(Neuf heures quarante et une
minutes)
Le Président : Mmes, MM. les députés,
je vous souhaite un bon jeudi.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Content de
vous voir à cette rubrique des déclarations de députés. Veuillez vous asseoir. Et,
pour commencer, je cède la parole à Mme la députée de Saint-François.
Rendre un hommage posthume à M. Steve
Gosselin pour son
engagement bénévole dans le milieu sportif estrien
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert : Merci,
M. le Président. Ce matin, je tiens à rendre hommage à M. Steve Gosselin,
décédé de la COVID le 17 avril à 44 ans, pour son bénévolat
exceptionnel dans le milieu sportif estrien.
L'implication notoire de M. Gosselin lui
vaut d'innombrables témoignages de reconnaissance. Il a notamment été la voix
du Stade Amédée-Roy, marqueur pour Baseball Sherbrooke, gouverneur des Expos
junior de Sherbrooke et annonceur à la populaire Classique Pif de balle lente. Il
a aussi été annonceur et officiel hors glace du club de hockey midget AAA Les
Cantonniers de Magog, marqueur pour Hockey Estrie et le club junior majeur
Phoenix de Sherbrooke, vice-président du
Tournoi Novice‑O‑Rama de Fleurimont et animateur d'une émission de sport à la
radio communautaire CFLX.
Toujours prêt
à rendre service, Steve Gosselin avait le coeur gros comme le Palais des sports
de Sherbrooke. Il était un modèle de gentillesse, de générosité et de
bonne humeur.
J'offre mes
sincères condoléances à ses parents, Céline Provençal et Claude Gosselin, à sa
soeur Julie ainsi qu'à ses proches et amis. Merci, M. le Président.
Le Président : Merci, Mme la
députée. Et on se souviendra de vous, M. Gosselin. M. le député de
Marquette.
Souligner la Semaine nationale
de la santé mentale
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci, M. le Président. Je suis très heureux de
prendre la parole pour souligner la Semaine de la santé mentale, qui a
lieu du 3 au 9 mai.
Nous le savons
tous, la pandémie a eu des impacts forts sur le stress et l'anxiété de tous les
Québécoises et Québécois. Les mesures
de confinement, bien que nécessaires, ont créé un sentiment d'isolement pour
beaucoup de personnes. Une étude
pancanadienne nous apprenait d'ailleurs qu'à l'échelle du pays 40 % des
Canadiennes et des Canadiens ont vu leur santé mentale se détériorer
depuis le début de la crise sanitaire. Il est donc primordial de souligner
l'importance de la sensibilisation et de l'action pour lutter contre les
problèmes de santé mentale.
Pour moi, un
élément qui a marqué cette année est la baisse d'activité physique généralisée.
Quel sera l'impact chez nos jeunes,
qui n'ont pu se servir du sport pour socialiser, également chez les personnes
vivant avec un handicap qui voient leurs aptitudes motrices diminuer et
tous les autres qui vivront des impacts psychologiques de cette pandémie?
Nous
devons tous prendre le temps de penser à notre santé mentale et de penser à
celle des autres. Merci, M. le Président.
Le
Président : Merci, M. le député. Effectivement, c'est une semaine très importante.
M. le député de Saint‑Jean.
Saluer le retour au statut
d'établissement d'enseignement
universitaire pour le Collège militaire royal de Saint-Jean
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : Merci, M. le
Président. La ministre de l'Enseignement supérieur a déposé ici, hier, le projet
de loi n° 93 visant à reconnaître à nouveau le Collège
militaire royal de Saint-Jean comme établissement d'enseignement de niveau universitaire. J'étais fier
d'être à ses côtés en conférence de presse, après, pour expliquer
combien c'était une bonne nouvelle
pour Saint-Jean-sur-Richelieu et toute la région, mais il ne faut pas oublier
que c'est d'abord et avant tout une très
bonne nouvelle aussi pour le CMR, comme on l'appelle, parce qu'on va
littéralement redonner au Collège militaire royal de Saint-Jean ses
lettres de noblesse.
Le statut formel et officiel d'université québécoise
va permettre au collège d'offrir plus de programmes à plus d'élèves officiers, avec plus de professeurs, et
tout ça avec plus de français, pour les francophones, et aussi pour les anglophones, qui
deviendront d'autant plus bilingues.
Je sais, on pourrait
penser et même dire qu'on revient là où on était avant la fermeture de 1995,
mais je préfère regarder en avant et parler d'un nouveau départ pour tous les
partenaires que nous sommes plus que jamais.
Le
Président :
Salutations aux équipes du collège militaire. Merci, M. le député. Mme la
députée de Marguerite-Bourgeoys.
Féliciter Mme Anastasiia
Bereza et M. David Tremblay, lauréats
de la finale régionale de Secondaire en spectacle
Mme Hélène David
Mme David : Merci, M. le
Président. Je désire aujourd'hui souligner la performance de deux jeunes de ma
circonscription, David Tremblay et Anastasiia Bereza, lors de la finale
régionale ouest de Secondaire en spectacle.
Tout d'abord, Anastasiia, qui s'est mérité le prix Artiste en or pour son numéro de
baladi. Cette dernière, arrivée au Canada à l'âge de huit ans, est une passionnée de la
danse orientale et a débuté les cours de danse dès l'âge de trois ans. Non seulement a-t-elle consacré du temps de recherche pour la mise au
point de sa chorégraphie, mais elle a aussi créé ses propres costumes de
scène.
Ensuite,
David, qui a remporté la finale régionale de l'ouest avec son slam Virtualité.
Interpelé par les difficultés vécues par certains jeunes, David a questionné
des adolescents près de lui sur leur vécu virtuel et a su transposer par
l'art les émotions vécues par ces derniers durant la pandémie.
Ils sont une
fierté pour toute la communauté laSalloise, et je suis convaincue que ce n'est
que le début pour ces deux jeunes adolescents. Bravo, Anastasiia et
David! Merci.
Le Président : Et j'imagine
les belles prestations. Merci, Mme la députée. M. le député de Masson.
Souligner la tenue d'un concours
virtuel
par le Festival des arts de Mascouche
M. Mathieu Lemay
M. Lemay : M. le Président, les
citoyens de Masson sont chanceux de pouvoir compter sur un organisme tel que le
Festival des arts de Mascouche, qui réussit à s'adapter pour continuer ses
activités, et ce, malgré la pandémie.
En effet, cet organisme, qui fait la promotion des arts
depuis maintenant plus de 30 ans au sein de notre communauté,
eh bien, lundi dernier, ils ont lancé la deuxième édition de leur
concours en ligne, une adaptation, M. le Président.
Alors, ce concours, qui a lieu présentement sur
la page Facebook du festival, présentera des centaines d'oeuvres originales
réalisées par des centaines d'artistes québécois, qu'ils soient amateurs ou
professionnels. Et c'est pour moi, M. le
Président, une fierté d'être partenaire de cet événement, car, en plus d'offrir
une visibilité importante à nos artistes en cette période plus difficile, ce concours leur offre près de
6 000 $ en bourses diverses, et ce, c'est grâce à la générosité
des nombreux partenaires de cet événement.
Alors, pour
terminer, j'invite toute la population à consulter les différentes oeuvres
mises en ligne et à participer au concours, qui se termine le 3 juin.
Merci, M. le Président.
Le
Président : Merci, M. le député. C'est une belle initiative,
bien sûr. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Déplorer la fermeture de la
boutique Dollar Ronald
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Cette fois-ci, c'est
la bonne. Super!
J'aimerais
aujourd'hui saluer et remercier chaleureusement Mme You Aun Oun et M. Peng
Try Be, propriétaires du Dollar Ronald, situé au 4787 rue
Sainte-Catherine Est.
Ce commerce
de quartier fermera ses portes en septembre prochain après 21 ans de service.
Originaires du Cambodge, les deux propriétaires ont opéré le commerce
familial pratiquement seuls à travers les deux décennies d'opération. Le Dollar
Ronald offre une panoplie d'articles à bas coût, allant de denrées alimentaires
à des articles pour la maison. Ce genre de
commerce de proximité et accessible est essentiel dans un quartier comme
Hochelaga‑Maisonneuve, en particulier sur la rue Sainte-Catherine.
Le commerce
fait les frais de la spéculation immobilière et ferme ses portes en raison d'un
non-renouvellement de leur bail par le propriétaire du bâtiment. Le
couple a donc décidé de prendre leur retraite.
Finalement, je remercie Mme You Aun Oun et
M. Peng Try Be de leur contribution et leur dévouement à notre quartier, et ce, depuis tant d'années. En ces
temps de hausse de crimes haineux envers les personnes asiatiques, il est important de rappeler que le racisme n'a
pas sa place au Québec. Je vous souhaite une retraite à la hauteur de ce que
vous méritez. Merci beaucoup.
Le Président : Merci, M. le
député. Salutations, bien sûr, à ce couple. Mme la députée de Huntingdon.
Féliciter les lauréats du Gala Agristars de la
circonscription de Huntingdon
Mme Claire
IsaBelle
Mme IsaBelle :
M. le Président, dans ma circonscription, à Huntingdon, nous retrouvons les
plus belles terres noires du Québec,
ce que nous surnommons d'ailleurs le triangle d'or. D'ailleurs, nos producteurs et
productrices maraîchers produisent 40 % de tous les légumes du Québec.
Il
n'est donc pas étonnant que, lors du Gala Agristars 2021, L'Union des
producteurs agricoles ait remis trois prix exceptionnels chez nous. Je vous
présente les gagnants : prix Agricultrice de l'année à Chantal Van Winden,
de Sherrington; prix Bon coup
agroenvironnement au Pôle d'excellence de la lutte intégrée pour sa campagne
Agrobonsens, affilié au CLD de
Napierville; prix Ma ferme, mon monde à la ferme Production Barry inc. de
Madeleine et Jean-Marie Zumstein, de Sherrington.
