(Treize
heures quarante minutes)
Le Vice-Président
(M. Picard) : Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît.
Affaires courantes
Déclarations de députés
À la rubrique
Déclarations de députés, nous débutons avec M. le député de Saint-Jean.
Inviter les citoyens à
participer à la campagne Lumières d'hiver au
profit de la Fondation Santé Haut-Richelieu—Rouville
M. Louis Lemieux
M. Lemieux :
Merci, M. le Président. Je ne sais pas vous, mais moi, cette fin de semaine,
j'ai commencé les décorations du temps des fêtes à la maison. Je n'avais pas le
choix puisque jeudi soir, en arrivant dans le comté, je suis passé devant le HHR, l'Hôpital du Haut-Richelieu,
parce qu'on venait d'y illuminer un magnifique sapin de Noël géant.
C'est la Fondation
Santé du Haut-Richelieu—Roussillon
qui a eu l'idée des Lumières d'hiver pour nous encourager à contribuer à la fondation en achetant chacune des 10 000 lumières
à 5 $ et plus. J'ai d'ailleurs partagé les détails et les photos de
l'événement sur ma page Facebook.
Travaux
parlementaires obligent, j'étais arrivé trop tard pour la cérémonie officielle,
mais c'était tellement beau et ça
faisait tellement chaud au coeur de voir ça, en passant devant l'hôpital, qu'en
rentrant chez moi je me suis lancé dans les préparatifs, et j'ai acheté
ma lumière, le modèle scintillant à 25 $. Et j'invite tous mes concitoyens
du comté de Saint-Jean à participer généreusement pour, comme le dit le slogan
de la fondation... Illuminez la santé. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Vaudreuil.
Rendre hommage à M. Yvan
Cardinal,
maire sortant de la ville de Pincourt
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Alors, j'aimerais souligner le travail et
l'implication d'un homme qui, durant les 12 dernières années, s'est
investi dans le rayonnement de la ville de Pincourt mais également dans la
région de Vaudreuil-Soulanges.
Élu
à la mairie en 2009, la même année où j'ai été élue mairesse à
Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, Yvan Cardinal est celui qui a toujours fait
preuve d'optimisme et de bonne humeur, qui ont su agrémenter chacune de nos
rencontres.
Grand sportif, il
n'est pas rare de le croiser, M. Cardinal, ou même de le voir arriver à un
événement à vélo. Cette passion pour
l'activité physique s'est reflétée dans plusieurs de ses actions. Il suffit de
penser à La Grande Marche du défi
Pierre-Lavoie qui se tient à chaque année à Pincourt ou encore sa participation
au marathon cycliste du même nom.
Homme impliqué, nous
savons que le monde municipal lui manquera. Cela dit, son ouverture, son
aspiration à rendre notre communauté plus inclusive nous manqueront tout
autant.
M. Cardinal, en
mon nom et en celui de nos concitoyens, je vous remercie pour ces années au
service de notre collectivité. Que cette
nouvelle étape vous permette de profiter de chaque instant avec votre épouse
Francine et vos proches. À bientôt, M. Cardinal.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole
à Mme la députée de Lotbinière-Frontenac.
Rendre hommage à M. Paul
Vachon, récipiendaire
de la Médaille de l'Assemblée nationale
Mme Isabelle Lecours
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci, M. le Président. Je tiens aujourd'hui
à rendre hommage à un grand homme de ma circonscription,
M. Paul Vachon.
Personnalité
bien connue en raison de ses nombreuses implications dans la communauté, il fut
enseignant en histoire, puis membre
de l'équipe de direction du cégep de Thetford, avant d'être élu maire de la municipalité de Kinnear's Mills, en 2009. Il est ensuite devenu préfet de la
MRC des Appalaches, en 2013. Brillant orateur, il a su défendre avec passion, humanisme et beaucoup de diplomatie les intérêts
de sa région natale tout en demeurant accessible et proche des citoyens.
Ce
fut un réel plaisir de collaborer avec lui au cours des dernières années. Et
j'ai eu l'honneur de lui remettre, le 17 novembre
dernier, la Médaille de l'Assemblée
nationale du Québec, à celui que je
considère comme un ami précieux. Merci, M. Paul Vachon.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le député de Marquette.
Rendre hommage à Mme Andrée Levesque pour ses
10 années
au sein de l'organisme Action Jeunesse de l'Ouest-de-l'Île
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci, M. le Président. J'aimerais honorer aujourd'hui Mme Andrée Levesque pour ses 10 années à l'organisme
Action Jeunesse de l'Ouest-de-l'Île.
Cet
organisme, mieux connu sous l'acronyme AJOI, est un organisme
essentiel pour venir en aide aux jeunes de 12 à 25 ans en
établissant des services d'intervention, de travail de rue et de proximité avec
ceux-ci.
D'abord à titre de gestionnaire du projet à
Dorval et ensuite à titre de directrice générale adjointe, depuis 2017, Mme Levesque a basé son approche sur les
valeurs à la base de l'organisme, soit celles du respect, de la transparence,
de l'ouverture, de la solidarité et
de la confiance. Son adhésion à ces valeurs sont concrétisées en ayant des objectifs
précis visant le bien-être des gens de Dorval et de la circonscription
de Marquette.
Durant ces
10 années avec AJOI, Mme Levesque a participé à différents comités et
projets soit sportifs ou culturels qui ont favorisé l'intégration des
jeunes de l'arrondissement afin de les aider à quitter la rue et ses dangers.
C'est avec
honneur et fierté que je tenais à souligner son dévouement, son désir d'aider
et son leadership, qui font une différence dans la vie des jeunes de Marquette
chaque jour. Mme Levesque, merci mille fois.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. La prochaine
déclaration est pour Mme la députée de Labelle.
Souligner le 20e anniversaire de l'Association des
auteurs des Laurentides
Mme Chantale Jeannotte
Mme Jeannotte :
Merci, M. le Président. Cette année,
l'Association des auteurs des Laurentides fête ses 20 ans. Alors, aujourd'hui, je veux rendre hommage à sa fondatrice,
Mme Pauline Vincent, pour son engagement et sa passion envers la
littérature laurentienne.
Dès sa création, la mission était claire :
faire connaître et travailler les écrivains des Laurentides, qu'ils soient
romanciers, poètes ou dramaturges. L'Association des auteurs des Laurentides
est une institution incontournable. Elle regroupe
des centaines d'écrivains et de bénévoles. En 20 ans, c'est plus de
750 événements qui ont été créés sur le territoire pour toucher l'imaginaire, faire naître ou
cultiver le goût de la lecture et de l'écriture, un des meilleurs moyens de
renforcer le respect et l'amour de notre plus grande fierté comme Québécois,
le français.
Avec vos
projets de but littéraire dans tous les villages ou de livres immersifs, vous
continuez d'innover. Bravo! Je salue donc Mme Pauline Vincent pour
sa détermination à garder vivante la littérature des Laurentides, berceau des Belles
histoires des pays d'en haut.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le député de Jonquière.
Rendre hommage à Mme Lucie Gagnon, présidente du
conseil d'administration du Patro de Jonquière
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui, M. le
Président. C'est avec une très grande tristesse que nous avons appris le décès
subit d'une citoyenne de Jonquière, Mme Lucie Gagnon.
J'ai personnellement connu Mme Gagnon, j'ai
constaté son immense sens de l'engagement dans les causes qui touchent la jeunesse et son accès à des loisirs
encadrés et de qualité, tout en offrant aussi des services communautaires à une
clientèle adulte, dans le respect de chaque personne.
Bénévole
dévouée, Lucie Gagnon s'est investie sans compter au sein du Patro de Jonquière
en devenant membre du conseil
d'administration, en 1990. Elle a été
élue présidente du Patro il y a une quinzaine d'années. Rassembleuse, orientée vers l'avenir, elle n'a pas hésité à
faire confiance à la nouvelle génération pour inscrire le Patro parmi les organismes communautaires les plus
dynamiques du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Au cours des
dernières années, je l'ai vue travailler sans relâche afin que le Patro
obtienne des investissements privés, des
investissements publics majeurs, tout en étant fidèle à sa
mission d'entraide communautaire au
centre-ville de Jonquière.
J'offre mes
condoléances à son époux, M. Maurice Brassard, ses enfants, toute la
famille élargie, qui comprend la famille du Patro. On se souviendra
très, très longtemps de son engagement dans le milieu de Jonquière. Merci.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Je reconnais maintenant Mme la
députée de Bellechasse.
Souligner
le départ à la retraite de M. Clément Fillion, maire de
Saint-Nazaire et préfet de la MRC de Bellechasse
Mme Stéphanie Lachance
Mme Lachance :
Merci, M. le Président. Je me lève aujourd'hui pour souligner la contribution
exceptionnelle de M. Clément
Fillion, ancien maire de Saint-Nazaire, qui a été préfet mais aussi directeur
général de la MRC de Bellechasse, en carrière.
M. Fillion
a su faire rayonner et prospérer notre belle région durant 45 ans. Homme
dévoué, de terrain mais surtout de conviction, il s'est distingué par sa
volonté profonde de changer les choses et de redonner à la communauté.
Vous savez, M. le
Président, la MRC de Bellechasse ne serait pas la même, aujourd'hui, sans l'engagement
de M. Clément Fillion. Son apport pour le développement de Bellechasse,
tant au niveau de l'urbanisme qu'au niveau économique, a été précieux, nécessaire
et inestimable.
M. Fillion,
merci d'avoir oeuvré auprès de nos concitoyennes et concitoyens depuis 1976.
Vous êtes une source d'inspiration pour plusieurs
personnes d'entre nous mais aussi pour les prochaines générations. Bonne
retraite! Elle est plus que méritée. Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je
cède maintenant la parole à M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Rendre hommage à
M. Henri-June Pilote pour son travail
d'éducation concernant les enjeux LGBTQ+
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
Merci, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui souligner le travail
exceptionnel d'Henri Pilote.
Henri
est un citoyen d'Hochelaga-Maisonneuve qui a longtemps dirigé AlterHéros, un organisme québécois
visant la démystification de la
diversité sexuelle et de la pluralité des genres. Mais, surtout, Henri produit
et offre gratuitement du contenu sur les réseaux sociaux pour mettre en
lumière les réalités des personnes trans et appartenant aux communautés LGBTQ+.
Sa force de caractère
mérite notre admiration. Être en mesure de répondre aux mêmes questions,
qu'elles soient maladroites ou non, est un
grand défi que peu ont la patience de relever, surtout quand elles concernent directement son vécu. Son travail est une
démonstration cent fois renouvelée que les changements de
mentalité peuvent et doivent se faire par l'éducation populaire, une
personne à la fois.
Par cette déclaration,
je tiens à honorer son travail de vulgarisation des enjeux LGBTQ+, son
leadership par vulnérabilité et l'espace
sécuritaire qu'il crée sur les réseaux sociaux. Je vous invite d'ailleurs à le
découvrir, notamment à travers son podcast C'est quoi mon genre?
ou sa page Instagram.
Merci,
Henri, de ton implication. Puisse ton parcours inspirer des jeunes à explorer
et à découvrir leur identité. Merci, M. le Président.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Je cède la parole à M. le
député de Chapleau.
Rendre hommage à M. Richard
Canuel pour son
engagement bénévole, social et communautaire
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, j'aimerais
souligner l'engagement d'un citoyen de Chapleau, M. Richard Canuel.
Ayant
travaillé 14 ans dans le domaine de la politique municipale, à titre de
conseiller de l'ancienne ville de Gatineau, M. Canuel a toujours voulu servir et redonner à sa communauté.
D'ailleurs, il continue encore, à ce jour, de consacrer plusieurs heures de bénévolat à la Légion royale canadienne
filiale 058, à Gatineau, à titre de président. Il fait preuve
d'abnégation, de générosité et est toujours prêt à aider les personnes
les plus vulnérables de la société.
M. Richard
Canuel a le coeur sur la main et soutient les causes qui lui sont chères. Il a
organisé plusieurs activités de
financement pour venir en aide à ces organismes. Richard est une personne qui
contribue à bâtir une communauté plus juste.
M.
le Président, je tenais à remercier M. Canuel pour son engagement et son
dévouement envers les citoyens de Chapleau, de Gatineau et de tout
l'Outaouais. Merci beaucoup, Richard.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Cela met...
Est-ce que M. le député de Papineau... Non? Donc, cela met fin à la
rubrique Déclarations de députés.
Je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 51)
(Reprise à 14 h 4)
Le
Président : Mmes et MM. les députés, bon début de semaine, bon mardi. Nous allons
nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique
Dépôt de documents, Mme la ministre
de l'Enseignement supérieur... M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président, je vais les déposer au
nom de ma collègue à l'Enseignement supérieur.
Le Président : Parfait.
Rapports annuels de l'École
nationale de police et de l'École nationale des
pompiers, et états financiers, états du traitement et rapports sur la
performance et les perspectives de développement de certains
établissements d'enseignement universitaire
M. Jolin-Barrette : Le rapport
annuel de gestion 2020‑2021 de l'École nationale de police du Québec, le
rapport annuel de gestion 2020‑2021 de l'École nationale des pompiers du
Québec, les états financiers et les états du traitement 2020‑2021 ainsi que les rapports sur la performance et les perspectives
de développement des établissements d'enseignement supérieur suivants :
Université Laval, Université McGill, Université de Montréal, Télé-université du
Québec, Polytechnique Montréal,
l'Université de Sherbrooke, l'Université du Québec, siège social, l'Université
du Québec à Chicoutimi, l'Université du Québec à Montréal, l'Université du
Québec à Rimouski, l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue,
l'Université du Québec en Outaouais,
l'Université du Québec à Trois-Rivières, l'École nationale d'administration
publique, l'Université Concordia,
l'Université Bishop's, l'École de technologie supérieure, les HEC Montréal,
l'Institut national de la recherche scientifique. Merci.
Le Président : Merci. Ces
documents sont déposés. M. le leader du gouvernement, à nouveau.
Réponses à des questions
inscrites au feuilleton
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, je dépose les réponses du gouvernement aux questions inscrites au feuilleton les 26 octobre, les 3 et
4 novembre par le député de Rimouski, les 10 et 11 novembre par la
députée de l'Acadie et le 11 novembre par le député de LaFontaine. Merci.
Le Président : Et ces documents
sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
Nous en sommes à la rubrique Dépôt de rapports
de commissions.
Étude détaillée du projet de loi
n° 6
Je dépose le
rapport de la Commission des finances publiques qui, le 25 novembre 2021,
a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 6, Loi
édictant la Loi sur le ministère de la Cybersécurité et du Numérique et
modifiant d'autres dispositions. La commission a adopté le texte du
projet de loi avec des amendements.
Consultations particulières sur
le projet de loi n° 1
Je dépose également le rapport de la Commission des
relations avec les citoyens qui, les 23, 24 et 25 novembre 2021, a tenu des auditions publiques dans le cadre de
consultations particulières sur le projet de loi n° 1, Loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance afin d'améliorer l'accessibilité au réseau des services de garde
éducatifs à l'enfance et de compléter son développement.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 102
Enfin, je dépose le rapport de la Commission des transports
et de l'environnement qui, les 23, 24 et 25 novembre 2021, a tenu des
auditions publiques dans le cadre de consultations particulières sur le projet
de loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application des lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable
des pesticides et à mettre en oeuvre
certaines mesures du Plan pour une économie verte 2030 concernant les
véhicules zéro émission.
Dépôt de pétitions
Nous en sommes à la rubrique Dépôt de pétitions. Mme la
députée de Fabre.
Demander une compensation financière en dédommagement de la
perte de qualité de vie due aux travaux du REM à Laval
Mme Sauvé : Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 296 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que le service du
train a cessé abruptement ses activités sans offrir d'alternatives similaires
rapides;
«Considérant que de gigantesques montagnes de terre et de
roches sont entreposées à proximité des résidences depuis mars 2021 sans
considération ni avis envoyés aux citoyens;
«Considérant que les travaux
génèrent de la poussière en suspension dans l'air à proximité des résidences et
des parcs, pouvant causer de graves problèmes de santé
comme des lésions pulmonaires et respiratoires;
«Considérant que les travaux
génèrent de la pollution sonore et des odeurs 24 heures sur 24, sept jours
sur sept, causant des troubles de sommeil, du stress, des
pertes auditives et des maladies cardiovasculaires;
«Considérant que les travaux
causent des enjeux de sécurité majeurs, par exemple la circulation de véhicules
lourds, la mobilité active dangereuse, l'accès difficile
aux parcs et la fermeture d'accès au quartier;
«Considérant que les travaux
ferment l'accès aux chemins piétonniers et empêchent un accès sécuritaire aux
écoles, garderies et services;
«Considérant que les travaux
causent des bris de services sans avis préalable tel l'accès à l'eau potable,
au câble, à Internet;
«Considérant que de nombreux arbres matures essentiels à la
santé ont été coupés;
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec, à la ville de Laval et au REM une
compensation financière réduisant de
50 % les taxes municipales et l'accès gratuit au REM pour toutes les
résidences dans un rayon de 800 mètres des travaux du REM à Laval,
et ce, pour une durée de cinq ans.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Et cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas réponses
orales aux pétitions.
Interventions
portant sur une violation de droit ou de privilège
Exclusion de la députée
d'Iberville des rencontres précédant la nomination
du prochain directeur général de la Sûreté du Québec
À la rubrique
Interventions portant sur une violation de droit ou de privilège ou sur un fait
personnel, j'ai reçu, dans les délais
prescrits, de Mme la députée d'Iberville une demande d'intervention portant sur
une violation de droit ou de privilège.
