(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Bon matin, chers collègues.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous
passons maintenant à la rubrique des déclarations de députés. Et, comme
première déclaration, je cède la parole à M. le député de Chapleau.
Souligner
le 35e anniversaire du Centre Inter-Section
M. Mathieu
Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, j'aimerais souligner le 35e anniversaire
d'un organisme de mon comté, le centre de rétablissement Inter-Section.
Le
centre a une mission de réadaptation et de réinsertion sociale des personnes
ayant un problème de santé mentale tout en apportant un soutien aux
personnes endeuillées par le suicide.
L'équipe
des professionnels du Centre Inter-Section s'appuie sur des données probantes
et innovantes afin de soutenir et favoriser le rétablissement de sa
clientèle. Fondé en 1988, le Centre Inter-Section offre cinq volets de services :
les mesures de soutien psychosocial, le
programme de développement de l'employabilité, le soutien au deuil après
suicide, les loisirs et la formation,
ainsi que le logement communautaire. Le rétablissement et le mieux-être des
utilisateurs sont au coeur des priorités de l'organisme.
M.
le Président, j'aimerais également prendre le temps de remercier et de
féliciter Mme Christyne Simard, la directrice générale, et toute l'équipe du Centre
Inter-Section pour leur excellent travail au quotidien auprès de notre
communauté. Toutes mes félicitations et bon 35e anniversaire!
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci,
M. le député de Chapleau. Et je cède maintenant la parole à Mme la
députée de D'Arcy-McGee.
Souligner
la Journée internationale dédiée à la
mémoire des victimes de l'Holocauste
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass :
Merci, M. le Président. Le 27 janvier dernier, nous avons souligné la
journée internationale de commémoration en
mémoire des victimes de l'Holocauste et du 78e anniversaire de la
libération du camp de concentration Auschwitz.
L'Holocauste
est un rappel tragique des horreurs que peuvent engendrer le racisme et la
haine. Nous ne devons jamais oublier
notre responsabilité commune d'empêcher l'intolérance et l'antisémitisme de prendre
racine dans nos communautés. C'est en
prenant cet engagement que nous honorons la mémoire des personnes que nous
avons perdues et que nous rendons hommage
à la force et au caractère du peuple juif et des nombreuses autres personnes
qui ont su traverser l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire de l'humanité. C'est l'occasion de rendre
hommage à la mémoire de 6 millions de victimes juives et des innombrables autres victimes qui ont
subi les atrocités nazies et de réaffirmer notre engagement indéfectible
à lutter contre l'antisémitisme, le racisme et les autres formes d'intolérance.
To mark this day of remembrance, let us
reaffirm our commitment to human rights and to remembering the victims of the Holocaust, to the survivors and to the generations that came
after.
Faire vivre la mémoire de l'Holocauste, c'est remplir un devoir
universel, déraciner la haine, construire la paix et protéger ainsi
l'humanité. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de D'Arcy-McGee. Je me permets de rappeler aux
collègues que la déclaration, c'est pour une durée d'une minute.
Alors, la prochaine
déclaration sera Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner
le 30e anniversaire de l'Escale Famille Le Triolet
Mme Karine
Boivin Roy
Mme Boivin
Roy : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, un anniversaire
important sur notre scène locale à la fin de l'année 2022, un organisme
qui rayonne du secteur Mercier-Ouest, dans l'est de Montréal, dont les services
sont utilisés notamment par les familles de mon comté. Alors, il s'agit de
l'Escale Famille Le Triolet, qui fête son 30e anniversaire d'existence.
L'organisme est né d'une initiative
souhaitant répondre à un besoin de répit, nommé par un groupe de mères du
quartier, et il oeuvre auprès des familles
en situation de vulnérabilité depuis, évidemment, 30 ans. Alors, il aide
les familles à s'ajuster aux nombreux
changements et défis qu'offre le quotidien. Il leur propose un milieu de vie
teinté d'une approche d'ouverture et
de respect, un lieu d'accueil, un lieu d'accompagnement, un lieu de référence,
un lieu d'entraide et, évidemment, un lieu de répit.
Alors,
je tiens à féliciter et remercier Mme Carole Longpré, la directrice
générale de l'Escale Famille Le Triolet depuis toutes ces années, et
également son équipe et son conseil d'administration pour leur implication
dévouée dans notre communauté. Alors, longue vie à l'Escale Famille Le Triolet!
Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci,
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Et je cède maintenant la parole à M. le député de Taschereau.
Souligner
le 40e anniversaire de l'organisme Atout-Lire
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Merci, M. le Président.
Près de la moitié des adultes québécois auraient de la difficulté à lire un
texte jugé compliqué. Aujourd'hui, je veux saluer le travail d'Atout-Lire, un
organisme communautaire situé en basse-ville de Québec, qui oeuvre en alphabétisation et en éducation populaire
auprès des personnes qui ont des difficultés de lecture ou d'écriture.
Je
vous en parle parce qu'aujourd'hui ça fait 40 ans qu'Atout-Lire contribue
à accroître l'autonomie et la confiance en soi de milliers de personnes à Québec. C'est un rôle absolument
indispensable, d'autant plus avec la fracture numérique qui se fait grandissante. Chez Atout-Lire, on
observe de réels bris de service auprès des personnes qui ont une faible
littératie numérique. Je joins donc ma voix à celle d'Atout-Lire pour rappeler
que les programmes et services publics auxquels nous avons tous et
toutes droit doivent demeurer accessibles à l'ensemble de la population, c'est
une question de droits.
En terminant, je
tiens à saluer et à remercier l'implication déterminante de toutes les
personnes qui travaillent à Atout-Lire, dont
deux qui sont présentes ici aujourd'hui. Merci pour tout ce que vous faites. Et
un salut tout spécial à toutes les
personnes qui font le choix de se présenter chez Atout-Lire pour obtenir de
l'aide. Ça prend beaucoup de courage pour faire ça, et vous pouvez être
fiers de vous. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Taschereau. Et je salue les gens d'Atout-Lire
qui sont présents dans nos tribunes aujourd'hui.
Je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Repentigny pour sa déclaration.
Souligner
l'apport de la diversité culturelle à Repentigny
dans le cadre du Mois de l'histoire des Noirs
Mme Pascale
Déry
Mme Déry :
Merci beaucoup, M. le Président.
J'aimerais profiter du début du Mois de l'histoire des Noirs pour souligner l'apport inestimable des communautés
ethnoculturelles au portrait culturel de ma circonscription. Et je veux mettre
en lumière quelques exemples du vivre-ensemble.
En
octobre dernier, la ville de Repentigny a eu l'audace d'asseoir les partenaires
des différentes communautés autour de
la table lors du forum sur le vivre-ensemble, et, le 10 février prochain,
elle va présenter sa stratégie pour une ville inclusive, issue,
justement, des discussions qui ont eu lieu lors de ce forum.
Nous
avons aussi le festival international d'été de Repentigny, qui est devenu un
événement incontournable dans le
paysage culturel repentignois depuis déjà plusieurs années. C'est l'occasion
parfaite de partager ensemble les traditions, la musique et la danse.
Au cours du prochain
mois, nous allons également souligner le Mois de l'histoire des Noirs. Alors,
il y a des citoyens qui pourront assister à
plusieurs événements, dont un vin d'honneur organisé par la ville de Repentigny
et une rencontre avec des
entrepreneurs de la communauté noire de Lanaudière. Il y a une conférence,
également, sur la contribution des
communautés noires dans la littérature du Québec par l'organisme Lakay. Alors,
voilà, je souhaite à tous un mois de l'histoire des Noirs riche en
événements. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Repentigny. Et la prochaine déclaration est
celle de M. le député de Viau.
Souligner
le Mois de l'histoire des Noirs
M.
Frantz Benjamin
M. Benjamin : Merci, M. le Président. De
l'obscurité à la lumière, c'est le thème retenu par la Table ronde du
Mois de l'histoire des Noirs pour 2023. De
l'obscurité à la lumière, car il nous faut célébrer celles et ceux qui
réussissent, qui persévèrent, celles
et ceux qui réinventent le monde, qui questionnent notre temps, qui fécondent
nos vies et qui font avancer nos collectivités partout au Québec.
Je tiens à saluer Michael Farkas,
président de la Table ronde du Mois, et toute son équipe engagée, année après
année, à nous offrir une programmation riche et diversifiée.
Je
salue tous les organismes de partout au Québec qui, au quotidien, accompagnent
les jeunes et les familles des communautés
noires. Je pense ici à la Maison d'Haïti, au Bureau de la communauté haïtienne
de Montréal, au Centre N A Rive, qui célèbrent cette année leurs
50 ans.
Le Mois de l'histoire
des Noirs, c'est une occasion pour nous tous, pour nous tous, Québécoises et
Québécois, d'apprendre, de partager et
d'avancer ensemble vers une société plus juste et plus égalitaire. Alors, bon
Mois de l'histoire des Noirs à toutes et à tous!
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Viau. Et nous poursuivons avec M. le député de
Saint-Jérôme.
Rendre
hommage à M. Robert Carrière, attaché
politique du député de Saint-Jérôme
M.
Youri Chassin
M. Chassin : Merci, M. le Président. Alors, permettez-moi aujourd'hui de rendre
hommage à Robert Carrière, un homme
d'une grande intelligence, d'une grande empathie et d'un sens de l'humour
absolument savoureux, un travailleur infatigable,
courtier immobilier pendant plusieurs années, qui connaissait Saint-Jérôme
comme le fond de sa poche, conseiller municipal
pendant trois mandats, puis conseiller politique dans mon bureau depuis 2018,
donc depuis le tout début, là, de mon élection. Robert Carrière a mené
une lutte contre le cancer et a reçu, la semaine dernière, l'aide médicale à
mourir.
Évidemment, vous
comprenez, M. le Président, que je salue non pas seulement mon employé, mais
mon ami, quelqu'un qui a été un mentor pour moi au moment où je débutais dans
la carrière d'élu. Évidemment, on pense à ses proches,
à sa veuve, Danièle. Et tous mes employés se joignent à moi pour mentionner à
quel point cet homme nous a marqués et pour le saluer une dernière fois.
Merci pour tout, Robert.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Saint-Jérôme. Et je cède maintenant la parole
à Mme la députée de Sanguinet.
Souligner
le 20e anniversaire de l'organisme Apprendre en coeur
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Merci, M. le Président.
Le 13 février, nous allons célébrer un anniversaire important dans ma
circonscription de Sanguinet. L'organisme Apprendre en coeur, situé à
Saint-Rémi, va avoir 20 ans.
Apprendre en coeur
offre des programmes et des ateliers de stimulation, d'éveil et de
communication pour les enfants de zéro à
5 ans. Sa mission est de donner à nos tout-petits la chance d'apprendre
par des exercices et par les jeux et de les éveiller à la culture, et à
l'écriture, et à la lecture.
Je
joins donc ma voix à celles de tous les parents qui bénéficient ou qui ont
bénéficié des services d'Apprendre en coeur depuis 20 ans et je félicite
toutes les personnes qui de près ou de loin ont permis à cet organisme de
prendre son envol. J'ai une pensée
toute spéciale pour sa présidente, Mme Claudine Caron Lavigueur, qui,
depuis 2006, fait un travail remarquable. Merci, Mme Caron
Lavigueur. Et longue vie à Apprendre en coeur! Merci.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Sanguinet. Et la parole est maintenant au
député de Saint-Jean.
Rendre
hommage à M. Martin Cambria, directeur général d'Arto,
Coopérative de solidarité artistique et culturelle du Haut-Richelieu,
et à M. Éric Boivin, directeur général de L'International
de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu
M. Louis
Lemieux
M. Lemieux : M. le Président, coup sur
coup, au cours des derniers jours, les directions de deux organismes de chez
nous ont annoncé leur départ. Dans les deux cas, ce sont des organismes
majeurs, pour ne pas dire pivots de notre communauté, mais, je vous rassure, dans les deux cas ce sont des départs
pour des raisons personnelles. Je veux donc rendre hommage à ces deux
personnalités qui vont passer la main.
Martin
Cambria, le directeur général d'Arto, la Coopérative de solidarité artistique
et culturelle du Haut-Richelieu, est
en poste depuis quatre ans et il a saisi les opportunités numériques et
virtuelles de la pandémie plutôt que de juste la subir. Martin part avec
une maison en ordre.
Même chose pour Éric
Boivin, de L'International de montgolfières. Après quatre ans et demi aux
commandes, il a préparé cet automne la
40e édition anniversaire, attendue au mois d'août prochain. Il laissera à
quelqu'un d'autre lui donner son énergie et sa couleur.
Martin, Éric, merci pour vos bons services et
bonne chance pour la suite. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Saint-Jean. Et la
prochaine déclaration sera celle de Mme la députée de Saint-François.
Féliciter
cinq joueurs du Club de hockey Le Phoenix de Sherbrooke
médaillés au Championnat mondial junior
Mme
Geneviève Hébert
Mme Hébert : Merci, M. le Président.
Si le sport et le hockey en particulier occupent une grande place dans notre
identité nationale, ils contribuent également aux identités locales. C'est
certainement le cas à Sherbrooke.
Cinq
membres du Phoenix ont remporté des médailles au dernier championnat mondial de
hockey junior : trois d'or pour
le Canada, Joshua Roy, Tyson Hinds et l'entraîneur Stéphane Julien, et deux
d'argent pour la Tchéquie, avec David Spacek et Jakub Brabenec.
Quelle
performance exceptionnelle pour les porte-couleurs d'une seule et même équipe
dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec! Ils ont fait vibrer les
amateurs de la planète hockey et attiré l'attention sur la ville reine des
Cantons-de-l'Est. Ces futures vedettes de la ligue nationale sont de véritables
sources de fierté pour la population et d'inspiration pour les jeunes, qui les
regardent avec admiration. Je tiens à leur adresser mes plus sincères
félicitations.
Quelle
chance nous avons, à Sherbrooke, de revoir nos joueurs d'élite parés d'or et
d'argent dans l'ambiance survoltée de notre Palais des sports!
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Saint-François. Et je cède maintenant la
parole à M. le député de Trois-Rivières.
Souligner
le succès du projet de halte-douceur de l'organisme
Point de rue de Trois-Rivières & Nicolet-Yamaska
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Merci, M. le Président. L'itinérance, c'est un enjeu de société. J'aimerais
vous parler du projet de halte-douceur porté par l'organisme Point de rue de
Trois-Rivières.
Le
CIUSSS, la ville de Trois-Rivières, de nombreux partenaires et la communauté
trifluvienne se sont mobilisés afin d'offrir un lieu sécuritaire durant
l'hiver, avec lits, pour les personnes en situation de rue.
Au-delà
de l'hébergement temporaire, la halte répond à des objectifs qui ont des
impacts concrets sur leur dignité et favorisent leur inclusion sociale. Je
réfère notamment à l'accès à de l'animation chaleureuse et des services assurés
par les Patriotes de l'UQTR, la Caravane
philanthrope et les étudiants en médecine de Trois-Rivières. L'un des aspects
novateurs du projet est d'engager des
pairs aidants, eux-mêmes en situation d'itinérance, qui assurent l'accueil et
le respect du code de vie lors des nuitées.
La
halte-douceur est un bel exemple de mobilisation et de solidarité qui peut
inspirer d'autres initiatives à travers le Québec. Bravo à Philippe
Malchelosse et tous les acteurs impliqués! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Trois-Rivières. Et maintenant, à cette dernière
déclaration aujourd'hui, Mme la députée d'Argenteuil.
Rendre
hommage à Mme Nancy Maher pour
son engagement envers la cause féministe
Mme Agnès
Grondin
Mme Grondin :
On peut décrire la vocation, M. le Président, comme un appel que peuvent
ressentir certaines personnes à une mission
particulière. Est-ce que Nancy Maher a la vocation pour la cause féministe? Son
parcours nous offre une réponse sans
équivoque. En décembre dernier, on célébrait ses 30 années comme
travailleuse au sein du Carrefour des femmes du Grand Lachute. 30 ans, M. le
Président, à accueillir les femmes, à éveiller leur potentiel, à croire en leur
capacité à défendre leurs droits, 30 ans à mettre son coeur, sa fougue, son
authenticité au service des femmes.
Fait
remarquable, cette vocation est contagieuse, au carrefour des femmes. Andrée
Larochelle et Carole Girardeau célébraient elles aussi plus de
30 ans de dévouement au sein du même organisme.
Au
nom de toutes les femmes d'Argenteuil, j'offre mes plus sincères remerciements
à ces trois femmes d'exception pour leur engagement à la cause
féministe. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée d'Argenteuil. Et cela met fin à la rubrique
Déclarations de députés.
Et je suspends nos
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 55)
(Reprise à 10 h 03)
La
Présidente : Il y a
de la fébrilité dans l'air, Mmes et MM. les députés. À moins 1 000° à
l'extérieur, on le comprend. C'est le mois de février, le mois de
l'amour.
Alors, messieurs dames, nous allons nous
recueillir, s'il vous plaît, quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. S'il vous plaît,
veuillez vous asseoir.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi,
nous en avons trois, aujourd'hui, et je reconnais M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, je vous demande d'appeler l'article a du feuilleton, s'il vous
plaît.
Projet de loi n° 7
La Présidente : Oui. À l'article a
du feuilleton, M. le ministre des Finances présente le projet de loi n° 7,
Loi concernant la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours sur le
budget du 22 mars 2022 et modifiant d'autres dispositions législatives. M.
le ministre, la parole est à vous.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Merci, Mme la Présidente. Ce projet de loi modifie
ou édicte des dispositions législatives pour notamment mettre en oeuvre certaines
mesures contenues dans le discours sur le budget du 22 mars 2022.
Le projet de loi modifie la Loi sur la taxe de
vente du Québec pour y prévoir des règles relatives à la facturation obligatoire applicables dans les secteurs de la
restauration et des bars afin de remplacer l'utilisation du module
d'enregistrement des ventes par une solution technologique.
Le projet de loi modifie la Loi sur
l'administration fiscale pour prévoir qu'une personne qui a présenté un avis d'opposition à une cotisation peut, lors d'une
nouvelle cotisation ou d'une cotisation supplémentaire qui concerne un montant
visé par cet avis d'opposition, déposer une
contestation auprès de la Cour du Québec sans avoir à présenter un nouvel avis
d'opposition.
Le projet de
loi prévoit qu'une demande péremptoire de produire un renseignement ou un
document requis en vertu de la Loi facilitant le paiement des pensions
alimentaires peut être modifiée par un moyen technologique lorsqu'elle
s'adresse à une institution financière et que celle-ci peut produire le
renseignement ou le document par un tel moyen.
Le projet de loi modifie la Loi sur les biens
non réclamés afin notamment que le délai pour qu'un produit financier soit considéré non réclamé, à défaut
d'une réclamation, d'une opération ou d'une instruction à l'égard de ce bien,
commence à courir dans les trois ans qui suivent la date à laquelle le bien a
été accordé ou émis. Il augmente les seuils applicables
en matière d'administration des biens non réclamés pour agir sans l'autorisation
du tribunal et prévoit l'indexation de ces montants.
Le projet de loi modifie la Loi sur les
infractions en matière de boissons alcooliques afin de permettre à la Société des alcools du Québec de procéder sans
autorisation judiciaire à la destruction des boissons alcooliques dont la
saisie a entraîné l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire.
Le projet de
loi modifie la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec afin, d'une
part, de permettre à la caisse
d'investir dans des entreprises favorisant la transition énergétique et,
d'autre part, de supprimer certaines limitations applicables à ses investissements concernant notamment des entreprises
dont l'activité principale consiste à construire ou à exploiter des
infrastructures.
Le projet de
loi modifie la Loi sur les régimes complémentaires de retraite afin de
permettre à un participant âgé d'au moins 55 ans, d'une part, de demander le
paiement des fonds qu'il détient sous forme de prestations variables et,
d'autre part, de remplacer, sous certaines
conditions, tout ou partie de la rente à laquelle il a droit par un paiement en
un seul ou plusieurs versements provenant d'un régime de retraite
déterminé par règlement.
Le projet de
loi modifie la Loi sur le ministère du Tourisme afin de prévoir que les droits
perçus en vertu de la Loi sur
l'hébergement touristique pour l'enregistrement et le renouvellement de
l'enregistrement des établissements d'hébergement touristique soient
portés au crédit du Fonds de partenariat touristique et que les sommes requises
pour rétribuer les organismes reconnus chargés de ces opérations soient portées
au débit de ce fonds.
Le projet de loi modifie la Loi sur les
autochtones cris, inuit et naskapis afin de prévoir que le fait pour un
bénéficiaire cri de demeurer hors du territoire pour des raisons de santé, pour
étudier ou pour travailler au sein d'une organisation
dont le mandat est de veiller au bien-être des Cris n'affecte pas son statut de
bénéficiaire. Il prévoit aussi que le
secrétaire général chargé de voir à l'inscription des bénéficiaires cris et
naskapis est nommé par le ministre désigné par le gouvernement.
Enfin, le
projet de loi contient diverses dispositions dont des mesures d'assouplissement
applicables pour la période du 1er avril 2022 au 31 mars 2023 aux
personnes ayant des dettes d'études en vertu du programme de prêts et bourses et des dispositions pour remédier à l'insuffisance
anticipée de crédits découlant de la mise en oeuvre d'une nouvelle norme
comptable portant sur la comptabilisation
des obligations liées à la mise hors service d'immobilisations. Merci, Mme la
Présidente.
Mise
aux voix
La Présidente : Est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté. M. le
leader du gouvernement, à nouveau.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme la Présidente, je vous demande d'appeler l'article b du feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet de loi n° 8
La
Présidente : Oui. À l'article b du feuilleton, M. le ministre
de la Justice présente le projet de loi n° 8, Loi visant à améliorer l'efficacité et l'accessibilité de la
justice, notamment en favorisant la médiation et l'arbitrage et en simplifiant
la procédure civile à la Cour du Québec. M. le ministre.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Merci, Mme
la Présidente. Alors, projet de loi n° 8, Loi visant
à améliorer l'efficacité et l'accessibilité
de la justice, notamment en favorisant la médiation et l'arbitrage et en
simplifiant la procédure civile à la Cour du Québec.
Ce projet de loi apporte diverses modifications
au Code de procédure civile.
Le projet de
loi vise d'abord à favoriser la médiation et l'arbitrage aux Petites Créances
en habilitant le gouvernement à les
encadrer tous deux par règlement. Cette habilitation permet notamment de
prévoir les cas dans lesquels un litige doit être soumis à la médiation
et les cas dans lesquels l'arbitrage est offert aux parties.
Le projet de loi modifie ensuite le Code de
procédure civile afin :
1° de prévoir
que le dossier qui a fait l'objet d'une médiation ou d'un protocole
préjudiciaire est instruit par priorité;
2° de permettre au tribunal d'imposer le respect
d'une obligation contractuelle de médiation;
3° d'augmenter à 50 000 $ la limite en
deçà de laquelle il est interdit de tenir un interrogatoire oral préalable.
Par ailleurs, le projet de loi vise à attribuer
à la Cour du Québec une compétence exclusive pour entendre les demandes dans lesquelles la somme réclamée ou la
valeur de l'objet en litige est inférieure à 75 000 $. Il vise
également à attribuer à cette cour
une compétence concurrente avec celle de la Cour supérieure lorsque cette somme
ou cette valeur atteint ou excède
75 000 $ tout en étant inférieure à 100 000 $. Il prévoit
l'indexation de chacune de ces limites monétaires de la compétence de la
Cour du Québec.
• (10 h 10) •
Le projet de loi introduit aussi une voie
procédurale particulière applicable aux demandes en matière civile introduites à la Cour du Québec. Il prévoit, à cette
fin, des règles simplifiées applicables à ces demandes afin notamment :
1° de prévoir
qu'un protocole de l'instance n'est pas requis et de fixer des délais pour
accomplir certaines étapes procédurales;
2°
d'introduire des règles particulières de preuve, dont l'assujettissement des
expertises qui ne sont pas communes à l'autorisation du tribunal dans
certains cas;
3° de prévoir que l'inscription pour instruction
et jugement est faite par le greffier;
4° lorsque
la tenue d'un interrogatoire oral est permise par le Code de procédure civile, de limiter le nombre de ces
interrogatoires préalables à un seul par partie, à moins d'une autorisation du
tribunal.
En matière de
petites créances, le projet de loi propose également de modifier le Code de
procédure civile afin :
1° de prévoir qu'en matière de petites créances
certaines décisions peuvent être prises sur le vu du dossier;
2° de
permettre la revendication d'un bien aux Petites Créances lorsque cette demande
est accessoire à une demande de la compétence de la division des petites
créances;
3° de prévoir l'indexation de la limite
monétaire des petites créances.
Par ailleurs,
le projet de loi apporte diverses modifications à la Loi sur les tribunaux
judiciaires afin d'abord de diversifier
la composition du Conseil de la magistrature, de prévoir certaines obligations
qui lui sont applicables concernant notamment la publication, chaque
année, d'un rapport sur les activités de formation et de perfectionnement des
juges, la déontologie judiciaire et le traitement
des plaintes et de prévoir que les livres et comptes du conseil sont vérifiés
au moins une fois tous les cinq ans par le Vérificateur général. Il
modifie également cette loi afin d'ajouter deux postes de juge à la Cour d'appel et pour prévoir que les juges de
paix fonctionnaires et les officiers de justice de la Cour supérieure et de
la Cour du Québec, ainsi que le personnel de
ces cours, ont compétence sur tout le territoire du Québec. Il modifie ensuite
l'annexe I de cette loi afin d'étendre
le territoire sur lequel s'exerce une compétence concurrente des districts de
Gatineau et de Labelle. Il modifie
aussi cette loi pour prévoir que le gouvernement peut, par règlement, modifier
cette annexe quant à la description du territoire où s'exerce une compétence
concurrente.
En outre, le projet de loi prévoit que les juges
des tribunaux judiciaires qui sont nommés par le gouvernement peuvent l'être
parmi les notaires ayant exercé leur profession pendant au moins 10 ans.
