(Neuf heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Picard) : Bon
mercredi. Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous débutons
nos travaux avec la rubrique Déclarations de députés, et la première est pour
M. le député de Chauveau.
Rendre hommage à Mme Line
Létourneau, récipiendaire
de la Médaille de l'Assemblée nationale
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, M. le Président. C'est dans le
cadre de la Semaine de l'action bénévole que, le 29 avril dernier, se tenait la Soirée Reconnaissance des
bénévoles de Chauveau. À cette occasion, j'ai remis la Médaille de l'Assemblée nationale à la bénévole de
l'année 2022. Il s'agit de Mme Line Létourneau, une dame très
impliquée à la résidence pour personnes aînées Logis-Confort.
Mme Létourneau
se consacre à Logis-Confort comme bénévole sept jours sur sept, 24 heures
par jour, et ce, depuis neuf ans.
Elle a géré la crise COVID en multipliant des efforts incroyables pour garder
les résidents en sécurité et heureux malgré
les circonstances. Elle a été en lien avec les familles et le CIUSSS de la
Capitale-Nationale durant cette période difficile.
Que ce soit
pour divertir ou pour la gestion quotidienne de la résidence, Line est là et
impliquée. Sa générosité, son écoute,
sa façon de dédramatiser les choses, sa rigueur et sa disponibilité sans
limites font de cette bénévole une femme sur qui nous pouvons compter.
Merci, Line, pour votre dévouement acharné.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Je cède
maintenant la parole à M. le député de D'Arcy-McGee.
Souligner la Semaine de la
santé mentale
M. David Birnbaum
M. Birnbaum : Merci,
M. le Président. Et la santé, surtout! Combien de fois, au temps des fêtes,
est-ce qu'on aura souhaité ces mots à nos proches, et eux à nous? Mais
cette petite bienveillance fait sûrement référence à notre santé physique. Ils font sûrement l'abstraction à la
réalité et à la nécessité d'être sain d'esprit pour être en santé tout court.
D'où l'importance de cette semaine, du 2 au 8 mai, la Semaine de la
santé mentale.
Notre bien-être individuel ainsi que collectif
en dépend et on n'en parle pas assez. Pourtant, chacun d'entre nous peut faire plus. Chaque gouvernement peut
faire plus pour accompagner les personnes en difficulté. Un début : on
peut, on doit se donner la tâche, digne, ultimement
facile et tellement valorisante d'être là sans juger. Est-ce qu'on peut se rappeler que, pour s'épauler, il faut d'abord
s'écouter? L'Association canadienne pour la santé mentale nous donne l'idée
juste pour cette semaine. Créons un espace pour parler pour vrai. «Let's do it.»
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
M. le député. Je cède la parole à M. le député de Bourget.
Rendre hommage à M. Sylvain
Mandeville, directeur
général du cégep Marie-Victorin
M. Richard Campeau
M. Campeau : Merci,
M. le Président. Aujourd'hui, je souhaite souligner le travail énorme de
M. Sylvain Mandeville pour le cégep Marie-Victorin. Il est
d'ailleurs présent avec nous aujourd'hui.
M. Mandeville travaille au cégep Marie-Victorin
depuis maintenant 24 ans et il en est le directeur général depuis 2013. À chaque année, le cégep choisit un
projet pour améliorer l'environnement physique de l'école. Que ce soit un
projet d'art visuel ou de design intérieur,
tous sont conçus par les étudiants et le personnel du cégep. Avec une vision de
valorisation du talent des étudiants,
M. Mandeville améliore constamment l'environnement de l'établissement, et
cela a inévitablement un impact
positif sur le travail des étudiants et du personnel. Malgré un budget assez
restreint pour ce genre de projet, le cégep a tout de même remporté
plusieurs prix de design intérieur.
Je tiens à
souligner le travail de M. Mandeville et celui de son équipe pour la
création d'un environnement stimulant. Merci,
Sylvain, d'avoir montré que de belles choses peuvent être créées tout en
stimulant la persévérance scolaire. Ce cégep est de plus en plus
magnifique, d'année en année. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
M. le député. Je cède la parole à M. le député de Viau.
Rendre
hommage à M. Gilles Pépin pour son
engagement bénévole et communautaire
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin : Merci,
M. le Président. Je suis très heureux, aujourd'hui, de donner une fière
chandelle à un citoyen actif de la circonscription de Viau, un homme
présent pour les autres, M. Gilles Pépin, 91 ans.
Bénévole à
l'organisme Mon Resto depuis 2015, M. Pépin, à chaque semaine, s'affaire à
différentes tâches afin d'aider les
familles de Saint-Michel, que ce soit pour aider dans l'organisation du service
de paniers alimentaires ou encore de l'accueil d'autres bénévoles ou
d'autres citoyens de la circonscription.
Père de quatre
garçons et d'une fille, M. Pépin est aussi le grand-papa de neuf petits-enfants
et l'heureux arrière-grand-père de
cinq petits-enfants. M. Pépin est un homme travaillant, généreux, honnête,
toujours partant, toujours présent et actif, et attentif pour les autres
et auprès des autres.
Merci
beaucoup, M. Pépin, pour votre implication bénévole et votre engagement dans la
collectivité micheloise.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
M. le député de Viau. Je cède la parole à M. le député de Saint-Jean.
Souligner le succès du
Chantier main-d'oeuvre Haut-Richelieu
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : Merci, M. le
Président. Vendredi dernier, une centaine de représentants de tous les milieux
du Haut-Richelieu, communautaire, économique
et politique, pour ne nommer que ceux-là, ont passé quelques heures à chercher
comment notre région pourrait profiter
plutôt que de subir la rareté de main-d'oeuvre, comme je le répète
inlassablement depuis des mois.
On a appelé
ça le Chantier main-d'oeuvre Haut-Richelieu, qui avait pour mission de dégager
des actions concrètes à mettre en
oeuvre rapidement pour être complémentaires régionalement aux efforts des
gouvernements nationaux, pour maximiser l'attraction et la rétention de
la main-d'oeuvre chez nous. Le ministre du Travail, que je salue et remercie, d'ailleurs, était notre conférencier invité pour nous
brosser le portrait de ce défi qu'il nous faudra tous relever, au Québec
comme sur le reste du continent, pour plusieurs années encore.
C'est avec
beaucoup de fierté que j'ai pu constater et ressentir, vendredi, la
mobilisation et l'enthousiasme de travailler ensemble pour prendre les devants et tirer notre épingle du jeu dans le
Haut-Richelieu. Et c'est ça, la cohésion régionale. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
M. le député. La prochaine déclaration est pour Mme la députée de Sherbrooke.
Souligner la Semaine de la
santé mentale
Mme Christine Labrie
Mme
Labrie : Merci, M. le Président. C'est la Semaine de la
santé mentale, et je veux en profiter pour parler d'un événement qui s'est produit dimanche dernier à
Sherbrooke. Il y a trois personnes qui ont plongé dans la rivière
Saint-François. Il y a une personne
qui a sauté d'un pont, une autre qui a plongé pour tenter de la secourir et une
policière qui les a rejoints pour les
sortir de l'eau. Il y a malheureusement eu un décès, mais le courage et
l'expérience de cette policière lui ont permis de sauver un bon
samaritain, et je l'en remercie.
Je vous
raconte ça parce que la hausse de la détresse psychologique, c'est un enjeu
plus grand que l'allongement de la
liste d'attente pour voir un psychologue. Tous les jours, les premiers
répondants interviennent dans des situations de crise en lien avec la santé mentale. Et, derrière les études qui parlent
de l'augmentation des antidépresseurs chez les moins de 14 ans, de la détresse des jeunes, des
aînés, des personnes qui vivent seules, des premiers répondants eux-mêmes, la
liste est longue. Il y a très souvent des drames.
Et j'invite
le gouvernement à ce qu'on se penche là-dessus collectivement, qu'on
réfléchisse aux racines profondes de
la détresse, de l'isolement, de l'épuisement, qu'on mette la pression de
performance et de productivité de côté pour nous donner le temps de nous
écouter puis de prendre soin les uns les autres. Je vous remercie.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
Mme la députée. Je cède la parole à Mme la députée de Berthier.
Rendre hommage à MM. Dominic
Bibeau et Martin Provost
dans le cadre de la Journée internationale des pompiers
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, M. le Président. En cette Journée
internationale des pompiers, je veux honorer la carrière de deux dévoués
pompiers de la municipalité de Saint-Félix-de-Valois.
Entré
en service pour le service de protection et d'intervention d'urgence dans cette
municipalité en 1999, Dominic Bibeau
a été pompier pendant 12 ans avant d'être promu lieutenant, puis
capitaine. En 2009, il complétait une formation
de préventionniste, ce qui l'a préparé aux fonctions qu'il occupe depuis 2016,
c'est-à-dire directeur adjoint du service responsable de la prévention.
Et Martin Provost a, pour sa part, gravi les
échelons du service des pompiers de Sainte-Émélie-de-l'Énergie pour atteindre
successivement les rangs de pompier, lieutenant, directeur adjoint, puis
directeur du service. Du côté de Saint-Jean-de-Matha,
tour à tour a occupé les fonctions de pompier, lieutenant, puis directeur
adjoint, jusqu'en 2018. Ensuite, il a intégré les services du côté de
Saint-Félix-de-Valois.
Bravo,
messieurs! Tous les jours, votre travail fait en sorte que vous venez apporter
sécurité à la population de Berthier.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
Mme la députée. Je cède la parole à M. le député d'Arthabaska.
Rendre hommage à Mme Vanessa
Riopel pour sa contribution
au rayonnement des femmes dans le monde du sport
M. Eric Lefebvre
M.
Lefebvre : Merci, M. le Président. Je désire rendre hommage
aujourd'hui à Mme Vanessa Riopel, de Victoriaville, qui a la passion du
baseball dans son ADN.
Mme Riopel
peut vraiment être fière puisqu'elle est la seule femme à faire partie du
récent palmarès des 25 personnalités
les plus influentes au niveau du baseball au Québec. C'est tout un honneur pour
cette kinésiologue qui a d'abord
connu une belle et longue carrière en tant que joueuse au niveau provincial et
international pendant 12 ans. Elle est maintenant à l'emploi de Baseball Québec et elle est clairement un
modèle et une inspiration pour les jeunes filles mais également pour les garçons. En tant que
coordonnatrice du développement et leadership féminin, elle a notamment
participé à créer la toute première académie de baseball haute
performance spécialement conçue et pensée pour les femmes.
