(Dix heures)
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Bon mardi matin, chers collègues. Je vous invite à
prendre place. Nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous invite à vous asseoir.
Affaires du jour
Pour le début de nos travaux, M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président, pourriez-vous
appeler l'article 8 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 3
Prise
en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : À l'article 8 du feuilleton, l'Assemblée
prend en considération le rapport de la Commission des finances publiques sur le projet de loi n° 3, Loi sur les renseignements
de santé et de services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives.
Y a-t-il des interventions? Oui, M. le leader
adjoint et ministre de la Cybersécurité et du Numérique.
M. Éric Caire
M.
Caire : Oui. Merci, M. le Président. Donc, très content
d'intervenir à cette étape-ci du processus d'adoption du projet de loi, prise en considération du rapport.
M. le Président, même si ce n'est pas l'étape finale, évidemment. C'est une
étape qui est très importante, importante en ce sens que ça nous permet, M. le
Président, je dirais, de souligner le travail qui a été fait en commission parlementaire. Et, dans
ce sens-là, je voudrais commencer mon intervention en remerciant les collègues,
non seulement de la partie ministérielle, qui ont travaillé à la Commission des
finances publiques, M. le président de
la commission, qui nous a dirigés avec doigté, et évidemment les membres de
l'opposition officielle, les membres du deuxième groupe d'opposition qui
ont collaboré avec nous sur l'adoption de ce projet de loi là.
M. le
Président, je pense que ce qui caractérise nos travaux, c'est... et je ne veux
pas faire dire à mes collègues des choses
qu'ils ne pensent pas, mais je pense que ce qui caractérise les travaux qu'on a
faits en commission parlementaire, c'est
une convergence dans la vision. Ce que je veux dire par là, M. le Président,
c'est qu'on réalise que la transformation numérique, elle est nécessaire. On
réalise que la transformation numérique, qui est nécessaire, nécessite des
prémisses de base, prémisses de base
qu'on a commencées, dans la précédente législature, avec la modification de la
Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles.
Quelles sont
ces prémisses de base, M. le Président? Bien, si on veut une transformation
numérique réussie, il faut avoir
accès à l'information. Cloisonner l'information, ce qu'on appelle les fameux
silos, c'est l'antithèse de la transformation numérique. Aucune transformation numérique n'est possible si l'information
n'est pas accessible par ceux qui en ont besoin au moment où ils en ont
besoin.
Or, qu'est-ce
qu'on vit, au Québec, notamment dans le réseau de la santé, de façon plus
large, mais concentrons-nous sur le réseau de la
santé, qu'est-ce qu'on vit, au Québec, comme situation, M. le Président?
Très simple. Vous êtes un patient, vous avez
un médecin, vous contez votre histoire à votre médecin. Votre médecin vous
dit : Parfait, je vais t'envoyer voir
un autre professionnel, médecin spécialiste, professionnel de la santé. Vous
allez voir ce professionnel de la santé, vous recommencez votre
histoire, vous lui racontez tout, et il prend ses notes. Il fait des examens,
les examens ne sont pas concluants, je vais
t'envoyer voir un autre collègue, autre professionnel de la santé. Vous allez
voir le professionnel de la santé.
Qu'est-ce que vous faites? Vous recommencez votre histoire de A à Z, on
recommence, en espérant que vous n'omettiez
pas de détail parce que c'est peut-être le détail qui va faire en sorte que
vous n'aurez pas le bon diagnostic. Et lui n'a pas accès aux notes de
son collègue, n'a pas accès aux différents dossiers, donc constitue son
dossier, ou alors il en fait la demande,
puis là, s'il en fait la demande, il va avoir le dossier, mais évidemment ça va
prendre un certain temps. Ces deux
professionnels de la santé là ne trouvent pas le problème, mais ils ont
peut-être une idée de ce qui pourrait arriver. Ils vous envoient à un troisième, quatrième professionnel. Qu'est-ce qui
se passe, M. le Président? Vous recommencez votre histoire.
Alors,
imaginez-vous, là, pour un patient qui a une maladie chronique, une maladie qui
est peut-être un peu moins connue, qui nécessite de l'investigation,
imaginez-vous le parcours du combattant que ça représente de recommencer systématiquement à chaque fois. Ça, c'est un
exemple, M. le Président, du fait que l'information ne puisse pas circuler, des
désavantages. Ce n'est même pas un
désavantage, M. le Président, dans les faits, c'est une hypothèque sur la
capacité de notre réseau de la santé à performer, sur la capacité de notre
réseau de la santé à faciliter le travail des professionnels de la santé et à leur permettre d'être plus efficients — pas
efficaces, M. le Président, efficients — parce
que c'est ce qu'on cherche.
Alors, assez rapidement, M. le Président... Et
je vous dirais que la pandémie a potentiellement accéléré certains constats,
mais pas juste certains constats, M. le Président, l'acceptation que la
solution devait passer par une meilleure circulation de la donnée. Et là je vous ramène à
ce que je vous disais précédemment, quand je parlais de convergence de points de vue. J'ai entendu tous les collègues,
notamment ma collègue de Mont-Royal Outremont, faire le constat lucide qu'il fallait que nous adoptions le projet de loi
n° 3 pour permettre de briser les silos et de lever cette hypothèque sur
notre capacité du réseau de la santé
à rendre des services de santé efficients. C'est vrai aussi au niveau de la
gestion, M. le Président, parce qu'on parle des professionnels de la
santé, mais c'est vrai aussi au niveau de la gestion, même constat.
Les gestionnaires
sont venus nous dire : Écoutez, si on veut être capables de poser les bons
gestes, de prendre les bonnes décisions, ça
nous prend l'information, ça nous prend l'information complète, pertinente, en
temps réel. Et, on l'a malheureusement vécu pendant la pandémie, cette
information-là n'était pas toujours complète, n'était pas toujours pertinente
et surtout n'était pas toujours communiquée en temps réel. Et ça, ça représente
une hypothèque pour nos gestionnaires aussi, parce que la performance du réseau
de la santé repose clairement, clairement sur la capacité des professionnels de la santé à rendre des services,
oui, mais elle repose aussi sur la capacité des gestionnaires à prendre les
bonnes décisions, à mettre les ressources
aux bons endroits, à poser les bons gestes au bon moment. Et, pour ça, eux
aussi ont besoin de cette information-là.
Donc,
une convergence dans la vision, je pense, de tous les parlementaires, et
j'extrapolerais en disant de la société civile en général, avec des
craintes, clairement. Il y a des groupes qui sont venus nous mettre en garde
contre certaines dispositions de la loi, de
peut-être des effets négatifs qu'il pourrait y avoir. Et, M. le Président, je
pense que, de façon générale, la
commission, les parlementaires ont été à l'écoute. Nous avons été à l'écoute,
nous avons été ouverts à bonifier le projet de loi. Ceci étant dit, il faut comprendre que le projet de loi n° 3
est une version bonifiée du projet de loi n° 19. Donc, il y avait
déjà cette volonté-là d'améliorer le projet de loi et d'être en mode écoute.
Donc,
au final, M. le Président, aujourd'hui, je peux regarder les Québécois dans les
yeux et leur dire que le projet de loi que j'espère que nous adopterons... En
fait, vous comprendrez que, du côté du gouvernement, nous avons évidemment
l'intention de voter en faveur, puis j'ai
cru comprendre, de la part de la collègue, mais je vais la laisser s'exprimer,
bien évidemment, que c'était la
direction que l'opposition officielle, en fait, que les groupes d'opposition
souhaitaient prendre aussi. Mais je
peux leur dire... Bon, est-ce qu'il est parfait? Peut-être que non. Est-ce
qu'il y aura des ajustements à faire dans le temps? Possiblement. Mais
c'est, je pense, une version dont on peut être fiers de ce qui doit être fait.
Ça
m'amène à un dernier sujet, M. le Président. On a dit, au départ, qu'il y avait
beaucoup d'éléments qui étaient laissés décisionnels par la voie réglementaire.
Et après coup, M. le Président, ces dispositions-là sont restées dans le
projet de loi. Pourquoi? Parce que je pense
que les parlementaires ont bien compris que l'idée n'était pas de donner trop
de pouvoirs ou trop de latitude au ministre, mais bien d'avoir une capacité,
par le ministre, par le ministère, de s'adapter à une situation qui évolue rapidement. En fait, la voie réglementaire,
c'est autant d'outils qu'on donne au ministre pour être capable de
s'ajuster.
• (10 h 10) •
Et
il faut bien comprendre que, si le projet de loi, il est technologiquement
neutre, et il est technologiquement neutre, il s'adresse quand même... ou il est la prémisse de base d'une
transformation numérique, comme je le disais, et donc, nécessairement, il y a une connotation
technologique qui va suivre la mise en application du projet de loi. Et les
technologies, M. le Président, je pense qu'on a quelques exemples, ça
évolue vite, ça évolue dans des directions quelquefois inusitées. Il y a des innovations qui arrivent, qui changent
complètement la donne. Puis je pense que l'intelligence artificielle est un
bon exemple de ça. L'intelligence
artificielle n'existait pas, il y a... bien, existait, mais pas aussi
performante qu'elle peut l'être
maintenant, et l'intelligence artificielle qui existe maintenant est loin
d'être aussi performante que celle qu'on aura développée dans 10 ans. Or, la voie réglementaire, c'est la
capacité du ministre, quel qu'il soit, de s'adapter à cette réalité-là
et d'adapter cette réalité-là aux besoins du réseau de la santé.
Donc,
je le dis, M. le Président, pas par péché d'orgueil, mais simplement parce que
je pense qu'on a bien réalisé, les parlementaires, que ces outils-là,
ils étaient nécessaires pour faire en sorte que la loi demeure robuste en
termes de protection des renseignements
personnels. Et sincèrement, je pense que c'est le cas, elle est robuste en
termes de protection des
renseignements personnels, mais, comme le soulignait la collègue de Mont-Royal—Outremont, ça ne doit pas se faire au détriment de la mobilité de la donnée.
Donc, cette volonté-là de protéger les renseignements personnels des Québécois
doit être quand même en équilibre avec la
volonté d'avoir un système de santé qui est performant et qui, pour ça, a
besoin de la donnée. Et je pense que cet équilibre-là, on l'a trouvé.
Il
y aura sans doute des ajustements, M. le Président. La pratique, quelquefois,
est pleine d'enseignements. Ce sera sans
doute le cas dans les prochaines années, mais je pense que, dans la version que
nous proposons à l'Assemblée aujourd'hui et que la Commission des
finances publiques propose aujourd'hui à l'Assemblée, cet équilibre-là, nous
l'avons trouvé. Et effectivement les
différentes voies réglementaires qui sont incluses au projet de loi sont
nécessaires pour que le ministre ait cette capacité-là, cette
souplesse-là d'agir au moment où c'est opportun de le faire.
Donc,
M. le Président, un travail sérieux, un travail qui s'est fait dans la
collaboration, dans les échanges constructifs, dans l'objectif de permettre aux Québécois, à travers ce projet de loi
là, d'aspirer à une réforme de la santé qui va les amener ailleurs, et
donc c'est une pierre sur laquelle le reste de la réforme va pouvoir s'asseoir.
Et je voudrais encore une fois, M. le Président,
remercier les collègues, collègues de la partie ministérielle, collègues des
oppositions. Ça a été une expérience enrichissante
et ça s'est fait, comme je l'ai dit, dans la collaboration et toujours avec
l'objectif de fournir le meilleur projet de loi possible. Et je pense
qu'on peut dire aujourd'hui, M. le Président, que c'est mission accomplie.
Donc,
vous aurez compris que la partie gouvernementale a l'intention de voter en
faveur de la prise en considération du rapport. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le ministre de la
Cybersécurité et du Numérique. Je
suis prêt à reconnaître la prochaine
intervenante ou prochain intervenant, et ce sera Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. Mme la députée.
Mme Michelle
Setlakwe
Mme
Setlakwe : Merci, M. le Président. Donc, j'aimerais débuter
par un bref retour sur l'objectif de la loi et la position de mon parti
à l'opposition officielle.
Donc,
l'objectif du projet de loi n° 3 sur les renseignements de santé et
services sociaux est de faciliter l'accès au dossier médical des patients québécois afin d'améliorer la qualité des
soins et la gestion du réseau de la santé, cet objectif s'inscrivant dans une
tendance qu'on observe, assurément, de prise en charge accrue par chacun de sa
propre santé. Et j'abonde dans le même sens que le ministre de la Cybersécurité et du Numérique quant au phénomène malheureux du patient
qui doit répéter son histoire devant chaque médecin ou autre professionnel
qu'il doit consulter dans son parcours de santé.
Donc, nous
l'avons dit et nous le réitérons aujourd'hui, nous estimons que l'objectif du
p.l. n° 3 est louable. La portée
du projet de loi est très grande. En effet, il touche trois grands axes. Il
touche aux trois grands axes suivants : l'accès aux données;
l'utilisation, la circulation et le partage des données; et la conservation et
la protection des données.
J'aimerais
faire, à mon tour, un retour sur l'étude détaillée. Nous avons terminé l'étude
détaillée du projet de loi n° 3 mercredi dernier, le 15 mars. Ce fut
un long travail, plus de 25 heures de travail en commission. Nous avons
fait un examen approfondi du libellé du projet de loi afin de traiter
adéquatement des enjeux qui avaient été identifiés par les différents groupes qui avaient été entendus lors des
consultations ou les enjeux soumis dans les nombreux mémoires qu'on a reçus.
J'aimerais, encore une fois, remercier tous
les groupes, dont plusieurs ont déposé des mémoires vraiment étoffés, pour leur
travail précieux dans ce dossier.
Devant ce vaste cadre législatif, très
important, touchant nos données médicales, nous nous devions d'être très vigilants, M. le Président, et nous poser toutes
les questions qui s'imposaient. Moi, je suis fière d'avoir participé à cet
exercice rigoureux avec les autres
membres de la Commission des finances publiques. Ce fut une excellente première
expérience pour moi, puis j'aimerais
remercier tous les membres de la Commission des finances publiques, mes
collègues des autres partis et aussi les juristes qui étaient affectés
au dossier, qui ont répondu à plusieurs de nos questions tout au long du processus. Ce ne sont pas moins que 267 articles
qui ont été étudiés et adoptés, auxquels il faut ajouter 48 amendements.
Ces amendements déposés par le gouvernement sont venus soit combler
certaines lacunes, soit corriger des ambiguïtés soulevées durant les consultations. Nos questions au gouvernement nous
ont permis de ramener les préoccupations des groupes article par article
et ont permis d'avoir des échanges approfondis sur les différents enjeux.
Nous avons eu
un bon dialogue avec le gouvernement, et je remercie à nouveau le ministre de la Cybersécurité et du
Numérique et toute son équipe pour leur collaboration. Nous étions à la
recherche du juste équilibre, vous l'avez dit, M. le ministre. Décloisonner les différents systèmes afin d'assurer une
fluidité et une mobilité de la donnée médicale nécessite un encadrement judicieux. Il fallait trouver un
libellé qui représente un juste équilibre entre l'atteinte de l'objectif de la
loi, soit une meilleure mobilité de
la donnée médicale pour une plus grande efficacité du système de santé et des
services sociaux, et, d'autre part,
la protection des renseignements personnels des usagers du système de santé,
sachant que les renseignements de
santé sont les données les plus intimes et sensibles détenues par
l'administration publique au sujet de tous les Québécoises et Québécois. Il reste encore beaucoup d'éléments
à spécifier dans le cadre des règlements à venir, mais j'ai bon espoir qu'on
fait un pas dans la bonne direction, vers ce juste équilibre.
Il existe
tout de même des zones où des préoccupations subsistent, surtout au niveau du
volet recherche. Plusieurs membres de
l'industrie craignent que le nouveau régime soit trop restrictif. Il a été
maintes fois exprimé en commission, M. le Président, que le nouveau
régime pourrait compromettre l'accès aux données en temps opportun pour des
fins de recherche. Ces restrictions
pourraient avoir un impact sur la capacité de générer des innovations dans le
domaine des sciences de la vie et des technologies de la santé.
Assurons-nous que nos données, qui tiennent compte de nos spécificités, notre génétique, puissent être utilisées dans des
projets... dans les bons projets de recherche, que ce soit ici, au niveau
national et même international. On nous a rappelé que le Québec dispose,
avec son système de santé unique, des données et des biobanques pour devenir un leader en matière d'innovation en santé afin
que les nouveaux traitements développés soient plus efficaces pour sa
population.
Et, juste
pour clarifier ici, là, je veux être très claire, M. le Président, sans vouloir
favoriser la marchandisation de nos données
de santé en faveur de l'industrie, c'est avant tout pour le bien du patient que
les données doivent être accessibles aux chercheurs.
• (10 h 20) •
Permettez-moi
de faire rapidement une brève incursion dans le domaine du cancer du sein,
juste à titre d'exemple. C'est un
sujet qui me tient à coeur. J'ai, dans mon entourage, plusieurs amis,
connaissances, membres de ma famille élargie qui ont été touchés par cette maladie. Pensons aux progrès qu'on a faits
dans les 30 dernières années, juste dans les cinq dernières années, en fait, c'est tellement
impressionnant. On en serait où sans la recherche? Grâce à la recherche, des
traitements adaptés, meilleurs et plus efficaces existent. On a de meilleurs
pronostics, moins de récidives, moins de séquelles
sur la qualité de vie de la patiente, et j'en passe. Je souhaite que ça puisse
continuer pour nous, notre génération, mais pour nos filles, pour nos
générations futures. C'est par le biais de la recherche qu'on atteindra de
nouveaux sommets. Même chose pour les
autres types de cancer, la recherche pédiatrique, l'alzheimer, les maladies
neurologiques, les maladies chroniques. La liste est longue.
Pour faire
des avancées avec nos données, on a besoin d'instaurer un système simplifié,
allégé et efficace, tout en respectant
le caractère sensible des données de santé. Ça sert à quoi de freiner...
c'est-à-dire de fermer à double tour nos données ou d'ajouter des couches de sécurité qui auraient pour effet
d'alourdir une bureaucratie déjà trop lourde. Je ne dis pas que le projet de loi n° 3,
dans sa forme actuelle, ne permettra assurément pas aux Québécois de bénéficier
des derniers développements de pointe
en matière de recherche et de traitement, mais le manque de précision à
certains endroits dans le projet de loi pourrait entraîner des
conséquences fâcheuses sur le terrain.
Parmi les éléments du projet de loi n° 3 qui pourraient compromettre l'accès par les chercheurs aux données des
Québécois en temps opportun, pensons à
l'absence de délais maximaux à respecter pour émettre les autorisations
nécessaires aux chercheurs. Si le
processus est trop long, les chercheurs pourraient perdre l'accès à du
financement, mettant en péril leurs projets au bénéfice des Québécois. Il nous
semble impératif de s'assurer de mettre en place un processus qui soit simple et qui permette d'obtenir une décision
rapide, avec des délais prévisibles. Le Québec doit demeurer compétitif dans
ce domaine.
Permettez-moi
de lire la demande spécifique qui nous est faite par certains groupes au niveau
des délais d'accès : «Les règlements du projet de loi n° 3 devraient indiquer clairement des délais d'accès
administratifs raisonnables aux données afin
de répondre adéquatement aux besoins des scientifiques, du personnel de
recherche et des patients. La mise en
place de délais maximums est primordiale afin que le Québec demeure compétitif
vis-à-vis des autres juridictions et de permettre aux chercheurs, chercheuses québécois, québécoises de piloter
des projets interprovinciaux ou internationaux. Il faut que les délais
administratifs reliés à l'accès aux données soient clairs et édictent
clairement les métriques utilisées pour
mesurer les délais, utilisant, entre autres, la date de dépôt d'une demande
d'accès recevable, les types de précisions qui peuvent être demandées, une
liste détaillée des motifs justifiant un délai supplémentaire et la date de la
réponse détaillée.»
Nous
devons empêcher de créer un goulot d'étranglement, M. le Président. La
transparence mise de l'avant, par exemple,
dans l'article 83.1 doit réunir les conditions gagnantes. Je cite encore
un groupe : «Les délais doivent être clairement indiqués dans les règlements, par exemple délais
de 30 jours, calendrier maximum pour fournir une réponse détaillée à une
demande d'accès à la suite de la réception de projets recevables, et un délai
maximal d'accès aux données selon la complexité de la demande. Le p.l. n° 3, dans sa forme actuelle, ne prévoit pas de délai.»
Pensons
aussi au régime qui s'appliquera aux chercheurs non liés à un organisme public.
Ces chercheurs devront obtenir
l'autorisation d'un centre d'accès pour la recherche. Nous ne savons pas quelle
entité sera mandatée pour remplir ce
rôle. Il s'agira d'un organisme public, c'est ce qu'on nous a dit, mais
celui-ci n'a pas encore été identifié, et nous n'avons que très peu de spécifications à son sujet. Une
grande transparence sera requise par rapport aux facteurs qui seront
considérés. Encore une fois, nous
souhaitons que le processus soit moderne, efficace et fluide, encadré par un
organisme qui a une vision globale de l'écosystème de recherche
québécois, afin que la société québécoise puisse en bénéficier.
Permettez-moi
encore de citer un extrait de mémoire sur le sujet : «Les experts
constatent que des études évaluées par
l'INESSS incluent des données de l'Ontario mais pas du Québec. Une des raisons
simples est qu'il y aurait une difficulté d'accès physique aux données au Québec. La difficulté d'accès physique
aux données est un enjeu majeur. Si nous voulons innover en santé au
Québec, nous avons besoin d'avoir accès de façon moderne aux données.»
Selon ce mémoire, le
projet de loi, et on l'a entendu maintes fois, à maintes reprises, dans le
cadre du processus d'étude détaillée... le projet de loi est loin d'être clair
et précis en ce qui a trait à la façon dont les chercheurs pourraient avoir accès aux données, et la possibilité d'avoir
à utiliser le vieux système des CADRISQ, les CADRISQ étant, bon, Centre d'accès aux données de recherche de l'Institut de
la statistique du Québec, où les délais sont très longs... On nous rapporte
qu'ils peuvent s'échelonner de six mois à
deux ans. Donc, ce système-là est fort inquiétant et ne permettrait pas de
moderniser la recherche au Québec.
Encore
une fois, les règlements du projet de
loi n° 3 devront être à
l'avant-garde et adapter les processus à la vitesse de la recherche contemporaine. On va même plus loin,
on se compare... le Québec aime se comparer à l'Ontario. L'accès aux données en
Ontario se fait de manière moderne, et les délais moyens auraient été réduits à
seulement quatre à cinq mois. Une seule organisation, qui s'appelle Institute
for Clinical Evaluative Sciences, qui a l'expertise nécessaire en recherche
en santé, évalue les demandes d'accès, ce
qui faciliterait l'accès, harmoniserait les décisions à travers la province et
réduirait grandement les délais. Au Québec, on peut aspirer à autant,
sinon mieux.
Ces
incertitudes et ces éléments qui restent à définir peuvent entraîner des
conséquences négatives et aller à l'encontre de l'intention du législateur de favoriser un flux d'information pour
assurer l'optimisation des services, des soins de santé et des processus décisionnels. Il ne faudrait pas,
à force de se soucier des bénéfices dont pourrait tirer l'industrie de nos
données, que la société québécoise soit perdante, qu'en fin de compte le
patient soit perdant.
Je soulève à nouveau
ce matin une autre demande qui nous a été faite dans le cadre du volet
recherche du projet de loi n° 3, que le rôle du Scientifique en chef et des
Fonds de recherche du Québec, qu'on appelle FRQ, soient mentionnés explicitement dans la loi. L'absence d'un rôle
concret des FRQ dans le p.l. n° 3 inquiète de nombreux intervenants et ne
permettrait pas, selon eux, de réunir les
conditions gagnantes pour son application. Je suis très sensible à leur
plaidoyer et j'en ai fait part au
ministre durant l'étude détaillée, nous en avons discuté. Il n'est pas trop
tard pour prévoir, M. le Président, l'implication active du Scientifique
en chef et les FRQ dans l'élaboration et la mise en oeuvre des règlements et
actions découlant de la loi.
On
nous soumet qu'ailleurs dans le monde il y a de nombreux équivalents des FRQ
qui jouent un rôle direct dans les
législations modernes encadrant l'accès aux données de santé. La France et le
Royaume-Uni en seraient des exemples. Il
est important de trouver l'équilibre entre protection des données et leur accès
à des fins de recherche. Plusieurs ont plaidé pour que les FRQ soient appelés à encadrer les processus sous étude afin
qu'ils soient conformes aux obligations du Québec, mais aussi pour pouvoir être au diapason de ce qui
se fait en matière d'accès aux données à l'international et même ailleurs
au Canada. Rappelons que les FRQ sont
mandatés par le gouvernement du Québec pour soutenir la recherche d'excellence
et la faire rayonner.
Quant
à la Commission d'accès à
l'information, il semble subsister
une certaine ambiguïté quant à son rôle dans l'opérationnalisation de ce projet de loi. Plusieurs ont plaidé pour que
le mandat de la CAI se limite à un mandat de surveillance. Avec ce nouveau régime, on leur ajoute des tâches,
à la CAI, mais pas forcément les ressources qui vont avec. Ce sera à
suivre, M. le Président.
Bref, il faut
qu'on puisse faire une vraie différence sur le terrain, et le p.l. n° 3,
très général, nous laisse sur notre appétit
sur les aspects que j'ai mentionnés, entre autres. On le sait, le diable est
dans les détails. Nous l'avons dit souvent, et je le réitère ce matin, le projet de loi
n° 3 est un cadre légal très général, qui prévoit fréquemment, sous de
multiples chapitres, un recours à des règlements à venir. J'en ai compté
une quinzaine, de références à des règlements à venir dans la loi. M. le
ministre en a fait mention encore ce matin, il reconnaît que le projet de loi
est un cadre général et qu'il y a encore beaucoup de choses à spécifier dans
les règlements à venir.
• (10 h 30) •
Nous
comprenons la nécessité d'adopter, dans un premier temps, une loi-cadre avec
laquelle, je vous répète ce matin, nous sommes en accord, et que cette
loi-cadre soit complétée plus tard par une réglementation subséquente qui
pourra être modifiée plus simplement.
On comprend ça. Toutefois, cette structure et le caractère général du projet de
loi donnent lieu à des préoccupations maintes fois exprimées par les
groupes entendus. Plusieurs groupes nous ont exprimé qu'en l'absence de certains mécanismes et
procédures mieux détaillées dans la loi elle-même ils avaient même de la
difficulté à en apprécier la portée, à se former une opinion ou à en apprécier
l'impact futur sur leurs opérations.
Nous
implorons le gouvernement, M. le Président, de tenir compte de ces
préoccupations dans l'étape subséquente de rédaction des nombreux
règlements, notamment en étant accompagné d'une table d'experts.
Dans mon intervention, ce matin, M. le
Président, je me dois de parler du volet mise en oeuvre, déploiement informatique du projet de loi. Encore une fois,
nous sommes favorables au projet de loi n° 3, nous ne souhaitons surtout
pas freiner le progrès. À la lumière du récent cafouillage à la SAAQ, M. le
Président, on s'inquiète toutefois du virage numérique en santé. Le déploiement sera crucial. Il faudra
agir avec la plus grande prudence dans le déploiement futur du dossier santé
numérique, qu'on appelle système national de dépôt de renseignements dans le
projet de loi n° 3. Ce n'est pas demain qu'on pourra mettre le nouveau
système en application, mais, oui, il faut commencer par le commencement. Le
projet de loi n° 3
prévoit la mécanique. J'abonde dans le même sens que le ministre : c'est
un cadre général qui est nécessaire pour passer à la prochaine étape, il faut prévoir cette mécanique, il faut
prévoir les droits, les obligations, les modalités à respecter par toutes les parties impliquées, les organismes
et autres, afin de décloisonner et cesser ce travail en silo. On prévoit aussi
la gouvernance, la surveillance, les pénalités, etc.
Il s'agit
d'un cadre général, il reste beaucoup de travail à faire, M. le Président,
beaucoup d'éléments à préciser dans les règlements et beaucoup d'étapes à
réaliser dans le déploiement futur. On a certainement hâte de voir les fruits
de ce nouveau régime sur le terrain, comment tout ça va servir le patient, les
équipes soignantes, tout l'écosystème de santé au Québec. On fait tout ça pour
nous, ultimement, pour tous les Québécoises et Québécois. Nous sommes tous, à un
moment ou à un autre de notre vie,
des patients. On comprend que ça prendra plusieurs mois, voire des années, et
que le DSQ, le Dossier santé Québec,
continuera d'être fonctionnel en parallèle du déploiement du nouveau système
jusqu'à son application pleine et entière.
Le p.l. n° 3 prévoit,
dans ses derniers articles, que c'est le ministre de la Santé et des Services
sociaux qui sera responsable de
l'application de la nouvelle loi. Il va de soi que le ministre de la
Cybersécurité et du Numérique aura un rôle important à jouer au niveau du déploiement technologique. L'action de
son ministère sera intimement liée à l'atteinte des objectifs visés.
