(Quinze heures cinq minutes)
Le Président : Mmes, MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci.
Mmes, MM. les députés, nous allons accueillir le lieutenant-gouverneur. Je vous prie de bien vouloir demeurer à
vos places jusqu'à son arrivée, s'il vous plaît.
Des voix : ...
Le
Président : Mmes, MM.
les députés, vous êtes priés de vous lever pour accueillir le lieutenant-gouverneur.
Mme Durepos
(Catherine) : Mmes et MM. les députés, Son Honneur le
lieutenant-gouverneur du Québec.
Allocution d'ouverture
Le Lieutenant-gouverneur
Le Lieutenant-gouverneur : Veuillez
vous asseoir. Merci.
M. le Président de l'Assemblée nationale, M. le premier
ministre, M. le chef de l'opposition officielle, M. le chef du second groupe d'opposition,
Mme la chef du troisième groupe d'opposition, Mmes et MM. les ministres, Mmes
et MM. les députés, distingués
invités, nous sommes aujourd'hui rassemblés dans cette Chambre pour ouvrir un
nouveau chapitre de notre vie démocratique et parlementaire.
Je voudrais
tout d'abord féliciter l'ensemble des députés de cette 42e législature,
tant les nouvelles et nouveaux élus
que celles et ceux qui ont été réélus. Les citoyennes et les citoyens du Québec
ont fait le choix de vous accorder leur confiance. Il s'agit là d'un
grand honneur qui vous est conféré. La chance nous est donnée à tous, à nous, citoyennes
et citoyens, de pouvoir élire nos représentantes et nos représentants appelés à siéger au sein de l'Assemblée nationale en vue d'y oeuvrer au
mieux-être de notre société, et ce, dans le cadre d'une société
libre et démocratique. Vous êtes justement
ces représentantes et ces représentants conviés à légiférer en vue de bâtir un Québec inclusif
et ouvert à toutes et à tous. Mais le
mandat qui vous est confié comporte de grandes responsabilités. Vous devrez
répondre à de nombreux défis, mais j'ai la certitude que vous saurez les
relever avec grandeur et dignité.
• (15 h 10) •
Nous célébrions
récemment le 225e anniversaire du parlementarisme
au Québec. L'histoire de notre parlementarisme
a été parfois tumultueuse, mais il ne faut jamais oublier les luttes constantes
et ardues qu'ont livrées, au cours du
XIXe siècle, les députés de la Chambre d'assemblée pour bâtir un État
moderne et démocratique. Voilà un immense privilège qu'ils nous ont
légué. Nous devons être fiers de cet héritage, nous avons un devoir de mémoire.
Le scrutin du
1er octobre dernier a donné lieu à l'élection d'un nombre record de femmes
à l'Assemblée nationale. Quelques
jours plus tard, le nouveau gouvernement a formé un conseil des ministres
paritaire. Nous devons nous en réjouir et
être fiers de cette avancée, bien qu'il reste encore beaucoup à faire pour
intéresser un plus grand nombre de femmes à la politique active. L'effort de tous les partis politiques ainsi que
la forte volonté des Québécoises et des Québécois méritent d'être salués
en ce domaine.
Dans cette Chambre siégeront de nombreuses et de
nombreux nouveaux élus. Je leur souhaite la bienvenue et beaucoup de succès
dans leurs nouvelles fonctions.
Je salue et félicite M. François Legault
pour sa nouvelle fonction de premier ministre. Sachez, M. Legault, M. le premier ministre, que vous pourrez toujours compter sur ma pleine
et entière collaboration dans l'accomplissement de l'important
mandat qui vous a été confié.
J'offre pareillement mes hommages et mes
salutations à M. Pierre Arcand, chef de l'opposition officielle, à M. Pascal Bérubé, chef du second groupe d'opposition, et à Mme Manon Massé,
chef du troisième groupe d'opposition.
Le rôle de
l'opposition a toujours été identifié au maintien d'une société libre et
démocratique. Les électrices et les électeurs
du Québec ont choisi d'élire une opposition multiple, avec trois partis
d'opposition disposant d'au moins 10 sièges et partageant des vues politiques distinctes et différentes. Certains y
verront le reflet d'une société québécoise de plus en plus pluraliste, mais
nous devons aussi y voir l'occasion d'enrichir nos débats. En effet, sans votre
concours, les idées apportées aux
débats parlementaires ne seraient pas les germes féconds d'une société moderne
désireuse de justice et de progrès, et une telle société ne pourrait
s'épanouir.
L'électorat a
clairement exprimé, à l'occasion des dernières élections, sa volonté de porter
au pouvoir un parti qui n'avait
jamais formé le gouvernement auparavant. C'est la première fois que les
Québécoises et Québécois se tournent vers
une option nouvelle depuis 1976. Cela mérite d'être souligné. Cet événement
historique arrive alors que le Québec fait face à des défis importants,
bien qu'il jouisse aussi d'occasions exceptionnelles.
Le Québec
bénéficie d'une bonne situation économique et dispose, croyons-nous, de moyens
appropriés pour se tourner avec
optimisme vers le futur. Nous devrons toutefois nous assurer que l'ensemble du
peuple du Québec puisse en tirer profit.
Gouverner et légiférer ne sont pas une mince
tâche, et le gouvernement trouvera certainement sur son chemin de nombreux choix politiques qui s'entrechoquent, s'entrecroisent et s'opposent.
Mais une réalité s'impose : l'intérêt et les préoccupations des Québécoises et des Québécois
doivent constamment être au centre
des décisions qui seront prises. Cela
doit se faire avec intégrité, humanité et compassion. Le gouvernement en est
pleinement conscient, j'en suis assuré, et je laisserai, dans un
instant, au premier ministre le soin de préciser ces priorités.
Les
Québécoises et les Québécois ont choisi de se doter d'un gouvernement
majoritaire. Ses membres disposent dès
lors d'une certaine liberté d'action pour réaliser les politiques et les
changements qu'ils désirent apporter à l'État. Cette liberté d'action
n'est toutefois pas absolue. La confrontation des idées est la base
fondamentale sur laquelle s'appuie toute
démocratie, notre démocratie. Nous ne pouvons donc que nous réjouir qu'une
variété de points de vue sauront et pourront s'exprimer dans cette
législature.
La volonté des Québécoises et des Québécois de
se donner une opposition multiple, comme je le soulignais antérieurement, constitue une occasion d'enrichir
les nombreux débats à venir dans cette Assemblée. Ces débats, cependant,
exigent le respect de l'opinion contraire,
la courtoisie dans le questionnement. Nous devons tous, qui que nous soyons,
quelles que soient nos allégeances
politiques, respecter ces hommes et ces femmes qui, conscients de leurs devoirs
sociaux, consacrent une partie de leur vie au service public. Vous êtes
ces représentants et représentantes. Leurs politiques peuvent être opposées, leurs approches différentes, mais le but de leur
engagement vise l'intérêt supérieur de la nation. Votre dévouement et vos efforts, Mmes et MM. les
députés, méritent mon appréciation et le respect de tous. Vous exercez une
grande et noble fonction. Soyez-en fiers. Quelle que soit la hauteur de cette
attente, je suis sûr que vous le réaliserez,
que les électrices et les électeurs ont placé justement cette attente en vous.
