(Treize heures quarante minutes)
Le Vice-Président
(M. Picard) :
Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît.
Affaires courantes
Déclarations de députés
À la rubrique
Déclaration de députés, nous commençons par M. le député de Taillon.
Souligner la Semaine des
travailleuses sociales
et des travailleurs sociaux du Québec
M. Lionel Carmant
M.
Carmant :
Merci, M. le Président. Je suis très heureux de
faire cette déclaration, aujourd'hui, afin de souligner la Semaine des travailleurs sociaux. Le thème
retenu cette année est Le travail social exprime ses couleurs!.
Pourquoi? Parce que le travail
social, c'est une palette de couleurs infinie. La diversité caractérise le
travail social à plusieurs égards, que ce
soit par la diversité des personnes qui l'exercent et des personnes
accompagnées ou par les problématiques abordées et les domaines
d'intervention investis.
Nos
travailleurs sociaux sont plus de 15 000. Ils sont présents auprès des
personnes réfugiées, racisées, marginalisées, handicapées, en quête d'identité, violentées, toxicomanes, suicidaires,
en situation de pauvreté, d'itinérance ou de crise. M. le Président, ils sont partout. Nos
travailleurs sociaux jouent un rôle important au quotidien auprès des personnes
qu'ils accompagnent en favorisant de meilleures conditions de vie, un
environnement plus soutenant. Nos travailleurs sociaux tiennent également
compte des déterminants sociaux de la santé dans leur compréhension des
situations et dans leurs interventions.
Pour ce travail
exceptionnel, je vous remercie sincèrement. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Je
cède maintenant la parole à Mme la députée de Chicoutimi.
Féliciter les équipes de
vaccination contre la COVID-19
de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean
Mme Andrée Laforest
Mme
Laforest :
Oui. Merci, M. le Président. Alors, aujourd'hui,
je tiens à remercier chacune des personnes qui ont participé à la campagne de
vaccination au Saguenay-Lac-Saint-Jean depuis la mise en place des cliniques de
vaccination.
À
ce jour, ce sont plus de 1 400 personnes qui ont été embauchées pour
cette campagne. Grâce à votre bon travail, près de 650 000 doses ont été administrées, au
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Sept sites de vaccination fixes ont vu le jour, alors
l'ensemble des écoles primaires et
secondaires de notre territoire ont été visitées, et deux sites de vaccination
en entreprise, dont celle de Rio
Tinto. Plusieurs centaines d'activités de vaccination mobile ont été organisées
dans certains secteurs et dans les
milieux de vie, comme les résidences privées pour aînés. Alors, notre région
figure parmi celles ayant le plus haut taux de vaccination grâce à vous.
Par
le fait même, je tiens à remercier les 1 400 personnes retraitées qui
ont fait un retour sur le marché du travail, dont le but était de prêter
main-forte. Je remercie Mme Geneviève Gagnon, André Basque, M. Daniel
Harvey, les parents de Stéphanie Fortin, de mon bureau de comté,
Jocelyne Tremblay et Sylvain Fortin. Grâce à vous, et surtout grâce à M. Marc Thibeault, responsable de la
vaccination au Saguenay-Lac-Saint-Jean, tout s'est bien passé. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Marquette.
Rendre hommage à Mme France
Ligez, ex-directrice de
La Maison des jeunes L'Escalier de Lachine inc.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone :
Merci,
M. le Président. Aujourd'hui, je souligne le travail dévoué de Mme France
Ligez. Ancienne directrice, elle a
consacré près de 35 ans à La Maison des jeunes L'Escalier de Lachine, un
organisme incontournable dans ma circonscription depuis 1985.
Cet organisme a pour
mission d'aider et d'encadrer les 12 à 17 ans afin qu'ils deviennent des
citoyens actifs, critiques et responsables.
Les activités proposées permettent à ces jeunes d'être mieux outillés pour
faire des choix éclairés et d'être accompagnés vers les bonnes
ressources.
Grâce
à son implication et son dynamisme, Mme Ligez a mis de l'avant plusieurs
projets de financement, dont la vente de sapins de Noël. Elle leur permet
d'amasser près de 20 000 $ chaque année. Cet argent sert à mettre sur pied
des activités pour favoriser la
réussite scolaire, les saines habitudes de vie et les saines relations
interpersonnelles des jeunes.
Chère France,
je vous remercie énormément pour votre travail dans notre communauté. Vous avez
fait une énorme différence. C'est une retraite bien méritée. Et
amusez-vous! Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député de
Marquette. Je cède maintenant la parole à M. le député de Viau.
Souligner la tenue du Salon de l'emploi et
de la formation de Saint-Michel
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin :
Merci, M. le
Président. Aujourd'hui, je tiens à saluer plusieurs partenaires de la
circonscription de Viau qui se mobilisent
pour l'emploi et la formation à travers la deuxième édition du Salon de
l'emploi et de la formation de Saint-Michel.
Je veux remercier les organismes comme Carrefour
jeunesse-emploi Centre-Nord, comme PME Montréal, Centre lasallien de Saint-Michel, les organismes aussi comme
Regroupement jeunesse en action, le Sommet socio-économique pour le
développement des jeunes des communautés noires, le Centre lasallien, je l'ai
mentionné.
Cette fin de semaine, M. le Président, le 25 et
le 26 mars, toute la journée, il y aura des emplois, il y aura des établissements de formation qui seront présents
pour accompagner les jeunes, les adultes et ceux qui souhaitent retourner
aux études aussi.
Bravo pour cette initiative! Et bon Salon de
l'emploi et de la formation de Saint-Michel! Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député de
Viau. Nous poursuivons avec M. le député de Chapleau.
Souligner le 50e anniversaire de la Bijouterie
Jacques-Charron & Fils inc.
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque
(Chapleau) :
Oui, merci beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui,
j'aimerais souligner le 50e anniversaire d'une entreprise à succès
de mon comté, la Bijouterie Jacques-Charron & Fils.
Fondée en 1972, la Bijouterie
Jacques-Charron & Fils offre de nombreux services de vente et de
réparation sur place à titre d'experts-bijoutiers, gemmologues, joailliers et
horlogers. Cette bijouterie privilégie la création de bijoux uniques et la
vente d'oeuvres diamantaires québécoises. Elle offre également un service de
création et d'évaluation sur mesure afin de
mieux répondre aux besoins de la clientèle. La Bijouterie Jacques-Charron & Fils
a une équipe d'artisans qualifiés et expérimentés, toujours à l'écoute
des clients.
Issue d'une
famille passionnée, cette entreprise a développé un concept créatif. Elle est
aussi fière d'avoir une vision philanthropique
en appuyant les organismes tels que la Fondation du cancer du sein, le Club des
petits déjeuners du Québec et la Maison Mathieu-Froment-Savoie.
M. le
Président, je tenais à offrir mes félicitations les plus chaleureuses à toute
l'équipe de la Bijouterie Jacques-Charron & Fils pour leur
50e anniversaire. Bon 50e et bonne continuation!
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Je
cède maintenant la parole à Mme la députée de Les Plaines.
Souligner le travail du Centre équestre thérapeutique
Équi-Sens
Mme Lucie Lecours
Mme Lecours (Les Plaines) :
Merci
beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, je souhaite rendre hommage à Équi-Sens,
une entreprise d'économie sociale située dans Les Plaines, précisément dans le
secteur de Saint-Janvier, à Mirabel.
Fondé en 2005
par Mme Chantal Soucy, Équi-Sens se spécialise dans l'équitation
thérapeutique. Il aide les vétérans et
les premiers répondants touchés par un trouble de stress post-traumatique ou
encore les enfants vivant avec des problèmes de santé. Pour plusieurs,
le cheval devient un outil thérapeutique.
Équi-Sens est
aussi un lieu de rassemblement, d'écoute, d'apprentissage et d'entraide. Il est
un point d'ancre pour les personnes qui veulent briser l'isolement.
Reconnu pour son dynamisme, la qualité de ses services et pour l'attention
portée autant aux parents qu'aux cavaliers, Équi-Sens continue de faire sa
marque.
Bravo et
merci à toute l'équipe d'Équi-Sens! Vous faites vraiment la différence, et là
où la différence a, justement, toute sa place. Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Montarville.
Souligner le 50e anniversaire du
Club FADOQ de Boucherville
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, j'aimerais souligner aujourd'hui le
50e anniversaire du Club FADOQ de Boucherville, une association dynamique
qui compte plus de 2 300 membres, et qui est entièrement administrée
par des bénévoles.
Je tiens à
saluer le travail colossal de l'actuelle présidente du C.A., Mme Monique
L'Hérault, ainsi que ses prédécesseurs
des dernières années, Mme Carmen Cardin ou encore M. Maurice
Le Tellier, pour ne nommer que ceux-là.
Je salue
également le comité organisateur du 50e anniversaire et toutes les
personnes qui se sont engagées à faire de cette année de festivités une
célébration inoubliable.
De plus, je
tiens à remercier les membres de la FADOQ pour tout le bien qu'ils propagent au
sein de notre communauté. C'est
toujours un plaisir et un privilège d'échanger avec eux et d'avoir ainsi
l'occasion d'apprendre de leurs parcours et de leurs expertises. Ils
sont une source d'inspiration pour nous tous.
Alors, au nom
du gouvernement du Québec, bravo au Club FADOQ de Boucherville pour ses
50 ans d'existence! Joyeux anniversaire et longue vie! Merci
beaucoup, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Jean-Lesage.
Inviter les députés à assister à la projection d'un
documentaire
sur l'environnement et les changements climatiques
M. Sol Zanetti
M. Zanetti :
Merci,
M. le Président. Il y a deux semaines, je me suis fait le messager d'une jeune
citoyenne de ma circonscription,
Livia Blais, 10 ans, qui nous invite tous et toutes, élus de l'Assemblée
nationale, à prendre un moment pour visionner
ensemble un documentaire sur l'environnement et sur l'avenir de notre planète
aux côtés des élèves de sa classe de cinquième année.
Cette
invitation n'est pas banale. Les représentants des générations futures
s'inquiètent. Soyons à la hauteur de l'invitation
et répondons nombreux afin, d'une part, de prêter une oreille attentive aux
revendications de nos jeunes, et, d'une autre part, de créer un bel
exemple de démocratie participative.
Ce
visionnement aura lieu le 13 avril prochain à l'agora du pavillon
d'accueil de l'Assemblée nationale. J'espère que nous y serons nombreux
et nombreuses. Les jeunes comptent sur nous. Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Je
cède maintenant la parole à Mme la députée de Roberval.
Rendre hommage aux premiers répondants
ayant sauvé la vie du jeune Jakob Simard
Mme Nancy Guillemette
Mme Guillemette :
Merci,
M. le Président. Le 20 janvier dernier, un jeune garçon de 12 ans,
Jakob Simard, a fait un arrêt cardiaque
pendant son cours d'éducation physique à la polyvalente des Quatre-Vents de
Saint-Félicien.Je vous rassure,
M. le Président, Jacob va très bien, et ce, grâce à la rapidité d'intervention
d'un enseignant, des ambulanciers et de la disponibilité d'un
défibrillateur sur place.
Je tiens à
rendre hommage à ce professeur, M. Michel-Éric Tremblay, qui a su garder
son sang-froid et agir avec rapidité. Il a pris la situation en main,
pratiqué un massage cardiaque et utilisé le défibrillateur à sa disposition.
Je souhaite
également saluer le travail des ambulanciers qui ont pris en charge le jeune
homme ainsi que l'initiative du centre de services scolaire du Pays-des-Bleuets,
qui, par précaution, avait équipé de défibrillateurs l'ensemble de ses
écoles secondaires, une action qui a eu un impact certain dans cette situation.
Encore une fois, M. Tremblay, merci du fond
du coeur.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Cela met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 50)
(Reprise à 14 h 3)
Le
Président : Mmes, MM. les députés, je vous souhaite un bon
mardi. Prenons quelques instants pour nous recueillir.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À
la rubrique Dépôt de documents, Mme la ministre responsable de l'Administration
gouvernementale et présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel : Merci, M. le Président.
Alors, permettez-moi de vous transmettre un message de Son Honneur le
lieutenant-gouverneur général du Québec, signé de sa main... pas «général», du
Québec.
Message du lieutenant-gouverneur
Le Président :
Mmes et MM. les députés, veuillez vous lever.
Message à l'Assemblée
nationale :
«Conformément
aux dispositions de l'article 54 de la Loi constitutionnelle de 1867, je
transmets et recommande à la considération de l'Assemblée nationale les
crédits pour l'année financière se terminant le 31 mars 2023.»
Signé de l'honorable
J. Michel Doyon, lieutenant-gouverneur.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Nous
poursuivons. À la rubrique Dépôt de documents, à nouveau, Mme la ministre
responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil
du trésor.
Crédits pour l'année financière
2022‑2023
Mme LeBel : Alors, merci, M. le
Président. Pour faire suite au message du lieutenant-gouverneur, qu'il me soit
permis de déposer les crédits budgétaires
pour l'année financière se terminant le 31 mars 2023 ainsi que les
documents qui les accompagnent : la stratégie de gestion des
dépenses et les renseignements supplémentaires, les plans annuels de gestion des dépenses des ministères et organismes,
les crédits et dépenses des portefeuilles, les crédits de dépenses et plans
annuels de gestion des dépenses de l'Assemblée
nationale et des personnes désignées, le plan des investissements et des
dépenses en ressources
informationnelles 2022‑2023, le Plan québécois des
infrastructures 2022‑2032, accompagné des plans annuels de gestion des investissements publics en infrastructures 2022‑2023,
ainsi que l'en bref de la stratégie de gestion des dépenses 2022‑2023
et le Plan québécois des infrastructures 2022‑2023. Merci, M. le
Président.
Le Président :
Merci. Ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement.
Renvoi à la commission plénière
M. Jolin-Barrette :
Oui, M. le Président, conformément aux dispositions de l'article 280
du règlement, je fais motion pour déférer
les crédits budgétaires 2022‑2023 en commission plénière afin que
l'Assemblée étudie et adopte le quart des crédits.
Mise aux voix
Le Président :
Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté.
Motions sans préavis
Je
demande s'il y a consentement pour déroger à l'article 53 du règlement
afin de permettre la présentation d'une motion sans préavis.
Consentement. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, suite à
une entente avec les groupes parlementaires et les députés indépendants,
je souhaite présenter, à ce moment-ci, la
motion concernant les modalités convenues pour l'étude des crédits provisoires
en commission plénière qui se tiendra le mercredi 23 mars 2022.
Alors, M. le Président...
Le Président : Cette motion est-elle adoptée? Adopté. M. le leader du gouvernement, je vais vous laisser
continuer la lecture.
Procéder à l'étude des crédits
provisoires 2022-2023
en commission plénière
M. Jolin-Barrette :
Oui. Alors, la motion sans préavis :
«Que l'Assemblée
procède à l'étude et à l'adoption des crédits provisoires 2022‑2023,
conformément aux dispositions de
l'article 87, alinéa 1, paragraphe 4.1° ainsi que des
articles 280 et 281 de notre règlement et ce, selon les modalités
subséquentes;
«Que,
dès l'appel des affaires jour de la séance du mercredi 23 mars 2022,
l'Assemblée se constitue en commission plénière et procède à l'étude des
crédits provisoires de la manière suivante :
«Que, pour une durée maximum de 1 heure, le ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles puisse échanger avec les députés de l'opposition;
«Que dès après, et pour une durée maximum de
1 heure, le ministre de la Santé et des Services sociaux puisse échanger
avec les députés de l'opposition;
«Qu'à 13 heures, la commission plénière
suspende ses travaux et que les travaux de l'Assemblée soient ainsi suspendus
jusqu'à 15 heures;
«Que dès 15 heures, la commission plénière
poursuive ses travaux et puisse compléter, si nécessaire, les échanges
entre les députés de l'opposition et le ministre de la Santé et des Services
sociaux;
«Que dès après, pour une durée maximum de
1 heure, la présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de
l'Administration gouvernementale puisse échanger avec les députés de
l'opposition;
«Que dès après, pour une durée maximum de
1 heure, le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques puisse échanger avec les députés de l'opposition;
«Que dès après, pour une durée maximum de
1 heure, le ministre de l'Éducation puisse échanger avec les députés
de l'opposition;
«Qu'immédiatement
au terme de cet échange, le président de la commission plénière mette aux voix
le quart des crédits pour l'année financière 2022‑2023;
«Qu'ensuite,
le président de la commission plénière fasse rapport à l'Assemblée et que
celle-ci se prononce sans débat sur ledit
rapport puis sur le projet de loi de crédits qui y fait suite, le tout
conformément au premier alinéa de l'article 281 du règlement;
«Qu'enfin, et
ce suivant le deuxième alinéa de l'article 281 du règlement, il soit
permis au leader du gouvernement de présenter une motion sans préavis et non
débattue afin que l'étude de l'ensemble des crédits budgétaires, sauf
ceux de l'Assemblée, soit renvoyée en commissions permanentes;
«Que les
remarques préliminaires pour chacun des échanges avec les ministres susmentionnés
soient fixées à un maximum de
5 minutes 34 secondes pour le groupe parlementaire formant le
gouvernement, 3 minutes 43 secondes pour le groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, 56 secondes pour le deuxième groupe d'opposition, 56 secondes
pour le troisième groupe d'opposition et 51 secondes pour
l'ensemble des députés indépendants;
«Que pour
chacun des échanges avec les ministres susmentionnés, l'équivalent d'un bloc de
3 minutes 45 secondes par heure d'échange soit réservé à
l'ensemble des députés indépendants;
«Que le temps
non utilisé, le cas échéant, par les députés indépendants soit redistribué
proportionnellement entre le groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, le deuxième groupe d'opposition ainsi que le troisième groupe
d'opposition;
«Qu'à tout moment, le président de l'Assemblée
ou de la commission plénière puisse suspendre les travaux;
«Que, malgré les dispositions de l'ordre spécial
adopté le 15 mars 2022, la commission plénière et l'Assemblée
puissent poursuivre leurs travaux jusqu'à ce que cette dernière se soit
prononcée sur le projet de loi de crédits et sur la motion de renvoi de
l'ensemble des crédits budgétaires sauf ceux de l'Assemblée en commissions
permanentes;
«Que cette
motion devienne un ordre de l'Assemblée et qu'elle ait préséance sur toutes
dispositions incompatibles du règlement et de l'ordre spécial adopté le
15 mars 2022.» Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Président : Merci. À nouveau,
cette question : Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission des finances
publiques et député de Montmorency.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 12
M. Simard : Merci, M. le
Président. Je dépose le rapport de la Commission des finances publiques qui,
les 15, 16 et 17 mars 2022, a tenu
des auditions publiques dans le cadre des consultations particulières sur le
projet de loi n° 12, Loi
visant principalement à promouvoir l'achat québécois et responsable par les
organismes publics, à renforcer le régime d'intégrité des entreprises et
à accroître les pouvoirs de l'Autorité des marchés publics. Je vous remercie.
• (14 h 10) •
Le Président : Merci. Ce rapport est
déposé.
Il n'y a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période des questions et réponses orales sera tenu le vote reporté
sur l'adoption du principe du projet de loi n° 498,
Loi proclamant la Journée nationale de la promotion de la
santé mentale positive.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole à la cheffe de
l'opposition officielle.
Bilan
du gouvernement en matière de santé
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Merci, M. le Président.
M. le Président, en matière de santé, tous les voyants sont au rouge, tous
les voyants sont au rouge depuis,
d'ailleurs, 2018, bien avant la pandémie. Il y a moins de personnes à avoir
accès à un médecin de famille. Il y a
1 million de Québécois qui sont en attente. Il y a plus de
160 000 personnes qui attendent d'avoir une chirurgie. On a 20 000 personnes qui
sont en attente pour avoir des soins en santé mentale. Il y a
17 supercliniques qui ne seront
pas en mesure de livrer la marchandise, en matière de santé. Il y a eu des bris
de service dans plusieurs régions du Québec.
Il y a eu des urgences, même, quelque chose qu'on n'avait pas vu, au Québec,
qui ont dû fermer dans plusieurs des régions.
Le bilan de la CAQ
montre bien que les voyants sont tous au rouge. Alors, est-ce que le premier
ministre peut reconnaître que son bilan en matière de santé, c'est un échec?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui. M. le Président, lorsqu'on est arrivés au gouvernement, les voyants
étaient tous au rouge. M. le Président,
quand je regarde l'entente qui a été signée par le gouvernement libéral avec
les médecins de famille jusqu'en 2023,
ça attache les mains du gouvernement actuel pour toute la durée du mandat, M.
le Président. Le gouvernement libéral a
signé une entente avec les médecins de famille, alors qu'actuellement 50 %
des patients dans les urgences auraient dû être vus dans des cliniques avec soit des médecins de famille soit des
infirmières. Donc, M. le Président, il faut d'abord tenir compte de l'héritage que nous a laissé le Parti
libéral. Il nous a attachés avec une entente qui n'a pas de bon sens avec les
médecins de famille.
M.
le Président, il faut aussi que tout le monde constate que, partout dans le
monde, les réseaux de la santé ont eu à subir une pandémie qui a amené
un fardeau très lourd sur le dos des employés du réseau de la santé, qui sont
fatigués, actuellement. Il y en a qui ont
quitté. Et on est en train, M. le Président, de revoir, avec le ministre
de la Santé... il va avoir l'occasion,
probablement la semaine prochaine, de déposer un plan très complet pour
refonder ce système de santé, ce qui aurait dû être fait depuis
longtemps, entre autres à l'époque du Parti libéral.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président, vous aurez
constaté, encore une fois, que le premier ministre... que c'est toujours la
faute des autres. C'est toujours la faute des autres. Ça fait quatre ans qu'il
est premier ministre du Québec, ça fait quatre ans. Juste un chiffre, les
attentes en chirurgie, le premier ministre nous dit : C'est la faute des
autres qui étaient avant nous, etc., mais la réalité, dans les attentes, quand
il a pris le pouvoir les attentes étaient là, elles n'ont fait qu'augmenter. Et j'aimerais lui
rappeler que, dans ce scénario-là, c'était avant la pandémie que ça a commencé à augmenter.
Encore une fois,
est-ce qu'il reconnaît qu'en matière de santé, la CAQ, c'est un échec?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, je
m'excuse de corriger la cheffe de l'opposition officielle, mais, avant la
pandémie, les délais pour les
chirurgies avaient baissé. Mais, M. le Président, comme partout ailleurs dans
le monde, il y a des chirurgies qui ont été reportées, pendant la
pandémie, parce que les employés avaient besoin de soigner les patients que je
pourrais appeler réguliers, plus les
patients qui avaient la COVID. Donc, on a été obligés de reporter des chirurgies.