À l'heure où
les cyberattaques se multiplient partout dans le monde, les fuites de données
et l'instabilité technologique inquiètent énormément. Nous devons
collectivement veiller à ce que nos données soient hébergées en toute sécurité.
Interrogeons-nous adéquatement, notamment sur le volet étranger versus local.
C'est quelque chose qui mérite toute notre
vigilance, M. le Président. Avant de transférer nos données dans un serveur à
l'extérieur du Québec, assurons-nous que
les mesures de sécurité en place soient optimales. Une vérification diligente,
approfondie s'impose. Le projet de loi n° 3 prévoit aussi que le ministre doit, au plus tard cinq ans après l'entrée
en vigueur de la loi, faire rapport au gouvernement sur la mise en oeuvre de la nouvelle loi, ce rapport
devant ensuite être déposé à l'Assemblée nationale. Nous croyons qu'une telle
mise à jour devrait se faire bien avant, après un an, même si la loi dit
maximum cinq ans.
En terminant,
M. le Président, je dirais simplement que l'heure n'est pas à la précipitation,
dans ce grand chantier qui aura un impact majeur sur toute la
population. Il mérite la plus grande prudence dans son déploiement et une vaste
campagne d'information. Nous espérons que le gouvernement en a été sensibilisé.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la députée de
Mont-Royal-Outremont. La prochaine intervention
sera celle de Mme la députée de Huntingdon. La parole est à vous, Mme la
députée. Vous avez droit à 10 minutes.
Mme Carole Mallette
Mme
Mallette : Merci, M. le Président. Le projet de loi n° 3,
intitulé Loi sur les renseignements
de santé et de services sociaux et
modifiant diverses dispositions législatives, a été proposé dans le but de moderniser le système de gestion des données de santé et de services sociaux au
Québec. Le projet de loi vise à renforcer la protection des renseignements
personnels des patients, à améliorer l'accès
à l'information et à faciliter la coordination des soins entre tous les
professionnels de la santé. En somme,
le projet de loi n° 3 vise une plus grande efficacité dans la prestation
des soins de santé. Je ne saurais insister
sur l'importance du moment qui se vit ici même en cet instant en ce lieu.
Aujourd'hui, nous avons la chance d'apporter une contribution significative à la société québécoise via le projet de
loi n° 3. Ainsi s'amorce le réel changement moderne de la
santé, le projet de loi n° 3 est la première pierre de la plus grande
réforme entreprise par un gouvernement.
Il convient de
souligner l'importance des audiences publiques dans le processus législatif,
41 mémoires et 14 correspondances ont été déposés,
21 groupes, associations, organismes, régies ou institutions ont été
rencontrés en audience publique. Un précieux travail collaboratif du personnel
gouvernemental, les juristes, les sous-ministres et des membres de la Commission des finances publiques s'en est suivi. Ce
travail acharné a permis de rassembler des idées et des contributions de divers
horizons, ce qui a enrichi le projet de loi n° 3. En effet, les
48 amendements apportés et adoptés ont permis
de répondre à des enjeux spécifiques et d'améliorer la qualité de la
législation. Par exemple, plusieurs de ces amendements
découlent des recommandations de la Commission de l'accès à l'information et du
Protecteur du citoyen. Ces amendements ont bonifié le projet de
loi n° 3 en ce qui a trait à la protection des renseignements personnels.
Le dépôt du
projet de loi n° 3 du Québec est une étape majeure pour l'avenir de la
société québécoise. Ce projet de loi,
qui vise à moderniser le système de santé et de services sociaux du Québec, est
d'une grande importance pour les citoyens de la province et pour l'ensemble de la communauté médicale. Le projet
de loi n° 3 comporte de nombreux avantages pour la société québécoise. Tout d'abord, il permettra
de moderniser et d'adapter le système de santé et des services sociaux aux
défis du XXIe siècle. En effet, avec l'augmentation et le vieillissement
de la population et l'évolution des technologies médicales, il est important de mettre en place un système de santé plus
efficace et plus adapté aux besoins de la population. Ensuite, le projet de loi n° 3 permettra de
renforcer la collaboration entre les divers acteurs du système de santé,
notamment les professionnels de la
santé, les administrateurs et les patients. Cette collaboration renforcée
permettra de mieux répondre aux besoins des patients et d'améliorer
leurs expériences en soins de santé.
Enfin, il convient de remercier toutes les
personnes qui ont travaillé sur le projet de loi n° 3, en particulier les sous-ministres, les juristes et membres du
gouvernement et les membres de l'opposition. Leur engagement et leur dévouement
ont permis d'aboutir à un projet de loi solide et innovant qui répond aux
besoins de la population québécoise.
Le dépôt du
projet de loi n° 3 est donc une étape importante dans la modernisation de
la société québécoise. En effet, la
santé et les services sociaux sont des enjeux cruciaux pour la population, qui
mérite d'être traitée avec le plus grand sérieux. Grâce à ce projet de loi, le Québec se dote d'un système de
santé plus moderne, plus efficace et plus proche des besoins des citoyens. Nous pouvons donc être fiers de
cette avancée et remercier d'avance tous les acteurs qui ont contribué à cette
adoption. Merci, M. le Président.
• (10 h 40) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Huntingdon. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, M. le député de l'Acadie, la parole est à vous.
M. André Albert Morin
M. Morin : Merci. Merci, M. le
Président. Je comprends que c'est pour une période de 10 minutes, merci
bien. Alors, je suis heureux de prendre la
parole à l'occasion de la prise en considération de ce projet de loi, M. le
Président. Et j'ai écouté avec
beaucoup d'attention les remarques des collègues et en particulier de M. le
ministre en ce qui a trait au projet de loi, Loi sur les renseignements
de santé.
Il est
évident, et ma collègue la députée de Mont-Royal—Outremont le soulignait, tout comme M. le ministre, il est
évident qu'on ne veut pas qu'un patient soit
obligé de répéter son histoire. Comme M. le ministre l'a souligné à plusieurs
reprises, on veut être efficaces, on veut
avoir un système de santé moderne, performant. On peut même penser, dans des
cas d'urgence où la personne est inconsciente, peut difficilement s'exprimer,
donc, que le professionnel de la santé ait accès aux documents ou
renseignements pertinents pour soigner la personne, ça nous apparaît tout à
fait propice, évident, valable et louable. Et donc c'est la raison pour
laquelle ce projet de loi, je pense, va améliorer les choses.
Mais, comme
le soulignait ma collègue de Mont-Royal—Outremont, parfois, si vous me permettez l'expression,
le diable se trouve un peu dans les détails,
et j'aimerais profiter du temps qui m'est alloué pour partager certaines
réflexions en ce qui a trait à certaines dispositions du projet de loi,
et particulièrement à l'article 17.
Il est bon,
il est louable qu'on reconnaisse à toute personne le droit d'être informé de
l'existence de renseignements personnels qui le concernent, alors qu'un
organisme détient ces renseignements-là. Sauf qu'à 17, l'alinéa deux, à mon avis, là, le pouvoir est très, très large, où on
peut refuser l'exercice du droit s'il en découle un préjudice grave pour la
santé de la personne. Et on dit par
la suite : «...l'organisme documente les motifs ayant mené à cette
décision...» Or, quand on regarde
l'ensemble du projet de loi, les droits qui sont énoncés, la possibilité pour
des gens d'avoir accès à de l'information, il y a un élément, je pense
qu'il ne faut pas oublier, il va falloir éventuellement des gens pour répondre
à ces demandes, à ces questions. Et j'espère
que, dans le cadre de la mise en oeuvre de ce projet de loi — et
je comprends que le ministre de la Santé va également être interpelé, parce qu'on parle de santé — il
y aura suffisamment d'argent et suffisamment de positions pour être capable, dans le réseau, de faire
fonctionner le projet de loi, et les droits qui sont accordés, d'une façon efficace.
J'aimerais aussi attirer votre attention sur
l'article 20 du projet de loi, qui, pour ma part, me semble être un peu
problématique, parce qu'on dit : Malgré le fait qu'une personne a le droit
d'être informée, un tiers pourrait donner de l'information,
et la personne qui demande à être informée de ces renseignements ne pourrait
pas avoir accès ou ne pourrait pas être informée de l'existence de ce
renseignement. Ce qui me semble être un peu problématique parce que, si on veut
que la personne éventuellement conteste ou sache pourquoi, par exemple, on lui
refuse tel ou tel renseignement, il faudrait qu'elle ait une information globale et qu'elle sache évidemment qui a
inséré certains renseignements dans le système ou dans son dossier, ce
qui ne semble pas être le cas ici.
Je veux
également attirer votre attention sur l'article 36 du projet de loi, quand
on parle, au chapitre IV, de l'accès à un renseignement par un intervenant ou un chercheur. On en a parlé un
peu plus tôt, évidemment les chercheurs doivent avoir accès à certains
renseignements. La recherche est essentielle pour le développement de la
science médicale et éventuellement soigner les patients convenablement.
Sauf qu'on dit qu'un intervenant au sens du Code des professions, et là il y en a plusieurs, peut être informé de
l'existence d'un renseignement détenu par un organisme dans les cas suivants,
«il lui est nécessaire à des fins
d'enseignement — ça,
ça va — de
formation ou de pratique réflexive», et il me semble que cette expression, «pratique réflexive», dans ce
cas-ci, est particulièrement large, d'autant plus qu'on parle ici de
renseignements personnels en matière
de santé, donc de renseignements qui touchent directement la vie des gens et
qui sont évidemment très, très, très sensibles.
J'aimerais également
attirer votre attention sur l'article 82 du projet de loi. On donne ici
une obligation au gestionnaire, qui doit
tenir un registre de toute communication qu'il a autorisée, lequel comprend
notamment les éléments suivants, et là on détaille ce qui doit être mis.
Je réitère ce que je disais précédemment, M. le Président, j'espère qu'il va y avoir du personnel puis des postes de crées
pour être capables de permettre au gestionnaire de tenir un tel registre, parce
qu'il y a aussi, dans la loi, des
infractions qui entraînent possiblement des pénalités ou des amendes
importantes. Donc, si quelqu'un ne peut pas, évidemment, tenir compte ou
remplir les obligations qu'il a en vertu de la loi, bien, il faudrait qu'on
lui donne au moins la possibilité et les
mécanismes pour qu'il soit capable de faire son travail. Donc, un registre de
toute communication autorisée, tout dépendant des demandes, ça peut
faire beaucoup, beaucoup de communications.
Mon
commentaire s'applique également pour l'article 91, parce qu'à
l'article 91, quand on parle de la protection des renseignements puis parce qu'on parle de
renseignements médicaux, il est effectivement très important que ces renseignements-là soient protégés. Mais on
dit : «L'organisme est responsable de la protection des renseignements
qu'il détient», c'est normal, mais
«il doit [...] veiller à ce que les renseignements qu'il détient soient à jour,
exacts [...] complets pour servir aux
fins pour lesquelles ils ont été recueillis ou sont utilisés». Alors, encore
là, j'espère qu'il va y avoir des gens qui vont être capables de s'assurer puis de conseiller la gestion et les
professionnels de la santé pour maintenir à jour tous ces renseignements-là exacts et complets, parce
qu'on voit... le système de la santé, actuellement, M. le Président, au Québec,
on voit que le personnel de la santé est
totalement débordé, alors, si on leur ajoute des obligations et qu'on ne leur
donne pas de budget ou de personnel pour les aider à remplir ces
obligations-là, sincèrement, je ne vois pas comment ils vont y arriver.
Et j'aimerais
aussi dire quelques mots à partir de l'article 106, c'est dans le
chapitre VIII, Surveillance, et c'est dans la section II, Inspection et enquête pénale. L'article 106
souligne que, «dans l'exercice de ses fonctions de surveillance, la commission peut autoriser toute personne à agir
comme inspecteur pour vérifier l'application de la présente loi». Il est
normal...
Une voix : ...
M.
Morin : Merci. Il est normal
que la commission puisse avoir du personnel pour s'assurer, évidemment, compte tenu des droits et obligations qui sont énoncés
dans ce projet de loi là, donc, qu'il y ait du personnel qui puisse faire une
inspection. Sauf que, même au niveau de
l'inspection, parce qu'on parle de renseignements personnels en matière de
santé, un inspecteur va pouvoir avoir
accès à tout appareil, système, actif informationnel, vérifier, examiner,
traiter, copier, imprimer tel ou tel
renseignement. Or, c'est excessivement large, M. le Président, le pouvoir
d'inspection que l'inspecteur va pouvoir avoir. Et donc on peut s'interroger sur les balises qui devront être
mises en place pour s'assurer que les inspections qui seront faites
permettront, évidemment, de bien respecter tous les renseignements personnels.
Et je
terminerai en vous parlant, dans la même section, des cas des pouvoirs en
matière pénale. Parce que l'article 108, il est très large et très vague, et ça dit : «La commission peut
désigner toute personne pour faire une enquête pénale...» Ça va être qui, cette personne-là? Comment va-t-elle
être formée? Quel va être son mandat? Et là je pense qu'il y a lieu de
s'interroger sur la portée et la
largesse de l'article 108. On parle de matière pénale, donc de
conséquences pénales pour les personnes visées, puis après, quand vous allez voir les infractions, M. le
Président, vous voyez qu'il y a des montants d'amende importants qui peuvent être imposés advenant une
condamnation. Donc, je pense que l'article 108, pour moi, est beaucoup
trop large.
Ceci étant dit, ma collègue le soulignait,
voyons comment ça va évoluer. Et je vous remercie de m'avoir écouté, M. le
Président.
• (10 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de l'Acadie. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Oui, je reconnais M. le député
d'Orford. La parole est à vous.
M. Gilles Bélanger
M.
Bélanger : Merci, M. le Président. Avant de déposer cette
adoption de principe du projet de loi n° 3, auquel j'ai eu le plaisir de participer en commission, j'ai
une pensée pour la députée de Fabre, que je remplace ce matin. Mes pensées
vont vers elle et ses proches.
M. le Président, en ce qui concerne cette
adoption de principe, je tiens, a priori, à remercier tout d'abord mon collègue M. le ministre de la Cybersécurité et du
Numérique d'avoir passé toutes ces heures avec nous et d'avoir détaillé article par article ce projet de loi, ainsi que
l'équipe tout entière du ministère de la Santé. Je tiens à souligner également
le travail des membres de la
Commission des finances publiques, avec qui nous avons eu d'excellents
échanges. Il est aussi important, M. le Président, de remercier tous les
groupes invités ainsi que les 41 intervenants qui ont pris le temps de déposer des mémoires à notre attention en vue de
cette commission. Soyez assuré, M. le Président, que les observations et
recommandations ont été entendues lors des audiences des dernières semaines.
Le projet de
loi n° 3 est un projet de loi novateur qui a pour but de rendre optimale
l'utilisation de renseignements de
santé tout en assurant la protection de ces données autant dans la récolte et
l'utilisation de ces dernières. Ce projet de loi apporte des avantages concrets pour les patients, les chercheurs et les
gestionnaires des services de santé. Il s'agit là d'une action concrète de
notre gouvernement et attendue de la part des Québécoises et Québécois. Les
articles de loi qui touchent les données des patients dataient de 1992.
30 ans plus tard, nous nous devions de moderniser les choses.
L'objectif à
terme demeure de rendre les communications et l'utilisation des données encore
plus efficaces au service des usagers
de notre système de santé. Les données vont désormais suivre le patient et non
pas l'inverse. Imaginez la vie d'un patient qui est atteint d'une
maladie chronique ou d'un cancer, la complexité lorsqu'on doit se promener de
droite à gauche. Le projet de loi n° 3
va aider grandement la vie de ces patients. Le projet de loi va encadrer qui
aura accès aux données de santé et de quelle façon leur utilisation sera
faite auprès des personnes autorisées, tout en laissant accès à ces données au patient
lui-même. Il sera possible de restreindre l'accès à ces données en tout temps,
à sa demande, pour respecter leur volonté.
La
préoccupation des citoyens quant à la sécurité et la confidentialité de leurs
données est demeurée au centre de nos échanges avec les groupes invités et les
membres de la commission, encore plus dans une période où la protection
des données personnelles est au coeur de l'actualité des dernières années.
La recherche
en santé, M. le Président, sortira gagnante de cette initiative. En anonymisant
les données recueillies, il sera
possible pour les grands chercheurs et scientifiques qui oeuvrent ici et qui
veulent trouver de nouveaux traitements d'avoir accès à certaines de ces
données au lieu d'aller ailleurs pour conduire leurs essais cliniques. Nous
avons ici, M. le Président, l'expertise en
plus des ressources de réputation mondiale qui viennent s'établir au Québec. Il
faut mettre leur génie à contribution avec nos données de santé.
Il est
important, en 2023 dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre et dans un
objectif d'améliorer la vie des usagers du système de santé, de prendre un
nouveau virage. Ultimement, ce grand rattrapage permettra d'obtenir un système
de santé et de services sociaux performant et transformé par le numérique. Le
temps actuellement consacré aux divers formulaires papier par les
professionnels de la santé pourra dorénavant être consacré à des soins directs
aux patients.
S'il y a un
domaine, M. le Président, qui accuse un retard énorme en termes de transition
numérique et qui pourra bénéficier de cette utilisation judicieuse des données,
c'est bien la santé. Les bénéfices ne seront pas uniquement en termes
d'efficacité, mais beaucoup en termes de qualité de vie pour les générations
futures.
En terminant,
M. le Président, laissez-moi vous assurer, à vous, à mes collègues
parlementaires ainsi qu'à tous les Québécois,
que nous avons à coeur autant votre bien-être que la protection de vos données
et que c'est dans cet esprit que je suis fier de déposer cette adoption
de principe du projet de loi n° 3. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député d'Orford. Y a-t-il
d'autres interventions? Je n'en vois pas.
Mise aux voix du rapport
Alors, le
rapport de la Commission des finances publiques portant sur le projet de loi
n° 3, Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux et
modifiant diverses dispositions législatives, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté. Alors, pour la suite de nos travaux, M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président.
Ayant épuisé le menu pour cet avant-midi, je vous demanderais de suspendre
jusqu'à 13 h 40 pour les affaires courantes.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, afin de permettre la tenue des affaires
courantes cet après-midi, les travaux sont suspendus jusqu'à
13 h 40.
(Suspension de la séance à 10 h 55)
(Reprise à 13 h 40)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Vous
pouvez vous asseoir. Bon mardi.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors, nous
commençons aux affaires courantes, à la rubrique de déclarations de députés. Et
je cède la parole à Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Rendre hommage à
M. Gérard Ouellet pour son
engagement bénévole et communautaire
Mme Amélie Dionne
Mme Dionne : Merci,
Mme la Présidente. Aujourd'hui, je tiens à souligner l'implication de M. Gérard
Ouellet, de Saint-Médard, un grand bénévole de ma circonscription.
Depuis 1980,
M. Ouellet donne de son temps à différents comités, associations, clubs
dans la MRC des Basques. Il fait
partie du C.A. du club des aînés de Saint-Médard depuis plus de 20 ans et
il a aussi occupé la présidence du carrefour
des 50 ans et plus. M. Ouellet s'implique dans la fabrique et fait
partie de la Table de concertation des aînés du Bas-Saint-Laurent.
Il
est une personne honnête et dévouée qui ne compte pas ses heures pour aider sa
communauté. Il travaille sans cesse à améliorer la vie quotidienne des
aînés de sa municipalité en organisant des activités qui leur permettent de
demeurer actifs dans leur milieu.
M. Ouellet, vous pouvez être fier de votre
implication et de votre dévouement. Vous êtes vraiment un modèle à suivre, et,
au nom de toute la communauté des Basques, je vous dis bravo et merci. Merci,
Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Je serais
maintenant prête à céder la parole à M. le député de Vanier-Les Rivières.
Rendre hommage à
Mme Annie Dallaire et à M. Jean-François Michaud
pour avoir sauvé la vie d'une femme
M. Mario Asselin
M. Asselin : Merci,
Mme la Présidente. Il me fait plaisir, aujourd'hui, de souligner l'engagement
et le sang-froid dont ont fait preuve la Dre Annie Dallaire et son
conjoint, Jean-François Michaud, policier à la ville de Québec.
En effet, le 15 octobre dernier, ils assistaient
à une partie de football à l'académie Saint-Louis lorsqu'une autre spectatrice a subi un malaise cardiaque, et
rapidement ils sont intervenus. La Dre Allaire a pratiqué les manoeuvres
nécessaires et accompagné la dame, ainsi que... son mari, il dirigeait
la foule.
Alors, le
couple que je souhaite honorer aujourd'hui participera prochainement à la
septième édition de la Randonnée Jimmy-Pelletier.
Fin juin, début juillet, la randonnée de 500 kilomètres partira de
Lac-Beauport et se poursuivra jusqu'à Baie-Comeau.
Ils profiteront de cette randonnée pour récolter des fonds pour l'organisme
Adaptavie. Alors, je suis personnellement... beaucoup à coeur, je tiens
beaucoup à cette activité-là.
Donc, merci, Annie et Jean-François, pour votre
dévouement.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Nous allons
maintenant poursuivre avec Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Souligner la fête du Norouz
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci,
Mme la Présidente. Hier, le 20 mars, marquait le premier jour du printemps
et la fête de Norouz, le Nouvel An iranien.
Je tiens à
souhaiter une bonne année à la grande communauté iranienne de mon comté, à
Notre-Dame-de-Grâce et
Montréal-Ouest. «Norouz» veut dire «nouveau jour», et c'est l'occasion de se
réunir, de réfléchir à l'année qui vient de finir, de se terminer, et de fêter, de célébrer le renouveau. Alors,
santé, bonheur et prospérité en cette nouvelle année du calendrier
perse.
Je tiens à
souligner l'apport exceptionnel de la communauté iranienne dans ma
circonscription et aussi au Québec.
Alors, encore une fois, bonne année 1402! «Saleh
no mobarak!» Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. M. le
député de Gouin, je suis prête à vous céder la parole.
Souligner le travail des
organismes de soutien en santé
mentale de la circonscription de Gouin
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme
la Présidente. On a parlé énormément de santé mentale au Québec dans les dernières années, on en a aussi parlé dans les
dernières semaines pour des raisons tragiques, et je voulais souligner en cette
Chambre, aujourd'hui, les... Bien sûr, on le
sait, il y a des problèmes, il y a des lacunes en matière d'accès aux soins de
santé mentale, mais je voulais, aujourd'hui,
insister aussi sur ce qui se fait de bien et reconnaître le travail qui se fait
localement, un travail qui est essentiel pour qu'on relève le défi de la
santé mentale au Québec.
Je veux souligner en particulier le travail
d'organismes de ma circonscription. Je pense au Rebond, au Mûrier, à Écoute Entraide ou à Suicide-Action Montréal,
des organismes qui oeuvrent directement en intervention en matière de
santé mentale.
Mais, au-delà de cette intervention-là, il y a
tout un écosystème communautaire, au Québec, qui accueille, qui accompagne les personnfresses les plus
fragilisées, les plus vulnérables de notre société. Le travail de ces gens-là
doit être mieux reconnu et surtout
mieux financé. C'est avec l'ensemble de ces acteurs-là, Mme la Présidente,
qu'on va relever cet énorme défi, au Québec. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Je cède la parole, maintenant, à M. le
député de Chauveau.
Souligner la Semaine québécoise des popotes roulantes
M. Sylvain
Lévesque
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Du 19 au 25 mars se déroule la Semaine
québécoise des popotes roulantes.
Dans Chauveau, nous
sommes privilégiés de pouvoir compter sur la Popote et multi-services et La
Popote de Charlesbourg. Je salue d'ailleurs
les représentants de la Popote et multi-services, la directrice, Marlène
Gagnon, le président, Jean Rochette,
la vice-présidente, Anne Boudreau, et une bénévole, Denise Bouchard, et, pour
La Popote de Charlesbourg, le
vice-président, André Grenier, le secrétaire, Jacques Desruisseaux, et le
trésorier, Richard Bureau, qui sont venus me visiter ce matin ici, à
l'Assemblée nationale.
Sous
le thème Un maillon vital en maintien à domicile, cette 18e édition
sera l'occasion de mettre en lumière les popotes roulantes et prouver encore une fois qu'elles sont bien plus que
des organismes qui livrent des repas. Les bénévoles des popotes jouent un rôle de première ligne dans
la vie des personnes aînées en perte d'autonomie. Il arrive fréquemment
que ces précieux bénévoles sont la seule personne que les aînés vont croiser
dans la journée.
Vous jouez un rôle
important. Merci beaucoup d'être là à toutes les personnes de la popote. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
D'Arcy-McGee.
Souligner
la 35e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass :
Merci, Mme la Présidente. Cette année, du 19 au 25 mars, nous
soulignons la 35e édition de la Semaine
québécoise de la déficience intellectuelle. C'est l'occasion de sensibiliser
l'ensemble de la population québécoise aux réalités que vivent les
personnes ayant une déficience intellectuelle et leurs proches.
Le thème de cette
année met de l'avant un principe éthique fondamental des droits de la
personne : la dignité. La dignité est
un concept aux multiples dimensions. Se sentir digne, c'est, par exemple, avoir
accès à une éducation scolaire inclusive et riche. C'est aussi
s'épanouir en ayant accès à un milieu de vie qui convienne. C'est bénéficier de
services accessibles, gratuits et de qualité.
Cette
semaine est une occasion de donner une voix plus forte à ces personnes et leurs
proches mais aussi une opportunité de souligner le travail qui a été fait et,
surtout, qu'il reste à faire. C'est en manifestant cette ouverture que les
174 000 personnes vivant avec une déficience intellectuelle au
Québec pourront vivre pleinement dans la dignité.
Un
grand merci à la Société québécoise de la déficience intellectuelle pour tout
leur travail dans le cadre de cette initiative, au cours des 35 dernières
années, pour célébrer la diversité, pour que l'inclusion et la dignité des
personnes soient quelque chose qui se vit 365 jours de l'année.
Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Châteauguay.
Souligner
le succès de la soirée de combats de boxe organisée
par New Era Fighting & Promotion à Châteauguay
Mme Marie-Belle
Gendron
Mme Gendron : Merci,
Mme la Présidente. Samedi dernier, j'ai vécu toute une expérience, c'était
soirée combats de boxe à Châteauguay,
la première fois que j'assistais à un tel événement en personne. J'avais de
l'appréhension, je l'avoue, mais j'ai été agréablement surprise. Des
boxeurs provenant de l'international affrontaient des boxeurs québécois, dont Derek Pomerleau, un jeune boxeur prometteur de la
ville de Mercier, dans mon comté, a battu son adversaire en peu moins...
un peu plus de deux minutes. Par ailleurs, tous les vainqueurs de cette soirée
de combat étaient des Québécois.
J'aimerais féliciter
tous les boxeurs pour leurs performances ainsi que New Era Promotion, le
promoteur de l'événement, pour
l'organisation réussie et pour avoir fait vivre une expérience haute en couleur
et en émotions auprès des 1 000 personnes présentes à cette
soirée. Félicitations!
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Mme la députée de Hull, la
parole est à vous.
Souligner
le 50e anniversaire de la Table ronde des organismes
volontaires d'éducation populaire de l'Outaouais
Mme Suzanne
Tremblay
Mme Tremblay : Merci, Mme la Présidente.
Je veux prendre l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui pour souligner le 50e anniversaire de la Table ronde des
organismes volontaires en éducation populaire de l'Outaouais, plus connue sous
le nom de l'acronyme TROVEPO.
Fondée
en 1973, la TROVEPO est l'un des plus vieux regroupements communautaires au
Québec, elle regroupe 23 organismes
membres de l'Outaouais. La TROVEPO a pour mission de porter et de transformer
un projet de société basé sur la justice sociale, la pleine réalisation
des droits humains et le respect de l'environnement.
Mme la
Présidente, j'aimerais remercier et féliciter toute l'équipe de la TROVEPO pour
leurs années de service auprès de la
communauté de Hull, de Gatineau et de tout l'Outaouais. Je profite également
pour souhaiter une excellente retraite à M. Vincent Greason, qui a
été coordonnateur de la TROVEPO pendant 20 ans.
Merci et bon 50e anniversaire à la TROVEPO!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Laporte.
Rendre hommage à
M. Jean-Marie Girard, président et fondateur
de La Grande Guignolée des médias de la Rive-Sud
Mme Isabelle Poulet
Mme Poulet : Merci, Mme la
Présidente. Alors, j'aimerais mettre en lumière un des membres fondateurs de La
Grande Guignolée des médias de la Rive-Sud, M. Jean-Marie Girard. Il
s'investit avec détermination et dévouement dans cet important événement annuel
depuis plus de 22 ans.
Pour faire une courte histoire sur ses longues
années de bénévolat, M. Girard, alors président de l'organisme Action-Dignité, a réuni des comités d'entraide
afin de mettre sur pied un comité de coordination, maintenant composé de
plusieurs représentants et d'organismes.
