnez les chèques? Non, ça, c'est la solution facile. Mais, si ce n'est
pas vous, on veut voter pour ceux qui en donnent, pas pour le projet de
société, pour le gain à court terme. C'était la solution la plus facile.
Ça a été la plus rentable électoralement. Ça a eu un impact considérable.
Alors, le gouvernement de la CAQ a
remis des chèques. Maintenant, le gouvernement fait un choix, celui d'accorder
des baisses d'impôt. Et le principe est relativement simple : si vous
gagnez peu, vous recevez peu, si vous gagnez beaucoup, vous recevez beaucoup. Évidemment, il y a plein de
gens qui ne paient pas d'impôt, alors on pourra parler des services qui sont
essentiels pour eux aussi, c'est des Québécois à part entière.
Lorsqu'on
explique à nos concitoyens quelles sont les sommes, en fait, qui ne seront pas
imposées, ils disent : Ah oui, que ça? Oui, c'est ça. Alors, bien des
économistes avaient averti le gouvernement que ce n'était pas la chose à faire.
Mais le premier ministre a passé la commande au ministre des Finances de
procéder de toute façon.
Alors, le premier
signal qui est envoyé, c'est que la priorité, c'est les baisses d'impôt, au
même moment où le gouvernement du Québec plaidait pour obtenir l'argent
essentiel pour la santé.
Alors,
aujourd'hui, M. le Président, je ne vais pas utiliser un tableau pour illustrer
le manque à gagner pour soigner nos Québécois. Je vais vous montrer ce verre
d'eau, qui est sur mon pupitre, donc qui est accessible. Je pourrais décider
de prendre une gorgée d'eau. Ça, c'est la...
c'est ce qui était demandé par le gouvernement du Québec. Ça, c'est ce qui a
été obtenu, facile à comprendre, un
sixième, un sixième de l'argent nécessaire pour soigner les gens, pour faire en
sorte que l'engagement électoral de
2018, qui n'est même plus évoqué, que le temps d'attente soit de
90 minutes dans les urgences soit
la norme. Ce n'est pas ce qui est arrivé. Le ministre de la Santé n'en parle
même plus. C'est l'argent qui nous permet d'avoir des infirmières qui,
parfois, ont besoin de primes pour venir soigner des gens de chez nous.
Présentement, il y a
deux découvertures en santé à l'Hôpital de Matane et d'Amqui. Les mamans ou les
futures mamans doivent aller accoucher à
Rimouski. On a demandé des primes supplémentaires. Non. On a parlé d'Amqui dans
les dernières semaines, tristement. J'ai demandé bien humblement au ministre de
la Santé de se pencher sur l'Hôpital d'Amqui,
qui vit une triste situation. Il ne commentera pas. Parce que, maintenant, il y
a une nouvelle façon de procéder où les ministres délèguent ces
responsabilités. La question de la responsabilité ministérielle est de moins en
moins assumée, et c'est grave dans une démocratie.
Alors,
qu'est-ce que le gouvernement fait? Essentiellement, il ne veut pas s'occuper
trop, trop du quotidien. Il veut déléguer ça ou créer des nouveaux réseaux
parallèles. Sous la CAQ, on a les maisons des aînés, on a les espaces bleus,
les maternelles quatre ans, l'agence de
santé maintenant. Et quoi d'autre encore? C'est très important de laisser un
legs. Je pense qu'il est très
important, en ce qui me concerne, de laisser une trace dans la vie des gens qui
comptent sur nous. Et c'est ce que je fais depuis 16 ans, M. le Président.
Et les citoyens jugeront de ce budget. Est-ce qu'il change quelque chose
de concret?
Lorsqu'on
parle abondamment de santé mentale, il y a un test pour ça. Quelle est la part
du budget de la santé qui est consacrée à la santé mentale? Une fraction, très
peu. Pourtant, on nous dit, c'est important. Mais le vrai test, c'est le test
budgétaire, où s'exercent toutes sortes
d'influences, celle des lobbys, celle des corporatismes, l'influence relative
de chacun des ministres, et
ultimement c'est le premier ministre qui tranche. Alors, on a, dans ce budget,
le fruit de ses arbitrages. C'est les
choix qui ont été faits avec l'impôt durement gagné des Québécois. Comment ça
se fait? Avec les impôts qu'on paie et les
taxes sur la consommation, essentiellement, la moitié de l'argent qu'on envoie.
Parce que, l'autre moitié, à Ottawa — il
y a un budget qui est prononcé au moment où on se parle — on
n'a pas de contrôle là-dessus, on y renonce, on quémande, on espère. On se
demande : Ils vont-tu penser à nous? Est-ce qu'on devrait dire ça? Est-ce
qu'ils vont quand même nous le donner?
C'est humiliant, M. le Président. Moi, je suis indépendantiste parce que je
pense qu'on est capables, on est capables de gérer l'ensemble de nos taxes et
de nos impôts, de voter toutes nos lois, tous nos traités internationaux. Parce
qu'on est capables. Si on ne le souhaite pas, c'est le contraire de
l'indépendance, c'est la dépendance. Alors, c'est ce qui se passe présentement.
Alors,
avec l'argent qui est à la disposition du gouvernement du Québec, il y a des
choix qui sont faits. En octroyant des baisses d'impôt, bien, on n'a pas les
ressources nécessaires pour... je vous ai parlé de la santé mentale, pour le
logement, qui est un enjeu de dignité, pour les places en CPE, pour les
municipalités. C'est un... c'est assez unanime, du côté municipal, que les élus trouvent que ce n'est pas un budget
qui est bon pour les régions, qui est bon pour les municipalités. Ça, c'est l'arrêté auquel on fait face. La ministre régionale
du Bas-Saint-Laurent a été interviewée dans une entrevue qui,
certainement, passera à l'histoire, où on lui demande essentiellement :
Qu'est-ce que ça rapporte à vos concitoyens? Et
les réponses ne venaient pas. Et on en venait à vanter le fait qu'on paie moins
d'impôt. Alors, si notre projet de société avec ce gouvernement, c'est de se comparer à l'Ontario, il me semble
qu'on peut avoir beaucoup plus d'ambition pour le peuple qu'on
représente.
M. le Président, ce
budget, on va le vérifier à l'usage, on va voir si ça change quelque chose dans
la vie de nos concitoyens, mais je peux dire
une chose : De plus en plus de signes tendent à démontrer que, malgré tout
le pouvoir que ce gouvernement a et aime se réclamer, un jour ou l'autre, il
sera jugé sur ses résultats, sur l'utilisation de l'argent durement
gagné des Québécois et, ultimement, pour le degré d'ambition qu'il a pour le
Québec. Et, lorsque ce jour surviendra, peut-être
plus rapidement qu'on pense, je pense qu'on verra qu'il y a d'autres façons
d'envisager l'avenir du Québec et de prioriser des enjeux importants
pour les Québécois. Parce que tout n'est pas une question d'argent ou
d'enrichissement, il y a aussi une nécessaire solidarité qui doit s'opérer
entre nos concitoyens. Et j'y crois, M. le Président.
Donc,
c'est tout le temps dont je dispose. Ce sera huit minutes, finalement. J'aurais
eu bien des choses à dire, mais je... Je plains bien des groupes qui
sont venus nous voir, qui réclamaient, pas pour eux, mais pour les gens dont
ils s'occupent, de l'argent. Ce ne sera pas
le cas. Alors, peut-être l'année prochaine, mais, en attendant, il y a des gens
qui souffrent, et on sera là pour les défendre. Merci, M. le Président.
• (16 h 40) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole
à la députée de Bellechasse.
Mme Stéphanie Lachance
Mme Lachance : Merci, M. le Président. Toujours un honneur de
prendre la parole ici, en cette Chambre, particulièrement sur le budget 2023-2024 qui a été déposé par mon
collègue la semaine dernière. Il s'agit, M. le Président, d'un budget qui témoigne de notre volonté de tenir nos
promesses, un budget qui soutient le potentiel d'accroître économiquement
le potentiel du Québec. Ce sont
12 milliards de dollars qui seront investis pour y parvenir d'ici 2027-2028.
Aussi, et c'est très important, on
l'entend, les collègues l'ont répété, ce sont 1,7 milliard, cette année,
de plus qui se retrouveront dans la poche
des Québécois qui gagnent moins de 100 000 $ par année, premier
gouvernement à baisser les impôts, et c'est une marque de respect envers
nos contribuables.
M. le
Président, pour accroître le potentiel économique du Québec, on doit mettre à
profit nos régions. Comme vous le
savez, l'agriculture occupe une part très importante dans Bellechasse.
L'autonomie alimentaire est donc très importante pour nous. Ce budget prévoit 175 millions pour bonifier les
programmes de l'agriculture, des programmes essentiels pour soutenir nos
agriculteurs.
Bellechasse-Etchemins regorge d'endroits à
visiter, qu'on parle du magnifique lac Etchemin, avec ses activités nautiques,
du Massif du Sud, où on pratique des activités de plein air exceptionnelles, ou
encore de notre littoral. Et ce sont des
expériences touristiques pour tous. Ces expériences peuvent et doivent être
bonifiées, et c'est exactement ce que notre gouvernement fera en
soutenant des investissements du secteur touristique à la hauteur de
75 millions.
Je vous ai
parlé d'agriculture, je vous ai parlé de tourisme, mais il ne faut pas oublier
l'importance des technologies de
communication pour contribuer au développement des régions. M. le Président,
plusieurs municipalités de la circonscription de Bellechasse n'ont pas encore accès à la technologie cellulaire. Après
avoir réalisé l'opération haute vitesse, qui fut fort appréciée et, disons-le, un grand succès, c'est
maintenant 109 millions de dollars investis pour réaliser les prochains
jalons d'une meilleure connectivité
et viser, à terme, à se doter... à doter, pardon, toutes les régions d'un
réseau de fibre optique couvert par un réseau cellulaire 5G.
Finalement, un défi auquel personne n'échappe en
cette Chambre et qu'on doit faire, c'est faire face... pardon, personne n'échappe et auquel on doit faire face
pour augmenter le potentiel économique de nos régions, c'est la pénurie de
main-d'oeuvre. Elle touche tous les secteurs
d'activité de toutes les régions. Ainsi, pour faire face à cette situation,
notre gouvernement investit 615 millions de dollars pour déployer
des initiatives visant à soutenir nos entreprises, mais aussi pour appuyer l'intégration socioéconomique et
linguistique des personnes immigrantes, et 5 millions... 100 millions
pour permettre la requalification et le rehaussement des compétences.
M. le
Président, développer le potentiel du Québec, c'est évidemment et, je dirais
peut-être même, avant tout développer le plein potentiel de nos jeunes.
Depuis 2018, c'est 7,2 milliards qui ont été investis en soutien à la
réussite scolaire. Aujourd'hui, c'est près
de 1,5 milliard de plus, sans oublier les 168 millions de dollars
pour favoriser l'accès aux projets pédagogiques particuliers. Ça, M. le
Président, c'est un besoin que plusieurs parents de Bellechasse m'évoquent
régulièrement.
Le
développement de nos jeunes, leur formation, c'est essentiel. Aussi, une somme
de 20 millions permettra de rehausser
les services en enseignement supérieur dans les régions, un investissement
bienvenu, apprécié. J'en parlais, tout juste
après le budget, avec notre préfet des Etchemins, M. Camil Turmel, qui
m'illustrait l'importance stratégique de ces investissements dans notre
région.
Autre besoin
soulevé, fréquemment soulevé, c'est l'amélioration de nos infrastructures
sportives. C'est capital pour nos
jeunes et pour nos moins jeunes en santé. D'ailleurs, dans Bellechasse, la
communauté s'investit pour maintenir et améliorer nos terrains de balle, nos patinoires et même nos arénas.
C'est vous dire comment c'est important chez nous. Et je suis heureuse de souligner des investissements de
300 millions, portés au PQI, pour le développement de ces infrastructures.
M. le
Président, on ne peut pas parler du budget du Québec sans parler, évidemment,
de santé. La santé est un poste budgétaire... le plus important, et, tout le
monde le sait, notre système de santé nécessite beaucoup d'améliorations.
D'abord, pour le rendre plus efficace, c'est
3 milliards qui seront mis à contribution pour le rendre plus flexible et
efficace. Nous devons améliorer les
soins et les services aux citoyens, et ça prend des changements structurels et
durables. 710 millions serviront, entre autres, au
développement de la plateforme À votre santé, qui permettront aussi d'ouvrir de
nouvelles cliniques d'accès à la première
ligne. Depuis 2021, les infirmières praticiennes spécialisées ont gagné en
autonomie et en responsabilité. Elles
peuvent prescrire des examens, poser certains diagnostics, prescrire des plans
de traitement et des médicaments.
Ainsi, nous prévoyons ouvrir 23 nouvelles cliniques IPS au Québec pour
combler ces besoins. Dans Bellechasse et
dans Les Etchemins, des comités santé, avec lesquels je travaille et aussi qui
sont composés d'élus et de membres de l'équipe
de direction du CISSS, de médecins, travaillent tous très fort pour mettre sur
la table des solutions pérennes et efficaces pour augmenter l'accès de
notre population aux services de santé.
M. le Président, j'en ai parlé durant la
dernière campagne électorale, nous devons prendre soin de nos gens. Je dis ça et je pense particulièrement ici à nos
aînés. Dans Bellechasse, nos aînés sont actifs et souhaitent demeurer chez eux
le plus longtemps possible. Notre gouvernement consacrera près de
2 millions de dollars aux aînés et aux proches aidants, d'abord pour intensifier l'offre de services à
domicile et pour assurer le maintien et la pérennité des services offerts dans
les résidences privées pour aînés.
M. le
Président, je vois le temps qui file. Je pourrais aborder de nombreux autres
investissements qui se retrouvent au budget, mais je vais me
restreindre. Je pourrais vous parler du soutien aux personnes plus vulnérables,
des logements abordables, des services de
garde qui, disons-le, se développent très rapidement et très bien dans
Bellechasse. Je pourrais aussi aborder le transport collectif, la culture, nos
actions environnementales. Mais je conclurais en vous disant que, les investissements, je suis très fière d'affirmer que
nous représentons un budget qui contribuera réellement à aider les familles
de Bellechasse, Pintendre et Etchemins tout en soutenant de façon significative
le développement économique. Nous serons en mesure de réaliser de grands projets sur lesquels nous
travaillons ensemble. Je tiens à remercier tous les partenaires qui y
travaillent. Avec ce budget, on va réaliser plusieurs de nos projets et de nos
objectifs. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Je reconnais maintenant Mme
la députée de Verdun.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Merci, M. le Président.
Motion
formulant un grief
Je veux débuter par
déposer notre... la motion de grief suivante, que je vais détailler par la
suite, alors :
«Que l'Assemblée
nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour son budget 2023-2024 [car
il] manque d'ambition en matière de lutte
contre les changements climatiques et qui déroule le tapis rouge aux
multinationales qui pillent notre sous-sol.»
Alors,
M. le Président, quand on a vu en détail le contenu de ce budget, la première
chose qui m'est sautée aux yeux, c'est
à quel point ce budget a des graves manques en ce qui concerne la lutte aux
changements climatiques et la protection de l'environnement, car le budget ne se donne pas tous les moyens pour
faire ce que les experts du Québec demandent, ce que les experts nous
demandent : de prendre des actions concrètes d'ici 2023 pour atteindre une
cible, une cible de réduction qui est
même conseillée par les grands experts du GIEC, mais les montants qui sont
attribués sont insuffisants pour lutter contre les changements climatiques. Et le message qu'on nous donne avec
ça, c'est qu'on est en train d'abandonner les générations futures.
