(Neuf heures quarante minutes)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Bon matin, vous pouvez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors, nous débutons aux affaires courantes, à
la rubrique de déclarations de députés. Et je cède la parole à Mme la députée
de Soulanges.
Rendre hommage à Mme Mélodie Daoust,
triple médaillée olympique
Mme Marilyne Picard
Mme Picard : Merci,
Mme la Présidente. Je tenais, aujourd'hui, à rendre hommage à une jeune femme
qui a accompli des exploits extraordinaires.
Mélodie Daoust est une joueuse de hockey féminin
qui s'est démarquée depuis son plus jeune âge. C'est à l'âge de cinq ans qu'elle a commencé à jouer au hockey. Elle a
rapidement compris que ce sport deviendrait sa passion. Elle a participé depuis à trois Jeux olympiques. Aux
jeux de Sotchi, en 2014, et elle a obtenu une médaille d'or; aux jeux de
PyeongChang, en Chine, en 2018, elle s'est
mérité une médaille d'argent; et dernièrement, aux jeux de Beijing, elle s'en
est sortie avec une autre médaille d'or. Sa fiche technique est très
impressionnante.
Mélodie croit que la persévérance et l'éthique
de travail, le dépassement de soi et l'engagement à atteindre ses objectifs sont des valeurs importantes à partager.
Elle a su mettre en avant-plan le hockey au féminin et ainsi inspirer toute
une génération de jeunes filles.
En terminant, j'aimerais remercier Mélodie de
nous représenter si fièrement, avec autant de brillance. Mélodie, Saint-Zotique
et tout Soulanges sont fiers de ton rayonnement à travers le monde. Merci!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, Mme la députée.
Maintenant, je suis prête à céder la parole à M. le député de
Beauharnois.
Souligner la mise sur pied d'une clinique-école
en santé au cégep de Valleyfield
M. Claude Reid
M. Reid : Merci,
Mme la Présidente. Depuis 18 mois, les étudiants du programme de soins
infirmiers au cégep de Valleyfield
comptent sur un nouvel outil pédagogique moderne et collé aux réalités du
marché du travail dont nous sommes très fiers.
La recette est efficace : de nouvelles
installations dédiées à l'apprentissage, des professeurs et des étudiants passionnés, une équipe médicale formée du Dr
Drolet et d'autres médecins qui offrent des heures de pratique pour des
patients et surtout qui supervisent les futures infirmières et
infirmiers en devenir, le tout en collaboration avec leurs profs. Une recette
gagnante qui a permis d'implanter avec succès une clinique-école en santé à
Salaberry-de-Valleyfield.
Cette clinique-école offre aux futurs
professionnels en santé des stages complémentaires à ceux en milieu hospitalier en y accueillant des patients référés
par le CLSC. Elle propose même à la communauté régionale des périodes de
consultation sans rendez-vous les mercredis en avant-midi, un service de plus
pour mes citoyens.
À tous les
artisans de ce projet de clinique-école, notamment le cégep de Valleyfield, je
tiens à vous féliciter et vous remercier de contribuer au développement de
nouveaux travailleurs essentiels tout en offrant un meilleur accès à des
soins pour notre communauté. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, M. le député.
Maintenant, je cède la parole à M. le député de Vimont.
Rendre hommage à M. Christian Gagné pour ses années de
service
à titre de président-directeur général du Centre intégré de
santé et de services sociaux de Laval
M. Jean Rousselle
M. Rousselle : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais prendre le temps de remercier en cette Chambre
M. Christian Gagné, ici présent, pour ses trois années de service à
titre de président-directeur général du CISSS de Laval.
M. Gagné
se démarque, dans un premier temps, par son impressionnant parcours
universitaire, M. Gagné étant détenteur
d'un baccalauréat en sciences sociales et avec une spécialisation en
criminologie et... en psychologie, excusez, de l'Université d'Ottawa, ainsi que d'une maîtrise en administration
publique de l'École nationale d'administration publique. Au fil de son parcours professionnel, il a acquis
une solide expérience, de plus de 25 ans, comme gestionnaire au sein du
réseau de la santé et des services sociaux.
M. Gagné
aura marqué la région de Laval par son profond dévouement durant les trois
dernières années. Je ne peux passer sous silence sa profonde
disponibilité et son grand sens de devoir, qui fut grandement remarqué pendant
les deux années de lutte à la pandémie. Son approche, son soutien et sa rigueur
auront été appréciés de tous.
En
terminant, Mme la Présidente, je souhaite à M. Gagné beaucoup de succès
pour ses futurs projets. Mes collègues de
Laval-des-Rapides, de Fabre et de Mille-Îles se joignent à moi aujourd'hui pour
le remercier et lui lever notre chapeau.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée
de Bellechasse. Et je vous rappelle que vous
avez une minute pour faire votre déclaration de député et vous demande de
respecter le temps qui vous est alloué. Merci.
Souligner les Journées de la
psychoéducation
Mme Stéphanie Lachance
Mme Lachance : Merci, Mme la Présidente.
Les 23 et 24 février se sont tenues les Journées de la psychoéducation
sous le thème Faire face à l'intimidation
sous toutes ses formes : les psychoéducateurs et psychoéducatrices, une
présence qui fait la différence.
L'intimidation,
on peut la retrouver partout : dans les écoles, à la maison, au travail,
dans les médias sociaux. Comme députés,
on n'échappe pas au phénomène. Mais on peut travailler à le contrer et
reconnaître l'apport de près de 5 500 psychoéducateurs
et psychoéducatrices pour aider les personnes de tous âges qui sont notamment
victimes d'intimidation.
C'est
en travaillant en prévention et en intervenant que les psychoéducateurs et
psychoéducatrices peuvent faire la différence auprès des enfants, des
adolescents, des adultes et des aînés. Ils sont près de 80 % à oeuvrer
dans le réseau public de l'éducation,
de la santé et des services sociaux. Saluons leur engagement et leur
implication. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la
parole à M. le député de Jonquière.
Annoncer la création du Comité
de solidarité Jonquière-Ukraine
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Vendredi dernier, j'ai annoncé la création du Comité
de solidarité Jonquière-Ukraine. Ce
comité a pris forme par la volonté de plusieurs acteurs locaux de venir en aide
à des ressortissants ukrainiens qui sont affligés par le conflit actuel.
Par
le passé, un comité de bénévoles s'était mobilisé et avait réussi à parrainer
deux familles syriennes et une famille irakienne.
Le comité bénéficie de leur expertise pour pouvoir accueillir une quatrième
famille de réfugiés provenant de l'Ukraine.
Pour ce faire, une campagne de financement a été mise sur pied par la paroisse
Saint-Dominique afin de récolter un montant de 25 000 $ qui
sera dédié entièrement au parrainage et à l'accompagnement de la famille.
La
population de Jonquière a répondu positivement à cet appel de solidarité par
différentes initiatives pour soutenir l'action
du comité. Par exemple, des membres du personnel de la polyvalente d'Arvida
recueillent présentement des dons qui seront remis à la campagne de
financement, même chose avec le groupe de musique Mosaïque. Nous les remercions.
Pour tous ceux et
celles qui nous écoutent et qui voudraient soutenir le comité, il est possible
de faire un don en ligne au www.paroissestdominique.org. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. M. le député de Chauveau, la
parole est à vous.
Souligner le
15e anniversaire de Journal.ca inc.
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. En février 2007, M. Pierre Cassivi, ici
présent, publiait la toute première
édition d'un journal d'information locale et communautaire le Journal de
L'Ancienne-Lorette. Dans un
univers de plus en plus compétitif, il fallait avoir de la vision pour oser
lancer un média écrit en couleur qui diffuserait uniquement et
exclusivement des nouvelles positives.
15 ans
plus tard, Pierre Cassivi a remporté son pari, Journal.ca regroupant six
journaux de quartier, dont deux distribués dans la circonscription de
Chauveau, L'Écho du lac et Le Journal des Rivières.
Le
succès de ce mensuel repose sur une formule gagnante : la collaboration
des acteurs et des organismes du milieu et l'intérêt soutenu des lecteurs pour
qui ces journaux sont le reflet de leur communauté. Grâce à ses fidèles
partenaires annonceurs et à son
lectorat assidu, M. Pierre Cassivi a démontré la pertinence et
l'importance d'une presse locale dynamique.
Merci, Pierre, d'avoir vu loin et d'avoir vu
grand. Longue vie à Journal.ca!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce que
j'ai votre consentement pour permettre au député de Jacques-Cartier de faire sa
déclaration de députés avec son chapeau? Alors, M. le député, je vous cède la
parole.
Souligner la fête de la
Saint-Patrick
M. Gregory
Kelley
M.
Kelley :
Top of
the morning to you, Madam Speaker!
Aujourd'hui, nous célébrons la riche histoire de la communauté
irlandaise du Québec et du Canada. Entre 1816 et 1860, environ
600 000 Irlandais ont entré le pays par les ports du Québec et de
Montréal.
«Need not apply» was a message to the
Irish, who were the unwanted and the unwelcomed. But the Irish worked hard and the Irish succeeded, here, in Canada, and in North
America.
Saint Patrick's Day is a day where
everybody is Irish. It's a day to celebrate diversity and inclusion, no matter
what your last name is or what country you come from.
I would just like to take an
opportunity to thank all the Irish of Quebec for the work they do in their
communities, particularly
the St. Patrick's Society and the United Irish Societies, who do so much to
help out in our local
neighborhoods.
So, to everyone out there today, happy
Saint Patrick's Day! Bonne fête de la
Saint-Patrick! And I will say «Slainte»!
• (9 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. M. le député de Chambly, je suis prête à vous
céder la parole.
Saluer la distribution de repas
de cabane à sucre par des organismes
d'aide alimentaire de la circonscription de Chambly
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci bien, Mme la Présidente. Vous savez, dans tous les comtés et dans
toutes les régions du Québec, il y a
des personnes qui ont recours à l'année longue, pas seulement à Noël, suite à
la guignolée, qui ont recours à l'année longue à ce qu'on appelle les services de banque alimentaire. On est
contents de pouvoir les aider, les soutenir avec les fonds du gouvernement, avec la solidarité des Québécois,
les organismes partenaires. Je parle, pour mon comté, d'Aux sources du bassin de Chambly, du Centre de bénévolat de
Saint-Basile-Le-Grand et du Centre d'action bénévole Seigneurie de Monnoir.
Je veux souligner leur travail exceptionnel.
Puis
je veux souligner leur ouverture d'esprit, parce que, cette année, on a fait un
petit spécial, mon équipe de comté et
moi, avec ces organismes au grand coeur, on a procédé ensemble à une
distribution de repas de cabane à sucre. On a appelé ça La cabane à
sucre chez vous. Donc, avec ces organismes-là, on a pu remettre plus de
352 repas, 352 généreux repas, pour
permettre à ces personnes de célébrer comme les Québécois le temps des sucres
et leur donner de l'aide alimentaire festive, pour une fois. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie M. le député. Je suis prête à céder la
parole à la députée d'Abitibi-Ouest.
Rendre hommage à M. Yvan Roy,
ex-maire de Barraute,
pour son engagement envers sa communauté
Mme Suzanne Blais
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je rends hommage, à titre posthume,
à M. Yvan Roy. M. Roy est décédé alors qu'il entreprenait son
deuxième mandat à titre de maire de la municipalité de Barraute.
Homme d'affaires
réputé dans la communauté et au niveau régional, il avait également plusieurs
engagements bénévoles. Entre autres, il a
été président fondateur de La foire du camionneur de Barraute, qui faisait
rayonner sa communauté aux quatre
coins de la province. M. Roy a participé activement à la création du
comité en développement économique local, visant à mettre en place des
projets novateurs tels que la serre entrepreneuriale.
M. Roy était reconnu
pour son écoute, sa générosité et sa bienveillance. Homme de peu de mots mais
toujours à la recherche d'innovations pour sa municipalité, M. Yvan Roy
laisse un immense legs à Barraute.
J'ai
eu le privilège de discuter deux jours avant sa chirurgie, d'où il n'est pas
revenu. Son départ laisse un grand vide dans notre MRC.
M. Yvan Roy, merci de
votre engagement.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Alors, pour notre dernière déclaration pour aujourd'hui,
Mme la députée de Laporte, la parole est à vous.
Souligner la Journée internationale
de la Francophonie
Mme Nicole Ménard
Mme
Ménard : Merci. Le 20 mars de chaque année nous
célébrons la Journée internationale de la Francophonie. Comme Québécois,
nous faisons partie d'une large famille de plus de 300 millions de
locuteurs de langue française à travers le
monde. La francophonie, c'est aussi, dans sa forme institutionnelle,
l'Organisation internationale de la Francophonie, dont le Québec est
membre à part entière.
Depuis plus de 50 ans, le Québec est
fermement engagé, à travers l'OIF, à promouvoir la langue française à l'international. C'est également un espace de
discussion et de partage exceptionnel pour promouvoir des valeurs très chères
au peuple québécois, comme la paix, la démocratie et les droits de la personne.
J'invite Québécois et Québécoises à célébrer
notre héritage culturel commun et le travail fait par le passé pour solidifier la place du français dans le monde.
Réaffirmons notre attachement aux institutions qui composent l'espace de la
francophonie ainsi qu'aux différentes
communautés francophones du monde entier. Bonne Journée internationale de la
Francophonie!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la députée. Cela met fin à la rubrique de déclarations de
députés.
Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 54)
(Reprise à 10 h 3)
Le
Président : Mmes, MM. les députés, je vous souhaite un très
bon jeudi. Comme à l'habitude, prenons quelques instants pour nous
recueillir.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le leader
du gouvernement.
Réponse à une question inscrite au feuilleton
M. Jolin-Barrette : M.
le Président, je dépose la réponse du gouvernement à la question inscrite au
feuilleton le 9 février 2022 par le député de La Pinière.
Réponses à des pétitions
Je dépose également les réponses aux pétitions
présentées en Chambre le 10 février 2022 par le député des
Îles-de-la-Madeleine et le 15 février par la députée de Vaudreuil.
Le Président : Merci. Ces documents
sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
Nous en
sommes à la rubrique Dépôt de rapports de pétitions. Mme la présidente de la
Commission des transports et de l'environnement et députée de l'Acadie.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 22
Mme St-Pierre : Merci,
M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission des transports et de
l'environnement qui, les 15 et 16 mars 2022, a tenu des auditions
publiques dans le cadre de la consultation... de consultations, dis-je, particulières sur le projet de loi n° 22, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance automobile, le Code de la sécurité routière et d'autres
dispositions.
Le Président : Merci. Ce rapport est
donc déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, cette fois, M.
le député de Laval-des-Rapides.
Convertir
les places en service de garde non
subventionnées en places subventionnées
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président.
Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 370 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que, le 5 août 2021, le gouvernement du Québec a annoncé des frais de
services de garde à un tarif de 8,50 $ par jour pour toutes les
familles;
«Considérant
que, le 10 novembre 2021, 1 200 garderies privées ont fait la
grève parce que le gouvernement du Québec
a introduit dans sa mise à jour économique et financière et dans son Grand
chantier pour les familles des mesures qui fragilisent les garderies non
subventionnées qui accueillent 70 000 enfants;
«Considérant
que 1 835 enfants à Laval sont sur des listes d'attente du guichet
unique pour avoir accès à une place en service de garde;
«Considérant que les
places annoncées par le ministre dans les CPE et les garderies subventionnées
prendront plusieurs années à se réaliser;
«Considérant que les
garderies non subventionnées de Laval ont, en moyenne, 40 % de places
vacantes et qu'elles disposent de ressources pour faire partie de la solution;
«Considérant que la fermeture
des garderies non subventionnées entraînera la perte immédiate de places pour
les enfants alors que les besoins sont criants;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de convertir l'ensemble des
places non subventionnées en places subventionnées afin de permettre des
services de garde équitables pour l'ensemble des familles du Québec.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Et cet extrait de pétition est donc déposé. M. le député
de René-Lévesque.
Geler
les tarifs d'électricité et redonner le mandat à la Régie
de l'énergie de fixer le tarif résidentiel annuel
M. Ouellet : Merci, M. le Président.
Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
107 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que les tarifs d'électricité augmenteront en avril prochain de 2,6 %, une
hausse deux fois plus élevée que celle de l'année dernière;
«Considérant que
l'indexation au coût de la vie a augmenté de 5,1 % en janvier 2022;
«Considérant que la
pandémie a affecté beaucoup de familles au Québec;
«Considérant que
l'électricité constitue un service essentiel au même titre que l'eau potable ou
l'accès aux soins de santé;
«Considérant
que le gouvernement du Québec a présentement le pouvoir de prendre la décision
de ne pas augmenter les tarifs d'électricité le 1er avril 2022;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec :
«Qu'il intervienne
auprès d'Hydro-Québec pour qu'elle procède à un gel des tarifs d'électricité en
cette période de forte inflation;
«Qu'il
redonne à la Régie de l'énergie le mandat de fixer, sur une base annuelle, le
tarif résidentiel de l'électricité.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Cet extrait de pétition est déposé. M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Rendre le personnel
administratif du réseau de la santé et des services
sociaux admissible à l'obtention des primes d'assiduité
M. Leduc :
Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 1 426 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que le gouvernement a instauré des primes "escalier d'assiduité" avec
les arrêtés 2020‑035 et 2022‑003 pour certains titres d'emplois et
secteurs pour le réseau de la santé et des services sociaux;
«Considérant
que cette prime "escalier d'assiduité" ne s'applique pas à l'ensemble
des personnes salariées de la catégorie 3;
«Considérant
que le personnel administratif est essentiel pour le fonctionnement du réseau
de la santé et des services sociaux;
«Considérant qu'il y
a un taux de roulement et un grave manque de personnel administratif dans le
réseau qui nuisent à son efficacité et aux services à la population;
«Considérant
que l'iniquité d'application de la prime "escalier" aggrave ce
roulement et ce manque, et nuit donc aux services à la population;
«Considérant que, sans le
personnel administratif, il n'y a :
«Pas d'embauche des
nouveaux employés;
«Pas d'ouverture de
dossiers avec les accès informatiques;
«Pas d'horaire pour
remplacer le personnel;
«Pas de paie pour les
employés;
«Pas d'achat
d'équipements de protection;
«Et
toutes les autres tâches essentielles au bon fonctionnement du réseau de la
santé et des services sociaux effectuées par le personnel administratif
qui travaille dans l'ombre;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement
du Québec de reconnaître tout le personnel administratif de la
catégorie 3, sans égard aux secteurs d'activité ni aux titres d'emploi,
pour l'obtention de la prime "escalier".»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
• (10 h 10) •
Le
Président : Et cet extrait de pétition est également déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
J'ai
été avisé qu'après la période des questions et réponses orales il pourrait y
avoir un vote requérant l'approbation des deux tiers des membres de
l'Assemblée.
Je
vous avise également qu'après la période de questions et de réponses orales
sera tenu le vote reporté sur la motion du député d'Hochelaga-Maisonneuve
débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Questions et réponses orales
Nous en sommes
maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole à la cheffe de l'opposition officielle.
Levée de l'état d'urgence
sanitaire
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Merci, M. le Président.
Dans ma question, vous allez me permettre de saluer les bébés et les mamans
qui nous accompagnent aujourd'hui. Ça me rappelle de bons souvenirs et de très
courtes nuits.
M.
le Président, en 2018, lorsque le premier ministre est rentré au pouvoir, on
était dans une situation où il y avait toute
la question fondamentale... les questions d'hydroélectricité puis les décisions
qu'il a prises. Mais après ça est arrivée la crise, est arrivée la crise
sanitaire, et il a décidé d'aller de l'avant avec l'urgence sanitaire.
Et,
depuis des mois, maintenant, depuis des mois, on demande la levée de l'urgence
sanitaire. La seule chose dont on
avait besoin pour lever l'urgence sanitaire, c'était de ne pas renouveler le
décret. C'était la seule chose qui importait, ne pas renouveler le décret. Or,
hier, le premier ministre et son gouvernement ont déposé un projet de loi, un
projet de loi qui fait en sorte qu'on prolonge l'état d'urgence jusqu'en
décembre 2022.
M.
le Président, la CAQ veut un chèque en blanc. Le Parti libéral ne va pas lui
donner. On ne peut pas comprendre qu'on décide de prolonger l'état
d'urgence, au Québec, alors que ça n'a plus sa place aujourd'hui.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, dans le
projet de loi qui a été déposé hier, la seule mesure qui touche la population
qu'on pourrait garder, c'est le masque dans
les transports en commun. Et, une fois qu'il sera enlevé, on ne pourra pas le
remettre. Donc, c'est le seul geste qu'on pose, dans le projet de loi.
Les
autres possibilités qu'on a, ça touche des mesures opérationnelles,
administratives. Je vous donne un exemple. Il y a des contrats pour entreposer des vaccins, des tests. Bien, on ne
veut pas déménager ces tests, ces vaccins, donc on veut être capable de garder ces contrats-là. Il y
a aussi la possibilité d'embaucher des gens, si c'est nécessaire, pour faire
de la vaccination, éventuellement. On sait
qu'on a embauché des retraités, on a embauché des gens qui n'étaient pas
nécessairement dans le réseau de la santé.
Mais
je reviens, M. le Président, parce c'est important de le dire, là, ce qui
touche la population, on ne pourrait pas, avec le projet de loi, mettre en place un passeport vaccinal, on ne
pourrait pas mettre en place un couvre‑feu, on ne pourrait pas fermer des établissements. Donc, la seule
chose qui reste, pour l'instant, puis c'est temporaire, c'est le masque dans
le transport en commun. Puis, une fois qu'on
l'aura enlevé, le projet de loi dit : On ne pourra pas le remettre. Donc,
je pense, c'est vraiment exagéré, la position de l'opposition.
Le
Président : Première complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition
officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : La
dernière fois que le premier ministre a dit que quelque chose était exagéré, ça
a mal vieilli, dans le dossier de l'hydroélectricité, M. le Président.
Le ministre, hier, le ministre de la
Santé, hier, a lui-même dit, en point de presse, que des nouvelles mesures
pourraient en effet être réimposées. M. le Président, ici, là, on
entend tout et son contraire.
Le
Président : M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, M. le Président, la
cheffe de l'opposition officielle fait référence aux tarifs d'électricité. Je
regarde l'histoire, l'inflation, depuis 18 ans, a varié entre 0 %
et 3 %. Donc, si on avait eu notre projet de loi avant,
ce ne serait pas arrivé, ce qui est arrivé avec le Parti libéral, c'est-à-dire
des augmentations de tarifs d'électricité de 4 %, de 5 %.
Puis, on l'a dit, de façon exceptionnelle, s'il y a une augmentation de 4 %
ou de 5 % l'année prochaine, on ne laissera pas aller les
choses, on va remettre de l'argent dans le portefeuille des Québécois. Puis là-dessus
on est pas mal plus crédibles que le Parti libéral.
Le
Président : Mme la cheffe de l'opposition officielle, à vous la
parole.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président, ce
n'était pas du tout ça, la question, pas du tout. On lui disait qu'il disait
tout et son contraire à cause de la loi qu'ils viennent de mettre en
place pour prolonger l'urgence sanitaire.
Hier, le ministre de
la Santé nous a dit qu'il donnait son assurance morale qu'il n'y aurait plus de
contrats de gré à gré et, d'ailleurs, qu'il
n'y en avait plus depuis un certain temps. Or, aujourd'hui même on apprend
qu'entre le 3 et le 8 mars il y a eu trois contrats de gré à gré.
Ça vaut quoi,
l'assurance morale de la CAQ?
Le
Président : M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, j'invite la cheffe de l'opposition officielle à relire le projet
de loi. Les seuls contrats dont on parle, c'est des contrats pour le bon
fonctionnement des cliniques de dépistage, de vaccination, pour l'entreposage
et la distribution de matériel de protection. Est-ce que la cheffe de
l'opposition officielle est contre ça, qu'on garde les contrats pour entreposer des masques ou pour entreposer des
vaccins? Qu'elle nous dise, là, avec quelle mesure elle n'est pas d'accord.
Le Président :
Troisième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président, c'est
sûr qu'il faut avoir une urgence sanitaire pour garder des entrepôts, je suis
convaincue de ça. M. le Président, prolonger l'urgence sanitaire, c'est ça
qu'ils sont en train de faire. Ma question que j'avais pour le premier ministre...
Même hier son ministre de la Santé a dit qu'il assurait qu'il n'y aurait pas de
contrats de gré à gré et qu'il n'y en avait
plus depuis longtemps. Or, on apprend aujourd'hui qu'il y en a eu, des contrats
de gré à gré, qu'il y en a eu trois entre le 3 et le 8 mars.
Comment
se fait-il qu'on a une assurance du ministre, mais que, dans les faits, ce
n'est pas ce qui se passe sur le terrain?
Le
Président : M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, le projet de loi, il n'est pas adopté. Si l'opposition collabore
puis qu'elle adopte le projet de loi,
bien, les seuls contrats qu'on va pouvoir signer, oui, c'est pour garder et
entreposer le matériel là où il est actuellement.
Donc,
M. le Président, je répète ma question... non, mais je répète ma
question : Avec quelle mesure, dans le projet de loi, la cheffe
n'est pas d'accord?
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Sans commentaire. On continue, bien sûr, de
façon à faire en sorte que notre période de questions se poursuive de
bonne façon.
Question principale,
Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Établissement des tarifs de
distribution d'électricité
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M.
le Président, quand le gouvernement est rentré au pouvoir, en 2018, le premier
ministre a pris la décision, sur les tarifs d'hydroélectricité, de
changer la méthode d'augmentation de ces tarifs-là. Tout le monde était contre, M. le Président,
les associations de consommateurs, les commerces, les industriels, les experts,
les analystes, tout le monde était
contre, sauf le premier ministre. Il a été de l'avant, puis au final, aujourd'hui,
ce sont les Québécois qui paient.
Maintenant, le premier ministre nous a même
dit : Ah! on va vouloir vous compenser, les Québécois. Mais les Québécois,
ils ne veulent pas être compensés. Ce qu'on veut, c'est garder l'argent dans
nos poches.
Alors, la
question que j'ai pour le premier ministre : Est-ce qu'il va arrêter de
s'entêter et faire la seule chose qui s'impose, c'est-à-dire de revenir
à un examen des tarifs annuel d'hydroélectricité?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, depuis 2004, là, je n'ai pas les chiffres avant 2004, mais j'ai
devant moi, pour chacune des années, les taux d'inflation et les
augmentations de tarifs, depuis 2004.
Donc, depuis
18 ans, au Québec — ça,
c'est la vraie vie — l'inflation
a varié entre 0 % et 3 %. Ça veut dire que, si notre projet de loi
s'était appliqué, les augmentations de tarifs auraient été entre 0 % et 3 %.
Maintenant,
la réalité, M. le Président, c'est que deux fois, avec le Parti libéral, les
tarifs ont augmenté, une fois de 4 %, une fois de 5 %, puis
une fois, avec le gouvernement du Parti québécois, les tarifs ont augmenté de 4 %.
M. le
Président, je l'ai déjà dit, de façon exceptionnelle, en 2023, si les tarifs
augmentent de 4 %, 5 % ou si l'inflation est de plus que 4 %
ou 5 %, bien, on va compenser les Québécois.
Je pense que
le Parti libéral est bien mal placé pour parler du portefeuille des Québécois.
Il ne promettait rien, en 2018. Nous, on a promis 2,5 milliards
puis on l'a remis dans le portefeuille.
Le
Président : Première
complémentaire... Et je comprends que vous comprenez que la seule qui a la
parole, c'est la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M.
le Président, le premier ministre nous a dit : Si, si, si, voici un
mécanisme que, peut-être, je pourrais mettre en place. Ça, c'est ce
qu'on appelle de l'improvisation, qui veut compenser pour une erreur historique
que lui-même a commise, M. le Président. Tout
ce que je constate, c'est qu'ici on a un premier ministre qui persiste et qui
signe dans son approche d'improvisation et de paternalisme.
Le Président : M. le premier
ministre.
Des voix : ...
Le Président : S'il
vous plaît! S'il vous plaît! Je vous ai demandé, déjà, d'être prudents dans les
termes à être utilisés, ceux qui,
particulièrement, sont sensibles. Je vous demande de faire la même chose en
cette période de questions. M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, ce qu'on propose, de notre côté, c'est de donner un montant aux
Québécois dans le portefeuille, puis
ils auront la liberté, le choix de faire ce qu'ils veulent avec ce montant-là.
L'approche qui est paternaliste, c'est de dire : Bien, on va, nous, geler
les tarifs d'électricité. Ça va surtout aider les gens qui ont des grosses
maisons, puis ça va surtout ne pas aider les locataires, parce que, dans
la proposition libérale, il n'y a rien pour les locataires.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président,
les Québécois sont vraiment pris à la gorge, l'épicerie augmente, l'essence augmente, les logements augmentent, puis tout ce
que le premier ministre nous fait, aujourd'hui, c'est qu'il cautionne son
erreur historique qui permet au gouvernement
d'aller piger dans les poches des Québécois. C'est ça qu'il fait. Peut-être
que lui, il trouve ça normal, M. le Président, mais, moi, jamais je ne
trouverai ça normal.
• (10 h 20) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
on va remettre un chèque aux Québécois pour compenser la différence, puis les Québécois vont choisir. Les Québécois sont des
adultes, la plupart vaccinés, et sont capables de choisir ce qu'ils veulent
faire avec l'argent.
Le Parti libéral, ce qu'il propose, c'est une
approche paternaliste, de dire aux Québécois...
Des
voix : ...
M. Legault : ...non, non, mais de dire aux
Québécois : Voici, on va aider à réduire les tarifs d'électricité pour
ceux qui ont des grosses maisons puis on ne donnera rien pour les locataires.