Veuillez constamment vous assurer que les voix de tous les citoyens et
citoyennes du Québec continuent et puissent être entendues.
En terminant, je désire à nouveau vous souhaiter
tout le succès désiré dans les fonctions que vous assumerez durant cette législature. Beaucoup de travail
s'annonce, mais j'ai la sincère conviction que vous saurez y faire face avec
grandeur et dévouement. Le peuple a placé sa confiance en vous; j'ai confiance
que vous saurez y répondre.
• (15 h 20) •
Bonne session
et bon travail au cours de cette 42e législature à vous toutes et à vous
tous. Merci de votre attention.
Affaires du jour
Affaires prioritaires
Discours d'ouverture
Le Président : Mmes, MM. les
députés, bien, j'invite maintenant le premier ministre à prononcer le discours
d'ouverture de cette première session de la 42e législature. M. le premier
ministre, la parole est à vous.
(Applaudissements)
Le
Président : Un petit
rappel, si vous me le permettez. Les
règlements font en sorte que, dans les tribunes, on ne peut pas
applaudir. Je vous le rappelle.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, M. le chef de l'opposition officielle, M. le chef du deuxième
groupe d'opposition, Mme la chef du troisième groupe d'opposition, distingués
invités, chers Québécois. J'aimerais d'abord commencer ce discours inaugural en vous félicitant encore, M.
le Président, pour votre élection. Je suis convaincu que vous allez vous
acquitter de vos fonctions avec brio, et
vous pouvez compter sur le gouvernement pour vous appuyer dans ces
responsabilités.
Je profite
aussi de l'occasion pour féliciter les 124 députés qui ont été élus à
l'Assemblée nationale du Québec. C'est
un grand honneur, c'est un privilège de représenter les Québécois dans ce Parlement,
un Parlement qui est riche d'une longue histoire.
Et, oui, on
doit être fiers de notre histoire, l'histoire d'une nation qui s'est construite
dans l'adversité mais aussi dans
l'ouverture et le respect. Bien sûr, les Premières Nations et les Inuits ont
d'abord découvert et occupé ce territoire. On ne doit jamais l'oublier. J'ai d'ailleurs rapidement rencontré
plusieurs de leurs représentants et j'ai bien l'intention de travailler ensemble à développer, pour le bien
commun de nos... à développer le Québec, pardon, pour le bien commun de
nos nations respectives.
J'ai eu la
chance, dernièrement, de visiter un site, un nouveau site archéologique ici,
dans le Vieux-Québec, qui remonte à
325 ans, donc qui remonte à la Nouvelle-France. Notre nation est l'héritière
d'une grande histoire. On est les descendants de gens audacieux qui ont
traversé l'Atlantique pour construire ce qui est devenu le Québec moderne. Nos
ancêtres ont exploré tout le continent. On retrouve des traces de nos ancêtres
partout au Canada, aux États-Unis. D'ailleurs,
plus de la moitié des États américains ont été découverts ou explorés par des
Français ou par ce qu'on appelait des Canadiens français.
Donc, il en a
fallu, de l'audace pour bâtir ce qui est aujourd'hui devenu une nation francophone
en Amérique. C'est cette audace qui doit nous inspirer. C'est cette audace qui
pousse des entrepreneurs à démarrer des entreprises à partir de rien, c'est cette audace qui pousse des
athlètes comme Isabelle à aller gagner des médailles olympiques, c'est
cette audace qui pousse des chercheurs à aller faire continuellement de
nouvelles découvertes.
Et, si je
devais identifier l'adversaire du gouvernement, bien, ça serait la peur. La
peur de se tromper, la peur de ne pas
être capable, la peur du changement. La peur, c'est le contraire de l'audace.
Et, comme l'avait dit le président Roosevelt dans un moment, dans un contexte qui était pas mal
plus dramatique : La seule chose dont on doit avoir peur, c'est la peur
elle-même.
To our fellow Anglo-Quebeckers, I want
to say again our will to define our common future together. Your historical community is an enrichment for
Québec in many regions. We are proud to protect your historical rights and we
will keep on doing just that.
On doit aussi être conscients d'être les héritiers d'une riche histoire
parlementaire. Dans les dernières semaines, on a malheureusement perdu trois de nos prédécesseurs :
Mme Lise Payette, M. Bernard Landry et M. Jean Bienvenue.
Les effets bénéfiques de leurs réalisations
se font sentir encore aujourd'hui. Il y a des membres des familles qui sont
ici, je veux les saluer.
Donc,
Lise Payette, Bernard Landry et Jean Bienvenue peuvent nous
servir d'inspiration, et je nous invite à leur rendre hommage par une
minute de silence.
• (15 h 27 — 15 h 28)
•
M. Legault :
M. le Président, en remportant les élections le 1er octobre dernier, la
CAQ a marqué l'histoire en mettant fin à 50 ans d'alternance entre les gouvernements du Parti libéral et du
Parti québécois. Cette époque d'affrontements entre souverainistes et
fédéralistes a marqué toute une génération. Le nouveau gouvernement prône un
nationalisme rassembleur dont l'objectif est d'assurer le développement
économique de la nation québécoise à l'intérieur du Canada, tout en
défendant avec fierté son autonomie, sa langue, ses valeurs et sa culture.
L'arrivée
du gouvernement marque un autre changement fondamental. On va mettre fin aux
nominations partisanes. Cette pratique,
qui a eu cours pendant des décennies, a ébranlé la confiance des Québécois. Les
centaines de nominations effectuées
sur la seule base de l'appartenance d'un parti politique ont démotivé les
fonctionnaires de carrière et ont affaibli l'État québécois. Désormais, c'est la compétence qui devient le critère
fondamental. La nomination de Mme Jacynthe Côté, ex-présidente d'Alcan, à la présidence du conseil
d'administration d'Hydro-Québec illustre parfaitement ce principe. Même chose pour les dirigeants de l'UPAC, de la Sûreté
du Québec et de la direction des poursuites criminelles et pénales qui vont
être dorénavant nommés aux deux tiers des voix de cette Assemblée nationale. De
cette façon, ses dirigeants vont avoir
une indépendance pleine et entière, aussi bien dans les faits qu'en apparence.
Il s'agit de mettre la méfiance derrière nous et de ramener la
confiance. Ce sera d'ailleurs le projet de loi n° 1 du nouveau
gouvernement.
M.
le Président, aucun État moderne ne peut réussir sans une fonction publique
compétente, motivée, efficace. Comme
je l'ai mentionné, les nominations politiques ont miné la motivation des
membres du secteur public dans les réseaux de la santé et de l'éducation. Les réformes successives, l'instabilité
budgétaire ont ébranlé les professionnels. Les méthodes de gestion trop
rigides, la lourdeur administrative sont démoralisantes pour les employés et
nuisent à l'efficacité gouvernementale. On doit renverser cette tendance. Je
suis convaincu que les employés de l'État veulent mettre leurs compétences au service des Québécois avec
dévouement, avec professionnalisme. Donc, le gouvernement a la responsabilité
de libérer les forces du secteur public en
modernisant sa gestion — je regarde le président du Conseil du trésor — et en éliminant les lourdeurs administratives. C'est important qu'on comprenne
aussi que c'est la responsabilité du gouvernement d'aller chercher
l'adhésion des employés du secteur public.
