(Treize heures quarante et une
minutes)
Le Président :
Mmes, MM. les
députés, bonjour. Bonjour à toutes et à tous.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Quel beau moment que cette rubrique Déclarations
de députés! Et je commence immédiatement en cédant la parole à Mme la députée
de Soulanges.
Souligner
la Semaine de l'action bénévole
Mme Marilyne
Picard
Mme Picard :
Merci,
M. le Président. Cette semaine, on souligne la 48e édition de la Semaine
de l'action bénévole sous le thème de
Bénévoler change la vie!. C'est l'occasion pour moi de témoigner toute
ma reconnaissance aux bénévoles et de
reconnaître leur contribution au sein de la circonscription de Soulanges. Leurs
actions nobles et généreuses impactent significativement la vie des
personnes de tous âges, autant dans le monde médical, environnemental,
communautaire, culturel et sportif.
Au Québec, près de 2 millions de personnes
s'impliquent bénévolement chaque année. Ça fait du bien de voir autant
d'altruisme et d'entraide. Ces personnes précieuses consacrent leur temps et
leur coeur aux autres en travaillant souvent dans l'ombre et en contribuant à
changer des vies sans faire de bruit.
Je tenais aujourd'hui à souligner haut et fort
que ces personnes sont des piliers indispensables de notre société. Chaque action bénévole est une énorme source de
richesse collective. Merci à tous les bénévoles de Soulanges qui s'impliquent.
Le
Président :
Et vous avez raison, Mme la députée, nous ne
saurions nous en passer, bien sûr. M. le député de Mont-Royal—Outremont.
Rendre
hommage à Mme Diane Chênevert, fondatrice
et directrice générale du Centre Philou
M. Pierre
Arcand
M. Arcand :
Merci,
M. le Président. Je rends hommage aujourd'hui au travail de Mme Diane
Chênevert, fondatrice et directrice générale du Centre Philou, un
organisme de ma circonscription.
C'est son
amour, son dévouement pour son garçon Philippe, atteint de paralysie cérébrale
sévère, qui l'a motivée, en 2005, à améliorer la qualité de vie des familles
avec un enfant polyhandicapé en offrant des services d'aide et de
développement en continu.
Aujourd'hui,
ce sont des centaines d'enfants et de familles qui ont pu bénéficier des
services du Centre Philou, ce qui
comprend des séjours de répit, des programmes de développement, de garderie, du
soutien familial. Au-delà de cette innovation
des soins, ce que Mme Chênevert a bâti, c'est un lieu d'inclusion,
d'empathie et de chaleur humaine. Elle offre une place dans la société à
ces jeunes vulnérables.
Je remercie
donc Mme Chênevert de sa fougue, de sa passion mais également de son amour
pour Philippe, qui a pu bénéficier à tellement de familles de notre
communauté. Diane, tu as toute notre admiration. Merci.
Le
Président : Et je me joins à vous. Mme Chênevert, vous
avez toute notre admiration, effectivement. M. le député de Taillon.
Rendre
hommage à Mme Roxanne Parent-Thibeault pour
son engagement bénévole et communautaire
M. Lionel
Carmant
M. Carmant : Merci,
M. le Président. Je reste dans la thématique du jour. Je suis très heureux de
vous parler d'une jeune femme de ma circonscription qui s'implique
bénévolement auprès des étudiants de son école.
Le bénévolat,
on le sait, c'est important, dans notre société. Donner de son temps pour les
autres, c'est gratifiant et ça permet de s'épanouir encore plus.
Étudiante à
l'École de technologie supérieure, Roxanne Parent-Thibeault s'est rapidement
impliquée dans les clubs étudiants,
lorsqu'elle a entamé son baccalauréat. Selon ce qui m'a été rapporté, Roxanne
transcende par son authenticité et
son professionnalisme. Par son implication, elle vise à faire une différence
dans sa communauté, et ce, afin de contribuer au bien-être de celle-ci et de dynamiser son
milieu de vie. Elle dirige actuellement de façon bénévole le regroupement
étudiant GéniAle. En plus de ses
études et de son implication, Roxanne s'est engagée à organiser quelques
activités d'accueil et d'intégration pour les étudiants internationaux.
En terminant,
je tiens à la remercier personnellement pour le temps qu'elle partage à aider
les autres. Félicitations, Roxanne! Tu as tout mon respect.
Le
Président : Trouver du temps pour les autres, c'est
extrêmement méritoire, vous avez tout à fait raison. M. le député de
Jacques-Cartier.
Rendre
hommage à M. André Lalonde pour son
engagement bénévole, social et communautaire
M. Gregory
Kelley
M. Kelley : Merci, M. le
Président. Aujourd'hui, je me lève dans cette Chambre pour rendre hommage à une
personne qui fait rayonner depuis de nombreuses années le coquelicot dans ma
circonscription, André Lalonde, connu par tous à Pointe-Claire.
Il a présidé
plusieurs campagnes de vente des coquelicots au nom de la succursale 57 de
la Légion royale canadienne. Et les dernières années n'ont pas été les
plus faciles dans l'histoire de la Légion — manque de bénévoles,
des règles sanitaires — mais
le soldat Lalonde a persévéré avec la sérénité et la détermination.
Le 3 avril dernier, M. Lalonde a reçu
la Médaille du lieutenant-gouverneur pour les aînés.
What a fitting tribute to a hardworking
and persevering... in protecting the history of our great country and honoring those who served and those who had to stay behind and wait.
Votre engagement bénévole soutenu au niveau social et communautaire a
contribué au mieux-être de votre milieu, à l'atteinte de la mission de
la Légion royale canadienne. Merci beaucoup, M. Lalonde.
Le Président : Merci, M. le député.
Bravo, M. Lalonde! Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Rendre
hommage à Mme Nathalie Duclos pour sa contribution
au développement de sa communauté
Mme
Émilie Foster
Mme Foster : Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, je désire souligner la contribution essentielle d'une femme d'affaires de ma circonscription.
Mme Nathalie Duclos a été directrice générale d'Alliance Affaires Côte-de-Beaupré
de septembre 2007 jusqu'au
début 2022. C'est pendant son mandat que l'organisme aura réellement pris
un envol très marqué, avec un calendrier d'activités très bien garni.
Depuis deux mois, Mme Duclos assure une
passation des pouvoirs et des savoirs chez Alliance Affaires. Auparavant, Mme Duclos a été propriétaire du
Dépanneur des Caps, à Saint-Tite-des-Caps, pendant 11 ans. De plus, ses
implications bénévoles ont été très
nombreuses, qu'on pense notamment au sein du comité des loisirs de sa municipalité,
à titre de présidente des Sentiers des Caps
de Charlevoix, ou encore comme mentor à SAGE, Mentorat d'affaires.
Mme Duclos a été très active et continuera de l'être, j'en suis
certaine.
Je la
félicite pour toutes ces belles années au service de notre communauté. Au
plaisir de se revoir dans de futures implications! Merci.
Le Président : Bravo, Mme Duclos!
Mme la députée de Gaspé.
Souligner
le 35e anniversaire du Centre
d'action bénévole Le Hauban inc.
Mme
Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, j'ai lu, dernièrement, une
citation de Sherry Anderson que j'ai trouvée très éloquente : «Si le bénévolat n'est pas payé, ce n'est pas
parce qu'il ne vaut rien mais parce qu'il n'a pas de prix.» Depuis
35 ans, le Centre d'action bénévole Le Hauban en fait la démonstration au
quotidien.
Couvrant tout le secteur de L'Anse-à-Valleau, à
Coin-du-Banc, la présidente Tanya Jalbert-Samson et l'équipe du CAB, composée de Monia Denis, Sandra Denis,
Benoit Bond, Israël LeGuédard, Claude-Émilie Cotton et Jessie Perry, ainsi que quelques 140 bénévoles, se dévouent
pour offrir des services à près de 1 000 personnes, principalement
des aînés qui habitent toujours dans
leur milieu de vie. Au-delà des services d'accompagnement transport, de popote
roulante et des visites d'amitié,
c'est assurément la présence de ces personnes d'exception qui fait la plus
grande différence dans le coeur des aînés, une présence rassurante et
respectueuse, parfois la seule visite qu'ils auront durant la semaine.
En cette
Semaine de l'action bénévole, je tiens à les remercier sincèrement pour cette
implication qui change à la fois leur
vie et celle des aînés qu'ils côtoient. Merci pour tout, et un joyeux
35e anniversaire au Centre d'action bénévole Le Hauban! Merci, M.
le Président.
Le Président : Bon
anniversaire — je
me joins à vous — au
centre d'action bénévole! Tout à fait. Mme la députée de Chicoutimi.
Rendre hommage à M. Sylvain Gaudreault, député de
Jonquière, à l'aube de son retrait de la vie politique
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui. Merci, M. le Président. Alors, le
1er mars dernier, mon collègue de la belle région du Saguenay—Lac-Saint-Jean
annonçait qu'il ne se représentait pas aux prochaines élections. Je tiens à
souligner la contribution de Sylvain
Gaudreault ici, au salon bleu, à titre de député de Jonquière depuis 2007, sous
la bannière du Parti québécois.
Lors de ma nomination
à titre de ministre responsable du Saguenay—Lac-Saint-Jean, une de mes
premières rencontres a été avec le député de
Jonquière. C'était important pour moi de connaître ses priorités. Il les
connaissait. Nous avons discuté du
site patrimonial d'Arvida, du Théâtre Palace, du Côté-Cour, du Club de curling
de Kénogami, de l'hôpital de
Jonquière, de Rio Tinto. Et, à la suite de cette rencontre, j'ai eu le plaisir
de collaborer avec mon collègue pour aider notre belle région.
Alors, oui, bien que
nos allégeances politiques diffèrent, nous avons tous les deux à coeur notre
région, et il est un très, très bon
parlementaire. Avoir des opinions différentes, M. le Président, c'est ce qui
rend nos discussions beaucoup plus
enrichissantes. C'est ce qui nous permet de voir les choses sous un nouvel
angle et c'est ce qui nous apporte des défis.
Alors,
je sais que M. Gaudreault, Sylvain, s'est dévoué énormément pour son comté
de Jonquière, pour ses citoyens tout au long de sa carrière comme
politicien. Alors, bon succès pour toi, Sylvain, pour la suite. Je te souhaite
le meilleur, beaucoup de repos, car, oui, tu le mérites vraiment. Merci.
• (13 h 50) •
Le
Président : Merci, Mme la députée. Bravo, M. le député! M. le député
de Laurier-Dorion.
Souligner le départ à la retraite de M. Robert Paris,
pionnier du travail de rue
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, j'aimerais rendre hommage et souligner le départ à la retraite
d'un des pionniers du travail de rue au Québec, M. Robert Paris, qui a
notamment été l'un des membres fondateurs du Regroupement des organismes
communautaires québécois pour le travail de rue.
Depuis
plus de 40 ans, M. Paris oeuvre à l'amélioration des conditions de
vie des personnes en situation d'itinérance à Montréal. Comme directeur de l'organisme PACT de rue, il a mis en
avant l'importance d'une approche locale et globale et a contribué à
faire connaître la réalité de l'itinérance à l'extérieur du centre-ville de la
métropole. Dans les dernières années, cette
approche locale s'est traduite par la création d'un centre de jour ouvert sept
jours sur sept à Villeray. Puis, en
pleine pandémie, Robert et son équipe ont permis l'ouverture d'un refuge,
toujours à Villeray, autour duquel tout le quartier s'est concerté, un
véritable tour de force.
Je
salue donc le travail, l'humanité, la sensibilité et son travail acharné pour
créer une société toujours plus inclusive et respectueuse de tous et
toutes. Bonne retraite, Robert! Merci, M. le Président.
Le Président :
Bonne retraite, M. Paris! Du beau temps et du bon temps pour vous,
bien sûr. M. le député de Beauce-Nord.
Sensibiliser les citoyens aux accidents cardiovasculaires
M. Luc Provençal
M. Provençal : Merci, M. le Président. Les problèmes cardiaques
sont la deuxième cause prédominante de décès au pays. Il est donc important que la population du Québec soit bien
outillée pour reconnaître les signes d'un arrêt ou d'une crise
cardiaque.
Pour
sauver des vies, il est essentiel que les secouristes non professionnels
interviennent rapidement. Neuf personnes sur 10 qui subissent un arrêt cardiaque extrahospitalier en meurent.
Pour chaque minute écoulée où on ne recourt pas à la RCR ou à un DEA, les chances de survie diminuent
considérablement. L'utilisation d'un DEA double les chances de survie.