M. le
Président, assurément que la passion, la discipline et le dynamisme de Vanessa
lui permettront d'atteindre de nouveaux sommets et de frapper d'autres
coups de circuit dans la ligue des dirigeantes et dirigeants.
Vanessa, toutes mes félicitations, et bon succès
pour la suite!
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
M. le député. Je cède la parole à Mme la députée d'Abitibi-Ouest.
Rendre hommage à M. Marcel
Bouchard, lauréat
d'un prix Hommage bénévolat-Québec
Mme Suzanne Blais
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Merci,
M. le Président. C'est avec un grand plaisir que je rends hommage à M. Marcel Bouchard, de Chazel, en
Abitibi-Ouest, qui a reçu le prix Hommage bénévolat-Québec décerné par mon
collègue et ministre, M. Jean Boulet.
Faire don de
soi, c'est ça, M. Bouchard. Il est reconnu dans sa communauté pour son
énergie contagieuse, un modèle de dévouement, et il est une grande
source d'inspiration.
Son
engagement ne date pas d'hier. C'est depuis 48 ans qu'il donne de son
temps dans plusieurs projets, qu'il a menés
à terme tant dans sa municipalité que pour les projets de la MRC
d'Abitibi-Ouest. Son champ d'expertise est loin d'être limité, et ses
connaissances financières en font un atout majeur lorsqu'il s'implique dans
différents projets pour promouvoir et améliorer les services d'Abitibi-Ouest.
À la retraite
depuis 2010, M. Bouchard n'a pas chômé. Il est encore très sollicité par
des différents organismes, où il s'investit encore avec toute sa
passion.
M. Marcel Bouchard, nous vous disons merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Et je cède
la parole à Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Souligner la contribution de
M. Abdelaziz Rzik et du Centre
communautaire Annour au mieux-être de
la communauté de Montréal-Nord
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille : Merci,
M. le Président. J'aimerais aujourd'hui rendre hommage à M. Abdelaziz Rzik,
directeur du Centre communautaire Annour, ainsi qu'à toute son équipe.
Que ce soit
en organisant des activités sportives ou des cours de langue, en offrant ses
locaux pour des dons de sang ou
encore en distribuant des repas gratuitement aux plus vulnérables, et il l'a
fait beaucoup durant la pandémie, M. Rzik répond toujours présent
pour aider autrui. Il est de toutes les occasions pour contribuer au bien-être
des différentes communautés de Montréal-Nord,
qui, ensemble, forment une fabuleuse communauté. Des jeunes de tous horizons
culturels et religieux se côtoient au
sein des activités offertes par le centre communautaire Annour. Cela représente
une magnifique occasion de se découvrir, car c'est
en apprenant à connaître l'autre que l'on peut l'apprécier et que l'on
construit le vivre-ensemble.
Montréal-Nord,
M. le Président, ce sont aussi des échanges entre les gens venus d'un peu
partout dans le monde, qui s'unissent et font la force de mon comté.
M. Rzik en est un exemple éloquent.
Cher Abdelaziz, merci infiniment pour toute ta
générosité. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
Mme la députée. Cela met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 52)
(Reprise à 10 h 3)
Le
Président : Mmes et MM. les députés, je vous souhaite un bon
mercredi. Prenons quelques instants pour nous recueillir.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Présence de l'ambassadeur des
États-Unis d'Amérique, M. David Louis Cohen,
et de la consule générale à Québec, Mme Mélanie Anne Zimmerman
Mmes, MM. les
députés, j'ai le plaisir de souligner la présence dans les tribunes de
l'ambassadeur des États-Unis d'Amérique,
Son Excellence M. David Louis Cohen, à l'occasion de sa visite officielle.
Il est accompagné, je le précise, de la consule générale des États-Unis
d'Amérique à Québec, Mme Mélanie Zimmerman. Bienvenue.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader du deuxième groupe d'opposition... Mme la leader du deuxième groupe
d'opposition.
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. Je vous demanderais d'appeler l'article b du feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet de loi n° 992
Le
Président : À l'article b du feuilleton, M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve présente le projet de loi n° 992, Loi modifiant le Code du travail afin d'actualiser
la notion d'établissement dans le cadre de l'application des
dispositions relatives aux briseurs de grève. M. le député.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci,
M. le Président. Vous me permettrez de saluer, dans les gradins, les gens
d'Unifor 177 de la cimenterie
Ash Grove de Joliette, en lock-out depuis presque un an, et du syndicat CSN
Coop Lanaudière, en grève depuis sept mois. Merci d'être là.
Projet de loi n° 992, Loi modifiant le Code
du travail afin d'actualiser la notion d'établissement dans le cadre de
l'application des dispositions relatives aux briseurs de grève.
Ce projet de
loi modifie le Code du travail afin d'actualiser la notion d'établissement
prévue dans les dispositions relatives aux briseurs de grève.
Ainsi, le
projet de loi prévoit que la notion d'établissement s'étend à tout lieu où sont
remplies les fonctions d'un salarié
qui fait partie de l'unité de négociation en grève ou en lock-out. Il précise
que ce lieu peut être notamment celui où s'exécute du télétravail.
Merci.
Mise aux voix
Le Président : Est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
Le Président : Adopté. Mme la
leader du deuxième groupe d'opposition.
Mme Labrie : M. le Président, j'aimerais proposer au leader
qu'on fasse une adoption rapide de ce projet de loi là. Il y a déjà un consensus social qui se dessine, le
ministre du Travail s'est déjà montré favorable. Le projet de loi ne compte
qu'un seul article, il pourrait être adopté très rapidement.
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, M. le Président, je vais prendre
connaissance du projet de loi, je vais en discuter avec mon collègue,
puis on vous revient.
Dépôt
de documents
Le
Président :
Nous passons à la rubrique Dépôt de documents. M.
le leader du gouvernement.
Réponses
à des questions inscrites au feuilleton
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je dépose les réponses du
gouvernement aux questions inscrites au feuilleton le 29 mars 2022
par le député de Robert-Baldwin et le 5 avril 2022 par le député de
Rimouski.
Le
Président : Merci. Ces documents sont déposés.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Geler les tarifs d'électricité et redonner le mandat à la
Régie de l'énergie de fixer annuellement ceux-ci
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 451 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que, depuis l'adoption de la Loi visant à simplifier le processus
d'établissement des tarifs de distribution d'électricité, les tarifs
d'Hydro-Québec sont indexés annuellement au taux de l'inflation;
«Considérant que,
selon cette loi, la Régie de l'énergie ne pourra fixer les tarifs que tous les
cinq ans;
«Considérant qu'en
avril 2022, les tarifs d'Hydro-Québec augmenteront de 2,6 %;
«Considérant qu'avec
la hausse actuelle du taux d'inflation les tarifs d'Hydro-Québec augmenteront
en 2023 vraisemblablement de plus de 5 %;
«Considérant
que, pour l'année 2021, Hydro-Québec a annoncé des profits records de
3,5 milliards [...] et que ceci démontre
que les tarifs actuels permettent à Hydro-Québec de facturer bien plus que les
revenus requis pour fournir l'électricité;
«Considérant
que les consommateurs et les entreprises sont déjà fortement touchés par la
hausse des coûts liée à la montée de l'inflation;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec de :
«Redonner à la Régie
de l'énergie le pouvoir de fixer annuellement les tarifs d'Hydro-Québec; et
«Geler les tarifs
d'Hydro-Québec jusqu'à ce que ceux-ci soient fixés par la Régie de l'énergie.»
Et je certifie que
cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Et cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes donc à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole à la cheffe de l'opposition officielle.
Effets
de la pénurie de main-d'oeuvre sur le développement économique
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade : Merci, M. le Président. Le plus grand problème
économique auquel on fait face, aujourd'hui, c'est un enjeu de pénurie
de main-d'oeuvre. Lorsque le premier ministre est rentré au pouvoir, en 2018,
il y avait, au Québec, 120 000 emplois
vacants. Aujourd'hui, on est rendus à 240 000 emplois vacants. Ça, ça
a des conséquences directes sur nos
entreprises, qui sont obligées de refuser des contrats, qui sont obligées de
voir à ce que les employés travaillent beaucoup plus fort, s'épuisent, qui ont de la difficulté à se projeter dans
l'avenir, savoir comment est-ce qu'ils vont continuer à croître. Ça a un
impact réel sur notre économie.
Est-ce qu'aujourd'hui
le premier ministre peut reconnaître que le plus grand frein économique qu'on
ait à la croissance du Québec, c'est justement cette pénurie de main-d'oeuvre?
• (10 h 10) •
Le Président :
M. le premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le Président, d'abord, quand on parle de
croissance économique, est-ce qu'on peut tous s'entendre pour dire que
ça va très, très, très bien, au Québec? On n'a jamais vu ça, là. Quand on
additionne l'année 2021 puis l'année 2022,
le Québec a une plus grande croissance économique que le reste du Canada pour
les deux années, là, de la pandémie, les deux dernières années.
Maintenant,
M. le Président, quand on regarde le taux de chômage : le taux de chômage
au Québec, 4,1 %; dans le reste du Canada, 5,3 %; en Ontario,
5,3 %. Honnêtement, je ne me souviens pas d'avoir vu le Québec
faire aussi bien comparativement à l'Ontario puis le reste du Canada.
Évidemment,
une des conséquences, c'est que la pénurie de main-d'oeuvre, qui est vraie
partout dans le monde, bien, est encore plus vraie au Québec. Bon, il y
a une nouvelle qui est tout un défi pour les entreprises, parce que, si on veut
continuer à avoir une meilleure croissance
que le reste du Canada, bien, il va falloir continuer à trouver des
travailleurs. Mais, M. le Président,
ce qu'il est important de dire, là, c'est que les salaires augmentent, les
travailleurs sont contents de trouver un
emploi à leur goût. Il va y avoir un changement dans la façon dont la
main-d'oeuvre est répartie entre les différents secteurs. Il y a des
secteurs essentiels, en santé puis en éducation, où on a mis des incitatifs. Il
va falloir avoir plus d'ingénieurs.