M. le Président, le Parti libéral oublie les locataires.
Des voix : ...
Le Président :
Je vais vous demander, encore une
fois, d'être collaborateurs et surtout attentifs. Je sais que vous
voulez aller là, alors soyons cohérents. M. le député de Robert-Baldwin, à vous
la parole.
Hausse des tarifs d'électricité
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : M. le Président, les
propriétaires des grandes maisons ont surtout bénéficié de la baisse de la taxe
scolaire. Ça, c'est directement dans leurs poches. Mais, bon, ce n'était pas
ça, la question, je m'excuse, c'est une joke interne.
Jusqu'à
la semaine dernière, jusqu'à la semaine dernière, le premier ministre et le
ministre de l'Énergie répétaient sur
tous les toits, sans cesse, que leur projet de loi n° 34,
c'était la merveille de la planète, que de lier les tarifs résidentiels
à l'inflation, c'était la meilleure des choses, ça donnait de la prévisibilité.
Mais, si c'était si bon que ça, comment se fait-il
que, cette semaine, le premier ministre, en point de presse, dise : Non,
non, non, ce ne sera pas 5 %, là, on va trouver une patente, un mécanisme quelconque pour nous
assurer que ce ne sera pas 5 %? Alors, pourquoi, si le projet de loi était
vraiment si bon que ça...
Alors,
allez-vous faire la chose qu'il faut, de ne pas... de référer, je vais dire, de
référer à la Régie de l'énergie la fixation des tarifs?
Le
Président : M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Effectivement, puis on l'a clairement mentionné, puis on le répète
encore aujourd'hui, le projet de loi
qui a été adopté visait justement à éviter les jeux de yoyo qu'on a connus par
le passé sur les tarifs hydroélectriques.
Au
cours des 25, 26 dernières années, l'inflation a toujours été entre
0 % et 3 %, c'est-à-dire, d'une manière assez stable, en fin de
compte, une progression contrôlée par l'indice des prix à la consommation, qui
était stable. Dans cette période-là, on a vu
des hausses à quatre fois l'inflation des tarifs, des hausses à trois fois
l'inflation des tarifs, des hausses à
la moitié de l'inflation des tarifs. Mais, quand on prend 10 ans,
15 ans, 20 ans, 30 ans, 60 ans, on voit que la corrélation
avec l'inflation, sur le moyen et long
terme, est parfaitement corrélée. Ça ne peut pas être 60 ans de hasard.
Mais on veut éviter les chocs et on pense que le contrôle de l'inflation
permet, justement, de lisser la hausse.
Maintenant, on a une
situation exceptionnelle qui nécessite des mesures exceptionnelles et on va
prendre des mécanismes pour faire face.
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : M. le Président, on
pourrait discuter longuement de ces affaires d'inflation. Et j'invite le député
de Saint-Jérôme, peut-être, à expliquer un peu comment ça marche à ses
collègues.
Le
mécanisme que vous cherchez, il existe, ça s'appelle la Régie de l'énergie. Tous les États développés du monde, quand il s'agit d'un monopole réglementé, fixent les tarifs avec un
organisme indépendant, public. C'est la Régie de l'énergie.
Faites-le.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le député, je vous entends trop.
M. le ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, M. le Président, je tiens à rassurer mon
collègue, là, les tarifs d'hydroélectricité sont réglementés, au Québec, et seule la Régie de l'énergie peut fixer les tarifs d'hydroélectricité. On a une loi qui fait en
sorte que, dorénavant, la Régie de l'énergie va le faire aux 60 mois. On a une loi qui dit que, dans l'intervalle,
la progression des tarifs annuels sera à l'inflation. On a une loi qui
confirme que les tarifs d'hydroélectricité sont réglementés selon les bonnes
pratiques.
Maintenant, ceci
étant, aux cinq ans, il y aura un «rebasing». La régie va faire la cause
tarifaire.
Le Président : En terminant.
M. Julien :
Et, naturellement, face à une situation exceptionnelle, on va agir, M. le
Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire...
Des voix :
...
Le
Président : Mon
oreille gauche aimerait que ce soit un petit peu moins bruyant. M. le leader de
l'opposition officielle.
M. André Fortin
M. Fortin : La réalité de leur loi, là, c'est qu'ils font payer les gens quand ils
sont déjà pris à la gorge. Quand l'essence monte, l'Hydro va monter. Quand l'épicerie monte, l'Hydro va monter.
Quand les loyers montent, l'Hydro va monter. Quand les gens n'ont pas
les moyens, l'Hydro va monter. C'est ça, le choix qu'a fait le gouvernement.
Est-ce
qu'ils peuvent prendre un petit pas de recul, M. le Président, se rendre compte
que leur projet de loi, il n'a pas
fonctionné? Est-ce qu'ils peuvent geler les tarifs immédiatement et revoir la
loi, qui ne fait aucun bien au portefeuille des Québécois?
Le
Président : M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, M. le Président.
Vous savez, on m'a qualifié d'historien parce que je retournais dans le passé.
Je conviens que le Parti libéral ne doit pas apprécier qu'on retourne dans le passé. À leur place, je ne
l'apprécierais pas non plus.
Maintenant,
si on avait appliqué la loi qu'on a actuellement à partir de 2003, les
contribuables québécois auraient payé 1,2 milliard de moins de tarifs
d'hydroélectricité. Si le Parti
libéral avait fait le choix qu'on a
fait, 1,2 milliard de plus
aurait été laissé dans le portefeuille des Québécois, parce que, oui, il y a
une corrélation entre l'inflation et la hausse tarifaire. Cependant, les
tarifs, sous le règne des libéraux, ont augmenté plus vite que l'inflation.
Nous, on y a vu.
Le
Président : Question principale, M. le chef du troisième groupe
d'opposition.
Projet de loi visant à mettre
fin à l'état d'urgence sanitaire
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
M. le Président, on demande depuis des mois la fin de la gouvernance par
décrets, et le projet de loi n° 28 qui a été déposé hier par le ministre de la Santé, bien, il fait tout
le contraire. En fait, plutôt que de mettre fin au régime d'exception,
d'inscrire des mesures transitoires dans une loi, bien, il maintient les
décrets adoptés sous l'état d'urgence, on ne
sait pas trop lesquels, jusqu'à la fin de la présente année. D'ailleurs, il se
garde même la possibilité d'adopter d'autres décrets d'ici à ce que le
projet de loi soit adopté et soit en vigueur.
M.
le Président, le gouvernement ne peut pas dire sérieusement qu'on lève l'état
d'urgence mais qu'on garde les décrets
en vigueur. Il faut passer à autre chose. Pourquoi ne pas nous indiquer, M. le
Président, très clairement dans la loi les mesures, les pouvoirs dont le gouvernement estime vraiment avoir besoin?
Parce que, là, évidemment, vous comprendrez que les Québécois sont
confus.
Est-ce qu'il est possible pour le gouvernement de
s'engager, en toute transparence, à inscrire les mesures, les pouvoirs
dont il veut jouir d'ici la fin de l'année dans le projet de loi n° 28
avant qu'il soit adopté?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, M. le Président,
j'espère... ou, en tout cas, je propose au chef parlementaire du troisième
groupe d'opposition de lire le projet
de loi, parce que c'est exactement ce qu'il y a dans le projet de loi. Dans le
projet de loi, il y a huit mesures
qu'on peut maintenant utiliser. Il y en a sept qui sont opérationnelles,
administratives, comme l'entreposage des
vaccins, puis il y en a une qui touche la population, ce sont les masques, qui,
pour l'instant, encore pour quelques semaines, s'applique seulement dans le transport en commun. Puis c'est écrit dans
le projet de loi : une fois qu'on va avoir retiré les masques dans le transport en commun, on ne pourra
pas les remettre. Donc, plus de passeport vaccinal, plus de fermetures d'écoles ou quoi que ce soit. On n'a plus le
droit, selon le projet de loi. On a une seule mesure qu'on a le droit de garder
qui touche la population, ce sont les masques. Donc, j'invite le chef à lire le
projet de loi.
Le
Président : M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M.
le Président, on a lu le projet de loi. Il y a huit articles, dans le projet de
loi, mais les huit éléments auxquels
fait référence le premier ministre ne sont pas inscrits dans la loi. On n'a
jamais vu le mot «masque», dans la loi, on n'a jamais vu le mot «entreposage», ou
«vaccination», ou quoi que ce soit. On dit simplement que les décrets qui ne
sont pas en vigueur au moment de l'adoption de la loi sont caducs.
Alors, si le premier ministre veut être
cohérent, qu'il les inscrive, ces éléments-là, dans le projet de loi.
Le Président : M. le premier
ministre.
Des voix : ...
Le
Président : Il y a un
échange entre le troisième groupe et le gouvernement, j'aimerais qu'on soit
tous attentifs.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, je m'excuse, là, mais qu'il relise le projet de loi. Il va voir
qu'on parle des vaccins, qu'on parle
d'entreposage. Puis, pour ce qui est des masques, ce qu'on dit clairement,
c'est : Pour les mesures qui touchent la population, on n'a pas le droit de remettre des mesures qu'on a
enlevées. La seule mesure qui va rester, c'est le masque dans le transport
en commun. Donc, j'invite le chef du Parti québécois à relire comme il faut le
projet de loi.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M.
le Président, visiblement on ne s'entendra pas. On n'a pas la même lecture du
projet de loi, c'est le cas de le
dire. Mais, le projet de loi, ce qui serait intéressant qu'il fasse, c'est
qu'il permette au gouvernement de nous dire qu'il va véritablement rendre des comptes notamment sur les contrats de
gré à gré qui ont été convenus depuis deux ans sans qu'on sache véritablement si on en a eu pour notre argent, si les
Québécois, les contribuables, en ont eu pour leur argent.
Alors, est-ce
que le gouvernement peut s'engager, que ce soit dans le projet de loi ou
aujourd'hui, là, à déposer le rapport d'événement non pas à la fin des
travaux parlementaires, avant la fin des travaux parlementaires?
• (10 h 30) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, j'invite le chef du troisième groupe d'opposition à aller sur son
téléphone, son ordi, taper
«gouvernement du Québec» et, quand on demande quel sujet vous voulez traiter,
taper «SEAO», donc, pour système électronique d'appel d'offres. Il va
avoir, mois par mois, tous les contrats, quel service a été donné, quel est le
montant, à qui ça a été donné. C'est tout déjà là, SEAO.
Le Président : Question principale,
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Projet de loi visant la levée de l'état d'urgence sanitaire
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci,
M. le Président. M. le Président, au mois de janvier, le premier ministre nous
a promis qu'il travaillait sur une loi transitoire pour mettre fin à l'urgence
sanitaire. Ça lui a pris deux mois pour faire ça, le projet de loi n° 28.
Le projet de loi n° 28,
c'est l'état d'urgence mais sans les mots «état d'urgence». Pas de
transparence, pas de consultation. Les
contrats de gré à gré sont maintenus, les conditions de travail des soignantes
sont encore suspendues. Le gouvernement
garde totalement son pouvoir discrétionnaire. Est-ce qu'il pense vraiment que
je suis née de la dernière pluie, là? Je ne pense pas. Mais c'est la
même affaire, mais ça n'a pas le même nom.
Le plus gros
adon, c'est que, dans tous les scénarios, le premier ministre se garde le
beurre puis l'argent du beurre. Ce
que je veux dire, c'est que le projet de loi n° 28
qu'il nous propose d'adopter maintenant, puisque ça ne change rien, c'est la même affaire, c'est la même affaire que
l'urgence sanitaire. M. le Président, on est, en 2022, dans la même impasse
démocratique qu'on l'était à l'époque, je nous rappelle, du projet de loi n° 61, qu'il était nécessaire d'adopter là, là, là, mais qui avait
beaucoup, beaucoup de failles.
Est-ce que le premier ministre va tout
simplement retirer et recommencer son travail? Parce qu'on a besoin de
démocratie.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, en vertu de l'urgence sanitaire, le gouvernement avait le droit
de mettre en place un passeport vaccinal. En vertu du projet de loi qui
est déposé, on ne peut plus le faire. Même chose pour les couvre-feux, même chose pour les fermetures
d'écoles, même chose pour toutes les mesures sauf une, une qui reste, les
masques dans le transport en commun.
Donc, quand la cheffe du deuxième groupe d'opposition nous dit : C'est la
même chose, je l'invite à aller... Cet après-midi, il y a un briefing
technique qui va être donné.
Des voix : ...
M. Legault : Non,
non, mais, écoutez, M. le Président, on ne peut pas dire : C'est la même
chose, alors qu'on n'aurait pas le droit, selon le projet de loi, de mettre des
mesures qui forceraient la population, autre que le masque dans le transport en commun... Puis, une fois qu'on va
enlever le masque dans le transport en commun, c'est clair dans le projet de
loi, on n'a plus le droit de le remettre. Donc, comment la cheffe de Québec solidaire
peut-elle dire : C'est la même chose? J'ai de la misère à la
suivre.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci,
M. le Président. Je vais l'expliquer bien simplement. Le premier ministre
oublie de dire une affaire, c'est
que, si on adopte son projet de loi, là, bien, il peut... Puis qu'il dise ce
qu'il vient de dire là, je n'ai pas besoin de briefing technique, je
l'ai compris. Mais il peut réunir son Conseil des ministres la semaine
prochaine et redécréter l'état d'urgence
sans nous consulter un instant. Alors, ça, à mon sens, il n'a pas voulu
modifier cette dimension-là de la Loi sur la santé publique, et donc on
se retrouve à la case départ.
Le Président : M. le premier
ministre.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! Attentifs aux questions et aux réponses.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, bon, on avance, je pense. La cheffe de Québec solidaire vient de
nous dire : Effectivement, en
vertu du projet de loi, on ne pourrait plus mettre des mesures qui touchent à
la population. Mais elle dit : On pourrait remettre en place l'urgence sanitaire. Bien là, on s'engage
à ne pas le faire. Deuxièmement, c'est justement pour ça qu'on dépose ce
projet de loi là, pour ne plus utiliser
l'urgence sanitaire. Puis ce n'est même pas la CAQ qui a mis en place cette
loi-là, c'est les anciens gouvernements. Donc, M. le Président...
Le Président : En terminant.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
M. Legault : ...M. le
Président, ce qui est de plus en plus clair, là, c'est que le projet de loi...
Le Président : Deuxième
complémentaire...
Des voix : ...
Le
Président : Je vous
demande d'être attentifs. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, nous sommes attentifs à votre deuxième
complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci,
M. le Président. C'est exactement ce que je voulais démontrer. C'est-à-dire
que, dans le fond, ce projet de loi
là, là, il ne change rien parce que la base de la démocratie, qu'on demande
depuis des mois... C'est que, pour redécréter l'urgence sanitaire, vous gardez
les mêmes pouvoirs que vous aviez, parce que vous ne changez rien ici.
Et en plus c'est qu'on a zéro consultation,
la population ne saura pas quand vous allez décider de relancer l'urgence
sanitaire et de remettre des mesures sans notre accord.
Le Président : M. le premier ministre.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M.
le Président, bon, on avait l'urgence sanitaire, on remplace ça par un projet
de loi. Là, au moins, on est d'accord
avec Québec solidaire que ce projet de loi là ne nous permet pas de fermer des
écoles, de remettre des masques partout,
de mettre un passeport vaccinal. Ça, là-dessus, on s'entend. Donc, est-ce qu'on
peut voter cette loi-là puis la mettre en place pour le reste du temps?
C'est ça qu'on propose.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! J'entends beaucoup de
commentaires. Je vous demande d'être collaboratifs. La parole appartient
maintenant à Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Pénurie
de places en service de garde
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci,
M. le Président. Il y a un an aujourd'hui, Myriam Lapointe-Gagnon, une maman
incapable de trouver une place en
service de garde, décide de partir un groupe Facebook pour discuter avec des
parents qui vivent la même situation
qu'elle. En quelques heures, des milliers de parents ont rejoint Ma place au
travail, un groupe qui demande au
gouvernement une chose toute simple : avoir une place en service de garde
pour pouvoir retourner travailler. C'est simple.
Et pourtant,
un an plus tard, la liste d'attente n'a pas baissé. Les places en milieu
familial ont continué de fermer, les autres places se réalisent au
compte-goutte. Le projet de conversion prend une éternité à se mettre en place.
Les éducatrices sont épuisées et quittent le réseau, les parents sont
désespérés. Ça, c'est la réalité.
Le ministre va
nous dire toutes les annonces qu'il a faites, mais, concrètement, rien n'a
changé. Les parents peuvent en témoigner. Ils sont ici aujourd'hui avec
leurs bébés parce qu'ils n'ont toujours pas de service de garde.
M. le Président, le budget arrive, les parents
ont besoin d'aide. Est-ce que le gouvernement va aider?
Le Président : Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : Oui,
M. le Président. En remplacement de mon collègue le ministre de la Famille,
d'abord, je voudrais saluer les
parents et les petits bébés qui sont avec nous aujourd'hui. C'est tellement
agréable d'entendre les sons de ces petits enfants.
Et, je vais
vous dire, M. le Président, le ministre de la Famille, et moi-même, et notre
gouvernement, on comprend la frustration et la détresse de ces parents, de ces
familles. Et, je vais vous dire, M. le Président, le ministre de la Famille
a un gros retard à rattraper, un retard des
précédents gouvernements. Il faut quand même le dire, là. Et c'est un gros
chantier qu'il a mis en place, 37 000 places
de plus d'ici 2025, et c'est très, très avancé. On a déjà
19 000 places qui sont en voie d'être créées, M. le Président,
et 17 000 qui sont en appel de projets, dont 1 000 pour nos
communautés autochtones. Gros chantier. Et, M. le Président, dans un article qui est paru récemment dans Le Soleil, on dit que, depuis 2015, les places étaient en chute libre,
mais maintenant...
Le Président : En terminant.
Mme McCann : ...la tendance
s'inverse, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Quelle réponse,
M. le Président! Myriam Lapointe-Gagnon n'a pas le goût de fêter. Elle avait trouvé une place en milieu familial, mais là
elle l'a perdue, le service est fermé. C'est ça, la réalité des familles. Quand
tu gagnes la loterie des places en service
de garde, ne fête pas trop vite. Tu peux perdre ta place et tu peux aussi vivre
des ruptures de service. C'est ça, la réalité.
Les familles crient à l'aide. Est-ce que le
gouvernement les entend?
Des voix : ...
Le Président : S'il vous plaît! M.
le premier ministre, vous avez la parole.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, je veux, moi aussi, saluer les parents qui sont présents. Il y a
effectivement 37 000 personnes
qui attendent pour une place. L'argent est disponible. Ce qu'on attend,
maintenant, pour accélérer le processus, c'est un projet de loi. On est rendus à
50 heures de discussion avec les oppositions pour enlever ce qu'on a
appelé les mesures Tomassi.
Donc, on veut
accélérer la construction des 37 000 places. J'espère avoir l'appui
des oppositions pour y arriver.
• (10 h 40) •
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Oh là là! M. le
Président, nous sommes à quelques mois des élections. Quand le premier ministre
et le ministre de la Famille
quittera son cabinet pour partir en élection, il y aura moins de places en
service de garde qu'à son arrivée, la
liste d'attente sera plus longue qu'à son arrivée. Bref, il y aura plus de
familles en détresse. C'est ça, la réalité. Ce sera le premier gouvernement à avoir fermé plus de places qu'il n'en
aura ouvert. C'est ça, son bilan. C'est ça, le bilan de la CAQ.
Le
Président : Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : Bon, bien, qu'ils
adoptent, hein, M. le Président, le projet de loi. Ça va accélérer les choses,
comme dit le premier ministre, M. le Président.
Et
la tendance s'inverse, actuellement, M. le Président. On a augmenté de
30 % les subventions en milieu familial puis on a donné beaucoup aux familles, bonification du crédit d'impôt
pour les frais de garde, abolition de la taxe libérale et tarif unique,
augmentation de l'allocation familiale, augmentation des salaires des
éducatrices de garde et de leurs conditions, amélioration et
bonification de la prestation du Régime québécois d'assurance parentale, M. le
Président.
Le
Président : En terminant.
Mme McCann :
Alors, il faut adopter ce projet de loi dans les meilleurs délais.
Le
Président : Question principale, Mme la leader du deuxième groupe
d'opposition.
Impact de la pénurie de places en service de garde
sur l'autonomie financière des femmes
Mme Christine Labrie
Mme Labrie :
M. le Président, ça fait un an, aujourd'hui, que des milliers de femmes se
sont unies pour crier à l'aide parce
qu'elles sont obligées de renoncer à un retour au travail et de rester à la
maison. Le réseau de services de garde a été tellement négligé par les
derniers gouvernements que les femmes, au Québec, ne peuvent plus être
certaines qu'elles vont pouvoir être mères
sans devoir faire une croix sur leur autonomie financière. C'est là qu'on est
rendus, au Québec, et c'est un recul qu'on ne devrait pas accepter.
De
toutes les belles promesses de la CAQ, il n'y a rien pour les femmes qui ont
déjà leurs bébés dans les bras et qui vivent des impacts financiers
majeurs, comme celles qui sont ici ce matin. Et pourtant on sait qu'elles vont
subir des conséquences financières, des impacts jusqu'à leur retraite.
Est-ce
qu'on est vraiment en train de sacrifier l'autonomie financière d'une
génération de femmes en se contentant d'avoir annoncé des bonnes nouvelles pour
dans deux, trois ans, peut-être, si ça va bien? On vit une inflation
historique. Ces femmes-là se privent de salaire contre leur gré. Hier,
j'ai proposé de les aider.
Pourquoi la CAQ
refuse de leur verser une prestation d'aide d'urgence?
Le Président :
Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : Bien, M. le Président,
encore une fois, on comprend, là, la frustration et la détresse. Mais là, je
vais vous dire, M. le Président, le projet de loi, là, dont on parle, là,
comment ça se fait que les oppositions n'accélèrent pas l'adoption de ce
projet de loi? 50 heures. 50 heures.
M.
le Président, c'est la priorité, oui, pour ces familles, pour ces parents, pour
ces enfants. Il faut adopter le plus rapidement
possible ce projet de loi, M. le Président, pour qu'on puisse accélérer
l'ouverture des 37 000 places, M. le Président. Alors, qu'est-ce que les partis d'opposition
attendent pour le faire? Moi, je peux juste répéter ça, parce qu'on est en
travail, actuellement, là... ce n'est pas un jeu de mots, mais, en tout
cas, on veut que ça s'accélère, M. le Président.
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Les questions sont importantes, les réponses tout autant. Mme la leader
du deuxième groupe d'opposition.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Le projet de loi
avance rondement. Le ministre de la Famille le sait.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous plaît!
Mme Labrie : Le ministre de la
Famille...
Des voix : ...
Le
Président : Attendez, attendez. Attendez, Mme la leader! Mme
la leader, arrêtez! Je suis debout. Mme la leader, vous allez reprendre... Je suis debout. Ce que je
veux, là, c'est que les gens écoutent. Alors, attendez deux secondes. Vous
allez vous relever, vous n'avez pas perdu de
temps, mais tout le monde va écouter. Alors, je vous demande votre
collaboration.
Vous pouvez reprendre. C'est maintenant plus
silencieux.
Mme Labrie : Le
projet de loi n° 1 ne règle en rien la précarité financière des
femmes qui sont ici en ce moment. Elles sont contraintes de rester à la maison
contre leur gré, mais on n'est pas obligés de les forcer à devenir pauvres.
Le ministre des Finances, il est économiste.
Est-ce qu'il peut, ici, dire à ces femmes-là qu'il n'y aura aucune conséquence sur leur autonomie financière,
qu'elles n'en vivront pas des impacts jusqu'à leur retraite? Est-ce qu'il peut
leur certifier ça? S'il n'est pas capable de certifier ça, est-ce qu'il peut
mettre sur pied...
Le Président : Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : M. le Président,
pourquoi on ne commence pas par adopter le projet de loi, là, pour accélérer...
M. le Président, je dirais même, il faut
accoucher le plus rapidement possible de ce projet de loi, absolument, c'est la
première condition. Alors, il faut la
collaboration des partis d'opposition. On est tous solidaires, là, de ces
femmes et de ces enfants. Puis on va les créer, ces
37 000 places, le plus rapidement possible. Puis chaque enfant du
Québec... On a le meilleur régime, là, en
services de garde, au Québec. On peut être fiers, vraiment. Ce n'est pas
pareil, là, à travers le reste du Canada. Au Québec, on a un régime
vraiment intéressant.
Le Président : En terminant.
Mme McCann : Alors, travaillons
ensemble et accouchons de ce projet de loi, M. le Président.
Le Président : Deuxième...
Des voix : ...
Le
Président : Je vois des gens applaudir. Je pense, c'est une
règle que vous connaissez, hein? Vous êtes des députés... j'en vois
d'expérience. Alors, respectez également ce décorum.
Mme la leader du deuxième groupe d'opposition,
en deuxième complémentaire.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : La
CAQ sait très bien que les places qu'ils ont annoncées pour dans deux, trois
ans, si tout va bien, ne répondent pas du tout aux besoins des parents
qui ont déjà leurs enfants dans les bras. La CAQ sait aussi très bien que, pour les parents qui n'ont pas de place en ce
moment, il y a des conséquences financières importantes et à long terme. Moi,
je n'ai pas entendu le contraire ici.
Savez-vous
quoi? Moi, ça ne me surprend pas, qu'ils abandonnent ces femmes-là. Ce qui me
surprend, c'est qu'ils continuent de dire qu'ils sont féministes.
Le Président : M. leader du
gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M.
le Président, s'il y a des gens ici qui accompagnent les familles, au Québec,
c'est bien les partis d'opposition, qui font tout pour bloquer les
projets de loi, M. le Président...
Des voix : ...
Le
Président : On ne commencera pas... Non, M. le leader, on ne
va pas renchérir. Je comprends. Non, mais il y a une question de règlement, j'imagine, sur un propos. Je vais demander
rapidement de la compléter pour qu'on puisse poursuivre.
M. Jolin-Barrette : On
prête des intentions. Je vous demanderais que la leader de l'opposition retire
ses paroles, parce que, premièrement, ce n'est pas vrai, et on est... en vertu
de l'article 35, et c'est inapproprié d'utiliser cela à l'Assemblée.
Le
Président : Je vous demande encore une fois d'être respectueux
et d'être prudents dans les termes à être utilisés. Nous allons
poursuivre. Et on ne renchérit pas à travers une question de règlement, bien
sûr.
Mme la leader du deuxième groupe d'opposition.
Mme Labrie : Le
ministre a dit plus tôt, cette semaine, que ces femmes-là, c'était la dernière
génération à vivre la crise. Est-ce que c'est une génération sacrifiée?
Le Président : Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : M.
le Président, au contraire, c'est une génération qu'on veut aider. On est un
gouvernement qui est très proche des familles. Je l'ai dit tout à l'heure puis
je vais le répéter, là, tout ce qui a été donné, et on continue : la
bonification du crédit d'impôt pour les frais
de garde, l'abolition de la taxe libérale et la création d'un tarif unique, l'augmentation des allocations familiales, puis
l'augmentation des salaires des éducatrices de garde et l'amélioration de
leurs conditions, la bonification de la prestation du Régime québécois
d'assurance parentale, M. le Président.
Mais là, je vais vous dire, là, encore une fois,
allons-y — puis
je parle aussi aux parents qui sont avec nous aujourd'hui — accélérons
les travaux du projet de loi...
Le Président : En terminant.
Mme McCann : ...adoptons le
projet de loi pour qu'on puisse les avoir, ces 37 000 places, le plus
rapidement...
Le Président : Question principale,
Mme la députée de Verdun.
Déversements de résidus miniers dans des lacs de la
Côte-Nord
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : M. le Président,
pour le gouvernement de la CAQ, l'environnement, c'est un embarras, c'est un fardeau. On le sait, le gouvernement de la CAQ
refuse d'écouter la science et le BAPE. C'est le cas quand la CAQ veut creuser un tunnel de 10 milliards sous le fleuve
sans aucune étude environnementale. C'est aussi le cas quand la CAQ veut
augmenter la norme nickel dans l'air contre les avis des directions de santé
publique.
On ajoute à
cette liste récente la décision qui permet à une mine sur la Côte-Nord de déverser
pendant 20 ans ses résidus miniers dans huit lacs à Fermont. Au total,
c'est 1,3 milliard de tonnes de déchets miniers en 20 ans. Ça, ça
représente 30 millions de camions lourds qui seront déversés dans
des lacs.
M. le
Président, qui dirige le ministère de l'Environnement? J'ai un choix de
réponses pour vous : a, le ministre
de l'Économie, b, le ministre des Ressources naturelles, c, le ministre de la Forêt,
ou, d, il n'y en a pas, de ministre de l'Environnement, à la CAQ?
Le Président : M. le ministre de
l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette : M.
le Président, La Presse et Le Devoir, ce matin, nous rappellent
une triste page de notre histoire, c'est-à-dire la gestion du Parti libéral en
matière d'environnement. Triste page de son histoire parce que des engagements
ont été pris, on a bombé le torse à l'international à l'égard d'objectifs très,
très ambitieux, et on est loin du compte. Les
rapports qui sont publiés ces jours-ci sur le PACC, celui qui a précédé le PEV,
donc la gestion libérale, démontrent qu'on a fait du FECC, du Fonds vert, exactement un fonds consolidé du
gouvernement. On finançait tout et son contraire, avec un résultat très, très, très simple : on est à
2,7 % de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, alors qu'on
devrait être à 20 %. Donc, on parle essentiellement de quoi? On
parle d'un échec libéral en matière d'environnement.
