(Treize heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Picard) : Bon
mardi. Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît.
Affaires courantes
Déclarations de députés
À la rubrique Déclarations de députés, je
reconnais M. le député de La Prairie.
Féliciter l'équipe des
Raptors de l'école Fernand-Seguin, lauréate
du prix Coup de coeur de la Ligue LEGO FIRST
M. Christian Dubé
M.
Dubé : Alors, M. le Président, aujourd'hui, à l'occasion de la Journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme, j'aimerais
souligner la présence parmi nous d'un groupe d'élèves fort important de l'école
Fernand-Seguin, de Candiac.
Depuis trois
ans, ce groupe d'élèves, qui porte le nom des Raptors, participe à la compétition
internationale de FIRST LEGO League.
Dans le cadre de ce tournoi, des jeunes surdoués de la robotique développent leurs habiletés sociales et des
valeurs fondamentales.
Cette année,
le groupe les Raptors s'est particulièrement démarqué. En plus d'être le
premier et le seul groupe en adaptation scolaire à avoir jamais participé à
cette compétition, il s'est qualifié à la finale provinciale, et les juges
lui ont attribué le prix Coup de coeur.
J'aimerais
donc féliciter les Raptors. Ils sont la preuve qu'il faut permettre à chaque
enfant d'aller au bout de son potentiel.
Leur succès est celui de l'enseignante titulaire Soad Haloubi, de l'éducatrice
Roxanne Bannon et de la coach Rose Lemay, qui les guident et les
accompagnent dans leur cheminement.
Encore une fois, bravo et merci! L'avenir vous
appartient. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Pour la deuxième
déclaration, Mme la députée de Fabre.
Souligner la participation
d'une équipe du Club de
curling Laval-sur-le-Lac aux Jeux du Canada
Mme Monique Sauvé
Mme
Sauvé : M. le Président, c'est pour moi un honneur de souligner aujourd'hui l'effort, le rêve et la réussite. Au Club de curling Laval-sur-le-Lac de mon comté, j'ai la chance d'avoir
une équipe exceptionnelle non
seulement par sa participation aux
Jeux du Canada en représentant le Québec à Red Deer, en Alberta, en février
2019, mais qui a été aussi dominante toute l'année sur le circuit
provincial des moins de 18 ans. Les membres de cette jeune équipe sont
Cédric Maurice, Charles Patton, Mathis Pedneault, Alexis LeBel et l'entraîneur
Marc Pedneault.
De plus, ils
se sont démarqués tout au long de l'année en grimpant sur le podium au niveau
provincial presque à toutes leurs compétitions.
Avec les
efforts qu'ils ont mis depuis le début, l'équipe Maurice a pu atteindre un
rêve, celui de porter le manteau bleu
du Québec lors des Jeux du Canada. Je suis donc très fière de souligner
aujourd'hui leur réussite devant vous. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole
à M. le député de Borduas.
Souligner la tenue du
cinquième Salon Week-end santé
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Saisissant depuis 2014
l'importance de faire la promotion des saines habitudes de vie, la Chambre de commerce et d'industrie de La
Vallée-du-Richelieu a décidé de réunir le temps d'une fin de semaine des organismes et des entreprises de la
région oeuvrant dans le domaine du sport, de la nutrition et du mieux-être,
et de convier la population à les rencontrer. C'était l'objectif du premier
Salon Week-End santé.
M. le
Président, les 6 et 7 avril prochains, le Salon Week-End santé en sera à
sa cinquième édition. Si l'événement connaît
un tel succès, c'est non seulement parce que l'équipe de la chambre de commerce
a pleinement saisi l'importance de
promouvoir les saines habitudes de vie, mais c'est aussi parce que les
bénévoles travaillent d'arrache-pied à la mise sur pied de cet
événement, qui rayonne désormais bien au-delà de la vallée.
J'aimerais
donc souligner, M. le Président, la présence dans les tribunes de
Mmes Marie-Claude Duval, Julie
La Rochelle, Kim Benny, Marie-Claude Lizée, Nadia D'Elia, Marc-André Labadie,
Benoît Gariépy et Paul Gaudreau. À vous tous et aux autres qui ont pris part à ce
bel événement au fil des ans, je vous souhaite une bonne cinquième édition
et un franc succès pour encore plusieurs années. Un grand merci au nom de la
communauté. Merci d'être présents aujourd'hui.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Je cède la
parole à Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Féliciter la jeune Meghan
Jasmin pour sa
nomination au Gala Femmes d'influence
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille : M. le
Président, si les Expos reviennent à Montréal, je pense que j'ai trouvé leur
lanceur. En fait, leur lanceuse. Elle vient de Montréal-Nord, elle a presque
18 ans. Elle s'appelle Meghan Jasmin.
En 2017, c'est Meghan qui lançait lorsque son
équipe a décroché l'or à la finale du Championnat canadien de baseball féminin. Grâce au baseball, Meghan est
devenue une leader de sa communauté. Elle s'implique à tous les niveaux
et donne le goût aux filles de découvrir ce
sport historiquement masculin. Son implication est telle qu'elle lui a valu une
nomination au Gala Femmes d'influence du
Québec, le 8 mai prochain, qui souligne la contribution des filles et des
femmes dans le monde du sport.
Meghan a de
qui tenir, elle est l'arrière-petite-fille du premier député fédéral d'origine
italienne, Carlo Rossi, et elle a pour
grand-mère Chantal Rossi, une conseillère municipale très engagée de
Montréal-Nord. Comme quoi l'immigration porte ses fruits.
Meghan Jasmin, bravo! La meilleure des chances
de 8 mai. Que tous tes voeux se réalisent!
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Rendre hommage à Mme Lise
Fréchette pour
son engagement bénévole et communautaire
Mme Marie-Louise
Tardif
Mme Tardif : M. le Président, merci.
Aujourd'hui, c'est un plaisir et un honneur pour moi de vous présenter
Mme Lise Fréchette.
Reconnue pour
son engagement, sa vivacité et ses nombreuses implications,
cette retraitée de l'enseignement est présente
dans de multiples organismes à La Tuque. Par ses milliers d'heures de bénévolat, elle améliore petit à petit les
conditions de vie de nombreuses personnes.
Responsable du dossier de l'environnement à
l'association des retraités en enseignement du Québec, elle fait avancer les
causes d'actualité. Membre du Club Lions de La Tuque depuis
l'an 2000, elle a participé activement à la fondation du Club Leo, qui s'adresse aux jeunes de 12 à 18 ans, et
elle s'y investit encore de nombreuses heures par mois. Elle est présidente du conseil de la fabrique
Saint-Martin-de-Tours, présidente de la FADOQ à La Tuque depuis
20 ans, administratrice de la chorale de Choeur des aînés, choriste
à l'église Saint-Séverin. C'est une femme formidable, souriante, toujours
disponible, dont la population ne peut se passer.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant
la parole à Mme la députée de Gaspé.
Souligner le
90e anniversaire du circuit routier touristique de la Gaspésie
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry Mélançon : M. le
Président, l'année 2019 marque les 90 ans du tour de la Gaspésie.
En 1929, le parachèvement de la route 132
rend dorénavant la péninsule accessible aux voitures. Grâce à la réalisation de ces travaux, la magnifique région
de la Gaspésie devient rapidement une destination populaire, qui n'est
plus uniquement accessible par bateau ou par train.
Avec la
nouvelle route 132, la Gaspésie figure parmi les premières régions du
Québec à détenir un réseau routier moderne.
À l'époque, les premiers visiteurs ont découvert ce qui allait devenir l'une
des plus belles routes côtières de l'Amérique du Nord.
Le circuit offre une boucle de
885 kilomètres qui traverse des paysages spectaculaires. Au nord, la route
est littéralement entre mer et montagnes, tandis qu'au sud elle surplombe de
nombreux caps. Aujourd'hui, c'est plus de 700 000 personnes qui,
chaque année, viennent découvrir les panoramas de la région.
En terminant,
j'aimerais souligner que la Gaspésie est bien plus qu'une route, c'est aussi de
nombreux villages sympathiques et une
population fière de partager la richesse de ses paysages avec tous ceux et
celles qui traversent la région. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Je cède la parole à M. le député de Dubuc.
Souligner
le 50e anniversaire de la réserve
faunique de la Rivière-Petit-Saguenay
M. François Tremblay
M. Tremblay : Merci, M. le Président. C'est en 2016 qu'une
communauté responsable célébrait les 50 ans de sa rivière, que nous
appelons désormais la «belle du Fjord».
L'exploitation de la pêche lucrative sur la
rivière Petit-Saguenay aura été l'apanage des industriels forestiers jusqu'en
1899. De 1966 à 1980, c'est le début d'un temps nouveau avec la création de la
réserve faunique de la Rivière-Petit-Saguenay.
Au fil des investissements, on
retrouve un secteur d'hébergement, un poste d'accueil et surtout un programme d'amélioration du taux de survie du
saumon atlantique. La contribution de la rivière à l'essor économique de
cette communauté est exceptionnelle.
J'aurai
accepté une présidence d'honneur qui se tiendra le 2 juin prochain sur le site
enchanteur du Village-Vacances Petit-Saguenay, et j'en suis honoré. Je
tiens à saluer les bénévoles. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Je reconnais maintenant Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Exprimer son appui à la
population du secteur des Faubourgs, à Montréal
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Alors, samedi dernier, à titre de députée et citoyenne de ma
circonscription, j'ai pris part au
forum sur l'avenir des Faubourgs. Notre communauté s'est rassemblée pour
affirmer sa vision pour le quartier,
et ce que j'y ai entendu était magnifique : une promenade sur le fleuve,
un centre communautaire LGBT pour notre Village, un quartier plus
accueillant pour les familles. Bref, des propositions inspirantes.
Mais j'ai
entendu énormément d'inquiétude aussi. Les gens ont peur, peur de perdre leur
logement, peur de perdre leurs
services, les mesures alimentaires pour nos écoles, ont peur que les nouveaux
commerces ne répondent pas à leurs besoins parce qu'il y a trop de
nouveaux projets de développement immobilier.
Alors, par
cette déclaration, je veux juste vous dire que je vous ai entendus et que,
cette lutte à la gentrification qui exclut, j'en fais la mienne. Vous
pouvez compter sur moi.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Je cède la parole à M. le député de Taillon.
Souligner la Journée
mondiale de la sensibilisation à l'autisme
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bonjour, M. le
Président. En ce 2 avril, me voilà tout de bleu vêtu pour souligner la Journée
mondiale de la sensibilisation à l'autisme. Cette journée, qui lance le Mois de
l'autisme, est une belle occasion de se mobiliser
et de célébrer la différence des personnes ayant un trouble du spectre de
l'autisme. Aujourd'hui, j'invite tout le
monde à porter un vêtement bleu afin de sensibiliser notre entourage aux
besoins des personnes vivant un TSA et de leurs proches.
En raison de la hausse de la prévalence des
personnes atteintes, le plus grand défi des prochaines années demeurera de
répondre adéquatement aux besoins grandissants dans des délais acceptables afin
d'offrir des services requis à chacune des
personnes qui est affectée. Pour les enfants, notamment, nous voulons être en
mesure d'améliorer la détection et de
les prendre en charge plus rapidement pour favoriser leur inclusion. C'est le
coeur de mon engagement. Nous avons
d'ailleurs annoncé, il y a quelques semaines, le projet Agir tôt, qui sert
justement à cette détection précoce.
J'invite
chacun d'entre vous à joindre le mouvement et à mettre en lumière aujourd'hui
et durant tout le mois d'avril l'apport de ces personnes à notre
société. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Maintenant, je reconnais Mme la députée d'Argenteuil.
Féliciter l'organisme
Maison populaire d'Argenteuil, lauréat
du Prix d'excellence en français Gaston-Miron
Mme Agnès Grondin
Mme Grondin : Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, je souhaite mettre en lumière l'un des précieux trésors cachés de
mon comté.
Depuis, près
de trois décennies, la Maison populaire d'Argenteuil déploie ses
énergies et sa créativité au profit des personnes analphabètes, et les
résultats sont magnifiques.
Les prétextes
sont nombreux pour faire de l'alphabétisation, mais l'initiative, M. le Président, qui m'enchante le plus est celle des correspondances
populaires. Il s'agit d'un atelier d'écriture et de communication communautaire.
L'an dernier, 454 messages de reconnaissance,
d'appui et d'amitié ont été envoyés par la poste. J'ai moi-même eu le privilège
de recevoir l'une de ces cartes à la suite de mon élection.
En
profitant de la Semaine de l'alphabétisation populaire, du 1er au 5 avril,
et parce qu'elle vient de remporter le
Prix d'excellence en français Gaston-Miron des Laurentides, je veux à mon tour
transmettre un message empreint de reconnaissance à...
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, Mme la députée. Cela met fin à la rubrique Déclarations
de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 52)
(Reprise à 14 h 3)
Le Président :
Mmes et MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Je vous souhaite d'abord
un très bon mardi.
Présence d'une délégation de parlementaires membres de la
Commission
des affaires sociales de l'Assemblée nationale du Vietnam dirigée
par le vice-président de la commission, M. Bui Sy Loi
Et j'ai le plaisir de
souligner la présence, dans les tribunes, d'une délégation de parlementaires de
la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale du Vietnam à
l'occasion d'une visite d'étude dirigée par le vice-président de la commission,
M. Bui Sy Loi.
Présence de l'ambassadeur de la République de
Madagascar, M. Simon Constant Horace
J'ai également le
plaisir de souligner la présence de l'ambassadeur de la République de
Madagascar, Son Excellence M. Simon Constant Horace, à l'occasion de sa visite
d'adieu.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
Plans stratégiques 2019-2023 d'Élections Québec et de la
Commission de la représentation électorale
À la rubrique Dépôt
de documents, je dépose les plans stratégiques 2019-2023 d'Élections
Québec et de la Commission de la représentation électorale.
Prévisions budgétaires et rapport financier préliminaire
d'Élections Québec
et de la Commission de la représentation électorale
Je dépose les
prévisions budgétaires 2019-2020 et le rapport financier
préliminaire 2018-2019 du Directeur général des élections et de la
Commission de la représentation électorale.
Rapport d'Élections Québec intitulé Financement
politique
— Bilan
et perspectives
Je dépose également
le rapport sur l'application des règles de financement du Directeur général des
élections du Québec intitulé Financement politique — Bilan
et perspectives 2018.
Lettre du ministre fédéral des Finances en réponse
à la motion concernant les valeurs mobilières
Je dépose une lettre
que j'ai reçue de M. Bill Morneau, ministre fédéral des Finances, en réponse à
une motion adoptée par l'Assemblée nationale le 30 novembre 2018 concernant
les valeurs mobilières.
Nouveau diagramme de l'Assemblée
Je dépose le
diagramme de l'Assemblée nationale en date d'aujourd'hui.
Préavis d'une motion des députés de l'opposition
Et enfin j'ai
reçu le préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition, conformément à
l'article 97.1 du règlement. Je dépose copie du texte de ce préavis.
Dépôt de
rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, Mme la Présidente de la Commission de
l'économie et du travail et députée de Huntingdon.
Étude
détaillée du projet de loi n° 10
Mme IsaBelle : M. le Président, je
présente le rapport de la Commission de l'économie et du travail qui, les 26, 27 et 28 mars 2019, a procédé à
l'étude détaillée du projet de loi n° 10, Loi modifiant la
Loi sur l'équité salariale afin principalement
d'améliorer l'évaluation du maintien de l'équité salariale. La commission a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
Le Président : Merci. Ce
rapport est maintenant déposé.
Dépôt de
pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député
de Chomedey.
Mettre
en place des mesures d'ordre public pour
lutter contre l'obsolescence programmée
M.
Ouellette : Vous me
permettrez brièvement, M. le Président, de remercier les 51 étudiants en
deuxième année de la Faculté de droit
de l'Université de Sherbrooke, leur enseignant d'interprétation juridique,
M. Jonathan Maillé, les porte-parole
des oppositions pour la protection des consommateurs, soit la députée d'Anjou—Louis-Riel pour le Parti libéral, la
députée de Marie-Victorin pour le Parti québécois et la députée de Sherbrooke
pour Québec solidaire.
Je dépose maintenant, M. le Président, l'extrait
d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
45 028 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que l'obsolescence programmée est
une pratique malveillante visant à réduire sciemment la durée de vie de certains produits pour en accélérer le cycle de
remplacement au profit des fabricants et manufacturiers;
«Considérant
que cette pratique bafoue le droit des consommateurs à une information fiable
sur les produits achetés;
«Considérant
que cette pratique brime le droit à la durabilité et à la qualité des biens
ainsi qu'au droit à la réparation des produits dans un contexte
concurrentiel favorisant le libre marché;
«Considérant
que l'obsolescence programmée diminue le pouvoir d'achat réel des consommateurs
et entraîne un gaspillage de ressources rares, non renouvelables et
polluantes;
«Considérant
que la législation québécoise actuelle visant à lutter contre l'obsolescence
programmée est inadéquate, voire absente, et que l'imposition d'un cadre
législatif complet et dissuasif s'impose;
«Considérant que de nombreuses démarches
citoyennes similaires en Amérique du Nord et en Europe se sont révélées
fructueuses;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons que le gouvernement du Québec mette de l'avant, par
l'entremise de la Loi sur la protection du consommateur et/ou de toute autre
législation nécessaire, des mesures d'ordre public pour combattre
l'obsolescence programmée. De plus, nous exigeons que des sanctions
significatives soient mises en place pour tous commerçants ne respectant pas ses nouvelles obligations, qu'il s'agisse
d'entreprises québécoises ou étrangères, pour tous produits pouvant être légalement acquis dans la
province de Québec, que ce soit par l'entremise de commerces physiques
ou tout [autre] moyen technologique.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition, M. le Président.
Le Président : Cet extrait de
pétition est déposé. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mettre
en place un mode de taxation scolaire
équitable favorisant la réussite scolaire
Mme
Maccarone : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 40 pétitionnaires.
«Les faits évoqués sont les suivants :
«Attendu que
l'actuel projet de loi n° 3, Loi visant l'instauration d'un taux unique de
taxation scolaire, est à l'avantage
des entreprises, des industries et des grands propriétaires, au détriment des
Montréalais, dont une forte proportion sont des locataires;
«Attendu
que l'adoption du projet de loi n° 3 entraînerait une perte de
revenus évaluée à 83 millions de dollars pour la commission
scolaire de Montréal;
«Attendu que
les revenus de la taxe scolaire servent notamment à payer l'entretien des
bâtiments, une partie du transport
scolaire et du salaire des employés d'école, des frais incontournables que la
commission scolaire devra assumer, quoi qu'il arrive, à même son budget
de fonctionnement qu'elle dédiait jusqu'ici à ses élèves;
«Attendu que
la taxe scolaire génère actuellement des millions de dollars rien qu'en revenus
d'intérêts, qui sont ensuite redistribués dans les écoles des milieux
les plus pauvres;
«Attendu que
le programme [d']Opération solidarité sert à financer des services
professionnels aux élèves, à soutenir des projets scolaires au niveau
secondaire et à distribuer [ces] collations;
«Attendu que
la baisse de la taxe scolaire engendre une coupe budgétaire de
900 millions [de dollars] en éducation, ce qui fait que l'on est
bien loin de faire de l'éducation une priorité au Québec;
«Attendu que
les jeunes d'aujourd'hui sont les adultes de demain et que les voir réussir est
garant de notre succès collectif;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec un mode de taxation scolaire
équitable qui favorisera la réussite éducative de tous.»
Je confirme que c'est certifié. Merci.
• (14 h 10) •
Le Président : Cet extrait de
pétition est maintenant déposé. Mme la députée de Sherbrooke.
Créer
une formation collégiale de techniciens en pharmacie
et assurer un programme de reconnaissance des acquis
Mme
Labrie : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par
2 740 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant
que le rôle du pharmacien a
grandement évolué dans les dernières années et qu'il est encore appelé à
changer;
«Considérant
que les assistants techniques en pharmacie ont dû s'adapter et assumer de plus
grandes responsabilités;
«Considérant
que la formation professionnelle donnée actuellement ne suffit plus pour
répondre aux besoins et à la réalité du milieu;
«Considérant
que, depuis plus de 20 ans, l'Association des pharmaciens en
établissements de santé ainsi que l'Ordre des pharmaciens du Québec multiplient les démarches pour obtenir une
formation collégiale de techniciens en pharmacie;
«Considérant
que l'OPQ a formé des groupes de travail qui ont clairement identifié les
besoins et obtenu l'aval de plusieurs associations de pharmaciens et de
l'Association québécoise des assistants techniques en pharmacie;
«Considérant
que le pharmacien est le seul professionnel de la santé au Québec travaillant
conjointement avec du personnel technique et de soutien qui n'a pas
l'obligation d'être formé;
«Considérant
que, dans plusieurs provinces canadiennes, une formation collégiale est
obligatoire pour exercer ce métier;
«Considérant
que le cégep de Drummondville a déjà en main un prototype de programme de
formation technique en pharmacie depuis 2014;
«L'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au gouvernement du
Québec :
«D'autoriser la mise à niveau de la formation
actuelle;
«De créer une formation collégiale de
techniciens en pharmacie;
«Et d'assurer
un programme de reconnaissance des acquis et [de] compétences accessible pour
les gens oeuvrant déjà dans le milieu.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Cet extrait de
pétition est déposé. J'ai reçu une demande de Mme la députée de Gaspé pour la présentation d'une pétition non conforme. Y a-t-il
consentement pour la présentation de cette pétition? Consentement. Mme la députée de Gaspé.
Modifier
la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles
afin de ne pas pénaliser les travailleurs ayant droit à
une indemnité de remplacement du revenu
Mme Perry
Mélançon : Merci, M. le Président. Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 79 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant que les travailleurs victimes d'une lésion professionnelle ont droit à une
indemnité de remplacement du revenu s'ils deviennent incapables
d'exercer leur emploi en raison de cette lésion;
«Considérant
que l'indemnité de remplacement du
revenu est réduite de 25 % à compter du 65e anniversaire de naissance du travailleur, de 50 % à compter
de la deuxième année et de 75 % à compter de la troisième année suivant
cette date;
«Considérant que le droit à l'indemnité de remplacement du revenu
prend fin au premier des événements suivants :
«[...]lorsque le
travailleur redevient capable d'exercer son emploi, sous réserve de l'article 48;
«[...]au décès du
travailleur; ou
«[...]au
68e anniversaire de naissance du travailleur ou, si celui-ci est victime
d'une lésion professionnelle alors qu'il est âgé d'au moins 64 ans,
quatre ans après la date du début de son incapacité d'exercer son emploi;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement
du Québec de modifier la Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles
afin de ne pas pénaliser ces travailleurs qui ont droit à une indemnité de
remplacement du revenu s'ils deviennent incapables d'exercer leur emploi
en raison d'une lésion.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a
pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période
de questions et de réponses orales, et
je cède la parole au chef de l'opposition officielle.
Projet de loi sur la laïcité de l'État
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, dans le dossier de la laïcité,
cette Assemblée, tout comme l'ensemble de la société, est
grandement divisée. D'ailleurs, le sondeur Jean-Marc Léger a récemment affirmé qu'il
avait rarement vu autant de lignes de
fracture dans l'histoire du Québec. Notre position dans ce dossier est très claire. Contrairement à d'autres, elle ne changera
pas au gré des sondages. Nous tenons à protéger les libertés individuelles
fondamentales des Québécois tout en assurant un service à visage
découvert.
Dans
un dossier comme celui-ci, dans un dossier qui touche tant de vies, dans un
dossier aussi complexe, on ne peut pas
seulement décréter, on doit également écouter ceux qui ne
pensent pas comme nous. Le gouvernement a malheureusement laissé comprendre que son objectif
était d'aller à la vitesse grand V et de passer le projet de loi d'ici le mois de juin. M. le Président, c'est totalement irréaliste. Si on enlève la période des crédits
et les semaines où l'Assemblée ne siège pas, il reste seulement cinq
semaines.
M. le Président, la
population s'attend à ce que les élus travaillent de façon constructive et
prennent le temps nécessaire pour discuter d'un dossier de cette envergure. On
ne peut pas changer les bases mêmes de notre société en si peu de temps.
Est-ce que le premier
ministre peut, pour une fois, bien faire les choses, renoncer à sa méthode
habituelle, la méthode bulldozer, c'est-à-dire rouler sur tout le monde qui ne
pense pas comme lui?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le chef du Parti libéral nous dit qu'on va
trop vite. Ce qu'on sait, c'est que le Parti libéral est allé trop lentement. Je rappelle aux Québécois que le
rapport Bouchard-Taylor a été déposé il y a 11 ans. 11 ans que
ça traîne. Tout ce qui traîne se salit.
C'est
un débat effectivement qui peut être émotif, c'est un débat où tout le monde
doit faire des compromis. Le projet
de loi a été déposé avant la date qui est permise pour adoption dans la
présente session. Il y aura des consultations, il y aura des débats, et, M. le Président, je pense que ce qu'on a
essayé de faire dans ce projet de loi, c'est d'être rassembleur, de demander à tout le monde de faire des
compromis. J'étais très content, par exemple, que, la semaine dernière, on ait
décidé à l'unanimité qu'une fois que ce
projet de loi sera adopté on déplace le crucifix ici, à l'Assemblée nationale.
On a mis une clause de droit acquis, ce qui n'était pas ce qu'on
proposait au début.
Donc,
on a fait déjà beaucoup de compromis puis on va avoir le temps d'ici le mois de
juin de débattre, mais je souhaite qu'on débatte sereinement de ce
projet.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, ça prend quand même du temps pour discuter d'un projet de loi.
Pas plus tard que l'an dernier, juste sur la question de la Société
québécoise du cannabis, on a débattu pendant plus de 200 heures.
Est-ce
que le premier ministre pense vraiment que l'opinion d'une firme de sondage lui
donne le droit de limiter, à toute vitesse, les libertés des Québécois?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, il est prévu dans la charte qu'il y a une
clause dérogatoire et qu'au nom des droits collectifs on peut effectivement invoquer cette clause pour des
propositions comme celle qu'on fait. M. le Président, les Québécois ont
des valeurs. Ce projet de loi respecte les valeurs des Québécois. Notre
objectif, c'est de s'assurer que les valeurs
québécoises soient bien comprises partout, incluant dans le Canada. Je sais
c'est quoi, la position du Parti libéral, c'est d'imposer les valeurs
canadiennes au Québec.
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
Il y a un nouveau gouvernement au Québec, puis on ne fera pas ça.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, soyons bien clairs, ce projet de loi, ce n'est pas un compromis. Il va bien au-delà de tout ce qu'on avait vu. Des futurs enseignants
catholiques devront même enlever leurs bijoux ou le petit pendentif en
forme de croix qu'ils portent tous les jours.
Est-ce
que le premier ministre décidera vraiment au cas par cas comment les Québécois
vont devoir s'habiller? Comme lui-même le dirait, est-ce vraiment comme
ça qu'on vit au Québec?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le projet de loi est clair enfin sur les
balises qu'on se donne concernant tous les signes religieux. On demande que les personnes qui sont
des figures d'autorité, comme les juges, comme les gardiens de prison, comme les policiers, comme les enseignants qui
enseignent à des enfants, que ces personnes-là ne puissent pas porter de
signes religieux parce qu'au Québec c'est comme ça qu'on vit.
Le Président :
Troisième...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition
officielle.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, ce n'est pas parce que le premier ministre a un sondage
favorable en main qu'il peut rédiger
un projet de loi sans l'avis des juristes de l'État, sans l'apport des
parlementaires et sans l'appui de la moitié des partis représentés ici,
en cette Chambre.
Est-ce
que le premier ministre peut une fois pour toutes s'engager à ne pas utiliser
un bâillon pour limiter les droits fondamentaux des Québécois?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le chef de l'opposition officielle nous
parle de sondage. Le dernier sondage que j'ai vu, le Parti libéral du Québec était à 10 % d'appuis chez les
francophones. Il devrait tirer des leçons de ses positions...
Des voix :
...
• (14 h 20) •
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Legault :
...qui ne respectent pas les valeurs québécoises.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Legault :
M. le Président, on va agir de...
Des voix : ...
Le Président : S'il
vous plaît! Je m'excuse, M. le premier ministre. S'il vous plaît! La parole
appartient au premier ministre. On est attentifs à la réponse.
M. Legault :
Oui, je le sais, M. le Président, que c'est choquant pour les libéraux...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Legault : ...d'être à 10 % d'appuis, mais c'est la réalité. Vous
devriez en tirer des leçons, mieux écouter les Québécois.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Débat sur la laïcité de l'État
Mme Hélène David
Mme
David : Notre chef m'a confié le délicat et essentiel mandat de
porte-parole libérale en matière de laïcité. C'est une responsabilité que j'ai l'intention d'assumer avec rigueur et
humanité. Ce projet de loi devrait avant tout être une réponse humaine à une question que se posent
de très nombreux pays, États et gouvernements. Cette question, c'est celle du partage du même territoire et du même
avenir, mais aussi du vivre-ensemble et de l'inclusion. Les sociétés
occidentales sont vieillissantes. Les villes s'agrandissent et se diversifient
grâce aux nouveaux arrivants. Notre population est de plus en plus riche de cultures diverses. Le vivre-ensemble qui est proposé par la CAQ va s'incarner pour le Québec à
travers le projet de loi du ministre.
Plusieurs visions sociales et politiques de l'inclusion s'opposent ici, tout
comme ailleurs dans le monde.
M. le Président, quel
pays inspire le plus le ministre quant aux meilleures mesures mises en place
pour ce vivre-ensemble?
Le Président :
M. le ministre de l'Immigration.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Oui. Merci, M. le Président. Je remercie la collègue de
Marguerite-Bourgeoys pour sa collègue et
je dois lui dire que j'apprécie également le ton de sa question parce que je
pense que, dans ce débat important qui va s'enclencher au cours des
prochains mois... en fait, depuis jeudi dernier, on a tous la responsabilité,
comme élus, de débattre sereinement. On peut
être en désaccord avec le projet de loi qui a été déposé par le gouvernement.
Je comprends que c'est la position du
Parti libéral du Québec de ne pas appuyer le projet de loi. Cela étant dit,
j'apprécie le ton serein qui est formulé par ma collègue.
Donc,
d'entrée de jeu, ce qu'on fait avec le projet de loi n° 21, c'est
d'inscrire la laïcité de l'État dans nos lois. Parce qu'il y a 50 ans, au moment de la Révolution tranquille, la
génération de mes grands-parents a décidé de séparer, dans les faits, l'État des religions, mais ça ne
s'est jamais inscrit matériellement dans nos lois. Alors, ce qu'on fait avec
le projet de loi, c'est qu'on vient définir clairement qu'est-ce que la
laïcité. Ça comprend quatre principes, le premier étant la séparation des
religions et de l'État, le second étant l'égalité des citoyens devant la loi,
le troisième étant...
Une voix :
...
M. Jolin-Barrette : ... — bien,
oui, inquiétez-vous pas. Parce que vous me déconcentrez, Mme la... — la séparation de l'État...
Le Président :
En terminant.
M. Jolin-Barrette : ...la neutralité religieuse de l'État, l'égalité de tous les citoyens
et citoyennes, et la liberté de conscience, et la liberté de religion.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme Hélène David
Mme
David : Bel effort, M. le ministre. M. le Président, au Québec, nous
avons une identité forte, notamment appuyée
sur notre héritage francophone, une histoire qui s'est toujours bâtie sur
l'addition des forces, l'addition dans la diversité et l'inclusion. Plusieurs groupes sont aujourd'hui
inquiets : ils sont enseignants, groupes de femmes, commissions
scolaires, municipalités, juristes, et veulent être entendus.
Comment le
gouvernement peut-il parler de débat serein alors que le ministre insiste pour
adopter ce projet de loi d'ici le 15 juin?
Le
Président : M. le ministre de l'Immigration.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, il y a une volonté très claire d'adopter le projet de
loi d'ici le 15 juin, et c'est ce
à quoi on s'est engagés. Il n'y a personne de surpris. Durant la dernière
campagne électorale, on l'a répétée, quelle était la position du
gouvernement si nous étions élus. Les Québécois souhaitent que nous allions de
l'avant rapidement. Durant plus de 10 ans,
il y a eu des débats dans la société québécoise. Les débats ont été faits et
refaits, pensons notamment au projet
de loi n° 62 qui a été déposé par l'ancienne députée de Gatineau et
ministre de la Justice, pensons également au projet de loi qui a été déposé, à l'époque, par le député de
Marie-Victorin. Le débat a été fait, les Québécois sont mûrs pour une
décision du gouvernement, et c'est ce que nous faisons.
Nous
tiendrons des consultations, et je souhaite que ces consultations se tiennent
rondement. Justement, on est à l'étape d'échanger les groupes. Cela
étant dit...
Le Président :
En terminant.
M. Jolin-Barrette : ...je pense que nous pouvons adopter le projet de loi d'ici le
15 juin si on a votre collaboration.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme Hélène David
Mme David :
Justement, ce débat risque d'être douloureux, douloureux et très, très
exigeant. Juste dans cette enceinte, nous
sommes quatre partis reconnus qui sont le reflet de l'ensemble du Québec, nous
sommes la voix de ceux et celles qui
nous ont élus, mais nous sommes aussi quatre partis avec des opinions
différentes, voire opposées dans certains cas.
Le ministre peut-il
s'engager à prendre le temps nécessaire pour tenir ce délicat et essentiel
débat et écouter l'ensemble des opinions?
Le Président :
M. le ministre de l'Immigration.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, nous tiendrons des consultations
et nous aurons l'occasion d'entendre les différents groupes de la société. Et d'ailleurs, depuis jeudi, je peux
constater que plusieurs groupes, plusieurs personnes s'expriment pour le
projet de loi. Cela étant dit, c'est un choix de société que nous faisons. Nous
faisons en sorte de séparer l'État des
religions de façon formelle et de faire en sorte que toutes les religions
seront traitées sur le même pied d'égalité.
Nous faisons en sorte également, dans le projet de loi, de faire en sorte que
les services publics seront donnés à visage
découvert et qu'ils sont reçus aussi à visage découvert pour des motifs
d'identification et de sécurité. Et ça, c'est fondamental.
Et le Parti libéral
souhaitait que ça soit fait, et ils ont tenté de le faire, dans le projet de
loi n° 62...
Le Président :
En terminant.
M. Jolin-Barrette : ...mais son projet de loi ne s'est jamais
appliqué. Nous, notre projet de loi va être applicable et concret.
Le Président :
Question principale, M. le député de La Pinière.
Compensation aux détenteurs de permis de taxi
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, la semaine dernière, j'ai exposé la détresse que vivent des
milliers de familles dans l'industrie
du taxi. Quelques jours après, malheureusement, on a frôlé l'irréparable. Le
ministre s'en est dit bouleversé. On l'est
tous. Mais la question aujourd'hui demeure criante. Cette émotion-là, elle a
une source, et cette source, c'est la perte de valeur des permis.
Ce
n'est pas juste à Montréal. Jeudi dernier, je rencontrais les propriétaires de
taxi dans le Bas-Saint-Laurent. C'est la
même détresse et même plus là-bas. Il y a plusieurs manières de gérer ça. Comme
je l'ai dit précédemment, on peut rembourser
et compenser d'un coup, on peut le faire sur plusieurs années, on peut
compenser de différentes manières, payer
les plus anciens en premier, par exemple. On peut exiger d'Uber et de ses
clones qu'ils compensent plus. Mais il doit d'abord négocier, le
ministre doit d'abord négocier.
Est-ce
qu'il va s'asseoir avec les représentants de l'industrie et négocier de bonne
foi des modalités, un protocole de compensation approprié?
Le Président : M. le ministre
des Transports.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel :
M. le Président, j'ai été bouleversé
comme beaucoup de gens de voir ce que j'ai vu à la télévision
la semaine passée, ce que j'ai lu et j'ai entendu, des cas très
humains, très sensibles. Et là-dessus j'ai rencontré... mon équipe a rencontré l'industrie
du taxi pendant près de sept heures hier. Je les ai invités pour ce jeudi pour
parler justement de compensation. Ça a été
un des sujets qu'on a eus ensemble la semaine passée. Ils n'ont pas voulu
participer avec moi à ces modalités
que nous allions mettre en place pour le prochain 250 millions qui sera
versé. Je les ai invités pour ce jeudi pour discuter avec eux.
Il ne faut pas oublier que là-dessus il y a
un fonds de modernisation de 44 millions
de dollars présentement sur la table.
Il y aura une compensation aussi, une forme de redevance, de 0,20 $, que
nous irons chercher sur toutes les courses. J'évalue ces sommes à 35 à 40 millions de dollars sur une période
de trois ans. Donc, il y a 80 millions de dollars aussi qui seront
disponibles pour eux, pour la modernisation du taxi.
Donc, les
canaux sont ouverts. Je souhaite qu'ils répondent oui à cette invitation pour
qu'on puisse discuter de façon sereine ce jeudi.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de La Pinière.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : C'est déjà mieux que la porte fermée qui a été exprimée
jusqu'à maintenant. Mais entendons-nous, M. le Président, un gouvernement n'est jamais élu pour causer des
dommages financiers à quelque citoyen que ce soit. Vous avez causé un dommage, vous devez le réparer,
et, pour le réparer, il faut l'évaluer. Alors, ce n'est pas compliqué.
Alors, est-ce
que le ministre va s'engager aujourd'hui à procéder immédiatement à la
détermination du montant complet à être compensé suite à la mise...
Le Président : M. le ministre
des Transports.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel :
M. le Président, je l'ai mentionné, un demi-milliard de dollars, c'est
beaucoup. C'est une somme importante,
ça respecte la capacité de payer des Québécois. Un premier montant a été versé
par le gouvernement libéral de l'époque aux propriétaires de permis de
taxi de Montréal, Gatineau, Québec. Vous comprendrez que ce prochain
250 millions et les modalités seront différents.
Je leur
ai demandé, à l'industrie du taxi, de participer avec moi. Ils m'ont dit non.
Alors, je leur ai dit : On va privilégier nécessairement ceux qui ont acheté des permis dans les trois, quatre,
cinq dernières années, des cas plus sensibles, plus difficiles. Dans ces conditions, pour moi, ces
6 500 propriétaires... Nous allons respecter l'engagement, donc, de
verser cette somme. Il y aura des
sommes additionnelles, à hauteur de 80 millions de dollars, dans les trois
prochaines années. J'ose croire qu'ils répondront oui...
Le Président : En terminant.
M.
Bonnardel : ...à la
demande que je leur ai faite de les rencontrer ce jeudi, tous ensemble.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de La Pinière.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : Il en manque, M. le Président. Et le premier ministre nous
annonçait un gouvernement plus humain, ce
n'est pas ça qu'on a vu dans le dossier de l'immigration, ce n'est pas ça qu'on
a vu jeudi dernier, ce n'est pas ça qu'on voit aujourd'hui dans la situation du taxi. En fait, ce qu'on voit, c'est
exactement le contraire. D'être bouleversé devrait entraîner un
réalignement, ce n'est pas le cas.
Est-ce qu'on
doit maintenant comprendre qu'au Québec de la CAQ, être excessif, c'est comme
ça qu'on gouverne?
Des voix : ...
Le Président : M. le ministre
des Transports, le seul à qui appartient la parole présentement.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel :
M. le Président, il faut être culotté de la part du député de La Pinière,
se lever, celui qui a créé le chaos
dans le système de santé pendant quatre ans. Il y a eu quatre ministres des
Transports de l'autre côté, il n'y en a pas un qui s'est levé pour
assurer la pérennité de l'industrie du taxi, pas un.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît!
• (14 h 30) •
M.
Bonnardel :
Pas un qui s'est levé. M. le Président, j'ai rencontré l'industrie du taxi une
première fois le 13 décembre dernier.
Je leur ai demandé de me mettre sur la table des modalités de changement dans
cette loi, ils me l'ont envoyé à la
fin février. On a mis dans cette loi des modifications qu'eux souhaitaient. On
a un équilibre dans cette loi pour assurer
la vitalité et la pérennité du système de taxi traditionnel comme on le connaît
et, de l'autre côté, le transport rémunéré de personnes. C'est le
travail et le courage, que l'on a, que vous n'avez pas eus.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Question principale, Mme la cheffe du deuxième groupe
d'opposition.
Financement du transport collectif
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Hier, les climatopassifs ont reçu une très
mauvaise nouvelle avec le rapport canadien qui affirme que le climat canadien
se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale. Malheureusement, ça inclut encore le Québec. La science est claire comme de l'eau de roche.
Il faut plafonner les gaz d'émission
à effet de serre immédiatement. On
sait que, pour avoir un réel impact en matière de diminution de gaz à effet
de serre, il faut s'attaquer à la mobilité
des personnes. La semaine dernière, je questionnais le premier ministre sur son
budget. Et je vous rappelle ce qu'il me
répondait, et je le cite : «...on retrouve 13,3 milliards de dollars
pour le transport collectif.
13 milliards. C'est un record.» En fin de semaine, les journalistes du Journal
de Montréal nous apprenaient, avec
leur vérification des faits, que nous avions raison, ce n'est pas
13,3 milliards de dollars. Ceci est un chiffre bidon. En transport collectif, on parle de
9 milliards, exactement ce qu'avaient mis les libéraux dans leur PQI, pas
une cent de plus.
Alors,
maintenant que les faits sont connus et validés par un acteur indépendant,
est-ce que le premier ministre peut confirmer qu'il a réservé seulement
9 milliards au PQI de son budget pour le transport en commun?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, la cheffe du deuxième groupe d'opposition
devrait savoir qu'il ne faut pas toujours croire ce que disent les journalistes. En tout cas, son leader est
d'accord avec moi. Il l'était, en tout cas, en fin de semaine.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Legault : M. le Président, quand on regarde le Plan québécois des
infrastructures, il y a 13,3 milliards de dollars qui est réservé pour le transport en commun. Il y
a des projets qui sont définis, où il y a un estimé du coût total, et il y a
des projets où il y a seulement les
premières étapes qui ont été évaluées. Ce que ça veut dire, ça, M. le
Président, c'est que plus on va
avancer, plus le 13,3 milliards va tendre vers 20 milliards parce que
les projets qui n'ont pas été complètement évalués, qui sont seulement à
l'étape de faire les plans ou de faire certains scénarios, bien, ces projets-là
vont représenter un plus gros montant
dans le PQI. Donc, M. le Président, il y aura au moins 13,3 milliards qui
sera réalisé. C'est un record. C'est
un record, et je suis très fier de faire partie d'un gouvernement qui va investir plus que jamais
dans le transport en commun.
Le Président :
Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition, pour votre première
complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Voyons donc! M. le Président, le premier ministre est vraiment en train... essayer de nous mêler, de mêler tout
le monde. En fait, il fait un show de
boucane comptable, parce qu'il sait très
bien que c'est 9 milliards, le chiffre qui est dans son
PQI, pas une cent de plus, puis c'est la même chose que les libéraux
avaient mis. Est-ce que le premier
ministre est prêt à faire un autre
vidéo Facebook pour dire à la population qu'il n'a pas mis une cent de plus
que les libéraux dans son PQI?
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! M. le premier ministre, vous êtes le seul à avoir la parole, nous sommes
attentifs.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, je vais essayer de donner des exemples à la cheffe du deuxième groupe d'opposition. On s'est engagés durant la campagne
électorale à construire un tramway entre l'est de Montréal et Montréal. On
s'est engagés aussi à
construire un tramway sur le boulevard Taschereau à Longueuil. Le coût de ces
deux projets, ils ne sont pas complètement dans le montant total du transport en commun. On pourrait en ajouter, M. le Président. On veut prolonger le REM, entre autres, tout le long de la 440
à Laval.
Le Président :
En terminant.
M.
Legault : Ce n'est pas dans
les projets de transport en commun. Donc, on va en faire encore plus que 13 milliards.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Rosemont.
M. Vincent Marissal
M.
Marissal : M. le Président, le premier ministre parle de projets. Des projets, ça n'a jamais
transporté personne, ça ne fait pas
diminuer non plus les GES. Les 4 milliards qu'il rajoute, c'est de la poudre aux yeux. Le président du Conseil du trésor s'est moqué notamment
de mon collègue des Îles et d'autres en disant qu'on ne comprend pas le PQI.
Est-ce que
le président du Conseil du trésor, qui veut plus de transparence, est à l'aise avec
ce genre d'enflure comptable qui mêle tout le monde?
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M. Christian Dubé
M.
Dubé : Bien, ça va me
faire plaisir de répondre au député
de Rosemont. C'est exactement
la même réponse que j'ai donnée à son
collègue la semaine dernière, mais ça me fait plaisir de la répéter encore une fois. Le 4,3 milliards
dont on parle, c'est des projets qui sont...
ce qu'on appelle... dans l'enveloppe centrale, et, dans cette enveloppe-là,
ce sont des projets qui ne sont pas
encore assez avancés pour être approuvés par le Conseil des ministres, mais
qui ont été réservés et qui font
partie du montant. Les deux meilleurs exemples, M. le Président : la
ligne bleue puis le tramway de Québec. Alors, je pense, vous ne pouvez
pas avoir plus transport en collectif que ça. Merci beaucoup.
Le Président :
Question principale, M. le député de Rimouski.
Fermeture de résidences privées
pour aînés
M. Harold LeBel
M. LeBel :
M. le Président, on l'a vu dans les derniers mois, le nombre de résidences
privées pour aînés qui ferment leurs portes ne cesse d'augmenter. Les
exploitants décident souvent de fermer sans préavis. Ce faisant, leurs résidents se retrouvent littéralement à la rue, et là on parle d'aînés de 80, 85 ans. Cette façon de faire est illégale. La loi exige un préavis de six mois.
Quand
j'ai dénoncé ces fermetures sauvages, comme à l'habitude, la ministre
a fait preuve de compassion, mais elle
a insisté sur les amendes prévues dans la loi. Le Parti québécois a fait une demande d'accès à l'information. Savez-vous combien a
été récolté en amendes? Zéro dollar. On a beau doubler les amendes, deux fois
zéro, ça reste zéro.
Est-ce que
la ministre va renforcer la loi afin de protéger les aînés et
rendre réellement responsables les
propriétaires qui ferment sauvagement une résidence pour aînés?
Le Président :
Mme la ministre responsable des Aînés.
Mme Marguerite Blais
Mme
Blais (Prévost) : M. le Président, mon collègue fait certainement appel au Royaume des aînés, quand, à un
moment donné, j'ai pris la parole parce
que le propriétaire a décidé de
fermer ses portes abruptement et que les personnes aînées se sont retrouvées dans la rue, des
personnes vulnérables. Or, j'ai annoncé qu'il y aurait une amende. Pour
la première fois, c'est prévu dans la
loi qu'il y aurait une amende. Or, cette amende, le
propriétaire l'a reçue récemment et
cette amende est de 2 400 $
plus les montants juridiques, soit 3 600 $. Et, si jamais une
personne récidivait, ce serait le double. Alors, il faut retenir que,
oui, dorénavant, il y aura des amendes.
On
vient d'apprendre par ailleurs qu'en Mauricie une résidence va fermer ses
portes, mais elle donne six mois de
préavis, donc elle respecte la loi. Mais, pour tous les propriétaires qui ne
respecteraient pas la loi, nous allons être fermes et nous allons
imposer ces amendes.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rimouski.
M. Harold LeBel
M. LeBel : Franchement, un, un seul
dossier de fermeture sans préavis a été classé au ministère de la Justice. Il y
en a 86 qui ont été fermés dans la dernière année, là. C'est une augmentation
de résidences qui ferment. C'est un manquement grave de l'État envers les aînés. Des
situations comme celle de Vallée-Jonction, en Beauce, en mai dernier, où une quarantaine d'aînés âgés de 87 à
98 ans ont été expulsés de leur résidence à seulement 48 heures
d'avis, ça ne peut plus se reproduire. Moi, je veux juste aider.
Est-ce
que la ministre s'engage à revoir la loi pour être certain, pour mettre un
terme de façon définitive à cette pratique puis ne pas y aller au cas
par cas, une fois à la fois? On va protéger les aînés.
Le Président :
Mme la ministre responsable des Aînés.
Mme Marguerite Blais
Mme
Blais (Prévost) : M. le Président, j'aime beaucoup la question de mon
collègue parce que ça me permet de
dire que, s'il n'y a pas eu d'amende, c'est parce que le précédent gouvernement
n'a pas respecté la loi, c'est-à-dire n'a
pas fait en sorte, lorsque les résidences fermaient leurs portes sans préavis,
de mettre une amende en place. Je suis arrivée
avec le gouvernement, le 18 octobre, cette histoire du Royaume des aînés
est arrivée le 14 janvier 2019, et l'amende est déjà appliquée. Et, M. le Président, nous avons un comité
actuellement pour revoir l'ensemble de la certification et nous allons
agir, s'il y a lieu, pour augmenter et resserrer au niveau de la
certification...
Le Président :
En terminant.
Mme Blais
(Prévost) : ...et nous allons prochainement aussi, aussi faire une
annonce concernant...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Rimouski.
M. Harold LeBel
M.
LeBel : Un comité qui va
faire rapport, puis on va prendre des mesures qui s'imposent au moment
opportun. Mais le moment opportun, il
est là. Il faut aider les aînés qui sont là, qui sont mis dehors, dans des
résidences. Puis là on ne parle pas
d'aînés les plus aisés, qui sont dans des résidences de luxe, on parle des
aînés les plus pauvres, avec une capacité de payer presque nulle, qui vivent dans des résidences modestes. On
parle d'eux autres, qui ont besoin de nous autres, maintenant. Ça fait qu'arrêtons de se garrocher la
balle entre les partis, travaillons ensemble pour protéger ces aînés-là. C'est
important de le faire maintenant.
• (14 h 40) •
Le Président :
Mme la ministre responsable des Aînés.
Mme Marguerite Blais
Mme
Blais (Prévost) : M. le Président, j'aime beaucoup mon collègue. Il a
totalement raison. Il y a de petites résidences
qui ferment leurs portes dans les villages. Il faut travailler à faire en sorte
que ces petites résidences puissent rester
ouvertes. Ce n'est pas facile de délocaliser des personnes âgées, d'essayer de
les replacer ailleurs. Parfois, il n'y a pas de résidence, on est obligés de quitter son village pour aller vivre
dans une autre région, ce qui n'est pas une bonne idée. Alors, oui, je suis prête à travailler avec
mon collègue pour améliorer les conditions de vie de ces personnes aînées,
qui sont hébergées dans nos régions, au Québec, et c'est ce que nous faisons...
Le Président :
En terminant.
Mme
Blais (Prévost) : ...mais je l'invite à venir me rencontrer n'importe
quand. Nous allons travailler ensemble sur le dossier.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Verdun.
Productions québécoises sur
Netflix
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon :
Merci, M. le Président. M. le Président, on sait qu'il est important que les
plateformes de diffusion en ligne telles que
Netflix valorisent le contenu québécois, ce qui est loin d'être le cas
actuellement. Après Netflix, on
apprenait, la semaine dernière, que c'est au tour d'Apple de lancer sa
plateforme dès l'automne prochain. La Loi sur la radiodiffusion et la
Loi sur les télécommunications sont en révision à Ottawa. Il était possible,
jusqu'au 11 janvier dernier, de déposer
un mémoire. C'était une parfaite occasion de faire valoir les intérêts du
Québec en matière de culture afin de
mieux encadrer les Netflix de ce monde. La ministre de la Culture nous a
affirmé, en cette Chambre, qu'elle mettait de la pression sur son
homologue fédéral dans le cadre de ces révisions.
Est-ce
que la ministre peut nous déposer mémoires, commentaires qu'elle ou encore son
ministère ont fait auprès de son homologue fédéral ou du groupe
d'experts en charge de l'examen de cette législation à Ottawa?
Le Président : Mme la
ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
...M. le Président. Alors, je remercie ma collègue pour sa question. Une
excellente question, et j'aurai d'excellentes réponses. Naturellement
que je suis en lien avec mon homologue du gouvernement fédéral...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
Mme Roy : Je vois quelqu'un
faire des grimaces à l'arrière. Naturellement que je suis en lien avec mon homologue du gouvernement fédéral, M. Pablo Rodriguez,
et nous discutons. Nous avons d'ailleurs des discussions. Je n'ai pas les transcripts des discussions; si c'est
ça que vous voulez, oubliez ça. Mais ce qui important, c'est de s'assurer
que nos plateformes à nous, les plateformes québécoises, nos propres
entreprises québécoises qui ont ces plateformes numériques puissent absolument tirer leur épingle du jeu, faire en sorte
que nos producteurs, nos créateurs ici même, au Québec, soient diffusés,
qu'ils puissent se battre également à armes égales.