C'est vrai en Ontario, c'est vrai à
peu près dans tous les États dans le monde. Mais, M. le Président, je dirais
que le plus grave problème, bien, ce sont les médecins de famille qui ne
prennent pas en charge les citoyens.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Encore
une fois, la démonstration, pour le premier ministre, que c'est la faute des
autres. Quand est-ce que ça va être la faute de son gouvernement? Il nous dit,
encore une fois, que les affaires s'étaient améliorées au début de son mandat. Je vais demander à déposer ce
tableau, en cette Chambre, qui montre bien que l'attente a augmenté, et ça,
c'était bien avant la pandémie.
Comment est-ce que le
premier ministre peut expliquer cet état des choses?
Document déposé
Le Président : Consentement pour le
dépôt du document? Consentement. M. le premier ministre, en réponse.
M. François Legault
M. Legault : Bien,
M. le Président, je sais que c'est peut-être frustrant... puis là, bon,
l'ancien ministre de la Santé a fait
ce qu'il a fait durant les quatre dernières années. Et, M. le Président, ce qui
est factuel, c'est que 50 % des patients dans les urgences de nos
hôpitaux ne devraient pas être dans les urgences de nos hôpitaux, donc ça vient
nuire à l'efficacité dans nos hôpitaux. Ces patients-là devraient être vus en
première ligne, mais on est pris avec des médecins de famille qui ont signé une
entente avec le gouvernement libéral jusqu'en 2023. C'est gênant pour les
libéraux, M. le Président.
Le Président : Troisième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Vous savez ce qui
est factuel, M. le Président? C'est que le premier ministre s'est engagé à faire en sorte que les Québécois attendent
90 minutes dans les urgences. Ce qui est factuel, M. le Président, c'est
qu'il s'est engagé à faire que chaque
Québécois ait un médecin de famille. Puis ce qui est factuel, M. le Président,
c'est qu'aujourd'hui il y a
1 million de Québécois qui n'ont pas accès à un médecin de famille. Ce qui
est factuel, c'est que l'attente aux urgences, elle a doublé par rapport
à ce qu'il proposait.
Alors, comment est-ce que le premier ministre
peut être fier de la situation actuelle?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, il y a un projet de loi qui va être étudié, j'espère rapidement,
par l'opposition officielle, le projet de loi n° 11,
où on demande tout simplement : Est-ce qu'on pourrait connaître le nombre
de patients qui sont pris en charge par chaque médecin de famille au
Québec?
Le
gouvernement libéral n'a pas cru bon de mettre ça en place. Ils ont mis un
projet de loi n° 20 avec des pénalités. Et, bon, même la cheffe de l'opposition officielle
dit : Moi, je n'y crois plus, au projet de loi n° 20
de son ancien collègue... actuel
collègue, qui était ancien ministre de la Santé.
M. le
Président, je le répète, on a 50 % des patients, actuellement, dans les
urgences qui ne devraient pas être là.
Le Président : Question principale,
M. le député de Nelligan.
Accès
à un médecin de famille
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M.
le Président, c'est gênant, entendre le premier ministre, aujourd'hui, parler
de la première ligne. Je vais lui rappeler ce qu'il disait en 2018 :
Un gouvernement de la CAQ va offrir aux Québécois un médecin de famille pour chaque Québécois, promesse n° 1.
Promesse n° 2 : il va négocier avec le syndicat des médecins, des
omnipraticiens.
On est en 2022. Qu'est-ce qu'ils ont fait en
2018? Rien. En 2019? Rien. En 2020? Rien. En 2021? Rien. Pire encore, M. le Président, l'ancienne ministre de la
Santé, elle était là, elle était responsable de l'accès à la première ligne,
le temps d'attente de patients... le nombre
de patients est passé de 400 000 à 650 000. Par la suite, le nouveau
ministre de la Santé, de 650 000 à 1 million de Québécois
aujourd'hui en attente.
M. le
Président, une question très simple : Comment expliquer aux Québécois ce
constat d'échec des caquistes en matière de santé?
Le Président : M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors,
de façon complémentaire avec ce que le premier ministre vient de répondre, je
pense que les gens comprennent très
bien qu'on a vécu toute une pandémie, depuis deux ans. Je pense que c'est...
Mais peut-être que des fois l'opposition oublie de le reconnaître. Peut-être
que des fois elle oublie de le reconnaître, M. le Président. Puis c'est
important de le rappeler, parce qu'à
répéter toujours la même chose, du côté de l'opposition, des fois on finit par
oublier les choses importantes. On a vécu, pendant deux ans, une
pandémie.
Le premier
ministre a dit : On a hérité d'un système de santé qui était déjà très
éprouvé. On a pu travailler dessus. Ma
prédécesseure a travaillé sur des éléments de prise en charge qui sont très
importants. Pensons seulement à préparer le terrain avec des pharmaciens. Pensons seulement à changer les choses
avec des infirmières spécialisées pour s'assurer que la prise en charge peut être faite pas uniquement
par les médecins. Et c'est sur ça qu'on a travaillé au cours des dernières
années.
Heureusement,
les discussions avec les médecins de famille continuent pour une prise en
charge qui est par le bon professionnel.
Quand l'opposition va avoir la chance de nous aider dans le projet de loi n° 11, j'espère qu'on pourra l'appliquer le plus rapidement
possible, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M.
le Président, j'ai de la misère à suivre le ministre de la Santé. Il y a
1 million de Québécois qui sont en attente d'un médecin de famille.
Et je comprends le premier ministre de dire qu'il y a beaucoup de gens qui se
ramassent en urgence et qui passent trois jours sur une civière, il a raison, mais
je tiens à lui rappeler que le responsable, c'est
ses deux anciens... l'ancienne ministre de la Santé et le ministre de la Santé
actuel, parce qu'ils n'ont rien fait, ils n'ont rien fait pour l'accès à
la première ligne. Et les gens souffrent en silence. C'est pour cela qu'ils se
ramassent en urgence.
Il est où, votre plan?
• (14 h 20) •
Le Président : M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Je
vais continuer, parce que j'étais très loin d'avoir terminé, M. le
Président. Premièrement, les choses qu'on
a faites qui sont très concrètes, depuis quelques années, pensons simplement...
puis on l'a publicisé beaucoup, grâce aux médecins de famille, il y a
quelques semaines, le fameux projet du guichet d'accès à la pertinence qui a
été fait dans la région de Rimouski puis de
Rivière-du-Loup. Savez-vous quoi? Ce projet-là a été mis en place depuis 2019.
C'est un projet pilote qui a
tellement bien fonctionné qu'on s'est entendus avec les médecins de famille, au
cours des dernières semaines, que ça devrait être installé à l'échelle
du Québec. Et ça, c'est concret, M. le Président, on a fait ça. Et ça va permettre, justement, ce que le premier ministre
disait tout à l'heure, de faire un meilleur aiguillage entre les patients qui
sont soit orphelins... pour être capables d'avoir, justement, un bon traitement
dans les GMF.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M.
le Président, s'il y a un seul responsable, dans cette Chambre, de ce constat
d'échec, c'est le premier ministre. Sa promesse a été brisée. Il a promis à
tous les Québécois d'avoir un médecin de famille, d'avoir un accès à un médecin
de famille. Le constat d'échec, il est très clair. Son ancienne ministre de la
Santé a failli : 400 000 à 650 000.
Le nouveau ministre de la Santé : 650 000 à 1 million. C'est
normal que les urgences débordent. C'est normal que les gens passent
trois jours en urgence. Quand allez-vous agir?
Le Président : M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors,
je vais continuer, M. le Président, parce que tous les jours on est en action.
Puis l'exemple que je viens de donner sur le GAP, donc le guichet d'accès à la
pertinence... Je parlais encore, pas plus tard que ce matin, au Dr
Amyot, et il reconnaît que c'est une avancée incroyable, d'accepter le principe
que l'aiguillage des patients peut se faire
par des gens... par des infirmières, par des secrétaires administratives, qui
peuvent aider à diriger les patients au bon endroit. Ça, c'est du concret. Et, à ce moment-là, lorsqu'on travaille
sur les fondements, on est capables de changer les choses.
Alors, moi, M. le Président, j'espère, et je le
répète, que l'opposition, au cours des prochaines semaines...
Le Président : En terminant.
M. Dubé : ...nous donnera
l'opportunité de finaliser le p.l. n° 11. Merci.
Le Président : Question principale,
Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Emplacement du futur
Centre hospitalier
affilié universitaire de l'Outaouais
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président,
en 2018, le premier ministre avait fait une autre promesse, une autre promesse
brisée, parce qu'il avait promis, pour tous les gens dans la région de
l'Outaouais, qu'il y aurait un hôpital qui serait fonctionnel en cinq ans. Quatre ans plus tard, on n'a toujours pas
d'annonce de quoi que ce soit pour l'hôpital de l'Outaouais.
Par
contre, les gens en Outaouais se posent beaucoup de questions sur l'emplacement
de cet hôpital-là. Ils aimeraient savoir quels sont les critères que le
premier ministre va choisir pour le sélectionner. Ils n'entendent rien de la
part du gouvernement. On ne sait pas qui est concerté. Ils ne se sentent pas
écoutés. Il n'y a pas de critères établis.
Bref, la CAQ
arrive à la fin de cette promesse-là. Au bout de quatre ans, ils vont
probablement faire une annonce,
encore une fois, sans écouter les gens, en déterminant ici, à Québec, ce qui
devrait se passer pour les régions, en Outaouais.
Quels sont les critères qui vont être utilisés
pour choisir l'emplacement de l'hôpital en Outaouais?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
M. le Président, je comprends de comprendre, à travers la question de la cheffe
de l'opposition officielle, qu'elle
se rallie à notre position, qu'elle est maintenant d'accord pour avoir un
nouvel hôpital dans la région de l'Outaouais.
En 2018, quand on faisait campagne, les libéraux ne proposaient pas un nouvel
hôpital, on proposait un nouvel hôpital.
M. le
Président, ce qu'il est important aussi de rappeler, c'est que, pendant toutes
les années libérales — puis
le leader de l'opposition peut bien
le savoir, il est bien placé pour le savoir — à peu près à tous les deux jours on nous disait :
On a une crise, il manque d'infirmières.
Savez-vous quoi, M. le Président? La dernière fois que je suis allé en
Outaouais, ils m'ont dit : Ça va beaucoup mieux, du côté des
infirmières. On a réussi, avec les primes, à attirer des infirmières de l'extérieur de la région puis on a réussi aussi à
convaincre des infirmières, en Outaouais, qui étaient à temps partiel de passer
à temps plein. Les gens de l'Outaouais, les
maires, les préfets m'ont dit : C'est la première fois qu'on voit ça. On n'avait
jamais vu ça avec les libéraux. Pendant la période des libéraux, ça continuait
de s'empirer, la situation.
Maintenant, M. le Président, pour ce qui est
d'où on va construire l'hôpital, on va le faire avec le milieu. Il y a
actuellement deux groupes qui font des propositions, puis on va le faire avec
le milieu.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Les
maires et les préfets dont il parle, je pense que ce sont les mêmes, hier, qui
se sont exprimés pour dire à quel
point ils n'étaient pas écoutés par le gouvernement. M. le Président,
aujourd'hui, en Outaouais, les gens n'ont aucune idée de ce qui se passe
ici, à Québec, par rapport à l'emplacement.
Le premier
ministre nous dit qu'il a été en Outaouais puis qu'il a vu que les choses
allaient bien. Je lui rappellerais que l'urgence a été fermée puis que
l'obstétrique est encore fermée aujourd'hui.
Alors, quand est-ce qu'il va donner ses critères
pour l'emplacement de l'hôpital?
Le Président : M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors,
écoutez, M. le Président, je pense que la décision, sur un hôpital de l'ampleur
et de l'importance qu'il va y avoir en
Outaouais, mérite une décision qui est prise pas pour des raisons politiques
mais pour des raisons de bonne gestion, de bonne gestion, M. le
Président. Et, si ça prend quelques semaines de plus...
Écoutez, les
libéraux, qui nous ont précédés, n'ont rien fait pendant toutes ces années.
Nous, on le fait correctement, M. le
Président, le premier ministre vient de l'expliquer. On a eu un travail qui a
été très, très bien fait par les gens sur place, un bureau de projet qui a analysé une multitude de sites. On est très
près d'une décision. Je pense, M. le Président, qu'on va faire les
choses dans l'ordre, puis on va arriver avec une décision qui va être bonne
pour les gens de l'Outaouais.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Beaucoup
de respect de la CAQ par rapport aux gens du milieu, parce que le ministre
responsable de la région les traitait de pelleteux de nuages, M. le
Président.
Mais laissez-moi vous lire ce qu'écrivait un
chroniqueur, récemment, au sujet de...
Une voix : ...
Le Président : M. le leader du
gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Non, M. le
Président, premièrement, on prête des intentions. Deuxièmement...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît!
M. Jolin-Barrette : Deuxièmement, je ne pense pas que dans cette Chambre, entre
collègues, on doit tenir ce genre de propos là.
Des voix :
...
M. Jolin-Barrette : Bien là, M. le Président, on se retrouve dans une
situation... Ça fait deux semaines qu'on a recommencé la Chambre, là,
puis le niveau de débat, du côté du Parti libéral...
Des voix : ...
Le Président :
Non, là, on va compléter, parce
que je veux qu'on poursuive. M. le leader de l'opposition officielle,
mais ensuite on poursuit.
M. Fortin : M. le Président, le leader du gouvernement a raison, on ne devrait pas
se traiter de pelleteux de nuages, exactement comme le ministre régional
ne devrait pas traiter tous les acteurs de la région de pelleteux de nuages.
Le Président :
Je vous remercie. C'est complété,
maintenant. Non, c'est complété. Je pense que, là, on n'en fera pas un débat. Vous savez ce que c'est, une
question de règlement, je vous rappelle. Merci pour cet échange. On se rassoit,
on poursuit.
Continuez votre
question, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Anglade : Alors, M. le Président,
laissez-moi vous citer ce qu'on disait dans les journaux la semaine dernière :
«On a l'impression d'assister à l'élection
d'un pape, d'attendre, sans la moindre information, la moindre consultation
publique, que de la fumée blanche
sorte d'une cheminée quelque part, nous annonçant que là-haut, à 460 kilomètres
[de l'Outaouais, à Québec, on avait] statué.» C'est comme ça que les
gens se sentent.
Quand est-ce qu'ils
vont rendre ça...
Le Président :
M. le ministre de la Famille, à vous la réponse.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : M. le Président, si c'est
le Parti libéral qui était au pouvoir, là, il n'y aurait même pas
de feu dans la cheminée, puis on ne
serait même pas à la veille d'attendre la fumée blanche, ça, je peux vous le
dire, parce que ça fait des années.
Et,
en 2018, je faisais campagne sur le terrain, le Parti libéral, la députée de
Hull, le député de Pontiac riaient de nous
autres. Ce qu'ils voulaient, là, ce qu'ils voulaient, c'était rénover un peu,
peut-être, on ne sait pas trop comment, l'Hôpital de Hull.
De
notre côté, on est plus ambitieux que ça pour l'Outaouais. On avait promis un
hôpital, on a livré, finalement, un projet
d'hôpital de 600 lits, affilié universitaire. Le travail se fait bien depuis
presque un an. On a établi une quarantaine de critères, une vingtaine de sites. On travaille en collaboration avec la
ville de Gatineau. Et, contrairement au passé, nous autres, là, on va
livrer pour l'Outaouais.
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Ni commentaire, ni applaudissements, ni manifestation, de part et
d'autre. La parole appartient maintenant au député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Hausse
des droits de scolarité universitaires
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
M. le Président, aujourd'hui, des
milliers de personnes marchent dans les rues de Montréal pour réclamer
la gratuité scolaire et souligner les 10 ans du printemps étudiant de 2012, une
lutte majeure qui avait bloqué une hausse vertigineuse
des frais de scolarité prévue par le Parti
libéral. Il y a quelques jours, des
chercheurs ont calculé que le printemps étudiant avait permis, entre autres, de faire économiser environ
117 millions de dollars pour 390 000 étudiants et étudiantes.
Comme le veut le dicton, seule la lutte paie.
Or, j'étais sous le
choc quand j'ai appris que l'indexation des frais de scolarité prévue pour l'an
prochain serait de 8,2 %. C'est énorme,
M. le Président. Alors que les hausses, dans les 10 dernières années,
avaient oscillé entre 2 % et 4 %, on parle ici du double. Selon l'Union étudiante du Québec, ce serait
jusqu'à 53 millions de dollars supplémentaires que le gouvernement s'apprête à aller chercher dans les
poches des étudiants et étudiantes du Québec. Force est de constater que,
tout comme les frais d'électricité, l'indexation automatique des frais de
scolarité était une mauvaise idée.
La
ministre de l'Éducation supérieure s'engage-t-elle à annuler complètement la
hausse des frais prévue pour l'an prochain?
Le Président :
Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
Bien, M. le Président, d'abord et avant tout, je pense que, comme
gouvernement... s'il y a un gouvernement qui
a été à l'écoute des étudiants, c'est bien le nôtre. Et je dois vous dire, M.
le Président, que je veux rassurer tout
de suite tout le monde qu'il n'y aura pas un choc tarifaire, là, pour les
étudiants, c'est clair qu'il n'y en aura pas. Et on
va annoncer très bientôt, là, qu'est-ce qu'on va demander comme hausse des
frais de scolarité, et ce sera très, très, très raisonnable, M. le Président,
pas de choc tarifaire.
Comme
gouvernement, on a fait beaucoup pour les étudiants, très à l'écoute des
étudiants. On sait à quel point leur situation
financière, c'est important. Moi, je rencontre les associations étudiantes
nationales et je rencontre beaucoup des locales, et c'est très, très préoccupant pour eux, et on répond,
évidemment. On fait attention et on voit à l'accompagnement des étudiants dans cette question. On a investi
450 millions, on a annoncé ça l'automne passé, pour la réussite aussi. On
aide aussi au niveau de l'aide financière aux études, 130 000 étudiants
qui en bénéficient. On va aussi bonifier...
Le Président :
En terminant.
Mme McCann : ...on a bonifié cette
aide financière aux études, dans les deux dernières années, et on continue...
• (14 h 30) •
Le Président :
Première complémentaire, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
M. le Président, la ministre
annonce qu'elle va jouer dans la formule de calcul pour essayer de dorer
la pilule, mais ça va être quoi, le bon
chiffre? 3 %? 4 %? 5 %? 6 %? C'est complètement arbitraire.
Et en plus elle se magasine des déceptions quand on va très vite, très
certainement, rejouer dans le mauvais film l'année prochaine. En effet, tout indique que la même formule va produire le même
résultat pour l'exercice 2023 et probablement l'exercice 2024
également.
Alors,
face à ces nouvelles hausses abusives, la ministre est-elle en train de nous
promettre d'autres décisions arbitraires l'année prochaine?
Le Président :
Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
Bien, M. le Président, d'abord, là, on a respecté, depuis qu'on est au
gouvernement, l'entente qu'il y avait eu
entre les étudiants, les universités et le gouvernement en 2013. On l'a
respectée. On l'a aussi plafonnée l'année passée. On a fait attention à
l'augmentation. Cette année, moi, ce que je peux vous dire, M. le Président, il
va y avoir de bonnes nouvelles pour nos étudiants. Alors, on est très,
très à l'écoute.
Et
j'ajoute, M. le Président, qu'on est, au Québec, la province ou la nation où il
y a les frais de scolarité les plus bas
à travers le Canada. Il y a juste Terre-Neuve qui offre des frais de scolarité
plus bas que le nôtre. C'est plus que le double en Ontario, M. le
Président.
Le Président :
En terminant.
Mme McCann :
Notre situation est très favorable aux étudiants.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
M. le Président, les temps sont
durs pour la condition étudiante, au Québec : crise du logement, stages
non rémunérés, insuffisance du salaire minimum, inflation tous azimuts, manque
de places en garderie pour les parents étudiants,
et j'en passe. Le gouvernement n'arrête pas de dire qu'il veut remettre de
l'argent dans les poches des Québécois et des Québécoises. Or, une bonne façon
de le faire serait l'annulation complète des hausses de frais de scolarité pour
l'exercice 2022.
Qu'est-ce que le
gouvernement attend pour agir?
Le Président :
Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : On ne fait que ça, M. le
Président, remettre de l'argent dans les poches des étudiants. On va bonifier
encore une fois, cette année, l'aide
financière aux études, de bonnes nouvelles pour nos étudiants. L'augmentation
des frais de
scolarité? Très, très raisonnable, M. le Président. On remet de l'argent. On en
a donné pendant la pandémie. On a investi dans nos universités, dans nos cégeps. Il va encore y avoir des bonnes
nouvelles, là, au niveau des cégeps et des universités, M. le Président. On s'occupe beaucoup de nos
étudiants, je pense qu'on est très à l'écoute de nos étudiants. Et il va y
avoir des bonnes nouvelles très bientôt.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Gaspé.
Moratoire sur la vente d'immeubles d'habitation à loyer
modique
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry Mélançon : M. le Président, les
immeubles de plusieurs OBNL d'habitation sont à risque d'être vendus à des intérêts privés, ce qui menace des centaines
de locataires québécois de perdre carrément leur logement. Au moment de la construction de ces bâtiments, les ententes
prévoyaient qu'ils devaient rester des OBNL pour 35 ans pour offrir du
logement à prix modique, une échéance qui
arrive bientôt ou qui est déjà atteinte dans plusieurs cas. Pour éviter,
aujourd'hui, de perdre ces logements
sociaux, financés, notamment grâce au programme AccèsLogis, on se doit
d'adopter de toute urgence un moratoire pour les protéger. Ce bouclier
temporaire permettrait qu'on puisse enfin travailler des mécanismes légaux, comme le droit de préemption, pour les
municipalités, et l'obligation d'obtenir l'autorisation de la ministre pour
procéder à ce genre de vente.
Est-ce
que la ministre peut s'engager de toute urgence à mettre un terme à la vente de
logements sociaux vers le privé, qui précarise la situation de centaines
de locataires à faibles revenus au Québec?
Le Président :
Mme la ministre des Affaires municipales et de l'habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, je tiens à préciser, quand même, il faut faire une
correction, parce qu'on a dit que le programme AccèsLogis avait 40 ans.