Le
Président : En terminant.
M. Legault :
Donc, M. le Président, c'est en train de changer, mais ça va bien,
l'économie du Québec.
Le
Président : Première complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition
officielle.
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade : M. le Président, le
premier ministre ne se souvient pas d'un taux de chômage aussi bas parce qu'on n'a jamais eu des pénuries de main-d'oeuvre à la
hauteur de ce qu'on a aujourd'hui. C'est pour ça qu'il ne s'en souvient pas,
M. le Président. La réalité, là... Il me
dit : Les entreprises vont bien, les entreprises vont bien, elles sont
contentes. J'aimerais ça qu'il lise
l'article suivant, Près de 66 % des propriétaires de PME se disent au
bord de l'épuisement, M. le Président. C'est ça, la réalité.
Quand
est-ce qu'il va la regarder en face puis se dire que, la pénurie de
main-d'oeuvre, là, il faut agir là, maintenant?
Le
Président : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le Président, dans les
50 dernières années, en tout cas toutes les années que je me souviens, on
était dans une situation où, quand une entreprise voulait un employé, elle
affichait un poste puis elle recevait plus de C.V. que le nombre de postes qui
étaient affichés. Ce n'était pas idéal pour les travailleurs, c'est les
entreprises qui avaient le gros bout du bâton. Aujourd'hui, au Québec puis à
peu près partout dans le monde, c'est le contraire. Donc, M. le Président, il va falloir robotiser les
entreprises, il va falloir choisir des secteurs où il y a plus de valeur
ajoutée. Il y a des emplois,
effectivement, où il n'y a pas beaucoup de valeur ajoutée puis les salaires
sont bas qui risquent de disparaître. C'est une bonne nouvelle pour les
travailleurs.
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition
officielle.
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade : M. le Président, là, je
ne sais pas par quel bout le prendre, honnêtement, là, quand le premier
ministre nous dit que c'est une bonne
nouvelle. Des employés qui sont épuisés, des entrepreneurs qui ne peuvent pas
exporter, des travailleurs, là,
aujourd'hui, qui ont besoin de souffler puis d'avoir d'autres collègues qui se
joignent à eux, puis le premier ministre nous dit que c'est une bonne
nouvelle.
Je ne sais pas
quelles sont toutes les entreprises qu'il a visitées puis qui disent que tout
le monde va bien, mais honnêtement, là, d'un
point de vue de notre croissance économique, là, on est en train de frapper un
mur, puis le premier ministre ne le voit pas venir.
Le
Président : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le Président, je viens
de le dire, là, si on prend l'année 2021 puis 2022, on a une meilleure croissance
que le reste du Canada, on a un taux de chômage plus bas, les exportations vont
bien.
Là, ce que
nous dit la cheffe de l'opposition officielle, c'est que ça pourrait aller
encore, encore mieux. M. le Président, là, une de mes grandes fiertés, c'est
que, depuis trois ans, l'écart de richesse de 16 % avec l'Ontario a été
réduit à 13 %. C'est une de mes plus grandes satisfactions, parce qu'il n'y a pas de raison
que le Québec soit moins riche, qu'il ait un PIB par habitant plus bas.
On a réussi à réduire l'écart, depuis trois ans, puis on va continuer.
Le Président : Troisième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Allez
dire aux Québécois que ça va bien, que leurs salaires ont augmenté. Parce qu'au
bout du compte, dans leurs poches,
là, il n'y en a pas plus, d'argent, M. le Président, avec l'inflation, ils n'en
ont vraiment pas plus.
Mais, M. le
Président, là, la comptabilité créative, là, elle a quand même ses limites. En 2022,
le premier ministre sait très bien
que la prévision, c'est que la croissance économique du Québec soit en deçà de
celle du Canada, même chose pour 2023.
Alors, quand il regarde ce qui s'en vient, est-ce qu'il peut être fier? Est-ce
qu'il est fier de voir qu'on va être en dessous de la moyenne canadienne
pendant les deux prochaines années et les années subséquentes?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, en 2021, le Québec a une croissance économique de 6,2 %,
6,2 %, alors que le Canada était à 3,9 %. Donc, M. le
Président, on est sortis de la pandémie, de la crise beaucoup plus vite que le
reste du Canada. Donc, c'est normal qu'en
2022, puisqu'on part plus haut, la croissance est un peu plus basse. Mais ce
qui est important, c'est que, si on
additionne 2021 puis 2022, on est meilleurs que le reste du Canada. Qu'est-ce
que le Parti libéral a contre ça?
Le
Président : Question principale, Mme la cheffe de l'opposition
officielle. Vous êtes la seule à avoir la parole, on est attentifs.
Accès à un médecin de famille
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : On
va arrêter de regarder dans le rétroviseur comme le fait le premier ministre
présentement puis on va se projeter, O.K., on va se projeter.
Quand le premier ministre est rentré en
fonction, il y avait 400 000 Québécois qui attendaient un médecin de famille. Aujourd'hui, c'est plus de 1 million
de Québécois qui attendent pour avoir un médecin de famille. On a entendu
les plans, les ententes, mais on n'a rien entendu en matière d'objectifs
clairs.
La question
que j'ai pour le premier ministre, en matière de santé, quand on sait à quel
point c'est important d'avoir un
médecin de famille pour la santé des Québécois : Quel est l'objectif qu'il
a? Des 1 million de Québécois qui n'ont pas accès à un médecin de
famille aujourd'hui, combien vont avoir accès à un médecin de famille? Et
quand?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, revenons aux faits. Quand on est arrivés au pouvoir, en 2018, il y
avait 6 351 000 Québécois
qui avaient un médecin de famille. Aujourd'hui, il y en a 6 621 000,
donc 270 000 Québécois qui ont un médecin de famille de plus
qu'avec le gouvernement libéral.
Mais ça ne
s'arrête pas là, M. le Président. Le ministre de la Santé a signé, au cours des
derniers jours, une entente de
principe où le syndicat des médecins de famille dit : D'ici le
31 juillet, là — c'est
bientôt, 31 juillet 2022 — il
va y avoir 250 000 Québécois
de plus qui vont avoir un médecin de famille, puis, d'ici le 31 mars 2023,
500 000. Ça, ça s'est fait malgré une pandémie, M. le
Président. Donc, on va dans la bonne direction.
Et je
comprends qu'on aurait voulu aller plus vite, mais, écoutez, là, il y a eu une
pandémie, là, puis c'est arrivé partout dans le monde.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président,
je suis désolée de contredire le premier ministre, là, mais le président de la
FMOQ nous a dit hier : Ce n'est pas 250 000 personnes qui vont être
prises en charge par un médecin de famille, c'est 250 000 visites.
Ma question
pour lui, c'est : Du million de personnes — du million de personnes — qui
n'ont pas de médecin de famille aujourd'hui, combien n'auront pas...
vont avoir un médecin de famille?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Je
m'excuse de contredire la cheffe du Parti
libéral, M. le Président, mais
l'entente qui a été signée, c'est
que, d'ici le 31 juillet, il va y avoir 250 000 personnes de plus qui
vont avoir un médecin de famille. Mais, en plus de ça, M. le Président, il y a un guichet d'accès qui va permettre aux
personnes qui n'en ont pas, de médecin de famille, d'avoir accès
temporairement à quelqu'un, une infirmière ou un médecin.
Mais, je le
répète, M. le Président, contrairement à ce que vient de dire la cheffe de l'opposition
officielle, il va y avoir, d'ici le 31 juillet,
250 000 Québécois de plus qui vont avoir un médecin de famille. Puis
déjà, depuis le début de notre mandat, on en avait ajouté 270 000.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Alors, le premier
ministre nous dit qu'il y aura 250 000 Québécois qui vont avoir accès à un
médecin de famille d'ici le 31 juillet.
Il dit quoi à l'ensemble du million de Québécois qui n'ont pas accès à un
médecin de famille, de un? Et, de
deux, il dit quoi à la FMOQ, quand on dit que les 250 000, ce n'est pas
des médecins de famille pour chaque Québécois, mais ce sont des visites?
Il répond quoi?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Je suis content
que la cheffe de l'opposition officielle reconnaissance son erreur.
Effectivement, d'ici le 31 juillet
2022, il y a 250 000 Québécois de plus qui vont avoir un médecin de
famille. Il y a une autre cible qui est au 31 décembre pour
75 % du 500 000, puis, au 31 mars 2023, ça va être 500 000
de plus.
Puis
savez-vous quoi, M. le Président? Le 31 mars 2023, c'est la date de la fin
de l'entente, de la mauvaise entente qui
a été signée par le gouvernement libéral avec les médecins de famille. Donc, on
va avoir avancé malgré la mauvaise entente du gouvernement libéral...
Le Président : En terminant.
M. Legault : ...et je pense que
les Québécois, là, sont reconnaissants.
• (10 h 20) •
Le Président : Question principale,
M. le député de Nelligan.
Délais d'attente pour les
chirurgies en oncologie
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M.
le Président, aujourd'hui, je me lève au nom de tous les patients qui sont en
attente d'une chirurgie oncologique.
La mauvaise nouvelle, dans la vie d'un patient, la pire journée, M. le
Président, vous apprenez que vous avez le
cancer, vous apprenez en plus que... votre médecin vous dit : Je ne sais
pas quand est-ce que vous allez être opéré. Pourquoi? Parce que le ministre de la Santé affirme que
votre cancer n'est pas prioritaire. C'est ça, la nouvelle orientation du
ministre, de dire à des patients et à
des familles qui souffrent que leur cancer n'est plus prioritaire et qu'ils
vont aller en bas de la liste, et ça va être encore plus long pour eux.
Le
gouvernement veut changer les délais d'attente. Ils seront plus longs. Et, au
Québec, une seule région, on respecte les délais.
M. le
Président, le ministre de la Santé ne devrait pas accepter que ce soit plus
long. Il devrait travailler pour que ce soit plus court. C'est ça, son travail, c'est assurer aux Québécois qui
attendent une chirurgie oncologique un délai plus court.
Est-ce que qu'il va respecter ses propres
délais?
