(Neuf heures quarante minutes)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, bon jeudi à tous et toutes. Vous pouvez prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Et nous
allons débuter notre séance avec la rubrique des déclarations de députés, et la
première déclaration sera celle de Mme la députée de Saint-François.
Rendre hommage à M. Guy Bégin, surveillant
d'élèves à l'école des Enfants-de-la-Terre
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert :
Merci, Mme la Présidente. Je désire saluer M. Guy Bégin, un surveillant
scolaire bienveillant à l'école primaire des Enfants-de-la-Terre, un établissement
en pédagogie Waldorf de Waterville.
En 2014, M. Bégin a choisi de renouer avec
ses engagements antérieurs auprès de la jeunesse en devenant surveillant d'élèves. Il avait été bénévole en
scoutisme, au hockey et au baseball. Aussi, le centre de services scolaire de
la Région-de-Sherbrooke lui a décerné un
prix d'excellence pour s'être distingué par l'influence bénéfique qu'il exerce
sur les écoliers.
Mme la Présidente, son engagement s'inscrit dans
l'approche éducative de son école, qui vise l'éducation de l'enfant dans sa
globalité. En plus d'assurer la surveillance le midi et dans la cour d'école,
M. Bégin est présent à de nombreuses
activités. Par exemple, il accompagne les élèves lors de randonnées. Il
est aussi fréquent de le voir imprimer et relier des documents ou
soutenir les projets personnels de certains élèves.
M. Bégin,
votre engagement dépasse largement votre tâche. Bravo et merci
pour toute l'aide que vous apportez aux élèves et au personnel
enseignant! Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Saint-François. Et maintenant je cède la parole à Mme la députée de
l'Acadie.
Demander au gouvernement de réviser les lois sur le statut
de l'artiste
Mme Christine St-Pierre
Mme St-Pierre : Merci,
Mme la Présidente. La loi sur le
statut d'artiste, adoptée il y a 30 ans, a un urgent besoin d'une modernisation.
Pourquoi? Parce que le monde a changé. Parce que les nouvelles technologies ont
pris une plus grande place. Parce que les créateurs québécois rayonnent plus
que jamais sur la scène internationale.
Notre
nouvelle politique culturelle, du Parti libéral, rendue publique
en 2018, mentionnait cette nécessité,
et la CAQ, en arrivant au pouvoir, avait repris cet engagement. Trois
ans plus tard, un gros rien.
De plus, la
loi actuelle ne protège pas les écrivains et les écrivaines, ce qui est une
grande injustice, et ils doivent obtenir une meilleure protection.
Mme la
Présidente, tout le milieu culturel est uni. Un mouvement est lancé. Le premier
ministre s'est engagé, la ministre
doit livrer avant la fin de son mandat. Les créateurs et les créatrices
québécois le méritent. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie,
Mme la députée de l'Acadie.
Et je reconnais maintenant Mme la députée de Saint-Laurent.
Rendre hommage à M. Julien Brossard, avocat
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme la Présidente. On dit souvent
que les meilleurs partent en premier, et c'est particulièrement vrai pour toi, cher Julien Brossard. Je n'ai pas de
texte, parce qu'en temps normal c'est toi qui les écrivais pour moi.
Dimanche dernier, tu nous as quittés très
subitement, et tu as laissé derrière toi plusieurs personnes qui t'aiment profondément. De ton passage à l'Université de Sherbrooke en droit M.B.A., jusqu'à
devenir un très jeune vice-président chez
Liberty, tu as été un avocat vraiment extraordinaire, mais ce qui va vraiment
nous marquer, c'est nos amitiés avec toi, tous les fous rires et toutes les fois que tu nous as donné des cours
sur nos droits et libertés, l'importance de défendre tous et chacun. Tu étais fier, mais tellement fier de
la culture québécoise! Tu te promenais partout au Québec et tu disais à quel
point qu'on devait être fiers de notre histoire et de qui on est.
Aujourd'hui, tu laisses derrière toi
ton père, Michael, ta mère, Ginette, ton frère, Charles, mais plusieurs amis
qui sont en deuil. Aujourd'hui, on
regardera le ciel en pensant en toi et on va se rappeler de tous les conseils
que tu nous as donnés. Même si on ne
peut plus t'appeler ou te texter, on va essayer d'être sages et de se rappeler
à quel point tu as été bon pour nous. Merci, Julien.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie,
Mme la députée de Saint-Laurent. Je cède maintenant la parole
à Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Rendre hommage à M. Antoine
Pelletier,
nommé Maître de traditions vivantes
Mme Chantal Soucy
Mme Soucy :
Merci, Mme la Présidente. En juillet dernier, Antoine Pelletier, un résident de
Saint-Liboire, a été nommé Maître de
traditions vivantes. Qu'est-ce que Maître de traditions vivantes? Bien, selon
le Conseil québécois du patrimoine
vivant, ce titre équivaut à celui des trésors humains vivants créé par
l'UNESCO, un honneur que M. Pelletier mérite entièrement.
Travaillant
souvent dans l'ombre, son expertise de menuisier d'art garde notre patrimoine
bien vivant partout au Québec.
M. Pelletier a repris l'entreprise familiale, Ébénisterie Pelletier & Fils,
un gardien du patrimoine depuis 1890. Cette passion, il la doit à son
père et à son grand-père, et à son tour il adore transmettre sa passion à son
fils Alix.
Maintenant
que le patrimoine québécois est redevenu une priorité collective, je me réjouis
de savoir ce métier bien en vie.
Bravo,
M. Pelletier! Et merci d'aider à conserver notre patrimoine québécois.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Saint-Hyacinthe. Et maintenant je cède
la parole à Mme la députée de Gaspé.
Souligner le départ à la
retraite des propriétaires
du restaurant L'Eau à la bouche
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Après 20 saisons passées à
la barre du restaurant L'Eau à la bouche,
Clarisse Bernatchez et Michel Scantland ont servi leurs derniers clients, le
11 septembre. Faute de relève, c'est le coeur lourd qu'ils ont mis
la clé dans la porte.
Au
fil des ans, L'Eau à la bouche s'est forgé une excellente réputation, dépassant
largement les limites de Mont-Louis.
L'ouverture de l'établissement était guettée par leur fidèle clientèle locale,
puis les lieux étaient rapidement pris d'assaut par des clients venus
d'ici et d'ailleurs.
Clarisse et Michel
ont su transposer leurs grandes qualités humaines dans l'ambiance conviviale
qui y régnait. Avec passion, ils ont
concocté et servi des mets savoureux mettant en vedette des produits locaux.
Les plats, le décor chaleureux et la vue imprenable sur le fleuve
Saint-Laurent rendaient l'expérience parfaite.
Chers
Clarisse et Michel, je vous souhaite que les nombreux témoignages d'amour et
d'appréciation reçus au cours des dernières semaines allégeront votre
coeur. L'âme de L'Eau à la bouche et les moments qui y ont été partagés
resteront à jamais gravés dans la
mémoire collective. Merci pour tous ces magnifiques étés que vous avez offerts.
L'heure est venue de profiter pleinement du temps qui s'offre à vous.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Gaspé. Et maintenant je suis prête à reconnaître M. le député
de Terrebonne.
Souligner les 30 ans de carrière
de M. Pierre Daviault dans le
domaine du développement économique local et régional
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Merci, Mme la Présidente. C'est avec une grande fierté que je vous présente
aujourd'hui un citoyen de ma circonscription, M. Pierre Daviault.
En 30 ans de
carrière, dont 15 sur le territoire de la MRC Les Moulins, M. Daviault a fait du développement économique local et régional l'une de ses
priorités. Après avoir occupé la fonction de commissaire industriel au Centre local
de développement économique des Moulins, M. Daviault a contribué
activement à la mise en place d'une nouvelle gouvernance
locale et est maintenant directeur du développement économique et touristique à
la MRC Les Moulins. Depuis le début de la pandémie, il joue un rôle
de première ligne auprès des entreprises avec la mise en place et la gestion du
Programme d'aide d'urgence aux PME.
Merci,
M. Daviault, de continuer à vous investir dans le développement économique
local et régional.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de Terrebonne. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Taschereau.
Inviter le gouvernement à éviter
les erreurs du passé dans
le domaine des infrastructures routières
Mme Catherine Dorion
Mme Dorion :
En 1976, on inaugurait la nouvelle
autoroute Dufferin, à Québec, et Le Soleil rapportait ces mots de Richard Guay, député de Taschereau : «...cette
voie rapide est un monument qui rappellera longtemps les erreurs à éviter
dans l'aménagement urbain.
"Afin de construire cette autoroute, on a
massacré une grande partie du quartier Saint-Roch [...] et enlaidi le
centre-ville de façon inadmissible."
«[...]les réalisateurs de ce projet ont fait
preuve d'un sens des valeurs particulièrement absurde, en plaçant le citoyen,
son habitation et son environnement derrière l'automobile.
«[...]le
problème de la circulation dans le centre-ville n'est réglé en aucune façon, [pire]
on l'aggrave en favorisant la venue
sur la colline Parlementaire d'un nombre encore plus grand d'automobiles pour
lesquelles il n'existe aucun espace disponible, à moins de poursuivre la
démolition systématique des environs[...].
«[Quelle]
absence de vision [...] dans la construction de cette superstructure de béton.
Il aurait été infiniment plus logique
de consacrer les sommes [...] investies à la mise en place d'un véritable
système de transport en commun dans la région de Québec.»
1976, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Taschereau. Et maintenant
je cède la parole à Mme la députée de Montarville.
Souligner le 70e anniversaire du Théâtre du Nouveau
Monde
Mme Nathalie Roy
Mme Roy : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, j'aimerais souligner aujourd'hui
le 70e anniversaire de cette grande institution théâtrale qu'est le
Théâtre du Nouveau Monde.
Fondé par
Jean Gascon, Jean-Louis Roux, Guy Hoffmann, Georges Groulx, André Gascon,
Robert Gadouas et Éloi de Grandmont,
le TNM est dirigé par Lorraine Pintal depuis 1992, maintenant. Il a pour
mission de produire et de diffuser les
oeuvres majeures du répertoire classique et contemporain du Québec et
d'ailleurs. La qualité et l'originalité de ses productions en ont fait un lieu
de référence du théâtre francophone en Amérique du Nord.
Je félicite
Mme Pintal pour le dynamisme et l'audace qu'elle a insufflés à cette
institution et je salue les artistes et les artisans qui lui ont
consacré leur passion et leur talent.
Depuis son premier lever de rideau, le
9 octobre 1951, le TNM démontre un engagement indéfectible à faire rayonner notre riche culture québécoise et à la
rendre plus accessible auprès d'un toujours plus vaste public. Bon 70e et
longue vie au TNM!
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée. Alors, ceci met fin à la rubrique des déclarations de députés.
Et je suspends nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 50)
(Reprise à 10 h 2)
Le
Président : Mmes et
MM. les députés, je vous souhaite un très bon jeudi. Prenons quelques secondes
pour nous recueillir.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin :
Oui, merci, M. le Président. Je vous demanderais d'appeler l'article a de
notre feuilleton.
Projet de loi n° 896
Le Président : À l'article a
du feuilleton, M. le député de LaFontaine présente le projet de loi n° 896,
Loi modifiant la Loi électorale afin de
favoriser la parité entre les femmes et les hommes dans les candidatures au
sein des partis politiques lors d'une élection générale. M. le député.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Merci, M. le Président. C'est avec une très
grande fierté que je dépose aujourd'hui, au nom de notre formation politique, le projet
de loi n° 896, Loi modifiant la Loi électorale afin de favoriser la parité
entre les femmes et les hommes dans les candidatures au sein des partis
politiques lors d'une élection générale.
Ce projet de loi
modifie la Loi électorale afin de favoriser la parité entre les femmes et les
hommes dans les candidatures au sein des partis politiques lors d'une élection
générale.
Pour
ce faire, le projet de loi prévoit que, lors d'une élection générale, un parti
autorisé doit faire en sorte qu'il y ait au moins 40 % de femmes
parmi les personnes qu'il reconnaît comme candidats. Il impose une réduction de
25 % de l'allocation annuelle versée aux partis lorsqu'un parti
contrevient à cette règle. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Et, en application de l'ordre spécial, j'invite les leaders parlementaires à
m'indiquer le vote de leurs groupes sur la présentation de ce projet de
loi, suivi des députés indépendants. M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
Mme la leader du deuxième groupe d'opposition?
Mme Labrie :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
M. le député de Bonaventure?
M. Roy :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée.
Dépôt de documents
Nous en sommes à la
rubrique Dépôts de documents. M. le ministre de la Santé et des Services
sociaux.
Rapports annuels du Commissaire
à la santé et au bien-être et du CISSS—Abitibi-
Témiscamingue, rapport sur l'application de la procédure d'examen des plaintes
du CIUSSS—Est-de-l'Île-de-Montréal,
et rapports annuels et rapports sur
l'application de la procédure d'examen des plaintes des CISSS de
Chaudière-Appalaches, de Lanaudière et de la Montérégie-Est
M. Dubé :
Oui, bonjour, M. le Président. Alors, je dépose aussi aujourd'hui les rapports
annuels 2020‑2021 de la
Commissaire à la santé et au bien-être, des CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue,
de Chaudière-Appalaches, de Lanaudière, de la Montérégie-Est, les rapports annuels 2020‑2021 sur
l'application de la procédure d'examen des plaintes et l'amélioration de la qualité des services des CISSS de
Chaudière-Appalaches, de Lanaudière, de la Montérégie-Est, ainsi que le rapport 2020‑2021 sur l'application de la
procédure d'examen des plaintes, la satisfaction des usagers et le respect de
leurs droits du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal. Merci.
Le Président :
Merci. Ces documents sont déposés. M. le ministre de la Justice.
Rapport 2019‑2023 du comité
de la rémunération des juges
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Je dépose le
rapport 2019‑2023 du comité de la rémunération des juges. Merci, M.
le Président.
Le Président : Ce document
est déposé. Mme la ministre des Relations internationales et de la
Francophonie.
Rapport annuel des Offices
jeunesse internationaux
Mme Girault :
Merci, M. le Président. Je dépose le rapport annuel 2020‑2021 des Offices
jeunesse internationaux du Québec. Merci, M. le Président.
Le Président : Ce document
est déposé. M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation.
Rapport annuel de la Régie des marchés agricoles et
alimentaires
M. Lamontagne :
Oui, M. le Président. Je dépose le rapport annuel 2020‑2021 de la Régie des
marchés agricoles et alimentaires du Québec. Merci.
Le Président : Et ce document
est déposé. Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Rapport annuel de Bibliothèque et Archives nationales
Mme Roy : Oui, merci,
M. le Président. Je dépose le rapport annuel d'activité 2020‑2021 de Bibliothèque
et Archives nationales du Québec. Merci à vous.
Le Président : Et ce document
est déposé. M. le leader du gouvernement, à nouveau.
Réponses à une question inscrite au feuilleton et à des
pétitions
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. Je dépose la réponse du
gouvernement à la question inscrite au feuilleton le 15 septembre par le député de
Rimouski ainsi qu'aux pétitions présentées en Chambre le
16 septembre par les députés de Duplessis et d'Hochelaga-Maisonneuve.
Merci.
Le Président : Merci. Ces documents
sont également déposés.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission d'aménagement du territoire et député
de LaFontaine.
Étude détaillée du projet de loi n° 49
M. Tanguay : Merci,
M. le Président. Je dépose le rapport
de la Commission de l'aménagement du territoire qui, les
3, 4, 8, 9, 10 et 11 juin, le 31 août, les 1er, 2, 14, 21, 22, 23,
28, 29 et 30 septembre et les 5 et 6 octobre 2021, a procédé à l'étude
détaillée du projet de loi n° 49, Loi
modifiant la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités,
la Loi sur l'éthique et la
déontologie en matière municipale et diverses dispositions législatives. La commission a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
Le Président : Merci. Ce rapport
est donc déposé.
Il n'y a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
J'ai été
avisé qu'après la période des
questions et réponses orales il
pourrait y avoir des votes requérant l'approbation des deux tiers des
membres de l'Assemblée.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période des
questions et de réponses orales, et je cède la parole à la cheffe de
l'opposition officielle.
Ruptures de services dans le réseau de la santé et des
services sociaux
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Merci, M. le
Président. Hier, le gouvernement nous a présenté sa réorganisation au niveau du
système de santé, M. le
Président. La réorganisation, M. le Président, en fait, se résume à la chose suivante :
des coupures, des coupures de services dans les différentes régions du Québec.
Puis, comme le premier ministre aime bien regarder Le petit Robert, je
suis allée voir la définition du mot «coupure» : Une interruption, une
suppression d'une partie, une séparation
nette et brutale. Brutale, M. le
Président, c'est une femme qui va
accoucher, à Dolbeau-Mistassini, et qui se rend compte qu'elle ne va pas pouvoir accoucher dans sa localité. Brutale, M. le Président, c'est une femme qui est à Shawville, qui va peut-être devoir
aller en Ontario pour accoucher. C'est ça que ça veut dire.
Le premier ministre fait le choix
de couper dans les services de proximité, fait le choix de couper dans les
services dans nos régions. Pourquoi fait-il ce choix aujourd'hui?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, je pense que tout le monde le sait, au Québec, il manque d'infirmières à temps plein dans le réseau. Je parle avec les premiers ministres des autres
provinces, c'est la même chose dans les autres provinces. La pandémie a
amené du travail additionnel, des infirmières qui sont épuisées puis qui ont
quitté.
Mon collègue le ministre
de la Santé a déposé un plan de 1 milliard de dollars, et, M. le Président, les nouvelles sont encourageantes,
1 007 infirmières, déjà, ont accepté de revenir dans le réseau à temps plein, 720 infirmières qui sont dans le réseau à temps partiel ont accepté de passer à temps plein, et on est en discussion avec 1 900 infirmières pour qu'elles
reviennent dans le réseau. M. le
Président, c'est encourageant, c'est encourageant, et ça va
éviter que certains services soient réorganisés dans d'autres
hôpitaux. Il y a actuellement cinq établissements sur 1 500 où il y a des services qui ont
été transférés dans les 1 500 moins cinq autres établissements. M. le Président, je pense que, dans le
contexte, le ministre de la Santé fait un excellent travail.
• (10 h 10) •
Le Président :
Première complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président, le premier ministre ne répond pas à la question. M. le Président, quand le premier ministre nous dit : Il y a des services qui vont
être transférés, réorganisés, ce qu'il est en train de nous dire, c'est qu'il y a des
services qui vont être coupés. C'est ça qu'il est en train de nous dire. Et la question
que je lui posais, c'est : Pourquoi,
sa réorganisation, il fait le choix de couper dans ces services? Pourquoi il
fait le choix de couper dans ces services?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, M. le Président, on a vu, il y a quelques
jours, la cheffe de l'opposition
officielle, avec le maire de
Senneterre, nous dire qu'il y avait des services qui avaient été coupés. La
réalité, M. le Président, c'est que, d'abord, il n'y a rien qui a été coupé. On
parle du 18 octobre, où certains services seraient transférés à 50 minutes
de Senneterre, à 50 minutes de
Senneterre, c'est-à-dire soit à Val-d'Or soit à Amos. M. le Président, j'appelle ça une
réorganisation. Ce n'est pas idéal,
puis on espère, au cours des prochains mois, de continuer à donner tous les
services dans les 1 500 établissements. Mais, M. le Président, d'aller
recevoir des services à 50 minutes...
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
...dans le contexte, là, je pense, c'est bien.
Des voix :
...
Le Président :
Je vais vous demander, évidemment... J'entends des gens jaser puis j'ai entendu
un sifflement. Évidemment, vous aurez compris... Je ne sais pas c'est qui, mais
je n'en veux pas.
