(Dix heures une minute)
Le
Vice-Président (M. Picard) : Mmes et MM. les députés, avant d'entreprendre nos travaux, nous allons
nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Affaires du jour
Nous sommes réunis ce matin à la suite de la
lettre qu'ont adressée les leaders des groupes parlementaires au président de l'Assemblée nationale afin de l'informer de l'entente survenue entre les
groupes parlementaires et des députés indépendants.
Cette entente a comme objectif de permettre la reprise des travaux de
l'Assemblée dans le respect des normes sanitaires présentement en
vigueur et des recommandations de la Santé publique.
Dépôt de la lettre des leaders parlementaires concernant
l'entente relative
aux modalités applicables à la reprise des travaux parlementaires
Je dépose cette lettre.
À cet égard, est-ce qu'il y a consentement pour
la présentation de la motion par le leader du gouvernement? Consentement. M. le
leader du gouvernement.
Motion concernant les modalités
applicables à toutes les séances
régulières de l'Assemblée et de certaines commissions
parlementaires du 2 au 19 février 2021
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bonjour, M. le Président. Un plaisir de vous retrouver.
M. le Président, entente entre les groupes
parlementaires pour l'hiver 2021 :
«Que les
modalités suivantes soient applicables exclusivement à toutes les séances
régulières de l'Assemblée et des commissions parlementaires qui se
tiendront entre le 2 février 2021 et le 19 février 2021;
«Que le port
du masque de procédure soit obligatoire en tout temps lors des séances de
l'Assemblée et des commissions
parlementaires autres que les séances virtuelles, hormis au moment de prendre
la parole dans le cadre des travaux;
«Que
l'Assemblée siège avec un nombre réduit de députés afin de respecter les
mesures de distanciation physique selon les recommandations de la Santé
publique, suivant la répartition suivante :
«Au plus 20 députés du groupe parlementaire
formant le gouvernement;
«Au plus 8 députés du groupe parlementaire
formant l'opposition officielle;
«Au plus 3 députés du deuxième groupe
d'opposition;
«Au plus 3 députés du troisième groupe
d'opposition;
«Au plus 2 députés indépendants;
«Qu'aux fins
de la période des affaires courantes, cette répartition soit modifiée afin que
le nombre de députés de l'opposition officielle passe de 8 à
10 députés, que le nombre de députés du deuxième groupe et du troisième
groupe d'opposition passe de 3 à
4 députés, et que le nombre de députés du groupe parlementaire formant le
gouvernement soit réduit d'autant;
«Qu'au cours
d'une même période des affaires courantes, l'absence d'un premier député
indépendant puisse être comblée par un député du deuxième groupe
d'opposition;
«Que dans
l'éventualité où un troisième député indépendant désire participer à la période
des affaires courantes, le gouvernement puisse lui céder l'une de ses
banquettes;
«Que les
députés indépendants indiquent au Secrétariat de l'Assemblée et aux leaders des
groupes parlementaires, au plus tard le lundi à 18 heures, les
périodes des affaires courantes auxquelles ils désirent participer pendant la
semaine en cours;
«Qu'au plus tard à 18 heures la veille
d'une séance, le leader du gouvernement communique aux groupes parlementaires d'opposition une liste préliminaire
des ministres qui seront présents à la période des questions et réponses
orales du lendemain;
«Que les ministres
puissent participer à la période des questions et réponses orales en deux
groupes, l'un étant présent lors des séances du mardi et du jeudi et
l'autre lors des séances du mercredi;
«Que tout député puisse prendre la parole et
voter à partir d'un pupitre qui n'est pas celui qui lui a été assigné;
«Que l'Assemblée se réunisse :
«1° le mardi, de 10 heures à 18 h 30,
avec suspension de midi à 13 h 40;
«2° le mercredi, de 9 h 40 à
18 heures, avec suspension de 13 heures à 14 h 30;
«3° le jeudi, de 9 h 40 à
16 h 30, avec suspension de 13 heures à 14 h 30;
«Que l'Assemblée procès aux affaires
courantes :
«1° le mardi, à compter de 13 h 40;
«2° le mercredi et le jeudi, à compter de
9 h 40;
«Qu'aux fins de l'atteinte
du quorum pour l'ouverture de la séance du mardi matin, les groupes
parlementaires s'engagent à ce qu'au moins
7 députés du groupe parlementaire formant le gouvernement, 3 députés
du groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, 1 député du 2e groupe d'opposition et
1 député du 3e groupe d'opposition soient présents à la salle
de l'Assemblée nationale;
«Qu'au cours des débats sur les affaires du
jour, à l'exception des débats sur les affaires inscrites par les députés de l'opposition, le défaut de quorum ne puisse
être soulevé, si au moins de 7 députés du groupe parlementaire formant le
gouvernement sont présents en Chambre;
«Que
l'horaire établi pour le mardi par la présente motion ainsi que les
dispositions sur l'atteinte du quorum pour l'ouverture de la séance
s'appliquent si l'Assemblée décide de se réunir le lundi;
«Qu'une
motion d'ajournement de l'Assemblée ne puisse être présentée qu'au cours de la
période des affaires du jour suivant la période des affaires courantes;
«Que les
débats de fin de séance dont la tenue est prévue le mardi aient lieu à compter
de 18 h 30 et que l'ajournement de la séance soit retardé en
conséquence;
«Que les
débats de fin de séance dont la tenue est prévue le jeudi aient lieu à compter
de 13 heures et que la suspension de la séance soit retardée en
conséquence;
«Que le
mercredi, les débats sur les affaires inscrites par [les] députés de
l'opposition soient tenus de 14 h 30 à 16 h 30;
«Qu'au cours
des débats sur les affaires inscrites par les députés de l'opposition, le
défaut de quorum ne puisse être soulevé, sauf si :
«Dans le cas
d'une motion présentée par l'opposition officielle, moins de 3 députés du
groupe parlementaire formant l'opposition officielle sont présents en
Chambre;
«Dans le cas
d'une motion présentée par le 2e groupe d'opposition, moins de
1 député du 2e groupe d'opposition [soit] présent en Chambre;
«Dans le cas
d'une motion présentée par le 3e groupe d'opposition, moins de
1 député du 3e groupe d'opposition [soit] présent en Chambre;
«Dans le cas
d'une motion présentée par un député indépendant, moins de 1 député
d'opposition [soit] présent en Chambre;
«Que l'ensemble des mises aux voix se déroule
selon une procédure de vote enregistré;
«Qu'à cette
fin, le vote du leader d'un groupe parlementaire, du leader adjoint d'un groupe
parlementaire ou, le cas échéant,
d'un député préalablement identifié par ce dernier auprès du Secrétariat de
l'Assemblée vaille pour l'ensemble des membres de son groupe;
«Qu'un député
puisse enregistrer individuellement un vote différent de celui de son groupe
parlementaire ou choisir de ne pas prendre part au vote;
«Que le député présent le mentionne
immédiatement après le vote de son groupe; sinon, qu'il fasse part de son
intention au leader de son groupe afin qu'il en avise la présidence au moment
du vote ou qu'il en avise par écrit la présidence avant la tenue du vote;
«Qu'à moins d'indication contraire de leur part,
les vice-présidents ne prennent pas part à un vote enregistré;
«Que les noms de tous les députés ayant pris
part au vote soient inscrits au procès-verbal de la séance;
«Que
l'ensemble des mises aux voix tenues dans le cadre des séances de la commission
plénière se déroulent selon cette même procédure;
«Que, lorsque
les députés indépendants sont absents, le leader du gouvernement soit autorisé
à enregistrer leur vote sur une étape de l'étude d'un projet de loi
selon les instructions qui lui auront été transmises, le cas échéant et dont la
transmission incombe aux députés indépendants;
«Que les travaux soient suspendus pour une durée
maximale de 10 minutes si, au moment d'une mise aux voix à l'Assemblée, un groupe
parlementaire n'est pas représenté
par un leader, un leader adjoint ou un député désigné pour agir en son
nom aux fins du vote et n'a pas indiqué à la présidence qu'il ne participera
pas au vote;
«Que le secrétaire général ou un secrétaire adjoint
notifie les leaders et les whips des groupes parlementaires, de même que leur cabinet, les députés indépendants,
ainsi que les secrétaires de commission de la suspension des travaux de
l'Assemblée pour une mise aux voix;
«Que la
commission où siège un leader, un leader adjoint ou un député désigné pour agir
en leur nom aux fins du vote suspende ses travaux, à la demande de ce dernier,
afin de lui permettre de se rendre à la salle de l'Assemblée nationale;
«Que le
secrétaire général ou un secrétaire adjoint notifie le secrétariat de la
commission après la proclamation du résultat
du vote par la présidence ou, s'il y a plusieurs votes successifs, à la suite
de la proclamation du résultat du dernier vote afin que la commission
puisse reprendre ses travaux au plus tard 5 minutes après;
«Qu'à
l'exception de la Commission de l'administration publique, aucune commission ne
puisse tenir de séance de travail;
«Que les
délais prévus aux articles 64.3 et 64.6 du règlement, dont dispose une
commission pour décider de se saisir d'une pétition ou déposer son
rapport, soient suspendus tant que l'alinéa précédent s'applique;
«Que les députés participant aux travaux d'une
commission parlementaire puissent prendre la parole et voter à partir de tout
pupitre aménagé à cette fin par la présidence;
«Que toute
commission parlementaire puisse tenir une même séance à la fois dans les salles
Louis-Joseph-Papineau et Louis-Hippolyte-La Fontaine, en ayant
recours aux moyens technologiques requis;
«Que les commissions puissent se réunir :
«1° le lundi, de 14 heures à
18 heures;
«2°
le mardi, de 9 h 30 à 19 heures, avec suspension de midi jusqu'à
la fin des affaires courantes;
«3° le mercredi, de la
fin des affaires courantes à 18 h 30, avec suspension de
13 heures à 14 h 30;
«4° le jeudi, de la
fin des affaires courantes à 16 h 30, avec suspension de
13 heures à 14 heures;
«5° le vendredi, de
9 h 30 à 12 h 30;
«Que le quorum des
commissions parlementaires autres que virtuelles soit de trois députés;
«Que lors des séances
[des] commissions, tous les votes se déroulent selon une procédure de vote
enregistré;
«Qu'à
cette fin, le vote d'un député ministériel désigné par le leader du
gouvernement vaille pour l'ensemble des membres de son groupe à
l'exception des ministres et de la présidence qui votent en leur propre nom;
«Que
le vote d'un député de l'opposition officielle désigné par le leader de
l'opposition officielle vaille pour l'ensemble des membres de son
groupe, à l'exception de la présidence, qui vote en son propre nom;
«Qu'un
député puisse enregistrer individuellement un vote différent de celui de son
groupe parlementaire ou choisir de ne pas prendre [...] au vote;
«Que le député présent
le mentionne immédiatement après le vote de son groupe; sinon, qu'il fasse part
de son intention au député chargé de voter au nom de son groupe afin qu'il en
avise le secrétaire de la commission au moment du vote;
«Que les noms de tous
les députés ayant pris part au vote soient inscrits au procès-verbal de la
séance;
«Que
le député indépendant qui souhaite participer aux travaux d'une commission
parlementaire dont il n'est pas membre
en avise le secrétariat de cette commission et les leaders des groupes
parlementaires au plus tard à midi, le lundi précédant la date de la
séance de la commission parlementaire ou le jour même, s'il s'agit d'un lundi;
«Que, si le député
indépendant est informé postérieurement au lundi à midi qu'une séance de
commissions doit se tenir au cours de la
semaine, l'échéance prévue au paragraphe précédent soit portée à trois heures
après le moment où le député est informé de la tenue de la séance;
«Que les travaux de
la Commission de l'administration publique puissent se tenir en
visioconférence;
«Que les auditions
tenues par les autres commissions parlementaires se tiennent par
visioconférence;
«Qu'une commission virtuelle soit assimilée à une
commission qui siège dans les édifices de l'Assemblée nationale aux fins de l'application de
l'article 145 du règlement;
«Que lors de ces séances, le député qui préside la
commission ainsi que le personnel du secrétariat
de la commission soient présents à l'hôtel du Parlement;
«Que
les autres députés ainsi que les personnes et organismes convoqués y
participent en ayant recours aux moyens technologiques requis;
«Que
les députés qui participent virtuellement à ces séances soient assimilés à des
membres présents pour l'application de l'article 156 du règlement;
«Que ces séances
soient télédiffusées et diffusées en direct sur le site Web de l'Assemblée
nationale;
«Qu'aucun
vote ne puisse avoir lieu lors de ces séances sauf pour celles de la Commission
de l'administration publique pour lesquelles les décisions se prennent à
l'unanimité des membres qui y participent;
«Que
les règles de procédure relatives aux commissions parlementaires s'appliquent à
ces séances, dans la mesure où elles sont compatibles avec les
dispositions de la présente motion;
«Que la présente
motion ait préséance sur toute disposition incompatible du règlement.»
Merci, M. le
Président.
• (10 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le... Oui, M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Fortin : Oui, merci. Merci, M. le Président. Vous allez me permettre, si
possible, quelques commentaires rapides.
D'abord,
je veux saluer la façon que se sont déroulés les échanges entre les différents
leaders parlementaires. Je pense que ça a été constructif pour que la
démocratie québécoise ici, à l'Assemblée nationale, puisse reprendre ses
travaux le plus rapidement et le mieux possible également, M. le
Président.
Ensuite, je veux
simplement... parce qu'il y a quelques éléments de nos échanges qui ne font pas
partie, disons, du texte de l'entente telle
que soulignée ou dévoilée par le leader du gouvernement, et notamment des
éléments qui sont importants au bon
fonctionnement de nos travaux et au respect des mesures sanitaires, tel que
demandé par la Santé publique.
J'ai
confiance, M. le Président, qu'au cours des prochaines semaines le leader du
gouvernement poursuivra la bonne habitude
qu'il a entamée vendredi dernier en nous faisant part de l'entièreté des
travaux, et tant ici, au salon bleu, qu'en commission parlementaire, le
vendredi précédant la semaine. Ça nous permet, à nous, et à l'ensemble des
groupes parlementaires, et aux siens, également, de limiter les déplacements de
nos députés vers la région de Québec. En contrepartie,
nous avons accepté d'indiquer de façon approximative mais de façon la plus
juste possible le nombre de députés qui prendront part aux travaux du
Parlement.
De la même façon, M.
le Président, ça ne se retrouve pas au texte de l'entente, mais, puisqu'on a
accepté, avec grand enthousiasme, M. le
Président, de poursuivre les travaux de consultation en commission de façon
virtuelle, certains de nos députés ont demandé des ajustements, parce que ça
peut être quand même éreintant, une journée complète de travaux de façon virtuelle, surtout en consultations
particulières, où on veut entendre, poser des bonnes questions et bien
comprendre les propositions qui nous sont faites par les différents groupes.
Alors, on a demandé certains ajustements, notamment pour avoir une période entre les groupes un peu plus
longue. Je comprends de la part du leader du gouvernement que ce sera noté non pas dans l'entente actuelle, mais que ce
sera noté dans les motions à venir. Je souhaite bien évidemment, M. le
Président, que ce soit le cas. Merci.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. M. le leader du troisième groupe
d'opposition.
M. Ouellet : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, à mon tour de vous saluer ainsi que tous les collègues
ici présents, à l'Assemblée nationale.
Le leader de l'opposition officielle a raison de
faire mention de la qualité des échanges que nous avons eus depuis les
dernières semaines pour trouver la meilleure façon de faire vivre la démocratie
tout en respectant les mesures sanitaires.
Le directeur de la santé publique y est allé de ses recommandations, et je suis
convaincu, M. le Président, que l'ensemble des 125 députés qui
pourraient être présents, pas en même temps, mais qui pourraient être présents
ici, à l'Assemblée nationale, vont apprécier
le travail des quatre leaders pour trouver une façon de se retrouver ici, à
l'Assemblée nationale.
J'aimerais
juste terminer en remerciant les gens du secrétariat d'avoir aussi procédé à
l'ajout de mesures sanitaires très
rapidement ici, au salon bleu. On peut constater que maintenant nous avons des
plexiglas et qu'effectivement on va maintenant
porter le masque de procédure. Mais je tenais quand même à saluer de façon très
proactive le travail du secrétariat de
permettre aux députés d'être ici, à Québec, et d'avoir procédé à ces
magnifiques modifications, qui, malheureusement, nous contraint d'agir différemment, suite aux mesures sanitaires, mais
qui me permet aujourd'hui de vous voir quand même à travers le
plexiglas. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le
Président, en complément de réponse pour le leader de l'opposition officielle, effectivement, dans les motions pour les auditions
et consultations particulières, nous allons espacer les consultations. Ça
faisait partie de nos discussions.
Pour ce qui est de la prévisibilité des travaux,
M. le Président, on va continuer comme on a fait depuis que je suis au gouvernement, M. le Président, depuis que
je suis leader, on envoie toujours l'horaire le vendredi. Alors, il aurait
été de bon aloi, M. le Président, que le
député de Pontiac et leader de l'opposition officielle souligne qu'on continue
les bonnes façons qu'on avait déjà
avant la pandémie, M. le Président, mais je lui en fais grâce. Il nous a
transmis adéquatement, vendredi, sa liste, et je lui en remercie.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté.
Débats sur les rapports
de commissions
Reprise du débat sur la prise en
considération du rapport de la commission qui a procédé
à des consultations particulières sur l'augmentation préoccupante de la
consommation
de psychostimulants chez les enfants et les jeunes en lien avec le
trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité
À l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée
reprend le débat ajourné le 10 décembre 2020 sur le rapport de la Commission de la santé et des services sociaux
qui, les 6, 7, 8 et 13 novembre 2019, a procédé à des auditions
publiques dans le cadre de
consultations particulières à l'égard du mandat d'initiative sur l'augmentation
préoccupante de la consommation des
psychostimulants chez les enfants et les jeunes en lien avec le trouble
déficitaire de l'attention avec hyperactivité, TDAH. Ce rapport a été
déposé le 4 décembre 2020, contient des conclusions et
17 recommandations.
Je vous informe qu'il reste un temps de parole
de 55 min 3 s au groupe parlementaire formant le gouvernement,
35 min 45 s au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, 12 min 46 s au deuxième groupe d'opposition et
11 min 29 s au troisième groupe d'opposition.
Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Lotbinière-Frontenac pour la suite de son intervention.
Mme Isabelle Lecours
(suite)
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) :
Merci, M. le Président. Donc, à la fin des travaux, en décembre, justement, je disais que plusieurs groupes étaient venus nous rencontrer pour
discuter avec nous en commission
parlementaire, et ils ont
grandement bonifié nos travaux. Leurs interventions étaient pertinentes et très
intéressantes. Lors des consultations particulières, plusieurs points sont
ressortis des différentes interventions, dont l'encadrement du diagnostic et de
la prescription de médicaments pour le TDAH,
l'accès aux services, la détresse psychologique des jeunes, ainsi que de
nombreux commentaires remettant en question notre système
sociétal valorisant la performance, ou encore l'importance d'avoir de
saines habitudes de vie.
Ce qui m'a particulièrement marquée lors de nos
échanges avec les groupes invités, c'est que de nombreux intervenants de divers
milieux remettaient en question notre mode de vie, les valeurs que nous avions
envie de transmettre à nos jeunes. Nous le savons, nous sommes une société de
performance. En tant que parlementaires, nous sommes
bien placés pour constater cela, avec nos journées qui débutent très tôt et se
terminent souvent passé 22 heures. Les commissions parlementaires,
les séances de travail, les caucus se succèdent à tous les jours. En plus, lors
de nos moments libres, nous traitons des dossiers de comté. Certes, c'est
demandant, mais cela est grandement gratifiant. La différence, c'est que nous avons tous signé pour ça, nous
avons choisi ce rythme de vie pour le meilleur et pour le pire. Mais un rythme
de vie aussi intense ne devrait pas être assumé par des jeunes, et pourtant
c'est souvent le cas.
Je suis mère de deux
jeunes adultes. Régulièrement, il m'arrive de les voir commencer leurs journées
en même temps que moi, et je les vois revenir à la maison aux mêmes heures que
moi. Ils assument déjà une grande charge de travail. Si c'est le cas pour mes
enfants, c'est aussi le cas de nombreux autres jeunes au Québec, des jeunes qui
doivent concilier leurs heures de cours, les
heures d'étude, leurs emplois à temps partiel, leur implication dans le programme,
des stages. Et tout ça en trouvant du
temps pour leurs proches. Lorsqu'on pense à ça, on peut comprendre en partie
pourquoi la consommation de psychostimulants est aussi élevée chez les
jeunes de 18 à 25 ans.
Ce constat
mène d'ailleurs à une autre conclusion alarmante. Comme société,
nous ne mettons pas assez d'efforts pour inculquer de saines habitudes de vie à
nos jeunes. Pourtant, les experts entendus étaient sans équivoque sur le
sujet. Le sport, la réduction du temps passé
devant les écrans, une saine alimentation, prendre du temps de relaxation et un
horaire de sommeil stable sont nécessaires
afin de réduire les impacts du TDA ou du TDAH chez nos jeunes. Non seulement cela pourrait limiter les
impacts du TDAH, mais cela pourrait également éviter à nos jeunes de recevoir un diagnostic de
TDA avec ou sans hyperactivité, car ce n'est pas nécessairement de ça
qu'il souffre.
Le Dr Benoît Hammarrenger, un
neuropsychologue que nous avons reçu en commission, disait d'ailleurs :
«Le TDAH a des symptômes non spécifiques, et
il est important de faire la part des choses entre les vrais symptômes liés au
TDA avec ou sans hyperactivité et d'autres
facteurs liés aux aléas de la vie.» Plusieurs troubles ressemblent au TDAH avec ou sans hyperactivité, et il faut faire une bonne évaluation
et passer par de bons spécialistes pour obtenir un vrai diagnostic ainsi
qu'un bon diagnostic.
Le fait est
que plusieurs parents sont pris au dépourvu quand il est temps
de parler de TDAA et de TDAH. Bien qu'il s'agisse d'un dossier
d'actualité, la majorité des gens sont peu renseignés sur le sujet. Du coup,
que faire quand l'enseignante de votre enfant vous fait savoir que votre jeune
dérange en classe et que son manque de concentration entraîne de mauvaises notes? En tant que parent, il est normal de se
demander où est le problème et comment le résoudre.
• (10 h 20) •
Pour plusieurs,
le remède aux maux qui touchent nos jeunes est la médicamentation. Nous ne
pouvons blâmer les parents de chercher le meilleur pour leur enfant. Vouloir
que ses journées soient facilitées et que son apprentissage scolaire se déroule mieux est normal. Nous voulons tous que
nos enfants grandissent en sentant qu'ils sont acceptés et avec tous les outils importants à leur réussite. Par contre,
je crois que nous sommes maintenant rendus à une étape où il est judicieux
et justifié de se demander si les psychostimulants
sont vraiment ce qu'il y a de meilleur pour les jeunes qui sont l'avenir de
notre province.
Les discussions qui se sont tenues lors de
consultations particulières ont permis d'alimenter les réflexions des
parlementaires, ce qui nous a amenés à la rédaction d'un rapport, que nous
avons déposé, ainsi qu'à la formulation de 17 recommandations. Parmi ces
recommandations, je tiens à souligner quelques-unes, dont la recommandation n° 4 : «Que le
gouvernement du Québec mette sur pied un comité interministériel formé du
ministère de la Santé et des Services sociaux et du ministère de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur», dont une des missions serait
«d'encadrer adéquatement le diagnostic et la prescription des médicaments spécifiques
au TDAH».
La recommandation n° 6 :
«Que le gouvernement du Québec s'assure du dépistage précoce des enfants qui
ont un retard de développement et des élèves ayant un TDAH pour qu'ils soient
accompagnés dès le plus jeune âge.»
La recommandation n° 12 :
«Que le gouvernement du Québec redouble d'efforts pour mieux adapter les écoles
aux réalités et aux défis vécus par les enfants et les jeunes.»
La recommandation n° 14 : «Que le gouvernement du Québec mette en
place, dans les milieux scolaires, un plan d'action de prévention visant les saines habitudes de vie, dont une
saine alimentation, l'activité physique et une utilisation judicieuse des écrans.»
La recommandation n° 15 : «Que le gouvernement du Québec mène une
campagne de sensibilisation pour inciter les enfants, les jeunes et leurs parents à une utilisation judicieuse de leur temps d'écran, dont [une] utilisation de jeux vidéo.»
La recommandation n° 16 : «Que le gouvernement du Québec sensibilise la population aux troubles de santé
mentale chez les enfants et les jeunes.»
S'il y a
bien un élément qui nous rassemble ici, c'est notre amour pour nos enfants et
le désir que ceux-ci puissent s'épanouir
pleinement. En ce sens, M. le
Président, j'ai bon espoir que nos
recommandations seront prises en considération dans les différents ministères ainsi que dans la population.
Et j'ai confiance que le Québec sera
en mesure de procéder aux changements nécessaires afin d'améliorer
l'environnement dans lequel nos jeunes évoluent. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Monique Sauvé
Mme Sauvé : Merci beaucoup, M.
le Président. Dans un premier temps, je veux vous dire à quel point je suis heureuse de pouvoir être de retour ici, en ce
parlement. On est, bien sûr, dans toutes les mesures qu'il faut et tel qu'il se
doit, mais c'est un grand plaisir
d'être physiquement au salon bleu, ce lieu de notre démocratie. Alors, je
souhaite une bonne rentrée à tous ceux qui sont présents.
M. le
Président, il y a bien des questions qu'on doit se poser, des questions qui
peuvent être dérangeantes, comme par
exemple : Est-ce qu'au Québec on est en train de prescrire un peu comme de
l'aspirine des psychostimulants pour nos jeunes qui ont des comportements qui s'apparentent au TDAH? La réponse
peut être oui. Et, comme le disait le pédiatre, le Dr Falardeau... il parle du danger de prescrire à tout vent. Est-ce
qu'au Québec les enseignants font des diagnostics plutôt que des observations? La réponse, c'est oui.
Est-ce que les faux diagnostics peuvent exister? La réponse, c'est oui. Est-ce qu'on est pires que d'autres? La réponse, c'est oui. Est-ce
que les parents subissent des pressions sociales, des pressions de performance à l'école? La réponse, c'est oui.
Est-ce que les médecins ont les ressources pour faire le bon diagnostic? La
réponse, c'est non.
Parce qu'il y
a toutes ces questions, M. le Président, c'est pour moi un grand privilège
d'avoir travaillé à ce mandat d'initiative,
le mandat d'initiative de la Commission de la santé et des services sociaux sur
l'augmentation préoccupante de la consommation de psychostimulants chez
les enfants et les jeunes en lien avec le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité. Parce qu'il y a toutes ces
questions, ce portrait qui nous préoccupe, qui nous choque, qui fait en sorte
qu'on doit absolument, comme société, changer
les choses, prendre un virage à 360 degrés. Autour de la table de la
commission, nous ne sommes pas les experts, mais nous avons entendu les
experts, et il faut bien les entendre.
Alors, pour toutes ces questions que j'ai
nommées, mais aussi pour cette action communautaire que j'ai vécue pendant 20 ans
de ma vie auprès des jeunes... M. le Président, j'en ai trop vu, de jeunes, de
jeunes qui se sont battus quotidiennement avec la pression d'avoir un
diagnostic, ces jeunes qui se sont aventurés à chaque jour dans la pression
sociale, des adolescents qui ont besoin de sentir qu'ils sont, bien sûr, avec
leurs amis et qu'ils ne sont certainement pas dans
des comportements qui dérangent. Cette pression-là très présente, cette
pression par les parents, par les enseignants, par leurs amis, par la société, par les médias qui parlent, et qui
parlent, et qui parlent du TDAH, cette pression est là, et j'ai trop vu de jeunes se battre, se battre
souvent face à toute cette pression d'avoir le diagnostic, d'avoir les
médicaments.
M. le
Président, je ne suis pas en train de dire que les jeunes du Québec n'ont pas
le TDAH. Je suis en train de dire, à
la lumière de ce qu'on a entendu, que tous les jeunes du Québec diagnostiqués
TDAH ne le sont peut-être pas. Je ne suis pas en train de dire que les psychostimulants ne sont pas bons. Je suis
en train de dire que, si nous n'avons pas un diagnostic véritable du
TDAH, le psychostimulant ne devrait peut-être pas être prescrit. Et, quand il
est prescrit, il a des effets bénéfiques, bien sûr, à court terme, mais pas
nécessairement à long terme. Est-ce qu'on suit le jeune? Est-ce que le médecin suit le jeune? Parce que la moitié des
jeunes qui ont le TDAH, lorsqu'ils arrivent à l'étape de leur vie de jeunes
adultes, la moitié n'ont plus le TDAH.
Est-ce qu'on continue à leur prescrire des psychostimulants qui, prescrits à longue
durée, peuvent être néfastes? La réponse, c'est malheureusement, peut-être,
oui. Est-ce qu'on est en train de réévaluer, lorsqu'ils ont vieilli, s'ils ont
encore le TDAH? Pas nécessairement.
Alors, pour toutes ces questions, c'est avec beaucoup
d'émotion que je me suis investie dans ce mandat, et je veux rendre hommage à quelques personnes, si vous me le
permettez, M. le Président, avant de survoler, évidemment,
l'ensemble de nos travaux et des réflexions qu'on a eues, qui sont
parfois difficiles, mais qui étaient absolument nécessaires.
Je veux
d'abord rendre hommage, en toute transpartisanerie, à mon collègue de Jonquière,
qui a porté ce mandat d'initiative
dès le début, suite à la lettre ouverte de 48 pédiatres dans les médias,
qui ont, eux, sonné l'alerte. Mais il a repris cette préoccupation-là et il l'a portée à bout de bras. Et c'est un
grand privilège pour moi que de travailler avec le député de Jonquière.
Donc, je tiens vraiment à le remercier. Et, quand les travaux tardaient à
être repris, il veillait au grain et s'assurait qu'on continue nos
travaux pour ne rien échapper. Alors, un grand, grand merci à lui.
Merci à tous
les membres de la commission, au président, qui ont été vraiment
dans une sincérité, une volonté de faire
une différence. Je veux remercier aussi ma collègue de Mille-Îles, qui était présente avec nous et qui s'est jointe à nos travaux.
Évidemment que je veux aussi remercier les
48 pédiatres, c'est eux qui ont allumé la lumière rouge. C'est eux qui ont dit clairement, suite à l'étude de
l'INESSS : Écoutez, regardez les statistiques, là, ça n'a pas de bon sens!
On est vraiment les pires au Canada, parce qu'en l'espace de 15 ans
le pourcentage de jeunes qui sont sur les psychostimulants au Québec, au niveau de l'adolescence, ça grimpe
comme ça, trois fois plus que pour le reste du Canada, et il faut alors s'en
préoccuper. Donc, ils ont sonné l'alerte. Je
veux leur dire un grand merci. Ils sont au coeur du début du dialogue et du
débat qu'on a eu ensemble, mais qui devra absolument, absolument se
continuer.
Je veux remercier aussi les groupes, parce que
je l'ai dit avec beaucoup d'humilité : Nous ne sommes pas les experts, mais nous avons entendu les experts. Ils
étaient nombreux à dénoncer ce qui se passait. Et encore une fois, M. le
Président, je ne remets pas ni la bonne foi
des parents, des enseignants... de tout le monde, en fait, mais, clairement, il
manque de ressources, il manque
d'information, il manque de sensibilisation. Est-ce que tout le monde est
autour de ce diagnostic? Oui. Mais est-ce que chacun joue le rôle qu'il
devrait jouer? Ça, c'est une grande question.
Parce qu'il faut bien comprendre que le TDAH, il
n'y a pas de test sanguin, il n'y a pas rien qui permet d'évaluer de façon probante, médicale s'il y a clairement
un TDAH. C'est l'analyse comportementale. On regarde l'ensemble des comportements du jeune, et c'est ce qui nous
permet d'évaluer et de faire le diagnostic. Alors, la ligne est très mince
entre : J'observe chez un jeune un
comportement, et : Ah! il a le TDAH. Et ce que je viens dire, c'est
probablement au coeur des mauvais
diagnostics et de la... parce qu'on parle de la surmédication, mais il y a le
surdiagnostic aussi qui est présent et qui est au coeur de ça.
• (10 h 30) •
Alors, je veux remercier tous ces experts, les
experts qui nous ont nourris, nous ont nourris au fil des consultations qui ont eu lieu, donc, au mois de
novembre, du 6 au 13 novembre 2019. Alors, vous voyez, ça fait
longtemps qu'on travaille sur ce
dossier-là, donc beaucoup d'émotion quand j'ai vu le rapport finalement être
déposé avant les fêtes. Alors, je
veux remercier le Centre de psychoéducation du Québec, la Chaire UQAC-Cégep de
Jonquière sur les conditions de vie,
la santé, l'adaptation et les aspirations des jeunes. Et c'est important, hein,
qu'ils aient été là, M. le Président, parce que, quand on regarde les statistiques, il y a un phénomène, et un peu
inexpliqué ou inexplicable pour le moment, mais dans la région du Saguenay, c'est particulièrement
important, cette augmentation du nombre, du pourcentage de psychostimulants,
et je comprends tellement tout l'engagement
de notre collègue de Jonquière, encore une fois. Il y a eu la Clinique FOCUS,
il y a eu le Dr Benoît Hammarrenger,
qui est neuropsychologue et auteur, Mme Ariane Hébert, psychologue,
Institut national d'excellence en
santé et services sociaux, Dre Johanne Lévesque, neuropsychologue, le
Mouvement Jeunes et santé mentale, le service TDAH
de l'Hôpital de Montréal pour enfants, Dre Christiane Laberge,
M. Jean-Claude St-Onge, auteur, Regroupement
des Associations PANDA du Québec, le Dr Pierre-Claude Poulin, pédiatre,
avec ses collègues pédiatres. Alors, voilà l'éclairage que nous avons
reçu.
Vous savez,
quand on entend le Dr Hammarrenger nous dire : Moi, quand j'ai vu,
dans ma pratique de bien des années,
un jeune devant moi que j'ai évalué comme n'ayant pas le TDAH et que je reçois
de la part des parents la pression et
leurs mots qui me disent : Non, non, mon jeune a le TDAH, ça nous prend un
diagnostic de TDAH — on a
entendu ça, M. le Président, en
commission — imaginez
comment est-ce que c'est terrible. Je ne suis pas en train de faire le procès
des parents, mais la pression, la
pression de dire : La panacée, là, c'est d'avoir le TDAH parce que c'est
ce qu'on connaît, c'est ce qui est
véhiculé, et allons-y, mon enfant, mon jeune a un trouble de comportement, et
on y va, ça nous prend ça parce qu'on sait qu'on peut le médicamenter.
Le problème dans tout ça, dans tout ce qu'on
entend, c'est aussi qu'il n'y a pas d'autres options tant que ça. Il n'y en a vraiment pas beaucoup, d'autres options.
Et, lorsqu'elles sont là, bien, elles sont coûteuses, il y a peu d'accès, il y
a peu de ressources. Je veux parler,
évidemment, d'intervention psychosociale. Je veux parler, par exemple, entre
l'évaluation qui est faite par un
médecin de famille puis l'évaluation qui est faite, par exemple, par un
psychologue ou un neuropsychologue. Le
médecin qui va faire, dans 70 % des cas, le diagnostic au bout d'à peu
près 15 minutes, bien, le neuropsychologue, ça lui prend six heures, six
heures, puis ça coûte facilement 1 500 $, 2 000 $. Donc,
évidemment, en termes d'accès, de coûts,
on est en train de regarder deux façons d'évaluer, deux expertises et deux
niveaux d'accessibilité, et ça, ça rend ça très compliqué, et juste pour le diagnostic, parce qu'une fois que le
diagnostic est établi comment on le traite? Alors, il y a le médicament, il y a les psychostimulants et il y
a l'intervention psychosociale. Mais, encore là, l'intervention psychosociale,
il y a peu d'études concluantes, mais les études qui sont sur la table, bien,
nous démontrent que, quand on jumelle le traitement, le médicament et
l'intervention psychosociale, évidemment, ça a un effet très bénéfique pour le
jeune. Mais il y a très peu d'études encore qui le démontrent, malheureusement,
alors la recherche, ça va être très important.
Puis aussi,
le fait de simplement remplacer le médicament par l'intervention psychosociale,
ça, là, c'est presque, excusez l'expression en anglais, no man's land.
Alors, on a vraiment très, très peu... ou très peu de données. Même si on y croit, puis même s'il faut évaluer
l'importance d'une intervention ou d'un accompagnement psychosocial plutôt que le médicament, il y a trop peu d'éléments
probants, de données qui font en sorte que ce soit envisagé. Donc, TDAH, le
diagnostic est là, c'est le médicament, et
voilà, c'est réglé, situation réglée, on a réglé les comportements du jeune.
Donc, c'est très, très, très préoccupant.
Quand je
regarde un peu, je fais le tour un peu de ce qu'ils nous ont dit, ces
experts... Évidemment, j'ai parlé des médecins tantôt. Encore une fois,
il y a quelque chose qui a été dit par la psychologue, Mme Hébert... je
veux retrouver ses propos. Elle nous dit,
évidemment... elle nous confirme que les médecins évaluent selon une base
comportementale. Le TDAH comme tous
les troubles liés à la santé mentale sont répertoriés dans le grand dictionnaire
de la santé mentale, qu'on appelle le DSM-V. Et clairement, quand vient
le temps de regarder pour le TDAH, bien, c'est vraiment la base, c'est l'évaluation, c'est l'identification de
comportements. Alors, même un test... On parlait tantôt de test sanguin. Il n'y
en a pas, évidemment, il n'y a rien de
ça, on n'en est pas là, donc c'est l'évaluation du comportement. Puis même les
tests psychométriques, avec une méthodologie rigoureuse, acceptée, ne
sont pas au rendez-vous non plus. Donc, d'avoir un test, là, qu'on pourrait administrer puis qui aurait une corrélation
significative avec le diagnostic TDAH, ça n'existe pas encore. Ça fait qu'on utilise certains outils, des
tests psychométriques, certains d'entre eux, mais honnêtement ils ne sont
pas à ce point concluants et significatifs
pour dire que, de façon absolue, on est dans le bon diagnostic du TDAH grâce à
ces tests psychométriques. Alors, la psychologue est venue, évidemment, nous
confirmer ça, et là ça nous amène à toute la notion des faux diagnostics,
des imposteurs, mais je vais revenir là-dessus.
L'autre
aspect aussi, j'en ai parlé un peu, c'est la fameuse pression sociale, la
pression de performance et, clairement, la
pression de l'école. J'ai regardé attentivement, à travers tous les travaux qu'on a faits, le
genre d'outils qui étaient disponibles pour
les parents et les enseignants, et il
y a un questionnaire, entre autres,
qui s'appelle le Conners, et tout ça. Je l'ai dit tantôt, d'observer...
un enseignant, malgré toute sa bonne volonté, mais parce qu'il n'a pas reçu la
formation pour bien identifier, il n'a pas l'expertise pour faire un
diagnostic. L'enseignant, le parent n'ont pas la compétence pour faire un diagnostic. Le médecin, le psychologue, le
neuropsychologue et d'autres professionnels de la santé l'ont, mais pas le
parent ni l'enseignant. Et pourtant, en même temps, je suis en train de dire que, quand on fait un diagnostic, on se base
sur les comportements. Ça fait que comprenez-vous que la zone, elle est très,
très, très fragile, la ligne, elle est très fragile?
Alors, un
parent qui observe des comportements, puis qui remplit un petit questionnaire
comme le Conners, puis qui dit :
J'ai observé ça chez mon enfant, mon enfant, et là il va voir le médecin, puis
il a le questionnaire en main, bien, l'observation peut facilement
passer pour une recommandation de diagnostic, et c'est là où c'est très, très,
très fragile. La même chose pour l'enseignant. L'enseignant est là devant un
enfant, mais il ne la connaît pas, la réalité de sa vie au grand complet. L'enseignant, malgré toute sa bonne
foi, malgré toutes les heures qu'il passe avec l'enfant, il ne sait pas si
l'enfant vit nécessairement une situation particulière à la maison, avec ses
amis, et tout ça, qui peuvent très, très bien influencer
les comportements qu'il a, mais il remplit le petit questionnaire, puis il en
parle aux parents, et puis finalement
on a rempli le questionnaire, et une simple
observation devient un diagnostic alors qu'on s'est basés sur l'observation
sans avoir la compétence des gens qui
ont fait cette observation-là. C'est très partiel, ce qu'ils ont fait et
c'était de bonne foi, mais ils ont les mauvais outils en main,
et le rôle qu'ils doivent jouer est mal circonscrit. Alors, ça, c'est très,
très, très important. Puis là ajoutez la
pression, l'enfant va mal à l'école, et tout ça, donc tout ça se passe aussi,
et ce qui n'arrange pas les choses.
Quand je regarde un peu, tantôt, les questions
que j'ai posées, alors, je vous ai parlé évidemment de l'aspirine. Bien, évidemment,
je pense qu'on comprend bien qu'il y a une surmédication qui ne serait peut-être
pas nécessaire. Il y a un lien direct, direct avec le principe de
dire : On a peut-être des faux diagnostics. Et ça, encore une fois, le Dr Hammarrenger
est venu nous le dire clairement. Vous savez, encore une fois, pour avoir
été dans l'intervention auprès des
jeunes, en intervention, en relation d'aide avec les jeunes, on parle
d'approche globale. L'approche globale, ça veut dire, évidemment, qu'on ne prend pas une réalité du jeune, on prend le jeune dans l'ensemble de sa vie,
dans l'ensemble des réalités. Alors, est-ce que le jeune est en train
d'être particulièrement anxieux parce qu'il vit une situation familiale? Est-ce
que le jeune développe un déficit d'attention parce qu'il s'est passé quelque
chose avec ses amis ou dans son entourage? Tout ça fait partie de la réalité
du... Est-ce que le jeune... parce qu'évidemment il y a aussi de la prévention,
le jeune qui s'alimente bien, le jeune qui
n'est pas trop devant l'écran. Il y a tout ça aussi qui peut faire en sorte
que, si ce n'est pas le cas, ça peut
venir exacerber certains comportements. Un jeune qui mangerait du sucre, et du
sucre, et du sucre, c'est sûr que
l'attention est peut-être un peu différente. Mais l'ensemble de sa vie, de son
alimentation, de ses habitudes de vie,
son environnement familial, son environnement avec ses pairs, à l'école, dans
son quartier, tout ça peut faire qu'un enfant vit une situation particulière qui peut être circonstancielle et qui
n'est pas permanente. Et ça, bien, c'est l'approche globale, c'est de parler suffisamment longtemps avec le
jeune pour savoir que ce qu'il a comme comportements, c'est lié à plein
de facteurs dans sa vie, et non pas juste lié à un diagnostic.
• (10 h 40) •
Alors, le Dr Hammarrenger, ce qu'il vient
nous dire, c'est que, par exemple, un jeune qui a un certain degré d'immaturité, ça se pourrait qu'il soit identifié
avec le faux diagnostic du TDAH. L'anxiété, dont j'ai parlé, des perturbations,
aussi, psychoaffectives, ça pourrait venir
aussi tromper sur le diagnostic. La dysphasie réceptive, les troubles
d'apprentissage comme la dyslexie,
l'autisme, bien sûr, le syndrome de Gilles de la Tourette, le trouble
d'opposition et de provocation, la douance
intellectuelle, le manque de sommeil. Imaginez, un jeune pourrait avoir des troubles de sommeil, puis ça pourrait
être diagnostiqué comme étant le TDAH.
Alors, quand
on voit tout ça, quand on regarde tous ces aspects-là, mon Dieu qu'on a des
choses à changer : les médias,
les médias qui nous parlent beaucoup de TDAH sans amener toutes les nuances;
les enseignants, qui travaillent très, très
fort et qui sont attentifs aux jeunes, mais qui n'ont pas tous les outils, qui
n'ont pas toute la formation nécessaire à bien l'identifier, que leur rôle s'arrête à une observation et non pas une
recommandation et certainement pas un diagnostic, donc la formation aux
enseignants, très important; les parents, sensibilisation, l'importance que le
jeune ait un suivi médical, l'importance que le parent puisse parler de l'ensemble
de la réalité avec courage, la réalité de l'environnement et de la vie du jeune, très important, et mettre un peu de
côté la pression qu'il reçoit pour le bien-être de son jeune. Évidemment, tout ça, c'est très, très important. Et, si on veut
plus d'options, bien, évidemment, il faut avoir un meilleur accès, un meilleur
accès à l'intervention psychosociale. La recherche qui vient valider la légitimité d'avoir
d'autres options, très, très, très important.
Et je reviens
aux médecins. Les médecins, encore là, qui sont là, qui font, bien sûr,
tout leur travail, mais qui le font avec peu d'outils, peu d'outils, aucun
outil d'ordre médical, donc une observation qui est basée sur ce que d'autres
personnes ont vu, et il fait ce
diagnostic-là, même s'il a la compétence comme professionnel de santé pour
faire une évaluation et un diagnostic, mais à faute d'outils, à faute
de temps aussi souvent, bien, clairement, clairement, c'est en 10 minutes
que ça se fait, et ce n'est pas nécessairement le bon choix. M. le Président, comment
peut-on penser qu'on évalue le quotidien, la réalité du jeune qui a des comportements problématiques en l'espace de 10 et 15 minutes? Moi, je vais vous dire, en
intervention, là, auprès des jeunes, là,
c'étaient quatre, cinq rencontres, et le jeune commençait à se confier sur ce
qu'il vivait à la maison, alors donc, clairement, là, 10,
15 minutes, là, c'est très, très, très problématique.
Alors, les
acteurs, de bonne foi, ne jouent pas nécessairement leur bon rôle, ils n'ont pas tous les outils. Il
faut faire ensemble un tour de roue important de ce qui se passe puis,
après ça avoir le courage de faire un 360 degrés, je reviens là-dessus.
Et, même si la recherche, par exemple, permettait de bonifier d'autres approches, si on
n'a pas travaillé sur la sensibilisation, si on n'a pas travaillé sur la formation, si on
est toujours dans cette... en psychologie, on dit la
généralisation tardive, donc, dès
qu'on voit un comportement, tout de
suite on saute à la conclusion que
c'est un TDAH, si on ne brise pas ce paradigme-là, comme société, avec tous les acteurs concernés, malgré la
recherche, malgré des ministères qui se parlent ensemble, on n'est pas en
train de faire le travail qu'on se doit.
Alors, j'ai
abordé ces travaux-là avec beaucoup,
beaucoup d'émotion. Je me suis
engagée beaucoup. Et, quand j'ai vu la qualité du rapport
qu'on a déposé au mois de décembre, j'étais très fière. Vous savez, comme
députés, il y a des moments où on se
dit : Peut-être que ça ne fera pas la manchette ou ce ne sera pas
très publicisé, tout ça, mais on est en train de faire le travail, le travail qui peut changer des vies. C'est pour ça
que je fais de la politique, c'est pour ça qu'on fait tous de la politique, les
125, à vouloir faire une différence. D'ailleurs, il y a une de mes collègues
qui m'a dit, avec beaucoup de sagesse, ça, justement, il y a quelques
semaines, elle m'a dit : Tu sais, le travail qu'on fait le plus important
comme députés de cette Assemblée,
c'est de vouloir toujours continuer à travailler, à vouloir faire en sorte
qu'on puisse changer peut-être
un peu ou beaucoup la qualité de vie des
gens. Alors, c'est dans cet esprit où je me suis engagée vraiment
à fond et j'ai cru beaucoup,
beaucoup, avec, évidemment, l'écoute de tous ces experts autour de la table,
la volonté de la commission de pouvoir d'abord avoir le courage de
s'approprier du portrait de la situation, qui n'est pas rose — on
est vraiment, vraiment dans une situation très, très préoccupante, au Québec — donc,
d'avoir le courage d'affronter ce portrait puis de se dire, tous ensemble : On sort de la boîte, on
va innover, on va déposer un rapport de qualité, on va avoir des travaux
rigoureux et on va faire en sorte que
tout ce qu'on met sur la table comme recommandations, ça doit s'opérationnaliser, ça doit avoir
une suite.
Alors, ce rapport, c'est 17 recommandations, et on a
voulu... moi, je tenais beaucoup à ça, entre autres, qu'on ait comme une sorte de ligne du temps, qu'on puisse
traiter en quatre blocs un peu la séquence pour améliorer les choses, tout
d'abord avec la recherche, ensuite avec le
diagnostic, le traitement et enfin le suivi. Alors, je vais parcourir ça un peu
avec vous, M. le Président, de façon un peu sommaire, mais quand même.
Donc, pour ce
qui est de la recherche, ce n'est pas compliqué, on a confié deux mandats
importants à deux instances importantes — si j'avais à résumer,
c'est ça — l'INESSS,
d'abord, évidemment, et l'INSPQ. Alors, à l'INESSS, on a demandé
vraiment de documenter la réalité de façon plus importante puis de pouvoir,
après ça, monitorer les meilleures pratiques
qui se font pour être capables d'en parler, de les déployer, tout ça. Ça, c'est
au niveau de l'INESSS. Au niveau de l'INSPQ,
c'est d'être capables d'essayer de voir s'il y a un lien entre milieux
défavorisés, inégalités sociales et le TDAH, la surmédication, la surprescription, mais aussi le surdiagnostic, voir
s'il y a des corrélations significatives par rapport à ça, toute l'influence de l'industrie pharmaceutique,
les pratiques de prescription et aussi les comportements à la maison, le
temps d'écran, et tout ça, regarder un peu
les habitudes de vie, les statistiques autour de ça. Ça, c'est pour le
bloc 1, la recherche.
Ensuite vient
le diagnostic, dans le fond, quatre grands éléments : créer un comité, développer des politiques,
accroître le dépistage puis donner
des directives pour la formation aux enseignants. En gros, c'est ça.
Si j'y vais de façon un peu plus détaillée, bien, le comité, c'est vraiment
de faire en sorte que le ministère de l'Éducation puis le ministère de la Santé
travaillent ensemble, se parlent plus. Et,
dans ce sens, bien, le rôle qu'ils auront, conjoint, c'est d'encadrer plus le
diagnostic, la perception des
médicaments aussi et aussi travailler sur la prévention, le traitement et
l'accès aux services psychosociaux, il
faut le dire et le redire. Deuxième aspect, les politiques, donc toujours avec
tout le monde qui se parle, le Collège des médecins qui parle à l'Ordre des
psychologues, donc, travailler à resserrer les pratiques cliniques qui
entourent le fameux diagnostic, une
étude de validation statistique, très importante, et développer, comme je l'ai
dit tantôt, des nouveaux tests psychométriques qui vont permettre vraiment,
vraiment de faire un lien et d'outiller et les médecins et les professionnels,
les psychologues, et tout ça, à faire un
meilleur diagnostic. Le dépistage précoce des enfants, très important, et la
formation aux enseignants pour faire
en sorte qu'on ne soit pas dans cette même conclusion trop hâtive et erronée,
dans leur bonne volonté de vouloir
bien faire les choses, de pouvoir les accompagner, de pouvoir les outiller à
faire les bonnes observations.
Pour ce qui
est du traitement, clairement, alors il faut que le ministère de la Santé,
encore une fois, avec le ministère de l'Éducation, puisse concevoir un guide
des meilleures pratiques, une continuité de services, des approches diversifiées,
tout ça mis ensemble, peut-être avoir des expériences pilotes. Aussi, faciliter
l'accès aux services publics de santé, les services
de première ligne en santé mentale, très, très important — vous savez qu'on porte ça de façon
régulière, nous, ici, à l'opposition
officielle — et aussi
que le gouvernement améliore cette accessibilité aux services psychosociaux.
Voilà pour le traitement.
• (10 h 50) •
Le suivi,
j'en ai parlé, il est absent dans bien des cas. Alors, il faut soutenir non
seulement les enseignants, mais il faut aussi avoir une campagne de
sensibilisation pour les enfants, pour les jeunes et, bien sûr, pour les
parents et sensibiliser la population à la différenciation entre les
différentes problématiques de santé mentale. Et un élément très important, parce que... M. le Président, ce
rapport-là, là, je dis non à une tablette sur laquelle il serait posé et je dis
non à une poussière qui pourrait être
accumulée dessus. C'est très mal dit, là, un mauvais français, je me reprends,
je dis non à une poussière qui
pourrait s'y accumuler, merci. Alors donc, il faut absolument qu'il soit
repris, ce rapport-là, il faut que ces recommandations-là
soient vivantes et il faut un gouvernement qui va avoir le courage de les
mettre de l'avant et de les suivre de
près. Alors, on s'est assuré, dans
notre rapport, d'avoir cette recommandation qui permet à chaque législature de
réadresser le mandat avec ces recommandations et remettre ça à l'agenda de
façon régulière et rigoureuse.