Tout le monde, à tout âge, peut subir un arrêt cardiaque.
Je
profite de l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui pour saluer, dans les
tribunes, les représentants de la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC et de la Fondation Jacques-De Champlain.
Ils sont accompagnés de M. Robert Marien, artiste québécois qui, grâce à la vigilance de ses coéquipiers et de la
présence d'un défibrillateur dans l'aréna où il pratiquait le hockey,
lui permet d'être des nôtres aujourd'hui. Salut!
Le
Président : Salutations et bravo à vous également! Salutations!
Mme la députée de Bellechasse.
Souligner le 101e anniversaire de Mme Bernadette Bourdon
Mme
Stéphanie Lachance
Mme Lachance : Merci,
M. le Président. Je suis touchée de prendre la parole aujourd'hui pour honorer
une citoyenne de la circonscription de Bellechasse.
Le 6 mai prochain,
Mme Bernadette Bourdon, de Lac-Etchemin, soufflera ses 101 bougies
d'anniversaire.
Née en 1921, c'est à Sainte-Justine que
Mme Bourdon a élevé ses six enfants. Ses proches la décrivent comme
dévouée, sociable, enjouée et travaillante.
101 ans,
c'est avoir été témoin de tellement d'événements marquants pour le Québec! Nos
aînés sont les gardiens de notre riche histoire, et je suis certaine que
Mme Bernadette Bourdon pourrait en témoigner avec plaisir.
Malgré sa vue
et sa mobilité aujourd'hui réduites, Mme Bourdon profite de la vie et aime
toujours autant la musique, et particulièrement le chant. Elle est un
véritable rayon de soleil, au CHSLD de Lac-Etchemin.
Joyeux
101e anniversaire, Mme Bourdon! Votre sagesse et votre expérience
sont de véritables richesses pour les générations prochaines. Votre joie
de vivre et votre bonne humeur sont une inspiration pour nous tous.
Le
Président : Merci, Mme la députée. Bon anniversaire,
Mme Bourdon! J'aurais envie de vous demander votre secret, si vous
étiez ici. Alors, bon anniversaire!
Mmes, MM. les députés, cela met fin à la
rubrique Déclarations de députés.
Je suspends donc les travaux durant quelques
instants. Merci à toutes et à tous.
(Suspension de la séance à 13 h 54)
(Reprise à 14 h 3)
Le Président : Mmes et MM.
les députés, bon retour. Bon début de semaine, bonne journée à toutes et à
tous. Comme à l'habitude, prenons quelques instants pour nous recueillir.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Présence
du consul général de la République fédérative du
Brésil à Montréal, M. Nedilson Ricardo Jorge
Mmes et MM.
les députés, j'ai le plaisir de souligner la présence dans les tribunes du
consul général de la République fédérative du Brésil à Montréal,
M. Nedilson Ricardo Jorge.
Dépôt
d'une lettre du Directeur général des élections accompagnée d'un avis
proclamant Mme Shirley Dorismond candidate élue dans Marie-Victorin
à l'élection partielle du 11 avril 2022
Et je vous
avise également que le Directeur
général des élections a fait parvenir
au secrétaire général de l'Assemblée nationale une lettre datée du
19 avril 2022, dont je vous lis l'extrait suivant :
«Conformément
à l'article 380 de la Loi électorale, nous vous transmettons le nom de la
candidate élue dans la circonscription électorale de Marie-Victorin à la
suite de l'élection partielle du 11 avril 2022. Cette élection a été tenue
en vertu du décret du gouvernement pris en date du 8 mars 2022.»
Et c'est signé Pierre Reid, Directeur général
des élections.
Je dépose
cette lettre, accompagnée d'un avis proclamant Mme Shirley Dorismond
candidate élue dans la circonscription électorale de Marie-Victorin.
Accueil
de la nouvelle députée de Marie-Victorin, Mme Shirley Dorismond
Et j'invite
maintenant le premier ministre et M. le whip en chef du gouvernement à
accueillir la nouvelle députée de Marie-Victorin, Mme Shirley
Dorismond.
(Applaudissements)
Le
Président : Nous
procéderons maintenant aux allocutions pour l'accueil de la nouvelle députée de
Marie-Victorin. La parole d'abord à M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui,
merci, M. le Président. Donc, c'est avec beaucoup de plaisir qu'on accueille la
nouvelle députée de Marie-Victorin — je
pense, pour la dernière fois on a le droit de prononcer son nom — Mme Shirley
Dorismond. Maintenant, on va l'appeler Mme la députée de Marie-Victorin.
Bravo!
Évidemment,
je veux en profiter aussi, bon, d'abord, pour la féliciter, la remercier pour
sa campagne électorale. Puis j'en profite
aussi pour féliciter puis remercier tous les candidats, toutes les candidates
dans Marie-Victorin. On le sait, ce
n'est pas un sport facile, la politique, et ça prend du courage. Puis on a vu,
pendant la campagne dans Marie-Victorin, que notre démocratie est en
santé, au Québec. Il y a eu beaucoup
de débats, beaucoup de monde qui ont fait les rues de Longueuil. Donc,
bravo à tous les candidats, candidates!
Cette
victoire, M. le Président, on la prend avec beaucoup d'humilité. Ça fait assez
longtemps que je suis en politique pour
savoir que ça change rapidement, en politique. La confiance, puis je sais qu'on
en a parlé souvent, tous les deux, ça se mérite à chaque jour. Donc,
évidemment, on va continuer d'essayer de mériter cette confiance des Québécois.
• (14 h 10) •
Évidemment, il y a un
événement qui me fait particulièrement plaisir : la nouvelle députée,
c'est la 56e femme à l'Assemblée nationale, la 31e femme dans un gouvernement.
C'est deux records dans l'histoire du Québec.
Tous
ceux qui ont eu l'occasion d'aller dans Marie-Victorin, à Longueuil, ont vu que
Shirley, bon, non seulement est née,
a grandi à Longueuil, connaît beaucoup de monde à Longueuil, mais c'est une
femme de terrain. C'est aussi une infirmière,
une infirmière qui a travaillé auprès des aînés, qui a travaillé en santé
mentale, qui a vacciné dans les derniers mois. Elle me disait même qu'elle vaccine actuellement encore, pour
quelques semaines, avec sa fille, aussi, qui vaccine. Donc, très impliquée dans le monde de la santé.
Bon, on le sait, elle a été aussi vice-présidente du syndicat des infirmières,
donc, de la FIQ, donc elle connaît très bien
les enjeux. Je sais que sa mère habite seule à la maison, comme ma mère, puis,
pour elle, les soins à domicile, c'est très important.
On
a aussi... On lui a déjà donné, aujourd'hui, un mandat, avec le ministre de la
Santé, d'aller sur le terrain voir avec
les infirmières, les médecins de famille, tous les professionnels de la santé
comment on peut, dès les prochains mois, s'assurer qu'il y ait plus de Québécois qui soient pris en charge dans
des groupes de médecine de famille, que ce soit dans des cliniques privées,
dans des CLSC. Donc, elle va aller sur le terrain, puis ensuite elle va venir
travailler avec l'équipe de Christian
Dubé pour continuer à faire les changements pour que les gens cessent d'être
obligés d'aller en deuxième ligne à l'hôpital pour recevoir des soins de
base, là, des petits bobos, qu'on appelle les P4, P5.
Donc,
je veux lui dire qu'on est tellement fiers, dans notre équipe, dans notre grande
famille de la CAQ, de l'accueillir. C'est
une femme compétente, c'est une femme de terrain, c'est une femme d'action, et
j'ai très hâte, on a très hâte de travailler avec la nouvelle députée de Marie-Victorin. Et, comme je l'ai dit puis
je vais le répéter, on ne prend rien pour acquis. On va continuer de travailler très fort pour aller
chercher le soutien de la population. Donc, Mme la députée, Shirley, bienvenue
à notre Assemblée nationale.
Le
Président : La parole à M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Pierre Arcand
M. Arcand : Merci beaucoup, M. le
Président. À mon tour, évidemment, de souhaiter la bienvenue à la nouvelle
députée de Marie-Victorin. Mme la députée,
vous faites aujourd'hui votre entrée au salon bleu lors de... C'est une journée
qui, certainement, sera chargée en émotions.
Je vous annonce également que vous serez de retour en campagne électorale
dans quelques mois, encore une fois. Vous
êtes désormais l'une des 125 personnes qui ont l'extrême privilège de prendre
des décisions, de légiférer au nom de la
nation québécoise et au nom des 8 millions de Québécois. C'est un
privilège mais aussi une responsabilité, dont la gravité vous habite,
j'en suis certain.
Vous
arrivez au cours d'une législature où les enjeux en santé ont occupé une place
prépondérante et exceptionnelle. Votre
parcours professionnel en ce domaine, votre bagage, votre expérience
apporteront certainement un éclairage nouveau et pertinent sur ces
questions. Vos valeurs humaines vous guideront aussi dans l'ensemble de nos
divers débats.
En
franchissant les portes du salon bleu, vous êtes appelée à représenter
l'ensemble des électeurs de votre comté. Cela dépasse, évidemment, largement le nombre d'électeurs qui ont, en
effet, voté pour vous, et je vous invite à toujours garder cela en tête, à tout instant, car nous sommes au
service des Québécois et de notre démocratie, une démocratie inclusive, qui
doit s'exercer pour tous. Vous avez remporté une chaude lutte dans
Marie-Victorin, et je tiens à vous féliciter, au nom de l'opposition officielle, pour votre victoire. Et
j'en profite également pour féliciter l'ensemble des candidats, de leurs
équipes, qui ont fait campagne et qui ont fait battre le coeur de notre
démocratie.
Bien
entendu, vous me permettrez de prendre quelques instants pour offrir quelques
mots à l'endroit de notre candidate, Émilie Nollet, une jeune femme de
grande qualité, qui a mené une campagne de terrain admirable. Bien évidemment, les résultats obtenus ne sont pas à la
hauteur de son engagement, mais ça, c'est le propre de la politique. Émilie,
si tu nous écoutes, tu peux être fière de ta
campagne, et je suis convaincu que tu vas contribuer encore de façon brillante
à notre débat public dans le futur.
En
terminant, j'aimerais rappeler à l'ensemble de cette Chambre une donnée trop
souvent escamotée, qui concerne le
résultat de cette campagne électorale dans Marie-Victorin : 63,9 %.
C'est le pourcentage d'électeurs qui ne se sont pas déplacés pour aller
voter. Il s'agit d'une majorité écrasante, qui doit interpeler l'ensemble de
nos formations politiques. La baisse
continue du taux de participation est une tendance lourde, accentuée par le
contexte, évidemment, d'une élection partielle,
mais qui gagne du terrain de cycle électoral en cycle électoral. Si nous ne
parvenons pas à rejoindre les citoyens, à les interpeler, à susciter
leur adhésion envers notre démocratie, nous serons condamnés à des lendemains
malheureux, comme société.
M.
le Président, revenons quand même à des circonstances plus heureuses, soit
celle de l'élection d'une nouvelle députée. Mme la députée de
Marie-Victorin, encore une fois, toutes nos félicitations! Merci.
Le Président : M. le chef du
deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci,
M. le Président. C'est à mon tour de souhaiter la bienvenue à notre nouvelle
collègue et, bien sûr, de la féliciter pour son élection à titre de
députée de Marie-Victorin.
C'est
toujours avec un petit frisson qu'on entre au salon bleu, surtout quand on est
élu dans une élection partielle. On a le privilège d'être accueilli par
tout le monde. J'en sais quelque chose, ça donne un peu le vertige.
Et, pendant
une campagne électorale, aussi, on vit toute une gamme d'émotions, du stress de
mettre son nom sur le bulletin de vote à la fierté que la députée de
Marie-Victorin a dû ressentir le 11 avril dernier. Mais entrer à l'Assemblée nationale pour la première fois, c'est laisser ses
espadrilles de campagne à la maison et chausser des nouveaux souliers, ceux de représentante du peuple québécois, et c'est
sentir à la fois un grand privilège, celui qui est le nôtre d'être ici, mais
aussi le poids de notre responsabilité envers les Québécois et les
Québécoises.