• (15 h 30) •
Un
autre gros changement va venir de l'approche du nouveau gouvernement. Je suis
déterminé à ne pas gouverner pour les
groupes de pression, que ce soit patronal, syndical ou autre. Je vais gouverner
avec notre équipe, avec toute
l'Assemblée nationale, pour tous les Québécois, en particulier pour les
familles et les aînés. Le nouveau gouvernement, donc, ne va pas être le gouvernement d'un groupe ou d'une idéologie. Le
nouveau gouvernement va être le gouvernement des Québécois, le
gouvernement de... votre gouvernement, pardon.
Qu'est-ce
que ça veut dire concrètement? Ça veut dire que le gouvernement doit
continuellement avoir en tête de
travailler pour le monde. Ça veut dire qu'en éducation on travaille pour les
enfants, les élèves. Ça veut dire qu'en santé on travaille pour les malades. Et je veux inviter tous les ministres et
tous les employés de l'État à être à l'écoute des besoins des gens et,
en tout temps, à agir avec humanité. C'est important de le faire.
Un autre grand
changement se trouve dans la composition de cette Assemblée. Il y a un élément
qui tranche radicalement avec le passé.
C'est le nombre sans précédent de femmes parmi nous. 53 femmes ont été
élues aux dernières élections. C'est
le plus grand nombre de l'histoire. On doit tous applaudir cette grande
avancée. Cette longue marche vers la parité
hommes-femmes est une responsabilité de tous les partis et de chacun d'entre
nous. J'en profite donc pour saluer les
efforts de tous chez nous; on va penser à Lise, entre autres, mais tout le
monde qui nous a aidés à recruter des candidates. On a fait, de notre côté, élire 28 femmes.
C'est le plus grand nombre de l'histoire pour un gouvernement. Je suis fier de
ce résultat, mais, en même temps, je suis conscient du chemin qu'il
reste à parcourir.
C'est
aussi avec ce constat en tête que j'ai nommé un conseil des ministres composé
d'un nombre égal de femmes et
d'hommes. Je tenais à envoyer un signal fort à l'Assemblée nationale, à
l'ensemble du gouvernement, mais aussi à toute la société québécoise. L'objectif qu'on doit poursuivre,
c'est que la parité devienne tout simplement une chose normale au
Québec.
Les
grandes priorités du gouvernement sont claires. Je les ai répétées pendant des
semaines. On n'a pas changé ces trois priorités : l'éducation,
l'économie et la santé.
La première grande
priorité que je vais aborder, c'est l'éducation. Pour la première fois depuis
les années 60, l'éducation va être la
première priorité du gouvernement. Et
notre grande ambition, ce n'est rien de moins que de donner à chaque enfant
tous les outils pour aller au bout de son potentiel.
Je
suis convaincu que, tous partis confondus, on peut partager cette noble
ambition. Évidemment, on va avoir des débats sur les moyens à prendre, mais je nous invite à ne pas perdre de
vue l'objectif. L'éducation, c'est l'avenir de la nation québécoise. C'est par l'éducation que le Québec a
fait son rattrapage dans les années 60. C'est par l'éducation qu'on va relever d'abord les défis qui nous attendent dans les
prochaines années.
Au cours des dernières années, le système d'éducation a manqué d'amour. Des écoles ont été laissées à l'abandon, des enfants avec des difficultés
d'apprentissage ont été laissés à eux-mêmes, et le Québec a pris un sérieux retard en matière
de réussite scolaire. L'heure du redressement national en éducation a sonné.
D'abord,
je veux saluer les milliers d'enseignants qui ont continué à se démener pour
nos enfants avec un dévouement qui
force l'admiration. Je veux aussi saluer les directions d'école, qui se sont
débattues avec les moyens qu'elles
avaient, les communautés entières, aussi, qui se sont prises en main pour la
réussite. Les défis en éducation sont nombreux,
et les efforts qu'on va devoir consentir pour les relever sont importants. On
va faire les choses dans l'ordre, mais on va avancer résolument.
Lors
de la campagne électorale, on a pris l'engagement d'en finir avec l'instabilité budgétaire
en éducation. Cette instabilité a rendu impossible la planification
à long terme et a ébranlé tout le réseau.
Notre
cadre financier électoral était très clair, et je veux aujourd'hui réitérer cet engagement, qui est également
un engagement du ministre
des Finances et un engagement
du président du Conseil du trésor. Le financement
de l'éducation va être en augmentation pour l'ensemble de cette
législature. Même si le Québec devait affronter un ralentissement économique, le financement de l'éducation va être
protégé. L'avenir de nos enfants, l'avenir du Québec va être protégé. Ça,
c'est aussi un autre changement majeur.
La
clé pour la réussite de nos jeunes, c'est de dépister le plus tôt possible les difficultés
d'apprentissage des enfants et de
leur offrir le plus tôt possible des services appropriés. C'est ça,
le principal défi qu'on doit relever. Pour le dépistage, pour ce dépistage, le ministre
délégué à la Santé, le ministre de l'Éducation et le ministre
de la Famille vont devoir travailler ensemble.
Et j'ai bon espoir que tous les partis vont y travailler ensemble de façon
constructive. Je ne vois pas de grand désaccord
politique à ce sujet. Je pense qu'on doit à nos enfants et
aux prochaines générations de mettre de côté les intérêts partisans pour
réaliser cette grande ambition.
• (15 h 40) •
Pour
ce qui est des services à la petite enfance, il y a un débat. Certains nous
demandent de choisir entre les CPE et les prématernelles quatre ans.
C'est un faux débat. Le gouvernement n'a aucunement l'intention de démanteler
ou d'affaiblir le réseau des CPE. Présentement, il y a seulement une petite proportion des enfants de quatre ans
qui ont la possibilité de fréquenter un CPE, donc la prématernelle
quatre ans qu'on propose, ça va offrir un service à des milliers d'enfants qui n'en ont pas du tout actuellement. Donc, il n'y a pas d'opposition entre les CPE puis les maternelles quatre ans.
Au contraire, ce sont deux réseaux complémentaires.
Par ailleurs, pour les enseignants qui sont aux prises avec un nombre important
d'élèves en difficulté, ça va être un soulagement. Plus on va s'occuper tôt des enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage, plus les progrès vont se faire sentir rapidement. Pour
les parents aussi, ça va être un soulagement.
J'ai entendu la
crainte de certains selon laquelle quatre ans, c'est trop jeune pour envoyer un
enfant à l'école. Rassurez-vous, la
maternelle quatre ans est fondée sur des techniques adaptées au jeune âge, notamment
l'apprentissage par le jeu. Et, en plus, elle ne sera pas obligatoire,
donc vous aurez le choix entre le CPE et la maternelle quatre ans.
Et
ce que je trouve le plus décevant, c'est d'entendre le discours fataliste. J'en
entends certains nous dire : On ne
sera pas capables d'offrir des services à tous les enfants de quatre ans d'ici
cinq ans, hein? On se donne cinq ans pour faire ça, mais il y en a qui disent : On ne sera pas capables. Je
trouve que ce discours manque d'ambition, manque de volonté politique,
ça manque d'audace et de fierté.