Enfin, le projet de loi prévoit des dispositions
transitoires et une disposition finale. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Je reconnais le
leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme
la Présidente, nous souhaitons, premièrement, prendre connaissance de ce projet
de loi, par la suite nous aurons des échanges, mais surtout avoir l'opportunité
à discuter avec le gouvernement de tenir des consultations.
La
Présidente : M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Nous discuterons, Mme la Présidente.
Mise
aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi?
Des voix : Adopté.
La
Présidente : Adopté. Et, M. le leader de l'opposition officielle, la
parole est à vous.
M. Derraji :
Mme la Présidente, je vous demanderais d'appeler l'article d.
Projet
de loi n° 193
La Présidente :
Oui. Alors, à l'article d du
feuilleton, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce présente le projet de loi n° 193, Loi
modifiant la Charte des droits et libertés de la personne afin de reconnaître
le droit à un environnement sain à titre de droit fondamental. Mme la
députée.
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw :
Mme la Présidente, je suis très fière de présenter mon tout premier projet
de loi à l'Assemblée nationale sur un sujet qui me tient à coeur.
Ce
projet de loi modifie la Charte des
droits et libertés de la personne
afin que le droit de toute personne de vivre dans un environnement sain
et respectueux de la biodiversité soit reconnu à titre de droit fondamental.
De
plus, le projet de loi supprime l'exigence prévoyant que ce droit ne s'applique
que dans la mesure et suivant les normes prévues par la loi.
Mise
aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi?
Des voix : Adopté.
La
Présidente : Adopté.
Il n'y a pas de dépôt
de documents.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de... Oui, M. le leader, pardon.
M. Derraji :
Mme la Présidente, nous tendons la main au gouvernement, c'est un projet
sérieux, très important, surtout dans le contexte actuel, et nous aimerions
que, cette fois-ci, le leader du gouvernement appelle ce projet de loi. Merci,
Mme la Présidente.
La
Présidente : Voilà. Il n'y a pas de dépôt de documents.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions ni de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Alors,
nous en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et
je cède la parole au chef de l'opposition officielle.
Stratégie
gouvernementale en matière d'éducation
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Le gouvernement en est dans sa cinquième année, et, le gouvernement,
le premier ministre demande qu'il soit jugé sur les résultats.
Dans
le discours inaugural, Mme la Présidente, le premier ministre a dit, et je le
cite : «Pour le gouvernement, la priorité des priorités, ça reste
l'éducation...» Fin de la citation.
En août dernier, LeJournal de Montréal nous a
révélé que, comparativement à il y a deux ans, le nombre de jeunes ayant
abandonné ses études a augmenté de 30 %. On demande aux jeunes de ne pas
décrocher, encore faut-il leur donner les outils pour réussir.
En éducation,
malheureusement, le bilan de la CAQ est un échec. Selon le Pr Égide Royer,
c'est un jeune sur quatre, dans les écoles
publiques, qui est en difficulté. Ça, Mme la Présidente, c'est
250 000 jeunes au primaire et au secondaire.
Mme Véronique
Lavoie, mère de famille d'une jeune fille de neuf ans, qui réside à
Beauport, a témoigné de son exaspération
de voir des remplaçants se succéder dans la classe de sa fille. Elle a préféré
la retirer de l'école primaire et de
lui faire l'école à la maison, à la place. Elle a dit, et je la cite : «Ma
fille n'apprenait rien depuis des semaines, et je ne pense pas qu'elle
était en sécurité dans cette classe. Le climat n'était vraiment pas bon.» Fin
de la citation.
Comment le premier
ministre peut-il dire à Mme Lavoie que ça va bien dans les écoles du
Québec?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Mme la Présidente, je suis effectivement très fier de ce qui a été fait
dans le premier mandat de quatre ans en éducation.
D'abord,
il faut le rappeler, pour la première fois dans l'histoire du Québec on a fait
des augmentations de salaire différenciées, on a augmenté les salaires
des enseignants de 18 % en moyenne, donc, première chose.
Deuxième
chose qu'on a faite, Mme la Présidente, on a ajouté
2 000 orthophonistes, orthopédagogues et spécialistes pour les
enfants qui ont des difficultés.
Troisième
chose qu'on a faite, Mme la Présidente, on a mis une bourse de
20 000 $ pour les étudiants qui vont en éducation, donc, pour aller faire un bac de quatre
ans. C'est important que plus de jeunes choisissent de devenir enseignants.
Maintenant, autres réalisations, malgré la
pandémie, on a été un des endroits au monde où les écoles ont été le moins
fermées. Mais elles ont été fermées, on n'avait pas le choix, c'étaient des
raisons de sécurité. Puis, comme partout au monde, il y a eu des impacts,
mais, malgré ça, Mme la Présidente, on est toujours parmi les meilleurs aux
tests internationaux PISA.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente,
toujours les meilleurs parmi les tests internationaux quand on ne vient pas
gonfler les notes, également, comme on a appris. C'est important de le
mentionner, Mme la Présidente.
Et
ce matin il est en train de dire, le premier ministre, à Mme Véronique
Lavoie, dont j'ai cité le témoignage, que ça va bien, qu'il est fier, il a dit
qu'il était fier de son bilan, une mère de famille de Beauport qui retire sa
fille de neuf ans de la classe
pour lui faire l'école à la maison parce qu'elle, elle n'est pas fière, parce
qu'elle, elle voit que c'est un échec.
Qu'est-ce qu'il
répond à Mme Lavoie, de Beauport? Il ne peut pas dire qu'il est fier.
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Mme la Présidente, ça fait des dizaines et des dizaines d'années qu'il y a
des tests PISA qui sont administrés dans
toutes les juridictions dans le monde. Mme la Présidente, le Québec est parmi
les meilleurs. Le Québec a, en
lecture, en mathématiques, en sciences, des meilleurs résultats que les
États-Unis, que le Royaume-Uni, que la France, que l'Allemagne, que tous les grands pays industrialisés. Et le Parti
libéral est en train de nous dire qu'il y a du gonflage de notes qui se
fait dans les tests PISA? C'est incroyable, Mme la Présidente.
La
Présidente : ...
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, le
premier ministre a-t-il vu passer le fait qu'en mathématiques, les élèves de
55 %, on les avait fait passer? Et en
vertu de quoi on les a fait passer? Puis je ne suis pas en train de taper sur
la tête des étudiants puis du corps professoral, je suis en train de
taper... de voir que le gouvernement n'en fait pas une priorité, au-delà des beaux discours. Il y a du
décrochage : 250 000 jeunes sont en difficulté scolaire, le
décrochage a bondi de 30 %.
Et,
ce matin, ma collègue de Saint-Laurent a parlé des violences. J'aimerais
l'entendre, maintenant, sur le climat de violence dans nos écoles. Qu'en
pense-t-il?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, le chef de l'opposition officielle mélange tous les dossiers,
là. Il est en train de mélanger les tests PISA avec des mesures exceptionnelles
qui ont été mises en place pour une situation exceptionnelle.
Mme
la Présidente, je trouve ça incroyable qu'avec sa question le chef de
l'opposition officielle est en train d'encourager les parents à faire l'école à
la maison. Il l'a dit deux fois, Mme la Présidente.
La Présidente :
M. le leader.
• (10 h 20) •
M. Derraji : Mme la Présidente, la question est très claire, il n'y a aucun mélange,
il n'y a aucun propos de mon chef pour encourager l'école à la maison.
Donc, est-ce que le premier ministre peut répondre à la question?
La
Présidente : ...nous allons poursuivre. Faisons attention à nos
propos.
M. Legault : M. le Président... Mme la Présidente, je suis content que le leader de
l'opposition officielle vienne de corriger son chef, qui laissait
entendre...
La Présidente :
M. le leader.
M. Derraji : Mme la Présidente, je ne
vais pas répéter les règles à M. le premier ministre, il a plus
d'expérience que moi au salon bleu. Je l'invite juste à répondre à la
question du chef d'une manière...
La
Présidente : Et c'est ce qu'il va faire à l'instant. Merci, M. le
leader. M. le premier ministre, il vous reste six secondes.
M. Legault : Mme la Présidente, on met
des mesures exceptionnelles parce qu'il y a une situation qui a été
exceptionnelle.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
On vient d'entendre un élu du peuple québécois pour lequel on va fêter son
25e de sa première élection, puis qui a été
ministre de l'Éducation, puis qui, en 2018, disait, et je le cite :
«L'heure du redressement national en
éducation a sonné.» On lui sort... Puis, pour lui, c'est de mélanger, là,
mélanger toutes les choses, quand je lui sors des chiffres, des statistiques sur le décrochage
scolaire, sur les élèves en difficulté, quand je l'interpelle de ce qui se
passe en matière de violence dans nos
écoles, pour lui, c'est de mélanger toutes les choses. Non, c'est l'état de
l'éducation, il doit en répondre. Que fait-il, comme premier ministre?
La
Présidente : M. le premier ministre, votre réponse.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente, c'est
certain qu'il y a encore des grands défis en éducation. On doit recruter plus
d'enseignants, il faut mettre des incitatifs. On a commencé à le faire, on est
en négociation, actuellement.
Mais
est-ce qu'on peut au moins se dire la vérité? Dans les tests internationaux, le
Québec est meilleur que la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis,
tous les grands pays. Est-ce qu'on peut, pour une fois, se dire la vérité?
La
Présidente : En principale, je reconnais Mme la députée de Saint-Laurent.
Mesures
pour lutter contre la violence en milieu scolaire
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy :
Tant qu'à se dire la vérité, le dernier test administré par l'OCDE pour le
test PISA, ça remonte en 2018. L'OCDE a annoncé
que le prochain test sera en 2022, publié en décembre 2023. Est-ce que le
premier ministre est devin des résultats pour 2023? J'en doute. Alors,
peut-être, se dire la vérité, c'est commencer par connaître les données.
Maintenant, sur un
dossier très sérieux, la violence dans nos écoles et aux abords des écoles,
nous vous avons envoyé une demande de mandat d'initiative. Pourquoi? Parce que
non seulement on le voit dans les nouvelles, que ça a dégénéré dans nos écoles, semaine après semaine on le voit, non
seulement le nombre a augmenté, mais le caractère des gestes posés est vraiment
à glacer du sang : frapper un jeune à coups de marteau, amener un couteau
à l'école, amener une arme à feu à l'école. C'est du jamais-vu.
Moi,
je vous demande aucune partisanerie. J'ai fait plein de demandes de mandat
d'initiative lors du dernier mandat, mais, celui-ci, dites oui.
Des voix :
...
La
Présidente : Je reconnais M. le ministre de l'Éducation pour sa
réponse. Pas de bravo ni de commentaire après les questions ni les réponses.
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
Oui, alors, c'est un sujet, effectivement, très sérieux, la violence et
l'intimidation à l'école. Et, oui, je suis
absolument d'accord qu'il faut s'en occuper. Et, moi, comme ministre, ça me...
comme ministre et comme parent, je
vous dirais, ça me touche, et, oui, ça me préoccupe grandement, et je veux que
tous les membres de cette Chambre sachent à quel point c'est important
pour nous.
Il y a déjà des
mesures qui ont été mises en place. Par exemple, chaque école doit se doter
d'un plan de lutte à l'intimidation et à la violence, et nous avons décidé
d'aider les écoles à se doter de ce plan-là. Donc, il y a des moyens financiers
qui sont versés aux écoles pour qu'elles puissent mettre en place ce plan-là,
pour faire en sorte, justement, Mme la
Présidente... pour faire en sorte, justement, que, dès qu'on voit un geste de
violence ou d'intimidation, il y ait déjà cet état d'esprit d'intervenir
rapidement de la part de l'équipe-école, de la part de l'enseignante, de la part de la
direction de l'école.
Donc,
pour ce qui est de la violence et de l'intimidation, c'est absolument tolérance
zéro. On n'en veut pas, puis il faut lutter contre ça. Et ça nous concerne tous
et toutes. Et, s'il faut mettre plus de moyens, on en mettra plus. Ceci dit,
Mme la Présidente, je tiens à rajouter ceci :
La vaste majorité de nos écoles sont sécuritaires. Il ne faut pas inquiéter les
parents...
La
Présidente : Première complémentaire, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone : Mme la Présidente, attaque
au marteau, bataille filmée et encouragée par les jeunes, fusillade,
confinement, les cas de violence dans nos écoles s'accumulent, et la violence
des gestes donne froid dans le dos.
J'interpelle
le ministre de la Sécurité publique, il a lu les mêmes nouvelles que nous. Ce
n'est pas la première fois que je me
lève pour poser une question concernant la violence dans nos écoles et autour
de nos écoles. Est-ce que ça le préoccupe? Si oui, est-ce qu'il va
accepter d'étudier notre mandat d'initiative?
La
Présidente : Pour la réponse, le ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Mme la Présidente, je
viens de parler des moyens que nous avons donnés aux écoles pour qu'elles
se dotent de ce plan. Je peux vous parler
également des sommes d'argent que nous avons versées aux centres de services
scolaires pour qu'elles puissent, justement,
financer la présence de policiers et de policières au sein de l'école quand ça
s'impose. Donc, on est déjà très conscients
du problème. Et, quand il y a des cas particulièrement graves, on a donné aux
écoles les moyens de pouvoir se faire aider
et se faire accompagner par les policiers, dans les cas très graves que soulève
la députée.
Maintenant, pour ce
qui est du mandat d'initiative, Mme la Présidente, ça appartient au Parlement,
ça appartient à l'Assemblée nationale, ça n'appartient pas au gouvernement.
Alors, si les députés souhaitent se saisir de ce mandat d'initiative, ils
peuvent le faire.
La
Présidente : En deuxième complémentaire, sur le même sujet, j'imagine,
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Le Parlement, c'est nous,
c'est nous. Puis, on va se le dire, là, vous avez la majorité écrasante, donc
c'est vous qui pouvez dire oui, à la fin de la journée. Et, moi, je vous le
dis, ces chiffres sont inquiétants. Et je connais assez bien le ministre de
l'Éducation pour ne pas douter de la sincérité de ses propos. Par contre, je
sais que, si moi, je n'ai pas la réponse pour comprendre ce phénomène, je pense
qu'il n'y a pas grand monde ici non plus qui connaît tout ce qui se passe dans
nos écoles, et c'est pour ça qu'il faut aller tourner toutes les pierres pour comprendre
ce qui se passe.
La
Présidente : M. le ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Mme la Présidente, la
commission peut se réunir et peut se doter de ce mandat. Alors, si elle choisit
de le faire, évidemment que nous
collaborerons, que nous l'accompagnerons là-dedans. Mais ce n'est pas vrai que l'exécutif
va se substituer au législatif dans le cas des mandats d'initiative. Alors, si
la commission souhaite le faire, bien, qu'elle le fasse, et, à ce
moment-là, nous allons collaborer.
La
Présidente : En principale, je reconnais la députée de Saint-Laurent.
Mesures pour lutter contre la
violence et l'intimidation en milieu scolaire
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Je
pense qu'ici il s'agit probablement, là, d'un des plus gros bobos qu'on a vu en
éducation. Je vais être très claire. On est tous d'accord qu'il n'y a aucun
enfant, au Québec, qui peut apprendre le ventre vide. Il n'y a aucun
enfant qui peut apprendre non plus avec la peur au ventre. C'est ça, la
réalité.
Puis
savez-vous quoi? Ça touche aussi le personnel scolaire. Selon Daphnée
Dion-Viens, du Journal de Québec, il y a eu environ 500 cas de
demandes d'indemnité à la CNESST par les membres du personnel scolaire; l'année
suivante, en 2021, 911, 9-1-1.
Est-ce que
vous allez répondre présent? Est-ce que vous allez dire, là... Je vais poser ma
question différemment : Est-ce que c'est de votre intention de dire oui?
Est-ce que vous, M. le ministre de l'Éducation... maintenant que vous
êtes aux commandes, là, pensez-vous
sincèrement qu'on peut faire l'économie d'une discussion profonde sur un enjeu
qui touche ce que nous avons de plus précieux, nos jeunes?
La Présidente : Et, Mme la députée,
je vous rappelle que vous vous adressez à la présidence. Pour sa réponse, M. le
ministre de l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Mme
la Présidente, je suis très heureux que la députée de Saint-Laurent parle du
personnel scolaire, parce que je l'ai
moi-même évoqué dans l'une de mes réponses précédentes aujourd'hui, parce
qu'effectivement la question de la
violence et de l'intimidation, ça ne concerne malheureusement pas seulement les
élèves, ça concerne aussi les enseignantes, les enseignants, le personnel scolaire, et je l'ai vu, de mes yeux vu,
dans mes tournées d'école. Bon. Et j'ai même défendu, il y a quelques
semaines de ça, l'idée qu'à un moment donné, quand un enfant devient trop
agressif, qu'il peut blesser ou qu'il blesse
une enseignante, oui, il faudrait accepter, à ce moment-là, de l'amener dans un
local d'apaisement pour qu'il puisse
se calmer. J'ai défendu, d'une certaine manière, je dirais, la bienveillance
des enseignantes et des enseignants, qui sont là avec coeur, mais, à un moment donné, quand ça devient trop, la
violence devient trop grande, il faut effectivement les protéger. Alors, je l'ai dit déjà, ça, ce
n'est pas une nouvelle. Donc, ça me préoccupe grandement et pour les enfants et
pour le personnel scolaire, bien sûr.
La Présidente : Première
complémentaire. Je reconnais le député de Marquette.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci, Mme la Présidente. J'ai été interpelé, moi, dans mon
comté, où une jeune fille a été battue sévèrement
par plusieurs de ses camarades de classe sous vidéo. Le problème, c'est qu'on
réagit trop tard. On a vécu du décrochage scolaire pendant la pandémie à cause
du sport. Maintenant, on vit du décrochage scolaire parce que les parents ne
veulent plus envoyer leurs enfants à l'école. Je suis interpelé, moi, par mes
parents. J'imagine que c'est la même chose avec les collègues.
Est-ce que le ministre d'Éducation et le ministre
de la Sécurité publique se parlent?
• (10 h 30) •
La Présidente : Je reconnais, pour
sa réponse, le ministre de l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Là,
Mme la Présidente, j'y ai fait référence à la fin, je pense, de ma première
réponse, là, il faut traiter de ce
dossier-là avec énormément de doigté et de sensibilité, reconnaître le
phénomène, sans doute exacerbé par la pandémie,
mais là il faut faire attention, là. Les parents qui déposent leurs enfants à
l'école, les parents qui mettent leurs enfants
au chemin pour qu'ils puissent prendre l'autobus, là, il faut leur dire que
l'école, de façon très, très, très majoritaire, est sécuritaire pour
leurs enfants. Je ne voudrais pas que s'installe, Mme la Présidente, cette idée
que d'envoyer notre enfant à l'école, c'est de le mettre en danger. S'il vous
plaît, un petit peu de responsabilité dans ce dossier-là.
La Présidente : En deuxième
complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : La responsabilité, nous
l'avons prise. Là, ce qu'on a vu dans les médias semaine après semaine : batailles, coups de marteau, coups de pied sur la
tête, une jeune fille qui se fait asséner un coup de poing dans le ventre par
un autre élève. Jannai Dopwell est mort dans le stationnement de son école,
poignardé.
Prenez une
pause sur ce que je viens de dire. Maintenant, réfléchissez, pensez à tous les
parents. Justement, si on ne veut pas les alarmer, au contraire, tournons
toutes les pierres ensemble. Je vous demande de collaborer avec nous.
Des voix : ...
La Présidente : S'il
vous plaît! Pas de commentaire après les réponses et les questions. M. le
ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville :
Mme la Présidente, on est déjà
très, très conscients du problème. Plan de lutte que chaque école doit se
donner. On a doté ces écoles-là de moyens. On a aussi permis à des policiers et
des policières de venir dans les écoles là où la violence est la plus aiguë. On
a donné également, je tiens à le souligner, au Protecteur du citoyen...
À partir de l'automne qui s'en vient, il va pouvoir se saisir, justement, des
cas de violence et d'intimidation dans les écoles. Ça, c'est un moyen de plus que nous nous sommes donné collectivement pour
lutter contre cette violence et cette intimidation.
Alors,
on est déjà en action. Si on peut en faire plus, je le souligne à nouveau, on
va en faire plus. Et, si la députée de Saint-Laurent veut nous suggérer
des moyens très concrets pour venir en aide davantage...
La Présidente : M. le ministre... En principale, maintenant, je reconnais la députée de
Notre-Dame-de-Grâce. Je vous écoute.
Qualité de l'air dans le secteur Limoilou—Basse-Ville
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Mme la Présidente, nous avons finalement le
portrait de la qualité de l'air dans le quartier Limoilou, ici, à Québec, et le portrait n'est pas rose, il
est plutôt gris foncé. Les habitants de Limoilou respirent un des airs les plus
saturés en particules fines du Québec :
dioxyde d'azote, substances toxiques liées à la circulation routière, pollution
liée au chauffage au bois et, cerise sur le sundae, le nickel.
Comme
les citoyens de Limoilou, nous étions sceptiques lorsqu'en avril 2022 le
ministre a rehaussé par cinq la norme de nickel. Nos craintes sont confirmées.
Le ministre a agi sans attendre un portrait clair de la qualité de l'air. Pire
encore, sa nouvelle norme rehaussée a été dépassée 44 fois, une situation
inacceptable...
La Présidente :
C'est terminé. Je vous rappelle,
votre première question, c'est une minute seulement. Je reconnais le
ministre de l'Environnement pour sa réponse.
M.
Benoit Charette
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Merci à
la collègue également pour la question, mais également merci au groupe
de travail qui a présenté son rapport hier soir dans une séance publique
d'information.
Un
petit rappel des faits : c'est un groupe de travail qu'on a nous-mêmes
constitué pour avoir un portrait juste de la situation, et ce rapport nous permet de voir plus clair pour la suite
des choses. Oui, on indique des données qui peuvent être préoccupantes,
je le reconnais, mais ce que le rapport mentionne aussi, c'est que la qualité
de l'air dans le secteur s'est améliorée au
cours des dernières années. Donc, il y a un élément encourageant qu'il faut
rappeler aux citoyens du quartier.
Ce
qu'il faut aussi rappeler, c'est qu'il y a quelques années tout juste la ville
de Québec, le ministère de l'Environnement,
les autorités du port de Québec se regardaient avec beaucoup de méfiance, un
rejetait la faute sur l'autre sans réelle collaboration. Cette dynamique-là a
changé. Depuis l'année dernière, il y a des rencontres régulières entre
les trois instances concernées, et on a tous
la même volonté : faire en sorte que la qualité de l'air, dans le secteur
de Limoilou, mais partout au Québec
et dans la ville de Québec, puisse être sécuritaire pour les citoyens et
continuer de s'améliorer. Et on a mis beaucoup d'efforts et beaucoup de
dispositions pour s'assurer des résultats.
La
Présidente : Première complémentaire... M. le leader ou M. le député?
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Le
député.
La
Présidente : M. le député.
M. Derraji : Si vous voulez, hein? Les auteurs du rapport
soulignent : «...l'exposition aux particules fines accentue
probablement les mortalités cardiovasculaire et respiratoire et l'incidence de
cancer du poumon.»
Ma
question est très simple : Est-ce que le ministre de la Santé... Sa mission,
c'est quoi? C'est protéger la santé de la population. Là, il y a une donnée. Il
n'a pas besoin d'un tableau de bord, il n'a pas besoin d'indicateurs, il a
besoin d'agir. Le rapport est très clair. Va-t-il agir pour protéger les
citoyens de Limoilou, oui ou non?
La
Présidente : Pour la réponse, je reconnais le ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Premièrement, Mme la
Présidente, là, puis je pourrai laisser mon collègue compléter, c'est sûr que, pour nous, dans ce dossier-là, comme on l'a fait
au niveau du dossier en Abitibi avec la fonderie, il faut avoir l'opinion de la
Santé publique. Pour nous, c'est très clair.
Alors, à ce
moment-là, ce que j'aimerais dire au député : Pour moi, on va demander à
la Santé publique de prendre une position très claire, comme, en fait,
le Dr Boileau l'a fait avec son équipe dans le cas de la Fonderie Horne.
Lorsque cette position-là sera très claire,
je pense que, ce que je vais faire, je vais laisser mon collègue faire le suivi
approprié du côté de l'environnement. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente : Et pour... M. le
leader de l'opposition officielle. M. le député, votre complémentaire.
M. Monsef Derraji
M.
Derraji : Mme la Présidente, je viens de sauver du temps
précieux pour M. le ministre. Juin, nous avons envoyé une demande à M. Boileau. Juillet, j'ai reçu
sa réponse. Vous savez qu'est-ce qu'il nous partage? «Dans cette optique, nous
nous apprêtons ainsi à participer au groupe
de travail sur la pollution atmosphérique dans le quartier Limoilou, lequel
vise entre autres à déterminer les
meilleures mesures à mettre en place pour limiter l'exposition de la population
de ce quartier aux contaminants atmosphériques.» Je dépose les deux
lettres.
La question
est très simple : Qu'est ce qu'il va faire, à partir d'aujourd'hui, pour
protéger les citoyens de Limoilou?
Document déposé
La Présidente : Consentement pour le
dépôt? M. le ministre de l'Environnement, votre réponse.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci,
Mme la Présidente. Je réitère, un engagement qu'on a pris, c'est de ne pas
tabletter ce rapport-là. La meilleure
preuve : dès lundi soir, on a réuni, au niveau technique, les instances
concernées. La Santé était présente, le ministère des Transports était présent. Naturellement, le port de
Québec, le ministère de l'Environnement, la ville de Québec étaient
présents. Donc, on se concerte pour la suite des choses.
Mais, ce que
je mentionnais à la question précédente, il y a déjà des améliorations qui ont
été apportées, et déjà le rapport en
fait mention, la qualité de l'air dans le secteur a commencé à s'améliorer. Au
niveau du port, il y a des engagements précis
qui seront réitérés. La ville de Québec a aussi pris l'engagement de retirer
notamment les foyers au bois qui sont hors normes. Bref, on s'améliore,
et la qualité de l'air va continuer de s'améliorer dans le secteur.