Dans
son avis, Mme la députée d'Iberville allègue que le premier ministre et la
ministre de la Sécurité publique auraient contrevenu à l'article 56
de la Loi sur la police en l'ayant exclue des rencontres précédant la nomination
du prochain directeur général de la Sûreté du Québec, portant ainsi atteinte à
ses droits et privilèges de parlementaire. L'avis fait également mention de
l'intention de la députée d'Iberville
de présenter une motion en vertu des articles 315 et suivants du règlement.
Alors,
si vous souhaitez, évidemment, faire des représentations, nous conviendrons d'un moment pour ce faire à la
rubrique des renseignements sur les travaux.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole à Mme la députée de Fabre.
Rapports
des visites d'évaluation de la qualité des milieux de vie dans
les centres d'hébergement et de soins de longue durée
Mme Monique
Sauvé
Mme Sauvé : M. le Président, depuis trois semaines, là, c'est très difficile à
suivre, le dossier de la gestion de la première
vague de la pandémie. Contradiction
par-dessus contradiction. Une journée, on apprend que les rapports d'inspection
ont été écrasés. Le lendemain, ils n'ont jamais
existé parce qu'ils ont été faits verbalement. Mais, non, ils
existent, puisque la Protectrice
du citoyen les a en main.
Hier, la coroner, qui attendait ces
fameux rapports promis, a reçu une grille vierge et un fichier Excel. Elle a
dit, et je la cite : Qu'est-ce que je fais avec ça? Ce matin, on apprend... nous apprenons que c'est une
compilation, une compilation des
grilles, un tableau. C'est ça que la coroner a reçu. Un document,
même, qui a été produit le jour même de la comparution de la sous-ministre adjointe à la Santé, un document plein de
contradictions, un document très incomplet. Une vraie saga.
Et
ça continue, M. le Président, puisque ce matin, à 10 heures, coup de théâtre, le ministère
avise finalement la coroner qu'il va déposer de nouveaux documents. M.
le Président, ça commence vraiment, vraiment à sentir le scandale.
M. le Président,
est-ce qu'une fois pour toutes le premier ministre peut déposer les rapports?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bon, écoutez, M. le Président, là, je pense que c'est important de remettre les
pendules à l'heure, avec tout ce qui est véhiculé ici, là, et ailleurs.
Alors,
premièrement, premièrement, l'équipe du ministère, pour aider la coroner, pour
aider la coroner, avait fait un
tableau synthèse de l'information qui se rapportait aux grilles de vigie qui
ont été faites pour les six CHSLD de l'enquête, premièrement. Mais, pour pouvoir avoir encore plus de transparence puis pour
répondre aux questions de la coroner, toutes les grilles de vigie vont être rendues disponibles,
et non seulement pour les six CHSLD, mais pour tous les CHSLD dont
il y a eu des grilles de vigie qui ont été faites dans la première vague. Ça,
c'est de la transparence.
Le
MSS s'est assuré, et j'ai revérifié encore ce matin, que toute l'information qui est demandée par la coroner lui soit fournie. Puis, je le rappelle, toutes les grilles de vigie ont été
demandées par la cellule de crise quand c'était le temps de le faire, parce qu'on se rendait compte
qu'on n'avait pas l'information de qualité, et Herron en a été la preuve, M. le Président.
Donc, en terminant, je
pense qu'on fait toute la transparence nécessaire...
• (14 h 10) •
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Fabre.
Mme Monique
Sauvé
Mme Sauvé :
Tout ce que le ministre de la Santé dit : Ça s'en vient, ça n'a pas encore
été déposé. Toutes les informations, tous
les rapports qu'on a sont disponibles pour la coroner, toutes les grilles sont
disponibles, et donc toute l'information
que la coroner veut avoir, c'est disponible, puis on va le rendre disponible.
Ça, ce sont les mots du premier ministre pas plus tard que la semaine
dernière en cette Chambre.
M.
le Président, est-ce qu'une fois pour toutes le premier ministre peut faire
preuve de transparence et déposer ici, en Chambre, aujourd'hui, tous les
12 300 rapports pour tous les CHSLD?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Premièrement, M. le Président, là, je vais le répéter, là, à ce que je sache, à
l'heure où on se parle, tous les
documents qui ont été demandés par la coroner ont déjà été déposés, tous les
documents qu'elle a demandés ont déjà été déposés.
Deuxièmement, il faut
faire attention, parce qu'il y a différents termes. Il y a des termes où on
parle de grilles d'évaluation qui ont été
faites, il y a des rapports d'évaluation qui ont été faits. Les rapports
d'évaluation, ça remonte au pré-Herron,
et les grilles dont on parle, c'est des grilles qui avaient été demandées,
justement, par le comité, par la cellule de crise parce que
l'information n'était pas exacte, puis il fallait aller sur le terrain pour
substituer l'information qui ne rentrait pas.
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
Donc, assurons-nous qu'on parle des bonnes choses, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Fabre.
Mme Monique
Sauvé
Mme Sauvé : 6 000 personnes
sont décédées dans nos CHSLD, depuis le début de la pandémie, des aînés qui
sont morts seuls dans la souffrance
alors qu'on savait depuis janvier que les aînés en CHSLD seraient les plus
vulnérables. Pour faire un deuil, M.
le Président, il faut accepter. Pour accepter, il faut comprendre ce qui s'est
passé. Ces familles ont le droit d'avoir des réponses.
Encore
une fois, est-ce que je peux demander : Est-ce que le premier ministre
peut déposer immédiatement l'ensemble de 12 300 rapports par
respect pour ces familles?
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
M. le Président, là, je vais essayer d'être très clair, encore une fois. On
parle des rapports de vigie qui ont
été faits dans la première vague, il y en a environ 1 200, ces rapports-là
vont tous être donnés à la coroner, pour
la première vague.
On ne parle pas de plus que ça, là. C'est 1 100 rapports de vigie qui
ont été faits durant cette période-là. C'est plus que ce que la coroner a demandé. On a décidé, par
souci de transparence, de tout lui remettre, M. le Président. Et, si jamais
elle en veut encore plus, on s'engage à le
faire, parce qu'on veut, nous aussi, mettre toute la lumière sur l'information
que l'on recevait et l'information qu'on est allés chercher...
Le Président : En terminant.
M. Dubé : ...pour bien gérer la
crise.
Le Président : Question
principale, M. le député de LaFontaine.
Enquête sur la gestion de la
pandémie de coronavirus dans les
centres d'hébergement et de soins de longue durée
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Moi, j'aime
ça quand le ministre de la Santé nous invite à parler clairement. Je vais
parler très clairement. Les rapports
d'inspection remplis manuellement sont où? On peut-u en avoir copie? Une fois
que j'ai dit ça, ça ne peut pas être
plus clair que ça, là. Le ministre nous invite à être clairs, il nous dit : Les
termes sont importants, et tous les documents seront transmis. Je le répète, M. le Président, puis j'espère qu'on va avoir une réponse : Les rapports
d'inspection sur le terrain, par les
inspecteurs, manuels, sont où? Pas le document informatique qui écrasait toutes
les versions précédentes, ça a été rempli sur du papier. C'est où, ça, M.
le ministre... M. le Président, par votre entremise?
On veut une commission
d'enquête. Ça prend ça, M. le
Président. La Commissaire à la santé et au bien-être n'a pas pour mandat d'enquêter sur la responsabilité
jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir, M. le Président, par le mandat
qui lui a été donné par le ministre de la
Santé, voyons donc, puis la ministre des Aînés. On veut une commission d'enquête
publique indépendante.
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Bon, alors, je vais continuer, M. le Président. Les rapports d'inspection dont
parle le député ici n'ont rien à voir avec les rapports de vigie dont on
parle. Les rapports d'inspection, c'est ce qu'on faisait avant le cas Herron, c'est ce qu'on faisait avant la crise. C'est des
rapports qui sont faits une fois aux trois ans dans un CHSLD pour s'assurer
que tout est fait. C'est des rapports très détaillés sur un ensemble de
questions. Lorsqu'on parle, avec la coroner, des rapports de vigie, c'est-à-dire ce qui a été demandé par la cellule de
crise quand on s'est rendu compte qu'on n'avait pas la bonne information de ce qui se passait au
quotidien, c'est deux choses complètement différentes. Les rapports dont le
député parle, ils sont sur le site Web
depuis longtemps, monsieur, parce que c'est de l'information qui a été
transparente, sur les rapports d'inspection qui sont faits par les
enquêteurs du ministère. Merci, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de LaFontaine.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
M. le Président, le ministre est contredit par le sous-ministre adjoint dans
une réponse à une demande d'accès à
l'information, dans sa lettre du 19 mars de cette année, quand il disait
qu'il y avait des rapports manuels qui étaient remplis. Et il est contredit pas par une seule personne, mais par une
autre sous-ministre, elle, Mme Rosebush, aux Aînés, qui disait... par rapport aux documents qu'on se
tue à lui demander depuis la semaine passée, depuis deux semaines, les rapports manuels d'inspection, elle a dit, et je la cite : Il n'y avait pas
de consigne de conserver, il n'y avait pas de consigne...
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
Une voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! La parole appartient au ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, là, c'est intéressant, M. le Président,
puis je suis certain que tout le monde est bien excité de ça, là, de discuter... Là, on ne parle plus de
rapports d'inspection. Tout d'un coup c'est rendu des rapports manuels. Moi, je
vais vous dire, il y a
deux mots, il y a les rapports d'inspection puis il y a les rapports de vigie
qui ont été faits. J'ai expliqué qu'il y a une différence avant le cas
Herron et après, ce qui a été demandé.
Quant à la question
manuel, ce que... Mme Rosebush, puis je ne veux pas m'insérer dans ça, va
revenir pour expliquer et rectifier
certaines choses qui ont été dites pour, justement, replacer dans quels cas il
y a eu des rapports de vigie qui étaient écrits et qui ont été déposés
mais aussi des indications verbales qui ont été données...
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
...lorsqu'elle rencontrait les directeurs de CHSLD.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de LaFontaine.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Bien, M. le Président, c'est à ça que ça sert, une commission d'enquête,
contraindre la personne à répondre. On
commence à avoir des nouvelles, là. La première fois, il reconnaît qu'il y a
des rapports manuscrits. Ils sont où?
On ne le sait toujours pas. Il vient de nous dire que Mme Rosebush, la
sous-ministre aux Aînés, elle va revenir puis elle va essayer de détricoter ce qu'elle a tricoté le 16 novembre
dernier. C'est pour ça que ça prend une commission d'enquête indépendante,
pour faire la vérité.
Une
commissaire à la santé et au
bien-être a un mandat de s'occuper de
la performance du système, mais elle ne trouvera pas les responsables.
Les familles éplorées veulent savoir qui est responsable.
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
Des voix :
...
• (14 h 20) •
Le Président :
S'il vous plaît! Je ne veux pas de commentaire au terme des questions. La
réponse appartient maintenant au ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Oui. Alors, M. le Président, on va prendre ça
calmement, là, très calmement. Puis je demanderais au député de bien écouter ce que j'ai dit dans les
deux premières parties de la réponse. J'ai dit aussi, la semaine dernière,
qu'il était important pour la coroner de faire son travail, de ne pas s'insérer
dans son enquête. Mme Rosebush va revenir parce que la commissaire... la coroner lui a demandé de revenir, elle va
expliquer sa position. Il y a sûrement des rectifications qui vont faire... que le député va trouver très
intéressantes. Alors, laissons donc la coroner faire le travail, comme je l'ai
mentionné, au lieu d'essayer d'interpréter des réponses qui ne sont pas
appropriées.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle, pour votre principale.
Accès
à l'information sur la gestion de la pandémie de coronavirus dans
les centres d'hébergement et de soins de longue durée
M. André
Fortin
M. Fortin : M. le Président, on le voit depuis quelque temps, là, la coroner
commence à être exaspérée, puis ça, on
la comprend, parce que, depuis le début, l'avocate du ministère de la Santé a bloqué l'accès à des scénarios de risque
de l'INSPQ. L'ex-ministre de la Santé lui a
dit, à la coroner, qu'elle avait donné une directive de préparer les CHSLD en
janvier, sans fournir aucune preuve écrite. La sous-ministre adjointe,
Mme Rosebush, a affirmé à la coroner que les rapports d'inspection avaient
été détruits, écrasés. Quand le gouvernement a changé d'idée, on a refusé de
donner les rapports d'inspection de CHSLD. Maintenant,
la semaine dernière, on lui a donné une grille vierge. Maintenant,
elle a des données parcellaires où il
manque clairement des visites. Puis aujourd'hui elle nous dit :
Bien, je reçois des infos anonymes sur les rapports d'inspection.
Comment
voulez-vous qu'elle fasse un travail honnête? Comment voulez-vous qu'elle fasse
la lumière sur tout ce qui s'est passé en CHSLD? Comment voulez-vous
qu'elle aide les familles?
Soyez donc
transparents, rendez publics tous les documents.
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Bon, écoutez, je peux... Là, je ne sais pas, là, est-ce que...
juste être sûr que le député était là
lorsque j'ai répondu, tout à l'heure, là, mais, je veux dire, écoutez...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! On continue. Poursuivez,
poursuivez.
M. Dubé :
Écoutez, M. le Président, c'est exactement la même chose que son collègue a
demandé et que j'ai répondu. Toutes les grilles de vigie qui ont été
complétées pendant la première vague, même si elles ne se rapportent pas aux
six CHSLD qui sont sous enquête de la coroner, ont été remises aujourd'hui, elles
ont toutes été remises.
On
avait fait un sommaire, la semaine dernière, pour être capables d'aider la
coroner à voir comment la situation dans les six CHSLD avait évolué
lorsque les rapports de vigie dont je parle, qui avaient été commandés par la
cellule de crise, avaient évolué. La coroner
a dit qu'elle voulait voir le détail de tous ces rapports-là. Non seulement on
lui a fourni, mais on lui a donné pour tous les CHSLD qui ont été faits.
Alors, si la coroner décide, au cours des prochains jours, M. le Président,
d'en demander plus, on va lui en donner plus.
Le Président :
Première complémentaire, M. le leader de l'opposition officielle.
M. André
Fortin
M. Fortin : Le problème, c'est que, la semaine dernière, le premier ministre disait
qu'il rendrait publics les documents, et hier la coroner ne les avait pas. Le
ministre, lui, nous dit depuis deux semaines d'attendre la conclusion de
l'enquête du coroner. Le problème,
c'est que, parti comme c'est là, on ne sait pas quel genre de conclusion on va
avoir, parce que le gouvernement ne fait preuve d'aucune transparence, aucune
ouverture. Le gouvernement change son histoire à tous les jours, offre
des bribes d'information puis exaspère la coroner.
Comment voulez-vous
qu'elle fasse son travail quand vous bloquez l'information?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, depuis le début de la période de
questions, il y a beaucoup «manque de transparence»,
«pas faire preuve de transparence». Ça va, M. le Président, on peut laisser les
collègues poser des questions. Là, on
dit «bloquer». Ça, clairement, c'est prêter des intentions, surtout que, le
ministre de la Santé vient de le dire, tous les documents ont été remis
à la coroner. On ne peut pas être plus clairs que ça.
Le Président :
Et je vais vous demander, tout simplement, de faire attention pour ne pas
imputer des motifs, mais je m'adresse à tout le monde, bien sûr. On continue.
Les questions sont légitimes, les réponses sont importantes. M. le leader... M.
le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Juste pour clarifier, là, il n'y a pas personne, du côté du ministère... il n'y
a pas personne, du côté du ministère, qui bloque de l'information,
soyons très clairs. Tout ce que la coroner demande, on va lui fournir.
Je voudrais juste
rappeler, M. le Président, que — et c'est pour ça que je trouve que c'est
important de rappeler quel est notre rôle,
ici, par opposition au rôle de la coroner — c'est à elle de demander de l'information.
Lorsqu'elle juge bon, comme elle l'a
fait, de demander à Mme Rosebush de venir clarifier certaines situations ou certaines déclarations, bien,
c'est à elle de le faire, alors... et, nous, jamais on ne va empêcher,
Mme Rosebush s'est rendue disponible.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le leader de l'opposition officielle.
M. André
Fortin
M. Fortin : C'est tout le contraire de ce que dit le ministre. L'avocate du
ministère de la Santé refuse l'information sur les scénarios de risque de l'INSPQ. C'est eux, M. le Président, qui
ont décidé qu'on aurait de l'information par morceaux. C'est eux qui continuent de refuser une commission
d'enquête publique. C'est eux qui préfèrent qu'on ait de l'information au compte-goutte. Bien, c'est de valeur pour eux
parce que, jusqu'à tant qu'ils soient totalement transparents, les députés ici,
les journalistes, les observateurs, les Québécois vont continuer de poser des
questions avec les bribes d'information qu'ils ont. Puis tout ce qu'on sait, tout ce qu'on sait, c'est que vous
n'avez rien fait jusqu'à la deuxième semaine d'avril, en CHSLD.
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Alors, écoutez, M. le Président, là, concernant ce qu'on a appris au cours des
dernières semaines, lorsqu'on demande l'enquête publique, je veux juste
revenir, puis on l'a mentionné plusieurs fois, la coroner a toute la latitude pour faire le travail qu'elle veut. Mais
en plus la Commissaire à la santé, Mme Castonguay, elle a toute, aussi, la
latitude de faire toute l'enquête. Le premier ministre l'a dit plusieurs fois, elle a toute la liberté de questionner les
personnes qu'elle veut.
Les rapports dont on parle aujourd'hui ont déjà
été rendus disponibles à la Protectrice du citoyen. Alors, M. le Président, il
n'y a pas personne ici qui essaie de cacher quoi que ce soit.
Le Président :
En terminant.
M. Dubé : On a dit qu'on allait
être transparents et on va rendre l'information disponible.