Félicitations! Votre
travail et votre ingéniosité méritent amplement cette reconnaissance.
Le Président :
Merci, Mme la députée. Bravo aux lauréates et aux lauréats! M. le député de
Saint-Jérôme.
Féliciter
l'équipe du Théâtre Gilles-Vigneault,
lauréate du prix J'aime mon public
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Merci, M. le Président. Alors, tout comme le
député de Masson, je souhaite vous parler d'art et de culture.
En
fait, permettez-moi, M. le Président, de vous parler d'un joyau, d'un joyau
architectural, d'un joyau, qui plus est,
à la fine pointe de la technologie, situé en plein coeur du centre-ville de
Saint-Jérôme, le Théâtre Gilles-Vigneault. Cette magnifique salle de spectacle
de 860 places est opérée par le diffuseur En scène, sous la direction de
David Laferrière.
Véritable moteur
économique régional, le Théâtre Gilles-Vigneault s'est vu décerner, depuis son
inauguration en 2018, plusieurs prix
d'envergure, et l'année 2021 ne fait pas exception. Le 29 avril
dernier, l'organisation Rideau a remis ses prix 2021, et c'est avec
beaucoup de fierté que je souligne en cette Chambre que le Théâtre
Gilles-Vigneault s'est illustré en
remportant le prix J'aime mon public, qui récompense un diffuseur de spectacles
qui s'est particulièrement illustré dans
les actions et ses communications qu'il a posées durant la dernière année.
L'équipe du théâtre a été honorée pour sa créativité et son désir de
rester en lien avec sa clientèle malgré de longs, très longs mois de fermeture.
Alors,
évidemment, en mon nom personnel et au nom de tous les citoyens et citoyennes
de Saint-Jérôme et d'autour, je souhaite offrir toutes mes félicitations
à David Laferrière et son équipe. Merci.
• (9 h 50) •
Le
Président : Merci, M. le député. Bravo à toute l'équipe du
Théâtre Gilles-Vigneault! Mme la députée de Jean-Talon.
Souligner
le travail des organismes de soutien en santé
mentale de la circonscription de Jean-Talon
Mme Joëlle
Boutin
Mme Boutin : Merci, M. le Président. La Semaine de la santé mentale est une occasion
tout indiquée pour rappeler l'importance
de cette facette de notre santé. Les tabous sont malheureusement encore trop
présents, et nous devons en parler pour que collectivement elle trouve
sa place, comme tous les autres diagnostics physiques.
Aujourd'hui, je prends le temps qui m'est accordé pour
remercier tous ceux et celles qui oeuvrent en santé mentale, ceux et celles qui prennent le temps d'écouter, de
comprendre, de trouver des solutions et des réponses pour apaiser la douleur et
la détresse. M. le Président, je veux leur dire qu'ils peuvent compter sur des
organismes de Jean‑Talon, des organismes et des gens foncièrement respectueux qui
peuvent aider avec dévouement.
Je
tiens à remercier très sincèrement le Centre de crise de Québec,
le Centre d'entraide Émotions et l'association québécoise pour la
prévention du suicide. Mais aujourd'hui je veux également remercier ceux qui
osent exposer leur vulnérabilité et se confier, acceptant de s'ouvrir avec la
conviction profonde de passer enfin à des jours meilleurs. Sachez que, si vous vivez des moments difficiles
et que vous sentez que vous avez besoin d'aide, des gens sont là pour vous
tendre la main. Merci, M. le Président.
Le Président :
Merci, Mme la députée. Bravo pour votre implication en cette Semaine de la
santé mentale! M. le député de Laval-des-Rapides.
Féliciter
l'école Marcel-Vaillancourt pour son
programme d'arts-études en musique
M. Saul
Polo
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président. Je m'adresse aujourd'hui à vous pour souligner
l'initiative de Mme Andrée Lebrun, qui
a mis sur pied un programme
d'arts-études à l'école Marcel-Vaillancourt, dans ma circonscription, et
qui en est la responsable depuis maintenant 20 ans.
Avec le projet Harmonie, tous les
élèves auront appris à jouer d'un instrument à vent ou d'un instrument de
percussion avant la fin de leur
parcours scolaire. Ce projet stimulant et accrocheur leur permet de développer
leurs habiletés sociales et leur estime de soi, en plus de favoriser la
persévérance scolaire.
Avec
la pandémie, et dans un souci de mettre en place des mesures sanitaires
strictes pour s'assurer du bien‑être des élèves, l'école s'est procuré 66 nouveaux instruments. Chaque élève
pourra donc maintenant garder le sien tout au long de l'année.
Félicitations
à Mme Lebrun, à Mme Kathleen Martin, la directrice de l'école, et à
toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans la réussite et
la pérennité de ce programme et qui ont permis aux jeunes inscrits de continuer
à développer leurs aptitudes musicales malgré la crise sanitaire! Merci
beaucoup, M. le Président.
Le Président :
Merci, M. le député. Encore une fois, une très belle initiative. Je vous
remercie toutes et tous. Cela met fin à la rubrique Déclaration de députés.
Je suspends et
reprends les travaux dans quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
9 h 53)
(Reprise à 10 h 2)
Le Président :
Mmes, MM. les députés, je vous souhaite un très bon jeudi. Prenons quelques
secondes pour nous recueillir.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Nadeau-Dubois :
Merci, M. le Président. Je vous demanderais d'appeler l'article a du
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 798
Le
Président : Et, à l'article a du feuilleton, M. le député
de Gouin présente le projet de loi n° 798, Loi conférant au salarié un
droit à une «pause-vaccin» pour se faire vacciner contre la COVID-19. M.
le député.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Merci, M. le Président. Donc, oui, très heureux de présenter ce projet de loi
n° 798, Loi conférant au salarié un droit à une «pause-vaccin» pour se faire vacciner contre
la COVID-19.
Ce
projet de loi confère à tout salarié le droit de s'absenter du travail pendant
au moins quatre heures consécutives, sans réduction de salaire, pour recevoir
chacune des doses du vaccin contre la COVID-19, et ce, jusqu'à la levée
de l'état d'urgence sanitaire déclaré par le gouvernement le 13 mars 2020.
Mise aux voix
Le
Président : Et je vous demanderai maintenant, conformément à
l'ordre spécial, de m'indiquer le vote de vos groupes sur la présentation de ce projet de loi, suivi des députés
indépendants. M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Derraji :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
Ententes administratives de gestion entre la Société du
Plan Nord et le
ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et entre la
Société du Plan Nord et la ministre du Tourisme
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Je dépose, au nom de mes
collègues, deux ententes administratives de gestion entre la Société du Plan Nord et le ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles et la ministre du Tourisme. Merci, M. le
Président.
Le Président :
Ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement, à nouveau.
Réponses à des questions inscrites au feuilleton
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je dépose les réponses du
gouvernement aux questions inscrites au feuilleton le 9 février par le député de Rosemont, le
30 mars par le député de Chomedey et les 30 mars et 21 avril par
le député de Rimouski.
Le Président :
Merci. Ces documents sont également déposés.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes
maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole à la cheffe de l'opposition officielle.
Stratégie
pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Merci, M. le Président. Alors, depuis les dernières semaines, on a un
gouvernement qui a nié plusieurs évidences :
la crise dans les services de garde, la crise du logement, la gravité de la
situation en matière de santé mentale, la pénurie de main-d'oeuvre. On a droit
à un gouvernement qui est déconnecté de ce qui se passe sur le terrain.
Prenons
le temps de revenir sur les propos du premier ministre, à savoir que les
Québécois qui gagnent moins de 56 000 $
empirent son problème. Dans une analyse très détaillée, il y a Gérald Fillion
qui présentait au premier ministre que c'est
la pénurie de main-d'oeuvre qui appauvrit le Québec, je le cite : «...en
affirmant que d'ajouter des emplois à moins de 56 000 $ par année vient empirer le problème, [le premier
ministre] semble oublier que la majorité des Québécois ne gagnent pas le salaire moyen et que la grande
majorité des postes vacants disponibles sont [...] sous la barre du salaire
moyen.»
Pour
le premier ministre, 60 % des Québécois empirent son problème. Ce n'est
pas en niant le problème des postes vacants à moins de 56 000 $ que
le Québec va s'enrichir, c'est en s'occupant de tous les Québécois, c'est en ne
réduisant pas la valeur de quelqu'un
à simplement son chèque de paie, c'est en prenant des mesures qui sont
cohérentes pour l'ensemble du tissu économique qui compose notre
société.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, M.
le Président. Les questions
de la cheffe de l'opposition
officielle sont tellement
prévisibles!
Écoutez,
oui, je l'ai dit depuis le début, un de mes objectifs, une de mes priorités les
plus importantes, c'est d'augmenter le salaire moyen des Québécois. Comment on va y arriver? Bien, par la
qualification, la requalification, aider les compagnies manufacturières à aller vers le
manufacturier 4.0, augmenter la productivité, donc, pour que les entreprises
soient capables d'offrir des salaires puis des emplois avec plus de
valeur ajoutée.
Donc, M. le Président,
même chose pour l'immigration. Quand on parle d'immigration économique, je
pense, c'est normal qu'on dise : On souhaite sélectionner des
immigrants qui ont le plus de diplômes, qui sont capables de prendre les
meilleurs salaires, les meilleurs emplois possible.