Donc, le programme AccèsLogis existe depuis 1997, c'est bon de le mentionner, et les véritables
constructions ont eu lieu à partir de l'année 2000. Donc, c'est important
de le mentionner, ce n'est pas
40 ans, c'est 25 ans. Les conventions, elles ont été signées avec le
programme AccèsLogis. Les conventions, la plupart des conventions, ce
sont des conventions de 35 ans. Donc, en ce qui concerne les programmes
AccèsLogis, les conventions sont encore en vigueur. Donc, il n'y a pas
d'inquiétude pour le changement de vocation.
En
ce qui concerne, à Richelieu, la maison pour les aînés de 60 ans et plus,
les 60 résidents, j'ai particulièrement appelé le maire, le maire Gauthier, parce que, oui, c'est une
préoccupation pour moi. Il faut dire tout de suite que ce n'est pas un
immeuble gouvernemental, ce n'est pas à nous. Par contre, je me suis assurée
que le maire discute avec les résidents pour
trouver les meilleurs moyens. Et celui-ci m'a dit que, pour lui, c'est
important de garder la vocation pour les
aînés pendant cinq ans. Je travaille avec le député de Chambly, d'ailleurs,
parce que, oui, c'est une préoccupation, vraiment. On a discuté
ensemble, il y a des moyens. Le maire est très, très sensible...
Le Président :
En terminant.
Mme Laforest : ...et j'ai même demandé
au Centre d'assistance et d'accompagnement aux plaintes d'accompagner
les locataires de...
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry Mélançon : Oui. Parlant de
conventions, seulement dans mon comté, là, c'est quatre OBNL qui arrivent
en fin de convention et un autre qui arrive
à échéance cette année. Avec le peu de logements disponibles dans Gaspé, c'est
carrément périlleux de ne pas les protéger. Dans Marie-Victorin, on parle de
six OBNL sur neuf qui arrivent en fin de convention. Donc, imaginez à
l'échelle du Québec.
Est-ce que la
ministre prend la pleine mesure des risques sur notre parc de logements
sociaux? Elle doit imposer immédiatement un moratoire. Va-t-elle le faire?
Le Président :
Mme la ministre des Affaires municipales et de l'habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui, merci, M. le
Président. On parle de la Gaspésie, puis c'est important de le mentionner,
parce qu'en Gaspésie... D'ailleurs,
un autre changement qu'on a fait, on a déposé le projet de loi n° 67, qui
donne la possibilité aux
municipalités de construire du logement social et du logement abordable sur
leurs territoires. À Gaspé, par exemple, on construit présentement 143 logements grâce au projet de loi
qu'on a adopté. Donc, on prend des mesures, même, avec les municipalités. Et même, à Gaspé, il y a des
projets qui ont été signés dans des ententes, avec l'entente Canada-Québec. Et
il y a d'autres projets qui vont voir le jour à Gaspé également.
En ce qui concerne les OBNL, je le
répète, en ce qui concerne la résidence à Richelieu, ce n'est pas un immeuble
gouvernemental.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry Mélançon : Je ne parlais pas ici de
construction de logements sociaux, M. le Président, là, je parle de préserver les bâtiments déjà construits au Québec.
Vous auriez été choqué, M. le Président, de voir les dizaines de locataires,
oui, de la Villa Belle Rivière, à Richelieu,
qui manifestaient pour sauver leur milieu de vie avec des centaines d'autres
citoyens qui sont inquiets. J'ai vu de la détresse, j'ai vu du désarroi.
C'est des gens qui vivent là depuis des dizaines d'années, à prix abordable,
qui se retrouvent aujourd'hui dans l'incertitude.
Qu'est-ce
que la ministre va faire aujourd'hui? Qu'est-ce qu'elle choisit de faire?
L'insensibilité ou le moratoire sur la vente des...
Le Président :
Mme la ministre de l'Habitation et des Affaires municipales.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : M. le Président, s'il y
en a une qui est sensible pour l'habitation avec les aînés et avec tous les
locataires, même les propriétaires... Je le
dis toujours, ça prend un équilibre, M. le Président. Si on n'avait pas de
propriétaires, il n'y aurait pas de
locataires, et vice versa. Par contre, qu'est-ce qu'on a fait à Richelieu avec
la résidence, les 60 résidents, on
a offert l'accompagnement avec le Centre d'accompagnement et d'assistance aux
plaintes. M. le Président, on est le premier
à avoir signé une convention à permettre l'accompagnement avec les aînés avec
le Centre d'assistance et d'accompagnement
aux plaintes. Alors, oui, j'ai demandé au centre d'accompagner tous les
locataires. Le maire prend la situation au sérieux, le maire travaille
avec l'OBNL. Alors, oui, possiblement...
Le Président :
En terminant.
Mme Laforest :
...qu'on va continuer à travailler ensemble avec le CAAP. Merci.
Le Président :
Question principale, M. le député de Laval-des-Rapides.
Enquête sur les sources de contamination
du ruisseau La Pinière, à Laval
M. Saul Polo
M. Polo :
M. le Président, des citoyens
lavallois dénoncent une grave problématique de contamination affectant un des
principaux milieux naturels de notre région. Et, malgré les interventions du
ministère de l'Environnement, aucune solution n'a été apportée.
Depuis
2019, de nombreux épisodes de contamination du ruisseau La Pinière par des
rejets d'eaux chargées de ciment ont été constatés par des citoyens
lavallois. À la suite de plusieurs plaintes citoyennes, et notamment du Conseil
régional de l'environnement Laval, formulées
auprès de la direction régionale de Laval, malgré plusieurs inspections, aucune
inspection préventive n'a été effectuée pour identifier la cause exacte de ces
rejets.
Le
24 février dernier, le CRE a donc décidé d'interpeler directement le
ministre responsable de l'Environnement et ministre responsable de Laval,
et, malgré des mois d'échanges avec son ministère...
Quand
est-ce que le ministre prendra les mesures pour faire en sorte qu'une enquête
exhaustive soit menée pour identifier clairement les sources de
contamination du ruisseau La Pinière?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette : ...collègue pour la
question. J'étais d'ailleurs sur le côté de Laval, hier, où cette question a pu
être abordée.
Il
est vrai que de façon récurrente ce phénomène-là a été observé. Cependant,
malgré les visites régulières du ministère de l'Environnement, la source exacte de la problématique n'a pas été
identifiée. Il faut savoir, par contre, que le ministère est mobilisé, la direction régionale est mobilisée
pour tenter d'identifier quelle est la source de cette contamination-là. Et,
une fois qu'elle sera identifiée,
naturellement, nous avons tous les recours à notre disposition pour, d'une
part, faire corriger le défaut du
respect, là, de la réglementation et, ultimement, sanctionner l'organisation,
la compagnie ou le particulier qui serait responsable de cette
contamination. Mais la direction régionale est mobilisée, le ministère l'est.
Et ce sont près d'une dizaine de visites, au
cours des derniers mois, des dernières années, sur le site même qui ont été
réalisées pour tenter de faire la lumière sur le
portrait. On sait qu'il y a une problématique, la source n'est pas identifiée,
mais on y travaille, M. le Président.
• (14 h 40) •
Le Président : ...de
Laval-des-Rapides.
M. Saul Polo
M. Polo : ...M. le Président,
le ministre est clairement mal informé. Le ruisseau La Pinière traverse la
carrière Demix, à mi-chemin entre le boisé
du Souvenir et le bois Papineau. La canalisation n° 7
de Demix, construite sans autorisation ministérielle,
a été identifiée dans ce dossier comme un point de rejet potentiel dans le
ruisseau. Le ministère le sait mais attend les résultats provenant de
l'entreprise.
Qu'attend le
ministre de Laval pour utiliser son pouvoir d'ordonnance et faire respecter sa
loi sur l'environnement? L'inaction de son ministère a servi à protéger
l'entreprise...
Le Président : M. le ministre de
l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette : Au
risque de me répéter, on connaît la problématique, on sait qu'elle survient de
façon périodique depuis quelques années maintenant. Cependant, à chacune
des fois où le ministère s'y est présenté, encore récemment, on n'a pas pu identifier clairement la source. Il
y a des soupçons, oui, mais en même temps faut-il pouvoir étayer un dossier.
Encore faut-il pouvoir démontrer quelle est la personne ou l'entreprise ou
organisation qui en est responsable.
Et, à chacune
des fois qu'un indicateur se pointe, le ministère est au rendez-vous, la
direction régionale s'y présente, les
inspecteurs s'y présentent. Encore il y a quelques semaines, le ministère était
présent, dès que des citoyens ont soulevé l'enjeu.
Le Président : En terminant.
M. Charette : Donc, c'est difficile d'en faire plus, à ce
moment-ci. Mais, à partir du moment où on pourra corriger la situation,
on le fera.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Saul Polo
M. Polo : M. le Président, j'ai honte de la réponse du
ministre. J'ai honte de la réponse du ministre de notre région. J'ai honte pour nous, Lavallois. J'ai honte
d'avoir lu l'article hier dans La Presse. J'ai honte de recevoir des
appels et des visites de citoyens qui
sont horrifiés par la contamination du ruisseau La Pinière. Et aujourd'hui ce
ministre nous répond des banalités, des généralités, M. le Président, ce
que...
Le Président : M. le leader du
gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, «banalités», «généralités»... Le
député sait très bien qu'il doit prendre la parole du collègue ministre,
qui répond de façon très précise. Et, honnêtement, M. le Président, je
comprends le sentiment du député de Laval-des-Rapides, d'avoir honte. Moi
aussi, j'aurais honte d'être un député libéral.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous plaît! Non!
Soyons...
Des voix : ...
Le
Président : Non! Je vais vous demander, M. le leader du
gouvernement, de retirer ces propos. Vos derniers propos, je m'excuse,
mais ils ne sont pas acceptables.
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, je retire.
Le Président : Bon, les propos ont
été retirés, de un, mais n'en remettons pas.
Des voix : ...
Le Président : Non, les
propos ont été retirés. N'en remettons pas. Je veux dire, on vient de faire
retirer les propos qui ont été prononcés.
Donc, on comprend ce qui a été fait, les propos ont été retirés. On est allé
trop loin. Ça a été retiré. On reprend. Il vous reste huit secondes, M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
M. le Président, j'ai honte parce que le ministre n'est pas capable de
reconnaître que des inspections préventives sont nécessaires et son ministère
refuse de les appliquer. C'est ça, la raison.
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette : Vous ne vous surprendrez
pas, M. le Président, que ma réponse va être semblable à celle déjà donnée.
Le collègue demande des inspections
préventives. C'est difficile de se présenter avant qu'un événement survienne,
sans savoir quand il va survenir.
Ceci
dit, à chacune des fois où il y a une problématique soulevée, la direction
régionale, à travers ses inspecteurs, s'est
présentée sur les lieux. Malheureusement, on peut bien avoir des soupçons,
encore faut-il pouvoir démontrer quelle est la source de cette contamination. Et, à partir du moment où la
démonstration sera claire, à partir du moment où on pourra en faire la démonstration, la prouver, avec nos
lois et nos mesures de contrôle, on s'assurera non seulement de corriger la
situation, mais de sanctionner la personne qui est responsable de cette source
de contamination.
Le Président :
Question principale. La parole n'appartient qu'au député de Matane-Matapédia.
Augmentation des seuils d'immigration
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : M. le Président, il y a
plus d'un mois, notre chef a écrit une lettre au premier ministre à propos d'un
enjeu fondamental pour l'avenir du français
au Québec et en Amérique. Le gouvernement canadien veut hausser ses cibles
en matière d'immigration de 80 %
par rapport à 2015 pour atteindre 451 000 par année en 2024. Ça
signifie quoi pour le Québec? Bien,
on devra plus que doubler nos seuils, entre
100 000 et 120 000, pour éviter une importante chute du
poids démographique, linguistique et politique que nous avons dans ce
pays.
L'Accord
Canada-Québec relatif à l'immigration oblige le gouvernement fédéral à
consulter le Québec sur les niveaux
d'immigration, incluant, donc, la présente hausse. Deux questions : Est-ce
que le gouvernement du Québec a été consulté? Et, si oui, est-ce qu'il
est en accord avec les idées proposées par le gouvernement du Canada?
Le Président :
M. le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, M. le Président.
J'aimerais remercier aussi le collègue de Matane pour sa question. Évidemment,
les seuils d'immigration, ils sont établis, au Québec, en tenant compte d'une
planification pluriannuelle qui a été faite en 2019, après des consultations
particulières, et ça tient compte de la réalité d'accueil et d'intégration ou
du potentiel d'intégration au Québec. Et ça
passe notamment par la régionalisation et l'accompagnement personnalisé des
personnes immigrantes, et on a mis en
place les programmes qui s'imposent. Ça se fait de façon extrêmement efficace,
mais il y a toujours des enjeux, hein? Puis, pour cette année, le seuil, vous
le savez, au Québec, il est établi à 50 000.
Je
connais bien l'accord Canada-Québec. Il y a des échanges avec Ottawa.
Actuellement, il y a un retard considérable dans le nombre d'admissions qui est fait par Ottawa des personnes
immigrantes qui ont passé par la voie de l'immigration temporaire, qui
veulent accéder à l'immigration permanente, et c'est un enjeu qui relève
totalement d'Ottawa. Merci, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : M. le Président,
avez-vous compris qu'il était en faveur des hausses? Moi, je n'ai rien compris
de ça. Est-ce qu'il a été consulté? On ne le sait pas. Mais je peux lui
donner des statistiques. Pour les étudiants francophones africains, c'est le
taux de refus à peu près à 100 %. Pour les anglophones, à McGill,
8 %.
Alors, il est d'accord ou non avec la politique
canadienne en matière d'immigration?
Il a été consulté? Si oui, c'est quoi, sa réponse? Est-ce que le Québec
est pour ça?
Le Président :
M. le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
M. Jean Boulet
M. Boulet : M. le Président, je suis
en désaccord. Le taux de refus des étudiants provenant des pays francophones
est anormalement élevé. Il est beaucoup plus
élevé que dans le reste du Canada. Je suis en communication régulière avec
mon homologue, M. Fraser, à Ottawa, et je
lui ai fait part des doléances du Québec, et des retards dans les admissions
des personnes qui veulent accéder à
la résidence permanente, et de l'importance de consulter le Québec pour
préserver non seulement le poids démographique, mais d'assurer la
vitalité puis la pérennité du français. Merci, M. le Président.
Des
voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! Deuxième complémentaire, M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : Ça ne veut tellement rien
dire. Le poids des francophones, il passe de 29 % à 23 % en
50 ans, puis ce n'est pas la loi n° 96
qui va mettre fin à ça. Il demande d'être consulté, c'est dans la loi.
Est-ce
qu'il est en accord avec les seuils qui vont augmenter ou pas? Parce que c'est
ça, la question. Vous êtes pour ou contre? Les libéraux, on connaît la
réponse. Vous autres, la CAQ, vous allez accepter ça?
Le Président :
Et on s'adresse à la présidence. M. le ministre de l'Immigration.
M. Jean Boulet
M. Boulet : M. le Président, je
réitère que les seuils canadiens doivent être établis en tenant compte du
respect du poids démographique du Québec et de la vitalité de la langue
française. Je rappellerai au collègue que, depuis notre accession au pouvoir,
les personnes qui parlent français, notamment dans le Programme de l'expérience
québécoise, est passé, de 2018 à 2021, de 55 % à 84 %. En matière de régionalisation, on a
fait énormément d'accompagnement, mais je rappelle que le taux de chômage des
personnes immigrantes, notamment les nouvelles personnes immigrantes, est
encore anormalement élevé.
Le Président :
En terminant.
M. Boulet :
Donc, il y a du travail d'accueil et d'intégration encore à faire. Merci.
Le Président :
Question principale, M. le leader de l'opposition officielle.
Établissement
des tarifs de distribution d'électricité
M. André Fortin
M. Fortin : M. le Président, les Québécois, ils le savent, ils le voient, ils le
sentent, ils le vivent à l'épicerie, à la pompe, à chaque mois pour leur
loyer, le coût de la vie monte rapidement.
Aujourd'hui,
le gouvernement s'apprête à signer des chèques, mais les prix ne baisseront pas
pour autant, M. le Président. En
fait, selon à peu près tous les économistes, dont l'ancien ministre des
Finances, les prix vont continuer de monter.
Et le premier ministre, lui, continue de faire le choix d'augmenter les tarifs
d'Hydro-Québec. Ce qu'il va donner d'une main aujourd'hui, il va le
reprendre de l'autre, puis les Québécois ne seront pas plus avancés.
La
semaine prochaine, la semaine prochaine, les factures d'Hydro-Québec vont
augmenter de 2,6 %, et l'an prochain ça va être 5 % minimum.
M.
le Président, est-ce que le premier ministre comprend que, pour avoir un réel
impact, il doit revoir sa loi, sa loi à lui, sur les tarifs
d'Hydro-Québec? Est-ce qu'il est prêt à le faire?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Écoutez, je rejoins mon collègue par rapport à la préoccupation, la
vive préoccupation qu'on a tous par
rapport à l'augmentation des prix, essence, épicerie, logement, et aux mesures
qui doivent être prises, justement,
pour être en... de venir en aide aux Québécois, aux Québécoises de manière
ciblée, à ceux, justement, qui ont le plus besoin de cette aide-là.
Maintenant,
pour ce qui est des tarifs d'hydroélectricité, on l'a clairement mentionné, là,
et je le réitère, c'est uniquement la
régie qui fixe les tarifs d'hydroélectricité, au Québec. La loi qu'on a adoptée
l'an dernier fait en sorte qu'une cause tarifaire n'est plus à l'année, est aux
cinq ans, et, dans l'intervalle, on applique l'inflation. Depuis que la régie
fait des causes tarifaires, premier exercice,
2003‑2004, si on avait appliqué ce processus-là depuis le
début de la régie qui fait des causes tarifaires, les Québécois auraient
économisé plus de 1,2 milliard de dollars.
Cependant, on convient également, et on l'a dit,
qu'actuellement, de manière ponctuelle, il y aurait une hausse prévue,
potentielle, élevée en avril 2023. On va agir pour ne pas qu'il y ait de choc
tarifaire en 2023.
• (14 h 50) •
Le Président :
Première complémentaire, M. le leader de l'opposition officielle.
M. André Fortin
M. Fortin : M. le Président, toutes les excuses sont bonnes pour le gouvernement. On
ne changera pas notre loi, il n'y a aucune chance que l'inflation
augmente de 5 %. Ça, c'était le premier ministre du Québec deux ans avant
que l'inflation augmente de 5 %. On ne
changera pas notre loi, les tarifs vont augmenter de 5 % l'an prochain.
Ça, c'était le ministre
des Ressources naturelles deux jours avant que le premier ministre dise le
contraire sur TikTok. On ne changera pas
notre loi; un gel, ce n'est jamais bénéfique. C'était le ministre des Finances
la semaine passée. Il avait oublié qu'il avait fait la même chose il y a
deux ans.
Est-ce qu'ils peuvent
revoir leur loi au bénéfice des Québécois?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Écoutez, il y a plusieurs
choses qui sont dites. Premièrement, le gel tarifaire, là, d'il y a deux ans,
c'était l'intention de retourner les
écarts de rendement qui avaient été perçus de manière outrancière dans une
autre époque. Donc, on a donné
500 millions puis on a gelé les tarifs momentanément pour rééquilibrer, en
réalité, la courbe des tarifs qui avait été indûment — on
parle de 1,2 milliard dans l'époque du Parti libéral — augmentée.
Donc, il a fallu qu'on pose un geste momentané pour corriger le tir sur
les écarts de rendement.
Maintenant,
on le réitère, on va faire face à l'éventuelle hausse des tarifs. Ce n'est pas
vrai qu'en 2023, en avril 2023...
Le Président :
En terminant.
M. Julien :
...il y aura un choc tarifaire de 4 %, 5 % pour l'hydroélectricité.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le leader de l'opposition officielle.
M. André Fortin
M. Fortin : Aïe! c'est le contraire de ce qu'il disait la semaine passée, M. le
Président. Écoutez bien ça, quand même, là. Le Parti libéral fait une proposition qui est claire : geler
les tarifs d'Hydro, arrêter de percevoir la taxe de vente du Québec sur la facture d'électricité puis changer la loi
caquiste pour que la régie puisse intervenir au besoin. La CAQ, elle, va
augmenter les tarifs d'Hydro la semaine prochaine, de cinq ans l'an prochain et
peut-être, un jour, commencer à réfléchir à une méthode qu'on ne connaît
pas encore pour revoir les tarifs, celle qui a été évoquée par le premier
ministre.
On a compris, les
Québécois aussi...
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Bien, écoutez, la
proposition du Parti libéral de geler les tarifs de manière momentanée en
présence d'une crise conjoncturelle, ponctuelle, de ne pas prendre les taxes, à
partir du moment où est-ce qu'on a une crise conjoncturelle et ponctuelle, c'est le contraire du bon sens, M. le
Président. Ces gestes-là qu'ils font, en fin de compte, c'est de faire des
gestes non ciblés et précis pour
venir en aide aux Québécois, aux Québécoises, qui ont vraiment besoin,
actuellement, avec la hausse des
prix, d'être accompagnés par un gouvernement. Nous, on va être responsables
puis on va le faire dans l'ordre.
Le Président :
...principale, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Modifications au Régime québécois d'assurance parentale
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : M. le Président, jeudi
dernier, nous avions dans nos tribunes des tout-petits accompagnés de leurs mamans, des parents prêts à retourner
travailler mais sans service de garde, des parents qui réclament leur place au
travail. Pour ces familles qui doivent
sacrifier un salaire parce qu'ils ne trouvent pas de place, c'est un vrai
problème parce que les factures
continuent d'entrer et les dettes s'accumulent. À cette pression déjà énorme
s'ajoute la hausse du prix de l'essence,
la hausse du prix des maisons et des loyers, la hausse caquiste des tarifs
électricité, la hausse du panier d'électricité. Ces familles ont besoin
d'aide, et l'une des façons de répondre à cette aide est en prolongeant le Régime
québécois d'assurance parentale de six mois pour les familles qui ne trouvent
pas de place en service de garde.
Le
régime existe déjà, il a fait ses preuves, et nous avons la marge de manoeuvre
nécessaire pour permettre de la prolonger
sans en augmenter les cotisations. La seule chose qu'il nous faut, M. le
Président, c'est un peu de volonté et du coeur. En avez-vous?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, M. le Président.