Alors, je
suis, encore une fois, très émotive parce que j'ai tellement
le goût que ce rapport-là change la vie de nos jeunes. Nos jeunes, c'est
notre avenir. Nos jeunes qui deviennent des jeunes adultes, est-ce qu'on est en
train de les surmédicamenter? Est-ce qu'on est en train de se dire : On a fait tout ce travail-là, et ça va
être mis de côté? Il ne faut surtout pas
ça. Il faut que le gouvernement ait le courage, il faut que la société
et tous les acteurs qui contribuent à ce portrait qui nous préoccupe tellement... il faut que tous,
pour nos jeunes, nos jeunes du Québec, nos enfants, nos petits-enfants puissent avoir
le meilleur accompagnement face aux comportements difficiles qu'ils ont dans
leur vie, on fasse les bons choix, qu'on pense à eux et qu'on trouve toutes les solutions, avec courage, qui
améliorent la situation du Québec pour nos enfants. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Je reconnais M.
le député de Jean-Lesage. Et je vous rappelle que vous disposez de
12 min 46 s.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti :
Merci beaucoup, M. le Président. On est dans une société qui a une tendance
infinie à l'accélération. La vie
s'accélère tout le temps depuis des décennies, depuis peut-être tout le temps.
Et, même s'il paraît que, dans les années 70, on rêvait une société des loisirs dans laquelle la
technologie allait nous libérer du travail, la technologie allait faire en
sorte qu'on allait avoir le temps de
faire autre chose que juste accroître le capital de ceux qui en ont, bien, ce
n'est pas ça qui s'est passé parce
qu'à chaque gain de productivité qu'on a fait on n'a pas saisi l'occasion pour
prendre du temps pour être ensemble, pour prendre du temps pour être
avec nos familles, pour être plus reposés, pour développer des talents, pour développer des passions, pour faire des projets
desquels on est fiers. Non, on a pris cette opportunité-là pour en faire encore
plus.
Quand on est passés des lettres papier aux
courriels, qu'est-ce qu'on a fait? Est-ce qu'on s'est dit : Ah! super, je vais passer beaucoup moins de temps à gérer ma
correspondance? Bien non, on est passés de quelques lettres par jour à des centaines de courriels par jour. Bien, au
moins une centaine, peut-être pas des centaines. Et à chaque fois, comme ça,
qu'on est capables d'avoir un outil qui
favorise notre productivité, eh bien, on augmente la production, et cette tendance-là, elle est infinie, et cette tendance ne peut pas ne
pas avoir de conséquences sur nos vies comme êtres humains, sur notre bonheur,
sur notre épanouissement et sur les enfants.
Au
Québec, de 2007 à 2015, la consommation de médications liées spécifiquement au TDAH a doublé en quelques années. Aujourd'hui, 15 % des
10 à 17 ans s'en font prescrire, des psychostimulants. C'est extrêmement
préoccupant. Pourquoi?
Toutes sortes de raisons, mais une des raisons, certainement, c'est qu'on a
trouvé ça plus rapide, on a trouvé ça plus
efficace. C'est plus rapide de faire ça que d'offrir des services psychosociaux
à un jeune, de l'inviter à parler. C'est plus facile de faire ça que de prendre le temps pour vrai. Une
rencontre, une évaluation, peut-être deux rencontres, après ça les médicaments, problème réglé. Et on a fait ça
probablement parce qu'on a eu l'impression de sauver de l'argent. On a eu
l'impression que ça nous coûterait moins cher, mais ça, c'est complètement
faux. Si ça a coûté moins cher, peut-être, en soins psychosociaux, cette facture-là,
elle nous rattrape du point de vue du coût des médicaments. Mais la pire
facture qu'on a à assumer, c'est la
facture et le coût humains, c'est cette panoplie d'enfants, ces milliers
d'enfants qui ont eu un diagnostic, alors
qu'ils n'auraient jamais dû avoir un diagnostic de TDAH, à qui on a dit :
Le problème est dans ton cerveau, et la solution, c'est cette
molécule-là, puis nous, on a décidé de payer pour ça.
C'est extrêmement grave, ce qui s'est passé. Les gens qui sont venus
en commission pour témoigner de la surabondance de diagnostics de TDAH et la
surconsommation de psychostimulants, ils ont dit : On est en train de médicaliser un problème social. Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que le
problème, il n'est pas dans le cerveau de ces enfants qui ont reçu un diagnostic pour rien, le problème, il
est social. Est-ce que le problème, c'est juste le fait qu'il n'y a
pas assez de services psychosociaux? C'est clairement une raison. Mais
qu'est-ce qu'ils auraient dit, ces enfants, s'ils avaient eu l'occasion
de parler? Qu'est-ce qu'ils auraient dit de ce qui se passe dans leur famille?
Et ce qu'ils auraient dit de ce qui se passe
dans leur famille, qu'est-ce que ça aurait dit de notre société? Se pourrait-il
qu'un des problèmes fondamentaux qui génèrent de l'anxiété puis qui
génèrent toutes sortes de comportements qualifiés de problématiques pour notre
tendance infinie à l'accélération... se
pourrait-il que ces problèmes-là viennent, en fait, de la société, de notre
mode de fonctionnement, de notre obsession de productivité, de notre
obsession à toujours accélérer, ne jamais prendre le temps?
Je
ne sais pas si on le fait par orgueil ou pour se prouver quelque chose, mais il
serait peut-être intéressant de voir si on ne pourrait pas arrêter ou
ralentir, se donner le temps, se donner le temps, comme êtres humains, de
passer du temps ensemble, en famille, se
donner le temps, comme êtres humains, de parler, de demander aux enfants
qu'est-ce qui fait qu'ils sont si
agités. Peut-être qu'on serait surpris de voir qu'on a une responsabilité
collective là-dedans, puis que ce n'est pas juste une affaire de
molécules.
On
a laissé des multinationales, les pharmaceutiques faire de l'argent avec nos
enfants. Certaines années, il y a des grandes
compagnies pharmaceutiques internationales qui dépensent plus d'argent en
marketing que dans leurs autres postes de
dépenses d'employés. Qu'est-ce que ça dit de ce que vendent les compagnies
pharmaceutiques internationales? Qu'est-ce que ça dit? Le marketing, ça
sert à quoi? Mettre en marché. Des fois, la mise en marché consiste en le fait
de créer un sentiment de besoin là où il n'y
avait pas de sentiment de besoin, où là, il n'y avait pas de besoin. Quand la
moitié des gens qui travaillent pour
ta compagnie sont là pour aller placer ton produit, bien, c'est peut-être qu'on
n'en pas tant de besoin que ça.
Et
ces conséquences-là sont énormes. La pression du marketing, la mise en marché
sauvage qu'on a laissé faire dans le
milieu médical a été dénoncée par ce milieu médical là dans la commission. Ils
nous ont dit : Les compagnies pharmaceutiques
te proposent une espèce de grille diagnostique ultrasimplifiée avec quelques
cases à cocher, puis là, si tu coches ces cases-là, ils disent : Ah! bien
là, le traitement, c'est la molécule, il faut prescrire, il faut vendre, il
faut le lui en donner, le problème est dans son cerveau, et nous avons
concocté la solution. C'est de même que ça se passe et c'est extrêmement grave.
• (11 heures) •
C'est pour ça que je
trouve vraiment important que, parmi toutes les recommandations de ce
rapport-là... Effectivement, il faut toutes
les suivre, mais celles qui concernent l'examen de l'industrie pharmaceutique
et de ses pratiques de mise en marché
sont particulièrement importantes. Il faut qu'on balise ça. Il faut que les
experts s'entendent vraiment entre
eux sur ce qu'est un diagnostic de TDAH, sur ce qu'est le traitement approprié.
Et si on nous dit : Le traitement, c'est de prendre le temps, le traitement, c'est d'offrir la possibilité d'une
parole aux enfants, bien, il faut qu'on paie le prix parce que ce prix-là va être infiniment moins cher que
de laisser la situation comme ça et de laisser ces enfants grandir avec le
sentiment qu'ils ont un problème dans le
cerveau, avec le sentiment qu'ils ne sont pas bons, pas efficaces, pas
fonctionnels et qu'ils sont problématiques, alors que c'est le
fonctionnement même de notre société qui est problématique. Je vous remercie,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Jonquière. Et vous disposez d'un
temps maximum de 11 min 29 s.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault :
Oui. Merci, M. le Président. Ça me fait extrêmement plaisir de prendre la
parole sur ce rapport. J'ai le goût
de dire enfin, parce qu'on a travaillé fort, on a travaillé longtemps. On est
en janvier 2021, et on a obtenu le mandat d'initiative en
janvier 2019. Donc, ça fait deux ans, M. le Président. Je comprends
qu'on a eu la pandémie, là, mais la plupart
des commissions ont siégé. Et, lorsque la pandémie est arrivée dans le décor,
on avait déjà fait les consultations, et on pouvait se réunir en virtuel
certainement pour préparer les recommandations, mais, pour toutes sortes de
raisons, il y a eu des délais supplémentaires qui se sont additionnés.
Il reste une chose,
c'est que nous avions une préoccupation extrêmement grande à la suite
d'interventions, en janvier 2019, d'un
groupe d'une cinquantaine de pédiatres de partout à travers le Québec, mais
notamment sous le leadership ou sous
l'initiative du pédiatre, M. Poulin, de la Beauce, Dr Poulin, qui ont
signé des lettres, donc, une cinquantaine de pédiatres qui ont signé des
lettres dans le Journal de Québec pour sonner une cloche, pour allumer
un feu jaune foncé, presque rouge, sur la surconsommation de médicaments pour
soigner soi-disant le TDAH au Québec par rapport au reste du Canada, et même
par rapport au monde.
Donc, on a des chiffres à
l'interne même du Québec, selon l'INSPQ, qui démontrent une croissance dans les
dernières années quant à la consommation de
TDAH... la consommation de médicaments sur le TDAH chez nos jeunes, donc,
à l'intérieur même du Québec mais aussi quand on se compare par rapport au
reste du Canada, une grande différence quant
à la consommation au Québec de ces médicaments versus le reste du Canada.
Donc, ce groupe de pédiatres a vraiment sonné une cloche, ce groupe de
pédiatres a vraiment levé un drapeau pour dire : Il faut faire quelque
chose.
À la fin des
années 90, il y avait eu déjà une initiative créée notamment
par le premier ministre alors qu'il était ministre de l'Éducation, et
Pauline Marois, qui était ministre de
la Santé ou l'inverse, là, parce que
les deux ont occupé les mêmes fonctions,
puis je ne me souviens plus qui, là, à
ce moment-là, était ministre
de quoi, là, mais c'était l'Éducation et la Santé, et le premier
ministre actuel et Mme Marois,
ils avaient créé une table interministérielle sur l'enjeu du TDAH. Mais, avec
le temps, finalement, les recommandations ou les travaux de cette table-là ont été
reportés, et, finalement, on se retrouve dans la situation qui a été
dénoncée par le groupe de pédiatres dont je vous parlais.
Juste pour
vous donner une idée, chez les 25 ans et moins, entre 2006‑2007 et 2014‑2015,
la prévalence des médicaments, chez les 25 ans et moins, on est
passé...
(Interruption)
M. Gaudreault :
O.K., il y avait un son, là, qui me dérangeait. On est passé, donc, de 2006‑2007
à 2014‑2015, chez les 25 ans et
moins, la prévalence des médicaments, de 2,7 % à 5,8 %, donc une
augmentation importante. Et le Québec, malheureusement,
se distingue là-dessus. Puis on aime bien dire que le Québec est différent,
puis le Québec est une nation, puis
le Québec a une culture différente en Amérique du Nord et à l'intérieur du
Canada, mais sur la question du TDAH et sur la question de la surmédicamentation, ce n'est pas quelque chose qui
nous rend fiers. Donc, en 2014‑2015, il y avait, chez les enfants, prévalence de consommation de médicaments sur le TDAH
de 6,4 % au Québec versus 2,4 % pour le reste du Canada. Alors, là, c'est plus que le
double, là, ce n'est pas une fierté que nous avons de voir ces chiffres qui
distinguent le Québec.
Et, à
l'intérieur de ce record canadien de la consommation et de la surconsommation
de médicaments sur le TDAH, à
l'intérieur de ce record canadien que nous avons au Québec pour la consommation
de médicaments, bien, la région qui en consomme le plus, c'est le Saguenay—Lac-Saint-Jean. Ça fait que, là, double raison
pour ne pas être fiers. Déjà qu'on
n'était pas fiers que le Québec
se distingue, bien là, moi, comme député
du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
c'est bien évident que je ne peux pas
être fier de voir que ma région... Et j'ai un gros côté chauvin, puis j'aime
toujours mettre en valeur les réussites du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
qui sont très fortes, par ailleurs, en plein de domaines, mais là, sur la
question de la prévalence de consommation de
médicaments chez les adolescents, on est presque au tiers de consommation, chez
les adolescents au Saguenay—Lac-Saint-Jean, donc c'est inacceptable. Alors, il
fallait absolument étudier ce phénomène-là.
Donc, moi,
j'ai pris contact — je vous
ramène toujours en janvier 2019 — avec le groupe de médecins, le
Dr Poulin notamment et également
le Dr Bouchard, qui est pédiatre au Saguenay—Lac-Saint-Jean, et j'ai proposé à la commission
parlementaire sur la santé et services
sociaux de se saisir d'un mandat pour étudier cette question-là. Et je dois
saluer le geste du gouvernement,
comme groupe majoritaire à l'Assemblée nationale, qui a accepté de faire en
sorte que la commission se saisisse d'un mandat sur la surconsommation
de médicaments sur le TDAH.
Donc, on a fait notre travail. On a écouté
plusieurs intervenants. On a essayé également de comprendre les différents enjeux qui rentrent en ligne de compte
parce que ce n'est pas juste un enjeu pharmaceutique, ce n'est pas juste
un enjeu clinique, mais c'est aussi un enjeu
social, c'est aussi un enjeu psychosocial, c'est un enjeu également économique
parce qu'on s'aperçoit, quand on fait des
analyses fines, par exemple, par MRC, que les secteurs plus défavorisés ont des
consommations chez les enfants ou chez les
adolescents encore plus élevées de médicaments, une consommation plus élevée
de médicaments pour lutter contre le TDAH.
Est-ce qu'il y a surdiagnostic qui conduit à une surmédicamentation? Tout
semble indiquer que oui. Est-ce qu'il y a même de la pression de certains
enseignants ou de certains parents pour aller chercher
un diagnostic de leur enfant et ainsi avoir accès à un médicament qui va calmer
le jeu chez l'enfant en question? La réponse, c'est oui. On a eu des
témoignages de neuropsychologues, par exemple, qui nous disent : Bien,
écoutez, moi, je reçois des clients qui sont
quasiment déçus de ne pas avoir de diagnostic pour leurs enfants. Alors, c'est
très, très, très préoccupant.
Je veux souligner, entre autres, dans les
témoignages que nous avons reçus, ceux de... évidemment, le groupe de pédiatres, Pierre-Claude Poulin, le Dr Poulin
dont je vous parlais tout à l'heure, qui est venu avec d'autres pédiatres, je pense au Dr Guy Falardeau, à la Dre Valérie Labbé,
également, qui sont venus, mais je veux aussi souligner la contribution très importante de Marie-Christine Brault, une professeure à la
chaire UQAC, cégep de Jonquière, sur les conditions de vie, la santé, l'adaptation et les aspirations des
jeunes, alors qui est venue vraiment, avec son point
de vue de sociologue, là, nous donner un éclairage sur cet enjeu qui est à
la fois, oui, de santé, oui, de santé publique, mais aussi enjeu social relié
à des inégalités sur le territoire.
• (11 h 10) •
Les
conclusions. On a travaillé très fort les conclusions et les recommandations et on a établi... On en avait beaucoup,
donc on les a partagées sur des axes, donc,
la recherche, premier axe, deuxième axe, le diagnostic, troisième axe, le
traitement et, quatrième axe, le
suivi. Et je n'ai pas l'intention de les relire, ces recommandations, parce que vous êtes capable de le faire, M. le Président, il y
en a 17 au total, partagées dans ces quatre axes-là.
Moi, je
voudrais terminer en félicitant tout
le monde, en félicitant les gens qui
sont venus nous rencontrer, en félicitant le groupe de pédiatres qui a sonné l'alarme au point de départ sur la question
de la consommation puis de la surconsommation... de TDAH. Je veux remercier les
gens qui sont venus nous rencontrer. Les parlementaires, on a fait un
beau travail d'équipe. Ça a été long avant d'aboutir, là, mais bon, là,
on l'a, on va arrêter de regarder dans le rétroviseur, on va regarder par en avant. Mais là où je
veux surtout intervenir, c'est sur l'importance d'avoir un suivi, pour ne pas qu'on se retrouve
dans la même situation
que l'ancienne table dont je vous parlais en début d'intervention, qui n'a tourné finalement à rien, puis on se retrouve, 20 ans plus tard, avec le même problème. Donc, il
faut qu'on fasse un suivi parce que, là, on a mandaté, dans nos recommandations justement, le ministère
de l'Éducation, le ministère de la Santé pour travailler ensemble. On a mandaté également l'INSPQ et l'INESSS pour aller
plus loin sur les données qu'on a commencé à élaborer, pour nous fournir des
données scientifiques plus fortes sur la consommation et sur les enjeux. Et il
va falloir s'assurer que ces recommandations-là sont mises en oeuvre.
Donc, moi, ce
que je veux m'assurer ici, M. le Président, c'est que les futurs
parlementaires, les futurs parlementaires dans la prochaine législature s'assurent que ce rapport ne dorme pas sur une tablette, que les prochains
parlementaires seront à pied d'oeuvre
pour s'assurer de l'application de ces recommandations, parce que
c'est la santé de nos jeunes dont il est question. Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député, de votre intervention. Je reconnais maintenant Mme la députée d'Abitibi-Ouest.
Mme Suzanne Blais
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Merci,
M. le Président. Je tiens tout d'abord à remercier mes collègues de la Commission de la santé et des services sociaux. Le mandat d'initiative que nous venons de
terminer permettra à tous les parlementaires de mieux connaître un enjeu
extrêmement préoccupant.
La problématique du TDAH au Québec est malheureusement
aussi inquiétante qu'elle est compliquée. Si mon engagement politique
m'aura appris une chose, c'est bien qu'il
n'y a pas de solutions simples aux
problèmes complexes. C'est donc un travail d'information primordial qui
a été réalisé par la commission. En cela, je tiens à saluer l'esprit de coopération qui a animé l'ensemble de nos travaux
par nos recommandations et les mémoires qui ont été déposés, par les
discussions que nous avons eues avec les groupes entendus en consultation. Je
suis certaine que le gouvernement sera maintenant mieux outillé pour répondre
aux besoins des enfants du Québec.
Les défis
posés par les troubles du déficit de l'attention et de l'hyperactivité sont
nombreux. Ils le sont pour les enfants,
mais ils le sont aussi pour les parents et le personnel enseignant.
C'est pourquoi nous devons cesser de simplifier et de polariser le débat entre pour ou contre la médication. La
médication, elle n'est qu'un morceau du casse‑tête. On peut et on doit être vigilant quant à son utilisation, mais, pour les enfants qui en ont vraiment besoin, les bénéfices
ne peuvent être négligés. Cependant,
ces bénéfices ne doivent pas non plus empêcher d'avoir une réflexion critique
sur l'ensemble du phénomène. Nous
devons reconnaître avec lucidité que ces bénéfices viennent malheureusement avec de nombreux effets secondaires : perte de poids,
nausées, tics nerveux, et j'en passe.
Vous voyez, M. le Président? Le portrait n'est
pas tout noir et tout blanc. Comme dans la plupart des enjeux complexes, il
faut savoir peser le pour et le contre, les avantages et les inconvénients.
Pour cela, il faut faire preuve d'ouverture
et engager un dialogue constructif avec les personnes concernées et les
spécialistes en la matière, et surtout, en tant que législateurs, il faut augmenter notre bagage de connaissances.
C'est ce que nous avons fait avec ce mandat d'initiative et ce que nous
continuerons à faire au sein de la Commission de la santé et des services
sociaux.
Vous savez,
la raison même de ce mandat repose sur l'existence, dans la population, d'une
perception très critique de la
médication et même des diagnostics du TDAH. J'aimerais cependant rappeler à nos
collègues et à nos concitoyens une chose
très importante. Il est faux de croire, comme on l'entend parfois dans les
médias, dans les réseaux sociaux, que la médication du TDAH, que ce soit le Ritalin, le Concerta ou d'autres,
n'est, la plupart du temps, qu'une mesure disciplinaire pour les enfants turbulents. Ce n'est pas un
raccourci pris par les parents irresponsables en complicité avec les médecins
et le système d'éducation. Ce genre
de préjugés n'aide personne, ni les enfants qui ont eu de la difficulté
d'apprentissage, ni les parents, ni
les professeurs, ni les pédopsychiatres. Cependant, les statistiques
disponibles sont effectivement préoccupantes. Qu'est-ce qui fait qu'au
Québec on ait plus de diagnostics en TDAH? Pourquoi on prescrit plus de
médicaments psychostimulants au Québec qu'au
Canada? Ce sont ces questions qui ont motivé la tenue de ce mandat, et non des
préjugés sur la médication. À titre
plus personnel, ce qui m'intéresse particulièrement, c'est que la Commission de
la santé et des services sociaux a pu servir de relais pour sensibiliser
l'ensemble des parlementaires à ces questions-là.
Les enfants
ayant des difficultés d'apprentissage, qu'ils soient diagnostiqués ou non,
souffrent beaucoup. Souvent, cette
souffrance est marquée par un trop-plein d'énergie, un désintérêt pour l'école
et pour les problèmes avec l'autorité. Ces
enfants sont parfois très sensibles à leur environnement, ils sont conscients
de leur différence. Leur difficulté de concentration peut devenir plus qu'une
source de frustration mais une source d'anxiété importante. Malheureusement,
cette anxiété entraîne à son tour un
sentiment d'isolement et de découragement. Combien de nos décrocheurs sont
passés par cet engrenage néfaste? Combien d'enfants du Québec, en majorité des
garçons, ne réalisent pas leur plein potentiel parce que leurs
difficultés d'adaptation au cadre scolaire ne sont perçues que comme un manque
de discipline?
C'est
pourquoi il faut savoir reconnaître les signes précurseurs. Les programmes
comme Agir tôt sont là pour aider les familles et identifier rapidement les
difficultés d'apprentissage des enfants en bas âge. Les études à ce sujet sont
unanimes. Plus tôt un enfant peut bénéficier
des interventions psychosociales
appropriées, meilleures seront les chances d'éviter des difficultés
d'ordre familial, social et scolaire.
Cependant, M. le Président, je tiens à rappeler
ce que plusieurs experts sont venus nous dire. Tout comme la médication n'est pas magique, la simple réduction
de la consommation de médicaments n'est pas une solution miracle. Il faut
surtout être en mesure d'identifier les solutions adaptées à chacune des situations,
des solutions qui auront des effets concrets
sur l'apprentissage des enfants tout en limitant les effets négatifs que
peuvent avoir les médicaments. Il faut donc favoriser
une meilleure coordination entre les différents acteurs du milieu, les parents,
les professeurs, mais aussi les psychoéducateurs,
orthopédagogues, médecins et organismes communautaires. Tous auront un rôle à jouer si
nous voulons établir de nouvelles
façons de faire et travailler à la réussite et à l'épanouissement de tous les
enfants du Québec, sans laisser derrière ceux qui... dans la
lune ou qui ont peine à suivre le rythme.
• (11 h 20) •
La plupart
entendus en commission s'entendent sur le fait, l'intervention psychosociale, combinée à la médication si elle s'avère nécessaire, est l'approche qui connaît le plus de succès.
C'est pourquoi je suis fière que tous les membres de la commission se
soient entendus sur la recommandation 10, qui se lit comme suit :
«Que le gouvernement du Québec améliore
l'accessibilité aux services psychosociaux dans le réseau public sur l'ensemble
du territoire pour les enfants et les jeunes ayant un profil ou un diagnostic
de TDAH et leurs parents, en veillant à ce que cet accès ne soit pas
conditionnel à un diagnostic en santé mentale.»
La dernière
portion est particulièrement importante selon moi. Il ne faut surtout pas
attendre la confirmation ou l'infirmation
d'un diagnostic de TDAH pour qu'un enfant puisse avoir accès aux services dont
il a besoin pour assurer son développement.
Nous vivons
dans une société qui valorise beaucoup la performance,
performance à l'école mais aussi performance en sport et en musique,
parfois même les deux, tout cela en encourageant nos enfants à entretenir un
cercle social où ils pourront s'épanouir.
Cette pression, elle est une source de motivation pour certains, mais, pour
d'autres, elle peut être lourde à
porter. Ce n'est pas mal intentionné, nous voulons tous donner à nos enfants
les meilleures chances dans la vie, mais
je souhaite, collectivement, qu'on prenne conscience qu'on exige beaucoup à nos
enfants. Quand la fatigue s'installe, on
voit apparaître le manque de concentration, l'irritabilité, les malaises
physiques et psychologiques, l'anxiété situationnelle. Trop souvent, la solution médicale devient une
bouée de sauvetage pour des parents qui ne savent plus vers qui se tourner
pour aider leur enfant à se sentir mieux.
Cependant, cela mène parfois à de mauvais
diagnostics. D'ailleurs, permettez-moi de citer un extrait du rapport de la commission qui exprime parfaitement cet enjeu : «Les membres de la Commission constatent que l'évaluation d'un
trouble comme le TDAH est un processus
complexe qui peut difficilement reposer sur les épaules d'une seule catégorie
de professionnels ou d'intervenants.
En effet, comme on a pu l'entendre en audition, même si les professionnels
habilités à ce titre — médecins,
psychologues, neuropsychologues — disposent
d'une expertise et d'outils spécifiques permettant de reconnaître les symptômes du TDAH, les limites et
les écueils propres à chacun de ces champs de pratique peuvent affecter
la fiabilité d'un diagnostic.»
Vous voyez, M. le Président, la complexité de
notre mandat dépasse largement la question de la médication. À travers lui, c'est tout le rapport
à l'éducation et à l'enfance que nous devons... nous
interroger. Quelle est la place de jeu, de rêve ou de l'imaginaire? Est-ce
que nos ambitions de parent prennent
le pas sur l'épanouissement de nos enfants? À quel âge devraient-ils être préparés au rythme de nos vies d'adulte? Au-delà de
la médicalisation, des difficultés d'apprentissage et de l'anxiété de
performance, quelles sont les valeurs que nous souhaitons inculquer à la
prochaine génération? Voilà l'étendue des questions sous-entendues par ce mandat
d'initiative.
Pour ma part,
je crois sincèrement que, bien avant de songer au protocole et au
diagnostic, nous devrions favoriser un nouvel équilibre dans la vie de nos
enfants, prendre le temps avec eux de s'amuser à l'extérieur, au grand air,
prendre le temps d'organiser des activités
familiales et tisser des liens forts, prendre le temps de bien s'alimenter et
en profiter pour faire de ces moments
des occasions d'échange et de partage, prendre le temps de développer leur
curiosité et faire en sorte que nos horizons dépassent celui de nos écrans et
des calendriers bien remplis, car, comme le disait la célèbre médecin et
pédagogue Maria Montessori, libérez le
potentiel de l'enfant et vous transformerez le monde avec lui. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. D'autres interventions? Je reconnais maintenant M. le
député de Dubuc.
M. François Tremblay
M. Tremblay : Merci,
M. le Président, bonne rentrée. Bien,
j'aimerais d'abord saluer tous les collègues ici présents,
qui travaillent très fort quotidiennement dans un contexte plutôt difficile, mais qui avancent positivement.
J'aimerais saluer particulièrement les collègues qui ont travaillé sur
la Commission de la santé et services sociaux et puis qui parviennent aujourd'hui au dépôt, finalement, d'un résultat
qui va avoir des avantages pour un meilleur équilibre, au Québec, pour nos
jeunes. Alors, ça a été aussi un mandat qui était très émotif.
Je profite
pour saluer le travail de mon collègue député de Beauce-Nord au niveau de la
présidence. Effectivement, on a reçu des gens de tous les milieux, et puis
c'est très sensible, la cause des jeunes, et puis le député de Beauce-Nord,
comme à chaque fois, a fait un travail très rassembleur, très posé.
J'aimerais
aussi, évidemment, saluer le rôle de mon collègue de Jonquière, qui a joué un
rôle de catalyseur. C'est une des
options fort intéressantes de notre travail, de pouvoir justement capter ce
genre de signaux là d'opportunités qui proviennent du milieu et puis de
l'amener ici, à Québec, pour qu'on puisse en débattre.
Saluer aussi,
finalement, les signataires, les pédiatres, au nombre de 48, qui, finalement,
ont sonné l'alarme pour signifier qu'on avait un réel problème sur le
terrain.
J'aimerais aussi saluer, évidemment,
l'engagement, la passion de ceux qui se sont déplacés pour présenter des mémoires, sinon des expertises, sinon des cas
précis, des constats, souvent troublants. D'autres collègues ont évoqué
certains souvenirs des travaux, qui datent quand même de plusieurs mois,
mais j'ai en mémoire, moi, cette dame, psychiatre professionnelle, qui venait nous exprimer, nous exposer une situation
clinique où le jeune vit avec le diagnostic, vit aussi avec la médication, dans
un contexte de conciliation travail-famille, et puis c'est aussi beaucoup
stigmatisé comme réalité. Et puis on se rendait compte, au fil du
témoignage, que la psychiatre en question nous parlait de son propre fils et
puis comment elle vivait cette réalité-là.
Je me souviens très bien d'avoir été impressionné, parce que souvent on aurait
tendance à se dire, en tout cas au niveau des perceptions, qu'un psychiatre ne peut pas en arriver à,
justement, avoir un pareil diagnostic pour
son enfant. On travaille tellement fort, comme parents, pour... en tout cas pour s'assurer qu'ils puissent cheminer sans avoir de problèmes! Alors, c'était un témoignage
qui était à la fois percutant, mais qui nous permettait de comprendre que
n'importe qui peut devoir conjuguer avec ce type de diagnostic là.
J'ai aussi...
On en a parlé, j'ai en mémoire le témoignage extrêmement intéressant d'un
pédopsychiatre en clinique privée qui, effectivement, est venu nous
parler de toute la réalité des diagnostics, des bons diagnostics, et puis des
faux diagnostics aussi, sinon des
diagnostics qui sont biaisés à travers le cheminement, là, qui est un peu, finalement,
précipité et puis qui implique aussi une suite qui est souvent difficile
au niveau de la médication puis des cycles que ça engendre. Je me souviens de ce professionnel-là qui est venu
nous signifier aussi clairement qu'il était disposé à prendre part à des
travaux en comité s'il y avait lieu, puis de
faire en sorte, justement, de mieux définir les critères, puis de mieux
établir l'état de la situation
afin d'assurer, en tout cas, aux intervenants, peut-être en GMF ou en région...
de mieux cibler les véritables diagnostics sur lesquels on doit
médicamenter.
J'ai aussi en
mémoire, évidemment, l'axe qui est beaucoup plus communautaire,
qui venait nous faire réaliser toute l'importance de leur raison d'être.
Puis là on parle... moi, je parle en région, là, au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Ce sont souvent eux qui sont la référence. Nous, en bureau de comté, par
exemple, si on a des appels ou on est interpelés à ces niveaux-là, le premier réflexe, évidemment, qu'on va avoir, de travailler avec les CIUSSS ou
de travailler avec les organismes communautaires,
qui, eux, vont assurer un maillage direct étroit avec le milieu scolaire pour
qu'on puisse assurer de donner de
l'espoir à ces parents-là qui, souvent, sont désespérés et puis qui essaient de
trouver des solutions dans un quotidien qui est souvent en accéléré.
• (11 h 30) •
J'ai en
mémoire aussi... Le collègue de Jonquière l'a signifié clairement, il a été
état de la situation particulière au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Souvent, on
travaille sur différents axes, au niveau politique, mais il y a des réalités
vécues dans le quotidien dont on ne peut pas
nécessairement toujours être très à l'affût. Mais de comprendre puis de
réaliser que les études puis les statistiques démontrent qu'en région on a des cas beaucoup plus significatifs
puis que les statistiques sont à ce point alarmantes...
Je vous avouerai que moi, j'ai peut-être plus
basculé vers l'univers d'analyse de ma communauté. Puis souvent, ces réalités-là... Tu sais, dans un autre mandat,
on a travaillé sur les pesticides puis on s'est rendu compte... puis je ne veux
pas faire de lien, mais on s'est rendu compte que, dans un contexte social,
c'est apparu dans une certaine période d'évolution,
et puis c'est comme s'il y a
un mécanisme qui s'est enclenché puis que c'est devenu une
espèce de norme. Alors, dans une période précise de l'évolution de notre
société, dans une communauté comme la nôtre, où on vit avec la forêt, le fjord,
on est en région éloignée, là, on vante
souvent notre milieu de vie, d'aller marcher, bon, comment on peut en arriver justement à
développer des statistiques aussi effarantes? Puis on essaie de s'imaginer
aussi, bon, à cette époque-là il y avait beaucoup
d'usines qui roulaient, ça travaillait sur les chiffres ou sinon... dans toutes
les sphères de la société. Nos jeunes se retrouvaient
à l'école, et puis, dans le milieu scolaire, dans l'espèce de... on parle de
bulle scolaire, mais, dans cette espèce de réalité scolaire là, il y a un enfant qui était plus agité que les autres,
qui était moins attentif que les autres, qui dérangeait l'ensemble du
groupe. Puis ça, c'est revenu assez souvent dans ce qui nous a été présenté. Et
puis je dirais, de façon ironique, que, personnellement, au milieu... à l'époque primaire, j'entendais souvent le professeur
dire : Tremblay, dans la classe, il y en a deux qui m'énervent,
puis les deux, c'est toi.
Ceci dit, le
fait qu'un jeune se trouve comme ça, un peu en marge de la norme du groupe,
bien, le système scolaire a voulu qu'on l'oriente vers des
rencontres hors classe où on arrivait à des diagnostics, et puis finalement le
jeune devenait, en quelque part, exclu, médicamenté. Et puis c'est d'autres, aussi, témoignages qu'on a
eus, qui étaient plutôt alarmants,
où on nous disait qu'effectivement, à partir
de ce moment-là, le jeune devenait médicamenté, diagnostiqué TDAH, entrait
dans un cycle de médication, évoluait comme ça, parce que ça ne s'arrêtait pas nécessairement
au niveau primaire, ça s'en allait au niveau
secondaire.
Et puis on
nous évoquait qu'ensuite au niveau collégial, M. le Président, il y avait
d'autres formes de médicaments sous prescription, mais parfois même des
médicaments qui étaient illégaux, que ce soit pour avoir davantage
d'attention pour pouvoir travailler,
performer puis arriver en force aux examens. Bien, on finissait par arriver à
l'âge adulte dans cette espèce de cercle vicieux là de la
surmédicamentation.
Et puis vous me permettrez, j'arriverais un petit
peu plus loin sur un lien où je travaille sur un dossier, qui est en santé
mentale cette fois-là, mais qui nous
amène aussi à une espèce de même pattern de surmédicamentation et puis de
cycles de médicaments qui ont des conséquences sur l'état d'esprit ou sinon
physiquement.
Alors, on a
eu différents témoignages, différents exposés confrontants, qui nous
permettaient de bien saisir l'état de la situation. Et puis ça a été
somme toute une collaboration d'ouverture, des échanges aussi hautement
constructifs, franchement. On a un
rapport qui est étoffé, on a des recommandations claires et pertinentes qui ont été votées à
l'unanimité. Un mandat révélateur, je le répète. Une démarche aussi, mon
collègue de Jonquière l'aura signifié, une démarche qui démontre l'écoute et
l'ouverture de notre gouvernement à ce type de débat.
Et puis je
parlais tantôt de la santé mentale. Je fais un lien rapide. Effectivement, quand on arrive au niveau des problèmes de santé mentale, moi, ce
qu'on m'explique, c'est qu'au niveau des GMF ou en région on est mal outillés pour diagnostiquer certaines réalités. Et puis le
premier réflexe qu'on va avoir, au même titre qu'on a entendu qu'il y avait des diagnostics précipités, en 15 ou 20 minutes, chez des jeunes,
bien, quand on arrive en région, au
niveau de la santé mentale, souvent, au niveau des GMF, on va y aller sur un cycle de
médicaments qui va avoir une durée d'environ trois mois et puis, bon, on
va avoir des conséquences au niveau du poids, au niveau de l'état plus
dépressif. On va avoir différentes répercussions jusqu'à ce que le cycle de
trois se complète, qu'on insère à ça d'autres médicaments et puis qu'on
retourne voir le médecin, le psychologue. Et puis on nous relance un autre
cycle de médication sur une autre forme et puis on revient dans le cycle
des trois mois. Ça fait que ça fait que finalement on tourne comme ça à
demander au corps puis à l'esprit de s'adapter.
Alors, je sais que mon collègue ministre délégué
a vraiment beaucoup d'ouverture à ce niveau-là. On travaille à regarder avec un groupe de chercheurs ici, à Laval
entre autres, à y aller avec une approche plus humaniste. En
fait, c'est une approche qui nous
sort de la sphère de la médication pour amener finalement le patient... à
l'impliquer davantage dans la démarche de guérison puis dans la
démarche d'espoir.
Alors, moi, en tout cas, j'y voyais un lien, là, d'un point
de vue peut-être plus sociologique, justement,
d'avoir ce réflexe-là des jeunes à une période précise où on les fait entrer
dans la sphère de la médication. Puis c'est la même chose au niveau
adulte, quand on a des problèmes de santé
mentale, on arrive tout de suite avec la pilule miracle où on pense de traiter finalement avec la
médication. Je pense que c'est un problème qui est, finalement, plus global.
Alors, pour en revenir au sujet de l'intervention,
effectivement, c'est un constat qui nous pousse à réfléchir collectivement. Et puis on a parlé d'un pourcentage
vraiment trop élevé d'enfants sous médication. Si vous me
permettez, M. le Président, quelques statistiques, là, moi... en tout cas, ça a été évoqué, mais 11,3 %,
c'est le pourcentage de jeunes de moins de 25 ans qui ont recours à la
médication pour atténuer les symptômes liés au TDAH chez nous, en région. On
parle d'une proportion deux fois plus élevée, deux fois plus élevée que dans le
reste du Québec, quand même.
Au secondaire, c'est 28 % des jeunes de ma
région qui ont reçu un diagnostic de TDAH, alors que la moyenne au Québec se
situe aux alentours de 23 %. Tout ça, évidemment, bien qu'on parle de
médication, il faut reconnaître qu'il y a un
travail quand même exceptionnel qui est fait par des organismes, par des
chercheurs, par des intervenants qui font
maillage puis qui accompagnent, malgré tout ça, nos jeunes puis nos familles,
d'une part, pour mieux comprendre ce que
c'est que de vivre avec le TDAH, mais aussi pour accentuer à trouver des
solutions autres que la médication. Mais les statistiques sont
définitivement alarmantes.
Alors, comme je le dis, il a été aussi question
des problèmes de diagnostic en région, pourquoi on arrivait à de tels chiffres. Puis ça a été évoqué... Moi, en
tout cas, je me rappelle d'avoir posé la question clairement. Est-ce que c'est
parce qu'on manque d'effectifs? Est-ce que
c'est parce que, finalement, le réseau est mal structuré et puis que
justement... Est-ce qu'avec les
parents puis les familles, en quelque part, on l'a échappé? Est-ce qu'on a
laissé aller, finalement, des diagnostics
de surconsommation, sans nécessairement vouloirs investir dans des véritables
approches, en tout cas, beaucoup plus constructives et beaucoup plus
saines?
Ce qui me rassure au fil du travail aussi, c'est
la volonté de mon collègue ministre délégué à vouloir s'investir. Quand on parle d'Agir tôt, ce pourquoi il s'est
investi en politique, quand on parle d'Agir tôt, on pourrait penser à un
paradigme qui va s'implanter au
Québec, et puis je trouve que c'est définitivement rassurant. Pour moi, c'est
un phare. Puis c'est un réflexe aussi
qu'on pourrait développer au Québec, au niveau du gouvernement, à s'assurer,
justement, de travailler avec davantage de concertation, sur la base de
ces résultats-là qu'Agir tôt risque de donner, autant au niveau de l'autisme,
TDAH, puis de déceler plus rapidement, en milieu scolaire, les problématiques.
• (11 h 40) •
Parlant de
concertation, M. le Président, j'aimerais en profiter à mon tour pour saluer,
remercier aussi la dévotion de Mme Marie-Christine Brault, professeure de
l'Université du Québec à Chicoutimi. Elle est venue témoigner devant la commission et déposer un mémoire tout à fait
éclairant. Mon collègue l'aura aussi mentionné. J'aimerais évidemment saluer, remercier le regroupement PANDA du Saguenay—Lac-Saint-Jean, leurs intervenants et intervenantes qui font un travail colossal. Ce sont des gens exceptionnels,
qui offrent des services essentiels aux jeunes, comme aux moins jeunes, parce que
ça se vit en famille, sans oublier aussi les PANDA qui sont un peu partout au Québec,
je le répète. Je crois même... Je vois ma collègue d'Abitibi, il y a un
regroupement de PANDA dans son secteur aussi qui fait un travail remarquable.
M. le
Président, ça fait quand même un petit bout, la Commission de la santé et des
services sociaux s'est saisie du mandat
le 2 avril 2019. Ça fait maintenant plus d'un an et demi, là, au même
moment pratiquement, soit le 30 mai, l'Assemblée nationale
mandatait Mme Régine Laurent pour présider une commission d'enquête, cette
fois... c'est une commission d'enquête spéciale sur ce qui se passait
au niveau de la DPJ. On a eu des cas précis, extrêmement difficiles.
On attend le dépôt du rapport Parent qui devrait
être reporté en avril, je crois bien. Et puis je pense qu'encore ici on peut établir un certain lien entre la
commission Parent, le travail qui va se faire au niveau de la DPJ et puis le
travail qu'on a fait au niveau de ce
mandat-là par rapport au TDAH. Parce qu'on peut se questionner, au regard des
témoignages qu'on a eus, qui sont plutôt
vibrants, dans quelle mesure on a défini notre approche, quel genre de dialogue
on a à l'égard de nos jeunes, en société, est-ce qu'on prend vraiment le temps de bien établir le contact
puis de s'assurer de bien se comprendre pour avoir des bons traitements,
des bons diagnostics.
Le médicament contre le TDAH, c'est censé
d'être, M. le Président, un outil. C'est censé être un outil à utiliser de manière contextuelle, précise et circonscrite
dans le temps, un outil qui va aider un jeune à développer des mécanismes,
à être suivi par un professionnel,
à travailler de manière efficace avec un orthopédagogue, un orthophoniste, un
psychoéducateur, de faire en sorte d'optimiser le temps à passer et à travailler sur des approches plus
constructives. C'est un peu là où, finalement, moi, j'en arrivais à cette conclusion-là.
Et puis finalement
on a regardé, tout le monde ensemble, les recommandations. On les a validées, on les a votées de façon
unanime. Et puis moi, j'étais heureux de constater que la commission recommande de documenter sérieusement
les phénomènes de surdiagnostic et de surmédicalisation par rapport au TDAH.
J'étais aussi heureux de constater que la
commission recommande d'étudier les effets des écrans sur nos jeunes,
particulièrement en lien avec le TDAH. On sait qu'il y a déjà des études qui
sortent sur le temps d'utilisation de ces appareils-là.
On parle de 30 minutes, entre autres, pour un jeune de niveau primaire, on
parle d'une heure au niveau secondaire, alors que
ce n'est pas du tout le cas. Je n'exposerai pas ma réalité personnelle, mais on
peut comprendre que c'est un phénomène
social, encore une fois, qui débloque puis qui, en milieu scolaire, est très
répandu. C'est la norme. Et puis il va falloir
finalement réfléchir aussi, à ce niveau-là, comment on va pouvoir mieux le
baliser pour arriver à des résultats ou à des approches qui vont être
concluantes avant d'arriver à des témoignages qui sont désastreux.
Je vous
dirai, M. le Président, oui, que je suis particulièrement fier d'avoir
collaboré à la commission, d'y avoir vu le nom de Dubuc, aussi, apparaître,
fier d'y avoir collaboré avec des collègues tout à fait dévoués. Et puis,
pandémie ou pas, je sais que ces
familles-là continuent de travailler avec ces types de différences, c'est
encore plus lourd, mais je salue le travail de tous ceux, dans les
comtés, qui vont y aller avec une vigilance très proactive. Et puis, voilà, je
suis très fier d'y avoir collaboré. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député de Dubuc. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Je
reconnais maintenant M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre : Merci, M. le
Président. Est-ce que vous pouvez me dire le temps qu'il reste, s'il vous plaît?
Le
Vice-Président (M. Picard) : Il reste environ 17 minutes. Je vais vous revenir plus
précisément, là. Environ 17 minutes.
M. Éric Lefebvre
M. Lefebvre : Parfait. Alors, merci, M. le Président.
Écoutez, c'est un plaisir et un honneur pour moi aujourd'hui de me lever dans
cette Chambre pour prendre la parole dans le cadre du débat sur le dépôt du
rapport de la Commission de la santé et services sociaux avec le mandat
d'initiative pour l'augmentation préoccupante, naturellement, de la consommation de psychostimulants
chez les enfants et les jeunes en lien avec le TDAH.
D'entrée de jeu, j'aimerais saluer la députée
de Soulanges, que je remplace au
pied levé ce matin, qui est restée dans la belle région de Vaudreuil en raison d'un protocole de COVID activé dans son
entourage indirect. Elle a fait le choix de s'isoler, et c'est tout en son
honneur. Et je sais que, pour elle, ça aurait été un grand plaisir de se lever
en Chambre ce matin. C'est un débat qui lui tient énormément à coeur.
Et je suis
heureux de retrouver mes collègues aujourd'hui, mais j'ai hâte également qu'on puisse
retrouver tous nos collègues ici, à l'Assemblée nationale. Notre vie ici, au Parlement, nous manque.
J'aimerais également prendre le temps de saluer les députés de
l'opposition qui ont participé au mandat d'initiative. Je veux saluer les collègues de la banquette gouvernementale
qui ont également fait partie des travaux, la députée d'Abitibi-Ouest qui est
juste ici, députés de Beauce-Nord, de
Chapleau, de Dubuc qu'on vient d'entendre, de Lotbinière-Frontenac, ma voisine,
de Richmond, Roberval, Rousseau,
Sainte-Rose, Vachon et les membres présents et passés de la Commission de la
santé et services sociaux, qui ont réalisé jusqu'à maintenant un travail
très important dans ce mandat d'initiative. Ce mandat d'initiative a permis de mettre à jour la problématique cruciale pour nos
enfants et nos jeunes. Alors, en ce sens, je suis très honoré de pouvoir
prendre la parole aux côtés de certains de mes collègues ici
aujourd'hui.
M. le Président, j'aimerais également prendre
une minute pour souligner la contribution exceptionnelle des personnes et des
groupes qui ont participé aux travaux de la commission, qui sont venus
témoigner et qui ont transmis également des mémoires. Ça va être difficile pour
moi de tous les nommer, alors je m'en excuse déjà à ceux que je vais oublier.
Par contre, je voudrais en nommer quelques-uns, comme le mouvement des Jeunes
et santé mentale, le Regroupement — comme on l'a dit — des Associations PANDA du Québec, le service
TDAH de l'Hôpital de Montréal pour
enfants, la Clinique FOCUS, les Drs Falardeau, Hammarrenger, Labbé, Laberge,
Lévesque et Poulin et la Chaire de l'UQAC du cégep de Jonquière sur les
conditions de vie, la santé,
l'adaptation et les aspirations des jeunes. Je tiens également à dire un énorme merci aux
personnes, aux groupes d'avoir éclairé ces travaux de la commission.
M. le Président, le 4 décembre dernier, la Commission de la santé et services sociaux a déposé le rapport contenant des
conclusions, des recommandations à la suite des séances de travail et dans le
cadre du mandat d'initiative sur l'augmentation, on l'a dit, préoccupante de la consommation de psychostimulants chez
les enfants et les jeunes, en lien avec le TDAH. C'est un rapport qui est très éclairant. J'ai pris le temps de
le parcourir, et, comme bon nombre de Québécois et Québécoises et mes collègues ici, à l'Assemblée nationale, c'est un enjeu qui me touche beaucoup, et vous allez comprendre un peu plus tard pourquoi.
Depuis
quelques années, on entend beaucoup parler de la surmédicalisation. Que ce soit
dans les médias, dans nos écoles ou encore dans nos familles, c'est un dossier
qui est important, qui a même rebondi lors des auditions de la commission
Laurent dans les dernières années. Et, malgré tout, l'enjeu reste un enjeu qui
est relativement abstrait pour M. et Mme
Tout-le-monde, et ça demeure, à l'occasion, une rumeur, une intuition plutôt
qu'un fait avéré. Et avec ce rapport, ça permet de mettre des faits sur
les intuitions et des chiffres sur les impressions.
• (11 h 50) •
Alors, si
vous me permettez, je vais passer à travers quelques-unes des principales
conclusions du rapport qui m'ont été
relevées. On y apprend, par exemple, qu'au cours d'une dizaine d'années, de 2006 à
2015, le taux des jeunes Québécois et Québécoises faisant l'usage de
médicaments pour le TDAH a plus que doublé, M. le Président. On apprend également que chez les 10-12 ans,
l'usage de ces médicaments est plus fréquent, mais que chez les 18-25 ans,
c'est là qu'on a vu la plus grosse augmentation. On apprend également qu'au Québec c'est trois fois plus élevé que dans le reste du Canada. Alors, juste ça, là, M. le
Président, c'est suffisant pour qu'on se penche collectivement sur cette
question, pour qu'on s'interroge sur cette chose en tant que société.
On
apprend également en lisant le rapport qu'en raison du manque de
temps, on l'a dit tantôt, du manque de ressources professionnelles accordées à chaque enfant, le
diagnostic de TDAH est parfois attribué par défaut. Et ça, c'est par les
mesures qui ne nous permettent pas de vérifier adéquatement la
différence avec d'autres enjeux cognitifs. On y apprend que le diagnostic du TDAH est un diagnostic complexe, qui
est difficile à cerner pour un seul professionnel, et qui a trop peu de temps
avec son patient, et que, pour être en mesure d'accompagner réellement nos jeunes en fonction de leurs besoins réels, bien, c'est tout un réseau de ressources qu'il
faut déployer autour d'eux, un réseau qui part de la famille et qui passe
jusqu'aux spécialistes.
On apprend également dans ce rapport que le
traitement pharmacologique pour le TDAH est souvent utilisé parce qu'il se révèle être la seule ressource
disponible à la portée de nos jeunes et de leur famille. On déplore un manque
important dans les ressources disponibles
ainsi qu'un accès aux services qui est plus difficile. Alors, on comprend que
le médicament devient une porte de
sortie qui est facile, et, dans l'attente de quelque chose de plus adapté pour
nos jeunes, bien, c'est une béquille
qui, malheureusement, devient systémique et qu'on prend maintenant quasiment
comme une jambe artificielle.
En ce sens,
je suis heureux de voir que notre collègue le député de Chambly et ministre de
l'Éducation a fait des élèves en
difficulté son cheval de bataille. Depuis son entrée en fonction, les
investissements dans nos écoles ont permis d'embaucher 850 enseignants,
professionnels, ressources de soutien supplémentaire pour venir en aide à nos
élèves en difficulté. On a eu
également l'ouverture de 150 classes spécialisées additionnelles, et on
peut également parler des maternelles quatre
ans, qui est maintenant universel. Et c'est un premier pas qui est important
vers un meilleur accompagnement de nos jeunes, entre autres, dans le réseau
scolaire, et un premier pas important également vers une meilleure
compréhension des défis qui peuvent colorer le quotidien de nos enfants
ainsi que nos familles.