On
va aussi ajouter cinq heures par semaine de présence dans toutes les écoles
secondaires. Cette période va être utilisée pour trois types
d'activité : les sports, les arts et l'aide aux devoirs. Je suis convaincu
que ces activités vont aider nos enfants à
mieux réussir. Donc, votre gouvernement a l'ambition d'offrir à chaque enfant la possibilité d'aller au bout de son
potentiel. Ce défi, on va le relever avec les enseignants, d'abord en leur offrant la stabilité du financement dont je parlais un peu plus tôt, ensuite en les
entourant de professionnels qui vont pouvoir les soutenir et puis en valorisant
la profession d'enseignant. Être un
enseignant, ça devrait être parmi les emplois les plus prestigieux dans notre
société. On va aller de l'avant avec
notre engagement de mieux payer les enseignants en début de carrière. Et je
compte aussi sur le ministre de l'Éducation, qui est passé par là, pour
multiplier les petits gestes qui, au bout du compte, font une grande différence
dans le travail quotidien de ceux qui se dévouent pour nos enfants.
Et,
pour réussir ce changement, oui, on compte sur nos enseignants, nos directeurs
d'école, nos parents. C'est dans les écoles que se vivent les réalités
concrètes. Ce sont les équipes-écoles qui sont les mieux placées pour définir
les besoins. Donc, les commissions scolaires
vont être transformées en centres de services, les élections scolaires et les
postes de commissaire vont être abolis. Ça va être les équipes-écoles
qui vont prendre les décisions qui les concernent.
Parlant des écoles, des centaines d'écoles ont
besoin de rénovations urgentes, donc il va falloir en rénover puis
il va falloir aussi en construire, en
construire de plus belles. Je ne suis pas réputé pour être un rêveur, mais, sur
ce dossier-là, je rêve. Je rêve qu'on
ait, au Québec, les plus belles écoles, parce que,
oui, je suis convaincu que la beauté contribue à la réussite. La beauté, ça favorise le climat de
travail pour les enseignants, puis la beauté, ça donne le goût de l'école aux
enfants.
Je
n'oublie pas nos collèges, nos universités, qui jouent un rôle très important de formation
mais aussi de recherche scientifique. Pour le gouvernement, l'éducation supérieure est aussi un levier pour créer de la
richesse, pour les étudiants d'abord mais aussi pour toute la société.
J'insiste particulièrement sur l'importance de rapprocher les chercheurs et les
entrepreneurs parce qu'en les mettant ensemble on peut innover puis on peut
enrichir toute la société.
Dans
les années 60, le Québec a donné une forte impulsion à son développement
en investissant massivement en
éducation. On a fait beaucoup de progrès comme peuple depuis ce temps-là. Il
est temps de s'y remettre puis de donner une nouvelle impulsion. L'éducation, c'est le facteur le plus important de
bien-être, d'épanouissement, de richesse des individus mais aussi des collectivités. Quand on parle de l'avenir de la
nation québécoise, on parle d'abord d'éducation. Donc, je suis très fier
de vous confirmer que l'éducation va être la priorité du nouveau gouvernement.
Notre deuxième priorité, ça va être
l'économie, l'économie au sens large. Vous le savez, on l'a beaucoup dit, le
nombre sans précédent d'entrepreneurs, de
gestionnaires, d'anciens dirigeants de grandes entreprises est à un niveau
unique dans notre gouvernement. Et, je le sais, tous ces gens veulent enrichir les
Québécois, enrichir le Québec. Pas parce
que la richesse, c'est une fin en soi, parce
que la richesse, c'est comme ça qu'on
peut se donner les moyens de nos ambitions, puis on en a des grandes,
ambitions.
Augmenter
notre niveau de richesse, ça va nous permettre de nous offrir de meilleurs
services publics dans tous les domaines :
en éducation, en santé, en environnement, dans les infrastructures de transport, en culture. Et augmenter notre niveau de
richesse, ça va aussi nous permettre de réduire le fardeau fiscal, qui est beaucoup
trop lourd actuellement.
Là
aussi, il faut avoir de l'audace. Le nouveau gouvernement est audacieux.
Moi, je n'accepte pas que le niveau de richesse au Québec
soit moins élevé que celui de nos voisins. J'ai la conviction qu'on est
capables de mieux faire, on est
capables de rattraper le niveau de richesse de nos voisins. C'est sûr que c'est
un objectif à long terme. Ça va prendre quelques
décennies, mais il faut commencer quelque part. Il faut se débarrasser de la
péréquation, c'est une question d'autonomie, mais aussi une question de fierté.
Quand
on parle d'économie au sens large, on va commencer par venir en aide
aux Québécois, qui, au cours des dernières années, ont été accablés par
des augmentations de taxes et de tarifs de toutes sortes. Je pense, entre
autres, aux familles de la classe moyenne, je pense
aussi aux retraités à bas revenus. Donc, le gouvernement, oui, va remettre
de l'argent dans le portefeuille des Québécois.
• (15 h 50) •
Actuellement, et puis on l'a beaucoup entendu pendant la campagne électorale, il y a beaucoup
de pères puis de mères de famille qui
travaillent fort, mais qui ont de la
misère à arriver à la fin du mois. Et il y a une absurdité dans le régime actuel d'allocations familiales qui fait en
sorte que le soutien financier est moins important pour le deuxième, le troisième enfant et les suivants par rapport au
deuxième. C'est comme si l'État considérait que ça coûte moins cher avoir
un deuxième, un troisième enfant que d'avoir
le premier. On va changer cette situation en créant un nouveau programme
plus simple, plus logique, plus généreux, et
donc les parents vont recevoir des montants plus élevés qu'à l'heure actuelle
à partir du deuxième enfant. Et, je le
précise, quand on parle des enfants, on parle de tous les enfants et les jeunes
de moins de 18 ans. Donc, on va toucher beaucoup de parents.
Donc,
on va remettre de l'argent avec les nouvelles allocations aux familles et on va
aussi remettre de l'argent dans les poches des familles de la classe moyenne qui ont
subi un choc fiscal avec l'augmentation subite, non annoncée, des tarifs de garde. Certains parents ont payé des
milliers de dollars de plus. Pourtant, ces familles paient déjà une
part importante de l'impôt sur le revenu, ce qui permet de
financer les services de garde subventionnés. Donc, d'exiger de ces parents une contribution supplémentaire, c'est injuste, c'est injustifié. On ne doit pas réduire la dette de
l'État en endettant les familles.
Donc, le nouveau gouvernement va changer ça en abolissant cette contribution
injuste et en ramenant le tarif unique des garderies subventionnées pour
toutes les familles.
Les
familles ont aussi subi des augmentations de taxe scolaire en moyenne de plus de 100 % au
cours des 15 dernières années.