Le Président : Question
principale, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
Rapports
sur les inspections menées dans les centres
d'hébergement et de soins de longue durée
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M. le Président,
on en parle depuis deux semaines, et pourtant le mystère continue de s'épaissir,
au sujet de l'enquête de la coroner sur l'hécatombe dans les CHSLD. La semaine
dernière, le premier ministre, ici, en Chambre,
a dit que toutes les informations, tous les rapports sont disponibles pour la
coroner. Pourtant, hier, ce qu'on lui a remis, à la coroner, c'est un colligé d'informations qui a été créé à la
mi-novembre. Elle a dit : Qu'est-ce que vous voulez que je fasse
avec ça?
Alors, la
coroner reçoit du gouvernement des données contradictoires et des données
incomplètes sur les soins qui ont été
donnés aux personnes aînées. Les familles endeuillées s'attendent à une
collaboration pleine et entière du gouvernement.
M. le
Président, où sont les rapports originaux de toutes les visites effectuées? Et
quand seront-ils remis à la coroner?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui. M. le Président, soyons bien clairs, je pense que le ministre de la Santé
a été très clair, toutes les grilles
d'analyse, appelez-les rapports d'évaluation, appelez-les comme vous voudrez, à
partir de Herron j'ai demandé qu'on fasse des inspections partout, puis
ces rapports-là sont disponibles.
Maintenant,
ce que je comprends, c'est que les gens du ministère, de bonne foi, pour aider,
ont fait un résumé, en plus de donner
les originaux. Donc, j'essaie juste de
voir, là, qu'est-ce qui manque,
actuellement. Pourquoi le chef parlementaire du Parti québécois
continue-t-il à utiliser des gros mots, alors que tout est disponible?
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
M. le Président, le ministre de la Santé a utilisé deux verbes très différents,
il a dit : Ils vont être déposés,
ou : Ils ont été déposés. C'est la raison pour laquelle on essaie de
clarifier la situation, aujourd'hui, parce que le manque de
collaboration du gouvernement à l'enquête du coroner est patent, depuis deux
semaines.
Ce que les
Québécois veulent savoir puis ce que les parents endeuillés doivent savoir,
c'est dans quelles conditions les
aînés ont-ils vécu avant de mourir. Combien de jours ont-ils vécu sans soins de
base, d'hygiène? Combien de jours sans nourriture, sans eau, M. le
Président?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
ce que je comprends, c'est que la coroner, au début, a demandé les rapports
pour six CHSLD. Ça a été donné. Là, ce que
je comprends, c'est qu'on veut, nous, pour arrêter de se faire dire qu'on ne
donne pas tout, de donner sur tous
les CHSLD. Donc, M. le Président, je pense, ça a même été fait, là, tous les
rapports, toutes les grilles d'analyse de tous les CHSLD ont été donnés.
M. le
Président, on a vécu un drame. Il manquait 10 000 employés, c'est
clair qu'effectivement il y a des patients qui n'ont pas reçu les soins
qu'ils auraient dû recevoir. M. le Président, on a fait notre possible...
Le Président : En terminant.
M. Legault : ...puis il n'y a
aucune information qui va être gardée secrète, contrairement à ce que dit le
PQ.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M. le Président,
essentiellement, le premier ministre nous répète la même chose que la semaine dernière, sauf que c'est ce matin, selon la
version d'aujourd'hui, que les documents auraient enfin été déposés, mais on
l'espère. La question c'est : Quelles
sont les surprises que nous révèle encore le gouvernement? Parce qu'on doit
savoir, on doit
avoir et mettre la main sur les rapports d'inspection qui décrivent la
situation, qui ont sans doute des dates et des recommandations, pour
pouvoir reconstituer ce qui s'est réellement passé. C'est ce qu'on veut.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
M. le Président, soyons clairs, là, parce qu'on mélange les concepts. Avant le
drame de Herron, il y avait un rapport
d'inspection qui était fait aux trois ans sur chaque CHSLD. Ça, c'est une
chose. À partir du drame de Herron,
j'ai demandé qu'il y ait des rapports, des grilles d'évaluation pour savoir
combien il manque d'employés, combien il manque d'équipements, etc. Tout
ça est disponible, M. le Président, donc je ne vois pas où est le problème.
• (14 h 30) •
Le Président :
Question principale, M. le député de Laurier-Dorion.
Relations
entre les corps policiers et les groupes ethniques
M.
Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
Merci, M. le Président. Un jeune homme noir de 18 ans sur la Grande Allée,
on appelle ça un Québécois, du moins ce que
dirait la publicité du gouvernement. Samedi, Pacifique Niyokwizera s'est fait
garrocher de la neige, il s'est fait
taper jusqu'au sang, on l'a embarqué faire un tour de char et abandonné
quelques rues plus loin sans manteau, argent ou téléphone. Ce n'est pas
comme ça qu'on traite un Québécois ni un être humain.
Je
vis ici depuis 40 ans, mais, quand ce genre de choses arrivent à côté, ici,
j'ai peur. Quand nos concitoyens racisés voient une voiture de police,
ont-ils peur d'être les prochains?
Le
ministre responsable de la Lutte contre le racisme admet-il qu'il y a au moins
une apparence de profilage racial ici? Qu'est-ce qu'il va faire pour
rassurer la population, en particulier la communauté noire du Québec?
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Et je
suis... je salue la question du député de Laurier-Dorion, qui nous permet de revenir ici sur ces événements
qui sont arrivés dans la nuit de vendredi à samedi ici, à Québec, parce que je suis certaine que ça a troublé non
seulement le premier ministre et moi, mais les 125 élus qui ont vu ces
images-là.
Évidemment,
on voit une partie des images, on n'a pas assisté à l'entièreté de ce qui était
avant et après ce qu'on voit sur les images, raison pour laquelle l'important,
en ce moment, je pense, c'est de faire toute la lumière sur cette situation-là
du début à la fin. Or, on a seulement, en ce moment, les images qui ont circulé
sur les réseaux sociaux. C'est pour ça que j'ai demandé à ce que le
Commissaire à la déontologie policière s'ajoute à l'enquête qui est déjà en
cours par le service interne du Service de
police de la ville de Québec, une enquête de nature potentiellement
disciplinaire. Donc, le service de
police fait enquête sur les événements, mais à cela j'ajoute une enquête en
bonne et due forme du Commissaire à
la déontologie policière, qui, comme le nom de l'institution l'indique, a à la
fois les pouvoirs d'un commissaire et peut analyser les événements sous l'angle de la déontologie, de l'éthique et
d'éventuels, potentiels manquements au code de déontologie, s'il y a eu
manquements...
Le Président :
En terminant.
Mme Guilbault : ...et,
par la suite, prendre les actions nécessaires, notamment des citations devant
le Comité de déontologie.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Pacifique Niyokwizera habite à Limoilou, dans ma
circonscription. J'ai parlé à beaucoup de monde de son quartier, dans les
derniers jours, et je peux vous dire qu'on est tous secoués. Des témoignages de
profilage racial à Québec, j'en ai entendu
beaucoup, particulièrement venant d'hommes noirs. Se faire arrêter pour rien,
il y en a à qui ça arrive régulièrement.
Est-ce
que la ministre de la Sécurité publique va commander une étude indépendante sur
les relations entre la police de Québec et les personnes issues des
minorités?
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault :
Oui. Donc, sur la même note, je l'ai dit tout à l'heure, à l'enquête interne
qui est déjà en cours au sein du Service de
police de la ville de Québec j'ai demandé, et j'ai parlé moi-même au
commissaire, là... La personne qui dirige... le Commissaire à la déontologie
policière, c'est Me Dowd, un
homme très avisé, habitué de composer avec ce genre de situations là, toujours très délicates. Je lui ai parlé directement pour l'informer de ce à quoi je m'attends. Et j'ajoute, parce
que ça n'a pas nécessairement été dit, mais j'ajoute que, sous réserve de l'issue de son enquête,
parce qu'il faut comprendre que, s'il y avait éventuellement des possibilités d'éléments criminels, ce serait référé au DPCP
ou à un corps de police, et, s'il y avait matière à citation devant le
Comité de déontologie policière...
Le Président : En terminant.
Mme Guilbault :
...ce sera fait et ce sera public, donc, M. le Président, ce sera fait en toute
transparence...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol
Zanetti
M. Zanetti : Je constate que la ministre ne répond pas à la question.
Nous voulons une enquête indépendante sur les relations entre la
police de Québec et les personnes issues des minorités.
M. le Président, il y a deux ans, Québec solidaire a demandé les
chiffres sur le profilage racial ailleurs qu'à Montréal, la ministre
a refusé. Aujourd'hui, elle refuse encore. Le profilage continue, mais
la CAQ ne veut pas qu'on sache où, quand, comment, combien de fois. Pourquoi?
Le Président : Mme la ministre
de la Sécurité publique.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Bien, M. le Président, j'entends
trois éléments. D'abord, on réclame une enquête indépendante. Or, il
n'y a pas plus indépendant que le
Commissaire à la déontologie policière. C'est un organisme, une institution entièrement indépendante, qui dispose de tous les pouvoirs
d'un commissaire et qui va pouvoir analyser les événements non seulement sous un angle potentiellement
criminel, mais aussi sous un angle déontologique.
Deuxièmement, on nous réclame, ici, toujours beaucoup de transparence. Or, je viens de
le dire, s'il y avait éventuellement citation devant le Comité de déontologie, qui est
celui qui peut déterminer d'éventuelles sanctions, ce sera public. Et, s'il y a d'autres informations qui émanent du commissaire, je m'engage aussi à les rendre publiques,
sous réserve, évidemment, des lois d'accès et des informations
nominatives, mais je m'engage à les rendre publiques.
Et, sur le
profilage racial, M. le Président, on a déjà été très actifs, depuis notre arrivée, et je
déposerai sous peu...
Le Président : En terminant.
Mme Guilbault :
...un projet de loi qui donne des suites à mon comité consultatif sur la
réalité policière.
Le Président : Question
principale, M. le député de D'Arcy-McGee.
Gestion de la pandémie de
coronavirus dans les centres
d'hébergement et de soins de longue durée
M. David
Birnbaum
M. Birnbaum : Ma mère mérite mieux. Elle a travaillé fort toute
sa vie afin que sa famille ne manque de rien. Le gouvernement devrait
avoir honte d'avoir laissé ma mère toute seule, sans soins et vulnérable.
M. le Président, ce fils, médecin lui-même, que je cite, m'a partagé ce cri du coeur en
mars 2020. Aux mois de mars, avril 2020,
aucune directive, aucune consigne claire n'a été issue au sujet des CHSLD et la
pandémie. Côte-Saint-Luc, ville de ma
circonscription, a rapporté la proportion de cas de COVID la plus
élevée de tout le Québec durant ces deux mois. Ce fils médecin
cherche des réponses.
Marilyn Levinson aussi, elle cherche des réponses. Elle m'a parlé de son père emporté par
la terrible première vague. Seule
membre survivante de sa famille, Marilyn n'a pas pu accompagner son père lors
de ses obsèques. Elle cherche aussi des réponses.
Tout le Québec cherche des réponses. Et le ministre?
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Alors, deux choses, M. le Président. Puis je suis de tout coeur avec le député ici, parce que
je pense qu'on a tous vécu des
moments très, très difficiles. Puis, ce que relate le député ici, il n'y a
pas personne qui va questionner non
seulement comment ça a pu être difficile pour sa famille, pour toutes les
familles qui ont vécu ça. Je pense que tout
le monde le comprend, M. le Président.
Mais
ce que j'aimerais aussi qu'on comprenne, pendant qu'on se bat encore pour la
pandémie, en ce moment, avec tout ce qui est en train de nous arriver,
c'est que, depuis que nous avons pris connaissance de la sévérité de ces
différents variants là qu'on a connus lors
de la première vague, on a bien expliqué qu'il nous manquait
d'information. Mais, au moment où on
a été capables d'agir parce qu'on avait l'information, notre premier devoir
était de faire attention à nos patients, et ce que nous avons fait. La plus belle preuve de ça, M. le Président, c'est que, lorsque nous avons déposé le plan, à la suite de la première vague, il y a eu une amélioration dans les conditions de milieu de vie de nos
aînés dans les CHSLD. C'est ce que nous avons fait.
Alors, oui,
on a beaucoup d'empathie pour toutes les difficultés que les
familles québécoises ont connues lors de la première vague,
mais notre travail, c'est de changer les choses, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude
Nichols
Mme Nichols : M. le
Président, dans le comté de Vaudreuil,
c'est quatre éclosions en CHSLD, plus d'une centaine de morts, des familles qui cherchent à comprendre,
des familles qui sont laissées pour compte, dans l'ignorance. Elles ne savent pas ce qui s'est passé. Qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi ce manque
d'équipements? Pourquoi ce mouvement de personnel? Est-ce qu'il y a eu
un manque d'indications, un manque de mesures sanitaires?
Ils ont le
droit de savoir, ces familles-là, puis moi, en tant que députée, je ne suis pas
capable de leur répondre. Vous êtes au gouvernement, offrez-leur des
réponses, à nos familles endeuillées.
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Puis je pense... Encore une fois, là, M. le Président, je ne veux pas revenir
sur les anciens gouvernements puis
l'état de la situation lorsqu'on a commencé la pandémie, mais je rappelle
seulement, M. le Président, qu'il nous manquait 10 000 préposés aux
bénéficiaires en plein coeur de la pandémie. Alors, je pense qu'il faut
réaliser l'état pitoyable de ce qu'on
avait dans nos CHSLD, le manque de gestion qui était locale, le manque de
personnel, le manque de PCI, qui n'avait pas été jugé comme prioritaire
par les années passées.
Lorsqu'on a
pris conscience de toute cette situation-là, M. le Président, nous avons agi
avec la meilleure diligence que nous pouvons faire...
Le Président : En terminant.
M. Dubé : ...dans les
circonstances, et c'est ce que nous avons fait, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Pierre
Arcand
M. Arcand : Le 10 mars
2020, j'avais demandé des questions au premier ministre sur les CHSLD. Il
m'avait répondu qu'il portait une
attention particulière aux personnes âgées et que des directives étaient
transmises. Or, peu de temps après, dans
mon comté, le CHSLD Vigi Mont-Royal dénombrait plusieurs dizaines de victimes
décédées sans soins et, évidemment, dans une grande détresse.
Comment peut-on expliquer ça? Est-ce qu'il y a
vraiment eu des directives? Si oui, lesquelles? On veut une enquête publique.
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
M. le Président, je pense
qu'on peut nommer Vigi Mont-Royal, on peut nommer beaucoup
de CHSLD où le député
ici décrit la situation. Puis c'est intéressant, parce que
j'ai visité... Lorsque j'ai pris le ministère, à la fin juin,
c'est un des premiers CHSLD que je suis allé visiter avec le député pour
essayer de comprendre ce qui était arrivé.
Alors, je pense
qu'on sait tous aujourd'hui les raisons de tous ces malheurs-là que nous
avons eus. Je le répète, laissons faire
l'enquêteur... la coroner, pardon, de faire l'enquête
qu'elle fait en ce moment, qu'elle fait très bien, d'ailleurs.
Elle prendra le temps nécessaire.
Le Président : En terminant.
• (14 h 40) •
M. Dubé : Puis je pense qu'on
aura tous les réponses que nous cherchons tous.
Le Président : Question
principale, Mme la leader du deuxième groupe d'opposition.
Négociation des conditions de travail des employés
de soutien en service de garde
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : M. le
Président, à partir de demain, on nous annonce une grève générale illimitée dans les CPE, et
ce qui se joue, en ce moment, c'est l'avenir du réseau. La survie des CPE et les projets de développement sont compromis. Tout ça pourquoi? Parce que le gouvernement
n'écoute pas et ne comprend pas la réalité des CPE.
Il y a
quelques mois, le premier ministre nous a démontré l'ampleur de sa déconnexion par rapport au coût d'un logement. Maintenant,
on sait qu'il est aussi déconnecté par
rapport aux salaires. Le premier ministre ne savait pas qu'il y a
autour de 5 $ de l'heure d'écart entre les travailleuses des CPE et celles
des écoles pour plusieurs emplois : cuisinières, éducatrices spécialisées, préposées à l'entretien. L'écart est
magistral, et pourtant on a besoin d'elles pour assurer la qualité des
services.
Moi,
je n'ai jamais été aussi d'accord avec le premier ministre que quand je l'ai
entendu dire qu'il fallait un salaire similaire pour un travail
similaire dans une école et dans un CPE. Il n'y a rien qui justifie un écart
entre les deux.
Est-ce qu'il peut
envoyer le mémo au Conseil du trésor?
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Oui, merci, M. le Président. Ça va permettre de recadrer un peu ce qui se
passe.
Effectivement,
c'est très malheureux de voir qu'entre autres la CSN, la CSQ et bientôt,
probablement, la FTQ ont voté un
mandat de grève générale illimitée alors que les discussions se poursuivent et
sont continues, aux tables de négociation.
Vous savez, M. le
Président, depuis le début de ces négociations, et j'inclus les négociations
pour l'entente des secteurs publics, le gouvernement a été très clair :
pour être capables de faire des efforts marqués sur des emplois significatifs, des emplois qui sont importants,
des emplois majoritairement occupés par des femmes, quand on parle des
enseignantes, des infirmières, des PAB dans le milieu des CHSLD et maintenant
les éducatrices, on doit faire... on doit prioriser
certains secteurs. Et, depuis le début de cette négociation, aux tables de
négociation, l'enjeu était très clair, avec les syndicats :
valoriser le secteur des éducatrices qualifiées spécialisées, apporter du
soutien au travail des éducatrices, augmenter
le salaire des éducatrices jusqu'à 30 $ de l'heure. Nous sommes au
rendez-vous, M. le Président. Mais, depuis le début, on a dit qu'on ferait un effort pour l'ensemble des secteurs,
mais on ne pourra certainement pas faire le même effort, M. le
Président, et c'était clair aux tables de négociation depuis le début.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la leader du deuxième groupe d'opposition.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie :
M. le Président, toutes les travailleuses sont importantes, en CPE, et elles
soutiennent aussi les éducatrices. Si les
travailleuses se sentaient écoutées, en ce moment, elles n'iraient pas en grève.