M. Girard
et son équipe viennent en aide chaque année à plus de 37 organismes
communautaires du territoire, en dépannage
alimentaire et en soutien financier. Depuis toutes ces années sous sa gouverne,
La Grande Guignolée des médias de la Rive-Sud a redistribué
6 753 550 $ en denrées et autres produits.
Mme la
Présidente, M. Girard est un homme généreux et passionné. Je salue sa
grande implication et son engagement afin de nourrir notre communauté
dans le besoin.
M. Girard, merci d'être là, et
félicitations!
• (13 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. M. le député de Masson, la parole est à vous.
Féliciter les membres du Club
de natation Neptune pour leurs performances
aux Championnats canadiens de l'Ouest Speedo 2023
M. Mathieu Lemay
M. Lemay : Mme
la Présidente, je suis fier de prendre la parole aujourd'hui pour féliciter les
11 nageurs de l'équipe de natation
Neptune qui ont représenté le Québec lors du championnat canadien de l'Ouest à Calgary,
du 16 au 19 mars derniers.
Ces athlètes
ont été des ambassadeurs exceptionnels pour notre province, montrant leur
talent et leur détermination tout au long de la compétition, et ce, en
remportant un total de huit médailles et en participant à 29 finales.
Je tiens donc
à féliciter les efforts de chaque nageur ainsi que le travail de leur
entraîneur, Jérémy, et de l'équipe de parents bénévoles, Marylène et
Sylvain, pour leur soutien tout au long de cette compétition.
Encore une
fois, félicitations à toute l'équipe et particulièrement à nos médaillés, Léa,
Sebastien, Félix-Antoine, Émil et
Yuliya, pour leurs brillantes performances! Je suis certain que nous aurons
encore de nombreuses occasions de célébrer leurs réussites à venir.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Nous poursuivons avec M. le député de Johnson.
Souligner les performances
sportives de
M. Michel Gouin, ultramarathonien
M. André Lamontagne
M. Lamontagne : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je désire aujourd'hui souligner les performances
athlétiques exceptionnelles de M. Michel Gouin.
M. Gouin
est un coureur, un vrai de vrai, et ce, depuis 45 ans. À ce jour, il a
complété 110 ultramarathons, durant lesquels il s'est classé à
37 reprises au premier rang dans sa catégorie d'âge. Avec près de
23 000 kilomètres au compteur en ultramarathon, il se classe
premier au Québec et troisième au Canada en termes de distance totale
parcourue.
Féru de
sport, ce Drummondvillois participe à différents formats de compétition, allant
du simple 50 kilomètres à des courses de 10 jours consécutifs. Et,
dans cette catégorie, il a réalisé la deuxième meilleure performance de
l'histoire du Québec, avec 880 kilomètres parcourus en 10 jours.
Seuls quatre coureurs canadiens ont fait mieux.
Soulignons
finalement que cet homme de coeur a célébré, l'année dernière, sa
20e année à la direction générale de Parrainage civique Drummond, un organisme qui oeuvre à favoriser
l'inclusion des personnes vivant avec une déficience.
M. Gouin,
recevez toutes nos félicitations pour vos exploits. Merci. Il est accompagné
aujourd'hui de sa femme, Chantal.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Nous allons conclure cette
rubrique avec M. le député de Taillon.
Souligner
la 35e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Merci, Mme la Présidente. Cette semaine, nous soulignons le
35e anniversaire de la Semaine québécoise
de la déficience intellectuelle. Cette semaine nous rappelle notre engagement à
la construction d'une société inclusive dans laquelle chaque Québécois vivant
avec une déficience intellectuelle doit pouvoir s'épanouir pleinement.
Plusieurs efforts ont
été déployés ces dernières années pour favoriser l'autonomie et la pleine
participation des personnes vivant en
situation de handicap. Ces efforts doivent se poursuivre, et je suis heureux
d'annoncer aujourd'hui qu'en collaboration
avec mes collègues ministres de l'Emploi et de l'Éducation nous lancerons sous
peu un projet de démonstration dans
quatre régions du Québec pour que la table de l'école à la vie adulte soit
inclusive pour tous les jeunes de 16 à 21 ans, afin d'assurer un
plan de vie pour chaque jeune avant la fin de la scolarisation.
Je
veux remercier tous les organismes et tous les partenaires qui nous rejoignent
dans cette cause pour l'immense travail
qu'ils accomplissent, plus particulièrement la Société québécoise de la
déficience intellectuelle. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Ceci conclut la rubrique de
déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 55)
(Reprise à 14 h 02)
La Présidente :
Bonjour à vous toutes et vous
tous. Messieurs dames les députés, nous allons nous recueillir quelques
instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement, la parole est à
vous.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bonjour, Mme la Présidente. Je vous demande d'appeler l'article a du
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 16
La Présidente :
À l'article a du feuilleton, Mme
la ministre des Affaires municipales présente le projet de loi n° 16, Loi modifiant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et
d'autres dispositions. Mme la ministre.
Mme Andrée
Laforest
Mme Laforest : Oui, merci, Mme la
Présidente. Alors, je dépose le projet de loi n° 16,
Loi modifiant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et d'autres
dispositions.
Ce projet de loi
apporte diverses modifications à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme afin,
principalement :
1° d'énoncer les
principes qui sous-tendent le régime d'aménagement et d'urbanisme et de définir
les finalités de la planification territoriale;
2°
de modifier le contenu des schémas d'aménagement et de développement ainsi que
des plans d'urbanisme afin d'en élargir la portée;
3°
de prévoir des mécanismes de suivi de la mise en oeuvre de l'aménagement du
territoire, dont l'ajout de cibles au Plan métropolitain d'aménagement
et de développement et au schéma d'aménagement et de développement et la production périodique de bilans par les
communautés métropolitaines et les municipalités régionales de comté ainsi que
d'un bilan national par le ministre des Affaires municipales;
4°
de modifier certaines règles applicables à la révision des documents de
planification territoriale et aux demandes de modification ou de
révision de ces documents par le ministre;
5°
de réviser les procédures de consultation publique applicables à l'égard des
documents de planification et des règlements d'urbanisme;
6°
d'élargir la portée des programmes de revitalisation et d'acquisition
d'immeubles quant aux parties de territoire pouvant être visées par ces
programmes;
7°
d'abroger les dispositions concernant les politiques de participation publique
et de prévoir de nouvelles exceptions à
l'approbation référendaire, notamment lorsqu'un règlement vise à permettre
l'implantation d'équipements collectifs ou de logements accessoires ou à
augmenter la densité d'occupation du sol;
8°
de permettre aux municipalités locales de se doter d'un règlement relatif au
zonage incitatif;
9°
d'élargir les circonstances dans lesquelles une municipalité locale peut
assujettir la délivrance d'une autorisation à la production d'une
expertise;
10°
de permettre aux municipalités locales d'utiliser le fonds de stationnement
pour financer des projets de mobilité durable,
d'utiliser la contribution pour fins de parcs, de terrains de jeu et d'espaces
verts pour financer des initiatives régionales et d'exiger une servitude
à titre de contribution en cette matière;
11°
de modifier plusieurs règles procédurales prévues par cette loi, notamment en
matière de conformité, de concordance,
de contrôle intérimaire, d'interventions gouvernementales et de remplacement de
certains règlements d'urbanisme.
Le
projet de loi apporte des modifications à la Loi sur les compétences
municipales afin notamment de permettre aux municipalités locales de suspendre temporairement la délivrance
d'autorisations à l'égard d'interventions susceptibles de créer des problèmes d'alimentation en eau ou de
traitement des eaux usées. Il accorde aux municipalités locales des pouvoirs
d'aide relatifs au logement accessoire, à la
prévention de sinistres et à l'atténuation des conséquences économiques, dans
le domaine agricole, de mesures visant la protection de milieux humides et
hydriques.
Le
projet de loi prévoit des mesures pour assurer la confidentialité de certains
renseignements concernant des personnes qui ont besoin de protection. Il
modifie notamment la Loi sur la fiscalité municipale pour permettre le retrait,
sur demande, du nom et de l'adresse
postale du propriétaire de l'affichage du rôle d'évaluation foncière pour des
motifs liés à la sécurité du propriétaire de l'immeuble ou à celle d'une
personne qui occupe ou utilise l'immeuble.
Le projet de loi
prévoit diverses mesures spécifiques à certaines municipalités.
Finalement,
le projet de loi apporte des modifications à d'autres dispositions en diverses
matières et contient des dispositions transitoires et finales.
Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? M. le
leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente, nous souhaitons la tenue de consultations
particulières en lien avec ce projet de loi. Merci.
La
Présidente : M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Avec plaisir, Mme la Présidente.
Mise
aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi? Adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente :
Adopté. M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc :
Mme la Présidente, je vous demanderais d'appeler l'article b du
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 390
La Présidente :
À l'article b du feuilleton, Mme
la députée de Mercier présente le projet de loi n° 390, Loi favorisant la prise en compte de l'égalité des sexes et de la diversité dans une
perspective intersectionnelle dans le processus budgétaire. Mme la députée.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la Présidente.
Il me fait plaisir de déposer ce projet de loi pour une deuxième fois mais
avec quelques modifications, donc, le projet
de loi n° 390, Loi favorisant la
prise en compte de l'égalité des sexes et de la diversité dans une
perspective intersectionnelle dans le processus budgétaire.
Ce
projet de loi modifie la Loi sur le ministère des Finances afin de confier au
ministre des Finances la fonction de veiller à ce qu'il soit tenu compte de
l'égalité des sexes et de la diversité dans une perspective intersectionnelle
dans la prise de décision et l'élaboration des politiques en matière
économique, fiscale, budgétaire et financière du gouvernement.
À
cette fin, le projet de loi prévoit que le ministre des Finances prépare et
dépose à l'Assemblée nationale un rapport faisant état des répercussions, selon le sexe et en matière de diversité
dans une perspective intersectionnelle, des nouvelles mesures énoncées à la suite d'un discours sur le
budget ou d'une mise à jour économique et financière. Il prévoit qu'un tel
rapport est étudié par la commission compétente de l'Assemblée nationale.
Le
projet de loi prévoit également que le ministre des Finances rend publique, une
fois par année, une analyse de répercussions,
selon le sexe et en matière de diversité dans une perspective
intersectionnelle, des mesures fiscales qu'il estime indiquées.
Enfin, le
projet de loi modifie la Loi sur l'administration publique afin de confier au
président du Conseil du trésor la
fonction de rendre publique, une fois par année, une analyse de répercussions,
selon le sexe et en matière de diversité dans une perspective
intersectionnelle, des dépenses apparaissant au budget de dépenses qu'il estime
indiquées. Merci.
La Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de
ce projet de loi? M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : Mme la Présidente, je sais qu'il y a plusieurs documents gouvernementaux
qui comprennent le terme «intersectionnel»,
je sais qu'il y a aussi de la place au salon bleu en ce moment, il n'y a pas
toujours un grand ordre du jour bien rempli, donc on se demandait s'il y avait
peut-être de l'intérêt, de la part du gouvernement, pour étudier ce projet de
loi.
La
Présidente : M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, on étudie tous les projets de loi,
Mme la Présidente. Mais, très certainement, le salon bleu sera très
occupé, cette semaine, avec un très bon budget qui sera déposé dans quelques
instants.
Mise
aux voix
La
Présidente : Alors, est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie du
projet de loi?
Des voix :
Adopté.
La Présidente :
Adopté.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt de documents, Mme la ministre
responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil
du trésor.
Mme LeBel : Merci, Mme la Présidente. Donc, permettez-moi de vous transmettre un
message de Son Honneur le lieutenant-gouverneur du Québec, signé de sa
main.
Message
du lieutenant-gouverneur
La
Présidente : Alors, Mmes et MM. les députés, veuillez vous lever.
Message à l'Assemblée
nationale :
«Conformément
aux dispositions de l'article 54 de la Loi constitutionnelle de 1867, je
transmets et recommande à la considération de l'Assemblée nationale les
crédits pour l'année financière se terminant le 31 mars 2024.»
Signé de l'honorable
J. Michel Doyon, lieutenant-gouverneur du Québec.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
• (14 h 10) •
La Présidente :
Nous poursuivons. Mme la ministre...
Des voix : ...
La
Présidente : Je vous
prie, un peu d'attention à ce que Mme
la ministre va nous dire. Mme la ministre responsable de
l'Administration gouvernementale et...
Des voix :
...
La Présidente :
... — je
vous prie — présidente
du Conseil du trésor, la parole est à vous.
Crédits
pour l'année financière 2023‑2024
Mme LeBel : Oui, merci, Mme la
Présidente. Donc, pour faire suite au message du lieutenant-gouverneur, qu'il
me soit permis de déposer les crédits
budgétaires pour l'année financière se terminant le 31 mars 2024 ainsi que
les documents qui les
accompagnent : la stratégie de gestion des dépenses et les renseignements
supplémentaires, le plan annuel de gestion des dépenses des ministères et organismes, les crédits et dépenses des
portefeuilles, les crédits, dépenses et plans annuels de gestion des dépenses de l'Assemblée nationale
et des personnes désignées, le plan annuel des investissements et des dépenses
en ressources informationnelles 2023‑2024, le Plan québécois des infrastructures 2023‑2033
ainsi que l'en bref de la stratégie de gestion des dépenses 2023‑2024,
qui est excellente. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le ministre responsable
des Infrastructures.
M. Julien : Oui, merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi de déposer, à mon tour, les plans annuels de gestion
des investissements publics en
infrastructures 2023‑2024 ainsi que l'en bref du Plan québécois des
infrastructures 2023‑2033. Merci.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. M. le leader du gouvernement.
Renvoi à la commission plénière
M. Jolin-Barrette : Merci, Mme la Présidente.
Conformément aux dispositions de l'article 280 du règlement, je fais
motion pour déférer les crédits budgétaires 2023‑2024 en commission
plénière afin que l'Assemblée étudie et adopte le quart des crédits.
Mise
aux voix
La
Présidente : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La
Présidente : Adopté.
Motions
sans préavis
Y a-t-il consentement, maintenant, pour déroger à
l'article 53 du règlement afin de permettre la présentation d'une
motion sans préavis? Consentement? Consentement. M. le leader du gouvernement.
Procéder
à l'étude des crédits provisoires 2023‑2024
en commission plénière
M. Jolin-Barrette :
Mme la Présidente, suite à une entente avec les groupes parlementaires et
les députés indépendants, je souhaite présenter, à ce moment-ci, la motion
concernant les modalités convenues pour l'étude des crédits provisoires en
commission plénière qui se tiendra le mercredi 22 mars 2023. Motion
sans préavis :
«Que l'Assemblée procède
à l'étude et à l'adoption des crédits provisoires 2023‑2024, conformément
aux dispositions de l'article 87,
alinéa 1, paragraphe 4.1° ainsi que des
articles 280 et 281 de notre règlement et ce, selon les modalités
subséquentes;
«Que, dès l'appel des
affaires du jour de la séance du mercredi 22 mars 2023, l'Assemblée
se constitue en commission plénière et procède à l'étude des crédits
provisoires de la manière suivante :
«Que,
pour une durée maximum de 1 heure, le ministre de l'Éducation puisse échanger
avec les députés de l'opposition;
«Que
dès après, et pour une durée maximum de 1 heure, la ministre responsable
de l'Habitation puisse échanger avec les députés de l'opposition;
«Qu'à 13 heures,
la commission plénière suspende ses travaux et que les travaux de l'Assemblée
soient ainsi suspendus jusqu'à 15 heures;
«Que
dès 15 heures, la commission plénière poursuive ses travaux et puisse
compléter, si nécessaire, les échanges entre les députés de l'opposition
et la ministre responsable de l'Habitation;
«Que
dès après, pour une durée maximum de 1 heure, le ministre de la Santé
puisse échanger avec les députés de l'opposition;
«Que
dès après, pour une durée maximum de 1 heure, le ministre de la
Cybersécurité et du Numérique puisse échanger avec les députés de
l'opposition;
«Que
dès après, pour une durée maximum de 1 heure, la ministre responsable de
l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor
puisse échanger avec les députés de l'opposition;
«Qu'immédiatement
au terme de cet échange, le président de la commission plénière mette aux voix
le quart des crédits pour l'année financière 2023‑2024;
«Qu'ensuite,
le président de la commission plénière fasse rapport à l'Assemblée et que
celle-ci se prononce sans débat sur
ledit rapport puis sur le projet de loi de crédits qui y fait suite, le tout
conformément au premier alinéa de l'article 281 du règlement;
«Qu'enfin,
et ce suivant le deuxième alinéa de l'article 281 du règlement, il soit
permis au leader du gouvernement de
présenter une motion sans préavis et non débattue afin que l'étude de
l'ensemble des crédits budgétaires, sauf ceux de l'Assemblée, soit
renvoyée en commissions permanentes;
«Que
les remarques préliminaires pour chacun des échanges avec les ministres
susmentionnés soient fixées à un maximum de 6 minutes pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 7 secondes pour le groupe parlementaire formant l'opposition officielle,
1 minute 2 secondes pour le deuxième groupe d'opposition,
1 minute 2 secondes pour le troisième groupe d'opposition
et 48 secondes pour l'ensemble des députés indépendants;
«Que
pour chacun des échanges avec les ministres susmentionnés, l'équivalent d'un
bloc de 1 minute 30 secondes par heure d'échange soit
réservé à l'ensemble des députés indépendants;
«Que
le temps non utilisé, le cas échéant, par les députés indépendants soit
redistribué proportionnellement entre le groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, le deuxième groupe d'opposition ainsi que le troisième
groupe d'opposition;
«Qu'à tout moment, le
président de l'Assemblée ou de la commission plénière puisse suspendre ses
travaux;
«Que, malgré
les dispositions de l'article 20 du règlement, la commission plénière et
l'Assemblée puissent poursuivre leurs
travaux jusqu'à ce que cette dernière se soit prononcée sur le projet de loi de
crédits et sur la motion de renvoi de l'ensemble des crédits budgétaires
sauf ceux de l'Assemblée en commissions permanentes;
«Que cette motion devienne un ordre de
l'Assemblée et qu'elle ait préséance sur toutes dispositions incompatibles
du règlement.» Merci.
Mise
aux voix
La
Présidente : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La
Présidente : Adopté.
Dépôt
de documents (suite)
À nouveau, M. le
leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente, permettez-moi
de déposer la réponse du gouvernement à la question inscrite au
feuilleton le 21 février 2023 par le député de Taschereau.
Permettez-moi
de déposer la réponse du gouvernement à la question inscrite au feuilleton le
22 février 2023 par le député
de Jacques-Cartier et la réponse du gouvernement à la question inscrite au
feuilleton le 23 février 2023 par la députée de Chomedey.
Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Pour
ma part, je vous avise que le Directeur
général des élections a fait parvenir
au secrétaire général de l'Assemblée nationale une lettre datée du
20 mars 2023, dont je vous lis l'extrait suivant :
«Conformément à
l'article 380 de la Loi électorale, nous vous transmettons le nom du candidat
élu dans la circonscription électorale de Saint-Henri—Sainte-Anne à la suite de l'élection partielle du 13 mars 2023. Cette
élection a été tenue en vertu du décret du gouvernement pris en date du 6 février 2023.»
Et c'est signé
Jean-François Blanchet, Directeur général des élections.
Je
dépose cette lettre, accompagnée d'un avis proclamant M. Guillaume
Cliche-Rivard candidat élu dans la circonscription électorale de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Dépôt
de rapports de commissions
Maintenant, à la
rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission des
finances publiques et député de Montmorency.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 9
M. Simard :
Oui, Mme la Présidente. C'est avec plaisir que je dépose le rapport de la
Commission des finances publiques qui, le 16
mars dernier, a tenu des auditions publiques dans le cadre des consultations
particulières sur le projet de loi n° 9, Loi modifiant principalement
certaines lois instituant des régimes de retraite du secteur public. Merci.
La
Présidente : Ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous en sommes
maintenant rendus à la période de questions et réponses orales, et je cède la
parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Orientations
gouvernementales en matière d'énergie
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Le gouvernement est dans sa cinquième année. Aujourd'hui, il va
déposer son cinquième budget, et on peut voir qu'en matière d'énergie c'est
l'improvisation la plus totale.
Au Québec, l'énergie
est un levier économique extraordinaire, mais le gouvernement n'a toujours pas,
dans sa cinquième année, de plan de match ou de vision pour le Québec. C'est
géré à la petite semaine.
Rappelez-vous,
en mai 2019, le premier ministre souhaitait pour le Québec que nous
devenions, je cite, «la batterie verte de l'Amérique du Nord». En mars de l'an
passé, 2022, le ministre disait, quant à la filière batterie électrique,
je le cite : «...nous avons maintenant
une reconnaissance internationale qui confirme notre aspiration de devenir un
leader dans le domaine.» Fin de la citation.
On l'a vu, le
leader dans le domaine, Mme la Présidente, la semaine passée, quand Volkswagen
a décidé de faire l'investissement
majeur, colossal en Ontario. Encore une fois, c'est l'Ontario qui a ramassé
cette entente, l'Ontario qui, en mars 2022, avait clos une entente pour une
usine de batteries à Windsor, 5 milliards; en juillet 2022, matériaux
de batterie à Kingston, 1,5 milliard.
Ce qu'on
apprend aussi, c'est qu'en janvier, pas plus tard que janvier dernier, le
ministre disait vouloir faire du Centre-du-Québec, je le cite, la
«Silicon Valley de la batterie automobile».
Le premier ministre reconnaît-il l'échec de son
gouvernement et que le manque de vision fait tort à l'économie du Québec?
• (14 h 20) •
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui,
merci, Mme la Présidente. J'avoue que j'ai de la difficulté à suivre le chef de
l'opposition officielle.
D'abord, Hydro-Québec a déposé, au printemps
2022, donc il y a un an, son plan stratégique 2022‑2026. Donc, je suppose que le chef de l'opposition officielle
en a pris connaissance, quoique j'ai des doutes. Dans ce plan, quand on
regarde la première page, Hydro-Québec nous dit que, pour être capable de répondre à la demande, elle va avoir
besoin de 100 térawattheures
additionnels. Je rappelle qu'Hydro-Québec a à peu près, actuellement, un volume de
200 térawattheures. On parle donc d'une augmentation de 50 %,
qui ne pourra pas se faire du jour au lendemain.
Or, malgré
cette mise en garde, le Parti libéral
du Québec, pendant la campagne
électorale, a proposé de réduire les GES
de 45 % sans nous dire où il prendrait l'électricité. Donc, je trouve ça
assez spécial, ce matin, qu'on vienne nous dire qu'on devrait en plus accepter des projets économiques, puisque dans le
plan du Parti libéral, déjà, il manquait d'électricité pour être capable
de décarboner 45 % de l'économie du Québec.
Maintenant,
Mme la Présidente, concernant l'investissement de Volkswagen,
d'abord, c'est important de dire que Volkswagen
va s'installer en Ontario et il va utiliser comme énergie du gaz, donc pas
d'énergie verte, pas d'hydroélectricité, pas de l'éolien, du gaz. Donc,
est-ce que le chef...
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Bien,
nous, Mme la Présidente, on a de l'énergie propre. Raison de plus d'aller
chercher l'entente, Mme la Présidente.
Le premier
ministre disait, en mai 2019 : Je veux faire le Québec la batterie de
l'Amérique du Nord. Le ministre, pour
justifier l'échec, a dit : Écoutez, on manque d'énergie. Hydro-Québec,
après ça, ils sont sortis, la semaine passée, en disant : Il ne manque pas d'énergie. Après ça, il a dit : Oui,
mais il nous manque de main-d'oeuvre. Bien oui, il manque de main-d'oeuvre, ça fait cinq ans qu'on lui dit
qu'il manque de main-d'oeuvre. Après ça, il dit : Ah! bien, il va falloir
avoir des lignes de haute tension.
C'est géré à la petite semaine. Il n'y a pas de
vision pour les projets économiques.
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui,
bien, Mme la Présidente, bon, d'abord, je veux être bien clair que le Parti
libéral n'est pas en train de proposer qu'on fabrique, qu'on ouvre une usine,
au Québec, qui serait servie par du gaz. Je suis, là, rassuré, ça ne
semble pas être le cas.
Maintenant, Mme la Présidente, comme je
l'expliquais tantôt, au cours des prochaines années il n'y aura pas, malheureusement, suffisamment d'électricité dans
la grande région de Montréal. Parce qu'il faut savoir que Volkswagen voulait s'installer dans la grande région de
Montréal. Malheureusement, il n'y aura pas, à court terme, là, ils voulaient ça
pour 2027... il n'y a pas assez d'électricité.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, quand vous gérez ça à la petite semaine... Je veux dire, vous
mélangez toutes les raisons. Le ministre a dit : Il manque d'électricité.
Ils ont dit : Non, il ne manque pas d'électricité. Manque de
pénurie de main-d'oeuvre, il disait : On était prêts à le faire. Je cite
le ministre : «La discussion n'a pas été longue. Ils ont dit :
"Voici ce qu'on veut." On a dit : "On ne peut pas le
faire." [Mais] on peut le faire au [Saguenay—Lac-Saint-Jean et] Sept-Îles...»
Puis plus tard il vient dire : «...c'est la pénurie de main-d'oeuvre qui
rendait la proposition caduque. L'entreprise avait besoin de 4 000 à
6 000 travailleurs.»
Ça n'a pas de bon sens, Mme la Présidente, c'est
échec sous échec. Ils n'ont pas de vision de développement économique, encore
moins énergétique.
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bon, je ne sais pas si le chef de l'opposition officielle fait exprès ou si
c'est involontaire. Effectivement, si on avait... si Volkswagen avait été
ouverte à faire l'usine, par exemple, à Sept-Îles, oui, on aurait pu avoir des
lignes de transmission pour fournir l'électricité. Malheureusement, Volkswagen
voulait l'usine à Montréal, parce qu'ils pensaient qu'une usine d'une telle
taille demandait beaucoup de main-d'oeuvre et que c'est seulement dans la
grande région de Montréal qu'ils pourraient trouver cette main-d'oeuvre. Donc,
j'essaie juste, là, peut-être, de comprendre ce que suggère enfin le Parti
libéral.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Ce qu'on suggère, Mme la Présidente, ça fait des mois. On veut une
commission nationale pour développer une vision d'avenir de l'énergie, pas un
superministre qui gère ça comme un dépanneur, à la petite semaine. Manque
d'énergie? Non, il n'en manque pas, d'énergie. Manque de lignes à haute
tension? Bâtis-moi une ligne de haute
tension, envoie ça au Saguenay. Oui, mais on ne pourrait pas, parce qu'il
manque 4 000 à 6 000 travailleurs. Ça ne tient pas la route.
Le
BAPE l'a dit la semaine passée, nous avons besoin d'une analyse, d'une vision
développée et collective de notre avenir énergétique. Il n'y en a pas.
C'est ce qui arrive quand on se fie à l'improvisation...
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Mme la Présidente, d'abord, on se rappellera que, pendant 15 ans, le
Parti libéral n'a rien fait, rien fait pour amener de l'énergie. Non, mais un
barrage, ça prend 12 à 15 ans. Puis rappelez-vous Philippe Couillard qui disait : Des barrages, c'est dépassé.
Bon, je sais qu'il essayait de se rappeler... de se rapprocher de Québec
solidaire en disant ça, mais, Mme la
Présidente, nous, on est ouverts à des barrages, on est ouverts à plus
d'éolien. On travaille... Il y a un plan qui a été déposé depuis un an,
donc on va l'étudier en commission parlementaire.
Des voix : ...
La Présidente :
Pas de commentaire après les réponses. Je cède maintenant la parole, en
question principale, à la députée des Mille-Îles. La parole est à vous.
Encadrement
de l'hébergement touristique collaboratif
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci, Mme la Présidente.
Un terrible incendie a fait rage dans le Vieux-Montréal, vendredi dernier,
et au moins sept personnes y auraient péri, un drame inimaginable en 2023.
Pendant
sa tournée médiatique, hier, la ministre du Tourisme a rappelé que c'est son gouvernement
qui a donné aux municipalités la possibilité de restreindre, d'encadrer et même
d'interdire tout règlement... d'interdire tout hébergement de courte durée sur son territoire. Elle a dit :
Ça devient leur responsabilité d'appliquer la réglementation. Donc, ce que la
ministre dit aux municipalités, c'est : Arrangez-vous. Mais j'aimerais
rappeler que tout transfert de responsabilité du gouvernement vers les villes, bien, ça doit venir avec les sommes
d'argent nécessaires pour y arriver, lorsqu'il y a une nouvelle
responsabilité.
Alors,
Mme la Présidente, est-ce que la ministre des Affaires municipales peut nous
indiquer combien d'argent a été transféré aux villes afin qu'elles
puissent suivre, corriger et sévir contre les Airbnb fautifs de ce monde?
La
Présidente : La réponse de la ministre du Tourisme.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx : Merci, Mme la Présidente.
