(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Bon
jeudi matin, Mmes et MM. les députés. Alors, je vous invite à prendre place.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous
en sommes à la rubrique Déclarations de députés. Et je suis prêt à céder la
parole à la première personne, première députée, et ce sera Mme la
députée de Soulanges.
Rendre
hommage à M. Colin Lalonde pour ses performances
au basketball en fauteuil roulant
Mme Marilyne
Picard
Mme Picard :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je souligne un sportif exceptionnel de
ma circonscription, Colin Lalonde. Colin est un joueur de basketball en
fauteuil roulant passionné et persévérant.
En
plus de transmettre ses connaissances avec son rôle d'entraîneur et de faire
découvrir son sport aux citoyens de la région, il fait également partie de
l'équipe des moins de 23 ans qui a représenté le Canada aux championnats
du monde. Médaillé d'argent lors des
championnats canadiens le 18 février dernier, il a mené la délégation de
l'équipe du Québec lors de la
cérémonie d'ouverture des Jeux du Canada à l'Île-du-Prince-Édouard. C'est tout
un honneur pour notre athlète de Saint-Clet. Il a su transformer ses
limitations en une force extraordinaire.
Cher
Colin, je te félicite pour ton parcours, ta puissance de caractère et ta
résilience. Ce sont des personnes engagées comme toi qui sont très
inspirantes. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Soulanges. La prochaine déclaration sera
celle de M. le député de l'Acadie.
Souligner
le 40e anniversaire de l'organisme Concertation-Femme
M. André
Albert Morin
M. Morin :
Merci, M. le Président. Je veux
souligner le 40e anniversaire de l'organisme Concertation-Femme, qui
oeuvre dans la circonscription de l'Acadie.
Toutes
ces années, cet organisme accueille les femmes avec ouverture et bienveillance
afin de leur donner un lieu de rencontre et d'échange.
Concertation-Femme, c'est une équipe qui est à l'écoute des femmes pour leur
donner l'aide appropriée. Le but principal
de l'organisme est de sensibiliser toute personne à la violence faite aux
femmes, en plus de soutenir les
victimes pour leur donner conseil. L'organisme travaille à ce que les femmes
victimes de violence puissent être écoutées
tout en recevant des conseils pour vivre en sécurité. Concertation-Femme, c'est
redonner un sentiment de dignité aux
femmes, briser l'isolement, développer leur autonomie sociale et financière,
améliorer l'état de leur santé psychologique et physique afin de
prévenir la violence conjugale sous toutes ses formes.
Concertation-Femme,
c'est une solide équipe d'intervenantes très dévouées sous le leadership de la
directrice générale, Mme Maysoun
Faouri. Mme Maysoun Faouri est une véritable cheville ouvrière de
Concertation-Femme. Elle est toujours à l'oeuvre pour aider les
victimes, véritable fonceuse qui contribue à...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : M.
le député... Merci beaucoup. Merci beaucoup, M. le député de l'Acadie. Je dois néanmoins rappeler aux collègues que la
durée de la déclaration est d'une minute. Alors, je vous invite, s'il vous
plaît, à être prudents et à être attentifs.
Mme la députée de
Châteauguay, pour la prochaine déclaration.
Souligner
le 350e anniversaire de la ville de Châteauguay
Mme Marie-Belle
Gendron
Mme Gendron : Merci, M. le Président.
L'année 2023 marque le 350e anniversaire de la fondation de la ville
de Châteauguay, ma ville, la ville où s'épanouit ma famille.
En
1673, le comte de Frontenac, alors gouverneur de la Nouvelle-France, cède la
seigneurie de Châteauguay à Charles Le Moyne. Châteauguay est riche d'une
histoire qui peut surprendre, et je pense, entre autres, à la bataille de la
Châteauguay, en 1813, où
500 combattants ont réussi à arrêter l'armée d'invasion américaine de
3 700 Américains vers Montréal. Je pense également à la
rébellion des Patriotes en 1838.
Pour souligner les 350 ans de richesse
historique, un comité a monté toute une programmation pour tous les goûts.
J'invite par ailleurs tout le Québec à venir festoyer avec nous tout au long de
l'année.
En
terminant, je souhaite à souligner la présence du maire de Châteauguay,
M. Éric Allard, dans les tribunes, ici, au salon bleu, aujourd'hui.
Merci d'être là.
Je souhaite donc à mes concitoyennes et
concitoyens un bon et mémorable 350e.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci, Mme la députée de
Châteauguay. Et bienvenue dans nos tribunes au maire de Châteauguay,
M. Allard.
Je cède maintenant la parole à M. le député de
Maurice-Richard.
Rendre un hommage posthume à
M. Pierre Beaudet,
militant internationaliste
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Le 8 mars
dernier marquait le premier anniversaire du décès de Pierre Beaudet, citoyen de
ma circonscription.
Cet homme a dédié sa vie à nourrir les
solidarités et à faire qu'un autre monde soit possible. Penseur de gauche, il
était un radical au sens où il revenait à la racine des choses pour expliquer
les oppressions. Loin du dogmatisme, cet intellectuel privilégiait le dialogue
et les compromis.
Militant indéfectible, il s'est notamment engagé
pour la Palestine et l'Afrique du Sud. On lui doit d'ailleurs en grande partie la venue de Desmond Tutu, durant
l'apartheid, ce qui aidera le premier ministre Mulroney à se ranger du bon
côté de l'histoire.
Il cofonde
Alternatives, les Nouveaux Cahiers du socialisme, le Forum social
mondial et bien d'autres organisations importantes pour la justice au
Québec et ailleurs dans le monde.
Internationaliste,
socialiste et souverainiste, son legs est immense, et nous sommes des milliers
à porter dans notre coeur et dans notre esprit une partie de Pierre.
Merci pour tout, camarade. Repose en paix.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le
député de Maurice-Richard. La prochaine déclaration sera celle de Mme la
députée de Saint-François.
Féliciter le Camping du pont
couvert, gagnant
du concours Mon camping préféré
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert : M.
le Président, j'ai le bonheur d'avoir dans ma circonscription le camping
préféré des Québécois selon le
concours réalisé en 2022 par la Fédération québécoise de camping et de
caravaning. Les campeurs eux-mêmes ont choisi le Camping du pont
couvert, situé à Waterville, parmi près de 200 établissements concurrents.
En plus, le
Camping du pont couvert a remporté le prix Innovation & développement de la
Chambre de commerce et d'industrie de la région de Coaticook et s'est vu
également décerner la mention Bâtisseur d'aujourd'hui au congrès annuel
du Camping Québec.
Après seulement cinq ans d'exploitation par les
propriétaires actuels, ces reconnaissances sont exceptionnelles. Il faut dire que le camping investit chaque année
pour offrir aux familles une expérience de rêve. Un projet d'envergure est
d'ailleurs en cours, soit une station d'épuration à laquelle seront reliés les
terrains. Aussi, un agrandissement progressif augmentera la capacité de
150 emplacements à 200 d'ici 2025.
Bravo aux propriétaires Martin Binette, Sylvie
Bellavance et Marie-Laurence Binette! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Saint-François. La prochaine déclaration sera celle de Mme la
députée de Saint-Laurent.
Souligner le
60e anniversaire du journal The Suburban
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Bonjour, M. le
Président. Il me fait grand plaisir de souligner aujourd'hui le
60e anniversaire du journal The Suburban, qui est situé chez nous,
à Saint-Laurent.
Fondé en
1963, The Suburban est un journal offert à la communauté anglophone de
Montréal. Ayant publié plus de
145 000 copies, The Suburban est devenu non seulement un
incontournable de ses lecteurs, mais il a reçu plusieurs prix
provinciaux, fédéral, mais aussi sur la scène internationale.
The Suburban is the largest English language weekly
newspaper in Québec. Due to the pandemic and considering
The Suburban objective to have a larger outreach with diverse
communities, The Suburban launched an online feature, including Beyond
the Pages, a segment posted by editor in chief Beryl Wajsman.
Je tiens donc à féliciter Beryl Wajsman,
l'éditeur en chef, ainsi que toute son équipe du Suburban. Nous sommes très fiers de vous compter chez nous à
Saint-Laurent. Merci de votre travail acharné à votre rayonnement partout à
Saint-Laurent mais aussi dans l'ouest de la communauté de Montréal.
Félicitations et longue vie à Suburban!
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Saint-Laurent.
La prochaine déclaration sera celle de M. le député de Saint-Jean.
Souligner
la tenue de la cérémonie de remise des bourses de la
Fondation du cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
M. Louis
Lemieux
M. Lemieux : Merci beaucoup, M. le
Président. J'ai eu le plaisir, la semaine dernière, d'assister au deuxième de
trois galas de remise de bourses de la Fondation du cégep
Saint-Jean-sur-Richelieu.
Vous
dire combien j'étais fier et ému. Pas seulement parce que mon bureau de comté
avait financé, au nom de tous mes
concitoyens, presque 20 000 $ de ces bourses pour agir contre la
pénurie de main-d'oeuvre, mais parce que ça fait une différence, une
vraie.
Voici
un exemple, quelques-uns des mots que m'a écrits une boursière le
lendemain : «À l'âge de 45 ans, j'ai décidé de retourner sur les bancs d'école. Vous ne pouvez
pas savoir, M. le député, tout ce que ce certificat, la bourse et votre
présence signifient pour moi. Je n'ai pas retenu mes larmes parce que
vous m'avez dit : Je te vois.»
Pour
elle et pour tous les autres étudiants de ce programme d'études, j'encourage
les entreprises et institutions de chez
nous à continuer d'aider nos jeunes à compléter leurs études pour venir occuper
des postes de pénurie chez nous et pour leur dire qu'on les voit. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Saint-Jean. La prochaine déclaration sera
celle de Mme la députée de Jean-Talon.
Souligner
le 35e anniversaire de l'organisme
Maison pour femmes immigrantes
Mme Joëlle
Boutin
Mme Boutin :
Merci beaucoup, M. le Président. C'est avec une immense reconnaissance que
je veux souligner les 35 années
d'existence de la Maison pour femmes immigrantes qui est située dans le beau
comté de Jean-Talon, 35 ans à prendre
soin de femmes victimes de violence conjugale et de leurs enfants en offrant un
hébergement réconfortant et sécuritaire, dans le respect, et surtout
sans jugement.
C'est
grâce à la bienveillance de toute l'équipe en place que de nombreuses femmes
peuvent aujourd'hui prendre un
nouveau départ. Je remercie tout le personnel et les administratrices, qui
veillent à offrir un lieu de répit où l'on peut envisager l'avenir avec
l'espoir de jours meilleurs.
• (9 h 50) •
J'aimerais
saluer chaleureusement la présence, dans nos tribunes, de Natalia Petlina,
Samia Belkhir et de Nahid Ghafoor. Mesdames,
j'aimerais vous remercier très sincèrement pour le travail exceptionnel que
vous faites dans le quotidien des femmes
qui vivent des situations extrêmement difficiles. Vous faites la différence. Et
j'aimerais vous souhaiter un joyeux 35e anniversaire.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Jean-Talon. Et bienvenue à l'Assemblée
nationale à la Maison pour femmes immigrantes. Merci d'être là.
La prochaine
déclaration sera celle de M. le député de Trois-Rivières.
Souligner
le succès du festival de musique ArtikFest
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Merci, M. le Président. Bienvenue à vous toutes ici, dans les tribunes.
Les
17 et 18 février derniers s'est déroulé le premier festival ArtikFest, un
événement hivernal produit par Le Festivoix de Trois-Rivières. Festival de
musique électronique, il a été conçu avec l'objectif de favoriser l'émergence
de projets culturels innovants à Trois-Rivières.
Cet événement
rassembleur a permis à plus de 10 000 festivaliers d'assister gratuitement
à une quinzaine de concerts d'envergure internationale. Plus de 25 %
provenaient des quatre coins du Québec et du Canada.
Créé
en collaboration avec la communauté, l'ArtikFest a généré des retombées
socioéconomiques très positives et dépassé toutes les attentes.
Félicitations
à tous les bénévoles pour la réussite de cet événement. Bravo à Thomas, Julie
et au conseil d'administration
d'avoir eu l'audace de lancer le tout premier festival hivernal de musique
électronique au Québec, un modèle d'innovation! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Trois-Rivières. Maintenant, la parole est à Mme
la députée de Brome-Missisquoi.
Rendre hommage à M. Yvon Lemire pour son
engagement bénévole et communautaire
Mme Isabelle
Charest
Mme Charest : Merci, M. le Président.
Je rends aujourd'hui hommage à M. Yvon Lemire, un bénévole d'exception
de mon comté, Brome-Missisquoi.
Cet homme discret,
notaire de profession, vient de tirer sa révérence après 45 années de
registraire au tournoi national de hockey M13 de Waterloo. Depuis la fin
des années 70, il aura vu passer des milliers de jeunes hockeyeurs pee-wee. Certains d'entre eux auront fait leur
chemin jusqu'à la Ligue nationale de hockey, comme Mario Lemieux,
Jean-Jacques Daigneault et Yanic Perreault.
Yvon
Lemire s'est également impliqué durant plusieurs années en tant que secrétaire
pour les Chevaliers de Colomb de Waterloo. Il s'est notamment beaucoup
investi dans leur campagne annuelle de paniers de Noël.
Comme
si ce n'était pas assez, il a aussi fait partie du comité consultatif
d'urbanisme de la ville, dont le rôle est de s'assurer du bon
développement et de l'aménagement du territoire.
Je
remercie donc M. Lemire, qui tout au long de ces années aura partagé ses
talents pour le bénéfice de sa communauté. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de
Brome-Missisquoi. La prochaine déclaration sera celle de M. le député de
Portneuf.
Souligner
les exploits nautiques de M. Henri Beaudout
M. Vincent
Caron
M. Caron :
Merci, M. le Président. Je veux
porter à votre connaissance une aventure humaine extraordinaire, celle
d'Henri Beaudout, un ancien résistant français immigré au Québec.
En 1956, avec deux
compagnons, Gaston Vanackère et Marc Modena, il traverse l'Atlantique en
radeau. Parti d'Halifax, il rejoint l'Angleterre après 89 jours de mer,
une première historique saluée mondialement.
Sur
ce radeau, baptisé Légaré II, flottait fièrement le fleurdelisé. M. Beaudout,
je veux vous dire aujourd'hui à quel point le Québec est fier de
l'exploit que vous avez accompli. Très chers collègues, honorons aujourd'hui ce
courageux Québécois d'adoption. Merci aux
membres de la Société d'histoire de Neuville ici présents qui ont mis en
lumière cette incroyable odyssée.
Pour
reprendre les propos du journaliste Félix Lajoie : «Lorsque l'on vit nos
rêves, on vit longtemps.» M. Beaudout fêtera en effet, le mois
prochain, ses 96 ans.
Alors, bravo à cet
aventurier téméraire qui a marqué notre histoire collective!
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Bienvenue
à l'Assemblée nationale. Merci, M. le député de Portneuf. Et la dernière
déclaration, aujourd'hui, sera celle de M. le député de Johnson.
Féliciter
l'entreprise Oliméga inc., lauréate du
prix du Bocuse d'or SIRHA Innovation
M. André
Lamontagne
M. Lamontagne : Merci beaucoup, M. le
Président. Je désire souligner aujourd'hui le prestigieux prix qu'a reçu
Oliméga pour son huile torréfiée Signé Caméline.
L'entreprise,
située à Saint-Édouard de Napierville, en Montérégie, s'est vu récemment
remettre le prix Bocuse d'or SIRHA Innovation à Lyon, qui récompense les
meilleurs produits et nouvelles technologies de l'année dans le monde de la restauration et de l'alimentation, une première pour
un produit québécois. Ce titre s'ajoute à la reconnaissance qu'elle a
reçue de l'Organisation mondiale de la gastronomie comme Produit d'exception de
la terre à l'assiette.
La
caméline est une plante ancestrale vieille de plus de 3 000 ans,
anciennement très utilisée. L'huile de caméline torréfiée est un aboutissement de 15 années de développement et de
recherche. C'est l'huile d'olive du Québec. Primé pour son originalité,
son goût et sa valeur nutritive, ce produit est également une alternative à
l'huile de sésame.
Nous
pouvons être très fiers de cette belle entreprise de chez nous. Je félicite
Chantal Van Winden et toute son équipe pour leur ambition, leur passion
et leur ingéniosité. Longue vie à la caméline!
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Johnson. Et cela met fin à la rubrique Déclarations
de députés.
Et je suspends nos
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 55)
(Reprise à 10 h 04)
La Présidente : Bonjour à tous. Mmes
et MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente,
je vous demanderais d'appeler l'article a du feuilleton.
Projet de loi n° 391
La
Présidente : À l'article a du feuilleton, Mme la députée de
Saint-Laurent présente le projet de loi n° 391, Loi modifiant
la Loi sur l'instruction publique afin de consacrer le droit à la gratuité des
projets pédagogiques particuliers offerts dans les écoles où est dispensé le service de l'éducation préscolaire ou
de l'enseignement primaire et secondaire ainsi que de limiter la
distance entre les immeubles d'une école à projet particulier. Mme la députée.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Mme la
Présidente, ce projet de loi modifie la Loi sur l'instruction publique afin de
consacrer le droit à la gratuité des projets
pédagogiques particuliers, y compris les programmes de concentration offerts
dans les écoles où est dispensé le service
de l'éducation préscolaire ou de l'enseignement primaire et secondaire, et ce,
jusqu'à concurrence de 5 000 $ par année.