• (16 h 50) •
Il
faut... Je veux, en fait, détailler les montants qui sont alloués à la lutte
aux changements climatiques. La CAQ nous
présente, comme, un budget avec une somme de 9 milliards de dollars
sur cinq ans pour lutter contre les changements climatiques et avec 1,3 milliard pour le plan de mise en oeuvre du
plan pour une économie verte 2023-2028. Cependant, il faut qu'on regarde les chiffres en détail. Puis
ça, en fait, ce n'est pas 9 milliards qui sont annoncés dans ce budget-là,
c'est seulement 1,4 milliard de plus, sur cinq ans, qui vient s'ajouter
aux sommes déjà annoncées. Mais ce qu'il faut comprendre
de ce 1,4 milliard : que ce ne sont pas des nouvelles sommes, parce
que la quasi-totalité proviennent des revenus du marché du carbone,
c'est des sommes qui, de toute façon, allaient être dédiées à être investies
dans la lutte aux changements climatiques. Donc, c'est des sommes déjà
annoncées, des revenus déjà prévus. Alors, quand on enlève tout cela, ce qu'il
nous reste, là, c'est seulement 122 millions sur cinq ans, et ce n'est pas
assez.
On n'a pas encore les
détails du plan de mise en oeuvre qui sera dévoilé prochainement, mais je veux
nous rappeler quelque chose : L'année
passée, dans le plan de mise en oeuvre, ça a été démontré et discuté que le
plan montré par la CAQ arrive
seulement à 51 % de la cible, qui est une cible sous-minimale, de
37,5 % de réduction des gaz à effet de serre à l'horizon 2030.
Donc, déjà avec le plan qui était présenté l'année passée, on ratait notre
objectif.
Et là moi, je me suis
amusée à faire une règle de trois très simple. On avait d'abord, l'année
passée, 7 milliards, on ajoute 1,4, on
arrive à peu près à 9 milliards de dollars. Si, avec
7 milliards, on allait atteindre la moitié de notre cible, on va atteindre combien avec les nouvelles sommes?
60 %, 62 % de la cible que s'est donnée le gouvernement? Ce n'est
pas sérieux puis ce n'est pas suffisant. Les sommes qu'on a en ce moment ne
vont pas faire en sorte qu'on arrive à nos objectifs
de réduction des gaz à effet de serre. Puis je veux nous rappeler que 2030,
c'est demain matin, c'est dans sept ans. Et c'est la plus grande responsabilité qu'on a envers nos concitoyennes
et concitoyens, c'est lutter contre les changements climatiques. Ainsi, la CAQ est en train d'oublier
les prochaines générations puis nous emmène, avec un sous-financement,
direct vers un cul-de-sac en environnement.
Puis je veux juste
comparer avec un autre travail que j'ai déjà fait. En préparation aux
élections, je faisais partie de l'équipe qui
a prévu le plan de réduction des gaz à effet de serre de Québec solidaire,
notre plan de transition : mettez 7 milliards
de plus sur quatre ans pour lutter contre les changements climatiques et ainsi
arriver à la cible de réduction qui est suggérée par le GIEC,
c'est-à-dire 55 % de réduction en 2030.
Il
y a d'autres choses, aussi, qui m'ont sauté aux yeux quand j'ai vu le budget,
parce que... ce budget-là qui va continuer à compromettre la santé des populations puis notre environnement. Parce
que la CAQ est en train de donner encore des cadeaux aux minières et
multinationales. On est en train de dérouler le tapis rouge pour que ces
compagnies viennent facilement s'installer au Québec et piller nos ressources.
Déjà, on a un système
de claims miniers le plus permissif. J'ai interpelé la ministre des Ressources
naturelles à ce sujet il y a quelques
semaines pour lui dire à quel point il faut qu'on reconnaisse le boom en termes
d'exploration minière qu'on vit présentement
au Québec, reconnaître que cette augmentation est en train de mettre déjà à
risque les populations, surtout dans
des zones de villégiature, est en train déjà de mettre à risque nos aires qui
doivent être protégées, parce qu'on a des claims miniers à côté de nos
parcs nationaux.
Mais
ce n'est pas suffisant, ce n'est pas suffisant. En plus de ça, on a déjà les
redevances minières les plus basses. Puis,
à titre informatif, on voit que, dans la dernière année, en fait, dont on a
connaissance, en 2020, c'est 632 millions de redevances qui ont été payées par les mines au
Québec, comparé à leurs revenus annuels qui totalisent
10 milliards de dollars. Ça veut dire que les compagnies minières
paient à peu près 6 % de leurs revenus en redevances, et ce n'est pas
suffisant. Ces compagnies continuent,
ils ont toujours eu des cadeaux de notre part. Un autre exemple, entre 2001
puis 2018, c'est 30,8 milliards de dollars publics qui ont été
accordés à ces compagnies.
Puis tous ces
avantages-là, encore une fois, ce n'est pas suffisant pour la CAQ, il faut
encore donner des cadeaux. Et c'est
ça qui est inclus dans le budget. Dans le budget, on parle de congés de taxe
qui sont annoncés aux investissements de 100 millions et plus sur une période de
48 mois. Et c'est très spécifique, que ces congés-là vont pouvoir être
cherchés par des compagnies qui
s'intéressent à nos minéraux critiques et stratégiques. C'est ça qui est en
train de pousser déjà le boom minier
qu'on voit apparaître au Québec. Donc, ce n'est pas suffisant de laisser aller
les claims miniers, on donne déjà de l'argent public puis, en plus de
ça, on va donner des cadeaux dans des congés fiscaux.
Moi, je me
demande combien d'argent la CAQ va encore donner aux entreprises
multinationales qui ne respectent pas notre environnement puis qui ne
respectent pas nos populations.
Puis je veux
vous dire que, quand on fait l'état de la situation, nous, on n'est pas contre
l'exploration minière, on n'est pas
contre l'exploitation minière. Ce qu'il faut savoir, c'est : au Québec, on
a des règles, ces règles-là doivent être respectées. On a besoin de mettre des limites à ces compagnies, parce
qu'il faut que ces compagnies paient le juste prix en matière sociale et environnementale. Ce prix-là
n'est pas encore payé. Les coûts sociaux et environnementaux ne sont pas encore
payés par ces compagnies-là. On ne peut pas devenir le prochain eldorado pour
les mines, ça a des conséquences sur nos communautés et nos territoires.
Il faut qu'on réponde oui à la demande d'électrification, tout en gardant le
cap sur la protection de la nature, tout en
faisant... Des entreprises multinationales doivent contribuer à nos recettes
fiscales. Puis, je dirais même, il
faut qu'on prenne le temps de planifier ces développements. C'est pour ça que
j'ai proposé à la ministre... j'ai
tendu la main pour avoir un moratoire sur tout nouveau claim minier, mais ça a
été refusé parce que... Le message que moi, j'entends, c'est que la CAQ
ne veut pas faire peur aux investisseurs étrangers. Mais on risque de rassurer
des multinationales puis ne pas rassurer les populations au Québec.
Dans ce
budget aussi, avec ce nouveau cadeau fiscal, j'ai le goût de vous parler des
implications qu'il va y avoir pour la
Fonderie Horne. Parce que, déjà, on a entendu parler de ce que la CAQ a
annoncé, en dernière minute, sans un vrai processus de consultation, en fait, un processus qui était honteux parce
qu'on n'a pas entendu les gens de Rouyn-Noranda. Les gens ont appris, le matin même dans la radio, qu'ils allaient se faire
déplacer. La nouvelle entente ne respecte pas la consultation, la
nouvelle entente ne respecte pas non plus les normes environnementales du
Québec.
Mais, en plus de ça, le budget va permettre à
Glencore d'aller chercher des nouveaux congés fiscaux. Il pourrait même bénéficier, cette compagnie, d'un congé
fiscal pouvant aller jusqu'à 25 % des investissements de l'entreprise. En vertu du nouveau programme sur les projets
industriels, la Fonderie Horne pourrait obtenir un crédit d'impôt qui va varier
entre 75 et 120 millions de
dollars, encore une fois de l'argent qu'on ne reçoit pas parce qu'ils ne sont
pas capables, les ministres, de se
tenir debout puis de dire aux entreprises de payer leurs responsabilités.
Glencore, je nous rappelle, c'est une
compagnie multimilliardaire. On parle de revenus de 38 milliards de
dollars la dernière année. Puis ce que je vois avec ce budget-là, c'est que le ministre de
l'Environnement ne connaît pas le principe du pollueur-payeur. En fait, c'est
le principe du pollueur gagnant, plus
on pollue, plus on gagne des avantages, au détriment de la santé des
populations, parce que ce qui importe
pour la CAQ, c'est la santé financière et c'est l'environnement compétitif,
mais pas nos populations au Québec.
Alors, si je
résume, c'est un budget de l'inaction. «Continuons», nous avait dit la CAQ lors
de la campagne. Ce qu'on voit, c'est qu'on continue de mettre le Québec
à vendre, tout en se privant de moyens pour atteindre nos objectifs
environnementaux. Je vous remercie, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Je vous rappelle que votre
motion, elle est déposée sous réserve de sa recevabilité. Prochain
intervenant, M. le ministre de la Culture.
M.
Mathieu Lacombe
M.
Lacombe : Merci beaucoup, M. le Président. Merci de me
permettre de vous présenter les grandes lignes du budget en matière culturelle, une matière qui, je
le sais pertinemment, vous intéresse beaucoup. Donc, je sais que j'aurai
un auditoire conquis un peu d'avance,
quoique je sais que, probablement, il y aura des gens qui auront des
suggestions et des commentaires constructifs pour la suite des choses.
Vous savez,
le 21 mars, donc la semaine dernière, le ministre des Finances, notre
collègue, a déposé ce budget, un cadre
financier qui a été relevé comme étant prudent, responsable, un budget pour un
Québec engagé, on l'a dit, un budget qui
donne une place importante aussi à la culture. Et, vous savez, lorsqu'on est
nommés à la tête d'un ministère, on nous demande quelles seront nos priorités. Dans le cas du ministère de la
Culture, dans mon cas, comme ministre de la Culture et des
Communications, comme ministre responsable de la Jeunesse, j'ai identifié trois
grandes priorités. Et ce budget qui a été
déposé par notre collègue va nous permettre de réaliser plusieurs des objectifs
qu'on s'est fixés pour atteindre ces objectifs.
• (17 heures) •
Donc,
première grande priorité, la plus grande priorité que je me suis donnée, en
accord avec le premier ministre : reconnecter
les jeunes avec la culture québécoise, reconnecter les jeunes avec notre
culture, ce qui fait que nous sommes Québécois, ce qui fait que nous partageons
des valeurs, des expressions, un patrimoine, une histoire commune et qu'on
se ressemble, même si on est tous,
évidemment, très différents les uns des autres. Et ça, c'est un immense défi
qu'on a devant nous, M. le Président,
parce qu'on le voit, avec les années, d'année en année, il y a une déconnexion
entre les jeunes et la culture québécoise.
Et,
là-dessus, il y a des données qui sont assez intéressantes, pour ne pas dire
inquiétantes. En fait, je vais dire : Elles sont inquiétantes, ces
données-là. Notamment, l'Observatoire de la culture et des communications nous
disait qu'en une année complète, donc prenez
octobre 2021 à octobre 2022, c'est la première fois que cet
exercice-là était réalisé, en un an,
sur les plateformes de diffusion en continu, comme Spotify, comme Apple Music,
par exemple, qui sont, évidemment, de
plus en plus omniprésentes dans la vie des jeunes, mais aussi de tous les
Québécois. Pour cette année de référence, si vous prenez les
100 chansons les plus écoutées dans toute l'année, il y en a seulement
deux, deux chansons qui sont des chansons québécoises francophones. Donc, si on parle de toutes les
chansons québécoises, incluant celles en anglais, on monte à quatre. Ce n'est pas tellement plus
encourageant, mais, si on parle simplement, donc, des chansons francophones,
on est à deux sur 100. Et je vous les donne,
M. le Président. Probablement que vous avez déjà entendu le Copilote, de
FouKi, qui a remporté, d'ailleurs, la
meilleure chanson de l'année au dernier Gala de l'ADISQ, 17e position sur
100 pour toute l'année. L'Amérique
pleure, des Cowboys fringants, qu'on a entendue énormément aussi,
49e position. Donc, M. le Président, deux chansons sur 100
seulement, ça prouve qu'on a un énorme travail à faire.
Alors qu'au même moment prenez d'autres États
comme la France, comme l'Allemagne, comme la République tchèque, par exemple, comme la Finlande, ces États aussi sont soumis à
la même pression des grandes plateformes comme Spotify, Apple Music, dont je vous ai mentionné l'existence tantôt,
mais, contrairement à nous, pour des raisons qui leur appartiennent, elles résistent mieux. Si vous
regardez les chansons les plus populaires, dans ces États-là, qui sont le plus
écoutées par les gens qui habitent sur les
territoires, par les citoyens des quatre États dont je viens de vous parler, la
moitié des chansons les plus écoutées
sont des chansons dans la langue d'origine, donc dans la langue commune des
pays, donc la France, la République tchèque, la Finlande et l'Allemagne,
la Finlande et l'Allemagne. Donc, ça vous prouve qu'on a énormément de travail
à faire ici. Donc, voici le défi, entre autres.
Et je
pourrais ajouter à ça que l'abonnement aux plateformes... Prenez seulement les
5‑17 ans, donc les jeunes, bon, on
est encore jeune après 17 ans, mais prenez ces enfants et ces ados de cinq
à 17 ans. Ça change d'une façon fulgurante. Entre 2019 et 2022, l'abonnement aux plateformes est passé de 57 %,
donc, en 2019 à 81 % en 2022. Ça bouge à une vitesse incroyable. Et, si on regarde, par exemple, les
jeunes du même âge, toujours pour la même période, qui écoutent la télé au
moins une fois par mois, donc une écoute
mensuelle, je vous rappelle, de cinq à 17 ans, en 2019, ils étaient
combien? 90 %. En 2022, ils ne sont plus que 79 %. Donc, en
trois ans seulement, chute vertigineuse de 11 points de pourcentage.
Donc, je fais cette mise en contexte un peu plus
longue parce que c'est vraiment l'élément sur lequel on doit investir le plus de temps. Parce que, si on ne
reconnecte pas avec cette jeunesse, bien, ce sont des Québécois qui vont
grandir, et qui ensuite auront des
enfants, et qui ne pourront pas léguer, donc, la culture québécoise qu'ils
n'auront pas eux-mêmes apprivoisée,
qu'ils n'auront pas eux-mêmes appris à aimer. Ils ne pourront pas la léguer à
leurs enfants. Et ça, M. le Président, pour
moi, c'est très, très, très inquiétant. On parle de l'importance de la langue,
l'importance de protéger la langue française, on est tous d'accord avec
ça, mais, au-delà de la langue, qu'est-ce qui fait de nous des Québécois?
Qu'est-ce qui nous distingue des Français,
qui parlent aussi le français? Qu'est-ce qui nous distingue des Belges, qui
parlent... qui parlent aussi le français? Qu'est-ce qui nous distingue des
citoyens de plusieurs pays africains qui parlent aussi le français? Bien, c'est
notre culture au-delà de la langue. La langue fait partie de notre culture,
mais c'est beaucoup plus large que ça.
Donc, voici
l'immense défi qu'on a devant nous, et on pourra en parler pendant des heures,
mais là il faut poser des gestes concrets pour être capable de renverser la
tendance. Et, au ministère de la Culture, évidemment que, dans le dernier budget, on se voit donner des outils qui
vont nous permettre d'y arriver. 100 millions de dollars réinvestis à
Télé-Québec, notre télévision
nationale, notre télévision publique, pour réaffirmer le rôle du diffuseur
public en matière de programmation jeunesse.
Vous savez, le budget de Télé-Québec a été gelé ou pratiquement, n'a pas
augmenté dans les 20 dernières années. C'est important pour nous de donner un coup de barre important, de
réinvestir massivement dans Télé-Québec. Et d'ailleurs je suis fier de dire que l'engagement électoral
que nous avions pris était d'investir 65 millions de dollars en
programmation jeunesse à Télé-Québec.
Bien, avec le dernier budget, ce ne sont pas 65 millions de dollars,
mais bien plus de 100 millions de dollars qui seront
réinvestis dans la grille, principalement pour créer du contenu jeunesse
québécois.
4,2 millions de
dollars aussi pour mettre sur pied un passeport culturel pour nos jeunes. On
s'inspire des meilleures pratiques.
