(Neuf
heures quarante minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, bon jeudi à tous et toutes. Vous pouvez
prendre place.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Et
nous allons débuter notre séance avec la rubrique des déclarations de députés. Et la première
déclaration sera celle de Mme la députée de Mirabel.
Souligner
le 50e anniversaire de l'organisme Mouvement
des centres d'amitié autochtones
Mme
Sylvie D'Amours
Mme D'Amours :
Merci, Mme la Présidente. Nous avons avec nous la chance d'avoir Tanya Sirois,
directrice générale, Flore Bibeau,
conseillère en communication, du Regroupement des centres d'amitié autochtones,
pour souligner le 50e anniversaire du mouvement du centre d'amitié
autochtone du Québec.
Une
cinquantaine de villes au Québec sont habitées ou fréquentées de manière
significative par des autochtones. Je
pense à Québec et à Montréal, mais aussi à Chibougamau, Joliette, La Tuque,
Maniwaki, Roberval, Saguenay, Senneterre, Sept-Îles, Sherbrooke,
Trois-Rivières et Val-d'Or.
Depuis
50 ans, le centre d'amitié autochtone offre une réponse novatrice aux besoins
des Inuits et des Premières Nations en milieu urbain. Il y propose des services
de première ligne culturellement pertinents et sécurisants et des activités culturelles qui renforcent l'identité de
leurs membres. Les centres d'amitié sont des lieux de rassemblement où les
autochtones peuvent trouver un sentiment de communauté et de famille, loin de
chez eux.
Nous
souhaitons à tous les centres d'amitié autochtones du Québec de continuer leur
travail essentiel auprès de la population
autochtone urbaine et nous les félicitons de tout coeur pour cet anniversaire
important. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, Mme la députée de
Mirabel. Et nous vous souhaitons la bienvenue à l'Assemblée nationale.
La prochaine
déclaration sera celle de M. le député de Marquette.
Rendre
hommage à M. Yvon Lefebvre pour son engagement communautaire
M.
Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je souhaite rendre hommage à un homme
exceptionnel de Lachine, M. Yvon Lefebvre, qui est parmi nous, dans les
tribunes.
Altruiste
dans l'âme, Yvon est impliqué et redonne au suivant, tant dans sa communauté
qu'ailleurs dans le monde, et ce, depuis de nombreuses années. Jeune, au parc
Kirkland, à Ville Saint-Pierre, il a bénéficié de la générosité des citoyens qui fournissaient des raquettes et des balles de
tennis gratuites aux enfants afin qu'ils puissent pratiquer ce sport. Ce geste l'a inspiré plus tard à organiser
et à donner des cours de tennis en plus d'offrir gratuitement l'équipement
nécessaire aux enfants et aux adultes. Plus de 90 jeunes et une soixantaine
d'adultes ont pu profiter de son initiative
à travers les années.
De
plus, depuis 2003, M. Lefebvre est président de la Fondation Cordillera. Cette
fondation qui oeuvre au Pérou sert à bâtir des maisons et des écoles dans les
quartiers défavorisés. Leur bilan, depuis 16 ans : la construction de
quatre maisons, 10 écoles et un poste
médical bâti dans sept villages différents. Bravo d'avoir eu un impact positif
sur autant de personnes!
Merci, Yvon, de faire
une si grande différence dans la vie des gens dans le besoin. Merci beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député. M. Lefebvre,
vous êtes, vous aussi, bienvenu à l'Assemblée nationale.
Maintenant, je vais
céder la parole à Mme la députée de Côte-du-Sud.
Féliciter
l'entreprise Aubergélit, lauréate de nombreuses distinctions
Mme Marie-Eve
Proulx
Mme
Proulx (Côte-du-Sud) : Merci, Mme la Présidente. J'aimerais souligner
aujourd'hui les prix récemment remportés par l'auberge de jeunesse
Aubergélit, propriété de Marie-Pier Patoine.
Située au
coeur de Saint-Jean-Port-Joli, l'auberge a été inaugurée en juin 2018. Dès ses
premiers mois d'opération, la propriétaire recevait le Prix de la relève
Mallette, après s'être vu décerner la bourse d'honneur du Québec, remise par le ministère de l'Économie et de l'Innovation. En juin
dernier, son entreprise remportait un prix national lors du 21e gala
OSEntreprendre, dans la catégorie Services aux individus.
Seule auberge
de jeunesse située dans la Côte-du-Sud, l'Aubergélit est bien implantée dans
son milieu et valorise le commerce durable et l'achat local. Chaque matin,
Marie-Pier sert des déjeuners à partir de produits provenant de la MRC de L'Islet. Cette mère monoparentale de 28 ans
rêvait d'un lieu rassembleur où l'entraide et l'échange se feraient naturellement, un défi relevé avec brio dans un
contexte où le démarrage d'une entreprise touristique n'est pas une mince
tâche.
Félicitations
à Marie-Pier, et merci de stimuler l'économie locale et régionale tout en
favorisant la découverte et les rencontres enrichissantes! Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Côte-du-Sud. Maintenant, je me tourne vers M. le député de Nelligan.
Féliciter les lauréats du
Gala des liens d'affaires
du Cercle d'affaires Belgique-Québec
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Les liens économiques que tisse le Québec partout à l'international
constituent un gage de développement, mais aussi d'ouverture et d'entraide
qu'il sied d'encourager et de célébrer.
Le 20 novembre dernier, le Cercle d'affaires
Belgique-Québec, qui a pour mission de promouvoir les liens économiques, sociaux et culturels entre la
Belgique et le Québec, a organisé la troisième édition de son gala annuel, au
cours duquel ont été décernées des
prestigieuses distinctions. Une belle occasion de mettre en avant l'impact des
implantations de part et d'autre de l'océan de PME belges et
québécoises.
Je
souhaiterais en profiter pour féliciter les lauréats, l'entreprise québécoise
PetalMD, un leader canadien en santé numérique qui a, entre autres, numérisé
les listes de gestion de garde médicale de six hôpitaux dans la province
de Liège, mais également la Brasserie
Haacht, qui s'est portée acquéreur d'une microbrasserie de L'Île-d'Orléans et
qui continue à acquérir des entreprises, et s'installer notamment dans
la Capitale-Nationale.
Félicitations aux lauréats ainsi qu'au Cercle
d'affaires Belgique-Québec pour leur excellent travail! Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député. Et
maintenant au tour de Mme la députée de Saint-François de faire sa
déclaration.
Souligner la tenue de la
Campagne pour la paix organisée
par l'organisme Le Service Caritas Estrie inc.
Mme Geneviève Hébert
Mme
Hébert :
Merci, Mme la Présidente. Le 11 novembre dernier, Caritas Estrie procédait au
lancement de sa 37e Campagne pour la paix, soit un appel visant deux
objectifs, la sensibilisation à la paix et l'appel au partage.
Soulignons le caractère exceptionnel de cette
campagne de financement, dont les fonds recueillis serviront à soutenir des organismes de partout en Estrie,
oeuvrant auprès des personnes appauvries. Pour une 37e fois, Caritas Estrie
contribue à nous unir, à renforcer nos
communautés, un apport exceptionnel pour notre région. Aussi, je suis heureuse
d'accueillir, aujourd'hui, dans les tribunes,
deux représentants de l'organisme, dont le président, M. Bernard Guay, et
M. Gilbert Roy. Je suis honorée de votre présence. Bravo pour le chemin
parcouru et votre engagement!
Mme la
Présidente, c'est aussi avec fierté que j'ai accepté, cette année, d'agir à
titre de présidente d'honneur de la
37e Campagne pour la paix, et j'invite la population estrienne à faire preuve
d'une grande générosité en vous procurant des bougies pour la paix, un
geste simple qui fait une différence. Merci de tout coeur.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée. Et nous vous
souhaitons, vous aussi, la bienvenue à l'Assemblée nationale.
M. le député de Gouin, la parole est à vous.
Souligner le 40e
anniversaire du Groupe L'Entre-Gens inc.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente. Je veux aujourd'hui célébrer le 40e anniversaire d'un organisme
important dans ma circonscription, le Groupe L'Entre-Gens.
À l'oeuvre dans La Petite-Patrie depuis 1979, le
Groupe L'Entre-Gens compte plus de 400 membres actifs, bénéficie aussi de la générosité de plus d'une cinquantaine de bénévoles
pour offrir des services aux personnes
aînées et vulnérables dans mon quartier. En plus de proposer une
multitude d'activités, L'Entre-Gens et ses bénévoles offrent notamment une popote roulante, de l'accompagnement
à des rendez-vous médicaux, de l'aide pour faire les courses ainsi que
de l'écoute attentive. Certains aînés ou personnes à mobilité réduite profitent
également d'appels sécurisants et chaleureux grâce à leur service de jumelage
téléphonique. Au cours des deux prochaines années, L'Entre-Gens veut mobiliser tous les
acteurs du quartier pour promouvoir un meilleur accès aux soins de santé et aux
services sociaux pour les personnes aînées dans Rosemont—La
Petite-Patrie.
Je veux
offrir, oui, donc, mes félicitations les plus sincères au Groupe L'Entre-Gens,
les remercier pour leur travail important dans notre quartier et leur
souhaiter une très longue vie.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie. Je vais maintenant reconnaître M. le député de Beauce-Nord.
Féliciter M. Mario
Gosselin, récipiendaire de la Médaille de l'Assemblée nationale
M. Luc Provençal
M.
Provençal : Merci, Mme la Présidente. Le 6 novembre dernier, j'ai assisté à la
41e édition du souper annuel des
gens d'affaires présenté par Développement économique Nouvelle-Beauce, une
magnifique soirée réunissant quelque 375 convives.
L'événement fut l'occasion
d'introniser un nouveau membre au Club des bâtisseurs de La Nouvelle-Beauce,
M. Mario Gosselin. Associé-conseil et président de 1997 à 2013 au sein du
cabinet comptable Blanchette Vachon, M. Gosselin a connu et connaît encore
aujourd'hui une carrière prospère.
Reconnu dans
le milieu des affaires par son expertise, Blanchette Vachon devient, au fil des
ans, le 12e cabinet comptable en
importance au Québec et le seul ayant son siège social en dehors des grands
centres urbains. M. Gosselin s'est
aussi impliqué bénévolement dans de nombreux projets, et ce, toujours avec une
volonté d'améliorer et de développer sa communauté.
Pour le remercier de son immense contribution
dans notre collectivité, j'ai profité du moment pour remettre à M. Gosselin une médaille de l'Assemblée nationale.
Merci, M. Gosselin, pour votre parcours et félicitations pour un parcours
impeccable! Merci, Mme la Présidente.
• (9 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député de Beauce-Nord, et maintenant je reconnais Mme la députée de Marie-Victorin.
Souligner le 30e
anniversaire du Collectif de défense des droits de la Montérégie
Mme Catherine Fournier
Mme
Fournier : Mme la Présidente, je tiens aujourd'hui à souligner les 30 ans du Collectif de
défense des droits de la Montérégie.
Fondé en
1989, le collectif a comme mission de promouvoir et de défendre les droits des
personnes vivant ou ayant vécu des
problèmes de santé mentale, en plus d'offrir de l'accompagnement dans
l'exercice de ces droits. Très mobilisé, le collectif a également joué un rôle important dans différentes
luttes sociales, notamment dans les dossiers de reconnaissance et de
défense des droits des personnes psychiatrisées.
C'est
d'ailleurs à leur demande que le 15 mai a été déclaré, en 2015, Journée
nationale du Non aux mesures de contrôle!.
En plus de dénoncer ces mesures utilisées dans les milieux hospitaliers, cette
journée est l'occasion de faire la promotion de mesures alternatives et
préventives respectueuses des droits et libertés du patient.
En terminant,
je tiens à féliciter, mais surtout à remercier, les membres et tous les
employés passés ou présents qui, au fil des ans, ont su assurer la
pérennité de la mission essentielle du collectif, une mission qui fait
réellement la différence dans nos communautés, dont chez nous, dans Marie-Victorin.
Merci.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme la
députée de Saint-Hyacinthe.
Rendre hommage à Mme
Annick Daviau pour son engagement au sein de
l'organisme Sclérose en plaques Saint-Hyacinthe—Acton
Mme Chantal Soucy
Mme
Soucy : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je rends hommage à Annick Daviau, présidente de
l'organisme Sclérose en plaques Saint-Hyacinthe—Acton.
Mme Daviau
et son conjoint ont organisé, au printemps dernier, le quatrième
souper-bénéfice annuel Ensemble pour aller plus loin. L'événement fut un succès sur toute la ligne,
démontrant, encore une fois, la générosité et la grande solidarité des
citoyens de la région de Saint-Hyacinthe. L'argent recueilli permet de financer
des activités qui améliorent la qualité de vie des gens atteints de la sclérose
en plaques.
Rappelons que
la sclérose en plaques force souvent
les personnes qui en sont atteintes à mettre fin à leur carrière, les plongeant dans un terrible isolement. C'est
pourquoi des initiatives comme celles de Mme Daviau sont salutaires et
dignes de mention.
Salutations à
l'ensemble des gens du conseil
d'administration de Sclérose en
plaques Saint-Hyacinthe—Acton, qui, comme Mme Daviau, offre de
leur temps. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je
vous remercie, Mme la députée de Saint-Hyacinthe. Maintenant,
je cède la parole à M. le député de Viau.
Souligner
le 20e anniversaire de l'organisme
La Maison de répit La Ressource
M.
Frantz Benjamin
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Quand on aime, on a toujours 20 ans, chante Jean-Pierre
Ferland. Voilà un organisme que nous aimons bien et qui aura bientôt
20 ans, Mme la Présidente.
Fondée en 1999 par
des parents du quartier Saint-Michel, La Maison répit La Ressource réunit des
parents d'enfants ayant une déficience
intellectuelle avec ou sans troubles du spectre de l'autisme et un groupe
d'éducateurs et de bénévoles qui souhaitent leur venir en aide.
Quand
on est parent, on l'est 24 heures par jour, sept jours par semaine,
12 mois par année, aime nous rappeler Mme Ferrada, fondatrice de La Maison répit La Ressource. On peut
facilement comprendre qu'un peu de répit ne relève pas du luxe mais de
la nécessité.
La
Ressource vise à briser l'isolement, à améliorer les qualités de vie des
familles, des enfants ayant une déficience intellectuelle. Pour atteindre cet objectif, ils offrent un répit aux
parents par une programmation d'activités pour leurs enfants qui
favorisent l'autonomie et la socialisation afin de développer leur plein
potentiel.
Le
12 décembre prochain, ils auront 20 ans et ils tiendront leur activité de
bénéfice. Je souhaite à La Maison répit La Ressource une bonne fête!
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de Viau.
Maintenant, pour
clore cette rubrique, j'ai besoin de votre consentement pour permettre à M. le
député de Beauce-Sud de faire une 11e déclaration. J'obtiens votre
consentement? Alors, M. le député, la parole est à vous.
Rendre
hommage à M. Yvon Roy, ex-propriétaire de
publications hebdomadaires de la Beauce
M. Samuel
Poulin
M. Poulin
(Beauce-Sud) : Merci beaucoup, Mme la Présidente, et merci
particulièrement aux collègues.
Un grand homme de la
Beauce s'est éteint le 22 novembre dernier, soit M. Yvon Roy, de
Saint-Georges.
M. Roy
était le propriétaire et directeur général des hebdomadaires L'Éclaireur Progrès et l'Hebdo régional de Beauce
pendant 27 ans. Il s'est dévoué à la qualité de l'information régionale en
Beauce, s'assurant que les journaux et l'entreprise demeurent à
l'avant-garde.
D'ailleurs,
la Beauce a été choisie comme projet pilote par le Groupe Québécor pour
l'implantation des ordinateurs à une certaine époque dans les salles de
nouvelles ainsi qu'en infographie.
Mari,
père et grand-père aimant, M. Roy est reconnu dans le milieu pour sa
générosité et son implication comme mentor auprès des entrepreneurs.
Au
nom de mes concitoyens de Beauce-Sud, que j'ai le privilège de représenter,
ici, à l'Assemblée nationale, j'offre mes
plus sincères condoléances à la famille de M. Roy ainsi qu'à l'équipe de L'Éclaireur
Progrès et de l'Hebdo régional. M. Roy, merci pour ce
que vous avez fait pour notre région, pour la Beauce. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de Beauce-Sud.
Alors, ceci met fin à la rubrique des déclarations de députés.
Et je suspends nos
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 54)
(Reprise à 10 h 3)
Le Président :
Mmes et MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir. Bon jeudi à toutes et à tous.
Mmes et MM. les
députés, nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : M. le Président, je vous demande d'appeler l'article a,
s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 51
Le
Président : À l'article a du feuilleton, M. le ministre
du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale présente le projet de loi n° 51, Loi visant principalement à améliorer la
flexibilité du régime d'assurance parentale afin de favoriser la
conciliation famille-travail. M. le ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet :
Merci, M. le Président. Ce projet de loi propose de modifier la Loi sur
l'assurance parentale principalement afin d'offrir plus de flexibilité dans
l'utilisation des prestations du régime d'assurance parentale.
Plus précisément, le
projet de loi prolonge la période à l'intérieur de laquelle les prestations de
maternité, de paternité, parentales ou
d'adoption peuvent être payées. Il augmente également les exemptions relatives
aux revenus de travail en cours de prestations.
Le
projet de loi donne la possibilité au Conseil de gestion de l'assurance
parentale d'accorder des semaines de prestations parentales ou
d'adoption additionnelles lorsque les parents se partagent un certain nombre de
semaines de prestations.
Le
projet de loi augmente également le nombre de semaines de prestations lors
d'une naissance ou d'une adoption de plus d'un enfant.
Le
projet de loi accorde des semaines de prestations d'adoption exclusives à
chacun des parents adoptifs ainsi que
des semaines additionnelles de prestations d'adoption exclusives dans les cas
d'adoption hors Québec exigeant un séjour à l'extérieur du Québec.
Le
projet de loi établit qu'en cas de décès de l'enfant les parents disposent
d'une période additionnelle avant la cessation des prestations.
Le
projet de loi permet la mise en oeuvre de projets pilotes afin d'étudier ou
d'expérimenter de nouvelles mesures portant sur les conditions
d'application du régime.
Le
projet de loi apporte d'autres modifications à la Loi sur l'assurance
parentale, notamment pour permettre que des exceptions au calcul des prestations puissent être prévues par
règlement pour l'établissement du revenu hebdomadaire moyen d'un
employé.
Enfin, le projet de
loi propose d'apporter des modifications de concordance à d'autres lois, dont
la Loi sur les normes du travail, ainsi que
des modifications au Règlement d'application de la Loi sur l'assurance
parentale. Il contient également des dispositions transitoires. Merci,
M. le Président.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle.
M.
Tanguay : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Deux points. Vous me permettrez de souligner qu'il y a
un article de presse de ce matin...
nous avons beaucoup d'informations relatives à ce projet de loi là, alors que
les parlementaires devraient
en être les premiers informés. L'article fait référence de source fiable, M. le Président. Alors, on aimerait ça être les premiers à en être informés,
comme il se doit.
Ceci étant dit, le gouvernement
peut-il s'engager à la tenue de consultations en commission parlementaire?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Alors, M. le Président, nous aurons l'occasion très certainement
d'échanger des listes de groupes. Alors, pour
la tenue de consultations
particulières éventuelles, j'invite
le leader de l'opposition officielle ainsi que les autres leaders à me faire
parvenir leurs listes, dans un souci de collaboration.
Mise aux voix
Le Président :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
Réponses à des questions
inscrites au feuilleton
M.
Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Je dépose les réponses du gouvernement
aux questions inscrites au feuilleton le 31 octobre par la députée de
Verdun et le 5 novembre par le député de Rimouski.
Le Président :
Ces documents sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission de
l'administration publique et député de Robert-Baldwin.
Audition
de certains sous-ministres et dirigeants d'organismes
en vertu de la Loi sur l'administration publique
M.
Leitão : Merci, M. le Président. Alors, je dépose le rapport de la
Commission de l'administration publique donnant suite aux auditions des
sous-ministres et des dirigeants d'organismes publics sur leur gestion
administrative.
La
commission a procédé aux auditions suivantes : le
9 octobre 2019, audition sur le chapitre 5 intitulé Reprise
informatique et le chapitre 7 intitulé Contrats en
technologie de l'information — Suivi d'un audit particulier du rapport de mai 2018 du Vérificateur général du Québec; le 30 octobre 2019,
audition sur la gestion administrative et les engagements financiers du ministère de la Santé et des Services
sociaux; le 4 novembre... pardon, le 14 novembre 2019, audition sur
la gestion administrative et les engagements financiers du ministère de la
Santé et des Services sociaux. La commission s'est également réunie en séance de travail les
12 juin, 26 septembre, 1er, 9 et 30 octobre, 14 et
19 novembre 2019. Finalement, ce rapport contient neuf
recommandations. Merci, M. le Président.
Le
Président : Ce rapport est déposé. Mme la présidente de la
Commission de l'aménagement du territoire et députée des Mille-Îles.
Étude détaillée du projet de loi
n° 16
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. C'est un honneur de pouvoir déposer ce rapport et de
dire le titre de ce projet de loi pour la dernière fois.
Je dépose le rapport
de la Commission de l'aménagement du territoire qui, le 29, 30 et 31 mai
et des 3, 4, 5, 6, 7, 10 et 14 juin, 20, 21, 22 et 29 août, 3 et
24 septembre, et 1er, 8, 9, 10, 23, 24 et 31 octobre, et le 14, 19,
20, 21, 26 et 27 novembre 2019, a
procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 16,
Loi visant principalement
l'encadrement des inspections en bâtiment et de la
copropriété divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du logement
et l'amélioration de ses règles de
fonctionnement et modifiant la Loi de la Société d'habitation du Québec et
diverses dispositions législatives
concernant le domaine municipal. La commission a adopté le texte du projet de
loi avec des amendements.
• (10 h 10) •
Le Président : Ce rapport est maintenant
déposé. M. le président de la Commission de la santé et des services sociaux et député de Beauce-Nord.
Étude détaillée du
projet de loi n° 31
M. Provençal : M. le Président, je dépose le rapport de
la Commission de la santé et des services sociaux qui, les
21, 26 et 27 novembre 2019, a
procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 31, Loi modifiant
principalement la Loi sur la pharmacie
afin de favoriser l'accès à certains services. La commission a adopté le texte
du projet de loi avec des amendements, dont un au titre. Merci, M. le
Président.
Le
Président : Ce rapport est maintenant déposé.