Et,
concrètement, des mesures très précises ont été prises. D'ailleurs,
je ferai remarquer à la collègue que, lors de la visite de notre premier
ministre en France, il y a eu une entente avec le gouvernement français relativement
à la découvrabilité de toutes les plateformes francophones, et le Québec est
là. Des gens du ministère de la Culture...
Le Président : En terminant.
Mme Roy : ...y travaillent
pour s'assurer que nos plateformes puissent...
Le
Président : Première
complémentaire, mais je vais vous
demander d'être attentifs, s'il vous
plaît. J'entends un peu de bruit, un peu trop de bruit. Soyons
attentifs tant aux questions qu'aux réponses. Je demande votre collaboration. Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle Melançon
Mme
Melançon : Merci, M. le Président. Je vais vous dire pourquoi la ministre
ne dépose ni correspondance auprès du
ministre de Patrimoine canadien ni de mémoire sur le
sujet. C'est parce qu'il n'y en a tout
simplement pas. C'est ce que nous a appris une demande d'accès à l'information cette semaine, et je vais
la déposer : absolument rien pour défendre les intérêts de nos
créateurs québécois, rien pour faire valoir les préoccupations du Québec.
Est-ce que c'est ça, le nationalisme caquiste?
Des voix : ...
Document déposé
Le
Président : Je m'excuse. S'il vous plaît! Est-ce qu'il y a
consentement pour le dépôt du document? Consentement? Consentement. Mme
la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
Oui. Je comprends que ma collègue la députée de Verdun préfère le papier. Nous,
ce qu'on préfère, c'est l'action et les paroles. Et ce que je préfère,
c'est rencontrer mon homologue...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
Mme Roy :
Ce que je préfère, c'est rencontrer mon homologue et discuter avec lui des
enjeux et des problématiques extrêmement
réels que vivent nos créateurs actuellement et cette inéquité dans la
représentativité des contenus francophones.
Et, oui, des contenus
francophones, on en veut. Et, pour compléter ma réponse relativement à ce
comité, à cette équipe qui a été mise
sur place, mise sur pied tout récemment, le ministère de la Culture y participe
et on travaille actuellement avec la
France, parce que déjà, en Europe, on s'est posé ces questions-là, on y
travaille depuis des années, contrairement...
Le Président : En terminant.
Mme Roy :
...au gouvernement précédent qui n'y ont pas travaillé. Donc, on travaille avec
ceux qui sont déjà sur place pour s'assurer une découvrabilité.
Le Président : Deuxième
complémentaire...
Des
voix : ...
Le
Président : Encore une fois, votre silence, s'il vous plaît,
pendant les réponses et les questions. Mme la députée de Verdun, la
parole vous appartient.
Mme Isabelle Melançon
Mme
Melançon : C'est un triste moment pour le Québec, une occasion ratée
par la ministre de déposer un mémoire pour défendre la culture québécoise à
Ottawa. La ministre doit saisir l'urgence d'agir et passer en mode solution.
Vous en voulez une, solution? Il faut créer un
fonds dédié au financement de la production cinéma et télé pour soutenir
nos créateurs québécois, un fonds provenant
des sommes perçues par la TVQ auprès de Netflix depuis le 1er janvier
dernier.
Qu'attend la ministre
pour agir?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy : Oui. M. le Président, nous agissons. Nous agissons depuis
notre arrivée. D'ailleurs, elle me parle de fonds, elle me parle d'argent. De l'argent, nous en avons ajouté, dans
ce magnifique budget qui a été présenté par mon collègue le ministre des
Finances, entre autres pour la protection et la valorisation de notre
plateforme de diffusion. N'oubliez pas, là,
qu'il y a les nôtres, là. Il y a aussi Télé-Québec et d'autres qui sont à nous.
Nous avons ajouté, pour nos
créateurs, pour la découvrabilité, 25 millions de dollars de plus sur cinq
ans destinés justement à cette production sur les plateformes numériques qui sont les nôtres. Je vais valoriser les
nôtres et continuer à parler avec nos homologues qui sont à Ottawa. Et nous sommes là. Vous pouvez
compter sur moi pour défendre nos plateformes et nos créateurs, Mme la
députée.
Le Président :
Question principale, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Conflit de travail à l'Aluminerie
Bécancour inc.
M. Alexandre Leduc
M.
Leduc : En campagne électorale, le premier ministre nous a promis des
jobs payantes. Le 15 $ l'heure, les travailleurs du taxi, oubliez ça. À la CAQ, l'important, c'étaient les
vraies bonnes jobs payantes. Or, les jobs payantes ne se sont toujours pas matérialisées, M. le
Président. Et aujourd'hui le premier ministre accuse les lockoutés d'ABI d'avoir
des jobs trop payantes. Mais c'est drôle parce qu'on ne l'entend pas s'indigner
du salaire du P.D.G. d'Alcoa, qui a fait
13 millions de dollars US cette année. Il a rencontré les deux parties
hier, et on s'imagine qu'il a demandé aux deux de faire des concessions. Mais la seule chose qui en est sortie, c'est
la bonne vieille habitude de la CAQ : faire la leçon aux travailleurs. Je rappelle au chef de la CAQ
qu'il n'est plus P.D.G. d'Air Transat ni chef de la deuxième opposition.
Il est premier ministre.
Est-ce que le premier
ministre peut réparer sa gaffe et nous dire quelle concession il a demandée à
ABI?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi.
M. Jean Boulet
M.
Boulet : Merci, M. le Président. Encore une fois, merci à mon collègue
de s'intéresser à ce lock-out qui a été déclaré le 11 janvier 2018.
Évidemment, je ne pourrai pas entrer dans les discussions qui ont eu lieu hier
en présence des représentants de la
partie syndicale et de la partie patronale. C'est des pourparlers qui sont
totalement confidentiels, qui se sont
déroulés avec beaucoup d'écoute de la part du premier ministre et de ceux qui
étaient dans les salles, autant avec le syndicat que l'employeur. Il y a eu beaucoup de recherches de solution.
On a eu des discussions extrêmement constructives avec les deux parties. Et mon collègue sait très
bien que, dans tout processus de négociation raisonnée, les deux parties
concernées doivent faire des concessions, et c'est ce que nous avons tenté de
faire hier. Merci.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Alexandre Leduc
M.
Leduc : J'ai posé une question très simple. Le premier ministre a fait
la leçon aux travailleurs parce qu'il trouve qu'ils ont des trop bonnes jobs. Mais maintenant il est premier ministre
et son travail est de protéger les bons emplois et défendre nos régions.
Après
avoir fait publiquement la leçon aux travailleurs, le premier ministre peut-il
nous dire quelle leçon il a donnée au grand boss de Pittsburgh quand il
était assis devant lui?
Le Président : M. le ministre
de l'Emploi.
M. Jean Boulet
M.
Boulet : Merci, M. le Président. Mon collègue me donne encore
l'occasion de réitérer ce que je viens de dire. Le premier ministre a
toujours été préoccupé par ce dossier. En campagne électorale, il avait
rencontré les parties. Il a toujours exprimé
son intérêt pour les familles, les
travailleurs affectés, les sous-traitants, les commerçants, l'impact sur
le produit intérieur brut pour l'ensemble du Québec. Sachons que les activités
d'ABI, pour l'ensemble du Québec, ça représente
500 millions de dollars. Maintenant, ce qui est dans la convention collective de travail, c'est une situation...
Le Président : En terminant.
M. Boulet : ...qui a été
négociée entre les parties, et ça fait partie des faits.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : L'éléphant dans la pièce, c'est que le lock-out
est subventionné par Hydro, notre société d'État. Et, pendant la campagne, le premier
ministre s'était engagé à rouvrir ce
contrat. Mais, sur cette question, nous avons tous pris acte de sa
promesse brisée.
Est-ce que
le premier ministre, dans sa rencontre d'hier, a au moins confirmé à
ABI que la clause de force majeure serait
retirée de la prochaine négociation de l'entente? Et, s'il ne l'a pas fait, en quoi
est-il différent du stoff de junior des libéraux?
Le Président : M. le ministre
de l'Emploi.
M. Jean Boulet
M. Boulet : M. le Président, tout
le monde, dans cette salle, convient que ce qui se négocie doit demeurer
confidentiel. On peut porter des jugements sur des contrats déjà négociés. Nous
avons hérité d'un cadre contractuel qui nous
a été légué par le Parti libéral, qui était au pouvoir. Ça a été négocié,
renégocié, convenu entre les parties. Et ça, on doit vivre avec cette circonstance-là. Maintenant, pour l'avenir,
chaque dossier sera traité à son mérite, sera négocié avec les rapports
de force respectifs des deux parties. Et le premier ministre...
Le Président : En terminant.
M. Boulet : ...a, encore une
fois, exprimé sa préoccupation pour le règlement de ce lock-out.
Le Président : Question
principale, M. le député de Pontiac.
Tarifs de stationnement des hôpitaux
M. André Fortin
M. Fortin : Merci,
M. le Président. Vous allez
reconnaître ces mots : «Chaque semaine, Mme Manon Daneau reçoit des traitements contre le cancer à l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont et doit payer jusqu'à 100 $ par semaine en
stationnement. Ce n'est pas normal qu'une personne atteinte de cancer
soit stressée par des tarifs de stationnement à l'hôpital. Elle paie autant
pour une heure de stationnement [qu'elle] gagne comme salaire en une heure.
Mme France Duclos, de Saint-Tite-des-Caps, doit vivre éloignée de son
conjoint parce qu'elle reçoit des traitements de chimiothérapie[...] à Québec.
Elle ne peut aller à l'hôpital en voiture parce que ça lui coûte trop cher en
stationnement.»
Ces mots, ils
sont les vôtres, comme porte-parole de la santé de la CAQ. La CAQ avait promis de
réduire les frais de stationnement.
Ils ont les moyens de le faire, mais il
n'y a rien eu dans la mise à jour économique, rien eu dans le budget.
Je me permets donc de reprendre votre
question : Qu'est-ce que la ministre de la Santé répond à toutes les Mmes Daneau et les Mmes Duclos qui
souffrent du cancer et qui doivent payer de 16 $ à 24 $ par jour pour
se stationner à l'hôpital?
• (14 h 50) •
Le Président : Mme la
ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
Bien, M. le Président, notre gouvernement est très, très sensible aux
situations invoquées par mon
collègue... du député de Pontiac. De plus, notre gouvernement s'est engagé à
diminuer les frais de stationnement, qui ont explosé pendant la durée où
le gouvernement libéral était en place.
Alors, nous,
c'est sûr que c'est un engagement pour la population. Nous allons avoir, au niveau des stationnements, les deux premières heures gratuites, et, pour
l'ensemble des stationnements, les frais journaliers ne dépasseront pas de 7 $ à 10 $. Alors, nous allons travailler
sur ce dossier cette année. Évidemment, on a mis des mesures importantes au
budget 2019‑2020, nécessaires pour la
population du Québec. Nous avons augmenté le budget de la santé et des services
sociaux de 5,4 %, du jamais-vu depuis
plusieurs années, certainement dans la gouverne du précédent gouvernement.
Alors, nous avons augmenté, et nous allons continuer de le faire,
l'accès aux services...
Le Président :
En terminant.
Mme McCann :
...et évidemment la question des stationnements va revenir.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : M. le Président, dans les dernières années, la CAQ a émis des
communiqués, a lancé et déposé des pétitions, a créé des sites Web, a posé
21 questions en Chambre. Les députés de la CAQ ont dit que les patients ne
sont pas des guichets automatiques.
C'était scandaleux, disait le ministre des Transports. Une taxe à la maladie,
disait la ministre de la Culture.
Injuste et abusif, disait le député de Lévis. Les citoyens sont lésés, les
patients sont pris en otages, qu'il disait. Et toutes les questions se
terminaient par : À quand la réduction des tarifs?
À quand la promesse
tenue?
Le Président :
Mme la ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
M. le Président, encore une fois, très sensible à la situation. Et d'ailleurs,
pour avoir travaillé dans le réseau
très longtemps, la situation des personnes qui doivent aller fréquemment à
l'hôpital pour des traitements, les établissements de santé et de
services sociaux, les hôpitaux, devraient prévoir, et le font en général, des
mesures spécifiques pour ces personnes...
Une voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Mme McCann :
...qui doivent aller fréquemment à l'hôpital. Alors, ces mesures sont connues,
sont appliquées dans plusieurs hôpitaux du réseau...
Une voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Mme McCann :
...et il serait important de vérifier qu'elles sont appliquées dans tous...
Le Président :
En terminant.
Mme McCann :
...les hôpitaux du réseau, des mesures d'accessibilité.
Le
Président : Deuxième complémentaire. Et je demanderai à ceux
qui n'ont pas la parole de vouloir écouter et se taire, s'il vous plaît.
Député de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : M. le Président, depuis hier, on ajoute vraiment l'insulte à l'injure,
parce que, dans l'opposition, la CAQ avait
même réussi à se plaindre quand les tarifs avaient diminué. Ils disaient que ça
n'avait pas assez diminué. Mais depuis hier, tenez-vous bien, les tarifs
à l'hôpital de Rimouski ont augmenté. Après toutes ces interventions...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Fortin :
...après toutes ces indignations, la CAQ a permis l'augmentation des tarifs à
Rimouski.
Combien
d'augmentations va-t-elle tolérer avant d'agir?
Le Président :
Mme la ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme Danielle
McCann
Mme
McCann : M. le Président, je trouve que mon collègue de Pontiac a
beaucoup d'audace de parler de ces tarifs
de stationnement quand, pendant quatre ans, et probablement beaucoup plus que
quatre ans, le gouvernement libéral n'a
jamais rien fait. Pendant la campagne électorale, c'est la CAQ qui a pris
l'engagement. Et, tout de suite, le gouvernement libéral s'est
empressé...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Est-ce qu'on peut s'entendre? Et,
on l'a dit à maintes reprises, la parole n'appartient qu'à la ministre
qui répond en ce moment ou au député qui pose des questions. C'est une règle
que l'on connaît bien. J'aimerais que l'on constate cette règle et qu'on
maintienne le silence.
Mme
McCann : Ils ne l'ont jamais fait, M. le Président, pendant toutes ces
années. Et nous, on a pris l'engagement et on va le faire à l'intérieur du mandat actuel. C'est un engagement
ferme et c'est sûr que nous allons donner accès à ces stationnements
pour la population...
Le Président :
En terminant.
Mme McCann :
...et la population aura moins à payer.
Le
Président : Question... la question du député de Nelligan,
principale. Encore une fois, si vous n'êtes pas attentifs, je me lèverai
à nouveau. Vous connaissez les règles, hein? Je pense qu'on a tous ce souci
d'efficacité, tout le monde.
Une voix :
...
Le Président :
Oui, mais soyez attentifs. À vous la parole.
Financement de l'innovation en
région
M. Monsef Derraji
M.
Derraji : M. le Président, selon le site Transparence, la ministre du
Développement économique régional a fait un voyage de la Gaspésie à
l'Abitibi. Malgré cela et nonobstant la distance parcourue, elle n'a
effectivement été à la rencontre que de quatre pôles régionaux d'innovation. En
près de cinq mois, quatre pôles rencontrés, seulement quatre pôles d'innovation régionaux sur 18. Le pire dans tout ça, M. le
Président, c'est que, lors de la tournée en Gaspésie, elle n'a même pas rencontré le pôle d'innovation
régional. Idem lors de sa tournée en Mauricie, elle n'a même pas rencontré
le pôle d'innovation. C'est à croire que la
tournée régionale de la ministre consistait en réalité à remonter
l'autoroute 20 sans s'arrêter.
Alors,
qu'elle me rassure, Mme la ministre, peut-elle nous dire quels pôles
d'innovation ont été rencontrés et quels sont ceux qui bénéficient à ce
jour d'une convention signée avec le gouvernement?
Le Président :
Mme la ministre déléguée au Développement régional.
Mme Marie-Eve Proulx
Mme
Proulx (Côte-du-Sud) : Merci, cher collègue, pour cette question. En
fait, j'ai visité plus de neuf pôles régionaux
d'innovation à ce jour. Je ne sais pas où vous avez pris vos informations, mais
on n'a pas le même horaire ou la même
information. Je suis allée visiter déjà la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine,
j'ai visité aussi l'Abitibi-Témiscamingue, Mauricie, Outaouais, Lanaudière, Laurentides, Laval, et j'en passe. Tous
les acteurs ont été rencontrés. L'objectif derrière cette démarche est
de prendre un pas de recul, prendre un pas de recul parce que, dans les
15 dernières années, on a saccagé, on a
abandonné les régions, puis il y a confusion au niveau des acteurs en région.
Donc, c'est important de prendre un
pas de recul pour mieux avancer dans chaque région, pour mieux accompagner les
entrepreneurs, pour mieux accompagner
aussi les acteurs du développement économique, et ce, en n'imposant pas des
façons de faire, mais bien en accompagnant les initiatives locales et
régionales qui se produisent actuellement dans chacune de nos régions.
C'est important pour
moi d'écouter ces acteurs, d'être avec eux, de savoir ce qu'ils ont besoin pour
mieux répondre à ces besoins parce que...
Le Président :
En terminant.
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : ...en ce moment, on s'aperçoit qu'il y a un peu trop
de services.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Nelligan.
M.
Monsef Derraji
M. Derraji : M. le Président, je ne compte plus le nombre de
fois que je pose la même question, mais rien, pas de réponse. Je ne cesse de
demander à Mme la ministre combien de pôles régionaux ont reçu leur
financement, mais rien. M. le Président, j'ai fait une demande d'accès à
l'information. Le résultat, c'est cinq sur 18, incluant un pôle dans sa
région, qui ont reçu leur financement.
Pourquoi elle refuse
de donner le financement aux autres régions? Est-ce qu'on doit comprendre qu'il
y a deux classes de région, celles qui ont de la chance et celles qui ne l'ont
pas?
Le Président :
Mme la ministre au Développement régional.
Mme Marie-Eve Proulx
Mme
Proulx (Côte-du-Sud) : Ah! cette fois-ci, vous avez la bonne
information. En effet, il y a cinq pôles de financés à ce jour, les conventions ont été signées. Toutefois, j'ai
demandé la collaboration de l'ensemble des régions pour qu'on puisse s'assurer de prendre un pas de recul
pour mieux planifier l'action au niveau territorial. On a besoin, dans
nos régions... on s'est aperçu que les
sommes des derniers gouvernements étaient allées particulièrement dans certains
endroits au Québec, mais, dans plusieurs régions, il n'y a rien eu. Donc, dans cette perspective-là, c'est important
qu'il y ait une équité entre les régions qui s'effectue, puis c'est ce qu'on veut rétablir, M. le Président. C'est
important pour nous de rétablir cette équité entre les régions puis que tout le
monde puisse se développer de manière équitable. Et je...
Le Président :
En terminant.
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : C'est ce qu'on veut faire en ce moment, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
La ministre nous a dit que c'était un cadeau libéral pour les élections.
Pourtant, c'est un concept suffisamment bon
pour sa région. Ce qui est sûr, c'est que c'était au moins bon pour sa région,
puisque, le 29 novembre, la ministre a signé pour 280 000 $ pour
sa région. Ce qui est bon pour sa région l'est moins pour les autres.
Pour quelle raison
les autres régions ne reçoivent pas ce financement? Pourquoi a-t-elle décidé
d'abandonner 13 régions du Québec qui attendent encore leur financement?
Le Président :
Mme la ministre au Développement régional.
Mme Marie-Eve Proulx
Mme
Proulx (Côte-du-Sud) : M. le Président, tout ce qui a été fait jusqu'à
maintenant, dans ce contexte, c'est que
les pôles ont été annoncés rapidement en février 2018, par le gouvernement
précédent, en mode campagne électorale. Ce qu'on s'est dit puis on s'est aperçu, c'est que, dans les régions, il
n'y a rien d'ancré, il n'y aucune action d'ancrée. Les gens ne savaient
pas trop où aller. Les gens étaient contents qu'on prenne le temps de prendre
ce pas de recul pour aller de l'avant plus
concrètement puis en fonction des réalités de chacune des régions, de chaque
milieu. Donc, c'est ce qu'on s'est apprêtés à faire, c'est ce qu'on fait, puis
on considère que notre action est concrète, réelle et à l'écoute des
besoins du milieu.
• (15 heures) •
Le Président :
Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Des voix :
...
Le Président :
Pas d'applaudissements, s'il vous plaît!
Motions sans préavis
Le Vice-Président
(M. Picard) : Comme il n'y a pas de votes reportés, nous allons passer
à la rubrique Motions sans préavis. En fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du deuxième
groupe d'opposition. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci,
M. le Président. Je demande le consentement de la Chambre pour débattre de la motion suivante conjointement avec le député
de La Pinière, le député des Îles-de-la-Madeleine et la députée de
Marie-Victorin :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte de la crise secouant le milieu du taxi depuis
le dépôt du projet de loi n° 17 ainsi que de la détresse de
milliers de familles québécoises qui dépendent de cette industrie;
«Qu'elle
reconnaisse [qu'il] n'y a pas d'urgence à déréglementer l'industrie du taxi et
que des gestes d'ouverture et de souplesse de la part du gouvernement
sont nécessaires afin d'apaiser les tensions actuelles;
«Que
l'Assemblée nationale demande au ministre des Transports de documenter les
impacts économiques et sociaux de son projet [de] déréglementation de
l'industrie avant l'étude du projet de loi n° 17.» Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il
y a consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Pas de consentement. Maintenant, un
membre du troisième groupe d'opposition. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de
cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec la députée de
Mercier et la députée de Marie-Victorin, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de compenser, pleinement et dans
les plus brefs délais, les
entreprises, notamment celles du secteur touristique, pour les pertes encourues
par le problème de gestion [à] la Société des traversiers du Québec
relativement à la traverse Matane—Baie-Comeau—Godbout.»
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre
de cette motion?
M. Schneeberger :
Pas de consentement.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Pas de consentement. Maintenant, un
membre du groupe formant le gouvernement. Mme la ministre de la Santé et
des Services sociaux.
Souligner le Mois de la jonquille
Mme McCann :
M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante
conjointement avec le député de
Pontiac, le député de Jean-Lesage, le député de Jonquière, la députée de
Marie-Victorin, le député de Chomedey :
«Que l'Assemblée
nationale souligne le Mois de la jonquille de la Société canadienne du cancer;
«Qu'elle témoigne son
soutien envers les personnes atteintes et leurs proches;
«Qu'enfin,
elle reconnaisse les avancées enregistrées grâce à la recherche, aux campagnes
de prévention et à la mobilisation de la société et des équipes
médicales.» Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre
de cette motion?
M. Schneeberger :
Alors, M. le Président, il y a consentement pour un débat de deux minutes par
intervenant, dans l'ordre
suivant : la ministre de la Santé et des Services sociaux, le député de
Pontiac, le député de Jean-Lesage et le député de Jonquière.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Je comprends qu'il y a
consentement pour qu'il y ait quatre intervenants et que la durée des interventions est limitée à
environ deux minutes. Mme la ministre de la Santé et des Services sociaux,
la parole est à vous.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
Merci, M. le Président. L'arrivée du printemps coïncide avec la campagne de la
jonquille. Du 1er au 7 avril, 10 000 bénévoles se mobiliseront
pour vendre 2 millions de jonquilles et amasser des fonds d'une importance capitale. Ce geste, plus grand que le cancer,
permettra de financer des projets de recherche, d'offrir des services de
soutien aux personnes touchées et de mettre en place des projets pour prévenir
le cancer.
La
Société canadienne du cancer — et j'ai le plaisir de mentionner la présence
de représentantes au balcon, je les salue — est une alliée formidable qui oeuvre contre
tous les cancers au Québec. Elle est présente dans près de 40 communautés
au Québec. Elle subventionne des recherches
novatrices sur plus de 100 types de cancer. Elle fournit des
renseignements fiables ainsi que
d'importants programmes et des services de soutien. Elle est un leader en
prévention et en détection précoce de
la maladie. Elle est là avant, pendant et après le cancer. En fait, aucune
autre organisation ne fait la même chose qu'elle. Elle est la voix des femmes et des hommes qui ont
le cancer à coeur. Alors qu'une personne sur deux risque de recevoir un diagnostic de cancer au cours de sa vie, le but
de la Société canadienne du cancer est de modifier leurs histoires de cancer en améliorant à la fois leur espérance de
vie et leur qualité de vie, car pour eux la vie est plus grande que le cancer.
J'invite
tous les Québécois, incluant les collègues de l'Assemblée nationale, à acheter
des jonquilles fraîches et à apporter
et porter fièrement une épinglette jonquille afin de démontrer leur appui au
travail de la Société canadienne du cancer et leur solidarité envers les centaines de
milliers de personnes touchées par le
cancer au Québec. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Je cède la parole à M. le député
de Pontiac.
M. André Fortin
M.
Fortin : Merci, M. le Président. Il me fait plaisir, aujourd'hui, de joindre ma voix à la voix du Parti libéral du Québec, la voix de nos
élus, des citoyens que l'on représente, afin de souligner le Mois de la
jonquille de la Société canadienne du cancer. Pendant nos quelques
mots, M. le Président, des Québécois apprendront qu'ils sont atteints du
cancer. Pendant nos quelques
mots, des parents accompagneront leur enfant pour la première fois dans une
unité d'oncologie. Pendant nos quelques mots, un Québécois mourra des
suites de son cancer.
Ce mois,
c'est l'occasion de se rappeler de nos mères, de nos pères, de nos frères, de
nos soeurs, de nos proches et de tous
les Québécois qui sont touchés par cette terrible maladie, c'est l'occasion de
souligner le travail, de souligner la
compassion du personnel soignant, des infirmières, des préposés, des médecins,
des intervenants qui nous ont guidés dans
ces moments difficiles et qui nous ont rassurés dans les moments inquiétants,
c'est l'occasion de saluer le grand coeur des familles et des centaines de milliers de Québécois touchés par le
cancer, de leurs proches, qui les ont accompagnés, qui les ont consolés,
qui les ont soignés, qui ont partagé leurs peurs, leurs angoisses et leurs
derniers moments, c'est l'occasion
d'encourager nos grands chercheurs québécois qui mettent toute leur expertise,
toutes leurs connaissances, qui consacrent leurs carrières, leur vie
professionnelle à prévenir et à traiter le cancer. Leur travail contribue à la
qualité de vie, à la vie de tant de Québécois.
À tous ces
gens, merci. Et à tous ceux qui, aujourd'hui, combattent la maladie, sachez que
cette Assemblée, votre Assemblée, l'Assemblée nationale du Québec, est
solidaire avec vous, et aujourd'hui notre jonquille en fait foi.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Je cède la parole à M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol Zanetti
M.
Zanetti : Merci, M. le Président. Alors, c'est évidemment une journée
pour penser à toutes les personnes qui sont atteintes d'un cancer au Québec,
les personnes qui les accompagnent, les personnes qui font de la recherche.
J'aurai aussi une pensée spéciale pour le maire de Québec, Régis Labeaume, qui
a dit hier qu'il allait devoir prendre plusieurs semaines pour se
reposer. Alors, pensons à lui.
Depuis
l'année 2000, le cancer est la principale cause de mortalité au Québec. Au
cours des 10 dernières années, le
nombre de nouveaux cas de cancer a augmenté de 2 %, en moyenne, par année.
Malheureusement, on prévoit qu'au Québec
le nombre de nouveaux cas de cancer bondira d'au moins 35 % au cours des
15 prochaines années, mais, heureusement,
le taux de mortalité lié au cancer, lui, est en baisse, parce qu'on fait du
dépistage plus rapidement, parce qu'on
fait de la prévention, parce que les traitements ont fait de grandes avancées,
parce que les habitudes de vie changent, parce que de la recherche extrêmement intéressante se fait dans le
domaine des soins curatifs. Alors, j'aimerais remercier les chercheurs, les chercheuses, toutes les
personnes qui se mobilisent depuis des décennies pour faire avancer la
recherche sur le cancer. Merci. Vous rendez l'espoir possible.
Le cancer,
c'est une menace pour tout le monde. C'est une menace pour tout le monde ici.
Personne n'échappe à ça. Et, pour
lutter contre cette menace, il faut, évidemment, faire de la recherche dans les
soins curatifs, mais il faut faire de
la prévention, il faut faire de l'investissement là-dedans et il faut prendre
soin de notre environnement aussi. Selon l'Organisation mondiale de la santé,
23 % des cas de morbidité dans le monde... pas nécessairement liés
seulement au cancer, mais de
morbidité en général ont pour principale cause l'environnement. Comment penser
qu'il n'y a pas de lien entre le cancer et la protection de
l'environnement, la pollution?
Alors, pour
soutenir les efforts de toutes les personnes qui se mobilisent pour la
recherche pour le cancer, pour tout
ça, les gens qui soignent les personnes atteintes au quotidien, je nous
suggère, à nous, d'en profiter pour améliorer nos actions pour l'environnement, pour prévenir davantage le cancer.
Alors, ça veut dire quoi? Ça veut dire agir sur la question des
pesticides, de la qualité de l'air, des conditions de travail, de la mobilité
active, la réduction des inégalités de richesse aussi, parce que c'est un
déterminant de la santé important. Donnons espoir aux personnes qui, aujourd'hui, luttent contre ça, pour leur montrer
que nous aussi, on lutte et on lutte avec eux, on est à leurs côtés. Merci.
• (15 h 10) •
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Je cède la parole à M. le député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault :
Oui. Vous auriez pu dire «député de Jonquilles» aujourd'hui, M. le Président,
parce que je suis heureux de
l'occasion qui m'est donnée de souligner, au nom du Parti québécois,
l'importance de la campagne de la
jonquille.
Cette
initiative, qui existe depuis 60 ans, permet non seulement d'amasser des
fonds pour la Société canadienne du cancer afin de financer des
programmes et de la recherche de pointe, mais, en plus, ça vient soutenir les
personnes atteintes du cancer, promouvoir
l'adoption de politiques publiques favorisant les saines habitudes de vie. Je
tiens d'ailleurs à saluer les
artisans de la Société canadienne du cancer, dont certains sont parmi nous aujourd'hui. Vos efforts permettent l'espoir, et ça, c'est déjà
exceptionnel.
Déjà, des progrès remarquables ont été accomplis
dans la lutte contre certaines formes de cancer. Selon toute vraisemblance, on peut donc se permettre de rêver
d'un monde sans cancer. Mais, pour cela, il faut poursuivre nos efforts.
Nous devons continuer de nous battre, faire
preuve de solidarité, mettre l'accent sur la sensibilisation. C'est un mandat
collectif qu'il nous faut accepter avec
détermination. Les femmes, les hommes, les enfants qui reçoivent un diagnostic
de cancer demeurent trop nombreux. Ma propre
mère a, malheureusement, perdu son combat en 2010. Le vieillissement de la population ne fera qu'accentuer la courbe de prévalence.
J'aimerais dire aux personnes atteintes et à leurs proches : Nous sommes
avec vous. Concentrez-vous sur votre combat, qui vous demande toute votre
énergie. De notre côté, du côté des
parlementaires, du côté du gouvernement, nous travaillerons pour faire avancer la
recherche et nous donnerons notre appui à toutes les initiatives pouvant
améliorer votre qualité de vie et à celles qui misent sur la prévention.
En
terminant, j'invite tous les Québécois, toutes les Québécoises à participer aux
différentes activités qui sont organisées
partout au Québec, faire un don par l'achat d'une jonquille, voire
même devenir bénévoles, car, comme le dit si bien la Société canadienne
du cancer, les gestes sont plus grands que le cancer. Merci.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député.
Mise aux voix
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Adopté. Maintenant, un membre du groupe formant l'opposition officielle. Mme la
députée de Marguerite-Bourgeoys.
Souligner le 35e Mois de l'autisme et la Journée
mondiale de la sensibilisation à l'autisme
Mme
David : Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec le
ministre délégué à la Santé et aux
Services sociaux, la députée de Sherbrooke, la députée de Duplessis, le
député de Chomedey et la députée de Marie-Victorin :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la 35e édition du Mois de l'autisme célébré
cette année sous le thème Faites briller le Québec en bleu
ainsi que la Journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme qui se tient
aujourd'hui, le 2 avril;
«Qu'elle
rappelle l'importance de sensibiliser la population sur les enjeux entourant le
trouble du spectre de l'autisme;
«Qu'elle
exprime son soutien aux personnes qui vivent avec un trouble du spectre de
l'autisme et leur famille;
«Qu'enfin, elle reconnaisse le travail des
professionnels et bénévoles qui les soutiennent quotidiennement.»
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M.
Schneeberger : Oui. Alors, M. le Président, il y a
consentement pour un débat de deux minutes par intervenant, dans l'ordre suivant... Par contre, ici, j'ai peut-être
une petite erreur, parce que j'ai la députée de Westmount—Saint-Louis...
Une voix : ...
M.
Schneeberger : C'est bon? O.K. Parfait. Alors, la
députée de Westmount—Saint-Louis, le ministre délégué à
la Santé et aux Services sociaux, la députée de Sherbrooke et la députée de
Duplessis.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Je vais comprendre qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre intervenants, pour une durée maximale de deux
minutes. On débute par Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. En cette Journée mondiale de sensibilisation de l'autisme, ou World Autism Awareness Day, je suis honorée et
profondément touchée de prendre la parole pour témoigner tout mon respect et admiration envers les personnes vivant
avec le trouble du spectre de l'autisme ainsi que leurs familles. Si je
suis ici avec vous aujourd'hui, chers collègues, c'est grâce à mes deux
enfants, qui sont sur le spectre de l'autisme, deux personnes extraordinaires
qui brillent à travers leurs différences.
Le trouble du
spectre de l'autisme prend diverses formes, ce qui entraîne des besoins
différents. Il y en a qui sont très beaux puis il y a en a qui sont
vraiment difficiles pour eux à vivre. Ces besoins, d'ailleurs, se feront sentir
tout au long de leur vie. Le trouble du
spectre de l'autisme prend... Excusez-moi. Aujourd'hui, mais à tous les jours,
il est important de réitérer notre
soutien envers les gens qui vivent avec cette différence, mais également à
leurs proches, et je peux vous dire que c'est souvent un parcours qui
est très difficile mais enrichissant.
Surtout, il est fondamental de souligner la
richesse de la différence dans notre société. Il faut s'unir, car ensemble nous
pouvons bâtir un Québec avec les forces et les différences de chacun.
Aujourd'hui, c'est un moment privilégié pour
informer et sensibiliser nos concitoyens et concitoyennes à la réalité des gens
qui vivent avec l'autisme. Ayons des
pensées pour des organismes et les personnes dévouées qui oeuvrent à favoriser la pleine participation sociale
des personnes vivant avec le trouble du spectre de l'autisme.
Rappelons-nous que nous devons tous veiller au bien-être de ces personnes et à leur pleine participation à notre
société. Ensemble, brisons les
préjugés.
It's different, not less. Celebrate diversity and look beyond the labels
of everything that you see today, because you will find something that is extraordinary. You'll find people that
will change your world, that will change who you are, who will make you
believe that anything is possible.
Alors, aujourd'hui, tous
ensemble, brillons en bleu. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Nous poursuivons avec M. le
ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Merci, M. le Président. En ce 2 avril, me voilà tout de bleu vêtu, et, je dois
mentionner, plusieurs
collègues également, pour souligner la Journée mondiale de sensibilisation à
l'autisme.
Cette
journée, qui lance le Mois de l'autisme, est une belle occasion de se mobiliser
et de célébrer la différence des personnes
ayant un trouble du spectre de l'autisme. Ayant moi-même suivi et accompagné plusieurs enfants et familles, je peux témoigner qu'il est essentiel de
sensibiliser notre entourage aux besoins des personnes vivant avec un trouble
du spectre de l'autisme et leurs
proches. En raison de la hausse de prévalence des personnes atteintes, le plus
grand défi des prochaines années demeurera de répondre adéquatement aux
besoins grandissants, dans un délai acceptable. Pour les enfants, notamment, nous voulons être en mesure
d'améliorer la détection et de les prendre en charge plus rapidement pour favoriser leur inclusion. C'est le coeur de
mon engagement. Nous avons d'ailleurs annoncé il y a quelques semaines le projet Agir tôt, qui a pour but de détecter le
plus tôt possible ces enfants et intervenir le plus tôt possible. Par la suite,
avec l'aide du ministre de la Famille et du
ministre de l'Éducation, comme on sera capables d'intervenir avant l'âge de
quatre ans pour tous ces enfants, nous voulons et espérons inclure une
intervention la plus intensive possible et la plus appropriée possible
pour être le plus inclusifs possible pour le devenir de ces enfants dans leurs
cursus scolaires.
Finalement, avec ma collègue ministre des Aînés,
avec la Politique nationale des proches aidants, nous allons également mieux
supporter les familles avec un adulte touché présentant des besoins spéciaux.
J'invite donc
chacun d'entre vous à joindre le mouvement et à mettre en lumière aujourd'hui
et durant tout le mois d'avril
l'apport de ces personnes à notre société pour que la neurodiversité ne soit
plus un obstacle. Merci, M. le Président.
• (15 h 20) •
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Merci, M. le Président.
Je veux saluer l'initiative de ma collègue la députée de Marguerite-Bourgeoys
de souligner la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme et le Mois de
l'autisme.
Il y a des
milliers de personnes qui vivent avec le spectre de l'autisme à travers le
Québec et des dizaines de milliers de Québécois qui côtoient une
personne autiste chaque jour. Mais ce n'est pas pour rien qu'on parle du
spectre de l'autisme, c'est parce que chaque
personne autiste est unique et doit vivre avec des défis et des aptitudes qui
lui sont propres, et leurs familles
également doivent aussi apprendre à apprivoiser toutes les particularités de
l'autisme et les traits uniques de leurs proches.
À titre
indicatif, au Québec, entre 2005 et 2011, le nombre d'élèves autistes
scolarisés dans le secteur public a doublé, atteignant plus
8 000 élèves. Et, selon la Fédération québécoise de l'autisme, il y a
un enfant sur 70 qui a eu un diagnostic du spectre de l'autisme en 2015‑2016.
Nous savons qu'ils et elles sont plus nombreux, parce qu'ils n'ont pas tous un diagnostic. Une chose est certaine,
les enfants autistes deviennent adultes et veulent une place dans la société
et ils ont droit à cette place, et, comme
société, on a le devoir de leur permettre de développer leur plein potentiel,
et, pour ça, il faut les soutenir dès la petite enfance et aussitôt que
possible, parce que les traits autistiques peuvent être dépistés très
tôt.
Les personnes
autistes font face à beaucoup de défis, mais on n'insistera jamais assez sur le
fait que les familles qui les
accompagnent font aussi face à des défis quotidiens. Il y a un grand manque de
services pour les familles d'enfants et
d'adultes autistes. Les listes d'attente pour le dépistage sont extrêmement
longues; plus d'un an d'attente à certains endroits, même pour des enfants qui sont déjà à l'école. L'accès à des
places en service de garde est difficile également. Les ressources sont souvent très limitées dans les
écoles, dans les services de garde
scolaires, et sans parler de l'inquiétude de ne pas savoir qui va prendre soin de son enfant autiste une fois
qu'on ne sera plus en mesure de le faire. Il y a des parents d'enfants autistes qui se font même refuser des
services dans les rares organismes spécialisés parce que ces organismes
manquent de financement et de ressources
pour répondre à la demande. C'est un enjeu qui me préoccupe beaucoup,
qui touche beaucoup de familles dans ma circonscription et partout à
travers le Québec.
En ce Mois de l'autisme, j'espère sincèrement
que le gouvernement va passer de la parole aux actes et saisira l'occasion
d'améliorer les services offerts aux personnes autistes et à leurs familles.
Et, au nom de mes collègues, je souhaite vraiment
souligner le dévouement hors du commun des proches des personnes autistes et, à
tous ceux et celles qui vivent dans
le spectre de l'autisme, j'aimerais vous dire : C'est vrai que vous faites
briller le Québec, et la neurodiversité est une richesse.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Je cède la parole à Mme la députée de Duplessis.
Mme Lorraine Richard
Mme
Richard : Merci, M. le Président. M. le
Président, je suis heureuse de prendre
la parole pour souligner la Journée mondiale de la sensibilisation à
l'autisme ainsi que le 35e anniversaire du Mois de l'autisme.
Au nom de tous mes collègues, j'insiste sur l'importance
de cette journée, car les nombreuses familles et personnes touchées par un trouble du spectre de l'autisme ont plus que jamais
besoin de nous, de notre appui, de notre solidarité. M. le Président, je
veux les rassurer, leur dire que nous allons être là. Vous pouvez compter sur
nous.
Dans toutes
les régions du Québec, une foule d'activités de sensibilisation ont été organisées ce mois-ci. Cette année, elles mettent surtout l'accent sur les façons de mieux
communiquer avec les personnes autistes. Pour ça, M. le Président, il ne
faut pas avoir peur de construire des liens avec les personnes autistes, il
faut aller au-delà de certains préjugés qu'on pourrait avoir. Moi, je
veux dire merci aux bénévoles, merci aux professionnels qui les soutiennent
jour après jour. L'important dans tout ça,
c'est évidemment l'ouverture, l'empathie, c'est de soutenir ces personnes et
ces familles pour briser l'isolement.
Et ce que je
souhaite, M. le Président, en terminant, c'est qu'on puisse leur en donner
un jour un peu plus, soutenir ces familles, soutenir ces
familles qui ont besoin d'hébergement, de soins pour ces enfants. Merci, M. le
Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Picard) :
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Adopté. Est-ce qu'il y a d'autres motions? Oui, Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme
Fournier : M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec le député de Laurier-Dorion, la motion
suivante :
«Que l'Assemblée nationale rappelle que la laïcité repose sur les principes
suivants : la séparation de l'État et de la religion,
la neutralité religieuse de l'État, l'égalité des citoyennes et des citoyens et la
liberté de conscience et de religion. Conséquemment,
bien qu'elle puisse s'inscrire dans une trame historique pour la nation québécoise,
la laïcité n'est pas une question d'identité;
«Qu'elle
reconnaisse que, malgré les divergences d'opinions sur son application, la laïcité est un objectif légitime;
«Qu'elle
soutienne que le débat public sur la laïcité doit se tenir sereinement, dans le
respect et en refusant les extrêmes qui ont pour effet de créer des
tensions et des divisions;
«Qu'elle
souligne le courage historique dont fait preuve la nation québécoise
de se saisir de cet enjeu important;
«Qu'elle rappelle qu'en définitive, les
décisions en matière de laïcité qui concernent le Québec appartiennent
exclusivement aux Québécois.»
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M.
Schneeberger : Il y
a consentement, sans débat.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Picard) : Oui?
Il n'y a pas de consentement? Pas de consentement.
Avis touchant les travaux des commissions
Puisqu'il n'y a pas d'autre motion sans préavis,
nous allons passer à la rubrique touchant les avis touchant les travaux des
commissions. M. le leader du gouvernement.
M.
Schneeberger : M. le
Président, alors, j'avise cette
Assemblée que la Commission des
institutions poursuivra les consultations
particulières sur le projet de loi n° 6, Loi
transférant au commissaire au lobbyisme la responsabilité du registre
des lobbyistes et donnant suite à la recommandation de la Commission
Charbonneau concernant le délai de prescription applicable à la prise d'une
poursuite pénale, aujourd'hui, après les affaires courantes pour une durée de
2 h 15 min, et de 19 h 30 à 21 heures, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
Et,
conformément à l'article 275 du règlement, la Commission des finances publiques
poursuivra le débat sur le discours
du budget aujourd'hui, dès la fin du débat à l'Assemblée nationale ou, au plus
tôt, à 20 h 15 jusqu'à 21 h 30, à la salle du
Conseil législatif.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Pour ma part, je vous avise que la
Commission de la santé et des services sociaux se réunira en séance de
travail aujourd'hui, après les affaires courantes pour une durée de
45 minutes, à la salle RC.161, afin de statuer sur la possibilité que la
commission se saisisse d'un mandat d'initiative portant sur la consommation de
psychostimulants chez les enfants et les jeunes.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Maintenant, à
la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, je vous informe que
demain, lors des affaires inscrites
par les députés de l'opposition, sera débattue la motion inscrite par Mme la
chef du deuxième groupe d'opposition. Cette motion se lit comme
suit :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement caquiste de proposer, d'ici le
1er octobre 2020, un plan de réduction des émissions de gaz à
effet de serre approuvé par un expert indépendant du gouvernement qui permet d'atteindre les cibles recommandées par le Groupe
d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) pour
l'année 2030;
«Que
l'Assemblée nationale demande également au gouvernement d'interdire tout projet
d'exploitation ou d'exploration pétrolière ou gazière sur le territoire du
Québec.»
Affaires du jour
La période des
affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires
du jour.
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur la motion du
ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
Aux
affaires prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée reprend le
débat, ajourné le 28 mars 2019, sur la motion de M. le ministre des Finances proposant que l'Assemblée approuve
la politique budgétaire du gouvernement ainsi que sur les motions
formulant un grief présentées par M. le député de Robert-Baldwin, M. le député
de Rosemont, M. le chef de l'opposition
officielle, M. le député de Laurier-Dorion, M. le député de Rimouski, Mme la
députée de Mercier, Mme la députée de Sherbrooke, Mme la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue
et M. le député de Gouin.
Avant
de donner la parole au prochain intervenant, je vous informe qu'il y a
9 h 43 min 7 s d'écoulées à la première étape du débat. Il reste donc, après redistribution
du temps, un temps total de 3 h 46 min 53 s réparti
comme suit : 1 h 32 min 6 s au groupe
parlementaire formant le gouvernement, 1 h 31 min 15 s
au groupe parlementaire formant l'opposition officielle,
4 min 12 s au deuxième groupe d'opposition et
39 min 20 s au troisième groupe d'opposition.
Je suis maintenant
prêt à céder la parole au prochain intervenant. Mme la députée de Côte-du-Sud.
Mme Marie-Eve Proulx
Mme
Proulx (Côte-du-Sud) : M. le Président, il me fait plaisir,
aujourd'hui, d'avoir l'opportunité de m'exprimer concernant le budget 2019‑2020, présenté par mon collègue des Finances
le 21 mars dernier. Je tiens à souligner le travail d'équipe
derrière le premier budget de notre gouvernement.
Nous avions trois grandes priorités en tête
lorsque nous avons pris les rênes de l'État : la santé, l'éducation et
l'économie. Malgré l'élection du
gouvernement depuis moins de six mois, les Québécois ont déjà la preuve que
nous respectons nos engagements.
Le fardeau fiscal des
Québécois est un des plus élevés en Amérique du Nord, et nous nous étions
engagés à remettre de l'argent aux
contribuables. Avec les mesures annoncées, ce sont plus de 5,2 milliards
de dollars qui retournent dans le portefeuille
des Québécois pour donner, entre autres, un répit à la classe moyenne. Pour
diminuer le fardeau fiscal des Québécois, nous allons, notamment, uniformiser
graduellement le taux des taxes scolaires dès le 1er juillet 2019, abolir graduellement la contribution additionnelle
pour la garde d'enfants à partir de 2019 et bonifier l'exemption des pensions
alimentaires pour les enfants à charge.
• (15 h 30) •
Nous
avons également réinvesti massivement dans les secteurs clés que sont
l'éducation et la santé en injectant 7,3 milliards
de dollars d'ici cinq ans pour améliorer les services aux élèves et les soins
de santé. Notre objectif est de miser sur la première ligne et les
services de proximité. En investissant massivement en santé et en éducation,
nous rattrapons le retard des dernières années en plus de miser sur le
mieux-être des enfants et des aînés du Québec.
En
éducation, nous allouons 4 milliards
de dollars sur 10 ans pour
construire de nouvelles écoles, pour donner aux enfants des lieux où ils auront envie d'apprendre et de socialiser.
Nous allons investir 1 milliard
de dollars sur cinq ans pour mettre en
place les maternelles quatre ans. Dès septembre 2019, 250 nouvelles
classes seront créées. Ce sont 340 millions
de dollars pour améliorer le dépistage précoce des troubles d'apprentissage,
aussi 450 millions de dollars pour
l'ajout d'une heure en activités parascolaires au secondaire en plus d'allouer
235 millions pour augmenter les services au soutien aux élèves.
Toutes
ces mesures sont mises de l'avant par notre gouvernement pour donner les moyens
à chaque enfant du Québec de
développer son plein potentiel. La réussite scolaire est au coeur de nos
priorités. C'est l'ensemble de notre société, y compris notre secteur
économique, qui bénéficie de l'amélioration de la réussite scolaire des jeunes.
Il
est primordial pour nous de prendre soin de nos aînés également, de ceux qui
ont bâti le Québec tel que nous le connaissons
aujourd'hui. Ils méritent des soins de qualité ainsi que des milieux de vie
dont ils peuvent être fiers et auxquels ils s'identifient. Et c'est pourquoi nous allons renforcer les soins et
les services à domicile en investissant 1,5 milliard de dollars en plus d'investir 564 millions de
dollars pour le déploiement des maisons des aînés. Nous allouons une enveloppe
de 1,1 milliard de dollars pour l'ajout
de personnel soignant tout en investissant 105 millions de dollars pour
améliorer la qualité de vie des proches aidants.
En matière
d'environnement, qui est au coeur des préoccupations des Québécois, il est
primordial pour notre gouvernement de mener
la lutte aux changements climatiques. Ce budget démontre notre engagement ferme
de laisser aux prochaines générations un Québec plus vert. Nous allons investir
434 millions de dollars pour la prolongation du programme Roulez
vert. Nous allouons 410 millions de dollars pour accompagner les
entreprises dans leur transition énergétique et nous investissons
100 millions de dollars pour améliorer la gestion des matières
résiduelles.
L'hydroélectricité
est une richesse du Québec qui nous permet d'être des champions en termes de
diminution d'émissions de gaz à effet de
serre. Nous allons miser sur l'électrification des transports et des industries
afin de maintenir notre leadership. Il nous faut aller plus loin dans
l'innovation et la recherche dans ce domaine.
Nous avions également promis aux
Québécois de maintenir l'équilibre budgétaire. Nous atteindrons également
notre objectif de réduction de la dette à
45 % du PIB, et ce, cinq ans plus tôt que prévu. Nous nous soucions du
sort des futures générations, et il est de notre devoir de ne pas leur
léguer un fardeau fiscal intenable.
À
titre de ministre déléguée au développement économique régional, je me réjouis
de voir des mesures concrètes qui
nous permettront de réparer les erreurs du gouvernement précédent. Nous croyons
au fort potentiel économique des régions, et les mesures présentées dans
ce budget, dont le déploiement d'Internet haute vitesse, le troisième lien et
l'investissement pour les grands projets du Québec, nous mènent déjà vers une
meilleure perspective pour l'avenir.
Les
régions ont été saccagées et abandonnées, depuis les 15 dernières années,
et les attentes sont élevées envers notre
gouvernement. Les citoyens des régions nous ont fait confiance, lors des
dernières élections, et ce budget n'est que le début de notre nouvelle
approche en matière de développement économique régional.
Nous
avons fait du branchement Internet haute vitesse dans toutes les régions du
Québec un engagement fort et nous
avons tenu promesse. Nous prévoyons des investissements additionnels de
400 millions de dollars pour établir un accès à des infrastructures
numériques de qualité, et ce, dans l'ensemble du Québec.
Si nous souhaitons
rendre les régions attrayantes pour les entreprises et inviter les gens à
s'établir sur tout le territoire du Québec,
un accès à Internet haute vitesse est devenu aussi indispensable que l'a été
l'électricité au XXe siècle. Partout
au Québec, on constate les effets dévastateurs de la rareté de la
main-d'oeuvre. Il y a 20 ans, les données statistiques nous démontraient qu'à l'aube de 2020 le Québec
connaîtrait une pénurie de main-d'oeuvre sans précédent. Pourtant, rien
n'a été fait. Aujourd'hui, nous devons vivre avec le laxisme dont on fait
preuve les dirigeants précédents.