La Présidente : En question
principale, je reconnais le chef du deuxième groupe d'opposition.
Convocation de Mme Sophie Brochu en commission
parlementaire
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Mme la Présidente, hier, le premier ministre a
enfin accepté qu'on tienne ici une commission parlementaire sur le plan stratégique d'Hydro-Québec, comme on lui
demande depuis un an, mais il y a un gros, gros «mais». De toute
évidence, le premier ministre refuse que Sophie Brochu témoigne lors de cette
commission-là. Ma question aujourd'hui est très simple : Pourquoi?
Pourquoi?
Je vais vous
dire ce que beaucoup de Québécois racontent : l'histoire d'un gouvernement
qui a mis les barrages avant les boeufs, l'histoire d'une dirigeante compétente
qui se fait annoncer en pleine campagne électorale que son patron veut construire plein, plein, plein de gros
barrages mais qui, à l'interne, reçoit plein de documents et d'analyses
sérieuses, produits par des gens qui
savent ce dont ils parlent, qui démontrent que le plan de son nouveau patron,
bien, il est improvisé puis il est
irréalisable. Sophie Brochu quitte le navire, Éric Filion quitte le navire.
Hydro-Québec est en crise. Est-ce que c'est
ça, l'histoire? Ça tombe bien, on est en période des questions, donc, en
théorie, le premier ministre va me donner une réponse.
Pourquoi le
premier ministre n'est pas capable de s'engager clairement à ce que Sophie
Brochu vienne témoigner ici, en commission parlementaire, à l'Assemblée
nationale?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Mme la Présidente, en mars 2022, puis le chef de
la deuxième opposition était ici, on a déposé le plan stratégique
d'Hydro-Québec 2022‑2026. Je suppose qu'il en a pris connaissance. Si
c'est le cas, à la page 1, on dit qu'il
va manquer 100 térawattheures d'ici 2050 pour décarboner 100 % du
Québec. Malgré ça, de façon irréaliste, de façon improvisée, Québec
solidaire a proposé, en campagne électorale, de réduire de 55 % les
émissions de GES au Québec d'ici 2030. Donc, il avait toutes les preuves, Mme la Présidente, que
c'était mathématiquement impossible, avec la quantité d'électricité
disponible chez Hydro-Québec, de réduire de 55 % les GES comme le
proposait Québec solidaire. Donc, Mme la
Présidente, là, s'il y a quelqu'un ici qui improvise, s'il y a quelqu'un ici
qui n'est pas sérieux, c'est Québec solidaire.
• (10 h 40) •
La
Présidente : Première complémentaire, le chef du deuxième groupe
d'opposition.
M.
Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le plan climat de Québec
solidaire a été applaudi et salué par tous les experts en matière de
lutte aux changements climatiques au Québec. C'est sûr que le premier ministre
n'en a sans doute pas entendu parler, parce qu'il n'y en a aucun, de ces
experts-là, dans son gouvernement.
Mais
il n'a pas répondu à ma question. Ma question était très simple, j'aimerais
qu'il ait le courage de me faire une réponse claire : Pourquoi n'est-il pas capable de s'engager à ce que Sophie
Brochu vienne témoigner en commission parlementaire?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, il va y avoir une commission parlementaire, le chef du deuxième
groupe d'opposition va pouvoir poser des
questions. Je l'invite à poser une question aux dirigeants d'Hydro-Québec qui
seront là : Est-ce que c'est
réaliste de dire qu'on a assez d'électricité pour réduire les GES de 55 %
d'ici 2030? Que ce soit Sophie Brochu ou quelqu'un d'autre, je pense
qu'il va être pas mal gêné de la réponse.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le premier ministre ne
répond pas à la question simple que je lui pose. Mme la Présidente, une commission
parlementaire sans Sophie Brochu, là, c'est comme une réunion de la CAQ sans
McKinsey : il manque un gros morceau.
Ça fait que je lui
pose une question très simple, très claire...
Des voix : ...
La
Présidente : S'il
vous plaît! M. le député, M. le chef, M. le leader, je vais tous nous rappeler
au règlement. Lorsque je me lève, vous vous assoyez ou cessez de parler,
puisqu'on ne vous entend plus. Et, à cet égard, j'aimerais que, des deux côtés
de la Chambre, on garde son calme, et qu'on écoute la question, et qu'on écoute
également les réponses.
Je reconnais M. le leader
du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bien, Mme la Présidente,
le chef de deuxième groupe d'opposition prête des propos qui sont
blessants et qui sont faux. Alors, je lui demanderais de retirer.
La
Présidente : Alors là, vous allez commencer les échanges...
Des voix : ...
La
Présidente : M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît!
M. Leduc : On n'est pas ici pour dire des choses qui plaisent
au gouvernement. Mon collègue n'a enfreint aucun règlement. Procédons,
Mme la Présidente.
La
Présidente : Faisons attention à nos propos. Il vous restait... Vous
aviez terminé votre question?
M.
Nadeau-Dubois : Selon mes informations, il me reste 15 secondes.
La
Présidente : Non, il reste 15 secondes, vous avez bien raison.
Poursuivez pour 15 secondes.
M. Nadeau-Dubois : Je constate que le
recours à McKinsey par le gouvernement de la CAQ est un sujet sensible,
Mme la Présidente. J'y reviendrai dans une prochaine période de questions.
Pourquoi le premier
ministre refuse-t-il que Sophie Brochu vienne en commission parlementaire?
La Présidente : Réponse du premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : On n'a jamais refusé, Mme
la Présidente. Mais ce que je dirais, par contre, c'est que Sophie Brochu a été
très claire, elle n'a pas, elle n'avait pas de différend sur les orientations
avec le gouvernement. C'est rendu que le chef de Québec solidaire fait de la
compétition avec Éric Duhaime pour être le champion des complots au Québec.
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! Pas de commentaire ni de rires. S'il
vous plaît!
Des voix : ...
La
Présidente : Oui, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : Le
premier ministre prête des intentions. Ce serait apprécié qu'il retire ses
propos.
La Présidente :
Nous allons poursuivre. Ça allait
bien jusqu'à présent. Alors, je vais reconnaître, pour sa question
principale, le député de Rosemont. Tout le monde écoute. Silence!
Modernisation de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont
M.
Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. En août
2021, le ministre de la Santé est venu dans Rosemont, il a promis la modernisation de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont
sur son site actuel, un établissement moderne, un bloc opératoire moderne, 720 lits, au coût alors estimé à
2,5 milliards. 18 mois plus tard d'inaction plus l'inflation, le projet,
non seulement il n'avance pas, Mme la
Présidente, mais il recule. Maintenant, il est question de rénover le vieux
cruciforme qui tient avec de la
broche. Ça ne s'invente pas, ça tient avec de la broche. En plus, on veut y
aller par étapes. La CAQ est en train de faire avec l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont ce que les gouvernements
précédents ont fait avec la ligne bleue. C'est inacceptable.
Est-ce
que le ministre peut prendre un engagement : un hôpital, 720 lits,
avec le bon budget, avec un échéancier, sans tataouinage?
La Présidente :
Je reconnais M. le ministre de la Santé pour sa réponse.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : C'est
un mot qui est accepté, ça, «tataouinage»? Oui? C'est correct? C'est correct.
Mme
la Présidente, c'est un sujet très sérieux. L'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, là,
je vais être très clair, on va profiter
de cette première question là, on va respecter notre engagement de
720 lits. On va être très clairs. Vous pouvez passer le message au
député. Je vous parle à vous, là.
Deuxièmement, quand on
a dit qu'on allait faire les choses par étapes, en 2021, la première étape
qu'on a faite, c'est que, lorsqu'on
regardait le dossier d'opportunité, on a pris une décision très claire que
l'hôpital allait se construire sur le site actuel et non ailleurs. Ça,
c'était le dossier d'opportunité. Et, à ce moment-là, on a commencé ce qu'on
appelle le dossier d'affaires. Et le dossier
d'affaires, lui, ça, c'est la deuxième étape, c'est celle qu'on est en train de
réaliser. Ce qu'on a demandé, c'est,
étant donné les complexités, dont le député connaît très bien les composantes,
entre autres d'un édifice qui est en
lambeaux, il faut absolument trouver la façon de construire le nouvel hôpital
de la bonne façon et rigoureuse. C'est ce que nous faisons présentement.
La
Présidente : Première complémentaire, M. le député de Rosemont.
M.
Vincent Marissal
M. Marissal :
Ça ne rassurera personne, ça, à
Montréal, ni la mairesse, qui sort aujourd'hui dans les journaux pour dire
qu'elle est inquiète, et je la comprends, je partage son inquiétude, ni les
usagers de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont qui ont peur de se rendre dans cet
hôpital-là. Dehors, là, l'hôpital, il tient avec de la broche, mais, en dedans,
là, il tient, là, avec le coeur puis les tripes du personnel soignant, qui
travaille dans des conditions pitoyables. Là, le ministre, là, nous promène dans ses affaires, là, de dossier. Ce
n'est pas compliqué, il l'avait annoncé, un bloc hospitalier, 720 lits,
2,5 milliards. Est-ce qu'il peut revenir là?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente, s'il y a un gouvernement, dans
les deux dernières années, qui a fait des mouvements importants pour des grands hôpitaux qui sont des
hôpitaux-phares au Québec, comme en Outaouais, comme à Vaudreuil-Soulanges...
Pour nous, HMR, c'est un hôpital-phare pour l'est de Montréal qui a traîné trop
longtemps. Ce qu'il faut faire, Mme
la Présidente, c'est de faire les choses dans l'ordre, parce que les anciens
gouvernements promettaient des montants qui étaient tout à fait irréalistes.
HMR, c'est un hôpital-phare. On va livrer la marchandise, mais il faut que
le travail soit fait correctement, et c'est ça qu'on est en train de faire,
présentement. Merci.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Vincent Marissal
M. Marissal : Ça tombe bien que le ministre parle de Vaudreuil ou de Québec. Ça s'est
fait, puis tant mieux pour ces gens-là, ils en ont besoin autant que les
gens de l'est de Montréal, en passant, hein, autant que les gens de l'est de Montréal. Mais il a mis les bons budgets. Il est
comptable, le ministre de la Santé. Son premier ministre, son chef, il est
comptable aussi.
Alors,
en absence de réponse cohérente, je vais poser la question à un autre
comptable, le nouveau ministre de la Métropole,
qui se targue de livrer. Ça tombe bien, on en a vraiment besoin. Est-ce que le
ministre de la Métropole s'engage à mettre l'épaule à la roue avec nous
pour un vrai hôpital dans l'est?
La
Présidente : Pour la réponse, le ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Ce
qui est intéressant, Mme la Présidente, c'est que non seulement, le ministre de
l'Économie, on s'entend, mais on a parlé
tous les deux à la mairesse Plante, elle sait que c'est important pour nous,
cet hôpital-là. Elle le sait, Mme
Plante. Alors, je vous dirais, j'ai l'appui et la collaboration du ministre de
la grande région de Montréal, on travaille sur l'hôpital. On va livrer
la marchandise comme on l'a fait pour tous nos hôpitaux-phares au Québec. Merci
beaucoup.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais le chef du troisième groupe d'opposition. La parole est à vous
et juste à vous.
Position du premier ministre concernant le fédéralisme
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Merci, Mme la Présidente.
D'abord, j'aimerais dédier ma première question aux citoyens de
Camille-Laurin qui ont rendu ce moment possible.
Mme
la Présidente, hier, nous avons été témoins d'un beau moment de politique alors
que la quasi-totalité des élus de
cette Chambre se sont mis d'accord pour condamner des propos inacceptables
envers le Québec. Mais au même moment nous
avons été aussi témoins d'un autre épisode gênant pour le gouvernement alors
qu'à nouveau le gouvernement du Canada lui
a fermé la porte au nez. Ce n'est pas sans rappeler d'autres moments
humiliants, comme la ministre de l'Immigration qui se fait contredire en moins de 24 heures par le fédéral sur le
chemin Roxham — c'est
un dossier qui traîne depuis maintenant six ans — comme
le ministre responsable de la Langue qui se fait dire non sur la loi 101
aux entreprises à charte fédérale ou le
premier ministre lui-même qui affirmait que les pouvoirs en immigration sont
une question de survie pour la nation
québécoise pour ensuite voir le fédéral ne perdre aucun temps pour s'en moquer,
et combien d'autres exemples.
L'adhésion
de la CAQ au fédéralisme canadien nous condamne à une posture perpétuellement
défensive où nous perdons la grande majorité des batailles importantes.
Ma
question au premier ministre, elle est simple : Après tous ces revers et
autant de mépris, qu'est-ce qui le
rend fier d'être Canadien?
• (10 h 50) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, bien,
je veux souhaiter la bienvenue au chef du troisième groupe d'opposition.
Je suis content qu'il soit de ce côté-ci de la porte cette semaine.
On le sait, la
stratégie du chef du troisième groupe d'opposition, c'est de faire le plus
rapidement possible un référendum sur la
souveraineté. Évidemment, ça peut être une stratégie. J'ai déjà milité dans
cette... avec cette stratégie-là puis
je me suis rendu compte, bon, après deux défaites référendaires, qu'il y a
peut-être d'autres moyens qui sont plus efficaces pour faire des gains.
En
fin de semaine, dimanche, lundi, on va avoir une réunion sur les transferts en
santé. On espère avoir des bonnes nouvelles, des bonnes nouvelles comme on en a
eu pour le logement social, où on a obtenu 1,8 milliard, des nouvelles
comme on a eu et les services de garde, une entente de 6 milliards qu'on
peut utiliser où on veut, même, si on le voulait, là, ailleurs que pour
les services de garde.
J'espère
qu'on va avoir une bonne nouvelle comme l'entente avec le fédéral sur la
formation de la main-d'oeuvre, où on
a eu 5,7 milliards. J'espère qu'on va avoir une entente qui va être aussi
bonne que sur le transport en commun, 1,2 milliard, que sur l'aéronautique,
600 millions, sur Internet haute vitesse... Je veux continuer là, oui.
La
Présidente : Le premier ministre voulait continuer. Il vous reste du
temps, M. le premier ministre, mais...
M. Bérubé : Respectueusement, Mme la Présidente, la question
est : Pourquoi le premier ministre est fier d'être Canadien? C'est
ça, la question. Il n'y répond pas, manifestement.
La Présidente :
M. le député, vous n'aviez pas le
droit de parole. Il n'y avait que le chef du troisième groupe qui avait
un droit de parole et le premier ministre qui répondait. M. le leader du
gouvernement, je vous écoute.
M. Jolin-Barrette : Peut être que le député
de Matane-Matapédia est un peu rouillé, mais, quand on fait une question
de règlement, il faut que ce soit relativement au règlement.
La
Présidente : Et voilà. Avec l'article qui l'accompagne.
Alors,
M. le premier ministre, il vous restait du temps pour compléter votre réponse,
et ensuite ce sera la première complémentaire du chef du troisième
groupe d'opposition. M. le premier ministre, la parole est à vous et juste à
vous.
M. Legault : Mme la Présidente, je vois qu'il y a comme une
petite chicane de leadership entre les députés. Le député de Matane...
Des voix : ...
La Présidente :
Alors, en première
complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition. La parole est
uniquement à vous. On garde le silence, je vous prie.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, ma question au premier ministre était
on ne peut plus simple. Je constate qu'il
évite d'y répondre. Je vais donc la répéter, en lui rappelant que c'est lui qui
a dit s'être réconcilié avec le Canada. Ça, ce sont ses mots.
À
la lumière de tous ces revers et de toutes ces humiliations, est-ce qu'il peut
nous dire si, oui ou non, il est toujours aussi fier d'être Canadien?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Eh bien, Mme la Présidente, je pense que j'étais
en train de répondre à la question. Peut-être que le député de Matane
peut mieux la poser, mais j'étais en train de répondre.
D'abord,
je veux être très clair, je suis d'abord fier d'être Québécois. Mais j'étais en
train d'énumérer tous les gains que
le Québec a faits avec Ottawa. Je rappelle que, malheureusement, puis je n'aime
pas ça, le Québec reçoit 13 milliards de péréquation, là, au net, 10 milliards de plus que ce qu'on
envoie à Ottawa. On veut se débarrasser de ça, là. On travaille très fort, avec le ministre de l'Économie, on a
beaucoup de projets pour créer de la richesse. Donc, on va continuer de
travailler avec le fédéral, mais d'abord je vais défendre le Québec...
La
Présidente : Et en deuxième complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Bon, je constate que je
n'aurai pas de réponse. Pourtant, c'était oui ou non. Mais ce qui
ressort de tous ces épisodes-là, c'est que le Canada nous condamne à un déclin
linguistique et politique. Et je me demande
si le premier ministre est prêt à aller aussi loin, minimalement, que Robert
Bourassa. Et, si c'est le cas, je lui tends la main.
Ma question :
Est-ce qu'il a le courage de nommer que l'indépendance du Québec est une
option?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, je rappelle au chef du
troisième groupe d'opposition que 15 % des Québécois l'ont appuyé lors de la dernière campagne
électorale. Donc, c'est une option qui est toujours valable. Hier, on a adopté,
même les libéraux ont voté pour, la motion du Parti québécois pour reconnaître
que c'est à nous de décider, c'est aux Québécois de décider qu'on peut
avoir chacun nos stratégies pour faire des gains. Moi, je préfère notre
stratégie.
Des voix : ...
La Présidente : S'il vous plaît! En
question principale, je reconnais M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Encadrement
du travail des jeunes
M.
Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci, Mme la Présidente. Tous les gens qui ont
écouté Le bye-bye cette année se rappellent de l'excellent sketch sur les bébés qui travaillaient à la
pataterie avant même de rentrer au CPE. C'était exagéré, c'était drôle, mais ça
mettait le doigt sur un vrai problème.
Avec
la pénurie de main-d'oeuvre, les entreprises ont de plus en plus recours à des
adolescents, et parfois même à des enfants de 10 ou 11 ans. Le ministre a
demandé aux syndicats et au patronat de travailler ensemble et de dégager des
consensus. Ils se sont entendus pour établir un âge minimal à 14 ans.
C'est une bonne nouvelle.
Mais
là j'ai appris que le patronat met beaucoup de pression sur le ministre et
réclame en coulisse une exemption de taille. Ils veulent que la limite
de 14 ans ne s'applique pas aux secteurs de la restauration et du commerce
de détail. Voyons donc, Mme la Présidente!
C'est là qu'ils travaillent, les enfants. Et c'est à cause de la montée des
accidents dans ces secteurs-là qu'on s'apprête à réviser la loi.
Le ministre fait donc
face à un important test de leadership. Peut-il s'engager dès aujourd'hui à ne
pas mettre d'exemption pour permettre à des
enfants de 14 ans et moins de travailler dans la restauration et dans le
commerce de détail?
La
Présidente : Le ministre du Travail.
M. Jean
Boulet
M. Boulet : Oui, merci, Mme la Présidente. Je remercie le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve. D'ailleurs, le travail des enfants est devenu un enjeu de société, on le sait. Avec la pénurie
de main-d'oeuvre, il y a eu beaucoup de pression, mais, les enfants de 11 et
12 ans, il faut le redire constamment, leur place, c'est d'abord et avant
tout à l'école. Il ne faut pas que le
travail des enfants soit incompatible avec leur développement moral, physique
ou incompatible avec leurs capacités, et c'est la raison pour laquelle
il faut faire un meilleur encadrement de ce phénomène-là qui a été accentué.
Et j'ai demandé un
avis au Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. J'ai eu des
recommandations unanimes du patronat et du
syndicat. On a reçu le rapport le 8 décembre dernier. On travaille encore,
on fait des consultations additionnelles
et on a l'intention de déposer un projet de loi qui assurera aux enfants que
leur parcours académique ne soit pas
affecté et que leur santé, sécurité, intégrité physique et psychique soient
complètement protégées. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M.
Alexandre Leduc
M. Leduc : Pas
de réponse, Mme la Présidente. Est-ce que... La CNESST nous apprend qu'il y a
eu 392 % d'augmentation des accidents
de travail chez les moins de 14 ans depuis 2012 dans l'un des endroits les
plus à risque, et c'est les cuisines et les restaurants. Le ministre a
beau se faire rassurant, mais on sait ce qui va se passer. Si un cuisinier ne va pas rentrer une journée, bien, c'est
l'hôtesse de 13 ans qui va se retourner... se retrouver, pardon, sur la
friteuse. Et on ne peut pas accepter ça. La place de nos enfants de 12,
13 ou 14 ans, ce n'est pas au travail dans nos restaurants.
Est-ce que le
ministre va se tenir debout face au lobby des restaurants, le lobby du
patronat, et résister?
La
Présidente : M. le ministre du Travail, pour votre réponse.
M. Jean
Boulet
M. Boulet : Mme la Présidente, quand on fait des
consultations, évidemment, il y a des courants d'opinions qui s'expriment.
Pour un sujet aussi épineux que le travail des enfants, c'est important de
faire un consensus. Et, s'il y a une
communauté d'intérêts qui est forte, dans ce salon-là, c'est de s'assurer de
les respecter, que leur parcours académique ne soit pas compromis et que
leur santé et sécurité soient protégées.
Quant
au lobby, ce que vous appelez le lobby des restaurants ou des commerçants, on
les écoute, et c'est ça, une consultation.
Et, quand on fait une recherche de solutions, on aboutit à un consensus. Je
travaille en collaboration avec la collègue de Saint-Laurent, que j'ai
rencontrée, avec qui je discute, et je ferai la même affaire avec vous. Merci.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Alexandre Leduc
M. Leduc : Mme la Présidente, on n'est plus en 1910, les
enfants, au Québec, ils ne travaillent plus dans les mines ou les filatures de
coton, mais il y en a qui travaillent dans nos restaurants et nos magasins, des
secteurs à problèmes en matière de
santé et sécurité au travail. Exempter la restauration et le commerce de
détail, ça reviendrait à retirer tout le mordant du projet de loi du ministre. Ce n'est pas compliqué, on va
redonner par la main droite ce qu'on venait tout juste de retirer par la
main gauche. C'est le chien qui mord sa queue.
Est-ce
que le ministre s'engage à ne pas mettre d'exemption pour le commerce de détail
et le restaurant dans son projet de loi?
La Présidente : Et la réponse du
ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Mme la Présidente,
l'engagement le plus profond que je fais, c'est de respecter les deux objectifs
d'un tel projet de loi, je le redis encore
une fois, de ne pas affecter le parcours académique et de protéger la santé et
sécurité des enfants. Vous avez vu le
rapport du comité consultatif. Il y a une recommandation unanime sur un âge
minimal d'accès à un emploi. Il y a
des exceptions qui peuvent être prévues. À ce stade-ci, on est toujours en mode
écoute, et je n'ai pas d'intention et je ne peux pas faire d'engagement
tant que le projet de loi n'est pas déposé ici. Merci, Mme la Présidente.
• (11 heures) •
La Présidente : Et cela met fin à la
période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y
a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis.
Et, pour ce faire, je cède la place au deuxième vice-président de
l'Assemblée nationale. Bonne fin de journée à tous.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup. À la rubrique Motions sans préavis et en fonction de nos règles et du consentement accordé lors de la
séance du 31 janvier dernier afin d'inverser les séances 1 et 2 du
cycle des motions sans préavis, je
reconnais maintenant un membre formant le gouvernement. Et je crois que c'est
Mme la ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
Mme la ministre.
Demander au
gouvernement fédéral de finaliser la renégociation de l'entente sur les
tiers pays sûrs et de faire le nécessaire afin que tous les États fédérés du Canada
assument une responsabilité équitable dans l'accueil des demandeurs d'asile
Mme
Fréchette : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement fédéral de finaliser sans délai
la renégociation de l'entente sur les tiers pays sûrs, afin qu'elle
s'applique sur l'ensemble de la frontière canado-américaine;
«Qu'elle
demande au gouvernement fédéral le remboursement de tous les coûts engendrés
par l'accueil des réfugiés au Québec;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement fédéral de faire le nécessaire afin que tous les
États fédérés du Canada assument une responsabilité équitable dans l'accueil
des demandeurs d'asile.» Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a
consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : Il y a consentement,
sans débat.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Il y a consentement, sans débat. Alors, est-ce que
cette motion est adoptée?
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, le vote par appel nominal est demandé.
Alors, je crois que les députés sont présents.
Mise aux voix
Alors, nous sommes maintenant prêts à passer au
vote. Que ceux qui sont pour veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet),
M. Dufour (Abitibi-Est), M. Girard (Groulx), M. Bonnardel
(Granby), Mme LeBel (Champlain), M. Roberge (Chambly),
M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Proulx
(Berthier), M. Charette (Deux-Montagnes), Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles), M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Lecours
(Les Plaines), Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy
(Verchères), M. Julien (Charlesbourg), M. Drainville (Lévis),
M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Dubé (La Prairie), Mme Bélanger
(Prévost), M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Hébert (Saint-François), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), M. Lacombe (Papineau), Mme Champagne
Jourdain (Duplessis), Mme Laforest
(Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Charest (Brome-Missisquoi),
Mme Duranceau (Bertrand), Mme Déry (Repentigny),
M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete (Sainte-Rose), M. Simard
(Montmorency), M. Allaire (Maskinongé),
Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal (Beauce-Nord),
Mme Lachance (Bellechasse), M. Chassin (Saint-Jérôme),
M. Jacques (Mégantic), Mme Boutin (Jean-Talon), M. Bélanger
(Orford), Mme Picard (Soulanges),
M. Reid (Beauharnois), Mme Jeannotte (Labelle), M. Bachand
(Richmond), M. Caron (Portneuf), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix (Gaspé),
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel), M. Bussière (Gatineau),
M. Lamothe (Ungava), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), M. Poulin (Beauce-Sud),
M. Lemay (Masson), Mme Abou-Khalil (Fabre), M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
Mme Dorismond (Marie-Victorin), M. Montigny (René-Lévesque),
Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), Mme Mallette (Huntingdon), Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Blouin (Bonaventure),
Mme Haytayan (Laval-des-Rapides),
M. Tremblay (Dubuc), Mme Bogemans (Iberville), M. Thouin
(Rousseau), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay (Hull),
Mme Schmaltz (Vimont), Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet
(Laporte), M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis (Joliette),
Mme Gendron (Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
M. Tanguay (LaFontaine), M. Derraji (Nelligan),
Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis), M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour (Mille-Îles), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin), Mme Rizqy (Saint-Laurent),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Prass (D'Arcy-McGee), Mme Lakhoyan Olivier
(Chomedey), Mme Caron (La Pinière), M. Morin (Acadie),
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
M. Nadeau-Dubois (Gouin), M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Marissal (Rosemont), M. Fontecilla (Laurier-Dorion),
M. Zanetti (Jean-Lesage), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie (Sherbrooke),
M. Bouazzi (Maurice-Richard), Mme Zaga Mendez (Verdun),
M. Grandmont (Taschereau).
M. St-Pierre Plamondon (Camille-Laurin), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Que les députés qui sont contre cette motion
veuillent bien se lever. Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire
général.