La vérité, c'est qu'elles ont
peur pour la qualité des services. C'est pour ça qu'elles se battent. Elles
sont inquiètes parce qu'on ne réussit plus à
attirer du personnel qualifié, parce que les ratios par
éducatrice ne sont pas toujours respectés, elles n'ont pas assez de
support. Les incitatifs du ministre pour recruter, ça ne marche pas, et la loi
spéciale, ça va nuire encore plus.
Est-ce que la CAQ
peut au moins lever la menace de la loi spéciale?
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Ça va me faire, encore une fois, plaisir de
clarifier mes propos. Je pense que ma collègue peut aller, avec plaisir, écouter jusqu'au bout
la déclaration que j'ai faite. À la question,
si on me demandait si la loi spéciale était quelque chose qui était
possible, dans ce domaine-là, j'ai dit : Oui, ça fait partie des outils,
mais j'ai bien pris soin de préciser, et
je le refais ce matin et je l'ai fait à chacune de mes interventions, que ce que
nous visons, c'est de régler cet enjeu par une entente, ce qui veut dire
de négocier.
C'est
aussi vrai qu'on n'a pas cessé de négocier, même depuis l'obtention des mandats
de grève générale illimitée. On a rencontré encore une fois les syndicats
dimanche. On les a rencontrés hier, on les rencontre encore aujourd'hui. L'objectif demeure d'abord et
avant tout d'obtenir une entente. Et je pense qu'on est capables d'obtenir une
entente.
Le Président :
En terminant.
Mme LeBel :
Il y a 30 $ de l'heure sur la table pour les éducatrices, et c'est ce
qu'elles demandaient.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la leader du deuxième groupe d'opposition.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie :
Pour moi, c'est clair qu'on ne réussira pas à offrir une place à chaque enfant,
et surtout pas une place de qualité,
sans écouter toutes les travailleuses de la petite enfance. Les parents, ils
sont inquiets, pas juste ceux qui vont vivre
les impacts de la grève, mais aussi ceux qui attendent une place. Ils le savent,
qu'imposer des conditions de travail, ça ne marche pas. Ça n'a pas
marché en santé, ça ne marchera pas en petite enfance.
Est-ce que la
CAQ peut expliquer aux parents comment d'imposer des conditions de travail va
nous permettre d'éviter les bris de service puis de développer toutes
les places qui ont été promises?
Le Président : Mme la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel :
C'est toujours intéressant quand la complémentaire ne suit pas la réponse.
Donc, je vais réitérer ce que j'ai dit, M. le Président. Je n'ai pas
l'intention de régler ce conflit par une loi spéciale. Tous les efforts des
équipes sont mis sur une entente. Mais une
entente, ça se fait à deux. Les syndicats doivent cesser de constamment changer
leurs demandes aux tables de
négociation. Depuis le départ, ce qui était clair, avec les syndicats, c'était
de valoriser la qualité des éducatrices spécialisées qualifiées,
d'apporter du soutien, justement, pour le quotidien des éducatrices.
Nous sommes
au rendez-vous, nous sommes au rendez-vous, M. le Président. Et ça ne veut pas
dire qu'on laisse les autres pour compte, il y a des rehaussements
significatifs qui se sont faits. Mais j'ai deux choses qui me guident :
prioriser les éducatrices et l'équité pour tous dans le rehaussement qui est
offert.
Le Président : Question
principale, M. le député de Nelligan.
Liste des entreprises admises au Programme d'action
concertée temporaire pour les entreprises
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
M. le Président, on commence à avoir des habitudes, à l'intérieur de cette
Chambre, en lien avec le ministre de
l'Économie. Si ce n'est pas les blâmes de la Commissaire à l'éthique parce qu'il refusait de se conformer aux
règles, maintenant c'est au tour de la Vérificatrice générale, M. le
Président.
Qu'est-ce
qu'on apprenait la semaine dernière? M. le ministre de l'Économie a utilisé son pouvoir discrétionnaire pour octroyer des prêts à 10 entreprises
sur 22 analysés par la Vérificatrice
générale. M. le Président, je vais vous lire les critères : entreprises déjà en difficultés financières avant la
pandémie, entreprises qui n'avaient pas démontré leur rentabilité, besoins qui n'étaient pas liés à la pandémie mais
plutôt à la croissance de l'entreprise, dépenses en immobilisations qui
n'étaient pas admissibles.
En résumé, M.
le Président, avec un langage beaucoup plus simple, le ministre a choisi les
gagnants et il a choisi les perdants. En utilisant quoi? Son pouvoir
discrétionnaire.
M. le
Président, j'ai une seule question : Est-ce qu'il peut s'engager
aujourd'hui à dévoiler la liste des chanceux qui ont bénéficié de son...
Le Président : M. le ministre
de l'Économie et de l'Innovation.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
M. le Président, merci pour la question. Je profite de l'occasion pour réitérer
ce que je disais la semaine dernière.
Premièrement, je suis excessivement satisfait de ce que le gouvernement a pu
faire durant la pandémie. Les
programmes PACTE et PAUPME ont permis à plus de 14 000 entreprises
d'avoir de l'assistance du gouvernement, ont permis d'avoir le taux le plus bas au Canada de fermetures
d'entreprises. Et, sur les 14 000 projets, il y a à peu près 25 à 28 projets qui sont allés à mon bureau.
Dans tous les projets, contrairement à ce que le député de Nelligan suppose, ou
même certains journaux, aucun des projets
n'a été décidé par le ministre. C'est le ministère, les fonctionnaires qui ont
reporté ces projets-là pour avoir une flexibilité.
Je remercie
les fonctionnaires, je remercie Investissement Québec d'avoir utilisé leur
jugement pour être flexibles et agiles, parce que nous avons sauvé
beaucoup d'entreprises. Alors, je suis très satisfait du constat.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
M. le Président, pour mettre une chose au clair, c'est le rapport de la
Vérificatrice, page 173, prêt n° 3 : «L'entreprise
est en démarrage et n'a jamais démontré de rentabilité. [Par contre,] elle a
subi des pertes importantes ces trois
dernières années.» M. le Président, c'est quoi, le lien entre le ministre
l'entreprise n° 3, le prêt n° 3? C'est le rapport
de la VG.
Donc, pour plus de transparence,
j'invite le ministre à déposer la liste des entreprises à qui il a envoyé des
prêts en ne pas respectant le processus d'Investissement Québec.
Le Président :
M. le ministre de l'Économie et de l'Innovation.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Premièrement, encore une fois, je me répète, tous les projets qui ont été
approuvés à mon bureau, la
recommandation n'est pas venue du ministère de l'Économie. Aucun des projets
n'a été décidé par moi. Je remercie encore la flexibilité qu'on a donnée
aux programmes pour permettre d'avoir une performance extraordinaire.
Troisièmement,
il faut comprendre comment ça fonctionne, l'octroi de prêts. Si nous divulguons
en Chambre les clients
d'Investissement Québec et on donne le détail, ce n'est pas respecter comment
le système fonctionne, les entreprises. Par contre, le Commissaire au lobbyisme, le Commissaire à l'éthique, la VG ont amplement accès aux renseignements...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
M. le Président, j'ai de la
difficulté à accepter la logique du ministre. Des entreprises qui n'ont pas respecté les règles tapent à sa porte, envoient à lui un SMS, envoient à
lui un e-mail. L'exemple d'entreprise,
l'entreprise éprouvait d'importantes
difficultés financières avant la pandémie, cette entreprise lourdement endettée
commercialise depuis peu ses produits
et n'a pas encore démontré de rentabilité, et cette entreprise, figurez-vous,
elle a eu l'accord du ministre. En utilisant quoi? Son pouvoir
discrétionnaire.
M. le Président, je
l'invite à dévoiler la liste des entreprises chanceuses.
Le Président :
M. le ministre de l'Économie et de l'Innovation.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
M. le Président, vous savez, une personne qui, au mois d'avril, mai 2020, se
déchirait la chemise en Chambre pour nous
dire qu'au gouvernement on ne supportait nos entreprises, la chemise déchirée,
le sang coulait, disant qu'on laissait tomber, laissait mourir nos
entreprises...
Alors, j'aimerais
qu'on se reporte dans le temps. Le 13 mars 2020, on a fermé les lumières
du Québec. Toutes les entreprises ont arrêté de fonctionner. Quatre jours
après, quatre jours ou cinq jours, on arrive avec le programme du PACTE...
Le Président :
En terminant.
M. Fitzgibbon :
...qui est un programme qui était très bien, on a été la première province qui
a fait ça, et je suis très fier du programme.
Le Président :
Question principale, M. le député de La Pinière.
Critères
d'admissibilité au Programme d'action
concertée temporaire pour les entreprises
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, dans le club de ceux et de celles qui ont souvent des
difficultés à avoir des réponses précises de la part du ministre, il y
avait, à date, tous les parlementaires, tous les journalistes...
Des voix :
...
Le
Président : ...député a la parole. Ça va superbien jusqu'à
maintenant. On écoute la question, on écoutera la réponse ensuite.
• (14 h 50) •
M. Barrette :
Alors, dans le club, il y avait, à date, tous les parlementaires, tous les
journalistes, la Commissaire à l'éthique, même les entrepreneurs, car ils ne savaient pas
l'existence d'une clause discrétionnaire, parce que le ministre ne l'a pas rendue publique. Et depuis la semaine
dernière se joint au club la VG, particulièrement sur la question des
entreprises dites stratégiques.
La VG aurait aimé
connaître les critères utilisés pour qualifier une entreprise de stratégique.
Pas disponible. Franchement, là-dessus, M.
le Président, là, la VG ne demande pas de divulguer les états financiers
personnels de tous les dirigeants d'entreprise, elle veut savoir les
critères qui sont dans son ministère.
Alors, questions : Quels sont les
critères actuellement en vigueur pour qualifier une entreprise de stratégique?
Et peut-il les déposer séance tenante ou le plus tôt possible?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie et de l'Innovation.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Encore une fois, nous avons écrit littéralement en cinq jours un cadre normatif
pour sauver les entreprises du
Québec. Était-ce possible, à ce moment-là, d'avoir couvert tous les points,
toutes les normes possibles? La réponse, c'est non.
Sur
le programme PACTE, il y a eu 1 416 entreprises que nous avons aidées
à ce jour, duquel 20 à 25 ont dû
aller au bureau du ministre
parce que... pas que c'est le ministre qui voulait le faire, les fonctionnaires
trouvaient intelligent et flexible d'accorder à ces compagnies-là un prêt. Le ministre
a tout simplement confirmé la bonne foi, le bon jugement des
fonctionnaires, de dire : Oui, on va les aider.
La
réponse à la question, c'est que c'est un jugement qu'on a appliqué. Et
nous sommes un gouvernement qui est agile, qui a du jugement et qui
exécute.
Le Président :
Première complémentaire. La parole n'appartient qu'au député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Incroyable, M. le Président! À deux
reprises, Investissement Québec a compris qu'une entreprise ne pouvait être
qualifiée de stratégique selon les critères en vigueur à IQ, qu'il ne
nomme pas. Deux fois, surprise, le ministre, avec son pouvoir discrétionnaire,
renverse la décision. L'entreprise devient stratégique et reçoit des prêts.
Est-ce que
le ministre peut nous expliquer comment, en quelques
jours, on peut passer de non stratégique à stratégique? Et, pour qu'on
comprenne bien, peut-il nommer...
Le Président :
M. le ministre de l'Économie et de l'Innovation.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Je ne sais pas comment expliquer, encore une fois, plus clairement que tous les
projets, les 25 qui sont passés au
ministère sur 1 400, ce sont des recommandations d'Investissement Québec
et du ministère. Ils ont... ils ont décidé,
je m'excuse, et je les remercie, ils ont appliqué leur jugement en disant :
Dans ces cas-là, nous devrions supporter les entreprises. Je pense,
c'était la bonne chose à faire.
Et
ce qui est stratégique, c'est un concept qui est élastique, parce qu'on
s'ajuste selon les circonstances. Le député de Nelligan parlait : La compagnie a perdu de l'argent. Il y a des
compagnies qui perdent de l'argent pendant deux ans et qui
deviennent des licornes. Alors, il faut utiliser un jugement, ce que le
gouvernement utilise...
Le Président :
En terminant.
M. Fitzgibbon :
...à bon escient.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, le ministre se contredit. Il vient de dire qu'il respectait
les décisions de ses fonctionnaires.
Or, la VG a dit : Bien non, il ne l'a pas respectée, il a renversé la
décision et, personnellement, a donné des octrois, des prêts, M. le Président.
Alors,
je me pose la question suivante : Est-ce que le refus de divulguer le nom
des 10 entreprises, c'est, pour lui, un moyen de permettre d'éviter
d'éventuelles enquêtes de la Commissaire à l'éthique?
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
Des
voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! Question de règlement. Allez-y
vitement.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, très clairement, la question, elle est tendancieuse,
on prête des intentions. D'ailleurs, je sais
très bien, M. le Président, que le député de La Pinière en est très
conscient et qu'il souhaitait que je me lève en cette Chambre.
Le Président : Il faut seulement faire
attention de ne pas sous-entendre dans des manoeuvres qui pourraient imputer des motifs indignes. C'est un appel à la prudence. Je vous l'ai fait
et je vous l'ai dit souvent.
M. le leader de
l'opposition officielle, on complète pour permettre ensuite de poursuivre le
questionnement.
M. Fortin : M. le Président, vous
avez entendu le député. Il a posé une question. Il n'a pas fait une
affirmation, il a posé une question. Moi, j'ai hâte d'entendre la réponse du
ministre de l'Économie à savoir si, effectivement...
Le
Président : Et je vous invite... La question a été posée, elle
a été entendue. La réponse au ministre de l'Économie et de l'Innovation.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Premièrement, encore une fois, oh! que ce que le député de La Pinière a
dit est faux, est faux...
Le
Président : ...on ne
peut pas non plus... Vous le savez, c'est une règle de base. Non, mais on ne
peut pas... Alors, je vais vous
demander d'être prudent là-dessus. On ne dit pas : Est faux. Vous le
savez, je ne vous le répéterai pas. M. le ministre.
M. Fitzgibbon : Alors, finalement, aucun — je
ne sais pas comment je vais le dire, là — aucun des prêts qui a été accordé
n'a été décidé ou initié par le ministre. Toutes les interventions financières
qui sont passées au ministère étaient la recommandation d'Investissement
Québec et du ministère, décision que j'ai endossée, et je suis très fier,
aujourd'hui.
Deuxièmement,
pour la Commissaire à l'éthique, elle est bienvenue de venir voir tous les
dossiers, mais il n'est pas question que nous allions divulguer les
noms. C'est contraire aux bonnes pratiques d'institutions financières.
Le Président :
En terminant.
M. Fitzgibbon :
Par contre, tous les livres d'entreprise sont ouverts à tous les commissaires
du gouvernement.
Le Président :
Question principale, M. le député de Nelligan.
Liste
des entreprises ayant bénéficié du Programme d'action
concertée temporaire pour les entreprises
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M. le Président, juste rappeler quelque chose d'extrêmement
important. Il y avait des critères pour tout le monde, tout le monde
respectait les critères, c'est des critères dévoilés. Le ministre a choisi
quelques entreprises. Il me parle de sauver
l'économie. Prêt 3 : «L'entreprise est en démarrage et n'a
jamais démontré de rentabilité.» Je ne sais pas, le premier ministre, il
pense quoi, lorsqu'il a accordé ce prêt.
M.
le Président, c'est alarmant, ce qui se passe. C'est très alarmant. C'est un
manque de transparence total. Le ministre
de l'Économie a choisi d'octroyer des prêts à des entreprises qui ne respectaient pas
les critères. Ces mêmes critères étaient pour tout le monde.
Alors,
la question qui se pose, M. le Président : S'il n'a rien à se reprocher,
s'il n'a rien fait, si ces entreprises n'ont pas accès à son cellulaire
ni à son e-mail, qu'il dévoile la liste de ces entreprises.
Le Président :
En réponse, M. le ministre de l'Économie et de l'Innovation.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Écoutez, aucun des projets d'initiative n'est
provenu du ministre, aucun projet. Les accusations, l'insinuation que le
ministre de Nelligan apporte sont erronées, sont erronées. Tout est provenu
du...
Des voix :
...
Le
Président : Je vais
vous demander... Je l'ai déjà dit, écoutez, je vous ai dit de faire... j'ai
déjà signifié de faire attention. On est en fin de période de questions. Vous
le savez, M. le ministre, vous avez de l'expérience aussi. Alors, soyons
prudents. Je demanderais à tout le monde de bien compléter cette période
de questions, sur des questions légitimes et importantes.
M. Fitzgibbon : Sur une note positive, je vais conclure en
disant que nous sommes, au gouvernement, très fiers de la
performance économique du Québec, la performance de nos entreprises, du peu de
fermetures. Et j'encourage l'opposition à se
servir des moyens légaux, les commissaires à l'éthique, du lobbyisme, la
Vérificatrice générale, de venir tout voir les dossiers. Nous ne
divulguerons pas le nom des compagnies. C'est fini.
Une voix :
...
Le Président :
M. le leader... Je vous remercie...
Des voix :
...
Le Président : S'il vous
plaît! Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Nous passons maintenant
à la rubrique des motions sans préavis, et je reconnais M. le député de Jean-Lesage.
M.