D'abord, je veux remercier ma collègue pour la question. Et je comprends, je comprends beaucoup la frustration des parents qui doivent
composer avec le manque de places et qui ne peuvent retourner au travail. Ceci dit, c'est important de rappeler
qu'au mois d'octobre en 2020 on a procédé à beaucoup d'améliorations de la
Loi sur l'assurance
parentale, qui fait de ce régime un des plus généreux sur la planète. Et
notamment on a accru la période d'étalement
de 52 à 78 semaines pour la prise des congés parentaux. Ça donne une
flexibilité additionnelle aux parents. On a aussi adopté des nouveaux
incitatifs pour l'investissement des papas dans la sphère familiale. Il y a eu
des améliorations considérables.
Il
y a du travail à faire. Mon collègue à la Famille travaille fort. Et je vous
inviterais à continuer de collaborer pour l'adoption, le plus rapidement
possible, du projet de loi n° 1, qui va favoriser l'accessibilité et le
développement...
Le Président :
En terminant.
M. Boulet :
...du réseau des services de garde à l'enfance. Merci.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Prolongation
de la période de prestations du
Régime québécois d'assurance parentale
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : M. le Président, samedi,
j'ai rencontré Rihem, une maman ingénieure. Rihem et son conjoint vivent des moments très difficiles, en ce moment.
Pas de place, pas de travail. Un stress si difficile qu'elle n'arrive même
plus à allaiter son bébé. Vous connaissez le prix du lait maternisé? C'est très
cher.
Rihem
veut retourner travailler. Elle reçoit des appels pour un emploi à chaque
semaine, mais chaque semaine elle doit refuser, faute de place en
service de garde. Elle a besoin d'aide maintenant, pas dans cinq ans.
Les
familles ne vous demandent pas de la charité, ils veulent de l'aide en
attendant de se trouver une place en service de garde. Le plan du
ministre, ça va prendre des années. Le Parti libéral du Québec propose un
prolongement de la RQAP de six mois pour les
familles qui n'ont pas de place en garderie. Ça, ça peut représenter jusqu'à
1 700 $ par mois.
M.
le Président, jeudi dernier, à la fin de la période de questions, Jules,
18 mois, a lancé sa suce sur le bureau du ministre des Finances.
Est-ce qu'il a compris le message?
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe :
M. le Président, vous savez, c'est peut-être pour ça que le Parti libéral
ne l'a pas fait, en disant : Ah! ça va
prendre du temps, ça va être trop compliqué, on n'est pas capables, puis, en
plus de ça, ça coûte trop cher. De notre côté, on est plus ambitieux que
ça, puis la liste, elle est longue.
Dès qu'on est arrivés,
qu'est-ce qu'on a fait? On a aboli, M. le Président, la contribution
additionnelle, la taxe libérale. On a mis en
chantier plus de 37 000 places. On a augmenté le financement pour la
construction des CPE. On a coupé dans la paperasse. On est passé de sept à neuf
étapes de construction. On est sortis des sentiers battus en permettant
aux CPE d'ouvrir dans des installations temporaires, en allant de l'avant avec
des projets de CPE préfabriqués. On a ouvert
la porte à la conversion de garderies non subventionnées vers des garderies à
8,70 $. On a bonifié le crédit d'impôt de 221 millions de dollars par année. On a bonifié le salaire dans
les CPE de plus de 15 %. On a bonifié les revenus de plus de 30 % en milieu familial, ce qui nous
a permis depuis la première fois depuis 2015, dans les deux derniers
trimestres, non seulement de
stabiliser la situation, mais de renverser la tendance. Ils ont perdu des
places pendant des années. Nous, on recommence à en gagner.
Et,
en plus de ça, bien, on a déposé un projet de loi pour être capables de faire
le ménage, le ménage dans le réseau, nettoyer ce dégât...
Le Président :
En terminant.
M. Lacombe :
...qui a été causé par l'austérité budgétaire libérale. Puis, M. le
Président, nous, on va y arriver.
Le Président :
Cela met fin à la période...
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! Vous aurez bien
compris, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Nous poursuivons.
Votes reportés
Adoption du principe du projet
de loi n° 498
À la rubrique des votes reportés... Nous allons
poursuivre. À la rubrique des votes reportés, comme annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au
vote reporté sur la motion de M. le député de D'Arcy-McGee proposant que le principe du projet de loi n° 498,
Loi proclamant la Journée nationale de la promotion de la santé
mentale positive, soit adopté.
Je
vous rappelle que vous devez retirer votre masque au moment de voter. Et je
vous demande aussi de garder le silence pour permettre à la personne qui
appelle le vote de bien le faire.
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
• (15 heures) •
Le Secrétaire adjoint : Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Fortin (Pontiac), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme St-Pierre (Acadie),
Mme David (Marguerite-Bourgeoys), M. Derraji (Nelligan), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Melançon (Verdun),
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Kelley (Jacques-Cartier),
M. Benjamin (Viau), Mme Sauvé (Fabre), M. Polo
(Laval-des-Rapides), M. Ciccone (Marquette), Mme Rizqy
(Saint-Laurent), M. Rousselle (Vimont).
M. Jolin-Barrette
(Borduas), Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville),
Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles),
Mme D'Amours (Mirabel), Mme McCann (Sanguinet), M. Fitzgibbon
(Terrebonne), Mme Roy (Montarville),
M. Lemay (Masson), M. Simard (Montmorency), Mme Lavallée
(Repentigny), M. Martel (Nicolet-Bécancour), M. Roberge (Chambly), Mme LeBel
(Champlain), M. Bonnardel (Granby), Mme Lachance (Bellechasse),
M. Charette (Deux-Montagnes), M. Lamontagne (Johnson),
M. Carmant (Taillon), Mme Blais (Prévost), M. Caire
(La Peltrie), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé
(La Prairie), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Dufour
(Abitibi-Est), M. Skeete (Sainte-Rose), Mme Chassé (Châteauguay),
Mme Hébert (Saint-François), Mme Lecours (Les Plaines), M.
Lacombe (Papineau), Mme Proulx (Berthier), Mme Charest (Brome-Missisquoi),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
Mme Girault (Bertrand), M. Julien (Charlesbourg), M. Boulet
(Trois-Rivières), M. Lafrenière (Vachon), Mme Proulx (Côte-du-Sud), M. Poulin (Beauce-Sud),
M. Émond (Richelieu), M. Bachand (Richmond), Mme IsaBelle
(Huntingdon), M. Chassin
(Saint-Jérôme), Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Bélanger
(Orford), Mme Picard (Soulanges), Mme Grondin (Argenteuil), M. Caron
(Portneuf), M. Asselin (Vanier-Les Rivières), M. Reid
(Beauharnois), Mme Dansereau (Verchères), M. Lévesque
(Chapleau), Mme Jeannotte (Labelle), M. Tremblay (Dubuc),
Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Campeau (Bourget), Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice), M. Thouin (Rousseau), M. Jacques (Mégantic), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac),
Mme Boutin (Jean-Talon), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Allaire
(Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval), M. Bussière (Gatineau),
M. Provençal (Beauce-Nord).
Mme Labrie (Sherbrooke), Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Zanetti (Jean-Lesage), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), M. Marissal (Rosemont).
Mme Perry Mélançon (Gaspé),
Mme Hivon (Joliette), M. Gaudreault (Jonquière), M. Bérubé
(Matane-Matapédia).
M. Ouellette
(Chomedey), M. Roy (Bonaventure).
Le Vice-Président (M. Picard) : Que les députés contre veuillent bien se lever. Y
a-t-il des abstentions? M. le secrétaire général?
Le
Secrétaire : Pour : 95
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Picard) : La motion est adoptée. En conséquence, le principe
du projet de loi n° 498, Loi proclamant
la Journée nationale de la promotion de la santé mentale positive, est
adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission de la santé et des services sociaux
M. Schneeberger : Oui, M. le Président.
Alors, conformément à l'article 243 de notre règlement, je fais motion
afin que le projet de loi n° 498, Loi proclamant la
Journée nationale de la promotion de la santé mentale positive, soit déféré à la Commission de la santé et des services sociaux pour son étude
détaillée et que le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux
soit membre de ladite commission pour la durée de son mandat.
Mise
aux voix
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté.
Motions sans préavis
À
la rubrique Motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre
du troisième groupe d'opposition. M. le député de Matane-Matapédia.
Réitérer l'importance d'accorder une attention et un soutien
égaux aux dossiers de chacune des circonscriptions
M. Bérubé :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec le leader del'opposition
officielle, le député Jean-Lesage, le député de Bonaventure, le député de
Chomedey et le député de Rimouski, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale réitère que le gouvernement du Québec doit accorder une
attention et un soutien égaux aux dossiers de toutes les circonscriptions du
Québec, sans égard à l'affiliation politique de la personne dûment élue pour
représenter chacune d'entre elles au sein de cette Assemblée;
«Qu'elle
affirme qu'il ne saurait être plus difficile pour un député ou une députée de
l'opposition de faire avancer les dossiers de sa communauté que pour un
élu du parti formant le gouvernement.»
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Consentement, sans débat.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Je demanderais le vote par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Que l'on appelle les députés.
Nous allons procéder.
Mise aux voix
Donc, que les députés
en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : Mme Perry
Mélançon (Gaspé), Mme Hivon (Joliette), M. Gaudreault (Jonquière),
M. Bérubé (Matane-Matapédia).
M. Jolin-Barrette (Borduas), Mme Guilbault (Louis-Hébert),
M. Laframboise (Blainville), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), Mme D'Amours (Mirabel),
Mme McCann (Sanguinet), M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Roy
(Montarville), M. Lemay (Masson),
M. Simard (Montmorency), Mme Lavallée (Repentigny), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), M. Roberge
(Chambly), Mme LeBel (Champlain), Mme Lachance (Bellechasse),
M. Charette (Deux-Montagnes), M. Lamontagne
(Johnson), M. Carmant (Taillon), Mme Blais (Prévost), M. Caire
(La Peltrie), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé
(La Prairie), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Dufour
(Abitibi-Est), M. Skeete (Sainte-Rose), Mme Chassé (Châteauguay),
Mme Hébert (Saint-François), Mme Lecours (Les Plaines), M.
Lacombe (Papineau), Mme Proulx (Berthier), Mme Charest
(Brome-Missisquoi), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Girault (Bertrand), M. Julien
(Charlesbourg), M. Boulet (Trois-Rivières), M. Lafrenière (Vachon),
Mme Proulx (Côte-du-Sud), M. Poulin (Beauce-Sud),
M. Émond (Richelieu), M. Bachand (Richmond), Mme IsaBelle
(Huntingdon), M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Bélanger
(Orford), Mme Picard (Soulanges), Mme Grondin (Argenteuil), M. Caron (Portneuf),
M. Asselin (Vanier-Les Rivières), M. Reid (Beauharnois),
Mme Dansereau (Verchères), M. Lévesque (Chapleau), Mme Jeannotte (Labelle), M. Tremblay (Dubuc),
Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Campeau (Bourget),
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Thouin (Rousseau), M. Jacques (Mégantic), Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac), Mme Boutin
(Jean-Talon), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Allaire (Maskinongé),
Mme Guillemette (Roberval), M. Bussière (Gatineau),
M. Provençal (Beauce-Nord).
Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Fortin (Pontiac), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme St-Pierre (Acadie), Mme David
(Marguerite-Bourgeoys), M. Derraji (Nelligan), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Melançon
(Verdun), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Kelley (Jacques-Cartier), M. Benjamin (Viau),
Mme Sauvé (Fabre), M. Polo (Laval-des-Rapides), M. Ciccone
(Marquette), Mme Rizqy (Saint-Laurent), M. Rousselle (Vimont).
Mme Labrie
(Sherbrooke), Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Zanetti (Jean-Lesage),
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), M. Marissal (Rosemont),
M. Ouellette (Chomedey), M. Roy (Bonaventure).
Le Vice-Président (M. Picard) : Que
les députés contre veuillent bien se lever. Y a-t-il des abstentions? M. le
secrétaire général.
Le Secrétaire :
Pour : 94
Contre :
0
Abstention :
0
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. La motion est adoptée. Je reconnais
maintenant un membre du groupe formant le gouvernement. Mme la ministre
responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne.
Désigner
le 22 mars Journée québécoise
de la francophonie canadienne
Mme LeBel : Merci,
M. le Président. Donc, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante
conjointement avec le député de D'Arcy-McGee, le député de Jean-Lesage, le
député de Chomedey, le député de Bonaventure et le député de Rimouski :
«Que l'Assemblée nationale rappelle l'importance
que la nation québécoise se mobilise pour une francophonie canadienne forte,
unie et engagée;
«Qu'elle
affirme son soutien au renforcement des liens entre les Québécoises et
Québécois et les autres francophones du Canada, afin de bâtir des ponts
et d'établir des collaborations durables entre nous;
«Qu'elle
reconnaisse que le Québec, investi d'une responsabilité historique à l'égard de
l'usage, de la promotion et de la vitalité du français, entend assumer
un rôle de premier plan au sein de la francophonie canadienne;
«Qu'elle désigne la journée du 22 mars en
tant que Journée québécoise de la francophonie canadienne.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger : Consentement,
sans débat.
Mise
aux voix
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Je comprends que cette motion est
adoptée. Je reconnais maintenant un membre du groupe formant
l'opposition officielle. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci,
M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le député de Chomedey,
le député de Bonaventure et le député de Rimouski :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée mondiale de l'eau, qui se tient le
22 mars de chaque année afin de rappeler l'importance d'une eau
douce, salubre et accessible pour tous;
«Qu'elle
rappelle que le Québec possède 3 % des réserves en eau douce renouvelable
de la planète et que 10 % du territoire en est recouvert;
«Qu'elle
rappelle que l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité, le 11 juin
2009, la Loi affirmant le caractère collectif
des ressources en eau et visant à renforcer leur protection, qui vient
confirmer que les ressources en eau font partie du patrimoine collectif
et que l'État en est le gardien;
«Qu'elle souligne l'importance de protéger l'eau
du Québec, sans fléchir;
«Qu'en ce
sens elle dénonce la décision du gouvernement caquiste de permettre la
destruction de lacs en autorisant le stockage des résidus miniers dans
plusieurs lacs de la Côte-Nord;
«Qu'elle exige au gouvernement de renverser
cette décision et d'interdire la destruction de lacs pour déverser des rejets
miniers;
«Qu'elle
rappelle que pour assurer la contribution du Québec en cette ère de lutte aux
changements climatiques, il faut un grand projet de société qui allie
écologie et économie, tel [que] le Projet Éco;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement caquiste, au nom des générations futures, de tout
mettre en oeuvre pour préserver
l'eau, cette ressource trop souvent prise pour acquise, notamment en améliorant
la transparence des données sur les prélèvements d'eau et en augmentant les
redevances sur l'eau.»
Merci, M. le Président.
• (15 h 10) •
Le Vice-Président (M. Picard) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger : Pas de
consentement.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Pas de consentement. Je reconnais
maintenant un membre du deuxième groupe d'opposition. M. le député de
Laurier-Dorion.
Souligner la Semaine d'actions
contre le
racisme et pour l'égalité des chances
M. Fontecilla : Merci,
M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée pour débattre de
la motion suivante conjointement avec
la ministre responsable de la Lutte contre le racisme, la députée de Westmount—Saint-Louis, la députée de Gaspé, la
députée de Maurice-Richard, le député de Chomedey, le député de Bonaventure et
le député de Rimouski :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la 23e édition de la Semaine d'action
contre le racisme et pour l'égalité des chances, qui se déroule cette année du 21 au 31 mars sous le thème L'accueil
des réfugié-es et des migrants et migrantes au Québec;
«Qu'elle
réitère avec vigueur que le racisme sous toutes ses formes est inacceptable,
qu'il a des impacts socioéconomiques et sur le droit à la santé, au
logement, à la sécurité et à la dignité des personnes et des communautés qui le
vivent;
«Qu'elle condamne avec
force l'augmentation inquiétante des crimes haineux au cours de la dernière
année;
«Qu'elle réitère son engagement pour assurer
l'égalité des chances de toutes et tous, notamment les personnes nouvelles
arrivantes;
«Que l'Assemblée
nationale appelle le gouvernement du Québec, les Québécoises et les Québécois à
poursuivre et intensifier la lutte contre le racisme.»
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Est-ce qu'il
y a consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger : Alors,
il y a consentement pour un débat de deux minutes par intervenant, et ce, dans
l'ordre suivant : le député de
Laurier-Dorion, le ministre responsable de la Lutte contre le racisme, la
députée de Westmount—Saint-Louis et la députée de Gaspé.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Je vous remercie. Je comprends qu'il y aura des débats de deux
minutes. Et nous débutons tout de suite par M. le député de Laurier—Sainte-Marie.
M.
Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci,
M. le Président. À l'ombre de la mémoire de Joyce Echaquan, les manifestations
de racisme et de discrimination
systémique continuent ici comme ailleurs. Presque un an jour pour jour,
Jocelyne Ottawa était humiliée au
CLSC de Joliette, un massacre de personnes d'origine asiatique avait lieu à
Atlanta, aux États-Unis, pendant que les actes racistes et antiasiatiques ont augmenté ici, au Québec, sans
oublier ce prof de l'Université d'Ottawa qui a tenu des propos grotesques et outranciers sur le peuple
québécois, l'Alabama du Nord selon ses dires. Le débat s'est enflammé, et on
trouve un peu de tout, du pire surtout, en cette matière.
Malgré tout
cela, en cette 23e édition de la Semaine d'actions contre le racisme et
pour l'égalité des chances, j'ose souligner
et même saluer un fait évident : le débat sur le racisme et la
discrimination et sur les façons de l'enrayer est bien vivant, au Québec. L'actualité se charge de nous
le rappeler presque quotidiennement. Le Québec n'est pas raciste en soi,
en tout cas pas plus qu'une autre société,
que chez nos voisins états-uniens ou canadiens, mais il y a du racisme au
Québec, et celui-ci n'est pas seulement le fruit de quelques pommes
pourries qu'il suffit d'enlever du panier.
Beaucoup
n'aiment pas la désignation du racisme systémique, mais, qu'on l'aime ou ne
l'aime pas, le phénomène existe. Des
Québécoises et des Québécois en sont victimes. Le racisme systémique est, pour
la plupart du temps, invisible, incolore,
sans odeur. Il est présent dans tous les domaines d'activité, faisant en sorte
qu'on est plus souvent pauvre lorsqu'on est racisé, on se retrouve plus souvent en prison si on est autochtone;
si on a la couleur de peau foncée, on est infecté plus souvent par la COVID, lorsqu'on est demandeur d'asile
à Montréal-Nord ou à Parc-Extension. Qui est le raciste responsable de
cette situation? Personne. Pourtant, ça existe.
Dans cette
Semaine d'actions contre le racisme et pour l'égalité des chances, condamnons
l'augmentation inquiétante des crimes
haineux, réitérons notre engagement pour assurer l'égalité des chances de
toutes et de tous, peu importe l'origine, et intensifions notre lutte
contre le racisme. Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député de
Laurier-Dorion. Je cède maintenant la parole au ministre responsable de
la Lutte contre le racisme.
M. Benoit
Charette
M. Charette : Merci,
M. le Président. Du 21 au 31 mars 2022, nous soulignons la
23e édition de la Semaine d'actions contre le racisme et pour l'égalité des
chances. Permettez-moi également de souligner qu'hier, le 21 mars,
marquait la Journée internationale
pour l'élimination des discriminations raciales, journée qui, encore
aujourd'hui, revêt toute son importance.
Cette année, cette journée se tient dans un
contexte mondial des plus fragiles. Les situations de crises sanitaire et humanitaire que nous traversons font ressortir
des inégalités que nous souhaiterions révolues, dans une société comme la nôtre. Il est de notre devoir de tout faire
pour que les valeurs d'unité et d'égalité soient celles qui nous guident en
tant que société.
Malheureusement, la crise sanitaire a été
marquée par des gestes intolérables envers des personnes notamment d'ascendance asiatique. D'ailleurs, pour dénoncer
cette situation et pour exprimer ma solidarité, j'ai participé, l'an dernier,
à la marche organisée à cet effet. Par ce
geste, notre gouvernement tenait à démontrer le refus de la société québécoise
de céder à de telles manifestations de discrimination.
De la même façon,
la crise humanitaire qui sévit depuis le début de la guerre en Ukraine a, à son
tour, mis en exergue des gestes et
des messages discriminatoires face à la communauté russe et à sa diaspora. Il
est déplorable que des Québécoises et
Québécois d'origine russe soient victimes de discrimination, de mépris et
d'intimidation. Ces comportements inacceptables ne doivent pas être tolérés, car il est révoltant et injuste de jeter la
faute de ce conflit ignoble, dois-je le rappeler, sur leurs épaules.
Les séquelles et les impacts du racisme sont
réels et graves, ce qui nous motive à agir concrètement. Les Québécoises et les
Québécois peuvent compter sur notre gouvernement comme un allié qui agit en se
dotant de leviers significatifs. Cette lutte
doit être menée dans une perspective de solidarité pour le respect de tous les
droits. L'implémentation progressive des 25 mesures du Groupe
d'action contre le racisme démontre la volonté du gouvernement de s'inscrire durablement dans la lutte contre le racisme et
permet de faire avancer les choses dans la bonne direction dans plusieurs
secteurs, afin
que chaque personne soit traitée avec le même respect et la même dignité.
Ainsi, nous réaffirmons notre engagement indéfectible à lutter contre ce problème, car il est primordial que
toutes et tous aient les mêmes perspectives de présent et d'avenir, sans
égard à la couleur de leur peau ou à leurs origines.
Nous
souhaitons assumer un leadership participatif dans ce dossier, car nous sommes
conscients que vaincre les discriminations doit être le résultat d'une
action collective. C'est pour cela que, le mois dernier, nous avons créé les prix Pour un Québec sans racisme, l'objectif étant
de reconnaître le travail des individus et des organismes qui, par leurs
actions et leur engagement, contribuent à déconstruire les préjugés et à les
éliminer, éliminer cet enjeu. Le Québec est une nation démocratique et ouverte qui rejette fondamentalement toute forme
d'intolérance. Je suis convaincu que mes concitoyens et concitoyennes
aspirent à un Québec porté par cet idéal d'une société toujours plus inclusive.
