(Neuf
heures quarante minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous souhaite une très bonne séance.
Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
en sommes à la rubrique de la déclaration des députés, et je cède la parole à M. le député de Beauce-Sud.
Souligner le
60e anniversaire de l'organisme Ambulance
Saint-Jean, division 335, Saint-Georges
M. Paul Busque
M. Busque :
Merci, M. le Président. Alors, M.
le Président, il me fait plaisir de
profiter de cette occasion afin de
souligner le 60e anniversaire de l'unité 335, Saint-Georges,
Ambulance Saint-Jean. Cet organisme permet aux citoyens d'améliorer leur santé, leur sécurité et leur
qualité de vie en leur offrant de la formation et des services communautaires.
Je
tiens à féliciter tous les bénévoles pour leur implication dans la communauté.
De par leur participation et leur présence
à divers événements, sportifs, culturels ou autres, ils apportent un sentiment
de sécurité et assurent un soutien à toute la population. Félicitations
pour votre 60e anniversaire et encore longue vie! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Beauce-Sud. M. le député de Matane-Matapédia.
Souligner le
35e anniversaire de l'usine Uniboard Canada, division Sayabec
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
M. le Président, le 20 août 1981, le premier ministre du Québec,
M. René Lévesque, annonçait à Sayabec, dans la vallée de la Matapédia, la
construction de la plus importante usine de fabrication de panneaux de particules et de mélamine en Amérique du Nord.
Connue à ses débuts sous le nom de Panneaux de la vallée ou encore
Panval, Uniboard Canada, division Sayabec, souligne cette année son
35e anniversaire.
Le premier panneau de
particules fut produit en décembre 1982. Puis, quelques mois plus tard, les premiers
panneaux mélaminés destinés au marché furent disponibles.
Actuellement, l'usine
de Sayabec, le plus important employeur privé de ma circonscription, emploie
environ 400 employés. Elle est un chef de file dans son secteur
d'activité.
Je
tiens à saluer le travail de tous les acteurs qui, au fil de ces
35 années, ont rendu possible le développement d'une telle entreprise. Et je tiens surtout à
féliciter tous les fiers travailleurs et travailleuses qui contribuent chaque
jour au succès d'Uniboard à Sayabec.
Cette usine est précieuse à mes yeux, et je vais la défendre tout au long de
mon action politique. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à vous, M.
le leader de l'opposition officielle et député de Matane-Matapédia. M.
le député d'Ungava, à vous la parole.
Rendre hommage à
Mme Pamela Stevenson, une jeune femme inuite
membre du Corps de police régional Kativik
M. Jean Boucher
M. Boucher :
Bon matin, M. le Président. Bonjour, chers collègues. «Ullaakkut.»
«Good morning.»
Je
prends aujourd'hui quelques secondes pour féliciter et saluer le travail d'une
jeune femme du Nunavik. En octobre dernier,
Pamela Stevenson est devenue la seule femme «Inuk» à travailler à titre de
policière au Corps de police régional
Kativik, à Kuujjuaq. Du haut de ses 22 ans, Pamela s'est démarquée tout au
long de ses formations, que ce soit au collège ou à l'École nationale de
police du Québec.
J'ai
eu la chance de la rencontrer, le mois d'octobre dernier, où elle était prête à
surmonter ce nouveau défi. I
was very impressed
by her commitment to her role within the community. I have no doubt that she
will become a role model for every Nunavummiut.
Congratulations,
Pamela! «Pisitik.» «Nakurmiik.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
d'Ungava. Mme la députée de Louis-Hébert, à vous la parole pour votre
déclaration.
Souligner le travail des
bénévoles du Mouvement des
services à la communauté du Cap-Rouge inc.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Merci, M. le Président. Ce matin, j'ai le privilège de
pouvoir souligner le travail exceptionnel et la générosité qui caractérisent les quelque 70 bénévoles qui
s'investissent dans le Mouvement des services à la communauté du
Cap-Rouge.
Sous la
houlette de la très dynamique directrice générale, Mme Catherine Giroux, qui
est présente ici ce matin, l'organisation
carougeoise concentre une grande partie de son énergie au soutien et au
maintien à domicile. Actions de prévention,
fourniture de repas, accompagnement en fin de vie, transport vers l'hôpital,
visites d'amitié, voici quelques exemples
de leur très large spectre d'intervention. Mais la générosité ne s'arrête pas
là. Qu'il s'agisse du cas d'un nourrisson dont la famille est en détresse, d'un centenaire ou d'une famille dans
le besoin, rien n'altère la détermination des bénévoles pour prêter
main-forte et venir en aide aux plus démunis de Cap-Rouge.
Je souhaite
particulièrement féliciter Mmes Huguette Poirier, Lisette Dubuc et Monique
Guay qui, depuis 41 ans, se portent volontaires au sein de cette
organisation. Ces femmes d'exception constituent à la fois le coeur, l'esprit humanitaire et l'action généreuse de Louis-Hébert.
Elles sont source d'inspiration, et je veux leur dire toute ma gratitude.
