(Huit heures deux minutes)
Le Président : Mmes, MM. les
députés, bon vendredi à tous. Nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Mmes et MM.
les députés, à la rubrique Déclarations
de députés, je cède maintenant
la parole à M. le député de Vachon.
Souligner la contribution de la compagnie Epurair, de
Saint-Hubert, à la lutte contre le coronavirus
M. Ian
Lafrenière
M.
Lafrenière : Merci beaucoup, M. le Président. Comme nous le savons tous, un nouveau cas de
coronavirus a fait son apparition à
la fin de 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine. Et, depuis ce jour, on entend
des chiffres à chaque jour sur le
nombre de cas, les blessés, les décès, mais il y a un autre volet que je
veux apporter à votre attention. Aujourd'hui,
je veux apporter un angle positif à tout ça.
Il y a des
gens qui travaillent à limiter la propagation, et, en fait, c'est une compagnie
québécoise de ma circonscription,
Epurair, Orkan, qui vend et qui installe des systèmes de filtration HEPA dans
les zones touchées en Chine. Les systèmes sont installés dans les
hôpitaux afin de traiter l'air des salles de traitement à pression négative.
Cette
compagnie, qui existe depuis 20 ans, est installée dans Vachon depuis six
ans. C'est une fierté pour le Québec. Elle fait affaire en Chine depuis
10 ans. Ils ont installé près de 10 000 appareils là-bas.
Présentement,
ce sont 12 appareils qui sont livrés dans les hôpitaux de Chine à chaque
semaine. Ce sont sept employés, aujourd'hui, mais qui seront doublés
sous peu.
La compagnie a déjà contribué à la lutte au SRAS
et à la grippe H1N1 dans le passé.
Encore une fois, M. le Président, je suis fier
de Saint-Hubert. Merci.
Le Président : Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Saint-Laurent.
Déplorer
le recours à la procédure d'exception pour accélérer l'adoption
du projet de loi n° 40 sur l'organisation et la gouvernance scolaires
Mme
Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : M. le Président, c'est avec tristesse et déception que je me
lève pour dénoncer aujourd'hui le projet de loi n° 40.
Foulant aux
pieds le milieu de l'éducation, le gouvernement pose un geste antidémocratique
pour forcer l'adoption d'une loi tout
aussi antidémocratique, qui détruit un palier de représentation locale qui se
compose aussi de plus de 50 % de
femmes, et je reconnais Catherine Harel Bourdon, Louise Lortie. Cette semaine,
on a accueilli une nouvelle femme. Pendant ce temps-là, aujourd'hui, on
en congédie plein d'autres, femmes élues.
En
choisissant de brasser des structures, rappelons-nous que cette semaine, c'est
aussi la Semaine des enseignantes et enseignants du Québec. Belle façon
de les remercier!
Non seulement
le projet de loi n° 40 n'améliore en rien la réussite éducative des
élèves, mais est discriminatoire et viole sans honte l'article 20
de la charte québécoise des droits et libertés de la personne et
l'article 15 de la Charte canadienne
des droits et libertés en lien avec les inégalités basées sur la langue. M. le
Président, c'est une belle leçon de fermeture et de manque d'écoute.
Le Président : Je reconnais maintenant
M. le député de Saint-Jean.
Souligner la tenue de l'événement Hivernal de
montgolfières Saint-Jean-sur-Richelieu
M. Louis
Lemieux
M. Lemieux : M. le Président, vous
connaissez, tout le monde connaît L'International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu, qui tenait, l'été
dernier, sa 36e édition, qui a d'ailleurs été couronnée de succès, évidemment. Bonne nouvelle, M. le Président!
Pas besoin d'attendre l'été prochain pour revivre la magie des ballons puisque,
du 14 au 16 février, le festival présentera sa toute première édition de
l'Hivernal de montgolfières.
D'ailleurs,
il y aura de plus en plus d'événements du genre, comme ça, à Saint-Jean, en
plus de la grande fête du mois d'août, qui aura lieu, cette année, du 8
au 16 août.
Et, soit dit
en passant, et ce, à longueur d'année, lorsque les conditions le permettent, les montgolfières
survolent Saint-Jean et le Haut-Richelieu, pour ceux qui veulent les
voir ou vivre l'expérience du haut des airs.
Mais, pour en
revenir à l'Hivernal de montgolfières, c'est à la mi-février. Le festival va se
déployer au sol et dans les airs dans Saint-Jean-sur-Richelieu, la capitale des
montgolfières.
Le Président : Je cède...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! S'il vous plaît! Je cède maintenant la parole à Mme la députée des Mille-Îles.
Déplorer
le recours à la procédure d'exception pour accélérer l'adoption
du projet de loi n° 40 sur l'organisation et la gouvernance scolaires
Mme
Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci,
M. le Président. M. le Président, je dénonce aujourd'hui le recours au bâillon par le gouvernement
pour forcer l'adoption du projet de loi n° 40.
Depuis l'arrivée en poste du gouvernement
caquiste, une fâcheuse et inquiétante tendance se dessine. Le gouvernement s'en prend systématiquement aux contre-pouvoirs dans une volonté claire
de centralisation : création de ministères par décret plutôt que par la loi avec le projet de loi n° 23, réduction du pouvoir de la Régie de l'énergie avec le projet de loi
n° 34, centralisation de tous
les achats au sein du Conseil du
trésor avec le projet de loi n° 37, abolition du comité de gestion du Fonds
vert et transformation énergétique Québec avec le projet
de loi n° 44 et, finalement, l'abolition des commissions scolaires.
Le premier ministre a dit par le passé qu'il n'hésiterait pas à s'entourer de gens qui ne
pensent pas comme lui. Ce qu'on voit,
à plusieurs mois, c'est que le gouvernement n'hésite pas à
abolir les contre-pouvoirs à ses visées centralisatrices. Je dénonce et
j'invite mes collègues à faire de même.
Le Président : La parole
appartient maintenant à Mme la députée d'Argenteuil.
Souligner la contribution de l'Atelier-boutique
TriCycle
à la mise en valeur de tissus et accessoires usagés
Mme Agnès
Grondin
Mme
Grondin : M. le Président, une magnifique vitrine verte s'est éteinte sur la rue principale, à
Lachute. Arrivé à la croisée des chemins, l'Atelier-boutique TriCycle a
choisi de s'accorder une pause pour repenser son avenir.
TriCycle, c'était l'art de donner une seconde
vie à des textiles. En récupérant tissus et autres matériels que la communauté leur apportait, les artistes aux doigts
de fée créaient des vêtements et accessoires mode 100 % écolos, comme
le sac à dos que je porte si souvent,
fièrement. Chaque année, TriCycle détournait une tonne de tissu de
l'enfouissement.
TriCycle,
c'était aussi le désir de permettre à des personnes en situation plus précaire
de se donner une seconde chance. La mode n'était qu'un prétexte pour
allumer en elles une flamme créative pour nourrir le feu de leur avenir.
Merci,
Catherine Bossé et Marie-Josée Clermont, pour ces 10 années de créations
uniques, de talents mis en lumière et de relations fidèles. Connaissant
votre fougue altruiste, ce n'est qu'un au revoir. Merci.
• (8 h 10) •
Le Président : Merci. La
parole appartient à Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Déplorer
le recours à la procédure d'exception pour accélérer l'adoption
du projet de loi n° 40 sur l'organisation et la gouvernance scolaires
Mme
Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, nous subissons pour une quatrième fois un
bâillon en un an. Encore une fois, la
CAQ s'entête à gouverner à vitesse grand V, sans considération pour les gens
visés par leurs projets de loi, sans considération pour le travail des
parlementaires.
Le ministre
de l'Éducation a déposé 80 amendements il y a à peine 72 heures, et
les différents acteurs n'ont même pas
eu le temps d'en prendre connaissance qu'il annonce d'ores et déjà un bâillon
pour accélérer encore plus la procédure. C'est un flagrant manque de respect pour les gens dévoués qui
s'impliquent dans leur communauté, parfois depuis des années.
Je l'ai déjà
dit en cette Chambre, les commissaires de ma région sont des gens passionnés,
impliqués, mobilisés pour leur
milieu, pour l'éducation, pour nos enfants. Et aujourd'hui on les condamne à
une gifle honteuse, qui arrive encore plus vite, pour les remercier de
ce dévouement.
En
région, les commissions scolaires ne sont pas inutiles, elles sont des acteurs
importants de développement régional. C'est
un jour triste, M. le Président, pour nos gens dévoués, pour l'autonomie de nos
territoires ruraux et pour notre démocratie.
Le Président :
J'entends maintenant Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Féliciter Mme Chantal Trépanier
pour sa nomination à titre
de membre du conseil d'administration du Conseil
national de sécurité des États-Unis
Mme Marie-Louise Tardif
Mme Tardif :
Merci, M. le Président. Chantal Trépanier est une leader inspirante,
déterminée, impliquée et créative. Son expertise en enseignement et ses
nombreuses réalisations en entreprise lui ont valu d'être choisie
pour siéger au Conseil national de sécurité des États-Unis. Il s'agit de la
première Canadienne à avoir ce privilège.
Depuis
plus de 20 ans, elle est présidente de l'entreprise SIM Cognibox.
Détentrice d'une maîtrise en gestion, elle
a initié des projets informatiques de standardisation, de formation ainsi que
de gestion qui sont utilisés par des centaines de grandes entreprises dans plus d'une trentaine de pays. Aussi, elle
siège sur plusieurs conseils d'administration, dont celui de
l'Association québécoise des technologies.
En
2015, elle a remporté le prestigieux prix de P.D.G. de l'année d'Investissement
Québec. Elle contribue grandement à faire de Shawinigan la troisième
ville d'importance de la filière numérique du Québec.
Chantal, bravo et
merci!
Le Président :
Je cède la parole à Mme la députée de Marie-Victorin.
Souligner l'adoption par la
ville de Longueuil d'une déclaration
concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre
Mme Catherine Fournier
Mme
Fournier : M. le Président, plus de 400 municipalités du Québec ont appuyé la Déclaration citoyenne
universelle d'urgence climatique. Ça
tombe bien parce que nos villes et nos villages doivent être au coeur de la
lutte contre la crise climatique. C'est eux qui ont la plus grande proximité
avec nos concitoyens pour agir, on doit maintenant leur en donner
les moyens.
Justement,
chez nous, la ville de Longueuil adoptait, le 21 janvier dernier, une déclaration concernant la réduction des
GES. D'une même voix, tous les élus de notre ville ont alors demandé au gouvernement du Québec des investissements historiques
pour lui permettre d'atteindre les cibles de réduction de GES qu'il a fixées.
Ils ont en outre demandé à ce que ces
investissements puissent également servir à la gestion
des eaux et des matières résiduelles ainsi qu'aux initiatives
de verdissement.
En
terminant, je tiens aussi à souligner qu'en réponse à l'une de mes questions
au feuilleton la ministre des
Affaires municipales a confirmé que la ville de Montréal recevra un
montant supplémentaire de 200 millions
de dollars pour ses infrastructures vertes. J'appelle donc le gouvernement à répondre dans la même mesure aux demandes des
autres villes, où les besoins sont tout aussi grands. Merci.
Le Président :
Merci. La parole à M. le député de Mégantic.
Souligner le
20e anniversaire du Défi de la Gosford
M. François Jacques
M. Jacques :
M. le Président, je tiens à souligner un événement important qui célèbre cette
année son 20e anniversaire. Le Défi de la Gosford se déroulera ce week-end
dans la circonscription de Mégantic, dans le décor enchanteur du mont Gosford,
à Saint-Augustin-de-Woburn.
Faire
perdurer les événements dans le temps n'est pas une tâche facile. Les
organisateurs de ces courses d'attelage de chiens de traîneaux ont réussi leur pari, lancé en 2001, alors que
27 équipages avaient participé à la toute première édition. Au fil des ans, le Défi de la Gosford est devenu
de plus en plus populaire. Les courses attirent maintenant chaque année plus de 60 coureurs en provenance du Québec
et des États-Unis. Pour l'édition 20e anniversaire, il sera possible de voir en
action deux classes d'attelage : les équipes de six chiens et la classe
limitée d'au moins huit chiens.
Je
vous invite en grand nombre à participer aux activités du Défi de la Gosford,
une belle occasion de profiter du plein air et de la neige et
d'encourager les mushers. Merci, M. le Président.
Le Président :
Merci. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Déplorer le recours à la
procédure d'exception pour accélérer l'adoption
du projet de loi n° 40 sur l'organisation et la gouvernance scolaires
Mme Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Merci, M. le Président. Le gouvernement caquiste avait
promis d'abolir les commissions scolaires,
en campagne électorale, mais, dans le projet de loi n° 40,
on parle des comités de gouvernance et d'éthique, de vérification et de ressources humaines, du
comité de parents, du comité d'engagement pour la réussite éducative, de la
composition et de la formation, de la formation continue obligatoire, de la
communication avec les parents, les cadres et les employés des commissions scolaires, du choix de l'école, le code
d'éthique et de déontologie, la reconnaissance de l'expertise professionnelle du personnel enseignant, et j'en passe.
Ce n'est pas seulement un projet de loi pour l'abolition des commissions scolaires, c'est un gros
fourre-tout, et on aurait dû prendre le temps d'en discuter, M. le Président.
Le ministre aurait pu choisir la collaboration, il aurait pu choisir de discuter avec les oppositions,
il aurait pu écouter les acteurs des milieux de l'éducation qui sont ici avec nous,
dans cette Chambre. Malheureusement, ce matin, le ministre a choisi
plutôt d'agir seul et dans l'intérêt de personne.
Le Président :
Merci, Mmes MM. les députés. Cela met fin à la rubrique Déclarations de
députés.
Avant
de poursuivre les affaires courantes, je vous rappelle que nous sommes réunis à
la suite de la lettre que m'a adressée
M. le premier ministre me demandant de prendre les dispositions nécessaires
pour que l'Assemblée se réunisse en
séances extraordinaires à compter de 8 heures, ce vendredi 7 février
2020, selon le calendrier et l'horaire qui seront déterminés par l'Assemblée, afin de compléter le
processus d'étude du projet de loi n° 40, Loi modifiant principalement
la Loi sur l'instruction publique relativement à l'organisation et à la
gouvernance scolaires.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Il n'y a pas de dépôt
de documents ni dépôt de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, Mme la députée de Mercier.
Améliorer le contrôle de la qualité de l'air
Mme
Ghazal : Oui. Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
805 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que
l'inquiétude de la population est très grande au sujet de la présence d'arsenic
dans l'air de Montréal-Est;
«Considérant que
l'arsenic est un cancérogène reconnu;
«Considérant
que la piètre qualité de l'air de Montréal-Est entraîne des conséquences
négatives sur la santé et l'espérance de vie de la population;
«Considérant
que les permis d'assainissement accordent actuellement le droit aux industriels
d'effectuer eux-mêmes la collecte de données environnementales et que
cette méthode mine la confiance de la population;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec :
«De contraindre les
entreprises à respecter les normes de qualité de l'air actuellement en vigueur
au Québec;
«D'effectuer lui-même
la collecte de données de la qualité de l'air;
«De donner un accès
public en temps réel aux données ainsi relevées.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci.
Le Président :
Cet extrait de pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes
maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole au chef de l'opposition officielle.
Projet de loi sur l'organisation
et la gouvernance scolaires
M. Pierre Arcand
M. Arcand :
M. le Président, si on se retrouve aujourd'hui, c'est parce que le premier
ministre a décidé de passer un autre de ses
projets de loi en utilisant les grands moyens. Le bâillon, c'est l'outil
préféré de la CAQ, parce qu'à la CAQ, quand les gens ne pensent pas
exactement comme eux, ils préfèrent éviter le débat.
Ce n'est pas pour rien, M. le Président, que les
anciens collègues du ministre de l'Éducation, les professeurs, affirment qu'il
insulte et dévalorise leur profession.
Le plus triste, M. le Président, c'est
que, lorsque le premier ministre se faisait questionner, hier, il a préféré se réfugier derrière les lignes de com. Ce qu'il a
affirmé, c'est que l'essentiel du projet de loi, c'est l'abolition des
commissions scolaires, mais la
vérité, M. le Président, c'est qu'un seul des 37 blocs identifiés par le
ministre touche les élections scolaires. L'essentiel du projet de loi n'a donc rien à voir avec les élections
scolaires. Et même le plus grand fan de la page Facebook du premier
ministre n'en a sûrement jamais entendu parler.
M.
le Président, si le premier ministre souhaite à ce point éviter de faire ses
devoirs sur les élections scolaires, va-t-il
au moins scinder le projet de loi n° 40, on pourra au moins discuter des
autres réformes dans un deuxième temps? Parce que c'est de l'éducation
de nos enfants dont il est question.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, le chef du Parti libéral essaie de nous dépeindre comme étant les champions du bâillon.
Quand on regarde la petite histoire,
le Parti québécois a fait 70 bâillons, le Parti libéral a fait 79 bâillons. C'est comme...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! Je vais vous demander le silence. On commence
la période de questions, on va échanger pour être en mesure d'entendre tant les
questions que les réponses. M. le premier ministre.
Une voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît, M. le leader!
• (8 h 20) •
M.
Legault : Oui. M. le Président, c'est comme si le Parti québécois
était un peu l'Ovechkin du bâillon, que le Parti libéral était un peu le
Crosby du bâillon, alors que nous, on est plus le Dave Morissette du bâillon.
Donc, M. le Président, à l'époque, quand je dis
qu'il y a eu 70 bâillons du PQ, 79 bâillons du Parti libéral, à
l'époque on pouvait mettre plusieurs projets de loi dans chaque bâillon. Donc,
M. le Président, je ne pense pas que le chef du Parti libéral soit bien
placé pour essayer de nous faire la leçon.
Les
Québécois sont clairs, veulent qu'on abolisse les élections scolaires. On a
promis de le faire puis on va le faire.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, contrairement au premier ministre, je suis convaincu que les
Québécois n'ont pas voté pour jouer
dans le gonflage de notes, dans un comité d'affaires religieuses, dans le
cheminement spirituel de l'élève. Son projet de loi est rempli de
mesures qui n'ont aucun rapport avec les élections scolaires.
Le premier ministre
peut-il avouer ce matin aux Québécois que son projet de loi ne concerne pas que
les commissions scolaires et qu'il est beaucoup plus large que ça?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, j'entendais hier le chef du Parti
libéral en entrevue, je pense, avec Michel C. Auger, qui lui demandait : Êtes-vous pour ou contre
l'abolition des élections scolaires? Il avait l'air de répondre : Je ne suis
ni pour ni contre, bien au contraire.
M. le Président, je
vais vous faire une prédiction : le Parti libéral, en 2022, ne va pas
s'engager à remettre les élections
scolaires. M. le Président, on est en train de faire ce qui aurait dû être fait
depuis longtemps. Mais, pour l'instant, les oppositions préfèrent
défendre les lobbys. Nous, on défend les Québécois.
Le Président :
Deuxième complémentaire. La parole n'appartient qu'à M. le chef de l'opposition
officielle.
Une voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, le
premier ministre devrait d'abord passer un coup de fil chez Mainstreet, la
compagnie avec qui il fait beaucoup affaire, on lui dirait tout de suite que
personne n'est au courant de tout ce qui est inclus dans
le projet de loi. Sans parler que ce projet de loi est tout croche. Le tiers du
projet de loi a dû être refait entièrement, 160 pages de corrections. Du
stoff de junior.
Pourquoi refusez-vous
de faire vos devoirs? Et qu'avez-vous à cacher?
Le
Président : Monsieur... Soyons tous prudents, s'il vous plaît,
dans les termes à utiliser. Vous les savez. On s'adresse à la
présidence. Ce terme-là, «cacher»... Mais vous les savez, les règles.
Alors,
on est dans une journée qui sera particulièrement longue. Je vous demande
d'être attentifs et prudents dans les propos que vous engagez. Je
demande au premier ministre de répondre.
M. le leader du
gouvernement, très rapidement. On vient de parler de cette situation.
M. Jolin-Barrette : Vous me corrigerez, M. le Président, mais je pense que c'est un terme
qui est proscrit. Donc, j'inviterais le chef de l'opposition officielle
à le retirer, s'il vous plaît.
Le
Président : J'ai demandé de ne pas utiliser ce mot, je pense
que c'est clair, et je viens de le dire. M. le chef de l'opposition officielle, je vous demande votre
collaboration à ce chapitre-ci. Soyez prudents dans les termes à utiliser.
M. le premier
ministre, je vous demande de continuer.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, j'invite le chef du Parti libéral pas à
aller voir Mainstreet, comme il dit, là, d'aller voir le monde ordinaire. Je le sais, aujourd'hui, il y a une tempête,
là, mais il pourrait peut-être aller dans quelques centres d'achats puis aller demander aux gens est-ce
qu'ils souhaitent qu'on garde les élections scolaires ou non. Je pense qu'il
serait peut-être surpris de la réponse.
M.
le Président, 70 heures, 70 heures de débat. Je pense que les
Québécois, là, qui nous écoutent savent qu'on est capable d'exprimer les arguments qu'on a à exprimer en
70 heures. À un moment donné, il est temps que le Québec recommence
à avancer plutôt que d'être dans le statu quo qu'on a vécu dans les
15 dernières années.
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, lorsque le premier ministre a été acculé au pied du mur, en
pleine crise des étudiants étrangers, je le
cite, il a dit : «On n'a pas assez consulté. [...]On peut faire des
erreurs quand on veut aller trop vite, et c'est ce qui est arrivé.»
M. le Président, le premier ministre affirmait haut et fort qu'il agirait autrement
dans l'avenir. Pourtant, aujourd'hui, il
passe le bulldozer dans le Parlement pour saccager la Loi sur l'instruction
publique. Clairement, M. le Président, rien n'a changé.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, je voyais ce matin, dans certains journaux, des caricatures sur les
élections scolaires. Seulement
5 % des Québécois vont voter durant les élections scolaires. Et,
quand Michel C. Auger a demandé au chef du Parti libéral comment il
ferait pour augmenter ce chiffre-là, il avait zéro réponse à donner.
M. le Président, ce
n'est pas vrai qu'on va continuer à dépenser des millions de dollars pour des
élections où personne ne va voter. On va
mettre cet argent-là pour donner plus de services aux enfants. C'est ça, le
choix qu'on fait, puis on vit très bien avec ce choix-là.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Saint-Laurent.
Étude détaillée du projet de loi
sur l'organisation et la gouvernance scolaires
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Je tiens à rassurer
le premier ministre. Non, vous n'êtes pas encore le champion du
bâillon, mais le champion de l'improvisation, clairement...
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, est-ce qu'on peut s'adresser à vous, conformément à nos règles, M. le Président, pour que ça aille bien aujourd'hui?
Le
Président : Tout à fait. Je pense qu'on le sait, on connaît bien ça. Alors, soyons attentifs
davantage. Je vous demanderais de vous adresser toutes et tous à la
présidence. Mme la députée.
Mme Rizqy : Champion de l'improvisation parce qu'effectivement, si on veut parler
d'élections, parler de gouvernance
scolaire, bien, on ne fait pas un projet de loi fourre-tout avec plus de
300 articles puis après ça, 72 heures plus tôt, caller un bâillon puis dire : Ah! bien,
j'ai juste 82 amendements, puis on n'a pas le temps de les lire, on est
pressés.
Quand
on veut faire les choses sérieusement, avec rigueur, on travaille d'abord avec
un projet de loi bien ficelé, avant de
le déposer, puis on accepte de se prêter à l'exercice parlementaire,
c'est-à-dire faire des vérifications. Et, si le projet de loi était
si bon que ça, le ministre de l'Éducation n'aurait pas accepté nos amendements,
lui-même n'en aurait pas déposé autant.
37 différents
chapitres. Est-ce qu'on a besoin d'autant de chapitres pour abolir des
élections?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, sur la question de la procédure
d'exception, il faut quand même regarder un peu en arrière. En février 2015, le député de
La Pinière disait : «...c'est la stagnation la plus totale. On est
rendus aujourd'hui à 67 heures
[d'étude détaillée].» Pour lui, ça, c'était la stagnation la plus totale. On en
a fait encore plus pour le projet de loi n° 40. Quelques jours plus tard, le 7 février 2015,
il y a cinq ans jour pour jour, le gouvernement libéral convoquait l'Assemblée
nationale pour adopter, via la procédure d'exception, leur controversé projet
de loi, dont d'ailleurs le réseau de la santé ne s'est pas encore totalement
relevé. Ça n'a pas empêché, hier, le chef de l'opposition officielle, donc du
Parti libéral, de nous dire : Un bâillon dans la première semaine,
je n'ai jamais vu ça de ma vie. Bien non, ils ne l'ont pas fait dans la première semaine, ils l'ont fait avant la première
semaine, ils avaient convoqué l'Assemblée
nationale avant même la reprise
des travaux, pour quelque chose qui était un projet de loi centralisateur, ce que n'est pas le projet de loi. Nous ne nommons pas les
directions générales, nous remettons les écoles entre les mains de la communauté.
Ils sont vraiment mal placés pour faire la leçon à qui que
ce soit.
Le
Président : Première
complémentaire. La parole n'appartient qu'à la députée de Saint-Laurent. Je vais vous demander votre attention encore une fois.
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Il faudrait peut-être
que de temps en temps les caquistes se lisent entre eux, parce qu'ici, là,
c'est marqué : Il faudrait vraiment
restreindre le recours au bâillon par le leader du gouvernement. En tout cas, moi, je vais vous dire quelque chose, M. le Président, je suis
fière d'avoir travaillé avec Francine, avec Jennifer, avec Christine puis Véronique, parce qu'on a toutes travaillé ensemble
avec rigueur. Malheureusement, on a un ministre qui n'est pas capable d'affronter des questions
bien posées.
Moi,
je vais vous dire une autre chose, M.
le Président, ce n'est pas, là, la
meilleure journée, en éducation. Puis, pour la semaine des enseignants, je
n'ai jamais vu autant d'enseignants insultés.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation. Je vous demande de vous appeler par vos titres, bien
sûr.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
Bien sûr, M. le Président. Malheureusement, mes collègues des oppositions ont
raté de belles occasions de travailler le projet de loi et de le bonifier. Et
paradoxalement ils nous reprochent d'avoir fait le travail...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Roberge : ...qu'ils auraient
dû faire. Nous avons écouté avec grande attention les groupes qui sont venus
lors des auditions particulières, puis on a continué de discuter, on parlait
avec eux avant les auditions, on a continué après, puis on a été obligés de faire leur travail, c'est-à-dire de déposer des amendements faisant écho aux travaux qui ont été tenus lors
des consultations particulières. D'habitude, c'est l'opposition
qui fait ça, mais il avait fallu jouer des deux côtés de la Chambre pour
bonifier le projet de loi. Et aujourd'hui...
Le Président :
En terminant.
M. Roberge :
...après ne pas avoir étudié correctement, le temps, ils nous disent qu'ils
manquent de temps.
Le
Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent. Je vous demande encore une fois votre attention, particulièrement aujourd'hui. Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : En parlant
d'occasion manquée, hier le ministre
a fait le choix de nous retirer cinq heures de travail où est-ce qu'on aurait pu continuer à bonifier son
projet de loi. Pas besoin d'aller au centre d'achats pour savoir ce que les Québécois pensent. Allons voir la page Facebook du
ministre de l'Éducation : «Il faut être culotté pour affirmer une telle chose le jour même où vous avez annoncé
80 nouveaux amendements à votre projet de loi mammouth.» De temps
en temps, allez faire un tour sur votre page. Les gens vous parlent, allez
peut-être les écouter.
• (8 h 30) •
Le
Président : Je vous demanderais également de vous adresser à la
présidence tout le temps, je pense que la règle est claire. M. le
ministre de l'Éducation.
M. Jean-François
Roberge
M.
Roberge : M. le Président, il faudrait savoir, là. Facebook, c'est bon ou ce n'est pas bon pour
faire des politiques publiques, là? Ça n'a pas de l'air clair,
là, du côté de l'opposition.
Mais, M. le Président, c'est correct de faire une réflexion, de déposer un projet de loi puis ensuite de le bonifier. Bien
sûr, on peut bien dire : Ah! il y a
eu beaucoup d'amendements. Ce sont des amendements qui étaient réfléchis
et, après, qui suscitent plein
d'amendements de concordance parce que, quand on change un article, dans un
projet de loi, dans la Loi sur
l'instruction publique, qui est une grosse loi, bien, ça amène plusieurs
autres amendements de concordance. Mais il ne faut pas se
laisser aveugler par l'arbre, voir la forêt et voir que c'est un projet de loi
qui vient améliorer...
Le Président : En terminant.
M. Roberge : ...le réseau dans
son ensemble.
Le Président : Question principale,
Mme la députée des Mille-Îles.
Importance de la réussite des jeunes dans le projet
de loi
sur l'organisation et la gouvernance scolaires
Mme Francine
Charbonneau
Mme Charbonneau : Merci,
M. le Président. M. le Président, je l'avoue, je viens du monde ordinaire. J'ai été commissaire scolaire pendant 10 ans, j'ai été
présidente de la commission scolaire de Laval pendant six ans, et depuis
presque 12 ans maintenant, je suis ici, au
salon bleu. Pendant toutes ces années, je me suis investie dans le monde
scolaire pour la réussite des jeunes.
J'ai travaillé avec les gens du réseau pour la réussite des jeunes, les
directions, les enseignants, les
partenaires. Depuis le 1er octobre, nous travaillons sur le projet de loi
qui aurait dû nous emballer, mais, non, ça fait tout le contraire. Le ministre se plaît à nous rappeler qu'il est
enseignant, mais pourtant il ne parle pas du tout de réussite scolaire, il parle de centralisation des pouvoirs,
de surveiller les enseignants. Bref, un projet de loi qui ne répond à aucune
demande du réseau de l'éducation.
Le grand
gagnant, c'est qui? C'est le ministre de l'Éducation. Il aura maintenant tous
les pouvoirs. Ce n'est pas un grand jour pour la réussite des jeunes, M.
le Président. Que le ministre de l'Éducation se lève et nous dise enfin...
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation, à vous la parole.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge :
Sur le projet de loi, M. le Président, malheureusement, c'est inexact, ce que
ma collègue a dit. C'est un projet de
loi qui décentralise la prise de décision vers les communautés, qui est
fidèle... avec des ajustements, parce qu'on a continué de consulter,
mais qui est fidèle au document qu'on a déposé en janvier 2018 qui s'appelait Plan
de gouvernance scolaire — Remettre l'école entre les mains de sa
communauté. Il y a eu des
ajustements qui ont été faits, mais l'esprit est là : plus
d'élections scolaires, plus de conseils des commissaires. Les Québécois nous
suivent. Et les conséquences de ça, bien,
c'est plus de pouvoirs, plus de mainmise pour la communauté qui veut s'investir
dans ses écoles. Je pense aux gens,
aux bénévoles, des parents qui vont avoir une place encore plus importante sur
les conseils d'établissement, mais
aussi à tout le monde qui s'investissent dans nos conseils d'établissement. Les
enseignants, les professionnels, les
directions d'école vont enfin pouvoir prendre des décisions et orienter mieux
les services au bénéfice des élèves, parce que c'est pour eux autres
qu'on travaille, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée.
Mme Francine
Charbonneau
Mme Charbonneau :
M. le Président, le ministre a vendu son projet de loi, il disait qu'il était
pour améliorer la réussite des jeunes, mais nulle part dans le projet,
on en parle. On a demandé à tous les groupes qui sont venus en consultations, personne n'était capable
d'identifier, dans son projet de loi, un moment où on parlait de la réussite
scolaire, personne, M. le Président, parce que ce projet de loi là passe
tout à fait à côté de la réussite scolaire.
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
Bien là, M. le Président, je suis obligé d'inviter ma collègue à relire les
verbatims et les mémoires déposés par
les groupes lors des consultations. Plusieurs groupes sont venus dire, pas en
mots cachés, ils sont venus dire : C'est un bon projet de loi pour améliorer la réussite scolaire, c'est un projet de loi qui va permettre
de prendre de meilleures décisions. Il y en a même qui ont dit :
Oui, c'est un bon projet de loi pour la réussite scolaire.
Elle
peut être en désaccord avec ce que disent certains des partenaires, c'est
correct, mais on ne peut pas leur mettre des mots dans la bouche.
J'invite ma collègue, même, à retirer ses propos, c'est totalement inexact.
Le Président :
Deuxième complémentaire, et la parole vous appartient, Mme la députée.
Mme Francine Charbonneau
Mme Charbonneau :
Merci, M. le Président. Ça fait 22 ans que je travaille avec le gouvernement,
différents gouvernements qui ont pratiquement tous touché à la Loi de l'instruction publique, je n'ai jamais vu un projet
de loi qui parle si peu de la réussite scolaire, pratiquement
rien, même pas une touche, M. le
Président. Je n'ai jamais
vu un projet de loi aussi
bâclé que celui-là.
M. le Président, le ministre de l'Éducation, le
député de Chambly,
le prof idéaliste ne parle jamais d'éducation.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Ah! bien, M. le Président, je vais citer
Mme Maryse Lassonde, présidente du Conseil supérieur de l'éducation, qui est venue nous parler lors des auditions
particulières. Elle a dit : «Il
y a des choses qui favorisent la
réussite éducative dans ce projet de loi. Quand on parle, par exemple, au
niveau de la décentralisation, souvent la décentralisation a été accompagnée par un sentiment de plus grande
autonomie chez les enseignants et les enseignantes.»
Donc,
clairement, ça a été mentionné. Il y a,
dans ce projet de loi, plusieurs éléments qui vont favoriser la réussite éducative, qui vont permettre à ceux et celles qui
connaissent les élèves par leur nom de prendre un maximum
de décisions, et ceux qui vont en bénéficier, ce seront les élèves.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Joliette.
Recours à la procédure
d'exception pour l'adoption du projet
de loi sur l'organisation et la gouvernance scolaires
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon : Depuis l'annonce du bâillon, je me demande, M. le Président, comment on peut essayer de faire changer de cap le gouvernement.
On sait comment il aime les petites phrases qui riment, alors je me suis
dit : Je vais essayer de parler le même
langage que le gouvernement. Quelques essais : Un peu plus de temps pour faire mieux pour les
enfants; un peu plus d'éducation, un peu moins de bâillons; un peu plus
d'explications, un
peu moins d'improvisation; un peu plus de considération
pour les régions, un peu moins de centralisation.
Ça fait que je pourrais y aller à l'infini si ça pouvait m'aider à faire sortir ce gouvernement-là du triste, cynique spectacle
auquel il nous force d'assister depuis quelques jours. Cynique, parce qu'il n'y a absolument aucune transparence autour de ce
bâillon-là, qui est prétendu... qui est arrivé sous de fausses prétentions.
Cynique, parce que le ministre lui-même a besoin du processus législatif
pour corriger, à coup de dizaines, de centaines d'amendements, son projet de loi.
De quoi a-t-il si
peur de débattre avec...
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : M. le
Président, un peu moins de mauvaises dépenses, une meilleure gouvernance; un peu moins d'opposition, un peu
plus de contribution. On pourrait
continuer comme ça, ça peut être le festival... On peut continuer, là, mais, si on avait mis, du côté des oppositions,
autant d'énergie à bonifier le projet
de loi que d'énergie à poser des
questions ou à faire des rimettes, probablement qu'on n'en serait pas là
ici aujourd'hui.
Le Président :
Première complémentaire. La parole n'appartient, s'il vous plaît, qu'à la députée
de Joliette. Mme la députée.
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon : Est-ce
que le ministre réalise qu'en
court-circuitant le débat démocratique pour un projet de loi aux impacts majeurs, énormes, qui touche des dizaines
de sujets, comme on n'arrête pas de le dire, c'est un échec monumental à son bulletin? Est-ce que
c'est vraiment ça, l'exemple qu'il veut envoyer aux élèves québécois,
que le débat, dans le fond, on peut complètement court-circuiter ça, il n'y a
pas de valeur à ça? Est-ce que c'est ça? C'est drôle, hein, parce que
tantôt il va nous déposer des liasses
d'amendements. Je pense que ça va être une preuve
extraordinaire que le débat, il est important, et le Parlement, ce n'est
pas...
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation, à vous la parole.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : M. le
Président, ma collègue a parlé de
bulletin, et justement, dans ce projet
de loi qui abolit les élections scolaires, abolit les postes de
commissaire, les remplace par des conseils
d'administration, on revoit la gouvernance parce que de ces décisions-là découle une réorganisation des rôles et
responsabilités des acteurs à l'intérieur du réseau, et une des choses que l'on règle, c'est notamment le
gonflage de notes dans les bulletins et ailleurs. On reconnaît l'expertise des
enseignants et on règle une question qui traîne depuis trop longtemps, mais à
laquelle les vieux partis ne se sont jamais
attardés : le gonflage de notes et le fait que ce sont les enseignants, et
personne d'autre, qui inscrivent des résultats.
Le Président :
Deuxième complémentaire. Mme la députée de Joliette, vous êtes la seule à avoir
la parole.
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon :
C'est quand même surprenant. Si c'est si bon pour les enseignants, comment ça
se fait qu'il y a plus de 10 000
enseignants qui ont signé une pétition puis que leurs représentants sont contre
cette réforme-là? J'aimerais ça savoir
si la priorité, c'est les élèves puis la réussite des enfants puis que c'est
vraiment l'éducation. Comment ça se fait que toutes les énergies du réseau vont être consacrées, au cours des
prochains mois et des prochaines années, à absorber une réforme de
structure?
On
a vu ce que ça a fait dans le réseau de la santé, une réforme de structure sans
objectif pour la réussite. C'est ça qu'il veut imposer à tous les élèves du
Québec?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, ce n'est pas parce que le précédent gouvernement libéral a
fait une mauvaise réforme dans un domaine qu'on ne peut plus améliorer l'État,
qu'on ne peut plus améliorer la gouvernance dans aucun domaine.
Donnons-nous le droit d'être efficaces. Apprenons des erreurs des gouvernements
passés.
Donc,
bien sûr que nous allons améliorer la gouvernance. Bien sûr qu'on va éliminer
les élections scolaires, avoir un
conseil d'administration qui sera beaucoup plus représentatif, avec cinq
parents issus et liés des comités de parents, quelle belle avancée! cinq membres de la communauté avec des profils de
compétence, quelle belle avancée! et cinq membres du personnel qui
savent...
Le Président :
En terminant.
M. Roberge :
...ce qui se passe dans les écoles, quelle belle avancée!
Le Président :
Question principale, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Recours à la procédure d'exception pour l'adoption de
projets de loi
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Hier, j'ai
parlé du leadership du premier
ministre, je pense qu'il n'a pas
vraiment aimé ça, son leader parlementaire non plus, d'ailleurs. Il était pas
mal fâché, il m'a trouvée pas correcte. Sauf
que les faits sont têtus, M. le Président. Jean Charest a fait 2,5 bâillons par année,
Philippe Couillard a fait deux bâillons par année, Mme Marois, un seul en 18 mois. Les faits, c'est
quatre bâillons en neuf mois. Les faits, c'est que le premier ministre bat des records d'autoritarisme. Mais ce qui le
distingue vraiment, là, ce n'est pas le nombre de bâillons qu'il
impose, ce n'est pas... en fait, c'est que
ça a l'air de ne pas le déranger. C'est ça qui est inquiétant. Les autres
faisaient au moins semblant que ça les dérangeait un petit peu.
Depuis
24 heures, le premier ministre bombe le torse, il est fier de ses bâillons. Il
annonce d'ailleurs la parole des Québécois comme un curé
annonçait la parole de Dieu. Moi, je pense que, si tous les Québécois
étaient derrière lui, là, bien, il
n'aurait pas besoin de bâillon. Mais je pense qu'il nous bâillonne parce qu'il voit bien que la députée de Saint-Laurent,
la députée
de Joliette, la formidable députée de
Sherbrooke, bien, elles sont pas mal à leur affaire puis que
son ministre de l'Éducation l'est pas mal moins. Les Québécois ne sont pas aveugles, M. le Président, ils savent que ce projet de
loi là, il a été écrit encore
sur un coin de table, à preuve, les amendements.
L'éducation est censée être la priorité du premier
ministre. Pourquoi
il a si peur d'en débattre avec les oppositions?
• (8 h 40) •
Le Président :
M. le premier ministre, à vous la parole.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, le projet de loi n° 40 vise à décentraliser le réseau de l'éducation, donc
moins de pouvoirs à des commissaires
d'école élus par très peu de personnes, plus de pouvoirs à des équipes-écoles
qui connaissent les enfants. M. le Président, la cheffe de Québec
solidaire nous dit que 70 heures
de débat, c'est autoritaire. Peut-être qu'on n'a pas la même définition d'autoritaire. Pour moi, 70 heures, pour les gens qui nous
écoutent, débattre pendant 70 heures, je pense qu'on est capables
de donner nos arguments.
Mais
moi, je voudrais que la cheffe de Québec
solidaire revienne sur le fond. Est-ce qu'elle peut me donner un changement, un changement du projet de loi
n° 40 avec lequel elle n'est pas d'accord?
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Depuis le début, le ministre de l'Éducation a démontré sa tendance autoritaire en imposant
ses idées à un réseau qui demande
juste à être consulté. Encore cette semaine, il a pris une décision tout seul
dans un coin, il l'a imposée aux
profs, et maintenant ça vire en bâillon. La CAQ aime exercer son
pouvoir toute seule. Ils sont certains d'être
les seuls à avoir les bonnes idées, ils pensent qu'ils ont les solutions à tout
et ils veulent toujours avoir le dernier mot.
Et
ils essaient de nous faire croire qu'après le bâillon ils vont laisser aller
leur pouvoir en le répartissant dans les écoles, qu'ils vont changer d'attitude et ils vont devenir des
démocrates? Est-ce qu'ils pensent vraiment qu'on va avaler ça?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, oui, ce projet de loi là est une décentralisation des
pouvoirs. Il y a beaucoup, beaucoup,
beaucoup de pouvoirs qui sont concentrés, en ce moment, entre les mains de
conseils de commissaires avec des commissaires élus avec très, très,
très peu de gens. En 2014, souvenons-nous, on avait un ancien premier ministre,
M. Philippe Couillard, qui a dit aux
gens : Si vous voulez que ça change, si vous ne voulez plus d'élections
scolaires, si vous ne voulez plus de
conseils des commissaires, n'allez pas voter. Les Québécois l'ont entendu,
95 % des gens sont restés chez
eux. Moi, je pense qu'il faut écouter les Québécois. Il ne faut pas les
regarder de haut, il faut répondre à leurs aspirations. Et les Québécois
se sont affirmés encore, une deuxième fois...
Le Président :
En terminant.
M. Roberge :
...le 1er octobre 2018.
Des voix :
...
Le
Président : Je vais vous demander d'être attentifs et
silencieux, attentifs à la complémentaire portée par le leader du
deuxième groupe d'opposition. À vous la parole.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
M. le Président, des moments comme ceux qu'on vit aujourd'hui ont l'avantage
d'être révélateurs. Ce que les Québécois
découvrent de leur gouvernement, là, de leur gouvernement, c'est qu'il
considère le Québec comme une
business dont ils sont les P.D.G. Ça, qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire
que, quand on trouve que les commissions parlementaires sont trop longues, on
ferme la shop, quand on trouve que les élections scolaires ne sont pas assez populaires, on ferme la shop. C'est ça, la
conception de la démocratie de ce gouvernement-là, et les Québécois sont en
train de l'apprendre. Puis vous savez quoi?
Là, les sondages sont bons, Léger Marketing, ça va bien. À un moment donné,
ça va se mettre à descendre, puis ils vont payer le prix.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je comprends que Québec
solidaire veut fonctionner sous la menace, hein : Vous allez payer
le prix, tout ça.
Des voix :
...
Le
Président : ...réponse à la question. Je pense qu'éviter
d'échanger... J'ai compris. M. le leader de l'opposition officielle...
du deuxième groupe d'opposition, très rapidement.
M. Nadeau-Dubois :
Quand il y a quatre bâillons en neuf mois, les oppositions ont le droit d'être
indisposées et poser des questions
difficiles. Ça ne donne pas le droit au leader du gouvernement d'enfreindre le
règlement en prêtant des intentions et en accusant un autre député de
faire des menaces, ce que je n'ai pas fait. Il doit retirer ses propos.
Le Président : Je vous invite
à ne pas s'imputer de tels motifs. Je demande au leader du gouvernement de
poursuivre dans sa réponse.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, tout ce que j'ai dit, c'est que
le leader du deuxième groupe d'opposition nous dit : Vous allez payer le
prix. Mais, M. le Président, je crois qu'on va payer le prix, oui, vous savez
pourquoi? Parce qu'on se tient debout, on respecte notre engagement électoral,
M. le Président. Depuis 2012, l'élection de 2012, l'élection de 2014,
l'élection de 2018, on avait dit qu'on allait transformer les commissions
scolaires, qu'on allait transformer la gouvernance
scolaire, et c'est ce qu'on fait. Les Québécois, durant des années, ont eu des
gouvernements, notamment le gouvernement
du Parti libéral, qui ne respectait pas leurs engagements, qui allaient en
campagne électorale, qui disaient une chose, rendus au gouvernement, qui
faisaient autre chose.
Le Président : En terminant.
M. Jolin-Barrette : D'ailleurs, le leader du deuxième groupe
d'opposition les dénonçait. Nous, on respecte nos engagements.
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, nous sommes attentifs.
Services aux élèves
handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Aujourd'hui, je suis triste, triste comme ancienne présidente de commission scolaire, mais aussi comme maman d'enfants autistes. Vous savez, j'ai eu l'occasion
ici, dans cette Chambre, de parler de
la cause des enfants handicapés, qui me touche beaucoup. Bien que nous
souhaitons tous qu'ils aient un
parcours régulier, ils ont souvent
besoin de services particuliers. Et pour nous assurer qu'ils ne soient pas
oubliés, actuellement, il y a en
place des comités de services pour les élèves handicapés. Et aujourd'hui, sous
bâillon, le gouvernement va mettre la
hache dans un comité qui vise à nous assurer que l'intérêt des enfants
handicapés soit une priorité. M. le Président, je suis une députée, je suis une ex-présidente de
commission scolaire, mais je suis surtout une maman des enfants autistes
dans le réseau de l'éducation actuellement. C'est pour eux que je suis ici.
Est-ce que le
ministre peut me regarder droit dans les yeux et me dire pourquoi il a exclu
les élèves si vulnérables?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, ma collègue et moi, on partage cet intérêt très grand de
donner les meilleurs services possible
aux enfants qui ont des besoins particuliers, aux enfants qui peuvent avoir des
handicaps, des problématiques, peu
importe, et c'est une des choses qui nous guident pour améliorer la
gouvernance. Je suis convaincu qu'en décentralisant la prise de décision, en
gardant une répartition régionale des ressources, le comité de répartition des
ressources sera là, régionalement,
pour affecter les ressources, mais en décentralisant la prise de décision vers
ceux qui côtoient à chaque jour ces
enfants qui ont des besoins particuliers, vers ceux qui connaissent même les
parents par leur nom parce qu'ils leur
parlent, parce qu'ils les appellent, parce qu'ils leur envoient des courriels,
qu'ils connaissent les problématiques, les besoins... Ce sont ces gens-là qui doivent prendre les décisions, pas
les conseils des commissaires, pas les commissions scolaires. Ce sont les gens le plus près possible
des élèves, notamment ceux qui ont des besoins particuliers, qui doivent
prendre des décisions, et ils pourront prendre encore de meilleures décisions
parce qu'ils auront plus de moyens. Les économies
qu'on va faire avec la nouvelle gouvernance vont nous permettre d'augmenter les
services directs aux élèves, et ce sont les élèves à besoins particuliers
qui vont en bénéficier le plus.
Le Président : En terminant.
Première complémentaire, Mme la députée.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Cette réponse me déçoit énormément, M. le Président. Ces enfants ont besoin
d'une expertise particulière. Au lieu de renforcir cette expertise, on
leur enlève des pouvoirs. D'ailleurs, le Comité de parents de la commission scolaire de Montréal a dit, et je
cite : «Il est inconcevable, à une époque où on compte presque un quart
d'élèves à besoins particuliers au
Québec, que les parents de ces élèves ne soient pas représentés.» Ça, M. le
Président, c'est un enfant sur quatre.
Que le ministre attend pour répondre aux
inquiétudes de ces parents? Est-ce qu'il est si...
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, je suis convaincu que les parents seront mieux entendus dans
ce nouveau modèle de gouvernance. En
ayant cinq postes sur le conseil d'administration qui remplace le vieux conseil
des commissaires, en ayant cinq
postes de parents dédiés, affiliés au comité de parents, on garantit aux parents une voix sur cette instance régionale.
Et, parlant
d'instance régionale, il y a aussi une répartition de ces cinq parents-là dans
cinq districts pour être sûr que,
dans certains centres de services où il
y a de grands territoires,
bien, la voix de chaque territoire soit entendue, pour être sûr qu'il n'y a pas une concentration des
gens qui peuvent venir de la ville centre. Donc, on écoute les parents, on
écoute les régions...
Le Président : En terminant.
M. Roberge : ...et on leur fait
une belle place pour améliorer les services aux élèves.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : M. le
Président, en mars dernier, le gouvernement a oublié les personnes handicapées dans le budget. Cet automne, je me suis levée pour demande un mandat d'initiative pour les enfants autistes, et le gouvernement a refusé trois
fois. Avec le projet de loi n° 40, les enfants handicapés sont encore les grands
oubliés dans ce gouvernement.
Quand allez-vous vous occuper des personnes
handicapées?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : M. le
Président, s'occuper des personnes
vulnérables, c'est l'affaire de tout le gouvernement, c'est, bien sûr,
le ministère de l'Éducation, mais aussi la collègue
de la Santé, le ministre délégué Santé
et Services sociaux, mon ministre...
le collègue de la Famille. Mon collègue des Finances lève la
main en disant : Bien sûr que tout ça relève du fait que l'on finance chacune des missions importantes
de l'État, et on le fait de belle façon, pas seulement dans des discours, dans des questions, dans des interventions, mais dans des décisions budgétaires. Et on a embauché, dans les dernières
années, plusieurs personnes dans plusieurs ministères pour améliorer les services aux personnes
vulnérables, que ce soient des élèves, des adultes ou des aînés.
Le Président : En terminant. Question
principale, Mme la députée de Marie-Victorin.
Contestation judiciaire
de la Loi sur la laïcité de l'État
Mme Catherine Fournier
Mme Fournier : M. le
Président, on le savait, ce n'était
qu'une question de temps avant que le gouvernement du Canada ne s'ingère dans les affaires du Québec
pour contester notre Loi sur la laïcité de l'État, que ce soit directement ou indirectement. Revirement de situation, la commission scolaire English-Montréal, qui est en cause dans l'affaire, cette semaine, a finalement renoncé aux fonds du gouvernement du Canada. Mais qu'on ne se leurre
surtout pas, si ce n'est pas elle, ce sera d'autres. Ce n'est que le
commencement. Qu'on soit pour ou contre la Loi sur la laïcité de l'État, avec
ou sans nuance, il y a une chose qui devrait
nous réunir : c'est à nous que les Québécois ont confié le précieux mandat
de voter les lois qui régissent notre société, nous avons le devoir de
défendre les décisions prises par l'Assemblée nationale.
M. le
Président, j'aimerais donc, justement, que le gouvernement nous explique
comment il compte empêcher le fédéral de contribuer à contester les lois
du Québec.
• (8 h 50) •
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je suis d'accord avec la députée
de Marie-Victorin à l'effet que la Loi sur la laïcité, c'est une loi qui a été adoptée validement par l'Assemblée
nationale, ici, et c'est notre responsabilité, à tous les parlementaires québécois, de faire en sorte de
promouvoir cette loi, mais aussi de s'assurer de sa défense et de son
respect, M. le Président. Ce n'est pas au gouvernement fédéral à venir nous
dire comment ça va se passer au Québec, comment ça va se passer à l'Assemblée
nationale du Québec.
Et, M. le
Président, je dois vous dire que
j'étais extrêmement déçu hier de la part du Parti libéral du Québec parce que,
vous savez quoi, le chef du Parti
québécois a présenté une motion hier
qui visait à dénoncer la présence du gouvernement fédéral dans le financement du recours d'English-Montréal contre la Loi sur la laïcité,
et le Parti libéral du Québec,
avec, à sa tête, son chef, ont refusé d'appuyer cette motion, ont refusé de
dénoncer le fait que des fonds fédéraux servaient à attaquer la Loi sur
la laïcité de l'État.
M. le Président, le Parti libéral du Québec peut bien être contre la Loi sur laïcité
de l'État, mais de là à se mettre à la solde d'Ottawa pour attaquer la
Loi sur la laïcité...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! S'il vous plaît! M. le leader de l'opposition officielle.
M. Tanguay :
M. le Président, je sais que le leader est sous une pression assez
considérable, des fois il a de la misère à gérer la pression.
Pouvez-vous le rappeler à l'ordre, là? Pouvez-vous le rappeler à l'ordre?
Le Président : Je vais vous
demander... Non, mais, très honnêtement, je l'ai dit...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Je vais vous
demander de faire attention, de faire attention à vos propos. Nous le savons, longue journée, je l'ai
dit à plusieurs reprises, je vous demande de collaborer pour que l'attitude
générale et nos travaux se déroulent bien. M. le leader du gouvernement,
complétez.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, on a la démonstration que le
Parti libéral du Québec, ce n'est pas un parti qui est nationaliste. La
députée de Saint-Henri—Sainte-Anne
va avoir du chemin à faire.
Le
Président : Mme la députée de Marie-Victorin, en première
complémentaire. La parole n'appartient qu'à vous.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
Mme Catherine Fournier
Mme Fournier :
M. le Président, M. le Président, c'est bien beau, tout ça, mais je nous ramène
aux faits : même quand le Québec
utilise la clause de dérogation, on n'a absolument aucun recours pour empêcher
qui que ce soit d'attaquer les lois
québécoises devant les tribunaux en vertu de la Constitution canadienne. Ça,
c'est sans compter tout l'argent qu'a pu investir le gouvernement du
Canada dans les contestations judiciaires à même nos taxes et nos impôts.
Je le redemande : Comment le gouvernement
va-t-il empêcher le gouvernement du Canada de s'en mêler?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, c'est très clair que le
gouvernement fédéral ne doit pas se mêler d'une contestation judiciaire relativement à la Loi sur la laïcité de
l'État. On a tous été très clairs, de ce côté-ci de la Chambre, du côté du
Parti québécois aussi. Mais, du côté du
Parti libéral du Québec, ils disent : Oui, gouvernement fédéral,
venez-nous aider, Parti libéral du
Québec, on veut contester une loi qui a été adoptée par les élus de la nation
québécoise, qui est voulue par la
population québécoise. Ça, ce n'est pas faire preuve de nationalisme. Ça, ce
n'est pas placer les intérêts supérieurs de la société québécoise...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! Je vous demande, s'il vous plaît...
M. Jolin-Barrette : Ça, ce
n'est pas faire en sorte de vouloir séparer l'État et les religions...
Le
Président : ...je vais vous demander de vous adresser à la
présidence, M. le leader du gouvernement. Je pense qu'on se l'est rappelé à
maintes reprises. On connaît tous cette règle, et je vous le rappelle, à vous
aussi, M. le leader du gouvernement.
Deuxième complémentaire, Mme la députée de
Marie-Victorin... Ah! je m'excuse. Complétez.
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, le Parti libéral du Québec refuse d'entendre les Québécois,
refuse. Il avait l'occasion, pendant 10 ans, d'adopter une loi...
Le Président : En terminant.
M. Jolin-Barrette :
...qui allait faire la séparation entre l'État et les religions, et ils ont
refusé.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Catherine Fournier
Mme Fournier : M. le
Président, je vois bien que le ministre
esquive le fond des choses, mais la réalité, là, c'est que le Québec
n'a, encore une fois, absolument
aucun recours pour empêcher le gouvernement
du Canada d'utiliser l'argent des Québécois pour contester une loi que des élus choisis et
payés par les Québécois ont votée. La réalité, c'est que les décisions du Québec pourront toujours
être contestées par le Canada tant qu'on ne décidera pas qu'on en a assez de se
faire dire quoi faire.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, je peux vous assurer que
peu importe qui contestera la Loi sur la laïcité, elle sera défendue bec et ongles jusqu'au dernier
recours judiciaire qu'il y aura, M.
le Président, vous pouvez en être
assuré. Que le gouvernement fédéral prenne des procédures ou finance des
groupes pour attaquer une loi de l'Assemblée
nationale qui est voulue par les Québécois, je peux vous assurer qu'on va la défendre
jusqu'à la fin. Que le Parti libéral
du Québec refuse d'appuyer les Québécois, refuse de défendre la Loi sur la
laïcité, que le député de D'Arcy-McGee soit d'accord
avec le gouvernement fédéral, ça lui appartient, mais vous pouvez être sûr que,
de ce côté-ci de la Chambre, on devra défendre cette loi-là, cette loi
qui est une avancée significative pour l'État du Québec, une loi qui fait
partie de notre identité.
Le Président : En terminant.
M. Jolin-Barrette : On va la défendre parce qu'on est fiers d'être
Québécois puis d'être Québécoises au Québec.
Le Président : Question
principale. Je vais vous demander...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le leader de l'opposition officielle.
Droits et libertés des
communautés linguistiques dans le projet
de loi sur l'organisation et la gouvernance scolaires
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Merci beaucoup, M. le Président. En question principale, le leader du
gouvernement vient de faire un
plaidoyer qui, après ma question, va sonner tellement creux et faux quand il
dit de défendre les droits et libertés de tous les Québécois et
Québécoises, allons-y voir.
Le projet de
loi n° 40, imposé aujourd'hui par bâillon, crée deux
classes de citoyens. Les citoyens auront un droit de vote selon qu'ils sont anglophones ou
francophones. En commission parlementaire, le Directeur général des élections
a dit, à propos du projet de loi, et je le
cite : «Je ne peux me réjouir de cette proposition de modulation des
règles démocratiques selon le groupe linguistique.» Fin de la citation.
Règles
démocratiques, c'est l'article 22 de notre charte québécoise des droits et
libertés. Puis on vient d'entendre le leader dire — aïe! il a déchiré sa chemise : On va
défendre les droits et libertés de tous les Québécois. Ça sonne très
faux parce que, dans le projet de loi n° 40, ils sont
attaqués, les droits et libertés. Ouch!
Comment la
ministre de la Justice, elle entend défendre les droits et libertés? Encore une
fois, est-ce que c'est un exemple d'une bataille qu'elle a perdue?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci bien, M. le
Président. C'est un projet de loi qui est équilibré. C'est un projet de loi qui
répond aux attentes et qui démontre une
grande écoute de la part du gouvernement, où on a répondu au voeu, maintes
fois exprimé des Québécois de plusieurs façons, d'éliminer les élections
scolaires, les postes de commissaire.
Dans
les deux réseaux, là, francophone et
anglophone, 60 commissions
scolaires francophones, 60 commissions scolaires...
neuf commissions scolaires anglophones, elles seront toutes transformées en centres de
services scolaires. Dans tous les
cas, les conseils de commissaires
seront remplacés par les conseils d'administration avec parents, membres de la
communauté, membres du personnel.
Mais, après
avoir écouté la communauté anglophone dans plusieurs rencontres, autant dans
les auditions que dans des rencontres
privées, répétées, on a compris, excusez-moi le terme, que le «breaking
point»... ce qu'ils ont dit vraiment, c'est qu'il fallait vraiment, pour
montrer tout le respect qu'on a envers cette communauté, leur permettre d'élire
des représentants, des parents, des
représentants de la communauté à titre de membres de conseils d'administration.
Donc, une grande majorité des gens aux conseils d'administration...
Le Président : En terminant.
M. Roberge : ...les parents et
la communauté, seront élus au suffrage universel. Je pense, c'est un beau signe
d'ouverture.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Gregory Kelley
M. Kelley :
M. le Président, avec sa main gauche, la ministre de la Justice enlève le droit
de vote des francophones, avec sa main droite, enlève le droit de la
communauté anglophone de contrôler et gérer son système scolaire.
This bill is being rammed through the
House, will take away the English-speaking community's right to control and manage its institutions.
This Government did not even have the decency to allow the Opposition parties
to debate this question.
If
this Government is so confident their bill passes the constitutional test, they
should table the legal opinion in this House today.
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci bien, M. le Président. Nous nous sommes
assurés de respecter à la fois la lettre et l'esprit de la Constitution. L'article 23 de la Constitution
canadienne, bien sûr, sera respecté. Toutes les vérifications ont été faites.
En fait, non seulement on respecte la loi, mais
on respecte la communauté. On a répondu à leur attente, à leur cri du coeur. Ils tenaient absolument à ce que
les... tous les gens de la communauté anglophone, pas seulement les parents...
Je me souviens d'avoir discuté avec
plusieurs leaders de la communauté anglophone. Ils disaient : Ce n'est pas
seulement les parents qui doivent choisir les membres du conseil d'administration
parce que, dans la communauté anglophone, ce sont des écoles qui sont
plus que des écoles, ce sont des centres communautaires. On les a entendus...
Le Président : En terminant.
M. Roberge : ...et on a déposé
un projet de loi pleinement respectueux de ce qu'ils nous ont dit.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de...
Mme Kathleen Weil
Mme Weil :
Notre-Dame-de-Grâce.
Le Président :
...Notre-Dame-de-Grâce, et je m'en excuse.
Mme Weil :
M. le Président, les communautés francophones de partout au pays sont aussi
très inquiètes. Selon la Fédération
nationale des conseils scolaires francophones du Canada, l'abolition des
commissions scolaires constitue clairement
une atteinte aux droits linguistiques. Ils se disent vivement préoccupés d'un
impact sur le maintien des droits linguistiques des francophones et
Acadiens vivant dans les neuf autres provinces et trois territoires.
En juin, le
Québec accueillera un grand sommet de la francophonie canadienne. Comment le
gouvernement se défendra d'avoir fragilisé leurs droits?
• (9 heures) •
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Merci, M. le Président. Je vais
préciser que, non, les francophones... les communautés francophones
à l'extérieur du Québec, dans le reste du Canada, ne sont pas inquiètes de la
façon dont le Québec traite sa minorité anglophone. Ils sont plutôt
envieux de la place que la minorité anglophone a au Québec
et le respect que le gouvernement
québécois a envers cette communauté-là.
D'ailleurs, on a parlé de l'article 23, le système de l'éducation, ici,
anglophone est regardé avec envie par
les minorités francophones hors Canada. Je suis bien placée pour le voir, le
savoir, je travaille avec eux.
Nous allons
continuer à respecter notre minorité, à défendre également le droit des
minorités francophones hors Québec, et c'est, entre autres, le but du sommet en
juin pour faire un rapprochement et voir le rôle de leadership que le Québec
pourra jouer.
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Verdun.
Formation continue
obligatoire pour le corps enseignant
Mme
Isabelle Melançon
Mme
Melançon : M. le Président, c'est la fin de la semaine qui vise à
valoriser le rôle des enseignants. Et, pour bien clore cette semaine, le premier ministre fera adopter par bâillon
un projet de loi dont les professeurs ne veulent pas.
Le président de la FAE affirme : «Le
ministre laisse croire que les enseignants ne se forment pas et qu'ils ne détiennent pas les compétences nécessaires pour
accomplir leur travail, ce qui est faux.» Fin de la citation. Actuellement,
les professeurs font du perfectionnement.
C'est même prévu dans les conventions collectives. On a demandé au ministre
de nous dire combien d'heures de
perfectionnement les professeurs font en moyenne, il n'était pas capable de
nous répondre en commission parlementaire, il ne le savait pas.
Non seulement
il impose dans une loi un nombre d'heures de formation sans savoir si c'est
plus ou moins que ce qui est fait
actuellement, mais, pire encore, pour clore la semaine des enseignants, par
bâillon la CAQ enlève un droit aux professeurs, celui de négocier.
Est-ce que le premier ministre comprend la
grogne des enseignants?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François
Roberge
M.
Roberge : M. le Président, je répète que c'est un projet de loi qui
améliore la gouvernance scolaire, qui élimine les élections scolaires, les postes de commissaire, et qui, ensuite,
redéfinit mieux et de belle façon les rôles et responsabilités de chacun
dans le réseau.
Mais il y a
définitivement plusieurs mesures de reconnaissance et de valorisation des
enseignants et de la profession enseignante
dans ce projet de loi. D'abord, on inscrit pour la première fois en toutes
lettres qu'on reconnaît l'expertise pédagogique
des enseignants. On dit que ce sont les experts de la pédagogie, c'est inscrit
dans la loi pour la première fois. On
inscrit pour la première fois, et c'est très important, que les enseignants
doivent être consultés lors du passage d'un ordre à l'autre. Figurez-vous qu'en ce moment on n'est même pas obligé
de demander à l'enseignant ce qu'il en pense pour savoir si un enfant doit passer du primaire au secondaire. On peut
faire fi de l'opinion de l'enseignant. Grâce au projet de loi n° 40, on reconnaît ça. Et on leur
donne aussi, pour la première fois, la mainmise sur leur formation. On les traite
en professionnels, on les reconnaît comme des professionnels. On dit :
Oui, vous devez faire de la formation continue, mais vous avez la responsabilité de planifier votre
cheminement en tant que professionnel, de choisir les formations. Ce sont des
gains pour les enseignants et pour les élèves.
Le Président : Cela met fin à
la période de questions et de réponses orales. Comme...
Des voix : ...
Le Président : Mmes, MM. les
députés, comme il n'y a pas de vote reporté, nous allons passer à la rubrique
Motions sans préavis.
Motions
sans préavis
Donc, à la rubrique Motions sans préavis, M. le
leader du gouvernement.
Déterminer
le cadre temporel des séances extraordinaires
M.
Jolin-Barrette : Oui, M. le
Président. Conformément à l'article 26.1 de notre règlement, je propose la
motion suivante :
«Qu'en vue de compléter l'étude du projet de loi
n° 40, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à l'organisation et à la
gouvernance scolaires, l'Assemblée se
donne le cadre temporel suivant :
«Que
l'Assemblée puisse siéger tous les jours à compter de 8 heures jusqu'à ce
qu'elle ait terminé l'étude de l'affaire pour laquelle elle a été
convoquée [et] qu'elle décide d'ajourner ses travaux.»
Établir la procédure législative en vue de
compléter l'étude du projet de loi n° 40
J'aurais une seconde motion, M. le
Président :
«Qu'en vue de compléter l'étude du projet de loi
n° 40, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à l'organisation et à la
gouvernance scolaires, l'Assemblée nationale établisse la procédure législative
d'exception telle que prévue aux articles 182 à 184.2 et 257.1 à 257.10 du
règlement;
«Qu'à tout
moment de la séance, le président puisse suspendre les travaux à la demande
d'un ministre ou d'un leader adjoint du gouvernement.»
Merci, M. le Président.
Le
Président : Je vais
suspendre la séance pour une période de 15 minutes afin que les députés
puissent prendre connaissance des deux motions présentées par le leader du gouvernement. M. le leader de l'opposition officielle, un
mot?
M.
Tanguay : M. le Président, à l'instar des exemples récents de bâillon de la CAQ, nous
aimerions avoir 30 minutes pour l'examen des motions, comme vous
l'aviez accordé dans les derniers exemples.
Le Président : Si vous en
avez besoin.
M. Tanguay : Oui.
Le Président : 30 minutes
de suspension.
(Suspension de la séance à 9 h 5)
(Reprise à 9 h 37)
Le Président : Mmes et MM.
les députés, nous reprenons donc nos travaux à ce moment-ci.
Débat sur la recevabilité
D'abord, est-ce qu'il y a des interventions sur
la recevabilité des deux motions présentées par le leader du gouvernement avant
la suspension de nos travaux? Et je reconnais le leader de l'opposition
officielle. M. le leader.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Oui. Oui, merci beaucoup, M. le Président. Donc, je vous remercie de nous
entendre sur la recevabilité de la motion, des deux motions qui
introduisent la mise en application de la procédure législative d'exception.
Le terme, M. le Président, puis je vais essayer
d'y aller de façon efficace dans la représentation extrêmement importante que j'ai à vous faire, c'est sur le
caractère exceptionnel que doit toujours... dans laquelle doit toujours
s'inscrire une motion de cette
nature-là. Il faut que ce soit l'exception parce que, vous le savez, M. le Président,
dans notre règlement de l'Assemblée nationale, il est clairement édicté que
nous devons respecter notamment les usages. On doit respecter aussi, dans toute loi, dans tout code, on doit respecter
la lettre, oui, mais l'esprit. Et l'esprit de la réforme d'avril 2009, M. le
Président, était de faire en sorte de
limiter et de rendre... de s'assurer que ce soit dans un cadre très
exceptionnel, un cadre exceptionnel, que de telles motions soient mises
en application.
Le
recours au bâillon, force est de le constater, par le gouvernement caquiste
fait en sorte que, dans moins de huit mois, lorsqu'on regarde ça, moins de huit mois, en juin, il y en a eu deux,
sur le p.l. n° 9, sur le p.l. n° 21,
le 7 décembre également il y en
a eu un sur le projet de loi n° 34 sur Hydro-Québec, et aujourd'hui nous
sommes réunis sur le projet de loi n° 40 pour une quatrième fois en
moins de huit mois, M. le Président. Quatrième fois en moins de huit mois.
Là-dessus, évidemment, vous enlevez toute la période estivale, vous enlevez
toute la période des fêtes. Et nous sommes au troisième jour... au quatrième jour, première semaine, nous
sommes dans la toute première semaine, les collègues avaient repris le
travail article par article, et il y avait des débats qui faisaient en sorte
que, par le débat contradictoire, le travail avançait.
On constate que ce n'était pas suffisamment rapide au goût du gouvernement, M.
le Président. Mais, quand on a vu et on a constaté, vous l'avez vu, le
dépôt, mardi dernier, de 82 amendements, 82 amendements, M. le
Président, n'avaient pas encore été lus,
n'avaient pas encore été analysés, n'avaient donc pas encore été débattus et
bonifiés... On a eu l'exemple, cette
semaine, du ministre, qui a déposé un amendement, il y a eu débat. Il a déposé
un sous-amendement pour... Il a fait déposer un sous-amendement pour
amender son amendement, M. le Président.
• (9 h 40) •
Quand le
ministre dépose 82 amendements, et ça, c'est un point central, M. le
Président, mardi, il y a trois jours, et que nous sommes aujourd'hui,
trois jours après, en bâillon, on ne peut pas, M. le Président, dire que le
débat a minimalement été fait. On ne peut
pas, c'est impossible. Ils n'ont même pas été lus, ils n'ont pas été
officiellement analysés et débattus.
Et, quand on dit, M. le Président... et ça, c'est un élément important,
également, que je vous soulève. Si j'ai à résumer ce que je vous soumets, c'est le facteur répétitif, quatrième en
huit mois, M. le Président. L'application de notre règlement dans la lettre? Certes. On connaît la
lettre du règlement. Techniquement, M. le Président, on pourrait dire à
première vue, bien, qu'on respecte le règlement, mais on va à l'encontre de
l'esprit du règlement.
Vous êtes le
gardien de nos droits en vertu de l'article 2 de notre règlement. Vous
devez vous assurer que tous les
parlementaires, oui, le premier ministre, les ministres, les députés de la
banquette ministérielle, mais aussi, on est 125, les députés des oppositions, dont l'opposition officielle... Le député
de l'opposition officielle n'a pas plus ni moins de droit que le premier
ministre, M. le Président. Et vous en êtes le gardien.
En ce
sens-là, il est important de noter le caractère répétitif. On a une procédure
d'exception, on a un règlement, et nous
devons, vous devez vous assurer que la lettre et l'esprit du règlement soient
mis en application et respectés. Quand le premier ministre et le ministre — et je vous ai écrit une lettre, cette
semaine — disent :
Bien, écoutez, après 70 heures, moi,
je considère que tout a été dit, donc bâillon, lorsqu'on vous confirme, par cet
aveu-là, M. le Président, que, pour le premier
ministre et le ministre, après 70 heures, lui, c'est bâillon, vous avez
une preuve, vous avez un aveu. Ça ne peut pas être plus clair. Là-dessus, il y a une transparence très nette que
l'exception, c'est après 70 heures. Et vous avez une annonce que ce
sera fait systématiquement. Vous avez une preuve que ça a été fait, depuis les
huit derniers mois, quatre fois. Ça, M. le Président, c'est très clairement édicté. C'est dit que, dans la tête du gouvernement... et le leader agira sous la gouverne du premier ministre,
déposera des procédures de bâillon qui ne seront donc plus d'exception.
Le premier ministre a dit... et là il y a un
aveu que, finalement, il y a une sorte de malaise parce que, si on va systématiquement
contre l'esprit du règlement, si on va contre l'esprit du règlement, le premier
ministre a dit : Bien, il faudrait peut-être
le mettre dans une réforme. Puis il a annoncé que, lui, dans la réforme, après
60, 70 heures... Il y a des citations
qu'on pourrait vous faire, M. le
Président, qui ont été faites dans
les journaux, dans les médias. Le ministre a dit : Ça prendrait une réforme parlementaire, après 60, 70 heures, que les ministres — et
je paraphrase — ne
devraient plus avoir à travailler en commission. Ça devrait être une
réforme parlementaire.
Donc, si ça
devrait être une réforme parlementaire, ça devrait être écrit pour le permettre, de
retirer un ministre après 60, 70 heures. Donc, il y a un
aveu que, techniquement, il ne peut pas, en vertu du règlement, le sortir après
60, 70 heures. Ah! qu'est-ce qu'il
fait? Il va chercher l'exception. Mais l'exception devient, après une
application systématique, une
règle. L'exception, en devenant la règle, bafoue l'esprit du règlement.
Une fois que
j'ai dit ça, je vous ai résumé, M. le
Président, l'important signal que vous nous envoyez. Puis vous
nous avez déjà invités à nous parler,
notamment d'une réforme parlementaire. Ça, quand on agit de la sorte, M. le
Président... La réforme parlementaire doit être adoptée, comme la
dernière, avril 2009, à l'unanimité. On ne peut pas dire... et je pense qu'on a
déjà annoncé une réforme qui, elle, irait dans ce sens-là pour le gouvernement.
Bien, on ne peut pas travailler comme ça, on ne peut pas dire : Ça va être
ça, la réforme. Alors, déjà là, si vous me permettez l'expression, il y a de l'eau dans le gaz, par rapport à la
réforme parce qu'il faut travailler ensemble. Aujourd'hui, il n'y a pas de
réforme, il ne peut pas retirer ses ministres après 70 heures, mais
il le fait par procédure de bâillon, systématiquement.
Alors, en ce
sens-là, M. le Président, moi, j'aimerais citer, et c'est pour ça que ce que
vous dites... Vous êtes le gardien de
nos droits. Je sais que vous allez dire : Écoutez, moi, en vertu du
règlement, je suis limité et je ne peux que constater cela, mais ce serait, je pense, M. le Président, diminuer les
pouvoirs que vous avez. Vos pouvoirs ne s'arrêtent pas à constater une mécanique, vos pouvoirs
relèvent de votre jugement, de votre jugement de dire... Comme dans les débats, les questions en Chambre, vous devez juger
les rappels au règlement. Bien, dans ce contexte-là, tel mot, telle phrase,
je l'accepte. Tel mot, telle phrase, dans
tel autre contexte, je ne l'accepte pas. Au même titre que ce n'est pas parce
qu'un mot est inscrit comme étant
antiparlementaire... si je l'utilise dans un contexte qui n'attaque pas un
collègue, je n'aurai pas à le retirer. Alors, vous devez juger. Vous
devez juger, donc, pas seulement de la lettre, mais de l'esprit.
Et je vous
demande, M. le Président... Je pense que l'on ne peut pas faire l'économie que
vous preniez le temps de nous rendre
une décision écrite là-dessus. Vos commentaires, et je vais citer vos
commentaires lors du dernier... pas du dernier,
malheureusement, lors de l'avant-dernier épisode de bâillon, en juin 2019, où,
et je vous cite, vous disiez : «Par contre, comme son nom l'indique, il ne serait pas souhaitable que cette
procédure exceptionnelle, qui limite la durée des débats, soit utilisée
de façon répétitive...»
Vous l'avez
dit. Il faut respecter, donc... Fin de la citation. Il faut respecter son
caractère exceptionnel. Vous devez nous
guider et mettre un frein sur ce que nous considérons, et le mot n'est pas trop
fort, M. le Président, ce que nous, nous considérons, des oppositions, puis mes collègues auront l'occasion
d'ajouter leur voix, comme étant une dérive. Vous devez lancer des indications parce que, si, M. le
Président, puis je suis convaincu que ce n'est pas ce que vous ferez, mais, si
vous n'envoyez pas, à tout le moins, un message qu'il y a là un énorme drapeau
rouge, comme vous l'aviez initié à l'époque...
c'était en juin 2019, il y avait eu deux bâillons, et le débat avait été fait,
à savoir est-ce que c'est recevable en vertu du règlement. Déjà là, vous
aviez levé un drapeau rouge.
Au-delà de
lever des drapeaux rouges, qui sont excessivement importants, c'est pour ça que
je vous demande une décision écrite. Vous
devez, je pense, reconnaître que, dans ce débat actuellement, là, là, je
m'inscris dans le débat sur la recevabilité,
je vous plaide qu'en vertu de l'esprit du règlement de l'Assemblée nationale
les motions sont donc irrecevables quand
on les inscrit dans cette logique-là, quand on nous l'annonce, quand on
dit : On va user de notre majorité — puis je le dis en tout respect — on va user de notre majorité, on est
76 députés maintenant, et, après 70 heures, ce sera bâillon. On
ne peut pas agir sous de telles menaces, M. le
Président, menaces de bâillon. Et ça, c'est important que vous le rappeliez,
vous, à titre de gardien de nos droits.
Alors, nous
considérons, un peu comme en droit civil, M. le Président... En droit civil, il
y a une notion qui est la notion d'abus de droit. Pas parce que vous avez un
droit que vous pouvez en abuser. Il y a une célèbre cause, je pense, c'est 1953, c'est à Rimouski, où un voisin peut
ériger une clôture, mais le voisin avait érigé une clôture excessivement
haute et une clôture qui cachait tout le
soleil de l'autre voisin. Je vous la sortirai, la référence, M. le Président,
et ça a été une décision-phare où,
là, le voisin de mauvaise foi disait : Bien, j'ai le droit de... je suis
sur mon terrain, oui. J'ai le droit d'ériger une clôture,
oui. J'ai le droit de décider de ce que sera ma clôture, oui. Parfait. Il avait
fait une clôture, je pense, de
25 pieds de haut pour écoeurer, permettez-moi l'expression, son voisin, il
n'avait plus de soleil. La cour a dit : Oui, vous avez tous les droits, mais vous abusez de vos
droits. C'est une décision-phare des années 50 dans notre droit québécois
à laquelle j'aimerais que... je vous invite à vous inspirer. On ne peut abuser
de ses droits.
En ce sens-là, nous assimilons, de façon tout
à fait respectueuse, comme étant un
abus de droit. On détourne... Comme
le voisin qui avait le droit d'ériger une clôture, il détournait l'usage du
droit pour faire un tort, là, je ne prête pas d'intention malicieuse, je souligne le fait que, pour eux, cet abus de
droit, c'est ce que je plaide, est recevable en vertu du règlement. Bien
non, tout comme, en vertu du droit québécois, vous ne pouvez pas faire la
clôture... on l'appelait, dans la
décision, la clôture hideuse, pas faire la clôture hideuse, on ne peut pas
appliquer le règlement de l'Assemblée nationale de cette façon-là.
Alors,
je vous demande, M. le Président, de reconnaître l'aspect excessivement
troublant pour le respect des droits de
tous les collègues, les 125, mais y incluant aussi l'opposition. C'est bien beau
dire : On a un mandat fort, le peuple nous a élus, à 37 %, il y a toujours bien 63 %... comme le
soulevait ma collègue co-porte-parole, cheffe du deuxième groupe d'opposition, on représente quand même ici, de ce
côté-ci, 63 % de la population. Alors, en ce sens-là, on a le droit de
cité. Et, quand on dit : On va
appliquer... on vous l'annonce, on vous le dit, ce sera ça, bien, je pense que
vous devez reconnaître que ce
caractère systématique répétitif et déjà annoncé, au-delà de 70 heures,
c'est ça que vous allez avoir, comme vous l'avez eu quatre fois dans les
huit derniers mois, ça, c'est prendre la procédure législative d'exception et
de la transformer, de travestir son esprit.
Ce n'est plus une procédure législative d'exception, c'est une procédure pour
sortir un ministre de commission après 70 heures.
• (9 h 50) •
Et, insulte à
l'injure... en tout respect. Je ne prête pas d'intention. Pour nous, c'est de
même qu'on l'a vécu, M. le Président, puis
vous devez y faire écho, c'est de même qu'on l'a vécu. Nous, on a vu ça comme
une insulte, une injure quand 82
articles... 161 pages d'amendements ont été déposés pas plus tard qu'il y a
quatre jours puis qu'aujourd'hui on est en bâillon la première semaine.
Alors, je vous
invite, M. le Président... Et, dans ce contexte aussi, il n'y a pas urgence. Si
on nous plaidait l'urgence, la force
majeure, une loi spéciale, il y a des gens qui vont en souffrir... Non. On a le
temps de le faire. Ce n'est pas un luxe.
On
est une grande démocratie au Québec, M. le Président. On est en train de
débattre avec le ministre de la Justice sur un nouveau mode de scrutin et on le plaide. On a reçu
36 groupes. Nous sommes une grande démocratie. Est-ce qu'on peut
parler de modifier le mode de scrutin? Oui, on va faire le débat sur le 39,
mais on doit reconnaître qu'il y a une grande
démocratie au Québec depuis 1791. Vous en êtes le gardien. Vous avez un rôle
extrêmement important, là. Puis ça
prendra, M. le Président, là, le temps que vous voudrez pour rédiger une
décision qui va faire en sorte d'envoyer un message clair, d'envoyer un
message clair.
Je
conclus là-dessus, M. le Président. Oui, le gouvernement vogue sur les sondages. Le gouvernement se targue de
dire : Bien, nous, nous sommes... Il
y a eu l'élection du 1er octobre
2018, il y a eu les sondages, puis on est là pour exécuter le mandat. Mais l'institution dont vous devez préserver les droits de chacun et chacune des députés
commence, M. le Président, commence à faire les frais quant à la
perception, quant à la valeur de l'institution lorsqu'on
peut lire dans les journaux : Il n'y a pas d'urgence,
Coup de force, L'art de fragiliser une réforme, et ainsi de
suite.
Vous
devez, je pense, nous guider de façon très claire. Et, en terminant, je vous le
plaide, je vous le plaide, je conclus là-dessus, M. le Président, dans
tout ce contexte, à la lumière de ce que je vous ai dit, on ne respecte pas
l'esprit de la procédure d'exception, et, à
ce titre, parce qu'il faut respecter la lettre et l'esprit, c'est un abus de
droit, et la motion est irrecevable.
Le
Président : Merci, M. le leader de l'opposition officielle. Y
a-t-il d'autres interventions? Je reconnais le leader du deuxième groupe
d'opposition. À vous la parole, M. le leader.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Merci, M. le Président. Je ne suis pas leader parlementaire depuis très
longtemps, mais c'est déjà la
quatrième fois que je me lève ici pour vous présenter des arguments somme toute
similaires, tant et si bien qu'on en vient à se demander si ça vaut
encore la peine de les présenter.
Je pense que oui, je
pense que ça vaut la peine de vous les présenter à nouveau parce que je pense
que l'effet cumulatif fait une différence
dans le débat qu'on a aujourd'hui et dans les plaidoyers que vont vous
présenter... que vous a présentés le
leader de l'opposition officielle, que je vous présente et que va vous
présenter notre collègue de la troisième opposition.
Ces
arguments-là, aujourd'hui, en les répétant, je vous invite à ne pas
simplement — et je ne
veux pas présumer de ce qui se passe
entre vos deux oreilles — dire : Ah! bien, ils me redisent ce qu'ils m'ont déjà dit. Je
vous invite à considérer l'effet cumulatif de ces arguments-là, qui
répondent aux bâillons cumulatifs, répétitifs du gouvernement actuel.
L'article 182
de notre règlement prévoit une procédure d'exception. Bien sûr, il n'y a pas
d'annexe, dans notre règlement, qui
prévoit des critères officiels, légaux, réglementaires pour dire quand cette
procédure d'exception là peut ou ne peut pas être utilisée. Ce n'est pas
dans notre règlement, ça, M. le Président. Il n'y a pas de règle
parlementaire formelle sur ce qui peut motiver ou non un gouvernement à déposer
un bâillon. Est-ce qu'il faut donc en conclure, est-ce que vous devez donc en conclure, qu'il n'y a aucune limite à l'utilisation de la procédure
d'exception? Si on arrivait à cette
conclusion-là, ça voudrait dire que, dès que ce n'est pas précisé dans le
règlement, c'est permis et que, donc, les conventions parlementaires,
ici, n'ont aucune effectivité, aucun poids, et n'ont pas à être respectées.
M.
le Président, je vous fais un argument très précis. Il y a de nombreux de vos
prédécesseurs qui ont statué clairement à l'effet que les conventions
parlementaires avaient une effectivité, avaient une pertinence et devaient être
respectées.
Je
vous invite donc à faire ce que vous a également demandé de faire le leader de l'opposition officielle, à ne pas simplement regarder la lettre du règlement, mais son esprit, et à faire
ce que vous faites souvent dans plein d'autres matières, à le mettre dans son contexte et à ne pas
simplement dire : Il n'y a pas de 182.5 puis 182.6 qui dit : Voici les
circonstances dans lesquelles un
bâillon peut être présenté, mais à réaliser qu'il y a des conventions
parlementaires et que la première convention
que vous devez considérer est dans le titre de l'article 182. L'article 182
ne s'appelle pas «procédure accélérée», «procédure express» ou «procédure je suis tanné d'entendre trois députés
qui ont des bons arguments». L'article 182 s'appelle «procédure
d'exception».
Je
vous demande, M. le Président, je vous en fais une demande formelle, de nous
fournir une définition de la notion d'exception parce qu'en tant que
gardien des droits et privilèges des membres de cette Assemblée, dont vous
êtes, puisque vous êtes, vous aussi, un
député dûment élu, vous avez cette responsabilité de protéger les droits et
privilèges de tous les députés. À ce titre-là, vous devez baliser la notion
d'exception, sinon, il faudra considérer qu'il n'y a pas de balise à la notion d'exception. Et la conclusion
logique, M. le Président, à laquelle je suis convaincu que vous, vous ne
voulez pas arriver, c'est que, techniquement
parlant, chaque projet de loi pourrait faire l'objet d'une procédure
d'exception. Et je ne vois pas, M. le Président, comment on pourrait considérer que ça, ce n'est pas une trahison
complète de l'esprit de notre règlement.
Bien
sûr, j'entends déjà les députés de la Coalition avenir Québec, du gouvernement,
nous dire : Oui, mais on n'en est
pas là. Je ne vous dis pas qu'on en est là, mais je vous dis qu'avec ce qui est
en train de s'installer comme dynamique ici, vous avez une
responsabilité très importante, fondamentale, de mettre des balises à la notion
d'exception.
Je
ne veux pas être prophète de malheur, je ne veux pas même présumer que c'est
l'intention de ce gouvernement-là, mais
on assiste, M. le Président, à travers le monde, à travers le monde, à la
montée de mouvements politiques qui détournent les institutions parlementaires au profit de l'affirmation d'un pouvoir exécutif de plus en plus fort, de plus en plus vertical, de plus en plus autoritaire.
Je veux faire des précisions pour ne pas qu'on me prête d'intentions. Je ne
suis pas en train de dire que c'est le cas du gouvernement actuel, je ne suis pas en
train de faire des parallèles qu'on
pourrait me reprocher par la suite,
mais je suis en train de dire que, quand des situations
comme celle-ci arrivent, des situations inédites où on a un gouvernement qui utilise plus de bâillons que les précédents, plus souvent, plus rapidement,
il faut commencer, en amont, à mettre des balises, il faut commencer dès
maintenant à baliser l'utilisation de cette procédure-là.
Et,
je m'excuse, on ne peut pas attendre les travaux, pour le moment, hypothétiques d'une réforme parlementaire qui n'est pas commencée. On ne peut pas se
dire : Espérons qu'il va y avoir une réforme parlementaire, puis espérons
que les partis vont s'entendre, puis
espérons qu'ils vont s'entendre sur une définition de la notion d'exception
puis une manière de baliser
l'utilisation du bâillon. Je pense que ce serait imprudent que de faire ce
pari-là. Je pense que, comme gardien des
droits et privilèges de tous les députés de l'Assemblée nationale, vous devez
commencer ce travail-là aujourd'hui, vous
devez commencer ce travail-là, nous mettre, à tous les députés... clarifier
cette situation-là puis mettre des balises à la notion d'exception.
Des présidents avant
vous ont fait des pas, ont affirmé des conventions quand c'était nécessaire,
notamment en 2011, notamment en 2011, le président Chagnon, qui, dans le
contexte d'un débat sur une loi qui modifiait la carte électorale, avait affirmé clairement qu'il y avait une convention
parlementaire qui devait être respectée quand venait le temps de modifier la carte électorale. Je ne vous
dis pas qu'on est ici dans la même situation et que les mêmes arguments s'appliqueraient. J'utilise ce précédent-là pour
vous dire : Dans le passé, il y a des présidents, qui, devant une
situation où une convention parlementaire était menacée, ont fait le pas de
dire : Attention! Il y a une convention, il faut la respecter. Je vous demande aujourd'hui de franchir ce pas-là.
Je pense, en tout respect, que c'est votre responsabilité. C'est votre responsabilité de dire : Un instant! Il y a
des conventions ici qui sont menacées, et ces conventions-là, ce n'est pas
juste des «gentlemen's agreements»
qui flottent dans les airs, c'est des conditions essentielles, essentielles à
la délibération puis à la démocratie ici, à l'Assemblée nationale du
Québec.
Quand
on va commencer l'étude détaillée, tout à l'heure, si les motions de procédure
d'exception sont adoptées, on va
recommencer très tôt, on va recommencer à l'article 2 du projet de loi.
Jusqu'à aujourd'hui on fonctionnait par blocs, c'était l'entente qui avait été faite entre les groupes parlementaires,
mais toutes ces ententes-là, prébâillon, ne tiennent plus, et on va donc
revenir à une étude détaillée article par article.
• (10 heures) •
Un
des arguments que le gouvernement fait, il l'a répété en période des questions,
c'est que ce projet de loi là a comme
objectif principal d'abolir les commissions scolaires. Dans les faits, cette
question-là n'arrive qu'à l'article 132 du projet de loi. Ça veut dire que, pendant le bâillon, il y a des bonnes
chances, des chances raisonnables de croire qu'on ne se rendra pas... Lors du bloc de cinq heures
prévues pour l'étude détaillée, il y a des bonnes chances qu'on ne se rende
pas à cet article. Je ne veux pas présumer
de la vitesse, mais, bon, c'est quand même beaucoup de travail. Bref, ce projet
de loi serait, selon toute vraisemblance,
adopté sous bâillon sans que ses articles principaux n'aient même été discutés.
Donc, quand on nous dit : On a passé
70 heures, il est le temps d'arrêter le niaisage, on met la clé dans la
porte, on ferme... on cesse le
travail régulier de l'Assemblée nationale, on omet de nous dire que ces
heures-là n'ont pas été passées sur ce que le gouvernement définit
lui-même comme le coeur du projet de loi.
Et,
M. le Président, je redis ce que j'ai dit tantôt, votre rôle, c'est de protéger
les droits et privilèges des parlementaires,
mais aussi leur liberté de parole. Or, en adoptant un bâillon de manière aussi
précipitée, en proposant un bâillon,
en imposant un bâillon de manière aussi précipitée, ce que le gouvernement,
dans les faits, va faire, c'est empêcher les députés de jouir de cette liberté de parole sur les articles
fondamentaux du projet de loi. C'est l'effet du bâillon. Et par
ailleurs, que ce soit l'intention ou pas, ça ne me semble pas pertinent, c'est
l'effet du bâillon.
Je
vous fais l'argument, M. le Président, qu'en ce sens vous avez un geste à
poser. C'est un deuxième argument, différent
du premier, où je vous dis : En vertu de ce qui est la liberté de parole
des députés, leur droit de se prononcer sur les affaires étudiées à l'Assemblée nationale, ce bâillon-là... en fait,
ce bâillon brime ce droit. Dans la procédure parlementaire du Québec, on peut lire : «Le respect de
l'ordre et du décorum constitue une condition essentielle au fonctionnement
efficace de l'Assemblée et, par
conséquent, à l'exercice par les parlementaires de leur important privilège
constitutionnel de la liberté de
parole. [Ainsi], l'une des fonctions premières — l'une des fonctions premières — du président est de veiller à ce que les conditions propices au bon
fonctionnement de l'Assemblée soient constamment satisfaites.» Constamment,
pas sauf quand il y a une procédure
d'exception, «constamment satisfaites». Notre procédure parlementaire stipule
que la liberté de parole doit être
constamment satisfaite. Je vous fais l'argument qu'en imposant un bâillon qui
va, à toutes fins pratiques, empêcher
les députés de discuter du coeur du projet de loi, qui est extrêmement touffu
et qui a été modifié de manière très importante
dans les dernières heures par le ministre de l'Éducation, la liberté de parole des députés ne pourra pas
s'exprimer.
Cet extrait
de la procédure parlementaire, M. le
Président, ça a été réitéré à de
nombreuses reprises par certains de vos
prédécesseurs. Dans de nombreuses décisions, ça a été redit et redit, qu'un des
rôles de la présidence, ce n'est pas seulement de préserver les droits et privilèges, mais de
favoriser le débat parlementaire, qui est le forum où s'exprime la liberté
de parole constitutionnelle des députés. Je vous en lis toute une série :
Décision 67/65 du président Chagnon :
«Quant à la présidence, elle doit favoriser le débat parlementaire, pas
l'empêcher.» Décision 223/7 : «Au
surplus, le rôle de la présidence est toujours de favoriser le débat et de préserver
les droits des députés.»
Décision 233/8 : «Un principe de droit parlementaire repris à
plusieurs reprises dans notre jurisprudence veut également que, dans le doute, le président doit favoriser le
débat.» Cette dernière citation là est intéressante parce qu'elle vous dit : Si vous doutez, là, vous devriez toujours
favoriser la plus grande liberté de parole des députés. Je pense qu'on est dans une situation comme celle-là.
Décision 257.6 : «À cet égard, un principe qui doit toujours
gouverner la présidence au moment de statuer sur la recevabilité des
amendements est de favoriser le débat.» Décision 309/2 dit également quelque
chose de similaire. C'est votre prédécesseur, M. Saintonge, qui le disait.
Bref, M. le Président, vous avez comme rôle fondamental de favoriser le débat dans cette Assemblée,
de faire respecter les droits et
privilèges des parlementaires. Je pense que nous sommes entraînés sur une
pente glissante. Je pense qu'il vous faut dès maintenant, dès aujourd'hui, donner des indications à l'Assemblée
nationale sur quels sont les freins à cette descente-là. Je ne veux pas, encore une fois, être prophète de malheur, mais il faut voir venir ces choses-là en
amont. Vous devez encadrer, en vertu des conventions parlementaires qui sont
les nôtres, l'utilisation de la procédure d'exception.
Vous devez définir la notion d'exception. Sinon, il faudrait en conclure que
tout ce qui n'est pas écrit dans le règlement est permis. Et, je veux dire, ni vous, ni moi,
et même, j'en suis convaincu, ni le leader du gouvernement ne veut qu'on en
arrive là. Merci.
Le
Président : Merci, M.
le leader du deuxième groupe
d'opposition. La parole au leader du troisième groupe d'opposition.
M. Martin Ouellet
M. Ouellet : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, à mon tour de prendre la parole sur cette motion de
procédure d'exception. Je m'inscris effectivement dans la même lignée que le collègue
de l'opposition officielle et le collègue de la deuxième
opposition sur la nécessité d'avoir
une décision écrite sur ce qu'on appelle aujourd'hui le bâillon,
mais qui est une procédure d'exception. Et
pourquoi je m'inscris à la même place que mes collègues leaders parlementaires? C'est qu'on voit s'installer
présentement une tendance lourde qui nous fait craindre, je
pense, pour la suite de nos travaux, notamment lorsque le premier
ministre, dans les médias, annonce un peu sa volonté ou ses couleurs quant à la
qualité ou l'intensité des débats qui sont tenus ici, à l'Assemblée nationale.
Cette décision écrite qui pourrait effectivement survenir de votre présidence nous amènerait à apprécier et surtout
encadrer le caractère d'exception et, comme le collègue de l'opposition...
la deuxième opposition disait tout à l'heure, à y mettre un frein si,
dans certains cas, le gouvernement
ou un des gouvernements voudrait utiliser les procédures d'exception comme
étant une nouvelle façon de gouverner.