On est à un
moment charnière dans l'histoire de notre système de santé public, et, après
les années d'enfer qu'ont connues les soignantes du Québec, je ne peux que me
réjouir du fait qu'une infirmière se joigne à nous ici, à l'Assemblée
nationale. Cette Assemblée a été pendant trop longtemps réservée aux notables
et aux puissants. Je me réjouis qu'une syndicaliste y fasse son entrée et
j'espère, bien sûr, qu'elle aura une influence positive sur le premier ministre
et qu'elle saura, comment dire, le
sensibiliser à l'importance du mouvement syndical pour la démocratie
québécoise. J'espère aussi que le premier ministre sera à l'écoute de sa
nouvelle députée.
Dans sa vie
précédente, donc, la députée de Marie-Victorin s'est distinguée par son combat
pour l'amélioration des conditions de travail des soignantes. C'est un
combat que nous avons en commun, elle et moi, ma formation politique et elle, tout comme, d'ailleurs, celui contre le
racisme systémique et pour la réforme du mode de scrutin. Sur ces enjeux aussi,
j'espère qu'elle aura toute l'attention du premier ministre.
Plus
sérieusement, j'aimerais profiter de l'occasion pour féliciter, bien sûr, tous
les candidats, toutes les candidates qui
ont participé à cette élection partielle, à cet exercice démocratique important
mais parfois un peu ingrat, en effet, parce qu'on
a parfois, je l'ai vécu moi-même, l'impression de faire campagne pas dans
l'indifférence, mais, en tout cas, avec pas toute l'attention que génère
généralement une campagne électorale.
Je vais
féliciter, bien sûr, particulièrement notre candidate, Shophika
Vaithyanathasarma, qui a mené une campagne exceptionnelle, avec beaucoup
d'aplomb et beaucoup d'enthousiasme. Quand je vois des femmes comme Shophika et
la nouvelle députée de Marie-Victorin se
lancer en politique, ça me donne espoir envers l'avenir de notre Assemblée,
espoir qu'elles sauront un jour
encore mieux refléter la diversité des origines, des bagages et des expériences
du peuple québécois. Bravo et bienvenue à la députée de Marie-Victorin!
• (14 h 20) •
Le Président : La parole au chef du
troisième groupe d'opposition.
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, à mon tour, au nom du Parti Québécois, je
désire accueillir chaleureusement, comme il se doit, la nouvelle députée de
Marie-Victorin. Bienvenue. Bienvenue, Mme la députée, dans votre nouveau chez-vous, ne serait-ce que pour
quelques semaines, d'ici à la fin de la présente législature. Bienvenue parmi
nous, et félicitations pour votre élection!
La campagne menée avec votre formation politique a su convaincre une majorité
d'électeurs. Votre victoire est sans appel.
Maintenant, vous avez l'honneur de les représenter, les gens de Marie-Victorin,
au salon bleu, ce qui comprend aussi une somme importante de
responsabilités et de devoirs.
Je tiens,
évidemment, à souligner l'engagement des nombreux candidats, des autres
candidats et candidates, ils étaient
11, avec une mention spéciale, évidemment, vous me le permettrez, pour Pierre
Nantel, du Parti québécois, qui a mené une longue et remarquable campagne, une
campagne tout en authenticité, en vérité et en chaleur humaine — merci
beaucoup, Pierre — une campagne que nous avons menée en équipe, une
équipe, en ce qui nous concerne, composée très majoritairement de militantes et de militants bénévoles dévoués, des
jeunes menés par Marie-Laurence Desgagné, du conseil national des
jeunes, investis dans l'avancement de leur communauté et du Québec.
On ne le dit
pas assez souvent, le militantisme politique, tous partis confondus, c'est
noble. C'est travailler de manière assidue à faire éclore des idées puis
à les transformer pour en faire des propositions solides, cohérentes, en
adéquation avec les besoins et les
aspirations des Québécoises et des Québécois. C'est donner sans compter dans le
but de convaincre le plus grand
nombre possible du bien-fondé de ses idées et de la valeur ajoutée qu'elles
apporteront à notre société et à notre avenir. Merci, donc, à tous les
militantes et les militants, les nôtres, les vôtres, les leurs. Sans vous, rien
ne serait pareil et pas grand-chose ne serait possible, en politique.
Mme la députée de Marie-Victorin, vous faites
donc votre entrée à l'Assemblée nationale dans le contexte très particulier d'une année électorale. Nous en
sommes, évidemment, tous conscients, les semaines et les mois à venir seront
déterminants pour l'avenir du Québec. Nous aurons l'occasion de présenter nos
idées et nos visions respectives et d'en débattre. Ces moments promettent
d'être passionnants.
Vous devrez
faire preuve d'une grande capacité d'adaptation, aussi, et d'apprentissage
rapide, car votre nouvel emploi est,
disons, atypique, il exige beaucoup d'énergie et d'investissement personnel. On
ne naît pas député, ou parlementaire, ou
législateur, on le devient. Vous serez appelée, donc, à maîtriser rapidement
les codes et les subtilités de la joute politique, et ce, tant avec vos collègues, vos vis-à-vis, la
population qu'avec les représentants des médias et des groupes de tous
horizons. Je vous souhaite donc d'apprécier chaque minute de ce
privilège qui est le nôtre de siéger ici, à l'Assemblée nationale.
Je suis
d'ailleurs impatient de croiser respectueusement le fer avec vous dans le
domaine de la santé notamment, pour
permettre aux Québécois de comparer nos ambitions et les projets que nous
nourrissons de part et d'autre pour le Québec.
Souhaitons-nous des échanges
respectueux et enrichissants, au bénéfice des gens de Marie-Victorin, bien
entendu, et de tous les Québécois. Merci, M. le Président.
Le Président :
Et maintenant, comme le veut notre tradition, Mme la députée de Marie-Victorin
s'adressera à l'Assemblée. Je lui cède donc, sans plus tarder, la parole. À
vous, Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Shirley Dorismond
Mme Dorismond : Merci, M. le Président. M. le
premier ministre, messieurs de
l'opposition, nouvelles et nouveaux collègues
députés, membres du personnel de l'Assemblée
nationale, merci, mais vraiment merci
beaucoup pour votre accueil.Aujourd'hui,
c'est vraiment un grand moment pour moi. Même si j'en rêvais, c'est encore plus
considérable et symbolique de me trouver ici, au salon bleu, à l'Assemblée
nationale du Québec, et faire mes premiers pas parmi vous.
Mes
premiers remerciements seront pour les citoyens de Marie-Victorin. C'est
difficile d'exprimer mes premiers mots
et toute ma gratitude pour cette élection, comment la petite fille qui a grandi
à côté de l'école Gérard-Filion est fière de devenir la députée de
Marie-Victorin. Marie-Victorin est l'endroit où j'ai grandi avec mes trois
soeurs, où j'ai vu mes parents sacrifier leurs rêves pour qu'on puisse réaliser
les nôtres. C'est l'endroit qui a fait de moi la femme que je suis aujourd'hui. Mes expériences et mes obstacles, que
j'ai rencontrés, mais que j'ai bravés, me servent d'outils d'intervention
et de témoignage. Comme vous avez pu le
constater, c'est important pour moi d'être authentique, d'agir avec humilité et
sans préjugés. Le bien-être de la
population, c'est ma priorité. C'est dans cette vision que je ferai cheminer
les enjeux des citoyens de
Marie-Victorin. Merci de m'avoir accordé votre confiance. Merci de me permettre
d'être une actrice de changement. Et c'est un honneur pour moi de vous
représenter à l'Assemblée nationale. Je souhaite pouvoir contribuer, bien
humblement, au travail du gouvernement afin de permettre aux Québécois
un réseau de la santé plus humain et plus accessible.
M.
le Président, je veux également remercier ceux et celles qui ont contribué à
mon élection, les bénévoles, mes collègues,
la relève, puis sans compter l'équipe du tonnerre de Marie-Victorin, dirigée
par Brigitte Legault. Merci du fond du coeur.
M.
le Président, je veux aussi saluer ma famille, mes proches qui sont... certains
sont ici aujourd'hui. Vous savez, rien
ici ne serait possible sans eux, puis, pour moi, c'est important de les saluer.
Merci de me supporter, merci de m'encourager, mais surtout merci d'être
là pour moi.
En
terminant, M. le Président, je tiens à remercier très sincèrement le premier
ministre pour sa confiance, pour être à l'écoute de la population et de tout
son soutien qu'il m'a offert pendant ma campagne. Je suis très fière de faire
partie de votre équipe. Je suis très
fière d'être la 31e femme de votre équipe qui a osé. Je suis plus que
motivée de travailler sans relâche avec
vous à l'Assemblée nationale. Je l'ai dit tout à l'heure, c'est un honneur pour
moi d'être ici parmi vous, et c'est un honneur que j'accepte avec
humilité. Merci, M. le Président.
Le Président
Le Président : J'aimerais également
souhaiter la plus cordiale des bienvenues à notre nouvelle collègue et assurer
la députée de Marie-Victorin de l'entière, entière collaboration de tous les
membres de l'équipe de la présidence. Bienvenue encore.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs.
Convention complémentaire n° 28 à la Convention de la Baie
James
et du Nord québécois, versions française et anglaise
M. Dufour : Oui, M. le Président. Je
dépose la Convention complémentaire n° 28 à la Convention de
la Baie James et du Nord québécois. Je dépose également une version en
anglais de cette même convention. Merci, M. le Président.
Le
Président : Merci. Ce
document est déposé. M. le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité
sociale.
Rapport annuel 2020-2021 de l'Office de la sécurité
du revenu des chasseurs et piégeurs cris
M. Boulet : M. le Président, je
dépose le rapport annuel 2020‑2021 de l'Office de la sécurité du revenu des
chasseurs et piégeurs cris. Merci, M. le Président.
Le
Président : Merci. Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
Nouvel horaire de l'étude des crédits 2022-2023
M. Jolin-Barrette : Oui,
M. le Président. Je dépose le calendrier modifié de l'étude des crédits 2022‑2023,
qui se déroule du 26 avril 2022 au 5 mai 2022.
Réponse à une question inscrite au feuilleton
Aussi, M. le
Président, je dépose la réponse du gouvernement à la question inscrite au
feuilleton le 22 mars par la députée de Sherbrooke.
Réponses
à des pétitions
Je dépose
également les réponses du gouvernement aux pétitions présentées en Chambre le
16 mars 2022 par la députée de Sherbrooke et le 24 mars 2022
par le député de Maskinongé. Merci.
• (14 h 30) •
Le Président : Merci. Ces documents
sont déposés.
Nouveau
diagramme de l'Assemblée
Pour ma part, je dépose le diagramme de
l'Assemblée en date d'aujourd'hui.
Dépôt
de rapports de commissions
Nous en
sommes à la rubrique Dépôt de rapports de commissions. Mme la présidente
de la Commission de la culture et de l'éducation et députée d'Anjou—Louis-Riel.
Étude
détaillée du projet de loi n° 96
Mme Thériault : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission de la
culture et de l'éducation qui, les 23
et 24 novembre, les 7, 8, 9 décembre 2021, les 1er, 2, 3, 8, 9, 10,
15, 16, 17, 22, 23 et 24 février, les 15, 16, 17, 22, 23, 29 et 30 mars ainsi que les 5, 6, 7, 12, 13
et 14 avril 2022, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 96,
Loi sur la langue officielle et commune du
Québec, le français. La
commission a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
Merci, M. le Président.
Le
Président : Merci. Ce rapport est déposé. M. le président de
la Commission de la santé et des services sociaux et député de
Beauce-Nord.
Étude
détaillée du projet de loi n° 11
M. Provençal :
M. le Président, je dépose le rapport de la Commission de la santé et des
services sociaux qui, les 12, 13 et
14 avril 2022, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi visant à augmenter
l'offre de services de première ligne
par les médecins omnipraticiens et à améliorer la gestion de cette offre. La commission a adopté le texte du projet
de loi avec des amendements, dont un au titre. Merci, M. le Président.
Le Président : Ce rapport est
également déposé.