Notre
gouvernement a donc promis de faire les choses différemment et a décidé de
s'attaquer à cet enjeu crucial qui
nuit au développement économique des régions. C'est pourquoi nous investissons 1,7 milliard de dollars pour accroître la participation au marché du
travail. Afin d'encourager les travailleurs plus âgés à rester sur le marché du
travail et à faire profiter de leur
expérience à toute la société, nous allons rendre accessible, dès l'âge de
60 ans, le crédit d'impôt pour la prolongation de carrière.
Nous allons aussi
investir 730 millions de dollars sur cinq ans pour favoriser une meilleure
intégration des personnes immigrantes sur le
marché du travail dans toutes les régions du Québec, car ils peuvent faire la différence pour l'occupation du territoire. Il faut tout mettre en
oeuvre pour bien accompagner les personnes immigrantes à s'installer
partout au Québec et à faire le choix, surtout, de rester. Comme nous le disons
souvent, nous allons prendre soin des personnes que nous allons accueillir sur
notre territoire.
Nous allons également augmenter la capitalisation
d'Investissement Québec à 5 milliards de dollars pour lui permettre de
réaliser davantage d'interventions à partir de ses fonds propres. De ce
montant, une enveloppe de 1 milliard de dollars sera disponible pour aider au développement d'entreprises
stratégiques et pour protéger les sièges sociaux du Québec.
Afin
de ne pas freiner le développement de projets porteurs, nous allons réduire les
délais d'autorisation environnementale
en coupant dans la bureaucratie et en optimisant les façons de faire. Cette
préoccupation est présente sur tout
le territoire du Québec. Vous avez été très nombreux à me la communiquer, et il
me fait plaisir de pouvoir vous dire aujourd'hui que vous avez été
entendus.
Toujours
dans l'optique de permettre à des projets à fort potentiel économique de voir
le jour, nous allons allouer une
somme de 320 millions de dollars pour la décontamination de terrains
stratégiques et faciliter ainsi la mise en valeur du territoire.
L'automatisation et
l'innovation sont au coeur de la réussite des entreprises, afin de s'adapter
aux nouvelles réalités du marché. C'est pourquoi nous avons prévu d'allouer
329 millions de dollars pour accélérer l'utilisation de technologies de
pointe dans le domaine de l'intelligence artificielle par les entreprises.
En
investissant 243 millions de dollars sur cinq ans pour l'ajout
d'infrastructures communautaires, culturelles et sportives, nous rendons les milieux plus attractifs pour intéresser les
gens à s'établir en région. Investir dans la qualité de vie est essentiel pour le développement économique
des communautés. Une entreprise ne peut pas croître dans un désert social.
Nous
croyons également que l'occupation du territoire passe par l'attraction des
jeunes vers les communautés du Québec.
Nous sommes fiers d'appuyer le réseau Place aux jeunes en région en
investissant un montant de 17,5 millions de dollars sur cinq ans
pour favoriser la migration et l'établissement des jeunes diplômés de 18 à
35 ans en région.
À
titre de ministre responsable des régions de Chaudière-Appalaches,
Bas-Saint-Laurent et Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, j'aimerais souligner des mesures porteuses
pour leur développement économique.
En
campagne électorale, nous avons pris un engagement ferme pour un troisième lien
à l'est, entre Québec et Lévis, et
aujourd'hui je suis fière d'annoncer que le projet est maintenant à l'étape de
la planification. Les gens l'ont réclamé depuis longtemps, et, sous notre gouvernement, le projet prend enfin
vie. Ce sont 325 millions de dollars qui sont réservés pour faire
l'étude des plans et devis.
Ce
troisième lien servira aux citoyens de Chaudière-Appalaches, mais ses retombées
dépasseront les frontières. Non
seulement il améliorera la fluidité de la circulation, il agira comme un pilier
important du développement économique des régions de l'Est-du-Québec et
de la Côte-Nord. Avec le troisième lien, nous ouvrons les marchés de ces
régions à plusieurs entreprises qui verront leurs coûts de transport et
logistique diminuer, en plus de pouvoir utiliser le réseau routier plus
rapidement et efficacement.
Les
régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, comme d'autres régions au
Québec, verront le congé fiscal pour
les grands projets d'investissement être bonifié. Le seuil d'investissement
pour la qualification d'un projet
d'investissement réalisé en région sera réduit de 75 à 50 millions. Le but
de cette mesure est d'appuyer les entreprises dans la réalisation de
projets d'envergure dans ces régions tout en favorisant l'expansion des
entreprises québécoises qui y sont déjà
établies. Elles auront un meilleur accès au financement et à des avantages
fiscaux concurrentiels.
À titre de députée de Côte-du-Sud, je
suis très fière de voir la ville de Montmagny être explicitement nommée dans le budget du gouvernement du Québec. Le
budget 2019‑2020 prévoit un investissement de 47,6 millions de
dollars sur trois ans pour soutenir un
nouveau projet d'expansion du réseau de distribution de gaz naturel entre
Saint-Henri-de-Lévis et Montmagny.
L'approvisionnement en gaz naturel est une des conditions gagnantes pour le
développement économique des régions. Avec cette extension du réseau
dans la circonscription, nous favorisons l'implantation, la rétention et la
compétitivité des entreprises.
En
terminant, je souhaite réitérer à quel point je suis fière de siéger dans un
gouvernement à l'écoute des citoyens du
Québec et qui a la volonté de mettre en oeuvre ses ambitions. Les Québécois
avaient de grandes attentes face à notre gouvernement. Pour la première fois en 40 ans, le paradigme a été
changé en ramenant le débat sur les préoccupations des Québécois plutôt sur la
question nationale. Nous avons bien l'intention de répondre aux attentes des
Québécois tout en assurant la défense de notre identité unique en
Amérique du Nord.
M.
le Président, durant la dernière campagne électorale, nous avions de l'ambition
pour le Québec. Avec ce budget, nous sommes cohérents avec nos
engagements. Merci, M. le Président.
• (15 h 40) •
>655 Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Avant de poursuivre, je vous informe que trois débats de fin de séance se tiendront à
18 heures.
Le premier portera
sur une question adressée par M. le député de La Pinière à M. le ministre des
Transports concernant l'absence de
compensation suffisante pour les propriétaires de taxis à la suite du dépôt du projet de loi n° 17.
Le
second portera sur une question adressée par Mme la députée de Verdun à
Mme la ministre de la
Culture et des Communications
concernant l'absence de représentations de la ministre auprès du gouvernement
fédéral quant au contenu produit par Netflix au Canada.
Enfin,
le troisième débat portera sur une question adressée par M. le député de
Pontiac à Mme la ministre de la Santé
et des Services sociaux concernant la promesse du gouvernement caquiste de
diminuer les tarifs de stationnement des établissements de santé et de
services sociaux.
Nous poursuivons avec
M. le député de Jean-Talon.
M. Sébastien
Proulx
M. Proulx :
Merci, M. le Président. Très heureux d'avoir l'occasion de vous retrouver, très
heureux d'avoir l'occasion de retrouver les
collègues ici aujourd'hui pour prendre quelques instants pour parler du budget
du ministre des Finances.
C'est
une étape importante, M. le Président, parce que c'est l'occasion que nous
avons, les députés, comme on le fait
aussi pour le discours d'ouverture, de prendre quelques instants pour parler du
budget, mais aussi de parler des préoccupations
des gens que nous représentons à l'Assemblée nationale. C'est un contexte qui
est particulier. Le ministre des
Finances l'a évoqué, plusieurs l'ont dit, nous sommes au début d'un nouveau
gouvernement. Nous sommes dans un moment qui leur permettait de faire
des choix bien différents. Le contexte, pour l'élaboration et la présentation,
M. le Président, du budget était plus ou
moins favorable, très favorable même, je dois dire. Et, dans ce contexte-là, il
y a, bien entendu, des
investissements importants qu'il faut saluer. Mais il y a aussi des questions
que nous avons posées, et que nous
poserons, et que nous continuerons, M. le Président, de poser ici, à
l'Assemblée... et d'écouter et d'amener aussi ici, à l'Assemblée,
M. le Président, les préoccupations des gens qui ne se sont pas sentis
bien écoutés au fil du temps.
Je
voulais commencer, M. le Président, par saluer le ministre des Finances, qui a,
dès le début de son intervention, et
qui l'a fait à quelques occasions, salué le travail qui a été fait avant lui,
qui a souligné le travail qui a été fait pour remettre ces finances
publiques en ordre, et ce, pour nous sortir de cet endettement perpétuel que
nous avons, cette mauvaise manie que nous
avions, comme société, M. le Président, d'emprunter pour payer l'épicerie, de
faire, de manière structurelle, ces
déficits continuels et répétitifs. Et c'est une des raisons pour lesquelles moi
aussi je suis venu en politique, M. le Président, c'est pour s'assurer qu'on puisse dégager des
marges de manoeuvre pour qu'on puisse travailler à ce que la prochaine
génération puisse voir les choses différemment, mais ait surtout le moyen de
ses ambitions.
Je salue également le
ministre, qui a pris quelques instants, donc, je l'ai dit, pour saluer notre
gouvernement, mais qui a aussi salué le
travail du député de Robert-Baldwin, qui, vous le savez, a été reconnu pour le
travail qu'il a fait, tous partis
confondus, au-delà de la partisanerie, M. le Président. Le député de
Robert-Baldwin, vous le savez, a une grande réputation dans l'économie canadienne. C'est quelqu'un qui a fait
beaucoup. C'est quelqu'un qui a mis son talent, son leadership, qui a mis également, je dirais, sa
compassion, mais qui a mis cette sensibilité qu'il a pour les gens, au fil du
temps, pour maintenir des équilibres pas toujours faciles. Faire de la
politique, gouverner, M. le Président, c'est faire des choix, et, dans
ce contexte, viennent parfois des choix difficiles.
Ça
me permet de rappeler, M. le Président, qui est le député de Robert-Baldwin
parce que c'est d'abord un des meilleurs, sinon le meilleur économiste au
Canada, vous le savez. Et, au-delà de ce qu'il a fait ici en politique, il a
fait un travail formidable dans sa vie
professionnelle. En 2003, il devient économiste en chef de Valeurs mobilières
Banque Laurentienne. Vous le savez,
en 2008, c'est l'agence de presse Bloomberg qui le classe au deuxième rang des
prévisionnistes les plus justes de
l'économie américaine. Il a, au cours de ce mandat où il était ministre des
Finances, M. le Président, présenté
cinq budgets, dont quatre qui sont équilibrés. C'est du jamais vu au Québec.
Voilà de nombreuses, nombreuses, nombreuses années, M. le Président, qu'on
n'avait pas vu des budgets consécutifs équilibrés. Il l'a fait et il l'a bien
fait. Et je vous rappelle, M. le Président,
qu'il y a tout un renversement de situation qui s'est opéré dans ce mandat
auquel j'ai participé, dans la mesure
où nous étions parfois des derniers de classe, et plusieurs titraient, ici et
ailleurs, que nous étions passés de l'arrière à l'avant. Et je réitère
encore ce que disait Bloomberg en 2017, que le Québec était maintenant la
«fiscal star» du Canada.
Alors,
je voulais prendre quelques instants, M. le Président, pour souligner la
contribution du collègue député de
Robert-Baldwin, lui dire merci au nom de ceux et celles qui ont travaillé avec
lui, mais aussi merci au nom de ceux et celles qui suivront, qui se retrouvent
aujourd'hui, M. le Président, dans
une situation favorable, je dirais, pour faire de la politique, favorable pour faire des choix gouvernementaux, favorable pour déposer des budgets dans les prochaines années, je l'espère.
Maintenant,
vous aurez compris, M. le Président, qu'il
n'y a pas que les collègues,
le collègue ou le gouvernement
qui avons fait des efforts au cours de ce
mandat précédent. C'est l'ensemble de la population qui y a mis du
sien. Ce furent des efforts
collectifs. J'ai eu le privilège, M.
le Président, d'occuper deux ministères,
à la Famille et à l'Éducation, durant ce
mandat. J'ai été également ministre régional comme la collègue qui m'a précédé, M. le Président, dans cette intervention, ministre responsable de la Gaspésie et
des Îles-de-la-Madeleine, mais également de la Capitale-Nationale. Et je sais, M. le Président, que tous et toutes avons fait un travail, y avons mis du sien, tous et
toutes avons contribué à cet effort collectif.
Il a fallu faire ces arbitrages, dont j'ai parlé tout à l'heure, qui nous ont
amenés à avoir cette marge de
manoeuvre que nous avons aujourd'hui.
Maintenant,
M. le Président, moi, je l'ai qualifié, cet effort et ce
résultat, d'une victoire pour la société québécoise, parce
qu'on peut ne pas s'entendre sur tous
les choix qui ont été faits. On peut ne pas s'entendre sur les orientations qui
étaient les nôtres ou qui sont celles du gouvernement actuel. Une chose est certaine, M. le Président, quand on
regarde autour de nous, nous sommes extrêmement bien positionnés pour l'avenir. Et je dirais que nous avons, pour une
fois, pour une rare fois, passé de la
parole aux actes, en ce sens, M. le
Président, qu'on peut dire aujourd'hui que ces générations futures,
la prochaine génération... moi,
je pense à mes deux enfants de 13 et 11 ans, que je salue, Nicolas et
Marie-Rose, qui sont à l'école
aujourd'hui et qui pourront, lorsqu'ils seront grands, faire des choix
différents. Ils auront la capacité de
faire des choix différents. Ils auront la capacité de définir un avenir
différent pour la société québécoise et choisiront des priorités qui
sont les leurs, mais auront vraisemblablement, M. le Président, la capacité de
les financer.
Maintenant,
j'ai parlé de ce qu'a apporté ce mandat précédent, M. le Président, j'ai parlé
de cette qualité de gentleman qu'est
le ministre des Finances comme il l'est dans la vie, de ce que je connais de
lui. J'ai parlé de mon collègue de
Robert-Baldwin qui a fait un travail formidable et qui est retenu. Je veux
parler un peu du budget pour vous faire part de certaines préoccupations que j'ai, et que nous avons, et qui ont été
exprimées, M. le Président, et qui le seront dans le temps qui nous est
imparti pour le faire.
D'abord,
je veux parler un peu de la classe moyenne, M. le Président, parce que moi,
j'appartiens... comme d'autres collègues, j'imagine, ici et ailleurs, se
retrouvent dans ce milieu autour de nous, où les gens sont dans cette classe moyenne, là, qu'on peut définir de bien des
façons, mais que tout le monde entend comme étant ces gens qui ne sont pas
ceux et celles qui ont les besoins les plus
criants dans la société, mais qui ne sont pas non plus au-dessus de tout et qui,
comme certains aiment le dire, ont plus peur de la fin du monde que de la fin
du mois.
Ces
gens de la classe moyenne, M. le Président, font des choix. Les gens de la
classe moyenne ont, oui, la capacité financière de faire des choix,
mais, dans certains cas, doivent faire des choix difficiles. Et je pense à moi
et ma conjointe qui avons tous les deux un
travail très honorable et qui avons la chance de bien gagner notre vie. Bien,
on doit faire des choix pour
l'éducation de nos enfants, on doit faire des choix pour vivre ici dans la
capitale nationale, on doit faire des choix pour en mettre de côté pour
l'avenir.
Et
cette classe moyenne, M. le Président, n'est pas celle qui bénéficie le plus
des avantages et de ce qu'a mis de l'avant
le ministre des Finances. Je pense à la taxe scolaire. Oui, c'est vrai, il y a
une partie de ça qui s'y retrouve, mais vous aurez compris, M. le
Président, que ce n'est pas acquis, là. On n'a pas jusqu'à maintenant
l'ensemble de cette réduction, et que cette
réforme, mis à part ce 200 millions dont on a parlé pour cette première
année, ce n'est pas tout qui s'y retrouve actuellement.
Alors,
mis à part ce 200 millions, je ne pense pas qu'on peut dire que la classe
moyenne est très avantagée. Je l'ai entendu,
certains l'expriment de différentes façons, mais je l'ai entendu et je vais
l'entendre encore, je suis convaincu, M.
le Président, qu'il y aura des gens qui viendront nous dire encore : Oui,
il y en a pour tel type de personne, il y en a pour les mieux nantis. Mais est-ce qu'il y en a
suffisamment pour moi qui travaille très fort et qui sont ceux et celles qui
paient des impôts et qui en paient beaucoup?
Je veux parler de
cette promesse qu'ils avaient d'abolir la contribution additionnelle pour la
garde d'enfant. M. le Président, ce n'est
pas le choix qu'on a mis de l'avant, alors vous aurez compris que ce n'est pas
ce que nous demandions. Mais,
clairement, elle sera graduelle. Encore une fois, M. le Président, il y a des
gens qui pensaient, il y a des gens qui ont vu, il y a des gens qui ont cru que
c'était pour être fait plus rapidement. Et sincèrement, lorsqu'on regarde qui
en bénéficie aujourd'hui, de cette
réduction, bien, on voit, M. le Président, que c'est d'abord les mieux nantis
parmi les gens qui y ont accès.
• (15 h 50) •
Je
vais me permettre de parler un peu d'éducation. Je ne le fais pas souvent, M.
le Président, pour une raison fort simple.
D'abord, nous avons une porte-parole très compétente, efficace sur le sujet.
Maintenant, parce que,
puisque j'ai occupé cette fonction,
je n'avais pas l'intention de passer mon temps à vouloir refaire l'histoire avec
le ministre actuel. Mais
il sait que j'ai apprécié et que nous avons eu de bons débats ici, dans cette Assemblée,
sur l'éducation, tous et toutes. Et lui aussi, je le sais, croit à un système d'éducation qui ira mieux et qui pourra contribuer à l'égalité des chances dans notre
société. C'était mon souhait, c'est le sien aussi, également. Maintenant, il va
arriver des moments où on ne s'entendra pas sur les moyens.
Je
veux parler de la maternelle quatre ans parce que, pour moi, c'est un bel
exemple de quelque chose d'important, de
quelque chose qu'il faut réfléchir mais peut-être une façon un peu excessive de
travailler les choses. Je m'explique, M. le Président.
D'abord,
cette promesse très ferme de la Coalition avenir Québec de créer
5 000 classes, de créer toutes ces classes le plus rapidement possible, le premier ministre
qui en a fait un engagement, qui a dit qu'il était prêt à quitter son poste pour un engagement comme celui-là, le fait d'ouvrir le plus
rapidement possible toutes ces classes et de les construire, alors qu'on sait, M. le Président, qu'au-delà
de la volonté de tous les ministres, de tout le gouvernement ensemble, de l'ensemble des fonctionnaires de l'administration
québécoise il y a des choses qu'on ne contrôle pas : la disponibilité des
locaux, la rareté de la main-d'oeuvre, le nombre d'enfants disponibles, prêts à
aller fréquenter ces classes sur le territoire,
les délais pour construire, l'obtention des permis dans des villes qui, dans
certains cas, M. le Président, c'est Les 12 travaux d'Astérix, dans d'autres, ça va beaucoup plus rapidement. Dans certains cas, on a
des enjeux de construction parce
qu'on n'a pas la capacité de construire sur le sol. Parfois, il faut obtenir
des permis pour aller en hauteur. Il y a toutes sortes de choses, M. le
Président, qui font en sorte que c'est difficile.
Et ça va être
extrêmement difficile de réaliser cette promesse dans les délais impartis.
C'est comme si le gouvernement avait
fait le choix de mettre la charrue en avant des boeufs, c'est-à-dire de vouloir
à tout prix le réaliser parce que
c'est un engagement mais ne pas prendre le temps nécessaire d'assurer le juste
équilibre et l'équilibre qu'on doit avoir pour tous ces services à
l'enfance, à la petite enfance.
Parce que, je
l'ai déjà dit, avant l'école il y a une période, et c'est une période que moi,
j'ai qualifiée de préparation à la
vie scolaire, qu'on soit à la maison, qu'on soit dans nos services de garde
privés, publics, subventionnés ou non, qu'on soit dans une maternelle quatre ans, qu'on soit en attente d'aller à la
maternelle cinq ans, peu importe, M. le Président. Si nous avons ce qui
est nécessaire pour préparer la vie scolaire, si nous avons accès à l'ensemble
des... si on peut répondre à l'ensemble des
besoins que nous avons pour se préparer adéquatement, pour atténuer les
inégalités entre les jeunes enfants, pour que, lorsqu'ils arriveront à l'école,
à l'âge où ils arriveront, il y ait le moins d'inégalités possible, on
aura réussi.
Alors, c'est
peut-être pour ça, M. le Président, qu'ils ont revu à la baisse, de 5 000 à 3 000, le nombre de classes,
parce qu'ils le savent très bien. C'est
peut-être pour ça aussi qu'il y a énormément de pression sur les différents
milieux scolaires pour qu'à chaque fois qu'un projet avance, évolue, on y
ajoute ces classes supplémentaires, même si les besoins ne sont pas démontrés jusqu'à maintenant dans
l'ensemble des milieux. Pour avoir parlé à certains gestionnaires du réseau
scolaire, il y a des endroits, M. le
Président, où on a fait le saut devant ce qu'on nous a demandé de fournir,
c'est-à-dire des classes. Mais, dans les faits, les enfants ne sont pas
tous au rendez-vous.
Et il y a une
question fondamentale, plutôt que de se demander qu'est-ce qui est le mieux
entre les maternelles quatre ans puis
nos services éducatifs de garde, M. le Président, c'est : Comment est-ce
qu'on fait pour concilier les deux? Comment est-ce qu'on fait pour
s'assurer que l'équilibre existe? Comment est-ce qu'on fait pour les faire
travailler ensemble? Comment est-ce qu'on
fait pour s'assurer qu'il y a un continuum entre la naissance et la fin de la
vie, où on sera toujours et toujours en apprentissage?
Et ça, pour
moi, il y a là une préoccupation de voir comment on va, à court terme, M. le
Président, d'abord, apaiser ce débat-là pour que tout le monde y trouve
sa place, mais surtout comment on va construire d'une façon, je dirais, raisonnable pour arriver à un objectif d'offrir la
maternelle quatre ans à l'ensemble des Québécois mais tout en conservant ce réseau très important que nous
avons, tout en conservant cet avantage que nous avons sur d'autres sociétés, M.
le Président, où nous faisons de bien et belles choses avec nos enfants en bas
âge.
D'ailleurs,
je me permets une petite anecdote, M. le Président. Alors que j'étais à
l'UNESCO pour représenter le
gouvernement en qualité de ministre de l'Éducation, j'ai eu la chance de
rencontrer plusieurs pays, avec qui on a parlé de la petite enfance et on a parlé de l'alphabétisation, qui est le
sujet qui... un des sujets qui, moi, me préoccupent beaucoup et qui m'intéressent au plus haut point. Et nous
avons à chaque fois fait la démonstration que les services que nous avons
actuellement sont excellents, voire extraordinaires, pour soutenir des enfants,
parce que ça n'existe pas ailleurs.
Reste à
trouver des façons de les bonifier et d'offrir un filet supplémentaire, M. le
Président, pas de détruire, pas de
démolir, pas de vouloir faire différent qu'on faisait avant parce que ce sera
un modèle qui appartiendrait à un nouveau gouvernement, non, de faire
mieux avec ce que nous avons. Et ça passe, oui, par un développement puis une
certaine libéralisation de la maternelle
quatre ans. Mais, je tiens et je tenais à le réitérer, M. le Président,
l'important, c'est dans l'équilibre, l'équilibre
pour que cette période de préparation à la vie scolaire soit bel et bien
présente pour tous les enfants du Québec.
Je vais
parler quelques instants, M. le
Président, d'environnement parce que,
pour moi, c'était un éléphant dans la
pièce dans la mesure où j'ai entendu les collègues du gouvernement réitérer qu'il y avait des sommes pour l'environnement. Ce que je n'ai pas vu, M. le Président, c'est la posture du gouvernement en matière d'environnement. Ce que je n'ai pas vu et entendu dans le cadre du
budget et des débats, M. le Président, c'est cette intention de voir les modèles
changer.
Alors, on a à Québec un projet structurant très intéressant.
Je vois le président au Conseil du trésor et je sais qu'il, pour l'avoir déjà entendu, tient à un projet comme celui-là,
souhaite qu'on puisse le développer. C'est un projet qui va changer la mobilité, M. le Président. Ce
n'est pas qu'un projet qui va améliorer la qualité de vie à Québec. C'est
un projet qui va changer la façon dont on va
se déplacer et qui va changer la mobilité, qui va s'inscrire dans un grand plan
de mobilité. Alors, je prends cet exemple-là
parce que je le connais. C'est ici. C'est un projet que j'ai porté et auquel je
tiens.
Mais, très sincèrement, M. le Président, si on
veut que les comportements changent, si on veut obtenir des résultats différents en matière d'environnement,
il faut s'attaquer aux choses qui peuvent changer. Et, si on ne change
pas les comportements par une posture
gouvernementale, si on ne fait pas des gestes de rupture avec des choses qu'on
faisait avant, bien, on aura toujours
cet étalement urbain, on aura toujours ces émissions de gaz à effet de serre
qui seront difficiles à diminuer, on aura toujours une pression sur nos
routes et sur les transports. Il faut trouver des façons et se donner des
orientations qui changent la posture, M. le Président.
Et je pense
que cette nouvelle génération, qui, malheureusement, n'utilise peut-être pas
assez cette Assemblée, ne vient pas
assez souvent ici nous voir parce peut-être n'ont pas bien vu ou compris... ou
peut-être même parce qu'ils ne se sentent pas ici chez eux comme nous, on pense
qu'on doit l'être, utilise d'autres moyens pour se faire entendre. Mais cette
Assemblée, M. le Président, c'est pour
tout le monde. Alors, moi, j'ai une préoccupation, M. le Président, de
voir des gens à l'extérieur
revendiquer, se faire entendre. Et ça, c'est bien qu'ils le fassent. Mais
j'aimerais, M. le Président, qu'on soit cette courroie de transmission pour qu'avec leurs préoccupations et nos
actions on arrive à des résultats différents dans l'avenir.
J'avais, quelques minutes avant moi, en
intervention, M. le Président, la ministre responsable des Régions. Quelques instants pour parler d'Internet haute
vitesse parce que, bien entendu, je l'ai entendu comme tous les collègues,
et tous les collègues vont vous parler de
l'Internet haute vitesse. Pourquoi? Parce que c'est important. Une région, une
ville, M. le Président, qui est à
l'extérieur des grands centres et qui n'est pas bien couverte par ces services
n'est pas compétitive. Les
entreprises ne peuvent développer, comme on le fait ici, à Québec, ou dans
d'autres grands centres... On a besoin de cette couverture. On a besoin de cette capacité, dans ces milieux, de
créer des zones d'innovation qui peuvent concurrencer partout dans le
monde.
Et les
collègues nous diront : Vous ne l'avez pas fait. On leur dira : Bien,
vous aviez dit que vous le feriez plus rapidement puis vous ne l'avez
pas fait assez vite. Chose certaine, M. le Président, c'est qu'il va falloir
que ça se fasse. Et moi, je trouve ça long,
sept ans. J'aurais préféré que ça se fasse avant. C'est le plan, je pense, du
gouvernement. Mais une chose est certaine, M. le Président, ce n'est pas
ce qui avait été annoncé et ce n'est pas ce à quoi les gens s'attendaient. Une chose est certaine... je
termine sur ce sujet qui était Internet haute vitesse en disant que c'est bien
long, tous ces mois et toutes ces
semaines, pour ces gens qui sont en région et qui ont besoin de ce service.
Alors, souhaitons, M. le Président, souhaitons que, si on travaille
ensemble, si le gouvernement y met des efforts supplémentaires, si la capacité financière du gouvernement est au
rendez-vous, ce qu'elle est, M. le Président, dans une certaine mesure, qu'on
puisse devancer ce branchement de l'ensemble
du territoire du Québec. Il faut y aller, en région, pour l'entendre. Il faut
y aller, dans ces régions, pour voir ce que
ça veut dire, ne pas être branché. Et, là-dessus, M. le Président, je demande
au gouvernement d'en faire davantage.
Je reviens
quelques instants sur le projet structurant. C'était dans mes notes parce que,
qu'est-ce que vous voulez, pour moi,
c'est extrêmement important. Le gouvernement a fait le choix, M. le Président,
actuellement de devancer le projet du troisième lien. D'ailleurs, je l'ai déjà
exprimé, on l'a déjà exprimé : Pas contre le projet du troisième lien, au
contraire. Ce que j'ai toujours souhaité,
moi, M. le Président, c'est que l'ensemble de ces moyens qu'on met de l'avant,
alors au-delà de ce que nous avons ici dans
la Capitale-Nationale, tous ces moyens nouveaux qu'on veut mettre de l'avant
s'inscrivent dans un plan de mobilité parce
que nous sommes, M. le Président, à un moment important de notre histoire à
Québec.
• (16 heures) •
Alors,
d'autres grandes villes ont déjà fait des erreurs qu'on n'est pas obligés de
répéter. Alors, le trafic que nous avons, pour parler en termes clairs,
il nous dérange, là, comme concitoyens. Il dérange dans l'économie de Québec. Mais il n'est pas là où il est ailleurs,
c'est-à-dire un frein qui menace même tout l'écosystème économique de notre
ville. Alors, c'est compliqué
actuellement dans certains milieux et à certains matins, je le sais. J'arrive
de l'ouest et je m'en viens vers
l'est à tous les jours. Mais on est dans un moment, M. le Président, où il ne
faut pas attendre. Posons aujourd'hui ces gestes qui font qu'on sera
capables d'améliorer la mobilité, bien entendu, dans l'ensemble de la grande
région métropolitaine, c'est vrai, mais aussi sur la Rive-Nord, M. le Président. Parce que, là, j'ai une pensée, moi, pour ces gens qui écoutent tout ce discours autour du troisième
lien et qui se disent : Bien, moi, je n'irai pas passer par Beauport puis
Beaumont pour venir travailler si j'arrive
de Cap-Rouge. Dans la vraie vie, M.
le Président, il y a
des gens qui sont sur la Rive-Nord, et qui vivent ces problématiques, et qui
savent très bien que ce n'est pas que par un troisième lien que va se régler la question de la congestion à Québec.
Et, sur la question
du transport structurant, je ne comprends pas, M. le Président. Dans le contexte où la négociation
semble extrêmement difficile avec le gouvernement fédéral, c'est ce qu'on me dit, alors qu'eux, ils disent que les sommes
sont disponibles, dans un contexte, M. le Président, où on n'a pas réussi, du
côté du gouvernement, à gagner bien des batailles
avec le fédéral jusqu'à maintenant, il faut sécuriser le projet. Il faut que ce
projet-là avance, il ne faut pas le retarder. Alors, si les sommes sont disponibles, M. le Président, faisons ce
qu'il faut pour que le projet puisse avancer et assurons-nous que, dans nos batailles futures avec le fédéral,
on obtienne davantage pour pouvoir financer des grands projets en
transport collectif. Mais, dans l'argument du premier ministre, c'est
que les autres vont payer pour Québec. M. le Président, plusieurs l'ont dit, en matière de transport collectif, longtemps
il n'y en a pas eu pour les autres régions du Québec,
longtemps il n'y a eu
que des projets à Montréal parce
que ce n'était qu'à Montréal
qu'on pouvait se qualifier pour ces grands projets. Il y a
un projet ici, dans la capitale
nationale, qu'il ne faut pas laisser
tomber. On serait la seule ville de 500 000 habitants,
M. le Président, qui n'est pas dotée d'un
système adéquat, et nous sommes la capitale nationale du Québec. Alors, dans
ce contexte-là, je pense qu'il faut faire davantage.
Alors, je
l'ai dit, M. le Président, puis je n'ai pas l'intention de m'étendre beaucoup
plus longtemps, parce que d'autres
l'ont fait et vont le faire encore, et je vais laisser la chance à tout le
monde de s'exprimer, mais ces marges de manoeuvre que nous avons acquises avec tous ces efforts des Québécois,
ils sont à la disponibilité du gouvernement du Québec. Alors, ils ont la capacité de faire des choix, c'est vrai, ils
ont la capacité de réaliser des engagements qu'ils ont pris, c'est vrai, mais ils ont surtout la
responsabilité, M. le Président, de ne pas les dilapider. Ils ont la
responsabilité de faire des choix qui
est dans l'intérêt de tous les Québécois, pas seulement de ceux et celles qui
ont voté pour leur gouvernement. Et ils
ont aussi la responsabilité, M. le Président, de nous assurer que c'est
terminé, les déficits, et que cet équilibre, il sera toujours défendu pour l'ensemble de leur mandat et
par tous ceux et celles qui viendront, par la suite, gouverner le Québec.
Alors, je
termine, M. le Président, en disant que, bien entendu, après discussion avec
les collègues, pour l'ensemble des
raisons qui ont été invoquées par l'ensemble des gens ici de l'opposition
officielle, je voterai contre ce budget. Mais je tenais à prendre quelques instants pour vous souligner certains points
qui, pour moi, étaient importants, souligner le travail qui a été fait d'un premier budget par le
ministre des Finances, souligner la classe avec laquelle il a souligné le travail du collègue de Robert-Baldwin, et vous
dire, M. le Président, que personnellement, je suis très fier d'avoir appartenu
à ce groupe qui a brisé ce cycle de
l'endettement au Québec et qui, aujourd'hui, permet à ceux et celles qui sont
ici de travailler dans des conditions différentes. Voilà, merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Merci. Est-ce
que j'ai d'autres intervenants? Mme la députée de Gaspé, allez-y.
Mme Méganne Perry
Mélançon
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, je suis très heureuse d'avoir
l'opportunité de m'exprimer aujourd'hui relativement au budget qui a été déposé par le ministre des Finances le
21 mars dernier. Avec un titre d'ouvrage comme Agir selon vos priorités, nous nous serions attendu à retrouver dans ce
budget plus de réponses que de questions face à des enjeux qui ont été soulevés
à maintes reprises depuis de nombreuses années par la population et par les
acteurs du monde municipal, économique et social, la région de la
Gaspésie. Il est clair que ce budget n'est pas tout à fait la réponse que la région souhaitait obtenir à la
suite des quatre années d'austérité qui ont mis à mal le développement de la
Gaspésie. J'aimerais profiter de l'occasion
qui m'est offerte pour partager quelques-unes de mes préoccupations face à
différentes mesures incluses dans ce budget.
D'abord, les
petites municipalités de la Gaspésie et du reste du Québec avaient de grandes
attentes face à ce premier budget. Ces dernières font constamment face à
de nouveaux défis et voient leurs responsabilités augmenter sans nécessairement que des sommes supplémentaires
soient au rendez-vous. Le budget répond en partie à cette préoccupation avec une enveloppe budgétaire de 88 millions
de dollars répartis sur cinq ans pour l'ajout d'infrastructures communautaires,
culturelles et récréatives. Cependant, à la
lecture du budget, on constate rapidement qu'aucune nouvelle somme n'est prévue
pour la présente année financière et que,
pour l'année 2020‑2021, les municipalités n'auront droit qu'à une
enveloppe budgétaire de 5 millions de dollars. D'autre part, M. le
Président, il est impossible de savoir pour le moment quelles seront les modalités que devront respecter les
municipalités afin de pouvoir bénéficier de cette nouvelle enveloppe. Nous
souhaitons fortement que le gouvernement facilite l'accès à la
réalisation de projets d'infrastructure en établissant un pourcentage de mises de fonds qui tiendra compte
de la capacité financière des petites municipalités et qui reconnaîtra les travaux effectués
en régie comme étant des dépenses admissibles.
M. le Président, la route 132 en Gaspésie figure parmi l'une des plus belles
routes côtières en Amérique du Nord. Chaque
année, plus de 700 000 touristes empruntent cette boucle de
885 kilomètres qui traverse des paysages spectaculaires. Bien
au-delà d'être une force touristique, la route 132 est essentielle pour la
population de la péninsule.
Dans la nuit du 16 décembre 2016, ce
précieux lien routier a été lourdement endommagé lorsque plusieurs sections de la route se sont effondrées lors d'une
tempête. Cet incident a complètement isolé durant près de 48 heures les
citoyens et les citoyennes de la municipalité de La Martre en
Haute-Gaspésie. C'est au gouvernement qu'incombe la responsabilité d'assurer
l'intégrité du réseau routier et de garantir la sécurité des usagers qui
l'empruntent. Depuis les quatre dernières
années, les investissements routiers ont diminué de façon importante en
Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine.
Je dois
avouer, M. le Président, que nous avons été heureux de constater que les
investissements de 161 millions
de dollars prévus au présent budget
permettraient à la région de se rapprocher de ceux faits par le gouvernement du Parti québécois
en 2013. Nous avons également salué les investissements de l'ordre de 10 à 25 millions de dollars spécifiquement dédiés à la protection
contre l'érosion de la route 199 aux Îles-de-la-Madeleine.
Cependant, M. le Président, il est difficile de
concevoir que le gouvernement a pris la décision de consacrer seulement 2,2 millions de dollars au cours
des deux prochaines années pour protéger la route 132 dans les secteurs
aussi vulnérables à l'érosion côtière
que ceux qui se retrouvent notamment en Haute-Gaspésie, dans le secteur de
L'Estran, à Grande-Rivière et
ailleurs dans mon secteur, dans mon comté. Pourtant, nous demeurons convaincus
que le gouvernement est bien au fait de la situation de la Gaspésie. Un
seul autre épisode comme celui de décembre 2016 n'engloutira pas uniquement des
portions de la route 132, mais également bien plus que les
2,2 millions de dollars qui sont prévus au présent budget.
M. le
Président, la route 132 en Gaspésie figure parmi... Excusez-moi, il y a
une répétition ici. Alors, pour continuer au sujet des transports en Gaspésie, pour ce qui est de la
réhabilitation du chemin de fer gaspésien, M. le Président, plus précisément le rétablissement du transport
ferroviaire sur le tronçon qui doit relier Matapédia à Gaspé, dans son budget,
le gouvernement de la CAQ inscrit une somme
de 85 millions de dollars. En soi, c'est une excellente nouvelle, M. le
Président, mais le problème, c'est qu'on a déjà applaudi cette annonce-là
il y a deux ans. Si vous vous rappelez, quand l'ancien gouvernement nous a présenté son budget en mars 2017, il avait décidé de
consentir une somme de 100 millions de dollars pour la réhabilitation complète du tronçon
Matapédia-Gaspé. Et de ce 100 millions là, jusqu'à maintenant, il n'y a
que 15 millions qui ont été
investis pour des études en vue de la réalisation des travaux. Donc, ce
85 millions que la CAQ a inscrit
à son budget pour le chemin de fer en Gaspésie, ce n'est en réalité que le
solde reporté de l'investissement qui nous avait été annoncé par les
libéraux il y a deux ans.
Ceci dit, on
comprend que le gouvernement n'a pas tenu compte, dans son budget, de
l'augmentation du coût des travaux et
des matériaux. Et le gouvernement n'a pas tenu compte non plus dans son budget
des possibles dépassements de coûts,
alors que le premier ministre avait pourtant dit à des élus de la Gaspésie, en
décembre dernier, qu'il était ouvert à ajouter de l'argent aux
100 millions déjà promis pour la remise en état du rail. Donc, il n'y a
rien, absolument rien de nouveau pour le
rail gaspésien dans le budget de la CAQ, sinon qu'ils ont décidé de renommer le
dossier «accélération des travaux
d'amélioration du tronçon Matapédia-Gaspé». Alors, avant d'applaudir à cet investissement
qui revient de budget
en budget, nous allons attendre de constater qu'il y a réellement accélération
des travaux. Il n'y a pas non plus de traces
d'investissements, dans ce présent budget, concernant la Stratégie maritime et
les services de transport aérien régional.
• (16 h 10) •
En parlant de
régionalisation, la région gaspésienne, comme bien d'autres régions
québécoises, est touchée par une décroissance de sa population et fait face à
une pénurie de main-d'oeuvre. Plusieurs intervenants conviennent que la baisse démographique et le vieillissement de la
population constituent l'un des enjeux les plus importants pour la région.
Devant l'importance de cette question, il
est donc impératif que des mesures budgétaires soient mises de l'avant afin de
pallier ce manque grandissant. Miser sur la régionalisation de l'immigration
semble être une solution efficace pour remédier
à ce problème. Dans son plan d'action 2018‑2020, le précédent gouvernement
nous assurait de mettre en place un plan d'action spécifique pour la
région de la Gaspésie en matière d'immigration. Dans le budget 2019‑2020,
le ministre des Finances semble vouloir également aller en ce sens en annonçant
un investissement de 750 millions de dollars
répartis sur cinq ans pour mieux intégrer les personnes immigrantes et soutenir
la croissance économique. Il s'agit d'une augmentation considérable.
Toutefois, il n'est pas précisé où ces sommes de 146 millions de dollars
par année seront investies sur le territoire
québécois, et aucune mention d'un plan d'action spécifique à la Gaspésie. Afin
d'optimiser la régionalisation de
l'immigration au Québec, le gouvernement se doit d'assurer un partage équitable
des ressources entre les régions et les grands centres.
Un dernier
élément parmi plusieurs éléments qui me préoccupent — on n'en fera pas la liste exhaustive — il est possible de lire dans le
budget : «[Le gouvernement reconnaît que] l'industrie touristique joue un
rôle important en matière de développement
économique pour le Québec, particulièrement en région, où elle favorise la
création d'emplois et la
diversification de l'économie.» Le défi en matière de tourisme pour notre
région passe notamment par le développement de l'offre touristique hivernale. Depuis plusieurs années, de nombreux
intervenants travaillent sans relâche afin de valoriser cette offre touristique. Le gouvernement du Parti
québécois, en 2013, avait reconnu ce potentiel et avait même dédié une enveloppe de 10 millions de dollars
spécifiquement pour le développement du tourisme hivernal en région.
Malheureusement, cette volonté n'a pas
été reprise par le précédent gouvernement et ne se retrouve pas dans le budget
actuel de ce gouvernement actuel. Le présent budget prévoit que
l'amélioration de l'offre touristique sera faite par une prise de participation
dans un fonds d'une taille de 11,5 millions de dollars. M. le Président,
je peux vous assurer que les intervenants
touristiques de la Gaspésie ont, tout comme moi, constaté, à la lecture du
budget, que le gouvernement a raté une
belle occasion de mettre en place des mesures et les sommes nécessaires qui
permettraient à la région de développer son plein potentiel en matière
de tourisme hivernal.
Motion formulant un grief
En ce sens, M. le Président, je souhaite déposer
la motion de grief suivante :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le
gouvernement caquiste pour son manque de vision dans le développement du
tourisme quatre saisons.» Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Votre motion
est déposée sous réserve de sa recevabilité.
Maintenant, je reconnais M. le député de
Sainte-Rose.
M. Christopher Skeete
M. Skeete :
Merci beaucoup, M. le Président. En fait, je me permets de vous relayer le
communiqué de presse du maire de
Laval. Je vais prendre certaines parties parce qu'il en avait tellement, de
bonnes choses à dire, que ça prendrait plus
que le temps qui m'est accordé : «Le maire de Laval se réjouit du montant
de 16,6 milliards sur 10 ans pour les voies réservées et le transport collectif. "Cette mesure cadre
parfaitement avec la vision du Forum sur la mobilité et le transport
collectif de [développement pour le réseau du] transport intégré Laval—Basses-Laurentides
dans le but de contrer la congestion routière."» Ça, c'est le maire de
Laval qui nous dit ça. Il est d'ailleurs heureux de constater que plusieurs mesures du forum figurent dans le Plan québécois
des infrastructures. En fait, le forum a eu lieu l'année passée avant les
élections, et notre parti les a écoutés, ces enjeux-là. Et non seulement on les
a écoutés, on a développé une plateforme et ensuite on a mis à l'oeuvre
les promesses qu'on a faites pour la région du 450 et de mon cher Laval.
Sur les
axes routiers, on peut aussi constater que le PQI inclut d'ailleurs une
réfection majeure du pont Gédéon-Ouimet sur l'autoroute 15. Encore
une fois, promis, c'est livré.
Pour la lutte
aux changements climatiques, encore une fois, le maire de Laval : «Le
prolongement du programme Roulez
vert, qui permet le financement lors de l'achat de véhicule électrique, ainsi
que l'acquisition et l'installation de bornes
de recharge sont salués...» En plus, la ville de Laval, eux, ils donnent
2 000 $ pour l'achat de véhicules électriques. Donc, en
tandem, Québec et la ville de Laval vont nous permettre de rouler plus vert.
En ce qui a trait au logement social, Laval
compte une proportion importante de ménages à faibles revenus et représente aussi un déficit énorme de logements
sociaux pour répondre aux besoins de la population. Le maire, donc, il reçoit
favorablement des investissements de plus de 250 millions dans ce sens.
Et ça
continue pour nous dire qu'en fait les intervenants qu'on entend d'un bord de
cette Chambre et de l'autre nous avisent qu'on fait fausse route ou, pour
toutes sortes de raisons, le budget de mon collègue le ministre responsable
de Laval et le ministre des Finances — vous allez remarquer que j'ai mis Laval en
premier — c'est,
dans le fond, on fait fausse route.
Mais l'important est de constater que, quand on sonde le terrain, quand on
sollicite l'intérêt des gens, quand on
leur demande concrètement : Est-ce que vous aimez le budget?, difficile de
trouver des gens qui ne sont pas avec nous.
Mr. Speaker, in 2019, the Secretariat for
relations with English-speaking Quebeckers is entering its second year, and I'm proud to say that we've
allocated resources of $5.5 million to continue its implementation, up
2.5 million from 2018 and 2019
with those expenditures. The secretariat provides the ministère du Conseil
exécutif and the Government with
formal administrative structures to ensure liaisons with Québec's
English-speaking communities. This way, we ensure that the concerns are
taken into consideration in all aspects of government.
One of our goals is to strengthen
community vitality and that program which was designed to support organizations that serve English-speaking
communities. In this regard, I'll give you an example of how extra funds by my
colleague the Minister of Finance is
helping directly to support English communities. 10 days ago, as parliamentary
assistant to the Premier, I went to
Blanc-Sablon, in the Lower North Shore, and there I announced $450,000 of
community support. Your Government is
responding proactively to vulnerable communities in these locations as they
face major challenges linked by their
linguistic, geographic and economic isolation. Furthermore, the regional labor
market has been declining over the years, and the fisheries have been
closed. This is taking an enormous toll on employment prospects. But instead of
resigning themselves, this community has
actually decided to innovate. $300,000 of that $450,000 will directly
contribute to an incubator which will allow them to develop
biotechnology through algae, through crustaceans. It's a beautiful endeavour
that will ultimately pay fruit, and our Government believes in that community.
In light of the numbers of
unemployment... and let's be clear, the Lower North Shore's English-speaking
population has a 35%
unemployment rate. That is unacceptable, and this Government is seeing to it
that we fix that problem. The accelerator program, you know, in spite of
its scientific-sounding name, is quite simple. It supports six medium-sized businesses working to develop bioproducts while
testing economic feasibility of 48 bioproducts that could be brought
to market. Coordinated by the Coasters
Association, the project will overall receive $300,000 over three years, giving
new entrepreneurs access to support and resources they have not seen in a long
time.
Secondly, Mr. Speaker, the rural
development network for English-speaking communities in Eastern Québec. When I talk about job creation, it's
really vital to remember that strategic planning is the backbone of the
project. Together with the Lower
North Shore and the Côte-Nord communities, we'll be investing $150,000 to
support le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie—les Îles and the Magdalen region with, again, increased community
capacity.
L'argent investi dans les programmes que je viens de vous décrire
contribue directement au vivre-ensemble des Québécois. Ils sont des exemples qui se veulent des sources
d'inspiration pour les entrepreneurs en région et partout au Québec. Ils témoignent du type d'annonce que vous
pouvez compter pour nous de continuer à vous développer. Parce que, vous savez, nous, quand on fait des promesses, on
va les livrer. Et, quand on dit que c'est fini, les vieilles chicanes au
Québec par rapport à si, oui ou non, on va
se séparer et qu'on veut mettre l'emphase sur l'économie, bien, c'est par des
programmes concrets comme ça qu'on va y
arriver. Votre nouveau gouvernement ne vous a pas oubliés et veut vous outiller
pour créer de la richesse collective qui
nous permettra, en tant que Québécois et Québécoises, pour des générations à
venir, à pouvoir arriver au plein potentiel de nos oeuvres et de nos
capacités.
• (16 h 20) •
Je
me permets aussi de souligner l'apport du ministre des Finances, qui, dans son
jugement et en coordination avec le premier ministre du Québec, a su
augmenter par 5 %, 5 % le budget de l'éducation, 5 % le budget
de la santé. Et mes collègues de l'autre
côté de la Chambre vont essayer de dire que c'est le fruit de leur saine
gestion. Et, oui, en quelque part, il y a eu de la saine gestion, mais
n'oublions pas les années d'austérité qui nous ont fait mal, au Québec, et pour
lesquelles les Québécois se souviennent
encore. Et je vais vous dire que des économies sur le dos des Québécois pour
la simple motivation de créer un surplus
géant à la quatrième année pour coïncider avec l'élection, je pense que les
Québécois ne sont pas dupes, et la
preuve, c'est qu'on est 75, maintenant, de mon parti sur ce côté-ci de la
Chambre. Et, oui, c'est vrai, il y a
eu des bonnes décisions de prises, et, oui, c'est vrai, il faut le saluer, le
collègue de Robert-Baldwin, mais en quelque
part il y avait quelque chose d'injuste dans ça, et je tiens à le souligner parce
que c'est important de se dire les
vraies choses quand on parle aux citoyens.
Et, oui, aujourd'hui, on se retrouve avec un surplus, mais nous, on
s'est engagé avec ce surplus-là, pas
d'attendre quatre ans pour le redonner aux contribuables pour coïncider avec le prochain cycle électoral. Non, nous, ce qu'on a décidé de faire,
c'est de tenir promesse. On a décidé, nous, qu'on va prendre cet argent-là
et on va le remettre, année 1, dans le
portefeuille des Québécois. On a dit qu'on allait abolir la taxe scolaire ou,
du moins, la réduire au plus bas taux du Québec, on l'a fait,
année 1.
On
avait dit que l'éducation, c'était la priorité. Puis ça, ça fait longtemps
qu'on l'entend au Québec, que l'éducation, c'est la priorité. Mais,
nous, ce qu'on a fait, c'est... on a tenu parole, on a investi là où que ça
compte. On a dit que la jeunesse était
importante, et tout se joue avant six ans. Bien, regardez, les garderies, les
maternelles quatre ans, plus de places
en garderie, justement pour donner plus de choix aux parents, parce qu'il n'y a
personne qui connaît plus leurs enfants que les parents, M. le
Président.
Donc,
moi, je suis fier de mon budget. Je suis fier quand je vais rencontrer les
citoyens de Sainte-Rose et je leur dis : Vous savez, on a présenté un
budget, est-ce que vous l'aimez, votre budget? Ils me répondent, à
100 % : On est très contents
de notre budget. Maudine! Ça fait du bien, le changement qu'on a fait le
1er octobre dernier. Alors, j'entends les critiques. Et les collègues de l'autre côté de la Chambre nous
disent qu'ils vont voter contre le budget. Sincèrement, je ne peux pas
concevoir pourquoi. C'est un bon budget, et je félicite le ministre des
Finances, je félicite le premier ministre
pour sa vision et je félicite mes collègues qui, jour après jour, tiennent
parole. Merci beaucoup, M. le Président. Et, sur ce, je vous laisse, mais pas avant de dire, encore une fois, que
nous sommes chanceux de vivre en ce moment où est-ce qu'on a un surplus. Et sachez que vos dollars que vous ramenez à
Québec, lorsque possible, on va vous le remettre dans vos poches, puis on va faire des investissements qui vont compter
pour l'avenir, et on va livrer et tenir parole, soyez certains.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Merci. Je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie
Montpetit
Mme Montpetit : Je vous remercie, M. le Président.
Vous me permettrez de prendre quelques instants en ce début de prise de parole pour souligner que... ce n'est
pas, évidemment, une entorse au décorum de cette honorable Chambre, mais évidemment c'est une journée très spéciale
aujourd'hui, on l'a souligné à plusieurs reprises aujourd'hui, une journée
de... au niveau de... journée très spéciale,
donc, une journée de sensibilisation à l'autisme. Donc, c'était ma façon à moi
de faire...