L'ancien gouvernement avait amorcé un virage pour les réduire dans
certaines régions où les taux étaient différents d'une commission
scolaire à l'autre. Malheureusement, l'injustice perdure entre les régions. Au Saguenay—Lac-Saint-Jean et en Mauricie, par exemple, les
propriétaires paient un taux de taxe scolaire trois fois plus élevé qu'ailleurs pour les mêmes services. Encore
une fois, c'est injuste, injustifiable, et le nouveau gouvernement va changer ça avec un taux unique de taxe scolaire à
la grandeur du Québec, le taux le plus bas. Cette importante baisse de taxe scolaire va aider les jeunes familles qui
veulent acheter une maison et elle va aussi venir en aide aux retraités dont
les rentes ne sont souvent pas indexées à la hausse du coût de la vie. On va
donc corriger une injustice et, du même coup, on va offrir une importante baisse de taxes qui va laisser plus
d'argent dans les poches des Québécois, aussi dans les économies
locales.
Ça, ce sont les
engagements qu'on a pris puis qu'on va respecter. Mais il y a une autre chose. L'avantage
des campagnes électorales, c'est qu'on est sur le terrain, qu'on est en
contact avec les Québécois. Et, au cours de la dernière campagne, j'ai beaucoup été interpelé par le cri du coeur de retraités à bas
revenus. Je veux dire à ces retraités : On ne vous a pas oubliés. Le ministre des Finances
travaille déjà très fort, puis on devrait avoir des bonnes
nouvelles à vous annoncer très bientôt.
On
a donc l'ambition de remettre plus d'argent dans les poches des Québécois.
Je devrais dire laisser plus d'argent aux
Québécois parce
que c'est votre argent que gère le gouvernement, et on va en faire encore plus au
fur et à mesure qu'on va augmenter la richesse au Québec.
Je
l'ai dit tantôt, le moyen le plus puissant pour créer de la richesse, c'est l'éducation, mais il y a d'autres leviers. L'autre levier important pour créer de la richesse, c'est d'attirer plus
d'investissements des entreprises au Québec. C'est avec
des investissements privés qu'on va augmenter la productivité, qu'on
va créer des emplois mieux payés, qu'on va créer de la richesse.
Or,
au Québec, on a un déficit très important d'investissement
des entreprises, et je crois que le gouvernement a un
rôle à jouer pour régler ce problème. Il faut d'abord qu'on change les façons
de faire au ministère de l'Économie et chez
Investissement Québec. Il va falloir, encore là, faire preuve de beaucoup
plus d'audace. Le ministre de
l'Économie et de l'Innovation
est déjà au travail pour remodeler un Investissement Québec nouveau, plus agile, plus volontaire, plus ambitieux, plus
entreprenant.
On
doit aussi mieux arrimer la recherche, l'innovation, l'entrepreneurship et la beauté. J'ai lancé, il y a
cinq ans, l'idée du Projet Saint-Laurent, donc créer des zones d'innovation au bord de l'eau. Ces zones vont
pouvoir regrouper, dans un bel environnement, un port, un pôle
ferroviaire, un campus de recherche et des entreprises innovantes.
Le gouvernement doit aussi
mettre en place une fiscalité qui encourage l'investissement des entreprises,
et l'État doit aussi être plus efficace dans
l'octroi des permis. Il ne s'agit pas de réduire les exigences, mais de réduire
les délais. En ce moment, il y a
beaucoup trop de bureaucratie inutile. C'est beaucoup trop long, trop
fastidieux. Le fardeau administratif des entreprises doit être allégé.
J'ai un
message pour les entrepreneurs québécois. Quand je parle d'entrepreneurs,
j'inclus, bien sûr, les entrepreneurs
agricoles. Votre gouvernement compte des dizaines d'entrepreneurs. Mmes, MM.
les entrepreneurs, sortez les projets de vos tiroirs, on va vous aider à
les réaliser maintenant. Donc, c'est le temps d'investir.
J'ai commencé
aussi à porter ce message à l'international. Je l'ai fait à Erevan, je l'ai
fait à Boston, à Toronto, un message qui va être porté par le ministre de
l'Économie et de l'Innovation, mais aussi par la ministre des Relations internationales. Donc, on va dire à tout le monde
partout : Venez investir chez nous, on va vous accueillir à bras ouverts.
Et les relations internationales du Québec vont
prendre un accent qui va être beaucoup plus commercial pour promouvoir nos
exportations bureau par bureau. Ça commence, bien sûr, par notre partenaire aux
États-Unis, mais le gouvernement va aussi
approfondir notre relation exceptionnelle avec la France, une porte d'entrée
privilégiée pour toute l'Europe, alors
que le Québec, de son côté, doit devenir la porte d'entrée des entreprises
européennes pour l'Amérique du Nord.
On va multiplier aussi l'augmentation puis le travail pour augmenter les
exportations dans les pays francophones. Je pense, entre autres, à l'Afrique, il y a des opportunités aussi au
Mexique, et on doit en faire plus aussi pour aider nos entreprises à
avoir accès à l'immense marché de l'Asie.
• (16 heures) •
Donc, pour
élever notre richesse, on doit, pays par pays, augmenter nos exportations,
diversifier nos marchés parce qu'on a
un voisin qui est plutôt protectionniste. Donc, on doit regarder outre-mer,
mais n'oublions pas de nous tourner vers nos voisins canadiens. On doit
maximiser les échanges commerciaux avec les provinces et on va s'y atteler.
J'ai aussi
commencé à faire la promotion de notre projet d'alliance énergétique avec les
autres provinces. Il faut convaincre
les États de la Nouvelle-Angleterre et les États du Nord-Est américain de
profiter de l'énergie verte abondante et
abordable au Québec. Tous nos voisins sont aux prises avec des défis
d'approvisionnement en électricité et des défis aussi de réduire les gaz à effet de serre. Donc, dans ce contexte, il
faut voir le Québec comme la batterie du nord-est de l'Amérique. Le Québec a le potentiel de devenir
une superpuissance énergétique. Nous pouvons aider nos voisins à réduire leurs
coûts d'approvisionnement et nous pouvons remplacer le charbon, le gaz et le
nucléaire par une énergie propre. Avec notre
électricité, nous avons le potentiel de contribuer à faire du Nord-Est
américain une région plus compétitive et plus verte. C'est
gagnant-gagnant pour le Québec et pour nos voisins.
Notre énergie
propre doit aussi devenir un attrait pour les investissements privés ici, sur
notre territoire. On peut penser aux
centres de données, aux industries de la fabrication, à la production agricole
en serre puis à plusieurs autres secteurs.
Plus la pression va augmenter pour réduire les émissions de GES dans le monde,
et plus l'énergie propre du Québec va devenir un facteur clé dans les
décisions d'investissement. Et, au fur et à mesure qu'on va réussir à vendre
plus d'électricité et donc à éliminer nos surplus d'électricité, bien, il va
falloir relancer la production, mais on va le faire dans l'ordre, d'abord avec
ce qui coûte le moins cher, l'efficacité énergétique. Il faut aider nos
entreprises à être plus efficaces, aider les
Québécois à diminuer leurs factures d'électricité. Ensuite, oui, l'éolien.
C'est possible actuellement de construire
de l'éolien à des prix compétitifs, mais quand les besoins vont être là,
seulement quand les besoins vont être là.