Alors, on continue
pour la première complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
M. le Président, je pense à la mère, justement, de Senneterre qui nous disait
que, quand les ambulances sont parties puis
que l'urgence est fermée, s'il y a un problème puis qu'elle n'a pas d'auto,
qu'est-ce qu'elle fait? La réponse du gouvernement, c'est : Appelez
un voisin. C'était ça, la réponse du gouvernement, M. le Président.
Puisque
le premier ministre nous dit qu'il n'y aura pas de services coupés, j'aimerais
savoir si, dans la liste qu'il a présentée hier... Est-ce que Senneterre
va se retrouver, le 18 octobre, sur cette liste?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. M.
le Président, je pense, c'est
important de rassurer les gens qui habitent autour de Senneterre. Si c'est nécessaire... Les patients vont d'abord
être stabilisés à Senneterre. Si c'est nécessaire, ils vont être transférés par
ambulance à Amos ou à Val-d'Or.
M. le Président, ce n'est pas idéal, ce n'est pas ce qu'on souhaite,
mais, dans le contexte, je n'ai pas entendu le début du commencement
d'une solution de la part du Parti libéral.
Le Président : Troisième
complémentaire. La parole n'appartient qu'à la cheffe de l'opposition
officielle.
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade : Vous savez, M. le Président, on donne des
propositions au gouvernement, il décide de ne pas les suivre, il est acculé au pied du mur, puis après
ça il fait le choix de couper dans les services. Pour Senneterre, c'est un exemple bien
concret. Ils ont proposé des changements de chiffres de 12 heures, de huit
heures, ils ont proposé des réallocations, ils ont proposé de donner davantage d'argent pour que les gens restent. La réponse du
gouvernement, c'est zéro, aucun suivi de la part du gouvernement.
Senneterre va se retrouver sur cette liste.
Ma
question pour le premier ministre : Combien d'autres régions vont se retrouver dans
cette liste la semaine prochaine?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, je suis... je vais d'abord
confirmer à la cheffe de l'opposition
officielle que les chiffres de 12 heures, ça a été proposé. Je veux dire
à la cheffe de l'opposition
officielle que des primes
additionnelles, c'est déjà en place
pour l'Outaouais et pour l'Abitibi-Témiscamingue. Donc, je ne sais pas si elle a d'autres
propositions, là, mais ce qu'elle a
proposé, c'est déjà fait, c'est déjà proposé. Elle fait signe que non, M. le Président. Donc, qu'elle nous propose d'autres solutions. Mais actuellement, dans le contexte, je pense que les gens
comprennent qu'on fait notre possible. Puis la situation est encourageante, il y a des infirmières qui
reviennent.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Maurice-Richard.
Accès à un médecin de famille
dans la région de Montréal
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit :
Merci, M. le Président. Ce matin, on apprend que le ministre de la Santé, dans
une décision sans précédent, va
couper le nombre de nouveaux médecins de famille qui vont pouvoir pratiquer à
Montréal. De façon unilatérale, le
ministre de la Santé renverse la décision de son propre comité d'experts qui
recommandait l'installation de 30 médecins de famille supplémentaires à Montréal. Sa décision, M. le Président,
encore une fois, elle est complètement déconnectée du terrain. Il coupe des médecins à Montréal alors
que c'est la région où il manque le plus de médecins de famille. Il choisit
d'enlever des médecins dans une région qui en a davantage besoin pour les
ajouter notamment dans sa propre région. Puis
ça, c'est malgré la recommandation, je le répète, du comité. Il décide de
donner encore moins de services à des gens qui ont déjà de la difficulté à avoir accès à un médecin de famille. Il
n'y a absolument rien, rien qui justifie cette décision-là.
Le
gros bon sens, le premier ministre y faisait référence, c'est de respecter les
milliers de Montréalais qui ont besoin d'un médecin de famille. Est-ce
qu'il va revenir sur sa décision?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : M. le
Président, la réponse, c'est non, on
ne reviendra pas sur cette décision-là. Ça prend du courage, ça prend du
courage pour prendre les bonnes décisions que nos Québécois attendent.
Lorsqu'on
regarde les statistiques du 450 versus l'île de Montréal,
ça fait des années que ça aurait dû être fait, parce que la prise en charge par les médecins de Montréal,
elle n'est pas suffisante. Ce n'est pas uniquement une question
du nombre de médecins, c'est une question de prise en charge.
Nous
sommes en discussion, en ce moment, avec la fédération des omnis pour, justement,
discuter de ça. La question
des PREM, ce qu'on appelle les plans régionaux d'effectifs, c'est une des
solutions.
Regardez
ce qui s'est passé, là, au cours des dernières années, il y a
plus de 25 % des gens du 450 qui
doivent prendre un médecin sur l'île
de Montréal parce qu'il n'y a pas de médecin dans leur région. Il n'y en a pas,
de médecin, ni à Laval ni en
Montérégie, il n'y en a pas. Et c'est pour ça que nous avons pris... après la
recommandation, on a regardé les statistiques,
puis on a dit : Ça, ça prend du courage.
Je
m'excuse, les libéraux sont à Montréal, mais ça, ça a été leur décision des
dernières années. Alors, nous, M. le Président...
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
...on prend des décisions courageuses pour respecter les Québécois. Merci.
Le Président :
Première complémentaire...
Des voix :
...
Le
Président : Je vous demande, s'il vous plaît, de ne pas vous
interpeler. La parole n'appartient qu'à la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit :
Moi, je vais demander au ministre de la Santé de répéter ce qu'il vient de dire
et de s'excuser auprès des milliers
de Montréalais qui n'ont pas accès à un médecin de famille à l'heure actuelle.
Nonobstant la politique et la petite
partisanerie qu'il veut faire, c'est la région où les citoyens ont le moins
accès à un médecin de famille. Ce n'est pas une question de courage.
Là, le
ministre, il est en train de nous dire qu'il est meilleur que son comité
d'experts, il est meilleur que les membres de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec qui participent à
ce comité-là et qui recommandent 30 médecins de plus pour la région
de Montréal.
Qu'il revienne sur sa décision.
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! On ne commente pas après une question.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Alors, M. le Président, je vais être très clair, on a regardé... Je l'ai dit,
ce n'est pas uniquement la question des
PREM, il y a une question de prise en charge. La prise en charge par les
médecins de Montréal n'est pas suffisante. Ce n'est pas juste une
question de rajouter des médecins, c'est de respecter les engagements que ces
médecins-là doivent prendre par rapport à la clientèle de l'île de Montréal.
Lorsqu'on regarde les statistiques, M. le Président, lorsqu'on a
regardé... et on l'a discuté avec le ministère...
Une voix : ...
M. Dubé : Pardon?
Le
Président : M. le député de D'Arcy-McGee, M. le député de
D'Arcy-McGee, ce n'est pas la première fois, je vous entends très
clairement. S'il vous plaît, laissez répondre le... c'est le seul qui a la
parole à ce moment-ci.
M. Dubé :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, écoutez, je pense qu'on a pris des
décisions qui étaient difficiles, des
décisions qui auraient dû être prises depuis longtemps pour respecter les
engagements qui sont faits avec la population des régions, puis c'est ce
que nous avons fait. Merci.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit :
M. le Président, la décision qui est prise par le ministre, elle est odieuse,
elle est injustifiable, et le ministre le sait très bien...
Le Président : Je vais vous demander...
Des voix : ...
Le Président : M. le
leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je crois moi-même avoir utilisé
ce terme-là la semaine dernière, vous m'avez demandé de le retirer.
Alors, je pense que...
Le
Président : ...je me permets de me relever. Oui, je vais vous
demander de retirer ce terme-là, j'ai déjà demandé de le retirer, et je
vous le demande également. Retirez votre terme, Mme la députée.
Mme Montpetit : Bien, j'imagine
que vous l'ajouterez à l'index, M. le Président, mais je le retire...
Le
Président : Mme la députée, je ne vous demande pas de
commenter, je vous demande de retirer votre propos.
Mme Montpetit : Je le retire,
je le retire, je le retire.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! Elle l'a fait, elle l'a retiré.
Mme Montpetit : C'est
une décision du ministre qui est inqualifiable, qui est injustifiable, et ça,
il le sait très bien. Il coupe des
médecins dans la région du Québec qui en a le plus besoin. C'est de l'ingérence
politique éhontée, ça, M. le Président.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Question de règlement, M. le Président, question
de règlement. Encore une fois, c'est de prêter des intentions, M. le Président, et notre règlement ne permet pas de le
faire, M. le Président. Les choix sont fondés sur les données, on vient de l'expliquer. Je comprends que
la députée de Maurice-Richard ne veut pas entendre les explications,
mais il y a des limites à dire ce qu'elle dit, M. le Président.
Le
Président : Je vais vous demander, encore une fois... M. le
leader de l'opposition officielle... Encore une fois, je vais être très sévère. Imputer des motifs, on
le sait, ça ne fonctionne pas. Je vous demande, ça aussi, de retirer vos propos,
Mme la députée de Maurice-Richard. C'est dans le lexique également, Mme la députée, alors vous devez
retirer vos propos.
M. Fortin : M. le Président, ces mots-là ne sont absolument pas dans le lexique des
mots, et il n'y aucune intention, outre que celle du ministre.
Le
Président : Non, imputer des motifs, vous le savez, on le
connaît. Je vous demande de retirer vos propos. Continuons à bien faire cette période de questions, c'est ce que les
gens souhaitent. Les sujets sont importants. Il en va de votre collaboration.
Mme la députée.
Mme Montpetit :
...je vais le retirer, mais le ministre s'est ingéré, ingéré, vous ne pouvez
pas remettre ça en question, le
ministre s'est ingéré dans une décision, ça s'appelle de l'ingérence. Il remet
en question la décision d'un comité d'experts. C'est ça, la réalité, que
ça lui plaise ou pas.
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
M. le Président, M. le Président, ce que je dirais à la députée de Maurice-Richard, très clairement, c'est de regarder l'ensemble des statistiques, parce que
c'est arrivé plusieurs fois qu'elle avait oublié de regarder l'ensemble des
statistiques lorsqu'elle a fait des
commentaires. M. le Président, c'est important ce que je dis, là. Même hier, il
y a des choses qu'elle a dites qui n'était pas très proche de la vérité.
Alors, M. le Président, M. le Président...
Des voix :
...
Le Président :
Est-ce qu'on peut... Non, je suis debout. Deux secondes. Je vais seulement vous
demander... M. le leader de l'opposition officielle.
• (10 h 20) •
M. Fortin : Ce qui
est bon d'un côté de la Chambre est bon de l'autre, M. le Président. Il ne peut
pas faire ça. Tout ce qu'on lui demande, c'est une réponse honnête aux
Montréalais qui s'attendent à avoir un médecin de famille.
Le
Président : Et là je vais demander, là... Attention aux termes.
Écoutez, vous avez de l'expérience. Depuis le début de la période de questions — on vient de la commencer — il y a des mots qui sont dans le lexique qui sont
utilisés, il y a des éléments qui sont dits, et vous savez que ça ne
fait pas partie d'une saine période de questions. Je vais tous vous demander, à ce moment-ci, de réviser, de
réanalyser et de reprendre cette période de questions comme elle doit être
également.
M. le ministre, il
reste 20 secondes à votre réponse, je vous demande de répondre.
M. Dubé : Alors, ce que j'allais dire, M. le Président,
c'est que, même après la répartition qu'on a faite, il y a moins de médecins dans le 450 par 100 000 habitants
qu'il y en a à Montréal. Et c'est pour ça, M. le Président, qu'on a fait ces
corrections-là. Et je pense que c'est important de prendre toutes les
statistiques en cause...
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
...avant de faire de jugement. Merci, M. le Président.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de l'Acadie.
Révision des lois sur le statut
de l'artiste
Mme Christine St-Pierre
Mme St-Pierre : Merci, M. le Président. Alors que le milieu
culturel se relève à peine de la pandémie, les artistes sont unis derrière une même cause : la
révision des lois sur le statut d'artiste. Les 179 000 travailleurs
du secteur culturel québécois, qu'ils soient
acteurs, écrivains, musiciens, techniciens, réalisateurs, danseurs, directeurs
de production ou concepteurs, tous et toutes
sont du même avis, la ministre de la Culture doit respecter sa promesse de
faire adopter un projet de loi
d'ici la fin de son mandat. Il faut élargir le champ d'application des lois,
assurer des milieux de travail sains et sécuritaires aux créateurs, lutter
contre le harcèlement et permettre aux artistes qui sont des travailleurs
autonomes d'améliorer leurs conditions de travail. Il faut aussi permettre aux
écrivains de négocier des ententes collectives.
projet de loi?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
Oui, merci, M. le Président. Alors, j'aimerais remercier la collègue de
l'Acadie pour sa question, parce
qu'effectivement ça va me permettre de rassurer le milieu. Et, vous l'avez dit,
les artistes ont assez souffert, au cours des 18 derniers mois, avec cette pandémie. Imaginez, M. le
Président, quand, du jour au lendemain, tout ferme, vous n'avez plus de
gagne-pain, vous ne savez pas à quel moment vous pourrez retourner travailler,
et déjà que le milieu culturel est un milieu
où plusieurs des travailleurs sont des travailleurs autonomes, donc qui vivent
de contrat en contrat, ce qui est aussi assez anxiogène.
Alors,
j'apprécie la main tendue de la collègue, j'ai vu qu'elle a fait un petit vidéo
hier pour nous dire qu'elle voulait travailler
en toute collaboration à la refonte de ces deux lois, qui, M. le Président,
sont des lois qui ont plus de 30 ans, hein? Elles ont été déposées en 1987 et 1988, on parle ici de deux lois. Et
force est de constater que, depuis, bien, pratiquement rien n'a été fait. Même, à une certaine époque, il
y a un certain rapport L'Allier, que la collègue de l'Acadie
avait déposé, qui est demeuré sur les tablettes, en 2010.
Alors, oui, nous
allons tenir notre parole. Nous y travaillons, à cette refonte. Et ce sont des
lois excessivement complexes et qui
impliquent également d'autres ministères, entre autres mon collègue du Travail,
le ministre du Travail, puisque, comme vous le savez...
Le Président :
En terminant.
Mme Roy :
Je poursuivrai.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de l'Acadie.
Mme Christine St-Pierre
Mme St-Pierre : Merci, M. le Président. Les écrivaines et les
écrivains ont besoin d'une modification législative pour que la littérature soit considérée comme un
domaine artistique couvert par la loi. Ils sont 1 600 membres de
l'UNEQ à avoir réclamé à la ministre de respecter son engagement. Ils
ont participé aux consultations, ils ont déposé des mémoires. Ils et elles ont fait leur part. Leur revenu médian est de
moins de 3 000 $ par année; le revenu moyen, de 9 000 $,
environ. Quand va-t-elle déposer son projet de loi?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
Oui. Quand? Le plus rapidement possible, madame. Vous avez déjà été ministre,
vous savez qu'un projet de loi...
Le Président :
...
Mme Roy :
...M. le Président, vous savez qu'un projet de loi se fait de concert avec les
différents ministères concernés. Dans le cas
présent, il y a également le ministère du Travail et de l'Emploi qui est
concerné, c'est excessivement technique,
et, par ailleurs, nos juristes de l'État. Et, ce que nous avons dit que nous
ferions, nous allons le faire. Et je vous ai mentionné à plusieurs reprises que
je n'ai pas de date. Nous avons l'intention de déposer ce projet de loi... Vous
voulez nous encarcaner dans une date, ce que
nous ne ferons pas. Nous allons travailler pour les artistes. Et c'est ce que
nous faisons, actuellement, M. le Président. Et j'apprécierais que nous
travaillions tous ici ensemble, au-delà de la partisanerie...
Le Président :
En terminant.
Mme Roy :
...pour nos artistes et nos artisans.
Le Président :
Encore une fois, votre collaboration. Soyez attentifs aux questions, soyez
attentifs aux réponses. Mme la députée, vous êtes la seule à avoir la parole.
Mme Christine
St-Pierre
Mme St-Pierre :
C'est le gouvernement libéral qui avait fait de cette révision un élément
central de la politique culturelle en 2018.
À son arrivée en poste, la ministre s'est engagée à le faire. Toujours rien.
Elle a créé un comité coprésidé par
Louise Beaudoin et Liza Frulla. Tout ce que la ministre a réussi, c'est de les
décourager, et elles ont quitté. Je lui donne la chance de se reprendre. Nous
voulons collaborer. Le milieu culturel attend. Quand va-t-elle déposer son
projet de loi?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
Oui, M. le Président, j'aimerais remettre les pendules à l'heure, ici. Nous
avons, en 2019, effectivement, mis
sur pied un comité pour, justement, demander à nos artistes de nous envoyer des
mémoires en vertu de ces modifications que
nous souhaitons à ces deux lois sur le statut de l'artiste. Et je pense que la
députée de l'Acadie a raté une bonne partie ici, là, parce que la pandémie est arrivée, et c'est à la demande du Conseil
québécois du théâtre que nous avons dû suspendre les travaux. Et vous savez quoi, M. le Président? À la demande des
mêmes organisations culturelles, nous avons repris ces travaux. Et, pour
ce qui est de nos deux coprésidentes, que je salue aujourd'hui, bien, elles
n'étaient pas disponibles indéfiniment.
Le Président :
En terminant.
Mme Roy :
Donc, nous reprenons le bâton du pèlerin. Nous y travaillons avec nos juristes,
et on déposera...
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Duplessis.
Mesures préventives face à la pandémie
de coronavirus
dans les résidences privées pour aînés
Mme Lorraine Richard
Mme Richard : Merci, M. le Président. M. le Président, durant la première vague de la
pandémie, on a tous constaté que l'angle mort de la Coalition avenir
Québec, c'étaient les aînés qui vivaient en résidence.
Récemment,
on apprenait que dans une résidence en Beauce il y a 28 aînés qui sont affectés par la COVID. Il y a aussi
140 autres bénéficiaires, des usagers, qui ont été testés, ça fait plus de
cinq jours qu'on attend encore les résultats. Le
personnel est découragé, ils sont même obligés d'arrêter certains soins. Ils ne
peuvent plus, là. Ils ont demandé de l'aide; ils n'en ont pas reçu, M.
le Président. C'est encore nos aînés qui sont laissés à eux-mêmes.
Moi,
je demande à la ministre, là : Pourquoi ça prend autant de temps, là, pour
avoir les tests? Puis qu'est-ce qu'elle entend faire pour aider cette résidence-là? Parce que c'est les aînés,
là, qui écopent, encore une fois, du manque de compassion, du manque de
leadership du gouvernement pour s'occuper des aînés.
Le Président :
Mme la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président,
la députée de Duplessis vient de mentionner quelque chose de très
important. Il y a une éclosion dans
une résidence privée pour aînés en Beauce puis il y en a aussi à Gatineau,
alors que les personnes ont été vaccinées. C'est la raison pour laquelle
il est extrêmement important, quand on travaille avec des aînés et des personnes vulnérables, de se faire vacciner, au
moins de recevoir la première dose avant le 15 octobre. C'est ça, on ne
peut pas travailler avec des personnes vulnérables si on ne se fait pas
vacciner.
Deuxièmement,
écoutez, j'ai eu des informations du CISSS de Chaudière-Appalaches. Oui, il y a une éclosion. Oui, il y a un manque de
personnel. Mais actuellement il y a un aide de service qui est dédié sur place,
il y a la présence d'un infirmier à tous les jours pour évaluer les
résidents, il y a la présence de la Croix-Rouge, il y a la disponibilité d'un
médecin en tout temps, il y a six ou sept gardiens qui ont été défrayés par le
CISSS, et il y a aussi un coach en salubrité et hygiène défrayé par le CISSS.
Donc, le CISSS est présent...
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Duplessis.
Mme Lorraine Richard
Mme Richard : M. le Président, ce n'est pas étonnant que ça ait été l'angle mort de
la CAQ, les aînés en résidence, hein, privée, là, durant la pandémie, là.
Écoutez, je leur ai parlé ce matin, moi, aux responsables de cette résidence.