D'abord et avant tout, au nom du gouvernement du Québec et de tous les
collègues, on souhaite offrir nos plus sincères sympathies aux gens qui sont
victimes de ce terrible incendie.
Je
rappelle qu'il y a une enquête qui est en cours, présentement, qui va faire la
lumière là-dessus. Il y a deux dossiers distincts. Le premier dossier,
c'est l'incendie lui-même, où il y a des questions, là, qu'on peut se poser sur
le bâtiment lui-même. Est-ce que le système d'alarme était opérationnel? Est-ce
que les détecteurs de fumée étaient en opération? Est-ce qu'il y avait des batteries dans les détecteurs de fumée? Est-ce
qu'il y avait des sorties de secours pour les occupants? Est-ce qu'il y avait des coupe-feux qui étaient
déficients ou qui étaient corrects? Est-ce qu'il y avait des appartements avec
ou sans fenêtres?
Bref, très troublant, ce qu'on apprend
au fur et à mesure que l'enquête avance. Et le gouvernement du Québec et, j'imagine,
tous les collègues attendent avec beaucoup, beaucoup d'impatience le résultat
de ce rapport-là.
Je poursuivrai à la
question suivante, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Mme la Présidente, c'est Revenu Québec qui est responsable d'inspecter les hébergements de courte durée. Au cours des années, ils ont réalisé des centaines,
des milliers d'inspections, et des millions de dollars ont été récoltés
à travers le Québec. On parle en fait de 5 millions, au moins, accumulés
en amendes.
Mme
la Présidente, l'argent récolté par Revenu Québec avec les amendes des Airbnb,
est-ce qu'il va être transféré aux municipalités? Parce que ce sont
elles qui sont aux prises avec le problème et les nuisances.
La
Présidente : Mme la ministre.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx :
Alors, Mme la Présidente, lorsqu'on a travaillé sur le projet de loi
n° 100, qui était une première réforme
majeure de la Loi sur l'hébergement touristique, les municipalités, l'UMQ, la
FQM nous ont dit : Madame, vous avez
un chapeau de règlement, mais on aimerait ça pouvoir, nous, dans les
municipalités, restreindre, interdire, encadrer, mettre un périmètre où on va permettre ou non l'hébergement collaboratif
de courte durée. Le gouvernement du Québec a répondu à la demande des municipalités. Maintenant, cette demande-là
était claire et forte de la part des municipalités, maintenant elles doivent appliquer le zonage
qu'elles ont décidé de mettre en place en ce qui a trait à l'hébergement courte
durée sur leur territoire, dans les villes, les municipalités...
La
Présidente : En terminant.
Mme Proulx :
...mais également les arrondissements à Montréal, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour :
Mme la Présidente, rien ne va plus en habitation. La crise du logement bat
son plein, les mises en chantier chutent, les loyers, hein, le prix des loyers,
il explose, la disponibilité des logements, bien, c'est famélique, il y a surenchère et discrimination à la porte, et
en plus, on le voit, hein, il y a prolifération d'hébergements touristiques
illégaux, qui accentue encore plus la crise du logement.
Comment la ministre
de l'Habitation compte-t-elle corriger immédiatement la situation? Parce que ça
urge.
La
Présidente : Mme la ministre du Tourisme.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx : Mme la Présidente, justement, là, pour contrer l'hébergement illégal,
on a créé une nouvelle catégorie d'hébergement qui s'appelle la
résidence principale. Alors, quand vous êtes une tour à condos, vous avez
l'autorisation du syndicat de copropriété
pour en faire l'exploitation. Dans un plex, vous devez avoir l'autorisation
écrite du propriétaire du plex pour
en faire l'exploitation. C'est votre résidence principale. Quelques semaines
par année, des Québécois, de façon légale,
se mettent quelques milliers de dollars dans les poches. C'est ça, la réalité
de la résidence principale. Maintenant, elle est très bien encadrée, cette résidence principale là. C'est là qu'on y
vit, Mme la Présidente. Donc, d'aucune façon, de quelques semaines par
année, est-ce qu'on enlève du marché locatif sur le territoire du Québec.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
D'Arcy-McGee. La parole est à vous.
Accès aux services en santé mentale
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass : Mme la Présidente, depuis
le début de l'année, le Québec a vécu plusieurs tragédies sur le plan humain,
notamment des homicides liés aux personnes
prises avec des problèmes de santé mentale. Clairement, le plan du gouvernement
ne répond pas aux besoins sur le terrain, et
le premier ministre l'a admis lui-même la semaine dernière, je le cite : «On
se sent un peu coupables. On se dit : Qu'est-ce qu'on peut faire de
plus pour la santé mentale?»
En tout
respect, M. le premier ministre, le milieu de la santé mentale le dit depuis
des années, il faut investir davantage pour répondre aux besoins des
personnes qui sont en détresse maintenant et qui attendent trop longtemps avant
de voir un psychologue.
Le
premier ministre demande aux Québécois d'intervenir lorsqu'ils constatent que
quelqu'un de leur entourage montre des signes de détresse, mais pour faire quoi
au juste? Attendre de six à 24 mois pour voir un psychologue? Les listes
d'attente en santé mentale s'allongent de plus en plus.
Est-ce que le
gouvernement s'engage à mettre en place les moyens nécessaires pour le réduire
maintenant?
• (14 h 30) •
La
Présidente : M. le ministre des Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant : Oui, merci beaucoup, Mme
la Présidente. Je remercie la députée
de D'Arcy-McGee pour sa question,
mais je serais le premier à lui dire d'éviter de faire des amalgames. Je veux
dire, Dr Coton est venu parler, notre directeur national de la santé
mentale est venu parler, ils ont expliqué à tout le monde que les gens qui sont
atteints de maladie mentale sont plus
souvent victimes d'homicides ou d'actes violents que perpétrateurs d'actes
violents. Donc, évitons les amalgames.
L'accès aux services
en santé mentale, vous dites que les listes d'attente s'allongent, mais, quand
on est arrivés, en 2018‑2019, la liste était à 28 000 personnes, elle
est à 20 000. La demande a explosé, dans le contexte de détresse psychologique, et on y travaille très fort pour
continuer à la diminuer. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a amélioré les services
de toutes les façons, à l'accès aux services.
Vous parlez de
l'attente aux psychologues, mais je répète jour après jour que l'on ne peut pas
seulement se fier aux psychologues et aux
psychiatres pour voir les problèmes de santé mentale. Il faut avoir une
approche interdisciplinaire, et c'est
ce qu'on a mis sur pied avec les travailleuses sociales, techniciennes en
travail social, les infirmières, infirmières spécialisées, ergothérapeutes. Tout le monde, Mme la Présidente, qui
peut offrir des services en santé mentale doit en offrir. Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass : Mme
la Présidente, il y a deux semaines, le ministre de l'Éducation a admis
lui-même dans cette Chambre que les actes de
violence dans les écoles ne cessent d'augmenter. Je le cite : «...je pense
que[...], c'est lié, du moins en
partie, à la problématique de la santé mentale. [...]je pense qu'il faut [...]
réfléchir aux mesures qu'on doit prendre pour s'assurer [...] que les
questions [en] santé mentale soient abordées franchement...»
Est-ce
que le ministre responsable du dossier de la santé mentale depuis cinq ans est
d'accord avec son collègue de l'Éducation qu'il s'agit d'un enjeu qui
n'a pas été abordé franchement par son gouvernement?
La
Présidente : M. le ministre responsable des Services sociaux.
M.
Lionel Carmant
M. Carmant : Merci, Mme la Présidente. On a même fait un débat
d'après-session avec la députée sur la prévention dans les écoles. On y croit fortement. Quand j'ai
déposé le p.l. n° 2, là, originellement, le but, c'était d'amener de
la prévention dans les écoles en
santé mentale et en dépendance. Donc, depuis 2019, on travaille dans toutes les
régions du Québec pour avoir des
intervenants en dépendance et en santé mentale dans toutes les écoles du
Québec, au secondaire, puis là on commence au niveau du primaire.
Donc, c'est sûr que
c'est important pour nos jeunes d'apprendre à reconnaître leurs émotions,
d'apprendre à partager leurs émotions,
d'apprendre à différencier la tristesse de la dépression. On travaille
là-dessus et on va continuer d'y travailler, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass :
Mme la Présidente, la situation est problématique. J'entends le ministre, mais,
sur le terrain, ce n'est pas ce qu'on entend. Ce que les Québécois veulent,
c'est de l'accompagnement humain. Ils veulent des services au moment où
ils en ont besoin. Et, en ce moment, les gens sont perdus et ils ne voient pas
la lumière au bout du tunnel.
Au
nom des personnes qui attendent jusqu'à 24 mois pour avoir des services,
je demande respectueusement au ministre : Concrètement, quand et comment le gouvernement va approcher d'une façon
plus humaniste les enjeux de santé mentale?
La
Présidente : M. le ministre.
M.
Lionel Carmant
M. Carmant : Merci, Mme la Présidente. Ça fait que la stratégie
était claire. Pour avoir de l'accès 24/7 rapidement à un intervenant en santé mentale, on a misé sur
le 8-1-1 Info-Social, option 2, qui vraiment est très utilisé par les
Québécois, là, 40 % de plus.
Mais je me rends compte qu'il y a
effectivement des gens qui... le téléphone, c'est difficile pour eux. Souvent,
ils raccrochent avant le service. Donc
là, on travaille avec ma collègue de Marie-Victorin, un peu comme le modèle
qu'on a utilisé chez les jeunes avec les aires ouvertes, du sans-rendez-vous
santé mentale. On travaille à réouvrir les CLSC qui avaient été transférés vers les GMF par le gouvernement libéral pour
ouvrir des services santé mentale sans rendez-vous dans nos CLSC à travers le Québec. On a déployé
les éclaireurs pour ceux qui ne lèvent pas la main. Vraiment, Mme la
Présidente, on fait tout...
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
La parole est à vous.
Stratégie du gouvernement en
matière de pollution
causée par les composés perfluorés
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Mme la Présidente, les perfluorés sont des substances nocives dites
éternelles qui contaminent notre eau potable, au Québec. On les retrouve
partout dans nos produits industriels et ménagers, dans tous les produits
quotidiens, du papier de toilette jusqu'aux emballages alimentaires.
Le
consensus scientifique récent est que les perfluorés sont toxiques pour les
humains, même en petite quantité. Ils seraient d'ailleurs liés à de nombreux
problèmes de santé, incluant le cancer. On sait donc que les perfluorés
représentent non seulement un enjeu d'environnement, mais aussi un enjeu
de santé humaine.
Mme la Présidente,
quand est-ce que le gouvernement va passer à l'action et agir?
Et
j'en profite pour aussi poser la question : Pourquoi le gouvernement a
choisi de ne pas distribuer des clés USB et des documents papier de
budget pour les documents de budget?
La Présidente :
M. le ministre de l'Environnement et des Changements climatiques.
M.
Benoit Charette
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Merci à la collègue pour la question. C'est un enjeu,
effectivement, qui est important. On parle
de contaminants émergents qui se retrouvent partout dans les objets du
quotidien, la ministre... la collègue en a évoqué quelques-uns, effectivement, ne serait-ce qu'ici, il y a plusieurs
composantes de ces perfluorés.
Ce
qu'il faut savoir, par contre, c'est que le gouvernement du Québec est très
attentif à cette question. On a la chance... On a deux avantages, en
fait. On n'a pas d'usine de production de ces composés chimiques là,
contrairement à plusieurs endroits en Europe, plusieurs endroits du côté
américain. Donc, c'est déjà un avantage, et le Québec n'a pas l'intention de développer des produits de cette nature-là.
Mais, malgré tout, ils se retrouvent dans les objets de tous les jours. C'est
la raison pour laquelle il y a une
surveillance qui est très assidue au niveau de la qualité de notre eau. Il y a
des prises d'eau qui sont prises de façon régulière, il y a des suivis
qui sont faits, et on peut conclure qu'on a une eau de toute première qualité, au Québec. Il y a quelques municipalités
qui se retrouvent avec des dépassements, des références qui sont souhaitées,
et ces municipalités-là sont accompagnées.
D'ailleurs, il y a eu un beau reportage, là, qui a bien résumé la situation il
y a quelques jours tout juste.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Ce n'est pas les résultats de l'étude de
l'Université de Montréal, qui a échantillonné l'eau potable de municipalités partout au Québec. Plus de
99 % des échantillons contenaient des perfluorés. Sachant cela, il est
clair que la détection de ces substances dangereuses et toxiques devrait être
systématique dans l'analyse de notre eau potable.
Quand
est-ce que le gouvernement prendra ses responsabilités et rendra obligatoire ce
critère dans l'analyse de l'eau au Québec?
La
Présidente : M. le ministre.
M.
Benoit Charette
M. Charette :
C'est dommage que la collègue retienne
un ton alarmiste sur la question. Elle aurait eu tout intérêt à reprendre
plutôt les propos du Dr Boileau, interviewé dans le cadre de ces
reportages-là. Le Dr Boileau a réitéré ce que je mentionnais il y a
quelques instants, nous avons la chance, au Québec, d'avoir une eau de toute
première qualité, qui fait l'envie de bien,
bien des pays ou des municipalités à travers la planète. Donc, moi, c'est
plutôt ce message-là que je veux reprendre.
On suit la situation
de près. D'ailleurs, avec le gouvernement canadien, il y a une consultation qui
est menée présentement, le gouvernement du
Québec y participe activement. On a parmi les plus grands spécialistes en la
matière. Donc, le suivi, il est fait, mais il ne faut pas mettre la tête
dans le sable, il y en a dans tous les objets qui se...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Et on n'a encore pas de normes, au Québec. La
ville de Val-d'Or a dû fermer un de ses deux puits parce
qu'il contenait des niveaux très élevés de perfluorés. Savez-vous pourquoi le
puits a fermé? Pas parce que le gouvernement
a envoyé un avis, mais parce que les journalistes ont partagé de l'information
que le ministère détenait depuis mai 2021. Est-ce que c'est normal?
Pourquoi le ministre
a-t-il retenu de l'information essentielle à notre santé publique et à notre
environnement?
Une voix :
...
La
Présidente : J'allais vous reconnaître. Faisons attention aux propos
ici. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Benoit Charette
M. Charette :
Bien, je le réitère, c'est
malheureux. La collègue, clairement, réitère ou colporte des propos qui sont
inexacts. La ville de Val-d'Or a été
informée il y a de cela un bon moment qu'il y avait une problématique. Elle a
été aussi accompagnée par la suite pour voir quelles étaient les mesures
qui pouvaient être entreprises.
Donc, ce que
j'invite... En fait, j'invite la collègue à ne pas alerter indûment une
population qui est déjà bien protégée par les mesures qui sont prises par le
ministère de l'Environnement, notamment. C'est à travers des propos alarmistes de cette nature-là qu'on vient,
malheureusement, inquiéter une population. Ce qu'elle doit dire, ce qu'elle
doit réitérer, c'est que le gouvernement est à l'oeuvre. Il est parmi
les plus proactifs...
La Présidente :
En terminant.
M. Charette :
...dans ce dossier-là à travers la planète, et on va s'ajuster aux normes, qui
sont en évolution.
• (14 h 40) •
La
Présidente : En question principale, je reconnais le chef du deuxième
groupe d'opposition.
Encadrement législatif de
l'hébergement touristique collaboratif
M.
Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente. Au Québec, c'est le
gouvernement qui fait les lois, puis les compagnies
devraient les respecter. Ça a l'air simple, mais ce ne l'est pas, parce que,
sur la plateforme Airbnb, ça prend deux clics puis un formulaire pour
briser les lois québécoises.
Suite
à l'incendie épouvantable qu'on a vu dans le Vieux-Montréal récemment, la
ministre du Tourisme a annoncé attendu aussi longtemps?
En 2017,
Amir Khadir avait déposé un projet de loi. Il y a 18 mois, on l'a
reproposé à ce gouvernement, ils ont refusé. Pas plus tard que la semaine
dernière, la ministre du Tourisme parlait de sa Loi sur l'hébergement
touristique, grosso modo, comme de la meilleure chose depuis l'invention du
pain tranché.
Ça
n'a pas d'allure... Ça n'a pas d'allure, le far west qu'on voit
actuellement à Montréal et dans bien d'autres villes. C'est mauvais pour les propriétaires, c'est
mauvais pour les locataires, c'est dangereux pour tout le monde. Rendre Airbnb
responsable des annonces sur son site, ce n'est pas compliqué, ça ne coûte pas
une cent au gouvernement. Il faut juste se tenir debout face aux
multinationales.
Est-ce
que le premier ministre est d'accord avec moi? Est-ce qu'il s'engage à revoir
la loi d'ici la fin de la session parlementaire pour rendre Airbnb
responsable des annonces qui sont publiées sur son site?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, je pense que, dans le
dossier dont on parle actuellement, il faut être prudent de ne pas mélanger deux sujets. Un incendie dans
un immeuble du Vieux-Montréal, pénible, où il y a eu des décès, où, d'ailleurs,
toutes mes pensées sont avec les proches de ces personnes-là, puis il y a une
enquête policière qui est faite, ça, c'est
une chose. Bien honnêtement, que ce soient des Québécois ou des visiteurs qui
soient dans cet immeuble-là, s'il y a des normes qui n'étaient pas suffisantes,
c'est grave. Mais là ce que semble laisser entendre le chef de Québec solidaire,
puis, je pense, c'est volontaire, c'est de mélanger un incendie avec les règles
concernant Airbnb.
Si
on en vient aux règles concernant Airbnb, d'abord, on a été le premier
gouvernement à enfin encadrer ce qui n'a jamais été encadré par les
gouvernements précédents. Maintenant, on a laissé aussi une marge de manoeuvre
aux municipalités. Il y en a qui sont intervenues, il y en a qui sont moins
intervenues.
Maintenant,
ce qui semble se produire actuellement, c'est qu'il faut aller plus loin, puis
la ministre dit qu'elle est prête à aller plus loin. Donc, Québec solidaire
défonce une porte ouverte. On a déjà dit qu'on était prêts à aller plus loin.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : La porte n'est pas
ouverte, Mme la Présidente. Elle a été ouverte et refermée à plusieurs reprises
dans les dernières heures. C'est pour ça que je veux entendre le premier
ministre clairement. J'aimerais une réponse claire à une question qui
est simple.
Est-ce
qu'il s'engage, d'ici la fin de la session parlementaire, à revoir la loi qui
encadre Airbnb? Pourquoi? Pour rendre responsable l'entreprise des
annonces illégales qui sont publiées sur son site. Oui ou non?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : La réponse est oui. Je pense qu'on a fait des
efforts et je pense qu'on doit aller plus loin puis qu'on doit rendre
responsables ces sites. Puis, avec la collaboration, je l'espère, de toutes les
oppositions, je pense qu'on est capables de faire ça avant la fin de la
session.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Bien, je salue ce changement de position et j'assure
le premier ministre que ma formation politique va collaborer à l'adoption du
projet de loi, parce que le temps presse. On aurait dû le faire il y a des
années. On sera au rendez-vous pour
travailler avec le gouvernement pour qu'enfin on rende cette multinationale-là
responsable.
Mais,
tant qu'à régler le problème, réglons-le donc pour vrai. J'ai une deuxième
question pour le premier ministre : Est-il d'accord qu'il faut interdire sur l'ensemble du territoire du
Québec les évictions de locataires qui visent à les remplacer par des
Airbnb permanents?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, d'abord, j'aurais le goût
de demander où était Québec solidaire quand on a adopté le projet de loi
sur l'hébergement touristique. Où était Québec solidaire? Là, j'écoute le
cochef, là, de Québec solidaire, puis, de la
manière qu'il parle, c'est comme si lui, là, il l'aurait fait tout de suite
dans la première loi. Il n'était pas là. Ils ne sont pas venus.
Des voix : ...
La
Présidente : M. le leader du deuxième groupe d'opposition, s'il vous
plaît, je vous écoute brièvement.
M. Leduc : ...la ministre,
la semaine dernière, pour le même incident. On ne peut pas noter l'absence d'un
député à une commission. Le premier ministre devrait le savoir.
Des voix :
...
La Présidente :
Bon, s'il vous plaît! Je vous
entends, M. le député. M. le leader du gouvernement, très brièvement. Nous
poursuivons.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, ce
n'est pas ce qui s'est passé la semaine dernière. La semaine dernière,
la ministre du Tourisme voulait se faire
remémorer à savoir si le député de Laurier-Dorion était présent aux
consultations. Je comprends que le premier ministre également voulait se
faire...
La Présidente :
C'est beau. Je vous ai entendus
tous les deux. Nous allons poursuivre. La réponse est importante. Pas de
commentaire après les questions ni après les réponses. M. le premier ministre,
poursuivez.
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, le gouvernement de la CAQ a
préféré donner une latitude aux municipalités, parce que, contrairement
à Québec solidaire, on ne pense pas qu'il y a juste Montréal, au Québec, puis on ne pense pas nécessairement qu'il faut tout
centraliser ici, au gouvernement. Laissons de l'autonomie aux
municipalités.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
Laurier-Dorion. La parole est à vous, juste à vous.
Modifications
à la Loi sur l'hébergement touristique
M. Andrés Fontecilla
M.
Fontecilla : Merci, Mme la Présidente. À Montréal, on calcule qu'il
y a autour de 14 000 logements Airbnb. Plus de 90 % de ces logements seraient illégaux, c'est-à-dire
qu'ils n'annoncent pas et hébergent des touristes sans avoir un numéro d'enregistrement tel que prescrit par la
loi. Airbnb n'est pas tenu de vérifier la conformité des annonces qu'il publie.
Airbnb profite à tous les jours de l'hébergement clandestin au Québec.
La ministre, et c'est très bien, a dit qu'il
fallait agir, qu'elle allait réformer sa loi et qu'elle allait obliger Airbnb à mettre fin aux annonces illégales. Il y a
presque deux ans, là, on a étudié le projet de loi ensemble, et je lui avais
proposé de faire exactement ce
qu'elle dit qu'elle veut faire maintenant. Elle m'avait répondu qu'Airbnb
n'était pas responsable des annonces illégales. Aujourd'hui, ce que
j'entends, c'est un aveu d'échec de la part de la ministre.
Est-ce qu'elle reconnaît au moins que c'était
une erreur de ne pas avoir agi avant?
La Présidente : Mme la ministre du
Tourisme.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx : Mme la Présidente, ce qui était une erreur, alors
qu'on fait une réforme majeure de la Loi sur l'hébergement touristique,
c'est de voter contre le principe. On dépose un projet de loi, et le député
de...
Une voix : ...
Mme Proulx : ...Laurier-Dorion,
merci, a voté contre le principe. Alors, comment on peut s'asseoir, Mme la Présidente, étudier article par article un projet
de loi qui est extrêmement important, qui vient encadrer l'hébergement de
type collaboratif, quand dès le départ on vote contre le principe?
Et au final,
Mme la Présidente, Québec solidaire a voté contre l'adoption du projet de loi,
contrairement au Parti québécois et au Parti libéral du Québec.
Des voix : ...
La
Présidente : Première
complémentaire. Pas de commentaire, ni de bravo, ni de «c'est bon». M. le
député, la parole est à vous.
M. Andrés Fontecilla
M.
Fontecilla : ...Mme la
Présidente, la ministre a déclaré hier qu'elle n'avait pas la responsabilité de
débusquer les Airbnb illégaux situés à l'extérieur des zones permises par les
municipalités, que c'était la responsabilité en particulier de la ville
de Montréal de le faire. Quelques heures plus tôt, deux heures plus tôt, elle
déclarait dans une autre entrevue qu'elle
allait obliger Airbnb à exiger le numéro d'enregistrement pour annoncer toutes
les annonces sur Airbnb. Là, on nage dans la confusion, Mme la Présidente.
Qui est responsable, finalement, là? Est-elle en train de pelleter...
La Présidente : Mme la ministre.
Mme Caroline Proulx
Mme
Proulx : Mme la Présidente, comme l'a mentionné le premier
ministre, les municipalités et les arrondissements nous ont demandé de la latitude pour pouvoir gérer
eux-mêmes leur territoire, à savoir si, oui ou non, ils souhaitaient avoir
de l'hébergement de courte durée. Et on a donné ces pouvoirs-là aux
municipalités.
Maintenant, ce que je dis, c'est qu'il y a également
une responsabilité des municipalités. Oui, Revenu Québec est là pour enquêter. Oui, Revenu Québec est là.
C'est presque 5 millions de dollars d'amendes qui ont été données,
donc, aux gens qui pratiquent de
façon illégale, qui n'ont pas leur numéro d'enregistrement. Ce qu'on demande
également aux municipalités, c'est, lorsqu'on décide de créer un zonage
où c'est permis, de l'hébergement courte durée...
La Présidente : En terminant.
Mme Proulx : ...en dehors de ce
territoire-là, est-ce qu'elles peuvent nous aider également?
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M.
Fontecilla : 90 % des 14 000 logements Airbnb
sont illégaux. C'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin,
là.
Hier, à Midi info, la ministre était
très claire, on va exiger des numéros d'enregistrement de tous les logements
Airbnb pour annoncer sur Airbnb. Deux
heures plus tard, dans La Presse, elle dit : «La ministre [...] n'a pas
voulu dire si elle comptait exiger qu'Airbnb ne publie que des annonces
de logements ayant un numéro d'enregistrement de la CITQ, comme le demande la
mairesse Plante.»
Elle est où, la
vérité, là-dedans?
• (14 h 50) •
La
Présidente : Mme la ministre.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx : Ça dépend à quelle heure vous lisez vos nouvelles,
Mme la Présidente. Il y a comme une séquence.
Ce
que j'ai dit, Mme la Présidente, c'est que, oui, on était et on souhaitait...
Lorsque le premier ministre m'a donné le mandat du ministère du Tourisme, en
décembre dernier... Et on pourra, pour le député de Laurier-Dorion, déposer
la note qui a été préparée par mon cabinet et mon ministère, en décembre 2022,
de l'intention de notre gouvernement, de notre ministère d'apporter des modifications réglementaires additionnelles à
cette très jeune loi là, hein? C'est une loi qui est en évolution, qui est en modification. Dès
décembre, on avait ces intentions-là, et on va faire les dépôts appropriés dans
les prochaines semaines et les prochains mois, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le chef du troisième
groupe d'opposition.
Stratégie du gouvernement en
matière de lutte
contre les changements climatiques
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Merci, Mme la Présidente. Hier, les scientifiques du GIEC
ont de nouveau sonné l'alarme sur l'urgence
d'agir en matière climatique. Les émissions liées seulement aux projets
pétroliers existants ou en préparation
suffiront pour que le réchauffement planétaire atteigne 2 %, et donc ce qui entraînera des risques
très sérieux d'extinction d'espèces et une perte irréversible de la
biodiversité. Il faudrait réduire de 42 % nos GES d'ici 2030, alors que le
plan du gouvernement prévoit une réduction
de 37,5 %. Mais le pire, c'est que, dans la réalité, lorsqu'on regarde
attentivement ce plan-là, il n'atteindra même pas la moitié du
37,5 %. C'est très, très peu ambitieux.
2030,
Mme la Présidente, c'est dans sept ans, c'est demain. On n'a aucune excuse, au
Québec, de ne pas faire mieux, car nous sommes parmi les meilleurs
potentiels en matière d'énergie renouvelable sur la planète. Notre ambition, au
Parti québécois, elle est claire, c'est
d'être un leader sur la scène internationale en matière de changements climatiques,
un pays vert et indépendant. Le premier ministre semble vouloir se
contenter d'être la conscience verte d'un État pétrolier, et je l'invite à
avoir plus d'ambition.
Est-ce
qu'il a entendu l'appel du GIEC et est-ce qu'il va déposer un vrai plan complet,
avec des mesures à la hauteur du défi auquel nous faisons face, pour le
bien des prochaines générations?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, j'ai pris connaissance hier, effectivement, du dernier rapport
du GIEC. C'est inquiétant, effectivement. Ce qu'on dit, c'est que les
conséquences sont pires que ce qui avait été prévu dans le rapport précédent
puis arrivent plus rapidement.
Maintenant, Mme la
Présidente, on a beau viser d'être un ambitieux PQ dans un pays vert, à un
moment donné il va falloir prendre
l'électricité quelque part. Et je reviens à ce que je disais au Parti libéral,
c'est vrai pour Québec solidaire, c'est
vrai pour le PQ, les plans qui ont été déposés par les trois partis
d'opposition pour 2030 ne sont pas crédibles, ne sont pas réalisables, parce qu'ils ne sont pas capables
de nous dire où ils prendraient l'électricité. Puis, en plus, les trois partis,
quand on leur parle de construire des barrages, ne sont pas sûrs, ils ont peur
des groupes de pression.
Donc,
où vont-ils prendre l'électricité pour réduire de 42 % ou de 45 % les
GES d'ici 2030? Est-ce qu'il peut répondre à cette petite question là?
Vous prenez où l'électricité?