Il y aura
aussi des projets de barrages qui
pourront être construits une fois qu'on aura conclu des contrats d'exportation avec nos voisins. C'est ça,
la vision audacieuse de votre gouvernement, nous enrichir collectivement avec notre énergie propre, de le faire au bénéfice des Québécois
mais aussi au bénéfice de nos voisins, des nations autochtones
et de l'environnement.
Pour
développer notre économie, il faut aussi répondre à la pénurie de main-d'oeuvre qui frappe certaines industries, mais il y a plusieurs façons d'y
répondre. D'abord, il faut beaucoup mieux arrimer la formation avec les besoins
des entreprises. Il faut aussi encourager les travailleurs âgés qui veulent travailler à temps partiel à le
faire sans être pénalisés par la fiscalité. On entend des voix — je
les entendais il y a quelques secondes — pour qui la seule solution
est l'immigration, sans égard à nos
capacités d'intégration. Si la politique actuelle était viable, comme dirait
l'autre, on le saurait, mais cette politique n'a pas empêché justement
la pénurie de main-d'oeuvre, en particulier dans nos régions.
Donc,
l'immigration fait partie de la solution, mais il va falloir changer de cap. Le
premier changement consiste à mieux
arrimer les critères de sélection des immigrants aux besoins des entreprises.
Le ministre de l'Éducation, avec le ministre
de l'Emploi, travaille déjà à cet arrimage. La priorité sera maintenant donnée
aux candidats à l'immigration qui ont
déjà un lien d'emploi avec une entreprise québécoise et la priorité va être
encore plus grande pour un emploi en région.
On va aussi mettre en place un parcours
accéléré pour ceux qui désirent passer du statut de travailleur étranger à celui d'immigrant. Donc, ce sont des gestes concrets qui
vont nous permettre de combler rapidement des besoins. Évidemment que, pour y arriver, on va devoir compter sur la
collaboration du gouvernement fédéral pour accélérer la venue de travailleurs
étrangers.
Donc, le
gouvernement va accorder autant d'importance aux régions qu'aux grands centres.
Pour aider les régions à développer leur économie, on va renverser la
centralisation à l'oeuvre depuis quelques années, on va se donner un
plan pour déplacer des postes gouvernementaux en région, on va revoir le rôle
d'Investissement Québec pour développer beaucoup
plus d'emplois en région et on va enfin se donner un plan pour installer
Internet haute vitesse sur l'ensemble du territoire.
Une autre
condition de notre enrichissement collectif, c'est d'avoir des finances
publiques saines, hein? Notre ministre
des Finances nous le dit souvent. Nos finances publiques sont saines, mais au
prix d'un fardeau fiscal beaucoup trop
élevé, beaucoup plus élevé que celui de nos voisins. On peut faire mieux en
matière de gestion. D'ailleurs, le président du Conseil du trésor est déjà à l'oeuvre presque jour et nuit. Et chacun
des ministres a le mandat de maximiser l'utilisation des fonds publics. Et je demande à tous les
employés de l'État de faire la même chose. Chaque dollar géré par l'État a été durement gagné par les Québécois et chaque dollar
compte. Je pense, entre autres — où est-ce qu'il est, mon ami Éric? — au chantier
piloté par le ministre délégué à la Transformation numérique. Depuis beaucoup
trop d'années, les technologies de
l'information du gouvernement du Québec ont été déployées en silo en
multipliant les petits royaumes numériques dans chaque ministère, dans chaque organisme. Cette façon de faire est
très inefficace, très coûteuse. Les Québécois n'en ont pas pour leur argent, et les services ne sont
pas à la hauteur. Le gouvernement a donc l'intention de mettre en oeuvre
une véritable révolution numérique
gouvernementale qui va générer des économies substantielles et qui va
permettre, en même temps, d'offrir des services beaucoup plus efficaces
aux Québécois.
• (16 h 10) •
Quand on
parle de gestion, il faut aussi bien comprendre qu'on doit minimiser la dette
qu'on laisse aux prochaines générations.
Tous les gouvernements depuis celui de Lucien Bouchard ont suivi la trajectoire
qu'on s'était donnée à l'époque. Le
résultat, c'est que le poids de la dette publique sur le PIB a cessé
d'augmenter. Le gouvernement doit poursuivre dans cette direction. Votre gouvernement entend donc
gérer les finances de façon responsable, donc pas de déficit, puis on va
continuer de réduire le poids de la dette publique.
Pour terminer
sur l'économie et les finances, j'aimerais revenir sur une entente très
importante, l'entente avec les
médecins spécialistes, d'abord pour redire, comme la très vaste majorité des
Québécois, que j'éprouve un grand respect pour les médecins, pour la qualité des soins, pour leur grand
professionnalisme. Par contre, le niveau de rémunération des médecins spécialistes doit être équitable avec les
autres travailleurs québécois. Les travailleurs québécois, incluant les médecins de famille, incluant les infirmières, ont
un écart salarial négatif avec leurs homologues des autres provinces. On a convenu, avec le syndicat des médecins
spécialistes, de confier un mandat à un organisme indépendant pour comparer
leur rémunération à celle de leurs homologues des autres provinces, et, oui, le
gouvernement va procéder aux réajustements à partir des résultats de cette
étude.
Le Québec
doit donc relever un grand défi économique, rejoindre le niveau de richesse de
nos voisins, mais on doit, au même
moment, relever un autre grand défi. La survie de notre planète est en jeu, et je ne peux pas ignorer ce défi de
l'urgence climatique et continuer de
regarder mes deux fils dans les yeux. L'audace dans ce domaine consiste à
regarder la réalité en face, à nous retrousser les manches malgré
l'ampleur colossale du défi qu'on a devant nous.
Malheureusement, lorsqu'on parle d'émissions de gaz
à effet de serre, le Québec nage en pleine noirceur. Le dernier inventaire des émissions
de gaz à effet de serre du Québec
date de 2015. En vertu de ce dernier bilan, le Québec avait
réduit ses émissions de gaz à effet
de serre depuis 1990 de seulement
8,8 %, alors que l'objectif pour
2020, c'est une réduction de
20 %. On n'a trouvé aucun plan sérieux, aucun plan chiffré de l'ancien
gouvernement pour atteindre l'objectif de
2020. Pire, on a constaté une gestion déficiente du Fonds vert, sans indicateur
de performance, sans mesure de résultat. Donc, on a besoin, pour commencer, de connaître le bilan actuel du
gouvernement, où on en est aujourd'hui concernant la réduction de GES. J'ai mandaté une équipe pour
préparer ce bilan le plus rapidement possible. Quand on va avoir ce bilan, on
va ensuite examiner quels sont les meilleurs moyens pour réduire nos GES.
Est-ce que ça sera possible d'atteindre les cibles de 2020? Personne — personne — n'a les informations pour répondre à cette
question, mais on ne peut pas attendre, et le gouvernement va poser des
actions pour réduire les GES.
D'abord, on
va continuer d'utiliser le marché du carbone avec la Californie. On va aussi
investir de façon importante dans les
transports collectifs. On va surtout s'assurer que ça se réalise. Je regarde le
ministre des Transports. On ne veut plus
voir des projets, là, comme la ligne bleue du métro de Montréal qui traînent
pendant des années puis des années puis qui sont ré-ré-réannoncés. On
veut passer à l'action.