Dépôt
de pétitions
Nous en
sommes à la rubrique Dépôt de pétitions. Je reconnais Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Réduire les matières
résiduelles à la source et détourner en amont
les matières compostables, recyclables ou réutilisables
Mme Lessard-Therrien : Merci,
M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 939 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits évoqués sont les suivants :
«Considérant
la déresponsabilisation de l'État, l'absence de réduction significative de
déchets générés annuellement et le
bilan écologique et économique désastreux de la gestion des matières
résiduelles au Québec 25 ans après la première Politique québécoise
de gestion des matières résiduelles;
«Considérant
que près de la moitié des matières résiduelles générées annuellement continuent
d'être enfouies, et ce, essentiellement au profit de l'industrie privée
du mégaenfouissement;
«Considérant
que jusqu'à 90 % des matières enfouies annuellement ne devraient pas
l'être, car elles sont compostables, recyclables ou réutilisables;
«Considérant
que le mégaenfouissement pêle-mêle, pratique dominante depuis près de
25 ans, est la pire des solutions en ce qui concerne les émissions
de GES, et de contamination des eaux et de l'air;
«Considérant
le sous-financement chronique et le déploiement insuffisant d'infrastructures
locales et régionales de détournement
de l'élimination, tels que des centres de compostage écologique de la matière
organique qui constitue plus de 2 millions de tonnes, équivalant à
50 % de la matière enfouie ou incinérée chaque année;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec que cesse le mégaenfouissement
pêle-mêle, que soient révisés à la
baisse les décrets de tonnages et d'agrandissements de nos plus grands sites
d'enfouissement, et que la priorité pour ce service public essentiel
soit accordée au financement et au déploiement d'infrastructures locales et
régionales écologiques permettant le détournement en amont des matières
compostables, recyclables ou réutilisables.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Et cet extrait de
pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous en
sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole à la députée de Westmount—Saint-Louis.
Création
de places en service de garde
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone : M. le
Président, depuis bientôt quatre ans, il faut dire, le ministre de la Famille
était un communicateur exceptionnel.
Des annonces, il en a fait des tonnes. Il a dit aux familles qu'il allait faire
des milliers de places.
Mais, dans
les faits, la réalité est totalement différente. Il y a un an pratiquement jour
pour jour, lors des crédits, le ministre
de la Famille disait, et je le cite : «...on devrait avoir une excellente
année, entre 5 000 et 7 000 places mises sous permis en
installation en plus de toutes celles qu'on réussira à créer en milieu familial
avec l'annonce qui s'en vient.» Un an plus
tard, rien de tout ça n'est arrivé. Non seulement il n'a pas réalisé les places
promises, mais, en plus, des milliers de places ont fermé. Au net,
896 enfants de plus ont eu accès à une place en service de garde cette
année, loin de 7 000.
M. le Président, quand est-ce que le ministre
communicateur va passer de la parole aux actes?
Le Président : M. le ministre de la
Famille.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci, M. le
Président. Bien, parlons-en, des actions. Cette année, 3 200 places
subventionnées, M. le Président, ont été
créées. Ça fait en sorte que c'est la meilleure année, en termes de création de
places, depuis 2014‑2015, donc
depuis sept ans, incluant donc le dernier mandat libéral. Si on ajoute à ça la
conversion de places, parce qu'on a aussi converti des places, c'étaient auparavant des places qui coûtaient
plutôt cher aux parents, on a converti ça en places à 8,70 $, on a la deuxième meilleure année depuis
16 ans, M. le Président. Donc, je pense qu'on est au rendez-vous. Je pense
pouvoir affirmer sans me tromper qu'on est beaucoup plus hyperactifs en
ce domaine-là que l'était le précédent gouvernement.
Autre bonne
nouvelle, on parle de perte de places, on a réussi à freiner cette hémorragie
en milieu familial qui avait cours
depuis 2014. Les responsables de services de garde éducatifs en milieu familial
n'étaient pas assez bien rémunérés. Le précédent gouvernement ne l'avait
pas corrigée, cette situation-là. De notre côté, on a annoncé une bonification
des subventions de 30 %, notamment des allègements
administratifs, aussi, ce qui fait en sorte que, pour la première fois depuis
six ans, plutôt que de perdre des places, on en gagne, M. le Président.
Donc, on est résolument engagés sur la bonne
voie...
• (14 h 40) •
Le Président : En terminant.
M. Lacombe : ...les résultats
en témoignent. Et, contrairement au passé, on avance, plutôt que reculer.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : 896
places, M. le Président. Loin de ce qui a été promis. Les garderies fermaient,
c'était l'hémorragie, dans le passé, dans le milieu familial. Le
ministre savait tout ça. Il a quand même promis 5 000 à 7 000 places cette année.
Aujourd'hui, on est confrontés avec ses déclarations, avec son bilan.
M. le
Président, depuis l'arrivée de la CAQ, la liste d'attente a explosé, les places
ne se réalisent pas, et des milliers de places ferment chaque année.
Comment le ministre explique ça aux familles?
Le Président : M. le ministre de la
Famille.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : D'abord,
M. le Président, il fallait redresser, il fallait redresser la situation, il
fallait renverser la vapeur. On y est arrivés. Et les gens que la
députée de Westmount-Saint-Louis montre du doigt aujourd'hui, disons-le clairement, ce sont les
directeurs, les directrices de CPE sur le terrain, les propriétaires de
garderies qui développent ces places-là et qui nous disent : On a
connu une année difficile.
M.
le Président, je vous lis l'extrait d'une lettre qu'on a reçue du Conseil
québécois des services éducatifs à la petite enfance. Ce sont eux qui développent. Ils nous disent : «Le réseau
des CPE est fatigué. Depuis quelques mois, nous constatons que plusieurs gestionnaires quittent en raison
d'épuisement professionnel. Bien que la volonté d'offrir de nouvelles places
soit toujours au coeur des préoccupations, nous devons admettre que la
situation ne nous permet pas de réaliser...
Le
Président : En terminant.
M. Lacombe : ...dans les temps
impartis l'ouverture de nouvelles places.» Ça explique le décalage, mais on va
y arriver, M. le Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de Westmount-
Saint-Louis.
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Vous avez la parole, Mme la députée.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci, M. le Président.
Parlons des faits, parlons du bilan. Il y a quatre ans, la CAQ a dit que
la maternelle quatre ans allait faire
disparaître la liste d'attente. Ce n'est pas arrivé. Il y a trois ans, le
ministre a dit qu'il allait faire 13 500 places en deux ans.
Ce n'est pas arrivé. Il y a un an, le ministre a répété qu'il allait faire de
5 000 à 7 000 places cette année. Ce n'est pas arrivé.
M. le Président,
quand le ministre parle de son bilan, il nous dit qu'il va livrer 37 000 places.
On sait ce qui va arriver : rien.
Le
Président : M. le ministre de la Famille.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : «Jamais dans l'histoire
du réseau nous n'aurons connu de période de développement aussi active. Après plus de 15 années de croissance
effrénée des garderies non subventionnées et des freins importants au
développement des projets de CPE,
cette relance claire pour des places abordables et de qualité est une
excellente nouvelle pour les familles.» Ce n'est pas nous qui le disons, M. le Président, c'est l'Association
québécoise des centres de la petite enfance. On a la meilleure année...
on a une des meilleures années depuis les 16 dernières années.
Donc,
je pense que, quand on regarde le bilan, on n'a pas du tout à être gênés.
3 200 places subventionnées, cette année, qui ont été créées. Ça s'ajoute aux 1 750 places qui
ont été converties. Le premier gouvernement à avoir perdu des places à
la fin de son mandat, c'était le gouvernement Couillard. De notre côté, on a redressé
la situation.
Le
Président : Question principale, M. le député de LaFontaine.
Effets de la pénurie de
main-d'oeuvre sur le développement économique
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
M. le Président, on va passer d'un ministre jovialiste à un autre ministre
jovialiste.
Quand vous rencontrez
et que vous discutez avec des femmes et des hommes d'affaires, ils vous parlent
de trois choses : pénurie des services
de garde, bien évidemment, comme ma collègue l'a soulevé, pénurie de main-d'oeuvre
et pénurie de logements. Trois crises qui
frappent les Québécoises et Québécois, mais qui frappent aussi les
entrepreneurs du Québec.
Ce
matin, lors de l'étude des crédits économiques, Développement régional, nous
avons eu droit aux réponses du ministre
de l'Économie, ministre jovialiste.
On sait que la pénurie de main-d'oeuvre, M. le Président, est fixée à
238 000 postes. Je lui ai
demandé... Parce qu'il a dit : Tout va bien au point de vue économique. Il
a dit : Tout va bien, lui aussi. Je lui ai demandé : D'accord, mais la pénurie de main-d'oeuvre, elle se
chiffre à combien? Ce n'était pas 238 000, il disait, c'est
325 000. Après ça, il s'est ravisé, c'est 300 000. Il ne le savait
pas, M. le Président.
Alors,
comment peut-il reconnaître une crise lorsqu'il ne sait même pas ce qui se
passe? D'où tient-il, lui aussi, son jovialisme?
Le
Président : M. le ministre responsable du Développement régional.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Je suis encore
jovial. Écoutez, M. le Président, je pense que... Je disais à matin aux
collègues qu'on doit être fiers, au Québec. L'économie du Québec se porte on ne
peut pas mieux. En 2021, la croissance du PIB a été supérieure aux États-Unis, au Canada et à l'Ontario.
On regarde les entreprises qui ont fermé en 2020‑2021. À cause des
programmes qu'on a mis en place, on est 30 %, 30 % inférieur à ce que
nous avions en 2019.
Alors, toutes les
matrices économiques vont bien. Certes, il faut être prudents. Il faut être
prudents parce qu'il y a des secteurs qui
sont plus névralgiques. Il faut être prudents parce qu'il faut être flexibles
sur les remboursements de prêts. Oui, il y a une pénurie de main-d'oeuvre. Mon
collègue au Travail et à l'Immigration y travaille, ma collègue de
l'Enseignement supérieur aussi, pour avoir une adéquation supérieure entre ce
qui va être nos gradués et les besoins d'entreprises. Notre gouvernement prend
les mesures pour corriger les lacunes qu'il y a présentement.
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de LaFontaine.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : M. le Président, le
ministre ne vit pas dans la même réalité que les Québécoises et Québécois qui
sont entrepreneurs, là. Tout ne va pas bien,
au Québec, au point de vue économique, ce n'est pas vrai, puis j'essaie de le
dire pour être parlementaire, c'est inexact, d'affirmer cela. Le Surintendant
des faillites a sorti les chiffres de la dernière année. Il aime ça se comparer à l'Ontario, M. le Président, le ministre?
Bien, en Ontario, c'est une diminution du nombre de faillites de près de 7 %, puis, au Québec, c'est une hausse du
nombre de faillites de 10 %. Et je vais déposer les chiffres.
Le
ministre dit : Les indicateurs sont au vert. Ce n'est pas vrai, M. le
Président. Alors, d'où tient-il son jovialisme?
Document déposé
Le Président :
Consentement, s'il vous plaît,
pour le dépôt du document? Consentement. M. le ministre responsable du
Développement économique régional.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Les statistiques que nous utilisons viennent du BSIF, qui est le Bureau du
Surintendant des institutions financières.
Donc, il est indépendant du gouvernement. Et je reconfirme, j'ai le document,
que la baisse des fermetures causées par un dépôt sur la LACC ou une
faillite sont en baisse de 30 %, si on fait la moyenne 2020‑2021, par
rapport à 2019. Il faut se comparer par rapport à avant la pandémie. Et nous
sommes très satisfaits des résultats, M. le Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de LaFontaine.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Il a confirmé que mon chiffre était bon pour la dernière année, mais là il
prend le chiffre pour deux ans, M. le
Président. Il y a une hausse au Québec des faillites puis une diminution en
Ontario pour la dernière année. C'est ce qu'on retient. Mais le ministre ne
retient pas ça, puis ça lui permet de dire : Bien, tout va bien, on ne
peut pas faire mieux. Puis il a
annoncé ce matin la fin des programmes, prochainement, de soutien à nos
entrepreneurs, soutien face à la COVID, M. le Président, il a annoncé ça ce
matin.
Alors,
M. le Président, la FCEI le dit, l'indice de confiance est à la baisse, au
Québec. Le premier ministre s'enorgueillait qu'on était premiers; on est
huitièmes au Canada.
Le
Président : ...ministre responsable du Développement économique
régional.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Je ne sais pas sur quelle
planète le député vit, mais je peux vous dire que les sondages aux entreprises
démontrent l'inverse de ce qu'il vient de dire. L'économie du Québec va bien.
Le climat d'investissement va bien. Un des éléments qu'on mesure, c'est l'investissement privé non résidentiel. Le
désir, ou les objectifs, ou les budgets des entreprises du Québec, en
2022, sont supérieurs à 2019 et supérieurs même à ce qu'on a vu depuis deux
ans.