Oui, ils ont eu la visite de la Croix-Rouge,
une personne qui n'était pas parfaitement bilingue, où même les aînés avaient
de la misère à comprendre les consignes. On a posé des affiches, sans
explication. Ils n'ont pas reçu d'aide.
Puis là il y a 140 résidents,
140 aînés, puis on attend, là, les responsables de cette résidence, là,
ils attendent les résultats des tests. Pourquoi ils n'ont pas envoyé des
tests rapides?
• (10 h 30) •
Le Président :
Mme la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : Écoutez, on peut prendre la parole de la députée, oui,
elle a tous ces droits-là, les droits parlementaires,
mais on peut aussi prendre la parole du CISSS de Chaudière-Appalaches, qui a
donné les informations comme quoi cette résidence recevait actuellement
de l'aide.
Alors,
oui, tout à l'heure, on a mentionné qu'il n'y avait pas d'aide du tout, mais j'ai
mentionné la Croix-Rouge. Et la
députée de Duplessis est d'accord, la Croix-Rouge est présente. Mais moi, là,
je reviens à ce qu'on s'est dit au début, M. le Président. Il faut se faire vacciner quand on travaille avec des personnes vulnérables.
On ne veut pas que ça recommence...
Le Président :
En terminant.
Mme Blais
(Prévost) : ...les éclosions dans nos résidences privées pour aînés.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Duplessis.
Mme Lorraine Richard
Mme Richard : M. le Président, encore une fois, là, on sous-estime la situation. Il y
a une pénurie de main-d'oeuvre, il y
a une pénurie de main-d'oeuvre. Le ministre de la Santé, là, il donne des bonis
pour essayer d'amener du monde dans le
système public. Pendant ce temps-là dans les petites RPA, là, il manque de
monde, ils ne sont plus capables de donner les soins requis, il y a des
éclosions. Puis là ce qu'on a vu, là, puis on en a eu une autre, là, les
résidences, les petites résidences, elles ferment, là, ils ne sont plus
capables.
Je ne sais pas si la
ministre, elle le sait, là, ce sont des aînés qui y habitent puis qui y
résident, là. Elle fait quoi?
Le Président :
Mme la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : Vous savez, M. le Président, les résidences privées pour
aînés sont privées, mais le gouvernement du Québec a énormément fait
pour les RPA durant la pandémie. Premièrement, on les a accompagnés financièrement pour que les RPA puissent acheter
des produits d'hygiène, 40 millions. Après ça, on a donné des primes pour
que les employés puissent travailler et
avoir une bonification de leurs salaires. Et les primes continuent, les primes
sont toujours là. Et, qui plus est, les CISSS et les CIUSSS n'avaient
pas l'habitude d'aller dans les RPA pour apporter les soins nécessaires, et,
actuellement, le CISSS de Chaudière-Appalaches prend ses responsabilités et
aide cette résidence, La Seigneurie.
Le Président :
Question principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Réforme du mode de scrutin
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Merci, M. le Président. Dans les dernières semaines, le premier ministre du
Québec a montré ses vraies couleurs.
Il a donné son appui au Parti conservateur du Canada, un parti proarmes et
propétrole. Il a multiplié les attaques
contre tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Vous êtes contre le troisième
lien, vous êtes contre les automobilistes. Vous êtes contre la loi n° 21, vous êtes contre le Québec. Vous reconnaissez
ce que vivent les autochtones, vous êtes un radical.
Le premier ministre
gouverne seul, il fait à sa tête, comme si ses opinions à lui étaient celles de
tout le monde. Il y croit tellement qu'avant
même la fin de son premier mandat il rêve déjà à son troisième. Huit ans de
plus à la tête du Québec, pour un total de 28 ans à l'Assemblée nationale.
Pour
se faciliter la tâche, le premier ministre, si la tendance se maintient, va
briser sa promesse de réformer le mode de scrutin. Il va déchirer
l'entente qu'il a signée avec moi. La démocratie québécoise va rester brisée.
La
semaine prochaine, le premier ministre va tourner la page sur ses trois
premières années au pouvoir. Il va faire des promesses, on le devine,
pour la prochaine élection. Mais une chose à la fois.
Est-ce que, ce matin, il a le courage de se lever et d'admettre aux Québécois
et aux Québécoises qu'il va renier sa promesse de réformer
le mode de scrutin au Québec?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
on s'était engagés, avec, effectivement, le chef... le cochef de Québec
solidaire, à déposer un projet de loi pour réformer le mode de scrutin, de le
faire rapidement. On a déposé ce projet de loi là le 25 septembre 2019. Je rappelle qu'on a été élus le 1er octobre
2018. Donc, on peut dire que ça a été fait rapidement. Ensuite, M. le Président, on a fait de vastes consultations, en janvier et février 2020. Et, M. le Président, un mois plus tard est arrivée la pandémie, est arrivée la
pandémie, qui a fait qu'on n'était même plus capable de siéger, M. le Président.
Changer le
mode de scrutin, c'est quelque chose d'important, on ne peut pas faire ça du jour au lendemain, ça doit d'abord obtenir un consensus des partis à l'Assemblée nationale. Donc, M.
le Président, dans le contexte de la
pandémie, quand on regarde l'échéance
qu'on a devant nous autres, ce n'est pas réaliste de penser qu'on va avoir ce
grand débat important avant octobre 2022.
Donc, M. le Président, je pense que le chef parlementaire
de Québec solidaire oublie qu'il y a eu une pandémie depuis 19 mois.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Le premier ministre se chicane avec Justin Trudeau, mais il lui ressemble quand
même pas mal. Lui aussi, il trouve des excuses pour justifier...
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : ...prêter des intentions. Le premier ministre du
Québec n'a rien à voir avec Justin Trudeau, il faut que ce soit très clair, M. le Président. Et ça, M.
le Président, c'est grave, comme allégation, c'est grave, comme inconduite.
Le
Président : M. le leader du gouvernement, dans un concept
d'opinion... M. le leader du... M. le chef du deuxième groupe
d'opposition, je vous demande de poursuivre.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Il y a une question à être poursuivie, elle appartient au chef du
deuxième groupe d'opposition. M. le chef.
M. Nadeau-Dubois :
J'en conviens, que je ne l'entendais pas comme un compliment. Le premier
ministre trouve toutes les excuses,
donc, pour briser sa promesse. C'est pratique, la pandémie. Ça lui permet de
faire le tri entre les promesses qu'il
veut respecter à tout prix, peu importe le coût, comme le troisième lien, et
celles qui sont embêtantes pour son troisième mandat.
Est-ce qu'il est fier de ressembler à Justin
Trudeau?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, quand Justin Trudeau
veut centraliser des pouvoirs, ne pas respecter les champs de compétence de la nation québécoise,
contrairement au chef parlementaire
de Québec solidaire, moi, je n'accepte pas ça. Je sais que le chef parlementaire
de Québec solidaire nous l'a dit : Ça ne m'intéresse pas vraiment, les
champs...
Le Président : Mme la leader
du deuxième groupe d'opposition.
Mme Labrie :
M. le Président, ça fait plusieurs reprises que le premier ministre soutient
des propos comme ceux-là, là. Je
pense que le chef de la deuxième opposition a été assez clair à l'effet que la
défense des compétences du Québec par la souveraineté du Québec, c'était
ça, son projet politique.
Le Président : Et on
poursuit. M. le premier ministre.
M. Legault :
Oui. M. le Président, en fin de semaine, le chef de Québec solidaire était à
Rimouski, là, j'ai vu des photos, en
train de se faire couper les cheveux. Donc, il a dû parler avec le barbier, qui
rencontre beaucoup de monde. Puis moi, j'aimerais savoir : Est-ce
qu'on lui a parlé beaucoup de la réforme du mode de scrutin...
Le Président : En terminant.
M. Legault : ...ou si on ne lui
a pas plutôt parlé de pandémie?
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Les travailleuses que j'ai rencontrées m'ont parlé de leurs difficultés dans un
contexte où l'aide qu'elles ont reçue
a été insuffisante pendant la pandémie. Mais, si la santé de la démocratie, ce
n'est pas une priorité pour le
premier ministre, c'est une autre différence entre lui et moi, entre son parti
et le mien. Nous, on pense que chaque vote,
au Québec, doit compter. Lui, il veut continuer à gouverner jusqu'à trois
mandats avec une minorité de votes. C'est son choix. C'était aussi celui
de Justin Trudeau.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, M. le
Président, on a la preuve parfaite, aujourd'hui, que le chef parlementaire de
Québec solidaire est déconnecté des
priorités, sur le terrain, des Québécois. Pour lui, la priorité, c'est la
réforme du mode de scrutin. Pour nous, c'est la gestion de la crise
sanitaire.
Le Président : Question
principale, M. le député de LaFontaine.
Parité
hommes-femmes à l'Assemblée nationale
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Est-ce que le premier ministre pourrait mettre dans ses priorités... À cette
heure qu'on sait que la réforme du mode de scrutin est maintenant sous
la liste des promesses rompues, est-ce que le premier ministre, puis je
reprends la balle au bond, peut mettre dans ses priorités de faire en sorte que
notre Assemblée nationale soit davantage paritaire,
qu'il y ait davantage de femmes qui représentent la population ici, à
l'Assemblée nationale, où les lois sont votées, où les budgets sont
adoptés, où on influence la vie des citoyennes et des citoyens à tous les
jours, M. le Président?
En ce
sens-là, moi, je suis fier de faire partie d'une formation politique qui a une
femme à sa tête. Je suis fier de faire partie d'un caucus qui a une majorité de
femmes. Et les débats, les discussions en sont très positivement influencés,
parce que c'est important d'être représentatifs puis d'apporter la voix de
toute la population, dont des femmes, à l'Assemblée nationale.
On a déposé un projet de loi excessivement
important, qui n'est pas compliqué, puis sur lequel on ne pourra pas dire :
C'est de la faute de la pandémie. Il y a quelques articles, mais qui feraient,
dès les prochaines élections, avancer le Québec.
Le gouvernement entend-il faire avancer le
Québec et rendre l'Assemblée nationale plus paritaire?
Le Président : Mme la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Merci, M. le Président. Écoutez,
M. le Président, je partage totalement l'intérêt de mon collègue pour la parité en milieu politique, des
femmes dans le secteur politique, particulièrement dans le milieu provincial.
On a vu d'ailleurs avec beaucoup de
satisfaction qu'il y a eu une hausse des candidatures au niveau municipal, il
faut le souligner, je pense que c'est
important. Puis c'est important d'encourager les femmes à se présenter en
politique. D'ailleurs, je pense, sans me tromper, que c'est un objectif
que les quatre partis politiques représentés à l'Assemblée nationale
poursuivent. D'ailleurs, au-delà des mesures
législatives, on a eu l'occasion, d'ailleurs, d'en débattre en consultations
dans le cadre du projet de loi n° 39, qui
comporte des mesures de parité.
Je pense que
c'est important de souligner que, cet engagement-là, on le prend, nous,
également, à la CAQ, comme le Parti
libéral semble le prendre. Donc, je suis contente de constater qu'ils vont
poursuivre dans la bonne voie, parce que, en 2018, on fait tous partie ici de formations politiques qui ont
présenté un nombre de candidatures qui était au-delà du 40 % qui
est soumis dans le projet de loi. Je pense qu'on était, nous, à 52 %, avec
QS et la CAQ, le Parti libéral était à
44 % de candidatures, et le parti du Québec était au-delà du 40 %
également, donc... le Parti québécois. Donc, je pense que c'est
important de le souligner.
Et, au-delà
des mesures législatives, M. le Président, ça part de la base. Donc,
travaillons pour amener des candidatures, puis on va atteindre nos
objectifs.
• (10 h 40) •
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de LaFontaine.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
S'il n'y a pas d'obligation dans la loi, M. le Président, tout le monde va vous
le dire, s'il n'y a pas d'obligation
dans la loi, les résultats tangibles quant à la parité seront toujours aux
aléas du bon vouloir de tout un chacun. Une fois que j'ai dit ça, tout
le monde a compris.
La
ministre dit : On prend l'engagement. Bravo! Comme ils ont pris l'engagement,
en mai 2018, de réformer le mode de
scrutin? Promesse rompue. Là, elle prend l'engagement pour faire avancer le
Québec. Projet de loi : trois articles tout simples, faire en sorte
que ce soit une obligation.
Et,
au-delà de l'engagement, est-ce que ça peut être une réalisation dès la
prochaine élection?
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Oui, merci, M. le Président. Je ne prends pas l'engagement dans le vide, je
prends l'engagement sur une
réalisation concrète, qu'on vient de démontrer. On était à 52 %, avec nos
collègues de Québec solidaire, en termes de présentation de candidatures féminines. D'ailleurs, je suis fière de
faire partie des gens de mon parti, qui aident, justement, au recrutement de
femmes d'exception, de femmes compétentes et de femmes pour bien représenter le
Québec. Je fais partie d'un Conseil des ministres qui est paritaire. Donc, je
pense qu'on donne l'exemple, et l'engagement n'est pas pris dans le vide.
Maintenant,
il le sait, là, son projet de loi présente une mesure de parité mais présente
une mesure punitive, alors qu'il y a eu des débats très extensifs en
consultations à l'effet que ce n'était pas dans ce sens-là qu'on doit aller.
Le Président :
En terminant.
Mme LeBel :
Donc, il le sait, que ce n'est pas si simple et que ce ne sera pas aussi rapide
qu'il le dit, mais on prend...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Verdun. Toujours attentifs.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon :
Bien, ce n'est pas normal que la composition de l'Assemblée nationale ne soit
pas le reflet de la population. Les femmes représentent 50 % de la
population. Ici, ce n'est pas le cas.
Chaque jour, on débat, on prend des décisions importantes pour les femmes, je
pense, notamment en santé, en éducation, en matière de
famille, en économie, en environnement, en culture. Il est temps, en 2021,
que les femmes aient pleinement leur voix dans une Assemblée qui leur
ressemble.
Le gouvernement
est-il prêt à nous suivre?
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Tout à fait d'accord avec mon collègue, ce n'est pas normal... avec ma
collègue, pardon, ce n'est pas normal,
on est à 50 %. C'est pour ça, d'ailleurs, que nous avons présenté
52 % de candidatures, alors qu'ils n'ont présenté que 44 % de candidatures, à la dernière
élection. Ça ne prend pas de mesure législative, M. le Président, pour faire
l'effort de le faire. Ce que le
projet de loi dit, c'est : Faites-le, et, si vous ne le faites pas, vous
allez être punis. Moi, je dis : Faisons-le parce que c'est la bonne
chose à faire. Et nous, on va continuer dans ce sens-là, M. le Président.
Des voix :
...
Le
Président : Question principale... Sans commentaire sur les réponses, vous le savez, c'est notre règle.
M. le député de Bonaventure.
Enquête sur la gouvernance du
Centre intégré de
santé et de services sociaux de la Gaspésie
M. Sylvain Roy
M. Roy : M. le Président, le CISSS de la Gaspésie a
confirmé qu'il y avait bien eu 1 557 consultations de médecins
itinérants en chirurgie cardiaque en
2018-2019, et 1 778 en 2019-2020, et, oups! zéro en 2020-2021. Et apparaissent
aussi par magie
1 138 consultations en neurochirurgie la même année. Bizarrement, les
consultations en chirurgie cardiaque ailleurs dans les régions du Québec,
en 2019-2020, c'est zéro en Abitibi-Témiscamingue, zéro au Bas-Saint-Laurent et
zéro en Outaouais. Pourquoi une telle
distorsion dans les chiffres? Et pourquoi des données aussi incohérentes sont
validées par le ministère? Ces chiffres ne sont clairement pas
proportionnels aux besoins de la population.
Je demande donc au
ministre qu'on exige du CISSS de la Gaspésie de nous fournir la spécialité des
médecins itinérants venus consulter en
chirurgie cardiaque et neurochirurgie, la description des services offerts, la
fréquence ainsi que les dates. Ça aiderait le bureau de la V.G.
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Oui. En fait, M. le Président, la dernière fois
que le député nous a parlé de cette question-là ici, on a décidé qu'effectivement le rapport du V.G. était attendu, pour être
certains qu'on avait les bonnes statistiques. Et ce qu'on a demandé au CISSS de la Gaspésie, c'est de nous
arriver clairement avec des recommandations pour s'assurer que les données étaient fiables et, en fonction de ces
données fiables là, que l'on pourrait procéder à des ajustements, au besoin. Parce que ce qui est important, puis je le répète, pour la population, c'est
d'être servis par les bons médecins puis par les bons spécialistes. Alors, moi, j'apprécie énormément
l'attention que le député fait pour sa région et je pense que c'est tout à son
honneur, mais, en même temps, comme je l'ai dit la dernière fois, M. le
Président, il faut s'assurer qu'on prend bien compte du rapport du vérificateur, qu'on s'appuie sur les
bonnes données. Et recommandations il y aura de la part du CISSS pour que, s'il y a des accusations à faire ou il y a
des ajustements à faire, bien, on fera les ajustements nécessaires, M. le
Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy :
M. le Président, qui dit médecin itinérant dit besoins en hébergement. Un cas
troublant m'a été rapporté : des
citoyennes ayant hérité d'une maison ont découvert que celle-ci avait été louée
par un tiers et à leur insu à du personnel itinérant du CISSS. Le CISSS
leur a confirmé qu'une entente verbale de location avait été faite avec le
tiers, et ce, sans preuve de propriété. Elles ont dû engager un avocat
pour récupérer leur maison sept mois plus tard.
M. le Président, nous
voulons que le CISSS fournisse le bilan des transactions de location de
résidences en Gaspésie. À qui? Combien par semaine? Et surtout est-ce qu'il y a
eu des appels d'offres?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bon, bien, M. le Président, je vais le répéter,
parce qu'encore une fois on a eu une bonne collaboration avec le député, mais on a bien dit aussi qu'afin
d'éviter d'entraver les travaux du Vérificateur général il ne faut pas
s'improviser enquêteur ou inspecteur.
Puis à noter aussi que le collègue lui-même avait dit qu'il ne fallait pas
faire ça, qu'il fallait laisser le vérificateur faire son travail.
Alors, moi, je pense
qu'il y a un travail qui est énorme qui se fait en ce moment par la
Vérificatrice générale, Mme Leclerc. Puis,
lorsqu'on aura toute l'information, moi, je veux l'assurer, comme on le fait lorsqu'il y a un cas avec la vérificatrice, qu'on va lui donner tout notre
support pour s'assurer que les recommandations seront mises en place. Merci.
Le
Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy : M. le Président, toutes les fois que je me lève
en cette Chambre, de nouvelles informations arrivent. Autre pratique troublante
au CISSS de la Gaspésie : l'utilisation démesurée des ententes de
confidentialité, pratique qui vise à museler un ou une employée en lui
interdisant de dénoncer des pratiques douteuses en échange d'un montant afin
d'acheter son silence. Cela expliquerait des contrats de gré à gré avec un
avocat pouvant atteindre 1,1 million en 2015, 800 000 $ en 2019 et un petit
450 000 $ en 2020.
M.
le Président, est-ce que le ministre peut demander au CISSS de nous fournir le
nombre d'ententes signées et combien cela coûte?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux, à vous la parole.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Oui. Alors, écoutez, ce que la vérificatrice fait
en ce moment, là, puis je le répète, là, c'est ce qu'on appelle un audit
de performance. Et, un audit de performance, il faut avoir l'ensemble des faits
pour être sûr qu'on n'agit pas spécifiquement sur une recommandation, mais il
faut regarder l'ensemble des faits.
Encore
une fois, le député nous l'a dit il y a quelques mois, laissons le temps à la
vérificatrice de finir son travail, de nous faire un ensemble de
recommandations. S'il y a des allégations qui venaient à être véridiques, on
agira, mais moi, je pense qu'il faut laisser le temps, M. le Président, à la
vérificatrice de faire son travail pour ne pas s'imposer ou s'improviser comme
enquêteurs nous-mêmes. Merci.