Le Président : M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : M.
le Président, je pense que, dans le cas que le député parle ici ce matin, je
voudrais aussi préciser les choses, de la même façon que le premier
ministre vient de faire.
Cette
semaine, le député de Nelligan était à une présentation où le docteur
responsable du cancer a dit exactement le
contraire de ce qu'il vient de dire. Je m'excuse, là, mais il était à la
conférence et il a entendu ce qu'il a dit. Ce qui est rapporté dans les
journaux n'est pas exact.
Alors,
j'aimerais ça qu'on précise les choses et je vais le faire. Ce qui a été dit,
c'est qu'il y a des chirurgies qui vont
tenir compte des cas spécifiques, parce que les cas cliniques... Ce n'est pas
parce que c'est un cancer de la prostate qu'il y a une date spécifique, on doit regarder chaque cas puis s'assurer que,
s'il y a une priorité pour un cas de cancer de la prostate, ça devrait se faire à
l'intérieur de 28 jours. Je le répète, le député était à la même
présentation du Dr Latreille, puis, je pense, c'est important de bien relater les faits pour que
les Québécois ne soient pas inquiets. On a une priorité avec le cancer. On a
réussi à garder une priorité sur les cas de cancer durant la pandémie.
Le Président : En terminant.
M. Dubé : C'est certain qu'avec
la baisse de la pandémie ça va aller encore mieux.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M.
le Président, j'étais dans la même conférence et j'ai rencontré des patients
qui souffrent en silence. Oui, j'y
suis allé. Oui, j'ai parlé avec eux. Le problème, M. le Président : le
ministère change les règles et ne respecte plus les cibles. Et c'est là, le problème. On ne peut pas commencer à faire
de la surpriorisation. Au moins, qu'on soit clairs, qu'on affirme aux Québécois que leur cancer n'est pas
prioritaire et qu'ils vont dans le bas... ils seront dans le bas de la liste.
C'est ce qu'il est en train de dire
aujourd'hui à des patients qui souffrent d'un cancer de prostate ou de
thyroïde. Ils ne seront plus prioritaires dans la liste du gouvernement.
Une voix : ...
Le Président : M. le leader du
gouvernement, question de règlement.
M. Jolin-Barrette : M.
le Président, je n'ai pas de mots pour qualifier l'intervention du député.
C'est une question de règlement, on prête des intentions...
Le Président : Je pense qu'il y a une
notion...
Des voix : ...
Le
Président : Non, mais, écoutez, je vais vous demander d'aller
aux faits, sur une question de règlement, parce qu'ici il y a une
question d'interprétation, puis il va y avoir une réponse à être donnée, elle
va suivre. Alors, je veux... Rapidement, si vous avez une question de règlement.
Sur l'article.
M. Jolin-Barrette : 35, M. le
Président. On prête des intentions. Le député de Nelligan est en train de
dire...
Des voix : ...
Le Président : Je m'excuse, M. le
leader du gouvernement, je m'excuse, je veux...
Des voix : ...
Le
Président : Non, M. le leader de l'opposition officielle, M.
le leader du gouvernement, je vais vous demander de revenir à la période de
questions. Il y a maintenant une réponse à être donnée. M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux, vous avez maintenant la parole sur la
question qui a été posée. Vous êtes le seul à avoir la parole.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Vous
savez, M. le Président, là, je vais passer par-dessus cette intervention, que
je trouve complètement inacceptable.
Je vais vous le dire, là, ce que les Québécois s'attendent de nous,
particulièrement dans les moments difficiles, c'est qu'on s'occupe d'eux. Tous
leurs cas sont importants. Il n'y a jamais personne qui a dit que leur cancer
n'était pas... il n'y a jamais
personne qui a dit ça. Puis je vais rester très calme, parce que je trouve ça
inacceptable de prendre cette position-là,
M. le Président. Puis je vais continuer à défendre les Québécois pour qu'ils
soient traités dans les meilleurs délais possible, malgré la pandémie,
M. le Président.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Vous connaissez
les règles. Je ne veux rien entendre. J'en entends, ça ne me tente pas.
M. le député de Nelligan, vous êtes à votre deuxième complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M.
le Président, on s'est donné, au Québec, des cibles. Il ne respecte pas les
cibles qu'on s'est données depuis 2012.
La
question est très simple : Est-ce qu'aujourd'hui il accepte que des
patients qui souffrent d'un cancer de la prostate
et de la thyroïde seront relégués en bas de la liste d'attente? Est-ce
qu'aujourd'hui il peut confirmer aux Québécois qu'il respecte ses propres cibles, qu'une seule région dans tout le
Québec respecte les cibles? Je demande de la transparence, parce qu'il
s'agit d'une maladie grave.
Le
Président : M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
M. le Président, la semaine
dernière, on était en crédits, notamment avec le député de Nelligan, on a dit qu'on allait fournir le détail à son information.
Puis je vous dirais que, la façon dont on respecte les délais malgré la
pandémie, ce n'est pas pire que ce que le gouvernement faisait dans des
années de non-pandémie.
Alors,
le député va avoir toute l'information disponible, parce qu'on a dit qu'on
serait transparents, mais, je le répète, je vérifierais les sources, je vérifierais ce qu'il a dit, puis ça
ressemble beaucoup à ce que j'ai entendu du député de La Pinière, hier,
sur de la mauvaise information.
Le Président :
Question principale. Je vais vous
demander d'être prudents dans tout ce qu'on fait. On veut une bonne
période de questions, constructive. La parole n'appartient...
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! Et n'échangez
pas entre vous. La parole appartient maintenant au chef du deuxième
groupe d'opposition et à lui seul.
Rémunération
de hauts dirigeants de sociétés d'État
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Merci, M. le Président. Je ne l'apprends pas à personne, on vit, en ce
moment, une crise historique du coût de la
vie. Ça fait 30 ans que l'inflation n'a pas été aussi forte. Les gens en
arrachent, là, les familles ont de la
misère à arriver partout au Québec.
Mais,
dans les étages supérieurs des sociétés d'État, ah! là-haut, ça sabre le
champagne, M. le Président. 9 millions de dollars en bonis à la SAQ
pour la performance de l'an dernier. Je vous rappelle que les bars ont été
fermés la moitié de l'année, tout le monde était coincé à la maison, ce
n'était pas très difficile de vendre des bouteilles de vin.
6 millions de dollars, 6,5 millions
à la direction d'Hydro-Québec, 270 000 $ pour la P.D.G.,
alors que les tarifs n'arrêtent pas d'augmenter. À la Caisse de dépôt, là,
c'est rendu que le P.D.G. fait plus d'argent que les 29 membres du
Conseil des ministres mis ensemble.
Il
y en a qui ne sont pas gênés. Il y en a qui ne sont pas gênés, M. le Président.
Ces bonis-là, là, c'est une insulte aux familles qui ont de la misère à arriver à la fin du mois, à payer leur
épicerie. C'est une insulte au fait qu'ils performent, eux aussi, dans
leur travail au bas de l'échelle chaque jour, mais eux autres, ils ne verront
jamais la couleur d'un boni.
Je
demande au premier ministre de ramener les sociétés d'État au bon sens, je lui
demande de les rappeler à l'ordre. Je
demande au premier ministre de mettre fin au party des bonis dans les directions
de nos sociétés d'État. C'est indécent et ça doit cesser.
Le
Président : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le Président, comme à
son habitude, le chef parlementaire du deuxième groupe d'opposition mélange
les dossiers.
D'abord,
si on parle de la Caisse de dépôt, je pense, c'est important de dire que celui
que le conseil d'administration a
voulu aller chercher travaillait pour la Banque Scotia. Il y a un montant
important qui a été payé à la Banque Scotia, pas à l'individu mais à la Banque Scotia, pour permettre
d'avoir un dirigeant de qualité à la Caisse de dépôt, qui aurait eu des bons
rendements, là, qui a amené des centaines de millions, si ce n'est pas des
milliards de plus. Maintenant, M. le Président, si on exclut ce paiement-là qui a été fait à la Banque Scotia, la
rémunération du président de la caisse est comparable à ce qui se
faisait avant par les gouvernements précédents.
Maintenant,
M. le Président, c'est vrai que, dans certains cas de sociétés d'État, je
préférerais qu'on élimine éventuellement
les bonis. Par contre, on est dans une société de droit. Quand un dirigeant a
signé un contrat où il est prévu, dans son contrat d'emploi, qu'il y a des
bonis, on ne peut pas, du jour au lendemain, mettre ça aux poubelles. Je sais
que c'est la façon de faire de Québec solidaire, mais, au Québec, on est une société respectable qui doit respecter les
contrats qui sont signés, les
contrats d'emploi. Mais, M. le Président, je pense qu'effectivement, dans certains
cas, on devrait graduellement, quand les contrats vont venir à
échéance...
Le
Président : En terminant.
M. Legault :
...cesser de payer ces bonis-là.
Le
Président : Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le premier ministre me
parle de respecter les contrats. C'est drôle, hein, durant la pandémie, là, il ne s'est pas gêné une seconde pour déchirer
les conventions collectives, les contrats de travail des soignantes du Québec
pour bouleverser complètement leur vie quotidienne et mettre de côté les
conventions collectives existantes.
Va-t-il avoir le même
courage, va-t-il avoir la même autorité avec les hautes directions de nos
sociétés d'État? Va-t-il envoyer un message clair, maintenant, à ces sociétés
d'État là que les bonis n'ont pas d'allure?
Le
Président : M. le premier ministre.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! La parole n'appartient qu'au premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le Président, bon, là,
toute une comparaison. Le chef de Québec
solidaire compare le fait qu'on
respecte des contrats d'emploi avec le fait
qu'on a augmenté les primes aux infirmières pendant la pandémie. Essayez de
comprendre, M. le Président, là. Mais
évidemment c'est la nouvelle approche du chef de Québec solidaire, mélanger
tout le monde puis faire peur au monde.
Maintenant,
M. le Président, M. le Président, c'est important de respecter les contrats.
C'est important aussi de payer les hauts dirigeants des sociétés d'État
pour avoir les meilleurs.
Le
Président : En terminant.
M. Legault :
C'est vrai que, dans le privé, ils se paient des gros salaires, mais, si on
veut avoir les meilleurs...