Ça se fait notamment en France, ça se fait aussi en Italie, en Espagne, par
exemple. Qu'est-ce qu'on peut faire, donc, pour inciter nos jeunes à se
reconnecter à la culture québécoise, le défi dont je vous parlais tantôt? Bien,
il faut rendre ces produits-là les plus accessibles possible à nos
jeunes. Donc, on est en train de travailler là-dessus. Mon adjoint parlementaire,
le député de Beauce-Sud, est en charge de ce dossier-là. Il
est aussi mon adjoint parlementaire à la jeunesse.
Donc,
évidemment, tout ça va très bien ensemble. Et on va travailler, on va
collaborer pour être capables de mettre sur pied ce passeport culturel qui, à terme, va permettre quoi? Bien, il
va permettre aux jeunes... Par exemple, en se voyant octroyer un montant qui sera déterminé d'avance par
année, on pourra leur permettre, avec ce passeport-là, de se procurer,
par exemple, et on va définir les détails, mais je vous donne quelques
exemples, un livre québécois... va lui permettre peut-être d'aller voir un film québécois au cinéma, va lui permettre
d'acheter des billets pour aller voir une pièce de théâtre québécoise. Donc, toute une série d'exemples comme
ça, sur lesquels on va travailler au cours des deux prochaines années,
4,2 millions pour faire ça.
16,8 millions de dollars aussi pour notre
Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec. Ça fait des années que le conservatoire demande ça.
Maintenant, on lui accorde. Il pourra monter son nombre d'étudiants jusqu'à
1 000. Il y a énormément
d'étudiants qui souhaitent s'investir dans les arts, dans la musique, dans les
arts dramatiques, et on va leur faire plus de place, donc, au
conservatoire. Je pense que c'est une excellente nouvelle.
On ajoute à
ça 17 millions de dollars pour la promotion de nos produits culturels
québécois. Ça aussi, c'est important, parce que je dis souvent : On ne
peut pas aimer ce qu'on ne connaît pas, on ne peut pas choisir ce qui ne nous est
pas proposé. Donc, évidemment, si on veut
que les Québécois choisissent les produits culturels québécois, bien, d'abord,
il faut en faire la promotion. Il faut leur montrer que ça existe. Et,
bon, au-delà de la publicité, il y a d'autres moyens aussi d'aller rejoindre
les Québécois. Donc, 17 millions de dollars qui seront investis pour
être capables d'arriver à faire cela.
Maintenant, je pourrais en parler, comme je vous
disais, très, très longtemps, mais on a aussi d'autres priorités. Deuxième priorité, favoriser la place des contenus
culturels québécois dans l'espace numérique. Je vous parlais tantôt de l'importance de reconnecter avec nos jeunes. Ça
passe beaucoup par cette priorité-là. Vous savez, j'étais avec le ministre
de l'Éducation et le ministre responsable de
la Langue française dans une école hier, si ma mémoire est bonne — on
est mardi, donc, hier, lundi — à Trois-Rivières, l'académie
les Estacades, et c'était complètement ahurissant. Vous savez, il y avait
350 personnes ou à peu près dans l'auditorium. Et là je leur ai
demandé : Qui, ici... Deux questions. Qui, ici, est abonné à Netflix? Pratiquement toute la salle a
levé la main. Je leur ai demandé ensuite qui est abonné à Disney,
l'application. Je vous dirais,
75 %, à peu près, des jeunes dans la salle ont levé la main. Ensuite, je
leur ai demandé qui est inscrit, par exemple...
qui est abonné, plutôt, à Tou.tv, qui est un service canadien avec beaucoup de
contenu culturel québécois. Quand même,
je vous dirais, 10 %, 15 % à peu près de la salle. Et, quand je leur
ai demandé qui est abonné à Illico ou à Vrai, la nouvelle plateforme de Québecor, où il y a beaucoup de contenu culturel
québécois, je vous dirais que c'est à peu près 1 % ou 2 % de
la salle.
Ça nous démontre donc que les jeunes sont
massivement présents sur les plateformes — je vous donnais la statistique tantôt — et que, donc, on doit investir ces plateformes-là.
On doit s'assurer que nos contenus culturels québécois sont présents en
force sur Netflix, sur Disney, par exemple, et ça, ce n'est pas facile, c'est
un défi. C'est un défi énorme.
Actuellement,
il y a un projet de loi qui est travaillé au Parlement fédéral, donc, par le
ministre du Patrimoine canadien, un
projet de loi dans lequel, évidemment, il y a des avancées qui sont notables.
La culture québécoise va mieux se porter après l'adoption du projet de loi C-11 qu'avant son adoption. Ça, c'est
clair. Par contre, il demeure encore des lacunes, des lacunes sur lesquelles on doit absolument agir,
parce qu'au-delà de ce que le fédéral amène comme changements il faut s'assurer que la spécificité culturelle
québécoise, elle est protégée. Il faut s'assurer que les artisans québécois
tirent leur épingle du jeu. Et ça, bien, ça veut dire qu'il faudra poser des
gestes. On est en train de travailler là-dessus. Il y a des leviers qui existent. On est en train de
s'entourer des meilleurs experts pour être capables d'y arriver. Donc, on
posera des gestes pour s'assurer que
notre présence sur ces grandes plateformes là, elle est incontournable, parce
que, je vous le disais, les jeunes, c'est là qu'ils sont.
• (17 h 10) •
Ensuite, dans
le budget, 87,5 millions de dollars — 87,5 millions de dollars, c'est énorme — pour
un nouveau plan culturel numérique, parce qu'au-delà de notre contenu
sur les grandes plateformes il faut aussi s'assurer, par exemple, que nos salles de spectacles arrivent dans la modernité,
qu'elles soient capables d'être présentes dans l'univers numérique elles aussi, qu'elles soient capables d'adapter,
souvent, leurs oeuvres dans des formats numériques. On va bien au-delà de la
captation des spectacles avec des caméras.
Est-ce qu'on serait capables, par exemple, je vous fais rêver, Mme la
Présidente, de faire des alliances
avec des entreprises en créativité numérique, qui arrivent dans ma troisième
priorité, mais pour être capables de
capter ce spectacle, par exemple une pièce de théâtre, de sorte
que, si vous voulez la visionner une année ou deux années après, vous
serez capables de le faire comme si vous étiez littéralement dans la salle et
que, lorsque vous promenez votre regard avec la réalité augmentée, la réalité
virtuelle, c'est pratiquement comme si vous y étiez.
C'est
possible, c'est possible d'accompagner les organisations culturelles
québécoises, mais évidemment ça prend des sommes, ça prend des fonds. Dans ce
87,5 millions de dollars, il y aura de l'argent, donc, disponible pour
faire ça, mais bien plus encore,
comme s'assurer que nous avons suffisamment de données sur ce qui se fait en
culture un peu partout au Québec. On
a énormément d'offres. Ça foisonne partout au Québec, mais il faut être capable
de mieux comprendre aussi qui
consomme quoi pour être capable d'agir au bon endroit. On dit souvent : On
ne peut pas améliorer ce qu'on ne mesure pas. Actuellement, c'est un gros défi,
de mesurer l'offre, la demande, la relation entre les deux et d'intéresser les
bonnes personnes aux bons produits. Donc, on va travailler, on va
travailler là-dessus.
Et je termine
rapidement, parce qu'il me reste peut-être deux minutes, sur les industries
culturelles créatives, la créativité
numérique, nos entreprises qui oeuvrent en créativité numérique, qui sont
probablement, Mme la Présidente, un trésor
caché ici, au Québec. Vous savez, au tournant des années 2000, le Québec a
fait le choix de miser gros et de miser beaucoup sur l'industrie des
jeux vidéo. Et le Québec a remporté son pari. On est devenu un des endroits au
monde où l'industrie des jeux vidéo est la
plus éclatante, où on stimule énormément le marché, où on génère beaucoup de
richesse avec cette industrie-là. Et on est considéré comme parmi les
meilleurs au monde.
Bien, je vous
le dis, Mme la Présidente, la créativité numérique, nos entreprises en
créativité numérique sont en ce
moment probablement la future industrie des jeux vidéo. Elles sont considérées
comme étant parmi les meilleures au monde.
Vous savez, je reviens de South by Southwest, à Austin, au Texas, où je
demandais... qui est évidemment la référence, je dirais mondiale. Tout le monde se rend là. Les meilleurs produits
sont exposés là-bas. Les meilleures entreprises sont invitées. Puis je
demandais à l'organisateur de la grande foire où tous les meilleurs projets de
réalité virtuelle étaient présentés, étaient
montrés au public, je lui demandais quand il faisait faire le tour :
Qu'est-ce qui distingue les entreprises québécoises? Quand vous voyez une entreprise québécoise en créativité
numérique arriver, qu'est-ce que vous vous dites comme ça? Et ce qu'il m'a
répondu, c'est que nos entreprises, elles poussent toujours l'innovation au
maximum. Ce sont toujours... souvent,
en tout cas, quand on voit une entreprise québécoise débarquer là-bas, c'est
une entreprise qui va repousser les limites. Ça, ça fait vraiment...
C'est notre carte de visite, je vais dire, Mme la Présidente.
Donc, il faut absolument les aider, stimuler
leur productivité. Il faut finalement souffler dans leurs voiles pour qu'elles puissent continuer d'avancer.
20 millions de dollars dans le budget pour mettre sur pied une
stratégie. Quand je suis allé là-bas et je leur ai dit : Vous
pouvez compter sur moi, je vais être à vos côtés pour qu'on se donne une
stratégie ensemble, j'ai tellement senti un bel accueil parce que c'est ce
qu'ils nous demandent. Ils nous disent : On est parmi les meilleurs au
monde, mais actuellement il nous manque peut-être de cohésion. Il nous manque
une vue d'ensemble. Il nous manque un plan de match commun. Et là on leur a
dit : On va travailler ce plan-là ensemble.
Donc, 20 millions de dollars pour y
arriver, 4 millions aussi pour bonifier le crédit d'impôt pour l'exportation de ces oeuvres-là en plus d'un 2 millions
pour notre stratégie d'exportation. On ajoute à ça 200 millions de
dollars pour capitaliser la SODEC.
Donc, 200 millions pour que la SODEC ait une banque d'affaires digne de
2023. Vous savez, c'est un legs incroyable
de Liza Frulla, qui était, à l'époque de la création de la SODEC, ministre de
la Culture. Et c'est un outil dont on
a encore besoin, mais qui doit être modernisé. Donc, 200 millions pour la
banque d'affaires, c'est énorme. On va changer le modèle, on va revoir
les outils que la SODEC a à sa disposition, notamment pour aider nos
entreprises en créativité...
pardon, en créativité numérique, mais aussi les entreprises qui sont dans le
domaine culturel, peu importe leur champ d'expertise.
Donc, voilà,
Mme la Présidente. Je pourrais encore une fois continuer longtemps, vous parler
du 300 millions de dollars
que le budget contient pour la poursuite de notre politique gouvernementale en
culture, donc 300 millions de dollars qui vont permettre de financer évidemment toute une foule de sujets...
Et là je sens, je sens que, peut-être, de l'autre côté, ma collègue qui est critique en matière de culture
va probablement parler de culture. Jamais je ne croirai qu'elle n'en parlera
pas si elle prend la parole après moi. Et là
je pense que la tentation sera probablement grande, parce que je lisais ça dans
les journaux, de nous dire que... là,
je vais peut-être court-circuiter son argumentaire, mais de nous dire que c'est
épouvantable parce qu'on a baissé les
budgets, en culture, à la SODEC et au CALQ, donc à la Société de développement des entreprises culturelles puis au Conseil des arts et
des lettres du Québec. Mme la
Présidente, je veux juste vous dire, là, avant que notre collègue nous
dise ça aujourd'hui, je veux remettre ça en perspective parce que, si vous
regardez les investissements qui sont
actuellement consentis au CALQ et à la SODEC, si vous prenez l'année
prépandémique, on est bien au-dessus, bien, bien, bien au-dessus de ce qui était prévu. Et je vous donne le chiffre.
Donc, cette année, pour la SODEC, on est à 129 millions de dollars, pour le CALQ, on est à
144 millions de dollars. Ça, c'est la base budgétaire. Ça, c'est
important, là, c'est la base budgétaire, Mme la Présidente, mais à
ça, évidemment, s'ajoutent toutes nos dépenses de programmes.
Donc, tout ce
que je viens de vous dire, là, le plan culturel numérique, la mesure d'aide à
la billetterie, la politique gouvernementale en culture, ça, c'est
60 millions de dollars par année. Ça, ce sont toutes des sommes qui,
dans les prochaines semaines, vont être
envoyées au CALQ et à la SODEC. Donc, leur budget, à la fin de l'année, va être
bien plus élevé que ça. On parle du
budget qui est récurrent, qui est là, qui est dans les coffres, c'est la base
budgétaire. Donc, il ne faut pas la comparer avec les dépenses totales.
Parce que, là, si on compare ça avec les dépenses totales, il faut attendre à la fin de l'année. Et moi, je vous le dis, Mme
la Présidente, on sera dans des eaux sensiblement... très, très, très
similaires.
Et ce que je
trouve intéressant, c'est quand même... quand on regarde la base budgétaire de
cette année de la SODEC, 129 millions de
dollars, si on regarde la dernière année du Parti libéral, ils étaient à près
de 68, donc près de 68 millions en 2017‑2018. Nous, on est à 129
maintenant. Si vous regardez pour le Conseil des arts et des lettres, ils
étaient à 124, arrondissons ça à la hausse, en 2017‑2018, et nous, on en
est à 144 actuellement.
Donc, je ne sais pas si ma collègue allait là,
mais, au bénéfice de tous les parlementaires qui sont ici, je pense avoir remis les choses en perspective. Et là je
lui souhaite quand même bonne chance, si elle veut nous dire qu'on a baissé les
budgets, parce que je viens de vous donner toutes les explications, qui sont,
ma foi, assez convaincantes. Donc, merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le ministre. Maintenant, nous poursuivons. Mme la députée de Mont-Royal—Outremont, la parole est à vous.
Mme Michelle Setlakwe
Mme
Setlakwe : Merci, Mme la Présidente. Il me fait plaisir de
faire un court discours cet après-midi en guise de réplique à certains éléments
du budget du Québec 2023‑2024 déposé la semaine dernière par le gouvernement.
En réponse au ministre de la Culture,
bien sûr que je m'intéresse à la culture. Cet après-midi, je m'en tiens à des
éléments généraux et surtout les éléments du budget qui touchent
particulièrement ma circonscription de Mont-Royal—Outremont. On aura l'opportunité d'échanger, vous et moi, M. le
ministre, dans les prochaines semaines avec grand plaisir.
Donc, comme
je l'ai mentionné, mes propos porteront de façon générale sur les éléments qui
touchent en particulier ma circonscription où il y a des inégalités sociales
flagrantes, une circonscription qui comprend de nombreux organismes communautaires venant en aide aux plus vulnérables
de notre société et aux nouveaux arrivants. Mais, de façon générale, je dirais que le budget de la CAQ offre des mesures
insuffisantes et à courte vue. En se basant sur des prévisions
d'augmentation de 0,6 % du PIB, le ministre des Finances est très
optimiste.
Ce cinquième budget de la CAQ est bien loin
d'assurer les Québécois qu'ils recevront les services essentiels auxquels ils ont droit. Dans son ensemble, il
s'agit d'un budget décevant pour l'environnement, le logement, le soutien aux
entreprises et pour faire face à la hausse du coût de la vie. En plus de
surévaluer la performance de l'économie et de couper les versements au Fonds
des générations, le gouvernement caquiste montre une fois de plus son manque de
vision pour soutenir les familles et
les PME ainsi que pour répondre à la pénurie de main-d'oeuvre. Je rappelle ici
certaines de nos attentes prébudgétaires qui n'ont pas trouvé écho dans
le budget au niveau du soutien aux entreprises.
• (17 h 20) •
Nous proposions une révision de la déduction
pour petites entreprises afin qu'une plus large partie d'entre elles puisse
bénéficier du taux réduit d'imposition. Aussi nous proposions la mise en place
de mesures pour encourager le retour au
travail des Québécois expérimentés : congé de cotisation au RRQ à partir
de 62 ans, le gouvernement l'a fait à partir de 65 ans, augmentation
au double de l'exemption d'impôt pour atteindre 30 000 $ pour les
travailleurs de 65 ans et plus,
la CAQ a choisi de financer des baisses d'impôt à même les versements au Fonds
des générations. Ce geste est, selon nous, irresponsable car il met à
mal la capacité des générations futures à payer pour les services dont
bénéficient actuellement les Québécoises et Québécois.