Des voix :
...
Mme Montpetit : Merci. C'était ma façon à
moi de faire un petit clin d'oeil à toutes ces organisations et tous ces
gens qui s'impliquent, dont la Fondation Véro & Louis, qui fait un travail
absolument formidable et remarquable.
Donc, sur ce, j'en reviens à la question qui nous occupe
aujourd'hui, qui est celle du budget. Puis, avant d'aborder la question du budget sous l'angle de
l'environnement, j'aimerais ça d'abord rappeler le contexte, parce que c'est
important, là, de rappeler le contexte
dans lequel le budget a été déposé en ce qui a trait à l'environnement puis à
la lutte aux changements climatiques.
Donc, en octobre 2018, quelques jours après l'arrivée, donc, du présent
gouvernement caquiste, on se
rappellera que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat, donc, plus communément appelé le
GIEC, rendait public un rapport dévastateur dont on a parlé à plusieurs
reprises au cours des derniers mois. Et le constat de ce groupe est très clair, à savoir que la lutte
contre le réchauffement planétaire doit être une priorité pour l'ensemble
des gouvernements. Debra Roberts,
d'ailleurs, une des membres du GIEC, indiquait, lors du dépôt de ce
rapport : «Les décisions que
nous prenons aujourd'hui sont indispensables si l'on souhaite assurer à chacun
d'entre nous un monde sûr et durable, aujourd'hui comme demain.»
Sur le plan économique, il est important de redire aussi que
la CAQ a hérité, grâce au travail de notre gouvernement, d'une situation
financière plus qu'enviable, hein, on l'a mentionné à plusieurs reprises, des
marges de manoeuvre historiques. Nous avons
redonné aux Québécois et Québécoises les moyens de rêver à nouveau. Dans
l'attente de ce budget, tous les
espoirs étaient donc permis. Et, pour les milliers de Québécois qui sont
descendus dans les rues ou qui ont signé le pacte, la demande était très claire : la mise en place d'actions
concrètes est significative pour lutter contre les changements
climatiques et protéger notre environnement.
On en revient donc précisément à ce budget. Le gouvernement
avait les moyens, et la population était claire sur ses attentes, mais le
gouvernement de la CAQ a plutôt décidé de faire la sourde oreille en ce qui a
trait à l'environnement et la lutte
aux changements climatiques. Ce qui saute aux yeux, de prime abord, dans le budget, qui a d'ailleurs reçu, je le rappellerai, la note de C moins pour ce qui est de
l'environnement, donc, ce qui saute aux yeux, c'est le manque total de plan, de vision, de gestes concrets, de gestes
structurants de la part de la CAQ pour lutter contre les changements
climatiques. À l'instar des étudiants
qui ont rencontré le ministre suite à leur grande manifestation du 15 mars
dernier et qui en sont ressortis
déçus, ce budget, en termes d'environnement et de lutte aux changements climatiques,
nous laisse sur notre faim. Malgré
des marges de manoeuvre historiques, on ne retrouve aucune orientation précise,
aucun investissement supplémentaire en
transport en commun, aucune mesure significative pour accélérer la réduction
d'émissions des gaz à effet de serre et sans oublier, bien entendu,
l'abandon du programme RénoVert.
Alors,
commençons, M. le Président, par le dossier du transport. Rappelons que
l'actuel ministre de l'Environnement était responsable du plan de
transport de son parti. Pourtant, il ne semble pas avoir été en mesure de
convaincre son collègue aux Finances que la
voie de l'avenir n'est pas plus d'autoroutes, mais bien plus de transport en
commun. En effet, le budget ne
contient pratiquement rien de nouveau en matière de transport collectif. Les
investissements en transport en commun inscrit au PQI restent stables,
mais, dans les faits, les transports routiers recevront 73 % des
investissements et les transports collectifs seulement 27 % de ces
investissements, une proportion inverse à l'Ontario et une tendance qui va à l'encontre de la politique de mobilité
durable que le gouvernement Legault s'est engagé à mettre en oeuvre. Donc,
je rappellerai, parce qu'on en a fait
mention à plusieurs reprises, c'est une autre promesse brisée, c'est un autre
engagement brisé.
Donc, on
ne saurait assez dire à quel point cet élément est crucial. On le sait, le
transport représente une part importante de nos émissions de gaz à effet de serre au Québec, puis je citerai
M. Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David-Suzuki, qui le résume très
bien, je le cite : «Le transport représente 43 % de nos émissions de
GES. Il est la clé de voûte de la
lutte aux changements climatiques au Québec. Ce budget renforce le statu quo en
faveur du transport routier et nous
fait même reculer.» Et ce n'est pas moi qui le dis, M. le Président, je pense
que c'est important de voir des experts aussi au Québec qui ont évalué assez
lamentablement ce budget en matière d'environnement et de lutte aux
changements climatiques.
Le ministre
des Finances a également décidé, dans son budget, de mettre la hache dans un
programme qui avait fait ses preuves afin d'encourager la réalisation de
travaux de rénovation qui avaient un impact fort positif sur le plan
énergétique environnemental. En effet, la CAQ, malgré avoir promis en campagne
électorale de rendre permanent le programme,
a décidé d'éliminer le programme RénoVert. Pourtant, au cours des
années 2017 et 2018, c'est plus de 172 ménages qui ont profité de RénoVert. La valeur moyenne des
travaux écoresponsables réalisés s'est élevée à 10 856 $, donc des
retombées économiques de 1,9 milliard pour le Québec, mais je comprends
que la CAQ décide de se passer de ces revenus.
Et la CAQ a maintes fois démontré qu'ils voyaient un conflit entre l'économie
et l'environnement, et nous savons tous
de quel côté balance systématiquement ce gouvernement. Alors, j'insiste auprès
de mes collègues pour qu'ils réalisent que
nous n'avons pas à antagoniser les concepts d'environnement et d'économie. Au
contraire, les technologies vertes sont
certainement l'un des créneaux économiques les plus prometteurs. Et RénoVert
représentait exactement un programme qui
encourageait à la fois l'économie tout en favorisant des choix environnementaux
responsables. Or, le ministre a justifié sa
décision de sabrer dans le programme en disant que la rénovation va bien au
Québec. Mais est-ce qu'on doit comprendre
que les bienfaits du programme sur notre bilan énergétique ne sont pas un déterminant
important et significatif? Alors, M.
le Président, ce qu'on voit, dans le fond, c'est que le ministre, il a analysé
la partie Réno du programme, mais il a oublié complètement la partie
Vert qui était dans le programme.
Un
autre dossier où la CAQ met en opposition environnement et économie, c'est dans
les évaluations environnementales des
projets. On se rappellera la citation tristement célèbre du ministre de
l'Agriculture, qui considère les travailleurs du ministère de l'Environnement comme des ayatollahs. On se rappellera
aussi qu'il aura fallu des mois à ce gouvernement pour annoncer, parce qu'obligé par la loi, une
étude du BAPE pour un projet en Abitibi d'une mine de lithium à quelques
dizaines de mètres d'une des sources d'eau
les plus pures au monde. J'ai été consternée, mais malheureusement pas étonnée,
de voir que le gouvernement caquiste a
décidé, en plein contexte de surplus budgétaire, faut-il le rappeler, de
diminuer le budget du BAPE, mais également de couper de 6 % le
budget dans les évaluations environnementales.
• (16 h 30) •
Mme
la Présidente, ça manque évidemment beaucoup de vision de mettre à risque notre
environnement afin de faire des gains
économiques à court terme, d'autant plus que ce gouvernement se définit comme
nationaliste, donc c'est vraiment... ça soulève beaucoup beaucoup de
questions en ce début de mandat pour un nouveau gouvernement. J'ai personnellement un souhait, Mme la Présidente,
sinon un rêve pour ce gouvernement, que votre nationalisme s'exprime moins en discriminant l'embauche de nos citoyens
en fonction de leur foi et beaucoup plus en défendant notre patrimoine naturel. Nos champs qui nous nourrissent, nos lacs
qui nous abreuvent, nos forêts qui
purifient notre air font partie intégrante de notre ADN et de notre identité, il faut les protéger comme il se
doit. Ce n'est sûrement pas en coupant dans les budgets d'évaluation que
nous y arriverons.
Mme la Présidente, les mesures environnementales prévues dans ce budget sont malheureusement à l'image des politiques environnementales de ce gouvernement
jusqu'à présent, c'est-à-dire timides, sans orientation bien définie, voire
inexistantes.
Or,
il n'est pas obligé d'en être toujours ainsi. Nous ne partons pas de zéro. On l'a répété
à plusieurs reprises, le Québec, grâce aux gouvernements libéraux
précédents, il faut le dire, est la province canadienne qui émet le moins de
GES au Canada, je pense que le premier ministre a eu l'occasion de le répéter à
plusieurs reprises dans les derniers mois. Et ça, c'est grâce au travail qui a été fait par les gouvernements
précédents. Le Québec a réduit ses émissions de 9,1 %, depuis 1990,
malgré une croissance de 17,6 % de la population et de 62,5 % de son
PIB. C'est d'autant plus une grande réussite.
Le
rapport du GIEC et les attentes de nos jeunes générations nous demandent par
contre d'en faire encore plus. Pour
ce faire, ça prend un fort engagement et surtout beaucoup d'ambition. La lutte
aux changements climatiques peut devenir
un grand projet de société, une priorité transpartisane. Ce n'est pas dans un
conseil général de la CAQ que doit se
bâtir un plan pour contrer le réchauffement planétaire, c'est collectivement
que nous y arriverons, alors construisons ensemble un plan de match qui
fera du Québec une société plus prospère et plus en santé à tous les niveaux.
Motion
formulant un grief
En
terminant, pour compléter mon intervention, Mme la Présidente, je souhaite
déposer la motion de grief suivante :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour son manque
de vision et de mesures concrètes
pour lutter contre les changements climatiques dans son budget, ainsi que
l'absence de sommes supplémentaires pour des projets de transport
collectif.» Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Votre motion est
déposée sous réserve de sa recevabilité.
Maintenant,
je suis prête à entendre un membre du gouvernement. Alors, Mme la députée de
Châteauguay, la parole est à vous.
Mme
MarieChantal Chassé
Mme Chassé :
Merci, Mme la Présidente. C'est un honneur pour moi d'avoir été invitée à
prendre la parole aujourd'hui, tout d'abord
parce que je suis fière, vraiment fière du budget qui nous a été présenté le
21 mars, un budget intelligent
et sensé, un budget responsable et ambitieux, un budget équilibré et qui le
demeurera pour les cinq prochaines années,
mais aussi parce que ça me donne l'occasion, Mme la Présidente, d'expliquer
comment ce budget aura des impacts positifs sur mon comté, le comté de Châteauguay.
Premièrement,
laissez-moi vous dire qu'en écoutant le discours du budget de notre ministre
des Finances, Eric Girard, j'ai trouvé ce
moment palpitant. En présentant un budget qui fait la part belle à l'éducation,
la santé et l'économie, notre
gouvernement s'est réellement préoccupé des priorités des Québécois. C'est ce
que nous avons dit en campagne
électorale et c'est ce que nous faisons. Et c'est ça, pour moi, un gouvernement
responsable : il dit ce qu'il fera et, lorsque l'heure sonne, il fait ce qu'il a dit. Un gouvernement qui
tient parole jusque dans les écrits, c'est en effet ce qui m'a le plus
frappé dans le budget, son côté responsable. Et ça tient dans rien de moins que
huit manuels.
Bien
sûr qu'il alloue beaucoup de dépenses dans plusieurs secteurs, il va même
au-delà de certaines promesses, mais
ce budget comprend aussi des mesures essentielles pour nous donner les moyens
de nos ambitions. Oui, nous donner les moyens de réussir, mais surtout
nous donner les moyens de bien prendre soin des nôtres. Et ça, c'est un des fondements de ma vie. Lorsque tu agis en bonne
mère de famille, comme j'espère l'avoir toujours fait, ou en bon père de
famille, tu t'assures de pourvoir en tout temps aux besoins des tiens.
Dans
ce budget, je me reconnais, car je tiens à prendre soin des nôtres, mais je
nourris aussi de grandes aspirations pour
nous tous. Souvent, on antagonise ces deux principes. Dans mon esprit, le fait
de générer de la richesse est une façon responsable d'accéder à nos ambitions sociales et collectives. Ces deux
principes n'ont pas à être opposés, Mme la Présidente, non. Pour moi, c'est d'ailleurs tout le contraire,
l'un sert magnifiquement l'autre. Comment pourrait-on, en toute logique,
prendre soin des gens dans le besoin sans se donner les moyens d'y parvenir?
Pour ma part, Mme la Présidente, je veux
m'assurer de faire vivre ces deux concepts dans Châteauguay. Oui, miser
sur les forces communautaires de mon comté
pour venir en aide aux plus démunis de ma collectivité, mais aussi m'assurer
que les forces économiques y soient
stimulées, tonifiées. Bref, je désire créer de la richesse pour pouvoir mieux
prendre soin des nôtres.
Pendant les premiers mois de mon mandat, j'ai eu
la chance de bénéficier d'une grande visibilité, et cette visibilité a tout naturellement profité à mon
comté. Maintenant que le quotidien s'est un peu calmé, je travaille
jour après jour de concert avec tous
les acteurs de mon milieu, mes collègues ainsi que les autres paliers du gouvernement pour faire en sorte que les
gens de Châteauguay reçoivent toute l'attention qu'ils méritent, car
il faut dire que la population de mon comté
a été négligée, au cours des dernières années, alors que ses besoins étaient
pourtant bien réels. De nombreux projets gouvernementaux toucheront Châteauguay, et je suis bien contente de savoir que mes citoyens obtiendront enfin
leur part du gâteau.
Je suis
présente dans mon comté, oui, mais aussi ma nouvelle équipe y est à pied
d'oeuvre avec une passion qui me
touche et qui me ressemble. On veut faire la différence pour nos citoyens, et je sais qu'avec l'équipe en place nous
y arriverons. Nous arriverons à les aider tous, sans exception.
Mme la
Présidente, si vous pouviez voir les gens de Châteauguay! Mon comté se
distingue par sa grande force communautaire,
une force hors du commun. J'y rencontre des gens de coeur, des vrais. Je suis
soufflée par leur engagement, et ce,
depuis mes premiers pas dans le comté. Ces gens sont accueillants,
bienveillants et inclusifs. Ils se font un devoir, une fierté, même, de recevoir à bras ouverts les
moins bien nantis de notre société. Dans tous les milieux où j'ai eu la chance
d'évoluer dans ma vie, j'ai rarement vu un
esprit de telle solidarité. Les valeurs d'équité et d'entraide qu'on peut voir
chez les gens de Châteauguay sont un exemple à suivre.
C'est
pourquoi j'ai été particulièrement touchée par la part accordée, dans ce
budget, aux aînés et aux proches aidants. Avec les nouveaux fonds qui seront
accordés pour améliorer le sort de nos aînés et afin d'offrir plus de soins
à domicile, une grande partie de la population de mon comté verra sa qualité de
vie augmenter.
Dans
Châteauguay, les aînés forment une communauté dynamique et engagée qui fait
vraiment plaisir à voir. J'ai bien l'intention de leur accorder une
bonne partie de mon attention. Et d'ailleurs j'aimerais les voir encore
davantage s'impliquer dans notre communauté,
à nous transmettre tout leur savoir et toute leur expérience de vie. On n'en
sera que plus riches.
De plus, les
organismes communautaires seront dorénavant financés à la mission — non, mais il était temps! Il est
beaucoup plus pertinent que ces gens qui se donnent corps et âme passent leur
temps à prendre soin des nôtres plutôt qu'assis
dans leurs bureaux à faire de l'administratif, non? D'ailleurs, le budget
annonce également une bonification de 30 millions de dollars pour
le Programme d'aide aux organismes communautaires, on le salue.
Et, si on parle de santé en général, l'accès aux
soins de première ligne est une réalité qui touche mon comté, comme bien d'autres, et peut-être même plus que
d'autres. Les besoins sont criants, mais il importe de faire les choses dans l'ordre pour que les améliorations portent
leurs fruits et perdurent. Eric Girard, notre ministre des Finances, a bien
raison de dire que les Québécois sont exaspérés de devoir attendre des semaines
ou même des mois pour obtenir des soins de
base, sans parler de la difficulté pour des dizaines de milliers de Québécois à
juste avoir accès à un médecin de famille.
Les ressources additionnelles de 574 millions de dollars qui ont été
annoncées pour les cinq prochaines années sont, il va sans dire, les
bienvenues. Une décision courageuse et responsable. Je n'ai aucun doute que ma
collègue, Danielle McCann, notre
ministre de la Santé et des Services sociaux, saura mettre en place les bons
processus pour améliorer...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Mme la députée, j'aimerais vous rappeler
que, dans le cadre de nos travaux, nous
devons utiliser le nom de circonscription ou le titre du député, et non pas le
nom de famille. Alors, la parole est à vous.
• (16 h 40) •
Mme
Chassé : Alors... Donc, pas le nom de famille mais seulement le député
de la circonscription. On va travailler la mémoire.
Alors, la ministre
du comté de Sanguinet a d'ailleurs une feuille de route éloquente en la
matière, ayant déjà mené à bien de telles initiatives. C'est très
rassurant de la savoir en pays de connaissance.
Et, Mme la Présidente, que dire de cette fameuse
taxe famille? Eh bien, à partir de 2022, cette inexplicable contribution des parents pour la garde des enfants
ne sera plus qu'un mauvais souvenir, et il était temps. On parlera alors
d'une économie moyenne de 1 200 $ par année pour les familles
touchées.
Je dois dire que l'importance accordée par notre gouvernement à l'éducation est l'une des raisons qui me rend le plus fière. Vous savez, comme vous tous ici,
que je suis maman de trois filles, et, si j'ai décidé de tempérer mes ambitions
professionnelles pendant leurs années de grande croissance, c'est que je
croyais profondément à ma responsabilité de leur
donner tous les moyens pour qu'elles réalisent leur plein potentiel.
Aujourd'hui, comme elles sont devenues trois
jeunes femmes épanouies, dont je suis tellement fière, je suis heureuse de
porter mon attention pour l'accompagnement des enfants des familles de mon comté. Que chacun ait tous les moyens
pour se réaliser me tient profondément à coeur.
Le
déploiement du réseau des maternelles quatre ans est une excellente idée. C'est
même ce que j'appellerais une initiative
responsable, et je ne suis pas la seule à en être convaincue. Je suis très
contente de savoir que tous les enfants du Québec vont bientôt avoir droit à cette chance, eux aussi, et tout ça dans
un bel environnement, puisque plus de 20 milliards de dollars seront consacrés,
selon le Plan québécois des infrastructures 2019‑2020, à la rénovation des
écoles existantes et à la construction de nouvelles écoles.
La détection
des difficultés d'apprentissage beaucoup plus tôt dans la vie de l'enfant est
un autre avantage indéniable des maternelles quatre ans. Si vous saviez
comme on n'a pas à me convaincre! J'ai eu moi-même à demander du soutien supplémentaire pour mes filles
lorsqu'elles étaient très jeunes et je sais, pour l'avoir vécu, que ça a été
l'une des clés de leur réussite
d'aujourd'hui. C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que j'attends
l'implantation de ce magnifique projet dans mon propre comté. Je suis
fière du courage dont fait preuve notre gouvernement en matière d'éducation,
vraiment fière.
Et, pendant
qu'on parle des enfants qui ont des besoins particuliers, laissez-moi vous dire
que l'annonce du député de Chambly,
notre ministre de l'Éducation, concernant les services dans les écoles m'a
beaucoup réjouie. Que ce soient les
services professionnels offerts aux élèves ou l'ajout de classes spécialisées
pour les enfants qui nécessitent un suivi particulier, ces deux mesures répondent à un besoin criant qui a été
souvent exprimé par les parents et pour lequel notre gouvernement veut réellement apporter des
solutions. C'est terminé, les années où les parents ont à se débrouiller tout seuls avec les moyens du bord pour trouver comment
mieux outiller leurs enfants. Aujourd'hui, nous faisons la preuve
irréfutable que nous avons compris que notre réelle richesse, au Québec, ce
sont nos enfants.
J'aurais aimé parler davantage de l'immigration,
mais, avec la conscience de mon rôle de présidente de la Commission des
relations avec les citoyens, je vais me limiter. Mais sachez qu'à Châteauguay
c'est près de 14 % des citoyens qui sont issus de l'immigration, et c'est
pourquoi j'ai très bien entendu, pendant le discours, la mention des ressources additionnelles de 146 millions de
dollars qui seront consacrés annuellement au ministère de l'Immigration,
de la Diversité et de l'Inclusion. Le Québec
est très ouvert aux immigrants, je n'en ai aucun doute. Les nouveaux arrivants
ont eu le courage de se déraciner pour venir jusqu'à nous; nous devons voir à
leur rendre cette odyssée plus facile.
Il y a peu de
temps, j'ai eu l'occasion de me rendre dans une usine pour faire une annonce au
nom de mon collègue Pierre... — je ne me rappelle pas du comté — notre ministre de l'Économie et de
l'Innovation. Quand je me suis retrouvée à cet endroit, la seule odeur du métal et de l'huile à couper m'a ramenée
aux années où je travaillais comme ingénieure dans le milieu de la transformation de l'aluminium,
l'époque où on me voyait rarement en tailleur et talons hauts, mon uniforme
quotidien consistait en des bottes à cap
d'acier, un casque protecteur et des coquilles sur les oreilles. Ça m'a rappelé
de très, très bons souvenirs. Ça m'a aussi donné plein d'idées, et je me
suis sentie transportée en pensant à tout ce qu'on pourrait faire pour stimuler
l'économie, les entreprises de mon comté. Et ça, ça passe aussi par
l'innovation. Je suis moi-même spécialisée
en innovation technologique, et ça m'enthousiasme de voir nos hommes et nos
femmes d'affaires repousser les limites de la technologie, car c'est
ainsi qu'on peut aspirer, dans notre monde moderne, à dépasser la compétition. Et la concurrence, je vous le
rappelle, elle n'est plus seulement locale, elle se passe dorénavant à
l'international. Notre gouvernement est fermement engagé à mettre de
l'avant toute une série de solutions intelligentes, créatives et structurantes afin d'amener les entreprises de
chez nous à grandir, afin que le succès de nos entrepreneurs soit à la hauteur
de leurs ambitions.
D'ailleurs, mon collègue ici dont j'ai... que
j'ai nommé à deux autres reprises le prouve très bien en ajoutant 1 milliard de dollars en capital-actions chez
Investissement Québec. Selon lui, les investissements privés sont la clé de
la croissance future et de l'augmentation du niveau de vie des Québécois, et je
suis tout à fait d'accord avec lui. En augmentant
notre productivité en entreprise, en développant nos talents et en encourageant
les projets innovants, on ne peut faire autrement que tonifier notre
économie.
Et, tiens,
pourquoi ne pas profiter de l'importance que prend l'environnement actuellement
et tabler sur nos forces pour faire
que la protection de l'environnement devienne une opportunité et non une
contrainte, que ce secteur devienne, pourquoi
pas, créateur d'une richesse exportable à l'international? Rêvons-y. J'ai été à
même de le constater à la COP24. De beaux moments de fierté qui m'ont
permis de témoigner de la reconnaissance internationale de notre savoir-faire
québécois en environnement.
Comme vous le
savez, Mme la Présidente, mon parcours au sein de ce gouvernement, dans les six
derniers mois, m'a donné l'occasion
de côtoyer les ministres en place et de travailler de près avec notre premier
ministre. Cette expérience m'a convaincue de la grande qualité de notre équipe
et de sa capacité à livrer la marchandise. Nous avons la chance d'avoir un
grand patron bienveillant, qui dit les vraies affaires sans complaisance. Ce
qu'on voit ici, ce n'est pas une mise en scène, Mme la Présidente, on est vraiment en train de faire du chemin. Et je
n'ai aucun doute qu'on va réaliser de belles et grandes choses, au cours des prochaines années, pour
chacun de nos citoyens, pour chacune de nos citoyennes au Québec. Merci,
Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée de
Châteauguay. Maintenant, je suis prête à reconnaître un autre
intervenant. M. le député de Jean-Lesage, la parole est à vous.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci, Mme la Présidente. À chaque budget de la
province de Québec, c'est pareil. «Province», on sait, hein, l'étymologie, «territoire des vaincus». On est pris toujours
pour faire des espèces de compromis qu'on n'a aucune raison de faire. On décide par nous-mêmes de
conférer la gestion d'à peu près 50 milliards de dollars durement gagnés
par les Québécoises et Québécois à un
Parlement dans lequel on est sous-représentés, un Parlement qui a été fondé
spécifiquement, si on remonte à ça, à 1840,
pour nous annexer et nous faire disparaître, puis on leur donne 50 milliards,
puis après ça, bien, là, on les laisse
mettre ça dans n'importe quoi, des pipelines qu'ils achètent à
4,5 milliards de dollars. On les
laisse mettre ça pour financer les compagnies pétrolières, qui nous pourrissent
la santé et qui font en sorte qu'après ça, bien, il va falloir qu'on verse des milliards
en adaptation aux changements climatiques. Et on fait ça pourquoi? Je ne sais
pas si on s'en rappelle exactement, pourquoi qu'on fait ça, là, pourquoi qu'on
décide de se priver de ces moyens-là encore, mais c'est ça qui se passe.
Et
je suis attristé de ça, de ce triste spectacle, de voir tous les ministres de
la Santé un après l'autre qui, chaque fois
qu'il y a un budget fédéral... ou presque à chaque fois, parce qu'à un moment
donné même eux éprouvent de la lassitude, ils vont dire : Là, il faut que vous augmentiez les transferts en
santé, transferts qui au début de la fondation de la RAMQ étaient supposés être assumés... c'est-à-dire les
frais de la RAMQ étaient supposés être assumés à 50 % par le gouvernement du Canada, avec
notre argent toujours, il n'y a pas de charité là-dedans. Aujourd'hui, on est
autour de 20 %.
• (16 h 50) •
Le
ministre du précédent gouvernement avait tout fait, lui qui est si bon
négociateur pour les médecins spécialistes... qui avait tout fait, justement, pour augmenter les transferts en santé
n'y était pas arrivé. Pourquoi? Parce qu'on n'a pas de rapport de force, on décide de ne pas en avoir. La
ministre actuelle, députée de Sanguinet, juste avant le dernier budget fédéral, avait dit : Il faudrait que le
gouvernement, là, il hausse les transferts pour qu'on atteigne au moins
25 % du coût total du système de
santé québécois, ajoutant que, si ça, ce n'était pas fait, le désinvestissement
du fédéral va entraîner des pertes de
14 milliards au cours des 10 prochaines années. 14 milliards qui
ne seront pas dans notre système à nous. 14 milliards qui n'amélioreront pas la couverture en santé en
région. 14 milliards qui ne vont pas améliorer la situation à La Sarre pour le département d'obstétrique,
qui ne va pas améliorer la quantité de personnel qu'on a dans le réseau en
général. 14 milliards qui vont aller faire plein d'autres affaires, dont
financer les sables bitumineux, dont aussi donner des contrats de
bateaux à d'autres chantiers navals que la Davie.
Et
là, tout ça, c'est des pertes incroyables. Et, évidemment, qu'est-ce qui se
passe? Bien, chaque fois, tu sais, ils disent non parce que, qu'est-ce
tu veux, ils ont la possibilité de ne pas le faire.
Motion
formulant un grief
Alors,
je trouve que c'est navrant qu'il y ait, dans le dernier budget, cette
résignation encore là, inscrite, et c'est pourquoi, Mme la Présidente,
je termine en déposant la motion de grief suivante :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement de la Coalition avenir Québec pour son budget qui ne présente aucune mesure contre la privation de financement que
nous impose le gouvernement canadien dans sa gestion des transferts en
santé.»
Je vous remercie beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Votre motion est déposée sous réserve de sa
recevabilité.
Alors,
je suis prête à entendre un membre du gouvernement. Alors, la députée de Soulanges,
la parole est à vous.
Mme Marilyne
Picard
Mme
Picard : Merci, Mme la Présidente. Le 21 mars 2019, lorsque nous avons eu, en Chambre, nos multiples
livres, cahiers sur le budget 2019‑2020,
j'ai tout de suite regardé le livre du programme québécois des infrastructures pour aller
voir si notre hôpital de Vaudreuil-Soulanges y était toujours.
Oui, il y est. Lorsque
nous entendons parler des engagements futurs
du gouvernement, nous pensons souvent que ceux-ci seront probablement remis aux calendes grecques. Dans ce cas-ci, notre nouveau gouvernement de la Coalition
avenir Québec n'a pas tergiversé. On
doit commencer les travaux le plus rapidement possible.
J'ai
aussi su par la suite que l'acquisition des terrains se fera très bientôt,
nous deviendrons enfin propriétaires. Cela
témoigne de la volonté gouvernementale de mener ce projet à son terme et de franchir
une nouvelle étape. Je fais un suivi continuel sur cet engagement qui
est très cher aux citoyens de Soulanges.
Le
1er février dernier, c'est donc avec beaucoup de fierté que la ministre de la Santé et des Services sociaux a avisé
la population qu'elle maintenait le choix du site initialement
prévu pour la construction du futur centre
hospitalier. Tout en considérant l'impact environnemental sur les terres agricoles, le site choisi, à l'intersection des
autoroutes 30 et 40 ainsi que de
la route 340, est facilement accessible et possède l'espace requis pour la
construction d'un nouvel hôpital
de cette dimension. Les travaux du chantier
vont débuter avant la fin de notre mandat, et on prévoit plus de 400 lits,
pour un coût global de 1,5 milliard de dollars. De plus, les espaces sur le site qui ne seront
pas consacrés à la réalisation de la bâtisse
seront revitalisés, ce qui permettra leur utilisation à des fins
agricoles et maraîchères. Le maintien officiel de ce chantier à la
portion planification du PQI, au volet Santé et Services sociaux, permettra de
construire l'hôpital de Vaudreuil-Soulanges dans les meilleurs délais.
Ensuite, Mme la
Présidente, mon regard s'est dirigé vers la section Soutien pour les parents en
situation de handicap. Beaucoup
savent pourquoi je suis ici aujourd'hui. Loin de moi d'avoir la vocation de devenir
une grande politicienne, je le
suis devenue par la force; par la force des choses mais par la force que m'a
amenée le tourbillon de ma vie.
Étant
confrontée à la maladie de mon bébé naissant, j'ai vu des tas de situations,
dans le système de santé, qui ne
tournaient pas rond. Les infirmières sont complètement débordées, on leur
demande de faire des heures supplémentaires. Elles font des erreurs,
mais qui ne les comprend pas? Elles font un double chiffre et ont à gérer tout
un étage de nuit.
Il
y a certaines situations que je ne comprenais pas, alors, lors des nombreuses hospitalisations. Pourquoi, en 2012, la chambre de ma fille était nettoyée chaque jour et
qu'en 2018 c'était aux quatre jours? Pourquoi un bain proposé chaque
soir en 2012 et qu'en 2018 on devait le demander si, au bout de trois jours, on
le désirait?
Dans
ce budget, la santé constitue, avec l'éducation, notre priorité, et c'est pourquoi nous augmentons
de près de 5,4 % le budget des dépenses par rapport à celles
effectuées l'an dernier et de 4,1 % en moyenne pour les années suivantes.
Au cours des
réformes passées, les effectifs en santé ont perdu des ressources, en plus de
l'effet de la rareté de la main-d'oeuvre qui crée un manque à gagner au
niveau du nombre d'infirmières dans l'ensemble du réseau. Mme la Présidente, c'est un 200 millions de dollars
supplémentaire à chaque année que nous annonçons, dans notre budget, à tous
afin d'ajouter du personnel soignant dans
les CHSLD et hôpitaux. Dans
l'ensemble du réseau de la santé, c'est 40 millions de dollars qui
iront à renforcer la présence des infirmières praticiennes spécialisées. Leur
expertise est centrale pour que nous
puissions soutenir ceux et celles qui sont sur la première ligne, au front,
lorsque vient le temps de recevoir des soins. Il y aura également 15 millions
de dollars qui iront annuellement à la formation des préposés aux
bénéficiaires.
Je suis
devenue une experte dans le domaine de la santé mais pas du côté professionnel
ou gestionnaire, du côté usagère
très, très patiente. J'avais sur les épaules la lourde tâche de porter à bout
de bras le dossier médical de ma cocotte. Je me devais de rester au chevet de
ma fille jour et nuit pour la réconforter mais aussi pour aider le personnel
débordé. Je suis devenue malgré moi
une proche aidante. Je devais aller aux nombreux rendez-vous de réadaptation, physio, ergo, ortho.
J'ai vu des coupures dans les services, un roulement de personnel. Je me
rappelle la journée où je devais trouver une problématique particulière à ma fille pour continuer d'avoir
des services de réadaptation. Je me rappelle l'interminable attente de
recevoir un diagnostic pour ma cocotte.
Je suis
heureuse de retrouver dans le budget plusieurs mesures pour offrir à tous les enfants québécois
de zéro à cinq ans un dépistage et,
si le cas le nécessite, un diagnostic précoce des troubles d'apprentissage. Le plus tôt possible, le mieux c'est, surtout dans
le cas des pathologies neurodéveloppementales, une année peut faire la
différence. Et nous allons mettre sur
place un protocole d'intervention grâce à l'aide du milieu scolaire. D'ici 2023‑2024,
c'est 88 millions de dollars qui seront investis pour dépister rapidement
les troubles de l'apprentissage chez nos jeunes.
Je me rappelle la journée où j'ai appelé en
pleurant ma travailleuse sociale pour la supplier d'augmenter mes heures de soins
à domicile, et que ce n'est qu'à ce moment précis que j'ai eu un maigre quatre
heures d'aide à domicile par semaine. Cette année, Mme la Présidente, ce
seront 200 millions de dollars additionnels qui seront investis pour développer de façon majeure les soins à domicile.
Notre but est de permettre aux Québécois et Québécoises de demeurer dans leur chez-soi le plus longtemps possible, dans
un milieu qu'ils connaissent, où ils sont confortables. Les
30 000 usagers qui
reçoivent déjà des soins à domicile adaptés à leurs besoins obtiendront
collectivement 3 millions d'heures de service de plus grâce à ce
développement.
Je me
rappelle la journée où on m'a appelé pour me signifier que j'étais parmi les
heureuses élues d'avoir une place de
répit dans une maison de soins palliatifs pédiatriques. Comme nous l'avions
prédit en 2018, nous continuons de
livrer nos promesses avec l'annonce de la ministre responsable des Aînés et des
Proches aidants, qui soulignait l'appui d'une nouvelle Maison Gilles-Carle à Boucherville. Il est important que
les communautés continuent de se mobiliser, avec l'aide du gouvernement,
dans l'esprit de produire d'autres initiatives de ce genre qui soutiennent les
services de répit.
Je me
rappelle la journée où on m'a dit que, si j'étais au bout du rouleau, j'avais
un bon quatre ans d'attente pour le placement de mon enfant. Mme la
Présidente, vous avez entendu Mme la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, la semaine dernière, souligner
l'engagement-phare de notre gouvernement d'implanter graduellement des maisons des aînés. Dans ces maisons des aînés,
il y aura des pavillons alternatifs pour les jeunes qui nécessitent beaucoup
de soins. Nous investirons donc
1 milliard durant notre mandat dans ce projet qui m'est chaud au coeur,
permettant d'ajouter 2 600 places
additionnelles dans les maisons destinées aux personnes âgées ou aux jeunes
bénéficiant de soins de longue durée.
Ceci est un projet dont nous pouvons être fiers collectivement. Et des montants
additionnels seront prévus au cours de notre mandat.
Le projet des
maisons des aînés est un modèle humain, plus modeste et mieux adapté aux
besoins des résidents, qui s'inscrit
dans le contexte mondial du vieillissement de la population. Nous commençons
ici, au Québec, à nous occuper convenablement
de ceux qui ont bâti la nation et nous voulons devenir des chefs de file dans
ce domaine. Le modèle que la ministre préconise met en place un milieu
de travail qui sera mieux adapté pour le personnel, qui s'occupe déjà beaucoup du soin de nos aînés et de nos jeunes en
situation de handicap. C'est donc 70 millions de dollars qui seront
investis annuellement dans la
transition des CHSLD vers les maisons des aînés, avec 900 lits et places
d'hébergement supplémentaires dans le réseau actuel. Ça va réduire les
pressions dans les urgences.
• (17 heures) •
Je me rappelle
la journée où il fallait que je me débrouille pour faire une levée de fonds
d'au minimum 17 000 $ pour
faire l'achat de l'ascenseur nécessaire pour que ma fille puisse se déplacer
dans la maison. Je suis très fière de voir parmi les choix budgétaires de la Société d'habitation du Québec qu'une
grande attention a été apportée à cette problématique. Nous poursuivons les interventions en matière
d'adaptation et de rénovation domiciliaire auprès des populations les plus
vulnérables : 43,8 millions de plus
pour les logements abordables et pour le Programme de supplément au loyer, qui
aideront beaucoup, beaucoup de familles.
Je me
rappelle aussi l'organisme communautaire qui nous a accueillis les bras ouverts
pour nous aider. Mme la Présidente,
les organismes communautaires sont importants pour notre société. Ils
interviennent auprès des personnes les plus
vulnérables au regard de leur santé et leur bien-être. Je vous rappelle ou vous
informe, si vous ne le savez pas, que près de 3 000 organismes
communautaires en santé et services sociaux reçoivent annuellement du
financement pour soutenir leur mission
globale dans le cadre du Programme de soutien aux organismes communautaires, le
PSOC. Je vous rappelle aussi que plus de six... je vais prendre un...
(Interruption)
On va y arriver. Je vous rappelle aussi que plus de 600 millions de
dollars sont accordés annuellement à ces organismes afin de mener à bien
leur mission. J'ai donc été très heureuse d'apprendre que le budget 2019‑2020 prévoit un investissement majeur pour bonifier le Programme
de soutien aux organismes communautaires. Le PSOC obtient un rehaussement de 35 millions de dollars. Nous avons plus
que doublé la somme qui avait été investie dans le programme — merci — depuis le début du dernier budget. Mme la
Présidente, il est évident que les organismes communautaires, en étant le squelette de la société civile, sont
essentiels au maintien et amélioration de la santé et du bien-être de la
population québécoise.
Je
me rappelle, la journée où le grand frère de mon bébé malade a eu quatre ans, à
quel point j'aurais aimé qu'il aille à
la prématernelle à la même école que ses autres frères en autobus jaune, que de
me déplacer pour aller le porter à la
garderie était très périlleux avec les besoins de sa petite soeur. Les
prématernelles m'auraient offert un répit, qu'il aurait pu s'amuser avec ses amis à l'école. Je salue bien
évidemment le déploiement de la prématernelle quatre ans à temps plein
dans notre budget et l'ajout de professionnels pour intervenir hâtivement dans
le parcours des enfants.
Je
me rappelle cette nuit où je n'avais pas dormi de la nuit et que je prenais
l'ambulance pour une 20e fois avec ma
cocotte. C'est cette journée où j'ai trouvé qu'il en était assez, que notre
société devait être meilleure. Je suis fière de participer à ce premier budget de la Coalition avenir Québec puisque
celui-ci apporte de grands changements à toutes ces problématiques que
j'ai vécues.
Mon
mari est maintenant un parent aidant. Il s'occupe du gavage, des nuits
difficiles et des nombreux rendez-vous de
notre petite. Pour le dégager, je prends la relève la fin de semaine sur
certaines tâches. Je ne peux que saluer la mise en place de la Politique nationale pour les proches aidants, le
programme obtient 21 millions supplémentaires. Ce nouveau continuum de services porte à 56,6 millions
de dollars l'enveloppe budgétaire dédiée au programme du réseau de la santé
qui me touche le plus. Il ne faut pas
oublier que le Québec compte plus de 1,5 million de proches aidants, et
nous nous engageons à améliorer leur qualité de vie.
Notre
premier budget en six mois au pouvoir a fait un bon pas dans la bonne
direction. Je ne dis pas que les familles n'auront plus du tout encore
toutes ces problématiques. Nous avons fait un grand pas dans plusieurs
programmes.
Deux
grands pas sont à faire le plus rapidement possible, ils ne sont pas inscrits
noir sur blanc dans le budget : ajouter
un programme intermédiaire au supplément d'enfant handicapé au sein du
ministère de la Famille, offrir un meilleur soutien financier aux parents qui
ont un enfant rendu d'âge adulte, mais qui demeure un enfant lourdement
handicapé.
Je
suis autant battante qu'avant, et nous allons tous bouger dans la même
direction. Je suis confiante que l'aide va venir rapidement. Je demeure une maman et, comme eux, je l'espère, que cette cause va mener à terme très rapidement.
Ma
cocotte, je l'espère, aura 18 ans un jour, et je souhaite sincèrement faire un
changement dans les structures actuelles
le plus vite possible puisque je connais ces familles qui vivent avec ces
problèmes financiers, je connais leur réalité. C'est pour cette raison
que je suis en politique.
Mme
la Présidente, je ne suis pas ministre, mais je discute continuellement avec
eux et je sais qu'ils ont une grande ouverture
à ma cause. Je leur ai tous mentionné à quel point le système actuel est
beaucoup trop complexe. Il y a trop de ministères et trop de programmes
impliqués. Nous sommes un nouveau gouvernement qui mise sur l'efficacité. Nous
privilégions une approche des plus simples possible. Les parents ont beaucoup
trop sur leurs épaules.
Mme
la Présidente, l'Office des personnes handicapées du Québec est étonné, il nous
trouve extrêmement proactifs. De
concert avec tous les ministres concernés, on va y arriver. Ce que nous
voulons, c'est de travailler avec les familles pour bien cibler leurs besoins. Pour ce faire, il faut premièrement
savoir où mettre l'argent rapidement pour que ce soit le plus efficace possible. Je suis convaincue d'être
à la bonne place au bon moment pour faire plein de changements qui sont
nécessaires pour les enfants et adultes ayant des défis très particuliers.
En terminant,
j'aimerais reprendre la citation de mon collègue député de Robert-Baldwin lors
de son discours suivant le budget :
L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à te le permettre. C'est exactement ce
qui s'est passé dans ma cause. Elle n'était peut-être pas prévue au
budget, mais on va se le permettre.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Alors, je
souhaite à reconnaître... Oui, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
...Mme la députée... Mme la députée! Mme la Présidente, j'avais une question, à
la suite d'une intervention, en fonction de l'article 213, soit une
question pour la députée de Soulanges.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors, vous pouvez poser votre
question. Oui, Mme la députée de Soulanges, nous avons ici la députée de Vaudreuil qui demande la permission de vous
poser une question. Alors, vous avez le choix d'accepter de répondre à
la question ou vous pouvez refuser de répondre à la question. C'est à votre
choix. Alors, la réponse...
Mme Picard :
Non, je refuse. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci. Alors, je suis prête à
entendre un intervenant du groupe de l'opposition officielle. Alors, je
reconnais le député de Marquette. La parole est à vous.
M. Enrico
Ciccone
M. Ciccone : Merci, Mme la Présidente. Pas surpris. Pas surpris du tout. Quand on
est habitué de recevoir les questions ou d'en poser, souvent on n'est
pas capable, justement, d'y répondre, puis je comprends la situation.
Maintenant, quel privilège d'être ici, Mme la
Présidente. Qui l'eût cru de me retrouver en train de débattre du budget aujourd'hui dans cette enceinte? Loin de
moi d'être un spécialiste de la finance, ou de l'économie, ou même de la
fiscalité. Je ne suis
pas comme le député de Groulx, ou même de Robert-Baldwin, ou même de
Saint-Jérôme. Ce sont des spécialistes dans la matière. Mais
permettez-moi de prêcher un peu pour ma paroisse dans ce budget.
Avec toutes les marges de manoeuvre financières
que le gouvernement a eues, je trouve inacceptable qu'on a seulement injecté 11,2 millions de dollars
dans le sport. Moi, Mme la Présidente, je suis une personne qui est pragmatique.
Je recherche du concret. Et ce qu'on a vu en ce moment où on a dépensé cet
argent-là, il n'y a rien de clair.
Nous sommes à
l'ère des jeux vidéo. Nous sommes à l'ère des jeunes qui deviennent de plus en plus sédentaires,
nous sommes à l'ère du Ritalin, du Concerta.
Je sais, j'ai un fils qui a un TDAH, qui a vécu un TDAH, qui l'a encore.
C'était quasiment une punition quand on
l'envoyait jouer dehors. Alors, moi, je pense que c'est important, un, d'être un peu plus coercitifs à ce niveau-là et
d'obliger les enfants, justement, à faire du sport.
Il y a
eu des mesures. Je ne peux pas m'inscrire en faux contre l'heure de plus
qui a été accordée au parascolaire. C'est
excellent. Je salue la ministre et le ministre
de l'Éducation. Cependant,
ce n'est pas obligatoire. Ce n'est pas obligatoire.
Je reviens, là : les jeunes sont de
plus en plus sédentaires, il y a
les jeux vidéo, on prend du Concerta, du Ritalin. On devrait peut-être... On aurait peut-être
dû utiliser la mesure que nous avions utilisée, justement, que nous avions
annoncée en campagne électorale, un 60 minutes par jour d'éducation
physique pour tous, pour tous. Et ça, c'est du concret.
Quand je
regarde la ventilation des sommes qui ont été injectées pour le développement du loisir et du sport, je vous
lis, là, ce qui a été présenté dans le fameux budget : Équipe Québec,
5 millions de dollars; promotion de l'activité physique, 9,2 millions de dollars; promotion du loisir, 18,1 millions de dollars; promotion du sport, 27,5 millions de dollars; soutien aux
organismes multidisciplinaires, 41,7 millions de dollars; et autres
crédits de transfert, 925 000 $.
Puis c'est là
que j'aurais peut-être besoin de mon collègue de Robert-Baldwin, ou même du
député de Groulx, ou même ma députée
de Saint-Laurent parce que, justement, qu'est-ce que ça veut dire? Qu'est-ce
que ça veut dire, ça? Ça veut dire que c'est large, on peut faire tout
simplement n'importe quoi.
• (17 h 10) •
Moi, il y a
une chose qui m'inquiète, là, Mme la Présidente, c'est qu'il y a l'absence de
certaines priorités, puis je vais aller dans mon comté. Dans mon comté,
on a besoin d'un centre multisports. On a de la difficulté, il n'y a pas d'endroit. Il manque des écoles. On envoie les
jeunes faire du sport au collège Sainte-Anne, à l'endroit où le ministre de
l'Éducation veut envoyer sa fille, justement. Et, je tiens à le souligner, s'il
l'envoie au collège Sainte-Anne, on va en prendre
soin, je vais en prendre soin personnellement, Mme la Présidente. Ceci dit, on
manque de classes. On annonce des
maternelles quatre ans, mais il manque de classes. Alors, chez nous, là, c'est
impossible, le manque de classes... les maternelles quatre ans. C'est impossible, il manque des écoles. Quand on
dit une école, on dit un gymnase. Mais il faudrait peut-être commencer à
penser justement à investir un peu plus et amener l'aspect sportif.
Les seules
sommes que j'ai vu déployées en sport pour l'instant, là, j'ai vu le fameux
guide avec Hockey Québec, puis je répète, là, avec Hockey Québec. Depuis le
début de cette législature que je tends la main, justement, à la ministre
déléguée de l'Éducation et je lui dis :
S'il vous plaît, quand tu vas faire affaire avec Hockey Québec, je veux dire,
tu as des alliés, tu as des spécialistes, mais je pense que celui qui
peut t'aider le plus, il est en face de toi. Pas de coup de téléphone.
Qu'est-ce que ça a donné, Mme la Présidente? Un guide de gestion de cas
concernant les comportements inacceptables
impliquant les parents. Je tiens seulement à mentionner qu'en 2017, septembre
2017, on a produit un guide des
meilleures pratiques. Au total, plus de 10 000 livres ont été distribués,
et 500 affiches promotionnelles ont été imprimées. Mme la Présidente,
c'est-u fini, les guides, là? C'est-u fini, les guides? On peut-u avoir un peu
plus de concret?
Je vais vous
citer un passage dans le fameux guide de 2019 qui vient de passer. Là, on parle
de parents qui ont de la difficulté, qui se chicanent dans les arénas.
Puis ça, c'est depuis le début des temps, là. Ça n'a pas commencé la semaine
passée. Je vous cite un passage. Personnel de l'aréna : «Vous pouvez vous
approcher d'un parent ayant un comportement
inacceptable afin de lui signifier votre présence. Comme vous êtes la personne
responsable du bâtiment, vous êtes une figure d'autorité, votre simple
présence peut être dissuasive pour le parent.»
Je ne sais
pas la dernière fois qu'on est... le ministère de l'Éducation est allé dans un
aréna, Mme la Présidente, là, habituellement,
là, c'est le chauffeur de Zamboni. Le chauffeur de Zamboni va aller se mettre
entre deux parents qui se chicanent.
Sincèrement! Sincèrement! On peut-u mettre des mesures un peu plus coercitives
que mettre justement des fameux guides qui ne fonctionnent tout
simplement pas et qui coûtent énormément d'argent?
Maintenant,
aussi, ce qu'on a annoncé, c'est les fameuses pancartes d'émoticônes sur les
commotions cérébrales. Vous savez, commotion cérébrale, je le dis, commotion
cérébrale, je vais le répéter, commotion cérébrale, c'est un fléau, il faut y faire attention. Puis ce n'est pas en
montrant des petits émoticônes avec des sourires, puis avec une langue sortie,
puis un petit bonhomme vert qui va faire en sorte que ça va régler le
problème des émoticônes.
Ceci dit, Mme
la Présidente, je dois souligner également qu'il y a eu une annonce de la
ministre pour les Jeux du Québec et l'augmentation qui a été doublée en
financement pour assurer leur pérennité. Et je la félicite parce que, justement, il y avait un problème. Puis c'est
essentiel pour le développement de nos jeunes athlètes, important pour notre
relève, de les mettre dans des situations de compétition de haut niveau. Puis
ces jeux aideront, pour certains, à atteindre un niveau international. Et je la félicite parce que, justement, elle
poursuit ce que l'ancien gouvernement avait commencé en 2019, et je vais vous lire, là : «La
Corporation Sports-Québec, responsable de la coordination des Jeux du Québec, a
constaté
ces dernières années que le recrutement des
villes hôtes pour accueillir cet événement est de plus en plus difficile.» Ça,
c'était signé en 2017, le 19 avril 2017, par mon collègue de Jean-Talon.
La
sécurité. Il y a des mots, là, dans le budget, là, il y a des mots qui ont
rapport au sport, mais il y a un mot que je n'ai pas vu,
Mme la Présidente, c'est le mot «sécurité». La sécurité, la Loi sur la sécurité
dans les sports est entrée en vigueur en
1979. La dernière fois qu'elle a été changée, c'est le 13 décembre 2007, le
13 décembre 2007, c'était le projet de loi n° 9. Il faut y remédier.
Je ne le dirai jamais assez souvent : Le sport a besoin de sécurité. Si on
veut réellement investir, qu'on investisse dans la sécurité.
Et, en terminant, je ne suis pas une personne qui fait les
leçons à personne, honnêtement, là. J'écoutais le député de Montmorency la semaine passée dans une envolée
oratoire, c'était extraordinaire. Il est tellement beau à écouter, je l'adore, j'aime ça. Puis il reprochait au député
de Matane, qui est le chef du troisième groupe d'opposition, je
n'aime pas mentionner troisième groupe d'opposition, mais
c'est la réalité, il disait qu'il mettait la faute sur
tout le monde, met toujours la faute sur
tout le monde. Moi, ce que j'entends depuis quatre mois, depuis le mois de
novembre, c'est que tout ce qui arrive au Québec présentement, c'est de
notre faute.
Alors,
si on a une maison... si on veut faire des leçonnettes, Mme la Présidente, si
on veut faire des leçonnettes, il faut s'assurer que,
quand on lance des roches, on n'a pas une maison en verre.
Et je vous
laisserai sur ceci, sur une citation : Les excuses sont pour les perdants,
les solutions sont pour les gagnants. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Alors, je suis prête à reconnaître un groupe...
un intervenant du gouvernement.