Il n'y
a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je vous avise qu'après la période des questions et réponses
orales sera tenu le vote reporté sur l'adoption du principe du projet de loi n° 40, Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à
l'organisation et à la gouvernance scolaires.
Questions et
réponses orales
Nous en
sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole au chef de l'opposition officielle.
Coût d'implantation des maternelles quatre
ans
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, dans
le dossier des maternelles quatre ans, on assiste à l'entêtement d'un
gouvernement qui
n'écoute pas la population et qui fonce tête baissée. Ce n'est pas compliqué,
c'est encore plus brouillon que jamais. À l'origine, les lab-écoles, M. le Président, c'était un projet bien géré,
qui devait définir l'école du futur. Avec l'implantation forcée des maternelles quatre ans par la CAQ dans
le projet, ce sont maintenant les services aux élèves qui écopent. Au même moment où on apprend l'explosion du
coût des maternelles quatre ans du premier ministre, des élèves n'ont même pas accès à des micro-ondes parce qu'il
refuse de payer 900 $ par année, sans parler des écoles qui sont toujours prises
avec des remplaçants qui remplacent des remplaçants. Et ça, c'est quand les
élèves ont une classe et une école, parce que, oui, il y a encore des
histoires de ce genre en novembre.
M. le Président, ce matin, on apprend qu'une maternelle
quatre ans dans un lab-école, ça ne
coûte pas 100 000 $, pas
800 000 $, mais 1,3 million
de dollars. Le président de la commission scolaire Val-des-Cerfs affirme avoir été étonné : «On est loin de ce qui avait été annoncé — dit-il — en
campagne électorale.» Le premier
ministre l'a constaté dans le
sondage d'hier, la majorité des Québécois sont contre la promesse irréaliste
sur laquelle il a mis son siège en jeu.
Est-ce
que le premier ministre peut mettre un terme à cette folie bureaucratique
et concentrer tous ses efforts sur les services à nos enfants?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
le projet de lab-école a été lancé par Sébastien Proulx lorsqu'il était ministre
de l'Éducation libéral. Malheureusement, quand on regarde le mandat qui a été donné aux lab-écoles et les
estimés de coûts pour les écoles, il y avait
une erreur importante. Donc, les coûts ont été sous-estimés, là,
presque du simple au double.
M. le Président, il faut distinguer deux choses quand on parle de nos écoles. Il faut
distinguer le béton, donc le PQI, les investissements, les infrastructures,
et, d'un autre côté, les services aux enfants. Or, M. le Président, depuis qu'on est au gouvernement, on a augmenté
les deux budgets. On a augmenté les budgets
pour, entre autres, rénover les écoles puis ajouter des places qui auraient dû être ajoutées depuis plusieurs
années. On a aussi augmenté les services : orthophonistes,
orthopédagogues, et autres.
Donc, M. le Président, je pense que ce n'est jamais un mauvais investissement que de mettre des
budgets additionnels pour nos
enfants. C'est là qu'est l'avenir, M.
le Président. Ça aurait dû être fait
par le Parti libéral. Ça va être fait par le nouveau gouvernement.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, pour le premier ministre, c'est toujours la faute des autres. Il préfère attaquer tout le monde au lieu de faire face à la musique. Et encore une fois c'est lui qui
a changé les règles du jeu. C'est
pour ça que ça coûte si cher. C'est
son choix d'ajouter des maternelles quatre ans à 1,3 million de dollars.
C'est à cause d'eux que la facture explose.
Quand le premier ministre va-t-il concentrer
tous ses efforts sur les services à nos enfants?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, d'abord,
quand on parle des coûts d'une classe, il
faut aussi parler des coûts des
espaces communs qui viennent avec les classes qu'on ajoute. Il y a des espaces
pour la cafétéria, des espaces pour le gymnase, des espaces pour les corridors,
pour les casiers. Donc, ce n'est pas tout simplement de faire quatre murs, M.
le Président.
Et, bon, je comprends que le Parti libéral est contre la maternelle quatre ans, comme
le Parti québécois. Ils auraient préféré qu'on bâtisse encore plus de garderies, ce qu'on est en train de faire. Nous, on offre le choix entre les deux. Mais, M. le
Président...
Le Président : En terminant.
M. Legault : ...que ça soit des
murs pour une garderie ou des murs pour une classe, là, à un moment donné...
Le Président : M. le chef de l'opposition
officielle, votre deuxième complémentaire.
M. Pierre Arcand
M. Arcand : M. le
Président, je vais vous donner des chiffres, là : Gatineau, quatre classes
de maternelle quatre ans, hausse de 3,7 millions de dollars;
Shefford, deux classes, 2,6 millions
de dollars de hausse; Maskinongé,
une classe, 1 million de dollars de hausse. C'est 13 fois l'estimé du
comptable en chef de la CAQ. M. le
Président, le premier ministre doit prioriser l'avenir de
nos enfants.
C'est quoi, les limites ou la limite pour les
coûts d'une maternelle quatre ans?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, revenons à la base, là. Malheureusement, au Québec, on a un taux de diplomation qui est moins élevé que celui des autres
provinces. La solution pour augmenter nos taux de diplomation, c'est agir tôt.
Il faut dépister les problèmes très tôt, offrir des services d'orthophonistes,
d'orthopédagogues très tôt, entre autres à l'âge
de quatre ans. C'est ce qu'on va offrir dans les maternelles quatre ans. C'est
comme ça qu'on va permettre à plus d'enfants d'aller au bout de leur
potentiel puis c'est ma plus grande fierté, M. le Président.
Le
Président : M. le chef de l'opposition, troisième
complémentaire.
M. Pierre Arcand
M. Arcand :
M. le Président, pendant ce temps-là, il y a des enfants qui n'ont pas de
classe, d'autres n'ont pas de professeurs.
Les parents paient des sommes astronomiques pour que leurs enfants mangent
chaud sur l'heure du dîner, et, au même moment, le premier ministre flambe des
millions durement gagnés par les Québécois sur une promesse irréaliste.
Quand
est-ce que vous allez comprendre que les gens n'en veulent pas, de vos
maternelles quatre ans mur à mur?
Le
Président : Je vous demande toujours de vous adresser à la
présidence, s'il vous plaît. M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, déjà, il y a 30 % des parents qui souhaiteraient envoyer
leurs enfants à la maternelle quatre
ans. Or, on a juste des places pour 10 %
des enfants de quatre ans. Donc, ce n'est pas exact de dire qu'il n'y a pas de parents qui souhaitent la maternelle quatre ans.
M. le Président, moi, je suis convaincu que des enfants qui ont des difficultés,
c'est une bonne chose d'aller à la maternelle
quatre ans, d'avoir des
orthophonistes, des orthopédagogues, qu'il
y ait un suivi ensuite lorsqu'ils
vont à la maternelle cinq ans,
lorsqu'ils vont en première année. C'est comme ça qu'on va permettre à nos
enfants d'aller au bout de leur potentiel. Je ne comprends pas les
libéraux d'être contre l'éducation.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Saint-Laurent.
Coût d'instauration des maternelles quatre ans
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : On est contre le
dérapage financier de la CAQ. Il faut le faire, là, quand même,
là, en campagne électorale, une
classe de maternelle quatre ans, c'est autour de 120 000 $. Maintenant, c'est
1,3 million de dollars. Il s'est trompé d'environ 13 fois,
explosion de coûts.
Puis,
pendant ce temps-là, pendant qu'il met tout l'argent dans du béton, on n'a pas
plus d'orthopédagogues, on n'a pas plus d'orthophonistes. Quelles sont les
véritables priorités des parents puis des élèves? Ce sont pour les services
éducatifs, pas pour des maternelles quatre ans qu'on nous enfonce partout au
Québec.
C'est rendu que les
lab-écoles, il y a des délais. M. le Président, regardez, ce n'est pas des
farces, c'est sur le site Web du
gouvernement : Lab-écoles, concours d'architecture suspendus pour faire
place aux maternelles quatre ans. On
a demandé au ministre de l'Éducation il y avait combien de parents au Québec
qui se sont plaints de ne pas avoir de maternelles
quatre ans. Attention! un gros 16 parents. Pendant ce temps-là, il y a
42 000 parents qui attendent des places en CPE. Ça coûte
1,3 million par classe. 1,3 million, on est capables d'avoir un CPE
pour 80 élèves au complet.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation, la parole vous appartient.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, quand j'ai vu le reportage dans le journal
ce matin sur le lab-école, je me suis dit : Mauvaise journée pour
nos amis les libéraux. C'est l'annexe du rapport de la Vérificatrice générale
de la semaine dernière. On dirait que c'est
la suite du rapport de la VGQ, parce que le rapport de la VGQ blâmait
sévèrement le précédent gouvernement
pour la mauvaise estimation, pour leur incapacité à répondre aux besoins des
élèves, à construire des écoles.
Le
lab-école, quand ça a été vendu, là, c'est terrible, on a essayé de faire
croire aux parents, aux Québécois qu'on pouvait leur vendre une maison pour le
prix d'un cabanon. Ils ont dit aux Québécois : On va bâtir un projet sur la rue Stadacona, 14 classes innovantes, grande
pédagogie, concours d'architecture, 14 classes, là, et leur estimation,
c'était 7,5 millions. Il n'y a
personne qui a cru qu'on pouvait bâtir une école de 14 classes en 2017,
2018, 2019 pour 7,5 millions. Eux-mêmes,
en 2017, annonçaient une école de 14 classes à Mont-Saint-Hilaire pour
14 millions. Alors, comment ils
pouvaient dire que le lab-école, ça allait coûter 7,5 millions mais
qu'ailleurs c'était 14 millions? Ils ont sous-estimé les coûts...
• (10 h 20) •
Le Président :
En terminant.
M. Roberge :
...de manière totalement incompétente.
Le
Président : S'il vous plaît! Soyons prudents dans les propos
également. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Parlons d'incompétence. Le tableau parle de lui-même :
100 000 $ à 1 million, 2 millions de dollars. Est-ce qu'ici il y a un concours d'incompétence?
Parce qu'il a la palme d'or, là, en ce moment, là. Lisons un peu : «La plupart des écoles
ouvriront avec un an de retard», à cause des maternelles quatre ans. Ça ne
s'invente pas. Qu'est-ce qui est arrivé? Pourquoi un tel dérapage?
Est-ce qu'ils sont prêts à faire, au moins, là,
amende honorable puis d'avouer que c'est à cause des maternelles quatre ans?
Le
Président : M. le ministre de l'Éducation. Il y a des mots qui ont été dits, de part et d'autre.
J'aimerais qu'on ne revienne pas sur le mot qui a été prononcé. Merci.
M. le...
Une voix :
...
Le Président :
Oui, des deux...
Une voix :
...
Le Président :
Pardon, je n'ai pas compris. M. le ministre, votre réponse.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, c'est bien normal que... Est-ce que vous vous levez? Oui? Non? C'est
bien normal, quand on planifie des
constructions d'école, qu'on inclue des classes pour le préscolaire. C'est de
la cohérence gouvernementale. Quand on est en train d'implanter une politique
de préscolaire qui va permettre à tout
le monde d'aller au bout de ses rêves, bien, quand on planifie des
écoles, bien, évidemment qu'on planifie des classes pour le préscolaire
quatre ans et cinq ans. Si on ne le faisait
pas, ce serait un problème. Mais on voit en avant, on est cohérent, on
construit des écoles et on
planifie... on construit des écoles et on planifie d'accueillir les enfants qui
vont les fréquenter. C'est juste normal.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : ...juste normal de
répondre à la commission scolaire Marie-Victorin, qui a écrit en février :
Explosion de coûts à prévoir d'au
moins 30 %. C'est juste normal de répondre à la commission scolaire de Laval, qui, aussi au mois de février, disait : Explosion de
coûts, 30 %, 40 %. Réponse du ministre : silence radio,
mais le premier ministre qui dit : Ça coûtera ce que ça coûtera. Il a envoyé un signal très clair en
obligeant la construction : beurrez épais, ce n'est pas grave, il y
en a plein, d'argent.
Pendant
ce temps-là, il n'y a pas de services éducatifs, et là, maintenant,
ils veulent abolir les contre-pouvoirs. Le p.l. n° 40,
là, c'est une autre maternelle quatre ans du ministre de l'Éducation.
Le
Président : M. le ministre de l'Éducation. Je vous demande
d'être attentifs, s'il vous plaît, aux propos et à la réponse du
ministre de l'Éducation.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, le rapport de la Vérificatrice générale de
la semaine dernière, là, blâmait sévèrement, sévèrement le gouvernement libéral parce qu'il était incapable de bâtir
des écoles, de contrôler les coûts, de prévoir la construction. Et, quand les écoles étaient
inaugurées, finalement, elles étaient pleines et elles débordaient. Demandez
aux parents, là, très, très souvent,
une école neuve et bâtie, les gens s'achètent une maison tout près de l'école,
ils essaient d'inscrire leurs
enfants, il n'y a pas de place. Ils mettaient les enfants dans des autobus pour
aller dans le quartier d'à côté. Mauvaise planification.
On n'a aucune leçon à
recevoir de la part des gens qui estimaient qu'on allait construire une
14 classes pour 7,5 millions. On a bien contrôlé les coûts, on va
livrer de belles écoles à la grandeur du Québec...
Le Président :
En terminant.
Des voix :
...
Le Président : S'il vous
plaît!
M. Roberge :
...parce qu'on a de l'ambition pour nos jeunes.
Le Président : Question
principale, M. le député de Pontiac. Nous sommes attentifs à votre question.
Négociation
avec les pharmaciens
M. André Fortin
M.
Fortin : M. le Président, la négociation avec les pharmaciens, ce n'est pas une négociation comme les autres. Sans entente, il n'y a pas de service
additionnel aux patients, pas de vaccin de la grippe par le pharmacien, pas de renouvellement de prescription par le pharmacien. Tout le monde devra voir son
médecin, et les urgences vont rester tout aussi bondées.
Mais mardi, M. le Président, avec une seule
phrase en commission parlementaire, la ministre a bousillé la négociation au complet. Parce qu'elle s'entête à maintenir les frais que les
patients, que les patients paient quand ils voient leurs pharmaciens, bien, les pharmaciens ont
quitté la table de négo, M. le
Président. Et ils
n'ont pas juste quitté. Quand ils ont
claqué la porte, M. le Président, ils l'ont claquée tellement fort que tous les
cadres sont tombés des murs. Je les cite :
«...la ministre démontre [...] son incompréhension du dossier et son absence de
volonté [à] faire avancer [la] négociation. [Elle] tente de faire porter [...] l'odieux de [...] sa taxe patient
[aux pharmaciens]. [...]nos membres ont été [...] déçus et [...] insultés [des] propos [de la ministre].»
«Nos membres», M. le Président, c'est les pharmaciens dans votre comté et dans
nos comtés à tous. C'est d'eux qu'on a besoin pour donner des services
additionnels aux Québécois.
La ministre peut-u se ressaisir, abolir les
frais, reprendre les négos et penser aux patients?
Le
Président : Mme la ministre de la Santé et des Services sociaux. Nous
sommes attentifs aussi à la réponse.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : M. le Président, hier,
on a franchi un pas important pour le Québec. M. le Président, l'étude détaillée, là, du projet de loi n° 31, ça s'est terminé hier, et j'en suis très fière
parce que le projet de loi pourrait être adopté dans les prochains jours, M. le Président. Et ce projet de loi là, c'est
vraiment pour que les pharmaciens puissent faire davantage d'actes pour désengorger le réseau. Ils vont pouvoir vacciner,
M. le Président, et ils vont pouvoir aussi faire d'autres actes
professionnels qui vont vraiment aider à désengorger les urgences.
Mais j'ai fait plus que ça parce que j'ai fait
adopter un amendement, M. le Président, qui va permettre au gouvernement de prévoir justement la gratuité pour
les citoyens du Québec. Cette fameuse coassurance et franchise que les citoyens doivent payer encore, M. le
Président, bien, moi, là, j'ai fait adopter un amendement, et les autres aussi
ont été en faveur de cet
amendement-là, pour que justement on prévoie la gratuité de ces services. Mais
il y a des discussions actuellement...
Le Président : En terminant.
Mme McCann : ...avec les
pharmaciens.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Pontiac.
M. André Fortin
M.
Fortin : M. le Président, on
dirait que la ministre maîtrise l'art de se compliquer la vie. Le problème, c'est qu'en même temps elle va compliquer la vie des milliers de patients. La ministre
l'a dit elle-même, son projet de loi devait donner
plus de services aux patients. Mais hier la ministre a fait en sorte que
des pharmaciens ont quitté les négociations. Sans négociation, il n'y aura
pas d'amélioration de services, sans négociation, son projet de loi ne vaut
rien, sans négociation, son projet de loi, c'est comme un beau char neuf qui va rester parqué dans le garage.
Tout ça parce qu'elle refuse
de rembourser 1,7 million aux patients du Québec.
Le Président : Mme la
ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme Danielle McCann
Mme
McCann : Bon, alors, M. le Président, là, moi, je ne vais pas entrer
dans le sujet de la négociation. On ne fait pas ça, là, à la période de
questions, sur la place publique. M. le Président, moi, j'invite les
pharmaciens à venir se rasseoir à la table,
là. On est capables de trouver une voie de passage. M. le Président, on vient
d'ailleurs de conclure une entente avec la Fédération des médecins
spécialistes pour la couverture des services en obstétrique puis en chirurgie
générale, ce qui aurait dû être fait en septembre 2018 puis qui n'a pas été
fait par le Parti libéral. Nous, on réalise nos engagements. C'est fait, M. le
Président.
Le Président : En terminant.
Mme McCann :
Et on va faire la même chose avec les pharmaciens, M. le Président.
Le
Président : Deuxième
complémentaire. Évidemment, là, faisons attention au bruit ambiant, qu'on
écoute bien questions et réponses. La parole vous appartient, M. le
député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, l'enjeu, c'est l'accès, la rémunération totale des pharmaciens, c'est
1,2 milliard de dollars. Et aujourd'hui on s'obstine pour
1,7 million de dollars, M. le Président. Il y a
un bris de confiance parce que la ministre a commis l'irréparable à la table de négo.
Est-ce que le président du Conseil du trésor va
venir à la rescousse de la ministre pour prendre en charge la négociation,
parce que, de toute façon, elle va se terminer dans son bureau?
Le
Président : Mme la ministre de la Santé et des Services sociaux.
S'il vous plaît! La réponse de la ministre.
Mme Danielle McCann
Mme
McCann : Est-ce que je dois rappeler, M. le Président, que c'est
l'ancien ministre de la Santé et député de La Pinière qui a été tassé des négociations avec les fédérations médicales,
M. le Président, par ses collègues? Alors, il n'y a pas de leçons à recevoir, M. le Président. Et, nous, M. le
Président, savez-vous qu'est-ce qu'on fait, au gouvernement? On travaille en équipe, M. le Président. Alors,
moi, là, je vais vous dire, M. le Président, je ne vais pas négocier sur la
place publique, et on va le régler, le dossier, avec les pharmaciens. On a le
même objectif, c'est vraiment augmenter l'offre de services, faire en sorte que
les citoyens, ils aient des services additionnels...
Le Président : En terminant.
Mme McCann : ...ce qu'ils n'ont pas
fait au niveau du gouvernement libéral, nous allons le faire avec notre
gouvernement.
Le Président : Question
principale... Oui, M. le leader de l'opposition?
M. Tanguay :
M. le Président, pour le bénéfice de la ministre de la Santé, j'aimerais
déposer sa lettre du 4 décembre 2014, où elle vantait les
réformes du collègue.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! Consentement pour le dépôt? Il n'y
a pas de consentement. Je vous remercie. Prochaine question — je
vous demande votre attention, évidemment — Mme la députée de Joliette, à
vous la parole.
Prestations d'assurance
parentale pour les familles adoptives
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci, M.
le Président. Dans le projet de loi n° 51 que le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale
vient de déposer sur le régime d'assurance parentale, il y a
des mesures pour les pères, il y a des mesures pour les parents de deux enfants, de jumeaux, mais un oubli
énorme, un oubli majeur pour les familles adoptives, pour les enfants adoptés du Québec, le maintien d'une injustice absolument intolérable, une
discrimination entre les familles adoptives et les familles biologiques parce que l'iniquité de traitement est
maintenue, encore plus de trois mois de différence dont on prive les enfants adoptés, alors qu'ils
arrivent dans leurs familles avec un bagage extrêmement lourd de traumatismes,
d'abandons, de défis d'attachement, de défis
de santé. Alors, en campagne électorale, pourtant, la CAQ avait écrit noir sur
blanc qu'elle s'engageait à l'équité de traitement.
Comment le ministre peut justifier
l'injustifiable?
• (10 h 30) •
Le Président : M. le ministre
de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean Boulet
M. Boulet :
Merci, M. le Président. Évidemment, le projet de loi vient d'être déposé.
J'estime beaucoup ma collègue de
Joliette. Je l'invite à analyser avec rigueur le contenu du projet de loi, on a
fait des avancées significatives pour les parents adoptants. Il y a cinq semaines exclusives pour chacun des deux
parents adoptants. Et, quand elles sont contraintes d'aller à
l'international pour faire une adoption, il y a cinq semaines additionnelles
exclusives.
Donc, il y a
un traitement qui est considéré comme étant totalement équitable, il y a une
réduction extrêmement importante de l'écart entre les parents adoptants
et les parents biologiques. Et je suis convaincu que ma collègue de Joliette,
quand elle aura complété l'analyse du projet de loi, elle sera totalement satisfaite.
Merci, M. le Président.
Le
Président : Première complémentaire. La parole n'appartient
qu'à la députée de Joliette.
Mme Véronique
Hivon
Mme Hivon :
Non, je ne serai pas totalement satisfaite, parce que je viens de le lire.
Effectivement, il y a une bonification
de cinq semaines. L'écart, il était de 18 semaines. Faites le calcul, ça
fait 13 semaines. Pourquoi toutes ces arguties? Pourquoi
différencier entre les enfants adoptés, qui ont des besoins énormes... Des
experts... Je vais vous déposer Le Régime québécois d'assurance
parentale : un système discriminatoire pour les enfants adoptés, écrit
par trois professeurs de droit. Je le
dépose, M. le Président. Pourquoi maintenir cette injustice quand les besoins
de ces enfants-là sont énormes et qu'on veut valoriser...