Et ça, M. le
Président, je suis bien parlé... bien placé, pardon, pour en parler. Comme
certains le savent déjà, depuis plusieurs années, j'ai la grande chance
d'être le beau-père d'une jeune fille extraordinaire qui s'appelle Marie-Eden. Marie-Eden, ça fait sept ans qu'elle est dans ma
vie et elle est arrivée en même temps que Geneviève, ma conjointe, ou vice versa, une est venue avant l'autre. J'ai
l'occasion avec Geneviève de l'accompagner dans les différentes étapes de sa
vie, notamment dans la mise en place des
ressources qui viennent en aide à Marie-Eden. Certains se demandent peut-être
pourquoi je vous parle de ma belle-fille
aujourd'hui, mais, dans les prochaines minutes, je vais vous exposer un peu le
parcours de Marie-Eden et de notre réalité en tant que famille, et vous
allez comprendre.
Marie-Eden, c'est une jeune fille qui
aujourd'hui a 15 ans. Elle est brillante, elle est drôle, elle a de
l'énergie à revendre. Elle a tellement
d'énergie qu'elle a reçu un diagnostic de TDAH impulsivité et de déficience
intellectuelle à l'âge de deux ans.
Marie-Eden est médicamentée depuis ce temps avec du Biphentin. Ce qui m'a
frappé le plus avec la médication de Marie-Eden, que nous, dans la famille, on appelle
des vitamines, parce qu'on ne veut pas dire qu'elle prend des médicaments à tous les jours, bien, ses
vitamines, c'est qu'après environ 30 minutes, c'est son changement
d'humeur, c'est son changement
d'énergie. Après 30 minutes, Marie-Eden devenait un véritable zombie. Et
ça, pour moi, c'était très difficile à voir, de voir toute cette belle
énergie qui avait complètement disparu. Toute l'étincelle qu'il y avait dans le
regard de Marie-Eden avait disparu. C'est difficile à voir.
Et sûrement
que Marie-Eden avait beaucoup trop d'énergie pour être en mesure de fonctionner
à l'école, j'en suis tout à fait d'accord. Toutefois, de médicamenter à ce point-là, pour nous, on
trouvait que c'était difficile et on se demandait si on pouvait changer ça pour trouver un équilibre.
Et ça, Geneviève et moi, on en était convaincus. Alors, en tant que parent
ou beau-parent, il est important
de s'écouter, d'écouter également le comportement de nos enfants et ce qu'ils ont à
nous apprendre. Il faut mettre une
routine en place, et ça, ce n'est pas facile et ça prend du temps. Le parcours
de Marie-Eden ne s'est pas fait sans tracas, sans faux pas, mais c'est
une situation qu'on apprend à vivre avec.
Et l'importance...
Et ça, je vous dirais que c'est la chose qu'on doit retenir aujourd'hui, c'est l'importance d'avoir une étroite collaboration entre
les intervenants, qu'on parle des médecins, des parents, des enseignants, des
éducateurs spécialisés, dans le fond, tous les intervenants, de près ou de loin, qui ont un contact avec
l'enfant, comme on l'a, nous, avec Marie-Eden. Et c'est grâce à
l'ouverture d'esprit de tous ces gens-là, qui ont une grande implication dans
la réussite académique et sociale de
Marie-Eden... qui, avec le temps, nous a permis de faire passer la médication
de 30 milligrammes par jour, à 20 milligrammes par jour et maintenant
à 10 milligrammes par jour. Alors, on en est très, très fiers.
Évidemment
que la médication continue de faire son effet, et ce n'est pas toujours
évident, comme mère ou comme beau-père,
que ce soit la seule solution. On a besoin de trucs, on a également
besoin d'aide. Et, au niveau de l'impulsivité de Marie-Eden, bien, il y avait des petits trucs qui ont été mis déjà en
bas âge, là. Pour diminuer son impulsivité, bien, on lui fait placer ses
deux mains comme ça, où est-ce qu'on lui dit de pousser très, très fort et de
monter les mains très, très haut vers le ciel. Alors, ça, ça l'aide à
canaliser son énergie. Elle aime beaucoup écouter de la musique douce, alors le soir, on lui fait écouter de la musique douce
pour essayer de reprendre un peu le contrôle sur son corps. Et je vous dirais
qu'avec l'arrivée de Marie-Eden dans ma vie,
bien, le soir, d'écouter de la musique douce, bien, ça me fait du bien à moi
aussi, puis je vous le dis, je vous invite
aussi à le faire. Ça nous aide vraiment, je pense, comme élus, là, à pouvoir se recentrer,
et vous aurez une petite pensée pour Marie-Eden quand vous le ferez.
Mon expérience
m'a également appris, M.
le Président, que c'est vraiment,
je l'ai dit, un travail d'équipe et ça passe vraiment un peu comme dans un
couple, je vous dirais, par une bonne communication. Tous les jours, les enseignants
et les enseignantes écrivent dans
l'agenda de Marie-Eden, nous écrivent un mot, comment s'est déroulée sa
journée, et ça nous permet de faire un petit retour avec Marie-Eden sur
les journées qui ont été plus difficiles, mais également de faire du renforcement positif lorsqu'elle a eu des belles
journées, et je dois vous avouer qu'elle a beaucoup plus de belles
journées que de mauvaises.
Et je veux
prendre un petit moment pour saluer également le travail des différents organismes qui nous ont
soutenus au cours des années. Dans la
région de Victoriaville, on est vraiment choyés. On a des organismes, que je voudrais
remercier, comme
L'Envol, La Myriade, L'Amis-Temps et la Fondation Les amis d'Elliot. Ce sont
tous des organismes et fondations qui
aident les enfants vivant avec des TDAH. Je sais que, pour la plupart des gens
qui ont des TDAH, c'est possible de fonctionner
à peu près normalement avec leur médication. Mais, pour Marie-Eden,
c'est beaucoup plus que le TDAH. Elle a une multitude
d'autres troubles, et avec sa déficience intellectuelle, naturellement. Alors,
ces organismes-là nous ont vraiment aidés.
Et,
avec le temps, bien, on développe des amitiés, des belles relations avec ces
organismes-là. Et d'ailleurs Marie-Eden
a eu le privilège d'être l'enfant ambassadrice de la Fondation des amis
d'Elliott, l'an dernier, et elle a rédigé un livre au profit de la fondation, qui s'appelle Les caresses pour
l'âme. Elle l'a fait avec Geneviève, ma conjointe. Et, dans le fond, c'est un recueil de petites phrases extraordinaires que Marie-Eden
nous fait au quotidien puis qui nous permet de tellement nous faire rire. Et, si vous me permettez, bien,
je vous en partage deux ce matin. Marie-Eden, un matin, elle a un feu sauvage, un gros feu sauvage, et elle
était très triste de ça, et elle me dit : Sais-tu quoi, Éric? En plus, je
vais être obligée de l'amener à l'école demain. Alors, ça, pour elle,
elle était triste de ça, et ça nous a fait, par contre, bien rire.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Compte tenu de l'heure, M. le
député, et afin de permettre, cet après-midi, la tenue des affaires courantes, le présent débat sur la prise en
considération du rapport de la Commission de la santé et des services
sociaux est ajourné. Vous pourrez poursuivre lors de la reprise.
Et les travaux sont
suspendus jusqu'à 13 h 40.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise à 13 h 41)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Bonjour à tous. Vous pouvez vous asseoir.
Avant
de débuter les travaux, je voulais vous souhaiter une bonne rentrée parlementaire. Ça me fait plaisir de vous retrouver tous ici aujourd'hui.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors,
pour débuter nos travaux, aux affaires courantes, à la rubrique de déclarations de députés, je vais céder la parole à M. le député de
D'Arcy-McGee.
Souligner la Semaine nationale
de prévention du suicide
M. David Birnbaum
M. Birnbaum :
Merci, Mme la Présidente. Je tiens à souligner la Semaine nationale de
prévention du suicide. Cette année, la thématique s'intitule Parler
du suicide pour sauver les vies.
Il
est de notre devoir, en tant que parlementaires, d'assurer le déploiement des
ressources suffisantes pour permettre à chaque individu de garder son équilibre
personnel. Il faut en parler pour sauver les vies.
Alors
que le premier hiver pandémique est
bien installé, avec ses courtes journées, ses rares interactions sociales, il ne faut pas que nous laissions la noirceur
s'établir en nous. J'invite les Québécois et les Québécoises à consulter, si nécessaire, et à encourager leurs proches à
faire de même. Gardez courage.
Your
life, every life has value. It deserves to be lived to the fullest.
Il y a toujours
un rempart où s'accrocher. Il y a toujours un phare pour traverser la tempête. Parlez du
suicide pour sauver les vies. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Maintenant, je vais
céder la parole à M. le député de Saint-Jean.
Souligner l'instauration de la
collecte de matières organiques
dans la circonscription de Saint-Jean
M. Louis Lemieux
M. Lemieux :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Depuis hier, la collecte des matières
organiques a débuté à
Saint-Jean-sur-Richelieu et dans toute la région du Haut-Richelieu. Au cours
des prochains jours, les citoyens, qui ont déjà tous reçu leurs bacs bruns,
comme on les appelle familièrement, et qui, chez nous, portent fièrement le nom
de Brun'O Lebac, vont pouvoir récupérer les
restes de table et autres matières organiques et ainsi réduire considérablement
leur volume de déchets pour faire et
profiter, comme de plus en plus de Québécois, de cette troisième voie de la récupération.
Dans le
Haut-Richelieu, les matières organiques seront traitées sur une toute nouvelle
plateforme de compostage, la première
du genre, d'ailleurs, au Québec, pour pouvoir produire du compost de haute
qualité, déjà très en demande dans notre région.
Je tenais, Mme la
Présidente, à souligner cette avancée chez nous, et féliciter et saluer les
promoteurs de ce projet, et surtout
encourager mes concitoyens à en profiter tout en faisant leur part pour l'environnement. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Nous allons poursuivre avec Mme la députée de Verdun.
Rendre hommage à M. Jacques Gendron pour
son engagement social et communautaire
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Merci,
Mme la Présidente. Alors, c'est avec
tristesse que j'ai appris le décès de Jacques Gendron, le
18 janvier dernier, à l'âge de 67 ans.
Jacques était
pharmacien propriétaire à l'Île-des-Soeurs depuis 1990. Il a toujours
fait preuve d'un profond engagement
social. Il était notamment impliqué auprès de la Fondation des écoles
primaires de l'Île-des-Soeurs, en plus d'avoir
participé à des campagnes de financement pour l'institut Douglas. Il était aussi membre du
conseil d'administration de
PME MTL du Grand Sud-Ouest depuis 1999.
Son départ a
laissé un vide immense dans la vie des gens qu'il côtoyait, que ce soit à sa
pharmacie, où il écoutait les gens
avec bienveillance et attention, ou dans la communauté verdunoise. Les
mots sont faibles pour exprimer l'amour et le respect portés à son égard
par toute notre communauté.
J'offre mes
sincères condoléances à sa conjointe, Diane Rose, à sa famille ainsi qu'à tous
ses proches. Jacques, repose en paix,
continue de veiller sur nous. Et on a parlé de toi à l'Assemblée nationale. Je sais que c'était ton rêve, de siéger ici.
On a une pensée pour toi aujourd'hui. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, M. le
député de Beauce-Sud,
la parole est à vous.
Remercier les transporteurs et les camionneurs pour
leur travail pendant la pandémie de COVID-19
M. Samuel Poulin
M. Poulin : Bonne année, Mme la
Présidente! Et très heureux de vous retrouver.
Je veux souligner aujourd'hui les travailleurs
de l'ombre qui permettent à notre population de continuer à vivre malgré tout, des gens qui alimentent nos
épiceries, qui transportent des matériaux pour la construction, du matériel
hospitalier, et j'en passe; bref, qui
nous permettent d'avoir, malgré tout, une vie normale. Et ce sont nos entreprises
dans le domaine du transport, de nos camionneurs.
Et ils sont
nombreux chez nous, en Beauce. Souvent des hommes, mais de plus en plus des
femmes, ils sont sur la route, beau temps, mauvais temps, pour alimenter nos
régions et nos grands centres, de longues heures, parfois, et de nombreux sacrifices familiaux, des gens qui font
face à des horaires serrés, sans compter d'être parfois très loin des siens.
Une pensée
aussi, comme on dit par chez nous, pour le «dispatch», les gens qui travaillent
dans les bureaux et qui doivent user de créativité dans le cadre, on le
sait, de la COVID-19.
Je veux vous honorer, vous remercier pour vos
nombreuses heures et votre dévouement et vous dire merci. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Maintenant, je cède la parole à M. le député de Matane-Matapédia.
Rendre hommage au peintre Philippe Giroux
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : Mme la
Présidente, aujourd'hui je veux souligner le grand talent de M. Philippe Giroux, artiste
peintre de Matane.
Depuis longtemps, les oeuvres de M. Giroux
sont bien présentes dans les lieux publics de La Matanie et du Bas-Saint-Laurent. Au cours des dernières années, il s'est consacré à temps plein à son
art, multipliant ainsi les reconnaissances pour la grande qualité de ses oeuvres. Grand passionné de pêche au
saumon et de nature, Philippe Giroux ne cesse de nous surprendre
par ses tableaux, souvent inspirés des plus beaux paysages de notre région.
En ce début d'année, l'artiste matanais s'est vu
décerner le prestigieux Prix international des professionnels de l'art 2020, dans la catégorie Choix du Mondial Art
Academia, avec son tableau intitulé Autoportrait d'un peintre‑pêcheur.
Cette même oeuvre a également
reçu le premier prix au concours Marketer Art Competition 2020, où plus de 250 artistes
étaient inscrits.
Par son art,
Philippe Giroux est devenu un ambassadeur inspiré et inspirant pour notre
région. M. Giroux, je tiens à
vous offrir toutes mes félicitations pour votre travail et tout ce que vous avez
accompli jusqu'à maintenant. Nous sommes fiers de vous.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M.
le député. Maintenant,
je cède la parole à M. le député de Jean‑Lesage.
Demander au gouvernement de
fournir à l'organisme L'Autonhommie,
Centre de ressources sur la condition masculine (Québec) inc.
le soutien financier nécessaire à sa mission
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci, Mme
la Présidente. On pouvait lire dans Le Soleil, vendredi dernier, qu'un organisme
de ma circonscription, Autonhommie,
était frappé de plein fouet par la pandémie. Autonhommie, c'est un centre d'aide
pour hommes en difficulté.
C'est
malheureux, mais on sait que les hommes sont statistiquement moins portés à
demander de l'aide quand ça ne va pas et crient souvent à l'aide trop tard.
Autonhommie, ce sont les experts du minuit moins cinq, ceux qui rattrapent
les hommes en détresse juste avant qu'il ne soit vraiment trop tard.
Mais, voilà, non
seulement l'organisme n'arrive pas à rencontrer ses besoins en financement,
mais, en plus, la demande a augmenté de
moitié. Vu la difficulté qu'il y a à avoir accès à la psychothérapie dans le
réseau public, on ne peut se
permettre de laisser dépérir les services
extraordinaires donnés par les organismes communautaires qui
oeuvrent en santé mentale
comme Autonhommie.
J'invite
donc le gouvernement à entendre ce
cri de détresse envoyé par cet organisme et à lui offrir le soutien financier
nécessaire à sa mission. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je cède la
parole à Mme la députée de Vaudreuil.
Demander au gouvernement
d'établir une norme pour la
concentration de manganèse dans l'eau potable
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Alors, il a été porté à ma connaissance, dans la dernière année, la problématique du manganèse dans l'eau d'abord par un excellent reportage à l'émission d'Enquête,
de Radio-Canada, et Johanne Faucher, mais aussi par des citoyens
affectés.
Le
manganèse est un oligoélément qui se retrouve naturellement dans plusieurs
types de sols, mais trop de manganèse a
des effets neurologiques, particulièrement sur la santé des enfants, comme par exemple sur la mémoire à court terme, sur la motricité. Bien que, depuis deux ans, Santé Canada recommande une
norme maximale de microgrammes par litre, au Québec aucune norme n'est
appliquée.
En support aux
familles, aux regroupements représentés par David Roy, d'Acton Vale, Julie
Pelletier, de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, et
aux citoyens concernés, je réitère mon engagement
pour vous accompagner et porter votre voix.
Je veux aussi
souligner et remercier les scientifiques, professeurs et médecins, dont Maryse
Bouchard, qui ont eu la gentillesse de nous transmettre leurs études, leur
expertise et leurs connaissances. Je suis certaine qu'en travaillant tous
ensemble nous y arriverons, et ce, pour le bien-être de nos enfants.
• (13 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci. Alors, pour conclure cette rubrique, je cède la parole à M. le député de Chambly.
Souligner la Semaine des
enseignantes et des enseignants
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci bien, Mme la Présidente. Je veux
souligner la tenue de la 27e Semaine des enseignantes et des
enseignants, qui se passe en ce moment.
Personnellement, ça éveille des souvenirs importants. On a tous des souvenirs d'enseignants et d'enseignantes qui ont été marquants pour nous. Moi, je pense à Léonce, sans qui je ne
serais jamais devenu enseignant moi-même, Doris et Gisèle, qui ont été des mentors quand je
commençais à enseigner, les anciens et anciennes collègues Chantal, Nathalie,
Kim, Valérie, François, les jeunes
que j'ai accueillis comme stagiaires dans ma classe, qui sont maintenant des
enseignants qui font la différence.
Je pense aux enseignants et enseignantes qui ont eu mes filles dans leurs classes
et à tous les enseignants du Québec et toutes les enseignantes du
Québec.
C'est votre semaine,
ça devrait être votre semaine, évidemment, à toutes les semaines, mais sachez
que je suis extrêmement reconnaissant du
travail que vous faites, particulièrement dans les conditions difficiles qu'on
connaît aujourd'hui à cause des mesures sanitaires. Bonne semaine des
enseignants et enseignantes et merci!
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Ceci met fin à la rubrique de
déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 51)
(Reprise
à 14 h 2)
Le
Président : Mmes et MM. les députés, d'abord très heureux de
vous retrouver pour cette nouvelle période de travaux parlementaires.
Et, comme à notre
habitude, je vais demander de prendre quelques instants pour nous recueillir,
en ayant une pensée particulière pour la famille et les proches de quatre
anciens collègues dont nous avons appris le décès : d'abord, M. Claude Castonguay, député de Louis-Hébert de 1970 à 1973; Mme Joan Dougherty, députée de Jacques-Cartier de
1981 à 1989; M. Jean-Guy Paré,
député de Lotbinière de 1994 à 2003; et Mme Charlotte L'Écuyer, députée de
Pontiac de 2003 à 2014. Recueillons-nous quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez
vous asseoir.
Puisque
la situation l'exige toujours, et afin de respecter les recommandations émises
par la Direction de la santé publique,
nous appliquerons dans les prochaines semaines des mesures additionnelles à
celles déjà mises en place, notamment, et on le remarque,
le port du masque de procédure lors des travaux parlementaires. Je vous remercie de votre collaboration,
indispensable, évidemment, au bon déroulement de nos travaux.
Et
je prends deux secondes pour vous dire : Vous aurez remarqué probablement notre environnement un peu différent. Je veux seulement saluer le travail de
nos équipes, de notre menuisier, de nos menuisiers pour avoir permis d'avoir
ces mesures supplémentaires, en
concordance avec, évidemment, le style du salon bleu et nos bureaux, donc, de
travail. Alors, chapeau à l'équipe! Ça a été un travail rapide et bien
fait encore une fois.
Dépôt
de la lettre informant que le député de Rimouski, M. Harold LeBel,
n'est plus membre du caucus du groupe parlementaire
formant la troisième opposition
Avant de poursuivre
les affaires courantes, je dépose une lettre que m'a adressée le chef du troisième
groupe d'opposition m'informant que M. Harold LeBel, député de Rimouski,
n'est plus membre du caucus du groupe
parlementaire formant le troisième groupe d'opposition depuis le
15 décembre 2020.
Dépôt
de la lettre informant que le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata,
M. Denis Tardif, n'est plus membre du caucus du groupe
parlementaire formant le gouvernement
Je
dépose également une lettre que m'a adressée le whip en chef du gouvernement m'informant que M. Denis Tardif, député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, n'est plus membre du caucus parlementaire formant le gouvernement depuis le 17 décembre 2020.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
États financiers de la Fondation
universitaire de l'Université de Montréal et de la
Fondation universitaire de l'Institution royale pour l'avancement des sciences,
comptes publics 2019-2020, revue de mandat de Retraite Québec et rapport
annuel du Conservatoire de musique et d'art dramatique
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, permettez-moi de déposer,
au nom de mes collègues, les documents suivants : les états financiers au
31 mai 2019 et 2020 de la Fondation universitaire de l'Université de
Montréal et de la Fondation universitaire de l'Institution royale pour l'avancement des
sciences de l'Université McGill; les comptes publics 2019-2020, volumes 1 et 2, États financiers du gouvernement du Québec et
Renseignements financiers sur le fonds consolidé du revenu, fonds général et fonds spéciaux; la revue de
mandat de Retraite Québec; le rapport d'activité 2019-2020
du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec. Merci, M. le
Président.
Le
Président : Ces documents
sont maintenant déposés. À la rubrique, toujours,
de dépôt de documents, M. le leader
du gouvernement à nouveau.
Réponses à des pétitions et à
des questions inscrites au feuilleton
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. Je dépose les réponses
du gouvernement aux pétitions présentées en Chambre les 12 et 26 novembre 2020 par les
députés de Westmount—Saint-Louis et de D'Arcy-McGee ainsi que les réponses aux questions inscrites au feuilleton
le 24 novembre par les députés de Rimouski, de Verdun et d'Hochelaga‑Maisonneuve, le 24 novembre
et le 1er décembre par le député de Laurier-Dorion, le 1er décembre par la députée
de Maurice-Richard et le 11 décembre par la députée de Mille-Îles.
Merci, M. le Président.
Le Président : Ces documents
sont maintenant déposés.
Rapport du DGE sur la mise en
application de l'article 90.5 de la Loi sur
les élections et les référendums dans les municipalités dans le cadre
des élections partielles du 13 décembre 2020
Pour ma part, je dépose le rapport du Directeur
général des élections du Québec sur la mise en application de l'article 90.5
de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités dans le
cadre des élections partielles municipales du 13 décembre 2020 dans les municipalités
de L'Ancienne-Lorette et de Vaudreuil-sur-le-Lac.
Modifications à la composition
du Bureau de l'Assemblée nationale
Je dépose
également une lettre que m'a adressée le chef du troisième groupe d'opposition m'informant de la nomination de Mme Véronique Hivon, députée de Joliette,
à la fonction de membre du Bureau de
l'Assemblée nationale et de la
nomination de Mme Méganne Perry Mélançon, députée de Gaspé, à la fonction de membre
suppléante du Bureau de l'Assemblée
nationale.
Et maintenant j'invite Mme la deuxième
vice-présidente et députée de Saint-Hyacinthe à prendre la parole.
Motion proposant d'adopter les
modifications
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le Président. Je propose
que ces modifications à la composition du Bureau de l'Assemblée
nationale soient adoptées.
Mise aux voix
Le
Président : Et, en application de l'ordre spécial, j'invite les
leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur cette
motion, suivi des députés indépendants. M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : Mme la députée
de Marie-Victorin?
Mme Fournier : Pour.
Le Président : Je vous
remercie. La motion est adoptée.
Lettre de nomination du député
de Viau, M. Frantz Benjamin,
à titre de président du caucus de l'opposition officielle
De plus, je dépose une lettre que m'a adressée
la cheffe de l'opposition officielle m'informant de la nomination de
M. Frantz Benjamin, député de Viau, à la fonction de président du caucus
de l'opposition officielle à compter du 22 janvier 2021.
Décisions du Bureau de
l'Assemblée nationale
Je dépose également des décisions du Bureau de
l'Assemblée nationale.
Préavis d'une motion des députés
de l'opposition
Enfin, j'ai
reçu préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition, conformément à
l'article 97.1 du règlement. Je dépose le texte de ce préavis.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt
de rapports de commissions, je comprends qu'il n'y a pas de changement, j'ai toujours
le consentement pour procéder au dépôt de rapports de commissions? Alors, je le
fais avec plaisir.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 77
Je dépose donc le rapport de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles qui, les 14 et 15 janvier 2021,
a tenu des auditions publiques dans le cadre de consultations particulières sur
le projet de loi n° 77, Loi sur
l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 59
Je
dépose le rapport de la Commission de l'économie et du travail qui, les 19, 20,
21 et 22 janvier 2021, a tenu des auditions publiques dans le cadre de consultations particulières sur le
projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité
du travail.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 84
Je dépose le rapport de la Commission
des institutions qui, les 19, 20 et 21 janvier 2021, a tenu des
auditions publiques dans le cadre de consultations particulières sur le projet
de loi n° 84, Loi visant à aider les personnes victimes d'infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement.
Modification
à la composition de commissions parlementaires
Je
dépose également les rapports du comité directeur de la Commission de
l'Assemblée nationale qui s'est réuni le 4 janvier 2021 afin de
statuer sur une demande du groupe parlementaire formant le gouvernement
concernant des nominations au sein
des commissions parlementaires, le 5 janvier 2021 afin de statuer sur une
demande du troisième groupe d'opposition
concernant une nomination au sein de la Commission des institutions et le
25 janvier 2021 afin de modifier la liste des présidents de séance.
Mme la deuxième
vice-présidente et députée de Saint-Hyacinthe, à nouveau.
Motion
proposant d'adopter les modifications
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : «Que la modification à la composition des commissions telle que prévue
aux rapports du comité directeur de la Commission de l'Assemblée
nationale soit adoptée.»
• (14 h 10) •
Le
Président : Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'article 129 du règlement et à l'article 4.4 des règles de fonctionnement?
Consentement? Consentement.
Mise
aux voix
En application de
l'ordre spécial, je vous demande vos votes respectifs. M. le leader du
gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Mme la députée de Marie-Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée.
Dépôt
de pétitions
Nous en sommes à la
rubrique Dépôt de pétitions. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Offrir gratuitement les soins dentaires
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 355 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant qu'une
bonne dentition est souvent le gage de santé, de fierté et d'estime de soi;
«Considérant qu'une
mauvaise dentition amène souvent à de la discrimination à l'embauche;
«Considérant
que les enjeux dentaires sont des problèmes de santé physique pouvant avoir des
impacts primordiaux sur la vie personnelle et sociale;
«Considérant que
trois adultes québécois sur quatre, ayant au moins une dent naturelle en
bouche, souffrent de maladies parodontales, et que plus [que] la moitié de
leurs dents ont déjà été cariées;
«Considérant que,
dans le système actuel, les coûts très onéreux défavorisent particulièrement
les personnes et les familles à faible revenu, en situation d'itinérance, en
institutions et/ou les aînés de notre société;
«Considérant que ne
pas traiter un problème de dentition peut avoir plusieurs impacts concomitants
sur la santé générale d'un individu;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de mettre en place une
politique permettant d'offrir gratuitement les soins de santé dentaires
[à] tous types [et] à tous les résidents et résidentes du Québec.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Et cet extrait de pétition est déposé. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
je vous redonne la parole.
Mettre en place des mesures visant à lutter contre le racisme
et la discrimination dans les services de santé,
notamment envers les autochtones
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 1 214 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que la Commission royale sur les peuples autochtones, 1996, la Commission de
vérité et réconciliation, 2015, l'Enquête nationale sur les femmes et
les filles autochtones disparues et assassinées, 2019, et la Commission d'enquête sur les relations entre les Autochtones
et certains services publics au Québec : écoute, réconciliation et progrès,
2019, ont déterminé que les autochtones
vivent du racisme systémique et de la discrimination dans le réseau de la santé
et ont présenté des appels à l'action pour que les services offerts aux
autochtones soient sécuritaires et adaptés culturellement;
«Considérant que les
femmes autochtones sont particulièrement touchées par le racisme et la
discrimination et que certaines ont vécu des abus dans le système de santé;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec :
«D'obliger
tout le personnel du système de la santé à suivre des formations en matière de
lutte contre le racisme, d'aptitudes interculturelles et de droits de la
personne d'ici 2023;
«De
veiller à la mise en place de telles formations auprès de tous les étudiants
dans le domaine de la santé d'ici 2023;
«Qu'un mécanisme de
suivi indépendant et public de la mise en oeuvre des appels à l'action de la
[commission Viens] soit instauré en 2021; et
«Que des tables
locales d'accessibilité aux services en milieu urbain pour les autochtones
soient établies dans toutes les régions; et
«Que
les projets de sécurisation culturelle en développement [et/ou] en cours au
Québec soient financés adéquatement et à long terme.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Et cet extrait de pétition est déposé. M. le député de Jean-Lesage.
S'opposer
à la vente ou au partage des données
médicales à des entreprises privées
M. Zanetti :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 826 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que le
ministre de l'Économie et de l'Innovation a affirmé, à la Commission de
l'économie et du travail, le
20 août 2020, que les données de la RAMQ sont une mine d'or et que le
jour où on peut se rendre confortable [à] permettre l'accès aux données de santé la stratégie du gouvernement est
de vouloir attirer les compagnies pharmaceutiques qui pourront utiliser
ces données;
«Considérant que nos
données médicales doivent demeurer hautement confidentielles et ne doivent
jamais être partagées ou vendues à des compagnies pharmaceutiques;
«Considérant le
problème des fuites massives de renseignements personnels au Québec et dans le
monde;
«Considérant les lois
québécoises protégeant l'accès à nos renseignements médicaux;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de ne jamais vendre ou partager
nos données médicales, qu'elles soient anonymisées ou non, à des
entreprises privées, notamment pharmaceutiques.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Merci. Je vais vous demander de porter toujours
votre masque de procédure, je dois vous rappeler cette petite règle.
Mais ça va venir, hein? L'habitude va venir. Évidemment, on commence à être un
petit peu habitués.
Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Réformer
les dispositions législatives régissant le protecteur de l'élève
Mme Robitaille :
M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 1 677 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant [...]
des dizaines d'anciens et [d']actuels élèves de l'école secondaire
Henri-Bourassa ont mis en évidence des failles structurelles qui ont instauré
et protégé un climat de violence et d'intimidation à l'égard des élèves,
notamment les élèves racisés et s'identifiant comme des femmes;
«Considérant que la
discrimination sur la base de la race, de l'orientation sexuelle, du genre, de
l'appartenance religieuse, de la situation sociale et du handicap est proscrite
par la Charte des droits et libertés de la personne;
«Considérant que
l'école primaire et secondaire sont les principaux lieux de socialisation d'un
enfant;
«Considérant que
l'accès à une éducation de qualité repose sur l'harmonisation d'un milieu
scolaire sain où les actes de violence physique et psychologique sont
proscrits;
«Considérant que ce
droit est fragilisé par le manque d'un mécanisme de plainte neutre et indépendant
qui protégerait de façon adéquate les élèves d'un établissement subissant de la
violence de la part du personnel;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec de réformer les dispositions législatives
régissant le protecteur de l'élève de façon à ce que celui-ci :
«Devient un mécanisme
de plainte indépendant des centres de service scolaires;
«Respecte l'autonomie
et le droit à l'autodétermination des élèves mineurs;
«Accompagne
adéquatement l'élève plaignant dans son cheminement psychosocial;
«Soit transparent,
facilement repérable et accessible aux élèves, aux parents d'élèves et au
personnel des établissements scolaires;
«Et
que celui-ci prévoit des sanctions sévères contre les actes de violence et
d'intimidation à caractère discriminatoire.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Et cet extrait de pétition est déposé. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mettre
en place des mesures de protection dans les écoles
dans le contexte de la pandémie de COVID-19
Mme Rizqy :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 3 186 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que le
niveau de transmission communautaire du virus SRAS-CoV-2 demeure élevé;
«Considérant que les
mesures de protection en place dans les écoles sont insuffisantes et que
l'apparition du virus SRAS-CoV-2 — en d'autres mots le B117 — hautement contagieux, peut entraîner des
conséquences plus graves chez les jeunes;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de mettre en place les mesures
suivantes pour assurer la protection des élèves et du personnel dans les
écoles :
«Maintenir
l'école à distance pour tous tant que la contamination n'est pas revenue à un
taux inférieur à [20 000] nouveaux cas par
100 000 personnes par jour;
«Offrir
la possibilité de continuer l'école à distance en tout temps, pour tous les
élèves dont les parents en feront la demande;
«Si le taux
de contamination est à nouveau sous le seuil des [25 000] par 100 000,
ouvrir les écoles graduellement avec l'ajout des mesures adéquates;
«Sécuriser
les écoles en fournissant des détecteurs de CO2 et des purificateurs
d'air avec [un] filtre HEPA dans chaque classe et interdire de tenir des cours
dans les salles sans fenêtres;
«Maintenir la
distance de deux mètres en tout temps;
«Au besoin, utiliser
des salles additionnelles pour permettre la distanciation et l'aération;
«Effectuer des tests
salivaires rapides hebdomadaires auprès des élèves et du personnel scolaire;
«Garantir l'accès à
l'équipement de protection individuelle pour les élèves et le personnel
scolaire;
«Obliger le port du
masque pour tous, dès le préscolaire;
«Prioriser, [auprès
des] professionnels de la santé, le personnel scolaire pour la vaccination.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Cet extrait de pétition est déposé. À nouveau, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mettre
en place une consultation citoyenne relativement à l'identité
numérique, la géolocalisation et la reconnaissance faciale
Mme Rizqy :
Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
1 016 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que nos
lois ne sont pas adaptées aux nouvelles technologies que sont l'identité
numérique, la géolocalisation et la reconnaissance faciale;
«Considérant
que le gouvernement veut aller de l'avant avec l'identité numérique, la
géolocalisation et la reconnaissance faciale sans consultation ni débat
public;
«Considérant que les
nombreux risques d'erreurs d'identification pourraient mener jusqu'à des
arrestations injustifiées et que le risque d'erreur est plus élevé chez les
individus qui ont la peau brune ou noire;
«Considérant qu'il y
a déjà eu des fuites massives de nos renseignements personnels et
confidentiels;
«Considérant que
[...] différents corps policiers désirent faire l'acquisition des technologies
de reconnaissance faciale alors que
plusieurs juridictions partout dans le monde ont décidé de suspendre
l'utilisation de ces logiciels autant pour les gouvernements, les
policiers et les secteurs publics-privés;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons que le gouvernement de ne [pas s'engager] dans la
surveillance de masse et que le gouvernement entame une consultation
citoyenne relative à ces technologies.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
• (14 h 20) •
Le Président :
Et cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Décision
de la présidence concernant la répartition des mesures et des temps
de parole lors des débats restreints à la suite de changements
survenus dans la composition de l'Assemblée
Je
vais rendre une décision, maintenant, à la suite des changements survenus dans
la composition de l'Assemblée, qui
compte deux députés indépendants supplémentaires depuis l'ajournement des
travaux en décembre dernier, soit le député de Rimouski et le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata. Tout comme je l'ai fait à quelques
reprises depuis le début de l'actuelle législature, je dois aujourd'hui apporter
des modifications dans la répartition des mesures et des temps de parole
lors des débats restreints. Je vous expose donc maintenant les principaux
changements.
Pour
ce qui est de la période des questions, le député de Rimouski aura droit à
trois questions par cycle de 10 séances, tout comme les autres députés indépendants. Cette question sera au
septième rang, en remplacement de questions auparavant dévolues au
troisième groupe d'opposition.
Par ailleurs, étant
donné que le troisième groupe d'opposition compte désormais huit députés, la
question qui appartenait à ce groupe au
huitième rang sera maintenant attribuée au deuxième groupe d'opposition pour
mieux refléter la proportion relative
de ces groupes. De plus, du fait de
l'écart de taille entre le deuxième et le troisième groupe d'opposition, il
y a également lieu de modifier
l'ordre des questions qui leur sont attribuées. Ainsi, le deuxième groupe d'opposition aura désormais le droit de poser des questions
au quatrième rang d'une période des
questions à raison de six séances par
cycle de 10 plutôt qu'une fois sur
deux. En conséquence, le troisième
groupe d'opposition aura maintenant
droit à des questions à ce rang lors de quatre séances sur 10.
Concernant,
maintenant, les déclarations
de députés, tous les députés indépendants continueront d'avoir droit à une déclaration par cycle de 10 séances, au
huitième rang. Dans la mesure où ils n'ont pas l'intention de s'en prévaloir,
ils auront désormais l'obligation
d'en informer le groupe parlementaire duquel ils proviennent, de même que la
présidence, au plus tard à
12 h 30 la veille de la séance où ils pourraient faire leur
déclaration. Le groupe parlementaire ainsi avisé pourra utiliser cette déclaration. Ce mécanisme vise
évidemment à éviter qu'une déclaration soit inutilisée alors que nous savons
qu'il s'agit d'un moyen apprécié des députés
pour s'exprimer sur des sujets souvent liés de près aux communautés et aux
citoyennes et citoyens qu'ils représentent.
Quant
à la répartition des affaires inscrites par les députés de l'opposition et les
interpellations, qui se faisait selon un
cycle de 10, elle s'effectuera désormais selon un cycle de 13. Le groupe
parlementaire formant l'opposition officielle aura donc deux mesures
supplémentaires par cycle, et le deuxième groupe d'opposition, une mesure
supplémentaire.
Enfin, pour ce qui est de
la répartition des temps de parole lors des débats restreints, les enveloppes
de temps pour les députés indépendants ont
été majorées, de sorte que les nouveaux députés indépendants auront droit à des
temps équivalents à ceux qui étaient
dévolus jusqu'à maintenant aux autres députés indépendants. Pour la bonne
gestion du temps, sachant que le temps non utilisé par les députés
indépendants sera retourné aux groupes parlementaires en fonction des proportions habituelles, les députés indépendants
auront toujours 10 minutes à compter du début d'un débat restreint pour
aviser la présidence de leur intention d'intervenir au cours de celui-ci.
En terminant,
je précise que ces changements sont effectifs dès maintenant et que les cycles
en cours seront ajustés en conséquence.
Documents
déposés
Je dépose les tableaux, qui contiennent
certaines précisions de nature technique en plus d'illustrer les nouvelles répartitions dont je viens de vous faire part. Je
dépose les tableaux qui font état de la nouvelle répartition des mesures et des
temps de parole lors des débats restreints. Merci de votre attention.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole à la cheffe de
l'opposition officielle.
Accès au test rapide de
dépistage du coronavirus
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Merci, M. le
Président. Et contente de me retrouver parmi vous avec les collègues.
Quand on s'est quittés, avant le temps des
fêtes, on savait que ça allait être un moment qui devait être difficile. Il l'a
été, M. le Président. Mais aujourd'hui, heureusement, on voit que les cas
continuent de descendre. Et il faut qu'ils continuent
à descendre. Mais, pour y arriver, il faut qu'on se donne tous les moyens
possibles pour atteindre ces résultats-là, surtout dans un cadre de
déconfinement.
Les partis d'opposition, les autres chefs
d'opposition témoigneront que, pendant les appels hebdomadaires que nous avons eus avec le premier ministre, il n'y a
pas une fois où je n'ai pas parlé des tests rapides, parce que c'est un moyen
qui est à notre disposition. On apprenait
la semaine dernière que, dans tous les tests rapides que nous avons, au Québec, seulement 1 % de ces tests
avaient été utilisés. Cette semaine, sur les ondes de Radio-Canada, le
Dr Weiss disait la chose
suivante : «En utilisant les tests rapides de façon massive dans les
écoles, par exemple trois fois par semaine, vous allez finir par retrouver des gens qui sont
positifs. Donc, vous allez retirer ces personnes de ces milieux‑là et diminuer
le risque de contagion.»
La question
qui est sur toutes les lèvres est simple : À quand une véritable stratégie
de tests rapides sur tout le territoire québécois?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, merci, M. le Président. Moi aussi, ça
me fait plaisir de revenir puis de voir en personne les chefs de l'opposition. Oui, on s'est parlé, comme ça
avait été promis, à toutes les semaines, puis c'est vrai que la cheffe du Parti libéral m'a parlé des tests rapides à
toutes les semaines.
M. le Président, je pense qu'il faut quand
même commencer par reconnaître que la
situation s'est améliorée au cours des dernières semaines. Donc, je pense qu'on
peut quand même se dire que les Québécois ont bien respecté
les nouvelles consignes puis que ces consignes-là ont donné de bons
résultats.
Maintenant, M. le Président, il semble y avoir effectivement un débat sur les tests rapides. On a
fait hier un briefing technique de deux heures, pour les oppositions,
pour expliquer que, dans le fond, le débat, ce n'est pas sur les tests rapides, c'est sur les tests de façon générale. Et
on a, au Québec, la chance d'avoir beaucoup de tests et beaucoup
de capacité d'analyse pour des tests réguliers, les tests qu'on appelle
PCR. Donc, on a plus de capacité, toutes proportions gardées, que des provinces comme l'Ontario, qui sont
obligées de se rabattre sur des tests rapides qui sont moins fiables, tous les
spécialistes sont d'accord avec ça.
Mais, M. le Président, ce qui est encore plus important, c'est de suivre les recommandations
de la Santé publique. Il y a plusieurs médecins à la Santé publique, à l'INSPQ.
Je comprends que le Dr Weiss n'est pas d'accord avec ces médecins-là.
C'est un peu normal, donc...
Le Président : En terminant.
M. Legault : Mais, M. le
Président, on écoute la Santé publique.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade : M. le Président,
le 19 janvier, le premier ministre lui-même disait qu'il allait utiliser
les tests rapides et déclarait qu'on allait
faire ces tests-là dans quatre quartiers chauds de Montréal.
Le lendemain, la directrice de la Santé
publique de Montréal disait : Finalement, on ne les fera pas
parce qu'il n'y a pas vraiment de nécessité d'aller de l'avant, dans ces
quartiers-là, avec des tests pour les asymptomatiques.
M. le Président, s'il y a une stratégie pour les
tests, est-ce que le premier ministre peut nous dire quelle est‑elle?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. M.
le Président, il y a effectivement, à Montréal, quatre quartiers, entre autres Montréal‑Nord,
Ahuntsic, Rivière-des-Prairies, Saint-Laurent, où il y a beaucoup de cas, où il
y a eu aussi beaucoup d'éclosions...
(Interruption)
M. Legault : On espère que la
personne ne s'est pas blessée. Donc, on a, au Québec, effectivement des
endroits où on essaie de faire plus de
tests, je répète ce que j'ai dit, des tests réguliers, PCR, et des tests
rapides. Donc, M. le Président,
la Santé publique nationale et de Montréal
ne pense pas que c'est une bonne idée de faire ces tests auprès
d'asymptomatiques.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le
Président, l'Ontario est en train
d'acheter des tests rapides, de prendre tout ce qu'ils trouvent sur le marché
pour aller de l'avant avec les tests rapides. Pendant ce temps, au Québec,
pouet, pouet, pouet! On attend. On attend, on se questionne.
M. le Président, on n'est déjà pas en avance. Est-ce
qu'on a besoin vraiment d'être les
derniers sur la question des tests rapides, au Québec?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, contrairement à ce que dit
la cheffe du Parti libéral, on fait autant, sinon plus de tests qu'en
Ontario, toutes proportions gardées. Et la chance qu'on a, que l'Ontario n'a
pas, c'est qu'on a plus de capacité de
laboratoire pour faire des tests réguliers, qui sont plus fiables, M. le Président. Donc, au total, presque à tous les jours, on fait plus de tests par million d'habitants que
l'Ontario. Donc, M. le Président, je ne comprends pas l'acharnement de la
cheffe du Parti libéral à nous parler de pouet, pouet, pouet! Je pense que ce
n'est pas sérieux de traiter la Santé publique comme ça.
Le
Président : Mme la cheffe de l'opposition officielle, c'est votre titre officiel, à vous pour la troisième complémentaire.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Merci, M.
le Président. M. le Président, vous avez remarqué que, sur votre calendrier, aujourd'hui, on est le 2 février. Le 2 février, c'est le jour de la
Marmotte. Ça ne s'invente pas. On est en train de refaire les mêmes erreurs
que par le passé. Aujourd'hui, il faut arrêter d'infantiliser les Québécois. Ce n'est pas parce
que les tests rapides peuvent donner
un résultat négatif que les Québécois ne vont pas respecter les règles de la Santé
publique. C'est un principe de précaution.
Pourquoi ne
pas utiliser ce principe de précaution? Et pourquoi l'entêtement du premier ministre à ne pas avoir de stratégie de tests rapides pour l'ensemble du
territoire?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, M.
le Président, je suis content que la
cheffe du Parti libéral nous parle de la marmotte, parce que ce qu'on comprend, c'est que le printemps va
être plus hâtif. Donc, on espère aussi que la fin de la deuxième vague va être plus hâtive. Je suis certain que la cheffe du Parti
libéral va être d'accord avec moi.
M. le Président, je le répète, on fait autant, sinon plus de tests que l'Ontario parce
qu'on a la chance d'avoir une plus
grande capacité d'analyse de laboratoire. En Ontario, ils sont obligés de se
rabattre sur des tests rapides, moins fiables. Donc, M. le Président,
faisons confiance à la science.
• (14 h 30) •
Le Président : Question
principale — je vous rappelle qu'on s'appelle et se nomme par
les titres officiels que nous avons au salon bleu — Mme
la députée de Maurice-Richard.
Stratégie
de dépistage de la COVID-19
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit : Je vous
remercie, M. le Président. Contente d'être de retour en cette première journée de la session.
Contrairement à ce que vient de redire le premier
ministre, ce qu'il avait déjà dit
dans son point de presse, il y a
trois semaines, pour clarification, puis c'est important de le faire dans le débat qui nous occupe aujourd'hui sur les tests rapides, les
quartiers chauds en question, auxquels il fait mention, c'est la deuxième fois
qu'il répète qu'il y a des tests rapides qui sont utilisés dans ces quartiers-là, et ce n'est pas le cas. Le P.D.G.
du CIUSSS a décidé de ne pas utiliser... de déployer des tests rapides.
Pour quelle raison? Parce que le ministre de la Santé n'a pas de stratégie, n'a
pas demandé que ces tests-là soient déployés.
Donc, effectivement,
dans ce dossier-là, on a l'impression de se retrouver dans exactement le même
débat que sur le masque il y a un an. Après
avoir répété pendant des mois que les tests rapides créent un faux sentiment de
sécurité, on comprend que le gouvernement, là, va faire quelques projets
pilotes.
Mais, nous, ce qu'on
veut savoir, c'est : Est-ce qu'il y a une stratégie? Est-ce qu'il y a un
plan de déploiement? Est-ce qu'il y a
des directives claires qui vont être données aux différents CIUSSS? Et est-ce
qu'il va, oui ou non, utiliser l'ensemble des tests de dépistage qui
sont présentement dans un entrepôt?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, écoutez, premièrement, j'aimerais saluer mes collègues et les députés
de l'opposition. Je pense qu'on est tous contents de revenir à l'Assemblée en ce début
d'année. Mais je dirais aussi que j'apprécie peut‑être que la députée de Maurice-Richard
en profite, je n'ai peut-être pas bien entendu, mais pour saluer l'effort que
les Québécois ont fait en santé dans les
mesures sanitaires au cours des dernières semaines. Si on a la situation
que nous avons aujourd'hui, qui a montré une nette amélioration dans nos conditions, c'est parce les Québécois ont respecté les
mesures sanitaires, puis je pense que c'est important de le reconnaître.
Pour ce qui est des
fameux tests publics, je pense que, pour la deuxième fois, par souci de transparence,
on a fait un deuxième briefing technique
pour être certains que non seulement les gens pouvaient aller poser leurs questions,
que ce soient les députés, les journalistes, mais aussi les députés de l'opposition, pour être capables d'avoir, pendant deux heures, des réponses
excessivement précises de notre expertise, des gens de la Santé publique, qui
travaillent d'arrache-pied depuis plus
d'un an. Puis hier, en toute transparence, ils ont pu poser les questions,
l'opposition a pu poser des questions. Puis ce que
j'aimerais dire, c'est qu'il y en a une, stratégie...
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
...on l'a déposée après les directives qui ont été émises par la Santé
publique, et c'est exactement...
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit :
Ce qu'on demande au ministre de la Santé depuis des mois, c'est non seulement
d'utiliser les tests rapides, mais d'avoir une véritable stratégie
nationale de déploiement des tests de dépistage, de faire preuve de leadership, de s'assurer qu'ils sont déployés dans
tous les milieux à risque. Ce qu'on se demande, là, c'est, à l'heure actuelle,
là, comment il va s'assurer de contrôler la hausse des cas dans les écoles,
comment il va contrôler la propagation dans les milieux de travail, pourquoi
les autres provinces le font, et ici, au Québec, on ne le fait...
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mais je trouve ça intéressant de parler du jour de la marmotte parce que ça se répète, ça
se répète, ça se répète, dans
l'opposition. Puis ce que j'aimerais dire, c'est qu'il y en a une, stratégie,
c'est la directive qu'on a émise dans la semaine qui a suivi l'avis des
experts en santé publique, qui ont dit : Les tests rapides peuvent
s'utiliser dans certaines conditions, mais, pour s'assurer la sécurité, ils
doivent le faire de telle, telle façon.
Nous avons émis un document d'une quarantaine de
pages qui explique clairement à tous nos P.D.G., M. le Président, quand et comment on devrait se procurer et utiliser les tests rapides.
Donc, cette stratégie-là, elle a été clairement donnée au
début de janvier, et c'est exactement ce qui est suivi par nos établissements, M.
le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire. Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie
Montpetit
Mme Montpetit :
M. le Président, fonctionner à la pièce comme ça, là, ça ne peut pas marcher.
Ce n'est pas une stratégie, ça, de
dire : Bien, levez la main si vous avez envie d'en utiliser, on vous dira
peut-être si on vous les donne, dans quelles
circonstances. Ce n'est pas un plan, ce n'est pas une stratégie. Les experts
nous disent qu'ils devraient faire partie d'une stratégie de contrôle de la propagation, surtout avec les variants
qui sont à nos portes. Ce qu'on veut savoir, c'est de quelle façon ils vont être utilisés. Le premier
ministre a répété à plein de reprises qu'on était dans un marathon. Bien, en
refusant de les utiliser puis de les
déployer massivement, c'est comme s'il courait avec un seul soulier, à l'heure
actuelle.
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Écoutez, je vais rester très poli, M. le Président, là, mais, dans la
directive, je veux dire, 42 pages, là, où on a expliqué c'était quoi, la
stratégie, comment cette stratégie-là était complémentaire avec nos tests de
dépistage, avec nos PCR, on a dit
qu'on le ferait dans nos cliniques de dépistage, dans nos cliniques mobiles,
dans nos milieux de vie, dans les
communautés éloignées, dans les écoles, dans certains projets pilotes, avec la
Dre Quach, dans nos hôpitaux, dans les salles d'accouchement, dans nos hôpitaux pour les salles... Alors,
j'essaie de voir qu'est-ce que la députée ne comprend pas, mais il y a 42 pages qui expliquent très
bien notre stratégie. Puis, je vous dirais, si ça prend un troisième briefing
technique, on en fera un, M. le Président. Merci beaucoup.
Le Président :
Question principale, M. le député de D'Arcy-McGee.
Abolition du Centre national
d'excellence en santé mentale
M. David Birnbaum
M. Birnbaum :
M. le Président, depuis des mois, notre formation parle de la crise en santé
mentale que cette pandémie a déclenchée. Les experts, les milliers d'aînés en
isolation, les jeunes universitaires en détresse, les familles vulnérables à travers le Québec, ils parlent, ils
témoignent aussi de cette crise. Seuls le ministre et le gouvernement refusent
de reconnaître cette réalité ni sa réelle ampleur.
Donc,
est-ce qu'on peut comprendre : Pas de crise, pas besoin du Centre national
d'excellence en santé mentale? La
CAQ, en catimini, annonce qu'elle abolit ce centre. Au moment où plus que
jamais la santé mentale est au coeur des préoccupations des Québécois, ce gouvernement décide qu'on n'a pas
besoin de la science, qu'on n'a plus
besoin du soutien essentiel et expert que ce centre offre aux praticiens, aux
personnes en détresse, aux organismes communautaires en région et à travers le Québec,
bon, pas de crise, pas de centre.
Est-ce que le ministre
va...