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Avec plaisir, Mme la
Présidente. C'est que, si on réduit la question climatique à des barrages électriques puis à l'augmentation de la
production d'électricité, on vient de passer à côté du trois quarts de la
question, à savoir : Comment
allons-nous changer de modèle sur le plan de l'émission de gaz à effet de
serre? Le modèle économique doit être transformé. Et, cette partie-là, il y a
la Fédération des chambres de commerce, il y a d'autres intervenants qui
sont venus déposer une planification, il y a des partis
politiques ici qui ont proposé une planification de la transformation de notre
économie. On ne peut pas se...
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président... Mme
la Présidente, on dirait que le chef du troisième groupe d'opposition vient d'inventer, là, l'efficacité énergétique. Il est
en train de nous dire, là : Aïe! savez-vous ce que j'ai appris, là, il
faut changer le modèle. Comme s'il
n'y avait pas personne ici qui avait pensé à ça, qu'il faut d'abord réduire
notre consommation. Mais la réalité, là, c'est que, même dans les
scénarios les plus optimistes de réduction de notre consommation, il va manquer
d'électricité. On prend où l'électricité?
La Présidente : On s'adresse à la
présidence. Deuxième complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M.
St-Pierre Plamondon : C'est un peu un dialogue de sourds. Ce que je
constate, c'est que la planification de la transformation, de la sortie de pétrole de notre modèle économique,
elle est faible ou inexistante, du côté du gouvernement, et on se gargarise de notre performance en
comparaison avec le Canada, qui est un État pétrolier. J'invite le premier
ministre à s'inspirer de l'Union
européenne, qui, même si elle n'a pas l'hydroélectricité qu'on a, fait bien
mieux en ce moment en matière de gaz... d'émissions de gaz à effet de
serre.
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Bien, encore une fois, le chef du troisième groupe
d'opposition ne fait pas la différence entre le Québec, qui est rendu à moins de neuf tonnes de CO2
par habitant, puis le reste du Canada, qui est à 20 tonnes. On parle du
Québec. À moins qu'il soit en train
de vouloir gérer les autres provinces, là. Il me semble que ce n'est pas tout à
fait l'objectif de son parti.
Mais, Mme la
Présidente, on a un plan pour une économie verte. Il y avait
7,5 milliards, 7,5 milliards. Puis regardez bien, entendez
bien, à 4 heures, le budget, à combien on va être rendus.
Des voix : ...
La Présidente : Pas de bravo. En
question principale, la députée de Mercier. La parole est à vous, juste à vous.
Allégations d'agressions sexuelles à l'école Massey-Vanier
Mme Ruba Ghazal
Mme
Ghazal : Merci, Mme la Présidente. Hier, j'ai vécu un
moment très émouvant. J'ai été invitée par le collectif La voix des jeunes
compte à me rendre à la polyvalente Massey-Vanier, à Cowansville. Les élèves de
cette école vivent des agressions
sexuelles allant jusqu'au viol depuis des années par un jeune garçon. Ça fait
un an et demi que ces élèves et leurs
parents dénoncent les agressions auprès de la direction de l'école, auprès de
la commission scolaire, mais rien n'a été fait pour réellement les
protéger.
Exaspérés,
les parents et les élèves, hier, ont lancé un cri du coeur que j'ai entendu.
J'ai vu des jeunes filles pleurer. Leurs
témoignages brisent le coeur. Il y en a une qui disait : «L'école parlait
à l'élève pour lui dire d'arrêter, mais il n'a pas changé son comportement.» Une autre disait, parce qu'elles ont porté
aussi plainte à la police... elle a dit : Moi, j'ai senti plus
d'écoute de la part de la police que de l'école, j'ai peur d'aller à l'école.
Est-ce que le
ministre trouve normal que des victimes, qui sont des mineures, d'agressions
sexuelles ne se sentent tellement pas
en sécurité dans les écoles qu'elles et leurs parents doivent dénoncer l'enfer
qu'elles vivent dans les médias et à la police?
La Présidente : M. le ministre de
l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : Mme la Présidente, les cas d'allégations
concernant des agressions de nature sexuelle se multiplient, au Québec, et je veux lire le texte suivant à
l'Assemblée. C'est un document que je viens de signer juste avant d'entrer en Chambre,
acte de désignation et de mandat d'enquête général : «À la suite de
multiples dénonciations et d'allégations d'inconduites
de nature sexuelle ou de comportements inadéquats portées à l'attention du
ministère de l'Éducation survenus dans
le réseau de l'éducation — et
là je donne quelques exemples, Chemin-du-Roy, Pointe-de-l'Île, il y a également
un autre cas, centre de services scolaire des Patriotes — [...]je désigne les fonctionnaires de la Direction
générale des affaires internes du
ministère de l'Éducation et du ministère de l'Enseignement supérieur pour
exercer les pouvoirs d'enquête que ces articles confèrent.
«Ces personnes
désignées devront faire enquête de portée générale concernant toute situation
impliquant des comportements pouvant
raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou psychologique des
élèves incluant celle qui serait portée à l'attention du ministère de
l'Éducation...
La
Présidente : En terminant.
M. Drainville :
...au cours de la présente
enquête.» Ça pourrait inclure, bien entendu, les affaires de Cowansville.
Une voix : ...
La
Présidente : Oui. Dépôt de document?
Une voix :
...
La Présidente :
Consentement? Consentement?
Des voix : ...
La Présidente :
Juste un moment, je vous prie.
D'accord. On va vérifier avec le ministre s'il veut procéder au dépôt.
Oui, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : ...l'équivalent de ce
document. Sur ce document, présentement, il y a des notes personnelles,
mais il fera parvenir à la Chambre le contenu du document, qui est en quelque
sorte une note de communication.
La
Présidente : Merci. Bien.
Des voix : ...
La Présidente :
C'est beau. C'est beau, M. le
leader du gouvernement. Il est possible pour le ministre, effectivement,
d'avoir des notes personnelles, mais il va
vous transmettre le contenu, il s'est engagé à le faire, donc, ce qui est
pertinent pour répondre à la question.
Mme la députée,
première complémentaire. La parole est à vous.
Mme
Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci. Oui, c'est important d'agir, oui, en menant
des enquêtes, parce que la situation est intolérable. Il y a aussi le
protecteur de l'élève qui peut faire un travail, mais c'est amplement
insuffisant. Ça prend une loi-cadre comme
celle qui existe dans les cycles supérieurs. En fait, ce serait même
complémentaire au travail du protecteur national de l'élève, que j'ai rencontré récemment. Et j'invite aussi le ministre
à lui parler. Il m'a dit que d'avoir une loi-cadre, ça pourrait même
l'aider dans son travail. C'est complémentaire, ce n'est pas en contradiction.
Pourquoi est-ce que
le ministre s'entête à ne pas offrir la même protection aux mineurs dans nos
écoles...
La
Présidente : M. le ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville :
Mme la Présidente, je ne m'entête
pas. Je dis et je redis que nous nous sommes donné collectivement un nouvel outil pour lutter contre les violences
sous toutes leurs formes, mais particulièrement les violences à caractère
sexuel. Les protecteurs régionaux de
l'élève vont occuper leurs fonctions à partir de septembre prochain. Ils vont
pouvoir, elles vont pouvoir se saisir prioritairement des cas de
violence sexuelle dans les écoles. Et donc il faut permettre à ce protecteur national de l'élève et à ses représentants dans les
régions du Québec de pouvoir se saisir de ces cas-là et d'enquêter
correctement.
• (15 heures) •
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme
Ruba Ghazal
Mme Ghazal : En fait, il faut aussi faire de la prévention. En
ce moment, là, une mineure du même âge est plus protégée si elle va au cégep
que dans une école secondaire, parce qu'il n'y a pas de loi comme celle qui
existe dans les cégeps et les universités.
Le protecteur de l'élève, qu'est-ce
qu'il fait? Quand il reçoit une plainte, il doit informer la commission
scolaire et la direction. C'est
exactement ce qui s'est passé à Cowansville. Les parents, les élèves, c'est ce
qu'ils ont fait, ils leur ont parlé. S'il y avait eu une loi-cadre, là,
l'école n'aurait jamais laissé l'agresseur côtoyer les élèves.
Combien de cas
d'agressions sexuelles sur des mineurs ça va prendre avant que le ministre
agisse?
La
Présidente : M. le ministre.
M. Bernard
Drainville
M.
Drainville : Mme la Présidente, le protecteur de l'élève va pouvoir
faire des activités de formation pour tous
les membres de la direction des écoles et les membres du personnel. Il va faire
le suivi des plaintes à caractère sexuel. Il pourra s'en saisir de façon
prioritaire. Il va s'assurer que les directions d'école posent des gestes.
Alors,
Mme la Présidente, laissons aux protecteurs et aux protectrices de l'élève qui
vont s'installer en septembre... laissons-les
faire leur travail. Et, si ce n'est pas suffisant, je le redis à la députée de
Mercier, nous agirons, mais d'abord laissons une chance au coureur, voyons
si le travail se fait bien. Moi, je pense qu'il va bien se faire.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Chomedey. La parole est à vous.
Aide financière aux festivals
Mme Sona Lakhoyan Olivier
Mme Lakhoyan Olivier : Mme la Présidente, avec
la crise sanitaire derrière nous, l'économie québécoise est en train de se
remettre sur pied des contrecoups de la pandémie. Malheureusement, le secteur
des festivals peine à se relever de ce lendemain de crise.
Dans
une lettre publiée dans La Presse le 22 février dernier, 16 directeurs généraux de festivals,
dont le Festival d'été de Québec,
festival de Lévis, ont lancé un appel à l'aide. Avec une hausse des coûts de
production de 30 % à 40 % et des
enjeux salariaux, main-d'oeuvre, la fin des aides gouvernementales en temps de
pandémie met en péril l'existence de certains festivals.
Les
festivals sont un atout important à la composition touristique du Québec et ils
ont besoin d'aide. Est-ce que le gouvernement de la CAQ sera à l'écoute
de leur appel à l'aide?
La
Présidente : En réponse, le ministre de la Culture et des
Communications.
M.
Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Tout à fait,
tout à fait, c'est un enjeu que l'on connaît bien, c'est un enjeu qui est de plus en plus documenté
aussi. Bien sûr, il y a la fin de la pandémie qui a amené ces enjeux, mais
il y a aussi le contexte de pénurie de main-d'oeuvre.
Donc, à l'heure où on
se parle, il y a un rapport qui vient d'être terminé, en collaboration avec le
ministère du Travail, de l'Emploi et de la
Solidarité sociale, sur des pistes de solution. Il y en a plusieurs qui ont été
élaborées, qui nous sont proposées, évidemment
on en prendra connaissance et on y donnera suite, parce que bien évidemment
c'est une priorité pour ma collègue ministre du Tourisme et moi,
d'appuyer les différents festivals un peu partout au Québec. Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Voilà. Cela met fin à la période de questions et de réponses
orales.
Motions
sans préavis (suite)
Comme
il n'y a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans
préavis. Pour ce faire, je cède la place à la première vice-présidente
de l'Assemblée nationale. On se retrouve plus tard. Merci à vous.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
nous voilà à la rubrique des motions sans préavis. En fonction de nos
règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais
maintenant un membre du troisième groupe d'opposition. M. le député de
Matane-Matapédia.
Demander au gouvernement d'affecter les ressources
nécessaires pour
contrer l'offre illégale de logement touristique de courte durée
M. Bérubé : Merci,
Mme la Présidente. Vous me permettrez de remercier les collègues pour leurs
témoignages de soutien la semaine dernière, ça nous a fait chaud au coeur.
Merci, tout le monde, c'est apprécié.
Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement
avec la députée de Mille-Îles, le député de Laurier-Dorion et la députée de
Vaudreuil, la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale demande au gouvfmernement
du Québec d'affecter dans les plus brefs délais les ressources nécessaires pour
mettre fin aux offres illégales de logement touristique de courte durée;
«Qu'elle exprime qu'il est
inacceptable, dans un contexte de crise du logement, que [les] entreprises et
plateformes numériques offrent du
logement touristique à court terme sans respecter les lois et règlements du
Québec et des municipalités.»
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement pour
débattre de cette motion? M. le leader du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, consentement, sans débat, Mme la Présidente.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté.
Alors, je suis prête,
maintenant, à reconnaître un membre du groupe formant le gouvernement. Est-ce
que ça pourrait être Mme la ministre de la Famille? Je vous cède la parole.
Mme Roy (Verchères) : Merci, Mme la Présidente.
Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec la députée de Laviolette-Saint-Maurice :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la tenue de la première Journée nationale des
cadres de centres de la petite enfance
et des bureaux coordonnateurs qui aura lieu le 31 mars 2023, afin de
reconnaître leur travail essentiel au maintien et au développement du
réseau des services de garde éducatifs à l'enfance;
«Qu'elle réaffirme la
valeur du travail accompli par les éducatrices et réaffirme le rôle clé qu'elles
occupent dans le développement des enfants du Québec;
«Qu'elle reconnaisse
l'apport important du personnel de soutien à l'emploi dans les services de
garde éducatifs;
«Qu'elle
réitère la nécessité de compléter le réseau des services de garde éducatifs à l'enfance
afin d'offrir une place subventionnée à tous les enfants qui le
désirent;
«Qu'elle
partage l'inquiétude des parents du Québec qui peinent à obtenir une place [de]
service de garde éducatif [pour répondre] à leurs besoins;
«Qu'elle affirme
l'importance d'accélérer le rythme de [la] création de places en services de
garde;
«Qu'enfin,
elle prenne acte de la création de plus de 8 700 places en services
de garde éducatif subventionnées durant l'année 2022 [ce qui en
fait un] résultat [qui] constitue la meilleure performance en [la] matière
depuis [...] 15 ans.»
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? Comme il n'y a pas de consentement...
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Monsieur... Alors, bon, vous pouvez garder vos
débordements de joie pour vous, s'il
vous plaît, MM. les députés... ministres, plutôt. Alors, je suis prête à
reconnaître un membre du groupe formant l'opposition officielle. Mme la
députée de La Pinière, la parole est à vous.
Mme Caron : Merci, Mme la Présidente. Alors, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Verdun, le député des Îles-de-la-Madeleine et
la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que la hausse du prix des aliments, conjuguée
à la hausse du coût de la vie, entraîne une hausse de l'insécurité alimentaire,
qui se traduit par la difficulté de se nourrir pour un nombre grandissant
de [Québécois] et de [Québécoises];
«Qu'elle
rappelle que, selon le Bilan-Faim 2022 réalisés par les banques
alimentaires du Québec, ce sont 671 000 Québécoises et
Québécois qui reçoivent de l'assistance d'une banque alimentaire chaque mois,
soit une hausse de 33 % depuis 2019;
«Qu'elle constate que
l'aide d'urgence accordée par le gouvernement en décembre 2022 est épuisée et
que les banques alimentaires sont à nouveau fragilisées par la hausse de la
demande, la hausse des coûts et la baisse des dons entraînée par le contexte
économique actuel;
«Qu'elle
constate également que les 134 organismes membres du Regroupement des
popotes roulantes du Québec réclament
une aide de 10 millions de dollars pour faire face à la demande
grandissante, notamment auprès des personnes aînées vivant seules;
«Qu'elle
prenne acte que l'insécurité alimentaire se fait sentir aussi dans nos écoles
et que les organismes tels que le Club des petits déjeuners et La Cantine pour
tous manquent de ressources pour faire pleinement face à la demande;
«Qu'enfin, elle
demande au gouvernement caquiste, en ce jour de budget, d'agir de façon
décisive pour contrer l'insécurité alimentaire au Québec.»
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion?
Une voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Comme il n'y a pas de consentement, je suis prête à reconnaître un membre
du deuxième groupe d'opposition. M. le député de Laurier-Dorion, la parole est
à vous.
Demander au
gouvernement de modifier la Loi sur l'hébergement touristique afin que
les exploitants de plateformes numériques soient tenus de vérifier la conformité
des annonces qu'ils abritent et de retirer celles s'avérant illégales
M.
Fontecilla : Merci, Mme la Présidente. Je demande le
consentement de cette Assemblée pour débattre de la motion suivante
conjointement avec la ministre du Tourisme, la députée de Mille-Îles, le député
de Matane-Matapédia, la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de modifier la Loi sur
l'hébergement touristique d'ici le 9 juin
prochain, afin que les exploitants de plateformes numériques soient tenus de
vérifier la conformité des hébergements touristiques qu'ils annoncent et
de retirer les annonces illégales.»
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M.
le leader du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
consentement, sans débat, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Est-ce
que cette...
Des voix : ...
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
Avis touchant les travaux des
commissions
Alors, nous allons procéder à la rubrique Avis
des travaux des commissions. M. le leader du gouvernement.
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Ah bon! Non, juste un... J'ai un avis de la présidence. Monsieur, aviez-vous...
M. le leader, est-ce que vous aviez...
Une voix : ...
• (15 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Non? C'est beau? Alors, avis de la présidence.
Je vous avise
que la Commission des transports et de l'environnement se réunira en séance de
travail le mercredi le 22 mars
2023, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine, de
8 heures à 8 h 30, afin de statuer sur la possibilité que la
commission se saisisse de la pétition
concernant la mise en place de mesures visant à accroître la sécurité piétonne,
et de 8 h 30 à 9 heures, afin de statuer sur la
possibilité que la commission se saisisse d'un mandat d'initiative portant sur
la sécurité routière.
Donc, maintenant, à la rubrique Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée.
Alors, la
période des affaires courantes étant terminée... M. le leader, je ne sais pas
si vous êtes pressé de vous lever ou si vous aviez une intervention à
faire à cette rubrique-là. Non? O.K.
Affaires du jour
Alors, la
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Maintenant, M. le leader du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Merci, Mme la Présidente. Effectivement, là, j'ai
très hâte au budget, là, comme vous le savez. Donc, je fais motion afin de
suspendre nos travaux jusqu'au discours du budget, à 16 heures, s'il vous
plaît.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme vous le savez, M. le leader, il faut
attendre le délai de 30 minutes pour la réception des débats de fin de séance. Il n'est pas écoulé, donc nous
allons attendre pour... Donc, c'est à 15 h 33, pour votre
information. Ah! Oui, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : On n'a pas de débat de
fin de séance, de demande.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Nous
pouvons... Ah! M. le leader, oui.
M. Leduc : ...on est en train de
regarder ça, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
Soucy) : O.K. Donc, pourvu que nous le recevions dans les délais. M.
le leader du gouvernement, vous vouliez ajouter?
M. Lévesque (Chapleau) : ...suspendre
jusqu'à l'expiration de ce délai, s'il vous plaît. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Oui.
Donc, on va suspendre jusqu'à l'expiration du délai, qui est 15 h 33.
(Suspension de la séance à 15 h 13)
(Reprise à 15 h 34)
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors, je vous informe que deux débats de fin de
séance se tiendront aujourd'hui, à
18 h 30. Le premier débat portera sur une question adressée par Mme
la députée de Mercier à M. le ministre de l'Éducation concernant les violences sexuelles dans les
écoles. Le deuxième débat portera sur une question adressée par M. le député
de Laurier-Dorion à Mme la ministre du
Tourisme concernant l'hébergement touristique. Alors, voilà pour les deux
débats de fin de séance.
M. le leader du gouvernement, je vous cède la
parole.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente, pour ces
informations-là. Je ferais motion afin de suspendre nos travaux jusqu'au
discours sur le budget, à 16 heures.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
je suspends les travaux jusqu'à 16 heures.
(Suspension de la séance à 15 h 35)
(Reprise à 16 h 06)
La Présidente : Veuillez vous
asseoir, je vous prie.
Bonjour à vous toutes et vous tous. Alors, je
cède la parole à M. le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Bonjour, Mme la Présidente. Je vous propose de
reconnaître le ministre des Finances pour le budget du Québec.
Affaires prioritaires
Discours sur le budget
La
Présidente : Voilà. M. le ministre des Finances
prononcera maintenant le discours sur le budget. M. le ministre des Finances, je vous cède la
parole.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Merci, Mme la Présidente. J'ai l'honneur de
présenter le budget 2023-2024 du Québec, le premier de ce nouveau
mandat et le cinquième de notre gouvernement.
Lors de la
dernière campagne électorale, nous avons soumis aux Québécois nos priorités
pour les prochaines années. Nous avons promis de réduire leurs impôts,
de renforcer nos efforts pour protéger la langue française, de rehausser les services en éducation et en santé et de protéger
notre environnement. Les Québécois nous ont alors accordé leur confiance
pour une deuxième fois. Nous sommes maintenant engagés à accomplir le travail
pour eux.
Le gouvernement poursuit les efforts des quatre
dernières années. Le budget 2023-2024 priorise l'économie, l'éducation, la
santé et l'environnement, tout en maintenant un cadre financier prudent et
responsable.
Aujourd'hui, je suis fier d'annoncer l'une des
plus importantes baisses d'impôt de l'histoire du Québec.
J'annonce que
les deux premiers taux d'imposition seront réduits d'un point de pourcentage
dès cette année. Cette baisse d'impôt totalisera
9,2 milliards de dollars d'ici 2027-2028 et bénéficiera à
4,6 millions de Québécois.
Nous avons
conclu notre dernier mandat en faisant une promesse aux Québécois : les
aider à affronter la hausse du coût de la vie. Et c'est ce que nous
avons fait. Par le biais du bouclier anti-inflammation... non, anti-inflation...
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Girard (Groulx) : Quand même une
bonne journée, Mme la Présidente.
Par le biais
du bouclier anti-inflation, nous sommes venus en aide à l'ensemble des citoyens
touchés par la hausse du coût de la
vie. Mme la Présidente de tous les gouvernements au Canada, c'est le nôtre qui
en a fait le plus pour protéger ses citoyens de l'inflation.
L'année 2023
devrait représenter une période de transition pour l'économie mondiale. Elle
marquera le passage d'une zone de turbulences à un contexte économique
plus stable.
• (16 h 10) •
Au début de l'année 2020, la pandémie de COVID-19
a causé un choc d'une ampleur inégalée, qui a précipité l'économie dans une
courte mais profonde récession.
La relance
économique et l'invasion de l'Ukraine par la Russie ont créé un environnement
propice à l'accélération des pressions inflationnistes.
La hausse du coût de la vie et la détérioration
des conditions du crédit pèseront sur l'expansion économique mondiale au cours des prochains trimestres. La
plupart des régions connaîtront un ralentissement important de leur activité
économique en 2023.
La maîtrise de l'inflation devrait permettre de
rétablir un contexte propice à une croissance durable dès 2024. C'est dans
cette perspective que ce budget a été élaboré.
Mme la
Présidente, il est indéniable que le Québec vivra un ralentissement de son
économie en 2023. Les risques d'une récession demeurent, mais la résilience du
Québec nous permet d'être optimistes quant à nos chances d'y échapper.
La croissance économique prévue est estimée à
0,6 % en 2023 et à 1,4 % en 2024.
Rappelons aussi que la progression de l'emploi
au Québec a été vigoureuse, au-delà des attentes.
Ensuite, nous continuons le rattrapage de
l'écart de richesse avec l'Ontario. Alors que la croissance du niveau de vie au Québec et en Ontario était similaire
dans les années qui ont précédé l'arrivée de notre gouvernement, nous avons
réussi à réduire l'écart de richesse de près de trois points de pourcentage
depuis que nous sommes au pouvoir. Notre gouvernement
maintient son objectif de réduire cet écart à moins de 10 % d'ici la fin
de 2026 et va intensifier ses efforts pour y parvenir.
Bien sûr,
améliorer le niveau de vie, c'est important, mais ce n'est pas une fin en soi.
Le premier ministre le répète souvent, l'objectif, c'est de nous donner
collectivement les moyens de nos ambitions.
Mme la Présidente, ce budget s'inscrit dans la
volonté du gouvernement de réaliser ses principaux engagements au bénéfice de tous les citoyens. Pour y arriver,
nous comptons accroître le potentiel économique du Québec, développer le potentiel des jeunes pour assurer l'avenir de
la société québécoise, continuer le déploiement du plan santé, diversifier et
consolider nos actions pour l'environnement, maintenir de saines finances
publiques à travers le temps.
Au total, ce budget prévoit des investissements
de 24,5 milliards de dollars d'ici 2027-2028.
Des gestes
importants ont été posés depuis l'automne 2018 pour améliorer la
productivité des entreprises, soutenir l'innovation et favoriser
l'intégration et le maintien des travailleurs en emploi.
Des
initiatives de plus de 12 milliards de dollars sont prévues d'ici
2027-2028 pour accroître la richesse du Québec.
Par ailleurs, investir dans l'avenir, dans
l'avenir du Québec, ça passe par la jeunesse. En haut de nos priorités :
l'éducation. Pour que les jeunes aiment l'école et pour favoriser la
persévérance et la diplomation, nous prévoyons investir
2,3 milliards de dollars.
En matière de
santé, tout le monde conviendra que des changements sont nécessaires. C'est
d'ailleurs pour cette raison que nous avons autant investi au cours des
dernières années.
Dans la
foulée du plan santé, notre gouvernement poursuit la transformation du réseau.
Près de 5,6 milliards de dollars sont ainsi prévus afin de
rendre le réseau de la santé plus performant et plus humain.
Le gouvernement investit près de
3,6 milliards de dollars pour soutenir les Québécois. Grâce à ces
sommes, ils pourront notamment compter sur plus de logements abordables ainsi
que sur un meilleur accès aux services de garde et au système de justice. Ils
bénéficieront aussi de milieux de vie plus sécuritaires et plus inclusifs.
Le budget prévoit près de
650 millions de dollars pour valoriser la langue française et la
culture québécoise.
Mme la
Présidente, notre gouvernement est celui qui en a fait le plus en matière
d'environnement dans les dernières années.
Lors de la
conférence des Nations unies sur la biodiversité, la COP15, notre gouvernement
a pris des engagements forts
concernant la mise en place du Plan Nature 2030 et s'est engagé à protéger
les réserves d'eau du Québec. À ce titre, 1 milliard de dollars sont prévus pour diversifier et
consolider les actions pour l'environnement, notamment par la création
du Fonds bleu et par la mise en place du Plan Nature.
Nous poursuivons également notre Plan pour une
économie verte 2030.
J'annonce
aujourd'hui une bonification de 1,4 milliard de dollars dans le
nouveau plan de mise en oeuvre 2023-2028. Au total, ce plan
bénéficiera d'une enveloppe de 9 milliards.
Nous nous
sommes engagés, Mme la Présidente, à accomplir tout cela et bien plus. Par
ailleurs, il faut également assurer
une gestion prudente et responsable des finances publiques du Québec. C'est une
priorité pour nous depuis 2018. Nous sommes les fiduciaires des finances
publiques des Québécois.
Aujourd'hui, j'annonce la levée de la suspension
et la modernisation de la Loi sur l'équilibre budgétaire.
Le cadre
financier du budget 2023-2024 est prudent et prévoit des déficits décroissants
qui nous permettront de retourner à l'équilibre budgétaire dès 2027-2028
en diminuant les impôts des particuliers, en favorisant la croissance
économique, en finançant adéquatement les missions de l'État.
Il faut le répéter, Mme la Présidente, notre
cadre financier inclut un financement important, stable et prévisible des
grandes missions du gouvernement. C'était d'ailleurs le cas pour chacun de nos
budgets précédents.
Depuis notre arrivée au gouvernement, en 2018,
la croissance annuelle des dépenses en éducation a atteint 6 % en moyenne.
Nous maintenons ce niveau cette année. C'est une priorité pour nous.
La croissance
des dépenses en enseignement supérieur ainsi qu'en santé et en services sociaux
sera respectivement de 5 % et de 7,7 % cette année.
Les
besoins du Québec en matière d'infrastructures publiques sont importants, et
nous faisons le choix d'y répondre, Mme la Présidente.
C'est
pourquoi j'annonce que le Plan québécois des infrastructures 2023-2033,
le PQI, est porté à 150 milliards de dollars. Il s'agit d'une
augmentation de 7,5 milliards de dollars par rapport au PQI
précédent.
Ces
investissements historiques amélioreront significativement la qualité de nos
infrastructures et permettront de répondre aux besoins en transport, en
santé et en éducation partout au Québec.
Le Québec a fait des progrès notables pour
réduire son endettement, au cours des dernières décennies, mais il reste l'une
des provinces les plus endettées. Pour assurer le financement à long terme des
principales missions de l'État et un avenir prospère aux générations futures,
la réduction du poids de la dette va donc demeurer l'une de nos priorités.
J'annonce aujourd'hui un nouvel objectif. La
dette nette sera réduite à 30 % du PIB d'ici 2037-2038. Le poids de la
dette nette du Québec tendra ainsi graduellement vers la moyenne actuelle des
provinces.
A new debt reduction target
will be set at 30% of net debt to GDP by 2037-2038.
J'annonce également que les versements au Fonds
des générations s'établiront à 2,4 milliards de dollars en 2023-2024 et continueront d'augmenter
graduellement par la suite.