Document déposé
Le Président :
Consentement pour le dépôt du document? Consentement. M. le ministre de
l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Alors, M. le Président, j'invite de nouveau ma collègue de Joliette à bien lire
le projet de loi. Il n'y avait, pour
les parents adoptants, que des prestations partageables. Maintenant, il y a des
prestations exclusives, cinq semaines pour un parent, cinq semaines pour
l'autre parent. Et, quand il y a un séjour à l'international, l'ajout de ces
prestations additionnelles là fait en
sorte que l'écart pour le régime de base entre les parents adoptants et les
parents biologiques n'est que de trois semaines, alors que sous le
régime particulier l'écart n'est que de deux semaines.
Donc,
moi, j'ai rencontré les parents adoptants, les associations qui s'intéressent à
l'importance de l'attachement de l'enfant...
Le Président :
En terminant.
M. Boulet :
...et ils seront, à mon avis, emballés. Merci.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique
Hivon
Mme
Hivon :
Je vais vous lire la lettre, M. le Président, oui : «[Un] gouvernement de
la CAQ augmentera le nombre de semaines de prestations pour les parents
adoptants afin que ces derniers bénéficient des mêmes avantages que les parents biologiques, c'est-à-dire 55 semaines
au lieu de 37.» Quand il dit qu'il ajoute cinq semaines par parent, il y en a
déjà cinq pour un. À date, c'est 32 plus
cinq. Là, il nous dit : Ça va être 32 plus cinq, plus cinq; ça fait juste
cinq. Puis, à l'extérieur, pourquoi
discriminer maintenant en plus, une deuxième couche, entre les parents qui vont
à l'extérieur puis les parents qui adoptent au Québec alors qu'on veut
valoriser l'adoption? C'est à n'y rien...
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Merci, M. le Président. Parce que le séjour à l'international, il est requis
dans plusieurs cas d'adoption. Et ça,
c'est une avancée considérable. Même quand on se compare à d'autres juridictions,
c'est quelque chose qui va être considérable pour les parents adoptants.
Il
faut aussi se rappeler, outre l'importance de l'attachement de l'enfant, à quel
point la maternité, elle est importante
pour composer avec les impacts
physiologiques d'une grossesse et d'un accouchement. Nous considérons, avec ce projet de loi, qu'il y a un traitement qui est équitable
entre les parents adoptants et les parents biologiques, et ça ne se mesure
pas que par...
Le Président :
En terminant.
M. Boulet :
...un simple calcul mathématique. Merci, M. le Président.
Le Président :
Question principale, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Plan de lutte contre l'itinérance
M. Alexandre
Leduc
M. Leduc :
L'hiver est arrivé, M. le Président, et, pour certains, c'est le début de la
saison de ski ou le moment de sortir
les patins, mais, pour des milliers de personnes, c'est le calvaire qui
commence. Des gens qui couchent dehors, qui ont faim, qui ont froid, il y en a de plus en
plus, au Québec. Dans une société aussi prospère que la nôtre, ça devrait
tous nous faire honte.
En 2018‑2019, l'année de tous les surplus
budgétaires, l'itinérance visible a augmenté de 12 % à Montréal, et l'itinérance visible, c'est l'arbre qui cache la
forêt. On a appris récemment une autre statistique troublante : un jeune
sur cinq qui sort de la DPJ connaît
un épisode d'itinérance. C'est énorme. Il ne se construit pratiquement plus de
maisons de chambres, alors que c'est
souvent le dernier rempart avant de se retrouver à la rue. Je ne parle même pas
de logements sociaux, c'est presque
un terme non parlementaire, tellement on n'en fait plus. Les montants à l'aide
sociale sont largement insuffisants, et même des gens qui travaillent ont
recours à des banques alimentaires.
Oui, on doit
travailler à sortir les gens de la rue, mais quel est le plan du gouvernement
pour travailler en amont, pour prévenir à la source l'itinérance au
Québec?
Le Président : Mme la
ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
Oui. M. le Président, le phénomène de l'itinérance, c'est un phénomène,
malheureusement, qui est très présent, là, notamment dans les grands
centres, mais pas seulement dans les grands centres. Alors, il y a tout un plan, effectivement, qui est fait non seulement
au ministère de la Santé et des Services sociaux, mais par des villes comme
Montréal, comme Québec aussi. Et il y a des
refuges, et c'est très important, et notamment au niveau de l'hiver, comme
l'a dit mon collègue, qui est une période
plus difficile. Alors, on voit une augmentation du nombre de places dans les
refuges, notamment à Montréal. Et effectivement on parle aussi de
l'itinérance cachée et des mesures de prévention, et il y a tout un plan qu'on a, au Québec, M. le Président,
en lien avec le fédéral dans un programme qui s'appelle Vers un chez-soi et qui vise à prévenir, justement, l'itinérance, et aussi à donner plus
d'accès à des services pour le logement social, mais également pour des
services en éducation, en aide au niveau...
Le Président : En terminant.
Mme McCann : ...de tout ce qui
est... de tout ce qui fait partie de la vie. Alors, il y a vraiment des...
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti :
Merci, M. le Président. Ce que vous voyez là, c'est l'évolution du nombre de
refus d'hébergement par manque de
places, dans les refuges à Québec, seulement depuis 2012. Les ressources
actuelles du CIUSSS, de la ville, du
milieu communautaire ne suffisent plus. Le maire évalue qu'il lui faut
1 million pour faire face à l'urgence cet hiver seulement. Selon
les estimations préliminaires du milieu communautaire, il manque
2 millions en tout.
Le gouvernement va-t-il verser les
2 millions dont Québec a besoin pour déployer un plan d'urgence?
Le Président : Mme la
ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
Oui, bien, M. le Président, effectivement, il y a une problématique à Québec.
Et moi, je pense aussi qu'il y a une problématique liée à une
problématique de santé mentale. Et j'ai rencontré récemment un policier, M. Campagna, qui avait un cri du coeur, et il
y a vraiment à travailler ce dossier-là avec la Sécurité publique, ma collègue
ministre de la Sécurité publique, et tout le volet de la santé mentale.
Et je sais
qu'il y a des besoins à Québec. Et d'ailleurs moi, je salue le maire Labeaume
là-dessus, qui évidemment reconnaît
ces problématiques, et je veux travailler avec lui pour résoudre ces problématiques
à Québec, dont on a bien conscience.
Le Président : En terminant.
Mme McCann :
Alors, on a déjà investi au niveau des organismes communautaires puis on va
continuer de travailler.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti :
Merci beaucoup. Un intervenant de Lauberivière m'a dit que, lorsqu'il a
commencé, il devait refuser une
personne de temps en temps, par manque de places. Ça lui déchirait le coeur.
Ces temps-ci, il en refuse... il doit en refuser une quinzaine par jour, le drame est devenu la routine. Cette
année, on aura 4 milliards de surplus. Je demande à la ministre
1/2 000 de cette somme pour l'itinérance à Québec.
Peut-elle nous dire clairement qu'elle va le
faire?
Le
Président : Mme la ministre de la Santé et des Services
sociaux.
Mme Danielle
McCann
Mme McCann :
Bien, M. le Président, on a déjà investi, là, cette année, 2,8 millions
pour les organismes communautaires à Québec,
hein? Déjà, là, on est conscients qu'il faut aider, d'ailleurs, l'ensemble du
Québec. Et moi, je suis prête, là, à
vraiment travailler ce dossier-là, parce qu'effectivement il y a à travailler
avec les partenaires pour résoudre cette problématique à Québec au
niveau de l'itinérance et de la santé mentale.
Comme
je l'ai dit, j'ai déjà rencontré des acteurs dans ce dossier, puis on va
continuer nos travaux, M. le Président. Il y a une augmentation de
refuges aussi à Québec pour la période hivernale qui va débuter dans les
prochains jours, M. le Président.
Alors, on va
continuer nos travaux parce qu'il y a des problématiques à Québec qu'il faut
résoudre...
Le Président :
En terminant.
Mme McCann :
...particulièrement.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Services offerts aux personnes vivant avec un trouble du
spectre de l'autisme
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. Vous vous
souvenez de Junior? J'ai parlé de lui ici, dans cette Chambre, le 24 septembre dernier. Junior a
35 ans, c'est un autiste non verbal sévère. Il fréquente un atelier de
travail depuis quelques années et il adore ça.
Mais
en septembre il a appris qu'il ne pourra plus y aller parce qu'il a déménagé.
Junior ne demande pas un nouveau service,
il demande simplement de continuer de fréquenter un service qu'il utilise
depuis des années. À part de son adresse, rien n'a changé à sa vie, mais, pour
des raisons administratives, Junior
ne pourra plus aller à son atelier de travail. C'est inconcevable.
J'ai
alors demandé au ministre délégué d'agir rapidement pour régler la situation,
et il m'a dit : On s'occupe de cette situation le plus rapidement
possible, vous pouvez en être sûre. Mais ça fait deux mois, et rien n'a changé.
Est-ce que le
ministre peut aider Junior?
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant : M. le
Président, je remercie la députée
de Westmount—Saint-Louis de nous rappeler cette histoire, qui est triste.
On
est actuellement en train de travailler sur un plan de déploiement
d'activités socioprofessionnelles
pour les personnes atteintes de
trouble du spectre de l'autisme, déficience intellectuelle, déficience
physique. Comme je l'avais mentionné
la dernière fois, on veut vraiment déployer un tableau national qui va être
disponible pour tout le monde, dans toutes les régions, de façon
équitable.
Pour
cet individu en particulier, il me fera plaisir de faire une action spécifique
pour lui, mais vraiment notre but, c'est d'aider tous les jeunes adultes dans
toutes les différentes régions du Québec et non pas seulement dans une région
spécifique.
Aussi,
comme je l'ai mentionné, on travaille sur d'autres dossiers importants pour ces
jeunes adultes handicapés au niveau scolaire, au niveau hébergement et
au niveau de la gestion des troubles du comportement.
Donc,
oui, on regarde la situation, on la regarde vraiment de façon nationale, à
travers la province, pour s'assurer que tout le monde reçoive des soins
appropriés. Merci, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone :
Je remercie le ministre pour la réponse. Par contre, il faut agir avant demain
pour que Junior ait sa place à son
atelier de travail. Il n'y a rien, je répète, il n'y a rien qui a changé dans
sa vie, à part de son adresse. Alors, je remercie le ministre d'avoir mis des précisions et de dire qu'il est
prêt à agir dans un cas particulier, mais j'aimerais savoir, oui ou non,
s'il va agir avant demain pour aider Junior et sa famille.
• (10 h 40) •
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Bien, écoutez, on va voir ce qu'on peut faire pour Junior. Il faudrait que
j'aie tous les détails, il faudrait qu'on le rencontre, qu'on voie
qu'est-ce qu'on peut faire avec lui.
Mais,
encore une fois, aider un individu, c'est quelque chose, mais, nous, ce qu'on
veut, c'est vraiment aider tout le
monde, améliorer la situation pour toute la population. Il y a des milliers de
personnes qui sont en attente de services. Nous, ce qu'on veut, c'est avoir un portrait global à travers la
province et ouvrir des positions, des postes pour tout le monde, et c'est ce qu'on est en train de regarder pour
l'année prochaine. Donc, vraiment, on a un plan global qu'on est en train
de mettre sur place tant au niveau éducatif que socioprofessionnel, qu'au
niveau de l'hébergement. Merci, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Moi aussi, je veux aider tout le monde. En septembre, j'ai demandé un mandat d'initiative sur les services
offerts aux enfants autistes, notamment lorsqu'ils atteignent la majorité;
le gouvernement a dit non. La semaine dernière, j'ai déposé une motion sur le même sujet; le gouvernement a dit non une deuxième fois. Mardi, mon chef a tendu la main au premier
ministre; le gouvernement a dit non une troisième fois. Aujourd'hui, ce n'est pas moi qui fais la demande,
c'est Junior.
À lui, pour lui, allez-vous dire oui?
Le Président : M. le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : M. le
Président, j'ai déjà dit
à la députée que je comprends son sentiment. La réalité, c'est
qu'on est en plein milieu du plan
d'action 2017‑2022 qui a été
établi par l'ancien gouvernement, un plan d'action qui a investi 29 millions de dollars récurrents, mais qui
malheureusement n'a seulement investi que 3 millions de dollars pour aider
les adultes handicapés. Donc, c'est ce manque
de financement sur lequel on est en train de travailler pour augmenter l'hébergement, pour augmenter les activités
socioprofessionnelles, pour augmenter les activités éducatives qui vont faire
que des milliers de jeunes adultes handicapés vont trouver un endroit...
Le Président : En terminant.
M. Carmant : ...pour continuer
leurs activités et alléger le sort des familles.
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Marie-Victorin.
Suites
données aux demandes faites par
le Québec au gouvernement fédéral
Mme Catherine Fournier
Mme
Fournier : M. le Président, pendant la dernière campagne électorale
fédérale, le premier ministre a formulé une liste de demandes aux partis politiques canadiens, je vais les
énumérer à nouveau : une seule déclaration de revenus administrée par le Québec, l'assujettissement des
entreprises de compétence fédérale à la loi 101, l'engagement de ne pas contester la Loi sur la laïcité de l'État, les
pleins pouvoirs en immigration, des évaluations environnementales 100 %
québécoises, l'encadrement du pouvoir
fédéral de dépenser et l'augmentation de la contribution fédérale en matière de
santé et de programmes sociaux. Je rappelle
que Justin Trudeau, le premier ministre, réélu le 21 octobre, a donné une
fin de non-recevoir à l'ensemble des éléments de cette liste.
Maintenant
que la campagne électorale est terminée, que le gouvernement canadien est
installé et que le nouveau Conseil des ministres est nommé, quelle est
la suite pour les demandes du gouvernement du Québec?
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Bien, merci, M. le
Président. Surtout, merci à ma collègue la députée de Marie-Victorin de me permettre, justement, d'exprimer où on en est dans
les positions. Et on partage quelque chose en commun, moi et elle, c'est
notre amour du Québec, notre fierté d'être Québécoises et notre désir de
vouloir faire avancer le Québec, M. le Président.
La chose qui nous différencie, c'est les moyens, les moyens d'action. La
définition du nationalisme de la CAQ et
des Québécois d'aujourd'hui, en grande majorité, ne se traduit pas par le
souverainisme, se traduit plutôt par des moyens d'action plus larges.
Alors, je
vais répondre à sa question précisément. Dès vendredi dernier, j'ai eu une
conférence téléphonique avec ma
collègue, Mme Freeland, qui est maintenant chargée des relations
intergouvernementales. On a convenu d'une rencontre rapidement. Nos équipes, d'ailleurs, sont déjà en
train de mettre les agendas en commun pour être capables de, justement, parler
des priorités du Québec qu'elle vient d'énumérer. Mon collègue le ministre Girard est dans une série de tournées avec ses homologues des provinces en matière de finances. Il
a écrit, d'ailleurs, une lettre dans le National Post. J'ai rencontré des gens à Ottawa la semaine dernière.
J'ai parlé aux médias également, tant anglophones que francophones, pour expliquer la position du Canada... du Québec,
pardon, à l'intérieur du Canada. Nous sommes intervenus en matière d'environnement sur deux fronts
à la Cour d'appel, pour le renvoi sur la taxe du carbone, à la Cour d'appel...
Le Président :
En terminant.
Mme LeBel :
...pour le port de Québec. Donc, nous sommes en action sur tous les fronts, M.
le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Catherine
Fournier
Mme Fournier :
M. le Président, justement, ce n'est pas moi qui crois au fédéralisme canadien.
Moi, je ne doute pas du tout que le
gouvernement du Québec va poursuivre ses représentations. Le problème, c'est
que le premier ministre, Justin Trudeau, a déjà dit non.
Est-ce
que la ministre peut nous partager de façon très concrète quel est son plan
pour chacune des demandes afin que Justin Trudeau change d'idée?
Le Président :
Mme la ministre responsable des Relations canadiennes.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel :
Alors, M. le Président, comme toute bonne négociation, je n'exposerai
certainement pas mon plan de match sur la place publique.
Ceci
étant dit, dans le passé, le gouvernement fédéral a dit non à beaucoup de
choses, et on a obtenu certaines avancées,
plusieurs avancées, d'ailleurs, dans la première année de travail de la CAQ. Je
vais naturellement mettre de l'avant
celle qui me rend le plus fière, c'est celle de l'entente avec la Cour suprême
pour la nomination du dernier juge, le juge Kasirer. Le gouvernement
fédéral avait dit non dans le passé, nous avons obtenu une avancée.
On
a obtenu également des compensations de 250 millions sur les frais
encourus pour l'accueil des demandeurs d'asile,
beaucoup plus que ce que le gouvernement précédent avait demandé et même
obtenu. Nous avons obtenu également quatre ententes en matière de
formation de la main-d'oeuvre pour une valeur de 5,4 milliards de dollars.
Alors, le
gouvernement du Québec est en action...
Le Président :
En terminant.
Mme LeBel :
...sur tous les fronts, M. le Président, de façon responsable et pragmatique.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Catherine
Fournier
Mme Fournier :
M. le Président, la ministre ne veut visiblement pas s'avancer concrètement sur
les demandes actuelles de son propre gouvernement. Je vais donc lui
proposer un autre exemple.
Avec la grogne dans
l'Ouest depuis les élections, Justin Trudeau s'est montré plus ouvert que
jamais aux oléoducs pour exporter le pétrole
bitumineux de l'Alberta et de la Saskatchewan. Que fera le gouvernement du
Québec si le gouvernement du Canada
invoque la clause de l'intérêt national pour construire un tel oléoduc sur
notre territoire malgré le désaccord des Québécois?
Le Président :
Mme la ministre responsable des Relations canadiennes.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel :
M. le Président, la position du Québec est très ferme en matière du respect de
ses compétences, surtout en matière
du respect de ses compétences environnementales. Les autres provinces sont au
courant, on est d'ailleurs en contact avec nos homologues.
On
n'est pas, nous, dans une attitude qui divise, on veut trouver ce qui nous
rassemble, et ce qui nous rassemble face
au gouvernement fédéral, qui a une tendance à la centralisation, et cette
tendance à la centralisation est dénoncée par toutes les provinces. Nous
allons donc agir.
Elle
est claire pour le reste du Canada, notre position en matière d'oléoduc, elle
est claire, elle est bien affirmée, et nos discussions se poursuivent,
M. le Président.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Verdun.
Avenir des médias d'information
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon :
M. le Président, l'avenir des médias au Québec est incertain. Vous n'êtes pas
sans savoir que Le Soleil, Le Quotidien, LeDroit,
La Voix de l'Est, Le Nouvelliste et La Tribune
sont en péril. Ceux-ci emploient 350 personnes
aux quatre coins du Québec et offrent une information régionale de qualité.
Il ne reste que trois semaines pour conclure un financement, sans quoi
ce sera la fin pour ces journaux.
Après
l'annonce du ministre de l'Économie, la semaine dernière, qui privilégie la reprise de
ces journaux par des coopératives de
travailleurs, on apprenait quelques heures plus tard que Desjardins se retirait du
montage financier, mettant en péril le projet de sauvegarde.
Hier,
Desjardins annonçait qu'il allait réévaluer le dossier. Plus que jamais,
l'incertitude persiste, et une épée de Damoclès pèse toujours sur six
médias québécois, 350 employés et leurs familles.
M. le Président, quel
est le plan du gouvernement pour sauver ces six journaux? Est-ce que le gouvernement
a l'intention de participer financièrement pour...
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie
Roy
Mme Roy : Oui. C'est une question très importante, M. le Président. Vous savez, moi, je demeure optimiste, je suis une éternelle optimiste. Et nous disions
d'ailleurs, et j'ai même répété ici, en cette Chambre même, que nous privilégions, le gouvernement privilégie le
modèle coopératif, pour un paquet de raisons, entre autres parce que
ce sont les travailleurs... Et, vous savez, ces travailleurs de l'information,
je les connais, et je sais ce qu'ils font, et je sais que ce qu'ils font est extrêmement important. Nous
avons besoin, tous ici, d'une information à la grandeur du Québec parce qu'il s'agit d'un des piliers de notre démocratie. Donc, c'est la raison pour
laquelle nous avons privilégié le modèle coopératif, pour plusieurs raisons; naturellement, les employés, mais également le fait qu'il y a toute cette acceptabilité
sociale, le fait que des villes, que des entreprises, que des syndicats
se prennent en main et disent : Nous voulons conserver de l'information.
Par
ailleurs, à l'égard du financement, nous avons été très surpris de voir qu'un
mouvement coopératif ne veuille pas
investir pour aider un autre mouvement coopératif. Alors, nous étions surpris.
Mais nous sommes extrêmement heureux de
constater que Desjardins revoit sa position et étudie actuellement à nouveau le projet de coopérative pour sauver le Groupe
Capitales Médias...
Le Président :
En terminant.
• (10 h 50) •
Mme Roy :
...et nous sommes confiants.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon : Tout un plan! Alors, d'autres médias vont se
retrouver dans une situation précaire si le gouvernement ne s'attaque pas
à la source du problème, c'est-à-dire l'inéquité fiscale. Google, Apple, Facebook ne
paient pas de taxe, pas d'impôt au Québec et viennent siphonner
80 % des revenus publicitaires dédiés à nos médias québécois. Tous les intervenants entendus en commission parlementaire au sujet de l'avenir des médias ont plaidé pour
l'équité fiscale, et ce, maintenant.
Qu'attend le gouvernement
pour agir?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie
Roy
Mme Roy : Oui, nous agissons, sauf que madame ne le sait
pas, elle ne sait pas tout ce que nous faisons. Alors, ça va me faire
plaisir de le lui dire.
Vous savez, d'ailleurs,
dès le mois de juin dernier, au printemps dernier, j'ai participé à une
conférence fédérale-provinciale des ministres de la Culture et du Patrimoine,
et ce fut fort intéressant, puisque le Québec a fait changer l'agenda de cette conférence justement pour y inscrire cette
problématique, cette inéquité dont sont victimes les entreprises médiatiques du Québec. Et ça, je le
dénonce depuis mon arrivée en poste, M. le Président. Et, en changeant l'agenda de cette conférence fédérale-provinciale,
il y a eu des engagements concrets qui ont été pris par tous les partenaires
fédéraux, et qui a mené à la création...
Le Président :
En terminant.
Mme Roy :
...entre autres, entre autres, d'une équipe de travail sous-ministérielle pour
y voir, justement.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon :
Depuis des mois, j'explique comment on peut aller chercher 120 millions de
dollars par année pour la culture et
les communications notamment en imposant les revenus des géants du Web comme le
fait la France et la Norvège. On ne
peut pas continuellement attendre, attendre l'OCDE, attendre le gouvernement
fédéral. Pendant qu'on attend, on met d'autres médias à risque. Je
comprends que, comme dans d'autres dossiers, le gouvernement caquiste n'écoute pas les spécialistes, pas les groupes qui
viennent en commission, probablement parce que le premier ministre pense
que c'est des lobbyistes aussi.