• (10 h 30) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le
chef du deuxième groupe d'opposition. Je vais demander d'être prudents
dans vos propos, toutes et tous. M. le leader... M. le chef.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le premier ministre n'a
pas juste suspendu les conventions collectives pour donner des primes, il l'a aussi fait pour annuler les vacances des
soignantes du Québec. S'il donnait toute l'information, c'est ça qu'il
dirait aux Québécois et aux Québécoises.
Il
nous dit qu'il faut attirer les meilleurs. C'est drôle, hein, cet argument-là,
il l'utilise juste pour les gens en haut de l'échelle. Quand c'est les femmes en CPE qui veulent de meilleures
conditions de travail, pour attirer les meilleurs, dans ces situations-là...
Des voix : ...
15
725
Le
Président : Attendez! Il n'y a pas de question de règlement, M. le
leader du gouvernement. Je m'excuse, je continue sur la question. Je
vais vous demander de poursuivre.
Des voix :
...
Le
Président : Non, je
vais vous demander de... C'est clair, les propos sont... Vous voulez... C'est
une question de règlement?
Une voix : ...
15
725
Le
Président : Bien, c'est parce que, non, bien, je vous dis
qu'actuellement les propos sont corrects, et on poursuit.
Une voix : ...
15
725
Le
Président : Non, M. le leader du gouvernement, tout est...
Non, mais parce qu'il n'y en a pas, de question de règlement. Jusqu'à
maintenant, ça va, les propos sont O.K.
Une voix : ...
15
725
Le
Président : Non, je n'ai... Là, je vais vous le dire en latin,
en français ou ce que vous voudrez, là, je vais vous dire que je n'ai noté aucun accroc. On poursuit la
période de questions, je veux qu'elle se poursuive. Je n'ai noté aucun accroc.
M. le chef, complétez votre question, il vous
reste 11 secondes.
16
827
M. Nadeau-Dubois : Quand
c'est les femmes en bas de l'échelle qui veulent attirer les meilleurs, il faut
qu'elles fassent la grève pour
obtenir l'écoute du premier ministre. C'est pas mal plus difficile pour le
monde en haut de l'échelle.
Le premier ministre appelle ça de la bonne
gestion. Moi, j'appelle ça du gaspillage.
15
725
Le Président : M.
le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, pour la première fois de l'histoire du Québec un gouvernement a
donné des augmentations de salaire
différenciées. On a offert 6 % aux employés de l'État, mais on a fait une
exception : aux éducatrices, 15 %;
aux enseignants, 15 %; aux préposés aux bénéficiaires, 15 %.
Qu'est-ce que Québec solidaire pensait? Ils supportaient le syndicat qui ne voulait pas des augmentations
de salaire différenciées. C'est ça, Québec solidaire, on défend un syndicat
qui n'aurait pas voulu qu'on donne des augmentations plus grandes aux femmes du
Québec. C'est ça, Québec solidaire.
15
725
Le Président : Question...
Des voix : ...
15 725 Le Président : Non, je pense, c'est très, très clair. Je pense
que personne n'est pas au courant de la règle de ne pas commenter ou s'exprimer au terme d'une réponse ou
d'une question. Je vais vous demander de la respecter. Je ne veux pas de
réaction sonore.
Question principale, Mme la députée de
Duplessis.
Accès
aux soins à domicile
Mme Lorraine Richard
Mme Richard : M. le Président,
hier avaient lieu les états généraux de la coalition pour la dignité de nos
aînés. Quelles sont leurs principales
revendications? Nommer un protecteur des aînés, leur assurer un revenu viable,
et surtout de faire le véritable
virage vers des soins à domicile. Au Parti québécois, nous, on avait compris ça
depuis fort longtemps. Ce n'est pas le cas de la Coalition avenir
Québec.
Qu'attend ce
gouvernement pour changer sa vision afin de prioriser les soins à domicile et
de mettre un frein au développement
des maisons des aînés, qui sont un véritable gouffre financier? Qu'attend-il
pour arrêter cette catastrophe? C'est qui qui va payer? C'est nos aînés
au Québec, M. le Président.
15
725
Le Président : Mme
la ministre des Aînés, responsable des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais (Prévost) : Je suis
tellement contente d'avoir cette question. Je n'ai pas de voix, mais vous allez
m'entendre pareil.
Premièrement,
M. le Président, en quatre ans, on a investi 1,9 milliard de dollars
pour les soins et services à domicile. Combien en avez-vous investi quand vous
étiez là? D'ici 2026, c'est 3 milliards de dollars pour les soins et
services à domicile.
À ce que je
sache, lors des états généraux, hier, ils ont mentionné, oui, qu'on voulait des
soins à domicile, comme tout le
monde, mais il fallait prendre soin des personnes qui doivent vivre dans les
centres d'hébergement et de soins de longue durée. Moi, j'en ai assez qu'on
oppose soins à domicile et hébergement. Il y a 2,9 % de la population très
malade, et ces gens-là ont besoin d'hébergement.
De plus, la
députée de Duplessis est très contente d'avoir une maison des aînés, dans sa
circonscription, qui a été faite sur mesure pour correspondre aux
besoins, ses besoins et ceux de sa population.
Des voix : ...
15
725
Le Président : S'il
vous plaît! Je viens juste de vous dire d'être silencieux après une réponse.
Mme la députée de Duplessis.
Mme Lorraine Richard
Mme Richard : Merci,
M. le Président. M. le Président, la CAQ a investi 157 millions par année
pour les soins à domicile. C'est
nettement insuffisant. Ils ont fait le choix d'investir dans le béton, 2,8 milliards.
1 million la porte, un lit. Ces coûts, ils continuent d'augmenter.
Comment
se fait-il qu'avec tous les comptables qu'il y a au Conseil des ministres il
n'y a personne qui a allumé une lumière
rouge puis qui a dit : Pour le bien des aînés au Québec, on va mettre ces
sommes-là pour un vrai virage des soins à domicile? Ils sont où, les
comptables? Ils ne savent plus compter?
15
725
Le Président : Mme
la ministre responsable...
Des voix : ...
15
725
Le Président : Un
instant! Et on perd de précieuses secondes.
Des voix : ...
15
725
Le Président : Merci.
Mme la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président,
je pense qu'elle ne s'est pas préparée pour les crédits. Si elle s'était
préparée pour les crédits de cet
après-midi, elle saurait pertinemment qu'il y a 1,9 milliard de
dollars d'investis dans les soins et services à domicile.
Deuxièmement,
ces mêmes personnes se lèvent pour nous dire, au mois de mai, qu'il manque de
la climatisation dans nos CHSLD. Ces
mêmes personnes se lèvent pour dire qu'il manque 3 700 places en
soins de longue durée. Ces mêmes personnes se lèvent pour nous dire qu'on n'a
pas assez bien pris... des aînés en CHSLD, pendant la première vague,
alors que bien souvent il y a deux, trois personnes aînées qui étaient dans la
même chambre avec les mêmes sanitaires.
Et là vous êtes en train de nous reprocher de
vouloir donner des soins de dignité...
Le Président :
En terminant.
Mme Blais (Prévost) : ...à nos
aînés? Je m'excuse, il y a 34 maisons en train...
Le Président : Deuxième
complémentaire...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous plaît!
Deuxième complémentaire...
Des voix : ...
Le
Président : Ça fait... Je
m'excuse, ça fait trois fois, ça fait trois fois que je vous dis de ne pas
réagir au terme des réponses, ma
patience atteint ses limites. Ça fait trois fois, aujourd'hui. Je pense que
tout le monde a compris. Je vais vous demander de collaborer et de
respecter cette règle que vous avez voulue et que l'on a.
Votre complémentaire, Mme la députée de
Duplessis.
Mme Lorraine Richard
Mme Richard : Merci, M. le
Président. M. le Président, la ministre des Aînés, avec l'aval du premier
ministre, a continué à aller de l'avant vers les maisons des aînés, qui sont un
gouffre financier, il y a des dépassements de coûts importants. Qui va payer la
note de l'entêtement de la CAQ? C'est les aînés, M. le Président, c'est les
aînés.
Ils sont
45 000, au Québec aujourd'hui, qui demandent des soins à domicile et qui
n'y ont pas accès. C'est ça, la vérité,
M. le Président. 1 million la porte, on n'a pas encore de budget de
fonctionnement. Pas juste Lorraine Richard, députée du Duplessis, qui le
dit, tout le monde...
Le Président : Mme la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : Moi, je pense
que la députée vit au pays des licornes, elle n'est pas consciente qu'il y a
2,9 % de la population extrêmement malade. 80 % des gens qui vivent
en CHSLD ont des troubles neurocognitifs majeurs et doivent être suivis, obtenir des soins presque 24 heures sur 24.
Qu'est-ce qu'on va faire? Prendre ces personnes-là puis dire aux proches
aidants, à la maison : Vous allez devenir des médecins, des infirmiers,
des infirmières, des préposés? On a besoin, en tant que société, de
prendre soin aussi de ces personnes.
Et, je
m'excuse, ce n'est pas 1 million la porte. Il y a eu une erreur, entre
autres à Valleyfield. C'est 96 places, c'est 700 000 $,
et ce n'est pas la porte, ça compte également les cuisines...
Le Président : En terminant.
Mme Blais
(Prévost) : ...les salles à manger, les salons, les équipements. Moi,
je m'excuse, je...
Le
Président : Question principale...
Des voix : ...
Le
Président : Voyons! Est-ce
que quelqu'un comprend quand je dis... Et je viens de vous le dire pour la quatrième fois. S'il vous plaît! Parce que je vais
vous nommer personnellement, s'il le faut. M. le leader du gouvernement,
vous avez... je n'aime pas ce qui se passe là, O.K., je vous le dis, là.
Question principale,
M. le député de Viau.
Prolongement du Réseau express métropolitain
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin : M. le Président, M. le Président, c'est un gars
de l'est qui est très déçu, ce matin. En 2018, la CAQ a fait miroiter aux citoyens de l'est de Montréal
un tramway. En 2019, ils n'étaient plus certains. En 2020, ils ont promis
un REM. En 2021, ils ont mis la chicane partout dans l'est avec des structures
aériennes qui défiguraient des quartiers. En
2022, ils ont mis le REM de côté pour quelque chose dont on ne connaît ni les
coûts, ni le tracé, ni les échéanciers, ni la destination finale. Après
quatre ans, le constat est sans appel : outre les promesses, rien.