Alors,
toutes les matrices, encore une fois, sont propres à dire que l'économie du
Québec va bien. Certes, il y a des secteurs
qui sont névralgiques, où il faut porter une attention particulière, on parle
du tourisme, on parle d'hébergement, mais, somme toute, on est très
satisfaits de la performance. Ça va bien, au Québec.
Le
Président : Question principale, Mme la députée de Vaudreuil.
Accès au logement
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Merci, M. le Président. On doit se rendre à l'évidence, l'habitation n'est
pas un sujet prioritaire pour le
gouvernement de la CAQ. Toutes les fois qu'on s'est levés ici, en Chambre, pour
proposer des solutions, on a eu des réponses sans conviction.
J'ai
été surprise, d'ailleurs, de constater que la ministre a eu une révélation, la
semaine dernière, en réalisant, plusieurs mois après l'ensemble du Québec, qu'il y a bel et bien une crise du
logement au Québec. Comme on dit, vaut mieux tard que jamais.
Maintenant que le mot en c a été prononcé, M. le
Président, il est plus que temps d'agir. Est-ce que la ministre peut nous dire quelles sont les mesures urgentes
qu'elle va mettre en place pour les régions du Québec, pour qu'on soit
prêts à faire face à la crise du 1er juillet? C'est dans deux mois. Deux
mois.
Est-ce
qu'elle est prête à s'engager à créer une cellule de crise dès aujourd'hui en
incluant les oppositions, qui ont des idées pour aider les ménages québécois
à faire face à la crise du logement, M. le Président?
Le Président : Mme la ministre des
Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui,
merci, M. le Président. Alors, quand même, je vais remettre les chiffres et la
situation dans le contexte. On le
sait très bien, on a reçu les chiffres de la SCHL en février. Évidemment, on a
analysé la situation. Je n'aime pas
trop les tableaux, mais je vais le présenter pareil. Regardez, ça, c'est ici, à
Montréal, et regardez qu'est-ce qui s'est passé, Montréal, Québec,
Laval, les gens se sont déplacés en région. Alors, les régions... neuf régions
ont connu un bilan migratoire très, très
élevé. Donc, qu'est-ce qu'on a vécu, c'est une situation, dans certaines
régions, certaines municipalités, où on doit continuer d'offrir...
continuer de construire du logement.
Dans le
passé, on était arrivés, le premier jour, avec 15 000 annoncés, non
construits. On reprend le retard du passé. En habitation, M. le
Président, l'ancien gouvernement a investi 843 millions sur quatre ans; on
a investi 1,8 milliard, M. le
Président. Alors, les mesures en habitation, les montants sont là. On a notre
nouveau Programme d'habitation abordable, parce que, oui, nos municipalités travaillent avec nous pour construire
plus rapidement. Alors, il faut dire les vraies choses et être dans le
vrai contexte qu'on vit présentement. Avec les chiffres de la SCHL, oui, dans
certaines régions...
• (14 h 50) •
Le Président : En terminant.
Mme Laforest : ...dans
certaines municipalités, il y a une crise du logement. Voilà, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : On
comprend que les mots «crise du logement» sont prononcés, mais que les actions
ne suivront pas. Pourtant, à Montréal,
l'année dernière, c'est 400 familles qui ont été hébergées, puis, près
d'un an plus tard, il y a encore une
centaine de familles qui sont à l'hôtel. Ce n'est pas juste à Montréal, dans
les régions aussi. Vous l'avez montré avec
vos tableaux. Les régions, elles n'en ont pas, de solution. À certains
endroits, le taux d'inoccupation est sous la barre du 1 %.
Comme les
derniers sondages le montrent, la crise du logement, c'est important pour les
Québécois. Puisque vous écoutez les sondages, est-ce que vous allez en
faire une priorité, de la crise du logement?
Le Président : Mme la ministre des
Affaires municipales et de l'Habitation.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous plaît!
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Une chance, M.
le Président, qu'on en a fait une priorité de notre gouvernement, parce que, honnêtement, 15 000 non construits en
quatre ans, ce n'était pas votre priorité. Alors, M. le Président... Puis je
n'aime pas ça non plus, dire que les régions ne font pas tout à fait ce
qu'elles doivent faire, en habitation. Tous les offices d'habitation... Je suis en communication avec les offices
d'habitation. Les offices d'habitation ont les moyens, les montants, les
outils, avec les municipalités, avec nos nouveaux programmes, pour
construire plus rapidement.
Quand je dis
que je vais remettre la situation dans le contexte, on a vécu une pandémie sans
précédent. Les gens sont partis en région,
les familles, les étudiants. Il y a eu le télétravail, les gens sont restés
dans leurs maisons. Il y a une situation pandémique qu'on doit respecter
et qu'on doit reconnaître.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Une cinquantaine
de représentants du milieu de l'habitation sont parmi nous aujourd'hui pour rappeler l'importance du logement social et
communautaire. Je les salue et je les remercie d'être parmi nous. Ils demandent
simplement au gouvernement de la CAQ de
construire 5 000 logements sociaux par année pour les cinq prochaines
années.
Alors que la CAQ a échoué à sa
promesse électorale d'en bâtir 15 000 en en livrant à peine 1 000 par
année, que leur répond la ministre? Et je vous rappelle qu'ils sont ici,
dans les tribunes.
Le
Président : Mme la ministre des Affaires municipales et de
l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Bien oui, je salue encore
une fois, M. Castonguay, hein, parce que j'étais avec lui en communication
ce matin. Alors, salutations. Oui, on a
discuté. On a même mis des mesures en place. On a des solutions. Oui, il y a
des solutions. Avec les regroupements, on travaille en très bonne collaboration.
Ce que je veux dire, M. le Président, on en a construit 8 143 jusqu'à ce jour. Alors, c'est important de
mentionner et de remercier les offices d'habitation, les municipalités.
On
va continuer d'augmenter l'offre, M. le Président. C'est ce qu'on fait. On a
notre nouveau Programme d'habitation abordable.
On travaille, comme je le dis, avec tous les regroupements, parce que, oui, il
faut travailler ensemble. C'est notre solution. Maintenant, ce que je
demande, c'est...
Le Président :
En terminant.
Mme Laforest : ...pour le 1er juillet, tous les locataires
qui ont besoin, la SHQ est disponible, les offices d'habitation...
Le
Président : Question principale, Mme la députée de Gaspé.
Mesures pour faciliter l'accès au logement
Mme Méganne Perry
Mélançon
Mme Perry Mélançon : M. le Président, j'espère
que la ministre a aussi écouté la conférence de presse qui a eu lieu avec les partis d'opposition, et
M. Castonguay, et d'autres représentants des groupes, parce que le
gouvernement, qui a date
d'aujourd'hui. Sincèrement, ça vient très tard dans le mandat, cette
reconnaissance-là. Et je peux vous dire que ça touche toutes les régions du Québec, dont la mienne, qui n'est même pas
dans les listes de villes que la ministre a répertoriées récemment.
Les
taux d'inoccupation sont au plus bas, les prix des loyers explosent. Tout le
monde écope de la situation. C'est surtout les plus vulnérables, les jeunes,
les aînés qui en souffrent le plus. La situation est alarmante. Et je veux
remercier, moi aussi, les nombreux
groupes qui sont avec nous dans les tribunes et qui font tout le travail pour
combattre la crise et développer des projets malgré les circonstances
très difficiles, actuellement.
Maintenant
que la ministre reconnaît du bout des lèvres la crise, il est important de
passer de la parole aux actes. Je lui tends la main à nouveau.
Est-ce qu'elle peut
reconnaître que le logement est un droit fondamental?
Le
Président : Mme la ministre des Affaires municipales et de
l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui, comme je le
mentionnais, M. le Président, les gens des grandes villes se sont déplacés dans
les régions, dont Gaspé. Oui, je l'ai
mentionné, puis je ne me cache pas pour le dire, parce que, oui,
neuf régions sur 17 ont connu un bilan migratoire très, très
considérable.
Maintenant,
ce que je peux dire... Et je salue d'ailleurs le maire de Gaspé, parce que,
oui, on a même déposé et adopté un projet de loi, le projet de loi... un projet
de loi d'intérêt privé pour donner la possibilité à Gaspé de construire avec des promoteurs privés sur son territoire. Donc,
on a fait un projet de loi spécifiquement pour Gaspé, et, ce projet de
loi là, maintenant, on l'a étendu partout au Québec, dans toutes les
municipalités.
Quand
on parle, justement, pour Gaspé, je sais que le taux d'inoccupation est très
bas, puis je le dis, évidemment, oui,
on est en situation de crise du logement, pour Gaspé, comme dans plusieurs
régions, mais il y a quand même six régions qui sont moins touchées, là. On le voit, Montréal, Laval, Côte-Nord,
l'Abitibi-Témiscamingue, l'Outaouais, le Nord-du-Québec, que c'est... il
y a des gens qui ont quitté ces villes-là pour venir dans des régions ou qu'il
n'y a pas eu plus de citoyens qui ont habité ces régions-là.
Alors, c'est
important, à Gaspé, de le mentionner, on a quand même 84 logements en projet...
Le Président :
En terminant.
Mme Laforest :
...et 109 autres, présentement, qui sont en construction. On augmente
l'offre.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, le réseau québécois des OBNL, là,
est dans toutes les régions du Québec. Ils
sont avec nous présentement. Je veux qu'on parle du programme AccèsLogis, qui
est un héritage du Parti québécois dont le
Québec peut être très fier et qui a permis la construction de milliers de
logements sociaux et hors marché depuis 25 ans. Il y a eu du sous-financement sous un autre
gouvernement, mais aussi, parce que la CAQ fait la sourde oreille, le programme
est sérieusement en péril. On a besoin de
garanties qu'on va pouvoir assurer le programme et du financement pérenne pour
la prochaine...
Le Président : Mme la ministre des
Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui, merci, M.
le Président. Ça me fait plaisir de le dire, je le dis quand même depuis
quelques semaines, le programme AccèsLogis
est là, le programme AccèsLogis va demeurer, puis je l'ai toujours dit. Par
contre, les groupes d'opposition se
font plaisir à dire qu'AccèsLogis sera terminé bientôt. Il y a trop de projets,
il y a trop d'engagements dans le programme AccèsLogis pour le mettre de
côté.
Par contre,
encore une fois, on est assez honnêtes pour le dire, que le programme
AccèsLogis est lourd, demande beaucoup, beaucoup de travail, beaucoup de
paperasse, et les projets sont longs à lever avec le programme AccèsLogis. Qu'est-ce qu'on en fait? On travaille avec un
autre programme qu'on a mis en place, le Programme d'habitation abordable
Québec, pour travailler avec les municipalités, avec les promoteurs privés...
Le Président : En terminant.
Mme Laforest : ...les offices,
les OBNL. Tout le monde va travailler ensemble.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Bien, pourquoi il n'y a pas d'argent dans le
programme AccèsLogis? Ma collègue de Joliette me souffle à l'oreille qu'elle a des projets chez elle qui ne sont pas
acceptés encore. 10 000 unités en attente dans le programme AccèsLogis, puis il en faudrait 5 000,
unités, de plus par année. C'est ça qui a été demandé, aujourd'hui, réitéré à
maintes reprises.
Le Québec a
besoin d'un grand chantier de construction, notamment en construction de logement
social. C'est la priorité, qui devrait être celle aussi de la ministre.
On lui tend la main à nouveau. Va-t-elle s'engager à le faire?
Le Président : Mme la ministre des
Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Avec plaisir, M.
le Président, parce que, s'il y en a une qui est sensible et qui collabore pour
l'habitation, pour faire lever les projets
au Québec, c'est vraiment la ministre des Affaires municipales et tous ses
collègues, parce que, veux veux pas, on est... Non, mais c'est vrai.
Mais, honnêtement, M. le Président...
Des voix : ...
Mme Laforest : Non, mais, honnêtement, 15 000, 15 000
logements annoncés jamais construits, jamais on n'aurait fait ça, M. le
Président.
Et, ce que je
veux dire, oui, je m'engage avec la collègue la députée de Joliette, ça me fait
plaisir, parce qu'on a investi à ce jour 967 millions dans AccèsLogis, et
ça va me faire plaisir, déposez des projets dans le Programme d'habitation abordable
Québec...
Le Président : En terminant.
Mme Laforest : ...on va
considérer vos projets également avec plaisir.