Donc, ces investissements vont bénéficier aux Québécois, qui vont pouvoir se déplacer de façon
plus efficace, plus confortable tout en réduisant la congestion et la
pollution, et ces investissements vont être structurants et vont bénéficier à
nos entreprises parce que nous, on va imposer un minimum de 25 % de
contenu local dans le matériel de transport.
On doit aussi accélérer l'électrification
des transports : trains, autobus, camions, autos. En plus de réduire nos
GES, l'électrification des transports
va nous enrichir en remplaçant nos importations de pétrole par l'électricité
propre qu'on produit chez nous. Donc,
le transport collectif, l'électrification, ce sont deux domaines où la
croissance économique et la lutte aux
changements climatiques vont de pair et servent les intérêts des Québécois. La même
logique s'applique à la décontamination des terrains en bordure du
fleuve, en particulier dans l'est de Montréal, mais aussi dans plusieurs régions au Québec. Il faut, et on va décontaminer
ces terrains, les mettre en valeur. Ça va permettre à la fois de restaurer
l'environnement et de créer de la richesse
avec des zones d'innovation pour rapprocher nos entrepreneurs et nos
chercheurs.
Maintenant,
si on est sérieux dans notre volonté de lutter contre les changements
climatiques, il faut éviter les discours idéologiques voulant que tous
les projets de développement soient néfastes. Et j'ai un exemple en tête :
le troisième lien. Vous avez raison. Il y a un projet structurant de transport
collectif à Québec, le tramway. Ce projet est emballant, on l'appuie, mais il
manque un morceau, il manque une connexion avec la Rive-Sud. Cette connexion,
ce troisième lien, devait être construite il
y a des décennies. On propose de corriger cette erreur, d'en profiter pour
interconnecter les deux rives avec le transport collectif.
Malheureusement, certains ont décidé d'en faire un symbole idéologique antienvironnement. Le gouvernement a pris un engagement auprès de la population
du Québec, un engagement
auprès de la population de Québec, et on va aller de l'avant. Le troisième lien
va permettre de compléter le projet de transport collectif structurant de
Québec, de réduire la congestion sur la Rive-Sud et le kilométrage parcouru par
les camions de marchandises. Et, loin de
vouloir défigurer l'île d'Orléans, on peut même imaginer démanteler les pylônes
d'Hydro-Québec qui défigurent le paysage et faire passer les câbles électriques
par le troisième lien. Donc, on peut faire du troisième lien un épouvantail ou
un repoussoir ou en faire un projet de développement durable permettant de construire un véritable système
de transport structurant pour les deux rives en même temps qu'on embellit le
paysage, et c'est ça, l'intention du gouvernement.
Maintenant, parmi nos trois grandes priorités, il en reste
une : la santé. Dans ce domaine, notre objectif, c'est de permettre aux Québécois de voir rapidement
un médecin, une infirmière, un pharmacien quand ils sont malades. Ça devrait
aller de soi, mais ce n'est pas le cas. Le personnel
du réseau de la santé a été durement éprouvé au cours des dernières années, et les Québécois ont perdu confiance.
La ministre de la Santé et son équipe vont éviter les changements de
structure, les bouleversements
inutiles, les grandes promesses. On va plutôt avancer un pas à la fois, main
dans la main avec les professionnels en soins, et on va améliorer concrètement la situation. Le gouvernement va d'abord s'atteler à renforcer la première ligne. On doit inciter les médecins de
famille à prendre en charge leurs patients, à déléguer plus d'actes médicaux
aux autres professionnels de la santé au sein des groupes de médecine familiale,
les GMF. Donc, le gouvernement va négocier
un nouveau mode de rémunération avec les médecins de famille : moins de
paiement à l'acte, plus de rémunération
pour la prise en charge des Québécois.
• (16 h 20) •
Donc, une
première ligne forte, d'abord les médecins de famille. Ensuite, ça veut dire
plus de soins et de services à domicile. Le gouvernement va y investir beaucoup
et rapidement. Ces changements vont permettre d'éviter que des patients
engorgent inutilement les urgences.
Il y a aussi,
au sein de la population québécoise,
des centaines de milliers de héros du quotidien qui s'occupent, avec un dévouement hors du commun, de nos aînés en
perte d'autonomie ou de leurs enfants qui sont handicapés, parfois lourdement. Ces héros, souvent des héroïnes,
supportent un fardeau exigeant. C'est une réalité à laquelle la ministre des
Aînés et des Proches aidants m'a
sensibilisé. Votre gouvernement va vous venir en aide en finançant des maisons
de répit et en adoptant une politique
nationale des proches aidants. Et pour les parents — je vois Marilyne — d'enfants lourdement handicapés je
réitère notre engagement : on va les aider.
Le
gouvernement est aussi déterminé à insuffler une bonne dose d'humanisme dans
les soins prodigués aux aînés et
aussi, dans certains cas, aux plus jeunes patients dans les CHSLD. J'en profite
pour saluer le travail essentiel des préposés aux bénéficiaires. Votre
gouvernement va accélérer la rénovation des établissements qui peuvent l'être
et augmenter le nombre de préposés. Et, pour
l'avenir, avec la population qui vieillit, on doit se préparer et imaginer un
modèle plus humain, plus moderne,
mieux adapté aux soins de longue durée, un modèle d'établissements qui
favorisent de meilleurs soins et un milieu de travail mieux adapté pour
le personnel. Les maisons des aînés, c'est le projet d'une génération. Ce
modèle, le gouvernement va le définir avec les spécialistes, les usagers, le
personnel, et on va le mettre en oeuvre.
Maintenant,
parmi les questions de santé publique qui nous préoccupent, il y a aussi la légalisation du
cannabis, hein? Je regarde mon ami
Lionel. Le gouvernement a décidé, avec Lionel, d'adopter dans ce dossier une
approche de santé publique, une
approche qui vise à protéger, d'abord et avant tout, les jeunes. Le ministre
délégué à la Santé et aux Services publics
est en train de préparer un projet de loi presque fini qui va ramener à
21 ans l'âge légal et qui va interdire de fumer du cannabis dans
les lieux publics.
Donc,
éducation, économie, santé, c'est ça, nos trois grandes priorités, mais il y a
aussi plusieurs autres enjeux qui retiennent l'attention du gouvernement.
D'abord, la laïcité de l'État et les signes
religieux. Cette question traîne depuis plus de 10 ans maintenant. Les Québécois en ont assez, ils veulent qu'on
règle cette question. Et notre engagement est très clair depuis
longtemps : le port de signes
religieux va être interdit pour les employés de l'État en position d'autorité,
y compris les enseignants de niveaux primaire et secondaire. Il s'agit
d'une position raisonnable. On va être fermes et on va bouger rapidement.