Le Président :
Question principale, M. le député de Rosemont.
Conséquences de la vaccination obligatoire sur la pénurie
de main-d'oeuvre dans le réseau de la santé
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, M. le Président. Dans une semaine, le personnel soignant non vacciné
sera suspendu, et on ne sait toujours
pas quel est le plan contre les bris de service. Soyons clairs, là, avant qu'on
me fasse dire ce que je n'ai pas dit puis ce que je ne pense pas, nous sommes
pour la vaccination obligatoire. Être pour un principe, M. le Président, ce
n'est pas signer un chèque en blanc au gouvernement.
Le 26 août
dernier, en commission parlementaire, j'ai demandé au ministre c'est quoi, son
plan de contingence. Je n'ai pas eu de
réponse. Hier, hier seulement, il a rencontré les directions du réseau pour
leur demander ce fameux plan de contingence, une semaine avant l'échéance
du 15 octobre. Ça, ça s'appelle passer la patate chaude.
Alors,
ma question : Au nom de la responsabilité ministérielle, le ministre a-t-il un plan, lui-même, et peut-il faire
l'assurance aux Québécois et aux Québécoises qu'il n'y aura pas une nouvelle
ronde de bris de service le 16 octobre au matin?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Écoutez, M. le
Président, de penser que j'ai demandé
un plan de contingence seulement aux P.D.G. hier, c'est vivre carrément sur
une autre planète, M. le Président, carrément. Je veux juste qu'il se rappelle
la question qu'il vient de me poser, de
penser que c'est la première fois, cette semaine, que je demande aux P.D.G. un
plan de contingence. Je m'excuse, M. le Président, là, mais je n'en
reviens pas, de faire un énoncé comme ça.
Je
parle aux P.D.G. deux à trois fois par semaine depuis des mois, depuis la
pandémie. Lorsqu'on a annoncé qu'il fallait suivre la recommandation de la Santé publique de faire la vaccination obligatoire des employés de la santé, c'est la
première chose qu'on a dite à nos P.D.G. Maintenant qu'on a cette recommandation-là,
il faut regarder en avant puis s'assurer qu'on va minimiser tout ce qui peut
arriver dans le réseau, autant dans le réseau public que dans le réseau privé.
Alors,
M. le Président, moi, je le sais. Je le sais, ce qu'on est en train de faire. J'ai dit que le plan de contingence, il serait proposé, il serait déposé la semaine prochaine pour que les Québécois soient rassurés. Et, pendant ce temps-là, s'il vous plaît, allez vous faire vacciner.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rosemont.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Quand on n'aime pas le message, on tire sur le
messager, c'est bien connu. La réalité, c'est que le ministre est à la
barre d'un bateau en pleine tempête depuis des mois. Puis là, voyant le
naufrage arriver, il demande aux P.D.G. des CIUSSS et des CISSS de prendre
leurs modestes cannisses puis d'aller écoper le fond de la cale.
Au
nom de la responsabilité ministérielle, est-ce
qu'il peut nous dire qu'est-ce qui
arrive le 16 octobre au matin en Abitibi-Témiscamingue, en Estrie,
dans l'Outaouais puis dans le nord-est de Montréal?
• (10 h 50) •
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Alors, écoutez, je pense que, lorsqu'on parle de responsabilité ministérielle,
de la façon dont moi, je le comprends,
c'est de travailler avec nos gens de terrain, de ne pas faire du «top down»
puis d'essayer d'envoyer des directives
qui ne font aucun sens. Qu'est-ce que c'est, notre approche? C'est de parler
aux P.D.G. puis de dire : Trouvez des solutions dans chacun de vos CISSS et CIUSSS, parce que chacun des CISSS
et des CIUSSS... celui en Gaspésie n'avait pas les mêmes enjeux de
vaccination que celui de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont ou de Santa Cabrini.
Le
député le sait très bien, qu'on doit gérer par région, qu'on doit donner la
responsabilité à nos gestionnaires.
C'est notre façon de faire les choses. Et je pense qu'en continuant de
cette façon-là...
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
...on va trouver des solutions innovantes. Puis c'est ce qu'on verra la semaine
prochaine.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Émilise
Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien : Le CISSS de ma région en est déjà à son troisième
plan de contingence : fermeture de l'urgence de Senneterre 16 heures par jour, fermeture de 50 %
des lits à La Sarre en soins intensifs et en soins courte durée,
maintien de la fermeture de l'obstétrique à l'Hôpital de Ville-Marie depuis six
mois.
Chez
nous, la petite révolution du ministre a donné quoi? Deux infirmières de plus
sur 250. Pour une femme enceinte qui doit aller accoucher à
130 kilomètres de chez elle, ce n'est pas une réorganisation, c'est un
bris de service.
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, écoutez, M. le Président, là, je fais le
point avec Caroline Côté, qui est... Caroline Roy, pardon, qui est la P.D.G.
de l'Abitibi. On lui parle régulièrement, la députée le sait. On va continuer
de le suivre et on va l'informer lorsqu'on aura des développements. Merci.
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Verdun.
Lutte
contre la violence faite aux femmes
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : M. le Président,
le rapport Rebâtir la confiance compte 190 recommandations afin de
mieux accompagner les victimes d'agression
sexuelle et de violence conjugale. Pour nous, le gouvernement doit mettre en
place l'ensemble de ces recommandations, c'est non négociable.
La
recommandation-phare, c'est la création d'un tribunal spécialisé qui vise à
offrir un parcours facilitant et un accompagnement pour les victimes. Pour
nous, ce tribunal, c'est non négociable. Et, comme toute chose, on va étudier
le projet de loi n° 92 avec rigueur, on va l'améliorer. Ça aussi, c'est
non négociable.
On constate
qu'il y a des voix qui s'élèvent, ce matin, contre la création d'un tel
tribunal. Peu importent les murs qui
seront érigés, on a le devoir d'aller de l'avant pour les victimes. Les
victimes n'ont pas à être au coeur d'une querelle, elles ont assez
souffert.
Le
gouvernement doit nous donner l'assurance des 190 recommandations,
qu'elles seront mises de l'avant. Pour ma formation politique, on va se
battre en ce sens pour les...
Le Président : M. le ministre
de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je tiens à remercier la collègue
de Verdun pour sa question, parce que je sais qu'elle a profondément à coeur le sort des victimes d'agression sexuelle
et de violence conjugale. Et je sais que c'est le cas également pour la députée de Sherbrooke, la
députée de Joliette, pour la ministre de la Condition féminine ainsi que la
présidente du Conseil du trésor, qui a mis
sur pied un comité transpartisan qui est arrivé avec 190 recommandations.
Et, comme le dit la députée de Verdun,
la recommandation la plus importante, c'est la mise en place d'un tribunal
spécialisé. Nous avons déposé un projet de loi récemment pour la mise en
place d'un tribunal spécialisé.
M. le
Président, je veux m'adresser aux victimes, aujourd'hui. Il y a des centaines,
voire des milliers de femmes, au
Québec, qui ont été agressées sexuellement et qui nous ont dit, au cours des
derniers mois, au cours des dernières années : Je n'ai pas confiance dans
le système de justice. Mon rôle, en tant que ministre de la Justice, c'est de
donner confiance à tous les Québécois
dans le système de justice, et ça passe par un changement de culture au sein de nos tribunaux, au sein de nos
institutions. Les personnes victimes, agressées sexuellement, ont été
entendues, et nous agirons avec le tribunal spécialisé.
Personne ne doit empêcher un changement de
culture au sein des tribunaux, au sein du système de justice.
Le Président : En terminant.
M. Jolin-Barrette : Et les victimes, et c'est à elles que je pense,
méritent qu'on prenne en compte leur sort, et c'est ce qu'on va faire, M.
le Président.
Le Président : Cela met fin à
la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Nous passons maintenant à la rubrique des
motions sans préavis. M. le premier ministre.
Nommer
M. Éric Théroux membre et président
de la Commission de la fonction publique
M. Legault : Oui. M. le
Président, je propose, après consultation auprès des partis d'opposition et des
députés indépendants :
«Que, conformément aux articles 106 et 107 de la Loi sur la fonction publique,
monsieur Éric Théroux, administrateur d'État, soit nommé membre et président de la Commission de la fonction publique, pour un mandat de cinq ans à compter du
18 octobre 2021.»
Le
Président : Et je
rappelle aux membres de l'Assemblée que, pour être adoptée,
cette motion doit, en vertu des articles 106
et 107 de la Loi sur la fonction publique, être approuvée par au moins les deux
tiers des membres de l'Assemblée.
Mise aux voix
Je mets donc
aux voix la motion de M. le premier
ministre telle que lue précédemment.
Et, en application de l'ordre spécial, j'invite les leaders parlementaires à m'indique le vote de leurs groupes, suivi des
députés indépendants. M. le leader
du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : Mme la leader
du deuxième groupe d'opposition?
Mme Labrie : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : M. le député
de Bonaventure?
M. Roy : Pour.
Le Président : Cette motion
est donc adoptée.
Je reconnais maintenant M. le leader du troisième
groupe d'opposition.
Appuyer l'équipe
nationale iroquoise de crosse dans ses démarches en vue
de participer aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028
M. Ouellet : M. le Président, je
sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le ministre responsable des
Affaires autochtones, le député
de Jacques-Cartier, la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, le député de Bonaventure, le
député de Chomedey,
la députée de Marie-Victorin et le
député de Rimouski, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale rappelle que les Premières Nations d'Amérique sont à l'origine du sport aujourd'hui connu sous le nom de crosse;
«Qu'elle souligne que les Québécois ont adopté
ce sport il y a plus de 250 ans et qu'ils le pratiquent toujours;
«Qu'elle
prenne acte que [...] la Fédération internationale de crosse, aucune objection
n'a été été reçue de la part du
Comité olympique canadien, de l'Association canadienne de crosse, du Comité
olympique et paralympique des États-Unis ni de l'Association américaine de crosse quant à la participation de
l'équipe nationale iroquoise aux jeux mondiaux de 2022;
«Que l'Assemblée nationale profite de la Journée
internationale de solidarité avec les peuples autochtones des Amériques pour exprimer son appui à la
Confédération iroquoise et à son équipe nationale de crosse, membre de la
Fédération internationale de crosse,
dans leurs démarches en vue d'une participation aux Jeux olympiques d'été de
2028 à Los Angeles.»
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Je vous demande vos votes
respectifs, bien sûr. D'abord, M. le leader du troisième groupe
d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le leader
du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin : Pour.
Le Président :
Mme la leader du deuxième groupe d'opposition?
Mme Labrie :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
M. le député de Bonaventure?
M. Roy :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée. M. le ministre... Je m'excuse, M. le leader du
troisième groupe d'opposition.
M. Ouellet : Merci beaucoup, M. le Président. On aimerait qu'une copie de cette
motion soit transmise à la Confédération iroquoise et les six nations
qui en sont membres ainsi qu'au Comité olympique canadien.
Le Président :
Et ce sera fait. M. le ministre de la Justice.
Souligner
la nécessité d'un changement de culture au sein du système de
justice et de la création d'un tribunal spécialisé en matière
de violence sexuelle et de violence conjugale
M. Jolin-Barrette :
Oui. M. le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion
suivante conjointement avec la leader du deuxième groupe d'opposition, le
député de Bonaventure, le député de Rimouski et la députée de
Marie-Victorin :
«Que
l'Assemblée nationale souligne qu'un changement de culture au sein du système
de justice est nécessaire et que
celle-ci passe notamment par la création d'un tribunal spécialisé en matière de
violence sexuelle et de violence conjugale;
«Qu'elle
souligne que pour opérer un tel changement de culture, la contribution de tous
les acteurs du système de justice est essentielle;
«Qu'elle
réitère l'importance que tous les acteurs du système de justice, dont les
juges, reçoivent une formation sur les réalités des violences sexuelles
et conjugales;
«Qu'elle rappelle
qu'un comité d'experts, après de larges consultations, a recommandé dans le
rapport Rebâtir la confiance la création d'un tribunal spécialisé, de
même que la mise en place d'une formation pour les juges;
«Finalement,
qu'elle rappelle que l'Assemblée nationale est souveraine et que ses membres
ont voté à l'unanimité en faveur du principe du projet de loi n° 92, Loi
visant la création d'un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle
et de violence conjugale et portant sur la formation des juges en ces
matières.»
Merci, M. le
Président.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Le
Président : Consentement, sans débat. Je vous demande vos votes
respectifs. M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
Mme la leader du deuxième groupe d'opposition?
Mme Labrie :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président :
M. le député de Bonaventure?
M. Roy : Pour.
Le Président : Cette motion
est donc adoptée. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Vous me permettrez de demander à la présidence
d'envoyer la motion que nous venons d'adopter au regroupement des centres d'aide et de lutte contre les agressions à
caractère sexuel, au réseau des centres d'aide aux victimes d'actes criminels, à la fédération des
maisons d'hébergement pour victimes de violence conjugale, au regroupement
des maisons pour femmes victimes de violence
conjugale et à l'Alliance des maisons d'hébergement de 2e étape
pour femmes et enfants victimes de violence conjugale.
• (11 heures) •
Le Président : Et ce sera
fait. M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin : Oui, merci, M. le Président. Je sollicite
le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Chomedey, le député de Bonaventure et le député
de Rimouski :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte qu'en vertu de l'article 129 de la Loi
électorale du Québec, des élections auront lieu le
3 octobre 2022;
«Qu'elle
rappelle que le premier ministre a maintes fois déclaré qu'il [respecterait]
l'ensemble des promesses faites aux Québécois lors de l'élection de
2018;
«Qu'elle
constate qu'à moins d'un an avant l'échéance électorale, de multiples promesses
ne se sont toujours pas concrétisées, notamment :
«L'accès à un médecin de famille pour l'ensemble
des Québécois;
«La révision des ratios de patients par
infirmières;
«L'abolition des heures supplémentaires
obligatoires;
«La réduction du temps d'attente moyen aux
urgences de 45 minutes, pour le faire passer à 90 minutes;
«L'amélioration de l'accès aux soins le soir et
la fin de semaine dans les CLSC, GMF et cliniques réseaux;
«[La] création d'un réel protecteur de l'élève
national, accessible et parfaitement indépendant;
«La mise en place d'un concours d'architecture
pour chaque nouvelle école bâtie;
«La réduction des listes d'attente pour une
place en service de garde;
«Le respect
des grands objectifs de réduction [de] gaz à effet de serre, adoptés par la
communauté internationale;
«Une justice plus accessible pour les citoyens
et des délais raisonnables;
«Une connexion Internet haute vitesse sur
100 % du territoire;
«Plus de soins pour les résidents hébergés en
CHSLD;
«[La] mise en place d'une alerte Silver lors de
la disparition d'aînés qui souffrent de troubles cognitifs;
«La mise en place d'un mécanisme de votes libres
à l'Assemblée nationale;
«Le prolongement du REM à Chambly et [à] Saint-Jean-sur-Richelieu;
«Une simplification du régime fiscal par une
déclaration d'impôt unique administrée par [le] Québec;
«Une
simplification des procédures administratives pour l'obtention de financement
pour les organismes communautaires;
«L'élargissement de la protection des lanceurs
d'alerte;
«Qu'enfin, elle enjoigne le gouvernement à
honorer la parole du premier ministre et à tenir ses engagements électoraux.»
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Pas de
consentement, M. le Président.
Le
Président : Pas de consentement. Je reconnais maintenant Mme la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Souligner la tenue de la
Grande Marche pour la protection des forêts
Mme Lessard-Therrien :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée pour
débattre de la motion suivante
conjointement avec la députée de Verdun, le député de Jonquière, le député de
Bonaventure, le député de Chomedey, le député de Rimouski et la députée
de Marie-Victorin :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la tenue de la Grande Marche pour la protection
des forêts ayant débuté le 6 septembre dernier et se terminant le
16 octobre;
«Qu'elle prenne acte des revendications de la Grande
Marche, notamment :
«La protection de la centaine de projets d'aires
protégées prioritaires dans le sud du Québec en terres publiques;
«La création
d'un observatoire indépendant de la forêt, dont la mission serait d'intégrer la
science, les savoirs autochtones et les aspirations citoyennes dans la
gestion des forêts;
«L'adoption
d'une loi inspirée de la Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles afin d'empêcher la destruction des boisés urbains et
périurbains dans les communautés métropolitaines et les MRC où le pourcentage
de couvert forestier est inférieur à 50 %;
«La modernisation de la Loi sur l'aménagement
durable du territoire forestier;
«Qu'elle enjoigne le
gouvernement à accélérer la protection de nos forêts;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale souligne la promotion des valeurs environnementales et
sociales par les personnes organisatrices et participantes de la Grande Marche.»
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le
Président, il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Et je
vous demande vos votes respectifs. D'abord, Mme la leader du deuxième
groupe d'opposition?
Mme Labrie : Pour.
Le Président : M. le leader
du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : M. le député
de Bonaventure?
M. Roy : Pour.
Le Président : Cette motion
est donc adoptée.
Avis touchant les travaux des
commissions
Nous en sommes aux avis touchant les travaux des
commissions. La parole au leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, j'avise cette Assemblée que la
Commission de la culture et de l'éducation poursuivra les consultations
particulières sur le projet de loi n° 96, Loi sur la langue officielle et commune du
Québec, le français, aujourd'hui, après les affaires courantes, pour
une durée de 1 h 40 min, et de 14 heures à
16 h 35, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
des institutions entreprendra les consultations particulières sur le projet de
loi n° 92, Loi visant la création d'un tribunal
spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale et portant
sur la formation des juges en ces matières, mardi le
19 octobre 2021, de 9 h 45 à 12 h 35, à la salle
Pauline-Marois.
Le
Président : Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à l'ordre
spécial concernant l'horaire des travaux des commissions? Consentement.
Pour ma part, je vous avise que la Commission
des institutions se réunira en séance de travail aujourd'hui, après les affaires courantes, pour une durée
d'une heure, à la salle Marie-Claire-Kirkland, afin d'organiser les
travaux de la commission dans le
cadre du mandat conféré par le Code d'éthique et de déontologie des membres de
l'Assemblée nationale.
D'autre part,
je vous avise que la Commission spéciale sur l'évolution de la Loi concernant
les soins de fin de vie se réunira en séance de travail virtuelle afin
d'organiser les travaux de la commission le vendredi 8 octobre 2021,
de 8 heures à 10 heures, le
jeudi 14 octobre 2021, de 8 heures à 10 heures, et le lundi
18 octobre 2021, de 8 heures à 10 heures.
Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'article 19.1 du règlement concernant les semaines de travail en
circonscription? Consentement.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
Nous en sommes à la rubrique Renseignements sur
les travaux de l'Assemblée.
Et, bien, je vous avise, de plus, que
l'interpellation prévue pour le vendredi 22 octobre 2021 portera sur le
sujet suivant : L'absence de vision et
de leadership du gouvernement caquiste en matière d'environnement et de lutte
aux changements
climatiques. Mme la députée de Verdun s'adressera alors au ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant terminée,
nous allons maintenant passer aux affaires du jour.
Je suspends nos travaux pour quelques instants.
Merci à toutes et à tous.
(Suspension de la séance à 11 h 6)
(Reprise à 11 h 16)
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, nous reprenons nos travaux, et je vais céder la parole à M. le
leader adjoint du gouvernement.
M.
Caire : Oui, Mme la
Présidente, pourriez-vous appeler l'article 11 du feuilleton, s'il vous
plaît?
Projet de loi n° 100
Adoption
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
À l'article 11 du feuilleton, Mme la ministre du Tourisme propose
l'adoption du projet de loi n° 100, Loi sur l'hébergement touristique. Mme
la ministre, la parole est à vous.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx
(Berthier) : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Bonjour à tous. Déjà l'adoption, projet de loi n° 100.
Beau travail. Merci aux collègues députés.