Depuis
le début, des instances possédant l'expertise en matière de transport ont
soulevé leurs inquiétudes. La ville de Montréal demandait d'être incluse
dans le projet. Quatre ans plus tard, perte de temps, gaspillage de fonds
publics. 100 millions de dollars,
ce n'est pas rien, M. le Président. Quatre ans plus tard, le premier ministre
se réveille, après quatre ans de chicanes et de tergiversations.
Est-ce
que la ministre de la Métropole va faire ce qu'elle doit faire, ce matin,
c'est-à-dire s'excuser auprès des...
• (10 h 40) •
Le
Président : Mme la ministre déléguée aux Transports, à vous la parole.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : M. le Président, merci. Merci pour la question.
Je vais en profiter pour saluer le directeur général du Cégep Marie-Victorin,
qui est avec nous, qui a été honoré par mon collègue de Bourget pour son
immense travail et qui va recevoir le
transport collectif structurant de l'est de Montréal sur son territoire, parce
que ce projet, M. le Président, est extrêmement important pour notre
gouvernement. Ce n'est pas seulement qu'une promesse que l'on a faite, c'est un
engagement que nous réalisons.
Nous
avons pris la décision, avec la ville de Montréal, M. le Président, de
s'assurer que ce REM de l'Est, que le transport collectif structurant
soit réellement mis sur les rails. Il y avait un enjeu avec le centre-ville, on
a enlevé cette partie pour que 85 % du
projet, du tracé, soit réalisé. On a mis en place le groupe d'action, qui
travaille déjà. Le jour 1, le groupe
de travail s'est mis en place, M. le Président, pour que le projet
structurant de l'est de Montréal, qui va desservir la population et qui
va permettre aux gens d'avoir accès...
Le
Président : En terminant.
Mme Rouleau :
...à des zones d'emploi, à de l'éducation, à la population...
Le
Président : En complémentaire, Mme la députée de Jeanne-Mance-Viger.
Mme Filomena Rotiroti
Mme Rotiroti : Merci, M. le Président.
Depuis quatre ans, la ministre de la Métropole se promène sur toutes les
tribunes pour dire que le REM de l'Est,
c'est la meilleure chose après le pain tranché. Aujourd'hui, elle abandonne.
Avec les caquistes, c'est quatre ans
d'attente et un retour à la table de dessin. Les seuls qui paient pour
l'inaction de la CAQ, c'est les citoyens de l'est de Montréal, Mme la
ministre.
Le
Président : Et on s'adresse toujours à la présidence. Mme la ministre
déléguée aux Transports.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
Avec les gouvernements précédents, M. le Président, il y a eu 40 ans
d'attente pour avoir le prolongement de la ligne bleue que nous mettons en
place. Le budget a été décrété, pour la ligne bleue. Nous avons transféré 1,2 milliard de dollars à la
ville de Montréal et à la STM pour que la STM puisse aller en appel de
qualification pour le tunnelier.
Alors, ce projet est en réalisation, avec une portée nettement améliorée, avec
un budget qui est conséquent, avec un échéancier qui fait l'affaire de
tous. Alors, nous sommes dans l'action.
Le Président : En terminant.
Mme Rouleau : Déjà, M. le
Président,c'est
56 milliards de dollars d'investissements en transport collectif
que...
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le leader de l'opposition
officielle.
M. André Fortin
M. Fortin : La ministre semble oublier, là, qu'un projet comme ça, ça se monte en un
mandat. Le REM va à Brossard, vers
l'aéroport. Pour les gens de l'ouest de Laval, pour les gens de Deux-Montagnes,
là, ça a été conçu, élaboré, puis la construction
a commencé en un mandat. Avec le projet de la CAQ, c'est avance, recule. On
change le projet, on tergiverse, on retourne dans les dessins, on
recommence à zéro.
M.
le Président, après un mandat de la CAQ, là, les gens de l'est ne sont pas plus
avancés. Est-ce qu'elle peut leur dire, aujourd'hui, qu'elle a gaspillé
le mandat au complet?
Le Président :
Mme la ministre déléguée aux
Transports. Vous êtes la seule à avoir la parole, et toutes et tous sont
attentifs.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Il y a quelques députés
qui ont été ministres, qui ont coupé des rubans, qui n'ont jamais réalisé de transport collectif structurant pour l'est de
Montréal ou dans leurs propres comtés. Il a été... Le député a été ministre des
Transports. Rien fait pour sa propre région.
M. le Président, nous
avons établi un plan de décongestion pour la région métropolitaine. Nous avons
promis, mais nous nous sommes engagés avec
un mode de transport structurant pour l'est de Montréal qui a été ignoré par
les anciens gouvernements, M. le
Président. Nous allons de l'avant avec ce projet. Nous sommes en action pour le
réaliser, ce projet, M. le Président.
Le
Président : Question principale, M. le député de Rimouski.
Tenue d'états généraux sur les conditions de vie des aînés
M. Harold LeBel
M. LeBel :
Merci, M. le Président. Pendant
des années, je me suis levé ici pour porter la voix des aînés, qui demandaient au gouvernement de convoquer des états
généraux réunissant l'État, les aînés et la société civile pour saisir l'ampleur des défis liés au vieillissement de la
population québécoise et de s'engager sur-le-champ dans des actions concrètes.
Le gouvernement a toujours dit non.
Devant
l'urgence d'agir, la Coalition pour la dignité des aînés a organisé, hier,
elle-même des états généraux sur les conditions
de vie des aînés, une première au Québec. Plus de 90 personnes,
45 organisations de tous les horizons étaient réunies afin d'identifier des solutions pour
garantir à toute personne âgée des conditions de vie dans le signe du bien-être
et de la dignité. La santé, la participation
citoyenne, la défense des droits et les finances ont fait partie des
discussions, collées à la réalité terrain, et ont mené des participants
à s'entendre sur une déclaration commune.
La
ministre a fait rapidement son tour, au début de l'événement, pour faire son
bilan et nous parler de sa retraite. Outre
le Secrétariat aux aînés, aucun député gouvernemental, aucun autre ministre,
aucun cabinet, aucun ministère n'ont été présents, hier...
Le
Président : Mme la ministre responsable des Aînés et des Proches
aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais (Prévost) : Je
n'ai pas tout à fait compris là où il voulait en venir, mais effectivement, M.
le Président, j'étais présente. Et je
tiens à saluer le travail qui a été fait par les organisateurs des états
généraux sur les conditions de vie des aînés.
Ce
qui ressort est ce que tout le monde pense ici, que les aînés veulent vivre à
la maison le plus longtemps possible. Ce n'est pas compliqué, c'est
normal, on veut vieillir chez soi. Alors, dans ce temps-là, il faut investir
des sommes considérables, ce que la Coalition avenir Québec a fait durant son
premier mandat et va continuer de faire, parce que c'est ce qu'on souhaite.
Parallèlement à ça,
ils l'ont exprimé aussi, les gens des états généraux, les aînés, qu'il fallait
donner des soins de qualité à nos personnes. On a longtemps mentionné, M. le
Président, que les CHSLD étaient des milieux de vie. Or, il faut que ce soient
des milieux de vie, mais on est rendu qu'il faut que ce soient des milieux de
soins, avec plus de pharmaciens, avec plus
d'infirmières, avec plus de médecins, qu'il faut prendre soin aussi de la
qualité buccodentaire, qu'il faut prendre soin aussi de la médication...
Le
Président : En terminant.
Mme Blais
(Prévost) : ...puis qu'il faut prendre soin des gens et des proches
aidants.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Rimouski.
M. Harold LeBel
M. LeBel : Où
je voulais en venir, c'est que, dans la déclaration commune qui a été déposée,
nulle part on ne va trouver «maison des aînés», là-dedans. Ce n'est pas ce que
les aînés veulent, ce n'est pas dans leurs priorités, c'est loin d'être
là, on parle de maintien à domicile. Ça, c'est très clair.
Puis ce que je voulais dire aussi : Si
c'était très important, les aînés puis le vieillissement de la population... Puis on sait que c'est un élément majeur dans
l'avenir. Il y avait quatre députés qui étaient là, ils viennent tous de ce
bord-là, ils ont participé à
l'événement. Aucun député de ce côté-là. Pourtant, au nombre que vous êtes, il
me semble que vous auriez été capables d'en déléguer deux ou trois.
Merci.
Le Président : Mme la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : À ce que je sache, M. le Président, je suis la
députée de Prévost. Donc, j'étais présente en tant que députée aussi. Et, à ce que je sache, les maisons des aînés
s'apparentent aux CHSLD, dans une construction différente. On aura toujours besoin des soins d'hébergement et
de longue durée. Ce n'est pas le souhait des gens, d'aller vivre dans des
résidences de fin de vie, mais c'est notre responsabilité d'offrir des endroits
de qualité qui respectent la dignité des personnes. Et ce qu'on veut
faire, ce sont des endroits...
Le Président : En terminant.
Mme Blais
(Prévost) : ...ouverts sur la communauté et ouverts sur les
personnes proches aidantes et les familles.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Rimouski.
M. Harold LeBel
M. LeBel : Ce n'est pas ce
qu'ils veulent.
Un certain
ministre d'État à l'Éducation et à la Jeunesse, devenu premier ministre, a
piloté, en février 2000, le Sommet du
Québec et de la jeunesse. Je le cite : «La société québécoise a depuis
longtemps démontré qu'elle pouvait miser sur le levier exceptionnel que représente sa longue tradition de concertation
pour faire face à des enjeux complexes et mettre en place des solutions pertinentes et durables. Les
récents exercices que furent les états généraux sur l'éducation et le Sommet
sur l'économie et l'emploi en témoignent. Il importe maintenant de mettre au
profit de la jeunesse la force de ce levier.»
Si ce levier
a pu servir à la jeunesse à un moment donné, est-ce qu'il ne pourrait pas
servir aux aînés maintenant?
Le Président : Mme la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : Écoutez, ce que le député a oublié de dire,
puisqu'il était présent quand j'ai pris la parole, c'est qu'il y a 38 recommandations, et, de
ces 38 recommandations, on en a réalisé à peu près la moitié. On a quand
même écouté les recommandations des
aînés. On l'a fait. On l'a fait. On a appliqué plusieurs éléments, dans leurs
recommandations, et on va continuer.