La Journée internationale pour l'élimination de
la discrimination raciale donne le coup d'envoi à la Semaine d'actions contre le racisme et pour l'égalité des
chances. Je souhaite à toutes et à tous de participer en grand nombre aux
différentes activités qui y sont associées.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le ministre. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone : Merci,
M. le Président. Le Québec, par ses valeurs d'inclusion et d'ouverture sur le
monde, fait déjà bonne figure dans la
lutte contre le racisme et les inégalités mondialement. Je pense, par exemple,
à notre Charte des droits et libertés
qui déclare notamment que «toute personne a droit à la reconnaissance et à
l'exercice, en pleine égalité, des droits
et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée
sur la race, la couleur, le sexe, l'identité ou l'expression de genre, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état
civil, l'âge[...], la religion, les convictions politiques, la langue, l'origine ethnique ou nationale, la
condition sociale [ou] le handicap». Un message vraiment important, M. le
Président, et une valeur que, je pense, nous devons tous partager.
Par le passé,
plusieurs initiatives ont porté fruit pour réduire les injustices et le racisme,
au Québec, et, depuis 23 ans maintenant,
la Semaine d'actions contre le racisme et pour l'égalité existe. Cette semaine
nous permet de nous rappeler que le travail n'est pas terminé. Force est de
constater que le racisme et les inégalités des chances sont toujours
d'actualité pour plusieurs Québécois.
• (15 h 20) •
Cette année, le thème choisi, L'accueil des
réfugié-e-s et des migrants et migrantes au Québec, constitue une occasion de rendre hommage à la force et au
courage de toutes les personnes qui ont été contraintes de fuir leurs pays
d'origine et en quête d'une vie plus
sécuritaire, en paix et en harmonie. Nous avons une responsabilité d'affirmer
notre engagement envers eux et de s'assurer leur bien-être.
Il y a un
consensus grandissant, au sein de la société québécoise, quant à l'existence du
racisme systémique et à ses effets
négatifs dans les multiples sphères, notamment en matière d'éducation, de
sécurité publique, d'emploi et de logement. Tout le monde entend encore des
histoires révoltantes de la discrimination. Ce n'est pas une raison de manquer
à notre engagement et de refuser de
reconnaître certaines réalités. Que ce soient les communautés des Premières Nations et Inuits, des immigrants ou
des personnes issues de la diversité ethnoculturelle, tout le monde est unanime :
pour régler un problème, il faut être capable de le nommer.
Joyce's Principle is an
excellent example of change that needs to happen.
La majorité des Québécois
n'est pas raciste, mais celle-ci est d'avis que le gouvernement devrait en
faire plus dans la lutte contre le racisme, la discrimination et l'inégalité
des chances.
En ce jour du
budget, le gouvernement a une occasion de reconnaître les effets pervers du
racisme systémique, lequel fait des
véritables victimes et dont l'agresseur est institutionnel. Un autre monde est
possible, M. le Président, un monde d'amour, de paix, d'équité, de
justice et de mieux-vivre ensemble, où chaque humain compte.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
Mme la députée. Je cède...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Picard) : S'il
vous plaît! S'il vous plaît! Je cède la parole à Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne
Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, l'actualité nous le rappelle et
le montre malheureusement trop souvent, le racisme et l'inégalité des chances
sont encore très présents, y compris au Québec. Ils s'expriment par une
méfiance sans fondement, par des
insultes proférées injustement, par des choix effectués sur des bases erronées,
par des attaques effectuées au hasard.
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Picard) :
...Mme la députée. J'aimerais
bien entendre, s'il vous plaît. Les interpellations entre les
parlementaires... À vous la... Vous êtes la seule à avoir la parole, Mme la
députée, et je vous la recède.
Mme Perry Mélançon : Merci,
M. le Président. Et je disais : Par des confrontations évitables et des
ponts coupés sans raison valable...
Le Vice-Président
(M. Picard) : Oui, M. le leader?
M. Jolin-Barrette : ...mais je pense que,
dans cette Chambre, lorsqu'une personne a la parole, on a le devoir d'avoir
du décorum, dans cette Chambre. Le député de
Marquette, suite à l'intervention de la députée de Westmount, n'arrête pas
d'interpeler les membres de banquette gouvernementale. Je crois qu'en tout
respect pour l'allocution de la députée de Gaspé le député de Marquette
devrait écouter la députée de Gaspé.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Picard) : C'est le message... Monsieur...
M. Gaudreault : Dans les circonstances,
là, j'aimerais qu'on puisse demander à la députée de Gaspé de recommencer
depuis le début sa présentation.
Le Vice-Président (M. Picard) : Je
vous demande de recommencer. Et dans le plus grand silence. J'aimerais bien
pouvoir entendre la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Merci. La pression est sur mes épaules, maintenant.
M.
le Président, l'actualité nous le rappelle et le montre malheureusement trop
souvent, le racisme et l'inégalité des chances
sont encore très présents, y compris au Québec. Ils s'expriment par une
méfiance sans fondement, par des insultes proférées injustement, par des choix effectués sur des bases erronées,
par des attaques effectuées au hasard, par des confrontations évitables et des ponts coupés sans raison valable. Et je
sais, pour en avoir discuté autour de moi, que les Québécois en ont
assez, qu'ils réclament la justice, et pas seulement les Québécois issus d'une
minorité, pas seulement nos femmes, pas
seulement les personnes d'origine autochtone, pas seulement celles provenant de
la diversité sexuelle, c'est l'ensemble de la population qui réclame
l'équité de traitement. Nous devons tous et toutes souhaiter la fin des
préjugés.
En
tant qu'élus, nous avons un rôle à jouer relativement à cet enjeu. On doit
d'abord montrer l'exemple, bien sûr. On
doit faire de la sensibilisation chaque fois que c'est possible. On doit
reconnaître l'importance de l'éducation, surtout auprès des tout-petits. Le gouvernement, lui, peut en faire encore plus.
Il peut donner des orientations à nos institutions, les guider, investir
là où ça peut aider. Il peut encourager mieux que quiconque les initiatives
porteuses et punir les attitudes qui font du
tort et qui minent la confiance, et il peut agir sans attendre un autre, un
énième rapport. C'est ce que je l'invite à faire. Comme nous tous, le
gouvernement connaît la clé pour lutter efficacement contre le racisme :
la connaissance. Avec elle viennent l'ouverture, le respect et la
sensibilité.
Les
enjeux abordés dans le cadre de la 23e Semaine d'actions contre le racisme
et pour l'égalité des chances sont importants et nous concernent tous. Pour
faire échec dès maintenant au racisme et à toute forme de discrimination, on
sait quoi faire. Donc, on peut y arriver. On
a beaucoup trop de défis communs, comme société, à relever pour voir perdurer
des divisions, des défis qui sont
souvent... qui touchent souvent plus durement les personnes racisées. C'est le
cas pour la recherche d'un emploi, d'un logement, d'avoir des soins de
santé convenables.
Donc,
il reste beaucoup à faire, M. le Président, et je nous invite tous et toutes à
travailler ensemble pour le bien de tous nos concitoyens et
concitoyennes de toutes les origines ici, au Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, Mme la députée.
Mise aux voix
Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. Et je reconnais maintenant M. le député de
Bonaventure.
Faire de la santé publique une
priorité
de la refonte du système de santé
M. Roy :
Merci. M. le Président. Je
sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de déposer la
motion suivante conjointement avec le député
de Chomedey, le député de Rosemont, le député de Rimouski, le chef de la
troisième opposition et le ministre de la Santé et des Services sociaux :
«Considérant
que la pression sur le système de soins se reflète dans les listes d'attente,
la surcharge de travail du personnel et dans le manque de lits;
«Considérant
que l'une des manières efficaces de diminuer la pression sur le système de
soins est d'agir en amont pour préserver la santé de la population;
«Considérant qu'une multitude de
rapports recommande depuis des dizaines d'années que des actions structurantes
soient prises afin de réduire l'impact grandissant des maladies chroniques;
«Considérant que le
rapport 2022 de la commission à la santé et au bien-être recommande de
"rehausser les capacités du système de
santé publique en ressources humaines, informationnelles et financières à la
hauteur des besoins et résultats
visés, et minimalement à un niveau comparable à ce qui est observé ailleurs au
Canada et au niveau international";
«Considérant que le
gouvernement a affirmé son intention de suivre les recommandations de la Commissaire
à la santé et au bien-être;
«Considérant
la prise de position collective le 17 mars dernier de 26 associations
et ordres professionnels, dont le Collège
québécois des médecins de famille, l'Ordre des infirmières et infirmiers du
Québec et l'Association des cardiologues du Québec réclamant un plan
d'urgence en matière de prévention;
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse l'importance d'agir pour renforcer la
prévention des maladies et la promotion de la santé au Québec;
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse que la prévention en santé passe par des outils tels que
la politique gouvernementale de prévention en santé;
«Enfin,
que l'Assemblée nationale demande au gouvernement qu'il fasse de la santé
publique une priorité de la refonte du système de santé.»
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Consentement, sans débat.
M. Roy :
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Oui?
M. Roy :
Je demande à ce qu'une copie de la motion soit envoyée à l'ensemble des
26 associations et ordres professionnels cosignataires de la lettre parue
dans La Presse du 17 mars dernier. Merci.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Picard) : Dans un premier temps, je vais demander si cette
motion est adoptée.
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Picard) : Adopté. Et, oui, nous allons envoyer... nous allons
répondre positif à votre demande, M. le député de Bonaventure.
Avis touchant les travaux des commissions
À la rubrique
touchant les avis des travaux des commissions, M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Schneeberger : Oui. Alors, M. le
Président, j'avise cette Assemblée que la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 21, Loi visant principalement
à mettre fin à la recherche et à la
production d'hydrocarbures ainsi qu'au financement public de ces activités, aujourd'hui, immédiatement après les
commentaires des critiques financiers des groupes parlementaires d'opposition
prévus au deuxième alinéa de l'article 271 du règlement de l'Assemblée
nationale jusqu'à 19 h 15, à la salle Pauline-Marois;
La Commission de la
culture et de l'éducation poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 96, Loi sur la langue officielle et
commune du Québec, le français, aujourd'hui, immédiatement après les
commentaires des critiques financiers des
groupes parlementaires d'opposition prévus au deuxième alinéa de
l'article 271 du règlement de l'Assemblée nationale jusqu'à
19 h 15, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission de la santé et des
services sociaux poursuivra l'étude
détaillée du projet de loi n° 15, Loi modifiant la
Loi sur la protection de la jeunesse et d'autres dispositions législatives, aujourd'hui, immédiatement après les
commentaires des critiques financiers
des groupes parlementaires d'opposition prévus au deuxième alinéa de
l'article 271 du règlement de l'Assemblée nationale jusqu'à
19 h 15, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des
relations avec les citoyens poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 1, Loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin d'améliorer
l'accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à l'enfance et de compléter son développement, aujourd'hui, immédiatement après les
commentaires des critiques financiers des
groupes parlementaires d'opposition prévus au deuxième alinéa de
l'article 271 du règlement de l'Assemblée nationale jusqu'à
19 h 15, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine. Voilà.
• (15 h 30) •
Le Vice-Président
(M. Picard) : Je vous remercie. Je vous informe qu'un débat de
fin de séance se tiendra aujourd'hui, à
18 h 30, en application de l'ordre spécial. Ce débat portera sur une
question adressée par M. le député de Laval-des-Rapides au ministre
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques concernant la contamination du ruisseau de la
Pinière, à Laval.
À la rubrique Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée.
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger :
Oui, M. le Président. Alors, je voudrais vérifier si le 30 minutes
était écoulé pour les...
Le Vice-Président
(M. Picard) : Il est écoulé, parce que je viens d'annoncer un
débat de fin de séance.
M. Schneeberger :
Alors, M. le Président, je fais motion afin de suspendre nos travaux
jusqu'à 16 heures.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Je vous remercie.
Les travaux sont donc
suspendus jusqu'à 16 heures.
(Suspension de la séance à
15 h 31)
(Reprise à 16 h 4)
Le Président : Mmes, MM. les députés, nous poursuivons à l'instant les affaires
courantes. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Je vous demande de reconnaître le ministre des
Finances, M. le Président, pour la lecture de son budget.
Affaires prioritaires
Discours sur le budget
Le Président : M. le ministre des Finances prononcera maintenant le discours sur le
budget. M. le ministre des Finances, je vous cède la parole.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) :
M. le Président, j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui le budget du
Québec. C'est le quatrième budget de ce gouvernement.
Je suis très fier de
vous présenter ce budget que nous avons préparé dans des circonstances encore
une fois très particulières.
Nous
venons de passer deux années en pandémie. Depuis mars 2020, la maladie a fait
plus de 14 000 décès chez nos
concitoyens du Québec, et plus de 6 millions de personnes en sont décédées
à travers le monde. Souvenons-nous de ceux qui nous ont quittés trop
tôt.
Notre
combat contre la COVID-19 a bouleversé notre quotidien, a changé nos habitudes
et a provoqué l'isolement d'un grand
nombre d'entre nous. Les personnes ont dû revoir leur mode de vie et les
entreprises ont dû revoir leurs façons de
faire. Nos institutions publiques ont donné des services malgré tout. On pense
tout de suite aux écoles qui sont demeurées ouvertes pour le bien des enfants. Les Québécois se sont adaptés à leur
nouvelle réalité pandémique et ont relevé le défi de la résilience.
La pandémie a eu
également un impact important sur les finances publiques. C'est inévitable
quand plusieurs secteurs de l'économie
tournent au ralenti. Le soutien important que nous avons accordé aux citoyens
et aux entreprises a également amené le gouvernement à augmenter
significativement les dépenses.
Dans
ce contexte, je crois qu'on peut affirmer que le Québec est persévérant. Notre
population a relevé le défi de combattre la pandémie, en dépit de toutes
les contraintes que cela représentait.
Et
c'est avec la même persévérance que nous ferons face aux turbulences de
l'économie mondiale. Le budget que je
présente aujourd'hui s'inscrit en effet dans un contexte de grande incertitude.
On ne sait pas comment la pandémie peut évoluer, l'inflation est importante en
ce début d'année, et les banques centrales effectuent un resserrement de leurs
politiques monétaires. À cela s'ajoute le contexte géopolitique tendu, marqué
par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Nous constatons que notre économie a récupéré
rapidement ce qu'elle avait perdu durant la pandémie. Notre croissance
économique a été plus soutenue que dans le reste du Canada en 2021. Le PIB du
Québec s'est accru de 6,3 %, après avoir enregistré un recul de
5,5 % en 2020. Le marché du travail est de retour à ce qu'il était avant
la pandémie, c'est-à-dire au plein-emploi. En février, le taux de chômage du
Québec était de 4,5 %, soit le plus bas au Canada.
C'est grâce à la
persévérance des Québécois ainsi qu'au soutien des gouvernements que nous nous
trouvons aujourd'hui en si bonne position économique. Nous pouvons tous être
fiers du résultat de nos efforts.
De façon générale, si
l'on regarde en avant, l'économie du Québec restera dynamique en 2022‑2023.
Malgré
un début d'année ralenti par les mesures sanitaires liées à l'émergence du
variant Omicron, la croissance se poursuivra. L'activité économique
devrait atteindre 2,7 % en 2022 et revenir à 2 % en 2023.
La vigueur de l'économie québécoise s'appuiera
notamment sur une forte demande intérieure, un retour de la croissance de
l'investissement des entreprises.
La
vigueur économique pourra aussi compter sur les mesures mises en oeuvre par le
gouvernement pour accroître la qualification de la main-d'oeuvre,
hausser la productivité des entreprises.
Afin de faire
face à l'incertitude économique, il est essentiel de maintenir une saine
gestion des finances publiques.
Depuis 2018, le gouvernement fait de la saine
gestion des finances publiques une priorité.
Ainsi, malgré
les deux dernières années difficiles et des interventions massives du
gouvernement dans l'économie, les finances publiques sont sous contrôle.
Pour 2021‑2022,
le déficit sera de 7,4 milliards de dollars après contribution au Fonds des générations, une diminution de 4,9 milliards de dollars par rapport à la prévision de l'année
dernière. Fait important à noter, nous atteindrons l'équilibre budgétaire,
au sens comptable, sans contribution au Fonds des générations, dès 2023‑2024.
• (16 h 10) •
J'annonce que
le déficit structurel est maintenant sous les 3 milliards de dollars,
alors qu'il était de 6,5 milliards de dollars il y a un an à peine. C'est une diminution de plus de 50 %.
C'est une excellente nouvelle qui nous permet d'envisager l'avenir avec
confiance.
Je confirme
aussi l'intention du gouvernement de revenir à l'équilibre budgétaire d'ici 2027‑2028,
sous l'effet de la reprise économique et de la juste allocation des
dépenses du gouvernement.
Ces résultats,
quant à la gestion des finances publiques, sont obtenus tout en accélérant les
investissements en santé, en
éducation, en économie et en environnement. Aucun service aux citoyens ni aucune
mission prioritaire n'ont dû être réduits pour y parvenir.
Notre
volonté, en 2022‑2023, est de continuer d'aider les Québécois,
particulièrement lorsqu'ils font face à la hausse du coût de la vie.
Nous
prévoyons que les pressions inflationnistes se maintiendront durant la première
moitié de cette année. La hausse des prix affecte les ménages,
particulièrement ceux à plus faibles revenus.
C'est
pourquoi, afin d'aider les Québécois à faire face à la hausse du coût de la
vie, j'annonce le versement d'un montant
ponctuel de 500 $ aux adultes ayant un revenu de
100 000 $ ou moins. Un couple admissible pourra ainsi bénéficier
d'une aide de 1 000 $.
Ce sont
6,4 millions de Québécois qui pourront ainsi mieux se prémunir contre
l'impact de la hausse du coût de la vie. Cette mesure représente une
dépense de près de 3,2 milliards de dollars.
Le montant
sera versé automatiquement par Revenu
Québec à tous les adultes admissibles
sur la base des renseignements contenus dans la déclaration de revenus
2021.
To help Quebeckers cope with the rising
cost of living, I am announcing a one-time support payment of $500 to adults with an income of $100,000 or less.
Les adultes admissibles recevront le 500 $,
peu importe qu'ils soient étudiants, travailleurs, retraités ou bénéficiaires
du programme d'aide financière de dernier recours.
En 2018, le
premier ministre a fait du portefeuille des Québécois une priorité de notre
gouvernement. Depuis, c'est près de
3 milliards de dollars par année qui ont été retournés aux Québécois, en
plus de la prestation exceptionnelle versée en janvier dernier et des
500 $ que nous annonçons aujourd'hui.
M. le premier
ministre, je crois que nous pouvons dire que nous avons respecté notre
engagement de remettre de l'argent aux contribuables.
M. le
Président, je demande le consentement de cette Assemblée pour déposer les
documents suivants : les tableaux présentant
les résultats préliminaires des opérations budgétaires consolidées pour 2021‑2022,
les prévisions des équilibres financiers pour 2022‑2023.
Je dépose
également le plan budgétaire de mars 2022 et les documents l'accompagnant, qui
font partie intégrante du budget.
Documents déposés
Le
Président : Je vais demander s'il y a consentement pour le
dépôt des documents fait pendant la lecture du discours du budget.
Consentement. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Notre objectif est de soutenir la croissance pour
mieux contribuer à l'avenir du Québec, et les initiatives contenues dans
ce budget vont y contribuer.
En incluant son action pour faire face à la
hausse du coût de la vie, ce budget prévoit des investissements de
22 milliards de dollars d'ici 2026‑2027. Ces initiatives sont soutenues
par un cadre financier prudent et des prévisions financières robustes.
Nous pourrons ainsi aider les Québécois et
contribuer à l'enrichissement collectif.
M. le
Président, en plus de l'aide immédiate de 500 $ à plus de
6,4 millions de Québécois, le gouvernement veut favoriser l'accès à
un logement de qualité et abordable.
La hausse du
coût des loyers et les faibles taux d'inoccupation pour les logements locatifs
privés rendent plus difficile la recherche d'un logement abordable.
Par ailleurs, des investissements sont
nécessaires afin de maintenir le parc de logements actuel en bon état.
J'annonce une somme de 634 millions de
dollars pour faciliter l'accès à un logement de qualité et abordable.
Il s'agit
ainsi de compléter la livraison de près de 3 500 logements
AccèsLogis, de construire environ 1 000 unités additionnelles du Programme d'habitation abordable
Québec, d'aider les Québécois à plus faibles revenus à payer leur loyer,
en plus de venir en aide aux municipalités offrant des services aux ménages se
retrouvant sans logis.
Il
s'agit aussi d'améliorer la qualité des logements au Québec. Dans ce cas,
l'objectif est de rénover le parc d'habitations à loyer modique,
d'améliorer l'habitation des Québécois à travers différents programmes de la Société
d'habitation du Québec, particulièrement le Programme d'adaptation de
domicile ainsi que les programmes Rénovation Québec et RénoRégion.
M.
le Président, parmi les bénéfices importants que procurent des finances saines,
il y a celui d'offrir aux Québécois des soins de santé et des services
sociaux de qualité.
La crise sanitaire a
profondément modifié la manière d'offrir des soins à notre population. Tous les
acteurs du système de santé ont su faire
preuve d'agilité et d'innovation. Les établissements de santé et de services
sociaux se sont adaptés rapidement à de nouvelles réalités.
Je
veux ici souligner le travail énorme accompli par l'actuelle ministre de
l'Enseignement supérieur, le ministre de la Santé et des Services sociaux, la ministre responsable des Aînés et des
Proches aidants et le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, qui nous ont aidés à
traverser la crise. Je veux aussi rendre hommage à tous les membres du
personnel soignant, qui ont traité et
accompagné les personnes affectées par la COVID-19. Nous savons que les deux
dernières années ont été difficiles et qu'aujourd'hui encore vous êtes là pour
soigner les Québécois. Au nom de tous les Québécois, nous vous
remercions pour ce que vous avez accompli.
Ce
budget soutient les efforts du gouvernement dans la poursuite de deux grands
objectifs : rétablir le réseau de la santé et rehausser les soins
et les services à la population.
J'annonce que nous
investirons près de 9 milliards de dollars sur cinq ans pour le secteur de
la santé.
Mon
collègue le ministre de la Santé et des Services sociaux va donc s'employer à
rétablir notre système de santé en
visant à l'adapter à la réalité de l'après-pandémie. Nous voulons rendre les
soins et les services plus fluides, accessibles, humains et performants.
Le plan se fera en
intervenant sur quatre fondements du système de santé et de services sociaux :
les ressources humaines, parce qu'elles sont
à la base de l'offre de soins et de services à la population; l'accès aux
données, pour améliorer notre
performance et notre organisation de services à la population; les technologies
de l'information, qui vont nous donner des outils pour appuyer autant
les professionnels de la santé que les gestionnaires dans l'amélioration des
services; les infrastructures, qui seront modernisées grâce à de nouvelles
constructions ou à des rénovations d'hôpitaux.