Je remercie également les collègues de l'opposition, parce que, tout au long du
processus, en lien avec l'étude du projet de loi n° 100, on a vraiment fait une belle, belle
démonstration qu'on peut tous travailler ensemble. Honnêtement, c'est un projet de loi où on a pu vraiment non seulement enrichir nos débats, mais
venir bonifier le projet de loi n° 100. Donc, d'abord et avant tout, merci. Merci à
tous les partenaires, les représentants des groupes qui ont pris part à nos audiences en consultations
particulières au mois d'août dernier. Et ils vont aussi, ces remerciements,
à ceux et celles qui, de près ou de loin, ont travaillé à l'élaboration de ce projet
de loi là.
Aujourd'hui,
c'est une étape extrêmement importante, étape clé dans un très, très vaste
chantier de modernisation qu'on a
commencé à notre arrivée au pouvoir. On va rappeler brièvement qu'on avait
d'abord modifié le Règlement sur les établissements d'hébergement
touristique pour retirer la notion de base régulière pour définir le concept de
résidence principale. En fait, on voyait de
l'hébergement collaboratif qui s'amenait un peu partout sur le territoire
québécois, on a donc ajouté une
nouvelle catégorie, premier jalon, là, de ce vaste chantier, où on a défini la
résidence principale comme étant un type d'hébergement touristique. Et
on est venu, donc, l'encadrer à des fins d'hébergement touristique.
On a aussi
obligé l'affichage du numéro d'enregistrement sur toutes les annonces, que ce soit sur toutes
les plateformes numériques, dans les corridors de l'Assemblée nationale, chez votre marché d'alimentation préféré, si
vous souhaitez en faire la location. Il y avait donc une obligation
d'affichage de numéro d'établissement touristique.
Et évidemment,
avec la résidence principale, pour s'assurer de la quiétude de ceux qui y
vivent, par exemple, dans un
syndicat de copropriété, de ne pas être dérangés par quelqu'un
qui voudrait en faire l'exploitation de sa résidence principale, donc, on est venu dire : Bien, écoutez,
si vous êtes dans un condo, un syndicat de copropriété, le syndicat devra donner l'autorisation pour pouvoir faire la location court terme de
votre résidence principale. On avait eu des scènes assez disgracieuses
dans certaines tours à condos au centre-ville de Montréal. On a fait la même
chose pour les gens qui ont une résidence
principale dans un plex. Donc, on doit avoir l'autorisation du propriétaire du plex pour faire l'exploitation,
donc, de sa résidence principale.
Ce que ça a
eu comme effet, bien, c'est venu outiller Revenu Québec pour continuer de
l'aider dans sa lutte contre l'hébergement
illégal. Donc, ça devenait beaucoup, beaucoup plus facile pour les inspecteurs
de tracer les exploitants qui étaient illégaux. Et ça marche, ça marche, avec Revenu Québec, parce que les statistiques,
Mme la Présidente, parlent d'elles-mêmes, on constate une hausse de 500 % des
constats d'infraction depuis l'entrée en vigueur, le 1er mai 2020. Donc,
pour s'assurer que ceux qui enfreignent la loi en paient le prix, bien, ces
chiffres-là sont très encourageants.
• (11 h 20) •
Après tout
ça, il y a eu le projet
de loi n° 67, qui a été porté
par ma collègue la ministre
des Affaires municipales et de l'Habitation, qui a permis de poser un
deuxième jalon, donc, dans ce chantier-là qu'on avait amorcé en 2018, en
rendant l'exploitation de la résidence
principale plus accessible aux citoyens, mais en donnant évidemment
des pouvoirs accrus aux villes pour bien contrôler le phénomène de
l'exploitation de la résidence principale. Donc, des dispositions qui ont été adoptées,
qui permettent dorénavant aux municipalités de mieux encadrer l'hébergement collaboratif de la résidence principale, et évidemment en
rendant la pratique plus accessible également pour les citoyens.
La réflexion,
l'analyse de tout ça a mené à l'élaboration du projet de loi n° 100, troisième et, donc, dernière étape de ce beau chantier qui a commencé il y a
près de trois ans maintenant. Il était temps, Mme la Présidente, de
dépoussiérer une loi qui était vieille de 20 ans et
qui a vu défiler des avancées technologiques
très importantes dans cette industrie-là. On a changé notre façon de
voyager depuis 20 ans. On a surtout changé notre façon de préparer nos
voyages.
Donc, à notre
arrivée, moi, comme ministre du Tourisme, j'ai pris le temps de rencontrer
1 000 entrepreneurs, dans les
22 régions touristiques du Québec, des élus, des partenaires. Et, à ce
moment-là, bien sûr, en 2018-2019, la réalité était tout autre, on était dans une montée exceptionnelle de touristes
qui choisissaient la destination du Québec. Et puis, oui, eh bien, la fameuse pandémie est arrivée, et
pas besoin de le rappeler, là, ça a été... avec, évidemment, le ministère de
la Santé et des Services sociaux, mais, en
termes d'industrie, ma collègue ministre de la Culture et des Communications,
nous avons été sévèrement impactés par la pandémie.
Et elle a besoin,
aujourd'hui, cette industrie-là, celle de l'industrie touristique, d'avoir une
relance qui est forte. Et c'est ce que ça va
nous permettre de faire, avec le projet de loi n° 100, parce que, d'abord
et avant tout... Et c'était une volonté
de notre gouvernement, d'alléger la charge administrative, la fameuse
paperasse, pour nos entrepreneurs québécois, et on le fait, donc, dans
l'industrie touristique, avec des allègements pour nos entrepreneurs. On
propose donc plus de temps et plus
d'argent aux entrepreneurs pour qu'ils puissent mettre — on revient à la pandémie, là — toutes leurs énergies à la relance de
notre industrie.
Donc, uniquement à
travers le projet de loi n° 100, on évalue des économies de temps et
d'argent de près de 3 millions de
dollars pour nos entreprises. Et ce sont des PPME, chez nous, hein, deux,
trois employés, donc des gens qui doivent
se restreindre à remplir de la paperasse, ce n'est pas efficient. Et donc, avec
le projet de loi n° 100, on vient alléger la charge administrative
réglementaire pour nos entrepreneurs.
Abolition
de la classification, ça va laisser toute la place à la créativité. On va donc
laisser toute la place à un système volontaire
de classification, qui va être développé pour l'industrie, par l'industrie,
pour le milieu, par le milieu et avec les entrepreneurs. Abolition du système de classification, on dit aux
entrepreneurs de l'industrie : Nous, on vous fait confiance. Surtout, faites-vous confiance vous-mêmes. Vous
savez ce que vos clientèles veulent. Vous savez comment adapter vos modèles d'affaires alors que l'industrie
touristique change beaucoup. On sait que vous avez à coeur le souci d'offrir un
produit d'exceptionnelle qualité à tous vos
voyageurs, un produit, un service qui font votre renommée à l'international, notre fierté à l'international, donc,
qui permettent au Québec de se démarquer sur la scène internationale.
Il
faut permettre aussi aux entrepreneurs d'exprimer leur audace. On doit, comme on dit en
mauvais français, penser en dehors de la boîte et montrer au reste de la
planète à quel point on peut vivre des expériences exceptionnelles sur le territoire
du Québec et de qualité sur le territoire du Québec. Donc, avec l'abolition de
la classification, ça va aider les exploitants d'hébergement touristique à
pouvoir s'éclater dans leurs modèles d'affaires.
L'abolition de la
classification va faciliter également les démarches des exploitants
d'hébergement touristique, tel que stipulé à la recommandation 36 du plan
d'action gouvernemental en matière d'allègement administratif. On va d'ailleurs
mettre en place une disposition afin de valoriser l'adhésion par les
entreprises à un système de classification volontaire.
On juge que ce n'est pas la job du gouvernement du Québec de dire que tu as
trois tiroirs, ça vaut huit points, puis tu en as deux, c'en vaut un.
C'est ce qu'on pense.
La
possibilité également de mettre des projets pilotes, hein? On a
discuté beaucoup avec la collègue de l'opposition officielle en matière de tourisme des projets pilotes, donc, qui va permettre au ministère
d'ajuster rapidement sa réglementation, sa législation
pour s'assurer que ça ne nuit pas aux entreprises qui souhaitent suivre une tendance nouvelle dans
notre industrie. On va donc favoriser l'évolution
davantage en phase avec les attentes des voyageurs.
Le
projet de loi va encore davantage aider les inspecteurs de Revenu Québec dans leur lutte contre l'hébergement illégal. La lutte contre l'hébergement illégal, c'est important, et ce projet de loi là vient également
appuyer nos municipalités, nos
citoyens aux prises avec des exploitants illégaux qui ne respectent absolument
aucune règle. Donc, le projet de loi va étendre
à d'autres types de résidences, donc
on parle des chalets, des résidences secondaires, par exemple, le pouvoir à la
ministre de suspendre, d'annuler un enregistrement en cas d'infraction à un
règlement municipal.
On
est venu également préciser que les informations personnelles des exploitants
d'établissements seraient bien protégées.
Protéger les données, extrêmement important. Donc, ces données-là seront
accessibles uniquement aux municipalités afin de les soutenir... pour qu'elle puisse mieux suivre l'évolution de
l'hébergement collaboratif sur son territoire. Il faut toujours bien qu'elle sache quel type
d'hébergement elle a sur son territoire. Donc, uniquement les municipalités
auront droit à cette information-là.
On
a également rassuré les municipalités en venant indiquer qu'un établissement ne
pourra être enregistré sans qu'il n'ait
reçu en aval l'autorisation de la municipalité. Bon, je veux exploiter ma
résidence principale sur un territoire x. Bien, je vais lever la main, je vais contacter la
municipalité, qui, d'emblée, va me dire :
Oui, ou non, vous pouvez faire l'exploitation de votre résidence principale. Quant à eux, bien, les exploitants
devront afficher tout simplement un numéro d'enregistrement partout, encore une fois, sur un babillard, sur
une plateforme électronique, par exemple.
Par ailleurs, lors de
l'étude détaillée, il a été plusieurs fois question de la nécessité de lutter
contre l'exploitation sexuelle des mineurs, une volonté très forte de notre gouvernement. On a d'ailleurs annoncé en début de semaine près de 20 millions
de dollars dans la prévention de l'exploitation sexuelle des mineurs. Et, lors de ces discussions-là, notamment,
notamment avec ma collègue de Jeanne-Mance—Viger,
on l'a dit, on s'est engagés à s'assurer de sensibiliser l'industrie touristique à cet horrible phénomène. Donc, une nouvelle déclaration de l'offre d'hébergement et des activités et services qui y sont liés sera un outil extrêmement important à la sensibilisation des hôteliers ou des gestionnaires des établissements d'hébergement touristique à cette question extrêmement
capitale.
On
souhaite faire les choses de la bonne façon. C'est pourquoi
les projets pilotes qu'on va mettre
en place, qu'on va lancer vont
permettre de bien circonscrire la portée de nos gestes, encore mieux cibler les
secteurs les plus à risque, et pour de meilleures retombées.
Mme la Présidente, les mesures incluses au p.l. n° 100
sont essentielles. Elles constituent des réponses efficaces à des besoins réels des acteurs de l'industrie touristique. Évidemment, notre gouvernement sera là pour assurer une transition qui sera harmonieuse de l'industrie touristique. Dès que le projet de loi n° 100 sera sanctionné, l'équipe du ministère va se mettre
au travail afin de pouvoir présenter le règlement sur l'hébergement touristique,
et ce, dès que possible.
Comme on l'a toujours
fait, on va travailler en collaboration avec les gens du milieu, les municipalités, les entreprises, les
mandataires actuels, les gestionnaires, évidemment, de plateformes d'hébergement... des plateformes numériques, pardon, d'hébergement pour élaborer un
règlement qui va être simple, qui va être efficace et qui
va nous permettre de mettre en oeuvre
tous ces changements qui vont contribuer à la belle relance de l'industrie
touristique. Et puis, d'ici là, je tiens à rappeler que la présente Loi sur les établissements d'hébergement
touristique continue évidemment de s'appliquer. Dès l'entrée en vigueur
de la loi prévue, nous souhaitons qu'on puisse continuer de collaborer avec
chacun des membres.
• (11 h 30) •
Revenu
Québec, là, en terminant, va poursuivre son travail rigoureux, là, pour lutter
contre l'hébergement illégal dès
l'entrée en vigueur de la loi, prévue, nous le souhaitons, au début de la
prochaine saison touristique. C'est ce qu'on souhaite. Revenu Québec
sera là encore pour mieux... être encore mieux outillé pour faire son travail.
D'ici là, et,
bien évidemment, après, les municipalités,
les citoyens et les partenaires pourront toujours compter sur mon cabinet, sur
les équipes de mon ministère pour les soutenir, les accompagner dans cette
transition vers une ère un peu plus moderne.
C'est donc un
moment important pour moi, pour les 13 000 établissements
d'hébergement touristique, aujourd'hui, un moment également important pour les villes, les citoyens, une réforme
majeure de l'industrie qui marque un pas vers une nouvelle ère et qui,
je sais, Mme la Présidente, fera école à travers le monde. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, Mme la ministre.
Et, avant de
céder la parole au prochain intervenant, je vous informe qu'un débat de fin de
séance se tiendra aujourd'hui à 13 heures, en application de
l'ordre spécial, et ce débat portera sur une question adressée par
Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue au ministre de la Santé et
des Services sociaux concernant les
bris de service dans le réseau de la santé.
Et maintenant, pour poursuivre ce débat, je vais
céder la parole à Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme Filomena Rotiroti
Mme Rotiroti : Merci, Mme la Présidente. Alors, on est ici, ce
matin, pour l'adoption du projet de
loi n° 100, Loi sur
l'hébergement touristique, pour notre industrie
touristique. Il est le fruit des consultations, des études et des nombreuses
discussions. Le projet de loi n° 100
n'est certainement pas parfait, mais il vient moderniser la loi déjà existante
de façon à aider toute l'industrie de l'hébergement touristique.
Je dois d'abord
souligner l'excellente collaboration qui existait tout au long de nos travaux
avec tous les collègues de
tous les partis. Nous avons pu ressentir que tous et chacun travaillaient dans
le seul et unique objectif de mieux servir et protéger les acteurs du milieu touristique québécois.
Je veux saluer aussi et plus particulièrement l'ouverture dont a fait preuve la ministre du début jusqu'à
la fin du processus. Cela a certainement contribué à faire en sorte de déposer,
aujourd'hui, un projet de loi
plus complet et fidèle aux attentes de l'industrie.
Notre économie
a énormément souffert et souffre encore beaucoup de la pandémie qui
nous frappe depuis plus de 18 mois.
Le secteur touristique n'y a pas échappé et c'est pourquoi,
après toutes les difficultés
rencontrées par notre industrie dues à la COVID-19, il est essentiel de
lui fournir les outils nécessaires à sa relance. Les lendemains de la pandémie s'annoncent effectivement très difficiles pour les
hôteliers, qui ont déjà été durement
touchés les derniers mois. On le sait tous,
l'industrie touristique représente un secteur majeur qui procure des retombées
économiques importantes pour l'ensemble de l'économie du Québec. C'est la raison pour laquelle nous devons nous
appliquer à fournir à ses acteurs les meilleurs outils possible afin
qu'ils puissent contribuer à participer à cette relance de l'économie
québécoise.
Un des plus
gros défis, présentement, pour l'industrie, c'est la pénurie de main-d'oeuvre.
Et nombreux sont ceux qui doivent
restreindre leur offre de services et donc subir des pertes financières
importantes, quand ils ne sont pas carrément forcés de mettre la clé sous la
porte. Alors, j'ai une pensée aujourd'hui pour ceux et celles qui perdent leur
gagne-pain puis leur investissement
faute de personnel. Ce sont tous des passionnés qui doivent renoncer à leur
bonheur d'accueil des visiteurs de
partout dans le monde. Et je crois qu'il est de notre rôle, comme législateurs,
de voir à trouver des solutions pour mettre un frein à cette crise. Et j'espère d'avoir l'occasion d'être... de
participer à une autre commission parlementaire avec la ministre pour trouver des solutions, justement,
pour cette industrie-là qui a souffert énormément pendant la COVID et trouver
des solutions ensemble pour qu'ils puissent relancer cette industrie et
prospérer dans le futur.
Le projet de
loi a touché plusieurs, plusieurs éléments. La ministre en a fait mention,
mais, je dirais, le gros du projet de
loi c'était toute la question de la classification. Alors, la classification,
avant l'adoption du projet de loi, était obligatoire. Et là ça devient sur une base volontaire. Ça se
fera par le milieu. Et c'est plus axé sur la qualité des services. C'est
quelque chose que les industries ont
demandé, la flexibilité. C'est vrai que, quand la ministre parle de la lourdeur
de la paperasse, ça a été quelque
chose qui a été mentionné. Et je pense qu'avec le projet de loi toute cette
notion de classification volontaire va
apporter, un, cet allègement-là qui a été souhaité par l'industrie, mais aussi
ça va être l'industrie à se prendre en main et de se classifier. On est très contents que la ministre ait accepté
parce que c'est la ministre qui va reconnaître finalement ces organismes-là qui auront le pouvoir de faire
cette classification-là auprès de leurs membres. Alors, on est contents que...
Un bel exemple d'une industrie qui s'est
prise en main, c'est l'industrie du camping, les pourvoiries. Ils ont déjà un
système de classification qui est fait auprès de leurs membres, et ils
pourront le maintenir.
Au niveau des municipalités, Mme la ministre,
alors, évidemment, pour les municipalités, le projet de loi vient confirmer les
règles précédemment établies dans le projet de loi n° 67, celles qui
concernent la location à court terme d'une résidence principale. Le concept de la
résidence principale, c'est un nouveau concept qu'on a introduit dans la loi n° 100, qui n'existait pas avant, on
vient de l'encadrer avec... où les municipalités auront un mot à dire sur le
zonage de l'hébergement touristique.
Et elle pourra empêcher, dépendamment son schéma d'urbanisme, empêcher... je ne
dirais pas empêcher, mais peut-être
décréter des zones où est-ce qu'ils peuvent avoir du dérogement touristique par
rapport... lié à la résidence principale.
Il y a aussi la question référendaire qui est
introduite dans la loi pour les municipalités, c'est-à-dire... Je vais vous donner un exemple. Si on habite au bord d'un...
riverain, et c'est toutes des petites résidences, mais c'est des résidences
principales, on ne parle pas de chalets,
ici, on parle où est-ce que notre famille vit presque à l'année longue, et on
décide de partir en vacances, puis on
décide, pendant qu'on est en vacances, de louer notre résidence principale à
des touristes, alors, si la municipalité a décrété que, cette zone-là, on ne peut pas avoir d'hébergement
touristique, alors on ne peut pas louer notre résidence principale à des fins... à des touristes, à ce moment-là,
les gens qui habitent dans ce secteur-là pourraient se prendre en main avec un système de signature pour
aller... un processus référendaire, et, si le vote est là, si la population,
si les gens du quartier souhaitent, à 50
plus un, souhaitent d'avoir cette disponibilité-là pour louer leur résidence
principale, bien, à ce moment-là, c'est la voix de la population qui prend, je
dirais, pouvoir par-dessus... qui aura le droit de louer leur résidence principale malgré le fait que la municipalité a décrété que ce n'était pas possible. Alors, ça, c'est un élément
qu'on retrouve dans le projet de loi.
D'ailleurs,
ça, c'est une préoccupation que la ville de Québec, la ville de Montréal nous a
faite lors des consultations. Il y
avait la préoccupation de la ville de Québec, surtout pour le Vieux-Québec, que
les résidents craignaient de perdre leur vie communautaire s'il y avait trop de résidences principales qui
servaient à des fins d'hébergement touristique à courte durée. Malgré la mise en place des nouvelles règles, les municipalités devront demeurer vigilantes afin de profiter des bienfaits de la nouvelle
loi, parce que, comme je vous dis, avec le processus référendaire, bien, ça
pourrait être le cas. Alors, il faut qu'on soit vigilants, il faut que ce
soient les municipalités... ou il va falloir qu'ils suivent de très près cet
élément-là.