Zanetti : M. le Président, je demande le consentement de cette Assemblée pour débattre de la motion
suivante :
«Que l'Assemblée nationale déplore les gestes de brutalité perpétrés envers
Pacifique Niyokwizera par les membres du Service de police de la ville
de Québec;
«Qu'elle
prenne acte des témoignages de plusieurs jeunes Noirs résidant à Québec qui
dénoncent le profilage racial dont ils sont victimes;
«Qu'elle constate que
le SPVQ a fait l'objet de plaintes de profilage racial devant la commission de
déontologie policière;
«Qu'elle
constate également que le SPVQ ne compte aucun policier noir dans ses rangs,
malgré un effectif de plus de 800 policiers et policières;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de mettre sur pied un comité
expert chargé de réaliser une étude indépendante concernant les
relations entre le Service de police de la ville de Québec et les personnes
issues des minorités racisées.» Merci.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Pas de consentement, M. le Président.
Le Président :
Pas de consentement. Je reconnais maintenant M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec la députée de Mercier, le député de Bonaventure
et le député de Rimouski, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale réaffirme qu'au Québec,
le droit d'étudier en français et le droit d'apprendre le français sont
fondamentaux pour le maintien de la vitalité de la langue française, partout sur le territoire et particulièrement à Montréal;
«Qu'elle
reconnaisse l'impact qu'a sur le recul du français dans la grande région de
Montréal le déséquilibre entre le financement accordé aux institutions
d'enseignement anglophones de la métropole et celui consenti aux institutions
francophones;
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que l'Université McGill est une université
anglophone très bien financée, tant par les intérêts privés que par le
gouvernement et les contribuables québécois;
«Enfin, que
l'Assemblée nationale dénonce la disparition d'un programme intensif
d'enseignement du français à l'Université
McGill, qui servait des candidats à l'immigration ainsi que des professionnels
déjà installés au pays voulant développer leur compétence en français.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Pas de consentement, M. le Président.
Le Président :
Pas de consentement. Mme la ministre responsable de la Condition féminine, à
vous la parole.
Souligner
les Journées d'action contre la violence faite aux femmes
Mme Charest :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Verdun, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la députée de Gaspé, le
député de Chomedey, le député de Bonaventure et le député de Rimouski :
«Que
l'Assemblée nationale souligne les 12 jours d'action contre la violence
faite aux femmes qui se déroulent du 25 novembre au
6 décembre;
«Que
les membres de l'Assemblée nationale saisissent cette occasion pour réitérer
leur union, non-partisane, dans la lutte à la violence faite aux filles
et aux femmes;
«Qu'ils
saluent le travail colossal des organismes oeuvrant auprès des victimes de
violences sexuelles et de violence conjugale et qu'ils rappellent
l'importance de les financer à la hauteur de leurs besoins;
«Qu'ils soulignent le
courage des femmes qui ont dénoncé la violence dont elles ont été victimes, de
celles qui vivent encore seules avec leur lourd secret et aussi des proches qui
leur viennent en aide;
«Que
tous les membres de l'Assemblée
nationale s'engagent à dénoncer ces
violences qui ne peuvent être tolérées dans notre société;
«Que
l'Assemblée nationale déplore [...] jusqu'à maintenant
en 2021, 18 femmes [qui] ont été victimes de féminicides;
«Qu'enfin, l'Assemblée
nationale tienne une minute de silence en mémoire de toutes ces femmes.»
• (15 heures) •
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le
Président :
Consentement, sans débat. Je vais vous demander vos votes respectifs sur cette
motion, bien sûr. D'abord, M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : Mme la leader
du deuxième groupe d'opposition?
Mme Labrie : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Arseneau : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : Mme la députée
d'Iberville?
Mme Samson : Pour.
Le
Président : Cette
motion est donc acceptée. Je vais vous demander de vous lever pour observer une
minute de silence à la mémoire des victimes.
• (15 h 1
—
15 h 2)
•
Le Président : Je vous
remercie. Veuillez vous asseoir.
Je reconnais maintenant Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Jean-Lesage, la députée de Duplessis, le député
de Chomedey, le député de Bonaventure et le député de Rimouski :
«Que l'Assemblée nationale rappelle que selon
les affirmations de la ministre responsable des Aînés, plus de 12 300 visites de vigie ont été
effectuées dans les établissements d'hébergement pour aînés dans le cadre de la
pandémie de la COVID-19;
«Qu'elle constate que dans la foulée de
l'enquête de la coroner sur la gestion de la pandémie dans les CHSLD, plusieurs
contradictions ont émané du gouvernement sur l'existence de rapports pour ces
visites de vigie;
«Qu'elle
déclare que le décès de près de 6 000 aînés en établissements depuis
le début de la pandémie commande une transparence de tous les instants;
«Qu'enfin
elle exige du gouvernement qu'il rende accessible au public l'entièreté des
12 300 rapports des visites de
vigie ainsi que les grilles d'analyse, afin de permettre aux familles ayant
perdu des êtres chers de bien comprendre l'état de l'environnement dans
lequel leur proche est décédé.»
Le Président : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Pas de consentement,
M. le Président.
Le Président : Pas de
consentement.
Avis touchant les travaux des commissions
Nous passons
à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions. M. le leader du gouvernement, la parole vous appartient.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. J'avise cette Assemblée
que la Commission des institutions poursuivra les consultations
particulières sur le projet de loi n° 2, Loi portant sur la réforme du droit de la famille en matière de
filiation et modifiant
le Code civil en matière de droits de la personnalité et d'état civil, aujourd'hui, après les affaires courantes pour une
durée de 2 h 35 min et de 19 h 30 à 21 h 10,
à la salle Pauline-Marois;
La Commission de l'économie et du travail poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 103, Loi
modifiant diverses dispositions législatives principalement aux fins
d'allègement du fardeau administratif, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
18 heures, aux salles
Louis-Joseph-Papineau et Louis-Hippolyte-La Fontaine, et de 19 h 30 à 21 h 30,
à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des
finances publiques poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 3, Loi modifiant diverses dispositions législatives principalement dans le
secteur financier, aujourd'hui, de 19 h 30 à
21 h 30, à la salle du Conseil législatif. Merci.
Le
Président : Y a-t-il
consentement pour déroger à l'article 143.1 du règlement
concernant l'horaire des travaux des commissions? Consentement.
Pour ma part, je vous
avise que la Commission de l'administration publique se réunira aujourd'hui, à
la salle Marie-Claire-Kirkland, en séance publique, après les affaires courantes jusqu'à
17 h 30, afin de procéder à l'audition de la Société d'habitation du Québec au sujet du chapitre 4 du rapport
d'octobre 2020 du Vérificateur
général du Québec, intitulé Programme
AccèsLogis Québec : réalisation des projets d'habitation, et en suivi de la recommandation 2.1 du
41e rapport de la Commission de l'administration publique, et en séance de travail, de 17 h 45 à
18 h 15, afin de statuer sur les observations, les
conclusions et les recommandations à la suite de l'audition.
Je
vous avise également que la Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
se réunira en séance de travail le mercredi
1er décembre 2021, de 8 h 45 à 9 heures, à la salle Marie-Claire-Kirkland, afin d'organiser les travaux de la commission.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
Nous en sommes aux
renseignements sur les travaux de l'Assemblée. M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Fortin : Oui, merci, M. le Président. Une question qui me vient en tête suite à l'intervention ou... la question de privilège
qui a été soulevée par la députée d'Iberville, mais c'est une question qui s'adressera au
leader du gouvernement. Évidemment,
M. le Président, là, il
y aura... c'est une question de privilège, donc vous aurez à statuer sur la
chose. Moi, ce que je comprends, c'est que, dès demain, pour le
processus de nomination du ou de la directrice générale, directeur, directrice générale de la Sûreté du Québec, il y
aura rencontre des députés pour qu'ils puissent faire leurs recommandations
là-dedans. Alors, ce qu'on en comprend, c'est
que la motion, que tout le monde ici devra voter, pourrait être présentée à
partir de jeudi. J'encourage le
leader du gouvernement à ne présenter cette motion qu'à partir du moment où
vous aurez statué sur la question de privilège, pour qu'on puisse savoir que le
tout a été fait selon les règles de l'art, M. le Président. C'est
simplement une question du respect des droits des parlementaires et de votre
décision. Merci.
Le Président :
M. le leader du gouvernement, réaction?
M. Jolin-Barrette :
Oui. On va prendre le tout en considération, en prévision de présenter la
motion, mais très certainement on aura des représentations à faire. Mais, soyez
sans crainte, on va faire les choses dans l'ordre, M. le Président.
Affaires du jour
Le
Président : Et, sur
ce, la période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant
passer aux affaires du jour.
Et je suspends les
travaux pour quelques instants. Merci à toutes et à tous.
(Suspension de la séance à
15 h 6)
(Reprise à 15 h 16)
Le Vice-Président
(M. Picard) : Aux affaires du jour, je cède maintenant la parole à M.
le leader adjoint du gouvernement.
M.
Schneeberger :
...M. le Président. Alors, je vous demanderais d'appeler l'article 79 du
feuilleton.
Projet de loi n° 219
Adoption du principe
Le Vice-Président
(M. Picard) : À l'article 79 du feuilleton, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis
propose l'adoption du principe du projet de loi n° 219, Loi
concernant un immeuble situé sur la rue University à Montréal. Y a-t-il
des interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Vraiment un plaisir pour moi d'être parmi vous, chers collègues,
aujourd'hui, à cette étape du projet de loi d'intérêt privé n° 219, Loi
concernant un immeuble situé sur la rue University à Montréal. Très important le titre, M. le
Président, parce qu'on parle vraiment d'un immeuble situé... on ne parle pas de
céder quoi qu'il soit en ce qui concerne un projet immobilier.
Puis c'est le
fruit d'un travail de terrain depuis 18 mois, pour moi en tout cas. Je
sais que c'est un fruit de travail qui
fait beaucoup d'années aussi en ce qui concerne le projet McGill-CUSM ainsi que
l'ancien site de l'Hôpital Royal Victoria. C'est le résultat de beaucoup
de rencontres pour moi avec les parties prenantes, incluant les requérants :
le CUSM, l'Université McGill, plusieurs
membres et groupes de la communauté, Les Amis de la montagne, mes collègues,
puis beaucoup de travail pour mon bureau de comté, entre autres, que je
le remercie de m'accompagner dans ce processus.
C'était un
projet de loi où j'avais quand même des préoccupations surtout à conserver une
vocation publique du site. Je suis contente de voir que ce serait le cas en ce
qui concerne les lots ainsi que la valorisation du site. Je pense que ça,
c'est quelque chose dont nous devons se préoccuper.
Alors, on
avait travaillé ardemment sur des propositions, et il
y a des amendements,
à ce projet de loi, qui figurent à l'intérieur, ils ont été adoptés.
Et je dois remercier tous les gens qui ont contribué à ces modifications et de bonifier ce projet de loi.
Je veux
utiliser mon temps à cette étape du projet
de loi, M. le Président, pour, quand même, répondre aux allégations véhiculées lors
de la première séance de la commission parlementaire.
Alors, la
première chose que je veux mettre au clair, c'est qu'il y avait peut-être un bémol que le titre du projet de loi vise à éluder des informations. Le titre du projet de loi était déterminé conformément
aux usages parlementaires et législatifs, comme tout autre projet de loi
d'intérêt privé concernant un immeuble. Par exemple, des projets de loi privés
sont effectivement nommés de manière similaire, comme Loi concernant un
immeuble situé sur le boulevard Décarie à Montréal,
ça, c'est le p.l. n° 233; Loi concernant certains immeubles situés sur
une concession minière du cadastre du Canton de Bourlamaque, circonscription foncière d'Abitibi, ça, ça a été le projet
de loi n° 200, qu'on a fait ça fait juste deux ans; Loi concernant
un immeuble situé sur le territoire de la Ville de Québec, etc., M. le
Président.
Par ailleurs,
c'est à noter que c'est seulement, aussi, la portion de la rue University
située entre les rues Notre-Dame et Sherbrooke qui a été renommée
boulevard Robert-Bourassa en 2015. Alors, la portion de la rue où est situé le
site Hôpital Royal Victoria se nomme bien University.
• (15 h 20) •
Deuxième
chose que je veux quand même adresser, c'est qu'il y a vraiment un enjeu en ce
qui concerne le manque de
compréhension, que le projet de loi permettrait de remettre la propriété du
site Hôpital Royal Victoria à l'Université McGill. Ce n'est pas le cas. Aucune disposition du projet
de loi n'opère un transfert de propriété dans le numéro 2019.
Le projet de loi permettra cependant
au CUSM de se départir du site en faveur de la SQI, la Société québécoise des
infrastructures, un organisme public mandataire de l'État.
Troisième chose que je veux aussi mettre au
clair, M. le Président, c'est que le transfert d'une partie du site à l'Université McGill constituerait un cadeau de
grande valeur. Ça aussi, M. le Président, le transfert de la propriété d'une
partie du site McGill constitue
effectivement un transfert d'actif immobilier important. Cependant, ce
transfert se compare davantage au concept d'une donation à charge qu'un
cadeau. Puis il faut penser que c'est une longue histoire, une longue histoire
quand on parle du CUSM. On parle, quand même, le lot 1816 qui a été acquis
par le Royal Victoria de George Stephen
Baronet et Donald A. Smith aux termes d'un acte de donation en 1891. C'est
vraiment une longue histoire, M. le Président.
McGill, qui
est propriétaire de... mais pas actuellement, là, c'est la SQI, éventuellement,
qui cédera une partie du site à McGill, mais sous réserve que McGill assume les
charges reliées à ces immeubles. Ils vont être entièrement responsables,
M. le Président. Alors, la mise à niveau,
leur entretien, ça nécessitera des investissements de plusieurs millions.
McGill devrait aussi accorder des servitudes d'accès et des usages
réciproques aux autres utilisateurs du site.
Il y aura aussi des limitations d'usage, parce
qu'on sait que ça va être pour les fins d'enseignement seulement, qui seront imposées par McGill, par l'entremise de
l'amendement que nous avons adopté à l'intérieur du PLIP, et ceci va limiter grandement aussi la valeur des immeubles
et empêcher toute tentative de spéculation, de commercialisation. Alors,
il n'y aura aucune privatisation des lots.
Une autre
chose que j'aimerais corriger comme perception, M. le Président, c'est qu'il
n'y avait aucune consultation publique
qui a été effectuée concernant l'avenir du site. Puis je suis persuadée que,
probablement, la ministre va aussi le nommer,
mais il y avait des consultations publiques qui ont eu lieu dernièrement dans
le cadre des démarches d'élaboration d'un
plan directeur et dans le cadre de la démarche de modification de la réglementation
d'urbanisme de la ville de Montréal, notamment l'Office de consultation
publique de Montréal.
Je dois dire
que la SQI a quand même débuté leur travail en 2019 en réalisant des activités
de consultation et de concertation, dont notamment une démarche de
consultation avec plusieurs groupes, comme Annmarie Adams, les Alouettes de Montréal, Les Amis de la montagne,
l'arrondissement de Ville-Marie, le CUSM, le comité de citoyennes et de
citoyens de Milton-Parc, le Conseil régional de l'environnement de Montréal,
Michel de la Chenelière et MU Montréal, Héritage
Montréal, Institut de développement urbain du Québec, Phyllis Lambert, Montréal
International, Table de quartier Peter-McGill, Tourisme Montréal et
Université McGill.
La dernière chose que je veux aussi partager
avec vous, M. le Président, puis avec les gens qui nous écoutent, c'est que l'acte de transfert du
26 mai 2020 entre le CUSM et l'Hôpital Royal Victoria serait
irrégulier et viserait à éluder certaines
informations. On a entendu ceci en commission parlementaire. Puis je veux
mettre au clair que l'acte de transfert de mai 2020 ne constitue qu'une formalité juridique visant à
confirmer : le CUSM est le propriétaire réel et légitime du site de
l'Hôpital Royal Victoria depuis 1998. En effet, l'Hôpital Royal Victoria, qui
était propriétaire du site a fusionné avec
l'Hôpital général de Montréal en vertu d'une entente d'intégration entrée en
vigueur en 1998. Cet établissement de santé
intégré a par la suite changé de nom, le 7 avril 1999, pour devenir
le CUSM. Lors de l'intégration, en 2018, le nouvel établissement,
le CUSM, a acquis tous les droits, obligations et les biens de l'établissement
intégré, donc Hôpital Royal Victoria, et ce,
en vertu de l'article 333 de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux. Le CUSM est donc propriétaire du site de l'Hôpital
Royal Victoria depuis cette date.
Puisque le transfert de la propriété a été fait
en vertu d'une disposition de la loi et non simplement d'une entente d'intégration, le transfert est valide malgré les
dispositions d'inaliénabilité. Ouf! «That's a big word.» L'entente... Parce
que c'est vrai, c'est des mots qui sont très
importants, en ce qui concerne ce projet de loi, M. le Président,
«l'inaliénabilité» et
«l'incessibilité», c'est ça qu'on adresse dans ce projet de loi, c'est ça que
nous sommes en train de corriger, parce que, pour le commun des mortels qui ne sont pas des avocats, qui ne suit pas
nécessairement tous les articles de loi, ce que nous sommes en train de
corriger, c'est de s'assurer que les lots pourront être utilisés pour des fins
d'éducation ou autres projets pour bien du
public, parce qu'actuellement il peut être utilisé uniquement pour les fins de
santé. Alors, on veut ouvrir ceci. La SQI a fait... Et l'Office de consultation
publique de Montréal a quand même fait des consultations.
Ça fait que
la décision de ça va être quoi, la prochaine étape de ces lots, c'est à
déterminer. J'ai confiance en la prochaine
étape parce que le projet de loi est bien ciblé pour s'assurer que ça ne peut
pas être des condos, ça ne peut pas devenir des hôtels, ce ne sera pas
un site commercial, puis je pense que ça, c'est très important. Pour moi, le
projet de loi d'intérêt privé, le 2019,
c'est un projet pour le bien commun. Ce n'est pas un projet qui met en conflit
les anglophones et les francophones.