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie
Roy
Mme Roy :
Oui. De toute évidence, la députée, elle, ne regarde pas ce qui se fait à
l'international. Puisqu'elle aime
beaucoup donner l'exemple de la France, la réalité, c'est que, dans un cas de
taxation et d'imposition de ces entreprises qui sont des multinationales logées à l'étranger... Et, moi aussi, ça me
choque, madame, de voir qu'ils ne paient pas d'impôt ici. Mais la réalité fait en sorte, M. le
Président, que nous devons travailler de façon unie. De façon unie avec qui?
Avec notre partenaire du fédéral, mon collègue le ministre des Finances
y travaille actuellement. De façon unie avec nos partenaires européens et
l'OCDE, nous y travaillons, et il y aura une solution qui sera réaliste et
pérenne. Parce qu'actuellement ce que la députée ignore, c'est que l'Espagne
s'est essayée toute seule, et ça n'a pas fonctionné.
Le Président :
En terminant.
Mme Roy :
La France s'est essayée toute seule. Malheureusement, Google vient de
contourner les mesures que la France a mises sur pied. Il faut...
Le Président :
Question principale, M. le...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! La parole n'appartient maintenant
qu'au député de Laval-des-Rapides. Je vous demande votre attention à
tous sur cette question, s'il vous plaît.
Remboursement des trop-perçus par Hydro-Québec
M. Saul
Polo
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président. Sur le dossier du projet de
loi n° 34, le ministre de l'Énergie nous répète depuis des mois que les Québécois vont
recevoir une somme de 500 millions de dollars à partir du
1er janvier 2020. Depuis
deux semaines déjà, je lui répète, mes collègues lui répètent la même
question : Précisez-nous d'où viendront ces 500 millions de
dollars, et il nous répète : Ils viendront de réserves financières
qu'Hydro-Québec dispose à même les comptes
d'écart. Parfait. On a fouillé, on a regardé, on a trouvé quelques comptes
d'écart, mais en aucun cas ça ne totalise la somme de 500 millions
de dollars.
M.
le Président, j'aimerais déposer ici une évaluation des comptes d'écart et de
report et autres actifs en date de décembre
2018, justement, où le total des comptes d'écart auquel il fait référence ne
totalise que 90 millions de dollars.
Alors,
est-ce qu'il peut être un peu plus clair avec ses collègues élus, que...
au-delà de la population, sur le projet de loi n° 34? Parce que, depuis le
début, il ne répond clairement à aucune réponse. Peut-il enlever ses oeillères et pour une fois répondre clairement
comment il va répondre aux 500 millions de dollars et...
Le
Président : Consentement pour le dépôt des documents? Je vous demande en même temps d'être prudents sur les termes employés. Ça va très bien, on est
en fin de période de questions. Nous sommes attentifs à la réponse.
Document
déposé
Consentement pour le
dépôt de document? Oui, consentement. M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles.
M. Jonatan
Julien
M. Julien :
Oui, merci, M. le Président. Juste rapidement souligner le cadeau que j'ai reçu
de mon collègue de Laval-des-Rapides,
le foulard des Carabins, que je vais porter fièrement, mais, quand même, quand
il fera sombre à Québec.
Maintenant,
allons sur la question de mon collègue. Écoutez, bien, c'est vrai qu'on a eu
des bonnes discussions depuis
plusieurs heures, encore six heures hier pour bonifier l'article 2. Et on
continue de travailler très fort, en collaboration, et j'apprécie
grandement, cher collègue, et toute l'équipe de l'opposition.
Naturellement,
le compte d'écart, c'est une évaluation qui va être faite au 31 décembre
2019. On a précisé à mon collègue,
lors de ses questions, qu'à chaque année, dans le rapport d'Hydro-Québec, il
est précisé les montants des comptes d'écart.
Le chiffre qu'il a déposé, j'ai hâte de le voir, mais je pense que c'est
l'écart du compte d'écart entre deux années qu'il a déposé. Nous autres,
on certifie qu'au 31 décembre 2019, selon les évaluations prévisionnelles,
ce sera plus de 500 millions qui sera
retourné aux contribuables, à la clientèle d'Hydro-Québec. Alors, c'est le
montant qui va être retourné, en plus du gel tarifaire de 2020, puis
après ça une hausse à l'inflation.
Et on
continue à collaborer ensemble, justement, pour bonifier le projet de loi, et
je remercie sincèrement mon collègue de Laval-des-Rapides.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Laval-des-Rapides.
Projet de loi concernant
le processus d'établissement
des tarifs de distribution d'électricité
M. Saul Polo
M. Polo :
M. le Président, vous pouvez constater que nos échanges restent respectueux.
Ceci dit, j'aurais honte d'être à la place du ministre et de défendre ce
projet de loi là, parce que malheureusement, depuis le début, l'attitude du ministre, l'attitude de ce gouvernement, c'est
d'ignorer toute forme d'opposition, toute forme de contestation, que ce soit sur une demande de préciser d'où viendra cet
argent et où elle est, cette information-là, que ce soit sur toute opinion
contre, que ce soit des experts, des 1 400 entreprises, des aînés,
que ce soit...
Le Président : ...
M. Polo : ...c'est une
principale, c'est une principale...
Le Président : ...
M. Polo :
...que ce soit sur la question du sondage répondu par les Québécois, que ce
soit sur les différentes motions que nous avons présentées afin
d'entendre le plus grand nombre d'experts, M. le Président.
À ce
stade-ci, nous avons présenté de multiples amendements pour bonifier, et le
ministre s'objecte à tous et chacun de ces amendements-là. Alors, M. le
Président, j'aurais honte de défendre ce projet de loi là.
Et, s'il vous
plaît, précisez le plus d'information possible à la population, qui est en
droit de savoir d'où viendra ce 500 millions de dollars, M. le
ministre.
Le
Président : Désolé, je n'avais pas compris que vous aviez une
question principale. La réponse du ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Jonatan Julien
M. Julien :
Merci, M. le Président. Écoutez, on
est à une centaine d'heures de discussion déjà, là, en commission
et, comme je vous dis, on a des bonnes discussions. Naturellement, on est à l'article 2. À l'article 21 du projet de loi, on parle spécifiquement du compte d'écart que mon collègue mentionne.
Malgré ça, on convient avec lui de lui donner certaines informations et de lui dire : L'information est publique, mais à l'article 21 ça va nous
faire grand plaisir d'en discuter.
Alors, sur
l'article 2, l'opposition veut parler de l'article 5, veut parler de
l'article 8, veut parler de l'article 21, mais l'article 2, c'est un article très
simple, c'est la fixation du taux pour le tarif L. Ça fait plus de
60 heures qu'on en discute, après
avoir accepté des amendements de l'opposition pour bonifier, justement, par un avis de la
régie qui viendra spécifiquement
préciser le taux applicable.
Alors, on
continue de travailler fort. Je crois, on a encore quelques
heures aujourd'hui ensemble. Et ça me fera toujours
grand plaisir de collaborer avec mon collègue de Laval-des-Rapides pour faire
avancer rondement le projet de
loi, sur lequel nous travaillons très fort.
Le
Président : Sur ce
dernier échange vigoureux, moi, j'ai constaté une bonne ambiance. Je vous
remercie tous pour cette collaboration pour cette période de questions.
Merci à tous.
Votes reportés
Adoption du principe du projet
de loi n° 40
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, comme annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote
reporté sur la motion de M. le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur proposant
que le principe du
projet de loi n° 40, Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à
l'organisation et à la gouvernance scolaires, soit adopté.
Et que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
• (11 heures) •
La Secrétaire adjointe :
M. Legault (L'Assomption), M. Jolin-Barrette (Borduas),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville), Mme D'Amours (Mirabel),
Mme McCann (Sanguinet), Mme Roy (Montarville), M. Lemay (Masson), M. Simard (Montmorency), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), M. Roberge (Chambly), Mme LeBel (Champlain),
M. Bonnardel (Granby), M. Lévesque (Chauveau), Mme Lachance
(Bellechasse), M. Charette (Deux-Montagnes), M. Lamontagne (Johnson),
M. Carmant (Taillon), Mme Blais (Prévost), M. Caire
(La Peltrie), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé
(La Prairie), Mme Laforest (Chicoutimi), Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles), M. Skeete (Sainte-Rose), Mme Hébert
(Saint-François), M. Dufour (Abitibi-Est), M. Lacombe (Papineau),
Mme Proulx (Berthier), Mme Charest
(Brome-Missisquoi), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Girault (Bertrand), M. Julien (Charlesbourg),
M. Boulet (Trois-Rivières), Mme Proulx (Côte-du-Sud),
M. Lafrenière (Vachon), M. Poulin (Beauce-Sud), M. Émond (Richelieu), M. Bachand (Richmond),
Mme IsaBelle (Huntingdon), M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Bélanger (Orford), Mme Picard (Soulanges), Mme Jeannotte
(Labelle), M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), M. Reid (Beauharnois), Mme Dansereau
(Verchères), M. Lévesque (Chapleau), M. Thouin (Rousseau),
M. Tremblay (Dubuc), Mme Blais (Abitibi-Ouest),
M. Campeau (Bourget), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Caron (Portneuf), Mme Grondin
(Argenteuil), M. Girard (Lac-Saint-Jean),
Mme Lecours (Les Plaines), M. Lemieux (Saint-Jean),
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), M. Bussière (Gatineau),
M. Allaire (Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval),
M. Provençal (Beauce-Nord), M. Jacques (Mégantic).
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Maintenant, que les députés contre cette
motion veuillent bien se lever.
La Secrétaire adjointe : M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont), M. Tanguay (LaFontaine), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Barrette (La Pinière), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme St-Pierre
(Acadie), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Nichols (Vaudreuil),
M. Rousselle (Vimont), Mme Montpetit
(Maurice-Richard), Mme Melançon (Verdun), Mme Ménard (Laporte),
Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Fortin (Pontiac), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Charbonneau (Mille-Îles), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis), M. Benjamin (Viau), M. Derraji (Nelligan),
M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Sauvé (Fabre), Mme Rizqy (Saint-Laurent),
M. Ciccone (Marquette).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Nadeau-Dubois (Gouin),
Mme Ghazal (Mercier), M. Marissal (Rosemont), Mme Labrie (Sherbrooke), Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), Mme Dorion (Taschereau),
M. Zanetti (Jean-Lesage).
M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Ouellet (René-Lévesque), M. LeBel (Rimouski),
M. Roy (Bonaventure), Mme Hivon
(Joliette), M. Gaudreault (Jonquière), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine),
Mme Perry Mélançon (Gaspé).
M. Ouellette
(Chomedey), Mme Fournier (Marie-Victorin).
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Y a-t-il des abstentions? Alors, pour le
résultat du vote, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 66
Contre : 44
Abstentions :
0
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, la motion est adoptée, et, en conséquence, le principe du projet de loi n° 40
est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi
à la Commission de la culture et de l'éducation
M. Schneeberger : Oui, alors, Mme la Présidente,
conformément à l'article 243 de notre règlement, je fais motion
afin que le projet de loi n° 40, Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à l'organisation
et à la gouvernance scolaires, soit déféré à la Commission de la culture et de
l'éducation pour son étude détaillée.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté sur division.
Motions
sans préavis
Maintenant,
nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis, et, en fonction de nos
règles et de l'ordre de présentation, je vais céder la parole à Mme la
députée de Verdun.
Demander au gouvernement de tout mettre en oeuvre afin
d'assurer la viabilité
du projet de coopérative des employés du Groupe Capitales Médias
Mme Melançon :
Alors, merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec la ministre de la Culture et des Communications, le
député de Rosemont, la députée de Gaspé, le député de Chomedey et la
députée de Marie-Victorin :
«Attendu que la survie du Soleil, du Quotidien,
du Droit, du Nouvelliste, de La Tribune et de La Voix
de l'Est est menacée;
«Attendu que ces
entreprises médiatiques emploient 350 personnes;
«Attendu que les
Québécois sont en droit d'obtenir [des informations locales et régionales] de
qualité;
«Attendu
que le ministre de l'Économie et de l'Innovation a annoncé le 19 novembre [dernier]
sa préférence pour le modèle coopératif pour assurer la pérennité de ces
entreprises médiatiques;
«Attendu que
Desjardins annonçait la même journée qu'il ne participerait pas au montage
financier;
«Attendu
que Desjardins veut réévaluer son refus de financer le projet de coopérative
des employés du Groupe Capitales Médias;
«Attendu que le
montage financier du plan de relance demeure incertain;
«Attendu
qu'il ne reste que trois semaines pour conclure un financement sans quoi
ce sera la fin pour ces journaux;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de tout mettre en oeuvre afin
d'assurer la viabilité du projet de coopérative des employés du Groupe
Capitales Médias.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Oui, certainement. Il y a consentement, sans débat.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, cette motion est-elle
adoptée? M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Tanguay :
Oui, Mme la Présidente. Je vous demanderais, s'il vous plaît, un vote par appel
nominal.
Mise
aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, nous avons une demande de vote par appel nominal. Et maintenant que... les députés en faveur de
cette motion veulent-ils se lever?
La Secrétaire adjointe : M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont), M. Tanguay (LaFontaine), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Barrette (La Pinière), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme St-Pierre
(Acadie), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Nichols (Vaudreuil),
M. Rousselle (Vimont), Mme Montpetit
(Maurice-Richard), Mme Melançon (Verdun), Mme Ménard (Laporte),
Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Fortin (Pontiac), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Charbonneau (Mille-Îles), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis), M. Benjamin (Viau), M. Derraji (Nelligan),
M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Sauvé (Fabre), Mme Rizqy (Saint-Laurent),
M. Ciccone (Marquette).
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise
(Blainville), Mme D'Amours (Mirabel), Mme McCann (Sanguinet), Mme Roy (Montarville),
M. Lemay (Masson), M. Simard (Montmorency), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), M. Roberge
(Chambly), Mme LeBel (Champlain), M. Bonnardel (Granby),
M. Lévesque (Chauveau), Mme Lachance (Bellechasse), M. Charette
(Deux-Montagnes), M. Lamontagne (Johnson), M. Carmant (Taillon),
Mme Blais (Prévost), M. Caire (La Peltrie),
M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé (La Prairie),
Mme Laforest (Chicoutimi), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), M. Skeete (Sainte-Rose), Mme Hébert
(Saint-François), M. Dufour (Abitibi-Est), M. Lacombe (Papineau), Mme Proulx (Berthier),
Mme Charest (Brome-Missisquoi), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Girault (Bertrand), M. Julien (Charlesbourg), M. Boulet
(Trois-Rivières), Mme Proulx (Côte-du-Sud), M. Lafrenière (Vachon),
M. Poulin (Beauce-Sud), M. Émond (Richelieu), M. Bachand
(Richmond), Mme IsaBelle (Huntingdon), M. Chassin (Saint-Jérôme),
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Bélanger (Orford), Mme Picard (Soulanges), Mme Jeannotte
(Labelle), M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Asselin (Vanier-Les Rivières), M. Reid
(Beauharnois), Mme Dansereau (Verchères), M. Lévesque (Chapleau),
M. Thouin (Rousseau), M. Tremblay (Dubuc), Mme Blais
(Abitibi-Ouest), M. Campeau (Bourget), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Caron (Portneuf),
Mme Grondin (Argenteuil), M. Girard (Lac-Saint-Jean),
Mme Lecours (Les Plaines), M. Lemieux
(Saint-Jean), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), M. Bussière
(Gatineau), M. Allaire (Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval),
M. Provençal (Beauce-Nord), M. Jacques (Mégantic)...
Des voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Un instant. Avant de poursuivre, s'il vous
plaît, il faudrait être un peu plus silencieux pendant les
votes afin de permettre à notre greffière de poursuivre son travail.
La Secrétaire
adjointe : Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques),
Mme Ghazal (Mercier), M. Marissal (Rosemont),
Mme Labrie (Sherbrooke), Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), M. Zanetti (Jean-Lesage).
M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Ouellet
(René-Lévesque), M. LeBel (Rimouski), M. Roy (Bonaventure), Mme Hivon (Joliette), M. Gaudreault
(Jonquière), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine),
Mme Perry Mélançon (Gaspé).
M. Ouellette
(Chomedey).
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Oui, Mme la cheffe du deuxième
groupe d'opposition.
Mme Massé :
...permettrait de laisser une députée solidaire entrer pour enregistrer son
vote.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : ...alors, y a-t-il
consentement pour permettre à Mme la députée de Taschereau d'enregistrer son
vote? Consentement.
La
Secrétaire adjointe : Mme Dorion (Taschereau).
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Maintenant, y a-t-il des députés contre cette
motion ou des abstentions? Alors, pour le résultat du vote, M. le
secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 106
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, la motion est adoptée.
Pour
la prochaine motion sans préavis, je vais céder la parole à Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
• (11 h 10) •
Mme Massé : Merci,
Mme la Présidente. Donc, je demande
le consentement de la Chambre pour débattre de la motion suivante conjointement avec le chef de l'opposition officielle, le
député de Bonaventure, le député de Chomedey
et la députée de Marie-Victorin :
«Que l'Assemblée
nationale rappelle la motion adoptée unanimement le 8 octobre dernier
prenant acte des conclusions de la
commission Viens et demandant au gouvernement de reconnaître et de
négocier la mise en oeuvre des principes de la Déclaration des
Nations unies sur les droits des peuples autochtones;
«Qu'elle rappelle
l'article 18 de cette déclaration, qui stipule que "les peuples
autochtones ont le droit de participer à la
prise de décisions sur des questions qui peuvent concerner leurs droits, par
l'intermédiaire de représentants qu'ils
ont eux-mêmes choisis conformément à leurs propres procédures, ainsi que le
droit de conserver et de développer leurs propres institutions
décisionnelles";
«Qu'elle
rappelle également
l'article 38 de cette déclaration, qui stipule que
"les États prennent, en consultation et en
coopération avec les peuples autochtones, les mesures appropriées, y compris législatives,
pour atteindre les buts de la présente déclaration";
«Qu'elle
prenne acte du fait que, dans le cadre de l'étude détaillée du projet de loi 31, les représentants autochtones ont seulement été informés des grandes lignes des modifications
au projet de loi les concernant, et que cela ne correspond
en rien à une consultation pleine et entière au sens de la déclaration;
«Que l'Assemblée
nationale réitère sa demande au gouvernement du Québec de respecter les
principes de la Déclaration des Nations
unies pour les droits des peuples autochtones, notamment en consultant en amont
les représentants des peuples autochtones avant de procéder à des
changements législatifs les concernant.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la cheffe
du deuxième groupe d'opposition. Y a-t-il consentement pour débattre de
cette motion?
M. Schneeberger :
Il n'y a pas de consentement.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, il n'y a pas de
consentement. M. le leader de l'opposition officielle.
M. Tanguay :
Si vous me permettez un écart à notre façon de fonctionner, me permettrez-vous
de vous demander, s'il vous plaît,
sur la motion de la collègue de Verdun, de l'envoyer aux six quotidiens
mentionnés dans ladite motion, s'il vous plaît?
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : D'accord. Alors, ce sera fait.
Maintenant,
nous en sommes à la prochaine motion sans préavis, et je cède la parole à M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui, merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement des membres de
cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec le député de La Pinière, le député de Rosemont, le
député de Chomedey et la députée de Marie-Victorin, la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale enjoigne au gouvernement de déposer l'entente de principe
conclue entre la Fédération des
médecins spécialistes et le Conseil du trésor concernant la rémunération des
médecins spécialistes, et ce, avant la fin de la session parlementaire
le 6 décembre prochain.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Il n'y a pas de consentement.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, il n'y a pas de consentement.
Des voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : S'il vous plaît! Nous en
sommes maintenant à la prochaine motion sans préavis, et je vais céder
la parole à Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Rendre
hommage à Mme Andrée Lachapelle, comédienne, et
offrir des condoléances à sa famille et à ses proches
Mme Roy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de débattre de la
motion suivante conjointement avec la députée de Verdun, la députée de
Taschereau, la députée de Gaspé, le député de Chomedey et la députée de
Marie-Victorin :
«Qu'à l'occasion de son décès, l'Assemblée
nationale du Québec rende hommage à Mme Andrée Lachapelle, l'une des
figures marquantes du théâtre, de la télévision et du cinéma québécois;
«Qu'elle
souligne sa carrière exceptionnelle de près de 70 ans pendant laquelle
elle a interprété des dizaines de rôles qui ont laissé une trace
indélébile dans notre imaginaire collectif;
«Qu'elle souligne sa
contribution majeure au paysage culturel québécois;
«Qu'elle
rappelle que Mme Lachapelle était chevalière de l'Ordre national du Québec
et officière de l'Ordre du Canada;
«Qu'elle
transmette ses condoléances à sa famille, à ses proches, à ses collègues ainsi
qu'à ses nombreux admirateurs à la grandeur du Québec;
«Qu'enfin, elle
observe un moment de recueillement en sa mémoire.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Alors, oui, Mme la Présidente, il y a consentement pour un débat de deux
minutes par intervenant, et ce, dans
l'ordre suivant : la ministre de la Culture et des Communications, la
députée de Verdun, la députée de Taschereau et la députée de Gaspé.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie. Mme la ministre, la
parole est à vous.
Mme Nathalie
Roy
Mme Roy :
Merci, Mme la Présidente. Alors, nous apprenions avec regret, jeudi dernier, le
décès de la grande comédienne Andrée
Lachapelle, qui s'est éteinte à l'âge de 88 ans. Monument de notre
théâtre, de notre télévision et de notre cinéma québécois, Andrée Lachapelle
en imposait par la qualité de sa présence tant sur scène qu'à l'écran. Elle
donnait aux personnages qu'elle incarnait un supplément d'âme et d'humanité.
Son
vaste registre d'interprétations la faisait passer de la fragilité à la force
indomptable et de la dame du monde à la
plus modeste. C'est ainsi qu'elle a pu passer des pièces de Marcel Dubé à
celles de Michel Tremblay ou de Wajdi Mouawad avec la même conviction et
la même puissance d'évocation.
On
ne saurait passer sous silence son engagement social et sa profonde compassion
pour tous les humains qui croisaient son chemin. Sur les scènes et les
plateaux, son esprit d'équipe lui valait l'affection de tous. Esprit libre,
elle a mené sa vie et sa carrière avec aplomb, consciente qu'il y a des
moments où il faut forcer sa destinée.