Je vous
demande de réfléchir à cette prémisse-là, M. le Président, parce que la
finalité, elle commence à s'installer en
filigrane ici, à l'Assemblée
nationale, mais aussi dans l'espace
public : cette nécessité ou cette volonté assumée du gouvernement de procéder à une réforme parlementaire. Et là je lis mes découpures de presse, je
regarde ma rétro, et là on y va à
coups de déclarations, on énumère certaines intentions qu'on aimerait
mettre au jeu. Je disais entendre le premier
ministre tout à l'heure, en mêlée de presse, nous dire : Bien, écoutez, il se passe trop de temps en
commission parlementaire, mais, la contrepartie, on pourrait peut-être
laisser plus de temps à la période de questions pour questionner le premier ministre. Il est qui pour savoir ce que nous
voulons tous comme améliorations dans l'Assemblée nationale? Croit-il que
c'est plus pertinent pour le débat d'avoir
deux questions supplémentaires sur un sujet du jour plutôt que des heures en
consultation ou des heures en étude détaillée sur des projets de loi qui
changent dramatiquement la façon de faire ici, à l'Assemblée nationale?
J'ai besoin
de votre éclairage, M. le Président, parce que la tendance lourde qui est en
train de s'installer, c'est que le
premier ministre, avec l'aide de son leader, va commencer à dessiner le
pourtour de sa volonté de changer nos règles législatives. Et je pense que la façon de faire, elle est hasardeuse et
je m'attends que, comme président, vous rappeliez que, oui, il faut qu'on adopte ces règlements et
ces changements à l'unanimité, mais surtout qu'on en discute ensemble, entre leaders, pour voir la contrepartie. J'en ai,
des excellentes idées, je présume que le collègue de la deuxième opposition
et le collègue de l'opposition officielle en
ont. Nous avons des collègues qui déposent des projets de loi privés, est-ce
qu'on pourrait les appeler? Est-ce
qu'on pourrait en débattre? Mais je ne mets pas ça dans l'espace média, parce
que je pense qu'il y a un lieu pour en discuter, et c'est
tout d'abord entre leaders, et soumettre un projet consensuel qui sera débattu,
M. le Président.
Alors, on est rendus au quatrième bâillon
en huit mois. C'est une tendance lourde qui s'installe. Cette procédure d'exception devient une volonté assumée de
gouverner. La prochaine étape, c'est quoi? C'est le décret. Et donc, M. le Président, on a besoin de vos éclairages et on a besoin de
vous entendre, parce que ce qui s'installe présentement, c'est une volonté de démontrer qu'on ne fonctionne pas
de la façon dont le premier ministre voudrait que ça fonctionne, et il sera légitimé
d'imposer sa vue sur les modifications parlementaires qu'il croit justes et
nécessaires à changer ici, dans l'Assemblée nationale.
Alors,
j'ai besoin de votre éclairage là-dessus, parce que la suite va guider
nos travaux, mais va surtout guider la collaboration
que j'espère que nous aurons entre les leaders parlementaires pour, oui,
procéder à des changements. Ma formation
politique est d'accord, mais on a de bonnes idées, mais ce n'est pas des
ballons de plage qu'on lance dans les médias pour voir si c'est bon ou
si c'est mauvais. On en discute, on en débat, et par la suite les 125, on
légifère.
• (10 h 10) •
Le
Président : Merci, M.
le leader du troisième groupe
d'opposition. Je reconnais le leader adjoint du gouvernement. M. le
leader.
M.
Éric Caire
M.
Caire : Merci, M. le Président. Écoutez, c'est sans surprise
que je vais évidemment plaider la recevabilité de la motion. Ceci étant, M. le
Président, je pense que l'ensemble des arguments, en tout respect, que les
collègues vous ont soumis ne tiennent pas la route. Et je vais
m'employer, dans les quelques minutes, à vous en faire la démonstration.
Premièrement,
le leader de l'opposition officielle vous dit : Ce n'est pas une procédure
d'exception puisqu'on est rendus à quatre dans un laps de temps très
court. Donc, son argument, c'est l'argument du nombre.
M.
le Président, je vous soumets respectueusement que le Parti libéral, lorsqu'il
était au gouvernement, a adopté 79 lois
sous bâillon. Donc, si l'argument du nombre doit être évoqué, de quelle façon
doit-on le calculer? Alors, est-ce qu'on fait de la comptabilité créative, à savoir : bien, non, on va juste
calculer le temps versus le nombre de bâillons, mais là on ne tiendra pas compte du nombre total, puis ça, ça
ne marchera pas, comme ça, ça va nous donner le beau rôle, puis le mauvais rôle à l'actuel gouvernement? Ça ne marche
pas de même. Si on évoque l'argument du nombre, on va évoquer l'argument du
nombre. Et là 79 bâillons... puis, M. le Président, j'ai été assis de
l'autre bord pendant quelques années. Je
peux vous dire une affaire, c'est qu'il n'y en avait aucune, aucune, aucune,
limite, au Parti libéral, et au Parti québécois en son temps, pour adopter des lois sous bâillon.
L'argument du nombre, dans ce temps-là, il ne tenait pas la route. Donc,
si on veut évoquer l'argument du nombre, soit, on va le faire, mais on va le
faire dans sa globalité.
Deuxièmement,
M. le Président, là, on évoque aussi, de la part des collègues, l'argument du
temps, le nombre d'heures passées en commission parlementaire. Ça,
c'est l'autre argument pour dire : Bien, ça n'a pas de sens, on bâillonne
les oppositions.
Bien,
je vais vous soumettre respectueusement, M. le Président, puis ce n'est
pas une jurisprudence, mais, quand
même,
je pense que ça nous permet de mesurer la crédibilité des uns et des autres
dans leurs arguments, alors : le 20 avril 2015, la loi n° 28 sur l'équilibre budgétaire,
18 h 10 min en étude détaillée, bâillon.
18 h 10 min. M. le
Président, on est rendus à combien d'heures sur le projet de loi n° 40, là? 79? 70. Après 18 heures, le gouvernement libéral de l'époque a jugé que c'était suffisant, qu'on avait suffisamment
jasé pour imposer un bâillon.
Ne
nous arrêtons pas là. Ne nous arrêtons pas là. 6 février 2015, loi n° 10, organisation et gouvernance du réseau de la santé — tiens,
on parlait de la gouvernance du réseau de la santé, comme c'est intéressant — 66 h 30 min
en étude détaillée, bâillon. Je vois
que mes collègues sont très concentrés, l'autre côté. Ça, c'est moins d'heures
que ce qu'on a mis sur le projet de loi n° 40, là. Bâillon, mais, dans ce temps-là, c'était
correct. Tu sais, l'opposition avait assez parlé, là, elle en avait
assez parlé.
M. le Président — ah!
ça, c'est ma meilleure — 15 juin 2018,
ça, c'est savoureux, le p.l. n° 400 sur la presse, un sujet quand
même très important, j'en conviens,
j'en conviens, 6 h 30 min d'étude détaillée,
6 h 30 min, bâillon, bâillon.
Des voix :
M.
Caire :
Ah! Ah, M. le Président, c'est intéressant...
Des voix :
...
M.
Caire :
Non, non, non, c'est intéressant...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Caire : Là, on
vient de rajouter un nouveau critère, le nombre d'articles. Bien là, je vais
vous parler du projet de loi n° 14, par
exemple, si c'est ça, il y en avait
10, des articles. On mettra le nombre d'heures que ça a pris. En tout cas, tout ça pour dire, M. le
Président...
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Caire : Tout ça pour dire, M. le Président, que le nombre
d'heures, si c'est ça, le critère, bien, je vais être intéressé à entendre les
arguments sur le nombre d'heures, M.
le Président, je vais être très,
très, très intéressé à entendre c'est quoi, le critère du nombre
d'heures, à quel moment ça devient trop d'heures, à quel moment c'est suffisamment
d'heures, à quel moment... Moi, j'ai
l'impression que c'est plus une question de point de vue, à partir de quel
banc on regarde le projet de loi. Là, ça change souvent les perceptions.
De toute évidence, je pense que cet argument-là est l'argument principal.
M. le Président, les collègues semblent vous demander de revoir le principe de la
procédure d'exception. Pas de problème. Personnellement, je serais...
Oui. Pourquoi on ne ferait pas ça dans la refonte de notre parlementarisme? Pourquoi on ne ferait pas ça? Mais il y a
une chose, par exemple, M. le
Président, qui m'apparaît être
intimement liée, c'est comment on
travaille en commission parlementaire. Parce
que, M. le Président, quand on
étudie un projet de loi, sur le
principe, chaque député a le droit de... dispose de 20 minutes pour
s'exprimer. Alors, il y a une finalité, il y a une obligation
de résultat, hein? Je sais que c'est peut-être un mot qui a de la difficulté à
traverser de l'autre côté de la Chambre, mais il y a une obligation de
résultat. La prise en considération, on a 10 minutes, chaque député. Il y
a une obligation de résultat, il y a une finalité. L'adoption
finale, 20 minutes, à l'exception des porte-parole, bien sûr.
Il y a une obligation de résultat, il y a une finalité. L'étude
détaillée? «Sky is the limit», comme disent les Chinois. Alors, M. le Président,
c'est intimement lié. C'est intimement lié. S'il y a un encadrement de la procédure d'exception, bien, il va falloir qu'on revoie
aussi la façon dont on travaille en commission parlementaire.
Et tout à l'heure, M. le Président, je
disposerai d'un petit peu plus de temps... parce que je ne veux pas étirer indûment, je disposerai d'un petit peu plus de temps,
j'aurai l'occasion de discuter de quelques perles, quelques perles du travail parlementaire rigoureux,
rigoureux, qui a été fait par nos collègues en commission parlementaire, pour
soutenir le point que je viens de vous proposer.
Donc, M. le Président, je pense que l'argument de nombre, l'argument de temps ne
sont pas des arguments valables dans le contexte actuel. Et je vous
demande évidemment de juger cette motion recevable.
Le Président : Merci, MM. les
leaders. J'ai bien entendu vos arguments respectifs.
Je suspends
donc les travaux afin de prendre ces questions en délibéré. Les cloches
sonneront pour vous aviser de la reprise de la séance.
Les travaux sont donc suspendus.
(Suspension de la séance à 10 h 17)
(Reprise à 12 h 16)
Le Président : Mmes et MM.
les députés, nous reprenons nos travaux.
Décision de la présidence
Et je suis maintenant
prêt à rendre ma décision sur la recevabilité
des motions présentées par le leader du gouvernement afin de fixer le cadre
temporel des séances extraordinaires et d'établir la procédure législative
d'exception.
Les leaders des trois groupes d'opposition
invoquent le caractère exceptionnel de la procédure législative d'exception, en
référant notamment au titre de cette dernière prévu au règlement, et soulignent
qu'elle a été utilisée quatre fois en moins
de huit mois depuis le début de l'actuelle législature. Ils me demandent, en
somme, de baliser l'emploi de cette procédure qui se veut, par
définition, exceptionnelle.
Ils font
également état du dépôt, par le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur, de 82 amendements mardi passé, soit il y a trois jours.
En outre,
les leaders des trois groupes d'opposition plaident que, bien que l'actuelle
procédure législative d'exception soit
permise par notre règlement, la présentation successive de telles procédures ne
respecte pas son esprit. Selon eux, l'exception
devient ainsi la règle, soit une nouvelle manière de gouverner, ce qui bafoue
le règlement en détournant le but de la procédure d'exception et
constitue un abus de droit.
Ils allèguent également que la procédure
législative d'exception brime la liberté de parole des députés en les empêchant
notamment de s'exprimer sur des articles qui se trouvent au coeur du projet de
loi.
Ils
mentionnent que, dans un tel contexte, il n'y a pas urgence de procéder ainsi
et que la présidence devrait, en tant que gardienne des droits de
l'ensemble des députés, empêcher l'utilisation de cette procédure.
Pour toutes ces raisons, ils me demandent de
juger irrecevables les motions présentées.
Quant au
leader adjoint du gouvernement, il mentionne que plusieurs précédents
démontrent qu'il n'existe pas de critère
quant au nombre de projets de loi pouvant faire l'objet d'une procédure
d'exception. Il souligne de plus que plusieurs projets
de loi ont, par le passé, fait
l'objet d'une telle procédure, alors que moins d'heures avaient été passées
pour leur étude en commission parlementaire. Il me demande donc de déclarer
recevables les motions présentées.
Les leaders m'ont invité à prendre en compte
l'esprit de la réforme de 2009 et à définir la notion d'exception. Eh bien, pour ce faire, je dois me référer au sens
courant des mots. Le dictionnaire Le Robert nous indique ce que le mot
«exception» signifie, soit — et
j'ouvre les guillemets — «en
dehors de ce qui est courant». Le dictionnaire Larousse précise, quant à lui, qu'il s'agit de — et j'ouvre les
guillemets à nouveau — «ce
qui est hors de la loi commune, qui paraît unique» — je
ferme les guillemets. Dans le cas qui nous occupe, cela signifie que la
procédure d'exception déroge aux règles
prévues généralement pour encadrer le débat pour étudier une affaire.
La procédure d'exception vient donc limiter les temps prévus généralement.
Voilà donc le sens à donner au terme «exception» dans ce contexte.
Comme le
mentionnent les leaders des groupes d'opposition, il est vrai que j'ai déjà
affirmé qu'il ne serait pas souhaitable que cette procédure soit
utilisée de façon répétitive. En effet, puisqu'elle limite la durée des débats,
la procédure législative d'exception ne devrait, comme son nom l'indique, être
utilisée que de manière exceptionnelle.
• (12 h 20) •
Par contre,
dans la même décision, j'ai aussi souligné que rien dans le règlement
ne prévoit le nombre maximal de projets
de loi pouvant être soumis à une procédure d'exception au cours d'une
législature et qu'il n'appartient pas à la présidence de déterminer seule, de
façon arbitraire, la limite quant au nombre de procédures d'exception qui
pourraient être présentées. Je
souligne également que, lors de la réforme parlementaire de 2009, nous avons
effectivement introduit la procédure législative d'exception.
Si nous
retournons dans le document de la réforme parlementaire, nous retrouvons
l'esprit de la motion de procédure d'exception
telle que nous la connaissons aujourd'hui, et je cite : «La philosophie
qui sous-tend notre régime parlementaire consacre le rôle important que joue le gouvernement dans l'exercice du
pouvoir législatif. Cependant, un principe fondamental veut que le temps consacré à l'examen de chaque mesure soit
amplement suffisant pour que les députés puissent exprimer leur avis.
La motion de procédure d'exception est justement destinée à permettre que cet
équilibre soit atteint lorsque le gouvernement désire encadrer l'examen
d'une affaire, comme un projet de loi.
«Ainsi,
contrairement à la motion de suspension des règles de procédure, la motion de
procédure d'exception ne permet de
régler qu'une seule affaire à la fois. Lorsqu'elle vise l'étude d'un projet de
loi, des temps fixes de débat pour chacune des étapes non complétées
sont prévus. La procédure d'exception assure de cette façon un temps déterminé
à l'étude de tout projet de loi.» Fin de la citation.
La réforme avait donc comme objectif de
permettre, lorsque le gouvernement a recours à cette procédure d'exception, de mieux encadrer le débat et
permettre aux députés d'opposition de s'exprimer sur la mesure qui leur est
alors soumise. Rappelons que l'ancienne
motion de suspension des règles, ancêtre de la procédure d'exception actuelle,
ne comprenait aucun temps minimum de débat
pour chaque étape de l'étude du projet de loi. C'est donc essentiellement
cet irritant que la nouvelle procédure
visait à corriger, en plus du nombre de projets de loi pouvant être soumis à
cette procédure simultanément. Il m'est donc difficile de conclure que
l'utilisation de cette procédure serait aujourd'hui contraire à l'esprit du règlement. Je rappellerai également que, par la
même occasion, les parlementaires ont convenu de retirer le critère d'urgence qui devait jusqu'alors être invoqué au
soutien d'une motion de suspension des règles. Depuis, lorsque le leader
du gouvernement présente une telle motion, il n'a plus à justifier une
quelconque urgence d'agir. La jurisprudence parlementaire a souvent indiqué que
ce n'est pas au président de juger de l'opportunité de recourir à la procédure
d'exception ou à déterminer si l'utilisation de cette procédure est justifiée
ou non. Cela appartient aux parlementaires qui débattront sur les motions
présentées et qui trancheront cette question.
Je réitère
que, si les parlementaires souhaitent modifier ou remplacer la procédure
législative d'exception qu'ils ont convenu
de mettre en place lors de la réforme de 2009, c'est dans un processus formel
et global de réforme parlementaire que cela pourra se faire.
Pour l'heure,
il revient aux députés et non à la présidence de décider d'adopter ou de
rejeter la procédure législative d'exception lors des votes sur les
motions introduisant cette procédure et établissant le cadre temporel des
séances extraordinaires. Pour ce qui est des
arguments de fond portant sur l'opportunité de procéder de cette manière à
l'égard du projet de loi n° 40,
ils pourront être discutés lors du débat restreint sur ces motions, mais ils ne
font pas obstacle à leur recevabilité.
Les leaders
ont fait appel à moi dans mon rôle de gardien des droits et privilèges de
l'Assemblée et de ses membres. Ils m'ont demandé de veiller à faire respecter
leur liberté de parole dans le cadre de nos délibérations. Il est vrai que
la liberté de parole est un privilège parlementaire constitutionnel essentiel à
l'exercice des fonctions de député. Par
contre, il est également reconnu que ce privilège peut être limité par les
règles du débat parlementaire. La motion de procédure d'exception fait partie de ces règles. Quant à la notion de
convention parlementaire, quand il y en a une, je vais tout faire pour la faire respecter. Ici, la seule
que je peux défendre est celle à l'effet qu'une réforme parlementaire doit
se faire dans un exercice collectif, en recherchant l'adhésion la plus large
possible.
Le recours à la procédure d'exception, qui est une
des procédures prévues dans notre règlement, est un choix politique fait
par le gouvernement. Le débat s'ouvre ensuite quant à son opportunité ou non,
et les oppositions ont tout à fait le droit
de juger que c'est inapproprié ou abusif. Par contre, la présidence n'a pas à
se prononcer là-dessus. Au sujet de la notion
d'abus de droit, voici ce que le président Bissonnet en a dit, et je
cite : «La présidence doit vivre avec les règles que l'Assemblée s'est elle-même données. C'est
pourquoi la motion de suspension des règles de procédure ne pourrait constituer un abus de droit ou une violation des
droits ou des privilèges de l'Assemblée ou de ses membres.» Fin de la
citation.
Une fois cela dit, la sanction quant au recours
à une motion de procédure d'exception est donc politique.
La motion de
procédure d'exception a été analysée par tous les groupes, incluant ceux d'opposition, à l'époque de la réforme
parlementaire. Ils ont unanimement jugé que la procédure d'exception était un
moindre mal comparé à la motion de
suspension qui existait jusqu'alors. L'utilisation qui en est faite par la
suite peut inciter les parlementaires à revoir les règles qu'ils se sont données collectivement. Par exemple, le
calendrier et l'horaire ont été modifiés car, avec l'usage, les députés ont jugé qu'un rythme différent et une
meilleure prévoyance des moments où l'Assemblée peut siéger étaient souhaitables. Est-ce que la procédure d'exception
doit être revue? Les temps prévus doivent-ils être modifiés? Doit-on baliser le nombre de motions à pouvoir être présentées dans
une période de travaux? Ce sont là des questions qu'il ne m'appartient pas de trancher unilatéralement. Je
dois faire respecter les droits prévus au règlement, qu'il s'agisse de ceux
prévus dans la procédure régulière ou celle d'exception.
Je
suis de ceux qui aimeraient une meilleure prévisibilité des travaux et je
n'hésiterai jamais à ce qu'on réfléchisse collectivement pour améliorer
la manière dont nous travaillons à l'Assemblée et en commission. J'aurai
d'ailleurs l'occasion de vous faire part, au
cours de l'actuelle période de travaux, de ce que nous pourrions envisager pour
améliorer nos règles et la manière dont nous les planifions.
Mais,
pour l'heure, mon rôle est de vérifier si les critères élaborés au moment de la
réforme sont respectés. La procédure
prévue au règlement prévoit qu'un seul projet de loi peut faire l'objet d'une
procédure d'exception et que des temps précis doivent être préservés
pour les parlementaires afin de débattre des étapes non complétées.
Alors, si je vérifie
ces critères par rapport au projet de loi qu'on soumet à la procédure
d'exception, voici ce qu'il en est : il
y a un seul projet de loi soumis à la procédure d'exception; le projet de loi
est à l'étape de l'étude détaillée en
commission, et cette étude n'est pas terminée, ce qui fait que des temps précis
de débat seront préservés, et la présidence verra à ce que ce soit le cas; si la motion de procédure d'exception est
adoptée, cinq heures seront consacrées à l'étape de l'étude
détaillée. Les députés pourront questionner le ministre sur son projet et
proposer de le modifier.
Les règles prévoient aussi qu'ils auront ensuite
l'occasion de proposer des amendements après cette étape sur tous les aspects qu'ils
souhaiteraient voir modifier, sous réserve des règles concernant les amendements
qui prévoient, entre autres, que cela doit se rapporter au principe du projet de loi. Par la suite, il y aura deux étapes d'une heure de débat et des
occasions pour les députés de se prononcer
sur les amendements et le texte du projet de loi lui-même. Rien
dans les motions présentées par le leader
du gouvernement ne va à l'encontre de
la procédure d'exception. Cela fait que les motions telles que
présentées sont conformes à notre règlement, et je ne peux les déclarer
irrecevables.
Je
terminerai toutefois en disant ceci. Que du temps soit consacré à des échanges
sur des idées fait partie du rôle fondamental d'un Parlement. Le Parlement
et les règles qui le caractérisent visent un certain équilibre en préservant la
capacité du gouvernement de présenter ses mesures et de les faire voter, tout
en protégeant le rôle de l'opposition. L'opposition
doit pouvoir exprimer son désaccord, le
cas échéant, et soumettre des propositions pour modifier ce que le gouvernement souhaite faire adopter par les
parlementaires. Le rôle de l'opposition doit donc être vu comme un contrepoids
par rapport au pouvoir exécutif. Ce rôle
fort important ne devrait pas être qualifié autrement. Je considère que le
débat parlementaire devrait être valorisé sous toutes ses formes, et
nous aurons l'occasion de nous pencher sur les moyens d'y arriver lorsque nous
entamerons les discussions dans le cadre de la réforme parlementaire.
Merci à tous. M. le
leader de l'opposition officielle.
M.
Tanguay : Oui. Très brièvement,
M. le Président. Nous prenons acte de votre décision. On vous
remercie d'avoir donné suite à notre demande d'avoir une décision écrite. Et
c'est toujours intéressant et utile pour la suite de nos prochains débats également. Donc, merci d'avoir
pris le temps d'étoffer votre vision et votre décision, dont nous prenons acte.
Nous
en appelions à votre rôle en vertu de l'article 2. Vous détenez tous les
pouvoirs, même ceux qui ne sont pas spécifiquement attribués, ils sont les vôtres si vous jugez bon
de rappeler à l'ordre une conduite qui irait, le cas échéant, contre
l'esprit du règlement de l'Assemblée nationale.
On
prend bonne note du fait que vous reconnaissez, bien évidemment, qu'il y a la lettre, mais également il y a l'esprit de nos règlements qui nous
guide. C'est la façon dont nous lisons votre décision.
Et
mes derniers commentaires sont doubles. Le premier, c'est que nous
déduisons et nous concevons également
que... Vous avez fait référence à la
réforme, la dernière, du 21 avril 2009, qui avait été adoptée unanimement.
Nous recevons votre décision qui nous invite à nous réunir, le cas
échéant, sur des propositions à faire quant à une réforme du droit parlementaire, de la procédure parlementaire, que l'objectif est de les adopter unanimement,
qu'un groupe parlementaire ne pourrait pas user de sa majorité pour les
imposer.
• (12 h 30) •
Et,
je terminerai là-dessus, en dernière page de votre décision vous dites : «Le Parlement — et je vous cite — et les règles qui le caractérisent
visent un certain équilibre en préservant la capacité du gouvernement de
présenter ses mesures [...] de les faire voter, tout en protégeant le rôle de
l'opposition.»
Nous saluons cet état
de fait, que vous affirmez qu'il y a un équilibre dans la procédure
parlementaire, M. le Président, et la
procédure parlementaire qui n'est pas nécessairement d'exception. Il y a un
équilibre. Alors, de se faire dire
qu'après 70 heures il y a un déséquilibre, c'est à nulle part dans le
règlement. Et vous constatez que le fait d'aller, comme à de nombreuses reprises on est allés,
au-delà de 70 heures, ça ne participe pas d'un déséquilibre. Ça participe
de l'équilibre qui le permet en vertu du règlement.
Et un contrepoids par rapport au pouvoir exécutif,
vous le dites, c'est le rôle de l'opposition. «Ce rôle fort important ne devrait pas être qualifié autrement.»
Malheureusement — ce sera
mon dernier commentaire — on a vu dans les derniers jours
qu'il a été qualifié autrement, notamment par le premier ministre. Nous saluons
l'importance que vous soulevez de ne pas qualifier autrement et de façon
dérogatoire le rôle important des oppositions. Merci.
Le Président :
Je reconnais le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Nadeau-Dubois : Je partage la lecture du leader de l'opposition
officielle. Deux commentaires, essentiellement.
D'abord, sur
la réforme parlementaire, vous soulignez l'importance que le processus de réforme
parlementaire soit mené de manière,
vous dites, formelle et globale. C'est très important. Je salue ce passage-là
en particulier de votre décision. Et
vous ajoutez également, et je vous cite, que ce processus doit être fait de
manière à chercher «l'adhésion la plus large possible».
La conclusion que je tire de ces deux
commentaires que vous faites sur une éventuelle réforme parlementaire, c'est que, comme président de l'Assemblée
nationale, je pense, c'est ce que je vous soumets respectueusement, vous devrez
être l'animateur principal de cette
réforme-là. Vous devrez être celui qui est responsable de cette réforme. Pour
moi, c'est la conclusion logique de
ces deux commentaires dans votre décision. Parce que cette réforme
parlementaire ne peut pas découler de
la vision d'une formation politique, encore moins du gouvernement. Les
politiciens ont le droit d'avoir leur conception
de comment ça devrait opérer, une démocratie, mais ça ne devrait pas être cette
conception particulière qui préside à une réforme qui va survivre aux
formations politiques qui sont présentement représentées en Chambre.
Donc,
moi, je fais appel à vous, dans la continuité de cette décision-là, pour être
le responsable, pour être l'animateur principal
de la réforme parlementaire qui s'en vient, je crois que c'est votre rôle comme
président, plutôt que ce soit une réforme qui vienne à l'initiative et selon les objectifs
du gouvernement, du premier
ministre et du leader du gouvernement. Ils contribueront à cette réforme-là, je l'espère, on va tous le faire,
mais ce n'est pas à eux à faire l'ordre
du jour de cette réforme-là, ce n'est pas à eux à en déterminer les
objectifs et les modalités. Je crois, M. le Président, que c'est à vous de le faire. Je crois que c'est à vous de le
faire, surtout dans un contexte, on ne va pas se mentir, où il y a des tensions
grandissantes entre le gouvernement et les oppositions. C'était mon premier
commentaire.
Le deuxième, le
deuxième, j'allais lire le même extrait que le leader de l'opposition officielle,
une phrase très importante dans cette
décision : «Ce rôle — vous désignez le rôle de l'opposition — fort important ne devrait pas être
qualifié autrement.» M. le Président, on l'a vu à de multiples reprises en
cette Chambre et dans l'espace public, des ministres
et de nombreux ministres du gouvernement, systématiquement ou très souvent,
qualifier péjorativement le travail qui
est fait par les oppositions. C'est en train de devenir une habitude et c'est
regrettable. Et j'apprécie, moi aussi, nous apprécions, à la deuxième opposition, ce commentaire et cet appel à
respecter ce qui n'est pas un caillou dans le soulier, ce qui n'est pas un obstacle gênant, ce qui n'est
pas un problème à l'efficacité gouvernementale, ce qui est une composante essentielle de la démocratie, c'est-à-dire le rôle
des députés des oppositions au salon bleu et en commission parlementaire.
Alors, on accueille
votre décision et on salue particulièrement ces deux aspects-là, vos
commentaires sur la réforme parlementaire et
vos commentaires sur le rôle des oppositions. Ça fait du bien à entendre, M. le
Président. Que ça vienne de vous, c'est réjouissant. On aimerait qu'à
l'avenir ça vienne aussi des banquettes du gouvernement. Merci.
Le Président :
Je reconnais le leader du troisième groupe de l'opposition.
M. Ouellet : Merci beaucoup, M. le Président. Je serai très bref. Mes deux collègues
qui ont pris la parole avant moi résument très bien ma satisfaction et la
satisfaction de ma formation politique dans ce jugement que vous avez
rendu. Oui, cette procédure, elle est
admissible, c'est un fait, mais surtout, et vous le soulignez à grands traits,
l'importance du contrepoids dans notre rôle parlementaire et
l'importance de l'opposition de pouvoir exprimer son désaccord.
Donc, je suis
effectivement en accord avec le collègue de l'opposition officielle et le
collègue de la deuxième opposition sur ce
qu'on a vu apparaître dernièrement dans les médias, dans l'espace public, entre
autres, mais même ici, sur la méthode que le gouvernement a utilisée
pour qualifier notre travail. Je pense que c'est très clair, vous nous indiquez le chemin à suivre vers une grande
lumière et sortir de ces zones d'ombre qui nous disqualifient tous, je le
pense.
Deuxième
chose, M. le Président, et je le souligne aussi à grands traits, pour ce qui
est de la réforme parlementaire, c'est
ce que j'ai plaidé tout à l'heure, lors de la motion sur la recevabilité, vous
insistez, comme le collègue de la deuxième opposition l'a mentionné, sur un processus formel et global, donc, connu de tous et pour lequel tout le monde peut y participer. Donc, ça,
je suis très content de le voir écrit et consigné dans votre décision. Mais
surtout, et je terminerai là-dessus,
je veux quand même souligner aussi le rôle central que vous allez avoir à jouer
et un peu la couleur et la saveur que vous lui donnez en nous disant, à même
vos mots dans votre décision, que vous aurez l'occasion de nous faire part au
cours de la période des travaux de ce que
nous pourrions envisager pour améliorer nos règles et la manière dont nous nous
planifions. Ça, M. le Président, c'est une présidence qui s'affirme, c'est une
présidence qui préside, mais surtout une présidence qui apporte sa lumière, et
je suis content de la voir jaillir. Merci.
Le Président :
Je reconnais M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. On vous remercie pour votre décision. La
jurisprudence était très claire à l'effet que la motion, elle était recevable.
Cela étant dit, je souhaite juste faire du pouce sur un commentaire que le député de Gouin a formulé relativement à la qualification du
travail péjorative des oppositions. Loin de là, M. le Président, mais un simple commentaire : j'écoute souvent la
période des questions de mon siège, ici, et souvent on qualifie le travail des
ministres et du gouvernement d'une façon très péjorative, de la part des oppositions, alors j'invite
le député de Gouin aussi à faire le
même exercice auquel il convie les ministres, aussi, du gouvernement, et l'ensemble de sa formation politique aussi.
Et,
M. le Président, pour ce qui est des tensions, je peux assurer le
député de Gouin que je n'ai aucune tension envers
lui et que je l'apprécie bien.
Débat
restreint sur le motif de la convocation en séances extraordinaires
et sur les motions fixant le cadre temporel et la procédure d'exception
Le
Président : À ce
moment-ci, les motions présentées par M.
le leader du gouvernement étant
recevables, bien, je vous informe maintenant de la répartition du temps de parole établi pour
le débat restreint sur le motif de la convocation en séances extraordinaires et sur les
deux motions présentées par le leader
du gouvernement, soit la motion fixant le cadre temporel des séances
extraordinaires et la motion de procédure d'exception.
Donc, la répartition du temps de
parole se fera comme suit : 58 min 30 s sont allouées au
groupe parlementaire formant le
gouvernement, 34 min 51 s sont allouées au groupe parlementaire
formant l'opposition officielle, 12 min 27 s sont allouées au deuxième groupe d'opposition,
11 min 12 s sont
allouées au troisième groupe
d'opposition. Chaque député
indépendant dispose d'un temps de parole de 1 min 30 s.
Toutefois, lorsqu'un seul député indépendant participe à un débat, il dispose d'un temps de parole de deux
minutes. Dans le cadre de ce débat, le temps non utilisé par les députés
indépendants ou par l'un des groupes parlementaires sera redistribué entre les
groupes parlementaires selon les proportions
établies précédemment. Mis à part ces consignes, les interventions ne seront
soumises à aucune limite de temps.
Enfin,
je rappelle aux députés indépendants que, s'ils souhaitent intervenir au cours
du débat, ils ont 10 minutes à partir de maintenant pour en aviser
la présidence.
• (12 h 40) •
Et je suis maintenant
prêt à entendre le premier intervenant. Je reconnais le leader adjoint du gouvernement.
M. le leader adjoint.
M.
Éric Caire
M.
Caire : Merci,
M. le Président. M. le Président, je voudrais vous dire que je suis heureux d'être ici présentement, mais ce n'est pas le cas. Malheureusement, et j'ai déjà fait ce commentaire-là, et je le referai, malheureusement, nous sommes dans une procédure d'exception, encore. Encore une fois. Pourquoi, M. le
Président? Et là j'ai un petit peu de temps, on aura l'occasion d'en discuter dans les prochaines
minutes. Est-ce que c'est le gouvernement qui impose la procédure d'exception
ou est-ce que c'est l'opposition qui l'impose au gouvernement? Et ça, M. le
Président, on a eu cette... j'ai amené cette
notion-là précédemment et je vais la ramener parce que, M. le Président, contrairement à tout ce que j'ai
entendu, je crois fermement que, si le gouvernement en est rendu à utiliser la procédure d'exception
dans le contexte du projet de loi n° 40, c'est parce que l'opposition
nous y amène.
Alors,
M. le Président, de l'autre côté, on a soulevé l'argument du nombre. Et c'est
drôle parce que j'ai entendu un collègue dire que le nombre d'heures en
commission parlementaire ne devrait pas être un argument. Mais, quand ça
sert les intérêts de l'opposition, le nombre
devient un argument. Alors, on a soulevé l'argument du nombre en disant :
C'est la quatrième fois depuis que la
Coalition avenir Québec est au gouvernement qu'on a recours à cette
procédure-là. C'est vrai. C'est vrai.
Faut-il rappeler, M. le Président, que, dans sa longue histoire au
gouvernement, le Parti libéral, lui, l'a
utilisée 79 fois. 79 fois, le Parti libéral en est arrivé à la
conclusion que le travail de l'opposition, là, ça avait assez duré, parce que c'est les mots qu'ils utilisent en nous
qualifiant, nous. Alors, ça serait intéressant qu'il y ait un effet miroir.
Est-ce que ces mots-là s'appliquent à
eux lorsqu'ils étaient assis ici et qu'ils faisaient la même chose? Mais moi,
je pense que oui. Je pense que oui.
Je pense que, tous les arguments qui ont été soulevés par mes collègues de
l'opposition, on devrait s'installer
devant un beau grand miroir puis se demander : Est-ce que ça, ça
s'applique à moi? Peut-être que cette partie-là de l'exercice, ils l'ont
oublié.
Par
exemple, donc, je vous donne le nombre
de fois où on a eu recours à la procédure d'exception : 79 fois. On
est rendus à quatre. On est loin du compte.
On est très loin du compte. Alors là, comme ça ne fitte pas, on a décidé de
faire des moyennes. Ah! là, si on le calcule selon la moyenne, ça va
bien aller. Parfait, faisons des moyennes.
Tout à l'heure, je parlais du projet de loi n° 400 qui avait passé 6 h 30 min en commission parlementaire avant d'être imposé par un bâillon. Il y
avait deux articles, 6 h 30 min, 3 min 15 s par
article en moyenne. Bâillon.
Projet de loi n° 40, quatre heures en moyenne par article. Ah non,
pas de bâillon! Là, ils disaient : Il faut prendre plus de temps. C'est drôle comment, des fois, là,
la mathématique... Puis on parle de comptabilité créative. C'est drôle comment est-ce
qu'on trouve toujours
une façon de calculer, du côté de l'opposition, pour que ça serve nos intérêts. Puis, quand on leur dit : «Bien, O.K., on
va faire le calcul, on va le faire le calcul», puis là, bien, ça ne leur donne
pas le beau rôle, bien là :
«Non, non, non, ça, on ne regarde pas ça», ce n'est plus bon, ça ne marche
plus. Puis après ça on se demande pourquoi le Québec a été en déficit si
longtemps. En tout cas!
M. le Président, donc, le nombre de bâillons, Parti
libéral, champion. Le peu d'heures
passées en étude article par
article avant un bâillon, Parti libéral, champion.
Il y a
un autre élément, M. le Président, dont on a parlé, puis ça, c'est assez
extraordinaire, vous allez voir. Là, on
nous dit : Oui, mais ça fait juste 70 heures qu'on en parle en
commission. Tantôt, je vous ai lu le nombre d'heures... Puis je vois le député de La Pinière. Je me permettrai donc de lui dire que... son projet de loi n° 10, qui était sur la refonte de la
gouvernance dans le réseau de la santé, dont d'aucuns pensent qu'il n'a pas
apporté juste des bénéfices, et j'en fais
partie, 66 h 30 min. Ah! c'est moins encore que ce que mon
collègue a enduré en commission
parlementaire avant d'imposer un bâillon, pas mal moins. Pas
mal moins, mais, bon, ça a l'air que, pour ça, c'était correct puis, pour le
réseau de l'éducation, ce n'est plus correct.
Mais
ce que je trouve particulièrement savoureux, c'est que ça fait 14 ans, M. le Président, qu'on parle de ça. Et j'ai eu
l'occasion de le dire en cette Chambre, je m'enorgueillis d'être celui qui, à
l'époque de l'ADQ, a déposé à un congrès la proposition d'inscrire au programme de cette formation politique
l'abolition des commissions scolaires. On peut être pour, on peut être contre. Vous comprendrez que je suis plutôt pour, je
vous laisse deviner. Et évidemment vous comprendrez qu'à l'époque, puis
je vous le confirme, là, ce n'était pas passé inaperçu, là. C'est une
proposition-choc qui avait suscité beaucoup de débats, qui avait même amené ces
mêmes commissions scolaires, la Fédération des commissions scolaires notamment,
pendant une campagne électorale, à acheter, de façon illégale, en utilisant des
fonds publics, de la publicité pour
s'assurer que l'Action démocratique du Québec ne forme pas le gouvernement. Mais ça, c'est un autre sujet, mais je vais peut-être l'aborder
vite, vite sur la pertinence des commissions scolaires.
Donc,
M. le Président, 2006, 2006. Donc, on en a parlé à l'élection
suivante, de 2007, on en a parlé à l'élection de 2008, on en a parlé à l'élection de 2012, on en a parlé à l'élection
de 2014, on en a parlé à l'élection de 2018. J'espère qu'on n'en parlera
plus à l'élection de 2022. Ça s'enligne pour ça.
Alors, M. le Président, quand je vois cette amnésie collective qui frappe mes collègues de
l'opposition en nous disant :
Bien, on en a parlé juste 70 heures, non, non, non, ça fait un bon bout de
temps qu'on en parle, ça fait un bon bout de temps qu'on en débat, ça fait un bon bout de temps que les pour
s'affichent pour, que les contre s'affichent contre. Puis savez-vous quoi?
Depuis le temps, là, je n'ai pas vu beaucoup les plaques tectoniques bouger. Ceux qui étaient
pour à l'époque le sont encore, majoritairement de ce côté-ci de la
Chambre, puis ceux qui étaient contre le sont encore, majoritairement de l'autre côté de la Chambre. Ça adonne de même. Puis
ça, ça n'a pas changé. Alors, moi, d'entendre mes collègues me dire : Bien, voyons donc, on en a parlé juste
70 heures, non, sur la faisabilité, là, ça fait longtemps qu'on en parle, sur la pertinence, ça fait longtemps
qu'on en parle. Le débat public, là, il fait rage depuis longtemps. Ce n'est
pas nouveau.
L'autre
affaire qui n'est pas nouvelle puis qui est nouvelle en même temps, voici une
formation politique qui a affiché ses
couleurs : Nous, si on devient le gouvernement, on va abolir les élections
scolaires, les conseils des commissaires, on va créer des centres de services. On a passé un bon nombre d'heures
en campagne électorale à expliquer notre plan. Aujourd'hui, nous sommes
au gouvernement, on le fait. Ça, c'est peut-être nouveau pour nos collègues
d'en face, un gouvernement qui dit ce qu'il fait... qui fait ce qu'il dit puis
qui dit ce qu'il fait. Bien, c'est ce qu'on fait. On le fait.
Maintenant,
je me permets peut-être un aparté, parce que le député de LaFontaine nous a
rappelé les pourcentages de votes et
la distribution des pourcentages de votes. Je lui rappelle que sa formation
politique n'est pas très chaude à l'idée d'appuyer la réforme du mode de
scrutin de ma collègue. Ça fait qu'à un moment donné il faut avoir une
cohérence dans le discours. Si on
pense que le mode de scrutin donne des gouvernements légitimes, il ne faut pas
le contester quand ça fait notre affaire puis l'appuyer quand ça ne fait
pas notre affaire. Je le laisse réfléchir à ça.
M. le
Président, un autre élément qui
aurait intérêt à être analysé et quantifié, c'est l'utilisation
des autres outils parlementaires. Parce que, là, on parle de la procédure
d'exception puis on dit : Le gouvernement de la Coalition
avenir Québec en use puis, selon les collègues,
en abuse. Selon ce que vous venez de nous dire, non. Mais qu'en est-il des
autres outils parlementaires mis à la disposition des parlementaires pour conduire leurs travaux? Motions de report,
combien de motions de report ont été
utilisées depuis que le Parti libéral forme l'opposition
officielle? Motions d'ajournement, combien de motions d'ajournement ont été utilisées depuis que
le Parti libéral forme l'opposition officielle? Ce serait intéressant de le savoir. Motions de scission, combien ont été utilisées? Des
outils parlementaires tout à
fait légitimes, comme la procédure d'exception l'est selon notre règlement,
mais en ont-ils usé ou en ont-ils abusé? La question se pose. Puis peut-être
que ce serait intéressant de trouver la réponse, parce que je repose ma
question initiale : Est-ce que le gouvernement impose une procédure
d'exception ou est-ce que l'opposition impose au gouvernement d'utiliser la procédure d'exception? Ce serait intéressant d'avoir ce beau grand miroir dont je parlais tout à l'heure, parce qu'effectivement
on nous accuse de toutes sortes de choses,
mais ce serait le fun, des fois, de se poser la question : On a-tu
utilisé ou on a abusé?
• (12 h 50) •
M. le Président, je vais vous donner quelques
exemples, si vous me permettez, et j'ose croire que vous me le permettrez. Une chose, un outil qui est à la disposition des parlementaires quand on fait
l'étude article par article, c'est des
motions préliminaires. C'est important, les préliminaires, M. le Président,
j'en conviens. Ceci étant, comme n'importe quoi, il ne faut pas en abuser. Et moi, depuis que je suis député à
l'Assemblée nationale, des motions préliminaires à l'étape de l'étude article par article, je n'en ai vu que
très rarement, il n'y en a pas eu beaucoup. Projet de loi n° 14, six...
pas n° 14, n° 40, pardon,
excusez-moi, j'étais dans un autre moment de ma vie, projet de loi n° 40,
six, six motions préliminaires, six motions préliminaires qui disent
quoi, M. le Président? Parce qu'en plus c'est beau de dire : Bien, c'est
un outil parlementaire très légitime, c'est vrai, je suis tout à fait
d'accord...
Alors, Mme la Présidente, évidemment, je vous
ramène à la commission parlementaire : «Conformément à l'article 240 du règlement de l'Assemblée
nationale, je fais motion afin que la Commission de la culture et de
l'éducation tienne, avant
d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 40, Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction relativement à l'organisation et à la gouvernance scolaires — je me suis pratiqué à lire vite récemment, M.
le Président — des
consultations particulières, et qu'à cette fin elle entende dès que possible
l'Alliance québécoise des regroupements régionaux pour l'intégration des
personnes handicapées.»
C'est quoi,
le problème? C'est quoi, le problème? Le problème, M. le Président, c'est que,
dans la façon de faire de notre
Parlement, il est d'usage que les oppositions demandent des consultations.
C'est d'usage. Il est d'usage d'en tenir. Il est d'usage d'en tenir selon l'importance du projet de loi. Il est
d'usage de les tenir de consensus, donc de consentement.
Ça, c'est la
liste des groupes sur lesquels tout le monde s'était entendu, tout le monde,
et, pensions-nous, y compris l'opposition
officielle. C'était entendu pour que nous tenions ces consultations
particulières, qui ont eu lieu, et chacun des 40 groupes a été entendu
conformément à la volonté exprimée par les parlementaires de les entendre, de
consentement. Et là on arrive après
coup, quand les consultations sont terminées, puis là on se dit : Ah non!
On va en rajouter une. Non. «Une»?
Bien non, pas «une», M. le Président. «Conformément à l'article 244 du
règlement de l'Assemblée nationale, je fais
motion afin que la Commission de la culture et de l'éducation tienne, avant
d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 40, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction
publique relativement à l'organisation et à la gouvernance scolaires — j'essaie de le dire un petit peu plus vite à
chaque fois — des
consultations particulières, et qu'à cette fin elle entende dès que possible M. Égide Royer — il n'est pas sur la liste, je vous le dis de
même — psychologue
et professeur associé à la Faculté des sciences de l'éducation de
l'Université Laval.»
Je vous
rappelle qu'au moment de lire ça tous les partis politiques se sont entendus
pour entendre une quarantaine de groupes et que tous ces groupes-là ont
été entendus.
Un deuxième. J'en ai un autre. Puis là
je ne vous le lirai pas. Bon, à la demande générale du président de la
Commission des finances publiques... Non, mais, M. le Président, je ne
lirai pas parce que je pense que les gens ont bien
compris, ont bien compris, dans ce que je suis en train de faire, ce qui a été
fait. Je pense qu'ils ont compris que, là, je pourrais vous relire le troisième, je pourrais vous relire le quatrième,
je pourrais vous relire le cinquième, je pourrais vous relire le sixième puis je pourrais vous dire qu'à chaque fois, à chaque fois, c'est une
heure de débat, parce que, là, tout
le monde parle, tout le monde, puis ils ont droit à 20 minutes chaque. Une heure. Une heure pour
débattre d'une motion préliminaire qui dit : Je veux entendre un
tel, et un tel, et un tel, alors que tout le monde a donné son consentement pour qu'on entende ces gens-là et seulement
ces gens-là. On s'est entendus, il y
avait consentement, ça n'a pas été
imposé. Ah! mais là on a changé d'idée. Ce n'est plus ça. Là, on en veut
d'autres. Puis là on en veut d'autres, puis on en veut d'autres, puis on en
veut d'autres.
Les gens qui nous
écoutent, là, je pense qu'ils commencent à comprendre ce qui se passait. Puis
là on n'a pas commencé à étudier un seul article,
M. le Président, là. La lecture plus le débat, ça, c'est au moins
six heures. Aïe! Il y a plein de choses superimportantes à étudier
dans le projet de loi. Je comprends donc! Étudiez-les au lieu de passer une
heure à dire : On veut entendre M. Untel, Mme Untel, alors qu'on
s'est déjà entendus au salon bleu de l'Assemblée nationale sur les groupes qui
seraient entendus. Étudiez-les, les articles. Le ministre de l'Éducation, là,
il aurait été heureux d'en parler.
Bien non, parce que, là, on a fait un débat sur une façon de faire qui
était, pensions-nous, consensuelle, qui après coup ne l'était plus et qui a fait en sorte que ça a pris beaucoup
d'heures avant de commencer à étudier le projet de loi.
M. le Président, est-ce que le gouvernement impose une procédure d'exception ou est-ce que
l'opposition impose au gouvernement d'utiliser la
procédure d'exception? Je continue. Il me reste encore un petit peu de temps.
Une voix :
...
M.
Caire :
Je vais faire comme si je n'avais pas entendu. De toute façon...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Une voix :
...
M.
Caire : Oui, non,
mais c'est... J'ai l'intention, parce
que j'imagine que mes droits parlementaires, comme il a déjà été dit, sont les mêmes que les siens, puis, si
lui, il a le droit d'utiliser son temps, j'imagine que moi, j'ai le droit de le
faire. Puis j'imagine aussi que mon droit parlementaire à être le seul à avoir la parole devrait être respecté, comme je respecte
son droit parlementaire à l'écouter quand il parle, même si ce qu'il dit ne
fait pas mon affaire.
Ceci étant... Non,
mais ça fait du bien. Des fois, c'est un petit peu thérapeutique, M. le
Président.
Alors, continuons.
Continuons, devant cette foule captivée, pour ne pas dire captive.
M. le Président, deuxième élément, en utilisant la procédure d'exception, ce que les oppositions
disent, c'est : Vous n'écoutez personne. Ah! c'est intéressant, ça.
O.K. Voyons cette théorie.
Alors,
qui est venu... D'abord, je pense que le ministre de l'Éducation a
assez bien établi que, dans les consultations
particulières qui ont été faites, il y avait un pourcentage de gens qui sont
venus dire : Votre projet de loi, on l'aime plus ou moins; il y avait un pourcentage qui sont venus dire : Votre projet de loi, il est bon, mais il peut être amélioré; puis il y a
un pourcentage qui a dit : On ne veut rien savoir de votre projet de loi; puis un pourcentage qui a dit : Votre projet de loi, c'est la meilleure invention
depuis la margarine. À peu près. Ce qui est normal, ce qui est usuel.
On
n'écoute personne? O.K. N'écouter personne, un, ce serait de ne pas tenir des consultations particulières. Ça, ce serait la première étape. Ce que nous
n'avons pas fait. Une quarantaine de groupes. Bon, ces gens-là sont qualifiés
ici de «personne», j'imagine. Mais quand même...
Ensuite, et ça, c'est tellement le fun, on reproche au ministre de l'Éducation de déposer des amendements qui font suite aux
consultations particulières. Ça fait que, là, le ministre,
il s'est assis, il a écouté les gens
puis il a dit : Oui, ce que vous nous dites, là, ça a de l'allure, on va
modifier le projet de loi en
fonction de ce que vous nous avez amené comme éléments. Méchante chance
qu'il n'écoute personne! Sinon, ça aurait été quoi?
Ça
fait que, là, de l'autre bord, on dit : Ah! bien, c'est parce que
c'est un projet de loi bâclé. O.K. Ça fait que, si on ne change
rien, on n'écoute personne, puis, si on change, c'est parce qu'il est bâclé. Ça
fait qu'on ne gagnera jamais. Tu sais, c'est
clair que tout ça est analysé en toute bonne foi de la part de nos collègues.
Le comportement du ministre, évidemment, sous les feux de la rampe, a
été scruté de façon très neutre et objective par nos collègues, et qui en sont arrivés à la conclusion qu'il n'écoutait personne,
malgré le fait qu'il déposait des amendements, qui étaient la preuve non pas qu'il écoutait, mais bien que son projet de
loi était bâclé. Je ne sais pas, là, mais il me semble que, pour quelqu'un
qui n'écoute personne, l'idée de modifier le
projet de loi en conséquence de ce qui a été entendu, ce n'est pas si pire. Ce
n'est pas si pire.
Alors
là, et vous allez l'entendre à satiété aujourd'hui, M. le Président, nos
collègues vont se lever, vont dire : Oui, mais là la Fédération des
commissions scolaires vous dit que ce n'est pas bon. Eh! Quelle surprise! Wow!
Je veux dire, non, mais on est tous
«flabbergast». Incroyable! Auriez-vous pu imaginer un seul instant, M. le
Président, que la Fédération des
commissions scolaires serait venue nous dire ici que d'abolir les commissions
scolaires, ce n'était pas une bonne idée? Je n'en reviens pas. Une
organisation...
• (13 heures) •
Puis
prenons 30 secondes, parce que, là, hum! on en entend parler beaucoup,
beaucoup, beaucoup, des commissions scolaires,
et c'est rarement pour les bonnes raisons. Aurait-on pu croire qu'une
organisation dont la raison même d'exister est de protéger l'existence des commissions scolaires aurait pu être
favorable à l'abolition des commissions scolaires? Tu sais, quand tu
scies la branche sur laquelle tu es assis, là... Bien non, c'est sûr que non.
Aurait-on pu penser que cet incontournable groupe de lobbys financés avec de
l'argent que les commissions scolaires leur donnent, donc qu'elles ne mettent pas dans des services aux enfants, et tout
ça pour avoir le privilège de défendre une organisation dont l'utilité est
hautement discutable, aurait pu avoir une
autre réaction que de dire : De nous abolir, ce n'est pas une bonne idée?
Wow! Tu sais, trouvez mieux un peu.
On a des
syndicats qui viennent dire au ministre : Ce n'est pas une bonne idée, ce
n'est pas une bonne idée de garantir la reconnaissance professionnelle
des professeurs dans une loi, de leur dire : Vous êtes les professionnels
de l'éducation. Ce n'est pas une bonne idée, le syndicat est venu dire ça. Le
syndicat est venu dire que ce n'était pas une bonne
idée de s'assurer que seul un prof peut noter un élève et que, s'il y a
contestation de la note, seul un prof peut évaluer l'évaluation d'un autre prof. Ça, c'est un manque
de respect total, selon le syndicat, de dire aux profs : Vous êtes les
seuls experts capables de faire ça.
Ça, c'est manquer de respect aux profs pour une raison que je ne m'explique pas
encore et qu'on n'a pas encore réussi à m'expliquer.
Ce n'est pas
une bonne idée de dire que, dans un processus de formation continue, nos profs
devraient se mettre à jour. Moi, là,
je suis convaincu, je vais m'asseoir devant les parents, ceux qui confient
leurs enfants à ces professionnels-là, puis
de leur dire : Je pense que de s'assurer que ceux qui ont l'enseignement
de vos enfants comme tâche première devraient toujours se garder à jour, je suis convaincu que les parents vont se
lever en disant : T'es-tu fou, toi? Voyons donc, c'est quoi, cette idée-là, s'assurer que nos profs sont
toujours à la fine pointe de ce qui se fait en matière d'éducation? Bien non,
nous autres, ce qu'on veut, là, c'est qu'ils
ouvrent la porte au mois de septembre, puis qu'ils ferment ça au mois de juin,
puis que ça s'arrête là. Bien, sinon, c'est
quoi, le problème de dire qu'il faut que nos professeurs aient un minimum
d'heures de formation continue? C'est
quoi, le débat? C'est quoi, l'enjeu? C'est quoi, la guerre? Je ne sais pas, je
ne sais pas, puis je vous dirais
qu'on est quelques-uns à se poser la question puis on n'a toujours pas de
réponse. Donc, ça, c'est l'autre groupe qui soutient l'opposition dans
ses prétentions contre le projet de loi n° 40.
Je vais vous
parler des municipalités parce
que j'en connais quelques-unes, M. le Président, qui auraient souhaité... et je suis convaincu que les collègues de tous
les côtés de la Chambre ont vécu cette situation-là, des municipalités
qui auraient souhaité pouvoir se servir soit
des plateaux techniques, bibliothèques, stationnements, amphithéâtres de
l'école et qui, dans certains cas...
puis ça, je l'avoue, c'est à géométrie variable. Il y a des commissions
scolaires avec qui ça allait bien, il y
a des commissions scolaires avec qui ça n'allait pas du tout, et,
malheureusement, moi, j'ai vécu trop d'expériences où ça n'allait pas du tout. Bien, le projet de loi
vient corriger cette situation-là parce qu'ultimement, là, que ce soit l'école,
que ce soit la municipalité, celui qui est
en dessous puis qui paie, c'est le même, c'est le même : le citoyen, le
parent, le contribuable. On parle tous de la même personne.
Et toutes ces organisations-là devraient
toujours, toujours, toujours avoir à coeur de dire : On est là pour qui?
On est-u là pour nos intérêts corporatistes ou on est là pour les enfants et le
citoyen, qu'il soit parent, contribuable, nommez-le
comme vous voulez? Bien, le projet de loi, il vient faire ça. Ça fait que, là,
monter aux barricades pour ça, moi,
je ne comprends pas. Je ne comprends pas. Je ne vois pas, en tout cas dans ma
circonscription, de citoyens qui viennent me dire : Aïe! C'est quoi, cette affaire-là? Les commissions
scolaires puis les municipalités vont être obligées de se parler puis de
collaborer? C'est bien niaiseux, cette idée-là. On ne voit pas ça. Au
contraire, je dis : Aïe! Il est à peu près temps. Ça fait que moi,
je lui dis bravo, au ministre de l'Éducation, de faire ça parce que c'est un
enjeu.
Et mon
dernier point sur écouter la population et non pas les groupes, écouter les
intérêts de la population et non pas les intérêts corporatistes, mon dernier
point... J'ai entendu les débats, j'ai entendu les collègues, à plusieurs
reprises, indiquer très clairement ils étaient à l'écoute de qui. Et
savez-vous quoi, M. le Président? Il y a un groupe dont ils ne parlent jamais, jamais : les enfants. Jamais.
Il y a un groupe... et, à travers les enfants, leurs parents, on s'entend,
parce que c'est encore les parents et
c'est encore les Québécois qui sont les grands responsables de l'éducation de
leurs enfants, je pense qu'on n'aura pas un gros débat là-dessus.
Ça, je n'en entends pas parler. Puis je vais vous expliquer, M. le Président, pourquoi on n'en entend pas
parler, des Québécois en
général, pourquoi on entend toujours
parler des lobbys et des groupes de
pression. Pourquoi? Parce que l'ancien premier
ministre, le premier ministre Couillard a eu cette savoureuse intention, un jour, dans un contexte que je ne saurais
expliquer, de dire : Bien là, ce n'est pas compliqué, il va y avoir des élections scolaires, là, elles seront référendaires, les gens vont
nous dire, par leur participation, par leur vote, s'ils veulent, oui ou non, qu'on maintienne le système
des commissions scolaires en place. Il était assis là, là. Je m'en
souviens, moi, j'étais assis un petit peu plus loin par là.
Une voix : ...
M.
Caire : Oui, merci, M. le député, oui, là-bas.
Alors là, on s'est dit : Mon Dieu! Que la lumière soit! Et la lumière
fut : 5 %, 5 %. Juste pour
vous dire, moi, dans mon café, le lait, il est à 10 %. 5 %, ce n'est
même plus un taux de participation anémique, comprenez-vous? Je veux
dire, médicalement, là, tu signes l'acte de décès puis tu arrêtes ça là, là,
sinon c'est de l'acharnement thérapeutique.
C'est ça, là, c'est ça qu'on fait. Alors, je dis que... et la lumière fut,
bien, la lumière fut parce que le Parti libéral, et ça, c'est un record...
Laissez-moi aller là-dessus. Mon Dieu! J'ai encore du temps. Oui, le Parti libéral dépose un projet de loi,
contre toute attente, qui abolit les élections scolaires et les conseils des
commissaires, dépose ça en Chambre. Je suis de l'autre bord, là, moi, je
vis un moment d'extase, comprenez-vous, parce
que ça fait des années que je dis : Aïe! Il faut aller dans cette
direction-là, puis, wow! enfin! Puis ce n'est pas important si ce n'est pas nous autres qui le fait,
l'important, c'est que ça se fasse. Ça fait que, là, on y croit naïvement — et nous fûmes naïfs d'y croire — jusqu'au jour où les lobbys dont ils nous
parlent, l'autre bord, ont fait ce pour quoi ils existent, c'est-à-dire
du lobbying, et ont utilisé... Et c'est intéressant d'entendre mes collègues
qui disaient : Bien, moi, j'étais dans
une commission scolaire, moi, j'étais dans une commission scolaire, moi,
j'étais dans une commission scolaire. Bon, O.K., on comprend où étaient les
portes d'entrée, c'est gentil de nous l'indiquer. Avec quoi comme résultat? À
l'intérieur d'un même mandat, hein, on parle du mandat de 2014 à 2018, à l'intérieur du même mandat, le même parti
politique qui est au gouvernement — il
n'y a pas de changement, là — sous l'égide du même premier ministre,
dépose un projet de loi qui dit : On va abolir les commissions scolaires, et en redépose un autre qui dit : Bof! On
va y repenser, avec des gymnastiques... C'était olympien, c'était
olympien. Ma collègue serait jalouse des contorsions qui ont été faites à ce moment-là — honnêtement, ça force l'admiration — pour
expliquer comment on peut passer de cette position-là à l'autre extrême
sans explication. Il n'y en a pas.
• (13 h 10) •
Alors, vous
comprendrez, M. le Président, que, quand on dit qu'on est à l'écoute, bien, dans un premier temps, on a
été à l'écoute de la population qui, avec un 5 %... Puis je l'ai déjà dit, mais je vais le répéter, là, je veux
dire, comme élu, quand tu connais le nom, le prénom de tous tes
électeurs, ou tu as une maudite bonne mémoire... C'est ça. Non, mais c'est ça, c'est parce que ça devient une
entreprise familiale, les commissions scolaires, là, à ce compte-là. Je veux
dire, c'est tous les cousins et les cousines, les mononcles, les
matantes qui ont voté, là.
Donc, on
passe d'écouter la population, parce qu'on se dit : À 5 %, on ne peut
pas garder ça en place, je veux dire, c'est
ridicule, c'est, à la limite, déshonorant... Et j'ai entendu un collègue
dire : Ah! il y a 66 % de taux de participation, on n'a pas
trop, trop à parler. O.K., je comprends, je suis d'accord, 66 %, on ne
peut pas s'enorgueillir de ça et, oui, on doit
travailler à augmenter ça. Mais, quand même, entre 66 % puis 5 %,
là... Bien, mettons, mon gars, il me ramène 66 % sur son bulletin, je ne suis pas content, tu sais,
je lui dis : Tu es capable de faire mieux. S'il me ramène 5 %... Hi!
Oh! on va aller rencontrer ton prof.
Et donc, là, on écoute la population, on change
d'idée, on dépose un projet de loi qui fait exactement l'inverse, maintient les
commissions scolaires, «touche pas à ça», comme dit la chanson, pourquoi?
Peut-être un jour aurons-nous la réponse. Peut-être que le fait d'écouter tous
les groupes dont j'ai mentionné l'existence et les intérêts, peut-être que c'est ça qui a amené l'ancien
gouvernement à faire ce qu'il a fait ou à ne pas faire ce qu'il aurait dû faire,
et qu'il n'a pas fait, et que nous allons faire. Alors, oui, on écoute la
population, oui, on écoute les gens qui ont des suggestions à nous faire. Et je
pense, nonobstant ce que disent les collègues, puis je ne veux pas...
Une voix : ...
M.
Caire : Non, je ne
prête jamais d'intentions, M. le Président, vous le savez, je les donne.
Non, mais on
a accueilli une collègue cette semaine, et je me contenterai de dire ça,
et je pense que tous ici, quand la population
parle, on devrait avoir l'humilité de l'écouter, tous ici, on devrait avoir
l'humilité d'écouter quand la population, par les moyens démocratiques,
s'exprime, M. le Président. Je me contenterai de dire ça.
Alors, M. le Président, oui, on est à l'écoute de la population, et je suis absolument convaincu que ce
que nous sommes en train de faire, la population le souhaite. Je
suis convaincu que ce que le ministre
de l'Éducation est en train de proposer va exactement dans le sens de ce
que la population souhaite et de ce que la population
exprime, que ce soit à travers des
élections provinciales, des élections
scolaires, des sondages. N'importe quel moyen qui existe pour mesurer l'appétit
de la population pour la réforme que le ministre de l'Éducation est en
train de piloter nous donne raison.
Alors, M. le Président, je repose ma question : Est-ce que
le gouvernement impose une procédure d'exception à l'opposition
ou est-ce que c'est l'opposition qui nous force à utiliser la procédure
d'exception?
Et, M. le Président, si mes deux premiers arguments n'ont pas réussi à vous convaincre,
j'enchaînerai avec un troisième, eh
oui. M. le Président, brièvement, je vous ai fait part d'utilisation
de différents moyens parlementaires à différentes étapes du processus législatif, dont les motions préliminaires, mais il en existe
d'autres. Dans l'étude article par
article, il en existe d'autres. Et je suis content, d'ailleurs, de l'intervention du leader
du deuxième groupe d'opposition d'aujourd'hui sur le fait qu'on devrait
réfléchir à la procédure d'exception et aux suites à donner parce que je lui ai
dit, et je le crois sincèrement : Oui, effectivement. Par
contre, il faudra aussi réfléchir sur
la façon dont on travaille en commission parlementaire.
Et je vous donne un exemple,
un parmi tant d'autres, puis qui émane de ma collègue de Saint-Laurent. Qu'elle ne le prenne pas
personnel, mais je pense que, si l'opposition peut qualifier le gouvernement et sa façon de
travailler, le gouvernement est légitime de faire la même chose. Donc, en plus
des motions préliminaires, différents amendements ont été déposés. Je vous en lis un, à l'article
4.2, l'article 4.2 du projet
de loi n° 40, un amendement
qui se lit comme suit : Modifier l'amendement proposé à l'article 4.2 du projet de loi par, paragraphe 1°... Là,
c'est le fun parce que, maintenant, les alinéas puis les paragraphes, je me démêle mieux avec ça, merci au projet de loi
n° 37. Donc : 1° le remplacement, dans le premier alinéa de l'article 22.0.1 de la Loi sur
l'instruction publique, de la phrase «L'enseignant doit suivre au moins
30 heures d'activités de
formation continue par période de deux années scolaires débutant le
1er juillet de chaque année paire» par la phrase suivante : «L'enseignant peut suivre des activités de
formation continue qui répondent à ses besoins en lien avec le
développement de ses compétences»;
2° la suppression du deuxième et du troisième
alinéa.
Ça, c'est
l'amendement. Ça, c'est l'amendement sur lequel on a passé 45 minutes,
45 minutes. O.K., là on comprend qu'on
fait un amendement qui dit «peut» versus «doit», là, on s'entend qu'on est en
train de recontextualiser. Mais ce qui est extraordinaire... Et les citoyens du
Québec pourront, via la magie des médias sociaux, aller se faire leur propre
opinion, ils ne sont pas obligés de
m'écouter puis de me croire sur parole, allez vous faire votre propre opinion,
pourront suivre la profondeur et la
pertinence des débats. Parce que, M. le Président, croyez-le ou non, mais, au
dépôt de cet amendement-là, de quoi a-t-il été question, notamment? Des
maternelles quatre ans. Là, j'espère que vous avez l'amendement en tête, parce
que tu dis : O.K., mais c'est quoi, le lien, entre la formation continue
dans le projet de loi n° 40 puis les maternelles quatre ans, qui font l'objet d'un projet de loi qui a été adopté par
l'Assemblée nationale? Ça fait que, là, on est en train de réouvrir le débat sur les maternelles quatre ans.
O.K. Ça fait que moi, je comprends le ministre de l'Éducation de s'asseoir,
d'écouter ça puis de dire : Bien là, c'est quoi, le rapport? C'est quoi,
le rapport? Il y a un projet de loi clair sur les maternelles quatre ans qui, soit dit en passant, a été adopté selon la
procédure normale établie par l'Assemblée nationale, on s'entend, adopté. On fait un amendement de la
formation continue des profs et on discute de quoi? On ne discute pas de
formation continue des profs, là, on discute notamment de maternelles quatre
ans, puis là on refait le débat sur les maternelles
quatre ans. M. le Président, ça se peut que le ministre de l'Éducation, à un
moment donné, s'est dit : Bien là, je ne suis pas sûr qu'on est vraiment dans la bonification du projet
de loi puis dans l'amélioration du projet de loi. Ça se peut, ça se peut, puis, à la limite, j'aurais tendance à
être assez d'accord avec lui.
Mais, M. le Président, j'ai un autre exemple. On est au 14 janvier, ça ne fait pas longtemps,
où Mme la députée de Saint-Laurent
a décidé de prendre une heure pour faire un débat sur les mots «dans la mesure
du possible». Ça, c'était le grand débat.
Puis c'est des mots, M. le Président, qui sont utilisés, dans le corpus législatif, à satiété, là. Et j'ai goûté
à cette médecine-là, où là, pour une raison que j'ignore, il faut se mettre à
donner une surdéfinition pour chaque mot qu'on utilise dans les projets
de loi, alors que, dans le temps où c'était le Parti libéral, le sens était
très clair puis il n'y en avait pas, de problème. Alors, M. le Président... Puis là je pourrais vous sortir les textes où Mme la députée de Saint-Laurent nous dit... bon, a parlé des conditions
d'admission puis... Bien, en fait, je vais vous le lire, M. le Président, ça va permettre aux citoyens de comprendre. Alors,
ici on est... «Pourquoi on n'est pas capables, aujourd'hui, juste de s'entendre pour prioriser ces trois conditions
d'admission et d'inscription, dont la proximité, la fratrie et les besoins
particuliers, et d'en faire quelque chose qui soit prescriptif, pas quelque
chose qu'on envoie dans l'univers? Si ça se réalise,
tant mieux. Si ça ne se réalise pas, tant pis. Et savez-vous quoi? Il n'y a
personne d'imputable. Je pense qu'ici on
a une belle occasion de s'assurer que votre intention, à titre de ministre,
se concrétise à travers le projet de
loi.» Ça, c'est l'argument de la... Le ministre
répond : «Bien, parce qu'il y a des mots là-dedans, "dans la
mesure du possible", et il y
aurait les commissions scolaires qui ne tiendraient d'aucune façon compte de la
proximité parce que, supposément, ce ne serait pas juste un souhait. Moi, je n'y crois pas.» Le ministre
répond. Et là la députée revient et elle revient. Puis là je pourrais vous lire le texte au complet, mais ce
n'est pas ça, l'objet, là, parce que, justement, c'était ça, le problème. Si je vous lisais
tout le texte, je passerais le reste de mon temps d'intervention à ne faire que
ça. Mais les citoyens doivent comprendre que c'était ça, les
débats. Puis là on a fait un grand débat de je ne sais pas combien de temps sur
les mots «dans la mesure du possible». Ça,
c'était le grand débat. Ça, ça a fait avancer la réussite éducative. C'était
ça, l'objectif, c'était de
faire avancer la réussite éducative.
• (13 h 20) •
Bien, M. le Président, moi, je pense que les citoyens du Québec pourront porter un jugement sur cette question-là.
Est-ce qu'on est vraiment dans des débats constructifs quand on fait six
motions préliminaires pour entendre des gens qui n'étaient pas sur la
liste sur laquelle on s'était entendus? Est-ce qu'on est dans du débat
constructif quand on fait un amendement qui traite spécifiquement de formation
continue chez les profs et qu'on amène le débat sur les maternelles quatre ans, dont on connaît l'opposition
toute légitime de Mme la députée de Saint-Laurent? C'est correct, mais sauf qu'il y avait un projet de loi qui était le bon moment pour faire ce débat-là, il y a
d'autres forums. Mme la députée a choisi de
faire dévier le débat sur les maternelles
quatre ans, qui n'étaient pas l'objet
de cet amendement-là. Et on l'a vu, on peut faire des grands débats sur le sens des mots «dans
la mesure du possible». On peut passer de longues, longues, longues minutes à débattre du sens de ça, mais la question,
c'est : Peut-on se lever, regarder les Québécois dans les yeux et
leur dire : Moi, mon seul objectif, c'est la réussite scolaire, pas de faire de
l'obstruction, c'est faux, pas de retarder l'adoption du projet de loi, c'est faux, mon objectif, c'est de bonifier le projet de loi? Peut-on dire que c'est le cas lorsque des amendements
sont des amendements de concordance pour biffer le mot «commissions scolaires» par «centres de services»? On pourrait vous les faire sortir, de longues
minutes de débat là-dessus, alors que c'est de la simple concordance, M. le Président, de la simple concordance,
il n'y avait aucune autre finalité à ça.
Et là on se
lève en Chambre en disant : Non, non, nous, on veut juste faire du travail
constructif. C'est ça, notre objectif. Puis notre objectif, c'est de s'assurer
de la réussite éducative. Bien, M. le
Président, moi, je dis : Les Québécois jugeront,
les Québécois jugeront. Mais, encore une fois, M. le Président, encore une fois, je repose la question : Est-ce que
nous imposons une procédure d'exception à l'opposition ou c'est l'opposition qui nous force à utiliser la procédure d'exception quand on voit — et
c'est un modeste échantillon, M. le Président — la nature de ce que nos
collègues d'en face qualifient de travail constructif?
Bien, M. le Président, moi, je pense qu'il est tout à fait légitime, compte
tenu des circonstances et compte tenu
de ce que le projet de loi apporte, et j'y
arrive, d'avoir recours à la procédure d'exception. C'est tout à fait légitime. Je dirais même que,
oui, c'est une nécessité, et moi, je me permettrai de dire que c'est une situation
dans laquelle les partis de l'opposition nous amènent. Pourquoi, M. le
Président? Bien, maintenant,
il faut regarder ce que le projet de
loi fait. Le projet
de loi, il vient changer, notamment,
la gouvernance. Alors, évidemment, il n'y
a plus de commissions scolaires, il n'y a plus d'élections
scolaires, il n'y a plus de conseils des commissaires et il n'y a plus de commissions
scolaires à proprement parler, on s'en va
vers des centres de services. Ce faisant, ce faisant, on change, évidemment, la structure de gouvernance,
ce qui a un impact. Et là il faut mettre ça en place, et ça, ça ne se fait pas
du jour au lendemain, il y a une transition.
Et il y a une année scolaire qui commence au mois de septembre, hein, on est
tous d'accord avec ça, et cette nouvelle gouvernance là doit être en
place. Alors, on ne peut pas... Puis, je vous le répète, là, on a une vingtaine
d'articles sur 319 qui ont été adoptés, donc
il en reste presque... un petit peu moins que 300, 299, en moyenne quatre
heures, donc multipliez ça par quatre, puis ça, c'est le temps que vous
avez en commission parlementaire à passer avant de passer
à la prise en considération, avant de passer à l'adoption finale, avant de
passer à la sanction, avant d'avoir la possibilité
de mettre vos centres de services en place. M. le Président, c'est sûr qu'on ne
fait pas ça au mois de septembre, là,
oubliez ça, impossible, impossible, pas à quatre heures, en moyenne, par
article, ça ne se peut pas. Alors, oui, au nom de la réussite scolaire,
et, oui, au nom de la réussite des enfants, et, oui, au nom d'une efficacité
dans la gouvernance, il y a urgence d'agir.
Je comprends, M. le Président, dans votre décision, vous avez dit : On a
retiré la notion d'urgence pour
utiliser la procédure d'exception, mais, dans ce cas-ci, M. le Président, je
l'aurais plaidée, moi, la notion d'urgence, sans aucune difficulté, sans aucune difficulté, parce qu'il ne s'agit
pas d'adopter le projet de loi pour que, d'un claquement de doigts, tout
ça se mette en place, il y a beaucoup de travail. En fait, le travail commence
à la sanction du projet de loi, M. le Président.
Et qu'est-ce que ça va donner, tout ça? Pourquoi
on fait ça? Pourquoi on veut mettre ça en place rapidement? Parce que, un, contrairement à ce qui a été dit,
nous allons effectivement décentraliser la gouvernance. Et ça, c'est très
différent de ce que mon collègue, mon estimé collègue de La Pinière a fait
avec le projet de loi n° 10, où le projet de loi centralisait, parce que le ministre, lui, ne se
donne pas le pouvoir de nommer tout le monde dans les centres de services,
ça se fait par les comités de parents dans
le cas des commissions scolaires francophones et ça va se faire par la
population dans les commissions
scolaires anglophones, avec une finalité qui est la même, c'est que les
parents, les gens du milieu et les
experts seront aux commandes des centres de services. En plus, un autre
amendement, un excellent amendement qui a été apporté par mon collègue sur la
création de districts va s'assurer d'avoir une bonne représentation puis un
ancrage solide dans les différentes régions du Québec, notamment les
régions plus rurales. Ça aussi, ça avait peut-être été oublié dans le projet de loi n° 10 de mon estimé collègue de
La Pinière, où on se souvient
que tout avait été centralisé dans un
seul élément. Puis, malgré l'étendue des centres de santé et de services sociaux, aujourd'hui on en voit les contrecoups, de ne pas avoir une gouvernance bien ancrée sur le
terrain, ce que mon collègue évite de faire en ayant les districts qui
vont être implantés partout au niveau des centres de services, donc de
s'assurer que ces milieux-là pourront continuer à avoir la mainmise sur ce qui
se passe sur leur territoire.
Et un autre
élément, M. le Président, qui, à
mon avis, est absolument
essentiel, voire révolutionnaire, on inverse la pyramide de gouvernance. Parce
qu'on le sait, les commissions scolaires, qui s'autoproclamaient des gouvernements dédiés à l'éducation, avaient l'existence juridique, avaient le pouvoir décisionnel, et les
écoles étaient des succursales, hein?
Les directeurs d'école, les conseils d'établissement étaient inféodés aux conseils des commissaires, généralement à une direction générale qui était là, puis qui assurait une
continuité, puis qui s'assurait que les choses se passaient comme la direction générale... avec la bénédiction
du conseil des commissaires, ça se passait comme on le souhaitait. Puis à
partir de là, les conseils d'établissement et les directeurs d'école, qui
étaient redevables à cette autorité-là, bien, ils faisaient ce qu'on leur dit, même s'ils n'étaient pas d'accord.
Ça, c'est comme ça que ça marchait ou que ça ne marchait pas, je devrais dire. Bien, aujourd'hui, on change cette façon-là de diriger nos écoles. Les directeurs d'école
vont avoir l'autonomie, les
équipes-écoles vont avoir l'autonomie dont elles ont besoin, parce que,
quand on parle de la réussite scolaire...
• (13 h 30) •
Et je trouve
ça tellement hallucinant d'entendre mes collègues
dire : La réussite scolaire n'est pas mentionnée dans le projet de loi. M. le Président, la réussite scolaire est partout dans le projet de loi. Le projet de loi, il est dédié à la réussite scolaire. Ce qui est une hypothèque à la réussite scolaire,
c'est les commissions scolaires. Ça, c'est une hypothèque à la réussite scolaire. Les fédérations des commissions scolaires, ça, c'est
une hypothèque à la réussite
scolaire. Mais les directions d'école, les équipes-écoles, et de leur donner le
contrôle et le pouvoir... Bien là, j'espère que mes collègues
ne sont pas surpris. Je veux dire, ça fait depuis 2007 que je dis ça, que je le répète, et que je le
répète, et que je le répète. Peut-être que le changement de côté fait qu'aujourd'hui ils écoutent un peu plus, mais, je veux dire, je n'ai pas
changé de discours. Moi, je n'ai pas
changé de discours depuis 2007. Encore
une fois, je leur rappelle qu'ils
devront nous expliquer ce qui s'est
passé entre 2014 et 2018 pour qu'ils déposent un projet de loi qui abolit les commissions scolaires et qu'ils déposent un même projet de loi qui les garde en place. Ça, peut-être
qu'ils pourront nous l'expliquer, là, mais, bon, bref. Et donc, M.
le Président, on assure une véritable
décentralisation des pouvoirs avec la façon
de faire. On s'assure que les équipes-écoles ont l'autonomie dont elles ont
besoin pour assurer la réussite
scolaire de nos enfants. On s'assure
que les professeurs sont les seuls professionnels
de l'éducation aptes non seulement à enseigner à nos
enfants, mais à les évaluer. On s'assure de ça dans le projet de loi.
Puis c'est
drôle parce que j'entendais les collègues dire : Ah! le projet de loi qui favorise le gonflage de notes. Non. Dans l'histoire, là, ceux ou ce qui a favorisé le gonflage de
notes, là, il n'est pas assis de ce côté-ci, là. Moi, j'ai entendu un ministre de l'Éducation défendre le fait qu'on pouvait
pimper les notes d'un enfant puis que ça, c'était bien correct, puis là
nous parler de marge relative ou je ne sais plus trop quel principe, puis ça se
faisait au niveau du ministère. Aujourd'hui, c'est un prof qui va les évaluer, puis, s'il y a
une révision à demander, c'est un prof qui va faire la révision. Bien, ça, c'est le contraire de «booster» des
notes ou gonfler des notes. Et ça, c'est le ministre de l'Éducation actuel
qui va le faire, M. le Président. Et je pense que tout le monde, on a
des raisons d'en être fiers.
Maintenant,
comme je le disais, mettre cette nouvelle structure de gouvernance en place là, ça prend du temps. Mettre en place la façon de les nommer, de les désigner, de les élire,
ça prend du temps. Il faut le faire. Et ça, je fais un autre aparté parce que
les collègues, tout
à l'heure, disaient qu'on crée deux
classes de citoyens parce que les commissions scolaires francophones — hein, ils ont dit ça tantôt — commissions scolaires anglophones, ce n'est pas la même façon de
nommer les gens. C'est vrai. C'est vrai. On
a écouté nos concitoyens anglophones, de la communauté anglophone. On les
a écoutés. On a entendu leur appel. Ils nous
ont dit : Eh! nous, là, c'est important qu'on soit capables d'avoir un lien direct
avec ceux qui vont diriger nos écoles, notre réseau. C'est important qu'on
garde ce lien-là.
Parfait.
Parfait. On va faire ça comme ça. Si ça peut permettre à la communauté
anglophone de garder confiance en l'organisation, la structure, ceux qui vont prendre les décisions, bien, on va le
faire. Puis, oui, on n'est pas obligés d'avoir une espèce
d'homogénéité partout, toute la même affaire. La finalité va être la même, la
composition des centres de services
va être la même. Les parents, les professionnels, les gens du milieu, ça va être la même
chose. Les districts, lorsque c'est nécessaire, et, dans le cas des commissions scolaires, ce le sera parce qu'elles couvrent un territoire
qui est assez vaste, les neuf commissions scolaires anglophones, et je le sais, j'ai quelques exemples
dans ma propre circonscription... mais, contrairement à mon collègue de Jacques-Cartier, je vous dirais que ma communauté à moi semble satisfaite de ce qu'on est en train de faire. Ça fait qu'on a des sons de cloche assez
différents. Puis l'Irish Committee de ma circonscription semble satisfait de la
situation. Je le dis comme ça. Et donc ça aussi, ça prend du temps à mettre en
place, M. le Président. Il faut prendre les
mesures pour être capable d'assurer qu'au mois de septembre ces
infrastructures-là vont être en place.
Alors, M. le
Président, et je ne prêterai pas d'intentions, mais mes collègues le savent
très bien, mes collègues le savent très bien, mes collègues savent très bien
que le ministre de l'Éducation va avoir besoin de temps pour mettre en
place sa réforme, qu'il ne s'agit pas simplement d'adopter le projet de loi
pour que ça se fasse. Alors, moi, je vous ramène
au questionnement que j'ai eu initialement. Est-ce que nous imposons une
procédure d'exception ou est-ce qu'en déposant six motions de consultations
particulières, alors qu'on s'était entendus sur les groupes à entendre, en
parlant de maternelles quatre ans sur
un article qui n'est pas sur les maternelles quatre ans, puis même le projet de
loi n'est pas sur les maternelles
quatre ans, en faisant un long débat sur une phrase, en suspendant pendant
15 minutes, une, deux, 15 fois pour demander au ministre : Est-ce que vous avez bien vérifié la
légalité de ce que vous faites, puis que le ministre dit : Oui, est-ce que vous avez bien... Est-ce qu'on
peut suspendre pour permettre au ministre de bien vérifier la légalité de
ce qu'il fait? On revient, oui, c'est vérifié. Est-ce qu'on...
M. le Président, c'était ça, là, c'était ça.
Sachant que le temps court, sachant qu'il faut mettre en place des infrastructures de gouvernance, que c'est une
réforme en profondeur, que, possiblement, ça n'ira pas nécessairement à la
même vitesse partout... C'est ça qui est
l'enjeu aujourd'hui, M. le Président. C'est ça qui est la motivation de ce
gouvernement. C'est de se dire que le
projet de loi n° 40, oui, vise la réussite de l'élève, oui, vise
l'efficacité de la gouvernance, efficacité que nous n'avons jamais atteinte
avec les commissions scolaires. Oui, il faut redonner aux écoles le pouvoir
de décider par elles-mêmes et pour
elles-mêmes ce qui est le mieux pour les enfants. Oui, il faut que les parents
soient au coeur des décisions. Les
parents ne sont pas des géniteurs incompétents. Nous sommes les grands
responsables de l'éducation de nos enfants.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! S'il vous plaît!
M.
Caire : C'est quoi,
là? M. le Président, j'ose croire...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
M.
Caire : ...que je n'entends pas de la désapprobation puis
que mes collègues d'en face pensent que les parents sont des géniteurs
incompétents, là, parce que, là, ça ne va pas bien, là.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
M.
Caire : Alors, oui, M. le Président... Non, mais
ce que je veux dire, c'est que c'est important de les mettre au coeur des décisions. C'est très important et c'est
exactement ce que le projet de loi fait. C'est important de s'assurer que, quand il
est question de l'enseignement, quand il est question de la réussite de nos
enfants, c'est important que les parents soient au coeur de la décision.
Puis ça, on ne le vivait pas toujours avec les commissions scolaires. Puis, je
le sais, les collègues vont dire : Mais les commissaires scolaires étaient
des parents. Oui, oui, mais c'étaient des parents qui n'écoutaient pas toujours
les parents. Des fois, ils étaient un petit peu loin. En tout cas.
Ceci étant, M. le Président, c'est fondamental
que ce projet de loi là passe. C'est fondamental pour la réussite scolaire, c'est fondamental pour l'efficacité.
Puis vous remarquerez, M. le
Président, là, je suis rendu à
presque 58 minutes, je n'ai même
pas parlé d'argent. Je n'en ai même pas fait une question d'argent, même pas.
Pourtant, il y a des économies de 10 millions. 10 millions, M. le Président, on met ça où?
Dans des élections scolaires? Dans des conseils des commissaires? Ça,
c'est la décision que le gouvernement précédent a faite. Parfait.
La décision
que le ministre de l'Éducation, que ce gouvernement prend, c'est de prendre cet argent-là puis de le
mettre dans la réussite scolaire. Puis de
l'argent dans le réseau de l'éducation, là, bien, le 10 millions, il ne
sera pas de trop, le
10 millions, il ne sera pas de trop. Puis je pense à ma collègue qui
faisait référence aux enfants handicapés, là. Bien, moi, je vais lui parler de mon expérience personnelle, puisque
c'est de bon ton. Quand vous vous faites dire en troisième année, puis je repense à Agir tôt du ministre délégué à la Santé et Services sociaux, là, quand vous vous faites dire que votre fils, qui est rendu à huit ans,
troisième année, ne verra pas le psychologue et l'orthophoniste, même s'il en a
besoin, parce qu'ils font juste du
diagnostic puis parce qu'ils n'ont pas le temps de faire du suivi, bien, le
10 millions, là, il va aller là plutôt qu'aux...
Le
Président : Pour
poursuivre le débat, je reconnais Mme
la députée de Saint-Laurent. Vous avez 35 min 9 s
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, M. le Président. J'ai beaucoup de la difficulté à suivre aujourd'hui. Je comprends que le ministre
de l'Éducation a besoin d'une pause, et que c'est le député de La Peltrie
qui prend le relais, et que, pour faire accélérer les travaux, il a
parlé pendant une heure. C'est ça, au fond. O.K.
Il a dit plusieurs choses, mais revenons à
l'essentiel. Pourquoi sommes-nous ici aujourd'hui en bâillon? Je comprends
qu'il y a une grosse tempête de neige et que probablement que le shérif de la
CAQ voulait nous éviter des incidents. On le
remercie. Mais, honnêtement, pourquoi un bâillon? C'est quoi, l'urgence? La
date, dans le projet de loi qui a été
déposé par le ministre, c'était le 29 février. En entrevue pas plus tard
qu'au mois de janvier le ministre de l'Éducation
a dit : Bien, le 29 février, ce n'est pas une date ultime. On peut
évidemment repousser cette date. Coup de théâtre, deux semaines plus
tard, il change d'avis encore une fois.
• (13 h 40) •
Alors quelle est l'urgence? Pourquoi qu'hier il
a annulé les cinq heures de travail? Pourquoi qu'il annule la semaine suivante et l'autre semaine? Il nous restait
encore un bon deux semaines et demie à travailler sur son projet de loi.
On l'aurait fait en toute collaboration, comme on l'a toujours fait.
D'ailleurs,
je suis très contente d'entendre le député de La Peltrie parce que j'ai
travaillé avec lui dans le projet de loi
n° 14, notamment. Savez-vous quoi? Le projet de loi n° 14, qu'il a
fait aussi avec mon collègue le député de La Pinière, il n'est pas en bâillon. Ils ont travaillé, ils ont
collaboré. Le projet de loi n° 37, qui a été fait avec le député de
La Peltrie, pas en bâillon non
plus. Pourtant ce n'est pas n'importe qui qui était de l'autre côté, c'était le
député de La Pinière. Ils ont été capables de travailler dans la
bonne collaboration.
Alors, quand
je regarde le député de La Peltrie, j'ai un service à lui demander, un
service à la nation québécoise. Pouvez-vous,
s'il vous plaît, aider votre collègue le ministre de l'Éducation à mieux
collaborer dans ses dossiers, attacher ses projets de loi avant de les
déposer? Ça, là, ça va nous aider à aller plus rapidement dans nos travaux.
Député de La Peltrie, je compte sur vous. Vous nous l'avez déjà démontré,
dans d'autres projets de loi, que l'important, là, c'est d'arriver avant avec un projet de loi attaché,
ficelé et pas écrit sur un coin de table à minuit moins une puis qu'après ça on
essaie, là, de rajouter des bouts par ici et par là.
Tantôt, j'ai
été très surprise, par contre, du député de La Peltrie. J'imagine qu'il va
faire amende honorable et qu'il va s'excuser. Il m'a reproché d'avoir demandé
d'entendre la Fédération québécoise de l'autisme. Il m'a reproché de
dire : Bien, savez-vous quoi, M. le Président, de façon
consentante, conjointe, avec tous les groupes, incluant le ministre, de dire : On a eu des annulations et on a des
plages d'horaire vides, alors, au lieu d'être là, là, à se regarder puis à se
tourner les pouces, on va combler les
plages horaires vides. Et on a entendu, nous, le cri du coeur de la Fédération
québécoise de l'autisme, qui
dit : Nous, on a envie d'être entendus. Nous, on veut notre voix au
chapitre. Nous, on a besoin de services pour des enfants encore plus vulnérables. Nous, ça ne nous tente plus
d'être les grands oubliés de la CAQ. Alors, nous, oui, effectivement, on
a déposé une motion en ce sens. Et savez-vous quoi? Elle a trouvé, oui, écho
auprès du ministre.
Alors, aujourd'hui, le député de La Peltrie,
est-ce qu'il a encore envie de me critiquer dans mon travail ou est-ce qu'il reconnaît que, finalement, de
demander de travailler dans la bonne collaboration pour entendre des groupes
vulnérables, c'était une bonne idée? Est-ce
que ça, au moins, il est capable de faire acte d'humilité puis d'avouer que,
finalement, se moquer des oppositions, ce n'est pas toujours une idée du
siècle?
D'autre part,
il a parlé d'hypothèque, hypothéquer l'avenir. C'est drôle, hein, parce que
Réjean Parent écrivait cette semaine
dans le Journal de Montréal que c'est justement ça que le projet de loi n° 40 fait, hypothéquer l'avenir de nos
enfants, de tous nos enfants. C'est notre école publique dont il est question.
Il parlait,
puis je vais le citer, et je n'aime pas vraiment toujours
citer le député de La Peltrie, alors ici je mets des gants blancs,
«géniteurs incompétents». Wow! La grande classe au salon bleu! Alors, pour sa
gouverne, beaucoup, beaucoup des commissaires sont des parents, pour la très
grande majorité, font pratiquement du bénévolat. À 4 000 $ par année, je peux vous dire, là, qu'ils en mènent
beaucoup sur leur territoire pour bien faire fonctionner leurs écoles. Alors,
est-ce qu'eux autres sont incompétents? Parce que, s'ils sont incompétents,
pouvez-vous m'expliquer la lettre du ministre Roberge? Le ministre Roberge, au
mois de janvier, M. le Président...
Une voix : ...
Mme Rizqy :
Ah! excusez-moi. Désolée. Des fois, à force de dire, en entrevue, «la réforme
Roberge», j'oublie qu'il ne faut pas que je le dise. Alors, le député...
Une voix : ...
Mme Rizqy : Ah! c'est le ministre
de l'Éducation. Désolée. J'oublie même, des fois, qu'il est ministre parce
qu'habituellement les ministres ont une préparation un peu plus élevée.
Alors, le ministre de l'Éducation, au mois de janvier, les mêmes
personnes qu'aujourd'hui il ose congédier, bien, c'est drôle, il
faisait des nominations. Je vais vous lire les lettres, ça m'a vraiment
surprise : «Madame — qui
est une commissaire — je
suis heureux de vous informer de votre nomination au conseil d'administration
du cégep du Vieux Montréal à titre de
personne choisie parmi celles proposées par les commissions scolaires du
territoire principalement desservi par le cégep.
«Comme
il est mentionné dans l'acte de nomination ci-joint, votre mandat de trois ans
a débuté le 15 janvier 2020. Je
vous félicite pour cette marque de confiance qui vous a été témoignée de la part
de vos collaborateurs, de votre milieu. Je vous transmets tous mes voeux
de succès dans l'exercice de vos fonctions.
«Je vous
remercie de contribuer à cette grande priorité qu'est l'éducation pour notre
société et vous prie d'agréer, madame, mes salutations distinguées.» Et
signé par le ministre de l'Éducation.
Alors, j'ai
de la misère à suivre un ministre qui dit clairement : Les commissaires ne
sont pas tellement bons, mais on va
quand même les nommer dans les conseils d'administration des cégeps. J'en perds
mon latin. Sérieusement, là, c'est difficile
à suivre parce que le député de La Peltrie m'a aussi fait le reproche
d'avoir déposé un amendement à l'article 4.2,
qui parle de quoi, l'article 4.2? Ça, il n'en a pas parlé, hein? C'est
drôle, hein? Il est allé en surface, un peu comme le ministre de l'Éducation,
qui va tout le temps en surface. Mais, il faut se rappeler, le diable est dans
le détail.
4.2, ça fait référence à la formation continue
obligatoire que le ministre a essayé d'insérer en douce avec des amendements
en liasse, en briques. Évidemment, mes collègues et moi, de l'opposition, nous, on prend le temps
de lire ce qu'il nous soumet. Le
député de La Peltrie a dit que ça lui a pris jusqu'à
ce jour pour enfin comprendre la différence entre un paragraphe et un alinéa.
Il est élu depuis 2007, M. le Président. Ça lui a pris 13 ans, comprendre
les bases de la législature. J'ai vraiment
une certaine inquiétude parce
qu'en plus de ça il a poursuivi en disant : Mais en plus, là, la députée
de Saint-Laurent, elle a changé, dans un
article de loi, «doit» par «peut». Seigneur! M. le Président, je vais lui faire
un petit, petit cour. Comme ça, ça ne lui prendra pas 13 ans à
comprendre la différence entre «doit» et «peut». Il y avait la ministre de la Justice, je suis sûre qu'elle
peut, elle aussi, lui expliquer la différence entre «devoir», une obligation,
versus «pouvoir», donc on vous invite
à faire quelque chose. Ce n'est pas une obligation légale. Simple définition
pour le député de La Peltrie, qui a vraiment de la difficulté, je crois,
avec le processus législatif.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Ah! ministre
délégué. Merci pour cette précision.
Et par la
suite il me dit : Mais en plus la députée de Saint-Laurent a parlé des
maternelles quatre ans. Permettez-moi de venir préciser, M. le
Président, pourquoi j'ai parlé des maternelles quatre ans.
Le ministre
de l'Éducation a voulu introduire, par une voie de contournement, une condition
de travail. Donc, la condition de
travail en question vise la formation continue obligatoire des enseignants. Et,
si on veut faire ça, je n'ai pas de problème, mais où est le président du
Conseil du trésor? Le président du Conseil du trésor, M. le Président, il fait
quoi dans la vie ces temps-ci? Ah! c'est drôle, il négocie. Il négocie
avec qui? Notamment les enseignants.
Le
17 décembre dernier, le président du Conseil du trésor a déposé des offres
patronales. C'est à cette table de négociation là qu'on doit négocier des
conventions collectives. Il y a une super de belle loi qui existe au Québec, la
loi sur les négociations dans le
secteur public et parapublic. La première annexe, là, on invite le ministre de
l'Éducation ainsi que le député de La Peltrie à aller lire : Par
notamment du perfectionnement des enseignants. Or, lorsque le député de
La Peltrie nargue les enseignants en disant : Bien oui, on veut bien
que tous les enseignants soient en train de se perfectionner, ça fait des années que les enseignants font déjà du
perfectionnement, des années. Ils ne sont juste pas au courant.