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Premièrement, M. le
Président, j'aimerais saluer le
député de D'Arcy-McGee parce que, durant les derniers mois, particulièrement
début janvier, j'ai vu la sortie qu'il a faite sur sa situation personnelle,
puis je pense que c'est important pour nous tous de reconnaître que vous ayez
fait cette démarche-là, parce que ce n'est pas une démarche facile. Puis je
pense que, pour nous, lorsqu'on voit un collègue qui a eu un enjeu de santé
mentale, surtout dans la période difficile que l'on vit... J'aimerais saluer
que vous ayez eu le courage de faire cette sortie-là. Puis je pense que c'est
important de le reconnaître tous. Merci beaucoup, M. le député.
Maintenant, pour ce
qui est de la décision que mon collègue le ministre responsable de la Santé
mentale, notamment je pense que c'est
important de la remettre, M. le député, je dirais, en contexte — je m'excuse, M. le Président, mais j'étais un peu ému de ce qui est arrivé.
J'aimerais dire que, les services qu'on faisait par l'intermédiaire du Centre
national d'excellence en santé
mentale, notre ministre nous a bien compris, nous a bien dit qu'il n'y aurait
pas de baisse de services, puis ça, c'est important.
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
Ce qu'on a fait, et la raison pour laquelle on l'a fait, c'est pour faire une
intégration avec le ministère. Je pourrai y revenir si vous...
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de D'Arcy-McGee.
M. David Birnbaum
M. Birnbaum : Bon, dans un
premier temps, merci pour vos paroles, M. le ministre. Mais je veux avoir
des réponses, en même temps. On va fermer
les portes du centre et arranger quelques cases dans l'organigramme du
ministère, réaffecter
en obscurité quelques experts, délester quelques autres. C'est ça,
l'explication, si j'ai bien compris, du fait que les services vont
perdurer.
Comment
justifier un tel changement bureaucratique à ce moment où on est à l'oeil de la
tempête, en santé mentale toujours?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Je ne voulais pas passer le temps, M. le Président, là, c'était important de
reconnaître ce qui est arrivé. Mais
ce que je voulais dire, c'est qu'on parle d'une quinzaine de personnes qui
étaient dans ce centre d'excellence là, et ce qu'on a voulu, c'est donner
encore plus de place à l'intégration dans le réseau. Puis je donne les
instituts universitaires qui étaient
à l'intérieur de cet écosystème-là, M. le Président, mais qui pourront
maintenant jouer vraiment pleinement leur rôle, puis je pense, entre autres, à l'institut Douglas, que vous
connaissez bien, à l'Institut universitaire en santé mentale, mais aussi le centre Hippolyte-Lafontaine. Alors,
je pense que l'objectif du ministre, puis auquel je souscris à 100 %,
c'était justement d'être beaucoup plus efficaces dans la gestion des
ressources...
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
...tout en retenant l'expertise à l'intérieur de notre réseau.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de D'Arcy-McGee.
M. David Birnbaum
M. Birnbaum :
M. le Président, est-ce que cette efficacité va être évidente pour les usagers, les experts sur le terrain, en
région, qui parlent d'un centre qui est à la portée pour les aider chaque jour,
à chaque semaine? Là, on va être devant des délais bureaucratiques,
changements de personnel, délestage, peut-être.
Comment
est-ce que ça peut s'expliquer, un tel virage
bureaucratique, comme je dis, quand nous sommes au milieu d'une crise
sérieuse qui perdure partout au Québec?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Je pense que c'est un peu ça, M. le Président, le principe, là, c'est d'être capables d'avoir des organismes
qui sont plus efficaces, qui ne fonctionnent pas en silo. Avec les trois
instituts dont je viens de parler...
J'aimerais
rappeler que notre ministre qui est responsable de la santé mentale a, au cours de 2020, investi, par le gouvernement, plus de 200 millions en santé mentale. C'est énorme. De dire aujourd'hui que ce qu'on veut, maintenant, c'est d'avoir des organismes, d'avoir des institutions qui sont beaucoup plus efficaces, qui vont pouvoir, justement, permettre d'avoir un contact encore plus direct entre les citoyens
qui en ont besoin et ces différents organismes là qui sont sur le terrain, comme les
trois que je viens de nommer, M. le Président... Merci beaucoup.
• (14 h 40) •
Le Président :
Question principale, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
Gestion de la pandémie de
COVID-19
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
M. le Président, les Québécois font des sacrifices depuis maintenant près d'un
an pour vaincre la pandémie au Québec.
Les Québécois, ils ont collaboré, ils ont fait leur part, ils
respectent les mesures en place. Mais, d'un autre côté, on s'attend à ce que le gouvernement fasse mieux sur
bon nombre d'enjeux : quand les tests de dépistage rapide ne sont
pas utilisés à pleine capacité malgré les avis scientifiques, quand certains
CHSLD peinent encore à obtenir des masques N95
et que le port de ces masques soit uniquement autorisé dans des conditions
précises, quand les purificateurs d'air ne sont pas déployés dans les
écoles publiques francophones, alors que la transmission par aérosols est
reconnue, et qu'ils le sont dans le réseau privé et anglophone, quand le
traçage des cas laisse encore à désirer aujourd'hui.
Avec l'arrivée des
nouveaux variants et la lenteur sur les vaccins, nous n'avons pas le luxe de ne
pas prendre toutes les décisions qui nous permettraient d'améliorer notre
bilan. Depuis 10 mois, c'est ce que le Parti québécois fait à travers des décisions, des décisions importantes
qui engagent notre santé, notre économie et notre liberté. On veut les meilleures
décisions possible.
Le
premier ministre a déjà dit qu'il n'avait fait aucune erreur dans cette
pandémie. Je lui demande de faire preuve de plus d'humilité, de faire contraste avec son dernier point de presse,
où il parlait de ses engagements électoraux, et de nous dire qu'il y a bien des gestes qui auraient pu être faits
différemment pour un meilleur résultat, et, sur cette base, il pourra compter sur nous
pour l'aider, pour être tous dans l'équipe du Québec, sur la base qu'on peut
toujours s'améliorer. Voici ma question au premier
ministre du Québec.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, M. le Président. Ce que j'ai dit, c'est que,
depuis les débuts de la pandémie, j'ai essayé de prendre les meilleures
décisions pour l'ensemble des Québécois. C'est vrai qu'on aurait pu, et notre gouvernement
et les autres gouvernements, agir avant pour embaucher plus de personnel dans
les CHSLD. On l'a fait cet été, cet automne. C'est vrai que, si on avait su la montée des cas et des hospitalisations dans le temps de Noël, je n'aurais pas annoncé la possibilité
d'avoir des journées de rassemblement à Noël.
M. le Président, les
tests rapides, j'en ai parlé tantôt, il faut comparer les tests rapides, les
tests réguliers. Nous, on a assez de
capacité pour faire des tests réguliers qui sont fiables, donc on suit les recommandations de la Santé publique. Pour
les masques N95, on suit les recommandations de la Santé
publique. Pour les purificateurs
d'air, on suit les recommandations de la Santé publique.
Je
sais que le PQ voudrait qu'on ouvre les gyms partout. La Santé publique n'est pas d'accord avec ça. J'aimerais que le PQ nous dise quels
sont ses liens... avec qui le PQ a-t-il validé cette ouverture des gyms partout
au Québec.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
M. le Président, les liens avec la Santé publique, il n'y a que le premier
ministre qui en a. Malgré le titre du Dr Arruda, il ne se rapporte qu'au premier
ministre, et c'est très malsain. M. le Président, on n'était pas préparés pour
la pandémie puis on a niaisé avec le masque. Alors, ça, c'est les sources qu'il
a, lui, pour agir. Il va falloir qu'il rende d'autres comptes, le gouvernement : permettre à la population d'obtenir les
contrats d'approvisionnement signés à 350 millions avec des entreprises étrangères — l'UPAC s'y intéresse — permettre aux journalistes de se rendre dans les hôpitaux
afin d'y documenter correctement la situation, publier les avis écrits.
Est-ce qu'il va
appuyer notre motion qui va...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, on a accepté la demande des oppositions, avant Noël, de faire
comparaître le directeur de la santé publique pour répondre à leurs questions. Il n'a absolument rien à cacher. Cet après-midi, à 5 heures,
le directeur de la santé publique pourra être là pour dire si, oui ou non, il
est d'accord avec ce qu'on va annoncer.
La
Santé publique aussi est en train de s'assurer qu'on puisse voir
comment on peut faire entrer les caméras dans les hôpitaux
sans, évidemment, mettre en danger la sécurité des personnes.
On sait qu'on refuse, actuellement,
des proches aidants. Mais on est ouverts, effectivement, on n'a
absolument rien à cacher.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
À la bonne heure, M. le Président. Alors, on va dévoiler l'ensemble des
contrats pour 350 millions de
fournitures que le gouvernement refuse de nous donner pour savoir à qui il a
acheté ça. Il va également dévoiler l'ensemble des études sur lesquelles il se base avec le Dr Arruda. Il va
permettre peut-être quelque chose de plus : mettre fin à l'omerta
dans le réseau de la santé, où les fiers travailleurs de la santé ont peur de
représailles...
Une voix :
...
Le Président :
Oui, je pense que vous connaissez fort bien... Ça s'est beaucoup parlé, les
termes à être utilisés, et tout ça.
Celui-là, celui que vous venez d'utiliser, de l'omerta, je pense qu'il n'est
pas approprié dans le contexte qui est le nôtre également.
Des voix :
...
Le
Président : Non, je vous demande d'être prudent dans vos
propos. C'est un rappel à la prudence, à ce moment-ci.
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Je vous demande de la prudence
dans les propos utilisés, à ce moment-ci, que l'on conserve une
bonne façon de faire, une bonne façon de dire et dans le ton, et dans
l'attitude, et dans les mots utilisés. Continuez, monsieur.
M. Bérubé :
Va-t-il appuyer notre motion?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, moi, je souhaite que les employés qui vivent des situations
qui ne sont pas acceptables les
dénoncent. Et la ministre de la Santé qui était là pour la première partie du
mandat a corrigé des lacunes qui étaient là avec l'ancien gouvernement, où,
effectivement, il y avait des employés qui avaient peur de l'ancien ministre de
la Santé.
M.
le Président, je pense qu'actuellement il y a des mesures qui ont été mises en
place pour que les employés qui veulent dénoncer des situations puissent
le faire, puis on va continuer de le faire.
Le Président :
Question principale, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Suspension
de l'application du décret sur le
couvre-feu pour les personnes itinérantes
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président. La semaine dernière, la Cour supérieure a donné toute
une leçon de compassion au premier
ministre. En acceptant la décision rendue en faveur des personnes itinérantes,
le gouvernement a admis ce que tout
le monde avait compris dès le premier jour du couvre-feu. Laisser des pauvres
gens qui vivent dans la rue avec la peur au ventre de recevoir un ticket
de 1 550 $, c'est contre-productif, c'est d'une évidence crasse.
Tous les intervenants
ont dit que les refuges n'étaient pas prêts; le premier ministre s'est entêté.
Un autochtone sans-abri, Raphaël André,
meurt gelé dans une toilette chimique, il se cachait parce qu'il avait peur du
couvre-feu; le premier ministre s'est
encore entêté. 20 000 personnes ont signé la pétition de ma collègue de
Joliette; le premier ministre s'est entêté.
Là,
il admet du bout des lèvres qu'il y a eu quelques erreurs qui ont été faites. Oui,
des policiers ont fait des erreurs, mais l'erreur, la vraie, c'est le premier
ministre qui l'a faite, puis il n'y a personne de son entourage qui a osé lui
dire.
Il
est temps qu'on revienne ici, M. le Président, parce que le gouvernement, il a
un certain problème de déficit, un déficit d'écoute. Il ne reconnaît
même pas l'omerta dans le milieu de la santé.
Pourquoi
ça a pris un tribunal pour le faire changer d'idée? Pourquoi ça a pris trois
semaines pour le faire changer d'idée? Pourquoi est-ce que le premier
ministre a eu autant de misère à faire la bonne chose?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, d'abord, j'invite la cocheffe de Québec solidaire à être
prudente dans le cas de M. André. Je
pense qu'il faut regarder... Il va y avoir une enquête publique, puis il faut
regarder l'ensemble de la population et
les constats qu'il y avait de la part des policiers contre M. André avant
de porter un jugement et d'associer ça avec le couvre-feu. Maintenant, M.
le Président...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le premier ministre, poursuivez.
M. Legault :
M. le Président, concernant le couvre-feu, on a été très clairs dès le début,
puis on a été très clairs avec tous
les corps policiers, il n'a jamais été question de donner des contraventions à
des itinérants seulement parce qu'ils ne sont pas à l'intérieur. Il y a des cas où il y avait des personnes qui
étaient recherchées, mais il n'a jamais été question de donner une contravention à un itinérant juste
parce qu'il ne respecte pas le couvre-feu. Donc, ça, c'est très clair. Puis,
oui, il y a eu un amendement au décret, mais la situation reste
exactement la même.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
C'est ça, M. le Président, que je veux dire par «manque d'écoute». Les
contraventions étaient libellées de tel fait
que les gens recevaient un ticket de 1 550 $ parce qu'ils ne
respectaient pas le couvre-feu. Le premier ministre le sait, je lui en ai parlé. Mais savez-vous quoi? Ce qui est
l'enjeu, là-dedans, c'est... On le dit, on le répète, je le lui ai dit
en personne, et ça a pris un tribunal pour trancher cette question-là.
Est-ce que, moi, on
peut m'expliquer pourquoi?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
M. le Président, je pense que je suis aussi préoccupé que la cocheffe de Québec
solidaire sur la situation des
itinérants. On doit les aider. Il y en a plusieurs qui ont des problèmes de
santé mentale, il y a du travail à faire en santé mentale. Ça a été très négligé, au Québec, depuis
plusieurs années. Depuis mon arrivée, on a ajouté 270 millions récurrents
pour des services pour la santé mentale. On
a ajouté aussi beaucoup de places pour les itinérants, on en a encore fait la
semaine dernière. Au fur et à mesure qu'il y a des besoins, on ajoute des
places. Le ministre délégué à la Santé...
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
...fait un travail extraordinaire.
• (14 h 50) •
Le Président :
On s'interpelle toujours par nos titres officiels. Vous êtes Mme la cheffe du
deuxième groupe d'opposition. À vous la parole.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président. En fait, le premier ministre, là, il a une chance de
pouvoir se reprendre parce que, dans les
faits, sur le terrain, il manque encore des places. Il y a d'ailleurs une tente
qui est en train de s'installer au square Cabot, dans laquelle on
n'arrive pas à avoir les intervenants à l'intérieur. Pourquoi? Bien, parce
qu'il manque d'argent pour faire vivre les projets comme celui-là.
Alors,
quand le premier ministre dit qu'il va mettre sur pied des actions, est-ce
qu'il va s'entourer des gens qui ont les deux pieds sur le terrain?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, le ministre délégué à la Santé est avec les intervenants sur
le terrain. On est en train d'ajouter
150 places au stade de soccer de Montréal, on est en train d'ajouter
100 places au Centre Pierre‑Charbonneau. Puis, tant qu'il y aura des besoins, on va ajouter des
places. Puis ce qu'on souhaite, ce que les policiers souhaitent, c'est que les
itinérants soient au chaud, pendant la nuit, avec la température qu'on vit
actuellement.
Le Président :
Question principale, Mme la... M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Nadeau-Dubois : Je n'ai pas voulu interrompre l'échange entre la
cheffe du deuxième groupe
d'opposition et le premier
ministre, mais je veux quand même vous signaler que vous rappelez souvent à
l'ordre le premier ministre sur le titre de
ma collègue. J'aimerais que cet appel soit entendu parce que
ça fait maintenant plus de trois ans qu'il a pris cette
habitude de ne pas la désigner par son titre parlementaire.
Le Président :
Alors, j'ai fait la remarque, je pense que ça a bien été compris, je l'ai fait
pour tous également. Alors, merci de bien comprendre le message.
Je suis à la question
principale de Mme la députée de Saint-Laurent.
Mesures de prévention du
coronavirus dans les écoles
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, M. le Président. En arrivant, ce matin, je me suis sentie vraiment
privilégiée de pouvoir revenir ici, avec vous tous, de façon
sécuritaire. On sait, on est beaucoup moins nombreux au salon bleu, on est passés de 125 députés à 37. À mon
arrivée, on a pris ma température, on m'a même donné des masques de procédure
de grande qualité, faits au Québec.
On a pris, ici, la qualité de l'air : moins de 500 particules par million.
Tout ça a été fait. Alors, je voulais vous dire merci, M. le Président,
de vous soucier de notre sécurité, nous, les élus.
Maintenant, je me
pose la question suivante. Prise de température, plexiglas, aussi, qui ont été
ajoutés ici, puis en même temps je me pose
la question : Pourquoi que, dans les écoles, vous n'êtes pas
capables de le faire, assurer le même niveau
de qualité, de sécurité pour l'ensemble de nos écoles? Après trois semaines, il y a quand même,
quoi, 1 000 classes
qui sont fermées, au Québec. Alors, je pose la question. Vous avez pris le soin
de nous protéger. Les élèves...
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Vous savez, malgré vos masques, je
ne vois peut-être pas votre bouche, mais je vous
entends. Alors, j'aimerais, s'il vous
plaît... d'éviter de vous interpeler,
ce n'est pas nos règles habituelles. La réponse appartient au ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci,
M. le Président. Je remercie ma collègue
de s'intéresser aux mesures sanitaires qu'on
déploie dans nos écoles. Ici, au Parlement, je suis convaincu que, M. le
Président, vous avez appliqué les consignes de la Santé publique. Pour ce qui est de la prise de température, je pense que ma
collègue... enfin, on n'a pas pris ma température, aujourd'hui, en
arrivant.
C'est la même chose
pour les écoles. On suit les directives de la Santé publique, et on en a plus
pour l'hiver qu'on en avait pour l'automne.
C'est important de le mentionner, il y a des facteurs de protection supplémentaire pour cette nouvelle rentrée qu'on a faite
en janvier 2021. D'abord, il n'y a plus de délai de 24 heures avant de
faire tester un jeune lorsqu'il a des
symptômes. La consigne de l'automne, c'était d'attendre 24 heures; on n'a
plus ça. C'est un facteur de protection supplémentaire. On a des
couvre-visages pour les plus jeunes, de première à quatrième année, dans les
aires communes, on ne l'avait pas au mois de
septembre. On a les masques en classe pour les cinquième, sixième année, on ne
l'avait pas, puis on a les masques de procédure au secondaire.
M. le Président, on
avait déjà un plan qui nous a permis de passer à travers l'automne en gardant
97 %, 98 %...
Le Président :
En terminant.
M. Roberge :
...de nos classes ouvertes, et on a un plan qui est bonifié pour cet hiver. Je
pense qu'on fait tout ce qu'il faut.
Le
Président : Première complémentaire. Et, avant d'y aller, je
dois quand même préciser qu'on met en application les règles de la Santé publique, vous l'avez vu,
ici, au salon bleu, mais qu'on ne prend pas la température, dans les règles
mises en place, je me dois de préciser également, dans nos mesures qui ont été
distribuées à tous les députés et à tous les groupes parlementaires.
Votre première complémentaire, madame.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
Désolée, mais, moi, on a pris ma température, preuve à l'appui, M. le
Président.
Maintenant, je vois
que le ministre et le premier ministre désirent...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! Non, non, mais deux secondes, là...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Je pense que j'ai été très clair,
tous et chacun, j'ai voulu rétablir un élément de nos mesures mises en place en vertu des
recommandations de la Santé publique, c'est très clair. Je pense que,
maintenant, vous le savez tous. Je
pense qu'on est en mesure de continuer également. Mais, dans le cas qui nous
occupe, je pense, ce que je viens de dire est ce qui se passe
actuellement.
M.
le leader du gouvernement, je ne sais pas si vous voulez ajouter quelque chose,
mais là ça ne peut pas être plus clair que ça.
M. Jolin-Barrette : Bien, M. le Président, c'est un point qui est
important. On est ici, à l'Assemblée nationale, et les quatre leaders des
formations politiques ont rencontré le directeur national de santé publique,
qui nous a recommandé des mesures sanitaires, et ce que la députée de
Saint-Laurent dit, ce n'est pas vrai. Alors, M. le Président, je suis...
Des voix :
...
Le Président :
Mais, non, écoutez... Non, M. le leader du gouvernement...
Des voix :
...
Le
Président : Non, ça suffit, deux secondes. Non, MM. les
leaders... M. le leader du gouvernement, M. le leader du gouvernement, merci de vous asseoir. Je pense
que c'est très clair. Vous savez tous les mesures, je les ai dites au début,
je viens de les répéter pour qu'il n'y ait
pas de confusion. La façon de faire, c'est celle que vous savez, et qui a été
également distribuée, et analysée, et
présentée à tous les groupes parlementaires. Alors, ça demeure ce que je viens
de dire. On perd du temps précieux de période de questions.
Je vous donne
quelques instants, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin : Oui, merci, M. le Président. Ce que la députée de
Saint-Laurent avance est tout à fait vrai, quelqu'un a pris sa température en arrivant. C'est un choix de
l'opposition officielle, M. le Président. Si le gouvernement peut s'en inspirer...
Il peut le faire.
Le
Président : Bien, écoutez, ça peut être, des choix de qui vous
voudrez, j'ai simplement répété les normes de l'Assemblée, elles sont...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Est-ce qu'on peut avoir...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Voilà ce qui est
maintenant très clair. À partir du moment où vous aurez des questions à
échanger entre vous sur ce dossier-là,
vous pourrez, mais les normes sont celles que j'ai établies.
Vos échanges sur le
fond des questions, s'il vous plaît. Nous en étions à Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je n'ai même pas parlé, on m'enlève déjà
10 secondes. Je comprends que je dois être efficace, là, alors je
vais aller direct au but.
Tantôt,
le premier ministre a parlé de l'INSPQ puis qu'il suivait les règles
de l'INSPQ. Alors, qu'il se lève, qu'il regarde les parents devant la caméra,
qu'il leur explique pourquoi le ministre
de l'Éducation, depuis le mois d'août,
savait qu'il devait fournir des masques de
procédure, il ne l'a pas fait, il a attendu cinq mois pour le dire... pour
enfin dire la vérité.
Le Président : S'il vous plaît, attention encore aux termes que vous utilisez, je pense que vous les
savez. On commence une nouvelle période de questions, vous la souhaitez belle et
bonne. Soyez prudents dans vos propos, et le ton, et les mots utilisés.
M. le ministre de
l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, l'ensemble des mesures qu'on met en place fonctionnent, et on
les met en place avec des ajouts de
ressources, avec des mesures aussi, évidemment, pour aider nos élèves à
réussir, parce que c'est sûr qu'on veut avoir des milieux qui sont sains et
sécuritaires pour nos élèves et les membres du personnel, mais on veut que les
élèves réussissent, hein, on ne perd
pas de vue cet objectif, la réussite scolaire, la réussite éducative. C'est
pour ça que, depuis le début de l'année, en fait depuis le mois de mars,
mais plus particulièrement depuis le début de l'année, on a ajouté des ressources, on a ajouté des mesures sanitaires et
on a ajouté des mesures pédagogiques pour amener nos jeunes à réussir.
J'imagine, ma collègue est d'accord avec ça.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : 16 décembre, 40 % des écoles québécoises aux
prises avec la COVID : «Le ministre [de l'Éducation] voit mal comment le réseau scolaire pourrait en
faire plus.» 25 janvier, deux semaines après la réouverture des écoles :
plus du tiers des écoles touchées, au
Québec. Ça, c'est le bilan en date d'aujourd'hui, plus de 1 000 classes
fermées, M. le Président.
Pendant ce temps-là,
l'Ontario, eux, ont déployé les tests rapides dans les écoles, 25 000 tests
rapides plus 25 000 tests spéciaux par semaine. Comment faire plus?
Vous avez la solution.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, je suis content quand ma collègue se base sur des données
fiables, vérifiables, véridiques comme les chiffres. C'est vrai qu'en ce moment
il y a à peu près 1 066 écoles qui sont touchées sur 3 000. Donc, grosso modo, deux tiers des écoles ont zéro
cas de COVID. Il y a à peu près 2 830 cas actifs dans le réseau.
C'est 2 830 personnes de trop, évidemment, on ne minimisera
jamais un cas actif de COVID, mais il faut se dire que c'est sur à peu près
1,5 million de personnes qui fréquentent notre réseau scolaire. C'est
important de mettre les choses en perspective pour que les Québécois se fassent
une opinion juste et véridique de la situation dans nos écoles.
• (15 heures) •
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Joliette.
Mesures de soutien à la
persévérance scolaire et à la réussite éducative
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon : M. le Président,
vous savez, les bonnes séries télé vous donnent envie d'enchaîner les épisodes
en créant toujours un suspens à la fin. C'est une formule éprouvée, mais qui
pose un petit problème quand on l'applique en éducation en pleine pandémie.
Depuis le début, on est
confrontés à des annonces tardives et qui apportent souvent plus de questions
que de réponses. Prenons le tutorat. Alors
qu'on le demandait pour la rentrée de septembre, eh bien, il va se déployer en
février. Et, lorsqu'on fait des
calculs à partir du nombre d'heures annoncé par le ministre la semaine
dernière, ça apparaît pratiquement comme
une goutte d'eau dans l'océan des besoins. Si on estime, par exemple, de
manière très conservatrice que 10 % des élèves en auraient besoin, ça leur donne 2 h 30 min de
tutorat. Si on les met quatre dans un groupe, mettons 10 pour toute la
prochaine année.
Est-ce que le
ministre peut nous dire s'il est sérieux, avec cette mesure, ou s'il a fait,
encore une fois, une annonce pour essentiellement baisser la pression,
sans...
Le Président : Question
principale, M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
Merci bien, M. le Président. Je suis content de pouvoir parler de la mesure de
tutorat. D'abord, je veux juste
mentionner qu'il y a 20 millions de dollars d'argent neuf qui a été ajouté
pour le mois de septembre, décentralisé, dans les écoles, hein, nous, on décentralise la prise de décision, qui
était notamment utilisé pour faire du tutorat et bonifier le tutorat.
Donc, il s'en fait depuis le mois de septembre.
On est
arrivés avec un programme audacieux, novateur, national, en janvier, et nous
sommes les premiers au Canada. Moi,
je trouve ça fascinant d'entendre ma collègue dire qu'on est en retard quand on
est les premiers au Canada à arriver avec
ce programme-là, qui est basé sur des recherches très importantes, qui est
validé après des consultations exhaustives avec des partenaires du
réseau, des associations de directions d'école, des syndicats, les ordres
professionnels, ordre professionnel des psychologues, des grands chercheurs en
éducation qui appuient la démarche du gouvernement.
Pas plus tard
que ce matin, j'ai parlé à trois directions générales de centre de services
scolaire. Les trois nous disent que,
dans les milieux, les gens sont très contents, sont très enthousiastes. On m'a
même dit que, dans un centre de services scolaire, il y a des services de tutorat qui se donnaient dès cette
semaine. Je sais que ça va se déployer dans les prochaines semaines, mais il y a déjà des élèves qui vont
recevoir des services avec notre annonce dès cette semaine. M. le Président,
c'est très bien parti.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon :
Si c'est si bien planifié, est-ce que le ministre peut me dire combien d'élèves
vont avoir accès au tutorat au Québec? Quelles sont ses planifications?
Maintenant,
je voudrais l'amener sur le plan sanitaire. En une semaine, les cas dans les
écoles ont augmenté de plus de 25 %. Or, si le gouvernement est
sérieux, quand il nous dit qu'il veut tout faire pour garder les écoles
ouvertes, est-ce qu'on pourrait sortir du
vaudeville sur les purificateurs d'air, qui sont permis dans le réseau
anglophone et privé mais pas dans le francophone, et dans le vaudeville,
aussi, des tests rapides, qui, en ce moment, sont déployés dans un...
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, c'est vrai qu'on déploie des tests rapides dans le cadre de
projets pilotes. C'est important de
valider l'efficacité de ces tests-là, parce qu'il y a beaucoup de questions qui
sont soulevées par les experts de la santé publique, par les gens qui,
contrairement à moi, sont des experts. Je pense, il faut se fier à la science. Quand
on parle d'épidémiologie, quand on parle de
ventilation, quand on se parle de toutes sortes de types de tests, le Panbio,
le ID Now, le test
salivaire, il faut se fier aux experts. On fait un projet pilote, en ce moment,
dans deux grandes écoles de Montréal, puis
on a la chance d'avoir Mme Caroline Quach, la docteure, Mme Quach,
qui nous accompagne là-dedans pour avoir des résultats qui sont efficaces, probants, qui vont nous permettre après de
faire plus et mieux. Je pense, M. le
Président, que c'est la façon
de travailler sérieuse pour les Québécois.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon : Malheureusement, M. le
Président, je n'ai pas de réponse à
mes questions. Combien d'élèves vont pouvoir bénéficier du tutorat? C'est quoi,
les projections du ministre pour nous dire que le nouveau 11 millions va suffire, avec les chiffres
que je vous ai donnés? Même chose sur le plan sanitaire. Pourquoi juste un
projet pilote dans deux écoles? Pourquoi ce deux poids, deux mesures
entre le réseau anglophone et privé et le réseau francophone d'un autre côté? Quand le gouvernement nous dit que c'est sa priorité, l'éducation,
bien, on aurait hâte d'avoir des vraies mesures, pas juste des beaux
mots.
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : M. le
Président, nous avons réouvert les
écoles bien avant les gyms, n'en déplaise à la formation politique
de ma collègue, bien avant les restaurants aussi, parce que
c'est une priorité. L'annonce qu'on a faite, c'est une annonce qui a plusieurs
programmes. Il y a le volet tutorat organisé par les commissions scolaires, les centres de services
scolaires. Nous sommes les premiers au
Canada. Il y a une entente avec Tel-Jeunes qui nous permet d'ajouter des
services en santé mentale, et ça commence cette semaine. Il y a une entente
avec Allô prof, qui est un service, j'espère que ma collègue est d'accord, exceptionnel depuis des
années, et on parle de hausse de services, des fois, de 150 %, 155 %,
en fonction de la multiplicité des services offerts par Allô prof.
Le Président :
En terminant.
M. Roberge : On n'a pas fini de bien présenter l'ensemble des
services qui vont s'ajouter au fil des prochaines...
Le Président :
Question principale, M. le député de Nelligan.
Mesures d'aide pour les petites et moyennes entreprises
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
M. le Président, beaucoup de PME du Québec souffrent encore des effets de la
pandémie. Les PME ont contracté en
moyenne plus de 100 000 $ de prêts, depuis le début de la crise, mais
seulement 25 % d'entre elles ont retrouvé
leurs revenus d'avant-pandémie. Plusieurs entrepreneurs s'attendent à pouvoir
réouvrir, au moins en partie, leurs commerces dans les prochaines heures, mais
combien pourront réellement le faire et à quelles conditions? Chacun vit une
problématique propre à lui.
Le
premier ministre s'apprête à annoncer, dans quelques minutes, quelques
solutions, et des milliers d'entreprises auront besoin d'aide pour passer à travers la crise, mais ce que propose
le gouvernement, jusqu'à maintenant, est insuffisant. M. le Président, il est clair que les mesures de
relâchement qu'annoncera le gouvernement n'auront pas le même impact d'une
région à une autre, d'un secteur à un autre.
Ma question, elle est
très claire : Est-ce que le ministre, le gouvernement peut au moins
s'engager à doubler, minimalement, le programme d'aide, doubler l'aide non
remboursable de son programme?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, merci pour la question. Alors, j'aimerais rappeler
tous les efforts que le gouvernement
québécois a faits pour les entreprises. Et c'est vrai que la situation
est extrêmement difficile. Il y a une pandémie et il y a une
récession très sévère. Et c'est pourquoi nous avons déployé plus de... — excusez-moi, je vais vous trouver le chiffre
exact — plus de 35 milliards d'aide, 8 % du PIB. Ça se compare très
avantageusement avec les autres provinces. Nous avons déployé des
mesures de liquidités extrêmement généreuses, et notamment celles auxquelles
vous faites référence. Et évidemment, s'il y
a des besoins supplémentaires parce que nous entrons dans une nouvelle phase avec la baisse des cas
et une réouverture dans certains cas, nous
répondrons présent. Et je laisse au ministre de l'Économie annoncer les ajustements qui
sont nécessaires pour s'adapter à la situation.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M. le
Président, le ministre
de l'Économie lui-même a admis qu'une prolongation des mesures
de confinement amènerait à bonifier les mesures financières du gouvernement.
Et le ministre semble oublier plusieurs secteurs,
je tiens à les rappeler : les cabanes à sucre, salles de réception et
d'autres entreprises qui ne pourront pas survivre bien plus longtemps.
M. le Président, est-ce que le ministre de
l'Économie peut moduler enfin les programmes
en fonction des secteurs d'activité?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : La réponse, c'est oui, nous le faisons déjà. Alors, merci
pour votre question. Nous avons modulé
l'aide au secteur du tourisme, nous avons modulé l'aide pour le secteur de la
culture. Nous avons adopté l'aide au secteur
de la restauration, le commerce de
détail, qui ont fait face à des nouvelles fermetures. Et nous sommes toujours
là pour les
entreprises, et c'est pour cela que, dans les sondages, on voit que, dans
l'ensemble, malgré une situation extrêmement difficile, la situation est
meilleure au Québec.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
M. le Président, je pense que le ministre et moi, on ne regarde pas les mêmes
sondages. J'aimerais bien qu'il nous
présente ces sondages que l'ensemble des PME, ça va très bien. Mais je
l'invite... Et je vois que le premier ministre s'apprête à me répondre, donc je pose la question directement au premier
ministre. Qu'il se lève et qu'il réponde à nos cabanes à sucre et à nos PME qui sont fermées depuis
plusieurs mois. Il sait très bien, il était en affaires, elles sont endettées. Ça
va être quoi, sa réponse, tout à l'heure, en s'adressant à la nation québécoise
par rapport aux mesures...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, la FCEI a fait une grande enquête à la grandeur du Canada et a
demandé aux entreprises : Est-ce que
vous pensez que vous avez des risques de fermer? Résultat : au Canada, 17 %
des entreprises pensent qu'elles
peuvent fermer; en Ontario, 20 % des entreprises pensent qu'elles peuvent
fermer; au Québec, 11 %. On est la meilleure province. Et savez-vous quoi, M. le Président? On n'est pas
satisfaits de ça. On va annoncer d'autres mesures pour être encore
meilleurs.
• (15 h 10) •
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Sans commentaire sur les réponses. Cela met fin à la période
de questions et de réponses orales.
Et nous passons maintenant...
Des voix :
...
Le Président :
Votre attention également et votre silence.
Motions sans préavis
Nous
allons passer à la rubrique des motions sans préavis. En fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des motions, je
reconnais maintenant M. le premier ministre.
Honorer
la mémoire des victimes de la fusillade perpétrée
le 29 janvier 2017 à Québec et offrir des condoléances
à leurs familles et à leurs proches
M. Legault : M. le
Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée
afin de débattre de la motion
suivante conjointement avec la cheffe de l'opposition officielle, la
cheffe du deuxième groupe
d'opposition, le chef du troisième groupe d'opposition, le député de
Chomedey, le député de Rimouski et la députée de Marie-Victorin :
«Que l'Assemblée
nationale honore la mémoire des Québécois
Ibrahima Barry, Mamadou Tanou Barry, Khaled
Belkacemi, Abdelkrim Hassane, Azzeddine Soufiane et Aboubaker Thabti, qui ont
perdu la vie le 29 [février] 2017 alors qu'ils étaient réunis à la grande
mosquée de Québec;
«Qu'elle
offre ses plus sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes
disparues, ainsi qu'à toute la communauté musulmane du Québec;
«Qu'elle
salue le courage et la force de ces femmes [...] ces hommes qui ont été marqués
à jamais par ce tragique événement notamment ceux et celles qui ont été
blessés et qui doivent aujourd'hui et pour longtemps en vivre avec les
séquelles;
«Qu'elle condamne
sans aucune nuance les discours et les gestes de haine envers la communauté musulmane;
«Qu'elle
rappelle l'importance de défendre sans relâche nos valeurs de liberté,
d'ouverture, de tolérance, de fraternité et de solidarité; et
«Que l'Assemblée
nationale se recueille afin d'honorer la mémoire des [personnes disparues].»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : M. le Président, il y a un consentement pour un
débat de deux minutes par intervenant dans l'ordre suivant : le premier ministre, la cheffe de l'opposition
officielle, la cheffe du deuxième groupe d'opposition ainsi que le chef
du troisième groupe d'opposition.
Le Président : Nous
comprenons qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre intervenants et pour
que la durée des interventions soit limitée à un maximum de deux
minutes. Je donne la parole à M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, M. le Président, merci. La semaine passée, on a souligné, plusieurs
d'entre nous par vidéoconférence, à
cause de la pandémie, le quatrième anniversaire de cet attentat de la grande mosquée
de Québec. Je veux, au nom du gouvernement du Québec, offrir mes plus sincères condoléances à toutes
les familles des personnes qui ont été assassinées. Je sais que vous continuez
de vivre un deuil qui est profond. Je sais que vous continuez de porter cette tragédie avec vous à tous les jours. Je sais
que c'est une blessure qui ne va jamais se refermer. Je veux saluer votre force
et je veux vous dire que mes pensées et que les pensées de tout le Québec sont
avec vous. On ne va jamais oublier le
père, le frère, le fils que vous avez perdu il y a quatre ans. On pense aussi
aux personnes qui ont été blessées physiquement et moralement. Le
29 janvier va rester gravé dans notre mémoire collective.
Le 29 janvier,
c'est une journée pour se rappeler de ne pas baisser la garde face à la haine,
face au racisme. On doit tout faire pour
rassembler nos concitoyens, pour combattre la division et l'intolérance. On
doit tendre la main à tous les
Québécois de toutes les origines, de toutes les confessions. C'est exactement
ce que les Québécois ont fait au lendemain de la tragédie, il y a quatre ans.
On se souvient tous le froid qu'il y avait à ce moment-là, puis des milliers de
Québécois, malgré ce froid, se sont promenés
dans les rues de Québec pour exprimer leur solidarité, se sont rassemblés pour
répondre à la haine et pour montrer
le visage d'un Québec qui est bienveillant, qui est humain. C'est cet esprit-là
qui doit continuer de nous animer aujourd'hui. Donc, le 29 janvier doit
rester une journée pour se rassembler et pour dire tous ensemble non à
la haine. Merci.
Le Président :
Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Merci, M. le Président. Mamadou Tanou Barry, Ibrahima Barry, Khaled Belkacemi,
Abdelkrim Hassane, Azzeddine Soufiane, Aboubaker Thabti, toujours présents
parmi nous, toujours présents dans nos mémoires.
Le
29 janvier 2017, ce sont donc six Québécois de confession musulmane
qui étaient à la grande mosquée de Québec. La violence a frappé. Elle a été
motivée par une haine. Des hommes ont été blessés en essayant de protéger leurs
proches, en essayant de protéger leurs amis.
Je
pense aussi à eux, les survivants, leur courage, leur force qui a été à tout
jamais bouleversée et les familles des proches
qui restent et qui doivent vivre avec cette image et ce drame. Je pense
également à toutes les victimes collatérales et les décès qui ont suivi par la suite, reliés à ce drame, parce que la
peine, elle est physique, la peine, elle est aussi mentale et elle est
forte.
On tente de panser, aujourd'hui,
des plaies qui sont et qui restent douloureuses. On a le devoir d'aider, on a
le devoir de soutenir et d'avancer ensemble,
de faire en sorte que l'on regarde notre passé ensemble
pour bâtir la suite. Alors, il faut dire avec aplomb et répéter que le peuple québécois
est résilient, qu'il est fort, est composé de personnes aux vécus et
réalités mais aussi aux croyances religieuses divers.
On
ne peut pas et on ne doit pas céder devant la haine, quelle que soit la forme
qu'elle prend. On doit la condamner sans
équivoque, racisme, intolérance sous toutes leurs formes, et dès leur état le
plus embryonnaire. On a la responsabilité, comme société, de créer des conditions qui vont être propices au
dialogue, à l'échange mais surtout au partage. Plus on se connaît, plus les barrières tombent et plus on
apprend non seulement à vivre ensemble, mais surtout à construire ensemble.
Le 29 janvier 2017, plus que jamais, nous nous souvenons. Merci, M.
le Président.
Le Président :
Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Le 29 janvier 2017, six de nos compatriotes,
six Québécois, ont été assassinés dans l'un des attentats les plus meurtriers
de notre histoire. Ils s'appelaient Ibrahima, Mamadou, Khaled, Abdelkrim, Azzedine, Aboubaker. Nous n'oublierons
jamais leurs noms, leurs visages, leur histoire. Nous n'oublierons
jamais pourquoi ils ont perdu la vie.
Au sud de la
frontière, nos amis américains se sont débarrassés d'un président qui voulait
ériger des murs entre les gens. Parfois, je
sens aussi ici des murs, ici, dans mon Québec. Abattons-les, ces murs-là.
Construisons des ponts. Je dis non à
l'ignorance, non à la haine, mais oui à l'humanisme, oui à la curiosité, oui à
l'écoute, au partage, oui à ces valeurs qui me rendent si fière d'être
Québécoise.
J'aurais aimé enfin
que cette journée soit l'occasion de faire du 29 janvier une journée
québécoise de lutte contre l'islamophobie,
une journée québécoise, parce que c'est notre pays, notre capitale qui est en
deuil. Je veux rappeler au gouvernement que d'accorder cette
reconnaissance, de nommer le démon qu'on veut tous et toutes combattre, bien, ce n'est pas un aveu de faiblesse, c'est un geste
de réconciliation, c'est un geste d'unité,
un geste qui nous rend plus forts collectivement,
parce qu'un jour comme le 29 janvier ne devrait jamais
diviser. Au contraire, c'est l'occasion d'affirmer ce que nous sommes profondément, de dire aux enfants
qui ont perdu leur papa ce jour-là : Votre tristesse est la nôtre. Cette
patrie, c'est la vôtre aussi.
• (15 h 20) •
Le Président : M. le chef du
troisième groupe d'opposition.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : Merci,
M. le Président. 29 janvier
2017, c'était un froid dimanche d'hiver. Dans notre capitale, dans notre coeur, dans notre mémoire
collective, maintenant, il faut trouver une façon de réchauffer nos
coeurs à travers l'espoir, car
nous replongeons aujourd'hui dans ce qui restera certainement l'un des plus
grands drames que le Québec et les Québécois
auront connus, au sein même de leur capitale nationale, un épisode parmi les
plus horribles de notre histoire, qui a laissé sans voix quiconque
possède un coeur.
L'horreur ici
même, dans la capitale, sur le coup, personne n'y croyait et n'osait y croire.
Comment une telle chose est-elle possible ici? Et pourtant, aussi douloureux
soit-il, nous avons le devoir d'y revenir et d'en parler pour ne pas
oublier et pour réaffirmer notre solidarité à la communauté musulmane et à la
population de Québec, pour honorer aussi la mémoire
de six hommes, des pères, des frères, des fils dont la vie a été fauchée alors
qu'ils étaient réunis dans un lieu de prière, un lieu de paix.
Quatre ans plus tard, la douleur est toujours
vive. J'ai évidemment une pensée pour les familles et les proches à qui on a si injustement, si cruellement enlevé
un être cher. Votre drame nous a tous bouleversés. Le courage, la dignité
et la résilience dont vous avez fait preuve nous ont émus. Au nom de tous mes
collègues, je veux vous dire que nous sommes toujours avec vous et nous le
resterons. Souhaitons que vous avez retrouvé une certaine sérénité.
Je tiens aussi à offrir nos meilleures pensées
aux gens qui étaient sur place, qui ont été blessés. Ils doivent maintenant vivre avec des séquelles permanentes,
physiques, psychologiques. Gardez le cap et continuez d'avancer. Vos
communautés ont besoin de vous. Nous avons tous besoin de vous. Vous êtes des
nôtres.
J'aimerais
également adresser quelques mots à tous les intervenants, policiers,
enseignants, élus, ainsi qu'au personnel médical qui sont venus en aide aux
familles ce soir-là et depuis. À tous ceux et à toutes celles qui ont soigné,
rassuré, écouté, accompagné lorsque
l'impensable a frappé la communauté musulmane au coeur de notre capitale, vous
avez su rassembler, vous avez agi avec dignité et humanité.
Enfin, je
souhaite utiliser cette occasion qui m'est donnée pour dénoncer les violences,
toutes les violences. Elles ne sont
jamais une solution, elles ne sont jamais acceptables. Il nous faut être unis
contre ces violences, qu'elles visent nos proches, les êtres qui nous sont chers, nos concitoyens, nos
concitoyennes, nos voisins, nos collègues. Notre nation s'est bâtie sur l'accueil et sur l'entraide. Nous avons
toujours fait preuve, au fil de notre histoire, d'une solidarité exemplaire les
uns envers les autres. Et c'est aussi ce
qu'il faut retenir du 29 janvier 2017.
Au-delà du drame et de la noirceur, ce soir-là, les Québécois et les Québécoises
ont répondu par un formidable élan d'amour et de solidarité envers la
communauté musulmane, car les gens de notre pays sont des gens de coeur.
J'ajouterais,
en terminant, qu'à nos devoirs de mémoire et de solidarité s'ajoute celui de la
bienveillance pour que le Québec reste pour tous et pour toutes une terre de paix,
de justice, d'espoir, de rêve et de liberté. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Sur ce,
j'invite les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes
respectifs, suivi des députés indépendants. M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : Mme la députée
de Marie-Victorin?
Mme Fournier : Pour.
Le Président : Cette motion est donc adoptée. Et je vous demande
de vous lever, à ce moment-ci, pour observer une minute de silence.
• (15 h 22 — 15 h 23)
•
Le
Président : Je vous
remercie. Toujours dans la chronique Motions sans préavis, je
reconnais Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Je vous remercie, M. le Président. Alors, je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec le leader du deuxième groupe d'opposition, le
député des Îles-de-la-Madeleine, le député de Chomedey et la députée de Marie-Victorin :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que le gouvernement a la
responsabilité d'utiliser tous les outils à sa disposition pour lutter
contre la pandémie de la COVID-19;
«Qu'elle souligne que de nombreux experts,
notamment québécois et canadiens, soulignent que le déploiement
massif de tests rapides contribue à limiter la propagation de virus, notamment
dans les milieux de soins, de travail et dans les écoles;
«Qu'elle rappelle que
le Québec détient plus de 2 millions de tests rapides non-utilisés;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement de mettre en place une stratégie nationale de
dépistage d'ici la fin février, incluant l'utilisation des tests rapides
disponibles, et d'en assurer un approvisionnement continu de ces tests.»
Merci.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Pas de consentement, M. le Président.
Le
Président : Pas de consentement. Je reconnais M. le député des
Îles-de-la-Madeleine... Je m'excuse. Mme la cheffe du deuxième groupe
d'opposition, vous avez tout à fait raison. À vous la parole.
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée pour
débattre de la motion suivante
conjointement avec la cheffe de l'opposition officielle, la députée de
Marie-Victorin et le député de Chomedey :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte des difficultés de communication récurrentes entre la
cellule de crise gouvernementale, les gestionnaires, et les travailleurs et
travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux;
«Qu'elle
reconnaisse que ces difficultés de communication nuisent à l'adoption de bonnes
pratiques pour prévenir la propagation de la COVID-19;
«Qu'elle reconnaisse
que ce manque de concertation a fait en sorte que le gouvernement tarde à
mettre en place des mesures efficaces pour éliminer le déplacement de
personnel, améliorer rapidement ses capacités de traçage et de dépistage, recommander le port d'équipement de
protection individuel adéquat, et limiter le recours aux agences de placement
de personnel;
«Qu'en ce sens, elle
reconnaisse la nécessité de créer des canaux de communication directs [avec] la
cellule de crise gouvernementale et les [travailleurs] et [travailleuses] qui
luttent contre la pandémie sur le terrain;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec de mettre sur pied,
dans les meilleurs délais, une
"cellule terrain" nationale afin d'améliorer la concertation entre
les personnes représentant les travailleurs et travailleuses du réseau
de la santé et des services sociaux ainsi que les ministres concernés par la
gestion de ce réseau.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Pas de consentement, M. le Président.
Le Président :
Pas de consentement. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Demander au gouvernement de prendre
des mesures afin de protéger
les lanceurs d'alerte dans le réseau de la santé
M. Arseneau :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec la députée de Maurice-Richard,
le député de Rosemont, le député de Chomedey, la députée de Marie-Victorin et
le député de Rimouski, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de prendre des mesures adéquates
afin protéger des risques de représailles les professionnels en soins du réseau
de la santé et les cadres qui s'expriment et partagent avec la population
ou les médias les situations inacceptables et les actes répréhensibles dont ils
sont témoins.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Je demanderai donc aux
leaders de m'indiquer le vote de leurs groupes respectifs, suivi des
députés indépendants. Je commencerai par M. le leader du troisième groupe
d'opposition.
M. Ouellet :
Pour.
Le Président : M. le leader
du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : Mme la députée
de Marie-Victorin?
Mme Fournier : Pour.
Le Président : Cette motion
est donc adoptée. M. le leader du troisième groupe d'opposition.
M. Ouellet : ...possible de transmettre une copie de cette
motion à la Fédération des médecins
spécialistes du Québec, à la Fédération interprofessionnelle de la
santé du Québec ainsi que la
Fédération des médecins omnipraticiens du Québec?
Le Président : Bien sûr. Ce
sera fait. Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Fournier : Merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec le député de Viau, la députée de Mercier et le député de
Chomedey, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse les efforts de la population québécoise dans
la lutte contre la COVID‑19, particulièrement ceux des jeunes, qui continuent
de faire des sacrifices individuels aux dépens de leur vie sociale, de
leurs études, de leurs loisirs et de leur
santé mentale, malgré la faible dangerosité du virus pour leur groupe d'âge, et
ce, au nom de l'intérêt collectif et de la protection des plus
vulnérables;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec de faire preuve de solidarité
intergénérationnelle avec les jeunes Québécois
en s'engageant à [mettre en place] des mesures équivalentes à celles mises en
place dans le cadre de la crise sanitaire pour lutter contre la crise
climatique qui menace leur avenir;
«Que ce "contrat moral" entre en
vigueur à partir de maintenant.»
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Pas de
consentement, M. le Président.
Le Président : Pas de
consentement. M. le leader du gouvernement.
Substituer le nom de M. Éric
Caire à celui de M. Simon Jolin-Barrette
comme parrain du projet de loi n° 64
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Je sollicite le
consentement pour déroger à l'article 84.1 de notre règlement afin
de déposer une motion concernant une modification d'auteur pour un projet de
loi :
«Que le nom
de monsieur Éric Caire soit substitué à celui de monsieur Simon Jolin-Barrette
à titre de parrain du projet de loi n° 64, Loi modernisant des dispositions
législatives en matière de protection des renseignements personnels.»
Mise aux voix
Le Président : Et j'invite
les leaders à me faire connaître le vote de leurs groupes respectifs sur cette
motion. M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : Mme la députée
de Marie-Victorin?
Mme Fournier : Pour.
Le Président : Cette motion
est donc adoptée. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. Je sollicite le
consentement pour déroger à nouveau à l'article 84.1 de notre règlement afin de déposer deux motions rétroactives de consultations particulières : une motion concernant la tenue de consultations
particulières de manière virtuelle
ainsi qu'une motion de consultations
particulières pour le projet de loi n° 60.
Le
Président : Une motion
sans préavis ayant déjà été présentée par le groupe parlementaire formant le gouvernement, je demande s'il y a consentement pour déroger, donc, à
l'article 84.1 de notre règlement afin de permettre la présentation de ces
autres motions sans préavis. Il y a consentement?
Des voix : Consentement.
• (15 h 30) •
Le Président : Consentement.
Entériner le mandat de
poursuivre les consultations
particulières sur le projet de loi n° 59
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, je fais motion, conformément à l'article 146 du Règlement de l'Assemblée
nationale, afin :
«Que, nonobstant la motion adoptée le 9 décembre
[dernier] par l'Assemblée, l'Assemblée entérine le mandat donné à la Commission de l'économie et du travail,
dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 59,
Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, de poursuivre les consultations particulières et
de tenir des auditions publiques sur ledit projet de loi le vendredi 22 janvier
2021, de 8 h 40 à 12 h 45, afin d'entendre les organismes
et les personnes suivantes, soit : l'Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades,
Télétravail Québec, [...]Geneviève Baril-Gingras, [...]Katherine Lippel,
Association des spécialistes en médecine;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant
le gouvernement, 11 minutes 40 secondes pour l'opposition
officielle, 2 minutes 55 secondes pour le deuxième groupe
d'opposition et 2 minutes 55 secondes pour le troisième groupe
d'opposition;
«Que la commission se tienne de manière
virtuelle;
«Qu'une suspension de 5 minutes soit prévue
entre les échanges avec chaque personne et organisme;
«Que le ministre du Travail, de l'Emploi et de la
Solidarité sociale soit membre de ladite commission pour la poursuite
des consultations publiques et auditions particulières.»