Alors, c'est Mme la députée de Bellechasse. La parole est à vous.
Mme Stéphanie Lachance
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. Merci. Le gouvernement du Québec est fier de présenter le budget 2019‑2020.
Il s'agit d'un budget qui témoigne de la volonté de notre gouvernement de tenir ses engagements en plus d'accroître la prospérité économique
du Québec.
La croissance de notre province exige que nous
mettions de l'avant les régions, qui ont trop longtemps été négligées. Nous
misons sur les communautés qui y habitent avec tout leur coeur, qui y
développent un fort sentiment d'appartenance pour redynamiser les régions et
mettre en valeur les richesses qui s'y trouvent.
Grâce à
notre budget, nous pouvons répondre de manière positive aux
nombreuses demandes qui viennent de partout au Québec, notamment le milieu municipal. Nous croyons sincèrement que les préoccupations des régions n'ont pas été assez entendues
et nous comptons dès maintenant faire l'essentiel pour que le Québec atteigne
son plein potentiel.
Avec ce
premier budget, notre gouvernement tient ses engagements et réitère son intention
d'aller de l'avant avec la
construction d'un nouveau lien routier entre Québec et Lévis. Alors que le
projet continue de cheminer de plus en plus rapidement, ce nouveau lien
routier entre Québec et Lévis permet non seulement d'accroître la mobilité durable pour les décennies à venir,
mais il permettra également de favoriser l'utilisation du transport collectif et d'optimiser le transport des marchandises. Le projet de troisième
lien est prioritaire pour notre gouvernement, pour mon comté de Bellechasse et les régions
voisines. C'est pourquoi nous nous engageons à situer ce lien routier à l'intérieur d'un corridor situé à l'est et que nous débuterons officiellement
les travaux d'ici octobre 2022.
Grâce à notre leadership, ce projet est
définitivement inscrit au Plan québécois des infrastructures. Ce sont 325 millions prévus dans le PQI pour le troisième lien. Les
citoyens de la circonscription de Bellechasse peuvent s'en réjouir, et je suis très fière de pouvoir leur annoncer la grande
nouvelle. Il touchera les travailleurs qui doivent emprunter ce trajet
en plus de réduire la congestion routière et de rendre notre région encore plus
attrayante.
Ce projet
aura des retombées économiques significatives. Mes concitoyens et moi-même
sommes emballés par cette
perspective. Nous voulons nous assurer de prendre les mesures nécessaires
afin de faciliter la fluidité des transports. C'est pourquoi nous
estimons que le troisième lien est une interconnexion avec le système de transport
collectif des deux rives. Nous parviendrons
à réduire de manière considérable la congestion et le nombre de kilomètres
parcourus par les automobilistes.
• (17 h 20) •
Comme je vous
l'ai mentionné tout à l'heure, le troisième
lien est un projet extrêmement important pour tout l'Est du
Québec. Mme la Présidente, notre gouvernement a nos régions à coeur, comme plusieurs
investissements en témoignent. Je tiens à souligner que l'implantation du réseau Internet est une des mesures les plus
attendues pour ma circonscription
et pour moi-même, n'est-ce pas? Je
parcours chaque jour les routes de ma circonscription et je suis à même de témoigner à quel point cette interconnexion nous rendra
efficaces. Je considère que je ferai un meilleur travail et que mes concitoyens
auront une couverture Internet
haute vitesse et un réseau cellulaire partout. Il reste beaucoup
de chemin à parcourir pour desservir l'ensemble des citoyens, et je sais
que nous y parviendrons. C'est dans l'intérêt de tous.
Nous tenons
donc notre promesse. Tel que convenu, nous déployons donc tous les moyens nécessaires
afin de favoriser l'accès
à cette infrastructure essentielle pour la collectivité. Le gouvernement du Québec s'engage à investir 400 millions
de dollars, au cours des sept
prochaines années, afin que tous les Québécois en milieux ruraux et éloignés puissent
bénéficier d'une connexion Internet et d'une connexion cellulaire haut niveau
au même titre que les milieux urbains. Ce
nouveau programme que nous mettons de l'avant permettra d'améliorer la qualité
de vie de nos concitoyens en
plus d'encourager les familles à venir s'intéresser à nos régions. Je suis
enchantée de faire partie de ce gouvernement
qui a à coeur les besoins de nos régions.
Mme la Présidente, la circonscription de Bellechasse
fait face à des enjeux importants dans le domaine du développement régional. La
longue absence de résultats et de gestes économiques a fait mal aux régions du
Québec, notamment à la MRC des Etchemins,
qui a beaucoup souffert des coupures. Nous nous sommes engagés, en campagne
électorale, à offrir l'essor et le soutien
nécessaire pour venir en aide aux Etchemins en soutenant le plan de relance à
la mesure de 2 millions par année, et c'est ce que nous ferons.
Nous allons appuyer plus efficacement le
développement économique par la bonification de la capitalisation
d'Investissement Québec de 4 à 5 milliards. La bonification de la
capitalisation d'Investissement Québec se fera par l'entremise d'une
souscription du ministre des Finances à son capital-actions. En plus de réaliser
cet investissement majeur,
le gouvernement s'engage à réviser le rôle d'Investissement Québec et à mieux
l'outiller dans la réalisation de sa mission.
D'ailleurs, les détails quant à la révision du rôle d'Investissement Québec
seront rendus publics prochainement par le ministre de l'Économie et de
l'Innovation.
Mme la Présidente, il
est tout à fait possible de s'occuper des transports, de l'économie, des
régions et de l'environnement. J'ai ici un exemple probant pour ma
circonscription, notre engagement à soutenir l'extension de la distribution en gaz naturel. Je tiens à le
souligner parce que cet investissement vise principalement les municipalités de
Saint-Henri-de-Lévis, de
Saint-Charles-de-Bellechasse et de Saint-Raphaël dans Bellechasse. Pour le
bénéfice de tous, je rappelle que
l'approvisionnement en gaz naturel compte parmi les conditions favorisant le
développement économique de nos
régions. De nombreux projets d'extension du réseau de gaz naturel ont
d'ailleurs été réalisés dans différentes régions du Québec. Notre gouvernement souhaite établir un prolongement d'environ
80 kilomètres du réseau gazier à partir de Saint-Henri-de-Lévis jusqu'à la ville de Montmagny, en passant par la
municipalité de Saint-Raphaël et Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud.
L'extension
du réseau de gaz naturel dans les localités favorisera l'implantation, la
rétention et la compétitivité des
entreprises, et c'est pourquoi nous prévoyons 47,6 millions de dollars sur
trois ans pour cette mesure. Ainsi, le prolongement du réseau de gaz naturel de Saint-Henri vers
Montmagny, une autre opportunité pour Bellechasse, et je m'en réjouis au nom
de tous mes concitoyens.
Comme
je suis également adjointe parlementaire du ministre de la Famille, je désire,
Mme la Présidente, souligner les gestes
importants que nous posons en tant que gouvernement afin de remettre de
l'argent dans les portefeuilles des familles. Il est de notre devoir
d'apporter soutien concret à ceux qui désirent avoir un ou plusieurs enfants.
Nous avons réparé une
grave injustice fiscale que subissaient les familles du Québec en uniformisant
la taxe scolaire au plus bas niveau partout
dans la province. Notre budget fait donc en sorte que la taxation ne peut plus
passer du simple au double d'une
région à l'autre. Cette grave iniquité pour les familles québécoises est
désormais réparée. Grâce à cette réduction importante de taxe scolaire, nous
estimons que nous réussirons à augmenter l'accès à la propriété.
Nous
souhaitons, Mme la Présidente, respecter rapidement nos engagements.
L'allocation famille et l'instauration du montant pour le soutien des
aînés sont des mesures complémentaires qui réaffirment également notre volonté
de répondre aux préoccupations des
Québécois. Depuis janvier 2019, le montant maximal accordé pour le
deuxième et le troisième enfant est passé de 1 235 $ à
1 735 $. Grâce à cette bonification, les familles ayant deux enfants
ont vu leur allocation familiale augmenter
d'un montant de 500 $, et celles ayant trois enfants ou plus ont vu leur
allocation familiale augmenter d'un montant maximal de
1 000 $. Ce sont des sommes d'argent qui auront un impact majeur pour
elles.
Comme
nous estimons que le gouvernement doit faire plus et faire mieux, nous
annonçons que 423 000 familles pourront bénéficier d'une aide financière additionnelle de près de
1,4 milliard de dollars au cours des six prochaines années. De plus, ce premier geste permet déjà au
gouvernement d'atteindre 43 % de son engagement pour l'allocation famille.
Le
budget 2019‑2020 prévoit aussi qu'un montant de 14,2 millions de
dollars sera réparti au cours des cinq prochaines années dans différentes mesures qui auront des
impacts sur les défis auxquels les parents doivent faire face. Nous ciblons
notamment le soutien à l'éveil à la lecture
chez les jeunes en plus de cibler également l'écriture et les mathématiques.
Pour cette mesure, les sommes prévues seront prélevées à même le Fonds de
suppléance pour l'année 2019‑2020.
Par
ailleurs, il est important de souligner que les programmes de soutien financier
aux initiatives soutenant l'éveil à
la lecture et l'écriture et aux mathématiques sont des projets favorisant
l'acquisition de ces habilités pour les enfants de cinq ans et moins. Le
gouvernement estime que cette bonification permettra de mieux appuyer les
initiatives qui permettent aux enfants
d'acquérir les compétences nécessaires à leur réussite scolaire et d'avoir
accès à de meilleurs outils. Ce
programme apporte une aide financière aux projets communautaires qui rejoignent
les parents et à leur offrir un moyen de participer activement au
développement de leurs enfants.
Mme
la Présidente, nos jeunes sont une préoccupation constante pour notre
gouvernement, et plusieurs enjeux majeurs
les touchent. En ce sens, notre gouvernement s'engage à prolonger le Plan
d'action concerté pour prévenir et contrer l'intimidation. Nous sommes tous conscients que nous devons
collectivement intensifier notre lutte contre l'intimidation dans les écoles,
sur Internet et partout ailleurs. Nous devons sensibiliser davantage la
proposition à cet enjeu... pardon, à propos de cet enjeu.
En
ce sens, nous saluons le Plan d'action concerté pour prévenir et contrer
l'intimidation en 2015‑2018, qui sera prolongé
pour l'année 2019‑2020. Rappelons que le plan d'action concerté du ministère
de la Famille s'inspire des diverses consultations
auprès d'experts dans le domaine de la cyberintimidation. De surcroît, les
mesures proposées dans ce plan
d'action s'additionnent aux investissements gouvernementales... pardon, aux interventions gouvernementales déjà en
place ainsi qu'à la législation
existante. L'intimidation fait partie des phénomènes de vie, alors c'est de
discrimination... sur lesquels l'État et ses partenaires agissent.
Nous
prenons la décision de nous inscrire dans la continuité de la série des actions
et décidons de mettre de l'avant une
série de projets pour nos jeunes. Il est de notre devoir à la fois collectif et
individuel de faire en sorte que les actes hautement répréhensibles, que
les situations de violence, de maltraitance et de discrimination, de
harcèlement fassent toujours l'objet de
dénonciations et d'actions qui ne restent jamais sous silence. Je suis tout à fait convaincue de la nécessité de poursuivre la mise en place du
plan d'action déjà entrepris.
Je suis fière
d'affirmer que nous présentons un budget qui contribuera à aider les familles
de Pintendre, Bellechasse et Les Etchemins
tout en soutenant de façon significative le développement économique de la
circonscription. Grâce au budget du Québec, notre province sera
transformée, elle ne sera plus la même qu'au cours des dernières décennies. Nous serons en mesure de réaliser de
grands projets. Le Québec aura le moyen de ses ambitions. Tout cela est rendu possible grâce à la volonté politique
que nous mettons de l'avant. Nous sommes en train d'écrire une véritable
page d'histoire avec le premier budget, Mme la Présidente. Il est le reflet de
grandes ambitions pour le Québec.
Merci, Mme la
Présidente.
• (17 h 30) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Je suis maintenant prête à céder la parole à un autre
intervenant. Mme la députée de Joliette, la parole est à vous.
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, aujourd'hui, dans ma réplique au discours du budget, j'aimerais parler en
priorité des enjeux qui concernent le domaine de l'éducation et de la famille.
Alors, pour
nous aussi, c'est une priorité, l'éducation et le soutien aux familles. On l'a
répété à plusieurs reprises depuis
l'arrivée du nouveau gouvernement à quel point nous partagions avec eux cette
ambition, cette volonté de faire de l'éducation,
de la plus petite enfance jusqu'à l'université, une réelle priorité de société
au Québec. Alors, oui, nous nous réjouissons de voir les investissements qui sont
consentis au milieu de l'éducation, au domaine de l'éducation dans le budget.
La hausse des budgets, donc, évidemment c'est
une bonne nouvelle. Mais c'est une chose avoir de l'argent et de l'investir dans un secteur qui est essentiel,
mais encore faut-il faire les bons choix. Et on doit vous dire, Mme la Présidente, que, de ce côté-ci de la Chambre, on est de plus en plus estomaqués de
voir à quel point le dossier de la maternelle quatre ans est, oui, on l'avait dit à de nombreuses reprises,
une obsession, mais à quel point, maintenant, c'est rendu que ça prend une part énorme
du budget pour des raisons qui nous semblent encore bien difficile à
comprendre.
Donc, ce
qu'on constate à la lecture du dernier budget, c'est que c'est maintenant
1 milliard de dollars qui va être investi pour les maternelles quatre ans, et là on parle uniquement du
fonctionnement des maternelles quatre ans, donc en services, en embauches. Mais vous savez quoi? On a
appris, à la lecture d'un article, dans La Presse, de Marie-Eve Morasse, qu'en
matière d'infrastructures c'est 900 millions
de dollars que vont nécessiter les
maternelles quatre ans. Donc, on est rendu
à un projet de 2 milliards de
dollars, alors qu'il y a des besoins criants pour pouvoir avoir des places de
qualité dans les centres de la petite
enfance qui répondent, je vous le répète, Mme la Présidente, pas juste aux
enfants de quatre ans, mais aux enfants tout petits, de un an, de deux ans, de
trois ans, et qui permettent de leur donner le meilleur départ possible dans la vie, qui permettent de dépister,
qui permettent de les accompagner, d'accompagner les enfants, de voir
s'il y a des problèmes, d'accompagner les familles.
Donc, oui,
c'est bien, les enfants de quatre ans. Il faut s'occuper des enfants de quatre
ans, mais il faut aussi tout mettre
en oeuvre pour s'occuper de nos tout-petits, et on a été pour le moins surpris
de voir qu'alors qu'il y a 2 milliards de dollars consentis pour le seul projet des maternelles quatre ans,
donc le seul panier dans lequel on semble vouloir mettre tous nos oeufs en matière d'éducation des
maternelles quatre ans, on regarde, et, pour ce qui est des services
professionnels de soutien, donc tous
ces services qui manquent grandement pour les élèves actuels... parce que c'est
bien, se préoccuper des enfants de
quatre ans, mais, vous savez, dans nos écoles, en ce moment, il y a des enfants
de huit ans, de 10 ans, de 15 ans
qui ont des problèmes, qui ont besoin de services spécialisés et qui n'ont pas
ces services-là. Et combien y a-t-il dans
le budget pour tous ces élèves actuels là? 47 millions, alors que les
besoins sont estimés à 160 millions. Donc, pourquoi faire ce choix de tout mettre dans les maternelles
quatre ans, alors qu'il y a déjà tellement de besoins et alors qu'on pourrait
répondre de manière beaucoup plus efficace
en agissant encore plus tôt pour nos tout-petits, notamment en investissant
dans les centres de la petite enfance?
D'ailleurs,
pour un gouvernement qui essaie de nous dire à quel point il croit dans la
complémentarité entre les deux
réseaux, je dois vous dire, Mme la Présidente, qu'on a été pour le moins
surpris qu'il n'y ait pas une ligne sur les services de garde éducatifs, pas une ligne sur les centres de la petite
enfance, sur le soutien pour nos tout-petits, dans le discours du budget. On a cherché, pas une ligne à
cet égard-là. Donc, pour, effectivement, un gouvernement qui, depuis des semaines, nous dit qu'il va travailler en
complémentarité et auquel on demande aussi, depuis des semaines, de voir
le plan de match pour que cette
complémentarité-là se déploie entre les deux réseaux, c'est un signal pour le
moins inquiétant qui a été envoyé lorsqu'on regarde les documents
budgétaires et le discours qui a été lu par le premier ministre il y a deux
semaines.
Donc, on
attend encore le dépôt du plan de match et on espère qu'on va l'avoir avant de
commencer l'étude du projet de loi
sur les maternelles quatre ans pour voir comment tout ça va prendre forme,
parce qu'encore ce matin, vous savez,
ce qui se passe, c'est un peu absurde, c'est qu'il y a beaucoup d'endroits où
il y a beaucoup d'enfants, mais il n'y a pas d'espace pour pouvoir
accueillir des maternelles quatre ans, il n'y a pas d'enseignant non plus parce
qu'il y a une pénurie. Puis il y a des
endroits où on est en train d'ouvrir des classes de maternelle quatre ans,
hein, parce qu'on le sait, là, le ministre
a dit : Il va falloir qu'il y en ait au minimum 3 000 de ces
classes-là, 250 à la rentrée. Bien là, ce qu'on apprend ce matin, c'est que, dans la région de la Matanie
puis de la Matapédia, bien, il y a des classes, mais il n'y aura pas
d'inscription. Il n'y a pas, donc, d'enfants pour combler ces places-là.
Donc, on pense que l'argent serait beaucoup
mieux investi quand, dans ces régions-là précisément, il manque cruellement de places pour nos tout-petits en
centres de la petite enfance. Il me semble que ça serait juste la simple
logique de renverser les
investissements et de faire en sorte que nos tout-petits, partout au Québec,
puissent avoir des places en services
de garde éducatifs de qualité. Donc, quelque chose, pour nous, qui est une
aberration, et on espère que le gouvernement va se pencher là-dessus,
bien évidemment.
Je voudrais
aussi, dans un deuxième temps, parler bien sûr de l'oubli, de l'absence, de
cette grande absence dans le budget
pour les parents d'enfants lourdement handicapés, ce 22 millions là, ce
22 millions là qui a été promis en campagne électorale, et plus que promis, là, qui est apparu dans le cadre financier
de la Coalition avenir Québec pour cette année, pour 2019‑2020, alors qu'on a beau éplucher, puis on l'a soulevé ici la
semaine dernière puis on l'a soulevé abondamment, on a beau éplucher tous les documents, il n'est
pas là, ce 22 millions. Et, oui, c'est particulièrement choquant,
particulièrement choquant pour les
parents qui ont fait confiance au gouvernement et particulièrement choquant de
se dire qu'on est en train de nous donner comme excuse que c'est
complexe, un programme administratif qui est complexe.
On n'est pas capables de dire que,
cette année, en 2019‑2020, on va mettre de l'avant le 22 millions parce
que c'est trop difficile. Mais, pendant ce temps-là, qu'est-ce qu'on
fait au gouvernement? On dépose des réformes d'une grande envergure, dont on
pourrait parler très longtemps, en matière d'immigration. On est en train de
complètement chambarder l'industrie du taxi.
On dépose un projet de loi sur la laïcité. On impose des maternelles quatre ans
mur à mur. Mais ça, en ce qui
concerne les enfants handicapés, puis un engagement ferme qui a été pris avec
beaucoup d'émotion et de solennité,
on n'est pas capables de livrer le 22 millions. Bien, on demande
clairement au gouvernement de faire marche arrière et de dire : Oui, le 22 millions, c'est une question
d'honneur. C'est une question de responsabilité et de confiance envers les électeurs, et il va être là cette année
parce que, oui, on est capables de se grouiller puis de travailler. En plus,
ça, c'est le gouvernement qui nous
disait qu'il allait révolutionner l'administration publique, mais ils sont en
train de nous dire qu'ils ne sont pas
capables de travailler sur un programme pour le supplément pour les enfants
nécessitant des soins exceptionnels. Donc, c'est une demande que nous
formulons.
Motion
formulant un grief
Et, en terminant, Mme
la Présidente, je vais donc déposer la motion de grief suivante :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement pour l'absence au budget 2019‑2020
des investissements additionnels de 22 millions de dollars au programme
d'aide financière pour les parents d'enfants lourdement handicapés promis lors
de la dernière campagne électorale et prévus au cadre financier de la Coalition
avenir Québec.»
Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Votre motion est
déposée sous réserve de sa recevabilité.
Alors, je suis prête
à céder la parole à un autre intervenant. M. le député de Vachon, la parole est
à vous.
M. Ian
Lafrenière
M.
Lafrenière : Merci beaucoup. Foule en délire, merci. Merci beaucoup,
Mme la Présidente.
Chers
collègues, vous, à la maison, qui nous écoutez, je suis très heureux de prendre
la parole aujourd'hui dans le cadre du budget qui a été présenté par mon
collègue le ministre des Finances. C'est une autre première pour moi, de
prendre la parole suite à un budget, et
j'aimerais souligner... Avant de parler du contenu, j'aimerais souligner le
travail qui a été fait par mon
collègue le ministre des Finances. Très beau budget. Et, vous savez, Mme la
Présidente, quelques jours avant de
déposer le budget, il m'a accroché puis il m'a dit : Ian, j'ai un beau
budget. Moi personnellement, ça ne m'anime
pas, mais lui, il était vraiment très, très heureux. Et je veux le dire pour
les gens qui nous écoutent à la maison, on a des gens passionnés. On a un
ministre des Finances, avec un président du Conseil du trésor, qui sont animés,
qui sont passionnés. On a une belle équipe là-dessus, puis je voulais le
souligner parce qu'on ne le voit pas toujours, ça.
Les
attentes étaient élevées. Les citoyens ont démontré clairement leur volonté de
changement au Québec lors de
l'élection générale de 2018. Alors, même tout à l'heure, j'écoutais mon
distingué collègue de Marquette, qui, dans son discours, a élaboré
certaines de ses attentes en mentionnant que ça remontait, certains de ces
dossiers-là remontaient à 2004, 2007. Vous
savez, on ne peut pas tout réparer en six mois, mais j'ai bien compris son
offre, puis, oui, on va travailler ensemble.
Et je vois que même lui, il a confiance en nous. Alors, il l'a mentionné tout à
l'heure. Puis, oui, on va travailler avec lui.
• (17 h 40) •
En
tant que député de Vachon, je suis heureux de dire enfin, Mme la Présidente,
enfin la Montérégie aura la place qu'elle
mérite, enfin la Montérégie va recevoir sa juste part d'investissements, enfin
la Montérégie a une représentation forte.
Vous savez, Mme la Présidente, on a un caucus, en Montérégie, fort de 19 députés, dont neuf ministres. Enfin, la Montérégie a retrouvé sa place, et je peux vous
dire que, lors du dépôt de notre budget, il y avait des élus de la Montérégie
qui étaient ici, à l'Assemblée nationale, et
c'est le mot que j'ai entendu souvent, cette soirée-là, c'est : Enfin! Ils
sont très heureux. Maintenant, à nous de livrer.
Mme
la Présidente, j'aborde aujourd'hui cette allocution en vous parlant d'une
partie de ce budget qui me touche particulièrement.
Comme vous savez, j'ai eu la chance de travailler comme policier, comme
communicateur pendant plus d'une vingtaine
d'années au Service de police de la ville de Montréal. C'est une ville qui
compte plus de 80 communautés culturelles.
Et j'ai également eu la chance d'être formateur pour l'UNESCO, pour les Nations
unies. J'ai fait une vingtaine de
missions dans une douzaine de pays, que ce soit en Afrique, dans les Antilles,
en Europe de l'Est. Tout ça pour vous dire que je connais bien les
communautés. Puis ces expériences professionnelles là sont en réalité aussi,
souvent, des expériences personnelles parce
que, quand on pratique un métier comme ça, on va rencontrer les gens, on vit
des choses qui nous touchent
personnellement. Bref, ces expériences m'ont permis de comprendre à quel point
il est important, dans la vie, d'avoir des communautés fortes, et c'est
pour ça que je vais vous en parler aujourd'hui, Mme la Présidente.
J'ai
vu à quel point il est important, comme société, qu'on permette à tous de
s'intégrer, d'être respectés et de tisser des liens avec les autres.
Dans les médias... puis là je ne veux pas faire une attaque du tout aux médias,
mais, dans les médias, ce qu'on parle
souvent, c'est quelques mesures. Mais là j'ai la chance, aujourd'hui, j'ai du
temps pour parler aux gens qui nous
écoutent, de leur parler de ce qui va les toucher directement, ce qui va faire
un changement pour eux, ce qui est
une mesure concrète. Alors, vous qui nous écoutez à la maison, vous pour qui
nous travaillons, laissez-moi vous expliquer certains enjeux, certaines
mesures concrètes pour vous.
Dans le budget présenté par notre gouvernement,
il y a une section qui s'intitule Soutenir les communautés, Mme la Présidente, et j'aimerais vous en parler.
Afin de soutenir davantage les collectivités et d'offrir une aide adaptée
aux réalités de la
population et des communautés, notre gouvernement prévoit des mesures
totalisant 1,7 milliard de dollars, et ça, c'est juste en 2019‑2020. Ces mesures sont destinées à répondre
adéquatement aux divers besoins de la population, qui visent
notamment : aider les citoyens à se trouver un logement convenable,
notamment par des réinvestissements importants
dans le programme AccèsLogis; soutenir et moderniser les services de
transport — en
passant, j'aurais pu vous parler de
cette mesure aussi, du côté environnemental, parce que ça a un impact sur l'environnement
aussi; appuyer les municipalités dans
leurs responsabilités; accompagner les personnes vulnérables; soutenir les
communautés autochtones; offrir de l'aide supplémentaire aux parents.
Laissez-moi vous en parler un petit peu plus en
détail. Alors, pour aider les citoyens à se trouver un logement convenable, c'est-à-dire un logement qui est
abordable, adéquat et conforme à leurs besoins, le budget 2019‑2020
prévoit un investissement de
457,5 millions de dollars sur six ans. Nous investissons donc dans des
logements sociaux, dans la réalisation
d'unités de logement d'AccèsLogis, au Québec, qui ne sont pas réalisées. Nous
bonifions le Programme d'aide aux
organismes communautaires. Nous investissons également pour venir en aide aux
personnes en situation d'itinérance afin qu'elles puissent se trouver un
loyer.
Petit aparté
pour les collègues qui sont ici dans la salle. Lorsqu'on parle de personnes
vivant en situation d'itinérance,
souvent, on a le réflexe de penser à Montréal. Mais, vous savez, tout
récemment, puis c'est encore chaud, il
y a un dénombrement qui avait été fait des personnes vivant en situation
d'itinérance au Québec, et on parle d'environ 5 800 personnes au Québec qui vivent en situation
d'itinérance. Oui, à Montréal, il y en a plusieurs, 3 100 et quelque
chose, mais, dans la capitale
nationale ici, il y en a 550; en Estrie, 423; au Saguenay, 139;
Chaudière-Appalaches, 243. Alors, oui, c'est une problématique qui est plus
présente à Montréal, c'est vrai, mais il en existe à la grandeur du Québec. Et
le dernier dénombrement, qui a été
fait au mois d'avril dernier, je pense que c'est une belle réalité qu'on doit
regarder en pleine face et se dire : Ça existe, il faut agir, et
c'est pour ça qu'il y a de l'argent qui est injecté là-dedans.
Alors, moi,
je trouve ça très important, ce qui a été annoncé. Nous allons investir également
dans l'adaptation et la rénovation de
domiciles avec plusieurs programmes. Des investissements de 60 millions
de dollars seront accordés au Programme
d'adaptation de domicile qui vise à aider les propriétaires de logement à
assurer le coût des travaux nécessaires pour rendre les logements accessibles
et adaptés aux besoins des personnes handicapées.
50 millions
seront ajoutés au programme Rénovation Québec, un appui financier, là, pour les
municipalités qui veulent se doter de programmes pour la rénovation de
logements dans des secteurs résidentiels qui sont dégradés.
37,1 millions
seront investis dans le programme RénoRégion qui accorde une aide aux propriétaires-occupants
à faibles revenus ou modestes.
2 millions
seront investis afin de rénover 140 unités de logement destinées aux femmes et
aux jeunes de 28 ans ou moins qui sont victimes de violence
conjugale.
Nous aiderons
aussi des résidences endommagées par la pyrrhotite. Et enfin nous annonçons un
rehaussement de 23,8 millions de dollars sur cinq ans au budget de
la Régie du logement afin de réduire les délais d'attente.
Des voix : ...
M. Lafrenière : Merci, foule en
délire. Merci beaucoup, c'était mon «cue» pour l'eau.
Pour soutenir la modernisation des services de
transport, le gouvernement prévoit 406 millions de dollars, Mme la Présidente, afin de soutenir des
initiatives. Ainsi, le gouvernement veut mettre en place des systèmes de
transport performants, sécuritaires et durables, qui répondent aux
besoins des citoyens qui nous écoutent. Également, le budget prévoit la mise en place de mesures d'atténuation
pendant la réalisation du Réseau express métropolitain, le REM, et un
appui additionnel à la modernisation de l'industrie du taxi.
Le budget
prévoit aussi plusieurs mesures afin de soutenir davantage le milieu municipal,
qui en a bien besoin, en finançant
des infrastructures communautaires, culturelles et récréatives de meilleure
qualité avec un investissement de 88 millions sur cinq ans, Mme la
Présidente; en donnant un appui financier supplémentaire de 75 millions de
dollars sur cinq ans pour les services
rendus par la Sûreté du Québec, un soutien essentiel pour la prévention de la criminalité
et le maintien du milieu de vie sécuritaire; en soutenant davantage la
formation de pompiers volontaires ou à temps partiel
avec des investissements de 20 millions de dollars sur cinq ans. Et là,
encore une fois, le jupon va dépasser, je vais être obligé de vous dire que, oui, j'ai déjà été pompier temporaire et
je peux vous dire que c'est important, l'investissement qu'on fait dans ce milieu-là. Pourquoi? Pour la
sécurité des citoyens, pour avoir un service de sécurité incendie qui est
performant et pour la sécurité aussi de nos
pompiers temporaires volontaires qui mettent leur vie en danger pour sauver
les résidences. Ça prend une formation, ça
prend un maintien de compétence, et, dans les cinq prochaines années, on va
investir là-dedans.
Pour mieux accompagner les personnes
vulnérables, le budget 2019‑2020 prévoit des investissements de 87,8 millions de dollars sur cinq ans. Le
gouvernement mettra en place un comité d'élus pour déterminer et recommander
des moyens pour mieux accompagner les victimes
des violences sexuelles. En soutien à cette initiative, un montant de
50 millions de dollars sur cinq ans est octroyé au ministère de la
Justice.
Un autre
secteur que j'aime bien parler aussi : prévention de la criminalité et de
la radicalisation. J'ai eu le plaisir de travailler sur une cellule qui
fait la prévention des actes terroristes au Québec et je peux vous dire que
c'est un secteur qui est très, très
important. Et, oui, on va continuer de mettre de l'argent dans ce programme à
deux volets, et c'est une somme de
23 millions de dollars sur cinq ans qui est allouée au ministère de la
Sécurité publique pour prévenir la radicalisation et aussi pour avoir
des plans de sécurité.
Le
gouvernement veut réformer les dispositions législatives en matière de
protection des personnes vulnérables. Cette réforme permettra de mieux
répondre à la réalité des familles d'aujourd'hui et de demain, au
vieillissement de la
population ainsi qu'aux principes de bonne gouvernance. À cette fin,
Mme la Présidente, le budget 2019‑2020 prévoit 14,8 millions
de dollars sur cinq ans alloués au ministère de la Famille.
Pour
soutenir davantage les communautés autochtones, qui font face à des défis
sociaux et économiques qui sont particuliers, le budget 2019‑2020
prévoit des investissements de 131,7 millions de dollars. Nous allons
bonifier de 20 millions de dollars le
Fonds d'initiatives autochtones,
qui soutient des projets qui contribuent à l'amélioration de la situation socioéconomique des milieux autochtones,
aussi. 13,4 millions de dollars sur cinq ans qui permettront d'augmenter
le nombre d'effectifs dans les corps de
police autochtones, corps de police qui sont souvent sous-financés, pas assez
nombreux. Alors, oui, pour nous, c'est important, on investit.
Le
budget 2019‑2020 prévoit une enveloppe de 5 millions de dollars sur
cinq ans pour soutenir la formation de la
main-d'oeuvre locale autochtone en milieu nordique. Nous soutiendrons
financièrement également les communautés du Nunavik par l'entremise de
la Société d'habitation du Québec en assumant le déficit d'exploitation de
144 logements sociaux pour
l'année 2019‑2020. À cet effet, un montant de 2,4 millions de dollars est déjà prévu. Afin de réduire le coût de la vie au Nunavik, le gouvernement annonce aussi des sommes additionnelles de 115,8 millions de dollars sur six ans.
Vous voyez, les dernières mesures que je vous ai
annoncées, Mme la Présidente, ce n'est pas le genre de choses qu'on a pu
retrouver dans les médias, parce que, oui, c'est un gros budget,
mais vous savez, c'est des mesures qui sont importantes pour les gens
qui nous écoutent et qui souvent se demandent où va l'argent.
• (17 h 50) •
Pour
soutenir davantage les parents québécois afin d'offrir à tous
les enfants du Québec la chance de s'épanouir complètement, le budget
prévoit 14,2 millions de dollars sur cinq ans. Et là, c'est... là, je vais
vous parler aussi de la lutte à
l'exploitation sexuelle. Moi et ma distinguée collègue de Repentigny,
depuis déjà quelques semaines... j'étais pour dire... nous caressons un rêve d'avoir une
commission spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineures, et je tends
encore la main aux groupes d'opposition pour que nous puissions faire
cette commission spéciale et trouver ce qui se passe, quel est le portrait présentement au Québec, et avoir des pistes de solution. Parce que,
oui, c'est une réalité. Mais pourquoi
je vous en parle dans le budget? Parce qu'avant même d'avoir eu la commission
on se donne déjà des moyens. Ça, Mme la
Présidente, c'est rassurant de voir que, oui, on a des ambitions, on se donne
des outils, on se donne des moyens pour
y arriver. Et, dans le budget, ce qu'on a annoncé, c'est un montant de
11 millions de dollars sur cinq ans qui est alloué au MSP, au ministre de la Sécurité publique, afin
de créer une équipe pour lutter à l'exploitation sexuelle d'enfants sur Internet. Alors, même si la commission n'est pas
faite, on s'est déjà donné des outils, on s'est déjà donné des moyens d'agir
parce que c'est important pour nous, puis on est conséquents dans ce qu'on
fait.
Pour
intensifier sa lutte contre l'intimidation et sensibiliser davantage la
population, le gouvernement a instauré un
plan d'action concerté pour prévenir et contrer l'intimidation, c'est un
plan 2015‑2018, et je dois avouer à mes collègues d'en face que c'était un bon plan. C'était un très bon
plan. La preuve, on l'a prolongé pour 2019‑2020. Nous bonifions de 2 millions
de dollars sur quatre ans le Programme de soutien financier aux initiatives
soutenant l'éveil à la lecture, à l'écriture et aux mathématiques. Nous
investissons également pour encourager la participation des parents au
développement de leurs enfants.
En
résumé, vous savez, on peut se lancer dans des chiffres, mais on peut se dire
sans se tromper que présentement on a
un héritage, l'héritage de nos prédécesseurs. Les finances publiques étaient
dans un bon état, je le dis encore, je pense que c'est la troisième fois que je donne un bon qualificatif. On est des
fiduciaires du Québec, hein? On l'a pendant une période de temps, on doit bien le gérer. Puis je veux les rassurer, on
va laisser le... on va continuer de bien gérer les finances publiques. Mais comment on devrait vraiment
qualifier ce budget-là? Vous savez, il y a tellement à faire, Mme la Présidente,
il y a tellement de rattrapage, il y a
tellement de temps perdu à reprendre, mais il faut rester positifs, et on va
travailler avec les gens de
l'opposition. Je reprends encore l'exemple de mon collègue de Marquette, qui
voulait faire avancer des dossiers
qui avaient piétiné dans le passé. Oui, on va travailler avec lui. Et, vous
savez, on ne fait pas les choses parce que
ça paraît bien, on fait les choses parce qu'il faut les faire. Il y a plusieurs
dossiers auxquels on s'attaque qui ne sont pas des dossiers qui sont
faciles, mais, comme gouvernement responsable, on doit le faire.
C'est
justement en tant que représentant des citoyens de Vachon que je veux faire...
je veux revenir sur certains points
qui ont une influence directe sur mes concitoyens. On dit de rester branché sur les gens du terrain.
Et voici ce qui est important pour les gens de Vachon.
En matière de santé, il
y a l'agrandissement des hôpitaux Charles-LeMoyne et Pierre-Boucher.
En transport, nous
avons ajouté plusieurs projets à l'étude pour améliorer la fluidité des
transports comme l'implantation du réseau métropolitain, de voies réservées, l'implantation d'un mode de transport collectif
structurant dans l'axe du
prolongement de la ligne jaune, l'implantation d'un transport collectif structurant sur le boulevard Taschereau, le réaménagement de la
route 132 entre la rue Principale à Delson et l'autoroute 730 à
Sainte-Catherine et à Saint-Constant. En phase de planification, il y a aussi
la construction d'un garage pour les autobus du RTL, du Réseau de transport de Longueuil, afin d'améliorer le réseau
de transport collectif et l'électrification de leur centre
d'exploitation.
En
terminant, Mme la Présidente, notre gouvernement a déposé un budget. Il est responsable et
il est honnête. Je le répète, on ne
fait pas les choses parce que ça paraît bien, on les fait parce qu'il faut les faire, et c'est ça, prendre ses responsabilités. Nous
sommes là pour servir la population. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Je suis maintenant prête à céder la parole à un autre
intervenant. Alors, M. le député de Pontiac, la parole est à vous.
M.
André Fortin
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. Je suis heureux de pouvoir prendre
part à la réplique sur le budget. Vous allez
voir, je vais faire ça rapidement, mais je vais faire ça de façon
très efficace. Je vais diviser ça en trois parties : une première partie sur
le budget réservé à la santé, une deuxième partie sur la
vitalité des régions et une troisième partie sur l'Outaouais.
On a souvent entendu les nouveaux — je
dis encore «nouveaux» même si ça fait plusieurs mois, là — élus de la CAQ parler de l'Outaouais comme étant la
grande oubliée. Si vous voulez voir c'est quoi, l'Outaouais oubliée, bien,
ouvrez le budget, Mme la Présidente, vous allez comprendre exactement ce que ça
veut dire.
Mais,
d'entrée de jeu, je veux dire une chose rapidement parce que ça me tient à
coeur. Et je suis content que ma collègue
de Verdun soit ici, à ma gauche. Lisez le budget, Mme la Présidente, prenez le
temps, là, ouvrez-le, lisez, regardez ce
qu'il y a dedans, puis vous me direz si vous trouvez quelque chose qui a de
l'allure pour l'environnement là-dedans. Il n'y a absolument rien pour
l'environnement.
En fait, avec
tous les moyens que le gouvernement disposait, il a quand même fait le choix
d'abolir des mesures qui étaient
bonnes pour l'environnement, d'abolir le programme RénoVert. Vous allez
m'expliquer pourquoi, Mme la Présidente,
parce que moi, je ne la comprends pas, celle-là. C'est un programme qui faisait
en sorte qu'il y avait moins de
travail au noir. C'est un programme qui faisait en sorte que l'efficacité
énergétique de nos résidences était meilleure. Combien de fois on nous a dit, quand on était enfant, là : Fermez
les lumières en sortant, hein, baissez le chauffage si vous partez pour
un bout de temps? Bien, ce que le gouvernement fait, là, essentiellement, il
dit : Rouvrez les portes toutes grandes,
rouvrez les fenêtres, chauffez dehors, comme mon père dirait. C'est ça que le
gouvernement est en train de faire.
Mais je vais
parler de santé, Mme la Présidente, le temps supplémentaire obligatoire.
En fait, non, je vais prendre une
autre approche, Mme la Présidente. Les engagements de la CAQ en santé, je vais
les regarder avec vous, là. Vous allez me dire si ça a avancé à la suite
du budget.
Modifier le
mode de rémunération des médecins de famille — pantoute — afin d'assurer à tous les Québécois une consultation en moins de 36 heures. Pas
mal important pour le monde, ça. Ils aiment ça consulter rapidement. Quand on
est malade, on veut voir quelqu'un. Rien de fait.
Améliorer
l'accès aux soins le soir et la fin de semaine dans les CLSC. Avez-vous vu quelque
chose là-dessus, Mme la Présidente?
Moi, je n'ai rien vu là-dedans. Ah! on a mis de l'argent pour améliorer les
ratios. Oui, on a mis de l'argent
pour améliorer les ratios, mais un ratio, on l'a ou on ne l'a pas. On ne peut
pas l'améliorer. Soit il est là, le ratio, parce qu'on y croit, parce qu'on pense que c'est ça, le bon nombre de
professionnels qu'on a besoin pour voir les patients dans nos salles d'urgence, pour voir les patients
dans nos CHSLD... Là, on met de l'argent en disant : Bon, bien, on verra
bien, peut-être que ça va améliorer les choses.
Renégocier
l'entente avec les médecins spécialistes. Ce n'est pas dans le budget, ça. Le
président du Conseil du trésor est en train de faire une étude.
Offrir la
gratuité pour les deux premières heures de stationnement à l'hôpital. On en a déjà parlé aujourd'hui, on va
en parler plus tard, rien dans le budget.
Augmenter le
nombre d'infirmières à temps complet, abolir les heures supplémentaires
obligatoires. Ils n'ont rien fait. La FIQ donne un ultimatum aujourd'hui à la
ministre en lui disant : Faites de quoi, sinon on ne sera pas là lundi.
Numéro six,
s'attaquer au problème du surdiagnostic médical ainsi qu'à la surconsommation
de médicaments. Ce n'est pas dans le budget, ça.
Encourager les saines habitudes de vie afin de
lutter contre l'augmentation du taux d'obésité. Faites un petit Ctrl + F, là, obésité, dans le budget, là, vous
n'allez rien trouver, Mme la Présidente. Sur tous ses engagements santé, la CAQ
a échoué à la tâche avec ce budget-là. Développement des régions, j'en ai juste
un point, un point rapide, Mme la Présidente.
C'était la grande promesse à l'UMQ l'an dernier, ils avaient promis un point de
TVQ aux municipalités. Pas dans le
budget. En fait, deux points. Ça, c'est mon premier point, puis, si vous pensez
que ce n'est pas important, le point de
TVQ pour le développement des régions, là, au contraire. Pour les petites
municipalités, c'est une prévisibilité de revenus.
Deuxième
point : Internet haute vitesse. Internet haute vitesse, l'engagement de la
Coalition avenir Québec, c'est que tout le monde aurait Internet haute vitesse
en quatre ans. Bien, maintenant, ça va être sept ans. Sept ans. Ça fait juste
six mois depuis l'élection. Expliquez-moi
comment, en six mois, ils ont réussi à perdre trois ans, Mme la Présidente. Il
y a un vrai enjeu là, la moitié de la vitesse de téléchargement puis
sept ans au lieu de quatre ans.
Et, pour l'Outaouais, Mme la Présidente, je n'ai
pas à chercher bien loin pour comprendre la réaction en Outaouais suite au budget. On avait promis un nouvel hôpital en cinq
ans. Je regarde, je regarde ici, là, Mme la Présidente, dans le Plan québécois des infrastructures,
voyez-vous, point n° 15, santé et services sociaux, projets à l'étude,
point n° 14 : construction
d'un nouvel hôpital à Chisasibi. Ça, c'est clair. Ça, ça me dit qu'il va y
avoir un nouvel hôpital, ça me dit qu'il va y avoir une salle d'urgence, ça me
dit qu'il va y avoir des lits, ça me dit qu'il va y avoir du personnel, ça me
dit qu'il va y avoir quatre murs, un stationnement puis des professionnels
de la santé. Ça me dit qu'il va y avoir un hôpital.
En Outaouais, point n° 12 : nouvelle
offre de services hospitaliers en Outaouais. Mme la Présidente, nouvelle offre de services hospitaliers. Y a-tu quelqu'un qui
comprend ce que ça veut dire? Ah! peut-être qu'on comprend qu'on veut ajouter des services. Très bien. Mais ce
qu'on comprend aussi, c'est que ce n'est pas aussi clair que «construction
d'un nouvel hôpital à Chisasibi». Ça, c'est clair, Mme la Présidente.
Pourquoi? Pourquoi l'Outaouais serait déçue de
ce budget-là? On avait promis, en campagne électorale, de financer un train léger à Gatineau. C'est la
grande priorité de la ville de Gatineau. Demandez au maire, là. Demandez au
maire de Gatineau, le maire de la quatrième
plus grande ville au Québec, à quoi il s'attendait de ce budget-là. Il m'a dit
juste une chose : train léger. C'est sa
grande priorité, c'est la grande priorité du conseil municipal de la ville de
Gatineau, de la quatrième plus grande ville au Québec. Et, dans tous les
documents budgétaires précédents, on trouvait toujours trois, trois enjeux de transport : la ligne bleue à Montréal, le
projet de tramway à Québec, hein, le grand projet de transport structurant, très beau projet, et le projet de
train léger de Gatineau. Là, j'en vois deux, mais je vois toutes sortes
d'autres projets que la CAQ a
rajoutés. Beau projet pour Longueuil, c'est le fun, content pour eux autres,
mais je ne vois pas de projet Gatineau, Mme la Présidente. Expliquez au maire de Gatineau,
aujourd'hui, là, il est où, son projet, parce que, dans le budget, on ne
l'a pas trouvé.
Alors, pour ces
raisons-là, Mme la Présidente, je ne suis pas surpris que LeDroit a
titré : Budget Girard... budget
CAQ : Santé Outaouais 2020 reste sur son appétit. Je comprends qu'ils sont restés sur leur
appétit puis je les trouve gentils d'utiliser ces termes-là, parce que
c'est quand même poli, dire rester sur son appétit.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Monsieur...
• (18 heures) •
Une voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Oui. M. le député de Pontiac, il est
convenu qu'à 18 heures on allait
passer aux débats. Alors, est-ce que vous avez terminé votre
intervention? Sinon, vous allez pouvoir reprendre à 18 h 30.
M. Fortin :
...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Parfait. Alors, vous pourrez terminer à
18 h 30, à la reprise des travaux.
Débats
de fin de séance
Tel
qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux trois
débats de fin de séance. Le premier débat,
qui sera entre le député de La
Pinière et M. le ministre des Transports concernant l'absence de compensation
suffisante pour les propriétaires de taxi à la suite du dépôt du projet
de loi n° 17...
Une voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous demanderais, s'il vous
plaît, de garder le silence! Merci, M. le député de La Pinière.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et le ministre qui
lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et ensuite le député a un droit de réplique de deux minutes. M. le député de La
Pinière, je vous cède la parole pour une durée de cinq minutes. Maintenant, la
parole est à vous.
Compensation
aux détenteurs de permis de taxi
M. Gaétan
Barrette
M. Barrette :
Merci, Mme la Présidente. Vous m'excuserez de vous avoir interrompue il y a
quelques instants. Alors, Mme la
Présidente, je suis très heureux de pouvoir continuer le débat que nous avons,
particulièrement moi, avec mon
collègue le ministre des Transports sur un sujet qui est extrêmement grave.
C'est un sujet qui est grave, puis je ne pense pas qu'on le dira suffisamment. Et, à un moment donné, il me
semble que, sur un sujet grave comme celui-là, ça doit faire appel à un minimum
puis je dirais même un maximum de souplesse de la part du gouvernement. Et, à
date, ce n'est pas ça qu'on voit. On ne voit pas ça.
Et je vais reprendre
les choses pour les mettre dans un ordre approprié pour les gens qui nous
écoutent puis peut-être même pour les gens
qui nous écoutent en face parce que le ministre, Mme la Présidente, a une
fâcheuse tendance, puis je comprends
pourquoi qu'il le fait, politiquement, je comprends la démarche, mais c'est
malheureux, à mettre tout dans le même panier. Je m'explique.
La
situation actuelle quant au projet de loi n° 17, c'est une situation à
deux volets. D'ailleurs, le gouvernement... et le ministre lui-même l'a bien compris, puisque les deux volets ont
été mis à deux endroits dans le budget. Bien, c'est ça, la réalité. Il y a le passé et il y a le futur
pour ce qui est de l'industrie du taxi. Le futur, c'est le projet de loi
n° 17 dans son essence. On met à
mort, littéralement, une industrie telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui.
Terminé. On met quelque chose en place, de nouveau. On verra, parce que
ce qui est dans projet de loi n° 17 ne traite pas actuellement du point
d'arrivée, mais simplement des règles pour enlever les règles. C'est un projet
de loi d'absolue déréglementation.
À
partir du moment où on a dit ça, on doit regarder l'autre volet. Quand on a une
industrie qui fonctionne selon des règles établies par le gouvernement et qu'on
abolit ces règles-là, ça a un impact
sur le passé. Et le passé, c'est quoi? C'est l'investissement financier
de gens qui l'ont fait de bonne foi dans un environnement qui était réglementé
par le gouvernement et qui, arbitrairement,
brutalement, et je vais peser mon mot, sauvagement, je ne dis pas ça
personnellement pour le ministre,
mais je le dis pour le gouvernement, décide de dire à des gens : Vos
investissements, c'est terminé, ça va valoir
zéro. Et il n'y a pas de manière de le tourner autrement, ça va valoir zéro dans
l'absolu et dans la réalité. C'est ça, la réalité.
Et
pour que ceux qui nous écoutent le comprennent bien, ça veut dire que, si vous,
Mme la Présidente, vous avez acheté
une maison il y a 10 ans, vous avez investi là-dedans en vous disant qu'à
un moment donné, dépendamment du marché,
vous alliez la vendre, votre maison, vous avez joué le jeu qui est celui de ce
marché-là de l'immobilier, on ne peut
pas... vous ne pouviez pas penser que votre valeur allait être de tant
10 ans plus tard. Mais là, si le gouvernement arrive demain matin, puis là il vous dit, Mme la
Présidente : Votre maison, à partir de maintenant, ne vaut plus rien, mais
vous devez continuer à travailler pour payer
votre hypothèque, vous diriez : Ce n'est pas juste. Bien, c'est ce que
tout le monde pense, ce n'est pas juste.
Alors,
moi, je suis dans une position qui est très simple, qui est celle de la
compensation parce qu'un dommage a été
causé par le gouvernement, une compensation pleine et entière. Pleine et
entière, évidemment, c'est la valeur du permis à son obtention. Et l'obtention d'un permis, ça a pu être
50 000 $ il y a 15 ans, ça a pu être 200 000 $ il y a
deux ans, mais ça, ça doit être compensé. Et que fait le gouvernement, et le
ministre, dans sa proposition? Il propose une compensation plus que partielle. C'est correct, c'est ce qu'on
a fait, nous, mais nous, ce n'était pas la fin de l'histoire, c'était une
période de transition.
Aujourd'hui,
le ministre des Transports termine l'histoire et ne montre aucune ouverture
envers des gens qui ne méritent pas de se faire traiter comme ça.
Personne ne mérite de se faire traiter comme ça, mais je vais l'aider. Si le ministre, là... puis c'est ça qui est sa
situation, hein? Il pourrait compenser d'un coup, il avait les moyens de le faire,
il choisit de ne pas le faire, mais il y a d'autres moyens. Il y a
d'autres moyens.
Comme je le disais dans la question que j'ai
posée aujourd'hui, il peut choisir, le ministre, de compenser complètement sur une période de 10 ans, de
20 ans. Il peut construire une modalité qui va, par exemple, payer en
premier ceux qui ont des hypothèques,
payer ceux qui sont à l'âge de la retraite, payer les plus jeunes plus tard, et
ainsi de suite, mais il peut choisir
de compenser complètement le manque à gagner de gens qui ont investi là-dedans.
Manque à gagner n'est pas un bon mot,
c'est le capital investi, pas le gain futur, mais le capital investi.
L'attitude actuelle du ministre, c'est : Non, soyez bien chanceux
qu'on vous compense un peu, le reste, on ne veut rien savoir.