Savez-vous pourquoi ils ne sont pas au courant? On leur a posé, nous, la
question en consultation. On leur a aussi
posé cette même question en étude
détaillée. M. le ministre, est-ce que les enseignants font déjà du
perfectionnement? Il s'est gratté un
petit peu la tête. Savez-vous qu'est-ce qu'il a fait? Je vous le donne en
mille. Il a suspendu. 45 minutes plus
tard, il est revenu : Bien, écoutez, j'ai pensé à ça. Moi, dans mon
ancienne vie, là, j'étais un enseignant. Bien oui, c'est vrai, j'en ai
fait, du perfectionnement. Je l'ai même payé de ma poche.
O.K. Bravo!
Maintenant, êtes-vous capable de nous donner le portrait de la situation au
Québec? Est-ce que tous les enseignants font du perfectionnement? Qu'est-ce
qu'il a fait, M. le Président? Il a suspendu. Il a appelé une équipe d'avocats à la rescousse du ministre. Bien oui, il
semblerait qu'effectivement les enseignants font du perfectionnement.
Parfait. Savez-vous si, oui ou non, il y a une enveloppe budgétaire dédiée au perfectionnement?
Bonne question! Qu'est-ce qu'on fait? Il a suspendu. Il est revenu. Bien oui,
il y a une enveloppe dédiée à ça.
• (13 h 50) •
M. le
Président, on a posé la prochaine question. Une fois qu'on a tout ça, là, où
est-ce qu'on négocie? M. le Président, j'ai posé la question suivante au ministre : Si, dans le dossier des
maternelles quatre ans, vous nous avez dit que vous n'avez pas le droit
de mettre le ratio un enseignant pour un maximum de 10 enfants, vous avez
dit : Non, non, non. Ça, c'est une condition
de travail. Ça s'en va dans les conventions collectives. Je ne peux pas toucher
à ça. Il faut que ça soit négocié, sinon
je vais être lapidé par le président du Conseil du trésor... C'est ça qu'il
nous a dit. On a dit : O.K. Mais maintenant c'est en train de
changer, les conventions collectives, par la porte de derrière. As-tu le droit
de faire ça? Savez-vous qu'est-ce qu'il a fait? Il a suspendu.
Il est revenu
le lendemain cette fois-ci. Ça lui a pris une journée puis une nuit. Il est
revenu le lendemain puis il est arrivé, il a dit : Écoutez, j'ai décidé,
moi, le ministre de l'Éducation, que le président du Conseil du trésor
s'arrangera avec les tables de
négociation. Moi, en attendant, dans le projet de loi sur la réforme de la
gouvernance scolaire et l'abolition des
élections, c'est tellement pertinent qu'on va le mettre juste au cas. On a
fait : O.K. On a clairement un homme qui, devant nous, croit qu'effectivement on peut bafouer un droit, celui de
négocier de bonne foi, alors qu'au Québec, M. le Président, tous les gouvernements qui se sont succédé ont respecté la
loi sur la négociation des conventions collectives dans les secteurs
public et parapublic. Tous les gouvernements ont toujours négocié à la table de
négociation avec les syndicats. Savez-vous pourquoi? Parce qu'on essaie
d'éviter d'avoir des recours devant les tribunaux, parce qu'on préfère avoir de l'argent pour les services pour
les enfants et non pas pour les avocats. C'est ça qu'on préfère. Alors, oui,
M. le Président, on a travaillé.
Savez-vous
quoi d'autre qu'on a fait? On a écouté le ministre parce qu'il n'est pas fou à
temps plein, là. Dans l'opposition, il a
dit : Il ne faut quand même pas gonfler les notes, il faut arrêter de
gonfler les notes. Bien, parfait, je suis d'accord avec lui. On est tous d'accord avec lui, sauf lui-même. Il est
devenu ministre, là, puis il est arrivé une lubie. Il ne se rappelait plus de qu'est-ce qu'il disait ici,
là, dans l'opposition. Il est allé inscrire, dans son propre projet de loi, puis là, le député de La Peltrie, là, j'ai besoin de vous, là, vous n'allez
jamais croire ça, il est allé inscrire qu'on pouvait gonfler les notes.
«Majoration», dans un dictionnaire, là, ça veut dire gonfler. C'est vers le
haut. Ce n'est pas un ajustement.
Alors
là, on a dit au ministre : Vous vous êtes sûrement trompé. Puis on
comprend. Quand on écrit un projet de loi à minuit moins une, des erreurs de même, c'est fort probable que ça
arrive. Alors, le ministre, au lieu de parler avec nous, il est allé
faire une entrevue. Il a dit : Ah! oui, c'est une erreur, là. Ce n'est pas
de la mauvaise foi. Je vais changer ça. Savez-vous
c'est quoi, ma solution? On va prendre des copies d'examens, on va les envoyer
dans une autre école. Allô! Ça vient d'où, cette solution-là?
Donc,
effectivement, on a dû corriger le ministre, on l'a corrigé et on a amendé, il
a accepté d'amender. Mais, des fois, savez-vous qu'est-ce ça prend un peu de
temps? C'est quand on lui pose une question. Qui qui va faire la
révision, puis tout ça? Bien, des fois, ça lui prend du temps à comprendre.
Mais finalement on s'est entendus là-dessus.
Mais
il y a plusieurs autres affaires que ça nous a pris plus de temps. Nous, on
croit à une école publique de quartier forte.
Le ministre, initialement, là, il n'en avait pas, de problème : Magasinez
vos écoles. Territoire? C'est quoi, ça, un territoire? Pas de problème. Partez
de Saint-Jérôme, déposez votre enfant à Laval, puis ce n'est pas grave pour les
autres enfants de Laval. Alors, nous, on a dû lui expliquer que, non, c'est
important que les enfants du quartier aient le droit d'aller à leur
école de quartier. Ça nous a pris un peu de temps, mais on est corrects, on l'a
fait.
Tantôt,
le député de La Peltrie... Il n'y a pas si longtemps, là, c'était le shérif.
Là, il a un petit côté cow-boy qui arrive. Alors, il a parlé d'articles de
concordance. Aïe! Les amendements de mon collègue sont bons, c'est juste des
articles de concordance.
M.
le Président, cette feuille-ci n'a pas été préparée par aucun membre de
l'opposition, ça a été préparé par nul autre
que le ministre de l'Éducation. Il y a tellement de chapitres que le ministre
lui-même n'arrive pas à se retrouver. C'est
littéralement Les 12 travaux d'Astérix ou Les 37 travaux
d'Astérix parce qu'ici, là, il y a 37 chapitres. Savez-vous combien qu'il y a de chapitres pour la
concordance? Il y en a deux : un pour la Loi sur l'instruction publique
puis un autre chapitre qui vise les 80 autres lois. Donc, en deux
chapitres, on inclut toutes les concordances.
Alors,
ce n'est pas vrai qu'il a déposé une brique de concordances de plus de
160 pages, ce n'est pas vrai. J'ai quand même eu le temps de le lire. Je
vais vous dire, là-dedans, il y a un amendement qu'il essaie d'enfiler en douce.
Conseil d'administration, cinq parents ici,
des parents là. Correct, mais il y a un comité, que nous, là, on aurait aimé
discuter si on avait eu le temps,
encore les grands oubliés, comité EHDAA, élèves handicapés ou avec un trouble
d'apprentissage ou d'adaptation. Disparu. Le ministre n'est même pas
capable de nous dire pourquoi. Encore un grand oubli, hein?
Moi,
je ne comprends pas qu'aujourd'hui j'ai le même député de La Peltrie qui
me dit : Moi, j'ai envie d'avoir plus de services pour des enfants qui ont
des besoins. Je suis d'accord avec lui, entièrement d'accord. C'est pour ça
que ma collègue la députée de Westmount—Saint-Louis lui dit depuis plusieurs semaines, à
son collègue, là, de l'Éducation, qu'effectivement
ça prend plus de services. Bien, pour avoir plus de services, encore faut-il
avoir une voix au chapitre. Alors, quand on élimine un comité aussi important,
un comité qui s'est battu pour être là pendant plusieurs années, puis que maintenant ils sont reconnus, on leur
dit : Non, retournez à la maison, vous n'êtes pas si important que ça,
finalement... Alors, non, M. le Président, nous, on va faire un travail
rigoureux.
Les parents. Non,
mais ils en ont dit des affaires, là. Je sais que vous me regardez. Les
parents. Le député de La Peltrie a
dit : Il faudrait écouter d'autres que des lobbys. J'aimerais ça, là,
qu'il m'explique c'est quoi, des lobbys, pour de vrai. Est-ce que les 26 présidences de comités de parents qui
représentent 551 570 élèves,
donc 58 % des élèves dans tout le réseau de l'école publique du Québec,
sont des lobbys? C'est une vraie question, là.
Savez-vous
pourquoi je pose la question? Parce que ces 26 présidences ont eu des
rencontres. Là, je vous parle des présidences de Rivière-du-Loup, Laval,
Québec, Gatineau, de partout au Québec, qui ont pris la peine d'écrire
des lettres non seulement au ministre de l'Éducation, mais, étant donné qu'ils
n'avaient aucune réponse du ministre de l'Éducation, ils se sont tournés vers
le premier ministre.
«M.
le premier ministre, M. le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur. En tant que président du Comité de parents de la commission scolaire
Marie-Victorin, fier de représenter les parents de quelques
42 500 élèves, son comité
de parents et en accord avec son comité exécutif, je tiens de vous faire part
de notre consternation lorsque nous avons appris la nouvelle que le
gouvernement du Québec, notre gouvernement, censé représenter les intérêts de
tous ses citoyens, parents et enfants, envisage d'employer une mesure d'exception parlementaire afin de prioriser la
rapidité et la facilité dans un processus si important, aux dépens de son
intégrité et de la défense de la démocratie.
«Bien
que le projet de loi ait mené à des déchirements que nous devrons tous
ensemble panser au fil des prochaines années,
un point fort nous a toujours liés en tant que parents : que ce soit à la Fédération des comités de parents du Québec, dans les comités de parents, avec le
regroupement de Je protège mon école publique ou dans les plénières sur le
projet de loi qui sont tenues un peu
partout en province : la conviction profonde qu'il fallait prendre le
temps de bien faire les choses. Tant de vies, tant de futurs, tant d'enfants
vont vivre avec l'impact de ces décisions prises dans l'empressement alors que le ministre lui-même apporte encore des
ajustements nombreux — je vais faire une parenthèse, ici, "nombreux", c'est
presque un euphémisme, hein, parce que, quand le tiers de ton projet de loi est
réécrit, là... fin de la parenthèse — au projet de loi et que quiconque a
assisté aux débats sait combien de questions restent encore sans réponse.
«Nous
vous conjurons de considérer l'intérêt supérieur des enfants en résistant à la
tentation d'utiliser les limites de notre démocratie contre elle-même.
De tous les sujets délicats pour lesquels il ne faut pas prendre la chance de
se tromper, s'il y en a un qui mérite qu'on
mette de côté ses velléités politiques et stratégiques pour privilégier la
prudence et le consensus, c'est bien tout ce qui touche à l'éducation
des plus jeunes. Dans notre comité, à la
fédération et dans les regroupements, il y a des
parents qui appuient des parties du projet, d'autres qui ne l'aiment pas,
plusieurs ne s'entendent pas sur bien des éléments, mais chacun sait, a compris
et a admis depuis longtemps que, pour tout ce qui touche aux enfants, on se
doit de s'entendre en bout de processus afin de déterminer une solution fiable,
pour trouver la meilleure solution.
«Le problème est là. Je ne peux pas croire
qu'avec le bâillon on puisse arriver à la meilleure solution.
«Et j'ose pourtant espérer que vous voulez
autant que moi le meilleur pour nos enfants.[...]
«En foi de
quoi, messieurs, c'est tout le Comité de parents de la commission scolaire
Marie-Victorin qui vous enjoint à
reconsidérer votre action pour demain et à offrir aux parents la chance de
vraiment s'approprier la discussion sur cette réforme dans le cadre
d'une consultation ouverte sur le sujet.
«Recevez, M.
le premier ministre, M. le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur,
l'expression de nos salutations distinguées.
«[Le] Comité de parents de la commission
scolaire Marie-Victorin.»
• (14 heures) •
M. le
Président, ce sont une vingtaine de lettres ainsi, et c'est aussi des comités de parents qui représentent les enfants à besoins particuliers qui ont signé, je
vais les nommer, qui ont, eux aussi, écrit des lettres au premier ministre ainsi qu'au ministre de
l'Éducation : la commission scolaire de Montréal, la commission
scolaire de Laval, commission d'English-Montréal, Eastern Townships,
Lester-B.-Pearson, commission scolaire des Trois-Lacs, Kamouraska—Rivière-du-Loup,
Saint-Hyacinthe, Marie-Victorin, des Draveurs, Patriotes, Sorel-Tracy, Région-de-Sherbrooke,
Chic-Chocs, Hautes-Rivières, des Découvreurs,
Rouyn-Noranda, Chemin-du-Roy,
Sir-Wilfrid-Laurier, les Phares, Harricana,
Portneuf, Samares, de l'Énergie, de la Seigneurie-des-Mille-Îles,
Marguerite-Bourgeoys. Et ça continue encore, M. le Président.
Est-ce que les
parents sont des lobbys? Est-ce que nos enseignants, dans la semaine des
enseignants et des enseignantes du
Québec, sont des lobbys? Je vous pose vraiment la question parce que, si c'est
le message que j'ai entendu du premier ministre et du ministre de
l'Éducation, j'ai mal, aujourd'hui, à ma démocratie.
Et,
sincèrement, mon école publique, moi, j'y tiens. Je l'ai fréquentée de ma
prématernelle quatre ans jusqu'à mon doctorat.
Et, si on veut ouvrir la Loi sur l'instruction publique, encore faut-il le
faire de façon rigoureuse. On ne charcute pas une loi fondamentale du Québec,
celle qui a permis de connaître aujourd'hui le Québec moderne, celle qui permet
de donner l'envol à plein d'enfants de tous les milieux, peu importe leur code
postal.
Cette loi-là,
elle est importante. On leur a proposé à de multiples reprises de scinder ce
projet de loi en deux, de faire un
travail avec rigueur. Aujourd'hui, ils ont choisi de vivre avec un chemin de la
facilité et en tournant le dos à la démocratie.
Le
Président : Je reconnais maintenant le leader du deuxième
groupe d'opposition. M. le leader, pour 12 min 33 s.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Pardon?
Le Président : 12 min
33 s, votre temps.
M. Nadeau-Dubois : Ah! Voilà.
J'avais compris 1 min 33 s, je vous trouvais un peu austère.
M. le
Président, ma collègue la députée de Sherbrooke va prendre la parole plus tard
aujourd'hui pour expliquer les raisons de notre opposition sur le fond, au
projet de loi n° 40. Elles sont nombreuses, elle aura l'occasion de le
faire en détail. Pour ma part, je vais, pour le moment, me
concentrer sur la convocation de cette procédure d'exception, sur le
bâillon qu'on vit aujourd'hui.
Et je veux commencer par revenir sur
l'intervention du député de La Peltrie, qui comme toujours était bien en verve,
aujourd'hui, qui avait beaucoup de choses à dire, une intervention pleine
d'ironie, on lui connaît cette habileté à manier l'ironie, mais à travers tout
ça il a quand même dit quelques éléments qui ont attiré mon attention, notamment
quand il est revenu sur l'utilisation du bâillon par des gouvernements précédents. Et un truc qu'il a dit, c'est qu'il y avait eu, dans les derniers gouvernements du Parti libéral du Québec, tant de dizaines de bâillons; dans les derniers gouvernements du Parti québécois, tant de dizaines de bâillons. Il a dit :
Nous, on en a juste fait quatre. C'est bien
de comparer des chiffres dans l'absolu comme ça, mais c'est aussi intéressant de
les relativiser par rapport à la période dont on parle. J'ai eu mon lot de désaccords avec les gouvernements libéraux du passé — c'est
un euphémisme — mais
on ne peut quand même pas tourner les coins ronds au point de comparer
comme ça des chiffres, sans les relativiser sur le nombre d'années qu'un
parti a été au pouvoir. Il me semble, c'est pas mal le premier critère à tenir
en compte.
Donc, on a
fait l'exercice, à Québec solidaire, puis je vous partage ces chiffres-là. La collègue
de... bien, en fait, la cheffe de mon groupe parlementaire l'a fait lors
de la période des questions, ça a probablement échappé à l'attention du député de La Peltrie. Mais, durant toutes les années où Jean Charest a été premier
ministre du Québec, premier ministre libéral,
en moyenne, là, il y a eu, à l'Assemblée nationale du Québec, une moyenne de
2,5 bâillons par année. Lors du mandat de Philippe Couillard, on était
juste un peu plus réservé, on parle à peu près de deux bâillons par année...
pas à peu près, deux bâillons par
année. Et, lors du mandat de Pauline Marois, le dernier gouvernement du Parti
québécois, un gouvernement de 18 mois, un bâillon en 18 mois.
Donc, si on relativise le nombre de bâillons sur le nombre d'années qu'on a été au pouvoir, puis ce n'est pas de la
mathématique très avancée, c'est pas mal, il me semble, le premier critère
pertinent, ce qu'on constate, c'est qu'avec
quatre bâillons en huit mois le gouvernement actuel est beaucoup plus prompt que ses prédécesseurs à
utiliser le bâillon, beaucoup plus, parce qu'on n'est même pas à la fin de
l'année et on en a déjà quatre. Donc,
c'est un gouvernement, ça me semble impossible à le nier devant ces faits-là,
qui sont objectifs, qui utilise le bâillon plus rapidement que les
gouvernements précédents. Ça, c'est un fait. Je pense que c'est incontestable,
je pense que c'est établi.
Mais ce que je trouve encore plus marquant, ce
n'est pas le nombre de bâillons, parce
que, les bâillons,
on peut les utiliser dans toutes
sortes de circonstances, pour toutes sortes de raisons, avec toutes sortes de
motivations, parfois l'urgence, parfois
des volontés politiques d'aménager l'agenda législatif d'une certaine manière.
Donc, ce que je trouve encore plus intéressant,
c'est non pas de passer des heures et des heures à débattre du nombre de bâillons,
mais de porter attention à la manière dont est justifiée l'utilisation de cette
procédure-là, c'est-à-dire quels sont les arguments qui sont avancés
par le gouvernement pour justifier son bâillon, quelle est l'attitude
aussi du gouvernement quand on décide de poser ce geste qui est
exceptionnel de mettre fin au débat puis de bâillonner les députés de l'opposition. Puis ce qui me marque puis ce qui nous marque, à Québec
solidaire, c'est que les quatre fois
où on a utilisé le bâillon, du côté du gouvernement, on a toujours, grosso modo, justifié ça de la
même manière puis aussi, surtout, toujours avec la même attitude, ça a été vrai
dans le cas du projet de loi sur la laïcité... pardon, le projet
de loi sur l'interdiction des signes religieux, ça a été vrai dans le cas du
projet de loi sur l'immigration, ça a été vrai dans le cas du projet de loi sur
la fixation des tarifs d'Hydro-Québec, et c'est vrai aujourd'hui dans le projet de loi sur la gouvernance
scolaire : à chaque fois, on impose le bâillon en se prétendant être le
porte-parole unique de la volonté des Québécois et des Québécoises. Donc, on ne
dit pas seulement : On est allés en campagne et on a eu un mandat de faire... de poser tel geste. On
dit : Le Québec parle à travers nous, nous sommes les seuls et uniques interprètes du peuple du Québec,
et, à ce titre, nous bâillonnons les oppositions, et, à ce titre, nous mettons
fin au débat et nous imposons notre projet de loi.
D'abord, sur
cette attitude-là, j'ai deux choses à dire. D'abord, que c'est mathématiquement
faux dans la mesure où c'est un
gouvernement qui a obtenu 37 % des voix exprimées lors du dernier scrutin.
C'est plus que l'opposition officielle, c'est pas mal plus que nous, mais c'est quand même 37 %. Ce n'est
pas une majorité absolue de Québécois et de Québécoises, ce n'est même pas... On est même loin d'une majorité
absolue de votes exprimés. Donc, déjà, d'un point de vue simplement de la
rigueur mathématique, se prétendre être la voix du peuple du Québec, être les
seuls interprètes de la volonté
populaire, c'est faux, factuellement. Mais c'est plus que ça, c'est plus que
factuellement faux. Moi, je pense que
c'est dangereux, démocratiquement. Puis les régimes politiques, les dirigeants
politiques qui se prétendent être seuls et uniques porte-parole de la voix du peuple, là, c'est rare que ça
donne des régimes et des pays très démocratiques, c'est même souvent le
contraire.
Cette prétention, affirmée, réaffirmée systématiquement, notamment par le premier
ministre, d'être celui à travers
qui parle le Québec entier, là, je n'aime
pas ça entendre ça dans une société soi-disant démocratique. C'est dangereux
et ça ouvre la porte à des dérives, ça ouvre
la porte à des dérapages parce que, si c'est le Québec qui parle à travers
nous, pourquoi est-ce qu'on écouterait les oppositions? Pourquoi est-ce
qu'on écouterait les tribunaux? Pourquoi est-ce qu'on écouterait l'ensemble des
contre-pouvoirs qui existent dans notre société si on est... si c'est la voix
du peuple lui-même qu'on porte à travers nos décisions politiques?
• (14 h 10) •
C'est quelque chose qui revient systématiquement
dans le discours du premier ministre. À chaque période de questions, cette semaine, il a utilisé un argument
ou une rhétorique qui revenait à ça : Le Québec, c'est moi, je parle au
nom du Québec. Évidemment, ce n'est pas une
citation, c'est une interprétation libre de ses propos, mais moi, je trouve
que c'est ça qui ressort de la manière dont le gouvernement défend ses choix
politiques.
Cette fierté-là d'imposer le bâillon parce qu'on
parle au nom du peuple, c'est presque théologique. La cheffe parlementaire de
Québec solidaire le disait ce matin, hein, tu sais, c'est comme quand les curés
prétendent parler directement au nom du bon
Dieu. On a affaire au même genre de discours de la part du gouvernement. Se
prétendre être les seuls interprètes,
les seuls porte-parole autorisés de ce que veulent les Québécois et les
Québécoises, c'est dangereux.
Et de cette prétention découle autre chose, puis
c'est une conclusion assez logique, dans le fond, c'est la dévalorisation systématique et constante de toutes
les voix discordantes. Donc, au lieu de nous dire : Bien, écoutez, les
oppositions pensent ceci, nous, on pense cela, on pense qu'on a raison, on
pense qu'on a le mandat d'agir, on avance, au lieu de dire : Les opposants, dans la société civile, à mon
projet de loi ne partagent pas notre vision de l'éducation, ne partagent
pas notre projet de société pour le Québec, et nous, on juge qu'on a la
légitimité d'aller de l'avant avec notre
vision, au lieu de dire ça, ce qu'on entend de la part du premier ministre et
de plusieurs de ses ministres, c'est : Ces gens-là ne parlent pas au nom
du peuple, ils parlent au nom d'intérêts particuliers qui ne sont pas le
peuple. Donc, par exemple, on va
assimiler les commissaires scolaires à des lobbys, alors que ce sont des élus.
Et ces gens-là ne font pas partie du peuple, ils sont autre chose que le
peuple, puisque le peuple parle à travers nous. Et, les oppositions, encore pire. Même si globalement tous les députés de l'opposition
ensemble avons reçu bien davantage de votes que la Coalition avenir Québec — ça,
ça passe, bien sûr, complètement inaperçu — toutes
les oppositions ne représentent pas le peuple du Québec,
au contraire, puisque nous sommes...
Et là je parle au nom du gouvernement. Puisque le gouvernement se prétend les seuls porteurs de la voix du peuple,
tout le monde ici, la question qui se pose, qu'est-ce qu'on représente, alors?
Et là le gouvernement va nous dire : Bien, ils représentent des lobbys,
ils représentent des intérêts particuliers, ils représentent... ou c'est de la
pure partisanerie. Et donc chacune de nos interventions... ou une majorité de
nos interventions en commission
parlementaire ou en Chambre n'est pas vue comme l'expression de quelque chose...
comme une autre opinion ou l'opinion d'une autre partie du peuple que celui que
représente la Coalition avenir Québec, non, c'est vu comme de l'obstruction, c'est vu comme du chialage,
c'est vu comme rien de constructif, rien d'important et surtout rien de vrai.
Et ça, on
l'entend de plusieurs manières, hein? C'est-à-dire qu'on a, par exemple, le
ministre de l'Économie qui hier, si je ne me trompe pas, est allé
jusqu'à dire en cette Chambre que, par exemple, les affaires parlementaires, ce
n'était pas son intérêt.
Ensuite, il est sorti en scrum pour dire que les commissions parlementaires, en tout cas,
sur Bombardier, ça ne sert à rien. On
a eu le premier ministre qui a fait des déclarations semblables, il y a quelque temps,
pour dire : Ah! ce n'est pas les commissions
parlementaires qui vont gérer le Québec, quand même. Donc, il y a... Et l'intervention du député de La Peltrie,
tantôt, allait grosso modo dans le même sens, hein, en prenant les exemples
pour dénigrer, pour diminuer
l'importance de certaines interventions faites en commission parlementaire,
pour dire : Voyez-vous, ce n'est pas important, c'est ridicule,
même.
Cette
dévalorisation systématique de la délibération en général, c'est parfaitement
cohérent avec cette prétention de la
Coalition avenir Québec à parler pour le peuple, puisque, si on parle pour le
peuple, pourquoi est-ce qu'on échangerait, pourquoi est-ce qu'on dialoguerait,
puisqu'avec qui dialoguerait-on, si c'est le peuple qui parle à travers la voix
du ministre de l'Immigration ou du premier ministre du Québec?
M. le
Président, cette prétention à parler au nom de peuple, à l'incarner, et la
conséquence qui est de discréditer d'emblée toute voix discordante, cette
manière-là de faire de la politique, cette manière d'argumenter politiquement,
elle porte un nom. Dans les théories politiques, cette manière de faire de la
politique, ça s'appelle le populisme. Merci.
Le
Président : J'invite maintenant le leader du troisième groupe
d'opposition à prendre la parole, pour une période de
11 min 18 s. M. le leader.
M. Martin Ouellet
M.
Ouellet : Merci beaucoup, M. le
Président. Donc, à mon tour, pour ma formation politique, de prendre la parole sur ce quatrième bâillon.
Je tiens à
saluer la performance du député de La Peltrie. J'ai reconnu en lui un véritable fond adéquiste.
Il ne s'est pas transcendé. Il a
dépeint les commissions scolaires comme des démons et les élections
scolaires comme étant un chemin pour
se rendre en enfer. Et donc je ne suis pas surpris, aujourd'hui, de l'entendre vociférer contre les commissions scolaires. C'est
un voeu pieux qui, à la lumière des heures qui vont se terminer ce soir, avant l'adoption
finale de ce projet de loi, va le transcender et l'amener au nirvana.
Nous sommes réunis aujourd'hui pour un quatrième
bâillon en huit mois. La première fois qu'on a eu un bâillon, avec la CAQ, on s'est dit : Bah! C'est exceptionnel. Deux
bâillons dans une même fin de semaine, on s'est dit : Oui, c'est
particulier. Troisième bâillon avant Noël, on s'est dit : Oui... On s'est
posé la question : C'est-u rendu une habitude?
Puis là, aujourd'hui, on est rendus au quatrième bâillon. M. le Président, c'est clair, c'est une volonté assumée de gouverner. Aujourd'hui, M.
le Président, les masques tombent, et c'est clair. Nous sommes face à un
gouvernement qui est majoritaire mais
qui n'aime pas être contrarié, un gouvernement dogmatique, que je qualifierais
même de péremptoire. Et je crois
qu'on a franchi aujourd'hui un point de non-retour. Pour eux, l'opposition,
c'est s'objecter. Et s'objecter, c'est faire de l'obstruction ou, du
moins, faire de la redondance.
Leur seule
certitude qui compte, et qui résume un peu leurs arguments lorsqu'il vient le
temps de nous déposer un bâillon ou
faire avancer leurs projets de loi, c'est qu'ils nous l'ont promis en campagne
électorale. Or, M. le Président, il
existe une énorme différence entre une volonté et un désir énoncé en campagne
électorale et de le rendre, cette promesse-là ou cet engagement-là,
applicable, viable et acceptable pour la population.
Le projet de loi n° 40, M. le Président,
c'est ça, c'est une promesse caquiste qui se matérialise, mais qui ne se résume
pas exclusivement en l'abolition des élections scolaires. On parle, à
l'intérieur du projet de loi, de création de centres
de services, des comités, des rôles des conseils d'établissement, de la
formation professionnelle des enseignants, de la carte scolaire, la révision des notes, le magasinage des écoles.
Bref, on change diamétralement la structure de notre système d'éducation
au Québec. Ce n'est pas rien, M. le Président. 300 articles plus
100 amendements, 80 lois.
Ça, M. le
Président, c'est le plan de la CAQ, déposé en campagne électorale, qui
s'appelle le Plan de gouvernance scolaire. Regardez son
épaisseur. Ça, c'est le projet de loi. Ça, c'est les amendements. Vous voyez la différence entre une volonté
caquiste et la façon de le transformer et le matérialiser en quelque chose qui,
on l'espère, soit viable, acceptable et concret.
On l'a
appris, M. le Président, avec le gouvernement de la CAQ, la différence entre une volonté
affirmée et sa réalisation. Maternelles quatre ans, ils nous l'ont dit
en campagne électorale, on veut les maternelles quatre ans, ça va coûter 120 000 $.
À la fin du projet de loi, on apprend qu'on est rendu à 1,2 million la
classe de maternelle quatre ans. L'immigration,
on va réformer l'immigration, en prendre moins mais en prendre soin. Le
programme du PEQ, encore une fois, notre volonté et nos actions :
totalement différent.
M. le
Président, c'est ça, le travail de l'opposition, c'est de travailler à amender
un projet de loi, trouver la meilleure façon de faire, même si, dans la
finalité, on va voter contre.
Aujourd'hui, M. le Président, on veut couper court au débat, on a dit, on a
entendu dans les médias que c'est assez. 70 minutes... 70 heures, pardon, assis en commission, il faut sortir de
là. Il faut sauver le soldat de Chambly des tranchées pendant qu'il est attaqué
par l'opposition féminine. C'est ça, dans le fond. Il faut le sortir, c'est
fini. Pourquoi, M. le Président? Y a-tu une urgence? C'est quoi, l'urgence?
Au début de
la semaine, le ministre nous disait que ça allait bien, qu'on allait continuer.
Mercredi, encore, 17 h 50, on
est encore en train d'amender le projet
de loi, et, 45 minutes plus
tard, M. le Président, l'avis nous convoquant à cette séance extraordinaire pour dire : «That's it», c'est fini, c'est
le moment du bâillon. Et, comble du cynisme, il restait encore cinq heures de programmées en commission parlementaire pour continuer, oui, c'est vrai, de challenger le
ministre sur ses intentions et sur la façon de les transposer de façon
concrète, acceptable et viable sur le terrain.
• (14 h 20) •
Mais là ça, c'est juste la première
partie, là. L'insulte à tout ça ou, je dirais même, M. le Président, l'injure à tout ça, c'est
lorsqu'on a qualifié le travail des oppositions de travail fait de façon
arrogante. Je ne peux pas répondre pour l'opposition officielle ni pour
la deuxième opposition, mais c'est quand même assez particulier que notre premier
ministre, dans sa globalité, en qualifiant les oppositions d'arrogantes... qu'il
qualifie le travail de ma collègue de Joliette
d'arrogant, femme intègre, consensuelle, une
femme de compromis, une femme qui cherche à comprendre, qui analyse, qui regarde la contrepartie, qui cherche à
améliorer ce qui doit l'être à son humble avis. M. le Président, c'était
odieux de qualifier le travail de ma collègue de cette façon.
M. le Président, j'aime ça, à travers des bâillons ça me permet de faire de l'éducation aussi pour les collègues de la banquette ministérielle, parce que,
les collègues de La Peltrie et de Granby pourront effectivement leur
rappeler, on n'est pas toujours assis à la même place, ça change. Un gouvernement
change, des fois à l'opposition, des fois au gouvernement. Donc, j'aime bien
faire un petit peu d'apprentissage parce que, tôt ou tard, la démocratie va
nous amener à être reconfigurés. Est-ce que
c'est dans quatre ans, dans 10 ans, dans 15 ans? Nous laisserons les
électeurs choisir.
Mais,
M. le Président, pour bien comprendre le travail de l'opposition, il faut être en mesure de comprendre que, oui, dans certains cas, on est en désaccord, oui,
on peut être contre, mais les commissions
parlementaires, ça sert aussi... ça
nous sert aussi à comprendre, à interpréter,
à clarifier l'intention du ministre derrière le projet de loi afin de répondre
aux questions de nos citoyens. Parce
que c'est ça qui arrive. Dans nos
bureaux de circonscription, dans nos boîtes vocales, sur nos courriels, sur
nos Messenger Facebook, les gens nous posent des questions sur le projet de loi en question : Qu'est-ce
qui va changer dorénavant? Comment ça
va fonctionner? Je comprends que le gouvernement est majoritaire, je comprends que ça va être adopté, mais, demain
matin, quelle sera la différence chez nous? Comment ça va être appliqué?
M.
le Président, pour ma formation politique et pour tout l'Est du Québec, vous
avez rapidement compris qu'on ne peut
pas leur répondre : Bien, vous savez quoi, ils vous l'avaient promis. Non,
ce genre de réponse là est tout à fait inacceptable pour nos citoyens parce
qu'on a été élus, nous, pour les représenter. Et il est évident que, pour eux,
le programme de la Coalition avenir Québec n'a pas été le programme pour lequel
ils ont adhéré, donc il est tout à fait légitime pour eux de comprendre le but des changements, les impacts et
de quelle façon ça va venir changer le mode de fonctionnement dans le
milieu de l'éducation.
M.
le Président, l'Est du Québec est venu nous voir en commission parlementaire,
et c'est surtout un milieu rural. Et le collègue de La Peltrie,
tout à l'heure, nous faisait mention que, bon, on écoute les lobbys puis on est
à la solde de lobbys. Il nous a tiré
l'oreille en disant : Mais je ne les entends jamais parler des enfants ou
des parents. Bien, je peux vous dire, M. le Président, que, dans ma
circonscription, les parents et... les parents qui ont des enfants viennent
nous voir et nous disent : Ça ne
marchera pas, ça ne marchera pas parce que j'ai peur à la survie de mes petites
écoles. Quand mes commissaires sont
montés au front, lorsqu'il y a eu une décision de fermer une école, qui va me
défendre la prochaine fois que ça va
arriver? Est-ce que mon école de village risque de fermer? Qui va me défendre?
Ce ne sera pas le P.D.G. ou le directeur de centre de services, il est
directement en lien direct avec le bureau du ministre de l'Éducation.
Quand,
sur nos immenses territoires... Moi, M.
le Président, là, j'ai une circonscription de 55 000 kilomètres
carrés, un immense territoire. Quand les commissaires scolaires
décidaient ensemble de partager des ressources afin de les optimiser, pour éviter que les professionnels
soient tout le temps dans le chemin pour aller donner des services, bref, quand
ils faisaient une mise en commun, tout le monde était gagnant. Est-ce qu'on
pourra, M. le Président, encore être gagnants, à la sortie de cette
pièce législative? M. le Président, les parents, chez nous, sont inquiets.
M.
le Président, ce n'était pas la priorité, de jouer dans les structures, il
fallait mettre nos énergies ailleurs. Et ça a été leur choix d'inclure dans ce
projet de loi là d'autres dispositions qui auraient été intéressantes à
discuter et d'adopter, en autant qu'on aurait eu le temps de faire le
débat. Mais vous savez quoi? C'est leur choix, c'est leur planification.
Puis,
je veux juste rappeler en cette Chambre, là, on a déposé le projet de loi le
1er octobre. Des semaines plus tard, les consultations. L'étude
détaillée commence le 28 novembre. De retour en Chambre, une semaine après
avoir siégé : bâillon. Alors, l'urgence
d'agir, ce n'est pas nous qui l'avons créée. Lorsque le député de La Peltrie
dit que les oppositions les mettent
devant un fait accompli, imaginez si, au lieu d'avoir présenté le projet des
maternelles quatre ans, ils nous
avaient présenté le projet de loi n° 40. Imaginez le temps qu'on aurait eu
pour débattre, discuter, amender, bonifier et aller de l'avant. C'est leur
prérogative, c'est leur décision, c'est leur bilan, et ce n'est pas celui de
l'opposition.
Donc,
aujourd'hui, M. le Président, on va effectivement participer à l'étude
détaillée. Ma collègue de Joliette a plein d'amendements parce que, oui, à
défaut d'être arrogante, elle est studieuse et elle veut s'assurer que, peu
importe ce qui sera adopté par
bâillon, minimalement on aura participé à améliorer le sort de nos enfants.
Merci, M. le Président.
Le Président :
À ce moment-ci, je cède la parole à la députée de Marie-Victorin.
Mme
Catherine Fournier
Mme
Fournier : Merci, M. le Président. Je veux joindre ma voix à
celles de mes collègues pour déplorer le recours à la procédure
d'exception, d'autant qu'elle est utilisée aussi tôt dans le processus.
Pourtant, il y avait des discussions constructives
à y avoir et des propositions intéressantes à faire. Je pense notamment à
celles du comité de parents de la commission scolaire Marie-Victorin,
dont la députée de Saint-Laurent a lu la lettre de son président, Nicola
Grenon, il y a quelques minutes.
Je veux aussi en profiter pour donner une voix au vice-président de la commission scolaire Marie-Victorin mais surtout citoyen très engagé du Vieux-Longueuil, dans ma circonscription, Benoît Laganière. Il a écrit au ministre, et je veux
vous en citer un extrait :
«C'est un cri
du coeur que je lance aujourd'hui, en ce vendredi blanc à l'extérieur, mais un vendredi noir pour l'éducation au Québec.
«J'ai
passé 11 ans de ma vie à croire à l'éducation publique et à y travailler de longues heures. Ces
années investies l'ont été pour
améliorer le service aux élèves, de tous les élèves, sans exception, de ma commission scolaire pour distribuer équitablement les services éducatifs sur un territoire
dont les disparités sont nombreuses.
«Un bâillon
aussi rapide, en début de session parlementaire, c'est du jamais-vu. Empêcher de
continuer à mettre le temps d'étudier ce projet de loi plus
profondément, c'est fermer les yeux sur la complexité des impacts qu'il aura sur l'éducation publique, c'est fermer les yeux sur les enjeux de
notre société de demain. Triste jour pour le Québec. Triste jour pour nos jeunes et adultes du réseau scolaire
public qui rêvent d'une réussite scolaire leur permettant de s'accomplir comme citoyens
et d'ainsi faire avancer la prospérité d'un Québec qui en aura besoin dans
l'avenir.
«M. le ministre, si c'est la réussite de nos élèves qui est la motivation de vos
actions, prouvez-le maintenant. Nos élèves le méritent bien.»
Merci, M. le Président.
• (14 h 30) •
Le
Président : Merci, Mme la députée. Le temps de l'opposition officielle, M. le
député... M. le leader de
l'opposition officielle : 12 min 22 s précisément.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Oui, merci beaucoup, M. le
Président. Il y a beaucoup
de choses inexactes qui ont été dites depuis ce matin. On va tenter,
dans le 12 min 22 s qu'il nous reste, de corriger les
inexactitudes.
Première des
choses, ce matin, le premier ministre a dit : Les libéraux... Il a tenté — et
là est l'inexactitude — a
tenté de comparer ce qui ne se comparait
pas. Il a dit : Les libéraux, eux, ça fait 79 bâillons qu'ils font.
Alors, 79 bâillons pour les libéraux. M. le Président, ce qu'il a
oublié de dire, c'est qu'il calculait ce qui avait été fait et il remontait jusqu'en 1984, il remontait 36 ans en
arrière. On a un parti qui a 153 ans, M. le Président, il aurait pu
remonter jusqu'en 1867 également et nous en accuser.
Une fois
qu'on a dit ça, M. le Président, on va même appliquer à ce gouvernement du premier ministre la règle qu'il
nous a appliquée à nous. Il a dit 79 bâillons en 36 ans. Soit dit en
passant, 36 ans, le député de Borduas n'était même pas né quand il a commencé à compter, M. le Président, le premier ministre. Alors, si l'on applique 79 bâillons en
36 ans, si on applique quatre bâillons en huit mois, ça donnerait
combien de bâillons, ça, en 36 ans, M. le Président? Ça en donnerait 216. Alors, si les rôles étaient inversés,
si les rôles étaient inversés, on aurait pu dire : Bien là, écoutez,
nous, on a fait ce bâillon-là, mais
la CAQ, depuis 1984, plutôt que 79, ils en ont fait 216. Alors, je ne le sais
pas, si c'est son étalon de mesure, mais c'est le premier élément que
l'on doit évidemment corriger.
Allons donc dans l'époque contemporaine. On va
essayer de ramener le premier ministre à une époque contemporaine, même s'il a siégé avant l'époque contemporaine, soit
avant avril 2009, M. le Président.
Regardons la dernière législature.
Lorsqu'on compare des pommes avec des pommes, dans la dernière législature,
c'est trois bâillons qui ont été, M.
le Président, mis de l'avant par le gouvernement dans la 41e législature.
Trois bâillons où il n'y avait pas eu de fin de travaux d'étude article par article. C'est trois. Trois en quatre ans
versus quatre en huit mois, M. le Président. On voit que ça ne tient pas la
route. Si j'applique encore une fois la règle de trois, trois en quatre ans
mais versus quatre en huit mois, sur
quatre ans, ils nous en promettent 24, M. le Président, s'ils appliquent encore
une fois la même règle de comparaison.
Alors, M. le
Président, on dit également... le député de La Peltrie, puis j'ai des citations
pour le député de La Peltrie. Qu'a fait le député de La Peltrie? Il a fait la computation du nombre d'heures. Il
a dit : Ça, c'est important, il faut regarder le nombre d'heures. Et là le
premier ministre l'a dit, le premier ministre l'a dit aux médias : Entre
60 et 70 heures, là, moi, mon
ministre, je le sors de là. Ça n'a pas de bon sens, il faut le sortir de là. M.
le Président, une chance qu'il a appliqué, dans le cas qui nous préoccupe, dans le projet de loi n° 40, pas la règle des 60, 70 heures, il a appliqué la règle des
55 heures. Parce que, comme l'a
dit ma collègue de Saint-Laurent, ils prétendent qu'on a siégé en commission,
article par article, pendant 70 heures, mais il y a eu
15 heures de pauses. Puis la collègue de Saint-Laurent a fait un exemple
d'à quoi ça ressemblait ces pauses-là :
elle lui pose une question, il se gratte la tête, il demande une suspension, il
revient 45 minutes après. Elle
l'a fait pendant quatre fois, M. le Président. Malheureusement, la dernière
fois, elle lui a posé une question dans
cette séquence-là, il s'est gratté la tête, il a dit : J'aimerais ça avoir
une suspension, mais la journée était fini, elle a eu la réponse le
lendemain.
Alors, sur
les 70 heures d'article par article, enlevez-en 15 de suspension, ils ont
travaillé 55 heures. Bien, une chance que le premier ministre, M. le
Président, a eu un peu de patience, parce que, s'il dépluguait son ministre
parce qu'il aurait jugé que c'était trop tard, il n'aurait même pas pu
lui permettre de déposer mardi, il y a trois jours, ses 82 amendements. S'il l'avait sorti, il l'avait déplugué, le
ministre aurait dit : Non, non, attends, attends, attends, j'ai encore
des amendements. Là, probablement, le
premier ministre aurait dit : Quoi? Il te reste encore 82 amendements
à déposer? Ça fait 53 heures. Tu
le sais, moi, qu'après 60 heures, moi, je vous déplugue. Il était minuit
moins une pour le ministre, M. le Président, pour déposer ses
amendements.
Sous la 41e législature, on aime ça nous
comparer, ce gouvernement se comparer à nous, les libéraux, dans la dernière législature, l'étude détaillée du projet
de loi n° 20, M. le Président, ça a pris, et il a été adopté sans bâillon,
92 heures, M. le Président. Ça a pris 92 heures, le débat a
été fait.
Le projet de loi n° 70, Loi visant à
permettre une meilleure adéquation entre la formation et l'emploi ainsi que de favoriser l'intégration en emploi, ça a
pris 130 heures, M. le Président. Puis savez-vous quoi? La loi a été
adoptée, elle a été bonifiée, puis on
n'a pas dit aux oppositions : Vous nous faites perdre notre temps, ça n'a
pas de bon sens. Puis qu'on ne vienne
pas nous dire qu'ils travaillaient différemment de ce que nous, on travaille,
M. le Président, à savoir, on est là pour déposer des bonifications puis
on est là pour faire avancer le Québec.
Projet
de loi n° 157, ça, ça constituait la Société québécoise du cannabis et
édictait la loi encadrant le cannabis. Projet
de loi n° 157, M. le Président, il a été adopté, il a été étudié, étude,
là... Puis les chiffres que je vous donne, là, c'est étude détaillée. Je ne suis pas en train de tout
mélanger, là, je ne suis pas en train de vous mettre les consultations là-dessus.
Parce qu'on nous fait le reproche d'avoir
assisté aux consultations. Alors, dans le projet de loi n° 40, il y a
39 groupes qui sont venus, M. le
Président, puis on nous le compute. Alors, on part du 55, on met le
15 heures de suspension, dont la majorité, pas 100 %, mais la
majorité a été demandée par le ministre, on rajoute ça, on est rendus à 70,
puis on nous embarque les 39 groupes
qui sont venus, on dit : Ça fait 100 heures que l'opposition, là, ils
débattent du projet de loi, c'est assez. Et il devait ainsi se montrer
généreux parce que, pour lui, c'est 60-70 avant de nous dépluger.
Ce que je
vous dis là, là, le n° 157, c'est 137 heures d'étude détaillée
article par article. On exclut évidemment, dans notre computation, les consultations. Le projet de loi n° 157,
M. le Président, je vous le donne en mille, qui était le porte-parole de la CAQ? C'était le député de
Borduas, l'actuel leader du gouvernement. Et l'actuel leader du gouvernement,
M. le Président, a fait un travail, et, avec
136 heures de débat, il a été adopté, le projet de loi sur le cannabis,
sans bâillon.
Le collègue
de La Peltrie, ce matin — puis on va y revenir sur le fameux projet de
loi n° 400 de La Presse — il a
dit, M. le Président : Un seul article, c'est quelque chose comme six
heures. J'ai vérifié, c'était 7 h 13 min, M. le Président.
On va dire sept heures. Il dit :
Un seul article, sept heures, ça n'a pas de bon sens, ce projet de loi là,
comment il a été géré. Bien, sur le projet de loi du cannabis, le n° 157, sur le 136 heures, M. le Président, je peux
vous mentionner que l'article 5, le député de Borduas, actuel leader du
gouvernement, ils en ont débattu pendant neuf séances, en février, le 14, le
15, le 20, le 21, le 22, le 23 février — là, changez de mois, M. le
Président — les
13, 14 et 15 mars. Pendant neuf séances, pendant 40 heures, un débat
sur l'article 5 s'est fait, il a fini par être adopté, il a fini d'être
adopté. L'article 15, M. le Président, même chose, sur les lieux publics,
quatre séances, 18 heures, il a été adopté.
Ça, c'est le
travail et c'est le double discours, en tout respect, du collègue de Borduas
quand il dit au gouvernement : Après
60 heures, là, tout le projet de loi, même s'il y a plus de 300 articles, même s'il y a
82 amendements, après 60 heures, il participe de ce que dit son premier
ministre, il faut débrancher. Bien,
lui, sur un seul article, sur même deux articles, je viens de vous les
nommer, là, 40 plus 18, ça fait 58 heures, le compte y aurait été, sur
deux articles, l'article 5
et 15, on l'aurait déplugué, on l'aurait
passé sous bâillon, on aurait appliqué ce qu'il demande aujourd'hui comme étalon de mesure de raisonnabilité. Ça ne tient pas la
route. Il y a deux poids, deux mesures, et ça, il faut en faire, évidemment,
mention.
Le collègue
de La Peltrie a parlé du projet de loi n° 400. Il y a
eu un bâillon, puis il a dit : C'était tellement petit le nombre
d'heures qui a été utilisé là-dessus, sept heures. M. le Président, c'était un article.
Il y avait un article dans le projet
de loi. L'article,
là, c'était d'abroger l'article 3 de la Loi concernant la succession de
l'honorable Trefflé Berthiaume de la
Compagnie La Presse, Limitée, c'était ça, l'article. Ils ont quand même
fait sept heures. Il a été adopté. Puis il a dit : Il y a
eu un bâillon là-dessus. Mais, M.
le Président, le collègue
de La Peltrie, pourquoi il y a eu un bâillon? C'est parce que l'ex-collègue de Vachon, elle ne voulait pas donner son consentement pour qu'on adopte le projet
de loi, que tout le monde voulait faire adopter avant
que la session n'ajourne.
Même le
collègue de La Peltrie, et je vais le citer, il dit : «La vérité,
c'est qu'il faut faire avancer ce projet de loi là, si tant est qu'on est
d'accord avec l'objectif final qui est d'assurer la pérennité d'un organe de
presse. Et j'ai cru comprendre que
tout le monde était d'accord avec ça. Bien, il faut qu'on le fasse avant
demain. Et donc, oui, il y a urgence. Et,
dans ce sens-là, M. le Président, je trouve ça malheureux, mais, à mon corps
défendant, je dois admettre que la procédure d'exception était la chose
à faire. Et, dans ce sens-là, nous appuierons la motion», M. le Président.
Ça, il nous
en fait reproche aujourd'hui. Il a dit : Les libéraux, je leur mets sur le
compte. Les libéraux, ils ont fait cette
motion d'exception là, ils ont fait ce bâillon-là, puis on n'avait pas débattu
pour plus de sept heures. Vous l'avez l'histoire. Une fois qu'on a dit
ça, on peut tous juger de la crédibilité du collègue, des propos du collègue
lorsqu'il a mentionné ce fait.
À la
rubrique — M. le
Président, vous le savez, j'aime les citations — à la rubrique Faites ce que je dis ne faites
pas ce que je fais, le premier ministre, septembre 2019, par rapport à la
réforme du mode de scrutin : «Ce qu'on propose, ça voudrait dire plus de gouvernements
minoritaires, donc plus de nécessité de [collaborer] entre les partis. Mais je
suis convaincu que c'est ce que les Québécois souhaitent», M. le
Président. Alors, il dit : Les Québécois veulent plus de collaboration, et c'est pour ça qu'il dépose un
projet de loi. Mais, en même temps, il dit : Les Québécois nous ont élus,
ceux qui ont voté pour nous, 37 %, veulent qu'on fasse ça, et on oublie la
collaboration.
Alors, dans
la rubrique, toujours, Faites ce que je dis ne faites pas ce que je fais, à la
page 111 de son livre, le député de
Borduas, J'ai confiance—Réflexions (sans cynisme) d'un jeune politicien, p.111, il disait vouloir restreindre les
bâillons. À la rubrique Mais où est-il passé?, M. le Président, à la
rubrique Mais où est-il passé?, encore une fois, le même collègue
de Borduas, page 96 : «Un bon leader sait recourir à l'expertise d'autrui.
Assez modeste et assez sûr de lui pour accepter de s'ouvrir aux avis
extérieurs, il reconnaît ne pas avoir le plein contrôle sur tout. Et ne pas
avoir la science infuse.» Fin de la
citation. C'est le collègue de Borduas, l'actuel leader du gouvernement, et ça, c'est sous la rubrique Mais où
est-il passé, ce collègue de Borduas qui écrivait ça 2018, M. le Président.
En ce
sens-là, également, le collègue de La Peltrie, leader adjoint, qu'on a entendu beaucoup
parler depuis ce matin, il disait, en
avril 2017 : «L'Assemblée
nationale n'est pas un jouet[...]. L'Assemblée nationale est constituée de députés responsables
qui légifèrent de façon responsable [...] dans un contexte où tout le monde peut s'exprimer et travailler de façon responsable.» Fin de la
citation. Ça, ça met fin, M. le Président, à la rubrique Mais où est-il passé?.
• (14 h 40) •
Nous avons
devant nous, donc, un gouvernement qui, pour justifier, tenter de justifier un
bâillon qui ne tient pas la route...
Et là, je veux dire, le jupon dépasse, M.
le Président, on questionne
l'urgence. Tommy Chouinard dit et le soulève, il soulevait les propos du ministre qui disait : On peut l'adopter dans les
prochaines semaines, dépose des amendements mardi, et là, woup! il y aurait urgence. On vient,
et la collègue de Saint-Laurent l'a bien dit, on vient, M. le Président, mettre un bouleversement dans une loi fondamentale québécoise,
une grande loi, la Loi sur
l'instruction publique. Il en va
de la réussite scolaire de nos
jeunes et il en va également du partenariat nécessaire avec tout
le monde, les parents, les enseignants. Mais ce que l'on a devant nous, c'est
un gouvernement qui, non seulement est en guerre avec les oppositions
et les bâillonne, mais un gouvernement qui est en guerre avec les partenaires. Nous allons continuer le
combat, M. le Président.
Mise
aux voix de la motion proposant de déterminer
le cadre temporel des séances extraordinaires
Le
Président : Mmes, MM.
les députés, cela met donc fin au débat restreint. À ce moment-ci, je mets aux voix la motion de M. le leader du gouvernement
fixant le cadre temporel des séances extraordinaires conformément aux dispositions
de l'article 26.1 du règlement de l'Assemblée nationale et qui se lit comme
suit :
«Qu'en vue de
compléter l'étude du projet de loi n° 40, Loi modifiant principalement la
Loi sur l'instruction publique relativement
à l'organisation et à la gouvernance scolaires, l'Assemblée se donne le cadre
temporel suivant :
«Que
l'Assemblée puisse siéger tous les jours à compter de 8 heures jusqu'à
ce qu'elle ait terminé l'étude de l'affaire pour laquelle elle a été convoquée
ou qu'elle décide d'ajourner ses travaux.»
Cette motion... Je
comprendrai ce que vous me direz.
M. Tanguay :
Merci, M. le Président. Je demanderais un vote par appel nominal.
Le Président :
Alors, que l'on appelle les députés.
• (14 h 42 — 14
h 50) •
>15725 Le Président :
Mmes MM. les députés, à cette étape-ci, je mets donc aux voix la motion de M.
le leader du gouvernement fixant le cadre temporel des séances extraordinaires conformément aux dispositions de l'article 26.1 du règlement
de l'Assemblée nationale et qui se lit comme suit :
«Qu'en vue de
compléter l'étude du projet de loi n° 40, Loi modifiant principalement la
Loi sur l'instruction publique relativement
à l'organisation et à la gouvernance scolaires, l'Assemblée se donne le cadre temporel suivant :
«Que
l'Assemblée puisse siéger tous les jours à compter de 8 heures jusqu'à
ce qu'elle ait terminé l'étude de l'affaire pour laquelle elle a été
convoquée ou qu'elle décide d'ajourner ses travaux.»
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Laframboise (Blainville), Mme D'Amours (Mirabel), Mme McCann (Sanguinet), Mme Roy (Montarville),
M. Lemay (Masson), M. Simard (Montmorency), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), M. Roberge (Chambly), Mme LeBel (Champlain),
M. Lévesque (Chauveau), Mme Lachance (Bellechasse),
M. Lamontagne (Johnson), M. Carmant (Taillon), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Dubé (La Prairie), Mme Laforest
(Chicoutimi), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), Mme Hébert
(Saint-François), M. Dufour (Abitibi-Est), M. Lacombe (Papineau), Mme Proulx (Berthier), Mme Charest
(Brome-Missisquoi), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Julien (Charlesbourg), M. Boulet
(Trois-Rivières), Mme Proulx (Côte-du-Sud), M. Lafrenière (Vachon), M. Émond (Richelieu),
M. Bachand (Richmond), Mme IsaBelle (Huntingdon), M. Chassin
(Saint-Jérôme), Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Bélanger (Orford), Mme Picard
(Soulanges), Mme Jeannotte (Labelle), M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Asselin (Vanier-Les Rivières), M. Reid
(Beauharnois), Mme Dansereau (Verchères), M. Lévesque (Chapleau),
M. Thouin (Rousseau), M. Tremblay (Dubuc), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Campeau (Bourget),
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Caron (Portneuf),
Mme Grondin (Argenteuil),
Mme Boutin (Jean-Talon), M. Girard (Lac-Saint-Jean), Mme Lecours
(Les Plaines), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac), M. Lamothe (Ungava), M. Bussière (Gatineau),
M. Allaire (Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval), M. Provençal
(Beauce-Nord), M. Jacques (Mégantic).
Le Président : Que les députés contre
cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont), M. Tanguay (LaFontaine), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Barrette (La Pinière), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme St-Pierre (Acadie), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
M. Rousselle (Vimont), Mme Montpetit (Maurice-Richard), Mme Melançon (Verdun), Mme Ménard
(Laporte), M. Fortin (Pontiac), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé),
M. Kelly ( Jacques-Cartier), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Benjamin (Viau), M. Polo (Laval-des-Rapides),
Mme Sauvé (Fabre), Mme Rizqy (Saint-Laurent), M. Ciccone
(Marquette).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Nadeau-Dubois (Gouin), Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Zanetti (Jean-Lesage), Mme Labrie (Sherbrooke),
Mme Ghazal (Mercier), M. Marissal (Rosemont), Mme Dorion
(Taschereau).
M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Ouellet (René-Lévesque), M. LeBel (Rimouski),
Mme Hivon (Joliette), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine),
Mme Perry Mélançon (Gaspé).
Mme Fournier
(Marie-Victorin).
Le
Président : Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire général,
pour le résultat du vote.
Le Secrétaire : Pour : 59
Contre : 37
Abstentions :
0
Le Président :
La motion est donc adoptée.
Mise
aux voix de la motion proposant d'établir la procédure législative
d'exception en vue de compléter l'étude du projet de loi n° 40
Je
mets maintenant aux voix la motion de procédure d'exception
présentée par M. le leader du
gouvernement qui se lit comme
suit :
«Qu'en
vue de compléter l'étude du projet de
loi n° 40,
Loi modifiant principalement la Loi
sur l'instruction publique relativement à l'organisation et à la
gouvernance scolaires, l'Assemblée nationale établisse la procédure législative
d'exception tel que prévue aux articles 182 à 184.2 et 257.1 à 257.10 du
règlement;
«Qu'à
tout moment de la séance, le président puisse suspendre les travaux à la
demande d'un ministre ou d'un leader adjoint du gouvernement.»
Cette motion
est-elle... M. le leader du gouvernement... Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
...
Le
Président : Vote par
appel nominal. Alors, que les députés qui sont en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Laframboise (Blainville), Mme D'Amours (Mirabel), Mme McCann (Sanguinet), Mme Roy (Montarville), M. Lemay
(Masson), M. Simard (Montmorency), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
M. Roberge (Chambly), Mme LeBel (Champlain), M. Lévesque
(Chauveau), Mme Lachance (Bellechasse), M. Lamontagne (Johnson),
M. Carmant (Taillon), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé
(La Prairie), Mme Laforest (Chicoutimi), Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles), Mme Hébert (Saint-François), M. Dufour
(Abitibi-Est), M. Lacombe (Papineau), Mme Proulx (Berthier), Mme Charest
(Brome-Missisquoi), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Julien (Charlesbourg), M. Boulet
(Trois-Rivières), Mme Proulx (Côte-du-Sud), M. Lafrenière (Vachon),
M. Émond (Richelieu), M. Bachand (Richmond), Mme IsaBelle
(Huntingdon), M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Bélanger (Orford), Mme Picard
(Soulanges), Mme Jeannotte (Labelle), M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Asselin (Vanier-Les Rivières), M. Reid (Beauharnois), Mme Dansereau (Verchères),
M. Lévesque (Chapleau), M. Thouin (Rousseau), M. Tremblay
(Dubuc), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Campeau (Bourget),
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Caron (Portneuf), Mme Grondin (Argenteuil), Mme Boutin
(Jean-Talon), M. Girard (Lac-Saint-Jean), Mme Lecours
(Les Plaines), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac), M. Lamothe (Ungava), M. Bussière (Gatineau),
M. Allaire (Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval), M. Provençal
(Beauce-Nord), M. Jacques (Mégantic).
Le Président : Que les députés qui sont
contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont), M. Tanguay (LaFontaine), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Barrette (La Pinière), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme St-Pierre (Acadie), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
M. Rousselle (Vimont), Mme Montpetit (Maurice-Richard), Mme Melançon (Verdun), Mme Ménard
(Laporte), M. Fortin (Pontiac), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), M. Kelly ( Jacques-Cartier),
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Benjamin (Viau), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Sauvé
(Fabre), Mme Rizqy (Saint-Laurent), M. Ciccone (Marquette).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Nadeau-Dubois (Gouin), Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Zanetti (Jean-Lesage), Mme Labrie (Sherbrooke),
Mme Ghazal (Mercier), M. Marissal (Rosemont), Mme Dorion
(Taschereau).
M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Ouellet (René-Lévesque), M. LeBel (Rimouski),
Mme Hivon (Joliette), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine),
Mme Perry Mélançon (Gaspé).
Mme Fournier
(Marie-Victorin).
Le
Président : Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire général
pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 59
Contre : 37
Abstentions :
0
Le Président :
La motion est donc adoptée.
Conformément
au deuxième alinéa de l'article 27 du règlement, cela met fin à la période
des affaires courantes.
Affaires
du jour
Maintenant,
conformément à l'article 257.3 du règlement, la Commission de la culture
et de l'éducation dispose d'au plus
une heure pour déposer son rapport sur le projet de loi n° 40. Je suspends
donc immédiatement les travaux de l'Assemblée et les cloches sonneront
pour vous aviser de la reprise de la séance.
Les travaux sont donc suspendus.
(Suspension de la séance à 14 h 57)
(Reprise à 15 h 19)
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Nous reprenons nos travaux, et, conformément
à l'article 257.3 du règlement, je cède immédiatement la parole à
Mme la présidente de la Commission de la culture et de l'éducation et députée
d'Anjou—Louis-Riel
pour qu'elle dépose le rapport de la commission.
Dépôt du rapport de la
commission qui a fait
l'étude détaillée du projet de loi n° 40
Mme
Thériault : Merci, M.
le Président. Je dépose le rapport de la Commission de la culture et de
l'éducation qui, les 28 et
29 novembre 2019, 3, 4, 5 et 6 décembre 2019, 14, 15, 21,
22 et 23 janvier 2020, et 4 et 5 février 2020, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi
n° 40, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique
relativement à l'organisation et à la
gouvernance scolaires. La commission n'a malheureusement pas eu le temps de
compléter l'étude du projet de loi.
• (15 h 20) •
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Ce rapport est déposé.
Conformément au deuxième alinéa de l'article 257.3, puisque l'étude détaillée du projet de loi n'est pas
terminée, nous allons maintenant en poursuivre l'étude en commission
plénière.
Je suspends donc nos travaux durant quelques
instants afin de permettre à l'Assemblée de se constituer en commission
plénière.
(Suspension de la séance à 15 h 21)
(Reprise à 15 h 29)
Projet de
loi n° 40
Commission
plénière
Étude
détaillée
M. Picard (président de la commission
plénière) : Nous sommes réunis en commission plénière afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 40,
Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à
l'organisation et à la gouvernance scolaires.
Je vous rappelle que l'étude détaillée en commission
plénière est d'une durée de cinq heures, tel que prévu au deuxième paragraphe de l'article 257.1 du
règlement. Dans le cadre de ce débat, 10 minutes sont réservées aux
députés indépendants de Chomedey et
de Marie-Victorin, sous réserve d'un maximum de cinq minutes chacun. Enfin, je
rappelle aux députés indépendants qui
souhaitent intervenir au cours du débat qu'ils ont 10 minutes, à partir de
maintenant, pour en aviser la présidence.
Je vous informe que, lorsque la Commission de la culture et
de l'éducation a mis fin à ses travaux, un amendement
modifiant l'article 105 et les articles 1, 3, 3.1, 4, 4.1,
4.2, 27, 34, 35, 35.1, 39, 43, 92, 93, 94, 97, 98, 100, 101, 107, 107.1, 133.1
et 250.1 du projet de loi étaient adoptés.
Nous entreprendrons donc les travaux de la
commission plénière avec l'étude de l'article 2 du projet de loi. Y a-t-il
des interventions? Mme la députée de Saint-Laurent.
• (15 h 30) •
Mme
Rizqy : Merci beaucoup, M. le Président. Pendant plusieurs mois, on a
déjà travaillé et collaboré avec le ministre, où est-ce qu'on a étudié
des projets de loi avec des blocs, à la demande même du ministre, parce que
c'est beaucoup plus intelligible pour bien
suivre nos travaux. Nous avions commencé ici aussi en travaillant par blocs.
J'offre au ministre de pouvoir, et
j'en ai discuté avec mes collègues de l'opposition, continuer à travailler par
blocs. On aimerait ça faire
«Directeur général, rôle et fonctions», «Infrastructures», et aussi le bloc qui
porte sur le regroupement de services, si, évidemment, nous avons le
consentement du ministre pour continuer ainsi, pour la bonne tenue de nos
travaux.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Moi, M. le
Président, non, il n'y a pas de consentement. Je préfère qu'on y aille article
par article, qu'on suit. De toute
façon, on a une bonne compréhension maintenant du cheminement. J'ai déposé ici
des amendements, pour qu'ils soient
disponibles pour tous. Et donc, si vous voulez bien, je commencerais à
l'article 2, puis on continue.
Le
Président (M. Picard) : O.K. Donc, il n'y a pas consentement.
Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : J'ai juste vraiment du mal à m'expliquer le
changement de cap du ministre. C'est une chose qu'on négocie quel bloc on traiterait en premier. Mais
là ce que le ministre est en train de nous dire vraiment, qu'alors que... Depuis le début, il nous a déposé lui-même des listes
pour qu'on travaille par blocs, aujourd'hui, alors qu'il nous impose cette procédure-là, il va nous imposer de
travailler de manière complètement dysfonctionnelle, en changeant constamment
de sujet, parce qu'on suivrait l'ordre
numérique. C'est ça, sa manière de voir le travail de collaboration? C'est ce
qu'il veut nous donner aujourd'hui comme impression?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : M. le Président, je pense qu'on n'impose rien du tout.
Simplement, il n'y a pas de consentement. De toute façon, ça a été très souvent très fastidieux, s'entendre sur un
bloc plutôt que l'autre. Là, maintenant, on est tous... Nos minutes, nos
secondes sont précieuses. Donc, je pense qu'on connaît très bien le projet de
loi. On devrait y aller. Il y en a plusieurs, comme j'ai dit, qui sont de
concordance, de toute façon, puis on est capables de se référer et de se
comprendre. Donc, je pense qu'on devrait commencer le plus rapidement possible.
Le
Président (M. Picard) : O.K. Ça va?
Mme
Hivon : ...eu des préférences pour d'autres blocs, mais,
tant qu'à ne plus marcher du tout par blocs, je suis prête à continuer
avec le bloc qu'on avait démarré à la dernière séance.
Le Président (M. Picard) : O.K. Mais ça prend un consentement. Vous
comprenez, ça prend un consentement.
Mme
Hivon :
Ça fait qu'on dit au ministre qu'on consent à continuer avec le bloc qu'il
voulait favoriser.
Le Président (M. Picard) : O.K. Mais
moi, je comprends du ministre qu'il veut qu'on prenne l'ordre numérique. Je
cède maintenant la parole à Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : J'aimerais ça
demander au ministre si on peut avoir son consentement pour poursuivre exactement
où on était rendus la dernière fois qu'on a
travaillé ensemble, à l'article 105, et poursuivre exactement
dans l'ordre où lui nous le recommandait l'autre jour, donc dans l'ordre
des blocs qui ont été proposés depuis le début. C'est ce qu'il souhaitait, il
nous disait que c'était plus intelligible pour les gens qui suivent nos travaux
et pour nous-mêmes, pour comprendre ce qu'on est en train de faire. Donc, je
propose qu'on suive exactement l'ordre qu'il a défendu lui-même mercredi
dernier.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre, est-ce qu'il y a consentement
ou non?
M.
Roberge : M. le Président, non, on va y venir, à ces articles-là. Je demande à ce qui on y aille... Il n'y a
pas de consentement.
Le
Président (M. Picard) : O.K. Donc, on va
débuter à l'article 2.
L'article 2 :
L'article 6 de cette loi est abrogé.
Y a-t-il des interventions?
S'il n'y a pas... Oui, M. le ministre.
M.
Roberge : ...Président, pour
expliquer, je pense que je pourrais lire... il y a quelques
commentaires, brièvement. Donc, ça dit : L'article 2 du projet de loi abroge l'article 6
de la Loi sur l'instruction publique, qui prévoit que l'élève inscrit à la formation générale des jeunes a droit aux services
complémentaires d'animation spirituelle et d'engagement communautaire.
L'article 6
est le seul article de la Loi sur l'instruction publique à prévoir
spécifiquement un des services complémentaires auxquels les élèves ont
droit. Or, les services complémentaires sont prévus à l'article 5 du
Régime pédagogique de l'éducation préscolaire, de l'enseignement primaire et de
l'enseignement secondaire, qui prévoit spécifiquement que l'élève a droit à des
services d'animation spirituelle et d'engagement communautaire.
Donc,
en gros, ce n'est pas nécessaire que ça soit dans la loi pour que les services
existent. Je veux rassurer les gens, il
ne s'agit pas de faire des mises à pied ou de cesser les services dans les
écoles, mais d'enlever cette référence dans la loi.
Le
Président (M. Picard) : Des interventions?
Mme Rizqy :
Juste une petite question de directive, M. le Président. Vous avez commencé
d'emblée en nous disant :
«L'article 6 est abrogé.» Est-ce qu'il y a des discussions? En temps
normal, nous avons us et coutumes que le ministre lit les articles. Et je tiens ici à m'assurer que tous les
articles seront lus, parce qu'il y a des gens, quand même, qui suivent
nos travaux, et ça n'intéresse pas seulement nous, là.
Le Président (M. Picard) : Si vous avez remarqué, c'est moi qui l'ai lu par
erreur. Mais, la procédure, ça va être le ministre. Je ne suis pas habitué de
travailler en commission.
Mme Rizqy : Nous autres non plus.
Le Président (M. Picard) :
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 2? Pas d'intervention?
Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Sur division. L'article 5. M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Donc, le 3 et le 4
étaient précédemment adoptés.
L'article 5 : L'article 36 de
cette loi est modifié par la suppression de la dernière phrase du premier
alinéa.
On fait
référence encore au cheminement spirituel, là. La phrase qui est supprimée,
c'est : «Elle doit, notamment, faciliter le cheminement spirituel
de l'élève afin de favoriser son épanouissement.» Donc, l'article 36 de la
Loi sur l'instruction publique prévoit la mission qui relève spécifiquement de
chaque école. En est retirée celle de faciliter le cheminement spirituel de l'élève, qui relève de la sphère privée. Je
pense que c'était un peu un relent du moment où on avait les cours d'éducation
catholique et protestante.
Le Président (M. Picard) :
Des interventions sur l'article 5?
Mme
Hivon : Non, moi,
j'aimerais juste...
Le Président (M. Picard) :
Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : J'aimerais juste faire ressortir, M. le Président, à quel point le lien est vraiment clair et direct avec l'abolition des
élections scolaires et cette question-là. C'est mon seul commentaire.
Le Président (M. Picard) :
...je vais mettre l'article 5 aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Sur division. M. le ministre, continuez.
M. Roberge : Oui. Maintenant arrive
l'article 5.1 : Insérer, après l'article 5 du projet, l'article
suivant :
5.1. L'article 37 de cette loi est
modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement, dans le paragraphe 1°,
de «scolaire» par «éducative»;
b) par le remplacement, dans le paragraphe 2°,
de «des élèves» par «éducative»;
c) par le remplacement, dans le paragraphe 5°, de «la commission scolaire» par «le
centre de services scolaire»; et
2° par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «de la commission scolaire» par «du centre de services scolaire».
Il est
opportun de préciser que la réussite visée par l'école est la réussite éducative. C'est une expression qui
a une portée plus générale, évidemment, que
«réussite scolaire». C'est une modification de concordance. Le fait d'ajouter
réussite «éducative» plutôt que «scolaire»,
c'est quelque chose qu'on a fait suite à plusieurs recommandations lors des
auditions particulières. Plusieurs groupes ont demandé à ce qu'on parle et
qu'on précise qu'on parle de réussite éducative.
Le Président (M. Picard) :
Des commentaires sur l'article 5.1? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Est-ce que
vous avez des commentaires? Non? O.K. Donc, pour l'article 5.1, est-ce que
l'article 5.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Adopté sur division. M. le ministre, pour la suite.
M.
Roberge : Excusez-moi. Oui, j'y vais. Donc, juste préciser, je vais
lire l'article 6 puis, après ça, l'amendement à l'article 6.
Donc, l'article 6 du projet de loi se lit
comme suit :
L'article 42 de cette loi est modifié par
le remplacement des deuxième et troisième alinéas par les suivants :
«Le conseil
d'établissement comprend 12 membres et il est composé des personnes
suivantes :
«1° six
parents d'un élève fréquentant l'école qui ne sont pas membres du personnel de
l'école et qui sont élus par leurs pairs;
«2° quatre
membres du personnel de l'école, dont au moins deux enseignants élus par leurs
pairs et, si les personnes concernées
en décident ainsi, un membre du personnel professionnel non enseignant élu par
ses pairs et un membre du personnel de soutien élu par ses pairs;
«3° dans le
cas d'une école qui dispense l'enseignement secondaire du second cycle, un
élève de ce cycle élu par les élèves
de l'école inscrits au secondaire ou, selon le cas, nommé par le comité des
élèves ou l'association qui les représente;
«4° dans le
cas d'une école où des services de garde sont organisés pour les [services] de
l'éducation préscolaire et de
l'enseignement primaire, le responsable de ces services ou un autre membre du
personnel affecté à ces services que le responsable nomme;
• (15 h 40) •
«5° un
représentant de la communauté, qui n'est pas membre du personnel de l'école et
qui est nommé par les parents élus conformément au paragraphe 1°.
«Dans le cas d'une école où aucun service de
garde n'est organisé et où n'est pas dispensé l'enseignement secondaire du second cycle, le nombre de membres
du personnel de l'école prévu au paragraphe 2° du deuxième alinéa
est porté à cinq, dont au moins trois enseignants.
«Dans le cas
d'une école où des services de garde sont organisés et où est dispensé
l'enseignement secondaire du second cycle, le nombre de membres du
conseil d'établissement est porté à 14, dont 7 parents d'un élève.»
Il y a un amendement à l'article 6, qui est
bien simple, qui dit : Retirer l'article 6 du projet de loi.
L'article 6
du projet de loi modifiait la composition du conseil d'établissement, et, lors des auditions particulières, plusieurs groupes ont soulevé des enjeux par rapport à ces modifications, disant qu'il
y avait une perte de parité pour le
personnel scolaire qui détient, au moment où
on se parle, la moitié des voix. Et, avec le projet de loi, ça posait un
enjeu. Donc, avec l'amendement,
on revient à la composition actuelle des conseils d'établissement, à la
suggestion de nombreux groupes.
Le Président (M. Picard) :
Des commentaires sur... Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Donc, juste bien
comprendre, là, vous avez lu votre texte proposé avec... Ça, c'est le texte, le
commentaire, et vous avez déjà un amendement,
que vous retirez le texte. Donc, comment vous êtes arrivé à la conclusion
de faire augmenter le nombre de parents sur
le conseil d'établissement pour finalement revenir au statu quo, le même
nombre de parents?
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Avec la
modification qu'il y avait initialement, dans le projet de loi n° 40, on donnait le droit de vote aux membres de la communauté. C'est une façon
intéressante d'attirer des gens. Cependant, le corollaire, la conséquence
de ça, c'est que le personnel de l'école
devenait, par le fait même, minoritaire. Comme l'on dit plusieurs groupes,
notamment des syndicats, mais plusieurs
groupes ont dit : En réalité, on comprend que ça pourrait être
intéressant, là, de donner le droit
de vote à un membre de la communauté, mais la conséquence de ça est plus
néfaste que l'avantage qu'il pourrait y avoir.
Donc, les gens se sont positionnés, et il n'y a
tout simplement aucun groupe qui a dit qu'il fallait maintenir l'article
tel qu'il est. Plusieurs, au contraire, ont dit qu'on était mieux de
conserver la loi telle qu'elle est, que le conseil d'établissement pouvait gagner à avoir de nouvelles responsabilités mais pas à
changer sa composition. Comme on a entendu ces groupes-là, on arrive avec un amendement qui propose de
retirer l'article 6, donc de ne pas modifier la composition
des conseils d'établissement.
Le Président
(M. Picard) : D'autres commentaires, questions? Oui, Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon : Je veux juste aussi que ce soit très clair, le ministre
avait énoncé sa volonté d'avoir plus de parents, mais là, compte tenu
des éléments qu'il soumet, il ramène ça au nombre de deux parents, en fait de
moins que sa proposition initiale.
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien, la proposition était essentiellement de revoir l'organisation, mais surtout
de donner le droit de vote à un
membre de la communauté. Et les comités de parents, les enseignants,
d'autres personnes qui pouvaient parler au nom de la communauté n'ont pas salué ça comme une ouverture, ils ont
plutôt vu : Oui, bien, on comprend l'intention, mais ça pouvait briser l'équilibre. Le conseil d'établissement gagnerait à avoir de nouvelles responsabilités mais pas à changer sa composition.
Donc, on est
à l'écoute de ça et on retire l'article 6 pour ne pas changer sa composition. Dans
d'autres articles, cependant, on viendra faire écho à des préoccupations puis
on viendra donner de nouvelles responsabilités ou une nouvelle reconnaissance, par
exemple, aux conseils d'établissement.
Le Président
(M. Picard) : D'autres interventions? Est-ce que l'amendement
à l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président
(M. Picard) : Adopté sur division.
Donc, l'article 6 est retiré.
Amendements déposés
Seulement
un rappel que, tout à l'heure, le ministre a déposé des amendements en liasse, et ils sont officiellement déposés.
Mme Rizqy : Juste pour ceux qui nous suivent, c'est
82 amendements mardi plus 15 amendements aujourd'hui déposés en liasse.
Le Président
(M. Picard) : Pas de problème. L'article 7. M. le
ministre.
M. Roberge : L'article 7
du projet de loi dit que l'article 43 de la loi est abrogé.
Alors, je
vais lire quel était l'article 43 abrogé. L'article 43 : «La commission scolaire détermine, après consultation
de chaque groupe intéressé, le nombre de
représentants des parents et des membres du personnel au conseil d'établissement.
«Le nombre
total de postes pour les représentants des membres du personnel
visés aux paragraphes 2° et
4° du deuxième alinéa de l'article 42 doit être égal au nombre de
postes pour les représentants des parents.»
Bref, cet article 7 était la suite de
l'article 6 qu'on avait précédemment, donc ça venait continuer, et c'était
le corollaire, là, de la modification de la
composition. Donc, il y a un amendement qui vient, qui dit qu'on retire
l'article 7 du projet de loi, de manière, encore une fois, à venir
conserver la composition actuelle du conseil d'établissement.
Le
Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement à l'article 7? Ça va pour tout le monde?
Je vais mettre aux voix l'amendement à... Oui, Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui. Juste une seconde,
me laisser le temps de le lire, si vous permettez.
Le Président (M. Picard) : Il n'y a pas de problème.
Mme
Rizqy : Juste pour être
certaine, une petite question pour le ministre. Donc là, ici, l'article 43 de la Loi
sur l'instruction publique, il est
abrogé, puis, dans vos commentaires, vous dites que c'est désormais prévu à l'article 42
de la Loi sur l'instruction publique.
Vous vous rappelez, on a parlé du comité pour les élèves EHDAA. Est-ce que
quelque part vous avez
réfléchi à ça, où est-ce qu'on pourrait les intégrer?
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Ce qu'on fait aujourd'hui, c'est qu'on retire l'article 7 du projet de loi n° 40, donc
on ne touche pas à la composition du
conseil d'établissement. Donc, l'article 43 de la Loi sur l'instruction publique
demeure. Il y aura une disposition de concordance, là.
En ce moment, ça dit : «La commission
scolaire». Ça sera écrit : «Le
centre de services scolaire détermine...» Donc, ça sera comme ça : «Le centre de services scolaire détermine, après
consultation de chaque groupe intéressé, le nombre de représentants des
parents et des membres du personnel au conseil d'établissement.
«Le nombre
total des postes pour les représentants des membres du personnel visés aux
paragraphes 2° et 4° du deuxième alinéa de
l'article 42 doit être égal au nombre de postes pour les représentants des
parents.»
En réalité, on ne touche pas à la composition
des conseils d'établissement.
Mme
Rizqy : Ça, je l'ai compris,
M. le ministre. Mais ma question, c'est : Suite à tout ce qui a été manifesté
par rapport aux différents
comités qui existent déjà, par exemple le comité pour les parents qui
représentent les élèves handicapés ou en
troubles d'apprentissage ou d'adaptation, est-ce que vous avez réfléchi
à un endroit pour qu'on puisse leur
donner une voix au chapitre? Parce
que vous changez maintenant
les compositions de certains comités et des places dans les conseils d'administration
qui émanent des comités de parents.
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Bien, sur le conseil d'établissement, il n'y
a pas de place réservée pour un
parent d'enfant ayant des besoins
particuliers, tel que c'est le cas en ce moment. Ça ne veut pas dire qu'il n'y
en a pas, mais il n'y a pas de poste réservé. Ça n'a pas été demandé non plus, qu'il y ait une place réservée
sur les C.E. pour un parent d'enfant qui a des besoins particuliers.
Sur le conseil d'administration, on y viendra plus tard, mais il y a
cinq parents qui auront une place sur le conseil d'administration, et ces parents sont désignés par le
comité de parents. Il n'y a pas un poste non plus qui est réservé, spécifique
EHDAA.
Par
contre, et on y arrivera plus tard, on ne peut pas faire tous les débats en
même temps, mais, sur le comité d'engagement
vers la réussite, il y a un poste réservé pour quelqu'un
qui a une expertise en intervention auprès des enfants qui ont des
besoins particuliers... ou des élèves, ce n'est pas tous des enfants. Voilà.
Mme
Rizqy : Donc, si je
comprends bien, vous n'avez pas, toujours... à ce jour, vous n'avez pas encore réfléchi
à un potentiel amendement
pour assurer d'avoir entendu les préoccupations des parents qui sont dans les
comités EHDAA. Merci, M. le Président.
M. Roberge :
M. le...
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Joliette...
Oui, M. le ministre, allez-y, si vous voulez.
M. Roberge :
C'est à vous de juger c'est à qui à parler, là.
Le Président (M. Picard) : Bien, il
y a une intervention. Si vous voulez
y aller... après ça, je vais aller à madame.
M.
Roberge : Je vais y aller
brièvement. On n'avait pas apporté un amendement ici puisqu'ailleurs, dans le projet de loi, il y a une place réservée, comme je dis, sur le comité
d'engagement vers la réussite. Donc, ce n'était pas nécessaire d'amender le projet de loi. Il y a déjà,
sur ce nouveau comité là, un poste spécifique dédié pour quelqu'un
qui a une expertise.
Puis,
comme je dis, on y arrivera à ce moment... à cet article-là, mais là on est sur
le conseil d'établissement. Je n'ai
pas entendu de gens — ou,
enfin, si on l'a entendu, il faudra qu'on me rappelle, qu'on me cite le groupe,
mais je ne pense pas — qui ont demandé un poste réservé lié aux
enfants qui ont des besoins particuliers, ou, des fois, qu'on dit EHDAA, sur
les conseils d'établissement. Et là c'est de ça dont on parle à
l'article 7.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Oui. Bien, le ministre nous dit qu'il n'a pas entendu ça. Je suis un peu
surprise parce que non seulement il y a des
groupes qui sont venus pour nous parler de ça parmi leurs représentations, leur
inquiétude quant à la disparition de la représentation spécifique des
élèves... donc, des parents d'élèves qui ont un handicap ou un trouble
d'apprentissage, et on a aussi reçu de la correspondance de plusieurs
personnes, qui était adressée à l'ensemble des parlementaires qui siègent sur la commission. Donc, je suis surprise
d'entendre le ministre dire que c'est une nouvelle demande.
Moi,
je veux juste dire que, sur mon fil Twitter, j'en ai eu à tous les jours. Il y
a quelqu'un qui nous a écrit encore il
y a deux heures, Mme Guylène Dhormes, qui a entendu le discours du député de
La Peltrie et elle dit : Le député de La Peltrie — en l'appelant par son nom — est conscient que — j'ouvre les guillemets, «les parents ne sont
pas des géniteurs incompétents — fermez les guillemets». J'imagine qu'elle
était heureuse de savoir que le député ne les qualifiait pas de
géniteurs incompétents, mais ça a l'air que la notion ne s'étend pas aux
parents d'élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation
et d'apprentissage, que le projet de
loi n° 40
prive de représentation. Donc, cette
personne-là nous interpelle sur ce
sujet-là. Donc, si le ministre ne se sentait pas interpelé, il y a un parent
qui l'interpelle. Donc, est-ce que ça le fait évoluer dans sa position et qu'il se dit que peut-être que ce serait une
bonne idée de rétablir un comité qui permet une véritable
représentation?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
• (15 h 50) •
M.
Roberge : Oui. Bien, des préoccupations sur les enfants qu'on dit HDAA
ou qui ont des besoins particuliers, on
en a tous, puis bien sûr que j'en ai entendu lors des consultations, puis j'ai
entendu plusieurs collègues aussi les exprimer lors de l'étude article par article. Là n'est pas la question. Je ne
pense pas avoir entendu de demandes à ce qu'il y ait un poste réservé spécifique sur les conseils
d'établissement. Certains m'ont demandé sur les conseils d'administration, mais
j'ai bien confiance qu'il y ait un parent
qui a ce profil-là, étant donné que ce sont les comités de parents qui
désigneront les parents.
Je
veux rassurer la collègue puis les gens qui nous écoutent aussi à l'effet que
l'article 185 de la Loi sur l'instruction publique, actuel, n'est pas abrogé. Et l'article 185 parle... bon,
là, il faut faire la concordance, là, donc : «Le centre de services
scolaire doit instituer un comité
consultatif des services aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté
d'adaptation et d'apprentissage.»
Donc, ce comité-là demeure dans la nouvelle gouvernance, c'est important de le
mentionner. Donc, il y a des parents,
il y a des gens qui se réunissent, qui font partie de ces comités-là et qui
vont pouvoir demeurer, puisque ce comité-là demeure.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Merci, M. le Président. Sauf que je dois mentionner au
ministre que, dans la brique qu'il a déposée, des amendements, il n'y en a
aucun qui assure une place au conseil d'administration ou sur aucun comité, à
part de celui-ci, pour la communauté EHDAA, pour les parents d'enfants
handicapés. Je l'ai mentionné ce matin, ça reste que c'est quand même des
enjeux particuliers. Je vous parle comme maman. C'est superimportant que leur
voix soit entendue, que ce soit ici, au
conseil d'établissement, ou ailleurs. Ils sont les grands oubliés à l'intérieur
de ce projet de loi. On est en train de refaire la LIP au complet, et
ils ne sont nulle part, dans aucun amendement.
Alors,
j'aimerais savoir, M. le Président, où on va trouver ces enfants-là à
l'intérieur du projet de loi n° 40 et, actuellement,
avoir une confirmation du ministre qu'il reconnaît leur place au sein des
comités.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Il n'est pas nécessaire
que ça fasse partie d'un amendement quand c'est déjà soit dans la Loi sur l'instruction
publique soit dans le projet de loi n° 40. Il y
a déjà, dans la Loi sur l'instruction publique, ce comité dont je vous ai parlé tout à l'heure, spécifique pour ces
besoins-là, pour... On parle ici, là, d'un comité consultatif des services
aux élèves handicapés. Donc, il demeure. Il n'est pas nécessaire d'amender le
projet de loi s'il y a ce qu'il faut.
Et
ce n'est pas exclusif. Ce n'est pas parce qu'on ne précise pas qu'il y a un
poste réservé pour un parent d'enfant qui
a des besoins particuliers sur le conseil d'établissement qu'il n'y en aura
pas. Ils pourraient tous être des parents d'enfants qui ont des besoins
particuliers.
Et,
en ce moment, il n'y a pas de poste réservé sur les conseils d'établissement.
Je comprends qu'il y a des... On veut
toujours donner mieux à ces enfants-là puis plus d'écoute à ces parents-là.
C'est certain, on est tous là. Mais je n'ai pas entendu de revendication pour avoir un poste réservé sur le conseil
d'établissement. Ce n'était pas décrié dans le système actuel et ce
n'était pas non plus reproché dans le projet de loi.
Donc,
on partage tous cet intérêt-là. Maintenant, ce n'est pas à l'article 7 sur
les conseils d'établissement qu'on pourra faire avancer cette
préoccupation-là.
Le
Président (M. Picard) : D'autres interventions? Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Ça se peut que le ministre n'ait pas compris la question
que j'ai posée, M. le Président. Je voulais avoir une précision qu'un
parent qui représente les élèves handicapés et a besoin d'adaptation scolaire
soit représenté ici. Pourquoi pas sur le conseil d'établissement, car ils ne
siègent pas présentement?
Il
n'y a aucun, aucun amendement qui assure une place, pour un parent qui
représente la communauté EHDAA, au
conseil d'administration. Le ministre, il dit qu'ils ne sont pas exclus.
D'abord, on n'a pas besoin d'avoir une précision pour quelqu'un d'âge entre 18 et 35 ans, parce qu'ils ne sont pas exclus
d'aucune autre position non plus. Alors, je dirais que ça, c'est quelque chose... On a besoin de
cette précision-là pour une catégorie d'âge. Pourquoi ne pas avoir une
précision pour une catégorie d'élèves, pour assurer la réussite
éducative de tous et toutes?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Je comprends la préoccupation de ma collègue. Elle parle de
la composition du conseil d'administration. Donc, on pourra en discuter
au moment de l'article où on parlera de la composition du conseil
d'administration.
Le
Président (M. Picard) : D'autres interventions? Mme la députée
de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Quand on ouvre un
projet de loi, on a une opportunité incroyable, c'est-à-dire de venir moderniser un principe de fonctionnement. Je pense
que c'est ce que le ministre nous dit depuis le début du projet de loi. Il veut moderniser l'approche
qu'on a au niveau des conseils d'établissement, des comités de parents
et de l'administration d'une commission scolaire.
Nous
avons ici une opportunité extraordinaire, c'est-à-dire qu'on pourrait avoir un
amendement, à l'intérieur de la composition, qui dit : Dans la mesure du
possible. Parce que je vous rappelle,
M. le Président, que, certaines écoles, 50 % des élèves sont reconnus EHDAA. Certaines écoles
en ont très peu. Mais, si on est capables de mettre dans le principe même
d'un conseil d'établissement, à l'intérieur des cinq parents, la possibilité...
dans la mesure du possible, je vous rappelle,
M. le Président, parce
que nul n'est tenu, hein, de faire quelque chose qui est impossible, donc, dans la mesure de la possibilité, maintenir un siège précis. Parce que
le ministre nous a très bien expliqué en commission parlementaire c'était quoi, la différence entre l'égalité et l'équité.
Il n'y a rien de mieux qu'un parent pour vous expliquer ce
qu'il considère équitable puis où il voit une inégalité de services.
Alors,
je crois que vous avez une belle opportunité. On vous tend la main là-dessus.
Vous avez le droit de la refuser, mais,
de la même façon que vous avez écouté les amendements qui étaient fort intéressants et que vous avez pris, je crois que celui-ci vous amène une
opportunité de moderniser la façon qu'on fonctionne dans nos conseils d'établissement. Et normalement, M. le Président, il n'y a rien, dans ce que je viens de vous dire, qui va
créer un préjudice ou mettre mal à l'aise les conseils d'établissement
de l'ensemble des écoles du Québec.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Je veux simplement
dire à mes collègues qu'il ne s'agit pas ici de dire : Est-ce qu'on veut ou pas prendre soin des
enfants qui ont des besoins particuliers ou des parents qui ont des enfants qui
ont des besoins particuliers? Il s'agit
juste de voir quel est le meilleur mode de gouvernance pour gérer les ressources
qu'on a, les ressources humaines,
les ressources monétaires, puis comment on fait pour mobiliser tout le monde de manière la plus efficace possible, toujours dans le principe de subsidiarité.
• (16 heures) •
Là,
on arrive avec cette idée d'avoir un poste réservé. Je ne sais pas, des fois,
si... mais on me parle des fois du conseil
d'administration, des fois on me parle du conseil d'établissement. Là, on est
sur le conseil d'établissement. Je ne
partage pas l'idée qu'il faille réserver un poste. Ça n'a pas été demandé même
par les comités de parents qui sont venus
nous voir. Ils n'avaient pas de problème avec la composition actuelle du
conseil d'établissement. Ils nous ont dit : Touchez-le pas, là, ça fonctionne, il est bien constitué, le conseil
d'établissement. Il y a d'autres comités, conseils, conseils d'administration pour lesquels les gens ont fait
des suggestions, des propositions. On en a entendu plusieurs, on va y arriver.
Mais, sur la composition du conseil
d'établissement, je ne pense pas qu'il faille la changer à ce moment-ci. Comme
j'ai dit tout à l'heure, il y a
d'autres endroits, il y a le comité dont j'ai parlé tantôt, il y a le nouveau
comité d'engagement pour la réussite
des élèves, qui n'existait pas, qui arrive maintenant dans le paysage, qui aura
énormément de compétences autour de
la table. Puis ça dit précisément, parce qu'il y a des enseignants, il y a des directions,
puis on dit, à la fin : Attention, un des membres — donc, ça pourrait être une direction, mais, vraisemblablement, ce
sera un enseignant — doit
posséder une expérience de travail auprès d'élèves handicapés ou en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. Ça, c'est une nouveauté. Ça n'existe pas au moment où on se
parle, et c'est un ajout du projet de loi n° 40,
donc une place de plus pour faire entendre cette expertise-là et ces
besoins-là.
Pour
ce qui est du conseil d'administration, on va y venir, mais mes collègues
veulent en parler tout de suite... Pardon,
encore pour le comité d'engagement vers la réussite, on précise que le comité
de parents, dans ses fonctions, doit transmettre
l'expression des besoins des parents à ce comité. Donc, je n'ai nul doute que
les gens pourront faire entendre leurs besoins et les besoins des
enfants, surtout, et des adolescents qui reçoivent les services.
Le
Président (M. Picard) : Merci. D'autres interventions? Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Est-ce que le ministre ne veut pas qu'on en discute ici parce qu'il va avoir un
amendement, justement, quand on va discuter du conseil d'administration?
Moi, s'il m'annonce ça, ça va, on va être tout ouïe, si on se rend, évidemment, à ça, au conseil d'administration,
mais est-ce que c'est ça? Est-ce que c'est pour ça qu'il nous dit que ce n'est
pas une bonne idée d'en parler ici parce que
c'est plus au conseil d'administration, donc il va y avoir une place réservée
pour un parent d'un enfant EHDAA?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Non, je n'ai pas d'amendement prêt en ce sens-là. Je n'annonce pas, là, quelque
chose en ce sens-là, je dis juste
que, si je fais écho à ce qui a été dit, je n'ai pas entendu des gens demander une
modification de la composition actuelle
du conseil d'établissement. Le projet de loi n° 40 le modifiait. Après une
écoute des partenaires, on décide de ne plus modifier, de retourner à ce
qui fonctionne et qui n'est pas l'objet de critiques et pour lesquelles on a
fait une proposition, ça a soulevé un débat,
les gens disaient : Ah! on préfère la composition actuelle, on revient.
Pour ce qui est du conseil
d'administration, je n'ai pas, en ce moment, d'amendement, je n'ai pas
l'intention de créer un poste spécifique pour ça. Je dis simplement qu'il y a d'autres endroits et un comité pour
les enfants qui ont des besoins de cette nature, il y a le comité d'engagement vers la réussite. Je
dis simplement qu'il y a plusieurs forums où les besoins spécifiques de
ces enfants-là ou de ces parents-là peuvent être entendus.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Deux affaires, M. le Président. Dans un premier temps, ma collègue a posé une
question de 15 secondes, ce serait
intéressant que le ministre aussi... nos us et coutumes, habituellement, il y a
un temps de parole qui est assez équilibré, qu'il limite peut-être ses
réponses. Ça se répondait par oui ou par non.