Le
Secrétaire : Pour : 118
Contre :
0
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : La motion est adoptée. Je reconnais maintenant un
membre de l'opposition officielle pour sa motion. Et je reconnais M. le
député de Jacques-Cartier.
M.
Kelley : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de Maurice-Richard,
le chef du troisième groupe d'opposition et la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte que le
Québec est devant des choix importants quant à notre avenir énergétique, lequel
est intimement lié à notre avenir économique;
«Qu'elle
rappelle que le premier ministre du Québec, dans son discours inaugural, a
appelé à "avoir un vrai débat de société" sur la question;
«Qu'elle
déclare que l'avenir énergétique du Québec est une question de première
importance qui interpelle une multitude d'acteurs et les citoyens dans
l'ensemble des régions du Québec;
«Qu'elle
prenne en considération qu'Hydro-Québec a confirmé que de nouveaux
approvisionnements provoqueront des hausses tarifaires pour les
consommateurs ou une diminution de sa profitabilité;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement caquiste que l'exercice de consultation qui sera
mené par le ministre de l'Énergie se
déroule dans toutes les régions du Québec afin de permettre une participation
maximale aux débats de la part de
représentants et de représentantes des communautés autochtones, d'experts et
des acteurs économiques locaux et régionaux afin de déterminer les méthodes de production les plus rentables et les
plus efficaces pour assurer notre transition énergétique.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci,
M. le député. Y a-t-il consentement pour débattre de la motion?
M. Lévesque (Chapleau) : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Il n'y a pas de consentement. Nous passons
maintenant à un représentant du deuxième groupe d'opposition, et je
reconnais M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, M. le Président.
Je demande le consentement de cette Assemblée pour débattre de la motion
suivante conjointement avec le député des Îles-de-la-Madeleine :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que la loi anti-briseurs de grève en vigueur au
Québec depuis 1977 est l'objet d'un fort consensus;
«Qu'elle
reconnaisse que cette loi a mené à un apaisement et une réduction des tensions
de la violence lors des conflits de travail;
«Qu'ainsi,
considérant qu'il y a environ 200 000 travailleurs québécois et
travailleuses québécoises sous juridiction fédérale qui ne bénéficient pas d'une telle protection en raison des
dispositions des lacunes du code [du travail canadien];
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement canadien que les principes [de la] disposition de la loi
québécoise anti-briseurs de grève s'appliquent sur l'ensemble du territoire
québécois.» Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci, M. le député. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Pas de consentement.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Il
n'y a pas de consentement. Nous passons donc à un membre du troisième
groupe d'opposition, et je reconnais M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec le député de Jean-Lesage, la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que, lors [de la dernière élection] du
3 octobre dernier, les électeurs du Québec ont majoritairement appuyé
5 partis politiques, dont quatre dans des proportions presque égales,
ayant recueilli chacun entre 13 et 15 % des votes exprimés, et un
gouvernement détenant 72 % des sièges malgré 41 % des votes exprimés;
«Qu'elle
prenne acte que le mode de scrutin actuel a provoqué l'une des plus grandes
distorsions entre la volonté des électeurs et la représentativité au
sein de cette Assemblée;
«Qu'elle réitère
l'importance d'assurer en cette Chambre la représentation la plus fidèle
possible des suffrages exprimés par les électeurs lors des élections générales;
«Qu'elle
demande au gouvernement de relancer les travaux afin de réduire substantiellement
cette distorsion et de favoriser une plus juste représentativité de la volonté
des électeurs en cette Chambre, en prévision de la prochaine législature.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député. M. le leader, y a-t-il consentement pour débattre
de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Pas de consentement.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Il n'y a pas de consentement.
Avis touchant les travaux des
commissions
Alors,
nous en sommes donc à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions. Je
reconnais maintenant le leader du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Merci beaucoup, M. le
Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles poursuivra les consultations particulières sur le projet
de loi n° 2, Loi visant notamment à plafonner le taux d'indexation des
prix des tarifs domestiques de distribution d'Hydro-Québec et à accroître
l'encadrement de l'obligation de distribuer de l'électricité, aujourd'hui...
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Un
instant, s'il vous plaît. S'il vous plaît! Je vais demander la collaboration
de l'ensemble des membres de cette
Assemblée, s'il vous plaît, de bien vouloir quitter en silence afin de
permettre la poursuite des travaux ici, au salon bleu. Merci beaucoup de
votre collaboration. M. le leader.
• (11 h 10) •
M. Lévesque (Chapleau) : ...aujourd'hui, de
11 h 30 à 13 h 05 et de 15 heures à 16 h 35,
à la salle Pauline-Marois;
La
Commission des finances publiques poursuivra les consultations particulières sur le
projet de loi n° 3, la Loi
sur les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives, aujourd'hui,
après les avis touchant les travaux
des commissions pour une durée de 45 minutes et de 15 heures à
18 h 15, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des
transports et de l'environnement poursuivra les consultations particulières sur
le projet de stratégie gouvernementale de développement durable 2023‑2028
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions pour une durée
de 1 h 35 min et de 15 h 50 à 17 h 25, à la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le leader adjoint du gouvernement. Y a-t-il consentement pour
déroger à l'article 143 du règlement concernant l'horaire des travaux des
commissions? Il y a consentement.
Il n'y a rien à
l'avis de la présidence.
Et
nous en sommes maintenant à la rubrique Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée. M. le leader adjoint.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci, M. le
Président. Je vous demanderais humblement de suspendre nos travaux
jusqu'à 15 heures.
Affaires du jour
Le Vice-Président (M. Lévesque) : M.
le leader adjoint, la période des affaires courantes étant terminée, nous
allons maintenant passer aux affaires du jour, comme je viens de dire, mais
nous allons également suspendre les travaux, tel que demandé, à
15 heures.
(Suspension de la séance à 11 h 12)
(Reprise à 15 h 01)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
Donc, je vous invite à prendre place.
Affaires inscrites par les
députés de l'opposition
Motion proposant que
l'Assemblée demande au gouvernement de s'engager
à apporter les correctifs nécessaires afin d'offrir des soins et des services
de santé de qualité en temps opportun à l'ensemble des Québécois
Alors, à l'article
8 du feuilleton, aux affaires inscrites par les députés de l'opposition, M. le
député de Pontiac présente la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte qu'alors que le gouvernement caquiste
entreprend sa 5e année à la tête du gouvernement, le Québec
enregistre une dégradation inacceptable de ses délais d'attente dans l'accès
aux soins de première ligne;
«Qu'elle constate que sous le gouvernement
caquiste :
«La durée
moyenne de séjour sur civière a plus que doublé au cours des 4 dernières années,
passant de [4,2] heures à 29,31 heures aujourd'hui;
«Un nombre de 163 991 patients sont en
attente d'une chirurgie et que 20 649 le sont depuis plus de 12 mois;
«Encore
608 patients atteints d'un cancer sont en attente d'une chirurgie, et ce
malgré les engagements du ministre de la Santé en matière de réduction
des délais;
«Le nombre de préposées aux bénéficiaires
manquantes dans le réseau de la santé est passé de 2 700 en 2020 à
4 200 en 2022 et que le nombre d'infirmières manquantes est passé de
4 300 à plus de 5 000 sur la même période;
«Qu'elle rappelle que le gouvernement souhaite
être jugé sur ses résultats et que ceux-ci témoignent d'un recul important en
matière d'accès aux soins de santé au Québec;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement caquiste de s'engager à apporter les correctifs
nécessaires et de répondre à la
mission fondamentale de l'État qui est celle d'offrir des soins et des services
de qualité en temps opportun à l'ensemble des Québécois.»
Je vous
informe que la répartition du temps de parole pour le débat restreint sur la
motion inscrite par M. le député de
Pontiac s'effectuera comme suit : 10 minutes sont réservées à
l'auteur de la motion pour sa réplique, 54 min 15 s sont
allouées au groupe parlementaire formant le gouvernement,
30 min 34 s sont allouées au groupe parlementaire formant l'opposition officielle,
17 min 42 s sont allouées au deuxième groupe d'opposition, six
minutes sont allouées au troisième groupe d'opposition,
1 min 30 s sont allouées à la députée indépendante.
Dans le cadre
de ce débat, le temps non utilisé par la députée indépendante ou par l'un des
groupes parlementaires sera
redistribué entre les groupes parlementaires selon les proportions établies
précédemment. Mis à part ces consignes, les interventions ne seront
soumises à aucune limite de temps.
Enfin, je
rappelle à la députée indépendante que, si elle souhaite intervenir au cours de
ce débat, elle a 10 minutes à partir de maintenant pour en aviser
la présidence.
Je cède maintenant, donc, la parole à M. le
député de Pontiac.
M. André Fortin
M.
Fortin : Merci. Merci, M. le Président. D'abord, je
m'excuse aux collègues pour ma voix. J'espère qu'ils vont prendre mes
propos non pas sur la forme mais sur le fond. Et d'ailleurs j'en profite pour
m'excuser à Antoine Robitaille, que j'ai
croisé ce matin. C'est la première personne que j'ai vue ce matin sur la
Grande-Allée, il terminait son jogging très tôt, comme toujours, et je l'ai croisé. Il m'a dit : Salut, André, c'est
Antoine! Et, de ma voix, j'ai voulu lui répondre, et il n'y a absolument
rien qui est sorti. Je pense qu'il m'a trouvé très rude à ce moment-là, mais,
s'il nous écoute, je m'en excuse.
Mais, aujourd'hui, je voulais parler avec le
ministre et avec tous les parlementaires ici de la situation en santé parce que... Et tout ce qu'on fait aujourd'hui,
là, collègues, là, ce n'est pas un piège, O.K.? La motion qu'on a devant vous aujourd'hui est très simple, elle est très claire,
c'est une motion qui présente des faits, qui présente des délais qu'on a pris
à même le tableau de bord du ministre de la Santé. Alors, c'est des données
gouvernementales.
On constate
qu'il s'agit d'un recul et on demande au gouvernement de s'engager à apporter
les correctifs nécessaires. Je ne
vois pas, je ne comprends pas comment quelqu'un pourrait voter contre une telle
motion. Ce ne sont que des faits et un engagement à améliorer les
choses, tout ce qu'on vous demande.
Mais la
réalité derrière ce qui est présenté, M. le Président, c'est que jamais,
jamais, on n'a eu autant de difficulté à
accéder rapidement à des soins de qualité au Québec, et ça, c'est indéniable,
là. Ce n'est plus juste un hôpital ou deux
hôpitaux où c'est vraiment difficile, ce n'est plus juste dans une ou deux
régions, ce n'est plus juste un ou deux services précis, c'est presque
rendu la norme, M. le Président.
Alors, dans
la motion, bien sûr, on fait référence à quelques problèmes, bien sûr, on parle
de chirurgies de cancer, on parle de
temps d'attente sur civière. On aurait pu en ajouter beaucoup plus, on s'en est
tenus à ce qui nous apparaissait particulièrement transgressant.
Mais, avant
de demander des explications au ministre, là, je veux mettre quelque chose au
clair avec lui, parce que je pense que l'échange qu'on a eu hier, lui
puis moi, était particulièrement frustrant pour lui, particulièrement frustrant
pour moi puis particulièrement inutile pour les Québécois qui nous écoutaient
puis ceux qui veulent des services.
Hier,
le ministre de la Santé, quand on lui a dit... quand on lui a demandé pourquoi
sa liste de chirurgies oncologiques, c'est-à-dire
les patients qui attendent depuis plus de deux mois pour leur chirurgie de
cancer, pourquoi sa liste ne diminue pas, il nous a dit... il a joué sur les
mots, il nous a dit : Bien, ça se stabilise. Quand on lui a demandé un
plan pour rétablir la situation, bien, il ne nous a pas parlé de cancer,
il a sorti ses lignes générales sur les chirurgies de façon générale.
Puis, quand
on lui a sorti un cas précis dans le comté du premier ministre, une personne
qui a son diagnostic depuis le mois
d'avril, qui, en mai, a eu sa première date pour une chirurgie et qui, jusqu'à
maintenant — chirurgie
oncologique, on parle de cancer — l'a
vu repoussée, pas une fois, deux fois, trois fois, sept fois, M. le Président,
en huit mois, une chirurgie oncologique,
quand on lui a demandé... quand on lui a mentionné ce cas précis là, il nous a
dit qu'on se concentrait sur le mauvais puis qu'on devait aussi parler
du bon. Bien, je m'excuse pour le ministre de la Santé, c'est un parlementaire d'expérience, ça fait longtemps qu'il est ici, il
y a même eu deux chapitres à sa présence ici, mais j'espère qu'il sait que
les commettants qui viennent nous voir, qui vont le voir dans son bureau de
circonscription, qui nous interpellent, ce n'est
pas parce que ça va bien. Il y en a bien, du monde pour qui la situation va
bien. Ils n'ont pas eu de problème. Ces gens-là sont heureux, ils ne viennent
pas nous voir. Les gens qui viennent nous voir, là, c'est parce qu'ils trouvent
que c'est inacceptable. Alors, j'espère qu'il ne répond pas comme ça à
ses propres commettants.
Puis la raison pour laquelle on va soulever le
cancer puis on va continuer de le soulever, c'est parce que c'est l'enjeu... c'est la fois dans votre vie, je ne
vous le souhaite pas, M. le Président, mais c'est la fois dans votre vie où,
tout à coup, vous vous dites :
Eh simonaque! Je vais avoir besoin de l'État. Je vais avoir besoin d'un réseau
de santé. Moi, je vais en avoir besoin. Mon chum, ma blonde va en avoir besoin.
Mes enfants vont en avoir besoin, mon père, ma mère. Puis tant que ce ne sera pas réglé, tant qu'ils n'auront pas
eu la chirurgie, tant qu'ils n'auront pas eu le traitement, bien, ça va venir
nous chercher, ça va nous inquiéter tous les jours, c'est ça qui va être au top
de nos priorités, puis on va penser rien qu'à ça. Alors, c'est là qu'on a besoin de l'État. Alors, on ne fait pas du
«cherry picking» dans les données du ministre de la Santé, là, on parle
des plus gros enjeux dans la vie du monde.
Le ministre
met ses données sur la place publique, puis ça, je l'en félicite, c'est une
bonne chose, mais, en même temps, ce
n'est pas le premier à le faire. Les données sur les chirurgies oncologiques,
là, elles ont toujours été présentes, tout le monde les a, a toujours eu accès à ça. Mais le problème qu'on a
aujourd'hui, c'est qu'elles ne vont pas dans la bonne direction, ces
données-là.
Il y a des enjeux
qui sont disproportionnés qu'on va soulever. Puis ce qu'on va vouloir savoir du
ministre, puis c'est pour ça que je lui demande que nos échanges changent à
l'avenir, c'est de savoir comment on s'y attaque, comment on s'assure qu'on donne les services aux gens,
qu'on ne fait pas juste échanger d'un côté puis de l'autre, qu'on ne fait pas
juste jouer sur les mots, qu'on ne fait pas juste nous dire : Ah! mais
dites donc des choses par rapport au bon à la place, mais qu'on est ici
de façon constructive pour trouver des solutions pour tout ce monde-là.
Puis, vous
savez, la personne à laquelle j'ai fait référence, là, le patient atteint d'un
cancer depuis huit mois qui voit sa
chirurgie repoussée, bien, peut-être qu'il aimerait ça, justement, peut-être
suggestion au ministre pour ses données desquelles il est tellement fier, une fois... on ne le sait pas, que
c'est plus que deux mois, trois mois, quatre mois, cinq mois. On sait
qu'il est hors délais, le délai que le gouvernement s'impose lui-même, mais il
me semble que ce serait le fun de savoir que
cette personne-là, là, elle est rendue à quatre fois le délai, elle n'est pas
rendue à juste deux mois et plus, elle est
rendue à huit mois. Moi, j'aimerais ça le savoir, combien de monde sont dans
cette situation-là, parce que c'est une chose de donner des chiffres,
c'est une chose de savoir qu'ils reflètent la réalité aussi.
• (15 h 10) •
L'autre
enjeu, M. le Président, qu'on a voulu mettre de l'avant puis qu'on va vouloir
mettre de l'avant encore, c'est le temps d'attente aux urgences. Le temps
d'attente aux urgences ces jours-ci, là, il est complètement disproportionné,
O.K.? Regardez la motion qu'on a sortie,
puis, encore là, c'est les chiffres qui viennent du ministère de la Santé. Il y
a quatre ans, le délai d'attente aux urgences sur civière, c'était quoi?
C'était 14 heures. Ça, c'est en moyenne, O.K.? Puis là, pour être certain qu'on parle de la même affaire, M. le
Président, là, ce délai-là, c'est le délai : vous êtes à l'urgence, on
vous a vu, vous êtes passé au triage,
vous êtes rentré, vous avez vu quelqu'un, il y a eu un délai avant, là, il y a déjà eu
un délai, puis là on vous installe sur civière puis on vous dit : On vous
cherche un lit, vous avez besoin de monter à l'étage, vous avez besoin d'être hospitalisé. Donc là, vous êtes sur
civière à l'urgence, dans le corridor, peut-être, parce que la plupart des
urgences sont débordées, vous attendez pour avoir un lit, pour monter, pour
être soigné par quelqu'un qui n'est pas tiré dans quatre directions différentes, là, qui n'a pas 200 %
d'occupation, 175 % d'occupation, qui n'a pas deux fois plus de
patients qu'il devrait avoir dans sa situation.
Alors, ça,
c'est des gens qui attendent juste pour avoir... pour être capables de monter,
donc qui ne vont pas bien, O.K.? Ce n'est pas quelqu'un qui a eu une cheville
cassée à l'urgence, quelqu'un qui a besoin de soins un certain temps.
C'était 14 heures il y a quatre ans. Puis
je vous le dis tout de suite, là, 14 heures, ce n'était pas bon, O.K.? 14 heures, ce n'est pas bon. Mais,
aujourd'hui, c'est 29 heures, 29. C'est plus qu'une journée au complet.
Les gens attendent sur civière plus
qu'une journée complète avant de pouvoir accéder à l'hospitalisation dans une
urgence débordée, avec des infirmières, des médecins débordés, avec des gens
qui n'ont pas tout le temps le temps, qui n'ont souvent pas le temps de
s'occuper d'eux autres comme ils voudraient le faire. C'est ce qu'on demande à
des patients de 75, 80, 85 ans. Puis là M. le ministre va me dire : Oui, mais, tu sais, il y a eu toutes
sortes de situations, hein? On le sait, mais ça fait cinq ans, là, que
vous êtes là. C'est votre cinquième année. Ça, c'est votre bilan. Cette
augmentation-là, c'est votre bilan.
Puis, même,
je peux le prendre, le 29 heures, puis dire : C'est disproportionné,
ça n'a pas de sens, 29 heures, faire attendre des gens aussi longtemps que ça. Sur la Côte-Nord, c'est
33 heures. Le chef du parti l'a dit hier, les Laurentides, c'est
36 heures. En Montérégie, c'est 37 heures. Puis, moi, dans ma
région... Je ne sais pas si les chiffres que je vous donne, là... À date, vous ne les aimez pas trop, j'imagine. Moi, je
n'aime pas ça, entendre ces chiffres-là. Montérégie, 37 heures. Outaouais, 50 heures, 50, plus que deux
jours. Moyenne québécoise, c'est plus qu'une journée. C'est aberrant, là! On
est à plus que deux jours, deux jours, M. le Président.
Puis ça, c'est au mois de décembre. Cette année, c'était pire. C'était 54
en novembre, 54 heures, en Outaouais.
Ça, là, c'est du jamais-vu. Des situations comme ça au Québec, ça ne s'est
jamais vu. C'est pire que ça n'a jamais été.
C'est ce
qu'on vous demande de reconnaître aujourd'hui. Puis vous ne pouvez même pas,
vous ne pouvez même pas retourner dans les livres d'histoire et puis me
dire : Ah oui! Dans les années 80 sous Bourassa, c'était pire que ça.
Vous ne pouvez pas faire ça, ce n'est pas
vrai, ce n'est pas le cas. Vous ne pouvez pas retourner puis dire : En
1998, sous Lucien Bouchard, c'était pire. Vous ne pouvez pas. Moi-même,
je ne peux pas retourner puis dire que, quand le premier ministre actuel était ministre de la Santé,
c'était pire. Ce n'était pas le cas. C'est aujourd'hui, le pire. C'est la pire
situation, aux urgences, qu'on ait jamais eue au Québec.
Puis on a parlé de la Côte-Nord. Bien, il y a
quelques instants, il y a quelques instants à peine, qu'est-ce qu'on apprend? À
Blanc-Sablon puis à Port-Cartier, ils fonctionnent à effectifs réduits. Ça veut
dire qu'ils fonctionnent à services réduits. Ils demandent aux gens de ne pas
se présenter à l'urgence. Bien là, on n'est pas à Montréal, où on demande aux gens de ne pas aller à
Maisonneuve-Rosemont, puis ils peuvent aller à Santa Cabrini, là. On est à
Port-Cartier. Où c'est que vous
voulez qu'ils aillent? Prochain arrêt, Terre-Neuve, puis il n'y a pas de lien.
Donc, je ne sais pas où vous voulez
qu'ils aillent. Ils n'ont nulle part où aller. Ils n'en ont pas d'autre,
option. Alors, quand on demande aux gens, en région éloignée comme ça,
de ne pas se présenter aux urgences...
Puis il y a
bien du monde qui vont écouter, là, qui vont se dire : Aïe! Je ne suis pas
sûr, hein? Ils me disent de ne pas y
aller, je vais rester chez nous, je vais prendre mon mal en patience. Mais
peut-être qu'ils ne devraient pas, peut-être qu'ils ont besoin de l'urgence puis qu'eux-mêmes ne le savent pas, ils
ne s'en rendent pas compte. Ce n'est pas des experts médicaux, c'est M., Mme Tout-le-monde qui a trimé
dur toute sa vie puis qui espère que, quand il va en avoir besoin, l'État
va être là puis ils ne vont pas vous dire : Aïe! Ne venez pas ici. C'est
ça qui est en train de se passer, là.
Mais des
situations comme celles-là, là, des 33 heures, 37 heures,
36 heures, 50 heures d'attente en Outaouais, bien, ça mène à ce qu'on voit dans le journal, qui n'est
pas ce que le ministre aime entendre, parce que ce n'est pas du bon. Ça mène à
du monde couché à terre dans les salles d'urgence, au Québec. Ça mène à ce
qu'on a vu à Maisonneuve-Rosemont, à
des infirmières qui disent : Wo! Assez, c'est assez, là! Moi, je ne suis
pas sécuritaire ici, les patients ne sont pas dans une situation sécuritaire ici, puis moi, je refuse de
donner des services comme ça. Puis Maisonneuve-Rosemont, je vais y revenir
parce qu'on n'a pas tout à fait fini dans cette histoire-là encore. Il y a
beaucoup de choses qui se sont passées qui n'étaient pas correctes, mais c'est
la même chose à Lakeshore. Quand je dis que ça se passe comme ça à Maisonneuve-Rosemont, là, à Lakeshore, c'est exactement la
même situation. À Barrie Memorial, un hôpital, là... Moi, je suis convaincu
qu'il y a bien du monde ici, là, qui ne
savent même pas c'est où, l'Hôpital Barrie Memorial. Bien, cet hôpital-là, on
n'en a jamais entendu parler avant
parce que ça allait relativement bien, mais là, aujourd'hui, récemment, il y a
des infirmières qui disent : Wo! Ici aussi, là, ça ne va plus.
Puis là je ne rentre même pas dans la situation
du Nord-du-Québec, M. le Président, où à chaque fois qu'on lit un papier
là-dessus, à chaque fois qu'on voit un topo, le coeur nous débat, on a des
sueurs pour le monde dans des situations
comme celle-là où ils sont loin d'avoir des services que même le monde en
Outaouais puis en Montérégie ont. Ils
ont des services dignes... Puis ce n'est pas de la faute des professionnels qui
sont là, là, ils se battent pour donner des services aux gens du Nord-du-Québec,
mais ils ont des services dignes d'un pays dans un autre continent.
Maisonneuve-Rosemont, je veux y revenir deux
secondes. Là, ça a pris des infirmières qui combien de fois avant ont toléré puis, à un moment donné, se sont
dit : Là, assez, c'est assez, là, je ne peux plus travailler de même? Ça,
c'est le même hôpital que le ministre nous dit : Ah! savez-vous, oui, il
faut faire des rénovations, mais je vais les faire par phases, ces rénovations-là. Chapeau à la
mairesse de Montréal qui est sortie aujourd'hui en disant : Eh! ça
m'inquiète, cette affaire-là. Ça
m'inquiète parce que ça inquiète beaucoup de monde de faire des rénovations par
phases parce qu'on sait quand ça
commence, la première phase, mais on ne sait pas quand est-ce que la deuxième
va commencer puis on ne sait même pas si elle va commencer.