Bravo à toute votre équipe!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci. Merci à vous, Mme la
députée de Louis-Hébert. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, à vous la
parole.
Rendre hommage à Mme Rose Fierimonte, première femme
présidente de
l'Association patronale des entreprises en construction du Québec
Mme Rita Lc de Santis
Mme de
Santis : Merci, M. le Président. Je veux souligner l'engagement
communautaire et professionnel d'une femme
extraordinaire, Rose Fierimonte, première présidente de l'Association patronale
des entreprises en construction du Québec depuis sa fondation, il y a
120 ans.
Rose est
également l'une des premières femmes à avoir créé sa propre entreprise dans le
domaine, construction Dorbec inc. Une
femme impliquée dans la cause des femmes, des personnes handicapées et dans un
milieu qui est reconnu pour être typiquement masculin : la
construction.
Rose s'est également vu remettre plusieurs
distinctions, dont celle du prix Hommage Crew M 2016, dans la catégorie
Excellence et Leadership, et celui de Femmes d'affaires du Québec 2015.
Elle
dit : «L'excellence n'a pas de sexe et on ne devrait pas regarder autre
chose que les compétences quand vient le temps de confier des projets de
construction.»
Thank you, Rose, for having always
maintained that a strong woman stands up for herself, but a stronger woman stands up for everyone else.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
Mme de Santis : Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Bourassa-Sauvé. M. le député de Gaspé, à vous la parole pour
votre déclaration.
Féliciter les récipiendaires de bourses du Fonds
Gérard-D.-Levesque
de la circonscription de Gaspé
M. Gaétan Lelièvre
M. Lelièvre : Merci, M. le
Président. Il me fait plaisir, aujourd'hui, de souligner les résultats
académiques exceptionnels réalisés par trois étudiantes et un étudiant de la
circonscription de Gaspé. Ces quatre récipiendaires ont récemment reçu une
bourse émise par la fondation communautaire Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine,
gestionnaire du Fonds Gérard-D.-Levesque.
Les récipiendaires sont Frédéric-Alexandre Michaud, de Sainte-Anne-des-Monts,
étudiant à la maîtrise en musique à
l'Université McGill; Julie Bourget, de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, étudiante en
administration des affaires à
l'Université Laval; Catherine St-Pierre, de Sainte-Anne-des-Monts, étudiante en
psychologie à l'Université Laval; Tanya Proulx, de Cap-Chat, étudiante
en techniques de comptabilité et de gestion au cégep de la Gaspésie et des
Îles.
À titre de député de la circonscription de
Gaspé, je tiens à féliciter ces quatre boursiers pour leur parcours académique
exceptionnel. Bravo à vous quatre! Vous êtes un modèle de persévérance. Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Gaspé.
Mme la députée de Verdun, à vous la parole.
Rendre
hommage aux Grands Verdunois
pour leur engagement communautaire
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Merci,
M. le Président. Le Groupe des Grands
Verdunois est un organisme à but non
lucratif et apolitique composé
de Verdunois et de Verdunoises qui ont l'honneur de porter ce titre depuis
1993. Mercredi soir, trois nouveaux membres
ont fait leur entrée dans la famille des Grands Verdunois. Je suis très
heureuse de saluer M. Robert
Beaulieu, notaire durant 40 ans à Verdun et impliqué dans plusieurs
organismes, qui a reçu le titre de Grand Bâtisseur verdunois, et M. Denis St-Laurent et Mme Martine
Mimeault, citoyen et citoyenne impliqués depuis de nombreuses années au
sein de la communauté, qui ont été nommés respectivement Grand Verdunois et
Grande Verdunoise.
À
titre de députée de Verdun, je tiens à féliciter chaleureusement ces hommes
et ces femmes qui font, à travers leur
implication et leur dévouement, un endroit où il fait bon vivre à Verdun. Merci
et félicitations à vous trois! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de Verdun. M. le
député de Deux-Montagnes, à vous la parole pour votre déclaration.
Souligner le succès de la
soirée Vivement impliqué pour la
persévérance de l'organisme Persévérons ensemble
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci,
M. le Président. J'aimerais vous
parler, ce matin, d'un organisme de ma circonscription,
Persévérons ensemble, qui regroupe des
partenaires qui se mobilisent afin de soutenir des actions concertées
favorisant la persévérance et la
réussite chez les jeunes. Cet organisme soutient les initiatives liées à la
lutte au décrochage scolaire en plus
de faire connaître et de valoriser les bons coups et les personnes qui ont un
impact positif par rapport à la persévérance scolaire des jeunes.
Hier
soir, à Saint-Eustache, Persévérons ensemble tenait sa soirée VIP, c'est-à-dire
la soirée Vivement impliqué pour la persévérance. Les participants à
cette soirée spéciale ont notamment pu assister à des prestations de jeunes persévérants talentueux. Cette soirée a permis à
l'organisme de récolter des fonds, destinés à des projets porteurs sur le
territoire de la commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles.
Félicitations
à M. Francis Charon, instigateur de Persévérons ensemble, et à toute son
équipe! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Et merci à vous, M. le député
de Deux-Montagnes. Mme la députée de Soulanges, à vous la parole pour
votre déclaration.