Je vais
terminer ici, Mme la Présidente, parce que je vais pouvoir reprendre la parole
dans quelques instants, mais je pense que ceux qui nous écoutent ont
bien compris l'injustice de la position du gouvernement actuel.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant, je cède la parole à M. le ministre des
Transports et je vous rappelle que vous disposez d'un temps de parole de cinq
minutes. La parole est à vous.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Merci,
Mme la Présidente. J'entends un
ancien ministre, un député, qui me dit que je manque d'ouverture. Mme la Présidente, ce débat où... depuis mon arrivée comme élu, le
1er octobre, et ma nomination comme ministre, le 18 octobre dernier, rapidement,
on s'est donné le mandat de rencontrer tout
le monde dans l'industrie du taxi, de se préparer peut-être à une première loi qui, oui, a été celle que nous
avons déposée, le projet de loi n° 17, voilà déjà deux semaines.
Le 13 décembre dernier, j'ai rencontré tous
les membres de l'industrie qui représentent les régions, Québec, Montréal,
ceux que j'ai rencontrés aussi la
semaine passée. Je leur ai dit le
13 décembre : Voici où on s'en va. On voit quelle vision nous avons pour le transport
rémunéré de personnes depuis l'arrivée des nouvelles technologies, jusqu'à quel point ça a pu chambouler l'industrie du taxi. Et je leur ai dit : Mettez sur la table des propositions, des changements administratifs
ou réglementaires, financiers que vous souhaiteriez voir apporter par notre gouvernement.
C'est ce qu'ils ont fait. Ça a pris
deux mois, deux mois et demi. À la fin février, j'ai eu ces informations, on a
colligé ça. Pendant ce temps, on a
rencontré à peu près une quarantaine de groupes un peu partout, à Québec, à
Montréal, qui sont venus discuter, en leur disant : Bien, on a en
tête de moderniser l'industrie.
Et, dans ces
circonstances, vous comprendrez, quand je me fais accuser de manquer
d'ouverture et que suite au dépôt de la loi, trois jours plus tard, on a
rencontré encore une fois les gens de l'industrie... J'ai rencontré des gens de
l'industrie vendredi matin, dimanche matin. Mon sous-ministre adjoint, incluant
les fonctionnaires du ministère des Transports,
a rencontré toute la journée de lundi, hier, les gens de l'industrie du taxi
pour leur dire : Cette loi est importante pour vous. Vous ne souhaitez peut-être pas en discuter, mais la
pérennité du taxi traditionnel, comme on la connaît aujourd'hui, est viable, est viable avec ce projet de loi.
Trouver un équilibre entre ce que l'industrie du taxi paie, est réglementé
depuis les 50 dernières années,
versus les nouvelles applications, vous comprendrez, Mme la Présidente, je
crois bien humblement qu'on a trouvé
un équilibre qui n'est peut-être pas parfait, mais qui va assurer la vitalité
puis la pérennité de l'industrie du
taxi traditionnel comme on la connaît versus les nouvelles innovations, que ce
soit Eva, que ce soit Lyft, que ce soit Uber, peu importe, ce qu'il y aura d'autre. Et même l'auto autonome dans
deux ans, trois ans, on ne le sait pas, parce que ça aussi, ça va
chambouler l'industrie.
Alors, au-delà de tout ça, je l'ai mentionné
maintes et maintes fois et je le répète, Mme la Présidente, un demi-milliard, c'est beaucoup de sous. C'est
77 000 $ par propriétaire de permis, qui sont à hauteur de
6 500, à peu près, au
Québec. Il y en a quelques-uns qui possèdent plus qu'un permis. Mais
77 000 $, pour moi, ça respecte la capacité de payer des
Québécois.
Il y a aussi
un fonds de modernisation à hauteur de 44 millions de dollars
présentement. On aura une redevance, dans
le projet de loi, de 0,20 $ pour chaque course. On évalue aller chercher à
peu près entre 10, 12 et 14 millions de dollars par année, selon le
nombre de courses. Donc, à terme, sur trois ans, on a peut-être un 75, 80,
85 millions de dollars additionnels
pour l'industrie du taxi pour se moderniser et se préparer. C'est l'essence
même, se préparer, parce qu'il y aura une
transition après l'adoption de cette loi, une transition d'un an. On va
permettre la tarification dynamique immédiatement après l'adoption de
cette loi parce que c'était une des demandes de l'industrie du taxi.
Alors, vous
comprendrez, Mme la Présidente, que les outils que je leur donne aujourd'hui,
où je dis : Le permis 4C, c'est
terminé, la plaque 4T, la plaque T comme on la connaît, qui coûte
1 000 $, c'est terminé, le permis demandé à la Commission des transports du Québec, c'est
terminé. Les dessertes d'agglomération comme on les connaît, où un taxi
pouvait amener un client d'un point a au point b et, s'il était dans une autre
desserte ou un territoire d'agglomération, il
revenait vide, bien, il n'y aura plus de taxi vide maintenant. Les taxis
pourront ramener des clients partout. Donc, c'est en lien direct avec
notre politique, notre politique de mobilité durable qui veut réduire l'auto
solo.
Donc, fin des dessertes
d'agglomération, transparence sur le coût, concurrence, des applications
mobiles toujours disponibles, où le client, l'usager avant toute chose, parce
que cette loi a été créée, préparée pour eux... bien, c'est le client qui va décider. Il y aura nécessairement plus de
concurrence. Mais la protection du taxi traditionnel comme on le connaît
aujourd'hui, on continue, là : héler un taxi, avoir un lanternon sur le
toit, le taximètre. Cette industrie va continuer de vivre comme on la connaît depuis les 50 dernières années. On va lui
donner tous les outils pour assurer sa pérennité. Mais je souhaite...
Mme
la Présidente, notre canal de communication reste ouvert. J'ai mandaté mes
fonctionnaires pour appeler les membres
de l'industrie jeudi pour être capables de parler de la compensation future.
J'ose croire qu'ils vont accepter encore une fois mon invitation ce
jeudi. Merci, Mme la Présidente.
• (18 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le ministre. Maintenant,
je cède la parole à M. le député de La Pinière pour votre droit de
réplique de deux minutes.
M. Gaétan
Barrette (réplique)
M. Barrette :
Mme la Présidente, les débats de fin de séance, ce n'est pas une infopub de
l'Assemblée nationale. Alors là,
c'est ce à quoi je viens d'assister. Vous aurez remarqué, Mme la Présidente,
que pas une seule fois je n'ai dit un
seul mot sur ce que va être l'industrie du taxi après. Je l'ai fait à dessein
parce que ce n'est pas ça qui est l'enjeu. Et vous avez constaté que le ministre a tout fait pour noyer dans l'infopub
son commentaire, sa réponse. C'est ça, la réalité.
Je
vais recommencer, ce n'est pas long. L'enjeu est la compensation de
l'investissement initial à l'entrée dans cette industrie-là par des gens
qui ont mis toutes leurs économies, qui ont construit leur vie et leur retraite
là-dessus, point final. Et la réponse que l'on a encore une fois après-midi,
c'est la réponse qu'on vient d'avoir dans le tout petit segment que le ministre a abordé sur ce sujet-là, qui est : C'est l'argent
des contribuables, contentez-vous, ce n'est pas le mot qu'il a prononcé,
mais ça revenait à ça, parce qu'au Québec c'est comme ça que ça marche.
Bien,
ce n'est pas comme ça que ça doit marcher, Mme la Présidente. La réalité, c'est
que le gouvernement, le ministre
avait le choix de ne pas faire ce qu'il a fait et faire son projet de loi quand
même. Qu'il me nomme une seule place
dans le monde où l'État a mis à zéro, arbitrairement, la valeur des permis. Il
n'y en a pas. Il pouvait déposer son projet
de loi quand même, ne faisant pas ça, mais il a choisi de les mettre à zéro.
C'est là qu'est l'injustice. Et, quand on commet une injustice, il doit
y avoir, partout dans notre société, une réparation.
Alors,
la position de notre collègue, elle est idéologique, et elle est idéologique en
se disant : La capacité de payer des contribuables. Bien, il y en a chez
Uber, il y en aura chez Lyft, il y en aura ailleurs et il y a des manières de
construire un protocole de
compensation qui va faire que ces gens-là ne perdront pas ni aujourd'hui ni au
long cours. Et ce choix-là n'a jamais été fait par le ministre, et c'est
désolant et politiquement décevant, compte tenu de...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député de La Pinière.
Maintenant, nous
allons procéder au second débat, entre Mme la députée de Verdun et Mme la
ministre de la Culture et des
Communications, concernant l'absence de représentation de la ministre auprès du
gouvernement fédéral quant au contenu produit par Netflix au Canada.
Mme la députée de
Verdun, je vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Productions
québécoises sur Netflix
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Eh bien, ce matin, j'ai posé une question
primordiale à la ministre de la
Culture au sujet de l'importance de valoriser le contenu québécois sur des
plateformes de diffusion comme celle,
par exemple, de Netflix, d'autant plus importante qu'on apprenait la semaine
dernière qu'Apple était pour se lancer aussi
dans le même domaine, donc comme plateforme de diffusion de contenu, et ce, dès
cet automne. Il y a donc urgence d'agir sur ce sujet.
Et,
ce matin, vous savez, ça va vite. Lorsqu'on pose des questions, on doit ramener
ça dans un court délai. C'est pourquoi
c'est important de faire des débats de séance comme ceux-là pour pouvoir aussi
amener des chiffres supplémentaires. La
ministre n'est pas sans savoir qu'actuellement près de 40 % des Québécois
sont abonnés à une plateforme comme celle de Netflix. Et, dans le
catalogue, malheureusement, on a seulement que 0,1 % de films québécois,
0,3 % de séries québécoises sur ces
plateformes. Il est temps qu'on agisse et qu'on se donne les moyens de mettre
en lumière, bien sûr, le talent
québécois, mais aussi de pouvoir amener des sommes supplémentaires pour pouvoir
produire du contenu québécois.
Il
y a une révision de la Loi sur la radiodiffusion et sur la loi de la
télécommunication à Ottawa, et on avait jusqu'au 11 janvier dernier pour déposer un mémoire sur le sujet. Ce que
j'ai appris par la loi d'accès à l'information, c'est qu'il n'y a rien qui a été déposé ni de la part de la
ministre ni de la part du ministère de la Culture sur le sujet à Ottawa. C'est
un important sujet, je viens de vous le dire, et malheureusement, quand je vois
que rien n'est fait pour défendre les intérêts
des créateurs, des créatrices ici, du Québec, à Ottawa, je me posais la
question et j'ai posé la question ce matin, à savoir : Est-ce que c'est ça, le nationalisme de la CAQ? Et j'ai
posé la question pour une simple et bonne raison, c'est qu'actuellement
on entend beaucoup, beaucoup de mots, mais on ne passe pas beaucoup à l'action.
Alors,
c'était un triste moment d'apprendre, par la loi d'accès à l'information, qu'il
n'y a eu aucune correspondance de la
part de la ministre vers le ministre du fédéral et qu'il n'y a eu aucun mémoire
de déposé de la part de son ministère non plus pour faire entendre la
voix du Québec.
Il
y en a d'autres qui ont pris le temps, heureusement, de le faire à la place de
la ministre, je nomme notamment l'AQTIS,
l'alliance québécoise des techniciens et des techniciennes de l'image et du
son, l'Association des réalisateurs et des
réalisatrices du Québec, l'Association québécoise de la production médiatique,
l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo, l'ADISQ. Je peux continuer
longtemps comme ça. Mais rien de la ministre de la Culture du Québec.
Le
27 février dernier, la députée de Taschereau a posé une question à la
ministre, et je vais y aller comme suit, la ministre répondait donc à
une question sur Netflix et la ministre a répondu : «...vous savez qu'il y
a actuellement une révision qui est en train
de se faire à Ottawa, et moi, je mets de la pression sur mon homologue à Ottawa
pour justement valoriser notre
contenu [et] faire en sorte qu'il puisse y avoir quelque chose.» Je ne sais pas
comment ils mettent de la pression, mais, clairement, ce n'est ni en
déposant un mémoire ni en écrivant au ministre du Patrimoine.
Et elle
poursuivait un peu plus loin, Mme la Présidente, en disant : «...nous
faisons de la pression sur le fédéral parce
qu'il y a une réalité, M. le Président, nous vivons dans un État de droit,
[où] tout ce qui est Internet est de compétence fédérale. Je ne l'ai pas
inventé, c'était la Loi constitutionnelle de 1867, c'est les Pères de la
Confédération qui ont pensé à ça.»
Tout le monde a ri un peu parce que c'était drôlement amené, mais finalement il
ne faut pas en rire. Ce que je comprends
de la ministre, c'est qu'actuellement on ne donne pas
de directive au ministère, on ne dépose pas de mémoire, on fait un peu d'aplaventrisme. Si c'est
ça, le nationalisme de la CAQ, moi, ça ne correspond pas à ce que je
voulais voir et entendre.
Le milieu mérite mieux que ça. Dire des choses
au salon bleu, c'est bien, mais aussi il faut savoir poser des gestes. Et ces gestes-là, je les ai demandés par
loi d'accès à l'information, je n'ai rien eu. On n'a rien vu. C'est clair
dans la demande, il n'y a aucune
correspondance de faite avec le ministre du Patrimoine canadien. Il n'y a rien de fait
comme directive, dans le ministère,
sur ce sujet qui est pourtant urgent et il n'y a rien non plus, malheureusement, il n'y a aucune trace qui est laissée par la ministre. Je
demande des réponses, s'il vous plaît.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée de Verdun. Maintenant, je
cède la parole à Mme la
ministre et je vous rappelle que vous disposez d'un temps de parole de cinq
minutes.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je suis heureuse de retrouver ma collègue de Verdun pour notre rencontre hebdomadaire. D'ailleurs, on peut tout de suite prendre le rendez-vous
pour la semaine prochaine. Ça me fait
toujours plaisir, Mme la Présidente, de parler de nos créateurs. Ici, on parle
du contenu sur les plateformes numériques.
Alors, tout
de suite, j'aimerais dire à ma collègue, qui nous demande ce qu'on a fait,
bien, depuis mon arrivée en poste,
Mme la Présidente, j'ai eu plusieurs échanges avec mon homologue fédéral. Bien
oui! Mme la députée, vous vous questionnez sur mes actions, alors écoutez bien
ça. Seulement 10 jours après ma nomination à titre de ministre de la
Culture, le 28 octobre dernier, j'ai
rencontré en personne M. Pablo Rodriguez. Je lui ai fait part de notre
préoccupation pour nos créateurs québécois avec l'arrivée de la
concurrence que leur font les géants des plateformes numériques, comme nous le savons tous. Je lui ai dit qu'il
fallait trouver une solution et que je l'appuierais dans ses démarches pour
nous assurer que nos créateurs de contenu
puissent se battre à armes égales et tirer leur épingle du jeu sur les
plateformes numériques. Et j'ai
simultanément, ce jour-là, lancé le même message au premier ministre,
M. Justin Trudeau, qui était là
également à ses côtés. Et je leur ai dit, à ces deux hommes, qu'ils avaient en
moi une alliée, une alliée pour protéger et valoriser nos contenus
francophones sur toutes les plateformes numériques.
• (18 h 20) •
Depuis,
naturellement, les canaux de communication avec le fédéral sont ouverts. Il
faut agir, car, au cours des 10 dernières années, ce qu'on a vu,
c'est l'inaction des gouvernements précédents. Alors, vous en voulez, une autre
rencontre, Mme la députée de Verdun? Le 14 novembre 2018, 27 jours après
avoir été nommée ministre, être entrée en fonction comme ministre de la
Culture, eh bien, j'ai eu à nouveau un échange en personne avec mon homologue, M. Pablo Rodriguez, l'honorable ministre du
Patrimoine, et je lui ai à nouveau signifié qu'il était impératif d'agir,
d'agir pour s'assurer que nos
créateurs québécois puissent
affronter la grande transformation que vivent toutes les industries
de la culture, causée par les plateformes numériques.
Et je lui ai réitéré en novembre qu'il fallait agir pour nous assurer que nos créateurs, nos producteurs de contenu, nos
artistes et nos artisans aient tous les moyens nécessaires pour que leurs
oeuvres, francophones, par surcroît, trouvent leur place elles aussi au sein de
cet univers numérique qui vient de tout bouleverser les façons de faire pour
toutes les industries.
Par ailleurs,
autre action. Il faut que vous sachiez, Mme la députée de Verdun, que notre
premier ministre lors de sa rencontre
à Paris, en janvier dernier, a conclu avec le président de la République
française, M. Emmanuel Macron, une entente sur la découvrabilité
des contenus francophones sur les plateformes numériques. C'est important, ça,
Mme la Présidente. Il y a un comité qui a
été formé pour y travailler, un comité Québec-France, et l'objectif du travail
de ce comité est de favoriser la découvrabilité, c'est-à-dire, la
découvrabilité, qu'on doit être capables de trouver des contenus francophones
dans cette avalanche de contenus présents sur toutes les plateformes numériques
planétaires.
Pour notre gouvernement, il est important
d'assurer que tous puissent avoir accès à des contenus culturels francophones de qualité sur le Web, et
particulièrement des contenus québécois. Alors, c'est pour ça que nous y
travaillons. Nous travaillons au
rayonnement des oeuvres culturelles et médiatiques produites au Québec. Et ce
comité, sur lequel travaillent un
fonctionnaire du ministre de la Culture du Québec et un fonctionnaire du
ministre de la Culture de la France, eh bien, ce comité va nous arriver avec
des solutions très concrètes parce que ça se passe actuellement là-bas, ça se
passe avec les pays francophones.
Nous travaillons, Mme la députée de Verdun, nous travaillons. La première
rencontre de ce comité
a eu lieu, d'ailleurs, c'est tout récent, le 18 mars dernier à Paris.
Alors, on est dedans, nous sommes dans l'action et nous avons hâte de voir les
conclusions du travail. Chose certaine, les travaux sont en cours. Donc, nous
travaillons également à l'international.
Donc, nous
travaillons de façon nationale avec nos homologues, avec lesquels j'ai eu
l'occasion de m'entretenir. Il y aura
d'autres rencontres, naturellement. Et je sais également qu'il y a,
naturellement, cette commission fédérale qui se penche sur toute la
révision des lois sur la radiodiffusion et les télécommunications, ce qu'on
appelle le CRTC.
Ma collègue
me disait que je ne suis pas allée et me nommait des groupes qui y étaient
allés. Ces groupes-là... Il faut
savoir que ces commissions fonctionnent de façon particulière, c'est-à-dire que
ce sont les groupes intéressés qui sont
les premiers invités. Donc, je suis très heureuse de savoir que tous nos gens
sont allés, tous les groupes qui représentent nos créateurs québécois y sont allés. Nous, nous agissons au niveau
gouvernemental, et nous agissons, et nous voulons protéger nos contenus.
C'est ce que nous faisons, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la ministre. Maintenant,
je cède la parole à Mme la députée de Verdun pour votre droit de
réplique de deux minutes.
Mme Isabelle Melançon
(réplique)
Mme Melançon :
Merci, Mme la Présidente. Alors, je vais commencer par la fin. La ministre a
clairement dit que c'est les groupes
qui sont intéressés qui sont entendus. Je comprends que le gouvernement du
Québec, qu'elle représente, n'était pas intéressé à y aller. Je trouve
ça d'autant plus triste.
Quand la ministre parle qu'elle a demandé à
Pablo Rodriguez d'agir, je comprends qu'elle demande à tout le monde d'agir, mais elle ne dépose rien comme
mémoire. Je ne pense pas qu'on a vu ça souvent, une révision à Ottawa
par le CRTC et le ministère de la Culture et des Communications ne rien
déposer. C'est un triste moment.
Et je vais
aller plus loin, Mme la Présidente. Je veux faire une opposition constructive.
Je l'ai dit, pas plus tard que la
dernière fois qu'on s'est vus au salon bleu, à la ministre, moi, j'en ai fait,
des propositions, en décembre, déjà. Je lui ai parlé d'un fonds dédié, un fonds dédié justement pour aller chercher
les sommes que Netflix doit payer maintenant en TVQ. Parce qu'elle dit qu'on
n'a rien fait, mais, clairement, on a exigé que Netflix paie la TVQ au Québec.
Et j'espère qu'on va l'applaudir et j'espère qu'on va applaudir l'ancien
ministre des Finances à ce sujet, Mme la Présidente.
Ce que je
veux aussi rappeler à l'actuelle ministre, c'est... Quand elle me parle de la
France... Moi, je ne lui ai pas parlé de la France aujourd'hui. Je lui ai parlé
du Canada et de la révision au Canada. Ce qu'on a retenu du voyage de la France de son premier ministre, c'est qu'il
aimait beaucoup l'artiste Zaza. Mais, pour le reste, honnêtement, on n'en
a pas beaucoup entendu parler.
Mais là n'était pas le propos de ma question du
jour. Et, clairement, si la ministre souhaite qu'on se donne un rendez-vous hebdomadaire, il me fera plaisir de le
faire, d'autant plus que peut-être que, comme ça, on va avoir des réponses
à nos questions. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Nous allons
maintenant procéder au troisième débat, entre M. le député de Pontiac et Mme la députée de Santé et Services
sociaux, concernant la promesse du gouvernement caquiste de diminuer les tarifs
de stationnement des établissements de santé et de services sociaux. M. le
député de Pontiac, je vous cède la parole pour une durée de
cinq minutes.
Tarifs de stationnement des
hôpitaux
M. André Fortin
M. Fortin :
Merci, Mme la Présidente. Je suis content de pouvoir revenir sur ma question
d'un peu plus tôt aujourd'hui parce que je
ne trouvais pas que c'était une question très difficile. Honnêtement, je ne
trouvais pas que c'était une question
qui venait du champ gauche. Je ne trouvais pas que c'était une question à
laquelle la ministre ne devait pas s'attendre. Elle devait savoir
qu'éventuellement, si l'enjeu des frais de stationnement n'était pas réglé, la
question allait venir. En fait, la
question que j'ai posée à la ministre, ce n'était même pas ma propre question,
Mme la Présidente, c'était la
question du député de Lévis, verbatim, mot pour mot, la question du député de
Lévis, la question qu'il a posée une fois, deux fois, trois fois,
21 fois en cette Chambre, Mme la Présidente.
Quand on pose
une question 21 fois dans une Chambre et qu'on accède au pouvoir par la
suite, bien, d'habitude, je pense que le citoyen est en droit de
s'attendre que c'est quelque chose qu'on va mettre en haut de la pile, que
c'est quelque chose qu'on va régler rapidement, que c'est quelque chose qu'on
va vouloir offrir aux citoyens rapidement, surtout,
Mme la Présidente, surtout quand on utilise des mots comme ceux qui ont été
utilisés par la Coalition avenir Québec alors qu'ils étaient assis dans
le coin, dans le coin juste ici.
Quand on
utilise des mots comme «les patients ne sont pas des guichets automatiques»,
quand on utilise des mots comme celui du ministre des Transports, qui
disait : C'est scandaleux, quand on utilise des mots comme ceux de la ministre de la Culture, qui disait que c'est une
taxe à la maladie, quand le député de Lévis disait que c'était injuste, que
c'était abusif, que les citoyens sont lésés,
que les patients sont pris en otages, quand on utilise des tournures de phrases,
des expressions, des mots comme ceux-là,
bien, le message qu'on envoie aux citoyens, c'est qu'on est une petite affaire
préoccupés puis qu'on aimerait peut-être ça,
régler cet enjeu-là. Et pourtant, depuis les six derniers mois, on n'entend
rien, rien, rien du tout sur la
question du tarif des stationnements. On n'en a pas entendu parler dans la mise
à jour économique, on n'en a pas entendu parler dans le budget, et pourtant, Mme la
Présidente, vous allez en convenir, les marges de manoeuvre financières
du gouvernement étaient au rendez-vous.
Mais
au-delà, au-delà de la rhétorique qui a déjà été utilisée par la Coalition
avenir Québec dans ce dossier-là, au-delà du fait qu'on a laissé entendre,
comme pour la question des trop-perçus d'Hydro-Québec, comme sur d'autres
questions que vous connaissez bien, Mme la
Présidente, on a laissé entendre aux citoyens que ce dossier-là serait réglé
et on ne l'a pas fait, au-delà de cette question-là, c'est un enjeu qui
préoccupe les citoyens.
Mme la ministre de la
Santé s'est déplacée il y a quelques jours, hier, avant-hier, je crois, dans la
région de l'Outaouais. Elle est allée dans
les hôpitaux, elle est allée à l'Hôpital de Hull, si je ne m'abuse. À l'Hôpital
de Hull, là, selon la formule qui est
utilisée par la Coalition avenir Québec, ils paient des frais abusifs. Tous les
citoyens qu'elle a pu croiser, que ce
soit dans le corridor, que ce soit dans la salle d'attente, à l'urgence, que ce
soient des citoyens, des membres de
la famille qu'elle a pu croiser à l'hôpital, tous ces citoyens-là, selon ses
collègues, paient une taxe à la maladie, tous ces citoyens-là paient des frais abusifs. C'est scandaleux, ce que
vivent tous ces citoyens-là qu'elle a croisés à l'Hôpital de Hull.
• (18 h 30) •
Et, à l'Hôpital de
Hull, vous savez, Mme la Présidente, il y a des gens qui viennent de partout en
Outaouais. Il y a des gens qui paient en
essence, qui font une heure,
1 h 30 min de route, qui se déplacent vers l'hôpital,
qui arrivent là, qui y passent une
heure, deux heures, qui paient 14 $
de stationnement, qui vont revenir le lendemain, qui vont revenir dans une semaine. Mme la Présidente, tout ce qu'on
veut savoir, c'est : Quand? C'était la question du député de Lévis,
c'était la question qu'il a posée
21 fois en cette Chambre, c'est : Quand vont-ils régler ce
problème-là? Ils ne l'ont pas fait
quand ils avaient les marges de manoeuvre pour le faire. Si l'économie, dans un
an, deux ans, va moins bien, si les marges
de manoeuvre diminuent, qu'est-ce qui nous fait croire que ce sera la priorité
de la ministre de la Santé, Mme la Présidente? Il n'y a rien qui nous
indique qu'ils ont la volonté de régler cet enjeu-là.
D'ailleurs,
quand on pose la question... Parce que récemment ça a fait les nouvelles, TVA
Nouvelles a fait quelque chose là-dessus, L'Avantage, à Rimouski,
après, Mme la Présidente, que les tarifs aient augmenté. C'est une chose
de dire : On ne s'en occupe pas,
écoute, les tarifs restent pareils, ça ne bougera pas, mais hier, là, hier, le
1er avril, les tarifs ont
augmenté. Il y a des citoyens qui ont vu ça, hier, qui se sont dit : Ça ne
se peut pas, c'est un poisson d'avril. Ils ont augmenté les tarifs après
nous avoir dit tout ça? Après avoir dit pendant un an, deux ans, trois ans que
c'est des tarifs abusifs, ils ont laissé...
la Coalition avenir Québec a permis que les tarifs augmentent à l'hôpital de
Rimouski. Et pourquoi? La ministre va devoir nous l'expliquer.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je
cède la parole à Mme la ministre. Je vous rappelle que vous avez un
droit de parole de cinq minutes.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
Merci, Mme la Présidente. Je remercie mon collègue député de Pontiac de me
poser ces questions. D'ailleurs, je veux lui
dire que j'ai beaucoup apprécié ma tournée dans l'Outaouais que j'ai faite hier
et avant-hier. Et j'ai fait des
belles annonces, d'ailleurs, j'ai fait des annonces dans les CLSC de
l'Outaouais, où justement des gens, maintenant,
vont pouvoir recevoir des services à proximité de leur domicile et ne pas avoir
à prendre la voiture et faire 100 kilomètres pour se rendre à l'hôpital.
Alors, nous, on est très contents de ça parce que ces services-là ont été
réduits, dans les CLSC, et pendant le
dernier mandat du gouvernement libéral, et c'est très important que les
citoyens aient des services de
proximité, près de chez eux. Alors, ce fut de très belles annonces, dans
l'Outaouais hier, que nous avons faites.
Je
veux aussi mentionner, Mme la Présidente, à la période de questions, mon
collègue a mentionné des situations qui...
On est très sensible à ces gens qui ont des problèmes de santé importants et
qui doivent se rendre à l'hôpital plusieurs fois. Alors, j'aimerais
mentionner pour mon collègue et pour ces personnes, là, qu'il y a,
dans les hôpitaux du Québec, et notamment
à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont et au CHU de Québec, ce qu'on appelle des
tarifs préférentiels. Pour des gens
qui doivent aller souvent à l'hôpital,
alors, on leur donne des tarifs de beaucoup moindres. Alors, ce serait
important, évidemment, que ces personnes
s'en prévalent, et parce qu'effectivement le montant peut être important quand
on a le tarif régulier.
C'est un engagement
de notre gouvernement, de diminuer les tarifs de stationnement. Je l'ai dit,
nous allons le faire dans le mandat actuel, certainement un tarif très diminué,
donc les deux premières heures gratuites et pas plus de 7 $ à 10 $
par jour pour, évidemment, les autres heures. Donc, c'est un engagement que
nous allons faire dans ce mandat-ci.
Mais, à ce moment-ci, pour le budget 2019‑2020,
on avait tellement, tellement de choses à faire, à réparer... Le réseau
de la santé et des services sociaux a besoin de beaucoup de réparations. Il y a
eu des compressions budgétaires importantes,
notamment dans les deux premières années du mandat libéral. Quand on augmente
un budget de la santé, là, en bas de
2 %, en bas de 2 %, ce sont des compressions budgétaires. Le réseau
de la santé et des services sociaux, là, ne peut pas progresser normalement avec les coûts qui sont nécessaires à
son fonctionnement quand on a une augmentation qui n'est pas même de l'ordre de 2 %. Alors, il y a eu beaucoup de
dommages. Et nous, on arrive au pouvoir et nous devons réparer ce réseau en remettant des
ressources : 200 millions de dollars pour du personnel à travers le
réseau, en CHSLD, dans le milieu
hospitalier, des budgets très importants en maintien à domicile, des budgets
importants pour les enfants, les aînés,
une augmentation de 5,4 % du budget de la Santé et des Services sociaux.
Alors, je pense que notre gouvernement fait
les bons choix. Et nous devons voir au plus pressé, et, évidemment, ce sont les
soins directs aux patients. Et il y avait... il y a beaucoup, beaucoup
de travail à faire.
Alors, je dirais que mon collègue de Pontiac a
beaucoup d'audace de soulever ce point-là parce que, pendant les quatre
dernières années, jamais, mais jamais le gouvernement libéral n'a baissé les
tarifs de stationnement. Alors, nous, c'est ce que nous allons faire, contrairement au gouvernement libéral, qui a même augmenté les tarifs de garderie
et d'autres. Nous, nous allons baisser les tarifs de stationnement. Merci, Mme
la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la ministre. Je cède la parole à M. le député de Pontiac pour votre droit de réplique de deux minutes.
M.
André Fortin (réplique)
M.
Fortin : Bon, merci, Mme la Présidente. D'abord, je tiens à dire à la ministre que, si je soulève l'enjeu, aujourd'hui, c'est parce que je trouve que c'est
important. Je veux dire, on n'a pas, elle et moi, un rendez-vous hebdomadaire
ici comme d'autres, c'est parce que cette semaine je trouvais son
inaction particulièrement préoccupante dans ce dossier-là.
Quelques
enjeux avec ce qu'elle a mentionné. D'abord, elle dit que les tarifs n'ont
jamais diminué. Son propre gouvernement ou son propre parti a émis en
2016 un communiqué en disant : Les tarifs ont diminué, mais pas assez.
Deuxième
chose, Mme la Présidente : Si un
CISSS décide, demain matin, de nous faire un autre poisson d'avril qui n'en était pas un et de dire : On
augmente les tarifs, est-ce que la ministre va faire quelque chose? Est-ce
qu'elle va, d'une façon ou d'une
autre, indiquer sa désapprobation à ce CISSS là, comme ça a été fait à
Rimouski, ou est-ce qu'elle va simplement laisser les citoyens payer
davantage comme elle l'a fait hier?
Troisième
chose, Mme la Présidente, la ministre nous a dit : Ah! bien, vous savez,
pour les gens qui vont souvent à l'hôpital, ils peuvent avoir accès à un tarif
spécial, une entente. Vous irez dire ça au monde à l'hôpital. Ils ne le savent
pas, ces gens-là. Ce n'est pas écrit nulle
part, à l'hôpital, ce n'est pas écrit en gros, là, quand vous arrivez : Si
vous êtes venus trois fois par semaine, c'est moins cher. C'est bien beau,
c'est vrai, ça existe, mais il faut demander, il faut le savoir, parce
que les gens, là, Mme la ministre, ne le savent pas, ce que vous avancez.
Et enfin une
dernière chose, incroyablement préoccupante, avec ce que la ministre vient de
dire, elle a dit, je la cite : Quand
on augmente le budget de la santé en bas de 2 %, ce sont des compressions.
Mme la Présidente, elle a augmenté le
budget de la santé publique de 1,3 %, des services généraux de 0,4 %, de la déficience physique de 1,2 %,
de la déficience intellectuelle de
1,5 %, des dépendances de 0,9 %, de la santé physique de 1,7 %
cette année dans son budget. Elle admet que ce sont des compressions.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député de Pontiac.
Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux
jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à 18 h 39)
(Reprise à 19 h 30)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, bonsoir. Vous pouvez prendre place.
Affaires prioritaires
Poursuite du débat sur la motion
du ministre des Finances proposant
que l'Assemblée approuve la politique budgétaire du
gouvernement et sur les motions formulant un grief
Et nous
sommes toujours aux affaires prioritaires, aux affaires du jour, et l'Assemblée poursuit le débat sur la motion de M. le
ministre des Finances proposant que l'Assemblée approuve la politique budgétaire
du gouvernement ainsi que sur les motions formulant un grief présentées par M. le député de Robert-Baldwin, M. le
député de Rosemont,
M. le chef de l'opposition officielle, M. le
député de Laurier-Dorion, M. le député de Rimouski, Mme la
députée de Mercier,
Mme la députée de Sherbrooke,
Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, M. le député de Gouin, Mme la
députée de Gaspé, Mme la députée de Maurice-Richard,
M. le député de Jean-Lesage et Mme la députée de Joliette.
Maintenant,
avant de donner la parole au prochain intervenant, je vous informe qu'il y a
12 h 9 min 37 s d'écoulées à la première étape
de ce débat. Il reste donc un total de 1 h 20 min 23 s
répartie comme suit : 13 min 25 s au groupe parlementaire formant le gouvernement; 43 min 40 s au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle; 19 secondes
au deuxième groupe d'opposition; puis 22 min 59 s au troisième
groupe d'opposition.
Au moment de
suspendre ce débat, M. le député de Pontiac, vous aviez la parole et vous n'aviez pas terminé
votre intervention, alors je vous cède la parole.
M. André Fortin (suite)
M. Fortin :
Non, non, Mme la Présidente, je ne vais pas recommencer. Mais ça tombe bien que
vous êtes là, Mme la Présidente, parce
que j'amorçais mon envolée sur l'Outaouais oubliée, l'Outaouais l'oubliée dans ce budget-là, Mme la Présidente. Parce que, d'abord, vous le savez, la grande promesse de la Coalition avenir Québec, c'était quoi? C'était titré dans tous les journaux de l'Outaouais, sur tous les postes de radio, on parlait d'un nouvel
hôpital en Outaouais. Moi, je vois à
la page B.42 du Plan québécois infrastructures : «Construction d'un
nouvel hôpital à Chisasibi», et je vois : «Nouvelle offre de services hospitaliers en
Outaouais». Quand on veut construire un nouvel hôpital, on marque :
Construction d'un nouvel hôpital.
Quand on ne sait pas trop ce qu'on veut faire, on marque : Nouvelle offre
de services hospitaliers. Alors, Mme
la Présidente, ils ont raté l'opportunité de remplir leur promesse, et les
citoyens se demandent ce qui s'en vient pour eux en termes de soins de
santé en Outaouais.
L'autre
dossier, Mme la Présidente, c'est un dossier de transport en commun. Vous le
savez, on en avait fait une annonce
commune en campagne électorale, le gouvernement libéral s'était prononcé à
maintes reprises, dans les documents budgétaires,
dans le Plan québécois des infrastructures, c'était toujours trois grands
projets de transport en commun : le projet de Québec, la ligne bleue de la collègue de Jeanne-Mance—Viger, à Montréal... d'Anjou—Louis-Riel, pardon, à Montréal, et, Mme la
Présidente, le train léger de Gatineau. Demandez à n'importe qui en Outaouais
c'est quoi, la priorité du maire, c'est le projet de train léger. On s'était
engagés à le financer à 100 %. En campagne électorale, la Coalition avenir Québec avait fait une petite
entourloupette et avait parlé de, «ah! bien, on va le financer à 90 %»,
mais ils parlaient quand même du projet, parce qu'ils savent qu'il y a un
besoin citoyen. Bien, aujourd'hui, là, le citoyen, ils l'ont oublié, ils
n'en parlent plus.
Troisième et
dernier aspect pour lequel les citoyens de l'Outaouais sont découragés de ce
budget-là... et ce n'est pas moi qui
le dis, Mme la Présidente, les titres des journaux le lendemain du budget,
c'était : Santé Outaouais 2020 reste sur son appétit, c'était : Assiette vide pour le maire Pedneaud-Jobin dans le
budget de la CAQ. La troisième raison pour laquelle les gens sont déçus, c'est la réduction du fardeau fiscal. La
Coalition avenir Québec avait promis pendant des années une réduction du
fardeau fiscal, et ce qu'ils ont fait, Mme la Présidente, c'est qu'ils en ont
donné à tout le monde, sauf au monde en
Outaouais. En Outaouais, là, la taxe scolaire, c'était déjà réglé. La taxe
scolaire, elle est déjà au plus bas
niveau. Alors, la première action de la Coalition avenir Québec en matière de
fiscalité, c'est de réduire les taxes scolaires du monde, sauf ceux qui
habitent en Outaouais. Merci. Merci.
Mme la Présidente, pour ces raisons et pour bien
d'autres qui ont été énumérées par mes collègues, qui ont parlé d'écoles... En matière d'écoles, Mme la
Présidente, vous le savez, on partage une commission scolaire qui est en
pleine expansion, qui a de la misère à
réaliser les projets qu'ils ont déjà, on va leur demander d'arriver avec des
classes de maternelle quatre ans. Ils
ne sont même pas capables, Mme la Présidente, en ce moment, de donner les
services aux étudiants qui sont déjà
dans les écoles. Il y a des... je ne sais même pas comment appeler ça en
français, des trailers dans lesquels les étudiants...
Une voix : ...
M.
Fortin : ...oui, des
modulaires — merci, Mme la Présidente — dans
lesquels les étudiants passent leur année complète en ce moment, dans
nos écoles primaires, dans nos écoles secondaires, et la grande priorité, ce
n'est pas de construire une nouvelle école pour eux, la grande priorité, c'est
de rajouter des classes de maternelle quatre ans.
Mme la Présidente, pour ces enjeux-là, pour des enjeux locaux en Outaouais,
pour des enjeux régionaux, pour des
enjeux qui touchent le monde, pour des enjeux de santé, vous aurez compris,
vous allez comprendre qu'on s'attendait à plus de la part du premier budget de la Coalition
avenir Québec. On s'attendait à mieux
de la part de nos leaders politiques en Outaouais. Et, pour toutes ces
raisons, on va voter contre le budget, du premier vote au dernier.
Motion formulant un grief
Et, pour toutes ces raisons, je vais déposer une
motion de grief, Mme la Présidente, qui se lit :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement
le gouvernement caquiste pour avoir présenté un budget
sans la somme nécessaire
de 350 M$ de dollars pour mettre en place les projets-ratios avec les
infirmières partout au Québec.»
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie de votre intervention, M. le
député, et je vous rappelle que votre motion de grief sera déposée sous
réserve de sa recevabilité. Maintenant, je suis prête à reconnaître le prochain intervenant,
qui sera? Qui sera Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Lise Thériault
Mme Thériault : Merci, Mme la Présidente. Évidemment, Mme la
Présidente, je suis très heureuse de
pouvoir me lever sur le premier budget
du gouvernement de la CAQ, mais je n'ai pas de félicitations à
faire au ministre des Finances,
Mme la Présidente, vous l'aurez compris.
La semaine passée, j'ai posé des questions
concernant le programme RénoVert, qui est un programme qui était fort prisé des Québécois,
et le ministre des Finances a avoué candidement que c'étaient les choix du gouvernement de ne pas reconduire ce programme-là. Il a poussé l'audace en disant : Bien,
les sommes n'étaient pas provisionnées. Je comprends, Mme la
Présidente, c'est un crédit d'impôt,
et la responsabilité du gouvernement,
c'est de faire des choix. Ça fait que
le ministre a confirmé que, sciemment, le gouvernement caquiste a brisé un des
rares engagements que son porte-parole en matière d'habitation avait
pris lors d'un débat en habitation où tout le parterre de la construction et de
l'habitation était là.
Mme la
Présidente, moi, je dirais simplement que c'est un budget de promesses brisées.
Puis, oui, je vais le dire, parce qu'il me semble qu'ils ont reconnu qu'on
avait bien géré les finances publiques, qu'il y avait des surplus grâce
au travail que notre collègue le député de Robert-Baldwin a fait par le passé,
Mme la Présidente, et ils ont une marge de manoeuvre pour
pouvoir réaliser les promesses. Mais il faut croire qu'ils se sont trompés dans
leurs chiffres, Mme la Présidente, ou bien ils ont fait des choix qu'ils
assumeront la responsabilité.
Vous savez,
Mme la Présidente, le crédit d'impôt de RénoVert, ce que ça fait,
pratico-pratique, c'est que ça permet aux
propriétaires de faire des rénovations, de changer les fenêtres, changer le
toit, mieux isoler leur maison, des mesures d'écoefficacité énergétiques pour faire en sorte de baisser les
factures. La réalité, Mme la Présidente, c'est qu'en ayant aboli ce crédit d'impôt là ils vont saccager trois
ans de travail de notre précédent gouvernement. Pourquoi? Parce qu'on
encourage les gens à aller au travail au noir, Mme la Présidente, à l'économie
souterraine.
RénoVert, le
ministre a dit : La construction va bien. Elle va bien parce qu'on a
incité le monde à avoir des factures, Mme
la Présidente, à avoir de la TPS qui rentre dans les coffres du gouvernement, à
déclarer des heures au niveau de la construction,
à rendre... ces heures de travail là, qu'il y ait un retour pour le
gouvernement au niveau des impôts que les travailleurs de la construction paient, Mme la Présidente. Et malheureusement
il n'a pas écouté toutes les demandes. Si c'était juste la demande de la critique en habitation, Mme la
Présidente, je comprendrais, mais l'APCHQ a été rencontrer le ministre, j'ai le mémoire qui a été déposé.
J'invite les gens à aller voir aux consultations budgétaires, ils vont voir les
demandes que l'APCHQ a faites, Mme la
Présidente, c'était tout à fait légitime, et il fallait pérenniser ce crédit
d'impôt là.
Mme la Présidente, la CAQ, par le biais du
porte-parole, le député de Blainville à l'époque... Évidemment, quand on est en campagne électorale, on prend des
engagements. C'est correct, ça a le mérite d'être clair. Puis après ça,
bien, quand on compile les engagements, c'est là qu'on voit si on respecte ou
pas les engagements. Et j'ai quelques engagements
ici, les questions qui nous avaient été posées, aux formations politiques, et
par la CORPIQ et par l'APCHQ, et
chacune des formations politiques a répondu. Et ici, à l'accès à la propriété,
ce que le député avait pris comme engagement, il disait : «Dans les 100 premiers jours, pour le premier budget,
nous aurons une mesure d'accès à la propriété. À voir si ce sera un crédit d'impôt ou une somme déboursée
directement.» Mme la Présidente, j'ai viré le budget à l'envers, je l'ai
regardé, tous bords tous côtés : zéro crédit d'impôt pour accès à
la propriété.
• (19 h 40) •
Un autre
engagement : rénovation des logements locatifs privés, rendre permanent
RénoVert et adapter pour le privé
puis aux parcs locatifs publics. Ça, ça voulait dire que les propriétaires de
duplex, triplex... Parce que tous les chiffres le prouvent, Mme la Présidente, ça prend 40 ans
avant de rentrer dans son argent, si on regarde l'indice de l'augmentation
des coûts de loyer fixé par la Régie du
logement. Pensez-vous vraiment qu'un propriétaire va aller rénover puis qu'il
va attendre 40 ans pour rentrer dans son argent s'il n'a pas
d'incitatif financier? Surtout que ce n'est pas lui qui paie la facture de chauffage, c'est les locataires qui le
paient. Ça fait que l'engagement que la CAQ avait pris, c'était de le rendre pérenne, ce crédit d'impôt là, mais aussi de
l'extensionner aux parcs locatifs. Promesse brisée, Mme la Présidente, encore
une fois.
Évidemment,
il y avait un plan général en matière d'habitation. L'engagement de la CAQ,
c'était de créer un ministère de la construction et de l'habitation.
C'est la recommandation du député.
Trois promesses brisées en habitation, Mme la
Présidente.
En débat de fin de séance, la ministre de
l'Habitation m'a dit : Il y a un programme de 5 millions pour rénover
les maisons dans les municipalités dévitalisées. 5 millions pour le
Québec, avec les municipalités, dans des municipalités
dévitalisées, pour du monde qui n'ont pas les moyens de rénover! C'est ça
qu'ils ont gardé comme engagement,
Mme la Présidente, 5 millions pour 174 millions qui ont bénéficié à
172 000 familles, en moyenne 1 700 $ de
remboursement d'impôt, Mme la Présidente.
Les promesses de la CAQ, c'était de dire :
On va retourner de l'argent dans les poches du monde. À peine 200 millions en baisses d'impôt, Mme la
Présidente. C'est comme si... Les baisses d'impôt qu'on va voir graduellement,
puis il manque un petit bout. Tu sais, on va
baisser les impôts, mais il aurait fallu dire : C'est une période de
quatre ans. Ça, c'est comme la
gratuité des stationnements dans les hôpitaux puis les centres d'hébergement,
soins de longue durée. Il fallait
dire : On va les rendre gratuits, mais graduellement sur une période de
quatre ans. C'est le petit bout qui n'était pas écrit. Après ça, c'est :
On va rendre Internet haute vitesse tout partout à travers le Québec en quatre
ans. Oui, c'était écrit, «quatre
ans». Savez-vous quoi, Mme la Présidente? «Sept ans» dans le budget. C'est le
bout qui n'était pas écrit aussi.
Mme la Présidente, ce budget-là, c'est un budget
de promesses brisées. On a entendu les parents des enfants lourdement
handicapés, les jeunes adultes lourdement handicapés. Moi, je me souviens du
reportage, la main sur le coeur du premier
ministre, son épouse, les larmes. Mme la Présidente, je ne doute pas de la
sincérité des images que j'ai vues.
Mais ce gouvernement-là a renié la parole qu'il avait donnée devant des
milliers de Québécois. Puis, quand on est en campagne électorale, Mme la Présidente, bien, ce qu'on dit, il faut
peut-être le faire. Mais en attendant : Ah! ça va venir plus tard. Comment, plus tard? L'engagement,
c'était dans le premier budget. On ne l'a pas eu. On a posé des questions.
Les parents,
là, ce qu'ils disent, là, c'est qu'ils ont honte d'avoir voté pour la CAQ. Puis
je ne l'ai pas inventé, le titre, là,
il est là, il est là. Ça reste, ça, Mme la Présidente. Puis c'est ça que je
trouve dommage. C'est ça que les parents disent, c'est qu'ils ont honte
d'avoir voté pour la CAQ.
Des voix : ...
Mme
Thériault : On peut
rire de l'autre côté, Mme la Présidente, on peut. On peut rire, pas de
problème. Les promesses brisées, ce
n'est pas de ce côté-ci, hein? Les promesses brisées, c'est de ce côté-là. Puis
ils peuvent bien se lever en disant :
Bien, moi, j'ai ça dans mon comté, moi, j'ai ça dans mon comté, moi, j'ai ça
dans mon comté. Savez-vous c'est quoi, la réalité, Mme la Présidente?
Quand tu es ministre, là, tu prends tes dossiers, puis tu t'en vas voir le président du Conseil du trésor puis le
ministre des Finances, puis tu t'assures que tes programmes soient là, puis
tu t'assures que ton argent soit là, puis tu
t'assures que les promesses que tu as faites dans ta plateforme électorale, Mme
la Présidente, soient respectées.
Puis malheureusement, quand je regarde
ce qu'il y a en habitation... La promesse-phare, c'était de pérenniser le
crédit d'impôt RénoVert. On allait même
jusqu'à dire que le parc immobilier est à un point de non-retour au niveau des
rénovations qu'il a de besoin, Mme la
Présidente. Zéro mesure d'accès à la propriété. Le Québec est la dernière
province au Canada en mesures d'accès
à la propriété, savez-vous ça, Mme la Présidente? C'est épouvantable. C'est
1 700 $ que les jeunes familles vont décider de ne pas faire
les rénovations. C'est ça, la vérité. C'est ça, la vérité, Mme la Présidente.
Motion
formulant un grief
Ça
fait que vous ne serez pas, madame... vous ne serez certainement pas surprise,
Mme la Présidente, de m'entendre vous dire que je vais déposer une motion
de grief, Mme la Présidente, et qui se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour avoir privé les
familles d'un montant de 1 700 $
en moyenne pour rendre leurs maisons plus écoénergétiques en abolissant le
crédit d'impôt RénoVert dans son budget.»
Et
vous avez compris, Mme la Présidente, que je vais évidemment voter contre le
budget des promesses brisées du gouvernement caquiste. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée
d'Anjou—Louis-Riel, et
je vous rappelle que votre motion de
grief sera déposée sous réserve de sa recevabilité. Maintenant, je reconnais Mme la députée de Duplessis et je vous rappelle que votre formation
politique dispose d'un temps de parole de 22 min 59 s.
Mme
Lorraine Richard
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, ce soir, je prends la parole pour parler du
budget du nouveau gouvernement de la Coalition
avenir Québec. Est-ce que
c'est un budget qui est nul, qui n'est pas bon sur toute la ligne? Je vous dirais, d'entrée de jeu, non, Mme la Présidente, ils ont quand même essayé — on
va donner à César ce qui est à César — de corriger le manque de financement,
que ce soit en éducation, que ce soit en santé. Là où c'est très discutable par contre, Mme la Présidente, c'est sur les choix qu'a faits le gouvernement de la Coalition avenir Québec.
Vous
savez, quand on parle des aînés, on en parle souvent quand ça fait la une dans
les médias, hein, quand on voit de la maltraitance, quand on voit que
nos aînés n'ont pas droit à un bain par semaine, etc., on en a entendu parler pendant de nombreuses années. Moi, de ce côté-ci, j'en ai entendu parler très longtemps. Quand ça sortait dans les médias, on
était quelques jours là-dessus, puis à dire : Ça n'a pas de bon sens. Le
nouveau gouvernement de la Coalition avenir
Québec, avec la nouvelle ministre responsable des Aînés, a parlé un peu durant la campagne électorale, mais plus depuis qu'ils sont arrivés au gouvernement, les
fameuses maisons pour aînés. Est-ce qu'on est contre ça, d'avoir des belles maisons pour les aînés? Je ne pense pas, Mme la Présidente. Mais, pendant ce temps-là, Mme la
Présidente, ce qui se passe, c'est qu'il y a des personnes qui
sont en CHSLD où c'est, écoutez, extrêmement vétuste, ça aurait besoin énormément
d'amour, ce n'est pas le cas. Je me souviens également d'une période, Mme la Présidente, je ne nommerai pas personne — vous
vous souvenez, hein, de nos étés avec de la chaleur accablante — où
on disait qu'on voulait climatiser tous
les CHSLD au Québec. Il va encore en avoir, de la chaleur accablante.
On va encore avoir des préposés qui sont à bout de souffle, des infirmières, je
voyais encore ça ce matin, qui n'en peuvent plus de faire du temps
supplémentaire. Est-ce que c'était vraiment le choix, d'aller vers des
résidences pour aînés? Quand est-ce qu'ils vont être construits? À quel endroit? Ce n'est pas vrai, là, que ça se
fait comme ça, là, ça prend des années. Durant ce temps-là, la situation
se détériore dans plusieurs CHSLD.