Personnellement,
en tant que mère de trois enfants, je suis vraiment déçue. En agissant ainsi,
la CAQ retarde les objectifs actuels du gouvernement d'atteindre le
ratio dette nette/PIB à 30 %. Initialement prévu autour de 2031, c'est maintenant en 2037 que nous atteindrons cet
objectif, ce qui viendra mettre une pression financière supplémentaire sur la
jeunesse de notre société. Avec son budget, le gouvernement caquiste confirme
qu'il abandonne les générations futures pour financer ses baisses d'impôt. Bien
qu'il soit urgent de soutenir les Québécoises et les Québécois, l'opposition officielle estime qu'il
aurait été préférable de faire le choix de la cohérence fiscale et de ne pas
hypothéquer l'avenir des jeunes.
Au niveau du
crédit d'impôt pour solidarité et coût de la vie, il est clair pour nous que le
gouvernement abandonne les familles. Plutôt que de bonifier de 25 % le
crédit de solidarité comme nous le demandions, le budget prévoit une augmentation de seulement près de 3 %. C'est
clair que c'est insuffisant pour les personnes qui vivent la hausse du coût
de la vie.
La CAQ refuse
d'abolir la taxe de vente sur les produits essentiels pour aider les familles à
joindre les deux bouts. Il faut, de
façon urgente, trouver des places en service de garde à 8,70 $ par jour
pour tous, ce que la CAQ tarde à faire alors qu'elle est dans sa
cinquième année au gouvernement.
Nous avions proposé de permettre aux
municipalités de se doter d'un programme de report de taxe foncière sur demande pour les aînés de 65 ans et plus
à faible revenu, proposition qui a malheureusement été rejetée. C'était
pourtant une excellente demande
prébudgétaire qui vise à aider les personnes aînées à faire face à la hausse du
coût de la vie et à demeurer plus
longtemps dans leur maison. On sait à quel point les taxes foncières ont
augmenté de façon significative dans plusieurs municipalités.
Au niveau de l'environnement, malgré les
changements de discours du premier ministre face à l'environnement depuis son entrée en poste, très peu de mesures
annoncées par la CAQ ont eu des impacts réels pour diminuer les GES au Québec. Le cri d'alarme du GIEC, le Groupe
d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, sur la nécessité de
mettre en place dès aujourd'hui des actions concrètes afin de diminuer les GES
auraient dû convaincre le gouvernement de la
CAQ d'accélérer le pas, mais il continue de prendre son temps et nous demande
une fois de plus de patienter pour la mise
en oeuvre du Plan pour l'économie verte. Les sommes annoncées dans le cadre du
budget sont plutôt une redite des derniers budgets et une mise à jour
des montants estimés qui proviennent de la bourse du carbone.
De plus, la
CAQ n'a pas donné suite aux demandes de plusieurs groupes, dont notre formation
politique, afin de mettre en place
des programmes d'économie d'énergie pour les consommateurs. Au Parti libéral du
Québec, nous proposons de remettre en
vigueur le programme RénoVert pour favoriser la rénovation domiciliaire et de
mettre en place un programme similaire
pour favoriser la rénovation de logements locatifs. Nous avions des attentes
prébudgétaires qui n'ont pas été reprises dans le budget, notamment : mise en oeuvre d'une planification
financière responsable nécessaire à l'atteinte de la carboneutralité en
2050, investissement de 200 millions pour la relance du programme
RénoVert.
En somme,
c'est franchement choquant. La crise climatique, Mme la Présidente, est
pourtant un enjeu prioritaire, et le message martelé par les experts est très
clair. Encore une fois, la CAQ n'en fait pas assez. Je suis vraiment inquiète
pour nos jeunes et pour les générations futures.
En santé, en
éducation et en justice, mes collègues les députés de Pontiac,
Saint-Laurent et de
l'Acadie en ont long à dire sur ces
dossiers importants. Moi, j'aimerais élaborer sur le dossier de l'habitation,
qui touche particulièrement ma circonscription.
En pleine
crise du logement, le gouvernement n'ajoute que 1 500 nouveaux
logements abordables pour les six
prochaines années. C'est complètement déconnecté. La CAQ fait la démonstration
qu'elle ignore toujours la crise du logement avec des engagements qui
sont loin des besoins réels en logement.
La CAQ a
rejeté du revers de la main notre proposition de maintenir et de moderniser le
programme AccèsLogis pour aider les familles. Plus spécifiquement, nos
demandes prébudgétaires, qui n'ont pas été retenues, se détaillaient comme suit : bonification du remboursement de
TVQ pour les résidences neuves ou ayant fait l'objet de rénovations majeures
en augmentant la valeur maximale accessible
à 500 000 $, actuellement, c'est... le seuil est de
300 000 $, investissement de
350 millions dans le programme AccèsLogis pour de nouvelles unités de
logement social, investissement de 300 millions dans PHAQ, le Programme d'habitation abordable
Québec, pour de nouvelles unités de logement abordable, investissement
de 350 millions pour la rénovation de HLM, dont 250 millions à
Montréal.
En tant que députée de Mont-Royal—Outremont, une circonscription qui inclut une grande partie du
secteur Côte-des-Neiges, le dossier de
l'habitation, surtout le volet logement social, me tient réellement à coeur. Je
ne peux passer sous silence ma très
grande déception face à la réponse insuffisante du gouvernement dans le dossier
de la crise du logement, qui frappe durement le quartier
Côte-des-Neiges.
J'ai obtenu copie d'un mémoire produit par la
Table habitation sociale de la Corporation de développement communautaire de Côte-des-Neiges. Ce mémoire
contient des données portant sur Côte-des-Neiges et met en lumière des problèmes qui perdurent dans le quartier. Je
considère très important de porter la voix de la CDC Côte-des-Neiges
aujourd'hui, les ayant rencontrés récemment et ayant pu constater
l'ampleur des enjeux auxquels ils font face, des besoins pressants dans le quartier et toute l'aide précieuse qu'ils
fournissent à la communauté de Côte-des-Neiges. J'aimerais lire un passage
important et touchant de leur mémoire :
«Nos actions
reposent sur le principe suivant : le droit au logement décent est un
droit fondamental pour tous et toutes.
Dans notre quartier, il représente également, avec l'accès à l'emploi, un des
piliers de l'intégration des personnes issues
de l'immigration, qui sont fort nombreuses à faire de Côte-des-Neiges leur
territoire d'accueil et de vie. Plus globalement, le logement social
peut et doit être un outil d'inclusion et de lutte à la pauvreté.»
Voici un
petit portrait de Côte-des-Neiges et de l'état lamentable de nombreux logements
en quelques faits saillants : «Étant
[l'une] des communautés les plus culturellement diversifiées au Canada,
Côte-des-Neiges est reconnu comme un quartier d'accueil[...].
«[...]En
2010, parmi les 45 quartiers et municipalités de l'île de Montréal, le
quartier Côte-des-Neiges [comporte] le plus de personnes sans revenu. Les
revenus moyen et médian sont nettement inférieurs à la moyenne montréalaise.
«[Il s'agit d'un quartier] composé
essentiellement de locataires. [...]et ceux-ci n'échappent pas à la crise du logement qui a cours à Montréal. [...]Un ménage
locataire sur quatre [consacre] plus de 50 % de son revenu [au logement].
Pire encore, 12 %
des ménages y consacrent plus de 80 %. Cette situation amène plusieurs
ménages à vivre dans des conditions inadéquates [et à vivre en situation
de surpeuplement].
«Se trouver
un logement abordable de taille appropriée et de qualité dans le quartier
Côte-des-Neiges est devenu un défi
important pour de nombreux résidents avec la crise du logement qui sévit à
Montréal.» Le prix des loyers est élevé et augmente plus rapidement
qu'ailleurs.
Il existe, en
effet, un «décalage significatif [...] entre le prix des logements disponibles
et le prix moyen présenté par la SCHL. Dans la zone 5, qui inclut
notamment Côte-des-Neiges, les logements disponibles en ligne étaient affichés
à près de 40 % au-dessus du prix moyen.
«[...]La pénurie de logements précarise
davantage les femmes. [Qui] sont plus en proie à la discrimination [...] lorsqu'elles
tentent de trouver un logement.»
«[Le] parc locatif [est] vieillissant et en
mauvais état. [Et] les mauvaises conditions ne sont pas limitées aux logements moins chers : bon nombre de
locataires sont aux prises avec des problèmes de salubrité et un logement trop
cher en même temps.
«[...]Malgré les besoins extrêmement importants,
le quartier Côte-des-Neiges vit une pénurie de logements sociaux[...]. Le quartier a proportionnellement
moins de logements sociaux que d'autres quartiers.» Par ailleurs, l'attente
est démesurément longue pour se voir attribuer un logement en HLM.
À la lumière de tout ce que je viens de nommer,
Mme la Présidente, j'implore le gouvernement d'en faire plus. Le logement social représente une réponse
permanente au problème de logement. De plus, il est démontré qu'il est un
excellent investissement économique.
Il est temps d'en faire plus et de diversifier les formules permettant de
développer différents types de projets.
• (17 h 30) •
J'ai vu de
mes propres yeux l'état pitoyable du parc locatif du secteur Côte-des-Neiges.
Il faut agir, c'est urgent, d'autant plus que le quartier continue
d'accueillir des nouveaux arrivants à un rythme qui ne dérougit pas. Le passage
suivant du mémoire qui m'a été transmis
traduit bien le sentiment d'urgence : «Certains, certaines sont en proie,
même, à des stratégies de...» Je m'excuse. «Cet état de la situation
présente des chiffres, mais transmet difficilement le sentiment d'urgence ressenti dans notre quartier au sujet
des conditions de logement. Au quotidien, nos organismes rencontrent des
individus et des familles qui n'arrivent
tout simplement pas à trouver un logement abordable, salubre et de taille appropriée.
Souvent, ils [...] sont désespérés. Certains
sont évincés, faute de pouvoir payer le loyer, d'autres continuent à vivre dans
des conditions inacceptables. Les
conséquences sur leur santé physique et mentale, leur intégration, leur qualité
de vie et leur dignité sont énormes.»
Au sujet de
l'aide aux organismes communautaires, j'ai également des commentaires à faire
en tant que députée de Mont-Royal—Outremont. Je ne peux passer sous silence ma très grande
déception quant au fait que l'enjeu de la sécurité alimentaire ait été
pratiquement ignoré par le gouvernement. Les fonds prévus au budget, et je me
réfère à la section 5.1, aux
pages E.42, E.43, E.44, sont nettement insuffisants pour combler les
besoins. 30 millions sur cinq ans, ce n'est rien.
Le quartier
Côte-des-Neiges, dans ma circonscription, est un des quartiers les plus
défavorisés de l'île de Montréal, si ce n'est du Québec tout entier. On y
retrouve de nombreuses familles qui ont de la difficulté à joindre les deux
bouts, de nouveaux arrivants qui font
de leur mieux pour s'intégrer et subvenir à leurs besoins et ceux de leurs
enfants, et même de l'itinérance. Les
inégalités sociales sont flagrantes dans ma circonscription, et elles ont été
exacerbées avec la pandémie et la
hausse du coût de la vie. Comme députée de Mont-Royal—Outremont, j'ai promis d'être une voix forte pour toutes ces familles.
Les
organismes du secteur viennent en aide à un nombre grandissant de nouveaux
arrivants, dont des demandeurs d'asile arrivant principalement par les voies
régulières. Comment se fait-il que les organismes qui oeuvrent directement
auprès de cette clientèle extrêmement vulnérable ne reçoivent pas une aide
adéquate, étant donné la hausse du coût des aliments et la pression
accrue sur ces organismes?
La CAQ est
tellement déconnectée, c'est choquant. Et ce n'est pas juste moi qui le dis. La
déception est claire sur le terrain.
J'ai entre mes mains la réaction étoffée de M. Jean-Sébastien Patrice,
directeur de l'organisme MultiCaf basé dans
le secteur Côte-des-Neiges. Le nom complet de l'organisme est La cafétéria
communautaire MultiCaf, qui a à coeur la sécurité alimentaire dans le
quartier Côte-des-Neiges.
Avant de
décortiquer le 30 millions prévu au budget, revenons sur l'aide d'urgence
de 6 millions au sein du réseau des Banques alimentaires du Québec,
annoncée en décembre 2022. Je pense qu'il est important de démontrer par des
chiffres à quel point ce 6 millions est
nettement insuffisant et illustre l'inaction du gouvernement de la CAQ sur cet
enjeu capital.
M. Patrice souligne que, premièrement, ce
fonds est entièrement destiné au réseau des Banques alimentaires du Québec, réseau dont la totalité des organismes
oeuvrant en sécurité alimentaire, comme MultiCaf, font partie, mais de seconde ligne. Donc, pour être claire, les membres
de ce réseau sont majoritairement les Moissons des régions administratives, 19 Moissons et
13 organismes en régions éloignées. Pour donner une idée de grandeur, la
Moisson qui dessert MultiCaf est
Moisson Montréal, laquelle dessert 303 organismes accrédités avec
différentes cotes pour répondre aux besoins des populations desservies.
Je vous lis
textuellement un passage d'une communication reçue la semaine dernière de
M. Patrice, de MultiCaf : «Nous
sommes un des plus gros organismes receveurs de denrées de Moisson Montréal, et
donc du Québec. Des 6 millions de dollars injectés en décembre dans le réseau des banques alimentaires,
aucun sou direct n'a été redirigé vers des ressources telles que la
nôtre, uniquement des denrées. Avec une augmentation de plus de 100 % en
trois ans de la population desservie par nos
services, cette bonification n'a servi à rien. Une diversification remarquée
des denrées reçues durant un mois.» Donc, le 6 millions sur le
terrain n'a pas donné grand-chose, l'impact fut très minime.
Poursuivons.
En juin 2022, 5 millions avaient été injectés dans ce même réseau. Je cite
à nouveau M. Patrice : «Quels ont été les impacts directs sur
le terrain? Absolument rien. Nous avons dû suspendre l'accès à nos services de
manière hebdomadaire pour un soutien
uniquement mensuel, car les denrées se faisaient trop rares. Cette année, en
date du 23 mars, nous avons reçu
21 % moins de denrées de la part de Moisson Montréal que l'année dernière,
malgré l'injection du gouvernement de
ces 11 millions additionnels. Ce qui est en cause? L'inflation et le
manque de main-d'oeuvre font en sorte qu'il
y a une diminution à la source des entreprises industrielles alimentaires.
Moins de production égale moins de gaspillage, égale moins de dons
structurés aux moissons.»
Il faut
absolument que cette réalité soit exprimée clairement. Et j'espère que le
gouvernement entendra le cri du coeur provenant du terrain, car le
constat est clair, les fonds d'urgence octroyés au réseau des Banques
alimentaires du Québec n'auront eu que très peu d'impact. Cela a été démontré à
deux reprises en 2022. D'autres exemples de montants dérisoires m'ont été
soumis. En juillet 2022, un montant total non récurrent de 3 millions a
été octroyé aux organismes directement sur
le terrain, comme MultiCaf. De ce montant, MultiCaf a reçu 10 859 $
en deux versements pour six mois. Voici
leur réaction : «Une bonification de moins de 60 $ par jour. À la
question : Est-ce que ce 10 859 $ a fait une différence dans le service offert, considérant l'augmentation
de 600 % de la clientèle que vous desservez?, bien sûr que non.» Fin de la
citation.
Pour revenir
au budget, le milieu communautaire est déçu des fonds alloués. Encore une fois,
MultiCaf fait le constat suivant :
«Si les 10 millions prévus à la rubrique 5.1 pour aider divers
organismes d'aide alimentaire dans l'achat de denrées sont alloués pour l'année en cours — ce
qui n'est pas le cas, c'est un montant réparti sur cinq ans — et
qu'ils conservent le même calcul,
effectué en juillet, pour la redistribution de denrées, cela signifierait une
injection d'environ 33 000 $ pour une année. C'est très peu, considérant le déficit opérationnel prévu,
chez MultiCaf, de 250 000 $ pour 2023‑2024. MultiCaf est
malheureusement au point de rupture, comme bien d'autres organismes, j'ai bien
peur.»