Ce n'est pas un projet qui cède un terrain ou cède un bâtiment. C'est un projet
qui va aider les parties prenantes à
continuer, des leaders mondiaux, à continuer à travailler sur de l'innovation,
de la collaboration, sur les compétences
pour l'avenir, parce que c'est ça, notre réseau de l'éducation universitaire,
c'est très important, et aussi avec une conception durable.
Alors, sur
ce, M. le Président, je clos mes remarques, et au plaisir de vous revoir à la
suite des choses pour ce projet de loi. Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Merci. Je
reconnais maintenant Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Merci, M. le Président. Bien, il me fait plaisir, moi, de me prononcer
favorablement à l'adoption du principe
du projet de loi n° 219 qui a été présenté par ma collègue de
l'opposition, la députée de Westmount—Saint-Louis.
Je ne reprendrai pas tous ses commentaires, bien
que j'y adhère en très grande majorité, effectivement. Je vais commencer par remercier tous ceux qui ont
participé au processus. C'est un projet de loi qui est extrêmement technique,
qui, effectivement, veut corriger des enjeux
extrêmement juridiques et techniques, et c'est important de mentionner l'aide
qu'on a eue de tout le monde, là, lors des
consultations et lors de la commission parlementaire, d'ailleurs... l'étude du
projet de loi, pardon.
Ce qu'on a
devant nous, M. le Président, il faut le requalifier puis il faut le recadrer,
c'est un projet de loi qui va permettre
à la Société québécoise des infrastructures, la SQI, de récupérer dans son
entièreté le site de l'Hôpital Royal Victoria. Et ça, ça s'inscrit dans la démarche gouvernementale de la requalification
du site qui est entreprise depuis 2018. On ne peut pas abandonner ce
site incroyable, M. le Président, et on ne veut pas non plus y faire n'importe
quoi. Il faut le comprendre puis il faut le considérer.
Le
gouvernement, à l'époque, a confié à la SQI le rôle d'agir à titre de
responsable gouvernemental du projet de requalification de l'ensemble du site.
Il faut comprendre que, le site, on parlait de la donation de 1891, le site...
une partie du site, pas l'entièreté
du site de l'Hôpital Royal Victoria, mais une partie du site est présentement,
par l'effet de la donation de 1891,
grevée de restrictions d'usage et de transfert de titre de propriété, il y a
plusieurs parties qui en sont affectées, qui nous empêchent d'avoir des usages autres qu'un usage strictement de
santé, à telle enseigne que même le ministère de la Santé et des Services sociaux ne pourrait pas y
mettre des interventions en santé mentale, à titre d'exemple, ce sont les soins
de santé qui sont prévus dans les titres de
donation, alors de leur définition la plus restrictive, celle qui avait cours
en 1891, naturellement. Et Dieu sait que la santé, maintenant, s'est
élargie et les soins de santé ont évolué.
• (15 h 30) •
L'adoption, donc, de ce projet de loi là
d'intérêt public est requise pour qu'on puisse prendre les bâtiments qui sont actuellement inutilisés, là, qui dépérissent,
et qu'on ne doit pas abandonner, et qui sont excédentaires pour le CUSM, pour
que ces bâtiments-là puissent être transférés. Donc, la mission première du
site visé par la donation est respectée parce que cette mission a été transférée dans un autre centre
hospitalier. Donc, maintenant, il est temps de donner une seconde vie,
un second souffle à ce site-là.
C'est par la
suite, effectivement, que la SQI et l'Université McGill devront convenir d'un
acte de cession. Donc, comment ce transfert sera fait, à quel titre, de quelle
façon, avec quelle contrepartie, ce sera entre la SQI puis l'Université McGill d'en discuter, selon, naturellement, les
orientations gouvernementales. Mais il faut dire que ce qui est visé par une
potentielle transaction avec McGill, ça équivaut à 17 % de la totalité de
la surface du site dont on parle.
Il faut aussi rappeler, puis c'est important,
puis on a pris la peine de l'ajouter dans le projet de loi pour rassurer tout le monde, que la partie du site qui sera
éventuellement confiée à l'Université McGill, pas par l'effet de l'adoption du
projet de loi mais par d'autres discussions
qui auront lieu avec la SQI, sera utilisée exclusivement à des fins
d'enseignement ou de recherche.
Naturellement, ça comprend les usages complémentaires qui sont associés, là,
dont notamment des résidences d'étudiants, mais c'est tout, c'est tout,
on ne pourra pas faire autre chose que ça.
La SQI a
également le mandat de voir à l'entretien, à la gestion immobilière des
bâtiments du site jusqu'à ce que la nouvelle vocation soit identifiée,
et ça, c'est un travail qui est colossal.
On
en parlait tantôt, on privilégie principalement que le site soit utilisé à des
fins publiques ou institutionnelles par des ministères, organismes publics municipaux ou institutionnels. On en
a eu plusieurs, conversations, pendant l'étude du projet de loi, sur ce
qui pouvait être des potentiels intéressants pour ce site, mais tout ça, ça
devra être des usages qui sont prévus à des
fins d'intérêt public au sens large. Donc, c'est pour ça que la SQI, le
gouvernement du Québec, la ville de
Montréal ont travaillé et travaillent encore en étroite collaboration, M. le
Président, avec toutes les parties prenantes pour que la requalification
de ce site-là et son développement répondent aux attentes des citoyens.
D'ailleurs,
ma collègue l'a mentionné dans la présentation de son plan directeur, qui
comprend les grands principes de
réutilisation et de requalification du site qui ont été présentés cet été, une
vaste consultation a été entreprise et on continue à discuter, parce
que, je le dis, même si on prend compte de la portion du site qui pourra être
éventuellement transférée à McGill, il y a
encore beaucoup de travail, beaucoup de réfection et beaucoup de potentiel à
faire pour l'ensemble du site de l'Hôpital Royal Victoria.
Donc, moi, pour
conclure, M. le Président, j'appuie, naturellement, ce projet de loi là. Je
pense qu'il est important pour le
site, pour les citoyens et pour le futur de ces bâtiments-là. Et je suis
convaincue que la SQI pourra relever ce défi, toujours dans le respect des parties prenantes, des orientations
gouvernementales et des mesures de protection du patrimoine existant,
parce que, il faut en parler, c'est un site patrimonial, également,
extraordinaire. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la présidente du Conseil du
trésor. Je reconnais maintenant Mme la députée de Mercier.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Merci, M. le Président. Je vais commencer en allant droit au but. Le
gouvernement de la CAQ ne doit pas
céder le site de l'Hôpital Royal Victoria à l'Université McGill, même pas en
partie. Québec solidaire, on a été clairs dès le début, ce site doit servir la
communauté et non à aider à l'anglicisation, encore, de Montréal. Le
gouvernement va me répondre que le
projet de loi — puis
la ministre l'a fait — fait
simplement en sorte que le site actuel du Royal Victoria n'ait plus
besoin ou n'ait plus l'obligation de servir comme lieu de santé ou comme un
hôpital, mais un mène à l'autre, c'est-à-dire
que l'adoption du projet de loi va mener l'Université McGill à acquérir un
terrain, puisqu'il y a des discussions, comme la ministre nous le dit,
et de l'immobilier dont elle n'a pas besoin, l'Université McGill, et qui
pourraient servir à bien d'autres choses.
C'est sûr
que, dans le projet de loi, on ne parle pas directement que ce site va être
donné à McGill, mais, quand même, dans le préambule du projet de loi, il est écrit, et je cite :
«Qu'il est notamment envisagé que l'Université McGill occupe une partie du site RV — Royal Vic — à
des fins d'enseignement, d'apprentissage et de recherche», et c'est exactement
ce que Québec solidaire ne veut pas
qu'il se passe. Le projet de requalification de l'Hôpital Royal Victoria doit
être défini avec la participation de
la population des quartiers concernés. Il doit répondre aux besoins de
celle-ci, de cette population, et c'est pour ça que je demande d'exclure
d'emblée l'Université McGill de l'entièreté du projet.
Tout ce
dossier a été victime d'un processus opaque et élitiste. Ça a commencé sous les
libéraux et ça continue sous la CAQ, qui, aujourd'hui, travaille main dans la
main dans l'anglicisation de Montréal en donnant cette partie-là du site
à l'Université McGill. Il y a eu vraiment une totale asymétrie entre
les partenaires institutionnels, certains ont même reçu des millions de
dollars, comme l'Université McGill, versus les partenaires communautaires qui
n'ont pas le droit au même traitement.
Il faut
ramener, M. le Président, la population au centre-ville de Montréal. Il faut
ramener les familles au centre-ville de
Montréal. Il faut beaucoup plus d'installations sociocommunautaires et de
logements abordables en ce temps de crise du logement. Le site Royal Vic doit accueillir des logements pour que des
familles, donc, s'installent au centre-ville de Montréal. Ça aiderait notamment à contrer l'exode qu'on
connaît, et qui est là depuis de nombreuses années et qui continue, à contrer
l'exode des familles et des Montréalais vers
les banlieues. Et ça aiderait aussi à consolider le français au centre-ville de
Montréal, et on le sait, à quel point on en a besoin.
Alors,
qu'est-ce qu'on doit faire, concrètement? Mon collègue le député de Laurier-Dorion a fait des propositions que je vais réitérer ici. Il y en a six.
Tout d'abord — et je répète — exclure d'emblée le fait que l'Université McGill puisse reprendre une partie du site. Nous n'avons pas besoin d'un agrandissement de cette université qui
viendrait possiblement augmenter la disproportion du financement des
établissements d'enseignement supérieur en faveur du secteur anglophone.
Deuxièmement,
que le site soit utilisé au minimum à 25 % pour du logement social. On en
a besoin, et le gouvernement l'a dit
dans son minibudget la semaine passée, il ne va même pas atteindre la promesse d'avoir
15 000 logements. Donc, ici, il y a une opportunité, 25 %
pour du logement social et aucune autre forme de logement ne soit autorisée.
Troisièmement,
qu'une partie du site serve à loger des organismes communautaires, spécialement
des organismes qui travaillent à contrer l'itinérance. Il y a un vrai
besoin aussi dans le secteur pour ça.
Quatrièmement,
qu'une partie du site serve à agrandir le parc du Mont-Royal. On veut plus de
verdissement pour plus de projets verts, moins de béton.
Cinquièmement, que la propriété et la gestion du
site soient sous un mode de type coopératif, que les décisions soient prises,
pour une fois, de façon collective, dans le sens du bien commun et non
d'intérêts privés.
Et, enfin, qu'aucune privatisation du site ne
soit permise par la suite pour respecter la vocation sociale que les fondateurs
ont inscrite dans l'acte de cession et le rôle historique du site en matière de
santé et d'habitation.
Vous savez,
M. le Président, la société civile est fortement mobilisée pour que le site
revienne à la communauté, qu'il reste
à la communauté. Et je tiens à saluer la Coalition le Royal Vic pour le bien
public. C'est une coalition qui est composée de 55 organismes. Et nos propositions vont
dans le sens de ce que la société civile veut. Je demande donc à la CAQ de
reculer et d'être véritablement à
l'écoute des gens. Véritablement, ce que la ministre nous a dit, elle ne va pas
aller, malheureusement, dans ce sens.
Des sites
aussi importants que le Royal Victoria, bien, il n'en reste pas beaucoup à
Montréal. Si on est créatifs, si on
est à l'écoute des gens qui sont sur le terrain, on peut faire des miracles, on
peut créer des lieux dont on sera vraiment fiers, et que les gens
puissent s'approprier et prendre les décisions qui répondent à leurs besoins.
En terminant,
j'aimerais rappeler une position de ma formation politique qui est un peu
corollaire à ce que nous proposons ici avec le site de Royal Vic. Je
l'ai mentionné, je le répète, Montréal s'anglicise, il y a un recul du français
principalement à Montréal, les données sont limpides, les études sont claires.
Et l'Enseignement supérieur a son rôle à
jouer dans le dossier de la langue française et de la pérennité du français. À
Québec solidaire, et ça, c'est écrit dans notre programme, on souhaite
revoir graduellement le financement des réseaux d'enseignement supérieur
francophone et anglophone afin qu'ils
correspondent au poids démographique respectif de chaque groupe. Ça, ça ne veut
pas dire qu'on va couper le
financement d'aucune des universités ou des cégeps, ce n'est pas ça qu'on veut. On veut
seulement qu'il y ait un équilibre
dans le financement parce qu'en ce moment il y a un véritable déséquilibre, et
un projet de loi comme celui dans lequel on va voter aujourd'hui va
malheureusement encore plus augmenter ce déséquilibre qui existe déjà en
donnant encore de l'argent et en favorisant
encore une université qui n'en a pas besoin, qui a suffisamment de ressources
pour continuer à se développer, contrairement aux universités et au réseau
d'enseignement supérieur francophones.
Donc, vous ne
serez pas surpris, M. le Président, de savoir que Québec solidaire, bien, nous
allons voter contre le projet de loi. Merci.
• (15 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je reconnais
maintenant M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
M. le Président, la décision que les parlementaires vont prendre aujourd'hui
est lourde de conséquences. Il y a des symboles, il y a également les
oeuvres.
Le projet de
loi proposé par le Parti libéral dans la législature précédente et dans
celle-ci donne littéralement un joyau
à l'Université McGill, l'université la plus riche au Québec, qui reçoit le plus
de dons, qui a trois fois plus de financement que son poids
démographique, celui des anglophones de Montréal. Ça, c'est la vérité.
Je ne nourris aucune attente particulière quant
à la promotion du français au Parti libéral du Québec. Pour moi, il y a prescription. C'est une cause entendue.
Toutefois, pour un gouvernement autoproclamé nationaliste qui présente le
projet de loi n° 96 en indiquant que
c'est costaud et que c'est historique, c'est une farce monumentale, M. le
Président. Après Dawson qui est financé, le collège le plus riche au Québec
avec le plus de population, maintenant, c'est l'Université McGill. Parce que, sans l'appui du gouvernement de la CAQ,
l'adoption de ce projet de loi privé ne serait pas possible. J'ai entendu
en commission parlementaire en juin dernier
la présidente du Conseil du trésor venir appuyer de toutes ses forces ce projet
de loi. On va même ajouter 37 millions pour bénir cette union.
L'Université
McGill est morte de rire. Elle va constituer au centre de Montréal, dans un
endroit stratégique, une cité dans la
cité, une université hégémonique qui va continuer à faire ce qu'elle fait,
c'est-à-dire gagner du terrain à chaque fois et banaliser de plus en plus le
rôle du français à Montréal. On n'a pas offert ce terrain à l'Université de
Montréal, on ne l'a pas offert à
l'Université du Québec à Montréal. Ah non! ce n'est pas une grande université
comme McGill. McGill, c'est la grande université, hein, ils connaissent
ça, eux.
J'ai
franchement honte, M. le Président. Toutes les personnes qui sont intervenues,
des avocats, des citoyens, des gens
épris de la nature, des gens qui sont inquiets également qu'une partie du Mont-Royal soit cédé, parce qu'on n'en a pas parlé beaucoup, ils sont venus nous
dire : Réalisez-vous l'importance de cette décision? Nous, oui. Le Parti
québécois est contre.
Ça
veut dire quoi, ça, être nationaliste, avec des choses comme ça? Le
gouvernement de la CAQ, là, si quelqu'un me dit encore : Je pense qu'ils sont
nationalistes, je vais les référer invariablement à ce qui va se passer
aujourd'hui. Puis je trouve ça
malheureux qu'on demande aux parlementaires de se joindre à ça, parce que je
sais pertinemment que plusieurs d'entre eux sont contre. On leur a
demandé d'être ici aujourd'hui.
Alors,
qu'est-ce qui arrive, c'est
irréversible. Alors, on va donner le site, 700 millions de valeur,
probablement un peu plus, une partie
du mont Royal à l'Université McGill, parce que les universités francophones ne
seraient pas capables. Ah non! pas l'UQAM, que j'ai fréquentée, pas
l'Université de Montréal, ah non! McGill, ils sont capables de faire ça. Maxime Laporte, un avocat qui s'intéresse à ces
questions depuis longtemps demande aux parlementaires de bien réaliser ce qu'ils vont voter aujourd'hui et des
conséquences sur l'avenir de... même pas de l'équilibre linguistique à
Montréal, de la prépondérance nécessaire du français à Montréal. Le
geste est lourd de conséquences, c'est évident.
Le Royal Vic,
ce n'est même pas sur le projet de loi. J'entendais tout à l'heure la députée
dire : Ah! c'est important, le site. Nommons les choses comme elles sont :
le Royal Vic, on le donne à McGill. C'est juste ça, le projet de loi. On le
cède, il y a une cession. Ils savent ce
qu'ils vont faire avec. Ils sont riches déjà par la philanthropie, par le
financement qui est bien au-delà de
la communauté historique anglophone de Montréal, et ça va continuer. Et, plus
on finance McGill, plus on va aller
chercher des fonds, plus on va chercher les meilleurs étudiants et plus on va
marginaliser les universités francophones
à Montréal. Et surtout, on envoie le message que la langue de prestige à
Montréal, c'est l'anglais. Il y a des gens qui ont intérêt à faire la
promotion de ça.