Maintenant,
dans le fond, le deuxième élément, il n'arrête pas de dire, le ministre, qu'il
n'y a personne qui a fait des
demandes. Un peu plus tôt, il n'a probablement pas entendu ce que son collègue
de La Peltrie a dit, bien, il a nargué le fait que nous, on avait
demandé qu'un groupe supplémentaire soit entendu, pas n'importe lequel, M. le
Président, la Fédération québécoise
de l'autisme. On a demandé qu'ils soient entendus, puis finalement, oui, effectivement, on a fait motion, le ministre
a consenti. Voici ce qu'eux avaient à dire, et ils l'ont dit non seulement
dans les médias, mais ils sont venus
nous le dire en commission : «"Nous n'avons pas été entendus, nous ne
sommes pas les bienvenus. Il en est de même pour les groupes qui ont un intérêt pour les élèves handicapés ou en difficulté
d'apprentissage, puisqu'aucun n'a été invité"[...].
«Ses représentants
affirment que le projet de loi présenté par le ministre [...] ne prévoit aucune
mesure pour assurer une représentation des enfants handicapés au sein des
nouvelles structures qui doivent remplacer les commissions scolaires.
«Aussi,
des 18 personnes qui formeraient les "comités d'engagement pour la
réussite des élèves" dans ces nouvelles structures, le projet de loi prévoit qu'une seule devrait avoir une
simple expérience de travail auprès d'élèves handicapés. Cette personne
devrait plutôt avoir une expérience professionnelle reconnue, croit la FQA.»
On
a aussi entendu le Comité de parents de la CSDM, la plus grande commission
scolaire du Québec. Ils nous ont fait
un tableau pour illustrer leurs propos afin de s'assurer que le ministre
comprend l'enjeu. Ici, M. le Président, vous voyez, comité de parents, il y a aussi EHDAA. Et, si jamais le ministre
a besoin d'une copie, on la dépose. D'autre part, sur la page Facebook de la coalition des parents à
besoins particuliers, on peut lire : «Si adopté, ce projet de loi
éliminera de facto le rôle du
commissaire représentant les parents d'élèves HDAA qui venait à peine d'être
institué dans la Loi sur l'instruction publique en 2014.»
Je repose une
question simple au ministre. Vous avez entendu des gens, peut-être que vous
avez fait un petit peu d'amnésie en
deux mois, mais là, là, s'il vous plaît, pouvez-vous reconnaître qu'on en a
parlé, que c'est une demande? Et avez-vous un amendement? Vous avez une armée
avec vous, derrière vous, s'il vous plaît, préparez-en un, sinon on va
vous en déposer un quelque part, là.
Le
Président (M. Picard) :
Mme la députée, n'oubliez pas de vous adresser à la présidence. M. le ministre.
Oui...
M. Jolin-Barrette : ...juste faire un commentaire en lien avec
l'intervention de la députée de Saint-Laurent, parce qu'elle nous
dit : Écoutez, on a présenté une motion préliminaire pour entendre un
groupe, et on fait reproche au gouvernement
de ne pas avoir entendu ce groupe-là. C'est ce que je constate par le sens de
son propos. Mais, M. le Président, il faut bien s'entendre aussi sur le
fait que, pour les consultations particulières que nous avons eues avec le
projet de loi n° 40, on s'est entendus entre les
formations politiques pour les différents groupes. Et manifestement, au début, M. le Président, de la commission parlementaire,
on a souhaité entendre d'autres groupes, de la part du Parti libéral, en
multipliant les motions préliminaires,
encore une fois, alors qu'on avait un consentement, on avait une entente, avec
le Parti libéral notamment, pour la liste de groupes que nous avions.
Mme Rizqy : Appel au règlement.
Premièrement, ce n'est aucunement pertinent. J'ai été très claire dans mes propos, 212, j'ai clairement dit qu'initialement
ils n'ont pas été entendus et que, finalement, ils ont été entendus. Je lisais
une citation dans le journal. Alors, s'il
vous plaît, M. le Président, qu'il limite ses propos, déjà qu'on n'a pas assez
de temps.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, la règle de la pertinence
s'interprète largement. J'étais précisément sur le point du fait qu'elle faisait référence aux propos du député de
La Peltrie, hein, qui est intervenu dans son discours, et
par la suite la députée de
Saint-Laurent... Est-ce
que la députée de Saint-Laurent trouve que je prends trop de temps, en me faisant signe avec sa
main?
Le Président (M. Picard) : S'il vous plaît, là!
M. Jolin-Barrette : Est-ce
qu'elle veut limiter mon droit de parole?
Le Président
(M. Picard) : S'il vous plaît! Bien,
non, mais un instant, c'est moi qui préside. En terminant, M. le député de
Borduas.
M. Jolin-Barrette : ...la députée
de Saint-Laurent fait présentement. Tout ce que je fais, M. le
Président, c'est répondre aux
arguments qui sont avancés par la députée de Saint-Laurent. Je trouve ça
malheureux.
Le
Président (M. Picard) :
Je vous inviterais tous à recentrer le débat sur le projet de loi et éviter peut-être de revenir
sur des discours qui ont eu lieu aujourd'hui pour vraiment cibler sur les articles de loi. Vous avez
cinq heures pour le bonifier. M. le ministre, est-ce que vous voulez
répondre à Mme la députée de Saint-Laurent?
M. Roberge : Brièvement, juste dire que, sur le conseil d'administration, nous aurons maintenant ce qu'on n'a pas,
là, sur les conseils des commissaires, un
enseignant, une enseignante... un enseignant, direction d'école, employé de soutien, souvent technicien, technicienne en éducation spécialisée, un
professionnel qui travaille au quotidien avec des enfants qui ont des besoins particuliers et un cadre, souvent
aux services pédagogiques. Donc, des gens qui côtoient les élèves qui ont
des besoins particuliers au quotidien seront sur le conseil d'administration.
Le Président
(M. Picard) : Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, M. le Président. C'est avec beaucoup d'humilité que je vais faire le
lobby du député de La Peltrie
pour vous dire que, quand il nous a parlé tantôt, ses derniers propos ont été
un témoignage de parent. Ça a pris du
temps avant qu'on arrive là, mais son dernier propos, ça a été le témoignage
d'un parent qui avait un enfant qui avait des besoins, puis je crois qu'il l'a
fait avec sensibilité. Ce qu'il nous a dit, c'est : Mon enfant avait
besoin de services, j'ai fait valoir
à l'école que mon enfant avait besoin de services, je me suis fait
répondre : Il n'y aura pas de services. Et j'ai compris, dans ses propos, qu'il y avait une forme de frustration,
puis il voulait faire valoir le fait que le service aux parents qui ont
des enfants à besoins particuliers était important.
Je vous le
dis, M. le Président, puis je m'adresse à vous pour vous dire : Je ne sais
pas ce qui fait peur, des parents EHDAA dans la constitution d'un
conseil d'établissement, aux yeux du ministre. Peut-être que les gens ne l'ont
pas tous demandé en choeur. Mais, si à l'intérieur du conseil d'établissement,
on garde une parenthèse pour dire : Sur les cinq parents... M. le Président, quand je vous dis «cinq parents», c'est
parce que je veux rappeler que je ne rajoute pas personne, là, j'utilise le
nombre de parents qu'on a à l'intérieur du conseil d'établissement. Sur les
cinq parents qu'on a, dans la mesure
du possible, parce que toutes les écoles ne sont pas les mêmes et tous les
parents ne sont pas dans la même disponibilité de donner du temps, dans
la mesure du possible, le conseil d'établissement réserve un siège à un parent qui représenterait les élèves EHDAA de cette
école-là. Par la suite, vous avez compris, M. le Président, que ces parents-là
vont faire comme le comité de parents, ils vont se réunir puis ils vont parler
chacun de leurs écoles, et de leurs besoins, et comment la commission scolaire ou comment le centre de services, par son
conseil d'administration, pourra répartir de façon équitable les services parce que chaque école va faire ses
demandes. Et, vous le savez, M. le Président, puis je vais
conclure avec ça, la commission scolaire, là, à chaque fois qu'elle va
recevoir... le conseil d'administration du centre de
services, à chaque fois qu'il va recevoir un chèque ou une enveloppe fermée
pour les élèves handicapés, parce que j'imagine
qu'avec les grosses économies le ministre va retourner de l'argent dans les
écoles, il va falloir qu'il fasse la répartition
de ces sous-là dans chacune des écoles. Quoi de mieux pour pouvoir mieux guider
ce conseil-là pour savoir qu'est-ce qu'on a besoin sur le terrain,
puisqu'il n'y aura plus de commissaires? Ce qu'on propose au ministre, c'est une façon adéquate de pouvoir étayer puis faire un
plus beau geste pour les parents qui ont besoin d'une voix au sein d'un
budget qui peut être très serré, très compliqué et où il faut trouver un espace
pour les élèves handicapés.
• (16 h 10) •
M. Roberge :
M. le Président, comme je l'ai mentionné, on est sur la composition des
conseils d'établissement, laquelle,
aux dires des gens qui sont venus nous voir lors des auditions, ne présentait
pas tellement de problèmes. Les gens nous ont demandé de revenir avec la
parité, ce qu'on fait. Les parents ont la moitié des voix sur les conseils
d'établissement, plus un vote
prépondérant en ayant la présidence. Bien souvent, pas toujours, bien souvent,
les parents qui s'impliquent ont des enfants qui ont des besoins particuliers,
et en plus il y a, parmi les gens du conseil d'établissement, quelqu'un
qui est désigné membre du comité de parents,
donc tous les gens sont en interrelation, discutent, font valoir leurs points.
Je pense que la composition, en
réalité, du conseil d'établissement en ce moment, elle est très bien, elle ne
pose pas problème, puis je pense qu'on doit la laisser telle qu'elle est
en ce moment.
Le Président
(M. Picard) : Merci. M. le ministre, est-ce que vous aviez
un amendement à déposer?
M. Roberge : En fait, oui, il
me semble bien l'avoir lu.
Le
Président (M. Picard) :
...m'indique que vous ne l'avez pas lu. C'est juste pour m'assurer que vous
l'ayez lu.
M. Roberge : Ah! si ce n'est
pas le cas...
Le Président
(M. Picard) : Deux fois ne sera pas...
M. Roberge : Ça ne sera pas
grave et très bref.
Le Président
(M. Picard) : Et très court.
M. Roberge :
Amendement, article 7 : Retirer l'article 7 du projet de loi, de
manière, comme je l'ai dit, à maintenir la composition du conseil
d'établissement telle qu'elle est.
Le
Président (M. Picard) :
Commentaires, interventions sur l'ensemble? Donc, je vais mettre aux voix
l'amendement à l'article 7. Est-ce que l'amendement à
l'article 7 est adopté?
Une voix : Sur division.
Le Président
(M. Picard) : Adopté sur division. L'article 8.
M. Roberge :
Très bien. Un peu comme la... dernièrement, à l'article 8, je vais le
lire, puis il y a un amendement à l'article 8.
L'article 8 : L'article 44 de cette
loi est modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «la commission scolaire» et de «au
deuxième alinéa de» par, respectivement, «le centre de services
scolaire» et «à»;
2° par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant :
«Les représentants des parents d'un élève
doivent toutefois constituer au moins la moitié des membres du conseil
d'établissement.»
Donc, on était encore ici, à l'article 8,
dans des articles qui découlent les uns des autres des modifications qu'il y avait à l'origine, dans le projet de loi
n° 40, au conseil d'établissement. Donc, comme l'intention est maintenant
de revenir à la composition originale, j'ai un amendement ici, article 8,
qui dit : Retirer l'article 8 du projet de loi.
Le Président (M. Picard) :
Commentaires, questions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci. J'aimerais savoir comment ceci s'appliquera pour les commissions
scolaires anglophones, qui auront quand même une forme d'élus.
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M. Roberge :
Du côté des commissions scolaires anglophones comme francophones, c'est la même
chose pour ce qui est du conseil
d'établissement. Il n'y a pas de modification au conseil d'établissement, il
n'y a pas de nuance, là, francophone-anglophone.
Je me
permets un autre commentaire. Vous savez, c'est arrivé à quelques reprises
dernièrement, sur plusieurs tribunes, que les collègues des oppositions
reprochent...
Le Président (M. Picard) : Rapidement, M. le ministre. Sa question était
très courte, là. Si je veux être équitable dans le temps, là...
M. Roberge : ... — oui,
je vais y aller très brièvement — reprochent au gouvernement d'avoir
plusieurs amendements. Et là je pense que,
dans les 10 dernières minutes, on voit bien la démonstration que, des
fois, il peut y avoir deux, trois,
quatre amendements qui disent tous la même chose en réalité, retirer ceci en
concordance avec une seule et même
décision qui dit : On laisse la composition du conseil d'établissement
pareil. Donc, une simple modification, des fois, amène plusieurs
amendements, et ça témoigne juste de la cohérence.
Le Président
(M. Picard) : J'ai bien compris, M. le ministre. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Je vais répéter ma question parce que ça me prend une réponse qui est vraiment
courte. C'est que, si on va abroger l'article 9, ça veut dire que les élus
au sein du centre d'administration pour les commissions scolaires auront le droit de siéger au conseil
d'établissement. C'est ça que je veux avoir. Est-ce que c'est ça, la
confirmation du ministre?
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Oui, M. le
Président, il y a légère confusion ici. On est à l'article 8, pas à
l'article 9.
Le
Président (M. Picard) :
Vous avez raison. C'est parce que Mme la députée a dit 9. En tout cas, mais
vous comprenez la question pour l'article 8.
M. Roberge : Pour l'article 8, il reste... En fait, l'article
8 est abrogé, d'accord, de manière à ne pas modifier la composition des
conseils d'établissement, et on laisse l'article 44 tel qu'il est...
de la Loi sur l'instruction publique. L'article 44 de la Loi
sur l'instruction publique reste tel
qu'il est, puisque l'article 8 du projet
de loi n° 40
est abrogé. Je pense que ma collègue faisait référence à l'article 9,
nous y viendrons.
Le Président
(M. Picard) : Ça va? O.K. D'autres commentaires? Ça va
pour tout le monde? Est-ce que l'amendement à l'article 8 est adopté?
Une voix : Sur division.
Le Président
(M. Picard) : Adopté sur division. Donc, l'article 8 est
retiré. L'article 9. M. le ministre.
M. Roberge : Merci bien. Donc, l'article 9 de la loi précise
que l'article 45 de la Loi
sur l'instruction publique est abrogé.
Donc, l'article
45 de la Loi sur l'instruction
publique est abrogé en cohérence avec
les critères d'éligibilité des membres
du conseil d'administration d'un
centre de services scolaire. Comme nous le verrons à l'article 49 du projet de
loi, les parents d'élèves doivent,
pour être éligibles à un poste de membre du conseil d'administration du centre
de services scolaire, siéger à un conseil d'établissement à titre de
parent d'un élève.
Et donc on
abroge l'article 45. Ma collègue, je pense qu'elle faisait référence à ça.
L'article 45 actuel réfère au commissaire, mais, comme on l'enlève, à la
fois l'article 45 et le commissaire, tout fonctionne.
Le Président
(M. Picard) : Commentaires? Questions? Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Est-ce que ça veut dire qu'il y aura un article ailleurs qui exige que les élus
au sein du conseil d'administration
dans les commissions scolaires anglophones auront le droit ou n'auront pas le
droit de siéger au conseil d'établissement?
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Excusez-moi, je
lis un article pour être bien certain de répondre à ma collègue correctement.
Une voix : ...
M. Roberge :
Non, ce n'est pas nécessaire de suspendre. Les parents qui siégeront sur les
conseils d'administration des centres de services scolaires anglophones
devront d'abord être élus au conseil d'établissement de leurs écoles.
Le Président
(M. Picard) : Mme la députée.
Mme Maccarone : M. le
Président, ça reste que les quatre
positions qui sont réservées au sein du conseil d'administration où on a une désignation particulière peuvent être
comblées par des parents. Alors, est-ce
que ça veut dire, si, mettons, je me présente puis je ne suis pas
ici, au salon bleu, avec tous mes collègues les députés, mais je suis un parent
de ma fille qui
fréquente l'école Laval Senior Academy, et je veux me présenter, puis je suis
élue à un de ces quatre postes-là, que je peux aussi être une élue au
sein du conseil d'établissement?
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : ...comprendre, là, je pense, ma collègue se
demande, dans la composition des conseils
d'administration, si un parent peut
être élu comme parent ou si un parent peut être élu aussi en tant que membre de
la communauté. Est-ce que
c'est bien la question de ma collègue?
Mme Maccarone : Un parent qui peut actuellement, à l'intérieur du
projet de loi n° 40, se présenter pour un des quatre postes qui vont être élus par la communauté
pour les élections pour la communauté anglophone, si je suis cette élue-là, si on abroge cet article
puis on n'a pas un autre article pour le remplacer avec «centre de services
scolaire», ça veut dire que je
pourrai aussi siéger au sein du conseil d'établissement, qui n'est actuellement pas permis, puis avec bonne raison
parce qu'il y en a un qui est
supérieur, qui va donner quand même des droits au sein des écoles. Alors, on ne
peut pas avoir quelqu'un qui avoir
des droits au sein des écoles ainsi que des droits au sein du conseil
d'administration, ça ne serait pas logique puis ça serait quand même un
manque de cohérence.
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Je ne partage pas
l'analyse de ma collègue. Je ne vois pas le problème à ce qu'un membre parent — là, on parle, les commissions... des centres
de services scolaires anglophones — siège à la fois sur le conseil d'établissement et le conseil d'administration à
titre de parent. Il n'y a pas non plus de difficulté à ce qu'un membre parent
siège à titre de parent sur le conseil
d'établissement, mais à titre de membre de la communauté dûment élu sur le
conseil d'administration. Je ne vois pas le problème dans cette
situation. Et peut-être qu'on devrait y arriver au moment de la composition du
C.A., mais je ne vois pas... En fait, là, ici, on ne parle même pas de la
composition du C.A., là.
Le Président
(M. Picard) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : L'article 45, quel
était l'objectif initial, M. le ministre?
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
• (16 h 20) •
M. Roberge :
Lisons-le ensemble, 45, la loi actuelle sur l'instruction publique : «Un
commissaire élu ou nommé en application de la Loi [des] élections scolaires ne
peut être membre du conseil d'établissement d'une école qui relève de la compétence de la commission scolaire.» Donc, en
ce moment, là, je ne peux pas être commissaire et membre du conseil
d'établissement.
«Toutefois,
tout commissaire peut participer aux séances du conseil d'établissement s'il
exécute un mandat qui lui est confié
en application du paragraphe 4°...» Bon, en réalité, le commissaire peut y
assister, bien, ça finit là, mais sans droit de vote.
Le Président
(M. Picard) : Mme la députée.
Mme Rizqy :
Quel est l'objectif initial de l'article 45 de la Loi sur l'instruction
publique, pas sa lecture, l'objectif recherché par le législateur
lorsqu'on l'a inscrit dans la loi?
M. Roberge :
Je n'étais pas à l'Assemblée nationale à ce moment-là, mais il me semble que
c'est assez évident qu'ici, initialement, on ne voulait pas que les gens soient
à la fois commissaires et membres du conseil
d'établissement. C'est la lecture de ce qui s'est passé, mais ce n'est
pas l'intention actuelle.
Mme Rizqy : Parfait, on avance. Donc, le législateur avait
intérêt de s'assurer qu'une personne ne pouvait pas être un élu, un commissaire puis, en même temps, être
au conseil d'établissement, donc siéger à deux postes en même temps.
Ici,
êtes-vous d'accord... Ma collègue de Westmount—Saint-Louis vous le dit, si vous abrogez l'article 45... mais vous oubliez que, dans le cas des anglophones,
vous allez avoir encore des élections. Est-ce
que vous ne préférez pas le
garder pour vous assurer de respecter l'intention du législateur à l'époque,
lorsqu'il a été inscrit?
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Non. On change de paradigme, on n'a plus des
commissaires élus, on parle de conseils
d'administration et de conseils
d'établissement, et je n'ai pas de difficulté à ce que quelqu'un
qui siège au conseil d'établissement siège aussi au conseil
d'administration. On n'appliquera pas
les règles de gouvernance de la loi actuelle à la loi future. On change de
paradigme, mais ça va arriver plusieurs fois, là. On ne pourra pas dire :
Ah oui! mais c'était de même avant, il faut que ça continue. Il y a bien
des choses qui vont changer.
Le Président
(M. Picard) : Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Donc, on change les paradigmes pour les
commissaires, on peut avoir une personne qui va occuper tous les postes, pas de problème, mais vous n'êtes
pas capable de changer de paradigme pour les parents avec des enfants
EHDAA, c'est ça?
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
M. le Président, on change la gouvernance, et des commissaires, il n'y en aura
plus.
Mme Rizqy : Mais ce n'est pas vrai pour les anglophones. Est-ce que
vous réalisez ce que vous faites un peu? Parce vous lisez le projet de
loi, on dirait, pour la première fois.
Le
Président (M. Picard) : ...on s'adresse à moi. M. le
ministre.
M. Roberge :
M. le Président, dans les deux cas, francophones, anglophones, on passe de
commission scolaire à centre de services. Dans les deux cas,
francophones, anglophones, on passe de conseil de commissaires à conseil d'administration. Il n'y a plus de poste de
commissaire, que ce soit chez les francophones et les anglophones. Il y a une
nuance sur la nomination des membres du
conseil d'administration, mais le poste de commissaire n'existera plus, tout
simplement. Et j'ai lu mon projet de loi.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, M. le Président. Je reviens une dernière fois à la charge, puisque,
quelquefois, de changer la personne qui parle peut faire en sorte qu'on
comprend mieux le problème.
M.
le Président, dans le projet de loi n° 40, ce qu'on change, c'est qu'il
n'y a plus de commissaires francophones, mais il y aura des commissaires
anglophones. Il y a des centres de services partout. On change le nom
«commission scolaire» à «centre de services»
partout. D'ailleurs, je vais vous faire un petit clin d'oeil, on aurait pu
avoir un article qui dit que, pour
avoir de la concordance, partout où c'est écrit «commission scolaire», on va
écrire «centre de services». Ce n'est pas ça qu'on a choisi, donc on va faire
le tour du projet de loi n° 40 ensemble. Mais il faut se comprendre, là, pour les anglophones, il va y avoir un système
scolaire, puis pour les francophones, il va y en avoir un autre. Il y a des
choses qui seront en similitude. Le conseil d'administration aura, de chaque côté, un nombre à peu près
pareil du côté francophone ou
anglophone. Les conseils
d'établissement seront relativement les mêmes. Par contre, partout où on va
dire le mot «commissaire scolaire», il faut
se rappeler, là, aux anglophones, il y a «commission scolaire»... il y «centre
de services», mais il y a «commissaire scolaire» puis il n'y en a plus aux
francophones.
Alors,
quand on tend, encore une fois, la main au ministre pour lui dire : Il
peut y avoir un imbroglio dans la lecture qu'on va faire parce qu'il existe encore, le commissaire scolaire
anglophone, on ne peut pas évacuer cette perspective-là. Il faut juste s'assurer que, dans un amendement
comme celui qu'on a devant nous, on puisse dire : Chez les anglophones,
ça va rester pareil, puis chez les
francophones, ça sera différent. Ce n'est pas un gros souci, c'est juste pour
s'assurer d'une forme de clarté au niveau de la loi.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
M. le Président, on est loin de l'article 9, mais, quand même, j'ai le
souci de répondre à la question brièvement,
à ma collègue. Plus loin, on arrivera à l'article 49 de la loi, qui
modifie, donc, le 143.1, et on dit : «Un centre de services scolaire anglophone est administré par
un conseil d'administration...» Un conseil d'administration, c'est des
administrateurs, ce ne sont pas des commissaires. Pour les francophones comme
pour les anglophones, ce sont des administrateurs.
Dans le cas de certains administrateurs du côté anglophone, il y aura des
administrateurs élus, mais ce sera des administrateurs, ce ne sera pas
des commissaires. L'article 158 de la loi dit : Cette loi est
modifiée par le remplacement, partout où
ceci se trouve, de «conseil des commissaires» — il n'y en a plus — par «conseil d'administration du centre de services scolaire». Pourquoi on
élimine «conseil des commissaires»? Parce qu'il n'y a plus le terme
«commissaire».
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Mon point, c'est vraiment clair, c'est un conflit d'intérêts. Qu'est-ce qui
arrive quand on adopte quelque chose au sein d'un conseil d'établissement, puis
on a cette personne-là qui siège aussi au conseil d'administration, puis ce n'est pas du tout la même décision? C'est
quelle décision que cette personne devrait prendre? Parce que, là, elle siège au sein de deux comités, puis deux comités
qui ont des pouvoirs, mais un qui en a beaucoup plus, qui peut influencer
la décision de l'autre. Alors, le conflit d'intérêts serait réglé comment?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
M. le Président, je ne vois pas du tout un conflit d'intérêts entre le fait où
quelqu'un puisse siéger à diverses
instances, on voit ça à plusieurs endroits, nous-mêmes siégeons à diverses
instances. Ce n'est pas un problème
qu'il
y ait des parents qui siègent sur le conseil d'établissement de leur école et sur le
conseil d'administration d'un centre de
services scolaire. C'est la même chose pour les enseignants, il y aura, sur le
conseil d'administration, un enseignant ou une enseignante qui siégera
aussi sur un conseil d'établissement. Je ne vois pas du tout le problème.
Le Président (M. Picard) : D'autres interventions à l'article 9? Est-ce que l'article 9
est adopté?
Des voix :
...
Le
Président (M. Picard) : Adopté sur division. L'article 10.
M. le ministre.
M. Roberge :
Merci bien, M. le Président. Donc, article 10 : L'article 47 de cette loi
est modifié :
1° par l'insertion,
après le premier alinéa, du suivant :
«Lors
de cette assemblée, les parents élisent aussi au moins deux membres substituts
au conseil d'établissement pour remplacer les membres qui ne peuvent
participer à une séance de celui-ci. Il ne peut toutefois y avoir plus de
membres substituts que de représentants des parents.»;
2°
par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «Lors de cette assemblée, les
parents élisent» par «Les parents élisent également»; et
3° par la suppression
du dernier alinéa.
Donc,
l'article 10 du projet de loi modifie l'article 47 de la Loi sur l'instruction
publique afin de prévoir l'élection, lors des assemblées où sont élus
les parents membres du conseil d'établissement, des membres parents substituts.
De tels membres
pourront assister aux séances du conseil d'établissement en l'absence des
membres parents réguliers, de manière à assurer une proportion importante de
parents aux séances du conseil.
Cet article apporte
aussi des modifications de concordance.
Donc,
je pense que ça va venir aider à ce qu'il y ait plus souvent le quorum parce
que, bon, vous savez, les parents ont
la vie qu'ils ont, et ça peut arriver qu'ils doivent s'absenter. De cette
façon-là, avec ce qu'on vient faire, bien, on vient faciliter le fonctionnement du conseil
d'établissement et garantir une présence de parents toujours constante, malgré
que, des fois, certains parents doivent s'absenter.
Le Président (M. Picard) : Commentaires, questions, l'article 10? Ça va?
Donc, est-ce que l'article 10 est adopté?
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Adopté sur division. L'article 11.
M. le ministre.
• (16 h 30) •
M. Roberge :
11. L'article 49 de cette loi est modifié par le remplacement de «leurs
représentants» — au
pluriel — par
«leur représentant» — au
singulier.
Je
vous fais grâce du petit commentaire, puisqu'il y a un amendement à l'article
11 qui dit : Retirer l'article 11 du projet de loi.
On
est encore ici dans un article de concordance qui faisait suite à la
modification de la composition du conseil d'établissement. Donc, maintenant qu'on ne modifie plus le conseil
d'établissement, bien, il faut modifier chacun des articles qui amenaient les modifications. Donc, voilà
pourquoi une seule modification de principe amène plusieurs modifications
de concordance au projet de loi. Voilà
pourquoi, quand on a déposé la liasse d'amendements, ça avait l'air si impressionnant, alors qu'au fond c'était si simple.
Une
voix : ...
Le
Président (M. Picard) : Oui. Puisqu'il n'y en a
pas, est-ce que l'amendement à l'article 11 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Une
voix : Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Adopté sur division. Donc, l'article 11 est retiré.
Article 12. M. le
ministre.
M. Roberge : Article 12 : L'article 50 de cette loi est modifié par la
suppression de «et, s'il en est, les membres du personnel qui dispensent les services de garde pour les élèves de
l'éducation préscolaire et de l'enseignement primaire».
Encore une fois, on a un amendement à l'article 12 qui dit : Retirer l'article 12
du projet de loi, pour la même raison précédemment annoncée, toujours de la
concordance. Toujours un amendement qui, bien que s'ajoutant aux autres, ne
fait que la même chose.
Le Président (M. Picard) : Pas d'intervention? Donc, je mets aux voix l'amendement à l'article 12. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Adopté sur division. Donc, l'article 12 est retiré.
Article 13. M.
le ministre.
M.
Roberge :
Article 13 : L'article 51 de cette loi est modifié par le
remplacement, partout où ceci se trouve, de «représentants» — au
pluriel — par
«représentant» — au
singulier — avec
les adaptations nécessaires.
Donc, je vous fais
grâce du petit laïus et je vous dis tout simplement qu'il y a un amendement
pour dire que l'article 13... un amendement disant : Retirer l'article 13
du projet de loi, pour la même raison.
Le
Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 13 amendé? Est-ce que l'article 13, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. L'amendement
est adopté, donc l'article 13 est retiré.
Article 14. M.
le ministre.
M. Roberge :
Article 14, donc : L'article 51.1 de cette loi est remplacé par
les suivants :
«51.1. Toute
assemblée convoquée conformément aux articles 48 à 50 peut élire des
membres substituts au conseil d'établissement
pour remplacer les membres qui ne peuvent participer à une séance de celui-ci.
De même, un membre substitut peut
être nommé ou élu à l'occasion du processus mené conformément à
l'article 51. Il ne peut être nommé ou élu plus de membres substituts d'une catégorie de personnes que de membres
de cette catégorie devant composer le conseil d'établissement.
«51.2. Les
parents d'un élève membres du conseil d'établissement peuvent également nommer un
membre substitut pour remplacer le
représentant de la communauté visé au paragraphe 5° du deuxième alinéa de
l'article 42. Il en est de même du responsable des services de garde qui
peut nommer un substitut pour le remplacer ou pour remplacer [un autre]
membre du personnel affecté à ces services qu'il a nommé, le cas échéant.»
J'ai
un bref amendement qui dit : Remplacer l'article 14
du projet de loi — donc
au complet — par
l'article suivant : L'article 51.1
de cette loi est modifié par le remplacement de «47» par «48».
Donc, tout simplement,
c'est quand on fait référence aux articles 47 et 48.
Le Président (M. Picard) : Commentaires, questions sur l'amendement? Je vais le mettre aux voix. Est-ce
que l'amendement à l'article 14 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M. Picard) : Adopté sur
division. Commentaires, questions sur l'article 14 tel
qu'amendé? Je vais le mettre
aux voix. Est-ce que l'article 14, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. Article 15. M. le
ministre.
M.
Roberge : 15. L'article 52 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «le nombre requis de» par «au
moins quatre».
La
modification proposée fixe à quatre le nombre minimal de parents devant être
élus par l'assemblée de parents au
conseil d'établissement. À défaut pour cette assemblée d'élire ces quatre
membres, le directeur de l'école exercera les fonctions et pouvoirs du conseil d'établissement. Il s'agit d'un
allègement, puisqu'actuellement le défaut d'élire un seul parent empêche
la formation du conseil d'établissement.
Le deuxième alinéa de
cet article demeure inchangé. Ainsi, le défaut pour quelque autre assemblée
d'élire le nombre de représentants prévu à la loi n'empêche pas la formation du
conseil d'établissement.
Donc, on vient donner
un petit peu plus de souplesse pour des milieux plus petits, où il est parfois
difficile de constituer un conseil d'établissement.
Le
Président (M. Picard) : Interventions sur l'article 15?
Mme la députée de Saint-Laurent, je vous écoute.
Mme
Rizqy : M. le Président, j'aimerais savoir : Est-ce que le
ministre peut nous donner un portrait de la situation? Il y a combien
d'écoles au Québec qui n'ont pas assez de parents pour constituer un conseil
d'établissement?
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je pose la
question pour avoir cette réponse, je n'ai pas le nombre par coeur ici. Je ne sais
pas si on peut patienter ou si on
peut avancer et revenir pour... On va essayer de trouver cette réponse, on va
essayer de trouver cette réponse et de vous revenir ultérieurement. Je
ne sais pas si j'ai ça ici.
Mme Rizqy :
Donc, avec consentement, on va suspendre l'article 15, on passe à
l'article 16?
Le
Président (M. Picard) : Consentement? On suspend
l'article 15? Ça va?
M. Roberge :
Pas de problème.
Le
Président (M. Picard) : O.K. Article 16.
M. Roberge :
16...
Le Président (M. Picard) : Et on va reprendre l'article 15 lorsque vous
aurez la réponse. Vous me ferez signe.
M.
Roberge : Oui, bien, on va essayer de la trouver. J'espère la trouver
rapidement, mais ça ne veut pas dire qu'on va trouver ça à l'intérieur
des travaux ici. Mais allons-y.
16. L'article 53
de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Ils
doivent, dans les plus brefs délais suivant leur entrée en fonction pour un
premier mandat, suivre la formation à l'intention des membres des
conseils d'établissement élaborée par le ministre conformément au deuxième
alinéa de l'article 459.5.»
Donc, l'ajout du deuxième alinéa à
l'article 54 de la Loi sur l'instruction publique
a pour effet d'obliger les membres nouvellement élus sur un conseil d'établissement
pour un premier mandat à suivre la formation que le ministre de l'Éducation et
de l'Enseignement supérieur élabore à leur intention.
Le
pouvoir du ministre d'établir cette formation sera prévu au deuxième alinéa de
l'article 459.5, tel qu'introduit par l'article 136 du projet
de loi — qui
arrivera plus tard.
Comme
nous le verrons plus loin, à l'article 193.1 de la Loi sur l'instruction
publique, tel que modifié par l'article 85 du projet de loi, le comité de gouvernance et d'éthique du conseil
d'administration du centre de services scolaire devra s'assurer que
cette formation est suivie par tous les membres des conseils d'établissement.
Ça
a été salué par plusieurs, lors des auditions, qu'il y ait ce type de
formation. Ce n'est pas que les parents ou les gens ne se forment pas, mais souvent c'est, disons, de valeur inégale,
la formation, d'une commission scolaire à l'autre, il n'y a pas d'obligation comme telle. Donc là, dans
un souci d'améliorer la gouvernance, d'avoir une formation qui soit uniforme, qui soit bien préparée, qui soit
obligatoire, qui soit pour tous, ça garantit un meilleur fonctionnement de nos
institutions.
Le
Président (M. Picard) : Interventions? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Oui. Est-ce que vous avez une copie de la formation?
M. Roberge :
On dit bien «formation qui sera établie». Donc, elle n'est pas établie à ce
moment-ci.
Mme Rizqy :
Est-ce qu'on peut savoir quand est-ce qu'on aura copie de la formation? Parce
que la date d'entrée en vigueur, c'est le 1er août 2020. Ça, ça
commence à être très proche.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Quand elle sera disponible, nous la fournirons, mais elle n'est pas disponible
à ce moment-ci.
Le
Président (M. Picard) : Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Est-ce qu'elle sera gratuite pour tout le monde?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Oui, M. le Président, cette formation obligatoire sera gratuite.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Lorsque la
formation sera prête, je questionne pourquoi puis qu'est-ce que ça veut dire, «dans les plus brefs délais», parce que, si, mettons, la
formation est prête dans le prochain mois, pourquoi ne pas le faire avant
la première réunion? Pourquoi «dans les plus brefs délais» et pourquoi ne pas
former ces gens-là avant leur première réunion? J'ose croire que le ministre
est train de travailler sur cette formation-là, alors ça devrait être prêt bientôt.
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Oui, M. le Président. Oui, oui, oui. On tente d'avoir les
meilleures réponses possible.
Bien,
pourquoi «dans les plus brefs délais»? Bien, aussitôt que
les gens sont nommés, ils vont devoir se former dans les plus brefs
délais.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Je pense que le ministre n'a pas compris ma question. J'ose croire que la
formation va être prête bientôt ou
avant le 30 septembre, quand les prochains conseils d'établissement seront nommés, les membres. Alors, pourquoi ne pas donner la
formation avant leur première séance? Je ne comprends pas le «dans les
meilleurs délais» quand il peut sûrement donner la formation avant.
Le
Président (M. Picard) : M. le
ministre.
M. Roberge : M. le
Président, la formation sera préparée
dans les prochaines semaines, elle sera disponible très bientôt et elle
sera faite... bien sûr qu'elle sera prête avant le 30 septembre.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
députée.
Mme Maccarone :
C'est qui qui va payer? Et qui qui va être payé pour donner cette formation-là?
Le
Président (M. Picard) : M. le
ministre.
• (16 h 40) •
M. Roberge : Les personnes qui sont sur... Ici, on parle bien
des conseils d'établissement. Les personnes sur les conseils d'établissement ne paieront pas pour cette formation, j'ai déjà
répondu qu'elle serait gratuite. C'est le ministère qui va élaborer les formations et qui va les fournir à
titre gratuit aux parents.
Mme Maccarone :
C'est qui qui donne la formation? La personne, la personne. C'est qui, la
personne qui va donner la formation qui sera préparée par le ministère?
Le
Président (M. Picard) : M. le
ministre.
M.
Roberge : Il est possible
que des fois ce soient simplement des documents qui soient offerts. Il est possible qu'il y ait
des vidéos à regarder. Il est possible qu'il y ait des webinaires, maintenant,
des formations en ligne. Et sans doute que les directions d'école
pourront répondre aux questions.
Mme Maccarone : Ça fait qu'on ne sait toujours
pas qui va donner la formation puis le format que ça va
donner. Est-ce qu'elle sera prête... Est-ce que tout ça sera clarifié
avant le 30 septembre?
Le
Président (M. Picard) : M. le
ministre.
M. Roberge : M. le
Président, nous sommes en train de travailler à l'élaboration de ces formations-là. Je vous ai dit tout
à l'heure que ça allait être prêt vraisemblablement ce printemps, certainement avant le 21 juin, donc avant l'été.
Maintenant,
la question qu'on... Qui allait payer? Ça va être
gratuit. Qui allait la faire? Le ministère. Qui allait la donner? Ça va être des documents ou disponible par manière électronique. Et les
directions d'école pourront répondre aux questions, puisqu'ils seront, évidemment,
formés au préalable.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Si, mettons, on est dans les régions éloignées,
où on a difficulté à avoir accès à l'Internet, M. le Président, puis on ne peut pas participer par un webinaire,
ça veut dire qu'il va falloir que
quelqu'un donne cette formation-là. Est-ce que ce serait la directrice
ou le directeur d'école? Est-ce que ce serait le directeur général? Et, peu
importe la personne, si on choisit cette
personne-là, c'est qui qui va payer cette personne-là à donner cette
formation-là? Parce que c'est à l'extérieur des heures typiques de
travail.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je répète que la formation va être élaborée par le ministère, que ce sera
gratuit. Il est possible que la direction
d'école réponde aux questions, il est possible qu'on fasse appel à du personnel
du centre de services scolaire pour répondre aux questions ou compléter
cette formation, le centre de services rendra ce service.
Mme Maccarone :
Alors, j'ose croire que le centre de
services scolaire va être remboursé, ils vont recevoir du financement auprès de leur budget pour compenser
les gens qui vont donner la formation qui sera mise en place par le ministre.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : M. le Président, à ce moment-ci, la plupart des commissions scolaires offrent
des formations sans l'aide, là, du gouvernement, et ce sont le personnel des commissions
scolaires qui les offrent. Là, nous
allons les aider plus qu'ils ne le
sont en ce moment. Donc, s'il
y a des coûts, en ce moment, assumés par les commissions
scolaires, ils seront inférieurs,
pour les centres de services, puisque le ministère va donner davantage
de support. Donc, il n'y a pas à prévoir de coûts supplémentaires
pour les centres de services pour ces formations-là.
Le Président (M. Picard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Combien de
rencontres de formation seront nécessaires pour avoir complété toute la formation
requise, maintenant?
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : M. le Président, la formation est en train d'être élaborée. Alors, je ne peux pas
donner les réponses sur la formation, qui n'est pas encore élaborée.
Le Président (M. Picard) :
D'autres... Oui, Mme la députée.
Mme
Maccarone : Oui, j'ai une
dernière question. Puis est-ce
qu'il y aura des conséquences pour un
membre du conseil d'établissement qui n'a pas participé à cette
formation-là, étant donné que c'est maintenant dans la loi?
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : M. le Président, j'ai pleinement confiance... On dit que... la loi précise que
c'est une formation obligatoire. J'imagine
mal quelqu'un dire : Je veux être sur le conseil d'établissement, mais je refuse de me former. Il n'est pas prévu
d'avoir un mécanisme de sanction ici.
Mme
Maccarone : Ce n'est pas une
question de refuser, M. le Président. J'ai demandé
une question claire, je n'ai pas eu une réponse claire. Qu'est-ce qui arrive si un membre du conseil
d'établissement ne reçoit pas cette formation? Je n'ai pas dit qu'il
refuse. Qu'est-ce qui arrive s'il ne reçoit pas la formation?
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M.
Roberge : M. le Président, la formation sera facilement accessible par
papier, par moyens technologiques, par le
centre de services. J'ai pleinement confiance que les gens vont recevoir la
formation et qu'elle sera facilement accessible, asynchrone, comme on dit, pas nécessairement une seule conférence, et,
si ce jour-là vous êtes malade, vous la ratez. Donc, je ne pense pas qu'on va établir les modalités ici
et tout de suite des dates précises de formations qui ne sont pas encore
élaborées.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. J'ai eu le privilège de voir, de participer et d'être
active à l'intérieur d'un conseil
d'établissement. Je vous dirais que, le défi qu'on a, puis le ministre l'a très
bien prévu, hein, ça prend un quorum pour,
ça prend un nombre de parents, pour former un conseil d'établissement, sinon
toute la responsabilité va revenir à la direction de l'école.
Ma question,
c'est : La formation, c'est pour l'ensemble du conseil d'établissement,
donc le personnel, les parents puis les membres de la communauté?
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M.
Roberge : Tous les membres des conseils d'établissement devront suivre
une formation sur la participation aux
séances de conseil d'établissement, quels sont les rôles, pouvoirs, devoirs,
responsabilités. Donc, il y a les parents, il y a... enfin, tout le monde qui
siège sur les conseils d'établissement.
Mme
Charbonneau :
Merci. M. le Président, j'ai une question complémentaire. Puisque c'est la
direction d'école qui va avoir en
partie la responsabilité de s'assurer de la formation, de répondre aux
questions de la formation, mettre en
place le processus pour la formation... Ça vient avec deux questions. La
première, c'est : Est-ce que les directions d'école seront formées
autrement que par un papier puis un vidéo?
Et ma
deuxième question, c'est plus par rapport à ce qui fonctionne présentement.
Puisqu'on a des gens qui sont dans un
contexte où ils n'auront plus de rôle, je pense aux commissaires scolaires, qui
peuvent être facilement un parent d'une
école sur un conseil d'établissement, est-ce que le ministre a pensé à un
principe de... je ne dirais pas de chevauchement, mais comment on peut
faire pour s'assurer que les gens qui sont là présentement peuvent maintenir le
rôle qu'ils ont, puisqu'ils
ont déjà une très grande connaissance, du moins la plupart, des règles de jeu
et les règles et obligations des conseils d'établissement, puisque depuis le début, malgré l'ensemble du projet de
loi, on est revenu au conseil d'établissement initial?
Donc,
je veux juste m'assurer qu'on ne fera pas un changement pour un changement, que
le changement qui est fait... Et j'ai compris qu'il est assuré par la
direction de l'école, mais, celui-ci étant un leader pédagogique, un ancien
enseignant puis quelqu'un d'engagé dans sa communauté, ce n'est pas un avocat...
Alors, est-ce qu'il va y avoir une formation
qui est faite de façon différente pour les directions d'école, pour les aider à
donner cette formation aux gens qui seront avec eux?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Comme je l'ai précisé, tout à l'heure... J'ai dit que les directions
pourraient répondre aux questions, je n'ai pas précisé que c'étaient les
directions qui allaient se transformer en formateurs et que c'est
nécessairement eux qui allaient
former tout le monde sur les conseils d'établissement. Je suis convaincu que
les centres de services vont prendre la
meilleure décision. Peut-être que... Comme je dis, ça pourrait être par
webinaire, ça pourrait être par capsule vidéo, ça peut être par un document. Il est possible... En
fait, la formation est élaborée par le ministère, on va donner un support.
Il est possible que, dans certains centres
de services, on fasse une assemblée le soir pour répondre aux questions, pour
donner de la formation.
Je
suis convaincu que les directions d'école répondront aux questions qu'on leur
posera sur le fonctionnement, et ce
n'est pas nécessairement... ce n'est pas prévu ici nécessairement, là, qu'on
détermine ici, dans cette salle, que ce sont les directions qui ont la tâche de
former les gens. Le ministère
a la tâche de préparer cette formation, qu'elle soit le plus clair possible, le plus facile à donner, avec des
supports médiatiques, technologiques
qui rendent ça facile, que les centres de services puissent facilement
dispenser ces formations-là. Et évidemment les directions d'école seront
formées, bien sûr.
Le Président (M.
Picard) : Ça va? Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Oui. On parle de formation, puis ça nous amène à
réaliser que ce n'est pas un changement banal, dans le sens que toutes ces personnes-là qui vont siéger sur le conseil
d'administration, de comment le ministre nous présente les choses, vont
devoir être formées.
Je
comprends qu'elles n'auront pas à être formées avant de siéger mais plutôt
après, dans les meilleurs délais. Pourtant,
là, quand je regarde le fil de transition, je comprends que ça va être en juin
qu'elles vont entrer en fonction, ces nouvelles personnes là, donc il y aurait
du temps avant.
Donc, j'ai deux
questions. Est-ce que c'est parce que la formation n'est pas prête qu'on a,
donc, prévu que ça se ferait après leur entrée en fonction? Parce que je pense
qu'idéalement tout le monde va convenir que c'est mieux d'être formé avant de
commencer à exercer une fonction qu'après.
Mais surtout, dans le
fil de transition, là, je viens de découvrir dans la nouvelle liasse
d'amendements que le ministre nous a
déposés, à l'article 298, qu'en fait il met fin dès la sanction de la loi,
donc probablement aux petites heures du
matin, demain, au rôle des commissaires. C'était prévu le 29 février 2020,
mais là ça dit qu'on modifie le premier alinéa de l'article 298 du projet de loi par le remplacement de
«29 février 2020» par «indiquer ici la date de la sanction». Donc,
si on veut se comprendre, ça veut dire que
les commissaires scolaires, à partir des prochaines heures, n'existent plus.
Alors, je pense que c'est assez cavalier et c'est assez particulier de
n'avoir absolument aucune transition, mais je veux juste comprendre. Ça veut dire qu'à partir des
prochaines heures, si le projet de loi est adopté, il n'y a plus de commissaire
scolaire, donc, jusqu'au mois de
juin, c'est seulement de directeur général actuel des commissions scolaires qui
assume toutes les fonctions, et
éventuellement, au mois de juin, un conseil d'administration va être formé, de
gens qui n'auront pas encore été formés?
• (16 h 50) •
Le Président (M.
Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Juste préciser. Sur la première question de ma collègue, quand elle a commencé,
elle parlait de membres de conseil d'administration. L'article dont on parle
ici, c'est simplement conseil d'établissement. Ici, là, on parle... on modifie l'article 53, là : «Les
membres du conseil d'établissement entrent en fonction dès que tous les membres
visés aux paragraphes 1° à 4°...» Donc, on
est sur un article qui parle des membres de conseil d'établissement. Et
évidemment ils sont déjà en place,
là, les conseils d'établissement fonctionnent. On ne change par leur
composition, on l'a vu depuis plusieurs
minutes déjà, les gens qui siègent, là, sur les conseils d'établissement
continuent d'être là. Au fur et à
mesure que les formations seront disponibles, ils pourront les suivre.
Il y a un certain renouvellement
qui se passe, d'habitude, à l'automne, en septembre, de nouveaux conseils d'établissement. Certains gardent leurs postes,
restent là, mais ils devront quand même suivre la formation, à ce moment-là.
Pour
les dispositions de conseil d'administration, c'est plus loin qu'on y viendra.
Puis il y a un comité de gouvernance et
d'éthique qui va s'assurer que les membres des conseils d'établissement suivent
la formation, tout comme les membres des
conseils d'administration. Donc, ce comité de gouvernance et d'éthique aura le
rôle de vigie, là, de s'assurer que les formations sont bien suivies par tous.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Donc, le ministre confirme par ailleurs que les commissaires scolaires
n'existeront plus dans les prochaines heures. Les personnes élues, dans
les prochaines heures, vont perdre leurs fonctions.
Puis
je veux juste savoir, là... Je comprends qu'il me parle du conseil
d'établissement, mais, pour ce qui est de la formation, vu qu'il n'a pas nié ce que j'ai dit, je comprends que, pour
la formation, quand même, des membres des conseils d'administration, la
formation va également venir plus tard, dans les prochains mois?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Pour ce qui est membres des conseils d'administration, ils
vont devoir être formés, là, très rapidement après avoir... être entrés en fonction. Vous comprenez qu'on ne peut pas
les former avant, parce qu'on ne peut pas savoir avant... on ne peut pas former les gens avant qu'ils soient nommés sur
le C.A., parce que, là, il y aura des candidats qui ne seront pas sur le C.A. Donc, c'est un peu évident,
là. On prépare les formations pour qu'elles soient disponibles, puis aussitôt
que les gens obtiennent leurs postes d'administrateur, bien, ils devront être
formés le plus rapidement possible.
Pour
ce qui est... Puis on y arrivera plus tard, j'aime bien faire des articles un à
la fois. Mais ma collègue soulève une
question. Il y a un amendement qui vient plus loin. Pour la fin de mandat des
commissaires en poste, effectivement, il
y a un amendement qui parle d'à la sanction. Cependant, on précise dans
d'autres articles, on ne peut pas tous les faire en même temps, mais que les commissaires gardent leur traitement, là,
financier, pécunier jusqu'au 30 juin parce qu'ils agissent à titre de comité consultatif, comité-conseil.
Ce sont des gens qui sont impliqués depuis un certain temps, qui ont une bonne
mémoire organisationnelle, qui ont lancé des travaux qui se poursuivent, la
commission scolaire, en centre de
services, continue d'exister, donc qui sont disponibles comme comité-conseil,
comme mémoire organisationnelle pour
la direction générale et le conseil d'administration jusqu'au 30 juin. Et
pleinement confiance qu'ils vont contribuer à tout ça au meilleur de leurs connaissances puis de leurs compétences
puis avec tout ce qu'ils savent. Mais ils n'exerceront plus le rôle et
la fonction de commissaire mais plutôt de personne que l'on peut consulter.
Le
Président (M. Picard) : D'autres
interventions sur l'article 16? Non? Oui, Mme la députée de...
Une voix :
...
Le
Président (M. Picard) : Comment?
Une voix :
...
Le
Président (M. Picard) : Allez-y, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Honnêtement, je cherche encore l'urgence. Puis, quand j'entends le ministre
dire : Oui, mais ils vont encore
recevoir un traitement, ce n'est pas une question de recevoir un traitement. À
4 000 $ par année, ils ne font pas ça pour l'argent, M. le
ministre. C'est que vous enlevez leur titre immédiatement. C'est quoi,
l'urgence?
Mais,
sincèrement, je vais revenir sur l'amendement, les enseignants, ils vont devoir faire une
formation. Votre formation, est-ce que
vous avez déjà donné une indication au ministère de l'Éducation c'est sur combien de temps? Une heure?
Deux heures? 10 heures?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
M. le Président, je l'ai déjà dit : Quand les formations seront prêtes, on
pourra donner les modalités des formations. Je n'ai pas l'information, en ce
moment, sur quelle sera la durée, et tout ça. Si j'avais toute l'information, bien, elle serait diffusée. Mais je
ne répondrai pas à ma collègue ici est-ce que c'est un cahier d'une page,
deux pages, 17 pages, est-ce qu'il y aura un
petit questionnaire ensuite, combien de temps dure la formation. On aura les
réponses ultérieurement.
Mme Rizqy :
...j'ai demandé : Est-ce que vous avez donné une indication au ministère?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : M. le Président, je n'ai pas de réponse à offrir à cette
question à ce moment-ci. Quand la formation sera disponible, je donnerai
l'information.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée.
Mme
Rizqy : M. le Président, à titre de ministre, habituellement, on
essaie aussi d'avoir une idée de qu'est-ce qui s'en vient. Par contre, si le passé est garant de l'avenir, l'an passé
nous avons demandé au ministre de nous donner un portrait de situation
sur tous les projets pédagogiques particuliers qui existent au Québec. Ça fait
quoi, un an? On n'a toujours pas de réponse.
J'espère que la formation ne prendra pas autant de temps d'avoir une réponse de
la part du ministre.
Le Président (M. Picard) :
Ça va? Si je n'ai pas d'autre intervention, je vais mettre l'article 16
aux voix. Est-ce que l'article 16 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. L'article 17. M. le
ministre.
M.
Roberge : O.K. Merci. M. le Président, merci. Donc, 17 :
L'article 54 de cette loi est modifié par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant :
«La
moitié des représentants des parents est élue pour un mandat débutant une année
impaire et l'autre moitié est élue pour un mandat débutant une année
paire. Dans le cas d'un nouveau conseil d'établissement, les parents élus
déterminent ceux qui, parmi eux, ont un mandat d'une durée d'un an.»
Donc,
le remplacement du deuxième alinéa prévoit une règle d'alternance des mandats
qui s'applique aux membres parents
des conseils d'établissement. Cette règle emportera chaque année le
remplacement de la moitié des membres parents du conseil
d'établissement.
Lorsqu'une
nouvelle école est établie par un centre de services scolaire, un nouveau
conseil d'établissement doit être formé. Tous les membres parents seront élus
lors de la même assemblée de parents, soit la première assemblée de ce genre à être convoquée pour cette nouvelle école. Dans ce cas, les parents élus détermineront entre
eux ceux qui auront un mandat d'un an et, les autres, de deux ans.
Donc,
voilà, ça vient amener ce principe d'alternance pour éviter que tout le monde commence en même temps et, donc, termine en même temps.
Le
Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 17? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
M. le Président, ça va être un commentaire, ce ne sera pas une question, ça
fait que le ministre peut s'accoter, il n'aura pas besoin de chercher.
M. le Président, en 1998, quand on a changé les commissions scolaires, on a
donné un temps, le tempo pour que les commissaires des anciennes commissions scolaires restent en poste pour faire le cheminement — en
ce moment, là, on regarde l'article 17, où les parents seront
nommés en partie de nouveaux parents, en partie des parents qui sont déjà là — pour
s'assurer d'un tempo de fonctionnement d'une école. Dans une commission scolaire, M. le Président, c'est un
budget qui peut aller jusqu'à 150 millions
de dollars, pour gérer une commission scolaire. Ce que je dis en ce moment, je
vous le dis bien humblement. Pour pouvoir regarder les gens chez nous dans les
yeux puis dire : Savez-vous quoi? Pendant un certain battement, il n'y aura qu'une personne qui va gérer l'ensemble de
votre commission scolaire, qui s'appelle le directeur général...
Je
comprends qu'administrativement ce n'est pas trop inquiétant, mais, je vous le
dis, M. le Président, si la volonté du ministre, qui va porter l'odieux de cette décision... si la
volonté du ministre, c'est de faire en sorte qu'on a des commissions
scolaires qui fonctionnent bien et
qui répondent aux parents des communautés qu'on veut avoir, on est en train de
l'échapper.
Mais
en même temps je vous l'ai déjà dit
dès le départ, ce n'est qu'un humble commentaire, puisque, dans les conseils d'établissement, l'école sera bien gérée.
Mais, dans le centre administratif, il y aura un battement où, là, il n'y aura
personne. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Picard) : Donc, je vais mettre l'article 17
aux voix. Est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. L'article 18. M. le
ministre.
M. Roberge :
Merci bien. Donc :
18. L'article 56
de cette loi est modifié :
1° par l'insertion,
après «président», de «et son vice-président»;
2° par le
remplacement de «de la commission scolaire» par «du centre de services scolaire».
Donc,
cet article ajoute dans la Loi sur l'instruction publique l'obligation, pour le
conseil d'établissement d'une école, de choisir parmi ses membres
parents un vice-président.
Cet article apporte
aussi des modifications de concordance.
Le Président (M. Picard) : Interventions sur l'article 18? Ça va? Donc,
je mets l'article 18 aux voix. Est-ce que l'article 18 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
• (17 heures) •
Le Président (M. Picard) :
Sur division. Article 19. M. le ministre.
M. Roberge : 19.
L'article 58 de cette loi est modifié par l'insertion, après «président»,
de «et du vice-président».
Donc,
cette modification précise que, tout comme le président, le vice-président du conseil d'établissement aura un
mandat d'une durée d'un an.
Le
Président (M. Picard) :
Merci. Est-ce qu'il y a des commentaires, interventions sur l'article 19? Puisqu'il n'y en a pas, je le
mets aux voix. Est-ce que l'article 19 est adopté?
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Picard) : Sur division.
L'article 20, M. le
ministre.
M. Roberge :
20 :
L'article 59 de cette
loi est remplacé par le suivant :
«59.
Le président du conseil d'établissement veille au bon fonctionnement du
conseil, en dirige les séances et voit à leur préparation de concert
avec le directeur de l'école.
«Le président du
conseil d'établissement en est le représentant et, à ce titre, il tient les
parents informés des activités du conseil.»
Cette
modification précise les fonctions du président du conseil d'établissement et
prévoit la collaboration entre le président
et le directeur de l'école dans la préparation des séances du conseil.
L'article précise aussi que le président est le représentant officiel du
conseil d'établissement et qu'en cette qualité il doit tenir les parents des
élèves informés des activités du conseil.
Le Président (M.
Picard) : Des interventions sur... Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Simplement, M. le Président, j'aimerais savoir
si le président du conseil d'établissement va avoir une formation
supplémentaire puisqu'il sera le chef d'orchestre d'une rencontre fort
intéressante?
Le Président (M.
Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Il n'est pas prévu d'avoir une formation différente. Je
pense que tout le monde doit connaître les règles du conseil
d'établissement, puis même les membres qui ne sont pas présidents doivent
savoir quelles sont les fonctions du président. Je pense que ça sera la même
formation pour tous, elle sera complète.
Le
Président (M. Picard) : Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Sinon, je mets aux voix l'article 20. Est-ce que
l'article 20 est adopté?
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Picard) : Sur division.
L'article 21. M. le
ministre.
M. Roberge :
21 : L'article 60 de cette loi est remplacé par le suivant:
«60. En cas d'absence
ou d'empêchement du président, le vice-président le remplace.
«En
cas d'absence ou d'empêchement du vice-président, le conseil d'établissement
désigne, parmi les représentants des parents, une personne pour exercer
les fonctions et pouvoirs du président.»
Et j'ai un amendement
à cet article. Donc, article 21, amendement :
Modifier
le deuxième alinéa de l'article 60 de la Loi sur l'instruction publique proposé
par l'article 21 du projet de loi, par le remplacement de «représentants
des parents» par «membres éligibles au poste de président».
Donc,
si on lit ça dans son entièreté, là, pour comprendre ce que ça donne à la fin,
ça dit : «En cas d'absence ou d'empêchement du président, le
vice-président le remplace.
«En
cas d'absence ou d'empêchement du vice-président, le conseil d'établissement
désigne, parmi les membres éligibles au poste de président, une personne
pour exercer les fonctions et pouvoirs du président.»
>655 Le Président (M.
Picard) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Sur
les conseils d'établissement, il va y avoir cinq parents. J'aimerais savoir
si, dans les règles du ministre,
il va y avoir un principe de quorum pour s'assurer qu'il y a
toujours un nombre de parents à respecter.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : M. le Président, il n'y a pas nécessairement cinq parents partout. Ça dépend. Puis là je suis
resté accroché quand elle a dit ça. Je me suis questionné si vraiment
c'était cinq puis j'ai manqué la fin de sa question.
Le Président (M. Picard) :
Pouvez-vous reprendre votre question, tout simplement?
Mme
Charbonneau : M. le Président, on a l'habitude. M. le
ministre, je la reprends plus
tranquillement. La dame à côté de lui
semble surprise, mais je vous le dis, qu'en commission ça m'est arrivé à plusieurs reprises. Mes collègues m'ont corrigé, c'est six parents par conseil, la
possibilité de six parents par conseil d'établissement. Je veux savoir...
Puisque l'amendement que vous apportez, c'est s'il manque un président
et un vice-président, je viens d'en retirer deux de la rencontre, donc j'ai deux parents en moins, je veux savoir à combien de
parents le quorum se maintient, puisque, avant, la façon que ça fonctionnait,
c'est qu'on avait un double quorum, c'est-à-dire un quorum pour les membres du
conseil d'établissement, puis après
ça il fallait avoir quorum auprès des parents pour s'assurer qu'à chaque
décision qu'une école prenait les parents étaient présents en nombre
juste au sein du conseil d'établissement.
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M.
Roberge : Merci. Donc, la question du quorum est fixée à l'article 61
de la Loi sur l'instruction publique et cet article ne change pas. On
dit : Le quorum aux séances du conseil d'établissement, c'est la majorité
des membres en poste, dont la moitié
des représentants des parents. Donc, il n'y a pas de changement avec la loi n° 40 sur la question du quorum.
Mme
Charbonneau :
Pourquoi je vous parlais du quorum? Parce qu'à l'article 21, sur lequel on
s'adresse présentement, c'est-à-dire que, si le président n'y est pas, c'est le
vice-président qui prend le rôle de président. Si le président n'y est pas, le vice-président n'y est pas, on tombe à un
autre parent qui sera nommé à titre de substitut, mais ça veut dire qu'il manque deux parents au sein du
conseil d'établissement. Je veux juste m'assurer du nombre de parents parce que, là, je n'ai pas personne, moi, qui va
aller voir dans les feuilles pour moi. Ça fait que je vous pose la question.
C'est six, c'est cinq ou c'est quatre parents par conseil d'établissement?
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M. Roberge : Pour le conseil
d'établissement, on dit au moins quatre parents. On ne peut pas tomber en bas
de quatre parents, mais ça peut aller au-delà. Il peut y avoir cinq parents. Il
pourrait y avoir six parents sur un conseil d'établissement.
Le quorum, donc, peut changer en fonction... si on a un conseil d'établissement
de plus petite taille, de plus grosse
taille. Le quorum est fixé à la majorité des membres, mais il doit
obligatoirement avoir la moitié des membres présents ce soir-là, on va
dire, parce que c'est souvent le soir, pour qu'il y ait quorum. C'est bon?
Merci à vous.
Le Président (M. Picard) :
Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à
l'article 21? S'il n'y en a pas, je vais le mettre aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 21 est adopté?
Des voix : Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur
division. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 21 tel
qu'amendé? Sinon, je le mets aux voix. Est-ce que l'article 21, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Sur division. L'article 22, M. le ministre.
M. Roberge : Merci bien. Donc :
22. L'article
63 de cette loi est modifié par la suppression, dans le premier alinéa, de «et
ayant le droit de vote».
Sauf qu'on a
un amendement qui dit de retirer l'article 22 du projet de loi.
L'article 22 était nécessaire dans la mesure où on changeait la composition du conseil d'établissement.
Maintenant qu'il n'est plus changé, il y a un amendement pour retirer
cet article.
Le
Président (M. Picard) :
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement à l'article 22? Donc,
je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 22
est adopté?
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Sur division. Donc, l'article 22 est retiré. Article 23, M. le
ministre.
M. Roberge : 23. L'article 67 de
cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«À moins que
les règles de régie interne n'en disposent autrement, l'ordre du jour et les
documents qui l'accompagnent doivent
être transmis aux membres et à leurs substituts au moins deux jours avant la
tenue de la séance.»
Donc, afin de
s'assurer que les membres des conseils d'établissement aient le temps de
prendre connaissance des sujets qui seront discutés lors d'une séance, cet
article vient préciser le délai minimal à respecter pour la transmission
aux membres du conseil d'établissement de
l'ordre du jour de la séance et des documents qui l'accompagnent. Ce délai est
donc de deux jours. Le document pourrait quand même adopter une régie
interne qui imposerait un délai qui serait différent,
mais on précise ceci. Cet article 23 fait suite non pas à des
représentations lors du projet de loi puisqu'il était déjà dans le projet de loi n° 40, mais il
fait suite à des critiques d'enseignants, de parents aussi qui,
malheureusement, étaient trop souvent informés séance tenante des documents et
même de l'ordre du jour. Donc, ça donne une couche de sérieux à ce qui se passe au conseil
d'établissement puis c'est un plus grand respect pour les gens qui
s'investissent sur les conseils d'établissement, peu importe qu'ils
soient membres du personnel ou parents.
Le
Président (M. Picard) : Merci. Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Donc, en ce moment, je comprends que c'était absent,
sauf si c'était prévu dans les règles internes. Le ministre vient donc mettre une règle supplétive de deux jours s'il n'y
a rien de prévu dans les règles internes. Mais pourquoi donner encore la possibilité que ça puisse être moins de deux
jours, si le ministre juge que c'est assez important de le prévoir
nommément qu'il en fait un article dans sa loi?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : M. le Président, on arrive ici avec un minimum de deux
jours. En régie interne, ils pourraient mettre trois jours, quatre
jours, cinq jours, mais ils ne pourraient pas...
• (17 h 10) •
Mme
Hivon : Dans les commentaires, là, M. le ministre, on dit
que ça pouvait être inférieur ou supérieur à deux jours.
Le
Président (M. Picard) : ...que ce soit
dans les commentaires que vous avez lus.
Mme
Hivon :
C'est dans le deuxième alinéa.
M. Roberge : Ce n'est pas écrit «inférieur». Dans les
commentaires, on dit : «Le conseil d'établissement pourrait toutefois adopter une règle interne qui imposerait
un délai différent.» On ne précise pas que ça pourrait être inférieur ou
supérieur.
Mme
Hivon :
C'est dans les commentaires... dans le cahier de commentaires, en tout cas, que
j'ai.
Le
Président (M. Picard) : Ah! Vous n'avez pas les mêmes
commentaires.
Mme
Hivon :
Pardon?
Le
Président (M. Picard) : Vous n'avez pas les mêmes commentaires.
Mme
Hivon : Non. Ça, c'est des choses qui arrivent. Le ministre,
d'habitude, a beaucoup plus de commentaires. Mais j'imagine que, si c'est écrit comme ça, c'est que «différent» veut
dire... Nous, c'est vraiment écrit : «...par exemple prévoir un autre délai, inférieur ou supérieur à
deux jours, dans ses règles de régie interne.» Je trouve ça surprenant que
le ministre prenne la peine de mettre deux jours, mais que les règles internes
puissent aller en bas de deux jours.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Désolé pour la confusion, je n'avais pas exactement la même
feuille que ma collègue. Donc, je vais juste
relire pour bien comprendre : «À moins que les règles de régie interne en
disposent autrement, l'ordre du jour et les documents qui l'accompagnent doivent être transmis aux membres et à
leurs substituts au moins deux jours avant la tenue de la séance.»
Donc,
en réalité, on vient mettre une balise qui est assez, il me semble, raisonnable
en disant : Bien, vous pouvez quand
même changer vos règles de régie interne. Là, ma collègue dit : Oui, mais
pourquoi leur donner le pouvoir de faire autre chose? Je pense que, dans la loi, on donne cette balise importante
sans empêcher les gens de se donner des règles qui sont différentes.
Je pense que ça répond à un souhait. Moi, en tout cas, lors des auditions, je
n'ai pas entendu personne dénoncer ça.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Je ne suis pas certaine qu'on donne suite à la volonté qui a été exprimée,
parce que, justement, s'il y a des parents
ou des membres de conseil qui se sont exprimés pour dire que ça arrive à la
dernière minute, qu'ils n'avaient pas le temps de se préparer, il n'y a rien
qui va empêcher de... il n'y a rien qui oblige à remédier à la situation,
puisque les règles internes pourraient continuer à prévoir 24 heures, 12
heures, pas de délai, ou enfin, s'il n'y a pas de délai, ça va être deux jours, mais tout autre délai inférieur. C'est
technique, là, mais c'est juste que, tant qu'à le faire, pourquoi le ministre ne décide pas de l'appliquer
puis de dire : Ça va être deux jours, et voilà, on va remédier au problème
qui nous a été nommé plutôt que d'y remédier à moitié?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien, quand on dit «à
moins que les règles de régie interne n'en disposent autrement», alors, si d'aventure il y avait un conseil d'établissement
qui décidait qu'avoir des règles de régie... que c'est 24 heures plutôt que
deux jours, ça veut dire qu'à ce moment-là les gens
seraient d'accord. Ça voudrait dire qu'il
y a un consensus sur le conseil d'établissement pour se priver de
ça. J'en serais très surpris, mais, si tel était le cas, ça voudrait dire que les
gens s'entendent, sur le conseil d'établissement, donc je ne pense pas qu'il y
aurait de victime.
Le
Président (M. Picard) : D'autres interventions?
Mme
Hivon :
...pas un débat de deux heures là-dessus.
Le
Président (M. Picard) : C'est bon. Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Brièvement, le ministre a dit que, désormais... il a écouté et il voulait
donner suite à une volonté exprimée
et que la volonté, c'est d'ajouter un délai requis. Il dit : Les parents — il a dit ça, là — ce sera, au minimum, deux jours, ça peut être plus. Par contre, son
intention n'est pas, aujourd'hui, traduite dans le libellé de la loi. On peut
le modifier, il n'est pas trop tard,
là. «À moins que les règles de régie interne n'en disposent autrement», tel que
libellé en ce moment, c'est-à-dire vous avez seulement fait des règles
supplétives. Tellement que même vos légistes ont écrit après : «Ce délai ne constitue toutefois pas
un minimum requis par la loi.» Alors, si votre volonté, elle est toujours
d'écouter les gens qui ont exprimé
qu'on aimerait avoir un délai supplémentaire minimum de deux jours, il n'est
pas trop tard pour le modifier. Est-ce que vous êtes en mesure de le
modifier?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Je disais qu'il y avait des gens qui s'étaient exprimés pour
dire que, malheureusement, des fois, il
y avait des documents séance tenante, ça fait qu'ils voulaient des balises. On
en donne en laissant l'autonomie aux milieux s'ils veulent se donner des
balises différentes. Ça me semble une position équilibrée.
Le Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 23? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : M. le Président, je veux, rapidement — parce que je suis d'accord qu'on ne fera pas
un débat de deux heures
là-dessus — je veux
juste rapidement expliquer au ministre que, quand les gens nous ont fait signe,
c'est surtout parce que, un, le
facteur, c'est l'enfant du parent, deux, parce que le parent n'est pas sur
place toute la journée comme un enseignant
ou un membre du personnel. Donc, prendre connaissance des documents, avoir une
perspective, faire peut-être même une
brève recherche pour s'assurer que sa représentation au sein du conseil
d'établissement sera bonne et
adéquate, puisque dans la formation que le ministre va mettre en place, il y
aura sûrement une responsabilité du parent à prendre des décisions qui
sont concrètement des décisions d'administration dans les écoles.
Donc,
on devrait, dans la mesure du possible, comme le ministre le disait plus tôt,
puis je pensais que c'était là qu'il s'en allait quand il nous l'a expliqué,
dire deux jours minimum, mais si une école, un conseil d'établissement
dit : Bien, nous, on aimerait ça
quatre jours, puis que l'ensemble du conseil s'entend là-dessus, bien là il
peut aller au-delà, mais il ne peut pas aller en deçà, parce que ça crée
un imbroglio sur l'information qui peut circuler.
J'ai
fait mon point, mais à chaque fois, M.
le Président, vous avez compris que
ça va être comme un éditorial, et je souhaite que le ministre
l'entende, mais c'est beaucoup plus facile tourner la page puis se rendre à un
autre article. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Picard) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres
commentaires? Non, ça va. Donc, je vais mettre l'article 23 aux voix.
Est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. M. le ministre.
M. Roberge :
Article 23.1.
Le
Président (M. Picard) : C'est un ajout?
M. Roberge :
Oui.
Le
Président (M. Picard) : Allez-y.
M. Roberge :
Insérer, après l'article 23 du projet de loi, l'article suivant :
23.1.
L'article 74 de cette loi est modifié par le remplacement, partout où ceci
se trouve, de «réussite des élèves» et de «de la commission scolaire»
par, respectivement, «réussite éducative» et «du centre de services scolaire».
Donc,
l'article 74 de la Loi sur l'instruction publique se lirait donc de la
façon suivante : «Le conseil d'établissement analyse la situation de l'école, principalement
les besoins des élèves, les enjeux liés à la réussite éducative ainsi que les
caractéristiques et les attentes de la
communauté qu'elle dessert. Sur la base de cette analyse et en tenant compte du
plan d'engagement vers la réussite du
centre de services scolaire, il adopte le projet éducatif de l'école, voit à sa
réalisation et procède à son évaluation selon la périodicité qui y est
prévue.
«Chacune
de ces étapes s'effectue en concertation avec les différents acteurs intéressés
par l'école et la réussite éducative.
À cette fin, le conseil d'établissement favorise la participation des élèves,
des parents, des enseignants, des autres membres du personnel de l'école
et de représentants de la communauté et du centre de services scolaire.»
Le Président (M. Picard) :
Interventions sur l'article 23.1? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : ...commentaire pour les prochains projets de loi du ministre.
Des articles comme ça de concordance, c'est
toujours intéressant, mais on peut faire, avec un article, modifier tous les
autres articles de la même façon, pas besoin d'en déposer un paquet comme cela. Mais aussi, j'aimerais préciser que
la réussite éducative, c'est venu tard finalement dans le débat, il a déposé ça
en liasse mardi. Alors, mieux vaut tard que jamais pour le ministre de parler
de réussite éducative.
Le
Président (M. Picard) :
Donc, si je n'ai pas d'autre intervention, je le mets aux voix. Est-ce que
l'article 23.1 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Picard) :
Sur division. M. le ministre.
M.
Roberge : Donc, l'article 24 : L'article 75 de cette
loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «à la
commission scolaire» et de «à l'expiration d'un délai de 60 à 90 jours
après cette transmission ou d'un autre délai
si le conseil d'établissement et la commission scolaire en conviennent» par,
respectivement, «au centre de services scolaire» et «dans les
30 jours suivant cette transmission».
Cet article
modifie le délai de publication du projet éducatif de l'école à la suite de son
adoption par le conseil d'établissement.
Actuellement,
l'article 74 de la Loi sur l'instruction publique prévoit que le projet
éducatif de l'école est rendu public entre 60 et 90 jours après sa transmission
à la commission scolaire ou à l'expiration d'un autre délai si le conseil
d'établissement et la commission scolaire en conviennent.
Ce délai
permet à la commission scolaire, en vertu de l'article 209.2, de s'assurer
de la cohérence des orientations et
des objectifs retenus dans les projets éducatifs de ses établissements avec son plan d'engagement vers la réussite et du respect, le
cas échéant, des modalités prescrites par le ministre en application du premier
alinéa de l'article 459.3. À ces fins, la commission scolaire peut, à la suite de la réception du projet éducatif d'un établissement, lui demander d'en différer
la publication à l'intérieur du délai prescrit par l'article
75 ou 109.1, selon le cas, ou de procéder à des modifications.
En vertu des
changements proposés, un conseil
d'établissement devra transmettre au centre de services scolaire son projet éducatif puis le rendre public dans les
30 jours suivants. Le centre de services scolaire n'aura plus la responsabilité
de demander au conseil d'établissement de
procéder à des modifications de son projet éducatif ou de différer la
publication de son projet éducatif.
Comme
nous le verrons plus loin, cette modification s'appliquera aussi aux projets
éducatifs des centres de formation professionnelle
et à ceux des centres d'éducation des adultes. De plus, l'article 209.2 est
modifié en concordance avec le nouveau libellé des articles 75 et 109.1
de la loi.
Cet article apporte aussi une modification de
concordance en lien avec le changement de dénomination des commissions
scolaires.
Mais, en
gros, les projets éducatifs, maintenant, sont remis entre les mains des
communautés qui s'impliquent dans les
écoles. C'est une belle démonstration de la subsidiarité qui, plus qu'un
principe, s'articule de manière concrète ici. Ce sont les gens de l'équipe-école qui prennent en charge le projet
éducatif. Bien sûr, avec le concours de la direction, ils vont s'assurer qu'il y ait une cohérence avec
ce qui se passe avec le plan d'engagement vers la réussite, mais il y a quand
même une très belle autonomie ici puis une
très belle reconnaissance de la communauté, une belle valorisation à la fois du
personnel enseignant et des parents parce qu'on leur laisse la mainmise sur le
projet éducatif. C'est un des éléments importants du projet de loi.
• (17 h 20) •
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Je comprends qu'on raccourcit les délais. Je veux juste
qu'on se comprenne bien, M. le
Président, puis j'espère que le ministre va me rassurer sur cet aspect-là.
Est-ce que le ministre est conscient
qu'un projet éducatif d'une école, ça peut aussi avoir un impact en coûts, en
aménagements et en concurrence d'une autre école juste à côté d'une même
commission scolaire? Je veux juste être sûre que...
Je vais commencer par celle-ci. Il peut répondre
par oui ou par non, ça ne prendra pas de temps. Est-ce que le ministre sait qu'un projet éducatif d'une école
peut avoir des coûts en aménagements, en ressources et en choix d'école dans
son milieu scolaire?
Le Président (M. Picard) : M. le
ministre.
M.
Roberge : M. le Président, on ne parle pas, ici, là, de construire un gymnase à la suite d'une
décision d'un projet éducatif. On ne parle pas non plus de reconnaître
un projet pédagogique particulier qu'on appelle l'école 240, c'est-à-dire
une école reconnue par le ministre, supposons, sport-études, arts-études, parce
que c'est une décision gouvernementale, de reconnaître une école 240, etc. On parle
ici de se donner une couleur, une particularité, et tout ça se fait dans les limites des ressources disponibles.
Il ne faut pas oublier qu'il y a, sur le conseil d'établissement, la direction
d'école. La direction d'école qui participe
au comité de répartition des ressources et qui sait bien ce qui se passe dans
le reste de la commission scolaire. Donc, est-ce que je sais que c'est important? Oui. Je ne vois
pas, cependant, dans cette marge de
manoeuvre importante,
un danger de concurrence, ici, et je répète que, supposons, la répartition des
élèves sur le territoire, supposons, l'idée de créer une classe
d'adaptation ou une classe pour des élèves qui ont des besoins particuliers,
ça ne relève pas, ici, du projet éducatif.
Le Président (M.
Picard) : ...de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Bien humblement, M. le Président, je connais la
différence entre une école de quartier puis une école 240. Je suis heureuse de
savoir que le ministre aussi le sait. Une école de quartier peut choisir de donner des cours de musique et
avoir besoin de cubicules, d'instruments, et le choix du directeur d'école
peut aller dans cette lignée-là parce qu'il voit là, pas une concurrence, mais
une rétention de clientèle.
N'oublions
pas, M. le Président, que le projet
de loi n° 40 permet un
magasinage d'école qui va au-delà de ce qu'on a présentement sur le terrain puis dans les compétences qu'on a. Je veux
savoir, quand le ministre dit : La commission scolaire va, j'imagine, informer la direction d'école sur
le budget, sur... Parce que le ministre disait : Ils ne peuvent pas aller au-delà de la compétence et des sommes
qu'ils ont. Est-ce que, dans l'article que le ministre nomme sur les responsabilités du conseil d'établissement, plus loin, il y a
une restriction ou une phrase très précise qui vient leur dicter... je dis
«dicter», là, ce n'est peut-être
pas le bon mot, mais qui vient leur donner l'information qu'ils ne
pourront pas faire de choix de projet éducatif qui va au-delà des
financements déjà annoncés pour l'école et qui ne touchera pas ni
l'aménagement... Vous avez parlé d'un
gymnase, vous êtes allé avec un gros jeu, je vais y aller avec un peu plus petit. Une équipe sportive, ça demande
des chandails, des casques de protection, ça demande un équipement. M. le ministre, on a des écoles en milieu défavorisé
qui veulent augmenter la persévérance de leurs jeunes, qui veulent mettre en
place un processus d'activité qui fait qu'on a un sentiment
d'appartenance. Ça a un coût. Ce n'est pas de l'aménagement, mais ça a un coût.
Alors,
je veux juste être sûre qu'ils auront l'information adéquate, que toutes les
décisions qu'ils vont prendre seront,
au préalable, apposées — oui,
j'ai un petit peu de misère à me pencher — mais
seront apposées avec le fait que le
centre administratif va leur donner des balises pour ne pas faire de choix pour
avoir une illusion de ce qu'ils pourraient faire et la conséquence de ce
qu'ils font.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
M. le Président, je n'ai aucun doute que les gens sur le conseil
d'établissement disposent des informations.
D'ailleurs, le budget de l'école passe par le conseil d'établissement. Il est
approuvé par le conseil d'établissement. Les gens qui siègent au conseil d'établissement sont conscients des
balises, savent bien que c'est une école plus petite, plus grande,
savent bien s'il y a des infrastructures sportives ou pas.
Ceci
dit, ils ont quand même cette marge de manoeuvre pour adopter un projet
éducatif. On fait pleinement confiance aux
gens, les enseignants, l'équipe-école, la direction, les parents, pour adopter
quelque chose qui soit faisable, qui a de l'ambition. Ils seront peut-être en demande face au centre de services.
Ils disent : Vous, vous êtes un centre de services; nous, là, on est une communauté mobilisée, voici
ce qu'on souhaiterait avoir. J'ai pleine confiance que cette nouvelle marge
de manoeuvre créera des opportunités et pas des problèmes.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : ...M. le Président, quand on parle des projets éducatifs.
Puis l'exemple de ma collègue, si mettons l'école décide qu'ils veulent avoir un projet éducatif qui nécessite des
fonds budgétaires, mais on vient d'adopter un article pour le réseau de centres
de services scolaires anglophones où ça se peut qu'on aura quelqu'un qui va
siéger sur le conseil d'établissement qui va voter sur le projet
éducatif qui nécessite des fonds et cette même personne va pouvoir siéger aussi
sur le conseil d'administration qui va voter pour ou contre la demande de cet
argent-là. C'est clair, cette personne-là va militer pour son école. Alors, ça
représente un conflit d'intérêts. Comment ça serait réglé?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Bien, sur la question des fonds, puis je vais revenir sur la
question de conflit d'intérêts, là. Il faut voir qu'il y a des articles
de loi, dans l'instruction publique, qui demeurent.
96.23 :
«Le directeur de l'école gère les ressources matérielles de l'école en
appliquant, le cas échéant, les normes et décisions de la
commission — ce
sera maintenant du centre de services scolaire; il en rend compte au centre de
services scolaire.» Donc, c'est la direction qui gère les ressources
matérielles de l'école.
96.24 de la
loi : «Le directeur de l'école prépare le budget annuel de l'école — donc,
c'est le directeur qui le prépare — le soumet au conseil d'établissement pour
adoption, [qui] en assure l'administration — on parle encore de la direction
d'école — et
en rend compte au conseil d'établissement.»
Sur la
question de conflit d'intérêts, il y a un code d'éthique et déontologie qui
viendra, et fort possible que, dans certaines situations, un membre
doive s'abstenir de voter dans certaines situations, peut-être, qui sont
décrites à ce moment-ci. Mais je pense que ça pourra très facilement être pris
en compte.
Mme Maccarone :
...décisions qu'ils vont prendre au sein d'un conseil d'établissement. Ils vont
voter sur le projet éducatif, il va
falloir qu'ils s'abstiennent parce qu'ils siègent ailleurs. Est-ce que ça veut
dire que cette personne-là qui serait élue par la communauté, il va falloir
qu'elle s'abstienne aussi sur le dépôt d'un budget parce qu'il y aura un
impact sur l'école où elle ou lui siège aussi?
C'est un conflit
d'intérêts qui n'est pas nécessaire. On aurait pu s'assurer qu'on ne peut pas
siéger dans les deux places, mais, dans les
petites communautés où souvent on a des difficultés à trouver des membres qui
représentent la communauté, ça se
peut que les quatre personnes vont être les mêmes quatre personnes qui siègent
aussi au sein d'un conseil
d'établissement. Alors, le conflit d'intérêts, pour moi... Je comprends que
peut-être le ministre ne le voit pas; moi, je le vois très clairement.
Mais
je veux savoir aussi, pour les centres de services scolaires, on a aussi le
plan d'éducation vers la réussite qui
englobe tout ce qui se passe sur leurs territoires. Mais maintenant ils
n'auront plus de rôle à jouer au sein de l'école pour ce qui sera mis en place
pour le projet éducatif. Comment qu'on va s'assurer que le projet éducatif est
en ligne avec le PEVR?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : ...ma collègue,
là, qui a dit : Dans certains endroits, on a de la misère à avoir quatre
personnes au conseil d'établissement. Qu'est-ce
qui arriverait si les seules quatre personnes qu'ils ont réussi à recruter sont
aussi au conseil d'administration? Est-ce qu'en ce moment il y a des gens,
d'après ma collègue, qui... Est-ce que ça, ça existe au Québec, là, une place où il y a quatre personnes
qui siègent au conseil d'établissement et au conseil des commissaires?
Mme
Maccarone : Non, parce que la loi exige qu'ils ne peuvent pas siéger
aux deux places. Mais, à partir de l'adoption...
• (17 h 30) •
M.
Roberge : O.K. Et donc on réussit à recruter ces personnes-là, en ce
moment, mais, tout à coup, on ne pourrait plus. Alors que ça devient plus intéressant de siéger au conseil
d'établissement, des problèmes qu'on n'avait pas avant surviendraient après.
J'ai de la misère à
suivre ma collègue. En fait, je pense que ce n'est pas raisonnable, là, comme
crainte.
Mme Maccarone : Et, pour le plan d'éducation vers la réussite
et le plan au sein de l'école, maintenant, ils ne seront
plus liés? Ça fait
qu'on aura un plan d'éducation vers la réussite qui englobe le territoire, puis
ceux qu'on est en train d'adopter ici, pour le projet éducatif de
l'école, ils ne seront plus liés?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je ne crois pas ça. Le plan d'engagement vers la réussite, maintenant, fera
partie d'une réflexion élargie, d'un
nouveau comité fort emballant, dont j'ai hâte qu'on parle, d'ailleurs, le
comité d'engagement vers la réussite, avec
plusieurs membres, ça va être un forum, qui a été souligné par plusieurs
personnes positivement, d'ailleurs, lors des auditions, des gens, même, qui n'étaient pas d'accord avec le projet de
loi, qui disaient : Mais ça, par exemple, le plan d'engagement vers la réussite puis le comité
d'engagement vers la réussite, c'est une bonne chose. Donc, je pense, ça va
vraiment faire l'objet d'une belle
mobilisation de la communauté, puis la communauté élargie. Je ne vois pas du
tout un danger, tout à coup, à ce
qu'il y ait une déconnexion entre le comité d'engagement vers la réussite, et
le plan d'engagement vers la réussite, et le conseil d'établissement.
Il
faut dire que, sur le conseil d'établissement, il y a au moins un parent qui
siège au comité de parents. Donc, tout ce
monde-là se parle. Les enseignants aussi siègent sur le conseil
d'établissement, participent à ces réflexions-là, participent au plan
d'engagement vers la réussite, la direction d'école aussi.
Donc,
le danger, ce n'est pas une déconnexion. Au contraire, là, on a une opportunité
ici. On n'a pas à se faire peur, là,
avec des problèmes. On a ici la solution à un problème, et non pas des
problèmes qui apparaissent tout à coup par je ne sais quelle magie.
Le Président (M. Picard) : Ça va? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais mettre l'article 24 aux voix. Est-ce que l'article 24
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. L'article 25.
M. le ministre.
M. Roberge :
25. L'article 75.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, d'«approuve» par «adopte».
Cet
article modifie l'action posée par le conseil d'établissement en regard du plan
de lutte contre l'intimidation et la violence. Au lieu d'approuver ce
plan, le conseil d'établissement l'adopte.
Par ce
changement de vocabulaire, le conseil d'établissement pourra apporter lui-même
les modifications qu'il souhaite au
plan de lutte contre l'intimidation et la violence plutôt que de demander que
des modifications y soient apportées avant d'être soumis à nouveau pour approbation. Il
s'agit de la différence d'interprétation qui doit être faite entre diverses
approbations et adoptions qui sont prévues dans la Loi sur l'instruction
publique.
Ceux qui sont familiers avec la loi et les
différentes instances des écoles, qui sont familiers avec cette particularité,
«approuve» et «adopte», lorsqu'on approuve
quelque chose, on peut voter pour et contre, mais on ne peut pas le modifier.
Si on est contre, bien, on le rejette, et le comité ou la personne qui a
préparé ce travail-là doit tenir compte de nos commentaires pour le soumettre à nouveau. C'est pas mal. Mais, quand on
va un peu plus loin puis qu'on met «adopte», bien, l'instance a une plus
grande prise sur ce qui se passe.
Donc, encore une
fois, on est dans un article qui démontre bien la réorganisation et la
répartition nouvelle des pouvoirs, la
mobilisation qu'on pourrait espérer sur nos conseils d'établissement.
Souvent, les gens disent : Il
n'y en a pas, de
décentralisation. Ça fait une couple de fois, depuis le début de cet après-midi,
qu'on montre concrètement, là, qu'il y a de la chair autour de l'os.
Donc,
ici, on a un conseil d'établissement qui pourra avoir une mainmise plus grande sur quelque chose qui est très important, le plan de lutte contre l'intimidation
et la violence.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : Merci, M. le Président. Ça va être seulement un commentaire. Je voudrais souligner ici que, quand le
gouvernement parle de décentralisation, avec sa réforme, on parle de ce genre
de redistribution de pouvoirs marginaux là, c'est ce genre de
changement, comme de passer d'un contexte où on peut seulement dire oui ou non,
proposer des commentaires et devoir revoter
ou de décider soi-même. On parle de ça, là, puis on appelle ça de la
décentralisation, alors que ce sont
des changements qui sont marginaux, qui ne donnent pas vraiment de nouveaux
pouvoirs aux écoles. Je trouve que
c'est quand même y aller fort, là, sur la décentralisation, de dire que ça, ça
va amener une transformation puis une répartition du pouvoir différente
dans le réseau de l'éducation. Je tenais à le souligner.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : M. le Président, d'abord, ça fait deux éléments, sinon trois
qu'on voit qui vont dans cette direction-là. Ce n'est pas marginal. J'ai siégé sur des conseils d'établissement à la
fois comme enseignant, en ayant un poste d'enseignant sur l'école où j'enseignais, dans une autre
commission scolaire comme parent, où allaient... l'école de mes enfants, et
c'est des choses qui sont importantes, quand on vous dit que la décision
qui est prise peut être renversée par le conseil des commissaires, sur lesquels, bon, on a bien peu de prise et que souvent
on ne connaît pas ces gens-là, on ne sait pas trop c'est qui.
Donc,
ça, c'est pour le projet éducatif. On vient dire : Non, non, non, vous,
parents et communautés, vous pouvez adopter le projet éducatif. C'est
important. Le projet éducatif, c'est structurant, pour une école.
Là,
écoutez, on parle du plan de lutte contre l'intimidation et la violence. C'est
important. Je comprends, c'est écrit «approuve», «adopte», on peut penser que
c'est cosmétique, mais c'est important. Et il y en a plusieurs, et la somme de toutes ces décisions importantes
donne, à la fin, quelque chose de très important.
Donc, c'est correct
qu'on ne partage pas l'enthousiasme, mais quand même je tenais à le dire.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme
Labrie : ...que je ne
prétendais pas que ces documents-là n'étaient pas importants.
Le changement n'est pas important. Ce sont déjà des documents qui étaient préparés par les
écoles, par les conseils
d'établissement. Simplement, ils n'ont plus besoin de l'envoyer à la commission scolaire avant de
l'approuver, ils vont pouvoir l'adopter eux-mêmes. Mais c'était déjà eux qui les préparaient et
c'était déjà exceptionnel qu'ils se fassent modifier par les commissions
scolaires.
Le
Président (M. Picard) : Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : ...bref. Je veux simplement dire que je partage
entièrement le point de vue de ma collègue de Sherbrooke.
Le Président (M. Picard) : D'autres interventions? Sinon, je mets
l'article 25 aux voix. Est-ce que l'article 25 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Picard) : Sur division? Est-ce que c'est sur
division? Non? O.K.
Mme
Rizqy : Pour une fois, non, M. le Président, parce que nous partageons
là-dessus qu'effectivement c'est des
changements qui sont marginaux et non pas... cosmétiques, mais, quand on
parlait de décentralisation, oui, on s'attendait à davantage de
centralisation... de décentralisation.
Le
Président (M. Picard) : O.K. Mais c'est adopté? O.K.
Article 26.
M.
Roberge : Merci bien, M. le Président. On continue encore avec un
exemple. Encore une fois, un autre pas qui va exactement dans la même
direction.
26.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 77.1, du
suivant :
«77.2. Le conseil
d'établissement adopte, sur la base de la proposition du directeur de l'école,
les règles de fonctionnement des services de garde visés à l'article 256
établies en conformité avec les modalités d'organisation convenues en vertu de
cet article.»
Donc,
cet article introduit le pouvoir, pour le conseil d'établissement, d'adopter
les règles de fonctionnement des services
de garde. Ces règles de fonctionnement sont établies en conformité avec les
modalités d'organisation convenues entre
le centre de services scolaire et le conseil d'établissement en vertu de l'article 256
de la Loi sur l'instruction publique.
Tel
que le prévoit le Règlement sur les services de garde en milieu scolaire, les
services de garde en milieu scolaire assurent
la garde des élèves de l'éducation préscolaire et de l'enseignement primaire
d'une commission scolaire — donc, ici, d'un centre de services scolaire — en dehors des périodes où des services
éducatifs qui... leur sont dispensés.
L'article 4
prévoit que, lors de l'inscription d'un élève au service de garde d'une école,
le directeur de l'école doit s'assurer que le parent reçoit un document dans
lequel sont clairement établies les règles de fonctionnement du service,
notamment celles relatives aux jours et aux
heures d'ouverture du service ainsi qu'aux coûts et conditions de paiement.
Ce sont ces règles de fonctionnement qui seront adoptées par le conseil
d'établissement.
Donc
là, c'est encore quelque chose d'important et c'est un autre pas qui va dans cette même direction. Écoutez, les
heures d'ouverture, c'est important, quand on est un parent, les heures d'ouverture du
service de garde. Le coût, les conditions de paiement, on est dans le concret de la vie familiale,
c'est très important. Et maintenant le conseil
d'établissement pourra adopter ces règles. Je pense que c'est très important.
Le Président (M. Picard) : Des interventions
sur l'article 26? Si je n'ai pas d'intervention, je vais le mettre aux
voix. Est-ce que l'article 26 est adopté?
• (17 h 40) •
Des voix :
Adopté.
Une voix :
...
Le
Président (M. Picard) : Adopté sur... Sur division? Adopté sur
division.
L'article 28. M.
le ministre.
M. Roberge :
28. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 78, des
suivants :
«78.1. Le conseil
d'établissement peut également, s'il est autorisé par le vote d'au moins les
deux tiers de ses membres, donner au directeur de l'école un avis sur toute
question propre à faciliter la bonne marche de l'école.
«Lorsque
le directeur ne donne pas suite à un avis du conseil d'établissement qui le
requiert, il doit lui en donner les motifs.
«78.2.
Le conseil d'établissement peut constituer des comités pour l'appuyer dans
l'exercice de ses fonctions. L'article 65 s'applique à ces comités,
compte tenu des adaptations nécessaires.»
J'ai un amendement à
l'article 28, dont je ferai lecture tout de suite : Insérer, à la fin
du premier alinéa de l'article 78.1 de
la Loi sur l'instruction publique, proposé par l'article 28 du projet de
loi, la phrase suivante : «Un tel avis ne peut toutefois porter sur
les sujets visés aux articles 19 et 96.15.»
Donc,
je vais préciser. C'est un peu des exclusions, ici, les articles 19 et
96.15. On dit... J'essaie de préciser quels sont ces articles, c'est... Ah! Exactement. L'amendement propose de
restreindre le pouvoir du conseil d'établissement de donner son avis sur toute
question propre à faciliter la bonne marche de l'école, pour qu'il ne
s'applique pas aux questions qui relèvent du droit de l'enseignant et
des pouvoirs du directeur de l'établissement.