Le Président : Consentement
pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Consentement,
sans débat, M. le Président.
Le Président : Consentement,
sans débat. Vous poursuivez, M. le leader.
Entériner
le mandat de procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 84
M. Jolin-Barrette : «Que l'Assemblée entérine le mandat donné à la
Commission des institutions, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 84, Loi visant à aider les personnes
victimes d'infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement, de procéder à des
consultations particulières et de tenir des auditions publiques le mardi
19 janvier 2021 de 14 h à 18 h 20, le mercredi
20 janvier 2021 de 9 h 30 à 11 h 55 et de 14 h à
18 h 05 et le jeudi 21 janvier 2021 de 9 h 30 à
11 h 55 et de 14 h à 18 h 05;
«Qu'à cette fin, la commission entende les personnes et organismes
suivants : l'Association des juristes progressistes, le Barreau du Québec, Rachel Chagnon, professeure
à l'UQAM, la Fondation Marie-Vincent, le Groupe d'aide et d'information sur le harcèlement sexuel au travail, le Réseau
des centres d'aide aux victimes d'actes criminels, M. Daniel Gardner,
professeur titulaire à l'Université
Laval, Me Michael Lessard, avocat et doctorant en droit à l'Université de
Toronto, Me Marc Bellemare, avocat
spécialisé en indemnisation de victimes d'actes criminels, Direction générale
de l'indemnisation des victimes d'actes criminels, Association des familles de personnes assassinées ou
disparues, Me Madeleine Lemieux, ex-bâtonnière et auteure du rapport sur la modernisation de l'IVAC en 2012,
Association québécoise Plaidoyer-Victimes, Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec, Regroupement des
maisons pour femmes victimes de violence conjugale, SOS violence conjugale, Regroupement québécois des centres
d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, Fédération
des maisons d'hébergement pour femmes, Concertation des luttes contre
l'exploitation sexuelle, Centre de ressources et d'intervention pour hommes abusés sexuellement dans leur enfance, Me Élizabeth
Corte et Julie Desrosiers, co-présidentes du comité sur l'accompagnement
des victimes d'agressions sexuelles et de violence conjugale;
«Qu'une période de 12 minutes soit prévue
pour les remarques préliminaires, répartie de la manière suivante : 5 minutes 34 secondes pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 43 secondes pour l'opposition officielle,
56 secondes au deuxième groupe d'opposition, 56 secondes au troisième
groupe d'opposition et finalement 51 secondes au député indépendant;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
16 minutes 15 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
10 minutes 50 secondes pour l'opposition officielle,
2 minutes 43 secondes pour le deuxième groupe d'opposition,
2 minutes 43 secondes pour le troisième groupe d'opposition et
2 minutes 30 secondes pour le député indépendant;
«Que les témoins auditionnés puissent l'être par
visioconférence;
«Qu'une suspension de 5 minutes soit prévue
entre les échanges avec chaque personne et organisme;
«Que le ministre de la Justice soit membre de
ladite commission pour la durée du mandat.»
Le Président : Consentement
pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Consentement,
sans débat, M. le Président.
Le Président : Poursuivez, M.
le leader.
Tenir par visioconférence
les séances et auditions publiques prévues
dans le cadre de certains mandats entre les 11 et 22 janvier 2021
M. Jolin-Barrette : M. le
Président : «Que soient tenues par visioconférence les séances et
auditions publiques prévues dans le cadre des mandats suivants pendant la
semaine du 11 et [du ] 18 janvier 2021 :
«1° consultations particulières à l'égard du
projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de
santé et de sécurité [au] travail;
«2° consultations particulières à l'égard du
projet de loi n° 77, Loi sur l'Institut de
technologie agroalimentaire du Québec;
«3° consultations
particulières à l'égard du projet de loi n° 84, Loi
visant à aider les personnes victimes d'infractions criminelles et à favoriser
leur rétablissement;
«Que lors de ces
séances, le député qui préside la commission ainsi que le personnel du
secrétariat de la commission soient présents à l'hôtel du Parlement;
«Que les autres
députés ainsi que les personnes et organismes convoqués y participent en ayant
recours aux moyens technologiques requis;
«Que les députés qui participent virtuellement à ces
séances soient assimilés à des membres présents pour l'application de
l'article 156 du règlement;
«Que ces séances soient télédiffusées et
diffusées en direct sur le site Web de l'Assemblée nationale;
«Qu'aucun vote ne puisse avoir lieu lors de ces
séances;
«Que les
règles de procédure relatives aux consultations particulières s'appliquent à
ces séances, dans la mesure où elles sont compatibles avec les
dispositions de la présente motion;
«Que la présente motion ait préséance sur toute
disposition incompatible du règlement.»
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Le Président : Et en complétant,
M. le leader.
Procéder à des
consultations particulières sur le projet de loi n° 60
M. Jolin-Barrette : Oui. Pour le projet de loi n° 60, je fais
motion, conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée
nationale, afin :
«Que
la Commission des finances publiques, dans le cadre de l'étude du projet de loi
n° 60, Loi modifiant la Loi sur la fonction publique et d'autres dispositions,
procède à des consultations particulières et tienne des auditions publiques
le jeudi 11 février 2021, après les affaires courantes jusqu'à
12 h 30 et de 14 heures à 16 h 45, ainsi que le mardi
16 février 2021, de 9 h 30 à 11 h 15 et après les
affaires courantes jusqu'à 19 h 15;
«Qu'à cette
fin, la commission entende les personnes et organismes suivants : la Commission de la fonction publique, le Syndicat des professionnelles
et professionnels du gouvernement
du Québec, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, Les avocats et notaires de l'État québécois,
l'Alliance des cadres de l'État, le Protecteur du citoyen, le Service d'orientation et d'intégration
des immigrants au travail, l'Union
étudiante du Québec, l'Institut sur la gouvernance d'organisations
privées et publiques, la Professeure Anne Bourhis, de HEC Montréal;
«Qu'une période de 12 minutes soit prévue
pour les remarques préliminaires, répartie de la manière suivante : 6 minutes au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 4 minutes au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, 1 minute au deuxième groupe d'opposition et
1 minute au troisième groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
11 minutes 40 secondes pour l'opposition officielle,
2 minutes 55 secondes pour le deuxième groupe
d'opposition et 2 minutes 55 secondes pour le troisième groupe
d'opposition;
«Que les témoins auditionnés puissent l'être par
visioconférence;
«Qu'une suspension de 15 minutes soit
prévue entre les échanges avec chaque personne et organisme;
«Que la
ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du
Conseil du trésor soit membre de ladite commission pour la durée du
mandat.»
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le
Président : Pour ces quatre motions, je demande aux leaders et
aux députés indépendants de m'indiquer leurs votes, bien sûr. M. le
leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : Mme la députée
de Marie-Victorin?
Mme Fournier : Pour.
Le Président : Ces motions
sont donc adoptées. M. le leader de l'opposition officielle, à votre tour.
Modifier la composition de certaines commissions
parlementaires
M. Fortin :
Oui, merci,
M. le Président. Au nom de ma collègue
la whip en chef de l'opposition
officielle et députée de Jeanne-Mance—Viger, conformément
à l'article 129 de notre règlement, je fais motion afin :
«Que la députée
de Bourassa-Sauvé soit nommée membre permanente de la Commission des relations
avec les citoyens, en remplacement du député de Jacques-Cartier;
«Que la
députée de l'Acadie soit nommée membre permanente de la Commission des
relations avec les citoyens, en remplacement du député de La Pinière;
«Que la
députée de Marguerite-Bourgeoys soit nommée membre permanente de la Commission
de la culture et de l'éducation, en remplacement de la députée de
Verdun;
«Que
la députée de Verdun soit nommée membre permanente de la Commission des
transports et de l'environnement, en remplacement du député de Viau;
«Que le
député de Marquette soit nommé membre permanent de la Commission des transports
et de l'environnement, en remplacement du député de Mont-Royal-Outremont;
«Que le
député de Jacques-Cartier soit nommé membre permanent de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles,
en remplacement du député de Marquette;
«Que le
député de Mont-Royal-Outremont soit nommé membre permanent de la Commission de
l'administration publique, en remplacement du député de
Laval-des-Rapides; et
«Que ces changements prennent effet
immédiatement.»
Mise
aux voix
Le
Président : Je vais
vous demander vos votes, les votes de vos groupes respectifs ainsi que le vote
des députés indépendants. M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : M. le leader
du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : Mme la députée
de Marie-Victorin?
Mme Fournier : Pour.
Le Président : Ces motions
sont donc adoptées.
Avis
touchant les travaux des commissions
Nous en sommes à la rubrique Avis touchant les
travaux des commissions. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. J'avise cette Assemblée
que la Commission de la culture et de
l'éducation poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi modifiant la Loi sur le patrimoine culturel et d'autres dispositions législatives, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
19 heures, à la salle du Conseil législatif;
La Commission de l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 67, Loi
instaurant un nouveau régime d'aménagement
dans les zones inondables des lacs et des cours d'eau, octroyant temporairement
aux municipalités des pouvoirs visant
à répondre à certains besoins et modifiant diverses dispositions, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
19 heures, à la salle Pauline-Marois;
La Commission des institutions poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 64, Loi modernisant des dispositions législatives en
matière de protection des renseignements personnels, aujourd'hui, après
les affaires courantes jusqu'à 19 heures, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des transports et de
l'environnement poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 65, Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l'environnement
en matière de consigne et de collecte sélective, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
19 heures, aux salles
Louis-Joseph-Papineau et Louis-Hippolyte-La Fontaine. Merci.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Le Président : Nous en sommes
à la rubrique renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Je vous
informe que demain, lors des affaires inscrites par les députées de l'opposition, sera débattue la motion inscrite par Mme la députée de Saint-Laurent.
Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale réitère l'urgence
d'agir en éducation afin d'assurer la réussite éducative et la persévérance
scolaire des élèves pendant et après la pandémie;
«Qu'elle rappelle que les partenaires en éducation
ont constaté dès l'automne dernier une augmentation fulgurante et
alarmante du taux d'échec dans les écoles;
«Qu'elle exprime sa profonde préoccupation quant au
manque de motivation des jeunes à l'école depuis le début de la
pandémie;
«Qu'elle reconnaisse les profondes inquiétudes des
parents et des équipes-écoles sur plusieurs enjeux importants, tels que la qualité de l'air, les savoirs
essentiels, les délais dans l'implantation du programme de tutorat,
l'annulation tardive des examens
ministériels, la pondération inconnue du premier bulletin, les tests de
dépistages rapides toujours non utilisés, l'imposition tardive du masque de procédure et l'impact à long terme de
la COVID sur la réussite éducative des élèves et les risques de
décrochages des élèves et des enseignants;
«Qu'elle
demande au gouvernement de mettre en place des mesures pour aider immédiatement
les élèves et les équipes-écoles telles que :
«Bonifier le programme de tutorat, notamment par
la mise en place d'un crédit d'impôt remboursable;
«Permettre
aux étudiants universitaires de déposer leur candidature dans le programme de
tutorat, peu importe leur programme d'étude;
«Ajouter un incitatif financier ou fiscal afin
de rendre le retour des enseignants retraités plus attractif,
«Négocier de bonne foi avec les enseignants afin
d'éviter de pénaliser les enfants;
«S'engager à
convoquer d'urgence, pendant la semaine de relâche, un sommet avec l'ensemble
des intervenants impliqués dans la
réussite éducative et la persévérance scolaire afin d'établir un plan de sortie
de crise sur 3 ans pour maximiser les chances de réussite de tous
les élèves du Québec.»
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour.
Et je suspends les travaux pour quelques
instants. Merci à toutes et à tous.
(Suspension de la séance à 15 h 40)
(Reprise à 15 h 50)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, nous poursuivons nos travaux aux affaires du jour. M. le leader du
gouvernement. M. le leader du gouvernement.
M. Schneeberger : Oui. Bien, madame... on continue les affaires du jour pour continuer les... ce qui était aujourd'hui.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
À l'article 1 du feuilleton.
M. Schneeberger :
Oui. Ce n'est pas à moi de l'annoncer.
Débats sur les rapports
de commissions
Reprise du débat sur la prise en
considération du rapport de la commission qui a
procédé à des consultations particulières sur l'augmentation préoccupante
de la consommation de psychostimulants chez les enfants et les jeunes en
lien avec le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Alors, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné plus tôt aujourd'hui sur le rapport de la Commission de la santé et des services sociaux qui, les 6, 7, 8 et 13 novembre 2019,
a procédé à des auditions publiques dans le cadre des consultations
particulières à l'égard du mandat d'initiative sur l'augmentation préoccupante
de la consommation de psychostimulants chez les enfants et chez les jeunes en
lien avec le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, appelé le
TDAH.
Je vous informe qu'il reste un temps de parole
de 2 min 48 s au groupe parlementaire formant le gouvernement,
8 min 32 s au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle.
Je cède maintenant la parole à M. le député d'Arthabaska
pour la suite de son intervention.
M. Éric
Lefebvre (suite)
M. Lefebvre : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Écoutez, on était dans une lancée, ce matin, sur les phrases célèbres de Marie-Eden, ma belle-fille, dans le
livre qu'elle a fait au profit de la Fondation des amis d'Elliot. Et juste pour
faire une petite rétro, la première que je
vous avais racontée, bien, c'est Marie-Eden qui avait un très, très gros feu
sauvage le matin et qui m'a dit : Éric, le plus dur, c'est que je vais
être obligé de l'apporter à l'école demain. Alors, elle nous avait bien fait rire. Ou encore, un matin où est-ce que
je trouvais que ça allait bien avec Marie-Eden, puis un de ses défis, c'est
les calculs mathématiques, alors, je dis à
Marie-Eden : Un plus un? Et là, elle me répond 11. Et là je fais un visage
un peu découragé, et là quand elle a
vu que j'étais découragé, elle veut toujours me faire plaisir, puis elle me dit : Bien,
Éric, elle dit,
40, gros max. Alors, c'est des petites phrases comme ça qui nous font bien
rire. Et on a fait ça dans un recueil de livres et j'étais très, très fier d'avoir remis, grâce à Marie-Eden, plus de 30 000 $ à la Fondation des amis d'Elliot,
qui vient en aide aux enfants différents.
Et,
quand on parle d'enfants différents, un jour les médecins, justement, nous
avaient dit : On peut bien continuer les recherches pour trouver toutes les lettres possibles par rapport au
cas de Marie-Eden, TDAH avec trouble d'impulsivité, déficience intellectuelle, on peut poursuivre les
recherches, mais, en même temps, ils disaient, c'est l'enfant qu'elle est,
vous l'aimez comme ça, puis, je pense, qu'on
ajoute les lettres à tout ça, à un moment donné ça n'a plus sa raison d'être.
Puis, à partir de ce moment-là, on a cessé
de vouloir poursuivre un diagnostic plus profond pour Marie-Eden parce que,
dans le fond, Marie-Eden, c'est notre rayon
de soleil, et elle est presque toujours de bonne humeur et elle me fait
tellement de bien.
Mme
la Présidente, je vous dirais que je me considère très, très privilégié d'avoir
Marie-Eden dans ma vie. Et une des
choses de Marie-Eden, c'est, le masculin et le féminin, pour elle, c'est la
même chose, elle a de la difficulté avec ça. Et, pour elle, je suis sa
petite chérie, et je suis très, très fier...
Une voix :
...
M. Lefebvre :
Oui, la petite chérie de Marie-Eden.
Il ne reste très peu
de temps pour conclure. Sur une note positive, je vous dirais, ce qui est très,
très important, c'est... Il y a un vieil
adage qui dit qu'il faut tout un village pour élever un enfant. Bien, dans le
cas des TDAH ou des enfants différents,
ça s'applique très, très bien. Que ce soient les parents qui sont les premiers
à élever les enfants, mais également tous les éducateurs qu'ils
rencontrent, les enseignants et les enseignantes, les différentes ressources,
les gens du monde communautaire ont tous un
rôle très, très important à jouer, et c'est grâce à eux qu'on réussit à passer
à travers. Alors, c'est important de se rappeler l'importance de tous
ces intervenants-là.
Il
faut que je termine, on me le dit. Je veux juste vous dire que, pour notre
premier ministre, nos jeunes, c'est important, c'est la priorité du premier
ministre. Et je sais que les différents ministères vont sûrement faire un bon
usage de ces mémoires.
Et, en terminant,
bien, je veux dire merci à ma petite chérie, qui est si authentique et si
généreuse. Merci pour la leçon de vie, parce que, pour Mare-Eden, le passé, le
futur n'existent pas, il n'y a que le moment présent. Je t'aime. Bye-bye!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Alors, cela
met fin au débat sur le rapport de la Commission de la santé et des
services sociaux.
Avant de poursuivre,
je vous annonce des débats de fin de séance. Trois débats de fin de séance se
tiendront aujourd'hui. Le premier débat
portera sur une question adressée par M. le député de D'Arcy-McGee au ministre
de la Santé et des Services sociaux
concernant l'abolition du Centre national d'excellence en santé mentale. Le
deuxième débat portera sur une question adressée par Mme la députée de
Saint-Laurent au ministre de l'Éducation concernant les mesures de protection
contre la COVID-19 dans les écoles du Québec. Et le troisième débat portera sur
une question adressée par M. le député de
Nelligan au ministre de l'Économie concernant les mesures requises pour venir
en aide aux petites et moyennes entreprises du Québec.
Maintenant, nous
poursuivons à l'article 2 du feuilleton. L'Assemblée prend en
considération le rapport de la Commission de l'administration publique qui, le
17 septembre...
M. le leader du
gouvernement, c'est bien ça, nous allons à l'article 2? Merci.
Prise en considération du rapport de la commission qui a
procédé à l'audition
de certains sous-ministres et dirigeants d'organismes en vertu
de la Loi sur l'administration publique
Alors, comme je le
disais, l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission de
l'administration publique qui, le
17 septembre ainsi que le 28 octobre 2020, a procédé à
l'audition du ministère des Transports du Québec sur le chapitre 2 du rapport de novembre 2019 du Vérificateur
général du Québec intitulé Activités du Centre de gestion des équipements roulants et à l'audition sur le rapport spécial du
Protecteur du citoyen intitulé Donner accès au régime québécois
d'assurance maladie aux enfants nés au
Québec de parents au statut migratoire précaire. Ce rapport, qui a été déposé le
8 décembre 2020, contient des observations, des conclusions et des
recommandations.
Je vous rappelle que,
conformément aux dispositions de l'article 95 du règlement, la prise en
considération du rapport donne lieu à un
débat restreint d'au plus de deux heures et qu'aucun amendement
n'est recevable. Je vous rappelle également qu'en vertu du deuxième
alinéa de l'article 95 ce débat n'entraîne aucune décision de l'Assemblée.
Conformément
à ce qui a été annoncé antérieurement par la présidence, la répartition du
temps de parole dans le cadre de ce
débat s'effectuera comme suit : 57 minutes sont allouées au groupe parlementaire formant le gouvernement, 34 min 42 s
sont allouées au groupe parlementaire
formant l'opposition officielle,
12 min 23 s sont allouées au deuxième groupe d'opposition, 9 min 55 s sont allouées au troisième groupe d'opposition. Chaque député indépendant dispose d'un
temps de parole de 1 min 30 s. Toutefois, lorsqu'un seul député
indépendant participe à un débat, il dispose d'un temps de parole de deux minutes. Dans le cadre de ce débat, le temps non
utilisé par les députés indépendants ou par l'un des groupes parlementaires sera redistribué entre les groupes
parlementaires selon les proportions établies précédemment. Mis à part ces consignes, les interventions ne seront
soumises à aucune limite de temps. Enfin, je rappelle aux députés indépendants
que s'ils souhaitent intervenir au cours du
débat, ils ont 10 minutes à partir de maintenant pour en informer la
présidence.
Je cède maintenant la parole à M. le député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui, merci, Mme
la Présidente. Ça me fait extrêmement plaisir, comme à chaque occasion qu'il y a un dépôt de rapport de la Commission de l'administration publique, de prendre la parole. À titre, d'ailleurs, de
vice-président de la Commission de
l'administration publique, je ne le
dirai jamais assez à quel point c'est une commission qui est importante,
une commission qui représente, au fond, très, très bien notre mission, comme
parlementaires, notre fonction, notre tâche, comme parlementaires, de reddition
de comptes de la part du gouvernement.
Et l'autre
élément qui est tout à fait remarquable également, c'est que cette Commission d'administration publique évolue dans un climat de non-partisanerie, un
climat de collaboration, qui est tout
à fait remarquable pour notre travail
et pour l'avancée des dossiers que nous étudions et que nous auditionnons
devant la Commission de
l'administration publique.
• (16 heures) •
Moi, je ne parlerai pas très longtemps, Mme la
Présidente, parce que je veux laisser une partie du temps qui nous est alloué comme groupe d'opposition à un de
mes collègues qui a eu l'occasion d'assister à des auditions, entre autres,
du ministère
des Transports et de la Régie de l'assurance maladie, mais je veux quand
même y aller avec quelques éléments plus
larges, d'abord pour dire que, considérant le contexte de la pandémie, de la
COVID et de la suspension de nos travaux durant plusieurs semaines dans le
courant de l'année 2020, on n'a pas été capables de faire autant de
mandats qui sont normalement faits par la Commission de l'administration
publique.
Alors, on a,
pour ce rapport-ci, fait une audition sur les activités du Centre de gestion de
l'équipement roulant, on a fait une
audition sur l'accès au régime québécois d'assurance maladie pour les enfants
nés au Québec de parents au statut migratoire précaire et nous avons
fait également l'examen de rapports annuels de gestion de ministères et
d'organismes publics en vertu des
dispositions de la Loi sur l'administration publique parce que c'est une des
tâches, une des fonctions qui est allouée à la Commission de
l'administration publique. C'est de faire le suivi des dispositions de la Loi
sur l'administration publique qui a fêté ses 20 ans en 2017.
L'autre
élément sur lequel je veux insister, c'est justement sur les recommandations
que nous avons effectuées dans ce
rapport. Il y a des recommandations concernant les activités du Centre de
gestion de l'équipement roulant à l'effet que les résultats du Fonds de gestion de l'équipement roulant soient rendus
publics, soient déposés auprès de la commission ainsi que l'effectif
total consacré aux ressources du centre.
Le ministère des Transports devrait revoir
également les échéances des différentes actions prévues à son plan d'action préparé en réponse aux recommandations
du Vérificateur général afin d'en accélérer certaines, toujours concernant
le Centre de gestion de l'équipement roulant, et que le suivi des travaux
également soit transmis à la Commission de l'administration
publique. Aux dernières nouvelles, nous avons eu une information du ministère
des Transports qu'il y a un petit peu
de retard pour bien compléter l'examen stratégique avec le Secrétariat du
Conseil du trésor pour faire le suivi, là, et la bonification de la
gestion du Centre de gestion de l'équipement roulant qu'on appelle le CEGER.
L'autre
élément, et ça a conduit, Mme la Présidente, en partie certainement, à
convaincre le gouvernement de déposer un projet de loi pour régler la question
de l'accès au régime québécois d'assurance maladie pour les enfants nés au
Québec de parents au statut migratoire
précaire... Alors, c'était une forme d'injustice absolument incroyable, et ce
dossier sera particulièrement abordé par mon collègue des
Îles-de-la-Madeleine un petit peu plus tard.
Je veux également vous mentionner que nous avons
fait l'examen de rapports annuels de gestion de ministères et d'organismes publics, alors l'analyse de la
performance du Conseil des arts et des lettres du Québec, du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, du ministère de l'Économie et de l'Innovation, du ministère de
la Sécurité publique, de la Sûreté du
Québec, et de l'Office de la protection du consommateur, et nous avons fait
l'analyse de la qualité de l'information de la Commission de la capitale
nationale et de la Régie des installations olympiques.
Je voudrais
terminer en vous disant, Mme la Présidente, que je veux remercier les équipes
qui nous accompagnent, que ce soit l'équipe de recherche qui travaille,
entre autres, à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale, secrétaires de commission également. Je veux également remercier
le travail des parlementaires, notamment le député de Portneuf qui est
vice-président de la commission, le président de la commission qui est le
député de Robert-Baldwin, tous les membres de cette commission parlementaire. Et je veux particulièrement souligner
la collaboration étroite, le travail exceptionnel, la confiance, même, qui règnent dans nos relations de
travail avec la Vérificatrice générale et toute son équipe ainsi qu'avec le
Protecteur du citoyen et toute son équipe. Sans eux, la Commission de
l'administration publique ne serait pas capable de faire le travail
qu'elle effectue à chaque année. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, M. le député. Je suis prête à céder la parole à un autre
intervenant ou intervenante. Mme la députée de Jean-Talon, la parole est à
vous.
Mme Joëlle Boutin
Mme Boutin : Merci, Mme la Présidente. D'emblée, j'aimerais
exprimer ma joie d'être ici, au salon bleu, d'être en présentiel, de
voir des êtres humains en chair et en os. Je tiens à préciser que j'apprécie
particulièrement cela et que je compatis avec les gens qui sont en télétravail
depuis très longtemps. Moi, j'ai des amis et de la famille qui sont en télétravail depuis mars dernier, et on a parlé de
santé mentale beaucoup dans les derniers jours, ce matin également, alors
je pense à vous. Moi, je connais des gens qui ont fait des traitements de
cancer totalement isolés à cause des mesures, des
gens qui vivent des séparations, des étudiants. D'ailleurs, j'ai parlé avec... J'ai
mon collègue de Beauce-Sud, là, qui s'occupe
de la jeunesse. J'ai parlé avec énormément d'associations étudiantes, et puis
ils ne se plaignent pas, ils ne disent rien, mais ils me disent
carrément que ça fait des mois qu'ils sont seuls dans leurs chambres devant un
écran. Donc, ne lâchez
pas, je pense à vous. Et puis c'est pour ça que je voulais le mentionner, parce
que j'apprécie particulièrement... Et je
peux comprendre que vivre un isolement sur le long terme, ça peut être néfaste.
Et, s'il y a des gens qui ont besoin d'aide, il y a des ressources qui
sont disponibles. Alors, c'était mon petit mot d'entrée.
Et je voulais
dire également que je suis très heureuse de pouvoir participer au débat sur le
dépôt du 42e rapport sur l'imputabilité
de la Commission de l'administration publique. Le travail de la commission est
essentiel, comme le collègue de Jonquière
l'a mentionné. J'apprécie énormément
la collégialité, le travail de collaboration qui se fait. C'est un travail
transpartisan. On arrive toujours à des
constats, à des recommandations communes et puis on a le sentiment d'accomplir
un des volets de notre mission qui est d'être le contrôleur de l'État. Et
j'aimerais ça que la population le réalise, parce que parfois, on ne réalise pas que les députés, on est capables de travailler de manière
transpartisane, ensemble, et qu'on questionne les sous-ministres, on questionne les ministères, les organismes sur
leur saine gestion. Et puis aujourd'hui, c'est le propos de ce débat-là.
Nous avons
tenu, au courant de l'automne dernier... Malgré les mesures, malgré le
ralentissement, là, de certains travaux, nous avons quand même tenu plusieurs
auditions. Notamment, mon collègue de Masson va en parler plus tard, la
première visait les activités du Centre de gestion de l'équipement roulant, une
unité du ministère des Transports de Québec.
Ça a été une audition qui a suscité beaucoup de réactions et de passion des
membres de la commission. La seconde portait sur un rapport spécial du
Protecteur du citoyen sur l'accès à l'assurance maladie des enfants de parents
au statut migratoire précaire. Et puis nous
avons élaboré six recommandations unanimes qui ont découlé de ces
rencontres-là, et, en général, les recommandations sont implantées et
donnent suite, justement, à des actions concrètes.
Nous avons tenu des séances de travail également
afin d'analyser tous les rapports annuels des ministères et organismes. Au total, huit rapports ont été
examinés par les membres. C'est quand même beaucoup de travail, beaucoup
de lectures, un travail rigoureux qui est effectué par les membres de la
commission.
Nous
avons tenu cinq rencontres avec la Vérificatrice générale du Québec pour
discuter de ces rencontres-là. D'ailleurs, je tiens à remercier la Vérificatrice générale, Mme Guylaine
Leclerc, et la Protectrice du citoyen, Mme Marie Rinfret, pour leur collaboration exceptionnelle, leur rigueur.
Comme mon collègue de Jonquière l'a mentionné, le travail de la Commission de
l'administration publique serait impossible sans leur aide. Elles sont
absolument incroyables, ainsi que les employés de l'Assemblée nationale, qui nous prémâchent le
contenu, en général, pour nous aider à nous faire une tête sur les divers
enjeux.
Alors, aujourd'hui, je vais aborder deux sujets,
deux activités. Le premier, c'est, bien entendu, l'audition sur l'accès au régime québécois d'assurance maladie
pour les enfants nés au Québec de parents au statut migratoire précaire. Et, en
seconde partie, je vais parler justement de toute la discussion qui a entouré
les 20 ans sur la Loi sur l'administration publique.
L'enjeu qui touche justement les... La séance de
la commission qui a eu lieu le 28 octobre dernier, dans le fond, était dans le but de recevoir le Protecteur du
citoyen, la Régie de l'assurance maladie du Québec ainsi que le ministère de la
Santé et des Services sociaux. Nous avions
envie de les questionner sur le rapport du Protecteur du citoyen qui est
intitulé Donner accès au régime
québécois d'assurance maladie aux enfants nés au Québec de parents au statut
migratoire précaire.
Je tiens à
dire que ce rapport-là a suscité beaucoup d'émotions. On était, limite,
scandalisés que cet enjeu-là a traîné pendant de nombreuses années. Je
suis certaine qu'il y a beaucoup de collègues, dans tous les comtés du Québec,
qui ont été sollicités pour des enjeux de
comté, là, d'enfants qui n'avaient aucun accès au système de santé, puis ça
nous brisait le coeur de ne pas
pouvoir vraiment les aider, compte tenu que la loi était appliquée de manière
très stricte par la RAMQ.
Alors, dans
le rapport, le Protecteur du citoyen explique que, pour être admissible aux prestations
de l'assurance maladie du Québec, une
personne doit remplir plusieurs critères, dont le
critère de résidence au Québec au sens de la Loi sur l'assurance maladie. Selon la régie, un enfant né
au Québec peut recevoir des soins de santé à condition que son parent soit
domicilié au Québec, que son lieu de
résidence principale soit au Québec, et qu'il ait l'intention de s'établir, et
que cette intention-là soit claire.
• (16 h 10) •
Par contre,
la Régie de l'assurance maladie, tel que mentionné dans le rapport du Protecteur du citoyen, avait une interprétation très stricte de
la loi, et cela faisait en sorte que des gens qui avaient un statut migratoire
incertain, comme, par exemple, des étudiants... Moi, j'ai plusieurs
étudiants à l'Université Laval, là, qui sont devenus parents pendant leurs
études, mais, étant donné que leur statut
n'était pas encore régularisé, ils étaient en processus de, leurs enfants
n'avaient pas accès à l'assurance maladie.
Donc, le Protecteur du citoyen, dans son rapport, dénonce que, dans le cas d'un
enfant né au Québec de parents au statut migratoire précaire, la régie
considère que l'enfant n'est pas admissible aux prestations puisque
le parent n'est pas domicilié au Québec. Ainsi, des enfants qui sont nés au
Québec et qui sont citoyens canadiens sont privés de soins de santé.
On parle ici de 4 350 enfants, soit annuellement
700 enfants. Ça ne semble pas énorme, sauf que, quand on fait face à des cas de comtés, avec des vraies
personnes, ça frappe. Moi, je vais vous en parler un petit peu, là, mais je l'ai vécu. Je l'ai vécu de près.
La régie
explique qu'elle décide d'appliquer la loi au sens strict du terme afin
d'empêcher les abus de la part de personnes
qui voudraient profiter du système, alors que des enfants sont laissés à eux-mêmes.
Moi, j'ai des cas de comté, j'ai des médecins de famille qui m'ont
téléphoné et qui m'ont dit qu'ils prenaient des enfants de migrants tout à fait
bénévolement, là, pour les aider, parce que l'enjeu est que certains enfants
qui seraient malades ne se rendraient pas à l'urgence
parce que les parents recevraient des factures énormes.
J'ai également eu des gens qui ont reçu des factures de plusieurs
centaines de milliers de dollars à cause de, justement, cet enjeu-là. Donc,
parfois, les gens, les parents vont préférer ne pas envoyer leur enfant
à l'urgence.
Donc, c'était
quand même dramatique quand on pense qu'on était l'une des
seules provinces au Canada à ne pas permettre aux enfants d'avoir
accès à un système de santé. Donc, les impacts sont immenses. Des enfants ont
été privés de... bien,
le sont encore puisque le projet
de loi n'est pas encore adopté,
ils sont encore privés de soins de santé. Si les parents ne sont pas en mesure d'assumer les frais
de soins requis, évidemment, les enfants peuvent se retrouver dans des
situations dramatiques.
Donc, dans son rapport, le Protecteur du citoyen
dit que les enfants qui sont nés au Québec et qui y demeurent de façon habituelle devraient être considérés
comme des personnes résidentes au Québec, puisque la Loi sur la Régie de
l'assurance maladie dit que les personnes résidant au Québec devraient avoir accès
aux soins de santé. Mais la régie avait un point de vue totalement
différent.
Le Protecteur du citoyen, dans son rapport,
critique le fait que l'intention du législateur n'était pas respectée. En 2001, lors de l'étude détaillée du projet de
loi n° 83, Loi modifiant la Loi sur l'assurance maladie et d'autres dispositions législatives, portant sur la modification de l'article 5 de
la loi... démontre clairement l'intention du législateur de distinguer l'enfant né au Québec du statut
migratoire de ses parents. Pauline Marois, d'ailleurs, à ce moment-là, et qui
était la ministre de la Santé et des
Services sociaux, exprimait, et je la cite : «Lorsqu'un enfant est né au
Québec, il est donc citoyen canadien, et qu'il est établi au Québec, il
y a lieu de le rendre admissible au régime même si ses parents ne sont pas domiciliés au Québec...» La RAMQ a, selon le
Protecteur du citoyen, fait preuve de rigidité en interprétant de manière trop
restrictive la loi et son règlement, ce qui brime justement l'accès et qui met
en péril la santé de certains enfants.
Le Protecteur du citoyen a
également affirmé dans son rapport que la RAMQ outrepasse ses compétences en justifiant sa pratique par le souci de contribuer
à la régularisation du statut migratoire des personnes, ce qui n'est pas du
tout son rôle. J'ai une petite
définition du statut migratoire précaire, parce qu'on s'est questionnés,
justement, les membres de la commission, qu'est-ce que ça voulait dire, «statut
migratoire précaire». Tous les groupes d'intérêt qui sont à l'origine de ce dossier-là définissent une personne au
statut migratoire précaire comme étant une personne présente au Canada dont
le statut migratoire n'a pas été régularisé de manière permanente.
Alors,
il y a plusieurs personnes qui rentrent dans cette catégorie-là, comme je l'ai
dit précédemment : des étudiants qui sont venus étudier ici, des gens qui sont ici,
mais qui sont en processus, qui vont bientôt entamer un processus. Pour
plusieurs raisons, ils mettent au monde un enfant ici, celui-ci devient citoyen
canadien. Mais, étant donné qu'il est citoyen
canadien, qu'il n'est pas réfugié, il n'a pas accès aux programmes fédéraux qui
pourraient l'aider à avoir accès au système
de santé. Donc, ce sont des enfants qui sont tombés dans un vide juridique,
puis, bon, heureusement, le gouvernement actuel, dès son arrivée, a pris connaissance de cet enjeu-là et puis a
entamé un processus, justement, pour régulariser la situation, parce qu'on s'entend que les enfants
qui pourraient mourir à cause de cette raison-là, c'est quand même un peu
dramatique.
Un autre point qui est mentionné
dans le rapport du Protecteur du citoyen et qui a choqué plusieurs membres de la commission, c'est que la RAMQ dit qu'un
parent qui a un statut migratoire précaire pourrait confier son enfant à une
personne dont le statut est régularisé et
qu'en le confiant à un tiers, cet enfant-là pourrait avoir accès au système de
santé. Alors, imaginez, on est ici,
on a un enfant, puis moi, mettons que j'ai un statut précaire qui n'est pas encore régularisé, pour
faire en sorte que mon enfant ait accès aux
soins de santé, bien, je vais le donner en tutelle à une autre personne qui a
un statut régularisé.
Alors, nous, on a été très surpris de cette
interprétation de la loi de la RAMQ, on a été même choqués. J'imagine l'impact négatif que les enfants pourraient subir,
déjà qu'ils sont dans une situation parfois précaire pour x raisons. Alors, on a trouvé que ça ne faisait absolument
pas de sens que les enfants qui ont un statut migratoire précaire... en fait,
qui sont citoyens canadiens, mais qui ont des parents avec un statut
migratoire précaire, se mettent dans une situation où est-ce qu'ils sont
confiés à un tiers afin d'avoir accès.
L'un des
points qui est mentionné dans le rapport, c'est que le Québec...
c'était quand même bien depuis 1991 à la convention relative aux
droits de l'enfance selon laquelle les parties reconnaissent le droit de
l'enfant de jouir du meilleur état de
santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation. Donc,
nous étions en défaut de notre engagement
envers cette convention-là jusqu'a récemment, en fait.
Pour terminer
avec les recommandations du Protecteur
du citoyen, le protecteur
recommandait justement que la Régie
de l'assurance maladie du Québec
considère aux fins d'admissibilité au régime public de soins de santé comme une
personne qui réside au Québec tout enfant mineur non émancipé qui est né au Québec,
qui y demeure de façon habituelle et
qui est présent plus de 183 jours par année civile. Parce que, pour avoir
accès au régime d'assurance maladie
au Québec, il faut être présent au Québec plus de 183 jours, et puis la
régie a des mécanismes de surveillance pour s'assurer de ça. On pense aux gens qui vont passer leur hiver en
Floride. Bien, tout ça, c'est contrôlé. Donc, c'était quand même, de l'avis du
Protecteur du citoyen, c'était quand même très facile à réaliser.
Le Protecteur
du citoyen recommandait également que la Régie de l'assurance maladie
uniformise tout le traitement des
demandes d'admissibilité afin que toute naissance déclarée au Directeur de
l'état civil entraîne une étude d'admissibilité de l'enfant, sans égard au statut migratoire des parents. Donc, dès
qu'un enfant naît au Québec, on vérifie l'admissibilité. On a été très
étonné de voir, en questionnant, justement, le Protecteur du citoyen et la
RAMQ, que très peu de données existaient à cet effet, et c'est une de nos
recommandations, d'ailleurs.
Et puis
finalement, le Protecteur du citoyen recommandait que la Régie de l'assurance
maladie du Québec prenne toutes les
mesures nécessaires pour justement que les informations transmises le soient de
manière confidentielle, dans une optique de protection des informations
personnelles.
Lorsqu'on a rencontré et qu'on a questionné, par
la suite, la Régie de l'assurance maladie, ils nous ont exprimé qu'ils étaient assez rigides par rapport à cette
interprétation-là et que, pour eux, il était clair que la Loi de l'assurance
maladie ne permettait pas une interprétation plus souple afin de permettre aux
enfants d'accéder aux soins de santé. Ils recommandaient une modification
législative, et eux, ils appuyaient, en fait, cette décision-là sur un jugement
du Tribunal administratif du Québec qui a confirmé l'interprétation et
l'application de la loi par la régie.
Donc, ils étaient
carrément en porte-à-faux avec le rapport du Protecteur du citoyen qui disait
totalement le contraire. On était un petit
peu dans un... pas un quitte ou double, mais dans une impasse, et la Régie de
l'assurance maladie était absolument,
là, très, très, très stricte par rapport à ce point de vue là. Lorsqu'on a
questionné, par la suite, la sous-ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Dominique Savoie, elle
nous a dit qu'il y avait des mesures qui avaient été mises en place pour
aider un petit peu les enfants qui étaient dans un statut migratoire précaire
comme le programme de vaccination. Donc, ces
enfants-là avaient droit au vaccin, mais c'est à peu près le seul soin de santé
auquel ils pouvaient avoir accès.
Au final, on
a demandé à la sous-ministre qu'est-ce qui était fait parce qu'on savait que
notre gouvernement avait déjà exprimé son intention d'aller de l'avant et de
revoir... de pallier à ce vide juridique là, et un comité interministériel a
été mis en place. À ce moment-là de la séance de la commission, nous n'avions
pas accès aux recommandations ni aux conclusions
du rapport, mais on venait de savoir à peu près la journée même qu'un projet de
loi allait être déposé imminemment. Et c'est en effet ce qui s'est
passé.
• (16 h 20) •
Le
10 décembre dernier, mon collègue ministre de la Santé a déposé le projet
de loi n° 83. C'est un projet de loi qui vise justement à régulariser...
bien, à revoir l'admissibilité au régime d'assurance maladie et au régime
général d'assurance médicaments de certains enfants dont les parents ont un
statut précaire migratoire... migratoire précaire, pardonnez-moi.
Ce qui est
intéressant, c'est que le projet de loi n° 83, suite aux recommandations
du comité interministériel, va beaucoup plus loin que ce qui avait été
préconisé par le Protecteur du citoyen par rapport à l'admissibilité, parce que
le Protecteur du citoyen parle exclusivement
des enfants nés au Québec de parents avec un statut migratoire précaire. Le
projet de loi n° 83, sous l'impulsion de la volonté du ministre de la
Santé, va plus loin puis inclut tous les enfants, dans le fond, qui sont au Québec, la fratrie, par exemple,
parce que les enfants qui sont nés ici de parents au statut migratoire précaire
ont parfois des frères et soeurs qui sont nés ailleurs et qui n'ont pas encore
leur situation régularisée.
Donc,
l'intention du législateur est que ces enfants-là aient accès, justement, aux
soins de santé, mais également à l'assurance
médicaments, ce qui est extraordinaire, quand même. Quand on pense que la
situation va toucher 4 350 enfants, annuellement
700 enfants qui représentent une somme d'environ 1,6 million de
dollars, ce n'est pas énorme, et ça va peut-être
changer, justement, la vie de plusieurs parents. Moi, j'ai, dans mon comté, des
médecins... Des citoyens ou des futurs citoyens, plutôt, m'ont écrit
pour me remercier parce que ça changeait leur vie.
Quand je
pense que certaines immigrantes sont étudiantes à la maîtrise, au doctorat,
elles veulent faire leur vie ici, au
Québec... Elles fondent une famille, elles pensent que leurs enfants vont avoir
droit à l'assurance maladie. Maintenant, la situation va être rectifiée et
c'est une excellente nouvelle. Nous étions tellement surpris, d'autant plus
surpris de cette situation-là que nous étions très, très, très heureux que le
projet de loi n° 83 soit finalement déposé pour rectifier le tir.
Maintenant,
j'aimerais aborder un autre sujet tout autant passionnant. Lors de nos séances,
nous avons, puis c'est un des rôles,
comme l'a mentionné le collègue de Jonquière... L'un des rôles de la Commission de l'administration publique, c'est vraiment de s'assurer... faire le suivi de l'application de la Loi sur l'administration publique. Donc, nous avons reçu le secrétaire du Conseil du trésor, un excellent
secrétaire, d'ailleurs, avec qui j'ai eu la chance de collaborer pendant un an,
Éric Ducharme. Nous l'avons reçu le 13 novembre dernier pour voir,
justement, l'évolution de tout ce qui avait été fait par le précédent
président du Conseil du trésor. J'étais aux premières loges à ce moment-là,
donc j'ai pu constater le travail monumental qui a été fait.
J'aimerais...
Parce que, bon, surtout que l'année 2020 a marqué les
20 ans de la Loi sur l'administration publique, puis elle n'avait jamais vraiment
été revue. La manière de faire des plans stratégiques
n'avait jamais été revue. Et j'aimerais vous ramener dans un petit contexte palpitant de l'élection... la
préélection de 2018. Je me souviens d'avoir vu un article fort intéressant, en fait, le rapport de L'Actualité
sur les bulletins des ministères. Ça avait été publié en août 2018 et puis,
bon, ce n'était pas très, très glorieux. On
y parlait, justement, des plans stratégiques des ministères et organismes. J'ai
une partie du rapport devant moi, et
on disait qu'environ... 15 des 19 ministères avaient la note de passage
pour ce qui est de leurs plans stratégiques,
alors ce qui est très, très faible. La moyenne était à peu près de 47 %,
ce qui est sous la note de passage, ce qui signifie que la moitié de la
planification stratégique des ministères était déficiente.
Moi, je me
souviens, on a été mandatés justement pour «brainstormer» beaucoup sur ces
questions-là. La plupart des plans stratégiques n'avaient pas vraiment
de mesure, de cible quantifiable. Donc, c'est très difficile d'atteindre une cible quand on ne peut pas quantifier quelque
chose. Je me souviens, juste pendant l'interpellation avec le ministre de la
Famille, on a parlé des plans stratégiques.
Le plan stratégique précédent n'avait absolument aucune cible de création au
niveau des garderies. Donc, c'est difficile d'atteindre des chiffres lorsqu'on
n'a aucun objectif.
Puis, quand
on regarde, justement, les tableaux qui ont été publics, là, dans le rapport 2018
sur la performance des ministères du gouvernement du Québec, le bulletin des
ministères de L'Actualité... qui est vraiment un document très,
très, très intéressant, parce que, tu sais,
on se dit : Il faut vraiment faire mieux que ça, c'est sûr, juste comme
ça, tu sais, l'Éducation, qui était sommée, dans l'article, de cancre de
l'État, avait un résultat du gouvernement... atteinte des cibles, plan stratégique 2016‑2017, un pointage de
0 %, ce qui est vraiment un pointage très faible. C'est moins que la note
de passage. Au ministère du Conseil
exécutif, on s'entend, c'est quand même névralgique, également un 0 %,
ainsi que le ministère de
l'Environnement et du Tourisme. Alors, on avait plusieurs inquiétudes. Et puis,
à notre arrivée au pouvoir, le nouveau
président du Conseil du trésor, mais également le nouveau secrétaire, qui est
arrivé en même temps que le nouveau gouvernement,
qui était l'ancien P.D.G. de Revenu Québec, ont vraiment, là... se sont
attaqués dès le départ à cette question-là. Ils se sont dit : Ça
n'a aucun bon sens, il faut revoir tous les plans stratégiques des ministères
et organismes, il faut des mesures
quantifiables, des cibles quantifiables. Et pour ce faire, il faut monter une
équipe stratégique et accompagner tous les
ministères et organismes, particulièrement ceux qui sont plus névralgiques,
comme l'Éducation, la Santé, par exemple, et l'Économie. Il faut les
accompagner pour avoir des plans stratégiques.
Les
nouvelles orientations qui ont été prises dès le départ, justement, par le
Secrétariat du Conseil du trésor, il y avait
trois orientations principales pour guider, justement, l'élaboration des plans
stratégiques. Il était recommandé d'avoir une synchronisation au niveau de la planification stratégique au cycle
électoral, ce qui était tout à fait logique. Parce que, là, on s'était ramassés avec des plans stratégiques
déposés deux mois avant l'élection, donc il fallait refaire le travail pour que
ça coïncide avec les orientations du gouvernement, ce qui est tout à fait
logique. Un plan stratégique a une vision, des orientations, des cibles, des
objectifs.
Deuxièmement,
la formulation d'exigences plus explicites des objectifs et des indicateurs
stratégiques, pour ne pas dire d'avoir des cibles mesurables et
quantifiables, avoir peut-être aussi moins de cibles, parce que parfois on
avait énormément de cibles très vagues, sans
mettre de chiffre. Alors, on a resserré ça pour avoir des objectifs clairs qui
soient réalisables.
Troisièmement,
avoir une plus grande implication du bureau du premier ministre, du Conseil des
ministres et du Secrétariat du
Conseil du trésor dans la validation des plans stratégiques. D'ailleurs, les
plans stratégiques 2019‑2023 ont dû être approuvés au Conseil des
ministres, ce qui était quand même une première.
Nous
avons été vraiment... les membres de la commission, on a quand même été très
impressionnés, là, puis là vraiment
au niveau d'un plan transpartisan, là, si on se recule, on était très
impressionnés du travail qui a été fait au Conseil du trésor.
D'ailleurs, en même
temps que le dépôt des nouveaux plans stratégiques 2019-2023, c'était justement
à la fin de l'année 2019, le gouvernement a également dévoilé le tableau de bord sur la performance des
ministères. Parce
que l'objectif était
d'effectuer un virage vers un État beaucoup plus performant mais également plus
transparent, parce que la seule transparence
qu'on pouvait avoir au niveau de la performance des ministères et organismes
était soit par la Commission de l'administration publique ou par le
bulletin des ministères, qui était fait par une revue, là, d'actualité, alors
que le gouvernement, tu sais... C'était très
difficile pour un citoyen d'avoir accès à la performance des ministères et
organismes à moins d'avoir vraiment
beaucoup de temps à tuer. Alors, le Conseil du trésor a décidé de publier un
tableau de bord justement pour guider.
Et ce qui est très
intéressant, c'est qu'en un an, environ, en un et demi, depuis la publication
des nouveaux plans stratégiques, la qualité
des plans stratégiques, vraiment, par rapport à la situation antérieure qui
était vraiment, là, déplorable,
c'était limite pathétique, la qualité des plans stratégiques a passé de
64 % à 89 %, ce qui est phénoménal. Si on pense juste au
ministère de l'Éducation, je ne me souviens pas de sa nouvelle note de passage,
mais je sais qu'ils ont redressé la situation. Ils avaient un plan stratégique
pour le ministère de l'Éducation mais également un plan de transformation
numérique. J'ai travaillé un petit peu à la transformation numérique, un plan
absolument phénoménal. D'ailleurs, les
autres plans de transformation numérique ont été beaucoup alignés avec celui de
l'Éducation, avec des cibles claires, quantifiables. Le degré d'atteinte
des cibles est passé de 41 % à 53 %. Bon, on s'entend, là, qu'il y a
encore du travail à faire, parce que, si on
dit à quelqu'un à l'école, tu sais : Bravo, tu as eu 53 %, je ne suis
pas sûre que je dirais ça à mes
enfants. Mais c'est quand même un certain redressement de la situation, puis
j'ose croire que, dans les prochaines années, les plans stratégiques
vont être appliqués avec beaucoup de rigueur, qu'il va y avoir un vrai suivi.
D'ailleurs, tous les
ministères et organismes ont déposé... je pense que le ministère de l'Économie
allait le déposer, là, sous peu, mais ils
ont tous déposé dans les temps, ils ont été accompagnés, puis il y a un suivi
beaucoup plus serré qui est fait de l'équipe du Conseil du trésor
également.
Finalement,
la note globale des ministères est passée de 53 % à 71 %. Bon, on a
dépassé la note de passage, donc on
s'améliore. Vous direz aux citoyens, tu sais, on va continuer comme ça vers un
cap plus sérieux au niveau de la gestion, une gestion plus performante
et plus transparente.
• (16 h 30) •
Finalement,
j'aimerais dire qu'encore une fois j'ai beaucoup apprécié les travaux de la
Commission de l'administration publique,
la collégialité. J'aimerais personnellement... et je pense que tous les membres
de la commission... j'aimerais dire qu'on
aimerait avoir encore plus d'auditions, parce que je me dis... je pense que,
depuis quelques années, il y a à peu près eu 55 auditions, mais il y a de la place pour plus. La
Vérificatrice générale dépose des rapports régulièrement, on en entend un peu parler dans les médias. Mais il y a
tellement de ministères et organismes — en fait, il y en a des centaines, là, si on
compte tous les organismes — qu'on
aimerait auditionner.