Par ailleurs,
le projet de loi interdit aux centres de services scolaires de mettre à la
disposition d'une école à projet particulier
plus d'un immeuble, sauf si ces immeubles sont situés à une distance d'au plus
250 mètres l'un de l'autre. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce
projet de loi? M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme
la Présidente, encore une fois un excellent projet de loi de notre formation
politique. J'espère que le
gouvernement, rendus à une dizaine de projets de loi, va avoir le courage
d'inviter au moins un projet de loi. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : M. le leader
adjoint.
M. Caire : Oui, Mme la
Présidente, donc, nous aurons des discussions avec le ministre de l'Éducation
et nous donnerons les suites appropriées.
La Présidente : À nouveau, M. le
leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Est-ce que c'est
adopté, Mme la Présidente?
Mise aux voix
La Présidente : Oui. Adopté, bien sûr,
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté.
Alors, je disais : À nouveau, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Vous me rassurez,
Mme la Présidente.
La Présidente : Ne vous inquiétez
pas.
M. Derraji : Je vous
demanderais d'appeler l'article b de notre feuilleton.
Projet de loi n° 396
La
Présidente : Oui. À l'article b du feuilleton, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys présente le projet de loi n° 396, Loi
modifiant la Loi sur la réduction de la dette et instituant le Fonds des
générations afin d'y prévoir l'atteinte d'une capitalisation de
100 milliards de dollars. M. le député.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Merci, Mme la Présidente.
Alors, ce projet de loi modifie la Loi sur la réduction de la dette et instituant le Fonds des générations afin d'y
prévoir que, sauf dans la mesure prévue par cette loi, l'affectation du fonds
et les sommes qui sont portées au
crédit du fonds doivent demeurer inchangées jusqu'à l'atteinte d'une
capitalisation de 100 milliards de dollars. Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie... Oui,
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente, je ne
peux pas m'empêcher de voir le sourire du ministre des Finances. J'en suis
sûr et certain, qu'il est d'accord avec ce
dépôt de projet de loi. Mme la Présidente, j'aimerais bien que cette fois-ci,
encore une fois, on appelle cet excellent projet de loi de notre formation
politique. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire :
Oui, Mme la Présidente, je pense
que le sourire du ministre des Finances s'explique par le budget qui
sera déposé la semaine prochaine. Pour le reste, c'est la même réponse.
Mise
aux voix
La
Présidente : Nous poursuivons, mais est-ce que le dépôt de ce projet
de loi est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente :
Voilà.
Présence
de Mme Émilise Lessard-Therrien,
ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Maintenant,
j'aimerais souligner la présence de l'ancienne députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, on me dit qu'elle est dans nos tribunes. Alors, nous aimerions
la saluer. Bonjour à vous.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre de la Sécurité publique, la parole est à vous.
M. Bonnardel : Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le
plan stratégique 2022‑2027 du Bureau du coroner. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire :
Oui, Mme la Présidente, permettez-moi
de déposer la réponse du gouvernement à la pétition présentée en Chambre le 31 janvier 2023 par le député
de Pontiac et la réponse du gouvernement à la pétition présentée le
2 février 2023 par le député de Jacques-Cartier.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Dépôt
de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, Mme la vice-présidente de la
Commission des finances publiques et députée de Bourassa-Sauvé.
Étude
détaillée du projet de loi n° 3
Mme Cadet :
Oui, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission des finances
publiques qui, les 15, 16, 21 et
23 février 2023 ainsi que les 14 et 15 mars 2023, a procédé à l'étude
détaillée du projet de loi n° 3, Loi
sur les renseignements de santé et de
services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives. La commission a adopté le texte du projet
de loi avec des amendements.
• (10 h 10) •
La Présidente :
Ce rapport est déposé. M. le
président de la Commission de la santé et des services sociaux et député
de Beauce-Nord.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 10
M. Provençal : Mme
la Présidente, je dépose le rapport de la Commission de la santé et des
services sociaux qui, les 14 et
15 mars 2023, a tenu des auditions publiques dans le cadre de
consultations particulières sur le projet de loi n° 10, Loi limitant le recours
aux services d'une agence de placement de personnel et à de la main-d'oeuvre
indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux. Merci
beaucoup.
La
Présidente : Ce rapport est déposé.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Reconnaître
le racisme et la discrimination systémiques
envers les femmes et les filles autochtones
Mme Massé : Merci, Mme la Présidente.
J'aimerais, dans un premier temps, souligner la présence de l'initiatrice
de cette pétition ainsi que ses invitées,
notamment Marjolaine Étienne, de Femmes autochtones du Québec, qui sont les
initiatrices de la pétition, avec Héléna
Lalo, qui est représentante du milieu urbain pour FAQ, la représentante wendat
de FAQ, représentante Ève Bastien. J'ai
la chance aussi d'avoir Sipi Flamand, chef de Manawan, avec d'autres
représentants, dont Mme Claudia Newashish, représentante de la
condition féminine, M. le chef Picard, représentant de l'association des Premières Nations du Québec, avec d'autres représentantes,
dont le Conseil des femmes élues de l'APNQL, Mme Lise Bastien, Médérik Sioui, représentant de la Commission de
la santé et des services sociaux de l'APNQL, et des gens qui représentent aussi le Conseil en
éducation des Premières Nations. Et je suis certaine que j'en ai oublié, vous
me pardonnerez.
Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
3 805 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que les droits humains à l'égalité et à la non-discrimination sont garantis par
plusieurs conventions et déclarations internationales auxquelles le
Canada et le Québec sont soumis;
«Considérant
que l'article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés et
l'article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne
garantissent l'égalité et le droit à la non-discrimination;
«Considérant que les
femmes et les filles autochtones vivent au moins une double discrimination du
fait d'être femmes et autochtones;
«Considérant que la
commission d'enquête portant sur les relations entre les autochtones et
certains services publics — communément appelée la commission Viens — dénonce la présence [du] racisme systémique envers
les autochtones;
«Considérant
que le rapport de la coroner Géhane Kamel atteste que le racisme systémique a
contribué au décès tragique de Joyce Echaquan le 28 septembre 2020
au centre hospitalier de Joliette;
«Considérant
que le Conseil des Atikamekw de Manawan et le Conseil de la nation atikamekw
demandent l'adoption immédiate du
Principe de Joyce présenté devant l'Assemblée nationale et la Chambre des
communes en novembre 2020;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec :
«De
reconnaître l'existence du racisme et de la discrimination systémiques envers
les autochtones, et [particulièrement envers] les femmes et les filles
[autochtones];
«De
mettre en oeuvre des actions concrètes pour éradiquer [dans nos institutions]... — pardon, je recommence :
«De
mettre en oeuvre des actions concrètes pour éradiquer le racisme et la
discrimination systémiques ancrés dans nos institutions depuis la
colonisation;
«D'adopter
immédiatement et sans réserve le Principe de Joyce;
«De
cocréer et mettre en oeuvre des services culturellement adaptés et
culturellement sécurisants en collaboration avec les autochtones.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé.
Interventions
portant sur une violation de droit ou de privilège
Décision
de la présidence sur la recevabilité de la question de privilège soulevée
le 23 février 2023 concernant les déclarations de la ministre de la
Famille relativement au nombre d'enfants en attente
d'une place en service de garde
À la rubrique
Interventions portant sur une violation de droit ou de privilège ou sur un fait
personnel, je suis maintenant prête à rendre
ma décision concernant la question de violation de droit ou de privilège
soulevée par le leader de l'opposition officielle dans un avis qu'il m'a
transmis le 23 février dernier et dont je vous ai fait part ce jour-là.
Je
désire tout d'abord remercier les leaders pour leurs observations lors de leurs
plaidoiries qui ont eu lieu à la rubrique des renseignements sur les
travaux de l'Assemblée le 14 mars.
Je résumerai d'abord
les observations faites par chacun.
Selon le
leader de l'opposition officielle, la ministre de la Famille aurait induit la
Chambre en erreur en affirmant à
maintes reprises, lors des périodes de questions et réponses orales des 2, 16
et 23 février 2023, que 33 356 enfants étaient en attente d'une place en service de garde. Lors de sa
plaidoirie, le leader de l'opposition officielle a soutenu que ces déclarations
seraient contredites par un article de presse du 23 février 2023 publié
par Radio-Canada.
Cet article
indique que le nombre de 33 356 mentionné
par la ministre comprend... correspond, plutôt, aux enfants qui auraient dû
avoir une place avant le 31 août 2022 et qui sont inscrits sur la liste
d'attente afin d'obtenir une place dans un service de garde au Québec. Or, selon Radio-Canada, il faudrait
ajouter à ce nombre 39 075 autres
enfants qui sont inscrits pour obtenir une place entre le 31 août
2022 et la fin de l'année 2023.
Selon le
leader de l'opposition officielle, en omettant de tenir compte de ces 39 075 enfants dans ses déclarations, la ministre a induit la Chambre en erreur. De
plus, elle aurait fait elle-même la démonstration que les chiffres qu'elle a
avancés à l'Assemblée nationale étaient erronés dans une publication qu'elle a
faite sur Facebook et dans un tableau de bord produit par le ministère
de la Famille qui explique le calcul du nombre de places et qui ne se limite plus
au seul chiffre de 33 356 enfants en attente. Ce faisant, elle
aurait contredit sa propre version donnée dans les débats parlementaires.
À son avis,
en répétant, à de multiples reprises un nombre contredit par Radio-Canada et en
se contredisant, la ministre aurait commis un outrage au Parlement, au
regard de nos règles et de notre jurisprudence parlementaire.
Le leader du deuxième groupe d'opposition
intervient en appuyant les arguments du leader de l'opposition officielle et en partageant les propos que ce
dernier a tenus. Il souligne qu'il est important pour les ministres de
s'exprimer avec rigueur sur les faits
dans le cadre des travaux parlementaires, en particulier sur des sujets
sensibles et importants comme celui
des places en service de garde, qui suscitent de vives inquiétudes. À son avis,
la confiance du public et des oppositions pourrait être ébranlée si les
déclarations contradictoires de la ministre n'étaient pas condamnées.
En réplique,
le leader du gouvernement soutient que la ministre n'a pas commis d'outrage au
Parlement et qu'elle n'a pas induit
la Chambre en erreur. Il rappelle que notre règlement prévoit, au sixième
paragraphe de l'article 35, qu'il faut accepter la parole des membres de cette Assemblée. À son avis, cette
présomption ne peut être renversée en présence d'une simple interprétation différente des mêmes faits
par plus d'une personne, comme ce serait le cas ici. Il invoque que les
critères établis par la jurisprudence
nécessiteraient plutôt un aveu de la ministre selon lequel elle a induit la
Chambre en erreur ou la preuve de déclarations contradictoires de sa part dans
le cadre des travaux parlementaires. Or, selon lui, la ministre n'aurait
pas fait de tels aveux ou de telles déclarations contradictoires.
Les leaders parlementaires ont chacun cité notre
jurisprudence parlementaire afin de soutenir leurs prétentions. Voyons donc ce
qu'elle prévoit en la matière.
Notre droit
parlementaire reconnaît que le fait d'induire délibérément l'Assemblée ou ses
commissions en erreur peut constituer un outrage au Parlement.
Deux
situations permettent de faire la preuve, à première vue, de cet outrage et de
renverser la présomption établie par
le sixième paragraphe de l'article 35 de notre règlement, présomption
selon laquelle, je vous le rappelle, il faut accepter la parole d'un
député.
Pour
démontrer que le député a induit l'Assemblée ou l'une de ses commissions en
erreur lors d'une intervention, la jurisprudence indique qu'il faut prouver que
le député a par la suite lui-même reconnu les avoir trompés de la sorte.
À défaut
de pouvoir faire la preuve d'un tel aveu, il faut établir qu'un même député a
donné deux versions contradictoires des mêmes faits dans le cadre des
travaux parlementaires.
Dans tous les cas, les décisions de mes prédécesseurs
rappellent que le caractère intentionnel de l'acte doit être démontré pour conclure qu'un député a sciemment
induit la Chambre en erreur. En d'autres mots, pour qu'une allégation d'avoir induit l'Assemblée en erreur donne
ouverture à une question de privilège, il est nécessaire de faire la
démonstration claire d'une intention d'induire en erreur ou de nuire au
bon déroulement des travaux parlementaires.
Qu'en est-il dans le cas présent?
Lors des
périodes de questions de février 2023 citées précédemment, la ministre de la
Famille a affirmé plusieurs fois que
la liste d'attente pour les services de garde s'élevait à 33 000 places. Or, selon Radio-Canada, une
méthode de calcul différente
ajouterait quelque 39 000 autres
places à cette liste d'attente, qui en totaliserait ainsi plus de 72 000. C'est la différence entre le résultat
de ces deux méthodes de calcul qui est ici en cause.
• (10 h 20) •
Si l'on
revient au premier critère établi par la jurisprudence parlementaire pour
démontrer qu'un député a induit la Chambre
en erreur, force est d'admettre qu'il n'a pas été prouvé que la ministre de la
Famille a avoué avoir trompé l'Assemblée au sujet du nombre de places en service de garde. En effet, à aucun
moment il n'a même été évoqué que la ministre aurait fait un tel aveu.
Pour ce qui est du deuxième critère, il n'a pas
non plus été démontré que la ministre aurait donné deux versions contradictoires à ce sujet dans le cadre des
débats parlementaires. Au contraire, tous s'accordent pour dire que la ministre
a affirmé la même chose à plusieurs reprises, à savoir que la liste
d'attente s'élevait à 33 000 places.
Sur la notion
de déclarations contradictoires, je désire ajouter que les documents déposés
par le leader de l'opposition officielle lors de sa plaidoirie font état de
déclarations extraparlementaires : elles ne peuvent donc pas appuyer la
preuve de déclarations contradictoires
faites dans le cadre des travaux parlementaires. De toute manière, si ces
documents contiennent plus de données, ces données servent à détailler la
méthode de calcul que la ministre a suivie, et il serait difficile d'en
arriver à la conclusion qu'ils contredisent ses affirmations.
Par
conséquent, il n'a pas été établi que la ministre de la Famille a
sciemment tenté d'induire la Chambre en erreur. Il a plutôt été démontré qu'il existe une disparité
entre le nombre de places en service de garde sur la liste d'attente avancé
par la ministre et celui rapporté par Radio-Canada, différence qui semble
s'expliquer par la méthode de calcul utilisée. Ainsi, nous sommes en présence d'une interprétation différente de la
part de plusieurs personnes à propos de ce nombre de places. La jurisprudence est pourtant claire à ce
sujet, et je cite : «...une interprétation différente d'une situation
donnée par plusieurs personnes ne peut donner ouverture à un outrage au
Parlement.» Fin de la citation.
Comme l'ont mentionné les leaders
d'opposition, il est certes important pour les membres de cette Chambre, et
en particulier pour les ministres, de
répondre aux questions avec la plus grande rigueur. Les citoyens et les
parlementaires peuvent s'attendre à
obtenir du gouvernement l'information la plus claire possible dans le cadre des
débats parlementaires. Cependant, la
présidence ne peut devenir l'arbitre de l'interprétation des méthodes de
compilation des données gouvernementales. En effet, ce n'est pas à elle
de déterminer quelle méthode devrait être retenue.
À
cet égard, je rappelle que la question de privilège vise uniquement à
sanctionner les manquements graves et les atteintes aux droits de
l'Assemblée et de ses membres.
En
terminant, par contre, dans le cours des débats parlementaires, les membres de
l'Assemblée peuvent demander à la ministre de la Famille d'expliquer son calcul du nombre de places en
service de garde sur la liste d'attente, la méthode qu'elle emploie pour ce faire et les raisons pour
lesquelles il est différent de celui rapporté par les médias. Il s'agit
d'ailleurs d'une partie importante
des interventions faites à l'Assemblée et en commission, où les ministres
doivent répondre de la gestion de leur ministère et des résultats
obtenus devant les collègues parlementaires de l'opposition, qui exercent une fonction importante de contrôle des activités du
gouvernement. Ainsi, si on constate que les chiffres avancés par la ministre
sont différents de ceux rapportés par les
médias, cela peut faire l'objet de divers moyens de contrôle parlementaire,
dont les échanges à la période de
questions. Par contre, cela ne montre pas les critères de notre jurisprudence
parlementaire... cela ne rencontre pas les critères de notre
jurisprudence parlementaire pour donner ouverture à une violation de droit ou
de privilège sur la base que la ministre
aurait sciemment induit la Chambre en erreur, et la question de privilège ne
peut être utilisée comme moyen de contrôle parlementaire.
Pour
toutes ces raisons, je déclare que la question de violation de droit ou de
privilège soulevée par le leader de l'opposition officielle est
irrecevable.
Voilà.
Vous pourrez lire les notes de bas de page, il y a de l'information très
pertinente qui détaille notre jurisprudence. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire : Merci, Mme la Présidente, pour cette importante décision qui trace la
ligne entre interprétation et induire la
Chambre en erreur. J'espère que les parlementaires prendront acte de votre
décision, elle est très importante pour la suite de nos travaux, et
qu'ils se gouverneront en conséquence.
La
Présidente : M. le leader de l'opposition officielle, je vous écoute.
M. Derraji : Merci, Mme la Présidente,
pour votre interprétation de ce que j'ai soulevé plus tôt cette semaine. La
question reste toujours...
Des voix : ...
M. Derraji :
Je pense qu'il y a une présidence, une présidente aussi. Donc, madame...
Des voix : ...
La Présidente :
S'il vous plaît! Nous allons
laisser terminer le leader de l'opposition officielle et nous passerons
incessamment à la période des questions. Je vous écoute.