Mme la Présidente, nous sommes fermement engagés
à réaliser nos objectifs au bénéfice de toute la population québécoise.
Je souhaite
maintenant présenter avec plus de détails les différentes actions que notre
gouvernement va déployer grâce à ce budget.
Je demande
donc le consentement de cette Assemblée pour déposer les documents
suivants : les tableaux présentant les résultats préliminaires des opérations budgétaires consolidées pour 2022-2023,
les prévisions des équilibres financiers pour 2023-2024.
Je dépose
également le plan budgétaire de mars 2023 et les documents l'accompagnant,
qui font partie intégrante du budget.
Documents déposés
La Présidente : Demande pour dépôt.
Consentement pour le dépôt? Consentement? Parfait.
• (16 h 20) •
M. Girard
(Groulx) : Mme la Présidente, le gouvernement s'est fixé des
objectifs ambitieux en matière de création de richesse et d'accroissement du potentiel économique du Québec. Pour
les réaliser, le gouvernement prévoit, dans le cadre de ce budget, des
initiatives totalisant plus de 12 milliards de dollars d'ici 2027-2028.
Le Québec a le fardeau fiscal le plus élevé au
Canada. La proportion de l'impôt sur le revenu des particuliers s'établissait à
14,7 % du PIB en 2021. En réduisant la portion prélevée sur le revenu des
particuliers, nous améliorons leur capacité à consommer et à épargner.
L'impôt sur
le revenu des particuliers décourage l'offre de travail. Nous utilisons tous
les leviers à notre disposition pour lutter contre la pénurie de
main-d'oeuvre.
Pour
améliorer le revenu disponible des Québécois, le gouvernement s'est engagé à
alléger leur fardeau fiscal, et nous donnons suite à cet engagement. Ainsi,
75 % de la baisse d'impôt de 9,2 milliards de dollars se
retrouvera dans le portefeuille des citoyens qui gagnent moins de
100 000 $.
Mme la
Présidente, permettez-moi d'être très clair : en aucun temps ni d'aucune
façon la baisse du fardeau fiscal des
Québécois ne se fera aux dépens des services publics du Québec. Nous ne
remettons pas non plus en doute l'objectif de réduire le poids de la
dette et l'importance du Fonds des générations.
Let me be clear, the personal
income tax reduction will have no impact on the level of services to
Quebeckers.
En fait, cette baisse d'impôt sera financée par
une croissance plus modérée des versements au Fonds des générations.
Rappelons qu'à sa création le fonds recevait des versements qui se chiffraient
en centaines de millions de dollars. Nous prévoyons maintenant y verser
2,8 milliards de dollars en 2027-2028 et près de
5 milliards de dollars en 2037-2038.
Au-delà de ces efforts pour augmenter le revenu
disponible des citoyens, nous ferons en sorte d'augmenter la productivité de
l'économie du Québec. Ainsi, c'est 888 millions de dollars sur cinq
ans qui sont prévus à cette fin.
Dans un
contexte de pénurie de main-d'oeuvre, nous devons miser sur les gains de
productivité. Nous voulons ainsi stimuler
l'investissement privé pour accélérer la croissance économique, intensifier les
efforts en innovation, favoriser la croissance, la numérisation et les
exportations des entreprises.
L'un des outils importants dont dispose le
Québec pour stimuler la croissance des entreprises est le congé fiscal pour
grands projets d'investissement, une mesure qui vient à échéance le
31 décembre 2024.
Pour stimuler les gains de productivité,
j'annonce la mise en place du nouveau congé fiscal pour grands projets
d'investissement de plus de 100 millions de dollars.
Par rapport à la mesure actuelle, le nouveau
congé fiscal permettra de rejoindre un nombre accru de secteurs d'activité,
d'offrir un incitatif bonifié qui pourra désormais atteindre jusqu'à 25 %
des investissements selon le lieu de réalisation du projet au Québec.
Le nouveau
congé fiscal représentera un soutien financier aux entreprises de
373 millions de dollars au cours des cinq prochaines années.
Il appuiera la réalisation de près de 100 nouveaux projets en sol
québécois d'ici la fin 2029 et produira à terme des investissements
totalisant plus de 24 milliards de dollars.
Les zones d'innovation sont au coeur de la
vision économique du premier ministre et de notre gouvernement. Elles suscitent une réelle collaboration entre les
chercheurs universitaires et les grandes entreprises dans le but de favoriser
la commercialisation des innovations, la
croissance des exportations, les investissements et la productivité des
entreprises.
En
février 2022, notre gouvernement dévoilait les deux premières zones
d'innovation à Sherbrooke et à Bromont.
Pour accélérer le déploiement des zones
d'innovation, le gouvernement prévoit investir 100 millions de
dollars sur cinq ans. Ces investissements
permettront de positionner le Québec à l'échelle internationale en matière
d'innovation et faciliteront l'attraction et la rétention de talents.
Pour augmenter la richesse collective au Québec,
nos régions sont déterminantes.
Notre
gouvernement va soutenir la prospérité des régions avec des investissements
totalisant 1,4 milliard de dollars. Nous voulons ainsi appuyer l'essor du secteur bioalimentaire, stimuler
la vitalité économique régionale, assurer le développement et la mise en valeur de nos attraits touristiques,
favoriser le développement du secteur forestier, poursuivre les actions pour
une meilleure connectivité, mettre en valeur les minéraux du sous-sol
québécois.
La poursuite
d'une plus grande autonomie alimentaire passe notamment par une capacité accrue
à offrir aux Québécois des aliments frais, sains et diversifiés.
Pour accroître l'autonomie alimentaire du
Québec, ce budget prévoit 175 millions de dollars pour bonifier les
programmes du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
Notre
gouvernement va soutenir les investissements du secteur touristique à hauteur
de 75 millions de dollars, dont 45 millions de
dollars pour prolonger le Programme d'appui au développement des attraits
touristiques.
Depuis 2021,
l'Opération haute vitesse a permis de rejoindre un nombre très élevé de foyers
québécois pour leur fournir l'accès à une connexion Internet haute
vitesse fiable et sécuritaire.
Le
gouvernement se donne maintenant de nouveaux objectifs visant à doter toutes
les régions du Québec d'un réseau à fibre optique et à couvrir par un
réseau cellulaire 5G les zones québécoises habitées.
Dans cette
optique, le gouvernement prévoit engager 109 millions de dollars pour
réaliser les prochains jalons d'une meilleure connectivité au bénéfice
des Québécois et des entreprises.
Mme la
Présidente, notre gouvernement est particulièrement sensible à la situation de
la main-d'oeuvre québécoise. Elle est
au centre de notre vitalité économique. Nous sommes conscients que la pénurie
de main-d'oeuvre actuelle combinée au
vieillissement de la population va occasionner des défis pour plusieurs années
encore. Nous avons donc la responsabilité de mieux intégrer les
personnes immigrantes au marché du travail.
L'Opération
main-d'oeuvre s'est amorcée à l'automne 2021 afin notamment d'arrimer les
compétences des travailleurs aux
besoins des employeurs québécois. Nous poursuivons nos efforts pour contrer la
pénurie de main-d'oeuvre avec des initiatives supplémentaires totalisant
615 millions de dollars.
Intégrer les personnes immigrantes à la société
québécoise et au marché du travail permet d'atténuer l'impact de la pénurie de
main-d'oeuvre et les effets des changements démographiques dans l'ensemble de
nos régions.
La maîtrise du français favorise grandement
l'intégration économique et culturelle des personnes immigrantes.
Pour appuyer
leur intégration socioéconomique tout en soutenant la vitalité économique des
régions, nous investissons 510 millions de
dollars sur cinq ans, dont 214 millions de dollars pour bonifier
l'appui offert pour l'apprentissage du français par le déploiement de
Francisation Québec.
Le Programme
de formations de courte durée, le COUD, permet d'offrir des stages dans les
professions priorisées par la
Commission des partenaires du marché du travail. On peut ainsi soutenir les
entreprises rencontrant des difficultés de recrutement grâce à la
formule d'alternance travail-études.
Une somme de
100 millions de dollars permettra de reconduire le volet de
requalification et de rehaussement des compétences du COUD.
Mme la
Présidente, notre gouvernement a aussi mené une consultation publique sur le Régime
de rentes du Québec. Ces discussions
nous ont permis d'approfondir les pistes de réflexion qui permettraient
d'accroître la sécurité financière des
Québécois. Au terme de ces consultations, un constat ressort : nous avons
la responsabilité de veiller à ce que les travailleurs soient mieux
informés de leurs droits et de leurs possibilités en lien avec leurs
prestations.
Pour encourager
le maintien en emploi des travailleurs de 65 ans ou plus, j'annonce des
modifications au Régime de rentes du Québec qui s'appliqueront dès le
1er janvier 2024, soit la possibilité de cesser les cotisations au régime
pour les bénéficiaires d'une rente de
retraite de 65 ans ou plus, la mise en place d'une protection de la rente
pour les personnes de 65 ans ou plus qui travaillent à temps
partiel.
Mme la
Présidente, le Québec change, le marché du travail évolue, et nous avons la
responsabilité de nous adapter.
• (16 h 30) •
Je le
mentionnais un peu plus tôt, Mme la Présidente, investir dans l'avenir du
Québec, c'est aussi investir dans sa jeunesse.
L'éducation
et le développement du potentiel des jeunes demeurent la grande priorité du
gouvernement. Nous voulons donner à
tous les jeunes du Québec les outils pour réaliser leurs ambitions et choisir
le projet vie qui leur convient. Ils seront mieux outillés pour le faire
avec une formation qui correspond à leurs aspirations.
Une somme de
2,3 milliards de dollars est ainsi prévue en éducation et en
enseignement supérieur. Nous voulons ainsi aider les jeunes à réussir,
favoriser l'accès, la persévérance et la diplomation aux études supérieures.
Depuis l'automne 2018, plusieurs
initiatives, totalisant près de 7,2 milliards de dollars, ont été
mises en place pour soutenir la réussite et la persévérance scolaires.
Le
gouvernement se donne aujourd'hui comme objectif d'atteindre les plus hauts
standards internationaux en matière d'éducation. Nous voulons qu'au
moins 90 % des élèves obtiennent un premier diplôme ou une première
qualification.
Nous
prévoyons donc des initiatives additionnelles de près de 1,5 milliard de
dollars pour accroître la persévérance et
la réussite scolaires, améliorer la performance du réseau, rendre la formation
professionnelle plus attrayante, accélérer l'entretien du parc
immobilier.
Les compétences des élèves en matière de
littératie et numératie sont fondamentales.
Le
gouvernement a pour objectif de mettre à la disposition de l'ensemble des
élèves tous les outils nécessaires pour favoriser leur apprentissage,
leur développement et leur épanouissement.
Ainsi, les
nouveaux investissements prévus pour favoriser la réussite scolaire et
l'égalité des chances permettront de mettre en place tous les moyens
nécessaires pour accompagner les élèves qui ont des besoins particuliers ou qui
se trouvent en situation de vulnérabilité.
Ils permettront également à plus de jeunes de
s'inscrire dans une filière sportive, artistique ou scientifique pour renforcer
leur motivation et favoriser leur réussite éducative.
J'annonce des investissements de
789 millions de dollars pour rehausser le niveau de littératie et de
numératie des jeunes, accompagner les élèves
ayant des besoins particuliers, soutenir la réussite et le bien-être des
élèves, favoriser l'accès aux projets pédagogiques particuliers.
Le
gouvernement souhaite que tous les élèves qui fréquentent un établissement
public d'enseignement secondaire aient accès à des projets pédagogiques
particuliers. Pour y arriver, nous investissons 168 millions de dollars.
Pour beaucoup
de jeunes, un diplôme de formation professionnelle est ce qui correspond le
mieux à leurs champs d'intérêt et à
leurs aspirations. Dorénavant, les centres de formation professionnelle
disposeront d'équipements technologiques modernes, la formation professionnelle à temps partiel sera élargie et
gratuite, l'offre de formation accélérée sera bonifiée, et un programme
de bourses sera offert dans les programmes convoités.
Nous voulons
réinventer la formation professionnelle pour la rendre plus attrayante. Une
somme de 200 millions de dollars y sera consacrée.
Plusieurs écoles sont vieillissantes. Il est
nécessaire d'augmenter les sommes consacrées à l'entretien du parc immobilier
scolaire en poursuivant les efforts en ce sens.
Ainsi, le
gouvernement offrira un soutien financier additionnel aux centres de services
scolaires pour améliorer l'état général de leurs bâtiments.
En plus des
sommes de 22 milliards de dollars accordées au PQI, l'entretien des écoles
se verra octroyer un montant additionnel de 208 millions de
dollars.
Nous voulons également encourager la pratique du
sport et de l'activité physique chez les Québécois.
Nous
engagerons 88 millions de dollars pour augmenter la pratique des loisirs,
du sport et de l'activité physique et pour améliorer leur accessibilité
dans un environnement sain et sécuritaire pour tous.
Dans le but
de continuer à offrir des infrastructures en bon état à la population, le
gouvernement souhaite poursuivre le
développement d'infrastructures sportives, récréatives et de plein air
attrayantes dans toutes les régions du Québec. À cet effet, des
investissements de 300 millions de dollars sont prévus dans le PQI.
Mme la Présidente, parlons maintenant
d'enseignement supérieur.
Depuis 2018,
le gouvernement a investi de manière significative en enseignement supérieur
pour favoriser l'accès aux études et
la réussite. L'acquisition des connaissances et des compétences par la
population demeure au coeur des priorités. Nous croyons également que tous les jeunes Québécois qui le désirent
doivent pouvoir s'accomplir en accédant aux études supérieures.
J'annonce des
investissements additionnels de 717 millions de dollars en cinq ans pour soutenir
financièrement les étudiants,
améliorer la diplomation en enseignement supérieur, valoriser la culture de
l'innovation et soutenir l'adoption d'avancées technologiques.
En raison de
l'augmentation du coût de la vie, notamment celle liée au logement, le
gouvernement rend permanente la bonification des frais de subsistance
considérés dans le calcul des prêts et bourses aux étudiants. Cette reconduction
représente un soutien financier additionnel de 351 millions de
dollars au bénéfice d'environ 80 000 étudiants.
Par ailleurs,
les bourses d'excellence administrées par les Fonds de recherche du Québec sont
un puissant levier pour favoriser la
recherche, l'attraction et la rétention de talents. Afin de bonifier ces
bourses destinées à la communauté scientifique, le gouvernement prévoit
50 millions de dollars.
L'octroi d'exemptions des droits de scolarité
supplémentaires permet aux étudiants internationaux sélectionnés d'acquitter
les mêmes frais que les étudiants québécois. Ces exemptions sont un excellent
levier d'attraction pour les établissements
d'enseignement supérieur et permettront au Québec de recruter plus d'étudiants
francophones dans les bassins internationaux. Ce budget prévoit
70 millions de dollars pour attirer davantage d'étudiants
internationaux.
La
régionalisation de l'enseignement supérieur favorise l'accessibilité aux études
et permet de contribuer à contrer la
rareté de main-d'oeuvre dans les milieux éloignés des grands centres. Cela
permet de soutenir des projets inédits qui s'appuient sur la mobilisation des acteurs locaux et régionaux et de
rehausser la formation collégiale et universitaire, notamment dans la
région de la Côte-Nord.
De plus, le
gouvernement poursuit le développement des pôles en enseignement supérieur. Une
somme de 20 millions de dollars permettra de rehausser les
services en enseignement supérieur dans les régions.
Mme la
Présidente, notre système de santé et de services sociaux a été mis à rude
épreuve au cours de la pandémie. Le gouvernement a appris de cette
expérience et a lancé, en mars 2022, le Plan pour mettre en oeuvre les
changements nécessaires en santé. Il
amorçait ainsi un virage majeur afin de répondre aux nombreux défis toujours
présents dans ce secteur. Dans ce budget, nous investissions près de
5,6 milliards de dollars pour rendre le système de santé plus
efficace et plus flexible pour la
population, prendre soin des aînés et des personnes proches aidants, soutenir
les personnes les plus vulnérables.
Avec son plan santé, le gouvernement réoriente
depuis près d'un an l'organisation des soins pour améliorer la performance du réseau. Aujourd'hui, le
gouvernement prévoit de nouvelles initiatives totalisant plus de
3 milliards de dollars afin
de rendre le système de santé plus efficace et plus flexible pour adapter le
secteur de la santé aux réalités postpandémie, améliorer les soins et
services par des changements structurels et durables, appuyer la création de
Santé Québec.
• (16 h 40) •
La pandémie a demandé une adaptation rapide du
système de santé. Le maintien de plusieurs des solutions innovantes mises en
place dans l'urgence aura une incidence favorable et durable sur l'état de santé
des Québécois. Nous savons aussi que l'une des clés pour améliorer
l'accès aux soins de santé résidera dans la prévention.
Par
ailleurs, le délestage occasionné par les différentes vagues de la pandémie a
causé une prolongation de l'attente pour
des chirurgies et des activités cliniques. C'est pourquoi la stratégie mise en
place pour augmenter le volume d'activités chirurgicales en 2021 sera
maintenue et prolongée.
Le
gouvernement prévoit une somme de plus de 2,2 milliards de dollars
pour adapter le système de santé aux réalités postpandémie. Cela permettra de
pérenniser la nouvelle approche développée pour la vaccination et le dépistage
en élargissant sa portée vers d'autres services de première ligne, d'actualiser
le plan des mesures d'urgence ainsi que l'approvisionnement en équipements de
protection individuelle, de réduire la liste d'attente pour les chirurgies.
Par ailleurs, des
sommes additionnelles de 710 millions de dollars permettront d'ouvrir
de nouvelles cliniques d'accès à la première ligne et d'ajouter des infirmières
praticiennes spécialisées ainsi que d'autres professionnels en première ligne, de développer la plateforme Votre
Santé, d'instaurer un service de transport médical par hélicoptère, d'améliorer
la prise en charge des patients atteints de maladies rares ou chroniques.
Depuis
2021, les infirmières praticiennes spécialisées, les IPS, ont gagné en
responsabilités et en autonomie. Elles peuvent poser davantage de diagnostics,
prescrire des examens, de la médication et des plans de traitement, et
effectuer des suivis de grossesse.
En
continuité avec cette initiative, nous prévoyons ouvrir 23 nouvelles
cliniques IPS, au Québec, en y consacrant 395 millions de dollars.
Depuis
juin 2022, le gouvernement a rendu possible le déploiement d'une
plateforme de gestion des rendez-vous. La plateforme Votre Santé s'inspirera du
succès de la campagne de vaccination avec Clic Santé et favorisera aussi l'adoption de la télémédecine. Ainsi, nous
prévoyons une somme de 146 millions de dollars pour développer cette
plateforme.
Dans
le cadre de ce budget, nous nous sommes également engagés à poursuivre les
efforts pour mieux prendre soin des aînés et des personnes proches
aidantes.
La part de personnes
âgées de 65 ans et plus est en progression constante au Québec. Celle-ci
passera de 21 % en 2022 à 26 % en 2041.
Ainsi, le
gouvernement consacre près de 2 milliards de dollars aux aînés et aux
personnes proches aidantes.
Mme
la Présidente, nous nous sommes engagés, dans le dernier mandat, à faciliter le
maintien à domicile des aînés. Nous voulons leur permettre de vivre et
de vieillir à leur domicile aussi longtemps qu'ils le peuvent.
J'annonce
un investissement de 964 millions de dollars pour permettre d'offrir des
services à 34 000 personnes de plus, de rehausser la prestation de
services de soutien à domicile de plus de 13,5 millions d'heures
annuellement.
Ainsi, depuis 2018‑2019,
les sommes additionnelles annoncées pour le soutien à domicile totalisent près
de 6,5 milliards de dollars.
Les
résidences privées pour aînés, les RPA, constituent un partenaire essentiel du
réseau public de la santé dans le maintien à domicile des aînés.
Des gestes ont été
posés par le gouvernement pour assurer la pérennité des services offerts. Or,
des résidences continuent de fermer leurs
portes en raison de l'augmentation importante des coûts d'exploitation, comme
ceux associés à la main-d'oeuvre, aux assurances et à la certification.
Nous
poursuivons nos efforts pour assurer la pérennité des services dans les RPA.
Avec ce budget, 405 millions de dollars
permettront de maintenir les services aux aînés, prolonger le programme d'aide
financière pour l'installation de gicleurs.
De plus, le programme
visant à réduire l'impact des hausses de primes d'assurance dans les RPA sera
prolongé d'un an.
Afin que les aînés en
RPA continuent d'obtenir les services dont ils ont besoin, 316 millions de
dollars seront engagés pour améliorer le
mécanisme d'allocation directe aux clientèles en perte d'autonomie, réviser le
cadre d'intervention auprès des petites résidences, élargir le programme
de transition salariale pour le personnel soignant.
Au cours des
dernières années, des investissements importants ont été faits pour rehausser
les services en santé mentale et les services
sociaux. Le gouvernement poursuit ses efforts afin de renforcer le soutien
offert aux Québécois les plus vulnérables.
À
cet égard, 565 millions de dollars sont prévus pour bonifier l'appui aux
organismes communautaires oeuvrant dans
le domaine de la santé et des services sociaux, accroître les services en santé
mentale, en itinérance et en dépendance, créer de nouvelles places de répit pour les parents d'enfants
handicapés, renforcer les soins et les services aux jeunes en difficulté, en cohérence avec les recommandations
de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la
jeunesse.
Mme
la Présidente, en santé et en services sociaux, nous avons une direction
claire. Force est de constater que le gouvernement fédéral a manqué une
occasion de s'allier au Québec dans l'amélioration des soins de santé.
Nous
assumons nos responsabilités et nous continuerons de le faire. Notre
gouvernement applique son plan, et nous nous engageons à ce que l'argent
continue d'être au rendez-vous.
Mme la Présidente, je
veux maintenant vous parler de nos propositions pour soutenir les Québécois
dans leur quotidien. Je parle ici de leur vie en famille, dans leur communauté
et dans leur milieu de vie.
Notre
gouvernement poursuit ses engagements pour soutenir les familles, les
organismes communautaires et les personnes en situation de vulnérabilité. De
plus, des investissements importants ont été mis en place pour améliorer nos
milieux de vie et renforcer l'accès au transport.
Nous investissons 3,6 milliards de
dollars pour mieux répondre aux besoins des Québécois.
Nous favoriserons ainsi l'accès à des logements
abordables et nous soutiendrons les familles, les personnes vulnérables ainsi
que les Premières Nations et les Inuits.
La
culture contribue à valoriser et à façonner l'identité québécoise. En plus de
représenter un secteur important de notre économie, le domaine culturel
permet de faire rayonner le Québec ici et à l'international.
Intimement
liée à la culture québécoise, la langue française est la pierre angulaire de
l'identité québécoise. Elle est vivante
et riche. Le gouvernement se fait donc un devoir de protéger, de préserver et
de valoriser notre langue commune au Québec.
J'annonce
donc une somme de près de 650 millions de dollars pour promouvoir la
culture québécoise et la langue française.
Des initiatives totalisant
561 millions de dollars viseront à donner une nouvelle impulsion au
développement culturel, déployer la
créativité québécoise dans l'univers numérique, faire découvrir la culture
québécoise et en accroître la diffusion et l'accessibilité.
Afin de
réaliser ces objectifs, j'annonce 300 millions de dollars pour la
poursuite du Plan d'action gouvernemental en culture pour les cinq prochaines années; 200 millions de
dollars qui seront mis à la disposition de la Société de développement
des entreprises culturelles, la SODEC, pour accroître le rayonnement de
l'industrie.
Depuis plus
de 50 ans, Télé-Québec accompagne la population québécoise en lui offrant
des contenus francophones de qualité.
Le gouvernement prévoit
101 millions de dollars pour que Télé-Québec réaffirme son rôle en
programmation jeunesse et bonifie l'offre de
services disponible sur ses différentes plateformes. La chaîne pourra ainsi
proposer une offre originale et renouvelée.
La défense,
la promotion et la valorisation de la langue française sont des priorités du
gouvernement. En mai 2022, nous avons adopté la Loi
sur la langue officielle et commune du Québec, le français.
• (16 h 50) •
Aujourd'hui,
le gouvernement continue d'agir. Le budget prévoit une somme de
88 millions de dollars pour assurer la mise en oeuvre des
changements législatifs liés à cette loi en soutenant le ministère de la Langue
française et l'Office québécois de la langue française.
Le gouvernement du Québec reconnaît l'importance
pour un ménage d'habiter un logement de qualité et qui respecte sa capacité financière. Or, les dernières années ont été
marquées par une hausse importante du coût des loyers, ce qui rend ce
besoin difficile à combler pour certains ménages.
Ainsi, afin
de favoriser l'accès à des logements abordables, j'annonce un investissement de
1 milliard de dollars qui
permettra d'accroître et d'entretenir le parc de logements sociaux et
abordables, notamment en réalisant plus de 5 250 unités, de bonifier la composante logement du crédit
d'impôt remboursable pour la solidarité, d'attribuer 2 000 unités
additionnelles du Programme de supplément au loyer.
Le
gouvernement souhaite appuyer de façon concrète les familles québécoises. Pour
la plupart d'entre elles, cela passe par des services de garde éducatifs
à l'enfance de qualité, des services qui favoriseront une meilleure
conciliation famille-travail-études et le développement des enfants.
De plus, notre gouvernement souhaite porter une
attention particulière aux familles en situation de vulnérabilité et s'assurer
qu'elles reçoivent l'aide dont elles ont besoin.
Nous nous
sommes engagés à convertir progressivement des places de garde non
subventionnées du réseau en places subventionnées.
Afin d'assurer une plus grande équité
financière, j'annonce aujourd'hui la conversion de 5 000 places de
garde en 2023‑2024.
Cette mesure
permettra à un plus grand nombre de familles de profiter de la contribution
réduite, qui est actuellement de 8,85 $ par jour.
Certains
enfants issus de milieux vulnérables ou défavorisés ont besoin d'un
accompagnement particulier afin de s'épanouir et de réaliser leur plein
potentiel. Aujourd'hui, nous injectons donc 64 millions de dollars
pour soutenir ces enfants. En tant
qu'organismes de proximité, les centres de pédiatrie sociale en communauté
jouent un rôle très important pour rejoindre les familles en situation
de vulnérabilité.
Mme la Présidente, la qualité de vie des
citoyens passe également par l'accessibilité et l'efficacité des réseaux de
transport.
De plus, les
communautés éloignées dépendent également de la disponibilité de ces services
pour être approvisionnées en biens de
première nécessité, pour assurer la mobilité des travailleurs essentiels et
pour permettre le transport de patients vers les établissements de santé
des grands centres.
C'est pourquoi nous investissons pour assurer le
maintien de ces services, dont certains ont fortement subi les contrecoups de
la pandémie.
Dans ce budget, j'annonce une somme de
722 millions de dollars pour soutenir la relance du transport
collectif, diversifier l'offre de transport
pour les personnes à mobilité réduite, maintenir les services aériens régionaux
essentiels, investir dans des infrastructures de transport terrestre
performantes et sécuritaires.
Notre
gouvernement a engagé des efforts majeurs dans les dernières années pour
renforcer le soutien offert aux Québécois, et ces efforts se sont traduits
notamment par des investissements considérables pour le secteur communautaire.
De plus, nous
souhaitons nous assurer que tous peuvent évoluer dans un environnement
sécuritaire et exempt de discrimination.
Ainsi, une
somme de 533 millions de dollars est prévue pour améliorer l'inclusion
et l'égalité, soutenir la vitalité des communautés d'expression
anglaise, assurer la sécurité du public, faciliter l'accès à la justice.
Notre
gouvernement va continuer d'aider les Québécois dont les conditions
socioéconomiques sont plus précaires. Des actions sont donc prévues pour
augmenter les ressources qui leur viennent en aide.
Pour renforcer l'aide dans les
communautés, ce budget prévoit 125 millions de dollars visant à continuer
à soutenir les organismes
communautaires, notamment le réseau des Banques alimentaires du Québec,
renforcer la sécurité socioéconomique des plus vulnérables.
En tenant compte des
investissements antérieurs et du présent budget, le soutien gouvernemental au
secteur communautaire atteindra plus de
2 milliards de dollars cette année, ce qui correspond à une hausse de
58,6 % par rapport au niveau d'il y a quatre ans.
Il est essentiel pour
notre gouvernement de poursuivre son action pour réduire la violence conjugale,
les inégalités et la discrimination qui
peuvent se rapporter au genre, à l'orientation sexuelle ou à l'appartenance à
une minorité visible. Nous prévoyons 57 millions de dollars
additionnels pour lutter contre les violences sexuelles et conjugales,
l'homophobie et la transphobie, le racisme.
Mme
la Présidente, le Québec est réputé pour être l'un des endroits les plus
sécuritaires au monde. Nous sommes engagés à investir pour qu'il le demeure.