On n'est pas
beaucoup, c'est une petite commission. C'est un travail qui demande énormément
de rigueur, beaucoup de collaboration avec
les collègues. On a énormément de transparence, on... À chaque fois, moi,
personnellement, et mes collègues
également, on pousse pour que les recommandations aient un petit peu plus de
mordant, qu'on soit capable de les
appliquer. Parce qu'au final les Québécois s'attendent à plus d'imputabilité du
gouvernement, mais il y a des ministères et organismes, des sous-ministres et des dirigeants de l'État, qui sont
des grands mandarins de l'État, mais qui doivent rendre des comptes.
Alors, c'est un petit peu le rôle de la Commission de l'administration
publique.
Je
suis très fière du travail qu'on a accompli jusqu'à maintenant et j'espère que,
dans les prochaines années, on va resserrer
ça encore plus puis qu'on va pouvoir améliorer l'imputabilité de l'État mais
surtout sa performance et sa transparence.
Alors, bien, sur ce,
merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée de Jean-Talon. Maintenant, je
cède la parole à M. le député de Masson.
M. Mathieu Lemay
M. Lemay :
Merci, Mme la Présidente. Donc, à mon tour de prendre parole ici, en Chambre,
sur le sujet... En fait, je vais
parler plutôt du Centre de gestion de l'équipement roulant parce que, vous
savez, la Vérificatrice générale du Québec a fait un rapport d'activité sur le Centre de
gestion de l'équipement roulant, le chapitre 2. Suite à ça, le MTQ nous a
envoyé des commentaires, des plans
d'action pour faire suite aux recommandations de la Vérificatrice générale.
Ensuite, nous, à la Commission de
l'administration publique, on a fait un rapport sur les audits des
sous-ministres et des dirigeants d'organismes publics sur la gestion
administrative. Et, comme ma collègue l'a mentionné, on a émis des
recommandations et des conclusions, et c'est
là-dessus que je traiterai, dans le fond... le chapitre I de notre rapport sur
la Commission de l'administration publique et sur le Centre de gestion
de l'équipement roulant.
Alors, en
fait, pourquoi est-ce qu'on fait tout ce travail-là en commission? Bien, ce
n'est pas bien, bien compliqué, c'est parce qu'il y a plusieurs fonctions
différentes dans l'appareil gouvernemental, et puis c'est important, là,
de vérifier, parce que, des fois, il y a certains changements qui peuvent être
difficiles, il y a... Des fois, ça peut être la bureaucratie qui peut être en jeu. On peut souvent avoir des
vieilles façons de faire, des vieilles mentalités, qui doivent... qui ne font
pas place à l'innovation. Donc, tu
sais, on doit, une fois de temps en temps, regarder un peu plus loin qu'est-ce
qu'il se passe dans les structures
pour voir s'il n'y a pas un peu d'amélioration continue qu'on peut faire, Mme
la Présidente. Donc, en fait... Mais il ne faut pas oublier non plus
aussi qu'il y a plusieurs expertises dans plusieurs milieux, puis il y a
plusieurs synergies qui se créent. Donc, ce
n'est pas juste du négatif qu'on retrouve. Ensuite, il y a plusieurs choses qui peuvent être faites, là. Des fois, on peut regrouper les
pouvoirs d'achat. Donc, ça, ça peut être bénéfique pour toute l'économie
québécoise. On
peut avoir des stratégies pour favoriser l'achat d'aliments, par exemple, tu sais, comme un contexte de COVID-19, sinon, bien, c'est ça, les négociations qu'on peut avoir avec les divers fournisseurs.
Et ultimement, bien, on peut... Tu sais, c'est au
bénéfice de tous les Québécois, parce que, si on fait des économies d'échelle,
bien, en fait, c'est toutes les personnes
avec nos comptes, nos impôts, nos taxes qu'on va avoir une meilleure
utilisation de nos deniers publics. Alors, c'est pour ça qu'on a fait plusieurs
regroupements, là. On a juste à penser à la CSPQ aussi.
Et puis,
bien, maintenant, aujourd'hui, on est rendus sur le Centre de gestion de
l'équipement roulant. Alors, c'est quoi,
eux? Qu'est-ce qu'ils font dans la vie? Dans le fond, le Centre de
gestion de l'équipement roulant, il a été créé en 1997. Puis ça, c'était suite à la centralisation des activités touchant la gestion des équipements roulants.
Puis ils étaient repris sous
l'effigie du MTQ. Mais, depuis 2017, il
y a d'importants travaux qui ont été
amorcés par le MTQ avec la haute direction et puis en collaboration aussi avec le Secrétariat du
Conseil du trésor. Là, on a fait en
sorte qu'on a pu actualiser la mission et les pratiques du Centre de
gestion de l'équipement roulant. Donc, là, eux autres, ils ont l'obligation de
s'autofinancer. C'est ça qu'il faut qu'on tienne en considération.
Donc, vu
qu'ils ont l'obligation de s'autofinancer, ils ne peuvent pas faire de
déficit, là, tu sais. Donc, là, ils ont aussi créé le Fonds de gestion de l'équipement roulant. Tantôt, le député de
Jonquière en a fait... en a mentionné, je vais le traiter
aussi durant mon exposé, Mme la Présidente, mais ce fonds-là, il a été institué
par la Loi sur le ministère des Transports. Puis ça permet que, lorsque
le Centre de gestion de l'équipement roulant fait des surplus, bien, c'est
versé au fonds. Puis ensuite, de ce
fonds-là, c'est supposé être viré au fonds général lorsque
le gouvernement le décide. C'est ça qu'il est important de
retenir.
Actuellement, bien, il n'y a aucune obligation
légale des ministères et des organismes à adhérer au parc des véhicules du gouvernement du Québec, puis
l'adhésion se fait sur une base volontaire. Donc, on a le centre de gestion,
mais c'est une adhésion sur une base
volontaire. Puis eux sont obligés de s'autofinancer. Donc, on peut voir un peu
le contexte, là, de qu'est-ce qu'il
se passe avec le CGER. Maintenant, nous autres, on a toujours maintenu, là, que le
fonds de gestion, il devait garder son niveau d'autofinancement à 100 %
et que le Centre de gestion de l'équipement roulant doit donc autofinancer ses
activités. Ça, c'est reconnu par tout le monde.
Au niveau du statut d'unité autonome de
services, bien, depuis que sa création a été faite, bien, c'est sûr qu'on a réévalué tout ça avec le MTQ. Puis d'ailleurs,
depuis le 1er avril 2019, bien, on a maintenant, avec le Centre de gestion
de l'équipement roulant, une direction générale. Ça fait que, là, c'est un peu l'historique
qui nous amène à aujourd'hui. Mais il y a plusieurs constats et observations
qui ont été faits par la Vérificatrice générale du Québec, et puis il y a des démarches qui ont été entreprises par le MTQ,
c'est ça qui est positif. Dans le fond, le travail qui a été fait a mené à des
actions, on va le voir un peu plus tard.
Bien, je vous l'ai dit tout à l'heure, là, le plan
d'action qui a été déposé au début de mars 2020 et ensuite a été transmis à la Commission de l'administration publique... Et c'est sûr que la Vérificatrice
générale s'est montrée satisfaite
du plan d'action. Et voici certaines actions qui sont quand même porteuses dans
ce plan d'action là.
Premièrement, il faut savoir que le MTQ, suite à
tout cet audit, a initié, même avant ça, en juin 2018, un projet de
révision du modèle d'affaires, et il a inscrit, dans le cadre d'un processus de
révision permanente des programmes gouvernementaux...
qui a été mis en place dans le cadre, encore une fois, d'une stratégie de
gestion des dépenses du Conseil du
trésor, et ça, pour les années 2017‑2018. Et là c'est sûr que le MTQ, présentement, il est en attente du positionnement du Secrétariat
du Conseil du trésor, là. Puis ils
ont soumis une lettre récemment, là, le 21 janvier de cette année. Ils
disent que c'est pour approbation d'ici le 31 mars de cette année,
et, suite à ça, il y aura des actions qui seront encore plus porteuses que présentement.
Donc, ce plan d'action là devrait venir répondre à deux des huit recommandations
de la Vérificatrice générale.
Et puis
ensuite, bien, c'est sûr que le centre de gestion, il développe de l'information de gestion afin de permettre d'améliorer
ses connaissances puis de viser une amélioration continue. Mais ça, on le sent
depuis qu'il y a eu tous ces audits qui ont été faits autant par la
vérificatrice que par les membres de la commission.
Alors, je peux vous dire que ce n'est pas juste
du négatif, là. Tu sais, qu'est-ce qu'on peut voir de positif aussi avec le
centre de gestion, c'est que, bien, ils ont leur certification ISO 2001
depuis 2004, ils ont eu une certification ISO 14 001
en 2008. Ils ont aussi eu le Grand Prix québécois de la qualité en 2017. Donc,
ça confirme qu'ils ont quand même une
certaine excellence dans leurs organismes publics dans les choses qu'ils font,
parce qu'ils ne font pas tous du mal. Il ne faut pas... Tu sais, il y a quelqu'un,
un professeur, à un moment donné, qui dit... il écrit au tableau, tu sais, neuf
fois un égale sept,
hein? On sait tous que neuf fois un égale neuf. Là, après ça, il écrit neuf
fois deux égale 18, neuf fois deux égale 23, tu sais, là...
Excusez-moi. Neuf fois deux, 18. Neuf fois trois, 27. Neuf fois quatre, 36.
Bon, tu sais, là, il fait toute la
table de neuf, puis là tous les élèves dans la classe, ils rient du professeur.
Là, ils disent... Ça fait que, là, le professeur se revire de bord puis il
dit : Mais pourquoi vous riez? Bien, tu sais, vous avez écrit :
Neuf fois égale sept. C'est une erreur, tu sais. Bien là, le professeur,
il dit : Vous voyez? J'ai écrit... Sur les 10 équations que j'ai
faites pour me rendre jusqu'à 10 fois
neuf, là, j'en ai neuf de bonnes, il y en a une de mauvaise. Là, vous me tapez
sur la tête à cause de ça. Il dit : C'est comme ça dans la vie. Toutes les
bonnes actions que tu fais, elles ne sont pas reconnues, on tape toujours
sur les mauvaises actions. Puis moi,
ce que j'essaie de dire, c'est que le Centre de gestion de l'équipement
roulant, malgré toutes les observations et recommandations qu'on a
faites, ils font des choses de bien. C'est important de le mentionner, Mme la
Présidente.
Donc, bien,
c'est sûr qu'eux autres, là, entre 2008 puis 2016, ils ont connu une diminution
de leurs coûts de 49 % liée à l'annonce du parc automobile. Ils font
bonne figure aussi en se positionnant troisièmes sur 12, donc ils enregistrent
des coûts liés à la gestion de leurs parcs
qui sont inférieurs de 56 %. Et aussi ils occupent le premier rang en ce
qui a trait à l'intégration des
véhicules de nouvelles technologies dans le parc avec une proportion de
véhicules hybrides et électriques à
6,6 %. Donc, ça, c'est pour les bons coups du Centre de gestion d'équipement
roulant. Je trouvais important qu'il fallait qu'on le mentionne.
• (16 h 40) •
Maintenant,
c'est quoi l'enjeu en tant que tel qu'on démontre quand qu'on lit le rapport de
la Vérificatrice générale du Québec? Bien, c'est que, suite aux audits
de performance des activités sur une période de trois ans, soit
d'avril 2015 jusqu'au
31 mars 2018, bien, on a revu le modèle d'affaires qui doit permettre
la réalisation d'économie pour l'ensemble du gouvernement du Québec, et ce, dans le respect des orientations
gouvernementales et de la réglementation, et aussi la gestion optimale
du parc d'équipement roulant et du réseau d'atelier de mécanique. Donc, ça,
c'était les objectifs.
Ça, je ne
vous commencerai pas à lire tout le rapport, là, de la Vérificatrice générale,
là, parce qu'il fait plusieurs pages, là. Il est juste ici, en dessous de mes
papiers. En fait, il fait... Combien de pages qu'il fait, Mme la... Il fait 56 pages,
ce rapport, précisément. Je vais juste vous
lire les six constats et les huit recommandations, ça va faire le résumé du
rapport de la Vérificatrice générale.
Donc, dans
les constats, premier constat, c'est que la gestion du centre de gestion est
axée sur sa propre rentabilité financière et sa contribution à la gestion du
parc de véhicules du gouvernement du Québec et elle est de moins de
28 %. Donc, la VG nous recommande que
le centre de gestion «revoie son modèle d'affaires afin que le gouvernement du
Québec bénéficie pleinement des économies attendues» d'un service
partagé. Recommandation 2 : «Obtenir les autorisations appropriées
pour [...] offrir des services aux organismes publics externes...» Donc, ça va
de soi.
Constat n° 2 : «Le [centre de gestion] ne connaît pas précisément
l'utilisation faite de ses véhicules [légers] ni le moment opportun pour s'en départir.» Alors,
recommandation 3 : «Améliorer [sa] connaissance de l'utilisation [de
son parc de véhicules] pour prendre les meilleures décisions d'un point
de vue gouvernemental.»
Constat n° 3 : Le centre de gestion n'analyse pas le coût et le temps pris
pour réaliser les activités de mécanique, alors qu'ils varient de façon
importante dans les 58 ateliers. Recommandation 4 : Évaluer le
fonctionnement de son réseau de
58 ateliers de mécanique afin de démontrer la pertinence économique de
chacun de ceux-ci. Et recommandation 5 : «Se doter des outils de gestion nécessaires pour
mesurer l'efficience des activités [des] ateliers [...] et [pour] apporter les
correctifs nécessaires, le cas échéant.»
Donc, on y va
avec un quatrième constat de la VG : «Le programme d'entretien préventif
du [centre de gestion] est trop
exigeant par rapport aux recommandations des constructeurs de véhicules, ce qui
[en] augmente [les coûts inutilement].» Et recommandation 6 :
«Réviser [son] programme d'entretien préventif en tenant compte des
recommandations des constructeurs, pour que
cette activité soit réalisée de manière efficiente.» D'ailleurs, c'était un
sujet qui a fait l'objet de nombreux échanges lors de la commission pour
cette recommandation-là.
Constat n° 5 : «Le [centre de gestion] contracte des garanties prolongées pour
tous ses camions et ses véhicules-outils sans savoir si elles lui permettent de réaliser des économies.»
Recommandation 7 : Mettre en place les moyens appropriés afin
de «déterminer dans quelles situations l'achat de garanties prolongées est
pertinent».
Et le sixième
constat : «Le [centre de gestion] a contrevenu à la réglementation en
versant au MTQ [30,3] millions de
dollars provenant des surplus accumulés du Fonds de gestion de l'équipement
roulant et en [effectuant des ventes] de gré à gré», ce que le député de Jonquière a mentionné tout à l'heure. Et
recommandation n° 8 : «Respecter la réglementation [en vigueur en ce qui concerne] la gestion des
surplus annuels du Fonds de gestion de l'équipement roulant et la disposition
des [véhicules de son] parc.»
Donc, on ne
peut pas être contre, là, les constats et les recommandations de la
vérificatrice, ça fait du sens, c'est des
points d'amélioration. Comme je vous ai dit, là-dedans, il y a des choses qu'on
dit : Ah! je ne savais pas que ça avait lieu, puis, effectivement, ça doit être corrigé dans les plus brefs
délais. Mais, comme je vous dis tout à l'heure, ce n'est pas parce qu'on
dit qu'on doit s'améliorer là qu'ils font tout faux.
Alors,
poursuivons, Mme la Présidente. C'est un autre sujet intéressant, là, qui a été
abordé dans les discussions qu'on a eues, puis ça concerne la privatisation.
Donc, tu sais, il y a une question toujours depuis qu'on a décidé de regrouper
les activités : Est-ce qu'on devrait
plutôt s'en départir puis privatiser le tout, tu sais? On a le droit de se
poser cette question-là, puis je vais essayer de vous apporter une
réflexion à ce sujet-là.
En fait,
c'est sûr que le MTQ, il a évoqué rapidement, dans son allocution, c'est dans
ses conclusions, là, qu'il y a des firmes-conseils qui ont été
sollicitées entre les années 2004 et 2008 pour auditer la capacité du
centre de gestion à s'acquitter de ses
fonctions. Puis, selon elles, les firmes de génie-conseil, elles nous
disent : « Aucuneentreprise privée ne serait en mesure d'offrir l'ensemble des services à tous les clients
pour toutes les catégories de véhicule et sur l'ensemble des régions desservies.» Donc, quand on se base
sur ce constat-là qui a été fait qu'il n'y a personne dans le privé qui serait
capable de donner
l'ensemble des activités comme que le centre de gestion fait, et le
gouvernement de l'époque a décidé de rejeter
l'idée de privatiser, puis... bien, dans le fond, la question qui demeure est
la suivante, tu sais : Est-ce que les payeurs de taxes québécois devraient continuer à débourser
pour une organisation qui n'est pas optimale simplement parce que le privé ne serait pas capable d'exercer les mêmes
fonctions, tu sais? Ça fait que, là, on peut se poser cette question-là. Puis
on a essayé de trouver des réponses aussi
avec les membres de la commission. Bien, je vous l'ai dit tantôt, là, depuis
que ça a été créé, en 1997, là, il y
en avait, de l'équipement roulant, là. Tu sais, on en a depuis des décennies,
de l'équipement roulant, au Québec,
là. Ça fait que, là, si ça fait juste une vingtaine d'années que le Centre de gestion d'équipement roulant existe, et qu'est-ce qu'on faisait avant? Est-ce
qu'on avait ces mêmes problématiques-là dans le passé? Bon, tu sais, c'est
sûr qu'il y a certains gains qui n'ont
peut-être pas été comptabilisés, Mme la Présidente, là, en 2008, mais on peut
toujours optimiser davantage, puis
c'est ça qu'il faut qu'on retienne de cette histoire-là. C'est : Est-ce qu'on a la volonté de faire mieux,
faire plus puis d'être capable, dans le fond, de bénéficier pour l'ensemble des
Québécois? Je crois que oui, tu sais.
Mais, aujourd'hui, on est rendus en 2021, ça
fait plus de 23 ans, là, je ne peux pas vous dire le mois exact, là,
est-ce que c'est 23 ou 24 ans
que c'est créé, là, mais ça reste qu'on est toujours devant le même constat, on
se pose toujours les mêmes questions.
Et puis là c'est sûr que le MTQ, il a pris acte
des recommandations de la Vérificatrice générale. Puis, en fait, il est
étonnant qu'il y ait des constats aussi généraux que, hein, «déterminer dans
quelles situations l'achat de garanties prolongées
est pertinent». C'est étonnant qu'on doit encore le stipuler dans un rapport de
la Vérificatrice générale rendu en
2020, là, 2021 même. Il me semble que c'est la base, là, tu sais. Ça fait que
c'est pour ça que je voulais vous apporter sur cette réflexion-là.
Puis, dans le fond, la question est surtout de
savoir, pour nous, les parlementaires, qui sommes en charge de la reddition de comptes des organismes publics, c'est
quoi, le meilleur avenir pour le Centre de gestion de l'équipement roulant.
Est-ce qu'on doit aujourd'hui privilégier de
continuer avec le Centre de gestion de l'équipement roulant ou est-ce qu'il y a
d'autres problèmes structuraux qui
n'ont pas été analysés par la Vérificatrice générale, qui dépassent la portée
des constats qui a été fait par la Vérificatrice générale, puis qu'on
n'est pas encore au courant? Tu sais, est-ce que...
Puis, dans le
fond, pourquoi je vous dis ça? C'est parce que l'équipe de la vérification de
la VGQ nous ont dit qu'ils ne se sont pas penchés sur tout. Ils se sont juste
penchés sur quelques facettes qui révèlent habituellement des lacunes
lorsqu'on l'observe à la loupe, tu sais. Par exemple, la VG nous indique, à la
page 50 de son rapport, qu'elle n'a pas analysé
la gestion des contrats. Elle n'a pas non plus analysé la santé et la sécurité
des mécaniciens dans les ateliers, parce que ça, ça relève plutôt de la CNESST. Puis, bien, ces deux axes-là
pourraient être problématiques. Ils pourraient ne pas être problématiques. On
ne le sait pas, il n'y a pas eu d'analyse. Mais, tu sais, à la lumière des
informations qu'on a, c'est pour ça que je vous disais : Est-ce
que... la question se pose, Mme la Présidente. Voilà, je l'ai apportée.
Alors, regardons maintenant un peu c'est quoi,
le modèle d'affaires. Parce qu'il faut... pour bien comprendre puis bien saisir
la portée, il faut aussi comprendre c'est quoi leur modèle d'affaires. Donc, on
sait que ça revient... Puis pourquoi je vous
en parle? C'est parce que ça revient souvent dans l'audit. Donc, tu sais, là on
dit : L'objectif principal du rapport
indique même que les vérificateurs voulaient s'assurer que «le modèle
d'affaires du Centre de gestion de l'équipement roulant permet la réalisation
d'économies pour l'ensemble du gouvernement du Québec, et ce, dans le respect
des orientations gouvernementales et de la
réglementation». Ça, ça en dit gros, Mme la Présidente. On voulait s'assurer
que le centre de gestion, il permettait des économies parce qu'on en
doutait au moment de procéder à l'audit. Donc là, c'est... Puis c'est l'identité propre de cet organisme-là, il a été
créé pour ça, pour faire des économies. Puis là on se dit : Est-ce que
vraiment il y a des économies qui
sont faites avec le centre de gestion? Donc, bien, c'est ça. Ça fait que, là,
on a eu des arguments, puis on a vu que le niveau d'optimisation était
inadéquat. Donc, on peut faire mieux.
Au-delà des correctifs qui sont à apporter et du
plan d'action qui a été soumis, bien, je crois que c'est à eux maintenant
de justifier de leur présence. C'est à eux de justifier qu'est-ce qu'ils font de bon pour l'ensemble des contribuables.
Et des audits
comme ça, bien, dans le fond, on aimerait ça qu'on n'en retrouve pas d'autre,
là, tu sais. On ne veut pas faire des audits pour, après ça, trouver des
lacunes de base, tu sais. Tantôt, je vous ai dit qu'ils font des choses de bien,
là, mais ils ont quand même des lacunes de base qui doivent être corrigées. Et
puis, bien, c'est ça, Mme la Présidente.
Mais, maintenant,
on va parler des ateliers mécaniques puisque ça faisait une grande partie de l'audition de la
VG aussi, les ateliers mécaniques. Puis là, tu sais, là-dedans,
ça va être plus, genre... Là, c'est la partie qu'on parle d'huile, de graisse, de boulons, là, tu sais. Moi, je suis sûr
que vous vous retrouvez, là, vous êtes très efficace, Mme la Présidente, là, pour déjà avoir discuté
de véhicules automobiles avec vous.
Alors, bien là, dans le fond, ce qu'on disait,
c'était que c'était difficilement justifiable, hein, qu'on prenne en charge les ateliers de mécanique qui... à
certaines villes et municipalités au... Dans le fond, c'est parce que ce qui
arrive, c'est que le Centre de
gestion des équipements roulants, qui a été créé par le Québec pour
l'équipement roulant du Québec, bien,
à cause qu'ils doivent avoir 100 % de leur financement autonome, qu'est-ce
qu'ils se sont fait? Ils se sont virés de bord puis, là, ils ont dit : On
a juste 28 % des véhicules du Québec qui sont nous notre responsabilité,
mais on a besoin de s'autofinancer.
Donc là, ils sont allés cogner aux portes des villes. Là, ils ont dit :
Toi, tu as ton garage municipal? Nous autres,
on va s'en occuper, hein? On va le faire pour toi, la gestion de ton équipement
roulant. Ça fait que, là, c'est discutable, ça, Mme la Présidente.
Est-ce qu'ils répondent à leur mission lorsqu'ils font cela?
• (16 h 50) •
Donc, la
recommandation 4 de la VG y va comme ça : «Évaluer la pertinence de
conserver l'ensemble des 58 ateliers de mécanique, notamment d'un point de vue économique.» Et puis là, en
réponse à ça, le Centre de gestion de l'équipement roulant, il a indiqué
sa volonté de réévaluer, d'ici le 31 octobre, la pertinence de conserver
l'ensemble des ateliers de mécanique en
conjuguant les points de vue économique, d'efficience et le maintien des
services essentiels. Et ils veulent aussi standardiser et mesurer
davantage l'efficience des activités réalisées par les ateliers de mécanique.
Donc, tu sais, la... Il y a certains
ateliers, sur les 58... tu sais, il y en a qui performent plus que d'autres. Ça
fait que, là, c'est sûr que nous, on a comme attente qu'il va y avoir des
mesures qui vont être prises pour, justement, s'assurer de la
rentabilité du centre de gestion.
Donc,
aussi, ce qu'on a appris, c'est que le coût horaire, il est affreusement élevé
dans l'exploitation, en moyenne, des
ateliers de mécanique. Mais ça n'a jamais été un problème jusqu'ici, selon le
Centre de gestion de l'équipement roulant. Donc, tu sais, c'est normal parce qu'ils n'avaient pas en mains les
données sur lesquelles ils se basent pour savoir si leurs ateliers sont
rentables ou non. Donc là, on parle de principes de base comptable.
Il est évident aussi
que ça prend des garages pour réparer les véhicules. Mais combien ça en prend,
des garages, Mme la Présidente? On a
17 régions administratives. Puis c'est où, que ça prend ces garages-là...
Est-ce que ça les prend, exemple... puis là je vous dis ça n'importe
comment, là, mais, tu sais, est-ce que ça en prend un à Kuujjuaq, parce qu'à
Kuujjuaq, on a dit qu'on voulait que ce soit le centre de gestion qui s'occupe
du garage municipal? Tu sais, ou plus... il
y aurait un endroit plus stratégique que Kuujjuaq, là, tu sais? Là,
excusez-moi, là, j'ai donné une ville en exemple, là, dans le
Nord-du-Québec, là, parce que ça frappe l'imaginaire, Mme la Présidente. Mais
voilà.
Alors, ça fait que,
dans le fond, la question, c'est : Quelle est la distribution optimale des
garages sur le territoire du Québec, hein? C'est comme ça qu'on devrait
approcher cette question-là. Et en quelle quantité devrons-nous avoir ces garages-là? Donc, là, on n'a même pas ces
données-là pour baser nos décisions puis le centre de gestion a quand même
décidé d'investir près de 45 millions — puis ça, c'est à la page 20 du
rapport — dans
certains centres, dans certains ateliers.
Donc, c'est 15 ateliers qui devraient faire l'objet d'investissements qui
dépassent les 500 000 $ au cours des prochaines années, et ce, sans savoir si, oui ou non, ces
ateliers-là devraient fermer leurs portes. Normalement, on investit dans un
projet où on rénove des infrastructures si on sait que ça en vaut la peine. Et puis
là... pas quand on va s'en départir prochainement, tu sais, c'est la base, Mme
la Présidente.
Donc,
malgré ça, le centre de gestion, il considère que les 58 ateliers sont
individuellement rentables parce qu'ils ont mis, dans leur catégorie de revenus, l'argent amassé par la location
de véhicules. Et là c'est la première fois qu'on entend la notion de
location de véhicules, mais là on est supposé de faire la gestion de notre
équipement roulant. Et puis là, dans le
fond, on a des ateliers mécaniques qui font la mécanique de nos... l'entretien
des véhicules, et on nous dit : Mais oui, mais on va les garder parce qu'ils sont rentables parce que quoi?
On s'est diversifiés pour autofinancer, et puis on a commencé à louer
des véhicules, et puis là, bien, ils sont rentables, ça fait que ça va... tu
sais, on va le garder, même si le taux
horaire de mécanique est affreusement élevé, selon ce qu'on lit dans les
rapports. Bref, alors, c'est ça que je voulais vous parler pour vous
mettre en contexte.
Si on parle maintenant
des entretiens préventifs, bien là, on le sait, le constructeur automobile,
lui, il nous dit : Quand tu auras fait
16 000 kilomètres avec ton véhicule, tu devrais changer l'huile. Tu
sais, là, on a de l'huile synthétique, ça
fait que, là, on parle de 16 000 kilomètres, ça va bien, tu sais,
après tant de 100 000 kilomètres tu fais tel entretien plus
spécifique.
Là, je ne rentrerai
pas dans tous les détails, Mme la Présidente, mais ce que j'essaie de vous
dire, c'est que, là, on se pose la question,
tu sais : Comment ça se fait qu'on a de l'huile à transmission qui est
changée quatre fois sur une minifourgonnette, là? Tu sais, pourquoi
qu'on changerait l'huile à transmission? Tu sais, c'est qui qui change l'huile à transmission quatre fois avant de se rendre à
240 000 kilomètres, là, tu sais? Je veux dire, ce n'est pas la
recommandation standard du fabricant. Bien, c'est ça qui arrive, tu sais, on le
fait. Tu sais, il y a plusieurs exemples qui nous disent que c'est fait trois fois plus rapidement et sans raison.
Dans le fond, c'est systématiquement quand on arrive à
80 000 kilomètres, on va changer l'huile à transmission, même
si le fabricant nous dit que c'est à un autre moment qu'on devrait le faire.
Puis je vais vous
lire juste un passage, là, du rapport de la Vérificatrice générale. Là, dans le
fond, c'est le paragraphe 64, à la page 24, là, ce qu'elle vient nous
dire, c'est : «Les entretiens préventifs sont parmi les activités de mécanique les plus importantes réalisées par le
Centre de gestion de l'équipement roulant. Ils ont engendré 35 000 heures
de main-d'oeuvre en 2017-2018, soit 14 % de toutes les heures effectuées
en atelier pour des activités de mécanique.»
Et
là ce n'est pas sur des entretiens sur des véhicules d'urgence, là, Mme la
Présidente, là. Ici, on prend soin de le souligner, là, on parle de la
flotte des véhicules légers, certains camions, et puis on dit que,
systématiquement, les véhicules reçoivent un
entretien aux 10 000 kilomètres sans avoir à démontrer des signes d'usure
ou de bris mécaniques et malgré les conseils du fabricant qui disent que
l'échéancier est plus long que le 10 000 kilomètres.
Donc,
on ne veut pas reprocher au centre de gestion d'être trop prudent, mais, dans
ce cas-ci, il faut avoir une réponse. Et pourquoi est-ce qu'on fait
inspecter notre flotte de véhicules quatre fois plus sur les premiers
100 000 kilomètres parcourus que
ne le suggère le constructeur? C'est des questions qu'on s'est posées qui ont
mené à nos recommandations dans notre rapport, Mme la Présidente. Alors,
ce que je voulais dire aussi, c'est que, dans le fond, il y a plusieurs
entretiens qui sont faits qui auraient pu être évités, et qu'on aurait pu
utiliser différemment nos ateliers de mécanique.
Alors,
bien, une bonne nouvelle, Mme la Présidente, c'est que, suite à ces constats-là
de la vérificatrice et du plan d'action,
le centre de gestion, il a adhéré à ce constat-là, et, par contre, ils ont
décidé que l'implantation des changements nécessaires va se faire sur un
horizon qui, à notre avis, est beaucoup trop long. On parle d'un plan d'action
qui va être approuvé par le Secrétariat du
Conseil du trésor d'ici le 31 mars 2021 pour les véhicules légers.
Ensuite, quand qu'on parle des véhicules lourds, ça va aller en 2022, puis, ensuite,
pour les autres types de véhicules, en 2023, avant de commencer à penser qu'on devrait peut-être réduire les
entretiens préventifs. Vous voyez? Ça fait que, selon nous, l'échéancier qui est fourni est trop long, on pourrait
faire des corrections plus rapidement, ce qui nous permettrait d'avoir des économies.
Mais
tout ça, Mme la Présidente, je vous ai fait le portrait de la situation,
c'est parce que je voulais vous amener à quels ont été les recommandations que la commission a faites. Donc, on a fait trois recommandations. Alors la première est la suivante :
«Que le
[ministre] des Transports inclue, dans son rapport annuel de gestion, certaines
données concernant la gestion du Centre de gestion de l'équipement
roulant. À cet effet, que soit notamment publiés :
«a) les résultats du Fonds de gestion de l'équipement
roulant, afin de constater annuellement les surplus ou déficits réalisés et cumulés;
«b) l'effectif total consacré aux
ressources du centre.»
Alors,
pourquoi on a fait cette recommandation? Bien, c'est parce que, lors de nos
échanges entre les membres de la
commission et le sous-ministre, les membres de la CAP s'inquiétaient des
surplus importants générés par le Centre de gestion de l'équipement roulant, grâce aux tarifs
qui sont jugés élevés. D'ailleurs, en parcourant le rapport de la Vérificatrice
générale, et principalement le constat 6
de ce rapport, que je vais relire : «Le Centre de gestion de l'équipement
roulant a contrevenu à la réglementation en versant [pour] MTQ
[30,3] millions de dollars provenant des surplus accumulés du Fonds
de gestion de l'équipement roulant et en [effectuant des ventes] de gré à gré.»
Alors, c'est sûr que, nous, quand
on a lu ça, on était inquiets, et puis, par souci de suivi, on a formulé cette
première recommandation, et c'est pourquoi qu'il sera conséquemment important
de suivre de près les prochains résultats financiers du fonds de gestion pour
répondre à cette préoccupation. Donc, vous pouvez vous assurer qu'on aura un
suivi qui sera effectué là-dessus, Mme la Présidente.
Deuxièmement
recommandation : «Que le ministère des Transports revoie les échéances des
différentes actions prévues à son plan d'action préparé en réponse aux
recommandations du Vérificateur général afin d'en accélérer certaines. Une fois
l'exercice terminé, que le plan d'action révisé soit transmis à la Commission
de l'administration publique et au Vérificateur général du
Québec.»
Alors, les membres de la commission, pourquoi qu'on déterminait cette recommandation? C'est parce qu'on était interrogé
sur l'ambition du plan d'action proposé par le MTQ. On se questionne pourquoi
est-ce que la cible... hein, c'est quoi, l'ambition d'augmenter la
flotte de véhicules de 2 % sur une base annuelle, alors que, présentement,
la flotte de véhicules qui est prise en charge par le centre de gestion, elle
n'est que de 28 %? Ça veut dire que, si on se fie à cette tendance-là, ça veut dire, 2021, on serait à
30 %, 2022, à 32 %, comment ça... vous me suivez, Mme la Présidente?
Avant d'arriver, ne serait-ce qu'à 50 % de l'équipement roulant du
Québec soit géré par le Centre de gestion de l'équipement roulant, là, il va en
avoir eu, des années, Mme la Présidente, là, ça n'a pas de bon sens.
Ça fait que,
là, on s'est dit que c'était très peu ambitieux et qu'il devrait peut-être y
avoir une révision puis qu'on mette
les bouchées doubles. Si on a un centre de gestion de l'équipement roulant,
mais qu'on pense que : Ah non! On va essayer d'augmenter ça à 2 % par année, tu sais, il me semble qu'on
aurait pu faire mieux, Mme la Présidente, puis avoir des ambitions, puis, en même temps, faire en sorte
que l'équipement roulant du Québec soit géré par le Centre de gestion de
l'équipement roulant, il me semble.
Alors, bien, c'est sûr que, suite à ça, on a
fait une troisième recommandation, c'est la dernière qu'on a faite, on a dit : «Que le ministère [des Transports]
fasse rapport à la Commission de l'administration publique, au plus tard le
15 janvier 2021 — donc
il y a quelques semaines — de
l'avancement des travaux d'examen stratégique de programme entrepris avec le
Secrétariat du Conseil du trésor. Si elle le juge nécessaire au regard de
l'information obtenue, que la Commission de
l'administration publique entende de nouveau le ministère des Transports sur
les activités du Centre de gestion de l'équipement roulant.»
• (17 heures) •
Alors, ce que je vous ai dit au début de ma présentation,
c'est que nous avons reçu une correspondance, le 21 janvier, qui nous dit que c'est soumis au Secrétariat du Conseil
du trésor pour approbation d'ici le 31 mars, et que, suite à ça, il y aura des actions qui seront prises, et
que ça nous sera formulé. Bon, pour le moment, on va faire confiance au
système.
Et c'est sûr qu'on va avoir un suivi, c'est
notre intention, c'est clairement indiqué. Donc, lorsque la commission pourra se réunir de nouveau, on constatera
ensemble si on veut aller de l'avant ou pas avec un audit supplémentaire, en
fonction des réponses qu'on aura vues à ce moment-là.
Mais ça
ressemble un peu aux trois recommandations qu'on avait apportées, Mme la
Présidente. Je crois que ce que ça
démontre le plus, c'est qu'avec les audits de la Vérificatrice générale, la
Protectrice du citoyen, la Commission de l'administration publique,
bien, ça a tout un seul et unique objectif : c'est l'imputabilité, hein?
Puis c'est ça qui mène à une meilleure gestion de nos organismes publics.
Donc, je
crois, là... bien, en fait, c'est ça que je voulais mentionner, je pense que
c'est un exercice rigoureux qui a été fait. On a essayé de vous le
démontrer, là. Je vous ai juste parlé d'un organisme public, là, mais on aurait
pu avoir plein d'autres sujets. Ma collègue
a déjà traité de d'autres fonctions. Il y en a plusieurs, audits qui sont
faits, et c'est tant mieux comme ça.
Alors, en
terminant, j'aimerais remercier tous les membres de la commission, le personnel
de la commission, qui nous a soutenus là-dedans, parce qu'ils font un
travail extraordinaire pour nous préparer à ces audits. Et je tiens aussi à remercier toute l'équipe de la Vérificatrice
générale du Québec ainsi que l'équipe de la Protectrice du citoyen. Je tiens
à remercier les différents ministères et
organismes pour leur collaboration sur les différents enjeux traités par la
commission. Et je vous remercie. Ceci complète mon intervention.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. C'est toujours
très intéressant, hein, et des sujets très diversifiés ici, au salon bleu. Alors, merci, M. le député de Masson.
Maintenant, nous allons poursuivre avec M. le député de Rosemont.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. C'est un plaisir de vous revoir. Ça fait un moment
qu'on s'était vus. Chers collègues aussi, pareillement.
Je
ne peux pas dire que mon timing est excellent, en pleine tempête de neige, à
17 heures, pendant la conférence de presse la plus attendue du
premier ministre, disons. J'ai probablement déjà eu de meilleures cotes
d'écoute dans ma carrière précédente. Mais,
bon, bref, il faut ce qu'il faut. Je suis heureux d'être ici. C'est la première
intervention de cette nouvelle année, que je vous souhaite meilleure ou,
en tout cas, moins pire que la précédente. C'est la grâce que je nous souhaite
ici.
Il a été dit,
notamment par le député de Jonquière, mais par les autres collègues aussi, tout
le bien qu'on pense en général de la
Commission de l'administration publique. Je vais dans le même sens. C'est vrai
que c'est une commission qui est
importante. C'est une commission qui, malheureusement, est un peu l'enfant
pauvre des commissions, puisqu'elle passe souvent après les autres, il y a souvent plus urgent. Et je ne remets pas en cause ni en question les
décisions qui sont prises notamment par le gouvernement, qui veut faire
avancer son agenda législatif, ce qui est parfaitement légitime, mais il
malheureux qu'on se retrouve souvent, à la CAP, à passer en arrière et puis à
ne pas pouvoir faire notre travail de façon soutenue.
Ce qui cause aussi un problème
technique, c'est que, souvent, on est en décalage sur plusieurs mois de ce
qu'on a déjà fait. Puis je peux vous
dire, par exemple, que, dans ce cas-ci, aujourd'hui, aller se replonger dans ce
qu'on avait dit et entendu sur le Centre de gestion de l'équipement roulant du
gouvernement du Québec... disons qu'on doit se remettre à nos devoirs et
puis se retourner rapidement.
Il y a des projets... puis je le dis rapidement,
là, parce que je n'ai pas beaucoup de temps et je ne ferai pas très long, mais il y a des projets ici, à l'Assemblée
nationale, depuis quelques années, de revoir un peu le fonctionnement de la
CAP. Le député de Jonquière en est un fervent défenseur. Je sais que le député
de Robert-Baldwin, qui est le président de la commission, lui aussi
souhaiterait que ça se fasse. Il y a des exemples, dans d'autres juridictions,
par exemple en Grande-Bretagne, où ça se
fait. Et la commission peut faire probablement oeuvre utile de façon plus régulière
que ce nous arrivons à faire ici.
Quoique, sans chauvinisme pour les membres de la commission dont je fais
partie, je pense qu'on fait quand même un bon boulot.
Je pense qu'on fait un bon boulot grâce
notamment à l'extraordinaire collaboration et le professionnalisme de l'équipe de la gouverneure... de la gouverneure,
wo! de la Vérificatrice générale — je suis ailleurs, là — de la Vérificatrice générale, ne pas confondre. La Vérificatrice
générale du Québec qui fait un excellent boulot avec son équipe, qui, à chaque
fois, nous amène une analyse posée, réfléchie, puis qui amène aussi des
solutions, et qui, ça, je l'apprécie plus que tout, n'a pas la langue
dans sa poche, qui est capable de nous dire quand ça ne va vraiment pas.
Et je pense que, dans le cas du Centre de
gestion de l'équipement roulant... ça a été dit avant moi, je pense qu'on peut dire que ça n'allait vraiment pas, ça
n'allait vraiment pas. En fait, ce truc-là s'appelle le Centre de gestion de
l'équipement roulant, je pense que le mot
«gestion» était peut-être un peu exagéré ici. Par moments, je pense qu'on pense
qu'on a surtout été devant le centre de zèle de gestion de l'équipement
roulant. Je pense qu'on est ici devant un cas classique d'une fausse
bonne idée. Je pense qu'à l'époque on voulait beaucoup rationaliser, là. Il y a
une vingtaine d'années, on avait cherché des
façons de faire différentes avec de l'équipement roulant. Puis, bon,
finalement, ça s'est avéré une fausse bonne idée. Ça arrive parfois.
Puis ne dites pas à mes collègues que j'ai dit ça ici, là, ça vient d'un député
de Québec solidaire : Ce n'est pas
toujours une bonne idée que de demander
à l'État de tout faire. Je nierai avoir dit ça devant mes collègues. Ce que je veux dire par là, plus sérieusement, Mme la Présidente, c'est qu'on s'est rendu compte que, par exemple dans ce cas-là, c'était une
fausse bonne idée parce qu'on essayait de faire ce que des institutions
privées, régionales pourraient très bien
faire. Je parle, par exemple, d'un changement de pneus, puisqu'il faut faire ça
ici deux fois par année, ou un changement d'huile, ou la location de
véhicule.
Je ne lancerais pas trop la pierre, cela dit,
aux gestionnaires de ce centre. Ils avaient reçu, à l'époque, et d'où la fausse bonne idée... ils avaient reçu, à l'époque, des commandes
budgétaires de faire du profit avec cette affaire-là, ce qui n'aurait
pas dû être le mandat de cette organisation-là au départ. Alors, évidemment, un
gestionnaire, tu dis : Fais du profit, s'il tient à sa job puis à son bonus,
il va essayer de faire du profit. Bon, ils ont même réussi d'une façon assez
créative et parfois loufoque dans le cas de
ce centre-là particulièrement. Mais, si on donne des gestions... des mandats de
gestion à des gens comme ceux-ci, qu'on leur
dit : Ta priorité, maintenant, c'est le profit, plutôt que de gérer
l'équipement roulant du gouvernement pour le mieux-être de la collectivité, bien, c'est sûr
que peut-être que c'est gens-là, ils ont étiré l'élastique un petit peu, et on remercie
la gouverneure... — eh!
ça fait deux fois, là — la
Vérificatrice générale du Québec de nous en avoir fait état, puis je pense que
l'ordre reviendra rapidement dans cette organisation, qui a reçu un
très mauvais bulletin.
Je veux
prendre les quelques minutes qu'il me reste, évidemment, pour parler d'un
autre sujet dont nous avons parlé à la commission, c'est-à-dire les
enfants nés ici de parents qui n'ont pas le statut permanent ou qui n'ont pas
le statut de citoyenneté canadienne. C'est un débat dont on a souvent parlé ici.
La société civile, les gens qui s'occupent de ces enfants-là, dont Médecins sans frontières, ont levé le drapeau à
plusieurs reprises, ils ont sonné l'alarme, pour parler en français.
Ces gens-là nous disaient : Ça n'a pas de sens. D'un, ça ne respecte pas
les conventions internationales auxquelles nous avons adhéré ici, au Québec,
et puis, de deux, la RAMQ interprète la loi de façon beaucoup
trop tatillonne, parce que nous
devrions, et nous pouvons, et nous devons, donc, fournir les services publics
de la RAMQ à ces enfants qui sont nés ici de parents arrivés de
l'étranger.
Je me désole et je n'étais pas le seul... Au
cours des audiences de la commission, notamment avec les gens de la RAMQ, je me désole et je me suis désolé de leur
entêtement à vouloir absolument s'enfarger dans les fleurs du tapis, puis
disséquer les virgules, puis faire une
interprétation complètement rigoriste, à l'extrême d'un article de loi qu'ils
savaient, de toute façon, en contravention avec nos obligations.
Et je me désole du fait qu'il a fallu deux interventions de la Protectrice
du citoyen, deux interventions marquées, très marquées, les rapports étaient sans
équivoque, à savoir que nous ne respections pas, en tant qu'État, nos
devoirs envers ces gens et, je le rappelle, ces enfants. Ce qui, en plus, était
complètement contre-productif en termes de santé publique parce qu'un enfant qui a des problèmes
de santé en bas âge qu'on ne traite pas ou qui n'est pas traité, parce que ses parents
n'ont pas d'argent, bien, qu'est-ce qu'on fait? On est en train de se magasiner
et de lui magasiner, à cet enfant, des
années et des années de misère et des problèmes de santé chroniques, ce qui n'a aucun
sens, même en termes de gestion, si on parle purement de gestion de fonds
publics. Ici, ça n'avait pas de sens.
• (17 h 10) •
Alors, tant mieux, le ministre de la Santé, que
je salue, je salue là-dessus son ouverture, a réagi rapidement. Et je dirais même qu'il a réagi rapidement devant ce
monstre bureaucratique qu'est la RAMQ. Parce que la RAMQ, c'est une grosse patente dans notre système au Québec, c'est
un très gros organisme. Il a su néanmoins tenir son bout de l'histoire et
s'organiser pour que nous changions ça. Cela dit, nous ne sommes pas d'accord
avec la voie qu'il a choisie, un projet de
loi, c'est trop long, on aurait pu le faire autrement, parce que, chaque jour
qui passe où ces enfants ne sont pas traités, c'est des familles qui se désespèrent, qui mettent les soins de santé de
leurs enfants sur la carte de crédit. Les députés, ici, ont reçu, ou recevront,
ou ont déjà reçu dans leurs bureaux des familles qui ont ce genre de problème.
En tout cas, moi, dans Rosemont, on
en a, de ce genre de problème, de gens qui sont au désespoir. Et je parle ici,
je termine là-dessus... juste pour répéter, là, je parle ici d'enfants
malades. Alors, la RAMQ a manqué de compassion, s'est enfargée dans les
arguties légalistes qui étaient complètement
rigoristes, mais tant mieux si le ministre a tenu son bout. Nous aurions
préféré une voie plus rapide, mais
néanmoins on va suivre ça pour une adoption rapide, pour que ce cas-là se
règle, parce que, malheureusement, Mme la Présidente, on est ici devant
un cas classique d'une déconnexion de la machine bureaucratique avec le
terrain. Et puis tant mieux si nous, députés,
par la Commission de l'administration publique, nous sommes capables d'amener
ces cas-là, qui sont des cas de vrai
monde, là, c'est du vrai monde qui souffre de façon réelle, d'amener ça... et
en collaboration avec les
institutions qui nous surveillent, dont la Protectrice du citoyen. Bien, tant
mieux si on a réussi à changer ça. On n'aurait fait que ça, l'an dernier,
qu'on aurait déjà fait beaucoup. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je
suis prête à entendre un autre intervenant ou intervenante. Mme la
députée de Saint-Laurent, la parole est à vous.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bon, nous sommes de retour ici, en Chambre,
pour la session d'hiver, mais je m'en voudrais de ne pas souligner un fait
important. L'an dernier, au retour pour l'hiver, nous avions avec nous,
l'an passé, une nouvelle élue femme, la députée de Jean-Talon. Donc, bon
anniversaire, un an plus tard.
Je tenais à le souligner parce que, quand même,
plus qu'il y a de femmes, moi, je trouve que c'est magnifique en politique. Et,
en plus de ça, c'est que la députée de Jean-Talon travaille avec nous à la CAP,
donc nous avons le bonheur de l'avoir avec nous, qui pose de très bonnes
questions. Alors, attention! moi, je n'aimerais pas l'avoir comme vis-à-vis à une période de questions. Mais elle
est de notre côté, donc c'est correct, alors je suis sauvée. Alors,
permettez-moi tout simplement de vous souhaiter un bon anniversaire un
an plus tard.
Ça passe vite, hein, quand même, un an. Et, l'an
passé, on ne pensait pas vivre tout ça. Mais nous voici, quand même, avec tous ces changements. Et aujourd'hui je
vous parle avec des banquettes vides parce qu'évidemment tout le monde écoute le premier ministre, avec raison,
hein, avec raison. Mais j'ai l'attention très marquée de la députée de
Jean-Talon, le député de Beauce-Sud
aussi, puis aussi, là-bas, là, je vous vois, puis je vous remercie d'être
encore avec nous, avec moi et le député de Rosemont, malgré que je sais que,
probablement, vous aimeriez aussi entendre ce qui se passe, mais probablement que je vais faire de mon mieux pour
vous garder en haleine pendant les quelques minutes suivantes — et de ne pas trop accrocher mon micro,
parce que sinon ça va grincer. Je le sais, Mme la Présidente.
Alors, le
rapport de la Vérificatrice générale du Québec pour la CAP. Moi aussi, je
trouve que c'est un exercice qui, pour moi, me permet de comprendre davantage
qu'est-ce qui se passe. Parce que, souvent, on a les ministres qui donnent
le ton, et tout ça, puis, après ça, on se
demande, dans la machine, comment ça va s'opérationnaliser, si jamais ça
s'opérationnalise. Et la
Vérificatrice générale du Québec nous permet d'aller vraiment plus loin dans
nos réflexions, alors je vais aller
point par point, si vous me permettez, Mme la Présidente.
Alors, le
premier chapitre, Auditions sur les activités de gestion de
l'équipement roulant, donc les véhicules,
rapport de la vérificatrice, les faits saillants. Bon, là-dedans,
on a appris qu'effectivement, malheureusement, au Québec, l'équipement
roulant du gouvernement du Québec, juste en mai 2018, c'est seulement
28 % qui avaient été gérés. Ce sont davantage d'organismes externes de ce gouvernement qui profitent, et cette réalité
est incohérente avec la mission. Ce sont principalement des villes et
organismes municipaux qui représentent cette clientèle externe. Le MTQ avait
décidé d'offrir cette possibilité par le passé, mais cette décision n'avait jamais
été remise en question depuis. Afin d'attirer les villes et les municipalités, le CGER avait proposé des actions
sans valeur ajoutée pour le gouvernement. Je vous fais juste un bref résumé,
là. Le CGER voulait fournir des services et
effectuer «des transactions qui sont discutables — moi, j'aime ça parce qu'on sait que la
Vérificatrice générale, elle fait très attention aux mots choisis, donc
"discutables", donc, ici, pas d'interrogation, hein, ça veut dire "portez une attention
particulière, les élus" — et parfois contraires aux objectifs d'un
organisme gouvernemental offrant des services partagés». Puis, quand je
dis «CGER», je fais référence à «Centre de gestion de l'équipement roulant».
Donc, le
rapport, voici quelques constats : Il n'y a pas de portrait de
l'utilisation des véhicules. Donc, le parc-autos, on n'a pas un portrait complet. De plus, ils sont
sous-utilisés, et un bon nombre... en fait, un nombre élevé de véhicules sont
utilisés pour les activités de l'organisme, ce qui est coûteux et injustifié.
Les véhicules légers. 80 % du parc du CGER
représente 75 millions de dollars. C'est énorme, là. Un portrait précis de l'utilisation des véhicules permettrait
de s'assurer d'une solution économique et d'une réponse aux besoins de déplacement de la clientèle. De plus,
présentement, il n'y a pas de portrait précis sur le pourcentage de temps que
les véhicules sont en location, de kilométrage
moyen, nombre de jours que les véhicules... loués et leur utilisation par mois.
Il n'y a pas d'outil afin de connaître le
moment précis où les véhicules sont utilisés. Et ça, Mme la Présidente, ça existe, ces outils. On
est capable d'avoir des prises de mesure dans chacun des véhicules. On est
capable aussi de savoir le kilométrage. C'est quand même des mesures qu'on est capable de faire assez rapidement.