M. Derraji : Je vous remercie. La
question demeure sur l'interprétation. Nous poursuivrons nos questionnements
par rapport à la liste. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Oui, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc :
Très rapidement, Mme la Présidente, on prend acte de votre décision, mais, en
attendant, il manque toujours des milliers de places, et les parents attendent.
La
Présidente : Nous allons poursuivre.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions.
Questions
et réponses orales
À
la rubrique... Maintenant, nous en sommes rendus à la période de questions, tel
qu'annoncé, période de questions et réponses orales, et je cède la
parole à la députée de Saint-Laurent en question principale. La parole est à
vous, juste à vous, on écoute.
Responsabilité
du ministre de la Cybersécurité et du Numérique
dans le déploiement de la plateforme SAAQclic
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Le
conseiller non ministériellement responsable de La Peltrie m'a interpelée
hier, lors de la période de questions, pour dire que j'avais une
méconnaissance crasse de sa loi sur la...
Des voix : ...
La Présidente : Attendez. Je vais
vous reconnaître, M. le leader adjoint du gouvernement, la parole est à vous.
M. Caire : ...que
la députée de Saint-Laurent fasse la même chose, on appelle les parlementaires
par leur titre et non pas par notre créativité, parce que j'en ai
beaucoup.
La Présidente : M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme
la Présidente, je tiens à rappeler au leader du gouvernement que c'est lui-même
qui nous a dit qu'il est conseiller du gouvernement en matière de
cybersécurité.
La
Présidente : Alors, vous vous êtes exprimés. Alors, je vous
rappelle le règlement, on appelle les collègues par leur titre. Et, Mme
la députée de Saint-Laurent, vous le savez très bien. Je vous invite à
poursuivre votre question.
Mme Rizqy : Il
n'en demeure pas moins qu'il m'a interpelée pour me dire que j'avais une
méconnaissance crasse de sa loi sur le ministère du Numérique. Or, j'ai fait
l'étude détaillée avec lui et, à l'article 1 de sa loi, je lui ai
précisément posé la question
suivante : Pourquoi a-t-il choisi le verbe «animer»? Après tout, ce n'est
pas un dirigeant d'un camp de vacances.
Alors, il m'a répondu : Mon rôle,
un rôle central, un rôle de
conseiller, un rôle de coordinateur, un rôle de fédérateur de tous les
organismes, de tout le monde. Sa réponse dans le verbatim.
Alors, je veux juste bien comprendre :
Est-ce qu'il a fédéré le fiasco de la SAAQ à un demi-milliard de dollars?
La Présidente : M. le ministre de la
Cybersécurité et du Numérique.
M. Éric Caire
M. Caire : Merci,
Mme la Présidente. Donc, la question de la collègue va me faire... va me donner
l'opportunité de faire oeuvre
pédagogique. Quelles sont les prérogatives du ministère de la Cybersécurité et
du Numérique versus le projet CASA?
Première prérogative, nous faisons les analyses
des projets informatiques du gouvernement et nous faisons des recommandations au Conseil du trésor à savoir s'il
les finance ou non. Alors, chronologiquement, vous comprendrez qu'on ne
peut pas avoir fait ça avec le projet CASA. J'espère que tout le monde comprend
ça.
Deuxième
prérogative : effectivement, en mode réalisation, on peut faire de la
surveillance, c'est vrai, il y a des mécanismes qui permettent de faire
de la surveillance. Or, on parle ici d'un projet qui était en phase de
déploiement. Encore là, ce n'était pas applicable.
Sur la phase
de déploiement, Mme la Présidente, voici une organisation qui nous dit :
Les voyants sont au vert, le budget
est respecté, les échéanciers sont respectés, la portée du projet est
respectée, les tests sont faits, les analyses sont faites, nous sommes prêts pour le déploiement. Au
nom de quoi — et
là j'aimerais que la députée me réponde — au nom de quoi nous aurions empêché
le déploiement de ce projet-là, Mme la Présidente?
La Présidente : En terminant.
M. Caire : Qu'est-ce
qu'il y avait là-dedans comme indicateurs pour qu'on bloque un projet d'un
demi-milliard?
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Donc,
il est encore fier, là. Moi, j'aimerais comprendre. Est-ce que lui, il a
compris son rôle de central, coordinateur
et de fédérateur? Et, lorsqu'il dit : Il y a du laxisme par rapport à
l'incompétence, est-ce qu'il parle de lui? Et, lorsqu'il a fait le pacte de responsabilité, est-ce qu'on doit le
modifier pour dire qu'au fond c'est le pacte «je m'en lave les mains»?
La Présidente : M. le ministre — nous
sommes jeudi — allez-y.
M. Éric Caire
M. Caire : Je
vais me réessayer, Mme la Présidente, parce que visiblement ma collègue a de la
difficulté avec le calendrier. Ça,
c'est son premier problème. Ça, c'est assez clair, c'est assez clair. On avait
un collègue, anciennement, qui disait :
Je comprends les jours pairs, je ne comprends pas les jours impairs. Dans son
cas à elle, il va falloir qu'elle nous l'explique.
Mais,
ceci étant dit, je dis : Je fais l'analyse du projet. Le ministère existe
depuis le 1er janvier 2022, le projet est analysé en 2017. Alors, je ne sais pas, chronologiquement, comment elle
est capable de mettre ça dans sa réponse, je ne sais pas. Je dis : On fait de la surveillance sur la réalisation.
La réalisation se termine en 2022, on est en phase de déploiement. Comment je fais pour
faire de la surveillance d'un projet qui est fini, dont la réalisation est
finie? Elle n'a toujours pas donné la réponse. Est-ce qu'elle l'aurait
bloqué au déploiement, avec ce que je viens de lui dire?
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Hum, hum! Ah! désolée,
c'est le shérif qui dit que, ah! le député de La Peltrie, il pâlit. Une
seconde. Hi! il n'est plus l'ombre de
lui-même. Ah! puis, en passant, arrêtez de vous promener pour dire que vous
n'êtes qu'un simple conseiller et de faire l'éloge de votre
insignifiance dans votre rôle.
Des voix : ...
• (10 h 30) •
La
Présidente : Attendez, attendez. Oui. Je suis debout, je suis debout.
Vous perdez du temps. J'ai été patiente, je
vous ai écoutée... Vous perdez votre temps de parole, en passant, quand je suis
debout. Je ne tolère pas ce genre de termes et de propos à l'égard des uns et des autres, nous devons nous
respecter. Les termes que vous avez employés sont très blessants. Pour
la suite des choses, je demanderais la collaboration de tous.
Et vous vous levez en
tant que leader adjoint? Vous voulez poursuivre votre question?
Une voix : ...
La
Présidente : Oh!
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, s'il vous plaît! Je hausserai rarement le ton. Cette
fois-ci, je le fais. Faites, tout le monde, attention
à vos propos. Respect. Il reste du temps à la députée. Je demanderais également
à la députée de Saint-Laurent, qui est
une députée aguerrie, de faire attention de ne pas prononcer de propos
blessants, de poursuivre sa question, et le ministre pourra répondre,
tout ça dans le calme. Et faisons attention aux propos blessants.
Mme Rizqy : Je dis exactement les mêmes mots que lui hier,
soit dit en passant. Mais, dans sa réunion du mois de novembre, comment
il a pu coordonner et donner son aval? Il s'est basé sur quoi? Sur son pif
politique?
La
Présidente : M. le ministre.
M. Éric Caire
M. Caire : Excellente
question. La livraison est un peu faible, mais la finale est très bonne.
La
Présidente : Bon, je vais reconnaître M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Derraji : Mme
la Présidente, ce sont des propos blessants. Ce sont... ce sont...
Des voix : ...
M. Derraji : Ce sont des propos blessants. J'invite le ministre
à répondre à cette excellente question : Comment il a oublié de ne
pas agir?
La Présidente :
Alors, j'insiste et je répète à
nouveau, soyez respectueux les uns à l'égard des autres. Regardez, les tribunes sont remplies de gens qui vous
écoutent. Les propos que vous employez sont blessants de part et d'autre. Vous
êtes des députés et des parlementaires
aguerris, qui pouvez faire beaucoup mieux. La question est importante, la
réponse également. M. le ministre.
M. Caire : Mme la Présidente, sur quelle base? Bien, c'est
exactement ce que je lui ai dit. Donc, budgétairement, le voyant était au vert, on était en deçà de ce
qui était budgété dans les dépenses. En termes d'échéancier, la date du début
janvier était respectée. En termes de portée
du projet, la portée du projet était respectée. Les tests avaient été faits, les
tests avaient été audités. Le contrôle du processus de... En fait, tous, tous
les éléments du plan avaient été testés. On nous disait : C'est
solide, c'est béton, on peut aller de l'avant.
La
Présidente : En terminant.
M. Caire : Alors, moi, je repose la question. Quels sont les
éléments là-dedans qui auraient pu amener la députée à bloquer le
déploiement de ce...
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
l'Acadie. La parole est à vous, juste à vous. On l'écoute.
Principe de responsabilité ministérielle
M. André Albert Morin
M. Morin : Mme la Présidente, ce qui est navrant, avec
SAAQclic, c'est le fait que le gouvernement rejette le blâme sur la SAAQ sans prendre la mesure de sa
responsabilité. Hier, le premier ministre disait qu'il ne comprenait pas que la
direction de la société n'ait pas vu qu'en
fermant ses bureaux trois semaines il y avait un risque d'achalandage à la
réouverture. Si c'était si évident
pour le premier ministre, ça l'était moins pour la ministre des Transports.
Dans La Presse du 1er février dernier,
elle défendait la fermeture en disant : «La suspension d'une importante
partie des services de la SAAQ est un exercice certes "déplaisant", mais nécessaire», en précisant que
l'opération mettra fin aux files d'attente. Visiblement, il n'y avait
pas d'inquiétude, alors que c'était évident pour le premier ministre.
Est-ce
que la ministre peut admettre qu'elle a sous-estimé la situation au départ et
qu'aujourd'hui le gouvernement blâme la SAAQ, alors qu'il a lui-même
cautionné cette opération?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, écoutez, s'il y a une
personne qui a pris sa partie de responsabilité,
dans cette situation-là, c'est bien moi, je pense, donc... et comme l'ensemble
de mes collègues du gouvernement, d'ailleurs.
Donc,
je suis revenue... Comme les collègues le savent, je suis revenue prématurément
de ma mission mobilité durable en Europe, qui a été très utile et
intéressante, par ailleurs, pour prendre en charge, effectivement, cette
situation-là par moi-même, alors qu'elle aurait dû être prise en charge par les
dirigeants précisément nommés pour s'occuper de ces situations-là. Le gouvernement libéral, qui a été au pouvoir
15 ans, sait très bien comment fonctionnent les sociétés d'État. On nomme des P.D.G. On nomme des V.P. On nomme un
conseil d'administration avec un président du conseil d'administration.
Ces gens-là sont là pour gérer. Et je ne
pense pas qu'il y ait personne ici, dans les 125, qui pense que c'est un
ministre qui va aller s'occuper de
prévoir qui va travailler où, combien d'employés dans chaque succursale, etc.
Ça n'aurait aucun sens, Mme la Présidente.
Notre responsabilité,
par contre, c'est que, quand on s'aperçoit qu'un travail a été inadéquatement
fait par les personnes payées et nommées pour
le faire... c'est effectivement la responsabilité d'un ministre, la
responsabilité ministérielle...
La
Présidente : En terminant.
Mme
Guilbault : ...de s'occuper d'améliorer et de rendre des
services de qualité aux Québécois.
La
Présidente : Première complémentaire. Et je reconnais la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Mme la Présidente, on a appris cette semaine qu'il est possible d'être
ministre, au Québec, et d'avoir comme
seule responsabilité celle de conseiller transversalement. Le reste du temps,
nous sommes dans l'impression qu'il se tourne les pouces telle la
version moderne du réparateur Maytag.
Hier,
on nous disait qu'il y aurait des changements à la SAAQ. Qu'est-ce que le
conseiller de La Peltrie entend donner comme conseil?
La
Présidente : M. le ministre.
M. Éric Caire
M. Caire :
Je vais commencer par la question de règlement, Mme la Présidente. Encore une
fois, je pense que le signal ne se rend pas l'autre bord. On appelle les
députés, les ministres par leur titre.
Et,
sur la réponse, Mme la Présidente, je trouve ça dommage, d'autant plus que la
députée de Mont-Royal—Outremont
a eu un briefing sur les activités du ministère. Elle sait exactement tous les
projets. On lui a laissé carte blanche pour interroger
le sous-ministre, elle a pu poser toutes les questions qu'elle voulait sur les
projets. Et aujourd'hui elle fait comme semblant qu'elle ne sait pas ce qui se passe au ministère de la
Cybersécurité et du Numérique, Mme la Présidente? À quoi ça a servi, ce
briefing-là?
La
Présidente : Deuxième complémentaire, Mme la députée.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Revenons aux faits,
Mme la Présidente. Dans le plan des investissements et des dépenses en ressources informationnelles, c'est écrit noir sur
blanc, page 4 : «Le ministère de la Cybersécurité et du numérique a
[...] pour mission de diriger et de
coordonner les actions de l'État dans les domaines [...] du numérique...» D'un
côté, le ministre dit «conseiller», et, de l'autre, les documents
officiels de son ministère disent «diriger et coordonner».
Est-ce que le ministre de la Langue française
peut expliquer les verbes d'action au conseiller de La Peltrie?
La
Présidente : Là, je vais me
lever, M. le ministre. Mme la députée, je vous rappelle qu'on interpelle les
collègues élus par leur titre, il s'agit du ministre. M. le ministre de
la Cybersécurité.
M.
Éric Caire
M.
Caire : Mme la Présidente, donc, la première étape, ça a
été d'essayer d'expliquer les prérogatives chronologiquement dans le
projet CASA. Visiblement, cette explication-là ne percole pas à l'opposition
officielle. La deuxième étape, c'est de vous
dire que la députée qui m'interroge sait parfaitement quels sont les projets
dont nous nous occupons, l'ampleur de ces projets-là, le nombre de ces
projets-là, l'importance de ces projets-là. Elle sait très bien où est-ce qu'on agit. Nous lui avons offert la
possibilité de poser toutes les questions qu'elle voulait, nous lui avons
ouvert les portes du ministère. Et
aujourd'hui je comprends, là, je comprends qu'il y a comme un gain politique, mais,
quand on dit : Revenons aux vraies affaires, bien, si ça, ce n'est
pas les vraies affaires, c'est quoi, les vraies affaires?
La
Présidente : En terminant...
C'est terminé. En question principale, je reconnais le député de Pontiac. La
parole est à vous, juste à vous.
Déploiement de la plateforme
SAAQclic
M.
André Fortin
M.
Fortin : Merci. Merci, Mme la Présidente. Après deux
semaines, là, d'explications loufoques, de contorsions intellectuelles, après deux semaines à pointer du
doigt les dirigeants de la société d'État, après deux semaines sans aucun
début de commencement de leadership, le
ministre continue de nous dire qu'il n'agissait qu'à titre de conseiller et que
son rôle, tenez-vous bien, c'est de s'assurer que les standards de
l'industrie sont respectés.
Alors là, Mme
la Présidente, il va falloir qu'il nous dise, là, dans quelle industrie le
standard, c'est de fermer des services
à la clientèle pendant trois semaines et laisser les clients poireauter dehors
pendant des heures. Dans quelle industrie le standard, c'est de dépenser 500 millions sans aucune véritable,
véritable vérification? Parce que, de l'aveu du ministre, il continue de
le dire, il l'a vérifié une seule fois. Tous les voyants étaient au vert, alors
tout est beau, pas de problème. 500 millions. 7 millions de plus pour
faire de la pub là-dessus.
La réalité,
là, c'est qu'il n'y a pas une industrie privée où un responsable d'un fiasco
comme ça survivrait, pas une seule, Mme la Présidente.
• (10 h 40) •
La Présidente : Le ministre de la
Cybersécurité.
M.
Éric Caire
M.
Caire : Mme la Présidente, si c'était vrai, il n'y a plus
un libéral qui aurait le droit de siéger, là. Quand on pense...
Des voix : ...
La Présidente : Je reconnais M. le
leader de l'opposition officielle. N'embarquons pas dans une plaidoirie qui
pourrait déraper, mais je vais vous écouter.
M.
Derraji : Mme la Présidente, vous avez mentionné qu'il y a
beaucoup de personnes dans les tribunes. Sûrement ils ont vu le scandale,
le fiasco de la SAAQ. Je serais gêné, aujourd'hui, d'avoir ce genre de
réponses.
La
Présidente : Bon, nous allons poursuivre, puisqu'il ne s'agissait
visiblement pas d'une question de règlement.
M. le ministre, poursuivez. Demeurons courtois et répondons à la question.
M. Caire : Absolument, Mme la
Présidente. Comme toujours dans mon cas.
Donc, Mme la Présidente...
Des voix : ...
M.
Caire : Donc, Mme la Présidente, ce que je dis, c'est
qu'au moment où j'ai rencontré la SAAQ les voyants étaient au vert. Je n'ai toujours pas entendu le
commencement du début d'une réponse de sur quelle base aurions-nous dû arrêter
ce projet-là. On est
un petit peu dans le même syndrome, Mme la Présidente, que pendant la pandémie,
où le Parti libéral a subitement une boule de cristal qui lui permet de
voir les choses qui arrivent dans le futur.
Des voix :
...