Puis, M. le Président, je veux
rappeler à la cheffe de l'opposition
officielle que, du côté humanitaire,
des réfugiés, toutes proportions
gardées, le Québec reçoit déjà plus que les États-Unis
ou que la France. Donc, je pense
qu'on fait nos devoirs aussi
comme citoyens du monde pour accepter plus d'immigration du côté humanitaire.
Mais,
au niveau économique, on a un problème. Le salaire moyen en Ontario,
c'est 61 000 $. On reçoit
13 milliards de péréquation parce qu'on est moins riches. Moi, je
n'accepte pas ça. Je sais que les libéraux acceptent ça, mais pas moi.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Si les questions sont prévisibles, les réponses le sont tout autant, M. le
Président.
Alors,
on comprend que le premier ministre n'accepte pas le salaire moyen, mais on est
tous en faveur d'emplois payants. Lorsque
j'étais dans la rencontre de crédits avec le premier ministre, il a eu la
citation suivante, il nous a dit : Il y a des emplois plus de base où on ne se sert pas beaucoup de sa tête. Mais
ça envoie un signal à la population. À qui fait-il référence lorsqu'il parle de ces emplois-là? Et
quel signal est-ce qu'il envoie aux personnes qui occupent ces fonctions-là
aujourd'hui?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, on peut m'accuser de beaucoup de défauts, mais sûrement pas de
celui d'être hautain. Je viens de Sainte-Anne-de-Bellevue, dans un
milieu où on n'avait pas d'argent chez nous, j'ai encore des amis de Sainte-Anne-de-Bellevue,
on n'avait pas d'argent chez nous. Ma mère est encore là, elle vit dans un
duplex. En haut, il y a un logement de... un
quatre et demie, elle le loue 540 $ par mois. M. le Président, je pense
que je suis très proche du monde ordinaire.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
La question, M. le Président, est la suivante, puis je vais poser le problème
en citant Gérald Fillion : «Les entreprises ont besoin de solutions
pour calmer cette pénurie. Et, contrairement à ce que certains peuvent croire,
non, une pénurie de main-d'oeuvre n'est pas un beau problème.
«C'est un
ralentisseur économique, c'est contre-productif...»
Est-ce que le premier
ministre est d'accord avec cette citation?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, mon collègue le ministre de l'Emploi l'a souvent dit,
actuellement, au Québec, on a 32 000 emplois au-dessus du
salaire moyen, 110 000 emplois non comblés en bas du salaire moyen,
donc on est à 140 000, 150 000 emplois non comblés. On fait tout
ce qui est possible pour aider les gens à aller se former.
Je sais que le Parti
libéral aimerait qu'on augmente l'immigration de 140 000 par année, mais
ce n'est pas ce qu'on veut, M. le Président. Je pense que le Québec a atteint une certaine limite du côté de
l'intégration des immigrants. Donc, on a une approche qui est complètement
différente du Parti libéral.
• (10 h 10) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : En fait, ce n'était pas du tout ça, l'histoire de
l'immigration dont vous parle le premier
ministre, absolument pas. En
fait, le progrès, là, ce qu'on dit, c'est que le progrès, là, ce n'est pas
seulement un signe de piastre. Ce n'est pas seulement ça, le progrès. On est
tous en faveur des emplois payants, mais l'obsession du premier ministre à
parler seulement d'emplois payants, sans égard au reste, ça a des conséquences,
M. le Président.
En
direct, il confirme encore une fois que la seule valeur qui est importante pour
lui, c'est le salaire. C'est la seule chose qui compte. Il avait bien raison
de dire cette semaine : Nous n'avons pas la même vision des choses.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
d'abord, c'est important que les Québécois gagnent plus d'argent, que ceux qui
gagnent 15 $ de l'heure montent à 20 $, ceux qui gagnent 20 $
montent à 25 $, ceux qui gagnent 25 $ gagnent... à 30 $. C'est bon pour les
services qu'ils peuvent se payer, entre autres, pour leurs familles. Ça
amènerait aussi une dizaine de milliards
de plus de revenus au gouvernement pour investir dans les hôpitaux, dans les
universités, dans les programmes sociaux.
Donc, je
comprends que le Parti libéral se rapproche de plus en plus de Québec
solidaire, mais, nous, pour nous, c'est important de créer de la
richesse. Ce n'est pas une fin en soi, mais ça nous donne les moyens d'avoir
des meilleurs programmes sociaux.
Le Président : Question
principale, M. le député de Robert-Baldwin.
Mesures pour contrer la pénurie
de main-d'oeuvre
M. Carlos
J. Leitão
M. Leitão :
Merci, M. le Président. On va y aller dans l'ordre.
140 000 immigrants par année, d'où est-ce que le premier
ministre sort ça? Il n'y a personne au Parti libéral qui a parlé de ça, je ne
me rappelle pas d'avoir entendu ça nulle
part. Quand même, ici, au salon bleu, quand on lance des chiffres, il faut
qu'ils soient basés sur quelque chose. On n'a jamais parlé de...
140 000 immigrants par année? Mais voyons donc!
Bon, parlons
de pénurie de main-d'oeuvre. Là, je viens de scraper ma question, M. le
Président, mais c'est correct, c'est correct, parce qu'il fallait
absolument remettre les choses à l'ordre, M. le Président. Pénurie de main‑d'oeuvre,
M. le Président, elle est réelle, elle est
concrète. On le sait depuis des années, on le sait au ministère des Finances,
bien avant l'arrivée du ministre
actuel, bien... arrivée du ministre précédent. On connaît les enjeux de la
pénurie de main-d'oeuvre. C'est fondamentalement une situation
démographique.
Alors, M. le Président, la question est :
Qu'est-ce que le gouvernement va faire pour la régler?
Le Président : M. le ministre
de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Merci, M. le Président. J'aime entendre mon collègue de Robert-Baldwin dire :
On le sait depuis des années. Alors,
ce phénomène-là, effectivement, il est annoncé depuis 2008‑2009. C'est anticipé.
La population, au Québec, vieillit à un rythme effarant, le nombre de
personnes entre 15 ans et 64 ans diminue d'année en année.
Ce
phénomène-là, il faut apprendre à le gérer pour les prochaines années. Ce qui
est important, c'est d'avoir un plan concret. C'est ce que nous faisons en
matière de formation, requalification de la main-d'oeuvre. On a mis un plan
d'action concerté pour le maintien en emploi, au début de
la pandémie, qui a bénéficié à 255 000 travailleurs, 55 000
entreprises. On a mis un plan d'aide à la relance par l'augmentation de
la formation et la requalification, l'augmentation de la productivité. Le taux de numérisation, au Québec,
est encore anormalement bas quand on se compare non seulement à
l'Ontario, aux autres pays membres de l'OCDE. Il faut penser aux clientèles
comme les jeunes, femmes...
Le Président : En terminant.
M. Boulet : ...et autres. Merci,
M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Carlos
J. Leitão
M. Leitão :
M. le Président, je vais encore scraper ma complémentaire, parce que, ce que le
ministre vient de dire, je le trouve extraordinaire, pour deux raisons.
D'abord, pourquoi est-ce que M. le ministre ne l'a pas dit à son premier ministre en 2018, par exemple, puisqu'on connaît
ça depuis tellement longtemps? Pourtant, en 2018, le premier ministre niait catégoriquement la pénurie de main-d'oeuvre.
Deuxièmement, malgré toutes les actions que le ministre du Travail est
en train d'élaborer, et qui sont d'excellentes actions, la situation s'empire,
il y a de plus en plus de postes vacants.
Alors, comment allons-nous sortir de ce pétrin?
Le Président : M. le ministre
de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean
Boulet
M. Boulet : Merci, M. le
Président. J'aime entendre mon collègue de Robert-Baldwin référer à nos
excellentes actions. Effectivement, ça donne
des résultats. Ce phénomène démographique là, il faut gérer ses répercussions
en travaillant en collaboration non seulement avec les entreprises, les
syndicats, les travailleurs. On a fait un forum virtuel le 16 octobre
dernier, on a dégagé des consensus avec tous
les acteurs du marché du travail : formation, requalification,
productivité, intégration des jeunes, des personnes en situation de
handicap, les travailleurs expérimentés.
Le Président : En terminant.
M. Boulet :
Bien sûr, les personnes immigrantes sont aussi une option. Merci.
Le Président : Votre deuxième
complémentaire, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Carlos
J. Leitão
M. Leitão :
Merci, M. le Président. Alors, il faudrait dire ça à votre premier ministre, M.
le ministre, parce que ce que vous
dites, c'est merveilleux, merveilleux, mais comment ça se fait que ça ne change
pas? Comment ça se fait que ça ne marche pas? Dans la propre région de
M. le ministre du Travail, il y a des entreprises qui aujourd'hui, aujourd'hui,
refusent des contrats parce qu'elles n'ont pas la capacité de produire, pas
parce qu'il manque des machines, parce qu'il manque
des personnes. J'ai une entreprise ici, M. le Président, qui affiche des postes disponibles, une belle entreprise
de la région, mais qui ne trouve pas de travailleurs, M. le Président.
Le Président : M. le ministre
de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean
Boulet
M. Boulet : Merci,
M. le Président. Maintenant,
mon collègue réfère à nos actions en disant : C'est
merveilleux!
Donc, c'est
le fruit d'une coopération avec les partenaires du marché du travail. En 2019‑2020, nos mesures publiques d'emploi ont permis d'intégrer 138 000 personnes, parmi les clientèles
sous-représentées dans le marché, avec un emploi qui est concret, qui
répond à des besoins du Québec.
On va
continuer à aller dans la même direction. D'ici cinq ans, il y aura à peu près
650 000 départs à la retraite, et donc la roue tourne.
