(Treize heures quarante et une
minutes)
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Bon mardi après-midi. Bon retour du congé estival, et nous allons
reprendre... Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous allons
reprendre à la rubrique des déclarations
des députés, et la première déclaration est pour Mme la députée
de Pointe-aux-Trembles. Allez-y, madame.
Souligner le 40e anniversaire de
l'Association bénévole
de Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Est
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : M. le Président,
bonjour. J'aimerais profiter de cette tribune pour honorer, aujourd'hui, le 40e
anniversaire de l'association des bénévoles de Pointe-aux-Trembles et de
Montréal-Est, qui, le 8 août dernier, célébrait
donc un grand anniversaire, parce
que, depuis 1979, cette association poursuit sa mission d'améliorer la qualité de vie des personnes
âgées qui vivent à domicile et travaille avec acharnement à favoriser
l'intégration, la réinsertion sociale des
personnes qui sont isolées. Et, au cours de la dernière année, la trentaine de
bénévoles de l'association a cumulé plus
de 8 580 heures de bénévolat
auprès des aînés de ma circonscription de Pointe-aux-Trembles, soit en
transport, soit en accompagnement, en
écoute téléphonique, en visites amicales aux personnes seules ou encore en
organisation d'activités sociales.
Alors, je tiens à témoigner toute ma
reconnaissance et ma gratitude, et féliciter Mme Louise Croussett...
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Je rappelle que la durée maximale est une
minute. On va reprendre le rythme. Donc, je cède la parole à Mme la
députée de l'Acadie.
Souligner le 55e anniversaire de
l'organisme Entraide Bois-de-Boulogne
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : Merci,
M. le Président. M. le Président, c'est avec beaucoup de fierté que je désire souligner aujourd'hui l'implication d'un organisme formidable dans le comté de l'Acadie. L'Entraide Bois-de-Boulogne célébrera ses 55 ans le 22 septembre prochain. Entraide Bois-de-Boulogne
a pour mission d'accueillir les nouveaux arrivants provenant du
Moyen-Orient afin de les aider à s'épanouir pleinement comme nouveaux citoyens.
Depuis sa
création, l'Entraide Bois-de-Boulogne, avec l'aide d'une armée de bénévoles,
travaille pour l'accueil et l'intégration harmonieuse de milliers de familles
de réfugiés et de nouveaux arrivants. Avec, comme but, de promouvoir une citoyenneté responsable, l'entraide
organise des activités de sensibilisation qui favorisent l'intégration des familles en visant quatre volets : le
communautaire, le culturel et le social, ainsi que le caritatif. Cet organisme
est précurseur du modèle que nous sommes aujourd'hui en tant que
société, notre société d'accueil.
L'Entraide Bois-de-Boulogne a toujours répondu
présent, lors des différentes vagues de réfugiés, suite aux différents conflits. Dernièrement, c'est plus de
400 familles de réfugiés syriens qu'il a soutenues à leur arrivée dans le
comté. Félicitations à Mme Claudie Ayas et aussi à toute son équipe pour
leur excellent travail!
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, Mme la
députée. Je cède la parole à Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Rendre hommage aux instigateurs
du projet J'ai mon appart'
Mme Marie-Louise Tardif
Mme
Tardif : J'ai mon appart', c'est l'histoire de Marie-Christine, de
Félix et plusieurs autres adultes résidant à Shawinigan qui désirent prendre leur envol et vivre en appartement.
Cependant, en Mauricie, il n'existe pas d'appartement supervisé pour des adultes vivant avec une
déficience intellectuelle. En mai 2018, Michèle Lafontaine et Yves Lapointe,
les parents de Félix, se sont adjoints de d'autres parents qui vivent la même
situation et ils ont fondé J'ai mon appart', un organisme sans but lucratif dont le but est de construire des
appartements pour ces adultes vivant avec des besoins particuliers.
Le coût du
projet : 2,8 millions de dollars, dont 1,2 million doit provenir
de la contribution du milieu. Eh bien, après
16 mois, grâce au travail intense des merveilleux membres du conseil
d'administration, près de 500 000 $ ont été amassés. Le projet est documenté par un chercheur
de l'UQTR et pourra servir de modèle pour d'autres projets similaires au Québec, et une entente de collaboration a été
signée avec le CIUSSS—Mauricie—Centre-du-Québec. Merci et bravo!
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je cède la parole
à M. le député de Vimont.
Souligner
la victoire de l'équipe féminine du Club de soccer Monteuil
au sein de la Première ligue de soccer du Québec
M.
Jean Rousselle
M. Rousselle :
Merci, M. le Président. Je suis très heureux de rendre hommage à l'équipe
féminine de soccer CS Monteuil pour
leur victoire du 10 août dernier. En effet, grâce à celle-ci, elles ont pu
remporter le championnat de la première ligue de soccer féminin du Québec
en obtenant un score de 4 à 0 contre le CS Mont-Royal—Outremont. Rien n'était à l'épreuve de cette équipe, de ces
joueuses, qui, malgré la forte pluie, allant même jusqu'à
interrompre la partie... elles ont
démontré à leurs adversaires leur véritable potentiel. Malgré le talent de
cette équipe expérimentée, je m'en
voudrais de ne pas souligner l'implication de son entraîneur, David Cerasuolo
et les parents de ces jeunes joueuses qui jouent, en quelque sorte, un
rôle dans leur victoire.
Je
félicite donc le rejaillissement qu'ils donnent à ville de Laval et je souhaite
longue vie dans le domaine du sport, plus particulièrement dans celui de
soccer. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député de Vimont. Je cède
la parole à M. le député de Borduas.
Souligner
le 50e anniversaire de l'école secondaire Polybel
M.
Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Merci,
M. le Président. Un plaisir de vous
retrouver. Il y a de ces institutions qui façonnent une région de par l'importance
qu'elles ont sur les gens qui la fréquentent ou qui l'ont fréquentée dans le
passé. L'école secondaire Polybel,
située à Beloeil, dans la circonscription de Borduas, est de celles-là. Au cours des 50 dernières
années, ils sont des milliers à
s'être assis sur les bancs de cette école, à avoir grandi et nourri leur
expérience à avoir... à les avoir aidés
à choisir leur voie. Ils sont des milliers à avoir fréquenté l'école secondaire
Polybel et à contribuer encore activement aujourd'hui au développement
de notre région. M. le Président, l'année 2019 marque les 50 ans de
l'école secondaire Polybel. C'est l'occasion
pour moi de remercier les directions, les enseignants et tous les membres du personnel de soutien qui, à travers les années, ont accompagné la
jeunesse à leur façon. C'est aussi une occasion de souligner l'apport de tous
les élèves qui ont fréquenté l'école
Polybel, car ce qui fait vivre une école, après tout, ce n'est pas la brique ni
le béton, mais bien les gens qui l'habitent et qui lui donnent sa
couleur.
Alors, M. le
Président, vous me permettrez de souhaiter un bon 50e anniversaire à
l'école Polybel.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Je cède la
parole à M. le député de Matane-Matapédia.
Souligner
le 125e anniversaire de la municipalité de Sayabec
M.
Pascal Bérubé
M. Bérubé :
M. le Président, j'ai le plaisir de souligner le 125e anniversaire de la
municipalité de Sayabec. Situé dans
la vallée de la Matapédia, ce village fut érigé canoniquement sous le nom de
Sainte-Marie-de-Sayabec en 1894. De signification
micmaque, Sayabec fait référence à la rivière obstruée par les barrages de
castor. D'ailleurs, l'animal est l'emblème
de la municipalité. L'agriculture et l'exploitation forestière y sont les
principales activités économiques, et la communauté peut compter sur la présence du plus important employeur
privé de ma circonscription, l'usine Panval, une division d'Uniboard, avec plus de 400 travailleurs. On y retrouve
également le Groupe RPF, entreprise dynamique bien connue qui oeuvre dans le secteur électrique, du
génie civil, du transport et de l'éolien entre autres. Au fil du temps,
plusieurs personnes originaires de
Sayabec se sont distinguées. En voici quelques-uns : le caporal Joseph
Keable, combattant lors de la
Première Guerre, devenu le premier Canadien français récipiendaire de la croix
de Victoria, la plus haute distinction militaire
de l'armée britannique; M. David Pelletier, patineur artistique devenu
médaillé d'or aux Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002; et M. Jordan Caron, choix de première ronde des
Bruins de Boston lors du repêchage de 2009 de la Ligue nationale.
À
tous les Sayabécois et Sayabécoises, je vous souhaite un excellent
125e anniversaire. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Je cède la parole à Mme la
députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Souligner
la contribution de M. Guy Marcoux à la ville
de Boischatel en matière d'urbanisme
Mme
Émilie Foster
Mme Foster : Merci, M. le Président.
Je vous présente un homme d'exception aujourd'hui pour la ville de Boischatel. Ceux qui ont eu la chance de se
promener dans cette magnifique ville de la Côte-de-Beaupré ont été en mesure
de constater la
qualité de l'aménagement de cet endroit. M. Guy Marcoux, vous êtes, sans
l'ombre d'un doute, l'une des principales
raisons pour lesquelles les citoyens de Boischatel peuvent bénéficier d'une
ville exceptionnellement bien conçue.
Ayant siégé
plus de 37 ans sur le comité consultatif d'urbanisme de Boischatel en tant que
bénévole, vos conseils furent précieux. Vos collègues vous décrivent comme
étant un homme passionné, rigoureux, intelligent, qui savait apporter des suggestions pertinentes dans ses
analyses. Vos recommandations et votre vision en matière d'urbanisme ont
joué un rôle significatif sur le paysage de Boischatel.
En tant que
députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré,
je vous remercie et je suis très fière de votre dévouement et de votre contribution envers votre ville. Votre
marque auprès de la ville de Boischatel continuera de se perpétuer à travers
le temps. Merci, M. Marcoux.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Je cède la parole à M. le député de Chomedey.
Souligner la victoire de l'équipe
féminine du Club de
soccer Chomedey inc. à la Coupe du Québec
M. Guy Ouellette
M. Ouellette : Merci, M. le
Président. Je suis fier, aujourd'hui, de souligner la victoire de l'équipe
féminine U16 AAA du Club de soccer de
Chomedey lors de la Coupe du Québec, qui s'est déroulée le 7 septembre
2019 à Laval.
C'est par une
préparation intensive de longue haleine, qui a débuté l'hiver dernier, que les
19 jeunes athlètes ont affronté les
meilleures du Québec en fin de semaine dernière. Cette victoire de l'équipe
élite féminine est d'ailleurs une grande première, toutes classes
confondues, pour le Club de soccer de Chomedey. En plus de leurs exploits lors
de la Coupe du Québec, l'équipe a aussi
remporté le championnat de la saison régulière de la Ligue de soccer élite du
Québec, avec 18 victoires et seulement une défaite.
Je félicite
Alexie, Arista, Ann-Sophie, Alma, Angelina, Chloé, Ekaterina, Emma, Émilie,
Fany, Hiba, Katerina, Sofia B.,
Mantha, Perle, Romy, Sarah, Sophia, Victoria, leurs entraîneurs, MM. Zagakos,
Hamadeh et Manolopoulos, ainsi que le directeur d'équipe, John Theodossiadis,
pour cette incroyable saison sportive. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Je cède maintenant
la parole à Mme la députée de Châteauguay.
Appuyer la candidature de la
ville de Châteauguay
à titre d'hôtesse des Jeux du Québec
Mme MarieChantal Chassé
Mme Chassé : Merci, M. le Président.
C'est sous le thème Meilleurs ensemble que Châteauguay mousse sa
candidature pour obtenir la 57e finale des Jeux du Québec de 2022.
On ne
s'imagine pas toujours très bien ce que peuvent représenter les Jeux du Québec.
C'est une quinzaine de disciplines sportives, 3 300 athlètes de 12
à 17 ans, 2 500 bénévoles et jusqu'à 12 millions de dollars de
retombées économiques. Oui, on veut recevoir
la finale des Jeux du Québec avec coeur et ardeur, mais on veut aussi en profiter pour faire rayonner toute notre région. Quelle belle occasion pour mettre en
lumière nos artistes, notre savoir-faire, nos produits locaux, et, tout
ça, avec une approche zéro déchet!
Je félicite
la ville de Châteauguay pour son engagement dans un projet aussi enthousiasmant et je nous
souhaite d'être sélectionnés pour accueillir ce qui promet d'être une
belle grande fête. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Bellechasse.
Souligner le succès du spectacle
théâtral Sur les traces de La Corrivaux
Mme Stéphanie Lachance
Mme
Lachance : Merci, M. le Président. J'aimerais, M. le Président, souligner le succès d'un événement historique,
culturel, marquant qui rassemble, depuis maintenant sept ans, les citoyens de
Saint-Vallier. Rendez-vous théâtral incontournable,
Sur les traces de La Corrivaux mobilise 12 acteurs, une quarantaine
de figurants, une centaine de bénévoles et a attiré jusqu'à
5 000 spectateurs. Cette saga véridique et dramatique a marqué
l'histoire de Saint-Vallier, pique la curiosité,
dépasse la scène, puisque, toute la fin de semaine, la municipalité
s'anime et fourmille d'activités se replongeant dans le contexte de la
Nouvelle-France.
Leur souhaitant une belle continuité, je
félicite donc chaleureusement le comité organisateur et les Vallierois, qui s'impliquent, on peut le dire, corps et âme
dans cette aventure théâtrale unique qui se réinvente chaque année. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Cela met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Et
je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 53)
(Reprise à 14 h 4)
Le
Président : Mmes et MM. les députés, d'abord, très heureux de
vous retrouver en ce début de nouvelle période de travaux parlementaires. J'espère que vous avez eu l'occasion de
profiter, de vous reposer, de discuter, d'échanger. Bref, je vous
souhaite une bonne session parlementaire, bien sûr.
Et, avant
d'entreprendre nos travaux, bien, nous allons nous recueillir quelques instants
en ayant une pensée notamment pour la
famille et les proches de M. Pierre Fortier, député d'Outremont de 1980 à
1989, dont nous avons appris le décès cet été.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Présence d'une délégation du
Groupe interparlementaire d'amitié
France-Québec présidée par le questeur du Sénat de la
République française, M. Rémy Pointereau
Mmes,
MM. les députés, j'ai le plaisir de souligner la présence, dans les tribunes,
d'une délégation du Groupe interparlementaire
d'amitié France-Québec à l'occasion de la 13e réunion annuelle de
l'Assemblée nationale du Québec, Sénat de la République française,
présidée par le questeur du sénat, M. Rémy Pointereau. Bienvenue.
Présence des boursiers de la
Fondation Jean-Charles-Bonenfant
J'ai
également le plaisir de souligner la présence, dans les tribunes, des nouvelles
boursières et du nouveau boursier de
la Fondation Jean-Charles-Bonenfant. Ils
auront l'occasion de travailler en alternance auprès de députés du groupe
ministériel et des groupes d'opposition
dans le cadre de leur stage pratique de 10 mois à l'Assemblée nationale. Vous le savez, ce programme
s'inscrit dans la mission éducative de l'Assemblée nationale en offrant
à ces jeunes une occasion de plonger au coeur de l'activité parlementaire,
et ce, sur une base presque quotidienne. Je vous souhaite de profiter pleinement
de cette expérience enrichissante au sein de notre Parlement. Bienvenue.
Dépôt de la lettre de démission
du député
de Jean-Talon, M. Sébastien Proulx
Avant
de poursuivre les affaires courantes, je dépose la lettre que j'ai reçue de M.
Sébastien Proulx, dans laquelle il m'informe de sa démission à titre de
député de Jean-Talon. Cette démission prenait effet le 30 août dernier.
Dépôt de la lettre de nomination
du député de LaFontaine,
M. Marc Tanguay, à titre de leader de l'opposition officielle
Je
dépose la lettre que j'ai reçue de M.
le chef de l'opposition officielle
m'informant de la nomination, à compter du 5 septembre dernier, de M. Marc Tanguay, député de LaFontaine,
à la fonction de leader parlementaire de l'opposition
officielle.
Dépôt de la lettre de M. Michel
Bonsaint avisant de sa décision de
quitter ses fonctions de secrétaire général de l'Assemblée nationale
Je dépose également
la lettre que m'a fait parvenir le secrétaire général de l'Assemblée,
M. Michel Bonsaint, m'avisant qu'il cessera d'exercer ses fonctions le
17 septembre 2019.
Et
je comprends, à ce moment-ci, qu'il y
a consentement pour procéder, à ce moment-ci, donc, à une motion sans préavis. J'invite M. le premier
ministre.
Motion proposant de nommer M.
François Arsenault secrétaire
général par intérim de l'Assemblée nationale
M.
Legault : Oui, M. le Président. Je propose, après consultation auprès des partis d'opposition
et des députés indépendants :
«Que conformément à
l'article 26 de la Loi de l'Assemblée nationale, M. François
Arsenault, directeur général des affaires parlementaires, soit nommé secrétaire
général par intérim de l'Assemblée nationale, et ce, jusqu'au 22 octobre 2019.»
Mise aux voix
Le Président : Cette motion
est-elle adoptée?
Des
voix : Adopté.
Le Président :
Adopté. M. Arsenault.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre de la Santé et des Services sociaux.
Rapports sur l'application
de la procédure d'examen des plaintes
du CHU de Québec-Université Laval, du CHU Sainte-Justine,
de certains CIUSSS et de certains CISSS
Mme McCann :
M. le Président. Alors, je dépose les rapports annuels 2018-2019 du
commissaire local aux plaintes et à la qualité des services du CHU de Québec-Université
Laval, du CHU Sainte-Justine, des CIUSSS du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal et de la Capitale-Nationale, ainsi que des
CISSS de la Mauricie—Centre-du-Québec,
de l'Outaouais, de Laval et de la Côte-Nord.
Rapports annuels de l'Institut
universitaire de cardiologie et de pneumologie, du CHU de
Québec-Université Laval, du CIUSSS-Ouest-de-l'Île-de-Montréal accompagné des faits
saillants, de certains CISSS, de la Corporation d'urgences-santé, d'Héma-Québec,
de l'Institut national de santé publique, de la Régie de l'assurance maladie
et de l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux
Je
dépose également les rapports annuels 2018-2019 de l'Institut
universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, du CHU de Québec-Université Laval, du CIUSSS de
l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal, accompagné de ses faits saillants, des CISSS de l'Outaouais, de Laval, la
Côte-Nord, de l'Abitibi-Témiscamingue, ainsi que les rapports
annuels 2018-2019 d'Urgences-Santé,
d'Héma-Québec, de l'Institut national de santé publique du Québec, de la Régie
de l'assurance maladie du Québec et de l'Institut national d'excellence
en santé et en services sociaux.
Merci, M. le
Président.
• (14 h 10) •
Le Président :
Ces documents sont déposés. M. le ministre de l'Économie et de l'Innovation.
Rapports annuels des sociétés
Innovatech
M. Fitzgibbon :
M. le Président, je dépose les rapports annuels 2018-2019 des sociétés
Innovatech du Grand Montréal, de
Québec et Chaudière-Appalaches, Régions ressources et du sud du Québec. Merci,
M. le Président.
Le Président :
Ces documents sont déposés. M. le ministre des Finances.
Rapport annuel de l'Autorité des
marchés financiers
M. Girard
(Groulx) : M. le Président, je dépose le rapport annuel 2018-2019
de l'Autorité des marchés financiers. Merci, M. le Président.
Le
Président : Ce document est déposé. M. le ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Rapport annuel du Comité consultatif
pour l'environnement
de la Baie James, versions française et anglaise
M. Charette :
M. le Président, je dépose les versions française et anglaise du rapport des
activités 2018-2019 du Comité consultatif pour l'environnement de
la Baie James. Merci, M. le Président.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre des Transports.
Rapport annuel de la Société de
l'assurance automobile
M. Bonnardel :
M. le Président, je dépose le rapport annuel de gestion 2018 de la Société
de l'assurance automobile du Québec.
Le Président :
Ce document est déposé. Mme la ministre de la Justice.
Rapport
annuel de la Direction de l'indemnisation des victimes d'actes criminels
Mme
LeBel : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport annuel
d'activité 2018 de la Direction de l'indemnisation des victimes
d'actes criminels.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles.
Rapports annuels de la Société
du Plan Nord, de l'Institut national des mines, de
la Société de développement de la Baie-James et rapport sur les impacts de
l'exercice des pouvoirs de la Régie de l'énergie sur les prix et les pratiques
commerciales dans la vente au détail d'essence ou de carburant diesel
M. Julien :
Oui, M. le Président. Je dépose le rapport d'activité 2018-2019 de la
Société du Plan Nord, le rapport annuel 2018 de la Société de
développement de la Baie-James, le rapport annuel de gestion 2018-2019 de
l'Institut national des mines ainsi que le
rapport sur les impacts de l'exercice des pouvoirs de la Régie de l'énergie sur
les prix et les pratiques commerciales dans la vente au détail d'essence
ou de carburant diesel. Merci, M. le Président.
Le Président :
Ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement. M. le leader du
gouvernement.
Réponses à des questions
inscrites au feuilleton
M.
Jolin-Barrette : Oui. M. le Président, je dépose les réponses du
gouvernement aux questions inscrites au feuilleton le 16 mai par les
députées de Rouyn-Noranda—Témiscamingue
et de Verdun, le 28 mai par la députée de Sherbrooke, le 28 mai et le 12 juin par le député de Gouin, le
29 mai par le député de Pontiac, le 30 mai par le député de Chomedey, le 3 et le 5 juin par la députée de
Marie-Victorin, le 3 juin par les députés de Jonquière et de Rimouski, le
4 juin par les députés de D'Arcy-McGee, de Rosemont et de l'Acadie et le
7 juin par le député de Jean-Talon.
Réponses à des pétitions
Je
dépose également les réponses du gouvernement aux pétitions présentées en
Chambre le 17 avril par le député de Laval-des-Rapides et le
8 mai par la députée de Huntingdon. Merci, M. le Président.
Le Président :
Ces documents sont déposés.
Modification à la composition du
Bureau de l'Assemblée nationale
Pour
ma part, je dépose une lettre que m'a adressée M. le chef de l'opposition
officielle, dans laquelle il m'informe de
la désignation de M. Monsef Derraji, député de Nelligan, pour agir à titre de
membre du Bureau de l'Assemblée nationale en remplacement de Mme
Francine Charbonneau, députée de Mille-Îles.
M. le premier
vice-président de l'Assemblée nationale et député des Chutes-de-la-Chaudière.
Motion proposant d'adopter la modification
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. Président. M. le Président, je propose que
cette modification à la composition du Bureau de l'Assemblée nationale soit
adoptée.
Mise aux voix
Le Président :
Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
Lettres concernant des frais de
déplacement qui auraient été remboursés à certains
témoins entendus en commission parlementaire, et réponse du président à ces
lettres
Je
dépose les lettres que m'ont adressées Mme la whip en chef de l'opposition
officielle et M. le leader du troisième groupe d'opposition concernant
des frais de déplacement qui auraient été remboursés à certains témoins
entendus en commission parlementaire. Je dépose aussi ma réponse à ces lettres.
Lettre concernant l'accueil à
l'Assemblée nationale de Mme Greta Thunberg, réponse
du président à cette lettre et lettre d'invitation à Mme Greta Thunberg
Je dépose la lettre
que m'a adressée Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition concernant
l'accueil à l'Assemblée nationale de Mme
Greta Thunberg. Je dépose aussi ma réponse à cette lettre ainsi qu'une lettre
d'invitation à Mme Greta Thunberg.
Lettre du président de la
Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
informant que la vice-présidente de la commission sera responsable du
mandat confié par la Charte des droits et libertés de la personne
Conformément à l'article 65 de la Charte
des droits et libertés de la personne, je dépose une lettre que m'a adressée M. Philippe-André Tessier, président de
la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, m'informant que Mme Myrlande Pierre, à titre de
vice-présidente de la commission, sera plus particulièrement responsable
du mandat confié à la commission par la Charte des droits et libertés de la
personne.
Lettre du ministre fédéral de l'Infrastructure et des Collectivités
en réponse à la motion
concernant le financement permettant la réalisation du projet de réseau
de transport structurant de la ville de Québec
Je dépose une
lettre que m'a adressée M. François-Philippe Champagne, ministre fédéral de
l'Infrastructure et des Collectivités,
en réponse à la motion adoptée par l'Assemblée le 28 mars 2019
concernant le projet de réseau de transport structurant de la ville de
Québec.
Lettre de la présidente du conseil d'administration et chef
de direction à la Commission
des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail en réponse à
la
motion concernant la modernisation du régime de santé et sécurité du travail
Je dépose une
lettre que m'a adressée Mme Manuelle Oudar, présidente du conseil
d'administration et chef de la direction
à la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du
travail, en réponse à la motion adoptée par l'Assemblée le 15 mai 2019 concernant la modernisation de certaines lois touchant la santé et la
sécurité au travail.
Lettre de la vice-présidente aux communications, affaires gouvernementales
et autochtones
à Hydro-Québec en réponse à la motion concernant la mise en application
de l'article 1 de la Loi modifiant la Charte de la langue française
Je dépose
une lettre que m'a adressée Mme Élise Proulx, vice-présidente,
Communications, affaires gouvernementales
et autochtones à Hydro-Québec, en réponse à
la motion adoptée par l'Assemblée le 29 mai 2019 concernant la mise
en application de l'article 1 de la Loi modifiant la Charte de la
langue française.
Rapport annuel de la Commission de la fonction publique
Je dépose maintenant le rapport
annuel 2018-2019 de la Commission de la fonction publique.
Nouveau diagramme de l'Assemblée
Je dépose le nouveau diagramme de l'Assemblée en
date d'aujourd'hui.
Préavis d'une motion des députés de l'opposition
Enfin, j'ai
reçu préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition, conformément à
l'article 97.1 du règlement. Je dépose copie du texte de ce préavis.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, Mme la présidente de la Commission de
l'économie et du travail et députée de Huntingdon.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 15
Mme IsaBelle : M. le Président, je
dépose le rapport de la Commission de l'économie et du travail qui, les 27 et 28 août 2019, a tenu des auditions
publiques dans le cadre de consultations particulières sur le projet de loi n° 15, Loi sur la Société de développement et de mise en valeur du
Parc olympique.
Le
Président : Ce rapport est déposé... le sera dans un instant.
M. le président de la Commission des finances publiques et député de
Montmorency.
Étude détaillée du projet de loi n° 14
M. Simard : M. le Président, je
dépose le rapport de la Commission des finances publiques qui, les 5, 6, 12, 13 et 14 juin 2019 ainsi que les 20, 21
et 22 août 2019, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi favorisant la transformation
numérique de l'administration publique. La commission a adopté le texte du
projet de loi avec des amendements.
Le
Président : Ce
rapport est déposé. M. le président de la Commission des institutions et député de Richmond.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 25
M.
Bachand : Merci
beaucoup, M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission des
institutions qui, les 20 et
21 août 2019, a tenu des auditions publiques dans le cadre de
consultations particulières sur le projet de loi n° 25,
la Loi modifiant principalement la Loi sur l'immatriculation des armes à feu.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 29
Je dépose
également, M. le Président, le rapport de la Commission des institutions qui,
le 27 et 28 août 2019, a tenu des auditions publiques dans le cadre
des consultations particulières sur le projet de loi n° 29,
Loi modifiant le Code des professions
et d'autres dispositions notamment dans le domaine buccodentaire et celui des
sciences appliquées. Merci.
Le
Président : Ces rapports sont déposés. Mme la présidente de la
Commission des relations avec les citoyens et députée de Châteauguay.
Consultation générale sur le cahier de consultation
intitulé La planification
de l'immigration au Québec pour la période 2020-2022
Mme Chassé : M. le Président, je
dépose le rapport de la Commission des relations avec les citoyens qui, les 12,
13, 14 et 15 août 2019, a tenu des auditions publiques dans le cadre
d'une consultation générale sur le cahier de consultation intitulé La
planification de l'immigration au Québec pour la période 2020-2022.
Le
Président : Ces rapports sont déposés. M. le Président de la
Commission de la santé et des services sociaux et député de Beauce-Nord.