La
Présidente : Oui, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente, la question, c'est sur la SAAQ,
pas sur la pandémie. Je comprends que c'est difficile pour lui de
répondre. Je l'invite à répondre au scandale de la SAAQ, Mme la Présidente, et
non pas la pandémie.
La
Présidente : Je vous ai entendu. Poursuivez, M. le ministre.
M. Caire : ...si
le leader veut filibuster sa propre période de questions, je n'ai pas de
problème avec ça. Mais, Mme la Présidente,
Mme la Présidente, là où je rejoins mon collègue, c'est sur l'exécution. C'est
vrai, ça a été un fiasco. Il a
raison, ça a été un fiasco. Et, sur la préparation, j'ai dit : Est-ce
qu'on aurait pu mieux préparer? Est-ce qu'on aurait pu mieux communiquer? Est-ce qu'on aurait pu mieux
informer les citoyens? La réponse à ça, c'est oui, c'est oui, on aurait pu
faire mieux sur la préparation. Sur l'exécution, ça a été un fiasco. Ce qu'on
dit, avec ma collègue la vice-première ministre, c'est...
La
Présidente : En terminant.
M. Caire : ...on
va régler le problème, puis après ça on fera l'autopsie de ce fiasco.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : À
l'époque où il était dans l'opposition, le député de La Peltrie, là, il aurait
mangé ses bas, arraché ses cheveux
puis déchiré sa chemise, devant un ministre, là, comme ça, qui se décharge de
son imputabilité. Quand il dit que c'est
de la préparation, là, il blâme encore une fois les dirigeants de la SAAQ et
s'en vide... s'en décharge complètement. Mais aujourd'hui, là, c'est lui
qui préside le pire bordel informatique.
Il
faudrait qu'il se rappelle le pacte de responsabilité qu'il avait signé à
l'époque. La responsabilité, c'est à lui de la prendre. Est-ce qu'il
peut signer son propre pacte?
La
Présidente : Monsieur...
Des voix :
...
La Présidente :
Pas de commentaire après les questions ni les réponses. M. le ministre.
M. Éric Caire
M. Caire : Bon,
le pire bordel informatique... Mme la Présidente, moi, je veux juste qu'on soit
clairs, là, parce qu'il y a quand même des
gens qui ont travaillé à bâtir une application qui, aujourd'hui, fonctionne
bien. Le déploiement a été
catastrophique, mais l'application SAAQclic fonctionne bien. La vice-première
ministre et moi, on a été sur le terrain. Les commis nous disent :
Ça va bien, ça travaille bien, ça nous permet d'être plus efficaces.
Je
le redis, le déploiement a été catastrophique, c'est vrai. On a trouvé des
solutions pour régler le problème, pour qu'il n'y ait plus personne dans les
files d'attente. Ce n'est pas complété, il y a encore du travail à faire. Et,
quand ce sera terminé, le premier ministre a été très clair, la
vice-première ministre a été très claire, j'ai été très clair...
La
Présidente : En terminant.
M. Caire : ...nous
ferons l'autopsie de ce projet-là et nous aurons toutes les réponses à nos
questions.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Si
ça fonctionnait bien, Mme la Présidente, il n'y aurait pas de gens pris au
Mexique. Si ça fonctionnait bien, il n'y aurait pas des files d'attente
à n'en plus finir.
Mais
il y a une chose que je m'explique mal, c'est l'attitude du ministre par
rapport à ça. Quand Le Journal du Québec nous dit : Le
ministre s'est discrédité, quand Le Journal de Montréal nous dit :
Il ne mérite pas de félicitations, quand Le Devoir nous dit : Il ne peut pas s'en laver les
mains, puis que La Presse nous dit : La terre appelle le ministre, la
réalité, là, c'est
qu'il n'y a pas un chat au Québec, à part lui, qui pense qu'il a fait sa job
là-dedans. Clair et net, c'est un échec. C'est son échec.
La
Présidente : M. le ministre.
M. Éric Caire
M. Caire : Bien,
Mme la Présidente, je pense que j'ai donné les explications sur le parcours du
projet. Je pense que j'ai expliqué les
prérogatives du ministère de la Cybersécurité dans ce contexte-là. J'ai indiqué
aussi que, lorsqu'on nous a demandé
le déploiement, lorsqu'on a proposé l'étape du déploiement, les indicateurs
étaient au vert. Les autorités de la SAAQ nous disaient : Tout a été fait,
tout est en place, on est très confiants qu'on va être capables de faire le
déploiement, de livrer la
marchandise. Maintenant, qu'est-ce qui s'est passé après? Honnêtement, ça va
véritablement mériter un certain nombre
de questions, le premier ministre a été très clair, ces questions-là vont être
posées. Il y aura des réponses. Et ceux qui sont responsables, que ce
soit...
La Présidente :
En terminant.
M. Caire : ...ma
collègue, moi, le premier ministre, les gens de la SAAQ, ils seront désignés.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Allègement du fardeau fiscal des contribuables
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci, Mme la Présidente. À l'épicerie, les
factures sont de plus en plus lourdes, et le sac de l'épicerie, lui, il est de plus en plus léger. Les banques
alimentaires débordent de monde. C'est du jamais-vu en 35 ans. Les
Québécois et Québécoises ont faim.
Et que fait la CAQ?
Pendant que la caissière chez Metro a de la misère à faire son épicerie après
son chiffre de travail, bien, la CAQ, elle,
va baisser les impôts du P.D.G. de chez Metro de 800 $. Ce n'est pas
juste. Ce n'est pas juste, puis la
conséquence de cette injustice, c'est qu'il va falloir encore plus de monde
dans les banques alimentaires, puis des gens qui travaillent à temps
plein, bien, vont y apparaître de plus en plus.
Les
baisses d'impôt, on nous dit que c'est pour aider le coût de la vie. Bien, M.
le ministre, les gens, là, qui vont dans les banques alimentaires,
pouvez-vous me dire combien est-ce qu'eux autres, ils vont avoir, de baisses
d'impôt?
La
Présidente : Je reconnais, pour sa réponse, le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, merci beaucoup pour
la question. Puis c'est une question importante, parce que c'est certain qu'on a vécu une période d'inflation
élevée et que la composante alimentation, bien, c'est la composante, dans les
biens essentiels, qui a augmenté le plus
rapidement. Donc, cette question-là, elle est extrêmement importante. Et c'est
des problèmes complexes, et puis c'est pour ça qu'on les attaque avec
plusieurs outils, Mme la Présidente.
Alors,
on a donné une prestation exceptionnelle pour compenser la hausse de
l'inflation supérieure à l'indexation du
régime fiscal. Pour les aînés de plus de 70 ans à faibles revenus, nous
avons introduit le 2 000 $. Et on a aussi plafonné les tarifs,
parce que ça aussi, c'est important. Et, lorsqu'on fait la somme de ces gestes,
toutes proportions gardées, tous gouvernements comparés, au Canada, nous sommes le gouvernement qui en a fait le plus
pour ses citoyens, l'ensemble des citoyens.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Plafonner. Il me semble qu'on avait souhaité qu'il
n'y en ait pas, d'augmentation, mais, non, on plafonne. Les gens qui sont à la base, là, ils ont besoin pas d'un
chèque qui est arrivé l'année passée, M. le ministre... Mme la Présidente, il est dépensé depuis le jour 2. Ce qu'on a
besoin, c'est d'avoir des mesures structurantes. Puis le communautaire,
bien, il vient suppléer à la dernière étape.
Les
banques alimentaires crient famine. Les gens qui vont aux banques alimentaires
ont besoin de savoir, eux autres, c'est quoi, leurs gains.
La
Présidente : ...le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Excusez-moi.Bon, pour ce qui est des banques alimentaires, bien, c'est extrêmement important, là, tout le monde reconnaît ça ici. Il
y a des gestes qui ont été posés. S'il y a des gestes supplémentaires à faire,
on va le faire, là. Il
n'y a pas personne ici qui est en désaccord avec vous sur l'importance des
banques alimentaires. C'est unanime, Mme la Présidente.
Pour
ce qui est des besoins essentiels, bien, la différence, en 2023, c'est que
l'indexation du régime fiscal sera de l'ordre de 6,4 %, alors que
l'inflation est attendue à 3,5 %. C'est donc une situation où l'ensemble
du régime fiscal sera plus élevé. On parle des allocations famille, de
crédit d'impôt de solidarité.
La Présidente :
En terminant.
M. Girard
(Groulx) : Alors, le régime fiscal compense pour la hausse de
l'inflation en 2023.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Mme la Présidente, les gens ont faim, ils vont
dans les banques alimentaires. Ils se font mettre dehors de leur logement, ils
vont dans les comités logement. Ils sont en détresse, ils vont dans les maisons
de jeunes, les centres de crise, etc. Ils se retrouvent à la rue. Une
chance qu'il y a les groupes communautaires. Une chance qu'il y a les groupes
communautaires.
Est-ce
que, puisqu'on mettra 2 milliards, le ministre a choisi de mettre
2 milliards en baisses d'impôt... est-ce que les besoins des
groupes communautaires vont être rencontrés dans le prochain budget?
La
Présidente : M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, parlons-en, des
groupes communautaires, Mme la Présidente, parce qu'au budget 2023 on a
fait un effort extrêmement important pour le financement à la mission des
groupes communautaires. Et je pense que, lorsqu'on leur parle, lorsqu'on les consulte, ils reconnaissent
l'importance de ce que notre gouvernement a fait au budget 2022‑2023.
Quant
au logement, parce que le logement aussi, c'est important, bien, encore une
fois, c'est un problème complexe, d'où
les programmes de supplément au loyer, les programmes d'allocation-logement, le
nouveau Programme d'habitation abordable du Québec, le crédit d'impôt
solidarité, la composante logement.
La
Présidente : En terminant.
M. Girard
(Groulx) : On utilise plusieurs gestes pour faire face à un problème
difficile.
• (10 h 50) •
La Présidente :
En question principale, je reconnais la députée de Verdun. La parole est à
vous.
Relocalisation de 200 ménages vivant à proximité de la
Fonderie Horne
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la Présidente.
Imaginez que vous vous levez un matin puis que vous apprenez aux
nouvelles que vous allez perdre votre maison parce que vous avez le voisin le
plus polluant du Québec.
Ça
fait des jours qu'on parle des problèmes de communication au gouvernement, mais
ce qui se passe en ce moment à Rouyn-Noranda, ça dépasse le manque de
communication, c'est un énorme manque de respect.
J'ai
parlé à Mme Duclos hier. Elle possède un bloc pas loin de la Fonderie
Horne puis elle l'a appris à la radio, puis ses locataires aussi. Il n'y a pas eu d'avis, il n'y a pas eu d'appel, il
n'y a pas eu de visite, et, surtout, personne n'a été consulté sur la
zone tampon. Ces gens-là se font traiter comme des meubles encombrants, et puis
c'est une honte.
Aujourd'hui,
ma question, c'est pour le ministre responsable de
l'Abitibi-Témiscamingue : Est-ce qu'il est allé voir les familles dans le quartier Notre-Dame qui se
font mettre dehors par Glencore? Pourquoi la CAQ n'a pas consulté sur
cette zone tampon?
La
Présidente : Pour la réponse, je reconnais le ministre délégué à
l'Économie.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Merci à la collègue pour la question.
Premièrement,
je voudrais être très clair, il n'y a personne qui va être forcé de quitter sa
maison, si ce n'est pas son choix, il n'y a personne qui va être obligé
de déménager.
Le gouvernement suit
les recommandations de la Santé publique, recommandations de la Santé publique
locale, recommandations de la Santé publique
nationale, d'établir une zone tampon. On répond à cette demande parce qu'on
écoute les personnes qui sont aptes à
nous donner ces recommandations-là. Est-ce que la collègue nous invite à ne pas
suivre les recommandations de la Santé publique? Je me questionne.
Je vais dire que c'est une
première étape. On va aller consulter ces gens-là. Mes collègues ministre de
l'Environnement, ministre des
Affaires municipales seront sur le terrain tantôt pour discuter avec les gens.
On va pouvoir échanger avec eux, trouver
des solutions communes. Mais ce qui est important à savoir, c'est que toutes
les personnes concernées vont être accompagnées,
tous les citoyens qui ont des questions vont être rencontrés, et surtout, Mme
la Présidente, il n'y a personne qui va être déraciné...
La Présidente :
En terminant.
M. Skeete : ...contre
son gré.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci. Vous savez, la CAQ
a tenu, déjà, des consultations à Rouyn-Noranda, puis aucune des questions ne portait sur la zone tampon. Si
c'est une recommandation, cette recommandation, elle aurait dû être discutée
avec les personnes concernées, et ça n'a pas
été fait. Les gens de Rouyn-Noranda ont même voté contre la norme du
gouvernement.
Alors,
ma question, c'est la suivante : Pourquoi le scénario sur la zone tampon
n'a pas été mis au jeu lors des consultations?
La
Présidente : M. le ministre.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis confus.
Là, la collègue dit qu'on devrait s'asseoir avec la Santé publique, influencer la décision qu'ils vont prendre pour être
sûrs qu'on a une réponse qu'on souhaite. Évidemment, si on ferait ça, la
collègue serait la première à s'offusquer, et avec raison.
Nous,
ce qu'on fait, c'est... on écoute la Santé publique, qui nous fait des
recommandations. Ici, on nous recommande une zone tampon. On va agir, on va aider et surtout on va accompagner
les citoyens pour être sûrs qu'on arrive avec une solution, qui, il faut
se le dire, traîne depuis très longtemps, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Mme la Présidente, les
personnes qui sont confuses, en ce moment, là, c'est les gens qui habitent
dans le quartier Notre-Dame, parce qu'ils
ont appris par les médias, par les médias que 200 foyers allaient
devoir être déplacés. C'est ça qui circule en ce moment.
Puis
moi, je veux m'adresser aussi au ministre qui est responsable de
l'Abitibi-Témiscamingue, là. Je veux juste rappeler, en ce moment les gens sont en détresse. J'ai une dame qui nous
a écrit ce matin, 62 ans. Elle paie 500 $ par mois dans le
quartier Notre-Dame. Maintenant, elle ne sait pas où est-ce qu'elle s'en va.
Qu'est-ce qu'ils ont
à dire, la CAQ, à ce monde-là?
La
Présidente : Je reconnais le ministre responsable de la région
concernée.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci, Mme la Présidente. Mon collègue a déjà répondu à cette
question-là. On ne forcera la main de
personne. Ça, c'est la première chose. Je pense que c'est important de le dire,
de le répéter, parce que c'est vrai qu'émotivement ça peut être dur pour les gens qui habitent dans
le quartier. Donc, on ne doit pas les affoler. On doit leur dire que, s'ils ne
veulent pas, ils ne seront pas obligés. C'est la première chose.
Ensuite,
pour la présence gouvernementale, je pense qu'on est présents, et qu'on est
présents en force. Non seulement, aujourd'hui, notre collègue la
ministre des Affaires municipales est là-bas, le ministre de l'Environnement
est là-bas. Et au jour le jour il y a, bien
sûr, notre collègue le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, mon adjoint parlementaire, qui est responsable de la région
aussi de l'Abitibi-Témiscamingue.
Donc, Mme la
Présidente, évidemment qu'on sera aux côtés des gens du quartier Notre-Dame.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais la députée de Westmount Saint-Louis. La parole est à vous.
Subventions accordées à un organisme ayant
tenu des propos jugés transphobes
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Mme la Présidente, je vais
commencer par vous lire des affirmations suivantes, qu'on peut trouver sur l'Internet. «L'identité de genre, c'est un
débat contagieux et dangereux.» «Le nombre de jeunes filles qu'on dirige vers
les cliniques
d'identité de genre, qui poussent comme des champignons, devrait être un
avertissement qu'il se passe quelque chose
qui ressemble à une épidémie.» «En tant que féministes contre les mutilations
génitales, nous ne pouvons admettre la légitimité des chirurgies de
changement de sexe. Malgré leur mutilation et leur haine de soi, que les femmes
ont des menstruations.» Ça, c'est les propos auxquels la communauté trans font
face sur une base quotidienne.
Mme la
Présidente, est-ce que ça, c'est des propos avec lesquels la ministre de la Condition féminine est d'accord?
La Présidente : Je reconnais la
ministre de la Condition féminine.
Mme Martine
Biron
Mme
Biron : Merci, Mme la députée, pour cette question. Pour
répondre bien simplement, il n'y a personne ici qui peut être d'accord
avec ce genre d'affirmation là.
Il y a un
travail colossal qui se fait actuellement avec les membres de la communauté
LGBTQ+, nous travaillons en
consultation, parce que nous renouvelons la stratégie LGBTQ+. Et, comme vous le
savez, pour ce nouveau mandat, tout le
bureau LGBTQ+ a été transféré du ministère de la Justice au Conseil du statut
de la femme et au Secrétariat de la condition féminine, et nous sommes
en train de l'intégrer. Nous espérons le permanentiser. Et les consultations
avec les membres de la communauté LGBTQ+ ont
débuté, et je vous dirais que ces gens-là sont très collaborateurs. Non
seulement ils sont collaborateurs,
mais ils sont heureux d'être consultés. Ce sont de nouveaux groupes qui
arrivent, c'est assez récent dans l'histoire du Québec, et j'ai bien
l'intention, avec mes collègues, d'en prendre soin. Merci.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme
Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Mme la Présidente, hier, la ministre de la
Condition féminine se définissait comme ambassadrice de toutes les femmes québécoises, quelles qu'elles
soient. Les propos que je vous ai lus ne représentent en aucun cas, je suis
d'accord, les valeurs québécoises, et certainement pas toutes les femmes.