Dans ce budget, 220 millions de dollars sont prévus pour assurer la
sécurité du public. De cette somme, 50 millions de dollars
seront investis pour poursuivre la lutte contre la violence armée. Nous
investissons également 69 millions pour moderniser l'École nationale de
police du Québec.
Nous
investissons près de 100 millions de dollars pour faciliter l'accès
des Québécois à la justice. Nous pourrons ainsi poursuivre la réforme
entamée afin de rendre la justice plus accessible et efficace.
Mme la Présidente,
nous nous sommes engagés à renforcer le soutien de notre gouvernement aux
Premières Nations et aux Inuits. Notre but est de mieux adapter notre soutien
aux réalités des peuples autochtones.
Afin
d'y arriver, 70 millions de dollars sont prévus pour bonifier l'offre
de services, et près de 50 millions de dollars pour faciliter
l'accès au logement, tant dans les communautés qu'en milieu urbain.
Assurer
un environnement sain et viable à la population et aux prochaines générations
est une priorité du gouvernement. C'est
pourquoi nous poursuivons nos actions en soutenant des mesures de préservation
du climat, de la qualité de l'eau, de la biodiversité et du patrimoine
naturel.
Lors
de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité, la COP15, notre
gouvernement a pris des engagements forts.
Il concrétise ces
engagements en finançant la création du Fonds bleu à hauteur de
500 millions de dollars et en confirmant
la mise en oeuvre du Plan Nature 2030 avec des investissements de
443 millions de dollars. Au total, c'est plus de
1 million de dollars qui seront investis...
Des voix : ...
M. Girard
(Groulx) : Il y a beaucoup de chiffres, Mme la Présidente.
Au total, c'est plus
de 1 milliard de dollars qui seront investis en environnement.
Notre
nouveau plan de mise en oeuvre 2023‑2028, qui vise à lutter contre les changements
climatiques, disposera d'une enveloppe de 9 milliards de
dollars.
Ainsi,
depuis le premier plan de mise en oeuvre, il y a deux ans seulement, le
gouvernement aura augmenté ses investissements de plus de
2,3 milliards de dollars, soit une hausse de 35 %.
Mme
la Présidente, nous continuons d'investir en environnement comme aucun
gouvernement ne l'a fait avant nous.
Avant
de conclure, Mme la Présidente, permettez-moi de remercier le personnel du
ministère des Finances, mon cabinet, ma famille. Le processus budgétaire
est un long processus, il y a beaucoup de travail.
Mme la Présidente,
avec le budget 2023‑2024, le gouvernement poursuit les efforts du premier
mandat et jette les bases de son action pour
les quatre prochaines années. Ce budget engage le Québec pour l'économie,
l'éducation, la santé et l'environnement.
• (17 heures) •
Nous
sommes engagés à bâtir un Québec plus prospère et plus vert, doté d'un système
de santé performant et d'un réseau scolaire qui fournira à nos jeunes
tous les outils dont ils ont besoin pour réussir.
C'est un privilège,
Mme la Présidente, d'être le fiduciaire des finances publiques des Québécois.
Aujourd'hui, je présente un cadre financier
prudent et responsable. Le retour à l'équilibre budgétaire et la poursuite de
la réduction du poids de la dette sont essentiels à la réalisation de nos
ambitions pour le Québec.
Forts de la confiance
que les Québécois nous ont renouvelée, nous avons présenté aujourd'hui un plan
engagé pour soutenir la population et
développer le Québec à la hauteur de son potentiel. En combinant les baisses
d'impôt aux nombreuses réalisations du premier mandat, jamais un gouvernement
n'aura autant pris soin du portefeuille des Québécois.
Ce
qui me rend le plus fier, Mme la Présidente, c'est que nous avons réussi à
faire tout cela en assurant un financement stable, prévisible et adéquat
des principales missions de l'État.
Merci, Mme la Présidente.
(Applaudissements)
Motion proposant que l'Assemblée approuve la
politique budgétaire du gouvernement
M. Girard (Groulx) : Je propose que l'Assemblée nationale approuve la politique budgétaire
du gouvernement. Je vous remercie.
La Présidente : M. le ministre des
Finances, votre motion est présentée.
Commentaires
de l'opposition
Je cède
maintenant la parole à M. le député de Marguerite-Bourgeoys, porte-parole de
l'opposition officielle en matière de finances, pour ses commentaires
d'une durée de 10 minutes. M. le député.
M. Frédéric Beauchemin
M.
Beauchemin : Merci, Mme la Présidente. Je vais commencer par
les hypothèses de base. La principale hypothèse de base du gouvernement, c'est prévoir une augmentation du produit
intérieur brut de 0,6 %. Tout ça tient sur cette prévision, et, cependant, on a vu tout de même que Desjardins
a prévu un recul de 0,2 %, que certains économistes tablent sur un recul
de 1,4 %, mais, malgré tout, le
gouvernement de la CAQ a décidé de mettre des lunettes roses pour construire ce
document, cette pile de documents.
Les fondamentaux de l'économie sont encore très
incertains. La guerre en Ukraine continue. Et je vois que, malheureusement, ce qui semble s'être passé
simplement la semaine dernière ne fait pas partie de l'équation dans ce budget
de ce gouvernement. La faillite de la
Silicon Valley Bank a été un tremblement de terre dans le système bancaire
international. Les ramifications sont
énormes pour le marché du crédit, le marché du crédit qui va affecter toutes
les corporations, qu'elles soient
américaines, ou canadiennes, ou européennes. Les conditions de crédit vont se
resserrer. Il n'y a aucune façon de penser
que ça, ça n'aura pas des conséquences directes sur l'appétit bancaire pour le
risque, le développement économique de
tout partout à travers le monde, que ce soit au Québec ou ailleurs. C'est
certain que les conditions bancaires vont être resserrées. C'est certain que les conditions obligataires vont être
resserrées. C'est certain que le ralentissement économique s'en vient.
Il est à nos portes. La CAQ fait erreur avec leur prévision de 0,6 %.
Les baisses
d'impôt, écoutez, elles sont là, elles sont annoncées, elles vont être
effectives cette année. Je veux juste simplement
faire l'exemple simple qu'il y avait un choix qu'il y avait à faire. Le choix
était comment financer ce nouvel endettement. C'est un endettement ici.
On ne parle pas d'un surplus budgétaire qu'on applique à des baisses d'impôt. Ici, on parle d'un endettement de la province pour
financer les baisses d'impôt. Le coût moyen historique de la province du
Québec pour ses emprunts, tous confondus, est de 3,1 %. Le rendement sur
le Fonds des générations, depuis sa création, est de 6,3 %. Le choix de ce
gouvernement est d'aller chercher l'argent la plus dispendieuse pour financer
ses baisses d'impôt. Il avait le choix entre deux cartes de crédit, une carte
de crédit à 3,1 %, une carte de crédit à 6,3 %, puis ce
gouvernement-là a pris la carte de crédit à 6,3 % pour financer ses
baisses d'impôt. Ça ne se peut pas, il n'y a aucune explication financière
logique qui explique une telle décision, à part, évidemment, une attitude
politique.
Parlons de
ces baisses d'impôt spécifiques, qu'est-ce qu'elles ont de l'air pour un
individu seul ou une famille. Je vais faire référence à la
page B.14 et B.15 de ces documents-là. Pour un individu ayant un revenu de
40 000 $, avec l'augmentation risible, si je peux la critiquer ainsi,
du crédit à la solidarité et la baisse d'impôt, cet individu va recevoir, net, un gain de 288 $. Un individu,
40 000 $, 288 $ après tout cet exercice-là. O.K. Puis une
famille, deux enfants, ayant un revenu familial de 40 000 $,
182 $ après tout cet exercice. Le gouvernement de la CAQ ne peut pas nous
dire que c'est un gouvernement des familles. C'est un gouvernement qui ne
traite pas les familles de la même façon qu'il traite l'individu. On le voit
très bien, là, 288 $ pour un individu, 182 $ pour une famille de
quatre ayant le même revenu dans la bracket
du 40 000 $. Ça ne tient pas la route. En plus de ces mesures-là, je
pense que nous, on avait tout de même proposé une augmentation du panier des biens essentiels pour réduire la TVQ sur
le panier. On avait proposé des mesures qui étaient plus ciblées. Ces
mesures-là, clairement, ne le sont pas.
On vient
d'entendre, en début de semaine, le rapport du GIEC, qui disait comme quoi que
l'environnement, c'est une priorité, on se doit d'agir. J'entends le
gouvernement dire qu'on augmente de 1,4 milliard le budget pour la lutte
aux changements climatiques. Le
1,4 milliard, Mme la Présidente, vient de la bourse du carbone. C'était
déjà prévu. Ce n'est pas de la
nouvelle argent. C'était déjà dans le pipeline. On aurait pu deviner, on aurait
pu le prévoir la semaine dernière, le mois
dernier. Ce n'est pas de la nouvelle argent. Je ne comprends pas ce spectacle.
J'ai de la misère à concevoir pourquoi. On aurait pu réactiver RénoVert.
On aurait pu aider aussi les logements locatifs, faire une optimisation de
l'utilisation hydroélectrique des appartements pour faire en sorte que ça coûte
moins cher à tous. Ça n'a pas été un choix de ce gouvernement-là. J'ai de la
misère à comprendre.
En santé, j'espère que tout le monde va pouvoir
regarder les mêmes pages que moi, mais je voudrais juste simplement mentionner
que, pour l'année fiscale 2025‑2026, le ministre de la Santé devrait
peut-être remarquer que la croissance au
budget de ce poste énorme du gouvernement est de 2,1 %. C'est enfoui en
petits caractères. 2,1 %, là, pour ce ministère-là, ce n'est pas suffisant. Cette année, c'est 7,7 %,
là, je vous le donne, ceci est écrit. L'année suivante, 2,1 %. Donc, il va
falloir qu'il y ait comme quelque chose qui se passe là-dessus. Ça ne tient pas
la route, encore une fois. Comment qu'on va faire pour attirer les gens,
avec un tel budget, en 2024‑2025?
Justice. Je
veux vous faire référence à la page H.57 pour que vous puissiez tous voir
les mêmes chiffres que moi, j'ai vus, là. Malgré tout ce qui a été dit, malgré
toute la présentation qui était faite tout à l'heure, en Justice, on passe
de 1 515 000 000 $ à 1 000 000 481 $.
On coupe en Justice. Je veux juste vous rappeler qu'il y a trois piliers dans
notre société : le législatif,
l'exécutif et le judiciaire. Clairement, le judiciaire n'est pas une priorité
financière pour ce gouvernement. On
parle ici d'une réduction pour 2023‑2024 par rapport à l'année précédente. Je fais juste
constater, là, les faits que j'ai devant moi, là.
• (17 h 10) •
Projets
pédagogiques. Comment peut-on dire à un jeune garçon qui décide d'aller faire
sport-études dans une école publique
et choisir le hockey, qui va lui coûter... qui va coûter à sa famille
3 000 $ que, là, maintenant, le gouvernement a décidé de
passer le projet de l'aide supplémentaire de 100 $, donc de 200 $ à
300 $? C'est ça, là, que ça veut dire, là. Le projet pédagogique particulier de la CAQ, là,
c'est une augmentation de 100 $ pour un petit garçon qui veut jouer au
hockey, là, à l'école publique. Ça ne fait
même pas 10 % d'augmentation par rapport à ce que... que le budget va
représenter pour le hockey. Ça ne se peut juste tout simplement pas. L'accès
à la réussite scolaire, là, c'est une des plus importantes priorités. Le premier ministre même en parlait.
Pour moi, c'est superimportant que ce soit vraiment soutenable. Ce qu'on
voit, c'est que ce ne l'est pas.
Le soutien aux petites entreprises. Les plus
petites entreprises ont été abandonnées. On parlait ici, nous autres, de faire une augmentation des déductions pour les
petites entreprises. Totalement ignorées par ce gouvernement. C'est un des
piliers mêmes de notre économie. Aucunement, aucunement considérées. Pour
attirer les travailleurs expérimentés de 65 ans, on mentionnait
l'exemption d'impôt pour qu'elle passe de 15 000 $ à
30 000 $. Même pas considérée.
Donc, je n'ai
pas tout amené pour que vous ayez tous les manques de cohérence dans ce
budget-là, mais, à la base, on commence avec une fausse prémisse. À la base, on
pellette par en avant. À la base, on s'en va à 2037‑2038 pour retrouver
un équilibre de... un ratio dette nette-PIB de 30 %. On perd la prochaine
génération, Mme la Présidente. La prochaine
génération, elle est abandonnée. Ce que la CAQ fait, malheureusement, c'est de
pelleter par en avant. L'atteinte de la soutenabilité budgétaire est un
mirage.
Malheureusement,
ce qu'on a devant nous, c'est un gouvernement qui a décidé de prendre l'argent
de nos jeunes pour financer des baisses d'impôt, et ce, en n'utilisant même pas
l'analyse financière de base 101 pour se rendre compte qu'il y avait une alternative moins dispendieuse,
plus équitable pour l'ensemble de tous les Québécois, de tous nos jeunes.
Ce gouvernement-là a fait une mauvaise décision. Vous avez fait le pire choix
financier possible. C'est ce que ce gouvernement-là a fait. Merci.
La
Présidente : Merci, M. le député. Et je cède maintenant la
parole à M. le député de Maurice-Richard, porte-parole du deuxième
groupe d'opposition en matière de finances, pour ses commentaires d'une durée
également de 10 minutes. M. le député.
M. Haroun Bouazzi
M.
Bouazzi : Merci, Mme la Présidente. Un budget est un
document substantiel, et nous allons évidemment prendre les prochains
jours pour plus rentrer dans les détails, mais ce que nous pouvons dire d'ores
et déjà et sans se tromper, c'est que c'est
un budget injuste, sans ambition pour le Québec et irresponsable. Injuste car,
sans grande surprise, nous avons retrouvé,
dans ce budget, la baisse d'impôt dont nous parle le gouvernement. Et pourtant
nombreuses sont les voix qui se sont levées dans les dernières semaines,
les derniers mois, et je n'en citerai ici que quelques-unes. L'Association des économistes québécois, qui disent qu'au minimum
une réduction d'impôt permanente devrait suivre le retour à l'équilibre budgétaire, pas la précéder. Pour l'Institut du
Québec : «Les baisses [d'impôt] des particuliers promises, [...]ne sont
pas justifiées d'un point de vue
macroéconomique.» Pour l'économiste Pierre Fortin : «Réduire les impôts de
façon permanente quand la pression de
la demande de services publics est explosive n'aurait pas de sens.» Et j'aurais
pu citer Force Jeunesse ou même le Conseil du patronat, Mme la
Présidente, même le Conseil du patronat. Et tous ces gens-là se trompent?
Et, pour le ministre des Finances, aujourd'hui,
c'est important de poser le geste d'une baisse d'impôt injuste. Pourquoi est-elle injuste? Imaginez, Mme la
Présidente, imaginez que, pour 30 % des Québécoises et des Québécois les
moins nantis, ce sera 0 $, niet, rien, nada, oualou, rien du tout pour ces
gens-là. Pour l'épicière, pour la personne qui travaille à 30 000 $
par an, ce sera 128 $ de retour quand, pour le P.D.G. et pour les gens qui
gagnent des centaines de milliers de
dollars, ce sera 800 $ de retour. Dans quel système ce retour-là est
juste? Il y avait pourtant des mécanismes pour rendre de l'argent aux gens qui en ont vraiment besoin, et nous l'avons
proposé, nous, à Québec solidaire, qui est le crédit d'impôt pour
solidarité qui permet de toucher trois millions de foyers au Québec. Mais,
contrairement aux propositions du
gouvernement de la CAQ, c'est les foyers qui partent du bas vers le haut, et
non pas l'inverse, comme le propose la CAQ.
C'est important de rappeler qu'autant pour ceux
qui n'auront rien ou pour ceux qui vont recevoir 800 $ par an nous ne serons pas plus avancés si nos urgences ne
fonctionnent pas, si nos écoles ne fonctionnent pas, si elles manquent
d'enseignants, si le toit coule, s'il n'y a pas de places de CPE.
Le ministre des Finances nous a dit qu'il était
fier, qu'il était fier de ce qui est proposé. Je vais me permettre de lire
quelques titres de journaux, et expliquez-moi comment peut-on être fiers
d'amputer notre richesse collective de 2 milliards
par an tous les ans de manière définitive. Pour la santé et les services
sociaux : L'urgence de Maisonneuve-Rosemont est fermée
jusqu'à 8 heures, sauf pour les cas instables. Crise des urgences
pour les enfants : pas d'opération pour le petit Alfie. Réduction
des listes d'attente : les médecins manquent de ressources pour opérer.
En santé
mentale, Mme la Présidente : Prévenir le suicide a un coût qu'il faut
assumer. Santé mentale des jeunes : liste d'attente
doublée, délais critiques en Outaouais.
Pour les
services à domicile des aînés, 41 000 Québécois en attente : 41 000 Québécois
en attente : les soins à domicile sont en crise.
Pour les
crises des délais de l'appareil judiciaire : Crise du système
judiciaire : près du tiers des dossiers risquent d'être
«abandonnés».
En éducation,
en enseignement : Le nombre de profs non qualifiés explose. Des
services insuffisants pour les élèves en difficulté, selon le
Protecteur du citoyen.
Pour les
services de garde : Les places limitées en service de garde
scolaire : de nombreux parents essuient des refus. Le
manque d'éducatrices en milieu scolaire force les parents à prendre le relais.
Je pourrais
continuer comme ça longtemps et longtemps, mais ce que je peux vous dire, c'est
que rien ne me rend fier ici. Et je suis étonné, étonné. Et peut-être que M. le
ministre des Finances ne lit pas assez le journal pour comprendre la situation dramatique
de nos services. Et c'est nos services, c'est nos services qui sont justement
notre richesse collective. Et nous, à
Québec solidaire, nous allons nous battre pour cette richesse collective et
nous allons renouer avec ceux qui ont bâti
le Québec et qui ont bâti cette richesse collective dans les années 60 et
70 et non pas nous inspirer des autres conservateurs que nous avons vus dans un Québec plus moderne,
que ce soit au Parti libéral ou au Parti québécois, car, dans ce budget, il y a
donc un appauvrissement collectif, mais il y a aussi une offre bien
insuffisante pour les travailleuses et les travailleurs du service
public.
On parle ici
du 9 % d'augmentation sur cinq ans dont a déjà parlé le gouvernement,
9 % sur cinq ans. Avec l'inflation que nous avons vécue dans les
dernières années, c'est bien insuffisant. Nous n'allons pas être capables de
retenir les personnes dont on a besoin et
encore moins d'embaucher toutes les ressources dont on a besoin en technologie,
en santé mentale, en éducation, et j'en passe.
Les crises
sont nombreuses, Mme la Présidente, et nous avons besoin de les adresser de
front. Et nous priver de 2 milliards, ce n'est pas une manière
d'adresser la crise du logement, la crise des services publics ou la crise de
la santé mentale. C'est un manque
d'ambition. Et, nous l'avons dit, c'est injuste, mais ce n'est pas seulement un
manque de vision et une injustice,
c'est aussi irresponsable, Mme la Présidente. Sur la crise du siècle qui est la
crise climatique, la crise du siècle
qui est la crise climatique, il n'y a même pas ce qui couvrirait de quoi garder
les services du transport en commun à flot.
• (17 h 20) •
J'ai ici le
dernier rapport du GIEC qui est sorti il y a deux jours et je vais le déposer à
M. le ministre. Peut-être qu'il n'a
pas lu tous les autres dossiers. Celui-ci est une synthèse des anciens. Et ce
qu'il nous dit, c'est qu'on manque d'ambition. On manque d'ambition pour
lutter contre cette crise-là. À la place, on entend, d'un côté, nous dire qu'il
faut absolument diminuer les dettes du
Québec. De l'autre côté, que carrément l'argent qui irait vers le Fonds des
générations irait plutôt vers des
baisses d'impôt. Est-ce que vous avez vu, Mme la Présidente, un jeune avec une
pancarte dire : Moi, je veux des baisses
d'impôt? Est-ce que vous avez vu, Mme la Présidente, un jeune avec une pancarte
pour dire : S'il vous plaît, la dette, qui est aujourd'hui à 39 %, il faut la descendre à 30 %? Je ne
sais pas quelle connexion ce gouvernement a avec les futures générations, mais ce que je peux vous dire, c'est
que, dans toutes les pancartes, de toutes les manifestations de la jeunesse
du Québec, il y a un sujet incontournable,
c'est la crise climatique. Qu'est-ce qu'on se... retrouve dans ce budget? Pour
chaque dollar investi en transport, il y en a 0,71 $ pour la
voiture et seulement 0,29 $ pour le transport en commun.
On n'a
toujours pas abandonné le troisième lien, Mme la Présidente. En 2023, deux
jours après ce rapport du GIEC, je pense qu'il est temps, il est temps pour ce gouvernement de prendre ses responsabilités pour les prochaines générations. Il est temps pour investir, pour pouvoir... pour
toutes les maisons qui ne sont pas... qui sont mal isolées au Québec. On a des
centaines de milliers de maisons qui sont mal isolées, et il n'y a aucun
nouveau programme pour pouvoir améliorer l'efficacité énergétique. En
2023, alors qu'on sait qu'on va manquer d'électricité, c'est irresponsable.
Donc, pour
conclure, Mme la Présidente, nous allons devoir nous battre pour les quatre
prochaines années, pour les
Québécoises et les Québécois, pour toutes celles et ceux qui savent que notre
richesse collective, c'est de pouvoir être en bonne santé, c'est que nos
enfants puissent aller à l'école, c'est pour que les aînés puissent avoir une
opération à la hanche sans attendre
un an avec toutes les douleurs qui y sont associées, c'est une justice
fonctionnelle, nous allons aussi nous
battre pour les prochaines générations pour que, dans les prochains budgets, on
aborde enfin la question climatique de
front en attendant, Mme la Présidente, en attendant, Mme la Présidente, que
nous ayons enfin un gouvernement solidaire qui respecte les fonctionnaires, les travailleuses et les travailleurs,
qui est là pour la classe moyenne qui a besoin de services et qui prévoit un avenir climatique meilleur
qu'une baisse d'impôt dans une chaleur étouffante. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Merci, M. le député.
Je cède maintenant la parole au chef du troisième groupe d'opposition et porte-parole du troisième groupe d'opposition
en matière de finances pour ses commentaires d'une durée également de
10 minutes. M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Merci, Mme la Présidente. Donc, un 10 minutes
de commentaires, et je comprends que l'exercice se poursuivra jeudi.
En moins de 10 minutes, que dire de ce
budget? Je pense que, de manière honnête, on peut qualifier le budget de prudent, ratio dette-PIB qui semble stable.
Évidemment, on ne connaît pas tous les tenants et aboutissants de ce qui nous
attend vis-à-vis d'une récession
potentielle. Un budget, également, qui est nettement orienté vers la
stimulation de l'économie.
Quand on regarde les mesures les plus
frappantes, la fiscalité des particuliers, les congés fiscaux pour de grands projets d'investissement, des zones d'innovation,
la hausse de la productivité des entreprises, les initiatives sont nombreuses.
Et, au Parti québécois, on croit également
que la quête de la prospérité est absolument essentielle, est absolument
légitime. Donc, je pense que le titre
qu'on a donné à ce budget, qui s'appelle Un Québec engagé, un meilleur
titre, un titre plus précis, ça aurait été Un Québec engagé à
stimuler l'économie.
Maintenant,
c'est un budget qui soulève également des questions sur le rôle des questions
sociales et environnementales dans
notre conception de l'économie, dans notre conception de la prospérité et de
notre bien être, parce que ce budget, on aurait pu également l'appeler le
budget du désengagement vis-à-vis les grandes questions sociales de notre
époque, notamment.
Et, vous
savez, parenthèse, le modèle de mesure de notre prospérité avec le PIB per
capita, il a été utilisé pendant des décennies, mais, partout à travers le
monde maintenant, dans toutes les universités, presque personne n'enseigne
que la mesure de notre richesse, c'est exclusivement au PIB per capita. C'est
une mesure, mais très imparfaite. Et tous les modèles
économiques d'aujourd'hui, pas ceux d'il y a 30 ans, mesurent les
questions sociales et environnementales dans notre compréhension d'où
s'en va notre prospérité, d'où s'en va notre richesse.
Que
vaut quelques points de rattrapage du PIB per capita vis-à-vis l'Ontario?
Quelle prospérité économique, Mme la Présidente,
si nos parents sont toujours à la recherche de place en CPE et ne peuvent pas
aller travailler? Quel sera l'impact
de tout ce stimuli économique si les gens ne peuvent pas aller au travail parce
qu'ils n'ont toujours pas de place en CPE?
C'est très timide, là. C'est un engagement de 5 000 places qui sont
converties de non subventionnées à subventionnées. Au Parti québécois,
Mme la Présidente, on garantissait, dans notre cadre budgétaire, qui était
parfaitement prudent et raisonnable, on
garantissait une place à tous les enfants dans le meilleur modèle au monde, les
CPE, parce qu'on tient à nos touts-petits, mais parce qu'on
veut également que les parents puissent contribuer. Comment feront-ils pour
contribuer à l'économie dans ce contexte-là?
Que
faire, Mme la Présidente, lorsqu'on investit 25 millions en santé mentale
puis que la qualité de notre bien-être psychologique, des actes de violence
insensés, la détresse se fait sentir dans la population? Parlons en termes
économiques. Puis j'en parle en termes économiques parce que je sais que
c'est un sujet sensible au gouvernement caquiste. Ça nous amène où, si nos gens ne sont pas en santé
mentale, sur le plan économique si on ne s'en occupe pas? Et ce n'est pas avec
25 millions de dollars, Mme la Présidente, qu'on y arrivera.
Que
faire et comment améliorer notre économie si les gens n'ont nulle part où se
loger? 5 000 logements sociaux, Mme la Présidente, là, on se vante
de ça. Nous, on en planifiait 35 000, puis, en date d'aujourd'hui, vu les
changements démographiques importants, c'est
encore insuffisant, 35 000. Quelle vision de l'économie si les gens ne
peuvent pas se loger? Ils vont travailler comment, Mme la Présidente?
Les
soins à domicile, le virage ne se fait pas. Bien, ça fait des familles qui vont
devoir trouver des solutions, mais ça affecte autant notre qualité de vie que
notre capacité à participer dans l'économie, tout comme des transports
collectifs, qui sont dignes d'un
autre siècle, qui sont nettement insuffisants, tout comme également des mesures
de stimulation dites économiques mais qui, dans les faits, creusent les
inégalités sociales en s'assurant de donner la part du lion à des gens qui sont
déjà fortunés. Et les inégalités sociales ont également un lien avec
l'économie, avec notre capacité notamment à
vivre dans une société sécuritaire, où le capital humain, il est le plus fort
possible dans tous les endroits de notre société, dans tous les groupes
constitutifs de notre société.
Donc, je vous donne
ces exemples-là, et j'en parle en termes économiques parce que je sais que ça
parle au gouvernement caquiste, dans l'espoir de l'influencer, ce gouvernement.
Nous, au Parti québécois, Mme la Présidente, ces
questions sociales là, on s'en occupe parce que c'est le sens de notre engagement,
on s'en occupe par humanisme. On s'en
occupe parce que, pour reprendre les paroles de Jacques Parizeau, la politique,
c'est s'occuper de son monde. Mais ça a également un impact déterminant
sur la prospérité économique que tente d'atteindre le gouvernement de la CAQ avec des mesures qui, pour la plupart, sont bonnes
sur le plan économique, mais en laissant dans l'angle mort des questions
sociales fondamentales, si véritablement on veut arriver à une société prospère
et juste.
Et
j'arrive maintenant, évidemment, vous me voyez venir, à la question
environnementale. Que vaudra un rattrapage d'un ou deux points de pourcentage qu'on aura mesuré par rapport à
l'Ontario dans notre PIB per capita, là, que vaudra ce rattrapage-là quand les changements climatiques
feront en sorte que la température sur le globe sera de plus de 2°, que
des espèces seront en extinction puis
que la biodiversité disparaîtra au point où on aura de la difficulté à
s'alimenter à l'échelle de la
planète? Qu'est-ce que ça va valoir sur le plan économique? Comment concevoir
l'économie strictement en termes de PIB en mettant de côté la question
environnementale et certaines questions sociales qui sont pourtant parfaitement
constitutives de notre bien-être et de notre prospérité?
• (17 h 30) •
Donc, mon message au
gouvernement, c'est qu'il est encore temps de changer notre définition de
prospérité économique et de s'assurer d'y
inclure tous les paramètres qui nous permettront réellement d'atteindre ces
objectifs-là.
Je
veux quand même prendre quelques instants aussi pour souligner quelques bons
coups. Les cliniques d'IPS, tant mieux
si on est capables d'étendre le modèle à plusieurs cliniques, on aura une
première ligne plus forte. Je sais par contre qu'on a du retard dans la formation des superinfirmières, et ça, ça va
être un vrai enjeu, indépendamment du budget. Mais tant mieux si on
arrive à ça.