Donc,
on vient un peu circonscrire parce que, quand on a déposé le projet de loi,
l'article 28 suscitait un certain enthousiasme
mais en même temps certaines craintes. Des gens ont dit : C'est très, très
bien, de donner ce pouvoir-là, là, on peut... le conseil d'établissement, avec
un vote aux deux tiers, peut donner son avis sur plusieurs questions, peut
constituer des comités, mais, attention, il
ne faut pas toucher aux droits de l'enseignant. Évidemment, là. Il ne faut
quand même pas donner au conseil
d'établissement des pouvoirs sur les droits de l'enseignant... ou il ne peut
quand même pas diriger tout ce que
fait la direction de l'école. Donc, on vient un petit peu baliser. Donc, on
agrandit le champ d'action du conseil d'établissement mais en protégeant
l'autonomie professionnelle des enseignants.
Le Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a des interventions à l'amendement à l'article 28? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Je comprends qu'on
ajoute l'article 19 et 96.15. Pourquoi vous n'avez pas cru bon d'ajouter
96.20 et 96.21 comme exceptions?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Est-ce que vous
pouvez nous lire les articles auxquels vous faites référence, qu'on comprenne
bien de quoi vous parlez?
Mme Rizqy :
«Le directeur de l'école, après consultation des membres du personnel de
l'école, fait part à la commission scolaire, à la date et dans la forme que celle-ci
détermine, [les] besoins de l'école pour chaque catégorie de personnel,
ainsi que les besoins de perfectionnement de ce personnel.» Ça, c'est 96.20.
«96.21. Le directeur de l'école gère
le personnel de l'école et détermine les tâches et responsabilités de chaque membre du
personnel en respectant les dispositions des conventions
collectives ou des règlements
du ministre applicables et, le cas échéant, les
ententes conclues par la commission scolaire avec les établissements d'enseignement
de niveau universitaire pour la formation de futurs enseignants ou l'accompagnement
des enseignants en début de carrière.
«Le directeur de
l'école voit à ce que tous les membres du personnel de l'école soient informés
des règles de conduite et des mesures de
sécurité de l'école, des mesures de prévention établies pour contrer
l'intimidation et la violence et [...] la procédure applicable lorsqu'un
acte d'intimidation ou de violence est constaté.
«Il
voit à l'organisation des activités de perfectionnement des membres du
personnel de l'école convenues avec ces derniers en respectant les dispositions des conventions collectives qui peuvent être applicables, le cas échéant.»
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : O.K.
Donc, ma collègue souhaiterait restreindre la capacité du conseil d'établissement à donner son avis sur ces sujets-là. C'est
ça?
Mme
Rizqy : Je vous pose la question parce que vous avez ajouté 19 ainsi que 96.15. Alors, je trouvais que ça
allait dans le même esprit. Alors, si on veut être cohérent, il faudrait
ajouter 96.20 et 96.21, non?
M. Roberge :
Je comprends qu'on pourrait l'étendre encore. On avait choisi deux éléments en
particulier. Maintenant, il faut comprendre qu'ici cette capacité d'agir
du conseil d'établissement est quand
même limitée, là, on parle... «Le conseil
d'établissement peut également,
s'il est autorisé par le vote d'au moins les deux tiers de ses membres...» Donc,
ça ne peut pas être que les parents aussi,
hein, il faut penser à ça, là. Les parents ont la moitié des votes. Si on est
rendus aux deux tiers, ça veut dire qu'il y a déjà quand même plusieurs personnes
du personnel de l'école qui embarque.
Mais
on dit ici que le conseil
d'établissement peut donner au
directeur d'école son avis sur toute question. Là, on a restreint un peu, mais en même temps je ne pense pas que c'est nécessaire de rajouter d'autres limitations, étant donné qu'il ne s'agit, après tout, que de donner son avis et de ne pas, quand même,
gérer l'école puis entrer dans des mesures pédagogiques.
Mme
Rizqy : Par contre,
vous avez quand même cru bon d'amender pour ajouter l'article 19
et 96.15. Pourquoi, alors?
M.
Roberge : Bien, exactement.
Écoutez, à un moment donné, on choisit deux, trois choses qui nous semblent
spécifiques.
Alors,
pourquoi on a choisi, on a pris cette décision? Le 19, allons voir le 19 pour
bien comprendre l'exclusion qui a été prévue :
«19.
Dans le cadre du projet éducatif de l'école et des dispositions de la présente
loi, l'enseignant a le droit de diriger la conduite de chaque groupe...»
Ah oui! Puis cet article-là
est modifié. On parle du statut d'expert de l'enseignant et on parle ici, donc,
de la reconnaissance de l'expertise des
enseignants. Je ne crois pas pertinent que le conseil d'établissement donne
son avis et commente l'expertise, là, de l'enseignant.
96.15, ici, on parle...
On va prendre le temps de le lire : «Sur proposition des
enseignants ou, dans le cas des propositions prévues aux paragraphes 5° et 6°,
des membres[...], le directeur de l'école :
«1°
approuve, conformément...»
Ici, on est sur les normes et modalités d'évaluation des
apprentissages. L'évaluation des apprentissages, en toute cohérence avec la loi, ça appartient aux experts,
encore, de la pédagogie. Donc, 19 et 96.15 sont, d'une certaine façon, reliés.
Le
Président (M. Picard) : Allez-y.
Mme Rizqy : En toute cohérence, les experts de la pédagogie,
pour le perfectionnement, c'est l'enseignement lui-même,
non?
M. Roberge : Puis, juste pour comprendre, parce que je veux suivre, vous êtes à quel article, encore? Vous voulez qu'on
ajoute quel article dans les
exclusions?
Mme
Rizqy : J'aimerais juste qu'on ajoute 96.20 et
96.21, si vous êtes d'accord. Parce que, là, on parle du perfectionnement des enseignants, des nouveaux enseignants. Donc, si
vous êtes d'accord, on peut l'ajouter... ou je peux vous envoyer un sous-amendement immédiatement.
(Consultation)
M.
Roberge : Est-ce qu'on a suspendu officiellement?
Une
voix : Comment?
M.
Roberge :
Excusez-moi, M. le Président, est-ce que... Bon, il y a eu un moment où on ne parlait pas. Est-ce que c'est suspendu? Est-ce que
je peux prendre la parole ou... C'est correct?
Le Président (M. Picard) :
Non, non, vous pouvez prendre la parole, là, on n'a pas suspendu.
M.
Roberge : O.K. C'est bon. Non, mais je ne savais pas.
Bien, écoutez, M. le Président, je
reconnais tout à fait que les interventions de la collègue sont
en droite ligne avec les
intentions. Alors, si ma collègue veut nous soumettre un amendement, on regardera le libellé pour voir s'il convient. Mais sinon je n'ai absolument pas de problème d'intégrer ça.
Le
Président (M. Picard) : ...de rajouter les points
que vous voulez dans votre amendement,
là, pour...
M.
Roberge : ...dans la liste des exclusions.
Le Président (M. Picard) : Oui, dans un souci d'efficacité. Mais je ne veux
pas... Mais c'est juste pour... le mieux possible. Mais je vous laisse
ça.
Mme
Rizqy : On peut déposer un nouvel amendement en ajoutant les deux
articles. Comme ça, ce sera réglé.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
J'adhère à l'argumentaire de ma collègue. Puis, en fait, on avait déjà un
amendement qui était préparé pour ça, qu'on comptait déposer tout à l'heure.
Donc, on le fera, simplement.
Le Président (M. Picard) : O.K. Donc, on pourrait disposer... Est-ce que
quelqu'un a l'amendement écrit sur un document?
Mme
Labrie : Bien, souhaitez-vous qu'on le fasse tout de suite? Ou on peut
le faire tout à l'heure puis continuer d'avancer.
Une voix :
Il est parti.
Mme Labrie :
Parce que tout à l'heure on va déposer nos amendements, de toute façon.
Le Président (M. Picard) : Là, c'est parce qu'on est à l'article, là. Si on
a un amendement à déposer, on doit le déposer ici, là.
Mme
Rizqy : Est-ce que vous aimeriez que je le lise en attendant, M. le
ministre? Est-ce que je peux le lire en attendant, puisque ce sont les
articles que nous avons discutés?
Le
Président (M. Picard) : Oui, oui, allez-y.
Mme
Rizqy : Alors, l'article 28 : Modifier l'amendement proposé
à l'article 28 du projet de loi par le remplacement du mot «et» par
«,» et par l'ajout, après «96.15», des mots «96.20 et 96.21».
Le
Président (M. Picard) : Oui, M. le ministre.
M.
Roberge : Juste une petite... peut-être une coquille de français. Si
on y allait juste comme ça, ça ferait 19 et 96... Excusez-moi. Ah! Non,
ça va, vous avez bien monté ça, pas de problème.
Mme Rizqy :
Merci, M. le ministre.
• (17 h 50) •
Le Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a des commentaires sur le
sous-amendement déposé par Mme la députée?
Si
je n'ai pas d'intervention, je vais mettre aux voix le sous-amendement. Est-ce
que le sous-amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
...
Le
Président (M. Picard) : Adopté... Oups!
M. Roberge :
Oui. Pas de problème.
Le
Président (M. Picard) : Oui? Ah! O.K. Bien, on n'a pas entendu
le «oui».
Mme Rizqy :
Adopté? Ah! O.K.
M. Roberge : Ah! Excusez-moi. J'ai
dit... Oui, j'ai dit «adopté». Oui, oui.
Le Président (M.
Picard) : J'ai entendu, mais
ce n'était pas un oui. Est-ce que l'amendement sous-amendé... Est-ce que
l'amendement amendé du ministre est adopté?
Mme
Charbonneau :
J'ai une question, M. le Président.
Le
Président (M. Picard) : Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Merci,
M. le Président. Puisqu'en
ce moment on a une cote d'écoute
incroyable je voulais savoir... Puis
ça fait sourire le ministre, mais, je vous le dis, M. le Président, depuis qu'il a annoncé qu'il mettait fin aux commissaires
scolaires cette nuit, on a une cote d'écoute assez impressionnante. J'aimerais
ça savoir si avec l'article de loi qu'on
regarde en ce moment les parents vont toujours être capables de
parler du projet de bain linguistique dans les écoles. Parce que c'est un projet qui touche la tâche des enseignants,
puisque, si je choisis d'avoir des classes immersion anglaise, ou bain linguistique, ou... à chaque
endroit il y a un nom différent pour ces classes... Est-ce que
le parent va toujours être
capable de se prononcer sur le principe de pouvoir offrir dans son école de
quartier la possibilité d'avoir des classes où on avait l'anglais?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Ma collègue
utilise «bain linguistique». Alors, ce qu'on appelle parfois l'anglais
intensif, c'est-u ça? Ça n'empêche pas le conseil de se pencher sur
cette question, pas plus qu'actuellement.
Le
Président (M. Picard) : Oui, Mme la députée.
Mme
Charbonneau : Je
reviens à la charge, M. le Président, parce que le ministre a fait un commentaire, un peu plus tôt, en disant : Cet amendement... — puis
vous me corrigerez, là, je veux vraiment être sûre de mon coup — cet amendement va apporter un principe qui veut que
les parents n'auront pas droit de regard sur la tâche enseignante — je vous
ai bien entendu me le dire, là — parce que ce n'est pas la place pour puis
ils n'ont pas à jouer dans ce principe-là. Par contre, si un conseil
d'établissement choisit d'avoir le principe d'anglais intensif, vous avez compris
que ça touche la tâche enseignante,
parce que six mois de l'année ou la moitié de l'année en cours j'ai un
professionnel de l'enseignement anglophone
qui va rentrer dans mon école, qui va donner un cours, puis, l'autre partie de
l'année, du moins c'est comme ça que ça se passe par chez nous, l'autre moitié
de l'année, c'est l'enseignant dit régulier, avec sa tâche, qui va enseigner
à l'élève. Alors, ça touche en partie la tâche enseignante à l'intérieur d'une
équipe-école. Si le ministre me dit : Ils ne peuvent plus toucher ou avoir d'opinion sur la tâche enseignante, est-ce
que ça veut dire qu'un conseil d'établissement, dans son projet éducatif
puis dans son plan éducatif de l'école, ne pourra pas faire un choix d'anglais
intensif?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Oui, M. le Président. J'ai quelques réponses et quelques nuances à apporter.
D'abord,
ici, dans notre 28 qui modifie 78.1, on dit : «Le conseil d'établissement
peut également, s'il est autorisé par [un] vote d'au moins les deux
tiers[...], donner au directeur de l'école son avis...» Et là il peut donner
son avis. Par contre, il ne peut donner son
avis sur des sujets aux articles... puis là on a 19, 96.15, 96.20, 96.21.
Donner son avis, c'est une chose. Demeure l'article 86 de la loi, qui dit : «Le conseil d'établissement approuve — pas
adopte, on garde "approuve"
ici parce qu'on ne veut pas que ce soit modifié séance tenante en conseil
d'établissement — le
temps alloué à chaque matière obligatoire
ou à option proposé par le directeur de l'école en s'assurant...» Et là il y a
toutes sortes de trucs. Donc, c'est
ici qu'il est question de, supposons, l'anglais intensif ou de ce que ma
collègue appelle le bain linguistique, c'est davantage à
l'article 86, qui reste tel qu'il est dans la loi actuelle.
Le Président (M. Picard) : Ça va? Est-ce que j'ai des commentaires sur l'amendement
déposé par le ministre tel qu'amendé? Donc, je vais mettre aux
voix l'amendement tel qu'amendé à l'article 28. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Picard) : Adopté. Sur l'article 28 tel qu'amendé,
est-ce que j'ai des commentaires? Donc, je le mets aux voix. Est-ce que
l'article 28, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Picard) : Adopté. L'article 29. M. le
ministre.
M. Roberge :
Donc : 29. L'article 82 de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement d'«à la commission scolaire» par «au centre de services scolaire»;
et
2° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Le rapport annuel
est préparé conformément aux dispositions du règlement pris en vertu de
l'article 457.6.»
Cette modification vient préciser que le rapport annuel du conseil d'établissement est
préparé en conformité avec le règlement
pris par le ministre de l'Éducation en vertu du nouvel article 457.6 introduit
par l'article 134 du projet de
loi.
Cet
article prévoit aussi une modification de concordance qui remplace la dénomination «commission scolaire» par «centre de
services scolaire».
Le Président (M. Picard) :
Des interventions sur l'article 29?
Mme Rizqy : ...le nouvel
article 134.
Le Président (M. Picard) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : C'est bien, des
fois, de travailler en bloc. Ça nous permet de, justement, éviter de se
promener dans la loi.
Alors, 134 du
projet de loi n° 40, cette loi est modifiée par l'insertion d'un
nouvel article, 457.5, on va introduire 457.6 : «Le ministre peut, par règlement, prévoir les
renseignements que doit contenir le rapport annuel d'un centre de
services scolaire ou d'un conseil d'établissement ainsi que la forme de ce
rapport.
«457.7. Le
gouvernement peut, par règlement, déterminer les montants applicables aux fins
de l'autorisation requise par le centre de services scolaire pour les
travaux mentionnés à l'article 272.1.»
Alors, allons voir l'article 272.1.
Des voix : ...
Mme
Rizqy : 272.1, j'imagine que
c'est un amendement qui va venir plus tard, parce qu'on ne l'a pas dans le projet de loi n° 40
en ce moment.
«457.8. Le
ministre détermine, par règlement, les normes d'éthique et de déontologie
applicables aux membres du conseil
d'administration d'un centre de services scolaire francophone et aux membres
d'un conseil d'administration d'un centre de services scolaire
anglophone siégeant à titre de membre du personnel.»
Et là je ne
le lirai pas au complet, mais, si je
comprends bien, ici, on voit que
c'est le ministre qui, par règlement, va
prévoir plusieurs informations que devront contenir les rapports, mais aussi on
constate que, les montants pour autoriser les travaux, c'est aussi le ministre qui va le faire par règlement.
Alors, j'aimerais juste comprendre une affaire ici quand je me promène à
travers les articles : Est-ce
que ça, c'est plus de pouvoirs ou
moins de pouvoirs à ceux qui connaissent les enfants par leur nom?
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : C'est ni plus ni
moins, c'est des balises. Ici, l'article 29 nous parle du 134, ma collègue a raison
d'aller voir pour comprendre de quoi on
parlait ici. Donc, on parle de donner des balises à ce rapport annuel parce que ça peut être très, très, très
différent, puis, si on veut être transparent face à la communauté, face aux
parents, bien, on peut avoir quelques
normes, hein, quand on fait un rapport annuel, ce n'est pas
beige partout, comme on dit, mais avoir quelques normes pour s'assurer que la reddition de comptes que constitue
un rapport annuel soit bien faite, tout simplement.
Le Président (M. Picard) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Je veux juste être
sûre de bien comprendre. Donc, c'est le ministre qui va s'assurer que
les parents qui siègent dans les conseils d'établissement font bien les
affaires? C'est ça que j'ai bien compris?
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Non, ce n'est pas
ça. Le rapport annuel du conseil
d'établissement devra suivre des
normes qui seront détaillées ultimement par règlement.
Le Président (M. Picard) :
D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Je veux juste
savoir si les règles de déontologie sont prêtes puis si elles vont faire partie
de la formation qui sera donnée aux conseils d'établissement.
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : M. le Président, ces
choses-là ne peuvent pas être prêtes tout de suite parce qu'on ne peut pas présumer de l'adoption d'un projet de loi et écrire d'avance toutes les choses, écrire les règlements
à l'avance, tout ça. Ça va venir ultérieurement.
Le Président (M. Picard) : Mme la députée de Joliette.
• (18 heures) •
Mme
Hivon : Je m'excuse, M. le Président, mais c'est
assez cocasse, pour rester polie, d'entendre le ministre nous faire une telle
réponse quand je pense que c'était écrit dans le ciel depuis un bon moment que
ça allait finir en bâillon, que
lui-même a décidé de devancer plein de choses en mettant le bâillon dès maintenant. On voit qu'il enlève, donc, le mandat aux commissaires
dès la sanction, qui risque de se faire dans les heures de cette nuit, et là il
nous dit très sérieusement : Que
voulez-vous, je n'ai pas commencé à travailler
sur la réglementation, le code de déontologie. Je sais qu'on
doit prendre la parole du collègue, mais je trouve ça très fort de café et je
pense que le ministre doit aussi faire attention à garder sa crédibilité
pendant les échanges.
Donc, est-ce qu'il peut nous dire les grandes lignes s'il ne veut pas déposer les projets
de règlement, les grandes lignes de la déontologie? J'ai vu apparaître, dans les amendements
à l'article 307, donc, certains éléments en règle avec
les conflits
d'intérêts d'un membre du personnel
qui siège sur le conseil
d'administration en ce qui
concernerait l'embauche, le lien d'emploi, la rémunération, et tout ça.
C'est un premier pas, parce que, quand j'avais posé la question, il y a quelques
jours, au ministre, il n'avait pas l'air d'avoir eu une réflexion
sur ces enjeux-là de conflits
d'intérêts. Parce que maintenant, M. le Président,
puisque vous n'avez pas eu la chance d'assister à tous nos travaux, il faut
savoir que cinq membres du conseil d'administration vont être des employés, donc, qui vont avoir un
lien d'emploi avec le réseau scolaire. Alors, ça pose évidemment beaucoup
de questions. Je vois qu'il y a un changement avec l'amendement à l'article
307, mais moi, je pense que la question du code
de déontologie, elle est extrêmement pertinente. Puis là on fait un acte de foi parce que c'est par règlement, puis là
le ministre ne nous donne aucune balise en disant qu'il n'a pas commencé
à travailler là-dessus.
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je remercie ma collègue de se préoccuper de ma crédibilité, mais elle pourra
gérer la sienne, puis ça va être bien
correct. Puis, pour ce qui est de l'article 307, on y viendra, mais
effectivement on parle d'un code d'éthique et de déontologie qui peut
être là durant... on parle bien de la transition ici. Voilà.
Le Président
(M. Picard) : D'autres interventions? Oui, madame? Non, ça
va?
Mme Hivon :
...à nous dire concernant les règles d'éthique, ce qui n'est quand même pas
une mince affaire quand on va avoir
des gens sur un conseil d'administration qui ont un lien d'emploi avec le
réseau scolaire et qui vont devoir être les ultimes administrateurs,
décideurs de ce qui va se passer dans leur centre de services.
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Ma collègue a beaucoup d'expérience parlementaire, plus que moi, qui en est à
peine à cinq années, elle sait très
bien que c'est d'usage, c'est normal et ce n'est pas... il n'y en a pas tant
que ça dans ce projet de loi quand on
regarde tout ce qu'on prévoit à l'intérieur du projet de loi, mais il est
d'usage que, dans les lois, tout ne soit pas écrit. Il y a une part de règlements puis d'usages que,
dans l'opposition, on dise : Ah mon Dieu! Tout devrait être là. Mais je
pense qu'elle est bien consciente que
c'est tout à fait normal qu'il y ait des habilitations réglementaires et que
les règlements ne soient pas écrits préalablement à la sanction de la
loi, mais on a déjà joué dans ce film.
Le Président
(M. Picard) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Justement, j'ai un petit peu d'expérience, puis j'ai déjà eu la chance d'être
au gouvernement, et donc je sais comment on travaille un projet de loi dans un
gouvernement, surtout quand il y a des pans qui vont entrer en vigueur dans les
prochaines heures. Il y a beaucoup de travail qui se fait en amont sur des
grosses pièces réglementaires. Et je
comprends que le ministre ne veut peut-être pas nous déposer le règlement, mais
souvent des ministres qui veulent collaborer
vont donner les grandes lignes des documents de travail pour aider à la
compréhension des législateurs pour qu'on puisse avancer en sachant de
quoi on parle, donc il aurait le loisir de faire ça s'il le souhaitait.
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
M. le Président, il y a déjà des orientations assez claires, là. Si on va à
l'article 307, où on parle, dans les mesures transitoires... pour
ne pas qu'il y ait de vide, quatrième alinéa, on a des règles déontologiques
qui s'appliquent durant la période de
transition. On peut penser que les règles à venir s'inspireront de ceci, que ce
sont de bonnes balises. Même si ce
n'est pas écrit, on a en ce moment quelque chose qui nous dit qu'«un membre du
personnel siégeant au conseil d'administration d'un centre de services scolaire
doit, sous peine de déchéance de sa charge, s'abstenir de voter sur toute question portant sur
l'embauche, le lien d'emploi, la rémunération, les avantages sociaux et les
autres conditions de travail,
individuelles ou collectives, de tout employé du centre de services scolaire.
Il doit également, après avoir eu
l'occasion de présenter ses observations, se retirer de la séance pour la durée
des délibérations et du vote relatifs à cette question.»
Donc, déjà,
si on les utilise comme dispositions transitoires, je pense, ça donne une
direction de ce qui pourrait advenir à des normes déontologiques à
venir.
Le Président
(M. Picard) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Oui. Je note, puis je l'avais noté au début de mon intervention, que c'était un
ajout et que ça... Je ne sais pas, je
ne prétendrai pas que ça a un lien avec mes représentations, j'imagine que
l'équipe et le ministre sont capables d'avoir pensé à ça tout seuls. Mais évidemment
c'est loin d'être complet comme règle de déontologie parce qu'il y a beaucoup
de cas de figure où il pourrait y avoir des conflits d'intérêts potentiels ou,
je vous dirais, des malaises, des inconforts importants
avec des répercussions qui peuvent être significatives sur, je dirais,
l'intégrité du processus décisionnel du conseil d'administration, une plainte qui concernerait, par exemple, un collègue
d'un membre, donc, d'une école... de l'école dans laquelle le membre aurait travaillé l'année
d'avant, le directeur de l'école, le directeur... dans lequel il a travaillé
avant. Bref, tous ces cas-là ne sont
pas du tout des cas de figure qui sont abordés ici. J'imagine et j'espère
fortement que ça va être abordé dans le code de déontologie, mais je ne
pense pas que c'est une petite question parce que je pense que ces enjeux-là, ils vont revenir très souvent. Et puis,
si le ministre ne veut pas nous donner trop de crédit, il y a
plein d'acteurs, de partenaires qui sont venus parler de cet enjeu-là
lors des consultations, de cette espèce de double mission et double emploi des
gens qui sont à la fois employés du réseau scolaire et qui vont être des
administrateurs de l'instance ultime d'administration du centre de
services.
Donc, je réitère ma
demande, je trouve que ce serait très rassurant, pour la suite des choses, pour
limiter les problèmes qu'on peut imaginer
par rapport à ça, d'avoir les lignes directrices qui vont faire partie, pour ce
type de cas là, du code de déontologie à venir, notamment.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Je peux dire qu'évidemment on n'est pas en
terrain totalement inconnu en cette matière-là. Donc, pendant qu'on préparera ces documents
importants... On sait bien qu'il y a des instances éducatives qui fonctionnent avec
des conseils
d'administration, en ce moment, sur lesquels siègent les employés. Notamment, nos cégeps, nos universités
sont dotés d'une instance qu'on appelle conseil d'administration, sur lequel il y a des personnes qui sont
salariées de ces institutions-là, puis ils ont des normes de déontologie, évidemment, et des codes. On va pouvoir s'en inspirer, on ne
partira pas de rien du tout. On précise
aussi que, quand il y a de tels règlements, il y
a toujours une prépublication dans la Gazette officielle, puis on va être capables de recueillir les
commentaires des personnes que ça intéresse, et on va pouvoir en tenir
compte.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Donc, on a l'article 29, qui nous envoie à l'article 134, et là, maintenant, le
ministre nous envoie à l'article 307
du projet de loi, et il nous dit qu'il existe déjà des codes d'éthique élaborés
par les différentes commissions scolaires francophones et anglophones.
Il dit que c'est correct, il va y avoir des mesures transitoires.
Pourtant,
lui, il a cru bon d'inscrire dans son projet de loi qu'il va s'approprier le
pouvoir de rédiger des codes d'éthiques
par règlement, mais en aucun temps il n'a vraiment pensé aux conflits
d'intérêts. Ça a été soulevé à plusieurs reprises par mes collègues, par différents intervenants. Et je me pose
la question suivante, M. le Président : Ici, là, c'est encore un autre pouvoir que le ministre se prend
par règlement, alors qu'il y avait déjà des affaires qui existaient. Il change,
pour reprendre son expression, des
paradigmes, mais il n'a pas réfléchi à tout. Ça fonctionnait, les gens avaient
déjà réfléchi aux conflits d'intérêts, il y avait des balises prévues dans la
loi, il y avait des codes d'éthique déjà établis. Je me pose la question
sérieuse : Le ministre, en prenant autant de pouvoirs, est-ce qu'il est
capable d'assumer tous ces pouvoirs-là quand, à ce jour, il n'est même pas en mesure de
nous donner un début de commencement de preuve comme quoi qu'il
travaille sur quelque chose? Ça fait quand même un certain temps, là, qu'il l'a
écrit, là, ce projet de loi, apparemment.
Puis le code d'éthique, s'il veut s'en occuper, bien, à tout le moins, qu'il
mandate quelqu'un pour l'écrire. On dirait que ce n'est même pas encore
commencé à être écrit quelque part, là. C'est décevant.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Les collègues sont bienveillantes, s'inquiètent souvent pour moi à savoir si on
est corrects. On les rassure, bien
des choses sont prévues, bien des choses sont en marche, les réflexions sont
commencées, les documents seront prêts bien à temps. Mais là je nous
inviterais à revenir à l'article 29 parce qu'on a dévié quand même assez fortement. Il n'est pas question ici de code
d'éthique, c'est tout simplement qu'on est tombés sur un article, on le
trouvait intéressant, on en a regardé
un autre, un autre, un autre. Mais j'aimerais bien qu'on revienne à
l'article 29, et je ne sais pas si mes collègues ont des questions
ou des interventions sur celui-ci.
• (18 h 10) •
Le
Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a des interventions
sur l'article 29?
Mme Rizqy :
...du ministre, on doit faire du slalom parce qu'il a refusé de continuer à
travailler par blocs d'une façon plus
efficace. L'article 29 nous réfère à d'autres articles, alors, effectivement,
pour faire un travail rigoureux, nous prenons
le temps de lire votre projet de loi et de nous assurer que tout concorde. Et,
comme on l'a déjà dit, effectivement, le
passé, des fois, peut être garant de l'avenir. Dans d'autres projets de loi,
vous avez été dans l'incapacité de nous répondre, de nous donner des réponses et vous nous avez
promis de nous revenir. Un an plus tard, M. le Président, nous attendons toujours
sur certaines réponses.
Le Président (M. Picard) : Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'article 29? Sinon, je le mets aux voix. Est-ce que
l'article 29 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des
voix : Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. L'article 30.
M. Roberge :
L'article 30, donc : L'article 83 de cette loi est remplacé par
le suivant :
«83. Le conseil
d'établissement doit promouvoir et valoriser l'éducation publique auprès des
parents et de la communauté que dessert l'école.
«À cette fin, il doit
notamment les informer annuellement des services [qu'elle] offre et leur rendre
compte de [leur qualité].»
Il
y a un amendement à l'article 30 qui dit tout simplement : Retirer
l'article 30 du projet de loi, puisqu'à la suite des commentaires des groupes qui sont venus nous
voir en commission plusieurs ont mentionné que cette mission de vraiment
valoriser et promouvoir l'éducation publique devrait plutôt revenir au centre
de services lui-même, un peu comme ici, en
ce moment, à la commission scolaire. D'ailleurs, c'est un des articles que l'on
a traités quand on a traité... mission
il y a quelque temps déjà et qu'on a vu que, maintenant, ça relève de la
mission, donc je propose de retirer l'article 30.
Le
Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a des commentaires
sur... Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Ça sera exactement ça, M. le Président, ça sera un commentaire. Nous avons eu
une discussion en commission, M. le Président, où j'avais demandé au ministre s'il était pour apporter une enveloppe budgétaire
propice à la promotion de l'école, puisque
c'était le conseil d'établissement, les parents, les enseignants, la direction qui
devaient en faire la promotion, et là je
vois qu'on a retiré la responsabilité puis qu'on l'envoie au conseil d'administration.
Je
reviens avec ma question. M. le
Président, un conseil d'administration qui va gérer une commission scolaire ou un
centre de services va avoir énormément de difficultés de prendre des sous qu'il
reçoit, pédagogique, en transport, en adaptation
scolaire, pour faire de la promotion. Ce que je me demande, M. le Président, c'est : Va-t-il y avoir une enveloppe dédiée pour pouvoir faire la promotion de l'école
publique — parce que c'est ça qu'on veut — avec ce qui vient avec? Parce que ce n'est pas juste en faisant des portes
ouvertes qu'on réussit à atteindre tous les parents d'une commission... bien, d'un centre de services. Donc,
va-t-il y avoir une enveloppe... moi, j'appelle ça une enveloppe fermée, le
ministre appelait ça une enveloppe dédiée, je prends son vocable. Alors,
est-ce qu'il va y avoir une enveloppe précise pour la promotion des centres...
des écoles de chacun des centres de services?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Oui, bien, juste... je pense, tantôt, j'ai utilisé le mot «C.A.» plutôt que
«centre de services», là. L'article 93,
auquel je faisais référence, parce qu'on l'a déjà traité, précise que c'est la
mission, pas du conseil d'administration,
qui est l'instance, mais du centre de services de faire la promotion et la
valorisation de notre école publique.
Les
commissions scolaires, en ce moment, n'ont pas une enveloppe dirigée du
ministère pour faire ça, mais elles s'en
acquittent quand même, ils ont l'autonomie pour le faire. Les centres de
services auront l'autonomie pour créer des partenariats, faire valoir la qualité des services. Je ne suis pas
inquiet que les centres de services vont pouvoir s'acquitter de cette
mission-là.
Le
Président (M. Picard) : Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
...complémentaire, M. le Président, parce que je ne m'inquiète pas de ces
inquiétudes, puis il va faire confiance à tout le monde, donc je n'ai
pas d'inquiétude de ce côté-là, moi non plus.
Par
contre, M. le Président, faire la promotion d'une école publique, c'est aussi
changer l'identification de la porte, parce
que, là, ça ne sera plus l'école de la commission scolaire de Laval qui
s'appelle Jean-XXIII, ça va être Jean-XXIII, et l'identification, c'est-à-dire la signature de la commission
scolaire, puisque c'est rattaché à la commission scolaire, va probablement changer parce que c'est l'occasion
de faire un peu une nouvelle façon de faire, puisque le nom va être complètement différent. Donc, est-ce que le
ministre planifie, dans son changement qui va arriver cette nuit, une enveloppe
pour pouvoir parler de la signature et de
l'identification des bâtiments du centre d'administration, ou du centre de
services, ou de la nouvelle signature?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Là, j'entends ma collègue nous poser la question, alors qu'on étudie l'article
30, pour voir si on a une orientation
budgétaire pour changer le nom sur la porte. Écoutez, si les centres de
services ont besoin de cet argent-là, ils
nous feront signe, c'est comme ça que ça fonctionne. Ils nous feront un signe,
on verra bien, mais je ne pense pas qu'ici, à l'article 30, on va décider s'il y a une enveloppe et de combien devra
être l'enveloppe pour changer le nom sur la porte, là.
Le
Président (M. Picard) : Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
...savoir si le ministre reconnaît que ça va être très difficile pour le centre
de services de travailler sur la valorisation étant donné qu'ils ne seront plus
responsables pour le projet pédagogique des écoles.
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Je
diverge totalement d'opinion avec ma collègue. De toute façon, ça va être
inscrit en toutes lettres dans la loi,
que c'est la mission du centre de services scolaire de faire la promotion et la
valorisation de l'école publique,
donc, évidemment, ils vont pouvoir prendre les moyens pour s'acquitter de leur
mission.
Ensuite,
ce n'est pas parce qu'un projet éducatif est voté par un conseil
d'établissement que, tout à coup, le centre de services ne peut plus rendre des services, c'est un centre de
services. Donc, comme je dis et que ma collègue le dit bien, j'ai
confiance.
Le
Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement à l'article 30?
Mme Hivon :
...M. le Président, je voulais juste faire un commentaire, moi aussi.
Le
Président (M. Picard) : Allez-y.
Mme Hivon :
C'est simple, on peut suspendre les règles, on fait des bâillons, puis on a
confiance, donc nous, on n'a plus à s'inquiéter de rien. Je ne sais pas
pourquoi on pose des questions parce que tout à l'air si simple.
Le
Président (M. Picard) : Si je n'ai pas d'autre
intervention, je vais mettre... Oui, M. le ministre.
M.
Roberge : Non, mais attention! ce n'est pas parce qu'on dit qu'on a
confiance que les gens des commissions scolaires,
en ce moment, les cadres, l'équipe des commissions scolaires... qu'on a
confiance en ces gens-là qu'ils vont pouvoir
s'acquitter d'une mission que, tout à coup, les collègues ne peuvent pas poser
de questions. Je n'ai jamais dit ça.
Le Président (M. Picard) : D'autres interventions? Ça va? Donc, je mets
l'amendement à l'article 30 aux voix. Est-ce que l'amendement à
l'article 30 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. Donc, l'article 30
est retiré. L'article 31. M. le ministre.
M. Roberge :
31. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 89.1, du
suivant :
«89.2.
Le conseil d'établissement doit, au moins une fois par année scolaire,
consulter les élèves ou un groupe d'élèves sur des sujets en lien avec
le fonctionnement de l'école, notamment les activités extrascolaires proposées,
l'aménagement de locaux et de la cour
d'école et le climat social. Cette consultation doit également permettre aux
élèves de formuler des commentaires sur les sujets de leur choix.
«Le
conseil peut également consulter le comité des élèves ou l'association qui les représente, de même qu'il peut au préalable requérir sa collaboration
pour élaborer la liste des sujets soumis à la consultation des élèves.»
Le
nouvel article 89.2 prévoit que le conseil
d'établissement doit, au moins une
fois l'an, consulter les élèves ou un groupe
d'élèves sur des sujets en lien avec le fonctionnement de l'école.
L'article énonce certains exemples de sujets sur lesquels les élèves peuvent être consultés, sans toutefois dresser une
liste exhaustive. Ces exemples concernent les activités extrascolaires proposées aux élèves, l'aménagement
de locaux ou de la cour d'école ainsi que le climat qui règne au sein de
l'école.
Cette
consultation ne se limite pas aux sujets choisis par le conseil d'établissement. Elle doit aussi permettre aux élèves
consultés de transmettre leurs commentaires au conseil sur les sujets de leur
choix.
En
plus de devoir consulter les élèves, le conseil d'établissement a
aussi la possibilité de consulter le comité des élèves établi
dans les écoles où est dispensé l'enseignement secondaire du second cycle ou
encore l'association qui le représente
lorsqu'aucun comité n'est formé. Le conseil
d'établissement peut demander la collaboration de ce comité ou de cette association pour élaborer la liste des
sujets en vue de la consultation prévue au premier alinéa.
Je
trouve très intéressante cette nouvelle piste, je trouve très intéressant... du
point de vue des élèves aussi puis aussi au point de vue du conseil
d'établissement.
Le Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 31? Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Je sais qu'il va me dire qu'il fait confiance, puis ce n'est pas grave, là,
mais «un groupe d'élèves sur [le sujet]», il n'y a pas de nombre, il n'y a pas
d'orientation. Un groupe d'élèves, M. le Président, c'est plus que deux élèves, moins que cinq élèves? C'est
quoi, un groupe d'élèves? Parce que, M. le Président, si vous ne le savez
pas, dans nos écoles et dans nos façons de
fonctionner, quelquefois il est opportun d'en avoir juste trois, élèves, plutôt
que 26, et d'autres fois, c'est mieux de
consulter toute l'école. Alors, je veux être sûre que le ministre comprenne
bien qu'un groupe, c'est plus que deux, mais c'est, des fois, moins que
cinq.
• (18 h 20) •
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Effectivement, ça peut être plus que deux, ça peut être moins que cinq, ça peut
être plus que 11, ça peut être moins
que 23. Comment dire que je fais confiance? Non, mais, pour vrai, il y a aussi,
des fois, dans les écoles primaires, ce qu'on appelle
le Parlement étudiant, où on désigne des représentants, donc on parle... Il
peut y avoir des représentants étudiants, au
deuxième cycle du secondaire, qui sont dûment élus, là. Mais il peut y avoir
aussi toutes sortes de mécanismes élaborés dans les écoles, avoir des
représentants de classe, avoir toutes sortes de façons, et ça sera
vraisemblablement, peut-être... On laisse la latitude ici, là, hein, on ne leur
dit pas, là : Faites ci, faites ci, faites ça, précisément, mais ça pourrait être ce groupe d'élèves qui pourrait être consulté, mais l'essentiel, ce n'est
pas de donner toutes les balises, là,
puis de dire exactement de quelle manière puis quel élève consulter, mais c'est
de dire qu'au moins une fois par
année le conseil d'établissement se retourne vers ceux et celles qu'il est censé
desservir puis les consulte, puis ça
pourra être très riche, parfois, et surprenant, ça pourra sans doute interpeler
les adultes, puis moi, je pense que c'est quelque chose qui amènera une
belle énergie au sein des conseils d'établissement.
Le
Président (M. Picard) : Des interventions?
Une voix :
...
Le
Président (M. Picard) : S'il n'y a
pas d'autre intervention, je vais mettre aux voix l'article 31. Est-ce que
l'article 31 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. L'article 32. M.
le ministre.
M. Roberge :
Excusez-moi, M. le Président, j'aurais un article 31.1.
Le
Président (M. Picard) : Oh! oh oui, excusez. Vous avez le
31.1. Allez-y.
M. Roberge : Oui, brièvement, ce n'est pas très long :
Insérer, après l'article 31 du projet
de loi, l'article suivant :
31.1.
L'article 96.2 de cette loi est modifié par l'insertion, après «réussite»,
de «éducative».
Donc,
ici, on parle qu'il est opportun de préciser que la réussite visée et à
laquelle les parents doivent participer est la réussite éducative. C'est une
forme de concordance avec d'autres endroits où on parle non plus seulement
de réussite, mais de réussite éducative.
Le
Président (M. Picard) : Des interventions sur
l'article 31.1? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Effectivement, «éducative» est finalement arrivé au projet de loi n° 40 ce mardi en amendement.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre, ça va?
M. Roberge :
Ah! ça va très bien.
Le Président (M. Picard) : Moi aussi. D'autres interventions? Donc, s'il n'y
a pas d'autre intervention, je mets l'article 31.1 aux voix. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Picard) : Adopté? Adopté. L'article 32.
M. le ministre.
M. Roberge :
Merci bien. 32. L'article 96.6 de cette loi est modifié :
1°
par l'insertion, à la fin du premier alinéa, de «et à la consultation des
élèves menée par le conseil d'établissement en application du premier
alinéa de l'article 89.2»; et
2° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «aux élèves...» par «à l'élève
siégeant au».
Et
j'ai un amendement à l'article 32, que les collègues ont déjà reçu. Donc,
article 32 : Remplacer l'article 32 du projet de loi par
l'article suivant :
32.
L'article 96.6 de cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion,
après «réussite», de «éducative»;
2° par l'insertion, à la fin, de «et à la
consultation des élèves menée par le conseil d'établissement en application
du premier alinéa de l'article 89.2».
Si
vous permettez, je lirais l'article tel que modifié pour qu'on comprenne bien,
parce que, là, c'est plus difficile de
saisir avec juste des mots comme ça. Donc : «96.6. Le comité des élèves a
pour fonction de promouvoir la collaboration des élèves à l'élaboration,
à la réalisation et à l'évaluation périodique du projet éducatif de l'école
ainsi que sur leur participation à la réussite éducative et aux activités de
l'école et à la consultation des élèves menée par le conseil d'établissement en
application du premier alinéa de l'article 89.2.» Et le reste n'est pas
modifié.
Donc, ici,
c'est une concordance avec ce qu'on vient de voter par rapport à la
consultation des élèves par le conseil d'établissement.
Le Président (M. Picard) : Interventions sur l'amendement à
l'article 32? S'il n'y a pas d'intervention, je vais mettre aux
voix l'amendement à l'article 32. Est-ce que l'amendement à
l'article 32 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président
(M. Picard) : Adopté sur division. Est-ce qu'il y a des
commentaires ou interventions sur l'article 32 tel qu'amendé? S'il n'y en
a pas, je le mets aux voix. Est-ce que l'article 32, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président
(M. Picard) : Sur division. L'article 33. M. le
ministre.
M. Roberge :
33. L'article 96.13 de cette loi est modifié par l'insertion, après le
paragraphe 2.1° du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«2.2° il transmet aux parents tout document que
le conseil d'établissement leur adresse.»
Et j'ai un amendement à l'article 33 :
Remplacer l'article 33 du projet de loi par l'article suivant :
33. L'article 96.13 de cette loi est modifié,
dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, après le paragraphe 2.1°, du
suivant :
«2.2° il transmet aux parents tout document que
le conseil d'établissement leur adresse;»; et
2° par l'insertion, dans le paragraphe 3° et
après «réussite», de «éducative».
Donc,
essentiellement, là, si on prend le 33 et l'amendement du 33, on parle du
directeur de l'école qui assiste le conseil d'établissement et on
précise que le directeur devra transmettre aux parents tout document que le
conseil d'établissement veut leur adresser. Encore une fois, c'est une mesure
qui vient reconnaître le conseil d'établissement et le faire connaître aussi. Ça arrive des fois que, comme parent, si on
n'est pas impliqué au comité de parents, si on n'a pas été candidat ou si on n'a jamais siégé au
conseil d'établissement, après un an, deux ans, trois ans, on parle avec la
direction, on parle avec l'enseignant, mais
on peut même oublier l'existence du conseil d'établissement ou ne pas trop
savoir ce qu'il en est. Donc là, ici,
on vient dire que, lorsqu'il y a une demande formulée par le conseil
d'établissement, la direction de l'école doit transmettre cette
information aux parents, tout simplement.
Le
Président (M. Picard) :
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement à l'article 33?
Puisqu'il ne semble pas y en avoir, je mets aux voix...
Mme Charbonneau :
Oui, je m'excuse, je m'excuse, j'ai juste une question.
Le Président
(M. Picard) : Oui, allez-y, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Dans le projet de loi, je sais qu'il y a un moment où ça sera la possibilité au ministre de communiquer avec l'ensemble des parents
de chacune des écoles. Je veux juste avoir le numéro de l'article.
M. Roberge : On va vous dire ça
dans une minute, je ne sais pas par coeur le numéro.
Mme Charbonneau :
...la réponse de ma collègue.
Le
Président (M. Picard) :
C'est beau? O.K. Donc, s'il
n'y a pas d'autre intervention, je
mets aux voix l'amendement à l'article
33. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président
(M. Picard) : Sur division. Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 33 tel qu'amendé? S'il n'y en a pas,
je le mets aux voix. Est-ce que l'article 33, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. M. le
ministre, nous allons à l'article 35.2. Vous avez un nouvel article.
M. Roberge : Merci bien.
Une
voix : 34, on l'a adopté?
Le Président
(M. Picard) : Comment?
Une voix :
34 est adopté?
Le
Président (M. Picard) : Oui, exact.
M. Roberge :
C'est ça. Donc, 34, c'est ça, le 35, le 35.1. Donc, 35.2 : Insérer, après
l'article 35.1 du projet de loi, l'article suivant :
35.2. L'article 97.1
de cette loi est modifié :
1° dans le premier
alinéa :
a) par le
remplacement, dans le paragraphe 1°, de «scolaire» par «éducative»;
b) par le
remplacement, dans le paragraphe 2°, de «des élèves» par «éducative»;
c)
par le remplacement, dans le paragraphe 5°, de «la commission scolaire» par «le
centre de services scolaire»; et
2° par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de
«de la commission scolaire» par «du centre de services scolaire».
Donc,
ici, ce n'est que de la concordance, là, «commission scolaire» versus «centre
de services scolaire», «réussite des élèves», «réussite scolaire» par
«réussite éducative».
Le
Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a des interventions
sur l'amendement qui introduit l'article 35.2? S'il n'y en a pas, je le mets
aux voix. Est-ce que l'amendement qui introduit l'article 35.2 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. M. le ministre, vous
avez un autre article. L'article 35.3.
• (18 h 30) •
M. Roberge :
Exactement, M. le Président. Alors : 35.3. L'article 202 de cette loi
est modifié :
1° par le
remplacement...
Excusez-moi, j'ai mal
lu, je recommence : 35.3. L'article 102 de cette loi est modifié :
1°
par le remplacement, dans les paragraphes 3° et 5° du deuxième alinéa, de «la
commission scolaire» par «le centre de services scolaire»; et
2° par l'insertion,
après le quatrième alinéa, du suivant :
«Ils
doivent, dans les plus brefs délais suivant leur entrée en fonction pour un
premier mandat, suivre la formation à l'intention des membres des
conseils d'établissement élaborée par le ministre conformément au deuxième
alinéa de l'article 459.5.»
Il
s'agit ici... On a déjà tantôt traité
de ce sujet-là, des formations. On pourrait se demander pourquoi
on le traite une deuxième fois. Tout à l'heure, on parlait des écoles puis là on est dans les centres, donc ce sont
les établissements qui sont les centres de formation aux
adultes ou centres de formation professionnelle.
Le Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'amendement
qui introduit l'article 35.3? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : On
parle toujours de la formation qui n'est pas encore en action,
là, qu'on n'a pas encore de... C'est cette formation-là?
M. Roberge :
Oui, bien on ne l'a pas élaborée...
Mme
Charbonneau :
Vous ne l'avez pas fait depuis 15 minutes?
M. Roberge :
...dans les dernières minutes.
Mme
Charbonneau :
Parfait, mais c'est toujours la même formation, là?
M. Roberge :
Oui.
Mme
Charbonneau :
Parfait, merci.
Le Président (M. Picard) : D'autres interventions? S'il n'y a pas
d'intervention, je mets aux voix l'amendement
qui introduit le nouvel article 35.3. Est-ce que celui-ci est adopté?
Une voix :
Division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. Adopté sur division.
M. le ministre, l'article 36.
M. Roberge : 36, voilà. Donc, ça
dit : L'article 104 de cette loi est abrogé.
L'article 104
de la loi est abrogé en concordance avec le nouveau libellé de
l'article 143 qui ne prévoit plus de conseil des commissaires.
Le
Président (M. Picard) :
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 36? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Juste un petit
commentaire. Il n'y a plus de conseil des commissaires, mais tantôt, une fois
que votre projet de loi est sanctionné, lorsque votre leader va courir
voir le lieutenant-gouverneur,
qu'est-ce qui se passe à minuit?
M. Roberge : Avec le
lieutenant-gouverneur?
Mme
Rizqy : Il va sanctionner le projet de loi, qu'est-ce qui va se passer
tout de suite après, là? Qu'est-ce qui se passe une fois que c'est
sanctionné?
M.
Roberge : Une fois que la loi est sanctionnée, la loi s'applique.
Sincèrement, je ne vois pas à quoi vous faites référence précisément.
Mme
Rizqy : Les commissaires élus, initialement, ça devait être jusqu'au
29 février. Maintenant, c'est à partir de quoi? Vers minuit, là, il
n'y en a plus? Alors, qu'est-ce qui se passe concrètement?
M.
Roberge : On va y arriver plus tard à cet article, mais je peux
répondre brièvement. Alors, ce qui est prévu avec...
Mme
Rizqy : Mais je sais que c'est 298, mais on ne va jamais y arriver,
là, il nous reste deux heures de débats.
M.
Roberge : Ce qui est prévu avec l'amendement, c'est qu'une fois la
sanction de la loi appliquée, le mandat des commissaires scolaires des commissions scolaires francophones se
termine, cependant ils gardent leur traitement — vous m'avez posé la même question tout à l'heure, j'ai vraiment un sentiment
de déjà vu, vous m'avez posé cette question-là et j'ai dit qu'ils gardaient
leur traitement, vous m'avez dit : Ils ne font pas ça pour l'argent, je
comprends bien, mais je précise ce
qui arrive — jusqu'au
30 juin et, pendant cette période transitoire, les ex-commissaires demeurent,
si j'ose dire, en réserve de la république, c'est-à-dire disponibles. Ils
peuvent être constitués en comité consultatif, comité aviseur, sur demande de la direction générale du nouveau conseil d'administration, parce
que je pense qu'ils ont quand même
ce qu'on appelle une mémoire organisationnelle, ils savent bien encore, là, les
projets qui sont en cours, etc. Mais le poste de commissaire comme tel
et les fonctions d'un conseil de commissaire, tout ça ne fonctionnera plus.
Le Président (M. Picard) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Donc, moi, je me mets à la place d'un parent, lundi matin, il
se tourne vers qui, le parent? Mettons qu'il
y a une tempête de neige ou il y a un problème, qu'il a besoin de services
additionnels pour son enfant, le parent appelle qui, à partir de tantôt,
minuit, ou, par exemple, lundi, pour l'école, là?
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M.
Roberge : Ma collègue nous demande qu'est-ce qui va se passer ensuite.
Bien, ce sont les directions générales qui assumeront l'intérim. C'était
bien ça, sa question?
Mme
Rizqy : Ah! C'est ça, votre réponse? Donc, c'est : À partir de
lundi, les D.G. assument de nouvelles fonctions. À partir de lundi, au
fond. C'est ça?
M. Roberge : Ils assument l'intérim,
un peu comme ce qui arrive quand il y a les...
Mme Rizqy : Non, mais c'est oui ou
non?
M.
Roberge : ... — je
vais continuer ma réponse — quand il y a les périodes électorales. Quand
il y a des périodes électorales, les
directions générales assument l'intérim, assument, le temps de la période électorale,
les rôles et fonctions du conseil des commissaires.
Mme
Rizqy : O.K. Mais là vous changez les règles du jeu, là. Initialement,
lorsqu'il y a eu des consultations, tout le monde a lu : un projet de loi n° 40,
29 février. Donc, l'intérim auquel vous faites référence était en date du
1er mars. Maintenant, là, les
D.G., c'est maintenant qu'ils apprennent, en nous regardant à la télévision,
là, s'ils nous suivent, qu'à partir
de lundi ils assument un nouvel intérim. C'est bien ça? Est-ce que vous avez
envoyé une lettre? Est-ce que vous avez préparé des
communications? Est-ce que vous avez avisé des parents? Est-ce que vous avez
acheté de la publicité? Qu'est-ce que vous allez faire?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
M. le Président, nous communiquerons avec eux, n'ayez crainte.
Mme Rizqy :
Comment?
M. Roberge :
J'ai dit : Nous allons communiquer avec eux, n'ayez crainte.
Mme Rizqy :
Et le «eux», c'est qui? Les parents? Les D.G.? Tout le monde?
M.
Roberge : Il y a... Bien, je pense qu'on parlait des directions
générales, au moment... dans votre question. Mais on va communiquer avec l'ensemble des acteurs,
avec l'ensemble des partenaires, on va les informer. D'ailleurs, il y a des
gens avec qui on communique en continu, là,
les partenaires du réseau de l'éducation sont informés de ce qui se passe.
On ne peut pas les informer de quelque chose
qui n'est pas encore arrivé, mais, quand la loi sera sanctionnée, les gens
sauront, bon, ce qui change, ce qui ne
change pas et quels sont les rôles et responsabilités qui changent maintenant
ou qui changeront plus tard. S'amorcera une période de transition sur
laquelle les gens seront informés, évidemment.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Est-ce que cette perte de pouvoirs s'appliquera aux commissions
scolaires anglophones aussi à
partir d'une heure du matin?
M. Roberge :
Non, M. le Président. Du côté des commissions scolaires anglophones, on se rend
jusqu'en novembre.
Mme
Maccarone : Ça fait que
c'est eux, les chanceux. C'est ça, M. le
Président, il y a
deux poids, deux mesures. Il y a un groupe de Québécois qui auront des
pouvoirs puis un qui n'en aura pas, à partir de minuit.
M. Roberge :
Moi, je n'irais pas jusqu'à les qualifier de chanceux, mais ce sera différent.
Le
Président (M. Picard) : D'autres interventions? Oui, Mme la
députée de Joliette.
Mme
Hivon : C'est quand même
un changement costaud, là, on y a fait référence tout à l'heure, mais de passer
du 29 février à au moment de la sanction de
la loi. Donc, je veux bien comprendre dans quel objectif le ministre
a fait ça, parce qu'il trouve ça très important de faire des campagnes
de publicité. D'ailleurs, il en lance une pour les maternelles quatre
ans. J'imagine que c'est parce que ça a trop de succès, donc il faut faire des
campagnes de publicité. Fin du commentaire, parce que
je n'ai pas envie que le ministre me dise plus tard que j'ai osé parler des maternelles quatre ans, alors qu'on doit parler du projet de loi
n° 40.
Donc,
est-ce qu'il a prévu une campagne d'information pour tous ces
changements qui vont prendre acte... qui vont être en cours lundi? Nous sommes vendredi. Moi, je suis moins
optimiste que mes collègues. Je pense qu'on va aller certainement dans
le milieu de la nuit, probablement.
Donc, c'est quoi, le
plan? Et pourquoi le ministre désorganise les choses encore davantage? Est-ce
que c'est clairement, comme les commissaires le craignaient eux-mêmes, pour les
empêcher de prendre tout recours puisqu'ils n'auront
plus d'existence à partir du moment de la sanction? Donc, est-ce que
c'est ça, l'objectif de devancer la fin des mandats des élus scolaires?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
M. le Président, il faut quand même que je le souligne effectivement, qu'on a
encore parlé des maternelles quatre ans. C'est un beau projet, mais,
puisqu'elle en parle, je veux dire que ce sera bientôt les périodes d'inscription pour les parents qui veulent faire
le choix... Ce n'est pas tous les parents qui veulent faire ce choix-là. C'est
non obligatoire, mais ceux qui veulent
inscrire leurs enfants pourront le faire. À compter du mois de septembre, il y
aura plus de 110 classes, vraisemblablement.
Ceci
dit, la raison pour laquelle on y va dans cette direction-là, d'abroger les
mandats, c'est parce que, en toute
cohérence avec le projet de loi, on sera mieux d'amorcer plus tôt que tard
cette période de transition.
Le
Président (M. Picard) : Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
...le ministre peut m'expliquer pourquoi, à l'origine, dans son projet de loi,
il n'avait pas tout simplement inscrit que ce serait en vigueur au moment de la
sanction? Pourquoi il a changé entre-temps puis qu'il a soudainement... alors qu'on est à trois semaines du 29 février, ça ne
fonctionne plus, le 29 février puis là il faut que ce soit à la
sanction?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
<15361
>15361 M. Roberge : M. le
Président, je pense qu'il est... Mes collègues sont souvent surpris parce qu'au
fil des mois on apporte des
ajustements, parce qu'on y réfléchit puis finalement on considère, au fil des
consultations, au fil des mois, qu'on
pourrait ajuster tel ou tel élément du projet de loi. Moi, je trouve ça normal
et puis, après réflexion, on considère qu'une fois le projet de loi
sanctionné il est préférable de commencer tout de suite la période de
transition.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée de... Joliette.
• (18 h 40) •
Mme
Hivon : Oui, je
complète.
Le Président (M. Picard) :
O.K., allez-y.
Mme
Hivon :
Moi, je trouve qu'il y a un énorme problème de transparence, là. Je veux dire,
ce n'est pas juste sur ça, mais c'est
un malaise gargantuesque, dans le sens où, à chaque fois qu'on entend autant le
ministre que le premier ministre parler du projet de loi n° 40
publiquement, ils ne parlent que de la question des élections scolaires. Il y a
énormément d'autres enjeux, je pense qu'on
s'en est rendu compte juste aujourd'hui, mais nous, on s'en est rendu compte,
parce que ce sur quoi on a travaillé pendant
des jours, ça n'avait rien à voir avec les élections scolaires. D'ailleurs, on
n'a même pas commencé à parler des élections scolaires, pour vous dire.
Donc, il y a
un énorme malaise, parce que le gouvernement, qui se prétend, donc, si bon, et
si parfait, et si en phase avec tout,
il n'a aucunement expliqué ce qu'il y a dans son projet de loi. Moi, je trouve
ça très, très préoccupant, d'un point de
vue démocratique puis un point de vue de transparence. Alors, les gens, ils ne
savent pas les changements pour le choix de l'école, les enseignants, les communications, l'avenir, les voies
régionales qui vont s'exprimer par la voix d'un directeur général. Donc, il y a plein d'enjeux dont les
Québécois ignorent complètement l'existence. Pourquoi? Parce que le ministre
n'en a jamais fait de communication.
Là, c'est
quelque chose. Lundi... on apprend ça aujourd'hui, là, en après-midi, vendredi,
que c'est finalement au moment de la sanction que les élus scolaires n'auront
plus de mandat. En quelque sorte, ils n'existeront plus. Et là ça va être effectif dès maintenant, et là le ministre
n'a aucun plan, là. Il n'a pas de ligne de communication où il va informer
les gens comment, tous les gens concernés par ça.
Alors, je trouve ça extrêmement grave d'un point
de vue de transparence et je lui demande le minimum de transparence, de nous
dire dans quel objectif il a fait ça. Pourquoi il veut enlever, donc, dès les
prochaines heures, la personnalité morale, l'existence de ces commissaires
scolaires? C'est quoi qui a fait en sorte qu'il a changé de cap et plutôt qu'être le 29 février, alors qu'il aurait
pu écrire dès le départ que c'était au moment de la sanction, que là il a décidé, au moment du bâillon,
d'inscrire que c'était au moment de la sanction? Ce n'est pas rien, là, M. le
Président, comme changement, puis comme question.
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M.
Roberge : Oui. M. le Président, ma collègue nous dit qu'on n'a pas
fait de communication sur des changements. Avec respect, je pense que ce n'est pas
exact. On a fait plusieurs sorties de presse pour expliquer où est-ce qu'on s'en allait avec ce projet de loi là, expliquer de plein de façons, on peut fouiller, on va trouver des
reportages, on a communiqué... D'ailleurs, on s'est fait reprocher, des fois... Ma collègue
dit : Ah! c'est des tactiques de communication, alors que c'était une simple preuve de respect. On avait écouté les gens venus nous parler
en audition, on avait réfléchi, on avait décidé de bonifier le projet de loi. On voulait en parler dans la population. En respect pour nos collègues,
on ne voulait pas déposer des amendements
dans l'espace public avant de les montrer aux parlementaires, donc on les
déposait aux parlementaires, pour
qu'ils en prennent connaissance, après quoi on se permettait d'en parler dans la population,
de dire : Voici, sur le choix-école,
voici ce qu'on pense, où est-ce qu'on devrait aller, voici ce qu'on veut faire avec la représentation régionale sur les conseils d'administration, pourquoi c'est important. Donc, on en a parlé publiquement, on n'a pas juste parlé de
l'élimination des élections scolaires. Il n'y avait rien de caché là-dedans,
là.
Ensuite, ma
collègue nous dit : Mais pourquoi ne pas avoir dit, il y a fort longtemps,
que ce serait à la sanction? Parce
qu'on continue de réfléchir, et c'est normal, quand on dépose un projet de loi,
qu'il ne soit pas adopté exactement dans
sa même forme. Sinon... Écoutez, si, quand on dépose un projet de loi, on ne
veut pas écouter ce que disent les groupes qu'on consulte, bien on ne les fera pas venir. Mais, si on n'est pas
prêts à amender le projet de loi suite à ce que les groupes nous disent, suite à ce que les oppositions
disent, bien on ne fera pas d'études article par article. Mais on fait tout ça,
puis on continue de parler aux
partenaires qui sont venus, lors des auditions, puis on se dit : Oui, finalement,
le plus tôt commencera la période de transition, le mieux ce sera dans
le réseau, le plus vite on pourra tourner la page et se diriger vers la nouvelle gouvernance. C'est tout simplement pour ça
qu'on pense que c'est une bonne chose qu'à la sanction le mandat des commissaires scolaires, tel qu'on le
connaît, se termine pour pivoter vers un mandat différent, celui de conseils
à la direction générale et au conseil d'administration. Il n'y a pas rien de
caché, c'est ça, la réflexion.
Le Président (M. Picard) :
Un court commentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : ...le ministre n'a pas
répondu à ma question. Ma question, c'était : Pourquoi ce changement de
cap? Il nous dit : Il y a eu
changement de cap. Fort bien, je le note, je vois l'amendement. Le pourquoi, je
ne l'ai pas entendu et je pense qu'évidemment ça corrobore exactement ce qu'on pense, c'est
qu'il y a une volonté d'enlever dès maintenant le mandat et les possibilités d'existence juridique et tout ce qui en
découle, bien évidemment, comme des recours entre les mains des commissaires parce que le vieil
adage dit : Qui ne dit mot consent. Et je n'ai pas entendu le ministre me
dire autre chose. Je laisse mes collègues parce que je pense qu'ils veulent
parler aussi.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Avec la règle de l'alternance, je dois aller au député de Drummond—Bois-Francs
et je vous reviens, Mme la députée de Sherbrooke. Il vient de s'inscrire.
M.
Schneeberger : Oui,
M. le Président, je soulèverais l'article de la pertinence, l'article 211,
étant donné qu'actuellement, là, les discussions se font sur l'article 36, et
là, en écoutant ça, on est rendus pas mal au niveau des amendements, au niveau
de l'article 298.
Le
Président (M. Picard) :
Merci, M. le député de Drummond—Bois-Francs, ça va bien. Donc, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : Merci, M. le Président. Enfin, je commence à accumuler
beaucoup de choses à dire sur cet enjeu-là. Je pense qu'on est sur un article, bon, qui est abrogé mais qui parle
des commissaires. On est tout à fait légitimes de parler des commissaires ici. Il y a des questions qui ont
été posées au ministre par rapport à l'explication qu'il fait des changements
apportés dans son projet de loi, au manque de
communication qu'il y a eu à cet égard-là dans les derniers mois. Effectivement, moi, j'ai vu à quel point c'était
difficile pour les gens de comprendre cette réforme-là. Il y a beaucoup de changements qui sont apportés par le projet de
loi et il n'y a pas eu d'efforts communicationnels de la part du gouvernement
de transmettre c'est quoi, ces changements-là.
Puis je vais
faire une comparaison très simple avec le projet de loi n° 18. J'imagine
que le ministre de l'Éducation est tanné de me voir faire des
comparaisons entre lui et le ministre de la Famille, mais ce sont les deux
principaux ministres avec lesquels je
travaille, donc ce sont ceux que je suis en mesure de comparer. Et moi, ce que
j'ai vu pour la réforme du Curateur
public, c'est qu'on prépare des documents de communication, on les diffuse pour
expliquer aux gens déjà en amont
qu'est-ce qui s'en vient dans la transformation du Curateur public. On est
préparés à ça. On sait que c'est important
que les gens comprennent les changements. Mais ici, au ministère de
l'Éducation, on n'a pas pris le temps de faire ça. Il y a vraiment, là, soit
une inconscience totale soit un manque de préoccupation envers le fait que ça
va chambouler la vie de plusieurs
personnes, ce projet de loi là. Moi, j'ai vu un ministre, d'un côté, à la
Famille, qui est consciencieux, qui est soucieux de s'assurer d'une bonne transition entre les deux régimes, qui
travaille efficacement, qui est respectueux, qui est ouvert, et je vois
ici, en Éducation, un ministre qui ne se préoccupe pas de ces enjeux-là et je
trouve ça très grave.
Maintenant, depuis le début, on a aussi vu
énormément de mépris de la part de ce gouvernement-là envers les commissaires scolaires. On le voyait bien avant
qu'ils forment le gouvernement, mais ça s'est accentué dans les derniers mois. Ils en ont fait les boucs émissaires de tous
les problèmes du réseau de l'éducation. Ils les ont insultés en leur... Je
parle des moments où le ministre nommait que ces personnes-là...
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée...
Mme Labrie : ...faisaient des
tournois de golf et des cocktails...
<655 >655 Le Président (M.
Picard) : Mme la députée, c'est moi qui ai la parole. Faites attention à vos propos. Il ne faut
pas susciter de débat, puis je vous demanderais de faire attention.
Mme
Labrie : ...insultés quand
le ministre leur a dit en pleine face qu'ils étaient un
caillou dans ses souliers. Ils se sont
sentis comme ça, que ce soit l'intention du ministre ou pas. Il y a
eu un mépris immense de la part du ministre. Les commissaires ont ressenti un mépris
immense de la part du ministre...
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée, vous savez que vous ne pouvez pas imputer de
motifs indignes à un autre parlementaire. S'il vous plaît...
Mme Labrie : ...je n'imputerai pas
de motifs au ministre, mais je peux dire, pour avoir échangé avec des commissaires, qu'eux ont ressenti un mépris. Je ne
connais pas l'intention du ministre, mais ils ont ressenti un mépris, et, en
ce moment, ils sont ici, et nous écoutent, et ils ressentent un mépris.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée, on ne peut pas faire indirectement ce qu'on n'a
pas le droit de faire directement.
Donc, vous connaissez le règlement aussi. Donc, je vous demanderais... Ça
allait bien. Il nous reste encore une
belle heure... plus d'une heure encore pour faire avancer ce projet de loi là. Donc, je vous demanderais, si possible... Je vous demande votre
collaboration pour que ça se poursuive correctement.
Mme
Labrie : ...on a le droit quand même
ici de dire comment des personnes se sentent ici, au Québec, par rapport à ce qui se passe.
Le Président (M. Picard) :
Tout en respectant notre règlement.
Mme Labrie : Parfait. Donc, en ce moment, des personnes sont
en train d'écouter nos débats et ont découvert ici même, sur place aujourd'hui, que leur mandat
se terminerait cette nuit. Ils ne comprennent pas ça. Ils ne comprennent
pas pourquoi. O.K.? Ils se sentent méprisés.
Ils se sentent floués par le gouvernement. C'est comme ça qu'ils se sentent. Je n'impute
pas de motifs à qui que ce soit, là. Je dis : Des personnes se sentent
comme ça en ce moment. Et j'avoue que moi-même, je me sens comme ça. On
ne peut pas me retirer cette émotion-là quand même. J'ai toujours bien le droit
d'exprimer comment je me sens, et je trouve
ça très préoccupant qu'on ait fait ça, et je trouve que c'est problématique
aussi...
Le Président (M. Picard) : ...mais je vous demanderais d'être plus
pertinente sur l'article 36. Le règlement couvre beaucoup de facettes.
• (18 h 50) •
Mme
Labrie : On parle du conseil
des commissaires, là. Le conseil des commissaires est aboli cette nuit. On est
sur un article qui parle des
commissaires, nommés en application de la Loi sur les élections scolaires. Je
parle des commissaires. Je trouve que je suis tout à fait à propos.
Je
parlais du fait aussi qu'on vient de déterminer aujourd'hui, de la part du gouvernement, que ces commissaires-là, qui
existent actuellement, n'existeront plus dans quelques heures. Eux trouvent ça
méprisant, puis je me demande aussi si les
directeurs généraux... Je me demande comment ils trouvent ça de savoir qu'eux
vont avoir des nouvelles fonctions à partir
de lundi matin. Tout d'un coup, ils vont devenir porte-parole de
l'organisation. Ils vont se coucher ce soir, là, ils ne seront pas porte-parole d'une
organisation, ils vont se lever lundi matin porte-parole d'une
organisation. Je me demande à quel
point ils ont été préparés à ça, à quel point ils ont souhaité ça également
et je trouve que de le faire aussi rapidement,
c'est une forme aussi... c'est un manque de respect pour ces personnes-là.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la
députée de Sherbrooke. Oui... M. le ministre avant. L'alternance.
M.
Roberge : Oui. Merci bien, M. le Président. Il n'y a pas personne qui est surpris, là, ici aujourd'hui que, suite à la sanction de ce projet
de loi là, les mandats des
commissaires vont se terminer. Mes collègues disent : Oui, mais
c'est supposé d'être dans trois semaines,
puis là, finalement, on apprend que c'est peut-être
dans quelques heures. Sur la ligne du
temps, là, ça ne changera pas grand-chose. L'essentiel, c'est d'amorcer cette transition
vers une meilleure gouvernance.
Et,
pour ce qui est des saines relations
de travail, pour ce qui est de l'ambiance, je pense que ça
va être la meilleure chose à faire. Les commissaires ne vont pas cesser
d'exister demain matin, mais leur mandat changera, hein? Ils ne pourront
plus exercer la fonction de commissaire
telle qu'on la connaît en ce moment, présider le conseil des commissaires, non,
mais ils seront perçus comme des aviseurs,
comme des personnes que l'on peut consulter. Il y a là une reconnaissance de la valeur, il y a là une reconnaissance du fait que ce sont des personnes qui, souvent
depuis des années, s'impliquent avec coeur dans le réseau scolaire, qui
se sont investies.
Pourquoi sont-ils
devenus commissaires? Bien, parce que c'était ça qui existait pour gouverner le
réseau actuellement. Peut-être qu'ils
auraient souhaité changer le système, mais le système était fait de telle
façon, et souvent ce sont des gens
qui ont oeuvré soit dans des comités de parents, soit comme enseignants, soit
comme direction d'école et qui
décident ensuite de s'investir comme commissaires. J'ai le plus grand respect
pour l'implication citoyenne à titre de commissaire comme à titre de plein d'autres organisations. Il ne s'agit
pas, là, d'insulter qui que ce soit. J'ai souvent dit : C'est souvent de très bonnes personnes dans un
système qui est dysfonctionnel. Alors, on corrige le système. Tu sais, ça n'a
rien à voir avec une attaque à une personne qui se dévoue pour la réussite des
élèves ou pour organiser un système, il ne faut pas le voir de cette façon-là. Je comprends que certains puissent le voir de cette façon-là, mais c'est malheureux, et il ne faut pas le voir de cette façon-là.
Donc,
on travaille à plusieurs égards. Ce projet de loi là intervient à
plein d'endroits pour améliorer la gouvernance scolaire. Un des éléments
phares, puis on ne s'en cache pas, puis il faudrait avoir la tête très
profondément dans le sable pour être surpris qu'à la sanction du projet
de loi n° 40, et découlant du projet de loi n° 40, il y aura remplacement du conseil des commissaires par conseil d'administration. Et je conclus, et je vous remercie, M. le Président, simplement,
on pense que de transformer leur mandat, on dit : Bien, vous serez encore
dans le système un certain temps, mais plus comme des gens à qui on peut se référer pour obtenir des
conseils, ça aidera au climat et à une meilleure transition. C'est aussi
simple que ça, puis il ne faut pas chercher d'autres choses que ça.
Le
Président (M. Picard) : Merci, M. le ministre. Mme la députée
de Sherbrooke.
Mme
Labrie : Merci, M. le Président. Tout à l'heure, j'ai des collègues qui ont posé une question
très, très claire. Elles
voulaient savoir, et je veux savoir aussi, pourquoi il y a
une urgence d'arriver avec un article qui fait en sorte que les commissaires vont disparaître cette nuit plutôt qu'à la fin du mois de février. Il n'y a pas eu
de réponse de la part du ministre.
Je
vais tenter une piste d'explication. On constate, en ce moment, que les parents
réalisent les impacts du projet
de loi sur eux et qu'ils sentent qu'ils sont floués aussi par ce projet de loi là. Et, en ce moment, on a une trentaine de comités de parents, au Québec,
qui ont envoyé une lettre pour dire qu'ils ne souhaitent pas qu'il y ait
un bâillon. Ces comités de parents là
représentent plus de 600 000 élèves, plus de 64 % des élèves du Québec
sont représentés par ces comités de
parents là. Il y a une fracture qui se dessine au sein des comités
de parents du Québec, et, manifestement, alors que le ministre
nous dit depuis des mois qu'il a l'appui des parents pour ce projet de loi là,
cet appui-là est en train de s'effriter. Et je propose ici, comme piste d'explication
pour le sentiment d'urgence soudain du ministre, qu'il réalise qu'il est en
train de perdre l'appui des parents et qu'il veut adopter son projet de loi
avant de l'avoir perdu.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Théorie intéressante. Malheureusement, ça ne s'avère pas. La raison pour laquelle on
fait ça, c'est pour avoir une
transition harmonieuse, la plus harmonieuse possible. Ma collègue
se réfère à certains comités de parents qui disent : Ah! nous, on préférerait que ça ne change pas. Moi, je
peux vous dire que j'ai parlé à des parents impliqués dans des comités de parents, qui, tenant une
séance de comité de parents, ont vu arriver des commissaires qui n'étaient
pas invités à cette séance spécifiquement, qui sont arrivés en assez grand nombre en demandant, avec une
lettre : Là, vous devez signer ceci, vous devez nous appuyer, c'est déjà...
vous n'avez qu'à écrire ici, voici votre résolution. C'est une forme de pression. C'est une forme
d'intimidation, et c'est malheureux. C'est malheureux. Donc, devant ce genre
de manifestation là, qui s'est déroulée à plusieurs endroits, malheureusement,
bien il faut, pour garantir la transition harmonieuse,
s'assurer à ce que le mandat tel qu'on le connaît se termine rapidement
pour basculer vers un rôle de conseil. Ça va être la meilleure chose
pour reconnaître l'implication de ces gens-là et favoriser une transition
harmonieuse.
Le Président
(M. Picard) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci,
M. le Président. Tout d'abord, je dirais que la précipitation n'est certainement pas garante d'une
transition harmonieuse. Puis j'ajouterais aussi que les parents dont je parle,
la trentaine de comités de parents qui ont
envoyé une lettre pour réagir au bâillon, pour dire qu'ils dénonçaient ce
bâillon-là, ils l'ont fait dans les 24 dernières heures. Ils ne l'ont pas fait sous la pression de
commissaires qui se présentaient dans leurs réunions. Ils l'ont fait dans les
24 dernières heures. Toute la nuit
dernière, on en recevait. On continue d'en recevoir. Ces parents-là sont
capables d'avoir du jugement eux-mêmes. Ils n'ont pas besoin d'avoir des
pressions de qui que ce soit. Ils réalisent eux-mêmes...
M. Roberge : M. le Président.
Mme Labrie : ...et ils font la démarche eux-mêmes
d'envoyer des lettres. Et le ministre les a reçues, ces lettres-là aussi.
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : M. le
Président, il ne s'agit pas de dire
que les parents n'ont pas de jugement. Je n'ai jamais dit que les parents n'avaient pas de jugement ou qu'ils ne
sont pas capables d'avoir du jugement eux-mêmes. Je trouvais que ça
allait bien, puis là il me semble que... il me semble qu'on l'échappe un petit
peu, là.
Le
Président (M. Picard) :
Ah! le débat vous appartient. Moi, je ne suis que l'arbitre. Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je vais terminer avec cette intervention. Moi, je
trouvais aussi que ça allait bien en commission
parlementaire et qu'on l'a échappée cette semaine quand le bâillon a été décrété. Sincèrement, je trouvais que ça allait bien.
Quand on a reçu la liasse d'amendements, mardi, je trouvais qu'il y avait beaucoup
de bons amendements là-dedans,
notamment parce qu'on amenait la réussite éducative, notamment parce qu'on
retournait au statu quo avec le conseil d'établissement. Je trouvais que ça allait bien, que c'était
constructif, qu'on faisait des gains, que le ministre concédait des choses qui avaient été réclamées par les
groupes. Je trouvais sincèrement que ça allait bien. Là où ça a commencé à déraper, c'est le moment où le ministre
a mis fin aux séances de travail de la commission et où il a décrété qu'il y aurait un
bâillon.
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Je suis content d'apprendre que la liasse d'amendements a été bien reçue par ma collègue. Je n'ai pas vu ça dans les médias, que la liasse d'amendements était accueillie positivement. Je suis content aujourd'hui
de voir qu'elle était contente qu'on
inclue réussite éducative et qu'on revienne à la composition actuelle du
conseil d'établissement, parce que ce que j'ai vu, c'était plus des
dénonciations des amendements. Ça fait qu'on chemine, là.
Le Président
(M. Picard) : Merci. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Rizqy :
M. le Président, j'avais demandé la parole... Merci. Là, j'aimerais juste qu'on
revienne sur certains éléments avec
le ministre. Où est sa transition? Parce que moi, je ne la vois plus, là, la
transition. Est-ce que vous pouvez nous
dire, elle est où, la transition? Parce qu'à minuit, ou à 2 heures, ou
3 heures, ou 5 heures du matin, là, on n'a plus de commissaire. On a tous travaillé avec un
document de travail, votre projet de loi. Et c'est en date du 1er mars, en
fait, que la direction générale prenait leur nouveau rôle.
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
• (19 heures) •
M. Roberge :
Oui. Bien, M. le Président, la transition
ne peut pas commencer avant la sanction du projet de loi. Elle est où? Bien, j'ai répondu à quelques
reprises, elle est à partir du moment où la sanction du projet de loi... et que, là, on confie aux directions
générales l'intérim et les pouvoirs actuellement assumés par les commissaires et le conseil des
commissaires, transition où tout à coup on
bascule de rôle pour les commissaires, pour les... constitue maintenant
en un groupe de gens à qui on peut se
référer pour obtenir des avis et des conseils. C'est une transition vers le
nouveau mode, où il y aura, plus tard,
et on y arrivera à un moment donné, parce que c'est tout écrit plus loin dans le projet de loi, les conseils
d'administration et les rôles et responsabilités du conseil d'administration,
mais il faut s'y rendre.
Le Président (M. Picard) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Je connais un petit
peu le respect que porte le ministre envers les consultations publiques, envers
les études détaillées, et, sincèrement, je me demande c'est quoi, le respect qu'il porte envers les journalistes,
qui, eux aussi, transmettent de
l'information au grand public. Ici, c'est Mathieu Dion : «Le ministre
réitère que la date du 29 février pour la fin du mandat des commissions
scolaires prévue au projet de loi n° 40 [pourrait]
être repoussée.»
Alors,
comment ça se fait que vous avez dit à de maintes reprises sur différentes
tribunes qu'on pouvait repousser la
date du 29 février mais que mardi, dans votre brique, là, d'amendements,
de modifications, en aucun temps vous avez dit : Hum! Peut-être
que c'est le temps de faire preuve de transparence, et tout de suite le dire,
qu'au fond, là, le plus tôt, c'est mieux pour vous, puis vous
débarrasser des commissaires scolaires, ça fait votre bonheur?
Le Président (M. Picard) : M. le ministre...
M. Roberge : M. le Président, là...
Le Président (M. Picard) :
Je vous demanderais de faire attention à vos propos...
Mme Rizqy : ...
Le Président (M. Picard) :
Non, mais «repousser», c'est peut-être moins positif.
Mme Rizqy : ...
Le
Président (M. Picard) : Non,
non, mais on ne peut pas faire indirectement, puis ce n'est pas en citant un
texte, là, qu'on...
Mme Rizqy : ...
Le Président (M. Picard) :
Mais je le sais, que c'est un verbe, mais je vous dis...
Une voix : ...
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M. Roberge : Oui. M. le Président,
je n'aime pas du tout le terme «se débarrasser». On ne se débarrassera de personne, on n'a pas l'intention de se débarrasser
de qui que ce soit, d'aucune façon. C'est une transition, c'est un rôle
qui change, on passe d'un rôle à un autre, ce n'est pas un problème.
Et moi, j'ai
une question pour ma collègue : Est-ce qu'elle pense que la bonne façon de
faire pour aller en transition vers
des conseils d'administration, c'est
de maintenir des commissaires dans leur rôle actuel... puis il n'y a personne
qui parle de se débarrasser de
personne, là, de les maintenir dans leur rôle actuel le plus longtemps
possible, puis, en même temps, de
faire la transition, puis de confier à la direction générale, laquelle est sous
l'autorité du conseil des commissaires, de préparer les conseils d'administration. Ça, là, c'est son plan. On va
laisser la direction générale sous l'autorité des conseils des commissaires, pendant ce temps-là préparer la
transition de ces mêmes commissaires vers les conseils d'administration.
Ça, si on lui confiait, là, la transition, c'est ce qu'elle ferait?
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée.
Mme Rizqy : M. le Président,
l'important, ce n'est pas ce que moi, je fais, c'est ce que lui, il fait :
un déni de démocratie, aucune transition
harmonieuse. Pire que cela, il dit aux journalistes il y a quelques semaines, à
Mathieu Dion : Inquiétez-vous
pas, la date du 29 février, on peut la repousser. Pas de problème de
bâillon, on a du temps pour travailler. Même mardi, hein, mardi,
mercredi.
Ça fait que
nous, on lui disait : Est-ce qu'on peut changer les blocs? Parce qu'on a
la peur de la menace du bâillon. Bien
non, inquiétez-vous pas, un bâillon... Pire que cela, aujourd'hui, on apprend
qu'effectivement, 29 février, quand il disait tout ça à tout le monde sur toutes les tribunes, ce n'était pas
la vérité, il avait déjà préparé son amendement. C'est juste qu'il n'a
pas eu l'audace et la transparence de le déposer mardi.
Et
aujourd'hui il n'a pas eu non plus l'audace et la transparence de regarder la
présidente de la commission scolaire de
Montréal, Catherine Harel Bourdon, qui était dans nos tribunes, de la
commission scolaire de Laval, Mme Louise Lortie. Le président de la
Fédération des commissions scolaires, Alain Fortier, était dans nos tribunes.
Quand on fait preuve de transparence,
M. le Président, ce type d'amendement, on ne le glisse pas en douce, on affronte puis on en parle. Savez-vous pourquoi
qu'on en parle? Parce qu'en ce moment, là, il y a plusieurs parents qui sont inquiets. Clairement, il n'a pas lu la
trentaine de courriels qui est rentrée en moins de 24 heures. Plus de
30 comités de parents, de
partout au Québec, écrivent au premier ministre, au ministre de l'Éducation
puis à l'ensemble des groupes d'opposition, et ils représentent
64 % des élèves dans notre réseau public, plus de
600 000 élèves.
Est-ce
qu'aujourd'hui, là, le ministre est toujours fier de son projet de loi adopté
sous bâillon?
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je vous rappelle
à la prudence. M. le ministre.
M.
Roberge : Oui. Bien, c'est ça, je me demandais si vous alliez
intervenir, parce qu'on doit prendre la parole du collègue, puis il me
semble qu'elle a insinué des choses qui n'étaient pas correctes.
Une voix :
...
Le
Président (M. Picard) : ...n'est pas un tableau. Ça fait à
plusieurs reprises que je vous l'indique.
Une voix :
...
Le Président (M. Picard) : Mme la députée, ce n'est pas un tableau
didactique, c'est un article que vous... c'est un texte. Donc, ce n'est
pas un tableau, là.
Une voix :
...
Le
Président (M. Picard) : On va continuer nos travaux. Mme la
ministre... M. le ministre.
M.
Roberge : Merci, M. le Président. M. le Président, dans le rôle qu'on
a au gouvernement, ici, on travaille avec plusieurs partenaires dans le
réseau de l'éducation, parce qu'il y a beaucoup de monde qui travaille, les
gens dans les écoles, les parents, qui sont
parfois représentés par des comités de parents ou la Fédération
des comités de parents. Il y a les enseignants
qu'on rencontre, représentés par les centrales syndicales, du côté anglophone
et francophone, mais aussi que je rencontre dans toutes sortes de forums, des
fois, assez souvent même, en allant dîner avec eux directement, mais aussi, des fois, dans des regroupements
professionnels, supposons, l'association des profs du primaire, l'association
des profs d'histoire, etc. Il y a les
employés de soutien, dont on ne parle pas assez souvent, il y a les
professionnels aussi, qui sont
regroupés par sous-groupes, par associations, parfois syndicales, mais aussi
par d'autres types de regroupements. On a trois associations importantes francophones et une anglophone pour les
directions d'école. On a l'Association des cadres scolaires.
Je
peux vous dire, M. le Président, qu'on discute avec tous ces représentants,
puis j'en ai probablement oublié, puis je m'excuse, là, parce qu'il y a
beaucoup, beaucoup, beaucoup d'acteurs dans le réseau scolaire. Il y a aussi
les commissaires scolaires, il faut le
mentionner, la Fédération des commissions scolaires, M. Fortier, et d'autres.
On les a rencontrés aussi, on les a
écoutés. On n'était pas toujours d'accord, c'est sûr, mais ça a toujours été
courtois puis empreint de respect. Je
n'ai jamais eu de rencontres avec M. Fortier puis les représentants de la
Fédération des commissions scolaires dans
lesquelles j'ai senti une animosité ou un manque de respect. Et je suis
convaincu que ça va continuer, au-delà, là, d'une divergence de vues sur
le mandat des commissaires. Je pense qu'il ne faut pas imputer des motifs ou
penser qu'il y a des gens qui ne seront pas
traités avec respect. On va communiquer et on va continuer de communiquer, dans
les prochains jours, prochaines heures,
prochaines semaines, avec chacun des regroupements, avec chacun des acteurs
pour réussir cette transition. Parce que c'est ça qui nous importe.
Les
Québécois, là, se sont exprimés, et à plusieurs reprises, veulent la
transformation des commissions scolaires en centres de services. Maintenant, notre rôle, c'est de réussir cette
transition, et plus tôt on va la commencer, mieux on va la réussir, et
c'est pour ça qu'on a choisi de transformer le rôle des commissaires dès la
sanction.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Bonne chance! Toute
réforme, on a besoin de la préparer et avoir une adhésion sociale. Puis, moi,
ce que je comprends, c'est que le ministre ne lit pas les courriels, que je dépose, M. le Président. Je dépose les courriels des
parents qui lui écrivent, qui représentent plus de 64 % des élèves dans le
réseau de l'éducation publique. Qu'il prenne le temps de les
lire, tous ces courriels, qu'il prenne le temps de comprendre qu'il a perdu
l'appui des parents. Qu'il prenne aussi le temps de lire les milliers
d'enseignants qui lui écrivent, il a perdu l'appui des enseignants.
On
fait quoi aujourd'hui? On ouvre la Loi sur l'instruction publique. Qui vise
qui? Des élèves, des parents et des enseignants.
Donc, si je comprends bien, les gens, là, qui sont au coeur de notre école
publique, ils ne croient pas à sa réforme, et lui, il veut continuer.
Puis,
oui, M. le Président, je vous dépose aussi ceci, ce sont les paroles du
ministre. Je le dépose avec grand plaisir, juste au cas qu'il oublie
qu'est-ce qu'il dit aux journalistes.
Documents
déposés
Le
Président (M. Picard) : Merci. Les documents sont déposés. M.
le ministre.
• (19 h 10) •
M.
Roberge : M. le Président, mes collègues semblent s'inquiéter de la
transition du plan qu'il y a pour aller vers nos centres de services scolaires à terme avec une nouvelle gouvernance
décentralisée, moins bureaucratique, plus efficace. Tout ça est inscrit dans le
projet de loi. Mais c'est un bon projet de loi. C'est un gros projet de loi, je
l'admets, mais, tant mieux, il y a beaucoup à faire.
Mais, pour
que ce soit visuel, et puisque ma collègue adore les tableaux, tout ceci est
dans le projet de loi, mais je l'ai
schématisé. Donc, d'abord, sanction. Sanction : bien, fin de mandat des
commissaires, début du mandat des directions générales à titre intérimaire. 1er mai : avis de désignation,
donc mise en candidature pour les conseils d'administration. 1er juin : désignation des membres,
parents et membres du personnel. 10 juin : rencontre de cooptation
des membres de la communauté, parce
qu'il y a parents, membres de la communauté et membres du personnel.
15 juin : entrée en fonction des
conseils d'administration, fin de mandat des directions générales à titre
intérimaire — parce
que, bien sûr, ils ne perdent pas
leur emploi, on ne met personne à la porte — entrée en vigueur des modifications
législatives pour les centres de services scolaires francophones. 1er septembre : date limite — évidemment, c'est ultime, date limite,
ultime — pour la
tenue de séance... la première séance des conseils d'administration.
Donc, tout
ceci figure dans le projet de loi, mais, puisque ma collègue aime bien les
tableaux, allons-y, regardons-le. Et
tout ceci est bien clair. C'est un plan de déploiement. Évidemment, il y a un
plan d'accompagnement tout le long du
processus avec tous les acteurs du réseau. Je suis convaincu qu'on va le
réussir, avec les gens dans le réseau, pour les élèves.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. J'entends le ministre expliquer le principe de la
transition harmonieuse et, M. le
Président, jusqu'au moment où on arrive à l'annonce qu'on a eue pendant cette
commission-ci, hein, pendant le
bâillon, j'y croyais, à la transition harmonieuse. Je vous dis que j'y croyais
parce que j'ai participé à une transition harmonieuse. Je vous rappelle, quand je vous ai dit... En 1998, quand
qu'on a fait la refonte des commissions scolaires, il y a eu une transition harmonieuse. Et, à ce
moment-là, il y avait un comité de transition. Puis, bien honnêtement, quand
le ministre a répondu la semaine passée sur
le projet de loi n° 40, et cette semaine encore il disait «le 1er
juillet», hein : Ce que je veux
dire, c'est qu'on souhaite que la transition soit faite vers une nouvelle
gouvernance pour le 1er juillet, je le croyais.
Dans son projet de loi, le ministre a prévu
plein de choses qui donnaient des avertissements par rapport à son déploiement. D'ailleurs, il mettait même dans le
projet de loi n° 40, puis c'est encore là, qu'à partir du moment où la
sanction du projet de loi sera faite
toute décision prise du 1er octobre 2019 à maintenant peut être rejetée
par le ministre lui-même. C'est une volonté qu'il avait puis c'était
déjà annoncé, ce n'est pas une surprise.
Donc, l'effet-surprise, c'est l'effet où, cette
nuit... à la sanction de la loi, quand qu'on va aller réveiller le lieutenant-gouverneur pour lui dire :
Faudrait vous prendre un petit café parce qu'on va signer le projet de
loi — ça vous
fait rire, mais il va quand même falloir, quand même, le réveiller, on va
veiller — ça
va changer la relation entre les commissaires
et l'administration publique. Puis je le sais, que le ministre fait confiance
au directeur général de chaque commission
scolaire, mais croyez-moi, M. le Président... Depuis ce matin qu'on dit que le
gouvernement gère comme un entrepreneur. Bien, croyez-moi que, quand qu'un président
d'une entreprise n'a plus de pouvoir, le directeur général hérite de
tous les pouvoirs, et ça change toutes les prises de décision.
Alors, je
voulais vous faire un petit peu sourire en vous disant : Vous savez qu'il y a
une très grande différence... Pour
moi, une transition, c'est : Veux-tu prendre un café avant de partir? Ça,
c'est une transition, monsieur. Mais «va-t'en», ce n'est plus une transition. C'est un geste concret qui dit : Je
n'ai plus besoin de toi. Et le prix de consolation que j'entends, c'est : ce n'est pas grave, ils vont encore
avoir une compensation monétaire. Ce n'est pas une consolation, c'est une façon
de dire à quelqu'un : Tu ne peux pas te plaindre, je te paie. Ce n'est pas
ça, l'objectif.
Alors, M. le Président, je vous réitère, à Laval, c'est une commission scolaire d'à peu près
48 000 élèves, qui est en transition en ce moment pour choisir
un directeur général adjoint, il y a un comité de sélection. Sur celui-là, il y
a des commissaires. Est-ce que, demain
matin, le directeur général va écrire aux commissaires pour dire : Je
n'ai plus besoin de vous pour le
comité de sélection? Je ne crois pas. Je pense qu'il va avoir beaucoup
de respect pour ces gens, puis il va continuer.
Mais il y a
vraiment une différence entre «veux-tu prendre un café avant de partir?» puis
«c'est fini, va-t'en». Et, de ce
fait, en ce moment, ce qu'on est en train de faire... Puis on va sortir le
lapin, là, du chapeau, là, on va le dire, là, la transition qui se fait d'urgence cette nuit, c'est toute une question
d'avocaterie, là. Il y a toute une question de je peux-tu actionner, je ne peux pas actionner, ils peuvent-u
me poursuivre, ils ne pourront pas me... Il y a toute une question là-dessus.
Mais, un coup qu'on vous a dit ça, le respect
des gens qui se sont engagés, la volonté de faire une transition harmonieuse, un suivi de dossier jusqu'à
la fin de l'année scolaire pour pouvoir se permettre d'avoir un budget qui va
être équilibré, qui va répondre
adéquatement et équitablement à toutes les écoles de chacun des centres de
services, ça aurait été d'avoir au
moins suffisamment de respect pour dire : Je vais respecter les dates que
j'avais inscrites au préalable. Ce n'est pas ce qui arrive, M. le Président.
Puis, vous
savez, dans le monde scolaire, il y a quelque
chose d'extraordinaire, c'est le monde. Ce n'est pas des machines, ce n'est pas des
moteurs puis ce n'est pas des cannes de bines qu'on met sur une tablette, c'est
du monde. Puis c'est du monde qui gère du
monde, et, de ce fait, juste un peu de respect, ça aurait été fort agréable.
Mais malheureusement, M. le Président, ce soir... Puis, en ce moment, je vous le dis,
là, en ce moment, notre cote d'écoute a changé, en ce moment, les gens sont en train de découvrir qu'entre ce
soir et demain matin la transition harmonieuse ne se fera pas de la façon
qu'on l'avait imaginée. Ça sera beaucoup
plus abruptement. Puis je ne veux même pas que le ministre prenne la parole pour me dire qu'il fait confiance, là. Je le sais, qu'il
fait confiance, je le sais, qu'il va me dire de ne pas m'inquiéter. Mais je m'inquiète, parce qu'on gère des
entreprises qui gèrent des élèves qui vont devenir des futurs citoyens
responsables, puis on parle de démocratie.
Alors,
quand j'entends les collègues qui accompagnent le ministre puis qui
disent : «Restons sur le sujet», on est sur le coeur du projet de loi, on est sur le coeur. Puis, honnêtement, s'il
l'avait scindé, son projet, c'est là-dessus qu'on aurait
passé du temps en commission
parlementaire, parce que c'est ça, le
projet de loi du ministre : abolir les commissaires
scolaires. C'était ça, la promesse de la
CAQ. C'était ça, à quoi il s'engageait. Puis c'était supposé d'aller jusqu'au
1er juillet pour une transition
harmonieuse. Là, ce qu'on dit au directeur
général, c'est : Salut, mon
chum! À partir de lundi, là, ça va changer.
Tes décisions, tu vas les prendre autrement, puis ton équipe-école, ton équipe
d'administration aura des décisions à prendre de façon... autrement. Et
les directeurs d'école... les directeurs de centres de services — pas
les directeurs d'école — auront
des grandes décisions à prendre.
Je
nous souhaite, M. le Président... parce que vous avez plus d'expérience que
moi, je nous souhaite du respect. Parce
que, quand qu'on abolit quelque chose, il faut au moins demander aux
gens : Tu veux-tu un café avant de partir? C'est au moins ça, la
politesse.
Le
Président (M. Picard) : Merci. M. le ministre.
M.
Roberge : Merci bien, M. le Président. Dans les derniers jours,
personnellement, là, j'ai eu des conversations avec des professionnels dans nos
écoles, avec des enseignants, plusieurs professionnels, plusieurs enseignants,
avec des employés de soutien, dont on ne
parle pas assez, je le dis, avec des gens des services de garde, avec des
parents, beaucoup de parents, avec
des directions d'école, avec des cadres scolaires, avec des directions
générales, je peux vous dire une chose, le réseau est prêt, le réseau a
hâte.