Étude détaillée du projet de loi n° 2
M. Provençal : M. le Président, je dépose le rapport de la
Commission de la santé et des services sociaux qui, les 14, 15, 16, 28, 29, 30 et 31 mai, 3, 4, 5, 6,
7, 10, 11, 12, 13 et 14 juin, ainsi que le 21 août 2019, a
procédé à l'étude détaillée du projet
de loi n° 2, Loi resserrant l'encadrement du cannabis. La commission a
adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 28
Et je dépose
également le rapport de la commission qui a siégé le 13 août 2019
afin de tenir des auditions publiques dans
le cadre de consultations particulières sur le projet de loi n° 28, Loi
permettant la mise en place de certaines mesures en matière de santé et de services sociaux liées au statut géographique
particulier de la région sociosanitaire de la Mauricie et du
Centre-du-Québec. Merci, M. le Président.
Le Président : Ces rapports
sont maintenant déposés.
Modifications à la composition de commissions
parlementaires
et à la liste des présidents de séance
Pour ma part,
je dépose les rapports du comité directeur de la Commission de l'Assemblée
nationale qui s'est réuni le
21 août 2019 et le 17 septembre 2019 afin de procéder à une
modification à la composition des commissions parlementaires et afin de modifier la liste des présidents de séance. M.
le premier vice-président et député des Chutes-de-la-Chaudière.
Motion proposant d'adopter les modifications
Le
Vice-Président (M. Picard) : M. le Président, du consentement de
l'Assemblée pour déroger à l'article 129 du règlement et à
l'article 4.4 des règles de fonctionnement, je propose la motion
suivante :
«Que la modification à la composition des
commissions telle que prévue au rapport du comité directeur de la Commission de
l'Assemblée nationale soit adoptée.»
Mise aux voix
Le Président : Cette motion
est-elle adoptée?
Des
voix : Adopté.
• (14 h 20) •
Le Président :
Adopté.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, Mme la députée de Marie-Victorin.
Assurer
la gratuité des produits menstruels
dans les écoles primaires et secondaires
Mme
Fournier : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 402 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que les menstruations sont un processus physiologique affectant près de
50 % des personnes en âge de procréer au Québec;
«Considérant
que près d'une jeune fille sur sept s'est déjà vue dans l'obligation de
s'absenter de l'école par manque d'accès à des produits menstruels;
«Considérant
que d'autres produits sanitaires, tels que le papier hygiénique et le savon,
sont déjà à la disposition des élèves dans les écoles primaires et
secondaires du Québec;
«Considérant
que l'accès à des produits menstruels à l'école est une question d'hygiène et
de santé publique, mais également de dignité, d'accès à l'éducation et
d'égalité des sexes et des chances;
«Considérant
que plusieurs juridictions à travers le monde, notamment les gouvernements de
la Colombie-Britannique et du Royaume-Uni, de même que la ville de New
York, ont récemment pris des mesures pour offrir gratuitement les produits
menstruels dans les écoles primaires et secondaires;
«L'intervention réclamée
se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec :
«Qu'il prenne les
mesures nécessaires pour rendre les produits menstruels, tels que tampons et
serviettes sanitaires, disponibles gratuitement dans les écoles primaires et
secondaires du Québec;
«Qu'il subventionne
les produits menstruels réutilisables, tels que les coupes menstruelles, pour
les jeunes fréquentant ces écoles.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Cet extrait de pétition est maintenant déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Avant
de commencer la période de questions et réponses orales, je me permets de souligner
l'arrivée d'une nouvelle cohorte de
pages étudiants pour l'année 2019-2020. Je vous présente donc ces 14 jeunes femmes
et jeunes hommes qui seront en poste
cette année, tant ici, au salon bleu, qu'en commission parlementaire.
Avancez-vous, s'il vous plaît, histoire de faire en sorte que l'on
puisse aussi vous dire bienvenue. Bienvenue à vous.
Vous êtes grandement
appréciés, vous le constatez. Soyez assurés que les parlementaires et le
personnel de l'Assemblée feront tout en leur possible pour vous procurer le
soutien nécessaire à la réalisation de votre stage.
Dépôt de tableaux relatifs à la
répartition des temps de parole pour les débats
restreints et pour les affaires inscrites par les députés de l'opposition
Maintenant,
en raison des changements survenus à la composition de l'Assemblée, je dépose
les tableaux qui font état de la nouvelle répartition des temps de
parole pour certains débats.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et réponses orales. Je
cède la parole au chef de
l'opposition officielle.
Intentions
du gouvernement concernant les institutions policières
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Merci, M. le Président. Très content de vous retrouver en cette journée de
rentrée parlementaire. Mes premières
pensées iront à la ministre des Relations internationales et de la
Francophonie. Mes collègues et moi lui souhaitons tout le courage
nécessaire pour faire face à l'épreuve qui l'attend.
Maintenant,
ma question au premier ministre. M. le Président, malheureusement, nos
appréhensions se confirment. La CAQ,
c'est le parti de la division, de la perte de confiance et de l'improvisation.
Depuis cet été, le premier ministre s'est
chicané avec l'Alberta, les investissements étrangers stagnent. Malgré des
promesses, les classes débordent depuis la rentrée scolaire, et des enfants attendent encore plusieurs semaines
à la maison. Le premier ministre provoque même les employés de l'État
avant même de commencer à négocier.
Enfin,
tout récemment, le premier ministre a mis en péril la confiance de la population
envers nos corps policiers. C'est une crise
de confiance majeure qui affecte l'UPAC, la Sûreté du Québec, le DPCP. Les
Québécois se sentent impuissants et découragés. M.
le Président, on va de rebondissement
en rebondissement. On se croirait même à l'émission District 31. Il n'y a aucun pilote à bord. Et encore une fois, quand la réputation de nos corps policiers est entachée, on nuit
à la sécurité des citoyens. Le premier ministre ne peut pas rester les bras
croisés jusqu'en octobre.
Est-il
conscient de la perte de confiance des citoyens et quand va-t-il donner des
réponses à l'ensemble des Québécois?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, M.
le Président. À mon tour de souhaiter
une bonne rentrée parlementaire à tout
le monde. Et puis merci pour
les bons mots pour notre collègue. Nadine, on est avec toi.
Et,
M. le Président, bon, le chef
de l'opposition officielle a parlé de
plusieurs sujets, mais j'ai retenu, entre autres, son dernier sujet, les policiers, la confiance envers nos corps
policiers. Le chef de l'opposition
officielle se rappellera que, lorsqu'il
était au gouvernement puis qu'on était dans l'opposition, on avait suggéré que le directeur
général de la Sûreté du Québec et le directeur général de
l'UPAC soient nommés par un vote du deux tiers de l'Assemblée nationale. Malheureusement, le gouvernement libéral a refusé cette proposition. M. le Président, les prochains directeurs
généraux de nos corps policiers
seront nommés après consultation et après un vote du deux tiers de l'Assemblée nationale pour poser un geste, pour rétablir la
confiance de la population envers nos corps policiers.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Arcand
M. Arcand : M. le
Président, moi, je vais donner le
vrai bilan des 11 derniers mois caquistes en
matière de sécurité publique : des suspensions sans accusation depuis plus de six mois, des
démissions, des enquêtes annulées par manque de preuves, des enquêtes
sur des enquêtes et des fuites dans les médias, de graves allégations
publiques. M. le premier ministre, êtes-vous fier de ce bilan? En mai dernier, vous
aviez même refusé d'accorder votre confiance envers nos corps policiers.
Pourquoi aujourd'hui
les Québécois devraient...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, j'aimerais comprendre la proposition du Parti libéral. Est-ce
qu'il nous propose de se mêler des enquêtes qui sont en cours actuellement à la Sûreté du Québec? Est-ce
qu'il nous propose de s'ingérer dans
les corps policiers, dans la gestion des
corps policiers? M. le Président, on ne fera pas ça. On va, au cours des prochains
jours, prochaines semaines, proposer un
nouveau directeur général pour l'UPAC. J'espère qu'on aura la collaboration de tous les partis, de tous les membres de l'Assemblée nationale, parce
que, oui, il y a
du travail à faire pour rétablir la confiance, mais on sait qui était là
depuis 15 ans, à la gouvernance de l'État.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, la vice-première ministre est en poste depuis 11 mois et qu'est-ce
qu'elle a promis à la veille de la rentrée parlementaire? Elle a promis
une grande réflexion et un chantier sur nos corps de police.
Est-ce que le premier
ministre peut admettre que ce n'est pas un chantier dont les Québécois ont
besoin, mais d'abord et avant tout des réponses?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, encore une fois, aucune proposition constructive. Que propose le Parti libéral? C'est le Parti libéral qui nous a mis dans la situation qu'on
vit actuellement. Il y a des enquêtes qui ont lieu, entre autres, sur de la
corruption qui a eu lieu pendant que le Parti libéral était au gouvernement. On va laisser les policiers travailler puis, à l'avenir, on va nommer des gens qui sont au-dessus
de tout soupçon, avec l'aide puis la contribution de tout
le monde à l'Assemblée nationale.
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Je pense que le premier ministre minimise actuellement la situation. Nos corps policiers sont maintenant
littéralement décapités. La population a besoin de réponses, et je ne peux pas croire
que le premier ministre va même cautionner un chantier, un chantier sur ces questions-là.
C'est de la pure improvisation. Il est grand temps que le premier
ministre prenne les choses en main.
Allez-vous, oui ou non, prendre ce dossier-là en
main?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, ce que je comprends du chef de l'opposition officielle, c'est
qu'il nous propose d'aller se mettre
les mains dans l'enquête qui a lieu actuellement à propos de M. Prud'homme. Il
nous demande d'accélérer les enquêtes sur la corruption qui a eu lieu
sous le gouvernement libéral.
M. le
Président, je pense qu'il faut faire confiance aux corps policiers. Il faut
s'assurer, à l'avenir, qu'on nomme avec
un vote du deux tiers les personnes qui dirigent nos corps policiers. C'est ça
qui aurait dû être fait depuis longtemps par le gouvernement libéral qui
nous a précédés.
• (14 h 30) •
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Saint-Laurent.
Plan de déploiement des
maternelles quatre ans
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Aujourd'hui, c'est notre rentrée parlementaire. J'espère que l'été a été fructifiant pour le ministre de
l'Éducation puis qu'il a fait ses devoirs, parce qu'il y a quelques
semaines c'était sa première rentrée scolaire pour lui, et ça a été la pire rentrée scolaire du Québec
dans l'histoire. Assez chaotique de voir une mère prendre son Bixi, à Montréal,
pour trouver des places pour ses enfants. Assez chaotique de voir des parents
qui voient leurs jumeaux séparés pour être dans différentes écoles hors
quartier. Assez chaotique de voir que l'obsession caquiste pour les maternelles
quatre ans a fait en sorte de dévier l'emphase sur les enfants qu'eux la
scolarisation est obligatoire. Au Québec, à partir de six ans, M. le Président, les
enfants sont à l'école, pas à la maison.
Est-ce que le ministre peut enfin nous dire si,
oui ou non, il a un plan pour son grand projet de maternelles quatre ans, cette
obsession? Est-ce qu'il peut nous dire où est-ce qu'il va trouver les milliers
d'enseignants? Est-ce qu'il peut nous
expliquer aussi comment ça se fait qu'il y a un dépassement de coûts, qu'on est
rendu à avoir des classes à 1 million de dollars pour six élèves?
Il est où, le plan?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge :
Ma collègue est allée sur plusieurs sujets, notamment la pénurie de locaux et
le fait qu'il y a des parents qui ont
dû, malheureusement, se promener d'une école à l'autre. Ça aurait été à la
commission scolaire, évidemment, de
répartir les élèves dans les classes. Ça appartient à la commission scolaire,
en ce moment, de faire l'organisation scolaire.
Mais, dans la
dernière année que ma collègue et le Parti libéral étaient au pouvoir, il y a
eu, pour la dernière année, dans le
Plan québécois des infrastructures, des chantiers pour 58 classes
primaires à la CSDM. 58 classes, ça, c'était leur ambition, la dernière année qu'ils sont là. Cette
année, c'est la première année que la CAQ est au pouvoir; pour une année,
on a mis en chantier 126 classes primaires, 550 places au secondaire.
Alors, on est
en train de réparer les pots cassés des précédents gouvernements. Pendant des
années, ils refusaient les
constructions, les agrandissements, les rénovations. Il y a un problème de
pénurie de classes, notamment sur l'île de Montréal. Ça va prendre un certain
temps, bien sûr, pour construire, agrandir et rénover, mais on commence, on est
au travail pour le faire, et à chaque semaine, à chaque rentrée...
Le Président : En terminant.
M. Roberge : ...on va voir la
situation s'améliorer au Québec.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
C'est que je n'ai vraiment rien entendu par rapport au plan des maternelles
quatre ans, là. Je ne sais pas, mais
ça fait des mois, M. le Président. Ça commence à être vraiment sérieux, c'est
un manque de transparence très grave.
Là, ce qu'on dit : Ça coûtera ce que ça coûtera, puis qu'on est rendu à
presque de 2 milliards dans du béton, puis pas de services aux élèves, puis qu'on a des
enfants qui sont à la maison. On est semaine 3, à l'école, semaine 3.
Où sont nos enfants? Il y en a qui sont à la maison.
Il est où, votre plan?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, c'est bien clair, on l'a dit précédemment : avant la
campagne, pendant la campagne.
Maintenant, on est en train de le mettre en
place. Le plan, c'est quoi? Un programme de maternelles quatre ans universel,
accessible à tous. Comment on le fait? Par
la voie législative. On est en train d'étudier, en ce moment, un projet de loi
pour rendre ça possible. Avec quels fonds? Avec les fonds qui sont dans le Plan
québécois des infrastructures, pour agrandir
et construire des écoles. Avec quels fonds aussi? Bien, avec les fonds du
budget qui nous ont permis d'ouvrir plus
de 250 classes. Qu'est-ce qu'on va enseigner dans ces classes-là? Un
programme du préscolaire renouvelé, fait par une équipe d'experts.
Le Président :
En terminant.
M. Roberge :
Donc, on a qui, quoi, quand, où, sur cinq ans. On sait où on s'en va, c'est
très clair.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
En tout cas, une chose est sûre : Non, il n'y a personne qui sait où
est-ce que vous vous en allez, parce qu'on n'a toujours pas votre plan. Alors,
nous, on aimerait bien être dans sa tête à lui, au ministre de l'Éducation,
mais on n'a pas le luxe d'être dans sa tête.
Alors, c'est pour ça qu'on l'invite à déposer un plan. Pourquoi? Parce que
nous, on sait la réalité terrain,
celle qu'il refuse d'entendre, qu'il n'y a pas de locaux, qu'il n'y a pas assez
d'enseignants, que, oui,
effectivement, il va prendre aussi des techniciennes de garde. Alors, c'est
pour ça que ça prend un plan, parce que, depuis le début, M. le Président, toutes les semaines il y a des
nouveaux chiffres, parce qu'il n'est même pas capable de quantifier
combien ça coûtera.
Est-ce qu'il peut
faire preuve de transparence?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, il y a des parents, des milliers de parents, des milliers
d'enfants de quatre ans qui se
réjouissent du déploiement qu'on est en train de faire pour les maternelles
quatre ans. Le plan, il est effectif, ça fonctionne. Il y a à peu près... Au moment où on se parle, il
y a plus de 7 000 enfants de quatre ans dans nos classes de maternelle
quatre ans aujourd'hui. Ça, ça veut dire
plus de 7 000 familles qui ont fait ce choix. Et, M. le Président, on
en a refusé des centaines. En ce
moment, il y a plus de demande que d'offre. Il y a plusieurs parents qui
voulaient inscrire leurs enfants qui
n'ont pas pu le faire. Eh bien, ce sera possible dans les prochaines années
parce qu'on va continuer d'offrir ce service pour que davantage
d'enfants en bénéficient.
Le Président :
Question principale, M. le député de Robert-Baldwin.
Protection des données
personnelles détenues
par les organismes privés et publics
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Merci, M. le Président. Alors, le 20 juin dernier, il y a eu vol de
données massif chez Desjardins. Évidemment,
Desjardins n'est pas seul, les autres institutions financières et le
gouvernement conservent, eux aussi, des informations personnelles sur
nous tous.
Ce
que nous suggérons, c'est de faire une réelle réflexion sur la protection des
données personnelles détenues par les organismes
publics et privés afin d'établir un plan de match pour la suite des choses.
Malheureusement, la CAQ tergiverse, elle
ne veut pas faire toute la lumière et préfère y aller à la pièce, sans grande
ambition. Donc, demain, mercredi, nous allons déposer une motion afin de
lancer une réflexion globale et rigoureuse sur l'enjeu de la protection des
données personnelles.
Est-ce que le
ministre fera preuve d'ouverture et acceptera notre motion?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Le ministre fera preuve d'ouverture et acceptera de
débattre de votre motion.
Alors,
j'aimerais revenir sur cet incident extrêmement sérieux qui est le vol de
données chez Desjardins. On parle de données financières, on parle d'une
institution financière d'importance systémique, M. le Président, le Groupe
Desjardins, et son régulateur, l'AMF, qui travaille avec lui pour résoudre la
situation. Et, bien sûr, nous sommes sur le dossier depuis le début, c'est un
dossier extrêmement important. Desjardins a géré l'incident de façon adéquate.
L'AMF travaille avec eux sur des solutions à long terme, et ça me fera
plaisir d'en discuter avec vous notamment dans le cadre du projet de loi sur
les agences de crédit.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Merci, M. le Président. Mais alors ce que je comprends, c'est que la CAQ ne
veut pas se pencher rapidement sur la protection des données personnelles, non,
pas la protection de données personnelles, notamment celles détenues aussi par l'État. Alors, c'est le gouvernement qui d'ailleurs a refusé d'entendre Revenu Québec en commission parlementaire, pourtant un
organisme qui a fait l'objet d'importantes fuites cet été.
Alors,
M. le ministre, si vous voulez vraiment faire toute la lumière sur cet enjeu,
acceptez-vous notre motion?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, encore une fois, vous mélangez les
dossiers. L'incident chez Desjardins est un incident qui concerne plus de
2,7 millions d'individus, ce sont des données financières. Et Desjardins
est une institution financière d'importance systémique. Son régulateur, l'AMF,
se rapporte au ministre des Finances, et on travaille là-dessus. Nous avons dit
dès le début que nous étions prêts à entendre Desjardins, l'AMF et Equifax,
dont le service aurait pu être de meilleure qualité dans le cadre de la gestion
de cet incident. Nous avons accepté ce qui avait été demandé, et c'est suite à
vos nouvelles demandes...
Le Président :
En terminant.
M. Girard
(Groulx) : ...pour résoudre tous les problèmes que l'imbroglio s'est
créé.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Lise Thériault
Mme Thériault :
Merci, M. le Président. Les consommateurs sont inquiets et craignent un vol
d'identité. Ils manquent d'information,
mais, surtout, zéro réponse du gouvernement. Concrètement, c'est plus de
4 millions de Québécois qui sont
touchés par cette crise, un Québécois sur deux. Depuis le début de cette saga,
pas un mot de la ministre responsable de la Protection du consommateur.
La question est simple : Va-t-elle enfin jouer
son rôle et prendre des actions pour protéger les consommateurs comme
nous le demandons depuis des mois?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Merci, M. le Président. D'abord, bon retour à tous pour cette rentrée.
Effectivement, la
ministre joue son rôle, je joue mon rôle. C'est un dossier, concernant
Desjardins, qui est multifacettes, qui est
complexe. Présentement, en tant que ministre responsable de l'Accès à
l'information, je travaille sur un
projet de loi... des projets de loi pour encadrer justement la protection des
données personnelles en matière publique, en matière privée, et également concernant la gestion des données
personnelles faite par les partis politiques. Alors, c'est un enjeu
qu'on prend au sérieux et sur lequel je travaille avec sérieux également.
Merci.
Le Président :
Question principale, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Position du gouvernement sur
le projet de gazoduc et d'usine
de liquéfaction de gaz naturel de GNL Québec inc.
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Bonne rentrée parlementaire à vous, à
vous, M. le premier ministre, à vous, l'ensemble
de mes collègues, et, bien sûr, à ma collègue. Courage, force et amour à la
ministre des Relations internationales et de la Francophonie.
M. le Président, le ministre de
l'Environnement est allé visiter cet été le Saguenay et
l'Abitibi-Témiscamingue. Vous savez,
j'aurais aimé le voir adhérer au fan-club des Huskies de Rouyn-Noranda, notre
grande équipe, là, qui a gagné la
coupe Memorial ce printemps, mais malheureusement il a choisi plutôt de devenir fan-club du groupe GNL Québec.
Le
ministre a affirmé qu'il avait un préjugé favorable au
projet de gazoduc et de port
méthanier. M. le Président, il
y a des sérieux doutes sur ces enjeux-là,
sur ce projet-là. Il devrait se garder quand
même une petite gêne et attendre les
résultats de l'évaluation environnementale, c'est la moindre des choses.
Maintenant,
est-ce que le premier ministre, lui, considère que c'est une attitude
acceptable? Et surtout est-ce qu'il va demander
à son ministre de l'Environnement, de l'Environnement, de se
garder une petite gêne avant le dépôt des rapports?
• (14 h 40) •
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, ce qu'il est important de dire, dans le dossier de GNL Québec,
c'est que toutes les études environnementales seront faites. Donc, il y aura l'occasion de consulter la
population, de consulter les différents groupes qui sont intéressés, et on va s'assurer, si le projet va de
l'avant, bien, il y aura d'abord une sécurité du côté de
l'Environnement.
Mais,
M. le Président, là où on a un différend ensemble, là, Québec solidaire, le Parti québécois et nous, c'est que nous, on pense que la possibilité de créer des milliers d'emplois payants au
Saguenay—Lac-Saint-Jean,
c'est quelque chose qu'il faut
considérer. Je ne sais pas si le député de Jonquière va se promener à Jonquière
dernièrement, mais il doit voir que
sa population est pas mal plus proche de ce qu'on propose à la CAQ que ce qui
est proposé par Québec solidaire
et le Parti québécois.
Donc,
M. le Président, on va faire toutes les études environnementales qui sont nécessaires, mais, oui, nous, de notre côté, on est intéressés à regarder la possibilité de créer des milliers d'emplois très bien payés au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
M. le Président, les scientifiques recommandent la réduction du gaz naturel de
43 % pour les 30 prochaines
années. Le premier ministre du Québec, lui, il trouve que c'est une filière
d'avenir. Il nous parle d'investissements, d'emplois, mais ce qu'il ne nous dit pas, c'est que ce sont des
investissements d'un autre siècle, ce sont des emplois d'un autre
siècle.
Est-ce que c'est
parce qu'il n'est pas capable d'amener des investissements au Québec dignes du
XXIe siècle qu'il agit comme ça?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, vous savez, dans le dossier GNL Québec, ce
qui est prétendu par les promoteurs, actuellement,
c'est qu'il y aurait, d'un côté, une augmentation des GES de 7 millions de
tonnes, mais, de l'autre côté, en remplaçant
des énergies fossiles en Europe, il y aurait une réduction de 28 millions
de tonnes, donc, net, moins 21 millions de tonnes de GES, de moins
pour la planète.
Je
le sais, que la députée de Québec solidaire n'est pas intéressée à ce qu'on
exporte de l'hydroélectricité pour remplacer
des énergies fossiles. Nous, on pense que c'est une bonne idée. Nous, on pense
qu'il n'y a pas de mur, du côté des pays, puis c'est la planète qu'il
faut regarder.
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la cheffe du deuxième
groupe d'opposition. Vous êtes la seule à qui appartient la parole.
Mme Manon Massé
Mme
Massé : 43 %, c'est sur l'ensemble de la planète qu'il faut
réduire l'utilisation du gaz, M. le premier ministre. Cette compagnie-là utilise des techniques qu'on
connaît depuis assez longtemps ici, au Québec, c'est la technique du temps de
Duplessis, où on donne des cadeaux, hein, 14 millions pour
l'Abitibi-Témiscamingue, 10 millions pour le Saguenay, 2 millions
pour La Tuque.
Bref,
est-ce que le premier ministre, lui, s'est laissé séduire par le chant des
sirènes des 13 lobbyistes de GNL Québec?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, quand le ministre de l'Économie puis moi,
on discute avec des entreprises, on s'assure que les retombées attendues pour les Québécois excèdent les montants de
contribution qu'on puisse faire. C'est le cas dans le dossier qui nous concerne. Si on crée des
emplois, des milliers d'emplois payants, ça veut dire des revenus additionnels au ministère des Finances pour
financer nos programmes sociaux. Nous, on pense que c'est une bonne affaire.
Le Président :
Question principale, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
Mesures pour la protection et la
promotion du français
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, au Parti québécois, la promotion
et la protection de la langue française, c'est au coeur de notre identité politique
depuis toujours. On est constants sur ces questions parce que c'est au coeur de
l'identité québécoise, c'est un enjeu qui doit nous préoccuper tous
quotidiennement.
Le
premier ministre a annoncé récemment un nouvel intérêt pour la langue, il en a
fait une priorité pour cet automne.
J'ai
une question précise pour lui : Est-ce qu'il considère que l'avenir de la
langue française passe par le renforcement de la loi 101, que c'est
essentiel et urgent?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le français sera toujours vulnérable au Québec, en Amérique du Nord. Mon collègue va proposer une série d'actions qu'on va prendre
pour protéger et faire la promotion du français. On pense que ce qu'il y a
de plus important actuellement, c'est de s'assurer que les nouveaux immigrants
apprennent le français. Malheureusement, avec
le Parti libéral, l'année dernière, la moitié, la
moitié des 50 000 immigrants
ne parlaient pas français, puis, dans ceux qui ne parlaient pas
français, la majorité des adultes, on sait qu'ils ne suivront jamais de cours
de français.
Donc,
oui, il y a plusieurs mesures à regarder. La priorité, pour l'instant, c'est
l'immigration. On fait des demandes à Ottawa
pour avoir plus de pouvoirs en matière d'immigration, avoir un test de français
obligatoire. Je sais que le Parti québécois est d'accord avec ça. C'est
malheureux que le Parti libéral ne soit pas d'accord.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, si on était un pays normal, on n'aurait pas à quémander Ottawa
comme on a dû le faire ce matin. En
matière de langue, la question porte sur la Charte de la langue française. Si on est sérieux sur ces questions,
lorsqu'on se proclame nous-mêmes
nationalistes, il y a des tests à passer. Un de ces tests, c'est la Charte de
la langue française. On a voulu l'améliorer lors du gouvernement minoritaire
de Mme Marois; la CAQ a dit non, ça allait trop loin.
Est-ce qu'il est prêt
à assujettir les entreprises de moins de 50 employés à la Charte de la
langue française?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, on n'exclut pas de réouvrir, de moderniser
la loi 101. Maintenant, concernant les petites entreprises, il faut
comprendre que déjà elles sont assujetties à la loi 101. Là où on ne veut
pas embarquer, c'est dans la bureaucratisation pour les petites entreprises.
Actuellement, il y a trop de bureaucratie. Donc, on veut y aller via les incitatifs, donc donner des cours de français
dans les petites entreprises, entre autres le midi, durant les heures de lunch.
Donc, on va y aller sur une base
d'incitatifs pour que le français soit plus présent dans les PME. Oui, c'est
important, mais on ne va pas le faire avec la bureaucratie péquiste.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : M. le Président, la socialisation par le marché du travail, c'est très
important pour le français. Vous travaillez
dans une entreprise de 100 employés et plus, c'est important. Moins de
50 employés, le premier ministre vient de vous le dire, ce n'est pas important parce que c'est de la paperasse
supplémentaire. Si c'était l'Institut économique de Montréal qui aurait dit ça, j'aurais dit :
C'est tel quel, mais le premier ministre du Québec, qui est responsable de la nation
québécoise, ne peut pas se permettre de
dire : Il y a une catégorie de Québécois pour qui ce n'est pas important
de parler français en milieu de
travail; d'un coup qu'il y aurait un foreman anglophone qui passe, qu'il
faudrait qu'ils lui parlent en anglais, comme l'avait dit son
prédécesseur, le premier ministre Couillard.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, sur
l'objectif, on est d'accord, il doit y avoir plus de français dans les petites entreprises au Québec, on est d'accord avec ça.
Mais malheureusement, dans les dernières années, incluant pendant que le Parti québécois était au pouvoir, on n'a pas
donné les services. Donc, il y a des gens, dans les petites entreprises, qui
voulaient suivre des cours de français, puis les cours n'étaient pas
disponibles.
Mon collègue
a augmenté de façon très importante les budgets pour la francisation. On va le
faire par secteurs, on va le faire dans les petites entreprises. Donc,
on va s'assurer que ça se passe en français dans les PME au Québec.