Quand la ministre est en mission à
l'international, est-ce qu'elle est à l'aise de dire qu'au Québec, en 2023, on subventionne l'organisme PDF Québec, qui a dit
ouvertement qu'une personne en transition qui fait le choix d'avoir une
chirurgie de changement de sexe se mutile?
La Présidente : Mme la ministre.
Mme Martine
Biron
Mme
Biron : On est très sensibles, Mme la Présidente, à la
réalité vécue par les communautés LGBTQ+. Il y a beaucoup de choses qui ont été
faites, et d'ailleurs mon prédécesseur, le ministre de la Justice, est absent
actuellement, mais il a fait
énormément de choses, notamment sur les marqueurs de genre, avec le projet de
loi n° 2. Il y a une trentaine de lois qui ont été
modernisées pour mieux refléter les réalités des familles LGBTQ+ dans les
dernières années.
Je pense que
le travail, il est en route. Nous travaillons avec les groupes qui représentent
les communautés LGBTQ+, et nous sommes en train de préparer la prochaine
stratégie, les prochaines priorités, et nous sommes à l'écoute.
La
Présidente : Je vous rappelle, Mme la ministre, qu'on ne peut
souligner l'absence d'un élu en salle. Deuxième complémentaire.
Mme
Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Je suis, avec beaucoup de respect, très déçue de
cette question, qu'on est tellement déconnecté de la réalité sur le terrain de la communauté LGBTQIA+. C'est
hallucinant. Le gouvernement est en train d'utiliser les fonds publics pour subventionner un organisme, PDF
Québec, qui sont ouvertement transphobes, qui ont dit tous les propos que je
viens d'utiliser dans ma question principale. C'est 143 000 $ qui va
à l'encontre du Plan d'action de lutte contre l'homophobie et la
transphobie.
Qu'est-ce qu'elle dit, Mme la ministre?
La Présidente : Mme la ministre.
Mme Martine
Biron
Mme
Biron : Chaque groupe a son opinion, chaque groupe a ses
objectifs. Je pense que les groupes doivent être respectés dans leur
ensemble et être écoutés. Ils sont consultés actuellement, et c'est bien
évident que je vais m'assurer que ce n'est
pas négatif ou haineux à l'égard des autres. Je pense que l'ensemble des femmes
du Québec ainsi que les gens qui font
partie des communautés LGBTQ méritent d'être respectés et méritent d'être bien
représentés. Et c'est mon rôle à moi de représenter l'ensemble des femmes du
Québec, d'accéder à une égalité entre les hommes et les femmes et d'aider
les communautés LGBTQ+...
La Présidente : En
terminant.
Mme Biron : ...à être bien bien
représentées également.
• (11 heures) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais la députée de Sherbrooke.
Accès aux soins à domicile
Mme
Christine Labrie
Mme
Labrie : Mme la Présidente, je vais vous raconter ce qui
est arrivé à un citoyen de chez nous, Paul, qui reçoit des services à
domicile.
Avant, quand
il tombait puis qu'il n'avait pas de blessure, il appelait son CLSC, puis on
lui envoyait quelqu'un pour l'aider à
se relever, ça prenait moins d'une heure. Ce service-là a été coupé.
Maintenant, c'est le 9-1-1 qu'il faut appeler. Donc, quand Paul est tombé, c'est ça qu'il a fait. Mais au 9-1-1 ils
priorisent, vous devinez, et relever des gens qui sont tombés sans se blesser, ce n'est pas une priorité.
Alors, Paul a attendu cinq heures par terre tout seul. Il s'est ennuyé en
tabarouette du service d'avant, quand il
avait juste à appeler au CLSC puis qu'en moins d'une heure quelqu'un venait
l'aider à se relever.
La fin du
service de chutes, ça crée beaucoup d'insécurité pour les aînés et pour les
personnes à mobilité réduite, en particulier ceux et celles qui vivent
seuls. On est supposé d'augmenter les services à domicile, en ce moment. Le gouvernement peut bien dire qu'il les augmente,
et il le dit souvent, mais, de l'autre bord, on a un CIUSSS qui les coupe.
Est-ce que le gouvernement peut confirmer que ce
service-là a été coupé et m'expliquer pourquoi?
La Présidente : Je reconnais la
ministre déléguée à la Santé et aux Aînés.
Mme Sonia
Bélanger
Mme
Bélanger : Oui. Mme la Présidente, concernant les services de
soutien à domicile, au Québec, c'est une priorité, et c'est une très grande priorité en particulier
depuis les quatre dernières années. Si vous avez l'occasion de consulter
différents rapports, vous allez
remarquer qu'au cours des quatre dernières années il n'y a jamais eu autant
d'investissement en soutien à domicile, et notre gouvernement continue
dans ce sens-là.
Je vous
invite aussi à regarder le nombre de personnes qui sont desservies en soutien à
domicile au Québec. C'est en
augmentation constante d'année en année, que ce soit pour les services
professionnels, les infirmières, les physiothérapeutes, les
inhalothérapeutes, ou pour les services d'aide à la vie quotidienne et les
services d'aide domestique.
Les services
de soutien à domicile ne peuvent pas reposer seulement sur les équipes CLSC. Le
soutien à domicile, c'est de première
importance, au Québec, et on travaille avec différents partenaires, que ce
soient les entreprises d'économie sociale, les différents organismes. On est au
rendez-vous aussi pour subventionner ces différents organismes. Le défi est
important, et on est au rendez-vous pour le soutien à domicile.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : Encore une fois, on
dirait que j'apprends au gouvernement quelque chose qui se passe dans son réseau. Il y a une lettre qui a été envoyée aux
citoyens en février. Le service est coupé, on les réfère au 9-1-1. Je vais
déposer la lettre. Comment ça se fait
que la ministre n'est pas au courant que ce service-là a été coupé? Puis il n'y
a pas si longtemps, là, le CIUSSS
disait que ce service-là servait à éviter d'avoir recours inutilement aux
services d'urgence, puis là on a le culot d'écrire aux citoyens pour
leur dire que maintenant ils doivent appeler le 9-1-1, puis ça va améliorer les
services, semble-t-il, selon les propos du CIUSSS.
Qu'est-ce que
la ministre va faire pour rétablir ce service-là puis que les
ressources soient utilisées intelligemment?
Document
déposé
La Présidente : Consentement pour le
dépôt? Consentement. Mme la ministre, la réponse est à vous.
Mme Sonia
Bélanger
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, je le répète, les services de
soutien à domicile, c'est extrêmement important, au Québec. Vous parlez ici d'une décision de couper
un service ou de réacheminer un service, mais ça ne fait pas partie des
orientations qu'on a données aux CISSS et aux CIUSSS.
Et,
concernant la ligne téléphonique, bien sûr, le domicile, c'est un lieu privé,
pour les personnes, et les organismes qui donnent des services de soutien à domicile ont aussi leurs propres
mécanismes pour répondre aux différentes situations d'urgence.
Alors, je vais regarder le détail de ça, mais je
veux quand même confirmer...
La
Présidente : En terminant.
Mme
Bélanger : ...que le soutien à domicile, c'est de première importance,
et on continue d'intensifier nos...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Je remercie la ministre de s'engager à aller
regarder ce service-là. L'autre problème, c'est que de couper les services de chutes, ça a un impact sur
les autres soins, services à domicile, parce que, pendant que la personne
attend à terre pendant des heures que le 9-1-1 soit rendu là dans ses
priorités, si l'auxiliaire qui vient offrir un service arrive et trouve la personne par terre, il n'a pas le droit de l'aider à
se relever puis il ne peut pas non plus lui offrir le service pour lequel il était venu, le nourrir, lui donner
à boire, faire des soins corporels, c'est impossible pour lui. Puis, si le
9-1-1 ne vient jamais, bien, il doit repartir sans avoir donné les
services.
Qu'est-ce que la
ministre...
La
Présidente : Mme la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, écoutez, je
suis vraiment étonnée, là. On est en train, ici, là, de parler d'une situation en particulier, là. Je veux quand même
vous mentionner, et je vais le redire, les services de soutien à domicile, c'est
de première importance, et on continue
d'améliorer nos services partout au Québec, que ce soit pour les aînés, pour
les adultes qui ont différents besoins.
Alors,
on n'a jamais envoyé de consigne concernant des programmes de chutes. On n'est
pas là, mais pas du tout. Alors, je
le réitère, les services de soutien à domicile, c'est de première importance.
On continue d'intensifier nos services partout au Québec...
La
Présidente : En terminant.
Mme
Bélanger : ...puis on a le défi de continuer à répondre aux besoins.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député des Îles-de-la-Madeleine.
Temps d'attente dans les services d'urgence
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
Merci, Mme la Présidente. Alors,
pendant qu'on parle beaucoup du fiasco à la SAAQ et des files d'attente,
on ne parle pas des ratés du système de santé et des files d'attente dans les
urgences.
En 2018, la promesse
forte et ferme de la CAQ, en santé, c'était de réduire à 90 minutes le
temps d'attente à l'urgence pour voir un
médecin. Loin de se rapprocher de cet objectif, eh bien, on s'en éloigne, Mme
la Présidente. Le tableau de bord du
ministre indique aujourd'hui un délai de 2 h 41 min pour une
prise en charge. Ça, c'est 1 h 11 min de plus que l'objectif du ministre. Et on est bien loin du
90 minutes promis par la CAQ à cette époque mais également des cibles du
ministère, qui sont toujours actuelles, là, pour 2022‑2023, qui indiquent aussi
un objectif de 90 minutes dès cette année.
Le
ministre de la Santé nous dit aujourd'hui qu'il veut obtenir l'opinion des
citoyens sur les ratés du système public de santé au Québec. Moi, je
pense que les gens du Québec veulent savoir s'il va respecter...
La
Présidente : M. le ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Puis je
remercie le député des Îles de revenir sur ce point-là, parce
qu'effectivement je pense qu'on ne pourra pas être taxés de ne pas avoir des
cibles ambitieuses.
Mme
la Présidente, je pense que ce qu'on doit faire pour les Québécois, puis ce
qu'on a fait au cours des dernières années,
malgré la pandémie, c'est de s'assurer qu'on va donner un service de qualité
aux Québécois. C'est ça qu'ils veulent, ils veulent de l'efficacité dans le
réseau. Je l'ai dit, l'important, lorsqu'on mesure la satisfaction, comme on a
commencé à faire dans le projet
pilote, c'est pour dire aux Québécois : La situation, elle est... la
situation actuelle, nous allons nous mesurer pour nous assurer de
l'amélioration du réseau.
Alors,
si les chiffres, dans les urgences, ils se sont quand même améliorés au cours
des derniers mois, il y a eu une cellule de crise qui a été mise en place pour
s'assurer que les meilleures pratiques sont mises dans le plus d'endroits
possible, particulièrement dans la grande région de Montréal. Maintenant, c'est
appliqué à l'échelle du Québec. Alors, j'inviterais le député des
Îles-de-la-Madeleine à suivre l'évolution des prochaines semaines, des
prochains mois, parce qu'on va noter...
La Présidente : En terminant.
M.
Dubé : ...continuer de noter une amélioration.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
Bien, effectivement, on suit la
situation de près, puis on voit qu'à chaque qu'étude, bien... on s'aperçoit
qu'on n'atteint pas nos objectifs et que ça
ne s'améliore pas. Encore la semaine dernière, on parlait de cinq heures
de durée moyenne de séjour aux
urgences ici, au Québec, une hausse de 40 minutes depuis 2018, donc depuis
l'arrivée au pouvoir de la CAQ. Selon
cette étude, les pires durées d'attente médianes sont à l'hôpital Anna-Laberge,
10 h 27 min; à Saint-Eustache, 10 h 15 min;
à Saint-Jérôme, 9 h 55 min
À quand une réelle
amélioration?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, écoutez, Mme la Présidente, je vois, au
moins, que le député suit les chiffres, puis, je pense, c'est très bien. Et il note aussi ceux qui vont moins
bien, mais je pense qu'il devrait noter aussi ceux qui vont très bien, parce
que, justement, c'est ça qu'on fait, en ce
moment, c'est de montrer, dans nos urgences, pour nos chirurgies, pour le
CRDS... Ce qu'on veut, c'est
expliquer à tous nos praticiens, à nos médecins, à nos infirmières qu'il y a
des endroits où ça va très bien.
Quand les meilleures pratiques sont appliquées, on est capables d'être bien
performants. Et c'est exactement à ça que ça sert, de comparer une région avec l'autre, une urgence avec l'autre,
un GMF avec l'autre. Et, dans ce cadre-là, on va continuer de
s'améliorer. Alors, je l'invite à continuer à suivre le tableau de bord.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Suivre le tableau de bord
avec des lunettes roses, là, ce n'est pas le reflet de la réalité.
Malheureusement, nos régions aussi ne
sont pas épargnées. Les durées médianes de séjour au Bas-Saint-Laurent, en
Gaspésie, au Saguenay—Lac-Saint-Jean
et sur la Côte-Nord, elles augmentent. En Abitibi-Témiscamingue, on parle d'une
hausse de 34 % par rapport à 2018.
Est-ce
que le ministre de la Santé peut nous expliquer comment les minihôpitaux privés
de Montréal vont aider les hôpitaux publics des régions à réduire le
temps d'attente dans les urgences?
La
Présidente : M. le ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, c'est sûr que c'est difficile d'expliquer,
Mme la Présidente, comment un hôpital qui... un minihôpital qui va être à Maisonneuve-Rosemont peut aider un
hôpital en Gaspésie, je n'essaie pas de lui montrer la quadrature du cercle, Mme la Présidente, mais c'est sûr qu'il y
a une solution à chaque endroit, je le dis, que ce soit en région, où on a des
endroits où on doit faire des améliorations...
C'est ce que nous suivons en ce moment. On l'a vu, les temps d'attente ont
augmenté de façon importante durant la
pandémie. On a mis des mesures en place pour réduire ces temps d'attente là
dans plusieurs des régions. À travers
le «peak» qu'on a connu il y a environ un an, on a eu des améliorations importantes un peu partout.
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé : C'est
ce que nous allons continuer de faire.
• (11 h 10) •
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
D'Arcy-McGee. La parole est à vous.
Accès aux services en santé mentale
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la Présidente. Je me suis levée en
cette Chambre au mois de novembre dernier pour rappeler que le
gouvernement caquiste a failli à sa mission première, soit de protéger les plus
vulnérables et de donner les bons soins à
ceux qui en ont besoin. J'ai rappelé qu'en raison de la pression dans le réseau
public, où il y a un manque criant de psychologues,
des violents criminels s'en tirent d'être déclarés comme des délinquants
dangereux à l'Institut Pinel, car il n'y a pas assez de psychologues
pour les évaluer.
Ce
matin, on voit que la situation est exacerbée en région. Les listes d'attente,
au Québec,s font en sorte que c'est de
six à 24 mois d'attente. Ce n'est pas réaliste pour une personne qui est
en détresse aujourd'hui. Le journal Le Soleil rapporte que, dans la région de l'est du Bas-Saint-Laurent, les CLSC de la région sont sans psychologue depuis des années et que
ça prend plus d'une heure de route pour
qu'une personne en détresse ait l'accès à un psychologue, un psychiatre, plus
d'une heure. Ça prend du courage pour
demander de l'aide, mais cette personne se sentira pas mal découragée en
sachant qu'elle doit faire plus de
100 kilomètres de route pour accéder à un psychologue. C'est inacceptable.
Les listes d'attente augmentent, les défis...
La
Présidente : La question est une minute seulement. M. le ministre
responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Désolé que la députée de D'Arcy-McGee n'ait pu
finir sa question, mais l'accès aux services en région, c'est un enjeu
important pour la santé et les services sociaux. D'ailleurs, quand on est
arrivés au gouvernement, en 2018, on s'est
rendu compte que l'argent n'était distribué que sur une base populationnelle.
Notre gouvernement a décidé de mettre sur pied des programmes qui vont
être distribués avec des seuils minimums de financement pour permettre à toutes les régions du Québec d'avoir des
programmes. Quand je suis allé aux Îles-de-la-Madeleine, il n'y avait pas de
programme. Quand je suis allé en Abitibi, il
n'y avait pas de programme. Donc là, on est en train de bâtir des équipes. Ça
prend du temps, c'est des régions à faible
population et large territoire, ça prend du temps, bâtir des équipes solides, mais
on y arrive. Chaque année, on ajoute du personnel dans toutes les régions du
Québec, quel que soit le programme.
Pour les
psychologues, il y a un enjeu, et ce qu'on est en train de faire, c'est que,
depuis 2020, on a permis le programme d'accès aux psychologues au privé. Et le Bas-Saint-Laurent
est une des régions qui en profite le plus. En
2021‑2022, c'est plus de 150 personnes qui ont eu
accès grâce à ce programme-là. Donc, oui, il y a un manque de personnel dans le public, mais on bâtit avec le privé. Et,
nous, ce qu'on veut, c'est vraiment des équipes interdisciplinaires dans le
public pour prendre en charge tout le monde au Québec.
La
Présidente : C'est ce qui met fin à la période de questions et de
réponses orales.
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaires après les réponses.