Andrée
Lachapelle était une artiste complète, généreuse et optimiste, qui éprouvait
une réelle gratitude envers la providence qui lui a permis d'exercer son
métier pendant près de 70 ans. Après des dizaines de rôles inoubliables
comme celui de Marie-Thérèse dans Le temps d'une paix et d'Albertine
dans la pièce Albertine, en cinq temps, de Michel Tremblay, elle a exprimé une dernière fois toute l'envergure
de son talent dans Il pleuvait des oiseaux, le magnifique film de
Louise Archambault.
En
reconnaissance à ce talent, Andrée Lachapelle était reçue officière,
officière, oui, de l'Ordre du Canada
en 1985 et faite chevalière de l'Ordre national du Québec en 1997. Outre
ces distinctions, cette grande dame de la culture québécoise demeure une actrice et une comédienne d'une classe à part qui
a su inspirer aux Québécois une immense fierté.
Je
propose, Mme la Présidente, que nous exprimions nos plus sincères condoléances
à sa famille, ses amis et ses admirateurs. Merci beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
ministre. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon : Merci, Mme la Présidente. Alors, le
21 novembre dernier, un monument de la culture québécoise s'est éteint. La comédienne Andrée Lachapelle
nous a quittés paisiblement, entourée de ses proches, à l'âge de 88 ans.
Je tiens à offrir, en
mon nom ainsi qu'au nom de ma formation politique, nos plus sincères
condoléances à la famille et aux amis de Mme Lachapelle.
Que
ce soit sur scène, au petit ou grand écran, sa présence lumineuse et son talent
auront rayonné sur la sphère culturelle
du Québec pendant près de sept décennies. Féministe à une époque où les
Québécoises n'avaient pas le droit à
leur indépendance, elle a su marquer les esprits en repoussant les normes et
les étiquettes qu'on a tenté de lui imposer.
Sur
scène, son amour du théâtre l'amène à prendre part à de nombreuses pièces,
notamment dans Albertine, en cinq temps, de
Michel Tremblay, dans Soudain l'été dernier, de
Tennessee Williams, ou encore dans Incendies, de Wajdi Mouawad. À l'écran,
Andrée Lachapelle émeut, charme, égaie. Pensons à ses rôles marquants tels
que Marie-Thérèse dans Le temps d'une paix, Jeanne dans Cap-Tourmente
ou Agathe dans la populaire série L'Auberge du chien noir.
Femme
de coeur, elle s'est engagée au sein de nombreuses causes sociales. Elle a
notamment présidé la campagne de
financement d'Amnistie internationale, elle a agi à titre de porte-parole de
Carrefour pour Elle, un organisme venant en aide aux femmes victimes de violence conjugale. Sa carrière et sa
générosité furent reconnues à maintes reprises. Elle a notamment été
reçue officière de l'Ordre du Canada et reçue chevalière de l'Ordre national du
Québec.
En
2019, Andrée Lachapelle nous a émerveillés pour une dernière fois dans le
très touchant film Il pleuvait des oiseaux, de
Louise Archambault. Émouvante, magnifique dans son rôle de Marie-Desneige,
sa présence à l'écran sera non
seulement à la hauteur de son talent, mais s'avérera également être un
magnifique au revoir. Questionnée sur sa passion pour le jeu, Andrée Lachapelle répondait : «Je trouvais que ma
vie à moi était trop courte pour contenir toutes les vies que j'aurais voulu
faire.»
Au
cours de votre vie, Mme Lachapelle, vous aurez su nous charmer de votre
grâce, nous émouvoir de votre talent et surtout nous marquer
profondément de votre grande humanité. Merci pour toutes ces belles années. Le
Québec se souviendra de vous.
• (11 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Verdun. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Taschereau.
Mme Catherine
Dorion
Mme Dorion :
Pendant presque 70 ans, les rôles portés par Andrée Lachapelle se
sont succédé et ont révélé au Québec une grande actrice. Mais c'est
quoi, une grande actrice? C'est d'abord une artiste. Et je veux rappeler à tout
le monde ici qu'être artiste, ce n'est pas
être un pelleteux de nuages, ou un gratteux de guitare, ou un clown, quoique
bien des artistes peuvent faire tout ça avec un talent capable de vous tirer
des rires ou des larmes là ou même votre psy ou vos meilleurs amis n'y arriveraient pas, Mme la Présidente.
Être un artiste, c'est posséder une réelle expertise dont tous les peuples ont besoin, pas parce qu'ils veulent être divertis, parce
qu'ils veulent être investis jusqu'au
fond du coeur par les grandes questions, les grandes émotions qui ont,
de tout temps, marqué les humains et les peuples.
La
grande artiste Andrée Lachapelle interprétait ses rôles en arrivant toujours
à ce que nous, en la regardant, en l'écoutant,
on oublie qu'on la regarde et qu'on l'écoute, à ce qu'on se retrouve plongés
dans l'histoire, dans le conte, dans un
monde d'émotions, de tensions, de sens, de pouvoir, d'amour, bref, d'humanité
et de relations humaines. Le talent
que maîtrisait Andrée Lachapelle de
manière exceptionnelle, c'est celui de nous faire oublier le théâtre pour nous
faire entrer dans la réalité de l'humain, et je pense que le milieu
politique aurait beaucoup à gagner à s'inspirer de ça.
Andrée
Lachapelle était aussi une femme libre, une militante féministe qui étirait, à
travers ses choix de vie, l'espace de
ce qui était considéré comme acceptable pour les femmes. À un moment donné, on
lui a demandé de commenter sur le fait qu'elle avait eu trois enfants avec le
comédien Robert Gadouas sans jamais se marier. Elle raconte, et je la
cite : «C'était épouvantable à l'époque!
Si vous saviez le nombre de lettres de bêtises que j'ai reçues, me traitant de
tous les noms. Ça me faisait de la
peine, [sauf qu'en] même temps, [...]j'avais décidé que ma vie m'appartenait.»
Décider que personne d'autre que nous, peu importe son pouvoir ou son statut
élevé dans la société, ne décidera à notre place de nos choix de vie personnels, c'est très politique. Le féminisme
est basé sur cette idée, la lutte pour la justice sociale est basée sur cette
idée, l'indépendantisme québécois d'émancipation est basé sur cette idée.
Bref,
Andrée Lachapelle était une femme droite et libre, qui a investi nos coeurs et
notre pensée avec son art, qui a donné
à tous les Québécois l'exemple d'une femme libre et qui est partie en femme
libre. Bon voyage, Mme Lachapelle, et merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Taschereau. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Gaspé.
Mme Méganne
Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Nous avions tous, et je crois que
les témoignages précédents le
prouvent, un attachement particulier pour Mme Andrée Lachapelle. Ce serait
difficile de mettre le doigt sur la raison exacte. C'est sûrement en
partie, bien sûr, en raison de son immense talent de comédienne. Chaque fois,
on oubliait totalement l'actrice, on ne
voyait que le personnage, ces personnages à qui elle donnait vie, auxquels on
croyait complètement, qu'on avait
plaisir à retrouver et à qui on avait de la difficulté à dire au revoir. Pour
réussir à transmettre l'émotion comme elle le faisait, il faut de l'ouverture,
de l'écoute et beaucoup de sensibilité. Il faut aussi être curieux, empathique et attentif aux signes parfois
imperceptibles que nous envoient celles et ceux qui nous donnent la réplique.
Elle-même disait, en
parlant de ses pairs, que la moitié de notre talent, c'est notre partenaire de
jeu. Quelle humilité, quelle générosité et quelle élégance dans ce
propos!
D'ailleurs,
notre attachement à Mme Lachapelle, on le doit aussi au fait qu'elle nous
rendait fiers. Tout en elle était
impeccable : son maintien, sa diction, sa beauté classique et
intemporelle. Nous l'aurions tous volontiers nommée ambassadrice du Québec à l'étranger. Andrée
Lachapelle aimait que les arts racontent notre vie quotidienne, notre culture.
Elle aimait la vérité, l'authenticité.
Enthousiasmée par l'arrivée et l'affirmation des auteurs québécois dans les
années 60, Mme Lachapelle a exploité le style et la musicalité
de leurs textes, qui n'avaient rien à envier à ceux des auteurs français. Elle a interprété ces personnages qui
nous ressemblent avec panache. Elle s'est totalement investie dans les rôles
qu'on lui a proposés. Ceux-ci lui ont valu,
d'ailleurs, plusieurs récompenses et distinctions prestigieuses tout au long
d'une carrière qui aura couvert des décennies.
Le départ de la grande Andrée Lachapelle s'est
fait à son image, tout en douceur. Elle avait déjà mentionné souhaiter s'en aller tranquillement, dans le
calme, entourée des gens qu'elle aime. Il semble que c'est ainsi que ça s'est
passé, et c'est bien. Pour les proches, ça
peut aider à la sérénité du deuil. Au nom du Parti québécois, je leur envoie
mes meilleures pensées. Je veux
qu'ils sachent que tout le Québec partage leur tristesse et que jamais
Mme Andrée Lachapelle ne sera oubliée. Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, Mme la députée
de Gaspé. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté. Alors, je vous invite à vous joindre à
moi, puisque... nous puissions observer une minute de silence à la mémoire de
la grande Andrée Lachapelle.
• (11 h 25
—
11 h 26)
•
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie.
Avis touchant les travaux
des commissions
Alors, nous allons maintenant passer à la
rubrique des avis touchant les travaux, et je vais céder la parole à M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger :
Merci, Mme la Présidente. Alors, j'avise
cette Assemblée que la Commission de
l'économie et du travail poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 15,
Loi sur la Société de développement
et de la mise en valeur du Parc
olympique, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures, et de 15 à 18 heures, et de
19 h 30 à 22 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des institutions poursuivra
l'étude détaillée du projet de loi n° 32, Loi visant principalement à favoriser l'efficacité de la justice pénale et à
établir les modalités d'intervention de la Cour du Québec dans un pourvoi
en appel, aujourd'hui, de 15 à 18 heures et de 19 h 30 à
22 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles
poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi n° 34, Loi
visant à simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution
d'électricité, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission
des finances publiques poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 37,
Loi visant principalement à instituer le Centre d'acquisitions
gouvernementales et Infrastructures technologiques Québec, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures, de 15 à 18 heures et de 19 h 30 à
22 h 30, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
de la culture et de l'éducation entreprendra
l'étude détaillée du projet de loi n° 40, Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à
l'organisation et à la gouvernance scolaires, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures, de 15 à 18 heures et de
19 h 30 à 22 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Voilà, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Et, pour ma
part, je vous avise que la Commission
spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineurs se réunira en séance de travail aujourd'hui, de 13 heures à
14 heures, à la salle Pauline-Marois, afin d'organiser les travaux de la commission.
Affaires du jour
Nous en
sommes maintenant à la rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée, et, s'il
n'y a pas de demande de renseignements,
la période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour, et je cède la parole à M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Schneeberger :
Oui, alors, Mme la Présidente, afin de débuter nos affaires du jour, je vous
demanderais d'appeler l'article 8 du feuilleton.
Projet
de loi n° 47
Adoption du principe
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, à l'article 8 du
feuilleton, Mme la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation propose l'adoption du principe du projet
de loi n° 47, Loi assurant la mise en oeuvre de certaines mesures du partenariat 2020-2024
entre le gouvernement du Québec et les municipalités. Et je cède la ministre...
pardon, la parole à Mme la ministre.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui, alors, merci, Mme la Présidente. Bonjour, chers collègues. Alors, le 6
novembre dernier, j'ai présenté à
cette Assemblée le projet de loi n° 47, Loi assurant la mise en oeuvre de
certaines mesures du partenariat 2020-2024
entre le gouvernement du Québec et les municipalités. Aujourd'hui, je suis donc
très heureuse que nous soyons rendus
à l'étape de l'adoption du principe du projet de loi. Je vous rappelle que
celui-ci vise à nous permettre de procéder aux modifications législatives
devant être apportées pour mettre en oeuvre deux mesures spécifiques du
Partenariat 2020‑2024 : Pour des municipalités et des régions encore
plus fortes.
Mais, avant
tout, plus de détails sur ces dispositions. Alors, permettez-moi de vous en faire
une brève mise en contexte. Le 30
octobre dernier, des représentants de notre gouvernement, de la Fédération
québécoise des municipalités, de l'Union des municipalités du Québec, de la
ville de Montréal et de la ville de Québec ont entériné le Partenariat 2020‑2024
entre notre gouvernement et les
municipalités lors d'une cérémonie de signature qui s'est tenue à l'Assemblée
nationale.
• (11 h 30) •
Ce dossier que nous avons piloté était
prioritaire non seulement pour moi, mais pour notre gouvernement. L'intention de notre gouvernement était de mettre au coeur des discussions les besoins des municipalités
et des régions. Alors, aujourd'hui, nous pouvons dire mission accomplie. Cette nouvelle entente démontre
bien que nous avons encore une fois tenu nos promesses. Nous souhaitions que
notre entente favorise un juste équilibre du développement socioéconomique et
de l'offre de services entre les régions et les grands centres, entre le milieu
rural et le milieu urbain. Nous voulions aussi penser aux municipalités
faisant face à des défis de vitalisation, qui doivent être soutenues de façon
particulière.
Au total, une
somme de près de 7,1 milliards sera transférée aux municipalités sur une période de cinq ans. De cette somme, elles pourront d'ailleurs bénéficier de gains de 1,2 milliard générés par de nouvelles
initiatives. Plus précisément, un montant représentant l'équivalent de
la croissance des revenus produits par un point de la TVQ sera transféré aux
municipalités pour un total estimé à environ 600 millions sur cinq ans.
Dans
l'attente des retombées de cette nouvelle mesure, une dotation spéciale du
fonctionnement de 70 millions est accordée
aux municipalités pour 2020. Nous respectons ainsi un engagement vers la
croissance d'un point de TVQ aux municipalités, et ce, afin qu'elles
soient moins dépendantes de la taxation foncière. Il s'agit d'une avancée
majeure dans le monde municipal.
Les
contribuables québécois en profiteront également. Nous rappelons également que
notre gouvernement s'est engagé à
réduire le fardeau fiscal des Québécoises et des Québécois. Le transfert du
point de TVQ contribue directement à
alléger ce fardeau fiscal. Ce nouveau transfert pourrait permettre aux municipalités
d'alléger la pression fiscale sur les contribuables
et aider celles-ci à développer une offre de service en lien avec ce que
souhaitent les citoyennes et les citoyens dans chacune des
municipalités.
De plus, pour
2020, 200 millions ont été prévus pour l'aide de la voirie locale en plus
des 50 millions attribués annuellement.
Également, le Programme de partage des revenus des redevances sur les
ressources naturelles sera bonifié de
4 millions la première année et de 13 millions les années suivantes,
ce qui totalisera 56 millions. Ensuite, le programme de péréquation
municipale sera bonifié de 2 millions la première année et de
7 millions les autres années pour un total de 30 millions. La péréquation municipale sert à
offrir aux municipalités dont le niveau de taxation est plus élevé des sommes
afin qu'elles puissent offrir les services
aux citoyens sans augmenter de manière excessive leur niveau de taxation. Les
compensations tenant lieu de taxes pour les terres publiques, quant à elles,
seront augmentées de 1,5 million la première année puis de
5 millions les années suivantes pour un total de 21,5 millions.
Notre
gouvernement avait dit qu'il souhaitait supporter les régions du Québec. La
création d'un nouveau fonds, le Fonds
régions ruralité, qui sera doté d'une enveloppe totalisant 1,3 milliard
sur cinq ans, en est la preuve. Le Fonds régions ruralité est l'objet,
encore une fois, de la première mesure du présent projet de loi, qui vise à
permettre sa constitution. Grâce au Fonds
régions et ruralité, le gouvernement donnera un nouveau souffle au développement local et régional, à
l'innovation, à la coopération intermunicipale ainsi qu'à l'occupation et à la
vitalité des territoires de toutes les régions du Québec.
Vous savez, au cours de la dernière année, j'ai
été très sensibilisée aux préoccupations des élus concernant la vitalisation des territoires. Je sais aussi que
c'est essentiel pour eux que nous mettions en place un véritable fonds pour soutenir la croissance socioéconomique en remplacement
des programmes du ministère existants en matière de développement local et régional.
Dans cette
optique, nous avons bonifié les sommes déjà consenties aux régions et plus particulièrement, évidemment, aux milieux ruraux. Aussi, les sommes affectées à chacun des
volets du Fonds régions ruralité pourront être reportées d'année en année, ce
qui n'était pas possible dans le cadre des programmes gouvernementaux existants.
Ce changement a été extrêmement bien accueilli par le milieu municipal pour qui
le report des sommes aux années ultérieures
donnera une plus grande marge de manoeuvre et favorisera une planification à
long terme des projets prioritaires pour leur région, donc pour laisser le temps de
bien réfléchir sur les projets
importants à réaliser dans leurs régions et dans chacune des régions.
Maintenant,
je pense qu'il est important de
préciser en quoi consistera
exactement ce fonds et comment les sommes seront divisées entre les différents volets. Pour le soutien à la
compétence de développement local et régional des MRC, le premier volet,
Soutien à la compétence du développement local et régional des MRC, sera doté d'une
enveloppe de 745 millions. Il remplacera le Fonds du développement des territoires, dont l'enveloppe actuelle de 115 millions passera à 145 millions en 2020‑2021 puis à 150 millions pour les années
suivantes. Il est prévu que les MRC reçoivent le même montant qu'en 2019‑2020 et que... en plus de la part qui lui
revient en lien avec les bonifications.
Une
partie de ces modifications et de ces bonifications sera répartie
uniformément entre les MRC et une autre sera attribuée selon la taille de leur population et leur indice de
vitalité économique, conçu par l'Institut
de la statistique du Québec. Par
ailleurs, les MRC et les organismes
ayant compétence de MRC disposeront de la même autonomie dans la gestion
des sommes qui lui seront allouées. Ainsi, elles pourront continuer de financer
diverses initiatives axées sur les priorités de leur collectivité, par
exemple, comme l'acquisition d'équipement de loisir.
Soutien au
rayonnement des régions. Pour le deuxième volet, alors, Soutien au rayonnement
des régions, 250 millions y seront alloués. L'enveloppe annuelle sera de
50 millions. Aussi, son fonctionnement sera composé d'un comité régional de sélection qui déterminera
donc les priorités du développement pour son territoire et choisira les projets à financer. Les comités seront composés principalement de préfets, de maires, ainsi que du ministre responsable de la
région, qui, lui, agira à titre d'observateur. Diverses initiatives pourront
aussi être soutenues, comme le prolongement, par exemple, d'une piste
cyclable et l'amélioration des infrastructures sur son parcours ou encore la valorisation des
résidus alimentaires à l'échelle régionale.
Au niveau
de la signature innovation des MRC, le troisième volet, Signature innovation
des MRC, est pourvu d'une somme de
125 millions. Plus précisément, 25 millions par année serviront à encourager la mise en oeuvre de projets
majeurs à l'échelle supralocale. Les MRC pourront choisir leur créneau
d'intervention pour développer leur identité territoriale.
Il pourrait s'agir de projets liés à l'accueil des immigrants, par exemple, ou encore des énergies vertes. Une partie de l'enveloppe sera répartie à parts égales, et l'autre sera
attribuée en fonction de la taille de la population de la MRC.
Enfin,
le dernier volet, Soutien à la vitalisation et à la coopération
intermunicipale, sera doté d'une enveloppe de 200 millions. Il comprendra deux catégories. La première
permettra de soutenir davantage les territoires faisant face à des défis particuliers de vitalisation. Avec cette
mesure, les MRC visées pourront appuyer les démarches des initiatives de vitalisation, comme la diversification de l'économie des collectivités rurales, le
réaménagement d'une rue principale, par exemple, ou encore le
développement d'un secteur récréatif.
La
deuxième catégorie concerne la coopération intermunicipale, qui est vraiment
essentielle et importante. Elle permettra
aux municipalités locales d'offrir à leurs citoyens des services de qualité à
moindre coût. Alors, pour 2020‑2021, 2,5 millions y seront
consacrés, tandis que 15 millions sont prévus annuellement à compter de
2021‑2022.
Ainsi, le ministère
des Affaires municipales et de l'Habitation offrira un soutien technique et
financier aux municipalités locales qui
souhaitent s'associer pour réaliser des études ou des projets de mise en commun
de ressources ou de services. Les
projets pourraient, par exemple, concerner les services de sécurité incendie,
d'ingénierie ou encore d'évaluation foncière.
À
présent, j'aimerais vous dire quelques mots sur la seconde mesure du projet de
loi. Elle a pour but de permettre la
reconduction des taux de compensation tenant lieu de taxes relatifs aux
immeubles du réseau de l'éducation, de la santé et des services sociaux,
ainsi que la pondération du taux global de taxation. Grâce à cette
modification, ces dernières continueront
ainsi de bénéficier d'une somme de 150 millions annuellement, comme prévu
dans le partenariat 2020‑2024.
En
outre, en tenant compte des taux de compensation en vigueur, les municipalités
éviteront, par le maintien des règles
de pondération du taux global de taxation, une diminution de leurs revenus de
l'ordre de plus de 45 millions. Elles pourront donc investir dans
les projets qu'elles jugent prioritaires pour leur collectivité.
Il
était essentiel pour nous, pour moi, pour notre gouvernement d'entretenir une
relation partenariale forte avec les
municipalités. Nous croyons au principe de l'autonomie municipale, et ce
partenariat en est encore une fois la preuve.
En
tant que gouvernement, nous avons la responsabilité de soutenir les
municipalités afin qu'elles puissent s'adapter davantage à l'évolution des enjeux socioéconomiques et aux réalités
contemporaines. Ce projet de loi est tout indiqué pour atteindre cet
objectif. Celui-ci devra être adopté avant le 31 décembre 2019 afin
de prendre effet pour toutes nos municipalités.
Je
conclurai sur ce point, Mme la Présidente, en vous soulignant que l'application
des dispositions du projet de loi
n° 47 est nécessaire pour répondre aux préoccupations des élus municipaux
et aux besoins de l'ensemble des citoyennes et des citoyens du Québec.
Je compte donc sur la collaboration de tous pour y arriver. Alors, en ce sens,
j'invite cette Assemblée à adopter
aujourd'hui le principe de ce projet de loi. Alors, merci beaucoup, Mme la
Présidente. Merci à vous tous.
• (11 h 40) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la ministre des Affaires
municipales et de l'Habitation. Et maintenant je vais céder la parole à Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Lise
Thériault
Mme Thériault : Merci, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, à mon tour de prendre la
parole dans le cadre de l'adoption de principe du projet de loi n° 47, Mme la
Présidente. D'entrée de jeu, je vais rassurer la ministre, l'opposition
officielle votera en faveur du projet de loi n° 47, Mme la Présidente.