Je
le sais, il y en a... ce n'est pas tout le monde qui est sur la même page, mais
la grande majorité... Je vous le dis, j'ai
parlé avec des gens, des professionnels, des enseignants, des employés de
soutien, des gens du service de garde, des parents, des directions d'école, des cadres, des directions générales,
le réseau est prêt pour une transition, le réseau a hâte que ça
commence. Il y a des gens qui trouvent que ça a trop tardé déjà, c'est trop
long. Ils auraient été prêts il y a trois
semaines, ils auraient été prêts il y a un mois à commencer cette
transition-là. Ils ont hâte d'assainir le climat pour commencer enfin à
préparer cette nouvelle gouvernance de proximité.
• (19 h 20) •
Oui,
j'ai confiance. C'est sûr. C'est sûr. Je parle à assez de personnes dans assez
de régions, dans assez d'écoles, du préscolaire, du secondaire, centres de
formation professionnelle... Et j'ai la chance d'être entouré de personnes
éminemment compétentes, mais en plus d'avoir
au ministère des personnes qui sont des hauts fonctionnaires mais qui
ont aussi travaillé, bien souvent, dans le réseau, qui ont une expérience
directement dans des écoles. J'ai dans mon cabinet
aussi des gens qui, il y a six mois, il y a un an, étaient des employés dans
des écoles. Et on a beau appeler dans nos réseaux, on ne sent pas
tellement de l'inquiétude, on sent de la fébrilité. Les gens ont hâte de
s'investir dans cette nouvelle gouvernance, les gens ont hâte de s'impliquer pour réussir
cette transition, et il était temps. Il était temps que ça commence. Parce que
l'ambiance ne s'améliorait pas au fil des semaines, parce qu'il y a
des gens, malheureusement, qui utilisaient
mal le temps, en ce moment, parce que, oui, il y a des gens qui ont subi
de la pression, du harcèlement, qui vivaient des choses désagréables dans le réseau, en ce moment. Et, en ce moment, aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, dans les sièges sociaux, dans les écoles, qui disent : Vivement, vivement
qu'on commence la sanction, la désignation, la constitution de la nouvelle
gouvernance, vivement qu'on tourne la page. Et ce n'est pas contre les
personnes qui assument en ce moment le
travail de commissaire, c'est parce qu'on a besoin de changer nos façons de
faire, puis les gens sont prêts à y participer, le réseau est prêt.
Et
mes collègues disent qu'on n'a pas eu le temps d'étudier assez le projet de
loi. Bien, étudions-le. On est rendus à l'article 36. Parfait,
continuons, on a encore un paquet de choses à discuter ensemble.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Oui. Puis,
si on ne nous avait pas coupé les cinq heures qui étaient prévues hier, ça
aurait au moins donné cinq heures de
plus. C'est assez spectaculaire d'annoncer un bâillon, alors que, dans les
heures avant, on nous disait : Bien non, on a le temps de regarder
les blocs que vous voulez. On sort de commission, on annonce un bâillon puis on
annonce en même temps : On vous
coupe les cinq heures du lendemain. Ça aurait été au moins des heures où on
aurait pu travailler.
Moi,
je veux juste faire un commentaire. On peut avoir l'opinion qu'on veut sur les commissaires scolaires, les élections
scolaires. On commence pas mal à connaître votre opinion. D'ailleurs,
l'allocution du collègue de La Peltrie
était assez hallucinante, je dirais, j'ai le
droit à ce qualificatif-là, qui m'appartient de ce point de vue là, mais ça, ça vous appartient.
Mais ce qui devrait être le lot de tous les élus qui se respectent, c'est
d'avoir un minimum de considération pour
les humains, parce qu'on représente d'abord des humains. Puis je ne parle pas
de la réforme, le ministre, il a sa vision, son gouvernement a sa vision. Je parle de comment on considère les
gens. Et donc ces gens-là, ils ont appris, il y a quelques
heures : Merci, bonsoir. Vous avez été
élus par la population, vous avez donné des années de votre vie à cette
fonction-là, et là on vous dit :
C'est fini dans les heures qui viennent. On vous avait dit que ça serait fin
février, on vous avait dit que ça
serait peut-être plus tard, parce que, dans le fond, ce n'était pas si grave si ça retardait un peu, mais là on vous
dit : Non, ça va être cette nuit, quand on va sanctionner, de toute
évidence ou selon toute vraisemblance, le projet de loi.
Moi, je veux
juste vous dire qu'hier il y a un élu qui est parti de Charlevoix, M. Pierre
Girard, qui est président de la commission scolaire. Il le savait, là, qu'il y avait un bâillon, mais il avait besoin de venir me
dire comment il avait aimé son travail puis les différences qu'il avait amenées, puis il m'a
remis son journal, puis c'est extraordinaire, ils sont à 4 % de décrochage dans son réseau, une fierté énorme qu'il a.
Puis là il me disait : Mais qui va porter cette voix-là? Puis j'espère
qu'on va pouvoir en parler, du rôle du D.G., qui est supposément celui qui va
porter la voix des régions quand il va
être sous la ligne hiérarchique directe du ministre. Mais il avait une
grande passion, et le ministre et son gouvernement
ne partagent pas cette vision-là de M.
Girard et de tous les élus scolaires. C'est leur vision. Je leur laisse leur
vision, mais je pense qu'il y a
des humains puis il y a des gens qui, quand même, après les années
qu'ils ont consacrées au réseau scolaire, méritent un minimum de
respect, puis je pense que c'est ça, comme élus, qu'on devrait leur offrir.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le ministre.
M.
Roberge : M. le Président, ma collègue de Joliette et moi, des fois on est d'accord,
des fois on est en désaccord, mais je pense que jamais elle ne ferait
exprès pour induire la population en erreur, j'ai trop de respect pour elle,
mais aujourd'hui ça fait plus qu'une fois qu'elle dit ça, puis je
suis obligé de corriger. Ce n'est pas le ministre qui nomme la direction générale. Ça a été dit sur les médias.
Puis là elle dit : Les D.G. sous la ligne... je n'ai pas trop... Ce n'est
pas le cas. Ça, c'est la réforme du
député de La Pinière, il y a x temps, qui s'est attribué plein de pouvoirs,
puis c'est lui qui nommait les D.G.
Puis, bon, par un amalgame douteux, les gens ont associé les deux projets de loi, mais c'est faux et archifaux.
Avec le projet de loi n° 40,
d'aucune façon le gouvernement, le ministre, le prochain ministre ne nommera quiconque, ou ne désignera, ou ne fera une liste.
Il n'est pas question que moi ou la personne qui occupera mon siège plus tard
ne désigne la direction générale, ou les membres du C.A., ou les gens qui
travaillent dans le réseau. Ce n'est pas le cas.
Les gens qui
sont sur le conseil d'établissement sont élus par les gens de la communauté. C'est aussi la communauté qui va désigner les gens sur le conseil
d'administration, parents, communauté, employés, donc des gens dans les écoles,
et ce sont ces gens-là qui nommeront la
direction générale, et la direction générale répondra de ses actions à ces
gens-là. Donc, il n'y a pas de ligne
directrice ou de dire que, là, c'est le ministre qui nomme, ou je ne sais pas
trop, que les gens sont sous la directive.
Donc, je tiens à faire cette correction. Je suis
certain que... Peut-être, ma collègue se réfère à un document précédent, d'il y
a deux ans, ou je ne sais pas quoi, mais ce n'est pas dans la loi. C'est
important de le mentionner.
Le
Président (M. Picard) :
D'autres interventions sur l'article 36? Sinon, je vais le mettre aux voix.
Est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Sur division. L'article 37. M. le ministre.
M. Roberge : Alors, M. le Président,
l'article 37 : L'article 107 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, après «président», de «et
son vice-président»;
2° par le remplacement de «de la commission
scolaire» par «du centre de services scolaire».
À l'instar de
l'article 18 du projet
de loi, qui modifie l'article 56 de la Loi sur l'instruction publique, cet article prévoit l'obligation, pour le conseil
d'établissement d'un centre, de choisir, en plus d'un président, un vice-président.
Comme c'est déjà le cas pour le président,
le vice-président devra être choisi parmi les personnes suivantes
visées aux paragraphes 3° à
5° du premier alinéa de l'article 102, c'est-à-dire : les
représentants des groupes socioéconomiques et des groupes sociocommunautaires; dans le cas d'un
centre de formation professionnelle, les parents d'élèves fréquentant le
centre; et les représentants des entreprises. Il y a aussi, bien sûr, des
modifications de concordance.
Le
Président (M. Picard) : Des
interventions sur l'article 37? Puisqu'il n'y en a pas, je vais mettre
l'article aux voix. Est-ce que l'article 37 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Picard) :
Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Sur division. M. le ministre, vous avez un ajout, l'article 37.1?
M. Roberge : Exactement.
Article 37.1 : Insérer, après l'article 37 du projet de loi,
l'article suivant :
37.1.
L'article 109 de cette loi est modifié par le remplacement, partout ou
ceux-ci se trouvent, de «réussite des élèves»
et de «de la commission scolaire», par, respectivement, «réussite éducative» et
«du centre de services scolaire».
Donc, ici, c'est ça, c'est la concordance avec
d'autres modifications qu'on a vues précédemment.
Le
Président (M. Picard) :
Est-ce qu'il y a des commentaires, interventions sur l'article 37.1? Pas
d'intervention. Donc, je le mets aux voix. Est-ce que
l'article 37.1 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Adopté sur division. M. le ministre,
l'article 38.
• (19 h 30) •
M.
Roberge : Oui. 38. L'article 109.1 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans le premier alinéa, de «à la commission scolaire» et de «à l'expiration d'un délai de 60 à
90 jours après cette transmission ou d'un autre délai si le conseil d'établissement et la commission
scolaire en conviennent» par, respectivement, «au centre de services scolaire»
et «dans les 30 jours suivant cette transmission».
Cet
article est l'équivalent, pour les centres de formation professionnelle et les
centres d'éducation des adultes, de la modification apportée par
l'article 24 du projet de loi.
Cet article modifie
le délai de publication du projet éducatif du centre à la suite de son adoption
par le conseil d'établissement.
Actuellement,
l'article 109.1 de la Loi sur l'instruction publique prévoit que le projet
éducatif du centre est rendu public de 60 à 90 jours après sa
transmission à la commission scolaire ou à l'expiration d'un autre délai si le
conseil d'établissement et la commission
scolaire en convenaient. Ce délai permet à la commission scolaire, en vertu de l'article 209.2,
de s'assurer de la cohérence des orientations et des objectifs retenus dans les
projets éducatifs de ces établissements avec
son plan d'engagement vers la réussite et du respect, le cas échéant, des modalités prescrites par le ministre en application du premier alinéa de
l'article 459.3. À ces fins, la commission scolaire peut, à la suite de la
réception du projet éducatif d'un établissement, lui demander d'en déférer la
publication à l'intérieur du délai prescrit par l'article 75 ou
109.1, selon le cas, ou de procéder à des modifications.
En
vertu des changements proposés, un conseil d'établissement devra transmettre au
centre de services scolaire son
projet éducatif puis le rendre public dans les 30 jours suivants. Le centre de
services scolaire n'aura plus la possibilité de demander au conseil d'établissement de procéder à des modifications
de son projet éducatif ou de différer la publication de son projet
éducatif.
Il y a aussi, bien
sûr, des modifications de concordance.
Le Président (M. Picard) : Merci. Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 38? S'il
n'y en a pas, je mets l'article 38
aux voix. Est-ce que l'article 38 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le Président (M. Picard) : Sur
division. Puisque nous avons déjà
disposé de l'article 39, l'article 40. M.
le ministre.
M. Roberge :
40. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 110, des
suivants :
«110.0.1.
Le conseil d'établissement peut également, s'il est autorisé par [...] vote
d'au moins les deux tiers de ses membres, donner au directeur du centre
son avis sur toute question propre à faciliter la bonne marche du centre.
«Lorsque
le directeur du centre ne donne pas suite à un avis du conseil d'établissement
qui le requiert, il doit lui en donner les motifs.
«110.0.2.
Le conseil d'établissement peut constituer des comités pour l'appuyer dans
l'exercice de ses fonctions. L'article 65 s'applique à ces comités,
compte tenu des adaptations nécessaires.»
Et j'ai un amendement
à cet article : Ajouter, à la fin du premier alinéa de l'article 110.0.1
de la Loi sur l'instruction publique, proposé par l'article 40 du projet de loi, la phrase suivante : «Un tel avis ne peut toutefois
porter sur les sujets visés aux articles 19...» J'ajoute «96.20,
96.21». Et 110.12.
Bon, voilà, j'ai
apporté une légère modification de concordance suite à l'intervention de ma collègue
de Saint-Laurent, qui avait fait, je pense, l'unanimité tout à l'heure. Est-ce
que ça peut être accepté de cette manière-là, M. le Président?
Le
Président (M. Picard) : Transmettez-nous la copie, M. le ministre.
M. Roberge :
Si on le donnait comme ça, ça irait?
Mme
Rizqy : ...M. le Président. On l'écrira, nous, à la main. Ils peuvent vous le transmettre, mais
pas besoin de nous imprimer un paquet de copies.
Le
Président (M. Picard) : Non, mais nous, ici, on en a besoin.
Mme Rizqy :
Oui, ils vous le transmettent à vous. Nous, on va être corrects.
Le
Président (M. Picard) : Ça va pour tous
les groupes? O.K. Allez-y, M. le ministre.
M. Roberge :
C'est bon? Comme on dit, on a de la suite dans ses idées. Bon, je me trouve
drôle. O.K.
40? Est-ce qu'on l'a fait, 40? Je ne sais plus...
Le Président (M. Picard) : ...le ministre. Sinon, je mets l'amendement aux voix. Est-ce
que l'amendement à l'article 40 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Adopté sur
division. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 40 tel
qu'amendé? Non? Donc, je mets l'article 40, tel qu'amendé, aux
voix. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Adopté sur division. M. le ministre, pour la suite. L'article 41.
M. Roberge : 41.
L'article 110.3.1 de cette loi est remplacé par le suivant :
«110.3.1. Le
conseil d'établissement doit promouvoir et valoriser l'éducation publique
auprès du milieu que dessert le centre.
«À cette fin,
il doit notamment l'informer annuellement des services que le centre offre et
lui rendre compte de leur qualité.»
J'ai un amendement
à l'article 41 qui dit tout simplement : Retirer
l'article 41 du projet de loi. Cet amendement vise à retirer aux conseils
d'établissement des centres la
fonction de promotion et de valorisation de l'école, parce que, comme on en
a parlé tout à l'heure... j'appelle ça un article miroir, parce qu'on a déjà
fait quelque chose pour les établissements
et les écoles, donc, préscolaires,
primaires et on a un autre article qui vient faire la même chose pour les centres. Comme je l'ai dit souvent dernièrement, on voit bien que, lorsqu'on fait un changement, ça amène plusieurs autres
modifications, et c'est normal.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Oui? Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Merci,
M. le Président. M. le Président, si je ne me trompe pas puis... par un signe de tête, le ministre pourrait peut-être me confirmer qu'on parle des centres de formation professionnelle et les centres de formation pour adultes. Est-ce que je me trompe?
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Ma collègue ne se
trompe pas.
Le Président (M. Picard) :
Bon. Est-ce que... Oui, vous pouvez poursuivre.
Mme
Charbonneau :
Merci. Parce que je voulais confirmation, parce que
quelquefois mon débit de communication n'est pas toujours facile. Alors, je voulais
m'assurer qu'on était à la même place, M. le ministre.
M. le Président, en ce moment, ce sont les centres de formation professionnelle qui font leur propre promotion. Pourquoi? Parce que la spécificité de chacune d'elles fait en sorte
qu'ils peuvent faire l'autopromotion de leurs programmes. Je vous donne deux écoles en exemple. L'IPIQ, qui
est la seule école publique pour la formation des pompiers au Québec, elle fait sa propre promotion. Elle fait aussi une
promotion qui fait en sorte qu'elle rentre en contact avec les autres commissions scolaires — parce que je vais continuer jusqu'à minuit au moins de les appeler comme ça — pour
faire en sorte
qu'on puisse élaborer des programmes à partir de la carte de formations professionnelles qui se donnent à la commission scolaire de Laval.
Alors, ce que
je veux que le ministre comprenne, c'est que, s'il retire le droit aux
centres professionnels de faire leur autopromotion, de faire leur propre
promotion, puisque maintenant ils ne sont plus obligés d'être attachés à un
conseil des commissaires, je pense que c'est retirer un pouvoir. Je lève un
drapeau jaune, le ministre va faire comme il
veut. Puis vous savez quoi, M. le
Président? Vous avez 76 députés,
ça fait que ça va passer «anyways». Mais je vous le dis parce que je pense que c'est important de
respecter l'aspect affaires des formations professionnelles du Québec
parce que ce sont aussi des petites entreprises qui font affaire avec la
communauté mais avec l'ensemble du Québec.
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Oui. Bien, ma
collègue soulève un point intéressant. Il y a une distinction entre les écoles,
là, donc, préscolaires, primaires,
secondaires puis les centres. C'est vrai que les centres ont des programmes,
souvent, dont ils font la promotion, puis des fois c'est une mission qui
est suprarégionale, puis des fois ils ont une carte de programmes distincte, que le centre
de services voisin n'a pas. Donc, on se rejoint là-dessus, je comprends la
nuance que ma collègue veut faire.
Cependant,
avec l'amendement ici qui dit : Bien, on retire
l'article 41 du projet de loi, on n'enlève pas à ces centres la mission de faire connaître leur carte de programmes,
on fait juste dire ce qu'il y avait dans le projet de loi n° 40 qui
était un nouveau devoir qu'on leur donnait
de faire la valorisation et la promotion de l'éducation publique. C'est
autre chose que de dire : Je fais connaître mes programmes.
En réalité, puis on
ne fait pas ça souvent, dans ma formation politique, mais ça, c'est statu quo.
Le centre de services pourra continuer de
faire, dans les années à venir... Pas le centre de services, pardon, je
recommence : Le centre de
formation professionnelle pourra continuer de faire, dans les années à venir,
ce qu'il faisait dans les années passées pour faire connaître son offre de programmes. On ne vient pas
changer ce qui se passe actuellement. On vient juste dire : La modification qu'on pensait amener en disant : Les établissements doivent faire la valorisation et la promotion de l'école publique, bien, on a
plutôt choisi d'avoir cette mission-là, là, au sens large, au centre de
services. Mais les centres de
formation professionnelle et les centres de formation aux adultes vont pouvoir
continuer de faire connaître leurs offres... leur offre, leurs offres,
oui. C'est une mission qui est différente.
• (19 h 40) •
Le Président (M. Picard) : D'autres interventions sur l'amendement
à l'article 41? Sinon, je le mets aux voix. Est-ce que l'amendement
à l'article 41 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Adopté sur division. Donc,
l'article 41 est retiré.
L'article 42. M.
le ministre.
M. Roberge :
42. L'article 110.4 de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement de «80 à 82» par «75.1 à 75.3, 80 à 82, 83.1, 89.2»;
2° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«En ce qui concerne
le deuxième alinéa de l'article 83.1, le document faisant état des
résultats du centre au regard de la lutte
contre l'intimidation et la violence est distribué aux élèves et aux membres du
personnel du centre ainsi qu'au protecteur de l'élève.»
Ces
modifications apportées à l'article 110.4 ont pour effet
de rendre applicables au conseil
d'établissement d'un centre de
formation professionnelle ou d'un centre d'éducation des adultes certaines dispositions
qui ne s'appliquent actuellement qu'aux écoles. En ce moment, là, il faut bien
être clair, là, il n'y a que les écoles qui sont tenues d'avoir des plans de lutte contre l'intimidation et la
violence. C'est un problème que vient régler le projet de loi n° 40. Il y a quelques articles qui traitent de ça, de cette nouvelle responsabilité au centre de
formation professionnelle, formation générale aux adultes. Donc, il
y a quelques articles qui arrivent
en concordance avec, je pense, cette bonification qu'amène le projet de loi n° 40.
Et j'ai ensuite un amendement
à l'article 42, si vous permettez : Modifier l'article 42 du projet
de loi :
1° par l'insertion,
dans le paragraphe 1° et après «75.3,», de «77,» — on rajoute une
référence;
2° par le
remplacement, dans le deuxième paragraphe, de l'alinéa proposé par le
suivant :
«Le document visé au
quatrième alinéa de l'article 75.1 et au deuxième alinéa de
l'article 83.1, est également transmis aux élèves.»
Donc,
ici, c'est de la transparence, de dire : Bon, maintenant qu'on a des plans
de lutte à la violence, on les connaît puis on les diffuse. Il y a
quelques articles, là, qui traitent de cette nouvelle fonction et
responsabilité.
Le Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'amendement à l'article 42? Sinon, je le mets aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 42 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur division. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 42 tel qu'amendé? Puisqu'il n'y en a pas, je
le mets aux voix. Est-ce que l'article 42, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le Président (M. Picard) : Sur division. Adopté sur division. Puisque la
commission a déjà disposé de l'article 43, nous passons à
l'article 44.
M.
Roberge : 44. L'article 110.13 de cette loi est modifié par
l'insertion, avant «Les articles», de «L'article 96.7.1, les troisième, quatrième, cinquième et sixième
alinéas de l'article 96.12, le paragraphe 1.2° du premier alinéa de
l'article 96.13 et».
Donc, cette modification a
pour effet de rendre applicables au directeur d'un centre les dispositions suivantes — et
là il y a les articles, ici, auxquels on réfère — et
ces dispositions sont relatives... on parle... c'est ça, ce sont
des références, les unes et les autres... voilà, c'est un article
de concordance, parce qu'on réfère à divers articles qui parlent du plan de lutte contre la violence et
l'intimidation. Et là on vient ici lier les articles, les uns et les
autres, pour avoir une cohérence.
Donc, les
directeurs des centres doivent appliquer les plans de lutte à la violence et à
l'intimidation. C'est un article
de concordance.
Le Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 44? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Bien, j'ai plus une question de précisions. Le ministre vient de dire «le plan
de lutte», mais ici c'est marqué «les mesures de lutte contre
l'intimidation». Est-ce qu'on peut... Parce que j'aime l'aspect freudien de l'erreur du ministre, c'est-à-dire que j'aime
bien qu'il dise «le plan de lutte» parce qu'on a demandé d'en avoir un dans
chacun des établissements puis, dans les journées
qui ont précédé cette belle journée d'aujourd'hui, on avait choisi de mettre le
plan de lutte contre l'intimidation. Donc, je me demandais si l'erreur ou la
volonté du ministre de dire le mot «plan de lutte» pouvait faire en
sorte qu'on puisse corriger et mettre exactement cette phrase-là.
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M.
Roberge : Oui. Bien, je comprends ma collègue. Quand on prend un
terme, quand on réfère... D'un article à l'autre, c'est plus clair quand on a le même terme. Puis il y a «lutte à
la violence et à l'intimidation» qui est comme la mission générale, puis le moyen, dans les centres,
qui est le plan de lutte. Puis il y a un autre élément qui est différent,
qui arrive après. Quand on va voir dans la
loi actuelle, là, 96.7.1, on dit : «Le directeur de l'école — donc ou du centre — doit, sur recommandation des membres de l'équipe constituée en application de
l'article 96.12, appuyer tout regroupement d'élèves désirant réaliser des
activités utiles pour lutter contre l'intimidation et la violence.» Donc, il y
a un plan de lutte, puis en plus,
s'il y a des regroupements d'élèves qui veulent faire... pas un plan de lutte à
eux, là, mais ils sont six, ils sont sept
puis ils veulent faire une campagne de sensibilisation, ils veulent mettre des
affiches, ils veulent faire peut-être un sketch, bon, bien, à ce moment-là, ce n'est pas un plan de lutte, là, on
parle de mesures de lutte à l'intimidation et à la violence qu'un groupe d'élèves ou de personnes
voudrait mettre en place mais en surplus. Donc, voilà pourquoi c'est un
terme qui est différent.
Le Président (M. Picard) :
D'autres... Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
M. le Président, je comprends la réponse du ministre puis je fais confiance à
ce qu'il me dit, mais, avec beaucoup
de rigueur, ce serait intéressant de revenir sur le principe du plan de lutte.
Je vous explique tout simplement pourquoi.
Dans chacun des plans de lutte, il y a nécessairement la promotion sur la valorisation, l'estime de l'autre, le respect de l'autre. Donc, le plan donne cette occasion-là.
Je comprends que le ministre, il dit : C'est une parenthèse à côté, mais,
si on fait des parenthèses à côté
avec les volontés de parler de la lutte contre l'intimidation, on va mêler les
choses. Moi, je pense que, si on
revient au principe du plan de lutte et avec le principe qui veut que, si un
regroupement d'élèves veut faire la
promotion de la lutte contre l'intimidation, ça rentre dans un principe de plan...
je ne pense pas que ça intimide personne.
Mais, un coup
que je vous ai dit ça, ce n'est qu'une suggestion, parce que
j'ai compris le principe. Et j'aimerais bien qu'on puisse faire la promotion, comme gouvernement, comme on s'en est engagé, sur le plan de lutte. Puis je vois votre collègue le ministre de la Famille qui
écoute avec beaucoup d'attention, qui va bientôt finir les
consultations qu'on fait, au Québec,
sur le principe même de la lutte contre l'intimidation, et je suis sûre qu'il
serait heureux de savoir que vous
demandez aux gens de faire la promotion d'un plan de lutte contre
l'intimidation dans toutes les écoles du Québec.
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Oui. Bien, il fait
un excellent travail, mon collègue à la Famille, c'est important de le
mentionner. Puis je sais que ma
collègue de Sherbrooke l'apprécie. Je vais essayer, un moment donné, de
m'élever à son niveau, mais, tu sais, des fois, l'inaccessible étoile...
Mais ça... On continue.
Une voix : ...
M. Roberge : Non, non, je ne suscite
pas de débat, là, j'améliore l'ambiance.
Ceci dit,
avec un peu plus de sérieux, juste dire que le terme «mesures de lutte» n'est
pas dans la loi, hein, je l'ai lu dans les commentaires, là. Dans la
loi, on parle du plan de lutte. Puis on réfère, d'ailleurs, quand on arrive au
96.12, quand on est au troisième paragraphe,
au plan de lutte. Donc, on ne vient pas diminuer cette notion. Puis je
comprends que c'est un terme qui est cher à ma collègue puis je suis
d'accord avec elle.
Le
Président (M. Picard) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 44?
S'il n'y en a pas, je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'article 44
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Sur division. L'article 45. M. le ministre.
M. Roberge : 45. L'article 111
de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «commissions scolaires francophones,
l'autre en territoires de commissions scolaires anglophones» et de «de
la commission scolaire du Littoral instituée» par, respectivement, «centres de services scolaires francophones,
l'autre en territoires de centres de services scolaires anglophones» et «du
centre de services scolaire du Littoral institué»;
2° par le
remplacement, dans les deuxième et troisième alinéas, de «commission scolaire»
par «centre de services scolaire», avec les adaptations nécessaires.
Donc, l'article 111 de la Loi sur
l'instruction publique prévoit les découpages par le gouvernement du territoire
du Québec à des fins d'organisation
scolaire. Un de ces découpages vise le réseau francophone, et l'autre, le
réseau anglophone.
Les modifications
apportées à la Loi sur l'instruction publique... la modification apportée à la
loi est la même que celle apportée ailleurs dans la loi. Elle prévoit le
remplacement de l'expression «commission scolaire» par «centre de services
scolaire».
De même, la
commission scolaire du Littoral voit aussi son nom être modifié pour celui de
«centre de services scolaire du Littoral». Or, dans le cas de
l'article 111, on vient formellement associer l'expression «centre de
services scolaire» à une assise territoriale
sur laquelle cet organisme a compétence notamment pour établir des écoles et
des centres.
Donc, les décrets de découpage demeurent. Donc,
il n'y a aucun... pas de changement.
Le Président (M. Picard) :
Je... Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : M. le Président, écoutez, je vais prendre une chance. Je sais
qu'à quelques reprises, dans les derniers temps, on a posé des questions au
ministre sur ses intentions, il nous les a données, et finalement ses
intentions ont changé brusquement,
mais je vais quand même prendre une chance de lui demander : Est-ce que
c'est dans ses intentions, en ce moment, d'adopter un nouveau décret de
découpage de territoire?
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M. Roberge : Absolument pas.
Le Président (M. Picard) :
D'autres interventions? Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Oui. Je veux parler de quelque chose dont on n'a pas du tout discuté puis qui
apparaît ici, là, c'est la question
du maintien des... commission scolaire crie et de la commission scolaire
Kativik. Et donc je veux que le ministre nous explique bien clairement qu'il y a, donc, le maintien de deux
commissions scolaires au Québec pour les Cris et pour Kativik, donc pour
les Inuits.
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M.
Roberge : Effectivement, en vertu de la Convention de la Baie James et du Nord québécois, ces commissions
scolaires là sont sous un régime qui est
différent, lié à une négociation partagée, là, fédérale-provinciale, donc ne
sont pas touchées par les changements apportés par la loi n° 40.
• (19 h 50) •
Mme
Hivon : ...je veux
juste m'assurer qu'il n'y a absolument rien dans la loi qui touche ou qui
modifie de quelconque façon le fonctionnement, la représentation, le mode
électif de ces deux commissions scolaires.
Le Président (M. Picard) :
M. le ministre.
M. Roberge : Non, il n'y a rien.
Le Président (M. Picard) :
D'autres interventions sur l'article 45? Puisqu'il n'y en a pas, je vais
le... je mets l'article 45 aux voix. Est-ce que l'article 45 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Picard) :
Sur division. Article 46. M. le ministre.
M. Roberge : 46. Les
articles 116 à 120 de cette loi sont remplacés par ce qui suit :
«Section I.1. Modifications
du territoire des centres de services scolaires.
«116. Le
gouvernement peut, par décret, à la demande d'un centre de services scolaire,
d'une majorité de parents d'un élève ou, selon le cas, d'électeurs domiciliés
sur le territoire d'un même centre de services scolaire, ou de sa propre initiative après consultation des
centres de services scolaires intéressés, apporter toute modification au
territoire des centres de services scolaires.
«Le gouvernement détermine le centre de services
scolaire compétent sur tout territoire modifié ou nouveau territoire et peut, à cette fin, prescrire qu'un
centre de services scolaire cesse d'exister ou instituer un nouveau centre de
services scolaire. Il détermine, après consultation des centres de services
scolaires intéressés, le nom du nouveau centre de services scolaire, le
cas échéant.
«Le décret
entre en vigueur le 1er juillet qui suit la date de sa publication à la Gazette
officielle du Québec ou à toute date ultérieure qui y est fixée.
«Jusqu'à l'entrée en vigueur des modifications
territoriales, un centre de services scolaire institué en vertu du deuxième alinéa exerce uniquement les fonctions
nécessaires afin de préparer sa première année scolaire. À l'entrée en vigueur des modifications territoriales, il
acquiert tous les attributs conférés à un centre de services scolaire en vertu
de la présente loi.
«Pareillement,
jusqu'à l'entrée en vigueur des modifications territoriales, un centre de
services scolaire existant dont le territoire est modifié conformément
au premier alinéa ou qui acquiert compétence sur un nouveau territoire conformément au deuxième alinéa n'exerce, à
l'égard du nouveau territoire, que les fonctions nécessaires afin de préparer
l'année scolaire à compter de laquelle les
modifications territoriales entrent en vigueur. À l'entrée en vigueur des
modifications territoriales, il exerce pleinement sa compétence sur
l'ensemble du nouveau territoire.
«La cessation
d'existence d'un centre de services scolaire décrétée en application du
deuxième alinéa prend effet à la date de l'entrée en vigueur des
modifications territoriales.»
Je trouve ça important
de préciser ici qu'on vient d'abord faire un paquet de modifications de concordance, mais aussi
ajouter que, si jamais c'était de la propre initiative
d'un gouvernement, qu'il y
avait une telle modification, il faudrait obligatoirement consulter les centres de services
scolaires intéressés. C'est l'essentiel de la modification. Quand on regarde les articles 116 à 118 en ce moment... — excusez-moi,
on m'a dit quelque chose en même
temps — à 121, il
y a déjà à peu
près toutes ces possibilités qui sont là. Notamment, dans la Loi
sur l'instruction publique actuelle,
le 117.1 nous dit en ce moment : «Le gouvernement peut, de sa propre initiative et, le cas échéant, sans le consentement visé à l'article 117, prendre un décret visé à l'article 116 ou 117.»
Grosso modo, le gouvernement, en ce
moment, peut faire tout ça sans le
consentement de quiconque, alors qu'avec la
nouvelle loi il y aurait une obligation, à tout le moins, de consulter les
centres de services scolaires.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre, est-ce que je suis dans l'erreur, mais il me
semble que vous avez lu seulement l'article 116? Parce que,
lorsqu'on tourne la page, là, il y a le 117, le 118, 119 et 120.
Mme Rizqy : ...c'est déjà un gros
morceau.
Le Président (M. Picard) :
Non, mais c'est l'article 46 qu'on fait, mais il vient modifier plusieurs
articles.
Mme Rizqy : ...nous, on l'a lu. On
est prêts à procéder.
Le Président (M. Picard) :
Est-ce qu'on peut... S'il y a consentement, on peut.
M.
Roberge : Je n'ai pas... Bien, ce que je... Excusez-moi. Ce que je
comprends, c'est que je n'ai pas lu entièrement l'article 116.
Le Président (M. Picard) :
Exact.
M. Roberge : J'ai lu une partie,
j'ai donné des explications, mais il reste d'autres sections de l'article à
lire.
Le Président (M. Picard) :
C'est ça. S'il y a consentement, on va vous exonérer de le faire.
M. Roberge : Pour... Excusez-moi,
j'ai manqué... Consentement pour faire quoi?
Une voix : ...
Le
Président (M. Picard) :
C'est ça, oui, pour exonérer de lire le reste de l'article. Ça va pour... O.K.
Allez-y, M. le ministre. Vos explications sont données?
M. Roberge : Ça va, oui.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : À l'article 116,
vous prévoyez quand déposer un décret?
M.
Roberge : De quel décret ma collègue parle-t-elle?
Mme
Rizqy : Bien, vous pouvez maintenant, à votre propre initiative,
décréter la fusion de territoires. Alors, je me pose la question. Vous
avez prévu quand votre décret?
M. Roberge :
Bien, il n'y a pas de décret.
Le
Président (M. Picard) : À l'article 116, vous
indiquez : «Le gouvernement peut, par décret...»
M.
Roberge : Bien, c'est comme si je vous disais : Quand pensez-vous
acheter un avion? Vous pouvez techniquement acheter un avion. Quand
pensez-vous acheter un avion?
Mme Rizqy :
M. le Président...
Le
Président (M. Picard) : Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Il s'attribue quand même un pouvoir, là. Maintenant, de sa
propre initiative, il pourra décréter. Alors, je lui pose la question parce que, dans un premier temps, il dit
toujours : J'ai confiance, j'ai confiance, mais la confiance, avec le temps, ça s'effrite. Par exemple, quand il
a été question de la formation des enseignants, il avait écrit dans son livre que lui, il croyait à la formation continue
obligatoire et ainsi qu'à un ordre professionnel. Après ça, il a dit, l'an
passé, aux enseignants : Non, il n'y en aura pas. Finalement, coup
de théâtre, il y en a.
Par
la suite, il a écrit, quand même, Plan de gouvernance scolaire — Remettre les écoles entre les mains de sa communauté. À la page 5, il parle de fusionner les futurs centres de services
scolaires afin qu'ils soient moins coûteux et éventuellement intégrés au
ministère de l'Éducation.
Alors,
si je me fie du passé, souvent, lorsqu'il dit quelque chose, bien, des fois, il
va le passer en douce puis plus tard nous le déposer. Alors, c'est
quand, son décret?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Bien, écoutez, M. le président, c'est un peu alambiqué,
cette histoire. Il n'est pas question de faire ce décret-là. Voilà.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : J'aimerais savoir
ce que le ministre entend par «consultation», à l'article 116,
lorsqu'il dit que de sa propre initiative, après consultation des centres
de services scolaires, il pourra apporter des modifications au territoire. Et je le demande vraiment sérieusement
parce qu'au fil des derniers mois on a eu différentes définitions de la consultation de la part de ce gouvernement-là.
Parfois, ils font des consultations en ligne. Parfois, ils nous réfèrent aux
élections générales comme étant un moment de
consultation pour une réforme, par exemple, notamment pour celle-ci.
Donc, je veux savoir qu'est-ce que le ministre entend, dans cet article, par
«consultation».
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M.
Roberge : Je pense qu'il va falloir se référer à une définition du
dictionnaire quand on parle d'une consultation.
D'abord, il n'y a pas
de décret prévu, il n'y en aura pas dans ce mandat-ci. Ce n'est pas prévu, ce
n'est pas le mandat, ce n'est pas
l'intention. On vient ajouter cette condition-là parce qu'au fil des années la
Loi sur l'instruction publique a été changée à de nombreuses reprises.
Il y avait ce pouvoir de transformer des territoires de commission scolaire, maintenant de centre de services, peu importe, et
qui pouvait être unilatéral et sans même consultation. Alors, on reformule
tout ça et on ajoute l'obligation de
consultation sur... Les centres de services scolaires sont maintenant
constitués via des conseils
d'administration. J'imagine, si un jour un gouvernement voulait appliquer ceci,
bien, il devrait consulter les conseils d'administration.
Le Président
(M. Picard) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : Mais en ce moment l'intention du législateur, ce serait quoi,
par rapport à la consultation? Même si
lui, le ministre, nous dit qu'il ne compte pas, à l'intérieur de son mandat,
faire une telle démarche, ce sera écrit dans la loi qu'une telle démarche est possible, donc éventuellement un autre
ministre pourrait décider de le faire. Je veux savoir quelle est
l'intention du législateur par rapport à la consultation. Est-ce qu'on parle d'un
échange de courriels, d'une conversation
téléphonique, d'une consultation en bonne et due forme des personnes qui
habitent sur le territoire du centre de services? C'est ce que je veux
savoir.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
• (20 heures) •
M.
Roberge : M. le Président, là, en ce moment, il y a le terme
«consultation». L'instance du centre de services, c'est le conseil
d'administration, donc c'est une consultation en bonne et due forme, je
présume — ça
tombe sous le sens — du conseil d'administration. Le conseil
d'administration est constitué de cinq parents qui viennent de cinq districts
différents, de cinq membres de la
communauté, de cinq membres du personnel, donc ça couvre quand même assez
large. Peut-être que ces gens-là,
s'ils se faisaient consulter, voudraient tenir une consultation à l'intérieur de leur territoire. On ne peut
pas en présumer, mais c'est évident que, s'il y avait une telle décision, bien,
la consultation, ça serait certainement de consulter les membres du
conseil d'administration, donc le conseil d'administration.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
députée.
Mme Rizqy : Bien, M.
le ministre, l'article 116
est un petit peu modifié. Pourtant, les trois petits articles...
pardon, les trois petits paragraphes devenaient un peu plus laborieux,
disons-le ainsi.
Ici, là, M. le
Président, il dit, d'une part, qu'il ne change pas grand-chose et qu'il
avait déjà ce pouvoir-là. S'il avait déjà le pouvoir, pourquoi il a besoin d'ajouter trois
autres paragraphes? Parce que, moi, quand je le lis, c'est qu'au départ
c'est à la demande des commissions scolaires intéressées et ce n'était pas à
l'initiative du ministre. Ici, M. le Président, vous convenez que les mots
comptent, et il y a une différence.
Par
la suite, on consulte qui? Les centres de services scolaires intéressés, on les
consulte. Consulter, ça ne veut pas
dire écouter, et, quand on regarde tout ce qui s'est passé en moins d'un an
avec le ministre actuel en éducation, bien, souvent, l'écoute n'est pas
toujours à portée de main pour lui.
Alors, M. le
Président, est-ce qu'il peut nous donner plus de matière concernant la
consultation? Parce que, clairement... je vous donne un exemple. Vous faites
actuellement une consultation en ligne pour les cours portant sur l'éthique et la culture religieuse. Savez-vous que
votre consultation en ligne, là, on peut y participer cinq fois, 10 fois,
20 fois, 50 fois la même personne
parce que vous n'avez pas mis aucune règle de rigueur pour vous assurer qu'une
personne ne participe pas plusieurs fois?
Alors,
ici, là, je vous repose la question : C'est quand, la date de votre
décret? Parce que vous avez déjà indiqué votre intention, puis votre intention, elle est claire. Vous avez
marqué, à la page 5, que vous voulez les faire fusionner. Alors, vous allez consulter qui? Juste les centres
de services ou est-ce que vous allez peut-être faire un amendement pour
dire : Savez-vous quoi? Je vais aussi consulter la population?
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : M. le
Président, ma collègue
me prête des intentions puis elle se permet de nous faire la morale sur
la manière dont on consulte les Québécois pour réformer le cours d'éthique et
culture religieuse, hein, alors que tout le
monde savait, depuis un certain
temps, qu'il fallait réformer le cours d'éthique et culture religieuse, mais, il y a quelque, quoi, 16 mois, peut-être, 17 mois, c'était son parti qui était au pouvoir, ils ne
changeaient pas le cours d'éthique et de culture religieuse. Donc, ils
ne changeaient pas puis, évidemment, ils ne consultaient pas.
Alors,
c'est une décision qu'il était nécessaire de prendre. Nous, on le fait et on
consulte. Ils nous reprochent : Ah! peut-être... ce n'est pas comme
ça qu'il fallait faire la consultation. C'est
quand même quelque chose de la part de personnes qui
n'ont rien fait, mais qui savent ce qu'il faut faire. Ça, ça
fait partie... Le lendemain du match, là, tout le monde est l'entraîneur parfait, tout le monde sait s'il fallait
mettre Carey Price ou l'autre gardien. Alors, eux, ils étaient au gouvernement, ils n'ont rien fait pour Éthique et culture religieuse, mais, maintenant qu'on est là, par contre, ils veulent
nous dire comment faire la consultation
qu'ils n'ont jamais faite. Et là ils veulent nous dire comment lancer une
consultation pour un décret qu'on ne
fera pas. Ça commence à être fort de café, pour reprendre une expression que
j'ai entendue tout à l'heure.
Mme Rizqy :
M. le Président, maintenant, là, s'il ne veut pas faire son décret, bien,
pourquoi qu'il s'attribue un tel pouvoir?
M. Roberge :
M. le Président, je n'attribue pas au gouvernement un nouveau pouvoir, je viens
limiter le pouvoir. Le gouvernement
a, depuis belle lurette... Et d'ailleurs, lors de la dernière révision de la
Loi sur l'instruction publique par son parti, eux, ils ont gardé intact ce
pouvoir. Ils ne l'ont pas modulé, ils ne se sont pas dit : Bien là, tant
qu'à ouvrir la Loi sur l'instruction
publique, retirons au gouvernement ce vil pouvoir. Non, ils l'ont laissé là.
Ils n'ont pas dit : Bien là, ajoutons
une consultation. Non, ils ont dit : C'est correct. Si on veut le faire,
on le fait comme ça. Nous, on arrive et puis on vient le moduler en ajoutant une obligation de consultation. Donc, on
fait pas mal mieux que ce qu'ils ont fait. Ils se permettent de nous
donner des leçons. C'est quelque chose!
Mme Rizqy :
M. le Président...
Le
Président (M. Picard) : Allez-y.
Mme Rizqy :
...j'appelle le ministre peut-être à la prudence parce que, clairement, quand
on lit l'article 116 actuel : «À la demande des commissions scolaires intéressées [...] ou [à la
demande] d'une majorité [d'électeurs des] commissions scolaires...» Donc, ça
venait de la base, une telle demande. Maintenant, il ajoute un pouvoir, que
lui-même, de sa propre initiative,
peut, par décret, fusionner des territoires. Alors, il dit : Non, non, je
ne vais pas l'utiliser. Faites-moi confiance. Je me donne un pouvoir, mais je vous promets de ne pas l'utiliser. Il me
demande de lui faire confiance, alors qu'il a déjà indiqué clairement
son intention. À la fin de la journée, là, ce n'est quand même pas mon nom qui
est là puis ce n'est certainement pas ma face à moi qui est ici, là, M. le
Président.
Une voix :
...
Mme Rizqy : Non, vous avez
raison, c'est une photo magnifique du ministre de l'Éducation.
Le
Président (M. Picard) :
Donc, je vous demanderais de ne pas la présenter la prochaine fois. M. le ministre.
M. Roberge :
M. le Président, il ne s'agit pas d'un nouveau pouvoir, mais d'un nouveau
devoir, celui de consulter.
Le Président
(M. Picard) : D'autres interventions sur
l'article 46? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Peut-être qu'également je souhaite quand même rappeler au ministre que, même si
ce n'est pas son intention à lui, on
n'adopte pas une loi simplement en fonction des intentions du gouvernement
actuel, on adopte une loi qui va
peut-être être encore telle quelle dans 20, 30 ans, même plus que ça, là.
Donc, c'est quand même assez important de
se soucier de ce que ça veut dire, une consultation à long terme, pas seulement
par rapport à ce que le ministre veut faire d'ici la fin de son mandat.
Le Président (M. Picard) : M.
le ministre, ça va?
M. Roberge : Ça va très bien.
Le
Président (M. Picard) :
Juste pour bien s'entendre, là, à l'article 46, là, il y avait les
paragraphes 116, 117, 118, 119.
Les commentaires se sont limités à 116. Lorsqu'on va avoir adopté ou non la...
lorsqu'on aura passé l'article 46... Vous n'avez pas de questions
là-dessus non plus, là, sur le 117, 118, 119, 120?
Des voix : ...
Le
Président (M. Picard) :
Tout à l'heure, on a dit : On ne lira pas... Il y a eu consentement pour
ne pas lire les paragraphes 117, 118, 119, 120, mais la discussion
que nous avons à l'article 46 englobe 116 à 120. Si vous avez des
questions sur les autres... sur les 117, 118, 119, 120, c'est le moment. C'est
juste une question, là, pour éviter tout quiproquo. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 46?
Mme Rizqy : ...M. le Président.
Le Président
(M. Picard) : Allez-y, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Parce que c'est quand même assez important, hein? 116, le ministre se donne un
nouveau pouvoir lui permettant... peut-être que ça les fait rire, mais,
honnêtement, là, c'est correct, vous pouvez rire. 117, il ajoute un nouveau pouvoir par règlement, comme pouvoir
prescrire des règles relatives à la transition, mais aussi notamment porter sur l'institution, la composition, le
fonctionnement d'un conseil d'administration transitoire. Quand il dit qu'il ne nommera pas de
personne nulle part dans le conseil d'administration, mais ici, par contre, à
117, il se donne ce pouvoir-là.
Je
n'ai pas eu le temps, évidemment, de lire le 118 proposé, alors je vais
peut-être laisser les autres collègues, s'ils ont des
commentaires à faire sur les modifications qui donnent davantage de pouvoirs au
ministre.
Le Président
(M. Picard) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, M. le Président. J'aimerais avoir plus de précisions sur le texte
proposé pour le 118.
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je vais commencer par apporter une correction. Ma collègue le répète, mais,
bon, il ne s'accorde pas un nouveau pouvoir, mais un
nouveau devoir, celui de consulter.
118. Alors,
actuellement, donc on y va avec l'article... la nouvelle version du 118 :
«Le ministre statue sur tout différend opposant les
centres de services scolaires lors de la période de transition précédant
l'entrée en vigueur des modifications territoriales, sauf sur les différends
relatifs à la répartition et au transfert de salariés représentés par une association [créditée] au sens du Code du travail
ou d'employés pour lesquels un règlement du ministre, pris en vertu de
l'article 451, prévoit un recours particulier.»
Il faut
préciser que ça, ce n'est pas de la nouveauté. Ça remplace : «Le ministre
statue sur tout différend opposant les
commissions scolaires en cause, sauf les différends relatifs au
transfert et à l'intégration d'employés membres d'une association accréditée au sens du Code du travail
ou d'employés pour lesquels un règlement du ministre, pris en vertu
de l'article 451, prévoit un recours particulier.»
En réalité,
le changement, essentiellement, c'est «commissions
scolaires» pour «centres de services
scolaires». Donc, voici, ce que fait le projet de loi n° 40. Ce
n'est pas de nouveaux pouvoirs, comme le dirait ma collègue.
• (20 h 10) •
Le Président
(M. Picard) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : M. le Président, le ministre
n'a pas vu là une occasion de faire un tour de roue par rapport à la consultation des
organisations représentant des ordres professionnels ou les syndicats du
personnel? Je ramène la philosophie
de : Je vais consulter maintenant, même si j'avais le droit avant de le faire sans
consultation. Je me rajoute une... parce que
j'ai entendu que le ministre nous expliquait qu'il rajoutait une consultation
s'il y avait un changement territorial d'une commission scolaire. J'ai
compris ça, mais là on parle plus du personnel enseignant, du personnel
professionnel, du personnel qui est rattaché aux bâtiments. Est-ce que, dans le
principe de votre volonté d'avoir des consultations
pour le matériel, donc le bâti, est-ce
que vous avez inclus dans votre
consultation le principe même pour le personnel qui est rattaché auxdits
bâtiments?
Je vous donne
un exemple parce que les gens qui nous écoutent aiment bien ça.
Dernièrement, il y a eu un échange de bâtiments entre la commission
scolaire francophone et anglophone de
Montréal. Quand je dis un échange, là, je beurre bien gros, là, parce que ce n'était pas
vraiment un échange, c'était une volonté du ministre de faire les gestes.
Puis c'est correct, là, il l'a fait, c'est fait, je ne peux pas revenir
là-dessus.
Mais est-ce que,
dans le principe de la modification qu'il nous apporte à 46, ça va changer le
processus qu'il a pris? Puis est-ce qu'il y voit là, je vous dirais, un début de consultation du personnel qui
est rattaché à une commission
scolaire plutôt qu'à une autre ou à un centre administratif qu'un autre?
Le Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge : Avant de parler d'une possible consultation, ma
collègue a parlé deux minutes du transfert d'école qu'il y a eu
dernièrement. Ce n'était pas de gaieté de coeur, là. Ce n'était pas de quoi,
disons, ramasser des fleurs à la grandeur,
mais je pense que c'était absolument nécessaire, vu la pénurie de locaux et vu
le fait qu'il avait plusieurs écoles, malheureusement,
qui étaient à moitié vides. Donc, comme je le dis bien, une classe vide, ce
n'est ni utile pour des élèves anglophones
ni utile pour des élèves francophones, puis ce n'était pas une décision de
gaieté de coeur, mais il fallait la prendre.
Ceci dit, sur
cette disposition sur laquelle on a fait simplement un changement de
concordance, là, essentiellement, en
changeant «commissions scolaires» par «centres de services», on n'a pas cru nécessaire,
d'autant plus que c'est hautement théorique,
là, puis ce n'est pas à l'ordre du jour, d'ajouter
nommément dans la loi une obligation de consultation avec peut-être
des modalités. Ça ne veut pas dire qu'il n'y en aurait pas, mais disons que, de
les prescrire de cette façon-là, bien, on n'a pas cru nécessaire d'aller
dans cette direction-là.
Le Président
(M. Picard) : D'autres interventions sur l'article 46?
Ça va? Donc, je vais mettre aux voix l'article 46. Est-ce que l'article 46
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président
(M. Picard) : Sur division. L'article 47. M. le
ministre.
M. Roberge : 47.
L'article 121 de cette loi est abrogé.
Cet article est abrogé puisque son principe est
repris plus tard au nouvel article 119 de la Loi sur l'instruction publique
tel que modifié par l'article 46 du projet de loi. Donc, en
réalité, en traitant le 46, on a disposé de l'article 121, et
donc du 47.
Le Président
(M. Picard) : Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 47? Je mets aux voix l'article 47.
Est-ce que l'article 47 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président
(M. Picard) : Sur division. M. le ministre, l'article 48.
M. Roberge : Merci bien.
L'intitulé de la section III du chapitre V de cette loi est remplacé
par le suivant :
«Conseil d'administration du centre de services
scolaire.»
Donc, il
s'agit d'une modification. C'était «conseil des commissaires». C'est un
sous-titre, tout simplement, dans la loi qui est changé.
Le Président
(M. Picard) : Des interventions sur l'article? Oui, Mme la
députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Bien, en voyant, donc, ce nouveau chapitre
dont on va commencer à discuter, je voulais juste comprendre parce que le conseil d'administration, évidemment, va être présidé
par un président, et c'est une question que j'ai depuis longtemps :
Pourquoi le ministre a-t-il choisi que ce ne serait pas, comme c'est
généralement le cas pour tous les
associations et organismes... que ce serait le président qui serait le
porte-parole de l'organisation et plutôt le directeur
général? Donc, c'est quelque chose qui n'apparaît pas dans les normes. Donc,
j'étais curieuse de comprendre le raisonnement du ministre pour ce
choix-là.
Une voix :
...
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Oui. Excusez-moi, M. le Président. Je vais répondre brièvement, mais, de toute
façon, tout de suite après, dans le
49, on entre vraiment dans le dossier puis on pourra peut-être approfondir, là.
Ce n'est pas comme si c'était dans 20 articles, mais...
Une voix :
...
M. Roberge :
O.K. Non, mais je vais répondre. Les membres du futur conseil d'administration
siégeront au conseil d'administration, feront les rencontres, vraisemblablement
une dizaine, une douzaine de rencontres par année, prévu qu'ils ne reçoivent pas un salaire, mais une forme
de jeton de présence, une forme de compensation, aussi des frais pour se
rendre, là, payer le transport pour que la personne se rende, dans certains cas
des frais de ce qu'on appelle de gardiennage quand des parents doivent faire
garder, tout ça. Mais tout ça...
Une voix :
...
M. Roberge : Non, mais je suis en train de répondre le plus honnêtement possible. Tout ça amène le fait que c'est un changement de mission complet par rapport au conseil des commissaires, qui sont des élus qui jouent un rôle de
représentants et qui font de la représentation. Il n'y
a pas juste le président, en ce moment, comme commissaire élu qui représente
le conseil des commissaires. Les commissaires se promènent comme élus,
représentent aussi, d'une certaine façon, la commission scolaire,
participent à des événements mondains, des cocktails, etc.
La
mission du C.A. est complètement différente et la mission du président ou de la
présidente, peu importe, du C.A. est complètement différente. Ce n'est pas une question... Ce n'est plus de la politique,
c'est de la gouvernance, c'est
de l'administration. C'est un changement, là, ça fait partie des changements
qui sont importants.
Puis
j'ai amené souvent cet exemple-là, puis on m'a souvent dit : Oui, ce n'est
pas pareil, chaque exemple est une comparaison.
Mais on l'a pour les recteurs, les rectrices dans nos universités. Le
porte-parole de nos universités, c'est le recteur, ce n'est pas le président,
présidente du C.A., c'est le recteur, qui a un salaire, il est à la fois
administrateur et porte-parole puis
il ne se gêne pas pour interpeller parfois des acteurs du politique. Les
présidents de C.A. des universités, ils sont d'un grand dévouement, mais
ils n'ont pas le rôle de porte-parole de l'université. Pareil pour les cégeps,
bien qu'il y a des cégeps et des universités
qui ont plusieurs campus, pas autant que les commissions scolaires ont d'écoles,
j'en conviens, mais il y a quand même une
comparaison à faire entre la mission d'administrateur, qu'on retrouve dans nos universités et nos cégeps, versus les
directions générales de cégeps et les recteurs d'université et ce qu'on fait
avec nos centres de services où il y
a encore une mission d'administrateur. Et, c'est vrai, les présidents et
présidentes des C.A. ne seront pas
les porte-parole. Ça sera les directions générales nommées par les conseils
d'administration, qui se feront donner des
mandats par les conseils d'administration, mais ce sera quand même les D.G.,
comme ce qu'on retrouve pour nos cégeps et nos universités.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Joliette. Après,
Sherbrooke.
Mme Hivon :
Oui. Là, c'est sûr qu'on rentre dans un gros «crunch». Donc, si les gens se
demandent pourquoi on voulait avoir
du temps, c'est une des raisons, parce que, là, on vient complètement changer
la philosophie. Le ministre lui-même
vient de dire : Bien là, vous comprenez, il n'y a plus de rôle politique,
donc ces gens-là, c'est simplement de la gouvernance. Donc, dans le
fond, un président ou un directeur général, bien, on a décidé que ce serait un
directeur général. On est au coeur de la
réalité de qui va se battre pour la réalité, par exemple, de différentes
régions, des petites écoles, de s'assurer d'avoir l'apport nécessaire de
fonds, d'avoir l'écoute pour pouvoir changer des choses. Donc, ils n'auront plus de rôle politique, il vient de le
dire. Donc, il y a un paquet d'inquiétudes qui vient avec ça, de comment on va
vivre cette nouvelle organisation là.
Mes
collègues ont plein de questions. J'ai plein de questions. Je sais que c'est
très costaud, donc je les laisse parler puis j'espère pouvoir revenir parce que je pense que c'est un enjeu
fondamental pour la suite des choses, pour s'assurer que les élèves puis les parents ne sont pas
laissés pour compte puis que, dans les différentes régions, on va être capable
d'avoir une voix qui va porter leurs préoccupations.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre, ça va? Sinon, une
courte intervention pour...
M. Roberge :
Bien, je propose qu'on dispose du 48 pour aller dans le 49, mais, moi, ça va.
Le
Président (M. Picard) : Non? O.K. Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie :
Puisqu'on y est, sur la question du porte-parole, du directeur général, je vais
quand même nommer une inquiétude très
grave que j'ai. Avec tout le respect que j'ai pour les fonctionnaires, les gens
qui travaillent dans la fonction publique, je
constate quand même à plusieurs reprises que ces gens-là ne peuvent pas
s'exprimer sur ce qui se passe dans les réseaux dans lesquels ils travaillent.
On l'a vu en santé, on le voit en éducation déjà aussi. Des gens se font dire qu'ils ne peuvent pas dénoncer
certains enjeux sous prétexte de loyauté envers leur employeur. Et je trouve
personnellement très problématique que le
porte-parole des centres de services soit quelqu'un qui est un fonctionnaire,
quelqu'un qui est dans la fonction publique,
et non un élu, parce que cette personne-là, en raison de son employeur, qui
va être l'État, n'aura pas la liberté de parole nécessaire pour dénoncer les
enjeux qui se passent dans le réseau.
Puis je vous
le dis parce que je le vis très, très concrètement en santé en ce moment. Quand
le porte-parole, c'est quelqu'un qui
est du... bien, qui n'est pas du gouvernement, mais qui est de l'État, si cette
personne-là dénonce un problème, elle
est à risque de se faire congédier parce qu'elle aurait mal géré elle-même
cette situation-là. Et, moi, ce que je constate, c'est que, par exemple, les porte-parole dans le réseau de la santé ont
tendance à minimiser publiquement les enjeux qui se passent dans le réseau. On a de la misère à avoir accès à l'information
sur ce qui se passe parce que ces personnes-là veulent se protéger. Et
je comprends qu'elles le fassent. On a vu des sanctions. Même, on a vu des
suspensions sans solde, par exemple, chez
nous pour des employés du réseau de la santé qui avaient décidé de dénoncer des
problèmes.
Donc, je veux bien comprendre vouloir se
protéger, mais ça m'inquiète pour l'accès à l'information envers la population, pour la transparence. Ça m'inquiète de savoir
que le porte-parole ne sera pas un élu, que la liberté de parole,
justement... mais bien un fonctionnaire.
• (20 h 20) •
Le Président
(M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, M. le Président, d'abord, l'équipe des fonctionnaires qui travaillent au
ministère, qui travaillent avec moi
et avec toute l'équipe aujourd'hui ont toute la latitude pour s'exprimer puis pour dénoncer quelque chose s'il y
a à le dénoncer. Ce sont des personnes qui
viennent bien souvent du terrain, et qui ont bien des choses à dire, et qui
orientent les politiques publiques par leurs compétences puis par la
justesse de leurs propos.
Ensuite, de
penser qu'un directeur général ne pourra pas s'exprimer, c'est faire fi de ce
qu'on voit dans les cégeps et ce
qu'on voit dans les universités, de lire que la Fédération des cégeps critique
le gouvernement, que la Fédération des cégeps, qui parle au nom des directions générales,
donc au nom des cégeps, et des D.G. aussi peuvent le dire, je peux vous dire
que c'est fréquent et ça arrive. Et d'ailleurs il y a des gens qui sont venus
nous dire, M. Bernard Tremblay de la Fédération
des cégeps est venu nous dire, lors des auditions, qu'il n'avait absolument
aucune gêne, il n'est pas bâillonné par
personne, il est capable de s'exprimer. Pourtant, il n'est pas élu au suffrage
universel, et les membres de son conseil
d'administration non plus.
Je peux vous
dire aussi que, pour parler avec des recteurs et des rectrices assez souvent,
on ne peut pas dire que ce sont des
personnes qui ont la langue dans leur poche et qui ne sont pas capables de
défendre leur institution, de parler au nom de leurs étudiants, d'aller chercher les budgets
nécessaires. Je pense que ce n'est pas respectueux. Des gens qui, déjà,
ne sont pas élus, qu'on pourrait qualifier de fonctionnaires si on veut étirer
le formulaire, mais, je ne sais pas, il me semble
que c'est péjoratif, la façon de parler de ces personnes-là. Et, par extension,
on pense que les directions générales ne pourront pas bien faire leur
travail.
Le Président
(M. Picard) : En terminant.
M. Roberge : Je ne partage pas
ces préoccupations-là.
Le Président
(M. Picard) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je comprends pourquoi qu'il ne partage pas
cette préoccupation, c'est parce qu'il ne la comprend pas. Lorsqu'il parle des recteurs d'université, il
oublie de mentionner une chose. Dans un premier temps, les recteurs sont
d'abord et avant tout des professeurs dans
leur milieu. Ces recteurs doivent se faire élire, ils ne sont pas nommés puis
qu'ils arrivent, là. Ce sont, d'abord et avant tout, des professeurs
élus. Par qui? Par leurs pairs.
Alors, ces
élus recteurs, bien, représentent effectivement l'ensemble des départements, l'ensemble des
facultés, l'ensemble du corps
professoral, l'ensemble aussi des étudiants de leur université. Et, oui, après
ça, un recteur va parler au nom de
son université. Et, par exemple, l'Université
de Sherbrooke, Dr Pierre Cossette, lui, en plus, il siège au Bureau de la coopération interuniversitaire. Alors, ils
parlent d'une seule voix. Est-ce que le ministre pourrait rabrouer le recteur?
Non. Pourquoi? On appelle ça l'indépendance
académique. Une indépendance académique, c'est un luxe, là, M. le Président,
que j'apprécie énormément parce qu'avec ça
on s'assure d'avoir une indépendance, on est capable de parler librement.
Lorsque mes
collègues disent... bien, on se pose la question légitime suivante :
Pourquoi que le porte-parole est maintenant
le D.G.? Le D.G., est-ce qu'il aura cette liberté de parole? Le ministre :
Bien non, c'est comme les recteurs d'université. Pas du tout! Immense
différence. Le D.G. n'est pas élu par ses pairs. Le D.G., là, c'est un
fonctionnaire. Ce D.G. là a un emploi. Ce D.G.
a peut-être peur, à un moment donné, de perdre son emploi lorsqu'il regarde
tout ce qui est déjà arrivé. Rappelons-nous du sonneur d'alerte en
environnement. C'est un bel exemple, ça, de quelqu'un qui a sonné l'alerte puis
qui a perdu son emploi. Il y a même un ministre qui s'est vanté de l'avoir
congédié.
Alors, M. le
Président, mes collègues ont des questions précises là-dessus. Moi, je vous le
dis, j'aurais aimé aussi qu'on parle
d'autre chose. L'article 49, on n'est même pas encore rendus. L'article 49
parlait du conseil d'administration, la représentation des parents. On a
soulevé plusieurs questions là-dessus, on n'a pas encore eu de réponse.
J'ai vu dans
les annexes que, par exemple, il y avait peut-être des districts. Je ne sais
pas si, avec un hochement de tête,
lorsque, dans les annexes que vous nous avez déposées en amendement, quand on
parle des fusions de districts, des cinq, est-ce que c'était parce que vous avez
l'intention de vous assurer qu'il y ait une représentativité à travers tout
le territoire. Un hochement de tête, ça
serait suffisant. Si vous n'êtes pas capable, c'est correct, je vais continuer
parce que je n'ai pas envie que vous me fassiez un laïus.
Le
Président (M. Picard) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je peux quand même m'exprimer. Elle a pris quand même quelques minutes pour
poser sa question, je peux prendre les mêmes minutes, là. Je ne suis pas
obligé d'y aller par le langage qu'elle souhaite.
Préciser quelque
chose. Je cherchais la citation tout à l'heure, bien, je l'ai trouvée. Lors des
auditions particulières, M. Bernard
Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps, qui a dit,
je cite : «Je peux témoigner que je ne crois pas que les directions
générales des cégeps se sentent muselées.» On ne parle pas des recteurs, là. Elles ne sont pas élues. Ce n'est
pas ça, là. «Les besoins de la région, les besoins en matière d'enseignement
supérieur, c'est sûr que les directions générales sont en mesure de les
partager.» Puis il sait très bien de quoi il parle.
Ma
collègue m'a posé la question sur les districts, la représentation régionale.
Je trouve ça intéressant qu'elle amène ce sujet-là parce que c'est une
préoccupation qui m'a interpellé quand il y a eu les auditions particulières.
Je ne pouvais pas imaginer que 100 % des membres des conseils
d'administration viennent d'un seul endroit. Je trouvais ça hautement improbable, mais c'était quand même
une inquiétude qui a été exprimée par plusieurs personnes, surtout des gens qui venaient des régions, mais d'autres
personnes partageaient ça. C'est pour ça qu'on a apporté un amendement
important pour dire que les cinq parents devront provenir de cinq, je veux
dire, régions différentes.
Donc,
les territoires des centres de services devront être divisés en cinq secteurs,
qu'on appelle cinq districts, et il devrait y avoir un parent par secteur,
garantir comme ça que, dans une région, toutes les personnes ne proviendront
pas d'un seul endroit, de la ville-centre,
etc. Donc, je pense que c'est une garantie importante de la gouvernance
régionale, je vous dirais, représentative, et cet amendement-là est
venu, je pense, rassurer beaucoup de gens.
Maintenant,
il faut faire... je vais le faire quand même, mais je compte sur mes collègues
des oppositions pour expliquer à tout
le monde et répandre la vérité sur ce projet de loi là puis expliquer aux
régions qu'ils ne perdent rien avec cette gouvernance-là.
Le
Président (M. Picard) : Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Bien, avec plaisir que nous expliquerons que nous avons demandé ce type
d'amendement parce qu'effectivement,
lors de l'étude détaillée, nous vous avons tous interpellés sur cette question.
Au départ, vous n'y avez pas pensé,
et il faut croire que le travail en étude détaillée porte fruit parce que,
visiblement, les différents députés lorsqu'on vous parle, des fois, de
temps en temps, vous nous écoutez, vous déposez des amendements.
M.
le Président, le temps file, puis je sais que mes collègues... j'essaie de leur
laisser chacune une minute parce que j'imagine qu'elles veulent aussi conclure
quelque chose. M. le Président, on aurait aimé parler aussi des élections.
Clairement, on n'a jamais eu le temps. On
aurait aimé aussi voir des amendements pour le protecteur des élèves, on ne l'a
pas vu. J'aurais aimé vraiment parler du service que vous offrez désormais, là,
vers le secteur privé. Ça aussi, j'aurais aimé ça en parler. Clairement, c'est un projet de loi qui aurait dû être
scindé. Au début, j'ai dit scindé en deux, finalement je me
rectifie : peut-être en trois ou en quatre.
Le
Président (M. Picard) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge :
Oui. Bien, écoutez, M. le Président, si ma collègue n'a pas eu le temps de
parler de ces sujets-là, c'est parce que, sur bien des articles, ils ont
fait bien du temps.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Oui. Alors, moi aussi, je vais dire ce dont j'aurais aimé parler. En fait,
j'aurais aimé qu'on puisse discuter
de tout, comme on le fait, normalement, dans un projet de loi. Vous avez vu
que, là, on a adopté plein de choses de
manière archi expéditive, sans aller au fond des choses, parce qu'on voulait
parler d'enjeux très différents les uns des autres.
Moi,
je pense qu'il y a vraiment un enjeu important sur toute la question de qui va
parler au nom de cette nouvelle instance-là. Je crains énormément un
manque d'indépendance, et d'autonomie, et de liberté de parole, bien sûr, d'un directeur général. Et je pense que je ne suis pas
la seule, c'est quelque chose qui a été soulevé abondamment. Donc, ça
reste un problème entier.
Évidemment,
les changements que le ministre apporte, il se faisait une fierté que la moitié
des membres du C.A. soient des
parents. On est rendu à un tiers, donc cinq personnes qui vont être des
parents, qui proviennent des comités de parents, ce qui réduit de beaucoup le
bassin. Et j'avais énormément de questions aussi sur les pouvoirs que le
ministre se donne. Et voilà. Et je vais céder la parole à ma collègue.
• (20 h 30) •
Le Président (M. Picard) : M. le ministre, si vous avez quelque chose, il y
a toujours l'alternance ou vous cédez tout de suite à Mme la députée de
Sherbrooke. Il reste 30 secondes.
M. Roberge :
Je vais laisser ma collègue s'exprimer.
Le Président
(M. Picard) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Évidemment, j'aurais aimé qu'on puisse discuter de tous les articles. Je
voudrais simplement utiliser les
quelques secondes qui restent pour souhaiter bonne chance au ministre de
l'Éducation dans la suite de son mandat parce qu'avec le bris de confiance qu'il vient d'y avoir avec les
partenaires du réseau ça ne sera pas facile de continuer à travailler avec eux. Et on a besoin d'un bon
ministre de l'Éducation en ce moment. Il y a des défis importants. Je lui
souhaite de réussir à rebâtir ces liens de confiance là parce qu'il n'y
arrivera pas, sinon.
Le Président (M. Picard) : Merci. Cinq secondes, M. le
ministre.
M. Roberge :
Merci, bonne journée.
Le Président
(M. Picard) : Merci,
c'est terminé. Le temps imparti à la commission plénière étant écoulé, je remercie celles
et ceux qui y ont participé.
Et, pour permettre à l'Assemblée de poursuivre sa séance,
je suspends les travaux quelques instants et je prie toutes les personnes qui
doivent se retirer de bien vouloir le faire immédiatement. Merci.
(Suspension de la séance à 20 h 31)
(Reprise à 20 h 34)
Le Vice-Président
(M. Picard) : Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Mme Tardif
(présidente de la commission plénière) : M. le Président, j'ai l'honneur de vous faire part que la commission plénière a étudié en détail le projet
de loi n° 40, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique relativement à l'organisation et à la gouvernance
scolaires, et qu'elle n'en a pas complété l'étude.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Je vous remercie, Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Je rappelle aux
membres de cette Assemblée que, conformément à l'article 257.6 du
règlement, tout député dispose d'au plus
d'une heure pour transmettre au bureau du secrétaire général copie des amendements
qu'il entend proposer à ce rapport. Cet article prévoit également que le
débat débute au plus tôt une heure après l'écoulement de ce délai.
Je suspends donc les
travaux de cette Assemblée pour une période d'au moins deux heures.
Les cloches sonneront
pour vous aviser de la reprise de la séance.
(Suspension de la séance à
20 h 35)
(Reprise à 22 h 46)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, nous reprenons nos travaux.
Prise
en considération du rapport de la commission plénière qui
en a fait l'étude détaillée et des amendements transmis
Et
l'Assemblée prend en considération le rapport de la commission plénière sur le projet de loi n° 40, Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction
publique relativement à l'organisation et à la gouvernance scolaires, ainsi que les amendements transmis par M. le
ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur, Mme la députée de Saint-Laurent, Mme la
députée de Sherbrooke
et Mme la députée de Joliette. En application de l'article 257.6 du règlement,
l'amendement de la députée de Sherbrooke au deuxième paragraphe
de l'article 193.7 de la Loi sur
l'instruction publique introduit par
l'article 88 du projet de loi ne sera pas mis aux voix car il est
identique à un amendement présenté par la députée de Joliette.
Par
ailleurs, les amendements de la députée de Joliette aux articles 155 et
215.2 de la Loi sur l'instruction publique, respectivement modifiés par l'article 51 et introduits par
l'article 102 du projet de loi, ne seront pas mis aux voix car ils sont identiques à des amendements présentés par
Mme la députée de Sherbrooke et Mme la députée de Saint-Laurent.
Je vous rappelle que,
conformément au troisième paragraphe de l'article 257.1, la durée du débat
sur la prise en considération du rapport de
la commission plénière sur le projet de loi n° 40,
Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à l'organisation et à la gouvernance
scolaires, et sur les amendements proposés est d'une durée d'une heure.
La
répartition du temps de parole pour ce débat restreint a été établie comme
suit : 29 min 15 s sont allouées au groupe parlementaire formant le gouvernement,
17 min 26 s sont allouées au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, 6 min 13 s sont allouées au
deuxième groupe d'opposition, 5 min 36 s sont allouées au
troisième groupe d'opposition, puis chaque
député indépendant dispose d'un temps de parole de 45 secondes. Toutefois,
lorsqu'un seul député indépendant participe à un débat, il dispose d'un
temps de parole d'une minute.
Dans le cadre de ce débat, le temps non utilisé par les
députés indépendants ou par l'un des groupes parlementaires sera redistribué entre les groupes parlementaires
selon les proportions établies précédemment. Mis à part ces consignes, les interventions ne
seront soumises à aucune limite de temps. Et enfin je rappelle aux députés
indépendants que, s'ils souhaitent intervenir au cours du présent débat, ils
ont 10 minutes à partir de maintenant pour en aviser la présidence.
Et je suis prête à
céder la parole à M. le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.
M. Jean-François
Roberge
M.
Roberge : Merci bien, Mme la Présidente. Je suis très content
d'intervenir à ce moment-ci. On arrive à un moment important. On se rapproche de l'adoption de ce projet de loi qui
est important, qui va marquer un changement important pour le gouvernement
du Québec mais pour la société tout entière.
On
ne peut pas dire qu'on ne l'aura pas vu venir. On fonctionne à visière levée, à
la Coalition avenir Québec et au gouvernement,
depuis le début. Depuis 2012, la première campagne électorale de ce nouveau
parti, la Coalition avenir Québec, on avait déjà dit qu'on moderniserait la
gouvernance scolaire, qu'on éliminerait les postes de commissaires
scolaires, qu'on irait vers des centres de services aux écoles.
En
2014, encore cette même idée, plus peaufinée, mieux préparée encore, et, en
2018, le fruit était définitivement mûr.
D'ailleurs, en janvier 2018, on rendait public un plan étoffé, le Plan de
gouvernance scolaire, qui détaillait notre plan. Au printemps 2018, on rendait public un plan de valorisation de la
profession enseignante, qui détaillait encore plus ce plan de
réorganisation des rôles et responsabilités des gens à l'intérieur du réseau,
mais en détaillant, en s'attardant évidemment à ceux qui sont vraiment au coeur
de la mission éducative du réseau scolaire : les enseignants.
• (22 h 50) •
Et,
quand arrive le projet de loi n° 40, eh bien, tout ça trouve son sens, tout ça est
rassemblé. Et on trouve, dans le
projet de loi n° 40, les éléments du Plan de gouvernance scolaire,
qui s'appelait Remettre les écoles entre les mains de sa communauté, du
Plan de valorisation de la profession enseignante, et il y a des éléments qui
se retrouvent dans les mesures budgétaires,
il y a des éléments qui trouveront ensuite réponse et qui se concrétiseront dans
le cadre des négociations.
À la fin, on verra
une vraie reconnaissance de la profession enseignante, mais il y a aussi
évidemment des éléments du plan de
valorisation qui se concrétisent dans des mesures législatives quand on vient
écrire en toutes lettres, dans la Loi sur l'instruction publique, qu'on
reconnaît la grande expertise pédagogique des enseignants, qu'on reconnaît
que ce sont eux et personne d'autre qui inscrivent les notes, les résultats des
élèves, qu'on reconnaît que ce sont eux et
personne d'autre qui choisissent leur formation continue, qu'on reconnaît, bien sûr,
dans ce projet de loi, qu'ils doivent être consultés, au minimum,
qu'ils doivent être consultés quand des jeunes malheureusement qui ont des difficultés
scolaires ne peuvent pas passer d'un ordre à
l'autre, ne peuvent pas passer du préscolaire au primaire ou du primaire au
secondaire.
Figurez-vous que,
dans la loi, en ce moment, là, si on n'adoptait pas le projet de loi n° 40, si on maintenait le statu quo que veulent maintenir
les oppositions, bien, on garderait cette absurdité dans la loi
qu'on peut prendre des décisions sur le cheminement pédagogique des
élèves sans même demander leur avis aux enseignants.
Donc,
on vient corriger tous ces problèmes, on vient valoriser la profession
enseignante, on vient concrétiser tous les changements qu'on
a mûris au fil des réflexions et des rencontres pendant des années dans ce projet de loi puis on va le faire avec l'ensemble du réseau scolaire.
Depuis le début,
depuis la fondation du parti et encore plus depuis octobre 2018, on est en
contact avec les membres du réseau scolaire,
tout le monde, les partenaires, bien sûr, les parents, directement les parents.
Et, quand je nomme ces regroupements de personnes là, je pense à leurs
porte-parole nationaux, à leurs organisations mais aussi aux gens directement sur le terrain. Puis c'est quelque
chose qu'on fait dans notre parti, je sais que c'est différent de ce que font
d'autres représentants politiques, mais on parle à ce qu'on appelle des
fois les lobbys, les regroupements, les porte-parole
nationaux. On parle aussi au monde directement sur le terrain. C'est une
préoccupation qu'on a et que tous mes collègues
ont ici et que j'ai aussi d'aller voir les gens directement dans les écoles et
de voir si le discours qui est porté, c'est
exactement le même. Des fois, c'est le même, des fois, ce n'est pas pareil ce
que nous disent, hein, les porte-parole nationaux et ce que disent leurs
membres.
Donc,
on parle, bien sûr, aux parents directement, on parle aux parents. On parle aux
enseignants. On parle aux gens des services de garde. On parle aux gens
du personnel de soutien dans les écoles — on ne parle pas assez de ces gens-là, mais nous, on en parle — aux professionnels, orthophonistes,
orthopédagogues, psychologues, psychoéducateurs, aux directions d'école,
aux cadres scolaires, des professionnels, mais de l'administration, qui
travaillent dans les commissions scolaires,
qui travailleront dans les centres de services scolaires, aux directions d'école,
et j'en passe, et j'en passe.
Et
je vais vous dire, Mme la Présidente : Le réseau est prêt. C'est la
conclusion à laquelle j'arrive pour leur avoir reparlé même aujourd'hui,
pour avoir fait plusieurs appels aujourd'hui lors des suspensions. Le réseau
est prêt. Le réseau a hâte, a hâte enfin
qu'on arrête d'en parler et qu'on le fasse, qu'on élimine les élections
scolaires, les postes de commissaires, qu'on les garde, bien sûr, comme
conseillers, comme personnes qu'on peut consulter pendant encore quelques mois, mais qu'on remplace cette vieille
gouvernance par des conseils
d'administration, qu'on décentralise
la prise de décision, qu'on améliore
les services directs aux élèves, qu'on débureaucratise notre gouvernance
scolaire, qu'on investisse plus d'argent dans le service direct aux
élèves puis qu'on fasse plus et mieux pour amener chaque jeune à développer
leur plein potentiel, et c'est l'essence du projet de loi qu'on va adopter dans
les prochaines heures. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
ministre. Maintenant,
je suis prête à reconnaître le prochain intervenant, et ce sera Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme
Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Bonsoir, Mme la Présidente. L'urgence. Quelle est l'urgence de tous nous convoquer, ce soir, ici,
pour adopter, dans vraiment, là, beaucoup,
beaucoup de presse, un projet de loi qui vise une immense réforme dans le réseau de l'éducation? Ça a beau s'appeler une réforme de la gouvernance
scolaire et l'abolition des élections scolaires, il y a quand même plusieurs chapitres, 37 chapitres
qui se déclinent sur quand même deux pages. Habituellement, quand on veut faire une chose, on se concentre, on
planifie puis surtout on essaie de mettre l'emphase sur ce qu'on a véritablement
envie de faire. En plus, quand on est au
gouvernement, on a le loisir et l'avantage de contrôler les travaux de la
Chambre. On a aussi l'obligation, par
conséquent, de s'assurer de l'avancement de nos travaux, d'agir avec diligence
et rigueur.
J'ai beaucoup de mal à expliquer l'urgence ce
soir, étant donné que, si c'est une priorité, pourquoi ont-ils tergiversé jusqu'à tout récemment, au mois
d'octobre, pour déposer un projet de loi mammouth, un vrai fourre-tout et,
par la suite, dire : On va se dépêcher
d'entendre les gens qui vont venir nous parler, faisons ça dans la hâte? Puis,
après ça, évidemment, il y a eu la
pause hivernale. On a repris nos travaux plus tôt pour travailler avec le
ministre. Nous avons suspendu à plusieurs reprises, pas parce que ça nous
faisait plaisir, mais c'est qu'on comprenait qu'effectivement le ministre n'avait pas toujours les réponses à
nos questions. En fait, il avait rarement les réponses à nos questions, mais
on comprenait qu'il était préférable de suspendre pour le laisser se tourner
vers son équipe et nous revenir avec soit une réponse ou, encore une
fois : Je ne le sais pas.
Par contre,
Mme la Présidente, à plusieurs reprises, on lui a répété :
Pourquoi vous n'avez pas scindé votre projet
de loi? Concentrons-nous, là, sur l'essentiel,
sur votre promesse. Si on se concentre, bien, probablement qu'on va être
capables, effectivement, de regarder le chapitre, sur les 37 chapitres, bien,
celui qui concerne, justement, les élections scolaires. Savez-vous quoi? On ne
s'est jamais rendu à ces articles, parce qu'il y avait tellement d'autres
dispositions importantes.
Qu'on m'explique pourquoi on a besoin de jouer
dans les notes des élèves pour abolir des élections. Qu'on m'explique pourquoi on a besoin de jouer dans la
formation des enseignants pour abolir des élections scolaires. Qu'on m'explique pourquoi on parle de cheminement
spirituel pour abolir des élections scolaires. C'est quoi, le rapport? Si vous le savez, Mme la Présidente, je vous en supplie,
dites-le-moi, parce que j'ai beau chercher, je n'ai jamais trouvé. Par contre,
j'ai finalement commencé à comprendre
pourquoi que le gouvernement, notre premier ministre était très pressé à tirer
la plug puis dire : Ça suffit, on sort notre ministre de l'Éducation de
l'étude détaillée.
C'est que,
chaque jour qui passait, on perdait beaucoup de temps à voir l'improvisation du
ministre, parce qu'à chaque jour il
devait répondre aux députés de l'opposition. C'était très difficile, à un
moment donné, de toujours dire : Je vous reviens, je vais vous
revenir. Puis la grogne qui a commencé à monter... Pour faire une réforme en
éducation, Mme la Présidente, ça prend un
début de commencement d'un consensus social. Habituellement, l'éducation, vous
avez, et bien évidemment, les
enfants, leurs parents, les enseignants, le personnel de soutien,
l'équipe-école, évidemment, des cadres scolaires ainsi que les commissaires
scolaires. On peut tous comprendre pourquoi que les commissaires scolaires
ne veulent pas adhérer à ce projet de loi, évidemment, on les élimine.
Par contre,
les parents, les enseignants, habituellement, là, si on veut qu'une réforme
fonctionne, on a besoin d'eux, on a besoin de nos partenaires. Mais plus les
temps avançaient, bien, plus la mobilisation sociale aussi prenait place. On
a vu des enseignants occuper le bureau du
ministre, on a vu des enseignants manifester au caucus de la CAQ et finalement
on a vu des enseignants, par eux-mêmes, partir un blogue et, en quelques
heures, plus de 10 000 pétitionnaires ont signé pour dire au ministre
que leur réforme, là, ils n'en veulent pas, que ce n'est pas ça que le réseau
de l'éducation a besoin.
• (23 heures) •
On a aussi vu, en moins de 24 heures, une
trentaine de comités de parents à travers le Québec qui disent que, finalement,
là, le projet de loi n° 40, ils n'en veulent pas. Une
trentaine de comités de parents à travers le Québec, Mme la Présidente, ça
représente plus de 600 000 élèves, 64 % du réseau de
l'éducation.
Donc, si je
comprends bien, les profs n'en veulent pas, les parents n'en veulent pas. Mais
qu'est-ce qu'on fait? On fonce dans le mur puis on continue d'avancer,
et ce, sachant pertinemment qu'il n'y a toujours pas d'urgence.
Mais là,
finalement, on comprend c'est quoi, l'urgence. Il faut dissimuler les vices
cachés, parce que ce projet de loi mammouth, évidemment, comprend des
vices cachés.
Sérieusement,
honnêtement, là, Mme la Présidente, ça, là, ce sont les amendements. Mardi, 82.
Par la suite, une quinzaine. Et
encore ce soir, là, ils en ont redéposé. J'ai beau faire de la lecture rapide,
j'ai beau me forcer, là, il y a des limites à ce qu'on peut faire. Il y a une
limite, là, une limite, là, à lire rapidement, à essayer de faire les
concordances. Parce que le projet de
loi touche 80 autres lois. Alors, quand j'ouvre ma Loi sur l'instruction
publique, non seulement il faut que
j'ouvre celle-ci, il faut même que j'ouvre la Loi sur les impôts, Mme la
Présidente. Vous voyez à quel point que ça ratisse large, on va partout, dans
tous les sens. Mais le ministre : Non, non, non, dépêchez-vous, arrêtez de
ralentir nos travaux.
À quoi ça
sert, les consultations publiques? À quoi ça sert, l'étude détaillée? Ah! Non,
non. Au fond, qu'est-ce qu'il veut? Qu'on appose une étiquette puis
qu'on dise que tout va bien? Évidemment que non.
Alors, moi,
c'est sûr qu'à titre de nouvelle parlementaire, bien, ça m'offusque. Je croyais
sincèrement venir ici travailler de
façon rigoureuse. Et, oui, ça m'insulte particulièrement quand j'entends le
ministre dire : Les oppositions nous
ont empêchés de travailler. On a collaboré. Nous avons soumis des amendements
conjointement avec le ministre, il les a même adoptés.
Des
fois, quand qu'on prend le temps de lire des gens qui sont ici, qui écrivent
des livres à temps perdu... J'ai confiance — Réflexions (sans cynisme) d'un jeune
politicien. J'ai eu l'occasion, effectivement, moi, d'aller à l'école avec
le leader du gouvernement, fac de droit,
École du Barreau, j'ai pu l'observer. Il a pris du galon. Chapitre 2, Des
ponts à bâtir. Clairement, le ministre de l'Éducation, en ce moment, a un minimum de
jalousie. Je comprends qu'il aurait aimé partager la faculté de droit
avec le leader puis être à la même école. Peut-être qu'il aurait appris
certaines affaires, telles que le respect
des institutions. Et surtout, surtout, il aurait pu avoir la chance d'apprendre
d'un avocat aussi bon que le leader, qui le sait, à quel point c'est important de respecter nos institutions, et
qui sait que le travail des parlementaires a un sens. Il le sait
tellement qu'il l'a écrit. Si je continue de même, il va rougir.
Alors, depuis
une quinzaine d'années, hein... «Pour moi, l'un des premiers défis que le
Québec d'aujourd'hui doit relever, c'est de retrouver la confiance.
[Envers] lui-même et en ses valeurs
«Et cela commence par la confiance en ses
institutions.»
Comment peut-il écrire ça et, d'autre part,
laisser son ministre nous bâillonner et déposer un projet de loi mammouth? Moi, je pose la question suivante :
Est-ce que le leader a vu passer cette brique? Est-ce que le ministre de
l'Éducation a demandé conseil à quelqu'un
comme le leader, qui, lui, quand même... Au niveau du bâillon, il n'est pas si
pire, il en a déjà fait. Mais moi, je me
pose la question : Comment ça se fait que quelqu'un qui croit en nos
institutions, aujourd'hui, dit :
Ce n'est pas grave, enlever un niveau de démocratie, ce n'est pas grave,
surtout lorsqu'il est composé par plus de 50 % de femmes? Ce n'est
pas grave.
Pire que
cela, Mme la Présidente, lorsque le ministre de l'Éducation dit : On l'a
fait avec transparence, est-ce qu'on peut
parler de transparence lorsqu'on a plus du tiers du projet de loi qui a été
réécrit à la hâte? Non, mais, sérieusement, là, il n'y a personne ici qui a lu tous les amendements. Même le ministre ne
les a pas lus. Quand on était en session plénière, il commençait à lire les nouveaux amendements puis
il les comprenait sur le banc. Alors, vous comprendrez qu'on est quand
même inquiets.
Non, non, le
ministre nous a dit, moi, j'ai confiance, moi, j'ai confiance. Lui, évidemment,
il a confiance en tout. Mais il a
perdu la confiance de bien des partenaires, à commencer par les enseignants et
les dizaines et dizaines de comités de
parents qui lui ont écrit. Et, quand on lui a dit : Bien, c'est drôle, il
y a des parents qui nous écrivent, il a dit : Moi, je n'ai entendu
personne. On est tous en copie conforme des courriels envoyés au ministre et au
premier ministre. Si...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Un instant, Mme la députée. S'il
vous plaît, je vais vous demander
d'être un peu plus silencieux. Si vous
voulez discuter, peut-être sortir à l'extérieur du salon bleu, puisque nous
voulons entendre l'intervention de Mme la députée de Saint-Laurent.
M. Tanguay : ...
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Oui, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Tanguay : Je vous
demanderais de faire respecter l'article 32 et que chacun s'assoie à sa
place.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : C'est très bien. Alors, on va demander à chaque membre de l'Assemblée d'occuper la place qui lui a
été assignée. Je vous remercie.
Mme la députée de Saint-Laurent, vous pouvez
poursuivre.
Mme
Rizqy : Non, Mme la Présidente, il n'y a pas de chapitre sur les règles de bonne conduite,
malheureusement, j'ai cherché.
Bien, c'est peut-être le tome II. Qui sait? Peut-être.
Mais, en
attendant, qu'est-ce que moi, je trouve dommage, c'est que le ministre
n'arrête pas de nous dire : On vous
l'a dit, on a un mandat fort. Ils oublient toujours qu'ils ont été élus à
37 %. On a un mandat fort, on vous l'a dit. Alors, parfait. S'il
nous l'a dit, moi, j'ai d'autres questions pour le ministre.
Non seulement il a dit qu'il allait fusionner des territoires, fusionner des commissions scolaires, il l'a même écrit dans son plan de gouvernance scolaire en janvier 2018. Ici, évidemment,
on peut voir le visage du ministre de
l'Éducation, son nom. Des écoles
autonomes pour de meilleurs services. Ils sont très forts, hein, là-dessus,
la CAQ, pour avoir des super de beaux titres, mais après ça il faut
aller lire tout ce qu'ils écrivent. Bon, alors, effectivement, on veut abolir les commissions
scolaires, créer des centres de
services, mais surtout on veut les fusionner et, après ça, attention! les
intégrer au ministère de l'Éducation. Donc, si
je comprends bien, là, l'objectif
final, c'est que les commissions
scolaires vont devenir des centres de services qui vont venir se
rattacher au complexe G ici, à Québec, avec un paquet de fonctionnaires, puis le
ministère de l'Éducation, qui n'est pas vraiment connu pour être très
transparent puis efficace, bien, il va juste être encore moins efficace et moins transparent. C'est ça
que j'ai bien compris. Mais le ministre, quand on lui dit : Bien non, vous
n'allez pas faire ça, il dit : Ah! non, non, je l'ai juste écrit. Mais
faites-moi confiance. Même si dans la loi, avec plein d'amendements, en douceur, que
j'ai faufilés, je me donne des pouvoirs que par décret je peux m'approprier
plein de pouvoirs, comme fusionner des territoires et des commissions
scolaires ou des centres de services,
faites-moi confiance, je n'utiliserai
pas ce superpouvoir. Bien non, Mme la
Présidente, là, on est habitués. Il
vient de le dire encore : Quand on le dit puis qu'on l'écrit, on va le faire. Il ne nous a juste pas dit
quand. Alors, j'attends la date du prochain décret, parce que, là, au moins, ce ne sera pas par bâillon. La
bonne nouvelle : on n'aura pas besoin d'attendre jusqu'à
2 heures du matin, ça va être par décret. On va le lire dans la Gazette
à minuit.
Mais
de toute évidence, Mme la Présidente, en un an, qu'est-ce que le ministre de l'Éducation a fait dans le réseau d'éducation? Faisons
son bilan. Il a ouvert la Loi sur l'instruction publique pour faire quoi?
Ajouter un service à deux vitesses. Projet
pédagogique particulier à 5 000 $,
10 000 $? Pas de problème, je vais vous légaliser ça. Même si on a été capable de quantifier combien ça coûtait pour rendre ça
gratuit partout au Québec, entre 300 et 400 millions, il a dit :
Bien non, bien non, il y a tellement de
milliards en surplus, pourquoi prendre 300 millions de dollars pour le
mettre dans le réseau d'éducation publique puis s'assurer qu'au fond tous les
enfants sont égaux dans le même réseau public? Donc, grâce à notre
nouveau ministre de l'Éducation, un superhéros, un ancien enseignant,
maintenant, au Québec, on a un système d'éducation à deux vitesses.
• (23 h 10) •
Qu'est-ce
qu'il a fait d'autre? Il a ajouté les maternelles quatre ans. Combien ça
coûtera? On ne le sait pas, ce n'est pas grave, ça coûtera ce que ça
coûtera.
Maintenant,
qu'est-ce qu'il fait? Bien, on charcute la Loi sur l'instruction publique par
bâillon. On inscrit noir sur blanc
que nos institutions publiques devront offrir des services aux établissements
privés. Méchant dérapage! On ajoute que désormais on fait de la formation
continue obligatoire chez les enseignants, nonobstant ce que le président du
Conseil du trésor est en train de négocier
aux tables de négociation. Ça, ça veut dire, Mme la Présidente, au Québec,
négocier de bonne foi, ça n'existe plus avec le ministre de l'Éducation,
on impose.
Mais, pendant ce
temps-là, les autres priorités, vous savez, celles qu'on entend toujours, quand
on entend qu'il y a une rotation assez
importante d'enseignants dans une même classe parce qu'il y a une pénurie
d'enseignants, qu'est-ce qu'il y a
là-dedans? Zéro. Quand on entend qu'il manque des psychologues, des
orthopédagogues, des orthophonistes, qu'est-ce
qu'il y a dans son projet de loi? Zéro. Quand on entend que le personnel de
soutien a besoin de davantage de ressources, qu'est-ce qu'ils font pour le
personnel de soutien? Absolument rien. Protecteur de l'élève, il s'est époumoné
pour dire à quel point que, le protecteur
de l'élève, c'était important qu'il relève du Protecteur du citoyen. Qu'est-ce
qu'il a mis là-dedans? Absolument rien.
Tant
qu'à avoir un projet de loi fourre-tout, là, à tout le moins assure-toi que
tout ce que tu as dit, dans l'opposition, que tu voulais modifier, une fois que t'allais devenir un ministre de
l'Éducation... Bien, mets-le dedans. À tout le moins, écoute-toi. À défaut
d'écouter les oppositions, à défaut d'écouter des enseignants, à défaut
d'écouter les parents, à tout le moins,
est-ce que le ministre peut s'écouter? On lui a déposé un amendement, mot pour
mot, qu'il a écrit lui-même quand il était dans l'opposition, il l'a
refusé. Alors, à la fin de la journée, c'est très difficile de suivre le
ministre.
Par
contre, Mme la Présidente, nous, on va se rappeler une chose. À minuit moins
une, il a déposé un amendement pour
dire : Savez-vous quoi? Tant
qu'à attendre au 29 février, je ne vous l'ai pas dit, mais, moi, dès maintenant,
les gens qui pendant des années ont
servi le réseau de l'éducation à titre de commissaires, vous êtes immédiatement congédiés, prenez vos cliques et vos claques, on ne veut plus
jamais vous voir, alors que ces gens-là l'ont fait pratiquement de façon
bénévole, par amour pour leur école
publique. Alors, Mme la Présidente, en matière de transparence et de respect,
on repassera.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Saint-Laurent. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Sherbrooke.
Et vous disposez d'un temps de parole de 6 min 13 s.