Motions sans préavis
Et,
comme il n'y a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions
sans préavis. Pour ce faire, je cède la place au deuxième
vice-président. Merci pour votre collaboration. Bonne journée à tous. M. le
vice-président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. En fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je
reconnais maintenant un membre du deuxième groupe d'opposition, et je reconnais
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Merci, M. le Président. Je demande le consentement
de cette Assemblée pour débattre de la motion suivante conjointement avec le député de l'Acadie, le chef du troisième
groupe d'opposition, la députée de Laviolette—Saint-Maurice
et la députée de Vaudreuil :
«Qu'en
tout respect de l'adoption à l'unanimité de la motion du 8 octobre 2019
demandant — et je cite — "au
gouvernement de reconnaître les principes et de s'engager à négocier la mise en
oeuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones avec les Premières Nations et les
Inuit" — fin de citation — dont
l'article 24, sur lequel
s'appuie le Principe de Joyce et qui reconnaît aux autochtones — et je cite — "le
droit d'avoir accès, sans discrimination, à tous les services sociaux et
de santé";
«Qu'en
tout respect de l'adoption à l'unanimité de la motion du 1er octobre 2020
qui demandait — et je cite — "au premier ministre du Québec de s'entendre
dans les meilleurs délais possibles avec les autorités autochtones [pour]
les définitions des dispositions et des
principes de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples
autochtones afin d'élaborer et d'adopter les modifications législatives
nécessaires";
«Qu'en
tout respect de l'adoption à l'unanimité de la motion du 29 septembre
[...] présentée par le gouvernement reconnaissant — et je cite — "l'importance
de poursuivre la mise en application des fondements du Principe de Joyce qui
vise à garantir à tous les autochtones un
droit d'accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services
sociaux et de santé" — fin
de citation;
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement du Québec d'organiser, en co-construction
avec les communautés autochtones, incluant
les [filles] et les [femmes] autochtones, une rencontre [dans] laquelle tous
les parlementaires seront conviés, pour placer les premiers jalons à un
réel processus de réconciliation; et
«Que cette motion
devienne ordre de l'Assemblée nationale [du Québec].»
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Il n'y a pas de consentement. Je suis maintenant
prêt à reconnaître un membre du troisième groupe d'opposition, et je
reconnais M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Demander au
gouvernement de soutenir la production du spectacle
Décembre présenté par la troupe Québec Issime
M.
Arseneau : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le ministre de la Culture et des Communications, la députée de Mont-Royal—Outremont, la députée de Mercier, la députée de Laviolette—Saint-Maurice et la députée de Vaudreuil, la motion
suivante :
«Que l'Assemblée nationale affirme son soutien
au spectacle Décembre de Québec Issime;
«Qu'elle félicite les artisans qui en assurent
le succès par leur talent;
«Qu'elle encourage la vocation patrimoniale de
la troupe Québec Issime et de toutes les productions culturelles québécoises;
«Qu'elle
partage sans réserve son désir de faire découvrir le Québec par la chanson au
plus de personnes possible et;
«Qu'elle
demande au gouvernement d'offrir le support et l'accompagnement nécessaires à
la continuation du spectacle Décembre par la troupe Québec
Issime.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci,
M. le député. Y a-t-il...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : ...qu'avec
les applaudissements il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté. Je suis maintenant prêt à reconnaître un
membre du gouvernement, et je reconnais M. le ministre de la Santé.
M.
Dubé : Alors, merci beaucoup, M. le Président. M. le
Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec la députée de Laviolette—Saint-Maurice :
«Que
l'Assemblée nationale souligne l'engagement du gouvernement du Québec énoncé
dans son plan santé de mettre en
oeuvre les changements nécessaires pour garantir à tous les Québécois une
expérience patient [qui est] axée sur l'accessibilité et la qualité des
soins;
«Qu'elle
rappelle que le recours au privé en santé doit être au profit du réseau public
et aide à désengorger ce dernier, comme on l'a constaté durant la
pandémie pour le rattrapage de plus de 150 000 chirurgies;
«Qu'elle
réitère que l'accès au privé doit se faire avec la carte d'assurance maladie,
et [doit] être universel et gratuit pour tous les Québécois;
«Qu'elle
souligne que la cible de prise en charge de 500 000 patients de plus
par des médecins de famille ou des groupes de médecine familiale a été atteinte
et dépassée, notamment grâce à des GMF qui sont des entreprises privées;
«Qu'elle
rappelle que le recours au privé est déjà bien implanté au Québec, notamment
pour le réseau des pharmacies, les soins dentaires, les soins
ophtalmologiques et [...] les chirurgies d'un jour;
«Qu'enfin,
elle dénonce la décision du fédéral de s'ingérer dans une compétence du Québec
pour couper 42 $ millions suite à un recours
complémentaire du privé en santé.»
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion? Il n'y a pas de consentement.
Prochaine
motion. Je reconnais un membre de l'opposition officielle et je cède la parole
à M. le leader de l'opposition officielle.
Réaffirmer l'adhésion
de l'Assemblée au principe
de responsabilité ministérielle
M.
Derraji : M. le Président, je sollicite le consentement de
cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec
le député de Jean-Lesage, le député de Matane-Matapédia et la députée de
Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale réaffirme solennellement qu'en vertu du principe de
responsabilité ministérielle, un ministre est responsable devant le Parlement
de ses actions, de celles de son ministère ainsi que de celle des organismes
publics sous sa responsabilité.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M.
Lévesque) : Merci beaucoup, M. le leader. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Consentement, sans débat.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
il y a consentement, sans débat. Est-ce que cette motion est adoptée? M.
le leader.
M. Derraji : J'aimerais
un vote par appel nominal.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Le
vote par appel nominal est demandé. Alors, les députés en faveur de cette
motion veuillent bien se lever.
• (11 h 20) •
Le Secrétaire adjoint : M. Derraji (Nelligan),
Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
Mme Dufour (Mille-Îles), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin),
Mme Rizqy (Saint-Laurent), Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Prass (D'Arcy-McGee), Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey),
M. Morin (Acadie), Mme Cadet (Bourassa-Sauvé).
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise
(Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet), M. Girard (Groulx), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel
(Champlain), M. Roberge (Chambly), M. Boulet (Trois-Rivières),
Mme D'Amours (Mirabel),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier),
Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), Mme Lecours
(Les Plaines), Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy
(Verchères), M. Julien (Charlesbourg), M. Drainville (Lévis),
M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Dubé (La Prairie), Mme Bélanger (Prévost),
M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Hébert (Saint-François), M. Émond (Richelieu),
M. Lacombe (Papineau), Mme Champagne Jourdain (Duplessis),
M. Lévesque (Chapleau), Mme Charest
(Brome-Missisquoi), Mme Déry (Repentigny), M. Lafrenière (Vachon),
M. Skeete (Sainte-Rose), M. Allaire (Maskinongé), Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal
(Beauce-Nord), M. Jacques (Mégantic), Mme Boutin (Jean-Talon),
M. Bélanger (Orford), Mme Picard
(Soulanges), M. Reid (Beauharnois), Mme Jeannotte (Labelle),
M. Caron (Portneuf), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Rivest
(Côte-du-Sud), M. Asselin (Vanier-Les Rivières), M. Bussière
(Gatineau), M. Lamothe (Ungava), M. Poulin (Beauce-Sud),
M. Lemay (Masson), Mme Abou-Khalil (Fabre), Mme Dorismond
(Marie-Victorin), M. Montigny (René-Lévesque), Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré), Mme Mallette (Huntingdon), Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Blouin (Bonaventure), M. Tremblay (Dubuc), Mme Bogemans (Iberville), M. Thouin
(Rousseau), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean),
Mme Tremblay (Hull),
Mme Schmaltz (Vimont), Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet
(Laporte), M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis (Joliette),
Mme Gendron (Châteauguay).
M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), M. Marissal (Rosemont), M. Fontecilla
(Laurier-Dorion), M. Zanetti (Jean-Lesage),
Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie (Sherbrooke), Mme Zaga Mendez
(Verdun), M. Grandmont (Taschereau).
M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Mme Nichols
(Vaudreuil), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Que
les députés qui sont contre cette motion veuillent bien se lever. Y a-t-il
des abstentions? M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 93
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Cette motion est adoptée.
Avis touchant les travaux des
commissions
À la rubrique Avis
touchant les travaux des commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : J'avise cette Assemblée,
M. le Président, que la Commission des finances publiques entreprendra
les consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de
loi...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Je
vais demander, s'il vous plaît, à l'ensemble des collègues de bien vouloir,
ceux qui doivent le faire, quitter dans le
silence afin de permettre les travaux, qu'on puisse entendre cette importante
motion de M. le leader adjoint du gouvernement. Merci de votre
collaboration. M. le leader adjoint.
M. Lévesque (Chapleau) : ... — merci — sur
le projet de loi n° 9, la Loi
modifiant principalement certaines lois instituant des régimes de retraite du secteur public, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux
des commissions, pour une durée de 1 h 50 min, à la salle
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de la santé et des services sociaux entreprendra l'étude détaillée du projet de loi
n° 10, Loi limitant le recours aux services d'une agence de placement
de personnel et à de la main-d'oeuvre indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission des relations avec les
citoyens poursuivra les consultations
particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres
dispositions législatives,
aujourd'hui, après les avis touchant
les travaux des commissions, pour une durée de 1 h 35 min, et de
14 heures à 16 h 25, ainsi que le
mardi 21 mars, de 10 heures à 12 h 25, à la salle
Pauline-Marois;
La
Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles entreprendra l'étude détaillée du projet de
loi n° 13, Loi concernant la ligne d'interconnexion Hertel-New York,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures à
16 h 30, ainsi que le mardi 21 mars, de 9 h 45 à
12 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il consentement pour déroger à l'article 143 du règlement concernant
l'horaire des travaux des commissions? Consentement est accordé.
Pour ma part, je vous
avise que la Commission de la culture et de l'éducation se réunira en séance
publique le mardi 21 mars 2023, de
9 h 45 à 12 h 25, à la salle Marie-Claire-Kirkland,
afin de poursuivre les consultations particulières et auditions publiques concernant le mandat
d'initiative portant sur les révélations de violence lors des initiations dans
le milieu du hockey junior et la possible situation dans d'autres
sports.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
À
la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, je vous rappelle
que, lors de l'interpellation prévue pour
demain, vendredi 17 mars 2023, Mme la députée de Verdun s'adressera à
Mme la ministre des Ressources naturelles et des Forêts sur le sujet suivant : L'importance d'un nouveau
contrat social minier devant l'explosion du nombre de claims dans le sud
du Québec.
Je
vous avise de plus que l'interpellation prévue pour le
vendredi 24 mars 2023 portera sur le sujet suivant : Les angles morts du ministre de l'Éducation. Mme la
députée de Saint-Laurent s'adressera alors à M. le ministre de l'Éducation.
Affaires
du jour
La période des
affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires
du jour.
Pour la suite de nos
travaux, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : ...pourriez-vous
suspendre quelques instants, le temps que la période pour nous aviser s'il y a
des débats de fin de séance soit complétée?
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
je vais suspendre nos travaux jusqu'à 11 h 43... Oui, M. le leader de
l'opposition officielle?
M. Derraji :
...renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Une voix : ...
M. Derraji : Non,
non, mais j'étais là.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Je crois que la rubrique est passée, sur les travaux
de l'Assemblée.
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Si tout le monde est d'accord, on peut l'entendre,
oui. Consentement? Consentement. Je vous en prie, M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Derraji : Merci,
M. le Président. Merci aux collègues. En fait, M. le Président, je remarque
qu'aujourd'hui il n'y a pas de travaux aux
affaires du jour. Et pourquoi je voulais faire ce point? Parce que j'aimerais
préciser que, depuis le début de
cette législature, nous avons démontré beaucoup de preuves de collaboration
dans la conduite de nos travaux, même
dans l'adoption des projets de loi, les collègues, au niveau des commissions où
ils sont impliqués, parfois même des arrangements
avec le gouvernement sur des adoptions de principe, même avant le début des
consultations. Force est de constater que nous, on fait beaucoup
d'efforts.
Et
je ne peux pas, aujourd'hui, au nom de mes collègues, ne pas mentionner que
nous avons déposé, jusqu'à maintenant,
neuf projets de loi; en date d'aujourd'hui, deux nouveaux projets de loi. Donc,
nous souhaiterions, de la part du gouvernement,
la même collaboration. Les collègues s'attendent... et veulent débattre de
leurs idées, les collègues veulent qu'on ramène leurs projets de loi. La
plupart des projets de loi que nous avons déposés répondent à des
problématiques soulevées. Ce qu'on constate, c'est que, jusqu'à maintenant, il
n'y a pas cette ouverture.
Et, aujourd'hui, je comprends, on ajourne les
travaux, mais c'est un temps précieux. Les collègues sont là, sont présents, ils veulent en débattre, ils veulent
ramener des solutions à la population. Donc, M. le Président, ma question est
très simple, au leader
du gouvernement : Est-ce qu'il peut faire preuve d'ouverture, considérant
la quantité déposée, de notre part, de projets de loi? Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le leader de l'opposition officielle. M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président. Bien, je veux juste
respectueusement rappeler au collègue qu'on aurait souhaité faire le débat sur le principe du projet de loi
n° 12 aujourd'hui, ça ne nous a pas été accordé. Donc,
dans la lignée de la collaboration...
Et ensuite la quantité n'est pas garante de la qualité. Quand l'opposition
dépose un projet de loi, évidemment, il
faut qu'on consulte les ministres respectifs, les ministres concernés. Ce n'est
pas nécessairement un projet de loi qu'on peut étudier, ce n'est pas nécessairement un projet de loi qui peut
s'inscrire dans le corpus législatif. Alors, ce n'est pas
simplement : J'ai déposé un projet de loi, pourquoi on ne l'étudie pas?,
M. le Président, c'est un petit peu plus complexe que ça.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci. Oui, je reconnais M. le leader du deuxième
groupe d'opposition.
M. Leduc : ...mots
rapides. Quand on dit «quantité» et «qualité», c'est des projets qui sont
écrits par des professionnels de
l'Assemblée nationale, là, des juristes, là. Ce n'est pas farfelu, là, ce qui
est déposé ici, ce n'est pas juste de la partisanerie, c'est des gens qui ont passé leur carrière sur ce
dossier-là, sur cette façon d'écrire ces projets de loi là. Donc, un peu de
respect, peut-être, pour leur travail, s'il vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Oui, merci, M. le leader du deuxième groupe
d'opposition. Rapidement, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Je seconde les propos de mon collègue. Ce sont des
légistes de l'Assemblée nationale qui ont travaillé très fort pour répondre à des questions. Je vais
utiliser un seul projet de loi, les bagarres dans le hockey, ce n'est pas banal,
c'est très important pour notre société. Vous ne l'avez pas appelé.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup. On rappelle qu'il y a aussi des discussions qu'ils peuvent avoir,
entre les leaders, pour les différents projets de loi, également, à l'extérieur
de cette enceinte.
Alors, je vais suspendre nos travaux jusqu'à
11 h 43, jusqu'à tant que le délai pour les déclarations de fin de
séance puisse être épuisé.
(Suspension de la séance à
11 h 30)
(Reprise à 11 h 43)
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, le délai... Nous reprenons donc puisque le
délai pour la transmission des délais de fin de séance est écoulé.
Je
vous informe donc qu'en plus du débat de fin de séance annoncé hier, je vous
informe que deux autres débats de fin de séance se tiendront
aujourd'hui, à 13 heures.
Le
premier débat portera sur une question adressée par Mme la députée de
Bourassa-Sauvé à Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur concernant le rapport du comité d'expertes sur la maîtrise du
français au collégial. Le deuxième débat
portera sur une question adressée par Mme la députée de Verdun à M. le ministre
responsable de la région de l'Abitibi-Témiscamingue
concernant la délocalisation de 200 familles en raison de la fonderie
Horne. Le troisième débat portera sur une question adressée par Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis à Mme la ministre responsable de la Condition féminine
concernant les propos anti-trans tenus par un organisme soutenu financièrement
par le gouvernement.
Pour la suite de nos
travaux, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Merci, M. le Président. Je vous demanderais de
bien vouloir suspendre les travaux jusqu'à 13 heures pour la tenue
des débats de fin de séance que vous venez d'annoncer.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le leader adjoint du gouvernement.
Alors, je suspends
nos travaux jusqu'à 13 heures pour la reprise des débats.
(Suspension de la séance à
11 h 44)
(Reprise à 13 h 01)
Débats
de fin de séance
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux débats de fin de séance. Le premier débat
portera sur une question adressée par Mme la députée de Bourassa-Sauvé à Mme la ministre de l'Enseignement supérieur concernant le
rapport du comité d'expertes sur la maîtrise du français au collégial.
Je vous rappelle que, conformément à
l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le
ministre qui lui répond ont chacun un temps
de parole de cinq minutes, et le député ou la députée a ensuite droit à une
réplique de deux minutes. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, je vous cède
donc la parole pour votre premier cinq minutes.
Rapport sur la maîtrise
du français au collégial
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Merci,
M. le Président. Et merci à Mme la ministre de l'Enseignement supérieur d'avoir
accepté de se prêter à ce débat de fin de séance pour discuter d'un enjeu qui
nous préoccupe et, je sais, qui nous préoccupe de part et d'autre de cette Chambre. Donc, c'est un plaisir
de pouvoir échanger plus longuement que lors de la période de questions,
sur la qualité du français, notamment au collégial.
M. le
Président, tel que mentionné hier, durant la période des questions, donc, j'ai
en main le rapport, ledit rapport du comité d'expertes sur la maîtrise du
français au collégial, un rapport intitulé La maîtrise du français au
collégial : le temps d'agir. Ce rapport, il est le fruit du travail de
Mme Marie-Claude Boivin, de Mme Lison Chabot et de Mme Godelieve
Debeurme, trois expertes en
linguistique, chevronnées, issues du milieu de l'enseignement supérieur. Ce
rapport, nous le savons maintenant,
il a été rendu public vendredi dernier, le 10 mars 2023, alors qu'il a été
déposé auprès de la ministre caquiste de l'Enseignement supérieur en
janvier 2022, Mme Danielle McCann, la prédécesseure de l'actuelle
titulaire du poste.