Le Président : En terminant.
M. Boulet : Il faut continuer
d'être en action. Merci, M. le Président.
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Vaudreuil.
Accès
au logement
Mme Marie-Claude
Nichols
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. La ministre de l'Habitation a réitéré encore une fois de plus, hier,
qu'il n'y avait pas de crise du logement au Québec. Plutôt que de reconnaître
la crise et proposer des solutions, la ministre s'enfonce davantage en affirmant qu'il n'y a pas du tout de crise de
logement. Dans quel monde vit le gouvernement de la CAQ pour nier une
telle évidence? Peut-être que la CAQ serait due pour un sondage sur
l'habitation.
Qu'est-ce que
la ministre peut répondre à Véronique, une jeune enseignante qui a obtenu un
poste sur la Rive‑Nord de Montréal, mais qui n'arrive pas à s'acheter une
maison? Elle a beau multiplier les démarches, mais la surenchère fait
tellement grimper les prix qu'il lui est impossible de devenir propriétaire
tout en respectant son budget.
Est-ce que la
ministre peut arrêter de nier et plutôt reconnaître la crise en habitation, et
surtout trouver des solutions pour des personnes comme Véronique?
Le Président : M. le ministre
de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan
Julien
M. Julien :
Oui, merci, M. le Président. Effectivement, on reconnaît que la situation est
préoccupante, par rapport au logement.
Et on reconnaît également qu'on agit activement pour diminuer cette
pression-là. On réitère que le principal enjeu de la situation, puis ça fait plusieurs jours qu'on le répète,
puis on va encore le redire... un écart entre l'offre et la demande, qui fait en sorte qu'à la fois une
pression sur les prix, sur la disponibilité. Et, essentiellement, il y a une
conjoncture, il y a la pandémie : plus d'épargnes, les gens rénovent plus,
les gens sont prêts à mettre plus d'argent sur les propriétés. Ça crée
une pression supplémentaire.
Qu'est-ce
qu'on fait, au gouvernement? On agit fortement. 3 080 logements sociaux
ont été livrés. 3 400 s'en viennent, sont en réalisation. 1 500 avec l'entente de la FTQ.
100 millions, hier, d'annoncés pour la rénovation des HLM. Ça, c'est des
actions concrètes pour, justement, augmenter l'offre, pour faire en sorte de
diminuer la pression qu'on vit actuellement.
Donc, oui, on
agit, on agit fortement, on agit comme aucun autre gouvernement n'a agi dans le
passé. Naturellement, ce qu'on
vit aujourd'hui, c'est tributaire de lacunes du passé.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude
Nichols
Mme Nichols : Il faut vraiment être déconnecté pour en ajouter et puis nous
répondre qu'on n'est pas du tout dans une situation de crise du
logement, dire ça à ceux qui font la file sur la rue pour se trouver un
logement, dire ça à ceux qui n'ont pas les moyens de se payer un quatre et
demie à 1 300 $, parce qu'ils ne sont pas tous à 540 $, dire
ça à ceux qui paient 35 % de
plus pour acheter une maison, dire ça à ceux qui achètent des maisons sans
faire inspecter préalablement. À un moment
donné la CAQ doit arrêter de se
mettre la tête dans le sable puis prononcer le mot en c. Il y en a une, crise
du logement.
Qu'est-ce qu'ils vont
faire?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui. Merci, M. le Président. Écoutez,
là, c'est encore la même ritournelle. Mais on réitère tout ce qu'on pose comme gestes, la façon qu'on agit. C'est dans
l'action, en réalité, qu'on voit les gouvernements qui se préoccupent d'une situation. Notre
objectif est clair, M. le Président : loger dignement tous les Québécois.
C'est
vrai que le 1er juillet amène certaines situations qui sont
préoccupantes, et c'est pour ça qu'on prend les bouchées doubles aujourd'hui. On aurait aimé ça le faire dans le passé, on n'était pas là. Je pense
qu'on aurait fait beaucoup plus d'efforts, justement, pour atténuer la situation
actuelle. Mais actuellement on agit. Depuis notre élection, on en livre
plus, on en a plus en réalisation, on pose des gestes...
Le Président :
En terminant.
M. Julien :
...concrets pour les HLM. Donc, on est là. On agit.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
La ministre nie toujours, encore plus que jamais, la crise du logement, mais
pourtant, pourtant, elle multiplie les
annonces depuis que le sujet fait les manchettes. Ça ressemble à une démarche
de relations publiques, alors que des
gens souffrent présentement sur le terrain. Le milieu souhaite travailler
avec la ministre pour trouver des solutions durables, alors
que, clairement, le choix est de multiplier les annonces en panique à droite, à
gauche.
La ministre peut-elle
s'engager à nous présenter un plan, une vraie stratégie en habitation?
• (10 h 20) •
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles
M. Jonatan Julien
M. Julien : ...M.
le Président, je ne pense pas, vraiment
pas que ma collègue agit en panique. Les résultats sont
probants, le démontrent également. Depuis notre arrivée au gouvernement, c'est
3 080 logements sociaux qui ont été livrés.
C'est plus, en réalité, que les années précédentes, clairement.
Donc, ce n'est pas aujourd'hui qu'on agit, on agit depuis qu'on est en
fonction.
Effectivement, les gestes qu'on a posés depuis notre entrée au gouvernement ont des effets maintenant, ceux qu'on pose aujourd'hui ont des effets demain. Pour réaliser des projets
de construction, ça prend un certain temps. On ne peut pas refaire l'histoire, mais on agit, nous autres,
dans l'histoire actuelle comme un gouvernement responsable, pour s'assurer que les Québécois
puissent se loger dignement. C'est toute la différence.
Le Président :
Question principale, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mesures pour faciliter l'accès au logement
Mme Manon Massé
Mme Massé :
On le sait, la CAQ ne voit pas la crise du logement. Encore hier, la ministre
de l'Habitation en a rajouté une couche. Selon elle, il n'y a pas du
tout de crise.
Pourtant,
le premier ministre n'a pas à chercher très loin, la crise est rendue même par
chez eux. L'autre jour, on a contacté Amélie Pelland, du groupe Action-Logement Lanaudière, qui est actif dans la circonscription du premier ministre. Elle nous dit : Ça fait huit ans que
je travaille avec les locataires, je n'ai jamais vu ça. Tous les jours, on a
des nouvelles demandes. On est débordés, on est épuisés.
À
L'Assomption, il y a Solange qui
s'est fait refuser un logement, le proprio lui a dit : Moi, je ne loue pas
aux Noirs. À Repentigny, il y a Julie,
une jeune mère de famille qui payait 1 300 $ par mois, qui s'est fait
augmenter à 2 000 $ par mois. Elle n'ira pas à la Régie du
logement contester. Vous savez pourquoi, M. le Président? Parce qu'elle subit
du harcèlement puis de l'intimidation puis
qu'elle ne veut pas se retrouver dehors pas de logement présentement. Elle a
peur, M. le Président. C'est ça, la réalité des locataires dans
Lanaudière et partout ailleurs au Québec.
Est-ce que le député de L'Assomption
va au moins reconnaître que, dans sa région, il y a une crise du logement, puis
que les gens qu'il représente, là, bien, ils ont les deux pieds dedans?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, à Repentigny, à L'Assomption, à Charlemagne, il manque de
logements abordables. On a plusieurs
régions au Québec qui manquent de logements abordables. Et, M. le Président, ce
qu'on voit aussi comme problème, c'est
qu'il y a certains logements qui ont été convertis en condos, et actuellement,
bien, il y a une grosse demande, puis les prix augmentent.
Depuis
mon arrivée, on a construit 3 080 logements sociaux ou abordables, on
en a 3 424 qui sont en construction actuellement, puis notre
objectif, c'est d'en créer 15 000.
On
a bonifié le programme AccèsLogis de 600 millions. On a annoncé,
avant-hier, 150 millions avec le Fonds de solidarité. Hier, on a
annoncé 100 millions pour rénover les HLM.
M.
le Président, on fait des efforts. Évidemment, on ne peut pas régler le
problème du jour au lendemain, mais on reconnaît qu'il manque de logements
abordables. Puis, contrairement à l'ancien gouvernement, nous, on va régler le
problème.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Écoutez, M. le Président, je pourrais demander au premier ministre le taux
d'inoccupation, malgré tous les gestes qu'il vient de nommer, dans L'Assomption
ou Joliette. Je ne le ferai pas, alors je donne la réponse : c'est
1,3 % à L'Assomption, 0,4 % à Joliette. Dans ces deux villes-là, là,
il n'y a même plus de logement de trois chambres sur le marché, selon
les dernières enquêtes.
Les familles de la
région du premier ministre, elles sont censées faire quoi avant que ça se réalise,
tout ça?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, M. le Président, la cocheffe
de Québec solidaire dit : Ils sont supposés de faire quoi en
attendant? Bon, écoutez, effectivement on est à 1 %, 2 %, 2,5 %
en moyenne au Québec de taux d'inoccupation, donc c'est difficile de trouver
des logements. On ne peut pas aller plus vite que de les construire, ça prend
un certain temps pour les construire.
On reconnaît, puis je reconnais qu'il en manque dans mon comté, puis il en
manque dans beaucoup de régions au Québec. Et, M. le Président, on travaille le plus vite possible, puis la
ministre responsable de l'Habitation y travaille très fort. Puis les
crédits sont accordés, aux Finances.