Mme
Christine Labrie
Mme
Labrie : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, je dois vous dire que je suis vraiment
déçue de ne pas avoir pu traiter
l'ensemble des articles du projet
de loi n° 40
et l'ensemble des amendements déposés par le ministre dans les derniers jours. Je trouve que ça allait très bien
en commission parlementaire. Le ministre, évidemment, n'est pas d'accord, il nous l'a fait savoir, mais je trouve qu'on
avançait et je trouve qu'on avait des débats qui étaient très constructifs. Et,
à preuve, avec les arguments qu'on faisait
valoir, dans l'opposition, on a réussi à sensibiliser le ministre
à plusieurs enjeux pour lesquels il a lui-même déposé des amendements
pour répondre à des préoccupations qu'on avait, c'est arrivé à plusieurs reprises. Et même la majorité des amendements qui ont été adoptés, depuis le mois de novembre,
quand on a commencé les travaux, ce sont des amendements du ministre
qui visaient à répondre à des préoccupations
qu'on avait formulées, que les
groupes avaient formulées aussi en commission parlementaire. Donc, je pense que
ça démontre à quel point le travail
qu'on faisait était constructif, à quel point on était capables d'enrichir
ensemble ce projet de loi là pour le perfectionner.
Malheureusement, ça n'allait pas assez vite aux yeux du ministre, et il a
souhaité interrompre ce processus-là.
Une
des raisons qui fait que ça n'allait pas toujours aussi vite qu'il aurait
voulu, c'est qu'il n'avait pas les réponses à toutes les questions qu'on posait. Ça, on va se le dire, il y a
beaucoup de questions qu'on a posées pour lesquelles il devait chercher les
réponses et pour lesquelles, même, les réponses n'existaient pas. Donc, il
n'était pas seulement question de suspendre
les travaux quelques minutes pour trouver les réponses, ce sont des réponses
qui n'existaient pas, sur les conséquences du projet de loi, entre
autres, ou les modalités d'application du projet de loi.
Donc, il a décidé de
court-circuiter le processus et d'imposer le bâillon alors qu'il restait
environ 300 articles à adopter;
beaucoup d'articles de concordance, c'est vrai, comme il l'a dit, là-dedans,
mais quand même beaucoup de débats de fond qui n'ont pas eu lieu. Et faites le
calcul, Mme la Présidente. Avec environ 300 articles qu'il restait,
environ 80 amendements, d'autres
nouveaux qui ont été déposés aujourd'hui, avec les cinq heures qu'on a eues
tout à l'heure en étude détaillée, on n'aurait même pas eu assez de
temps, dans ces cinq heures-là, simplement pour faire la lecture des articles qu'il nous restait à discuter sur ce
projet de loi là. Donc, évidemment, si on n'avait même pas le temps d'en faire
la lecture, vous comprendrez qu'on
n'a pas eu le temps de faire les débats qui s'imposaient. Et ça, bien, moi, ça
me déçoit, parce que j'aurais
vraiment souhaité améliorer ce projet de loi là, et c'est dans ce sens-là que
j'ai travaillé depuis le début. J'aurais
aimé qu'on puisse le faire avec tous les articles. Ce n'est pas arrivé parce
que le ministre est devenu soudainement très, très pressé. Et ça, c'est difficile de se l'expliquer parce que,
jusque dans les derniers jours, il nous disait que même la date du 29 février
pouvait être repoussée de quelques semaines. Et même, il n'y a pas si
longtemps, il nous avait dit qu'il
n'y en avait pas, d'urgence, que le vrai «deadline», c'était le mois de
novembre et qu'il avait tout son temps, qu'on n'avait pas besoin
d'imposer un bâillon. Au début, c'est ce qu'il nous disait.
Moi,
je pense que le ministre s'est rendu compte récemment qu'il était en train de
perdre des appuis qu'il pensait avoir
depuis le début de l'étude de son projet de loi, notamment l'appui des parents,
qui, il est vrai, ont d'abord appuyé le
projet de loi, dans une certaine mesure, mais qui ont constaté au fil des mois
qu'il y avait quand même des lacunes, dans
ce projet de loi là, qui les concernaient, et notamment quand il est arrivé
avec ses plus récents amendements, au mois de janvier, où ils perdaient un poids, au conseil d'administration, qu'ils
avaient à l'origine dans le projet de loi. Les parents, de plus en plus, ont réalisé que, dans le cadre de
la formule du conseil d'administration, ils auraient beaucoup moins de place, ils auraient beaucoup moins de pouvoirs
qu'ils peuvent en avoir actuellement. Donc, ils ont commencé à se mobiliser
et à dénoncer le projet de loi, ils ont
commencé à envoyer des lettres. Et ça, bien, ça paraît assez mal, pour un
ministre qui nous dit depuis le début
vouloir faire ce projet de loi là pour donner plus de pouvoirs aux parents, de ne
pas réussir à rallier les parents derrière son projet de loi.
Et les parents sont tellement fâchés du projet
de loi que, depuis l'annonce du bâillon, cette semaine, il y a une trentaine de comités de parents de commissions
scolaires partout à travers le Québec, qui représentent ensemble plus de
600 000 élèves, 64 % des élèves inscrits à l'école au Québec,
qui ont pris la peine de nous écrire, et ça, je parle des 24 dernières heures, qui ont pris la peine de
nous écrire et d'écrire au ministre pour dénoncer le projet de loi, pour
dénoncer son bâillon. Et ils ont fait ça, là, vraiment, là, en pleine nuit,
dans les dernières heures, en pleine tempête, ils ont décidé de prendre du temps pour ça. Et savez-vous
ce qu'ils nous ont demandé, Mme la Présidente? Ils nous ont demandé une consultation publique sur l'éducation au
Québec, ils nous ont demandé à ce qu'on fasse une vaste réflexion collective
sur l'éducation au Québec. Et, c'est drôle, ça fait des mois que je parle de
ça, que je le dis, que ce que ça prend, pour régler les problèmes qu'on a en éducation en ce moment, pour réfléchir à
ça, c'est une réflexion collective qui implique vraiment tous les partenaires,
pas des décisions qui partent du ministre, de son bureau, qui partent du
ministère et qui sont imposées en bas
comme on en a eu depuis les dernières décennies en éducation. Ça, les gens dans
le réseau ne sont plus capables d'en
voir, des réformes qui arrivent d'en haut et qui leur sont imposées. Ce que les
gens veulent, dans le réseau, et ce
que les parents veulent aussi, c'est de pouvoir participer à cette réflexion
collective là sur ce qu'on veut faire avec notre réseau d'éducation. Et c'est ce qu'ils ont réclamé massivement
depuis les derniers mois. C'est ce qu'on a entendu aussi en commission parlementaire
quand les groupes sont venus nous parler en auditions.
Donc, moi, le
constat que je fais de tout ça, c'est que malheureusement le ministre
n'a pas choisi cette voie-là. Il n'a
pas choisi de rallier les gens autour d'un projet commun, il a choisi d'imposer
sa solution à lui, c'est celle de la réforme de la gouvernance scolaire. On en
verra les résultats dans les prochains mois. Mais malheureusement, moi, ce que j'ai constaté,
au fil de ma courte vie, c'est que les réformes qui sont imposées sont rarement
un gage de succès, parce que les gens qui n'ont pas participé à élaborer ces
réformes-là, ils n'ont pas envie de les mettre en place et de faire en sorte qu'elles
fonctionnent. Je vous remercie.
• (23 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Sherbrooke.
Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Joliette.
Et vous disposez d'un temps de parole de 5 min 36 s.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Vous allez peut-être
me traiter de naïve, j'espère toujours
garder une part de naïveté dans ma vie, mais, quand je suis arrivée ici, aujourd'hui,
je pensais que le gouvernement s'emploierait à apaiser les choses, à quand même
essayer d'installer un climat de relative sérénité.
Après les
derniers jours, qui ont été particulièrement intenses, quand on nous avait
laissé entendre qu'il y aurait un bâillon, mais, après, que ce n'était
plus sûr, puis que le 29 février, ce n'était pas une date butoir, que le
leader du gouvernement, à peine quelques heures avant qu'il envoie la
convocation, disait : On va voir comment les travaux vont se passer cet après-midi, on continue à évaluer tout
ça, les travaux, mercredi après-midi, se sont super bien passés, on a adopté
plein d'articles, on sort de là; 40 minutes
après, convocation. Minutes qui suivent, on apprend que la journée au complet
de jeudi, d'étude détaillée, était annulée.
On entend le premier ministre nous dire, hier, que les commissions
parlementaires, ça ne sert à rien, que les oppositions sont arrogantes.
Celle-là, je l'ai trouvée particulièrement forte de café — mon
expression du jour.
Donc, Mme la
Présidente, je pensais ça, puis là, après, je me suis dit... Bien là, j'ai
entendu le député de La Peltrie faire
son allocution, tout à l'heure, j'ai dit : Bon, lui, il n'est pas dans une
phase pour apaiser les choses, mais, d'après moi, le ministre, lui, il
va essayer quand même parce qu'il veut que sa réforme puisse marcher, puisse atterrir
correctement. Il se dit : On a quand
même bien travaillé. Ça fait trois projets de loi en ligne qu'on fait ensemble,
on essaie toujours d'être constructives,
donc, je me suis dit, je pense qu'il va arriver quand même avec une attitude
pas si mal en commission. Bien non.
Première
chose qu'il fait, il refuse qu'on continue à étudier le projet de loi bloc par
bloc. Vous savez, c'est 36 blocs. Que
qui a créés? Le ministre lui-même, pas nous, là. Lui, il est arrivé avec ça, il
a dit aux oppositions : Ça va être beaucoup plus efficace, on va travailler bloc par bloc. C'est
comme ça qu'on a travaillé depuis le début de ce projet de loi là. Or, aujourd'hui, non, on ne travaillera plus bloc par bloc, on va travailler au fur et à mesure des articles, en changeant de sujet, évidemment, donc
en ne facilitant en rien les choses pour nous ni pour les gens qui essaient de
nous suivre, parce qu'il y a beaucoup de gens qui s'intéressent à ce qui se
passe ici aujourd'hui.
Mais ce qui est le plus grave, ce qui ajoute
l'insulte à l'injure, c'est qu'il nous dépose une nouvelle liasse de 15 amendements.
Puis qu'est-ce qui se cache dans cette liasse-là? Bien, un coup de force.
Nos commissaires
scolaires, vous savez, ces gens-là que le gouvernement aime tellement mépriser,
bien, ces gens-là, quand même, qui se sont
donnés, qui ont été élus, pas assez fortement à leur goût, là, mais qui ont
quand même été élus, qui ont
travaillé pour les gens pendant des années, bien, ce ne sera plus le
29 février, ça va être dans les prochaines heures, vraisemblablement... Quand le projet de
loi va être adopté puis qu'on va aller le faire sanctionner, au petit matin,
chez le lieutenant-gouverneur, bien, ils
n'existeront plus, ils n'auront plus de mandat, ils n'auront plus de
personnalité juridique, hein, parce
que ça aurait pu arriver qu'ils veuillent peut-être réfléchir à des recours. Ce
ne sera plus possible, ils n'existent
plus. Mais, pire que ça, on ne leur dira rien, on ne leur permettra pas de se
réunir une dernière fois, on ne leur permettra
pas de faire une transition harmonieuse. Puis ça, c'est supposé être inspirant.
Ça, là, c'est supposé être super pour l'éducation au Québec, de se dire :
Aïe! ça, c'est ça qui va aider les jeunes dans les écoles. Pas de transition.
Du jour au lendemain, le directeur général
qui se ramasse à gérer l'ensemble de ce qui se passe dans son centre de
services, à recevoir les plaintes des gens, les plaintes des gens qui, aux
dernières nouvelles, ne sont pas au courant qu'ils n'ont plus de
représentants, donc ils l'apprennent, j'imagine, en même temps que nous.
C'est
ça qu'on nous a offert ce soir. On a dit : Il y a des gens, là, qui sont à
terre, qu'on a affaiblis, qu'on a méprisés, mais on va leur donner un dernier petit coup de pied dans le ventre, là,
juste pour être sûrs qu'ils ne pourront jamais se relever. C'est comme ça qu'on
a traité les élus scolaires. Puis, vous savez quoi, Mme la Présidente, on a le
droit d'avoir toutes les divergences
du monde sur les réformes de structure, sur ce qu'on devrait faire, sur nos
idéologies respectives, mais le
respect des personnes, ça, ça devrait être notre lot à tous et toutes ici qui
sommes les représentants de la population.
Alors,
moi, ce soir, qui étais tellement heureuse d'avoir les responsabilités en éducation,
parce que je me disais : On est face à un gouvernement qui nous a
dit : Ça va être notre grande priorité, l'éducation... Puis moi, même si
je suis dans l'opposition, j'aime ça
construire, j'aime ça améliorer, j'aime ça essayer de changer les choses article
par article, s'il le faut, parce que j'y crois, à ce qu'on fait au
quotidien. Bien, je me sens flouée, je me sens profondément flouée d'y avoir cru, que ce gouvernement-là, il ferait
de l'éducation une réelle priorité, qu'il ne déciderait pas de mettre une
réforme de structure qui va monopoliser
toutes les énergies d'un réseau pendant des mois et des années au détriment de
plein d'autres priorités, dont je pourrais vous faire l'énumération, mais qu'on
connaît : les professeurs qui sont en pénurie, les enfants qui ont des difficultés, la composition des
classes, le manque de professionnels,
les écoles qui tombent en ruine.
C'est à ça que je voulais travailler. Bien, ce soir, je me sens flouée, comme
plein d'enseignants, comme plein de parents,
comme plein de gens qui croient que l'éducation, ça devrait être une vraie
priorité puis que ce n'est pas à coups de force puis à coups de bâillons
qu'on devrait y arriver. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Joliette.
Maintenant, je reconnais M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Youri Chassin
M. Chassin : Merci,
Mme la Présidente. J'ai préparé
quelques éléments parce que je trouve que c'est un projet de loi, le projet de loi n° 40,
qui va effectivement au-delà de la simple abolition des élections scolaires et
des postes de commissaire scolaire, mais je
ne peux m'empêcher de réagir à certains propos que j'ai entendus, parce que
je me rappelle...
Et
là c'est un peu loin, on remonte début novembre. Lors des consultations
particulières sur le projet de loi
n° 40, on a entendu différents
groupes, différents partenaires, et les oppositions ont posé
systématiquement la question : Mais est-ce que vous trouvez que,
dans le projet de loi n° 40, il y
a des éléments qui parlent de
réussite éducative, de réussite des
élèves? Puis, bon, on nous a parlé notamment des comités d'engagement vers la
réussite, salués par plusieurs partenaires, un outil qui, je pense, se révélera vraiment un bon moyen de mobilisation
pour la réussite. Et puis on a aussi insisté sur la réussite éducative
et puis finalement, bien, effectivement, on se rend compte qu'il y a des
éléments, dans le projet de loi n° 40, qui favorisent la réussite scolaire. Alors, maintenant,
ce n'est plus ça, l'argument des oppositions, qu'on entend, c'est davantage devenu un projet
de loi mammouth ou qui intègre trop
d'éléments, mais qui, justement, va un peu plus loin que simplement l'abolition des élections
scolaires, simplement l'abolition du poste de commissaire scolaire, mais qui,
comme le ministre l'a dit, débureaucratise.
Et je trouve que
c'est intéressant parce qu'on change une certaine culture, hein, on remplace
d'ailleurs les commissions scolaires par des
centres de services scolaires, et le mot «services», quant à moi, est un mot-clé.
On se met au service des écoles, on
se met au service des communautés et on se met au service des parents et des
élèves. Je pense que c'est un changement de culture formidable.
Évidemment,
il y a beaucoup d'éléments dont j'aurais voulu parler, Mme la Présidente, mais
je vais me concentrer sur certains.
J'aurais pu aussi parler d'un article qui, moi, me tient à coeur,
l'article 31 du projet de loi, où on parle des conseils d'établissement qui vont consulter leurs
élèves sur, finalement, leur milieu de vie. On les met à contribution, et c'est intéressant dans le cas d'un... dans le
fond, d'un système d'éducation qui vise aussi à former des citoyens, hein?
Donc, on met à contribution les élèves sur leur milieu de vie, je
trouvais ça intéressant. Mais je vais plutôt m'attarder à une longue discussion qu'on a eue et qui m'a semblé parfois surréaliste. Parce que,
dans le projet de loi, on parle du rôle du parent pour le choix de l'école de son enfant. Ce
n'est pas quelque chose d'absolument
nouveau ou invraisemblable, de dire :
Bien, on va donner davantage de possibilités au parent de pouvoir choisir une
école adéquate pour les besoins de son enfant. Pourquoi, Mme la Présidente?
Bien, parce qu'à l'heure actuelle imaginez-vous que, pour une commission
scolaire où il y a une école, il y a une place, le parent se dit :
Tiens, ce n'est pas la commission scolaire dans le territoire de laquelle je vis, mais il y a une possibilité, ce
n'est pas loin, ça se peut que ce soit drôlement intéressant pour mon jeune.
Bien, si j'obtiens cette place-là, je dois
quand même demander à la commission scolaire d'origine une autorisation de
le transférer. Puis le projet de loi n° 40 vient changer ça. Donc, le
centre de services scolaire d'origine n'aura plus ce genre de veto là. À mon avis, il s'agit d'un bon principe. On reconnaît
fondamentalement qu'il est légitime pour les parents d'être les premiers décideurs de ce qui est bon
pour leurs enfants et on leur évite donc des vexations bureaucratiques. Et je
vous avoue, Mme la Présidente, que j'ai été fort surpris,
personnellement, d'entendre une défense de ce mécanisme bureaucratique de la
part de certaines personnes.
• (23 h 30) •
Ceci étant
dit, c'est un élément. Il y en a un autre qui, moi, me semble aussi
percutant : par le projet de loi n° 40, on demande, à l'article 90... ou, en fait, on
oblige le centre de services à consulter le milieu municipal, donc, sa communauté.
Un élément intéressant, pourquoi? Parce que,
dans ma courte carrière de député, j'ai eu à vivre un cas particulier, avec
ma collègue la députée de Prévost, où, un projet porté par une communauté, en fait, par la ville de
Prévost, justement, de bâtir une
école secondaire avec des particularités, donc il fallait pouvoir s'attarder,
là, à l'ensemble du projet, bien, ce projet-là dépassait un peu les
paramètres d'analyse traditionnels de la commission scolaire, voire même du
ministère de l'Éducation, et ça a été un effort de vente pour faire réaliser à
la commission scolaire qu'il y avait là un projet intéressant, un projet
porteur, un projet mobilisateur tant pour la communauté que pour les élèves,
notamment parce qu'avec une école secondaire
qui possède des infrastructures, pour la ville de Prévost, bien, il y avait la
possibilité, par exemple, que l'école
ait une bibliothèque qui soit utilisée dans la communauté ou un auditorium qui
puisse être utilisé aussi en dehors
des heures d'école. Évidemment, c'était, à ce moment-là, hors des paramètres d'analyse. Alors, nous, on
a fait un effort, mais, quand on va avoir des centres de services scolaires qui
vont consulter le milieu municipal, ces arrimages-là vont être facilités.
Alors, j'aimerais particulièrement rassurer la députée
de Joliette qui, dans ses jolies rimes, mentionnait son souhait : un peu plus de considération pour les régions, un peu
moins de centralisation. Et je pense
que, dans l'exemple que je viens de
donner, c'est exactement ce que le projet de loi n° 40 cherche à faire.
Alors, évidemment, Mme la Présidente, j'espère l'avoir convaincue de
voter en faveur de ce projet de loi. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de
Saint-Jérôme. Maintenant, je vais céder la parole à Mme la députée de
Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Mme Émilie Foster
Mme Foster : Merci, Mme la
Présidente. Ce soir, on s'apprête à réaliser une promesse historique de la CAQ.
Il n'y a certainement personne qui va nous
accuser de ne pas réaliser nos promesses, certainement personne qui va nous
accuser de s'être cachés par rapport à nos
intentions sur notre façon de concevoir le système d'éducation au Québec. On a
fait campagne là-dessus en 2012, en 2014, en 2018. Maintenant, on respecte
notre engagement.
Je me
confesse, j'ai personnellement participé à la rédaction de tout ça au fil des
années, à cette réforme-là. Et vous savez
quoi? Je l'ai fait avec mon coeur. Je pense qu'il n'y a personne, en cette
Chambre, qui a le monopole du coeur. Je pense qu'il n'y a personne, dans notre
équipe, qui a fait ça pour dire : Ah! on va démolir des gens, on va... Il
n'y a personne qui avait une mauvaise
intention, bien au contraire. Quand j'étais assise et que je travaillais ces
réformes-là dans l'opposition, et je
suis certaine que c'était la même chose qui animait notre actuel ministre de
l'Éducation, il y a toujours un seul souci que j'avais en tête, c'était à quoi
devrait ressembler le système d'éducation pour maximiser... pour être
optimal pour nos jeunes, pour qu'on puisse en donner le maximum à nos jeunes.
C'est certain
que le changement qu'on s'apprête à faire, c'est un gros changement. C'est
certain. C'est un débat qui est
émotif. On a entendu beaucoup de gens se prononcer, et c'est normal, ça doit
être fait en démocratie. Ça implique qu'il
y a des gens qui avaient du pouvoir qui vont en avoir moins, qu'il y a des gens
qui avaient du pouvoir qui n'en auront plus.
Ça implique aussi que les dynamiques dans le système d'éducation vont forcément
changer. Donc, les dynamiques de pouvoir vont se déplacer.
Quand j'entends certains groupes dire qu'ils sont
contre les heures de formation imposées aux enseignants, qui chaque jour ont le destin de nos enfants entre les
mains, chaque jour enseignent, guident nos élèves, bien, moi, je pense que,
oui, il faut s'assumer, je pense qu'ils doivent continuer de se former tout au
long de leur carrière. Pourquoi? Pour acquérir
les meilleures techniques pédagogiques, pour faire avancer nos jeunes. Je pense
que la profession enseignante, justement, elle est importante.
On demande ça aux ingénieurs, aux médecins, mais je pense qu'il faut s'assumer
en disant que, oui, les enseignants doivent se former tout au long de
leur carrière.
Les commissions scolaires, c'est certain qu'on les a beaucoup
entendues, c'est certain, le projet
de loi fait l'objet de leur transformation en centres de services. Mais il faut se souvenir
du pourquoi. Pourquoi, au fil des ans, on a remis cette structure-là en cause? Pourquoi? Dans mon
travail, dans les dernières années, dans l'opposition, je ne le
cacherai pas, là, il y a quelques
unes de journal dont on était responsables, entre autres des abus, il y a
eu beaucoup d'abus. Je ne dis pas que ce sont toutes les commissions scolaires qui ont abusé, bien sûr que non, mais il y a
eu beaucoup d'abus dans
le système, beaucoup d'abus : des directeurs à Hawaï, des
dirigeants au Château Montebello, il
y a eu toutes sortes, toutes sortes
d'abus, des réunions de directeurs généraux, qui coûtaient des centaines de
mille dollars aux contribuables. Donc, c'est un peu pour ça, au fil des
ans, qu'on a fini par remettre en question cette structure-là.
Bref, dans le
cas des commissions scolaires, je pense que, juste le fait qu'on ait une
structure intermédiaire, qu'ils prennent
des décisions, mais qu'ils aient fait des abus comme ça, bien, c'est normal
qu'à un moment donné on ait songé puis on ait réfléchi, avec le temps, à
vouloir les transformer. Et je rappelle qu'il y a eu moins de 5 % de
participation, aux dernières élections, chez les commissions scolaires
francophones également.
La réforme
qu'on s'apprête à faire, on dit souvent qu'on abolit la démocratie, je pense
qu'il faut faire attention, on change le mode d'élection du suffrage universel.
Il va y avoir encore des gens qui vont pouvoir s'impliquer dans le conseil d'administration des centres de services,
il va y avoir encore des gens qui vont pouvoir s'impliquer au niveau des
écoles, mais nous, on a fait deux choix. Le premier choix, c'est qu'ils ne
seront plus élus au suffrage universel avec des élections qui coûtent des 10,
12 millions, et le deuxième choix, c'est qu'ils ne seront plus rémunérés.
Cet argent-là, ça va générer des
économies de 45 millions de dollars, au bas mot, pour nos élèves et ça va
aller dans les services directs aux
élèves. C'est le choix qu'on fait. Donc, quand on nous accuse, là, de faire un
débat de structure qui ne bénéficiera pas du tout aux élèves, bien, je ne pense pas que ce soit vraiment vrai,
parce qu'en partant on remet beaucoup de sous. Ça va aller directement
dans le service aux élèves.
C'est une
inversion des pouvoirs dans la pyramide du système scolaire, mais, je le
répète, ce n'est pas une attaque personnelle envers les gens qui
s'impliquaient, bien au contraire. Il y a encore des gens qui pourront
s'impliquer, continuer de s'impliquer. Il y
aura des membres de la société civile dans la composition des conseils
d'administration des centres de services.
Chaque jour,
il y a des élèves qui ont besoin de services et qui ont besoin que ceux qui
sont proches d'eux, ceux qui les
connaissent par leurs noms puissent prendre davantage de décisions, et c'est
vraiment l'esprit de la réforme qu'on veut faire. L'élève doit être au
coeur de tout ça.
Cette
réforme-là, elle a mis des années à voir le jour, mais on la fait pour nos
enfants, pour nos adolescents, pour nos
jeunes, pour que les services augmentent, parce qu'on va avoir plus de sous
pour les services directs au lieu de les mettre dans une structure. Également, on le fait pour l'avenir de nos
élèves, pour que ceux qui sont proches d'eux puissent prendre les
décisions.
Donc, ce soir, ce n'est pas la victoire des
lobbys, c'est plutôt la victoire du service aux élèves. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Maintenant, y a-t-il une autre intervention? Oui, Mme la députée de Roberval,
et vous disposez d'un temps de parole de 10 min 46 s.
Mme Nancy Guillemette
Mme
Guillemette : Merci, Mme la Présidente. Dans un premier temps, je
désire prendre un instant pour saluer le
travail de mon collègue le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur et député de Chambly. Félicitations!
Je souhaite
également saluer les efforts de mes collègues avec qui j'ai l'honneur de siéger
à la Commission de la culture et de l'éducation et avec qui j'ai l'occasion de
collaborer depuis le dépôt du projet de loi n° 40,
la Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique
relativement à l'organisation et à la gouvernance scolaires.
C'est donc
avec un grand plaisir et en tant que membre permanente de la Commission de la
culture et de l'éducation que je
prends la parole ici ce soir au sujet d'un projet de loi qui m'interpelle
grandement puisqu'il concerne l'avenir de nos enfants.
Comme vous le
savez sans doute, Mme la Présidente, le projet de loi n° 40
permettra de doter le Québec d'une gouvernance scolaire moderne, moins
bureaucratique et plus près des besoins des élèves, ce qui nous permettra
de leur offrir davantage de services. Il
donnera aussi plus de pouvoirs aux équipes-écoles et une plus grande
reconnaissance aux enseignants, tout en favorisant un fort sentiment
d'appartenance dans tout le milieu. En ce sens, il est essentiel que ce projet de loi soit adopté dans les plus brefs
délais afin que les centres de services soient en place pour le début de la
prochaine année scolaire, et ce, dans l'intérêt des milliers de jeunes
qui représentent l'avenir du Québec.
• (23 h 40) •
En outre, une
fois adopté, le projet de loi permettra de rendre à nos jeunes les services
auxquels ils ont pleinement droit mais qui leur ont été refusés depuis
trop longtemps. En remplaçant les commissions scolaires par des centres de services scolaires, gérés par un conseil
d'établissement, nous donnerons un second souffle à notre système d'éducation,
malmené depuis de trop nombreuses années. En mettant en place des conseils
d'administration constitués de parents d'élèves, de membres de la communauté
ainsi que de membres du personnel, nous souhaitons permettre une juste
participation des différents acteurs qui contribuent chaque jour à l'éducation
et à la réussite de nos jeunes, et ce, dans l'intérêt
supérieur de nos communautés. Une fois en place, ces nouveaux centres de
services scolaires seront entièrement dédiés
aux établissements scolaires, et ce, afin de répondre adéquatement à leurs
besoins. En décentralisant la prise de décision, nous allons favoriser
l'autonomie des enseignants et offrir des services mieux adaptés à la réalité
de nos jeunes, pour ainsi favoriser une plus grande réussite scolaire.
Par ailleurs,
en modifiant la gouvernance et en dépolitisant l'éducation, il y aura moins de
guerres de pouvoir, et cela sera non
seulement favorable au bon fonctionnement de nos organisations scolaires, mais
cela bénéficiera également à nos jeunes et contribuera à leur épanouissement.
En agissant, en faisant preuve de leadership dans ce dossier, le gouvernement entend mettre en place une méthode de
gouvernance novatrice, moderne et flexible, ce qui lui permettra de relever les
défis actuels mais également ceux pour l'avenir de l'éducation au Québec. Notre
attitude dans le dossier de l'éducation montre aussi que nous sommes un
gouvernement à l'écoute et axé sur la réussite scolaire de tous. C'est d'ailleurs ce qui fait de nous un gouvernement
fort, un gouvernement conciliant, mais surtout un gouvernement sur qui les
Québécoises et les Québécois peuvent compter.
Vous savez,
Mme la Présidente, avec ce projet de loi, nous comptons accorder une juste
place à l'ensemble des acteurs engagés dans la réussite des élèves
québécois. Avec ce projet de loi, nous souhaitons que le travail en silo cesse, dans le but de favoriser l'épanouissement
de nos enfants qui sont, somme toute, la plus grande richesse que nous avons ici, au Québec. Avec ce projet de loi, nous voulons mettre en place une véritable collaboration entre les
experts du domaine de l'éducation, les parents et les communautés dans lesquelles sont implantées nos
écoles. Parce que, si un village peut élever un enfant, imaginez ce que peut accomplir une province tout
entière qui se mobilise pour ses jeunes, pour la réussite de ses jeunes.
En
adoptant ce projet de loi aujourd'hui, notre gouvernement montre une fois de
plus que les intérêts des Québécoises et des Québécois sont sa véritable
priorité, et ce, peu importe leur âge. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Roberval.
Et maintenant je vais céder la parole à M. le député de Beauce-Sud.
M. Samuel
Poulin
M.
Poulin : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Très content de vous retrouver ce soir pour
discuter de cet important projet de
loi qui concerne, évidemment,
l'abolition des commissions scolaires. Très content également de prendre part à
un moment d'histoire, effectivement, une page de l'histoire du Québec qui a été
parrainée, effectivement, par notre collègue le ministre de l'Éducation.
Il
faut se souvenir que l'abolition des commissions
scolaires, ça ne date pas d'hier. L'Action démocratique du Québec, à juste titre, qui a été l'une des premières formations politiques dans notre histoire moderne à proposer une
troisième voie, a proposé, il y a
longtemps, l'abolition des commissions
scolaires au Québec. Évidemment,
je pense que la Coalition avenir Québec, qui s'inscrit dans cette lignée de troisième voie
là, a décidé en 2012, en 2014 de mettre dans son programme électoral
l'abolition des commissions scolaires. Alors, il n'y a pas de surprise pour
personne aujourd'hui qu'avec un gouvernement majoritaire la CAQ décide,
en 2018, de réaliser le tout. Alors, c'est un engagement ferme.
Également,
l'abolition des élections scolaires, on pourrait dire qu'il est souhaité
également par les Québécois. Lorsqu'on regarde le taux de participation à
chacune de ces élections, dans les différentes régions du Québec, il n'a
pas augmenté au cours des années. Au
contraire, il a diminué, et on peut croire que certains Québécois ne sont pas
intéressés suffisamment à ce palier scolaire.
Également, lorsqu'on
discute avec des commissaires d'école... Parce que les partis d'opposition
n'ont pas le monopole de discuter avec eux,
nous aussi, on discute avec nos présidents de commission scolaire, avec nos
commissaires d'école, avec qui nous
avons, somme toute, une très, très bonne relation, et, quand on discute avec
eux, ils nous disent : Peut-être qu'avec les dernières années on ne s'est
pas assez vendus, on n'a peut-être pas assez expliqué ce qu'on faisait, mais on est conscients également qu'il y a des
choix financiers qui doivent être faits au Québec, que l'éducation est une grande
priorité et que chaque somme financière qu'on peut investir pour le bien des
élèves doit être faite. Et c'est exactement ce que la Coalition avenir
Québec a fait depuis son entrée en fonction.
Et on en discute avec les enseignants, qui sont présentement, effectivement, en négociation, et ils nous disent : On a repris espoir, dans notre système
scolaire, envers le gouvernement du
Québec. Quand on vient travailler le
matin, on sent qu'on a un ministre, qui est enseignant, qui croit en nous et qui
comprend exactement le travail qu'on souhaite accomplir pour les élèves. On est conscients également,
lorsqu'on regarde le premier budget de la CAQ, des investissements majeurs qui ont eu lieu en éducation. Alors, on se dit : Enfin, il y a
des gens, il y a des députés, il y a un gouvernement qui nous comprend et qui décide d'aller dans la bonne direction. Et les
comprendre, ça se fait effectivement dans l'abolition
des commissions scolaires.
On
n'est pas les seuls à penser ça. Par
exemple, je me souviens, moi, d'Yves
Bolduc, qui a été un de vos collègues, Mme la Présidente, qui avait
apporté sur la table l'enjeu de l'abolition des élections scolaires, qui était député
de Jean-Talon, Yves Bolduc, faut-il le rappeler. Et je me souviens d'un autre député de
Jean-Talon, Sébastien Proulx, qui était député également à l'ADQ, qui prônait
également l'abolition des élections scolaires. Et aujourd'hui, bien, on a une 76e députée de
Jean-Talon qui, effectivement, prônera l'abolition des élections scolaires. Alors, dans Jean-Talon,
on a vu clair il y a longtemps sur l'abolition des élections scolaires,
ce qui est une excellente nouvelle.
Maintenant,
j'écoutais aujourd'hui à la radio, au 104,7 Outaouais... Et là j'interpelle mon
collègue le ministre responsable de la
région de l'Outaouais : Est-ce
qu'il a entendu l'entrevue de Roch
Cholette, un autre ex-collègue libéral, avec la députée de Saint-Laurent? Et Roch Cholette disait dans le cadre de
l'entrevue : Pourquoi il ne faut pas écouter les Québécois? Pourquoi ne faudrait-il pas, pour le Parti libéral, pour les oppositions, écouter les Québécois? Parce que ça a été le résultat des dernières élections générales au Québec, lorsqu'on
perd, de se dire : Il faudrait écouter davantage les Québécois.
Ce que les Québécois nous disent, c'est qu'il faut réinvestir en éducation,
et je suis convaincu qu'il n'y a pas juste
les gens de l'Outaouais qui le pensent, mais dans l'ensemble du Québec,
qu'il faut investir, et ce 45 millions là peut faire
en sorte que les jeunes du Québec décident de ne pas décrocher, décident
d'accomplir des nouvelles professions et décident de s'en aller dans ce qu'ils souhaitent. Alors, pour nous,
c'est une excellente nouvelle. Et j'invite vraiment les Québécois
à aller écouter cette entrevue avec Roch Cholette, qui est, ma foi, très
intéressante.
Le
projet de loi n° 40, également, Mme la
Présidente, en terminant, c'est une
avancée majeure pour les enseignants. On
vient dire comme gouvernement qu'on fait confiance aux enseignants du Québec,
qu'on pense qu'ils sont et qu'elles sont,
surtout, parce que ce sont majoritairement des femmes... qu'elles
sont les mieux placées pour pouvoir savoir ce qui est bon en pédagogie, ce qui
est bon pour nos élèves et de quelle façon on peut mieux influencer le travail à l'intérieur de nos classes, nos écoles
primaires ou encore du côté des écoles secondaires. Alors, c'est un progrès
important.
Je pense que, lorsqu'on regardera dans le
rétroviseur dans quelques années, on dira : On aura fait le bon choix.
On aura évidemment fait le bon choix
pour nos directions d'école, à qui on vient dire dans ce projet de loi là que nos directions d'école comptent, qu'elles méritent de
prendre les bonnes décisions au bon moment, avec toute la confiance que le gouvernement du Québec leur témoigne, mais également,
surtout, on fait confiance aux enseignants. Et, on le sait, le taux de décrochage scolaire, dans certaines régions du Québec,
est encore un défi. Eh bien, on vient de se donner les moyens, on vient de se donner les outils... Et je pense
réellement que, comme députés, je pense, les 125 députés de l'Assemblée nationale regarderont dans le
rétroviseur et diront : Bien, on aura fait des avancées majeures pour les
enseignants, à tous les niveaux.
Alors,
merci, Mme la Présidente. Évidemment, j'incite l'ensemble de mes collègues ici, à l'Assemblée nationale, à appuyer cet excellent projet de loi. Bravo au gouvernement! Bravo au ministre! Et ensemble on
réalisera de grandes choses dans les prochaines années. Merci.
• (23 h 50) •
La Présidente (Mme Gaudreault) : Je
vous remercie, M. le député de Beauce-Sud.
Et cela met fin à la prise en considération du
rapport de la commission plénière sur le projet de loi n° 40, Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à
l'organisation et à la gouvernance scolaires.
L'article 257.7
du règlement prévoit que la présidence doit maintenant donner lecture de chacun
des amendements proposés avant la mise
aux voix et que chacun des votes se fait à main levée. Alors, je vais avoir besoin de votre collaboration,
parce que ça va être assez long.
Mise aux voix des
amendements du ministre
Alors, je
mets d'abord aux voix les amendements présentés par M. le ministre de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.
Je vous lis
le premier amendement. C'est l'amendement n° 49 :
Remplacer l'article 143 de la
Loi sur l'instruction publique, proposé par l'article 49 du projet
de loi, par l'article suivant :
«143. Un centre de services scolaire francophone
est administré par un conseil d'administration composé des 15 membres
suivants :
«1° cinq
parents d'un élève fréquentant un établissement relevant du centre de services
scolaire, qui sont membres du comité de parents et qui ne sont pas membres du
personnel du centre de services scolaire, représentant chacun un
district; puis
«2° cinq membres du personnel du centre de
services scolaire, dont un enseignant, un membre du personnel professionnel non enseignant, un membre du
personnel de soutien, un directeur d'un établissement d'enseignement et un
membre du personnel d'encadrement;
«3° cinq représentants de la communauté domiciliés
sur le territoire du centre de services scolaire, qui ne sont pas
membres du personnel du centre de services scolaire, soit...»
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vais vous demander, s'il vous
plaît, d'être silencieux. Ce sont des amendements qui sont importants,
qui sont présentés par M. le ministre.
«...a) une
personne ayant une expertise en matière de gouvernance, d'éthique, de gestion
des risques ou de gestion des ressources humaines;
«b) une
personne ayant une expertise en matière financière ou comptable ou en gestion
des ressources financières ou matérielles;
«c) une personne issue du milieu communautaire,
sportif ou culturel;
«d) une personne issue du milieu municipal, de
la santé, des services sociaux ou des affaires;
«e) une personne âgée de 18 à 35 ans.
«Les membres
sont désignés conformément à la présente loi et au règlement pris en
application de l'article 455.2.»
Maintenant, est-ce que le premier amendement à
l'article 49 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Maintenant,
l'article 49... Pardon. M. le leader du gouvernement, pardon.
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, je pourrais peut-être faire une suggestion à cette Assemblée. Si
tous y consentent, si on pouvait vous
exonérer de faire la lecture des amendements du gouvernement... C'est une
proposition que je fais pour gagner du temps, Mme la Présidente, et pour
ménager votre voix.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Je vous remercie de votre
délicatesse, mais je vais céder la parole à M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Tanguay :
Mme la Présidente, après avoir déposé des dizaines d'amendements dans les
derniers jours, dont plusieurs
n'auront jamais été lus avant qu'on les adopte, je pense que le leader du
gouvernement est ce soir particulièrement arrogant.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
M. le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, en toute bonne foi, je fais une suggestion à cette Assemblée, et le
leader de l'opposition officielle souhaite, par ses propos, me prêter
des intentions et, par le fait même, m'insulter. Je ne pense pas, Mme la Présidente, que c'est l'attitude
à avoir. Je trouve ça désolant que le leader de l'opposition officielle
continue dans cette lignée. Alors, Mme la Présidente...
Des voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Bon, avant de se retrouver mardi,
nous avons du travail à faire ce soir et nous allons poursuivre
l'adoption des amendements.
Maintenant, à
l'article 49, article 143.1 proposé : Modifier le premier alinéa
de l'article 143.1 de la Loi sur l'instruction publique, proposé par
l'article 49 du projet de loi :
1° dans le
paragraphe 2° :
a)
par le remplacement, dans ce qui précède le sous-paragraphe a, de «quatre
» et de «résidant» par, respectivement, «entre 4 et 13» et «domiciliés»;
b) par l'ajout, au
début des sous-paragraphes a, b, c et d, de «au moins»;
2° par la
suppression, dans le paragraphe 3°, de «, respectivement désignés par
leurs pairs».
Maintenant, est-ce
que cet amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Maintenant, amendement à l'article 49, article 143.3 proposé :
Modifier l'article 143.3 de la Loi sur l'instruction publique, proposé par
l'article 49 du projet de loi :
1° par la
suppression, dans le premier alinéa, de «élus ou»;
2° par le
remplacement du deuxième alinéa par le suivant :
«Des processus de
désignation sont tenus deux années sur trois pour permettre, chaque fois, la
désignation de deux ou trois membres de chaque catégorie.»;
3° par le
remplacement de la première phrase du troisième alinéa, par la suivante :
«Les
membres désignés entrent en fonction le 1er juillet suivant leur désignation,
à l'exception de ceux visés au paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 143, qui entrent en fonction au fur et à mesure de leur
désignation.»
Maintenant, est-ce
que l'amendement à l'article 49 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Maintenant, l'amendement à l'article 49,
article 143.4 proposé : Modifier
l'article 143.4 de la Loi sur
l'instruction publique, proposé par
l'article 49 du projet de loi, par le remplacement de «ne siège
plus à un conseil d'établissement» par «n'est plus membre du comité de
parents».
Est-ce que cet amendement
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Maintenant, un amendement à l'article 49,
article 143.6 proposé : Remplacer
l'intitulé de la sous-section 1.1 et l'article 143.6 de la Loi sur
l'instruction publique, proposés par l'article 49 du projet de loi,
par ce qui suit :
«1.1. Processus de désignation
des membres des conseils d'administration des centres de services scolaires
francophones siégeant à titre de parent d'un élève.
«143.6.
Les parents d'un élève visés au paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 143 sont désignés par le comité de parents, conformément
au règlement pris en application de l'article 455.2.»
Est-ce que cet amendement
à l'article 49 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Autre amendement à l'article 49, article 143.7 proposé : Remplacer l'article 143.7 de
la Loi sur l'instruction publique, proposé par l'article 49 du projet de
loi, par l'article suivant :
«143.7.
Le directeur général du centre de services scolaire francophone doit s'assurer
que les membres du conseil d'administration qui y siègent à titre de
parent d'un élève sont désignés dans les délais requis.
«Il doit veiller à
l'application des règles prévues par la présente loi et par le règlement pris
en application de l'article 455.2.»
Est-ce que cet amendement à l'article 49
est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Sur division. Est-ce que vous voulez intervenir, M. le député d'Ungava? Non? Bon, c'est juste pour un autre
élément. Merci. Alors, c'est adopté sur division.
Amendement
à l'article 49, article 143.8 proposé : Remplacer
l'article 143.8 de la Loi sur l'instruction publique, proposé par
l'article 49 du projet de loi, par l'article suivant :
«143.8. Le
directeur général du centre de services scolaire procède à un découpage du
territoire du centre de services scolaire en cinq districts,
conformément aux critères et modalités déterminés par le règlement pris en
application de l'article 455.2.»
Est-ce que cet amendement à l'article 49
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Autre amendement à l'article 49, article 143.9 proposé : Remplacer l'article 143.9 de
la Loi sur l'instruction publique, proposé par l'article 49 du projet de
loi, par l'article suivant :
«143.9. Le
directeur général du centre de services scolaire transmet au ministre un rapport
indiquant le nom des personnes
désignées en tant que membres parents d'un élève au conseil d'administration du
centre de services scolaire et le publie sur le site Internet du
centre.»
Est-ce que cet amendement à l'article 49
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division. Autre amendement à l'article 49 : Remplacer
l'article 143.10 de la Loi sur l'instruction publique, proposé par
l'article 49 du projet de loi, par ce qui suit :
«1.2. Processus de désignation des représentants
du personnel des centres de services scolaires.
«143.10. Les membres
du personnel du centre de services scolaire visés au paragraphe 2° du
premier alinéa de l'article 143 sont désignés par leurs pairs,
conformément au règlement pris en application de l'article 455.2.»
Est-ce que cet amendement à l'article 49
est adopté?
• (minuit) •
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Autre amendement à l'article 49 :
Remplacer l'article 143.11 de la Loi sur l'instruction publique, proposé
par l'article 49 du projet de loi, par l'article suivant :
«143.11.
Le directeur général du centre de services scolaire doit s'assurer que les
membres du conseil d'administration qui y siègent à titre de
représentant du personnel ainsi que leurs substituts sont désignés dans les
délais requis.
«Il doit veiller à l'application des règles
prévues par la présente loi et par le règlement pris en application de
l'article 455.2.»
Est-ce que cet amendement à l'article 49
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Autre amendement à l'article 49 :
Remplacer l'article 143.12 de la Loi sur l'instruction publique, proposé
par l'article 49 du projet de loi, par l'article suivant :
«143.12. Le
directeur général du centre de services scolaire transmet au ministre un
rapport indiquant le nom des personnes désignées en tant que membres
représentant le personnel au conseil d'administration du centre de services
scolaire et de leurs substituts et le publie sur le site Internet du centre.»
Est-ce que cet amendement à l'article 49
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Autre amendement à l'article 49 :
Remplacer l'article 143.13 de la Loi sur l'instruction publique, proposé
par l'article 49 du projet de loi, par ce qui suit :
«1.3. Processus de désignation des membres des
conseils d'administration des centres de services scolaires francophones
siégeant à titre de représentant de la communauté.
«143.13. Les
représentants de la communauté visés au paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 143 sont désignés par les
membres visés aux paragraphes 1° et 2° du premier alinéa de cet article,
conformément au règlement pris en application de l'article 455.2.»
Est-ce que cet amendement
à l'article 49 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Autre amendement à l'article 49 :
Remplacer l'article 143.14 de la Loi sur l'instruction publique, proposé
par l'article 49 du projet de loi, par l'article suivant :
«143.14. Le directeur
général du centre de services scolaire doit s'assurer que les membres du
conseil d'administration qui y siègent à titre de représentant de la communauté
sont désignés dans les délais requis.
«Il doit veiller à
l'application des règles prévues par la présente loi et par le règlement pris
en application de l'article 455.2.»
Est-ce que cet amendement
à l'article 49 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Autre amendement à l'article 49 :
Remplacer l'article 143.15 de la Loi sur l'instruction publique, proposé
par l'article 49 du projet de loi, par l'article suivant :
«143.15.
Le directeur général du centre de services scolaire transmet au ministre un
rapport indiquant le nom des personnes
désignées en tant que membres représentant de la communauté au conseil
d'administration du centre de services scolaire et le publie sur le site
Internet du centre.»
Est-ce que cet amendement
à l'article 49 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur
division. Autre amendement
à l'article 49 : Retirer du projet de loi la sous-section 1.2, incluant les
articles 143.16 à 143.18 de la Loi sur l'instruction publique, proposée
par l'article 49 du projet de loi.
Est-ce que cet amendement
à l'article 49 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Maintenant, un amendement
à l'article 69 : Modifier le deuxième
alinéa de l'article 175.6 de la Loi sur l'instruction publique, proposé
par l'article 69 du projet de loi :
1° par le
remplacement, dans le paragraphe 1°, de «d'un conseil d'établissement» par «du
comité de parents»;
2° par le
remplacement du paragraphe 2° par le suivant :
«2°
dans le cas d'un représentant de la communauté, le fait d'établir son domicile
à l'extérieur du territoire du centre de services scolaire ou de ne plus
remplir le profil du poste pour lequel il a été désigné.»
Est-ce que cet amendement
à l'article 69 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Autre amendement à l'article 69 :
Remplacer l'article 175.10 de la Loi sur l'instruction publique, proposé
par l'article 69 du projet de loi, par les articles suivants :
«175.10.
Une vacance à un poste de parent d'un élève au conseil d'administration d'un
centre de services scolaire est
comblée en suivant le mode prescrit pour la désignation du membre à remplacer,
pour la durée non écoulée du mandat.
«175.10.1.
Une vacance à un poste de représentant de la communauté au conseil
d'administration d'un centre de services scolaire est comblée par la
désignation par l'ensemble des membres du conseil d'administration du centre de
services scolaire d'une personne possédant
les qualités requises et répondant aux conditions exigées pour occuper ce poste,
pour la durée non écoulée du mandat.»
Est-ce que cet amendement à l'article 69
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Maintenant, un amendement à l'article 70 : Modifier l'article 70
du projet de loi par le remplacement du paragraphe 2° par le suivant :
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «membres du conseil des commissaires», de «conseil des commissaires» et de «une commission scolaire est
réputée» par, respectivement, «membres du conseil d'administration d'un centre de services scolaire anglophone y
siégeant à titre de parent d'un élève ou de représentant de la communauté»,
«conseil [d'établissement] d'un centre de
services scolaire anglophone» et «un centre de services scolaire anglophone
est réputé».
Est-ce que cet amendement à l'article 70
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 76.1 :
Insérer, après l'article 76 du projet de loi, l'article suivant :
76.1. L'article 184 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le premier alinéa, de «La commission scolaire
qui divise son territoire en régions administratives
peut remplacer, aux mêmes fins,» et de «de la commission scolaire» par,
respectivement, «Le centre de services scolaire peut remplacer» et «du
centre de services scolaire»;
2° par
le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «La commission scolaire» par «Le
centre de services scolaire».
Est-ce que cet amendement à l'article 76.1
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 80.1 :
Insérer, après l'article 80 du projet de loi, l'article suivant :
80.1. L'article 191 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le premier alinéa, de «La commission scolaire
qui divise son territoire en régions administratives, peut remplacer,
aux mêmes fins,» par «Le centre de services scolaire peut remplacer»;
2° par
le remplacement, dans le troisième alinéa, de «La commission scolaire» par «Le
centre de services scolaire».
Est-ce que cet amendement à l'article 80.1
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 81 : Modifier l'article 192
de la Loi sur l'instruction publique, proposé par l'article 81 du projet
de loi :
1° par le remplacement du paragraphe 6° par le
suivant :
«6°
d'élaborer, avec le soutien du centre de services scolaire, et de proposer à
celui-ci, pour adoption, la politique relative aux contributions
financières;»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 7° et
après «écoles», de «, sur tout sujet propre à assurer le meilleur
fonctionnement possible du centre de services scolaire,».
Est-ce que cet amendement à l'article 81
est adopté?
• (0 h 10) •
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Maintenant... Ce n'était pas sur division? Ça va? Maintenant, amendement à l'article 90 :
Modifier l'article 90 du projet de loi par l'insertion, après le premier
alinéa proposé par le paragraphe 2°, de l'alinéa suivant :
«Il veille également à l'établissement de
relations favorisant la réalisation de partenariats au bénéfice des collectivités avec les municipalités et plus
particulièrement, à cet égard, au respect des dispositions de
l'article 211 et du paragraphe
4° du premier alinéa de l'article 266. À cette fin, il rencontre, au moins
deux fois par année, les représentants des
municipalités suivantes dont le territoire est entièrement ou partiellement
compris dans celui du centre de services scolaire :
«1° les municipalités régionales de comté;
«2° les
municipalités locales dont le territoire n'est pas compris dans celui d'une
municipalité régionale de comté, ni dans celui d'une agglomération visée
au paragraphe 3°;
«3° la municipalité centrale des agglomérations
des Îles-de-la-Madeleine, de La Tuque, de Longueuil, de Montréal et de
Québec.»
Est-ce que cet amendement à l'article 90
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Maintenant, un amendement à l'article 113 : Modifier le paragraphe 2°
de l'article 113 du projet de loi par le remplacement, dans le texte
anglais, de «agree to the» par «grant a».
Est-ce que vous adoptez cet amendement à
l'article 113?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Cet
amendement a sept pages, alors je vais avoir besoin de votre collaboration. Amendement à l'article 114 :
Remplacer, dans l'article 114 du projet de loi, les
articles 272.2 à 272.7 proposés par les suivants :
«272.2. Un
centre de services scolaire peut, conformément
aux dispositions des articles 272.3 à 272.13, requérir d'une municipalité locale qu'elle lui cède, à
titre gratuit, un immeuble aux fins de la construction ou de l'agrandissement
d'une école ou d'un centre.
«Il ne peut toutefois exiger qu'un bâtiment soit
érigé sur l'immeuble cédé.
«272.3.
Chaque année scolaire, le centre de services scolaire transmet aux
municipalités locales et aux municipalités régionales de comté dont le territoire est entièrement ou partiellement
compris dans le sien une prévision de ses besoins d'espace conforme au
règlement du ministre.
«À la suite
de la réception de cette prévision, les municipalités transmettent au centre de
services scolaire toute information relative à leur développement susceptible
d'influencer les prévisions des besoins d'espace du centre de services
scolaire. Les municipalités régionales de comté doivent aussi transmettre au
centre de services scolaire toute information
pertinente relative à la planification des infrastructures scolaires inscrite
dans leur schéma d'aménagement et de développement.
«Aux fins du présent article et des
articles 272.5 et 272.10, les pouvoirs et responsabilités attribués à une municipalité régionale de comté ou à son conseil
sont, dans le cas des agglomérations des Îles-de-la-Madeleine, de
La Tuque...»
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Est-ce que je pourrais, s'il
vous plaît, avoir un peu plus de collaboration? Je
vous remercie.
«...de La
Tuque, de Longueuil, de Montréal et de Québec, exercés respectivement par la
municipalité centrale ou son conseil d'agglomération.
«272.4. Après
révision de sa prévision s'il y a lieu, le centre de services scolaire
détermine ses besoins en matière d'immeubles
à acquérir aux fins de construire ou d'agrandir une école ou un centre et, le
cas échéant, il établit un projet de planification des besoins d'espace.
«Le projet de planification des besoins d'espace
doit délimiter le secteur à l'intérieur duquel tout immeuble à acquérir doit
être situé et en décrire les caractéristiques requises, incluant sa superficie
minimale. Les caractéristiques doivent minimalement reprendre celles prévues
par règlement du gouvernement.
«272.5. Le centre de services scolaire transmet
son projet de planification des besoins d'espace à chaque municipalité locale
dont le territoire comprend, en tout ou en partie, le secteur délimité par
celui-ci. Il le transmet également à toute
municipalité locale dont une partie du territoire est susceptible d'être
desservi par l'école ou le centre qui
y est projeté ainsi qu'à chaque municipalité régionale de comté sur le
territoire de laquelle est située une municipalité locale visée par le
présent article.
«Le conseil
d'une municipalité locale ou d'une municipalité régionale de comté doit, dans
les 45 jours suivant la réception du
projet de planification des besoins d'espace, transmettre au centre de services
scolaire un avis sur celui-ci.
«272.6. À
l'expiration du délai de 45 jours, le centre de services scolaire adopte la
planification de ses besoins d'espace,
avec ou sans modifications et la transmet à chaque municipalité locale et à
chaque municipalité régionale de comté
dont le territoire comprend, en tout ou en partie, le secteur délimité par
celle-ci. Le cas échéant, le centre de services
scolaire indique les modifications qui y ont été apportées pour tenir compte de
tout avis reçu du conseil d'une municipalité.
«272.7. Dans
les 45 jours suivant la réception de la planification des besoins d'espace du
centre de services scolaire, le
conseil d'une municipalité locale visée à l'article 272.6 doit l'approuver
ou la refuser. Une copie de la résolution est transmise par la
municipalité au centre de services scolaire et à la municipalité régionale de
comté dont le territoire comprend le sien.
«En cas de
défaut du conseil d'approuver ou de refuser la planification dans ce délai,
celle-ci est réputée avoir été approuvée.
«272.8. Une
fois la planification des besoins d'espace approuvée ou refusée par les
municipalités, le centre de services
scolaire la soumet au ministre pour approbation. À cette fin, le centre de
services scolaire indique au ministre si la planification a été approuvée ou
refusée par les municipalités et, en cas de refus, les motifs au soutien du
refus. Il lui transmet également les avis reçus des municipalités à
l'égard du projet de planification et indique, le cas échéant, les
modifications apportées à la planification pour tenir compte de ces avis.
«Le ministre
peut exiger que le centre de services scolaire modifie sa planification et
[ordonne] que les municipalités locales visées à l'article 272.6
soient consultées à propos de ces modifications.
«Le ministre
approuve la planification après consultation du ministre des Affaires
municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire et de tout
autre ministre concerné.
«272.9. La
planification des besoins d'espace du centre de services scolaire prend effet à
la date à laquelle elle est approuvée par le ministre.
«Le centre de
services scolaire avise dans les plus brefs délais les municipalités locales et
les municipalités régionales de comté
visées à l'article 272.6 de la date de la prise d'effet de la
planification et leur en transmet une copie.
«272.10. Lorsque le secteur identifié à la
planification des besoins d'espace du centre de services scolaire est compris dans le territoire d'une seule
municipalité locale, celle-ci doit céder au centre de services scolaire un
immeuble situé dans ce secteur conforme aux caractéristiques énoncées à la
planification dans les deux ans suivant la prise d'effet de la
planification.
«Sous réserve
du troisième alinéa, lorsque le secteur délimité à la planification des besoins
d'espace est compris dans le
territoire de plus d'une municipalité locale, ces municipalités doivent
déterminer ensemble laquelle doit céder un immeuble et le choix doit
être approuvé par le conseil de chacune.
«Dans le cas
où l'ensemble des municipalités visées au deuxième alinéa sont situées sur le
territoire de la même municipalité régionale de comté, le conseil de
celle-ci détermine quelle municipalité doit céder un immeuble.
«Le centre de
services scolaire et la municipalité à qui incombe l'obligation de cession
peuvent, conformément au règlement
pris en vertu de l'article 452.1, convenir d'un délai autre que celui
prévu au premier alinéa de même que de la cession d'un immeuble qui n'est pas
situé dans le secteur délimité [de] la planification.
«Ils peuvent également, avec l'approbation du
ministre, convenir de la cession d'un immeuble qui n'est pas conforme aux
caractéristiques énoncées à la planification des besoins d'espace du centre de
services scolaire. Le ministre approuve la
cession après consultation du ministre des Affaires municipales, des Régions et
de l'Occupation du territoire et de tout autre ministre concerné.
«272.11. Le
centre de services scolaire peut refuser la cession d'un immeuble sur lequel un
bâtiment est érigé. Un tel refus n'a pas pour effet de mettre fin à
l'obligation de cession d'un immeuble incombant à la municipalité.
«Dans le cas
où le centre de services scolaire accepte la cession d'un immeuble comprenant
un bâtiment, il doit payer la valeur
marchande du bâtiment à la municipalité, établie par un évaluateur agréé
mandaté par le centre de services scolaire.
• (0 h 20) •
«272.12. Si
la municipalité locale n'a pas cédé d'immeuble au centre de services scolaire à
l'échéance du délai prévu au premier alinéa de l'article 272.10, le centre
de services scolaire peut acquérir lui-même un immeuble situé sur le
territoire de cette municipalité dans le secteur délimité à la planification
des besoins d'espace du centre de services scolaire
aux frais de cette dernière. Toutefois, lorsqu'aucune municipalité locale n'a
été désignée conformément au deuxième ou
troisième alinéa de l'article 272.10, l'immeuble peut être acquis sur le
territoire de l'une ou l'autre des municipalités visées à ces alinéas.
«La
municipalité sur le territoire de laquelle est situé cet immeuble doit
rembourser au centre de service scolaire le montant correspondant au
coût d'acquisition du terrain.
«Les autres
conditions et modalités régissant l'acquisition d'un immeuble par un centre de
services scolaire ou le remboursement du coût d'acquisition par une municipalité
locale sont prévues par règlement du gouvernement pris en vertu de
l'article 452.1.
«Un immeuble acquis en vertu du présent article
est réputé permettre l'usage auquel il est destiné.
«272.13. Malgré les articles 272.3 à
272.11, le ministre peut, à la suite de la perte ou de la détérioration d'un
immeuble ou d'un bâtiment par cas de force majeure ou pour des motifs graves de
santé ou de sécurité, ordonner l'application de l'article 272.2 selon les
conditions et modalités qu'il détermine.
«En cas de défaut de la municipalité de céder un
immeuble, l'article 272.12 s'applique avec les adaptations nécessaires.
«272.14. Lorsque les circonstances le
justifient, le ministre peut annuler l'obligation de céder un immeuble.
«272.15. Le
centre de services scolaire à qui une municipalité locale a cédé un immeuble ou
remboursé le coût d'acquisition du
terrain doit, s'il décide de se départir de cet immeuble, offrir à la
municipalité locale de l'acquérir à titre gratuit.
«272.16. Une municipalité locale qui a engagé
des dépenses pour se conformer aux obligations découlant de l'application de l'article 272.2 peut exiger
d'une autre municipalité locale une contribution financière lorsque l'école ou
le centre établi est voué à desservir des élèves provenant du territoire de
cette autre municipalité locale.
«Dans le cas
où une municipalité a cédé à un centre de services scolaire un immeuble dont
elle n'a pas eu à faire l'acquisition pour satisfaire l'obligation prévue à
l'article 272.10, la valeur de l'évaluation municipale de l'immeuble
cédé est assimilée à une dépense engagée par la municipalité.
«Les dépenses
engagées par une municipalité sont réduites de tout paiement reçu d'un centre
de services scolaire en application du deuxième alinéa de
l'article 272.11.
«Le montant
de la contribution financière est fixé par entente en tenant notamment compte
de la répartition de la provenance des élèves. Le centre de services scolaire
concerné fournit aux municipalités, sur demande, les données sur la provenance des élèves desservis par l'école
ou le centre, ainsi que toute autre donnée qu'il détient susceptible d'être
utile aux fins de la conclusion de l'entente.
«Lorsque la
municipalité exige une contribution de plusieurs municipalités, une seule
entente doit être conclue entre toutes les municipalités concernées. Le
montant de la contribution peut varier d'une municipalité à l'autre.
«Dans le cas
où les municipalités ne parviennent pas à conclure une entente fixant le
montant de la contribution, la municipalité qui a engagé les dépenses
peut demander au ministre des Affaires municipales, des Régions et de
l'Occupation du territoire de mandater la Commission municipale du Québec afin
qu'elle réalise une étude sur la contribution à être versée par chaque
municipalité concernée. Les articles 24.7 à 24.15 de la Loi sur [la]
Commission municipale (chapitre C-35) s'appliquent, compte tenu des
adaptations nécessaires.
«272.17. Une
municipalité locale peut exercer un droit de préemption à l'égard de tout
immeuble de son territoire qu'elle
est susceptible d'acquérir en vue de le céder à un centre de services scolaire
pour se conformer aux obligations découlant de l'application de
l'article 272.12, à l'exclusion d'un immeuble qui est la propriété d'un
organisme public au sens de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels (chapitre A-2.1).
«Ce droit ne
peut être exercé que sur un immeuble à l'égard duquel a été inscrit un avis
d'assujettissement au droit de préemption.
Il est exercé par préférence à tout autre titulaire d'un tel droit sur cet
immeuble, sous réserve de l'article 56 de la Loi sur le patrimoine
culturel (chapitre P-9.002) et de l'article 68.3 de la Loi sur la
Société d'habitation du Québec (chapitre S-8).
«272.18.
L'avis d'assujettissement doit identifier l'immeuble visé et décrire la fin à
laquelle il pourra être acquis.
«Cet avis est notifié au propriétaire de
l'immeuble et prend effet à compter de son inscription au Registre foncier. Il
est valide pour une période de 10 ans à compter de cette inscription.
«272.19. Le
propriétaire d'un immeuble visé par un avis d'assujettissement ne peut, sous
peine de nullité, l'aliéner au
bénéfice d'une personne autre qu'une personne qui lui est liée au sens de la Loi
sur les impôts (chapitre l-3) s'il n'a pas notifié à la
municipalité un avis de son intention d'aliéner l'immeuble.
«Cet avis
doit indiquer le prix et les conditions de l'aliénation projetée ainsi que le
nom de la personne qui envisage d'acquérir
l'immeuble. Lorsque cette aliénation est faite, en tout ou en partie, pour une
contrepartie non monétaire, l'avis doit contenir une estimation fiable
et objective de la valeur de cette contrepartie.
«272.20. La
municipalité peut, au plus tard le 90e jour suivant la notification de l'avis
de l'intention d'aliéner, notifier au propriétaire un avis de son intention
d'exercer son droit de préemption et d'acquérir l'immeuble au prix et
aux conditions qui y sont énoncés, sous
réserve de toute modification convenue ultérieurement avec le propriétaire.
Lorsque l'avis de l'intention d'aliéner contient une estimation de la
valeur d'une contrepartie non monétaire, le prix doit être majoré d'une somme
équivalente.
«La
municipalité peut, pendant cette période, exiger du propriétaire tout
renseignement lui permettant d'apprécier l'état de l'immeuble. Elle peut également, sur préavis de 48 heures,
avoir accès à l'immeuble afin de réaliser, à ses frais, toute étude ou
analyse qu'elle juge utile.
«Si la
municipalité ne notifie pas au propriétaire l'avis prévu au premier alinéa à
l'intérieur du délai de 90 jours, elle est réputée renoncer à exercer
son droit de préemption.»
Des voix : ...
• (0 h 30) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Ah! ce n'est pas fini, ce n'est pas fini.
«Lorsque la
municipalité renonce à exercer son droit de préemption et que l'aliénation
projetée se réalise, elle fait radier l'avis d'assujettissement au
Registre foncier.
«272.21.
Lorsque la municipalité se prévaut de son droit de préemption, elle doit
acquitter le prix de l'immeuble dans
les 60 jours suivant la notification de l'avis de son intention de l'acquérir.
Si elle ne peut verser la somme au propriétaire, elle peut la déposer,
pour le compte du propriétaire, au greffe de la Cour supérieure.
«Les
articles 53.15 à 53.17 de la Loi sur l'expropriation (chapitre E-24)
s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires.
«À défaut de
conclure un contrat notarié, la municipalité devient propriétaire de l'immeuble
par l'inscription, au Registre
foncier, d'un avis de transfert de propriété contenant la description de
l'immeuble, le prix et les conditions de son acquisition ainsi que la
date à laquelle la municipalité prendra possession de l'immeuble.
«L'avis de
transfert doit être [signé] au propriétaire au moins 30 jours avant son
inscription au Registre foncier.
«Pour être
inscrit, l'avis doit être accompagné des pièces qui établissent que le prix a
été versé au propriétaire ou déposé au greffe de la Cour supérieure et
de la preuve de sa signification.
«Le centre de
services scolaire peut se prévaloir du droit de préemption inscrit par une
municipalité au Registre foncier, dans la mesure et aux conditions
déterminées par règlement du gouvernement.
«272.22.
Lorsque la municipalité se prévaut de son droit de préemption, elle doit
dédommager la personne qui envisageait
d'acquérir l'immeuble pour les dépenses raisonnables qu'elle a engagées dans le
cadre de la négociation du prix et des conditions de l'aliénation
projetée.»
Maintenant, est-ce que cet amendement à l'article 114
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 123 : Modifier l'article 123
du projet de loi :
1° par le remplacement
du paragraphe 1° par le suivant :
1° par le remplacement, dans le dernier alinéa, de la «liste électorale
d'une autre commission scolaire» par «liste électorale du centre de
services scolaire anglophone qui a compétence sur le territoire où se trouve
l'immeuble»;
2° par l'insertion, après le paragraphe 1°, du suivant :
1.1° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«À défaut
d'avoir fait un choix conformément au deuxième alinéa, le propriétaire visé au
premier alinéa est présumé avoir choisi de payer la taxe scolaire au
centre de services scolaire francophone sur le territoire duquel est situé son
immeuble.»
Maintenant, est-ce que cet amendement à l'article 123
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 125 : Modifier l'article 125 du projet de loi par le remplacement, dans le
paragraphe 2°, de «centre de services scolaire» par «un centre de services
scolaire».
Est-ce que cet amendement à l'article 125
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Maintenant, amendement
à l'article 131.1 : Insérer, après l'article 131 du
projet de loi, l'article suivant :
131.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 452, du suivant :
«452.1. Le gouvernement peut, par
règlement, déterminer toutes autres conditions ou modalités que celles prévues
aux articles 272.3 à 272.15 aux fins de l'application de
l'article 272.2.
«Ce règlement peut notamment prévoir :
«1° les
[règlements] que doivent échanger, selon la périodicité et les délais
déterminés, le centre de services scolaire et les municipalités
concernées;
«2° les autorisations du ministre que le
centre de services scolaire doit obtenir;
«3° les conditions et modalités permettant
à un centre de services scolaire et à une municipalité locale de convenir d'un délai autre que celui prévu au
premier alinéa de l'article 272.10 ou de la cession d'un immeuble qui
n'est pas situé dans le secteur délimité à la planification des besoins
d'espace du centre de services scolaire;
«4° les
pouvoirs du centre de services
scolaire, y compris l'exercice du droit de préemption inscrit au registre
foncier par la municipalité, et les obligations financières qui
incombent à la municipalité en cas de défaut par cette dernière de céder un
immeuble dans le délai prescrit;
«5° les
caractéristiques que doit posséder un immeuble acquis par un centre de services
scolaire aux fins de la construction ou de l'agrandissement d'une école
ou d'un centre;
«6° les conditions et modalités d'acquisition
d'un immeuble par un centre de services scolaire en vertu de l'article 272.12, de détermination et de
remboursement des sommes dues au centre de services scolaire par la
municipalité locale à la suite de
l'application de cet article, ainsi que, en cas de défaut de paiement par la
municipalité locale, les modalités de
paiement des sommes dues au centre de services scolaire, les intérêts exigibles
à la municipalité locale et la possibilité pour le gouvernement de compenser
ces sommes sur toute somme que lui, ou l'un de ses ministères ou organismes,
doit à la municipalité locale.»
Est-ce que cet amendement à l'article 131.1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Maintenant, un amendement à l'article 132 : Remplacer l'article
132 du projet de loi par l'article suivant :
132. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 455.1, du suivant :
«455.2.
Le gouvernement peut, par règlement, déterminer les modalités, conditions et
normes de désignation des membres du
conseil d'administration d'un centre de services scolaire francophone et des
membres du conseil d'administration
d'un centre de services scolaire anglophone visés au paragraphe 3° du premier
alinéa de l'article 143.1.
«Il peut notamment
prévoir :
«1°
les critères et les modalités applicables au découpage du territoire d'un
centre de services scolaire francophone en districts;
«2°
les délais et les modalités applicables au processus de désignation des membres
du conseil d'administration d'un centre de services scolaire [et] que
les conditions auxquelles ils doivent satisfaire.
«Le
règlement peut établir des normes différentes selon les catégories de membres
du conseil d'administration des centres de services scolaires. Il peut
également permettre que certaines modalités de désignation soient déterminées
par les personnes responsables de la désignation d'une catégorie de membres.»
Est-ce que cet amendement
à l'article 132 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article
134 : Insérer, après l'article 457.7 de la Loi sur l'instruction publique
proposé par l'article 134 du projet de loi, l'article suivant :
«457.7.1. Le ministre
peut, par règlement, déterminer les normes et modalités applicables à la
prévision des besoins d'espace d'un centre de services scolaire prévue à
l'article 272.3.»
Est-ce que cet amendement
à l'article 134 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Autre amendement à l'article 134 :
Modifier l'article 457.8 de la Loi sur l'instruction publique, proposé par
l'article 134 du projet de loi, par la suppression du paragraphe 7° du deuxième
alinéa.
Est-ce que cet amendement
à l'article 134 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur
division. Amendement
à l'article 136 : Modifier l'article 136 du
projet de loi par l'insertion, dans le paragraphe 1° et après «remplacement»,
de «, partout où ceci se trouve,».
Est-ce que cet amendement
à l'article 136 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à
l'article 137 : Modifier l'article 137 du projet de loi :
1°
par le remplacement, dans ce qui précède l'article 459.5.4 de la Loi sur
l'instruction publique proposé, de «du suivant» par «des suivants»;
2° par l'ajout, après
l'article 459.5.4 de la Loi sur l'instruction publique proposé, de l'article
suivant :
«459.5.5.
À la demande d'une municipalité locale ou de sa propre initiative, le ministre
peut exiger du centre de services
scolaire qu'il lui fasse rapport, dans le délai qu'il indique, des moyens que
celui-ci met en oeuvre pour favoriser l'utilisation
de ses immeubles par cette municipalité, conformément à l'article 266. Le
ministre peut, après réception de ce
rapport, faire des recommandations au centre de services scolaire et à la
municipalité ou ordonner, aux conditions qu'il détermine, que la
municipalité ait accès aux installations du centre de services scolaire.»
Est-ce que cet
amendement à l'article 137 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à
l'article 143 : Modifier l'article 143 du projet de loi par le
remplacement du sous-paragraphe b du paragraphe 1° par le sous-paragraphe
suivant :
b) par le remplacement du paragraphe 2° par le
suivant :
«2° quatre membres sont enseignants à
l'éducation préscolaire ou à l'enseignement primaire ou secondaire;».
Est-ce que cet amendement à l'article 143
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
• (0 h 40) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division. Amendement à l'article 160.1 : Insérer, après
l'article 160 du projet de loi, l'article suivant :
160.1. L'article 117.15 de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Malgré les premier et troisième alinéas, une
municipalité peut, afin de se conformer aux obligations qui lui incombent en
vertu des articles 272.10 et 272.12 de la Loi sur l'instruction publique
(chapitre I-13.3) :
«1° céder à un centre de services scolaire tout
terrain visé au premier alinéa;
«2° utiliser les sommes versées dans le fonds
spécial prévu au deuxième alinéa pour faire l'acquisition d'un immeuble en vue de le céder à un centre de
services scolaire, ou pour payer le montant dû au centre de services scolaire
qui a acquis un immeuble à sa place.»
Est-ce que cet amendement à l'article 160.1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division. Amendement à l'article 160.2 : Insérer, après
l'article 160.1 du projet de loi, l'article suivant :
160.2. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 117.16, du suivant :
«117.16.1.
Une municipalité peut utiliser les pouvoirs réglementaires prévus à la présente
section afin d'obtenir des terrains ou des sommes destinés à lui
permettre de se conformer aux obligations qui lui incombent en vertu des
articles 272.10 et 272.12 de la Loi sur l'instruction publique (chapitre
I-13.3). Lorsqu'une municipalité utilise ces pouvoirs
à cette fin, les articles 117.1 à 117.16 s'appliquent, compte tenu des
adaptations nécessaires et sous réserve de ce qui suit :
«1° malgré
l'article 117.4, la municipalité peut dans tous les cas exiger la cession d'un
terrain dont la superficie excède
10 % de la superficie du site, mais elle doit dans ce cas verser au
propriétaire une somme équivalente à la valeur de la portion du terrain
qui excède ce pourcentage, calculée conformément à l'article 117.6;
«2° sauf dans le cas prévu au paragraphe 1°, si
la municipalité exige, à l'égard du même site, la cession d'un terrain ou le versement d'une somme en application
du présent article et de l'article 117.1, la contribution totale exigée
du propriétaire ne peut excéder les limites prévues [de] l'article 117.4;
«3° les
terrains cédés, de même que les sommes versées au fonds spécial visé au
deuxième alinéa de l'article 117.15, doivent servir uniquement aux fins
prévues au quatrième alinéa de cet article.
«S'il appert
qu'un terrain ou des sommes ne peuvent être utilisés aux fins prévues au
premier alinéa, la municipalité peut en faire usage conformément aux
premier et troisième alinéas de l'article 117.15.»
Est-ce que cet amendement à l'article 160.2 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division. Amendement à l'article 168.1 : Insérer, après
l'article 168 du projet de loi, ce qui suit :
Loi sur les cités et villes.
168.1. La Loi
sur les cités et villes (chapitre C-19) est modifiée par l'insertion, après
l'article 556, du suivant :
«556.1. Un
règlement d'emprunt qui porte sur un des objets suivants ne requiert que
l'approbation du ministre :
«1° l'acquisition d'un immeuble aux fins de le céder à un centre de services
scolaire conformément à l'article 272.10 de la Loi sur l'instruction publique (chapitre I-13.3), ainsi que les
travaux effectués sur l'immeuble préalablement à la cession;
«2° le paiement du montant dû à un centre de
services scolaire en application de l'article 272.12 de cette loi.»
Est-ce que cet amendement à l'article 168.1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division. Amendement à l'article 168.2 : Insérer, après
l'article 168.1 du projet de loi, l'article suivant :
168.2.
L'article 570 de cette loi est modifié par l'ajout, après le paragraphe c du
premier alinéa, du paragraphe suivant :
«d)
s'approprier tout immeuble ou partie d'immeuble qu'elle compte céder à un
centre de services scolaire en application de l'article 272.2 de la Loi
sur l'instruction publique (chapitre I-13.3).»
Est-ce que cet amendement à l'article 168.2 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division. Amendement à l'article 172.1 : Insérer, après
l'article 172 du projet de loi, ce qui suit :
Code municipal du Québec
172.1. Le
Code municipal du Québec (chapitre C-27.1) est modifié par l'insertion, après
l'article 1061, du suivant :
«1061.0.1. Un
règlement d'emprunt qui porte sur un des objets suivants ne requiert que
l'approbation du ministre :
«1°
l'acquisition d'un immeuble aux fins de le céder à un centre de services
scolaire conformément à l'article 272.10 de la Loi sur l'instruction publique (chapitre I-13.3), ainsi que les
travaux effectués sur l'immeuble préalablement à la cession;
«2° le paiement du montant dû à un centre de
services scolaire en application de l'article 272.12 de cette loi.»
Est-ce que cet amendement à l'article 172.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division. Amendement à l'article 172.2 : Insérer, après
l'article 172.1 du projet de loi, l'article suivant :
172.2.
L'article 1097 de ce code est modifié par l'ajout, après le paragraphe 3° du
premier alinéa, du paragraphe suivant :
«4°
s'approprier tout immeuble ou partie d'immeuble qu'elle compte céder à un
centre de services scolaire en application de l'article 272.2 de la Loi
sur l'instruction publique (chapitre I-13.3).»
Est-ce que cet amendement à l'article 172.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 176 : Remplacer, dans le paragraphe 1° de l'article 7 de la Loi favorisant
le développement et la reconnaissance des compétences de la main-d'oeuvre,
proposé par l'article 176 du projet de loi,
«, les commissions scolaires et le Comité de gestion de la taxe scolaire de
l'île de Montréal» par «et les commissions scolaires».
Est-ce que cet amendement à l'article 176 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 184 : Remplacer l'article 184 du
projet de loi par l'article suivant :
L'article 184 : L'article 4 de cette loi
est modifié, dans le premier alinéa :
1° par le
remplacement de «les commissaires» et de «être commissaires» par,
respectivement, «les membres du conseil d'administration du centre de
services scolaire anglophone qui y siègent à titre de parent d'un élève ou de
représentant de la communauté» et «être éligible»;
2° par l'ajout, à la fin, de la phrase
suivante : «Elles sont réputées élues et proclamées élues le jour de leur
nomination et elles entrent en fonction le même jour.»
Est-ce que cet amendement à l'article 184 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 192 : Modifier l'article 192 du
projet de loi par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
3° par la suppression, partout où ceci se
trouve, de «ayant droit de vote».
Est-ce que cet amendement à l'article 192 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division. Amendement à l'article 196.1 : Insérer, après
l'article 196 du projet de loi, l'article suivant :
196.1. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 10.3, de ce qui suit :
«Chapitre [111.0.1].
«Attribution des profils de compétence aux fins
de l'élection des représentants de la communauté.
«11.0.1. Le
nombre de postes de représentant de la communauté varie de 4 à 13 selon le
nombre de circonscriptions électorales
établies sur le territoire du centre de services scolaire, conformément aux
articles 6 et 7, duquel est soustrait le nombre de postes de membres du
personnel sur le conseil d'administration du centre de services scolaire anglophone
prévu au paragraphe 3° du premier alinéa de l'article 143.1 de la Loi
sur l'instruction publique (chapitre I-13.3).
«11.0.2. Les profils sont attribués aux postes
de représentant de la communauté dans l'ordre dans lequel ils sont prévus au paragraphe 2° du premier
alinéa de l'article 143 de la Loi sur l'instruction publique
(chapitre I-13.3). Lorsque le
nombre de postes de représentant de la communauté est supérieur à quatre, les
profils sont attribués aux postes supplémentaires selon le même ordre,
lequel est repris jusqu'à ce que chacun des postes se soit vu attribuer un
profil.»
Est-ce que cet amendement à l'article 196.1
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division. Amendement à l'article 200.1 : Insérer, après
l'article 200 du projet de loi, l'article suivant :
200.1.
L'article 17 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «une commission scolaire » par «un centre de
services scolaire».
Est-ce que cet amendement à l'article 201.1
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
• (0 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à
l'article 203 : Modifier l'article 20 de la Loi sur les élections
scolaires, proposé par l'article 203 du projet de loi, par la suppression
du paragraphe n° 5.
Est-ce que cet amendement à l'article 203
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à
l'article 203 : Modifier l'article 20.1 de la Loi sur les
élections scolaires, proposé par l'article 203 du projet de loi, par la
suppression du paragraphe n° 3.
Est-ce que cet amendement à l'article 203
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Autre
amendement à l'article 203 : Insérer, après l'article 203
du projet de loi, l'article suivant :
203.1. L'article 21 de cette loi est
modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, de «commissaire» par «membre élu du conseil
d'administration d'un centre de services scolaire anglophone»;
b) par l'insertion, après le paragraphe 2°, du
suivant :
«2.1° un membre du conseil d'une municipalité;»;
c) par le
remplacement, dans les paragraphes 4° et 4.1°, de «de la commission scolaire»
par «du centre de services scolaire anglophone»;
2° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «commissaire d'une commission
scolaire» par «membre élu du conseil d'administration d'un centre de
services scolaire anglophone».
Est-ce que cet amendement à l'article 203 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 209 : Modifier l'article 209 du
projet de loi par le remplacement du paragraphe 1° par le suivant :
1° par le
remplacement de «la circonscription pour laquelle» par «le poste pour lequel».
Est-ce que cet amendement
à l'article 209 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article
211 : Remplacer l'article 211 du projet de loi par le suivant :
211. L'article 72 de
cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion,
après «connaissance,», de «s'il s'agit d'une candidature au poste de parent
d'un élève,»;
2°
par le remplacement de «président, des électeurs de la commission scolaire» par
«représentant de la communauté, ils sont des électeurs du centre de
services scolaire anglophone».
Est-ce que cet amendement
à l'article 211 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 212 : Remplacer l'article 212 du
projet de loi par le suivant :
212.
L'article 74 de cette loi est modifié par le remplacement de «une seule
commission scolaire et que dans une seule circonscription de celle-ci»
par «un seul centre de services scolaire anglophone et qu'à un seul poste au
conseil d'administration de celui-ci».
Est-ce que cet amendement
à l'article 212 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 214 : Modifier l'article 214 du
projet de loi par le remplacement de «quatre profils de représentants» par
«postes de représentant».
Est-ce que cet amendement
à l'article 214 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Maintenant, un amendement à l'article
215 : Remplacer l'article 215 du projet de loi par l'article
suivant :
215. L'article 102 de
cette loi est modifié :
1° dans le premier
alinéa :
a) par le remplacement, dans le paragraphe n° 3, de «de la commission scolaire» par «du centre de services scolaire
anglophone»;
b)
par le remplacement, dans le paragraphe n° 4, de «le poste de
président, mention de ce poste» par «un poste de représentant de la
communauté, mention du profil».
2° par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «concernée» par «ou du profil
concerné».
Est-ce que cet amendement
à l'article 215 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur
division. Amendement
à l'article 216 : Modifier l'article 116 de la Loi sur les élections scolaires, proposé par
l'article 216 du projet de loi, par le remplacement de «profils» par «postes».
Est-ce que cet amendement
à l'article 216 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur
division. Article 218.
Amendement : Remplacer l'article 218 du projet de loi
par le suivant :
218. L'article 156 de
cette loi est modifié :
1°
par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «président» par «représentant
de la communauté concerné»;
2° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «et troisième» par «, troisième
et quatrième».
Est-ce que cet amendement
à l'article 218 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté?
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Sur division. Amendement à l'article 222 : Modifier le paragraphe n° 1 de l'article 222 du projet de loi par l'insertion, après
«membre», de «élu».
Est-ce que cet amendement
à l'article 222 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur
division. Amendement
à l'article 228 : Remplacer
le paragraphe n° 5 de l'article 228 du projet de loi par le
suivant :
5° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Toutefois,
le mandat d'un membre élu du conseil d'administration d'un centre de services
scolaire anglophone ne prend pas fin du fait :
«1°
dans le cas d'un parent d'un élève, que son enfant cesse de fréquenter un
établissement relevant du centre de services scolaire ou que le parent
cesse d'être membre d'un conseil d'établissement;
«2°
dans le cas d'un représentant de la communauté, qu'il établisse son domicile à
l'extérieur du territoire du centre de services scolaire ou qu'il ne
corresponde plus au profil du poste pour lequel il a été élu.»
Est-ce que cet
amendement à l'article 228 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à
l'article 230 : Modifier l'article 230 du projet de loi par le
remplacement du paragraphe n° 1 par le suivant :
1°
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «commissaire qui cesse, après
son élection, de remplir les conditions d'éligibilité prévues à l'article 20» par «membre élu du conseil
d'administration d'un centre de services scolaire anglophone qui, après
son élection, cesse de remplir les conditions d'éligibilité prévues à l'article
20 ou 20.1, selon le cas,».
Est-ce que cet amendement
à l'article 230 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 231 : Modifier l'article 231
du projet de loi :
1° par le
remplacement, dans le paragraphe n° 1, de «être membre» par «occuper ce
poste»;
2° par l'ajout, à la
fin, du paragraphe suivant :
4° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«La
personne ainsi nommée est réputée élue et proclamée élue le jour de sa
nomination et elle entre en fonction le même jour.»
Est-ce que cet amendement
à l'article 231 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 232 : Modifier l'article 232
du projet de loi par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
3° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Malgré
l'article 160, le membre du conseil d'administration d'un centre de services
scolaire anglophone élu lors d'une élection partielle entre en fonction
à la date de la proclamation d'élection.»
Est-ce que cet amendement à l'article 232 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division. Amendement à l'article 233.1 : Insérer, après
l'article 233 du projet de loi, l'article suivant :
233.1. L'article 200.2 de cette loi est
modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «de la commission scolaire» par «du
centre de services scolaire anglophone»;
2° par l'insertion, à la fin du troisième
alinéa, de «et elles entrent en fonction le même jour».
Est-ce que cet amendement à l'article 233.1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 234 : Remplacer l'article 234
du projet de loi par le suivant :
234. L'article 203.1 de cette loi est
modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «membre du conseil des commissaires
d'une commission scolaire» par «membre élu du conseil d'administration
d'un centre de services scolaire anglophone».
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «huit» par «six».
Est-ce que cet amendement à l'article 234 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
• (1 heure) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 247 : Modifier l'article 247
du projet de loi par le remplacement du paragraphe 2° par le suivant :
2° par l'insertion, après «élection partielle»,
de «à un poste de parent d'un élève».
Est-ce que cet amendement à l'article 247 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Amendement à l'article 253 : Modifier l'article 253 du projet de loi par le remplacement, dans le
texte anglais, de «"school boards" in paragraph 2 by "school
service centres"» par «"Montréal and school boards" in
paragraph 2 by "Montréal and school service centres"».
Est-ce que cet amendement à l'article 253
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Maintenant, c'est un amendement à l'article 259 : Remplacer
l'article 259 du projet de loi par l'article suivant :
259. L'article 245 de cette loi est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion,
avant «ou à la commission scolaire», de «, au centre de services scolaire»;
2° par le remplacement de «celle-ci doit»
par «l'un de ces derniers doit».
Est-ce que cet amendement à l'article 259
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 264 : Modifier l'article 264
du projet de loi par l'insertion, avant «membre», de «ou qui est».
Est-ce que cet amendement à l'article 264
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 265 : Modifier l'article 265
du projet de loi par le remplacement de «ou de» par «, de».
Est-ce que cet amendement à l'article 265
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Amendement à l'article 291 : Remplacer l'article 291 du
projet de loi par le suivant :
291. L'annexe III de la Loi sur la
laïcité de l'État (chapitre L-O.3) est modifiée, dans le paragraphe 4° :
1° par le remplacement de «un commissaire
d'une commission scolaire instituée» par «un membre du conseil d'administration
d'un centre de services scolaire institué»;
2° par
le remplacement de «la commission scolaire du Littoral» par «le centre de
services scolaire du Littoral».
Est-ce que cet amendement à l'article 291
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à
l'article 291.1 : Insérer, après l'article 291 du projet de loi,
ce qui suit :
Loi concernant la Fédération des commissions
scolaires du Québec.
291.1. L'article 2
de la Loi concernant la Fédération des commissions scolaires du Québec
(1960-61, chapitre 140) modifié par l'article 1 du chapitre 102 des lois de
1969, par l'article 1 du chapitre 102 des lois de 1974, par
l'article 1 du chapitre 101 des lois de 1991 et par
l'article 1 du chapitre 104 des lois de 1999, est de nouveau
modifié :
1° par le remplacement du paragraphe 3
par le suivant :
«3. "Centre
de services scolaire" désigne tout centre de services scolaire régi par la
Loi sur l'instruction publique (chapitre I-13.3),
toute commission scolaire régie par la Loi sur l'instruction publique pour les
autochtones cris, inuits et naskapis
(chapitre I-14) ou le centre de service scolaire du Littoral régi par la
Loi sur le Centre de services scolaire du Littoral (1966-67, chapitre
125).»;
2° par
le remplacement, partout où ceci se trouve, de «commissions scolaires» par
«centres de services scolaires».
Est-ce que cet amendement à l'article 291.1
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à
l'article 292 : Modifier l'article 292 du projet de
loi :
1° par
l'insertion, dans ce qui précède le paragraphe 1° et avant «avec les
adaptations», de «partout où ceci se trouve et»;
2° par la suppression du
paragraphe 25°;
3° par la suppression, dans le
paragraphe 35°, de «du premier alinéa».
Est-ce que cet amendement à l'article 292
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à
l'article 293 : Modifier l'article 293 du projet de
loi :
1° par
l'insertion, dans ce qui précède le paragraphe 1° et avant «avec les
adaptations», de «partout où ceci se trouve et»;
2° par la suppression du paragraphe 20°.
Est-ce que cet amendement à l'article 293 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Amendement à l'article 295 : Modifier le deuxième alinéa de
l'article 295 du projet de loi :
1° par l'insertion, dans le paragraphe 7°
et après «312», de «et le deuxième alinéa de l'article 737.25»;
2° par l'ajout, à la fin, des paragraphes
suivants :
16° le paragraphe b de
l'article 1 de la Loi sur le remboursement d'impôts fonciers
(chapitre R-20.1);
17° les
dispositions de tout règlement autre qu'un règlement pris en application de la
Loi sur l'instruction publique (chapitre 1-13.3).
Est-ce que cet
amendement à l'article 295 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 298 : Modifier le premier alinéa de
l'article 298 du projet de loi par le remplacement de «[28] février
2020» par «(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi)».
Est-ce que cet amendement
à l'article 298 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 298.1 :
Insérer, après l'article 298 du projet de loi, l'article suivant :
298.1.
La Loi sur les élections scolaires (chapitre E-2.3) continue de
s'appliquer telle que se lisait le (indiquer ici la date qui précède
celle de la sanction de la présente loi) à tout commissaire scolaire en
fonction après cette date.
Est-ce que cet amendement
à l'article 298.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 299 : Modifier le premier alinéa de l'article 299 du projet de loi par
le remplacement de «1er mars 2020 et jusqu'au 1er mai 2020» par
«(indiquer ici la date qui suit celle de la sanction de la présente loi) et
jusqu'au 15 juin 2020».
Est-ce que cet amendement à l'article 299
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 300 : Modifier l'article 300
du projet de loi par le remplacement de
«1er mars 2020 et jusqu'au 1er mai 2020» par «(indiquer ici la date
qui suit celle de la sanction de la présente loi) et jusqu'au
15 juin 2020».
Est-ce que cet amendement
à l'article 300 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 300.1 :
Insérer, après l'article 300 du projet de loi, l'article suivant :
300.1.
Malgré toute disposition inconciliable, les directeurs généraux des commissions
scolaires francophones membres du
groupement de commissions scolaires francophones reconnu le (indiquer ici la
date qui suit celle de la sanction de
la présente loi) en application de l'article 31 de la Loi sur le régime de
négociation des conventions collectives dans les secteurs public et
parapublic (chapitre R-8.2) ont, à compter de cette date, la charge
exclusive de représenter ces commissions
scolaires au sein de ce groupement. À compter du 15 juin 2020, ils
représentent les centres de services scolaires francophones au sein du
groupement de centres de services scolaires reconnu en vertu de ce même
article.
Les directeurs
généraux visés au premier alinéa représentent autant de voix qu'en avaient
l'ensemble des représentants de la
commission scolaire qu'ils remplacent, selon les règles applicables, et ils
demeurent en poste en vertu du
présent article jusqu'à ce que les règles qui gouvernent la représentation de
membres au sein de ce groupement soient modifiées pour tenir compte de
l'entrée en vigueur de la présente loi.
Est-ce que l'amendement
à l'article 300.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur
division. Amendement
à l'article 301 : Modifier l'article 301 du
projet de loi par le remplacement de «1er mai 2020» par le
«15 juin 2020».
Est-ce que cet amendement
à l'article 301 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
• (1 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur
division. Maintenant,
un amendement à l'article 302 : Retirer l'article 302 du
projet de loi.
Est-ce que cet amendement
à l'article 302 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 304.1 :
Insérer, après l'article 304 du projet de loi, l'article suivant :
304.1.
Les dépenses liées à l'élection scolaire du 1er novembre 2020 et engagées
avant le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi) par un
candidat autorisé lui sont entièrement remboursées sur transmission de ses
rapports financiers et de dépenses. Les
premier et quatrième alinéas de l'article 207 et l'article 208 de la Loi
sur les élections scolaires s'appliquent à ce remboursement, avec les
adaptations nécessaires.
Le candidat autorisé doit, dans les 30 jours
suivant le remboursement de ses dépenses, rembourser les électeurs qui lui ont fait une contribution et transmettre
au directeur général de la commission scolaire un second rapport démontrant la
réception du remboursement de ses dépenses,
le remboursement des contributions et l'acquittement de toutes les dettes
découlant de ses dépenses.
Les
articles 209 à 209.8 de la Loi sur les élections scolaires concernant les
rapports des candidats s'appliquent, avec les adaptations nécessaires.
L'autorisation
prévue à l'article 206.6 de la Loi sur les élections scolaires accordée avant
le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi) expire à
cette date.
Est-ce que cet amendement
à l'article 304.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur
division. Amendement
à l'article 306 : Remplacer l'article 306 du
projet de loi par le suivant :
306. Malgré
l'article 154 de la Loi sur l'instruction publique, remplacé par
l'article 51 de la présente loi, la première séance du conseil
d'administration d'un centre de services scolaire anglophone doit se tenir au
plus tard le 13 novembre 2020.
Est-ce que cet amendement
à l'article 306 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur
division. Amendement
aux articles 306.1 et 306.2 : Insérer, après
l'article 306 du projet de loi, les articles suivants :
306.1. Le
ministre peut, jusqu'au (indiquer ici la date qui suit de deux ans celle de
la sanction de la présente loi),
ordonner à une municipalité locale de céder à titre gratuit un immeuble à un
centre de services scolaire aux fins de la construction
d'une école ou d'un centre, selon les conditions et modalités qu'il impose. Il
ne peut toutefois exiger qu'un bâtiment soit érigé sur l'immeuble cédé.
Si
la municipalité locale n'a pas cédé d'immeuble au centre de services scolaire à
l'échéance du délai fixé par le ministre, le centre de services scolaire peut
acquérir lui-même un immeuble situé sur le territoire de cette municipalité
dans le secteur déterminé par le ministre.
La
municipalité sur le territoire de laquelle est situé cet immeuble doit
rembourser au centre de services scolaire le montant correspondant au
coût d'acquisition du terrain.
Un immeuble acquis en
vertu du présent article est réputé permettre l'usage auquel il est destiné.
306.2. Les
premiers règlements édictés en vertu des articles 452.1 et 457.7.1 de la
Loi sur l'instruction publique (chapitre I-13.3), édictés
respectivement par les articles 131.1 et 134 de la présente loi, ne sont
pas soumis aux dispositions des articles 8 et 17 de la Loi sur les
règlements (chapitre R-18.1).
Est-ce que cet amendement
aux articles 306.1 et 306.2 sont adoptés?