Le Président : Question principale,
M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Troisième
lien entre Québec et Lévis
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, M. le
Président. Le débat sur le troisième lien a de plus en plus l'air d'une grande compétition, quel ministre caquiste va utiliser
l'argument le plus loufoque pour défendre le projet. Ils ont parlé d'une
autoroute verte,
écologique, même carboneutre. Le ministre de l'Environnement s'est dépassé en
nous annonçant que leur autoroute sous
le fleuve allait, tenez-vous bien, freiner l'étalement urbain. Mais, à tout
seigneur tout honneur, la palme de la créativité revient au ministre des
Transports, qui a inventé un tout
nouvel indice statistique : le nombre de ponts par million. Non,
mais il l'a compris, l'affaire. Au lieu de
se compliquer la vie, là, avec des faits, avec des arguments, il a décidé
d'inventer une statistique qui ne veut strictement rien dire. Bref, au
lieu d'écouter la science, il invente sa propre science.
Je
me demande ce que le premier ministre pense de ça, lui. Puis, au fond, quand on
y pense bien, il y a deux options. Soit
il est d'accord avec ses ministres. Dans ce cas-là, c'est de l'inconscience. Soit
le premier ministre, il n'est pas d'accord avec ses ministres, mais il les laisse dire de pareilles aberrations.
Dans ce cas-là, bien, c'est un calcul électoral fait sur le dos des
générations futures.
Moi,
je pense que les Québécois méritent d'avoir l'heure juste : Pourquoi, au
fond, est-ce que le premier ministre du Québec continue de défendre le
troisième lien? Par calcul électoral ou par inconscience climatique?
Le Président :
M. le premier ministre.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le premier ministre, vous êtes le seul à avoir la parole.
M. François Legault
M. Legault :
M. le problème... M. le Président, pardon.
Des voix :
...
M. Legault : M. le Président, le problème... Non, vous
n'êtes pas un problème, M. le Président. M. le Président, le problème, puis la grande différence entre
Québec solidaire puis la CAQ, c'est que Québec solidaire pense qu'il n'y a
pas de problème de transport entre les deux rives à Québec. Donc, c'est
difficile, on peut s'obstiner longtemps sur les solutions. Eux pensent qu'il
n'y a pas de problème. Bon. Nous, on pense qu'il y a un problème.
Actuellement,
quand on regarde les projections de population en tenant compte du télétravail,
on voit que le nombre de minutes
d'attente sur les deux ponts de Québec va graduellement devenir plus important
que sur les ponts de Montréal, comme
Champlain ou Jacques-Cartier. Je comprends que le chef de Québec solidaire
vient de Montréal, mais pourquoi on traiterait différemment les gens de
Québec et de Lévis que ce qu'on fait pour les gens de Montréal?
Deuxièmement, on a
besoin d'un transport collectif centre-ville à centre-ville, même une députée
de QS est d'accord avec ça, donc, d'avoir du
transport collectif, deux voies aux heures de pointe, entre le centre-ville de
Lévis et le centre-ville de Québec, plutôt que d'aller faire le grand
tour. Encore là, eux ne voient pas de problème.
Troisièmement,
M. le Président, bien, on va continuer d'avoir besoin de camions pour livrer
des marchandises dans les prochaines années.
Donc, M. le Président,
on peut bien débattre longtemps, mais, tant que Québec solidaire va penser...
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
...qu'il n'y a pas de problème, bien, il ne proposera pas de solution.
• (15 heures) •
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
La solution de Québec solidaire, elle est très simple, c'est non à des
nouvelles autoroutes, oui à du transport en
commun. Mais le premier ministre ne m'a pas répondu. Ça fait que je vais vous
dire ce que j'en pense. L'hypothèse
que je fais, moi, je pense que le premier ministre, c'est un homme pragmatique,
et je pense qu'au fond de lui, là, il
sait très bien que ce foutu projet de troisième lien, ça n'a juste pas de bon
sens, mais il va le creuser pareil parce qu'il a peur, dans la région de
Québec, de se faire dépasser par sa droite.
La
seule statistique qui justifie le troisième lien, ce n'est pas le PPM, le pont
par million, c'est le DCPM, les députés caquistes en danger par million.
Le Président :
M. le premier ministre.
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! La parole au premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Le chef de Québec solidaire, là, doit travailler
fort pour trouver des mots avec des lettres, mais, bon, nous, on écoute
la population, M. le Président.
Ce
que je viens d'entendre du chef de Québec solidaire, c'est que, les deux voies,
dans le tunnel Québec-Lévis, pour le transport
collectif, il est d'accord avec ce bout-là. Donc, on avance, là. Deux voies sur
quatre pour le transport collectif, il
est d'accord avec ça. Ce qu'il lui reste à comprendre, c'est que, pour les
camions, pour éventuellement les autos
électriques, il y a un problème. Est-ce qu'il va fermer le pont Champlain, il
va fermer le pont Jacques-Cartier? Pourquoi les gens de Québec
attendraient plus longtemps sur le pont Pierre-Laporte puis le pont de Québec
que les gens à Montréal?
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
Pourquoi?
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Je vais répéter quelque chose que j'ai déjà dit,
parce que, quand j'entends le premier ministre, c'est ma réaction
instinctive : Je pense que le premier ministre, il aimerait ça gouverner
le Québec dans les années 50. Dans ce
temps-là, là, dans le bon vieux temps, il y avait un problème de congestion, on
rajoutait des autoroutes. Depuis, ce que la science a démontré, c'est
que ça ne fonctionne pas, ça empire les problèmes de congestion.
Face
à la crise climatique, là, il y a deux types de politiciens : ceux qui
baissent les bras puis ceux qui ont le courage de trouver des solutions.
Le premier ministre a choisi son camp puis...
Le Président :
M. le premier ministre.
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! La parole au premier ministre. Nous sommes tous attentifs.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, le chef de Québec solidaire vit
comme dans un monde imaginaire où tout le Québec serait juste à Montréal. Donc, il y aurait juste Montréal, au Québec, il
n'y aurait plus de régions, là, il n'y aurait plus de grand territoire où on ne peut pas mettre de
transport en commun. Lui, dans son rêve, là, il est juste à Montréal, il y a
juste Montréal, au Québec.
M.
le Président, il y a autre chose que Montréal, au Québec. Puis, oui, il va
continuer d'y avoir des camions pour livrer
des marchandises, il va continuer d'y avoir des autos électriques. On ne pourra
pas avoir des autobus puis des trains dans toute la grandeur du Québec.
Peut-être qu'en se promenant un peu au Québec...
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
...il va peut-être finir par comprendre ça.
Le Président :
Question principale...
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le leader de l'opposition officielle.
Plan de relance pour le transport aérien régional
M. André Fortin
M. Fortin : Merci, M. le Président. La semaine dernière, le ministre des Transports
a déposé sa politique sur le transport
interrégional, sa mesure-phare des vols à 500 $. C'est la stratégie pour favoriser
le tourisme en région et c'est la seule stratégie pour le transport
interrégional.
Depuis,
on a commencé à regarder les détails. On a appris que plusieurs
régions, comme la mienne, ne sont pas éligibles.
On a appris que ce n'est pas tous les billets qui sont 500 $. On a appris
que plusieurs Québécois devraient payer le plein prix, mais on a appris
que des citoyens étrangers pourraient bénéficier du tarif réduit.
Alors,
expliquez-moi ça, M. le ministre. Des contribuables québécois vont payer à même
leurs impôts pour subventionner un
homme d'affaires espagnol dans son déplacement Montréal-Rouyn, mais eux, les
Québécois, vont être assis dans le même avion, à l'arrière, en payant le
plein tarif, qui aujourd'hui est de 1 041 $.
Est-ce que j'ai bien
compris la politique du gouvernement?
Le
Président : Mme la ministre déléguée aux Transports.
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau : Merci beaucoup, M. le Président. Mon collègue le
ministre des Transports a déposé, le 19 avril dernier, un plan aérien qui vise à permettre aux
Québécois de se déplacer à travers le Québec, dans les régions plus éloignées
du Québec, qui ne sont pas près des régions
urbaines, de se déplacer en transport aérien à un prix raisonnable. C'était
attendu. C'était nécessaire, M. le
Président. De nombreuses discussions et consultations ont eu lieu avec les
transporteurs, avec les parties prenantes pour arriver à ce plan qui
vient répondre aux besoins de la population pour permettre, à partir du 1er juin prochain, aux Québécois et aux
touristes aussi d'aller découvrir le Québec plus facilement et à un prix
raisonnable, M. le Président, 500 $ aller-retour.
Le
Président : Première complémentaire, M. le leader de l'opposition
officielle.
M. André Fortin
M. Fortin : Oui, merci, M. le Président. Effectivement, c'est ça que les documents
du gouvernement disent. Si on va sur
le site Internet, c'est ça qu'on va avoir. Mais ce n'est pas ça, ma question,
M. le Président, parce que, là, franchement, avec la politique du premier arrivé, premier servi, il y a des riches
touristes américains qui vont pouvoir avoir accès à ces vols-là pendant
qu'une Montréalaise qui veut aller voir son père malade à Sept-Îles va devoir
payer le plein prix.
Est-ce que vous
pouvez corriger cette aberration?
Le
Président : Mme la ministre déléguée aux Transports.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
M. le Président, évidemment que ce programme est fait pour les Québécois,
d'abord pour les Québécois, va permettre à
des touristes aussi de venir, va permettre à des gens de Gaspé de venir à
Québec ou des gens de Québec ou de
Montréal d'aller à Gaspé à un prix raisonnable, qui sera inférieur au prix...
Actuellement, là, aller à Gaspé, c'est
plus cher que d'aller à Paris, vous savez, une ville que je chéris. Alors,
aller à Gaspé coûtera moins cher que d'aller à Paris, 500 $ pour
les Québécois. Permettre du développement économique, parce que ce transport
aérien va permettre un nouveau développement
économique dans les régions, va permettre aux Québécois d'avoir accès à des
sites auxquels ils n'avaient pas accès avant, M. le Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le leader de l'opposition
officielle.
M. André Fortin
M. Fortin : M. le Président, l'idée est louable, mais, comme toujours, avec la CAQ,
ils ont annoncé une politique faite sur un coin de table. Tout le monde se pose
des questions, là, les clients, les transporteurs, les gens qui essaient de
faire des plans pour leurs vacances cet été.
Ce n'est pas compliqué, combien de places vont être disponibles dans chaque
avion? Allez-vous forcer les transporteurs à
ajouter des routes différentes? Et, par-dessus tout, les Québécois doivent être
priorisés avant les étrangers, s'il vous plaît.
Le
Président : Mme la ministre déléguée aux Transports.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : M. le Président, c'est un
programme qui est fait d'abord pour les Québécois et qui permettra aussi
à des touristes d'avoir accès à ce mode de
transport aérien pour se déplacer facilement, à un prix raisonnable, et à
partir du 1er juin.
Alors,
l'annonce a été faite qu'il y avait ce programme, ce qui permet d'avoir une
prévisibilité, d'établir une fréquence, une fiabilité de ce transport, M. le Président, ce qui n'existait pas.
Alors, les régions qui ont des transporteurs, à l'heure actuelle, qui
offrent à l'année, de manière régulière...
Le
Président : En terminant.
Mme Rouleau :
...un transport aérien font partie de ce programme, M. le Président.
Le
Président : Question principale, M. le chef du troisième groupe
d'opposition.
Restructuration de l'offre de transport aérien régional
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M.
le Président, le gouvernement a eu un an et demi pour élaborer un plan de
relance du transport aérien régional. En décembre, le premier ministre
se réjouissait de ma question puis il nous annonçait quelque chose d'important, là, dans pas longtemps. Le ministre des
Transports, en février, disait qu'il avait un plan en poche qui allait
révolutionner le transport aérien régional.
Depuis juin 2020, on
sait qu'il faut profiter de l'occasion du départ d'Air Canada des liaisons
régionales pour redéfinir le modèle de
transport aérien régional, restructurer l'offre en région. Il faut augmenter
les fréquences de vols, il faut augmenter
le nombre de sièges, il faut rehausser le service, stimuler la compétition et
réduire les tarifs. Mais là, avec le plan
du gouvernement, on est loin du compte. En fait, c'est un plan qui se résume à
une mesure : 500 $ le billet, en quantité limitée, pour les
touristes, pas pour les gens des régions. Comment ça s'applique? On ne sait pas
trop. Quelles sont les modalités? Quelles
sont les limites, justement? Les transporteurs, les agences de voyages, les
voyageurs et même le ministre semblent l'ignorer.
M.
le Président, là, au-delà du show de boucane, les régions réalisent que ce plan
qui a été déposé la semaine dernière, il a été écrit sur un coin de
table la veille d'une visite en région du premier ministre.