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
Il reste à construire, ce qu'on fait.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
M. le Président, il y a des gestes simples qui pourraient être posés
maintenant, qui permettraient d'enlever la
pression sur les locataires, et ça s'appelle notamment un moratoire sur les
rénovictions. Il y a des gens, il y en a dans mon comté, il y en a dans
le vôtre, il y en a dans tous les comtés ici qui se font montrer la porte par
leur propriétaire pour pouvoir augmenter le prix de leur loyer parce qu'ils ne
paient pas assez cher parce que ça fait 20 ans qu'ils l'habitent.
Est-ce que le premier
ministre accepte de faire un moratoire sur les rénovictions maintenant?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, on a la chance, au Québec, d'être un des seuls endroits où on
a des mécanismes pour protéger les locataires. Non, mais je sais que... ça a
l'air de choquer Québec solidaire, mais il y a des mécanismes. On ne
peut pas faire ça n'importe comment, on ne peut pas augmenter les loyers de
plus que l'inflation. Il y a des mécanismes qui
existent. Le problème qui existe, c'est qu'il manque de logements abordables.
Il faut en construire. Ça n'a pas été fait par l'ancien gouvernement. Le nouveau gouvernement
est en train de le faire, depuis deux ans et demi. Ça va prendre un
certain temps pour que la crise se règle.
Le Président :
Question principale, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
Politique
en matière d'immigration
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
M. le Président, depuis quelques jours, nous assistons à un triste spectacle.
Le premier ministre identifie deux problèmes
en matière d'immigration : les immigrants qui gagnent moins de
56 000 $ et le fait qu'on accorde trop d'importance au
français pour la sélection. On est en désaccord, mais le premier ministre est
face à ses propres contradictions. Il lui
manque quelque chose : la pleine liberté de son action politique. Ça doit
être décevant pour le premier ministre.
On
a appris, via sa ministre de l'Immigration, que son gouvernement n'a jamais
demandé les pleins pouvoirs en matière
d'immigration comme c'est pourtant écrit dans son propre programme électoral.
Tout ce qu'il a obtenu, c'est une baisse temporaire des seuils.
Maintenant
qu'il pense les relever, il s'aperçoit qu'il n'a obtenu aucune autonomie, aucun
nouveau pouvoir dans la sélection des immigrants. Le président du
Conseil de la fédération canadienne est maintenant soumis aux contraintes fédérales. Et, quand on regarde son plan comme il
faut son plan nationaliste, on réalise que, finalement, c'est le même que le
Parti libéral.
Le
Président : M. le premier ministre. Évidemment, vous
comprendrez que, lorsque vous présentez un document, ça doit être un
tableau didactique. Je vous demande de ne pas le représenter. M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui. Bien, le chef parlementaire du Parti québécois nous habitue, là... On dirait Ti-Gus et Ti‑Mousse, une joke
n'attend pas l'autre.
Donc,
M. le Président, depuis longtemps, incluant quand on avait un gouvernement du Parti québécois, il y a des employés, il y a des personnes qui
sont invitées à immigrer dans des secteurs très pointus, par exemple en intelligence
artificielle, des chercheurs, là, de haute renommée, à qui on dit : Venez au Québec,
on va vous donner des cours de français.
Donc, il y a effectivement des cas exceptionnels.
M. le Président, j'invite le chef parlementaire du Parti
québécois à être patient. Mon collègue
va, d'ici très peu, là, je ne veux
pas... on a une date de fixée, là, dans les prochaines semaines, je dirais,
déposer un excellent projet de loi qui réforme la loi 101, ce qui n'a
pas été fait depuis 40 ans, ce que n'a pas réussi à faire le Parti
québécois. Donc, M. le Président, je lui demande d'être patient.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : M. le
Président, c'est faux, parce qu'avec
la loi n° 14 on voulait le faire, mais ça allait trop loin
pour le chef de la CAQ. C'est pour ça qu'on ne l'a pas fait sous le gouvernement
de Mme Marois.
Je
vais l'informer de ce qui se passe dans son gouvernement, c'est la semaine
pour ça. Aux crédits, cette semaine, la ministre de l'Immigration
n'avait rien à dire sur la promesse de la CAQ de rapatrier tous les pouvoirs en
immigration. Aucune demande
n'a été faite en trois ans. Les seules discussions qu'elle a eues, c'est pour
réduire le critère du français.
Est-ce qu'il était au
courant de ça? Et, si oui, qu'est-ce qu'il va faire?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, je comprends que le chef parlementaire du Parti québécois est en difficulté, quand il parle
de la langue, parce que j'ai été dans des caucus du Parti québécois, puis il y a toujours une grande majorité des députés
qui s'opposaient à étendre la loi 101 aux cégeps.
Écoutez,
là, il faut que les Québécois sachent ça, là. Si jamais le Parti québécois est au pouvoir, tous les francophones du Québec n'auraient pas le droit d'aller dans un cégep anglophone.
Aïe! je me souviens, là, je pourrais vous nommer des noms de députés, de ministres
du Parti québécois qui s'opposaient fermement à ça. Là, on a huit
députés du PQ sur neuf...
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
...qui acceptent cette proposition-là. Moi, je ne pense pas que...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : M. le
Président, l'assurance que la population du Québec a, les véritables
nationalistes, les gens épris de la langue,
les gens soucieux de l'avenir de la langue
française au Québec, c'est qu'on ne
mettra pas de demi‑mesure pour
assurer la vitalité de la langue. Si ça prend autant de temps, le plan de la
CAQ, c'est parce qu'ils doivent convaincre l'ensemble de leurs collègues que c'est important, la langue. Chez
nous, il n'y a personne à convaincre. La langue, c'est fondamental, pour
nous, c'est une conviction sincère, ce n'est pas une conviction qui arrive un
an avant les élections.
• (10 h 30) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le
Président, le nouveau chef du Parti québécois a dit clairement : Si jamais je suis élu, dans le premier mandat on va
faire un référendum sur la souveraineté. Ça, ça va beaucoup aider les négociations
avec Ottawa, M. le Président, là, je suis certain, Ottawa
va tout de suite se dépêcher de donner tous les pouvoirs en matière d'immigration, en matière de
français.
M. le
Président, les Québécois sont des gens pragmatiques. La CAQ a réussi à déposer
des projets de loi qui étaient équilibrés, qui n'étaient pas extrémistes
comme le Parti québécois actuel, puis c'est ça que les Québécois veulent.
Le Président : Question
principale, M. le député de LaFontaine.
Pénurie
de places en service de garde
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
M. le Président, la CAQ ne reconnaît pas le fait que les familles québécoises
vivent présentement la pire crise du
manque de places en service de garde de l'histoire du Québec. 51 000
familles sont sur la liste d'attente, du jamais-vu. Preuve de l'existence de cette crise : la création du
mouvement Ma place au travail, qui regroupe aujourd'hui des milliers de
parents partout au Québec.
En cette Chambre, nous avons montré le visage de
cette crise : des témoignages de parents désespérés, souvent en congé sans solde; de l'argent offert,
500 $, 1 000 $, 5 000 $, pour acheter une place en
service de garde; des C.V. de bébés rédigés dans le but de charmer les
décideurs.
La CAQ et son ministre de la Famille refusent de
voir l'évidence, et c'est ce qui explique le fait, M. le Président, qu'ils
n'ont pas de plan complet.
Pourquoi le gouvernement de la CAQ nie-t-il
l'évidence? Pourquoi nie-t-il la crise actuelle, sans précédent?
Le Président : M. le ministre
de la Famille.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe :
Merci beaucoup, M. le Président. Il y a clairement un problème, là,
actuellement, dans les services de
garde éducatifs à l'enfance, et le problème, il vient de nos milieux familiaux.
Je peux dire qu'on a une crise dans les milieux familiaux, oui, qui est commencée depuis 2014. On perd en
moyenne... La moyenne nette, depuis 2015, c'est une perte de plus de 4 000 places dans les
milieux familiaux à chaque année. Donc, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, ils n'ont
pas pris connaissance de ça. On est arrivés, on a pris la pleine mesure
de ça.
Effectivement, il y a 51 000 enfants,
actuellement, qui sont inscrits sur le guichet unique. Là-dessus, il y en a 21 000 qui n'ont pas encore l'âge
nécessairement de fréquenter les services de garde éducatifs. Ça nous en laisse
30 000. Là-dessus, on a déjà des
places qui sont en réalisation, on va en annoncer d'autres. On l'a dit
clairement, on va compléter le réseau.
Les familles qui attendent actuellement à la
maison, qui ne sont pas capables d'aller travailler parce que le Parti libéral a ralenti la création de places,
parce que, pour eux, on le sait, la petite enfance, ça coûte trop cher, bien,
elles peuvent être rassurées, parce
que nous, maintenant, on est en train de le relancer, le réseau, et on va
s'assurer que ces milliers de familles là qui attendent une place
puissent en avoir une pour aller travailler et pour pouvoir contribuer à
l'économie québécoise.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de LaFontaine.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : M. le
Président, le ministre ne peut pas être plus déconnecté. Je vous ai parlé de
C.V. de bébés pour charmer les décideurs.
Après des envois privés aux services
de garde, après des posts Facebook,
on est maintenant rendus dans les journaux, M. le Président.
Dans L'info du Nord de Sainte-Agathe, le 28 avril dernier, les
parents ont acheté un quart de page pour
mettre trois photos de Leïa, quatre mois. C'est extrêmement troublant, M. le Président. C'est le visage de la crise. Il en pense quoi,
le ministre?