En terminant
sur ce volet, il est clair que l'aide aux organismes communautaires en général
est insuffisante. J'ai aussi
rencontré l'organisme CIARIS et d'autres organismes de ma circonscription qui
accompagnent les nouveaux arrivants à
se trouver un logement, remplir leurs documents, trouver du travail, etc., ils
craquent sous la pression d'un achalandage record, actuellement, et ne reçoivent pas suffisamment d'argent
récurrent pour payer leur main-d'oeuvre à bout de souffle et assurer
leurs missions de base.
En
conclusion, je réitère ma déception face au budget insuffisant et à courte vue.
J'aurai l'occasion d'approfondir le dossier important de la culture avec
le ministre prochainement, dans le cadre de l'étude des crédits. Le milieu
culturel a besoin d'énormément de soutien,
notre patrimoine bâti et nos musées aussi. On reste d'ailleurs sur notre
appétit quant au dossier du réseau des Espaces bleus, un dossier
assurément à suivre de près. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, Mme la députée.
Maintenant, je suis prête... Oui, je vais aller... Juste, M. le député, je vais faire... je vais y aller par
alternance. Alors, c'est le tour au gouvernement. M. le député de Vanier-Les Rivières,
la parole est à vous.
M. Mario Asselin
M. Asselin : Merci,
Mme la Présidente. Alors, je veux apporter ma contribution, moi aussi, à la
réaction au budget. J'entendais les
collègues parler de baisses d'impôt. Vous me permettrez de commencer par ce
sujet, qui a captivé beaucoup de
notre population dans Vanier-Les Rivières. En particulier, j'ai entendu beaucoup de gens,
disons, commenter et espérer que ça arrive.
Alors, je
veux reprendre, ici, les propos de notre ministre des Finances, évoqués devant
la Chambre de commerce du Montréal métropolitain : Au marché, «tout le
monde me félicite [et me dit] : "Merci pour la baisse d'impôt."
J'ouvre le journal. "Oh boy!"»
Alors, moi aussi, j'ai eu l'impression que le décalage entre les journaux et ce
que la population disait, ce n'était quand même pas évident. Tous les
journaux? Non. Je lisais, samedi, une chronique de Mario Dumont dans Le
Journal de Québec : «...on oublie trop souvent les travailleurs qui ne
sont ni pauvres ni riches, mais qui, par leurs taxes et leurs impôts, tiennent le système sur leurs épaules. Pour une
fois, on a pensé à eux, [et c'est] tant mieux.» Alors, il faut se
réjouir, effectivement, de la baisse d'impôt.
• (17 h 40) •
Évidemment,
il y a une partie du budget qui m'a beaucoup interpelé, celle où on a parlé
d'éducation, développer le potentiel
des jeunes. On a consacré 2,3 milliards à ça, écoutez, accroître la
persévérance et la réussite scolaire pour améliorer la performance du réseau scolaire et rendre la
formation professionnelle plus attrayante. Je vois mon collègue de Richelieu,
qui est proche, je sais que, pour lui, c'est
très important, la formation professionnelle. Alors, j'étais content qu'il en
soit abondamment question dans le budget.
Il y a quelques mesures que je voudrais parler,
qui ont rapport avec le rehaussement du niveau de littératie et de numératie des jeunes. Le gouvernement a mis en
oeuvre des actions suivantes : les actions... le soutien pour les élèves
qui rencontrent des difficultés en français,
le programme de tutorat très, très particulier, que le projet puisse continuer,
l'ajout de conseillers pédagogiques
qui vont accompagner les enfants... les enseignants du primaire et du
secondaire — ça
aussi, c'est important — l'ajout
d'oeuvres littéraires dans les écoles, notamment par l'achat des livres
québécois, et, évidemment, un soutien financier pour développer le goût
de la lecture chez les jeunes. Alors, ces mesures-là sont très importantes.
En tant
qu'adjoint parlementaire au niveau de l'Enseignement supérieur, j'ai apprécié
en particulier les 240 millions qui sont donnés à la transformation
numérique et à l'accroissement de l'efficacité du réseau du ministère de l'Éducation. C'est très important que le numérique y gagne
aussi à ce niveau-là. Favoriser l'accès, et la persévérance, et la diplomation
aux études supérieures, évidemment, c'est
abondamment question dans le budget et des investissements de 717 millions
pour favoriser l'accès
et la performance... la persévérance et la diplomation dans le projet
d'enseignement supérieur, donc, c'est très important.
Je voudrais
peut-être parler plus spécifiquement de ce que l'École branchée, qui est
un magazine québécois qui a analysé
le budget... et puis, au lendemain, ils ont publié un article pour parler de
l'aspect un peu plus numérique, disons, de ce qui ressort des grandes lignes,
là, qui présentent le budget. Il y a des investissements pour favoriser le
partage des ressources et dans les
services complémentaires, notamment pour le développement d'outils, de
webinaires et de formation de guides. Il y a aussi la poursuite du
projet pilote d'aide à la classe au primaire qui, en plus de doubler le nombre
d'établissements qui expérimentent ce projet, est passé de 100 à 200. Il y a
des investissements, évidemment, pour les centres
de formation professionnelle, je l'ai dit. Mais j'entendais le ministre de la Culture parler, tantôt, du passeport culturel.
Alors, il y a un volet numérique dans le passeport culturel qui est aussi
avantagé, je salue ça.
Dans Vanier-Les Rivières, on a vu, dans le PQI, une ligne qui concerne le
centre Newton du RTC. Alors, c'est un projet
qui vise la construction d'un troisième centre de transport collectif actuel en
vue d'améliorer l'efficacité et la fonctionnalité
des activités en fonction... avec les véhicules électriques, alors, c'est dans
mon comté que ça va se passer. Il y
a, évidemment, la construction aussi du centre opérationnel Lebourgneuf, qui
est très important, alors, c'était inscrit au PQI. Et, évidemment, il y a la Maison des aînés et alternative de
Lebourgneuf. J'ai eu le privilège, avec Marguerite Blais, de visiter ce bel, nouvel établissement et j'ai été
très impressionné par le souci du détail. C'est un projet qui représente un
gain majeur pour la communauté de Vanier-Les Rivières. Il offrira à notre collectivité un milieu de vie
adapté, sécuritaire et accueillant, favorisant le bien-être des
personnes hébergées. Alors, il y a aussi à l'école du Buisson que le volet des
rénovations se poursuit.
Je voudrais, en terminant, avoir une bonne
pensée envers M. le ministre. Avant le budget, il nous rencontre, évidemment, on est consultés sur nos bonnes idées,
et puis sûrement que lui, de son point de vue, il se fait constamment répéter
que tel secteur économique doit être favorisé ou que le secteur des organismes
communautaires doit être mieux supporté, et je suis fortement inspiré
par son calme devant tous les collègues, qui, nécessairement, tout le temps ont
quelque chose à dire. Puis, franchement, je
le félicite de nous consulter comme ça, parce que la période préparatoire au
budget, c'est toujours une période
superintense. Et je le félicite de son budget, on a gagné, toute la population,
à l'écouter, et puis on a un bon ministre des Finances. Alors, bravo à
lui!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant,
je cède la parole à M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci,
Mme la Présidente. J'ai cassé les oreilles, pendant plusieurs jours, à mes
collègues du caucus pour leur dire de
commencer en déposant leurs motions de grief, autrement ils ne pourraient pas
le faire dans un deuxième temps.
Alors, je vais suivre le propre exemple auquel je les appelle à se conformer et
je vais commencer par ma motion de grief.
Motion formulant un grief
Donc, je commence, Mme la Présidente :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement de la CAQ pour l'absence de mesures
budgétaires permettant la rémunération de tous les stages de travail
dans l'appareil d'État.» Voilà, c'est fait.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Alors, votre motion est déposée
sous réserve de sa recevabilité. Vous pouvez poursuivre.
M. Leduc : Merci
beaucoup. J'ai, évidemment, deux dossiers, là, ici, à l'Assemblée nationale.
J'en ai plusieurs, mais les deux plus
gros sont, bien sûr, le travail et l'enseignement supérieur. Je vais surtout me
concentrer sur l'enseignement supérieur parce que c'est là qu'il y a
plus de matière dans le budget.
Un mot, par contre, sur le travail, là, il y a
quelques éléments en lien avec l'emploi également, des trucs assez consensuels, là, régionaliser l'immigration,
attirer des nouveaux talents en région, etc., donc, là-dessus, je ne pense pas
que ça va créer beaucoup de bisbille dans le
milieu du travail ou de l'emploi, bien au contraire. J'aurais aimé ça,
peut-être, voir des mesures pour
mettre à contribution davantage tous les groupes communautaires qui font de
l'aide en employabilité, qui pourraient soutenir... pourraient
bénéficier d'un meilleur soutien de la part du gouvernement.
Et je
déplore, évidemment, l'absence de mesures pour soutenir les PME dans une
augmentation de hausse de salaire minimum.
C'est une position forte, à Québec solidaire, vous le savez, Mme la Présidente,
la hausse du salaire minimum. On
parlait de 15 $ il y a six ans, on vient de l'atteindre... en fait, on
l'atteindra en mai, et là on est rendus bien plus à 18 $ ou à bien plus que ça. Et il aurait fallu, donc,
aller plus vite sur le salaire minimum et aussi faire un budget pour
accompagner les PME qui auraient à
traverser, donc, une hausse de ce genre-là. Malheureusement, ce n'est pas un
choix qui a été fait par le gouvernement. Alors, voilà pour le bout
travail.
Pour le bout
enseignement supérieur, il y a quand même pas mal plus de matière. D'abord,
saluer l'augmentation, là... en fait,
la transition des mesures temporaires COVID en aide financière aux études.
C'est quelque chose qui avait été fait,
là, pendant la pandémie. J'avais même déposé une motion là-dessus un peu avant
la pause du temps des fêtes, donc en
décembre, ça avait été battu, à l'époque, par le gouvernement. Mais, bon, on le
savait, que c'était quelque chose qui était en travail, alors, ça se
concrétise à travers le budget, c'est une bonne nouvelle. Il y a un
investissement important, là, sur quelques années pour faire de ces mesures temporaires là des mesures
permanentes. Alors, ça, on le salue, on le réclamait. On aurait aimé ça que ce soit appuyé par motion, à
l'époque, ça avait été refusé, mais ce n'est pas grave, le but, c'est qu'on
atteigne les objectifs. Alors, là-dessus, c'est une bonne nouvelle.
Cependant, la
motion, ce qu'elle... ce à quoi je faisais référence au moment de la déposer,
c'est qu'il y avait eu un montant qui
avait été annoncé par le fédéral pour venir soutenir les différentes provinces
du Canada dans leurs mesures pour
soutenir les étudiants. Et, comme nous, nous avons notre propre système avec
l'aide financière aux études, il allait y avoir une forme de
compensation qui allait être faite. Ce qu'on a su, dans les coulisses,
entre-temps, c'est que ce montant-là qui est
annoncé, il n'est pas nécessairement le montant qui est encore en train d'être
négocié avec le gouvernement fédéral.
Sur le coup, j'ai été un peu surpris parce que je me disais que c'était à
partir de cet argent-là qu'on financerait cette mesure-là, mais après ça je me suis dit : Bien, coudon, tant mieux,
ça veut dire qu'on a de la mesure pour... de l'espace pour financer la permanentisation... je ne sais pas si
ça se dit, mais, en tout cas, le ministre de la Langue française me corrigera,
mais le caractère permanent, donc, de la
mesure. Et là ça veut dire qu'il y a encore du lousse pour faire d'autres
choses, par exemple, bonifier les
bourses Perspective, par exemple, la rémunération des stages. Donc, si on a été
capables de sécuriser cette mesure-là
à partir de nos propres finances et qu'il y a de l'argent fédéral qui s'en
vient, parce qu'on n'a pas encore tout à
fait négocié les modalités, bien, c'est parfait, on pourra alors bonifier
encore plus de mesures, et je m'attends à ce que ce soit ça qui soit
fait dans le futur.
Sinon, bon,
mi-figue, mi-raisin sur la question des bourses d'excellence. Ça fait longtemps
que les Fonds de recherche du Québec
stagnent, qu'on a des mêmes montants depuis trop d'années. C'était une
revendication forte, là, du mouvement étudiant,
que nous soutenons, à Québec solidaire, de rehausser les montants et le nombre
de bourses pour les gens qui font des
études supérieures, c'est superimportant pour la recherche. On a tellement de
défis à accomplir, au Québec — la
transition énergétique, la crise de santé mentale — il
nous faut des chercheurs compétents, il nous faut un bassin d'étudiants, étudiantes à la maîtrise, au doctorat, au
postdoctorat. Et, pour ça, il faut des bourses pour les soutenir, et,
visiblement, ce n'est pas des
montants suffisants. Il y a un 10 millions qui est mis dans le budget,
c'est mieux que rien, on va le prendre, mais on se serait attendus à un
montant pas mal plus élevé, Mme la Présidente, pour satisfaire nos attentes.
• (17 h 50) •
Autre enjeu,
il n'y a pas de nouvelles... de nouveaux programmes de la bourse Perspective.
Ça, c'est un thème sur lequel... j'y
travaille depuis quand même quelques années. En fin de parcours, là, en fin de
législature précédente, c'était une
initiative qui avait été annoncée par le gouvernement, pour dire : On va
identifier quelques programmes. Ça avait été fait un peu trop vite, là, Mme la Présidente, cette bourse-là. Ce
n'était pas une mauvaise intention, bien sûr, on comprenait qu'il fallait bouger rapidement, mais il y avait
plusieurs programmes qui avaient été écartés de cette nouvelle bourse, qui
visait, dans le fond, à mousser l'attrait de
tel programme versus tel programme. Alors, il y a une batterie de programmes
qui étaient intégrés là-dedans. Une des critiques qui avaient été
faites, c'est qu'il y avait des programmes qui n'avaient absolument aucun
problème d'attraction, il n'y avait jamais des cohortes vides ou des places
libres. Alors, on se disait : C'était-tu
vraiment nécessaire, de mettre une bourse sur ce programme-là s'il n'y a déjà
aucun problème du tout d'attractivité? Les étudiants et étudiantes de ce
programme-là vont la prendre, la bourse, on s'entend, mais, si l'objectif de la
politique publique était d'attirer
plus de monde, on n'est pas sûrs qu'il y a une logique. Il aurait fallu
travailler plus sur l'augmentation de la taille de la cohorte, hein?
On a une
question qui a été posée aujourd'hui même par mon chef parlementaire, qui
reprenait une idée déposée par ma collègue de Sherbrooke jeudi dernier, à
savoir que ce serait intéressant, surtout sur le dossier de la crise de santé
mentale au Québec, où le premier ministre
nous dit qu'il y a suffisamment d'argent dans le système, avec sa hausse
modeste de quelques millions pour la
santé mentale, mais qui dit que c'est surtout un problème de pénurie de
main-d'oeuvre... Bien, d'accord, mais
soyons logiques et conséquents, identifions les programmes qui forment des gens
qui vont aller aider sur le terrain
les patients et les personnes qui sont dans des situations de santé mentale et
augmentons la cohorte, si c'est ça, le problème.
Je pense notamment au programme de travail social, au programme de psychologie,
de psychoéducation. Il y en a plusieurs
autres, mais c'est les trois principaux. Et ma collègue de Sherbrooke avait eu
des discussions avec l'Université de Sherbrooke.
Moi, je vais avoir des discussions similaires avec les autres universités. Il y
aurait de la volonté. On refuse des gens
dans ces programmes-là. On n'est pas dans un mauvais moment où est-ce qu'il
faut dire : On va essayer de mousser ce programme-là pour... Non,
il y a déjà plusieurs gens qui veulent aller dans ces programmes-là, on les
refuse parce qu'on n'a pas assez de places.
Bien là, travaillons cet aspect-là. Et, malheureusement, il n'y a absolument
rien dans le budget qui nous a mis
sur la piste d'une augmentation de cohortes dans lesdits programmes et il n'y a
absolument rien dans le budget qui nous indique qu'il va y avoir
également, de manière parallèle, un rajout de certains programmes aux bourses
Perspective.