J'ai vécu très
durement l'accusation durant la campagne électorale, quand on m'a accusé de
vouloir enrayer la Pat'Patrouille. C'était faux. Mais ce que je voulais
dire et ce que j'ai dit, c'est vraiment enregistré, c'est qu'on devrait encourager les émissions faites au Québec, qui
sont éducatives pour nos enfants, à Télé-Québec. Je comprends qu'il y a une centaine de millions dans cette direction-là.
Profitons-en pour faire du matériel qui, justement, se distingue en qualité
éducative par rapport à la malbouffe, des fois, qu'on peut servir à nos
enfants à la télévision.
Tant
mieux si on a des mesures de stimulation de la participation du travail des
aînés. Je trouve ça un peu timide, par contre, la proposition, avec
laquelle on est entièrement d'accord, c'est-à-dire de mettre fin aux
cotisations RRQ après 65 ans. Est-ce
que, vraiment, on va augmenter substantiellement la participation au travail
des retraités avec une mesure qui
vaut quelques centaines de dollars? Je réitère notre invitation au gouvernement
d'y aller d'incitatifs fiscaux beaucoup plus forts pour augmenter notre
participation au marché du travail.
Et le bon coup que je
préfère, et là je suis complètement en désaccord avec mon collègue chez Québec
solidaire, c'est qu'on n'a rien budgété pour
le troisième lien dans ce budget. Et moi, j'en félicite le gouvernement.
Continuez à ne pas le budgéter, parce que ce n'est pas un bon projet. Et prenez
quelques instants pour voir ce qu'on a proposé, au Parti québécois, c'est-à-dire un lien qui soit de
transport collectif, qui va coûter la moitié, peut-être moins, avec les
dépassements de coûts qu'on voit
constamment, mais qui va coûter bien moins et qui atteindra nos objectifs en
matière de transport collectif.
Donc, c'est ce que
j'avais à vous soumettre dans cet exposé court, et on aura l'occasion d'y
revenir jeudi. Merci beaucoup.
La Présidente :
Merci, M. le chef. Alors, je céderais
maintenant la parole à M. le leader adjoint du gouvernement ou M. le
leader, un des deux qui voudra bien se lever pour demander que les travaux
soient suspendus.
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
Mme la Présidente. Je ferais motion, Mme la Présidente, pour suspendre les
travaux jusqu'à demain pour les déclarations de députés, Mme la Présidente.
La Présidente :
Non...
M. Jolin-Barrette : Oh! Jusqu'à 18 heures. C'est vrai. On a eu la chance, Mme la
Présidente, que le deuxième groupe d'opposition, contrairement à la
tradition, fasse des débats de fin de séance, c'est vrai.
La Présidente : Alors, les travaux sont
suspendus jusqu'à 18 h 30 pour permettre la tenue de débats de fin de
séance tel qu'annoncé précédemment.
Suspendu. Bonne fin
de journée.
(Suspension de la séance à
17 h 33)
(Reprise à 18 h 30)
Débats
de fin de séance
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux débats de fin de séance. Le premier débat portera
sur une question adressée par Mme la députée de Mercier à M. le ministre
de l'Éducation concernant les violences sexuelles dans les écoles.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de
parole de cinq minutes, et le député a ensuite un droit de réplique de deux
minutes.
Mme la députée, je
vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Mesures pour lutter contre les violences sexuelles en
milieu scolaire
Mme
Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, c'était important pour moi de
revenir suite à la question que j'ai posée
ce matin... en fait, en début d'après-midi, au ministre de l'Éducation
concernant ce qui s'est passé à Cowansville. Et, en fait, on se rend
compte, là, Cowansville, à cette école-là, à cette école secondaire, c'est un cas parmi d'autres. Il y en a eu un autre
aujourd'hui, à tous les jours. Et tout le monde, bien, on a ras-le-bol de toute
cette situation de violence sexuelle qu'on voit dans nos écoles, dans
nos écoles secondaires principalement.
Et je sais que je
n'étais pas la seule, puisque le ministre a déposé un mandat d'enquête, là,
général parce que lui aussi, probablement, en avait ras-le-bol de voir toutes
ces situations-là.
Vous savez, on agit
souvent, en violences sexuelles, en réaction à la suite d'événements qui ont
lieu et non pas en amont et en prévention.
Et des actions sont faites, par exemple, dans les écoles, et c'est ce que le
président, là, de la commission scolaire nous a dit : J'ai fait des
actions, je ne les rends pas publiques, et tout ça, mais, clairement, ce n'est pas les bonnes actions qui sont posées. Des fois,
c'est fait par maladresse. Des fois, c'est fait par mauvaise foi. Des fois,
c'est fait de bonne foi. Peu importe, il
manque... il y a un manque flagrant, en ce moment, et ce qui manque, c'est ce
qui existe déjà dans les universités et les cégeps.
À l'époque, on se
rappelle du tremblement de terre qu'a été #moiaussi pour les adultes, pour les
jeunes adultes, et ça a amené une révolution
dans les mentalités, dans la façon qu'on traite les violences sexuelles et
quand on porte plainte. Donc, imaginez, à l'époque, il y a cinq ans,
même un peu plus, on a protégé les étudiantes qui sont dans les cégeps, qui sont dans les universités. Comment? En mettant
en place un mécanisme de prévention, c'est-à-dire une loi-cadre pour lutter contre cette violence. Mais on a oublié les
écoles, on a oublié les écoles primaires, secondaires, privées. Et toutes ces
situations qu'on voit en ce moment, bien, ça se passe dans ces écoles-là. Et
c'est vraiment un sentiment inexplicable parce que qui d'autre on
devrait protéger que des jeunes qui ont en bas de 18 ans?
Je vous rappelle, M.
le Président, que la moitié des situations de violence sexuelle se passe auprès
des jeunes à moins de 18 ans. Les
jeunes en bas de 18 ans sont où? Ils sont dans les écoles. Donc, si on ne
fait pas de prévention dans les écoles, où est-ce qu'on va en faire?
Donc, moi, mon
objectif aujourd'hui, c'est de sensibiliser le ministre face à l'importance
d'avoir une loi-cadre, la même qui existe
dans les cégeps et les universités, la même que celle qui a été déposée par ma
collègue la députée de Sherbrooke, que je vais déposer dans pas long.
J'aimerais ça la déposer puis qu'il y ait une ouverture de la part du ministre.
Je
salue le geste du ministre, d'avoir dit : Bien, moi, je n'en peux plus, je
fais des enquêtes, je veux faire une enquête. Je comprends que ce n'est pas une
enquête indépendante, c'est un premier pas, mais ce serait bien qu'on ne soit
pas uniquement en mode... comme je disais, en mode réactif puis qu'on soit dans
la prévention. En prévention, ça veut dire que, s'il y a une loi-cadre, bien, ce n'est pas uniquement le protecteur de
l'élève qui reçoit la plainte, et après ça il va signaler la plainte à la
direction, il va la signaler à l'école, cette école-là même qui n'avait pas
agi. Après ça, dans son rapport, à la fin de l'année, il va dire : Dans
cette école, il y a eu tant de signalements, etc., et les directions d'école
vont peut-être agir ou les
commissions scolaires vont peut-être agir, parce qu'ils sont gênés, parce
qu'ils trouvent que ça n'a pas de bon sens que leurs noms apparaissent plusieurs fois, mais il n'y a pas de
conséquences véritables si, par exemple, des recommandations du protecteur de
l'élève ne sont pas suivies.
Donc, une loi-cadre, ça permet d'avoir
des protocoles humains, des protocoles clairs dans l'école, adaptés à l'école,
mais adaptés aussi aux besoins de l'élève. Parce que quel jeune va dire :
Moi, j'ai subi une violence sexuelle, je me sens
mal? Des fois, les jeunes ne sont pas sûrs qu'ils l'ont subie, ils ne savent
pas trop, ce n'est pas évident dans leur tête qu'ils sont victimes. Donc,
est-ce qu'ils vont vraiment aller à l'ordinateur remplir un formulaire et
l'envoyer? Bien sûr que non, très peu vont le faire pour l'envoyer à
quelqu'un qu'ils ne connaissent pas. Alors que, si on a des protocoles à l'interne, bien là, il y aurait des façons
d'inviter les élèves à procéder à des plaintes d'une façon avec laquelle ils et
elles sont à l'aise.
Je
veux poser des questions. En ce moment, il y a La voix des jeunes compte, mais
pas seulement, qui nous écoutent, et j'aimerais que le ministre réponde
à ces questions-là. En ce moment, dans les écoles où est-ce qu'il y a toutes
ces plaintes-là, il y a des moments de panique, il y a des gens qui se sentent
extrêmement mal. Est-ce que le ministre va lui-même...
pas seulement demander aux écoles de le faire, mais lui-même s'assurer de
soutenir, par des organismes qui ont des expertises lorsqu'il y a ce
genre de cas-là, par exemple dans l'école, aujourd'hui... dans l'école privée,
là, dont le nom m'échappe ou, par exemple, à
Cowansville, d'avoir, par exemple, des intervenantes du CALACS? Est-ce que
c'est possible que le ministre
s'assure que ces intervenantes-là soient là pour rassurer les victimes? Et
aussi est-ce qu'il va enfin faire des violences sexuelles une priorité
ministérielle?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Donc, je cède maintenant la parole au ministre, tout en
lui rappelant que vous avez une intervention d'une durée de cinq minutes, M. le
Ministre.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville :
Merci, M. le Président. Merci à
la députée de Mercier. D'abord, je me suis engagé... on s'est engagés, pendant
la période des questions, à déposer le texte du mandat d'enquête général, alors
je vais le faire de ce pas, si un
page pouvait venir chercher le document. Donc, il sera officiellement déposé à
la Chambre. Vous pouvez venir, c'est bon.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Pardon? Le texte, je pense qu'il est déjà déposé.
M.
Drainville : Je l'ai ici.
Document
déposé
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Ah! vous l'avez ici avec vous? Donc, est-ce que...
Alors, allez-y.
M.
Drainville : Merci beaucoup. Voilà. Alors, l'idée de ce mandat
d'enquête général, M. le Président...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M.
le ministre, désolé de vous interrompre, mais on m'informe que les dépôts
sont numériques seulement.
M. Drainville :
...papier, si jamais la députée
de Mercier souhaite l'obtenir, ça me fera plaisir de partager avec elle
cette copie papier. Elle pourrait partir avec, si elle le souhaite.
Alors,
l'idée de ce mandat d'enquête général, M. le Président, c'est, dans le fond, de
prendre un certain nombre de cas qui ont été médiatisés, des cas qui nous ont
tous horrifiés, honnêtement, et, dans le fond, d'aller voir un peu comment
ces cas-là ont été gérés à l'intérieur du
centre de services scolaire, à l'intérieur de l'école. Et l'idée, M. le
Président, c'est de tirer de ces différentes affaires des conclusions qui vont
nous permettre, nous l'espérons, de mettre en place, je dirais, des outils qui vont nous permettre de mieux gérer ce
type d'allégations de nature sexuelle à l'avenir. Donc, plutôt que d'être
toujours en réaction, allons voir ce qui a pu se produire dans un certain
nombre d'histoires horribles et tirons-en des enseignements
qui vont nous permettre, nous l'espérons, d'être... de mieux gérer ce type
d'allégations de nature sexuelle à l'avenir.
Par
ailleurs, M. le Président, je veux attirer l'attention de la députée de Mercier
sur une entrevue que le protecteur national de l'élève a donnée à la
journaliste Marie-Ève Morasse, de La Presse, et c'est très éclairant
comme entrevue. Et je vais citer de
larges extraits parce que ça nous éclaire sur la manière avec laquelle le
protecteur national de l'élève va traiter ces cas, ces plaintes de
nature sexuelle.
Il
dit, et je cite : «Les plaignants vont pouvoir s'adresser directement à
leur protecteur régional pour faire une plainte d'un acte de violence à
caractère sexuel ou faire un signalement. Un signalant, c'est quelqu'un d'autre
que la victime : ça peut être un
professeur qui voit quelque chose et [qui] pourra se manifester pour le dire.
La loi prévoit que ces cas-là sont traités de façon urgente.
«Le
protecteur régional pourra aussi, de sa propre initiative...» C'est le
protecteur qui parle, là, dans cette entrevue, là, le protecteur, Me
Jean-François Bernier, qui dit : «Le protecteur régional pourra aussi, de
sa propre initiative, lancer une enquête ou une intervention en matière
de violences sexuelles.»
Je continue à citer
des articles. La question de la journaliste : «De quels moyens disposera
le protecteur régional pour intervenir?» Réponse du protecteur : «Dès
qu'il recevra une plainte, il va avertir la direction de l'école, sauf si [la plaignante]
s'y oppose. On envoie un signal à la direction : je viens de recevoir une
plainte concernant telle situation, telle
personne dans l'école. On n'a pas le pouvoir de dire [au] prof : Tu restes
chez vous demain matin. [Mais] on va s'adresser à son patron, qui est le
directeur de l'école, c'est à lui — ou à elle — [de]
prendre cette décision.»
«[Est-ce
qu'il y aura] un suivi, une fois que le directeur d'école aura été averti?» On
aura une obligation de signalement...
«On va avoir une obligation de signalement. [...]On va s'assurer d'arrimer nos
affaires [avec la DPJ et la police]...» C'est toujours le protecteur
national de l'élève qui parle.
• (18 h 40) •
Par rapport
aux craintes de représailles contre ceux et celles qui pourraient porter
plainte ou qui pourraient signaler, le
protecteur dit : «La loi prévoit aussi que les gens qui sont victimes de
représailles peuvent faire une plainte — parce qu'ils ont été victimes de
représailles — et il y a des amendes prévues. C'est important de
passer un message qu'on n'acceptera pas
que des représailles soient faites, que ce soit à un professeur qui signale
quelque chose ou au plaignant. Les plaintes de représailles seront
prises au sérieux. Nous aurons une équipe chargée de ces enquêtes», M. le
Président.
Et puis là... Alors, cette entrevue, donc, très
intéressante, publiée le 8 mars, nous éclaire sur le fonctionnement de cette nouvelle institution qui va mieux
protéger les victimes dans ces cas, donc, d'allégations de nature sexuelle.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le ministre. Mme la députée, vous
disposez de deux minutes en droit de réplique.
Mme Ruba Ghazal (réplique)
Mme
Ghazal : Mais je trouve ça dommage, je n'ai pas eu de
réponse à mes questions. Je vais pouvoir les poser à un autre moment.
Pour soutenir
les élèves qui sont en ce moment en panique dans les écoles, partout, quand ça
sort dans les médias, que ce soient
les élèves touchés ou non touchés, on a besoin d'intervenants et
d'intervenantes. Et j'aimerais que le ministre, lui-même, aussi, s'assure qu'on les soutienne, par exemple, avec des
organisations, des CALACS dans différentes régions, dans les écoles où
ça s'est produit, s'assurer qu'elles puissent être présentes, ces
intervenantes, parce qu'elles sont des expertes pour pouvoir rassurer l'état de
panique dans lequel se trouvent les élèves en ce moment.
Et j'aurais aimé ça savoir si les violences
sexuelles, c'est aussi une priorité ministérielle. Le ministre pellette ça dans
la cour d'une enquête, après ça, du protecteur de l'élève. Tout ça, c'est bien,
mais le protecteur de l'élève, il n'est pas à l'école, il ne connaît pas la
situation dans l'école. Ce que ça prend, ce n'est pas uniquement agir après coup.
C'est bon, le protecteur de l'élève, on
n'est pas contre, mais on a besoin d'une approche complémentaire,
complémentaire. Et, la loi-cadre, ce
qu'elle va faire, c'est que, partout dans l'école, dans chacune des écoles, il
va y avoir un protocole où ça va être extrêmement clair ça va être quoi,
l'action de chaque personne, pas selon ce que le directeur ou la personne qui a
eu la plainte pense qui serait bien, ça va
être très, très clair. Puis, des fois, on n'a pas besoin... en fait, souvent,
on n'a pas besoin d'alerter la DPJ, la police. Il va falloir aussi faire une
remise en question de cette entente, entente tripartite pour... Parce que, des fois, les jeunes ne veulent pas
porter plainte parce qu'on... ils ne veulent pas qu'on appelle la DPJ, ou ils ne
veulent pas qu'on appelle la police, ou ils ne veulent pas que leurs parents le
sachent, ils veulent juste qu'une situation s'arrête.
Et faire de la prévention, c'est à ça que sert
la loi-cadre. C'est pour ça qu'à l'époque c'est Hélène David qui l'a mise dans les cégeps et les universités, et
c'est exactement ce qu'on demande. Moi, là, M. le Président, je suis sûre qu'un
jour il va y en avoir une. Je ne sais pas si
ça va être avec le gouvernement de la CAQ actuel ou un autre, mais c'est sûr et
certain qu'on va se rendre compte que le
protecteur de l'élève, ce n'est pas suffisant. Ça prend des mécanismes de
prévention, de soutien à l'interne.
Et je veux,
moi aussi, pour sensibiliser le ministre, déposer un document, qui est les
recommandations de La voix des jeunes...
Document déposé
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Voilà, voilà, les dépôts sont faits de manière
numérique. Donc, vous pouvez le déposer, donc le ministre y aura accès.
Alors, nous
allons maintenant procéder au deuxième débat, qui portera sur une question
adressée par M. le député de
Laurier-Dorion à Mme la ministre du Tourisme concernant l'hébergement
touristique. M. le député, je vous cède la parole pour une durée de cinq
minutes.
Est-ce qu'il
y a consentement? Je devais demander le consentement pour qu'il y ait le dépôt
du document. Est-ce qu'il y a consentement?Consentement. Merci.
M. le député.
Modifications à la Loi sur
l'hébergement touristique
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. D'emblée, à mon tour d'exprimer toutes mes sympathies envers les
personnes accidentées dans cet horrible incendie dans un édifice dans le Vieux-Montréal.
Toutes mes condoléances à la famille de la
victime qui a été retrouvée, et je partage la douleur des familles des portés
disparus, dont j'espère que, bientôt, ces personnes-là seront en vie et
pourront être retrouvées, là.
Et je
remercie également Mme la ministre d'avoir assisté personnellement à ce débat
de fin de séance pour clarifier ce
qui me paraît une ambiguïté dans ses propos et avancer dans le débat. Parce
qu'évidemment je salue d'emblée sa volonté de corriger certaines lacunes très sérieuses dans
la Loi sur l'hébergement touristique, là. Je salue la promptitude, la célérité avec
laquelle la ministre a dit, publiquement, là, qu'il fallait aller revisiter
cette loi-là pour corriger la situation des Airbnb illégaux.
On sait que, dans le bâtiment qui a passé... qui
a été incendié, là, c'était une place à Airbnb, là. On parle de 15 logements, dont 12 étaient utilisés pour
la location à court terme pour le tourisme sur la plateforme Airbnb. C'était un
hôtel clandestin, en d'autres mots, là. Et on sait également que la très grande
majorité, sinon tous les Airbnb, les logements Airbnb illégaux sont situés en dehors des zones permises par les
différentes municipalités, dans ce cas-ci la municipalité de Montréal,
là. Et c'est parce qu'ils sont à l'extérieur de ces zones permises qu'ils sont
illégaux.
En fait, et
je réitère un chiffre que j'ai dit aujourd'hui, là, on calcule qu'il y a 14 000 logements Airbnb qui sont situés seulement sur l'île de Montréal, 14 000 logements, c'est une quantité très
impressionnante, dont 93 % seraient illégaux, donc qui n'auraient
pas le numéro d'enregistrement, tel qu'il est prescrit par la Loi sur
l'hébergement touristique, là, qui a été
adoptée en 2021, là. Donc, ça, ça nous amène à dire, là, que, neuf fois sur 10,
si on loue un Airbnb, là, ça va être un
Airbnb illégal, parce que, justement, dans la très grande majorité, ils se
situent à l'extérieur des zones permises par les municipalités.
Et là il y a eu différentes entrevues qui ont eu
lieu hier, là, où la ministre a affirmé encore une fois sa volonté de revisiter
cette loi-là et corriger les problèmes qu'on rencontre, problèmes qu'on avait
déjà identifiés avant même l'adoption de
cette loi-là, dont moi-même, j'avais fait... j'avais proposé des amendements
pour corriger ces lacunes-là. Et, écoutez,
je veux citer deux passages des deux entrevues que la ministre a données hier,
pas plus tard qu'hier, là, la première à Midi info, hier, avec M. Alec
Castonguay, et je la cite : «Mon intention, c'est d'avoir une autre
modification à la Loi sur l'hébergement touristique, qu'on va déposer
prochainement. L'obligation, ce serait la suivante : avoir le numéro
d'enregistrement dans toutes les annonces obligatoirement.»
M. Castonguay
de lui poser la question : «Donc, avant de s'inscrire sur Airbnb, il
faudrait qu'on ait déjà l'attestation prouvant qu'on peut exploiter ce type de
logement là. Donc, on l'exigerait au moment de l'annonce — par Airbnb, évidemment.» Mme Proulx
répond : «Très précisément, vous avez exactement raison.»
Plus tard...
Moi, quand j'ai lu ça, je me suis dit : Bon, bien, écoutez, là, c'est une
excellente nouvelle, Mme Proulx va exiger à Airbnb le numéro
d'enregistrement pour...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M.
le député, je vous rappelle que les... par leur nom.
M. Fontecilla : ...Mme la ministre
du Tourisme va exiger à Airbnb le numéro d'enregistrement pour publier
l'annonce d'un logement touristique. Et, voilà, quelques heures plus tard, je
lis une entrevue donnée à La Presse à la suite... qui a été réalisée, semble-t-il, à la suite de cette
entrevue-là. Et Mme la ministre du Tourisme nous dit, elle est citée :
«En dehors des périmètres où l'hébergement touristique de courte durée est
permis par les municipalités, c'est leur responsabilité de faire enquête, c'est
à elles de dénoncer l'illégalité de ce type d'hébergement là.»
Et l'article
finit, la ministre n'a pas voulu dire si elle comptait exiger que Airbnb ne
publie que des annonces des logements ayant un numéro d'enregistrement
de la CITQ comme le demande la mairesse Plante.
Donc, ma question est très simple : Est-ce
qu'il faut... la ministre va demander dans sa nouvelle loi le numéro
d'enregistrement à Airbnb pour publier les annonces ou pas? C'est aussi simple
que ça.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député. Mme la ministre, à vous la parole, tout en vous rappelant
que vous disposez de cinq minutes pour votre intervention.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx
(Berthier) : M. le Président, un plaisir de vous retrouver.
D'abord et avant tout, là, il faut faire une grande distinction, là : l'incendie
qu'il y a eu à Montréal, le tragique incendie n'a absolument rien à avoir avec
le phénomène d'hébergement courte durée. Il y a eu un incendie, il y a
une enquête qui est en cours. Il y a énormément de questions qui sont posées
sur la sécurité du bâtiment. Est-ce qu'il était conforme? Est-ce que les
extincteurs étaient valides? Bref, il y a
énormément d'informations à aller chercher. Et on a tous, j'imagine, très hâte
d'avoir les résultats de cette enquête-là, M. le Président, qui va
prendre encore quelques jours, voire quelques semaines.
Il y a une
responsabilité partagée. M. le Président, lorsqu'on a déposé le projet de loi,
les municipalités, celles qui sont représentées par la fédération des
municipalités du Québec et l'Union des municipalités du Québec, ont salué
l'arrivée d'une réforme majeure de la
Loi sur l'hébergement touristique en nous disant : Mme la ministre, on
souhaite conserver nos pouvoirs dans nos municipalités, nos arrondissements,
nos villes pour pouvoir décider nous-mêmes de l'endroit, du lieu, de la
période, de le permettre, de l'interdire, de le restreindre et de l'encadrer
davantage que votre chapeau de règlement.
Évidemment, comme le gouvernement du Québec travaille avec les municipalités,
l'UMQ et la FMQ, évidemment qu'on a
consenti à cette demande-là. Donc, dans les demandes des municipalités,
évidemment, c'est elles qui sont régentes de décider de quelle façon
est-ce que ce type d'hébergement touristique se fait là.
• (18 h 50) •
À la question : Est-ce qu'il y en a, de l'illégal?
Bien sûr, il y en a, de l'illégal. L'objectif de la loi, évidemment qu'il y a... Le phénomène de l'hébergement de
courte durée sur des plateformes était nouveau. Dès 2018, on est arrivés en
poste et on a, donc, amené une nouvelle catégorie d'hébergement, qui était la
résidence principale.
Un élément important... et j'étais très heureuse
de lire aujourd'hui dans les quotidiens que la ville de Montréal, à travers la mairesse, avait annoncé aujourd'hui
qu'ils allaient engager davantage d'inspecteurs sur le territoire de Montréal
justement pour venir
identifier ces hébergements touristiques illégaux là. Et je salue le geste de
la mairesse de venir, donc, prêter main-forte aux enquêteurs de Revenu
Québec, qui sont là justement pour débusquer les illégaux.
Et je tiens à
informer les gens, là : Conformez-vous à la loi, là. On a une obligation,
nul n'est censé ignorer la loi. Je demande aux gens d'aller chercher leurs
numéros d'enregistrement, de demander à l'arrondissement, aux municipalités,
d'abord et avant tout, si elles peuvent
exploiter leurs résidences principales dans le secteur où ils vivent et
d'aller, s'il y a autorisation, évidemment, de la ville ou de
l'arrondissement, chercher ce numéro d'enregistrement là.
Lorsque le premier ministre m'a reconfirmé le poste au Tourisme, déjà en décembre, et Québec solidaire défonce une porte qui est déjà ouverte, M. le Président, on
avait décidé de revoir encore la Loi sur l'hébergement touristique, de venir la resserrer davantage à la lumière des
deux années d'expérience que nous avions vécues, de l'évolution de la loi,
de la probité de la loi, des gens qui s'y
conformaient. Déjà, donc, à mon entrée en poste en décembre, on souhaitait
déposer des modifications réglementaires pour venir, donc, resserrer
davantage la Loi sur l'hébergement touristique.
Oui, nous
allons, et c'est les intentions, parce que je ne peux pas porter outrage au
Parlement, M. le député, comme vous le savez... L'intention du
gouvernement du Québec et de mon ministère, c'est évidemment d'exiger un numéro
d'enregistrement, c'est d'exiger également une copie sur l'annonce qui va
prouver que le numéro d'enregistrement est bel
et bien valide et a été émis dûment par la municipalité, ou l'arrondissement,
ou la ville. Il va y avoir des amendes encore plus sévères que ce qu'on
a présentement.
Je tiens à rassurer le collègue de
Laurier-Dorion. Airbnb nous a lâché un coup de fil hier. On aura des rencontres
avec eux. Et je souhaite de tout coeur, cette fois-ci, qu'on collabore
ensemble, M. le député. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la ministre. Alors, je cède maintenant la parole au député de
Laurier-Dorion. M. le député, vous avez une réplique de deux minutes.
M. Andrés Fontecilla
(réplique)
M. Fontecilla : Je peux assurer Mme
la ministre qu'elle va avoir toute ma collaboration pour avancer lorsqu'il
s'agit d'améliorer une loi et faire en sorte que cette... que les différents acteurs
qui sont concernés par cette loi-là, bien, s'y conforment. Et je vais
travailler de façon très constructive avec elle, là, pour faire avancer ce
dossier-là.
Je suis très content d'entendre Mme la ministre
nous dire qu'elle entend exiger qu'Airbnb exige à son tour à toutes les personnes qui veulent annoncer sur
cette plateforme-là, Airbnb, là, qu'elles aient un numéro d'enregistrement avec
une photo du certificat d'enregistrement. Ça
va être, selon moi, une façon de prouver à Airbnb, là, que pour... qu'il y a
effectivement un numéro d'enregistrement qui
est légal, qui est conforme, qui est vrai surtout, et, voilà, c'est la façon
dont il faut agir, là.
Je suis
désolé que les différentes entrevues... on connaît comment ça marche, là, mais
que ces entrevues-là aient laissé une certaine ambiguïté. Mais
aujourd'hui j'entends la ministre nous dire qu'elle va obliger Airbnb à exiger
les numéros d'enregistrement pour toutes les différentes annonces d'Airbnb.
Et, puisqu'on y est, pourquoi s'arrêter en si
bon chemin, là? Il y a d'autres problèmes concernant Airbnb, là. C'est le cas des résidences qui sont utilisées par
Airbnb, là, et qui... dont on évince des locataires pour installer des Airbnb.
On a connu plusieurs cas à Montréal. Je pense que la ministre en est
consciente. On pourrait travailler ensemble à fermer cette brèche-là et faire en sorte qu'il n'y ait
plus d'évictions au Québec, là, pour faire de la résidence touristique à court
terme. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Voilà qui met fin aux débats de fin de séance.
Ajournement
Alors, compte tenu de l'heure, nous allons
ajourner nos travaux au mercredi 22 mars, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 55)