Moi, ce que
j'ai dit, M. le Président, aux personnes qui étaient là, c'est qu'on va
continuer ensemble à mener la bataille.
Et je suis très contente que les états généraux émergent des groupes de
personnes aînées, des groupes eux-mêmes, et non pas du gouvernement.
Le Président : En terminant.
Mme Blais (Prévost) : C'est
encore plus fort pour faire en sorte que les demandes se réalisent.
Le Président : Question principale,
M. le député de Jean-Lesage... M. le député de Rimouski?
M. LeBel : Est-ce que je peux
déposer le document, la déclaration commune?
Document déposé
Le Président : Consentement pour
déposer le document? J'ai le consentement? Consentement.
M. le député de Jean-Lesage.
Accès aux services en santé mentale
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci, M. le
Président. Alors, on est en pleine Semaine de la santé mentale, et on vit en ce
moment une grave crise de la santé mentale,
au Québec. Le ministre délégué avait promis de mettre fin aux listes d'attente
pour avoir de l'aide au public, en
santé mentale. 3 novembre 2020, je le cite, il disait : «J'espère
couper de façon très significative, si ce n'est pas éliminer la liste d'attente.» Depuis, rien n'a changé. Le
ministre et ses bonnes intentions n'ont pas entamé la liste d'attente. On est encore et toujours à
20 000 personnes, et les Québécois et Québécoises attendent encore et
toujours des mois et des mois pour
avoir de l'aide. En région et pour les jeunes, c'est encore plus
catastrophique. Bref, le Québec pète au frette, et la CAQ tourne en
rond.
Ce matin, je dépose une motion pour que le
gouvernement évalue le plan de Québec solidaire pour se sortir de l'impasse. Ça fait quatre ans que le ministre
annonce des stratégies, ça fait quatre ans que ça ne marche pas. Il faut qu'on
change d'approche.
Est-ce que le ministre va voter en faveur de
notre motion?
• (10 h 50) •
Le Président : M. le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Merci
beaucoup, M. le Président. Toujours content de me lever et parler de santé
mentale. Je remercie le député de Jean-Lesage.
Ce qu'il faut comprendre, M. le Président,
c'est qu'avec la pandémie on a vu une augmentation de 40 % de la demande en santé mentale. Il faut s'en rendre
compte, ça. On a recruté des gens dans chacun de nos programmes. Les gens
ont beaucoup plus de services en santé
mentale. Tout le monde connaît maintenant la porte d'entrée pour les services
en santé mentale, qui est le 8-1-1
Info-Social. Au lieu de courir un peu partout à chercher des services, vous
appelez là, un professionnel de la
santé mentale vous prend en charge, vous amène à la bonne porte et vous offre
des services, M. le Président. On a
transformé les équipes du guichet d'accès en santé mentale d'une boîte postale
en une équipe de santé qui donne des services
à la population, M. le Président. On a augmenté le nombre de services
spécialisés qui se donnent à travers le Québec, M. le Président. On fait des travaux importants. Hier, j'annonçais
justement, avec le ministère, des travaux sur les conditions de travail des psychologues pour augmenter notre
nombre de psychologues dans le réseau, M. le Président. Donc, on fait un
travail global pour la santé mentale de notre population puis on va continuer à
le faire, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : En octobre 2021,
le ministre déclarait au journal Le Devoir : «Moi, je pense qu'on
ne peut pas concurrencer le salaire du privé
actuellement», en parlant des psychologues. Voici pourquoi les
psychologues ne viennent pas
travailler au public, voici pourquoi la liste d'attente ne bouge pas d'un pouce :
parce que la santé mentale, ce n'est pas assez haut dans les priorités
budgétaires de la CAQ.
Moi, ce que
je veux savoir, c'est où est-ce que ça bloque. Est-ce que c'est le ministre
délégué ou est-ce que c'est au Conseil du trésor?
Le Président : M. le ministre
délégué à la Santé et aux Services Sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Alors,
ça, c'est une très bonne question, M. le Président. Puis j'ai regardé ça
attentivement, donc, on a regardé les
listes d'attente en santé mentale à travers le Québec, puis ce qu'on s'est
rendu compte, finalement, c'est que
ce n'est pas 20 000 personnes qui attendent pour un psychologue. En
fait, les listes pour les psychologues, c'est à peu près 20 % à 30 % de la liste d'attente.
La grande majorité de l'attente, des gens attendent pour un psychiatre ou un
pédopsychiatre, M. le Président.
Donc, on est en train de travailler avec
l'Association des médecins psychiatres du Québec. On a développé des programmes, par exemple — je regarde la députée de Sherbrooke — pour les troubles du spectre de l'autisme. On va
avoir quatre cliniques spécialisées en
troubles du spectre de l'autisme pour diminuer les listes d'attente. On a
développé, maintenant, une approche
régionale pour que les médecins psychiatres puissent s'entraider dans les
régions où c'est difficile.
Le Président : En terminant.
M. Carmant : Vous
avez mentionné les Laurentides, dans votre région. On leur donne le support de
tout le RUISSS de Montréal pour venir les...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Alors,
j'ai une question : Ça prend combien de mandats à un ministre caquiste
pour faire diminuer, voire éliminer la liste d'attente en santé mentale?
Le Président : M. le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bien,
écoutez, M. le Président, si le député dit que la pandémie n'a pas affecté la
santé mentale des Québécois, là, ça,
je ne le comprends plus, là. On a eu plusieurs vagues répétitives, on a eu des
confinements. Il faut quand même réaliser ça. Le pic, d'ailleurs, de la
liste d'attente, ça a été en janvier 2022, après le dernier confinement.
M. le Président,
nous, on attaque la problématique à tous les niveaux en facilitant l'accès, en
augmentant les services, en allant même en prévention dans les écoles
avec mon collègue ministre de l'Éducation, en intégrant les organismes
communautaires. Le député devrait reconnaître ça...
Le Président : En terminant.
M. Carmant : ...la contribution
importante des organismes communautaires dans la santé mentale pour les...
Le Président : Question principale,
Mme la députée de Vaudreuil.
Accès
à la propriété
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Vous
savez, M. le Président, l'accès à la propriété, c'est un enjeu pour lequel je
me lève depuis fort longtemps parce
que je pense à nos enfants, vos enfants, cette génération qui, aujourd'hui, voit
leur rêve brisé. Leur rêve est brisé, d'acquérir une maison pour fonder
une famille, que ce soit à Montréal ou en région. Pourquoi? Parce que le
gouvernement de la CAQ reste les bras croisés.
Il me semble qu'on n'est pas obligés de vouloir
ressembler à tout prix au marché de Toronto, au marché de Vancouver. Je le disais hier, le prix médian d'une
maison, au Québec, c'est 415 000 $, ce qui représente une mise de
fonds, de 20 %, de 83 000 $. Ce n'est pas rien, là,
83 000 $.
Faute de
mesures, de passivité du gouvernement de la CAQ, pour plusieurs ménages c'est
impossible de s'acheter une maison.
Qu'est-ce que
la ministre répond à cette génération de Québécois alors que son gouvernement a
décidé de rester passif devant la surchauffe immobilière?
Le Président : M. le ministre des
Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) :
Oui. Bien, c'est une situation extrêmement importante, et je remercie la
députée pour sa question. L'accès à la propriété, c'est important. Puis
l'achat d'une première maison, c'est souvent le principal véhicule d'épargne
des ménages. Donc, c'est donc une question extrêmement importante.
Et j'ai une
bonne nouvelle : le marché s'ajuste. L'an dernier, les mises en chantier
de maisons neuves, au Québec, sont en
hausse de 50 % par rapport à la moyenne 10 ans. Ça veut dire que le
secteur privé reconnaît que la demande est très forte et s'ajuste. Alors, c'est exactement ça qu'il faut faire. Et le
gouvernement fait sa part avec des logements sociaux et un nouveau programme de logement abordable. Donc, on
travaille sur l'offre, puisque la demande est extrêmement forte, en fonction du
dynamisme de l'économie québécoise.
Le Président : Cela met fin à la
période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Picard) : À la rubrique Motions sans préavis, en fonction de nos règles et de
l'ordre de présentation des motions
sans préavis, je reconnais maintenant un membre du troisième groupe
d'opposition. Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci,
M. le Président. M. le Président, je sollicite le consentement des membres de
cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec la députée de Fabre, le député de Jean-Lesage, le député de
Bonaventure et le député de Rimouski, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale salue les membres de la Coalition pour la dignité des
aînés, qui ont tenu leurs états généraux sur les conditions de vie des
aînés le 3 mai dernier;
«Qu'elle
se range derrière la coalition lorsqu'elle précise que la priorité absolue doit
être accordée au soutien à domicile pour les aînés du Québec, afin de leur
permettre de vivre et de vieillir dans la dignité;
«Qu'elle
souligne que selon un récent sondage, 86 % des Québécoises et des Québécois
appuient une augmentation importante des soins à domicile pour améliorer
le réseau de la santé au Québec;
«Qu'elle
rappelle que les investissements dans les soins à domicile ne représentaient en
2020 que 24 % du financement public des soins de longue durée;
«Qu'elle
demande au gouvernement d'opérer résolument un virage pour que les
investissements en soins à domicile au Québec atteignent au moins
50 % des investissements totaux en soins de longue durée.» Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
Le Vice-Président (M. Picard) : Pas
de consentement. Je reconnais maintenant un membre du groupe formant le
gouvernement. M. le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité
sociale.