Moi, je
trouve qu'être nationaliste, si on est sérieux, M. le Président, quand ça
compte, c'est de poser des gestes, ce n'est pas arriver avec un plan sur
la langue bancal qui fait rire de lui par chacun des intervenants qui est venu
en commission
parlementaire, y compris le grand Guy Rocher, qui est venu encore la semaine
passée, puis j'ai vu les députés du gouvernement aller lui rendre
hommage. Bien, lui rendre hommage, ce serait peut-être de l'écouter, parce que,
lui, il est contre ce projet de loi là puis
il est contre le fait de ne pas assujettir les collèges à la Charte de la
langue française. Ce serait ça, un
bel hommage nationaliste. Le nationalisme, M. le Président, ce n'est pas un
dossier comme les autres, ce n'est pas
une posture, ce n'est pas une devanture qu'on utilise en disant : Si on
fait ça, probablement que ça pourrait nous apporter des dividendes. Le
nationalisme, ça nous habite en toutes circonstances, ce n'est pas calculé, ce
n'est pas fin.
Ça
fait 14 ans que je suis dans cette Chambre, M. le Président. Rarement
j'aurai vu un projet de loi qui m'aura autant déstabilisé par ses conséquences réelles sur la vie de la métropole. On
ne le réalise pas, dans la définition qui a été faite par la députée, bien sûr que non. Puis je ne la blâme
pas, elle fait son travail de députée, c'est dans sa circonscription. Elle fait
ce travail comme d'autres députés l'ont fait
avec des projets de loi privés. Mais là ce n'est pas un projet de loi banal ni
ordinaire. Ce projet de loi va céder une
partie importante de Montréal, stratégique, linguistique à l'université la plus
riche. Imaginez! Et là je parle de
grandes universités francophones à Montréal, je n'ai même pas parlé des
universités en région. Quelle
considération on aura, pour l'avenir,
pour l'Université du Québec à
Rimouski, à Chicoutimi, à Trois-Rivières, en Abitibi-Témiscamingue, en
Outaouais? Ça va être quoi?
Au
premier test, la CAQ cède devant McGill. Au premier test, elle a cédé devant
Dawson. Au premier test, en matière linguistique,
elle a abandonné toutes mesures structurantes. C'est le service minimum :
rien sur l'immigration, rien sur la fréquentation des collèges, rien sur
les municipalités bilingues. Et il s'ajoute ça.
J'ai
bien averti, moi, la semaine dernière, le ministre responsable de la Langue,
qui se tient loin du salon bleu, je peux vous le dire, aujourd'hui. Je lui ai
dit : Si vous revenez avec ça, je vais revenir, moi aussi, puis vous allez
m'entendre. C'est maintenant que ça
se passe, M. le Président. Je ne sais pas comment j'ai de temps encore. Quatre minutes?
Je vais les prendre. J'aurais eu une heure,
j'aurais fait une heure, pas de notes, M. le Président, vous me connaissez, pas
besoin de notes pour m'inspirer, moi. L'avenir du français à Montréal,
ça m'inspire pas mal.
Merci à Québec
solidaire de se tenir debout aussi. C'est rassurant. On se sent moins seuls. On
partage une conviction qu'on est capables de
faire autrement. Je veux dire, l'Université McGill, là, un jour, on parlera de
son histoire. Comment elle s'est installée à Montréal? C'étaient quoi,
ses relations avec la communauté? Ce n'était pas exemplaire, hein? Non. Puis là,
aujourd'hui, on la récompense 700 millions de plus, une partie du
Mont-Royal : C'est à vous ça.
On
aurait pu prendre le temps de faire les choses. Je sais qu'on était pressé de
faire adopter le projet de loi, en juin dernier, ce n'est pas arrivé,
puis j'ai dit : Bien, peut-être que l'automne portera conseil, puis on
arrivera avec une autre conception du
territoire. Mais non. En fin de session parlementaire, n'eût été des
interventions qu'on fait présentement, ma collègue de Mercier et moi,
peut-être que ça passerait inaperçu. C'est important, ce qui se passe, M. le
Président.
Moi,
je ne suis pas un député d'une autre époque, quand j'évoque le français, quand
j'évoque la place de notre grande langue
à Montréal. Je me sens comme un patriote moderne. Ce que je fais, ce n'est pas
vain, ça a un sens. À quoi ça sert?
Vous savez, cette...
Vous connaissez cette peinture qui est juste en haut de vous, M. le Président, Le
Débat sur les langues. Vous savez que cette pièce magnifique surplombe
nos travaux chaque jour. C'est un rappel. C'est un rappel que la place du français n'a jamais été assurée,
de la Conquête jusqu'à aujourd'hui. Je suis heureux, moi, qu'on parle encore
français au salon bleu de l'Assemblée nationale, mais j'aimerais ça que ce soit
le cas partout au Québec.
Et il y a des signes
inquiétants. Oui, le français recule, recule à Montréal, recule à Laval, recule
en Outaouais, dans les Eastern Townships, en
Estrie, sur les réseaux sociaux, auprès de notre jeunesse. Ce n'est pas une
raison pour en rajouter, ce n'est pas une raison pour dire : Bien,
écoutez, là où ça compte, c'est McGill, c'est elle, la grande université. Regardez, on avait le choix, c'est à eux autres
qu'on donne ça. Allez donc là, les nouveaux arrivants au Québec, parce qu'avec
nous, soyez rassurés, non seulement au
collège, vous allez où vous voulez, même si on a investi pour que votre
primaire et que votre secondaire se fasse en français, que vous soyez de
n'importe où dans le monde, au collégial c'est libre-service. Vous allez là où vous voulez au moment où vous
arrivez à l'âge adulte, où vous socialisez, vous choisissez une profession,
vous vous placez en couple, vous choisissez
votre lieu d'établissement. Bien non, le gouvernement est contre ça.
Par contre, pour McGill, il est là.
Je disais au gouvernement de la CAQ : Bien, si vous pensez que c'est
comme ça que les anglophones vont
voter pour la CAQ, ça n'arrivera pas plus. Quant à ça, tenez-vous donc debout.
Sortez de cette salle puis ne votez pas ce projet de loi là. Ce n'est pas de la politique, là, ce n'est pas des
lignes écrites d'avance, c'est sérieux, l'affaire. Et ce qui va se
passer, là, avec l'adoption de ce projet de loi, de l'axe CAQ libéral, bien,
moi, ça ne me rend pas fier.
Et
je tiens à le dire ici, puis je le redirai à la fin, les conséquences sont
importantes. Il y a des gagnants, là-dedans, des conquérants, il y a des gens
qui gagnent puis des gens qui perdent. Triste rappel de notre histoire,
M. le Président.
Moi, je défends le français
au Québec, et j'ai bien l'intention qu'il gagne, mais pas dans ces
circonstances où le gouvernement, qui se proclame nationaliste, n'est même pas
capable de se tenir debout quand ça compte. J'ai honte, M. le Président. Merci.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mise aux voix
Puisqu'il n'y a pas
d'autre intervention, en application de l'ordre spécial, j'inviterais maintenant
les leaders parlementaires à m'indiquer le
vote de leurs groupes sur l'adoption du principe du projet de loi n° 219, Loi concernant un immeuble situé sur
la rue University à Montréal. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis?
• (15 h 50) •
Mme Maccarone :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader adjoint du gouvernement?
M.
Schneeberger : Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal :
Contre.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le député de Matane-Matapédia?
M. Bérubé :
Contre.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
M. le leader adjoint, est-ce que vous avez des indications à me donner
concernant le vote des députés indépendants?
M.
Schneeberger :
Aucune.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Je vous remercie. En conséquence, le principe du projet
de loi n° 219, Loi concernant un immeuble situé sur la rue University à
Montréal, est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Schneeberger :
Oui, M. le Président. Alors, pour la suite, je vous demanderais de rappeler
l'article 79, pour la suite du PLIP.
Adoption
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis propose l'adoption du projet
de loi n° 219, Loi concernant un immeuble situé sur la rue
University à Montréal.
Y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Merci encore, M.
le Président. Très contente d'être ici, à l'adoption du projet de loi d'intérêt privé n° 219. Je veux prendre le temps de remercier
un peu, comme à la guise de la ministre, en commençant par elle, je veux remercier la ministre responsable du Conseil
du trésor pour son écoute, pour son
ouverture et pour sa collaboration suite à l'adoption de ce projet de
loi.
Un merci particulier
à mon bureau de comté, et particulièrement Tanya Massabni, qui m'a accompagnée
tout le long de ce processus.
C'est une première pour moi, M. le
Président, alors permettez-moi d'être
un peu romantique en ce qui concerne quelque chose qui va être engravé, pour moi, dans ma mémoire, parce que je ne sais
pas combien de chances que je vais avoir de poursuivre avec un projet de
loi d'intérêt privé. Et je remercie aussi les collègues qui ont intervenu. Malgré que nous ne sommes pas du même côté, en ce
qui concerne notre avis pour ce projet
de loi, j'apprécie les commentaires. Et, oui, c'est vrai, ça
fait partie de notre travail, comme députés, de représenter nos citoyens et de
représenter nos comtés.
Je
veux remercier aussi les requérants qui sont venus témoigner et qui ont fait
des représentations dans la commission
parlementaire, entre autres le CUSM, Dr Gfeller, Me Bégin, Mme Mayes,
Mme Arbour, tous les gens qui se sont exprimés, on a quand
même reçu des commentaires... la Table de quartier Peter-McGill, la coalition Royal Vic pour le
bien de... la coalition pour le bien de Royal Vic, ainsi que Les amis de
la montagne.
Je
veux remercier l'équipe de la ministre et la Société
québécoise de l'infrastructure qui
ont beaucoup travaillé sur ce projet de loi. Et il y a
aussi l'équipe de leaders de ma formation parlementaire, l'équipe de la whip
qui m'ont aussi accompagnée, comme j'ai dit, dans un processus, pour moi, qui
était tout à fait particulier.
Je
veux juste rappeler un peu... un survol de ce projet de loi d'intérêt
privé. Je pense que ce qui est très important, c'est...
comme on a dit d'emblée dans les remarques précédentes, M. le Président, ce projet de loi prend en sorte à s'assurer qu'à
l'intérieur de l'acte de donation... que maintenant on va pouvoir prévoir faire
autre chose avec le site. La ministre, elle
avait dit, dans ses remarques, que c'était 17 % du site, j'avais compris que c'était 13 %, alors peut-être
c'est quelque chose à revoir, mais on
parle de quatre sur 14 bâtiments sur le site en entier, et qu'il y avait quand
même des restrictions. Les restrictions, comme j'avais mentionné, une
restriction d'usage ou charge, les stipulations d'inaliénabilité et
d'insaisissabilité qu'il y avait à
corriger pour s'assurer que nous pouvons faire plus que juste des fins de
santé, et, comme la ministre l'a dit, peut-être pour la santé mentale, peut-être
pour l'éducation.
J'ai
entendu les collègues qui ont parlé des recommandations que nous avons reçues
de la coalition pour le bien du Royal Vic, entre autres, qui sont dans
mon comté. Alors, je les ai rencontrés puis je partage leur avis de vouloir
faire quelque chose avec le site pour le bien du public. J'appuie
cette idée. Puis, maintenant que nous
avons pu adopter, à l'intérieur de ce
projet de loi, l'amendement à l'article 3, qui va s'assurer qu'il y aura
des restrictions, hein... puis je veux les lire pour s'assurer que c'est vraiment clair : «...qu'aux
fins d'un usage institutionnel de type établissement d'enseignement ou de
recherche, incluant les usages
complémentaires qui peuvent y être associés dont notamment des résidences — par exemple — pour étudiants ou chercheurs. Les
restrictions d'usage imposées à ces parties d'immeubles en vertu de la présente
loi [doivent] être inscrites à tout acte de
cession.» Parce que, maintenant, ça veut dire qu'on ne peut plus avoir... Parce
que ça, c'était un amendement que nous avons reçu des Amis de la montagne, de
remplacer «hébergement» par «résidentiel», d'insérer «divise» après «indivise». Ça fait que c'est vraiment complet.
Il n'y aura pas de commercialisation sur ce site, il n'y aura pas de
condos, il n'y aura pas d'hôtel, puis je pense que, ça, c'est très important.
Pour poursuivre avec les
demandes de la communauté suite à la consultation qui a été faite par l'Office
de la consultation publique de Montréal, ça
prenait ce changement, ça prenait le projet de loi n° 219. Dans le fond,
c'est là pour ça, parce qu'actuellement les restrictions qui étaient en
place empêchaient la Société québécoise de l'infrastructure de poursuivre... à même considérer à développer du
logement social si c'est ça qui est souhaité, si c'est ça qui va être déterminé
dans le plan directeur. C'est très important. C'était ça, le projet de loi, M.
le Président, puis la seule façon d'y remédier, c'était d'adopter ce projet de loi. Puis j'entends la ministre, puis
elle l'a dit au micro puis elle l'a dit à plusieurs reprises, c'est enregistré, on a des vidéos de ça, l'intention de
la SQI, c'est vraiment, dans la requalification du site pour les orientations
gouvernementales, pour prioriser les usages
publics. Alors, je veux que les gens entendent ça, parce que je pense que, ça,
c'est très important, très, très important.
Je veux aussi adresser quelques points qui, pour
moi, sont très importants. On a entendu, avant, qu'il y a un déséquilibre entre le financement accordé aux institutions d'enseignement anglophones de la métropole et celui qui... consenti aux institutions francophones. Je pense que c'est
important que les gens, ils comprennent que les universités sont financées
sous la même formule, qu'elles soient
anglophones ou francophones, M. le Président, le montant associé à un étudiant,
peu importe c'est qui, mettons quelqu'un qui a étudié en droit à Université
McGill, est le même si elle a fait son droit à Université Laval. C'est un
point, je pense, qui est important pour les gens à comprendre. J'ai entendu le collègue
dire que, oui, McGill a
beaucoup d'argent, il est le plus riche, il reçoit beaucoup
de dons. C'est vrai, M. le Président. Mais je ne vois pas comment on devrait remettre en question le fait que l'Université McGill reçoit des dons privés. Toutes les universités peuvent recevoir des dons privés. Ça fait que, peut-être, ils devront s'inspirer de
la façon de faire de l'Université McGill pour poursuivre... avoir le même support de la communauté. Je pense que c'est
possible, puis je pense qu'au lieu de penser que c'est quelque chose de
négatif de voir quelque chose en positif dans leur façon de faire.
En terminant,
M. le Président, je veux dire que, pour moi, le projet McGill fait aussi, hein,
partie de notre patrimoine, de notre
histoire. C'est une université qui fait rayonner le Québec. C'est une
université qui a des étudiants anglophones et francophones, des étudiants qui
viennent de l'international. Puis c'est un projet de loi qui va s'assurer qu'on
va préserver les bâtiments. Ça fait
que je pense que ça, c'est important. Puis la mission de McGill, M. le
Président, c'est le leadership mondial, c'est l'innovation collaborative, c'est les compétences pour l'avenir,
c'est une conception durable. Alors, je pense qu'il faut supporter ceci.
Je pense que la dernière remarque, pour moi, M.
le Président, qui est la plus importante, en ce qui concerne le projet de loi d'intérêt privé n° 219, c'est que ce que nous allons faire avec ceci, c'est d'avancer le
Québec avec nos universités, peu importe si elles sont anglophones ou
francophones. Voici une opportunité d'investir dans l'éducation, dans nos
universités pour le bien commun, pour le
bien de tous les Québécois et Québécoises, peu importe leur langue maternelle,
parce que c'est un avancement pour tous nos citoyens et citoyennes.
Alors, c'est
avec grand plaisir que nous sommes rendus à cette étape du projet de loi, de
l'adoption. Merci, M. le Président.
• (16 heures) •
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant
la parole à Mme la députée de Mercier.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Oui, merci, M. le Président. J'ai envie de faire
le porte-voix aussi des citoyens qui sont mobilisés pour que ce site
demeure public, et qu'il appartienne à la communauté, puis qu'il réponde à ses
besoins.
Je parlais tout à l'heure de la Coalition le
Royal Vic pour le bien public, qui avait écrit une lettre l'année passée dans la foulée du projet de loi n° 61 ou n° 66, et c'était que le site de l'Hôpital Royal Victoria doit servir le bien commun. Et c'est une inquiétude très, très
légitime qu'ils ont en ce moment, parce
qu'en donnant une partie du site à McGill, il n'y a aucune garantie que ça va
rester public et qu'un jour... pas que ça va rester public, mais qu'ils vont
uniquement faire de la recherche, de
l'enseignement, etc. Il n'y a aucune garantie qu'un jour ils ne vont pas vendre
aussi ce site-là entre des mains privées.
Il n'y en a aucune. Peut-être que maintenant c'est ce que tout le monde dit en
ce moment, mais on ne sait pas ce qui
va arriver dans cinq ans, ce qui va arriver dans 10 ans. En adoptant le
projet de loi et en le donnant dans les mains de cette université, il
n'y a pas de garantie. Ça, c'est un fait.
Et les
citoyens qui sont mobilisés... Il y a eu aussi, dans la foulée des
consultations à la ville de Montréal, une marche qui a été organisée en septembre. Et des citoyens ont décidé eux-mêmes
aussi, le groupe Milton Parc, de faire une consultation à laquelle ont
participé 350 résidents. Et qu'est-ce qu'ils disaient? Aucun d'entre eux,
de ces citoyens-là, ne disait qu'il faudrait
mettre ça entre les mains de McGill ou qu'il faudrait faire de l'enseignement,
de la recherche. Ce qu'ils voulaient, c'est des logements abordables,
parce qu'il n'y en a plus, il y en a de moins en moins. On vit dans une crise
du logement qui fait que les familles ne
restent plus ici, au centre-ville, et celles qui sont rénoévincées, bien, ne
quittent même pas leur quartier, ils quittent même la ville de Montréal
et vont se déraciner de leur milieu de vie où elles ont été habituées de vivre, de leur famille et aller ailleurs,
notamment en banlieue, et encore plus loin. On veut avoir des coopératives. On
en a soupé des condos et des
habitations privées. Ce que les gens veulent, c'est des milieux de vie. Et là
il y a une extraordinaire opportunité, malheureusement, qui est en train
de nous glisser des mains.