Le
budget que je vous présente aujourd'hui prévoit un investissement de
5,2 milliards de dollars sur cinq ans pour le rétablissement du système de santé et des services
sociaux, soit 3,4 milliards de dollars pour améliorer la gestion et
la prestation du travail du personnel
de la santé, 1 milliard de dollars pour fournir, au sein des
établissements de santé, des services
plus intégrés et orientés vers les besoins du patient, près de 789 millions
de dollars pour moderniser le système de santé.
En
parallèle au rétablissement du système de santé, le gouvernement poursuit son
action pour accroître les soins et les services à la population. Nous
pensons notamment aux aînés, aux proches aidants et aux jeunes en difficulté.
De
plus, nous continuons d'agir pour améliorer les services de première ligne
ainsi que l'accès à un médecin de famille ou à un professionnel de la
santé. Et nous sommes toujours préoccupés par les délais d'attente aux urgences.
Nous investirons
3,7 milliards de dollars pour rehausser les soins et les services à la
population.
Parmi toutes les mesures concernant les services
offerts à la population, je voudrais souligner que le gouvernement poursuit
le virage majeur amorcé en 2018 vers le soutien à domicile.
Nous
voulons que les aînés ainsi que les personnes ayant une incapacité puissent
préserver leur autonomie et demeurer chez eux le plus longtemps
possible.
• (16 h 20) •
Dans
le présent budget, des sommes sont prévues pour l'embauche de professionnels et
d'auxiliaires en santé et services sociaux, afin d'offrir un nombre plus
élevé d'heures de services de soutien à domicile.
La volonté des
personnes âgées est de rester le plus longtemps possible dans leur maison ou leur
appartement. Une somme additionnelle de
785 millions de dollars d'ici 2026‑2027 est donc prévue pour renforcer les services de
soutien à domicile.
Je
tiens à rappeler que, depuis 2018, le gouvernement a investi près de
3 milliards de dollars dans les soins à domicile.
La pression exercée
par la pandémie de la COVID-19 sur les infrastructures du réseau de la santé et
des services sociaux a accentué le besoin de renforcer et de moderniser les
infrastructures existantes.
Le
Plan québécois des infrastructures 2022‑2032 prévoit des investissements de
22,8 milliards de dollars pour le secteur de la santé et des
services sociaux.
Le
maintien en bon état des infrastructures actuelles représentera 47 % de
ces investissements, alors que 53 % seront consacrés à de nouvelles
infrastructures.
C'est
parmi les nouvelles infrastructures que l'on trouvera les maisons des aînés,
dont nous avons prévu la construction dans la plupart des régions du
Québec.
Finalement,
je réitère le message que toutes les provinces répètent depuis deux ans au
gouvernement fédéral : le Transfert
canadien en matière de santé doit être augmenté, sans condition, à 35 %
des dépenses en santé des provinces et territoires et, par la suite, il
doit être maintenu à ce niveau.
Pour le Québec, cette
hausse représenterait une somme de l'ordre de 6 milliards de dollars par
année.
M. le Président, avec
la santé, l'éducation et l'enseignement supérieur sont les priorités de notre
gouvernement.
Nous
souhaitons doter le Québec d'un système d'éducation modernisé, plus performant
et plus innovant, un système qui accompagne la réussite éducative de
tous les Québécois, de la petite enfance à l'âge adulte.
Nous
voulons que les services de garde éducatifs à l'enfance, les établissements scolaires
ainsi que les collèges et les universités soient des milieux propices au
développement, à l'apprentissage et à la réussite.
Dans un
contexte de rareté de main-d'oeuvre, où il faudra augmenter le nombre de
Québécois ayant les compétences que recherchent les employeurs au sein
de la population active, il faut miser plus que jamais sur l'éducation.
Le
Québec doit donc encourager la qualification et la requalification des
personnes. Ce sera possible grâce à un meilleur accès à des services
d'éducation de qualité et une amélioration en persévérance scolaire.
J'annonce
donc un investissement en éducation et en enseignement supérieur de plus de
2,8 milliards de dollars sur cinq
ans, avec plus de 1,5 milliard de dollars pour soutenir la réussite et la
persévérance scolaires, près de 1,3 milliard de dollars pour
améliorer l'accès et la diplomation aux études supérieures.
Quand nous
parlons de soutenir la réussite et la persévérance scolaires, ça veut dire que
nous voulons donner à chaque élève
les moyens d'aller au bout de son potentiel. Il s'agit de créer des conditions
favorables à la réussite, notamment pour ceux qui ont des besoins
particuliers ou qui sont plus vulnérables.
Près de
830 millions de dollars seront investis sur cinq ans pour donner à chaque
élève les moyens d'aller au bout de son potentiel.
Une façon de
soutenir les élèves dans leur cheminement vers la réussite est de bonifier le
programme de tutorat lancé l'an dernier dans le contexte de la pandémie.
Le présent budget prévoit des investissements de 315 millions de dollars
d'ici 2026‑2027 pour bonifier ce programme.
Nous voulons
aussi assurer l'attraction et la rétention du personnel scolaire. Le réseau de
l'éducation fait face à une rareté de
main-d'oeuvre, et la pandémie nous a rappelé le rôle central joué par les
enseignants dans la réussite des élèves. Il s'agit, entre autres,
d'attirer des travailleurs expérimentés et d'augmenter la formation continue du
personnel.
Une somme de
204 millions de dollars sera consacrée sur cinq ans à l'attraction et la
rétention du personnel scolaire. Le
gouvernement prévoit aussi d'augmenter les investissements de 55 millions
de dollars d'ici 2026‑2027 en formation continue.
Soutenir la
réussite et la persévérance scolaires, ça passe aussi par la nécessité de faire
bouger les Québécois et particulièrement les jeunes.
L'activité
physique et les sports sont importants pour une meilleure santé physique et
psychologique, essentielle à la réussite scolaire.
Ma collègue
la ministre déléguée à l'Éducation annoncera prochainement les détails d'un
plan d'action en sport et activité physique pour faire bouger les
Québécois.
Ce budget prévoit 250 millions de dollars
sur cinq ans pour stimuler la pratique du sport chez les jeunes.
En plus de
soutenir la réussite et la persévérance scolaires, nous voulons améliorer
l'accès et la diplomation aux études
supérieures. Pour nous, ça signifie rendre l'enseignement supérieur davantage
accessible en soutenant financièrement les étudiants, ce qui veut dire un
appui financier accru et une réduction de l'endettement.
Des étudiants
qui n'ont pas de souci financier ont de meilleures chances de poursuivre leurs
études supérieures et de contribuer à répondre aux besoins actuels et
futurs d'une main-d'oeuvre qualifiée.
Ce budget
contient de nouvelles mesures de soutien financier aux étudiants totalisant
342 millions de dollars sur cinq
ans. Le gouvernement reconduit notamment l'élimination des intérêts sur les
prêts étudiants pour une année supplémentaire.
Soutenir les étudiants tout au long de leur
parcours est également une façon d'améliorer l'accès aux études supérieures et à la diplomation. Les étudiants
auront accès à plus de services de soutien, notamment une meilleure offre
de services en santé mentale. Des mesures
permettront également de mieux répondre aux besoins des étudiants autochtones.
Ce budget prévoit des initiatives totalisant
278 millions de dollars pour soutenir les étudiants.
Accroître le
nombre de diplômés aux études supérieures est lié à plusieurs facteurs de
réussite. Parmi ces facteurs, il y a
la possibilité pour un plus grand nombre de fréquenter les cégeps et les
universités, que ce soit en personne ou en ligne.
Pour y
arriver, le gouvernement va favoriser la mobilité régionale et soutenir la
formation à distance. Nous investirons aussi
dans le développement de programmes de formation continue afin de mieux
répondre aux besoins du marché du travail.
Nous poursuivrons également dans la voie tracée
par l'Opération main-d'oeuvre et favoriserons l'accès à des espaces et des
ressources informatiques pouvant accueillir les futurs étudiants.
Dans le cadre
de ce budget, le gouvernement investira 634 millions de dollars sur cinq
ans pour augmenter le nombre de diplômés aux études supérieures.
Les
fondations associées aux établissements du réseau collégial agissent comme
levier pour financer des projets, soutenir la recherche ou encore
octroyer des bourses à l'entrée.
Le
gouvernement veut lancer, pour les établissements d'enseignement collégial, un
programme semblable à celui qui
existe au palier universitaire. Les fondations pourront ainsi contribuer
davantage à la vitalité du milieu collégial et se doter d'une structure
administrative minimale pour intensifier leurs activités de sollicitation.
Ainsi, le
gouvernement prévoit des investissements de 45 millions de dollars d'ici 2026‑2027
afin de mettre en oeuvre un programme d'appariement des dons des
fondations collégiales.
M. le Président, parlons maintenant de
croissance économique.
Notre vision
économique pour le Québec, c'est d'accroître notre enrichissement collectif.
C'est ce que nous avons proposé aux
Québécois, en novembre dernier, en présentant notre point sur la situation
économique et financière du Québec.
Nous voulons stimuler les composantes de la
croissance économique partout au Québec. Les efforts que nous déployons dans ce
sens depuis 2018 ont notamment pour but d'éliminer l'écart de richesse avec
l'Ontario d'ici 2036.
Et nos
efforts ont été payants. Cet écart, mesuré par le PIB par habitant, passera de
16,4 % en 2018 à 13,6 % en 2022. Et nous avons l'objectif de
le réduire à 10 % d'ici 2026 et de l'éliminer complètement d'ici 2036.
• (16 h 30) •
Dans ce budget, nous investissons sur quatre
grands axes : accroître la productivité de l'économie québécoise, appuyer le développement économique des régions,
renforcer l'intégration en emploi des personnes immigrantes, soutenir la
relance et valoriser la culture québécoise et son milieu.
Pour
atteindre ces objectifs, le gouvernement prévoit dans ce budget des initiatives
totalisant près de 4,2 milliards de dollars d'ici 2026‑2027.
Nous croyons fermement qu'une économie
plus productive permettra de créer davantage de richesse et contribuera
donc à notre prospérité.
L'une
des façons d'obtenir une meilleure productivité de l'économie est de soutenir
l'innovation et la recherche. Pour y arriver, nous devons être à la fois
stratégiques et judicieux dans notre soutien à certains secteurs de pointe.
La
Stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation est la fondation de
notre chantier Innovation, l'un des cinq grands chantiers prioritaires dévoilés
par le premier ministre l'automne dernier. La stratégie permettra notamment
de consolider l'excellence du Québec en recherche et en science.
Dans
ce budget, le gouvernement prévoit consacrer 1,3 milliard de dollars
additionnels sur cinq ans pour la mise en place de la nouvelle Stratégie
québécoise de la recherche et de l'innovation.
La
pandémie a confirmé le caractère stratégique du secteur des sciences de la vie
pour l'économie du Québec. Nous devons renforcer l'écosystème des sciences de
la vie et développer les infrastructures qui permettront d'attirer et de
soutenir les entreprises du secteur. Nous
devons aussi développer les talents et le capital humain adaptés aux nouveaux
besoins de ce secteur.
Le
gouvernement prévoit 110 millions de dollars additionnels sur trois ans
pour renouveler la Stratégie québécoise des sciences de la vie.
On connaît l'importance
de certains minéraux critiques et stratégiques dans la fabrication de nombreux
biens, comme les batteries des voitures
électriques. Le Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et
stratégiques 2020‑2025 contribuera à faire du Québec un chef de file de
la transformation et du recyclage de ces minéraux.
Un
investissement de 15 millions de dollars sur trois ans permettra de
bonifier le pilotage et la démonstration de procédés de transformation
visant la mise en valeur de ces minéraux.
Finalement,
ce budget prévoit l'injection de 53,5 millions de dollars pour renforcer
l'appui aux fondations et aux organismes
de recherche dont les travaux alimentent la réflexion et les débats sur des
sujets d'intérêt public. Cet appui aux fondations et aux organismes de
recherche permettra de reconnaître trois grands Québécois qui ont marqué leur
époque.
Ainsi,
l'une de ces fondations est la Fondation René-Lévesque, du nom de l'une des
personnalités politiques les plus
marquantes de l'histoire moderne du Québec. Le gouvernement désire souligner la
commémoration du 100e anniversaire de naissance de René Lévesque en soutenant cette fondation qui contribue
à la mise en valeur de l'immense héritage de ce grand Québécois.
Le gouvernement va
également appuyer le lancement de la Chaire de recherche Jacques-Parizeau en
politiques économiques, qui sera située à
HEC Montréal. Elle aura pour mission d'éclairer le débat sur les politiques
économiques au Québec à l'aide de modélisations économétriques et de
l'utilisation de données massives.
Le
troisième grand Québécois qui sera honoré est l'ancien premier ministre du
Canada, le très honorable Brian Mulroney, dont la contribution majeure à
la vie publique sera soulignée à l'Université Laval par le Carrefour
international, pôle d'innovation en
enseignement et en recherche pluridisciplinaires sur les enjeux internationaux.
L'Université Laval tient ainsi à
souligner les grandes réalisations de M. Mulroney, telles que la
conclusion de l'Accord de
libre-échange nord-américain, la signature d'un accord sur les pluies acides
avec les États-Unis, son opposition au régime de l'apartheid et sa contribution
comme l'un des principaux architectes du Sommet de la Francophonie.
En plus de la
recherche et de l'innovation, poursuivre le virage numérique est une autre
façon d'insuffler de la productivité à
l'économie québécoise. Il s'agit ici d'intégrer les technologies numériques au
sein des pratiques des organisations afin de stimuler la croissance
économique du Québec et de rendre l'administration publique plus efficiente.
Le
gouvernement souhaite améliorer la couverture mobile du Québec afin de répondre
à des enjeux de sécurité sur les routes et de connectivité sur le
territoire, contribuer à mettre en place les conditions préalables à
l'hyperconnectivité.
Pour
réaliser une cartographie des besoins ainsi que les premiers travaux de
couverture, le gouvernement prévoit des investissements de
50 millions de dollars.
Accroître
notre productivité passe nécessairement par l'investissement, notamment dans
les nouvelles technologies.
Nos entrepreneurs
devront également créer des entreprises innovantes.
De
plus, les entreprises québécoises devront intensifier leur présence sur les
marchés d'exportation pour accélérer leur développement.
Il
y a un an, afin de stimuler l'investissement des entreprises dans les nouvelles
technologies et la modernisation de leurs équipements, nous avons doublé
les paramètres du crédit d'impôt à l'investissement et à l'innovation, le C3i.
J'annonce
aujourd'hui que nous prolongeons cette bonification d'une année, soit pour des
biens acquis avant le 1er janvier 2024.
Ce budget prévoit 156 millions de dollars pour aider les entreprises du
Québec à stimuler leurs investissements en nouvelles technologies.
L'accroissement
du potentiel économique du Québec repose sur la contribution active de
l'ensemble des régions et sur le dynamisme de leurs secteurs d'activité
stratégiques.
Afin
d'appuyer le développement économique des régions, le gouvernement prévoit près
de 1,5 milliard de dollars sur six ans dans le présent budget. Avec cet
investissement, nous voulons contribuer à la prospérité des régions, poursuivre
l'essor du secteur bioalimentaire, favoriser
le développement du secteur forestier et la protection du capital faunique,
préparer le secteur du tourisme à la relance.
Les
services et infrastructures de transport constituent un moteur important de
développement économique des régions.
Le transport aérien
est un élément clé contribuant à la vitalité des communautés régionales.
De
plus, les liaisons aériennes interrégionales sont essentielles pour
l'approvisionnement et la mobilité des communautés éloignées et
insulaires.
Le gouvernement entend donc poursuivre son appui
au transport aérien régional et prévoit à cet effet des investissements totalisant 255 millions de dollars sur cinq ans.
Notre intention est de favoriser l'établissement de dessertes régionales
accessibles.
Avec la pandémie, le gouvernement a aidé les
transporteurs aériens régionaux et les administrations aéroportuaires
fortement touchés par la baisse de clientèle attribuable à la situation
sanitaire.
Le
gouvernement prolonge donc son soutien d'urgence au transport aérien régional.
Nous avons prévu 21 millions de
dollars additionnels pour la présente année financière, soit 16 millions
de dollars pour les transporteurs et 5 millions pour les
administrations des aéroports.
Un
autre aspect du développement des régions est le dynamisme du secteur
bioalimentaire. Ce secteur génère des retombées économiques importantes
et joue un rôle essentiel tant dans l'autonomie alimentaire du Québec que dans
le développement des régions.
Dans
ce budget, le gouvernement prévoit 627 millions de dollars pour soutenir
l'essor du secteur bioalimentaire.
Le
secteur forestier contribue également à assurer la vitalité de plusieurs
régions du Québec. Le gouvernement veut stimuler son développement tout
en assurant la conservation et la protection du capital faunique québécois.
Pour ce faire, le
gouvernement prévoit 163 millions de dollars sur cinq ans dans le cadre du
présent budget.
Nous voulons
notamment encourager l'innovation et la modernisation dans l'industrie
forestière.
À
cet égard, je souligne que le programme Innovation Bois soutient financièrement
des projets innovants issus de tous les secteurs de l'industrie des
produits forestiers.
Dans ce budget, le
gouvernement prévoit 75 millions de dollars additionnels pour que les
entreprises forestières continuent notamment de cheminer dans la voie de
l'innovation.
• (16 h 40) •
Le
secteur du tourisme a été l'un des plus durement touchés par les conséquences
de la pandémie de COVID-19. Le gouvernement
est alors intervenu pour soutenir et favoriser la relance de ce secteur
névralgique pour l'économie des régions du Québec.
Afin
de poursuivre les efforts pour relancer le secteur du tourisme, ce budget
prévoit un investissement de 304 millions de dollars sur six ans.
Dans
le contexte de rareté de main-d'oeuvre que nous connaissons, il est important
de renforcer l'intégration en emploi des personnes immigrantes.
Le
gouvernement prévoit donc une somme totalisant 290 millions de dollars sur
cinq ans, dans le cadre de ce budget, pour favoriser l'intégration en
emploi des personnes immigrantes.
La
maîtrise de la langue française est un facteur qui favorise grandement
l'intégration économique et culturelle des personnes immigrantes au sein des communautés. Pour favoriser
l'apprentissage du français, le gouvernement prévoit donc une somme de
198 millions de dollars.
Attirer et retenir
les personnes immigrantes dans certaines régions est une façon de répondre au
problème de rareté de la main-d'oeuvre
auquel elles sont confrontées. Dans cette optique, le gouvernement prévoit
80 millions de dollars sur quatre ans pour réduire les frais de
scolarité des étudiants étrangers qui font des études collégiales ou
universitaires.
Le
nombre de demandes d'immigration a augmenté de façon importante au cours des
dernières années. Le gouvernement souhaite
donc accélérer le traitement de ces demandes d'immigration, et près de
12 millions de dollars sont prévus sur cinq ans à cette fin.
Le
secteur de la culture en est un autre qui a été durement touché par la
pandémie. En fait, depuis le printemps 2020, la vie culturelle est
au ralenti, et c'est tout récemment que les activités ont repris des airs de
normalité.
En conséquence, le
gouvernement investira plus de 257 millions de dollars dans le secteur
culturel.
En dépit de la fin de
la majorité des mesures sanitaires, la situation demeure précaire pour les
entreprises, les organismes et les artisans du secteur culturel.
Dans
ce contexte, le gouvernement prévoit 72 millions de dollars en 2022‑2023
afin de prolonger certaines mesures mises
en oeuvre en soutien au milieu, notamment pour la diffusion de spectacles et le
maintien des capacités de production audiovisuelle.
Afin
d'accompagner les domaines culturels les plus touchés par la pandémie dans la
relance de leurs activités, le gouvernement prévoit 137 millions de
dollars au cours des trois prochaines années, soit 58 millions de dollars
pour les programmes de la Société de
développement des entreprises culturelles — la SODEC — 78 millions de dollars destinés au
programme d'aide financière du Conseil des arts et des lettres du Québec — le
CALQ.
Les
habitudes culturelles des Québécois ont été affectées par la fermeture des
lieux de diffusion culturels, depuis deux
ans, et les plateformes numériques prennent de plus en plus d'espace dans la
consommation culturelle québécoise. Le gouvernement
désire inciter le public du Québec à choisir la culture d'ici pour qu'elle
brille ici comme ailleurs et prévoit 15 millions de dollars pour y
parvenir.
Quand
on parle de soutien financier à la culture, on ne doit pas oublier le rôle
déterminant que peuvent jouer les mécènes, ces personnes qui, par leurs
dons, font une différence importante pour bien des organismes culturels.
Ainsi, le milieu culturel a profité du crédit
d'impôt introduit en 2013 et qui s'applique à un premier don important
en culture. Ce crédit d'impôt sera dorénavant permanent.
Le
gouvernement prévoit également 28 millions de dollars pour assurer la
préservation et la mise en valeur de notre patrimoine culturel.
M.
le Président, un Québec en pleine croissance économique est aussi un Québec qui
doit se préoccuper de la qualité de son environnement. La protection de
l'environnement au bénéfice de tous est une priorité du gouvernement.
À
l'automne 2020, le gouvernement lançait le Plan pour une économie
verte 2030. Des investissements historiques de 6,7 milliards
de dollars sur cinq ans avaient été annoncés pour mettre en oeuvre le plan.
Le ministre
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques dévoilera
prochainement le plan de mise en
oeuvre 2022‑2027 du Plan pour une économie verte 2030. Pour
ce nouveau plan de mise en oeuvre, j'annonce que les investissements
totaux seront bonifiés de 1 milliard de dollars.
Avec
cet ajout, 7,6 milliards de dollars seront consacrés à des actions
concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre
les changements climatiques.
En augmentant les
efforts de lutte contre les changements climatiques, ce plan bonifié permettra
d'accélérer la transition du Québec vers une économie plus sobre en carbone.
Dans
le budget que je vous présente aujourd'hui, le gouvernement prévoit, en plus du
milliard de dollars pour le Plan pour
une économie verte 2030, une somme de 357 millions de dollars afin de
poursuivre notre action en environnement, soit 152 millions de
dollars pour stimuler la transition énergétique, 143 millions de dollars
pour soutenir les pratiques durables,
61 millions de dollars pour appuyer la valorisation de milieux contaminés
par l'amiante et la réhabilitation de certains terrains.
À l'égard de la
transition énergétique, le gouvernement s'est engagé dans une transition qui
vise à privilégier davantage le recours aux différentes énergies renouvelables.