Le milieu touristique
a vécu un important changement au niveau technologique au cours des dernières
années, et il est impératif de mettre
sur pied une réglementation adaptée à cette nouvelle réalité. Et ici on fait
surtout référence à l'émergence des
plateformes numériques. Alors, on parle beaucoup... il y a plusieurs
plateformes, et un des objectifs de l'actuel projet de loi était de mettre fin à l'hébergement touristique
illégal. Alors, on voulait, de tout le moins, l'encadrer le plus possible.
Je pense qu'on a réussi. On ne l'a pas
éliminé complètement, mais je pense qu'on a mis en place des
mécanismes où... La ministre faisait référence aux pouvoirs que Revenu Québec avait. Et je remercie la ministre, parce
qu'on avait... les gens de Revenu
Québec étaient là, qui répondaient à nos questions par rapport au pouvoir que Revenu
Québec avait pour, justement, trouver ces fautifs-là qui voulaient by-passer le
système, comme on le dit en bon français. Alors... Et ils ont été capables de nous
répondre.
• (11 h 40) •
Il y a
tout un volet dans le projet de loi qui parle des amendes par rapport à... Puis ils sont assez élevés. Ils sont assez... C'est des amendes assez salées, là. On parle des
amendes qui peuvent aller jusqu'à 125 000 $, sans vous parler de récidives puis ceux qui... En tout cas, c'est vraiment dissuasif. On ne le
souhaite pas, mais on sait que dans la vie il y a toujours quelqu'un qui pourrait tenter de by-passer le système, mais
on est contents parce qu'on s'est assurés que Revenu Québec a les outils.
On a même demandé s'il y avait des
inspecteurs spécifiquement dédiés à faire des recherches, et ils nous ont
répondu que, oui, ils ont des effectifs à leur disponibilité pour
vérifier ce genre de problématique là.
Nous avons
proposé, évidemment, de responsabiliser les plateformes numériques quant à la
conformité de l'offre de
l'hébergement sur leurs sites. J'explique. Toute la loi est basée sur
l'exploitant, et la responsabilité repose sur l'exploitant. Alors, je vous donne un exemple. L'exploitant,
c'est lui qui doit aller prendre son numéro d'enregistrement, et c'est lui qui
est responsable. Alors, quand la ministre...
Parce que, dans la loi, la ministre a le pouvoir de suspendre ou d'annuler un
numéro d'enregistrement. Il y a un laps de temps.
On a eu amplement de discussions là-dessus. Au moment que la ministre annule ou
suspend, l'exploitant pourrait quand même... pour un très bref délai,
évidemment, mais, dans la vraie vie, là, il pourrait être inscrit sur une plateforme numérique, parce que, la
plateforme numérique, on parle d'Airbnb, pour ne pas les nommer... il pourrait être inscrit sur cette plateforme-là,
et ce n'est pas la responsabilité d'Airbnb de vérifier que le numéro
d'enregistrement a été annulé ou suspendu par la ministre. Alors, il y a un
court laps de temps où est-ce que ce numéro d'exploitant là pourrait se trouver
sur les plateformes numériques.
Alors, nous,
on voulait aller un petit peu plus loin parce qu'on voulait responsabiliser la
plateforme, bien, exemple, Airbnb, de
faire des vérifications nécessaires par rapport à tout qu'est-ce qui a trait au
numéro de l'exploitant. Alors, la suggestion
n'a pas été retenue, c'est ça, parce qu'on a décidé, dans la loi, que c'était...
tout le fardeau, toute la responsabilité était sur l'exploitant.
La ministre a
fait même... Par rapport à la résidence principale, on parlait de toute...
Mettons, on a un duplex, on a un triplex, le locataire veut louer son logement,
il doit avoir l'approbation de son propriétaire, mais ça revient au locataire
d'aller chercher son numéro d'exploitant.
Et, si jamais il y a de quoi dans son logement par rapport à la nuisance, la
salubrité, la sécurité, qui relève de
la municipalité, à ce moment-là c'est le locataire qui est responsable. S'il y
a eu un bris dans le logement, etc., ça revient à l'exploitant toujours.
Une
plateforme de location d'hébergement peut donc publier une offre d'hébergement
d'un exploitant qui n'a pas de numéro
d'enregistrement valide, encaisser sa commission, de n'avoir aucun compte à
rendre malgré la complicité de l'acte,
alors, je viens de vous l'expliquer, pendant qu'il y a un petit laps de temps
où est-ce que le numéro d'enregistrement, malgré le fait qu'il est
suspendu, pourrait se trouver sur une plateforme numérique.
Évidemment,
Mme la Présidente, j'ai eu l'occasion d'en parler hier, et je suis contente que
la ministre a fait référence, dans
son discours aujourd'hui... Il y a eu une commission, une Commission spéciale
sur l'exploitation sexuelle des mineurs. C'est une commission qui a été
transpartisane, qui a eu une écoute, je vous dirais, de tous les Québécois.
C'est un dossier qui nous touche tous, et je souligne la sensibilité de
la ministre.
Je
vais vous dire, il y a certaines recommandations... Il y a quatre recommandations,
entre autres les recommandations 25,
26... Je pourrais vous le lire, là, si vous le souhaitez. On parle de
l'affichage, qui est bien en vue, qui
rappelle le caractère criminel de l'achat des services sexuels. Il y a la
recommandation 26, qui affiche de manière visible les coordonnées pour rapporter un crime
d'exploitation sexuelle des mineurs. On a évidemment le sceau Non à
l'exploitation sexuelle des
mineurs, et on a la
recommandation 32, où est-ce qu'on a l'obligation de signaler toute
situation d'exploitations sexuelles de mineurs.
Je vais vous
dire qu'on a eu... J'ai déposé un amendement. Et je tiens à le dire parce qu'il
y a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup
de discussions hors micro. Alors, c'est mon opportunité de vous dire à quel
point que... On avait la députée de Gaspé,
on avait le député de Laurier-Dorion aussi. Et la députée de Gaspé, d'ailleurs,
a siégé sur cette commission-là. Et, avec toute l'équipe du ministère, toute
l'équipe de la ministre, qui, sincèrement, là, a essayé de toutes les façons...
Et je vois la présidente qui est
parmi nous, la députée de Huntingdon, elle nous a vus à l'oeuvre. On essayait
de trouver... La ministre essayait de
trouver la façon qu'on pourrait mettre ces recommandations dans le projet de
loi. On a décidé que la meilleure, pour
l'instant, qu'une des façons, c'était au niveau administratif. Alors, quand
l'exploitant doit aller chercher son numéro d'enregistrement, bien, il a un formulaire à remplir, et, dans ce
formulaire-là, il y aurait une case qui est dédiée à sensibiliser, hein, on a parlé beaucoup de la sensibilisation,
de sensibiliser l'exploitant qui va chercher un numéro d'enregistrement pour
des fins d'hébergement touristique, d'être
sensibilisé que l'exploitation sexuelle ici, au Québec, c'est un acte criminel
et que c'est inacceptable. Alors, si
jamais — et c'est
là que je remercie le ministre — si jamais la personne ne coche pas, ça
peut être simplement un oubli, mais il y a
un appel qui se fait auprès de cette personne-là par le ministère pour s'assurer
qu'on a bien compris, puis on les
sensibilise à ce fait-là, que l'exploitation sexuelle des mineurs, ici au
Québec, c'est criminel, c'est un acte criminel.
Alors, c'est
un premier pas dans la bonne direction, et je suis bien, bien heureuse, parce que,
comme la ministre nous dit, je pense
que c'est un enjeu qui nous tient à coeur, tous, c'est un enjeu, puis on a
démontré que ça appartient à tous, avec le travail qui a été fait dans
la commission transpartisane. Alors, c'est un premier pas dans la bonne
direction.
Il y a toute
la notion des projets pilotes aussi. Alors, les projets pilotes, Mme la
ministre, c'est un concept qui a été mis dans le projet de loi qui va permettre
à l'industrie touristique, d'ailleurs, de se renouveler. Vous savez, l'industrie
touristique est toujours en évolution, hein,
c'est en constante évolution, puis je pense que la pandémie a fait en sorte
qu'ils doivent trouver des façons d'être plus créatifs que jamais.
Alors, je pense que ces projets pilotes va permettre aussi à trouver des nouvelles façons de faire. Je vais
utiliser l'exemple que la ministre nous a donné en commission parlementaire
par rapport à la réception virtuelle. Alors,
ça va nous permettre d'identifier les meilleures pratiques pour l'industrie,
qui pourraient être partagées par
l'ensemble... ceux qui voudraient adhérer à ça. Mais qu'est-ce qui est encore
plus important, c'est la reddition de
comptes de ces projets pilotes, qu'elle s'est engagée, la ministre, auprès de
nous, c'est de dire... d'être capable
de faire cette reddition de comptes et justement identifier les meilleures
pratiques où est-ce qu'on pourrait partager avec l'industrie, toujours dans l'optique de bonifier la qualité du
service, de bonifier le service qui est offert aux touristes. Alors,
ça, c'est vraiment quelque chose qui va amener l'industrie à
évoluer, peut-être à une vitesse un petit peu plus rapide,
parce que ça sera fait à plusieurs volets dans plusieurs... ils auront plusieurs
exemples à copier ou à instaurer dans leurs industries.
Alors, le projet de loi répond à plusieurs
besoins de notre industrie, comme j'ai dit tout à l'heure, et on était... l'opposition
officielle a été très heureuse de contribuer à son élaboration. J'espère avoir
contribué à mieux encadrer l'industrie touristique et à permettre à se
concentrer à sa relance.
Si l'objectif du projet de loi était d'éliminer complètement
l'hébergement touristique et illégal, c'est louable, je pense qu'on a fait du chemin, mais je pense qu'il y a encore du
chemin à faire et je pense que... j'espère et, je le disais, je n'ai aucun doute qu'on sera capables éventuellement ensemble, je dis «ensemble», avec la ministre, de continuer le
travail, parce que c'est un travail
en continu parce que, comme je vous dis, c'est une industrie qui est continuellement en évolution. Alors,
écoute, on va être obligés de suivre de très près.
Alors,
écoutez, je suis très, très contente, ce matin, d'avoir pris la parole pour
dire à quel point que ce projet de loi
a été... est attendu par l'industrie, en espérant que ça va leur rendre
service, justement, pour être capable de continuer leur travail, parce
que c'est eux qui font rayonner le Québec à travers le monde. Alors, merci, Mme
la Présidente.
• (11 h 50) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Jeanne-Mance—Viger.
Maintenant, je cède la parole à M. le député de Laurier-Dorion.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
Merci, Mme la Présidente. Donc, voilà, nous arrivons à l'étape finale de
l'adoption du projet de loi n° 100 qui porte
sur l'hébergement touristique.
D'emblée,
j'aimerais remercier le travail qui a été effectué en étude détaillée de ce
projet de loi là, remercier la ministre
pour la discussion franche que nous avons eue au cours de l'étude détaillée et
également les collègues des oppositions du Parti libéral et du Parti québécois pour les apports très
enrichissants qui ont été fait à la discussion sur ce projet de loi là, également remercier les fonctionnaires du
ministère du Tourisme et du Revenu qui ont participé activement à une meilleure
compréhension de ce dossier-là, qui peut facilement devenir aussi complexe,
comme beaucoup de choses dans la vie.
Et, du côté de ma formation politique, j'étais particulièrement
préoccupé par l'incidence du développement de certaines
formes d'hébergement touristique, là, sur le tissu locatif ou du logement dans
plusieurs villes du Québec, celles qui connaissent... qui sont
populaires en terme touristique, là, et concrètement quelle est l'incidence de
l'hébergement touristique ou certaines
formes d'hébergement touristique, là, sur la crise du logement qui affecte
toutes les villes du Québec, en particulier celles qui connaissent le tourisme,
et comment faire en sorte que le développement de ces nouvelles formes d'hébergement touristique ne sacrifient pas, ou
n'affecte pas négativement le droit, tout simplement, à avoir un logement
pour la population locale.
Évidemment, nous
tous, ici, nous sommes favorables au développement de l'industrie touristique,
un secteur économiquement important
qui emploie beaucoup de gens au Québec, où nous avons développer une offre très
particulière, et nous sommes
intéressés à mettre de l'avant cette offre-là et faire en sorte que non
seulement la population du Québec ait accès
à une offre diversifiée et enrichissante en termes d'offre touristique, mais
aussi pour les gens qui viennent de l'extérieur du pays. Mais force est
de constater que, malheureusement, le développement touristique, en particulier
l'hébergement touristique sous la forme
d'Airbnb, a des conséquences assez négatives sur la crise du logement et,
concrètement, sur la disponibilité des logements pour la population
locale, là.
Donc, je n'ai
pas besoin de vous le dire, mais, très rapidement, cette crise-là se manifeste,
en général, par une pénurie de
logements disponibles, ce qui fait en sorte, autant sur le marché immobilier
des résidences privées que dans le locatif, là, ce qui fait en sorte que
les prix des maisons montent, les loyers connaissent une hausse démesurée et
souvent abusive. On voit le développement de
certains types d'actions très délétères pour le droit au logement, comme les
rénovictions, et, concrètement, moi-même, j'ai eu vent, là, de certains
profiteurs qui évincent des locataires avec l'excuse, sous prétexte d'effectuer
des rénovations pour finalement installer... dédier son bâtiment à la location
touristique à court terme.
Donc, le
développement touristique, il a un côté très positif, mais aussi il a un côté
plus sombre. Et nous, en tant que
législateurs, il me semble, nous nous devons de, évidemment, maximiser les
aspects positifs, tout en essayant d'amoindrir au maximum les aspects négatifs, surtout lorsqu'ils affectent un droit
aussi fondamental que celui de se loger convenablement.
Et ce projet
de loi comporte quelques aspects positifs concernant l'hébergement, mais pas
uniquement l'hébergement d'emblée, et
mes collègues des oppositions l'ont signalé également, il y a eu des avancées
certaines dans la lutte à l'exploitation sexuelle des mineurs, parce qu'on sait que, malheureusement, certaines
installations touristiques peuvent servir pour l'exploitation sexuelle des mineurs. Et, après tout ce que nous avons
fait ici de façon transpartisane à l'Assemblée nationale, il me semble
qu'il fallait également apporter ce regard-là et introduire des mesures qui
visent à amoindrir au maximum sinon éliminer
complètement la possibilité de l'exploitation sexuelle des mineurs, en
particulier dans le cas qui nous concerne, dans l'hébergement touristique au Québec, et je salue l'ouverture de la
ministre concernant cet aspect-là. Elle s'est montrée très collaborative, proactive, là, pour introduire
des mesures qui visent, à moyen terme, à réduire ce fléau-là dans l'hébergement
touristique au Québec. Et donc... Et, je tiens à le souligner, pour moi c'est
une avancée certaine.
Et sur les
aspects positifs, concernant l'hébergement touristique, en lien avec la
situation du logement au Québec, là, je
souligne la simplification des procédures d'inscription des petits hébergeurs.
Ça va être plus facile. Moins de bureaucratie. Et évidemment le fait que les changements qui ont été effectués afin
que, par exemple, une attestation de... J'oublie exactement le terme,
mais le fait que les...
Une voix : ...
M. Fontecilla :
Hein? Non, je veux dire le fait que les locateurs d'hébergement touristique
obtiennent un... Non, le papier de la ville, là.
Une voix : ...
M. Fontecilla : L'avis de
conformité. Voilà. Je l'ai. Merci de votre... Voilà. Que les exploitants
d'hébergement touristique pour les
résidences principales ou commerciales obtiennent un avis de conformité de leur
municipalité qui prouve que le site
en question, d'hébergement, se situe dans une zone permise par la municipalité
va accélérer grandement le traitement et l'obtention du numéro
d'enregistrement, là.
Et une autre avancée qui a été, encore une fois,
confirmée dans ce projet de loi, c'est le fait que les municipalités peuvent adopter des règlements de zonage qui
limitent l'hébergement touristique à court terme, sous la forme Airbnb et
tous ces types de plateformes numériques, là, autant sous sa forme commerciale,
donc, et sous sa forme de résidence principale.
Pour nous, c'était essentiel que les villes conservent leur capacité à pouvoir
exercer leurs prérogatives en termes de
zonage afin de protéger le tissu locatif de certains secteurs des villes, en
particulier les villes touristiques, là. On le sait, que, dans certains quartiers de Montréal, Québec
ou même des zones comme Gaspé, il y a une forte pression pour utiliser des logements pour uniquement du logement
touristique à court terme. Et évidemment, ce zonage-là va être respecté par
un avis de conformité et par un numéro d'enregistrement qui va permettre
d'exploiter un hébergement touristique.
L'approche que nous avons proposée à la ministre
est celle que nous avons proposée depuis plusieurs années, et même depuis
l'action de notre ex-collègue député de Mercier, le Dr Amir Khadir, là,
qui est celle de responsabiliser à la source
les plateformes numériques, les plateformes en ligne d'hébergement touristique,
parce que c'est là que ça se passe.
C'est là qu'on met en contact un consommateur, une personne qui veut se loger,
un touriste qui veut se loger, et un exploitant
d'un site d'hébergement, là. Le passage obligé, c'est les plateformes
touristiques, là, et c'est en quelque sorte ces plateformes numériques
là qui ont créé ces problèmes qui aggravent la crise du logement.
Loin de moi
de dire que la crise du logement est due à l'industrie touristique, hein, mais
c'est un facteur qui s'ajoute, qui
met une pression supplémentaire sur la crise du logement, qui trouve ses racines
ailleurs, là, mais le développement de cette industrie d'hébergement
touristique amplifie ces problèmes-là.
• (12 heures) •
Donc, dans ce
sens-là, dans le sens de responsabiliser les plateformes numériques qui ont
créé le problème, encore une fois,
là, nous avons introduit des amendements afin d'obliger les plateformes à demander le
numéro d'enregistrement octroyé par le gouvernement du Québec, là, d'un hôte, avant de publier ses annonces ou
de prendre des réservations de sa part.
Donc, très concrètement, c'est des amendements qui visaient à obliger les
plateformes numériques à afficher le numéro d'enregistrement de façon
obligatoire, sinon ces annonces-là ne seraient pas annoncées, tout simplement.
On sait qu'en ce moment, même malgré
l'introduction de l'obligation d'obtenir un numéro d'enregistrement, il y a un très grand nombre d'exploitants de sites
d'hébergement, à court terme, qui n'ont pas ou qui n'affichent pas, en tout
cas, c'est ce qu'on sait, là, c'est qu'ils n'affichent pas le numéro
d'enregistrement. Et c'est la très grande majorité, peut-être parce que la nouvelle forme de fonctionner n'est pas très
connue encore. Il y aurait donc des efforts afin de faire connaître
cette obligation-là ou parce qu'il y a une intention de carrément contourner
les lois.
Quoi qu'il en
soit, il est certain que, jusqu'à présent, malheureusement, là, le projet de
loi présenté ne règle pas, dans l'immédiat, les problèmes. Il y a un
très grand nombre d'annonces de logement, concrètement, qui sont utilisées exclusivement pour loger des touristes. Et cela
aggrave le taux... cela baisse le taux d'inoccupation dans certaines villes du
Québec. Donc, voilà, il aurait fallu aller
plus de l'avant, et installer, et introduire des mesures afin d'obliger les
plateformes numériques à exiger ce numéro d'enregistrement là.
Il faut que
je dise aussi qu'il y a un amendement pour lequel je suis satisfait, là. Il va
y avoir des règles pour encadrer l'affichage
des informations des exploitants d'hébergement touristique, incluant
l'affichage de ce numéro. Au cours de l'étude
détaillée, nous avons obtenu des informations dans le sens d'un meilleur
contrôle des exploitants en lien avec le numéro d'enregistrement. On a appris que Revenu Québec déploie des
efforts sincères, je pense, en termes de ressources et du temps alloué à des enquêtes afin de dénicher,
de trouver des contrevenants à l'obligation d'obtenir un numéro
d'enregistrement.