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Décret relatif aux exigences de reddition de
comptes envers Investissement Québec
Mme
Dominique Anglade
Mme
Anglade : Alors, après avoir empêché le P.D.G.
d'Investissement Québec de venir présenter ses résultats devant les parlementaires pendant la période de
crédits, après avoir nommé un nouveau P.D.G. d'Investissement Québec dans un contexte de confusion totale, après avoir
doublé la rémunération du P.D.G. sans justification crédible et vraiment
valable, voilà que le ministre de l'Économie
continue de vouloir faire de la politique derrière des portes closes. Il a pris
un décret qui fait en sorte qu'Investissement Québec n'aura plus de comptes à
rendre.
Et je vous
lis la loi. La loi dit, M. le Président : «Chaque organisme public doit
rendre publique sa planification et, le
cas échéant, sa planification révisée.» Le problème, c'est qu'Investissement
Québec, avec le décret, n'a plus à respecter cette loi. M. le Président,
on a visiblement un enjeu de transparence ici.
Qu'est-ce que le ministre de l'Économie sait et
qu'il ne veut pas que les Québécois sachent?
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : M. le
Président. Bonjour à tout le monde, bienvenue pour la rentrée.
Écoutez, je trouve le commentaire de la députée
de Saint-Henri—Sainte-Anne
par rapport à ma transparence totalement inapproprié parce que, si j'ai une
qualité, c'est celle-là. Je suis transparent, peut-être trop transparent.
Premièrement,
au niveau du P.D.G. qui était absent, je noterais que le P.D.G. avait un plan
d'affaires qui avait été établi par
sa patronne de l'époque, la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne. Donc, il a choisi de ne pas venir,
lui, en parler parce qu'elle savait
déjà ce qu'il était pour raconter, et moi, je l'ai excusé parce qu'on avait
convenu, lui et moi, qu'il passait à une autre étape de sa vie professionnelle.
Donc, c'était très approprié, et d'autant plus que toutes les réponses aux questions de l'ancienne ministre ont
été répondues. Elle a même dit qu'elle avait été heureuse d'entendre les
commentaires des fonctionnaires.
Deuxièmement,
elle mentionne que j'ai dissimulé le salaire du président d'Investissement
Québec. On en a parlé ici pendant des
jours. Dans le décret ministériel qui a été approuvé, on a divulgué la
rémunération du président, variable et fixe. Alors, on a été
transparents à l'extrême, je dirais.
Troisièmement, elle a même dit dans une entrevue
récemment que — là
où c'est le comble — ...
Le Président : En terminant.
M. Fitzgibbon :
...on cache une information, je cache l'information à la population. Alors,
c'est complètement aberrant.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! On fait toujours attention aux propos.
Des voix : ...
• (14 h 50) •
Le Président : S'il vous
plaît! La parole n'appartient qu'à la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme
Dominique Anglade
Mme Anglade :
Je vais finir là où le ministre a... Je vais commencer là où le ministre a
fini, parce qu'il a dit : C'est
aberrant. En effet, c'est aberrant. Des changements importants qui sont en
train d'être faits à Investissement Québec, et il n'y a pas de
transparence.
Pourquoi le ministre prend la décision
d'émettre un décret qui rend Investissement Québec moins transparente
qu'avant? En fait, lorsqu'on regarde le décret qui a été pris, Investissement
Québec va être non seulement moins transparente
qu'avant, mais moins transparente que la Société des alcools, moins
transparente que Loto-Québec, moins transparente qu'Hydro-Québec.
Pourquoi?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
M. le Président, premièrement, la transparence, on l'évalue après la reddition
de comptes. Je trouve un peu ordinaire de se faire critiquer sur une
transparence d'une chose qui n'est pas arrivée encore.
Deuxièmement,
si la députée avait lu le projet de loi, l'article 5 et 6 permet au
Conseil du trésor de revenir et de demander des redditions de comptes.
Troisièmement,
j'ai dit dans cette Chambre, quand on a fait le projet de loi, que j'étais pour
être transparent sur la rémunération, sur les effectifs. Nous avons besoin
d'une flexibilité. Le mandat que j'ai
obtenu du premier ministre pour l'économie du Québec, qui doit être corrigé,
en passant, demande une flexibilité accrue, et, pour ce faire, pour une
période temporaire, Investissement Québec...
Le Président :
En terminant.
M.
Fitzgibbon : ...va pouvoir prendre les ressources qu'ils ont besoin.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : M. le Président, le ministre a l'air de penser que c'est nous qui avons un
problème avec sa transparence.
J'aimerais lui dire qu'on n'est pas les seuls à décrier la situation...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Mme Anglade :
Le Syndicat de la fonction publique réagissait la semaine dernière en disant, et
je cite, M. le Président : «Quand on
enlève tous les verrous, on ouvre la porte à des dérives, [à] du favoritisme,
[à] des nominations partisanes.» Ce
n'est pas nous qui le disons, c'est le Syndicat de la fonction publique. La
décision envoie un très mauvais message à l'ensemble des Québécois. La
seule décision à prendre, c'est de retirer le décret. Va-t-il le faire?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre Fitzgibbon
M.
Fitzgibbon : Non, on ne le fera pas.
Le Président :
Question principale, Mme la députée...
Des voix :
...
Le
Président : Je vous demande votre attention, s'il vous plaît.
La parole appartient maintenant à la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
À vous la parole.
Impact des activités de la
Fonderie Horne sur l'environnement
Mme Émilise Lessard-Therrien
Mme
Lessard-Therrien : Merci, M. le Président. Il y a moins de deux
semaines, le ministre de l'Environnement a enfin daigné se rendre à Rouyn-Noranda. Des familles réclament depuis
des mois un plan d'action pour ramener d'urgence le taux d'arsenic dans l'air à la norme fixée par le gouvernement du
Québec. M. le Président, parler de déception ne serait pas assez fort. Je ne comprends même pas pourquoi
il s'est donné la peine de prendre l'avion pour nous répéter sa cassette.
Il ne veut pas imposer une norme plus
stricte à la Fonderie Horne. L'excuse du ministre? Un avis de 2013 de la
Direction de la santé publique de Rouyn-Noranda, un avis qui ne tient
plus la route selon l'aveu même de ses auteurs.
Je me demande ce qu'en pense le ministre délégué à
la Santé, qui dit être venu en politique pour protéger les enfants. Depuis cinq
mois, on connaît les résultats de la dernière étude. Depuis cinq mois, on sait
que les enfants de Rouyn-Noranda sont
quatre fois plus imprégnés qu'ailleurs. L'arsenic est un cancérigène reconnu,
notamment pour la peau et les poumons.
Est-ce que le ministre peut nous expliquer
pourquoi il trouve ça plus grave, un adulte de 20 ans qui fume...
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M.
Benoit Charette
M.
Charette : M. le Président, je n'ai pas du tout la même lecture de mon passage en Abitibi il y a quelques
jours. Je pense qu'il y a
eu des rencontres très productives avec la mairesse, avec le conseil municipal,
avec les travailleurs de l'usine,
avec le groupe ARET, qui se mobilise dans le dossier, avec les gens de la santé
publique régionale, avec la direction régionale
du ministère de l'Environnement, et je
pense qu'on peut conclure que cette
journée a été productive et surtout très éclairante.
Et peut-être apporter une précision à l'affirmation
de la collègue. Les notions qui ont été révélées le printemps dernier, elles sont encore très parcellaires.
L'étude de biosurveillance, elle n'est pas encore publiée, elle le sera dans
les prochaines semaines, normalement.
Ce que j'ai eu l'occasion de répéter, c'est : Allons-y par étapes,
attendons cette étude. Mais, dans tous, tous les cas, la seule et unique
préoccupation de ce gouvernement et qui a été exprimée à travers les nombreuses
rencontres, c'est la sécurité publique, la santé publique.
Donc, à
partir du moment où on nous convainc que le rapport qui a été émis et approuvé
par la Santé publique régionale en 2013 n'est plus adéquat, on pourra
réagir. Mais, pour l'heure...
Le Président : En terminant.
M. Charette : ...ce ne sont pas
des informations que nous avons.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien : M. le
Président, les résultats de l'étude sont connus depuis cinq mois. Le ministre délégué à la Santé est neurologue. Il sait mieux
que tout le monde ici que les métaux sont des substances à fort potentiel
neurotoxique, et l'arsenic en fait partie.
On ne veut pas en trouver quatre fois plus que la normale dans les ongles de
nos enfants. Je veux comprendre les priorités du ministre.
Pourquoi il s'inquiète plus du pot chez les
adultes que de l'arsenic chez les enfants de ma région?
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M.
Benoit Charette
M. Charette :
J'inviterais respectueusement la collègue à mieux s'informer du dossier.
L'étude elle-même n'est pas encore dévoilée dans son intégralité, ce ne
sont que des parcelles de cette étude qui ont été dévoilées. L'étude de biosurveillance, elle doit être publiée dans les
prochaines semaines, donc ne brusquons pas une décision qui ultimement
pourrait être inadéquate. Donc, allons-y par étapes.
Et en même temps, ce qui a été répété, des
protocoles comme il s'en vit un actuellement du côté de la Fonderie Horne, il y en a plusieurs au
Québec. J'ai plus de 80 protocoles d'attestation d'assainissement de cette
nature-là, c'est-à-dire ramener les entreprises le plus près possible de
la norme d'émission de trois nanogrammes.
Le Président : En terminant.
M. Charette : Donc, la
situation de la fonderie n'est pas unique en soi.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien :
Les résultats sont clairs et ils sont connus depuis cinq mois. Vous parlez de
l'avis de la DSP de
l'Abitibi-Témiscamingue? C'est drôle, le 9 septembre dernier, elle nous a
donné un autre son de cloche. Elle a désavoué
son avis de 2013 et elle recommande des actions concrètes dès maintenant. Je
veux comprendre les priorités du ministre.
Pourquoi il s'inquiète plus du pot chez les
adultes que de l'arsenic chez les enfants?
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M.
Benoit Charette
M. Charette : ...dans un dossier qui est susceptible
d'inquiéter la population, on a une collègue qui exacerbe ces
inquiétudes de façon malheureusement
injustifiée. Ce que l'on a dit et ce que l'on a répété, la santé de la
population est notre principale préoccupation. En même temps, un
protocole comme celui qui se vit auprès de la Fonderie Horne, il y en a plus de 80 au
Québec. Oui, il y a des taux d'émission d'arsenic qui sont importants, mais
attendons la divulgation du rapport complet pour voir si nous allons
dans la bonne direction.
Ce que j'ai
aussi eu l'occasion de répéter lors de mon passage, nous sommes en présence
d'une entreprise qui collabore bien, autant avec...
Le Président : En terminant.
M. Charette :
...le ministère de l'Environnement qu'avec la Santé publique pour voir comment
elle peut de façon concrète améliorer ses pratiques.
Le Président : Question
principale, M. le leader du troisième groupe d'opposition.
Traitement des données informatiques gouvernementales
confié à des entreprises étrangères
M.
Martin Ouellet
M. Ouellet : Merci beaucoup, M. le Président. Au cours des
derniers mois, la CAQ a annoncé son projet visant à confier au moins
80 % des données que possède le gouvernement au secteur privé. La CAQ va
livrer les données des Québécois à des
entreprises étrangères. La vérité, c'est qu'elle fait des compromis sur la
souveraineté de la nation pour les données
des Québécois. Elle devrait plutôt tirer les enseignements du passé et
consolider l'expertise. Ce n'est certainement pas prudent, et encore
moins nationaliste.
Ma question,
M. le Président : Est-ce que le ministre peut reculer et confirmer que
l'État québécois aura en main toutes les données des Québécois?
Le Président : M. le ministre
délégué à la Transformation numérique gouvernementale.
M.
Éric Caire
M.
Caire : Bien,
reculer, non, M. le Président. Et là je ne m'assiérai pas maintenant, mais non,
il n'en est pas question, parce que la
situation dans laquelle le gouvernement précédent nous a placés fait en sorte
que c'est la situation actuelle qui est problématique, et ça, j'ai eu
l'occasion d'en discuter avec mon collègue.
Donc,
maintenant, qu'est-ce qu'on va faire? Puis je sais qu'il faut avoir un peu de
sensationnalisme, quand on pose une question,
mais il n'est absolument pas question de confier nos données au privé. Je tiens
à dire aux Québécois que les données
du gouvernement vont rester la propriété du gouvernement, et le gouvernement du
Québec va rester le seul gestionnaire de ses données.
Maintenant,
qu'est-ce qu'on va faire? On va faire quelque chose qui n'a jamais été fait,
qui aurait dû être fait depuis très
longtemps : on va catégoriser les données. Parce que toutes les données
n'ont pas besoin du même niveau de protection, hein? Je pense que c'est logique de dire que de mettre dans un
coffre-fort hypersécurisé certaines données pour ensuite les mettre sur un site où elles sont publiques et
libres de droits, ce ne serait pas très efficace. Ça, c'est la philosophie du
Parti québécois, ce n'est pas la nôtre.
Alors, on va catégoriser nos données. Les données extrêmement sensibles seront
gardées dans une infonuagique gouvernementale, et les autres données pourront...
Le Président : En terminant.
M.
Caire : ...oui,
être données en location à des entreprises dont c'est la...
Le
Président : Première complémentaire, M. le leader du troisième
groupe d'opposition. Je vous demande également de vous adresser à la
présidence, s'il vous plaît. Vous connaissez les règles.
M. Martin
Ouellet
M. Ouellet : Merci beaucoup, M.
le Président. La population veut que leurs données soient hébergées ici,
sécurisées au Québec par les lois du Québec. Le nationalisme, ça s'incarne
partout, sans compromis, tout le temps.
Est-ce que le
ministre peut nous garantir que les données des Québécois, toutes les données,
seront hébergées ici, sur notre territoire?
Le Président : M. le ministre
délégué à la Transformation numérique gouvernementale.
M.
Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, ce que les Québécois veulent, c'est de savoir que leurs données sont gérées de façon sécuritaire, de façon efficace et
aussi dans l'optique de donner des services. Parce que, ça, on va comprendre
que les services numériques du gouvernement
du Québec, dans le passé, ce n'était pas notre marque de commerce. Donc, ça
aussi, c'est quelque chose qu'il faut améliorer.
Mais ce que je peux dire aux Québécois, c'est que leurs données seront bien protégées, très bien protégées par le programme
qu'on a mis en place. On va s'assurer de la sécurité des données et ensuite on va s'assurer de l'accessibilité des données pour être capables de
donner des services à notre population, et tout ça, tout ça, M. le
Président, en économisant...
• (15 heures) •
Le Président :
En terminant.
M.
Caire :
...des sommes qui vont permettre d'investir en éducation, en santé...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le leader du troisième groupe d'opposition.
M. Martin
Ouellet
M. Ouellet : M. le Président, on est d'accord qu'on peut faire mieux et on est
d'accord qu'il faut qu'on fasse mieux, mais c'est au Québec que nous
devons le faire, et je crois comprendre que le gouvernement ne reculera pas.
Donc,
je répète ma question : Pour sécuriser les Québécois
et Québécoises, est-ce que le ministre va confier toutes
les données des Québécois à l'État plutôt qu'aux multinationales étrangères?
Le Président :
M. le ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale.
M. Éric
Caire
M.
Caire : M. le Président, je répète que les données qui sont extrêmement sensibles et
névralgiques seront gardées en
infonuagique gouvernementale. Pour le
reste, M. le Président, on va s'assurer que les données seront gardées dans un
environnement qui nécessitera une...
c'est-à-dire qui sera sécuritaire au niveau de ce que les données
nécessiteront. Et ce que je peux dire
aux Québécois aussi, c'est que la situation va s'améliorer non seulement sur la
protection de leurs données et de
leurs renseignements personnels de façon extrêmement significative au niveau de
l'efficacité, mais aussi au niveau des
économies qu'on va générer parce que ce que les Québécois veulent savoir, c'est
que leur argent est bien géré, ce qui n'a
jamais été le cas avec les gens d'en face. Nous, on va le faire. Donc, de la
sécurité, des économies, de l'efficacité puis de l'argent pour des
services...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! En terminant.
M.
Caire :
...c'est ça qu'on va leur donner.
Le Président :
Question principale, la parole appartient maintenant au député de Pontiac.
Fermeture
des services d'urgence du
Centre Cloutier-du Rivage
M. André
Fortin
M. Fortin : M. le Président, j'espère que, comme moi, vous avez passé un bel été,
mais malheureusement ce n'est pas
tous les Québécois qui ont passé un bel été. Il y a trois semaines, les gens du
bas du Cap-de-la-Madeleine, un secteur défavorisé
où les citoyens comptent sur des services de proximité, ont appris que le
gouvernement allait fermer l'urgence de
Cloutier-du Rivage. Et aujourd'hui les patients se demandent où ils vont
devoir aller. La réponse du gouvernement : Bien, à l'hôpital de Trois-Rivières. L'enjeu, M. le Président, avec ça,
c'est que l'urgence de l'hôpital de Trois-Rivières, la seule urgence
dans toute la ville, est déjà pleine. En date de ce matin, il y avait
46 patients sur civière à l'hôpital de Trois-Rivières, il y a juste
45 civières. Alors, ils vont où, les patients du Cap-de-la-Madeleine?
Ce
matin, là, les médecins, et le personnel, et les employés ont sonné l'alarme,
ils craignaient, ils craignent pour la sécurité de leurs patients. Le
Dr Michel Gauthier l'a dit clairement, et je le cite : «Je trouve ça
absolument méprisant pour la population. Ce n'est pas vrai que ce n'est
pas une fermeture. C'est [...] une baisse de services dramatique».
Qu'est-ce
que la ministre de la Santé répond aux citoyens du cap qui veulent leur urgence
et aux médecins qui sont inquiets pour leurs patients?
Le Président :
Mme la ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme Danielle
McCann
Mme McCann :
Bien, M. le Président, je veux d'abord saluer mon collègue député de Pontiac et
lui souhaiter une bonne rentrée parlementaire. Toujours un plaisir de
revoir le collègue député de Pontiac.
Alors, moi, je veux rassurer la
population du Cap-de-la-Madeleine. C'est une population qui va avoir de bons
services, qui a de bons services. Ce
qu'il faut comprendre, M. le Président, là, c'est que l'urgence, là, le Centre
Cloutier-du Rivage et l'ensemble
du territoire... Il faut faire attention comment on organise les services pour que justement
la population du Cap-de-la-Madeleine et les autres aient
accès à des services de proximité.
Ce
Centre Cloutier-du Rivage, on va le transformer, mais on va le transformer
pour bonifier, consolider des services de proximité qui vont être donnés par
des infirmières praticiennes
spécialisées parce que
les médecins, évidemment, il y
a une quantité limitée de médecins, et on en
a besoin dans les urgences de Trois-Rivières et de Louiseville. Puis en plus, M. le
Président, il y a un GMF à 15 minutes...
Le Président :
En terminant.
Mme McCann :
...du Cap-de-la-Madeleine qui est prêt à recevoir des citoyens.
Des voix :
...
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Pontiac. Vous êtes le seul à avoir la
parole.
M. André
Fortin
M. Fortin : M. le
Président, ce matin, les médecins, le
personnel ont dit qu'ils n'ont pas été consultés et que, quand ils ont partagé leurs inquiétudes, ils ont reçu
des lettres pour bien leur rappeler la loyauté face à l'employeur, de ne pas
oublier, dans le fond, qui signe leur chèque
de paie. C'est une chose, c'est une chose, M. le Président, de faire un
plan tout croche, c'en est une autre
d'ignorer et de tasser ceux qui veulent aider à rectifier les choses. Mais le
bout, c'est de leur dire de se taire.
C'est-u
juste moi, M. le Président, ou on est à un mille de ce que la ministre
disait à l'époque quand elle disait : Sentez-vous à l'aise,
parlez-nous?
Le Président :
Mme la ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme Danielle
McCann
Mme McCann : Bien, M.
le Président, d'abord,
moi, je suis sensible, là, aux inquiétudes des médecins puis je veux les rassurer parce qu'on sait que les médecins, ils veulent le mieux pour la
population. Mais je dois vous dire que ce qu'on entend, c'est que les
élus sont tout à fait d'accord avec ce projet, qu'il y a une adhésion de la
population, des organismes communautaires. Les gens comprennent qu'ils vont
avoir des services sans rendez-vous, des services avec rendez-vous d'infirmières praticiennes spécialisées,
multidisciplinaires. Il va y avoir d'autres professionnels, M. le Président, qui ne sont pas là actuellement, alors,
qui vont recevoir cette population, donc, sans rendez-vous, avec rendez-vous,
et un médecin disponible également. M. le Président, ce seront des services...
Le Président :
En terminant.
Mme McCann :
...vraiment adéquats, très bien pour la population du...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Pontiac.
M. André
Fortin
M. Fortin : M. le Président, la ministre nous dit : Il faut faire attention à
comment on organise le réseau de la santé. C'est exactement ce qu'on est en train de lui dire. Ça fait 351 jours
que son gouvernement est élu. Ça fait presque un an qu'elle est ministre
de la Santé, qu'elle est la personne responsable de ce qui se passe dans le
réseau de la santé. Et ce qu'on voit ce
matin en Mauricie, c'est une fermeture d'urgence, une diminution de services,
un climat de représailles, des
médecins qui sont inquiets pour leurs patients et des patients qui ne s'y
retrouvent juste pas, et tout ça sous sa gouverne, résultat direct de
ses décisions.
M. le Président,
est-ce qu'elle peut remplir son rôle, ajouter des services en Mauricie
plutôt...
Le Président :
Mme la ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme Danielle
McCann
Mme McCann :
Bien, d'ailleurs, M. le Président, moi, je salue les équipes de la Mauricie—Centre-du-Québec, mais de Cap-de-la-Madeleine,
autour de Trois-Rivières. Un taux d'inscription de 88 % des patients,
des citoyens, à un médecin
de famille, c'est vraiment bien. Alors, on continue dans ce sens-là, mais on
fait des équipes bonifiées, consolidées, avec des infirmières
praticiennes spécialisées pour supporter les médecins.
Les
médecins, là, on en a besoin aussi dans les urgences de Trois-Rivières, là, et
de Louiseville. Alors, les services de
proximité vont être ouverts de façon très accessible à la population du
Cap-de-la-Madeleine. Ils vont avoir d'excellents services au Centre Cloutier-du Rivage...
Le Président :
En terminant...
Mme McCann :
...au GMF également, qui est tout prêt, et à l'urgence de Trois-Rivières.
Le Président :
Question principale, M. le député de La Pinière.
Troisième
lien entre Québec et Lévis
M. Gaétan
Barrette
M. Barrette :
M. le Président, la promesse la plus coûteuse de ce gouvernement, on le sait,
c'est le troisième lien. Aux crédits,
le ministre a refusé de répondre aux questions, il a même refusé que le
directeur de projet vienne répondre aux
questions. M. le Président, ça fait un an qu'il travaille là-dessus, là, il
doit bien y avoir quelque chose de neuf, mais on ne voit rien de neuf.
M.
le Président, par respect envers les contribuables, qui ont le droit de savoir,
est-ce que le ministre va s'engager aujourd'hui
à donner suite à notre demande d'un mandat d'initiative et enjoindre le
directeur de projet de répondre en toute transparence aux questions des
Québécois?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. François
Bonnardel
M. Bonnardel :
M. le Président, la grande question qu'il faudrait poser du côté du Parti
libéral : Est-ce qu'ils sont pour le troisième lien? J'écoute le député de
La Pinière depuis quelques mois déjà, le Parti libéral, on semble être
contre le troisième lien, du côté du
Parti libéral. On a bougé plus rapidement en quelques mois, sinon en un an, que
ce que vous n'avez jamais fait pour
le troisième lien. On est à préparer, donc, le pont de l'Île-d'Orléans. On a
annoncé, donc, que ce serait un tunnel au printemps dernier. En temps et lieu,
on pourra évaluer, donc, les coûts, les mentionner à la population et
nécessairement passer le dossier d'opportunité d'affaires au Conseil des
ministres, comme il se doit.
Le Président :
Question principale, M. le député de La Pinière.
Accès à l'information sur
le projet de troisième lien entre Québec et Lévis
M. Gaétan
Barrette
M. Barrette :
Alors, M. le Président, on l'a bien entendu, le ministre vient de dire au
peuple québécois : Vous n'avez pas d'affaire à avoir l'information
aujourd'hui. Puis moi, je pense qu'il y a une raison pour ça. Je pense que le ministre, il ne veut pas avoir l'air de son
collègue à l'Éducation et avoir un projet qui va passer de 120 000 $
à 800 000 $ pièce.
Probablement que le ministre est en train de perdre le contrôle des coûts de
son projet, et c'est pour ça qu'il ne
veut pas en parler. M. le Président, il y a une loi pour les grands projets. Ce
n'est pas compliqué, il vient de le dire, le projet, pour avancer, il doit
avoir l'approbation du Conseil des ministres. M. le Président, pour avoir
l'approbation, il faut qu'il montre les chiffres. Ça veut dire qu'il a des
chiffres parce qu'il a avancé.
Cette
semaine, le premier ministre a dit aux syndicats une chose bien simple :
Les surplus, ça appartient à la
population. Est-ce que le ministre peut nous dire aujourd'hui, pour lui, si
l'information, ça appartient aussi aux Québécois?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. François
Bonnardel
M. Bonnardel :
M. le Président, on donnera toute l'information en bonne et due forme pendant
l'année 2020 sur les coûts de ce projet. On répondra à toutes les
questions du député aux études de crédits, comme il l'a fait lors de l'étude
des crédits l'année passée. Alors, encore
une fois, on sera transparents, comme je l'ai mentionné, on donnera toutes les
informations en bonne et due forme en temps et lieu.
Le Président :
Merci à tous. Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Le Vice-Président
(M. Picard) : À la rubrique Motions sans préavis, en fonction de
nos règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais
maintenant un membre du groupe formant le gouvernement. M. le ministre de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.
Souligner la Journée internationale de
l'alphabétisation
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, je demande le consentement de cette Assemblée pour déposer la motion
suivante conjointement avec la
députée de Saint-Laurent, la députée de Sherbrooke, la
députée de Joliette,
le député de Chomedey
et la députée de Marie-Victorin :
«Que l'Assemblée
nationale souligne la Journée
internationale de l'alphabétisation qui avait lieu le 8 septembre
dernier et qui est une occasion de réitérer l'importance que nous devons
accorder à la littératie;
«Qu'elle
rappelle l'importance que chaque personne puisse pleinement participer à la
société comme citoyen, que tous aient les outils nécessaires et la capacité
de comprendre et de communiquer de l'information;
«Qu'elle
souligne le travail des organismes communautaires, des centres d'éducation et
des personnes qui luttent contre l'analphabétisme, leur travail de
sensibilisation et d'intervention est crucial pour le Québec;
«Qu'enfin
elle souligne le courage et la détermination des gens qui s'engagent et qui
persévèrent dans leur démarche d'alphabétisation.»
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre
de cette motion?
• (15 h 10) •
M. Schneeberger :
Alors, il y a consentement, sans débat.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Picard) : Consentement, sans débat. Est-ce que cette motion
est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. Maintenant, un membre du groupe formant
l'opposition officielle. Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit :
Je vous remercie, M. le Président. Alors, je sollicite le consentement des
membres de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec la députée de Mercier, le député de
Jonquière, le député de Chomedey et la députée de Marie-Victorin :
«Attendu
notamment que le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies appelle
à des actions ambitieuses et urgentes pour contrer le réchauffement
climatique;
«Que
l'Assemblée nationale réaffirme solennellement la nécessité de lutter contre
les changements climatiques;
«Qu'elle
reconnaisse que le réchauffement climatique représente l'une des principales
menaces pour l'économie du Québec;
«Qu'elle réaffirme
l'importance de la diplomatie climatique et la volonté du Québec de s'imposer
en leader mondial dans la lutte aux changements climatiques;
«Qu'elle
souligne l'importance de la "Climate Week", événement international
organisé par la ville de New York et l'Organisation des Nations unies,
qui se tient cette année du 23 au 29 septembre; et
«Qu'elle
demande au premier ministre du Québec d'y participer personnellement à l'instar
de son prédécesseur afin de réaffirmer le leadership du Québec à
l'international.»