Au
cours des années à venir, l'hydrogène vert et les bioénergies seront appelés à
jouer un rôle croissant dans la décarbonisation de certains secteurs
industriels.
Nous disposons de
ressources diversifiées et d'une électricité renouvelable à un coût très
compétitif. Le Québec possède donc les atouts requis pour développer sur son
territoire ces filières de la transition énergétique.
Dans le présent
budget, le gouvernement prévoit 152 millions de dollars pour son
engagement dans la transition énergétique,
soit 100 millions de dollars pour déployer la première stratégie sur
l'hydrogène vert et les bioénergies, 52 millions de dollars pour
refondre les crédits d'impôt pour la production de biocarburants.
M. le Président, je
veux maintenant parler d'action communautaire et de soutien aux collectivités.
Les
organismes communautaires jouent un rôle crucial auprès de la population. Ils
ont notamment la capacité de rejoindre des clientèles plus vulnérables,
par exemple les femmes victimes de violence conjugale.
Les
organismes communautaires offrent des services qui complètent et bonifient ceux
du réseau public. Il est donc essentiel que le gouvernement reconnaisse
davantage l'apport de ces organismes. Il est important qu'on leur donne les moyens
de renforcer leur action pour aider un plus grand nombre de Québécois.
Dans
le présent budget, le gouvernement prévoit 2,2 milliards de dollars pour
renforcer l'action communautaire et mettre en place des mesures pour les
collectivités. En prenant cette voie, nous voulons permettre un rehaussement
sans précédent du soutien financier aux
organismes oeuvrant dans le milieu communautaire, répondre aux besoins de
certaines collectivités, notamment par la mise en place de différentes
mesures et stratégies gouvernementales.
Au
centre du soutien que nous donnons aux organismes communautaires, il y a le
nouveau Plan d'action gouvernemental
en matière d'action communautaire, le PAGAC 2022-2027. Des investissements sans
précédent de près de 1,1 milliard de dollars sur cinq ans sont prévus pour
appuyer ce nouveau plan, soit 888 millions de dollars qui permettront
de bonifier et d'élargir le soutien à la
mission globale des organismes communautaires, près de 187 millions de
dollars qui seront investis afin de renforcer l'action communautaire
grâce à des mesures spécifiques.
• (16 h 50) •
Notre soutien aux
organismes communautaires connaît une progression sans précédent. Depuis 2018‑2019,
en excluant les aides d'urgence, nous avons
augmenté leur financement de 36 %, un financement qui est passé de
1,2 milliard de dollars à 1,6 milliard de dollars en 2021‑2022.
Durant la prochaine
année financière, le soutien augmentera de près de 200 millions de dollars,
pour atteindre 1,8 milliard de dollars.
Au-delà
du soutien aux organismes communautaires, le gouvernement veut cibler des
groupes de personnes, des collectivités qui incluent notamment les personnes
vulnérables, les femmes et les familles. À cet effet, un montant additionnel
de 1,1 milliard de dollars est prévu afin de bonifier le soutien à
différentes collectivités.
Les femmes victimes de violence conjugale, les
familles et les jeunes, les communautés autochtones, les personnes
ayant besoin d'un accès plus facile
au système de justice et d'autres qui sont dans une situation de vulnérabilité
profiteront de nos investissements et des mesures que nous mettrons en place.
En
tenant compte des sommes annoncées ailleurs dans ce budget, les investissements
visant à soutenir les collectivités s'élèvent à plus de 1,5 milliard
de dollars.
Dans
le cadre de notre soutien aux collectivités, nous voulons répondre aux
préoccupations liées à la violence sexuelle et conjugale et soutenir l'égalité
entre les femmes et les hommes. Plusieurs actions ont été mises en oeuvre au cours
des dernières années, mais il reste du chemin à faire pour que la société soit
pleinement égalitaire.
De
plus, les féminicides commis au Québec et les dénonciations en matière de
violence sexuelle ont fait ressortir l'importance
de continuer à lutter contre la violence faite aux femmes. À cet égard, le
gouvernement réitère son soutien en annonçant un investissement
additionnel de 433 millions de dollars sur cinq ans.
Depuis 2019, en
incluant les sommes annoncées aujourd'hui, c'est plus de 950 millions de
dollars qui seront investis pour lutter contre les violences sexuelles et
conjugales.
Le
gouvernement poursuit ses efforts pour rendre la justice plus accessible. À cet
égard, le gouvernement prévoit, dans son budget 2022-2023, une
somme de 26 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir le traitement
des affaires judiciaires à la Cour du Québec, notamment en matière de
protection de la jeunesse.
Notre
soutien aux collectivités englobe aussi l'aide et les services destinés aux
familles et aux jeunes, qui représentent l'avenir du Québec. Il est important pour nous de leur fournir un
soutien adéquat, notamment pour favoriser le développement des jeunes.
Afin
d'améliorer l'aide et les services destinés aux familles et aux jeunes, le
gouvernement annonce dans ce budget un financement totalisant
256 millions de dollars pour améliorer la qualité du réseau des services
de garde éducatifs à l'enfance, apporter une
aide aux familles ayant des besoins particuliers et améliorer les services qui
leur sont destinés, soutenir la jeunesse.
L'impact financier de ces mesures est
de 109 millions de dollars, étant donné les sommes annoncées ailleurs dans
ce budget.
Soutenir
une collectivité signifie, entre autres, faciliter la vie quotidienne des
membres d'une communauté en leur offrant
notamment des choix dans le déroulement de leurs activités. À cet égard, les
services de transport collectif s'avèrent des solutions de rechange à l'utilisation de la voiture individuelle. De
ce fait, ils contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de
serre et à la diminution de la congestion routière.
Ainsi,
le gouvernement entend soutenir davantage les services de transports collectifs
dans les municipalités du Québec. Ce sont donc 293 millions de
dollars qui y seront consacrés.
La
langue française est le fondement de l'identité québécoise. La protéger est
notre responsabilité. Le gouvernement agit
maintenant pour renforcer le statut du français. Il est également important de
participer à la valorisation de la langue française à l'échelle
canadienne.
Dans ce contexte, le
gouvernement prévoit des investissements totalisant 25 millions de dollars
sur cinq ans.
Notre
volonté est de développer et d'entretenir des relations de nation à nation avec
les communautés autochtones. Dans cet
esprit, le gouvernement continue d'appuyer leurs initiatives de développement
économique et social et de soutenir leurs efforts de réaffirmation
culturelle.
À
cet effet, ce budget prévoit des sommes totalisant 285 millions de dollars
sur cinq ans, à savoir : 100 millions de dollars pour consolider l'action gouvernementale en matière de
développement social et culturel des communautés autochtones, 185 millions de dollars afin de soutenir les
initiatives autochtones à caractère économique, social et communautaire.
M. le Président,
toutes ces mesures d'aide aux Québécois, de soutien à différentes initiatives
et à la croissance économique seraient
beaucoup plus difficiles à mettre en place si l'on ne gardait pas le contrôle
sur le poids de la dette du Québec.
Diminuer la dette
crée un climat de confiance propice à l'investissement privé et à la hausse de
la productivité. C'est donc une contribution positive à la croissance
économique.
Enfin,
une dette moindre permet d'assurer un financement stable des principales
missions de l'État, comme la santé et l'éducation.
Le Plan québécois des
infrastructures est un puissant moteur de développement et de croissance
économique.
Parce
que le poids de notre dette est bien contrôlé, j'annonce aujourd'hui que le
Plan québécois des infrastructures 2022-2032 sera rehaussé à
142,5 milliards de dollars.
Le gouvernement
entend aussi maintenir les versements au Fonds des générations, qui contribue à
la réduction de la dette et, par le fait même, à l'amélioration de l'équité
intergénérationnelle.
Au 31 mars 2022,
la dette brute du Québec s'établira à 43,1 % du PIB.
Le
gouvernement entend par ailleurs proposer des changements à la Loi sur la
réduction de la dette pour fixer un nouvel objectif de réduction pour les
10 ou 15 prochaines années dans le budget 2023-2024.
En
conclusion, M. le Président, depuis l'arrivée de notre gouvernement, en 2018,
le Québec et le monde ont vécu bien des bouleversements.
Le leadership de
notre premier ministre nous a inspirés, et, ensemble, nous avons traversé la
tourmente.
(Applaudissements)
M. Girard (Groulx) : Quand on regarde la
dernière ligne droite du mandat que nous ont confié les Québécois, on peut être
satisfaits de la solidité de nos finances, de la vigueur de notre économie et
des sommes considérables que nous avons remises dans le portefeuille des
Québécois.
Les
finances publiques sont saines, et un financement adéquat des principales
missions de l'État est prévu à long terme.
Le
chemin de l'équilibre budgétaire est tracé sans austérité d'aucune sorte. Le
gouvernement poursuit la réduction graduelle du poids de la dette.
La
croissance économique est forte. Les Québécois sont au travail, avec un taux de
chômage qui a atteint le seuil du plein-emploi.
Bien
qu'il y ait de l'incertitude, les Québécois seront persévérants. Durant la
pandémie, ils ont montré qu'ils savent affronter
les obstacles et qu'ils sont résilients. C'est avec la même persévérance que
notre société avancera au cours des prochaines
années. Et, quand ce sera nécessaire, je suis convaincu que les Québécois et
les entreprises du Québec sauront s'adapter pour trouver des façons de
réussir.
• (17 heures) •
C'est donc avec
optimisme que je dépose aujourd'hui le budget du Québec.
C'est le budget de
votre gouvernement.
C'est votre budget.
Motion proposant que l'Assemblée
approuve la
politique budgétaire du gouvernement
M.
le Président, je propose que l'Assemblée nationale approuve la politique
budgétaire du gouvernement. Je vous remercie.
(Applaudissements)
Le Président : M. le ministre des
Finances, votre motion est présentée.
Commentaires de l'opposition
Je cède
maintenant la parole à M. le député de Robert-Baldwin, porte-parole de
l'opposition officielle en matière de finances publiques, pour ses
commentaires d'une durée de 10 minutes.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Merci
beaucoup, M. le Président. Tout d'abord, j'aimerais féliciter le ministre pour
son dépôt du budget, un quatrième budget. La présentation d'un budget
par un ministre des Finances est toujours un moment solennel et un moment
important. Donc, pour cela, je vous félicite, M. le ministre.
Maintenant, M. le Président, ce que nous avons
ici, aujourd'hui, M. le Président, c'est un budget purement électoraliste et
sans vision, purement électoraliste et sans vision, un budget qui ne répond pas
aux besoins des familles québécoises qui font face à une situation difficile à
cause de la hausse rapide du coût de la vie. La CAQ nous démontre, M. le Président, que sa priorité, ce n'est pas
vraiment le bien-être des Québécois à long terme, mais bien de se faire réélire,
M. le Président. Le premier ministre ne
regarde pas plus loin que le 3 octobre prochain. On pourrait renommer ce budget
le budget horizon élections.
Aujourd'hui,
les Québécois financent eux-mêmes les chèques qui sont donnés, et même davantage.
Seulement cette année, 2021‑2022,
les contribuables québécois auront payé 4,3 milliards de dollars
supplémentaires en taxes et impôts dans les coffres de l'État. Le
gouvernement nous redonne 3 milliards, M. le Président, et ça, c'est d'une
manière ponctuelle, «a one-shot deal», comme
on dit en bon québécois, mais, M. le Président, il y a encore plus important
que ça. Le niveau des prix ne diminuera pas l'an prochain ni l'année d'après.
Au contraire, ça va continuer d'augmenter. Mais les chèques, les chèques
envoyés par le gouvernement, eux, seront déjà bien loin dans l'esprit et le
portefeuille des Québécois.
M. le Président, plus important encore, à mon
avis, à notre avis, la CAQ manque d'anticipation et ne propose aucune mesure structurante à long terme pour aider
les Québécois et mieux nous préparer à faire face aux enjeux et aux défis qui sont à venir. La situation économique
actuelle est très incertaine et elle est loin d'être reluisante. Des mesures à
courte vue ne seront pas suffisantes pour soutenir l'économie du Québec dans ce
nouveau contexte postpandémique et dans ce nouveau contexte de guerre
internationale, M. le Président.
Dans ce contexte-là, ce qu'il faudrait faire, M.
le Président, c'est d'accélérer la transition énergétique. Ce qu'il faudrait faire, M. le Président, c'est se sortir
des hydrocarbures le plus rapidement possible. Pour se sortir des hydrocarbures
le plus rapidement possible, il nous faut
une stratégie cohérente et ambitieuse de production d'hydrogène vert. Ce qu'on
a dans ce budget, c'est une blague, M. le Président.
M. le
Président, ce gouvernement, à notre avis, manque de courage et choisit de
pelleter les problèmes vers l'avant plutôt que de les régler maintenant.
Je vous donne juste trois exemples, M. le Président, de ce que je viens de
dire.
Tout d'abord,
revenons sur le logement, sur l'habitation. C'est un des éléments qui augmente
le plus rapidement dans le contexte
actuel et un des éléments qui préoccupe le plus les familles québécoises. Le
logement est cher. Le logement est
même difficile à trouver, M. le Président. Et le gouvernement est toujours en
mode de ne pas reconnaître la crise du logement, parce qu'il y a bel et bien
une crise du logement, M. le Président, une crise du logement qui est
mentionnée par tous les acteurs, par
toute la société au sens large. Les maires des villes, des grandes villes, des
petites villes, nous le mentionnent souvent, il n'y a pas assez de
logement abordable. La génération... ce qu'on a appelé, M. le Président, ce qu'on a convenu d'appeler la génération après, «squeeze»,
c'est-à-dire la génération de mes enfants, pour eux, là, se trouver, devenir propriétaire d'une maison, c'est un rêve
qui sera extrêmement difficile d'accomplir. Cette génération-là, M. le
Président, n'est plus capable de se trouver une maison abordable.
L'État a un rôle à jouer. Ce n'est pas l'État
qui va acheter la maison, mais l'État a un rôle à jouer pour faciliter l'accès à la propriété à cette génération-là,
chose que ce gouvernement ne fait pas, chose que ce gouvernement continue de
nous dire : Ah! c'est une question d'offre et demande, c'est le marché.
Mais le marché ne marche pas, actuellement. Il va falloir que le
gouvernement intervienne, et il ne veut pas, il refuse d'intervenir.
Deuxième
exemple, M. le Président : la santé. La santé, M. le Président. Ça fait
depuis 2019 qu'à chaque budget nous demandons la mise en oeuvre rapide
des projets ratios. Ah! on ne peut pas faire ça. Ah! il y a la convention collective. Ah! il y a ci. Ah! il y a ça. Mais
voyons donc! Les projets pilotes ont donné des résultats. Le chemin à suivre
est bien clair depuis 2019. Nous
sommes en 2022, ça n'a pas encore été fait, et je ne pense pas que cela sera
fait, M. le Président.
Tous les indicateurs sont au rouge, en santé, M.
le Président : la liste d'attente pour les chirurgies a atteint des sommets, 160 000 personnes, M. le
Président, c'est plus de 1 million, 1 million de Québécois en attente
d'avoir accès à un médecin de famille,
et l'attente aux urgences, M. le Président, a maintenant augmenté de
1 h 30 min de plus. Donc, aucune mesure concrète pour
adresser, pour régler ces questions très, très concrètes qui affectent la vie
de tous les Québécois, M. le Président.
Troisième et
dernier exemple, M. le Président : les tarifs d'Hydro-Québec. Oui, on
revient toujours sur les tarifs d'Hydro-Québec,
M. le Président, parce le gouvernement a, dans ce budget, encore une fois
refusé de reconnaître l'erreur historique
qui a été faite en 2019 en liant les tarifs d'électricité au taux d'inflation.
Là, M. le Président, le premier ministre nous avait dit : Ne vous
en faites pas avec ça, en 2023, là, ce ne sera pas 5 % d'augmentation, on
va vous envoyer un paiement, faire quelque
chose, on vous envoie un paiement. Il n'y a rien dans ce budget, M. le
Président. En avril 2023, ça va être
une hausse de 5 % ou 6 % des tarifs d'électricité. Il n'y a rien ici
pour régler ça, M. le Président. Et, même si on envoie une autre patente, un autre chèque, bien, les
tarifs vont augmenter de 5 %. Les tarifs vont augmenter de 2,6 % la
semaine prochaine, le 1er avril,
et un autre 5 %. C'est cumulatif, cette affaire-là. Alors, quoi, vous
allez envoyer des chèques à chaque année?
À chaque année, à chaque budget, un chèque de 500 $? Ça ne marche pas comme
ça. Il faut revoir le mécanisme. Il faut revenir à la Régie de l'énergie. Toute
société moderne où il y a un monopole réglementé règle cette question de tarifs
par un examen approfondi et indépendant de cette question-là.
Alors, M. le
Président, en conclusion, nous faisons face à un gouvernement qui a de la
difficulté à anticiper, qui a de la
difficulté à se préparer aux imprévus, et qui, après, va nous dire : Bien,
voyons donc, dans quelle planète il habite, celui-là, quand il nous parle que peut-être les prix peuvent augmenter?
Nous habitons sur la planète Terre. Moi, j'aimerais savoir sur quelle
planète le gouvernement habite. Merci, M. le Président.
• (17 h 10) •
Le Président :
Merci, M. le député. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Mercier, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de
finances, pour ses commentaires d'une durée également de 10 minutes. Mme
la députée de Mercier.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, M. le Président.
Le premier ministre nous a promis que le dernier budget de son gouvernement
ne sera pas électoraliste. Le ministre des Finances nous a dit que de faire un budget électoraliste,
bien, ce n'est pas trop dans son
genre. Vous savez, M. le Président, j'avais envie de les croire, mais je suis
maintenant une grande fille, et il y a longtemps que je ne crois plus
aux licornes.
Dès
la semaine passée, Québec solidaire a pourtant mis en garde le gouvernement de la
CAQ. Ce budget ne doit pas les aider
à récolter des votes. Ce budget doit plutôt aider les Québécois et Québécoises
à faire face aux crises qui nous pendent
au bout du nez : la crise de la pandémie qui a mis à terre notre système
de santé publique déjà pas très fort à cause de son charcutage par les gouvernements précédents et l'austérité
libérale, la crise de l'augmentation du coût de la vie qui fait souffrir les familles à revenus moyens, les
aînés, les personnes seules, la crise climatique dans laquelle nous sommes déjà et qui va nous coûter collectivement très
cher à cause de notre retard dans la transition écologique de notre économie,
la crise des familles qui ne trouvent pas de place en CPE et qui affecte
principalement les femmes, dont plusieurs sont mobilisées dans le mouvement Ma
place au travail.
Le
gouvernement donne 500 $ à chaque personne qui gagne 100 000 $
et moins. Ça, ça veut dire qu'un couple qui gagne 200 000 $ recevra
1 000 $. 1 000 $, M. le Président. J'ai une question au
ministre : Ce couple à 200 000 $, en a-t-il vraiment besoin? Pourquoi ne pas avoir donné cet
argent plutôt aux gens qui, eux, en ont vraiment besoin? Pas besoin d'un
doctorat en économie pour comprendre que 500 $ n'a pas du tout le même
impact sur la vie d'une personne qui travaille au salaire minimum, d'un aîné qui ne peut s'appuyer que sur son chèque
de pension de vieillesse, alors que, pour une personne qui gagne
100 000 $, peut-être que ça va lui permettre de couper moins dans le
luxe à cause de l'inflation.
Pourquoi ne pas avoir
donné cet argent en fonction du revenu? C'est pour ça que Québec solidaire a
proposé d'utiliser le meilleur moyen que le
gouvernement a entre ses mains pour aider les personnes qui en ont vraiment
besoin, et ça, c'est le crédit d'impôt pour solidarité. Face à l'inflation,
nous ne sommes pas tous égaux. Il y en a qui en souffrent beaucoup plus que d'autres. Il y en a d'autres, ceux, par
exemple, qui ont des salaires à 100 000 $, bien, peuvent voir, par
exemple, leurs revenus augmenter. Ils
peuvent s'adapter à la situation. «Le crédit de solidarité, c'est ça, son but :
atténuer les hausses de tarifs pour
les ménages à faible revenu. C'est simple, c'est la meilleure façon d'atteindre
rapidement les personnes qui en ont
le plus besoin.» Ça, c'est une citation, et ce n'est pas moi qui le dis, ce
n'est pas Québec solidaire, c'est Mme Mia Homsy, de l'Institut
du Québec.
C'est
clair, ce budget est électoraliste et racoleur. La CAQ nous prouve, encore une
fois, sa déconnexion de la vie des
gens qui gagnent des revenus moyens, des gens à très faibles revenus. On l'a
vu, et ça nous a été prouvé par son refus de geler les tarifs
d'Hydro-Québec. S'acheter des nouveaux souliers, c'est bien. Se mettre dans les
souliers des familles, c'est encore mieux.
Pourtant,
le ministre des Finances ne cesse de nous dire et d'être fier à quel point
la situation économique du Québec est bonne.
Ça veut dire qu'il aurait eu la marge de manoeuvre pour que le budget reflète
la situation exceptionnelle dans laquelle on se trouve après deux ans de
pandémie.
En
premier lieu, je pense à l'environnement et à la lutte aux changements
climatiques. Le seul mot qui me vient, quand
je regarde ce budget et ce qu'il contient en matière de lutte aux changements
climatiques et d'environnement, c'est «régression».
C'est flagrant quand on compare les investissements en transports en commun
versus les investissements sur les
routes, sur les autoroutes, sur les agrandissements des autoroutes. La part en
infrastructures du transport en commun est de seulement 28 %. Et le gouvernement nous dit que nous allons
atteindre 50 %, mais ça, dans son budget, ce n'est pas écrit quand.
C'est écrit, la date, à terme, un jour.
Clairement,
le cri d'alarme des scientifiques du GIEC n'a pas été entendu. Le cri aussi du
coeur qui est lancé par les jeunes qui descendent dans la rue et qui vont
continuer à descendre dans la rue pour dire que nous voulons un avenir, que nous voulons une planète saine, il n'a pas été
entendu par ce gouvernement. Pour les scientifiques du GIEC, pour ces
jeunes, aussi bien prêcher dans le désert.
Pour la CAQ, de toute façon, maintenant, on y est habitués, l'environnement,
c'est une note en bas de page. La CAQ nous mène droit à l'échec
climatique, et c'est très triste, et je suis triste de dire ça.
Pour
comprendre ce budget, il ne suffit pas juste d'analyser ce qu'il contient, mais
aussi ce qui manque, dans ce budget, ce sur quoi il reste silencieux. Et
la liste est longue, M. le Président.