Un des
groupes les plus déçus des bourses Perspective, d'avoir été laissé de côté par
les bourses Perspective, c'est la
technique en travail social, et ils sont particulièrement mobilisés, Mme la
Présidente. L'année dernière, ils avaient fait des rallyes, une pétition, étaient venus ici faire un point de presse
que... avec lequel j'avais participé... dans lequel j'avais participé. Ils ont
recommencé leur mobilisation. Ils étaient, là, il y a à peu près un mois, devant
les bureaux de notre collègue la
députée de Pointe-aux-Trembles. Je suis allé les saluer, je suis allé prendre
la parole. Il y avait plusieurs personnes. Il y avait des organisations syndicales, dans lesquelles ces étudiants
et étudiantes vont finir par travailler, dans le système public, dans la suite de leur carrière, qui
étaient présentes aussi. Alors, je dis technique de travail social, mais il y
avait aussi la maîtrise en psychoéducation, la maîtrise qualifiante en
éducation. Il y avait plusieurs programmes qui avaient été laissés de côté.
On nous avait
laissé entendre, à l'époque, avec la prédécesseure de Mme la ministre
actuelle, qu'il allait y avoir révision du programme des bourses
Perspective. La ministre l'a laissé entendre aussi, la ministre actuelle, qu'il
y aurait révision de la bourse Perspective.
Je pense qu'on a manqué une occasion en or, à travers le budget de cette année,
d'au moins dire
qu'on était en train de le réviser ou peut-être, au moins, mettre la technique
de travail social, qui est probablement la situation la plus absurde,
là, de toutes les personnes laissées pour compte, et ça n'a pas été fait.
Et moi, je suis bien désolé de cette
situation-là, parce qu'on laisse passer une occasion de régler une chose qui, somme toute, est assez simple à régler et qui
enverrait le bon message dans le réseau, qui enverrait le bon message envers
des gens qui vont immanquablement travailler dans... pour l'État, soit pour
l'État directement ou soit, indirectement, travailler
avec des groupes communautaires financés par l'État. Et ils ont envie de
contribuer au Québec, ils ont envie de contribuer à régler la crise de santé
mentale, à régler la crise dans le système de santé. Ils ont juste besoin d'une
espèce de petite tape dans le dos, un
mot d'encouragement. Et, malheureusement pour ces personnes, il n'y avait
absolument pas de mot d'encouragement du genre dans le budget qu'on nous
a présenté la semaine dernière.
Un dernier point, Mme la Présidente, toujours
dans le dossier de l'enseignement supérieur, c'est les stages. On a travaillé beaucoup sur les stages non rémunérés
dans les dernières années. Mon collègue député de... mon collègue le chef
parlementaire, quand il était député, quand il est arrivé comme député ici, il
y a deux législatures déjà, en avait fait un de ses cheval de bataille. C'est un thème très fort dans le mouvement
étudiant, la rémunération de tous les stages. Le gouvernement avait été sensible à ça au début du mandat. Il y avait eu
quelques travaux, on avait financé un bout de stage, des gens qui sont en enseignement, et après ça on
a dit : Bon, les bourses Perspective, pour nous, au gouvernement, ça règle
le dossier. Bien, ça ne le règle pas du tout.
Il y a bien
eu un projet de loi de mon collègue le ministre du Travail, en toute fin de
législature, qui avait été quand même décrié dans son caractère très incomplet.
Il donnait quelques grenailles de normes du travail, même pas toutes les
normes du travail, mais, bon, les gens, à l'époque, moi y compris, on avait
préféré voir le verre à moitié plein qu'à moitié
vide, donc on avait travaillé avec le projet de loi. On avait voté pour le
projet de loi même si on savait que c'était bien insuffisant, en bonne partie en raison du fait qu'on ne se mêlait
pas, à travers de cette initiative-là, de la rémunération de tous les stages.
Ce chantier-là demeure complètement non traité par le gouvernement. Il faut s'y
mettre sérieusement. Et ce n'est pas
un chantier facile, hein, parce qu'il y a des situations de tâches
extrêmement... de stages, pardon, extrêmement variées d'un environnement à l'autre. Le plus souvent qu'autrement,
c'est des stages de futures professions à prédominance masculine qui sont déjà rémunérés, dans le privé,
la plupart du temps. Quand c'est des professions à prédominance féminine,
c'est beaucoup moins rémunéré, voire pas du
tout. Alors, c'est... il y a une question d'égalité, il y a une question
d'équité entre les genres, évidemment, à travers ce débat-là sur les
stages.
Et moi, Mme la Présidente, je ne lâcherai pas le
morceau. C'est un gros dossier. Vous pouvez être certaine que je vais poser des questions à la ministre au cours
de la présente session. C'est le sujet de ma motion de grief, parce que je ne
veux pas qu'on oublie qu'il y a des
stagiaires, encore aujourd'hui, qui font du travail gratuit, souvent pour le
gouvernement ou indirectement pour le
gouvernement, et je trouve ça inacceptable qu'au Québec, dans une société riche
comme la nôtre, dans une société qui veut encourager la jeunesse à
s'investir dans les grands chantiers de l'État québécois à travers la fonction publique québécoise, on n'est pas
capables de leur faire cette forme de reconnaissance là, alors qu'ils sont à
même leurs études. Je trouve ça
inacceptable. Ce sera un dossier sur lequel je vais beaucoup travailler dans
les prochaines semaines. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant,
je suis prête à reconnaître un membre du gouvernement. M. le ministre de
la Langue française, la parole est à vous.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je salue les collègues qui sont ici, les gens qui
nous écoutent, très nombreux, à la maison et sur les médias sociaux.
Je trouvais important, aujourd'hui, de réagir au
dernier budget en parlant en particulier de notre langue française et des moyens qu'on a consacrés pour
mieux la défendre, la faire valoir, en assurer la vitalité à court, moyen, long,
très long, très, très, très long terme.
Parce qu'il faut quand même voir la réalité en face, et je le répète, dans les
20 dernières années, entre 2001
et 2021, la langue française a perdu plus de terrain que dans le siècle
précédent, entre 1901 et 2001. Donc, c'est une information extrêmement
importante.
Quand on pense au français, langue maternelle,
français, langue de travail, français, langue d'usage, français, langue de consommation, français, langue de
consommation des biens culturels, la musique qu'on écoute, les films qu'on
écoute, les séries qu'on écoute, c'est
l'heure du grand réveil national. Et, au gouvernement, on l'a vraiment très,
très bien compris. On en a parlé, bien sûr, mais seulement en parler, ce
ne serait pas suffisant. On a créé le Groupe d'action pour l'avenir de la langue française, six ministres qui
se rencontrent très, très fréquemment avec leurs équipes, mais aussi, bien
sûr, avec, je vous dirais, d'autres
ministres qui se joignent à nous. On a étendu la conversation avec plusieurs
experts. J'ai moi-même rencontré des démographes, des artistes, des
acteurs du milieu culturel, des gens qui gèrent nos réseaux de diffusion des spectacles, des gens qui sont
spécialisés en immigration. Le ministère continue ces consultations-là. On fait
aussi ce qu'on appelle des tables
sectorielles pour que les experts échangent entre eux et on a lancé une
plateforme de consultation en ligne, consultation.quebec.ca, où on ouvre la
conversation à tous les Québécois, parce que c'est notre langue, notre
langue à nous.
Et je vais me
permettre de citer Paul Piché, qui a dit : «Nous sommes notre langue quand
on pense, quand on rêve, quand on se nomme, quand on réfléchit à voix haute ou
en silence.» On ne peut pas fuir notre langue comme on ne peut pas fuir qui on
est. Donc, on a donc cette responsabilité de durer, de perdurer puis de
s'assurer que ceux qui vont nous suivre puissent s'épanouir en français
encore.
• (18 heures) •
Ceci doit s'incarner dans
des mesures budgétaires, hein? Donc, il faut revenir dans le concret, sur le
terrain. Mme la Présidente, la semaine
dernière, notre ministre des Finances a mis plus de 369 millions de
dollars pour assurer la pérennité...
supplémentaires, bien sûr, pour assurer la pérennité de notre langue française
et pour assurer aussi la vitalité de notre culture et la diffusion de
notre culture, parce qu'on ne pourra jamais séparer la culture de la langue.
Je vais ventiler quelques-uns de ces
montants-là. Donc, directement, 87,9 millions de dollars pour que
vive et prenne racine le nouveau ministère,
parce qu'on vient de créer le ministère de la Langue française, c'est tout
nouveau, on n'avait pas cet outil-là,
et il faut le bâtir, il faut le construire, il faut se donner les moyens de nos
ambitions. On va utiliser aussi ces millions-là pour mieux outiller l'Office
québécois de la langue française, qui travaille en partenariat avec nos organismes et nos entreprises pour que tout le
monde, de bonne foi, puisse être accompagné. Je le précise, le mandat de
l'Office québécois de la langue française, ce n'est pas de débarquer comme la
police de la langue. C'est de voir, bien sûr,
à ce que les obligations des uns et des autres soient remplies, que les
missions soient accomplies, mais aussi pour aider les gens, pour les supporter dans leurs
entreprises de francisation. Et on voit qu'il y a des gens qui sont de bonne
foi, et les sceptiques sont confondus, dus, dus, dus, parce que bien de
gens... Bien des gens croyaient qu'on n'arriverait pas à mettre en oeuvre
l'ambition qu'on avait d'assujettir les entreprises de compétence fédérale à la
Charte de la langue française. Bien,
qu'est-ce qui est arrivé dans les derniers jours? On a vu que le CN s'est
inscrit, qu'Air Canada s'est inscrit. Et
je peux vous dire qu'il reste moins de 3 %, 4 %,
peut-être 5 % des entreprises à charte fédérale qui ne sont pas encore
inscrites, mais on ne les lâche pas, Mme la
Présidente. On ne les lâchera pas et on va atteindre les 100 %, Mme la
Présidente. C'est la note que l'on vise.
Donc,
87,9 millions de dollars pour se donner les moyens de nos ambitions
avec nos institutions que sont l'OQLF et,
bien sûr, le ministère de la Langue française pour colliger de l'information.
Parce que jusqu'à aujourd'hui on naviguait un peu à l'aveugle. On avait un bilan aux cinq ans, un bilan qui nous
venait de l'État fédéral avec son recensement. Mais nous, on veut être actifs, poser des gestes,
monitorer, mesurer, s'ajuster et s'améliorer. Pour ça, on ne peut pas attendre
le prochain recensement de 2026, et les résultats, en 2027, pour voir si
on fait fausse route ou pas. Donc, on va se doter d'indicateurs qui sont
pertinents, qui vont nous permettre d'améliorer ce qu'on fait.
J'ajoute aux sommes précédemment annoncées
214 millions de dollars pour Francisation Québec. Francisation Québec, c'est le guichet unique de francisation
qu'on est en train de se donner. On se fait des cadeaux comme ça au Québec.
C'est ma collègue la ministre de l'Immigration qui est en train de créer
Francisation Québec suite à l'adoption de la loi n° 96. Et donc ça devrait être prêt à partir de juin. C'est très, très
ambitieux, puis ça va se déployer ensuite dans les mois à venir pour que
tout le monde au Québec qui veut parfaire l'apprentissage de la langue
française, que ce soient des nouveaux arrivants ou même des gens qui font
partie de la minorité historique anglophone, bien, qu'ils puissent accéder à des cours d'anglais gratuitement pour qu'ils
puissent s'épanouir, parce que le français, c'est notre langue commune et
officielle ici, au Québec. Nous sommes le seul État francophone d'Amérique du
Nord.
15,5 millions de dollars pour
favoriser la réussite et la maîtrise du français, particulièrement en
enseignement supérieur. Je vais y aller
aussi en parlant, bien sûr, des budgets qui sont alloués à mes collègues. Je
pense à Culture. Quand on annonce
101 millions de dollars pour Télé-Québec, pour bonifier son offre de
production, mais aussi sa diffusion... parce qu'on fait beaucoup de belles choses au Québec, mais les jeunes et les
moins jeunes sont moins au courant. Saviez-vous qu'on avait une plateforme qui s'appelle Télé‑Québec, qui est
disponible, oui, en ligne, mais qui est disponible aussi en application
sur votre tablette, sur votre téléphone? Comme n'importe quel géant, comme les
Netflix et autres, on a une plateforme qui s'appelle Télé‑Québec, sur laquelle
on peut voir des séries, des films, des documentaires, des émissions, beaucoup de contenu de qualité. Mais, si on veut
rendre ça plus accessible, bien, il faut avoir les moyens de nos ambitions.
On a de l'argent qui s'en va là.
41 millions de dollars pour favoriser
la consommation d'oeuvres culturelles et le rayonnement de la culture québécoise. Parce que la langue, ce n'est pas
juste une manière de s'exprimer, comme l'a dit Paul Piché, tout à l'heure...
ou, en fait, comme l'a dit Paul Piché
il y a longtemps, mais je l'ai cité tout à l'heure, nous sommes notre langue.
On ne parle pas notre langue, nous
sommes notre langue, même quand on rêve, même quand on écoute de la musique et
qu'elle nous habite.
Mon collègue
de la Culture ambitionne d'arriver avec un passeport culturel, particulièrement
pour les jeunes, pour leur donner encore une fois accès à la culture. Je
trouve extrêmement encourageant ce budget, Mme la Présidente, qui va nous permettre d'inverser le déclin de la
langue française en agissant sur tous les tableaux. On le fait parce qu'on est
très mobilisés, parce qu'on est amoureux de
la langue, parce que les Québécois nous ont confié cette grande responsabilité.
On le fait parce qu'on le doit à
l'histoire de ceux qui... on le doit à l'histoire et on le doit à ceux qui,
avant nous, ont mené de haute lutte le combat du Québec francophone.
Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée
des Plaines ou Les Plaines.
Mme Lucie Lecours
Mme
Lecours (Les Plaines) :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Un maigre 27 millions de dollars.
J'ai entendu ces mots, la semaine
dernière, pendant la période de questions, de la bouche... je pense que c'est
d'un collègue de l'opposition qui interrogeait mon collègue de la Santé
au sujet des sommes qui vont être investies en santé mentale au cours de la prochaine année. Moi, j'attire votre attention sur
le qualificatif, «un maigre 27 millions de dollars». J'ai aussi
entendu une députée de solidaire dire
que 27 millions de dollars, c'est une goutte dans l'océan, c'est des
grenailles. Moi, à ce moment-ci, là,
je me pose la question dans quelle société on vit pour dire que
27 millions de dollars, c'est maigre, c'est des grenailles.
Mme la Présidente, moi,
j'entame mon second mandat, ma cinquième année comme élue et membre de ce gouvernement, et, chaque fois, je suis fière, je
me sens privilégiée, dans les faits, d'être ici pour représenter la population,
agir comme législatrice et jouer mon rôle de contrôleur, parce que c'est ce que
nous sommes. Nous sommes aussi des contrôleurs
des actes, des gestes de l'État, et jamais je n'ai considéré une somme de
27 millions de dollars comme étant maigre, parce que chaque
dollar compte et chaque dollar vient de la poche des citoyens puis doit être
investi de manière consciencieuse.
Ceci étant dit, Mme la Présidente, vous allez
comprendre que le budget préparé minutieusement et présenté la semaine dernière par mon collègue le ministre des
Finances me réjouit. Oui, ce budget me réjouit parce qu'il est respectueux
de l'ensemble des priorités que nous avons
tous en tant que société. Il est également respectueux des engagements que nous
avons pris en campagne électorale et pour lesquels nous avons été élus, nous,
ici, les 90 députés de la Coalition avenir Québec. Accroître la richesse, développer le potentiel des jeunes,
rendre le réseau de la santé plus performant et plus humain, soutenir
les Québécois et les Québécoises dans les différentes sphères de leur vie et,
enfin, diversifier et consolider les actions
pour l'environnement, ça, Mme la Présidente, ce sont les grandes priorités de
ce budget, ce sont les grandes priorités d'un budget engagé.