Donc,
lorsqu'on se lève, aujourd'hui, et on prétend avoir l'environnement à coeur, on
regarde leur bilan, et, malheureusement,
on est bien, bien loin du compte. Nous sommes à corriger ces erreurs à travers
le PEV, à travers le...
Le Président : En terminant.
M. Charette : D'ailleurs,
dans les prochaines semaines, nous ferons une mise à jour. Et, contrairement
aux libéraux...
• (10 h 50) •
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon :
Bien, voici un extrait du rapport du BAPE : «...l'initiateur [a] fait
la démonstration que les solutions retenues
pour la gestion des rejets miniers [ne] sont [pas] celles qui minimisent les
impacts sur les milieux humides et
hydriques[...]. En conséquence, la commission recommande que le projet ne soit
pas autorisé tel que présenté.» C'est rare
que le BAPE va aussi loin, M. le Président. Mais, au lieu d'écouter la science,
la ministre donne à l'industrie un permis de polluer nos lacs. C'est
honteux. Si le gouvernement ne protège pas...
Le
Président : M. le ministre de l'Environnement, à vous la parole.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, M. le Président.
Hier, le député de LaFontaine nous disait : Une faute à moitié avouée...
en fait, une faute avouée est à moitié
pardonnée. Le Parti libéral récidive. La cheffe a nommé dans le poste de
critique en environnement celle qui
était ministre de l'Environnement. Elle nomme l'ancien ministre des Finances
responsable des changements climatiques, celui qui a détourné la mission
même du Fonds vert au fil des années...
Le
Président : M. le leader de...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! M. le leader de l'opposition officielle,
en question de règlement.
M. Fortin : M. le Président, l'article 79.
1 min 15 s à la première réponse, 25 secondes à la deuxième
réponse, toujours aucune mention des lacs.
La question porte sur des déversements de résidus miniers dans les lacs. Est-ce
qu'il peut répondre à la question, s'il vous plaît?
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : ...mais mon estimé
collègue, M. le Président, le ministre de l'Environnement établit et énonce
des faits qui sont connus de tous. Il y avait un problème de gouvernance au
fonds. Écoutez, ils finançaient...
Le Président :
C'est correct, M. le leader du
gouvernement, je vous interromps parce que, là, on est en débat sur une
question, ce n'est pas le but de l'exercice. Il y a M. le ministre de
l'Environnement qui avait la parole...
Des voix : ...
Le Président :
M. le leader du gouvernement... M. le leader du gouvernement, je vous remercie
de vous asseoir lorsque je suis debout et de respecter le fait que la parole
appartient au ministre de l'Environnement.
M. Charette : Merci. D'ailleurs,
l'ancien ministre des Finances, qui est aujourd'hui critique en changements
climatiques, depuis sa nomination, sauf erreur, je pense qu'il ne m'a pas posé
une seule question. Donc, ça démontre toute l'importance que l'on accorde à l'environnement, du côté du Parti
libéral. Mais ces erreurs commises par le passé, elles sont en train d'être
corrigées...
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le député de
D'Arcy-McGee, est-ce que j'ai entendu ce que vous avez dit? Je pense que
oui. Très fort. Trop fort. On poursuit dans la réponse, on est encore dans la
réponse...
Des voix : ...
Le Président :
Non. Et là on va tous se calmer.
Mme la députée de Verdun. J'aimerais que tous soient attentifs, pour ne
pas aller plus loin.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Je parle de lacs, M. le
Président. Alors, en 2022, c'est inconcevable de mettre 30 millions de
camions de déchets dans un lac. On se croirait en 1950. Et ce n'est pas parce
que c'est dans le Nord que c'est correct de faire ça. C'est un dangereux précédent que le ministre vient de faire.
On ne remplirait pas le lac Memphrémagog, on ne remplirait pas le lac Simon, on ne remplirait pas le lac des
Deux-Montagnes de résidus miniers. On ne ferait jamais ça.
Il y a des mines qui
s'en viennent opérer partout au Québec, en Outaouais, en Estrie. Est-ce que...
Le
Président : M. le ministre de l'Environnement, la parole,
maintenant, vous appartient. Merci, Mme la députée, votre temps est complété.
M. le ministre de l'Environnement. Et votre attention, chacun. Je ne veux
plus... Je veux que vous soyez attentifs à la réponse.
Une
voix : ...
Le
Président : Madame...
Non, je m'excuse, là, deux secondes, attendez. Ça s'adresse aussi à vous, là.
Il s'appelle le ministre de l'Environnement, il est le seul à avoir la
parole, et tous doivent respecter ce droit de parole.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, M. le Président.
C'est plutôt étonnant de voir le Parti
libéral se réclamer du BAPE alors
que, lorsqu'il était au pouvoir, il faisait tout pour le contourner. On
se souvient encore aujourd'hui, et tristement, de la cimenterie McInnis. Ils ont tout fait pour se décharger de la
responsabilité au niveau des évaluations environnementales.
Pour
ce qui est du projet dont elle parle, il faut savoir que le BAPE n'est pas une
instance décisionnelle, c'est une instance-conseil qui permet de bonifier
un projet. Et, depuis que le projet a été soumis à l'évaluation du BAPE, il a
effectivement été bonifié, ce qui nous permet, naturellement, d'aller de
l'avant sans parler d'un chèque en blanc. Des autorisations environnementales
seront requises, nous assurerons...
Le
Président : En terminant.
M. Charette :
...que le projet se réalise de façon conforme. Et c'est très différent...
Le Président :
Question principale, M. le député de Mont-Royal—Outremont.
Soutien aux proches de victimes d'actes criminels
M. Pierre Arcand
M. Arcand :
Merci, M. le Président. Suite à l'assassinat de son fils de 16 ans à
la sortie d'une école en octobre dernier,
une mère de famille de mon comté, Mme Charla Dopwell-Bailey, est incapable
d'avoir le soutien psychosocial auquel elle
a droit, et donc de recevoir de l'aide dans le cadre de l'indemnisation pour
les victimes d'actes criminels. Cette mère doit remplir formulaire sur formulaire, et ça dure depuis des semaines.
Ce manque d'empathie, M. le Président, est totalement inacceptable.
Le
Président : M. le ministre de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président.
J'apprécie la question du député de Mont-Royal—Outremont. Dès que nous avons été informés des
difficultés administratives qui ont été avérées dans ce cas-là, nous avons
apporté le soutien nécessaire à la famille.
Donc, notamment par le biais du CAVAC, ils vont être accompagnés pour faciliter
le fait de remplir les différents documents et également pour obtenir
toute l'aide nécessaire qui est prévue en vertu de l'IVAC.
Il
faut dire, M. le Président, que cette famille, avant la réforme de l'IVAC que
nous avons adoptée tous ensemble ici, à l'Assemblée nationale, n'aurait
pas eu droit aux indemnisations financières et psychologiques, et ils vont y
avoir.
Il
y a eu, malheureusement, dans ce cas-ci, une difficulté qui a été éprouvée
parce que, justement, à l'époque ils n'auraient
pas eu accès à cette aide-là. Mais la situation est corrigée. J'ai demandé
personnellement qu'on accompagne la famille, parce que ces familles-là
dont un enfant est assassiné, désormais, ont droit à tout le soutien financier
et tout le soutien psychologique. Parce que,
lorsqu'arrive un événement comme ça, notamment qu'un enfant mineur est
assassiné, vous comprendrez que c'est toute la famille qui souffre de ce
décès-là.
Alors, c'est ce qu'on a voulu faire ici, à
l'Assemblée, avec le projet de loi qu'on a adopté. C'est que, lorsqu'il y a une personne victime, ce n'est pas uniquement la
personne qui est victime, mais tout son entourage. Et le nouveau régime
va couvrir tout le monde. Et, notamment, dans ce cas-ci, c'était une erreur, et
la situation est corrigée.
Le
Président : Cela met fin à la période de questions et de réponses
orales.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors,
je vous demanderais de garder le silence. O.K. Chers députés et les
personnes qui... les invités, s'il vous plaît, attention.
Votes reportés
Motion
proposant que l'Assemblée demande au gouvernement de présenter un plan
d'augmentation graduelle du salaire minimum à 18 $ l'heure et d'y inclure des
mesures de soutien pour les petites entreprises et le milieu communautaire
Nous allons tout de
suite procéder à la rubrique des votes reportés, alors, comme annoncé
précédemment, le vote reporté sur la motion
de M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, débattue hier aux affaires inscrites
par les députés de l'opposition, qui se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte
de la montée constante de l'inflation qui a un énorme impact sur le coût
de la vie pour les citoyennes et les citoyens et plus particulièrement pour les
personnes ayant un revenu modeste;
«Qu'elle
constate que l'augmentation du salaire minimum prévue par le gouvernement ne
permet pas aux travailleuses et aux travailleurs d'absorber
l'augmentation des coûts;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de présenter un plan
d'augmentation graduelle du salaire minimum à au moins 18 $ de
l'heure d'ici le 1er mai 2023 afin d'assurer une prévisibilité des hausses;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'inclure dans le plan
d'augmentation du salaire minimum des mesures de soutien pour les
petites entreprises et le milieu communautaire.»
Donc, que les députés
en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
La Secrétaire adjointe : Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques),
Mme Labrie (Sherbrooke), Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Zanetti (Jean-Lesage),
Mme Ghazal (Mercier), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), M. Marissal (Rosemont),
Mme Dorion (Taschereau).
M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine), M. Ouellet (René-Lévesque), Mme Perry
Mélançon (Gaspé), M. Gaudreault (Jonquière), M. Bérubé
(Matane-Matapédia).
M. Roy
(Bonaventure).
• (11 heures) •
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Que les députés contre cette motion veuillent bien
se lever.
La Secrétaire adjointe : M. Legault (L'Assomption), M. Jolin-Barrette (Borduas),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise
(Blainville), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), Mme D'Amours
(Mirabel), M. Girard (Groulx), Mme McCann (Sanguinet),
M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Roy (Montarville), M. Lemay
(Masson), M. Simard (Montmorency), Mme Lavallée (Repentigny),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), M. Roberge (Chambly), Mme LeBel (Champlain), M. Bonnardel (Granby),
M. Lévesque (Chauveau), Mme Lachance (Bellechasse), M. Charette
(Deux-Montagnes), M. Lamontagne
(Johnson), M. Carmant (Taillon), Mme Blais (Prévost), M. Caire
(La Peltrie), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé
(La Prairie), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Dufour
(Abitibi-Est), M. Skeete (Sainte-Rose), Mme Chassé (Châteauguay), Mme Hébert (Saint-François),
Mme Proulx (Berthier), Mme Charest (Brome-Missisquoi),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
M. Julien (Charlesbourg), M. Boulet (Trois-Rivières),
M. Lafrenière (Vachon), Mme Proulx (Côte-du-Sud), M. Poulin
(Beauce-Sud), M. Émond (Richelieu), M. Bachand (Richmond),
Mme IsaBelle (Huntingdon),
M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Bélanger (Orford), Mme Picard (Soulanges), Mme Grondin (Argenteuil),
M. Caron (Portneuf), M. Asselin (Vanier-Les Rivières),
M. Reid (Beauharnois), Mme Dansereau (Verchères),
M. Lévesque (Chapleau), Mme Jeannotte (Labelle), M. Tremblay
(Dubuc), Mme Blais (Abitibi-Ouest),
M. Campeau (Bourget), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Thouin (Rousseau), M. Jacques (Mégantic), Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac), Mme Boutin (Jean-Talon), M. Girard
(Lac-Saint-Jean), M. Allaire (Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval), M. Lemieux
(Saint-Jean), M. Bussière (Gatineau), M. Provençal (Beauce-Nord).
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Y a-t-il des abstentions?
La Secrétaire adjointe : Mme Anglade
(Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Fortin (Pontiac), M. Leitão (Robert-Baldwin),
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee),
Mme St-Pierre (Acadie), Mme David (Marguerite-Bourgeoys),
M. Derraji (Nelligan), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Melançon (Verdun),
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
Mme Ménard (Laporte), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), M. Barrette (La Pinière), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Sauvé (Fabre), M. Polo (Laval-des-Rapides), M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont), M. Ciccone (Marquette), Mme Rizqy (Saint-Laurent), M. Rousselle (Vimont).
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le secrétaire général, sur le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 15
Contre : 67
Abstentions : 21
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. La motion est rejetée.
Motions sans préavis
Maintenant, à la
rubrique des motions sans préavis, M. le premier ministre.
Nommer
M. Marc-André Dowd Protecteur du citoyen
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
je propose, après consultation auprès des partis d'opposition et des députés
indépendants :
«Que conformément aux
articles 1 et 2 de la Loi sur le Protecteur du citoyen, monsieur Marc-André
Dowd, ex-Commissaire à la déontologie
policière, soit nommé Protecteur du citoyen pour un mandat de cinq ans à
compter du 27 mars 2022 et que
la rémunération et les autres conditions de travail de monsieur Marc-André
Dowd, soit celles contenues dans le document ci-annexé que je dépose.»
Document déposé
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Je rappelle aux membres de l'Assemblée que, pour être adoptée, cette motion
doit être approuvée par au moins les deux tiers des membres de l'Assemblée.
Elle doit donc être suivie d'un vote par appel nominal.
Mise aux voix
Je mets aux voix la
motion de M. le premier ministre, telle que lue précédemment.
La Secrétaire adjointe : M. Legault (L'Assomption),
M. Jolin-Barrette (Borduas), Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville), Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles), Mme D'Amours (Mirabel), M. Girard (Groulx),
Mme McCann (Sanguinet), M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Roy
(Montarville), M. Lemay (Masson), M. Simard (Montmorency),
Mme Lavallée (Repentigny), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
M. Roberge (Chambly), Mme LeBel (Champlain),
M. Bonnardel (Granby), M. Lévesque (Chauveau), Mme Lachance
(Bellechasse), M. Charette (Deux-Montagnes), M. Lamontagne (Johnson), M. Carmant
(Taillon), Mme Blais (Prévost), M. Caire (La Peltrie),
M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé (La Prairie),
Mme Laforest (Chicoutimi), M. Dufour (Abitibi-Est), M. Skeete
(Sainte-Rose), Mme Chassé (Châteauguay),
Mme Hébert (Saint-François), Mme Proulx (Berthier), Mme Charest
(Brome-Missisquoi), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Julien (Charlesbourg), M. Boulet
(Trois-Rivières), M. Lafrenière (Vachon), Mme Proulx (Côte-du-Sud),
M. Poulin (Beauce-Sud), M. Émond (Richelieu), M. Bachand
(Richmond), Mme IsaBelle (Huntingdon),
M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Bélanger (Orford), Mme Picard (Soulanges), Mme Grondin (Argenteuil),
M. Caron (Portneuf), M. Asselin (Vanier-Les Rivières),
M. Reid (Beauharnois), Mme Dansereau (Verchères),
M. Lévesque (Chapleau), Mme Jeannotte (Labelle), M. Tremblay
(Dubuc), Mme Blais (Abitibi-Ouest),
M. Campeau (Bourget), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Thouin (Rousseau), M. Jacques (Mégantic),
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), Mme Boutin (Jean-Talon),
M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Allaire (Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval), M. Lemieux
(Saint-Jean), M. Bussière (Gatineau), M. Provençal (Beauce-Nord).
Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Fortin (Pontiac), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee),
Mme St-Pierre (Acadie), Mme David (Marguerite-Bourgeoys),
M. Derraji (Nelligan), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Melançon (Verdun),
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis), Mme Ménard (Laporte), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), M. Barrette (La Pinière),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Sauvé (Fabre), M. Polo (Laval-des-Rapides), M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont),
M. Ciccone (Marquette),
Mme Rizqy (Saint-Laurent), M. Rousselle (Vimont).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Labrie (Sherbrooke),
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Zanetti (Jean-Lesage),
Mme Ghazal (Mercier), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), M. Marissal (Rosemont),
Mme Dorion (Taschereau).
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine),
M. Ouellet (René-Lévesque), Mme Perry Mélançon (Gaspé),
M. Gaudreault (Jonquière), M. Bérubé (Matane-Matapédia).
M. Roy
(Bonaventure).
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Que
les députés contre cette motion veulent bien se lever. Y a-t-il des abstentions?
M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 103
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
La motion est adoptée. Maintenant, nous allons procéder aux motions sans préavis. En fonction de nos règles et de
l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un
membre du deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la parole est à vous.
Mme Massé : Merci, Mme la Présidente.
Je tiens bien sûr, à mon tour, à saluer les femmes de Ma place au travail
et leurs enfants qui sont avec nous.
Et
je demande donc le consentement de cette Assemblée pour débattre de la motion
suivante conjointement avec la députée de Westmount—Saint-Louis,
la députée de Joliette, le député de Bonaventure, le député de Rimouski :
«Que
l'Assemblée nationale déplore que le manque criant de places de qualité et
abordables dans le réseau de services de
garde éducatifs à l'enfance empêche des milliers de personnes, en particulier
des femmes, de retourner sur le marché du travail après la naissance de
leur enfant ou la fin de leur congé parental;
«Qu'elle reconnaisse
que les parents placés dans cette situation vivent une précarité financière,
laquelle peut entraîner des situations de vulnérabilités sociales pouvant être
préjudiciables au développement de leur enfant;
«Qu'elle
rappelle que la pénurie de places en services de garde éducatifs à l'enfance
touche les enfants de tous âges, mais que la situation est encore plus
critique pour les enfants de moins de 18 mois;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de mettre en place une mesure
d'aide financière d'urgence jusqu'au
18ième mois de l'enfant, jusqu'à ce que le réseau de services de garde
éducatifs à l'enfance soit en mesure d'offrir une place à chaque enfant
au moment où les parents en ont besoin.»
Merci, Mme la
Présidente.
• (11 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, Mme la députée.
Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le
leader.
M. Schneeberger : Il n'y a pas
de consentement.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme il n'y a pas de consentement, nous allons procéder. Prochaine
intervenante, alors, un membre du troisième groupe d'opposition, Mme la
députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme
la Présidente. Très heureuse aussi de retrouver les femmes du mouvement
Ma place au travail, des membres et leurs enfants. C'est le fun de vous voir
dans les tribunes aujourd'hui.
Mme la
Présidente, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec la
leader du deuxième groupe d'opposition, le député de Bonaventure et le député
de Rimouski, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que plus de 51 000 enfants sont en
attente d'une place dans un service de garde
éducatif à l'enfance au Québec, et qu'il s'agit du combat de toute une
génération de parents qui refusent de voir le Québec régresser à cet
égard et de voir les femmes en payer le prix;
«De plus,
considérant l'importance de consacrer les principes d'accessibilité et
d'universalité du réseau, ainsi que la qualification des éducatrices et
l'importance d'offrir à chaque enfant une place de qualité, que l'Assemblée
nationale inscrive le droit
fondamental de chaque enfant d'avoir une place en CPE ou en milieu familial
dans le projet de loi n° 1, Loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
afin d'améliorer l'accessibilité au réseau des services de
garde éducatifs à l'enfance et de compléter son développement.»
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, Mme la députée.
Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? M. le leader du gouvernement.
M. Schneeberger : Pas de
consentement.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Comme il n'y a pas de
consentement, je vais passer la parole à un membre du groupe formant le
gouvernement. M. le ministre de la Santé et des Services sociaux, la parole est
à vous.
M. Dubé : Alors,
oui, Mme la Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale affirme sa volonté de mettre fin à l'état d'urgence sanitaire et ce
dans les plus brefs délais;
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse
l'importance de conserver l'agilité nécessaire à maintenir certaines mesures opérationnelles essentielles et
temporaires, puisque le virus circule encore dans la communauté et que nous ne
sommes pas à l'abri de l'apparition de nouveaux variants;
«Qu'elle
demande la collaboration de l'ensemble des élus pour étudier et adopter le plus
rapidement possible le projet de loi n° 28;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de déposer le rapport d'événement
prévu à la loi à la fin de l'actuelle période de travaux
parlementaires.»
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je crois que nous avons une
question de Mme la leader du deuxième groupe d'opposition, parce
qu'elle...
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Ah! O.K. Parfait. Je n'ai pas eu le temps de vous poser la question. Je
croyais que vous aviez une question de règlement, puisque vous vous étiez levée
tout de suite, avant même que j'aie fini de... qu'il ait fini de la
lire.
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors... O.K. M. le député, merci de garder le silence. Alors, nous
allons passer à la dernière motion
sans préavis. Alors, un membre du groupe formant l'opposition officielle, Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. À mon tour de saluer la présence des femmes qui représentent
Ma place au travail qui sont ici avec nous, dans les tribunes.
Je sollicite
le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la leader du deuxième groupe d'opposition, la députée
de Joliette, le député de Bonaventure et le député de Rimouski :
«Que l'Assemblée nationale souligne le premier
anniversaire du mouvement Ma place au travail;
«Qu'elle
souligne [...] depuis le 17 mars 2021, dans un mouvement sans précédent,
des milliers de parents se sont unis afin de se faire entendre auprès du
gouvernement caquiste;
«Qu'elle
rappelle que l'accès à une place en service de garde s'est détérioré dans les
3 dernières années au Québec;
«Qu'elle constate que depuis 3 ans, le nombre
d'enfants sur la liste d'attente en service de garde a atteint un sommet historique;
«Qu'elle
dénonce que ce manque de places amène des parents, et plus particulièrement les
femmes, à renoncer à un retour au travail, plongeant ainsi ces familles en
situation de stress et de précarité financière en pleine période d'inflation;
«Qu'elle
constate que les milliers de places annoncées par le gouvernement caquistes
depuis 3 ans se réalisent au compte-goutte;
«Qu'elle
souligne que les ruptures en services et les fermetures de services de garde
s'accumulent de façon alarmante;
«Qu'elle
constate que depuis la naissance du mouvement Ma place au travail, non
seulement la situation ne s'est pas améliorée, mais elle s'est
détériorée;
«Qu'elle
exige du gouvernement caquiste de reconnaître dès maintenant l'urgence d'agir
en intégrant un véritable droit à une place en service de garde dans le projet
de loi n° 1 sur les services de garde éducatifs à l'enfance,
et ce, afin d'améliorer
l'accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à l'enfance et de
compléter son développement, comme c'est le cas pour le droit à
l'éducation.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la députée. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre
de cette motion? M. le leader du gouvernement.
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie. Alors, nous allons poursuivre nos
travaux.
Avis
touchant les travaux des commissions
À la rubrique Avis
touchant les travaux des commissions, M. le leader du gouvernement.
M. Caire :
Merci, Mme la Présidente. Donc, j'avise cette Assemblée que la Commission des
transports et de l'environnement poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application
des lois en matière d'environnement et de
sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à
mettre en oeuvre certaines mesures du
Plan pour une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures
à 16 h 30, ainsi que le mardi 22 mars 2022, de 9 h 45
à 12 h 30, à la salle Pauline-Marois;
La
Commission des finances publiques poursuivra les consultations particulières
sur le projet de loi n° 12, Loi
visant principalement à promouvoir l'achat québécois et responsable par les
organismes publics, à renforcer le régime d'intégrité des entreprises et à accroître les pouvoirs de
l'Autorité des marchés publics,
aujourd'hui, après les affaires courantes pour une durée de
1 h h40 min et de
14 heures à 15 h 40, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission de la culture et de l'éducation poursuivra l'étude détaillée du
projet n° 96, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de la
santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée du projet n° 15, Loi modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse et d'autres dispositions
législatives, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures
à 16 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, ainsi que le
mardi 22 mars 2022, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de la culture et de l'éducation poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi n° 9, Loi
sur le protecteur national de l'élève, le mardi 22 mars 2022, de
9 h 45 à 12 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des
relations avec les citoyens poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 101, Loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance envers les aînés et toute
autre personne majeure en situation de vulnérabilité ainsi que la surveillance de la qualité des services de
santé et des services sociaux,
le mardi 22 mars 2022, de 9 h 45 à 12 h 30, à
la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le leader. Aujourd'hui, il n'y a pas d'avis de la présidence.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Alors, nous allons à
la rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée. M. le leader de
l'opposition officielle.
• (11 h 20) •
M. Fortin : Merci. Merci, Mme la Présidente. Effectivement, là, je souhaite, à la
rubrique Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée, m'enquérir auprès du leader du gouvernement de l'état d'avancée
des choses suite au dépôt, le 8 décembre
dernier, du rapport des membres de la Commission spéciale sur l'évolution de la
Loi concernant les soins de fin de vie, qui avait, à ce moment-là,
déposé un rapport unanime de 11 recommandations.
Le
comité spécial, Mme la Présidente, c'est des parlementaires de chaque formation
politique, ici, là, qui ont passé des
heures à étudier la question de l'aide médicale à mourir. Et, comme vous le
savez, l'aide médicale à mourir, Mme la Présidente, dans ce rapport-là on identifie qu'elle doit être élargie
aux personnes inaptes, comme les personnes souffrant d'alzheimer, de
démence, mais pas uniquement aux personnes dont le seul problème médical est un
trouble mental.
C'est une question qui est éminemment humaine. Vous le savez, on en a
déjà débattu ici, dans cette Assemblée. C'est une question qui touche énormément de Québécois. Et,
Mme la Présidente, le gouvernement, à ce stade-ci, a un horaire législatif incroyablement
chargé, en matière de santé et de services sociaux. La Commission sur la santé
et les services sociaux, elle est
particulièrement occupée. Le rapport en question, il est entre les mains du
ministre. Le projet de loi, j'en conviens, n'est toujours pas déposé, mais
c'est un projet de loi, alors qu'on voit l'échéance électorale approcher,
qui... pour nous, de notre côté de la Chambre, il semble inévitable qu'on doit
déposer ce projet de loi là, qu'on doit pouvoir en débattre, qu'on doit pouvoir
l'adopter, même s'il suit les recommandations en place formulées par le comité
de la commission spéciale sur l'évolution de la loi sur les soins de fin de
vie.
Alors,
Mme la Présidente, dans ce cas-là, j'aimerais avoir des précisions de la part
du gouvernement quant à ses intentions sur le dépôt rapide, je l'espère, de ce
projet de loi là pour donner suite aux recommandations qui ont été formulées
par les différents parlementaires mais également aux demandes des nombreux
Québécois et Québécoises qui ont des proches dans une situation comme celle-là,
qui sont eux-mêmes touchés par une situation comme celle-là et qui croient
fondamentalement à la nécessité d'élargir l'aide médicale à mourir. Je vous
remercie, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie. M. le leader du gouvernement, si
vous voulez répondre.
M. Caire :
...d'accord avec mon collègue,
c'est une question qui est hautement sensible, hautement importante. D'ailleurs, j'en profite pour saluer le travail
qui a été fait par la commission. Je pense que tout le monde conviendra que
c'est un travail extrêmement important, extrêmement précieux, qui a été fait
avec beaucoup de sensibilité. Maintenant, c'est
un sujet qui est effectivement très sérieux, qui nécessite, pour les suites à
donner, qu'on puisse étudier, je vous dirais, correctement et en détail l'ensemble de ce qui a été soumis à la
commission, l'ensemble de ce que la commission nous a soumis. Et aussi
rapidement que possible le ministre arrivera avec les solutions appropriées.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie. Mme la leader du deuxième groupe
d'opposition.
Mme Labrie : Merci, Mme la Présidente.
J'ai également une question, je veux m'enquérir du projet de loi n° 1, de son cheminement, parce
que le gouvernement laisse entendre que la création de places dépend beaucoup
de ce projet de loi là. Or, il ne
figure pas aux travaux, aujourd'hui. On a reçu les avis touchant les travaux
des commissions pour mardi, il n'y figure pas non plus. C'est un projet
de loi qui chemine habituellement rondement. Je vois la présidente de la Commission des relations avec les citoyens qui est
ici aujourd'hui, qui pourrait en témoigner. Donc, je m'inquiète de ne pas voir au menu aujourd'hui ce projet de loi là,
ni, non plus, mardi prochain. Donc, j'aimerais comprendre pour quelles
raisons le projet de loi ne va pas siéger, parce que nous, on est tout à fait
disposés à étudier ce projet de loi là.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie, Mme la députée. M. le leader du
gouvernement.
M. Caire :
Oui. Visiblement, ma collègue et moi, on n'a pas la même définition de ce qui
avance rondement. Ceci étant dit, Mme la
Présidente, comme le disait le leader de l'opposition, le menu législatif, dans
les commissions, est extrêmement
chargé. Comme vous le savez, on vient maintenant, grâce à la levée des mesures
sanitaires, de récupérer une commission
parlementaire, qui va nous permettre de faire avancer plusieurs projets de
front. Il y a beaucoup de projets très importants qui sont à l'étude. Celui-là
en fait partie, et on va lui donner les suites appropriées.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie. Y a-t-il d'autres interventions?
Non.
Alors,
nous allons aux renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Je vous rappelle
que, lors de l'interpellation prévue
pour demain, vendredi 18 mars 2022, M. le leader du troisième groupe
d'opposition s'adressera à M. le ministre des Finances sur le sujet suivant : Le manque de vision du gouvernement
caquiste pour aider les familles québécoises à faire face à
l'augmentation du coût de la vie.
Je
vous avise de plus que l'interpellation prévue pour le
vendredi 25 mars 2022 portera sur le sujet suivant :
L'incertitude économique à laquelle est confronté le Québec. M.
le député de Robert-Baldwin s'adressera alors à M. le ministre des Finances.
Affaires
du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader du gouvernement, si vous voulez
m'indiquer la suite des travaux.
M. Caire :
Oui. Mme la Présidente, pouvez-vous appeler l'article 19 du feuilleton,
s'il vous plaît?