On parle
aussi du développement durable, de l'environnement, de l'écologie. On est au
flan de la montagne, donc il y a des
citoyens qui ont envie aussi de développer des projets d'agriculture urbaine
pour avoir une autonomie alimentaire, par exemple.
Donc, des
idées, les citoyens en ont énormément. Ils les disent, ils les mentionnent à
chaque fois qu'on les consulte. Mais malheureusement, pour ce site-là qui va
être donné à l'Université McGill, les consultations se sont faites derrière
les portes closes. Et, en plus, il y a un
déséquilibre entre l'information, entre l'argent que possèdent les organismes
communautaires et les groupes de citoyens qui sont mobilisés, versus
l'Université McGill, qui a eu 37 millions pour faire une étude de faisabilité. Donc, on ne
parle pas exactement du même poids, du même pouvoir que les deux groupes ont.
Et moi, je viens de faire, au nom de ma formation politique, Québec
solidaire, six propositions de ce qu'aurait pu être ce site-là. Mais malheureusement, encore une fois, on est en train
de perdre l'opportunité, puisque le gouvernement va appuyer le projet de
loi et va voter pour ce projet de loi là.
Je
veux remercier mon collègue de nous avoir remerciés, à Québec solidaire, de
nous tenir debout pour la langue française.
Vous savez, à Québec solidaire, nous nous tenons debout à notre façon sur cet
enjeu-là. Souvent, quand il s'agit de langue
française, on pointe les doigts, un
doigt accusateur, souvent, envers les personnes immigrantes, les
gens qui viennent en leur disant :
Vous aimez mieux l'anglais, vous favorisez mieux l'anglais, à cause de vous, le
français est en train de reculer, alors
que c'est faux. Ce que les immigrants ont besoin, c'est qu'on leur ouvre les bras et
qu'on mette en place un système
pour faciliter leur intégration, pour faciliter leur apprentissage du français,
et c'est la seule chose qu'ils demandent.
Mais malheureusement, le système, il est décision, comme la décision qu'on est en train de prendre actuellement, aujourd'hui, avec ce projet
de loi. La décision que le gouvernement est en train de prendre, bien, va exactement dans le
mauvais sens pour la protection du français, va contribuer à l'anglicisation du
français. Donc, quel message ça envoie aux immigrants qui ont envie d'étudier, de travailler,
de vivre et d'aimer ici en français? Quel message on leur envoie quand, d'un côté, le gouvernement pointe un doigt
accusateur en disant : Il en faut moins, et d'autres aussi disent ça, et,
de l'autre côté, il donne de l'argent
et il ouvre les bras pour qu'une université aussi riche que l'Université McGill
puisse venir sur ce site au lieu de
le laisser dans le giron public, au lieu de s'assurer qu'il appartienne soit au
gouvernement du Québec, soit à la ville de Montréal, qu'il reste public
comme les organismes le demandent?
Et
on le voit, ça, c'est un exemple parmi tant d'autres. Moi, j'ai proposé, par
exemple, pour protéger le français, que les aides publiques qui soient données aux entreprises soient
conditionnelles, entre autres, à la connaissance par les P.D.G. du français, entre autres aussi au respect de la
Charte de la langue française et d'autres conditions. Et on a vu la réponse du
gouvernement, soit ils se sont tus, soit,
comme le ministre de l'Économie, on a dit que ce n'est pas si important que ça.
Et
là, aujourd'hui, c'est un autre message que le gouvernement envoie envers
l'anglicisation de Montréal. Et ce qui
compte, ce n'est pas le discours nationaliste qui est tenu par le premier
ministre, ce n'est pas le discours pour la protection du français qui
est tenu par le ministre responsable à la Langue française. Ce qui compte, ce
sont les gestes. Ce qui compte, ce sont les
actions. Et aujourd'hui, l'action qui va être posée par le gouvernement, qui
est celle de voter en faveur de ce projet de loi, bien, elle va
exactement à l'encontre de la protection de la langue française.
Donc,
après ça, comment est-ce que vous voulez que les immigrants, quand ils voient
ces actions-là, disent : Bien, ici,
ça se passe en français? Le message est confus. Et, nous, à Québec solidaire,
le message, il est clair : Il faut protéger la langue française, il
faut rétablir l'équilibre entre les réseaux d'enseignement supérieur, que ce
soit entre le réseau francophone et le
réseau anglophone, parce qu'en ce moment il y a un déséquilibre. Les
universités et les cégeps anglophones reçoivent
un montant beaucoup plus important, en proportion de la population anglophone
historique au Québec, contrairement aux cégeps et aux universités
francophones, notamment aux cégeps en région.
Alors, ce qui compte,
ce sont les gestes. Et aujourd'hui, le gouvernement, le geste qu'il pose va
exactement à l'encontre de la protection du
français, et je trouve ça très, très dommage. Et, encore une fois je le répète,
nous n'allons pas appuyer ce projet
de loi, mais, à chaque fois que le gouvernement va pointer un doigt accusateur
envers les immigrants parce qu'ils
favorisent l'anglais au lieu du français, bien, nous allons lui rappeler les
décisions et les gestes qu'il pose comme celui d'aujourd'hui. Merci, M.
le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : ...Mme la députée. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
M. le Président, il y a de ces moments où on est capable de caractériser les
valeurs d'un groupe parlementaire quand ça compte, par le vote, l'ultime geste.
Aujourd'hui, nous
assistons à l'adoption d'une loi privée, qui n'a jamais porté si bien son nom, concédant
à l'Université McGill un site stratégique d'une valeur de plus de
700 millions de dollars, une partie du mont Royal, pour toujours. Quel triste rappel de notre histoire
collective. Aujourd'hui, comme parlementaire, en 2021, je me lève, et je serai
un des seuls à le faire dans cette Chambre,
pour indiquer qu'il y a quelque chose qui ne marche pas. Comment se fait-il
qu'un gouvernement qui dispose de toutes les
informations pour connaître quelle est la situation linguistique de Montréal,
qui connaît ces enjeux, qui prétend les connaître et qui prétend apporter une
législation non seulement pour corriger, mais pour renverser le déclin
linguistique, pose-t-il ce geste qui, à lui seul, vient annihiler toute
crédibilité à sa posture en matière de langue?
Comment
cela est-il arrivé? Le Parti libéral du Québec, sous le premier ministre
Philippe Couillard, avait ce projet. Il
n'a pas pu être adopté, il y a eu élection. Après, ça relève de chacun des
groupes. Le Parti libéral y tient. La députée de Westmount—Saint-Louis — c'est Saint-Louis? — dépose un projet de loi, elle fait son
travail de députée. On n'est pas obligé
d'avoir la même réponse du gouvernement en place. Le gouvernement s'empresse de
dire : On a analysé l'opportunité, on va aller de l'avant, on va même fournir 37 millions de dollars,
vous pouvez compter sur nous. La ministre est venue nous dire ça tout à l'heure. La présidente du Conseil
du trésor était... Elle a été la porte-parole de son gouvernement pour nous
dire que c'était une décision fantastique,
avec essentiellement les mêmes termes que le Parti libéral. C'est incroyable.
Elle nous l'a dit en juin aussi.
Moi, sur toutes les tribunes j'indique que ce
n'est pas sérieux, là. On ne peut pas nous faire travailler sur un projet de loi n° 96 sur la langue en
nous disant que c'est costaud puis que c'est historique, ce qui est faux dans
les deux cas, soit dit en passant, et faire
ça en même temps. Je dis ça, le ministre regarde à terre. C'est tout le temps
ça, en tout respect.
J'écoutais
les arguments... D'abord, quand je disais que c'est une façon de caractériser
les groupes, toutes les personnes qui ont dit : Il me semble que ce serait
bien de changer les libéraux par un autre parti, tu sais, c'est important de les changer, là-dessus c'est pareil, vous vous êtes fait avoir. En
matière linguistique, c'est pareil. En tout cas, si c'était une des
raisons, là, choisissez-en une autre, ce n'est pas la bonne.
La
liquidation, là, elle va se terminer où, là? Le mandat n'est pas fini, il reste
encore un an. On a envoyé la maison Chevalier,
ce n'est pas tellement loin d'ici, à une entreprise privée riche. Est-ce que
d'autres usages étaient possibles? On ne le saura jamais. On a choisi eux
autres. Une grande entreprise québécoise, dominante, présente, c'est à vous. Le
site du Royal Vic à McGill, la
liquidation de sites importants et stratégiques à des puissants, ça commence à
être une inclinaison gouvernementale.
Et ça, c'est à part de ce qu'on n'a pas vu encore. Je sens les choses
s'accélérer à certains égards, notamment en matière de patrimoine.
• (16 h 10) •
D'ailleurs,
avant de liquider le patrimoine, là, on pourrait-u faire en sorte de supporter
nos artistes correctement, hein? La Loi sur le statut de l'artiste, je
me permets de l'évoquer ici, c'est un engagement de la dernière campagne électorale, puis c'est devenu ce qu'on appelle une
patate chaude, hein, ils ne savent pas trop quoi faire avec ça. Les artistes,
eux, ils sauraient quoi faire avec le statut de l'artiste adapté à 2021, je
peux vous le dire.
Tout
à l'heure, la députée nous indique : Oui, mais c'est vrai qu'ils sont
riches, mais ils recueillent beaucoup d'argent. En fait, sur le financement de McGill, lorsqu'on compare avec le poids
de la communauté anglophone à Montréal, c'est trois fois le financement. Là, je ne vais
même pas parler des dons, de la philanthropie. Et la députée nous indique
qu'ils pourraient s'inspirer des
pratiques de McGill. Pas une question d'inspiration, l'argent est là.
J'aimerais ça en avoir autant, de l'argent, autant de personnes riches
qui financent McGill. Il n'y en a pas beaucoup.
Alors,
le symbole, c'est : Bien, continuons d'appuyer les riches, ils ont de
l'argent, ils doivent connaître ça, ils sont capables de gérer ça, de l'argent, on va leur en donner plus.
L'Université de Montréal? Ah non! L'UQAM? Vous voulez rire. L'UQAM? Ça fait que les pauvres, là, dans l'est de
Montréal, qui prennent le métro sur la ligne verte, là,
continuez d'y aller. Continuez de
fréquenter une université à qui on envoie le message que c'est une université
de deuxième zone. L'université de
prestige, puis ça paraît, on a posé des gestes, c'est l'Université McGill. 700 millions, on leur donne, là. Au collégial, Dawson, on vous le donne, la
rallonge financière. Pas au cégep de Maisonneuve, pas au cégep de
Drummondville, pas au cégep de
Victoriaville, pas au cégep de Shawinigan. Je dis ça en regardant les députés
de l'autre côté, pour qui j'ai de l'estime. Non. Dawson, McGill, on se croirait à l'époque de la Conquête. La
Conquête est plus insidieuse maintenant, elle se fait pied par pied à Montréal. Les endroits stratégiques du
savoir, ça va se passer en anglais, hein? C'est la lingua franca, comme on dit.
Ça va se passer en anglais.
Mais ce n'est pas obligé
d'être comme ça. Comment on pourrait y arriver? Hypothèse que le gouvernement n'appuie pas ce projet-là. Si on faisait ça, là,
le projet de loi ne passerait jamais. Les libéraux sont assez minoritaires, ça
fait qu'ils ne pourront pas passer, mais, si la CAQ les appuie, ça
devient un projet libéral et CAQ. Évidemment, les députés vont se dire : Bien là, c'est à Montréal, je
ne me ferai pas parler de ça dans mon comté. Il n'y a pas juste ça dans la vie.
Il y a qu'est-ce que ça va devenir, Montréal, dans l'avenir. Est-ce qu'on veut
être fiers d'avoir été ici, d'avoir posé un geste historique, d'avoir
cédé un site exceptionnel, avec une partie du mont Royal, à l'Université McGill,
qui n'en avait tellement pas besoin? On aurait pu faire plein d'autres choses,
une grande université internationale aussi. Je ne l'ai pas évoqué tout à l'heure, mais il y avait des projets
en ce sens-là. Il me semble que les autres universités francophones auraient
dû être considérées. Bien non. Je pensais
que c'était terminé, moi, le 1er octobre 2018, mais non, ça se poursuit. Ça se
poursuit.
Moi,
je connais des nationalistes très sincères dans ce gouvernement qui sont aussi
mal à l'aise que moi, M. le Président. Ils
l'ont exprimé. Ils l'ont exprimé sur la fréquentation du cégep en anglais
aussi. Il y a eu des débats au caucus. J'ai lu ça. Les nouveaux
arrivants qui arrivent au Québec, l'image qu'on leur envoie est épouvantable.
Suivez l'argent, les gros montants d'argent,
là, ça s'en va à McGill, les investissements essentiels, pas à l'Université de Montréal, pas à l'ETS, pas à l'UQAM, encore moins
dans les universités en région. Non, non, puis on va continuer en plus à
laisser aller les choses. Parce que, sur le projet de loi n° 96, les héritiers de la loi 101, là, d'abord, ceux
qui ont eu le courage de la mettre en place, c'est-à-dire le Parti
québécois, et de la défendre dans son prolongement, encore le Parti québécois,
on est conséquents. Quand Guy Rocher nous
dit : Il aurait fallu inclure les cégeps, bien, ça tombait bien, avant
même qu'il le dise, on l'avait dit qu'il fallait arriver là. Ce n'est
pas la décision la plus populaire, mais c'est la plus responsable. Et je
regrette que les trois autres formations
politiques décident de ne pas aller là pour se préserver des clientèles. C'est
ça, la vérité. Il y a des jeunes, on n'aimerait pas ça qu'ils nous
prennent en grippe, tant à la CAQ, que Québec solidaire, que le Parti libéral du Québec.
C'est pour ça qu'ils n'y vont pas. Parce que la logique, c'est de dire :
L'État finance, pourquoi qu'on arrêterait au collégial? L'université, c'est autre chose, compte tenu de la charte,
compte tenu... historiquement, les
universités, leur indépendance
qu'elles ont. Mais le cégep, c'est financé à 100 % par l'État du Québec,
ça. Puis là tous les efforts qu'on a faits pour s'assurer de la
socialisation en français, ça ne compte plus? Le transfert linguistique
actuellement, M. le Président, des
francophones du secondaire vers les cégeps anglophones, c'est énorme. Et les
cégeps à Montréal, présentement, ce n'est même plus des cégeps
anglophones, c'est des cégeps allophones en majorité. Puis moi, je suis le
seul, représentant du Parti québécois, à,
un, nommer ça, puis deux, dire qu'il faudrait faire quelque chose, puis que je
n'entends rien des autres partis,
parce qu'il faut préserver une clientèle électorale. Moi, je pense que, des
fois, il faut poser des gestes qui ne sont pas les plus populaires, mais
qui sont nécessaires.
En conclusion, parce
que vous me faites signe, le français, là, ce n'est pas un slogan, ce
n'est pas une posture préélectorale, ce n'est pas une façon d'emmerder le Parti
québécois en disant : Si on parle de ça, on va moins regarder ce qu'ils font. Moi, ça fait 14 ans que j'en
parle, de la langue, M. le Président, puis j'en parlais avant d'être en
politique, puis j'en parlerai après aussi. Ça s'adonne que je connais ça
un petit peu, les enjeux linguistiques. J'ai tellement entendu le gouvernement dire : Il y a un plan costaud
qui s'en vient, il y a un plan historique qui s'en vient. Laissez donc un tiers
crédible et indépendant juger de ça.
D'ailleurs, en bien des circonstances, ce serait souhaitable, avec ce
gouvernement. Ce n'est pas ça qu'on a
avec la loi n° 96, là. J'invite les gens à réécouter les
personnes qui sont venues en commission nous dire qu'on n'y arrivera
pas, démographes, mathématiciens et le reste.
Alors,
M. le Président, on est contre. Puis je suis heureux d'être debout puis je suis
fier de poser un geste pour le français à Montréal...
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mise aux voix
Donc, en
application de l'ordre spécial, j'inviterais maintenant les leaders
parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption du
projet de loi n° 219, Loi concernant un immeuble
situé sur la rue University à Montréal (site de l'hôpital Royal Victoria). Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis?
Mme Maccarone : Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) : M.
le leader adjoint du gouvernement?
M.
Schneeberger :
Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) : Mme
la députée de Mercier?
Mme Ghazal : Contre.
Le Vice-Président (M. Picard) : M.
le député de Matane-Matapédia?
M.
Bérubé : Contre.
Le
Vice-Président (M. Picard) : M. le leader adjoint, est-ce que vous
avez des indications concernant le vote des députés indépendants?
M.
Schneeberger :
Aucune.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Je vous remercie. En conséquence, le
projet de loi n° 219, Loi concernant un immeuble situé sur
la rue University à Montréal (site de l'hôpital Royal Victoria), est adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M.
Schneeberger :
Oui, M. le Président. Alors, je fais motion afin d'ajourner nos travaux à
demain, mercredi, 9 h 40.
Le Vice-Président (M. Picard) : En
application... Pascal, veux-tu voter? On vote, là.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Picard) :
Sinon, j'arrête pour 10 minutes. C'est juste pour la bonne intendance.
En application de l'ordre spécial, j'inviterais
les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur
cette motion. M. le leader adjoint du gouvernement?
M.
Schneeberger :
Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis?
Mme Maccarone : Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) : Mme
la députée de Mercier?
Mme Ghazal : Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) : M.
le député de Matane-Matapédia?
M. Bérubé : Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) : Je
vous remercie. Cette motion est adoptée.
En
conséquence, nous ajournons nos travaux à demain, mercredi 1er décembre
2021, à 9 h 40. Merci et bonne soirée.
(Fin de la séance à 16 h 18)