M. le Président,
après un an et demi de délai, comment le premier ministre peut-il aujourd'hui
justifier un plan aussi faible, aussi mal ficelé et qui vise la mauvaise cible?
Comment justifier un tel cafouillage?
Le
Président : M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, ça me
fait tellement plaisir d'avoir cette question. On dirait que c'est une question
plantée.
M.
le Président, bon, j'ai travaillé chez Quebecair. Il fut un temps où on avait
Quebecair, Air Canada sur la plupart des
routes, et tout le monde perdait de l'argent. Donc, ce qu'on a besoin, au
Québec, c'est d'avoir des transporteurs, ça peut être Air Inuit, ça peut être Pascan, ça peut être Air Canada, ça
pourrait être n'importe quel transporteur. Ce qu'on veut, c'est de limiter le prix. Effectivement, une des
grandes frustrations que j'avais, quand j'étais président d'Air Transat, c'est
de voir qu'on vendait les billets
Montréal-Paris aller-retour 500 $, puis ça en coûtait 1 000 $
pour aller dans certaines régions du Québec.
Donc,
ce qu'on dit aux transporteurs, c'est : À partir de maintenant, le
gouvernement va payer l'excédent au-dessus du 500 $. Tout le monde va y avoir accès. Tous les Québécois vont y
avoir accès, puis les touristes aussi, parce que d'avoir des touristes qui vont passer une semaine en
Gaspésie ou aux Îles-de-la-Madeleine, surtout l'hiver, parce que c'est
difficile de rentrer par bateau, l'hiver, aux Îles-de-la-Madeleine, donc
d'avoir des transporteurs aériens qui amènent des touristes qui vont
dépenser leur argent aux Îles-de-la-Madeleine, c'est une superbonne nouvelle
pour les Îles-de-la-Madeleine.
Donc,
M. le Président, si on a besoin d'avoir plus de fréquence, on va négocier avec
les transporteurs. Ils vont nous dire
combien ça nous coûte, d'ajouter de la fréquence. Puis actuellement il y a en
masse de places de disponibles dans les différentes régions, puis on va s'ajuster aux besoins. Mais, les
Québécois, maintenant, pour aller en région aller-retour, ça va être
maximum 500 $, parce que c'est un service qui est essentiel.
Le
Président : Première...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! Sans commentaire. M. le chef du troisième
groupe d'opposition.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M. le Président, ça va
mal dans le transport aérien régional. Puis je pense que le premier ministre
l'ignore, parce que, lui, quand il vient aux
Îles-de-la-Madeleine, c'est en vol nolisé. M. le Président, le service se
dégrade, les fréquences sont inadéquates...
Des voix : ...
Le
Président : Non. S'il vous plaît! M. le...
Des voix :
...
Le
Président :
Conservons, s'il vous plaît, l'ambiance du début de la période de questions.
Continuons sur le même sens. Soyons attentifs tant aux questions que
réponses. M. le chef du troisième groupe d'opposition, vous avez encore
28 secondes.
M. Arseneau : M. le Président, les
services se dégradent en région. Les fréquences sont inadéquates. Les retards,
les annulations de vol se multiplient. Et là
on va investir 260 millions de dollars pour subventionner des voyages
touristiques dans nos régions, y compris pour les voyages de partout au
Canada, de même de l'étranger.
M. le Président,
est-ce que le premier ministre pense...
Le
Président : M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, j'ai le
regret d'annoncer au chef parlementaire du Parti québécois qu'il est deux ans
et quelques mois en retard, O.K.? C'était vrai avant la pandémie, qu'il y a
certaines régions où il manquait de fréquence. Pour l'instant, depuis le début de la pandémie, il ne manque pas de
fréquence. S'il manque de fréquence, on va s'entendre avec les transporteurs, on a déjà commencé à
discuter avec les transporteurs, puis on va leur dire : On vous paie
l'excédent au-dessus de 500 $, mais, en échange, vous nous assurez
que vous allez avoir une fréquence chaque jour à l'année.
Donc,
M. le Président, pourquoi le chef parlementaire du Parti Québécois est contre
le fait que des touristes français ou américains aillent dépenser...
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
...leur argent aux Îles-de-la-Madeleine? Qu'est-ce qu'il a contre ça?
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le chef du troisième groupe
d'opposition.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M. le Président, je suis
contre le fait qu'on subventionne les étrangers pour venir dans nos régions
alors que les gens qui vivent dans nos
régions n'ont pas des services adéquats, n'ont pas des tarifs adéquats, qu'il y
a des gens qui doivent aller se faire
soigner à Québec puis qu'il n'y a pas de siège pour eux ou qui doivent payer
les yeux de la tête quand ils
accompagnent les gens qui sont malades. C'est le service régional qu'il faut
améliorer, et c'est les gens des régions
qui doivent voir leurs services de mobilité interrégionale améliorés. Et ça, le
plan qui a été déposé par le gouvernement ne touche pas, d'aucune façon,
à cet aspect.
Le
Président : M. le premier ministre.
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît!
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, quand
j'étais chez Air Transat, on faisait venir 100 000 Français par
année, puis on allait voir André Bourque, chez Château Madelinot, puis
on lui disait : Combien tu as de chambres à nous donner? Il nous disait : J'en ai 50. On lui
demandait : Est-ce que tu peux nous en donner 200? Est-ce que tu peux nous
en donner 300? Les touristes étrangers veulent aller dans les régions du
Québec dépenser leur argent. C'est bon pour l'économie du Québec. Pourquoi le Parti québécois est rendu
contre le tourisme en région, au Québec? Je ne reconnais plus le Parti
québécois.
• (15 h 10) •
Le
Président : Question principale...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous
plaît! S'il vous plaît! La parole appartient... Mme la députée, je vous vois,
là-bas, mais la parole appartient à M. le député de Laurier-Dorion. À
vous la parole, M. le député.
Mesures
pour faciliter l'accès à des logements
de qualité à un prix abordable
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
Merci, M. le Président. Je profite de...
Le
Président : Un instant, M. le député. Question de règlement.
M. Jolin-Barrette : Je comprends que les
questions peuvent faire réagir, M. le Président, mais j'ai entendu des commentaires de la part du troisième groupe
d'opposition, puis ce n'est pas des commentaires qui sont acceptables, après
la question. Je ne les citerai pas ici, en Chambre, mais je vous demande d'être
alerte, M. le Président.
Le Président :
Je n'ai pas entendu les propos,
mais j'ai déjà avisé du fait que, lorsqu'une question est donnée à un député, il est le seul à avoir la parole. Alors,
je vous demande votre collaboration, comme depuis le début de la période de
questions.
M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci,
M. le Président. Je profite de l'occasion pour saluer les représentantes et les
représentants du Réseau québécois des OSBL d'habitation ici présents
dans les tribunes. Merci beaucoup d'être ici.
M. le
Président, je pense que je vais commencer à aller à l'église, car un miracle
s'est produit la semaine dernière, Mais,
tenez-vous bien, c'est à cause de la COVID, et ça n'existe que dans quelques
régions, en tout cas pas à Montréal, pas en Abitibi. Pourtant, chaque année, depuis que la CAQ est au pouvoir, la
crise du logement s'aggrave, les loyers coûtent plus cher que jamais,
les logements sont plus rares que jamais, les rénovictions et les hausses
abusives se multiplient.
C'est le
mandat de la ministre de l'Habitation de prévenir les crises du logement, de
protéger les locataires et de s'assurer que tout le monde puisse vivre
sous un toit décent, là. Maintenant, j'aimerais bien qu'elle nous explique, aux
gens de Montréal, aux gens de l'Abitibi, comment ça se fait qu'il n'y a pas de
crise...
Le Président : Mme la ministre des Affaires
municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée
Laforest
Mme Laforest : Merci,
M. le Président. La semaine passée, c'était une semaine sainte, alors vous avez
fait votre prière, ça a été exaucé,
voilà. Sérieusement, honnêtement, il faut dire les vraies choses, puis je le
mentionnais tantôt, il y a des régions, neuf sur 17, qui sont très, très
touchées, oui, par la situation du logement, sauf que, l'exemple de l'Abitibi-Témiscamingue, en fait, il y a moins de 205 personnes qui ont quitté. Alors, il
y a des régions que les gens, oui, ont accueilli énormément de citoyens,
il y a des régions que ce n'est pas le cas, dont votre région.
Maintenant,
pour les OBNL en habitation, comme vous mentionnez, c'est important de
mentionner, M. le Président, on nous
demande de faire une nouvelle législation pour les OBNL qui sont sous
convention fédérale. On fait notre possible, comme je le mentionnais tantôt, on essaie vraiment d'aider, en
habitation, mais des conventions fédérales avec des OBNL... Par exemple, on parlait ce matin de certaines
situations qui étaient déplorables. Bien, oui, on essaie quand même de régler
cette situation-là. Est-ce que ça va prendre des mesures législatives? On est
en train de regarder la situation.
M. le
Président, ce qu'on veut faire, là, c'est bien loger les Québécois, aider les
locataires qui ont besoin. Puis, ceux qui ont besoin d'aide, on est là
pour le 1er juillet. Je ne veux pas que tout le monde...
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Laurier-Dorion.
M.
Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : M.
le Président, il faudrait que la ministre de l'Habitation s'entende avec le
ministre des Finances, qui nous a
dit, il n'y a pas si longtemps, que la crise du logement, c'est une crise
d'offre, il manque de logements. Ce n'est pas à cause du virus, là,
c'est parce qu'il manque de logements.
Maintenant, elle a promis de mieux protéger les
locataires face aux abus, aux augmentations de loyer et aux évictions, on attend encore. Elle a promis
d'éliminer la section F du bail et empêcher les hausses abusives, on
attend encore. Elle a promis d'encadrer les rénovictions, on attend
encore.
Qu'est-ce que la ministre va faire d'ici au
1er juillet prochain pour rattraper...
Le Président : Mme la ministre des
Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée
Laforest
Mme Laforest : Oui,
M. le Président. Honnêtement, pour la clause F également, on est en train
de regarder comment on pourrait légiférer, la clause F, même le
premier ministre l'a mentionné. Là, il faut voir qu'en habitation on a investi
977 millions en AccèLogis, on a investi 300 millions dans un
programme d'habitation abordable.
Mais je vais remettre la situation dans le
contexte, M. le Président. Je veux juste mentionner qu'on a vécu une pandémie. Les régions ont accueilli énormément de
citoyens, il y a eu une migration en région. Il y a eu les coûts, par exemple,
de construction qui ont explosé, il y a eu
le prix du bois. Il y a eu également le télétravail. Les gens, non plus, n'ont
pas voyagé.
Alors, on sait que, depuis la pandémie, le
domaine de l'habitation, comme d'autres secteurs...
Le Président : En terminant.
Mme Laforest : ...a été très,
très demandé et très sollicité, mais on augmente l'offre puis on va être là
pour...
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie : M.
le Président, je ne sais pas si la ministre réalise à quel point c'est urgent
de changer la loi pour protéger les
OBNL d'habitation, mais je vais lui donner un exemple. À Sherbrooke, il y a un
OBNL de 171 logements qui a été
vendu au privé pour 18 millions, et, en quatre ans, la CAQ avait construit
191 nouveaux logements sociaux. Ça veut dire qu'on a presque annulé en une seule vente tout
ce que la CAQ avait fait en quatre ans pour ajouter des logements sociaux.
Déjà qu'on ne fournit pas à la demande, on ne peut pas se permettre d'en perdre
un seul.
Moi, je veux
savoir si la ministre peut s'engager à corriger la loi pour protéger nos OBNL
d'habitation avant la fin de son mandat.
Le Président : Mme la ministre des
Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée
Laforest
Mme Laforest : Oui,
merci, M. le Président. Comme je le mentionnais tantôt, on travaille pour
régler la situation, pour les ventes
des OBNL. Ça, on le sait très bien, je l'ai mentionné. Il y a la Loi sur les
compagnies qui relève du ministre
des Finances, on est en discussion
également. Mais, quand même, il faut voir qu'il y a des conventions fédérales.
Cet OBNL là est sous convention fédérale. J'en ai même mentionné, ce
matin, un exemple avec M. Castonguay. On essaie de trouver des solutions. Honnêtement, oui, c'est déplorable,
puis on va tout faire pour régler cette situation-là, parce qu'il ne faut plus
que ça arrive. Maintenant, comme des
situations à Mont-Carmel, on prête notre assistance, on a envoyé le Centre
d'assistance et d'accompagnement aux plaintes. On veut collaborer, on
veut accompagner. Et, oui, on va...