Puis on écoute le gouvernement qui dit :
Oui, oui, mais je vais construire des hôpitaux privés. Vous savez que vous avez une responsabilité envers les hôpitaux
publics, hein? Vous êtes gestionnaires de ces hôpitaux-là. Donc, s'il y a
quelque chose qui casse, s'il y a quelque
chose qui ne fonctionne pas, vous en êtes, ici, là... le Conseil des ministres en est le conseil d'administration. Vous avez une
responsabilité envers ça, mais vous faites le choix, si je me fie au discours
inaugural du premier ministre, parce que le
député de Saint-Jérôme l'a demandé, de vous tourner vers des hôpitaux privés
à la place.
Pendant qu'on
parle de Maisonneuve-Rosemont, le ministre s'en est servi comme exemple, il
s'en est servi comme exemple pour... Puis je ne pense pas que c'est de
sa faute, je pense qu'on lui a posé la question quand il s'est mis à parler de sa fameuse agence qui s'en vient. On lui
a posé la question : Bien, si vous aviez votre P.D.G. d'agence, s'il y
avait une autre boîte dans
l'organigramme du ministère de la Santé, là, est-ce que quelque chose aurait
changé à Maisonneuve-Rosemont? Et le ministre de répondre : Bien,
j'aurais pris le téléphone, j'aurais parlé au P.D.G. de l'agence.
Mais
qu'est-ce qu'il a fait, le ministre de la Santé à Maisonneuve-Rosemont? Il a
pris le téléphone, il a appelé le P.D.G.
du CIUSSS. Donc, il est juste en train de mettre une couche supplémentaire
entre lui puis le terrain. C'est juste ça qu'il fait, là. Il se donne un bouclier à lui-même puis il
donne un chaperon aux P.D.G. Puis ça, c'est sa priorité législative. De
toutes les choses qu'il pourrait vouloir, sur lesquelles il pourrait vouloir
légiférer en santé, ça semble être sa priorité.
Puis, pendant — je vais faire un autre aparté — que
je parle des P.D.G. d'agence, je vais vous dire une chose, M. le Président, là. La chose que j'ai trouvé la
plus honteuse, la plus irrespectueuse, la plus pathétique, la pire récupération
politique que j'ai vue depuis que je siège
ici, en huit ans, c'était d'entendre le ministre de la Santé dire que, s'il y
avait eu un P.D.G. d'agence de la santé au Québec, la femme d'un
ex-premier ministre ne serait pas morte dans des conditions déplorables comme celles-là en attendant pour des
soins palliatifs. Ça, M. le Président, M. le ministre, tous les collègues ici, j'espère qu'on ne
verra plus ça jamais, une telle récupération politique. C'était honteux,
absolument. Je le sais, M. le Président,
je vais faire attention à ce que je dis, mais je le pense sincèrement. Donc, je
ne retirerai pas ces paroles-là, c'est le fond de ma pensée.
• (15 h 20) •
Pourquoi on est dans cette situation-là?
Qu'est-ce qui fait en sorte que c'est si pire que ça ces jours-ci? La
main-d'oeuvre. Oui, il nous manque de professionnels, il manque de
professionnels partout. Puis, quand il manque de professionnels en santé, bien,
il y a des soins qui ne se donnent pas. Et c'est pour ça que je ne comprends
pas, nous ne comprenons pas, expliquez-nous
ça si vous êtes capables, pourquoi ça semble être la dernière des priorités du
gouvernement.
Il lance un
programme il y a trois ans. Le ministre de l'Immigration lance un programme
pour dire : Aïe! On a besoin de 550 préposés de plus par année au Québec.
On lance un programme pour attirer des préposés venus de l'étranger. Bonne idée. O.K., bonne idée, je leur concède. On
a besoin de préposés. Aller voir ailleurs, c'est une bonne idée. On n'en
entend pas parler pendant trois ans. Il n'y
a personne du gouvernement qui... Oupelaïe! Ça... Un gouvernement responsable
ferait ça, là, dirait : Oupelaïe! Ça ne
marche pas, on va reconfigurer, on va changer des trucs, on va voir comment on
peut l'améliorer, ce programme-là, on
va voir si... Ah! bien, peut-être qu'il faut changer des choses sur la
résidence permanente, peut-être qu'il faut améliorer les conditions de
travail de ces infirmières-là parce que les autres juridictions sont plus intéressantes pour eux. Non, eux autres, là, on
lance le programme, on se pète les bretelles, après ça, silence radio pendant
trois ans. Puis là, quand ça sort dans le journal :
Ah oui, hein? Ça ne marche pas, hein? Finalement, on en a attiré 78 au
lieu de 1 550... 1 650. C'est ça qu'on visait en trois ans.
Mais vous
savez quoi? Chiffres du ministère de la Santé : le nombre de préposés aux
bénéficiaires manquant dans le réseau
de la santé est passé de 2 700 à 4 200 en deux ans. Et ça, c'est les
1 500 qu'il manque, là, c'est les 1 500 que ce programme-là aurait dû aller chercher. Mais, parce
que le gouvernement a préféré dire : On n'en parle pas, ça ne marche
pas, hein, donc on va juste faire comme si
on n'avait jamais annoncé ça. Il nous en manque 1 500. Au lieu de dire,
après un an : Hi! ça ne marche
pas, on est... on en a attiré 22 au lieu de 550, on va reconfigurer, bien non,
ce n'est pas ça qu'ils font. Ce n'est pas ça qu'ils font, ils n'en
parlent pas. Donc, la situation s'empire.
Je ne sais
pas comment, dans le tableau de bord interne du ministre, celui que lui voit
tous les jours, celui qu'il a dans sa tête, là où il se dit : Aïe,
si je veux changer quelque chose, il faut que j'améliore ça, comment il n'a pas
vu ça., comment il n'a pas vu... il y a un
programme, il ne marche pas, je vais le changer. Puis, quand on est un
gouvernement d'image au lieu d'un gouvernement de contenu, bien, c'est
ça qui arrive.
Mais moi, je
ne suis pas rassuré par ça, M. le Président, pour une autre raison, pas juste
parce que ce programme-là m'inquiète.
Je ne suis pas rassuré par ça parce que le gouvernement est en ce moment en
train de lancer une campagne de recrutement
d'infirmières. Là, il vient dire, le ministre de la Santé vient dire à tous ses
P.D.G. d'établissements : Allez me chercher des infirmières à l'étranger,
on en a besoin, comme il a dit à tout le monde : Allez chercher des
préposés, on en a besoin. S'il n'a
pas les outils, si l'Ontario a des meilleures conditions de travail, si la
Colombie-Britannique a des meilleures conditions
de travail, si, eux, on leur donne des salaires supplémentaires, des bonis
supplémentaires, si eux peuvent avoir leur résidence permanente en Saskatchewan,
en Colombie-Britannique puis en Nouvelle-Écosse en quelques mois puis qu'ici ça
traîne, puis ça traîne, puis ça traîne, pourquoi ils viendraient ici?
Alors là, vous avez lancé une campagne pour
attirer des infirmières à l'étranger, mais, quand ils vont se mettre à regarder les différentes juridictions, là, ils
vont-tu vraiment se dire : Oui, c'est au Québec que je veux aller, moi? Je
ne suis pas certain de ça. Si on lance
des mêmes campagnes avec les mêmes conditions, ça va donner le même résultat.
Prouvez-moi, dans votre réponse, M. le ministre, prouvez-moi le contraire.
Là, M. le Président, j'entendais le P.D.G...
pardon, le nouveau P.D.G. du CISSS de l'Outaouais cette semaine, nouveau P.D.G.
parce que ça ne va pas superbien en Outaouais, puis, bien, réponse
facile : Ah! parfait, on va changer la
P.D.G. On en a mis une dehors, on la remplace. Oui, O.K. Il nous a dit,
première sortie publique : Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si pire que ça. Moi, je n'ai
jamais entendu personne au gouvernement dire ça, jamais entendu personne au
gouvernement dire ça. J'étais content
d'entendre ça. Mais je vais vous dire une chose, moi, je me donne une mission,
par exemple, pour les gens de
chez : au cours de la prochaine session, là, j'espère que de plus en plus
de gens venus de l'extérieur de la
région, comme ce P.D.G. là, vont comprendre à quel point ça va mal chez nous,
M. le Président, à quel point la situation, elle est inacceptable dans
ma propre région.
Quand il a
dit : Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si pire que ça, là, il
parlait de la main-d'oeuvre en Outaouais, et donc des services qu'on
peut donner. Puis, en même temps, il a dit quelque chose. Il a dit... Il a
sorti une situation spécifique. Il a
dit : Mais je suis fier du monde dans le réseau parce que, la semaine
dernière, il y a eu un quart de travail où on avait 44 % des effectifs qui étaient sur place puis on a
réussi à garder 88 % des lits ouverts. Il a raison, chapeau! Ça, ça
veut dire que les infirmières travaillaient deux fois plus fort qu'elles
auraient dû normalement. Elles voyaient deux patients au lieu d'un. Bien, vous
savez pourquoi c'est comme ça? Parce que, dans ma région, M. le Président, il
manque 800 infirmières. 400 000 personnes dans cette région-là, là. Il
manque 800 infirmières sur 2 000. Il manque 40 %, elles ne sont juste pas là. Puis là je ne vous parle pas
des infirmières auxiliaires, je ne vous parle pas des inhalothérapeutes, je ne vous parle pas des techniciens. D'ailleurs, c'est la seule région au Québec où on
a perdu des infirmières dans la dernière année. Partout ailleurs, il y en a plus qu'avant, plus de diplômés,
peut-être moins de retraités, il y en a peut-être qui sont revenus. Partout ailleurs, au Québec, il y a plus
d'infirmières. Dans cette région-là, une région en expansion démographique,
d'ailleurs, il y en a moins. Pourquoi? Parce que Doug Ford ne se gêne pas pour
venir les chercher chez nous. Il fait des campagnes
de recrutement partout au Québec, mais il commence toujours par l'Outaouais, M.
le Président, vous le savez. Il leur donne des salaires supplémentaires, il
leur donne des bonis à la signature. Il vient les chercher dans nos cégeps
puis nos universités. Il ne s'en cache même
pas, il ne se gêne pas : Je vais aller les chercher. Comment est-ce qu'on
réagit, du côté du gouvernement? Ça fait quatre ans que je leur dis la
même affaire, ça fait quatre ans que je leur dis : Réagissez, puis vite. Ça faisait
partie de leurs engagements en 2018. Qu'est-ce qu'on fait? Bien, c'est ça, on
regarde en haut, on se demande :
Oui, qu'est-ce qu'on pourrait faire? On se pose la question puis on ne bouge
pas. 25 000 $ de différence, 10 000 $ de boni à la signature. Pareil comme pour les
infirmières ou les préposés à l'étranger, si les conditions ne sont pas là, ils
ne viendront pas.
Puis là je vais vous le donner en rafale, M. le
Président, parce que je veux que les gens du reste du Québec, de l'ensemble du
Québec, comprennent ce qui se passe chez nous.
Il y a une
obstétrique de fermée, service d'obstétrique complet. C'est le seul au Québec
qui est fermé. C'est une situation qui est dangereuse, qui place des
patientes dans une situation où elles doivent faire des heures de route pour accoucher. On a déjà vu ce que ça donne dans
d'autres régions. C'est la seule obstétrique au Québec qui est fermée. Elle est
fermée depuis trois ans. Le tiers des femmes
en Outaouais accouchent en Ontario par choix parfois ou par force parce que
l'obstétrique, elle est fermée.
Les
chirurgies ne reprennent pas à la même vitesse que partout au Québec parce
qu'on a 40 %, 50 % de staff dans nos unités chirurgicales, mais ils vont à 40 %
ou 50 %. On ne peut pas, comme dans d'autres secteurs, qu'avec 40 %
de staff faire 88 % du travail.
Ça ne marche pas en chirurgie. Donc, on reprend les chirurgies moins vite que
partout ailleurs au Québec. Puis,
savez-vous quoi? Des chirurgiens qui n'opèrent pas pendant ce temps-là, on va
les perdre à un moment donné. S'ils n'opèrent pas, ils ne travaillent
pas. S'ils ne travaillent pas, ils vont regarder ailleurs.
En Outaouais,
si vous voulez une mammographie, c'est six à sept mois, deux à
trois semaines partout ailleurs au Québec. Six à sept mois pour une mammographie. On vous l'a dit, ça
ne va pas bien, il se passe quelque chose. Je sens quelque chose là;
allez le faire tester. Six à sept mois dans certains hôpitaux en Outaouais.
Clinique sans
rendez-vous, il y en a-tu en Outaouais? Il y en a une. Les plages ouvertes sont
ouvertes pour à peu près deux minutes par jour. Vous appelez à 5 h 02,
il est trop tard, vous ne passerez pas. Oublie ça.
En Outaouais,
il y a un CHSLD qui a été inondé deux fois dans les dernières années. Ils ont
un programme gouvernemental, ils sont supposés d'être capables de faire ce
projet-là, ils l'ont repoussé dans le temps, on n'entend plus parler. Puis, les aînés, savez-vous, à chaque fois qu'il y
a un risque d'inondation, on les sort du CHSLD, on les sort du CHSLD, on
les déplace dans des abris temporaires, des aînés en CHSLD.
Hull,
Wakefield, Maniwaki, Papineau, quatre des urgences de l'Outaouais se sont
retrouvées dans le top trois des pires du Québec au niveau du taux
d'achalandage dans les dernières semaines.
Puis le comble, M. le Président, je vous laisse
là-dessus, M. le ministre, je veux que vous y pensiez, vous avez attendu six, sept mois pour votre mammographie, on
vous dit : On vous cédule une chirurgie pour le cancer, on va enlever
votre sein, on est rendu, en Outaouais, où
on enlève le sein mais on ne propose plus la reconstruction immédiate aux
patientes. Ça, c'est la réalité au Québec en 2023. Merci, M. le
Président.
• (15 h 30) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
cède maintenant la parole à M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, M. le Président,
j'aimerais peut-être commencer... puis je suis désolé d'avoir à faire cette
correction-là, mais il y a des éléments qui sont faux dans la...
Des voix : ...
M. Dubé : Je m'excuse, là,
laissez-moi vous montrer qu'est-ce qui est faux.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
Je vais seulement vous rappeler, donc, que ce mot-là ne peut être utilisé. Et
vous êtes un parlementaire d'expérience. Donc, je vais vous demander de le
retirer.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci.
M.
Dubé : Je crois qu'il est important
pour moi de préciser que, malgré tout le travail d'analyse qui a été fait...
Puis je suis content maintenant qu'on puisse se servir des tableaux de
bord qui sont disponibles, mais de dire que le temps d'attente moyen sur civière est passé de 14 heures à
29 heures, ce n'est pas exact. On mêle deux concepts. On mêle le temps
moyen sur civière avec le temps moyen sur
civière avec hospitalisation. Le temps moyen sur civière est passé de 14 à
18 heures. Je voulais juste
rétablir les faits et je demanderais au Parti libéral de réviser leurs faits,
de prendre le temps d'analyser le tableau
de bord, parce que ce qui est dit dans la motion n'est pas exact. Je voulais
clarifier ça, s'il vous plaît, en commençant, de faire le travail comme
il faut.
Maintenant,
je vous dirais, M. le Président, que j'apprécie énormément la convocation en
motion aujourd'hui de la part du
député de Pontiac, parce que c'est vrai qu'il reste des choses à faire,
lorsqu'on prend les bons chiffres, lorsqu'on prend les bonnes données.
Il n'y a personne ici, au Québec, qui aime la situation qu'on vient de vivre
dans les trois dernières années. Je sais que
le député de Pontiac n'aime pas qu'on fasse référence à la pandémie, mais
est-ce qu'il y a quelqu'un ici, au Québec,
qui sérieusement peut dire que notre réseau n'a pas été affecté par la pandémie
dans les trois dernières années? Juste qu'on
se prenne sérieusement, là, puis de dire qu'on va prendre toutes les
statistiques qu'on peut... Maintenant, il y en a. Il
n'y en avait pas quand on est arrivés au gouvernement. On n'avait pas ces
documents-là. Mais il y a-tu quelqu'un, sérieusement,
qui peut dire aujourd'hui qu'on est capables de faire table rase de la pandémie
puis de dire qu'aujourd'hui il ne
faut pas tenir compte de ce qui est arrivé dans les trois dernières années?
Moi, je veux dire, le Parti libéral peut dire ça, mais le système, il
était déjà à mal après la réforme de M. Barrette, et ça, c'est avant la
pandémie. Alors, de venir dire, aujourd'hui,
que ce qu'on a réussi quand même à corriger... Et je ne dis pas qu'il y a des
endroits qui ne vont pas bien. On n'a
jamais été aussi transparents de dire ce qui ne va pas bien. On peut parler de
l'oncologie. On a décidé de mettre le plus d'information possible.
Alors, moi,
ce que j'aimerais faire aujourd'hui, M. le Président, je vais prendre un petit
peu de temps puis remercier le député...
À part les petites erreurs, là, qui sont dans la motion, mais qui sont quand
même assez importantes, parce qu'il ne
faut pas induire les Québécois en erreur... Ils nous écoutent aujourd'hui.
Alors, moi, ce que j'aimerais faire aujourd'hui, c'est de dire qu'est-ce qu'on a fait depuis qu'on est arrivés, qu'est-ce
qui est en train d'arriver puis où est-ce qu'on s'en va, et ça, je pense que c'est important pour les
Québécois. Parce que, vous allez voir, si je prends les prochaines minutes
pour l'expliquer, je pense qu'au contraire
les Québécois vont se dire : Ce n'est pas décourageant du tout, enfin ils
sont en train de faire les bonnes
choses. Parce qu'effectivement, on le sait, après 15 ans du Parti libéral,
le système a été mis à mal par plusieurs médecins. Alors, aujourd'hui, M. le
Président, je vais prendre quelques minutes pour dire ce qui est arrivé.
Alors, moi, j'ai eu la chance, on peut l'appeler
comme ça, d'arriver tout de suite après la première vague de la pandémie. Avec une équipe extraordinaire au
ministère, avec mes collègues qui m'ont appuyé pendant les deux premières
années de la pandémie, on a fait notre possible et on s'en est tirés quand même
assez bien jusqu'à maintenant. Jusqu'à maintenant,
quand on regarde les taux de surmortalité, on pourra faire l'examen de tout ça
après plusieurs années, mais on s'en est quand même tirés assez bien.
Mais il y a
une chose qu'on a faite pendant la pandémie, c'est qu'on ne s'est pas croisé
les doigts, M. le Président. On a
travaillé puis on a fait un plan de la santé. Le plan de la santé... Pendant
deux ans, j'ai écouté tout le monde. Je me suis promené dans les urgences
partout en Outaouais. Je me souviens avoir vu... Puis ça, d'ailleurs, je suis
d'accord avec le député de Pontiac, la première fois que j'ai vu l'urgence de
Gatineau avec des papiers... du plastique partout, j'ai dit : C'est épouvantable. On a connu des conditions,
pour notre réseau de la santé, qu'on n'avait jamais prévu qu'on aurait une
pandémie. Et je trouve que, des fois... Et, je le reconnais, en Outaouais, il y
a eu un sous-investissement qui a été fait pendant de nombreuses années. C'est tout à fait vrai, et
je suis d'accord avec le député, mais ne regardez pas la CAQ, là. Qui était
au pouvoir pendant 15 ans, là? Les libéraux.
Alors, je veux juste qu'on mette les choses en
perspective. On a pris l'état de la santé lamentable, dans l'état. On travaille. Le plan de santé... Je reviens au
mois de mars. Au mois de mars 2022, après deux ans, j'ai dit : O.K.,
on a vu ce qui n'a pas fonctionné,
maintenant on va dire comment ça va fonctionner. Qu'est-ce qu'on a fait? On a
dit, M. le Président : Il y a
quatre fondations, il y a quatre fondations, là, sur lesquelles on doit
rétablir le plan de santé, qui était vraiment dans un mauvais état et qui tenait compte à ce
moment-là de deux ans de pandémie. Et qu'est ce qu'on a dit? On a dit :
C'est quoi, les quatre fondations?
On a
dit : Premièrement, c'est les ressources humaines. Il faut aller
rechercher les ressources humaines, redonner confiance, remettre un climat de travail, faire tout ce qu'on peut pour
non seulement retenir nos gens, mais aller les chercher, ceux qui sont
déjà quittés.
On a dit qu'il fallait travailler sur nos
infrastructures. Vous savez, M. le Président, j'aime le dire aux Québécois,
quand on regarde les beaux centres hospitaliers qui ont été faits au cours des
dernières années, certains ont été faits sur l'île
de Montréal. Je ne sais pas pourquoi. Est-ce qu'il y avait plus de libéraux sur
l'île de Montréal? Je ne sais pas. Mais je sais une chose, c'est qu'il y a deux très beaux hôpitaux qui ont été
faits, le CHUM et le CUSM, et ça, aujourd'hui, c'est probablement... — excusez l'anglicisme — c'est des «flagships» de notre réseau. Donc, c'est
bon. Il y a des bonnes choses qui ont été faites par les libéraux.
Mais il y a
une chose. On sait maintenant qu'avec ces hôpitaux-là on n'a pas de problème
d'attraction, on n'a pas de problème de TSO, parce que, dans ces hôpitaux-là,
on a investi, et les gens sont contents non seulement d'aller se faire
soigner, mais, savez-vous quoi, les employés, ils veulent travailler là, puis
on n'a pas de problème.
Alors, qu'est
ce qu'il faut faire, M. le Président? Il faut faire la même chose partout.
C'est une de nos fondations. Et, la
fondation, ce que ça veut dire... Nous, M. le Président, en Outaouais, on a
décidé d'investir dans un hôpital qui avait
été promis depuis des dizaines et des dizaines d'années. Où? En Outaouais. Et
on a dit : On veut investir parce qu'on pense qu'on doit avoir un
hôpital ancre important en Outaouais. Qu'est-ce qu'on a fait...
Des voix : ...
M.
Dubé : Merci, merci.
Qu'est-ce qu'on a fait, M. le Président? Je continue, je suis toujours dans ma
deuxième fondation. On a dit :
Oh! c'est important d'investir dans nos hôpitaux. On a de la misère en Montérégie.
Qu'est-ce qu'on fait? On s'en va à
Vaudreuil-Soulanges, on annonce un hôpital de 2,5 milliards. Et savez-vous
ce qu'on va faire à HMR? On va
respecter notre engagement à l'île de Montréal. Je trouve ça drôle, là, toute
la discussion des étapes puis tout ça. Savez-vous
ce que j'ai dit? Je l'ai redit en Chambre, je l'ai redit à Mme Plante,
l'est de Montréal, M. le Président, ça a été délaissé pendant des années. Le député de Rosemont, il le sait, que ça a
été délaissé, sous-investi. Qu'est-ce qu'on fait? On va investir Maisonneuve-Rosemont, ça va devenir
un de nos «flagships», je m'y suis engagé. Alors, je vous dis :
Deuxième fondation, les infrastructures.
Troisième fondation, les données. Pourquoi c'est
si important, les données? Parce que je suis capable de dire, quand j'ai les données : Ça, il faut le
corriger, puis ça, ça va bien. Je reviens sur mon exemple. Ne faites pas
d'erreur en lisant les données, par exemple, prenez les bonnes données, je le
répète. Les données... J'ai mon collègue, en ce moment, qui
fait un excellent travail de député, et ministre, et ministre de la
Cybersécurité et de tout le programme de digitalisation, je ne suis pas sûr que j'ai le bon nom... et du Numérique,
pardon. Le député, en ce moment, là, il fait le projet de loi n° 3 pour
être capable d'avoir encore de meilleures
données. Pour qui? Pour nos gestionnaires, pour les patients, mais surtout pour
nos chercheurs. Troisième fondation, les données.
Et la
quatrième fondation, M. le Président, c'est quoi? C'est nos systèmes
informatiques. Les données, c'est une chose, mais pour avoir les bons
systèmes. On est en train d'investir massivement. Moi, ce que je voudrais,
c'est que le prochain ministre de la Santé
puisse être capable d'arriver... quel qu'il soit, de quelque gouvernement que
ce soit, qu'il soit capable de dire
enfin : J'ai l'information, mes Québécois ont l'information sur leurs
téléphones. On est à des années-lumière... Ce que les meilleurs pays dans le monde ont, il n'y a aucune raison
qu'on n'ait pas ça au Québec. Quatre fondations qu'on est en train de
mettre en place.
• (15 h 40) •
Quand on a déposé le plan de santé, M. le
Président, on a dit une chose : Quatre fondations, huit priorités. La
première priorité, puis je vais insister sur celle-là aujourd'hui, ça a été
quoi? L'accès. Vous allez me dire : Mon Dieu! C'est évident, il aurait fallu y penser avant. L'accès, ce que ça veut
dire, c'est que le Québécois dit : Moi, là, je n'ai pas à savoir comment le mammouth, il est compliqué, puis
etc., ce que je veux, c'est me faire soigner. Puis on a pris le modèle qui a
été un succès durant la pandémie. C'est quoi? C'est la vaccination. Le
Québécois, il était capable de prendre son rendez-vous, là, puis de
dire : Demain, je veux me faire vacciner. Où est-ce que je peux me faire
vacciner? Que ce soit à Montréal, à Québec,
en Montérégie, peu importe, il était capable de prendre un rendez-vous
directement et d'aller se faire vacciner.
Il n'y a aucune raison que ce modèle-là de décentralisation, d'efficacité ne
puisse pas être appliqué à tout le reste de notre réseau de santé. Ce que j'ai expliqué dans le plan de santé,
c'est comment on va s'y prendre pour arriver là, parce qu'on n'est pas
là encore.
Mais, M. le
Président, ce qui est important, je pense qu'il faut rappeler à tous les
partis, à tous les députés ici que, ce plan-là, j'ai bien expliqué, et j'ai
bien expliqué et je vais continuer de le dire, nous avons un horizon de 2025.
On ne peut pas corriger un réseau de
350 000 employés, qui dépense annuellement 50 milliards de
dollars... on ne peut pas corriger les erreurs
du passé en six mois. J'aimerais ça promettre ça, mais ce n'est pas réaliste.
On a dit : L'accès aux bons services de qualité au bon moment, qui
donnent de la valeur, c'est un horizon de trois ans.