Dans la
lettre de présentation du rapport, et je l'ai ici, les trois expertes
mentionnent : «Le comité manifeste le souhait que les recommandations qu'il vous soumet aient
des suites dans les meilleurs délais. En raison de leur nature, les changements
attendus peuvent parfois prendre du temps
avant d'être observables. C'est pourquoi il est urgent d'agir dès maintenant.»
Cette lettre,
M. le Président, elle est datée du 31 janvier 2022. Et là, au cours des
dernières semaines, alors que nous avions
entendu parler de l'identité de ce rapport, que nous avions entendu parler de
l'existence de ce rapport, nous trouvions, au sein de l'opposition officielle, préoccupant qu'il ne soit pas
publié, parce qu'il nous semblait... Et je suis encore persuadée que, pour le gouvernement actuel, il y a... on
nous présente, du moins, qu'il y a un sentiment d'urgence par rapport à la
question du français, mais, pendant plus de 13 mois, ce rapport est
demeuré dans l'ombre. Pendant plus de 13 mois, le public, la société civile, les différents acteurs sur la question de la
maîtrise du français, et certainement sur la question de la maîtrise du français au collégial, notamment les
différents acteurs sur le terrain, la Fédération des cégeps, la FECQ, ainsi que les expertes elles-mêmes, étaient un peu
surpris de voir que ce rapport n'était pas rendu public. Mais, bon, il l'a été
vendredi dernier, et j'ai eu l'occasion de le regarder. Et je vous dirais qu'il
y a plusieurs éléments qui sont préoccupants. J'en
ai mentionné quelques-uns lors de la période de questions, hier, mais je trouve
important, afin de poursuivre ce débat de
fin de séance, de réitérer ces constats qui sont frappants, notamment sur le
lien qui existe entre la maîtrise du français et la réussite académique.
Nous le savions... nous savions déjà,
évidemment, que la réussite en général, lors du parcours de l'élève avant d'entrer au collégial, évidemment que ceci aurait
une incidence sur sa capacité à pouvoir réussir lors de ses études collégiales.
Mais on apprend précisément que le taux
d'obtention du diplôme d'études collégiales, il est plus bas chez les élèves
ayant obtenu moins de 75 % à l'épreuve uniforme de français. On l'a
ici, à la page 6 du rapport, que, selon, donc, les données qui sont fournies par le ministère de
l'Enseignement supérieur, donc, ces élèves, donc ceux qui obtiennent moins de
75 % à l'épreuve unique de français, langue d'enseignement de cinquième
secondaire, donc, ont un taux de diplomation qui varie de 43,6 % à 54 %, alors que ceux ayant
obtenu plus de 75 % en français ont un taux de diplomation oscillant
autour de 84 %. Considérant que
ces élèves représentent plus de 40 % des nouveaux admis dans le réseau
francophone au collégial, c'est assez préoccupant.
Nous obtenons
aussi des données sur la disparité de réussite entre les garçons et les filles
en français, mais il y a également plusieurs données sur les lacunes qu'éprouvent
les enseignants au collégial, alors même que nous sommes dans une situation de pénurie de main-d'oeuvre, et que
ceux-ci ne sont pas nécessairement en mesure... n'ont pas tous les outils
pour pouvoir épauler les élèves qui,
eux-mêmes, sont en difficulté. On l'a dit, c'est 40 % des élèves qui
arrivent au collégial en ayant obtenu
moins de 75 % en français cinquième secondaire lors de l'épreuve unique.
Ils n'ont pas un réseau d'enseignants qui sont en mesure de les aider.
Donc, deux
questions pour Mme la ministre aujourd'hui. Pourquoi avoir attendu aussi
longtemps? Et j'aimerais aussi entendre,
donc, qu'est-ce qui a été fait, outre qu'est-ce
qui nous a été présenté hier,
qu'est-ce qui a été fait depuis la réception du rapport. Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Je cède maintenant la parole à Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur.
Mme Pascale Déry
Mme
Déry : Merci beaucoup, M. le Président. Et merci beaucoup
à la députée de Bourassa-Sauvé de me donner cette chance aujourd'hui de m'exprimer justement sur ce rapport qu'on a
dévoilé il y a quelques jours, rapport sur la maîtrise du français au
collégial, qui a été, donc, rendu public vendredi dernier.
Alors, c'est
un rapport qui a été commandé par ma prédécesseure, Danielle McCann, alors
qu'elle était en poste comme ministre
de l'Enseignement supérieur. C'est un rapport qui était, en effet, très
attendu. J'en profite d'ailleurs pour saluer, comme vous l'avez fait, le comité
d'expertes formé par Mmes Marie-Claude Boivin, Lison Chabot, Godelieve
Debeurme, qui ont fait vraiment un
excellent travail pour nous proposer des pistes de réflexion, des pistes
d'intervention, de recommandations,
également, pour améliorer la maîtrise de la langue française, donc, au
collégial. On a rendu ce rapport public, comme je vous le mentionnais, vendredi
dernier, après avoir pris le temps, bien sûr, de l'analyser.
Comme
vous le savez, notre gouvernement a fait de la valorisation et de la maîtrise
du français l'une de ses grandes priorités.
Alors, c'est une grande préoccupation et c'est une priorité non seulement du
gouvernement, mais, comme vous l'avez
mentionné, ça doit être la priorité vraiment de tout le monde. De manière
collective, on doit prendre conscience de ces lacunes que nous
connaissons justement au milieu... dans le milieu collégial.
Cette prise de
position forte et assumée a culminé dans les dernières semaines par la création
du groupe d'action pour l'avenir de la
langue française, le fameux GALF, dont fait évidemment partie le ministère de
l'Enseignement supérieur et moi-même, bien sûr.
Avant de publier le
rapport, il était important pour moi d'abord de faire les choses dans l'ordre,
donc de partager avec mes collègues ce
rapport-là, donc, mes collègues notamment au ministère de la Langue française
et au ministère de l'Éducation, pour
alimenter justement ces travaux-là. D'une portée très large, le rapport demande
une analyse soutenue, une analyse
concertée, mais il contient aussi des recommandations qui sont réalisables à
court terme. Et donc on a déjà dégagé trois priorités sur lesquelles on
travaille actuellement.
La
première, c'est d'offrir du perfectionnement en français au personnel du
collégial. On parle de développement, de formation, de disponibilité
d'outils technologiques, notamment.
La
deuxième action qu'on souhaite poser, c'est de revoir les modalités
d'application des activités de renforcement du français afin de mieux cibler les besoins des étudiants au collégial.
Donc, dès que ces étudiants sortent du secondaire V, on veut être capables de mieux cibler ceux qui ont
des lacunes pour être capables d'avoir et de leur imposer, si vous voulez,
des cours de mise à niveau. Il y a déjà des
cours de mise à niveau qui sont disponibles et que les cégeps peuvent justement
imposer aux étudiants qui ont des difficultés lorsqu'ils arrivent au collégial.
Troisième
action, on va travailler avec les cégeps et les collèges afin de voir de quelle
manière leurs plans stratégiques et
leurs plans de réussite pourraient davantage intégrer des éléments qui portent
sur la maîtrise du français écrit. Ça fait partie justement d'une des recommandations des trois expertes dans le
rapport qui a été présenté, donc, il y a quelques jours.
Par
ailleurs, il y a un groupe de travail qui est composé de personnes qui sont
issues du réseau, et là j'inclus, bien sûr,
les enseignants, qui se penche actuellement sur la réussite du premier cours de
français et du premier cours de philosophie au collégial. Donc, vraiment, on parle là de la formation générale. On
sait qu'au cours des derniers jours il y a des enseignants, des associations étudiantes qui se sont prononcés
sur cet enjeu-là, sur la formation générale au collégial. Donc, on est en
train, justement, sur ce groupe de
travail, de se pencher là-dessus. C'est un rapport qui sera déposé en juin 2023
et qui sera davantage axé sur la pratique enseignante.
• (13 h 10) •
M.
le Président, améliorer la maîtrise du français, c'est aussi agir en matière de
persévérance et de réussite étudiante, améliorer
évidemment le taux de diplomation. C'est notre langue commune, on le sait tous.
C'est celle dans laquelle nos étudiants vont travailler plus tard. Alors, peu
importe la discipline, c'est essentiel, qu'on soit en mathématiques, qu'on
soit en histoire, qu'on fasse du français,
qu'on fasse du génie éventuellement, peu importe, je pense qu'il faut
intervenir et que nos étudiants sachent maîtriser cette langue beaucoup
mieux. Donc, il faut faire mieux à ce niveau-là.
C'est
un enjeu, par contre, qu'il faut regarder de manière globale. Donc, il y a le
rapport, mais il y a évidemment des actions
concertées. Quand je dis «rapport global», c'est évidemment un effort
collectif, et c'est d'ailleurs un constat qui est soulevé dans le rapport par les expertes. Alors, avec mon collègue
le ministre de l'Éducation nous voulons nous pencher tout
particulièrement sur le continuum interordre de formation et d'apprentissage du
français. Il y a beaucoup de travail qui
doit se faire en amont de l'arrivée des étudiants au collégial, comme je le
mentionnais. La maîtrise du français, ça se développe de manière
continue, donc de la petite enfance jusqu'à la vie professionnelle et sociale.
Alors, nos objectifs
sont ambitieux. C'est exactement ce que demande la situation du français au
Québec. C'est à nous tous d'y voir. C'est à
nous tous, évidemment, de s'assurer que nos élèves et que nos étudiants
puissent maîtriser de manière...
mieux maîtriser la langue française. Donc, je vous dis, je m'y attarde. On est
déjà en action. Et c'est, comme je le disais tantôt, non seulement une priorité
du gouvernement, mais ma priorité également. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur. Et je cède maintenant la parole, pour son droit de réplique de deux
minutes, à Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika
Cadet (réplique)
Mme Cadet : Merci, M. le Président. Merci également à Mme la
ministre pour sa réponse élaborée à mes questions, que j'espère
pertinentes, sur la question du français au collégial.
Effectivement, donc,
nous avons devant nous un rapport extrêmement étoffé, qui fait état d'une
situation qui demande un grand coup de
barre. Mme la ministre l'a mentionné, le rapport avait été commandé par sa prédécesseure
ici.
D'abord
et avant tout, ce qui nous a surpris est dans le délai, le long délai avant de
publier ce rapport-ci, et malheureusement je pense que, dans la réponse, fort
élaborée, de la ministre, nous n'avons pas... En fait, j'ai été, malheureusement, insatisfaite sur cette
question-ci. Il y a tout de même une incompréhension qui subsiste quant aux
motifs qui sous-tendent, qui ont sous-tendu ce délai, ce long délai entre la
publication d'un rapport qui avait été commandé par le gouvernement lui-même et son... et le fait, donc,
de le rendre public et accessible, en toute transparence, auprès des
différentes parties prenantes du réseau ainsi que de la société civile
afin de faire état de la situation et afin de prendre connaissance de ces
recommandations, et d'en prendre le pouls, et d'être en mesure, de voir ce qui
devrait être fait.
J'entends également Mme la ministre
sur les mesures prises et j'en prends acte, et certainement nous continuerons
de talonner le gouvernement sur ces
questions-ci, nous assurer de voir la progression de ces différentes mesures,
notamment en matière de
perfectionnement des enseignants. Nos élèves qui éprouvent des lacunes au sein
du réseau doivent être en mesure
d'être accompagnés. Évidemment, il y a ce qui peut être pensé et imaginé, il y a
ce qui percole sur le terrain également, et nous voudrons, et nous nous assurerons, et nous serons... nous serons
là pour que ces mesures, donc, prennent véritablement...
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : En terminant.
Mme Cadet : ...effet sur le terrain. Et également, donc, je
prends acte, donc, des recommandations pour que le résultat...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Malheureusement,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé, c'est tout le temps qu'on avait. Merci
beaucoup pour votre intervention.
Et
nous allons maintenant procéder au deuxième débat, qui portera sur une question
adressée par Mme la députée de Verdun
à M. le ministre délégué à l'Économie, en remplacement de M. le ministre
responsable de la région de l'Abitibi-Témiscamingue,
concernant la délocalisation de 200 familles en raison de la Fonderie
Horne. Mme la députée, je vous cède la parole pour une durée de cinq
minutes.
Relocalisation de 200 ménages vivant à proximité de la
Fonderie Horne
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Merci, M. le Président. Je veux commencer par dire que je
suis assez déçue de devoir seulement pouvoir
m'adresser au ministre délégué à l'Économie, déçue parce que je crois que ma
question a un intérêt pour le
ministre responsable de l'Abitibi-Témiscamingue, vu qu'il représente la région,
mais vu aussi la gravité de la situation à Rouyn-Noranda. Je vais quand même poser ma question puis continuer ce
débat vu l'importance du dossier, mais aussi parce que les gens de
Rouyn-Noranda ont besoin d'être défendus, ils ont besoin des réponses
aujourd'hui.
Plus tôt en Chambre,
j'ai parlé du cas de la Fonderie Horne. Tout au long de cet enjeu, la CAQ nous
a parlé d'acceptabilité sociale. Ça, ça veut
dire qu'on doit écouter la population. Ça, ça veut dire qu'on doit consulter
les gens avant d'arriver avec des
solutions. Et il y a eu une consultation faite par la CAQ, une
consultation qui a porté sur les normes, les émissions d'arsenic. Dans les questions, il n'a jamais été nommé, il n'y
a jamais eu une consultation en bonne et due forme sur ce qu'on appelle la création d'une zone
tampon. Et les gens ont appris l'intention de créer une zone tampon par les
médias.
Hier,
en se levant, des gens qui habitent le quartier, ils ont appris qu'il fallait
délocaliser 200 familles, par les médias, à la radio. Ça n'a pas de
bon sens. J'ai parlé avec des gens qui habitent le quartier. J'ai parlé avec
des propriétaires qui nous disaient qu'ils
n'ont pas eu d'avis, personne n'a cogné à leurs portes. Ils ont appelé leurs
locataires. Eux non plus n'ont pas eu
d'avis. Ce n'est pas comme ça qu'on fait les choses correctement. C'est des
choses qu'on n'acceptera pas à Montréal, qu'on n'acceptera pas à Québec.
Pourquoi on accepte que ça arrive à Rouyn-Noranda?
Et
là on a eu un échange sur comment ça allait être appliqué, la zone tampon,
parce que, bien oui, la zone tampon est parmi les recommandations de la
Santé publique. Cependant, la principale recommandation, celle qui va vraiment assurer la santé de nos populations, c'est le fait
de respecter la norme environnementale des trois nanos d'arsenic, c'est-à-dire avoir des émissions de trois
nanogrammes par mètre cube. On ne peut pas appliquer ça à géométrie variable,
les avis de la Santé publique. Il faut
arrêter d'empoisonner les gens. C'est là-dessus que les gens du quartier
Notre-Dame ont été consultés, et ils
ont voté contre suivre le plan du gouvernement, c'est-à-dire d'imposer une norme
de 15 nanogrammes d'arsenic par mètre cube.
J'ai
ici différents avis de la Santé publique, là, mais j'aimerais ça entendre le
ministre un peu plus sur comment on va appliquer la zone tampon, parce que, ce
matin, moi, j'étais devant une contradiction. Puis j'aimerais citer les
collègues, parce que ce qu'on a
compris, de la part des deux ministres, ce qu'on a entendu, c'est un engagement
qui a été pris, et je le cite. Le
ministre délégué à l'Économie s'est levé, il nous a dit que, pour le cas de la
fonderie, il n'allait pas y avoir des gens qui allaient être déplacés contre
leur gré. Personne ne va être forcé si ce n'est pas son choix, il nous a dit,
le ministre. Par la suite, le ministre de l'Abitibi-Témiscamingue, il nous a
dit : Si les gens ne veulent pas, ils ne seront pas obligés d'être
déplacés.
Alors,
ce matin, moi, j'ai présenté le cas d'une dame qui nous a contactés. Elle a
62 ans, c'est une personne âgée, vulnérable,
elle vit au salaire minimum et elle habite dans un logement où est-ce qu'elle
paie 500 $. Vous savez, avec une crise
du logement, là, ça n'existe plus, des logements abordables, surtout pas... en
fait, moins à Rouyn-Noranda. Maintenant, ma question, c'est que, si j'applique l'engagement des deux ministres,
est-ce que cette personne va pouvoir rester chez elle, dans le quartier Notre-Dame? Selon ce qu'on a
promis ce matin, elle va être protégée. Alors, si le propriétaire décide de
vendre l'immeuble à Glencore, parce que
c'est ça, la solution qu'on propose, comment est-ce que la CAQ va appliquer la
zone tampon? Est-ce qu'elle a une idée
comment, qu'est-ce que ça veut dire pour ces populations-là, qui qui va décider
qui part, qui reste? Si Glencore
arrive avec un bulldozer, je m'attends de voir le ministre, aussi, responsable
de la région sortir et défendre les locataires et les gens qui y
habitent parce qu'ils ne veulent pas partir contre leur gré.
Donc, ma question est
simple : Est-ce que le ministre a rencontré les gens du quartier? Pourquoi
ils n'ont pas consulté? Et je veux savoir si ces personnes-là vont pouvoir
rester, tel qu'il a été promis ce matin.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Verdun. Je vais céder la parole à M. le député... le ministre délégué à l'Économie. Et, M.
le ministre, je vous rappelle que vous avez droit à cinq minutes. La parole
est à vous, M. le ministre.