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Bien sûr. Alors, l'article 18, vous m'avez
dit?
M. Caire :
19.
Projet
de loi n° 24
Adoption
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
19. Alors, à l'article 19 du
feuilleton, Mme la ministre de la Sécurité publique propose l'adoption du projet de loi n° 24, Loi modifiant la Loi sur
le système correctionnel du Québec afin d'y prévoir le pouvoir
d'exiger qu'une personne contrevenante soit liée à un dispositif permettant de
savoir où elle se trouve. Y a-t-il
des interventions? Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, merci, Mme la Présidente. Bien sûr qu'il y a une intervention, en
tout cas une de ma part, du moins,
parce qu'aujourd'hui c'est un jour très important, Mme la Présidente. Hier, on
a fait la prise en considération du rapport
de la Commission des institutions par rapport à ce projet de loi là, 24, et
j'ai dit, hier, que j'allais être relativement concise, ne l'étant pas suffisamment à mon goût, comme toujours, mais,
quand même, relativement concise, en disant : Je vais réintervenir à l'adoption finale demain. Et
donc, aujourd'hui, c'est l'adoption finale, donc je vais me permettre d'être
un peu plus exhaustive, notamment dans mes remerciements.
Mais je veux
quand même refaire un petit peu le portrait, la genèse de cette situation-là,
qu'est-ce qui nous a conduits à
l'adoption finale de ce projet de loi là, 24, aujourd'hui, Mme la Présidente,
un miniprojet de loi, quatre articles, dont un sur l'entrée en vigueur
de la loi, donc, en fait, trois articles, qui nous permet de faire des
modifications à la Loi sur le système correctionnel du Québec pour pouvoir nous
assurer qu'on va pouvoir implanter confortablement, en réduisant au minimum les risques de contestation judiciaire,
le fameux bracelet antirapprochement, Mme la Présidente. Et ça, en soi,
là, et je choisis mon terme sciemment, c'est une petite révolution qu'on est en
train d'installer au Québec, Mme la Présidente, avec l'implantation du bracelet
antirapprochement.
Le bracelet antirapprochement, c'est quoi? Tout
le monde, je pense, le sait ici, mais c'est essentiellement un dispositif en deux parties. Il y a une partie qui
est portée par l'auteur de violence conjugale, l'autre partie qui est portée
par la victime de cet auteur de violence conjugale. Et il y a une
géolocalisation réciproque permanente, si bien que la femme, si jamais l'homme
s'approche trop près de la femme, dans une zone interdite autour de la femme,
va être sécurisée par les policiers,
et, ensuite de ça, l'auteur de violence conjugale, qui va être en bris de
conditions parce qu'il n'aura pas... il va s'être approché trop proche,
va être arrêté.
Et ça, ce
moyen-là, extrêmement concret, efficace, technologique, permet à ces femmes-là
qui sont sous l'emprise d'un homme
qui, malheureusement, récidive trop souvent, qui sont dans la hantise de tomber
sur cet homme-là, de le voir surgir chez elles, qui sont privées de leur
paix d'esprit, qui sont privées du contrôle sur leur vie, qui sont privées de pouvoir avoir une certaine autonomie puis un
certain bonheur de vivre au quotidien, de vivre une vie normale, et tout ça,
qui sont privées de tout ça par ces hommes-là qui, malheureusement, je l'ai
dit, récidivent trop souvent, et qui, pour plusieurs,
rêvent de pouvoir avoir un tel bracelet, de pouvoir compter sur cette
technologie-là pour espérer justement récupérer, en partie, du moins,
mais, on l'espère, en totalité, peut-être, un jour, cette paix d'esprit qui
leur est dérobée.
Donc, ça, Mme la Présidente, je l'ai dit, c'est
une révolution. Ça s'ajoute à une panoplie de moyens qu'on a mis en place, des moyens financiers, des moyens
avec les organismes communautaires, des cellules d'intervention rapide,
avec une synergie dans le continuum de services autour des victimes de violence
conjugale. Ça s'ajoute à ce qu'on fait aussi
pour l'aide pour les organismes qui viennent en aide aux hommes. Parce que, je
l'ai souvent dit, et ça a longtemps été un tabou politique chez les précédents gouvernements, personne n'a
jamais voulu parler de l'aide qu'on doit fournir aux hommes parce qu'ils avaient peur de se mettre des
groupes à dos, puis c'était compliqué, puis, bon, c'est toujours moins
compliqué de ne rien faire que de faire quelque chose. Mais nous, on l'a nommé,
ce problème-là, Mme la Présidente, et on a mis des moyens en conséquence. Mon
collègue député de Chauveau, qui est, d'ailleurs, ici, a fait un incroyable travail avec les organismes pour hommes... qui,
d'ailleurs, provient de ce milieu-là, qui est criminologue de formation. Mon
adjointe parlementaire, députée de Lotbinière-Frontenac, a fait le même genre de travail avec les maisons d'hébergement pour femmes, qui sont évidemment une partie
prenante très importante dans ce continuum de services qu'on a installé et
qu'on souhaite renforcer autour des victimes de violence conjugale.
Mais, en plus
de cette panoplie de moyens et du demi-milliard de dollars qu'on a déjà investi
en matière de lutte contre la violence qui est faite aux femmes, Mme la
Présidente, on ajoute aujourd'hui, avec la finalisation de ce projet de loi là, le fameux bracelet antirapprochement,
qui est assorti d'un budget de 41 millions de dollars pour pouvoir
l'implanter sur deux ans. Deux ans, Mme la Présidente, à l'échelle de la
cadence gouvernementale, c'est très court.
• (11 h 30) •
Et, je me souviens, en étude détaillée il y a
certains collègues de l'opposition officielle qui continuellement disaient : C'est long, deux ans, pourquoi ça
n'a pas été fait avant, pourquoi on ne le fait pas partout en même temps?, et
qui se plaignaient que c'était trop peu,
trop long. Bien, Mme la Présidente, là, je vais me permettre ici, une fois pour
toutes, d'asseoir le fait que ce
bracelet-là a commencé à être utilisé par... Le premier pays qui l'a utilisé :
le Royaume-Uni, en 2004. En 2004. On est en 2022. Et, de 2004 à 2018, le
Parti libéral a été là en permanence, à l'exception d'un an et demi le Parti québécois, et jamais ils n'ont manifesté la
moindre intention concrète d'implanter ce bracelet-là. Pourtant, ils ont été là
pendant 14 ans, pendant lesquels ce
bracelet-là a été utilisé dans le monde, et ils n'ont jamais rien fait, et ils
se permettent, en commission, de dire que nous, on ne le fait pas assez vite,
on ne le fait pas assez bien, puis ça ne marche pas, puis ils critiquent.
Donc là, Mme la Présidente, je me permets de le
dire ici parce que je trouve ça audacieux et je trouve ça à la limite de la
décence élémentaire que de critiquer le rythme d'implantation, la manière de
l'implanter ou la volonté de l'implanter de la CAQ, alors que nous, on va le
faire, on va le faire correctement. Il faut le faire progressivement. Ça ne sert à rien de se garrocher dans n'importe quoi
qu'on ne connaît pas encore sans prendre le temps de le faire comme il
faut. Donc, on le fait sur deux ans. On commence à Québec parce qu'ici la
synergie entre les partenaires est déjà bien installée, et donc c'est la
meilleure place pour commencer, sous recommandation de ma Direction générale
des services correctionnels, qui va être
responsable du développement, de la coordination et de l'implantation du
bracelet antirapprochement partout au Québec. Et graduellement, d'ici
décembre 2023, on l'aura implanté partout.
Alors, Mme la Présidente, vous savez,
moi, je suis extrêmement fière de ce projet de loi là. C'est mon septième
projet de loi comme ministre de la Sécurité publique, j'en ai fait sur à peu près tous les sujets qui
sont sous ma responsabilité, au ministère
de la Sécurité publique. J'en ai fait sur les affaires policières, j'en ai fait
en sécurité civile, j'en fais un aujourd'hui sur le correctionnel, j'en ai fait sur la Régie des alcools, des courses et des jeux, j'en ai fait sur l'UPAC, sur le BEI, sur le coroner. J'en ai fait sur à peu près tout ce
dont je suis responsable. Mais, parmi les sept, peut-être qu'on n'est pas
supposé dire ça, mais, s'il y en a
un, sur les sept, dont je serai la plus fière, c'est celui-là, Mme la
Présidente. C'est un legs incroyable que notre gouvernement va laisser,
en espérant qu'on pourra faire un prochain mandat... bien sûr, il y a une
élection cette année, mais, s'il y a une
chose dont je serai fière dans ce mandat-là, c'est d'avoir institué
l'implantation sur deux ans de ce
bracelet antirapprochement, parce que, la façon dont on est en train de le faire,
Mme la Présidente, ça va survivre à n'importe
quel résultat de l'élection, là. On est en train d'installer ça, donc ça va se
faire. Et c'est grâce à la collaboration de plein de gens.
Puis là je vais me
permettre d'insister sur les remerciements, parce qu'une petite révolution
comme ça, je l'ai dit, on ne fait pas ça
toute seule. Moi, c'est moi que vous voyez et que vous entendez aujourd'hui,
là, mais, par ma voix, c'est toute l'équipe qui m'entoure, grâce à qui
j'ai été capable de faire ça sur deux ans au lieu de cinq ans comme ça aurait
pu être le cas. Et là je vais nommer les personnes en question, parce que c'est
vraiment historique, ce qu'on fait aujourd'hui,
là, le bracelet antirapprochement. Il y a seulement six pays qui font ça en ce
moment : le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Australie, la France,
l'Espagne, le Portugal. On sera la septième nation.
Et
le hasard fait que, tout à l'heure, je rencontre mon nouveau vis-à-vis... bien,
de moins en moins nouveau, le ministre fédéral de la Sécurité publique,
et je compte l'entretenir de ça, d'ailleurs, parce qu'en ce moment, ce qu'on
fait, ça va toucher seulement les peines qui
sont sous notre juridiction, au Québec, donc les peines de deux ans moins un
jour. Alors, tous ceux qui ont des
peines de détention de plus de deux ans, on n'a pas de contrôle là-dessus.
Donc, il faudrait que le gouvernement
fédéral, symétriquement à ce qu'on fait, fasse en sorte d'utiliser aussi le
bracelet antirapprochement pour les
peines fédérales. Donc, ce sera, j'espère, dans une deuxième étape. Je vais le
sensibiliser tout à l'heure, mais au moins, pour ce qu'on contrôle, désormais on pourra avoir ce bracelet-là pour
les peines de deux ans moins un jour. Quatre instances auront la
possibilité d'ordonner des bracelets : les juges, bien sûr, les
commissaires de la Commission québécoise des libérations
conditionnelles, les directeurs
d'établissements provinciaux, d'établissements de détention provinciaux, et les
agents de probation de la Direction générale des services correctionnels.
Alors,
je parlais, tout à l'heure, des remerciements, les personnes qui ont permis de
faire ça. Puis, vous savez, au ministère
de la Sécurité publique, on a une direction générale des services
correctionnels, qui constitue un très gros morceau de nos ressources
humaines et de notre budget, dont on ne parle jamais. C'est très méconnu, les
prisons. Il n'y a jamais personne qui a
envie d'entendre parler de ça, pour des raisons évidentes. La criminalité, on
n'aime pas ça se rappeler que ça existe. Mais ça existe, Mme la
Présidente, et ça prend des gens pour la gérer, et ce sont les... le personnel
des services correctionnels. Et ce sont eux
qui vont être responsables de toute l'implantation de ce beau projet, un beau
projet positif pour les femmes, pour
la lutte contre la violence qui est faite aux femmes. Donc, moi, je suis fière
que notre personnel correctionnel, au-delà
de travailler dans nos prisons, soit responsable de cette belle révolution
qu'on est en train de faire dans notre société québécoise, alors je veux
les remercier.
Et il y a plusieurs
personnes qui m'ont permis d'arriver à ce résultat-là. Je vais commencer par le
ministre des Finances. C'est toujours bon de
commencer par remercier le ministre des Finances, c'est le genre d'ami qu'on
veut garder dans la vie. Donc, merci
au ministre des Finances, qui est un homme très progressiste et qui est
vraiment un allié dans tous les
combats sociaux qu'on mène pour les gens vulnérables, notamment les femmes et
les enfants, parce que je suis aussi responsable de la lutte contre
l'exploitation sexuelle des mineurs, un dossier sur lequel je travaille
beaucoup avec ma collègue de Repentigny, qui
est justement ici, d'ailleurs, et là-dessus aussi le collègue des Finances a
été très collaborateur. Donc, merci au ministre des Finances.
Merci,
bien sûr, à mon cabinet, et plus particulièrement, dans mon cabinet, mes trois
directeurs, Pierre-Yves Boivin, Louis
Breault et Alexandre Lahaie, et aussi ma conseillère politique, Frédérique
Simard, qui m'aide aussi beaucoup sur tous ces dossiers-là qui touchent
les personnes vulnérables, et qui ont tous travaillé beaucoup, mon attachée de
presse, tout mon cabinet, en fait, a beaucoup travaillé, ma sous-ministre
Brigitte Pelletier.
Et là je vais me
permettre de nommer toutes les personnes dans mon ministère, qui ne sont pas
des personnes connues, là, c'est des
personnes... des professionnels de mon ministère, mais je veux nommer chacune
de ces personnes-là, Mme la
Présidente, parce que, je l'ai dit, on a bousculé beaucoup de choses pour
réussir à le faire en deux ans. On a été au maximum des marges de manoeuvre
possibles pour aller vite, en respectant les procédures, en respectant les
règles des marchés publics, en
respectant tout ce qu'il faut respecter, c'est important, mais je suis allée au
maximum de ce qu'on pouvait faire en
termes d'accélération des processus au gouvernement. Et c'est grâce à mon
équipe de sous-ministres et aux gens qui sont dans leurs équipes à eux.
Donc,
ma sous-ministre Brigitte Pelletier. Et, à la Direction générale des services
correctionnels, ma sous-ministre associée Line Fortin, Jolyane
Berthiaume, Geneviève Bisson, Nathalie Bonenfant, Marie-Ève Boyer, Myriam
Coutu, Vanessa De Beaumont, François Demers, Catherine Drolet, Christian
Dumas, Marie-Pier Dumont, Stéphanie Fradette, François
Grenier, Hugo Hang-Hong, Claude Lapointe, Justine Le Blanc, Claudia Lévesque,
Olivier Matte, Nathalie Pinard, Karine Tailly, Christine Tremblay et
Nathalie Vachon.
À la Direction
générale des affaires policières, ma sous-ministre associée Catherine Beaudry,
Étienne Boisvert, Josianne Cantin, Catherine Claveau-Thibault, Lucie Gagnon,
Valérie Gingras-Précourt, Joannie Lambert-Roy, Samuel Loubier-Demers, Laurence
Pelletier-Simard, Jimmy Potvin et Jennifer Savard.
Et, à la Direction
générale des services à la gestion, ma sous-ministre associée Lise Girard,
Mohamed Arfaoui, Stéphane Blanchet,
Marie-Josée Brouard, Julie Drapeau, Abel Fouopi Lemouchele, Julie Grenier,
Danijela Manojlovic, François Rose, Marie Sarone Rose Kolfir, Nelson
Ruest et Alexandre Zambon.
Et, à la Direction des
affaires juridiques, Me Kathy Plante, la directrice, et Me Julie Dufour.
Il y a
possiblement d'autres personnes qui ne sont pas nécessairement dans cette
liste-là, mais toutes ces personnes-là ont
fait en sorte qu'on est capable de faire ce qu'on fait aujourd'hui, Mme la
Présidente. Ce sont des gens qu'on ne nommera peut-être jamais ailleurs qu'ici, mais je voulais prendre le temps
aujourd'hui de les mentionner, parce que je tiens à ce qu'ils sachent que c'est remarquable et exceptionnel, ce
qu'on est en train de faire ensemble aujourd'hui. Je veux les remercier publiquement et devant tout le monde et qu'ils
réalisent la valeur inestimable de ce qu'on est en train d'implanter en ce
moment. Et chacune de ces personnes-là a
joué un rôle là-dedans. Un ministre ne peut jamais rien faire seul, un
gouvernement non plus, on a besoin de nos équipes. Alors, un grand merci
à toutes mes équipes au ministère de la Sécurité publique.
Et merci à
mes collègues — on
a besoin aussi des collègues, en commission parlementaire — à mes collègues du gouvernement qui étaient avec moi en commission parlementaire et aux
collègues des oppositions aussi, qui, malgré tout ce qu'on peut dire, sont des collègues que
j'apprécie. Je vois le député de Vimont, il y a aussi des collègues à lui qui
ont été sur la commission, le député de Laurier-Dorion et la députée de
Gaspé qui ont été aussi sur la commission.
Ça a été rondement. Il faut prendre le temps de
bien faire les choses, mais ça a été quand même, somme toute, rondement, parce que je pense que tout le monde
trouvait ça important qu'on puisse aller de l'avant. J'espère pouvoir installer
notre premier bracelet ici, à Québec, au
mois de mai. Et, ce jour-là, Mme la Présidente, j'espère que chacune des
personnes ici présentes prendra une
petite partie de ce crédit-là, chaque personne à mon ministère et tous ceux qui
auront fait en sorte qu'on va pouvoir
sauver, je l'espère, une première femme, dès le mois de mai, et plusieurs
autres avec la suite de l'implantation de ce bracelet.
Tout ce qu'on fait, on le fait pour les femmes.
Alors, à toutes celles — je
vais terminer là-dessus — à
toutes celles qui vivent de la violence, qui
se sentent menacées, qui ne se sentent pas à l'aise dans un milieu familial,
n'hésitez jamais à dénoncer. On fait
tout ce qu'on peut pour faire en sorte que le système s'adapte enfin aux
victimes, que les services soient disponibles
et, bientôt, que vous puissiez, je l'espère, récupérer la paix d'esprit qui est
si chère et qui, malheureusement, vous est dérobée par des hommes
violents. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la ministre. Je prends cet instant avant de passer la parole aux prochains intervenants. Je vous
informe qu'un débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui, à 13 heures,
en application de l'ordre spécial. Ce
débat portera sur une question adressée par M. le député de Robert-Baldwin au
ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles concernant la hausse
démesurée des tarifs d'électricité.
Sur ce, nous allons poursuivre avec Mme la
députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci, Mme la
Présidente. À mon tour de remercier le travail des parlementaires pour
l'adoption de ce projet de loi là, le projet
de loi sur les bracelets. Je pense que l'augmentation importante des
féminicides, des meurtres de femmes,
dans les dernières années... Je pense qu'on a une responsabilité de se donner
vraiment tous les moyens nécessaires. Et,
comme l'avait déjà identifié le travail qui avait été fait de façon très
collégiale pour rebâtir la confiance des femmes envers notre réseau public, que ce soit au niveau du
système judiciaire ou d'enquête, je pense que le bracelet vient occuper une
place. Et, dans ce sens-là, effectivement, aujourd'hui, c'est un jour auquel on
n'aurait jamais voulu être obligés d'arriver, mais qu'on est contentes
que ce soit fait, maintenant.
Les victimes
de violence conjugale doivent être au coeur, cependant, de toutes les actions
gouvernementales visant à lutter
contre les violences faites aux femmes. Restaurer la confiance des victimes
envers nos institutions doit également être au coeur de nos actions. Les
groupes de femmes l'ont souligné, les bracelets sont un moyen, Mme la ministre
aussi vient le dire, un moyen de plus pour
lutter contre les violences et les récidives. Mais il ne faut pas espérer, là,
un remède miracle. Les femmes qui
sont venues nous ont régulièrement dit qu'il était important de se rappeler que
le bracelet n'est pas une alternative
à l'incarcération. Lorsqu'il y a besoin, on doit reconnaître, l'agresseur doit
reconnaître, et nous, comme système,
on doit reconnaître que l'incarcération, c'est aussi une façon de protéger les
femmes, et, dans certains cas, c'est même la seule façon de bien les
protéger.
• (11 h 40) •
Il est essentiel, et je pèse mes mots, de bien
et de mieux évaluer le degré de dangerosité des contrevenants. Les bracelets sont là pour protéger les femmes. On ne
dit jamais... On ne doit jamais, pardon, perdre cet objectif de vue. La
ministre nous a présenté son plan de déploiement des bracelets
antirapprochement, mais on est resté un peu vague sur la collaboration entre son ministère et les
représentantes autochtones. Or, Femmes autochtones du Québec a été clair sur la
nécessité de prendre en compte les réalités des femmes autochtones pour
qu'elles aussi soient adéquatement protégées. Il est d'une importance capitale
de profiter des deux ans prévus de déploiement du projet pilote et
l'atterrissage, dans deux ans, du
déploiement à la grandeur du Québec. Il est donc impératif de créer les liens
nécessaires avec les représentants autochtones
pour s'assurer que l'usage soit adapté aux réalités particulières des femmes
autochtones vivant de la violence, qu'elles soient en communauté ou en
milieu urbain.
Bien sûr qu'on ne réglera pas tous les enjeux de
violence conjugale et/ou de violence faite aux femmes avec le bracelet, mais il y a eu un travail monstre qui
a été fait ici, au Parlement, par une collaboration extraordinaire entre les
quatre partis, qui a donné naissance au
rapport Rebâtir la confiance. Il y a un jalon de plus qui vient d'être
installé aujourd'hui avec la... qu'on
va installer aujourd'hui avec l'adoption du projet de loi sur les bracelets
électroniques. Mais Rebâtir la confiance nous rappelait
que, dans le fond, la seule façon de contrer les violences faites aux femmes,
c'est de coordonner notre action, de coordonner notre action, les bouts qui
nous appartiennent comme État. C'est de le coordonner pour mettre fin
éventuellement aux violences conjugales et sexuelles. Et c'est pourquoi,
puisque la vice-première ministre est aussi responsable, le premier ministre lui a donné cette
responsabilité-là. C'est pourquoi je nous rappelle que le bracelet, c'est
un outil, mais qu'il y en a un autre qui est
dans le même rapport, Rebâtir la confiance, et d'ailleurs qui est le
socle de ce rapport-là pour la réussite, c'est-à-dire la recommandation
189 et 190.
Pour notre gouverne, Mme la Présidente, je nous
rappelle que la recommandation 189 instaure un... propose d'instaurer un secrétariat à la coordination et à
l'intégration des actions en matière de violence conjugale et sexuelle et que
ce secrétariat soit imputable au plus haut
niveau de l'organisation gouvernementale, ce qui veut dire au Conseil exécutif.
La deuxième recommandation, c'est de confier
à ce secrétariat-là la responsabilité de la coordination et de l'intégration
des actions en matière de violence
conjugale et sexuelle, et que ce secrétariat-là et les gens qui s'en occupent
ont la responsabilité de coordonner le déploiement et la logique du
déploiement des 190... bien, des 188 autres recommandations du rapport. Non pas que je ne reconnais pas qu'il y ait du
travail de fait, je le reconnais. Ceci étant dit, un des enjeux, et c'est ça
que nous avions identifié lors du travail collectif, c'est de
dire : Oui, mais si on veut vraiment arriver au bout, c'est en se coordonnant, et ça, c'est à travers un outil qui
n'existe pas pour le moment, qui est un secrétariat rattaché au Conseil
exécutif.
Alors, je
tenais à le rappeler parce qu'on souhaite profondément que le bracelet soit un
outil, mais il faut que tous les autres soient au rendez-vous, parce que
le bracelet, c'est quand le coup... c'est quand le contrôle a été exercé sur la
femme, et donc qu'il y a une pénalité, entre
guillemets, qui a été donnée à l'agresseur, c'est là qu'on peut utiliser ce
bracelet-là, mais je pense que, toutes les féministes, toutes les
femmes, ce qu'on souhaite, c'est que ce coup-là ne soit jamais porté, ce contrôle-là ne soit jamais fait, que cette
femme-là n'ait jamais eu à vivre, dans sa vie, de l'abus, soit en matière
conjugale ou de violence sexuelle...
de violence conjugale ou de violence sexuelle. Alors, dans ce sens-là, je pense
qu'un des moyens qu'on pourrait... et je nous invite à continuer à
travailler dans ce sens-là, c'est la mise sur pied du secrétariat.
Bref, il est
essentiel que le gouvernement s'engage rapidement à... parce que le premier
ministre a remis ça entre les mains
de la vice-première ministre et ainsi que d'autres ministres qui sont bien
occupés, qui ont beaucoup de dossiers, beaucoup de chats à fouetter. Et,
dans ce sens-là, je pense que la sagesse des recommandations 189 et 190
était de dire : Bien, donnons-nous les
moyens d'atteindre nos objectifs. Et, pour ça, ce que je vous dirais, c'est la
raison la plus logique, c'est parce
que, comme femmes, nous méritons, bien sûr, toutes de pouvoir vivre en paix,
sans violence. Alors, nous sommes très heureuses et nous allons voter
pour, avec bonheur, pour ce projet de loi là. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la députée. Je suis prête à reconnaître un autre
intervenant. M. le député de Vimont, la parole est à vous.
M. Jean Rousselle
M. Rousselle : Merci, Mme la
Présidente. Un drame humain, c'est un drame de trop. Et l'implantation de cet outil-là, parce qu'on parle d'un outil, est
vraiment, effectivement, primordiale. Actuellement, comme vous le savez, il y a
des 810 qui se font. 810, pour ceux qui ne
savent pas, bien, un 810, c'est comme... c'est un ordre, un genre d'ordre de la
cour qui dit, bien : Tu ne peux pas te
rapprocher de telle personne. Mais comment vérifier tous ces 810 là? C'est
pratiquement impossible. Les gens, il
faut que... tu les prends sur le fait, puis ce n'est pas nécessairement
évident. C'est sûr qu'avec la venue...
puis on est très heureux de la venue du bracelet antirapprochement, va venir
pallier un petit peu aux cas les plus graves là-dedans.
La seule
chose que je trouve malheureuse là-dedans, dans les propos, encore, de la
ministre, aujourd'hui, elle fait encore de la politique avec ça. Elle en a fait
pendant tout le temps de la commission puis elle en fait tantôt encore. On
ne peut pas faire de la politique sur le dos d'un projet de loi qu'on parle de
sécuriser des femmes qui vivent des choses vraiment
troublantes, mais vraiment troublantes. Puis le temps que ces femmes-là portent
plainte, des fois, ça peut prendre des années, mais des années. Ça peut
prendre, vraiment, jusqu'à 10 ans ou... Ça prend vraiment des années.
Premièrement, ça prend le courage. Ces gens-là ont peur, ont peur à leurs
enfants, ont peur à : Est-ce que je vais être capable de survivre? Est-ce que je vais avoir assez d'argent? Est-ce
que c'est... Si je porte plainte, est-ce que mon agresseur va devenir plus
agressif encore? Bien, toutes ces réponses, c'est oui.
Malheureusement,
ces gens-là, il faut les sécuriser, il faut leur tenir la main. Et c'est pour
ça que je m'en viens avec le dossier Rebâtir la confiance, un dossier
transpartisan qui a été travaillé très sérieusement. D'ailleurs, ma collègue
de Verdun et de Marguerite-Bourgeoys y ont
travaillé aussi, là-dedans, comme d'autres collègues. Donc, ça a été vraiment
bien fait. On parle du bracelet antirapprochement,
la 84e recommandation. Il y en a beaucoup d'autres, puis ça, je sais
qu'ils les ont placés par ordre d'importance, même si ma collègue de
Québec solidaire a parlé du commissariat, puis c'est la 100 quelque... Puis
effectivement ce commissariat-là devrait venir au monde, et puis ce serait
important.
Les gens qui
portent plainte, ça prend un courage, comme je vous dis, mais il faut les
sécuriser. La période où ils sont le plus en danger, c'est quand que
l'agresseur sait qu'il vient de perdre le pouvoir ou le contrôle sur la
victime. Ce bout-là, là, c'est le bout le plus dangereux. Mais là, le bracelet
antirapprochement, ça, c'est après qu'il est passé à la cour, là, il faut qu'il ait... Bien souvent, ils ont été
à l'intérieur des murs, donc, ils ont été au centre de détention. Bien souvent,
c'est par la suite qu'ils ont ça. Mais il arrive quoi, là, entre le moment
qu'ils portent plainte et puis que l'agresseur, lui, il vient encore plus agressif, là, et que ça va
passer à la cour? Oui, il y a les maisons d'hébergement. Oui, il y a tout ça.
Mais est-ce qu'on leur donne
vraiment... Et puis je sais qu'à Montréal il manque de places. Ça, on l'a
entendu, là, il manque de places à
Montréal. Mais est-ce qu'on les supporte vraiment assez financièrement, et
tout, et tout? C'est là où il faut travailler.
• (11 h 50) •
Puis, encore une fois, quand je regarde le
premier féminicide qu'il y a eu en 2021, la personne a été prise... Là, j'essaie de trouver ma page, là, mais la personne,
elle a eu... elle figurait à 51 reprises, elle était dans le plumitif
criminel 51 fois. Ça, c'est pour
des accusations de violence conjugale, délinquant sexuel, puis même il était
parmi... il était aussi coupable de deux agressions sexuelles. Donc, tout ça fait
que, cette personne-là, qui malheureusement a tué quelqu'un, a tué son ex,
qu'on peut dire, est-ce qu'on peut faire
quelque chose avant? Donc, il faudrait peut-être travailler vraiment avec les
organismes pour vraiment détecter, mais aussi travailler avec les
services de police, pour dire : Bon, O.K., on fait-u un programme
là-dessus? On fait-u un programme... Est-ce qu'on porte une attention
particulière à ces cas-là pour ne pas qu'il arrive, justement... pour ne pas
qu'on en arrive à des drames comme on connaît?