En matière
d'immigration, d'abord, j'aimerais préciser une chose d'entrée de jeu, à ma
connaissance, tous les élus de
l'Assemblée nationale sont en faveur de l'immigration. Les Québécois sont
ouverts, accueillants, mais on doit débattre d'immigration calmement,
sereinement, en évitant les accusations délirantes qu'on a entendues trop souvent
dans les dernières années. On doit éviter de
regarder de haut, avec mépris, les inquiétudes légitimes de la population
québécoise. Le gouvernement a pris l'engagement de mieux intégrer les immigrants, qu'on a résumé par la formule
suivante : en prendre moins mais
en prendre soin. L'objectif est clair, on veut réduire les seuils d'immigration
pour avoir les moyens de mieux intégrer les immigrants au marché du
travail, à la majorité francophone et au partage de nos valeurs communes.
En parlant de
notre langue et de nos valeurs, je veux vous parler de culture. La culture,
c'est l'âme d'un peuple. La culture,
ça fait partie de ce qu'on est. La culture, ça fait partie du bonheur de vivre.
La culture québécoise nous rend fiers.
Et la culture, c'est aussi un important moteur économique dans toutes les
régions du Québec, c'est une formidable vitrine pour le Québec, et je suis convaincu que la ministre de la Culture
va nous rendre encore plus fiers d'être Québécois avec la culture.
En matière de
justice, on a aussi plusieurs défis de ce côté-là. Le premier défi consiste à
accélérer l'administration de la
justice pour éviter les délais déraisonnables en modernisant le système et en
le finançant correctement. Le deuxième défi
consiste à améliorer l'accès à la justice pour les Québécois de la classe
moyenne, ceux qui ne sont pas assez riches pour se payer une défense, pas assez démunis pour avoir accès à l'aide
juridique. Le troisième grand défi est celui du droit de la famille, qui doit être réformé de fond en
comble pour tenir compte des réalités d'aujourd'hui. La ministre de la Justice
est déjà au travail sur ces trois fronts.
C'est très important que les Québécois aient confiance et qu'ils aient accès au
système de justice.
L'autre
enjeu, c'est le mode de scrutin proportionnel mixte. Les Québécois souhaitent
que les partis collaborent davantage,
et une telle réforme a le potentiel de changer la culture politique dans le bon
sens, en atténuant la partisanerie. On
s'est engagés à déposer un projet de loi visant à modifier le mode de scrutin
dans la première année de notre mandat. Le délai est court, la ministre de la Justice a donc déjà commencé à travailler. On a l'intention de respecter cet engagement et de travailler de bonne foi avec les députés
des autres partis. Ce qui nous guide, ce qui nous guide, dans cette réforme,
c'est une représentation des élus
plus fidèle au vote exprimé, mis en équilibre avec le poids des régions et la
stabilité des futurs gouvernements.
Cette
réforme, qui touche au fonctionnement de notre démocratie, nécessite un
consensus politique; pas une unanimité, un
consensus politique. J'invite donc tous les députés de l'opposition à y travailler
avec le gouvernement de façon constructive et avec une bonne foi
réciproque.
• (16 h 30) •
M.
le Président, Mmes, MM. les députés, on a beaucoup de travail devant nous. Dans
les prochaines années, on va certainement
avoir des débats animés, parfois très vifs, mais n'oublions pas une
chose : ce que nous partageons est plus important que ce qui nous
divise. Nous représentons les Québécois et nous travaillons tous pour eux. Je
le redis aux Québécois : Nous formons votre gouvernement.
Et
je termine en vous disant : Nous avons un adversaire redoutable : la
peur, la peur de ne pas être capables, la peur de nous tromper, la peur du changement. Ce sentiment est humain, très
humain, mais on doit le vaincre en y opposant la fierté et l'audace.
Oui, fierté et audace, c'est ça qui va guider votre gouvernement. Merci.
(Applaudissements)
Motion proposant que l'Assemblée approuve
la politique générale du gouvernement
M. Legault :
M. le Président, conformément à l'article 45 de notre règlement, j'invite l'Assemblée
nationale à adopter la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale approuve la politique générale du gouvernement.»
Le Président :
Merci, M. le premier ministre. Votre motion est maintenant présentée.
Bien,
je remarque M. le leader de l'opposition officielle pour une question de
règlement. Je suis prêt à vous écouter, M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Proulx :
Merci, M. le Président. Vous allez me permettre aujourd'hui d'invoquer une
première question de règlement dans
cette législature. Je le fais, M. le Président, en... Et, conformément aux
articles 66 et suivants de notre règlement, vous me permettrez de signaler ce qui m'apparaît une question de
violation des privilèges des membres de cette Assemblée.
J'en
ai été informé, M. le Président, dès le début de l'allocution du premier
ministre, mais, par courtoisie et par respect pour celui-ci, j'ai décidé
d'attendre qu'il puisse terminer avant de vous en saisir.
Il
apparaît, M. le Président, que l'entièreté du discours inaugural... du discours
d'ouverture, pardon, du premier ministre
a été portée à la connaissance de tiers, donc des journalistes, avant d'être
remis ici à l'ensemble des députés de cette Assemblée.
Je
vous rappelle, M. le Président, qu'il y a déjà eu une décision en ce sens en
2012. Le gouvernement du Parti québécois
de l'époque avait fait la même chose, et le leader de l'opposition officielle
s'était levé en cette Chambre, avait invoqué,
M. le Président, comme c'est le cas, l'article 69, ce que je fais
aujourd'hui, la question de règlement, et une décision avait été rendue
par le président de l'époque pour condamner le gouvernement de l'époque.
Vous
conviendrez, M. le Président, que nous sommes dans un moment important. Il y a
discours d'ouverture, ce sont des
affaires prioritaires. Il y a, manifestement et à première vue, outrage à nos
règles, et j'ai donc l'intention, M. le Président, et je vous en informe, de soulever une question de privilège
en ce sens, et un avis vous sera transmis conformément au règlement et à nos règles. L'article 69 me
le demande, M. le Président, je me devais d'agir ainsi. Ça devait être fait au
moment où j'en prenais connaissance, ça a été fait. Voilà, M. le Président.
Le
Président : Merci, M. le leader de l'opposition officielle.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à ce sujet? M. le leader du
gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je prends note de la question,
qui sera communiquée par le leader de l'opposition officielle, et nous
aurons l'occasion d'en débattre certainement.
Mais
soyez assurés que le gouvernement collaborera avec les oppositions pour faire
fonctionner ce Parlement. Et nous
serons... Et j'espère que tous les collègues parlementaires respecteront les
règles de fonctionnement du Parlement qu'on se dote. Merci, M. le
Président.
Le
Président : Merci, M. le leader du gouvernement. Y a-t-il
d'autres interventions à ce sujet? Bien, je vous remercie.
Je vais évidemment
prendre le soin d'analyser cette importante question, elle est importante, il
va de soi, à la lumière des principes
existants, évidemment, de la jurisprudence en notions parlementaires. Et je
prends donc la question soulevée en délibéré.
Ceci
dit, Mmes, MM. les députés, je vous prie de demeurer à vos places durant
quelques instants, le temps de nous permettre de vous accueillir à la
salle du Conseil législatif.
Ajournement
Et,
sur ce, je lève donc la séance. Et, conformément aux dispositions du règlement,
les travaux de l'Assemblée sont ajournés au jeudi 29 novembre 2018,
à 9 h 40.
(Fin de la séance à 16 h 38)