Le
Président : M. le ministre de la Famille. Encore
une fois, évitez de montrer des documents
sans être vraiment des
tableaux didactiques, la règle est très claire. M. le ministre de la Famille.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : J'en pense, M. le
Président, que, pour la première fois depuis longtemps, les Québécois ont un gouvernement
qui y croit, un gouvernement qui va résoudre le problème. Je peux vous dire
que, dans les prochaines semaines, pour ne pas dire dans les prochains jours,
on va annoncer un plan pour redresser la situation dans les milieux familiaux
et que très prochainement on va aussi annoncer la création, au total, de 22 000 nouvelles
places au Québec, M. le Président. On a
besoin d'avoir ces places-là pour les familles québécoises. On en a 22 000
qui ont besoin d'être créées, on en créera 22 000. Je pense que je
ne peux pas être plus clair que ça.
Le Parti
libéral n'a pas fait sa job dans les dernières années. On est arrivés, on est
en train de nettoyer le dégât. On n'a pas assez de nos deux mains pour
le faire...
Le Président : En terminant.
M. Lacombe : ...mais on est
résolus à le régler, nous, ici, de ce côté.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de LaFontaine.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
M. le Président, le ministre de la Famille est déconnecté, il ne parle pas du
tout aux familles, des familles sur
le terrain, qui envoient des témoignages, des cris du coeur, M. le Président. De
l'argent pour acheter une place, des photos de votre petit enfant, Leïa,
quatre mois, trois photos, un quart de page pour pouvoir charmer les décideurs,
extrêmement troublant, mais on ne peut pas condamner les parents, ils sont au
désarroi, ils sont désespérés, ils sont impuissants.
Quand le ministre va-t-il comprendre l'ampleur
de la crise et parler aux Québécois?
Le Président : M. le ministre
de la Famille.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : ...M. le
Président, là, je pense que j'ai peut-être scrapé le plan de questions de mon
collègue de LaFontaine, qui ne semble pas avoir entendu ce que je viens de lui
dire. Je pense que c'est assez clair, là. On en prend, nous, la mesure, de cette situation-là, qui n'est pas facile pour les
familles québécoises. Je viens de vous dire : Il en manque, des places, on en manque depuis longtemps, et on
va en créer. Actuellement, là, on en aurait besoin de 22 000, places de
plus. On va les créer, M. le Président, ces places-là. Je ne sais pas comment
je peux être plus clair.
Aujourd'hui,
j'ai une «date» avec le député de LaFontaine, pendant quatre heures on va
pouvoir en parler, je serai prêt à répondre à toutes ses questions. Mais les
Québécois qui nous écoutent, là, savent très bien que ce n'est pas le
gouvernement de la Coalition avenir Québec qui a créé ce problème-là, mais ils peuvent
être rassurés, par exemple, c'est nous autres qui va le régler.
Le
Président : Question
principale. Je vous demande de ne pas émettre de commentaire au terme d'une
réponse, s'il vous plaît. M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Ni non plus de
geste, s'il vous plaît, M. le député. M. le député de LaFontaine, je vous remercie d'éviter... M. le
député de LaFontaine! M. le député des Îles-de-la-Madeleine, la parole
n'appartient qu'à vous. Soyons attentifs, s'il vous plaît.
Accès aux services en santé
mentale
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M. le Président,
cette semaine, c'est la Semaine de la santé mentale, qui a pour thème Parler
pour vrai. La période pandémique est hautement anxiogène, particulièrement chez les jeunes. C'est pourquoi, aujourd'hui,
on prend l'occasion d'interpeler à nouveau le gouvernement pour lui demander
d'agir pour vrai.
Le
1er octobre 2020, le gouvernement a annoncé une somme de 30 millions de dollars pour dépêcher 250 intervenants
psychosociaux dans les écoles pour soutenir les élèves qui ont des problèmes de
santé mentale en raison de la pandémie. En réponse à notre question aux crédits
la semaine dernière, le ministre délégué aux Services sociaux a mentionné, et je cite : «Les programmes et les intervenants
vont arriver dans les écoles en septembre 2021. Ils sont encore en formation.»
On rappelle
que cette annonce avait pour but de venir aider de façon urgente aux élèves et
au personnel scolaire pendant la deuxième vague. Le ministre disait
même, lors de cette annonce : «Il faut agir maintenant.»
Est-ce que de dépêcher des ressources sur le
terrain un an plus tard, c'est agir tôt, pour la CAQ?
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, M.
le Président, tout d'abord, en cette Semaine de la santé mentale, je pense qu'il est important
de reconnaître tout le travail qui est fait
par notre réseau et d'en profiter pour remercier, M. le Président, tout ce qui se fait depuis
le début de la pandémie. On a eu une situation difficile. Je me suis souvent levé en Chambre,
ici, pour féliciter puis appuyer mon
collègue qui est le ministre délégué
à la Santé pour tout le travail. Et d'ailleurs, le député des
Îles-de-la-Madeleine le reconnaît, de tous les investissements que nous avons
faits... Il parle de 30 millions, mais c'est plus de 200 millions, M.
le Président, qui a été investi en santé mentale depuis le début de la
pandémie.
Alors, moi, je veux
en profiter, là, ce matin, pour bien expliquer à tout le monde que mon collègue
le ministre responsable de la santé mentale,
notamment, a pris les bouchées doubles depuis plusieurs mois et va continuer à
faire des efforts pour être capable de rejoindre les Québécois, qui
vivent des moments très difficiles avec la pandémie. Et on va continuer de le
faire, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau :
M. le Président, le problème, c'est qu'on annonce des sommes importantes, mais
ça ne descend pas sur le terrain. Par
exemple, encore en novembre 2020, le gouvernement a annoncé 100 millions
pour améliorer l'offre de soins et de
soutien en santé mentale. 19 millions étaient destinés à implanter des
équipes d'éclaireurs pour rejoindre les personnes vulnérables sur le
terrain pendant la pandémie. Où sont ces équipes? Toujours en formation, six
mois après.
Est-ce que le
gouvernement trouve que cette lenteur est normale? Est-ce qu'on peut s'attendre
à des équipes d'éclaireurs sur le terrain avant la fin de la pandémie?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bien, écoutez, je suis content que le député des Îles-de-la-Madeleine réfère au
concept des éclaireurs. C'est exactement ce que mon collègue le ministre
délégué à la Santé a mis en place, au cours des dernières semaines, pour
être capable, justement, d'être sur le terrain, M. le Président, puis d'aller
rejoindre les gens.
On le sait, en
situation de pandémie, puis je pense qu'on l'a tous vécu, la plupart des citoyens
subissent souvent ce qu'on appelle un isolement, un isolement où on se replie
sur soi-même parce qu'on ne sait pas comment agir dans ces situations-là. Et je pense que mon collègue
a démontré énormément d'empathie, depuis un an, à essayer de trouver
des nouvelles façons de rejoindre les gens...
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
...et le concept d'éclaireurs qu'il a mis en place, de sentinelles, je pense
qu'il est très apprécié.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau : M. le
Président, hier un sondage démontrait
que le moral des travailleuses de la
santé est à son plus bas, près de la moitié d'entre elles disent avoir ressenti
de la détresse depuis le début de la pandémie. Le gouvernement fait donc une nouvelle annonce, 10 millions de dollars
pour implanter des équipes de pairs aidants pour soutenir les professionnels
et faire des interventions psychosociales.
Est-ce que les
travailleuses sur le terrain vont devoir, elles aussi, attendre un an avant que
l'aide arrive?
• (10 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bien, écoutez, M. le Président, là, je pense que j'ai été assez clair, avec
toute l'empathie que mon collègue a démontrée non seulement dans la dernière
année, mais dans les dernières semaines, à mettre en place des programmes concrets pour aider. On a parlé, tout à l'heure,
des travailleurs de la santé. Moi, je le sais, là, je le vis tous les jours, on
parle avec le réseau, les gens nous
disent ce qu'ils ont besoin. Je pense que le ministre responsable a mis en
place... On parle de 8 000 éclaireurs, on parle d'à peu près
400 pairs, de proches aidants, on parle de 2 000 aidants,
gestionnaires qui vont travailler
spécifiquement pour les besoins de nos travailleurs de la santé. Je pense que,
M. le Président, là, je ne peux pas être plus pratique, puis j'appuie
mon collègue dans la démarche qu'il fait pour nos travailleurs de la santé
Le Président :
Question principale, M. le député de Rosemont.
Hausse du coût du logement
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
Merci, M. le Président. D'abord, je veux confirmer au premier ministre que ça
nous choque, effectivement, de voir des familles se faire jeter à la rue. Ça nous
choque sincèrement, ça devrait le choquer aussi.
Ce qui nous choque
aussi, c'est de voir des décisions de la CAQ qui aggravent la situation des
locataires au Québec. Je parle notamment
d'une des premières décisions de la CAQ, de diminuer les taxes scolaires. Ça a
profité à qui? Aux propriétaires. Surtout
aux propriétaires de grandes maisons, surtout aux propriétaires immobiliers qui
ont beaucoup, beaucoup de portes. Ça n'a pas profité aux locataires. On
l'avait dit, mais le ministre a refusé d'adopter des mesures pour protéger les
locataires. Il nous a parlé de la théorie du ruissellement. Bien, savez-vous
quoi? Ce n'est pas arrivé. Il n'y a pas eu
de ruissellement, il y a eu de l'évitement vers les propriétaires. Les loyers
augmentent, continuent d'augmenter.
Est-ce
que le ministre des Finances reconnaît que la baisse de taxe scolaire n'a pas
profité aux 3 millions de locataires du Québec?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Il y a vraiment juste au Québec, M. le Président, qu'on se lève pour s'excuser
d'avoir baissé les taxes, là. Je veux dire, c'est incroyable.