Le Rebâtir la confiance, ça a suivi,
justement, le mouvement #moiaussi, et puis... Parce qu'on sait, en 2021, 21 féminicides. Un, c'est de trop, en partant.
21, imaginez-vous. Mais, quand on regarde que la majorité des gens qui arrivent
à faire le... malheureusement à tuer les
gens, bien, la moitié était déjà connue par la police, la moitié était déjà
connue dans le système. On peut-u faire quelque chose avant? On peut-u
penser à quelque chose avant?
Le projet de
loi, là, qui nous amène... le projet de loi n° 24,
il est vraiment bon. Je vous le dis, là, ça, il n'y a pas de problème, puis, oui, on va voter pour. Qui peut
voter contre un bracelet antirapprochement? Qui peut voter contre un outil supplémentaire pour protéger, justement, des
gens? Il n'y a personne. Je veux dire, en tout cas, la personne qui va
voter contre, je ne la comprendrai pas.
Nous, pendant tout le processus, on a essayé de
bonifier pour dire : Oui, mais on aurait pu le grossir, ce projet de loi là. Le projet de loi a quatre articles,
mais, dans le fond, il y en a trois, là-dedans, puis les trois articles se
ressemblent pas mal. Donc, oui, la
ministre parlait que ça a été rondement, mais on ne pouvait pas aller trop trop
en dehors de ça, parce qu'on ne pouvait pas suggérer... vous connaissez les
règles, on ne peut pas aller dans des articles ou des amendements où il y a une question pécuniaire, une question
monétaire. Mais j'aurais aimé ça, à un moment donné, qu'on puisse aller voir dans les autres recommandations du dossier Rebâtir
la confiance, qui est assez volumineux, puis dire : Aïe! on peut-u,
là-dedans, faire quelque chose? Parce que
là-dedans, dans les recommandations, puis là je ne les nommerai pas toutes, là,
on parle justement de formation des policiers, mais on parle aussi de la formation
des avocats, on parle de la formation des
juges, on parle de la formation puis on parle aussi de coordonner, avec toutes
les maisons pour femmes ou pour les organismes, aussi, qui s'occupent
des hommes violents, un genre de noyau qu'on pourrait se parler puis qu'on
pourrait justement coordonner tout l'ensemble.
C'est
l'implantation, aussi, que j'avais parlé... Puis là, bien, la ministre, tout à
l'heure, a dit qu'on voulait en avoir partout, là. L'objectif, ce n'est pas ça,
là. Je pense que, si elle aurait peut-être écouté, elle l'aurait vu, là. On
demandait tout simplement... c'est qu'il y a des réalités différentes dans des
secteurs au Québec. Puis on s'est dit : Oui, effectivement, une
implantation en deux ans, oui, je comprends, oui, c'est rapide. Ça, je
n'ai jamais... on n'a jamais été dans le sens de dire : Oui, mais là ça aurait pu être dans un an. On comprend, là,
puis, oui, c'est un travail vraiment très sérieux, d'avoir amené ça, parce
que, oui, d'habitude, ça prend plus de temps que deux ans. On s'entend
là-dessus, il n'y a pas de problème. Mais,
si on s'en va dans des endroits plus éloignés, où le côté informatique ne
fonctionne pas très, très... Parce que, là, on parle de géolocalisation. Moi,
juste pour vous dire, de partir ici pour m'en aller à Laval, mon téléphone
coupe à quelques reprises. Puis je
peux vous dire exactement où, parce que c'est toujours les mêmes places où ça
coupe. Je le sais, qu'il va y avoir des soumissions, puis ça va être une
compagnie qui va s'occuper, justement, des bracelets antirapprochement,
puis, bon... Bien, moi, j'ai hâte de voir si ces compagnies-là vont pouvoir
couvrir le Québec dans son ensemble.
C'est pour ça qu'on demandait, voir :
Pouvez-vous faire des tests ailleurs, tu sais, je ne sais pas, moi, en Abitibi
ou dans l'Outaouais ou... juste voir? Notre appel a été non reçu, mais c'est
que, là, l'implantation, elle commence à l'automne 2022,
Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches et tout, mais là on finit, parce que,
là, je pourrais y aller... en avril,
Lanaudière, Montérégie, l'Outaouais; septembre 2023, là, Gaspésie, Abitibi,
Saguenay. Mais, si ça ne marche pas, là, si on n'aurait pas fait des
tests avant, ça, ça veut dire qu'oubliez ça, septembre 2023, ça ne marchera
pas, là.
C'est juste
dans cette optique-là que je disais dans nos échanges : On peut-u faire
des petits tests pour s'assurer que ça fonctionne? Je comprends qu'on me disait
que tout était bien, à Québec. Il y avait le ministère qui était ici. Il était
habitué de travailler avec les organismes
ici, à Québec. Puis, bon, on a parlé beaucoup de Québec. Il n'y a pas de
problème de faire Québec. Bien, moi, je parlais juste simplement, dans les
autres régions du Québec, là, on peut-u faire des tests pour être
certain que ça fonctionne, puis après ça, bien, on ira, je veux dire, plus
largement, là. Ce n'était pas de dire : On
part ça partout en même temps. Ce n'était pas ça, mais pas pantoute, les discussions
qu'on avait, mais vraiment pas. Parce
que, moi, la technologie... et aussi il faut voir, aussi, la compagnie, parce
que, là il va y avoir des soumissions, c'est sûr, là, puis, bon, ils vont prendre la meilleure compagnie, sûrement,
qui offre la couverture la meilleure au Québec, là. La chose que je veux vraiment qu'on s'assure
aussi, c'est que l'anonymat, justement, concernant les personnes agressées,
soit vraiment confidentiel. Ça, c'est important. Donc, ça, j'espère qu'on a
pensé à ça.
Puis aussi le
côté... parce qu'on parle beaucoup des autres pays, on devient, justement, la
première province au... Le Québec, ça va être la première province au Canada de
l'avoir. C'est super, c'est correct. Ailleurs dans le monde, c'est des gens qui sont dédiés, puis, je pense, c'est en
Espagne, si je ne me trompe pas, ils sont dédiés vraiment. Donc, bien souvent,
c'est un policier, mais pour vous dire que c'est une policière, souvent, qui
est assignée à la personne qui a, justement, le dispositif, là, d'antirapprochement, puis il y a un contact régulier.
Donc, il y a un lien de confiance qui se fait avec cette personne-là, puis,
quand la personne n'est pas comme sécure, elle peut l'appeler. Donc, ça, c'est
comme une sécurité pour elle. C'est vraiment... on la rassure. On la
ramène, justement, à...
Dans le fond,
il faut les sécuriser, ces gens-là. Il faut toujours se rappeler qu'il a fallu
qu'ils passent un processus vraiment important, là. Il a fallu qu'ils
décident de dénoncer, de s'en... Vraiment, là, c'est vraiment... C'est un
exercice très difficile pour eux, mais
vraiment, vraiment, vraiment. Donc, c'est pour ça que c'est important de les
soutenir, de continuer à les soutenir, même s'ils ont le dispositif avec
eux autres.
Là, ici, nous autres, on a un système, puis
c'est le système correctionnel qu'on a, puis c'est correct, qui va faire le lien. Est-ce qu'ils vont faire ce lien-là
aussi? Est-ce qu'ils vont prendre... parce qu'ailleurs c'est souvent... surtout
plus des femmes, puisqu'il faut
s'entendre que c'est des femmes qui ont été violentées par un homme, donc le
lien de confiance se fait peut-être plus avec une femme,
mais... on s'entend, là. Donc, est-ce que le service correctionnel va faire la
même chose? Je l'espère. Est-ce que
le service correctionnel va garder toujours la même personne pour faire le lien
avec la personne? Je l'espère aussi. Est-ce que le service correctionnel
va faire des suivis avec ces personnes-là d'une base régulière? Je l'espère
aussi.
Donc, c'est
toutes des questions qu'on espère, mais qu'on n'a pas de... On ne sait pas. On
ne sait pas. Tu sais, pendant tout le
processus, oui, oui, on s'en occupe, oui, il y a quelque chose, tout s'est
fait, tout est beau., mais moi, je veux juste simplement que les femmes
qui ont ça, ce dispositif-là, elles n'aient pas un faux sentiment de sécurité.
Parce que c'est bien beau, que le bracelet, il a... l'agresseur a le bracelet,
puis la dame, elle a le dispositif, mais ce n'est pas tout en sécurité, là. Donc, oui, c'est un élément. Puis, oui,
comme je le disais tantôt, c'est mieux qu'un 810, qui n'est bien souvent pas
vérifié vraiment parce qu'il est... c'est quasiment impossible de tout vérifier
les 810 au Québec. Mais au moins il y a un dispositif qui fait que bon, bien, à
tant de kilomètres, bien, mettons, un kilomètre, là, je donne un chiffre comme
ça... mais à deux kilomètres on l'avertit, à
un kilomètre, bien, là la police est appelée, puis là, bien, on fonctionne pour
l'arrestation parce qu'à ce moment-là il n'a pas respecté les conditions.
Je parlais
aussi... Et puis là j'aimerais ça qu'on fasse des discussions vraiment
importantes, parce que, là, tout ça, on parle des gens qui... C'est des peines
de deux ans et moins, hein, québécois, c'est deux ans et moins. Deux ans et
plus, c'est fédéral. Je l'espère,
aussi, que la ministre va faire les démarches vraiment rapidement, et j'espère
qu'elle a déjà entrepris ces démarches-là avec les fédéraux, parce que
tout qu'est-ce qui arrive plus que deux ans ne sont pas là-dedans. Ils ne sont pas là-dedans. Et ça, bien, moi, bien
souvent... Puis là, actuellement, on parle de six mois, avoir le bracelet et
tout. Bien, est-ce qu'il va y avoir une possibilité d'avoir un autre six
mois? C'est toutes des questions qu'on n'a pas eu de retour.
Côté autochtone, on a eu la chance d'avoir une
communauté autochtone qui est arrivée ici, qui nous a expliqué, justement, la différence. Ils ont
14 communautés autochtones. On a 14 communautés autochtones, au
Québec, 14 réalités bien souvent
différentes. Puis des fois, bien, la communauté elle peut faire, je ne sais pas
moi, cinq kilomètres par cinq kilomètres, puis ça peut faire 100... en tout cas, comprenez-vous? Il y a des
différences tellement importantes entre communautés, mais, celle qui est la plus petite, là, quand je viens
de parler, tantôt, de dispositif, comment ça va fonctionner? Puis eux, ils nous
ont dit que les 14 communautés n'ont pas été... ils n'ont pas parlé aux
14 communautés, ils n'ont pas fait les démarches là-dessus. C'est des
femmes, ça. C'est là qu'on trouve qu'on a été peut-être rapide, on a été...
Puis, quand
on posait des questions, des fois... On nous dit toujours : Bien, vous
retardez le système, vous êtes contre. Non, non, non. On est vraiment pour le
bracelet, là, il n'y a aucun problème, mais on veut juste le bonifier. On
voulait juste bonifier ce projet de loi là pour qu'il englobe plus
grand.
• (12 heures) •
Les
autochtones nous ont parlé de réinsertion sociale, et ça, il va falloir y
penser aussi, parce que c'est bien beau, le bracelet, c'est bien beau, les... c'est bien beau, tout ça, là, mais
la réinsertion sociale, surtout sur tout le territoire québécois, on s'entend... Mais eux, ils pensent au niveau
autochtone. Les communautés autochtones, comme ils nous disaient, tout
le monde se connaît, c'est tellement petit. Ils vont savoir que
Mme Unetelle a porté plainte. Ils vont savoir que monsieur porte le bracelet. Ils vont tout savoir ça. C'est
des petites communautés qui... on sait tout, tu sais, on sait qu'est-ce que le
voisin fait, quasiment.
Problème de
logement là-dedans. Bien souvent, la victime habite avec l'agresseur. On fait
quoi? On l'envoie-tu dans les autres villages? Mais là, bien souvent, la
personne agressée, la victime, elle a les enfants aussi. C'est là-dessus que moi... on travaillait avec... je travaillais
avec mes collègues, justement, collègue de Verdun puis d'Acadie, surtout avec
la collègue d'Acadie qui m'a accompagné dans
ce projet de loi là. On essayait justement d'essayer de bonifier ce projet de
loi là, qui est bon. Je veux dire, écoutez,
comme je vous l'ai dit, tantôt, là, le bracelet il a été prouvé... Il est déjà
existant dans le monde, oui, mais quelque part, il faut penser à plus. Oui, je
sais qu'on a mis de l'argent dans les maisons... On va me dire : Oui, bien oui, mais on a mis tant
de millions dans les maisons pour femmes. On a tant... C'est vrai, c'est beau.
La coordination de tout ça, là-dedans, là, elle se fait où, là? Et c'est ça...
Puis comme je vous dis, il y a des maisons à Montréal
qui disaient : Oui, mais nous autres, on est obligé d'en refuser. Donc,
imaginez-vous, il y a des femmes qui sont violentées, qui réussissent à se
sortir des mains de leur agresseur, qui s'en aillent essayer de trouver une
solution, puis ils ne peuvent pas, ils ne trouvent pas d'assistance
là-dedans.
L'assistance,
aussi, au niveau mental, ces femmes-là, bien souvent, qui ont été maltraitées,
mais vraiment maltraitées... Puis ça,
je peux vous en parler, là, de mon ancienne vie, là, c'est terrible, là, c'est terrible.
Puis, bien souvent, les enfants de ce
couple-là qui a été... qui n'ont vu que de la violence dans leur vie,
malheureusement, bien souvent, les enfants reproduisent ça. C'est pour ça qu'il faut comme travailler vraiment à
encadrer ces familles-là, encadrer, la première, la victime, mais les victimes, aussi, des dommages
collatéraux, qui sont des enfants. Les enfants, il faut les prendre aussi sous
l'aile gouvernementale, il faut les aider, il faut les accompagner, parce que,
si on ne veut pas qu'ils reproduisent le même malheur, bien, il faut les
encadrer.
Vous savez,
bien souvent tu te fies à ton père, à ta mère. Moi, je sais bien que mon père,
moi, c'était mon héros, puis j'ai regardé toujours qu'est-ce qu'il
faisait. Mais, malheureusement, ces enfants-là, leur héros, bien souvent, bien,
il n'est pas correct, c'est comme... ce
n'est pas des gestes à répéter. Et c'est pour ça que je pense qu'il faut faire
notre grand possible pour, justement,
pouvoir accompagner ces familles-là qui en ont grandement de besoin. Donc,
l'aide psychologique, les appuis, les associations, je veux dire... je
vous dirais qu'il faut tout faire vraiment, vraiment pour faire la différence.
Puis, la dénonciation, c'est certain... Puis,
encore une fois, je parlais, à un moment donné, avec quelqu'un dans ma circonscription, elle ne savait même pas
qu'elle était violentée, elle ne le savait même pas. Elle, là, son mari, là, il
la dénigrait un petit peu puis il
disait : Aïe! ton téléphone, c'est fini, un petit peu comme l'annonce
qu'on met actuellement à la
télévision, c'est un peu comme ça, ça ressemble à ça un petit peu, mais... Il
ne la bat pas, mais il la contrôle autrement, tu sais : Tu n'es pas fine, tu n'auras pas de sous, tu ne pourras
pas magasiner, puis là je ne veux plus voir... que tu ne voies pas tes chums.
Comprenez-vous, là? Un contrôle vraiment pas fin, là, mais vraiment pas fin.
Puis cette dame-là est dans mon
bureau, puis, moi, mon personnel est tout féminin, quasiment, chez nous, puis
là, bien, elles ont dit : Bien oui, mais, Jean, ça n'a pas
d'allure, c'est comme... Donc, on a essayé comme... bien mal, nous aussi, de
l'accompagner puis de l'envoyer, justement, dans des ressources qui ont pu lui
aider. Mais il va falloir vraiment faire encore plus de publicité, vraiment mettre plus consciente la population que
la violence, bien, ça commence par là. Puis, tout à l'heure, il y a une
gradation qui se fait, puis à un moment donné l'irréparable arrive.
Aussi, il faut penser à nos jeunes filles dans
les écoles. Tu sais, l'éducation dans l'école, là, il faut que ça commence là. Tu sais, juste pour vous dire, mon
petit garçon... mon petit-fils, à un moment donné, il a eu un petit propos
pas si grave que ça, mais un propos qu'il a
eu sur sa soeur. Bien, on l'a corrigé tout de suite. Il ne faut pas que tu
laisses aller, comprenez-vous? Puis
là c'était un petit propos d'enfant, on s'entend, là, ils sont jeunes, ils sont
très jeunes. Mais il faut que tu éduques tes gens, il faut que tu
éduques tes enfants.
Mais,
malheureusement, il y a des endroits, il y a des familles, bien, quand tu as un
père violent, bien, l'éducation se
fait différemment, et c'est pour ça qu'à un moment donné il faut prendre en
charge, il faut partir ça de l'école puis il faut vraiment leur donner
la chance, à ces enfants-là, de devenir des adultes responsables. Mais ça, il
faut faire ça avant le bracelet, comprenez-vous? C'est pour ça qu'il y a
tellement de recommandations, là-dedans, qu'il faut faire.
Encore une
fois, je ne parle pas contre le bracelet, mais pas pantoute, comprenez-vous?
C'est un très bon outil puis, oui,
c'est bon. Mais là, si on se pavane pour dire : Aïe! on a le bracelet,
nous autres, on est... Wo! Wo! Oui, on a le bracelet, tant mieux, on l'a, puis, oui, il va y avoir bien
des femmes qui vont s'en servir, puis ça va les sécuriser puis... Ça, là, je
n'enlève absolument rien là-dessus puis je
suis bien content que ça les sécurise. Mais moi, je pense à toutes les femmes
qui n'auront peut-être pas la chance
d'avoir ce bracelet-là, parce qu'avant de se rendre à la cour, malheureusement,
c'est là que ça se passe.
Donc, pour
vous dire qu'on va voter pour, ça, c'est certain. Écoutez, on ne peut pas voter
contre, comme je vous dis, c'est un
outil supplémentaire. Mais, comme ma collègue de Québec solidaire mentionnait
tantôt, bien, il ne faut pas arrêter
là, parce que, si on arrête là, on fait un gros défaut parce que... Puis il ne
faut pas donner un faux sentiment de sécurité à ces femmes-là, justement. Il faut les accompagner vraiment, mais
vraiment. Parce que, bien souvent, on va dire : Bon, bien, elle a
le bracelet, on est corrects, là, tu sais? Non, non, non. Il faut
l'accompagner, il faut la suivre, parce que, psychologiquement,
là, cette femme-là, là, ça fait peut-être bien des années qu'elle souffre, bien
des années de violence qu'elle a
vécues, puis, veux veux pas, là, elle, elle a besoin d'aide, elle a besoin de
quelqu'un... lui tenir la main, quasiment, pour lui dire : Écoute,
là, tu es dans le bon chemin, tu as pris la bonne décision, puis il faut que tu
continues.
Puis aussi
c'est que, ces femmes-là, il faut qu'elles acceptent de prendre le bracelet,
pour l'acceptation. Parce que, bien souvent, certaines, elles vont peut-être
dire : Oups! c'est un autre contrôle que j'ai. Tu sais, j'ai été contrôlée
toute ma vie, puis là on va me
dire : Oui, bien là, tu pars... un autre contrôle, on va te contrôler, tu
sais. Donc, pour l'acceptation du bracelet, pour la compréhension de
prendre le bracelet, bien, c'est une étape, ça aussi.
Puis c'est
une étape... bien, il faut avoir l'assistance de psychologues, de travailleurs
sociaux, de toute l'équipe au complet qui entoure, qui enveloppe ces femmes-là
qui ont souffert, je vais dire, puis qui souffrent encore. Parce que, même si elles ont le bracelet, même si elles ont
sorti des mains de leur agresseur, elles souffrent encore. Parce que, bien
souvent, elles vont voir leurs enfants,
elles vont voir les enfants... Aïe! C'est des femmes qui sont bien conscientes,
là, tu sais, elles ont travaillé fort
pour sortir des mains de leur agresseur, elles veulent vivre juste une vie
normale puis elles veulent donner juste une vie correcte à leurs
enfants, c'est juste ça, comme toute mère ou tout père normal. C'est ça qu'on
veut donner à nos enfants puis à nos
petits-enfants. Mais là il faut les assister, parce que c'est des femmes qui
sont blessées. Mais, là-dedans, le bracelet, là, ne fait rien de ça, là,
comprenez-vous?
• (12 h 10) •
Puis c'est
bien beau qu'on ait mis de l'argent au niveau des maisons de femmes, et tout,
mais ça en prend plus, ça en prend plus. Puis les gens qui rentrent en dedans,
qui sont à l'intérieur puis que, là, on va leur donner le bracelet, est-ce
qu'on a fait un travail, à l'intérieur des murs, pour leur faire comprendre
qu'ils sont dans le champ? Tu sais, ils ne sont vraiment pas dans le bon chemin, là. Est-ce qu'on fait un travail? Dans
les jugements, est-ce qu'on peut exiger, justement, qu'il y ait une thérapie à l'intérieur pour
vraiment les amener sur le bon chemin? Bien, pour ça, il faut sensibiliser les
juges. Pour ça, il faut les former.
Pour ça, bien, il faut former aussi des avocats puis il faut former aussi les
policiers pour leurs interventions,
comprenez-vous, parce que, comme police, moi, j'en ai vécu beaucoup, mais, tu
sais, bien souvent tu vas y aller avec qu'est-ce que tu connais, tu vas y aller
avec ton coeur, tu vas y aller... puis, bien souvent, bien, tu ne connais pas
ce problème-là parce que tu ne le vis pas chez vous, tu sais, moi, mon père et
ma mère, là, tout allait bien, là, tu sais, bien, pour comprendre
vraiment.
Puis moi,
j'ai travaillé... on a eu... puis je vois des collègues ici qui étaient aussi
dans la commission de l'exploitation sexuelle.
On a rencontré, justement, des gens qui ont été exploités, pour comprendre, et
ces femmes-là qui ont été exploitées se promènent de corps de police en
corps de police ou, à Montréal, de poste à poste pour faire comprendre aux
policiers c'est quoi, la réalité. Bien, moi,
je pense qu'il faudrait peut-être faire la même affaire avec des femmes qui ont
sorti, qui ont réussi à sortir de ce
problème-là, pour faire comprendre aux gens la difficulté de sortir puis faire
comprendre aussi aux intervenants,
puis je parle des policiers, mais on peut parler des intervenants aussi, dans
les hôpitaux, et tout, de comprendre comment on peut les aider.
J'étais avec
la délégation de Wallonie, hier, et, eux, qu'est-ce qu'ils ont fait, en plus,
pour que les gens puissent... Parce que, quand quelqu'un a un contrôle total
sur sa femme ou son amie, peu importe, là, sur la victime, bien, bien souvent,
la seule place qu'il va lui permettre, c'est
d'aller à la pharmacie. À part de ça, là, il ne veut pas qu'elles aillent voir
d'autres personnes, parce qu'il veut
contrôler complètement. Bien, là-bas, en Belgique, qu'est-ce qu'ils ont fait,
c'est que les gens peuvent... ils
s'en allent à la pharmacie puis ils ont un code, peu importe le code, là, 244,
ils donnent un papier à la pharmacienne, puis la
pharmacienne, elle, elle sait que cette personne-là est en danger. Donc, qu'est-ce
qu'ils font? C'est qu'eux, ils avertissent
la police que... Puis là ils ont les adresses, ils ont tout, de la personne,
parce qu'elle, elle a été là pour ramasser ses médicaments. Bien, ils avertissent la police, et avec la police...
Les policiers qui travaillent dans ce dossier-là, eux, c'est des policiers volontaires. Vraiment, ils ont voulu
vraiment faire ça, c'est des policiers sensibilisés là-dedans au niveau des
violences conjugales. Puis eux, bien, justement, ils prennent charge puis ils
vont s'occuper, justement, à encadrer la victime pour qu'elle puisse s'en
sortir. Comprenez-vous? Donc, il y a tellement de choses qu'on peut faire.
C'est pour ça
que je vous dis : Le bracelet, c'est bon, oui, écoutez, personne ne peut
parler contre le bracelet. Mais il y
a tellement de choses. Puis c'est bien beau qu'on... Tu sais, on l'a regardé,
oui, ça existe dans d'autres pays, ce bracelet-là, mais il faudrait peut-être
regarder qu'est-ce qui se fait aussi dans d'autres pays au niveau de la
violence conjugale. Parce que, écoutez, la violence conjugale, ce n'est
pas juste au Québec que ça se passe, hein? C'est mondial. Malheureusement... Puis il y en a trop, en passant, là. Je veux dire,
il n'y a personne qui veut ça dans ce bas monde. Donc, je pense, il faudrait
peut-être regarder ce qui se fait ailleurs,
de regarder ça puis de dire : Ah! bien, peut-être, ça pourrait être
applicable chez nous. En tout cas,
moi, l'idée de la pharmacie, j'ai comme trouvé assez brillant, justement, que
dire : Bon, bien, «my God», on pourrait peut-être l'implanter chez
nous, au Québec.
Écoutez,
donc, pour vous dire que, oui, on va voter pour, oui, il y a... c'est un bon
projet de loi, comme tel, mais malheureusement c'est un projet de loi qui
aurait dû être bonifié, bonifié, et bonifié pour couvrir vraiment plus large,
parce que, là, on ne parlait que du bracelet antirapprochement et on n'a jamais
pensé qu'est-ce qui se passe avant le bracelet, qu'est-ce qui se passe après. On a parlé du bracelet. Donc, moi, je
pense qu'il faut vraiment... on aurait dû aller un petit peu plus large,
bien, même beaucoup plus large que ça, parce que, malheureusement, on s'en est
tenus au bracelet.
Comme je vous
dis, oui, ça va aider beaucoup de femmes, ça, c'est certain, ça, je n'en ai
aucun doute, puis je suis content de ça, mais, si on aurait pu le bonifier, ce
projet de loi là, on aurait pu aider plus de femmes. On aurait pu, justement,
faciliter, justement, à ces femmes-là, justement, de... Oui, il y a un nouveau
tribunal qui s'en vient, c'est beau, mais, encore
là, là, je veux dire, avant qu'il arrive au tribunal, là, ce gap-là que je
parlais depuis le début, là, on fait quoi, là, tu sais?
Donc, pour
vous dire, Mme la Présidente, on va voter pour, c'est certain, mais j'aurais
aimé ça qu'il soit encore plus complet,
pour protéger le plus de femmes, au Québec, qui subissent, malheureusement, des
violences conjugales, chez nous. Merci, madame.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, M. le député de
Vimont. Et maintenant je vais céder la parole à Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry Mélançon : Merci, Mme la
Présidente. Donc, on arrive à la toute dernière étape du projet de loi n° 24, qui, je dirais, s'est
déroulé assez rondement. Je pense que personne ne pourra blâmer les
oppositions, là, d'avoir pris trop de temps lors de l'étude détaillée de ce
projet de loi là. On avait tous en tête, vraiment, je pense, les victimes
durant l'étude détaillée, qu'on essaiera de
sauver au maximum, d'assurer la sécurité. Parce qu'on parle beaucoup de moyens
pour les sortir d'un milieu dangereux, imminent, mais il faut aussi
trouver, penser et toujours avoir au maximum les moyens pour les réintégrer dans leur maison, dans leur milieu de vie, avec
leurs enfants, et encore assurer leur sécurité à ce niveau-là. Donc, on
est vraiment dans du concret, là, dans ce projet de loi là.
Il est clair
que, dès le départ, on a salué le principe parce que c'était demandé depuis
quelque temps. On a fait plusieurs plaidoyers pour une implantation
rapide. C'était d'ailleurs une recommandation du rapport Rebâtir la
confiance et une demande formulée par
bien des groupes et des organismes qui oeuvrent auprès des femmes victimes de
violence conjugale.
Souvent... Bon, d'autres... D'ailleurs, les
services de police, excusez-moi, rapportent annuellement qu'il y a
18 000 infractions en contexte de violence conjugale et qu'on aurait
environ 4 000 agresseurs, là-dedans, susceptibles de pouvoir porter le dispositif par an. Donc, ce
n'est pas rien. Là, on arrive avec l'implantation de 500 bracelets, mais
j'espère qu'on essaiera au maximum de l'élargir à tous ceux qui sont...
à toutes les sortes d'agressions possibles sur les femmes, qu'on y aille avec
des suivis de l'implantation du dispositif et qu'on puisse réajuster le tir, au
besoin.
C'est souvent la victime qui va tenter de se
sortir de l'emprise d'un conjoint violent, du contrôle coercitif dont l'agresseur se sert, là... que surviennent les féminicides.
Il peut y avoir aussi du harcèlement par l'ex-conjoint. Il peut même parfois suivre sa victime lors de ses
déplacements. Donc, le dispositif devra agir, disons, à deux niveaux :
lorsqu'on a besoin d'intervenir
directement parce que là, le danger est imminent, mais aussi en préalerte pour
qu'une équipe d'intervention puisse vraiment se préparer à intervenir,
au besoin.
Donc, dans l'application de ce dispositif — puis
on a quand même posé plusieurs, plusieurs questions parce que c'est là où il existe encore des enjeux,
évidemment, des enjeux de ressources policières — est-ce qu'on a suffisamment d'effectifs pour suivre tous ceux qui auront le
bracelet? Est-ce qu'on sera en mesure d'intervenir? Même, quand on disait, en
préalerte : Est-ce qu'on devrait même penser au jumelage, comme c'est le
cas... Déjà, le modèle en Espagne jumelle un policier avec une victime,
une femme en situation de violence conjugale, pour avoir déjà un lien de
confiance qui se crée et qu'il puisse
vraiment entrer en contact avec la personne, là, avec la victime, à toutes
sortes de moments. Donc, s'il y a du harcèlement qui se fait par
téléphone ou sur les réseaux sociaux, il faut voir ça aussi comme un danger,
pas seulement quand on est physiquement
proche de la victime, mais aussi se doter de réflexes et de moyens, des outils
pour assurer la sécurité ou rassurer, finalement, la victime.