Il
aurait été pertinent, par exemple, d'intégrer à la planification budgétaire
d'autres indicateurs de progrès social, comme l'a proposé le collectif G15+, qui ne rassemble pas seulement des
organisations syndicales, pas seulement des groupes écologistes, mais aussi des gens du patronat et du
monde des affaires. Le ministre nous parle tout le temps, tout le temps
du PIB, jamais je ne l'ai entendu parler d'autres indicateurs.
Le
ministre de la Santé n'a pas arrêté de nous parler de refondation du système de
santé. Ce budget ne pose même pas les premières briques de cette refondation.
J'en comprends qu'il met cette refondation entre les mains du privé,
comme le gouvernement néolibéral qu'il est.
Ce budget ne
reconnaît pas la crise du logement. Il abandonne les locataires, il abandonne les
premiers acheteurs. Silence pour
contrer la surchauffe immobilière. Pourtant, mon collègue le député de
Laurier-Dorion se fend en quatre, n'arrête pas de répéter toutes les mesures
que ce gouvernement-là peut mettre en place en s'inspirant de ce qui a été fait
ailleurs au Canada. Et malheureusement le ministre... le gouvernement ne veut
pas agir, et son budget est silencieux.
Abandon du
programme AccèsLogis, privatisation de l'aide au logement. Quand ça ne marche
pas, qu'est-ce qu'on fait avec un
gouvernement néolibéral comme la CAQ? On met le privé. C'est d'une telle
tristesse, M. le Président, pour les locataires et les familles qui
rêvent d'acheter une première maison pour pouvoir y élever leur famille.
Je suis
inquiète pour l'avenir. Le gouvernement nous parle d'un budget de
22 milliards de dollars sur cinq ans. En réalité, c'est
3,7 milliards pour cette année électorale, et, pour la suite, bien, rien
n'est garanti, rien n'est assuré.
Les taux de
croissance des dépenses sont moins élevés après cette année électorale, c'est
clair dans le budget, ce qui n'augure
rien de bon pour le futur, surtout quand on sait que ce gouvernement est obsédé
par l'atteinte du sacro-saint équilibre
budgétaire au détriment de nos services publics, au détriment des familles qui
souffrent face à l'inflation, aux jeunes qui sont inquiets pour leur
avenir.
M. le
Président, je suis triste de le dire, mais c'est la réalité, ce budget est un
budget à courte vue. Pourtant, face aux
crises auxquelles nous faisons face et que j'ai nommées dans mon discours, nous
avions besoin d'un gouvernement avec de la vision. Merci.
Le
Président : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la
parole à M. le député de René-Lévesque, porte-parole du troisième groupe
d'opposition en matière de finances, pour ses commentaires, d'une durée
également de 10 minutes. M. le député.
M. Martin Ouellet
M. Ouellet : Merci beaucoup, M.
le Président. Comment qualifier ce budget? Audacieux? Non.
Une voix : ...
• (17 h 20) •
M. Ouellet : Ce n'était pas dans mon texte. Inspirant? Non.
Opportuniste? Probablement. Électoraliste? Ce sera aux citoyens d'en
juger.
Aujourd'hui,
les Québécois ont obtenu la réponse du gouvernement à leurs enjeux : un
chèque de 500 $. Les temps sont
difficiles, M. le Président, pour les Québécois en cette sortie de crise
pandémique et sous les turbulences géopolitiques occasionnées par la guerre en Ukraine. Le coût de la vie augmente très
rapidement. Une famille devra consacrer près de 3 000 $ supplémentaires juste pour couvrir ces mêmes dépenses
en 2022. Mais les gestes posés aujourd'hui ne structureront en rien
l'avenir de demain et n'offriront pas une chance équitable à tous de s'en
sortir.
Comment expliquer que le gouvernement a choisi
de donner le même 1 000 $ à deux adultes qui vivent accotés et qui
gagnent près de 200 000 $ qu'à une famille avec deux jeunes enfants,
gagnant 35 000 $? C'est quoi, la logique, M. le Président, derrière ce choix? Ne soyons pas dupes, la CAQ veut
votre vote, pas votre bien. L'encre du chèque n'est même pas encore
séchée, M. le Président, que déjà le gouvernement veut vous convaincre qu'il
s'agit de la meilleure politique publique en matière de budget pour vous.
M. le
Président, je vais fêter mes 45 ans de vie cette année, et je n'ai jamais
vu autant de chèques être versés avant l'élection. La vérité, M. le
Président, c'est que ce chèque sert à masquer leur échec.
Échec en
matière de logement. Si le coût des logements explose et que les familles ont
de la misère à trouver un toit décent, à coût abordable, c'est parce que
la CAQ a nié la crise, qu'elle n'a pas livré son engagement électoral de construire 15 000 logements
communautaires. Il en manque 12 500. Et, pire encore, ce chèque ne
compensera pas les coupures dans le
programme AccèsLogis, qui a été décrié par tous. Ce n'est pas un chèque pour
tous que ça prenait, M. le Président, c'est un toit décent et abordable
pour tous.
Échec pour
offrir une place en CPE et en services de garde pour toute la famille.
L'entêtement de la CAQ à réaliser ses maternelles quatre ans, qui a
privé des familles de places pour leurs enfants, et surtout des femmes à faire
un retour sur le marché du travail...
Encore, en fin de semaine, des femmes et des familles sont venues manifester
pas leur désarroi, leur désespoir
devant l'Assemblée nationale. Pour eux, de promettre de compléter le réseau en
2025, ça ne règle en rien la situation actuelle. M. le Président, ce
n'est pas un chèque pour tous que ça prenait, c'est une place pour tous.
Échec aussi
sur les tarifs d'hydroélectricité, M. le Président. Les familles angoissent
déjà avec la hausse de la facture d'Hydro-Québec, qui augmente cette
année et qui pourrait exploser en 2023 à cause de l'astrologie caquiste, qui
essaie de jouer au devin avec l'inflation en
privant les Québécois d'un mécanisme annuel, transparent et rigoureux, qui est
la Régie de l'énergie. Le
gouvernement est pris dans sa propre turpitude en maintenant sa loi et en
essayant de bricoler une nouvelle solution caquiste pour corriger cette
erreur historique. Rien dans ce budget, qui, pourtant, projette cinq ans de
dépenses et de revenus de l'État, nous
éclaire sur les solutions pour répondre aux promesses Instagram du premier
ministre. M. le Président, ce n'est
pas un chèque ni une loi qui fixait les tarifs pour tout ça que ça prenait,
mais le retour à la révision annuelle de la régie, qui réglemente les
tarifs à chaque année.
Échec, M. le
Président, pour les soins à domicile. Le gouvernement a fait son choix en 2018
avec ses maisons des aînés à
1 milliard. Encore une fois, c'est encore plein de projets de maisons des
aînés dans le budget. Il s'entête à aller mettre de l'avant une solution qui ne répond pas aux
préoccupations de nos aînés. Ce qu'ils veulent, M. le Président, c'est vieillir
à la maison avec des soins. Ce n'est pas un
chèque pour le béton des maisons des aînés que ça prenait, M. le Président,
mais l'audace de faire un véritable virage pour les soins à domicile en
triplant son budget.
Échec
aussi en matière de transition juste et verte pour faire face aux défis
environnementaux et permettre à tous les travailleurs de participer à ce défi
dans toutes les régions du Québec. La CAQ nous annonce 1 milliard de plus
pour son virage vert. M. le Président, on a fait des calculs, et c'est en deçà de sa moyenne des cinq
premières années, qu'il avait lui-même fixée à
1 340 000 000 $.
Pire
encore, le prix du gaz explose, les gens veulent se tourner vers les véhicules
électriques, réponse de la CAQ : on coupe les subventions pour l'achat de
véhicules électriques et rechargeables. Mais il y a encore pire, M. le
Président, la proportion des projets en transport collectif est
maintenant plus basse de 2 % dans le PQI.
Donc,
pour ce gouvernement, en faire plus, c'est investir moins pour la lutte aux
changements climatiques. M. le Président, ça ne prenait pas un chèque aux
pétrolières et aux énergies fossiles, mais il fallait véritablement réinvestir
dans l'avenir pour la transition juste et verte.
Échec aussi, M. le
Président, pour soutenir les milieux communautaires. Le gouvernement a décidé
de répondre seulement à un tiers des
demandes du milieu et décide de s'arrêter en chemin. Pourquoi arrêter? Les
travailleurs du milieu communautaire sont les gardiens de notre filet
social. Ils sont essentiels dans ces temps de turbulence économique, sanitaire et sociale. Pourquoi ne pas reconnaître
tout leur apport, toute leur importance, toute leur nécessité, M. le Président?
Pour vaincre la pauvreté, aider les gens plus vulnérables, ce n'est pas un
chèque facile à faire à des gens qui gagnent autour de
100 000 $ que ça prenait, mais plutôt un effort considérable pour
qu'enfin les organismes communautaires aient les moyens de s'occuper de notre
monde.
Enfin, M. le
Président, échec pour éliminer les iniquités fiscales subies par les petites et
très petites entreprises de construction et de services. Le gouvernement refuse
toujours, depuis quatre ans, à franchir ce pas. M. le Président, ce n'est pas
un chèque que ça prenait pour aider nos PME, mais une volonté politique d'enfin
tourner la page à cette iniquité.
M.
le Président, voilà la vision de ce gouvernement, qui offre aux citoyens un
chèque pour masquer leur échec. 500 $ pour faire table rase sur leurs actions ou leurs omissions, ce n'est pas
assez cher, M. le Président, pour effacer. Ce gouvernement a une vision : garder le pouvoir pour être votre
gouvernement. Moi, M. le Président, je n'en veux pas. Ce n'est pas un
chèque que ça prend, c'est une élection. Merci, M. le Président.
Le Président :
Merci, M. le député. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Je vais vous demander d'ajourner, M. le
Président, à demain la Chambre. Cependant, nous aurons à modifier les avis pour permettre le débat de fin
de séance, M. le Président. Et donc je soumets la politique budgétaire du
gouvernement aux voix pour entamer le débat, M. le Président.
Le Président : Je comprends qu'on a quand même, M. le leader du gouvernement, un débat
de fin de séance. Alors, on va ajourner jusqu'à la tenue de débat de fin
de séance. Vous permettrez?
M. Jolin-Barrette : ...une entente avec les groupes parlementaires.
On vous propose que le débat de fin de séance se tienne tout de suite après la
suspension de l'Assemblée, le fait de devancer tout de suite après les travaux,
plutôt qu'il soit prévu à
18 h 30. Et, en conséquence, M. le Président, je vous proposerais que
la commission qui entend le projet de
loi n° 21 soit reportée d'une
durée de 15 minutes pour faire en sorte de permettre le débat de fin de
séance. Et par la suite le projet de loi n° 21 sur les
hydrocarbures pourra débuter, M. le Président.
Le
Président : Il y a donc consentement pour procéder de cette façon-ci.
Alors, je suspends
donc les travaux, et on reprendra avec les thèmes qui ont été abordés. Les
travaux sont donc suspendus pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 27)
(Reprise à 17 h 32)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, nous reprenons nos travaux.
Débats de fin de séance
Enquête sur les sources de
contamination
du ruisseau La Pinière, à Laval
Et nous allons
maintenant procéder au débat de fin de séance, qui portera sur une question
adressée par M. le député de
Laval-des-Rapides au ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques concernant la contamination du ruisseau de La
Pinière, à Laval
J'aimerais
demander aux gens qui sont dans les tribunes, s'il vous plaît, un peu de
silence, puisque nos travaux se poursuivent.
Alors, je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps
de parole de cinq minutes, et le député a droit à une réplique de
deux minutes.
M. le député de Laval-des-Rapides, la parole est
à vous pour une durée de cinq minutes.
M. Saul Polo
M. Polo : Merci beaucoup, Mme la Présidente. On va essayer
de garder la concentration malgré l'enthousiasme des visiteurs qu'on a
aujourd'hui. Ceci dit, Mme la Présidente, la question est importante.
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je pense que nous allons suspendre nos travaux afin de permettre
à nos invités de quitter l'enceinte du salon bleu, et nous reprendrons dans
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 33)
(Reprise à 17 h 35)
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Nous reprenons nos travaux. Et nous allons procéder à ce débat de fin
de séance, qui portera sur une
question adressée par M. le député de Laval-des-Rapides à M. le ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques concernant la
contamination du ruisseau de la Pinière, à Laval.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat ainsi que le ministre qui
lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes. Puis, M. le député,
vous aurez une réplique de deux minutes.
Sans plus tarder, je vous cède la parole pour
une durée de cinq minutes.
M. Polo : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Le ruisseau La Pinière débute dans ma circonscription. Il prend source au boisé du Souvenir. Il traverse le parc
de Bois-de-Boulogne. Il traverse le... Il est par la suite canalisé en dessous
du boulevard des Laurentides, traverse par
la suite la carrière Demix, pour, par la suite, traverser à nouveau sous
l'autoroute 19 et se rendre
jusqu'au bois Papineau, poursuivre son trajet vers l'est de l'île Jésus, à
Laval, et se déverser dans la rivière des Prairies. C'est le plus important ruisseau de Laval. C'est le plus important
ruisseau de l'île Jésus. Et à lui seul il reçoit un bassin versant qui
touche plus de 20 % à 25 % de la superficie de l'île Jésus.
Ce ruisseau, Mme la Présidente, tel que dévoilé
dans La Presse d'hier, dans le quotidien La Presse
d'hier, est contaminé à de multiples
reprises depuis des années. À vrai dire, je vais vous faire une confidence, la
semaine dernière... non, il y a de ça
deux semaines, je me suis rendu sur place avec un citoyen de Laval,
M. Francis Létourneau, pour l'accompagner un peu dans sa tournée
qu'il fait deux à trois fois par semaine dans le bois Papineau, me rendre
jusqu'au petit pont qui enjambe le ruisseau
la Pinière, pour qu'il m'explique comment, depuis les trois dernières années,
il a identifié, il a archivé, il a pu prendre en note 13 différents
épisodes de contamination, clairement, clairement avec des matières en suspens
provenant de ciment. Il a non seulement des preuves photographiques, mais des
preuves vidéo.
L'anecdote derrière cette rencontre-là, Mme la
Présidente, c'est que M. Létourneau et moi, on s'est rencontrés à l'automne, juste avant l'Halloween, lorsque j'ai
organisé, conjointement, en partenariat avec différents organismes, une corvée de nettoyage d'un autre boisé à
Laval-des-Rapides, qui s'appelle le bois Trait-Carré. Et M. Létourneau est
venu me voir, et il m'a présenté à ce
moment-là son téléphone, et il m'a dit : M. Polo, êtes-vous au
courant que ça, ça arrive à Laval? Et,
par pure coïncidence, j'avais vu passer certains de ses vidéos sur Facebook
quelques jours avant sans savoir que ça provenait de lui.
Ça, Mme la
Présidente, c'est un tableau didactique, je pense qu'on a le droit de présenter
des tableaux du genre, qui démontre,
preuve à l'appui, le niveau de contamination du ruisseau, surtout après le
passage du ruisseau la Pinière, après avoir
traversé la carrière Demix. Ça vient démontrer de quelle façon la
contamination, en couleur, si on peut dire, mauve, ou couleur de la SAQ, disons-le comme ça, Mme la
Présidente, l'effet aigu... de quelle façon l'eau est complètement contaminée. Et ça prend des jours avant que l'eau
puisse évacuer jusqu'à la rivière des Prairies toute la contamination qu'elle
reçoit.
Ça, Mme la
Présidente, là, le ministère de l'Environnement, la direction régionale en sont
au courant. Le conseil régional de l'environnement a averti à plusieurs
reprises la direction régionale. Non seulement, oui, ils ont eu une
certaine collaboration, mais... Quand,
aujourd'hui, je me suis levé, un petit peu plus tôt, pour inviter le ministre à
demander à utiliser son pouvoir
d'ordonnance et demander à ses équipes de faire des inspections préventives, le
ministre a juste utilisé son temps pour
dire : Bien, voyons donc, comment est-ce qu'on peut faire des inspections
préventives? Clairement, le ministre n'est pas au courant du dossier,
parce que le dossier stipule clairement que la plupart, sinon la majorité,
sinon la totalité des 13 événements de
contamination ont été recensés au lendemain ou au surlendemain de jours de
pluie ou de grande neige.
Et donc le conseil régional de l'environnement,
depuis le mois de novembre, a demandé au ministère et à ses fonctionnaires de faire des inspections préventives.
C'est ça, la solution. C'est ça, la prochaine étape à effectuer, Mme la
Présidente.
• (17 h 40) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de Laval-des-Rapides. Et maintenant je vais
céder la parole à M. le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques pour une durée de cinq minutes.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, Mme la Présidente.
En fait, je vous confirme que je serai plus bref que ça, ayant déjà répondu
à la question précédemment. Et je prends note de l'inquiétude du collègue. Le
ministère semble suivre le dossier depuis bien
plus longtemps que le collègue, lorsqu'il mentionne que ça date de l'automne
dernier. Le ministère est impliqué dans le dossier depuis un petit moment. D'ailleurs, au cours des dernières
années, il y a eu plusieurs inspections de réalisées par la direction régionale, et il faut savoir que la
source, contrairement à ce que peut laisser entendre le collègue, n'est pas
identifiée. Autrement, on aurait certainement agi.
Il
faut savoir... Et le collègue l'a mentionné à juste titre, c'est quand même un
ruisseau qui se prolonge sur quelques kilomètres. Il faut savoir, il l'a
mentionné, et je l'invite à explorer cette avenue-là, que ces déversements sont
constatés spécialement au lendemain de
fortes pluies. Il faut savoir, et c'est bon à noter, que le réseau de surverse
de la ville de Laval utilise ce
ruisseau-là lorsque, justement, il est à capacité. Donc, je ne dis pas non plus
que c'est la ville, à travers ses surverses, qui est responsable de
cette contamination. Ce que je dis, c'est qu'il y a plusieurs sources
potentielles de contamination. Il faut être
bien certain de les identifier pour pouvoir corriger ultimement le problème et
sanctionner les responsables, si c'est nécessaire.
Et,
à ce sujet-là, je vous le mentionnais : plusieurs inspections au cours des
derniers mois et des dernières années, à
tout le moins depuis que le problème est connu, mais aussi une communication
beaucoup plus récente, qui date de janvier dernier, avec la ville de Laval pour qu'elle puisse nous présenter un
petit peu un topo, un rapport sur les surverses qu'elle réalise à même
le ruisseau. Et déjà je confirme une excellente collaboration avec les
autorités lavalloises.
Donc, le milieu se
mobilise. Le ministère de l'Environnement, avec ses directions régionales, se
mobilise pour justement identifier, sans que
ce soit de façon aléatoire, mais de façon certaine, quelle est cette source de
contamination, pour la corriger.
Donc, si je peux rassurer le collègue, la direction régionale est bien au fait
du dossier, je le suis tout autant, et on est, bien entendu, mobilisés
pour trouver la correction qui s'imposera dans les circonstances.
Mais malheureusement,
et je le répète, et j'invite le collègue à la prudence à ce niveau-là, la
source n'est pas identifiée. Et c'est
difficile, en même temps, de... Et je comprends le concept des inspections
préalables, mais, si on savait à chacune des fois à quel moment un
problème survenait, bien, ce problème-là ne se manifesterait certainement pas.
Donc, c'est difficile d'anticiper ces types de réactions au niveau du ruisseau.
Encore là, il y a une piste, le collègue l'a
évoquée. À partir du moment où on sait qu'il y a de fortes pluies, on sait que
les chances de contamination sont plus élevées. Donc, ça fait partie des
hypothèses qui sont explorées. Mais, en même temps, il faut agir avec rigueur.
On ne peut pas accuser sur la place publique ou laisser entendre sur la place
publique qu'on détient la vérité ou que l'on sait quelle est la source du
problème. Il faut s'assurer d'avoir toutes les preuves nécessaires pour
pouvoir agir par la suite, et c'est ce que l'on fait présentement, au niveau du
ministère, avec, naturellement, la collaboration
et de la ville de Laval, qui est aussi interpelée dans le dossier, comme je le
mentionnais, et de la direction régionale du ministère. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je
vous remercie, M. le ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Et maintenant, pour votre réplique de deux
minutes, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Saul Polo (réplique)
M. Polo :
Mme la Présidente, clairement, le ministre n'a pas pris connaissance de la
lettre qui lui a été adressée le
24 février dernier par le conseil régional de l'environnement et du
rapport de chronologie des événements, qui était attaché au courriel, auquel le
courriel lui a été adressé. Clairement, dans le courriel et dans le rapport de
chronologie des interventions de son
propre ministère, O.K., le conseil régional de l'environnement démontre de
quelle façon des échantillons ont été pris
en aval et en amont avant que le ruisseau traverse la carrière Demix et après
que le ruisseau traverse la carrière Demix. Et on peut le voir ici, Mme
la Présidente, sur le tableau. En amont, O.K., du ruisseau, la même date,
clairement, la contamination est beaucoup
moins élevée. Tout de suite après avoir traversé la carrière Demix, vous voyez
le niveau de contamination et comment, par la suite, en aval, un peu
plus loin.
Voici la preuve, M. le ministre. Ce n'est pas des
inventions. Ici, c'est des constats. C'est des faits relevés à partir
d'échantillons qui ont été prélevés. Je vais vous dire quelle date, là :
le 15 octobre 2021. Ces informations sont entre les mains de votre ministère, des employés de votre
ministère. Et vous avez reçu une copie de ce document là, M. le ministre,
le 24 février dernier. Suite à cette communication, votre ministère a
envoyé une réponse le 17 mars dernier. Et il n'y a aucune façon, Mme la ministre... Mme la Présidente, que le ministre
peut aujourd'hui répondre des généralités en lien avec ce dossier-là. La
population de Laval mérite mieux. La population de Laval a honte des réponses
que le ministre donne sur ce dossier-là. Merci beaucoup, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je
vous remercie, M. le député de Laval-des-Rapides. Alors, ceci met fin à
ce débat de fin de séance. Et maintenant, M. le ministre de l'Environnement et
de la Lutte contre les changements climatiques, je vous cède la parole.
Ajournement
M. Charette : Simplement pour
jouer mon rôle de leader adjoint. À ce moment-ci, Mme la Présidente, donc, je
fais motion afin d'ajourner nos travaux au mercredi 23 mars,
22 heures... 2022, pardon, à 9 h 40.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie.
Alors, en conséquence, j'ajourne nos travaux au
mercredi 23 mars, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 17 h 47)