Le Vice-Président
(M. Picard) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Pas de consentement. Maintenant, un
membre du deuxième groupe d'opposition, Mme la...
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Picard) : S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition, allez-y.
Mme Massé :
Je demande le consentement de la Chambre pour débattre de la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale réponde à l'appel de la jeunesse et qu'elle facilite la
plus grande participation de tous
les parlementaires à la grève mondiale pour le climat du [...]
27 septembre prochain en suspendant ses travaux lors de cette même
journée.»
Merci.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre
de cette motion?
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Pas de consentement. Maintenant, un
membre du troisième groupe d'opposition. M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
Demander aux organismes
gouvernementaux et aux sociétés
d'État d'accueillir leur clientèle en français
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec
le ministre responsable de la Langue française, la députée d'Acadie, la députée
de Taschereau et la députée de Marie-Victorin, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que le mot "bonjour" est un des mots
de la langue française les plus connus des non-francophones du monde;
«Qu'elle
demande à la Société des alcools du Québec, ainsi qu'à tous les organismes
gouvernementaux et sociétés d'État, de
prendre des mesures concrètes afin d'assurer que les clients et les citoyens
qui se présentent dans leurs établissements soient accueillis en français.»
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger : Il y a
consentement, sans débat.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Consentement, sans... Oui, M. le leader du troisième groupe d'opposition.
M. Ouellet : Oui, M. le
Président. Je vous demande d'appeler le vote par appel nominal, s'il vous
plaît.
Le Vice-Président (M. Picard) :
MM. et Mme les whips, est-ce que ça va pour tout le monde?
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Picard) : S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Nous allons procéder à la mise aux voix de la motion présentée par M. le
député des Îles-de-la-Madeleine.
Mise aux voix
Donc, que les députés en faveur veuillent bien
se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Ouellet (René-Lévesque), M. LeBel (Rimouski),
Mme Richard (Duplessis), M. Roy (Bonaventure), Mme Hivon
(Joliette), M. Gaudreault (Jonquière), M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine), Mme Perry Mélançon (Gaspé).
M. Jolin-Barrette
(Borduas), Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise (Blainville),
Mme D'Amours (Mirabel), Mme Chassé
(Châteauguay), M. Girard (Groulx), Mme McCann (Sanguinet),
M. Fitzgibbon (Terrebonne), M. Lemay (Masson), M. Simard
(Montmorency), Mme Lavallée (Repentigny), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), M. Roberge
(Chambly), Mme LeBel (Champlain), M. Bonnardel (Granby),
M. Lévesque (Chauveau), Mme Lachance (Bellechasse), M. Charette (Deux-Montagnes), M. Lamontagne
(Johnson), M. Carmant (Taillon), Mme Blais (Prévost),
M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé
(La Prairie), Mme Laforest (Chicoutimi), Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles), M. Skeete (Sainte-Rose), M. Dufour
(Abitibi-Est), M. Lacombe (Papineau), Mme Proulx (Berthier), Mme Charest (Brome-Missisquoi),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Girault (Bertrand), M. Julien (Charlesbourg),
M. Boulet (Trois-Rivières), Mme Proulx (Côte-du-Sud),
M. Lafrenière (Vachon), M. Poulin (Beauce-Sud), M. Émond (Richelieu), M. Bachand (Richmond),
Mme IsaBelle (Huntingdon), M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Bélanger (Orford), Mme Picard (Soulanges), Mme Jeannotte
(Labelle), M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), Mme Dansereau (Verchères), M. Lévesque (Chapleau), M. Thouin (Rousseau),
M. Tremblay (Dubuc), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Campeau
(Bourget), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Caron (Portneuf), Mme Grondin (Argenteuil), M. Girard
(Lac-Saint-Jean), Mme Lecours (Les Plaines),
M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac),
M. Lamothe (Ungava), M. Bussière
(Gatineau), M. Allaire (Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval),
M. Provençal (Beauce-Nord), M. Jacques (Mégantic).
M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont), M. Tanguay (LaFontaine), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Barrette (La Pinière),
Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee),
Mme St-Pierre (Acadie), Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Nichols (Vaudreuil), Mme David
(Marguerite-Bourgeoys), M. Rousselle (Vimont), Mme Montpetit (Maurice-Richard), Mme Melançon (Verdun),
Mme Ménard (Laporte), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Fortin (Pontiac), M. Kelley (Jacques-Cartier),
Mme Charbonneau (Mille-Îles), Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Benjamin (Viau), M. Derraji (Nelligan), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Sauvé (Fabre), Mme Rizqy (Saint-Laurent),
M. Ciccone (Marquette).
Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques),
M. Nadeau-Dubois (Gouin), Mme Ghazal (Mercier), M. Marissal
(Rosemont), Mme Labrie (Sherbrooke), M. Fontecilla (Laurier-Dorion),
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), Mme Dorion (Taschereau), M. Zanetti
(Jean-Lesage).
M. Ouellette
(Chomedey), Mme Fournier (Marie-Victorin).
Le Vice-Président
(M. Picard) : Que les députés contre veuillent bien se lever.
Est-ce qu'il y a des abstentions? M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 115
Contre :
0
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Picard) : La motion est adoptée. Je reconnais maintenant Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme
Fournier : M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec la ministre
de la Culture et des Communications,
la députée de Taschereau, la députée
de Gaspé et le député de Chomedey, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande aux partis politiques en lice dans
la présente campagne électorale fédérale de s'engager à transférer au Québec
l'ensemble des pouvoirs en matière de culture et de communications, ainsi que l'ensemble des sommes reliées aux paiements de
transfert du gouvernement canadien en culture et en communications selon la part historique du Québec, notamment
dans le but de disposer de tous les outils nécessaires pour assurer la survie
de nos médias.»
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre
de cette motion?
M. Schneeberger :
Il y a consentement, sans débat.
Une voix :
...
Le
Vice-Président (M. Picard) : Pas de consentement. Toujours à la rubrique Motions sans préavis, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Bien, en fait, M. le Président, de consentement avec les collègues des autres
formations politiques, on vous proposerait
tout de suite d'aller aux avis touchant les travaux des commissions pour le
projet de loi n° 34, le
projet de loi n° 18 et le projet de loi n° 33,
considérant qu'il y a différents groupes qui sont présents dans les différentes
salles de commission parlementaire, et par la suite on reviendrait à la
procédure normale.
Avis
touchant les travaux des commissions
Le Vice-Président
(M. Picard) : Consentement? Donc, M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Schneeberger :
Oui. Alors, M. le Président, j'avise cette Assemblée que la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles poursuivra les consultations
particulières sur le projet de loi n° 34, Loi visant
à simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution
d'électricité, aujourd'hui, après les affaires courantes pour une durée de
2 h 15 min ainsi que de 19 h 30 à 21 h 30, à
la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission des relations avec les citoyens poursuivra les consultations
particulières du projet de loi n° 18, Loi modifiant le Code civil, le Code de
procédure civile, la Loi sur le curateur public et diverses dispositions en matière de protection des personnes, aujourd'hui,
après les affaires courantes pour une durée de 2 h 15 min ainsi
que de 19 h 30 à 20 h 15, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission de l'économie et du travail poursuivra les consultations
particulières sur le projet de loi n° 33, Loi modifiant le Code du travail
concernant le maintien des services essentiels dans les services publics et
dans les secteurs public et parapublic, aujourd'hui, après les affaires courantes pour
une durée de 2 h 15 min ainsi que de 19 h 30 à
20 h 15, à la salle Marie-Claire-Kirkland.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. Donc, M. le leader adjoint, d'autres
motions?
• (15 h 20) •
M. Schneeberger :
Oui. Alors, M. le Président, je demande le consentement pour déroger à
l'article 81... 84.1, pardon, de
notre règlement afin de procéder à quatre motions rétroactives de consultations
particulières ainsi qu'une motion de consultations particulières donnant
suite à une entente entre les leaders et les députés indépendants.
Motions
sans préavis (suite)
Le
Vice-Président (M. Picard) : Une motion sans préavis ayant déjà été présentée par le groupe parlementaire formant le gouvernement, je demande s'il y a consentement pour
déroger à l'article 84.1 de notre règlement afin de permettre la présentation de ces
autres motions sans préavis. Consentement? Consentement. M. le leader adjoint,
allez-y.
Entériner
le mandat de procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 28
M. Schneeberger :
Alors, pour la première, je fais motion, conformément à l'article 146 du
règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que l'Assemblée nationale entérine le mandat
donné à la Commission de la santé et des services sociaux, dans le cadre de
l'étude du projet de loi n° 28, Loi permettant la mise en place de certaines
mesures en matière de santé et de services sociaux liées au statut
géographique particulier de la région sociosanitaire de la Mauricie et du
Centre-du-Québec, de procéder à des consultations particulières et tenir des
auditions publiques le mardi 13 août [...] de 9 h 30 à [midi] de 14 heures
à 17 h 45 ainsi que le mercredi 14 août 2019 de 9 h 30 à
12 h 30;
«Qu'à
cette fin, la commission entende les personnes et organismes suivants : la
Table régionale des organismes communautaires, l'Association du
personnel d'encadrement du réseau de la santé et des services sociaux du
Québec, l'Association des gestionnaires des
établissements de santé et de services sociaux, l'Alliance du personnel
professionnel et technique de la
santé et des services sociaux, la Table des MRC du Centre-du-Québec, Fédération
interprofessionnelle de la santé du
Québec, Centrale des syndicats du Québec, Confédération des syndicats
nationaux, CIUSSS Mauricie—Centre-du-Québec, Association des cadres supérieurs de la santé et des
services sociaux, ville de Drummondville, [et] ville de Trois-Rivières;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires,
répartie de la manière suivante : 6 minutes
au groupe parlementaire formant le gouvernement, 4 minutes au groupe
parlementaire formant l'opposition officielle, 1 minute au deuxième
groupe d'opposition et 1 minute au troisième groupe d'opposition;
«Que
la durée maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et
l'échange avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
11 minutes 40 secondes pour l'opposition officielle,
2 minutes 55 secondes pour le deuxième groupe
d'opposition et 2 minutes 55 secondes pour le troisième groupe
d'opposition;
«Que
la ministre de la Santé et des Services sociaux soit membre de ladite
commission pour la durée du mandat.»
Mise
aux voix
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion? Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. M. le leader adjoint.
Entériner le mandat de procéder
à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 29
M. Schneeberger :
Oui. M. le Président, je fais motion, conformément à l'article 146 du règlement
de l'Assemblée nationale, afin :
«Que
l'Assemblée nationale entérine le mandat donné à la Commission des institutions
dans le cadre de l'étude du projet de
loi n° 29, Loi modifiant le Code des professions et
d'autres dispositions notamment dans le domaine buccodentaire et celui des sciences appliquées, de procéder à
des consultations particulières et tenir des auditions publiques le 27 août
de 9 h 30 à [midi] de 14 h 00 à 17 h 45 ainsi que
le 28 août de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 00 à
15 h 30;
«Qu'à
cette fin, la commission entende les personnes et organismes
suivants : l'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec, l'Ordre des dentistes du Québec,
l'Ordre des denturologistes du Québec, Conseil interprofessionnel du Québec, Ordre
des architectes du Québec, Ordre des ingénieurs du Québec,
Ordre des technologues professionnels du Québec, Barreau
du Québec, Association des architectes en pratique privée, Ordre des
techniciens et techniciennes dentaires du Québec, Fédération des
hygiénistes dentaires, Association des chirurgiens-dentistes du Québec, Association des denturologistes du Québec, [et] Association des professionnels
de la construction et de l'habitation du Québec;
«Qu'une période de
12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires répartie de la
manière suivante : 5 minutes 34 secondes
pour le groupe parlementaire formant
le gouvernement, 3 minutes
43 secondes pour l'opposition
officielle, 56 secondes au deuxième
groupe d'opposition, [et]
56 secondes au troisième groupe
d'opposition et finalement 51 secondes au député indépendant;
«Que
la durée [du mandat] maximale de l'exposé de chaque organisme soit de
10 minutes et l'échange avec les membres de la commission soit
d'une durée de 35 minutes partagées ainsi :
16 minutes 15 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
10 minutes 50 secondes pour l'opposition officielle,
2 minutes 43 secondes pour le deuxième groupe d'opposition, 2 minutes 43 secondes pour le
troisième groupe d'opposition et 2 minutes 30 secondes
pour le député indépendant;
«Que la ministre de
la Justice soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.»
Mise
aux voix
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion? Est-ce que cette motion est adoptée?
Des
voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. M. le leader adjoint.
Entériner le mandat de procéder
à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 33
M. Schneeberger :
Oui. Alors, la troisième. Je fais motion... de l'article 146 du règlement de
l'Assemblée nationale, afin :
«Que l'Assemblée
nationale entérine le mandat donné à la Commission de l'économie et du travail,
dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 33, Loi modifiant le
Code du travail concernant le maintien des services essentiels dans les services publics et [...]
les secteurs public et parapublic, de procéder à des consultations
particulières et tenir des auditions
publiques le mardi 17 septembre [...] de 10 heures à
11 h 45, après les affaires courantes jusqu'à 17 h 45 [...]
de 19 h 30 à 21 heures et le mercredi 18 septembre
2019 après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 heures à
18 heures;
«Qu'à cette fin, la commission entende les personnes et
organismes suivants : Conseil du
patronat du Québec, Association des établissements privés conventionnés,
Confédération des syndicats nationaux, [Confédération] des travailleurs et
travailleuses du Québec, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec,
Alliance du personnel professionnel et
technique de la santé et des services sociaux, Regroupement québécois des
[résidents] pour aînés, Centrale des
syndicats démocratiques, Centrale des syndicats du Québec, Fédération
québécoise des municipalités, l'Union des municipalités du Québec, Fédération des médecins résidents du Québec,
[et] Fédération des employés du préhospitalier du Québec;
«Qu'une période de 12 minutes soit prévue pour les
remarques préliminaires, répartie de la manière suivante : 6
minutes au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 4 minutes au groupe parlementaire formant l'opposition officielle,
1 minute au deuxième groupe d'opposition et 1 minute au troisième groupe
d'opposition;
«Que
la durée maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et
l'échange avec les membres de [ladite]
commission soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire
formant le gouvernement, 11 minutes 40 secondes pour l'opposition
officielle, 2 minutes 55 secondes pour le deuxième groupe
d'opposition et 2 minutes 55 secondes pour le troisième groupe
d'opposition;
«Que le ministre du
Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale soit membre de ladite
commission pour la durée du mandat.»
Mise
aux voix
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a un consentement pour débattre de cette motion?
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. M. le leader adjoint.
Entériner le mandat de procéder
à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 34
M. Schneeberger :
Oui. M. le Président, pour une quatrième motion. Alors, je fais motion
conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée nationale :
«Que l'Assemblée
nationale entérine le mandat donné à
la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles dans le cadre
de l'étude du projet de loi n° 34, Loi
visant à simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution d'électricité, de procéder à des consultations particulières et tenir des auditions
publiques le mardi 17 septembre
2019 de 10 heures à 11 h 45, après les affaires courantes
jusqu'à 17 h 45 et de 19 h 30 à 21 heures. Le mercredi
18 septembre [...] après les affaires
courantes jusqu'à 12 h 45 ainsi que de 15 heures à 18 heures.
Le jeudi 19 septembre [...]
après les affaires courantes jusqu'à 12 h 45 ainsi que de
15 heures à 18 heures. [Et] le vendredi 20 septembre [...] de
9 h 30 à 11 h 45;
«Qu'à
cette fin, la commission entende les personnes et organismes
suivants : Hydro-Québec, Fédération canadienne des contribuables, Association de l'industrie électrique du
Québec, Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité, Conseil de la transformation alimentaire,
Conseil du patronat[...], Association de l'aluminium, M. Pierre-Olivier Pineau, spécialiste en
énergie et professeur [...] HEC Montréal, M. Robert Gagné, professeur
titulaire en économie appliquée, HEC
Montréal, Fédération des chambres de
commerce du Québec, Union des
consommateurs, Option consommateurs, Union des municipalités du Québec, Fédération
québécoise des municipalités, Union des producteurs
agricoles, Association québécoise de la production d'énergie renouvelable,
Institut de recherche [de l'information socioéconomique], Fédération canadienne de l'entreprise indépendante,
Regroupement des organismes environnementaux en énergie, Régie de l'énergie, Jean-Thomas Bernard, professeur invité,
Faculté des sciences sociales, science économique, Université d'Ottawa,
[et] Jean-François Blain, analyste sénior en réglementation, secteur de
l'énergie;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires répartie de
la manière suivante : 6 minutes pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, 4 minutes au groupe parlementaire
formant l'opposition officielle, [et] 1 minute au deuxième groupe
d'opposition et 1 minute au troisième groupe d'opposition;
«Que
la durée maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et
l'échange avec les membres de la
commission soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
11 minutes 40 secondes pour l'opposition officielle,
2 minutes 55 secondes pour le deuxième groupe
d'opposition et 2 minutes 55 secondes pour le troisième groupe
d'opposition;
«Que le ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles soit membre de ladite commission pour la
durée du mandat.»
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre
de cette motion? Cette motion est-elle adoptée?
• (15 h 30) •
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. M. le leader adjoint.
Procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 27
M. Schneeberger :
Oui, alors la cinquième, monsieur, qui était, dans ce cas-ci, une motion de
consultations particulières.
Je fais motion,
conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée nationale,
afin :
«Que
la Commission de l'économie et du travail, dans le cadre de l'étude du projet
de loi n° 27, Loi concernant principalement l'organisation
gouvernementale en matière d'économie et d'innovation, procède à des
consultations particulières et tienne des
auditions publiques le mardi 24 septembre [...] après les affaires
courantes jusqu'à 18 heures et de 19 h 30 à
21 heures, le mercredi 25 septembre [...] après les affaires
courantes jusqu'à 13 heures et de 15 [...] à 18 heures, le jeudi 26 septembre [...] après les affaires
courantes jusqu'à 13 heures et de 15 [...] à 17 h 15 et le
mercredi 2 octobre 2019 après les affaires courantes jusqu'à
13 heures et de 15 [...] à 18 heures;
«Qu'à
cette fin, la commission entende les personnes et organismes suivants : [...]Fédération
des chambres de commerce du Québec,
Chambre de commerce et d'industrie du Québec, Communauté métropolitaine de
Montréal, Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, Chambre de
commerce [de] Montréal métropolitain, Conseil du patronat du Québec, manufacturier exportateur du Québec, Fédération
québécoise des municipalités, Montréal International, Québec
International, Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec,
syndicat des [professionnels et professionnelles]
du gouvernement du Québec, Union des municipalités du Québec, Synchronex le
réseau des CCTT, Centre
interuniversitaire de recherche en analyse des organisations, centre [des
transferts] d'entreprise du Québec, fonds d'investissement [Québec], Commerce international Québec, Centre d'études
et de recherches internationales, Fondaction CSN, Chantier de l'économie
sociale [et] Capital Desjardins;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires,
répartie de la manière suivante : 6 minutes au groupe parlementaire formant le gouvernement, 4 minutes au
groupe parlementaire formant l'opposition officielle, 1 minute au
deuxième groupe d'opposition et 1 minute au troisième groupe d'opposition;
«Que
la durée maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et
l'échange avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 [...] pour le groupe parlementaire formant
le gouvernement, 11 minutes 40 [...] pour l'opposition
officielle, 2 minutes 55 [...] pour le deuxième groupe
d'opposition et 2 minutes 55 [...] pour le troisième groupe
d'opposition;
«Que
le ministre de l'Économie et de l'Innovation soit membre de ladite commission
pour la durée du mandat.»
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Picard) : ...cette motion? Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. Je reconnais maintenant M. le whip en
chef du gouvernement.
Modifier la composition de
certaines commissions parlementaires
M. Lefebvre :
Merci, M. le Président. Conformément à l'article 129 de notre règlement,
je fais motion afin :
«Que
la députée de Roberval soit nommée membre permanent de la Commission de la
culture et de l'éducation en remplacement du député de Vanier-Les Rivières;
«Que
le député de Maskinongé soit nommé membre permanent de la Commission de
l'aménagement du territoire en remplacement de la députée de Verchères;
«Que la députée de Verchères soit
nommée membre permanent de la Commission de l'économie et du travail en
remplacement du député de Maskinongé;
«[Et finalement] que
le député de Vanier-Les Rivières soit nommé membre permanent de la Commission
des finances publiques en remplacement du député de Maskinongé; et
«Que ces changements
prennent effet immédiatement.»
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Picard) : Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Avis touchant les travaux des
commissions (suite)
Le
Vice-Président (M. Picard) : Adopté. Maintenant, à la rubrique
Avis touchant les travaux des commissions, M. le leader adjoint.
M. Schneeberger :
Oui, alors il me restait une commission à annoncer. La Commission des
transports et de l'environnement poursuivra
l'étude détaillée du projet de loi n° 17, Loi concernant le transport
rémunéré de personnes par automobile,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 18 heures et de
19 h 30 à 21 h 30, à la salle Pauline-Marois.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Maintenant à la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, je vous informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés
de l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député de
Robert-Baldwin. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale mandate la Commission des finances publiques afin de
faire toute la lumière sur la protection des données des Québécois
détenues par les institutions publiques et privées et d'évaluer l'opportunité
de resserrer la Loi sur la protection du
consommateur dans la foulée des événements survenus récemment, notamment chez
Desjardins, Capital One, Revenu Québec et Industrielle Alliance;
«Que
dans le cadre de ce mandat, la commission procède à des consultations
particulières et tienne des auditions publiques
et entende : le Mouvement Desjardins, Capital One, l'Association des
banquiers canadiens, Equifax, TransUnion, l'Autorité des marchés financiers,
Benoît Boivin, dirigeant principal de l'information du Québec, Revenu Québec, l'Office de la protection du consommateur, Option
Consommateurs, Union des consommateurs, la Sûreté du Québec, le Service
de police de la ville de Montréal, le Service canadien du renseignement de sécurité, le Conseil canadien
de l'identité et de l'authentification numérique, MS Solutions, ARS Solutions,
le centre d'étude en droit économique, Jean-Denis
Garon, UQAM, Département des sciences économiques, Benoit Dupont, Université de
Montréal, directeur scientifique du
Réseau intégré sur la cybersécurité et titulaire de la Chaire de recherche du
Canada en sécurité, identité et
technologie, Michel Carlos, spécialiste en lutte contre la fraude, Steve
Waterhouse, expert en sécurité informatique, Paul Laurier, président de
Vigiteck et ex-enquêteur SQ, ainsi que toutes les personnes ou organismes
qu'elle jugera nécessaire de convoquer;
«Que l'organisation
du mandat soit confiée aux membres de la commission;
«Que
la commission fasse rapport à l'Assemblée au plus tard le 4 décembre 2019
à moins que la commission n'en décide autrement;
«Enfin, que cette
motion devienne un ordre de l'Assemblée.»
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader du gouvernement.
M. Schneeberger :
Oui. Alors, M. le Président, pour commencer notre rentrée parlementaire, je
vous demanderais d'appeler l'article 4 du feuilleton.
Projet de loi n° 25
Adoption du principe
Le
Vice-Président (M. Picard) : À l'article 4, Mme la ministre
de la Sécurité publique propose l'adoption du principe du projet de loi n° 25, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'immatriculation des armes à feu. Y a-t-il consentement
pour déroger à l'article 236 du règlement prévoyant que le débat sur
l'adoption du principe est inscrit aux affaires
du jour de la séance suivant soit sa présentation soit le rapport de la
commission? Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. Il y a des
interventions? Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault :
Merci, M. le Président. Alors, M. le Président, chers collègues, je suis bien
heureuse d'intervenir aujourd'hui pour
l'adoption de principe de notre projet de loi n° 25,
qui, comme on le sait, vise à assouplir le registre des armes à feu, à
susciter davantage d'adhésion.
Donc,
l'immatriculation des armes à feu, ce n'est pas un sujet récent. Il est maintes
fois revenu dans les débats à
l'Assemblée nationale ces dernières années, mais les enjeux de sécurité
publique entourant l'immatriculation des armes sont toujours présents,
et la démarche législative actuelle est donc nécessaire.
Aujourd'hui,
nous apportons la réponse législative aux réticences entendues lors de la mise
en application de cette loi. Nous
estimons que les mesures proposées faciliteront le processus d'immatriculation
et l'application de la Loi sur l'immatriculation
des armes à feu. Rappelons que cette loi est entrée en vigueur le
29 janvier dernier, donc 29 janvier... bien, c'est ça, 29 janvier dernier, comme je viens de le dire. Dès
ce moment, les demandes d'assouplissement de certains groupes se sont fait entendre. Notre gouvernement
les a écoutés et nous avons tenu compte des demandes raisonnables et légitimes. Le 14 mai dernier, nous avons
déposé le projet de loi n° 25, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'immatriculation des armes à feu.
Bien que les demandes des groupes d'intérêt aient été entendues, en aucun cas
nous n'avons perdu de vue l'objectif
ultime, celui de pouvoir fournir aux policiers une banque de données fiable
pour soutenir leurs opérations et s'assurer
que les décisions des tribunaux s'appliquent. Ce sont ces mesures législatives
équilibrées que je vous présente aujourd'hui.
Nous avons en effet
un devoir de résultat quant à la construction d'un fichier d'immatriculation
fiable pour le recensement des armes à feu
sans restriction. Nous devions nous donner les moyens de savoir qui sont les
propriétaires de ces armes, le nombre
et le type d'armes en leur possession, de même qu'où se trouvent ces armes.
Lors des consultations particulières
et des audiences publiques qui se sont tenues les 20 et 21 août dernier,
la majorité des groupes entendus ont accueilli
favorablement les modifications que nous présentons aujourd'hui. Nous avons
reçu des commentaires positifs sur
les avantages de ces assouplissements, tant pour le public en général que pour
les propriétaires d'armes ou pour les agents
de la paix chargés de l'application de la loi. D'ailleurs, je tiens à remercier
celles et ceux qui ont contribués à enrichir le débat, notamment lors des consultations particulières et audiences
publiques, soit, par ordre de participation, le Comité conjoint de chasse, de pêche et de piégeage, la
Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs, la Fédération des pourvoiries du Québec, PolySeSouvient, le Syndicat
des agents de protection de la faune du Québec, la Coalition pour le
contrôle des armes, le Grand Conseil des Cris, Gouvernement de la nation crie.
• (15 h 40) •
Nous
pensons que les assouplissements proposés sont de nature à susciter une plus
grande adhésion des propriétaires d'armes
à feu. Parmi ces modifications que nous proposons, notamment la suppression de
l'obligation d'être en mesure de
communiquer sur-le-champ le numéro d'immatriculation de l'arme à feu à un agent
de la paix qui en fait la demande sous
peine de commettre une infraction. Ces allègements n'enlèvent rien à
l'obligation d'immatriculation. En effet, le projet de loi précise bien que toute personne qui se retrouve en
possession d'une arme à feu qui n'est pas immatriculée commet une infraction passible d'une amende. Par
ailleurs, en l'absence de preuve contraire, toute arme à feu est présumée
présente sur le territoire depuis
45 jours ou plus, et son propriétaire est passible de sanctions s'il a
omis de demander son immatriculation.
Pour atténuer les
irritants présents avant le dépôt de notre projet de loi, nous présentons
simultanément des ajustements
réglementaires. Notamment, le lieu où est gardée l'arme correspond désormais au
lieu principal où celle-ci est habituellement conservée. La suppression
de l'obligation de fournir la longueur du canon simplifie également l'immatriculation sans enlever quoi que ce soit à
son identification. Ainsi, nous parvenons à ce double objectif de simplifier
la vie des propriétaires d'armes à feu sans
restriction, tout en maintenant l'obligation d'immatriculation — un petit instant... excusez, M. le Président — ainsi la Loi sur l'immatriculation des armes
à feu et le fichier d'immatriculation des armes à feu pourront contribuer de manière positive à
l'administration de la justice, au travail des policiers et à la sécurité de la
population. Notre gouvernement a la ferme
conviction que le projet de loi n° 25 qui est devant nous répond aux
attentes de la population du Québec et qu'une majorité de députés
veilleront à son adoption de principe.
En
terminant, j'invite à nouveau tous les propriétaires d'armes à feu sans restriction à demander leur immatriculation si ce n'est déjà fait. Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Pour la poursuite du débat, je cède la parole à Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Merci,
M. le Président. Je suis bien
heureuse de prendre la parole aujourd'hui dans le
cadre de l'adoption du principe du projet de loi n° 25, soit
la Loi modifiant principalement la
Loi sur l'immatriculation des armes à feu.