Vous voyez, lorsqu'on est dans ce beau
Parlement, Mme la Présidente, malgré ce que les gens veulent nous faire dire, qu'on se chicane toujours, que c'est long,
qu'on prend notre temps, on fait bien les choses, mais il y a aussi un lot de
projets de loi qui est adopté dans l'harmonie et dans l'accord, Mme la
Présidente.
Évidemment,
le rôle de l'opposition officielle, ce n'est pas de s'opposer pour s'opposer.
J'ai eu le plaisir de le dire et je vais le répéter, le rôle de l'opposition
officielle, Mme la Présidente, c'est de s'assurer que le projet de loi que
nous avons devant nous est le meilleur
projet de loi et que, si on peut contribuer à améliorer le projet de loi, c'est
avec toute l'expérience, et
l'énergie, et l'expertise des années cumulées, du côté de l'opposition
officielle, que nous pourrons travailler
en étroite collaboration avec la ministre, comme on l'a fait dans le projet de
loi n° 16, qui est sorti de commission hier soir, Mme la
Présidente.
Donc,
d'entrée de jeu, Mme la Présidente, je pense qu'il est important de comprendre
d'où nous sommes partis pour arriver aujourd'hui avec le projet de loi
n° 47, déposé par la ministre des Affaires municipales.
Mme la
Présidente, vous n'êtes pas sans savoir que, depuis les années 2000, le
gouvernement du Québec, notamment,
travaille en collaboration avec les municipalités, que ce soit par le biais de
l'Union des municipalités du Québec ou
la Fédération québécoise des municipalités, la ville de Montréal et la ville de
Québec, pour toujours faire en sorte d'avancer vers une certaine
autonomie, partenariat avec les municipalités.
Il est vrai que lors
de la signature de l'entente-cadre du pacte fiscal de 2000, le 28 juin de
la même année, le gouvernement du Québec et les municipalités sont entrés dans
une nouvelle ère de planification pluriannuelle du financement municipal. Pourquoi, Mme la Présidente? Simplement parce
qu'il y a belle lurette les municipalités du Québec étaient considérées comme des créatures du
gouvernement du Québec, Mme la Présidente, et n'avaient souvent pas de mot
à dire. C'était l'ancienne façon de faire, Mme la Présidente.
Moi,
je suis arrivée ici en l'an 2000, où l'ancien gouvernement a imposé
beaucoup de décisions aux municipalités. Et on sent clairement qu'au début des années 2000 il y a eu un
tournant. Peut-être qu'il y avait des maires qui avaient un peu plus de
caractère que d'autres, qui se sont affrontés avec les ministres en
disant : On n'est pas vos créatures. Vous ne pouvez pas nous transférer des responsabilités
sans nous donner de l'argent pour nous aider à assumer nos responsabilités.
Sinon, vous nous faites porter l'odieux de
hausser nos taxes auprès des citoyens. Et de là les négociations se sont
entreprises au fil des ans avec les
différents gouvernements, avec les différents présidents de l'UMQ, de la FQM,
les maires de la ville de Montréal, de la ville de Québec, pour faire en
sorte que le pacte fiscal avec les municipalités puisse évoluer.
Mme
la Présidente, vous vous rappelez certainement que le pacte 2005... 2008‑2005
a été suivi de l'entente sur un partenariat fiscal et financier avec les
municipalités pour les années 2007 à 2013. Par la suite, le pacte fiscal transitoire concernant les transferts financiers
aux municipalités pour l'année 2015 et évidemment... a eu... l'actuel
accord de partenariat avec les municipalités 2016‑2019.
La
ministre des Affaires municipales, je l'en félicite, Mme la Présidente, arrive avec un nouveau gouvernement et doit s'atteler
à arriver avec une entente avec les municipalités. Tout
le monde voulait évidemment
que l'entente soit signée rapidement.
Pourquoi, Mme la Présidente? Parce qu'il y a les dépôts de budgets
qui se font ces temps-ci auprès des
différentes municipalités. On a eu l'occasion de voir cette semaine le budget
de la ville de Montréal, mais les différentes municipalités du Québec vont toutes déposer leurs budgets.
Et c'est très difficile de planifier un budget si on n'a pas l'entente
avec le gouvernement du Québec, Mme la Présidente.
Donc,
la ministre a évidemment bien travaillé, Mme la Présidente. Je tiens à
le dire. Moi, je n'ai pas de problème à
souligner le travail qui a été fait par les ministres de l'autre côté à
partir du moment où on prend le temps de s'asseoir, qu'on écoute, on travaille avec les partenaires.
Puis les municipalités, je vais le rappeler à toutes les fois que je
vais avoir l'occasion, Mme la Présidente, ce sont des partenaires. Il n'y a pas un... Avant le gouvernement de la Coalition avenir
Québec, il faut quand même se rappeler qu'il y a eu un autre gouvernement qui a clairement reconnu l'autonomie des municipalités, Mme la Présidente, et c'est le gouvernement qui a précédé
celui de la Coalition avenir Québec, dont je faisais partie, et j'en suis fort
heureuse, Mme la Présidente.
Vous
n'êtes pas sans savoir également, Mme la
Présidente, et le ministre
des Finances de la Coalition avenir
Québec l'a mis... lorsqu'il a fait la
mise à jour budgétaire, Mme la
Présidente, il a confirmé des surplus
importants dégagés grâce au précédent gouvernement, dont vous et moi faisions partie, Mme la Présidente. Donc, évidemment,
vous ne pouvez pas m'empêcher ni m'en
vouloir, et la ministre ne m'en voudra pas non plus, de souligner qu'elle
est arrivée dans un contexte financier
où c'était beaucoup plus facile de dégager les marges de manoeuvre, puisque les marges de
manoeuvre étaient là, Mme la
Présidente.
Moi,
je me souviens d'avoir vécu des changements de gouvernement lorsqu'on ouvrait
les livres et que nous avions des
surprises avec des moins en milliards, Mme
la Présidente. Il y avait
des manques à gagner incroyables, ce qui n'est pas le cas présentement, Mme la
Présidente. Pourquoi? Parce que nous avons fait des choix, comme gouvernement,
pour dégager des marges de manoeuvre,
et grand bien en fasse aux Québécois, Mme la Présidente. La marge de manoeuvre
est là, et c'est une manière de pouvoir retourner en signant un pacte avec les
municipalités.
Évidemment,
Mme la Présidente, vous savez, les demandes qui étaient sur la table... Il ne
faut pas se leurrer, là, lorsqu'on a
été en campagne électorale, le premier chef de formation politique qui a pris
l'engagement de livrer 1 % de point
de TVQ aux municipalités, c'était l'ancien premier ministre libéral, Philippe
Couillard. Il l'a fait, Mme la Présidente, et il l'a tellement bien fait, et c'était tellement une bonne idée, que
lorsqu'il a été au congrès de l'Union des municipalités du Québec, au printemps, avant les élections, il
en a pris l'engagement. Et tous les chefs qui ont un passage incontournable,
Mme la Présidente, vous le savez, autant au
niveau de l'Union des municipalités du Québec et de la Fédération québécoise
des municipalités... dans les deux
instances, les deux regroupements, c'est un passage obligé pour tout chef de
formation politique, en campagne électorale, par rapport aux
engagements.
Et évidemment
lorsque M. Couillard, alors premier ministre, a pris cet engagement-là,
même l'actuel premier ministre disait : Mais c'est vraiment une bonne
idée! Pourquoi ne pas s'approprier cette idée-là aussi? Comme tous les chefs de formation politique l'ont fait, Mme la
Présidente. Puis ce n'est pas méchant. N'y voyez pas une remarque mesquine,
mais pas du tout, Mme la Présidente. Je pense sincèrement qu'il y a des
manières différentes de faire de la politique, et, quand il y a une bonne idée,
on se doit de la souligner et, pourquoi pas, se l'approprier.
Ce qui aurait
été dommage, Mme la Présidente, c'est qu'on prenne l'engagement puis qu'on
décide d'aller de l'autre côté et de
ne pas suivre l'engagement qu'on a pris. Bon, je comprends que, s'il n'y avait
pas eu d'argent dans les coffres, ça
aurait été un peu plus difficile, mais de prendre un point de pourcentage de
taxe et de le céder aux municipalités, c'était quand même quelque chose de brillant, Mme la Présidente, disons-le comme
ça. Pourquoi? Pourquoi? Puis je pense que c'est important de le rappeler, Mme la Présidente, la principale
source de revenus des municipalités, c'est la taxation. Ce n'est pas
compliqué, c'est ça, c'est la taxation.
Donc, évidemment, bien qu'il y a des
municipalités qui sont en croissance, il y en a qui sont quand même en décroissance, Mme la Présidente. Et plus le
développement économique va bien aller, évidemment, plus il y a des revenus
de taxes qui vont rentrer. Donc, à partir du
moment où les revenus de taxes sont là, bien, ça permet de dégager une marge
de manoeuvre auprès des différentes municipalités. On est en mesure de pouvoir
faire de la planification.
• (11 h 50) •
C'est sûr
qu'il y a quand même un enjeu, Mme la Présidente, je vous dirais, avec les
ventes en ligne, avec le travail au
noir, avec l'évasion fiscale, les gens qui ne paient pas les taxes. Il faut
faire attention. Je pense que le gouvernement de la Coalition avenir Québec va devoir regarder cette question-là, comme
notre gouvernement l'a fait, Mme la Présidente, pour être vigilant, pour s'assurer que les revenus de taxes ne baissent
pas. De là l'importance
aussi de taxer les GAFA de ce monde, Mme la Présidente. On a un pouvoir de taxation, vous le savez, on l'a fait. Il y a
d'autres pouvoirs qui sont sur la
table. Donc, je joins ma voix à ma collègue la
députée de Verdun,
qui a pris la parole justement ce matin sur cette possibilité de revenus supplémentaires
pour pouvoir aider les médias. Bien évidemment, les revenus de taxes sur les GAFA de ce monde peuvent aider les municipalités,
tous en conviendront, parce que c'est quand
même un pourcentage de point qui n'est pas à
négliger lorsqu'on le traduit en montant d'argent, Mme la Présidente.
Vous savez, Mme la Présidente, le rôle de l'opposition
officielle, comme je vous l'ai dit,
c'est vraiment de regarder les projets de loi, de voir qu'est-ce
qui est contenu. Moi, je vous dirais, bon, c'est sûr que, dans le projet de loi
qu'on a, c'est un très, très petit
projet de loi, Mme la Présidente, ce n'est pas compliqué, on vient officialiser
une entente dans les termes
juridiques, qui a déjà été signée, d'ailleurs, avec autant la ville de Montréal
que la ville de Québec, la Fédération québécoise des municipalités,
l'Union des municipalités du Québec, la ministre et le premier ministre.
Donc, on a un
projet de loi devant nous qui ne contient que huit articles, incluant la date
d'entrée en vigueur du projet de loi, Mme la Présidente. La ministre a quand
même bien résumé les montants d'argent, donc je ne les répéterai pas
nécessairement, Mme la Présidente.
Mais je tiens
à attirer votre attention, que ce projet de loi là, évidemment, la ministre l'a
dit aussi, il va y avoir maintenant
le Fonds de développement des territoires... Non, c'était le Fonds de
développement des territoires et le FARR, qui sont des fonds qui étaient à la disposition des municipalités...
seront remplacés par le Fonds régions et ruralité, qui va prévoir qu'on puisse affecter à toute autre
mesure de développement ou de rayonnement des régions puis de coopération
intermunicipale...
On a eu
l'occasion de discuter, lors du projet de loi n° 16, Mme la Présidente, de
la dynamique entre les MRC, entre
deux municipalités, notamment au niveau des résidences de personnes âgées
lorsque les petites municipalités voulaient les reprendre. On a fait des changements dans la loi aussi pour
permettre de travailler ensemble tout en ayant certains modes de contrôle, Mme la Présidente, parce qu'on
reconnaît que l'autonomie municipale, c'est important. Mais encore Québec
a des responsabilités aussi, donc c'est très correct.
Et moi, je ne peux qu'applaudir le fait qu'on
encourage maintenant les municipalités à travailler entre elles et pouvoir se servir de ce fonds-là. J'espère
qu'elles le feront à bon escient. Je n'en doute pas, Mme la Présidente. Je
crois qu'avec le FARR, le fonds qui
avait été mis sur pied par le précédent gouvernement... Et je me souviens
encore lorsque notre collègue a fait
le lancement, l'ex-député de Châteauguay. Moi, je peux vous dire que, exemple,
dans la région de Lanaudière, lorsque
l'argent est arrivé, le comité s'est mis sur pied, les projets ont été jugés,
évalués par les gens bien ancrés dans
la communauté. Ils ont choisi leurs priorités. Il y a de magnifiques projets
qui ont vu le jour, Mme la Présidente. Et
chacune des régions a pu tirer son épingle du jeu et favoriser et prioriser
selon les besoins de la région, mais également selon le plan que la région s'est donné lorsque les acteurs économiques
et les acteurs politiques, les municipalités, travaillent ensemble, Mme
la Présidente.
Donc, je sais
que nous devons faire confiance à nos maires, à nos mairesses. Moi, je n'ai pas
de problème avec ça. Je pense que la
ministre a eu les bons mots en disant qu'elle met l'argent sur la table et
qu'elle est convaincue que, dans cinq ans, on aura de bons résultats. C'est ce que nous pouvons et c'est ce que
nous devons tous souhaiter, Mme la Présidente.
Je pense
qu'il faut faire confiance aux élus du monde municipal, qui assument quand même
des charges publiques, Mme la Présidente. Et ils ont la même responsabilité que
nous avons, vous, moi, la ministre, les députés en cette Chambre, de devoir gérer sainement les fonds publics qui
nous sont confiés. Et je pense que de donner cet argent-là aux municipalités,
c'est une grande marque de confiance. Si on peut augmenter les montants
d'argent, tant mieux.
Évidemment,
Mme la Présidente, le projet de loi, aussi, majore les pourcentages et les
compensations tenant lieu de taxes
prévus et versés aux municipalités par le gouvernement pour les immeubles du
réseau de l'enseignement primaire, secondaire, du réseau de
l'enseignement supérieur et du réseau de la santé et des services sociaux.
C'est
important, Mme la Présidente, ici, de préciser, je pense qu'il y a beaucoup de
gens qui ne le savent pas, que le
gouvernement du Québec ne paie pas 100 % de taxes sur ses bâtisses. C'est
important de le dire. Pourquoi? Parce que les revenus des municipalités sont basés en fonction de la taxe sur les
immeubles, notamment. Le gouvernement fédéral paie 100 % des taxes.
Le gouvernement du Québec ne paie pas 100 % des taxes. Il y a des montants
qui sont calculés avec
des majorations. Dans le projet de loi n° 47, on aura l'occasion de
revenir sur les taux qui sont accordés, Mme la Présidente, mais, effectivement, c'est une demande qui était sur la
table de par les municipalités, autant l'UMQ que la FQM, de pouvoir faire en sorte d'augmenter cette
source de revenus de taxation là parce qu'il n'est comme à peu près pas
normal que le gouvernement du Québec ne paie pas toutes ses taxes partout, Mme
la Présidente.
J'aimerais
ajouter, Mme la Présidente, que, dans la revue de presse qu'on a eu droit, Mme
la Présidente, il n'y a pas eu
beaucoup de couverture concernant le pacte fiscal ou la nouvelle entente de la
ministre avec les municipalités, et c'est
un peu surprenant parce que c'est une bonne nouvelle. En tout cas, bien, moi,
je le vois comme une bonne nouvelle, j'imagine
que mon collègue aussi, la ministre aussi. Et ce qui est un peu surprenant, Mme
la Présidente, c'est que, lorsque la ministre a déposé son projet de loi, bien
que ce soit une entente qui soit signée, l'actuel leader du gouvernement a voulu
appeler l'adoption de principe, ce qu'on
fait aujourd'hui, Mme la Présidente, avant qu'on ait la possibilité d'entendre
des groupes. Moi, je trouve, c'est un
peu cavalier. J'aime bien faire les choses dans l'ordre, Mme la Présidente.
Pourquoi? Parce que, lorsqu'on a
l'occasion d'appeler des groupes, on a l'occasion de les entendre, de savoir ce
qui est correct, ce qui n'est pas correct, de voir où on peut faire des
modifications puis s'il y a des choses à dire.
Vous savez, finalement, le leader est revenu sur
sa position, il a dit : Parfait, vous voulez... On a demandé des consultations particulières. Évidemment, Mme la
Présidente, nous avons demandé à entendre les signataires de l'entente, ce qui est tout à fait normal, donc la ville de
Montréal, la ville de Québec, la Fédération québécoise des municipalités,
l'Union des municipalités. Et, à notre
grande surprise, Mme la Présidente, les quatre groupes se sont désistés. Et
puis je dis à notre grande surprise,
moi, je suis vraiment surprise, Mme la Présidente, puis je me dis : Bien,
il y a peut-être quelque chose que je
ne comprends pas. Auquel cas, j'invite les gens à rentrer en communication avec
moi, Mme la Présidente.
Moi, j'aurais
voulu avoir un dialogue avec les deux unions, union, FQM, avec la ville de
Montréal, avec la ville de Québec, pour entendre leurs points de vue sur
ce qu'il y a dans l'entente, sur ce qu'ils voulaient, ce qu'ils avaient demandé, ce que la ministre leur a donné, au
gouvernement, avec le premier ministre, leur a donné, Mme la Présidente.
Parce qu'on sait qu'une entente c'est des
négociations. Je suis à droite, tu es à gauche, on fait du chemin, on avance un
peu, on avance, woups! O.K., on avance par là, on avance par là, finalement,
oui, on a une entente, on a un deal, comme dirait le premier ministre,
Mme la Présidente. On a une entente.
Là, il y a eu
une entente. Puis moi, j'aurais voulu entendre les municipalités venir nous
dire, bien : Merci, Mme la ministre,
merci, le premier ministre. Je n'ai même pas eu l'occasion de les entendre
parce qu'ils ne l'ont pas dit. Ça fait que,
vous comprenez, Mme la Présidente, que ma réaction de parlementaire est une
réaction de... il y a une lumière qui s'est allumée sur mon tableau parce qu'on
n'a même pas eu l'occasion de les entendre dire : Merci beaucoup, ou à peu
près, là. Bon, vous voyez que je paraphrase un petit peu, Mme la Présidente,
mais j'aurais aimé les entendre.
Et c'est
quand même beaucoup d'argent qui est à la clé, ne serait-ce que pour leur
demander : Mais qu'est-ce que vous
allez faire avec tout cet argent-là par rapport aux besoins que vous avez, par
rapport à l'argent qui est sur la table? Est-ce que vous avez assez d'argent? C'est quoi, le prochain pas? Sur
quoi on doit commencer tout de suite à travailler, Mme la Présidente? Et
c'est évident qu'on n'a pas pu les entendre, ce qui me laisse, je l'avoue bien
candidement, Mme la Présidente, ce qui me
laisse une drôle d'impression et une petite lumière sur mon tableau, qui me
dit : Vigilance, il faut être à l'affût. Si on ne les entend pas,
c'est parce qu'il y a peut-être quelque chose. Peut-être que je me trompe, Mme la Présidente. Hein, vous savez, des fois, on
a l'instinct qui, sans qu'on le sache, il y a quelque chose qui remonte,
puis, à un certain moment donné, on dit : Ah! mais c'est pour ça.
Je peux vous
dire, Mme la Présidente, également que les municipalités demandaient depuis
très longtemps que le transfert
puisse se faire, elles l'ont demandé. Et, lorsque le premier ministre a été
rencontrer les gens, au mois de mai 2019, il disait que le transfert
pourrait se faire, mais à coût nul.
Ça, je dois
vous dire, Mme la Présidente, que je suis restée un peu surprise parce que, tu
sais, tu ne peux pas arriver, dire en
campagne électorale : Oui, je fais quelque chose, je vous le donne, puis
après ça, quand tu es rendu au pouvoir, bien, tu ajoutes une
condition : à coût nul. Ça, c'est style : On va vous redonner tous
les surplus d'Hydro-Québec, 1,5 milliard,
puis finalement, bien, non, on va donner 500 millions aux familles
seulement. Donc, les aînés, on s'en fout, on ne leur donne pas d'argent, puis
c'est juste les familles qui vont recevoir de l'argent. Puis finalement, bien,
Hydro-Québec, tu vas arriver... bien là, tu vas geler les tarifs pour
an, puis après ça tu vas augmenter d'une manière exponentielle.
• (12 heures) •
Mme la
Présidente, quand on dit quelque chose, il faut le faire puis il faut le faire
de la manière dont on l'a dit, pas
avec : Bien, ce n'est pas tout à fait ça. Tu sais, c'est comme l'entente
des médecins, c'était 1 milliard, puis, finalement, bien, on va
récupérer 1 milliard dans les poches des mauvais médecins, c'est une
mauvaise entente que le précédent gouvernement
a signée. Bien, finalement, là, on entend... on a compris que ce n'était plus
1 milliard qu'on récupérait, mais 500 millions.
Ça fait que
ça fait quelques fois comme ça que je vois qu'il y a comme des promesses qui
sont remplies à moitié ou avec une condition. Ça fait que c'est bien évident
que moi, je ne peux pas faire autrement que juste... Je suis assise ici,
dans ma banquette, et j'observe l'actualité
politique du gouvernement de l'autre côté, puis je me dis : Bien, en
dedans d'un an, il y a beaucoup de
choses qui avaient une tout autre condition. Tu sais, je vais vous le dire comme
ça, Mme la Présidente, des fois, on
engage des gens puis on dit : Ah! mais ça, c'est écrit où, cette
définition de tâches? C'est là où tu n'as pas lu : Toutes autres
tâches connexes, Mme la Présidente. Mais ce n'est pas ça. Quand tu t'en vas en
campagne électorale, tu dis : C'est
blanc, c'est blanc, c'est noir, c'est noir. C'est blanc, ça a le mérite d'être
clair, c'est ça, ce n'est pas d'autre chose. Tu ne peux pas arriver
après puis mettre des conditions.
Bon, je
comprends quand même que le gouvernement veut faire en sorte de travailler avec
les municipalités. Nous sommes
tous... Nous logeons à la même enseigne, Mme la Présidente. Je pense que les
municipalités ont obtenu... les maires, les mairesses, les conseillers municipaux ont obtenu la confiance de
leurs concitoyens, qu'ils sont redevables devant la population. Et ce sont des partenaires du
gouvernement du Québec, évidemment, de la ministre. Et il n'y a pas personne,
Mme la Présidente, qui peut vous dire, à la lueur des informations que j'ai,
que cette entente qui a été signée avec les différents
groupes concernés est une mauvaise entente, Mme la Présidente, loin de là, puis
je ne vous dirai pas ça non plus.