Effectivement,
c'est une belle avancée, mais, encore une fois, on est dans ce que j'appelle le
phénomène de chercher une aiguille
dans une botte de foin, là. Il y a tellement d'annonces que Revenu Québec doit
déployer de grands efforts pour trouver les contrevenants à la nouvelle
réglementation, alors que, selon moi, ça aurait été beaucoup plus efficace de faire en sorte de régler le problème à
la source par l'obligation faite aux plateformes numériques d'exiger la
publication du numéro d'enregistrement.
Et, dans ce
sens-là, j'ai entendu à plusieurs reprises que les amendements que ma formation
politique et moi-même j'ai présentés
n'étaient pas appropriés dans le cadre de l'étude du projet de loi puisque,
bon, ça contrevenait en quelque sorte au
principe, là, de faire porter l'ensemble de la responsabilité aux exploitants et
non pas à un tiers, dans ce cas-ci les plateformes numériques, là, qui
pourtant ont une responsabilité centrale dans ce phénomène-là.
Pourtant, j'apporte à l'attention de la ministre
que mes amendements, ce sont les mêmes recommandations que la Protectrice du citoyen, Mme Marie Rinfret.
Permettez-moi, Mme la Présidente, de faire la lecture d'un extrait d'une lettre
adressée par la Protectrice du citoyen à la
commission parlementaire qui se penchait sur le projet de loi n° 100 sur l'hébergement
touristique, là. Je vais vous lire un extrait, là, qui aboutit à une
conclusion, à une recommandation qui est la même que nous portions. Et je demanderais à la ministre, peut-être
dans sa réplique, là, de répondre à la Protectrice du citoyen.
Donc :
«Dans le cadre de son mandat, le Protecteur du citoyen prend connaissance de
l'ensemble des projets de loi et de
règlement présentés à l'Assemblée nationale ou publiés à la Gazette
officielle du Québec. Lorsqu'il l'estime nécessaire, il intervient
en vertu de l'article 27.3 de sa loi constitutive qui lui confère le
pouvoir d'appeler l'attention d'un dirigeant d'organisme
ou du gouvernement sur les réformes législatives, réglementaires et
administratives qu'il juge conformes à l'intérêt général.
«Conformément
à ce mandat, j'ai pris connaissance du projet [...] n° 100
[...] sur l'hébergement touristique, présenté le 8 juin 2021 par [la]
ministre du Tourisme.
«Compte tenu
de la croissance fulgurante de l'économie collaborative, le Protecteur du citoyen
salue la volonté de modernisation de l'encadrement législatif de
l'hébergement touristique, dans un objectif de simplicité, notamment en proposant le remplacement des attestations de
classification d'hébergement touristique par un numéro d'enregistrement.
«Je constate également que le p.l. n° 100 propose, afin d'alléger et d'accélérer les
procédures d'enregistrement, d'éliminer
l'évaluation obligatoire d'un établissement d'hébergement touristique. Le
service d'évaluation de la qualité des établissements demeurerait
cependant accessible, mais de façon volontaire. J'estime qu'il s'agit là
d'améliorations.
«Je suis toutefois d'avis que le p.l. n° 100 constitue une opportunité d'aller plus loin en
obligeant toutes les plateformes à publier
uniquement les annonces contenant un numéro d'enregistrement d'établissement
touristique. En effet, une personne
ou une entreprise qui publie une offre sur une plateforme, alors qu'il ne
possède pas de numéro d'enregistrement, est susceptible de recevoir une amende.
Il serait à propos que la loi prévoie l'obligation d'inscrire ledit numéro
d'enregistrement lors de la
publication de l'offre de location d'hébergement à court terme. Une telle
mesure viserait à diminuer le nombre de non-conformités à la loi en
empêchant, à la source, la publication d'annonces contrevenant à la loi.
«Cette
obligation ne nécessiterait pas que les plateformes attestent de la validité du
numéro d'enregistrement. En effet, la
personne ou l'entreprise qui soumettrait un faux numéro d'enregistrement, afin
de pouvoir publier une offre, commettrait alors sciemment une infraction et serait susceptible de recevoir une
sanction. Une fausse déclaration de la part de celui qui offre
l'hébergement n'entraînerait pas la responsabilité de la plateforme.
«En conséquence — et en terminant — le
Protecteur du citoyen recommande : Que le projet de loi n° 100 soit modifié par l'ajout d'une disposition prévoyant
que la publication d'une offre de location d'hébergement à court terme doit
obligatoirement inclure le numéro d'enregistrement de l'établissement
touristique.» Fin de citation.
Donc, voilà,
c'est l'opinion de la Protectrice du citoyen. C'est la même que l'avis de ma
formation politique, là. J'aimerais
que peut-être dans sa réplique si la ministre pouvait nous répondre comment
elle entend répondre à cette inquiétude de la Protectrice du citoyen et, peut-être de façon plus générale, quels
sont les moyens qu'elle entend mettre de l'avant de la part de son gouvernement. Peut-être pas
elle-même en tant que ministre du Tourisme, parce qu'on sait qu'il y a le ministère du
Revenu qui est activement impliqué
dans le dossier, mais quels sont les actions de son gouvernement afin de diminuer l'hébergement touristique illégal dans certaines villes du Québec
qui affectent... qui aggravent de façon considérable la crise du
logement que nous vivons en ce moment.
Donc, en
terminant, Mme la ministre, encore
une fois je salue le travail qui a été fait. Il y a eu des avancées. Selon
moi, ce n'est pas suffisant. C'est loin
d'être suffisant. Le problème il existe, il demeure. On sait que, pendant la
pandémie, il y a eu une baisse de
l'affluence touristique, là, mais ça va reprendre. L'immigration va recommencer
à arriver au Québec. Les étudiants, étudiantes vont recommencer à... ont déjà
recommencé à s'installer dans différents centres urbains, là, pour assister à des cours. Donc, la pression sur le
logement, elle est là, elle continue, les
loyers n'arrêtent pas de monter, et le tourisme va y contribuer. Donc,
de quelle façon la ministre va-t-elle s'y prendre pour y remédier?
Donc, puisque
le projet constitue des avancées... comporte des avancées mais, selon moi, qui
sont loin de répondre à la nécessité
urgente qu'on vit, présentement, de diminuer grandement la pression du
secteur touristique et l'hébergement
illégal de résidences, là, sur la crise du
logement, dans ce sens-là, je me permettrai de dire que je ne peux appuyer ce projet de loi, parce qu'il ne va pas assez
loin pour régler ce problème-là. Je vous remercie, Mme la Présidente.
• (12 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le
député. Y a-t-il
d'autres interventions? Mme la
députée de Gaspé, la parole
est à vous.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. À mon tour, en fait, de parler du travail qu'on
a réussi à accomplir dans les derniers jours, la dernière semaine, notamment
avec l'équipe... la ministre, elle-même, du Tourisme, l'équipe également
qui l'accompagnait. On a eu beaucoup d'explications, beaucoup de travail qui a été fait pour arriver avec des
bonifications du projet de loi, les collègues de l'opposition également qui ont
travaillé très fort à le bonifier.
Quelques
points positifs qu'on souhaite amener dans cette allocution-ci, évidemment,
c'est qu'on actualise le système
de classification pour le rendre facultatif. Et on a eu toutes sortes d'exemples
qui nous ont été livrés par les acteurs de l'industrie, notamment, bien, de
l'hôtellerie et de l'hébergement, pour dire que c'était un système qui était
très désuet.
On s'est quand même
posé la question : Est-ce
qu'il faut l'abolir complètement? Et finalement, dans un esprit de modernisation de l'industrie, il semblait y avoir un... pas un consensus, là,
général, mais quand même une forte majorité de gens qui appuyaient l'idée de rendre le système
facultatif. Alors, sur base volontaire, les hébergements touristiques
pourront continuer, là, à tenir ce système-là, des critères, et une note
sur l'offre et leurs services. Alors, il y a ça de positif.
Il y a également
tous les outils qu'on amène aux municipalités pour mettre en oeuvre leurs réglementations. On souhaite encadrer l'hébergement touristique. On l'a vu, on continue d'en faire un sujet très, très
d'actualité. La crise du logement,
elle frappe de plein fouet à plusieurs endroits au Québec. Et l'une des raisons, l'une
des sources premières de cette
pénurie de logement là, que moi, j'appelle une crise du logement, chez moi,
c'est bien réel, eh bien, c'est dû au fait qu'encore des gens plus fortunés, de l'extérieur de nos régions, de nos
villages, des villages pittoresques qui ont un potentiel fort de développement touristique... on voit des gens mettre la main sur des maisons, alors
que des résidents souhaitent rester dans
leur village, s'intégrer pleinement à la communauté. Et malheureusement le «flip»
touristique est encore une problématique bien réelle au Québec. Et mon collègue
des Îles-de-la-Madeleine aussi est aux prises avec plusieurs problématiques
de ce genre-là et il travaille très fort avec les acteurs.
Alors, c'est
quelque chose qu'on a regardé de près, et on a parlé en long et en large de la
problématique, du phénomène de la
crise du logement. Alors, on aura, avec les municipalités, plus de flexibilité,
encore toute l'autonomie pour réglementer, quoiqu'on aurait aimé que, dans certains cas, où est-ce que c'est plus
problématique, on puisse, le gouvernement, être un petit peu plus restrictif, là, au niveau de
l'hébergement touristique dans les résidences principales. On est vraiment,
ici... On en a tellement parlé que je ne l'ai pas spécifié dans
l'allocution, mais on parle effectivement, là, des deux, trois, quatre chalets ou résidences secondaires que les
gens, des fois, s'achètent pour des revenus de plus, au détriment des logements
disponibles pour la communauté.
Deux bons coups que je souhaiterais souligner
ici, en fait, deux amendements qui ont été proposés à la ministre et qui ont
été acceptés par la ministre et son équipe, on souhaite... En fait, la loi
spécifie clairement qu'il y a un numéro d'enregistrement qui va être assigné à
tout type d'hébergement, et, bien, on souhaitait, nous, que soit inscrit ce
numéro d'enregistrement là sur toutes les
plateformes numériques, hein, tous les supports où est-ce qu'on fera la
promotion des hébergements
touristiques et également la réservation. Donc, on peut penser, là, par
exemple, sur une plateforme comme Airbnb,
l'exploitant de l'hébergement touristique aura l'obligation, via le règlement,
d'afficher son numéro d'enregistrement. Alors, ça va vraiment donner des coudées franches pour Revenu Québec, pour s'assurer que tout le monde respecte la loi et qu'il n'y ait pas d'hébergement illégal qui se passe
sur les plateformes. C'est sûr que les plateformes aussi ont un rôle à jouer, il y a eu beaucoup de discussions
là-dessus, mais c'était, là, beaucoup plus significatif d'associer ça à
l'exploitant, dans le cadre de la loi, pour en assurer une meilleure
application.
Et, le
deuxième amendement, la ministre devra produire un rapport sur la présente loi
au plus tard cinq ans après son
adoption. On sait que l'industrie est en constante évolution. C'est la raison
première du projet de loi qui a été déposé. Et, comme on ne sait pas encore quels seront les impacts, si ça va être
majeur ou si, par exemple, on réalise que, le système à étoiles, on ne peut pas s'en passer, finalement,
bien, tout ça pourra être analysé au plus tard cinq ans dans un rapport, et la
loi pourra être modifiée au besoin. Alors,
ça, on trouvait ça important pour les acteurs, notamment avec toute la question
des projets pilotes, et tout ça. Il y aura
des gros changements, on en est bien heureux, et ça, ça permettra d'avoir un
état réel, là, des lieux.
En fait,
aussi, je dois souligner, par ma collègue de Jeanne-Mance—Viger,
qui a parlé du fléau, de la lutte à... de l'exploitation sexuelle des mineurs, on a réussi à avoir des bonnes
discussions là-dessus durant l'étude détaillée, et on est heureux mais déçus que ce ne soit pas directement inscrit
dans la loi, mais tout de même, dans le règlement, il y aura, là,
une possibilité pour les exploitants de
déclarer s'ils font de la sensibilisation auprès de leur clientèle sur les
achats... l'aspect criminel de
l'achat de services sexuels chez les mineurs. Alors, ça, on trouvait ça très
important, que l'industrie touristique puisse
se mobiliser sur cet enjeu-là qui touche toute la société, et on a réussi à y
trouver un petit espace, là, où est-ce que, dans les projets pilotes, justement,
on va mettre en place ce genre d'initiative là auprès des exploitants
d'hébergement touristique.
Alors, je
pense que c'est assez clair, dans cette allocution-là, moi, je suis contente de
l'ouverture qu'on a eue du gouvernement sur les amendements. Oui, on aurait pu, des fois, mettre un petit
peu plus d'emphase dans la loi sur la question du logement, de l'habitation, on aurait pu être un petit peu plus...
moins permissif, mais on comprend qu'on est quand même devant un projet de loi à caractère touristique, alors c'est bien difficile d'aller dire à quelqu'un
de ne pas exploiter sa résidence pour des fins touristiques, dans le
contexte.
Alors, bien,
on sera en faveur, en fait, là, de l'adoption de ce projet de loi. Et je suis heureuse de voir que les acteurs touristiques, là, pourront
effectuer ce virage-là, cette modernisation qu'ils souhaitent tous. C'est une
belle industrie. J'en suis formée,
comme le disait la ministre hier. Et c'est vrai que le Québec
doit s'inscrire comme une destination de choix dans le monde, et, pour ça, il faut avoir le plus de souplesse, de
flexibilité possible pour laisser place à toute la créativité des gens
du milieu. Alors, voilà. Et merci pour la belle collaboration.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M.
le député de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Saul Polo
M. Polo :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Écoutez, il me fait grand plaisir de prendre
la parole, d'intervenir à cette étape
du projet de loi n° 100 non seulement en soutien de ma collègue de
Jeanne-Mance—Viger, mais à
tous les intervenants, la ministre, la députée de Gaspé qui vient de
prendre la parole, le député de Laurier-Dorion.
C'est une
occasion manquée, disons, un rendez-vous manqué, pour moi, parce qu'à quelques
jours du début des audiences du projet de loi n° 100 mes fonctions
ont changé, mais je me préparais tranquillement pour participer aux audiences
sur ce projet de loi là, Mme la Présidente.
Ceci dit, je
commencerais par, tout comme mes collègues, féliciter autant la ministre puis
les différents collègues qui ont
participé aux travaux du projet de loi n° 100, parce que... J'aime répéter
un peu cette anecdote. Ici, on est au salon bleu de l'Assemblée nationale, Mme
la Présidente, puis vous êtes consciente, parce que ça fait de nombreuses
années que vous y siégez, ici... puis,
au-delà de la partisanerie qui, des fois, peut ressortir, que ce soit dans les
débats à la période des questions ou autres, il y a une statistique qui
est marquante puis, en fait, qui impressionne beaucoup de parlementaires à
l'extérieur du Québec, qui est celle où, en moyenne, 85 % des projets de
loi, ici, à l'Assemblée nationale, sont adoptés à l'unanimité. Et ils ne sont
pas parfaits, on est conscients de cela. Ma collègue de Jeanne-Mance—Viger a
mentionné quelques éléments et autres. Mais je pense que c'est un souhait de
tout ministre, tout membre du gouvernement, de pouvoir, justement, arriver... non seulement de présenter un projet de
loi qui reprend les idées, les volontés de tous gouvernements confondus,
de toutes couleurs confondues, mais aussi c'est un souhait, de pouvoir,
justement, le faire avec le soutien, la
collaboration des différents partis confondus, de pouvoir arriver au bout, si
on peut dire, de ce cycle et de cet
exercice et de pouvoir dire : Parfait, on a, de part et d'autre, fait des
concessions, adopté des amendements, écouté les différents intervenants et autres qui sont venus nous présenter leurs
préoccupations ou, d'autre part, aussi, leurs recommandations, également. Et, moi, ce que j'entends, ce que
j'entends autant dans les paroles de la ministre mais également des collègues
qui sont intervenus, c'est que, oui, ce n'est pas parfait, mais ultimement je
pense qu'on arrive à faire avancer cet enjeu-là, à corriger des éléments qui méritaient d'être
corrigés, pour une loi qui méritait d'être mise à jour, qui méritait d'être
modernisée et qui nécessitait d'être
modernisée. Donc, à ce niveau-là, je félicite vraiment tous les intervenants,
en premier lieu la ministre, qui sont intervenus et qui ont permis,
justement, d'arriver au point où on en est aujourd'hui.
• (12 h 20) •
Projet de loi qui est important, oui, sur le
plan économique. Un des éléments... Une des sous-industries qui m'a beaucoup, beaucoup interpelé, là, depuis les
18 derniers mois, chez nous, à Laval-des-Rapides, Mme la Présidente, c'est
l'industrie des salles de réception, des
salles de conférence, des salons de conférence, etc., qui est reliée
directement... en fait, qui est
membre de l'industrie touristique comme telle et qui dépend, bien sûr, de l'hôtellerie, qui dépend, bien sûr,
de l'industrie de l'hébergement comme telle, parce que l'un va avec
l'autre. L'industrie du tourisme d'affaires et des événements
corporatifs en est directement reliée. Et donc c'est pour ça que je souhaitais... et ma collègue
de Jeanne-Mance—Viger
m'a invité à prendre la parole aujourd'hui pour essentiellement intervenir à ce niveau-là et exprimer de quelle
façon c'est une industrie qui peine toujours, malgré, là, si on peut dire, là, les allègements
autant que la ministre puis que le gouvernement ont donnés
à cette sous-industrie-là. Mais, ceci dit, je pense
qu'on va dans la bonne direction et que, on espère plus tôt que plus tard,
on pourra retrouver une plus grande normalité de ce qu'on vit actuellement.
Mme la Présidente, le projet de loi n° 100
fait disparaître les étoiles associées au système de classification des
établissements hôteliers en contrepartie d'une mise à jour plus fréquente des
renseignements menant à l'octroi d'un enregistrement officiel. Cet enregistrement permet... peut
être effectué par un organisme reconnu à cette fin, comme c'est d'ailleurs
présentement le cas, mais uniquement sur une base d'adhésion volontaire.
Là, ce que...
Le projet de loi permet aussi au ministre ou à la ministre
de suspendre ou d'annuler l'enregistrement
d'un établissement touristique à la
demande des municipalités en cas d'infraction à tout règlement
municipal en
matière de nuisance, de salubrité, de
sécurité. Par contre, aucune disposition d'un règlement municipal adopté en
vertu de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme ne peut avoir pour effet
d'interdire la location à des touristes d'un logement qui sert de résidence
principale.
Je pense que
différents intervenants... Moi-même, j'ai parlé à différents intervenants avant
que le projet de loi n° 100 soit étudié.
L'abolition de la classification obligatoire ne fait pas consensus. Il y avait
certains membres de l'industrie
qui me l'ont mentionné au cours de l'été. Et
à cela, aussi, il est à noter que, si les campings, les pourvoiries ou d'autres
groupes souhaitent maintenir un système, la ministre insiste pour que ce
soit volontaire, donc que ce soit sur une base volontaire.
Le
gouvernement a fait valoir des économies de temps et d'argent
de 3 millions de dollars en raison des modifications législatives,
une affirmation qui restait, selon moi ou selon ma collègue
aussi, à être démontrée. Les systèmes volontaires alternatifs qui sont ou qui veulent être reconnus dans l'avenir
pourraient annuler entièrement ces mêmes économies également.