Rappelons-nous que
c'est suite à l'arrêt de la Cour suprême du 27 mars 2015 qui a validé
la destruction du registre fédéral que l'ancien gouvernement du Québec s'était engagé à créer un fichier québécois
d'immatriculation des armes
à feu sans restriction. C'est aussi suite à l'engagement du premier ministre M. Philippe Couillard
lors du 25e anniversaire de la
tragédie de la Polytechnique que mon
collègue de l'époque, Pierre Moreau, a présenté le projet de loi instaurant le
registre, et ce, je me souviens, c'était un point de presse accompagné des collègues de
différents partis, et ça, c'était en décembre 2015. L'adoption du
projet de loi, qui était le projet de loi n° 63, si je ne me trompe
pas — je
ne suis pas certaine — est entré en vigueur... En fait, l'adoption
a eu lieu le 9 juin 2016, et rappelons qu'il y avait 99 députés
pour et huit députés contre, et
l'entrée en vigueur a eu lieu le 29 janvier 2018. Je croyais que
c'était important de peut-être faire un historique du projet de loi.
L'objectif de la mise en place du
registre a toujours été très clair : assurer la sécurité des citoyens tout
autant que celle des policiers. Le registre se veut un outil important
pour prévenir davantage et agir en amont afin d'éviter que l'irréparable ne se produise. Il faut pouvoir
assurer la traçabilité des armes à feu sur notre territoire et répondre à trois
questions primordiales : Qui possède des armes à feu, quelles
sont-elles et où sont-elles conservées?
Le
registre vise à assurer une exécution efficace des ordonnances des tribunaux
interdisant la possession d'armes à feu. Ces ordonnances sont prononcées, par
exemple, lorsqu'une personne est condamnée pour un crime violent ou à titre préventif lorsque son état présente un
risque pour elle-même ou pour autrui. Je veux être bien claire, et la ministre
l'a répété aussi pendant la commission, il
n'a jamais été question d'incriminer qui que ce soit avec le registre des armes
à feu, mais plutôt d'offrir
simplement un outil supplémentaire en matière de prévention et pour assurer la
sécurité de notre population.
Je
me permets de faire une parenthèse en disant que j'ai pratiqué en droit de la
famille. J'ai vu plusieurs dossiers, plusieurs
interventions policières qui auraient pu se finir autrement si ce registre-là
avait été accessible à ce moment-là, des fins dramatiques auraient pu
être évitées.
Dès
le départ, le registre a été mis en place à travers un système qui minimisait
les contraintes administratives pour
les propriétaires d'armes à feu. Il y a toujours eu un souci pour que le
processus soit le plus simple et efficace possible et que les coûts de l'État
soient limités. J'ai moi-même mon permis de chasse et j'ai procédé à
l'enregistrement de certaines... et
je sais que l'enregistrement de certaines armes se fait de façon facile et
efficace. Ce n'est rien de compliqué, c'est rapide, c'est efficace, et on
invite les gens... la ministre a aussi invité la population propriétaire
d'armes à feu à enregistrer leurs armes.
Nous
croyons que les objectifs du registre d'immatriculation des armes à feu étaient
des plus légitimes. Nous ne prétendons
pas que le précédent projet de loi était parfait, tout est toujours
perfectible. Depuis sa mise en oeuvre, le registre a passé le test du réel, et c'est totalement
légitime et bienvenu de la part de la ministre de proposer des correctifs qui pourront augmenter l'immatriculation et favoriser l'application
de la loi. Le registre existe, et la ministre a toujours dit que le registre fonctionne. Maintenant,
à nous de s'assurer qu'il fonctionne correctement.
Notre
lecture de l'objectif du projet
de loi n° 25
est de faire du registre le meilleur registre possible en augmentant son
adhésion pour pouvoir assurer la protection de la population, et ce, au travers
un registre qui soit le plus simple et efficace possible pour ses utilisateurs.
En ce sens, nous sommes évidemment en accord avec le principe du projet de loi n° 25. Il est primordial pour nous que le gouvernement use de tous les
moyens pour s'assurer de la plus grande adhésion possible à la loi. Nous souhaitons que la loi soit appliquée, et c'est
la seule façon de rencontrer les objectifs du registre. Maintenant, trouvons une façon
de le rendre optimal. Comment aller chercher le 60 % non enregistré? C'est
quand même beaucoup
à ce jour, quand on sait que le registre est appliqué depuis le 29 janvier
2018. Nous avons des inquiétudes en ce sens.
Bien que le nombre d'immatriculations augmente un peu, nous avons encore raison
de chercher à augmenter l'adhésion.
Lors
des consultations, nous avons entendu des groupes fermement
opposés au registre et des groupes profondément en faveur, comme en
témoigne le débat public. Il y a toujours des pour et des contre, et chacun a
un peu raison, mais il faut tout le temps garder en tête la protection et la
sécurité de nos citoyens. La Coalition pour le contrôle des armes à feu nous a démontré que les lois sur le contrôle des
armes à feu fonctionnent. Le groupe PolySeSouvient, bien que favorable
au projet de loi, nous a appelés à la prudence sur certaines préoccupations,
notamment quant à la remise des armes saisies.
Il nous a aussi sensibilisés au fait que, dans l'application de la loi, il ne
fallait pas qu'utiliser les avertissements, bien qu'ils soient légitimes
et pertinents, mais il fallait qu'il y ait des sanctions, surtout dans un
contexte de boycott.
Les
groupes ont fait des propositions d'amendements intéressants qui, dans un
esprit de bonification du projet de
loi, seront fort pertinents lors de l'étude détaillée. Notamment, les
représentants des nations crie, inuite, naskapie, qui, sans être opposés au registre, ont demandé des
accommodements à l'application des sanctions pour respecter leurs droits
constitutionnels d'exploitation. Des
groupes, en consultations, étaient aussi fermement opposés au registre et ont
salué les propositions du projet de loi, car elles viendraient faciliter
la vie des chasseurs. Sur ce point, je tiens à dire que le fardeau administratif sur les chasseurs n'est pas
déraisonnable. Comme l'a rappelé PolySeSouvient, il est raisonnable que le
privilège de posséder une arme qui peut enlever la vie à distance soit encadré.
Nous
ne pourrions parler d'encadrement des armes à feu sans parler de santé mentale,
ce qui, disons-le, est plutôt d'actualité ces temps-ci. Tous s'entendent pour
dire qu'en parallèle à l'encadrement des armes à feu il faut aussi se
préoccuper de la santé mentale. J'en suis, évidemment. Je pense qu'il faut
insister pour dire que l'un n'empêche pas l'autre.
Il faut s'assurer que les ressources nécessaires en santé mentale soient au
rendez-vous, mais il faut aussi s'assurer que les vérifications nécessaires soient effectuées. En effet, on sait
que le Bureau de contrôle des armes à feu n'effectue pas de vérification systématique, elle repose
davantage sur l'autodivulgation. Il y aurait moins de 1 % des demandes qui
feraient l'objet de vérifications plus
poussées. Nous n'avons qu'à penser à certains dossiers ou drames que nous avons
vécus dans les dernières années dans
lesquels il y a eu entre autres des fausses déclarations ou des oublis
volontaires dans certains formulaires, donc peut-être là le manquement
du suivi plus approfondi.
• (15 h 50) •
Nous croyons que le
contexte du projet de loi n° 25 offre l'opportunité
d'avoir une réflexion plus large sur la question.
L'encadrement des armes à feu comporte plusieurs aspects différents qui
méritent des attentions particulières, notamment
celui de la vérification des antécédents, ce pourquoi il aurait été plus que
pertinent d'entendre le Bureau sur le
contrôle des armes à feu en commission parlementaire. Les vérifications
effectuées actuellement semblent déficientes et demandent des correctifs. Il est de la responsabilité de la ministre
d'utiliser pleinement les outils à sa disposition, dont la loi mise en place,
afin de s'assurer que le bureau dispose des ressources nécessaires pour
effectuer des vérifications préalables
adéquates et sécuritaires. Nous invitons donc la ministre à faire un travail
sérieux pour améliorer les lacunes que
l'on connaît. Cela ne pourra qu'augmenter
le sentiment de sécurité et de confiance de nos concitoyens. Nous lui offrons
toute notre collaboration et accompagnement dans cette démarche, demande effectuée, entre autres, par
PolySeSouvient et la Coalition pour le contrôle des armes.
Enfin,
je réitère que le registre des armes à feu a été mis en place pour les raisons
les plus légitimes. Pour qu'il soit
utile, on doit obtenir les données et donc convaincre les gens d'enregistrer
leurs armes. Nous espérons que les mesures que la ministre propose par ce projet de loi auront vraiment
les effets escomptés et que les immatriculations se feront de façon
importante.
Lors des
consultations, j'ai aussi sensibilisé la ministre à l'importance de faire la demande officielle pour obtenir les données québécoises de l'ancien registre
fédéral. Bien que ces données puissent paraître désuètes, il n'en est rien. En effet, PolySeSouvient et la Coalition pour le contrôle
des armes à feu nous l'ont bien expliqué, les données peuvent être très utiles comme base d'information ou encore comme information valable dans le cas d'enquêtes policières où les
armes seraient retrouvées sur les
lieux d'un crime. La ministre nous a finalement assuré qu'elle ferait cette démarche rapidement en nous mentionnant, entre
autres, que la lettre était sur son
bureau pour signature. J'espère donc que celle-ci a été faite et que la
province pourra récupérer ces données cruciales.
De notre côté, nous croyons que le registre est
un outil nécessaire et même un outil essentiel au travail des policiers et même à la gestion des décisions des
tribunaux. Si le registre permet de protéger, de sauver une vie, ne serait-ce
qu'une vie, alors il aura rempli ses objectifs.
Nous travaillerons en collaboration avec la ministre pour améliorer l'application du registre et
espérons que nous pourrons tous atteindre le même objectif : la protection du public et des agents de la paix, et ce,
dans le respect de chacun. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. D'autres interventions? Oui, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy : Merci, M. le
Président, et je vous souhaite d'entrée de jeu une très bonne session
parlementaire.
Écoutez,
j'ai l'impression que c'est le jour de la marmotte. Le registre des
armes à feu, là, c'est un dossier sur lequel
on travaille depuis des années. Je me souviens, je siégeais avec l'ancien ministre
Coiteux, et on avait essayé de modifier,
déjà à l'époque, le registre pour diminuer des sanctions pécuniaires et
punitives, là, qui étaient extrêmement
mal perçues par le domaine de la faune. Donc, ce n'est pas la première fois que
j'interviens dans ce dossier-là.
D'entrée de jeu — sans faire de jeu de mots — c'est un enjeu extrêmement polémique. On a
des gens qui sont vraiment contre et des gens vraiment pour, mais le juste
milieu, bon, est difficile à atteindre dans ce dossier-là. Et, nous, en tant
que parlementaires, bien, c'est là qu'on doit se situer, c'est de faire la part
des choses, arriver avec une posture d'équilibre pour essayer de
comprendre ce qui se passe.
Puis je comprends très bien, bon, les présentations
de tous les groupes qui sont venus, PolySeSouvient entre autres,
où on a des gens qui ont été la cible de tireurs et pour qui c'est le combat de
leur vie. Mais, d'un autre côté, on a
aussi les chasseurs, pour qui un des derniers espaces de liberté, c'est la
forêt. Ils se voient imposer une contrainte, pour eux, administrative,
bon, qu'ils ne jugent pas nécessaire.
Et là, bien,
moi, j'ai... bon, on en a fait une analyse, de tout ça, pourquoi les chasseurs
sont autant rébarbatifs et, à tout le
moins, voient d'un mauvais oeil le registre. Et là j'aimerais de manière
rétrospective peut-être expliquer certaines turbulences que le secteur faune a connues au cours des dernières
années. Je sors du cadre du projet de loi, mais en même temps il faut expliquer d'où vient la grogne.
Écoutez, les chasseurs ont connu la fermeture de la chasse au caribou — puis, bien, quand je parle des chasseurs, je parle aussi du secteur faune,
hein, chasseurs, pêcheurs, c'est pas mal les mêmes gens qui pratiquent la chose — fermeture de la chasse au caribou,
interdiction de l'utilisation de poissons appâts, augmentation des coûts
des permis de chasse et pêche, augmentation faramineuse des coûts des baux de
villégiature — les
gens qui pratiquent la chasse en forêt ont
des chalets sur des terres de la couronne qui ont connu des augmentations de
300 % — augmentation des tarifs d'utilisation des
rampes de mise à l'eau, accès limité aux plans d'eau, atrophie qualitative
et quantitative du rôle des agents de la
faune. Bref, tout ça, pour les chasseurs, sont des éléments qui sont venus
atrophier la qualité de l'expérience
du prélèvement faunique. Et, bon, quand le registre des armes à feu est arrivé,
bien, pour eux, ça a été la goutte
qui a fait déborder le vase. Donc, actuellement, il y a quand
même des chasseurs qui n'ont pas
enregistré leurs armes. Et moi, je
partage la position de mes collègues, il faut que les gens enregistrent leurs
armes. Anecdote : j'ai enregistré
mes armes en... fin... début janvier, pas février, début janvier et j'ai eu aujourd'hui la confirmation d'enregistrement
de mes armes. Ça fait quand même
un petit bout, là. Et moi, j'ai beaucoup de... il
y a des gens qui me questionnent
sur : Aïe! On est-u légal ou
est-u illégal? Qu'est-ce qu'on fait? Et là, bon, à la fin, je vous parlerai de
comment j'essaie de me réinscrire, mais ça ne fonctionne pas, bref, je
reviendrai là-dessus.
Donc, le
registre, pour les chasseurs, c'est la goutte d'eau. Et moi, je lance un
message au gouvernement, hein, pour
calmer la grogne et permettre au secteur faune d'acquiescer sans... bon,
excusez l'expression, mais sans rouspéter au registre, mais que le gouvernement donne un signal positif au secteur faune, hein,
qu'on redonne l'accès aux cours d'eau
aux Québécois, qu'on réduise les coûts prohibitifs des baux de
villégiature, qu'on augmente le nombre d'agents de la faune, qu'on modernise les sanctions, au ministère
de la Faune, contre les braconniers,
c'est eux qu'il faut cibler aussi dans le secteur faune, sans... bien, tu sais — là
je sors du dossier, mais en même
temps je suis dedans — qu'on
crée des programmes faune pour les
jeunes dans les polyvalentes. Donc, si le gouvernement veut que les
chasseurs acquiescent de manière très volontaire au registre, bien, il
faut qu'on donne un signal face au secteur faune qui vient conforter ces
gens-là et qu'ils ne se sentent plus exclus et toujours ceux qu'on surveille et
qu'on fait payer.
Bon, ceci
étant dit, le gouvernement en est venu à certaines de nos recommandations et
des recommandations des groupes, hein? Il y avait des éléments dans le
registre qui ne faisaient pas... qui n'étaient pas applicables, O.K., et ce qui
venait alourdir l'aspect bureaucratique de l'enregistrement de l'arme, entre
autres la longueur du canon. Il n'y a personne...
et moi-même, j'ai essayé, là, on sait où se termine le canon, mais où il
débute, le canon? Ce n'était pas évident, là. Si tu as des armes où, bon, tu as une garniture en
bois, bon, tu ne peux pas... Ça fait qu'il n'y a personne qui arrivait à
aller chercher la bonne longueur, ce qui
fait en sorte que, dans la saisie de données pour la longueur du canon, il n'y
avait jamais la longueur, dans la
ligne de code ou les chiffres prédéterminés, qui venait correspondre à la
longueur du canon.
Déplacement
de l'arme. Un chasseur qui vient en Gaspésie pour chasser l'orignal, la chasse
dure neuf jours. Un bon chasseur
n'arrive pas cinq minutes avant le début de la chasse puis ne quitte pas cinq
minutes après la fin de la chasse. Un
bon chasseur va intégrer son territoire quelques jours, sinon une semaine
avant, placer son camp de chasse, etc., et, s'ils ont fait un prélèvement, quitter beaucoup plus tard parce que,
bon, il faut s'occuper de la bête, etc. Donc, le 15 jours d'obligation de déclaration du déplacement ne
cadrait pas, absolument pas avec la réalité de l'expérience de chasse de la
majorité des chasseurs. Donc, très bonne
initiative que d'enlever cette chose-là, et le numéro de certificat vérifiable
en tout temps. Donc, le registre doit être adapté à l'expérience de
chasse, réaliste et utilisable.
Reste le
problème d'engorgement. On a un goulot d'étranglement au niveau du registre où
il y a un paquet d'armes encore qui
ont été enregistrées de bonne foi par les chasseurs, mais qui n'ont pas été traitées.
Ça fait que ces gens-là se posent
énormément de questions quand ils vont se faire intercepter et se
demandent : Est-ce qu'ils sont légaux ou pas? Et la chasse ouvre
sous peu, et le gouvernement devra donner un signal clair aux chasseurs du
Québec : Si vous avez enregistré vos armes et vous n'avez pas de preuve,
nous sommes en mesure d'aller le valider. Mais il faut le dire aux chasseurs, ils ne le savent pas. Donc, je pense
qu'on manque un peu de communication dans le dossier, donc problème
d'engorgement informatique.
On a aussi le
rôle des agents de la faune, qui vont, dans le projet de loi, acquérir la
capacité de faire des vérifications. Mais
il faut leur donner la légalité et la technique aussi pour faire les
vérifications. Dans le parc de la Gaspésie, là, je suis désolé, mais tu n'as pas accès à toutes les
données numériques ou les... c'est sûr que, bon, il y a des téléphones
satellitaires, mais ça ne pogne pas
partout. Ça fait qu'il va falloir, si on veut donner des pouvoirs aux agents de
la faune de vérifier les armes à feu, bien, qu'ils aient les moyens
techniques pour le faire.
• (16 heures) •
Le registre,
c'est un instrument, bon, pour déterminer le nombre d'armes, le type d'armes et
où elles sont. Ceci étant dit, il y a
quelque chose qui m'a frappé dans les auditions de groupes, bon, qui sont venus
nous exposer des points de vue. Au Nouveau-Brunswick, entre
autres, bon, des études ont été
faites sur la violence familiale. Et ce que la chercheuse nous a dit, c'est, elle a dit, on a des femmes qui
se sentent en danger, qui ont appelé pour avoir de l'aide puis qui déclaraient
que leur mari pouvait être potentiellement
violent, qu'il avait une 270, un 22 ou un 410, peu importe le type d'arme,
dans la maison. Donc, elles
déclaraient qu'il y avait des armes. Mais, dans la majorité
des cas, ces gens-là n'avaient pas d'aide. Là, j'ai demandé à la chercheure : Est-ce qu'au Québec on est dans la même problématique? Elle a dit :
Je ne le sais pas.
Ça fait que,
moi, le message que je donne aujourd'hui, c'est que le registre, c'est un
instrument, mais ça prend des modalités d'intervention en aval après le
registre pour permettre de sécuriser les personnes qui se sentent en danger. Il faut avoir les ressources, déployer les
ressources pour intervenir, sinon, je veux dire, le registre est tout seul là,
là. C'est beau, là. Ça permet, bon,
de savoir où sont les armes, à quel... bon, puis quel type puis... C'est bon.
C'est correct. Ça le prend.
J'acquiesce. Sauf qu'il fut absolument que le gouvernement déploie les mêmes
efforts, sinon plus d'efforts pour aller chercher des ressources pour
soutenir les personnes qui demandent de l'aide. Ce n'est pas juste de
l'intervention coercitive des policiers qui
arrivent en quelque part puis qui font des saisies d'armes. Il faut qu'il y ait
aussi des travailleurs sociaux, des maisons pour femmes violentées,
qu'il y ait plus de ressources, etc.
Donc, en terminant, bien, écoutez, anecdote par
rapport au registre. J'ai reçu la confirmation aujourd'hui de l'enregistrement de mes armes. On me dit : Va
sur le site pour entrer ton adresse. Il ne prend pas mon code postal. Ça fait
qu'il y a encore du travail à faire au niveau de la saisie des données dans le
registre des armes à feu.
Et sur
ces mots, bien, écoutez, je suis très heureux que le gouvernement ait pris en
considération les recommandations que
les groupes et que tout le monde a fait par rapport au registre et de l'avoir
modifié, mais il est extrêmement important qu'il dégage des sommes pour permettre des interventions en aval pour
aider les personnes qui vont réquisitionner de l'aide. Ce n'est pas juste le registre qui va tout régler;
c'est un instrument qui doit s'accompagner d'autres initiatives cohérentes
pour permettre la sécurisation des personnes
qui le demandent. Et nous sommes d'accord avec le principe. Merci beaucoup,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. D'autres
interventions? Oui, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
Merci, M. le Président. C'est la rentrée, on court partout, d'une commission à
l'autre. Alors, heureux d'être parmi
vous pour vous parler de ce principe, l'adoption de principe du projet de loi
n° 25, loi modifiant principalement la loi sur les immatriculations des armes à feu. On est donc à s'en...
en parler du principe. Puis qu'est-ce que ce principe-là nous dit, c'est qu'il veut ajuster certains
irritants présents dans la loi actuelle et d'en favoriser l'application. Sans surprise,
ma formation politique l'avait annoncé, dès
le dépôt du projet de loi, à l'époque, qu'on était favorables à ce principe-là.
Donc, on va voter en faveur du principe
aujourd'hui. Par contre, il faut se dire les choses telles qu'elles sont, ce
projet de loi arrive à un moment où
on cherche à donner un nouvel élan au taux d'inscription au registre qui, il
faut le constater, a pris beaucoup de retard. Et, lorsque l'idée de ce projet
de loi est arrivée, il y avait des taux d'inscription vraiment très bas.
Ça posait problème. Ça pose toujours
problème. Il y a eu certaines améliorations durant l'été. Il y a encore du
travail à faire. Mes précédents
collègues parlaient de l'énorme problème de traitement de données qui fait en
sorte que le registre n'est pas à sa
pleine capacité d'utilité. Bien sûr, il est constamment utilisé par les forces
policières. Puis tant mieux qu'il soit fonctionnel, mais il faut absolument régler
rapidement cet arrérage d'inscriptions pour s'assurer qu'il soit fonctionnel au
maximum.
Les
consultations ont été fort instructives. Je remercie tous les groupes qui sont
venus nous rencontrer pour nous présenter
leurs positions. Il y a quelques consensus qui émanent de ces consultations,
notamment celui d'éliminer l'obligation de fournir le numéro d'immatriculation, le NIAF, puisque le numéro
unique, le NUAF, suffit, lui, amplement pour vérifier l'inscription de l'arme au registre. Il y a
également la question de l'élimination de l'obligation de fournir la longueur
du canon qui fait également
consensus, en autant que le reste des informations présentes au registre
permettent de facilement identifier
l'arme. Un autre consensus était l'augmentation des sanctions pénales, qui
apparaissent assez incontournables pour donner un caractère plus dissuasif
à cette loi. Il y a également l'établissement d'une présomption légale simple obligeant un contrevenant à prouver que son arme
était au Québec depuis moins de 45 jours. Ça semble également recevoir
un large appui.
Il
y a, par contre, des mesures qui ne
font pas l'unanimité, qui posent certaines questions, par exemple, tous conviennent du caractère trop restrictif de déclarer le déplacement
d'une arme après 15 jours, mais il n'y a pas de consensus clair sur l'opportunité d'éliminer toute forme de
limite temporelle. Ne devrait-on pas, n'est-ce pas, aussi conditionner
la remise d'une arme confisquée au paiement
de l'amende infligée? C'est une autre question qui a été posée, mais qui
n'était pas nécessairement consensuelle parmi les personnes qui sont
venues nous rencontrer.
L'idée
de conférer aux agents de la faune la possibilité de donner un avis de sept
jours afin de donner le temps aux
contrevenants pose de nombreuses questions. C'est que la mécanique, en quelque
sorte, n'est pas claire, il est à craindre que ça pousse à un certain laxisme face à l'obligation de s'enregistrer
et de se dire : Bien, de toute façon, si je me fais pincer, il n'y aura pas tellement de grandes
conséquences, outre le fait de me donner un délai de sept jours pour m'inscrire.
Donc, là-dessus, à l'étude détaillée, on
aura plusieurs questions à poser à Mme la ministre pour voir comment cette
façon de procéder là ne va pas créer encore plus de laxisme que c'était
le cas dans les derniers mois.
On
a entendu les doléances des agents de la faune, qui s'inquiètent, à raison, du
fardeau que pourra représenter l'application
de cette loi. Ils illustrent, en fait, le sous-financement du secteur, qui est
pourtant si important au Québec. Loin
de nous l'idée de ne pas vouloir qu'ils appliquent la loi, je pense que c'est
une des solutions les plus intéressantes qui est sur la table, mais il va falloir qu'on soit conséquents :
si on leur donne cette responsabilité-là, il va falloir leur donner les moyens de l'exécuter, il va falloir qu'il y
ait des budgets qui y soient associés, et, là-dessus, il va falloir que la
ministre aille voir son collègue des Finances pour aller chercher des
montants supplémentaires.
Finalement,
bien que ça dépasse un peu la question du projet de loi dans sa forme actuelle,
on pense qu'au Québec on ne peut pas faire l'économie d'une réflexion
sur le dépistage des candidats au permis d'armes à feu. Mon collègue parlait précédemment de la question de la santé
mentale, qui est importante, en effet, dans le dossier de la question des
armes à feu. Je pense qu'elle est importante
surtout dans l'angle qu'elle doit être en bonne partie conditionnelle à
l'obtention du permis. Parce qu'une
des recommandations d'un groupe, qui s'appelle PolySeSouvient, évidemment, des
gens qui sont alentour des événements de Polytechnique, leur
recommandation n° 6 disait la chose suivante : «Prendre les mesures nécessaires [...] pour bonifier le processus de
dépistage des candidats aux permis de possession d'armes à feu, de manière
à assurer un suivi systématique auprès des
deux références, du [...] conjoint ou ex-conjoint ainsi que [...] l'autorité
médicale qui aurait traité le
candidat pour un trouble de santé mentale, [...]b, pour renforcer l'application
en général des critères de la loi
fédérale en lien avec la possession d'armes à feu, de manière à privilégier les
mesures préventives en cas de doute, notamment en déployant des programmes de
formation et des campagnes de sensibilisation auprès des policiers, des
tribunaux et du public.»
Il
a été porté à notre attention, M. le Président, qu'il n'y a pas énormément de
ressources à l'interne à la Sûreté du Québec,
pour la nommer... qui est consacrée à l'étude des demandes de permis, à la
vérification. Parce que, dans le fond, c'est
une autodéclaration, hein, la personne dit d'elle-même : Oui, je suis en
bonne santé mentale, non, je n'ai pas d'antécédent,
et il y a peu de personnes qui vérifient si c'est bel et bien le cas. Alors,
nous, on se dit qu'il y aurait peut-être une mesure plus administrative. Est-ce que ça sera le moment, dans le
cadre du projet de loi, de déterminer un article? On verra dans l'étude détaillée, mais, en tout cas,
on s'attend à ce que la ministre puisse nous rassurer à cet égard-là pour que
l'application de la loi, au Québec, soit une mesure effective.
Donc, on a du pain
sur la planche en vue de l'étude détaillée, on a hâte de s'y mettre. Si j'ai
bien compris, ça commence dès ce jeudi, alors on sera au rendez-vous, M. le
Président. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, Mme la députée de Fabre.
Mme Monique Sauvé
Mme Sauvé :
Merci, M. le Président. Alors, tout d'abord, je veux, bien sûr, vous confirmer
que je suis très heureuse d'avoir l'opportunité, avec ma collègue, la nouvelle
porte-parole de la sécurité publique, qui a parlé avant moi... donc, je
suis très heureuse d'avoir cette
opportunité, aujourd'hui, d'intervenir sur l'adoption du principe du projet de
loi n° 25, la Loi modifiant principalement la Loi
sur l'immatriculation des armes à feu.
Alors, tout d'abord,
un petit retour dans le passé. Vous me permettrez de dire merci au ministre
Coiteux, du précédent gouvernement, qui a
fait adopter la loi initiale, qui a créé le registre québécois des armes à feu,
ce registre qui a été jugé essentiel pour la protection et la sécurité
du public, des citoyens du Québec.