Pourquoi
qu'on a trouvé important de mettre les différents indicateurs qui, maintenant,
sont suivis — puis
je suis content qu'ils soient suivis? C'est d'être capable de
dire : Voici où on est parti, qui était 14 heures, on a monté jusqu'à
20 heures, on est rendu à
18 heures. Est-ce qu'on s'en va dans la bonne direction encore? Non, mais
on est en train de bouger.
Je vous donne
un exemple. Prenons juste un exemple, là, pour que les gens comprennent bien.
Lorsque vous prenez le temps aux urgences, le temps aux urgences... Il y
a deux types d'urgences, M. le Président, il y a les gens qui arrivent à pied, puis ça, on appelle ça le temps
ambulatoire, O.K., et ceux qui arrivent, malheureusement, sur une civière,
O.K.? Quand on prend... On regarde, là, au Québec, là, quand ça allait
assez mal, en décembre, on parlait de 10 000 à 11 000 visites par jour, de toutes les urgences au Québec,
115 urgences, O.K.? Vous prenez ça, là, puis vous dites : Il y en a
combien qui est de l'ambulatoire, des
gens qui arrivent à pied? Il y en a combien qui arrivent en ambulance? C'est
deux tiers-un tiers. Les deux tiers
des visites, là, ils sont des gens qui arrivent à pied, puis le tiers,
malheureusement, ils arrivent sur ambulance.
Qu'est-ce qu'on a fait? On a décortiqué le problème,
on a pris une cellule de crise puis on a dit : Comment on va pouvoir
améliorer l'accès, l'accès aux Québécois, pour qu'il y ait un meilleur service?
C'est ça, là, c'est une des priorités.
Alors, qu'est-ce qu'on a fait? La cellule de crise a fait cette
décomposition-là, avec, maintenant, les statistiques qu'on a. Puis les Québécois, là, ils peuvent aller
le voir, là, sur leurs ordinateurs, puis ce que j'explique, il est là
graphiquement, il est expliqué.
Et là on a dit : Maintenant, ce qu'on va
faire pour que ce soit clair? Comment on peut baisser l'ambulatoire? Savez-vous ce qu'on a fait depuis l'an dernier? On
a pris le modèle de Rivière-du-Loup puis on a dit : On va créer un guichet
d'accès. Guichet d'accès, là, ça permet à
ceux mêmes qui n'ont pas un médecin de famille, O.K... même s'ils n'ont pas
un médecin de famille, ils peuvent appeler
puis dire : Écoute, moi, là, je serais tenté d'aller à l'urgence, mon
petit garçon, il a le rhume, il coule, qu'est-ce qu'on doit faire? On a
réussi, avec presque 500 000 appels au GAP en six mois, je ne vous
parle pas sur des années, là... Depuis que le GAP est en fonction,
500 000 appels qu'on a détournés des urgences. Bien, savez-vous ce qui est arrivé au mois de
décembre, M. le Président? Bien, la partie des urgences ambulatoires, elle
est passée de 7 500 visites par jour à 5 500 visites par
jour. Est-ce que c'est encore trop? Peut-être qu'il y a encore ce qu'on appelle des P4, P5, mais je vous donne cet
exemple-là pour vous dire que ça prend un certain temps à faire les choses.
Je vais parler des chirurgies, le député de
Pontiac veut parler des chirurgies, très à l'aise de parler des chirurgies. Est-ce que j'aime ce qui arrive en ce moment,
particulièrement en oncologie? Non, mais on a réussi, on a réussi grâce à ce
qui s'est fait avec les cliniques privées...
Rappelez-vous de la pandémie, on avait le droit de faire des contrats gré à
gré, puis tout le monde était d'accord que c'était la meilleure chose à
faire parce que notre réseau était en lambeaux, il nous manquait d'infirmières. On a signé des ententes avec des cliniques
privées pour qu'ils nous fassent des chirurgies. Durant la pandémie, là,
grâce à ces contrats-là, il s'est fait à peu près 150 000 chirurgies
de toutes sortes.
Mais on est
arrivés avec un problème. La crise est terminée, on a été obligés de laisser
tomber les mesures d'urgence, ce qui était la bonne chose à faire, mais
qu'est-ce qu'il a fallu faire, M. le Président? Il a fallu refaire, maintenant,
des contrats avec des appels d'offres, on ne
peut plus faire de gré à gré. Alors, qu'est-ce qu'on a fait depuis le mois
d'octobre, novembre? On est allés en appel d'offres. Et là on va être
capables, dans les prochains jours, dans les prochains mois, de reprendre des contrats mais qui ont été faits
en vertu de la loi... de ce qu'on appelle la LCOP, là, être capables d'avoir
maintenant ces contrats-là, d'accord?
Alors, moi,
ce que je dis aujourd'hui à ceux qui malheureusement sont en attente, que ce
soit pour des chirurgies de moins
d'un an et de plus qu'un an : J'ai toute l'empathie du monde, M. le
Président. Puis je trouve un peu déplorable qu'on donne des cas spécifiques comme ça, parce que tout
le monde a le même objectif, c'est de rebaisser la liste d'attente. Mais j'aimerais quand même, M. le Président, qu'on
reconnaisse qu'on sort de trois ans de pandémie. Et c'est pour ça que je
pense qu'il est important de juste faire le point là-dessus.
Maintenant,
j'aimerais... puis, ça, pour moi, c'est excessivement important, de dire
qu'est-ce qui peut faire... Puis j'ai
des collègues qui sont ici, là, entre autres le député de Saint-Jérôme, la
députée de Marie-Victorin, la députée de Vaudreuil, qui sont tous nos adjoints parlementaires, qui
auront la chance de parler tout à l'heure, mais il y a une chose que j'aimerais
dire, dans le cas de Maisonneuve-Rosemont,
que je veux rajouter : Je pense qu'en ce moment, lorsqu'on est soit en
situation de crise ou qu'on est en sortie de crise, ce que j'espère... On
attendra d'avoir les dernières nouvelles de M. Boileau, mais je pense
qu'on est en meilleure situation, tout le monde le reconnaît, qu'on ne l'était
dans l'année 2022.
Je donne un exemple. Puis je pense que, dans le
cas de Maisonneuve-Rosemont, c'est un exemple où il ne faut pas être dogmatique. On a dit qu'il était
important d'aller chercher les ressources où elles étaient dans le réseau. On
entend : Bien non, il ne faut
pas continuer d'utiliser le privé, puis etc., puis je dirais : Au
contraire, où sont nos ressources en ce moment? Est-ce qu'on voudrait modifier
la composition du privé et du public? Peut-être un jour, mais ce n'est pas ça, l'objectif, en ce moment. C'est de discuter
comment on soigne les Québécois. En ce moment, Maisonneuve-Rosemont, une
des façons de régler... faire, c'est
d'avoir, entre autres... ce qu'on a fait, c'est mettre des cliniques IPS. On
s'était engagés à faire des
cliniques. M. le Président, on s'était engagés à en faire deux suite à une
recommandation de la cellule de crise. Savez-vous
on en a fait combien depuis le mois de décembre? Sept, sept cliniques d'IPS.
Ça, c'est grâce à des changements que
l'on a faits. Parce qu'on a dit aux médecins : S'il vous plaît, laissez
les infirmières praticiennes spécialisées pratiquer à la hauteur de leur talent et de leur expertise. On
a fait ça dans Maisonneuve-Rosemont. Elles peuvent maintenant enlever de la
pression sur l'urgence de Maisonneuve-Rosemont. Puis la meilleure nouvelle que
je peux vous donner, prenez deux minutes,
deux minutes, allez voir Maisonneuve-Rosemont... Non, mais, M. le député de
Rosemont, je pense que les gens... Même,
il y a un journaliste qui suit ça de proche qui a reconnu ce matin... il
dit : Mon Dieu! c'est le fun de voir l'achalandage à
Maisonneuve-Rosemont, on voit les effets.
Ce que je
veux vous dire, M. le Président... puis je veux juste le dire au député de
Pontiac, que je respecte beaucoup, beaucoup,
un parlementaire chevronné. Alors, quand il me dit : Écoutez, le ministre,
il fait sa job, il dit que ça va bien, alors que moi, je dis que ça va mal, moi, je pense que... je reconnais qu'on a
encore beaucoup de difficultés, M. le Président, je reconnais ça, mais j'aimerais qu'on reconnaisse
aussi que, depuis quelques années, on a un plan de match très clair. En gestion de changement, pour que les gens nous appuient,
il faut dire les choses comme elles sont, les choses qui vont bien, les choses qui vont moins bien, mais il faut
reconnaître quand ça va bien. Parce que ce qu'on a besoin, c'est... on a besoin
d'avoir des infirmières, du personnel de la santé qui a le goût de revenir avec
nous.
• (15 h 50) •
Moi, là, la
semaine passée, j'étais à Joliette. À Joliette, j'ai rencontré une IPS qui
était dans le privé. Puis, quand on a
fait l'appel pour les IPS, elle a appelé. Là, elle dit : Moi, là, ça me
tente d'en ouvrir une, de vos cliniques, O.K.? Moi, là, des gens du privé qui
reviennent puis qui nous disent : Je vais le faire, moi, ça me fait
vibrer, il faut les retourner... les reprendre
une par une. Et ce que j'ai vu à Joliette, vous allez voir, je vais la suivre,
cette clinique-là, c'est vraiment impressionnant.
Ça fait que,
M. le Président, ce que je dirais, en résumé, aujourd'hui, je reconnais où on
est, mais, comme je dirais souvent,
on sait où est-ce qu'on s'en va, puis je pense qu'on s'en va dans la bonne
direction. Et ce que j'aimerais, c'est que mes trois collègues, durant la motion d'aujourd'hui, puissent venir
parler de ce qu'on fait encore. Je pense, entre autres, à la députée de Marie-Victorin. Vous savez, là, ça fait
25 ans qu'elle est sur le terrain comme infirmière. Moi, je l'écoute tous
les jours. Je lui dis : On est-tu toujours
à la bonne place? Qu'est-ce qu'on peut ajuster dans notre plan? C'est ça, je
pense, la CAQ, M. le Président. C'est
d'écouter le terrain puis de dire : C'est là qu'on s'en va. Est-ce que ça
va assez vite à mon goût? Ceux qui me
connaissent savent que je trouve que ça ne va pas assez vite, mais je sens
qu'on s'en va dans la bonne direction.
Puis ce que je dirais aux Québécois aujourd'hui : Continuez de nous
suivre, on va bien documenter comment on travaille, comment ça arrive.
Puis je pense
que... J'aimerais aussi terminer en disant : Je veux remercier tous les
professionnels de la santé qui croient
dans le plan de santé. Écoutez, l'an dernier, en cette Chambre, quand on disait
que ce n'était pas possible d'avoir 500 000 personnes
qui seraient prises en charge par les médecins ou leurs cliniques... Ça, on
était au mois de mai, mois de mai 2022. Alors, on a mis des
échéanciers du 30 septembre, du 31 décembre et du 31 mars. M. le
Président, je termine sur cette question,
puis moi, je suis sûr des chiffres, moi, j'en suis sûr : Combien on avait
de prises en charge par nos médecins ou
des professionnels de la santé au 31 décembre? 460 000. On est
100 000 en avance sur l'objectif qu'on leur avait donné. Pourquoi? Parce que les médecins, les
professionnels de la santé, les IPS, ils croient à notre plan, parce qu'ils
savent qu'il faut qu'on s'en sorte.
Il faut qu'on redonne la fierté aux Québécois de notre réseau de santé, et
c'est ça qu'on est en train de faire, M. le Président. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
Le prochain intervenant, M. le député de Rosemont.
M. Vincent Marissal
M.
Marissal : Merci, M. le Président. Je vous annonce d'emblée que
je vais partager mon temps avec ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
qui voudra parler plus précisément de la situation dans le Grand Nord et chez
les communautés autochtones. Alors, je me
fais un rappel à moi-même pour ne pas brûler les 17 minutes qui me sont
allouées. Ça pourrait bien arriver, parce que je pourrais parler juste de
Maisonneuve-Rosemont, pas dans les 17 prochaines minutes, mais
probablement dans les 17 prochaines heures. Je suis content, d'ailleurs,
de voir que Maisonneuve-Rosemont, finalement,
revient dans l'actualité. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, ce n'est pas faute
d'en avoir parlé. Mais je vais continuer d'en parler, je vais continuer d'en parler tant et
aussi longtemps qu'on n'aura pas fait la première pelletée de terre et surtout
qu'on n'aura pas un plan précis pour l'ouverture de ce nouvel hôpital.
Et
je parle d'un vrai hôpital, pas du raboudinage de l'édifice qui est en train de
tomber, dont le ministre lui-même, ce
matin, disait qu'il était en lambeaux, ce sont ses mots. Pourtant, il veut
rénover la patente en lambeaux. Je ne comprends pas du tout où est-ce qu'il s'en va avec ça. Et d'ailleurs, puisqu'il
s'est donné la peine de répondre à la mairesse Plante et de lui dire de ne pas
s'énerver parce que tout va bien, mon minou, je voudrais juste lui dire que,
non, ça ne va pas bien, puis la
mairesse Plante, elle est très inquiète, comme tout le monde, puis il n'y a
personne à Montréal, surtout pas dans l'est de Montréal, qui va prendre le ministre au sérieux tant et aussi longtemps
qu'il va s'obstiner à vouloir rénover le cruciforme. Ça, pour les non-initiés, c'est le plus gros
bâtiment, qui fait une douzaine d'étages, qui date de 1954, qui tient avec de
la broche, littéralement. Il y a plus de clôtures Frost autour de ça qu'autour
de la prison de Bordeaux, parce que sinon les morceaux de brique tombent, et ça
va continuer ainsi.
Dans
Maisonneuve-Rosemont, on a installé des gouttières aux étages. Oui, c'est
normal, vous me direz, mais sauf qu'à Maisonneuve-Rosemont les gouttières sont
à l'intérieur parce que ça coule. Il y a de l'amiante là-dedans, du sous-sol au grenier. Les plafonds sont trop bas
pour climatiser, pour aérer correctement, c'est quand même important, surtout
quand il y a des maladies respiratoires qui courent. Les corridors sont trop
étroits. Ce sont des chambres doubles et quadruples,
ce qui ne se fait plus nulle part en Amérique du Nord. Pourtant, le ministre
continue de nous dire : Je vais livrer, je vais faire ce qu'il
faut, 720 lits. En tout cas, s'il met 720 lits là-dedans, là, il va y
avoir non seulement des chambres quadruples,
mais, dans chaque chambre quadruple, il va y avoir deux lits superposés, parce
que ça ne rentre pas. Il n'y a pas 720 lits qui rentrent là-dedans.
Alors,
c'est de valeur, parce que le plan, là, le plus à jour, là, puis le plus
réaliste qui a circulé avec le CIUSSS, avec la SQI, puis le ministre...
quoiqu'il ne le savait pas, la fois que je lui en ai parlé, là, je vais lui
redire, il est ici, le plan. Il était fait,
le plan. Il est fait, le plan de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, il
existe : 720 lits, 15 étages au coin de Rosemont-l'Assomption. Il est ici. Il l'a vu, ça
ne se peut pas. Alors, pourquoi est-ce qu'il revient avec son idée de
s'obstiner avec un budget de
2,5 milliards pour 720 lits, alors qu'on est en train d'en faire un
de 400 lits dans Vaudreuil qui va coûter plus de 2,5 milliards? Ça fait qu'expliquez-moi, là... À moins
qu'on soit dans une zone financière totalement différente dans l'est de
Montréal, puis tout coûte deux fois moins cher, je ne sais pas comment on va
faire un hôpital de 720 lits avec 2,5 milliards. Pourtant, il
s'obstine, et la SQI s'obstine...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : ...
M. Lévesque
(Chapleau) : ...c'est des propos qui devraient être corrigés par le
député.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
merci, M. le leader. Donc, je vous rappelle l'importance de ce débat,
donc c'est un débat sensible, donc de mesurer nos propos dans nos
interventions. Je vais vous demander de poursuivre, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
M. le Président, en tout respect,
il n'y a rien de sensible. On parle de la brique puis du mortier. On parle d'un hôpital, là. Et je dis que le ministre
s'obstine... Je peux dire «s'entête». Il maintient contre vents et marées un
budget qui est irréaliste, sans plan, sans
devis et, je dirais, sans bon sens. Alors, moi, je veux bien, là, mais... qu'il
se lève ici puis qu'il nous redise en période des questions aussi qu'il va le
finir, l'hôpital, qu'on va avoir l'hôpital dont on a besoin, ses paroles
sont solubles dans l'air. Ça ne va nulle part. Ce projet ne va nulle part.
Cela
dit, je suis heureux, je l'ai dit, de voir que l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont
revient dans l'actualité. Je vais vous raconter une anecdote pour vous dire à
quel point cet hôpital-là, il est foutu. Puis, même si je prends toutes mes
10 minutes pour parler de Maisonneuve-Rosemont, ce sera toujours
10 minutes de bien investies.
Il
y a quelques années, l'intensiviste François Marquis, que tout le monde connaît
ici, s'est aperçu que son unité au sixième, ce n'était pas idéal. Ça fait qu'il
a dit : On va déménager au troisième. En même temps, on va récupérer des
chambres. Bref, ça va être tout... Tout ça avait du bon sens. Sauf que les
ingénieurs ont fait des tests. Le plancher du troisième n'était pas
assez fort pour soutenir, pour supporter l'équipement d'une unité de soins
intensifs qu'on voulait déménager du sixième
au troisième. Imaginez, on est dans le même hôpital, là. On est juste trois
étages plus haut. Ça fait que j'espère que le plancher du sixième est
correct, là.
Alors,
imaginez, c'est là-dedans qu'on essaie de faire fonctionner le plus gros
hôpital de l'est de Montréal, l'urgence la plus achalandée au Québec. C'est
là-dedans qu'on essaie de fonctionner, là-dedans. Alors, moi, je veux bien, là,
qu'on nous dise : On va le faire, puis
ça va se faire, les gouvernements précédents n'ont pas mis les bons budgets. On
répète les mêmes erreurs aujourd'hui.
Puis on a beau dire : On va le faire, il n'y a personne qui va
construire une telle infrastructure hospitalière
sans un plan réel, avec un budget réel et réaliste, et un échéancier. Et, pour
le moment, on n'a rien de ça, je le répète.
Comment
on en est arrivés là dans le système de santé aujourd'hui? Oui, il y a la
COVID. C'est vrai que la COVID nous a
scié les jambes. Ça, personne ne peut le nier. Le ministre le disait, puis ce
n'est pas moi qui vais nier qu'il y a eu la COVID, certainement pas. Mais la COVID, vous savez, là, ça n'explique
pas tout puis ça n'excusera pas tout. La COVID, c'est la dernière secousse qui a affaibli un immeuble... — parlant
d'immeuble, pour rester dans mes métaphores — qui a affaibli un immeuble déjà très mal en point,
et je parle de notre réseau de santé. Puis pourquoi est-ce que notre réseau de
santé est si mal en point? Bien, justement parce qu'on a désinvesti au fil des
années, justement parce qu'on a pris des mauvaises décisions, justement parce
qu'on se tourne de plus en plus vers le privé.
Puis j'en profite pour le
dire parce que la seule annonce que la CAQ a faite à Montréal, en santé,
pendant la campagne électorale, ils sont
venus à Anjou, d'ailleurs, à l'ombre de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, pour
nous annoncer non pas un nouveau plan
avec un vrai budget pour Maisonneuve-Rosemont, mais pour nous annoncer deux
minihôpitaux privés, dont un dans
l'est de Montréal, qui auraient apparemment des vertus absolument mirobolantes
et qui régleraient tous les problèmes du plus gros hôpital de l'est de
Montréal. C'est fabuleux, fabuleux.
• (16 heures) •
Ensuite, on a
demandé au député de Saint-Jérôme de travailler sur des projets de minihôpitaux
privés. Je suis sûr qu'il est de
bonne foi, le député de Saint-Jérôme. Je sais qu'il connaît l'état de l'hôpital
dans sa circonscription, qui n'est pas
bien, bien mieux que celui dans la mienne. L'hôpital de Saint-Jérôme, je ne
sais pas il est classé où dans les pires, là, mais il est certainement dans le top cinq, si ce n'est pas le top trois,
avec Maisonneuve-Rosemont. Pourtant, ça fait des années que Saint-Jérôme attend
des investissements majeurs puis un nouvel hôpital. Ça fait des années que tout
le monde tire le diable par la queue. On fait quoi? On promet plutôt des
minihôpitaux privés.
Alors, on désinvestit justement dans le réseau
public puis, après ça, on s'étonne notamment que notre personnel préfère partir vers des ressources privées
flambant neuves, avec de l'équipement à la fine pointe. Puis je les comprends.
Moi, je ne les blâmerai pas. Jamais
que je ne les blâmerai. Une clinique ou un mini-hôpital flambant neuf, 8 à 5,
stationnement fourni, des vacances, pas de TSO, juste des beaux cas à
traiter, ou Maisonneuve-Rosemont ou Saint-Jérôme, le choix n'est pas tellement
difficile à faire.
Moi, je viens
de finir une tournée à travers le Québec, là, j'ai fait une douzaine d'hôpitaux
et de... de CLSC, oui, effectivement,
dans huit régions différentes, puis je peux vous dire que la seule chose qui
tient encore ce qui reste de ce réseau-là,
c'est le personnel. Parfois, les communautés, comme dans le Pontiac, où j'ai vu
des communautés extrêmement tissées
serrées, qui tiennent à bout de bras dans leur CLSC, à Fort-Coulonge, un
exemple de résilience extraordinaire qui m'a beaucoup touché. Ailleurs, là, que ce soit Sherbrooke, Granby,
Cowansville, Gatineau, on en a parlé, les Basses-Laurentides, les Hautes-Laurentides, Valleyfield, Châteauguay,
Québec, ça tient, ça tient encore par la résilience et le dévouement du
personnel qui y croit encore.
Pour combien
de temps? Pour combien de temps? Puisque le gouvernement ici parle des deux
côtés de la bouche, il nous
dit : On veut revaloriser et redevenir un employeur de choix, et, d'un
autre côté, il est en train de mettre tous ses oeufs dans le panier du
privé. Alors, pour combien de temps on va retenir nos gens dans le réseau?
Combien de temps encore on va être capables
de leur faire croire : Restez, restez, on va changer, on va devenir un
très bon employeur, quand on n'est même pas capables d'arriver avec un
plan pour construire un hôpital dont les besoins sont connus depuis une décennie dans l'est de Montréal? Moi, je pense que
ça tient avec de la ficelle, puis les gens vont finir par se tanner puis partir,
et encore.
Pour finir
là-dessus, pour finir sur Maisonneuve-Rosemont, c'est vrai qu'il y a moins de
monde aux urgences en ce moment, et pourquoi? Parce que le CIUSSS a été obligé
d'agiter tous les épouvantails possibles pour dire au monde : Ne venez pas là, ne venez pas, ne venez pas ici, ne
venez pas ici, on ne peut pas vous traiter, on ne pourra même pas vous traiter, on va fermer l'urgence, qui est une
figure de style, on ne peut pas fermer une urgence. Ça fait qu'évidemment en ce
moment les gens vont ailleurs. Ça ne durera pas.
L'autre raison principale pourquoi il y a moins
de monde aux urgences puis dans les corridors de Maisonneuve-Rosemont, c'est que, tout d'un coup, on envoie
moins d'ambulances. Ça fait deux ans que je demande au ministre pourquoi
est-ce qu'on envoie systématiquement plus d'ambulances dans le pire hôpital de
Montréal alors qu'on a les vaisseaux amiraux
dont il parle, là, le CHUM, le CUSM, qui sont flambant neufs puis qui reçoivent
une part disproportionnée d'ambulances,
disproportionnée en faiblesse, j'entends, et que systématiquement on envoie
toujours plus d'ambulances. La première chose que le ministre a décrétée
avec le D.G. du CIUSSS en sortant de la cellule de crise, là, quand les infirmières ont refusé de faire leur quart de
soir, là, que ça a été la catastrophe, là, c'est de dire : Bien, on va
envoyer moins d'ambulances. Ça a pris
une crise majeure, là, du jamais-vu, là, un quart complet de travail, là,
d'infirmières qui refusent de rentrer
parce que leurs conditions de travail étaient dangereuses et inadéquates.
Alors, c'est pour ça qu'en ce moment il y a moins de monde à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Mais on ne se
contera pas d'histoires, ça ne durera pas, ça ne durera pas.
Puis le
ministre, quand il est venu, en août 2021, dans mon comté, à Maisonneuve-Rosemont,
pour dire : On va construire un
nouvel hôpital, on va envoyer le message qu'on va pouvoir garder du monde, ça
va être plus attractif, on va envoyer un message qu'enfin on s'occupe de
l'est de Montréal, ça va être superbon pour l'attractivité du personnel et pour la rétention du personnel, malheureusement,
depuis deux ans, il pédale dans le sens contraire, et ce n'est pas ça qu'il
fait.
Alors, je
vais terminer là-dessus, je pourrais continuer très, très longtemps, mais je
lui demande de passer de la parole
aux actes, et de la parole à la calculatrice, surtout, et de nous arriver avec
un plan réel, adéquat, chiffré, planifié, pour qu'on ait enfin un
hôpital dans l'est de Montréal. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci. Mme la députée de... attendez... de
Soulanges. Vous avez 20 min 30 s.
Mme Marilyne Picard
Mme
Picard : Merci beaucoup, M. le Président. Tout d'abord, je
tiens à vous saluer, M. le Président. Je souhaite aussi saluer le
ministre de la Santé ainsi que mes très estimés collègues et les députés de la
banquette gouvernementale et ceux siégeant
dans les oppositions. Je dois vous avouer que je suis un peu fébrile de prendre
la parole aujourd'hui puisque c'est ma première fois que je me lève en
Chambre depuis mon élection d'octobre dernier. En ce sens, je souhaite vous remercier pour votre temps et votre écoute lors de
ma prise de parole concernant ce sujet d'actualité qui me tient grandement
à coeur. En effet, à titre d'adjointe parlementaire de la
ministre déléguée à la Santé et aux Aînés pour le volet soutien à domicile, il me fait toujours un grand plaisir
de pouvoir intervenir lors de débats portant sur l'état de notre cher système
de santé.