Le Président : En terminant.
Mme Laforest : ...essayer de
régler cette situation-là à l'aide de... avec la collaboration de mes
collègues.
Le Président : Question principale,
M. le député de Nelligan.
Hausse de la norme sur le
nickel
M.
Monsef Derraji
M. Derraji : Merci, M. le
Président. Hier, l'Association québécoise des médecins pour l'environnement
s'est prononcée contre le rehaussement de la
norme de nickel dans l'air. Le type de nickel que nous retrouvons à Québec est,
quant à lui, associé plutôt à des cancers
pulmonaires. Le Collège des médecins
du Québec s'est opposé aussi en
déclarant : «On ne peut rester
muet devant une telle décision
impactant la santé de la population. Les décès et les coûts de santé associés
à la pollution atmosphérique sont prouvés. Priorisons notre santé.»
Hier encore,
M. le Président, il y a une étude en cours de la Direction de la santé publique
de la Capitale-Nationale, sous la
responsabilité du ministre de la Santé, Mon environnement, ma santé, dans la
ville de Québec : les résidents du Vieux-Limoilou respirent quatre
fois plus de nickel que ceux du secteur Saint-Sacrement, situé en Haute-Ville.
M. le
Président, est-ce que le ministre de la Santé et responsable de la santé
publique est d'accord pour le rehaussement de la norme de nickel, oui ou
non?
Le Président : M. le ministre de
l'Environnement.
M. Benoit
Charette
M. Charette : Merci,
M. le Président. Ça me fait plaisir de rappeler certains faits, spécialement
lorsque la question est posée par
l'opposition officielle. En mars 2008, qui était au pouvoir? Les libéraux. Qui
était ministre de l'Économie? L'actuelle
cheffe du Parti libéral. Qui était responsable de l'environnement? L'actuelle
critique en matière d'environnement. Et
ces deux ministères ont octroyé des contrats à des experts indépendants pour
faire le portrait de situation. Des rapports nous ont par la suite été soumis, au cours de la dernière année. Et, à
chacune des étapes, la Santé publique nationale a cautionné la démarche scientifique qui était derrière les
conclusions et la démarche qui était entreprise. Et c'est suite au dépôt de ces
recommandations, c'est suite au dépôt de ces rapports qu'on a été en mesure de
modifier la réglementation de façon à préserver
la santé des citoyens des quartiers concernés et surtout avoir une
réglementation qui soit pleinement adaptée aux fines pointes et en
fonction des dernières données scientifiques. Donc, si la démarche est
condamnée aujourd'hui par l'opposition officielle...
Le Président : En terminant.
M. Charette : ...sachons qu'ils
sont à l'origine de cette démarche.
Le Président : Question principale,
M. le député de Nelligan.
M.
Monsef Derraji
M. Derraji : M. le Président, je ne
savais pas que le ministre de l'Environnement est devenu porte-parole de la
santé au nom de son gouvernement. Ma
question est très simple, je l'adresse au ministre de la Santé. J'ai le Collège
des médecins du Québec qui est
contre. L'Association québécoise des médecins pour l'environnement est contre.
J'ai un rapport du
ministère, qui sort du ministère de la Santé, Mon environnement, ma santé, où
on dit que les résidents de Limoilou respirent quatre fois le nickel que ceux du secteur de Saint-Sacrement. M. le
Président, nous sommes devant un enjeu de santé publique. Je comprends
bien les arguments du ministre de l'Environnement, je comprends, il défend son
ministère, il défend sa procédure. Ma
question est adressée au ministre de la Santé : Est-ce qu'aujourd'hui il
va se lever et regarder les Québécois, et
surtout les citoyens de la ville de Québec, et leur dire qu'il accepte que la
norme de nickel soit rehaussée, oui ou non? Est-ce qu'il est d'accord
avec le rehaussement de la norme?
Le
Président : M. le ministre de l'Environnement.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci,M. le
Président. Le collègue a récemment obtenu son doctorat en santé publique, et je
l'en félicite. Je l'invite, conséquemment, à avoir une bonne discussion avec
notre directeur national de santé publique, qui encore ces dernières semaines a confirmé la rigueur de la démarche qui a
été conduite au cours des dernières années. Il pourra à son tour
rassurer la population des quartiers concernés comme quoi ce changement-là qui
a été apporté au cours des dernières semaines ne menace d'aucune façon la santé
publique. Et il pourra, de fait, transmettre la bonne information, pour une
fois, aux citoyens.
Le
Président : Cette réponse met fin à la période de questions et de
réponses orales.
Motions sans préavis
Le Vice-Président (M. Picard) : À
la rubrique Motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
troisième groupe d'opposition. Mme la députée de Gaspé.
• (15 h 20) •
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, je sollicite le consentement des membres
de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec la députée de Vaudreuil, le député de Laurier-Dorion, le
député de Bonaventure et le député de Rimouski, la motion
suivante :
«Que l'Assemblée nationale
reconnaisse que le Québec vit une crise sans précédent en matière de logement,
et ce, dans toutes ses régions;
«Qu'elle souligne que
l'accès à un logement convenable et abordable est un droit fondamental;
«Que
l'Assemblée nationale exige du gouvernement qu'il agisse de toute urgence pour
contrer cette crise et faire respecter ce droit au logement pour tous
les Québécois.»
Le Vice-Président (M. Picard) : Je
vous remercie. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
Le Vice-Président (M. Picard) : Pas
de consentement. Je reconnais maintenant un membre du groupe formant le
gouvernement, et c'est Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Dénoncer les actes de
vandalisme, d'intimidation et de harcèlement
ayant eu lieu dans des établissements d'enseignement supérieur
Mme McCann : Merci, M. le Président.
Alors, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec la députée de Marguerite-Bourgeoys, le
député d'Hochelaga-Maisonneuve, la députée de Gaspé, le député de Bonaventure,
le député de Rimouski et la députée de Maurice-Richard :
«Que
l'Assemblée nationale dénonce tous les actes de vandalisme qui ont eu lieu dans
des établissements d'enseignement supérieur au Québec, dont récemment à
l'Université du Québec à Montréal;
«Qu'elle
dénonce les actes d'intimidation et de harcèlement dont sont victimes des
étudiants, ainsi que les conséquences de ces actes sur leur cheminement
universitaire;
«Qu'elle
déplore cette situation dans laquelle des étudiants ayant des propos plus
nuancés estiment qu'ils ne peuvent s'exprimer sans crainte de
représailles;
«Qu'elle
reconnaisse que les universités québécoises doivent offrir à leur communauté
étudiante des environnements d'étude sains et sans intimidation.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Schneeberger :
Consentement, sans débat.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Consentement.
Mise aux voix
Est-ce que cette
motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. Je reconnais maintenant un membre du groupe
formant l'opposition officielle. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : M. le Président, je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec le député
de Jean-Lesage, le chef du troisième groupe d'opposition, la députée de
Maurice-Richard, le député de Bonaventure et le député de
Rimouski :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que la Coalition avenir Québec a procédé à
une hausse de la norme de nickel permise dans l'air contre l'avis des
18 directeurs régionaux de la santé publique;
«Qu'elle prenne acte
avec inquiétude que selon une étude en cours de la Direction de la santé
publique de la Capitale-Nationale intitulée Mon
environnement, ma santé, dans la ville de Québec, les résidents du
Vieux-Limoilou respirent quatre fois plus de nickel que ceux du secteur
Saint-Sacrement situé en Haute-Ville;
«Qu'elle
rappelle que ces informations étaient connues avant le rehaussement de la norme
de nickel dans l'air décrétée par le
gouvernement caquiste et que la Direction de la santé publique de la Capitale-Nationale
a admis sa préoccupation au sujet de la présence de nickel dans l'air de
Limoilou;
«Qu'elle
prenne acte que le Collège des médecins du Québec s'est opposé au rehaussement
de la norme de nickel dans l'air de façon sans équivoque en déclarant :
"On ne peut rester muet devant une telle décision impactant la santé de la
population. Les décès et les coûts de santé associés à la pollution
atmosphérique sont prouvés. Priorisons notre santé";
«Qu'elle
prenne acte que l'Association québécoise des médecins pour l'environnement
s'est aussi prononcée contre le
projet de rehaussement de la norme de nickel dans l'air en soulignant que
"le type de nickel que nous retrouvons à Québec est, quant à lui,
associé plutôt à des cancers pulmonaires";
«Qu'elle
rappelle que le ministère de l'Environnement a relevé 50 dépassements de
la norme quotidienne de nickel depuis 2018 dans le Vieux-Limoilou;
«Qu'elle
déclare que le rehaussement de la norme de nickel dans l'air pourrait aussi
avoir des impacts néfastes sur la santé de la population québécoise dans
d'autres régions du Québec;
«Qu'enfin,
elle exige du gouvernement caquiste qu'il priorise la santé des Québécois et
qu'il renonce à sa hausse de la norme de nickel dans l'air.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
Le Vice-Président (M. Picard) : Pas
de consentement. Je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe
d'opposition. M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : M. le Président, je
demande le consentement de cette Assemblée pour débattre de la motion suivante
conjointement avec le député de Nelligan, le
député de Jonquière, la députée de Maurice-Richard, le député de Bonaventure
et le député de Rimouski :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que, tel que rapporté par la Direction de la
santé publique de la Capitale-Nationale,
la concentration de nickel mesurée dans l'air du Vieux-Limoilou est quatre fois
plus élevée que dans d'autres quartiers de la ville de Québec;
«Qu'elle
reconnaisse que le gouvernement a choisi d'aller de l'avant avec une nouvelle
norme de nickel sans même attendre la publication de l'étude sur la qualité de
l'air Mon environnement, ma santé par la Direction de la santé publique
de la capitale nationale;
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse également que le gouvernement a adopté une
nouvelle norme de nickel sans avoir en main toutes les informations
pertinentes quant aux risques du nickel sur la santé.»
Le Vice-Président (M. Picard) : Je
vous remercie. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Pas de consentement.
Avis touchant les travaux des commissions
À la rubrique Avis touchant les travaux des
commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger : Oui, M. le
Président, j'avise cette Assemblée que la Commission des relations avec les
citoyens procédera à l'étude des crédits budgétaires 2022-2023 du volet
Protection des consommateurs du portefeuille Justice aujourd'hui, de
15 h 30 à 17 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
des finances publiques procédera à l'étude détaillée des crédits
budgétaires 2022-2023 du volet Conseil
du trésor du portefeuille Conseil du trésor et Administration gouvernementale
aujourd'hui, de 15 h 30 à 19 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission
des institutions procédera à l'étude détaillée des crédits
budgétaires 2022-2023 du volet Affaires autochtones du portefeuille
Conseil exécutif aujourd'hui, de 15 h 30 à 17 h 30, à la
salle Pauline-Marois;
La Commission de l'aménagement du territoire
procédera à l'étude détaillée des crédits budgétaires...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Un instant. On va attendre, parce
qu'on n'entend absolument rien, actuellement. Je vous demanderais de
quitter dans le silence, s'il vous plaît, rapidement.
Vous pouvez y aller, M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Schneeberger : ...oui,
la Commission des Institutions procédera à l'étude des crédits
budgétaires 2022-2023 du volet
Affaires autochtones du portefeuille Conseil exécutif aujourd'hui, de
15 h 30 à 17 h 30, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
de l'aménagement du territoire procédera à l'étude détaillée des crédits
budgétaires 2022-2023 du volet
Habitation du portefeuille Affaires municipales et Habitation aujourd'hui, de
15 h 15 à 17 h 45, à la salle de l'Assemblée
nationale;
La Commission de l'aménagement du territoire
procédera à l'étude des crédits budgétaires 2022-2023 du volet Affaires municipales du portefeuille Affaires
municipales et Habitation aujourd'hui, de 18 heures à 19 h 30,
ici même, à la salle de l'Assemblée nationale. Voilà.
Le Vice-Président (M. Picard) : Je
vous remercie.
À la rubrique
Renseignements sur les travaux. Puisque nous sommes en période de l'étude des
crédits budgétaires et que,
conformément aux dispositions de l'article 282 du règlement, l'Assemblée
ne procède qu'aux affaires courantes, je lève la séance.
Ajournement
Et les travaux de l'Assemblée sont ajournés au
mercredi 27 avril 2022, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 15 h 28)