Il
faut faire un constat, M. le Président. En date du 8 août dernier, il y avait
seulement 40 % des armes à feu au Québec
qui avaient été enregistrées. Alors, c'est un constat évidemment tellement
décevant, navrant, des résultats qui sont
nettement insuffisants. Oui, ça prend plus de mordant, oui, il faut s'assurer
que la loi soit appliquée, et, oui, nous sommes plutôt favorables aux mesures
du projet de loi n° 25.
• (16 h 10) •
Quelle est la raison de ce faible taux
d'inscription? On peut se poser la question. Plusieurs irritants ont été nommés par les différents groupes, mais il y a un élément
qui ressort de façon assez évidente, et c'est la lourdeur administrative
qui figure souvent comme un premier obstacle.
L'objectif
du projet de loi, M. le Président, qui vient modifier la loi initiale, c'est
simple, c'est : il faut vraiment augmenter
de façon significative le taux
d'inscription au registre. Or, comment on trouve, finalement, l'équilibre?
Notre appui au projet de loi n° 25 n'élimine pas complètement les préoccupations que nous avons et que
nous aurons tout au long de l'étude
détaillée. Alors, où trouver l'équilibre entre répondre aux irritants, entre
autres en simplifiant la procédure puisqu'on
a nommé la lourdeur administrative, et pour autant ne pas affaiblir la loi et
fragiliser la sécurité des citoyens? En
fait, tout est là, c'est l'enjeu central, et la réflexion à suivre en étude
détaillée devra prendre le temps d'examiner cette grande question.
Alors, je vous
propose d'explorer un peu autour de trois préoccupations. La première, c'est
celle que soulève l'organisme PolySeSouvient, bien sûr, et qui est vraiment
dans la préoccupation de cette abolition de l'obligation de notifier tout déplacement de l'arme pour
15 jours hors de son lieu de conservation principal. Dans le fond, la
proposition de l'organisme
PolySeSouvient, c'est d'amener la mesure qui était à 15 jours et qui a été
mise de côté, d'amener la mesure à
30 jours plutôt que 15, ce qui apparaît comme un compromis acceptable sur
le contrôle des armes en circulation. Et je pense que c'est un compromis
qui mérite d'être entendu par la ministre.
D'ailleurs,
dans leur mémoire, on peut lire ceci : «Or, le projet de loi n° 25 élimine complètement l'obligation d'aviser les autorités si
l'arme se trouve dans un autre lieu, qu'il s'agisse d'un déplacement de
quelques semaines, de quelques mois ou même de quelques années, le tout
en fonction de l'interprétation que donneront les tribunaux au terme "lieu principal".» C'est long, là,
quelques années. «Il s'agit d'un important — important — recul face au principe voulant que les policiers puissent avoir le
meilleur portrait possible du lieu où se trouvent les armes à feu d'un
propriétaire, notamment lors de
circonstances urgentes nécessitant la confiscation de celles-ci.» Alors, c'est
important, cet élément-là. Première
préoccupation.
Deuxième
préoccupation, cet équilibre-là qui est à trouver et qui doit être trouvé par
la ministre, comment on peut s'assurer
qu'elle a trouvé le meilleur point d'équilibre? Quels sont les recherches, les
études, les comparatifs, les avis qu'elle
a à sa disposition qui vont nous amener l'éclairage, qui vont nous permettre
d'être aux mêmes constats qu'elle sur
les moyens qui doivent être mis de l'avant? Je crois que, de manière tout à
fait constructive, elle pourrait rendre des avis juridiques publics, elle
pourrait rendre publics également des analyses, des avis, des réflexions pour
nous aider, avec elle, à mieux comprendre. C'était ma deuxième
préoccupation.
La
troisième préoccupation : Est-ce que le Bureau de contrôle des armes à feu
aura, selon l'avis de la ministre, toute
la marge de manoeuvre nécessaire pour assurer la bonne gestion du registre et
de l'application de la loi? Parce qu'on aura beau dire, on aura beau faire, même si le mandat, le mandat est
resserré, précisé, qu'on assouplit la procédure, il faut quand même avoir les ressources nécessaires au
rendez-vous. Alors, est-ce que la ministre peut exposer les ressources auxquelles le bureau aura accès? Très important,
car, même s'il y a des pouvoirs qui sont donnés, des pouvoirs supplémentaires
aux agents de la faune, bien, si le bureau
coordonnateur n'a pas les ressources nécessaires, il sera toujours aussi
difficile, on n'aura rien réglé, puis il sera très difficile pour eux
d'appliquer la loi.
Alors, nous saluons
le projet de loi de la ministre. Elle pourra compter sur notre appui
et la contribution de l'opposition
officielle à la bonification
du projet de loi n° 25 avec un objectif commun en tête, celui de la
sécurité des citoyens et le contrôle
de la circulation des armes à feu au Québec. Trop de situations qu'on ne veut
revivre, M. le Président, trop de drames humains. Merci, M. le
Président.
Mise
aux voix
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions? Donc, le principe du projet de loi
n° 25, Loi modifiant principalement la Loi sur l'immatriculation des armes
à feu, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. M. le leader du gouvernement.
M. Schneeberger :
Oui. Alors, M. le Président, je vous demanderais de suspendre quelques minutes
afin que la ministre puisse venir au salon bleu.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Donc, je comprends que la ministre veut un droit de
réplique?
M. Schneeberger :
Non. Ah! O.K. non, excusez-moi, elle est là. Parfait. C'est beau, elle est
arrivée.
Le Vice-Président
(M. Picard) : O.K. Non, non, attendez un peu.
M. Schneeberger :
Alors, M. le Président, je vous... Oui?
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader adjoint, vous devriez peut-être faire
une motion pour envoyer en commission le projet de loi. Est-ce que vous
voulez que la ministre parle sur ce projet de loi là ou un autre?
Renvoi à la Commission des
institutions
M. Schneeberger :
Non, la motion. Alors, je fais motion afin que le projet de loi n° 25 soit... en commission. Alors...
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Picard) : ...des institutions, le projet de loi est
référé là, c'est ça? Cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Adopté. Avant de poursuivre nos travaux,
je vous informe que trois débats de fin de séance se tiendront aujourd'hui. Le premier débat, sur une question
adressée par Mme la députée de Saint-Laurent au ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, concerne
l'absence de plan pour le déploiement des maternelles quatre ans. Le deuxième débat, sur une question
adressée par Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne au ministre de l'Économie et de l'Innovation, concerne la
diminution, par décret, des exigences de reddition de comptes d'Investissement
Québec. Et le troisième débat, sur une
question adressée par M. le député de La Pinière au ministre des
Transports, concerne le manque de transparence du gouvernement caquiste
dans le dossier du troisième lien.
Donc, pour la
poursuite de nos travaux, M. le leader du gouvernement.
M.
Schneeberger :
Oui. Alors, M. le Président, je vous demanderais d'appeler l'article 18 du
feuilleton.
Projet de loi n° 20
Adoption
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Mme la ministre de la Justice
propose l'adoption du projet de loi n° 20, Loi mettant en oeuvre certaines recommandations du
rapport du 20 août 2018 du comité de la rémunération des juges pour la
période 2016‑2019. Je cède la parole à Mme la ministre de la Justice.
Mme Sonia LeBel
Mme
LeBel : Merci beaucoup, M. le Président. Effectivement, nous en sommes
aujourd'hui à l'étape de l'adoption finale
du projet de loi n° 20, c'est-à-dire la Loi mettant en oeuvre
certaines recommandations du rapport du 20 août 2018 du comité de la
rémunération des juges pour la période 2016‑2019.
Les
modifications prévues par ce projet de loi, M. le Président, ont fait l'objet
de recommandations d'un comité de la
rémunération des juges, à savoir le comité Blais. Ce comité, tel que le prévoit
la Loi sur les tribunaux judiciaires, est
responsable d'évaluer, tous les quatre ans, si le traitement d'un régime de
retraite et les autres avantages sociaux des juges de la Cour du Québec, des juges de paix magistrats et des juges
des cours municipales sont adéquats. Et la rémunération des juges, et tout ce qu'elle comporte, est une
des pierres angulaires de l'indépendance de notre système judiciaire, M. le
Président.
Je
rappelle donc que le projet n° 20 a pour objet de modifier la Loi sur les
tribunaux judiciaires, la Loi sur le régime de retraite du personnel d'encadrement, la Loi mettant en oeuvre
certaines recommandations du rapport du comité de la rémunération des juges pour la période 2016-2019
ainsi que le Règlement sur le partage et la cession des droits accumulés
au titre des régimes de retraite des juges
de la Cour du Québec, des juges de certaines cours municipales et des juges de
paix magistrats.
Ces
modifications législatives accordent à certains juges de paix magistrats le
droit à une pension différée viagère, payable à l'âge de 65 ans, du régime de
retraite des juges de la Cour du Québec, des juges de certaines cours
municipales et des juges de paix magistrats,
aussi nommé RRCJQ, et ce, à la suite du transfert de la valeur de leurs
prestations acquises au titre de
régime de retraite du personnel d'encadrement, le RRPE, alors qu'ils
n'exerçaient pas la fonction de juges de paix magistrats au titre
d'autres régimes de retraite.
Ces
modifications législatives octroient également un nouveau délai pour que
certains juges de paix magistrats puissent
demander le transfert, au sein du RRCJQ, des années ou parties d'années de
services crédités au régime de retraite du personnel d'encadrement alors
qu'ils exerçaient la fonction de juge de paix magistrat.
Tels
sont donc, M. le Président, les principales modifications apportées par le
projet de loi n° 20. L'adoption de ce projet de loi d'ici l'ajournement de la présente
session permettra d'inspecter les termes de la résolution adoptée à l'unanimité
par notre Assemblée nationale le 6 février
dernier. Ce projet de loi, donc, fait la mise en oeuvre des recommandations
adoptées à l'unanimité par l'Assemblée
nationale. Je tiens à remercier tous les collègues députés qui ont participé
avec moi au processus d'adoption de ce
projet de loi. Ça s'est fait rondement, ça s'est fait dans le respect, et je
suis très appréciative de tout ça, M. le Président.
Et je vous remercie
de votre attention.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, Mme la députée de Verdun?
Mme
Melançon : M. le Président, je vous demanderais une légère suspension,
s'il vous plaît, pour donner l'occasion à mon collègue de venir nous
rejoindre au salon bleu.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Parfait. Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16 h 26)
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Donc, nous reprenons le débat sur l'adoption du projet de loi n° 20, et je cède la parole à M. le député de
LaFontaine.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, nous en sommes à l'étape finale,
l'adoption finale quant au projet de
loi n° 20, projet de loi intitulé Loi mettant en oeuvre certaines
recommandations du rapport du 20 août 2018 du comité de la rémunération
des juges pour la période 2016‑2019.
Pourquoi un
rapport d'un comité? Pourquoi une loi pour le mettre en action? Tout ça, M. le Président, vous le savez mieux que moi,
ça découle, ça participe de la nécessaire indépendance des juges. Autrement dit, on ne peut pas, nous, législateurs,
dire, du jour au lendemain, par l'étude du budget du Québec,
ou par une loi, ou par un règlement, ou autre,
dire : Bien, nous, les juges, nous allons modifier leurs conditions de
travail. Le fait d'enchâsser, le fait de rendre, via un comité indépendant, qui va nous soumettre des modifications, des bonifications, toute altération ou changement à la rémunération des juges participe de l'indépendance qu'on doit à la branche judiciaire, la branche judiciaire, M. le Président, qui est là pour juger des lois qui sont votées
ici, à l'Assemblée nationale, qui est là également pour juger des
actes qui sont posés, des gestes qui sont
posés par l'exécutif, par le gouvernement. Tout ça, ça peut se retrouver devant les
tribunaux.
On ne peut
pas, les femmes et les hommes qui sont juges dans le système
judiciaire, les rendre assujettis à une modification quasi unilatérale
par le législatif ou l'exécutif de leurs conditions salariales. On doit
s'assurer de leur indépendance pleine et entière. Et il y avait
un jugement important, qui ne créait pas cette indépendance-là... on me
corrigera si j'ai tort, mais, je
pense, c'était en 1997, sur les juges dans la province de l'Île-du-Prince-Édouard, jugement très important de 1997, puis, encore une fois, on me corrigera si
j'ai tort... mais qui était un jugement phare, juge de l'Île-du-Prince-Édouard, où là la Cour
suprême avait clairement — parce
que ça existait déjà, là, on n'invente rien, là — clairement étayé les
implications d'une nécessaire indépendance judiciaire.
Il y avait
essentiellement, et c'est toujours le cas aujourd'hui, et on prend acte de ça aujourd'hui, il y a essentiellement
trois aspects. L'inamovibilité : un
juge, une juge ne peut pas être destitué au bon plaisir. Ça, ça peut être fait au niveau des
ministres, M. le Président. Les ministres, et c'est de même que c'est écrit
dans la loi, sont nommés, ou c'est paraphrasé, au bon plaisir du premier
ministre. Alors, il n'y a
pas de pérennité, puis nous, M. le...
Donc, ça, c'est l'exécutif. On n'est pas
ministre à vie ou jusqu'à 75 ans, et ça, c'est pour les ministres, c'est pour l'exécutif,
c'est pour le gouvernement. Et même
chose également pour les députés : on a des élections à date fixe, le
législatif, on n'est pas inamovibles. On est bien des choses, sauf, entre autres... et puis,
c'est-à-dire, entre autres, une chose, c'est qu'on a une date de péremption. Il
faut renouveler nos mandats, puis ça,
c'est au bon plaisir de la population, qui va voter ou pas pour nous, pour
notre élection.
Les juges, le
premier signe d'indépendance, une fois qu'ils sont nommés, après un processus
de nomination très rigoureux, où là,
les candidats... processus indépendant, candidatures, ça prend au moins 10 ans
de pratique dans un Barreau d'une
province, pour ce qui est des nominations fédérales, et dans le Barreau du
Québec, lorsqu'il s'agit de juges qui vont siéger au Québec. Bien, à ce moment-là, il y a un comité indépendant,
nomination, et la personne, elle est inamovible. On ne peut pas la congédier du jour au lendemain,
parce qu'un jugement a déplu à l'Assemblée nationale, législatif, ou le
gouvernement, l'exécutif. Inamovibilité, premier élément.
• (16 h 30) •
Deuxième
élément : l'indépendance institutionnelle. Il y a une étanchéité entre les
délibérations. L'indépendance institutionnelle,
donc, fait en sorte de tenir compte que les tribunaux, comme institution, sont
à l'abri de toute influence externe.
C'est pour ça, notamment, puis je me rappelle de Me Murray, la Directrice des
poursuites criminelles et pénales, qui
était venue nous dire en crédits, je pense, en 2017 : Vous savez, nous, le
DPCP, les avocates et avocats qui participent de la branche judiciaire, lorsque nous analysons du cas par cas, est-ce
qu'il y aura poursuite ou pas dans tel dossier, j'ai l'enquête de la police, je reçois le dossier, je
suis procureur de la couronne, DPCP... La collègue ministre de la Justice le
sait mieux que moi, elle a été là. Bien, eux, les avocates, avocats, vont
analyser le dossier.
Est-ce que,
dans mon for intérieur, je crois raisonnablement que je pourrais convaincre une
juge ou un juge de la culpabilité de cette personne? Si oui, on dépose,
après analyse, les accusations. Sinon, on ne devrait pas déposer d'accusations. Ça, Me Murray disait que ce
travail d'analyse là des procureurs de la couronne... Elle disait : Nous,
quand on fait ce travail-là, on entre
dans notre sous-marin. Ils ont une indépendance institutionnelle. Parce qu'on
leur disait : Aïe! DPCP, dans
tel dossier, il n'y a pas d'accusation. Tel dossier, semble-t-il, vous avez
reçu le rapport d'enquête de la police; dans tel autre dossier... Non, mais quand est-ce que vous allez déposer
des accusations? Eux, le bruit ambiant du débat social, qui est très sain, on est en démocratie,
et du débat médiatique, très sain parce qu'on est en démocratie également,
c'est le quatrième pouvoir, mais eux ont une
indépendance institutionnelle. Elle disait : Moi, ce que je dis à mes
procureurs, c'est qu'on rentre dans
notre sous-marin. On décide, au-delà de toute considération autre et externe,
s'il y a lieu ou pas de déposer des poursuites.
Et
le troisième élément, et nous en sommes aujourd'hui sur le p.l. n° 20, c'est la sécurité financière. J'en ai parlé d'entrée de jeu, on ne peut pas, du jour au
lendemain, dire au juge : Bien, savez-vous, dans tel recours collectif,
là, vous avez rendu une décision qui va contre les intérêts du
gouvernement ou qui déplaît à une majorité parlementaire, le législatif. Bon, savez-vous quoi? Les
augmentations salariales, vous n'en aurez pas, vous allez être... Vous n'en
aurez pas, puis on va même couper certaines conditions.
Alors,
ça, ça participe de l'indépendance, qu'on s'assure que l'exécutif, le
gouvernement, qui émane aussi et qui doit travailler en collaboration avec le
législatif... Parce que les ministres sont d'abord des députés. Tu ne peux pas
être ministre, sauf sur une courte période,
selon la convention constitutionnelle, sans être élu. Vous pouvez être nommé
ministre, mais, à un moment donné, il va
falloir que vous vous fassiez élire à l'Assemblée nationale. On a vu des
exemples dans le passé mais
extrêmement rares. Donc, l'exécutif, le législatif et le judiciaire ont chacun
leur rôle à jouer, complémentaire,
de... en anglais, c'est «checks and balances», si on le traduit bien,
c'est «poids et contrepoids», poids et contrepoids, qui fait en
sorte que la société est bien gouvernée.
Bref,
nous avions le projet de loi n° 20. C'était quoi, le projet de loi n° 20, M. le Président? C'est que, pour une catégorie des juges de la Cour du Québec, qui jadis, avant 2004,
s'appelaient juges de paix à pouvoirs étendus, catégorie de juges de la Cour du Québec, juges de paix à
pouvoirs étendus, en 2004, on a dit : On va créer la catégorie de juges de
paix magistrats. On a récupéré les six
postes de juges à pouvoirs étendus qui étaient là à partir de... qui étaient là
en 2004. On a ajouté ça à 21 autres postes nouvellement créés de
juges de paix magistrats. Les six autres ont donc... et ont été introduits à
cette nouvelle appellation, juge de paix magistrat. Il y en avait 27.
Avec
les années, vous voyez, M. le Président, qu'il y a eu des débats. Il y a eu des
comités indépendants. Parce que ce
n'est pas le premier rapport. Il y a un rapport de 2008, rapport de 2016, et là
nous avons devant nous un rapport de
2018. Qui visaient quoi? Qui visaient les fonds de pension, qui visaient les
fonds de pension, qui visaient à harmoniser les prestations de pension pour les juges de paix à pouvoirs étendus qui
étaient là avant 2004, pour les 21 qui avaient été nommés en 2004 puis
qui étaient les nouveaux juges de paix magistrats, puis pour les autres juges
par la suite, parce qu'aujourd'hui on est
rendus à 38. Au 31 décembre 2016, il y avait 38 postes de juges
de paix magistrats. Donc, pour cette troisième catégorie là de juges qui
ont été nommés dans les dernières années... donc trois scénarios, trois façons
de calculer le régime de pension. Dans les
faits, il y avait deux régimes de pension. Là, il y a eu une harmonisation, et
cette harmonisation-là aussi,
quatrième élément, avait un impact sur celles et ceux qui avaient déjà pris
leur retraite. Puis, tout dépendamment si vous l'aviez prise il y a un
an, 10 ans ou 12 ans, il y avait un impact dans le calcul.
Bref,
ça, ce n'est pas nous, le législatif, ce n'est pas le gouvernement, l'exécutif,
c'est qu'il y a eu un comité où les deux
parties, l'association des juges, si vous me permettez l'expression, et la
partie gouvernementale, avec un président indépendant, ont donné le mandat, entre autres, à des firmes d'actuaires
de nous arriver avec un rapport. Aujourd'hui, on en prend acte, et ça, pour qu'il ait vie, ce rapport-là, ça prend la
loi n° 20. Alors, on a eu l'occasion, M. le Président...
Puis je saluerai le travail, honnêtement,
là, de la ministre de la Justice. On a travaillé sur deux séances. On a été
très efficaces. C'est un... pas beaucoup d'articles, mais des articles
extrêmement complexes, et nous, comme législateurs, on doit comprendre, c'est le minimum, comprendre ce qu'on
fait dans un premier temps puis, de deux, se poser la question : Bien,
est-ce que réellement c'est la meilleure façon pour donner suite à ce
rapport-là? Est-ce qu'il traduit bien ce qu'ils veulent? Et on n'a pas ménagé nos efforts. Honnêtement, sur peut-être
moins de six heures, mais quand même un bon cinq, six heures, beaucoup
de questions très techniques qui ont trouvé réponse.
Et
je salue les personnes qui accompagnaient Mme la ministre de la Justice, qui
nous ont donné toute satisfaction et
toute assurance que le projet de loi, tel que rédigé, traduit bien le rapport
du comité indépendant qu'il veut mettre en place, donc, et qu'il veut entériner aujourd'hui par le projet de loi,
rapport du 20 août 2018. On a fait un bon travail. Donc, je salue le
débat très, très efficace qui a eu lieu. Et nous allons, bien évidemment, voter
en faveur du projet de loi.
Et,
ce faisant, je conclus là-dessus, M. le Président, nous aurons donné une
application très tangible à ce principe très important de l'indépendance judiciaire, et faire en sorte que, sur
l'un des trois aspects, sécurité financière, bien, de façon tangible, on donne suite à cela et on
galvanise cette indépendance. Alors, on va voter pour le projet de loi. Et, M.
le Président, on aura su ainsi
accorder des conditions de travail aux femmes et hommes qui sont juges,
notamment à la Cour du Québec, ici
juges de paix magistrats, qui est une catégorie de juges de la Cour du
Québec... bien, de leur donner les conditions qui vont assurer leur
pleine indépendance. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Est-ce que j'ai d'autres
interventions?
Mise aux voix
Donc,
puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, le projet de loi n° 20, Loi mettant en oeuvre certaines recommandations du rapport du
20 août 2018 du Comité de la rémunération des juges pour la
période 2016-2019, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. M. le leader du gouvernement.
M.
Schneeberger : Oui. Alors, M. le Président, pour la suite de
nos travaux, je vous demanderais d'appeler l'article 33 du feuilleton.
Motions du gouvernement
Motion proposant que l'Assemblée
approuve l'Entente entre le gouvernement du
Québec et l'Organisation de l'aviation civile internationale concernant les
exemptions, les exonérations et les prérogatives de courtoisie consenties à
l'organisation, à ses fonctionnaires, aux États membres et aux membres
d'une représentation permanente auprès de l'organisation
Le
Vice-Président (M. Picard) : À l'article 33 du feuilleton,
l'Assemblée procédera maintenant au débat sur la motion inscrite à l'article 33 du feuilleton, faisant suite au
dépôt par Mme la ministre des Relations internationales et de la
Francophonie, le 14 juin 2019, d'un engagement international. Cette
motion se lit comme suit :
«Qu'en
vertu de l'article 22.3 de la Loi sur le ministère des Relations
internationales, l'Assemblée nationale approuve
l'Entente entre le gouvernement du Québec et l'Organisation de l'aviation
civile internationale concernant les exemptions,
les exonérations et les prérogatives de courtoisie consenties à l'organisation,
à ses fonctionnaires, aux États membres et aux membres d'une
représentation permanente auprès de l'organisation.»
Je
vous rappelle qu'en vertu de l'article 22.3 de la Loi sur le ministère des
Relations internationales cette motion donne
lieu à un débat restreint de deux heures. Conformément à ce qui a été énoncé
antérieurement par la présidence, la répartition
des temps de parole dans le cadre de ce débat s'effectuera comme suit :
58 min 30 s sont allouées au groupe parlementaire formant le gouvernement,
34 min 51 s sont allouées au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, 12 min 27 s sont allouées au deuxième
groupe d'opposition, 11 min 12 s sont allouées au troisième
groupe d'opposition. Chaque député
indépendant dispose d'un temps de parole de 1 min 30 s.
Toutefois, lorsqu'un seul député indépendant participe à un débat, il
dispose d'un temps de parole de deux minutes.
Dans
le cadre de ce débat, le temps non utilisé par les députés indépendants ou par
l'un des groupes parlementaires sera
redistribué entre les groupes parlementaires selon les proportions établies
précédemment. Mis à part ces consignes, les interventions ne seront
soumises à aucune limite de temps. Enfin, je rappelle aux députés indépendants
que, s'ils souhaitent intervenir au cours du débat, ils ont 10 minutes à
partir de maintenant pour en aviser la présidence.
• (16 h 40) •
Je cède donc la
parole à Mme la ministre des Relations internationales et de la Francophonie.
Mme Nadine Girault
Mme Girault :
Merci, M. le Président. Mmes et MM. les députés, c'est avec joie que je soumets
aujourd'hui à l'approbation de cette Assemblée la nouvelle entente signée le
28 juin 2018 entre le gouvernement du Québec et l'Organisation de
l'aviation civile internationale, mieux connue sous le nom d'OACI. Cette
entente concerne les exemptions,
exonérations et prérogatives de courtoisie consenties à l'organisation, à ses
fonctionnaires, aux États membres et aux membres d'une représentation
permanente auprès de l'organisation. Cet accord marque la culmination de plus
de cinq années de discussions avec des
représentants de cette organisation onusienne de renom et des représentations
permanentes.
Contrairement
à l'entente de 1994, cette nouvelle entente améliore les conditions d'accueil
tout en actualisant les promesses
opérationnelles. C'est à la suite de nombreuses consultations
interministérielles que nous sommes parvenus à ce remarquable résultat. Le ministère des Relations internationales et de la
Francophonie, conformément aux exigences de la loi, a
veillé à la négociation. Il a effectué la coordination nécessaire avec les
différents ministères et organismes impliqués
par l'application de cette nouvelle entente. Je souhaite donc prendre un moment
en Chambre pour remercier les
fonctionnaires de mon ministère ainsi que les ministères partenaires pour leur
travail. À tous ceux qui ont contribué à l'aboutissement de ce projet, un grand
merci pour votre dévouement. Votre travail aura des retombées importantes
pour le Québec, sa place dans l'arène internationale et pour la prospérité de
la ville de Montréal.
Je
tiens également à remercier le gouvernement précédent pour son travail accompli
dans la conclusion de cette entente, ainsi que le gouvernement du Parti
québécois, qui avait initié les négociations lorsque d'autres joueurs avaient
tenté d'attirer l'OACI en 2013.
M.
le Président, je profite également de cette occasion pour entretenir cette
Assemblée de l'importance que revêt la
présence de l'OACI au Québec. Instituée en vertu de l'article 43 de la
Convention relative à l'aviation civile internationale, signée à Chicago
le 7 décembre 1944, l'OACI a établi son siège principal à Montréal
peu de temps après, soit le 4 avril 1947. L'OACI oeuvre sur plusieurs
plans. Ses actions portent sur la sûreté et la sécurité de l'aviation civile internationale, mais aussi sur la protection de
l'environnement. Elle a ainsi un impact positif sur l'ensemble de ses
192 États membres.
L'OACI
contribue grandement au rayonnement international et au développement
économique du Québec, plus particulièrement
de la ville de Montréal. Elle est la plus importante organisation
internationale établie en sol québécois. Cette dernière génère des
retombées estimées à plus de 100 millions par année. Cela représente le
tiers des retombées économiques générées par
les organisations internationales basées à Montréal. L'OACI emploie plus de
500 personnes, générant ainsi
plusieurs emplois locaux, sans oublier les quelque 100 employés des
représentations permanentes des pays membres.
Rappelons aussi que la présence des
bureaux de l'OACI au centre-ville de Montréal fut d'une importance capitale pour la
métropole. En effet, la construction du siège social de l'OACI dans les
années 1990 fut un événement pivot pour le développement du quartier
international de Montréal. Cela a contribué à la recomposition du tissu urbain
de ce secteur. Le nom de la station de métro que l'on appelle aujourd'hui
Square-Victoria—OACI témoigne
de toute l'importance de cette institution
pour le quartier international. Sa présence contribue donc à la force et à la
vitalité de ce quartier de la métropole. Bref, le rayonnement international de Montréal n'a cessé de se
développer, et la présence de l'OACI a contribué à faire de notre métropole la capitale mondiale de l'aviation
civile, car, oui, le Québec et Montréal sont de véritables épicentres de
l'aviation civile mondiale, surtout en ce qui a trait aux domaines de
l'aéronautique et de l'aérospatiale.