Les millions
et les milliards de dollars que ce budget contient... Puis c'est loin d'être, à
mon sens à moi, des grenailles ou des
maigres sommes, parce que l'argent ne pousse pas dans les arbres, Mme la
Présidente, viennent consolider plusieurs des actions prises par notre gouvernement au cours des dernières années,
notamment pour soutenir les familles, les personnes ayant besoin de logement, les organismes
communautaires et les personnes vulnérables. C'est la partie du budget qu'on a
intitulée Soutenir les Québécois. Et je vais commencer par cette partie parce
que je sais que c'est ce qui intéresse notamment la population que j'ai
le bonheur de représenter, c'est-à-dire la circonscription Les Plaines.
• (18 h 10) •
Pour mieux soutenir les Québécois et les
Québécoises, on entend, comme gouvernement, investir, au cours des prochaines... de la prochaine année,
649 millions de dollars afin de promouvoir et vulgariser la culture
québécoise, mon collègue à la Langue
française en a fait état il y a quelques instants, mais aussi pour défendre
ardemment, comme je le disais, la
belle langue qui est le français. On entend également investir plus de
1 milliard de dollars pour favoriser l'abordabilité du logement et
permettre la réalisation de plus de 5 250 logements sociaux et
abordables partout au Québec. Nous avons également la ferme intention d'agir encore plus en matière de services
éducatifs, avec un investissement de 440 millions de dollars, incluant la conversion de
5 000 places privées en garderies subventionnées, donc en places
subventionnées. Et ça, c'est majeur, Mme la Présidente, ça répond
résolument à un besoin manifesté dans ma circonscription, Les Plaines.
Dans un autre
ordre d'idées, et certains vont peut-être dire que c'est loin d'être suffisant,
mais 722 millions de dollars pour
renforcer l'accessibilité et l'efficacité du réseau de transport, notamment les
transports collectifs, ça aussi, ça me parle, ça me parle à moi et aux citoyens que je représente. On a des projets pilotes
en transport collectif qui fonctionnent très bien dans ma circonscription et dans les
circonscriptions voisines à la mienne, et ce que je veux, c'est que je voudrais
les voir devenir permanents. On va y
travailler, Mme la Présidente, grâce à cette somme d'argent, à ces nombreux
millions de dollars que nous voulons investir en transport, en transport
collectif.
Bonifier
l'aide accordée aux différents organismes communautaires, assurer la sécurité
du public et faciliter l'accès à la
justice, mon collègue de Chapleau en a parlé un petit peu en avant-midi, et son
jupon dépassait parce qu'il dit qu'il aime beaucoup la justice, c'est
aussi une priorité, un must. Je m'excuse de l'anglicisme, chers collègues, mais
c'est vraiment important, et ça fait partie de nos priorités.
Dans ma circonscription, j'ai pu remettre aux
organismes communautaires, au cours de la dernière année, plus de 150 000 $ en lien directement avec
leurs actions sur le terrain parce qu'elles oeuvrent directement avec les
citoyens. Au cours de la prochaine année, je disposerai, comme tous les
collègues ici, d'une aide additionnelle parce que le ministre des Finances a entendu notre cri
du coeur. Ça, c'est dans le budget 2023‑2024, qui contient des
millions et des milliards. Puis je
m'excuse, j'insiste sur le fait qu'on a qualifié de maigre et de grenailles,
mais ce n'est pas maigre, et ce n'est pas des grenailles, et c'est loin
d'être une goutte dans l'océan.
Développer le
potentiel des jeunes, c'est un autre segment de ce budget engagé, Mme la
Présidente, qui me tient à coeur et
qui tient à coeur aux gens de Les Plaines. Pourquoi? Parce qu'ils me l'ont dit.
Parce qu'ils me l'ont dit, combien c'est important pour eux aussi, Mme
la Présidente.
Vous savez,
l'éducation a été et sera toujours l'élément clé du développement de toute
société. C'est notre grande priorité, c'est celle du premier ministre,
c'est celle de notre population. L'éducation fait partie de ce segment intitulé
Développement, développer le potentiel des jeunes.
Bien sûr qu'il
faut des services éducatifs de qualité afin de poursuivre l'accroissement de la
réussite et de la persévérance scolaire. Dans Lanaudière comme dans les
Laurentides, on s'attaque à cet enjeu très important qu'est le taux de diplomation. Pour y arriver, il nous faut
revaloriser l'enseignement des matières de base, le français, l'anglais... le
français, la lecture, pardon, et les mathématiques, offrir plus de projets
particuliers, investir massivement en formation professionnelle, comme nous
l'avons fait, d'ailleurs, très récemment dans notre circonscription avec le
nouveau centre de formation professionnelle
de Mascouche, qui est affilié au CFP des Moulins, un bijou, Mme la Présidente,
où on offre des technologies de
pointe, où on offre différentes formations qui répondent à un besoin très
précis dans notre communauté, mais aussi et surtout soutenir les enseignantes
et les enseignants et favoriser la diplomation en enseignement
supérieur. Pour faire tout ça, Mme la
Présidente, nous avons, dans le budget, 2,3 milliards de dollars que
l'on s'apprête à adopter bientôt. Vivement qu'on l'adopte, ce budget,
puis qu'on puisse continuer notre travail.
La question
de l'heure, pour ne pas dire la question de l'urne aux dernières élections,
c'est et ça demeure la santé et son réseau gravement épuisé. Mme la Présidente,
notre ministre de la Santé est un leader incroyable, bon et convaincant.
Dans ses pourparlers avec le ministre des Finances, la vice-présidente du Conseil
du trésor et également avec notre premier ministre, il a réussi à faire admettre qu'il faut plus de
5,6 milliards de dollars, soit une augmentation de 7 %, pour
rendre le système de la santé plus efficace, plus flexible, plus performant et
plus humain. Tout le monde est d'accord, je
pense, avec cette prémisse, mais, à ce même budget de 5,6 milliards, il y
a 2 milliards de dollars, Mme la Présidente, qui sont
consacrés à prendre soin de nos aînés et des personnes proches aidantes. Et ça,
Mme la Présidente, ça me touche. Ça me
touche beaucoup puis ça touche plusieurs personnes de ma circonscription, parce
que je sais qu'il nous faut offrir un hébergement
adapté aux besoins des aînés de notre société. Je sais qu'il nous faut
également renforcir les initiatives en matière de vieillissement de la population,
de lutte contre la maltraitance et de services aux personnes proches aidantes.
Je sais
aussi, Mme la Présidente, que nous avons encore beaucoup d'efforts à faire pour
déployer et améliorer les services de maintien à domicile. C'est ce que veulent
la grande majorité des aînés : rester à la maison, rester dans leur
milieu de vie, mais recevoir les services
qu'ils sont en droit de recevoir. C'est une priorité. On en a d'ailleurs
discuté longuement avec la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, on en
a discuté, les gens de ma formation politique, le premier ministre, avec
la population également, et ça fait partie de l'enveloppe du
5,6 milliards de dollars, Mme la Présidente.
Dans un autre
registre, il faut aussi accroître la richesse du Québec et celle, bien entendu,
par ricochet, des Québécois. Pour ce faire, il faut aider les entreprises, donc
les entrepreneurs qui ont des projets pour le Québec, qui ont des idées
innovantes, qui ont des idées engageantes et importantes pour l'ensemble de
notre société.
Vous savez, Mme la Présidente, j'ai travaillé,
au cours de la dernière année et demie, au Plan québécois entrepreneuriat 2022‑2025,
et je sais que ma collègue qui est attachée politique au ministre de l'Économie
oeuvre actuellement à son déploiement. Et, vous savez, on a reconnu, à
l'intérieur de ce plan, combien les PME recèlent un potentiel incroyable, un potentiel inestimable, soit celui de relever
les grands défis de notre société et de rendre nos secteurs d'activité
plus productifs, plus verts puis plus inclusifs également.
Il faut aussi aider les employés, les
travailleurs, les bas salariés, les gens de la classe moyenne aussi, qui paient
trop d'impôt. Dans le budget que nous
propose le ministre des Finances, les initiatives totalisant près de
11,1 milliards de dollars sont prévues pour, justement,
accroître la richesse des Québécois, des Québécoises : 9,2 milliards pour
réduire le taux d'imposition; 888
millions de dollars pour augmenter la productivité de l'économie
québécoise, ce qui signifie, donc, de stimuler l'investissement privé,
intensifier les efforts en innovation et favoriser la croissance, la
numérisation et les exportations;
1,4 milliard de dollars pour contribuer à la prospérité des régions;
et 615 millions pour faire face à la pénurie de main-d'oeuvre. Je pense que ce ne sont pas des
grenailles, je pense que c'est important pour notre collectivité, notre société,
Mme la Présidente.
Et, vous
savez quoi, plusieurs travailleurs expérimentés veulent demeurer en emploi
au-delà de leur 60e anniversaire de
naissance, mais, à l'heure où on se parle, ils n'en voient pas la pertinence.
Eh bien, le Régime des rentes du Québec sera dorénavant adapté pour eux,
notamment grâce à des cotisations au RRQ facultatives à partir de 65 ans.
Ça nous a été demandé, c'est dans le budget, Mme la Présidente.
Puis la
dernière des priorités et non la moindre, la diversification et la
consolidation des actions en environnement. Mme la Présidente, notre
gouvernement va consacrer 50 millions de dollars pour créer un fonds
bleu et confirmer la mise en place d'un plan
nature avec une somme additionnelle de 443 millions de dollars, sans
compter le nouveau plan de la mise en oeuvre visant à contrer les
changements climatiques, qui disposera d'une enveloppe de 9 milliards de
dollars.
Mme la
Présidente, ce sont des sommes que le gouvernement va investir, et ça fait de
nous le gouvernement qui, en
environnement, avons été le plus loin. Et, vous savez, moi, j'ai confiance,
j'ai confiance que la société, les communautés, la population en général
va également mettre l'épaule à la roue afin que l'on soit et que l'on demeure
en tête de peloton des endroits dans le monde pour qui le respect de
l'environnement, eh bien, ça se traduit par des gestes concrets.
Merci beaucoup, Mme la Présidente, de m'avoir
écoutée, merci aux collègues de m'avoir écoutée. Et je vais terminer en vous disant que je suis fière du
budget que propose mon collègue le ministre des Finances et que moi, soyez
assurée, je vais voter pour. Merci beaucoup.
• (18 h 20) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je suis prête à reconnaître un autre... Mme la
députée de Robert-Baldwin, la parole est à vous.
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau : Merci. Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Après cinq ans au pouvoir et les crises et besoins criants qui se sont développés au sein même des
missions essentielles de l'État, rien n'assure aujourd'hui à tous les Québécois
et à toutes les Québécoises qu'ils et qu'elles recevront ou auront un meilleur
accès aux services publics fondamentaux, notamment
en santé, en justice et en services de garde. Ce cinquième budget montre une
fois de plus le manque de vision du gouvernement de François Legault
pour soutenir les familles ainsi que de répondre à la pénurie de
main-d'oeuvre...
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Oui, monsieur... Je pense que c'est une question
de règlement pour... Oui, je...
M. Lévesque (Chapleau) : Question de
règlement. Puis je.. Vous l'avez entendu comme moi.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
J'anticipe.
M. Lévesque (Chapleau) : C'est beau,
bien... Donc, on doit désigner les collègues par...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Oui, exactement. Mme la députée, un rappel au
règlement, vous ne pouvez pas mentionner le nom d'un élu en Chambre. Alors,
que par son titre, s'il vous plaît.
Mme Garceau : M. le premier
ministre.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Mme
Garceau : Dans son ensemble, il s'agit d'un budget décevant,
insuffisant et à courte vue. Avec ce budget, le gouvernement caquiste confirme qu'il abandonne les générations futures
pour financer des baisses d'impôt pour des motifs, comme nous le savons,
électoralistes.
Bien qu'il
soit urgent de soutenir les Québécoises et les Québécois, le ministre des
Finances a choisi la façon la plus dispendieuse pour le faire, couper les
versements au Fonds des générations et hypothéquer l'avenir de nos jeunes,
une erreur historique qui aura un coût important pour toute notre société
québécoise. Le gouvernement repousse d'une génération l'atteinte de la
soutenabilité budgétaire.
Alors que les
services publics sont en péril dans toutes nos régions et nécessitent des
investissements massifs, le choix de
ce gouvernement d'avoir procédé à une baisse d'impôt dans un contexte
inflationniste est un choix qui est fait au détriment des services
publics à la population québécoise.
Il est clair que le gouvernement abandonne des
familles. Plutôt que de bonifier de 25 % le crédit de solidarité, le budget prévoit une augmentation seulement de
près de 3 %. C'est clair que c'est insuffisant pour la majorité des
personnes qui vivent la hausse du coût de la vie. La CAQ refuse toujours
d'abolir la taxe de vente sur les produits essentiels pour aider les
familles à rejoindre les deux bouts.
Et la CAQ
s'entête toujours à ne pas garantir à toutes les familles l'accès à une place
en service de garde à 8,85 $ par jour. Malgré les investissements annoncés
pour les services de garde éducatifs à l'enfance, le déploiement des mesures
ne répond pas aux besoins criants des parents qui attendent désespérément pour
une place en service de garde. Certains attendent entre un an et 18 mois.
C'est complètement inacceptable.
Après cinq ans au pouvoir, le gouvernement
caquiste a atteint un sommet historique de manque de places en service de garde éducatif à l'enfance. Il y a au
moins 69 000 enfants sur la liste d'attente pour une place en service de
garde. C'est du jamais-vu. Ceci ne tient pas compte, évidemment, de
28 000 femmes qui sont enceintes.
De plus, malgré l'engagement de la CAQ, au mois
d'août 2022, à injecter 1,4 milliard de dollars sur cinq ans
afin de convertir la totalité des places en service de garde non subventionnées
en places subventionnées, sept mois plus tard, on prévoit un budget de
convertir seulement 5 000 places cette année.
De plus, à la
lumière... de la façon dont les sommes nécessaires pour la conversion sont
ventilées, il y a de fortes chances que la conversion des places prévue
sera plutôt en 2024 et non cette année. C'est quoi, exactement, le plan de conversion de la CAQ? Combien de places l'an
prochain et les années suivantes? Est-ce que ce sera des conversions en CPE,
en garderie privée subventionnée? On ne le sait pas.
Et, pendant
ce temps, il y a des garderies qui ferment leurs portes. Actuellement, il y a
presque 66 000 places non subventionnées
au Québec. Au rythme prévu dans ce budget, ça va prendre 13 ans pour convertir
toutes les places en service de garde, un autre échec monumental de
cible non atteinte par ce gouvernement.
Même sort en
ce qui a trait pour l'engagement électoral du premier ministre, en 2018, à
l'effet que la liste d'attente pour
une place en service de garde éducatif à l'enfance était pour disparaître avec
le programme des maternelles quatre ans. Il y a quelques semaines, le
gouvernement a dû annoncer qu'il était irréaliste de créer toutes les classes
de maternelle quatre ans d'ici 2025‑2026.
Et donc on a dû reporter cette cible des classes de maternelle quatre ans à
l'année 2029‑2030, des
promesses de la CAQ non tenues, qui ne font que d'augmenter l'angoisse et
l'incertitude des parents qui ont de jeunes enfants. Et, comme nous le savons très bien, ce sont majoritairement les
femmes qui subissent les conséquences financières du manque de places en service de garde puisque ce
sont les femmes qui doivent quitter le marché du travail, mettre en
veilleuse leur carrière pour prendre soin de leurs tout- petits à la maison.
Considérant la pénurie de main-d'oeuvre actuelle
dans le secteur de la petite enfance, la surcharge de travail de nos éducatrices et le manque d'éducatrices qui
peuvent prendre en charge des enfants ayant des besoins particuliers, il est
primordial pour ce gouvernement qu'on prenne des mesures nécessaires pour
promouvoir le métier d'éducatrice et de bonifier leurs conditions de travail. Il est temps de prendre soin des
personnes, la majorité étant des femmes, qui dévouent leur travail à
l'éducation de nos tout-petits. Nous devons investir dans le réseau de la
petite enfance et dans la profession des éducatrices
et des éducateurs dans ce domaine. La valorisation de cette profession est au
rendez-vous et mérite toute notre attention.