Il y a aussi les enjeux de couverture Internet
et du réseau cellulaire. Ça, pour moi, c'est encore assez nébuleux, comment on va s'y prendre. C'est très, très
inquiétant à ce niveau-là parce qu'une victime qui est dans un chalet, dans une
région éloignée où il n'y a pas de couverture cellulaire, comment on fait pour
la protéger et pour surveiller? Parce que c'est dans ce genre de situation là où un
agresseur va utiliser, disons, les failles d'un dispositif pour entrer en
contact avec la victime, la
surprendre, puis même, parfois, la tuer. Et il faut rappeler aussi, dans un
article assez récent de Thomas Gerbet, que
la couverture Internet haute vitesse, par exemple, le branchement ne se fait
pas aussi rapidement qu'on l'aurait souhaité et que l'engagement ne
serait pas facile à respecter.
• (12 h 20) •
Donc,
tout ça, la ministre de la Sécurité publique nous disait : Bien, c'est un
peu aussi pour ça qu'on justifie les trois
phases ou... il y a plusieurs phases, là, de déploiement du bracelet, et donc
les régions plus éloignées vont être branchées, auront l'implantation
plus tard dans le processus. Donc, on est encore, là, dans l'incertitude.
Est-ce que ça va vraiment pouvoir se faire, si, finalement, il faut garantir,
pour ça, le branchement à Internet et cellulaire, toute la façon qu'on va s'y
prendre au niveau technologique?
Ce
n'est évidemment pas le seul moyen à mettre en place pour créer... pour, en
fait, pour assurer la sécurité des victimes.
Il ne faut pas non plus créer un faux sentiment de sécurité. On l'a beaucoup
entendu, ça, durant les travaux. Donc, les intentions du gouvernement devront
aussi se concrétiser dans le prochain budget. Ça, c'est absolument essentiel.
Donc, je m'adresse à ceux qui sont parmi
nous. Il faudra qu'on pense au financement des maisons d'hébergement, parce que
ça, là, on en a fait une bataille de
près d'un an avant que l'argent soit réellement descendu dans les coffres des
maisons d'hébergement, qui ne pouvaient pas répondre à la demande. Il y
avait des dizaines de milliers d'appels qu'on ne pouvait pas prendre sous notre charge dans les maisons d'hébergement,
faute de moyens, faute de places. Et donc ça a donné place à de la hausse
de violence et des contextes très malheureux.
Ces mêmes maisons, aujourd'hui, craignent, parce
qu'on a donné une aide d'urgence, que, dans les prochains budgets, on les
oublie, parce que les conditions de travail sont encore très difficiles. On ne
peut pas payer... c'est du 24/7, souvent, le monde ont des horaires un peu atypiques. Ce n'est pas des supergros
salaires non plus qu'on peut donner à nos employés. Et donc il y a un gros roulement encore de
personnel, alors que la clientèle des maisons d'hébergement doit pouvoir
compter sur une équipe qui est là, qui est présente, en qui elles ont
confiance. Et donc c'est important qu'il n'y ait pas un gros roulement
d'employés dans les maisons d'hébergement.
Je
dirais la même chose aussi pour les maisons d'hébergement de deuxième étape.
L'alliance nous disait récemment que 8 % des femmes au départ d'un
refuge d'urgence vivent des enjeux de sécurité majeurs et auront donc besoin
d'un hébergement de deuxième étape. Donc,
les ressources doivent aussi être là pour accompagner les maisons déjà mises
sur pied, mais aussi appuyer des
nouveaux projets de développement de maisons de deuxième étape. Et d'ailleurs
je salue le travail qui a été fait
chez nous. On est en train d'en construire une dans le coin de
Sainte-Anne-des-Monts, donc ça avait été un gros travail pour réussir à
aboutir à la concrétisation de ce projet-là.
Évidemment,
quand on parle de recommandations à suivre, on ne peut passer sous silence les
nombreux rapports qui ont été créés
par des comités qui se sont penchés sur ce qu'on doit faire pour lutter contre
la violence conjugale. Alors, il y a
le rapport Rebâtir la confiance, particulièrement. Elles sont toutes
importantes, les recommandations, mais je peux quand même en cibler
quelques-unes. Il faut inscrire, dans le projet de loi n° 15,
présentement, là, la violence conjugale comme
motif distinct qui peut compromettre la sécurité de l'enfant. Donc, la violence
vécue par la mère touche directement l'enfant. Les deux sont liés et les juges
et les intervenants doivent en prendre compte. Donc, ça, on demande
vraiment au ministre de rectifier le tir dans le projet de loi n° 15. Il faut promouvoir et rendre disponible dans toutes
les régions du Québec le programme
d'évaluation des conjoints violents lors de l'enquête sur remise en liberté.
Donc, dans combien de régions est-ce
que le programme est implanté depuis trois ans? Aux dernières nouvelles, il
était très peu utilisé encore, là. L'obstacle
majeur est que ça prend l'autorisation du contrevenant, et, s'il ne donne pas
son autorisation, bien, le programme n'est
pas appliqué. Donc, on voit déjà, là, que ça ne tient pas la route. Il faut
dénouer cette impasse, puis j'invite la ministre à y voir très
rapidement.
Donc, pour faire un
résumé, bien, c'est certain qu'on est heureux du dénouement du projet de loi,
qu'on puisse rapidement procéder à
l'implantation des bracelets électroniques partout au Québec. Alors, il faut
saluer ce geste de la part du
gouvernement. Il faut, en fait, pouvoir... Bien, on espère de tout coeur, en
fait, qu'on puisse renforcer la sécurité des victimes, qu'on va éviter des tentatives de féminicide ou, du moins,
qu'il y ait un effet dissuasif de plus pour les agresseurs et qu'on diminue les bris de conditions. Donc, ça,
c'est un enjeu puis c'est vrai que ce n'est pas facile au niveau de la justice.
Et donc ça, c'est un outil dont on se sert
pour ça. Il ne faut pas que ça vienne se substituer à une peine ou une autre
mesure de surveillance qui est plus appropriée dans certains cas
judiciarisés.
Et
je m'attends aussi à ce qu'il y ait un suivi rigoureux dans l'application, dans
l'implantation des bracelets, parce que,
bon, je le disais, ce n'est pas la même date pour toutes les régions, mais il
faut que toutes les régions soient rapidement dotées de ces
dispositifs-là, et que l'on consulte aussi... qui était une demande, qu'on
consulte les populations comme les
communautés autochtones, qui ont beaucoup à apporter de leur expertise sur
leurs communautés. Des fois, il y a des enjeux ou des réalités qui sont complètement différentes, en termes de
territoire, donc l'application sera plus difficile, et il faudra les
impliquer dans tout ce processus-là.
Donc,
encore une fois, je remercie toutes les parties prenantes de l'étude détaillée
du projet de loi. Ça s'est bien passé. C'est une recommandation qu'on met de
l'avant dans les nombreux rapports, mais il faudra évidemment toutes les
mettre en application le plus rapidement possible, avec les ressources financières
adéquates, pour lutter contre la violence
faite aux femmes, qui est un enjeu national dont on doit tous être concernés,
et faire le maximum d'efforts pour pallier à cette problématique. Merci,
Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je
vous remercie, Mme la députée de Gaspé. Et maintenant la prochaine intervenante
sera Mme la députée de Fabre.
Mme Monique Sauvé
Mme
Sauvé : Merci beaucoup, Mme la Présidente. D'abord,
d'entrée de jeu, bien sûr que nous sommes en appui envers ce projet de loi, qui est un pas dans la
bonne direction pour protéger les femmes violentées. Écoutez, à chaque fois
qu'on entend qu'il y a un féminicide de
plus, le coeur déchiré, on écoute ça et on se dit : Il n'en faut plus. Il
faut faire tout ce qu'on peut faire pour éviter qu'il y en ait un
prochain, 21 féminicides durant la dernière année.
Moi, je veux
remercier, bien sûr, mon collègue, mon cher collègue de Vimont, pour toute son
expertise dans ce dossier. Je veux
souligner aussi l'engagement et la passion de ma collègue de Verdun, le travail
aussi qui s'est fait de la collègue
de l'Acadie et de Marguerite-Bourgeoys, entre autres, en lien avec le comité
transpartisan qui a permis d'accoucher de
ce rapport presque exhaustif, en fait, tellement il est documenté, rigoureux et
sérieux, le rapport Rebâtir la confiance. Alors, je veux souligner tout ce travail-là. Donc, oui,
je salue l'initiative du gouvernement, mes collègues qui ont pris ce dossier-là
très, très à coeur, mais tout le travail transpartisan.
Et, quand je
pense, Mme la Présidente, à ce travail transpartisan, dans la meilleure volonté
de tous les partis qui ont travaillé ensemble pour faire en sorte qu'il
y ait ce rapport extraordinaire, j'ai été un peu surprise, je vais vous le dire
bien franchement, du ton de la ministre
tantôt, qui critiquait les oppositions. Je pense que ce n'était pas nécessaire,
bien honnêtement. D'entrée de jeu,
tous les partis étaient en faveur de ce projet de loi sans hésitation. Mais,
bien sûr, quand on est en commission parlementaire et qu'on étudie un projet de
loi, on est là pour le bonifier, pour faire en sorte qu'ensemble, collectivement, comme ça s'est fait dans le comité
transpartisan, d'avoir la réflexion la plus complète pour faire en sorte
que ce projet de loi, une fois terminé, il
puisse tenir compte de l'ensemble des enjeux. Alors, je pense que ce ton
n'était pas nécessaire, je pense que
ce ton était assez désincarné du ton qu'on retrouvait dans le comité
transpartisan, et je pensais que c'était
important de le nommer. Parce qu'on est tous là pour la protection des femmes.
On est tous là dans cette intention de faire
en sorte que, oui, on salue un pas dans la bonne direction. 190 recommandations,
et, aujourd'hui, on adopte une d'entre elles.
Je vais faire
une analogie, Mme la Présidente, si vous me le permettez, je vais prendre
l'analogie d'une barque, une barque, un petit bateau bien construit,
sécuritaire, utile. Mais ce bateau, bien sûr, pour flotter, pour avancer, il
faut qu'il soit entouré d'eau, et, pour qu'il soit sécuritaire, ça lui prend
des gilets de sauvetage. Le petit bateau, la barque, c'est le bracelet, le bracelet qu'on adopte aujourd'hui, mais, pour
qu'il puisse avancer sur l'eau, l'eau, c'est l'ensemble des
190 recommandations. Pour qu'ils
puissent être sécuritaires, ces gilets de sauvetage, ce sont les ressources qui
seront nécessaires. Il faut que le délai à réagir, lorsqu'il y a cet
agresseur à proximité d'une victime potentielle, il faut qu'il y ait les
ressources qui vont permettre de pouvoir
agir excessivement rapidement. Le Québec est un grand territoire, Mme la
Présidente, et, si on n'a pas les ressources, on n'est pas en train de
gagner le pari de protéger nos femmes vulnérables.
• (12 h 30) •
Alors, si je
salue, si je salue le bracelet, aujourd'hui, il faut s'assurer que, dans le
déploiement, il faut s'assurer que, dans
la réflexion, d'une véritable volonté de rebâtir la confiance, on se
dise : Bravo, mais ce n'est pas assez. C'est ça qu'il faut se dire
aujourd'hui : Bravo, mais ce n'est pas assez.
Assez, c'est
l'ensemble des 190 recommandations. Et celle qu'on adopte aujourd'hui, c'est
la 84e, qui est dans le volet de la sécurité des victimes. Et, oui,
c'est très bien, mais tout le premier volet des premières recommandations du rapport, ça porte sur l'accompagnement,
accompagner les victimes, accompagner ces femmes vulnérables et fragiles. Parce
que, quand je parle dans cette Assemblée,
Mme la Présidente, c'est mon premier souci : Est-ce qu'on est en train de
tout faire pour ces femmes qui ont la peur au ventre, qui sont
agressées, qui sont vulnérables?
Alors, avant
de voir l'abominable prochain féminicide, félicitons ce pas dans la bonne
direction, mais assurons-nous, assurons-nous
que cette barque soit entourée de toute l'eau possible pour pouvoir avancer et
flotter, qu'elle soit sécuritaire et
qu'on puisse protéger, au Québec, l'ensemble, l'ensemble des femmes
vulnérables. Bravo, mais ce n'est pas assez. Merci beaucoup, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, Mme la députée
de Fabre. Et je cède maintenant la parole à M. le député de Jacques-Cartier.
M. Gregory Kelley
M.
Kelley : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je veux aussi
juste commencer en... saluer le travail que le comité non partisan a fait. Comme ma collègue de Sauvé
vient juste de mentionner, c'est un rapport pas mal complet, avec 190 recommandations. Est-ce que je suis
content qu'aujourd'hui on est ici pour débattre une recommandation qui soit
mise en place, les bracelets? Oui, c'est une bonne nouvelle, mais je
sais que plusieurs groupes... Et on peut juste prendre un parallèle avec les
peuples autochtones du Québec. C'est bien beau, des rapports avec des
recommandations, mais un rapport avec des
recommandations où il n'y a pas beaucoup de suivi des recommandations, ça fait
quoi? À un certain moment, des gens
commencent à perdre un petit peu la confiance, parce qu'ils disent : On va
prendre deux ans de faire un rapport avec plusieurs recommandations,
puis après ça, après ça... et quand on sait que le gouvernement peut prendre
des actions concrètement rapidement.
I can just think of, in the West
Island, the women's shelter, you know, there's no doubt that they'll be happy
that this bill has
been passed, but, as my colleague was just outlining, they need additional
resources right now. The pandemic has
been extremely hard for violence towards women. And again, will there be a
trend downwards? 21 women who were killed in the past year, it's truly tragic. And we know that these
organizations need more resources and can't just rely on support from the community. And we know, across
Québec, that local communities are very kind and generous to donate to the women shelters, but sometimes, it's also
something that we perhaps overlook, you know, it's tough for them, sometimes, to raise funds, because
it's a subject that, at times, is a little bit difficult to talk about, but
it's something that we need to highlight and we need to put out
forefront. I can just think of some of the other... you know, not just my
riding, but Chez Doris, in downtown
Montréal, which does extraordinary work for indigenous women on the streets of
Montréal, and they're always in need of more support and also guidance
at times, too, because they rely a lot on social workers and healthcare professionals. And we've seen and seen
the debates with the private residences for seniors who are having a hard time keeping staff, and some of that is due
to CISSS and CIUSSS going out and recruiting workers directly from our
community organizations, it's the same thing for these type of resources on the
ground. So, I hope we have a discussion about that.
Mon
collègue le député de Vimont a très bien exprimé la réalité des 14 différentes
nations autochtones du Québec, qui ont toutes des réalités différentes.
Mais, s'il y a un regroupement des peuples, dans notre société, qui vit, en
réalité... qui sont, entre guillemets, déconnectés de l'Internet de temps en
temps, c'est bien eux autres. Je peux penser jusqu'aux personnes dans le Grand Nord, les Inuits. Puis on a vu, dans les
21 féminicides, qu'il y a malheureusement eu des femmes autochtones qui étaient assassinées par quelqu'un
qu'elles connaissent. Alors, c'est un grand problème pour eux autres. Alors,
mon collègue de Vimont a très bien
dit : Dans les places où il n'y a pas nécessairement une connexion pour
s'assurer que la géolocalisation peut marcher, comment ça va fonctionner? Je
sais que c'est prévu dans les plans de la ministre de dérouler ce
bracelet dans le Grand Nord en 2023.
If you were to go speak to the... and
to anyone in the North, and said, «Well, in two years, we're going to resolve your connection to the Internet
problems», they will just nod their head and say OK, because that's a promise
they've heard quite a lot, and it's
also not extremely easy. Your flight to Kuujjuaq or even to the farthest point
of Québec is further than a flight down towards Florida or even to the
Caribbean, just to keep in mind about how vast our territory, at times, can be here, in Québec, and also getting off at one's
place and then going to a next. The Far North is extremely vast and very
remote. And any time, you know, you think about just going out and having a
meeting with somebody, a mayor from one of
the Inuit communities, and say, «I will just... we'll do a Zoom, no problem,
they'll say, «Well, Greg, it might depend on, you know, what time of day it is,
if there's cloudiness, if the feed from the satellite is able to get through.
That's just the reality.
So, how will this technology work in
our most remote parts of Québec? And how will it work for indigenous peoples?
That's a good question, and it's yet to be seen. And the Minister is going to
have a lot of work to make sure that she reassures indigenous peoples that this
technology will contribute to reducing, you know, violence against women. So...
Alors,
Mme la Présidente, c'était juste de souligner ce fait-là, qu'on va faire le
suivi de ce dossier. C'est sûr qu'on est
en faveur de ce projet de loi, mais c'est sûr qu'on va continuer de lutter et
demander que toutes les autres recommandations soient suivies par la
ministre et par le gouvernement. Alors, merci beaucoup pour votre écoute
aujourd'hui.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de
Jacques-Cartier. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, je constate qu'il n'y
en a pas.
Mise aux voix
Alors, le projet de
loi n° 24, Loi modifiant la Loi sur le système
correctionnel du Québec afin d'y prévoir le pouvoir
d'exiger qu'une personne contrevenante soit liée à un dispositif permettant de
savoir où elle se trouve, est-il
adopté? Adopté.
Maintenant, M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Caire :
Oui, Mme la Présidente, pourriez-vous appeler l'article 46 du
feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 498
Reprise du débat
sur l'adoption du principe
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors,
merci. À l'article 46 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné le 16 mars 2022 sur l'adoption du
principe du projet de loi n° 498, Loi proclamant la Journée nationale de la promotion
de la santé mentale positive.
Et,
au moment d'ajourner ce débat, M. le député de D'Arcy-McGee, c'est vous qui
aviez la parole, et vous aviez utilisé 29 min 6 s du
temps qui vous est alloué. La parole est à vous.
M. David Birnbaum (suite)
M. Birnbaum : Merci, Mme la Présidente.
J'ai l'honneur de continuer mon intervention sur le projet
de loi n° 498, Loi proclamant la Journée nationale de la
promotion de la santé positive, un
projet pour lequel j'ai la fierté d'avoir été le parrain, si vous voulez,
et de l'avoir rédigé avec l'aide de notre équipe.
Je me donne le devoir
de nous rappeler les circonstances de mon intervention aujourd'hui. Malgré
l'attente enthousiaste des formations de
l'opposition, le leader du gouvernement a rejeté la possibilité, tout à fait
recevable selon nos règles parlementaires, d'accélérer le processus de
l'adoption de ce projet de loi qui est, je vous rappelle, sur la santé mentale positive. Qu'on soit clairs, en le faisant
le gouvernement, en connaissance de cause, ordonne que ce projet de loi,
Mme la Présidente, soit mort au feuilleton. Pas une question d'opinion, que ce
soit clair...
Une voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Un instant. Oui, M. le leader adjoint du
gouvernement?
M. Caire : Si ça ne s'appelle
pas prêter des intentions, qu'est-ce que ça s'appelle, Mme la Présidente? Donc,
je vous demande de rappeler le député à l'ordre.
• (12 h 40) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie. Alors, M. le député de
D'Arcy-McGee, veuillez, s'il vous plaît, utiliser des propos un peu moins
contraignants par rapport au gouvernement pour étayer vos propos.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Je suis en train de raconter des circonstances qui sont
objectivement vérifiables. J'invite le
leader adjoint de regarder ce qui est sur l'ordre du jour, pour procéder, si
son gouvernement souhaitait, avec ce projet de loi, ce qui est à l'ordre
du jour aux commissions...
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Oui, oui, M. le leader
adjoint du gouvernement, on va laisser monsieur...
M. Caire : La règle sur la
pertinence, Mme la Présidente...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : On va laisser M. le député...
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : M. le leader adjoint, on
va laisser M. le député de D'Arcy-McGee faire son intervention. C'est
son opinion, ce sont ses propos, et on va lui permettre de terminer.Oui?
M. Caire : Donc,
sur le principe d'un projet de loi, commenter les discussions entre leaders,
vous jugez que c'est pertinent. Est-ce que c'est ce que je comprends?
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : M. le député de
D'Arcy-McGee a déposé un projet de loi, et c'est sur ce projet de loi qu'il intervient depuis tout à
l'heure. Il a commencé hier, il poursuit aujourd'hui. Et je vais lui demander
de poursuivre sur son intervention, s'il vous plaît.
Une voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Il parle du projet de loi qu'il a déposé. Je
vous remercie.
M. Birnbaum : De
ma lecture, Mme la Présidente, il y a un principe derrière les principes. Un
principe vaut quelque chose si ça
peut être activé. Ce que j'entends par mon intervention, qui est un fait, ce
projet de loi ne va pas voir le jour. Donc,
un principe, et un débat sur l'adoption de ce principe est assez pertinent, et
j'insiste là-dessus. Je vais, dans le temps qui m'est alloué, parler en
détail de l'importance du principe devant nous.
Mais, qu'on soit clairs, j'ai tellement hâte,
j'ai entendu qu'il y aurait quelques intervenants du côté ministériel sur ce projet qui traite un sujet d'une importance
solennelle. Je me demande... Je regarde mes collègues, de bonne foi, avec
qui j'ai eu à travailler de près, avec la
députée de Roberval. On a eu le plaisir solennel mais sérieux de travailler
ensemble, elle comme présidente, moi comme vice-président de la
commission sur l'aide médicale à mourir. Pendant que j'étais porte-parole de l'opposition officielle pour les
affaires autochtones, j'ai eu des échanges constructifs avec une femme de
coeur, la députée de Mirabel.
Je me demande si ça... J'espère qu'ils n'auront
pas la tâche odieuse de se lever pour parler, je n'imagine pas, contre un projet de loi qui propose une journée de
promotion de la santé mentale positive. Mais, en toute cohérence, en toute intégrité, comment quelque député que ce
soit, du côté ministériel, va se lever pour se prononcer en faveur de cette
journée-là quand ce principe — principe, je le répète — ne
serait pas entendu d'ici la fin de la session parlementaire? Ce n'est pas une
petite chose, ce n'est pas une petite chose.
Mme la Présidente, I am honored to have
sponsored, to have helped write and to speak in favor of Bill 498, which will create an annual day to promote positive mental health. But
let's be clear, let's be clear, the principle of this law will never become a reality under this current
administration because the Government has prescribed that it'll not be adopted,
because the procedure will not allow that to...
M. Caire : ...il recommence en
anglais, ce n'est pas plus acceptable.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : M. le député de
D'Arcy-McGee, je vous invite à être un peu plus concis par rapport à
votre intention de débattre du principe de votre projet de loi.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. J'ai tout à fait l'intention de respecter vos instructions, qui ne
sont pas tout à fait telles qu'interprétées
par le leader adjoint. Alors, ce n'est pas à lui que je réponds, c'est à la présidente
que je réponds.
Donc,
c'est avec le gros coeur lourd que je continue de parler du projet de loi
devant nous. Because this project, I'm worried, will not get
much further, and we'll have to wait and see. But I have my deep worries about
how the Government intends to proceed with this legislation before us.
J'aimerais revenir sur les contenus assez modestes mais, j'ose croire,
assez importants dans la notre proposition. Je nous rappelle du contexte
devant nous. Nous avons, comme j'ai dit hier, des leçons à tirer de ce qu'on
aurait vécu, en quelque part, ce qu'on continue de vivre suite à cette
pandémie, ou peut-être il y a une leçon primordiale, c'est-à-dire, collectivement ainsi qu'individuellement, de
sauvegarder notre bonne santé mentale afin qu'on fasse part, individuellement...
on fasse part, individuellement, des troubles mentaux, des crises d'anxiété,
des problèmes de surconsommation, de la violence conjugale, de la
dépression, de l'isolation à travers les cibles de notre population. Les
adolescents qui ont dû travailler à distance
pour leurs études, qui s'attendaient à une transition au cégep, un moment fébrile
et important qu'ils n'auraient pas
vécu comme il faut, qui, souvent, 12 mois plus tard, ne se sentaient pas à
l'aise dans cette nouvelle transition, des aînés qui n'auraient pas pu
voir leurs petits-enfants, leurs amis, nous avons parlé, au cours des dernières
années, de ça. Ma collègue la députée de
Fabre, de façon évocatrice et poignante, nous a fait comprendre le trop qui...
l'impact qu'ont dû subir nos aînés, qui se répétait pour les jeunes,
pour les femmes monoparentales, pour les gens en situation vulnérable.
Est-ce qu'on peut
faire une suite concrète? Et ce n'est pas une petite journée, c'est une suite
concrète d'actions gouvernementales qui en découleraient, un appui pour les
règlements communautaires qui en découleraient, des actions que chacun de nous, sensibilisé comme il faut,
risquerait de prendre pour protéger notre santé mentale, pour inciter une
santé mentale positive.
Il
y a, en quelque part, trois volets de l'enjeu de la santé mentale.
Gestion de crise, on en a parlé, on a vécu beaucoup. Des solutions concrètes qui s'imposaient pour
aider le monde et pour accentuer l'effort et les ressources disponibles aux
regroupements, aux CIUSSS, aux intervenants
pour pallier les difficultés accrues par chaque mesure possible, vérifiable.
Les difficultés de santé mentale, voilà un des volets, évidemment, qui va être
toujours présent et toujours important.
Il y a un deuxième
volet, qui est relié au troisième, qui est le sujet de ce projet de loi mais
qui n'est pas exclusif, et c'est-à-dire la prévention, Mme la Présidente, où, j'admets, ce n'est pas juste ce
gouvernement-ci, c'est toujours un défi pour les gouvernements de
s'attarder sur la prévention, parce que des fois les résultats ne sont pas
évidents, parce que c'est l'absence d'un
problème qui est le résultat des actions concrètes en tout ce qui a trait à la
prévention. Mais c'est un volet très important.
• (12 h 50) •
Mais,
en quelque part, ces deux volets sèment le terrain, incitent la nécessité de
passer au troisième volet. Et le troisième volet, c'est la santé mentale
positive, qui ne se réalise pas par magie, c'est un réel concept. Et je me
permets, Mme la Présidente, de citer
quelques experts pour qu'on creuse un petit peu dans le concept qui est
derrière notre proposition. Ce n'est pas moi, c'est les experts en santé
mentale qui l'on dit, que c'est plus que des mots, c'est plus qu'un concept éphémère, c'est un phénomène réel, assujetti déjà
à beaucoup d'études, de recherches d'experts, d'analyses. La santé mentale
constitue une dimension essentielle d'un bon état de santé.
Pendant
longtemps, la santé mentale était déterminée par l'absence des troubles
mentaux, et c'est un piège dans lequel il faut refuser de tomber. Ce
n'est pas parce que, bon, je n'abuse pas de drogues, d'alcool, je ne songerais
jamais à me recourir à la violence
conjugale, je ne me sens pas si anxieux que ça, et, non, je ne suis pas en
dépression majeure... Ça, tant mieux, en quelque part, ça, c'est
l'absence de troubles mentaux. Ça ne veut pas dire qu'on est équipé pour défendre
contre la possibilité qu'on peut être
atteint de ces genres de difficultés advenant un congédiement de son emploi, un
bris de notre vie de couple, le décès
d'un proche. Il y a plein de monde dans ces situations-là ou juste les hauts et
les bas de la vie, là, qui sont
biens, qui sont en absence de difficultés de santé mentale, sont-ils quand même
équipés de façon optimale à se
prévaloir de leurs talents, de leur bonheur, de leurs amis, de leurs proches,
de confronter les adversaires, comme on a à faire ici assez souvent? Ça, ce n'est pas l'absence d'un problème de
santé mentale, ça, c'est une capacité, un potentiel, réalisé avec l'aide
collective, d'être en bonne santé mentale.
Alors,
j'insiste sur ces faits-là parce que, comme je dis, je ne veux pas qu'on tente
à réduire un tel projet de loi à une journée. Surtout, c'est assez
solennel, cette enceinte, ici, les journées affirmées et ordonnées en loi par
l'Assemblée nationale ont un sens, comme
chaque loi, c'est un principe de droit. Quand on exige quelque chose en droit,
c'est parce que les mots portent un
sens et que les mots risquent d'avoir des conséquences. Dans le cas dont je
parle, les conséquences, j'ose espérer,
pas juste le 13 mars de chaque année mais tout le long de l'année, seraient des
dépenses gouvernementales, de l'épaulement
des regroupements communautaires, des campagnes d'information, des gestes
concrets qui découleraient d'une telle loi afin qu'on aide le monde, on
accompagne du monde à veiller à leur santé mentale positive.
Là,
je me permets de citer quelques experts, Mme la Présidente : «La santé
mentale positive s'attarde aux aspects mentaux
positifs de l'être humain et à son potentiel de croissance, comme ses forces et
capacités, le bonheur, des qualités telles
que la responsabilité, le courage, la créativité et la persévérance, ainsi que
les ressources matérielles et sociales qui les favorisent ou les soutiennent.» Ce n'est pas juste des mots, c'est
un vrai concept. Les écrits scientifiques montrent que les troubles mentaux et la santé mentale positive
ne sont pas les deux pôles opposés d'un même état mais qu'ils constituent
deux états distincts, quoique réels, très importants.