Le
projet de loi ouvre la porte à un projet pilote qui pourrait accroître l'efficacité des mesures de communication et de sensibilisation en matière d'exploitation
sexuelle, et ça, ma collègue de Jeanne-Mance—Viger en a fait mention également. Il limite la capacité des élus locaux et des
résidents d'encadrer la pratique de l'hébergement collaboratif pour éviter les
nuisances et les troubles à la paix. Et le
numéro d'enregistrement est obligatoire pour tous, il y a un champ pour
l'inscrire sur les plateformes numériques, mais ces dernières pourront
compléter une transaction si ce champ n'est pas rempli.
En
terminant, Mme la Présidente, comme je le mentionnais, ce projet de loi là
vise... Selon nous, il était temps que ce
projet de loi là permette, justement, de moderniser et d'adapter l'industrie
aux nouvelles réalités du tourisme d'aujourd'hui. Il répond à plusieurs besoins de l'industrie
touristique. Est-ce qu'il est parfait? Non. L'hébergement de tourisme illégal
et l'élimination... Disons, l'objectif d'éliminer complètement
l'hébergement du tourisme illégal est certainement louable. Cependant, comme ma
collègue l'a mentionné, nous émettons des réserves quant aux moyens pour y
arriver.
Ceci
dit, la loi et le travail qui est incorporé dans la loi est un concept
modifiable et qui peut évoluer dans le temps. Et déjà, avec ce projet de loi là, Mme la Présidente, il y a un gros pas
en avant qui est effectué. Je pense qu'à tout le moins ça vient permettre à l'industrie de pouvoir,
justement, continuer dans son élan de modernisation, de s'adapter au nouveau
contexte, et de pouvoir soutenir cette industrie-là dans le contexte actuel de
relance économique.
Alors, je félicite
tous les intervenants, tous les collègues qui ont participé aux travaux du
projet de loi n° 100. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas... Ah! M. le député
d'Abitibi.
M. Pierre Dufour
M. Dufour :
Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi peut-être un petit, court élément. J'ai
été 14 ans dans le domaine du
tourisme, donc c'est un milieu que je connais très, très bien. Et de voir ma
collègue qui, aujourd'hui, parvient à
mettre en place ce projet de loi là, moi, je trouve ça, de façon vraiment... Tu
sais, c'est comme on l'a dit tantôt, par la députée ici, c'est vraiment
intéressant pour le milieu touristique.
Deuxièmement,
je remercie aussi ma collègue d'avoir eu cette sensibilité-là pour la
Fédération des pourvoyeurs du Québec.
Donc, je pense que c'est un autre élément majeur, d'avoir eu cette
sensibilité-là, de ne pas les encarcaner dans ce projet de loi là. Et je
pense que c'est un plus pour toute la société des pourvoyeurs du Québec. Merci
beaucoup.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
S'il
n'y a pas d'autre intervention, je vais suspendre les travaux quelques instants
pour permettre aux leaders des formations politiques de se joindre à nous
pour le vote.
(Suspension de la séance à
12 h 27)
(Reprise à 12 h 32)
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : En application de l'ordre spécial, j'inviterais maintenant
les leaders parlementaires à
m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption du projet de loi n° 100, Loi
sur l'hébergement touristique.
M. le leader du gouvernement?
M.
Caire :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. M. le député de Laval-des-Rapides?
M. Polo :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Mme la leader du deuxième groupe
d'opposition?
Mme Labrie :
Contre.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci. Mme la députée de Joliette?
Mme Hivon :
Pour.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci. M. le leader, avez-vous des indications à nous transmettre
concernant les votes des députés indépendants?
M.
Caire : Oui, Mme la
Présidente. M. le député de Chomedey a indiqué vouloir voter pour.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie. En conséquence, le projet de loi n° 100, Loi sur l'hébergement
touristique, est adopté.
M. le leader du gouvernement, pouvez-vous nous
indiquer la suite des travaux.
M.
Caire :
Oui, Mme la Présidente. Compte tenu que nous avons épuisé l'ordre du jour, je
vous demanderais de suspendre jusqu'à la tenue des débats de fin de
séance, à 13 heures.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie.
Dans
l'application de l'ordre spécial, les travaux sont suspendus jusqu'à
13 heures pour permettre la tenue des débats de fin de séance
annoncés précédemment.
(Suspension de la séance à 12 h 34)
(Reprise à 13 h 2)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Vous pouvez vous asseoir. Bonjour.
Débats de fin de séance
Nous allons
débuter le débat de fin de séance. Conformément
à l'ordre spécial, nous allons
procéder au débat de fin de séance, qui portera sur une question adressée par Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue au ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, en remplacement du ministre
de la Santé et des Services sociaux,
concernant les bris de service dans le réseau de la santé.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes. Mme la
députée de Rouyn-Noranda, vous aurez une réplique de deux
minutes par la suite. Je vous cède immédiatement la parole.
Ruptures de services dans le réseau de la santé et des
services sociaux
Mme Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. Ça me fait plaisir d'intervenir cet après-midi pour
réaffirmer c'est quoi, les impacts
des bris de service qu'on connaît dans une région comme la mienne et la nécessité
d'avoir un plan pour faire face à ces bris de service.
Il manque
actuellement 250 infirmières
dans le réseau de la santé en Abitibi-Témiscamingue. Si rien n'est fait, dans cinq ans c'est plus de
500 infirmières qui manqueront. Et ça, c'est sans compter les infirmières auxiliaires, les technologues en imagerie médicale,
les paramédics et les autres professionnels en soins, qui sont, eux aussi, en
sous-effectifs.
Le recours à
la MOI a coûté pas moins de
61 millions de dollars en 2020‑2021 au SISAT, 61 millions de dollars.
Malgré tout, on a dû mettre en place un plan
de contingence majeur pour maintenir nos services critiques en région. Dans
la dernière année, Mme la Présidente, c'est trois plans de contingence qu'on a
connus.
Dans ma
région, les femmes du Témiscamingue qui accouchent doivent parcourir
130 kilomètres pour se rendre à Rouyn-Noranda. Ça, Mme la
Présidente, c'est demander à des femmes de Montréal d'aller accoucher à
Trois-Rivières. Je sais que le ministre
délégué à la Santé s'occupe des dossiers d'obstétrique, on en a parlé souvent,
lui et moi, mais je ne sais pas s'il
réalise qu'est-ce que ça implique sur le terrain, ces bris de service là, qui
ont cours depuis six mois maintenant.
Moi, je
connais des femmes, Mme la Présidente, là, qui sont arrivées à l'Hôpital de
Rouyn-Noranda, elles étaient ouvertes à neuf. Imaginez la douleur de ces
femmes-là sur la route pour se rendre à Rouyn. Vous avez des enfants, Mme la Présidente, vous savez ce que c'est, être
en travail. Nous, on demande à des gens de vivre ça assis dans leur auto,
attachés, sur une route qui n'a pas de
réseau cellulaire sur la majeure partie du tronçon, qui est à risque, avec les
orignaux. C'est l'hiver qui va
commencer, M. le ministre. On ne peut pas demander à des femmes de se déplacer
comme ça quand il y a une tempête de neige.
Vous êtes
intervenu sur les ondes de ma radio locale, il y a quelques semaines, vous avez
dit : Il y a des ambulances qui
sont prêtes, qui sont prêtes pour faire ces transferts-là. Mme la Présidente,
la liste de rappel est vide, pour nos paramédics. On n'est pas capable
de dépêcher des ambulances supplémentaires.
Bientôt, on
va demander aux gens de Senneterre, des environs, de rouler 70 kilomètres
la nuit, en cas d'urgence, médicale
pour se rendre à Val-d'Or. Les blocs opératoires fonctionnent à capacité
réduite, les personnes souffrent de plus en plus longtemps avant de
pouvoir être opérées. Les aînés de nos quartiers ruraux se sentent abandonnés
parce qu'on abandonne les services de proximité. Les
enfants de La Sarre doivent être hospitalisés à une heure de chez eux
parce qu'il n'y a plus de lit en pédiatrie à leur hôpital local.
Ça
fait des mois que je sonne l'alarme, que je parle à tous les ministres, que je
dépose des motions, que je fais des points
de presse. Le ministre ne peut pas dire qu'il est surpris. S'il ne nous a pas
entendus, c'est parce qu'il ne voulait pas nous entendre. Ça fait des années que le CISSS de
l'Abitibi-Témiscamingue voit venir la crise, et, en collaboration avec
les syndicats, ils en ont déployé, des mesures structurantes, que ce soient les
garanties de poste 7/14, que ce soient les rehaussements
de postes à temps complet, que ce
soit le déploiement de projets d'autogestion des horaires. Nous, on a fait
notre bout, en région. Le bout qu'il reste à
faire, il appartient au ministère de
la Santé et des Services sociaux. Il
y a de leviers qu'on ne peut pas actionner chez nous parce qu'ils relèvent du ministère de la Santé et des Services sociaux. Et, chaque fois que je parle avec les ministres concernés, on me dit : On a confiance en
notre plan, on a confiance en la P.D.G. qui est là. Ce n'est pas ça, la question, Mme
la Présidente. La question, c'est que, les leviers, on ne les a pas tous.
On
a vu le ministre de la Santé qui nous est arrivé avec sa révolution, il y a
deux semaines. Savez-vous, dans ma région,
c'est deux infirmières qu'on a réussi à recruter. Puis, le 16 octobre,
c'est moins 45 infirmières qu'on risque d'avoir dans le réseau de la santé. Le coup de barre, là,
il n'est pas assez fort. Pendant que le gouvernement tarde à agir,
c'est encore des infirmières qui quittent le réseau, épuisées. On ne va
jamais y arriver à ce rythme-là.
En août dernier, le premier
ministre a affirmé qu'il fallait augmenter les primes pour attirer les
infirmières dans certaines régions. Il a
cité en exemple l'Abitibi-Témiscamingue et l'Outaouais, il a dit que Christian Dubé
regardait ça avec la présidente et qu'ils allaient proposer des mesures
concrètes bientôt. Ça, c'était en août; on est rendus en octobre.
Le
ministre Lacombe a dit qu'en Outaouais il y aurait un
statut, il y aurait des primes pour les infirmières. Bien, nous aussi, on
a besoin de convaincre nos infirmières de traverser le parc de La Vérendrye
pour venir travailler chez nous.
Des
solutions, là, il en a été amené sur la table, puis là, là, on craint la
catastrophe, Mme la Présidente. Le râteau, il a été passé partout. Moi,
je veux savoir c'est quoi, M. le ministre, le plan de match pour l'Abitibi-Témiscamingue.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, Mme la
députée. Et je n'ai pas voulu vous
couper la parole, mais, vous savez,
vous devez appeler un collègue ici qui siège en Chambre par son titre et non
pas par son prénom ou son nom de famille.
M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux, je vous cède la parole.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Merci, chère collègue, de
nous inviter à ce débat sur une question sur laquelle je suis très sensible, les services à la population, les
services de proximité, même en région. D'ailleurs, je pense qu'une des
premières choses que notre gouvernement a changées, c'est quand on a déployé
nos nouveaux programmes, on s'est assurés
d'une chose. Ce qui se faisait avant, c'était... les investissements étaient sur une base populationnelle, et, dans les régions moins bien peuplées, et surtout
avec un grand territoire, c'était très difficile de bâtir des équipes solides
dans chacune des régions. Donc, nous,
ce qu'on a fait, c'est qu'on a mis des montants minimums d'investissement qui garantissent que chaque
région va avoir des équipes de base. Le plus bel exemple, par exemple, ça a été pour Agir tôt. La première année, quand je suis
arrivé, j'ai vu que les investissements qu'on faisait n'allaient donner que des
très petites équipes dans cinq régions de
l'Abitibi. On a fait un investissement additionnel pour s'assurer que toutes
les équipes seraient suffisamment importantes. Et on va faire la même
chose dans les années qui vont venir.
Maintenant,
aujourd'hui, le ministre de la Santé parle souvent à ma collègue, à Mme Roy,
là, dont vous avez mentionné, et, pour nous,
c'est important de garder des bons rapports avec elle et de s'assurer que les
choses vont bien être faites. Puis ce
qui est important, dans la crise que l'on... dans les changements que l'on vit
actuellement, c'est de s'assurer que les choses soient bien planifiées.
C'est pour ça que mon collègue parle souvent de réorganisation.
• (13 h 10) •
Puis je vous donnerais l'exemple de l'obstétrique
à Ville-Marie. Alors, de semaine en semaine ou de deux semaines en deux semaines, la P.D.G.
disait que l'obstétrique allait réouvrir à Ville-Marie. À un moment donné,
quand ma collègue m'a parlé de la situation, j'ai pris le téléphone,
j'ai appelé la P.D.G. de l'Abitibi-Témiscamingue et je lui ai dit : Bien,
j'aimerais voir votre plan de main-d'oeuvre, j'aimerais voir comment vous
planifiez les choses, pour s'assurer que la population
n'ait pas besoin de se faire resignaler aux deux semaines quand est-ce que ça
va ouvrir. Puis, quand on a regardé son
plan de main-d'oeuvre, main-d'oeuvre indépendante, le recrutement, les CEPI qui
allaient venir, on a vu que ce ne serait pas réaliste, pour avoir des...
parce qu'on parle des niveaux sécuritaires ou... pour que la sécurité des
patientes soit présente, c'était impossible
de réouvrir avant le mois de novembre, et c'est cette date-là qu'on a prise. Je
l'ai prise... j'ai assumé la
décision. Moi, ce que je veux, c'est que, quand ça va réouvrir, ça va réouvrir
pour de bon, avec des niveaux sécuritaires.
Maintenant,
en attendant, on a quand même mis toutes les... tout ce qu'il y avait en place
pour que l'accouchement se passe bien, des choses qui n'étaient pas là avant
notre arrivée, là, des visites hebdomadaires à l'hôpital qui sont permises pour réévaluer la situation, un
appartement qui peut être loué pour la patiente et son conjoint à Rouyn-Noranda ou là où la patiente veut
accoucher, le transport ambulancier. Et, si jamais le transport ambulancier
n'était pas là, on s'est même assurés
que toutes les ressources étaient disponibles pour que la patiente puisse, au
besoin, accoucher à la salle d'urgence.
Maintenant,
je comprends la situation, que c'est extrêmement difficile de voyager une heure
pour aller accoucher à l'extérieur, mais, tu sais, moi, je suis neurologue à
Sainte-Justine, j'en ai vu, des dames qui ont passé des semaines à
l'Hôpital Sainte-Justine, qui venaient de Mont-Laurier, qui venaient de
l'Abitibi, qui venaient de l'Outaouais, parce qu'elles
avaient des grossesses à risque, puis l'endroit le plus sécuritaire pour elles,
pour accoucher, c'était à Sainte-Justine. Donc, des fois, elles passent deux semaines, deux mois à l'hôpital, pour
des grossesses à risque. Les grossesses prématurées n'accouchent pas à
Ville-Marie, elles accouchent à Rouyn. Donc, l'important, c'est de bien baliser
les choses.
Pour la suite des choses, en général,
Mme la Présidente, mon collègue le ministre
de la Santé a prévu des ententes
particulières pour les régions. D'ailleurs, les primes qui ont été annoncées
pour ramener les infirmières sur place étaient majorées de 15 000 $ à
18 000 $ par année pour le temps complet en région.
Maintenant,
également, ce qu'on veut, c'est que le personnel puisse avoir la conciliation
travail-famille, et, pour ce faire,
on est très contents de la convention collective qui vient d'être signée cette
semaine par la FIQ et qui va permettre plus
de temps complet et moins de temps supplémentaire obligatoire. C'est ça qu'on
veut. Les infirmières, c'est ce qu'elles nous disent, et le ministre de
la Santé, c'est ce qu'il veut livrer avec ces changements-là. En attendant que
la convention collective soit bien mise en
place, ce qu'il a proposé, c'est des méthodes passerelles, les primes et les
rehaussements pour ceux qui travaillent de soir et de nuit, pour s'assurer
qu'il y ait toujours du monde de disponible dans tous les services.
Donc,
Mme la Présidente, ce qui se passe, c'est un changement de culture majeur dans
l'organisation du travail et de la gestion du réseau de la santé. On est
chanceux, on a un gestionnaire exceptionnel qui s'occupe du dossier, on a
quelqu'un qui parle quotidiennement
ou plusieurs fois par semaine à tous les P.D.G., qui s'assure d'aller sur le
terrain pour voir que ses solutions
sont actuellement bien mises en place. Donc, Mme la Présidente, on va y arriver.
Il faut travailler tous ensemble. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Mme la députée, je vous cède la parole pour votre
droit de réplique.
Mme Émilise
Lessard-Therrien (réplique)
Mme Lessard-Therrien : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, je ne suis pas
rassurée, je ne suis pas du tout rassurée par les propos que vient de tenir
le ministre délégué à la Santé quand il dit qu'on veut que les choses soient
bien faites.
Je
comprends, il nous a donné l'exemple où il a parlé avec la P.D.G. pour arrêter
que, dans le fond, on joue avec l'espoir
des femmes au Témiscamingue puis qu'on annonce la fermeture de l'obstétrique à
toutes les semaines, pour dire : Oui,
ça va être prolongé, ça va être prolongé d'encore deux semaines, ça va être
prolongé d'encore un mois. Je veux dire, la finalité reste la même, là. Le 16 novembre, je suis persuadée
que vous êtes incapable de me dire que ce service-là va réouvrir.
Puis
là j'ai le goût de parler un peu d'obstétrique parce que j'ai un peu de temps,
puis parce que c'est le dossier du ministre,
puis c'est quelque chose qui me tient à coeur. Mais vous parlez des visites
hebdomadaires. Je veux dire, pendant deux mois, il y a des dizaines et
des dizaines de femmes qui n'ont pas eu de suivi de grossesse parce qu'on avait
un médecin qui était en congé parental, il y
a droit, parce qu'on avait une médecin qui était en congé de maladie, elle y a
droit aussi. Bien, les femmes, elles
ont été laissées à elles-mêmes. Parce qu'on est un petit milieu puis parce
qu'on connaît les infirmières qui
travaillent sur les étages, elles ont été capables d'obtenir des rendez-vous
ici et là, mais ce n'est pas toutes les
femmes qui en ont eu, des suivis de grossesse. Moi, j'en connais que, pendant
10 semaines, elles n'ont pas eu de suivi de grossesse.
Il
nous dit : Les appartements sont disponibles à Rouyn, mais, quand on a déjà
trois enfants, ce n'est pas très réaliste d'aller s'installer loin de
nos parents, à Rouyn, pendant deux semaines, au cas où qu'on va accoucher.
Le
transport ambulancier, on en a déjà parlé. Les accouchements d'urgence, M. le
ministre, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il y a de la
découverture médicale aussi en obstétrique à l'Hôpital de Ville-Marie, ce n'est
pas juste les infirmières. Il y a
deux semaines, là, il y a une femme qui s'est présentée, qui a dû accoucher en
urgence. Bien, c'est le médecin de l'urgence qui a viré tout le monde dans la salle d'attente puis qui a dit : J'ai un accouchement à
aller faire à l'étage. Ciao! Bye! C'est comme ça que ça se passe en ce
moment.
Vous
parlez des primes, 3 000 $. Zéro, il n'y a personne qui a été... qui
a dit qu'il allait venir travailler en région.
Moi, j'aimerais vous
relancer. Le statut particulier pour l'Abitibi-Témiscamingue, est-ce que vous
allez nous l'octroyer, oui ou non?
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Cela met fin au débat de fin
de séance.
M. le ministre, je
crois que vous avez une motion.
Ajournement
M. Carmant : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je fais motion
afin d'ajourner nos travaux au mardi 19 octobre, 10 heures.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, en application de l'ordre spécial, je vais
vous inviter à voter sur cette motion. M. le ministre délégué à la Santé et aux
Services sociaux?
M. Carmant :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Mme la députée?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie. En conséquence, cette motion est adoptée.
Et nous ajournons nos travaux jusqu'au
mardi 19 octobre 2021, à 10 heures.
(Fin de la séance à 13 h 16)