Sur ce, M. le
Président, entrons dans le vif du sujet. On le constate tous, tous les jours,
que les effets de la pandémie se font sentir sur de nombreuses facettes de la
vie des Québécoises et des Québécois : les taux d'intérêt qui augmentent,
la hausse du coût de la vie ou encore les délais supplémentaires dans les
hôpitaux, ainsi que pour rencontrer un médecin de famille. On le sait, les événements des deux dernières années ont
entraîné des conséquences, à court, moyen et long termes dans notre système de santé, telles que la
nécessité de procéder à du délestage pour préserver la capacité de notre réseau
à soigner les cas urgents, l'augmentation de la charge de travail pour les
employés du réseau ou encore l'épuisement professionnel qui résulte de cette
charge de travail accrue.
Toutefois, il
est important de souligner que notre gouvernement a rapidement agi afin de
proposer et mettre en oeuvre des
solutions concrètes en réponse aux nouveaux enjeux vécus par la population
québécoise ainsi que ceux vécus au sein du réseau de la santé. En outre, M. le Président, les défis vécus au
Québec sont les mêmes dans la plupart des juridictions occidentales.
Rapidement,
je peux vous nommer deux exemples canadiens, puisque l'Ontario et le
Nouveau-Brunswick, également en pénurie de personnel, ont lancé une
campagne pour recruter les infirmières québécoises dans les dernières semaines.
Qui plus est,
il y a trois semaines, Emmanuel Macron dévoilait son plan pour sauver son
système de la santé français, actuellement
pris dans ce que le président de la République décrit comme étant une crise
sans fin. En effet, le gouvernement français
constate d'emblée que le système est à bout de souffle. Les urgences débordent,
et il y a un manque criant de personnel. Le président fait même l'aveu, lors d'un point de presse, que la
formation de nouveaux employés dans le domaine de la santé prendra du
temps et qu'il faudrait probablement une décennie pour changer le système.
Ce n'est pas
tout, selon une étude du Huffington Post France. En novembre dernier, des
manifestations à Madrid ont rassemblé
des centaines de milliers de soignants pour demander de meilleures conditions
de travail, mais aussi plus de
personnel dans les centres de santé. Là-bas, M. le Président, le temps
d'attente pour voir un généraliste se compte en semaines et ces derniers gagnent en moyenne moins de 50 000 € par
an, de quoi générer un exode à l'étranger ou des départs à la retraite
anticipés.
Il était également possible de lire dans un
article du journal Le Monde qu'en Allemagne le manque de personnel
soignant est un problème connu depuis longtemps, mais il s'est aggravé au cours
des dernières années, notamment en raison de
la pandémie. Selon une récente étude réalisée par le Centre des compétences
pour travailleurs qualifiés pour le ministère
de l'Économie allemand, plus de 35 000 postes étaient inoccupés dans
l'ensemble du secteur à la fin 2021, soit une augmentation
d'environ 40 % en l'espace d'une décennie.
Évidemment, en nommant tous ces cas en exemple,
je ne souhaite pas minimiser la situation vécue au Québec, mais je désire mettre en lumière le fait que nos
défis sont également des défis de multiples autres nations. La pandémie a mis
à mal plusieurs réseaux de la santé dans le
monde, et maintenant, ici comme ailleurs, nous devons trouver des solutions
afin de bâtir un système de santé amélioré.
M. le Président, malgré la pandémie au Québec,
on a commencé à faire de grands changements en santé. On a beaucoup avancé depuis quatre ans. Durant les deux
dernières années, nous avons constamment été mis au fait des lacunes
présentes dans notre réseau de la santé et, depuis, nous travaillons à
rectifier ce qui doit l'être et perfectionnons des procédés qui ont fait leurs preuves. Parmi nos bons coups, nous pouvons
parler de l'embauche de dizaines de milliers de préposés aux bénéficiaires. En plus, avec la pandémie, on a profité de
l'occasion de corriger le tir sur une erreur de l'ancien gouvernement et
on a remis un gestionnaire dans chaque CHSLD.
Il faut
arrêter de dire que tout va mal dans le réseau. Les Québécois l'ont constaté
avec la campagne de vaccination : ici,
on est capables de bien faire les choses. En effet, la campagne de vaccination
contre la COVID-19 au Québec est un succès. On est parmi les meilleurs
au monde et beaucoup d'autres pays nous regardent toujours comme un modèle à suivre : 88 % des 60 ans et plus
ont reçu trois doses. Ce n'est pas rien. Tous les Québécois qui le désirent ont
pu se faire vacciner. Et d'ailleurs
c'est encore possible pour ceux qui ne l'ont pas fait puisqu'on continue de se
rendre, les vaccins sont disponibles.
• (16 h 10) •
Parmi les
autres bons coups, notons l'embauche de plus de 13 300 personnes pour
contribuer à la campagne de vaccination
via le site Je contribue. Maintenant, il faut regarder pourquoi ça a bien
fonctionné et répliquer le modèle dans d'autres
secteurs du réseau de la santé. C'est d'ailleurs un peu ça, la logique derrière
Santé Québec. Si on veut soulager nos hôpitaux, on doit
aussi travailler sur tout ce qui est autour de l'hôpital, l'accès aux services
de première ligne, comme avec le GAP et les
GMF, les soins à domicile renforcés ou encore une meilleure reconnaissance des
personnes proches aidantes.
À ce sujet,
en tant qu'adjointe parlementaire de la ministre déléguée de la Santé et aux
Aînés, je souhaite réitérer nos bons
coups en ce domaine réalisés lors de notre premier mandat, parce que, oui, on
en a fait beaucoup pour les personnes proches aidantes dans les quatre
dernières années. En outre, nous vivons dans une ère où de plus en plus de
Québécoises et Québécois souhaitent avoir
des services à domicile afin de demeurer chez soi, et ce, le plus longtemps
possible. Il devient donc nécessaire
de soutenir les personnes proches aidantes qui accompagnent des personnes
vivant avec un lourd handicap ainsi que ceux qui soutiennent nos aînés
dans leur quotidien.
En
ce sens, durant le précédent mandat, nous avons réalisé la première
consultation nationale pour l'élaboration de la première politique nationale pour les personnes proches aidantes.
Lors de cette consultation, le besoin de bonifier les services de répit a été revendiqué par plusieurs
acteurs, dont les parents d'enfants lourdement handicapés, une revendication
que je comprends que trop bien puisque je
suis moi-même proche aidante pour ma petite fille Dylane. Suite aux
consultations, notre gouvernement a
travaillé extrêmement fort afin de présenter sa première politique nationale
des personnes proches aidantes de l'histoire du Québec. Cette dernière a été lancée le
22 avril 2021, et le tout premier plan d'action a été annoncé en octobre
2022. On travaille maintenant à le mettre en oeuvre. M. le Président, nous avons toujours à coeur de soutenir les personnes proches aidantes en leur offrant du
répit. Et je tiens à dire ici que les personnes proches aidantes, selon moi,
sont la première, première, première ligne, elles sont au coeur des
patients, au chevet à tous les jours.
Du
coup, depuis 2018, on a posé des gestes concrets pour mieux appuyer nos
personnes proches aidantes. En 2020, on a simplifié et élargi l'admissibilité
ainsi que doublé le crédit d'impôt pour les personnes proches aidantes. On a
investi 19 millions dès 2020‑2021 pour développer des maisons
Gilles-Carle, mieux repérer les personnes proches aidantes et s'assurer que les
coordonnateurs à la proche aidance soient présents dans tous les établissements
de santé au Québec. D'ici 10 ans, avec
nos investissements, il y aura 20 maisons Gilles-Carle à travers le
Québec. Au total, on aura augmenté de
plus de 700 millions de dollars sur six ans l'aide aux personnes proches
aidantes. Jamais un gouvernement n'en a fait autant pour aider les personnes proches aidantes. Après trop d'années de
négligence, on a posé une série de gestes afin de les reconnaître à leur
juste valeur.
En
conclusion, M. le Président, je comprends les inquiétudes qu'a le député de
Pontiac concernant le réseau de la
santé. Moi aussi, j'étais inquiète de la situation dans le réseau lorsque j'ai
été élue pour la première fois en 2018, puisqu'il a été saccagé depuis
des années. La pandémie n'a pas aidé non plus, mais nous ne reculons pas devant
l'ampleur de la tâche qui nous attend afin
de remettre le réseau à niveau. Nous débutons avec plusieurs initiatives telles
que l'implantation de la télémédecine
ainsi que l'octroi de pouvoirs accrus aux pharmaciens et d'autres corps de
métiers comme les infirmières praticiennes spécialisées. À ça s'ajoutent aussi
les autres mesures mises en place lors de notre dernier mandat. Nous entendons
faire de notre mieux afin d'offrir un lieu de travail épanouissant aux employés
du réseau et nous souhaitons proposer un système performant et surtout
très humain aux Québécoises et Québécois. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Soulanges. Heureux de vous revoir en cette enceinte, heureux de vous voir parmi nous. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? J'ai Mme la députée de La Pinière. Il vous reste
2 min 30 s, madame.
Mme Linda
Caron
Mme Caron : Merci
beaucoup, M. le Président. Écoutez, le gouvernement de la CAQ entreprend sa
cinquième année. Il a été au pouvoir pendant
un an et demi, avant le début de la pandémie. Il n'a rien fait pour changer le
système de santé pendant cette
première année et demie. Et maintenant tout est la faute du gouvernement
précédent et tout est la faute de la pandémie. À un moment donné, ça va faire,
il faut qu'on se réveille. Il faut arrêter d'endormir les Québécois. Il faut
reconnaître les problèmes qui existent et puis il faut...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : S'il vous plaît! Oui, M. le leader.
M. Lévesque (Chapleau) : ...les propos blessants
et également des propos, là, qui ne sont pas parlementaires. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je vous invite encore, en fait, tenant compte du
caractère de ce débat, c'est un débat important, je le rappelle, pour
l'ensemble des Québécoises et des Québécois, à y aller avec prudence et aller
avec la mesure dans vos propos. Poursuivez, Mme la députée.
Mme Caron : Merci, M. le Président. Alors, je vais me
concentrer sur un point, l'accès... C'est une motion pour l'accès aux
services de santé, sur l'accès aux soins palliatifs.
On
a tous été touchés par le témoignage de Mme Bourassa à l'occasion du décès de
sa mère, Mme Andrée Simard, dans des
conditions atroces de douleur et de détresse. De multiples témoignages
d'expériences de membres de la population sont venus s'ajouter à cette
expérience très malheureuse de Mme Bourassa. Il faut qu'on puisse donner accès
aux soins palliatifs à toutes les personnes
qui le demandent, qui en ont besoin. C'est impossible de penser... il me semble
que c'est inconcevable de penser qu'on peut laisser des personnes mourir
de telle façon.
Personne au Québec ne
mérite de mourir dans la détresse, il faut... et dans les souffrances atroces.
Facilitons l'accès aux soins palliatifs à
tous et permettons aux membres du personnel médical qui ont la formation... je
pense notamment aux résidents qui ont
la formation pour les soins palliatifs et qui n'arrivent pas à se trouver de
poste, croyez-le ou non. Il faut dédier des postes pour les soins
palliatifs au Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à la députée de
Marie-Victorin.
Mme Shirley
Dorismond
Mme Dorismond :
Merci, M. le Président. M. le
Président, moi-même j'ai passé 25 ans dans le réseau, 20 ans en première ligne. S'il y a quelqu'un qui comprend
bien la réalité du terrain, c'est bien moi. S'il y a quelque chose qui est
clair, c'est que le PLQ ne comprend rien à la première ligne. Pour reprendre
les mots du député de Pontiac...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Un
instant. Allez-y, M. le leader.
M. Derraji :
M. le Président, je pense que vous avez...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : S'il vous plaît! Donc, quand le leader
intervient... Donc, allez-y, M. le leader.
M.
Derraji : M. le Président, vous avez invité la plupart des élus
à rester sur le fond du sujet, qui est la motion de mon collègue sur la
santé. Les mots «ne comprend rien», je pense que c'est des propos...
Des voix : ...
M. Derraji : Je peux continuer, M.
le Président?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Oui,
allez-y.
M. Derraji : Il y a du bruit, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : S'il
vous plaît! Allez-y, M. le leader.
M.
Derraji : Donc, des mots que... «ne comprend rien», ce sont
des mots blessants, qui n'ont pas leur place à l'intérieur de cette Assemblée.
Donc, j'invite la collègue à les retirer.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
M. le leader.
M.
Lévesque (Chapleau) : M. le Président, effectivement, ce n'est pas un
appel au règlement, ce sont des faits que la collègue exprime. Donc,
j'invite la collègue à poursuivre, évidemment...
Des voix : ...
M. Lévesque (Chapleau) : ...évidemment,
selon vos recommandations.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Dernière
intervention, M. le leader.
M.
Derraji : Merci, M. le Président. Je pense que le collègue
vient de faire une interprétation d'une intervention d'une collègue. On
peut appliquer le même règlement. «Ne comprend rien», c'est des propos
blessants, c'est très clair, à l'intérieur de notre Assemblée. Je vous invite,
M. le Président, à demander à la collègue de les retirer.
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Je suis édifié. Donc, écoutez, donc, je vais vous
inviter, Mme la députée de Marie-Victorin,
à poursuivre votre intervention. Mais je le rappelle encore à l'ensemble des
collègues qui interviendront sur ce
sujet aujourd'hui, c'est un sujet important, de mesurer nos propos dans nos
interventions. Allez, poursuivez, Mme la députée.
• (16 h 20) •
Mme Dorismond : Donc, pour reprendre
les mots du député de Pontiac : Pourquoi on est dans cette situation? M. le Président, je demanderais un peu
d'introspection, s'il vous plaît. Ça fait 20 ans que le gouvernement du Parti
libéral a une vision
hospitalocentriste qui délaisse la première ligne. Et même s'ils ont... ils se
sont concentrés au niveau de l'hôpital, malheureusement, ça n'a pas
fonctionné. On le voit aujourd'hui, on est pris à corriger leurs erreurs. Ils
ont toujours vu l'urgence comme la porte
d'entrée du réseau — et
c'est là que j'interviens — mais
ce n'est pas le cas. Ce n'est pas le cas. L'urgence n'est pas la première
ligne. L'urgence n'est pas l'entrée principale, il faut changer cette vision.
La porte d'entrée du réseau, c'est
les CLSC, c'est les GMF, c'est les cliniques d'IPS et c'est les pharmacies
communautaires. C'est pour ça que je
suis extrêmement fière de faire partie de ce gouvernement, parce que, grâce à
eux, le personnel et les travailleuses de
la santé en première ligne ont été reconnus par ce gouvernement à sa juste
valeur. On peut dire aussi qu'on l'a vu dans la dernière négociation.
Quand on lit la motion qui nous reproche l'accès
à la première ligne, et M. le député de Pontiac dit ceci, que «le nombre de préposées aux bénéficiaires
manquantes dans le réseau de la santé est passé de 2 700 en 2020 à
4 200 en 2022 et que le nombre
d'infirmières manquantes est passé de 4 300 à plus de 5 000 sur la
même période», M. le Président, il y a quelque chose qui ne fonctionne
pas.
Je peux vous
confirmer qu'en première ligne, pour l'avoir vécu moi-même, de 20 ans de mes
expériences, il ne manque pas de
monde dans la première ligne. C'est vraiment dans les hôpitaux, 24/7, où est-ce
qu'il y a deuxième ligne, troisième ligne, c'est là qu'il manque du personnel.
Puis, si on veut vraiment désengorger les hôpitaux, bien, il faut travailler
en amont avec la première ligne.
C'est pour ça qu'il faut aussi augmenter l'offre
de services et faire une vraie décentralisation, parce que chaque territoire a ses propres enjeux. Et j'encourage
vraiment mes collègues ici présents de travailler sur leur comté et
d'identifier leurs
enjeux. Tout le monde le reconnaît aussi aujourd'hui, incluant leur ancien
collègue ministre, Dr Barrette, ça a été une erreur historique de
couper des gestionnaires de proximité intermédiaires dans le réseau.
Nous,
on a déjà commencé à agir durant la pandémie. On a réintégré les gestionnaires
en CHSLD et on a aussi passé à la
prochaine étape, soit de ramener le pouvoir décisionnel sur le terrain. Quand
je parle de décentralisation, la décentralisation va être essentielle pour les prochains jours.
C'est ainsi que les réalités régionales citoyennes vont être prises en charge
et vont être prises compte. Nous
aurons aussi, dans les prochains mois, un plan de décentralisation concret avec
Santé Québec. Mais, pour revenir aux
CLSC, les CLSC travaillent à prévenir. D'utiliser la deuxième ligne puis la
troisième, ça prévient la maladie, ça prévient aussi l'évolution de la
maladie, puis ça réduit le risque de rechute de maladie ou de chronicité. Puis, nous, toutes les travailleuses
professionnelles de la santé en santé communautaire, on travaille sur tous les
volets, que ce soit santé physique, santé mentale. On travaille sur le
biopsychosocial. On travaille en équipes interdisciplinaires.
Donc,
il faut travailler sur cet accès-là de première ligne. On doit s'assurer d'une
meilleure prise en charge avec nos patients. C'est ça qu'on fait avec les
ouvertures de cliniques d'IPS dans les dernières semaines. Monsieur... Mon
collègue précédent, il a dit : Sept
cliniques. Il y en aura d'autres. Il y en aura d'autres. L'important, c'est
d'abord d'avoir accès au bon professionnel, au bon moment, au bon
endroit pour donner le bon service.
Si
on parle du personnel, c'est qu'il a une grande place dans le plan de santé. La
décentralisation, ce n'est pas juste une
affaire de structure. Une des meilleures solutions pour y arriver, c'est le
décloisonnement des professions et des actes médicaux. On a déjà agi largement, dans le dernier mandat, pour le
décloisonnement des professions. On n'oubliera pas aussi... Pour les infirmières cliniciennes, il y a
eu le droit de prescrire sous la Loi médicale. Et, depuis janvier 2021, les
IPS peuvent réaliser plusieurs soins
médicaux tels que diagnostiquer les maladies, prescrire des examens
diagnostiques, utiliser des techniques diagnostiques invasives... où
présentent des risques de préjudice, déterminer et prescrire des traitements médicaux ou d'autres substances, faire
des différentes interventions, comme des points de suture, des infiltrations
dans des articulations, etc., j'en passe, des suivis de grossesse,
superimportant.
Il
n'y a pas juste les infirmières non plus. Il y a aussi les pharmaciens. Dès le
début de la pandémie, le gouvernement a
beaucoup, beaucoup aidé la population notamment en accroissant les pouvoirs des
pharmaciens, ceci à peu près depuis 2020, prolongé les ordonnances pour la même durée, qu'elles soient prévues de l'ordonnance
initiale. Et je rajouterais, en plus, tant
et aussi longtemps que la personne n'a pas son rendez-vous médical avec son
médecin pour prolonger sa prescription, le pharmacien se doit de
poursuivre sa prescription. Donc, ce n'est pas nécessaire d'aller à l'urgence
pour renouveler une prescription, c'est
mieux d'aller voir son pharmacien. Il y a des pharmacies qui sont ouvertes
24 heures sur 24, il y en a qui
sont ouvertes jusqu'à 10 heures, il y en a qui sont ouvertes jusqu'à
9 heures le soir. C'est important d'utiliser les services. Si vous
pouvez obtenir un rendez-vous médical avec la date du renouvellement pour votre
traitement, ça ne sera pas interrompu. Ça,
c'est un message à la population, il faut utiliser les bons services aux bons
endroits, au lieu d'aller passer du temps à l'urgence, quand il y a des
services qui sont disponibles à la population.
Bien,
il faut que ce soit connu : prescrire tous les médicaments en vente libre,
rendant certains admissibles à une couverture
d'assurance, ajouter des ordonnances faites par un médecin, une infirmière, un
dentiste ou tout professionnel de la
santé autorisé à prescrire des médicaments — il peut proposer un médicament différent ou
modifier la dose, la quantité ou la
posologie — remplacer
un médicament prescrit par un autre, même s'il n'est même pas sur la classe
thérapeutique, c'est une substitution qui est réservée aux cas de
pénurie, au Québec, aux problèmes d'administration du médicament, prescrire, interpréter des analyses de
laboratoire, aussi, des tests pour suivre votre traitement, prescrire et
administrer des vaccins à toute personne âgée de six ans et plus.
Il
y a aussi tout le programme accéléré... que je vais chercher. Le programme
accéléré. On a créé deux programmes de
formation accélérée pour recruter 2 000 infirmières auxiliaires,
3 000 agents administratifs chargés d'appuyer les infirmières sur le réseau de la santé. Formation accélérée et
bourses : formation accélérée sera d'une durée de 1 800 heures,
mais ça va durer 14 mois sur une
période de 22 mois. La formation, elle a débuté en janvier 2021. La
première cohorte, elle va entrer en mars 2023. Donc, il y a des
ressources qui vont venir aider les hôpitaux.
Ces
graduées auront touché des bourses de 20 000 $, devront s'engager à
travailler au moins deux ans pour pouvoir les conserver. On va miser sur
un retour de celles qui ont pris leur retraite, qui ont quitté récemment. Et
elles nous ont aidés grandement, grandement,
grandement, pendant la campagne de vaccination, je les remercie. Nous mettons
aussi en place les moyens nécessaires
pour enfin traiter nos infirmières comme il se doit. Les infirmières prennent
soin de nous depuis longtemps, et c'est notre tour de prendre soin
d'eux.
Donc,
on continue, on agit, on est en mode action puis on est surtout en mode
solution. Maintenant, on doit faire plus, on doit également... mise en place, un
grand chantier sur le décloisonnement des professions, en faire plus. Tout
le monde s'entend pour dire, incluant tous les ordres professionnels, qu'une
meilleure prise en charge des patients passe par
un meilleur accès aux professionnels en soins. Les Québécois n'ont pas toujours
besoin de voir un médecin. Parfois, ça, peut être un autre
professionnel. Et, ce message, j'aimerais que tous les collègues parlementaires
suivent ce message.
C'est
pourquoi on doit désormais mettre à contribution l'ensemble des professionnels
de la santé, notamment les infirmières
et les pharmaciens. Pour atteindre ces objectifs, le ministère a entamé un
grand chantier de collaboration avec tous les ordres professionnels, et
incluant ma collègue du Conseil du trésor.
Donc,
pour terminer, très cher Président, je terminerais en disant que l'important, c'est
vraiment de travailler tout le monde ensemble, autant le gouvernement que les
oppositions, autant que les gestionnaires, les syndicats, ou tous les partenaires que j'ai nommés précédemment. C'est
comme ça qu'on va y arriver, c'est comme ça qu'on va pouvoir enfin offrir aux
Québécois un réseau de santé plus humain et plus performant. On a tous la
volonté d'offrir des soins de qualité pour le bien commun de la
population et le bien-être, aussi, de la population. Merci, M. le Président.
• (16 h 30) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Marie-Victorin. Je
reconnais maintenant Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Seulement vous rappeler qu'il vous reste 4 min 15 s.
Mme Manon
Massé
Mme Massé : Merci,
M. le Président. Dans la motion de laquelle nous discutons actuellement, une
phrase dit ceci : «...le Québec
enregistre une dégradation inacceptable [des] délais d'attente dans l'accès aux
soins [de santé] de première ligne.»
M. le Président, je veux porter notre attention sur la réalité de cette
phrase-là pour des milliers de nos concitoyens qui vivent au Nunavik, présentement.
M. le Président, actuellement, l'accès aux soins
de santé pour les gens au Nunavik, c'est une vue de l'esprit. Bien sûr, si tu as la chance de vivre à côté de
l'hôpital de Kuujjuaq, c'est une chose, mais, si tu vis dans un des villages,
prenons Inukjuak, du côté de la baie d'Hudson, où c'est des dispensaires
dans lesquels on n'arrive pas à offrir les services parce qu'il n'y a personne qui est prêt à prendre des
postes pour aller travailler là parce que les conditions de travail sont
intenables, ça fait quoi, ça? Bien,
ça fait qu'il y a de nos concitoyens et concitoyennes qui n'ont pas accès à des
services de santé, puis là, bien, ils
ne peuvent pas aller à l'hôpital à côté, ils ne peuvent même pas aller dans la
ville d'à côté parce que les 14 villages du Nunavik ne se déplacent
que par voie aérienne.
Alors, moi, j'aimerais sincèrement qu'on
m'explique comment quelqu'un qui a un poste permanent... Je ne dis pas qu'il n'y en a pas du tout, vous me
comprendrez, M. le Président, mais, par exemple, à Inuulitsivik, qui est du
côté de la baie d'Hudson, il y a des
villages où ils devraient être quatre infirmières pour accueillir
24 heures sur 24, sept jours-semaine des concitoyens, bien, il n'y en a que deux. Et ces gens-là, ils font
quoi? Ils font leur quart de travail, parce qu'un dispensaire, c'est
ouvert de 9 heures à 5 heures, et après ça ils sont de garde.
Bien, je
parlais avec une infirmière, la semaine dernière, elle me disait que, sur sept
jours, elle a fait quatre 24 heures de garde. Comprenez-vous comment ça la met dans une situation où elle
craint, elle craint des gestes qu'elles posent, des recommandations
qu'elles font? Et ça, là-dessus, je ne vous dis pas, M. le Président, là, il
n'y a pas de pharmacien... il n'y a pas de
pharmacie, bien, il n'y a pas de pharmacien non plus dans chacun des villages.
Il n'y a pas d'aide technique pour nos infirmières et infirmiers qui
donnent des services directs à la population.
Le ministre
de la Santé est allé dans le Nord, hein, parce que les gens du Nord nous
disaient : Aïe! écoutez, ça va tellement mal qu'on aurait besoin de
l'armée. Pas parce que ça leur fait plaisir, c'est parce que les Inuits sont
solidaires des travailleurs et travailleuses qui sont en haut puis qui
n'arrivent plus à donner les services parce qu'ils ont des horaires absolument
intenables, parce que le matériel qu'ils ont est désuet, parce que, lorsqu'il
est le temps de déplacer quelqu'un parce que
ça le nécessite, soit pour un trauma ou quoi que ce soit, les heures d'attente
font en sorte que des vies se perdent.