Ce
que je peux vous dire, c'est que nous allons aller en commission parlementaire.
Nous allons étudier le projet de loi
même si c'est un projet de loi de huit articles. Le ministre le sait, Mme la
Présidente, vous avez vu le rapport qui a été déposé par notre collègue de
Mille-Îles ce matin, où, depuis le mois de mai, on a siégé sur le projet de loi
n° 16. Oui, on a eu des
consultations. On a entendu les gens. Puis après ça, bien, on a travaillé
article par article. Je suis parfaitement consciente que ce projet de loi là doit être adopté avant la fin de
l'année, Mme la Présidente. Je veux rassurer ceux et celles qui pourraient essayer de traduire mes propos,
lire ici que le projet de loi ne sera pas adopté; ce n'est pas du tout notre
intention, Mme la Présidente. C'est pour ça
que j'ai commencé en disant : Je dis à la ministre que l'opposition
officielle est en faveur de ce projet
de loi n° 47. Mais on va prendre le temps de regarder et
faire l'étude article par article, comme la ministre a eu beaucoup de
plaisir à le faire dans le projet de loi n° 16.
Puis
je veux vraiment l'assurer de notre collaboration. Il n'y a aucun scepticisme,
là, dans les paroles que je prononce aujourd'hui,
Mme la Présidente. Mais je pense que c'est le rôle aussi de l'opposition d'être
un peu le chien de garde puis de
s'assurer que ce qui est là-dedans, bien, c'est ce qu'on a négocié, puis c'est
quoi, les moyens de contrôle aussi, parce que, oui, d'un côté, je peux vous dire : Oui, il faut faire
confiance aux municipalités, puis, de l'autre côté : Bien, O.K., oui,
mais il y a un minimum de reddition de comptes. Puis je pense que c'est normal
aussi que la ministre ou les gens au ministère des Affaires municipales et
Occupation du territoire... vont certainement travailler en collaboration avec
les municipalités, comme c'est leur habitude, d'ailleurs, Mme la Présidente.
Donc,
sur ce, Mme la Présidente, je peux vous dire que, comme je l'ai répété,
l'opposition officielle est en faveur de
ce projet de loi, Mme la Présidente, le projet de loi n° 47. Nous allons
procéder dès que les étapes nous le permettront, Mme la Présidente. Et
j'espère bien que les municipalités sauront bien user de cet argent-là pour le
bien-être de leurs concitoyens, Mme la
Présidente, parce qu'il ne faut jamais oublier non plus que les premiers
bénéficiaires sont les citoyens et les
citoyennes du Québec, peu importe où ils sont. Que ce soit la ville de
Montréal, la ville de Québec, les plus grandes municipalités, les plus petites
municipalités, Mme la Présidente, cette nouvelle entente-là va permettre aux
différentes municipalités d'avoir des
revenus supplémentaires. Pourquoi? Pour offrir des services aux citoyens et aux
citoyennes du Québec, Mme la Présidente.
Donc,
évidemment, sur ce, je vais m'arrêter. Je sais que mon collègue le député de
D'Arcy-McGee et les autres porte-parole
des autres oppositions vont certainement vouloir prendre la parole, Mme la
Présidente. Et je tiens à assurer la ministre de la collaboration pleine
et entière de l'opposition officielle. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel. Et
maintenant je suis prête à
reconnaître la prochaine intervenante, qui sera Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Émilise Lessard-Therrien
Mme
Lessard-Therrien : Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, il me fait
plaisir d'intervenir au nom de ma formation
politique sur le projet de loi n° 47, ce projet
de loi qui a pour objectif
la mise en oeuvre de certaines mesures du partenariat 2020‑2024
qui a été entériné le 30 octobre dernier entre le gouvernement du Québec, la Fédération
québécoise des municipalités, l'Union des municipalités du Québec, la ville de
Montréal et la ville de Québec.
Le
p.l. n° 47 inclut des éléments qui permettront, je
l'espère, de contribuer à la vitalité et au rayonnement de nos régions, notamment
par la création du nouveau Fonds régions et ruralité et la bonification de
certains programmes et certaines mesures permettant aux municipalités d'aller
chercher plus de revenus.
Par exemple, le projet de loi augmente le pourcentage versé aux
municipalités de la valeur non imposable de certaines catégories d'immeubles de juridiction provinciale. Je me demande pourquoi on n'est juste pas allés jusqu'au
bout. Quand même, il y a
un pas en avant, 80 % à 84 %
pour les universités, les cégeps et les hôpitaux, 25 % à 75 % pour
les écoles.
Évidemment,
nous sommes favorables à ce que nos collectivités puissent jouir d'un meilleur
appui de l'État, que nos programmes
puissent garantir la vitalité de nos territoires, qui ont malheureusement été
trop souvent sacrifiés dans les dernières années. C'est pourquoi nous
voterons aujourd'hui pour le principe. Cependant, ça ne doit pas masquer
certaines préoccupations et, je dirais même, quelques malaises que nous avons
par rapport au projet de loi n° 47.
D'abord,
le pacte fiscal proposé par le gouvernement ne s'attaque pas au fond du
problème, c'est-à-dire le système de taxes foncières municipales. Ça
fait des années que le constat a été fait. Notre régime passéiste de taxes
foncières emprisonne les municipalités du
Québec dans le cercle vicieux de la compétition, de l'étalement urbain et de la
dépendance aux transferts du
gouvernement. Ce système, vieux du XIXe siècle, n'est plus du tout adapté à la
réalité et aux besoins de nos municipalités, qui sont prises avec de nouveaux
enjeux, d'abord par la transformation de l'économie, de plus en plus
dématérialisée et orientée vers le numérique. Vous le savez, aujourd'hui, grâce
à Internet, des individus peuvent vendre
leur expertise partout dans le monde en direct de leur sous-sol sans que la municipalité ne touche un sou de cette activité commerciale qui se passe sur
son territoire.
Ensuite,
les municipalités subissent une pression constante sur les
dépenses en raison des besoins grandissants des citoyens et des citoyennes : services aux familles à travers les
camps de jour, faire la promotion des saines habitudes de vie avec des infrastructures de loisirs. Et
ce, c'est sans parler de la pression exercée par les changements climatiques, qui ont des conséquences bien réelles sur nos municipalités : précipitations plus abondantes qui entraînent parfois des
refoulements d'égout, des bris d'aqueduc,
qui emportent parfois des ponts, qui inondent des territoires,
des routes et des chemins de plus en plus impactés par les épisodes de gel et dégel de plus en plus rythmés, les nids-de-poule qui se creusent, des dos d'âne qui se
bombent, et j'en passe.
Enfin, aussi, nos ménages sont accotés
à la gorge, on ne peut plus les taxer davantage, et nos commerces ont besoin de répit.
Dans
le modèle actuel, les municipalités dépendent de l'impôt foncier et cherchent
désespérément de nouvelles sources de
revenus pour boucler leur budget. Je vous rappelle qu'au Québec
70 % des revenus environ
proviennent des taxes foncières, alors qu'ailleurs au Canada c'est 50 % et
moins, et ça, ça fait en sorte que nos municipalités entrent en concurrence les unes avec les autres. Elles
s'arrachent le financement pour les nouveaux projets, la prochaine entreprise,
les prochaines familles qui viendront
s'installer. Non seulement ça alimente les guerres de clocher, qui font en
sorte de nous diviser plutôt que de
nous rassembler, ça oriente aussi le développement de nos municipalités en
fonction d'impératifs économiques
plutôt qu'en fonction des impératifs sociaux, environnementaux ou de la volonté
des citoyens et des citoyennes.
Combien
de projets ont été autorisés dans des municipalités, des régions, alors qu'il
n'y avait pas d'acceptabilité sociale,
malgré qu'ils représentaient des enjeux sérieux pour l'environnement? Les
municipalités ont besoin d'argent pour offrir
des services aux citoyens. Comment peuvent-elles se permettre de refuser ces
projets quand ces projets bonifient parfois de manière substantielle
leur cagnotte municipale? Quand les élus locaux voient leurs services de
proximité s'éteindre, leurs familles les
quitter par manque de services pour leurs enfants, ce modèle de fiscalité
maintient nos municipalités dans un cercle vicieux.
• (12 h 10) •
Pourquoi
ne pas miser sur la solidarité et la coopération intermunicipales? Pourquoi ne
pas mettre un terme à la dépendance des municipalités aux taxes
foncières en leur allouant, par exemple, des points d'impôt additionnels sur le revenu pour remplacer les montants issus de la
taxe foncière, comme ça se fait déjà dans de nombreux pays, pour que nos territoires développent des solidarités, pour
que nos municipalités aient toute la latitude pour travailler ensemble au
développement de leurs régions, à la
création du bien commun pour leurs populations qui, en ce moment, s'arrêtent
trop souvent à la frontière des villages?
Pour ma formation
politique, nous sommes heureux que le gouvernement donne plus de moyens pour
nos municipalités dans ce pacte fiscal, mais
ça tiendra pour combien de temps? Encore une fois, on procède avec la méthode
plasteur, sans s'attaquer au fond du bobo.
Une
autre préoccupation que nous avons, Mme la Présidente, concerne la gestion
dudit fonds qui sera créé. De quelle
façon sera-t-il géré et, surtout, par qui? Il semble que la ministre souhaite
s'arroger certains droits pour l'octroi des aides financières. Si nous voulons
vraiment contribuer au développement des régions du Québec, nous devons miser
sur une démocratisation de nos instances
municipales et régionales et la prise en charge, par la société civile, les
citoyens et les citoyennes, de ce développement.
Pour ce faire, les
instances qui seront mises en place pour la gestion du fonds doivent être
représentatives de l'ensemble de la société et inclure des représentants de la
société civile, notamment les citoyens et les citoyennes, les jeunes comme les
vieux.
Ces fonds permettent
de développer nos régions selon des axes d'intervention stratégique. Il est
impératif que nous mettions à profit notre
expertise locale à travers une gestion multipartite entre nos élus locaux, nos
institutions, les membres de la
société civile, les citoyens et les citoyennes, une instance qui peut parler de
nous, de nos rêves collectifs, qui peut
développer une vraie vision régionale, qui a la capacité de mobiliser la région
sur les défis communs. L'identité, ce n'est pas juste le passé commun,
c'est les rêves qu'on a ensemble.
Et
donc sur la gestion du nouveau fonds, j'ai un certain bémol sur un aspect du
projet de loi, qui stipule, à l'article 3, que
la ministre peut, à titre de responsable du fonds, octroyer toute aide
financière. Les sommes requises pour le versement de l'aide financière
seront portées au débit du fonds.
Je
viens de parler de la nécessité d'avoir une gestion plus horizontale de ce
fonds et j'ai un peu l'impression que c'est le contraire qu'on est en train de
faire avec ce projet de loi là. Au lieu de décentraliser des pouvoirs vers nos
régions, va-t-on, encore une fois,
centraliser encore plus de pouvoirs entre les mains d'une seule ministre?
Pourquoi garder un tel pouvoir ultime
entre ses mains? Pourquoi ne pas s'assumer et avoir une confiance totale envers
les instances locales et régionales?
Qu'est-ce
que ça veut dire exactement, «peut octroyer toute aide financière»? On tente de
nous rassurer en nous disant que
c'est de la procédurite, mais un doute subsiste, Mme la Présidente. Nous avons
tellement souffert des dernières réformes
centralisatrices que je ne suis pas du tout rassurée par cet article, et j'espère
qu'en étude détaillée j'aurais l'occasion de poser mes questions à la
ministre et d'avoir ces réponses.
En terminant, Mme la
Présidente, je rappellerai que la vitalité de nos territoires passe par la
participation et l'implication de tous ces
acteurs. Trop de projets de loi ont eu comme effet par le passé de retirer des
pouvoirs des mains d'élus locaux ainsi que des représentants de la
société civile au profit d'un ministère ou d'un ministre. Nos instances
démocratiques représentent ce que nous avons de plus précieux à l'échelle de
nos collectivités pour que les projets puissent répondre réellement aux besoins
de ceux qui y vivent.
Soyez
assurés que je me battrai pour défendre nos régions au nom de notre démocratie
et faire en sorte que notre pouvoir en matière de développement régional
soit renforcé. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Et notre prochain intervenant sera M. le député de Rimouski.
M.
Harold LeBel
M.
LeBel : Merci, Mme la Présidente. Vous savez, je suis content
d'intervenir sur ce projet de loi là. C'est un projet de loi important pour les régions. Puis, vous savez, j'essaie
d'être le moins partisan possible quand j'interviens, mais il faut quand même le dire, là, dans les
dernières années, on a enlevé 1,2 milliard aux municipalités. Là, on
retourne 1,1 milliard. C'est une
bonne nouvelle, les gens sont contents, mais il faut juste se rappeler, les
dernières années n'ont pas été faciles, là.
Quand on
retire 1,2 milliard, quand on abolit les CLD, on a aboli les outils de
développement, quand on abolit la concertation régionale, on a mis à
mal, pendant des années, le développement local, le développement régional. On
a déstabilisé ce qui se faisait en région,
ce qui avait pris des années à bâtir. On a tout jeté ça à terre. On a aboli la
politique de la ruralité. Les
dernières années du gouvernement libéral n'ont pas été faciles pour les
régions, je peux vous le dire. Puis
on s'est battus pour essayer de conserver le maximum. On a essayé de se
relever, refaire nos outils, se réorganiser, mais on a perdu beaucoup de
temps, et je tenais à le dire.
Je veux aussi
répéter, parce que j'étais, à
l'époque, dans les cabinets qu'on a mis en place les CLD, juste vous
dire ce que c'était avant. Avant, c'étaient des grandes villes qui se donnaient
des commissaires industriels puis qui exploitaient
un parc industriel. C'était ça. C'était ça, l'idée, on a un commissaire puis on
remplit le parc. Quand on est arrivés
avec les CLD, ça a bouleversé, parce qu'on a dit à ces grandes villes là :
Vous allez partager le développement avec
le monde rural, puis vous allez asseoir les maires de la ruralité, puis c'est
fini que vous allez envoyer tout dans votre parc industriel. On va faire du développement aussi dans nos villages,
puis vous allez asseoir, autour de la table, des gens de l'économie
sociale.
Je vais vous
dire, il y a certains vieux commissaires, là, qui n'étaient pas trop heureux.
Ça changeait un peu leurs discours
puis leurs façons de faire. Ils étaient collés, collés avec le maire puis ils
géraient leurs affaires tout seuls. Là, on a décidé qu'il fallait que ça change, et ça a été toute une révolution de
faire ça, pas facile. Je me souviens d'avoir négocié avec plusieurs grandes villes, qui sont plus
riches, qui pouvaient... et ils ne voulaient pas perdre leurs bébelles, tu
sais, ils voulaient garder leurs
outils de développement. Quand on a mis en place des CLD, ils ont compris ce
que ça pouvait faire, puis ce n'est pas partout pareil, mais ça a
fonctionné.
Et
aujourd'hui ce que je sens, ce que j'ai vu, les gens, après l'abolition des
CLD, cette façon d'intégrer, dans le développement
économique, l'économie sociale, le développement rural est resté, mais pas
aussi fort qu'avant. Je peux vous le dire, pas aussi fort qu'avant, parce que
ces nouvelles structures là, qui peut les financer plus? C'est les villes.
Ça fait que le monde rural, ils sont là,
mais ils participent moins au financement, ça fait qu'ils ont moins de retours,
puis ça fait que... pour moi, c'est
aussi une réalité. Ça fait que je suis content, le retour de... le projet de
loi, bien, on va l'appuyer parce que
c'est de l'argent qui retourne aux municipalités. Puis je suis content qu'on parle
de territoires de MRC, qu'on ait une
vision MRC. Qu'on ait une vision territoriale du développement, c'est une bonne
idée, qu'on n'aille pas que dans les grandes
villes, qu'on regarde... qu'on se donne une vision plus large, parce qu'on veut
occuper notre territoire, on veut l'habiter, on veut le développer. Ça
fait que je suis plutôt content.
Je suis
content aussi de l'idée de fusionner les deux fonds, le fonds du développement
des territoires puis le Fonds d'appui
au rayonnement des régions, pour faire un seul fonds qui s'appelle Régions et
ruralité. Content de voir revenir le
mot «ruralité» dans le jargon, dans le discours du gouvernement. Je suis
heureux de le revoir, parce que c'est important, les mots, et, quand on l'écrit, ça veut dire qu'on pense
qu'effectivement la ruralité, c'est important au Québec, puis on veut
développer le territoire de la ruralité.
Mais, comme
ma collègue de Rouyn, je vais être vigilant par rapport à l'aspect décisionnel
de ce nouveau fonds là. Il faut
décentraliser les décisions. Pour moi, c'est assez clair. Je ne sais pas si je
vais vous faire rire, mais la définition de la décentralisation, je ne
sais pas si vous le savez, mais un ancien ministre, je pense, c'était Yvon
Picotte ou peut-être Guy Chevrette, sa
définition de la décentralisation, c'était assez clair, c'est de rapprocher le
cul du décideur de la botte du citoyen. C'était sa façon de dire qu'on
rapproche... que les gens qui décident soient proches des citoyens, puis que,
si les citoyens ne sont pas contents, ils
sont capables de lui dire, que ce n'est pas Dieu le Père qui est caché à
quelque part à Québec, on ne sait pas qui, qui a pris une décision pour
nous autres.
Et j'espère
que ce fonds-là, le Fonds régions et ruralité, bien, que les gens en région
pourront prendre des décisions rapides
puis qu'ils pourront décider eux-mêmes ce qu'ils veulent faire. Mais quand je
dis «eux-mêmes», ça ne veut pas dire
que le gouvernement, il ne doit pas être là. Le gouvernement, ça doit être un
partenaire. Mais souvent, le gouvernement, il a des directions régionales qui participent, qui travaillent avec les
municipalités, travaillent avec les développeurs, qui sont là, qui savent qu'est-ce qu'il faudrait
faire, mais ils n'ont pas de pouvoir en région, ces directions régionales des
ministères, il faut toujours se
rapporter à Québec. Et ce que je demande, c'est : Est-ce qu'on pourrait,
dans ces structures décentralisées, dans
ce nouveau fonds, est-ce qu'on pourrait s'assurer que le gouvernement en
région, que les directions régionales puissent avoir plus de pouvoirs de décision eux-mêmes, qu'ils puissent participer
avec les municipalités puis agir vite pour soulever des projets?
Ça fait que,
dans le fond, ce que j'appelle... j'appelle le gouvernement à faire preuve...
parce que c'est une bonne idée, là, la fusion des deux fonds, mais ce
que j'appelle, c'est de faire preuve de souplesse dans la gestion puis ne pas tomber dans le mur-à-mur, ne pas tomber dans la...
c'est-à-dire que la reddition de comptes fait en sorte que c'est juste au
gouvernement, c'est juste autour de la
ministre qu'on devrait prendre des décisions. Faisons confiance aux régions. On
a un pas dans la bonne direction, allons jusqu'au bout en faisant
confiance aux gens des régions.
J'aime le
signal qui est donné par le gouvernement sur le développement local, sur le
développement rural. Je pense qu'il doit être partagé, et le développement
local et rural, ce n'est pas que dans la cour de la ministre. Elle va faire son travail, elle le fait bien, le projet
est déposé, mais il y a d'autres... ses collègues aussi sont importants dans
tout ça.
• (12 h 20) •
Je
regarde ce qu'on attend pour Internet haute vitesse. C'est un dossier
important pour le développement local et
régional. Et actuellement l'engagement est pour arriver pour 2022, mais ce que
je vois dans les notes du ministère, déjà, on se prépare à se trouver des excuses, à se dire : On n'arrivera
pas en 2022, c'est à cause du fédéral, c'est à cause des entreprises. Je tiens à
dire qu'Internet haute vitesse, dans plusieurs municipalités, c'est comme à
l'époque où on arrivait avec
l'électricité. Si on n'est pas capable d'avoir d'Internet haute vitesse, on ne
pense pas... on a beau avoir un fonds, là, mais on ne pourra pas faire du développement trop, trop local et
régional si tu n'as pas Internet haute vitesse. Maintenant, c'est
comme ça. Et chaque année qu'on prend de retard, c'est des entreprises
qui ne peuvent pas venir dans ces municipalités-là, et c'est des municipalités qui sont en
dévitalisation. Ça fait qu'Internet
haute vitesse, il faut aller de
l'avant plus vite, s'il vous plaît.
Le maintien
des médias régionaux. On a eu une commission là-dessus. Ça aussi, c'est
important pour le développement local
et régional. Si on n'a pas de médias en région, où on peut se parler, on peut
donner nos nouvelles, c'est sûr que
ça participe à la dévitalisation rurale. Et j'ai hâte de voir, là, la
conclusion de la commission, là, le mandat d'initiative sur l'avenir des médias. J'ai hâte de voir sa conclusion,
mais, pour moi, l'avenir des médias, ça se... Puis ce n'est pas juste
par rapport à Capitales Médias, c'est par rapport aux hebdos, aux radios
communautaires, aux télés communautaires qui font la vie dans nos régions, qui
sont dans... Et ça, ça participe au développement local.
Tout le
domaine de la santé est... Ce matin, on parlait des IPS, les infirmières
praticiennes spécialisées. Le temps des
docteurs de village est fini, là. Il n'y en a plus. Les médecins sont partis
des villages. Les aînés, dans les villages, se déplacent en ville pour essayer de se rapprocher de l'hôpital. Il faut
donner des services de santé dans nos villages. Puis ça participe au
développement de ces villages-là. Et les IPS, c'est une des solutions. Quand on
aura plus d'IPS, ils pourront se déplacer dans les villages, donner des
services aux aînés et aux autres pour permettre aux gens de pouvoir
demeurer en santé puis pouvoir vivre dans la
quiétude dans chacun de nos villages. Ça fait que la santé, investir dans la
santé... c'est important d'avoir cette préoccupation qu'on a un grand
Québec et que nos villages doivent être pris en compte.
Les
commissions scolaires. Je vois tout le débat qu'on a sur les commissions
scolaires. Il y a plein de commissions scolaires
dans nos régions. Dans ma région surtout, j'en ai vu qui se sont battus pour
garder des écoles de village, qui ont trouvé
des solutions, qui se sont associés avec d'autres partenaires. Pourquoi ils le
font? Parce que les commissaires sont là, ils sont présents sur place. Ils savent exactement... Ils connaissent
les partenaires, ils sont capables de s'asseoir rapidement pour sauver les écoles dans les villages. La fin
des commissions scolaires puis le projet de loi qu'on a devant nous me
rendent inquiet sur cette capacité de bouger dans nos régions puis de faire le
développement.