Des voix :
Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 307 : Modifier
l'article 307 du projet de loi par l'ajout, à la fin, du paragraphe
suivant :
4° un
membre du personnel siégeant au conseil d'administration d'un centre de
services scolaire doit, sous peine de
déchéance de sa charge, s'abstenir de voter sur toute question portant sur
l'embauche, le lien d'emploi, la rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de travail, individuelles
ou collectives, de tout employé du centre de services scolaire. Il doit également, après avoir eu
l'occasion de présenter ses observations, se retirer de la séance pour la durée
des délibérations et du vote relatifs à cette question.
Est-ce que cet amendement
à l'article 307 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 308 : Modifier le deuxième
alinéa de l'article 308 du projet de
loi par le remplacement de «1er mai 2020» et de «1er novembre 2020»
par, respectivement, «15 juin 2020» et «5 novembre 2020».
Est-ce que cet amendement
à l'article 308 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article 310 : Ajouter, à la fin du
premier alinéa de l'article 310 du projet de loi, la phrase
suivante :
Un
tel règlement peut notamment prévoir toute modification requise pour harmoniser
la terminologie de tout règlement comportant une référence à une commission
scolaire ou à un commissaire scolaire.
Est-ce que cet amendement
à l'article 310 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article
311 : Remplacer l'article 311 du projet de loi par le suivant :
311.
La formation des premiers conseils d'administration des centres de services
scolaires francophones ainsi que les
premiers processus de désignation des membres du personnel des conseils
d'administration des centres de services scolaires anglophones sont
effectués conformément aux articles 143 à 143.15 de la Loi sur l'instruction
publique tels qu'édictés par l'article 49 de la présente loi, en y faisant les
adaptations suivantes :
1° une
référence au règlement pris en application de l'article 455.2 de la Loi sur
l'instruction publique est une référence à l'annexe I ou à l'annexe II
de la présente loi, selon le cas;
2°
une référence au directeur général d'un centre de services scolaire est une
référence au directeur général d'une commission scolaire;
3° la
date du 1er juillet prévue dans le troisième alinéa de l'article 143.3 de la
Loi sur l'instruction publique est remplacée par 15 juin 2020 pour les centres
de services scolaires francophones et 5 novembre 2020 pour les centres de
services scolaires anglophones.
De
plus, aux fins de l'application des annexes I et II, une référence à un centre
de services scolaire est une référence à une commission scolaire :
1° lorsqu'une
disposition de l'annexe I s'applique avant le 15 juin 2020;
2° lorsqu'une
disposition de l'annexe II s'applique avant le 5 novembre 2020.
Les
annexes I et II peuvent prévoir la délégation de certains pouvoirs au directeur
général du centre de services scolaire.
Est-ce que cet amendement
à l'article 311 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article
311.1 : Insérer, après l'article 311 du projet de loi, l'article
suivant :
311.1. Malgré
l'entrée en vigueur des articles 1, 92, 107 et 107.1, les articles 4, 204, 239
et 240 de la Loi sur l'instruction publique continuent de s'appliquer, tels
qu'ils se lisaient avant leur modification, aux fins de l'année scolaire 2020‑2021.
Est-ce que cet amendement
à l'article 311.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Amendement à l'article
312.2 : Insérer, après l'article 311.1 du projet de loi, l'article
suivant :
311.2. Une
référence à un centre de services scolaire dans les dispositions édictées par
les articles 114, 131.1, 134, 137,
160.1, 168.1, 168.2 et 306.1 de la présente loi comprend, jusqu'au
5 novembre 2020, une référence à une commission scolaire
anglophone.
Est-ce que cet amendement à l'article 311.2
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
• (1 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. C'est l'avant-dernier. Amendement
à l'article 312 — oui, il est un peu long, par
exemple : Remplacer l'article 312 du projet de loi par l'article
suivant :
312. Les
dispositions de la présente loi entrent en vigueur le (indiquer ici la date de
la sanction de la présente loi), à l'exception :
1° des
articles 1, 3, 3.1 et 5.1, du paragraphe 3° de l'article 10, du
paragraphe 2° de l'article 18, des articles 23.1, 24, 27 et 29, du paragraphe 1° de
l'article 34, du paragraphe 1° de l'article 35.1, de
l'article 35.2, du paragraphe 1° de l'article 35.3, du paragraphe 2° de l'article 37, des
articles 37.1 et 39, du paragraphe 1° de l'article 43, du paragraphe
2° de l'article 45, des articles 48, 49, 51 à 63, du
paragraphe 2° de l'article 64, des articles 65, 69 à 75 et 76.1, des
sous-paragraphes a et b du paragraphe 1° et
du paragraphe 2° de l'article 78, des articles 80.1, 81 à 83, 85, 87
et 89 à 93, du sous-paragraphe b du paragraphe 1° et du paragraphe 2° de
l'article 94, des articles 96 à 101, 103 à 105 et 107 à 112, du
paragraphe 1° de l'article 113, des articles 115 à 121, 123, 125 à
129 et 131, de l'article 134 en ce qu'il édicte les articles 457.6 et 457.8, des articles 136 et 139, du
paragraphe 3° de l'article 140, du paragraphe 2° de l'article 143,
des articles 156, 158 à 172, 174 à 177, 250 à 289, 291 à 295 et
297, qui entrent en vigueur le 15 juin 2020 en ce qu'ils concernent un centre de services scolaire
francophone et le 5 novembre
2020 en ce qu'ils concernent un centre de services scolaire anglophone;
2° des
articles 2, 4 et 5, de l'article 35, de l'article 50, du
paragraphe 1° de l'article 64, du sous-paragraphe c du paragraphe 1° de l'article 78, des
articles 106, 114, 131.1 et 133, de l'article 134 en ce qu'il édicte
l'article 457.7.1, du paragraphe 2°
de l'article 137, de l'article 138, des paragraphes 1° et 2° de
l'article 140, des articles 146, 160.1, 160.2, 168.1, 168.2, 172.1
et 172.2, qui entrent en vigueur le 1er juillet 2020;
3° de l'article 9, des paragraphes 1°
et 2° de l'article 10, des articles 14 à 17, du paragraphe 1° de
l'article 18, des articles 19 à 21, 23, 25, 26, 28 et 31 à 33, du
paragraphe 2° de l'article 35.3, de l'article 36, du
paragraphe 1° de l'article 37, des articles 40 et 42 et de
l'article 44, qui entrent, eux, en vigueur le 1er août 2020;
4° de
l'article 38, du paragraphe 1° de l'article 45, des articles 46, 47, 66 et 68,
du paragraphe 2° de l'article 113, des
articles 122 et 124, de l'article 134 en ce qu'il édicte l'article 457.7 et du
paragraphe 1° de l'article 137, qui entrent, eux, en
vigueur le 5 novembre 2020;
5° des articles 88, 95 et 135, qui entrent en
vigueur le 1er juillet 2020 en ce qu'ils concernent un centre des services
scolaire francophone et le 1er juillet 2021 en ce qu'ils concernent un centre
de services scolaire anglophone;
6° de l'article 102, qui entre en vigueur le 1er
juillet 2020 en ce qu'il concerne un centre de services scolaire francophone et
le 5 novembre 2020 en ce qu'il concerne un centre de services scolaire
anglophone;
7° des
articles 4.1, 4.2, du paragraphe 2° de l'article 34, du paragraphe 2° de
l'article 35.1, du paragraphe 2° de l'article 43, des articles 133.1 et
250.1, qui entrent en vigueur le 1er juillet 2021.
Est-ce que cet amendement à l'article 312
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Le dernier amendement tient sur six
pages. Alors, c'est bientôt fini. Amendement aux annexes I et II :
Remplacer les annexes I et II du projet de loi par les suivantes :
«Annexe I.
«Article 311.
«Procédure de
désignation des membres des premiers conseils
d'administration des centres de
services scolaires francophones.
«Section 1. Découpage en districts.
«1. Le
directeur général du centre de services scolaire procède à un découpage du
territoire du centre de services scolaire
en cinq districts conformément à l'article 143.8 de la Loi sur l'instruction
publique (chapitre I-13.3), au plus tard le (indiquer ici la date qui
suit de 30 jours celle de la sanction de la présente loi).
«2. Le
directeur général doit s'assurer qu'au moins une école est située dans chacun
des districts. Il doit aussi, dans la mesure du possible, favoriser une
répartition équitable du nombre d'élèves dans chacun des districts.
«Le directeur général peut tenir compte d'autres
facteurs tels l'existence de caractéristiques communes ou de barrières
physiques et les limites des municipalités.
«3. Chaque district est
décrit par la liste des établissements d'enseignement qui y sont situés.
«Le directeur général
peut leur attribuer un nom.
«4.
Le directeur général peut consulter le comité de parents concernant le
découpage des districts et le nom qui leur est attribué, le cas échéant.
«Le comité de parents
doit formuler ses observations dans le délai que le directeur général indique.
«5.
Le directeur général informe le comité de parents du découpage des districts et
rend l'information disponible sur le site Internet du centre de services
scolaire.
«Section 2.
Conditions requises.
«6.
En plus de posséder les qualités requises prévues à l'article 143 de la Loi sur
l'instruction publique, tout candidat à un poste de membre du conseil
d'administration d'un centre de services scolaire francophone doit remplir les
conditions suivantes :
«1° il possède les qualités prévues à l'article 12 de la Loi sur les
élections scolaires (chapitre E-2.3), sous réserve de l'article 9 de la
présente annexe;
«2°
il n'est pas inéligible au sens des articles 21, 21.3 et 21.4 de la Loi sur les
élections scolaires, compte tenu des adaptations nécessaires.
«Toutefois,
le paragraphe 3° de l'article 12 et le paragraphe 4° de
l'article 21 de la Loi sur les élections scolaires ne s'appliquent pas à un candidat à un poste de
représentant du personnel du centre de services scolaire. Un tel candidat
ne peut par ailleurs être un employé,
dirigeant ou autrement représentant d'une association représentant des salariés
d'un centre de services scolaire.
«Section 3.
Désignation des membres parents d'un élève.
«7.
Au plus tard le 1er mai 2020, le directeur général transmet un avis de
désignation à chaque membre du comité de parents.
«L'avis
de désignation indique les postes qui sont ouverts aux candidatures, ainsi que
les qualités et les conditions requises pour se porter candidat.
«L'avis
comprend la description des districts et précise que le comité de parents doit
désigner les membres parents d'un
élève qui siégeront au conseil d'administration pour chacun des districts du
centre de services scolaire au plus tard le 1er juin 2020.
«8. Les
membres sont élus selon le processus déterminé par le comité de parents, sous
réserve des dispositions des articles 9 à 13.
«9. Peut se
porter candidat pour représenter un district, tout membre du comité de parents
siégeant au conseil d'établissement d'une
école située dans ce district qui possède les qualités et remplit les
conditions requises par l'article 6.
«10. Chaque
candidat est désigné par l'ensemble des membres du comité de parents.
«11. [Lorsqu'un]
candidat ne s'est présenté pour représenter un district conformément aux
dispositions de l'article 9, le poste peut être comblé par un membre du
comité de parent siégeant au conseil d'établissement d'une école située dans un
autre district, selon le processus que détermine le comité de parents.
«12. Le comité
de parents avise le directeur général des résultats du processus de désignation
mené.
«L'avis
contient le nom des personnes qui ont été désignées ainsi que le district que
chacune d'elles représente.
«Est
jointe à l'avis, pour chaque personne désignée, une attestation à l'effet
qu'elle possède les qualités et qu'elle remplit les conditions requises
par l'article 6.
«13. Lorsque des
comités régionaux de parents sont constitués en application de
l'article 191 de la Loi sur l'instruction
publique, l'ensemble des membres de ces comités est réputé constituer le comité
de parents pour les fins de la présente section.
«Le président en est
le président du comité central de parents.
«Section 4.
Désignation des membres représentant le personnel.
«14.
Le membre du personnel enseignant est désigné par et parmi les membres du
personnel enseignant siégeant à ce titre sur un conseil d'établissement
du centre de services scolaire.
«Le membre du
personnel professionnel non enseignant est désigné par et parmi les membres du
personnel professionnel non enseignant siégeant à ce titre sur un conseil
d'établissement du centre de services scolaire.
• (1 h 30) •
«Le
membre du personnel de soutien est désigné par et parmi les membres du
personnel de soutien siégeant à ce titre ou à titre de membre du personnel
affecté à des services de garde sur un conseil d'établissement du centre de
services scolaire.
«Le directeur d'un établissement
d'enseignement est désigné par et parmi l'ensemble des directeurs d'un
établissement d'enseignement du centre de services scolaire.
«Le membre du
personnel d'encadrement est désigné par et parmi l'ensemble des membres du
personnel d'encadrement du centre de services scolaire.
«15.
Les personnes visées à l'article 14 sont désignées au plus tard le
1er juin 2020 selon la procédure déterminée par le directeur
général du centre de services scolaire.
«16.
Chaque personne désignée doit fournir une attestation à l'effet qu'elle possède
les qualités et qu'elle remplit les conditions requises par
l'article 6.
«Section 5.
Désignation des membres représentants de la communauté.
«17. Au plus tard le
1er mai 2020, le directeur général publie un avis sur le site Internet du
centre de services scolaire, invitant les
personnes résidant sur le territoire du centre de services scolaire à soumettre
leur candidature à un poste de
représentant de la communauté au conseil d'administration, visé au paragraphe 3° du
premier alinéa de l'article 143 de la Loi sur l'instruction
publique.
«18. L'avis
indique le nombre de postes à combler, les profils recherchés, les qualités et
les conditions requises, le délai pour déposer une candidature et les
autres instructions nécessaires à ce dépôt.
«19. Un
formulaire de mise en candidature est rendu disponible au siège du centre de
services scolaire et sur son site Internet.
«Ce
formulaire doit permettre au candidat d'y indiquer son nom et ses coordonnées
et de préciser le poste pour lequel
il dépose sa candidature. Il contient une section permettant au candidat
d'attester qu'il possède les qualités et qu'il remplit les conditions
visées à l'article 6.
«Le
formulaire doit indiquer qu'un texte de présentation du candidat d'au plus une
page peut être joint au formulaire au moment du dépôt de la candidature.
«20. La
désignation des membres représentants de la communauté a lieu par cooptation
par les membres parents d'un élève et
les membres représentant le personnel désignés conformément aux sections 2
et 3, lors d'une séance convoquée par le directeur général et tenue au
plus tard le 10 juin 2020.
«21. Au moins
trois membres représentant les parents d'un élève et trois membres du personnel
doivent assister à la séance, laquelle est présidée par le directeur
général.
«Les membres présents déterminent la procédure à
suivre. Le directeur général n'a pas droit de vote.
«22. Le directeur général rend disponibles les
formulaires de mise en candidature reçus.
«23. Aux fins de la désignation, les membres ne
sont pas limités aux formulaires reçus, à moins qu'ils n'en décident autrement.
«Ils doivent toutefois s'assurer que tout membre
désigné sans qu'il n'ait déposé un formulaire de candidature possède les
qualités et qu'il remplisse les conditions visées à l'article 6.
«24. Tout
poste non comblé au moment de la première séance du conseil d'administration
tenue conformément à
l'article 154 de la Loi sur l'instruction publique est traité comme une
vacance au sens de l'article 175.10.1 de cette loi.
«Section 6. Durée des mandats.
«25. Lors de
la première séance du conseil d'administration, les membres déterminent ceux
qui, parmi eux, auront un mandat de deux ans; ceux-ci doivent être deux
ou trois dans chaque catégorie de membres.
«Annexe II (Article 311)
«Procédure de
désignation des membres des premiers conseils d'administration des centres de
services scolaires anglophones à titre de membres du personnel
«1. En plus de
posséder les qualités requises prévues à l'article 143.1 de la Loi sur
l'instruction publique (chapitre I-13.3),
tout candidat à un poste de membre du conseil d'administration d'un centre de
services scolaire anglophone à titre de membre du personnel doit remplir
les conditions suivantes :
«1° il
possède les qualités prévues aux paragraphes 1°, 2°, 4° et 5° de
l'article 12 de la Loi sur les élections scolaires
(chapitre E-2.3);
«2° il n'est pas inéligible au sens des
paragraphes 1° à 3.2°, 4.1° et 5° du premier alinéa et des deuxième et
troisième alinéas de l'article 21 et des articles 21.3 et 21.4 de la
Loi sur les élections scolaires;
«3° il n'est
pas un employé, dirigeant ou autrement représentant d'une association
représentant des salariés d'un centre de services scolaire.
«2. Le membre
du personnel enseignant est désigné par et parmi les membres du personnel
enseignant siégeant à ce titre sur un conseil d'établissement du centre
de services scolaire.
«Le membre du personnel professionnel non
enseignant est désigné par et parmi les membres du personnel professionnel non
enseignant siégeant à ce titre sur un conseil d'établissement du centre de
services scolaire.
«Le membre du
personnel de soutien est désigné par et parmi les membres du personnel de
soutien siégeant à ce titre [et] à
titre de membre du personnel affecté à des services de garde sur un conseil
d'établissement du centre de services scolaire.
«Le directeur
d'un établissement d'enseignement est désigné par et parmi l'ensemble des
directeurs d'un établissement d'enseignement du centre de services
scolaire.
«3. Les
personnes visées à l'article 2 sont désignées au plus tard le
1er juin 2020 selon la procédure déterminée par le directeur
général du centre de services scolaire. Et finalement :
«4. Chaque
personne désignée doit fournir une attestation à l'effet qu'elle possède les
qualités et qu'elle remplit les conditions requises par
l'article 1.»
Est-ce que l'amendement aux annexes I et II
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Mise aux voix des
amendements de la députée de Saint-Laurent
Je vais mettre maintenant aux voix les amendements
présentés par Mme la députée de Saint-Laurent.
Amendement
à l'article 4. L'article 4 du projet de loi qui
modifie l'article 19 de la Loi sur l'instruction publique
est remplacé par le suivant :
L'article 19 de la Loi sur l'instruction
publique est remplacé par le suivant :
«19.
Dans le cadre des programmes de formation et des dispositions de la présente
loi, ainsi que dans le respect de son
autonomie professionnelle individuelle, de son jugement et de son expertise,
l'enseignante ou l'enseignant a le droit de diriger la conduite du ou
des groupes d'élèves qui lui sont confiés, de choisir la démarche appropriée
pour la préparation et la présentation de
ses cours, son matériel didactique et ses instruments d'évaluation ainsi que de
prendre les modalités d'interventions qu'il juge appropriées.»
Est-ce que l'amendement
à l'article 4 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejeté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Il est rejeté. Amendement à l'article 6.1. Insérer, après
l'article 6 du projet de loi, le suivant :
6.1. L'article 42
de la Loi sur l'instruction publique est modifié par l'insertion dans le paragraphe
1°, après les mots «fréquentant l'école», des mots «dont au moins un
parent d'enfant handicapé et en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage».
Est-ce que cet amendement
à l'article 6.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejeté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : L'article est rejeté. Amendement à l'article 92. Modifier l'article 92
du projet de loi par le remplacement du paragraphe 1° par le
suivant :
1° par
l'insertion, après le premier alinéa, des alinéas suivants :
«À
cette fin, relève également de la compétence du centre de services scolaire
toute personne résidant sur le territoire d'un autre centre de services
scolaire à qui le centre de services scolaire dispense des services.
«Pour un élève
reconnu HDAA qui ne peut recevoir les services requis sur son territoire de
centre de services scolaire, qui demande et
qui obtient une entente de services dans un autre territoire que celui de son
centre de services, celle-ci peut exceptionnellement être d'une durée
d'un cycle scolaire.»
Est-ce que l'amendement
à l'article 92 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejeté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : L'amendement est rejeté. Amendement à
l'article 102. L'article 215.2 de la Loi sur l'instruction publique, introduit par l'article 102
du projet de loi, est modifié par la suppression dans le premier alinéa,
après les mots «dont des municipalités,» des mots «ou des établissements
d'enseignement régis par la Loi sur l'enseignement privé
(chapitre E-9.1),».
Est-ce que cet amendement
à l'article 102 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejeté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Cet amendement est rejeté. Maintenant, un amendement à l'article 105.1. Insérer, après
l'article 105 du projet de loi, le suivant :
105.1.
L'article 220.2 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin du deuxième
alinéa, de la phrase suivante : «Le protecteur de l'élève désigné
relève du Protecteur du citoyen.»
Est-ce que cet amendement
à l'article 105.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejeté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, l'article est rejeté.
Mise
aux voix des amendements de la députée de Sherbrooke
Je mets maintenant
aux voix les amendements présentés par Mme la députée de Sherbrooke.
Alors, ce
premier amendement est un amendement à l'article 49. L'article 143, tel qu'amendé par
l'article 49 du projet de loi,
est modifié par l'ajout dans le paragraphe 1°, après «trois siégeant à ce
titre au conseil d'établissement d'une école
qui dispense l'enseignement secondaire», de la phrase suivante : «, un
siégeant à ce titre au comité consultatif des services aux élèves
handicapés et aux élèves en difficultés d'adaptation ou d'apprentissage».
Est-ce que cet amendement à l'article 49
est adopté?
• (1 h 40) •
Des voix : Adopté.
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Cet amendement est rejeté. Un autre amendement
à l'article 49. L'article 143.1,
tel qu'amendé par l'article 49 du projet de loi, est modifié par le
remplacement, à la fin du paragraphe 1°, de «;» par «,» et par l'ajout, à la fin du
paragraphe 1°, de la phrase suivante : «dont [en] siégeant à
ce titre au comité consultatif des services aux élèves handicapés et aux
élèves en difficultés d'adaptation ou d'apprentissage;».
Est-ce que cet amendement à l'article 49
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : L'article est rejeté. Maintenant, un amendement
à l'article 51.
L'article 51
du projet de loi est modifié par l'insertion, après le dernier alinéa de
l'article 155, de l'alinéa suivant :
«Le président
du conseil d'administration est le porte-parole officiel du centre de services
scolaire. À ce titre, il fait part
publiquement de la position du centre de services scolaire sur tout sujet qui
le concerne notamment lorsqu'il participe, au nom du centre de services
scolaire, aux divers organismes voués au développement local et régional.»
Est-ce que cet amendement à l'article 51
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Rejeté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : L'article est rejeté... c'est-à-dire l'amendement est rejeté. Un amendement à l'article 88. L'article 193.7, tel qu'amendé par
l'article 88 du projet de loi, est modifié par le remplacement,
dans le troisième paragraphe, de «promouvoir» par «rendre disponible».
Est-ce que cet amendement à l'article 88
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : L'article
est rejeté. Voici un amendement à l'article 90. L'article 90 du projet de
loi est modifié par l'insertion, après le premier alinéa proposé par le
paragraphe 2°, de l'alinéa suivant :
«Il veille également à l'établissement de relations favorisant
la réalisation de partenariats au bénéfice des collectivités avec les municipalités et plus particulièrement, à cet
égard, au respect des dispositions de l'article 211 et du paragraphe 4° de l'article 266. À cette fin,
il rencontre, au moins deux fois par année, les représentants des municipalités
suivantes dont le territoire est entièrement ou partiellement compris dans
celui du centre de services scolaire :
«1° les municipalités régionales de comté;
«2° les
municipalités locales dont le territoire n'est pas compris dans celui d'une
municipalité régionale de comté, ni dans celui d'une agglomération visée
au paragraphe 3°;
«3° la
municipalité centrale des agglomérations des Îles-de-la-Madeleine, de La Tuque,
de Longueuil, de Montréal et de Québec.», et par le retrait du dernier
alinéa du paragraphe 2°.
Est-ce que cet amendement à l'article 90
est adopté?
Des voix : Rejeté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Il est rejeté. Amendement à
l'article 102. L'article 102 du projet de loi est modifié par
le remplacement, dans le premier alinéa, de «doivent» par «peuvent» et par la
suppression, dans le troisième alinéa, de «ou exiger que des mesures».
Est-ce que l'amendement à l'article 102 est
adopté?
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : L'article est rejeté. Maintenant, un
amendement à l'article 296. L'article 296 du projet de loi est
modifié par l'ajout de l'article 296.1, qui se lit comme suit :
«296.1. Des mécanismes de suivi annuels sont
instaurés par le ministère de l'Éducation, et ce, durant les 5 années
suivant la sanction de la présente loi, dont :
«[Le] suivi du nombre
d'élèves s'étant prévalu d'un changement d'école, ventilé par centre de service
et s'il s'agit d'un EHDAA.
«Suivi du nombre
d'élèves s'étant prévalu du changement de centre de services scolaire, ventilé
par centre de service et s'il s'agit d'un EHDAA.
«Suivi du nombre
d'ententes de services entre les centres de services scolaires, ventilé par
centre de services scolaire et le nombre d'EHDAA concernés par ces ententes.
«Suivi des types de
formation continue qui sont réalisés, ventilé par centre de services scolaire
et par nombre d'heures qui ont été allouées pour chaque formation.
«Suivi de l'impact de
l'ajout de la responsabilité aux directeurs d'école quant à l'obligation de
formation continue des enseignantes.
«Un rapport de ces
suivis est rendu public par le ministère de l'Éducation.»
Est-ce que cet
amendement à l'article 296 est adopté?
Des voix :
Rejeté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Il est rejeté.
Mise
aux voix des amendements de la députée de Joliette
Je vais maintenant
mettre aux voix les amendements présentés par Mme la députée de Joliette.
Le premier amendement
qui est présenté, c'est un amendement à l'article 88. Le paragraphe 2° de
l'article 193.7 introduit par l'article 88 du projet de loi est
modifié par le remplacement des mots «les résultats» par «la réussite
éducative».
Est-ce que cet amendement
à l'article 88 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejet.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Il est rejeté. Voici un autre amendement à
l'article 88. Le paragraphe numéro 3° de l'article 193.7
introduit par l'article 88 du projet de loi est remplacé par le
suivant :
«3° de rendre
disponible, auprès des établissements, les connaissances issues de la
recherche, incluant celles portant sur les pratiques éducatives, sur
l'évaluation et liées aux orientations du plan d'engagement vers la réussite.»
Est-ce que cet amendement
sur l'article 88 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejeté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Il est rejeté. Maintenant, un amendement à
l'article 90. L'article 90 du projet de loi est modifié par la
suppression, dans le paragraphe 2°, du second alinéa.
Est-ce que cet amendement
à l'article 90 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejeté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Il est rejeté.
Alors, nous avons...
Conformément à l'article 257.7 du règlement, je vais maintenant mettre aux
voix les articles ainsi amendés, les articles dont la commission n'a pas
disposé et les autres éléments du projet de loi. Ils seront mis aux voix un à
un, sans que la présidence n'en donne lecture, et chacun des votes se fera à
main levée.
Mise
aux voix des articles amendés
Je
vais maintenant mettre aux voix les articles tels qu'amendés. Est-ce que
l'article 49, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté. Est-ce que l'article 69, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 70, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 81, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 90, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 105, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 113, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 114, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 123, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 125, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 132, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Je n'entends pas bien le «sur division»,
j'aimerais ça que vous le disiez un peu plus fort, s'il vous plaît. L'article 134,
tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Sur division. Adopté sur division. L'article 136,
tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 137, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 143, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 176, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 184, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 192, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 203, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 209, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 211, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 212, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 214, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce que l'article 215, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
• (1 h 50) •
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 216, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 218, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 222, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 228, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 230, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 231, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 232, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 234, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 247, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 253, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 259, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 264, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 265, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 291, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 292, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 293, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 295, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 298, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 299, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 300, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 301, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 306, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 307, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 308, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 310, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 311, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce
que l'article 312, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Mise aux voix des
articles non adoptés par la commission
Alors, maintenant, je vais mettre aux voix les articles
dont la commission n'a pas disposé.
Est-ce que l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce que l'article 48
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Article 50. Est-il...
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. L'article 51?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 52?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 53?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 54?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 55?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 56?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 57?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 58?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 59?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 60?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 61?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 62?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 63?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 64?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 65?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 66?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 67?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 68?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 71?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 72?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 73?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 74?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 75?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Article 75 adopté sur division. Article 76?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Article 76 adopté sur division. Article 77?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 78?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 79?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 80?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 82?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 83?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 84?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 85?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 86?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 87?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 88?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 89?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 91?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 95?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 96?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 99?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 102?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 103?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 104?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 106?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 108?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 109?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 110?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 111?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 112?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 115?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 116?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 117?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 118?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 119?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 120?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 121?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 122?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 124?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 126?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 127?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 128?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 129?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 130?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 131?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 135?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 138?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 139?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 140?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 141?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 142?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 144?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 145?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 146?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 147?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 148?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 149?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 150?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 151?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 152?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 153?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 154?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 155?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Des voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Oui, je pourrais. Article 156?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 157?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 158?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 159?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 160?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 161?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 162?
Des voix :
Adopté.
Des voix : Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 163?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 164?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 165?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 166?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
• (2 heures) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 167?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 168?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 169?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 170?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 171? Ah! Oui, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, avec votre permission, je
vous proposerais de reprendre le même vote jusqu'à la fin, si les
collègues veulent bien le faire, bien entendu.
Une voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : D'accord. Alors, on va poursuivre. Ça allait bien, là, on a presque
fini, là. Allons-y. Article 170?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 171?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 172?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 173?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 174?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 175?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 177?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 178?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 179?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 180?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 181?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 182?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 183?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 185?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 186?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 187?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 188?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 189?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 190?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 191?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 193?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 194?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 195?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 196?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 197?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 198?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 199?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur... sur division. J'en perds mes
mots. Article 200?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 201?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 202?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 204?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 205?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 206?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 207?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 208?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 210?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 213?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 217?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 219?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 220?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 221?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 223?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 224?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 225?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 226?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 227?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 229?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 233?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 235?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 236?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 237?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 238?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 239?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 240?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 241?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 242?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 243?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 244?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 245?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 246?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 248?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 249?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 250?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 251?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 252?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 254?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 255?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 256?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 257?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 258?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 260?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 261?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 262?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 263?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 266?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 267?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 268?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 269?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 270?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 271?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 272?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 273?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 274?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 275?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 276?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 277?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 278?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 279?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 280?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 281?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 282?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 283?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 284?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 285?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 286?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 287?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 288?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 289?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 290?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 294?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 296?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 297?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 303?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 304?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 305?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Article 309?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Mise
aux voix des annexes amendées
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. L'annexe I, telle qu'amendée, est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. L'annexe II telle
qu'amendée?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Mise
aux voix du titre
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Le titre du projet de loi?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Mise
aux voix de la motion de renumérotation
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce que la motion de
renumérotation est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Mise aux voix de la
motion d'ajustement des références
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté sur division. Est-ce que la motion d'ajustement des références
est adoptée?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Mise aux voix du rapport
amendé
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Je mets maintenant aux voix le rapport de la commission
plénière sur le projet de loi n° 40, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à
l'organisation et à la gouvernance scolaires. Ce rapport, tel qu'amendé,
est-il adopté? M. le leader de l'opposition officielle.
M. Tanguay :
Oui, Mme la Présidente. Alors, après cette édifiante et révélatrice chorale, je
vous demande un vote par appel nominal.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, c'est très bien, nous avons une demande
de vote par appel nominal.
Et que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
• (2 h 10) •
La Secrétaire adjointe : M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Laframboise (Blainville), Mme D'Amours (Mirabel), Mme McCann (Sanguinet), M. Fitzgibbon (Terrebonne),
Mme Roy (Montarville), M. Lemay (Masson), M. Simard (Montmorency), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
M. Roberge (Chambly), Mme LeBel (Champlain), M. Lévesque
(Chauveau), Mme Lachance (Bellechasse), M. Lamontagne
(Johnson), M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie),
M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé (La Prairie),
Mme Laforest (Chicoutimi), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), Mme Hébert (Saint-François), M. Dufour
(Abitibi-Est), M. Lacombe (Papineau), Mme Proulx (Berthier),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
M. Julien (Charlesbourg), M. Boulet (Trois-Rivières), Mme Proulx
(Côte-du-Sud), M. Lafrenière (Vachon), M. Poulin (Beauce-Sud),
M. Émond (Richelieu), M. Bachand (Richmond), Mme IsaBelle (Huntingdon), M. Chassin (Saint-Jérôme),
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Bélanger (Orford),
Mme Picard (Soulanges),
Mme Jeannotte (Labelle), M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Reid (Beauharnois), Mme Dansereau (Verchères), M. Lévesque (Chapleau),
M. Thouin (Rousseau), M. Tremblay (Dubuc), Mme Blais
(Abitibi-Ouest), M. Campeau (Bourget), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Caron (Portneuf), Mme Grondin
(Argenteuil), Mme Boutin (Jean-Talon),
M. Girard (Lac-Saint-Jean), Mme Lecours (Les Plaines),
M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac),
M. Lamothe (Ungava), M. Bussière (Gatineau), M. Allaire
(Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval), M. Provençal (Beauce-Nord),
M. Jacques (Mégantic).
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Maintenant, que les députés contre cette motion veuillent bien se lever.
La
Secrétaire adjointe : M. Arcand (Mont-Royal—Outremont), M. Tanguay (LaFontaine), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Barrette (La Pinière), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme St-Pierre (Acadie), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
M. Rousselle (Vimont), Mme Montpetit (Maurice-Richard), Mme Melançon (Verdun), Mme Ménard
(Laporte), M. Fortin (Pontiac), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Benjamin (Viau), M. Polo (Laval-des-Rapides),
Mme Sauvé (Fabre), Mme Rizqy (Saint-Laurent).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Nadeau-Dubois (Gouin),
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Zanetti (Jean-Lesage),
Mme Labrie (Sherbrooke), Mme Ghazal (Mercier), Mme Dorion
(Taschereau), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve).
M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Ouellet (René-Lévesque), M. LeBel (Rimouski),
Mme Hivon (Joliette), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Y
a-t-il des abstentions? Alors, pour le résultat du vote, M. le secrétaire
général.
Le
Secrétaire : Pour : 60
Contre : 34
Abstentions :
0
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, la motion est adoptée, et le rapport est donc adopté tel
qu'amendé.
Adoption
Nous en sommes maintenant à l'adoption, et je
vais céder la place à Mme la vice-présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc, nous en sommes maintenant rendus à l'étape de l'adoption
du projet de loi. M. le ministre
de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur propose l'adoption du projet de
loi n° 40, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique relativement à l'organisation et à la gouvernance
scolaires.
Je vous rappelle que, conformément au paragraphe
4° de l'article 257.1, la durée du débat sur l'adoption du projet de loi est d'une heure. La répartition du temps de
parole pour ce débat restreint est établie comme suit :
29 min 15 s sont allouées
au groupe parlementaire formant le gouvernement, 17 min 26 s
sont allouées au groupe parlementaire formant l'opposition officielle, 6 min 13 s sont allouées au
deuxième groupe d'opposition, 5 min 36 s sont allouées au
troisième groupe d'opposition. Chaque
député indépendant dispose d'un temps de parole de 45 secondes. Toutefois,
lorsqu'un seul député indépendant
participe à un débat, il dispose d'un temps de parole d'une minute. Dans le
cadre de ce débat, le temps non
utilisé par les députés indépendants ou par l'un des groupes parlementaires
sera redistribué entre les groupes parlementaires
selon les proportions établies précédemment. Mis à part ces consignes, les
interventions ne seront soumises à
aucune limite de temps. Enfin, je rappelle aux députés indépendants que, s'ils
souhaitent intervenir au cours de ce débat, ils ont 10 minutes à
partir de maintenant pour en aviser la présidence.
Y a-t-il des
interventions sur ce projet de loi? M. le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge :
Merci bien, Mme la Présidente. Merci, Mme la Présidente. Merci aux collègues,
qui ont travaillé très fort pour
rendre tout ça possible. Il faut bien le dire, ce n'est pas le projet d'un
ministre, c'est le projet d'un gouvernement, c'est le projet d'un parti.
Je vais même dire que c'est le projet d'un mouvement citoyen. Ça fait longtemps
que les Québécois attendent cette modernisation de la gouvernance scolaire.
C'est
un projet de loi qui compte beaucoup d'articles, c'est vrai. C'est bien normal.
On n'est pas en train d'ajuster quelque
chose à la pièce, on est en train de faire un changement important. Ce n'est
pas à tous les jours qu'on revoit la gouvernance
scolaire d'un réseau qui dessert près de 1 million de personnes. Il y a
plus de 1 million d'élèves, dans notre réseau scolaire, il y a plus de 100 000 enseignants, des
administrateurs, des directions d'école; évidemment, des millions de
parents qui suivent ces élèves-là. Donc, ce n'est pas léger, c'est un travail
qui a pris beaucoup de temps.
Précédemment,
l'Action démocratique du Québec avait lancé la réflexion. Depuis 2012, la
Coalition avenir Québec a fait mûrir
cette idée-là, a fait des ajustements pour arriver avec quelque chose qui est
une solution mesurée, qui transforme nos
commissions scolaires en centres de services scolaires. On élimine les
élections scolaires, on élimine les postes de commissaire. On garde les commissaires dans le coup jusqu'à la fin du
mois de juin en les transformant en conseillers, en personnes-ressources
à qui on peut poser des questions pour nous aider dans cette transformation. Et
on ne fusionne pas des territoires, on ne
s'attaque pas à une gouvernance régionale. On s'assure que les parents des cinq
districts qui seront sur les conseils
d'administration pourront porter la voix des différents territoires parce qu'il
y a certaines commissions scolaires qui ont de très grands territoires,
qui ont parfois une ville centre et des endroits ruraux plus éloignés.
Donc, il y a beaucoup
de réflexions qui ont été faites depuis des années, puis, je vous dirais,
encore avec plus d'acuité dans les deux
dernières années, les consultations se sont intensifiées. Et on n'a jamais
arrêté, de notre côté, de vouloir
améliorer le projet de loi. Une fois qu'on a eu déposé le projet de loi, on a
tenu des consultations, et ce n'était pas factice, on a posé des questions avec la plus grande sincérité, on a
écouté avec la plus grande honnêteté ce que les gens sont venus nous
dire lors des auditions.
Il
y en a qui nous reprochent d'avoir amendé le projet de loi. Moi, je vous le
dis, j'en tire une grande fierté. Ce ne sera pas le temps, dans un an, dans deux ans, de dire : J'aurais
donc dû. C'est maintenant qu'il fallait faire les choses. Et c'est pour ça que, depuis l'automne, on ne s'est
pas gênés pour retourner voir les groupes encore et encore pour tester avec eux les idées et pour ajuster le projet de
loi, et même dans les dernières semaines encore, pour être mesurés, pour le
faire avec le plus grand respect possible,
en sachant, bien sûr, qu'il y avait des gens qui allaient être foncièrement
contre, c'est sûr.
Mais, à un moment
donné, le consensus mou, il faut en sortir. On a été gouvernés pendant plus de
15 ans par des gens qui cherchaient ce
consensus mou à tout prix et qui, quand ce n'était pas atteint, ne bougeaient
pas. Ça a fait qu'on n'a pas été
capable de construire des écoles pendant des années. Ah oui! les écoles
débordaient, mais, bon, on n'a pas de terrain,
tant pis pour les élèves. Ah oui! il y a des dépenses excessives, mais on ne
peut pas changer la gouvernance, il y a des gens qui ne seront pas contents, tant pis pour les contribuables. C'est le temps de sortir de ça, de cette
résignation-là. On est plus grands
que ça, au Québec. On a le droit d'en avoir pour notre argent, on a
le droit de moderniser nos institutions, même
si ça veut dire faire des débats qui sont difficiles, même si ça veut dire qu'il y a
des gens qui ne seront pas d'accord tout
de suite, même si ça veut dire qu'il faut expliquer encore, et encore, et
encore, même si ça veut dire qu'il faut faire des ajustements jusqu'au
dernier moment. On le doit aux élèves, on le doit aux Québécois.
Et
je suis très fier de faire partie de ce gouvernement qui bouge, qui
ose et qui le fait d'une façon réfléchie, qui le fait en concordance avec ses valeurs et dans le respect du contrat qui a
été établi avec le peuple du Québec lors de l'élection générale, parce qu'on fait les choses à visière levée. Nous avions dit
que nous amorcions cette réflexion-là. On s'est engagés face aux Québécois à moderniser la gouvernance scolaire et à transformer les commissions scolaires en
centres de services. Ce soir, on le fait.
Dans
les prochaines semaines et dans les prochains mois, on va réussir avec tous les
acteurs du réseau scolaire cette
transition. On va prendre le temps de la faire, on va la faire avec eux. Et,
pour la prochaine rentrée scolaire, on aura enfin une gouvernance
moderne.
• (2 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il
d'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
la parole est à vous.
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Je regrette,
évidemment, je ne suis pas d'accord avec le discours que le ministre
vient de partager avec nous ici, dans cette salle.
C'est un
débat qui n'était pas nécessaire. Ce n'était pas la priorité, dans le milieu de
l'éducation, d'avoir un dépôt du projet de loi n° 40.
On dit que c'est
un fourre-tout. Quand on parle de fourre-tout, ça me donne l'image d'une
sacoche, un fourre-tout. On a l'image
d'amener tout ce qu'il nous faut pour aider nos élèves, mais c'est un
fourre-tout, mais ce n'est pas plein. Ce n'est pas plein, Mme la Présidente, parce
qu'il n'y a rien dans ce fourre-tout
pour la réussite scolaire. Il n'y a rien qui va améliorer la réussite scolaire
pour nos élèves. C'est un recul pour la démocratie, c'est manquant dans ce
fourre-tout.
Il y a
moins de pouvoirs pour les parents, et ce n'est pas vrai que ça a fait la
fureur dans la communauté puis que tout
le monde était content avec le dépôt du projet de loi n° 40.
60 % de la communauté, des parents québécois, ont dit : Non merci, on veut que vous retiriez le projet de
loi n° 40. Les professeurs ont dit : Non merci,
c'est un manque de respect envers nous. Enlevez ce projet de loi de la
table, on veut être consultés.
Et je l'ai
soulevé aussi ce matin... — on
est encore le matin mais une autre journée, Mme la Présidente — il n'y a rien pour les élèves handicapés. Même qu'on est en
train de brimer leurs droits. On enlève leurs sièges au sein du conseil d'administration
qui va remplacer le conseil des
commissaires. Ils ne seront pas là pour donner une représentation auprès
des élèves, des enfants les plus
vulnérables, au sein des nouveaux centres de services scolaires. Et ça me fait
de la peine. Ça me fait de la peine,
oui, parce que j'ai siégé dans des tels comités puis je sais le
travail qu'eux, ils font, ces parents-là, les parents qui militent pour aider leurs enfants, mais tous les enfants
de leur commission scolaire, ce serait une transition très difficile.
Ça a été
une expérience, pour moi, comme présidente de commission scolaire, ça a été
enrichissant, puis, si je suis ici,
avec vous tous ici, chers collègues, c'est parce que j'ai appris comment
travailler avec ma communauté. C'est un amour profond de ma communauté qui m'a amenée ici. C'était vraiment
de la chance, pour moi, de pouvoir être leur porte-parole pendant quatre
ans comme présidente de la commission
scolaire, ces parents-là puis tous
les membres de la communauté, ceux qui n'étaient pas parents, au sein de
leurs écoles, ainsi que les élèves. Nous sommes tous ici à l'intérieur d'une commission scolaire, parce que ça détermine quand même un territoire. Et
ils m'ont appris comment... à aborder encore plus d'amour que j'avais. J'étais là pour mes enfants, mais j'ai appris
que tous les élèves de ma commission
scolaire étaient aussi mes
enfants, c'était ma famille. Et c'était vraiment de la chance, pour moi, de
pouvoir militer pour eux.
J'ai appris qu'il y avait de la place pour la
femme en politique grâce aux commissions scolaires puis des élus scolaires. Puis c'était vraiment
une expérience réelle. Les gens m'ont dit que, si je pouvais survivre à être
une élue au sein d'une commission
scolaire, je pouvais survivre
n'importe quel niveau de politique, parce
que c'est la vraie vie. Mais nous
allons tous vivre ça, maintenant, parce que nous aurons beaucoup plus de parents qui
vont être au sein de... à nos portes, dans nos bureaux de comté.
C'est une
centralisation de pouvoirs, Mme la
Présidente, c'est ça qui est à
l'intérieur de ce fourre-tout. C'est un traitement inégal des communautés anglophones et francophones. Et je
dois le répéter et je le dis souvent... You are not giving me anything that wasn't already mine. I
walked in here with those rights. You are not making concessions. All
you're doing is doing your best to respect the law, which has not been done.
The constitutional rights of the English language
minority community in the Province of Québec to manage and control their
educational institutions is not respected in this bill. It's a lack of respect to the community. Puis c'est un manque d'humilité du gouvernement, la façon qu'ils ont géré ce
processus, ce projet de loi, sous bâillon. On brime les droits de la communauté anglophone et francophone, la charte,
la constitution. Et on n'a pas eu une vraie
consultation où les gens vont pouvoir se faire entendre, c'était un monologue
et non un dialogue avec la communauté, pour assurer la réussite scolaire de nos
élèves. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Merci. D'abord, j'aimerais remercier Mme la présidente d'avoir fait la lecture des nombreux amendements du ministre. Je pense qu'il aurait dû prendre la responsabilité de les lire lui-même, à défaut d'avoir réussi à les intégrer dans le processus habituel de l'étude détaillée. Mais je comprends que les règles en
imposaient la lecture à la présidence et je propose que ce soit changé
dans la réforme parlementaire.
Mme la
Présidente, j'aimerais ça vous parler de ma déception envers ce gouvernement et
envers le ministre, qui nous disaient avoir pour priorité l'éducation et
la petite enfance, mais qui n'ont su, jusqu'à maintenant, qu'offrir leur mépris
aux personnes qui consacrent leur vie aux jeunes.
Et j'ai vu,
tout à l'heure, que le gouvernement n'aimait pas ça quand je parlais de leur
mépris, ils trouvent que je leur prête
des intentions. Je ne les connais pas, leurs intentions, mais j'entends bien
les mots qu'ils disent, par contre. J'ai entendu le premier ministre lui-même parler des éducatrices en petite
enfance en les appelant les techniciennes de garde. Elles se sont senties
insultées au point de dire que c'étaient des propos indignes de ses fonctions
et de réclamer des excuses. Je ne
sais même pas s'il les a faites, je n'en ai pas trouvé la trace, mais je sais
qu'une autre députée de la CAQ a dû, elle, faire des excuses écrites
pour s'être adressée à elles en les appelant des gardiennes.
J'ai entendu
des députés et des ministres du gouvernement dire des choses insultantes à
propos des élus scolaires, par
exemple qu'ils sont comme des cailloux dans un soulier, qu'ils passent leur
temps dans des cocktails ou au golf, et je trouve que ce sont des propos blessants. On parle de personnes qui se
dévouent presque bénévolement pour assurer l'équité et la qualité des services offerts à nos jeunes
dans nos écoles et on les traite comme une dépense inutile, comme s'ils étaient
les sources des difficultés du réseau de
l'éducation, alors qu'ils se sont démenés, dans les dernières années, pour le
garder debout en dépit du sous-investissement.
C'est méprisant aussi
quand le premier ministre dit que les enseignants sont en congé pendant les
journées pédagogiques. Venant de quelqu'un qui a déjà...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Juste faire attention. «Mépris»,
«méprisant», je l'ai laissé passer une fois, mais on l'avait dit,
tantôt, de faire attention au langage.
Mme Labrie :
Donc, venant de quelqu'un qui a déjà été ministre de l'Éducation et qui ne peut
pas plaider l'ignorance, ce sont des
propos que les enseignants ont trouvé vraiment insultants. Ça commence à faire
beaucoup de monde qui se sentent méprisés, sans compter que c'est aussi
blessant pour l'entourage des personnes concernées. On a ici, dans cette Assemblée, des députés et des membres
du personnel qui ont déjà été enseignants, éducatrices, élus scolaires
ou dont un membre de la famille est
enseignant, éducatrice ou élu scolaire. Et même du côté du gouvernement il y en
a, et je me demande comment ils se
sentent quand ils voient leur chef tenir des propos comme ça envers leurs
proches ou même leurs collègues. Moi,
en tout cas, ça me rend mal à l'aise. Et je ne comprends pas comment ils
pensent réussir à avancer en s'aliénant des personnes qui devraient être
leurs partenaires et qui ne demandent qu'à collaborer pour régler les problèmes
qu'ils voient sur le terrain.
En plus, le choix du
ministre de l'Éducation d'imposer sa réforme par bâillon envoie un signal
vraiment dommageable auprès de tous les
partenaires du réseau. On sait maintenant qu'il a la patience courte pour le
dialogue et qu'il est prêt à tout arrêter pour imposer ses idées, et ça ne
donne pas trop le goût d'essayer de collaborer. Ses façons de faire ont brisé le lien de confiance, entre
autres, avec les enseignants, qui l'ont nommé aujourd'hui... bien, hier, en
fait, et c'est vraiment triste de voir ça parce que le ministre est un
enseignant, et sa nomination avait été accueillie vraiment positivement, et on était nombreux, je
m'inclus là-dedans, à s'être dit : Enfin, un ministre de l'Éducation
qui est enseignant! J'étais plutôt
optimiste et même rassurée, même si mes collègues me trouvaient naïve. Mais en
quelques mois à peine, et ça ne fait même pas un an et demi que le député de
Chambly est devenu ministre, il a déjà déçu à plusieurs reprises en
prenant des décisions unilatéralement, sans consulter.
Et
pourtant le problème, ce n'est pas nécessairement qu'il a des mauvaises idées,
c'est qu'il décide de les mettre en oeuvre sans consulter. Toutes les idées,
même les bonnes, peuvent être améliorées et sont encore meilleures quand on prend le temps d'en discuter avec les
autres. Et ça aurait pu être le cas avec la durée des récréations, la réforme
du cours d'ECR, par exemple, mais
malheureusement ça a été imposé, et les personnes concernées ont été nombreuses
à se braquer.
Le
ministre, il veut aller trop vite et il agit avec précipitation. Et c'est le
cas avec la réforme de la gouvernance. Il
n'a même pas pris le temps d'aller voir les bonnes pratiques dans les
commissions scolaires qui ont adopté des stratégies de gouvernance décentralisée, qui auraient pu être
très intéressantes. On en a entendu parler en commission parlementaire,
mais c'était trop tard, le ministre avait déjà élaboré tout seul sa réforme.
• (2 h 30) •
Après, évidemment, il a dû faire énormément de
changements pour répondre aux préoccupations des différents acteurs du milieu de l'éducation, des acteurs
régionaux. Tout le monde ici vient de prendre connaissance d'une partie des
amendements que le ministre a dû faire pour
essayer de répondre aux attentes. C'est certain que c'est normal qu'un ministre
modifie son projet de loi après les
auditions, après les commentaires des oppositions, et c'est souhaité même des oppositions. Mais je suis convaincue que le ministre
aurait pu arriver à proposer une réforme un peu plus aboutie s'il avait
pris le temps de consulter avant,
comme l'a fait, par exemple, sa collègue la ministre
de la Justice avant de proposer une
réforme du droit de la famille.
Donc,
avec des partenaires déçus qui se multiplient, avec les liens de confiance
brisés, je pense que la suite de son mandat va être très difficile pour
le ministre de l'Éducation. Et franchement je trouve ça dommage parce qu'on aurait besoin d'un bon ministre de l'Éducation,
qui est rassembleur, qui travaille en équipe pour trouver des solutions,
qui respecte les idées des autres. Et je
l'attends encore, Mme la Présidente, et j'ai hâte qu'il ou qu'elle arrive parce
qu'on en a bien besoin.
Et
j'aimerais consacrer ma dernière minute à faire une minute de silence pour la
fin de la démocratie scolaire, qui s'est terminée après une très longue
histoire.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
On doit parler, sinon... On est dans un débat, on doit parler, sinon je passe
la parole à l'autre intervenant.
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Le temps est pour s'exprimer...
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : O.K., juste... Il y a une personne...
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Juste un... M. le leader! Les députés qui n'ont pas la parole...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : S'il vous plaît! On garde le silence. Il
y a une personne qui avait la parole, c'était la députée de Sherbrooke.
Maintenant, le temps est écoulé. Nous allons passer à Mme la députée de
Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. On a beaucoup entendu parler de promesses,
au cours des dernières semaines, en
lien avec le projet de loi n° 40 sur la gouvernance scolaire, cette
fameuse promesse d'abolir les élections
scolaires, les commissions scolaires. On n'a pas du tout entendu parler, par
ailleurs, de tous les autres éléments.
Je ne sais
pas, vous, pendant la campagne électorale, moi, je n'ai pas entendu parler
qu'on allait donner beaucoup moins de
marge de manoeuvre aux enseignants. Je n'ai pas entendu parler qu'on allait
complètement changer la manière de
choisir les écoles, quitte à ce qu'il y ait des impacts majeurs sur les écoles
de quartier dans des milieux défavorisés. Je n'ai pas entendu parler de centralisation des pouvoirs dans les mains
du ministre. Je n'ai pas entendu parler non plus que ça serait maintenant un directeur général qui serait la voix des
régions, la voix des petites communautés pour défendre bec et ongles l'éducation, les services pour les
élèves, le soutien, les besoins particuliers de sa communauté. Je n'ai jamais
entendu parler de ça. Pourtant, ce sont tous des éléments que l'on retrouve
dans le projet de loi n° 40.
Mais j'ai entendu parler d'une autre promesse, par exemple, du gouvernement. C'est celle qu'il clamait haut et fort, qu'il ferait de la politique autrement. Je
n'avais pas compris que ça voulait dire autrement plus de bâillons,
autrement plus d'arrogance, autrement
moins de transparence. Je pense que je n'ai pas besoin de vous faire la
démonstration sur les bâillons. Quatre bâillons en huit mois, ça parle de soi-même. Pour
l'arrogance, bien, je pense qu'on en a eu une magnifique démonstration
au cours des derniers jours, tristement magnifique démonstration.
Et je veux
juste prendre un exemple : quand on parle des partenaires du milieu de
l'éducation comme des lobbys, quand on parle des enseignants comme des
lobbys. C'est un mot-clé de tous les discours, hein? Ils se sont dit : Ça,
là, «promesse», «lobby», deux mots-clés dans
tous les discours. Quand on parle d'élus comme des lobbys... Ils ont le droit
de ne pas y croire, là, ils ont le
droit de vouloir tout abolir ça, mais ils vont parler d'élus comme des lobbys. Est-ce qu'ils aimeraient ça, eux autres,
se faire traiter, comme élus, de lobbys? Puis ça, c'est un gouvernement qui dit qu'il ne va jamais sombrer dans l'arrogance. C'est un gouvernement
qui dit comment il est ouvert, ouvert à la discussion.
Autant moins
de transparence. Pourquoi? Parce que tous ces enjeux-là dont je vous ai parlé, qui
n'ont jamais été discutés en campagne
électorale, qui n'ont jamais même été expliqués par le ministre,
par le gouvernement, au cours des dernières semaines, absolument aucune opération de communication digne
de ce nom avec la population pour expliquer c'était quoi, les tenants et aboutissants de ce projet de loi là. Pourquoi les gens se réveillent au cours des derniers jours?
Pourquoi on a été inondés de lettres de comités de parents au cours des
24 dernières heures, qui représentent plus de 60 % des élèves du Québec? Parce
qu'ils réalisent tout ce qu'il y a
dans ce projet de loi là, qu'on veut passer le bâillon à toute vitesse pour faire adopter.
Parce que,
non, ce n'est pas des lobbys, les parents du Québec. Puis ce n'est pas des
lobbys, les enseignants du Québec. C'est des gens qui ont à coeur la réussite
éducative, puis peut-être que, si on se préoccupait un petit peu plus de
réussite éducative puis un petit peu moins de débats de structures, on ne
serait pas dans la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui.
Ce que le gouvernement a fait jusqu'à maintenant, c'est facile. C'est facile d'imposer. C'est
facile de faire les gros bras. C'est
facile de dire qu'on est roi et maître parce
qu'on est au gouvernement puis que le Parlement, là, ça devrait bien être le moindre des soucis, parce que
c'est juste l'extension de notre pouvoir de gouvernement. Tout ça, c'est
très facile à faire, Mme la Présidente. C'est facile aussi de jeter de l'huile sur le feu plutôt que d'apaiser
les choses puis de dire que cette
réforme-là, elle va devoir se vivre avec autant ceux qui adhèrent que ceux qui
s'opposent, dans le concret, pour que ce ne soient pas les enfants qui en paient le prix. Bien, ça veut dire, ça,
d'essayer d'apaiser les tensions. Est-ce
que c'est ça qu'on a vu aujourd'hui? Non. On a vu un ministre, on a vu un leader adjoint, on a vu des discours qui ont voulu jeter de l'huile sur le feu en utilisant des mots, oui,
méprisants, comme «lobby», en arrivant avec des coûts de dernière minute
pour dire : Merci, bonsoir, dans
quelques heures, c'est fini, les commissaires scolaires, ça n'existe plus;
qu'ils n'essaient pas de se réunir
une dernière fois, là, qu'ils n'essaient pas de poser d'autres gestes, c'est
fini. Bien ça, Mme la Présidente, c'est
la recette pour l'échec, puis ici notre responsabilité, c'est de prévenir un
gouvernement qui s'enlise vers l'échec pour essayer de lui dire que ce
n'est pas la bonne manière.
Puis ce qui
me fait le plus enrager, c'est qu'on se bat tous les jours... Puis le
gouvernement nous disait ça, puis le leader
du gouvernement, dans son livre J'ai confiance, nous disait ça, comment
notre responsabilité, c'était se battre au quotidien pour faire reculer le cynisme et faire augmenter la confiance.
Bien, la confiance, ça se gagne petit pas par petit pas, ça se construit un geste à la fois, mais ça
peut se perdre comme ça. Et là le message que je veux envoyer aux Québécois
qui sont déçus ce soir, c'est de ne pas
perdre confiance, c'est de se dire que, oui, c'est vraiment une claque dans la
face, ce qu'on vit en ce moment, mais
qu'on va continuer à se battre puis on va continuer à porter leur voix, parce
que la pire chose qui pourrait
arriver à la démocratie du Québec, au-delà du bâillon d'aujourd'hui, c'est que
les Québécois perdent confiance. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je
cède la parole à Mme la députée de Huntingdon.
Mme Claire IsaBelle
Mme IsaBelle : Mme la Présidente,
c'est avec plaisir et reconnaissance que je prends la parole ce soir pour discuter d'un sujet qui nous apparaît primordial.
Pour notre gouvernement, l'éducation représente, effectivement, non seulement une richesse collective et un investissement,
mais aussi et surtout le socle sur lequel repose l'avenir de notre
société.
Ayant moi-même
oeuvré comme professeure à l'Université de Moncton et à l'Université d'Ottawa
en administration scolaire, pendant
plusieurs années, je ne peux vous cacher combien la réussite éducative,
l'atteinte du plein potentiel de
chacun de nos élèves me tient à coeur. Mais il ne faut pas perdre de vue que,
malgré nos différentes visions politiques
et administratives, malgré les excitations de la joute parlementaire, les
élèves qui fréquentent nos établissements scolaires primaires et
secondaires doivent toujours être au coeur de nos préoccupations.
Nous avons tous été un jour un élève, une élève
du primaire et du secondaire, et nous avons tous en tête un, deux ou trois enseignants qui nous ont marqués.
Pourquoi nous ont-ils marqués? Pourquoi nous nous rappelons d'eux? Parce que, sans doute, ils nous ont aidés à
apprendre de nouvelles façons de travailler, parce qu'ils nous ont aidés malgré nos difficultés, parce
qu'ils ont su répondre à nos besoins.
Mais, si une réforme législative du projet de
loi n° 40 nous apparaît plus que nécessaire, c'est que le contexte social et culturel dans lequel nous évoluons et
dans lequel les élèves d'aujourd'hui sont diffère de celui que nous avons connu. Qui plus est, il diffère de celui dans
lequel plusieurs enseignants d'aujourd'hui ont été formés. Par exemple, les nouvelles technologies
de l'information et des communications ont un impact significatif sur nos vies personnelles et sur l'organisation
de notre travail.
• (2 h 40) •
Ces transformations apparaissent aussi dans les salles de classe. Les enseignants
d'aujourd'hui ont accès à une panoplie d'outils technologiques au potentiel pédagogique
impressionnant, mais encore faut-il que cette implantation soit une réussite, mais, force est de constater, ce
n'est pas toujours le cas. En effet, une étude publiée par Samson et Lefebvre,
deux chercheurs de l'Université du Québec à
Trois-Rivières, révélait en 2015 que, plus de quatre ans après leur
implantation dans près de
40 000 classes québécoises, les tableaux interactifs étaient
sous-utilisés par une majorité des enseignants. À ce sujet, Samson
soulignait dans le journal Le Soleil : «Outre le manque de
temps, les enseignants se plaignent d'un manque
de formation[...]. "Ils nous disent qu'ils ont besoin de formation"»,
et pas seulement qu'une formation axée sur la technologie, mais surtout
une formation sur les aspects technopédagogiques.
La classe que
nous avons tous connue n'est plus vraiment la même. Nous retrouvons, entre
autres, une plus grande intégration des élèves en difficulté d'apprentissage en
classe régulière et de plus en plus de jeunes issus de l'immigration venant de différents milieux, ce qui modifie
nécessairement la pratique pédagogique et la dynamique pédagogique, d'où
l'importance, dans le projet de loi n° 40, de l'apport essentiel de
la formation continue des enseignants.
Nos
enseignants d'aujourd'hui sont appelés à répondre à des besoins particuliers
qui dépassent parfois l'expertise qu'ils
ont acquise initialement au cours de leur propre parcours universitaire. C'est
pourquoi la question du développement
professionnel nous apparaît incontournable. Au-delà des technicalités
administratives, les dispositions prévues dans
le projet de loi n° 40 ont pour objet ultime de favoriser la réussite
éducative de tous les élèves du Québec. Et, pour y arriver, notre gouvernement propose la reconnaissance de
l'autonomie professionnelle de tous les enseignants, soit, mais aussi la
reconnaissance de l'importance de leur développement professionnel.
Mme la Présidente, les enjeux soulevés par mon
collègue le ministre de l'Éducation sont réels. Le succès, le rayonnement de notre système d'éducation impose un
meilleur accès au développement professionnel. Il est vrai que, d'ores et déjà, une forte proportion d'enseignants suivent des
ateliers de formation, participent à des colloques sur la réussite éducative, et tutti quanti. Également,
on sait qu'il y a des écoles qui consacrent certaines journées
pédagogiques à des séminaires de perfectionnement. Toutefois, il sait ce
qui est important : une valorisation plus grande de la formation continue
inscrite dans la loi permettra, à court et à moyen terme, de répondre aux
attentes de formation du personnel enseignant afin qu'il puisse mieux combler
les besoins de nos élèves.
Vous savez, aujourd'hui, la recherche nous expose de plus en plus d'approches pédagogiques plus
efficaces que d'autres, des méthodes
d'apprentissage plus personnalisées, des stratégies de gestion de classe qui
favorisent davantage l'apprentissage. Mais, Mme la Présidente, si nous connaissons les pratiques efficaces, force est de constater
qu'il faut savoir aussi comment les appliquer en salle de classe. Par exemple, l'importance de la rétroaction de l'enseignant dans les travaux des élèves pour un meilleur apprentissage
constitue aujourd'hui une évidence pour tous les pédagogues, mais
encore faut-il savoir quel type de rétroaction favorisera le plus
l'apprentissage chez chacun de nos élèves.
Parler de la
relation école, famille et communauté pour favoriser un meilleur apprentissage
constitue aussi une évidence, mais,
encore une fois, il faut savoir comment établir cette relation de façon à trouver
un point d'équilibre entre les différents partenaires.
Nous avons souvent entendu parler des résultats
scolaires en Ontario, et la mise en place des communautés d'apprentissage professionnelles a contribué à une
amélioration de la réussite des élèves en plus de favoriser l'insertion
professionnelle des nouveaux enseignants. Ce type d'approche bénéficie donc
autant aux élèves qu'au corps professoral. Cependant, nous savons que la
mise en place de ce mode de fonctionnement nécessite un ensemble de connaissances
qui doit être acquis par les
enseignants. Au Québec, on se doit de se féliciter, car nous retrouvons
aussi de plus en plus d'écoles qui
travaillent en communauté d'apprentissage professionnelle. Je félicite
sincèrement les enseignants et les directions d'école qui travaillent en
collaboration.
Aussi, je
félicite nos professeurs-chercheurs de nos facultés d'éducation, qui, sans
relâche, mènent des études, publient
leurs résultats, voire vulgarisent ceux-ci pour assurer la mise en place
d'approches pédagogiques soutenues par des
données probantes. Soulignons qu'ils auront enfin un rôle important dans les comités d'engagement vers la
réussite, qui, nous devons aussi le mentionner, a été fortement souligné
et salué par de nombreux partenaires et organismes.
Mme
la Présidente, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur a
aussi fait preuve de sagesse et d'écoute, car, il faut le mentionner, dans le
projet de loi amendé, aucune sanction n'est prévue pour les enseignants qui
n'atteindront pas le nombre d'heures de formation fixé par la loi, soit
30 heures sur deux ans.
De plus, il s'avère
important de spécifier que le projet de loi propose une définition très large
de ce qui sera considéré comme une activité
de formation continue. En effet, plusieurs types d'initiatives de formation
continue pourront être comptabilisés,
que ce soit de la participation à des colloques, des séminaires, des ateliers
pratiques. Même, il reconnaît que le travail en communauté
d'apprentissage professionnelle pourrait être comptabilisé dans les
30 heures.
Bref,
pour toutes ces raisons, Mme la Présidente, je crois fermement que le projet de
loi n° 40 contribuera à la réussite et à
l'épanouissement de tous nos élèves. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Je suis prête à entendre une
autre intervenante. Mme la députée des Mille-Îles. La parole est à vous.
Mme
Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci, Mme la Présidente. Il est
2 h 45, on est le 8 février. Je ne pensais pas voir ce jour-là,
mais je suis fatiguée. Je vous le dis, ça va avec le comportement.
C'est
une triste journée, Mme la Présidente. Quand on retire des droits à l'ensemble
des électeurs d'une communauté, d'une
citoyenneté, d'une province, on abolit une démocratie. Puis je me tourne un peu
de ce côté-là parce que tantôt j'ai
entendu dire, quelqu'un : On n'abolit pas une démocratie, il y aura encore
des gens qui vont être votés. C'est vrai, mais on abolit une démocratie.
Nous avons un premier
ministre qui a été ministre de l'Éducation. On a un ministre de l'Éducation qui
a été enseignant. Il y avait de l'espoir,
Mme la Présidente, il y avait de l'espoir, et les gens y ont cru. Mais, non,
non, il faut se rendre à l'évidence
que, malgré la conviction qu'on avait que le cynisme et la façon de faire
étaient pour changer, bien, ce n'est pas ce qui est arrivé.
Je suis un parent qui est devenu commissaire, qui
est devenu député. Et j'apprends à des jeunes à devenir députés dans cette Assemblée, de participer... D'ailleurs,
on a des gens ici qui sont beaucoup plus jeunes que nous, qui ont été des jeunes qui
ont participé à cette démocratie qu'est le Parlement jeunesse. C'est notre
futur, puis je souhaite qu'ils voient en la possibilité d'une société
avec beaucoup de démocratie.
Mais je vais prendre
le temps qu'il me reste, pas pour faire une minute de silence, Mme la
Présidente, inquiétez-vous pas, je vais la
prendre pour faire quelque chose que le premier
ministre aurait dû faire, que le ministre
de l'Éducation aurait dû faire
aussi. Mais je vais le faire, je vais le faire parce qu'avec ce qui s'est passé
aujourd'hui je ne pense pas que ça va arriver. Alors, à travers vous, Mme la
Présidente, permettez-moi de faire ceci.
Chers commissaires
scolaires, soyez fiers, soyez fiers de vous pour l'engagement que vous avez
pris, pour le bénévolat que vous avez donné,
pour le sacrifice du temps et de l'implication, pour la valeur que vous avez
donnée et la reconnaissance que vous
avez eue pour notre école... non, tiens, pour votre école publique, pour la
valorisation que vous lui avez donnée, la volonté que vous avez eue de dire aux
parents : Impliquez-vous, venez nous voir, parlez-nous, interpelez-nous, parlez-nous de vos bâtiments, de
vos cours, de la cour d'école, la run de bus, de tout ce qui se passe dans une
vie, au quotidien, dans une école, parce que c'est à ça que ça sert, la
communication puis de faire en sorte qu'on puisse aller un peu plus loin.
Oui,
il y a un directeur d'école, oui, il y a une enseignante, vous ne les avez
jamais tassés, au contraire, vous avez pris sur vous de les vanter, et
de leur dire qu'ils étaient bons, et, une fois par année, de faire une semaine
pour les reconnaître dans leur quotidien pour vous assurer qu'on était capables
de les reconnaître à juste titre.
Chers
parents devenus commissaires scolaires, permettez-moi de vous rappeler que
votre engagement, à partir d'aujourd'hui, est enrayé, elle est effacée,
elle fait en sorte que le premier ministre du Québec, avec le ministre de l'Éducation, a décidé que c'est aujourd'hui que ça
se terminait. On est le 8 février. Sachez qu'à nos yeux ce n'était pas un souhait. On voulait en débattre, on voulait faire
valoir le prix que ça avait puis qu'est-ce que ça contribuait dans notre
société. On n'a pas réussi parce que
ce soir, à 3 heures... à 2 h 45... je ne devrais pas dire «ce
soir», je devrais dire «ce matin»...
• (2 h 50) •
Une voix :
...
Mme
Charbonneau : J'aimerais ça par contre, Mme la Présidente,
que, quand je parle, on m'écoute. Si on ne veut pas m'écouter, il y a
une porte, il a juste à passer par là puis ne pas écouter.
Ceci
dit, Mme la Présidente, il me reste quelques secondes pour vous rappeler que,
quand je me suis engagée pour être députée puis que j'ai été élue dans
ma circonscription, je n'ai pas été élue par les gens qui votent pour les
autres. J'ai été élue par les gens qui
votent pour le Parti libéral du Québec. Mais, un coup élue, Mme la
Présidente, je représente tous les gens de ma circonscription : ceux
qui ont voté pour moi, ceux qui n'ont pas voté pour moi, puis ceux qui ont cru
en moi, puis ceux qui auraient aimé ça que je tombe au combat. Ils viennent
dans mon bureau, je vais les défendre puis je vais les emmener jusqu'au bout de leurs problèmes et leurs solutions. Quand
j'ai un gouvernement qui travaille pour 37 % de
la population, je trouve ça triste. Je trouve que ça fait en sorte qu'on ne
représente pas bien ses citoyens, mais c'est un choix qu'on a, et c'est
la sorte de leadership qu'on a en ce moment.
Mme la
Présidente, je m'engage à dire aux gens de Mille-Îles : Je vais continuer
et je vais continuer à défendre l'école publique de Laval avec tout ce
qu'elle est et l'importance qu'elle a à mes yeux. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Nous poursuivons
avec M. le député de Saint-Jean.
M. Louis Lemieux
M.
Lemieux : Merci, Mme la Présidente. À quelques minutes du dernier vote
et de l'aboutissement de cette longue journée
pour nous, mais aussi de ce si long chemin parcouru par lui, je veux commencer
par saluer le ministre de l'Éducation et
toute son équipe pour tout leur travail dans l'élaboration et la présentation
de ce projet de loi. J'ai eu le plaisir de siéger avec eux à la presque totalité des consultations
particulières à la CCE ainsi que des séances d'étude article par article en
commission parlementaire. Je suis donc
particulièrement fier et intéressé de participer à ce débat en vue de
l'adoption finale du projet de loi n° 40, qui n'est pour moi rien de moins que fondamental, parce que c'est un
projet de loi important et attendu par les Québécois, et depuis longtemps, en
fait depuis toujours en ce qui nous concerne, de ce côté-ci de la Chambre, parce que ça a toujours été clair depuis la
fondation de notre parti que c'est ce que nous proposions et c'est ce que
nous ferions après notre élection.
Mais faire
quoi au juste? C'est pourtant simple, même si le projet de loi comporte plus de
300 articles, comme on l'a
abondamment répété, parce qu'il y a beaucoup de concordances à faire et de
nombreuses lois à modifier, depuis le temps
que ça fonctionne comme ça, mais au final nous faisons aujourd'hui ce que nous
avions dit, toujours dit que nous ferions :
transformer la gouvernance scolaire en commençant par abolir les élections
scolaires, tout simplement, parce que moins
de 5 % de ceux qui avaient le droit de vote la dernière fois s'en sont
prévalus. Et ce n'était guère mieux, je vous rappelle, les nombreuses fois d'avant, tellement d'ailleurs que d'autres
gouvernements avant celui-ci avaient annoncé et même essayé de faire précisément la même chose, sans y parvenir, entre
autres à cause de la pression des élus scolaires.
Et je peux comprendre parce que,
cette fois-ci, il y a encore eu de la pression des élus scolaires, beaucoup
de pression, et, sans surprise, comme
pour tout le reste de nos jours, c'est beaucoup sur les médias sociaux que ça s'est passé et
qu'on l'a tous vu passer. Et je dois
vous le dire, depuis le dépôt du projet
de loi, j'ai résisté à la tentation
de commenter ou de débattre sur Facebook et dans les journaux, et ce ne
sont pas les occasions qui manquaient, chez nous ou sur la scène nationale, mais c'était comme si c'était peine
perdue. Parce que, comme plusieurs élus scolaires m'ont répondu à
moi, en commission parlementaire, en consultations, le fait est que, sur le fond,
sur les principes, donc, nous avions des positions diamétralement
opposées et donc littéralement irréconciliables.
Et c'est vrai
que ça a été le cas de la vaste majorité des élus secondaires... des élus
scolaires qui sont venus nous dire en
consultations, ni plus ni moins, qu'on pouvait bien changer le projet de loi autant comme autant, ici et là, mais, tant que la finalité,
c'était d'éliminer les élections scolaires, c'était, pour eux, inacceptable.
Et, oui,
rendu en article par article, c'est un peu ce que j'avais l'impression aussi
de décoder et de comprendre des interventions des collègues des oppositions.
Et j'avoue que le dépôt et les débats des six motions, des six fameuses motions préliminaires, comme le racontait le député de
La Peltrie, notre leader adjoint, ce midi, dans son
discours, que cette stratégie de
déposer des motions préliminaires semblables en utilisant tout le temps
possible m'a beaucoup refroidi et fait réfléchir.
En fait, ça m'a fait plus que réfléchir, ça m'a
fait rêver à une réforme parlementaire. Parce qu'en ce qui me concerne, si on
se retrouve ici aujourd'hui, cette nuit, à adopter ce projet de loi en séances
extraordinaires, c'est, je le pense, parce que... Le leader adjoint et député
de La Peltrie avait raison ce matin de poser la question en demandant si c'est le gouvernement qui imposait la mesure
d'exception aux oppositions pour forcer l'adoption du projet de loi ou si ce
sont les oppositions qui forçaient le gouvernement à imposer les mesures
d'exception, de guerre lasse. Vous devinez ma réponse qui me fait
dire : Vivement une réforme parlementaire.
Et d'ailleurs
je dois dire toute ma satisfaction d'avoir vu notre premier ministre confier le
mandat à notre leader parlementaire
de travailler sur une dite réforme qui nous permettrait de travailler plus et
de travailler mieux ici pour les Québécois.
Et j'espère de tout coeur que nous pourrons, tous ensemble en cette Chambre, y
parvenir en jetant les bases d'une
réforme sur laquelle nous pourrons nous entendre ensemble, pour nous permettre
à tous, ensemble, d'être plus efficaces.
Pour moi, la
morale de l'histoire aujourd'hui, c'est surtout ça. Parce qu'en ce qui a trait
au projet de loi n° 40 nous sommes
ici tout simplement pour l'adopter, pour permettre au ministre de l'Éducation
de faire ce qu'on a dit qu'on allait faire.
Eh oui, pour ça, après avoir déposé le projet de loi, on a reçu et entendu en
consultations particulières les acteurs et les partenaires. Il y avait beaucoup de monde. Le ministre a fait ce
qu'il avait à faire, et je suis pas mal tanné d'avoir entendu ce que j'ai entendu sur ce qu'on pense
qu'il a fait ou n'a pas fait, parce qu'il a très bien fait son travail et il
nous a menés jusqu'ici ce soir.
Pour ceux qui
ne le savent pas encore, le projet de loi n° 40,
c'est l'abolition des élections scolaires, qui va engendrer une décentralisation importante de la prise de
décision vers les écoles. C'est clair qu'il y a au moins un peu, beaucoup
de ça. C'est une avancée majeure pour la
profession enseignante. Nous venons de reconnaître nommément leur expertise
professionnelle dans la loi, tout en leur
donnant davantage de liberté pour choisir leur formation, en plus de leur garantir
que personne d'autre qu'un prof ne puisse donner ou réviser une note. Et le
respect des droits de la communauté anglophone...
C'est important que la communauté anglophone puisse se reconnaître et surtout
s'investir dans ces futurs centres de services. On leur permet donc de
nommer au suffrage universel les administrateurs parents et issus de la
communauté de leurs centres de services scolaires.
C'est ça, le
projet de loi n° 40, qui deviendra dans quelques minutes la loi n° 40. À mon sens, ce n'est pas vraiment une réforme au sens où on l'entend généralement, quand on refait tout de
la cave au grenier. Et ce n'est pas non plus de la structurite. Ça, on
en a assez eu. Mais, à mon avis, ce n'est pas non plus juste un changement.
C'est bel et bien une modernisation de la
gouvernance scolaire. Évidemment que ça ne fait pas l'unanimité, et bien sûr
que chacun a le droit à sa vision et son opinion, et les exprimer, et
les défendre.
J'ai
d'ailleurs une pensée, moi aussi, pour les élus scolaires, à qui je tends la
main cette nuit, parce qu'ils ont eu à coeur
pendant toutes ces années le bien et l'avenir de nos enfants. Je les salue pour
leurs bons et loyaux services, et je tiens
à leur dire que c'est la même bienveillance qui nous anime pour que tous les
élèves puissent bénéficier des changements
qu'on apporte à la gouvernance scolaire. Pas besoin de vous dire que j'en suis
fier et que je suis surtout fier d'avoir
pris part à ce débat et aux travaux de la commission, et de faire partie de
cette équipe et de ce gouvernement qui livre la marchandise en
respectant ses engagements.
• (3 heures) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Je suis prête à entendre le prochain intervenant. Mme la
députée de Saint-Laurent, la parole est à vous. Je vous rappelle qu'il vous
reste sept minutes.
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : C'est quand même assez éloquent, hein, les dernières paroles,
«qui livre la marchandise». Il est question de notre école publique, de
la Loi — hyperimportante
au Québec — de
l'instruction publique. Livrer la marchandise.
C'est vrai qu'ils ont livré des dizaines, et des dizaines, et des dizaines
d'amendements indigestes à lire, tel que c'est vraiment ça, livrer la marchandise, d'une façon très industrielle,
hein? On utilise notre institution publique de façon industrielle puis on livre la marchandise. Le ministre
a dit : C'est des changements importants dans la Loi sur l'instruction
publique, ça ne se fait pas à tous les
jours. C'est vrai que, botcher la Loi sur l'instruction publique, on n'a pas vu
ça à tous les jours. On le remercie. C'est sarcastique, Mme la
Présidente.
Sincèrement, je pense qu'on peut résumer
l'ensemble de l'oeuvre en quatre mots : Taisez-vous, on gouverne. Lorsqu'on a voulu faire entendre la Fédération
québécoise de l'autisme, ce que j'entends, là, du député de La Peltrie, c'est dire : Non, non,
non, n'utilisez pas une motion pour ça; taisez-vous, on gouverne. Lorsqu'on
veut entendre les voix des maires de
différentes régions du Québec : Taisez-vous, on gouverne. Lorsque la Fédération
autonome de l'enseignement dit :
Par chez nous, il n'y a pas un consensus sur votre projet de loi n° 40, taisez-vous, on gouverne. L'autre centrale
syndicale, la FSE : Taisez-vous, on gouverne.
Alors, lorsqu'un enseignant, par lui-même, lance
un blogue pour faire une pétition où est-ce qu'il y a plus de 10 000 enseignants qui signent, ce qu'on
entend du premier ministre : Taisez-vous, on gouverne. Puis en plus de ça
vous avez déjà
20 journées de congé, ne venez pas chialer en plus. Il n'a juste pas
compris que c'étaient des journées pédagogiques. Ce serait peut-être
intéressant que le ministre s'excuse, je dis ça au passage.
Lorsque, présentement, une trentaine de comités
de parents s'organisent, envoient des courriels au premier ministre,
au ministre de l'Éducation pour dire : Votre réforme, on n'en veut pas,
c'est quoi, la réponse du ministre et du gouvernement? Taisez-vous, on
gouverne.
Lorsque les
oppositions posent des questions, je vous le donne en mille, Mme la Présidente, c'est quoi, la réponse? Taisez-vous, on gouverne. La preuve,
démonstration de force, on impose un bâillon. On pourrait croire que c'est une
démonstration de force, mais imposer un bâillon, c'est surtout l'aveu d'un
échec, un échec d'avoir été incapable de rassembler les différents partenaires.
Pas un parti
d'opposition n'est en accord avec le
projet de loi n° 40. Aucun des députés indépendantistes n'est en
accord avec ce projet de loi n° 40. Aucun enseignant, là, de la FAE ou de la FSE n'est en accord. Il
faut le faire. Et, lorsque, 64 %
des élèves, leurs parents envoient des lettres au ministre... C'est quand même
assez impressionnant d'avoir autant de comités
de parents. Le ministre a réussi, là, à s'isoler. Aucun parti d'opposition. Les
enseignants n'en veulent pas, de la réforme. Les parents, de façon très
majoritaire, n'en veulent pas. Mais c'est sûr, hein, il va continuer.
Puis il
dit : Oui, mais on a levé les visières. C'est sûr, auparavant il naviguait
vraiment à vue. Maintenant, il dit qu'il a levé les visières, mais, non, ce
n'est pas vrai. Il continue à rentrer dans le tas puis à nous enfoncer dans le
fond de la gorge cette réforme. Mais
ce n'est pas grave, Mme la Présidente. Taisez-vous, on gouverne. C'est ça, au
fond, maintenant, la façon de faire.
À quoi ça
sert, les consultations publiques? Pas besoin, Mme la Présidente, le premier
ministre lui-même le dit. On a un
mandat fort. Taisez-vous, on gouverne. Étude détaillée article par article, à
quoi ça sert de poser des questions, surtout lorsque le ministre n'a pas de réponses et qu'il doit lui-même suspendre
à de maintes reprises? C'est préférable de mettre fin aux discussions. Pourquoi? Taisez-vous, on
gouverne. Tellement qu'il y a des enseignants qui ont posé la question
au ministre : Est-ce qu'on vous dérange, M. le ministre? Réponse du
ministre? Il n'a juste pas répondu, hein? Pourquoi répondre, hein, à ses
anciens collègues?
Sincèrement,
Mme la Présidente, pour une réforme aussi importante, habituellement on
s'assure d'avoir à tout le moins
quelques appuis, surtout des différents partenaires. Habituellement, on va
s'assurer d'avoir véritablement l'appui des parents, les principaux concernés
parce que ce sont leurs enfants qui sont dans nos écoles. On s'assure aussi de
la réussite éducative pas à minuit moins une, en déposant, mardi, des
amendements qui finalement parlaient de réussite éducative — ça a
pris du temps — on
s'assure aussi que les enseignants, surtout dans la semaine des enseignants et
des enseignantes... bien, de les
valoriser, particulièrement lorsqu'on sait qu'on est en pénurie d'enseignants
et que c'est 20 %, environ, qui
quittent la profession dans les cinq premières années. Habituellement, on ne
les insulte pas, on les valorise. Puis
on s'assure que, lorsqu'on est dans l'opposition puis qu'on dépose des
amendements pour valoriser la profession, bien, une fois rendu ministre,
on les incorpore, on ne vote pas contre son propre amendement qui dit
essentiellement trois choses : on
reconnaît l'autonomie professionnelle individuelle de l'enseignant, son
expertise et son jugement. De quoi a-t-il peur, le ministre?
Moi, j'ai été
très surprise de voir un ministre, un grand, grand, grand ministre, parce qu'on
sait à quel point qu'il est grand, se
transformer, finalement, en géant de papier qui refuse d'affronter les
contestations, qui préfère recourir au bâillon, qui refuse de répondre aux
questions et qui préfère dire : Non, c'est terminé, on met fin au débat,
on tue l'oeuf, c'est fini. C'est fini, les discussions. Quand on est un
vrai leader, on rassemble, on écoute, on cherche des consensus.
Moi, je suis
fière d'avoir travaillé avec des Jennifer, des Francine, des Christine, des
Véronique, des femmes qui cherchent
des consensus. Et je sais qu'elles joignent en ce moment leurs voix à la mienne
pour avoir une pensée toute particulière
à ceux et celles qui aujourd'hui ont perdu leur emploi de façon très cavalière.
Un certain Pascal m'a écrit pour m'informer que sa conjointe, elle avait
appris qu'elle perdait son emploi. Elle n'est pas présidente, ni commissaire scolaire, c'est une adjointe à un président de commission scolaire, et elle s'est demandé : Donc, moi aussi j'ai
perdu mon emploi? Donc, j'ai une
pensée toute particulière à ces
femmes et à ces hommes qui ont servi notre réseau d'éducation. Et on l'a
vu, dans les dernières années, une amélioration très importante de la réussite
éducative.
Le ministre
gagnerait à apprendre à travailler avec tous ses collaborateurs et à arrêter de
vouloir faire des réformes tout seul dans son coin, parce qu'avec ça, Mme la
Présidente, c'est impossible d'assurer la réussite éducative de tous nos
enfants.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. M. le député
de Richelieu, je vous cède la parole. Et je vous précise qu'il vous
reste 7 min 30 s.
M. Jean-Bernard
Émond
M. Émond :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis heureux d'intervenir, même à cette
heure tardive, dans le cadre de l'adoption finale du projet de loi n° 40.
Avec ce projet de loi, Mme la Présidente, nous respectons aujourd'hui un
engagement attendu depuis longtemps, depuis très longtemps par les Québécois et
les Québécoises.
Mme la Présidente, je voudrais prendre un instant pour saluer, dans les tribunes, et les
remercier surtout pour leur excellent
travail, quelques membres du cabinet du ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. Merci beaucoup.
Mme la
Présidente, je vous l'avoue, moi, j'aime bien les moments d'échange et de
collaboration qu'on a dans les travaux en commission parlementaire. Les
groupes entendus en commissions particulières, les échanges avec eux, les interventions des députés, ça, ça fait en sorte
que ça nous permet de mieux cerner les différents angles des projets de loi.
Puis, vous
savez, Mme la Présidente, durant les consultations particulières, nous avons écouté attentivement, comme
à chaque fois, les différents groupes qui se
sont présentés, et le ministre a fait preuve d'écoute en tenant compte de
certaines recommandations et en bonifiant le projet de loi avec le dépôt
d'amendements. Ça, c'est faire preuve d'écoute, Mme la Présidente. Moi, ce que je vois, c'est un ministre à l'écoute de
la population, ce que je vois, c'est un ministre qui a entendu les
groupes qui sont venus témoigner ici en auditions particulières.
Le ministre de l'Éducation a déposé des amendements pour bonifier le projet de loi n° 40, notamment à l'égard du processus de révision des
notes, de la collaboration entre municipalités et de la représentativité des plus petits milieux au
sein des centres de services. Ça, c'est très
important dans plusieurs régions du Québec, entre
autres dans des circonscriptions comme celle que j'ai le bonheur de représenter, afin que ce ne soit pas
uniquement la ville centre qui délègue les représentants, mais que les
plus petites municipalités aient, eux aussi, la possibilité de siéger au sein du conseil d'administration.
• (3 h 10) •
Mme la Présidente, je ne vous apprends rien, après les consultations, vous le savez,
arrive l'étude détaillée. Alors, ce
n'était pas mon premier projet de loi, le projet
de loi n° 40, Mme la Présidente, mais je m'apprêtais à vivre avec celui-ci une première, dans mon cas. Parce que j'ai beaucoup
entendu les collègues des oppositions réclamer plus de temps, qu'il est
important de prendre le temps, que les travaux avançaient bien. Je ne sais pas
à quel moment, Mme la Présidente, est arrivée l'illumination, mais c'eût été
bien que la lumière arrive au tout début parce que, du temps, on en a passé, Mme
la Présidente.
Avant même de
débuter l'article 1, on a été témoins d'un travail concerté
des groupes d'opposition pour, disons, allonger de façon clairement délibérée le début des travaux. Comment?
Par le dépôt, Mme la Présidente, de pas une, pas deux, mais de six motions
préliminaires, dont cinq ont été déposées par le Parti libéral. J'ai gardé les
copies, Mme la Présidente, je les ai numérotées. Alors, pourquoi six
motions préliminaires? Pour nous demander de suspendre l'étude détaillée et de recevoir en auditions particulières des
personnes ou des groupes qui n'avaient pas été retenus par le comité de sélection. On a pourtant entendu quelque chose comme 40 groupes lors des consultations. Alors, disons que, dans
mon cas, je trouvais que ça commençait mal l'étape importante de l'étude détaillée. Parce que, oui, Mme
la Présidente, les partis d'opposition ont le droit de déposer des motions préliminaires, c'est dans notre règlement,
et ils se sont bien prévalus de ce
droit, avec, ma collègue se plaît à l'entendre... ils l'ont fait avec une joie
à peine dissimulée, Mme la Présidente, en prenant
20 minutes par-dessus 20 minutes pour chacune des motions
préliminaires. Puis tout ça, Mme la
Présidente, ce que je veux vous démontrer, c'est que l'effort
concerté des oppositions à passer toute la journée à déposer des motions
individuelles les unes après les autres, bien, parfois ceci explique cela.
Je le redis parce que
le collègue de Saint-Jean l'a dit tantôt, et le collègue de La Peltrie l'a bien
dit : Est-ce que c'est le gouvernement qui impose la procédure d'exception ou est-ce que
c'est l'opposition qui impose au gouvernement la procédure d'exception? Alors, on se retrouve tous ici aujourd'hui, Mme la
Présidente, par la force des choses,
et ce qu'on veut, c'est aller de l'avant.
Il y a
des gens qui ont dit qu'il n'y a pas d'urgence, qu'on n'est pas obligés de se
presser pour adopter le projet
de loi. Moi, Mme la Présidente, je pense qu'il est plus que temps d'apporter
cette évolution dans notre système d'éducation, on en parle depuis tellement
longtemps. En transformant les commissions scolaires en
centres de services scolaires et en dépolitisant
les structures, nous dotons aujourd'hui le Québec d'une gouvernance scolaire moderne, moins
bureaucratique et plus près des besoins des élèves. Une
décentralisation.
Mme la Présidente, comme vous l'ont si bien mentionné certains de mes collègues de la
partie gouvernementale, c'est un
changement de culture qui s'impose dans le réseau de l'éducation depuis
longtemps. Décentraliser, c'est remettre les décisions qui concernent les élèves entre les mains de ceux qui les
connaissent par leur nom, c'est rapprocher la prise de décision de ceux
qui font l'école au quotidien.
Les centres
de services fourniront des services, bien entendu, aux écoles. La communauté
pourra s'impliquer dans leur
fonctionnement, notamment par le biais des conseils d'administration. On assistera à un lieu d'échange avec les MRC,
les villes, les communautés, l'école. Ils pourront discuter franchement des
besoins de la collectivité.
Est-ce que
c'est une surprise, tout ça, Mme la Présidente? Bien sûr que non. La Coalition
avenir Québec a depuis des années, depuis le tout début, en fait, mis de
l'avant un programme qui a toujours mentionné notre intention de transformer la gouvernance scolaire. Les Québécois
ont tranché, ils se sont ralliés du côté de ceux qui croient fermement
que la gouvernance scolaire doit être plus accessible et fidèle à la réalité du
terrain.
Aujourd'hui,
Mme la Présidente, guidés par le ministre de l'Éducation, guidés par un
ministre de l'Éducation que je prendrai le temps de dire qu'il était prêt à
assumer ses fonctions dès le jour 1, à son arrivée en poste, un ministre
de l'Éducation comme ça fait longtemps qu'on
en a eu, prêt à assumer ses fonctions, guidés par ce ministre, Mme la
Présidente, nous avons le courage d'exiger ce qu'il y a de mieux pour
nos enfants.
Puis je veux terminer sur une note positive, Mme
la Présidente, un appel à regarder par en avant, par l'avenir. Tournons-nous tous aujourd'hui vers l'avenir.
C'est un pan de la gouvernance scolaire... un pan qui devait être révisé,
les Québécois le demandaient. Mais
maintenant moi, je nous invite tous à penser à nos jeunes, Mme la Présidente, à
leur avenir. Et en ce sens j'invite
les parents, les enseignants mais aussi les communautés de nos comtés
respectifs partout à travers le
Québec à mettre l'épaule à la roue, à s'impliquer au sein des conseils
d'établissement, au sein des nouveaux conseils
d'administration mais aussi au quotidien à la maison. Je nous invite tous à
nous impliquer davantage dans la réussite éducative de nos enfants, parce que
je suis certain, Mme la Présidente, dans le fond, qu'on le sait tous, dans
cette Chambre : notre trésor national, notre bien collectif...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Ceci met fin au débat.
Mise
aux voix
Je mets
maintenant aux voix la motion de M. le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur proposant
l'adoption du projet de loi n° 40, Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement
à l'organisation et à la gouvernance
scolaires. Cette motion est-elle
adoptée? Oui, M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Tanguay : Oui. Je
vous demanderais un vote par appel nominal.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Parfait. Alors, on nous demande un vote par appel nominal. Qu'on
appelle les députés.
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
M. le leader du gouvernement. O.K.? Oui.
Alors, les députés qui sont en faveur de cette
motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Laframboise (Blainville), Mme D'Amours (Mirabel), Mme McCann (Sanguinet), M. Fitzgibbon (Terrebonne),
Mme Roy (Montarville), M. Lemay (Masson), M. Simard
(Montmorency), M. Martel (Nicolet-Bécancour), M. Roberge (Chambly),
Mme LeBel (Champlain), M. Lévesque (Chauveau), Mme Lachance
(Bellechasse), M. Lamontagne (Johnson), M. Carmant (Taillon),
M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé
(La Prairie), Mme Laforest (Chicoutimi), Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles), Mme Hébert
(Saint-François), M. Dufour (Abitibi-Est), M. Lacombe (Papineau),
Mme Proulx (Berthier), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Julien (Charlesbourg), M. Boulet
(Trois-Rivières), Mme Proulx (Côte-du-Sud), M. Lafrenière (Vachon), M. Poulin (Beauce-Sud), M. Émond
(Richelieu), M. Bachand (Richmond), Mme IsaBelle (Huntingdon),
M. Chassin (Saint-Jérôme),
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Bélanger (Orford),
Mme Picard (Soulanges), Mme Jeannotte (Labelle),
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Reid (Beauharnois), Mme Dansereau (Verchères), M. Lévesque
(Chapleau), M. Thouin (Rousseau), M. Tremblay (Dubuc), Mme Blais
(Abitibi-Ouest), M. Campeau (Bourget), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Caron (Portneuf), Mme Grondin
(Argenteuil), Mme Boutin (Jean-Talon),
M. Girard (Lac-Saint-Jean), Mme Lecours (Les Plaines),
M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac),
M. Lamothe (Ungava), M. Bussière (Gatineau), M. Allaire
(Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval), M. Provençal (Beauce-Nord),
M. Jacques (Mégantic).
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Les députés qui sont contre cette
motion veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint : M. Arcand (Mont-Royal—Outremont), M. Tanguay (LaFontaine), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Barrette (La Pinière), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme St-Pierre (Acadie), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
M. Rousselle (Vimont), Mme Montpetit (Maurice-Richard), Mme Melançon (Verdun), Mme Ménard
(Laporte), M. Fortin (Pontiac), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), M. Kelley (Jacques-Cartier),
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Benjamin (Viau), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Sauvé
(Fabre), Mme Rizqy (Saint-Laurent).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Nadeau-Dubois (Gouin),
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Zanetti (Jean-Lesage), Mme Labrie (Sherbrooke), Mme Ghazal
(Mercier), Mme Dorion (Taschereau), M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve).
M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Ouellet (René-Lévesque), M. LeBel (Rimouski),
Mme Hivon (Joliette), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Mme Fournier
(Marie-Victorin).
• (3 h 20) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Y a-t-il
des abstentions? M. le secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 60
Contre : 35
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, la motion est adoptée. En conséquence, le projet de loi n° 40,
Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique relativement à l'organisation et à la gouvernance
scolaires, est adopté.
Ajournement
L'Assemblée ayant terminé l'étude des affaires
pour lesquelles elle a été convoquée, on ajourne les travaux jusqu'au mardi
11 février 2020, à 13 h 40.
(Fin de la séance à 3 h 21)