Les Québécois sont les plus taxés en Amérique du
Nord. On s'est engagés, en campagne électorale, à bonifier les allocations
famille, à baisser les taxes scolaires. Depuis, nous avons diminué les tarifs
de stationnement et les tarifs de garderie. Je pense que notre gouvernement est engagé à supporter les familles. Et, la baisse du fardeau fiscal, le fardeau fiscal sur les propriétaires
immobiliers est le plus élevé au Canada. Et, oui, on a libéré de l'espace fiscal, et
c'est une excellente politique.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rosemont.
M. Vincent
Marissal
M. Marissal : Ça dépend pour qui. Je cite le ministre des
Finances, le 20 février 2019, sur la baisse des taxes scolaires, je
cite : «...un des estimés qu'on aura sera l'effet sur les locataires de la
baisse de taxe scolaire à terme.
«[...]L'effet
sur les loyers est existant.» Bien non, il n'est pas existant. S'il y a un
effet sur les loyers, c'est à la hausse.
M. le Président, je repose ma question : Est-ce qu'il peut corriger ses propos, le
ministre, et admettre que le seul effet CAQ pour
les locataires, c'est l'explosion des loyers?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Je suis toujours
heureux quand le député de Rosemont me cite, ça me fait plaisir. Écoutez, la
demande excède l'offre, alors on a besoin de plus de constructions.
D'abord,
j'ai une bonne nouvelle pour tous, puis je sais que les oppositions n'en ont
pas parlé, mais les mises en chantier,
cette année... On dit que, le marché, pour avoir une augmentation de l'offre
dans le marché immobilier, au Québec, ça prend 50 000 créations de logements;
on roule présentement sur un niveau de 90 000. Alors, l'offre
s'ajuste. Pour que l'offre s'ajuste,
ça prend des conditions favorables aux propriétaires, et je pense qu'une baisse
de taxe scolaire, c'est très bien.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Manon
Massé
Mme Massé :
M. le Président, tantôt le premier ministre a dit que les loyers ne pouvaient
pas augmenter plus que l'inflation.
Bien, c'est inexact parce que, dans les dernières années, les loyers ont
augmenté plus que l'inflation. Alors, ça, c'est encore une déconnexion
démontrée.
Est-ce qu'il peut se
lever puis corriger ses propos?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. M. le Président, on a effectivement une régie des loyers qui peut refuser
une augmentation de loyer. C'est en
fonction des augmentations de coûts réels du propriétaire. Donc, M. le
Président, je pense que c'est un système qui est envié par les
locataires de toutes les provinces au Canada.
Le Président : Question
principale, M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
Rémunération du président-directeur général d'Investissement
Québec
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
M. le Président, hier nous avons eu la chance d'entendre le P.D.G. d'Investissement
Québec, lors de l'étude de crédits.
Vous ne serez pas surpris d'apprendre que nous avons questionné le ministre et
le P.D.G. sur ses conditions salariales très avantageuses.
Pour le P.D.G., il
était normal que le ministre lui garantisse, avant son embauche, une
rémunération beaucoup plus élevée que le P.D.G. précédent, mais, de l'autre
côté, le même P.D.G. nous dit qu'il aurait accepté l'embauche au salaire de son prédécesseur. Honnêtement, M. le
Président, je croyais que le ministre de l'Économie et le premier ministre,
qui a approuvé la politique de rémunération,
étaient de meilleurs négociateurs que ça. Le P.D.G. était prêt à venir
travailler pour un demi-million de dollars, mais on lui offre
1 million de dollars.
Donc,
M. le Président, le gouvernement négocie très mal ses contrats, ou bien il
voulait offrir un cadeau à l'ami du ministre de l'Économie.
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, ça me fait plaisir de répondre en tant que
responsable de la gouvernance des sociétés d'État.
Alors,
voici la situation. Le conseil d'administration d'Investissement Québec a fait
un balisage de la rémunération, dans
les secteurs, avec une firme externe, a fait des recommandations au gouvernement.
Et on a un programme de rémunération compétitif, basé sur des cibles de
performance précises, et ces gens-là seront très bien rémunérés si le Québec
en bénéficie énormément. Alors, les intérêts sont alignés, comme on dit en
rémunération.
Le Président :
Première complémentaire, M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
M. le Président, pour les caquistes, c'est simple, on nie l'évidence. On n'aime
pas les règles de la Commissaire à l'éthique? On
demande le changement du code pour l'adapter à une seule personne. On n'aime
pas la politique de rémunération d'Investissement Québec? On la change pour
permettre à l'ami du ministre d'être bien payé.
M. le Président, nous
sommes rendus à un point que le ministre de l'Économie considère que le salaire
d'un demi-million, c'est un tire-pois. Est-ce
que le premier ministre considère lui aussi qu'un demi-million, c'est un
tire-pois?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, encore une fois, lorsqu'on fait ces choses-là... Puis
ça pourrait être la même chose pour le
P.D.G. de Loto-Québec, j'ai vu qu'il y avait des articles sur le P.D.G. de
Loto-Québec. On utilise une firme externe et on fait un balisage de l'industrie. Dans le cas d'Investissement Québec, on
a regardé, par exemple, le Fonds de solidarité de la FTQ, ce qui se fait dans d'autres sociétés d'État.
Et ensuite on a une partie salaire de base, qui est compétitif, puis on a une
partie rémunération incitative avec des
indicateurs clés de performance qui sont liés à la performance de l'économie du
Québec, à la performance des entreprises, à une contribution qui est
extrêmement importante, celle d'Investissement Québec.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
M. le Président, tout le monde reconnaît que c'est inacceptable de donner un
salaire de 1 million de dollars à l'ami du ministre, mais le
premier ministre nie l'évidence et accepte de faire un décret. Tout le monde
admet que le code de la Commissaire à l'éthique est à suivre et à être respecté, mais le
gouvernement nie l'évidence, il veut le changer. Tout le monde reconnaît
que Le Panier bleu est un panier percé et ne marchera pas, et le
gouvernement nie l'évidence et continue de supporter cette patente à gosses.
Coudon, est-ce que ce
gouvernement, un jour, peut se réveiller et accepter les évidences?
Le
Président : Bon, vous employez le vocabulaire que vous voulez,
mais il y a des termes qui ne sont pas nécessairement nécessaires. M. le
ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, de
toute façon, M. le Président, comme la question était dans tous les sens, là,
je pense que c'est une ouverture
à une réponse générale, là. Alors, je vais vous donner le plan économique du gouvernement pour la relance, alors : investissement dans les infrastructures, extrêmement important, requalification de la main-d'oeuvre, intégration des immigrants, reconnaissance des diplômes, productivité et compétitivité
des entreprises. Merci, M. le Président.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Financement
de l'école Madeleine-Bergeron
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone :
La semaine dernière, le personnel de l'école Madeleine-Bergeron a lancé un cri
de coeur au ministre de l'Éducation et au
premier ministre. Cette école, qui accueille des élèves handicapés, a été
avisée par le ministère de
l'Éducation que seulement 19 des 106 élèves sous sa responsabilité
correspondent aux critères d'admissibilité pour recevoir du financement,
des critères déterminés par le ministre.
Entendons-nous bien,
les 106 élèves qui sont à cette école sont handicapés. Mais, pour le
ministre, ils devraient accueillir seulement les élèves qui ont une déficience
physique accompagnée d'une déficience intellectuelle moyenne à sévère. Bref, pour le ministre, certains de ces
enfants ne sont pas assez handicapés pour recevoir du financement. Ça veut
dire que l'école devrait annoncer à des familles que leurs enfants ne pourront
plus fréquenter cette école.
Le
ministre peut corriger l'erreur, il peut dès maintenant modifier le mandat de
l'école afin de permettre à ces enfants de rester dans leur école.
Est-ce que le
ministre va agir et faire preuve d'humanité?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge :
M. le Président, nous avons déjà agi dans cette situation-là, je veux rassurer
ma collègue. La situation de l'école Madeleine-Bergeron a été portée à
ma connaissance il y a peu de temps. Évidemment, on a agi rapidement, au ministère, au cabinet, on a communiqué avec la
direction générale du centre de services pour voir qu'est-ce qui se passait.
Il semble qu'il y avait un malentendu
administratif, malentendu qui a été réglé. Clairement, les besoins continueront
d'être donnés, on va pouvoir
accepter, bien sûr, les élèves qui ont besoin de fréquenter cette école-là,
parce qu'il y a des besoins très particuliers. Je veux garantir aux
parents, peut-être, qui s'en inquiètent ou les membres du personnel qui ont été
inquiets suite à ce malentendu-là... je veux
rassurer tout le monde, la situation sera corrigée, le malentendu sera dissipé,
le financement à la hauteur des besoins des élèves sera disponible.
• (10 h 50) •
Le Président :
Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Nous
passons maintenant à la rubrique des motions sans préavis, et je reconnais M.
le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Dubé :
Très bien, M. le Président, merci. Je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le
député de Rousseau :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse que la région des Laurentides a connu une croissance
démographique très importante au cours des dernières années et qu'elle sera
encore considérable au cours des années à venir;
«Qu'elle reconnaisse que malgré cette croissance
démographique, cette région a [fait longtemps] l'objet d'investissements
insuffisants en matière de santé et de services sociaux et que ce
sous-financement a créé un retard qu'il est nécessaire de rattraper;
«Qu'elle
reconnaisse que le présent gouvernement déploie des efforts et prévoit des
budgets depuis le début de son mandat pour rattraper cet héritage
malheureux;
«Qu'elle
appuie le gouvernement dans ses projets de modernisation des infrastructures de
santé ainsi que [...] le financement adéquat des services de santé et de
services sociaux dans les Laurentides.»
Merci, M. le
Président.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat.
Le
Président : M. le leader adjoint de l'opposition officielle? Pas
de consentement. Donc, pas de consentement.