Nos universités et nos cégeps. On a vu, il y a
quelques semaines, le débat sur le PEQ. On a vu des cégeps, ça «popait» d'un
peu partout pour nous dire : Ne touchez pas à ça, là. C'est l'avenir de
mon cégep. À Matane, c'était la fin du
cégep. Ça fait que le ministère de l'Éducation a un rôle important, là. Nos
universités et nos cégeps en région, ça participe à... Ça forme les
jeunes, mais ça fait aussi de la recherche, ça participe au développement
économique, ça s'implique avec les entreprises. Il faut toujours soutenir notre
réseau d'universités en région et nos cégeps.
La politique
maritime, on est en attente. J'ai confiance. Moi, j'ai rencontré beaucoup de
monde, puis je pense que les travaux
se passent bien. Mais ça aussi, j'ai hâte de voir la politique, parce que ça
aussi, ça a une importance majeure au
Québec par rapport au développement. Et j'ai confiance qu'on arrive avec
quelque chose d'intéressant. Mais on attend.
La politique
du patrimoine bâti. Ce matin, on a posé la question. Mais, vous le savez, tous
ceux qui sont dans des circonscriptions
rurales, là, nos églises, puis un peu partout, là, les municipalités ne savent
pas trop quoi faire avec ça. Ils sont pris. Puis on essaie de trouver
des projets. Ça devient de plus en plus pesant. Beaucoup, beaucoup de maires ou
d'intervenants des fabriques ne savent pas
quoi faire, et ils n'ont pas les moyens d'arriver avec des projets. J'espère
que, dans la politique sur le patrimoine bâti, on pourra voir quelques
solutions pour aider ces municipalités-là.
Des
inquiétudes : le projet de loi n° 37 qui est déposé, qui parle d'un
Centre d'acquisitions gouvernementales où on va centraliser les achats, ça
aussi, ça peut déstabiliser beaucoup de monde, là. Quand mon cégep ne peut pas
acheter ses choses à Rimouski puis
qu'il faut qu'il passe par un centre qui est à Québec ou à Montréal, ça
déstabilise l'économie régionale,
c'est bien clair. C'est comme les hôpitaux. C'est ça que le projet de loi
n° 37 propose, un centre d'acquisitions, de centralisation. Le projet de loi est à l'étude. Il y aura
probablement des amendements, j'espère. Mais, par ce souci de vouloir
tout centraliser, faisons attention de ne pas permettre à nos institutions en
région de faire affaire avec notre monde
chez nous. Ça n'a comme pas de sens. Et on a beaucoup d'inquiétudes. Mon
collègue le député de René-Lévesque qui siège sur cette commission-là va
poser des questions en conséquence.
Et il faut
amener du monde chez nous. Il faut faire du développement. Le fonds va servir à
ça, c'est certain, dans les régions
plus périphériques, régions rurales, pas juste chez nous. L'immigration, une
politique d'immigration qui va favoriser
l'immigration en région, c'est hyperimportant, amener des nouvelles personnes,
des gens qui vont venir travailler et nous aider. On manque de main-d'oeuvre.
C'est important. Le retour des jeunes familles dans nos régions, l'adjoint parlementaire du premier ministre, le
député de Beauce-Sud, est venu annoncer de l'argent de plus dans Place aux
jeunes, le retour des jeunes en région. Une
très bonne nouvelle. Les gens sont contents. Mais maintenant, quand on amène des jeunes familles, il faut leur donner des
outils. Des CPE, c'est hyperimportant. Il faut créer des nouvelles places en
CPE pour amener les jeunes familles dans les
régions. Pas de place en CPE, les jeunes familles ne viennent pas s'installer.
Et il faut absolument
accélérer le nombre de places en CPE et se donner aussi une vision sur l'impact
du vieillissement sur nos
communautés. C'est mon dada, mais une personne sur quatre, dans le Bas-Saint-Laurent puis en Gaspésie, a
65 ans et plus. Dans 10 ou 15 ans, s'il n'y a rien qui se passe, ça va être
une personne sur trois qui a 65 ans et plus, et je serai là-dedans. Mais vous voyez l'impact que ça peut avoir, la
déstabilisation. Il y a des villages, la moitié du village a
65 ans et plus. Vous comprenez que, là, il faut, dans chacun... de ce
qu'on fait, il faut avoir cette vision-là : Comment on va adapter notre communauté, nos communautés au
vieillissement de la population puis comment on fait pour amener des jeunes
familles dans nos régions?
C'est des exemples.
Il y en a bien d'autres. Mais c'est pour dire que le projet de loi qu'on a devant nous va dans la
bonne direction, nous amène à avoir des outils pour faire le développement de ce que... J'en appelle au gouvernement en
entier, au premier ministre, à la ministre de faire en sorte que l'ensemble du gouvernement soit vigilant par rapport
à tout ce qu'ils
peuvent faire ou qui pourrait déstabiliser ou améliorer nos capacités de
prendre des décisions chez nous puis de
développer nos villages, nos villes, développer notre grand Québec.
C'est un beau pays qu'il faut habiter, qu'il faut occuper dans
l'ensemble du territoire. Ça fait que merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député de Rimouski.
Et maintenant je vais céder la parole à M. le député de D'Arcy-McGee.
M. David Birnbaum
M.
Birnbaum : Merci, Mme la Présidente. À mon tour d'inscrire ma voix, aujourd'hui, dans le cadre du
débat sur l'adoption du principe du projet
de loi n° 47,
Loi assurant la mise en oeuvre de
certaines mesures du partenariat 2020-2024 entre le gouvernement du
Québec et les municipalités.
Je tiens à
saluer la ministre, son cabinet, son ministère pour un travail bien ficelé. Il
faut en continuer dans les autres étapes. Mais voilà un autre exemple de
notre Parlement qui fonctionne de la bonne façon au service de nos
concitoyennes et concitoyens.
Je tiens
aussi à reconnaître le rôle de ma collègue la députée d'Anjou—Louis-Riel comme porte-parole pour le dossier, qui a tout à fait compris, comme
toujours, le rôle légitime et essentiel de l'opposition officielle en ce qui a
trait à ces matières-là. C'est à
assurer conjointement, quand possible, et en opposition, quand nécessaire,
notre rôle de bonifier le projet de
loi devant nous. Et, de tout ce qu'on peut comprendre, on est sur la bonne
voie, Mme la Présidente. Il y aurait d'autres étapes à franchir, et on
va être au rendez-vous aussi dans un esprit de collaboration.
Ce projet de
loi fait suite, on le sait, à la signature, le 30 octobre dernier, du
pacte fiscal Québec-municipalités, qui couvrira les quatre prochaines
années. Plus spécifiquement, ce projet de loi modifie la Loi sur le ministère
des Affaires municipales, des Régions et de
l'Occupation du territoire afin de remplacer le nom du Fonds de développement
des territoires par celui de Fonds régions
et ruralité, un titre qui est
beaucoup plus à propos et exact et qui indique le progrès que nous sommes en train de faire ensemble. Et
c'est ainsi que le... de prévoir qu'il puisse également être affecté à toute
autre mesure de développement ou de rayonnement des régions ou de coopération
intermunicipale. Comme je dis, Mme la Présidente, on a du travail à faire,
quand même, mais on est sur la bonne voie.
Le projet de loi majore, pour les exercices
financiers municipaux de 2020 à 2024, les pourcentages pour les compensations
tenant lieu de taxes prévus par la Loi sur la fiscalité municipale et versées
aux municipalités par le gouvernement pour les immeubles du réseau de
l'enseignement primaire et secondaire, du réseau de l'enseignement supérieur et
du réseau de la santé et des services sociaux.
Bon, parlons
du contexte des finances publiques, et voilà la question qui est en jeu,
évidemment, Mme la Présidente. Il est
important, donc, de se rappeler que cet accord survenu entre le gouvernement du
Québec et les municipalités, il a largement été rendu possible par la
performance de l'économie sous le gouvernement libéral précédent — ce n'est pas une «bravado», c'est un fait — ainsi que l'excellente tenue des finances
publiques sous notre gouverne, qu'on va remarquer. Ce n'est pas juste moi qui le dis. À son honneur,
le ministre des Finances a fait le même constat, lors du dépôt du budget,
premier budget du gouvernement de la CAQ, et lors de son discours dans cette
Chambre.
• (12 h 30) •
En effet,
les états financiers 2018‑2019 déposés par le ministre des Finances
récemment font état — on va
l'emmener après le budget — d'un surplus budgétaire de quelque
4,8 milliards de dollars l'an dernier. Donc, il est tout à fait normal
que les municipalités du Québec puissent en obtenir leur part afin de faire
face aux nombreux défis qui incombent au palier municipal. Alors, voilà le
sens, Mme la Présidente, de notre geste très important avec ce projet de loi.
Sur la question de la mutation des finances
municipales, Mme la Présidente, cet accord entre le Québec et les municipalités, il s'effectue avec en toile de fond
la nécessaire diversification des finances municipales. Là, c'est une question
qui ne date pas d'hier. Une étude réalisée
en 2018 par l'Union des municipalités du Québec était d'ailleurs claire à ce
sujet, les municipalités du Québec
tirent près de 70 % de leurs revenus via l'impôt foncier, qui n'est pas
une situation idéale, Mme la
Présidente. Et, on voit, dans d'autres juridictions, la situation s'améliore,
et c'est à nous de nous assurer un équilibre des finances des municipalités qui est au rendez-vous aujourd'hui et
pour l'avenir, comme je dis, contrairement à 50 %, actuel, en
Colombie-Britannique et 40 % en Ontario et en Alberta.
Ces revenus
engendrés par la taxe fiscale vont aller en diminuant, ce qui est important,
notamment à cause de la transformation
numérique de l'économie. La dématérialisation de l'économie, avec l'avènement
du commerce en ligne, change
drastiquement les façons de faire, et nous avons besoin d'en suivre ses
tendances. En effet, Mme la Présidente, le commerce en ligne n'a pas
nécessairement pignon sur rue, il n'a pas besoin des mêmes espaces que le
commerce traditionnel, ce qui affecte
les revenus de la taxe municipale. Selon l'étude réalisée par l'UMQ, les ventes
en ligne ont occasionné la perte de 2 000 commerces en 2016, soit
l'équivalent de 3 milliards de valeur foncière.
C'est
pourquoi le transfert d'un point de TVQ aux municipalités était un
incontournable qui a été promis par toutes les formations politiques
lors de la campagne électorale. Il fallait aller de l'avant pour donner un peu
d'oxygène aux municipalités. Cependant, il
ne faut pas penser que tout est réglé. La diversification des revenus des
municipalités doit demeurer une priorité. Alors, c'est une tâche en
progrès. Voilà une étape très importante à peaufiner dans les étapes, Mme la
Présidente, qui vont en suivre, mais ça serait un travail continu dans les
années qui s'en viennent.
Bon, quand on
parle de compensation, c'est un en-lieu de taxes. Mme la Présidente, vous serez
peut-être surprise d'apprendre que le gouvernement du Québec — moi,
je l'ai été — ne
paie pas l'entièreté de ses taxes municipales. Écoutez, en quelque part, ça devrait nous rendre collectivement mal à
l'aise. C'est une situation qui perdure, et on est en mode d'amélioration. Mais
un mot qu'on se permet d'utiliser souvent, ce côté de la Chambre, c'est la
«cohérence», une obligation
dans chaque... qui devrait alimenter chacun de nos efforts de respecter notre
devoir comme parlementaires et de se
faire respecter quand on représente, bon, le ministère des Finances, des
Revenus, quand on a à défendre nos dépenses publiques sur tous les dossiers. Je n'aimerais pas laisser une réplique
possible de quelque citoyenne ou citoyen que ce soit, mais vous autres,
comment ça se fait que vous n'avez pas payé, Mme la Présidente, votre facture à
100 %?
Je comprends
qu'il y a des facteurs qui s'imposent et qui s'imposaient dans cette réalité,
et ça va rester une réalité, mais,
quand on parle de l'écart entre payer le maximum et où nous sommes rendus à
l'instant, on va s'entendre, il y a du travail
à faire. En effet, en vertu de la Loi sur la fiscalité municipale, comme je
dis, les édifices gouvernementaux et ceux des réseaux de l'éducation et de la santé sont exempts de taxes
municipales, et ce, malgré qu'ils bénéficient de plusieurs services municipaux. En corrigeant ça, Mme la
Présidente, évidemment, on a à protéger ces biens qui appartiennent à l'État et
aux citoyens du Québec. On n'est pas pour mettre en faillite notre réseau
d'écoles publiques, nos établissements.
En même
temps, il y a, comme je dis, un équilibre à chercher. Et, pour protéger notre
réseau de municipalités, voilà le but
de l'affaire, le but du projet de loi devant nous alors qu'on se met en mode
d'amélioration continue en ce qui a trait
à l'approbation des taxes foncières, et en s'assurant qu'on commence
collectivement à payer notre part. Voilà un travail à ne pas oublier.
Un programme
de compensation tenant lieu de taxes a été mis sur pied en 1980, mais celui-ci,
comme on constate, ne compense pas 100 % de la valeur des taxes
municipales qui seraient appliquées aux immeubles s'ils n'étaient pas détenus
par le gouvernement. Donc, comme je dis, du travail à faire, Mme la Présidente.
En 2019, ce
taux de compensation varie entre 71,5 % et 84 % selon le type de
bâtiment. Le projet de loi devant nous
aujourd'hui poursuit la hausse de cette compensation au fil des années, bien
qu'il aurait pu être souhaitable de boucler la boucle et de régler cette question une fois pour toutes, les finances
publiques le permettant enfin. Donc, on se pose la question, est-ce que
le rythme d'accélération peut être accentué? Une question légitime, Mme la
Présidente.
Le
gouvernement du Québec est le seul palier du gouvernement qui ne paie pas
l'entièreté de la valeur de ses taxes municipales. Le fédéral compense à
100 %. Les citoyens paient leurs taxes municipales aussi, puis, j'ose
espérer, à 100 %. Ce manque à gagner,
il peut avoir des impacts concrets. Voilà, on n'est pas dans le théorique.
Prenons le cas d'une ville comme
Saint-Jérôme, qui dérive 20 % de sa richesse foncière uniformisée les
bâtiments gouvernementaux. Alors, cette
municipalité, Mme la Présidente, en paie le prix, de cet écart trop important.
Le manque à gagner, donc, se chiffre en millions.
Bon, évidemment,
là, une des retombées, un des aspects, Mme la Présidente, très significatif du
sujet devant nous, c'est qu'il s'agit
d'une reconnaissance de l'autonomie municipale. Et je crois qu'il y a, une
autre fois, une compréhension mutuelle des deux côtés de la Chambre sur
l'importance de cette autonomie, qui n'est pas chose faite et qui n'était
sûrement pas chose faite il y a 10 ans,
il y a 20 ans. La réalité de l'affaire, c'est que notre économie roule, la
vie de nos concitoyens et concitoyennes en dépend, sur un rôle
fonctionnel, et significatif, et réaliste de nos municipalités, que ça soit en région rurale ou urbaine. Pour jouer
pleinement ce rôle, les revenus doivent être au rendez-vous ainsi que la
marge de manoeuvre et les pouvoirs.
Donc, je me
permettrais, Mme la Présidente, de noter que le terrain a été semé de façon
exemplaire, je me permets de le dire, par le gouvernement précédent. C'est ça.
Les régions ont leur place primordiale en tant que moteur de notre développement et notre épanouissement collectif.
Ça va rester une de nos préoccupations, évidemment, de ce côté de la Chambre et, on espère, du côté ministériel aussi.
Et voilà un facteur pour que les régions jouent ce rôle sans encombrance.
C'est leur autonomie. Et je tiens à noter
que c'est un principe que nous avons appliqué, en tant que gouvernement
précédent, avec rigueur pour
reconnaître qui sont les municipalités les mieux placées pour savoir ce qui se
passe sur leurs territoires et en
connaître finement les besoins. Et, pour jouer leur rôle en partenariat, Mme la
Présidente, avec toutes les instances de cette Chambre, il faut qu'ils
aient les leviers. Et, comme je dis, je crois qu'on peut se permettre de dire
que l'ancien gouvernement a préparé le terrain comme il faut.
• (12 h 40) •
Nous serons
toujours vigilants quant à l'autonomie municipale parce que le gouvernement caquiste se
démontre des fois un petit peu
ambivalent à ce sujet. Et, si je fais référence à quelques autres projets qui
étaient devant nous dans la session
actuelle, j'ai le devoir, Mme la
Présidente, de parler pour une
seconde du projet de loi, maintenant en vigueur, sur le cannabis qui faisait fi, en quelque part, de la capacité des municipalités
d'encadrer la consommation de cannabis sur leurs territoires.
L'autonomie municipale
est un principe important pour nous. Je tenais à le réitérer. Et, dans le
suivi, j'espère, et l'évaluation
rigoureuse de l'implantation de ce projet-là, on va voir si nos préoccupations
étaient bien placées en ce qui a trait à l'autonomie des municipalités.
Et je crains que ça va être le résultat des quelques premières années de
l'implantation de cette loi-là. Mais on est ici, Mme la Présidente, j'en
conviens, pour parler du projet de loi n° 47.
Bon, un petit
mot ou deux sur les consultations avant le principe. Mme la Présidente, je comprends qu'il y avait une
invitation aux plus intéressés, les municipalités, les associations qui les représentent, et
qu'ils ont dit : Merci, mais ça
va. Comme je dis, la chronologie de l'affaire nous laissait et nous laisse avec
quelques questions et, compte tenu de quelques
interventions publiques lors du dépôt du plan et lorsque le premier ministre a parlé de ses intentions, nous laisse un petit peu troublés, Mme la Présidente, en ce qui a
trait au désistement de ces groupes-là. Je veux juste parler de quelques
manchettes, tout simplement, au mois de mai, quand c'était le sujet de
discussion. Dans LeDroit, dans un article de Mathieu Bélanger le
10 mai, Nouveau pacte fiscal avec les municipalités — manchette — les
propos de Legault inquiètent les villes; dans La Tribune et Le Nouvelliste,
Les élus refroidis au congrès de l'UMQ; Journal de Québec,
le 11 mai 2019, Un accueil tiède à l'UMQ — la
ministre devant les maires.
Le maire de
Shawinigan, Michel Angers, je note et je constate que je suis au mois de mai toujours,
le printemps... évidemment il y a des étapes qui se sont franchies
depuis, mais, compte tenu, Mme la Présidente, qu'on n'a pas eu l'opportunité qui aurait
été très intéressante, je trouve, d'entendre les regroupements les plus concernés sur le projet de loi, j'ai à me confier à quelques commentaires qui
datent un petit peu. J'aurais aimé être en mesure et je crois que les gens qui
nous écoutent auraient aimé entendre l'UMQ, FQDM, les maires individuels se
prononcer sur le projet devant nous. Je continue à maintenir que nous
sommes sur la voie de la collaboration, mais c'est, en quelque part, un petit
peu inquiétant.
Et
là je cite le maire de Shawinigan, Michel Angers. S'il a changé d'avis,
j'aimerais savoir, sur le plan public, mais
je le cite dans un article du Nouvelliste du mois de mai : «On
s'attendait à ce que le premier ministre vienne nous dire qu'il respecterait son engagement de payer un
point de TVQ, mais il nous a dit que ça devait se faire à coût nul!» Coût nul, c'est un contrat qui n'était pas tout à
fait clair au début des engagements du premier ministre là-dessus. Et je cite
à nouveau : «Ça n'a jamais fait partie de nos discussions. En
somme, il veut abolir tous nos programmes pour nous donner
l'équivalent en TVQ. Ce n'est absolument pas
ça qu'on veut.» Ce n'était pas tout à fait ça, Mme la Présidente, qui était
sur la table. Alors, on va se permettre de surveiller ça de près.
Quand je dis, Mme la Présidente, que le travail n'est pas
complété, quand on parle d'un pacte
fiscal avec toutes ses retombées, on
est sur la bonne voie. Et nous serons là, et notre porte-parole, pour voir comment on peut peaufiner le projet de loi, qui, en
principe, fait notre affaire.
Mais je trouve ça, Mme
la Présidente, important de noter que le travail reste à compléter. Je cite un article
de Caroline Plante, de La Presse
canadienne, le 26 septembre 2019 : «Il a toutefois dû
reconnaître — on parle du premier ministre — que deux autres engagements majeurs de la
Coalition avenir Québec ne sont pas près d'être remplis. Son équipe étudie des
scénarios préliminaires pour rendre Internet haute vitesse accessible à tous
d'ici trois ans — chose
tout à fait pas complétée actuellement — et transférer
5 000 postes de fonctionnaires en région d'ici neuf ans.»
Mme la Présidente, un engagement assez sérieux et
ambitieux, et on attend les résultats. Même le premier ministre s'est permis de se clarifier devant les
journalistes à ce point-là : «Or, sur ces deux fronts[...], "on est
en train — je le
cite — de
faire un plan".» Bon, alors, un travail qui reste à compléter, Mme la
Présidente.
Comme
je dis, nous sommes en voie de collaboration sur le projet de loi devant nous,
qui est toujours, et quand même, à faire bonifier au bénéfice de tous
nos concitoyennes et concitoyens. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de D'Arcy-McGee.
Mise
aux voix
Et
maintenant, je ne crois pas qu'il y ait d'autres intervenants, alors, le
principe du projet de loi n° 47, Loi assurant la mise en oeuvre de certaines mesures du partenariat 2020-2024 entre le
gouvernement du Québec et les municipalités, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté. Alors, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Renvoi
à la Commission de l'aménagement du territoire
M.
Schneeberger : Oui. Alors, Mme la Présidente, conformément à
l'article 243 de notre règlement, je fais motion afin que le projet
de loi n° 47, Loi assurant la mise en oeuvre de
certaines mesures du partenariat 2020-2024 entre
le gouvernement du Québec et les municipalités, soit déféré à la Commission de
l'aménagement du territoire pour son étude détaillée.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie.
Mise
aux voix
Est-ce que cette
motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté. Alors, maintenant, pour la
suite de nos travaux, M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M.
Schneeberger :
Oui. Alors, je vais demander d'ajourner les travaux à demain, vendredi.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : D'accord. Alors, est-ce que cette motion est
adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Adopté.
Alors, en conséquence, j'ajourne nos travaux au
vendredi 29 novembre, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 12 h 48)