Alors, moi,
j'aimerais que, quand on parle de l'accès des premières lignes pour tout le
monde, on considère aussi les gens du Nunavik, on considère aussi que ces
gens-là, qu'ils soient dans un dispensaire ou dans les grands villages
comme Puvirnituq et Kuujjuaq, bien, puissent aussi avoir accès à des soins de
santé. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Je reconnais maintenant le
porte-parole, dans le dossier, du troisième groupe d'opposition, M. le député
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Merci
beaucoup, M. le Président. Écoutez, six minutes pour faire un tour d'horizon
sur ce qui ne va pas dans le domaine de la santé, c'est évidemment très, très
court, mais déjà mon collègue de Pontiac a tracé un portrait sombre de la
situation et, je pense, assez réaliste aussi qui fait écho à ce qu'on entend
dans le milieu à tous les jours. A contrario,
le ministre a fait sa présentation, et j'ai eu l'impression qu'il portait de
charmantes lunettes roses, mais ça ne change pas la réalité qu'on voit
et qu'on sent sur le terrain.
Évidemment,
la crise dans les urgences, elle est perpétuelle, et c'est du jamais-vu, elle
est historique. On vivait, à une certaine époque, des épisodes de grippe
et on pouvait avoir, évidemment, des manchettes dans les journaux pendant
quelques semaines. Là, c'est toutes les semaines, à tous les jours de toutes
les semaines. On a bien beau inventer de nouveaux
moyens de constater que rien ne va plus, comme un tableau de bord, mais en fait
on nous reflète une réalité, et, malheureusement,
ce qu'on est en train de dire, c'est qu'avec toute transparence on va vous
montrer que les moyens qu'on a mis en place, là, bien, ça ne donne absolument
pas de résultats, mais on banalise de la même façon une espèce de
situation qui est inacceptable. Mais, à force
d'être bombardés par ces chiffres-là, on en vient à penser que c'est normal. Et
là, évidemment, le message, c'est dire : Bien, évitez les urgences
parce qu'on n'est plus capables. C'est exactement le même message qu'on a porté pendant la pandémie, où on disait :
Aidez-nous à soutenir le système, qui n'est plus capable de porter,
évidemment, tous les cas qui se présentent, toutes les personnes qui se
présentent. Donc, maintenant, cette
directive-là, elle est perpétuelle. Évidemment, la crise sanitaire est
derrière nous, mais le message, il est le même. Le système public de santé continue de s'effondrer. Et puis, évidemment, la
situation est intenable, et c'est comme si le poids de la responsabilité
de la situation actuelle était transféré sur l'usager.
Alors, évidemment,
la situation est dramatique. Puis là, évidemment, ça, c'est pour la première
ligne. Nous, on aurait suggéré — on suggère toujours — qu'on
revienne à faire confiance aux gens sur le terrain, qu'on pratique... et vraiment qu'on en vienne à des ententes, comme la
députée de Marie-Victorin l'a mentionné tout à l'heure, dans l'interdisciplinarité, qu'on puisse décloisonner
les professions, qu'on mette, évidemment... qu'on permette, en fait, des actes
à plusieurs professionnels de la santé qui
sont compétents mais qui, actuellement, ne sont pas utilisés à leur plein
potentiel. Et ça, ce chantier-là, ça
fait quatre ans qu'il ne bouge pas. En fait, le gouvernement n'a pas pris au
sérieux la situation, et c'est ce
qu'on déplore. Évidemment, la pandémie a le dos large, c'est l'excuse qu'on a
présentée. On pouvait faire les choses autrement,
on n'a pas agi, et aujourd'hui on se retrouve, évidemment, avec des problèmes
un peu partout, dans tous les domaines. Les listes de
chirurgies, les listes d'attente, ou en oncologie, évidemment, c'est dramatique
pour les gens qui vivent cette situation-là, pour leurs familles.
Mais là,
essentiellement, la seule chose qu'on présente, actuellement, comme piste
d'action, c'est le privé, c'est le
privé, lorsqu'on fait... lorsqu'on établit le fait qu'un hôpital comme
Maisonneuve-Rosemont n'est pas en mesure d'absorber toute la clientèle
puis qu'on ne sait pas vraiment, là, si le gouvernement va mettre le
4,2 milliards nécessaire pour construire
un établissement de santé qui a les moyens de ses ambitions pour couvrir l'est
de Montréal. Bon, évidemment, pendant ce temps-là, on fait miroiter
plutôt la construction de minihôpitaux privés, qui seraient la panacée, et ce
serait, évidemment, la façon de régler le problème du secteur public, c'est de
se tourner vers le privé.
Alors,
imaginez le message que ça envoie à ceux qui portent à bout de bras le système
de santé, à l'heure actuelle, puis qui hésitent à savoir s'ils doivent
continuer parce qu'ils n'ont plus de vie, que ce soient les infirmières, les
préposés aux bénéficiaires, les autres techniciens en laboratoire ou
technologues en imagerie médicale, qui se disent : Moi, là... ou même les psychologues dans le secteur public,
qui se disent : Moi, j'ai consacré ma carrière au public, aux citoyens, à
la communauté, mais là je n'en peux plus. Et ce que le gouvernement lui lance,
c'est : Le système public, bien, il va continuer de se détériorer,
mais la solution, c'est le privé; on faire ça d'ici quelques années,
donnez-nous le temps, là.
Et,
parallèlement, présentement, on a englouti déjà 1 milliard de
dollars, ou presque, dans les agences privées, les agences de placement, qui continuent de recruter
leurs employés au public pour... en leur offrant, évidemment, un meilleur
sort, de meilleures conditions de travail,
des meilleures conditions salariales et puis surtout une qualité de vie, une
capacité pour elles, parce que ce
sont surtout des femmes, de pouvoir concilier le travail, leur profession, ce
qu'elles aiment faire, prendre soin des gens, et la famille.
Alors,
évidemment, ce qu'on souhaite, ce n'est pas que le gouvernement se compare à
des endroits où ça va pire encore, où ça ne va pas mieux, mais que le
gouvernement se saisisse de la situation et se mette à l'écoute du terrain, qu'on abolisse le TSO, qu'on mette au pas les agences de
placement. On répète ce message-là pas depuis un mois, pas depuis la campagne électorale, depuis quatre ans qu'on dit
ça. Avant même la pandémie, on voyait qu'il y avait une nécessité d'agir pour améliorer
les conditions de travail en imposant, par exemple, des ratios sécuritaires, et
ça, ce dossier-là, il est encore dans les limbes. Alors, M. le
Président, je terminerai en disant qu'il faut agir en valorisant d'abord les
ressources humaines puis en mettant les moyens financiers nécessaires pour
avoir des infrastructures adéquates. Merci.
• (16 h 40) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Maintenant, le prochain intervenant, M.
le député de Saint-Jérôme.
M. Youri Chassin
M. Chassin : M. le Président, alors, je me sens, vous le comprenez, interpelé par mes
collègues. Et évidemment il me fait plaisir, là, d'intervenir dans le
cadre de ce débat, qui, je le note — puis, à la limite, je
félicite le collègue de Pontiac — est
basé sur des données, hein? Et je pense que c'est intéressant de noter, déjà,
en partant, dans le texte même de
notre motion qu'on débat... dont on débat aujourd'hui, qu'il y a des données,
des données accessibles, des données qui font cette preuve de
transparence, et je pense que c'est tout au mérite de notre ministre de la
Santé.
Alors,
évidemment, permettez-moi, M. le Président, de vous entretenir quelques
instants, dans le temps qu'il nous reste,
des minihôpitaux privés dont on entend, là, parler de l'autre côté puis de
peut-être rétablir des faits. Mais j'aimerais quand même mentionner, avant même de se rendre, là, à notre engagement
électoral, puisque c'est un engagement électoral qu'on a pris durant la dernière campagne... du fait qu'on est tous
conscients, ici, qu'il y a des problèmes, on est tous conscients qu'il y
a des améliorations à apporter, et de façon énergique, et de façon urgente.
La cellule de
crise, notamment, pour l'attente dans les urgences, c'est effectivement une
cellule de crise qui a été mise très rapidement sur pied et qui a suggéré des
améliorations et des pistes d'amélioration rapidement, dont, par exemple,
la mise sur pied de cliniques d'IPS, donc
d'infirmières praticiennes spécialisées. Et, je tiens à le rappeler, M. le
Président, c'est une solution très
flexible. Notamment, le ministre le soulignait, on s'était engagés à en mettre
sur pied deux. Eh bien, on en a plutôt
mis sur pied sept en deux mois. Alors, quand même, il y a là un succès. Est-ce
que ça va permettre de désengorger pour les urgences mineures, par
exemple, de permettre une voie d'accès plus rapide? J'en suis absolument
convaincu.
En fait, j'en
suis convaincu depuis longtemps. Pour ceux qui s'en rappellent, quand j'étais
économiste à l'Institut économique de
Montréal, en 2016, j'avais eu un débat, un peu, avec le ministre de la Santé de
l'époque, le Dr Barrette, et, évidemment, je prônais déjà cette approche,
ce qui avait un peu choqué, là, le ministre de la Santé, à l'époque, parce qu'il y avait, dans cette solution-là, à la fois
une reconnaissance de l'autonomie professionnelle des infirmières praticiennes
spécialisées, mais aussi une façon plus flexible
et plus économique de donner un accès de première ligne à bien des gens
en urgence mineure.
Alors,
évidemment, on en a mis plusieurs, des moyens, mais moi, je tiens à souligner,
M. le Président, un élément qui m'apparaît essentiel dans ce qui caractérise
l'approche du ministre, ce sont des solutions créatives, on cherche à innover. En fait, l'obligation de résultat qu'on a
obtenu dans le mandat dont nos électeurs... que nos électeurs nous ont confié
le 3 octobre dernier... On sent, là, qu'il faut brasser la cage, il faut penser
en dehors de la boîte, si vous me permettez l'expression, M. le
Président, et donc il faut innover.
Les minihôpitaux privés, qui ont été décrits
comme tels, mais en fait qui sont une espèce de clinique privée entre le GMF et un hôpital, ça répond à cette
démarche. Ça correspond aussi, dans le fond, à ce que le plan santé de notre
ministre propose, soit d'allier les forces
du privé et du public tout en... et là je le précise et je le répète, M. le
Président, tout en n'exigeant absolument
aucune contribution financière du patient, là, on parle encore d'un régime
universel gratuit. Alors, tout ça est maintenu, hein, on s'entend
là-dessus.
Par
contre, est-ce que l'opérateur de cette clinique ou de ce minihôpital peut être
privé? Bien, absolument. Là-dessus, on
n'a pas de problème. On l'a vu durant la pandémie, M. le Président, on a
appris, évidemment, de nos succès, on a réduit les listes d'attente
grâce à des ententes avec des cliniques médicales spécialisées. Et ces
opérations qui ont été réalisées, finalement,
en dehors du système public, bien, non seulement elles nous ont aidés
considérablement, elles ont changé des milliers
de vies. Moi, je tiens à le rappeler, ce ne sont pas que des statistiques. On
aime les données, on aime les avoir, mais c'est très concret.
Évidemment, parce qu'on a appris de ce succès,
il faut construire sur cette base, M. le Président. On prend donc — et
c'est ça l'engagement qu'on a dévoilé en campagne électorale — ce
modèle, on l'élargit un peu. Alors, est-ce qu'on peut avoir une formule où on aurait, par exemple, à la fois une
clinique médicale spécialisée, en quelque sorte, là, avec des salles d'opération pour faire certaines
chirurgies en plus d'un plateau technique qui l'entoure, donc un deuxième
élément, là, qui serait, par exemple, des radios, ou des prélèvements, ou des
prothèses? Donc, il y aurait tout ce plateau technique
qui entoure les salles de chirurgie, probablement, peut-être, un GMF aussi, et
enfin, pour les urgences mineures, un service d'urgence ouvert 24 heures
sur 24, sept jours sur sept.
Donc, c'est
dans cette perspective-là qu'on s'est dit : On va commencer en dehors de
la boîte, là, vraiment, ça n'existe pas au Québec, mais on va commencer
à penser à des solutions qui sont un peu hybrides, qui sont peut-être hors de l'ordinaire chez nous, mais qui pourtant, et je le
précise, existent largement dans bien des pays d'Europe occidentale et qui
sont, en fait, partie des systèmes de santé de la Suède, de la France, de
l'Allemagne, etc., et qui contribuent au succès des systèmes de santé de
ces pays.
Alors, je
pense, M. le Président, que, quand on parle des minihôpitaux privés, on
accroche sur le privé. C'est sûr que ce n'est pas tout à fait la même chose que
ce qu'on a dans le réseau actuel. Ceci étant, puis je pense que c'est là qui
demeure, là, la préoccupation première des
Québécois — et,
en tout cas, moi, je m'en fais parler, je ne sais pas pour vous, M. le Président — on veut avoir accès à la première ligne. Et ma
collègue de Marie-Victorin le mentionnait, les hôpitaux ne sont pas la première
ligne, les urgences ne sont pas la première ligne. Comment a-t-on accès à la
première ligne? Bien, effectivement, il y a différents moyens, mais il
faut avoir un accès rapide.
Et c'est là,
M. le Président, je le vois, là, qu'il y a une préoccupation du ministre pour
des solutions qui vont changer les
choses concrètement, rapidement, parce qu'effectivement, hein, que ce soit pour
soulager l'urgence de Maisonneuve-Rosemont, ou d'autres, mais dans l'est de
Montréal en particulier, c'est particulièrement nécessaire. Alors, est-ce que
ce sera nécessaire aussi, après, dans d'autres régions? C'est bien
possible.
Là, je comprends, M. le Président, je n'ai plus
de temps. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Malheureusement, vous
n'avez plus de temps. Merci. Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Pour
la réplique, je cède de la parole au député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, M. le
Président.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Pardon?
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Est-ce que j'ai le
consentement pour que M. le député de Nelligan puisse prendre la parole,
puisse prendre la réplique à la place du député de Pontiac? Consentement.
Allez-y.
M. Monsef Derraji
(réplique)
M. Derraji : Merci, M. le
Président. Vous le comprenez, mon collègue, avec sa voix, ne peut pas
continuer.
Écoutez,
c'est toujours très agréable d'avoir un échange avec les collègues, mais, vous
savez quoi, la collègue de Marie-Victorin vient de me donner une occasion, une
très bonne opportunité. Vous savez quoi? Il a dit qu'il veut qu'on travaille tous ensemble. Quelle bonne nouvelle!
J'ai une première demande : Pourquoi votre gouvernement ne refuse-t-il
systématiquement le même respect que les
autres travailleurs et travailleuses de la société? Maintenir un mode de
gestion abusif qui nous garde captifs
de notre travail vous rend, M. le premier ministre, complice d'une violence
organisationnelle subie par les membres de notre profession composée à
90 % de femmes.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Un
instant, s'il vous plaît, un instant. M. le leader.
M. Lévesque (Chapleau) : On
prête des intentions, des propos blessants à l'égard du premier ministre. Je
vais demander au leader de retirer ses propos.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors...
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous
plaît!
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : M. le leader... M. le leader, s'il vous plaît! Alors, je vais vous
demander, donc, dans le cadre de ce débat, de faire preuve de retenue,
donc, et d'y aller avec mesure dans vos propos, s'il vous plaît.
• (16 h 50) •
M. Derraji : M. le Président,
je ne fais que citer la députée de Marie-Victorin, qui nous parle de la
violence organisationnelle. Et, du moment
que c'est une experte, elle a travaillé sur le terrain, c'est une infirmière
chevronnée, je prends pour acquis que
ce qu'elle a déclaré vient du terrain. Je ne vais que... je ne fais que lui
dire que vous avez le soutien du
Parti libéral par rapport à ça, et on va vous appuyer, et j'espère que vous
allez avoir de l'écoute de la part du ministre de la Santé.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Allez-y.
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le leader. M.
le leader, je vous invite à... Vous connaissez les règles, vous
connaissez les règles, alors vous vous adressez à moi.
M. Derraji : ...donc je demande
à la collègue... que ne somme prêts à collaborer. Ça va être la même chose, M.
le Président, par rapport au racisme systémique. Et je tiens à rappeler une
très bonne déclaration de la députée de Marie-Victorin :
«Il n'y aura pas de justice sociale tant que le racisme systémique existera.
[Lorsqu'on] adopte des comportements
défavorisant directement ou indirectement des personnes racisées ou provenant
de communautés ethnoculturelles dans les lieux de travail, on les
discrimine.» Donc, M. le Président, je...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : S'il
vous plaît! Allez-y, M. le député.
M. Derraji : Je
sais, M. le Président, ça peut faire réagir les collègues. C'est très
difficile, vivre avec des déclarations pareilles, je sais, je vous comprends,
je vous comprends. À votre place, probablement, je vais agir de la même façon,
M. le Président. Je sais, c'est la
réalité. Parfois, la réalité fait très mal. Parce que, M. le Président, je ne
vais pas juste arrêter là, on va parler de la pandémie. Parce que, depuis tout
à l'heure, le ministre de la Santé nous parle, en justifiant les propos
de mon collègue porte-parole en santé, que la pandémie a le dos large.
Qu'est-ce que nous a partagé l'experte sur le terrain, avant de devenir élue? «Si on avait fourni une protection adéquate
[depuis] le début [de la pandémie], des [masques] N95, des gants, des uniformes[...], et ce, dans tous
les secteurs, [...]je crois sincèrement qu'on aurait évité tous ces décès
massifs en CHSLD.» M. le Président, ce sont les propos d'une collègue...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Attendez,
attendez. Attendez, M. le leader, s'il vous plaît. M. le leader.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...pertinence, ce n'est pas en lien avec la
motion. Ce n'est pas du tout pertinent, ce qui est dit, actuellement, par le collègue. Je l'inviterais à revenir sur le
propos de la motion et de faire attention dans les propos qui insinuent
certains éléments qui pourraient être très, très blessants pour les collègues.
Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le leader. Je
vous invite... Je rappelle encore, comme je l'ai fait dès le début,
l'importance de ce débat pour nous toutes et pour nous tous et l'importance de
le faire avec les propos adéquats et mesurés. Poursuivez, M. le député.
M. Derraji : M.
le Président, je vous ai mentionné dès le début que ce que je vais dire, ça
risque de faire réagir les collègues. Je le sens. Je vous le dis, si j'étais de
l'autre côté, je vais faire probablement la même chose. C'est normal, je dois
être solidaire avec ma collègue. Mais, moi, aujourd'hui, ce que je veux que les
Québécois qui nous écoutent, qui nous suivent... qu'on écoute ce que la
collègue qui était sur le terrain pendant la pandémie... parce que je veux
qu'on agisse.
La pandémie a
le dos large. Ce gouvernement gouverne, ça fait cinq ans. Mon collègue député
de Pontiac vient de dresser le bilan. Et, vous le savez, j'ai beaucoup d'estime
au collègue de Saint-Jérôme, et il le sait très bien, mais on n'a pas
besoin uniquement d'un tableau de bord, on a besoin de résultats et d'actions.
Les Québécois veulent un accès à une première
ligne, pas une visite pour un bobo et revenir sur le site pour chercher un
deuxième rendez-vous pour un autre bobo.
Aujourd'hui, on entend ce débat, et tout va bien
dans le réseau de la santé. Vous ne recevez pas d'e-mails, heureusement. Nous sommes tous copiés, M. le
Président, des e-mails de beaucoup de Québécoises et des Québécois qui nous interpellent tous sur l'état du réseau de la
santé. Et c'est pour cela, je vous ai mentionné, je veux travailler avec ma collègue. J'ai passé
quelques années dans le réseau de la santé, je connais un peu le réseau de la
santé. J'ai juste un doctorat en santé publique, mais je veux qu'avec ma
collègue on puisse travailler ensemble et mener ce combat.
Elle est
infirmière. Est-ce qu'elle peut dire, aujourd'hui, à ses collègues... C'est une
ancienne syndicaliste, membre de la
FIQ. La FIQ, aujourd'hui, mène un combat. Quel combat? Meilleures conditions de
travail pour les infirmières, meilleures conditions de travail, temps
supplémentaire obligatoire. Mon collègue député de Pontiac vient de déposer un
projet de loi sur le TSO. Est-ce qu'elle va
influencer son collègue ministre de la Santé, et appeler le projet de loi, et
régler le problème une fois pour toutes? Ce sont des demandes concrètes.
Voilà le travail. C'est ce qu'on doit faire pour la population québécoise,
améliorer les conditions de travail des infirmières.
Et je suis très content et enchanté d'avoir une
collègue d'une expérience pareille. Je sais, je comprends les collègues. Je
vous ai dit : Je vous comprends. Les déclarations sont là. Allez-y,
cherchez, faites une petite recherche. Il y
a même une très belle intervention vidéo où la collègue décortique la gestion
pandémique du gouvernement caquiste. La réalité fait mal, je sais, M. le
Président.
Vous m'avez
vu parler, lors de la pandémie, sur les ratés du système. Aujourd'hui, ce qu'on
demande clairement... Ça fait cinq
ans qu'ils sont au pouvoir. Mon collègue, malgré son état de santé, malgré
qu'il ne peut pas parler, il est venu parce
qu'il est responsable et il veut ramener la voix de milliers de Québécoises et
de Québécois qui souffrent maintenant de
l'inaccessibilité de ce système. Le collègue de Saint-Jérôme parlait de la
réforme. Vous avez eu cinq ans. Pourquoi vous n'avez pas réformé la
réforme?
M. le
Président, nous sommes très préoccupés par rapport à ce qui se passe dans le
réseau de la santé. Ce qu'on veut, ce
qu'on veut comme équipe, c'est répondre à nos concitoyens et concitoyennes.
Vous savez, les propos de mon collègue par rapport à ce que, maintenant, des
femmes qui subissent des chirurgies d'ablation de sein, il n'y a aucune suite,
est-ce qu'on ne doit tous pas être outrés?
M. le
Président, quand, notre première ligne, il y a plus de 1 million de patients
québécois qui attendent, quand on voit
l'état de nos urgences... Et aujourd'hui on voit la CAQ : Comme ça va très
bien. Vous savez, le slogan Ça va bien aller, je pense que ça continue, alors que,
malheureusement, le système de santé a besoin de plus d'amour, pas d'un tableau
de bord.
Mais je
comprends l'obsession de ce gouvernement de n'avoir que des tableaux de bord.
Les Québécois ne veulent pas des
tableaux de bord, veulent un médecin de famille, veulent ne pas rester sur une
liste d'attente pour attendre une chirurgie, et encore loin, quand on va leur
dire que votre cancer n'est pas prioritaire et qu'on va changer les dates de
chirurgie. Ce n'est pas la mission qu'on a donnée à ce gouvernement pour
gérer l'État. Ils ont une responsabilité. C'est leur rôle, d'assurer la santé de la population québécoise, c'est leur
mission. Et la mission première du premier ministre, c'est veiller à un accès
et une accessibilité à l'ensemble des Québécoises et des Québécois.
Malheureusement, M. le Président, depuis cinq
ans — ça
fait cinq ans qu'ils sont au pouvoir — il y a recul après recul, que ce soit au niveau de la première
ligne, que ce soit au niveau des chirurgies. Et, vous savez quoi, M. le
Président, je veux voir ma collègue députée de Marie-Victorin prendre
plus de place pour influencer ce gouvernement, parce qu'elle a beaucoup de choses à dire, il faut juste l'écouter. Ses propos
sont encore là, mais tous ses propos... je n'ai pas vu aucune action de
ce gouvernement.
Donc, M. le
Président, nos infirmières nous écoutent. Les patients québécois nous suivent.
Ils ne veulent pas un tableau de bord, ils veulent des actions
concrètes, M. le Président. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député. Je
vais maintenant mettre aux voix la motion de M. le député de Pontiac,
qui se lit comme suit...
Une voix : ...
• (17 heures) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Je vais donner lecture
d'abord — merci,
Mme la députée — qui
se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte qu'alors que le gouvernement caquiste
entreprend sa 5e année à la tête du gouvernement, le Québec enregistre une
dégradation inacceptable de ses délais d'attente dans l'accès aux soins de
première ligne;
«Qu'elle constate que sous le gouvernement
caquiste :
«La durée
moyenne de séjour sur civière a plus que doublé au cours des 4 dernières
années, passant de [4,2] heures à 29,31 heures aujourd'hui;
«Un nombre de 163 991 patients sont en
attente d'une chirurgie et que 20 649 le sont depuis plus de 12 mois;
«Encore 608
patients atteints d'un cancer sont en attente d'une chirurgie, et ce malgré les
engagements du ministre de la Santé en matière de réduction des délais;
«Le nombre de
préposées aux bénéficiaires manquantes dans le réseau de la santé est passé de
2 700 en 2020 à 4 200 en 2022 et que le nombre d'infirmières
manquantes est passé de 4 300 à plus de 5 000 sur la même période;
«Qu'elle rappelle que le gouvernement souhaite
être jugé sur ses résultats et que ceux-ci témoignent d'un recul important en
matière d'accès aux soins de santé au Québec;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement caquiste de s'engager à apporter les correctifs
nécessaires et de répondre à la
mission fondamentale de l'État qui est celle d'offrir des soins et des services
de qualité en temps opportun à l'ensemble des Québécois.»
Cette motion est-elle adoptée?
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : M. le leader.
M. Lévesque (Chapleau) : ...
Vote reporté
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, conformément à la
demande du leader du gouvernement, le vote sur la motion de M. le député
de Pontiac sera tenu à la période des affaires courantes, demain. M. le leader.
M. Lévesque (Chapleau) : ...nos
travaux, je vous demanderais de bien vouloir suspendre nos travaux jusqu'à
demain.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
M. Lévesque (Chapleau) : Adopté.
Ajournement
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : En conséquence, nous
ajournons nos travaux à demain, jeudi 2 février 2023, à
9 h 40.
(Fin de la séance à 17 h 02)