Alors, il y a quand même 287 véhicules qui ont été inutilisés.
C'est considérable, j'en conviens. On pourrait les mettre à profit pour
d'autres affaires.
Le nombre
optimal de véhicules légers à maintenir en stock n'a pas été établi. Donc, ici,
on comprend que le CGER n'a même pas fait l'exercice de vérifier quels sont ses
véritables besoins... Oui, vous entendez la tempête comme moi, hein? Je pense que les murs en arrière de moi aussi. Je
l'entends, alors ce ne sera pas jojo tantôt quand on va sortir. J'espère qu'il
n'y a personne qui aura besoin de trop pelleter.
Désolée, j'ai
perdu mon fil. En conséquence, un grand nombre de voitures plus âgées sont
conservées pour répondre rapidement aux demandes de la clientèle. Le CGER se
départit de leurs véhicules plusieurs mois après leur dernière
utilisation. Donc, autrement dit, il y a des véhicules qui sont, à toutes fins
pratiques, dans un garage, qui ne bougent pas,
puis on attend, puis on attend, pour se rendre compte que, finalement, on n'en
a plus besoin, mais ils sont déjà rendus trop vieux de toute façon.
19 % de véhicules loués parcourent moins de
10 000 kilomètres par année. Clairement, ça, ce n'est pas des
députés, parce que je vous connais, vous êtes comme moi, c'est clair que vous
mettez beaucoup de kilométrage sur votre auto et que, par conséquent, c'est bien en haut de
10 000 kilomètres par année. Moi, j'aimerais vraiment ça avoir un
chiffre aussi beau que ça, mais, non, moi, c'est clair que j'ai mis
beaucoup de kilométrage, surtout les allers-retours Montréal-Québec.
«Le CGER doit
se questionner pour savoir si la location à long terme est la façon la plus
économique de combler les besoins de ses clients.» En d'autres mots, au lieu
d'acheter des véhicules, les stationner dans un garage, est-ce qu'on
peut tout simplement les louer lorsqu'on en a besoin, de la
location? Comme ça, c'est vraiment : on paie à l'usage.
Des détails de l'utilisation des véhicules sont
méconnus. Ça, ça me préoccupe. Quelqu'un pourrait prendre un véhicule mais ne devrait pas expliquer où est-ce qu'on s'en va, à quelle fin. Ça, c'est assez particulier, je dois vous avouer.
Ça peut être à des fins personnelles. Je ne veux pas prêter d'intention à qui
que ce soit, bien évidemment, mais la Vérificatrice
générale du Québec, ici, nous met un drapeau. Elle dit : C'est important
de savoir pourquoi que l'auto est utilisée et aussi où allez-vous. Est-ce que c'est dans les fins de votre
fonction? Alors, là-dessus, évidemment, on est très d'accord avec elle.
Le modèle d'affaires explique en partie cette
tendance. Le CGER se considère comme un fournisseur de véhicules qui doit s'autofinancer. Il aurait parfois été plus économique
de payer de l'indemnité au kilométrage pour utilisation d'un véhicule personnel que de détenir une
location. Donc, on aurait dû faire comme nous, les élus : la très grande
majorité, comme nous, là, on paie notre... on se fait rembourser nos
kilométrages.
Les zones
territoriales où se trouvent les ateliers mécaniques ne sont pas réfléchies en
fonction des critères précis, que ce
soit un nombre de véhicules à maintenir, nombre d'ateliers nécessaires, nombre
d'ouvriers ou... d'urgence de certaines réparations. Ça, évidemment, ce
n'est pas mon rayon, la mécanique, donc je vais aller un peu plus vite.
Au sujet de la disposition des véhicules, il
n'est pas exempt de déterminer qu'une berline eut une vie utile de six ans ou de 150 000 kilométrages. Il
n'existe pas de documentation ou de calcul appuyant cette décision. Il n'y a
pas non plus d'outil afin de permettre à l'organisme de suivre le coût de
revient propre à chaque véhicule. Le coût de revient, c'est, grosso modo, hein,
quand on l'a mis, on l'a acheté, est-ce que... en anglais, on dit «return
on my investment », est-ce que j'en
ai eu pour mon argent? Il ne calcule pas non plus le moment précis où le coût
de l'utilisation analysé surpasse celui d'un véhicule neuf.
• (17 h 20) •
Je vais juste faire une petite pause de ma prise
de notes pour aller dans un passage plus précis dans le rapport. Mme la
Présidente, je vais aller sur les garanties prolongées. Ça, par exemple, ça,
j'aime ça puis je connais plus ça.
Donc, on se
rend compte que l'organisme fait l'acquisition de garanties prolongées. Je ne
nommerai pas d'entreprises, mais je
vais faire un parallèle, vous savez, hein, des fois, quand on va acheter une
laveuse ou une sécheuse puis on nous propose une garantie prolongée. Puis
souvent, les gens, quand ils arrivent là, le vendeur ou la vendeuse dit :
Ah! bien là, ça prendrait la garantie
prolongée, hein? Puis là il pousse, là. Puis là les gens : O.K. Ah, bien
oui, si jamais ma laveuse... surtout qu'elle va nous coûter
3 000 $ pour le magnifique duo. Puis, si vous êtes chanceux, c'est
une fin de semaine pas de TPS, TVQ, mais, de toute façon, ça, ça a déjà été
inclus dans le prix, donc, de toute façon, vous allez le payer pareil.
Pourquoi je
fais ça? C'est parce que ça, je me rappelle, quand j'étais étudiante en droit,
j'avais une prof, là, qui nous martelait :
N'achetez pas la garantie prolongée! Arrêtez de vous faire avoir avec les
garanties prolongées! Puis elle nous
sortait des décisions de la Cour de petites créances qui disaient, bien :
Un appareil ou un bien qu'on achète doit avoir une garantie utile. Et le
juge disait : Par exemple, si vous achetez une télévision à 2 000 $,
vous avez comme une attente légitime qu'elle devrait durer minimalement quatre,
cinq ans. Donc, pourquoi qu'on achèterait une garantie prolongée? Parce que le fabricant dit : Moi, je vous
garde ça pendant 12 mois, puis, après ça, c'est, advienne que pourra,
après un an : je n'ai plus la garantie de fabricant. C'est ce qu'on nous
dit quand on achète un nouveau produit en magasin. Et c'est là qu'on nous pousse d'avoir la garantie
prolongée : Achetez un autre 24 mois, donc, comme ça, votre
télévision, là, elle est garantie 36 mois, trois ans.
Finalement,
au fond, heureusement, l'OPC, l'office des protecteurs du consommateur, est
intervenu, et on explique davantage aux gens, il y a plus de
vulgarisation qui est faite sur la garantie qui accompagne déjà le bien. C'est
sûr que, malheureusement, il y a encore des
pratiques... Parce que je suis allée dernièrement, on le sait, hein, puis là on
m'a dit : Bien là, Mme la députée de Saint-Laurent — même
si ce n'est pas comme ça qu'ils m'ont appelée — ils disent : Oui, mais, écoutez, si jamais votre lave-vaisselle, il
vous lâche, bien, vous n'avez pas besoin de la Cour des petites créances, ça va
être réglé. Je dis : Bien non, moi, je
sais que, si jamais je vous appelle, vu que ça fait longtemps que je fais
affaire avec vous, vous n'allez pas me faire ça. Vous
allez m'envoyer quand même un réparateur. Vous allez me réparer mon
lave-vaisselle. Je n'aurai pas besoin
d'aller plaider ma cause à la Cour des petites créances. J'ai confiance en
vous. Ça fait longtemps quand même que votre compagnie existe. Alors,
finalement, je n'ai pas acheté, vous comprendrez, ma garantie prolongée.
Mais ici pourquoi je faisais mon laïus? C'était
pour expliquer ça, la fameuse garantie prolongée, ce n'est pas juste pour le lave-vaisselle, ce n'est pas juste
pour votre congélateur, ce n'est pas juste pour votre télévision. Il y en a
aussi qui la vendent pour les autos. Moi, c'est quelque chose qui me
fascine. Quand qu'on paie une auto 50 000 $, est-ce que l'auto doit durer cinq ans, sept ans,
10 ans? Du haut de mes 35 ans... Bien oui, j'aurai bientôt
36 ans, au mois de mai, mes
cheveux blancs aussi sont là, mais, bon... puis ma teinture, je ne ne suis même
pas allée chez ma coiffeuse encore, ça s'en vient, j'ai espoir.
Mesdames, je sais que vous me comprenez.
Mais, je regarde, il y a déjà ici le député de
Beauce-Nord, sans dévoiler son âge, bien entendu, moi, je me pose la question : Vous, là, est-ce que vous êtes...
quand vous avez acheté un véhicule à l'époque, là, un peu plus, disons, je
ne sais pas, là, dans les années 90,
est-ce que votre auto durait plus que cinq ans? Moi, j'ai l'impression, là,
qu'on est dans une époque, là, où tout dure un peu moins longtemps.
Puis d'ailleurs c'est pour ça qu'on a présenté
ici, là... Vous vous rappelez, on a amené ici les étudiants de l'Université de Sherbrooke... Je ne vous dirai pas
que c'est la meilleure université au Québec, parce que mon jupon va dépasser,
parce que vous savez que je l'aime d'amour, c'est mon université, étudiante
puis aussi prof là-bas. Mais on a amené les étudiants pour parler de quoi? De la programmation... Attendez, là. Le
titre, déjà, du projet de loi? J'ai un blanc de mémoire. Là, c'est le temps, là, que le député de
Beauce-Sud me donne un coup de main, une passe sur la
palette... Pas la dégénérescence programmée.
Voyons, pourquoi j'ai un blanc de mémoire? On se rappelle, projet de loi, programmation, la déprogrammation, hum...
Une voix :
...
Mme Rizqy : Ah! Merci, député
de Beauce-Sud.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Ah! Désolée. Moi
aussi, ça m'arrive. Pas capable de faire deux affaires en même temps. Puis là
j'ai un blanc de mémoire, alors merci, merci beaucoup de m'avoir rescapée juste
à temps.
L'obsolescence
programmée. Moi, ma mère, elle me dit toujours : Moi, ma laveuse, Marwah, avant, là, j'en
achetais une, dans les années 80, ça durait au moins 20 ans, ma
laveuse. Là, ça pète après trois ans. Bien, c'est ça, donc,
l'obsolescence programmée. C'est quelque chose qu'on devrait d'ailleurs étudier
éventuellement. C'est un très beau projet de
loi qui a été travaillé avec
l'ensemble des partis d'ici, mais aussi avec le gouvernement. C'était
fantastique. Donc, peut-être qu'un jour il sera appelé pour aller de
l'avant, parce qu'effectivement il faudrait qu'on se pose la question : Est-ce
que ça vaut la peine d'acheter la garantie prolongée?
Alors, dans
le rapport, il est question de cette fameuse garantie prolongée, et on indique
qu'effectivement on ne sait pas si ça vaut la peine, mais ça a été
vraiment... on a mis quand même beaucoup de sous là-dedans. Et là je ne sais pas pourquoi, Mme la Présidente, mais je
n'arrive pas à trouver le passage pertinent. J'aurais peut-être
dû faire ce qu'on appelle le stabilotage. Je stabilote. Bien, voyons, désolée, Mme la Présidente, je n'arrive pas à trouver le passage pertinent. Donc, je ne veux pas vous induire en erreur, mais
je suis très convaincue qu'il y avait un passage sur la garantie prolongée.
Je n'ai pas pu inventer ça, quand même. Alors, désolée, Mme la Présidente, si
jamais ça me revient, je vous indiquerai le
passage pertinent, mais, à ce stade-ci, je ne suis pas en mesure de le faire,
désolée... Bonjour. Ah! un changement qui s'opère. Je ne sais pas si je
dois... Non, je continue? Merci.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Comment?
Une voix : ...
Mme Rizqy : Ah! D'accord. Désolée.
Bien, j'imagine que vous nous quittez parce que...
Une voix : ...
Mme Rizqy : C'est l'heure? Parfait. Alors, désolée, là. Vous
voyez, je ne suis pas capable de faire, moi non plus, deux affaires en
même temps.
La liste des coûts des activités de mécanique.
Bon. Il y a beaucoup d'écart entre les années. Le CGER n'est pas en mesure de déterminer si ça génère des
économies en conservant ses 58 ateliers. Donc, en plus de ça, on a
58 ateliers pour réparer nos véhicules. Pourtant, il devrait
effectuer un suivi rigoureux des activités de mécanique. Un tel suivi
permettrait de prendre les moyens appropriés pour corriger les problèmes.
Il n'y a pas de connaissance au sujet du coût
horaire des activités de mécanique. Le coût horaire des 15 ateliers est
appelé à augmenter significativement au cours des prochaines années en raison
des investissements importants qui y sont
prévus. Il n'y a pas d'évaluation sur l'existence de solutions plus économiques
au maintien de ces ateliers. Il devrait être réfléchi de «considérer les
ateliers comme des centres de coûts et analyser les écarts de coûts d'un
atelier à l'autre». Ça,
je suis très partante, parce qu'effectivement,
tant qu'à avoir 58 ateliers, encore faut-il savoir si c'est rentable pour
nous ou ce n'est pas rentable.
Il n'y a pas
de connaissance au sujet du coût horaire des activités. Huit ateliers offrent
la majorité de leurs services à une
clientèle externe. D'accord. «Le maintien de ces ateliers est difficilement
justifiable, étant donné que cette clientèle n'est pas celle qui est
visée par la raison d'être du CGER.»
Des
investissements majeurs, dans l'avenir, en infrastructures sont prévus. Encore
des dépenses. La comparaison afin de
sauver des coûts dans le secteur privé n'a pas été évaluée. Le rapport donne
l'exemple de changement de pneus moins coûteux
au privé, en plus de l'investissement dans les ensembles de jantes
supplémentaires afin de sauver des frais en ce domaine.
Donc, ici, si
je récapitule, nous avons 58 ateliers mécaniques, on ne sait pas s'ils
sont performants, il n'y a pas non plus d'indicateur pour vérifier chacun
d'entre eux, si un est meilleur que l'autre. Pire, ça coûte moins cher de faire
installer des pneus dans le privé. Donc, effectivement, ici, on pourrait
vraiment peut-être revoir le tout.
Il n'y a pas de fréquence de suivi, pourcentage
d'écart lorsqu'un suivi est nécessaire, balise de temps, donc imaginez si jamais... Ah! il existe des balises de
temps comme les normes Mitchell, là, bon... réalisation des activités de
mécanique, manque de précision, ce qui ne
permet pas de se comparer avec l'industrie. Finalement, il n'y a pas
d'indicateur pour suivre et mesurer la qualité.
Donc, grosso modo, la Vérificatrice générale du
Québec nous dit que les 58 ateliers mécaniques, il n'y a pas vraiment d'évaluation qui se fait. On peut
vraiment constater qu'on pourrait faire beaucoup mieux pour s'assurer que notre
argent, surtout levé à partir de nos impôts, soit investi de façon beaucoup
plus judicieuse.
Maintenant,
je vous ai parlé du mécanique. Allons vers le programme d'entretien. Programme
d'entretien, la VGQ, toujours la Vérificatrice générale du Québec, pour
ceux qui se joignent à nous : Programme d'entretien trop exigeant comparativement aux exigences des constructeurs.
Donc, on va plus loin que ce que le fabricant constructeur nous recommande. Les entretiens ne sont pas arrimés aux
recommandations des constructeurs, et cette façon de faire augmente indûment le coût. Ce programme date de 20016...
2005, pardon, dis-je bien, et n'a pas été développé. Ces entretiens préventifs
sont les activités mécaniques les plus importantes.
• (17 h 30) •
Alors, je
continue... Ah! Je l'ai retrouvée, finalement, ma garantie prolongée, chose que
je n'étais pas capable de vous parler tantôt.
«En effet, il
contracte des garanties prolongées pour tous [les] camions et [les]
véhicules-outils sans savoir si elles sont rentables.»
«Contracter des garanties prolongées exige donc
des solides justifications.»
Il n'y a pas
de politique en ce domaine, il n'y a pas de documentation pour appuyer ces
décisions. Il ne connaît pas le coût exact des garanties.
Bon, tantôt,
je vous ai parlé des garanties prolongées. Là, j'ai trouvé le passage pertinent
du rapport du VGQ, enfin. C'est
important de savoir, lorsqu'on achète un produit d'assurance, si, oui ou non,
on en a besoin. Sinon, on est surassuré puis on dépense pour rien.
Puis ici la Vérificatrice générale du Québec fait très,
très bien ça de démontrer qu'il n'y a même pas eu l'exercice de vérifier, dans un premier temps, si j'en ai besoin. J'ai
presque envie de dire qu'il faudrait donner en cadeau le livre de Pierre-Yves McSween, En as-tu vraiment
besoin?.Ça, je trouve que
c'est un livre fort pertinent. Je l'ai donné à beaucoup de personnes, je
l'aime.
«[Il] ne
connaît pas le coût exact des garanties», donc on n'est même pas
capables de chiffrer combien d'argent
nous mettons, là, collectivement pour l'achat des produits de
garanties prolongées. Pire — ce n'est pas moi qui le dis, c'est la vérificatrice — le CGER n'utilise pas toujours les garanties
de base ni les garanties prolongées relatives aux véhicules à leurs
équipements.» Finalement : «[Il] ne demande pas toujours aux constructeurs
de reporter l'entrée en vigueur des garanties
des camions et des véhicules-outils, alors que ceux-ci sont mis en service
plusieurs mois après leur réception.»
Je vous
explique. On est le 2 février. Oui, oui, c'est le jour de la Marmotte,
mais je ne ferai pas de blague là‑dessus. Alors, on achète, aujourd'hui, un véhicule.
Moi, je l'achète, mais je n'en prendrai pas possession avant le mois de mai
parce que, quand même, je sais qu'aujourd'hui il y a une tempête de neige,
c'est une décapotable, donc ma date de livraison va être au mois de mai. Là, imaginez, là, je vais
commencer à assurer le bien que je n'ai pas encore pris possession, là. Il
n'est pas encore livré, là, il n'est
pas chez nous. Je l'ai payé, mais pas encore reçu. Je ne supporte pas le
risque, on ne me l'a pas encore
délivré. Mais je paie non seulement la garantie de base, mais moi, ben oui,
j'ai non seulement les culottes et les bretelles, j'ajoute une garantie
prolongée, mais je commence à payer le 2 février alors que mon véhicule va
être livré le 1er. Je ne devrais pas, je
devrais attendre au 1er mai pour commencer ma garantie, c'est simple,
parce que toute cette période-là, là, ce n'est pas à moi à supporter le
risque.
Ici, la
Vérificatrice générale du Québec le dit, là, clairement : «[Il] ne demande
pas toujours aux constructeurs de reporter l'entrée en vigueur des
garanties des camions et des véhicules-outils...» Ça, là, c'est quand même de
base, là, vraiment. Ça, j'aurais aimé une
modification assez rapide là-dessus. Alors, je pense que je vous ai tous
convaincus à propos des garanties prolongées, donc ma mission est faite
sur les garanties prolongées.
Versement de
remises du MTQ, vente de véhicules de gré à gré : «...le CGER accorde une
remise au MTQ vers la fin de chaque exercice financier, ce qui permet de
diminuer le surplus annuel [au] Fonds de gestion de l'équipement roulant
et, par le fait même, ses surplus accumulés.
Cette pratique contrevient à la Loi sur le ministère des Transports.» Ça, c'est
important. «Par ailleurs, le CGER n'a pas respecté le Règlement sur la
disposition des biens meubles excédentaires lorsqu'il
a vendu, de gré à gré, 28 véhicules de son parc [auto].» Ça, je n'aime pas
trop ça. Moi, le gré à gré, là, hi! je n'aime pas ça. À chaque fois j'entends ça, j'ai comme plein de drapeaux qui
commencent à... drapeaux rouges qui font : Attention, gré à gré,
faites attention.
«[Il] n'a [...] pas le
pouvoir de décider d'effectuer des versements provenant des surplus[...]. [...]il
est tenu de respecter les règles qui
s'appliquent à l'administration publique.» Ici, la Vérificatrice générale du Québec dit, en d'autres mots, que le CGER a outrepassé ce qu'on appelle sa lettre de mandat.
Donc, cet organisme est créé en vertu d'une loi, il a les pouvoirs
que la loi et les règlements lui confèrent, et malheureusement, ici c'est
clair, il n'a pas respecté ni la loi ni le règlement. Alors, ça, ici,
lorsqu'on a un organisme qui outrepasse sa loi, ce n'est jamais très, très bon
pour nous.
Les véhicules doivent être vendus par le Centre
de services partagés du Québec, les camions et les véhicules supérieurs à 10 000 $ doivent se
faire par encan ou appel d'offres. Ça, Mme
la Présidente, je n'ai jamais
eu de... je n'ai pas reçu d'avis de
réception pour un appel d'offres, là. Remarquez, je n'ai pas besoin de véhicule
en ce moment, ça bien va aller. Mais c'est important de respecter ça parce que l'appel d'offres
cherche à quoi? À avoir la meilleure offre, alors que, gré à gré, on n'est pas certain, lorsqu'on est en situation
de gré à gré, d'avoir eu la meilleure offre pour notre
véhicule, alors qu'un encan, les
enchères, hein, surtout si jamais c'est un véhicule que les gens apprécient, peut-être
qu'on aurait une meilleure offre.
Même si «le CGER a adopté une politique pour se départir de ses véhicules[...],
celle-ci ne respecte pas le règlement». Donc, c'est bien beau de se
donner une politique, encore faut-il respecter la loi.
Ici, la vérificatrice émet huit recommandations :
«1. Revoir le
modèle d'affaires du Centre de gestion de l'équipement roulant afin que le
gouvernement du Québec bénéficie
pleinement des économies attendues d'une direction offrant des services
partagés.» C'est exactement ça, l'objectif, hein, services partagés,
on veut réduire notre fardeau financier.
«2. Obtenir les
autorisations appropriées pour que le Centre de gestion de l'équipement roulant
continue d'offrir des services aux organismes publics externes du
gouvernement du Québec.
«3. Améliorer
la connaissance de l'utilisation du parc d'équipement roulant pour prendre les
meilleures décisions d'un point de vue gouvernemental.
«4. Évaluer la pertinence de conserver
l'ensemble des 58 ateliers de mécanique, notamment d'un point de vue
économique.
«5. Se doter
des outils de gestion nécessaires pour mesurer l'efficience des activités
réalisées par les ateliers de mécanique et apporter les correctifs
nécessaires, le cas échéant.
«6. Réviser
le programme d'entretien préventif en tenant compte des recommandations des
constructeurs, pour que cette activité soit réalisée de manière
efficiente.
«7. Déterminer dans quelles situations l'achat
de garanties prolongées est pertinent.» Ça, c'est ma préférée.
«8. Respecter la réglementation concernant la
gestion des surplus annuels du Fonds de gestion de l'équipement roulant et la
disposition des équipements roulants du [parc-auto].»
Alors, voici
les huit recommandations. Ça, c'est pour le volet au niveau
des autos, le parc-école... Pas parc-école, non, non. Vous voyez mon
lapsus? C'est parce que l'école, c'est dans ma tête constamment, mais ça me
trahit.
Alors, les commentaires du MTQ sont quand même intéressants : Certaines pratiques sont
perfectibles. Un plan d'action
sera élaboré dans les meilleurs délais. Le MTQ a initié des projets depuis 2018.
Bon, je vais
m'arrêter ici parce que je pense qu'on partage tous, ici, le même avis
que la Vérificatrice générale du Québec et on veut vraiment s'assurer,
ici, de faire beaucoup plus, beaucoup, beaucoup plus.
Maintenant, l'autre point qui m'intéresse,
c'était le deuxième point. Là, vous voyez, je me perds dans mes papiers parce
que j'en ai beaucoup.
Le deuxième volet, audition sur l'accès au régime québécois
d'assurance maladie pour les enfants nés au Québec de parents
au statut migratoire précaire. Tantôt, le député de Rosemont disait qu'on a
tous reçu, dans nos bureaux de comté, des histoires de familles qui ont fait le
choix du Québec. Moi, je vais vous parler de Saint-Laurent. Saint-Laurent, c'est, je vais vous le dire très franchement, la
terre d'accueil, au Québec, par excellence. Nous accueillons énormément
de nouveaux arrivants. Ce n'est pas par hasard que nous avons deux excellents
centres pour accueillir et aider les nouveaux arrivants, le CARI et le CACI,
nous avons énormément de demandes.
Un jour, un
couple est venu à mon bureau lors du fameux samedi de la députée, et ils
étaient vraiment supercontents. Il me dit : Ah! mais nous... Ils viennent d'un pays d'Afrique.
Alors, il dit : Nous, rencontrer un député, là, ça n'existe pas, là. Ils
étaient émerveillés par le Québec, émerveillés à quel point qu'il fait bon vivre au
Québec, vraiment bon vivre, que nous, les élus, là, c'est pour vrai, c'est... oui, on peut rejoindre,
là, nos élus. Puis je sais que tous vous autres, vous travaillez fort puis que, plus que jamais,
en plus avec la pandémie, vos téléphones sonnent, vos courriels débordent puis
vous êtes toujours là, tout le
temps. Et, quand ce couple me raconte leur histoire, qu'ils ont fui leur pays,
ils avaient déjà un enfant, son épouse était
déjà enceinte. Le second enfant est né au Québec, nécessite des soins.
Et leur histoire est triste parce
que rien de pire qu'un parent qui veut tout, tout, tout donner, là, tout donner
à son enfant, mais n'arrive pas parce que ça
coûte une fortune et que, malgré que la loi est claire... C'est vrai de dire qu'ici, lorsqu'on a entendu la RAMQ, avec
leur position... Je ne peux pas que
c'est une position juridique, je comprends la loi, moi-même, mais il y a une
volonté politique, elle est présente.
• (17 h 40) •
Et je me
permets ici de dire les mots pour le ministre de la Santé. Le ministre de la
Santé a réagi, il n'est pas resté indifférent lorsque le rapport est sorti, et
clairement... mais il y a une volonté... je vais vous retrouver l'article, là,
une volonté — ah
oui! je l'ai ici, Le Devoir — d'aller plus loin puis de
permettre que les enfants, pour les personnes à statut précaire qui n'ont pas ce qu'on appelle, nous, la carte-soleil,
la carte de la RAMQ... «Le ministère de la Santé et des Services sociaux
cède ainsi aux pressions d'organismes communautaires qui craignaient que ces
personnes hésitent à demander un dépistage ou un traitement pour la COVID-19
pour des raisons financières.
«Le Québec
emboîte ainsi le pas à l'Ontario qui avait annoncé le 20 mars dernier que
son gouvernement renonçait au délai de carence de trois mois pour la couverture
du régime d'assurance maladie et qu'il allait payer pour les services en
lien avec la COVID-19 pour les personnes non assurées et celles dont les cartes
d'assurance maladie sont expirées.
«Cet
élargissement de la couverture de la RAMQ à tous — ça, je ne n'aime
vraiment pas ce terme, mais je cite l'article — les sans-papiers...»
Pourquoi
je n'aime pas le terme «sans-papiers»? Bien, ils en ont, des papiers, ils sont
juste... C'est plus que ça, c'est des
êtres humains qui ont fait le choix du Québec, des Québécois en devenir. C'est
ça, au fond, qu'ils sont, des Québécois en devenir, puis c'est leur souhait le plus cher. Puis eux, savez-vous
qu'est-ce qu'ils m'ont dit? Ça m'a tellement fait sourire quand ils ont dit ça parce que ma mère avait dit
la même chose, à l'époque, quand elle était ici, quand elle est arrivée au
Québec, c'est le sentiment de gagner à la
loterie lorsqu'ils sont sélectionnés pour rester au Québec. C'est ce
sentiment-là qu'ils ont. Le plus beau
sentiment, c'est lorsqu'on les appelle, puis cette joie-là, là, eux, ils
savent, là, ils savent là, qu'ils vont
avoir... qu'ils ne l'auront pas facile, mais ils font le choix du Québec parce
qu'ils savent que leurs enfants vont aller dans une école publique
gratuite, ils savent que, quand on tombe malade au Québec, on se fait soigner,
ils savent que quand ça ne va pas bien,
n'importe où au Québec, nous, là, on se concerte, on fait les levées de fonds,
les gens se concertent puis aident leur prochain. C'est vrai, ça, au Québec.
Puis on a une belle démocratie, puis ceux qui doutent ont juste à regarder ce qui s'est passé aux États-Unis, au
Capitole. Québec, c'est ça, puis c'est pour ça qu'eux font ce choix. Puis vous allez voir, là, il y a de
la suite dans les idées, je m'en viens, là, j'ai une proposition pour vous, ce
ne sera pas long.
Donc,
appelons-les, là, les Québécois en devenir, nos... Parce que c'est vrai que
c'est le rodéo, là... pas... Aïe! le rodéo!
Eldorado québécois, pas le rodéo. Désolée, tout le monde. Passé 5 heures,
mon cerveau puis moi... «...et aux personnes à statut précaire était demandé par les organismes défenseurs des droits
des migrants depuis près de 25 ans. "C'est inédit", s'est réjoui
le directeur de la Table de concertation des organismes aux services des
réfugiés et des immigrants. Plus tôt dans
la journée de mercredi, il s'était toutefois dit "très inquiet".
"Les gens ne vont pas se présenter pour se faire soigner s'ils n'ont pas
de couverture médicale", avait-il fait valoir.» Ici, oui, c'est un pas qui
est fait, un pas vraiment important, c'est un pas inédit, puis ça, c'est
important de le souligner.
Maintenant,
une fois que le projet de loi n° 83 est déposé, rien ne nous empêche de dire :
On peut aller plus vite pour ce
projet de loi. On peut même envoyer une directive dans le réseau puis dire à la
machine, là, ce qui est une volonté politique
unanime d'aller de l'avant : Le projet de loi s'en vient, alors allez-y,
jour 1, vous avez notre accord, parce que ce sont des enfants nés
au Québec, il n'y a pas plus québécois que ça, là.
«D'autres
organismes avaient aussi manifesté leurs inquiétudes au Devoir. C'est le
cas de Médecins du monde, qui gère une clinique pour les migrants à statut
précaire, qui a été fréquentée par 1 200 personnes l'an dernier. Son
président, Nicolas Bergeron, avait
insisté sur "l'urgence" de permettre l'accès gratuit à tous les soins
en cette période de pandémie. "Dans
un contexte de santé publique globale, il serait avisé de réduire tous les
risques possibles pour tout le monde, donc de veiller à ce qu'on soigne
tout le monde"[...].
«Pénélope
Boudreault, une infirmière et coordonnatrice des opérations de la clinique,
craignait pour sa part que les
migrants à statut précaire, qui se tiennent généralement le plus loin possible
des services de l'État, ne se présentent pas pour se faire dépister ou soigner
étant donné qu'ils n'étaient [pas] couverts par aucune assurance.»
Généralement, quand on est un migrant, on fuit, généralement, on n'a pas
de couverture d'assurance. On arrive avec pas grand-chose, on arrive avec nos rêves, notre espoir. «"Les gens ont
peur de se ramasser avec une facture et craignent d'être dénoncés à
l'immigration s'ils vont à l'hôpital. Certains se disent même : Est-ce que
le fait d'avoir la COVID-19 peut faire en sorte que ma demande d'asile
sera refusée?", avait-elle expliqué. "Il y a tellement de craintes
que les gens vont continuer à se garder loin du système, mais on sait qu'il va
y avoir des cas."
«Des personnes à
risque. Dans un contexte de pandémie, les personnes à statut précaire sont plus
à risque, a expliqué le Dr Bergeron. "À
cause de leur précarité et de la pauvreté, elles sont dans une promiscuité plus
importante, et souvent en présence
d'aînés", avait-il souligné. "Ce sont aussi des gens qui, s'ils ont
des maladies chroniques, sont souvent mal soignés ou pas soignés du tout.
Ils présentent donc une grande fragilité sur le plan médical."
«Et,
quand la survie dépend du travail au noir, il est difficile d'arrêter toute
activité. Les soins ne seront pas non plus
une priorité. "Les gens se disent qu'ils ne seront pas capables de
payer et vont repousser au maximum la consultation, même si les tests de
dépistage sont gratuits."
«En
après-midi mercredi, le cabinet de la ministre de la Santé [...] avait déclaré
qu'il avait mandaté la RAMQ de "regarder
le dossier et de lui revenir rapidement".» Plus tard en soirée,
c'est là qu'on a appris la décision qu'il voulait emboîter le pas, et
que, par la suite, nous avons eu le projet de loi n° 83.
C'est
sûr que c'est un grand pas, le projet
de loi, mais je vous invite à
réfléchir, à voir comment qu'on pourrait avoir une politique, une directive pour que ce soit immédiat. Et j'ajouterais
la chose suivante. Ça, c'était le rapport de la VGQ. Évidemment, il y a beaucoup
plus que ça. J'ai choisi deux éléments que je considérais encore plus
importants dans tous les faits saillants
parce que je préfère... beaucoup de trucs, mais je vous dirais que, si on fait un
pas de plus, un pas... Ces gens qui
ont choisi le Québec, ce n'est pas juste les enfants. Dans mon cas,
l'enfant qui est né aura les soins, mais sa grande soeur n'aura pas les mêmes
soins, dans la même famille. Alors, je vous invite sincèrement, ensemble allons
plus loin. Ce sont des enfants québécois. Merci, Mme
la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Saint-Laurent. Alors, y a-t-il d'autres
interventions? Alors, il n'y en a pas. Alors, ceci met fin au débat sur le
rapport de la Commission de l'administration publique.
Maintenant, pour la
suite de nos travaux, M. le leader adjoint du gouvernement.
• (17 h 50) •
M. Schneeberger : Oui. Alors, je constate qu'il nous manque le ministre...
Ah! Il arrive. Alors, on va pouvoir appeler la commission, il est là.
Alors, je vous demanderais d'appeler l'article 8 du feuilleton.
Projet de loi n° 73
Adoption du principe
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie. Alors, à l'article 8 du feuilleton, M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux propose
l'adoption du principe du projet de loi n° 73, Loi modifiant diverses dispositions en matière de procréation assistée. M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour, tout le
monde. Bien heureux d'être parmi vous ce soir, chers collègues.
Je suis particulièrement heureux de me trouver ici en cette première
journée de la reprise parlementaire pour vous entretenir au sujet de la procréation médicale assistée en vue de l'étude détaillée du projet de loi n° 73. Notre gouvernement s'était engagé à
rétablir la couverture publique de la fécondation in vitro. C'est une
promesse que nous tenons afin que les familles qui souhaitent avoir des
enfants puissent accomplir leur rêve.
Pour rétablir cette couverture publique, mes
équipes du ministère ont travaillé très rigoureusement et de concert avec plusieurs experts pour en arriver à une formule
permettant d'assurer un programme de procréation médicale assistée qui
soit pérenne, sécuritaire et qui permettra d'éviter les dépassements de coûts,
qui respectera notre capacité de payer, mais également qui évitera les
dérives éthiques.
Dans un premier temps, nous avons créé un comité d'experts en vue de
guider et conseiller les équipes responsables du déploiement de ce nouveau programme. Les mesures proposées dans le projet de loi sont issues en partie des recommandations de ce
comité d'experts ainsi que de l'avis du Commissaire à la santé et au bien-être
en 2014. Mentionnons qu'à l'été 2019 le ministère de la Santé et
des Services sociaux a également procédé à des consultations auprès des acteurs
du milieu de la procréation
médicalement assistée ainsi que de nombreux partenaires gouvernementaux et
externes en vue de l'élaboration du
projet de loi. Parmi les partenaires consultés dans le cadre de ces travaux,
notons entre autres la présence du Collège des médecins du Québec, l'Association des obstétriciens et gynécologues du
Québec, l'Association Infertilité du Québec, la Coalition des familles LGBTQ+, le Centre universitaire de santé McGill,
le Centre hospitalier universitaire de Sainte-Justine, la Clinique Ovo,
la clinique Fertilys ainsi que plusieurs cliniques dans chaque région du
Québec.
Lors de ces
consultations, nous avons pu établir les balises proposées du nouveau régime
public. Plus précisément, il est ainsi proposé que, pour être
admissibles au programme de services de fécondation in vitro, les
personnes doivent présenter soit une
condition médicale d'infertilité soit être dans l'incapacité de se reproduire.
Il a ainsi été convenu que les
couples hétérosexuels, les couples homosexuels femme-femme ainsi que les femmes
seules pourraient être admissibles. De
plus, les critères d'admissibilité au programme viseraient également à ne pas
accentuer les risques obstétricaux pour les femmes qui recevraient ces
traitements ou les risques néonataux des enfants qui en seraient issus.
Afin
d'assurer un meilleur contrôle financier du programme, les critères
d'admissibilité et les balises strictes ont aussi été définis. Par exemple, les services pour les femmes de 41 ans
plus un jour pour les services de procréation médicalement assistée ainsi que pour les personnes ayant eu une
stérilisation volontaire, comme une vasectomie, ne seraient pas assurés comme ce l'était dans l'ancien
programme. Toutefois, ces personnes pourraient obtenir les services en assumant
les frais, et certaines dépenses pourraient être admissibles à un crédit
d'impôt qui est déjà présent.
De plus, il est très important de se doter des
moyens de bien planifier l'offre de services en PMA et les coûts qui y sont associés. Cela exigera donc des
critères d'évaluation des besoins régionaux pour l'élaboration des permis de
clinique de procréation assistée. Il faudra, par la même occasion,
développer un système d'information pour nous aider à gérer la procréation
médicalement assistée. La gestion d'admissibilité sera ainsi gérée par la Régie
de l'assurance maladie du Québec. Une
surveillance de l'état de santé des
femmes et des enfants qui sont issus de la procréation médicalement assistée devra également être assurée. La
mise en place d'une gestion clinicoadministrative afin de suivre les dépenses
et la performance du programme de procréation médicalement assistée sera
essentielle.
Le rehaussement de la qualité, la sécurité et
l'éthique des activités de procréation médicalement assistée sera revu pour, un, maintenir la norme du transfert à
un seul embryon, mais permettre le transfert de deux embryons lorsque cela
est médicalement indiqué, comme nous l'ont expliqué les experts, encadrer la
disposition des embryons surnuméraires, continuer
à s'appuyer sur le Collège des
médecins du Québec pour encadrer la
pratique professionnelle de la médecine en prévoyant que les lignes
directrices soient mises à jour selon l'évolution de la connaissance et de la
science, mettre un comité central d'éthique
clinique à la disposition des professionnels exerçant dans le domaine de la procréation médicalement assistée.
Lors des consultations, les médecins oeuvrant en
procréation médicalement assistée ont manifesté le besoin de pouvoir recourir à une instance à laquelle
soumettre des cas qui les confrontent à des inconforts moraux ou pour lesquels
la conduite clinique à suivre n'est pas claire. Renforcer les pouvoirs
d'inspection et de prévoir le pouvoir de désigner des enquêteurs, cela
permettra aux inspecteurs de déployer tous les moyens requis pour exercer leur
travail.
De même, il
est proposé que toutes les activités de procréation médicalement assistée soient exercées par une clinique de procréation assistée titulaire
d'un permis délivré avec mon approbation, ce qui n'est pas le cas actuellement, en fait ne l'est que pour
les activités de fécondation in vitro. Seule la prescription de médicaments
pour la stimulation ovarienne orale pourra être offerte en première
ligne hors d'un CPA.
Lors des consultations particulières des 8 et 9 décembre dernier, la Commission de la santé et des services sociaux
a entendu le Collège des médecins du Québec,
l'Association des obstétriciens et gynécologues du Québec, l'Association
des pédiatres du Québec, des directeurs
médicaux de cliniques de procréation
assistée privées et publiques et des associations de
patients. Tous nous ont généreusement offert leurs expertises et recommandations pour le projet de loi
n° 73. Ils ont tous salué le retour du régime public de la
fécondation in vitro dans un programme qui sera pérenne et aussi le fait de s'assurer
d'avoir un programme performant.
Maintenant,
nous abordons une nouvelle étape dans l'évolution du projet de loi pour une adoption qui, je l'espère, se fera dans la collaboration, mon objectif étant de ramener le programme de procréation assistée dans les meilleurs délais. Ce
matin même, les députés ont pu
bénéficier d'un breffage technique par mes équipes. Je suis conscient qu'ils ont
plusieurs questions, notamment en ce qui concerne la détermination de l'âge
retenu pour l'accessibilité du programme. C'est
avec une ouverture et plaisir que nous répondrons à l'ensemble de leurs
questions, mon équipe et moi, à partir de ce jeudi. Je tiens à dire qu'ils
peuvent compter sur notre entière collaboration afin que les familles du Québec puissent réaliser leur rêve de fonder une
famille.
Mme la Présidente,
c'est une des promesses-phares de notre gouvernement. On veut ramener ce programme‑là
disponible à tous ceux qui veulent avoir une
famille et qui le désirent par un programme de procréation assistée, et on espère le
faire le plus rapidement possible, avec la collaboration de tout le monde. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le ministre délégué à la
Santé et aux Services sociaux. Et maintenant, pour la prochaine intervention,
je vais céder la parole à Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit : Je vous
remercie, Mme la Présidente. D'entrée de jeu, je vais vous dire que je vais être relativement brève dans mon intervention. Notre formation politique
appuie les principes généraux du projet
de loi qui ont été déposés par le ministre.
J'entends bien son appel à la collaboration. Je lui ai déjà assuré, lorsqu'on a
débuté les consultations, mon entière
collaboration pour adopter ce projet de loi non seulement
en collaboration, mais même rapidement. Il y a certainement
beaucoup de personnes qui attendent la mise
en place de ce projet de loi pour pouvoir, effectivement, progresser dans leur
projet familial. Donc, il peut être rassuré sur le fait que nous arrivons là
avec le plus de collaboration possible.
Puis
effectivement j'en profite pour le remercier. Ça a été, bon, annoncé un petit
peu à la dernière minute, puis on avait demandé, depuis plusieurs mois, un
breffage technique justement parce qu'on voulait s'assurer que l'étude
détaillée aille le plus rondement
possible et qu'on puisse profiter d'un breffage technique pour poser des
questions beaucoup plus pointues sur différents éléments.
Je
ne vous cache pas qu'il nous reste, évidemment, des questions suite à ce qui a
été soulevé par les différents groupes qui sont venus lors des consultations,
mais je pense qu'on pourra certainement avoir des réponses lorsqu'on va entamer l'étude jeudi. Puis je pense que c'est des
questions qui sont légitimes, comme, effectivement, plusieurs des groupes qui
sont venus ont souligné certains... pas certains enjeux, mais certaines
questions légitimes sur des choix qui sont faits dans ce projet de loi, alors qu'il y a d'autres sociétés, par exemple,
ont fait des choix différents. Donc, je suis certaine que le ministre aura
assurément des réponses là-dessus. Effectivement, la question de l'âge — j'y reviendrai un petit peu plus tard — en fait partie. J'imagine qu'il pourra nous
éclairer davantage sur la raison du choix qui est fait parce qu'il aurait
pu faire d'autres choix, mais j'y reviendrai un petit peu plus tard.
Je
voudrais commencer, effectivement, par... le ministre l'a souligné, mais par
remercier les groupes qui ont participé aux consultations à la fin de la
dernière session dans un contexte, pas toujours évident, de consultations virtuelles avec des systèmes informatiques que... Je ne sais pas pourquoi,
on est tombés sur une soirée où, en
tout cas, ça ne marchait pas tout
le temps superbien. Mais ils ont été
d'une patience et d'une générosité dans le temps qu'ils nous ont accordé et
dans les réponses qu'ils ont faites à l'ensemble de nos questions
aussi, donc je les en remercie énormément, notamment
l'Association des obstétriciens et gynécologues, l'Association des pédiatres,
le Collège des médecins, plusieurs cliniques de procréation, de reproduction, des experts de très haut calibre, très
haut niveau aussi qui sont venus nous apporter leur expertise et
soulever certains éléments par rapport au projet.
De façon générale, effectivement,
c'est un projet de loi qui est très bien reçu, et on est très enthousiastes
aussi d'aller de l'avant avec celui-ci.
C'est sûr que tous ces débats-là amènent des enjeux éthiques, des enjeux
sociaux, des enjeux économiques. On a vu à quel point, effectivement, au cours des dernières années, pour de nombreuses raisons, le programme a
été modifié. Quand on sait à quel point, justement, l'infertilité,
c'est un problème de santé publique, hein, c'est 10 % des femmes qui sont touchées... La statistique que l'Association des
obstétriciens et gynécologues mettait de l'avant — ou le Collège des médecins, je ne me souviens plus, ou probablement les deux,
parce que ça doit être la même statistique — c'est qu'un couple sur six, au Québec, se tourne vers un traitement contre
l'infertilité. Donc, c'est dire à quel point ça vient toucher beaucoup
de gens et à quel point c'est un projet de loi, effectivement, qui est
important et qui est certainement attendu. Et
c'est pour ça, je réitère, qu'on voudra... on aurait souhaité même avancer
encore davantage plus rapidement la session dernière, mais, bon, le leader fait les choix sur les moments où il
appelle ses projets de loi. Donc, c'est sûr que ça va permettre à
davantage de couples infertiles de venir concrétiser, justement, leur projet
familial.
Dans les éléments...
puis je ne ferai pas le tour, parce que je pense qu'on aura l'occasion d'y
revenir dès jeudi dans l'étude détaillée,
mais effectivement la question de l'âge limite d'accessibilité est
particulièrement sensible puis a été soulevée
par plusieurs experts. Puis c'est une question, effectivement, qu'on a posée,
lors des consultations, à l'ensemble des groupes qui sont venus, comment
ils se positionnaient par rapport à ça et comment ils l'évaluaient, la limite
d'âge à, bon, 40 ans ou 41 ans, dépendamment des éléments qui sont
concernés. La raison pour laquelle on soulevait cette question-là, c'est pour
bien déterminer est-ce qu'elle est gouvernée plus par des considérations
financières ou est-ce qu'elle est vraiment
gouvernée par des considérations médicales. Et je m'explique, certains pays ont
fait de choix de mettre une limite
d'âge soit plus élevée, donc, soit aucune
limite d'âge en se basant sur le jugement du médecin, donc en disant :
Au lieu d'avoir une loi qui dit : Bien,
le programme est accessible jusqu'à 41 ans, on va se
fier sur le médecin qui accompagne
la patiente, qui est
encore la personne qui la connaît le mieux, qui est à même d'évaluer, par
exemple, bien, si son projet a des impacts ou pas, là, à savoir,
justement, sur la prématurité du bébé et sur les risques qui y sont liés.
• (18 heures) •
Je
pense que c'est certainement des questions qu'il faut se poser, à savoir que...
parce que, par exemple, plusieurs experts
sont venus nous dire : La réserve ovarienne d'une femme de 42 ans,
par exemple, peut être supérieure à celle d'une femme de 39 ans. Donc,
est-ce qu'on prend un chemin qui est un chemin législatif parce qu'on veut
mettre vraiment un âge dans une loi
ou est-ce que, justement, on se repose sur le jugement du médecin qui viendra
dire : Bien, moi, je crois que
ma patiente, pour telle, telle, telle raison, devrait avoir accès au programme,
elle a une bonne réserve ovarienne, elle est en forme, il n'y a pas de risques
qui sont liés à son projet? Donc, ça, je pense que ça fera certainement des
échanges que nous aurons avec le
ministre pour voir si, effectivement, c'est la bonne voie qui a été prise ou si
ce qui a été soulevé par les groupes doit effectivement être considéré.
Aussi, le ministre
l'aura noté, mais le Collège des médecins est quand même venu souligner que,
par le projet de loi, on vient remplacer la
notion de surveillance par la notion d'enquête. De toute évidence, ça, ça
semble être un enjeu qui les questionnait sur les chevauchements de...
ou le dédoublage, je vais dire, de démarches. Mais je pense qu'il y a un intérêt à venir vraiment délimiter les rôles de
chacun dans un contexte où la sécurité, dans le fond, doit vraiment être
au coeur de ce projet-là, la sécurité non seulement de l'accompagnement des
familles, l'accompagnement des femmes, l'accompagnement des différents projets.
Donc,
c'est les principaux éléments, je vous dirais, sur lesquels... mais après ça
c'est très technique. Donc, il y a des éléments sur lesquels on aura
l'occasion d'échanger lors du projet de loi.
Donc,
je réitère que, comme formation politique, évidemment, on va appuyer le
principe de ce projet. Mais je réitère mon entière collaboration au ministre
pour faire avancer et adopter ce projet de loi le plus rapidement possible.
Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Maurice-Richard. Alors, y a-t-il d'autres interventions?
Alors, il n'y en a pas.
Et, en application de l'ordre spécial, j'inviterais
maintenant les parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur
l'adoption du principe du projet de loi n° 73, Loi modifiant diverses dispositions en matière de procréation assistée.
Et
je constate que l'un des groupes parlementaires n'est pas représenté pour la mise aux voix, alors
je vais suspendre nos travaux pour un maximum de 10 minutes.
(Suspension de la séance à
18 h 3)
(Reprise à 18 h 12)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, nous reprenons nos travaux.
Mise aux voix
Et,
en application de l'ordre spécial, j'inviterais maintenant les parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption du principe du projet de loi n° 73, Loi modifiant
diverses dispositions en matière de procréation assistée. Alors, M. le leader adjoint du
gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Maintenant, M. le
leader adjoint, avez-vous d'autres indications pour des votes?
M. Schneeberger :
Oui. Alors, pour les députés indépendants, j'ai deux oui, alors celui de la
députée de Marie‑Victorin et celui du député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie. Et, en conséquence,
le principe du projet de loi n° 73 est adopté.
Maintenant, pour la suite de nos travaux, M. le
leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission de la
santé et des services sociaux
M. Schneeberger :
Oui. Alors, Mme la Présidente, conformément à l'article 243 de notre
règlement, je fais motion afin que le projet de loi n° 73, Loi
modifiant diverses dispositions en matière de procréation assistée, soit déféré à la Commission de la santé et des
services sociaux pour son étude détaillée.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, je vous remercie. Y a-t-il un vote aussi sur cette motion? Très bien. Alors,
M. le leader adjoint du gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal : Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) :
Alors, cette motion est adoptée. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger :
Oui. Alors, pour la suite, je vous demanderais d'appeler l'article 9 du
feuilleton.
Projet de loi n° 74
Adoption du principe
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : À l'article 9 du
feuilleton, M. le ministre des Finances propose l'adoption du principe du projet de loi n° 74, Loi donnant suite à des mesures fiscales
annoncées à l'occasion du discours sur le budget du
10 mars 2020 et à certaines autres mesures. M. le ministre des
Finances, la parole est à vous.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui. Bonjour, Mme
la Présidente. C'est un plaisir d'être ici, avec vous, aujourd'hui. Je vais
faire une petite introduction et ensuite je vais vous lire un texte haut en
couleur, parce que, lorsque le premier ministre m'a nommé ministre des Finances, c'était vraiment un honneur, mais il y
a quelque chose qu'il ne m'avait pas dit, c'est qu'à chaque année il y a un omnibus budgétaire et un omnibus fiscal. Et
ça, ça veut dire que j'ai gagné deux projets de loi de facto à chaque année. Et j'ai donc le plaisir
d'être en commission parlementaire avec... Je vois le député de René-Lévesque,
le député de Pontiac et le député de
Rosemont, à qui j'ai parlé cet après-midi pour discuter d'omnibus. Et là c'est
le plus excitant des deux,
aujourd'hui, qui nous concerne, l'omnibus fiscal, le projet de loi n° 74, Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le budget du
10 mars 2020 et à certaines autres mesures.
Alors, j'y vais avec le discours. Je soumets à
l'Assemblée nationale le projet de loi n° 74,
intitulé Loi donnant suite à
des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le budget du
10 mars 2020 et à certaines autres mesures. Je pense qu'on a
bien cadré le sujet. Ce projet de loi, Mme la Présidente, a été présenté le
2 décembre 2020. Il modifie 11 lois,
dont la Loi sur les impôts et la Loi sur la taxe de vente du Québec,
ainsi que le Règlement sur les impôts. Il donne suite principalement à des mesures fiscales annoncées lors du discours
sur le budget du 10 mars 2020 ainsi que dans divers
bulletins d'information.