M. Christopher
Skeete
M. Skeete : Merci beaucoup, M. le
Président. Bien, écoutez, j'en ai parlé plus tôt ce matin. Ce que je voudrais savoir, moi, de la part de la collègue, surtout,
c'est de demander sa collaboration, on a besoin d'elle, parce que, oui, c'est
vrai, on s'est engagés, au gouvernement, de
ne pas forcer personne de quitter les lieux de la zone tampon, mais en même
temps, M. le Président, si la Santé publique
dit que c'est une bonne idée de s'en aller, je m'attendrais à ce que la
collègue m'aide à convaincre des gens
qui seraient dans la zone tampon de quitter. C'est sûr qu'on ne va pas menotter
les gens, et les forcer de leurs maisons, et d'arriver avec la police,
là, O.K.? Mais j'ai besoin de la collègue, on a besoin de la collègue. Il y a des gens qui vivent dans une zone tampon
établie par la Santé publique, à qui on leur demande, pour leur bien, de
quitter les lieux. Alors, la question n'est pas si anecdotiquement il va y
avoir des personnes qui ne veulent pas puis est-ce que, oui ou non, on va les forcer à sortir. La
question est surtout : Comment on fait pour garder ces gens-là en
sécurité? Ça fait que voilà sur la question de si, oui ou non, les
personnes vont être forcées à s'en aller.
• (13 h 20) •
J'aimerais
rappeler aussi qu'on répond à ce que la Santé publique locale, qui connaît les
gens, qui est près des gens, et ce
que la Santé publique nationale nous dit. Qu'est-ce qu'elle dit? Elle
dit : après étude, après évaluation, on considère qu'on doit établir une zone tampon. Alors, nous,
le gouvernement, on reçoit cette recommandation-là, et qu'est-ce qu'on fait, M. le Président? On dépêche rapidement le
ministre... le ministre de l'Environnement, la ministre responsable des
Affaires municipales, on les dépêche à Rouyn avec le député du coin pour avoir
une conversation avec les acteurs du coin, que ce soient les groupes communautaires, que ce soient
les résidants, que ce soit la mairesse. Tous ces gens-là sont sur place en
ce moment pour discuter de solutions.
Alors, quand
on dit qu'on n'a pas de consultations, c'est parce qu'on est au début du
processus. On vient d'apprendre qu'il
va y avoir une zone tampon qui doit être établie. On vient d'apprendre qu'on va
devoir trouver une solution à cette situation-là. Et, ensemble, tous les
gens concernés, on va s'asseoir et on va trouver la meilleure solution.
Encore une fois, je pose la question : Qu'est-ce
qu'on aurait pu faire de différent? Est-ce qu'on suggère de ne pas écouter la Santé publique? Je ne pense pas que
la collègue dit ça. Je comprends ses craintes. C'est sûr que c'est
déstabilisant, c'est sûr qu'on demande beaucoup à ces gens-là. Voilà.
Le plan du
gouvernement. Bien, on va accompagner les citoyens. Une fois qu'on va avoir
établi cette zone tampon là, on va,
de l'autre côté, créer une nouvelle communauté pour ces gens-là. On va investir
des sommes importantes pour créer un nouveau quartier, pour aider à ces gens-là
à se redémarrer. Parce que, bien sûr, ce n'est pas idéal, ce n'est pas l'idéal
de se faire dire qu'on doit quitter notre
maison, peut-être notre lieu de naissance, la place où est-ce qu'on a grandi,
peut-être la maison de notre grand-parent. Je comprends l'effet émotionnel que
ça peut avoir pour ces gens-là, mais, encore une fois, on ne fait pas ça de gaieté de coeur. On ne s'est
pas réveillés à matin, M. le Président, dire : vous savez, nous, on
décide, envoie, tiens, on règle ça,
on s'en va. La science nous dit que ça doit se faire comme ça, donc on agit en
fonction de ça.
Alors, je
l'ai dit tantôt, on commence un processus, on débute un processus qui doit être
fait de manière humaine, parce que, c'est vrai, c'est triste, ce n'est pas
toujours évident. Alors, mon collègue le ministre de l'Environnement est
sur place, mon collègue, ma collègue responsable des Affaires municipales, le
député du coin aussi, de Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
il est sur place pour parler aux gens avec la mairesse, pour être sûr qu'on
arrive avec une solution, qui n'est
pas la meilleure solution, ça va être une solution qui considère toutes les
variables avec lesquelles on doit répondre.
Et je
rappellerais, M. le Président, en terminant, que ça fait longtemps qu'il
traîne, ce dossier-là. Ça fait longtemps qu'on le sait, qu'il y a des problèmes. Nous, on est un gouvernement qui
s'est pris en main, qui est en action et qui va agir. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le ministre délégué à
l'Économie. Je vais céder la parole, maintenant, pour son droit de
réplique de deux minutes, à Mme la députée de Verdun. Mme la députée.
Mme Alejandra Zaga Mendez
(réplique)
Mme Zaga
Mendez : Merci, M. le Président. Juste rappeler qu'on n'est
pas au début du processus, on est à la fin. Ça fait des mois, même je... des mois, là, que le ministre de
l'Environnement s'assoit avec Glencore, il y a une consultation, parce que... Et l'attestation est signée. On est à
la fin du processus, on n'est pas au début. Alors, il faut arrêter de dire ça,
là.
Deuxième
chose, si on veut assurer la sécurité des gens, comme l'a dit le ministre, ce
qu'il faut, c'est respecter la norme
environnementale, ce n'est pas de juste créer une zone tampon comme ça. Il faut
respecter la norme de trois nanogrammes. C'est ça qu'elle dit, la Santé
publique, avant tout.
Moi, ce que
je retiens du débat, ce matin, puis de la réplique, de la réponse de M. le
ministre, c'est que la CAQ agit en
bulldozer. Il n'y a pas eu de consultation préalable, on nous montre un plan
qui est très flou, tout ça pour accommoder une multinationale qui gagne 34 milliards de dollars en
profits, une multinationale qui va continuer à empoisonner les gens de Rouyn-Noranda. Puis la cerise sur le sundae, là, c'est
le fait qu'on va mettre de l'argent public pour déplacer puis créer un nouveau quartier, comme ça, de la poche des Québécois. Ça ne marche pas, c'est
un échec sur toute la ligne. On continue à se mettre... En fait, la CAQ
continue à se mettre à genoux devant une multinationale, puis, pour nous, c'est
une honte.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Verdun. Cela met fin à ce deuxième débat
de fin de séance.
Et nous
allons maintenant procéder au troisième débat, qui portera sur une question
adressée par Mme la députée de Westmount—Saint-Louis à M. le ministre délégué à l'Économie, en remplacement de Mme la
ministre responsable de la Condition féminine, concernant
les propos antitrans tenus par un organisme soutenu financièrement par le
gouvernement. Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis,
je vous cède la parole, et vous avez droit à cinq minutes dans votre première
intervention.
Subventions
accordées à un organisme ayant
tenu des propos jugés transphobes
Mme
Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. Ça en dit
long, que je suis en train de commencer un débat non avec la ministre
responsable de la Condition féminine mais avec le ministre délégué responsable
de l'Économie.
Je vais quand même
répéter les affirmations que j'ai prononcées, qui sont graves, qui... si vous
me permettez, M. le Président, de dire, qui
sont dégueulasses, que j'ai utilisées lors de la période des questions, mais
qu'on peut se retrouver sur
l'Internet, qui ne sont pas cachées : «L'identité de genre, c'est un débat
contagieux et dangereux.» «Le nombre de jeunes filles qu'on dirige vers les cliniques d'identité de genre, qui poussent
comme des champignons, devrait être un avertissement qu'il se passe quelque chose qui ressemble à une
épidémie.» «En tant que féministes contre les mutilations génitales, nous
ne pouvons admettre la légitimité des chirurgies
de changement de sexe. Malgré leur mutilation et leur haine de soi, que les femmes ont des menstruations.» Ça, c'est les
propos que la communauté trans entend sur une base quotidienne. C'est inacceptable, c'est des propos inacceptables. La
ministre elle-même a reconnu que c'est des propos inacceptables. Ce n'est
pas une réflexion de notre société
québécoise, mais ça reste, M. le Président, que c'est des propos qu'on se
retrouve, malheureusement, dans notre société.
La
question que j'avais posée à Mme la ministre, c'est : Pourquoi, si elle a
dit qu'elle n'était pas en accord puis qu'elle
a trouvé, elle aussi, que ces propos sont haineux et qu'ils n'ont pas leur
place sur la place publique, pourquoi le gouvernement subventionne l'organisme PDF Québec, Pour les droits des
femmes Québec? Puis ce n'est pas 100 $ — malgré que
100 $, ce serait trop, M. le Président — ça s'élève... depuis 2019, 120 000 $,
119 000 $, 123 000 $, et, juste cette année,
143 000 $, pour un organisme qui est ouvertement transphobe, qui a
des propos haineux, blessants.
Avant tout, M. le
Président, l'identité de genre, marqueur de sexe, avant tout ça, c'est des
Québécois et des Québécoises qui ont le
droit d'être protégés, qui ont le droit du respect, qui ont le droit de notre
écoute. Ce sont des êtres humains qui
ont leur place, qui ont leur place ici et mondialement. Mais ce qu'on a vu
dernièrement, c'est un recul des droits non seulement à l'international... puis on voit, on lit, on lit la revue
de presse. Il faut se méfier du recul des droits de la
communauté 2SLGBTQIA+, mais apparemment pas ici. Apparemment, ici, on
donne de la légitimité à des organismes qui sont ouvertement transphobes, qui
ne respectent pas le plan de lutte contre l'homophobie et la transphobie. Je ne
peux pas croire que je me retrouve ici, en
cette Chambre, en train de faire un débat de fin de séance pour justifier ou
essayer de comprendre pourquoi on est
en train de financer un tel organisme et de dire que chaque groupe a le droit à
son opinion.
• (13 h 30) •
Si
c'est vrai, puis, oui, c'est vrai, il faut respecter tout le monde, on devrait
donner du financement à des groupes qui
sont ouvertement racistes, on devrait donner de l'argent à toutes sortes de
groupes qui prônent la discrimination. Mais je le sais, que ce n'est pas le cas.
Je le sais, qu'on fait attention avec la façon qu'on octroie notre argent,
surtout le soutien à l'action
bénévole. Mais l'argent de fonds publics, ça appartient à tout le monde,
incluant les personnes qui font partie de la communauté 2SLGBTQIA+. Eux aussi on droit... méritent le
respect et de protéger leurs droits humains. Ce n'est pas de cette façon qu'on va le faire. Ce n'est pas de
donner de la légitimité à un organisme qui parle contre ces personnes. Que
ce soit une personne transféminine,
transmasculine, eux aussi ont droit d'avoir l'écoute du gouvernement. Et, je
répète encore une fois, le recul de
la place de la communauté 2SLGBTQIA+ ici, à l'Assemblée nationale, est
remarquable. Les gens nous écoutent,
ça fait quand même partie des discussions, ils sont perplexes, ils sont
blessés, ils sont inquiets. Alors, je m'attends que le gouvernement soit
à l'écoute, qu'il prenne la responsabilité du financement de l'organisme
PDF Québec.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Et je vais donner le droit de réplique de cinq minutes à M. le
ministre délégué à l'Économie. M. le ministre.
M. Christopher
Skeete
M. Skeete : Merci
beaucoup, M. le Président. Et aussi je veux d'abord remercier la collègue de Westmount—Saint-Louis pour ce débat. Ça nous donne l'opportunité de parler d'un sujet qui
nous tient à coeur, soit l'inclusion des personnes LGBTQ+ au Québec.
Vous
savez, le Québec est une société ouverte et accueillante, où la transphobie et
l'homophobie n'ont pas leur place. Soyons
clairs, nous condamnons de toutes nos forces tous les propos homophobes ou
transphobes. Nous allons continuer de
dénoncer les préjugés qui perdurent. Nous allons continuer à travailler en
collaboration avec les groupes de défense des droits, et on va mettre
fin, avec toute notre ferveur, à toute la discrimination possible.
L'homophobie
et la transphobie constituent de la discrimination et peuvent avoir des
conséquences tels la violence, l'intimidation, les crimes haineux, voire la
persécution, les homicides et aussi l'emprisonnement dans certains pays. Toutes
et tous doivent adhérer aux principes du
respect des droits de la personne, y compris pour les personnes de minorités
sexuelles et de genre. Ces principes sont en effet le fondamental d'une
vie sociale où on garantit une vie paisible où chacun peut s'épanouir.
Ce
débat me permet également de réitérer tout ce qui a été fait au cours des dernières
années par notre gouvernement. Priorité 1 : l'ouverture à la
diversité sexuelle. Nous avons réalisé plusieurs actions dans le précédent plan
de la lutte à l'homophobie et la transphobie. Notamment, nous avons bonifié nos
formations aux intervenants et intervenantes des organismes communautaires à la réalité des familles homoparentales. En
deuxième priorité, en ce qui concerne le respect des droits et le soutien des
personnes de minorités sexuelles, nous avons également posé de nombreuses
actions importantes. Nous avons à
coeur le soutien des organismes communautaires engagés à la lutte contre
l'homophobie et la transphobie.
Nous avons
aussi accordé une très grande importance à la création de milieux sécuritaires
et inclusifs, des facteurs comme l'acceptation de la famille, des proches et
des pairs, ainsi que la réponse des organisations et des intervenants et
des intervenantes eu égard à des incidents
homophobes et transphobes dans les divers milieux de vie, qui sont importants
à cette lutte.
Nous avons aussi améliorer l'accessibilité aux
services publics, qui demeure un enjeu important pour ces communautés, les minorités sexuelles et de genre.
Ça implique aussi une prise en compte des besoins particuliers de ces personnes, et on s'y attarde. Le succès de... ces
retombées importantes des mesures dépendent de la cohérence et du... largement
au déploiement des actions que je viens
juste d'énumérer. Mais deux enjeux ont particulièrement retenu l'attention. Je
parle ici de la recherche sur les
divers groupes, et les problématiques dont ils peuvent subir, et aussi pour
leur donner des assises solides pour pouvoir avancer leurs dossiers
particulièrement délicats. La concertation des intervenants et intervenantes va
être importante pour nous aider à faire la suite.
Pour conclure,
bien, je fais entièrement confiance à ma collègue la ministre responsable de la
Lutte contre l'homophobie et de la transphobie. Je sais qu'elle
travaille actuellement au renouvellement du plan pour sa lutte à la discrimination. Et, pour moi, ça me tient à coeur,
de savoir que quelqu'un avec son expérience, son expertise se met à tous
les jours pour enrayer ce fléau dans notre société.
Donc,
permettez-moi, encore une fois, de saluer la collègue. Je sais que ce sujet-là
lui tient particulièrement à coeur et que ce gouvernement partage avec
elle les objectifs dont elle souhaite. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le ministre. Et je vais céder,
pour son droit de réplique de deux minutes, la parole à Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
(réplique)
Mme
Maccarone : Merci, M. le Président. Merci au collègue pour ses
remarques. Je souhaite être en accord avec lui, mais malheureusement je ne partage pas le même avis, parce que,
c'est vrai, on a une ministre avec beaucoup d'expérience, avec une expertise, qui aurait dû savoir que le
financement de PDF Québec n'a pas sa place, si on est aussi responsables de la
lutte contre l'homophobie et la transphobie.
Le collègue a dit : Nous condamnons, mais
j'aurais pu dire : Nous condamnons et nous finançons. Ça fait qu'est-ce
que c'est la main gauche ou la main droite qui a droit de parole? Parce que je
suis perplexe.
On doit
mettre fin à toute la discrimination. Mais mettre fin en finançant les groupes
qui prônent la transphobie, qui parlent
ouvertement contre la communauté 2SLGBTQIA+? Est-ce que c'est comme ça que nous
allons mettre fin à ces propos
haineux? Je pense que non. C'est simple, comme propos, c'est simple, dans le
fond, nous devons arrêter de financer des
groupes qui sont ouvertement discriminatoires. Si j'avais dit c'était un
organisme qui était raciste, j'espère que les réponses ou la façon
que... dont je m'aligne auraient été la même chose, que c'est inacceptable.
Puis,
j'ajouterais, je n'ai pas beaucoup de temps, mais ce n'est pas vrai qu'il y a
eu des avancées depuis que la CAQ est au pouvoir. On a Interligne qui
est à la veille de fermer leurs portes. On a TransEstrie qui lève la main
régulièrement. Ça s'en vient, eux aussi. Il
dit : Au secours, je vais probablement fermer mes portes s'il y a
quelqu'un qui n'est pas à l'écoute de
nos enjeux. Ils sont cruellement en manque de financement puis ils offrent une
aide essentielle auprès de la communauté, M. le Président.
On n'a même
plus un ministre responsable de la Lutte contre l'homophobie et transphobie. Ça
en dit long de la place de cette communauté ici.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Ceci met fin aux débats de fin de séance. Et je reconnais M. le
ministre délégué à l'Économie pour la suite de nos travaux.
Ajournement
M.
Skeete : Merci beaucoup, M. le Président. Je fais motion
afin d'ajourner nos travaux au 21 mars, à 10 heures.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
En
conséquence, les travaux sont ajournés au mardi 21 mars 2023, à
10 heures. Bon retour dans vos circonscriptions respectives. Soyez
prudents.
(Fin de la séance à 13 h 38)