En protection de la jeunesse, malgré les
investissements annoncés pour le soutien aux jeunes en difficulté et la mise en
oeuvre des recommandations de la commission Laurent, le plan de déploiement des
nouvelles mesures reste à définir. Il va
sans dire qu'il y a urgence à le faire puisque la mise en oeuvre de la majorité
des recommandations de la commission Laurent est loin d'être réalisée
sur le terrain : au-delà de 5 000 enfants qui attendent d'être
évalués, des intervenantes et des
intervenants surchargés, et certains n'étaient pas... ne sont pas qualifiés
pour faire les évaluations exigées. Il
va sans dire que, considérant le contexte actuel de la pénurie de
main-d'oeuvre, les conditions et l'organisation de travail du personnel
de la DPJ doivent rapidement faire l'objet de révision et de bonification.
Il y a
également un manque complet de services offerts aux parents en psychologie, en
thérapie, et autres, autres services pour mieux outiller les parents pour les
aider à prendre soin de leurs enfants. En raison du manque de services offerts
aux parents en amont, avec le placement de leurs enfants par la DPJ, de jeunes
enfants demeurent dans le système beaucoup trop longtemps, et ce,
souvent au détriment de leur bien-être. Des délais indus, dans notre système
judiciaire, d'être entendus
devant nos tribunaux lors des placements des enfants, et même avant, ne font
qu'augmenter le niveau de frustration
et d'angoisse de milliers de parents, et particulièrement pour ceux et celles
qui ne peuvent voir leurs enfants ou exercent des droits d'accès
supervisés.
Le manque criant de formation en violence
conjugale, incluant la notion de contrôle coercitif, pour tous les intervenants et toutes les intervenantes qui
interviennent auprès des enfants et des victimes de la violence conjugale, est
hautement inquiétant. Le rapport du Bureau du coroner publié en novembre 2022
fait état de ce problème et souligne l'importance
de corriger ce tir. Ce gouvernement a la responsabilité d'agir immédiatement
sur cet enjeu des plus importants afin de protéger la sécurité
physique...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Mme
la députée, compte tenu de l'heure, je dois vous arrêter. Par contre, est-ce que vous voulez poursuivre demain, lors de
la reprise sur le débat sur le discours du budget? Alors, si oui, vous serez
la première à intervenir.
• (18 h 30) •
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Bien, vous pourrez le faire, vous pouvez le faire.
Bien, compte tenu de l'heure... À
moins qu'il y ait le consentement? Non. Bon, bien, écoutez, vous le ferez
demain, en même temps que le reste de votre discours aussi. Merci, Mme
la députée.
Débats de fin de séance
Tel qu'annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder au débat de fin de séance, qui portera sur une question adressée par M. le député de l'Acadie à
M. le ministre responsable des Relations
avec les Premières Nations et les Inuit concernant les enjeux liés à
l'éducation au Nunavut.
Je vous rappelle que, conformément à
l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le
ministre qui lui répond ont chacun un temps
de parole de cinq minutes, et le député a ensuite le droit de réplique de deux
minutes.
Et je cède immédiatement la parole à M. le
député de l'Acadie, pour votre temps de parole.
Pénurie d'enseignants
au Nunavik
M. André Albert Morin
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Un peu plus tôt aujourd'hui, en cette Chambre, j'ai posé une
question à M. le ministre en ce qui a trait
aux écoles au Nunavik, et la situation est dramatique, en fait, le mot n'est
pas trop fort, d'où évidemment le débat que nous avons en fin de journée
aujourd'hui.
Vous savez,
l'éducation, c'est une richesse pour la nation québécoise. Et j'entends le
premier ministre, en cette Chambre, qui nous dit comment c'est important pour
lui. Alors, moi, ce que je suggère au gouvernement, c'est que, maintenant,
il est temps de passer de la parole aux
actes et de faire en sorte que les enfants au Nunavik puissent aller à l'école,
parce que la situation, elle est dramatique, dramatique. Et on se
rappellera que la Loi sur l'instruction publique au Québec souligne que toute personne a droit à l'éducation,
a droit au service, que ce soit au primaire ou au secondaire. Donc, on a
des enfants au Nunavik qui ne vont pas à l'école
depuis des semaines, même si la Loi sur l'instruction publique s'applique
partout au Québec et que cette obligation-là, elle est présente à la grandeur
du territoire.
Et est loin de moi l'idée... parce que
j'écoutais la réponse de M. le ministre attentivement, loin de moi l'idée de dire qu'on ne doit pas respecter les Premières
Nations ou qu'on ne doit pas travailler de nation à nation, d'avoir du respect
pour ce qu'ils font, mais il n'en demeure pas moins qu'à un moment donné un
gouvernement doit aussi prendre ses responsabilités et faire en sorte qu'un
service soit donné à la population, même si la population est située dans une
région particulièrement éloignée du Québec.
Ça dure
depuis des mois, cette situation-là. Et les journaux en ont parlé à plusieurs
reprises. Permettez-moi de citer un
article du journal La Presse du 13 février 2023 qui disait :
«Ces enfants [soyons clairs] n'obtiennent pas l'éducation qui leur est garantie par la loi.» C'est ce dont je
faisais référence il y a quelques instants. 14 villages au Nunavik et la
commission scolaire Kativik annoncent des ruptures de service qui font
en sorte que les élèves prennent du retard scolaire, se découragent,
particulièrement au secondaire. Et on sait comment l'école, l'éducation au secondaire
est particulièrement importante, ça permet
un développement de l'enfant, qui, après, pourra évidemment aller vers des
études supérieures. Donc, particulièrement
important. Les gens se découragent et il est très difficile pour la commission
scolaire de trouver du personnel.
C'est vrai
que les enjeux au Nunavik sont nombreux et complexes, mais je pense qu'il ne
faut pas baisser les bras et qu'il est de la responsabilité du
gouvernement du Québec d'offrir aux Inuits des services publics de qualité au
moins équivalente à ce qui est offert à l'ensemble des Québécois.
Je vous donne
quelques exemples. À Akulivik, en première et deuxième secondaire, pas
d'enseignant pour les cours d'anglais,
pas d'enseignant pour les cours d'univers social, de sciences, d'art, de
culture. 13 février dernier, il n'y a pas si longtemps, à Kuujjuaq, une classe de premier cycle au primaire a fermé
pour deux semaines parce qu'il n'y avait pas d'enseignant.
Je sais que
la commission scolaire Kativik travaille fort pour trouver des enseignants, et
j'ai entendu, évidemment, le ministre
parler de l'approche de nation à nation, mais encore faut-il que le
gouvernement prenne ses responsabilités et puisse aider, travailler en partenariat avec la commission scolaire pour
que les enfants au Nunavik puissent aller à l'école. C'est
très important. Il faut continuer et s'assurer que ces enfants auront des
services, même si ça demande évidemment beaucoup d'efforts.
L'Association des employés du Nord québécois
dénonçait également la situation et rappelait l'importance de l'obligation de scolarisation pour les jeunes de
16 ans et moins au Québec, sur l'ensemble du territoire du Québec. C'est
une responsabilité qu'a le gouvernement pour le futur, pour l'avenir de la
nation. Et c'est donc hyperimportant que des gestes concrets soient posés pour
que ces enfants-là aient droit à l'éducation et qu'ils aient l'éducation.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Monsieur
la... Monsieur «la» ministre! Non. M. le ministre, pardon, je vous cède
la parole pour le temps de cinq minutes.
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Bien,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Et je suis persuadé que mon collègue, qui a
été procureur de la couronne pendant plusieurs années, va accepter de prendre
un petit instant pour que je puisse présenter mes sincères condoléances aux proches, aux collègues et à la
famille, son conjoint et ses deux enfants, de la sergente Maureen Breau, de la Sûreté du Québec, qui est décédée dans
l'exercice de ses fonctions. Alors, de même qu'à tous les policiers du
Québec, nous sommes très reconnaissants. Courage! Et je suis persuadé que mon
collègue joint sa voix à moi.
Mme la Présidente, je veux commencer en vous
disant «ullaakkut». Mon collègue m'interpelle à nouveau aujourd'hui concernant le Nunavik, et je veux le remercier. Je veux le
remercier, parce qu'on n'a pas l'occasion d'en parler assez souvent, Mme la Présidente. Et aujourd'hui,
encore une fois, on va être capable de continuer de travailler là-dessus. Puis
je salue, je salue la volonté de mon collègue, ce n'est pas un sujet qui a
percé assez souvent. Je le remercie non pas parce que je m'ennuyais, mais je pense que chacun des moments dans cette
salle, dans cette Chambre, où on peut parler des réalités... parce que
ce sont les réalités du Nunavik, ce sont des moments qui sont importants.
Tout comme la
dernière fois, Mme la Présidente, la première chose que j'ai faite, c'est
placer un appel au Nunavik. Je voulais m'assurer que ce que j'étais pour
partager avec mon collègue reflétait réellement la réalité d'aujourd'hui,
sur place. Et la première chose qu'il m'a
dite, c'est la dernière chose que la dernière fois, Mme la Présidente,
c'est : S'il vous plaît,
arrivez-nous pas avec vos solutions du Sud, arrivez-nous pas comme des
sauveurs, on connaît notre réalité. Et je sais que mon collègue, ce n'est pas l'approche qu'il priorise, je sais que ce
n'est pas une approche paternaliste, mais je nous enjoins tous d'être
très prudents, Mme la Présidente, et de respecter les gens qui sont sur place.
Je suis allé
au Nunavik à plusieurs reprises. J'ai fait la tournée des 14 villages
nordiques, Mme la Présidente, je connais
bien les réalités. Je connais bien la différence entre la réalité de l'Hudson
et l'Ungava. Mais je connais assez bien les réalités, Mme la Présidente, pour
vous dire que je ne connais pas tout et que les gens les mieux placés pour
connaître cette réalité-là, ce sont les autorités locales, c'est de les
respecter et de respecter leurs champs de compétences.
Et, la
première chose, je vais répondre à mon collègue qui parlait de notre
obligation. Puis, c'est vrai, il a raison, on a une obligation comme gouvernement. Et je veux le rassurer, on
transfère annuellement entre 750 millions et 1 milliard par année au Nunavik pour la gestion. Et je vous
donne les exemples d'organismes qui sont importants : l'Administration
régionale Kativik, KI, qui est Kativik Ilisarniliriniq — je vais dire
commission scolaire Kativik, si vous me permettez, Mme la Présidente, pour ne pas me blesser — l'OMHK et les villages. Ce sont des entités qui
existent au Nunavik qui font la gestion. Et, on le reconnaît, tantôt,
mon collègue a fait un lapsus en disant : C'est loin du Québec... c'est
loin au Québec. Et, effectivement... Et
c'est pour ça, je vous disais, tantôt : C'est important qu'on en parle.
Puis, vous savez, on a lancé une
campagne publicitaire, récemment, où on disait : On gagne à se connaître.
Et souvent, quand on sort la carte du Québec, Mme la Présidente, la
carte des communautés, puis qu'on montre toute la partie qui est occupée par le
Nunavik, c'est une partie qu'on connaît
moins et c'est une réalité qu'on connaît moins, Mme la Présidente. Et il faut
respecter les gens qui sont en place. Puis ça faisait partie de ma
réponse, tout à l'heure, Mme la Présidente. Et j'ai vu le collègue de Pontiac qui réagissait à mes propos, mais ce
n'était pas un signe de désengagement, c'était un signe de respect, respect de
nation à nation. Je suis sûr que mon collègue a la même vision, nation à nation
avec eux. Mais, notre job, c'est de s'assurer que les argents, les
sommes sont au rendez-vous, et, ça, je veux vous rassurer.
Et ce qu'on a
fait aussi, Mme la Présidente, on a parlé aussi à la directrice générale de
l'école de... de la commission scolaire, pardon, aujourd'hui,
Mme Harriet Keleutak, et on voulait s'assurer qu'il n'y avait pas d'école
qui était fermée. Parce qu'effectivement,
quand on lit ça, comme père de famille, on se dit : Bien, voyons donc, ça
n'a pas d'allure. Ce que la directrice générale nous a confirmé, c'est
que les écoles étaient ouvertes, mais qu'il y a des enjeux.
Et mon collègue a bien raison, on a encore des
enjeux très particuliers du côté d'Iqaluit, entre autres, il y a... à l'ensemble de la commission scolaire, pour le
collègue, il y a 41 postes à temps plein qui sont à pourvoir,
31 postes à temps partiel qui ne sont pas complétés, qui ne sont
pas comblés non plus. Ça, c'est des enjeux qui sont bien réels.
• (18 h 40) •
Qu'est-ce
qu'on a fait face à ça? Bien, avec la commission scolaire, on a conclu une
entente de principe avec les employés, qui va permettre de changer la donne.
Parce que, ce que les gens du Nunavik vivent, ce n'est pas bien, bien différent de ce qu'on vit dans le Sud. Il y a une
pénurie de main-d'oeuvre. Mais là, avec cette nouvelle entente, Mme la Présidente, je ne vous dis pas que, par miracle,
tout va se régler, mais on vient régler un gros... une grande problématique,
qui était l'iniquité entre les gens du Sud
qui vont travailler dans le Nord et les gens du Nord qui travaillent sur place,
qui n'avaient pas droit à certaines
compensations au niveau des déplacements, de la nourriture, entre autres. Là,
on a fait ce qui était demandé depuis
des années. Puis, ça, on l'a réglé avec la commission scolaire. Alors, moi,
j'ai bon espoir que ça va aider.
Puis,
en terminant, je l'avais dit la dernière fois, Mme la Présidente, ce n'est pas
la seule chose qu'on fait, entre autres l'accessibilité à Internet,
entre autres du logement, plusieurs annonces qu'on a faites dans le cadre du
budget, puis je suis persuadé qu'on va avoir la chance d'en reparler encore une
fois, parce que c'est un sujet qui nous intéresse tous et toutes. Je vous dis, encore une fois, on a avantage à en parler plus
souvent, de mieux connaître cette réalité un petit peu plus lointaine mais qui fait partie du Québec, et
il faut en parler, c'est important. «Nakurmiik», Mme la Présidente. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci beaucoup, M. le ministre.
Maintenant, je vous cède la parole, M. le député, pour votre droit de
réplique de deux minutes.
M. André Albert Morin
(réplique)
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. D'abord, permettez-moi également de joindre ma voix à celle de M.
le ministre, nous avons appris avec tristesse le décès d'une agente de la paix
cet après-midi. Ces gens-là travaillent pour le maintien de la paix dans des
situations difficiles, et c'est effectivement toujours douloureux. J'ai été,
comme M. le ministre le mentionnait,
procureur de la couronne pendant plus de 30 ans dans ma vie, alors j'ai
côtoyé beaucoup, beaucoup de policiers.
Maintenant,
j'étais heureux d'entendre M. le ministre dire que, suite, évidemment, à la
question avec le débat de ce soir, il
y a des contacts qui ont été faits avec le Nunavik. Effectivement, je précise,
c'est loin de Québec, de la ville de Québec,
et non pas du Québec. Mais c'est important... Et c'est important d'en parler
pourquoi? Parce que ces gens-là sont souvent oubliés.
Et permettez-moi de revenir un peu sur ce que je
disais, particulièrement pour les élèves du secondaire. Quand on pense que c'est 23 % d'Inuits qui
obtiennent leur diplôme, donc il faut absolument continuer de travailler pour
qu'ils puissent aller à l'école et qu'ils puissent obtenir et être
diplômés. Et donc il faut travailler conjointement avec la commission scolaire pour s'assurer que les postes
qu'il reste à combler le seront le plus rapidement possible, et ça, dans le...
Il faut le faire, mais dans le respect, dans le respect de ce qu'ils vivent et
de ce qu'ils sont évidemment au Nunavik.
Je le
mentionnais, Mme la Présidente, la situation, elle est complexe, et c'est la
raison pour laquelle je tenais à ce qu'on en parle, parce que ce n'est
pas parce qu'elle est complexe qu'on doit baisser les bras ou fermer les yeux
et, évidemment, ne pas travailler pour
solutionner, régler les enjeux scolaires au Nunavik, qui sont multiples. Merci,
Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Ceci met fin aux débats de fin de séance.
Ajournement
Compte tenu de l'heure, les travaux sont
ajournés au mercredi 29 mars 2023, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 43)