La maternelle quatre
ans, Mme la Présidente, on pourrait en jaser longtemps, mais vous l'avez dit
d'entrée de jeu... — nous n'avons pas beaucoup de temps, de ce
côté-ci, donc je vais essayer de le maximiser. La maternelle quatre ans est une obsession du premier ministre. Je peux
comprendre que celui-ci veut absolument que notre société puisse donner la
chance à des enfants qui n'ont pas nécessairement tous les outils, des fois,
auprès de leurs familles, auprès de leur environnement,
et qui veut agir tôt. Mais c'est parce que je pense, Mme la Présidente, que le
premier ministre a oublié qu'au
Québec on avait des CPE, qui font l'envie de beaucoup d'autres provinces et
d'autres pays, où nous avons du personnel formé, dans les centres de la petite
enfance, qui peut détecter, de très bas âge, certains problèmes que peuvent
avoir des enfants : difficultés
d'apprentissage, difficultés d'attention, etc. C'est là qu'on aurait dû
investir, Mme la Présidente, pas dans des maternelles quatre ans.
Et,
en plus de ça, ils ont fait aussi le choix, avec la fameuse taxe scolaire...
c'est près de 700 millions de moins dans les coffres de l'État, tout ça pour une idée du premier ministre,
de quelques personnes de son entourage. Il a même dit qu'il était prêt à
démissionner là-dessus. Là, on a vu que, bon, ils viennent d'arriver, ça ne
fait pas longtemps, déjà ils disent,
ça va être des projets pilotes. C'est sur le mandat, on s'entend? C'est sur le
mandat. On s'en reparlera, Mme la Présidente, je ne suis pas sûre que ça
va donner les résultats escomptés.
• (19 h 50) •
Vous savez, Mme la
Présidente, dans les dernières années sous le gouvernement libéral, avec le
premier ministre M. Charest, on a entendu beaucoup parler du Plan Nord,
particulièrement dans Duplessis, que je représente ici depuis 15 ans. On a eu droit, écoutez, je vous dirais, à toutes
sortes d'émotions, hein, de voir que notre coin de pays était sur la sellette,
qu'enfin on allait peut-être sortir d'une crise économique. Ce ne fut pas le
cas. Par contre, il y a eu des sommes
extrêmement importantes d'investies dans la Société du Plan Nord, et, le
ministre des Ressources naturelles qui en est responsable, j'espère
qu'il va y porter une attention particulière.
La première chose
qu'on fait quand on regarde le fameux livre des budgets, c'est qu'on regarde.
J'ai critiqué souvent, et vous le savez, le
gouvernement libéral par rapport au fameux Plan Nord. Je vais leur donner ceci,
Mme la Présidente : tout au moins, je pouvais m'y retrouver un peu. Je voyais comment on avait investi dans la société
ferroviaire et portuaire de Sept-Îles,
68 millions de votre argent à vous, à moi et de tous les
contribuables du Québec. Bon, après, on pouvait questionner,
dire comment on va rentabiliser tout ça,
bon, avec des partenaires, etc. Je pouvais voir que, bon, écoutez,
la route 138, je la garde pour la fin. C'est toujours le meilleur
pour la fin. Je pouvais voir qu'elle avait été budgétée via les fonds du Plan Nord.
Je pouvais même voir qu'on y rajoutait la 389 qui va à Fermont. À un moment donné, c'était un peu de tout, hein?
Et là, cette année, grande surprise, plus rien. On ne sait pas. Je ne sais pas
qui va questionner. Peut-être mes collègues qui
auront plus de temps du côté de l'opposition
officielle. Mais c'est questionnable
parce qu'il y a une opacité que je
n'ai jamais vue. C'était opaque auparavant. Là, c'est une opacité
vraiment questionnable.
Et
le ministre responsable de la région Côte-Nord, qui est ministre responsable
des Ressources naturelles, vient assez souvent. Je vais lui rappeler,
par votre voix, Mme la Présidente, que moi, je n'oublierai pas les sommes qui
ont été investies dans la société
ferroviaire et portuaire, dans le lac Bloom, dans les antennes satellites.
Parce que, vous savez, ils ont fait
quand même, hein, certaines entrevues dans les médias quand ils viennent en
région. Puis c'était questionnable, là. On ne sait pas trop est-ce
qu'ils vont garder les antennes, comment va fonctionner la Société du Plan
Nord.
Ça
n'intéresse pas beaucoup de monde, ce qui se passe sur la Côte-Nord. Je l'ai
dit souvent, on est un peu, pas mal,
beaucoup le garde-manger du Québec, Mme la Présidente. Si vous parlez de
barrage hydroélectrique, je ne pense pas
que ça se passe à Montréal puis dans les grands centres urbains. Puis on ne
demanderait pas un troisième lien non plus.
Personne ne parle du Plan Nord. C'est comme s'il était oublié. Il y a des
centaines et des centaines de millions de dollars d'investis, des Québécois, dans le fameux Plan Nord sous le
règne libéral. Donc, il y a une responsabilité vis-à-vis le premier
ministre et son nouveau gouvernement aussi de bien gérer. Ça fait que je vais
être très, très attentive.
Je
vais terminer, pour le temps qui me reste, sur la fameuse 138. Même s'il est
arrivé depuis pas très longtemps, je
me serais attendu tout au moins à voir une phrase, une intention dans le
budget. Malheureusement, il n'y avait rien, Mme la Présidente. On a fait des
représentations. Je peux vous dire une chose, Mme la Présidente : Je
demeure députée de Duplessis puis je
vais défendre les intérêts de mon coin de pays et ceux également qui me
touchent en santé, pour les aînés. Et, oui, on pourra poser des questions ou on
aura d'autres moyens de faire en sorte que ceux-ci s'occupent vraiment
d'une région comme la mienne. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Duplessis. Et maintenant, pour la suite de ce débat, je vais
céder la parole à Mme la députée de Vaudreuil.
Mme
Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Alors, merci, Mme la Présidente. J'apprécie avoir l'opportunité d'intervenir
sur le budget 2019-2020. D'emblée,
permettez-moi de féliciter le ministre des Finances pour son travail qui...
Avouons-le, peu importe la saveur ou
l'orientation politique qu'on lui donne, il est toujours très prenant et très
complexe d'en arriver à un produit fini. Donc, évidemment, on comprend l'ampleur du travail. C'est vraiment beaucoup de
travail. Alors, quand même, on le félicite pour ce travail. Disons que nous lui avons tout de même facilité la
tâche, car, si la CAQ peut présenter aujourd'hui un budget de la sorte
et disposer d'importantes marges de manoeuvre, c'est parce que le gouvernement
précédent a mis, permettez-moi l'expression,
là, ses culottes quand c'était le temps. Alors, jamais un gouvernement du
Québec n'avait hérité d'une situation
aussi avantageuse que celle léguée par le gouvernement libéral, ce qui a
probablement beaucoup facilité la tâche du ministre des Finances.
Alors,
je vais prendre le peu de temps qui m'est alloué pour intervenir sur le budget
présenté par le ministre des Finances,
mais particulièrement sur les points qui ont accroché mon oeil en tant que
représentante du comté de Vaudreuil.
J'aimerais d'abord
commencer par l'Hôpital Vaudreuil-Soulanges. Alors, l'Hôpital
Vaudreuil-Soulanges est évidemment une corde
sensible soit dans le comté de Vaudreuil et, je présume, aussi dans le comté de
Soulanges. Et, dans le fond, ce que la population du comté de Vaudreuil
doit savoir, c'est que c'est le gouvernement libéral qui a fait le travail et
qui a inscrit de façon officielle l'Hôpital Vaudreuil-Soulanges dans les plans
du gouvernement. On a même changé la loi
afin que le projet de loi ne puisse pas être retiré des priorités du
gouvernement. Et je vous avoue que je ne voyais peut-être pas l'importance de faire ce changement-là dans la loi,
mais maintenant je le constate, puisque la première chose qui est arrivée dans le comté de Vaudreuil
quand la CAQ est arrivée au pouvoir, c'est qu'on a voulu changer le terrain de l'hôpital, alors qu'il y avait déjà plusieurs
démarches qui avaient été entamées. Les terrains étaient même acquis. Les
gens avaient reçu les demandes de... avaient reçu les avis d'expropriation par
huissier. Donc, vous comprendrez que, pour
nous, ça a été comme l'effet d'une bombe, là, dans le comté de Vaudreuil quand
la CAQ a annoncé vouloir changer le terrain.
Mais
j'aimerais remercier d'abord le comité de citoyens. On a un comité de citoyens
qui s'est levé haut et fort. Et on a
aussi les élus de la MRC Vaudreuil-Soulanges qui se sont levés, et ils ont
parlé très fort. Enfin, ils ont mis leur pied à terre en disant : Non, non, non, ce n'est pas vrai, là, nous,
on a travaillé pendant plusieurs années pour sélectionner ce terrain-là
en particulier, et c'est sur ce terrain-là que l'hôpital doit voir le jour.
Ce
n'est pas évident de choisir un terrain pour une infrastructure de la sorte.
D'abord, ça ne peut pas être dans n'importe
quelle ville. Ça doit être une ville qui doit être en mesure de fournir
l'électricité suffisante, le réseau d'égout, aqueduc, fournir les services pour un hôpital. Puis, comme le disait un
peu plus tôt, là, la députée de
Soulanges, c'est quand même un hôpital d'envergure, on parle de
404 lits, on parle de 41 civières, de 10 salles d'opération, et
plus encore.
Alors,
voilà, une fois de plus, je remercie la population de Vaudreuil, qui s'est
mobilisée, qui s'est manifestée pour
faire comprendre que c'était le bon terrain. Et, une fois de plus, je remercie
les élus de Vaudreuil et de Soulanges d'avoir collaboré, entre autres, avec le cabinet de la ministre de la
Santé... ou du ministre de la Santé ou de la ministre de la Santé pour
expliquer que le choix était le bon.
Je me permets tout de même de
mentionner qu'il y a une partie... Puis je ne suis pas super à l'aise de le
dire non plus de cette façon-là, mais
je pense que c'est important de faire la parenthèse. J'ai des collègues qui
sont ici, puis peut-être, si cette
pratique-là vous agace, bien, je vous invite à la dénoncer. Je trouve
déplorable qu'il y a eu, tout de même dans un dossier aussi important, des rencontres faites en catimini — puis là je vais être possessive — dans mon comté, le comté de Vaudreuil, sur un sujet aussi important que
l'hôpital. On fait des rencontres dans le comté de Vaudreuil, on fait signer
des clauses de confidentialité aux élus, tu sais, pour ne pas que l'information
se rende à la députée de Vaudreuil. Alors,
permettez-moi tout simplement de soulever... et je l'ai fait aussi de façon
personnelle avec les personnes responsables du dossier. Mais ce n'est pas une façon de travailler. Je pense que
l'hôpital, particulièrement l'Hôpital Vaudreuil-Soulanges, c'est quelque chose qui est nécessaire pour la
population, et ce n'est pas comme ça qu'on fait avancer des dossiers. Alors,
voilà.
Mais
je réitère à la population que je reste vigilante sur les prochaines étapes.
Bien que les prochaines étapes soient inscrites
dans le présent budget, nous attendons patiemment le prochain décret
ministériel. Et, bien évidemment, nous sollicitons la proactivité de la députée
de Soulanges auprès de ses collègues ministres dans l'émission du prochain
décret ministériel.
D'ailleurs,
j'avais des questions un petit peu plus tôt, suite à l'intervention de la
députée de Soulanges. J'ai invoqué l'article 213,
et c'était vraiment très gentiment, là, j'aurais aimé avoir l'opportunité, mais
je comprends que ça a été refusé, là, par la députée de Soulanges.
Un
autre sujet qui nous tient bien à coeur, qui est aussi dans le budget, c'est le
pont de l'Île-aux-Tourtes, le fameux pont
de l'Île-aux-Tourtes. Je me permets de vous faire un topo sur le pont de
l'Île-aux-Tourtes. Alors, c'est un pont de deux kilomètres qui relie
Sainte-Anne-de-Bellevue à la ville de Vaudreuil-Dorion. C'est un pont qui a été
construit en 1965. On dit que c'est le petit
frère du pont Champlain. Il y a 83 000 véhicules par jour et
9 000 camions. C'est 53 % de la population de Vaudreuil-Soulanges qui l'utilise, soit un citoyen
sur deux, puisque ça relie Montréal et Vaudreuil.
Alors,
Vaudreuil-Soulanges, comme vous le savez, ce sont des comtés en explosion
démographique. Alors, le besoin d'un transport collectif est
superimportant. Or, voilà pas si longtemps, la ministre déléguée aux Transports
a annoncé la reconstruction du pont de
l'Île-aux-Tourtes, et le pont de l'Île-aux-Tourtes est dans le PQI, est
planifié. Et, comme vous le savez,
bien, il y a peut-être quatre ans de préparation, puis après ça quatre, cinq
ans, peut-être même six ans de
préparation, puis après ça il y a peut-être quatre ans de construction. Alors,
je vois ici une opportunité en or d'agencer ou enfin de faire coordonner la reconstruction du pont de l'Île-aux-Tourtes
avec le futur REM pour Vaudreuil-Soulanges.
Vaudreuil-Soulanges,
c'est 150 000 de population, alors que le REM qui arrête présentement à
Sainte-Anne-de-Bellevue draine
environ 29 000 de population. Je pense que le besoin est là. Je pense
sincèrement que les critères qui sont importants et à ne pas négliger sont particulièrement les dossiers de
l'environnement et aussi la qualité de vie de nos citoyens, parce que nos citoyens vont passer moins de temps en
voiture, plus de temps avec leurs familles. Alors, voilà, je pense sincèrement
que, dans ce dossier-là, on doit faire preuve de vision et coordonner la
construction et l'arrivée du futur REM.
• (20 heures) •
Je
me permets de faire une petite parenthèse,
le temps passe très, très vite, alors je me permets de faire une petite parenthèse sur les maternelles quatre ans, et je
souligne d'ailleurs partager la même commission scolaire que
Vaudreuil... que Soulanges. Alors,
Vaudreuil-Soulanges, on est souvent partenaires, entre autres, à la MRC. La MRC
Vaudreuil-Soulanges, c'est 23 maires
de Vaudreuil et de Soulanges, on a la commission
scolaire, on a plusieurs
organismes aussi qui sont de Vaudreuil et de Soulanges. Mais la commission scolaire des
Trois-Lacs est une commission
scolaire qui dessert le territoire
de Vaudreuil et de Soulanges, et la CAQ a promis les maternelles quatre ans mur
à mur.
Ce
que les citoyens de Vaudreuil doivent savoir, c'est que, pour un comté comme
nous, en explosion démographique, c'est
impensable d'implanter des maternelles
quatre ans mur à mur. Nos écoles
débordent déjà. Par exemple, la Cité-des-Jeunes compte déjà 400 étudiants en trop. On a une problématique pour septembre prochain, on a déjà
déplacé l'administration dans un autre
bâtiment. Donc, ça déborde chez nous, ça déborde dans Vaudreuil, ça déborde
dans Soulanges, et les quatre ans mur
à mur dans Vaudreuil-Soulanges, ça voudrait dire 80 classes de plus. 80 classes
de plus dans Vaudreuil-Soulanges. L'idée est bonne, là, les maternelles
quatre ans, on ne dit pas que l'idée n'est pas bonne, mais je vous dis que
c'est impensable d'implanter ça mur à mur.
Et d'ailleurs, au lieu d'imposer un tel projet, je me demande pourquoi ne pas
consulter la population, pourquoi ne pas travailler avec la commission
scolaire des Trois-Lacs.
Je suis déjà pas mal
avancée dans mon temps, mais enfin, je fais juste une petite parenthèse sur les
affaires municipales, je suis porte-parole
officielle pour tous les dossiers dans les affaires municipales, et je dois
vous manifester, un peu, ma
stupéfaction. S'il y a un ministère qui a été délaissé dans le budget, c'est
bien celui des affaires municipales, et particulièrement en lien avec
les sommes promises pendant la campagne électorale, et, quand je parle des
sommes promises, je parle du point de TVQ
qui a été promis aux villes. Si je ne me trompe pas, tous les chefs, pendant la
campagne électorale, ont promis aux
1 131 municipalités du Québec de leur remettre un point de TVQ, qui
représente 1,6 milliard. Et,
dans le budget, nulle part ça n'apparaît. Ces sommes-là ne sont pas réservées.
Alors, permettez-moi de vous souligner ma grande inquiétude, parce que, pour l'instant, la taxation est le seul
mode de revenu des municipalités, et les municipalités font face à des
enjeux de plus en plus nombreux, que ce soit en matière d'investissements dans
les infrastructures, le financement du transport collectif ou encore
l'adaptation aux changements climatiques.
Alors,
je vais sauter... j'avais plusieurs points que je voulais aborder, mais j'ai
d'autres collègues qui veulent aussi prendre
la parole, alors, je vais tout de suite conclure en faisant un petit clin
d'oeil particulier. En fait, permettez-moi de faire un petit clin d'oeil spécial à mon collègue de
Robert-Baldwin, qui a été ministre des Finances, qui a été un ministre des
Finances exceptionnel, et c'est un collègue qui est très humble, vous le voyez,
en Chambre, il est très humble, il est très discret, il est très respectueux,
mais je vous rappelle qu'il est quand même un des meilleurs économistes
au monde. Alors, pour reprendre le titre de
Denis Lessard dans La Presse : Merci, Carlos, pour les
années passées. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de Vaudreuil. Et, pour
la prochaine intervention, je vais
céder la parole à M. le député de Rousseau, et je vous indique que vous
disposez d'un temps de parole de 13 min 25 s.
M. Louis-Charles
Thouin
M.
Thouin : Merci, bonjour, merci, Mme la Présidente. C'est un honneur
pour moi d'avoir la chance de me lever ici, au salon bleu de l'Assemblée
nationale du Québec, pour parler de ce premier budget de notre gouvernement,
un budget qui répond aux besoins des gens, un budget qui touchera positivement
la vie des gens.
On
le dit clairement dans le budget : On investit maintenant afin de
maîtriser notre avenir. Le premier budget de notre gouvernement répond aux
besoins d'aujourd'hui, mais, aussi, ce budget jette les bases d'un Québec
moderne et prospère, dans lequel les
générations futures pourront s'épanouir. En tant que père de famille, c'est un
budget qui me rend fier.
J'entends, depuis
quelques jours, certains députés de l'opposition répéter que les citoyens sont
déçus de notre budget et déçus de nos
projets de loi. De toute évidence, Mme la Présidente, on ne fréquente pas les
mêmes endroits, parce que moi, je
rencontre des gens confiants, des gens optimistes pour la suite de choses, des
gens qui sont fiers de leur nouveau gouvernement,
des gens qui voient enfin la lumière au bout du tunnel. Et, Mme la Présidente,
le tunnel, il a été long et il a été sombre.
Mme
la Présidente, si on veut maîtriser notre avenir, si on veut une société forte,
une économie solide et diversifiée, ça prend un Québec instruit. C'est
pour ça que la priorité numéro un de notre gouvernement depuis son entrée en poste, c'est l'éducation. Et ce n'est pas
seulement des belles paroles. Avec ce budget, notre gouvernement procédera à un
réinvestissement massif en éducation. Pour l'exercice 2019‑2020, les dépenses,
dans le réseau de l'éducation, seront haussées
de 5,1 %, 5,1 millions. Notre
objectif est clair : nous voulons offrir à chaque enfant la chance de
développer son plein potentiel, et, pour ça, il faut agir tôt, et c'est pour
cette raison que nous améliorerons les services offerts aux élèves, et
ce, dès leur plus jeune âge.
Concrètement, ça veut
dire quoi? Eh bien, voici des exemples de ce que notre gouvernement
annonce : 4 milliards de dollars
dans le Plan québécois des infrastructures, le PQI, 2019-2029, entre autres,
pour l'agrandissement et la
construction d'écoles, 4 milliards de dollars; 1 milliard de dollars
au cours des cinq prochaines années pour la mise en place des
maternelles quatre ans; 455 millions de dollars pour l'ajout d'une heure à
l'école pour des activités parascolaires;
135 millions de dollars pour les sorties culturelles et les bibliothèques
scolaires; 235 millions de dollars pour augmenter les services de soutien professionnel directs aux élèves;
100 millions de dollars pour l'ajout de classes spécialisées; et 36 millions de dollars par
année pour permettre l'achat de lunettes ou de lentilles cornéennes pour les
enfants de 17 ans et moins.
Toutes
ces annonces, c'est bien plus que des chiffres. Notre gouvernement va prendre
soin des écoles qui, dans de nombreux
cas, sont laissées pour compte depuis des années. Notre gouvernement mettra fin
à la négligence des anciens gouvernements,
nous rénoverons des écoles, nous en agrandirons certaines et, dans plusieurs
secteurs où les besoins sont encore
plus criants, nous en construirons de nouvelles. Mme la Présidente, notre
gouvernement ne prendra pas juste soin des
écoles, il prendra soin des gens qui y travaillent. Nous allons mieux soutenir
les enseignants et valoriser leur profession, et surtout nous allons
prendre soin des enfants qui fréquentent les écoles.
Mme
la Présidente, je vous ai parlé des grandes annonces en éducation, mais je
tiens à vous parler plus particulièrement d'un sujet qui me tient énormément à coeur et je parle, ici, de la
persévérance scolaire. Comme tous mes collègues de cette Chambre, en tant que député, je souhaite le
meilleur pour les gens de ma circonscription, et je me permets de vous
dire qu'en tant que père de trois enfants, je l'ai dit plus tôt, c'est le genre
de sujet qui m'interpelle encore davantage. Chez
moi, dans la circonscription de Rousseau, j'ai pu constater le problème de
décrochage scolaire. Pour lutter contre ce fléau, il faut agir, mais
surtout il faut agir tôt.
En
ce sens, je suis très fier du déploiement d'un réseau de maternelle quatre ans
qui sera disponible partout au Québec,
mais non obligatoire, qui contribuera à ce que chaque enfant puisse développer
son plein potentiel et qui permettra également
de détecter plus rapidement les élèves qui auront besoin d'aide et
d'accompagnement supplémentaire pour réussir. Dans ce budget, je l'ai mentionné un peu plus tôt, nous investissons
pour créer, dès septembre, 250 classes de maternelle quatre ans.
Mais
il y a une autre mesure qui sera déterminante pour le parcours de tellement
d'enfants : 340 millions de dollars seront investis pour le programme Agir tôt, visant le dépistage précoce
des troubles d'apprentissage. Parce que plus on intervient tôt, mieux on
peut aider l'enfant et lui offrir une aide déterminante pour la suite des
choses.
S'occuper
de nos jeunes, leur offrir l'aide dont ils ont besoin, leur offrir des écoles
modernes qui donnent le goût d'apprendre,
leur offrir des professeurs et des professionnels compétents et heureux dans
leur travail, leur offrir du temps pour
bouger, leur offrir des activités parascolaires où ils pourront apprendre
davantage et élargir leur horizon, ça s'appelle s'occuper de notre avenir,
et c'est ce qu'on fait avec ce budget.
Mme
la Présidente, notre autre grande priorité dans ce budget, c'est évidemment la
santé. Après des années de coupures sous le précédent gouvernement, ce
réinvestissement sera une véritable bouffée d'air frais pour tout le réseau.
Notre gouvernement annonce donc une hausse
de 5,4 % des dépenses en santé et dans les services sociaux en 2019‑2020.
De plus, des investissements additionnels de
4,9 milliards de dollars en santé sont prévus d'ici cinq ans, dont
1,5 milliard de dollars pour
renforcer les soins et les services à domicile. Pour ma part, cette annonce est
majeure. Les soins à domicile, non
seulement ils permettent aux gens d'avoir une meilleure qualité de vie, mais
ils sont essentiels si on veut, une fois pour toutes, régler le problème
de l'engorgement des urgences.
Certains diront : Mais comment le
renforcement des soins à domicile contribuera au désengorgement des urgences?
Parce que, jusqu'à présent, les patients sont victimes de l'effet domino de
notre système de santé. Et je m'explique. Le manque de financement en soins à domicile fait que les
patients qui pourraient quitter l'hôpital y demeurent plus longtemps. Mais, puisque les patients y
demeurent plus longtemps, ça réduit le nombre de chambres disponibles, et,
comme il y a moins de chambres disponibles,
les gens s'entassent dans les zones de débordement et dans les corridors
des urgences. Le nombre de patients est ainsi décuplé, ça réduit le temps des
médecins en urgence, ce qui contribue inévitablement à augmenter
considérablement le temps d'attente aux urgences.
• (20 h 10) •
105 millions
de dollars pour améliorer la qualité de vie des proches aidants, des gens qui
donnent de leur temps, des gens qui
s'engagent corps et âme pour accompagner un proche et lui offrir une meilleure
qualité de vie. 1,1 milliard de
dollars pour l'ajout de personnel soignant pour venir épauler le personnel déjà
présent dans le réseau, un réseau
qui, on le sait, s'est fait presser
le citron par les derniers gouvernements. 564 millions de dollars pour le déploiement des maisons
des aînés. Comme le gouvernement l'avait promis, nous mettrons en place, au cours des prochaines années,
30 maisons des aînés. À cette fin, le budget 2019‑2020 prévoit une somme
annuelle de 245 millions à partir de 2022‑2023.
En plus de cette somme, le PQI prévoit des investissements
de 1 milliard de dollars pour la mise en place de ces maisons qui viendront remplacer les CHSLD en offrant un nouveau
milieu de vie de qualité pour les aînés ainsi que pour le personnel
soignant. Entre-temps, pour répondre aux besoins actuels, 900 lits et places d'hébergement
seront ajoutés dans les CHSLD grâce à un investissement annuel de 70 millions
de dollars, et ce, dès 2019‑2020.
En résumé, c'est plus de soins à domicile, une
meilleure qualité de vie pour les proches aidants, davantage de personnel soignant, des places additionnelles en
CHSLD et le déploiement des nouvelles maisons des aînés. Toutes ces mesures auront des effets concrets sur la qualité
des soins, la qualité de vie des patients ainsi que sur les délais d'attente
aux urgences.
Mme la Présidente, c'est fini, le temps des
belles paroles. Notre gouvernement passe à l'action. Et nous le démontrons très
clairement avec ces investissements en santé et dans les soins et l'accompagnement
pour les aînés.
De plus, je
me permets de dire qu'avec mes collègues, ministre de la Santé et des Services
sociaux et ministre des Aînés et des
Proches aidants, le ton a changé. Fini, le temps de la confrontation. Notre gouvernement
et nos ministres sont à l'écoute des besoins, et on le démontre dès
maintenant.
Mme la
Présidente, un des sujets qui me passionne depuis toujours, qui a énormément
motivé mon implication en politique, c'est le développement économique et
particulièrement le développement économique en région. Nous l'avons dit en campagne électorale et nous le démontrons
depuis que nous formons le gouvernement, nous sommes un gouvernement
d'entrepreneurs, nous sommes le parti de l'économie. Dans ce budget, nous répondons
à une de nos principales promesses :
remettre de l'argent dans le portefeuille des Québécois; plus précisément,
c'est 5,2 milliards qui seront remis dans les poches des Québécois d'ici cinq ans. Ça va permettre à
plusieurs familles du Québec, des gens qui travaillent fort pour
arriver, de souffler un peu. Et cet argent remis aux Québécois permettra aussi
de stimuler l'économie.
Mme la Présidente, dans notre budget, nous
annonçons également plusieurs mesures qui auront des impacts positifs très rapidement :
715 millions seront investis pour dynamiser le développement des régions,
notamment en assurant l'accès à une connexion Internet haute vitesse et un
réseau cellulaire large bande dans toutes les régions du Québec, et aussi en investissant dans les mesures
qui stimuleront le tourisme à travers le Québec. J'y reviendrai à la toute
fin. 75 millions seront investis pour favoriser l'entrepreneuriat et la
participation des jeunes à l'économie. Si on veut conserver nos entreprises au Québec, si on veut des régions fortes,
investir dans la relève entrepreneuriale est une priorité.
Mme la Présidente, dans le cadre financier que
l'on présente, on prévoit le maintien de l'équilibre budgétaire pour les cinq prochaines années, et ce, sans avoir
recours à la réserve de stabilisation. Le versement au Fonds des générations
s'établira à 2,5 milliards de dollars en 2019‑2020 et atteindront
2,7 milliards de dollars à l'année suivante. De plus, le gouvernement
confirme que l'objectif de réduction de la dette qui est de ramener le poids de
la dette brute à 45 % du PIB d'ici 2025‑2026
sera atteint cinq ans plus tôt que prévu. C'est une excellente nouvelle. Comme
Québécois, nous devons faire des efforts pour dynamiser notre économie
afin de continuer à améliorer notre ratio dette nette sur PIB.
La réduction
du poids de la dette permettra au Québec d'assurer un financement accru des
infrastructures et des services publics, de préserver une marge de
manoeuvre pour faire face à un éventuel ralentissement de l'économie et d'augmenter l'autonomie financière du Québec dans
la fédération. Avec nos compétences et notre créativité, le Québec a
tout ce qu'il faut pour rattraper le retard que nous avons pris à ce niveau.
Mme la
Présidente, comme député de Rousseau, et, avant, comme préfet de la MRC de
Montcalm et président de la Table des
préfets de Lanaudière, j'ai eu la chance de travailler sur plusieurs dossiers
et d'approfondir ma connaissance de
ma région. Rousseau est une circonscription tout près de Montréal, Laval et de
la Rive-Nord, mais c'est une circonscription qui a conservé sa ruralité. Et, comme vous le savez, le monde agricole
vit des transformations et fait face à beaucoup de défis. En ce sens, l'annonce, dans le budget,
d'une aide financière de 205 millions pour accroître les investissements
dans le secteur agricole
agroalimentaire est une excellente nouvelle pour ma région. Si on veut des
régions en santé — et ça,
c'est vrai aussi bien pour Rousseau que pour
l'ensemble du Québec — il faut prendre soin de nos agriculteurs et de nos
producteurs locaux.
Je vous ai
parlé précédemment de développement économique. Eh bien, justement, dans
l'économie du Québec, il n'y a pas juste les entreprises et des usines
dans les grands centres, il y a aussi ceux qui étaient là avant tout le monde, ceux qui nous nourrissent depuis des
générations, ceux qui occupent nos terres et façonnent, à leur façon,
l'identité québécoise. Le
développement économique, surtout en région, doit aussi passer par
l'agriculture, et notre gouvernement l'a compris.
Mme la
Présidente, dans notre budget, nous avons aussi plusieurs mesures pour stimuler
le tourisme au Québec. L'industrie
touristique joue un rôle important en matière de développement économique pour
le Québec, particulièrement en
région, où elle favorise la création d'emplois et la diversification de
l'économie. Au Québec, l'affluence
touristique, tant
en provenance du Canada que de l'étranger, ne cesse d'atteindre de
nouveaux sommets depuis quelques années. Pour tirer profit de cette
croissance, le budget 2019‑2020 prévoit 35,1 millions de dollars sur
cinq ans en faveur du secteur touristique,
et, plus précisément, cette somme permettra d'investir dans les établissements
de la Société des établissements
de plein air du Québec, les SEPAQ, de développer des attraits touristiques du
Québec, d'appuyer le renouvellement de
l'offre touristique et de favoriser le rayonnement des produits locaux et
régionaux par le développement du tourisme gourmand et de l'agrotourisme. Pour stimuler le développement de ce type d'activités, notre gouvernement prévoit une bonification de 4 millions
de dollars au programme d'Aide financière aux festivals et aux événements
touristiques. Ces sommes serviront
notamment à appuyer les événements qui positionnent le tourisme gourmand au
Québec, tels que les foires gourmandes et les marchés de Noël.
En
conclusion, Mme la Présidente, le 1er octobre dernier, les Québécois ont
décidé d'opter pour le changement. Ils
ont choisi un gouvernement qui allait les écouter et ils ne se sont pas
trompés. Ce budget répond aux priorités des gens : un réinvestissement
massif en éducation pour agir tôt et donner à tous les enfants du Québec la
chance de réussir et de développer
leur plein potentiel, un réinvestissement important aussi en santé pour que les
Québécois aient accès aux soins dont ils ont besoin et pour qu'on
s'occupe mieux de nos aînés, ceux-là mêmes qui ont passé leur vie à bâtir le Québec d'aujourd'hui, des actions concrètes pour
le développement économique. Et, par-dessus tout... Là, je manque de temps
un petit peu, ça fait que je vais sauter un peu.
Donc, en conclusion, Mme la Présidente, ce
premier budget de notre gouvernement répond aux priorités des Québécois et il répond aux priorités de mes
citoyens de Rousseau. Je suis fier d'appartenir à un gouvernement responsable,
un gouvernement à l'écoute des gens. Mme la
Présidente, je suis heureux d'avoir eu le privilège de conclure les
interventions de notre gouvernement suite au dépôt de notre premier
budget. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de Rousseau. Et maintenant je vais céder la parole à M. le député des Îles-de-la-Madeleine, tout en vous
indiquant que votre formation politique dispose d'un temps de parole de 15 min 36 s.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, j'aimerais saisir l'opportunité qui
m'est offerte aujourd'hui pour commenter le budget 2019‑2020 du
gouvernement, déposé le 21 mars dernier. Et, puisque le document s'intitule Vos priorités — Votre budget, eh bien, je prendrai les quelques minutes que j'ai devant moi
pour rappeler, d'abord, quelles étaient les priorités que j'ai annoncées ici
même, dans cette Chambre, pour ma circonscription suite à l'élection, les
priorités qui sont aussi celles de mes
concitoyens des Îles-de-la-Madeleine, afin de bien vérifier si ce budget, c'est
notre budget.
Alors, les
priorités que j'avais énumérées à l'automne, elles étaient les suivantes, elles
étaient aussi en phase avec des
réalités bien spécifiques de notre milieu. Ce n'est pas un secret pour personne
puisque j'ai déposé, ici même, une pétition pour l'amélioration des services de garde, l'augmentation des places
disponibles pour les citoyens des Îles-de-la-Madeleine. C'est une problématique qui existe ailleurs,
évidemment, au Québec, mais c'est une pénurie, une véritable crise qui sévit
aux îles depuis quelque temps. Les
télécommunications, bien entendu, dans un milieu insulaire comme l'archipel,
sont fondamentales, c'est aussi une priorité pour nous. Le transport
maritime et aérien. Tout ce qui touche aux spécificités insulaires et, bien
entendu, l'érosion des côtes, l'érosion des berges.
• (20 h 20) •
Tout d'abord,
en ce qui concerne les services de garde, je vous dirais que, depuis nombre
d'années, le problème va
s'accroissant. L'immobilisme du gouvernement précédent, qui avait tabletté un
projet déposé par le gouvernement du Parti
québécois en 2013, a créé une situation intenable pour les familles et les
parents. Et, aujourd'hui, on voit que des dizaines de familles sont sans services, et il est clair qu'il faut agir
en créant des places pour les services à la petite enfance. Et, malheureusement, dans le budget, on l'a vu, on
l'a d'ailleurs dénoncé à plusieurs reprises, le gouvernement actuel n'en
a que pour le réseau des maternelles quatre
ans, qui ne sont pas, en soi, une mauvaise idée, mais qui ne peuvent évidemment
pas remplir le rôle que les parents s'attendent d'un service à la petite
enfance, là, surtout lorsqu'on vit un certain
baby-boom, comme c'est le cas chez nous, à très petite échelle, bien entendu.
Mais la volonté des parents de fonder une famille, de faire remonter la
démographie chez nous est bien présente, et, malheureusement, les services ne sont pas en adéquation avec les besoins. Alors,
c'est évidemment une problématique qu'il va falloir ramener. On sait qu'il y a des places qui ont été ouvertes ou
annoncées dans les dernières semaines, mais les restrictions qui sont
imposées... Notamment, on parle d'ouvrir
des places pour les parents étudiants; on a aussi restreint les budgets pour
doter les milieux d'installations. Bien, tout ça, évidemment, ça
représente un grand défi pour des communautés comme la mienne.
Je veux aussi mentionner qu'à plusieurs égards
l'absence de places en services à la petite enfance nuit au développement du
milieu. Le développement économique dépend, entre autres, de l'arrivée de
nouveaux venus dans nos régions, aux
Îles-de-la-Madeleine. Les gens souhaitent s'y installer, mais ne sont pas prêts
à le faire à n'importe quel prix. Ils
veulent des services, notamment des services à la petite enfance, qui ne sont
actuellement pas disponibles. C'est un facteur de choix pour
l'installation d'une famille ou de parents en région, et c'est aussi un facteur
attractif pour les employeurs qui sont en pénurie de main-d'oeuvre chez nous
comme dans bien des régions au Québec.
Les
télécommunications, vous le savez, depuis le 29 novembre, on en avait fait
état ici également, sont très vulnérables
actuellement aux Îles-de-la-Madeleine. Un câble a cédé, un câble sous-marin
optique, au mois de novembre. La
redondance n'a pas été exercée de façon automatique sur le deuxième câble, qui,
heureusement, était intègre. On a pu
rétablir la situation à l'intérieur de quelques jours. Mais les infrastructures
demeurent néanmoins fragiles. Le gouvernement précédent avait fait une
annonce de l'ordre de 8 à 12 millions pour des investissements, pour
rendre les câbles plus robustes,
et le gouvernement actuel disait, au départ, au moment de la crise, ne pas
retrouver la trace des engagements financiers de cette annonce. Alors,
malheureusement, pour l'instant, je n'ai pas pu trouver, dans le budget, la
trace d'un 8, ou d'un 10, ou d'un
12 millions, qui nous permettrait de garantir que le service de
télécommunications va demeurer pour
les Madelinots, pour les insulaires, au cours des prochaines années. On a
d'ailleurs une fenêtre pour la mise en place de nouveaux câbles ou pour la réparation des câbles actuels, et c'est
essentiellement l'été qu'on peut faire de tels travaux. Il faut commander aussi le matériel. Si une
décision n'est pas annoncée très, très rapidement, eh bien, il faudra attendre
encore une autre année. Une autre année, ça
veut dire quoi? Une autre année d'intempéries, une autre année de tempêtes,
une autre année où des câbles qui ont déjà
cédé trois fois peuvent le faire à nouveau. Je ne veux pas être alarmiste, mais
il faut quand même que le gouvernement
assume un certain nombre de responsabilités, dont celle des télécommunications,
qui sont beaucoup plus larges que le
téléphone ou le cellulaire, mais les services hospitaliers en sont dépendants,
tous les services sociaux, les services financiers, même le service
aéroportuaire en dépend.
Le transport, une annonce a été faite en début
janvier pour la révision du projet d'acquisition d'un nouveau traversier pour faire le lien entre les
Îles-de-la-Madeleine et le continent. On est actuellement à réviser le dossier.
Ce sont des sommes importantes, qui
avaient été dévolues pour l'achat d'un nouveau traversier, pour un contrat à
long terme avec l'entreprise CTMA,
qui dessert les îles depuis 75 ans cette année, et qui est fiable, et qui a la
confiance des Madelinots. Le gouvernement n'avait pas trouvé le cadre financier
suffisamment précis. Alors, j'espère qu'on pourra trouver, dans le budget, les sommes nécessaires pour faire avancer
le dossier de façon rapide parce que ce dossier-là ne peut traîner en longueur.
Le bateau actuel est en fin de vie utile, il faut le remplacer et il faut
s'assurer également du maintien d'un service
de croisière, qui est complémentaire au service cargo, et qui permet aussi des
retombées économiques majeures pour la région.
Le temps
file. Je veux quand même mentionner que, dans le budget, on avait une mesure
spécifique à l'insularité. Je veux
saluer le gouvernement d'avoir reconnu qu'il en coûte deux fois plus cher aux
Madelinots pour gérer, traiter les matières
résiduelles, et, à cet égard, une mesure particulière a été adoptée dans le budget,
une aide aux communautés isolées comme
les Îles-de-la-Madeleine. Alors, j'invite le gouvernement à prendre cet
exemple-là dans le domaine de l'environnement et l'appliquer à
l'ensemble des dossiers où ça pourrait être utile pour reconnaître toutes les
spécificités des défis des Madelinots, des insulaires.
En terminant,
je veux parler de l'érosion des berges puisque, tout récemment, la semaine
dernière, on a annoncé quand même des
investissements importants de 10,
dans une fourchette de 10 à 25 millions
de dollars pour sauvegarder le
lien routier d'un bout à l'autre des Îles.
C'est une mesure qui est importante. On espère que les investissements seront plus près du 25 millions que du 10 millions. C'est un pas dans la bonne direction, il y a
encore de nombreux investissements qui
devront être consentis à cet égard. Je trouve dommage qu'un fonds dédié à
l'érosion, non seulement pour les Îles mais pour l'ensemble du Québec, n'ait pas été retenu comme une idée porteuse
avec les surplus dont on disposait au gouvernement.
Motion formulant un grief
Et je me permettrai, en terminant, donc, de
présenter la motion suivante, Mme la Présidente :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement
caquiste pour avoir consacré des sommes insignifiantes dans son budget 2019‑2020
pour financer des projets de réduction des risques auprès des municipalités
touchées par des événements climatiques extrêmes, tels que l'érosion côtière et
les inondations.»
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie de votre intervention, M. le député des Îles-de-la-Madeleine, et
je vous rappelle que votre motion de grief sera déposée sous réserve de sa
recevabilité.
Et, maintenant, je suis prête à reconnaître Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Merci, Mme la Présidente. Avant de débuter mon
intervention, j'aimerais souligner et répéter les mêmes paroles de ma collègue, la députée de Vaudreuil, en soulignant
puis en remerciant le ministre des Finances pour le travail et à son équipe aussi pour le travail qu'ils ont mis
ensemble pour le dépôt de leur budget. Malgré que je ne suis pas en accord, il faut être reconnaissant du
beau travail qu'eux ont mis vers l'avant pour nous à commencer notre débat.
Alors,
infrastructure, santé, éducation, allègement de taxes et de tarifs, c'est en
effet un premier budget caquiste dépensier
sans recours au déficit. C'est un budget possible à cause du surplus qui permet
d'agir en Papa Noël, un surplus historique, et c'était le Parti libéral
du Québec qui a fourni ce pouvoir sur un plateau d'argent.
Mais, malgré
le surplus et les choix de dépenses, c'est un budget qui nous laisse sur notre
faim. Un budget pour les riches, un budget qui oublie les pauvres et les
vulnérables.
Et, si vous me permettez, Mme la Présidente,
j'aimerais juste souligner quelques points qui sont, pour moi, de ce budget et je vais aller plus en profondeur
sur des points qui m'intéressent puis aussi qui sont reliés avec mon dossier.
La CAQ a tellement promis, que le ministre des
Finances a dû saupoudrer des disponibilités financières afin de donner l'illusion de respecter ses nombreux
engagements. La classe moyenne sera déçue des allègements fiscaux. Mis à part un montant de 200 millions de dollars
à la réforme de la taxe scolaire, aucun allègement fiscal n'est prévu pour eux.
Pour l'heure, l'abolition graduelle de la contribution additionnelle pour la
garde des enfants s'adresse uniquement aux familles les mieux nanties, promesse brisée. Pour les maternelles
quatre ans, la CAQ nous a annoncé 3 000 classes alors qu'il en avait promis 5 000. La CAQ n'a pas
budgété deux de ses engagements principaux au complet, soit la diminution
de la taxe scolaire ainsi que la diminution des
allocations familiales. Aujourd'hui, on n'a aucune garantie qu'elles se
réaliseront tel que promis.
En
santé, la croissance de dépenses de 5,4 % est loin de pouvoir financer les
nouvelles initiatives de la CAQ en plus
d'assurer les coûts du système. Les infirmières et les préposés aux
bénéficiaires sont également laissés pour compte. Dans le budget, il n'est nullement question
d'entendre des projets ratio à l'ensemble des régions du Québec, et aucune
mention d'une hausse salariale pour les préposés.
En
matière d'environnement, aucune orientation précise n'est avancée. Le
gouvernement semble avoir ajouté des sommes dédiées à l'environnement à toute
dernière minute sans avoir un plan précis. Nous soulignons également la fin du
programme RénoVert, un programme que nous avons choisi de reconduire l'an
dernier en raison de sa popularité.
• (20 h 30) •
Un
objectif revu pour le déploiement d'Internet haute vitesse, maintenant, c'est
sept ans, un autre engagement renié. Aucune garantie que les sommes
nécessaires seront au rendez-vous pour le renouvellement du pacte fiscal. C'est
très inquiétant, Mme la Présidente.
Alors, pour revenir
un peu à mon dossier, pour les familles, le budget est incomplet. La diminution
des taxes scolaires sera un
peu plus pour les familles les plus
fortunées, mais pour celles qui sont en logement c'est zéro dollar de plus pour elles. C'est inquiétant. C'est un budget
pour les riches. La CAQ avait promis une augmentation des allocations
familiales, Mme la Présidente, mais rien
de nouveau dans le budget. Le gouvernement a augmenté les allocations lors de la mise
à jour économique avant Noël mais n'a toujours pas réalisé son engagement.
C'est inquiétant.
Pour
ce qui est des familles avec des enfants lourdement handicapés, une grosse
déception, Mme la Présidente. La CAQ
avait écrit noir sur blanc, dans son cadre financier : «22 millions
de dollars par année, dès 2019‑2020.» J'ai cherché et j'ai cherché dans
le budget, mais rien, pas une cent de plus. Promesse brisée.
Souvenez-vous
de cette belle journée, en campagne électorale, où le premier ministre, main
sur le coeur, leur a dit qu'il avait
la meilleure équipe pour les aider. Elle est où, son équipe, maintenant qu'ils
sont au pouvoir? Les familles se sentent
trahies, et je les comprends, Mme la Présidente. Malheureusement, ces familles
et ces enfants ont été omis du budget. On
ne peut pas faire croire à ces familles qu'ils ont été oubliés. Ils
apparaissent dans le budget 2020‑2021. Alors, je soumets que le gouvernement a tranché, et ils ont fait
leur choix, et le choix qu'ils ont fait, c'est de demander à ces familles
d'attendre, des familles qui ne peuvent plus attendre, Mme la
Présidente. C'est des personnes vulnérables, c'est des familles vulnérables. C'est des enfants qui ont besoin de
support aujourd'hui, pas l'année prochaine, maintenant. Et, je regrette,
mais ce n'est pas suffisant de dire :
Maintenant qu'ils sont en train d'étudier le sujet, qu'on a un dossier déposé
sur un bureau, qu'on a demandé à
Retraite Québec d'étudier le sujet ou de dire que c'est la faute de l'ancien
gouvernement, le seul gouvernement, le Parti libéral du Québec, qui a
agi pour aider ces familles, qui a assuré que des mesures seraient prises pour faire vivre le projet SASEFA en
juillet dernier. Le gouvernement libéral, sous la ministre Charlebois, a alloué
un budget et un projet pilote.
Et,
pour ce qui est des investissements dans les services de garde, il faut oublier
ça. Le gouvernement est obsédé par la maternelle quatre ans mur à mur,
Mme la Présidente, tout l'argent passera dans la maternelle quatre ans.
1 milliard de dollars alors que personne n'en veut : ni le réseau de
la petite enfance, ni le réseau de l'éducation, ni les chercheurs, ni les parents. La communauté du réseau de services de
garde, eux-mêmes, ils ont signé une pétition jusqu'à 40 000 noms, 40 000 personnes qui ont
soulevé la voix pour dire que ce n'est pas le chemin qui leur intéresse et de
revoir la position du gouvernement. L'AQCPE
et la FIPEQ-CSQ, eux, ils ont engagé la firme Léger, Mme la Présidente, pour aller voir la communauté des parents. Ils ont fait
un sondage, puis il y a seulement un parent sur cinq qui a dit qu'il choisira
la maternelle quatre ans. Alors, pourquoi l'investissement
dans ce domaine-là? La seule personne qui veut la maternelle quatre ans,
c'est le premier ministre.
Et, en parlant du
béton et de l'éducation, en infrastructures, on a sauté la caisse en ajoutant
15 milliards de dollars sur 10 ans
dans la cagnotte des travaux publics. Les écoles et les routes monopolisent
près de deux tiers de cette somme. On
parle des maternelles quatre ans mur à mur, sans égard au fait que nos écoles
ont besoin d'argent pour l'entretien et
de rénovations des bâtiments et que le réseau scolaire n'a pas assez d'espace
pour répondre aux besoins actuels de notre population. Mais on continue à investir dans le béton. Le gouvernement a
déposé un budget qui investit dans le béton et n'adresse pas la pénurie de
main-d'oeuvre et les vrais besoins de l'éducation.
On
aurait été mieux d'investir plus amplement dans nos CPE et dans les autres
ressources scolaires, telles que nos
professionnels, les orthophonistes, les psychologues, les orthopédagogues. Le
réseau de services de garde, un réseau unique
qui fait l'envie du monde, a besoin d'être valorisé par ce gouvernement, mais,
au lieu de faire ceci, on se dirige, yeux fermés, et avec leurs actions le
gouvernement leur dit qu'ils ne sont pas assez compétents et qu'ils vont
investir ailleurs.
Mme
la Présidente, ce n'est pas vrai qu'on valorise le réseau de l'éducation dans
ce budget. On investit dans le béton.
Aucune somme n'a été planifiée pour l'augmentation du salaire des enseignants, un engagement
important de notre premier ministre. Aucune somme
n'a été provisionnée pour la rémunération des stagiaires, malgré les nombreuses
revendications de ces derniers. On répond
quoi à ces étudiants? On répond quoi à nos professeurs? «Good luck, maybe
next year.»
Suivaient
les dépenses de la santé, un 2 milliards
de dollars, et le transport
collectif, pour 1,6 milliard. Je me dis, Mme la Présidente, qu'on
manque de main-d'oeuvre et je me demande si on va être capables
d'améliorer les conditions de travail
des infirmières et préposés. Je n'ai pas trouvé que ce budget
met l'accent là-dessus. On parle d'ajouter 900 lits aux CHSLD, mais les CHSLD sont, pour la plupart...
comme nos écoles, besoin de rénovations. Et on est en manque de
personnel, on est en pénurie de main-d'oeuvre.
On
voit clairement, pour reprendre mon collègue
le député de La Pinière, que les surplus dégagés ont été mal répartis,
sans égard à l'équité fiscale, et, en ce faisant, on n'a aucune considération
pour la classe moyenne. Non, Mme
la Présidente. Ce que nous constatons, c'est que les principaux allègements fiscaux
proposés par le gouvernement, tels que les allocations familiales, l'uniformisation de la taxe scolaire, l'abaissement des tarifs de services
de garde, etc., avantagent surtout les ménages aisés et les propriétaires. Si
on regarde la diminution progressive de la taxe scolaire, le gouvernement n'a budgété que la première
tranche de la subvention d'équilibre, qui doit servir de compensation aux commissions
scolaires. La CAQ a prévu des dépenses de 200 millions de dollars pour
cette mesure, qui en coûtera 800, millions
de dollars, annuellement, selon le ministre.
Comment va-t-on pouvoir financer le manque à gagner du minimum de 600 millions de dollars? Peu de gens savent
que, dans les services publics, tout commence par un budget
et finit par un déficit ou un surplus, et, entre les deux, il y a des
décisions qu'on doit prendre pour les services qu'on veut offrir à la population.
Motion formulant un
grief
Mme la
Présidente, pour toutes ces raisons,
je vais voter contre ce budget, et vous ne serez pas surprise que je vais
déposer également une motion de grief :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour ne pas avoir respecté son engagement de verser dès 2019‑2020 un
soutien supplémentaire aux familles d'enfants lourdement handicapés.» Merci, Mme
la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis, et je me dois de vous rappeler, à vous aussi, que votre motion
de grief sera déposée sous réserve de sa recevabilité. Et maintenant je vais céder la parole à M. le député de Jonquière, et votre formation politique dispose
d'un temps de parole de 6 min 28 s.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui. Merci, Mme la Présidente. Selon l'ONU, d'ici 2030, il peut y avoir des bénéfices potentiels
de 26 000 milliards, 26 000 milliards de dollars, pour 24 millions de nouveaux emplois, dans la mesure où les gouvernements savent saisir les
opportunités de création de richesse, d'investissement, d'innovation
reliées à la transition énergétique, reliées à la lutte aux changements
climatiques.