C'est pourquoi je me
suis attardé sur les circonstances, et les troubles mentaux, et les premières phases,
parce qu'il y a un lien entre les deux. Ce
n'est pas : Oh mon Dieu! je suis malade; oh mon Dieu! trois ans plus tard,
je suis en santé mentale positive avec les deux pieds sur terre. C'est
un continuum, et il faut que le gouvernement, les plus hautes instances donnent le signal que cette troisième
phase n'est pas juste sur le radar, est ancrée dans nos réflexions collectives,
dans nos actions et dans nos responsabilités.
Permettez-moi,
Mme la Présidente, d'offrir quelques définitions telles que mises de l'avant
par les experts. Santé mentale
positive : «[C'est un] état de bien-être qui nous permet "de
ressentir, penser et agir de manière à améliorer notre aptitude à jouir
de la vie et à relever les défis auxquels nous sommes confrontés".»
Diener
et autres, je les cite, en 2003, bien-être subjectif : «Le bien-être
subjectif est l'évaluation générale qu'une personne porte à sa vie, son
autodescription de son état.» Ce n'est pas des petites choses, c'est réel.
Huppert et So, en 2013, santé mentale florissante,
un des qualificatifs utilisés pour parler de la santé mentale positive : «La santé mentale florissante est
le sentiment que sa vie se déroule bien. Elle combine les sentiments positifs
et l'efficacité du fonctionnement. Elle correspond à un haut niveau du
bien-être mental.»
Keyes, en
2005, santé mentale positive : «C'est un sentiment subjectif de bien-être
qui se caractérise par la présence de sentiments positifs envers la vie
ainsi que par un bon fonctionnement psychosocial.»
L'Organisation mondiale de la santé, en
2018 : «La santé mentale est [un état positif,] un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter
les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer
à la vie de sa communauté.»
Plusieurs
experts qui s'attardent sur le concept de façon variable et différente. Mais
deux choses. Dans un premier temps,
il y a une panoplie d'experts que je n'ai pas cités. Nous ne parlons, comme je
dis, pas d'un concept éphémère qui n'est pas identifiable ni mesurable,
qui n'est pas sans sens. Il y a des mots communs, des concepts communs dans
leurs définitions, et tous parlent de nous
équiper dans notre vie individuelle, qui fait une vie collective, de travailler
et de vivre sainement.
Je me permets
de le dire, ce n'est pas le travail le plus facile qu'on fait, chacun de notre
perspective, ici, nous, les 125. N'est-il pas important, pour se
décharger de nos tâches de façon honorable, je le dis de façon banale, d'être
bien dans notre peau, d'avoir la capacité,
parce qu'on est bien, d'écouter nos concitoyennes et nos concitoyens, de mettre
à l'oeuvre toutes nos capacités, notre esprit d'analyse, parce qu'on
n'est pas pris par... ou complexés par quoi que ce soit, qu'on est bien? On se lève et on voit clair, parce que,
comme on prend soin de notre santé physique en faisant de l'exercice, en
bien mangeant, on veille à notre propre état
de santé mentale. Ce n'est pas rien. Et, à l'aube des deux ans qu'on vient de
vivre, l'idée que cette Assemblée nationale
souligne l'importance de ce phénomène-là est assez importante, assez
primordiale.
Donc, il y a
une façon initiale de souligner cet intérêt, cette obligation, c'est par
l'adoption d'un projet de loi qui nous
donne collectivement l'obligation de veiller à la santé mentale positive. Il me
semble que c'est un geste très intéressant à poursuivre.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de
D'Arcy-McGee. Maintenant, compte tenu de l'heure, je me dois de vous
demander si vous avez terminé votre intervention.
M. Birnbaum : Non, Mme la
Présidente, je n'ai pas terminé.
• (13 heures) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vais vous
inviter à la poursuivre lors de la reprise de ce débat. Et, conformément, maintenant... et je vais
suspendre nos travaux jusqu'à 14 h 30, mais nous allons quand même
tenir ce débat de séance qui a été annoncé précédemment.
Débats de fin de séance
Je vais vous
demander, s'il vous plaît, de quitter le salon bleu en silence, puisque nous
allons maintenant procéder au débat
de fin de séance, qui portera sur une question adressée par M. le député de
Robert-Baldwin au ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles
concernant la hausse démesurée des tarifs d'électricité.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de
parole de cinq minutes, et le député a ensuite une réplique de deux minutes.
Alors, M. le député de Robert-Baldwin, la parole
est à vous pour une durée de cinq minutes.
Hausse des tarifs d'électricité
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Alors, comme vous savez, nous avons discuté de cet enjeu aujourd'hui, à la période des questions. D'ailleurs,
nous le discutons déjà depuis un certain nombre de jours ou même de semaines, et j'ai comme l'impression qu'on va
continuer de parler de cet enjeu-là. Ça me fait toujours plaisir de discuter ça
avec le ministre de l'Énergie. Et, en
période de questions, généralement, le temps est limité, donc on n'a pas eu
vraiment le temps d'aller un peu plus loin, là où on voulait aller.
Alors, le
ministre et son gouvernement, le premier ministre aussi, disent sans cesse
depuis déjà un certain nombre de semaines, même d'années, puisque cela
fait suite à la loi n° 34 de 2019, que le système qui a été mis en place
pour l'établissement des tarifs avec cette
loi n° 34, que ce système-là est vraiment la meilleure
chose, bon, depuis même 1963. Je pense que le ministre avait parlé des
années 60, je ne peux pas le citer exactement en quelle année, mais depuis
les années 60. Bon. Et le ministre et
le premier ministre nous parlent aussi beaucoup, beaucoup de corrélations comme
quoi, les tarifs d'électricité et
l'inflation, il y a une très bonne corrélation, et donc on n'a qu'à continuer
ce processus, etc. Bon, il faudrait
bien mesurer cette corrélation-là, mais on n'est pas ici pour faire un cours de
statistiques, mais je mentionnerais seulement que corrélation ne veut
pas dire causalité. Ce n'est pas parce que deux entités sont corrélées qu'il y
a nécessairement une relation de cause à effet.
Alors, il
faut toujours faire attention avec ces choses. Et ici, on parle surtout, donc,
des tarifs, des tarifs d'un monopole réglementé.
Et de lier ces tarifs-là, de lier l'établissement de ces tarifs-là au taux
d'inflation, à notre avis, n'a aucun sens. Nous l'avons soulevé cette question-là lors des
commissions parlementaires en 2019. Tous les experts, tous les analystes
qui sont venus en commission parlementaire soulevaient la même question. Les
seuls qui continuaient de pousser dans cette
direction-là, c'était le gouvernement. Et pourquoi il y avait cette unanimité-là de voix
contre? C'est parce que les tarifs d'hydroélectricité, Mme la Présidente,
doivent refléter les coûts de production et les coûts de distribution
d'électricité.
Au Québec, la
production et distribution d'électricité sont des monopoles ou des
quasi-monopoles, et qui sont bien réglementés, comme, d'ailleurs, dans beaucoup
d'autres pays. On n'est pas les seuls à avoir ce système-là. Et, chaque fois qu'on assiste... qu'on a un système comme ça,
le prix, donc le tarif, est établi par un organisme public indépendant qui
examine le bien-fondé ou pas d'une requête
pour hausse de tarifs et qui invite des spécialistes et des groupes de la
société civile pour en discuter dans
un cadre qui, des fois, est quasi un tribunal. Mais il y a un examen approfondi
de la requête pour cette hausse-là. Et, à la fin, l'autorité, dans le
cas qui nous concerne, la Régie de l'énergie, va émettre sa décision.
Bon, là,
maintenant, récemment, mardi, cette semaine, il y a un coup de théâtre, le
gouvernement recule. Parce que c'est
de ça qu'il s'agit. Le premier ministre a annoncé, dans un point de presse,
que, ah!, non, non, en 2023, la hausse des tarifs ne sera pas 5 %. Mais
ça, ça soulève toute une série de questions : Comment? Qui va décider?
Quels sont les paramètres? Il n'y a
pas de réponse à ces questions. Tout ce qu'on sait, c'est que non, non, non, ce
ne sera pas 5 %. Alors, quoi, c'est 3 %? Qui décide? Comment
ça va être décidé?
Et là, Mme la
Présidente, ce qui est important à remarquer ici, à mon avis, c'est qu'en
reculant de la sorte, donc en
disant : Non, non, non, le système mis en place par la loi de 2019, ça ne
s'applique pas, en agissant de la sorte, c'est une intervention
arbitraire du politique, ce qui était ce que le gouvernement voulait éviter
avec sa loi. Donc, ils ont mis en place un
mécanisme, et puis là, maintenant, ils disent : Non, non, non, ce
mécanisme-là ne s'applique pas, on va passer à une décision
gouvernementale. Ça ne tient pas la route, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je
vous remercie, M. le député de Robert-Baldwin. Et maintenant je cède la
parole à M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles pour une
durée de cinq minutes.
M. Jonatan Julien
M. Julien :
Oui. Merci,
Mme la Présidente. C'est un réel plaisir de pouvoir discuter avec mon collègue
de Robert-Baldwin de ces enjeux-là et des différentes notions qui sont
énoncées.
Premièrement,
je tiens à rétablir, Mme la Présidente, qu'on a actuellement une Régie de
l'énergie qui est la seule entité qui peut réglementer les tarifs. On a un
tarif qui est réglementé. La loi qu'on a adoptée visait, en fin de compte,
à donner plus de prévisibilité, je le
réitère, plus de prévisibilité par rapport aux hausses successives annuelles.
Pourquoi? Qu'en déposant, à chaque
année, une cause tarifaire, Hydro-Québec présente ses coûts, et, face à ces
coûts-là, la régie vient donner une
marge de profit, qui était stable, et faisait une hausse de tarifs. Donc,
dépendant, en fin de compte, de ce qu'Hydro-Québec déposait comme coûts, parfois, on avait des hausses
qui étaient jusqu'à quatre fois l'inflation, en 2014, trois fois l'inflation, en 2015, et parfois c'était la moitié de
l'inflation en d'autres années. Donc, on voyait, en fin de compte, qu'on avait
des hausses qui étaient en dents de scie continuellement, année après
année, parce qu'on y allait sur base annuelle.
Maintenant,
mon collègue de Robert-Baldwin mentionne : Il y a une corrélation
potentielle entre l'inflation et la hausse
des tarifs, sur le long terme, mais il n'y a pas de causalité. Écoutez, moi,
j'ai un graphique ici. Puis je le sais, que je suis retourné jusqu'à 1963. Mais pourquoi? Parce que c'est la
nationalisation d'Hydro-Québec. Et on a deux courbes, là, sur le graphique, la hausse des tarifs et la
hausse des prix à la consommation. Mme la Présidente, les deux courbes sont
identiques sur 60 ans. Momentanément, une année, il peut y avoir des
distorsions, mais, sur 60 ans, les deux courbes partent du même point,
arrivent au même point, parce qu'il y a une corrélation. La corrélation est simple.
On est une entreprise de services qui a une
structure de coûts, rémunération, investissements, camions, il faut enlever,
couper les arbres, donner des
contrats de services. Une structure de coûts comme celle-là est corrélée à
l'inflation, c'est-à-dire qu'Hydro-Québec, dans sa structure de coûts, pour faire ses activités, n'est pas
désincarnée du fait que l'indice des prix à la consommation, qui met de
la pression sur les salaires, sur l'énergie, sur les ententes contractuelles,
fait en sorte que leurs coûts augmentent. C'est pour ça que, sur une longue
période, il y a une corrélation parfaite.
Momentanément,
il peut arriver qu'un choix soit fait d'investir plus une année, il peut
arriver qu'un amortissement ait
terminé une année, parce que les dépenses d'amortissement sont prises en
considération. Donc, année après année, il peut y avoir des dents de
scie, mais, sur 10 ans, 15 ans, 20 ans, 30 ans,
60 ans, les deux courbes sont identiques.
Qu'est-ce qu'on a fait avec le projet de loi? On
est venu dire : Écoutez, on n'aime pas voir cet effet de yoyo, quatre fois l'inflation, la moitié de l'inflation,
qui ne donne pas de prévisibilité. On voit très bien que l'indice des prix à la
consommation, lui, dans les
30 dernières années, entre 0,6 % et 3 %, parce qu'on a une
politique monétaire, au Canada, qui vise,
en fin de compte, à suivre ce corridor-là, donc, quand on regarde sur
30 ans, il y a une corrélation, mais il n'y a pas de dents de scie dans l'inflation. On est venu
niveler puis on est venu dire : Au lieu de faire ça sur base annuelle,
avec la régie, on va le faire aux
cinq ans. Donc, à tous les cinq ans, la Régie de l'énergie refait une
cause tarifaire pour valider la structure de coûts pour venir,
justement, remettre le tarif. Donc, pas de choc.
• (13 h 10) •
Maintenant,
cette année, on vit, vous en conviendrez, Mme la Présidente, une situation
exceptionnelle. On a eu la fin de la
pandémie, où il y a eu beaucoup d'argent d'injecté, beaucoup d'épargne chez
l'ensemble des contribuables. En même
temps, les chaînes d'approvisionnement ont été mises à mal, donc, baisse de
l'offre, augmentation de la demande. Clairement, on voit qu'on est dans
une période exceptionnelle, ponctuelle, d'inflation.
Quand on
regarde ça, ça ne met pas en doute, en réalité, l'historique des
60 dernières années, mais on dit : À situation exceptionnelle,
on va prendre des mesures exceptionnelles. Avec le budget de mon collègue, la
semaine prochaine, on va
venir redonner de l'argent aux Québécois, aux Québécoises, justement, pour
faire face à la hausse des prix de l'épicerie, de l'essence, du
logement.
Et ce qu'on
vient dire aussi pour Hydro-Québec, c'est : Il y a cinq mois de courus
d'inflation, au mois d'avril 2023, on
va voir comment les sept prochains mois vont se comporter, mais il n'y aura pas
de choc tarifaire à 4 % et 5 %. On va agir momentanément,
parce que c'est ponctuel, puis c'est une situation exceptionnelle.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Maintenant, pour votre réplique de deux minutes, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Carlos J. Leitão (réplique)
M.
Leitão :
Merci, Mme la Présidente. J'ai bien l'impression
qu'on ne sera pas d'accord. On n'est pas d'accord, Mme la Présidente. Encore une fois, cette
corrélation-là ne veut pas dire causalité. Et cette corrélation-là, que le
ministre a montrée dans son
graphique, cette corrélation-là se manifeste parce qu'Hydro-Québec est un
monopole. Donc, sa courbe... oui, les deux courbes se suivent, mais parce
qu'elle a un pouvoir de monopole, et c'est ça qui lui donne cette situation-là.
Et donc, et donc, Mme la Présidente, quand on est dans une telle situation, il
faut qu'un organisme indépendant puisse évaluer
et examiner les tarifs pour s'assurer que ces tarifs-là sont établis de façon
juste et équitable, ce que la Régie de l'énergie le faisait très bien.
Et ce
processus tarifaire a évolué dans le temps. Le processus tarifaire qui
existait, je ne sais pas, moi, en 2017, était très différent de celui de 1967,
franchement, ça a évolué dans le temps. Et on était arrivé, en 2017, 2018,
2019, juste avant la fameuse loi, on était arrivé à un processus
d'établissement de tarifs qui était bien ficelé, qui était logique, qui
prenait en considération beaucoup
d'éléments. Et d'ailleurs, et d'ailleurs, Mme la Présidente, en 2020, avec le
système qui existait avant, ce qu'on
aurait eu aurait été une baisse des tarifs. Parce que oui, oui, Mme la
Présidente, à plusieurs occasions, la Régie de l'énergie avait décrété des baisses de tarifs, même si l'inflation
était à 2 %, 3 % ou 4 %. Et c'est ce qui aurait arrivé en
2019... pardon, en 2020. C'est ce qui aurait arrivé probablement aussi en 2021.
Donc, tout ça
pour dire que le système qui a été mis en place par le gouvernement en 2019 n'a
aucun sens, est bancal, et nous sommes vraiment la risée de la planète,
Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, M. le député de Robert-Baldwin. Ceci met fin à ce débat.
Et je vous rappelle que nos travaux sont
suspendus jusqu'à 14 h 30.
(Suspension de la séance à 13 h 14)
(Reprise à 14 h 31)
Le Vice-Président (M. Picard) :
Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 498
Poursuite du débat sur l'adoption du principe
L'Assemblée
poursuit le débat sur l'adoption du principe du projet de loi n° 498, Loi proclamant la
Journée nationale de la
promotion de la santé mentale positive. Lorsque nous avons cessé nos travaux, c'était M. le député de
D'Arcy-McGee, qui avait déjà utilisé 50 min 32 s. Je vous
laisse terminer votre intervention, M. le député. Allez-y.
M. David Birnbaum (suite)
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Bon, j'ai le privilège de continuer mon intervention sur le projet
de loi n° 498,
Loi proclamant la Journée nationale de la promotion de la santé mentale
positive. J'ai de la fierté parce que, comme on aurait discuté déjà ou
durant ce débat qui a chevauché sur deux jours, on parle d'un volet qui est
souvent négligé et à peine, en quelque part,
connu de la santé mentale, mais un volet où le chantier devant nous est
intéressant et grand ouvert, et c'est de plus en plus nécessaire qu'on
embarque sur ce chantier-là, M. le Président.
En même temps, je l'avais déjà dit que je me
lève avec plaisir et humilité pour appuyer ce projet que j'ai eu l'honneur de rédiger. C'est un petit peu avec
déception aussi, parce que, même si on est au débat sur le principe, pour que
le principe soit réalisé, il faudrait que le
débat continue. Et, de toute évidence, ce projet de loi, qui ne m'appartient
aucunement, risque d'être mort au
feuilleton, une chose qui me déçoit aux plus hautes instances et qui va être
très décevante pour un monde qui fait
la pierre angulaire de nos efforts collectifs d'être bien ensemble, en quelque
part. Je parle du secteur communautaire, et un secteur tellement actif,
c'est le secteur d'entraide communautaire à la santé mentale.
Nous avons
notre rôle, M. le Président, ici, au Parlement et du côté ministériel, de
veiller au travail quotidien des CISSS,
des CIUSSS, de les financer, de les encadrer comme il faut, et ils font un
travail formidable. Il y a la collaboration, des fois problématique mais réelle, du secteur privé où se trouvent
d'autres psychologues, intervenants, intervenantes, et tout ce monde-là
oeuvre à veiller surtout aux troubles de santé mentale et d'essayer de les
remédier de toutes sortes de façons. Ils travaillent modestement, et ce n'est pas une critique, c'est
l'état des choses souvent à la prévention, mais aussi, aussi, et là j'ai en tête les gens qui ont inspiré
ce projet de loi là, ils travaillent avec dévouement, compassion et efficacité
justement sur la santé mentale positive.
Et je l'ai
déjà dit, mais je le dis à nouveau, que l'inspiration de ce projet de loi,
c'est le Mouvement Santé mentale du
Québec. Et ce mouvement, en quelque part, je suis soulagé parce qu'ils ne nous
auraient pas attendus, comme je dis, pour
un projet de loi qui, tristement, lors de ce Parlement, ne va pas voir le jour,
fort probablement, et c'est une décision qui aura été prise par le gouvernement actuel. Et je déplore cette décision,
je l'ai dit déjà, je le dis à nouveau. Par contre, ce mouvement formidable s'est déjà mis en branle
depuis longtemps, depuis longtemps parce qu'ils sont conscients, avec leur
implication à travers le Québec... sur
l'importance de veiller collectivement et individuellement à notre bonne santé
mentale.
Comme j'ai
déjà dit, qu'on se comprenne, ce n'est pas l'absence de deux choses. Dans un
premier temps, ce n'est pas juste
l'absence de troubles mentaux, ce n'est pas juste qu'on se lève le matin, on
dit : Ah! mon Dieu, j'ai été chanceux dans ma vie, je n'ai jamais souffert de la dépression, mes enfants n'ont
jamais eu des troubles trop aigus d'anxiété, dans mon entourage j'ai été
épargné des exemples de toxicomanie, d'alcoolisme, et tout ça. Ça, c'est
l'absence des troubles mentaux. Tant mieux. Ça ne dit pas qu'on est à notre
pleine capacité. Ça ne dit pas qu'on fait le tout, comme on fait quotidiennement, pour veiller à notre santé
physique. Ça ne dit pas qu'on fait le tout pour se comprendre, pour comprendre
les signes d'une dépression qui risque de
s'ancrer de façon subtile dans notre vie. Ça ne nous dit pas qu'on aurait pris
dans notre vie des mesures pour être
bienveillants au monde autour de nous, pour nous aider à être bien dans notre
peau et pour aider le monde autour de nous à être bien dans leur peau.
Et ce que le
Mouvement Santé mentale Québec a compris, sans attendre notre projet de loi,
mais tant mieux, c'est qu'il faut
faire des gestes structurants et réels afin d'assurer le plus que possible
qu'on est à la maîtrise de nos facultés, qu'on est en mesure de se prévaloir du bonheur qu'on mérite chacun, parce
qu'on est autoconscients de nos capacités, nos défis, et on est prêts
pour les hauts et les bas qui vont inévitablement nous confronter dans la vie.
Alors, Renée
Ouimet et toute l'équipe, à travers le Québec, de Mouvement Santé mentale
Québec sont à l'oeuvre chaque jour pour
inciter une santé mentale positive avec des gestes très importants, avec leurs
sept astuces qui sont bien connues,
qui invitent les gens à oeuvrer justement sur chacun des indices qui risquent
de toucher à leur santé mentale positive. Et surtout, quand j'ai dit qu'ils se
sont avancés sans ce projet de loi, bon, ce 13 mars, qu'on vient de
franchir la fin de semaine passée,
ils ont déjà célébré, de leur façon rayonnante, une journée de promotion de la
santé mentale positive au Québec.
Comme j'ai dit, j'ai eu le privilège d'être là avec le ministre délégué de la
Santé et d'autres pour faire une vidéo sur Facebook, qui a été suivie
par des milliers de personnes, pour faire rayonner cette idée que nous avons
tous notre travail à faire pour promouvoir la bonne santé mentale, la santé
mentale positive.
Je me permets de me préoccuper de la réaction du
ministre délégué au fait — c'est
un fait, ce n'est pas mon opinion — que
ce projet, dont il était un allié... Et je suis reconnaissant de ses efforts,
et de ses efforts quotidiens en tout ce
qui touche à la santé mentale positive. Je me demande comment il se positionne
envers son gouvernement, qui, de façon structurelle,
voulue et intentionnée, va faire en sorte que ce projet, comme je dis, va être
mort au feuilleton. Je ne peux qu'espérer...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Picard) : Oui,
M. le leader adjoint du gouvernement.
• (14 h 40) •
M. Caire : Ça fait au moins
trois fois, aujourd'hui, au moins trois fois que le député — et là
c'est visiblement extrêmement intentionnel — prête
des intentions au gouvernement. Votre collègue, précédemment, l'a averti une
fois en français, une fois en
anglais, et là il recommence. M. le Président, je veux juste lui rappeler, là,
que ce n'est pas une motion du
mercredi. C'est le gouvernement qui a appelé son projet de loi. C'est le
gouvernement qui permet qu'on fasse le débat du principe aujourd'hui. Et là, aujourd'hui, pour nous remercier de ce
geste-là, il nous prête ces intentions-là à répétition. M. le Président, je vous demande de le rappeler à
l'ordre, là, pour le temps qu'il lui reste, là. À un moment donné, il faut
que ça arrête, là.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
M. le député de... Oui, M. le
leader adjoint du gouvernement... de l'opposition.
M. Derraji : Oui,
M. le Président. M. le Président, je tiens à rappeler à mon collègue que le
collègue de D'Arcy-McGee parle d'un enjeu extrêmement important, il explique
la teneur de son projet de loi. Et ce que j'entends de la part du gouvernement, c'est comme c'est une faveur qu'ils
sont en train de nous faire en nous proposant l'étude de ce projet de loi.
Je pense, en aucun cas, mon collègue n'a
dépassé les règles qui nous gouvernent par rapport à l'étude de ce projet de
loi. Et je l'invite à le laisser terminer son exposé par rapport à ce
projet de loi.
Le Vice-Président (M. Picard) : Et
je vous indique que l'intervention de M. le député de D'Arcy-McGee est
terminée. Le temps est écoulé. L'intervention est terminée parce que nous avons
atteint le 60 minutes.
Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui veulent
intervenir? Mme la députée de Roberval.
Mme Nancy Guillemette
Mme Guillemette : Merci,
M. le Président. M. le Président, écoutez, je suis très désolée, très désolée
et très surprise de l'attitude de la
Chambre de ce côté-ci. Je pensais qu'on était capables de s'élever au-dessus de
tout ça puis qu'on était capables, au nom de Mouvement Santé mentale
Québec...
Une
voix : ...
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
M. Derraji : M. le Président, j'invite
la collègue à écouter son collègue et d'être constructive par rapport à ce
projet de loi extrêmement important. Ils nous prêtent des intentions par
rapport à notre façon avec laquelle...
Des voix : ...
M. Derraji : Je ne sais pas pourquoi
ça fait rire les... (panne de son) ...de la santé mentale. Un peu de respect, s'il vous
plaît! M. le Président, j'invite la
collègue à écouter et à suivre les consignes de son collègue, de parler, de
rester sur le fond du projet de loi
et non pas de prêter des intentions ou faire des commentaires sur la façon avec
laquelle mon collègue a fait son excellent exposé. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Mme
la députée de Roberval, je vous demanderais d'être prudente et de poursuivre
votre intervention, tout simplement
Mme Guillemette : Merci, M. le Président.
Et je ne ferai pas de petite politique sur le dos de Mouvement Santé mentale Québec, Mouvement Santé mentale Québec
dont j'ai été la vice-présidente. Je connais toute l'ampleur et tout le
travail que ces gens-là ont fait pour faire reconnaître la journée de la santé
mentale positive. Et je sais tout le travail de Mouvement Santé mentale, de ses
15 partenaires et membres affiliés.
Écoutez,
la santé mentale des citoyens, c'est une préoccupation de tous les instants
pour notre gouvernement, et je pense
qu'on l'a très bien démontré par le passé, et on va continuer de le faire. M.
le Président, moi, là, je ne ferai pas du temps, je ne ferai pas du temps sur la santé mentale des citoyens du
Québec, sur la santé mentale des Québécoises et des Québécois. Et, je le redis, je trouve ça aberrant
de la manière dont on a été... dont on nous a présenté ce projet-là.
Sincèrement, je pense qu'on enlève
tout le lustre au travail exceptionnel que ces gens-là font sur le terrain. On
parle de la reconnaissance des
organismes communautaires, mais, M. le Président, je pense que nous, là, au
gouvernement, depuis qu'on est en poste, on a de la reconnaissance pour les organismes communautaires. On va le
démontrer encore dans les prochaines semaines, jusqu'à la fin de ce mandat-là. Et je pense que la santé mentale des
citoyens, pour nous, tous mes collègues ici rassemblés, c'est très
important.
Donc,
je vais passer à un aspect plus glorieux puis plus, je dirais, valorisant, de
mon rôle de députée et de porte-parole de
mes citoyens, parce que je crois qu'on doit s'élever au-dessus de ça, puis,
jusqu'à maintenant, l'heure qui vient de passer, on n'a pas... ça ne nous a pas permis de s'élever et de montrer à la
population ce pour quoi on est vraiment ici. Donc, le 13 mars...
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
M. Derraji :
M. le Président, j'invite la collègue à ce que... j'invite à vous exprimer
et que la collègue doit rester sur le
propos. Elle est en train de porter un jugement sur l'intervention d'un
collègue par rapport à un projet de loi et nous donner des leçons par rapport à une journée extrêmement importante.
Je tiens à vous rappeler, M. le Président, que la petite politique, que c'est
un mot qui est banni de notre langage. Je tiens à vous le dire, de lui rappeler
de retirer ces mots dorénavant.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire :
Sur la question de la politique,
ma collègue dit : Je ne ferai pas de petite politique. Donc, il n'y a pas
d'infraction aux règlements là-dessus. Et
sur les propos de ma collègue, ma collègue ne fait tout simplement que
constater qu'on nous dit que ce projet de loi là est superimportant, il faut le
voter. Mais, sur une heure, on passe 45 minutes à dire : Le gouvernement ne fera pas ci, le gouvernement ne
fera pas ça, alors que le gouvernement a appelé le principe. Donc, je pense
que ma collègue fait une analyse très objective de ce à quoi on a assisté de la
part du député de D'Arcy-McGee.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
M. Derraji : ...si on voulait être
objectif, on aurait dû accepter de l'adopter. Donc, si on voulait qu'on
continue à faire l'objectivité, on
peut. Donc, M. le Président, continuez notre beau travail. J'invite la collègue
à rester sur le fond du projet de loi.
Le Vice-Président (M. Picard) : Je
vous demanderais de continuer, toujours dans la grande prudence dont vous
faites preuve.
Mme Guillemette :
Merci, M. le Président. Comme je sais très bien le faire, merci, et je
suivrai vos indications, cher président.
Donc, le
13 mars 2020, on entrait dans une période sombre de notre histoire alors
que le Québec faisait face à une pandémie
sans précédent. La COVID‑19 était bel et bien présente chez nous, et l'état
d'urgence a été déclaré. Cette pandémie nous a frappés tous, tout le monde ici, de plein fouet, nous atteignant
non seulement sur le plan physique, mais sur le plan mental. Ça a été très difficile pour tout le
monde, l'isolement, le sentiment d'impuissance, l'inconnu, ça a tous des
répercussions directes sur notre santé mentale à chacun d'entre nous
ici.