Ces mesures sont regroupées en différents
sujets. Ces sujets concernent notamment l'instauration d'un crédit d'impôt remboursable pour les personnes aidantes, en remplacement de l'aide fiscale
existante pour les aidants naturels, la simplification du versement du crédit
d'impôt remboursable pour la solidarité en faveur du conjoint survivant
et des prestataires d'un programme
d'assistance sociale, l'instauration d'un crédit d'impôt remboursable pour les
petites et moyennes entreprises à l'égard de personnes ayant des contraintes sévères
à l'emploi, l'instauration d'une déduction incitative pour la
commercialisation des innovations, l'instauration d'un crédit d'impôt relatif à
l'investissement et à l'innovation, la prolongation
du congé fiscal pour grand projet d'investissement, l'instauration d'un crédit
d'impôt remboursable pour soutenir la presse écrite et la prolongation
du crédit d'impôt remboursable pour la transformation numérique de la presse
écrite.
De plus, en
raison de la pandémie de COVID-19, ce projet de loi introduit diverses mesures
transitoires ayant pour effet
notamment de prolonger plusieurs délais qui viennent à échéance en 2020, dont
ceux applicables à la production de la déclaration
fiscale d'un particulier, au paiement, dans certains cas, du solde d'impôt à
payer et des acomptes provisionnels, au versement de la taxe de vente du Québec et à la
production de la déclaration de la taxe sur l'hébergement et aux versements
s'y rattachant.
Par ailleurs,
ce projet de loi modifie la Loi sur les impôts et la Loi sur la taxe de vente
du Québec afin d'y apporter des modifications semblables à celles qui
ont été apportées à la législation fédérale.
Enfin, ce projet de loi apporte des
modifications à caractère technique de concordance ou de terminologie.
Je vais
m'abstenir d'énumérer les autres mesures contenues dans le projet de loi n° 74, puisque ses notes explicatives en font état et que nous
aurons l'occasion de les examiner plus en détail en commission parlementaire.
Alors, j'invite donc, Mme la Présidente, les membres
de cette Assemblée à adopter le principe du projet de loi n° 74.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
ministre des Finances. Et maintenant
je cède la parole à M. le leader de l'opposition officielle.
M. André Fortin
M. Fortin : Sentez-vous toute l'excitation ici, dans cette
salle, Mme la Présidente? Une chance qu'on est dans le projet de loi le plus excitant des deux du ministre
des Finances, parce que je n'ose pas imaginer, je n'ose pas imaginer ce que ça aurait été si on avait parlé de l'autre projet de loi. Mais je sens toute la passion et l'énergie que le ministre des Finances a voulu mettre dans
ce projet de loi là, le travail qu'il a mis dans ces mesures-là, et, je le dis d'entrée
de jeu, Mme la Présidente, à travers les différentes mesures qu'il a nommées et
celles que le ministre des Finances n'a pas nommées,
il y a du bon stock, il y a du bon stock. Il manque des affaires aussi, par exemple, mais il y a du bon stock. Il y a des mesures qui sont
des renouvellements de mesures qui existaient déjà, qui avaient été
présentées par le gouvernement
précédent. Donc, il y a du bon stock. Il y a
des mesures qui étaient atttendues, qui étaient des demandes de la part de
groupes, et donc il y a du positif.
Il y a des opportunités ratées aussi. Le ministre
n'y a pas fait référence directe, à moins que j'aie manqué cette partie-là de son discours. Le prolongement du mécanisme
d'étalement de revenus pour les producteurs forestiers, ça, c'est une bonne mesure. C'est une bonne mesure, c'est
une mesure qui avait été introduite en 2016 par le ministre des Finances de l'époque, le collègue
de Robert-Baldwin. C'est une bonne mesure pour l'industrie forestière.
• (18 h 20) •
Mais l'industrie forestière, elle est en crise en
ce moment, Mme la Présidente. Elle est en crise chez nous, dans notre région, comme elle l'est dans plusieurs
autres régions à travers le Québec. Et ce que le ministre propose, c'est une
solution pour une situation
normale. En situation de crise, ça s'apparente à des mesures au
compte-gouttes. Vous le savez, dans
plusieurs régions du Québec, l'industrie, elle est au point mort ou, sinon,
elle n'est pas loin. C'est le cas chez nous, dans ma MRC. Et cet été,
avant le dépôt du projet de loi n° 74, le premier ministre avait créé des
attentes importantes.
Il avait fait une tournée des régions, il était
allé de région en région. Il est venu chez nous, comme il était allé à
plusieurs endroits, et il avait dit : Vous allez avoir un tout nouveau
régime forestier. Du moins, c'est ce que tout le monde a compris. Encore là,
mesures au compte-gouttes, ce n'est pas ce qu'on a eu et la mesure qui est
renouvelée ici, à travers le projet de loi n° 74, n'est pas à la hauteur de ce que l'industrie a
besoin en ce moment. C'est bien, des mesures d'étalement de revenu, mais encore faut-il que le
revenu soit assez important pour être étalé. Et c'est difficilement le cas
en ce moment pour plusieurs industriels qui oeuvrent dans le secteur forestier.
Certaines des mesures, Mme la Présidente... et
je vous avoue que je ne m'éterniserai pas sur le projet de loi. De un, il se fait tard. De deux, on voudra
respecter le couvre-feu, se rendre chez nous à l'heure, Mme la Présidente. Mais, de trois, ça ne
prendra pas longtemps pour expliquer au ministre, qui a déjà entendu
ces arguments-là, ce qui manque dans le projet de loi. Le projet de loi
fait référence à certaines mesures qui ont été introduites par les bulletins d'information,
notamment des mesures en lien avec la COVID pour aider des PME. Mais, vous le
savez comme moi, les petites et les moyennes
entreprises au Québec n'ont pas tout ce dont elles ont besoin en ce moment. Il y en a plusieurs qui, encore là, sont au bord du gouffre. Il y en a
plusieurs qui regardent leur avenir en se demandant ce que ça veut dire, qui se
demandent comment ils vont passer au travers de la crise. Il y a des entreprises
aujourd'hui, là, qui ont senti un certain allégement, et donc qui nécessairement
ont poussé un grand soupir. Mais, pour toutes celles qui poussaient un soupir, il
y en avait plusieurs autres, plusieurs
autres entrepreneurs qui n'ont pas cette opportunité-là, qui n'ont
pas cette chance-là. Et, pour eux, le
ministre de l'Économie avait promis des mesures supplémentaires, mesures
qui ne sont pas dans le projet de loi
n° 74.
Je vous fais état, Mme la Présidente, de
certaines de nos propositions qu'on aurait aimé voir dans le projet de loi n° 74 ou dans toute autre mesure qui pourra être présentée dans le gouvernement. S'il veut s'en inspirer, il est le bienvenu. Ce sont nos propositions, et on croit
qu'elles sont importantes pour les PME du Québec. Moduler l'aide gouvernementale en fonction de la perte du revenu et du secteur d'activité. Le ministre des Finances nous a dit aujourd'hui : On le fait déjà,
selon le secteur d'activité, mais ils
ne le font pas selon la perte de revenus. Ce n'est pas la même game pour une entreprise qui a des pertes immenses et une
entreprise qui a certaines pertes en ce moment. Il y en a qui peuvent se
permettre de passer à travers la crise avec
des pertes, il y en a qui ne peuvent pas se permettre de passer à
travers la crise avec l'étendue des pertes auxquelles ils font face, et
on demande une modulation de l'aide gouvernementale à ce niveau-là.
Doubler le pardon admissible. Vous avez vu, Mme
la Présidente, le gouvernement, à raison, présenter un programme d'aide avec un
certain pardon admissible. Donc, on dit : On fait un prêt, mais vous ne
serez pas obligés de le rembourser au complet. C'est bien, on a toujours
préconisé une aide directe, mais est-ce qu'on peut aller plus loin en
augmentant, en doublant le pardon admissible? Ce serait une mesure qu'on aurait
aimé voir dans le projet de loi n° 74, permettre plus de flexibilité aux entreprises dans les conditions de remboursement des prêts, un peu en lien avec ce que je viens de présenter, mais étaler les remboursements. Pour la partie, là, qui n'est pas, disons, qui ne sera pas pardonnée,
est-ce qu'on peut rembourser ces prêts-là sur une période plus
longue? On l'a dit, Mme la Présidente, on préconise l'aide directe, mais, dans
le scénario où le gouvernement en fait à sa tête, et il a tout le loisir de le
faire, là, c'est lui qui vivra avec les conséquences politiques de tout ça, les entreprises qui ne passeront pas
au travers, mais, si le gouvernement en fait à sa tête et préconise les prêts,
est-ce qu'on peut permettre une période de remboursement plus longue pour que
nos entrepreneurs puissent non
seulement, au cours des prochains mois, souffler un peu, mais au cours des
prochaines années, savoir qu'ils ne
seront pas pris à la gorge par des
paiements, des remboursements de tous ces prêts-là, offrir le taux réduit
d'impôt pour les PME qui oeuvrent dans le secteur des services? Il n'y a
pas de raison que ce ne soit pas inclus également, Mme la Présidente.
Geler les taux de cotisation au RRQ pour les PME pour une période d'un an. Ça,
là, c'est du cash, là. C'est ce que
les entreprises veulent en
ce moment. C'est ce qu'elles ont
besoin en ce moment. C'est ce qui n'est pas offert par le projet de loi n° 74,
c'est ce qui n'est pas offert dans les mesures d'aide au gouvernement.
Et là j'en rajoute une dernière, Mme la
Présidente, parce que j'ai eu la chance d'en parler directement avec le ministre des Finances en décembre ou en novembre peut-être,
et il m'a dit : Je vais faire le message au ministre de l'Économie,
les entreprises qui se sont lancées, pas qui ont lancé leur
aventure, mais qui ont débuté leurs opérations après la pandémie. Quand on s'en est parlé, j'ai utilisé l'exemple
d'une microbrasserie. Une microbrasserie, c'est des investissements qu'on fait sur plusieurs années. On fait de la préparation, on
achète un bâtiment ou on loue un bâtiment, on installe toute la machinerie, tout l'équipement. Ça peut être long,
ça peut prendre un certain temps. Ce n'est pas un investissement qu'on fait comme ça en disant : Aujourd'hui, je me lance et je
commence à vendre mon produit. Bien, il
y a des entrepreneurs comme ça
qui, bien malheureusement pour eux, le moment de commencer à vendre leur
produit, c'était avril 2020. Bien, ils ne
sont pas admissibles aux programmes du gouvernement, parce
qu'ils ont, selon le gouvernement, lancé leur entreprise
après le 13 mars 2020. Pourtant, tous les investissements étaient faits.
C'est les revenus qui ne sont pas au rendez-vous.
Alors, je ne
sais pas ce que le ministre des
Finances a fait avec ma demande, mon
conseil, je ne sais pas s'il l'a transmis au ministre de l'Économie,
mais c'est le type de mesures, Mme la Présidente, quand on parle de mesures fiscales
supplémentaires en lien avec la COVID pour les PME, c'est le type de mesures,
les cinq que mon collègue de Nelligan avait présentées, celle que je viens de rajouter,
qu'on aurait aimé voir, qui auraient permis à nos entreprises,
à nos entrepreneurs de souffler un peu, qui leur auraient donné une
bouffée d'air frais, un peu d'oxygène pour qu'ils voient comment ils pourraient
passer à travers de la crise actuelle.
Et ça, Mme la Présidente, vous le savez, être entrepreneur,
ce n'est pas simple, ce n'est pas facile. C'est déjà prenant en temps normal, c'est déjà exigeant, c'est déjà le coeur de notre vie,
c'est là où on passe toutes nos énergies. Et, si le gouvernement pouvait
leur donner juste un peu de marge de manoeuvre à travers l'une, une, des six
mesures que je viens de nommer, ça leur
ferait le plus grand bien. On aurait espéré, Mme la Présidente, que, dans le
projet de loi n° 74, des mesures comme celles-là, comme des mesures
supplémentaires pour l'industrie forestière, puissent être présentes.
Alors, Mme la
Présidente, je dois, à ce moment-ci, décliner l'invitation du ministre des
Finances. Il l'a fait bien gentiment, il nous a demandé d'appuyer son projet,
mais, à ce moment-ci, Mme la Présidente, on va décliner son invitation. Nous
allons voter contre. Je vous remercie.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, M. le
leader de l'opposition officielle. Alors, y a-t-il d'autres
interventions? Alors, il n'y en a pas.
Et je dois
maintenant, en application de l'ordre spécial, inviter les parlementaires à
m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption du principe du projet
de loi n° 74.
Et, puisque
l'un des groupes parlementaires n'est pas présent, je vais devoir suspendre nos
travaux pour un maximum de 10 minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 29)
(Reprise à 18 h 33)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, nous reprenons nos travaux.
Mise aux voix
Et, en application de l'ordre spécial, j'inviterais maintenant les parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption du principe du
projet de loi n° 74, Loi
donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le budget du 10 mars 2020 et à certaines autres mesures.
M. le leader adjoint du gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : M. le leader adjoint de l'opposition
officielle?
M. Derraji : Contre.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal :
Contre.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Contre.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Maintenant, est-ce que vous
avez le vote de quelques-uns des membres de cette Assemblée?
M. Schneeberger :
Oui, deux, Mme la Présidente. Alors, j'ai le vote de la députée de
Marie-Victorin : Pour. Et le vote du député de Rivière-du-Loup—Témiscouata :
Pour.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie. Et,
en conséquence, le principe du projet de loi n° 74, Loi
donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le
budget du 10 mars 2020 et à certaines autres mesures,
est adopté. Maintenant, M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission des
finances publiques
M. Schneeberger :
Oui. Alors, Mme la Présidente, conformément à l'article 243 de notre
règlement, je fais motion afin que le projet de loi n° 74, Loi donnant suite à des mesures fiscales
annoncées à l'occasion du discours sur le budget du
10 mars 2020 et à certaines autres mesures, soit déféré à la
Commission des finances publiques pour son étude détaillée.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie. Et, en application de
l'ordre spécial, j'inviterais maintenant les
parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur cette motion. M. le
leader adjoint du gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : M. le leader adjoint de l'opposition
officielle?
M. Derraji :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal :
Pour.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, c'est très bien. Je
vous remercie. Et, en conséquence, cette motion est adoptée.
Maintenant,
compte tenu de l'heure, je vais suspendre nos travaux quelques instants afin de
permettre la tenue de trois débats de fin de séance. Bonne soirée à
tous.
(Suspension de la séance à
18 h 36)
(Reprise à 18 h 37)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, nous reprenons nos travaux.
Débats de fin de séance
Et, conformément à
l'ordre spécial, nous allons maintenant procéder aux trois débats de fin de
séance.
Le
premier débat portera sur une question adressée par M. le député de D'Arcy-McGee au ministre
délégué à la Santé et aux Services
sociaux, en remplacement du ministre de la Santé et
des Services sociaux, concernant l'abolition du Centre national d'excellence en santé mentale.
Je vous rappelle que, conformément à
l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le
ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes,
et le député a ensuite droit à une réplique de deux minutes.
Alors, sans plus
tarder, M. le député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
Abolition du Centre national
d'excellence en santé mentale
M. David Birnbaum
M. Birnbaum :
Merci, Mme la Présidente. Bonsoir, tout le monde. Merci, le ministre délégué,
d'être présent. Je comprends que nous sommes tous assez occupés à ces
moments difficiles.
Bon, c'est ce
dimanche-ci que nous avons appris en catimini, en plein milieu de crise, la
crise sur la santé mentale, qui est
d'ailleurs reconnue et identifiée par tout le monde, sauf, de toute évidence,
du gouvernement... c'est ce dimanche qu'on
a appris que la CAQ va abolir le Centre national d'excellence sur la santé
mentale. De toute évidence, de ce que je peux apprendre, les 14 chercheurs experts, étudiants postdoctoraux
qui travaillent au centre et qui font un travail formidable auraient
appris ces nouvelles en même temps que nous tous.
De quoi on
parle? Bon, la mission du centre en dit long, je trouve. Pour les gens qui nous
écoutent, c'est important de
comprendre ce qui est en jeu lors de ce débat-ci. Bon, la mission a deux
volets : l'amélioration continue, le développement des meilleures pratiques en santé mentale et de
favoriser l'instauration des pratiques cliniques de qualité pour des clientèles
ciblées en s'appuyant sur les données
probantes. «Données probantes», c'est une phrase qu'on a répétée souvent, que
moi et le ministre aurions entendue souvent lors de nos audiences sur la
santé mentale en contexte de pandémie, et «données probantes» sont une des
assises de ce centre qui va fermer les portes.
Dans une crise, il me semble qu'on veut les
meilleurs conseils, la science derrière nous, de l'accompagnement compatissant et expert à la fois. Bon, la
réaction, ce n'est pas juste la mienne : «"Il y a un avant et un
après le Centre national d'excellence",
explique le psychiatre de l'Institut universitaire en santé mentale du Québec,
Marc-André Roy. "Le Centre a mis
en place des standards de pratique, a guidé la mise en place des services.
C'est difficile pour chaque institution d'avoir l'expertise nécessaire
pour accomplir toutes ces fonctions-là."» Fin de la citation.
• (18 h 40) •
Geneviève
Moss, psychiatre de l'Hôpital de Granby, et je la cite : «Ce sont des cliniciens qui sont des
spécialistes de terrain
qui [travaillent] là. Un coup que ce centre n'existe plus, on ne sait pas si ça
va rester.» René Cloutier,
directeur général du Réseau Avant de
craquer, organisme sur le terrain, et je le cite : «C'est beaucoup de
déception parce qu'on sait qu'en santé mentale c'est difficile de
constituer des équipes d'experts qui soutiennent [les] régions.»
Ce centre a trois principes directeurs qui
guident les conseillers dans leur intervention, le rétablissement de la personne utilisatrice de services, la qualité et
la continuité des soins de services, le partenariat et la collaboration avec
les ressources de la communauté, et,
de toute évidence, suite aux commentaires que je viens de lire, Mme la
Présidente, ils font ça avec grande efficacité.
Bon, pourquoi
on se préoccupe? C'est un rappel de la crise devant nous. 20 % des adultes
au Québec rapportent des symptômes
accrus de détresse, dépression et anxiété. Les jeunes universitaires, ils
paient le prix énorme à cause de leur vie académique et sociale
hypothéquée. Les organismes qui accompagnent les femmes vulnérables et
toxicomanes, les itinérants, les familles en difficulté, ils sonnent tous
l'alarme.
Bon, à la
CAQ, est-ce qu'on a décidé que c'est le temps pour un changement
bureaucratique? De toute évidence, c'est le moment pour réarranger les chaises
du bureau. Écoutez, on parle d'un organisme qui est présent sur le terrain,
qui va, de toute évidence, à ce moment-ci,
s'intégrer en quelque part au sein du ministère. Bon, dans quelle case on va
appeler? Comment on va savoir
maintenant comment trouver les ressources nécessaires? C'est quoi, cet
exercice? Et on est dans un moment où
le timing est primordial. Quel message est-ce qu'on lance aux utilisateurs, aux
experts sur le terrain? Bon, maintenant, au sein du ministère, il y
aurait un groupe intégré, consolidé, avec des coupures, je n'en sais rien. «Where
do I call?» Où est-ce que je vais? Il faut
qu'on sache aujourd'hui, pas dans trois mois. Voilà la raison pourquoi on
s'inquiète de cette fermeture. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de D'Arcy-McGee. Et maintenant je cède
la parole à M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux pour une
durée de cinq minutes.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je remercie le député de soulever encore une fois la question de la santé mentale. Plus on en
parle, mieux le Québec s'en tient.
Premièrement, il faut mettre les choses au clair, le Centre national d'excellence en
santé mentale, l'entité n'est plus présente, mais les équipes ont été
intégrées, et non pas abolies. Donc, les intervenants, ils sont tous... Ils ont
tous commencé dans les équipes du ministère.
Ils continuent à faire le même travail, et les choses ne vont pas changer pour
les différentes régions du Québec.
Quel est ce
travail? Ce travail c'est d'accompagner, de former, d'aider les nouvelles
équipes qui s'implantent dans les nouveaux projets en santé mentale. Ils ont fait leur marque principalement avec un projet, qui est le programme
des premiers épisodes psychotiques, qui a été lancé dans différentes
régions. Et juste pour vous montrer comment on appuie ce travail-là, on vient d'y investir une somme nécessaire
pour le déployer dans toutes les régions du Québec parce que c'est un programme
qui était sous-financé. Donc, on veut absolument que l'accompagnement se poursuive dans toutes les régions, Mme la
Présidente. Donc, ça, c'est le premier point.
Le deuxième
point, c'est la santé mentale en tant que priorité. Je le dis depuis plusieurs,
plusieurs mois, depuis que je suis arrivé en fait en position, ce qu'on veut, c'est vraiment
modifier les choses pour faciliter l'accès aux services en santé mentale. C'est prioritaire. Et pour ce faire, il faut qu'on travaille ensemble de façon
coordonnée. Donc, le but de cette intégration... Ça ne s'est pas fait en catimini,
ça s'est fait de façon progressive, les équipes ont été rencontrées, les
gens sont déjà au ministère. Ça se fait de façon très adéquate, et on
a une rencontre, avec les différents chefs de programme, prévue bientôt.
L'important, c'est que tout le monde comprenne les nouveaux programmes
qu'on veut mettre sur pied. En fait, ce n'est même pas des nouveaux programmes, c'est des programmes
qui étaient présents auparavant, en forme de projets pilotes, qu'on a décidé de nationaliser.
Et donc,
depuis mon arrivée en juin, on a un peu modifié certains aspects du projet. On
parle surtout, par exemple, des aires ouvertes. On a même assigné un des
individus pour ce projet-là qu'on veut étendre dans toutes les régions du
Québec, des projets pour les jeunes, par les
jeunes qui vont les accueillir et où ces jeunes ne frapperont jamais des portes
closes. Parce que c'est ça que les gens ne
sont plus capables, ils ne sont plus capables de frapper des portes closes
quand ils demandent de l'aide en santé mentale. Donc, nous, ce qu'on veut,
c'est renforcer les équipes sur le terrain, s'assurer que nos projets
permettent de toujours accueillir nos patients quand ils sont dans le besoin.
L'autre
projet, et j'en parle beaucoup aussi, c'est le Programme québécois
pour les troubles mentaux, qu'on a modifié, je l'avoue, on l'a modifié.
L'accès par le médecin de famille, pour nous, ce n'était pas la meilleure façon
de le faire. L'important, c'est de donner
l'accès à tous les Québécois, quelle que soit la porte d'entrée à laquelle ils
vont frapper. Donc, ces équipes, on
voulait qu'ils intègrent nos connaissances dans les modifications qu'on a
faites pour le Programme québécois
pour les troubles mentaux, et la meilleure
façon de le faire, c'est de les avoir proche de nous. Je vous mentionne «proche
de nous» parce que quand j'ai remplacé
ma collègue, qui est maintenant à l'Enseignement supérieur, j'ai tout de suite identifié ce groupe-là, et je
n'ai jamais vu de rapport de ce groupe-là, de leurs activités. Donc, moi, ce
que j'ai besoin, c'est vraiment
de m'assurer qu'on travaille en collaboration, toutes les équipes ensemble.
Maintenant,
on a parlé d'expertise. Le Québec s'est doté d'un système d'instituts
universitaires en santé mentale
dans lequel on investit beaucoup d'argent,
avec des chercheurs de renommée internationale qui y travaillent, et il faut
que ces instituts universitaires
collaborent beaucoup plus. On parle de trois institutions majeures :
l'Institut universitaire en santé
mentale de Québec, l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal, qui
se trouve dans le CIUSSS de l'Est-de-l'Île, et celui de
l'Ouest-de-l'Île, qui est l'Hôpital Douglas, sans oublier
l'Institut Pinel, qui est également une référence internationale. Donc, moi, ce que je veux, c'est qu'à ce groupe d'individus
qui avaient une expertise certaine puissent se joindre également les
travaux de ces instituts universitaires qui vont également nous amener à un
autre niveau.
Donc, dans le futur, le message est clair, c'est
clair qu'on ne va pas couper dans les services, aux équipes sur le terrain. Au contraire, on veut le bonifier. On
veut changer la culture des services en santé mentale, donc offrir plus de
services, faciliter l'accès, et ainsi mieux desservir notre population.
Si je peux
terminer, Mme la Présidente, je vous dirais que je pense que, tout comme le
député de D'Arcy‑cGee, mon intention
est vraiment d'offrir plus de services le plus rapidement possible à toutes les
personnes atteintes de problèmes de santé mentale. On a fait un très bon
forum récemment sur le sujet, on a collaboré, puis il faut continuer de
collaborer jusqu'à la fin. Merci beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux. Et maintenant, pour
votre réplique, M. le député de D'Arcy-McGee.
M. David Birnbaum (réplique)
M. Birnbaum :
Mme la Présidente, c'est sûr que j'ai l'intention, ma formation a l'intention
de continuer la collaboration, et je ne remets aucunement en cause les
intentions ni la dévouance du ministre. J'ai une question fondamentale sur le timing.
Nous sommes en situation de crise, et j'entends, en quelque part, une vision de
structures plus efficaces, obscures, en
quelque part. Bon. Le directeur de plein à craquer a besoin de savoir demain où
il peut continuer à compter sur l'expertise, l'accompagnement de ses
14 chercheurs experts, gens sensibles aux difficultés et aux défis des
gens sur le terrain. Il faut être
agile dans un temps de crise, il faut outiller les experts à faire leurs
interventions. Nous sommes devant la semaine de prévention du suicide. La semaine passée, ensemble, nous avons parlé ensemble de la santé mentale, l'implication
de chaque intervenante et
intervenant, et là j'entends, en quelque
part, avec respect, un discours
structurel et peut-être très cohérent et fondé sur les données
probantes, mais maintenant?
En tout cas,
ce n'est pas trop tard, dans un premier temps, de revenir sur cette décision,
que je considère mauvaise. Dans un deuxième temps, sinon, est-ce qu'on
peut être assurés que chacun de ces chercheurs va être au poste, que les
budgets vont être retenus, que le travail va être fait, et de façon
transparente et évidente? Merci.
• (18 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de D'Arcy-McGee. Et ceci met fin à ce premier débat de fin de séance.
Nous allons maintenant procéder au deuxième
débat, qui portera sur une question adressée par Mme la députée de Saint-Laurent au ministre de l'Éducation
concernant les mesures de protection contre la COVID-19 dans les écoles du
Québec. Mme la députée de Saint-Laurent, je vous cède la parole pour une durée
de cinq minutes.
Mesures de prévention du coronavirus dans les écoles
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Très contente de vous retrouver ici, en
cette Chambre, avec les nouvelles mesures.
Je porte fièrement le nouveau masque
de procédure qu'on m'a remis aujourd'hui pour l'Assemblée nationale, qui est effectivement ce masque de procédure qui est
désormais obligatoire, tout comme je note un plexiglas. Ça, c'est tout nouveau,
là. Tantôt, je sais que j'ai... il y a eu une commotion, là, parce que j'ai dit
qu'on a pris ma température. Ça a fait des jaloux, parce que d'autres n'ont pas
eu, malheureusement, une prise de température, et je suis très privilégiée,
parce qu'on est 125 élus.
Malheureusement, à l'Assemblée, la caméra ne peut pas montrer le salon bleu,
mais je vois que derrière moi, vous voyez,
il y a des sièges vides, pas parce que... C'est vrai qu'il est
18 h 30, puis il y a une tempête de neige. Mais la vérité,
c'est que, sur les 125, on peut seulement être 37 ici. Alors, on a réduit, puis
la distanciation physique, elle est immense entre
nous, on respecte parfaitement le deux mètres. Je sais que mon collègue le
député de Gouin, lui, a amené un capteur de CO2; il y a des vérifications qui ont été faites au niveau
de la qualité de l'air, on en est en bas de 500 particules par million.
Savez-vous quoi? La santé publique... L'école
de santé publique de Harvard a fixé à 700 particules par million pour que
ce soit sécuritaire pour une classe d'enfants, maximum 15 enfants dans une
classe.
Pourquoi je vous
raconte tout ça? C'est que, quand moi, je suis arrivée, ce matin, ici, pour le
grand retour à l'Assemblée nationale, je me suis sentie tellement privilégiée
d'avoir toutes ces mesures de protection, tout ça. Puis j'ai fait... Dans ma tête, je me suis dit : Bien, comment se
fait-il qu'on est capables d'en donner autant, pour nous, les élus? Ce qui est très bien, on est allés encore plus
loin dans les mesures. Pourquoi qu'on n'est pas capables de faire la même chose
dans les écoles?
Moi,
j'aimerais vraiment comprendre. Lorsque le premier ministre parle de l'INSPQ,
bien, c'est drôle, l'INSPQ avait
recommandé de réduire le nombre d'élèves. Ils ne l'ont pas fait. L'OMS
recommandait aussi de faire des demi-classes. Ils ne l'ont pas fait. Nous, on est passé de 125 à quand même 37. On l'a
fait. On est allés plus loin pour nous, pour nous protéger, nous, les élus. Puis c'est correct,
j'aime ça, merci de nous protéger. Mais j'aimerais ça qu'on ait le même degré
de protection pour les enfants, les enseignants, le personnel de soutien, les
équipes-écoles.
Les
directions d'école, là... Quand le ministre de l'Éducation dit : Oui, mais
le deux tiers des écoles ne sont pas encore touchées par la COVID. Une chance,
ça fait juste trois semaines qu'on a rouvert les écoles. Puis je vous rappelle
que la première semaine, c'était seulement les écoles du primaire. En une
semaine, augmentation de nombre de classes touchées,
25 %. C'est énorme. En trois semaines, là, on est rendus, quoi, à
1 000 classes fermées? Le tiers des écoles sont touchées, au
Québec.
J'ai une petite
pensée pour les directions d'école. Bonsoir à vous si vous nous écoutez. Je
sais qu'à chaque fois qu'on ferme une classe,
il y a des répercussions chez vous, les directions d'école. C'est vous autres
qui contactez les parents, c'est vous autres qui contactez les enseignants,
c'est vous autres qui contactez les orthopédagogues, les orthophonistes,
les professionnels de soutien ainsi que le
personnel de soutien pour leur dire que cette classe est fermée. C'est vous
autres qui déployez, à ce moment-là, les ordinateurs. C'est vous autres qui
vous assurez que, finalement, il y aura un suivi qui va être fait et que
la classe va basculer en ligne. Alors, merci à vous.
C'est aussi la semaine
des enseignants. Donc, merci, les enseignants, parce que je le sais qu'on vous
a demandé énormément puis je sais qu'on ne vous a pas donné tous les outils. Je
le sais.
Savez-vous quoi? Nous,
on a seulement su au mois de janvier que le ministre de l'Éducation, lui,
savait depuis le mois d'août que l'INSPQ
avait recommandé le fameux masque de procédure. J'ai beau, moi, poser la
question pourquoi il ne nous a pas
donné cette information en temps utile, j'aurais aimé savoir pourquoi que...
Dès le mois d'août, l'INSPQ recommandait
le masque de procédure pour les élèves à l'école. Pourquoi il ne nous l'a pas
dit? Pourquoi il n'a pas donné suite à cette recommandation? Est-ce que ça
aurait pu éviter cette manchette de journaux, 40 % des écoles
québécoises aux prises avec la
COVID-19 — Le ministre de l'Éducation voit mal
comment le réseau scolaire pourrait en faire plus? Il a raison, ce
n'est pas au réseau scolaire d'en faire plus. C'est à lui d'en faire plus,
vraiment à lui.
Et,
puisque nous avons aussi la chance d'avoir le ministre des Finances avec
nous ce soir, j'ai une question de finances. Vous n'avez pas voulu
mettre les purificateurs d'air, vous ne déployez pas les tests rapides, puis
vous laissez aussi l'argent du fédéral sur
la table. Le 432 millions de dollars qui a été
transféré par le gouvernement
fédéral vers le Québec
pour les écoles, le rapport Régler
la note, il y a plus de 200 millions de dollars qui n'ont pas été
touchés. Ça, c'est de l'aide directe
pour les enfants, pour les enseignants, pour les équipes-écoles.
Il
me semble que, quand on veut faire plus, là, pour aider, il faut s'assurer de
le faire. Ça ne peut pas être deux poids, deux mesures. Ce n'est pas nous, les
élus, à avoir la grosse Cadillac de luxe, en matière de protection, puis qu'on
n'est pas capables de donner la même
Cadillac de luxe de protection à nos enfants. Moi, je m'attends à beaucoup plus
puis je m'attends à ce que le ministre réagisse cette semaine.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de Saint-Laurent.
Et maintenant, M. le ministre de l'Éducation, vous disposez, vous aussi, d'un
temps de parole de cinq minutes.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci bien, Mme la Présidente. Je remercie
ma collègue de poser ces questions-là sur l'ensemble des mesures qu'on a
mises en place dans le réseau scolaire, avec le réseau scolaire, c'est
important de le mentionner.
Ça se passe dans les
écoles, hein? L'éducation, ça ne se passe pas ici, au salon bleu, ça ne se
passe pas dans le bureau du ministre ou au ministère,
ça se passe dans nos écoles. Nous, on est là en soutien, on est là pour les
aider à passer à travers cette crise
sanitaire, c'est sûr, mais, même s'il n'y avait pas de crise, s'il n'y avait
pas de pandémie, notre rôle, c'est de bien les financer, c'est de leur
donner toutes les ressources nécessaires, le soutien bureaucratique et le
soutien administratif, puis l'appui, aussi, gouvernemental nécessaire.
Puis, en
temps de crise sanitaire, en temps de pandémie, on fait tout ce qu'on peut pour
les aider d'un point de vue sanitaire
puis les aider d'un point de vue pédagogique. Parce qu'il ne faut pas, évidemment, occulter la mission fondamentale
de l'école. On veut
que les jeunes se développent, développent leur plein potentiel, réussissent
d'un point de vue académique, mais
aussi d'un point de vue social, ils réussissent à prendre leur place, sans,
évidemment, se mettre en danger, alors qu'on est... hein, je suis entouré de plexiglas ici, comme il y en a dans les
écoles aussi, des plexiglas, pas dans toutes les écoles, mais il y en a quand
même plusieurs qui ont été déployés au fil des semaines, et l'ensemble des
mesures qu'on a prises, bien, on les
a prises avec la Santé publique, sur recommandation de la Santé publique, avec
l'appui de la Santé publique, pour vérifier, toujours, l'applicabilité,
la faisabilité, dans un contexte où on voulait garder nos écoles ouvertes.
Quand la
pandémie nous a frappés de plein fouet, en mars 2020, il y a maintenant
presque, quoi, un petit peu plus de
11 mois, on a fermé nos écoles, et ça a été à peu près la réaction, là, de
tous les gouvernements, tous les États. Il y a eu des fermetures d'école, des fermetures d'école. On
a vu que, bien sûr, d'un point de vue académique, ce n'est pas super, de fermer les écoles, mais on a vu aussi les
impacts sociaux de la fermeture d'écoles, les impacts psychologiques de la
fermeture d'écoles.
Puis, de plus
en plus, de jour en jour, de semaine en semaine, le thème de la santé mentale
est apparu, hein, on n'en parlait pas tant, ça ne veut pas dire qu'il n'y avait
pas de problème de santé mentale au Québec puis ailleurs dans le monde avant la pandémie, bien sûr, mais, depuis la
pandémie, on en parle beaucoup plus. Puis, fort heureusement, on a réouvert
nos écoles, et c'est un facteur qui vient
aider les gens, après ça, il faut donner des services dans les écoles, bien
sûr, pour ne pas qu'il y ait, dans le
réseau, des gens qui souffrent de l'ouverture. Mais la réouverture des écoles,
ce n'est pas simplement quelque chose d'académique, c'est pour ça qu'on
met vraiment tout en oeuvre.
Oui, ma
collègue a parlé des masques de procédure qui se sont ajoutés cet hiver. On a
aussi, bien sûr, des processus de lavage des mains, des horaires
différenciés, des portes d'entrée, des corridors distincts, on circule dans ce
sens-là. Il y a des escaliers, des escaliers
qui montent, des escaliers qui descendent, hein, pour éviter les contacts. On a
le système des groupes classes, les bulles-classes pour éviter la
propagation, les éclosions.
Bien sûr, ce
n'est pas parfait, bien sûr, ce n'est pas parfait, c'est pour ça qu'on apporte
des ajustements, c'est pour ça qu'on se parle d'un gouvernement à l'autre. Moi,
j'ai eu plusieurs conversations, avec plusieurs ministres de l'Éducation,
à plusieurs reprises : Vous êtes rendus
où? Que dit votre Santé publique? Comment faites-vous pour protéger la santé
des élèves? Que faites-vous quand
vous êtes obligés de faire face à une éclosion? Plusieurs conversations avec
mes collègues qui nous ont amenés à peaufiner notre plan. Après ça,
plusieurs conversations avec les gens du réseau, les syndicats, directement les enseignants, mais aussi les
associations de directions d'école, des fédérations de comités de parents pour
voir de quelle façon ça se vivait sur le terrain, dans les familles.
Et force est de constater que, bien que ce ne
soit pas parfait, bien qu'il y ait des cas dans les écoles, je ne peux pas nier qu'il y a des cas dans les écoles, c'est
quand même quelque chose d'exceptionnel qu'on a réussi tous ensemble, comme
société, l'automne dernier, de garder nos écoles ouvertes avec un ratio d'à peu
près 97 %, 98 % des classes ouvertes. Et c'est encore le cas au moment où on se parle, je pense qu'on est à
98 point quelques pour cent des classes qui sont ouvertes, parce
que tout le monde y met du sien.
Et j'invite ma collègue à poursuivre sur sa
lancée, à continuer à s'intéresser à ce sujet-là, à nous faire des suggestions, parce qu'on est preneurs puis on est
toujours prêts à améliorer le plan gouvernemental pour la réussite des
élèves. Merci.
• (19 heures) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
ministre de l'Éducation. Et maintenant, pour votre réplique, Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy (réplique)
Mme Rizqy :
Quand le ministre dit : On a tout fait ce que nous avons pu faire, est-ce
que ça inclut, ça, débrancher des
purificateurs d'air donnés gratuitement par la Fondation Jasmin-Roy alors que
les écoles anglophones et les écoles privées ont des purificateurs
d'air? Est-ce que ça, ça veut dire : On a tout fait pour aider, vraiment,
nos écoles?
Est-ce que ça inclut aussi l'étude bidon sur la
qualité de l'air, où est-ce qu'on a à peine regardé environ 12 % des écoles du parc-école québécois et que,
là-dedans, on a retiré volontairement de la moyenne présentée aux Québécois la
moyenne prise dans les 200 classes où est-ce qu'il n'y avait pas de
fenêtres et pas de ventilation? Il ne fallait surtout pas qu'on montre
un chiffre trop élevé.
Est-ce que
ça, ça inclut les 2 millions de tests rapides laissés sur la tablette
depuis l'automne alors que nous lui avons demandé de les déployer dans les
écoles? On fait des suggestions, il ne les prend pas. Alors, est-ce que ça,
c'est vraiment tout faire? Est-ce que
ça inclut de laisser de l'argent du fédéral pour un retour sécuritaire à
l'école sur la table? Est-ce que ça, c'est vraiment tout faire?
Lorsqu'il dit
qu'il parle avec les autres provinces, je m'excuse, là, masque de procédure,
c'était déjà fait, là, dans d'autres
provinces, dès la rentrée de l'automne. Est-ce qu'il fait la même chose avec
les autres ministres de l'Éducation qu'il fait avec nous, les députés de
l'opposition, il entend mais il n'écoute pas?
La question se pose parce qu'aujourd'hui la
réalité, là, pour les parents qui nous écoutent, les enseignants, c'est ça, la vérité, c'est que nous, on a eu la Cadillac
de luxe, en matière de protection, pour nous, les élus, mais, nos enfants, là,
c'est une Lada qu'ils ont eue. C'est ça, la vérité. C'est deux poids, deux
mesures.
Alors, moi,
je m'excuse, je n'achète pas l'argument qu'on n'a pas tout donné, que le... En
fait, on n'a pas tout donné. Vous avez vu mon lapsus, là? Je le sais, qu'on n'a
pas tout donné. Ce n'est pas compliqué : purificateurs d'air, tests
rapides, déploiement partout dans les
écoles... Il y a plein de zones rouges. J'ai besoin de sentir l'urgence chez le
ministre puis se dire
qu'effectivement il aurait dû nous écouter puis il n'est pas trop tard pour le
faire. Est-ce qu'aujourd'hui il peut prendre au moins l'engagement de ne
pas débrancher les purificateurs d'air avec filtre dans les écoles?
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, Mme la députée de Saint-Laurent. Et ceci met fin à ce
deuxième débat de fin de séance.
Nous allons maintenant procéder au troisième
débat, qui portera sur une question adressée par M. le député de Nelligan au ministre des Finances, en remplacement
du ministre de l'Économie et de l'Innovation, concernant les mesures requises pour venir en aide aux petites et
moyennes entreprises du Québec. M. le député de Nelligan, vous disposez d'un
temps de parole de cinq minutes.
Mesures d'aide pour les petites et moyennes entreprises
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Merci, Mme la Présidente. Et je suis très content de voir que c'est le ministre
des Finances avec qui je vais m'entretenir par rapport à nos PME et je
vais vous dire pourquoi.
Premièrement,
je vais saisir l'occasion de lui poser une question très directe. Il est au
courant de trois programmes. Le PACME, et désolé, parce qu'on a tellement
eu beaucoup de noms que même les gens se perdent au niveau des programmes, mais le PACME n'existe plus. Il est déjà fermé, ce programme.
Programme Actions concertées pour le maintien en emploi, 34 000 entreprises,
199 000 personnes qui ont pu bénéficier. L'AERAM, l'Aide aux
entreprises en régions en alerte maximale, le PACTE, Programme d'action
concertée temporaire pour les entreprises, j'avoue, Mme la Présidente, c'est des noms très compliqués à retenir. Mais ce
n'est pas uniquement les noms, c'est aussi les procédures. C'est aussi les
procédures.
Et vous savez quoi? Je sais que la partie
gouvernementale aime beaucoup parler des sondages de la FCEI, la Fédération canadienne de l'entreprise
indépendante. Et écoutez, Mme la Présidente, j'ai fait comme le gouvernement,
je suis allé pour chercher un communiqué de presse, qui ne date pas du mois
dernier, janvier, qui ne date pas de 2020, qui date d'hier. Et vous savez quoi, qu'est-ce qu'on
apprend, Mme la Présidente? Plus du tiers des répondants s'inquiètent de l'aide
gouvernementale. 34 % s'inquiètent de
l'aide du gouvernement. Ça, c'est des entrepreneurs qui répondent à ce sondage.
Des problèmes de liquidités... Parce que
j'entends toujours les ministres du gouvernement, même le premier ministre, ils
partagent avec toute fierté que, si on se compare avec les autres provinces
canadiennes, nous avons beaucoup de liquidités. Ces entrepreneurs disent
qu'il y a des problèmes de liquidités. La baisse des dépenses de consommation :
40 %.
Mme la Présidente, tout à l'heure, vous avez
suivi la période de questions, et le premier ministre, j'ai senti un engouement que attendez de voir qu'est-ce que je
vais annoncer à 17 heures, vous allez être surpris, c'est quelque chose
d'extraordinaire pour le Québec. Mais je ne sais pas c'est quoi, la chose
extraordinaire. 90 % de la population, après le 8 février, est toujours en zone rouge, 90 % de la
population. Et moi, ce n'est pas cette partie, cette partie, c'est la Santé
publique qui la contrôle. C'est la Santé publique qui va dire : On ouvre,
on ne ferme pas.
Mais ma
question, Mme la Présidente... On continue le confinement, le couvre-feu
continue. Le ministre de l'Économie
s'est engagé de revoir les programmes. Aujourd'hui, je n'ai pas aucune idée, et,
les entreprises qui attendent de nous,
il n'y a aucune... il n'y a aucun, plutôt, aucun changement au niveau des
programmes. Donc, nous sommes en train de revivre les mêmes problématiques que
tout ce que nous avons vécu vers la fin de 2020, donc des programmes complexes,
très difficile de se retrouver.
Et le problème le plus majeur, et ça, je suis
content que le ministre des Finances, c'est lui qui va se lever pour me répondre, c'est l'endettement. Mme la
Présidente, ça ne prend pas une maîtrise, ou un bac, ou un Ph. D. en
finance pour comprendre que le taux d'endettement est très élevé auprès
de nos entreprises. Donc, les problèmes seront là.
Et l'autre problème
majeur que ce gouvernement doit avouer, c'est l'enjeu de la main-d'oeuvre. Tellement il y a
un enjeu de main-d'oeuvre qu'on est en train d'aller chercher les gens de la
restauration, de l'hébergement, des autres services pour les payer pour les ramener travailler dans un
autre secteur. Probablement une bonne idée à court terme, mais une très mauvaise idée à moyen, long terme, parce que
comment on va aider et supporter les entreprises que, eux, ils ont des contrats
et ils doivent livrer ces contrats.
Donc,
aujourd'hui, Mme la Présidente, de retour à l'Assemblée nationale, j'aurais
aimé que le gouvernement prenne le temps nécessaire pour donner un temps et
dire que les PME, c'est notre préoccupation numéro un. Je comprends qu'il
y a une urgence sanitaire, je comprends qu'il y a une urgence à agir,
mais qui va s'occuper de nos PME, Mme la Présidente? Nos PME souffrent de
l'absence de l'aide, et c'est prouvé dans la plupart des organisations qui représentent
ces entrepreneurs. Et la FCEI, encore une fois, a demandé à ce que le
gouvernement agisse, et c'est pour cela que j'ai formulé cinq propositions. La première : adapter l'aide offerte aux
PME selon les spécificités. Le ministre, tout à l'heure, m'a dit : Écoute, oui, on l'a fait. Mais
pouvez-vous me dire quel exemple, surtout par rapport à nos cabanes à sucre?
Ils attendent encore. Les gyms qui
sont fermés dans les zones rouges. Et un pan qui est très important, c'est par
rapport au remboursement de prêts. Au
remboursement de prêts, il y a un problème, les gens, avec l'endettement, ils
ne peuvent pas répondre ou rembourser les prêts très rapidement. Donc, on
demande du temps. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de Nelligan. Et
maintenant j'ai M. le ministre des Finances. Vous disposez, vous aussi,
d'un temps de parole de cinq minutes.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, merci, Mme la Présidente, pour l'opportunité. Je vais
essayer de prendre un angle... Puisqu'on est si peu, je vais parler à
l'ensemble des personnes concernées. Alors, c'est un plaisir d'être ici. Merci.
Cette
question de l'aide aux PME est extrêmement importante, et je vais essayer de
cadrer la discussion, et, si je pouvais
résumer l'entièreté de mon propos, nous avons déjà fait beaucoup et nous allons
continuer d'aider les entreprises. Des
nouvelles annonces viendront de la part du ministre de l'Économie, et, bien sûr, il y aura un budget, et l'arrivée du
budget confirmera, Mme la Présidente, que ça
fait un an déjà que nous sommes en pandémie, pandémie qui a infecté plus
de 100 millions de personnes dans le
monde, plus de 2 millions de décès, a provoqué une récession mondiale, une
chute de 4 % du PIB mondial, 6 % au Québec. Et des
défis des finances publiques viendront, mais on aura l'occasion de discuter
de l'aspect des finances publiques à d'autres moments.
• (19 h 10) •
Alors, le
gouvernement a répondu présent avec 35 milliards de sommes injectées dans
l'économie. Ça correspond à 8 %
du PIB. C'est la province qui en a fait le plus au Canada. Et, bien sûr, le
gouvernement canadien en a fait énormément avec la Subvention salariale d'urgence et la Prestation canadienne
d'urgence. Ce 35 milliards là correspond à 21 milliards d'interventions directes, 5 % du PIB, et
14 milliards de liquidités qui étaient les reports d'impôt, d'acomptes
provisionnels, dont 9 milliards étaient pour les entreprises.
Alors, ce qui
nous amène ici pour cette discussion, c'est l'aide aux PME, aux entreprises.
Alors, qu'avons-nous fait? 2,5 milliards pour le Programme d'action
concertée temporaire pour les entreprises, 250 millions pour le Programme
d'aide d'urgence aux petites et moyennes entreprises. L'aide d'urgence
canadienne pour les loyers commerciaux, le Québec est la province qui a le plus contribué avec
25 %. Ça s'est transformé en la subvention canadienne pour les loyers
commerciaux qui donne une subvention jusqu'à 75 000 $ par
mois, 400 millions pour la culture, 771 millions pour le tourisme.
Mais je
reviens au sujet qui nous amène ici, bien sûr, les programmes d'aide aux
entreprises. On parle, là, du... ce qu'on
a appelé le PACTE et le PAUPME, les programmes d'aide d'urgence aux
entreprises. Alors, on parle de prêts à taux avantageux octroyés par nos
institutions, lorsque le prêt est de plus de 50 000 $. Investissement
Québec, on utilise les fonds locaux d'investissement dans les régions. Et on
parle de moratoire, capital et intérêts, pendant un an, et ensuite trois ans
pour rembourser ces prêts à taux avantageux.
Maintenant, le député de Nelligan a raison, la
deuxième vague a amené une détérioration des conditions pour les entreprises. Et donc c'est pour ça qu'avec la
deuxième vague, nous avons amené ce qu'on appelle l'AERAM, c'est-à-dire l'Aide
aux entreprises en régions et alerte maximale, où là il y a ce qui était
demandé par l'opposition, c'est-à-dire un prêt pardon. La portion pardonnable correspondant jusqu'à 15 000 $
par mois, et je rappelle que ça, ça peut être combiné avec le 75 000 $ du fédéral, jusqu'à
15 000 $ par mois de possibilité de pardon jusqu'à concurrence de
80 % de votre prêt qui peut être
pardonné. Alors, pourquoi on passe par des prêts, Mme la Présidente? Pour
s'assurer, parce qu'on a un rôle de fiduciaire
de finances publiques, s'assurer qu'on dépose au minimum cinq pages
d'information, d'états financiers pro forma pour octroyer un prêt, et ce
prêt-là pourrait être cancellable à 80 %.
D'autres
mesures viendront pour soutenir la relance. Elles seront annoncées par le
ministre de l'Économie, et ça va s'ajouter à ce que nous avons déjà annoncé
dans le point, c'est-à-dire les axes de la relance, l'infrastructure, la
requalification de la main-d'oeuvre,
l'aide pour la compétitivité et la productivité des entreprises. Et, bien sûr,
je fais référence à ce qui a été dit dans le point, et ça nous amène au
prochain budget, qui sera quelque part... D'habitude, un budget provincial, c'est au mois de mars dans les provinces et, le
fédéral, au mois de février. Alors, on verra lorsqu'on aura les dates. Mais
ça va nous amener au budget, et il y aura de l'aide supplémentaire.
Merci, Mme la Présidente. Et merci au député de
Nelligan pour discuter de cet important sujet.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le ministre
des Finances. Et maintenant, pour votre réplique, M. le député de
Nelligan.
M. Monsef Derraji (réplique)
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Je note vraiment un ministre des Finances très généreux, aujourd'hui.
Je suis très content d'entendre que,
finalement, il y a deux choses... probablement il faut agir, parce qu'il y a
une urgence. Mais je tiens à rappeler à M. le ministre, parce que
vous avez raison, vous avez raison de dire que vous avez... votre gouvernement a mis sur la table l'AERAM, mais je
tiens juste à vous rappeler, M. le ministre, que c'est un programme qui a
été décrié en long et en large par l'ensemble des entrepreneurs. Ça ne marchait
pas, ça ne fonctionnait pas.
Donc, M. le
ministre, est-ce que vous vous engagez à dévoiler les chiffres de l'AERAM pour
voir est-ce que c'est un programme qui a répondu aux besoins de nos entreprises,
est-ce que ça a fonctionné? Ça, c'est le premier point.
Deuxième
point, j'ai vraiment hâte à voir comment vous allez venir, au mois de mars,
vous l'avez probablement mentionné,
en aide de ces PME. Et j'espère que, d'ici là, ces PME vont rester, vont
supporter les effets de la pandémie et la baisse de l'achalandage.
Merci, Mme la Présidente.
Ajournement
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, M. le député de Nelligan. Alors, ceci met fin à ce troisième
débat de fin de séance.
Et, compte tenu de l'heure, j'ajourne nos
travaux au mercredi 3 février, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 19 h 15)