Exiger de la Fédération des travailleurs et travailleuses
du Québec
la tenue d'une enquête sur les récentes révélations concernant
la présidence de la FTQ-Construction
M. Boulet :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Verdun, le député d'Hochelaga-Maisonneuve, le député de Jonquière, le député de
Bonaventure et le député de Rimouski :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que toutes les organisations doivent être
exemplaires dans la prévention du harcèlement psychologique et du
harcèlement sexuel;
«Qu'elle
souligne que l'industrie de la construction n'en fait pas exception et qu'elle
a la responsabilité d'assurer un milieu de travail sain et exempt de
toute forme de harcèlement pour l'ensemble des travailleuses et des
travailleurs;
«Qu'elle
rappelle qu'en 2021, les femmes ne représentaient que 3,27 % de la
main-d'oeuvre totale de l'industrie et qu'environ 55 % de celles-ci
quittent les chantiers après cinq ans;
«Que
l'Assemblée nationale réitère qu'en vertu de la Loi sur les normes du travail,
les employeurs sont tenus d'adopter une politique de prévention du
harcèlement psychologique et sexuel et de s'assurer de son respect;
«Enfin,
que l'Assemblée nationale exige de la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec qu'elle lance une
enquête afin de faire la lumière sur les récentes révélations concernant la
présidence de la FTQ-Construction.» Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Schneeberger :
Consentement, sans débat.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Oui, M. le...
M. Derraji :
...nominal, s'il vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Nous allons... Oui?
M. Schneeberger :
...nominal.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Deux fois. Il va y avoir un vote par appel nominal.
Des voix : ...
• (11 heures) •
Le Vice-Président
(M. Picard) : S'il vous plaît! On vous demande de garder le
silence.
Mise aux voix
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Legault (L'Assomption),
M. Jolin-Barrette (Borduas), Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville), Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles), Mme D'Amours (Mirabel), M. Girard (Groulx),
Mme McCann (Sanguinet), M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Roy
(Montarville), M. Lemay (Masson), M. Simard (Montmorency),
Mme Lavallée (Repentigny), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
M. Roberge (Chambly), Mme LeBel (Champlain),
M. Bonnardel (Granby), M. Lévesque (Chauveau), Mme Lachance (Bellechasse),
M. Charette (Deux-Montagnes), M. Lamontagne
(Johnson), M. Carmant (Taillon), Mme Blais (Prévost), M. Caire
(La Peltrie), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé
(La Prairie), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Dufour
(Abitibi-Est), M. Skeete (Sainte-Rose), Mme Chassé (Châteauguay),
Mme Hébert (Saint-François), Mme Lecours (Les Plaines),
M. Lacombe (Papineau), Mme Proulx (Berthier),
Mme Charest (Brome-Missisquoi), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Girault (Bertrand), M. Julien
(Charlesbourg), M. Boulet (Trois-Rivières), M. Lafrenière (Vachon),
Mme Proulx (Côte-du-Sud), M. Poulin (Beauce-Sud),
M. Émond (Richelieu), M. Bachand (Richmond), Mme IsaBelle
(Huntingdon), M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Bélanger (Orford), Mme Picard
(Soulanges), M. Caron (Portneuf), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), M. Reid (Beauharnois), Mme Dansereau
(Verchères), M. Lévesque (Chapleau), M. Tremblay (Dubuc),
Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Campeau (Bourget), Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice), M. Thouin
(Rousseau), M. Jacques (Mégantic), Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac), Mme Boutin (Jean-Talon), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Allaire (Maskinongé),
Mme Guillemette (Roberval), M. Lamothe (Ungava), M. Lemieux
(Saint-Jean), M. Bussière (Gatineau), M. Provençal
(Beauce-Nord), Mme Dorismond (Marie-Victorin).
Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Leitão (Robert-Baldwin), Mme Nichols (Vaudreuil),
Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme St-Pierre (Acadie),
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme David (Marguerite-Bourgeoys),
M. Derraji (Nelligan), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Melançon (Verdun),
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
Mme Ménard (Laporte), Mme Charbonneau (Mille-Îles), Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé),
M. Barrette (La Pinière), Mme Sauvé (Fabre), M. Polo
(Laval-des-Rapides), M. Arcand (Mont-Royal—Outremont), M. Rousselle (Vimont).
M. Nadeau-Dubois (Gouin),
Mme Labrie (Sherbrooke), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Ghazal (Mercier), M. Zanetti (Jean-Lesage),
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Fontecilla
(Laurier-Dorion), Mme Dorion (Taschereau), M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve).
M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine), M. Ouellet (René-Lévesque), Mme Perry Mélançon
(Gaspé), Mme Hivon (Joliette), M. Gaudreault (Jonquière),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Richard (Duplessis).
M. LeBel
(Rimouski), M. Roy (Bonaventure), Mme Samson (Iberville).
Le Vice-Président (M. Picard) : Que
les députés contre veuillent bien se lever. Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 109
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. La motion est adoptée. Je reconnais
maintenant un membre du groupe formant l'opposition officielle... Oui, M. le
député de Nelligan?
17
923
M. Derraji : M. le
Président, je vous invite à envoyer une copie de cette motion à la haute
direction de la FTQ-Construction.
Le Vice-Président (M. Picard) : Ce
sera fait, M. le député de Nelligan. Et je reconnais maintenant un membre du
groupe formant l'opposition officielle. Mme la députée de Verdun.
16
779
Mme Melançon : Merci,
M. le Président. Alors, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, le député de Jonquière, le député
de Rimouski :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte que le plan de mise en oeuvre 2022-2027 du Plan pour
une économie verte 2030 rendu public
par le ministre de l'Environnement n'identifie que 51 % des efforts requis
pour atteindre la cible de 37,5 % de réduction des GES sous le
seuil de [1999];
«Qu'elle
rappelle que la hausse des investissements contenus [dans le] plan de mise en
oeuvre 2022-2027 découle essentiellement
d'une hausse des dividendes liée au marché du carbone ainsi qu'à la taxe sur
l'essence, que l'utilisation de ces
sommes à des fins environnementales est une exigence légale et qu'ainsi, le
gouvernement caquiste n'investit essentiellement que le minimum que la
loi lui commande;
«Qu'enfin, elle
déplore que le manque d'ambition du gouvernement caquiste en matière
environnementale et qu'elle exige que
l'ensemble des efforts à effectuer pour atteindre 100 % de la cible de
réduction des GES prévue soit identifié d'ici la fin de la présente
législature.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Je reconnais un membre du deuxième groupe
d'opposition. M. le député de Jean-Lesage.
17
955
M. Zanetti : M.
le Président, je demande le consentement de cette Assemblée pour débattre de la
motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale souligne la Semaine de la santé mentale, qui se tient du 2 au
8 mai 2022;
«Qu'elle reconnaisse
que l'attente des jeunes pour recevoir des services est de 473 jours dans
les Laurentides, que plus de
20 000 personnes sont en attente de soins en santé mentale au Québec
et qu'il manque près de 2 000 professionnels
de la santé mentale pour répondre aux besoins;
«Qu'elle
déplore que, sous le gouvernement actuel, l'accès à la psychothérapie est un
luxe;
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement d'évaluer le plan de Québec solidaire élaboré
avec des experts pour mettre fin aux listes d'attente en santé mentale.»
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre
de cette motion?
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Pas de consentement.
Avis
touchant les travaux des commissions
À la rubrique Avis
touchant les travaux des commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger :
Oui, M. le Président. Alors, j'avise cette Assemblée que la Commission de
la culture et de l'éducation procédera à
l'étude des crédits budgétaires 2022‑2023 du volet Éducation préscolaire et enseignement
primaire et secondaire incluant la formation professionnelle du
portefeuille Éducation aujourd'hui, de 11 h 30 à 13 heures et de
15 à 18 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de
l'aménagement du territoire procédera à l'étude des crédits budgétaires 2022‑2023
du volet Métropole du portefeuille Affaires municipales et Habitation
aujourd'hui, de 11 h 15 à 13 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission des institutions procédera à l'étude des crédits budgétaires 2022‑2023
du portefeuille Relations internationales et Francophonie aujourd'hui,
de 11 h 15 à 13 heures, à la salle Pauline-Marois;
La Commission des
finances publiques procédera...
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Picard) : M.
le leader adjoint, on va attendre quelques instants. Il semble que le message
sur le bruit n'a pas fonctionné. Si vous voulez poursuivre vos discussions,
allez à l'extérieur, s'il vous plaît.
Vous pouvez y
aller, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger : ...M. le Président,alors, la Commission des finances publiques procédera à l'étude
des crédits budgétaires 2022‑2023 du volet Finances du portefeuille
Finances aujourd'hui, de 11 h 15 à 13 heures, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission de l'énergie et des ressources naturelles procédera à l'étude des
crédits budgétaires 2022‑2023 du volet
Énergie et Ressources naturelles du portefeuille Énergie et Ressources
naturelles aujourd'hui, de 11 h 15 à 13 h 15, à la salle
de l'Assemblée nationale;
La Commission des
relations avec les citoyens procédera à l'étude des crédits budgétaires 2022‑2023
du volet Aînés et proches aidants du portefeuille Santé et Services sociaux
aujourd'hui, de 15 heures à 17 h 15, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des
transports et de l'environnement entreprendra l'étude des crédits
budgétaires 2022‑2023 du volet Environnement et Lutte contre les
changements climatiques du portefeuille Environnement et Lutte contre les
changements climatiques aujourd'hui, de 15 heures à 18 h 30, à
la salle Pauline-Marois;
La Commission de
l'économie et du travail procédera à l'étude des crédits budgétaires 2022‑2023
du volet Économie, volet Investissement Québec, du portefeuille Économie et
Innovation aujourd'hui, de 14 heures à 16 h 30, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission de
l'économie et du travail procédera à l'étude des crédits budgétaires 2022‑2023
du volet Économie, volet PME et Innovation,
du portefeuille Économie et Innovation aujourd'hui, de 16 h 45 à
19 h 15, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des
institutions procédera à l'étude des crédits budgétaires 2022‑2023 du
portefeuille Sécurité publique aujourd'hui, de 15 heures à
17 h 30, à la salle de l'Assemblée nationale;
Et
la Commission des relations avec les citoyens entreprendra l'étude des crédits
budgétaires 2022‑2023 du volet Famille du portefeuille Famille
aujourd'hui, de 19 h 15 à 21 h 45, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Et voilà, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le leader adjoint du gouvernement.
À la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Ajournement
Puisque nous sommes à
la période de l'étude des crédits budgétaires et que, conformément aux
dispositions de l'article 282 du règlement, l'Assemblée ne procède qu'aux
affaires courantes, je lève la séance, et les travaux de l'Assemblée sont
ajournés au jeudi 5 mai 2022, à 9 h 40.
(Fin de la séance à
11 h 9)