Il
aura fallu, par contre, ce virus pour qu'on prenne conscience collectivement
des enjeux entourant la santé mentale des
Québécoises et des Québécois. Ça nous a permis de mettre en lumière des
problèmes qui demeurent largement tabous et dont il est très peu question sur la place publique. La santé
mentale, ce n'est pas toujours chez le voisin, les problèmes de santé mentale. Personne n'est à l'abri d'un
épisode de santé mentale. En tant qu'ancienne vice-présidente et directrice du
mouvement, j'avais à assister à des tables
de concertation sur les saines habitudes de vie et je dois vous dire qu'il y a
15 ans les saines habitudes de
vie c'était : Mange ta pomme, fais du bicycle. On était très loin des
saines habitudes de vie en santé mentale.
On galvaudait santé mentale, maladie mentale. Maintenant, je pense qu'on a un
grand pas de fait parce que tout le monde ici savent qu'ils ont une
santé mentale et qu'ils n'ont pas nécessairement de problèmes de maladie
mentale.
Donc,
constatant l'étendue de la détresse, le gouvernement a investi massivement pour
venir en aide à la population. Plusieurs
programmes ont été déployés, autant chez les jeunes, chez les aînés que chez la
population en général. Deux ans plus
tard, aujourd'hui, nous voyons enfin la lumière au bout du tunnel. Mais les
effets, M. le Président, vont se faire sentir encore pour longtemps. Il
faut poursuivre le travail que nous avons entamé. Il faut le poursuivre
ensemble.
Tout
le monde ici, on a un rôle à jouer. La santé mentale, c'est individuel, c'est
collectif et c'est social. D'ailleurs, le
plan d'action interministériel en santé mentale, déposé par mon collègue ministre délégué à la Santé et député de Taillon,
va dans ce sens. C'est plus de
1 milliard de dollars que le Québec investira d'ici 2026, 1 milliard
de dollars. C'est du jamais vu. 200 millions d'argent neuf. C'est le plus
vaste plan depuis des décennies. Je pense qu'il faut le saluer et le saluer
grandement.
Une autre personne
que j'aimerais saluer aujourd'hui et remercier chaleureusement pour son
initiative, c'est Mme Marie-Philip Dufresne. C'est grâce à elle si on aura une
journée de la santé mentale positive. Donc, cette journée n'existerait pas sans
elle. Elle en a été la bougie d'allumage. Et, comme elle l'a si bien expliqué,
bien, l'idée de cette journée-là lui est venue lors d'un bon souper en famille.
Elle a su persévérer, et aujourd'hui on est ici pour adopter le principe du projet de loi n° 498
décrétant que le 13 mars serait dorénavant la Journée nationale de la
santé mentale positive.
• (14 h 50) •
La
date retenue n'est pas un hasard, M. le Président, bien au contraire. Comme je
l'ai mentionné d'entrée de jeu au début, c'est le 13 mars 2020 que tout a
basculé, que tout a été mis sur pause. Donc, maintenant que cette crise est
derrière nous, maintenant qu'elle s'est estompée,
essayons de voir du positif dans l'avenir, du positif. J'espère qu'on en
verra, dans les prochaines semaines, du positif.
Une
santé mentale positive, c'est important. C'est aussi important qu'une santé
physique. Et l'un ne va pas sans l'autre.
Il ne faut pas l'oublier, il ne faut surtout pas la négliger. On parle beaucoup
de prévention de la santé mentale, mais moi, je vous dirais qu'il faut parler beaucoup de promotion de la santé
mentale. La santé mentale, comme je le disais tout à l'heure, c'est une responsabilité individuelle et
collective. C'est dynamique, la santé mentale, ce n'est pas une ligne droite
puis ce n'est pas toujours une belle... en
montant non plus. La santé mentale, c'est une recherche d'équilibre. Promouvoir
la santé mentale, c'est agir sur les
déterminants sociaux et sur les facteurs de protection. Et ces facteurs-là sont
individuels, comme je le disais tout
à l'heure, sont sociaux et collectifs. Et ici on a le pouvoir d'agir sur les
déterminants de la santé.
Cette
journée sera aussi l'occasion de lancer officiellement la campagne annuelle de
promotion de la santé mentale du
Mouvement Santé mentale Québec et de ses 15 organismes et partenaires
associés. Et, cette année, c'est sous le thème de Choisir, c'est
ouvrir une porte. Et je vous invite à aller visiter le site Web de
Mouvement Santé mentale Québec, mouvementsmq.ca.
Vous pourrez y trouver des outils pour vos milieux de travail, pour les aînés,
pour les jeunes, des fiches téléchargeables, des outils pour les milieux
de travail que vous pouvez commander ou télécharger.
Donc,
je vous invite fortement à vous intéresser à la promotion de la santé mentale,
des saines habitudes de vie en santé mentale et d'aller découvrir le
merveilleux monde de Mouvement Santé mentale Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,Mme la députée de Roberval.
Merci. Je cède la parole au leader adjoint de l'opposition officielle.
M. Derraji : M. le Président, j'ai été
interpelé par l'intervention de l'ancienne vice-présidente de cet organisme
et j'évoque l'article 213, donc question à la suite d'une intervention.
Donc, j'ai une petite question à la collègue.
Le Vice-Président (M. Picard) : ...je
vais lui demander si elle accepte. C'est le principe. Elle doit accepter
d'avoir une question. Mme la députée de Roberval, est-ce que vous
acceptez d'avoir une question?
Mme Guillemette : Je n'ai pas à répondre à
des questions ici. Ce n'est pas une période de questions, c'est une adoption
de principe. Donc, je n'ai pas, M. le Président, à répondre aux questions.
Le Vice-Président
(M. Picard) : C'est beau. Merci. Donc...
M. Derraji :
...sur l'importance de la journée. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la
députée de Jean-Talon.
Mme Joëlle Boutin
Mme Boutin : Merci,
M. le Président. C'est toujours un privilège de se lever ici, au salon bleu, de
parler au nom de nos citoyens, de
s'exprimer sur des sujets qui sont extrêmement importants, comme la santé
mentale. Puis je dirais qu'il était temps qu'on en parle
à l'Assemblée nationale. Pendant de nombreuses années, ça a été un sujet qui
est passé beaucoup sous le radar.
Depuis 2018, environ, on a commencé à en parler, et j'étais très contente de
voir que le député de D'Arcy-McGee présente un projet de loi en ce
sens-là. Il était temps que le Parti libéral s'intéresse à cette question.
Comme
je le dis, c'était un enjeu qui était majeur. Je me souviens, en campagne
électorale 2018 et 2019, j'ai fait deux campagnes assez rapprochées, j'ai l'Université Laval, moi, dans mon
comté, et puis j'ai eu la chance de parler avec plusieurs associations étudiantes. Ça faisait longtemps qu'ils nous
présentaient des études nous démontrant que 60 % des jeunes qui sont aux études vivent des enjeux de
santé mentale. Ils criaient sur toutes les plateformes possibles puis ils
n'avaient pas vraiment d'écoute. Et
puis moi, je me souviens, quand j'ai fait ce débat-là, je m'étais engagée
personnellement à porter ce dossier-là, à en parler, puis on a tous été
un peu sensibilisés.
Je
me souviens également la première fois où j'ai entendu le concept de santé
mentale positive, parce que moi, je ne
suis pas une experte en santé mentale, là, je vous le dis tout de suite, M. le
Président, mais nous avons un collègue qui l'est, expert en santé mentale, et probablement l'un des plus grands
experts mondiaux en matière de cerveau, puis c'est le ministre actuel délégué à la Santé et Services
sociaux, qui est en charge du dossier de santé mentale. Il est venu donner une
conférence à des étudiants de l'Université
Laval, une centaine d'étudiants, environ, pour lui expliquer sa vision, comment
il allait adresser la situation concernant la santé mentale des jeunes, mais de
la population en général.
Et
puis, quand il a parlé de santé mentale positive, moi, j'étais quand même
surprise, et agréablement surprise, parce qu'au Québec on a une habitude d'être plus en curatif qu'en préventif.
Et là, pour la première fois, on avait un ministre qui s'adressait à des
étudiants, qui parlait de l'importance d'apprendre à prendre soin de son
cerveau, pas juste de sa santé physique,
mais de son cerveau, et que ces choses-là, ça s'apprenait à l'école, ça
s'apprenait à la maison, mais on n'avait pas tous les outils, ni comme
parents ni comme enseignants. Donc, c'était la première fois que j'entendais ce
concept-là, et j'étais très impressionnée et
aussi rassurée parce que ce ministre, notre ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, a vraiment
une vision incroyable et sur le long terme pour justement s'attaquer aux enjeux
de santé mentale.
On
le sait, tout le monde peut faire face à des enjeux de santé mentale dans la
vie. La vie est faite vraiment d'épreuves qui nous ébranlent, qui nous fragilisent. Là, je vais parler de quelques
épreuves parce que ça vaut la peine. Encore une fois, je vais parler des jeunes. On parle de la
pandémie. Moi, j'ai l'Université Laval, encore une fois, dans mon comté.
Pendant la pandémie, j'ai fait le
tour des associations en virtuel pour savoir comment ils allaient, tu sais,
après deux ans, après un an, deux
ans, puis c'était... Les jeunes, on ne les a pas entendus pendant la pandémie.
Ils ne se plaignaient pas beaucoup, ils ne disaient pas un mot. Ils se sont mis en mode virtuel, ils sont
habitués d'être en virtuel, puis on n'entendait personne se plaindre. Et je leur demandais : Comment
allez-vous? Comment ça se passe? Bien, ce n'est pas facile, hein? Tu sais, jour
après jour, moi, je reste dans ma petite chambre devant mon ordinateur. Je suis
mes cours, je n'ai plus de vie sociale puis je n'ai plus... bien, pas que je n'ai plus d'amis, mais c'est très
difficile, très, très difficile. Puis, tranquillement, leur situation s'est un peu dégradée. Mais j'ai trouvé que ce
sont des... une partie de la population extrêmement résiliente face à la
pandémie. Ils ne disaient pas un mot, mais ils ont vécu énormément
d'isolement.
Je vois la ministre
qui s'occupe des aînés ici, devant moi, et puis elle est très bien placée pour
savoir que les aînés ont vécu énormément
d'isolement aussi dans les résidences, à la maison. Je me souviens d'être allée
avec la Saint-Vincent-de-Paul. Tu
peux aller d'un... Tous les partis confondus, tous les députés allaient
soutenir les Saint-Vincent-de-Paul puis
demander : Comment ça se passe? C'est difficile, on ne sort pas. Puis le
moindre contact social, même si c'était à travers une fenêtre, c'était
incroyable à quel point ça faisait du bien.
Donc,
ça, c'est le genre de situation qu'on a vécue pendant la pandémie, l'isolement,
qui laisse des marques, mais on
n'était pas nécessairement préparés à ça. On n'a pas eu de cours, là, comment
bien passer à travers une pandémie tout seul à la maison à écouter du
Netflix, là. Ce n'est pas vraiment quelque chose qu'on a vécu.
On
pense aujourd'hui à la guerre en Ukraine, ce qui se passe. Les gens, là, malgré
qu'il y avait des tensions entre la Russie et l'Ukraine depuis longtemps, les
gens n'ont pas été nécessairement préparés à ça. J'ose à peine m'imaginer,
moi, là, tu sais, Joëlle Boutin, on me
dit : Là, là, il faut que tu sacres ton camp de ton pays, tu t'en vas en
Pologne. Va te refaire une vie ou... Tu sais, on veut les accueillir ici. On
leur dit : Venez, vous êtes les bienvenus ici. Mais imaginez deux secondes
de dire : Aïe! Je vais déménager à
l'autre bout de la terre, je laisse aller tout ce que j'ai fait dans ma vie, ma
carrière, ma maison. On s'en va
apprendre une autre langue. On passe à travers plein de pays. Ce sont des
drames incroyables qui fragilisent puis
qui laissent parfois les gens dans des états de fragilité mentale incroyables.
On n'était pas préparés à ça. On ne nous prépare pas à ça à l'école.
On
vit des divorces. On a des gens dans notre famille qui ont de la mortalité.
Moi, j'ai ma soeur qui est en fin de vie, elle a le cancer, puis c'est
des choses qui nous ébranlent, qui viennent nous chercher, puis on n'est pas
nécessairement préparés à faire face à ces
choses-là. On peut perdre notre emploi. Puis tout le monde, à un moment dans
notre vie, on a à faire face à ce genre d'épreuves là, mais on n'est pas
préparés.
On
va reparler un petit peu des jeunes. On vit dans une société où
la pression sociale est immense pour réussir. Les jeunes, actuellement, vivent
ce qu'on appelle une anxiété de performance. On leur dit qu'ils doivent
réussir. Ils doivent avoir des bonnes
notes scolaires. Il faut que tu aies une bonne job pour t'acheter un gros char
puis une belle maison. C'est dans ce
genre de monde là dans lequel on vit. Et ils voient tout ça sur les médias
sociaux. La vie de tout le monde a l'air absolument fantastique et merveilleuse. On couple ça avec la
pandémie, isolé chez soi à regarder ça, excusez-moi l'anglicisme, on se
sent «loser».
Alors,
les gens... On vit dans cette société là où on ne nous a pas donné, pendant de
nombreuses années, les outils pour
faire face à notre propre fragilité. Puis, en contrepartie, on doit vivre dans
une société qui nous met énormément de pression,
et l'anxiété de performance est un enjeu incroyable. Tout ça pour dire, c'était
un peu une mise en contexte, que, pendant de nombreuses années, on a
vécu dans un monde curatif. Bon, bien, ça ne va pas bien, on va aller voir un
psy. Mais on n'a pas assez les outils pour
faire face à ces... les outils pour se responsabiliser individuellement, mais
également collectivement.
Depuis 2018‑2019, il y a plusieurs
actions concrètes qui ont été mises en place par notre gouvernement, parce que
c'est le fun, là, faire la promotion de la santé mentale positive en une
journée, mais je ne pense pas sincèrement qu'une journée va changer complètement, là, la donne. Ça prend des actions
concrètes sur le terrain, puis c'est ce qu'on a fait depuis notre
arrivée.
• (15 heures) •
On a mis de l'argent,
des centaines de milliers de dollars... de millions de dollars, pardon, près de
1 milliard sur cinq ans, pour justement
augmenter les ressources, augmenter l'accès à la santé mentale, pour que les
gens puissent avoir un psychologue,
parce que l'austérité libérale a fait en sorte que, malheureusement, il y a eu
des postes de psychologues qui ont
été coupés. Alors là, il fallait en remettre sur le terrain. Ça prend du temps,
former un psychologue, ça prend un doctorat.
On
a mis en place... On a déposé trois plans d'action. Il y a un plan d'action
récent, 2022‑2026, qui vient d'être déposé par notre collègue délégué à la Santé, mais
également deux plans d'action qui ont été déposés par la ministre déléguée à
l'Enseignement supérieur pour, justement,
les jeunes, pour la santé mentale sur les jeunes, donc, des plans
spécifiquement... puis c'est ce qui a
été demandé par les associations étudiantes : Est-ce qu'on peut avoir un
plan spécifiquement qui s'adresse à nous?
Le
plan sur 2022‑2026, qui est un plan d'action qui comporte
43 actions concrètes, c'est un plan qui repose sur des consultations sur
le terrain qui ont été effectuées pendant deux ans, un plan qui est axé sur une
meilleure coordination au niveau des
interventions, un meilleur accès aux services. Mais ce qui est très important,
puisqu'on parle de santé mentale positive
et que le temps file, c'est un plan qui est axé sur la sensibilisation et la
promotion de la santé mentale autant auprès des jeunes, auprès des travailleurs
et la population en général.
Les jeunes, c'est
d'équiper les écoles justement pour qu'ils puissent justement offrir des
formations, comment prendre... développer
ses compétences, aider les jeunes à développer leurs compétences pour
développer leur estime de soi pour
qu'ils aient les outils, la boîte d'outils pour être capables de faire face à
la gestion du stress, des choses comme ça.
Au niveau du travail,
il y a 18 conseillers à la CNESST qui ont été mis en place, des programmes
de sentinelles, justement, dans des milieux
où est-ce que les enjeux de santé mentale sont plus tabous. Je pense au milieu
agricole. Moi, j'ai trouvé que c'était novateur de faire ça, parce qu'il
y a beaucoup d'agriculteurs qui vivent des situations... beaucoup d'isolement et qui n'osent pas demander... Il y a
des milieux qui sont plus traditionnels, où est-ce que les enjeux de santé
mentale, c'est tabou. On ose à peine en parler.
Donc,
il faut faire la sensibilisation, la promotion, mais de manière massive,
démocratiser un petit peu plus l'idée de santé mentale positive pour ne pas que
ça reste un tabou puis qu'on n'ose pas en parler. Nous sommes ici, à
l'Assemblée nationale, avec des élus.
Je serais prête à parier que les enjeux de santé mentale... qu'ici, là, très
peu de gens oseraient le dire : Moi,
j'ai un problème, je fais une dépression, parce que c'est tabou. Mais il faut
que ça arrête d'être tabou, parce que prendre soin de sa tête, c'est
aussi important que prendre soin de son corps.
Alors,
les actions concrètes qui ont été mises en place, puis ce n'est que le début,
en fait, les 43 actions concrètes qui
touchent autant la promotion, la prévention, les interventions en situation de
crise... Moi, j'ai des centres de gestion de crise dans mon comté qui sont extrêmement importants. C'est la première
ligne justement de la crise en santé mentale. Toute l'action qui va être mise pour la prévention, la
mise en oeuvre d'alternatives aux hospitalisations en psychiatrie — parce
que, là, on ne peut pas juste parquer les gens dans les hôpitaux, il faut en
prendre soin — toute
la concertation, je pense également aux
idées novatrices, là, les aires ouvertes, là, qui ont été mises en place
justement pour que les jeunes puissent aller
plus facilement... puis qu'ils aient accès à toutes sortes d'intervenants, pas
seulement un psychologue, ce sont toutes des actions qui ont été mises
en place dans les trois dernières années, pendant la pandémie, quand même, là.
Moi,
je... Il faut le faire, là. Je lève mon chapeau à mon collègue, qui a fait un
travail phénoménal, parce qu'au Québec on
ne peut plus seulement parler de santé mentale, faire la promotion en une
journée, ça prend des actions concrètes. C'est ce qu'on a commencé à faire dans
les trois dernières années. Il n'y a jamais un gouvernement qui a mis autant
d'argent en santé mentale, là, dans
l'histoire du Québec, là, on va se dire la vérité, M. le Président. C'est ça,
la réalité. Puis c'est des actions
qu'on va continuer à faire dans les prochaines années spécifiquement pour
équiper les prochaines générations, nos enfants, mes enfants, mes petits-enfants, pour qu'ils puissent mieux
prendre soin d'eux, faire face à la gestion du stress. Parce qu'il va y en
avoir d'autres, pandémies, il va avoir d'autres guerres, il va avoir d'autres
situations dans notre vie, puis ça va
faire de nous une société plus forte, tous ensemble. Parce que, comme ma
collègue de Roberval l'a dit tout à l'heure, c'est une affaire individuelle, mais c'est également une responsabilité
collective. Et, en tant que parlementaires, on a le devoir de prendre
soin des générations futures. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
Mme la députée de Jean-Talon. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Votre réplique, M. le député.
M. Birnbaum :
20 minutes?
Le Vice-Président
(M. Picard) : Comment?
M. Birnbaum :
20 minutes?
Le Vice-Président
(M. Picard) : Oui, 20 minutes pour votre réplique.
M. David Birnbaum (réplique)
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Écoutez, il me semble que,
quand on se lève dans cette Chambre, c'est pour mettre de l'avant nos
arguments avec en tête un aboutissement logique. Si on est contre un projet de
loi, l'aboutissement qu'on
cherche, c'est que le projet de loi soit refusé. Si on se lève pour parler du
bienfait d'un projet de loi et d'encourager, avec tous les arguments à notre disposition, son adoption, on met tous
les facteurs en jeu et on fait de notre mieux pour passer à l'adoption.
Donc,
c'est en toute cohérence que je dis, avec grande déception, que mon
intervention, c'est compris, va être la dernière sur ce projet de loi. Alors, je me permets, dans un premier
temps, d'exprimer ma déception parce que la suite de cette éventualité,
qui est une réalité, c'est que ce projet de loi ne serait pas adopté. Écoutez,
en quelque part, je me sens comme dans une
nouvelle de Georges Orwell, 1984 : d'entendre deux députés du côté
ministériel, à juste titre, parler du bien-fondé
de ce projet de loi, il y a, en quelque part, une petite absurdité, en les
entendant, en sachant que ce projet de loi ne va pas voir le jour.
Je
me permets, en tout hommage au sujet très solennel et très important et surtout
en l'hommage des regroupements qui travaillent chaque jour sur cette
question, de continuer de parler du bien-fondé de ce projet de loi.
Alors, ce n'est pas
par accident, la députée de Roberval l'a fait aussi, qu'on fait référence à
Mouvement Santé mentale Québec. C'est des pionniers, en quelque part, qui ont
compris que ce troisième volet dont je parle est partie intégrante de notre santé mentale. Notre dévouement à promouvoir la
bonne santé mentale, ensemble, c'est la santé mentale positive, dont un déclencheur très sérieux serait
une telle journée. Cet organisme a déjà mis en place... et c'est depuis
plusieurs années qu'ils parlent de
leurs sept astuces pour une bonne santé mentale. Et c'est un programme
structuré, avec des volets structurants
qui touchent à des choses qu'on peut faire avec l'appui des instances du
gouvernement, des choses qui peuvent être
facilitées et implantées par les organismes communautaires, du financement
d'activités concrètes qui peuvent être initiées par un gouvernement pour assurer la santé mentale positive. Je n'ai pas
à vous énumérer les milliers de programmes, de projets des instances
gouvernementales qui s'adressent à la santé physique. Ce n'est pas d'hier que
les experts nous sensibilisent au fait qu'il
n'y a pas de santé physique sans bonne santé mentale. Donc, toute l'importance
de ce projet-là.
Comme
j'ai dit, le mouvement a déjà marqué une première journée ce dimanche passé. Et
je trouve intéressant... et c'est une
belle illustration concrète du genre de choses, du concept réel qui sont
impliqués dans la santé mentale positive, M. le Président. Leur astuce
pour cette année, c'est que «choisir, c'est ouvrir une porte». Et je cite leur
documentation là-dessus. Qu'est-ce que
l'astuce Choisir? C'est faire des choix conformes à ses valeurs et à ses
besoins, trouver sa marge de
manoeuvre dans les situations où le choix est limité, se sentir autonome, avoir
un sentiment de motivation et de contrôle internes. De savoir : Oui,
c'est là où je veux m'en aller. C'est comme ça que je veux le faire. Je suis
conscient de mes capacités et je vais m'en
prévaloir. Prendre le risque de renoncer à une chose au profit d'une autre, des
choix. Ça prend une santé, une présence d'esprit, un équilibre, une
empathie, une écoute pour prendre le risque de renoncer à une chose au profit d'une autre, assumer ses choix, se donner
le droit de reconsidérer ses choix. D'une façon collective, peut-être, des
fois, on peut avoir l'humilité, dans cette
enceinte, là, de se prévaloir de cette autonomie. Oui, on a fait une erreur, on
va faire d'autre chose. Ce n'est pas
l'orgueil qui devrait passer devant. La santé mentale positive exige qu'on se
donne le droit de reconsidérer ses choix, recharger son estime de soi,
sa créativité et son sentiment du bien-être.
• (15 h 10) •
Écoutez, je suis
conscient, M. le Président, que le genre de langage qui s'associe à ce concept
de santé mentale positive, ce n'est pas le
genre de langage qu'on emploie si souvent que ça dans cette enceinte. Et je
suis conscient, et voilà le travail devant nous, je suis conscient que
ça peut avoir même l'air, comme je dis, un petit peu éphémère.
Ah
bon! Est-ce que c'est un gang de granos qui propose qu'on se donne des câlins,
là? Non. Non. On est en train de
parler des capacités de base qui nous font vivre, qui nous font vibrer dans
notre vie, dont l'absence fait en sorte qu'on n'est pas comblés. Et je ne veux pas avoir l'air d'avoir ma tête dans les
nuages, mais est-ce que nous n'avons pas, collectivement, comme 125 législateurs, la responsabilité où c'est
pertinent, et c'est pertinent, de veiller au bien-être, au bonheur de
nos concitoyens et concitoyennes? Je ne trouve ça pas trop à demander. C'est
vrai, ça fait partie de nos responsabilités solennelles.
Ce
qui découle de telles responsabilités, c'est des actions, des gestes. Comme
j'ai déjà dit, je fais référence à nos efforts,
tout le long de cette pandémie, de faire appeler la chose par son nom, cette
crise en santé mentale qui accompagne, qui
a accompagné la crise sanitaire. Et notre voeu, en le nommant, ce qui a été
refusé par le côté ministériel, c'était qu'il y ait des actions qui en
découleraient. Les mots ont un sens. Une journée nationale aurait un sens. Ce
serait une déclaration de volonté,
toutes formations confondues, de veiller, dans ce cas-là, à la santé mentale
positive. Et c'est triste que ce projet de loi, et c'est un fait, ne va
pas voir le jour.
M. le Président, I want to make sure
that all of those who are listening to us understand that this is not some kind
of auxiliary concept we're talking about, here. We're
talking about our individual and collective ability to reach our potential, to
be there for our children and our parents, to be there as involved, implicated
and critical citizens in the community life
that we all share, to be critical consumers of what happens right here, in our
adoption of laws, our objection of
others that matter to all Quebeckers, not a
small concept as I've been discussing, a concept backed, explained and studied by experts in mental health, and that is the notion of positive
mental health.
And let's understand each other. There
are two other huge aspects of the mental health paradigm, if you like, but this is a separate, third and
essential complimentary one. One is mental health problems, and our solemn
responsibility to do better in accompanying those who are dealing with those
problems, which have certainly been accentuated during the two years of this terrible pandemic we've lived.
Every indicator, be it depression, anxiety, overconsumption of drugs and
alcohol, conjugal violence, isolation,
loneliness, and almost pathological loneliness, all of those things have come
to the fore, and, with respect, this
Government has not responded in kind to that crisis that we've identified, that's
one huge element of mental health,
it's confronting, and being there to treat our fellow citizens when they suffer
from mental health problems and being there to help them get better. But
that's only one part of it.
A
second part that, again, collectively we don't do enough about, frankly, but
that is still not at the third volet that I'll talk
about, is prevention. And, here, every government is, perhaps for all kinds of
structural, circumstancial reasons, somewhat guilty of not doing enough. The results
of prevention are the absence of problems. It's difficult, in the political
process, to boast about the absence of
problems, but we should do better at it, because prevention is such a
fundamental aspect of taking care of ourselves and of dealing with mental
health.
But
then I get to the purpose of this bill before us, that, because the CAQ has
decided so, will not see the light of day, unfortunately, and that is positive mental health.
The notion to start with, and that's the absolute goal of this bill, to start
with: Quebeckers, on every March 13th, would commemorate a day for the promotion of
positive mental health. Of course, that one day, in and of itself, is not enough, but
it's a way of sending a concrete, not a symbolic, a concrete signal that this
National Assembly will hold itself accountable for taking actions that give
meaning to that day, that they will fund community
organizations that protect your positive mental health and mind, that they will
adopt laws, like they do, like we do,
probably in every single session, that deal with our collective physical health
to ensure the positive mental health of all of us, that they will be there as partners with the community
organizations, who are so often at the root of these kinds of movements
and are so completely presents this time around.
So,
«M. le Président», if this bill were to be adopted, and it's my very faint hope
that the Government will reconsider its plan to have this be the only stage of
discussion on this bill, if it were to be adopted, it would be an important
message to individual Quebeckers, and then to all of us, to individual Quebeckers — and again I insist that these are not simple slogans that I'm throwing out — a message to each, individual Quebecker to take care of yourself, to worry about those around you, to measure not just
your physical weight, the tone level of your muscles, the absence of
indigestion or major illness, we do
that stuff all the time; a formal invitation that would be inherent in this
bill to take care of ourselves, to do it together, and to expect of our
governments that they will consider this a priority and that they will act
accordingly.
Donc, M. le Président, c'est avec tristesse que...
J'imagine que chaque formation va voter pour l'adoption du principe de ce projet de loi. S'il y a une tristesse que j'exprime au nom du Mouvement Santé mentale
du Québec, au nom de nos concitoyennes
et concitoyens, c'est que, de toute évidence, ça va être la dernière étape de
ce projet de loi. Mais j'ai un petit espoir
qu'un prochain gouvernement qui est vraiment à l'écoute de ses concitoyennes et
concitoyens va rappeler au feuilleton un tel projet de loi. Merci.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
M. le député. Merci.
Le principe
du projet de loi n° 498, Loi proclamant la Journée nationale de la promotion de la santé mentale
positive, est-il adopté? Oui,
M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
M. Derraji : Oui. Merci, M. le
Président. Je demande un vote par appel nominal.
Le Vice-Président (M. Picard) : Oui,
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Vote
par appel nominal, M. le Président, que je vous demande de reporter à la
prochaine période des affaires courantes.
Vote reporté
Le Vice-Président
(M. Picard) : Donc, le vote par appel nominal est reporté à la
prochaine période des affaires courantes. M. le leader adjoint du
gouvernement, pour la suite de nos travaux.
Ajournement
M. Caire : Oui, M. le Président,
je fais motion afin que nous ajournions nos travaux à mardi le 22 mars
2022, à 13 h 40.
Le Vice-Président (M. Picard) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
En conséquence, nous ajournons
nos travaux au mardi 22 mars 2022, à 10 heures.
(Fin de la séance à 15 h 20)