Le
secteur de l'aérospatiale au Québec, en 2018, représente des ventes de
15,3 milliards de dollars. Bref, nous avons un riche écosystème en aviation, qui comporte des multinationales
bien connues comme Bombardier, Bell Helicopter Textron, Pratt & Whitney, une multitude de PME innovantes
et pleines de promesses, des centres de recherche spécialisés en renommée mondiale ainsi que de nombreuses
organisations internationales telles que l'Association internationale du
transport aérien et le Conseil international des aéroports, complémentaires au
rôle de l'OACI.
La
présence de l'OACI à Montréal a indéniablement contribué à attirer et à garder
dans la métropole ces dernières organisations
internationales, mais sa présence a aussi créé un effet d'entraînement. Depuis
ce temps, d'autres organisations oeuvrant
dans une multitude de domaines sont aussi venues s'installer chez nous.
Montréal compte aujourd'hui près de 70 sièges
ou bureaux d'organisations internationales, tant gouvernementales que non
gouvernementales, sur son territoire. Cela
en fait la troisième ville d'accueil en Amérique du Nord après New York et
Washington. Nonobstant, la compétition pour
l'accueil des sièges des organisations internationales demeure très forte. Je
suis heureuse et reconnaissante d'avoir fait front commun avec le
gouvernement du Canada et la ville de Montréal dans ce dossier de l'OACI.
Récemment, j'ai aussi annoncé, avec le ministre
de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, que Montréal serait l'hôte d'un centre d'expertise du
Partenariat mondial sur l'intelligence
artificielle. Ce centre d'expertise contribuera
au développement responsable d'une intelligence artificielle, fondé sur les
principes essentiels d'éthique, de droits
de la personne, d'inclusion, de diversité, d'innovation et de croissance économique.
Il aura notamment pour mission d'analyser
les mesures qui visent à renforcer la capacité nationale à commercialiser et à
adopter les technologies liées à l'intelligence artificielle.
Finalement,
ce centre d'expertise vient consolider le statut de l'écosystème québécois en
intelligence artificielle, mais il
vient aussi confirmer une autre chose, que le Québec est un joueur significatif
sur la scène internationale. Forts de
notre expertise et de notre capacité d'innovation, nous méritons amplement le statut
particulier dont nous jouissons à l'étranger.
Vous devez comprendre, ce centre d'expertise émane d'un projet de longue
haleine développé par le MRIF. En
2018, une subvention avait été accordée à un autre partenaire de marque,
Montréal International, afin de développer une organisation
internationale qui toucherait au domaine de l'intelligence artificielle.
Parallèlement,
le président Macron et le premier ministre Trudeau annonçaient, le
7 juin 2018, la création d'un groupe international d'experts en IA, le G2IA, en marge du G7, dans
Charlevoix. Depuis, peu de discussions avaient eu cours entre les deux paliers de gouvernement.
Toutefois, face à la volonté du gouvernement du Québec d'annoncer, en avril dernier, sa propre initiative lors du World
Summit IA, le gouvernement fédéral a finalement ouvert la porte à une
possibilité de collaboration.
J'ai
alors énoncé au ministre fédéral trois conditions pour le rapprochement de nos
projets : d'abord, former un front commun Québec-Canada pour
l'obtention d'une branche de la future organisation internationale à Montréal;
ensuite, proposer un mécanisme de
participation du Québec au sein du G2IA analogue à celui conclut en faveur du
Québec dans le cadre de l'UNESCO;
finalement, intégrer le mandat de service du projet déjà entamé par le
gouvernement du Québec au sein de la structure de l'organisation
internationale pour présenter un seul projet aux partenaires internationaux.
Ce fut une réussite
parce que, comme il a été rendu public le 6 septembre dernier, nous avons
un protocole d'entente qui nous accorde ces
trois points. C'est donc l'initiative du Québec et de l'écosystème en IA qui a
permis au gouvernement fédéral
d'arriver en position de force au G7. Nous avons de quoi être fiers, M. le
Président, car, plus que jamais, le Québec est un joueur sérieux dans
l'arène des nations.
En
bref, M. le Président, le cas de l'OACI et du centre d'expertise illustre bien
la voie que le gouvernement du Québec souhaite emprunter quant à sa
politique d'accueil des organisations internationales. Bientôt, j'annoncerai la
mise à jour de la Politique internationale
du Québec. Je serai alors en mesure de vous faire découvrir cette politique qui
mettra de l'avant, comme le souhaite notre
premier ministre, le virage économique de nos relations. Et loin de moi l'idée
de vous en dévoiler le secret aujourd'hui,
mais je me permets de vous dire que l'accueil des organisations internationales
fera partie des sujets abordés lors de cette mise à jour.
C'est
en attirant des acteurs clés dans des domaines où nous excellons que nous
cristalliserons la place du Québec dans
l'agenda international. Je le répète sans cesse, le Québec s'affirme comme
société distincte depuis 50 ans à l'étranger. Nous nous devons de continuer de rayonner sur la
scène internationale et d'ainsi consolider notre pouvoir d'influence.
Et, en toute humilité, je crois fermement que le Québec a beaucoup à offrir à
ceux qui désirent s'y installer. Notre main-d'oeuvre
est qualifiée et souvent même bilingue. Nos politiques publiques sont
progressistes, et nous bénéficions de filets sociaux, comme les
garderies. Nous jouissons d'un grand réseau de formation et d'éducation
spécialisé. Des chercheurs de renommée
internationale se trouvent dans nos institutions. Montréal, notre métropole,
est une ville sécuritaire où il fait
bon vivre. Elle bénéficie d'un emplacement stratégique, à 90 minutes de
New York et 1 h 45 min de Washington en avion. Les coûts d'exploitation y sont les plus
compétitifs des 20 plus grandes villes du Canada et des États-Unis.
Et finalement elle est aussi la deuxième ville consulaire en Amérique du Nord.
Mon
message pour les dirigeants d'organisations internationales qui songent à
s'installer au Québec est donc fort simple :
Le Québec est une terre d'accueil
qui a un potentiel énorme, et ce gouvernement a toute l'intention de continuer à faire
la promotion des avantages du Québec sur toutes les tribunes.
Sur ce, M. le Président, je propose
que l'Assemblée nationale approuve l'Entente entre le gouvernement du Québec et l'Organisation de
l'aviation civile internationale concernant les exemptions, les exonérations et
les prérogatives de courtoisie consenties à l'organisation, à ses
fonctionnaires, aux États membres et aux membres d'une représentation permanente auprès de l'organisation que je vous ai
présentée. Et je termine en exprimant ma grande satisfaction de voir à
nouveau cette Assemblée exercer ce pouvoir collectif exceptionnel. Merci.
• (16 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Merci. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Paule Robitaille
Mme
Robitaille : Bonjour, M. le Président. Merci, M. le Président.
D'abord, j'aimerais souhaiter mes souhaits les plus chers de prompt
rétablissement à la ministre des Relations internationales. On espère que — et
j'en suis convaincue — vous aurez le courage de passer à travers
tout ça et que vous reviendrez ici encore plus forte. Et alors on
souhaite le meilleur à la ministre des Relations internationales.
Sur ce, M. le Président, cette motion de la
ministre des Relations internationales est l'aboutissement, vous le savez, d'un
long processus. La ministre parlait de cinq ans, même, de négociations, qui se
concluront par l'adoption, par l'Assemblée
nationale, de l'entente du gouvernement du Québec avec l'Organisation de
l'aviation civile internationale, l'OACI. En effet, au
printemps 2018, c'est la ministre des Relations internationales du
précédent gouvernement, le gouvernement libéral,
la députée de l'Acadie, qui avait conclu une entente avec l'OACI, une entente
qui modifie l'entente antérieure sur les différents bénéfices,
avantages, exonérations, exemptions donnés aux employés de l'OACI, et de
l'organisation elle-même, ainsi qu'aux États membres, et aux membres.
Aujourd'hui, en tout cas, demain, dans les prochains
jours, nous allons adopter cette entente et la faire partie de notre corpus
législatif. Ainsi, c'est avec plaisir que je m'inscris dans ce débat.
C'est
l'occasion, M. le Président, d'expliquer l'importance de ce type d'entente avec
l'OACI, de parler des retombées
positives de la présence d'une organisation comme l'OACI et, plus large encore,
l'importance d'accueillir des organisations internationales chez nous, à
Montréal. C'est une longue relation que nous cultivons avec l'OACI. Nous fêterons d'ailleurs bientôt 75 ans de
présence de l'OACI en sol québécois, à Montréal plus précisément. L'OACI, à
Montréal, compte 60 missions
permanentes. Ça représente environ 500 employés, mais ce n'est pas
seulement 500 personnes. Ce sont aussi
leurs familles, des enfants qui vont à l'école, des conjoints qui travaillent
ou non, des familles qui vivent chez nous, qui achètent, qui louent des
maisons, qui découvrent le Québec, qui consomment. Tout cela contribue à notre
économie. L'OACI et tout son
personnel généreraient des retombées économiques évaluées à 120 millions
de dollars annuellement.
Grâce
à la présence de l'OACI ici depuis des années et des années, grâce aussi aux
efforts de tous les gouvernements précédents...
Et la ville de Montréal est devenue une plaque tournante pour tous les acteurs
de l'aviation civile, ceci depuis des décennies. La présence de l'OACI a
entraîné dans son sillage d'autres organisations internationales. On compte 12 organisations internationales, dont les
plus importantes mondialement : l'OACI, on en a parlé; l'IATA,
l'Association internationale du
transport aérien, qui représente 290 compagnies aériennes. Ces compagnies
aériennes sont responsables de 90 % du trafic aérien mondial et
elles sont regroupées ici, à Montréal.
Dans
son sillage, donc, l'OACI nous a amené ces différentes organisations
internationales. Il y a, entre autres, la Fédération internationale des
associations de pilotes de ligne, qui représente 100 000 pilotes, M.
le Président, et la fédération
internationale des associations de contrôleurs du trafic aérien, qui représente
50 000 contrôleurs aériens. Pour ces pilotes, ces contrôleurs et tous ces professionnels de l'aviation,
Montréal, par le biais de ces organisations internationales, offre une
dizaine de cours de perfectionnement, de formation continue. Il y a ici près
d'une dizaine de ces formations spécialisées
en aviation civile, sécurité, gestion, ingénierie, offertes par les universités
montréalaises. Montréal est devenue, à travers
les années, la capitale mondiale des organisations internationales en matière
d'aviation civile. Ce n'est pas rien. Ce sont 1 000 employés et leurs
familles, 245 millions en retombées annuelles. C'est le résultat de ces
organisations internationales en aviation civile.
Mais ça nourrit le
dynamisme, et la ministre en a parlé, de l'industrie aérospatiale à Montréal,
un fleuron de l'économie québécoise.
L'aérospatiale, l'aviation civile sont
des écosystèmes interreliés. Pensons-y, il y a, à Montréal, le centre canadien de l'aérospatiale. C'est aussi 42 000 emplois — 42 000 emplois, c'est énorme — 200 entreprises,
dont Bombardier, CAE, Pratt &
Whitney. Nous détenons 50 % de l'activité de l'industrie
aérospatiale canadienne, qui a un chiffre d'affaires d'environ
15 milliards de dollars. Ce sont aussi des salaires élevés
chez nous, au Québec, un moteur d'innovation et d'exportation. Ça amène toute une panoplie de main-d'oeuvre qualifiée, emplois scientifiques, techniques, dans tous les
métiers.
Montréal,
donc, une plaque tournante de l'aviation civile et un des leaders de l'industrie
aérospatiale, ce sont les conséquences de la présence
de cette organisation internationale qu'est l'OACI, qui est arrivée chez nous il
y a près de 75 ans.
Et donc la présence
de l'OACI et les efforts des gouvernements québécois successifs, tous partis
confondus, a amené chez nous d'autres organisations internationales, je l'ai
dit, mais beaucoup plus larges que le domaine de l'aviation. Il y a maintenant
66 organisations internationales à Montréal seulement, 77 si on compte le Québec
entier, quatre sièges de l'ONU à Montréal.
Le saviez-vous, M. le Président? Quatre sièges de l'ONU. C'est l'Organisation de l'aviation civile internationale, le Secrétariat de la
Convention sur la diversité biologique des Nations unies, l'Institut de statistique de l'UNESCO, le Fonds multilatéral pour l'application
du Protocole de Montréal. À Québec : l'Institut de la Francophonie pour le développement
durable, l'Organisation des villes du patrimoine mondial. En Gaspésie : le
Regroupement des écoles de pêche francophones.
Je
nomme tout ça parce qu'on ne le réalise pas, on n'en prend pas conscience, et
c'est important. À Montréal, par
exemple, on a l'Agence mondiale antidopage, on a le Conseil international des associations
du design graphique, la Fédération internationale des associations de multimédia, le
Secrétariat international de l'eau. Tout ceci fait de Montréal la troisième plus importante ville accueillant des organisations internationales en Amérique
du Nord. Encore une fois, des centaines d'employés, on
compte 1 500 employés, toutes ces organisations internationales
confondues, leurs familles, et des retombées économiques annuelles de
350 millions pour le Québec.
Ça fait quoi,
ça, pour le Québec, au-delà des retombées économiques?
Eh bien, ces organisations internationales bonifient le rayonnement international de la métropole et, par là, du Québec
tout entier. Ces organisations internationales augmentent significativement le
nombre de rencontres internationales et augmentent le tourisme d'affaires chez
nous. On compte, à Montréal,
par année, des dizaines de milliers de visiteurs qui viennent pour affaires,
dont plusieurs influenceurs internationaux. Montréal est la première destination des Amériques pour
les rencontres d'associations internationales.
Ces organisations internationales créent des emplois de qualité, on l'a dit :
1 500 emplois directs, 2 000 emplois indirects. Ça attire de nombreux travailleurs étrangers spécialisés qui viennent enrichir le Québec
de leur expertise, souvent unique, et
de leur culture. Ces dizaines d'organisations internationales facilitent l'établissement de liens partout dans le monde pour les institutions québécoises,
créent des réseaux internationaux, nous branchent sur le monde entier.
• (17 heures) •
Il ne faut
pas oublier, M. le Président, que ces organisations internationales logent bien souvent au sein de
nos universités, ce qui est bon pour leur rayonnement aussi. Je pense à
GODAN, Global Open Data for Agriculture and Nutrition, le centre de données
globales pour l'agriculture et la nutrition, qui loge à l'Université McGill,
l'Institut de statistique de l'UNESCO à l'Université de Montréal, New
Cities à l'UQAM, Future Earth à l'Université
Concordia. Toutes ces grandes organisations, ces agences internationales ne sont pas arrivées ici par hasard. Si elles sont ici, c'est le
fruit du leadership des gouvernements qui se sont succédé.
Déjà en
1989, le gouvernement libéral de l'époque développait des stratégies afin
d'attirer chez nous les grandes organisations
internationales. Les gouvernements précédents, tous partis confondus, ont
travaillé très fort pour les attirer chez nous. Ce gouvernement doit continuer
à montrer le leadership nécessaire pour amener les gouvernements fédéral
et municipal à coordonner leurs efforts avec
le gouvernement du Québec pour attirer d'autres organisations internationales.
Il faut appuyer la ville de Montréal, qui
participe à des ententes ad hoc de financement pour attirer et établir des
organisations internationales, ce qui requiert un financement
substantiel. Il faut attirer chez nous.
Et, dans
cette foulée-là, je veux citer l'agence... je veux citer Montréal
International. Je veux souligner les efforts que Montréal International
fait justement dans cette foulée d'aller chercher d'autres organisations
internationales, les amener chez nous, les
amener à Montréal et donc au Québec. C'est très important. Montréal
International est parmi les très rares agences de promotion
d'investissement au monde qui a un volet qui s'occupe en particulier du
recrutement d'organismes internationaux. L'équipe
se déploie dans toutes les grandes villes du monde pour, justement, convaincre,
attirer et vendre les avantages du Québec.
Dans cet
élan, j'aimerais rappeler une initiative entreprise justement par Montréal
International, le gouvernement du
Québec et... le gouvernement du Québec précédent et le gouvernement actuel. En
mai 2018, le gouvernement du Québec, par
le biais du ministère des Relations internationales, en particulier
l'ex-ministre des Relations internationales, députée de l'Acadie, octroyait à Montréal 9 millions
de dollars... à Montréal International, 9 millions de dollars :
4 millions pour mettre en place
un réseau international francophone pour la protection des personnes LGBTQI et
5 millions qui étaient alloués
pour la création d'une organisation internationale vouée à l'intelligence
artificielle, qui allait avoir pignon sur rue à Montréal.
Eh bien, en
mai dernier, le présent gouvernement concrétisait le travail fait en amont par
le gouvernement de mon parti et annonçait la création de l'Égides — l'Alliance
internationale francophone pour l'égalité et les diversités et, le 6 septembre dernier, la ministre des Relations
internationales et de la Francophonie du Québec et le ministre de l'Innovation,
des Sciences et du Développement économique du Canada annonçaient cette fois la
création à Montréal d'un centre d'expertise internationale pour l'avancement de
l'intelligence artificielle dans le cadre du Partenariat mondial sur l'intelligence artificielle, deux initiatives
amorcées par le précédent gouvernement, celui de mon gouvernement, dois-je
le dire, M. le Président, et qui ont été menées à terme par le présent
gouvernement.
Donc, ce
centre d'intelligence artificielle qui sera créé à Montréal, qui est en train
d'être mis sur pied à Montréal va faire en sorte que Montréal, en termes
d'intelligence artificielle, va continuer à prendre sa place, à devenir
un centre, une plaque tournante sur la planète, comme Montréal est une plaque
tournante en matière d'aviation civile, comme Montréal
est un incontournable dans le monde de
l'industrie aérospatiale, et ça, c'est extrêmement important. Et c'est des ententes comme celle qu'on conclut aujourd'hui qui font en sorte que ces organisations internationales restent chez nous.
Et il ne faut
rien prendre pour acquis. Il ne faut pas prendre pour acquis que ces organismes
internationales vont rester ici. On
l'a vu, la ministre en a parlé, en 2013, le siège de l'OACI, un joyau
chez nous, a été la cible d'une opération charme du Qatar, et,
finalement, le Québec a mis tous les efforts à l'époque, avec le gouvernement
fédéral, avec la ville de Montréal,
pour justement garder l'OACI chez nous, et l'OACI est restée
chez nous. Et c'est extrêmement important. Il est aussi fondamental pour ce gouvernement, pour justement
attirer ces organisations internationales chez nous et les garder chez nous, il est fondamental pour ce gouvernement de continuer à montrer au monde l'image d'un Québec
ouvert, moderne, qui accueille la diversité, qui est à l'avant-garde.
Je souhaite, M. le Président, que ce gouvernement
puisse faire rayonner le Québec dans le monde entier, pas seulement motivé par des ambitions économiques — bien
que cela soit très important — mais
aussi en matière d'éducation, de recherches scientifiques, qu'il sache
faire rayonner sa littérature, son théâtre, sa culture québécoise et notre
langue française au-delà des frontières, et cela contribuera à l'attractivité
du Québec. C'est fondamental.
Alors, revenons au débat d'aujourd'hui. L'entente, ici, comme je le disais tout à l'heure, elle est
fondamentale, elle est importante
parce qu'elle concrétise, elle s'assure que des organisations comme celles de
l'OACI demeurent chez nous. Une
entente comme celle-là a pour but d'assurer des conditions favorables à l'accueil
des employés de cette grande association, tire des avantages comme
l'accès à l'école ou à la santé selon certaines conditions énoncées à
l'entente.
La première entente
de ce genre a été signée en 1994 par le gouvernement libéral et le ministre des
Relations internationales de l'époque, M. Ciaccia. C'était une première
entente, il y en a eu d'autres, il y a celle d'aujourd'hui.
Alors,
j'aimerais, moi aussi, dans la foulée, parce que les négociations ont pris quand même
du temps, des années, j'aimerais...
je tiens à féliciter tous les fonctionnaires, attachés politiques, collègues,
députés, ministres, ceux du gouvernement précédent, ceux de mon parti, Mme la députée de l'Acadie,
mais aussi celui du gouvernement actuel, en particulier Mme la députée et ministre
des Relations internationales qui a bouclé la boucle qui a menée à cette
entente importante.
Alors,
c'est sans surprise, M. le Président, et je vais conclure, c'est sans surprise que je
vous dis que je voterai pour cette motion ici débattue, et, sur ce,
merci, M. le Président, de m'avoir écoutée.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Puisqu'il n'y a pas d'autres
interventions, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de la motion de Mme la ministre des Relations internationales et de la Francophonie
proposant :
«Qu'en
vertu de l'article 22.3 de la Loi sur le ministère des Relations internationales, l'Assemblée nationale approuve l'Entente entre le gouvernement du Québec
et l'Organisation de l'aviation civile internationale concernant les exemptions, les exonérations et les prérogatives
de courtoisie consenties à l'organisation, à ses fonctionnaires, aux États
membres et aux membres d'une représentation permanente auprès de
l'organisation.»
Cette motion est-elle
adoptée?
Une voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Oui, M. le...
M. Schneeberger :
Je demanderais le vote par appel nominal et aussi je demanderais de reporter ce
vote à demain, mercredi, lors des affaires courantes.
Vote reporté
Le Vice-Président
(M. Picard) : O.K. Le vote, donc, sera réalisé demain, après les
affaires courantes. Donc, M. le leader adjoint.
M. Schneeberger :
Oui. Alors, compte tenu de l'heure, je demanderais de suspendre les travaux
jusqu'à 18 heures pour les débats de fin de séance.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Donc, je suspends les travaux
jusqu'à 18 heures pour la tenue de trois débats de fin de séance.
(Suspension de la séance à 17 h 9)
(Reprise à 18 heures)
Débats
de fin de séance
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux trois
débats de fin de séance. Le premier
débat, qui se fera entre Mme la
députée de Saint-Laurent et M. le ministre de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, concerne l'absence de plan
pour le déploiement des maternelles quatre ans.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre
qui lui répond ont chacun un temps de parole
de cinq minutes, et le député a ensuite un droit de réplique de deux minutes.
Mme la députée de Saint-Laurent,
je vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Plan
de déploiement des maternelles quatre ans
Mme
Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Merci beaucoup, M. le Président. L'an dernier, à pareille date, nous étions en
campagne électorale. Sous la pression des projecteurs de télévision, le premier ministre, qui était alors chef de la CAQ, aspirant au siège le plus important,
a fait une promesse, rapidement il a dit : Moi, s'il y a
une raison pourquoi je fais de la politique, c'est pour les maternelles quatre ans.
C'était devenu son dossier, sa priorité. Et j'insiste sur «son dossier» et «sa
priorité» parce que nulle part au Québec
on n'a senti un appétit ou un engouement pour les maternelles quatre ans, à
part l'obsession du premier ministre
pour sauver son siège, parce qu'il a dit : Si je n'arrive pas à déployer les
maternelles quatre ans mur à mur au Québec, bien, je suis prêt à
démissionner.
Aujourd'hui, M. le Président, il n'y a personne qui demande au ministre
de demander à son premier ministre de démissionner
parce que c'est une promesse irréaliste, on lui demande
juste d'avoir un plan. On essaie de l'aider à tenir son engagement électoral. Évidemment,
quand on promet mer et monde en campagne électorale, c'est important
de livrer.
On a fait le
tour du site Web, j'ai remarqué que certaines affaires avaient disparu des
promesses électorales, mais nous, on
a fait le compte. On tient évidemment des tableaux. Vous le savez, c'est notre
spécialité, les tableaux. On aime ça suivre les chiffres.
En campagne
électorale, eux, ils avaient estimé qu'une classe coûtait 122 800 $.
Puis, quand je dis «eux», je parle du premier
ministre, qui est comptable,
apparemment. Je ne sais pas s'il a encore renouvelé sa carte de membre auprès
de l'Ordre des CPA, mais ce serait important qu'il regarde encore les chiffres. Parce que
comment qu'on fait pour passer, à l'intérieur d'un an, de
122 800 $ à 1 million de dollars, M. le Président, pour six
élèves?
Pendant ce
temps-là, nous, on a des enfants qui sont dans des roulottes ou même dans des
sous-sols, mais eux n'ont peut-être pas le droit à avoir une priorité
pour un agrandissement parce que ce n'est pas des maternelles quatre ans. Mais, maternelles quatre ans, le premier ministre a dit : Ça coûtera ce que ça coûtera. Bien, ça coûtera ce que ça coûtera,
M. le Président... 153 millions l'an dernier, c'était une
estimation. Par la suite, on est rendu à, à peu près, là, quoi,
1 milliard, 2 milliards? On
ne le sait pas. Savez-vous pourquoi qu'on ne le sait pas? Parce qu'on n'a toujours pas le plan détaillé du ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur. Mais on a vraiment
droit à tout un jeu de fantaisies. Chaque saison amène un nouveau chiffre. On est passé de 5 000 classes, à l'été dernier... Par la
suite, on a calmé les ardeurs, on a dit : Ah! non, non, c'étaient 3 000 classes. Rendu au budget, M. le
Président, 2 600 classes. Il y a deux semaines, c'était rendu
1 256, le nombre de classes.
Nous, là, on
aimerait juste suivre un peu, juste un petit peu, là. Évidemment, on n'est pas
dans la tête du ministre de
l'Éducation, parce que, si on était dans la tête du ministre de l'Éducation, on
se rendrait compte que c'est comme une tempête
de mots dans un désert d'idées, là, et on se rendrait compte qu'effectivement
il n'y en a pas, de plan. Alors, je demande
juste de faire preuve de transparence. Parce qu'au départ il disait que nous,
les oppositions, on ne faisait que s'opposer,
on posait trop de questions. Il faut croire qu'au salon bleu, M. le Président,
la période de questions devrait être abolie, si on écoutait la CAQ,
hein, il ne faudrait pas qu'on en pose. Parce que, lorsqu'on a dit qu'il
manquait des enseignants, qu'il y avait une pénurie d'enseignants sans précédent, au mois de février, ils
riaient de nous. Au mois de mars, ils
riaient encore de nous. C'est drôle, hein, parce que, le 20 août...
le 28 août dernier, dis-je bien, méchant aveu du ministre de l'Éducation, il a finalement avoué qu'effectivement qu'il y
a une grosse crise de pénurie
d'enseignants puis qu'on ne sait même
pas quand est-ce qu'ils vont être prêts à la résorber. Et ça, c'est sans
l'ajout des maternelles quatre ans.
M. le Président, dans le réseau de l'éducation, au
niveau secondaire, on parle de 3 000 enseignants, alors que, pour
le primaire, ils ne sont même pas capables
de le quantifier. Si on ajoute à cela les maternelles quatre ans, juste pour les
maternelles quatre ans, ça prend au moins
1 500 enseignants ou 2 000. Ça, ça dépend du nombre de classes
qu'ils vont ajouter, là, on va
prendre un ou l'autre des scénarios. À cela, il faut ajouter
1 500 éducatrices à temps partiel ainsi que les 500 éducatrices pour le service de lunch,
hein, évidemment. Donc, on est rendu à 4 000 personnels
supplémentaires.
Dans tout ça,
le ministre de l'Éducation dit qu'il va s'arranger avec ça, parfait, puis que
ça se bouscule aux portes pour les
maternelles quatre ans. C'est drôle parce que, la semaine passée, les parents
recevaient encore des courriels de rappel, que, si jamais vous avez
envie d'une place de maternelle quatre ans, il y en a avait.
Alors, j'ai apporté une carte, M. le Président.
C'est une carte du Québec, notre grand, grand, grand territoire. Est-ce qu'il peut nous dire elles sont où, les
maternelles quatre ans qu'il va déployer, à quel endroit précisément? Parce
qu'il dit qu'il y a plein de places puis des
locaux vides. Moi, j'ai regardé. À Montréal, il n'y a pas de locaux vides. À
Laval, non plus. Montérégie, non
plus. Puis, en Outaouais, il y a une école qui est retardée, une nouvelle école
qui est retardée parce que les maternelles quatre ans ont priorité.
Alors, avez-vous un plan ou est-ce que vous avez
besoin de ce plan-là, M. le ministre?