Alors, vous
comprenez que, quand je lis et je regarde le budget qui a été déposé par ce
gouvernement, je trouve que ce gouvernement rate complètement l'occasion : il rate complètement l'occasion de revoir réellement la fiscalité
pour permettre aux entreprises
d'innover, pour permettre aux entreprises dans les technologies vertes d'avoir le
petit coup de main qu'il faut pour
lancer de nouveaux produits; il rate l'occasion de revoir les appels d'offres, par exemple, pour permettre davantage d'entreprises dans l'économie circulaire, d'entreprises qui peuvent offrir
des bénéfices en termes de réduction de
gaz à effet de serre. Il rate également l'occasion d'offrir à des entreprises
du Québec de présenter leurs produits dans des bancs d'essai dans les technologies vertes. Alors, c'est un budget qui, sur le plan de la lutte contre la crise
climatique, passe complètement à côté de la cible, Mme la Présidente.
• (20 h 40) •
Sur le
plan de l'environnement, sur le plan de la lutte contre les changements
climatiques, par ce budget, le gouvernement
fait la démonstration qu'il a choisi la voie de mesures de gestion, de mesures
administratives, de mesures en aval sur le
plan environnemental, des mesures qui
sont quand même bonnes, mais de faire abstraction de politique publique, d'un
véritable choix de lutter contre la crise
climatique en la prenant à bras-le-corps, en changeant le modèle économique, en
adoptant de vastes politiques gouvernementales pour s'attaquer à ce problème
réellement.
Par exemple,
il a annoncé, et il en fait une grande annonce, 156 millions, pourquoi?
Pour le prolonger, le programme Roulez vert. Ça, en gros, c'est les
rabais pour l'achat de véhicules électriques, — j'en ai moi-même profité
quand j'ai acheté mon auto il y a un an et
demi — achat de
véhicules électriques, également, usagés et le remboursement de bornes de recharge, l'installation de bornes de recharge.
Écoutez, il n'y a rien de nouveau là-dedans, là. Ce n'est que des annonces
déjà faites, déjà planifiées par le
précédent gouvernement. Et d'ailleurs, c'est assez fascinant, quand on lit les
pages de ce budget concernant l'environnement et la lutte contre les
changements climatiques... si j'étais encore prof, je dirais à mes étudiants, pour bien comprendre le système
actuel, de le lire. Ça, c'est bon parce que ça explique bien le marché du
carbone, ça explique bien les cibles de
réduction de gaz à effet de serre, il y a des beaux petits tableaux, c'est
didactique, mais, en termes de nouvelles mesures, en termes de politique
publique forte, c'est du réchauffé, c'est du réchauffé du précédent
gouvernement. Alors, c'est face à ça que nous sommes, Mme la Présidente.
Autre
exemple. Et là il ne se gêne pas, par exemple, le gouvernement, à page D.31 du
plan budgétaire, de dire qu'il va travailler très, très fort pour
réduire le délai de traitement des dossiers d'autorisation environnementale. Et
savez-vous comment, Mme la Présidente? Avec un budget qui augmente, pour le
ministère de l'Environnement, de 3,4 millions,
ce qui est 1,6 % d'augmentation, ce qui n'équivaut pas à l'inflation.
Donc, on doit comprendre que la priorité du gouvernement de réduire les
délais de traitement des autorisations environnementales pour le développement économique, ça va se faire au détriment de qui?,
ça va se faire au détriment de quoi?, ça va se faire au détriment des règles
de protection de l'environnement.
Alors, ça,
c'est la réalité de ce gouvernement, c'est un choix. Il faut qu'on arrête de
dire que le gouvernement croit réellement à la lutte contre les
changements climatiques. On sait qu'ils ont un conseil ou un congrès qui s'en
vient prochainement, mais nous sommes dans
le vernis. S'il y a simplement là qu'il y a le mot «vert», là, pour le
gouvernement, c'est
dans le vernis. Est-ce qu'il y a des mesures qui sont importantes ou
intéressantes? Oui, mais, fondamentalement, il n'y a pas de grandes directions qui sont prises à cet égard. Puis je
pourrais insister longuement, par exemple, sur l'apport congru du PQI qui va aller dans les transports
collectifs versus les sommes en transport routier. Ça aussi, ça en dit long
sur la volonté réelle de ce gouvernement en matière d'environnement.
Quelques mots
sur la santé pour vous dire que, le 200 millions en ajout pour le
personnel soignant, la ministre aime
bien se promener en disant qu'il y a ces sommes-là dans le budget, mais pas un
mot sur les ratios, pas un mot sur les ratios.
On sait que les projets pilotes pour les ratios dans le personnel infirmier ont
donné un succès, mais pas un mot sur les
mesures de ratio. Ce n'est pas tout de mettre de l'argent, il faut s'assurer
que les règles vont suivre pour avoir le ratio d'infirmières, que tous
les patients aient les services de qualité auxquels ils ont droit.
Alors, Mme la Présidente, le temps file,
j'aurais eu plein de choses à rajouter, mais je veux terminer avec une motion
de grief que vous allez juger recevable, j'en suis sûr.
Motion formulant un grief
Alors, Mme la Présidente, je présente la motion
de grief suivante :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le
gouvernement pour son manque de vision quant à la lutte contre la crise
climatique, se traduisant par une absence de mesures budgétaires et financières
servant à amorcer une véritable transition vers une économie verte.» Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de
Jonquière, et je me dois de vous dire, à vous aussi, que votre motion de
grief sera déposée sous réserve de sa recevabilité.
Et
maintenant, je crois que ce sera pour clore ce débat sur le budget, ce sera Mme
la députée de Saint-Laurent, et vous disposez d'un temps de parole de
9 min 52 s.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Le XXIe siècle sera marqué par deux grands enjeux, deux grands
défis pour notre génération, soit celui des changements climatiques ainsi que
la lutte contre les paradis fiscaux — la justice fiscale, la
justice sociale et économique.
Dans les deux
cas, ces enjeux-là n'ont aucune frontière mais causent bien des dégâts
partout dans le monde, tant sur le point
de vue social qu'économique. J'ai eu
la chance de marcher avec des milliers de jeunes à Montréal.
Il y avait, évidemment, des députés de différents groupes d'opposition, mais il n'y avait personne du gouvernement. Aujourd'hui,
on recevait des étudiants de Dawson. Ils
m'ont posé la question : Est-ce que les représentants du gouvernement de
la CAQ nous entendent, à défaut de
venir nous voir lorsqu'on marche dans les rues de Montréal ou ailleurs, à
Québec, à Sherbrooke, à
Trois-Rivières? Et, la réponse — je n'ai pas osé leur mentir, vous
comprendrez — je leur
ai dit : Bien, ils vous lisent dans les journaux, continuez à marcher,
continuez à vous faire entendre, parce qu'évidemment, dans le budget, c'était
silence radio en matière de changements
climatiques. Ma collègue la députée de Maurice-Richard en a parlé,
ainsi que tous mes autres collègues
libéraux. Et c'est difficile pour moi de comprendre aujourd'hui ce silence du
gouvernement de la CAQ, alors que partout dans le monde on en parle.
L'autre
enjeu, c'est évidemment la justice fiscale. C'est primordial de lutter contre
les paradis fiscaux, primordial de
lutter contre l'évasion et l'évitement fiscaux. Mme la Présidente, la fraude
fiscale, c'est lorsque les gens ne déclarent pas leurs revenus. L'évitement fiscal, c'est lorsque nous, les élus, par
notre inaction collective, oublions de légiférer et laissons en toute
impunité les grandes entreprises étrangères faire des mégaprofits colossaux en
territoire québécois sans payer d'impôt.
Alors, je m'attendais à voir le plan de la CAQ dans le budget. Et savez-vous,
Mme la Présidente, c'est quoi, le
plan de la CAQ pour 2019‑2020? Bien, c'est de nous citer les actions de 2017‑2018
du gouvernement libéral. Bien, je suis très contente que le budget de la
CAQ nous cite dans ce qu'on a fait, les grandes avancées.
Et je me
permets de donner un exemple concret qui marque en ce moment l'actualité.
Prenons, par exemple, une entreprise
étrangère : à tout hasard, Uber. Vous savez, lorsqu'il y a une course qui
est faite dans l'industrie du taxi, Uber garde un pourcentage, mais ce petit pourcentage, bien, ça se chiffre par
coups de millions de dollars. On pourrait croire naïvement que cet argent est imposé ici, au
Québec, mais, non, Mme la Présidente, cet argent est détourné ailleurs dans
le monde, bien loin de chez nous, bien loin
de Revenu Québec, et la CAQ, dans le budget, n'a rien prévu. C'est malheureux
de voir que... Nous, lorsque nous étions au gouvernement, avons fait une
avancée importante en demandant aux entreprises étrangères de collecter la taxe de vente. Nous l'avions dit en campagne,
que nous voulions aller plus loin et nous assurer que les entreprises
étrangères, elles sont les bienvenues pour faire des affaires au Québec dans le
respect de nos lois et en payant
leurs impôts. Aujourd'hui, le gouvernement récompense une entreprise voyou
telle Uber en lui déroulant le tapis rouge
pour faire des affaires au Québec au détriment de nos chauffeurs de taxi, alors
que cette entreprise ne paie même pas ses impôts ici.
Alors, là-dessus,
Mme la Présidente, je me trouve vraiment navrée de dire que c'est un grand
recul dans la lutte contre les
paradis fiscaux, dans l'évitement fiscal et l'évasion fiscale. Et,
permettez-moi de rajouter, dans le programme RénoVert, une des raisons pourquoi que ce programme existe, bien, c'est
pour s'assurer que les gens réclament une facture pour obtenir leurs crédits
d'impôt. Pas de facture, pas de crédit d'impôt. Alors, évidemment, les gens à
la maison qui nous écoutent, bien,
savaient qu'avec une facture, bien, l'entrepreneur qui fait des rénovations
chez lui va être dans l'obligation de déclarer ses revenus. Ça, c'est
lutter contre l'évasion fiscale. Mais là-dessus la CAQ n'a pas encore compris c'est quoi, la lutte contre l'évasion
fiscale. Alors, j'espère que le ministre va se réveiller, le ministre des
Finances va se
réveiller assez rapidement pour corriger la situation, non pas parce que ça
dérange d'un point de vue économique, mais aussi parce que c'est
complètement absurde d'un point de vue fiscal.
Mais
aujourd'hui on a eu aussi la chance d'entendre le premier ministre dire un
commentaire sur le travail des journalistes. Il a dit : Il ne faut
pas croire tout ce que les journalistes écrivent. Bien, il ne faut pas croire
tout ce que le premier ministre dit, hein,
non plus, parce qu'en matière de journalisme j'invite le premier ministre à
distinguer le rôle d'un journaliste avec un blogueur et un chroniqueur.
En ce moment, nos journalistes aussi demandent de l'aide. Eux autres aussi
doivent faire face à une compétition étrangère : Facebook et Google, qui,
eux aussi, font des milliards au Canada et
au Québec, ne paient pas plus d'impôt. Alors, pourquoi que le budget de la CAQ
n'a pas prévu justement que... d'assujettir les profits réalisés par ces
géants du Web, ils soient imposés ici, au Québec?
• (20 h 50) •
La
stratégie numérique du gouvernement de la CAQ est déficiente si elle refuse de
taxer et d'imposer les géants du Web.
Mais évidemment, pendant ce temps-là, durant cette inaction, les médias, tranquillement,
au Québec se meurent. Je rappelle que, les médias, les journalistes,
leur travail est important. C'est un pilier de notre démocratie, et aussi ils
s'assurent de garder en respect tous les parlementaires face aux Canadiens et
aux Québécois.
Aussi,
maintenant, l'éducation. On en a parlé, hein, les maternelles quatre ans, la
mégaobsession du gouvernement de la
CAQ. Le 27 novembre dernier, le premier ministre Legault, en entrevue, disait
qu'il va faire mentir tous ceux qui doutent de sa capacité à réaliser
son projet de maternelles quatre ans partout au Québec d'ici cinq ans,
c'est-à-dire 5 000 classes. Bien,
finalement, il faut croire que c'est son ministre des Finances qui a douté de
lui, parce qu'au lieu d'avoir 5 000
classes il y en a à peu près 3 000 qui vont être là peut-être d'ici cinq
ans, mais, pour l'instant, en septembre, ça va être 250. Mais, il faut le faire, c'est quand même la députée de
Brome-Missisquoi qui a annoncé, avec le député de Johnson, des maternelles quatre ans déjà existantes. Mme la
Présidente, il y a beaucoup de confusion. Il y a tellement de confusion que le ministre de l'Éducation a... de parler avec
le ministre de la Famille, lorsqu'il a dit : Bien, on sait qu'il n'y a pas
de place, on sait qu'il n'y a pas vraiment
de professeur ni d'enseignant, mais ce n'est pas grave, on va les piger dans
les CPE, les éducatrices. Et là, tout
à coup, le ministre de la Famille a dit : Aïe! Un instant, là, nous autres
aussi, il y a une pénurie de la main-d'oeuvre dans le réseau des CPE et
des services de garde, ne venez pas piger dans notre cour.
En
ce moment, la vraie priorité... C'est le 9 mars 2019, écrit par Paul Journet
dans La Presse : «S'il fallait choisir une seule priorité», bien, c'est la pénurie des
enseignants, et non pas la maternelle quatre ans. Là-dedans, dans le budget
de la CAQ, zéro, zéro comme dans Ouellet, Mme la Présidente, il n'y a pas
d'argent pour valoriser la profession des enseignants. Ils avaient promis de
hausser leurs salaires. Pourquoi qu'ils ne le font pas dès maintenant? L'argent
est disponible. C'est maintenant que les
enseignantes ont envie d'avoir un chèque. C'est maintenant que les enseignantes
ont envie de se faire dire : Vous savez
quoi? On sait que vous portez à bout de bras tout le réseau de l'éducation. Et
on sait aussi qu'il y a un retard par
rapport aux autres provinces, et c'est pour cela que nous allons vous accorder
ce qu'on vous a promis. La CAQ a fait des promesses. Maintenant, c'est l'heure
de livrer ces promesses. Et, encore une fois, c'est désolant de voir ça.
Savez-vous
qu'est-ce qui me désole le plus, Mme la Présidente? Moi, j'en ai une, soeur qui
est déficiente intellectuelle, hein?
Lorsque je vois un premier ministre s'émouvoir devant des familles avec des
enfants ayant un handicap important et leur promettre de les aider
immédiatement. Et ici on ne parle pas, là, des sommes colossales, pas comme
1 milliard comme pour les maternelles quatre ans. On parle de
22 millions. Je ne peux pas croire que, sur un budget de plus de 100 milliards de dollars, le ministre des
Finances n'est pas capable de trouver 22 millions pour venir en aide aux
parents qui s'occupent d'enfants lourdement handicapés. Et je ne peux pas
croire non plus qu'il n'est pas capable de trouver 1 million de dollars pour aider les internes
au doctorat en psychologie, qui, eux, sont supposés recevoir une bourse de
25 000 $ pour compléter 1 600 heures d'internat en psychologie.
On ne parle pas de milliards, on parle de 1 million, Mme la Présidente. Et
je ne peux pas croire que ça fait des mois que les stagiaires, tant au cégep
qu'à l'université, le disent, qu'ils veulent
être rémunérés pour leurs stages et que le ministre de l'Éducation dit :
Oui, oui, ça s'en vient, ça s'en vient. Il n'a même pas fait une réserve
dans son budget.
Motion
formulant un grief
Mme
la Présidente, je suis dans l'obligation, face à tous ces manquements, de
déposer un grief qui se lit ainsi :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour ne pas
avoir inclus dans son budget les sommes nécessaires pour la rémunération
des stagiaires du réseau collégial et universitaire ainsi que les bourses
supplémentaires [pour] les doctorants en psychologie.» Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Saint-Laurent, et votre motion de grief sera déposée sous réserve de sa
recevabilité.
Poursuite du débat en commission parlementaire
Alors, c'est ici que
se termine la première étape de 13 h 30 min. Et je vous avise
que, conformément aux dispositions de
l'article 275 du règlement, le débat sur le discours sur le budget est
suspendu à l'Assemblée et se poursuivra à la Commission des finances publiques. Et je vous rappelle que M. le
ministre des Finances est membre de cette commission pour la durée du
mandat.
Pour connaître la
suite de nos travaux, je vais céder la parole à M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Schneeberger :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors, je vous demanderais d'appeler l'article 6
du feuilleton.
Projet de loi n° 9
Reprise du débat sur
l'adoption du principe
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, à l'article 6 du
feuilleton, l'Assemblée reprend le débat,
ajourné le 21 mars 2019,
sur la motion de M. le ministre de
l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion proposant l'adoption du principe du projet de loi n° 9, Loi visant à accroître la prospérité
socio-économique du Québec et à répondre adéquatement aux besoins du
marché du travail par une intégration réussie des personnes immigrantes.
Et, au moment
de suspendre ce débat, M. le député de Nelligan n'avait pas terminé son
intervention. Alors, je vous recède la parole. Et il vous restait 11 min 44 s.
La parole est à vous.
M. Monsef Derraji (suite)
M.
Derraji : Merci, Mme la Présidente. Avant l'interruption de mon intervention lors de
la précédente séance, j'évoquais la
dimension humaine ou, justement, inhumaine avec laquelle on entendait gérer les
18 000 dossiers. J'ai souligné
qu'un processus d'immigration était plus
qu'un dossier administratif qu'on a soumis à l'analyse du MIDI et, pour le
bénéfice de l'Assemblée, j'ai rappelé
mon propre parcours, où j'étais un des dossiers, mais, heureusement, c'était en
2002 et non pas en 2019.
Il comporte
une dimension humaine, celle d'espoirs déçus, mais aussi une composante
matérielle. Il faut comprendre qu'il existe bel et bien un contrat moral qui
lie le Québec à celles et ceux qui, de bonne foi, déposeront leurs
dossiers lorsqu'ils savent qu'ils remplissent objectivement les critères
d'admissibilité de différents programmes d'immigration.
Il s'agit d'analyser le dossier et de rendre une réponse. D'ailleurs, de quelle
nature est cette décision, qui consiste
à préférer de gaspiller 19 millions de dollars? On sait que cela ne
coûterait que 4 millions pour traiter l'ensemble des 18 000 dossiers. Eh oui! c'est possible.
En 2018, le ministère de l'Immigration a traité plus de 20 000 dossiers.
Tout ceci est logique.
S'agissant
de la dimension migratoire, il ne faut pas sous-estimer l'effet direct de la
mise en oeuvre des nouvelles dispositions du
projet de loi n° 9. L'Association du Barreau canadien nous l'a bien
clairement démontré. Le gouvernement
du Québec aurait dû décider de procéder à un traitement accéléré de toutes les
demandes de certificat de sélection
du Québec en finalisant les demandes en cours, mais, là encore, ils ont juste
décidé qu'il était opportun de s'en défaire.
Pourtant, Mme la Présidente, pour avoir écouté
les associations, et nous avons eu l'occasion d'en entendre pas mal, surtout des associations de la communauté
d'affaires, et ça a été très alarmant de les entendre lors des audiences
de ces commissions, je vais commencer par
l'avis de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, laquelle est
d'accord avec une augmentation importante
des seuils d'immigration, avançant même le chiffre de 60 000 par an. Le
Conseil du patronat du Québec est
davantage en faveur d'une augmentation, mais non d'une diminution. De son côté,
la Fédération des chambres de commerce du Québec ne se prononce pas sur un
chiffre spécifique. Il ne reste pas moins vrai qu'elle est profondément
préoccupée par la capacité du Québec à combler la pénurie de main-d'oeuvre. La
ville de Montréal a également déclaré qu'il
faut plus d'immigration. L'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques
a déposé une étude le
12 mars dernier qui abonde également dans le même sens. Le constat
est clair, il faut maintenir les seuils
d'immigration autour de 50 000 annuellement. Eh bien, Mme la Présidente,
je me demande, même si l'objectif de réduire
40 000 par an... une idée conforme à l'intérêt général... Certes, le
gouvernement de la CAQ a été élu sur la base de promesses électorales.
Cependant, rares sont ceux qui soient en faveur d'une diminution.
Un autre élément inédit dans le projet de loi est
le fameux article 21.1, qui contreviendrait clairement à la Loi constitutionnelle, attendu que le ministre
s'arrogerait les droits d'imposer des conditions pouvant affecter la résidence permanente. Oui, Mme la Présidente, nous parlons
ici de résidence permanente. Et, pendant, encore une fois, la commission,
nous avons vu l'inapplicabilité de cet
article, parce qu'on ne va pas forcer quelqu'un à qui on donne une résidence
permanente de rester dans une région et l'obliger de rester dans la
région et non pas la quitter.
• (21 heures) •
Pourquoi nous
étonner? Lors de la campagne électorale, nous avions déjà constaté que le
premier ministre ainsi que son
entourage maîtrisaient très, voire trop mal le système d'immigration du Québec.
Aujourd'hui, nous en avons la preuve, et ce que l'on constate est que le
gouvernement continue d'improviser.
Comme l'a
mentionné l'Association du Barreau canadien, en admettant que le projet de loi n° 9 puisse exister dans les termes de
l'article 21.1, est-ce que cela veut dire que le statut de résidence permanente conditionnelle puisse voir le jour? Quelle est la
prochaine étape? Une autre police qui va suivre les gens qui ne restent pas en
région? Une autre police qui va aller
récupérer les documents de la résidence
permanente? Plusieurs
questions que je me pose, ainsi que mes collègues. Mme
la Présidente, en admettant que cela
soit possible, qu'est-ce qui vous garantit qu'une fois obtenue leur citoyenneté
ils ne décident pas de s'installer ailleurs? Que faudra-t-il alors instaurer,
l'étape de la citoyenneté conditionnelle par
celles et ceux qui auraient été sélectionnés par le Québec?
Où est-ce que tout ceci va s'arrêter? Le danger principal dans une telle approche est la distinction entre deux statuts
de résident permanent : les uns qui vivent dans la crainte de se voir renvoyer et tous les autres qui
jouissent de l'entièreté de leurs droits. Quel genre de relation
souhaitons-nous établir avec celles
et ceux qui voient dans le Québec le tremplin vers une vie décente fondée sur la
dignité humaine et les droits et
libertés individuelles et non pas une police qui va aller les chercher là où
ils sont en région? Au lieu d'imposer, il faudra
accompagner, et il ne s'agit certainement pas de contraindre en bousculant les normes et règlements
en matière d'immigration.
Enfin, Mme la Présidente, laissez-moi vous
parler d'un autre domaine, celui de l'impact négatif du projet de loi n° 9 sur notre économie. Parlons des chiffres. Mme la Présidente, soyons pragmatiques, l'immigration au Québec est un véritable
enjeu dont l'importance est exacerbée dans le contexte de pénurie de la main-d'oeuvre. Et je veux vous parler de ma
dernière vie professionnelle, où j'ai eu la chance de parler avec plusieurs
entrepreneurs en région. Le vrai problème au Québec maintenant, c'est le défi de la main-d'oeuvre et, on le voit, pas uniquement au
niveau des PME, réseau de la santé, manque de préposés aux bénéficiaires, plusieurs secteurs sont
touchés, l'éducation. On voit que c'est un énorme problème. Près de 1,5 million de postes seront à pourvoir d'ici 10 ans, dont 118 520 dans
l'immédiat. De ce nombre, près du
quart seront occupés par des personnes immigrantes. Le défi de bien sélectionner,
accueillir et intégrer nos futurs arrivants est donc indissociable de notre
prospérité économique.
Si vous
questionnez les représentants des employeurs, ils vous le diront sans
détour : Ce qui constitue une urgence pour le développement socioéconomique de la province est la disponibilité de la main-d'oeuvre. Voilà un vrai enjeu pour notre économie, pour notre prospérité au Québec.
Le Conseil du patronat du Québec voit dans la pénurie de main-d'oeuvre une véritable épée de Damoclès suspendue sur la
tête des entreprises. Oui, Mme la Présidente, on peut parler d'une crise, même
si on ne veut pas en prononcer le mot. Les Québécois doivent comprendre une
chose fondamentale, cela a été documenté,
analysé et confirmé dans le cadre de plusieurs tables de concertation, de
forums et de rencontres, s'il faut prendre soin de notre immigration, en prendre moins, c'est se condamner à faire
face à une crise sans précédent au Québec en matière d'emploi et de croissance économique. Et c'est pour cela, on le
dit souvent, cette décision de jeter dans la poubelle les 18 000, cette décision de réduire les
seuils d'immigration est une décision antiéconomique et qui vise principalement
nos régions qui souffrent de la disponibilité de la main-d'oeuvre.
Quelle est d'ailleurs cette idée selon laquelle
on n'en prenait pas soin? Là encore, laissons parler les chiffres. Selon l'Institut de statistique du Québec, février
2019, en 2018 le nombre d'immigrants en emploi a augmenté et atteint 718 800 postes. C'est la plus forte
hausse enregistrée depuis 2006. L'écart entre le taux de chômage des immigrants
et celui des natifs se rétrécit.
La chambre de commerce métropolitaine de
Montréal a aussi porté à notre attention des données qu'elle a compilées dans la région de Montréal. En 2008, le
taux de chômage était de 14 % chez les immigrants, soit près de deux fois
plus que la population native au Canada. En
2017, toujours pendant notre mandat libéral,
ce taux a chuté à 8,8 % alors qu'il
était à 5,7 % pour la population née au pays. L'écart a ainsi fondu de
plus de la moitié. Je pense que c'est éloquent, Mme la Présidente. Les
chiffres peuvent parfois être têtus.
Certes, il faut toujours chercher un meilleur
arrimage entre les besoins du marché du travail et les candidats à l'immigration. Le système Arrima, que le précédent
gouvernement libéral avait initié, démontre de l'importance de tenir compte de cet aspect. Certes, nous souhaitons que
soient trouvées des solutions qui permettent d'alimenter les régions de la main-d'oeuvre qui lui est nécessaire, et en
effet il serait judicieux de pourvoir les entreprises des profils dont ils ont
réellement besoin. Le Québec est encore
riche de nouvelles opportunités et de potentiel pour prendre la place dans bien
des secteurs et des domaines.
En somme, Mme
la Présidente, il est bien évident que le projet de loi n° 9 présente
beaucoup de lacunes, fait preuve d'une logique qui est contraire aux
intérêts économiques de notre province. Il est clair qu'il ne s'agit pas plus
qu'une exécution mal ficelée et bâclée d'une promesse électorale. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie de cette intervention, M. le
député de Nelligan. Et notre prochain intervenant sera M. le député de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : Bonsoir, Mme la Présidente. Vous pensiez vous
être débarrassé de moi un peu plus tôt, n'est-ce pas, après quelques
courtes minutes d'intervention sur le discours du budget. Mais, Mme la
Présidente, vous savez, c'est un peu une tradition, disons, de commencer toutes
les allocutions en cette Chambre en disant — et vous l'avez fait certainement à plusieurs reprises, moi, je m'y
prends à le faire régulièrement — que ça nous fait plaisir d'être ici et de
débattre du projet de loi x, y, z.
Aujourd'hui, Mme la Présidente, j'ai de la misère de vous dire ça. Moi, ça ne me
fait pas plaisir pantoute de débattre de ce projet de loi là, parce que
le projet de loi qui est devant nous aujourd'hui, le projet de loi n° 9, on s'en serait passé, Mme la
Présidente. C'est un projet pour lequel des milliers, des dizaines de milliers de
Québécois — et je pèse mes mots, des Québécois, Mme la
Présidente — se
seraient passés. Et disons que c'est une bonne chose que le gouvernement
n'ait pas choisi d'appeler ce projet de loi là la semaine dernière parce que,
si on avait eu ce débat-là jeudi, Mme la
Présidente, après la période de questions, après la présentation du projet de
loi n° 21, Mme la Présidente,
mes propos auraient été encore plus durs, et vous auriez dû me rappeler à
l'ordre, vous auriez dû m'interrompre à quelques reprises, et, on est voisins de comté, je vous apprécie
beaucoup, Mme la Présidente, ça aurait pu peut-être refroidir notre
relation.
Mme la
Présidente, le projet de loi n° 9, je le regarde, là, il a été présenté
par le ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, de
l'Inclusion. Mme la Présidente, je ne pensais pas avoir à rappeler, en cette
Chambre, à un député, à un ministre son
propre titre. Et je vais revenir plus tard sur la partie inclusion ou sur la
partie qui manque à ce projet de loi
là parce qu'il n'y a pas grand-chose sur l'inclusion dans ce projet de loi là.
Et, Mme la Présidente, je ne vais pas m'attarder sur les détails du
projet de loi parce que ce que je veux discuter davantage ce soir, c'est la
vision de la Coalition avenir Québec en matière d'immigration. Je tiens à
parler davantage des impacts que ce projet de loi là va avoir sur la vie des gens qui sont maintenant des
Québécois. Et vous allez me dire, Mme la Présidente... peut-être pas vous,
mais peut-être que certains collègues ici vont dire : Bien, voyons, le
député de Pontiac, qu'est-ce que ça connaît en immigration, un député de Pontiac? C'est loin, c'est rural, il n'y a pas
grand immigrants dans Pontiac. Bien, c'est faux, Mme la Présidente. Ça,
vous le savez parce que vous êtes ma voisine de comté, mais, dans le comté de
Pontiac, il y a une grande partie de la
ville de Gatineau, deux tiers de mes électeurs sont dans la ville de Gatineau.
La ville de Gatineau, c'est le
deuxième pôle d'immigration au Québec, suite à la grande région de Montréal.
Et, Mme la Présidente, vous allez peut-être
me disputer là-dessus, mais le comté de Pontiac, en proportion, dans la ville
de Gatineau, du moins la partie qui est dans la ville de Gatineau, c'est le
comté en Outaouais où il y a le plus grand pourcentage de gens issus de la
diversité.
• (21 h 10) •
Et ces
gens-là, Mme la Présidente... Oui, je vois, on aura la discussion plus tard,
Mme la Présidente. Ces gens-là, Mme
la Présidente, quand je dis qu'ils sont maintenant Québécois, ils sont
Québécois dans leur âme, ils sont Québécois dans leur quotidien, ils sont Québécois
dans leur langue. Quand on leur demande d'où ils viennent, Mme la Présidente, ils nous répondent Aylmer,
ils nous répondent Gatineau, ils nous répondent Villeray, ils nous répondent Beauport,
Chomedey. Ils sont fiers d'y
habiter, ils sont fiers d'y vivre, ils sont fiers d'y élever leurs enfants et, jusqu'à
un certain point, Mme la Présidente, ils sont peut-être encore plus fiers
d'être Québécois que vous et moi parce qu'ils ont fait le choix
d'y vivre. Ces gens-là qui étaient ailleurs,
ces gens-là qui étaient dans un autre pays, qui avaient une vie, une vie pas toujours
facile, qui avaient peut-être
des options quant à l'immigration, quant au pays à choisir, Mme la Présidente, ils auraient pu aller aux États-Unis.
Quoique ces jours-ci, j'en conviens, c'est peut-être moins accueillant
qu'à une autre époque. L'«American dream»,
finalement, c'est peut-être moins désirable qu'à une autre époque. Mais ils
auraient pu choisir l'Ontario, ils auraient pu choisir l'Alberta, mais ils ont choisi de vivre ici, de s'établir
ici, au Québec, d'élever leurs enfants ici, au Québec. Alors, jusqu'à
un certain point, Mme la Présidente, ils ont plus de mérite que vous et moi. Moi, je
suis né ici. Moi, je suis un de ceux
qui a été béni par les dieux — je
ne sais même pas si j'ai encore le droit de dire ça ici, Mme la Présidente — j'ai
été béni par les dieux de naître au Canada,
de naître au Québec, de naître, dans mon cas, à Quyon, Mme la Présidente. Ce n'est pas tout le
monde qui a cette chance-là dans la vie.
Mais, même si
je ne veux pas parler des détails du projet
de loi, Mme la Présidente, je vais quand même parler du fond du projet de loi. Mais,
avant de le faire, je n'ai même pas besoin d'ouvrir le projet de loi pour
savoir à quel point il est contre-productif.
Mme la Présidente, le projet
de loi, là, on s'entend, il fait peut-être
bien en sorte que le Québec va accueillir 40 000 immigrants cette année, il faut peut-être bien en sorte
que la Coalition avenir Québec va remplir son engagement électoral. Pour celui-là, on ne peut pas déroger à
l'engagement électoral. Pour toutes les autres promesses, on peut y penser, hein, c'est à géométrie
variable. Pour des trop-perçus d'Hydro-Québec? Ah! on peut en parler, de ça.
Pour les frais de stationnement? Ah! on
verra, peut-être après quatre ans. Pour l'hôpital chez nous, Mme la Présidente,
ça n'a pas été long que la promesse a été rompue. Mais, pour celui-là, ils sont
prêts à tout pour le respecter.
Mais, quand je vous dis qu'on n'a même pas
besoin de l'ouvrir... Écoutez bien le titre de ce projet de loi, Mme la Présidente : Loi visant à accroître la
prospérité socio-économique du Québec et à répondre adéquatement aux
besoins du marché du travail par une intégration réussie des personnes
immigrantes. D'abord, accroître la prospérité économique
du Québec, y a-tu quelqu'un qui croit à ça, Mme la Présidente? Le député de
Nelligan vient d'expliquer en long
puis en large qu'il n'y a absolument rien là-dedans pour répondre aux besoins
des entrepreneurs, absolument rien pour rendre nos entrepreneurs plus
productifs, pour qu'ils aient une plus grande profitabilité, pour qu'ils
répondent mieux aux besoins de leurs
clients. On réduit l'immigration au Québec, avec les besoins de main-d'oeuvre
actuels, Mme la présidente. Tout le monde le sait, tout le monde ici le
sait, tout le monde le reconnaît — finalement, tout le monde le reconnaît — il y a une pénurie de main-d'oeuvre au
Québec. Il n'y a rien là-dedans qui va nous permettre de régler cet enjeu-là.
La semaine
passée, Mme la Présidente, j'étais ici, puis je vous ai parlé des soins de
santé, et je vous ai parlé des soins de santé en Abitibi. La ministre a
dû, il y a quelques semaines, prendre la décision, avec le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue, de fermer l'unité de natalité à
La Sarre. Maintenant, elle a tout fait, après qu'on lui ait posé des
questions, après que les citoyens
sont intervenus, après qu'il y a eu des débats publics partout en Abitibi sur
la question, elle a dû trouver une
solution. Sa solution, c'est de prendre la main-d'oeuvre ailleurs, de prendre
la main-d'oeuvre de Sainte-Justine, de l'amener en Abitibi, de prendre
la main-d'oeuvre des CLSC de tous les coins de l'Abitibi et d'amener ces
gens-là à La Sarre, mais elle le fait
au détriment, Mme la Présidente, d'autres citoyens qui ont d'autres besoins. Et
la raison pour laquelle elle est
rendue là, c'est parce qu'elle a une pénurie de main-d'oeuvre. Et, pendant ce
temps-là, son collègue, qui est assis
à deux sièges d'elle, présente un projet de loi pour réduire l'immigration. Pas
juste pour réduire l'immigration, pour réduire l'immigration économique.
Si on réduit l'immigration, Mme la Présidente, qui va venir travailler dans nos hôpitaux? Qui va donner des services à notre
population vieillissante? Et, au-delà de ça, qui va travailler dans nos PME? Qui va prendre les 21 % de nouveaux
emplois que tous les experts prévoient... vont devoir être occupés par des
nouveaux arrivants?
Mme la
Présidente, de nommer le projet de loi qui va réduire l'immigration la Loi
visant à accroître la prospérité socio-économique du Québec, c'est de la pure
fabulation. Ce projet de loi là va faire exactement le contraire, il va
réduire la prospérité économique du Québec, va faire en sorte qu'on va donner moins de
services à nos citoyens, que nos PME vont être moins compétitives, qu'ils vont refuser des contrats. Aussi
bien, Mme la Présidente, appeler ce projet de loi là la loi sur les licornes et les arcs-en-ciel ou
appeler le projet de loi n° 21 projet rassembleur. Ça revient à peu près à la même chose, Mme la Présidente.
Mais en
fait ça, c'est juste la première partie, Mme la Présidente, du titre du
projet de loi : et à
répondre adéquatement aux besoins du marché du travail par une
intégration réussie des personnes immigrantes. Une intégration réussie des
personnes immigrantes, Mme la Présidente, ça ressemble pas mal à leur slogan, à
leur slogan électoral. Et je vous l'ai dit il
n'y a pas longtemps
en parlant du projet de loi n° 2, le ministre avait bien rimé pour le projet de loi n° 2, hein, il me disait : Ce n'est pas légal, c'est peut-être banal. Mais en immigration aussi, ils savent rimer, Mme
la Présidente, et ils savent
rimer avec leur «en prendre moins pour en prendre soin».
Alors, Mme la Présidente, si vous aimez, vous, comme contribuable, comme citoyenne,
les gouvernements qui riment, bien, vous êtes bien servie avec la
CAQ. Mais, si vous aimez un gouvernement avec du contenu intelligent qui repose sur la science, bien, ce n'est pas le projet de loi n° 2, ce n'est pas le projet de loi n° 9 qui va répondre à vos attentes. Si vous aimez un contenu intelligent basé sur un point de vue des
économistes, ce n'est pas le projet
de loi n° 9 qui va
répondre à vos attentes. Si vous aimez un contenu intelligent et si vous aimez
un gouvernement qui propose des projets de loi empreints de compassion, empreints
d'humanité, bien, allez voir ailleurs. Mais, pour les rimettes, ils sont
réellement doués, Mme la Présidente. Qu'est-ce qui nous dit, si je
décortique leurs rimettes, là, qu'on ne pourrait pas en prendre autant mais en prendre soin? Est-ce qu'on avait
vraiment besoin de se priver de nouveaux arrivants? Même pas des nouveaux
arrivants, Mme la Présidente, est-ce qu'on
avait vraiment besoin de renvoyer chez eux des gens qui sont ici depuis un
temps?
Mais là où on en vient, Mme la
Présidente, c'est qu'on a une vision différente. Nous et eux, on a une vision différente de ce que sont les nouveaux arrivants.
Pour nous, pour le Parti libéral du Québec, pour des gens qui ont une pensée plus libérale, les nouveaux arrivants, là,
c'est des gens qui travaillent, c'est des gens qui sont impliqués dans leur
milieu, c'est des coachs de soccer, c'est des
bénévoles, c'est des bénévoles dans nos centres alimentaires, c'est des gens
qui sont impliqués dans leur communauté
religieuse, c'est des enfants qui côtoient les nôtres. Est-ce qu'on avait
vraiment besoin de déchirer les demandes de tout ce monde-là, de changer
leur vie, de les plonger dans l'incertitude?
Mme
la Présidente, je vais prendre deux petites secondes, peut-être deux petites
minutes, pour vous raconter mon histoire. J'ai entendu
quelques collègues de notre côté le faire un peu plus tôt, là. Vous allez me
dire : Bien, voyons, M. le député, vous
nous avez dit tantôt que vous êtes né au Québec, vous êtes né dans un village
qu'on n'est pas capables de prononcer
le nom, bien oui, mais... et vous vous appelez... je n'ai pas le droit de dire
mon propre nom, mais vous vous appelez
André Fortin, hein? Il y a-tu un nom plus québécois que ça? Bien oui, vous
auriez raison, Mme la Présidente. Mais,
quand je vous parle de mon histoire, là, c'est l'histoire de mon grand-père.
Mon grand-père s'appelait Hendrikus. Puis le petit Hendrikus, il n'a pas
eu la chance de naître au Canada, il n'a pas eu la chance de naître au Québec,
il n'a pas eu la chance de naître à Quyon,
il est né en Indonésie à l'époque où l'Indonésie, c'était une colonie
hollandaise, et il a grandi, lors de
la Deuxième Guerre mondiale, dans un camp d'internement japonais. Et, pour ceux
qui connaissent un peu l'histoire,
les Pays-Bas ont déclaré la guerre au Japon après Pearl Harbor, mais je n'ai
pas besoin de vous conter de long en large, disons, les atrocités qui se
passaient dans les camps d'internement japonais ou, de façon générale, de la
façon que les Japonais traitaient les
prisonniers de guerre ou les prisonniers qui leur étaient confiés. Mon
grand-père est retourné en Hollande
après la guerre et il a pris la décision difficile, comme pour tous les
immigrants, de quitter son pays. Et pourquoi il a fait ça? Il a fait ça pour la
même raison que la plupart des immigrants, pour laisser à ses enfants, pour
laisser à ses petits-enfants, pour
laisser aux générations qui vont suivre un avenir meilleur, pour s'assurer
qu'eux n'aient pas à grandir dans la
guerre. Alors, il ne voulait pas que ses petits-enfants vivent la même
situation que lui a eu à vivre, puis ça, je le remercie encore aujourd'hui du fait, Mme la Présidente, que je n'aie pas
à vivre ce que lui a vécu. Mais il savait qu'au Canada les chances que ça arrive qu'on ait à vivre à travers ça étaient
minces, plus minces que chez lui. Alors, ce qu'il a fait, il a décidé de
laisser ses soeurs, sa mère, ses amis, son pays, pour venir ici.
• (21 h 20) •
Imaginez,
là, Mme la Présidente, c'est son cas à lui, mais c'est le cas de milliers, de
dizaines, de centaines de milliers d'immigrants, tout abandonner, repartir à
zéro, tout seul, avec pas un sou dans les poches. Bien, c'est ça, la réalité
immigrante, souvent, Mme la Présidente. C'est ça, la
réalité de quelqu'un qui choisit le Québec, le Canada.
Puis mon
grand-père, pour finir la petite histoire de mon grand-père, là, Mme la Présidente, il n'a pas vraiment choisi le Québec comme tel, hein? Ce qu'il nous a
toujours laissé croire, puis je n'ai aucune espèce d'idée si c'est vrai ou pas, c'est qu'une fois arrivé au port d'Halifax
en bateau, à l'époque, le gouvernement canadien disait... choisissait où les
immigrants débarquaient. Lui, il est arrivé là, il s'est dit : Bien là, il
fait froid en s'il vous plaît, à Halifax. Je vais prendre le train, amenez-moi dans la ville la plus chaude dans ce
pays-là. Il pensait s'en aller à Vancouver. Et le gouvernement canadien, rendu en quelque part dans l'Est
ontarien, a dit : Ah! c'est icitte que tu débarques. Et, à partir de là,
il s'est rendu à Masham — Masham dans le comté du député de
Gatineau, qui, s'il nous écoute ce soir... j'étais content de voir, hier, qu'il est en meilleure forme qu'il ne
l'était, Mme la Présidente — déménagé en Outaouais, donc déménagé au
Québec, a bâti sa maison, a eu trois
enfants, fondé sa vie au Québec. Et, comme je vous disais, Mme la Présidente,
je ne le sais pas si c'est vrai, son
histoire de train, ou pas. Mais ce que je peux vous dire, Mme la Présidente,
c'est que l'intégration des
immigrants, ce n'était pas encadré à l'époque. Il ne connaissait personne, il
connaissait à peine le français. Il s'est fait des amis, il a appris le français, il s'est trouvé un emploi puis
il est devenu Québécois. Mais, sous le gouvernement du premier ministre actuel, qu'est-ce qui serait
arrivé à mon grand-père, Mme la Présidente? Est-ce qu'il aurait réussi son
examen de français assez rapidement? Je ne
le sais pas. Est-ce qu'il aurait passé le test des valeurs? Je n'en ai pas la
moindre idée. On ne sait toujours pas qu'est-ce qu'il y aurait dans
cette affaire-là.
Mais reportons-nous dans le scénario, là, devant
nous aujourd'hui. L'histoire immigrante n'est toujours pas différente. Il y a des gens, au Québec, qui ont
tout laissé derrière, qui ont laissé leurs frères, leurs soeurs, leurs enfants,
dans certains cas. Imaginez-vous laisser vos enfants derrière, Mme la
Présidente, pour aller refaire votre vie dans un autre pays. Vous arrivez, vous travaillez comme un déchaîné, des fois
vous avez deux, trois, quatre, cinq emplois différents. Vous faites
toutes les demandes nécessaires. Vous pensez que c'est facile, le processus?
Repensez-y à deux fois, ce n'est pas facile,
le processus. Vous faites vos demandes, vous payez pour ces demandes-là.
Pendant ce temps-là, vous vivez une
vie assez minimaliste, merci, pour être capable d'envoyer un petit peu d'argent
à vos enfants. Puis un jour, là, après
plusieurs mois, le gouvernement vous dit : On a déposé un projet de loi,
votre demande est annulée, vous allez devoir retourner. On ne traite même pas les dossiers qui
sont à l'étude, qui sont devant nous pendant l'étude du projet de loi, on
arrête tout maintenant. Vous retournez dans
votre pays d'origine, bonne chance. Bonne chance. En fait, la lettre que le
gouvernement envoyait ne dit même pas «bonne
chance». J'espère que vous l'avez lue, c'est assez laconique, c'est assez
fonctionnaire, comme lettre, ça ne dit pas
«bonne chance» au monde. Imaginez la honte pour ces gens-là qui retournent
dans leur pays, là. Comment vous expliquez ça
à votre femme? Comment vous expliquez ça à vos enfants? Aïe! Je m'excuse, hein, je m'excuse, je n'ai rien fait. Je
travaillais fort, je n'ai pas enfreint les lois, mes papiers étaient tout en
ordre, puis, bien, ils m'ont quand
même renvoyé. Puis notre futur qu'on pensait avoir au Québec, bien, je ne sais
pas, je m'excuse. Imaginez comment
dire ça, Mme la Présidente, sans avoir la tête baissée, sans regarder le
plancher. Puis ce n'est pas de leur faute, ces gens-là n'ont rien fait.
Le
gouvernement du Québec a pris une décision politique. Le gouvernement qui se
devait d'être leur gouvernement a pris une décision politique de ne pas
traiter leur dossier, de déchirer leur dossier. Puis des histoires comme ça, Mme la Présidente, il y en a à la tonne. Le
gouvernement, de la façon la plus administrative possible, la plus inhumaine
possible, a agi comme ça pour
18 000 familles, des familles, Mme la Présidente, et avec le
mur-à-mur le plus complet. Aucune
considération pour qui sont ces gens-là, pour les raisons qui les ont amenés au
Québec, pour ce qu'ils ont vécu comme expériences.
Mme la
Présidente, je vais prendre quelques articles. Un article — ah! bien, je pense que les députés de la CAQ
vont bien le connaître — de Romain Schué, vous vous souvenez certainement de Romain Schué,
qui est titré : «On se sent
trahis», confient des candidats à l'immigration travaillant déjà au Québec. Citation : «"J'ai fait tout comme il
faut. Je travaille, je paie mes
impôts, je suis les règles, j'ai appris le français, je me suis intégrée, mais
on me dit maintenant de tout recommencer", déplore, la voix
tremblante, Fernanda Pérez Gay Juárez.
«Âgée de
30 ans, cette docteure en neurosciences à l'Université McGill...» On n'a
pas besoin de ça, des docteurs, ici,
hein? Bien non, bien non, on n'en a pas besoin. Demandez à n'importe quel
Québécois, à savoir si on a besoin de plus de docteurs. Renvoyée, Mme la Présidente, juste comme ça. Un jour, elle
reçoit un courriel du ministère de l'Immigration. Je ne vais pas vous le lire, là, mais si vous
voulez savoir c'est quoi, la définition de manque d'humanité, vous irez lire
le courriel qu'elle a reçu, là. Elle reçoit
un courriel, c'est gentil, quand même, ça finit par «veuillez recevoir mes
meilleures salutations». Je suis certain que vous êtes très contents
d'apprendre ça.
Et ce qui devait arriver arriva : «La jeune
femme se dit en pleine réflexion. "Je vais éventuellement faire une
demande en Ontario ou dans une autre province"...» Une médecin. Quelqu'un
qui parle français, qui s'est intégré.
Un autre : «"Quand j'ai eu ce
courriel, j'ai pleuré. C'est la première fois que ça m'arrive", assure de
son côté Amirouche Bourefouf, qui est
préposé aux bénéficiaires à Laval.» Bien non, on n'a pas besoin de ça, des
préposés aux bénéficiaires, hein, on en a en masse, au Québec, hein, il
n'y a pas aucun poste de préposés aux bénéficiaires ouverts au Québec. «J'ai pleuré.» On est prêts à mettre à
la porte des gens qui vivent au Québec, qui ont appris le français. Il y a des gens qui ont une famille, une épouse, des
enfants. C'est ça que le projet de loi n° 9 est venu faire à des
gens qui ont choisi le Québec.
Mme la Présidente, ce n'est pas le Québec que je
connais, ça. Ce n'est pas le Québec qui a accueilli mon grand-père. Ce n'est pas mes valeurs québécoises. Ce n'est pas une terre
accueillante avec des gens chaleureux, ouverts sur le monde. Ce n'est pas notre vision du Québec. C'est peut-être la
leur, mais ce n'est certainement pas la nôtre, Mme la Présidente. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de Pontiac. Maintenant, pour la poursuite de ce débat, je cède la parole
à Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, je n'aurai évidemment pas le temps de tout dire ce que j'ai
à dire en l'espace de trois minutes, alors je me réserve le droit de pouvoir
continuer à la prochaine séance.
Loi visant à accroître la prospérité
socio-économique du Québec et à répondre adéquatement aux besoins du marché du travail par une intégration réussie des
personnes immigrantes, tel est le libellé du projet de loi n° 9. À la CAQ, les gens, c'est
uniquement pour répondre aux besoins du marché, aux besoins économiques, alors
que, pour nous, au Parti libéral du
Québec, les gens, lorsqu'ils arrivent ici, lorsque leur rêve commence ici, ce
sont des Québécois à part entière, des
Québécois qui apportent bien plus que de la main-d'oeuvre, qui s'intègrent et
nourrissent nos discussions par leurs histoires,
par leurs rêves, leur culture, mais aussi leur nourriture. Notre diversité
québécoise, qu'elle soit québécoise de souche,
italienne, grecque, vietnamienne, chinoise, japonaise, allemande, marocaine,
algérienne, tunisienne, Afrique du Sud, Argentine, le Brésil, mexicaine, guatémaltèque, péruvienne, j'en ferais...
centaines, Mme la Présidente, parce que, dans Saint-Laurent, dans mon magnifique comté, on est, par centaines, venus
d'ailleurs, mais, par centaines, nous parlons d'une seule voix, la voix québécoise. Par centaines,
nous parlons d'une seule façon de nos valeurs québécoises. Et bizarrement,
contrairement à ce que le gouvernement de la CAQ aimerait nous faire croire, il
n'y a pas de discorde à Saint-Laurent, malgré
toutes nos différentes origines, malgré tous nos différents accents. On ne
parle pas parfaitement français, peut-être, au goût du premier ministre.
Pourtant, on se comprend tous, à Saint-Laurent. Et savez-vous, moi, qu'est-ce
qui me fait toujours sourire? Ce sont
ces immigrants qui, malgré leurs accents et qu'ils ne maîtrisent pas
parfaitement le français, tout le temps se forcent pour parler en
français parce qu'ils veulent s'améliorer. Ils désirent ardemment appartenir à notre communauté et ils désirent à chaque fois
parfaire leur français. Vous savez, il y en a que ça prend un an, il y en a que
ça prend deux ans, il y en a que ça prend
cinq ans, d'autres même 10 ans, mais on ne peut quand même pas dire à ces
gens-là que nous, au Québec, on ne
croit pas à la persévérance, que nous, au Québec, on n'a pas l'ambition
d'intégrer tout le monde, que nous, au Québec, on n'est pas capables d'intégrer notre monde. Et,
Mme la Présidente, au Parti libéral du Québec, on ne parle pas
d'intégration économique, mais aussi culturelle.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, comme vous l'avez souligné, compte tenu de l'heure... J'imagine
que vous n'avez pas terminé votre intervention.
Une voix : ...
Ajournement
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : C'est très bien. Alors, compte tenu de l'heure, j'ajourne nos travaux
au mercredi 3 avril, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 21 h 30)