Je reconnais
maintenant M. le député de Laval-des-Rapides.
Exprimer l'inquiétude de l'Assemblée face à la situation
ayant cours en
Colombie et son souhait de voir une résolution pacifique du conflit
M. Polo : Merci beaucoup, M. le
Président. Je sollicite aujourd'hui le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec la ministre des Relations
internationales et de la Francophonie, le député de Laurier-Dorion, le député des
Îles-de-la-Madeleine, le député de Chomedey, la députée de Marie-Victorin et le
député de Rousseau :
«Que
l'Assemblée nationale exprime son inquiétude et sa préoccupation face à la
situation ayant cours en Colombie, où
des manifestations à l'encontre du gouvernement ont donné lieu à de violents
affrontements entre la population et les forces de l'ordre, faisant de
nombreux morts, blessés et disparus;
«Qu'elle
joigne sa voix à celle de l'Union européenne qui a jugé prioritaire de mettre
un terme à l'escalade de cette violence et d'éviter tout usage
disproportionné de la force par les forces de l'ordre;
«Qu'elle
rappelle que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme
s'est dit "profondément alarmé" quant à la situation ayant
cours en Colombie, notamment dans la ville de [Santiago de] Cali;
«Qu'elle
témoigne [de] sa solidarité envers les plus de 25 000 Québécois
d'origine colombienne qui vivent des heures d'angoisse;
«Qu'elle exprime le souhait d'une résolution
pacifique de ces événements, fondée sur le dialogue mutuel et le respect
des droits humains;
«Qu'enfin, elle
observe une minute de silence à la mémoire des victimes et en respect pour
leurs familles.»
Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Je vais vous demander vos
votes respectifs, bien sûr. M. le leader de l'opposition officielle?
M. Derraji :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée. M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji :
M. le Président, je vous demanderais de transmettre une copie de cette motion à
l'Ambassade de la République de la Colombie à Ottawa ainsi qu'au
ministre des Affaires étrangères du Canada.
Le
Président : Et ce sera fait. Je vais vous demander maintenant
de vous lever tous et toutes pour observer une minute de silence à la
mémoire des victimes.
• (10 h
54
—
10
h 55) •
>15725 Le Président :
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
M. le leader du
deuxième groupe d'opposition, à vous la parole.
Demander au gouvernement de faire pression sur le
gouvernement fédéral afin que
celui-ci vote en faveur de la résolution présentée à l'Organisation mondiale du
commerce visant à suspendre les brevets des vaccins contre la COVID-19
M. Nadeau-Dubois : Merci,
M. le Président. Je demande le
consentement de cette Assemblée pour débattre de la motion suivante conjointement
avec la députée de Maurice-Richard, le député des Îles-de-la-Madeleine,
la députée de Marie-Victorin, le député de Chomedey et le député de Rimouski :
«Considérant
les inégalités flagrantes quant à l'accès à la vaccination contre la COVID-19
entre les pays du Nord et ceux du Sud global;
«Considérant
que l'avancement de la campagne de vaccination au niveau international est à
l'avantage de l'ensemble des pays, puisque la pandémie de COVID-19 ne
prendra fin que lorsque l'ensemble de la planète aura accès au vaccin;
«Considérant
la tradition québécoise de solidarité internationale;
«Que l'Assemblée
nationale salue et appuie la décision du président des États-Unis d'appuyer la résolution
présentée à l'Organisation mondiale du commerce visant à suspendre les brevets
des vaccins contre la COVID-19;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec de faire pression sur le gouvernement canadien afin que celui‑ci vote également en faveur
de cette résolution.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Je vous demande vos votes respectifs. M. le leader du deuxième groupe
d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader adjoint de l'opposition officielle?
M. Derraji :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le
Président : Cette motion est
donc adoptée. M. le chef du troisième groupe... Oui, M. le leader du deuxième groupe d'opposition, je
vous écoute.
M. Nadeau-Dubois : Oui. S'il
vous plaît, faire parvenir une copie
de cette motion à M. Marc Garneau, ministre des Affaires étrangères du Canada, et à M. Justin
Trudeau, premier ministre du Canada.
Le Président :
Et ce sera fait sans aucun problème. M. le chef du troisième groupe
d'opposition.
M. Bérubé :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec la députée de Marie-Victorin et le député
de Rimouski, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale affirme que le premier critère de sélection des nouveaux arrivants
devrait être la connaissance du français.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Pas de consentement, M. le Président.
Le Président :
Pas de consentement. M. le député de Chomedey.
Demander au gouvernement de soutenir la région des
Laurentides en misant sur
un rattrapage financier et une accélération des projets de modernisation
et d'agrandissement de ses centres hospitaliers
M. Ouellette : Merci, M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de Marie-Victorin
et la députée de l'Acadie :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse la région des Laurentides comme une région
administrative qui connaît depuis les
trois dernières décennies une croissance continue et exponentielle et qui
connaîtra notamment une accélération proportionnelle du vieillissement
de sa population parmi les plus importantes [du] Québec;
«Qu'elle
souligne que ces deux particularités amènent des défis importants, notamment au
chapitre du financement et de l'organisation de son système de santé et
de services sociaux;
«Qu'elle
reconnaisse que, bien que les investissements aient repris ces dernières
années, la région des Laurentides a
accumulé un retard important, puisque les sommes consacrées au financement des
services et des infrastructures en santé et en services sociaux n'ont
pas suivi l'augmentation croissante de sa population;
«Qu'elle rappelle que cette situation a eu son
lot de conséquences sur le développement de services de santé et de services
sociaux à la hauteur des besoins des Laurentiens et notamment sur sa capacité
de rencontrer les cibles du MSSSQ pour que les Laurentiens reçoivent [des]
soins dans leur région;
«Qu'enfin, elle souligne l'importance pour le
gouvernement du Québec de soutenir la région des Laurentides en misant sur un rattrapage financier et une
accélération des projets de modernisation et d'agrandissement de ses centres
hospitaliers, dont son vaisseau amiral l'Hôpital régional de Saint-Jérôme.»
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Président : Consentement,
sans débat. Les votes, bien sûr, respectifs. M. le député de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : M. le leader
du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
adjoint de l'opposition officielle?
M. Derraji : Pour.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : Cette motion
est donc adoptée.
Avis touchant les travaux des
commissions
Nous en sommes aux avis touchant les travaux des
commissions. La parole à M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. La Commission des institutions procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Relations
internationales et Francophonie du portefeuille Relations internationales et
Francophonie aujourd'hui, de 11 h 30 à 12 h 45, à la salle
Marie-Claire-Kirkland.
La Commission des relations avec les citoyens procédera
à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Lutte contre
l'intimidation du portefeuille Famille aujourd'hui, de 11 h 30 à
midi, à la salle Pauline-Marois.
La Commission des relations avec les citoyens procédera
à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Famille du portefeuille
Famille aujourd'hui, de 12 h 15 à 13 heures et de 14 heures
à 16 h 45, à la salle Pauline-Marois.
La Commission de la culture et de l'éducation procédera
à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Protection de la langue française du portefeuille
Justice aujourd'hui, de 11 h 30 à 13 heures, à la salle du
Conseil législatif.
La Commission de l'économie et du travail
poursuivra l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Économie du portefeuille Économie et Innovation
aujourd'hui, de 11 h 30 à 13 heures, à la salle de l'Assemblée
nationale.
La Commission de l'économie et du travail
procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Développement économique régional du portefeuille
Économie et Innovation aujourd'hui, de 14 heures à 15 heures, à la
salle Marie-Claire-Kirkland.
La Commission
de l'aménagement du territoire procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022
du volet Loisirs et Sports et saines
habitudes de vie du portefeuille Éducation aujourd'hui, de 15 h 30 à
16 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland.
La Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Énergie et
Ressources naturelles, Hydro-Québec, du portefeuille Énergie et Ressources
naturelles aujourd'hui, de 14 heures à 16 heures, à la salle du
Conseil législatif.
La Commission
des institutions procédera à l'étude
des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Sécurité
publique du portefeuille Sécurité publique aujourd'hui, de 14 heures à 16 h 15, incluant
une suspension de 15 minutes, à la salle de l'Assemblée nationale.
La Commission des finances
publiques entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 82, Loi concernant principalement la
mise en oeuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 10 mars
2020, le mardi 11 mai
2021, de 9 h 45 à midi, à la salle du Conseil législatif.
La Commission de l'économie et du travail poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de
santé et de sécurité du travail, le mardi 11 mai 2021, de
9 h 30 à midi, à la salle Pauline-Marois.
La Commission des institutions poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 64, Loi modernisant des dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels,
le mardi 11 mai 2021, de 9 h 30 à midi, à la salle
Marie-Claire-Kirkland.
La Commission des relations avec les citoyens
poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 79, Loi
autorisant la communication de renseignements personnels aux familles d'enfants
autochtones disparus ou décédés à la suite d'une admission en établissement,
le mardi 11 mai 2021, de 9 h 30 à midi, aux salles
Louis-Joseph-Papineau et Louis-Hippolyte-La Fontaine. Merci.
• (11 heures) •
Le
Président : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'ordre spécial concernant l'horaire des travaux des commissions?
Consentement.
Nous en sommes à la rubrique Renseignements sur
les travaux de l'Assemblée.
Ajournement
Puisque nous sommes à la période de l'étude de
crédits budgétaires et que, conformément aux dispositions de l'article 282
du règlement, l'Assemblée ne procède qu'aux affaires courantes, je lève la
séance.
Les travaux de l'Assemblée sont ajournés au
mardi 11 mai 2021, à 10 heures. Merci à toutes et à tous.
(Fin de la séance à 11 h 2)