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. M. le ministre,
pour cinq minutes, la parole est à vous.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : Merci bien, M. le Président. Je remarque qu'à la fin de son
intervention ma collègue a dit : Montréal, Laval, Outaouais. Je veux rappeler à sa formation politique qu'à l'est
de Montréal le Québec existe. Je sais qu'ils n'ont plus de représentants du parti à l'est de
Montréal, il n'y en a plus du Parti libéral, mais le Québec existe. Ce n'est
pas juste Montréal, Laval,
l'Outaouais. Il y a les Laurentides, il y a l'Estrie, il y a le Centre-du-Québec, il y
a le Saguenay, il y a la Côte-Nord, il y a la Gaspésie, et encore, et
encore, et encore.
Donc, M. le
Président, il faut se rappeler que le projet de maternelles quatre ans, c'est
quelque chose qui mûrit depuis
longtemps au Québec et que d'autres ont fait avant nous. Alors, quand on
implante ce programme-là, on ne joue pas
aux apprentis sorciers avec nos enfants, on implante une mesure éprouvée.
D'ailleurs, ce n'est pas nous qui l'avons inventé, le projet de loi qui a été voté en 2013, alors que c'étaient
nos collègues du Parti québécois qui étaient au pouvoir, et après ça, bien, le déploiement s'est poursuivi
sous le règne du Parti libéral. Donc, le Parti québécois et le Parti libéral
ont amorcé le déploiement de la maternelle
quatre ans mais seulement en milieu défavorisé. De notre côté, on a consulté,
on a vérifié, on a regardé ce qui se faisait
à l'international, on a regardé les études et les impacts, qu'on a constatés
très positifs sur la réussite des
élèves, puis on a fait mûrir cette réflexion-là. Je l'ai même intégrée dans le
livre que j'ai publié, Et si on réinventait l'école? Je l'ai écrit en
2015, il a été publié en 2016. On a continué de réfléchir à ce projet et on
en a fait un engagement important lors de la
campagne électorale de 2018. Donc, il n'y a pas d'improvisation de notre côté
puis il n'y a pas de surprise de l'autre côté, c'est eux qui ont commencé à
implanter les maternelles quatre ans.
Ma collègue aime bien répéter qu'on
n'a pas de plan. Eh bien, une fausseté répétée mille fois demeure une fausseté,
M. le Président. On sait quand, qui, où,
combien, pourquoi et comment. Ça ressemble à un plan. Quand il n'y a plus de
questions à se poser, on peut bien faire des
assertions, mais les réponses sont bonnes. Ils font la sourde oreille, font
croire qu'on n'a pas de réponses, font peur aux gens, mais le plan, il
est clair, il est limpide.
Alors,
c'est quoi? Bien, notre engagement, c'est un accès universel, non obligatoire,
je le répète, là. Il y en a qui disent :
Ah! Il faut laisser les enfants aux CPE, s'ils sont heureux, ou en milieu
familial, ou etc. C'est non obligatoire, la maternelle quatre ans, comme l'est d'ailleurs en ce moment la maternelle
cinq ans, en passant. Donc, c'est un accès universel qui s'en vient avec
le gouvernement, non obligatoire.
Quand?
Dans un délai de cinq ans. Donc, on sait quoi, on sait quand. Donc, on a une
durée, on a un échéancier.
Qui?
Bien, nous, ce n'est pas seulement les enfants de quatre ans qui sont en milieu
défavorisé. On a commencé là, ça fait déjà cinq ans qu'on les déploie
exclusivement en milieu défavorisé. On va continuer à les déployer d'abord en
milieu défavorisé, mais on vise un accès
universel. Dans le fond, ça veut dire que tout le monde pourra y accéder.
Pourquoi tout le monde devrait y accéder? Bien, parce que
des enfants vulnérables, M. le
Président, il n'y en a pas juste en milieu défavorisé,
il y a à peu près 27 %
des enfants qui arrivent en maternelle cinq ans en étant vulnérables dans un
domaine de développement. Dans les
milieux défavorisés, c'est 32 %, 32 % des enfants en milieu
défavorisé arrivent vulnérables. Partout
ailleurs, 26 % des enfants arrivent avec une vulnérabilité. Donc, l'écart
est très, très mince entre les enfants qui arrivent en maternelle cinq
ans avec une vulnérabilité, qu'ils soient en milieu défavorisé ou ailleurs.
Donc, ça détruit complètement l'argument que la maternelle quatre ans, ce
serait juste pour les milieux défavorisés.
Alors,
où est-ce qu'on va les implanter, nos maternelles quatre ans? J'arrive à la
question : Où? Eh bien, d'abord en
milieu défavorisé; ensuite, partout ailleurs. Mais comment on choisit les
endroits? Avec les commissions scolaires. Et là de dire, là, que là ça vient exacerber la pénurie de locaux puis
la pénurie d'enseignants, c'est n'importe quoi. Les 250 classes qu'on a ouvertes cette année, on
l'a fait en partenariat avec les commissions scolaires, et ce sont eux qui ont
choisi les écoles, ce n'est pas le ministre dans son bureau.
Combien?
Bien, il y en avait 394. On en a ajouté 250, en ce moment, pour à peu près
644 classes. Il y a plus de 7 000 enfants qui sont là.
Donc,
on a dit quand, où, qui, combien. Maintenant, comment? Avec une équipe de feu,
enseignantes et éducatrices, avec un
programme extraordinaire, le meilleur programme du préscolaire au monde qui
s'en vient. Et comment? En partenariat avec ceux qui organisent. Quand,
qui, quoi, où, comment et pourquoi. Voilà un plan.
• (18 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Saint-Laurent, je vous cède la parole pour deux minutes, pour votre droit de
réplique.
Mme
Marwah Rizqy (réplique)
Mme Rizqy :
On ne demande que cela, qu'il dépose son plan. Qu'il ne nous parle pas de son ancien
livre. Tant qu'à faire, il pourrait
en écrire un nouveau avec la réalité québécoise. Puis il nous parle de
l'international. Ma foi, M. le Président,
il ose nous rappeler comme quoi il a payé des experts, experts entre
guillemets, hein, dis-je bien, internationaux avec l'argent des contribuables pour les faire venir. Pour faire quoi?
Bien, chanter la même chanson que lui, une autre cassette, mais au prix gros, hein? Parce qu'il a fallu qu'on le
rappelle, hein? Tant qu'à parler de l'international, faut-il rappeler
qu'il s'est fait réprimander par le président de l'Assemblée nationale? Bien
oui, M. le Président, il l'a fait.
Et
c'est rendu que non seulement le Parti libéral du Québec, oui, nous, on fait un
paquet de tableaux parce qu'on n'arrive plus à le suivre avec ses
chiffres, c'est rendu que même les journalistes font des tableaux, M. le
Président. Allons-y.
Initialement,
ils parlaient de 90 % de taux de fréquentation. Aïe! là, ils ont tellement
peur, ils disent : Non, non, c'est tellement bon, les maternelles quatre ans, mais ce n'est pas pour tout
le monde, c'est seulement à 50 %, là. Il ne faut pas que tout le monde
s'inscrive, on ne sera jamais capable de le faire. Les classes, bien, ce ne
sera pas 5 000 classes, ça va
être 2 600 classes. Finalement, bien, écoutez, ça ne coûtera pas
153 millions, ça va coûter environ 1 milliard. Puis ça, on ne sait pas encore, parce qu'apparemment le
premier ministre a donné le go pour que tout le monde puisse avoir des
dépassements de coûts, même si ça frôle le 30 %. Ce n'est pas grave, on
signe des chèques en blanc.
Quel
manque de transparence de votre part! Si votre plan était si bon que ça, vous
l'auriez déjà déposé. Depuis février, on l'attend, ce plan-là. Ça sonne vraiment
cassette, aujourd'hui, de vous entendre, je trouve ça vraiment
triste de votre part, parce que,
la rentrée scolaire, vous l'avez ratée, cette année, vous l'avez lamentablement
ratée. Ce n'est pas normal, M. le Président, qu'au Québec on ait une
mère qui se promène en Bixi — bientôt ça va être en trottinette
électrique — pour
trouver des écoles pour leurs enfants.
Il
le dit clairement : La maternelle quatre ans, ce n'est pas obligatoire. Je
le sais, tout le monde le sait. Le problème, c'est que les enfants, eux, de six ans à
16 ans, eux, c'est obligatoire, puis eux, en ce moment, ils ont besoin de
place puis ils ont surtout besoin d'un ministre à leur écoute, pas
obsédé par les maternelles quatre ans.
Alors, déposez-nous
juste un plan. Comme ça, on va avoir une direction.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Nous allons maintenant procéder au second
débat, entre Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne et M. le ministre de
l'Économie et de l'Innovation, concernant la diminution par décret des exigences de reddition de comptes
d'Investissement Québec. Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, je vous cède la parole pour
cinq minutes.
Décret
relatif aux exigences de reddition de
comptes envers Investissement Québec
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : Merci, M. le Président. Alors, je suis contente que vous
mentionniez le terme et le mot «débat». «Débat» veut dire qu'il y a donc un échange, et j'espère que le ministre
aura plus de réponses à nous fournir que plus tôt aujourd'hui.
Il y a une
décision qui a été prise de la part du ministre, au mois d'août, d'émettre un
décret. Ce qu'il a offert comme réponse
aujourd'hui, ça a été dans différentes directions, répondant à des articles à
droite puis à gauche, mais la question était assez simple : Où est l'urgence d'adopter un décret, et quels sont
les éléments de la loi qui sautent pour une période parce qu'on pense que c'est nécessaire, alors que, je
rappelle, le projet de loi n'est même pas encore... on n'est pas encore assis
en train de rencontrer les personnes en commission, on va commencer le travail
dans les prochains jours? Alors, comment est-ce que le ministre peut
justifier ce décret qui, en fait, enlève de la transparence à Investissement
Québec?
Alors, le ministre, ce matin, il s'est levé puis
il a dit : Moi, je suis un homme transparent, je suis un homme peut-être trop transparent. J'aimerais qu'il nous
décrive cette transparence-là par rapport à la décision qu'il a prise de faire en sorte que plusieurs informations qui étaient
disponibles par le passé ne le seront plus à l'avenir. J'essaie juste de comprendre
la logique. Et surtout on a un ministre devant nous qui a réagi de manière
assez cavalière. Non, il n'a pas besoin de répondre puis, non, il n'enlèvera pas le décret. Ici, on est à
l'Assemblée nationale. L'objectif, c'est de comprendre les décisions qui
sont posées. Si la décision, elle est claire, elle est simple, qu'il nous
l'explique. En cinq minutes, il aura largement
le temps de nous expliquer comment il a procédé avec une telle idée, comment il
a décidé de procéder de cette manière-là, et pourquoi, et qu'est-ce qui
justifie ça.
Honnêtement,
on n'a pas entendu de réponse de sa part. Je pense que le débat — et j'espère qu'il y en aura un — va être plus éclairant, c'est ce à
quoi je m'attends. Voilà, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : M. le ministre, je
vous cède la parole pour un temps maximum
de cinq minutes, oui.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Bien, premièrement, M.
le Président, je ne pense pas avoir de leçons à recevoir...
Le
Vice-Président (M. Picard) :
M. le ministre, je vous demanderais de vous lever, quand même.
Ici, nous ne sommes pas en commission, tout simplement.
M.
Fitzgibbon : O.K.
Alors, premièrement, je ne crois pas à avoir de leçons à recevoir ni
de la députée ni, surtout, du Parti libéral. Je vais répéter ce que j'ai dit tantôt à
la Chambre. Je pense, s'il y a une
qualité que j'ai, c'est celle de la transparence,
malgré ce que peut en penser la députée. Je vais être transparent puis très
factuel avec la députée. Puis c'est vrai que le présent... le précédent
gouvernement, plutôt, a légué une situation financière qui est enviable. Du
côté économique, par contre, on peut dire qu'on a hérité d'une situation
alarmante. Le constat, c'est que nos entreprises accusent du retard au niveau de l'investissement en innovation, nos
entreprises sont en retard au niveau de la productivité, le Québec stagne au niveau des investissements étrangers,
notre niveau de vie est encore plus faible que ceux de nos voisins
canadiens et américains, et ce, malgré la période importante de croissance
économique.
Laissez-moi
vous citer un paragraphe de l'étude qui a été publiée par les HEC Montréal, pas
une étude commandée par le
gouvernement. Puis je vous le lis : «De son côté, le gouvernement devra
procéder à une réforme des mécanismes mis
en place pour appuyer le développement économique de la province. Malgré les
milliards de dollars de fonds publics consentis
au cours des 10 dernières années pour stimuler l'investissement, la
productivité et l'innovation, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Les entreprises manufacturières de la province
[de Québec] investissent peu, leur propension à innover est limitée, et leur productivité est particulièrement faible.»
C'est ça, l'héritage du Parti libéral, M. le Président.
Nous, ce
qu'on veut faire, notre vision économique, chose qu'elle n'a pas pu comprendre,
c'est trois choses qu'on va faire précisément. La première, c'est qu'on veut
inciter les entreprises, surtout les PME, à investir en innovation.
Deuxièmement, nous voulons stimuler les exportations et diversifier nos
marchés, visant un équilibre éventuel. Et, troisièmement,
on veut attirer plus d'investissement étranger. Trois choses que,
malheureusement, l'ancien gouvernement a été incapable de faire.
La réforme
d'Investissement Québec va nous aider à réaliser ces objectifs. C'est la
réforme que vous, vous auriez dû faire, c'est la réforme que vous n'avez
pas faite. Le décret que nous avons adopté pour accorder temporairement, et je le répète, temporairement plus de souplesse
à Investissement Québec, pour se doter de personnel, de support nécessaire
à sa réforme et ajuster sa structure, est la
chose qu'il fallait faire, et vous le savez. La députée le sait, elle a été ministre.
S'il n'y avait pas la campagne à la
chefferie du PLQ en background, elle serait d'accord avec moi. La différence,
c'est que la députée fait de la
politique de façon opportuniste, et moi, je fais du développement économique. Très grosse différence.
La Loi sur
la gestion et le contrôle des effectifs des ministères, des organismes et des
réseaux du secteur public ainsi que
des sociétés d'État, c'est une loi qui est nécessaire au Conseil du trésor pour planifier et contrôler l'effectif des ministères
et des organismes gouvernementaux. C'est sûrement un outil efficace pour assumer...
assurer, je m'excuse, la
prévisibilité des effectifs et des budgets qui devront être alloués pour la livraison des
services à la population. Nous, on veut mettre IQ de bénéficier de règles plus
souples pendant trois ans pour lui permettre de se doter du personnel et
d'ajuster rapidement la structure de ses effectifs, l'effectif d'IQ,
dans le cadre de cette réforme, qui va donner une plus grande... des plus grands services, des meilleurs services
dans toutes les régions. On va doubler les effectifs, et j'ai été public sur
ça. On sera plus agile pour donner
plus de services et des meilleurs services à nos entreprises dans toutes les
régions du Québec.
En bref, on
veut éliminer le «red tape» avec le Conseil
du trésor pour la durée de la mise en
place de la réforme. À terme, IQ va
se soumettre, comme c'est le cas présentement, à la loi, et cette procédure temporaire
n'exempte pas IQ de sa reddition de
comptes. Je l'ai dit publiquement en cette Chambre, nous allons continuer à
faire une reddition complète, en fait
supérieure à ce qui avait été fait. Si on se rappelle, la VG avait reproché à
l'ancien gouvernement de ne pas avoir une transparence complète au niveau de la rémunération. On va corriger
ça. Non seulement on va être plus transparents, on va donner toute
l'information qui est requise.
Alors, personnellement, je pense que le débat
est clos.
• (18 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, pour votre droit de réplique. Deux minutes.
Mme Dominique Anglade
(réplique)
Mme
Anglade : Ah! déception, M. le Président, déception de la part du ministre! Un ministre de l'Économie, du gouvernement, qui se lève ici, et il commence par dire :
On n'a pas de leçons à recevoir sur le PLQ, on n'a pas de leçons à recevoir, qui refuse de répondre aux questions,
qui parle de faire de la politique de façon opportuniste, qui parle de course à
la chefferie alors que la question est tellement simple. La question, c'est
réellement... Puis est-ce que ça intéresse le ministre? Parce que je ne sais pas si ça l'intéresse, la
discussion que l'on a présentement. Peut-être que ça ne l'intéresse pas, M.
le Président, peut-être
que ça ne l'intéresse pas. Mais ça n'a rien à voir avec la question qui a été
posée. Il nous a fait une espèce de
laïus très long sur les raisons pour lesquelles il voulait transformer Investissement Québec. Soit. On pourra débattre de ça, ça va me faire plaisir de débattre de ça avec
lui. Mais la question, c'est : Pourquoi un décret à ce moment-ci sur des enjeux de transparence? Est-ce qu'il y a une raison qui le force à faire
en sorte que chaque organisme public
qui doit présenter publiquement les résultats n'ait pas à le faire? Il n'a pas
répondu à cette question. Au contraire, il a une approche extrêmement arrogante. Il décide que, finalement,
poser des questions, ça ne devrait pas... On dirait qu'il remet en question le fait même qu'on puisse poser
des questions en cette Chambre. Je trouve ça dommage, je trouve ça dommage parce que c'était quelqu'un qui venait de
commencer à faire de la politique, ça fait un an qu'il est là. J'aurais espéré une autre attitude de la part du ministre
de l'Économie, j'aurais espéré une attitude beaucoup plus ouverte. On dirait
qu'il est contaminé, présentement, puis là,
maintenant, on n'a plus le droit de poser de questions. Alors, je trouve ça
fort dommage, M. le Président.
Mais on aura
l'opportunité d'être en Chambre, on aura l'opportunité de débattre du projet de
loi. Mais son attitude, déjà à la base, fait en sorte que les débats
vont m'apparaître un peu plus pénibles, malheureusement.
Et, jusqu'à
présent, sur la question de la transparence, on a eu zéro réponse. Et, son
attitude arrogante, on la retrouve, et elle commence à transparaître de
manière systématique. J'espère que ça va changer. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Nous allons
maintenant procéder au troisième débat, entre M. le député de La Pinière et M. le ministre des
Transports, concernant le manque de transparence du gouvernement caquiste dans le dossier du troisième lien. M. le
député de La Pinière, vous avez... je vous cède la parole pour une durée
maximale de cinq minutes.
Troisième lien entre Québec et
Lévis
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Merci, M. le Président. Et je dois vous avouer que je suis
très heureux d'avoir cette interpellation-ci à la suite de ma collègue
qui vient de terminer son interpellation. Pourquoi? Parce que le ministre des
Transports, actuellement, est accompagné de
son collègue ministre de l'Économie, et moi, je trouve ça vraiment très bon.
Savez-vous pourquoi, M. le Président?
Parce qu'aujourd'hui, à la période de questions, le ministre de l'Économie nous
a dit que, pour lui, c'était très
important d'être transparent. On peut débattre du débat de... du niveau de
transparence, ma collègue l'a fait il y a quelques instants, mais lui, là, il
nous a dit, le ministre de l'Économie, que c'était important pour lui, la
transparence. Puis, si c'est le cas, je le
salue, parce qu'en démocratie je pense que c'est ça qui est important. Alors,
je suis content d'avoir mes deux collègues parlementaires en face de moi parce
que je souhaite que, sur ce sujet-là, le ministre des Transports
s'inspire de son collègue, s'inspire de son collègue, parce que la
transparence, M. le Président, c'est important en démocratie, c'est
fondamental, et c'est ce à quoi s'attendent les électeurs et les électrices.
Alors,
«transparence», là, je pense qu'on pourrait établir une définition politique de
la chose, c'est-à-dire transmettre l'information,
toute l'information qui est légalement transmissible, au moment opportun, au
bénéfice des citoyens, qui, eux et elles, auront à se faire une opinion.
Et, comme je l'ai dit aujourd'hui, M. le Président, pour ce gouvernement-ci, le gouvernement de la CAQ, le projet unitaire le plus dispendieux, le plus
spectaculaire, ce n'est pas les maisons des aînés, mais c'est bel et bien le troisième lien à Québec. Et, pour un tel projet, là, il est raisonnable
de s'attendre à un minimum et, je dirai, un maximum de transparence, auxquels, aujourd'hui, on n'a
pas droit.
Et je l'ai exprimé aujourd'hui, je vais le répéter : Aux crédits, à l'étude des crédits, qui est le moment démocratique
privilégié où le gouvernement, par ses officiers ministériels, vient devant les contribuables, par la voix des
oppositions, répondre
aux questions, notre rôle est de dire : Vous avez cet
argent-là, vous allez le dépenser comment?, et vous devez nous le montrer, alors, j'ai posé plein de questions
qui sont de cet ordre-là, je n'ai eu aucune réponse de la part du ministre des
Transports. Sur le même sujet, j'ai questionné
le président du Conseil du
trésor : zéro réponse. Peut-être,
si j'avais posé des questions
au ministre de l'Économie, j'en aurais eu, mais peut-être
que pas aussi, on ne sait pas. Parce
que le ministre de l'Économie, il dit
que c'est important pour lui. Peut-être que la prochaine fois, aux prochains crédits, je
vais aller poser des questions des transports au ministre de l'Économie.
Alors,
je n'ai eu aucune réponse. Et je me suis dit : Peut-être
que le ministre hésite. Alors, je vais demander la permission au ministre de poser les mêmes questions
au directeur du bureau de projet, du projet du troisième lien. Non. Ça
m'a été refusé.
Alors,
essentiellement, là, pour ce moment démocratique crucial, pour ne pas dire cardinal, bien, on a perdu notre temps. Mais là le temps passe, hein? L'étude des crédits, c'était au mois de mars. L'élection a eu lieu le 1er octobre
2018. Là, là, dans une semaine, ça va
faire un an que le ministre des
Transports et son équipe travaillent
sur ce dossier-là. Il est donc absolument impossible que l'analyse n'ait
pas progressé et qu'il n'y ait pas de données rendables disponibles
publiquement. Et, encore aujourd'hui, la réponse, c'est non.
Nous avons demandé un...
déposé un mandat d'initiative qui permettrait à tous les parlementaires, même
les collègues du ministre, s'ils le souhaitent, à poser des questions
à la personne qui a le plus de connaissances, actuellement
sur ce dossier-là, qui est le directeur du projet du troisième lien, dans
lequel le gouvernement a investi des centaines de millions de dollars pour l'analyse du projet. Et, je le répète, M. le Président, on ne peut pas faire avancer un projet au Québec,
dans nos règles, s'il n'y a pas eu d'une étape à l'autre approbation du Conseil des ministres, approbation qui est donnée à la condition absolue qu'on ait démontré
que, les chiffres, on est dans les budgets et que, dans les plans, c'est faisable. Il ne peut pas, c'est impossible. Donc,
il a la connaissance des chiffres. C'est ce qu'on demande, et la réponse,
c'est : Bien, je ne vous les donne pas,
les chiffres, je vais vous les donner quand ça va me tenter. Alors, ça,
n'importe quelle personne, M. le Président, va se dire...
Le Vice-Président
(M. Picard) : Terminé. Merci. M. le ministre, vous disposez de cinq
minutes.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci,
M. le Président. Quelle farce d'entendre le député de La Pinière et le Parti libéral nous dire aujourd'hui que nous manquons de
transparence!
Le député de La Pinière
et le Parti libéral nous démontrent aujourd'hui qu'ils veulent faire dérailler
le tunnel Québec-Lévis. Le dernier bastion favorable, qui
s'appelait Sébastien Proulx, à Québec, n'est plus député. Le député de La Pinière
est député de la Rive-Sud de Montréal, comme la grande majorité des députés
libéraux, qui sont, je pense, aujourd'hui, majoritairement contre le tunnel Québec-Lévis.
Quand
on m'accuse de manquer de transparence, M. le Président, la première
chose que j'ai faite, à mon arrivée, a été de créer un bureau de projet
et joindre tous les employés qui travaillaient sur le pont de l'Île-d'Orléans
et le troisième lien ensemble. Bizarrement,
ce que le député ne dit pas, c'est que, le projet du pont de l'Île-d'Orléans,
en catimini, le Parti libéral, avant l'élection, n'a pas informé la population de l'île d'Orléans
qu'il y aurait un retard majeur pour la reconstruction du pont de l'Île-d'Orléans. Ça, il ne le dit pas, il ne
le dit pas aux gens de l'île. Malheureusement, j'ai dû leur annoncer, à mon arrivée,
qu'il y aurait un retard pour le pont de l'Île-d'Orléans.
Maintenant, la
création du bureau de projet, j'ai mentionné qu'en temps et lieu nous allions
évaluer, encore une fois, tout ce travail et
dévoiler de quelle façon le tunnel... le troisième lien allait prendre forme.
C'est ce que j'ai fait à la fin de la session dernière. Ce sera un tunnel. En
temps et lieu, je pourrai définir les coûts qui auront été acceptés par le Conseil des ministres, par les collègues, et par la suite j'informerai
la population, incluant les députés de l'opposition, du
coût final de la construction de ce tunnel Québec-Lévis.
Donc,
encore une fois, M. le Président, nous avons été transparents depuis le début.
J'ai informé la population, je continuerai d'informer la population
pour ce projet extrêmement important pour les gens de Québec, pour les gens de
Lévis, pour les gens de l'Est du Québec qui souhaitent un lien additionnel
pour assurer la sécurité du réseau, pour l'augmentation de la démographie aussi, autant à Québec, sur la rive sud
qu'ailleurs au Québec, pour s'assurer d'avoir une circulation qui sera
plus fluide, où il y aura une option additionnelle pour le transport lourd.
Dans
ces circonstances, M. le Président, je pense qu'il faut nous laisser faire le
travail. En temps et lieu, on pourra dévoiler, donc, les coûts reliés à ce
projet d'une extrême importance pour les gens de Québec et les gens de Lévis.
Laissez-nous faire le travail, et on pourra informer la population en temps et
lieu. Merci, M. le Président.
• (18 h 30) •
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le ministre. M. le député de
La Pinière, vous disposez de deux minutes.
M. Gaétan Barrette
(réplique)
M.
Barrette : M. le Président, je pense qu'aujourd'hui les gens ont
constaté l'arrogance de ce gouvernement-là. Comment peut-il, aujourd'hui, dire que mon intervention est une farce et
qui est dirigée à faire dérailler le projet? Pas du tout. C'est ça,
l'arrogance.
Tout
ce que je demande, M. le Président, c'est tout : de la transparence
quant à l'évolution des travaux en date d'aujourd'hui, tant en termes de plan,
de devis, de projet que de coûts. Et il a obligatoirement, M. le Président,
réponse à ces questions-là. C'est tout.
Alors, au
lieu de recevoir favorablement la demande que je fais, il me fait aujourd'hui
un procès d'intention. C'est gênant. Et c'est dire à ceux qui nous écoutent
aujourd'hui, là : Bien, écoutez, là, le projet, on le veut, là, nous
autres aussi, là, mais, écoutez, s'il est pour coûter 20 milliards de
dollars, peut-être qu'on va y réfléchir. Peut-être que, le projet, là, s'il y a tel, et tel, et tel
inconvénient, bien, on va le voir différemment. Bien, ce sont des questions
légitimes des citoyens, qui paient
les impôts et les taxes, pour lesquels le ministre, actuellement, tente de se
faire du capital politique.
Moi, je pose
des questions raisonnables, que n'importe quel citoyen aujourd'hui se pose,
qu'il soit en faveur ou en défaveur
du projet. J'agis, comme parlementaire, par le gros bon sens. Et ce même gros
bon sens, M. le Président, devrait indiquer
au ministre de faire non pas une pause, mais simplement un exercice de
transparence, de permettre de poser des questions, auxquelles on aura des
réponses qui, je l'espère, vont être d'une grande transparence, donc que le
ministre dira au directeur de projet : Bien, réponds clairement,
là, puis dis la réalité, et on se fera notre idée.
La réalité,
c'est qu'on vient de vivre quoi, M. le Président, avec ce gouvernement-là? Des
pertes de contrôle de coûts de tous les projets. Et je suis convaincu,
aujourd'hui, que le ministre ne veut pas qu'on voie ça.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Cela met fin aux débats de fin de
séance. M. le leader du gouvernement.
M.
Schneeberger :
Alors, M. le Président, je vous demande d'ajourner nos travaux à demain,
mercredi.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Donc, vous faites motion. Et cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Ajournement
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Adopté. Donc, en conséquence, nous ajournons nos travaux à demain, mercredi
18 septembre 2019, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 33)