Souligner la Journée mondiale
de lutte contre le sida
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Bien, merci, M. le Président. Alors,
aujourd'hui, j'aimerais souligner la journée mondiale du sida. Et c'est l'occasion de nous livrer à une
réflexion sur ce que nous avons accompli et sur ce qu'il nous reste encore à
faire.
Des
avancées importantes ont été effectuées afin de lutter contre le sida ici comme
ailleurs dans le monde. Il est primordial de maintenir les efforts afin
qu'on puisse un jour éradiquer la propagation du virus.
Le
ministère de la Santé et des Services sociaux, son réseau et ses partenaires
communautaires sont engagés dans la
riposte à l'infection par le VIH, et une panoplie d'outils sont disponibles. Le
dépistage et le traitement sont des alliés importants, mais la prévention demeure essentielle. Il est en effet
incontournable de continuer de sensibiliser la population, en
particulier les jeunes, à l'importance de s'informer et de prendre toutes les
mesures de précaution nécessaires.
Je
profite d'ailleurs de l'occasion pour souligner à cet égard l'engagement des
intervenants du milieu de la santé et des services sociaux ainsi que des
organismes communautaires. Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous Mme la députée de Soulages.
Enfin, M. le député de Sanguinet pour votre déclaration.
Rendre hommage à MM. Bernard
Nadeau et
Vincent Lepage pour leur acte de bravoure
M. Alain Therrien
M.
Therrien : Merci, M. le Président. C'est un honneur pour moi
de prendre la parole ce matin en cette Chambre pour rendre hommage à deux véritables héros de la circonscription de
Sanguinet, MM. Bernard Nadeau et Vincent Lepage, qui sont ici dans
les tribunes.
MM. Lepage et
Nadeau ont accompli un véritable acte de bravoure en sauvant un jeune homme de
la noyade le 19 août dernier.
Alors qu'ils se trouvaient en pleine fête familiale, MM. Nadeau et Lepage
entendirent les cris «À l'aide!»
venant de la maison
voisine. Ne suivant que son instinct, M. Nadeau s'est précipité chez son voisin
pour constater qu'un jeune homme se
trouvait dans le fond de la piscine. Sans hésitation, il s'est jeté dans l'eau
afin d'extirper le corps sans vie du
jeune homme. Après des efforts désespérés, au péril de sa vie, il a enfin sorti
le jeune homme de l'eau. Il a ensuite appelé
l'aide de son neveu Vincent, qui est parvenu à ranimer la jeune victime et à la
maintenir en vie jusqu'à l'arrivée des ambulanciers.
Il
ne fait aucun doute que, sans cet acte de bravoure, une famille serait
aujourd'hui dans le plus terrible des deuils, qui est celui engendré par la perte d'un enfant. Messieurs, vous êtes de
véritables héros. Au nom des citoyens
de Sanguinet, du Québec et en mon nom, bravo et merci!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, bravo! Bravo, messieurs! Merci, M. le député de Sanguinet.
Et voilà qui met un terme à la rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux de l'Assemblée quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 51)
(Reprise à 10 h 2)
Le Président :
Mesdames messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci.
Présence d'une délégation de
l'Assemblée
nationale de la République du Tchad
J'ai
le plaisir de souligner la présence, dans nos tribunes, de la délégation de
l'Assemblée nationale de la République du Tchad.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Je vous demanderais d'appeler l'article b, M. le Président.
Projet de loi n° 162
Le
Président : Alors, à l'article b du feuilleton, Mme la ministre
responsable de la Protection des consommateurs et de l'Habitation présente le projet de loi n° 162, Loi modifiant
la Loi sur le bâtiment et d'autres dispositions législatives afin
principalement de donner suite à certaines recommandations de la Commission
Charbonneau. Mme la ministre responsable de la Protection des consommateurs et
de l'Habitation.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. Ce projet de loi vise
principalement, en proposant diverses modifications à la Loi sur le bâtiment, à donner suite à certaines
recommandations du rapport final de la Commission d'enquête sur l'octroi
et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction.
Ainsi,
le projet de loi modifie la définition de «dirigeant» de façon à ce qu'un
actionnaire détenant 10 % ou plus des
droits de vote rattachés aux actions soit considéré à ce titre, notamment aux
fins de l'évaluation par la Régie du bâtiment du Québec de l'intégrité
de l'entreprise.
Le
projet de loi introduit en outre dans la Loi sur le bâtiment la notion de répondant
pour décrire la personne physique qui, ayant demandé une licence pour le compte
d'une société ou d'une personne morale ou étant titulaire d'une licence, devient responsable de la gestion des
activités pour lesquelles cette licence a été délivrée, notamment des relations
entre l'entreprise et la régie aux fins de l'application de la loi.
Le
projet de loi prévoit qu'une déclaration de culpabilité à l'égard de certaines
infractions déjà considérées comme restreignant
l'accès aux contrats publics mènera au refus de la délivrance d'une licence par
la régie et pourra mener à l'annulation
ou la suspension d'une licence. Il prévoit également que, lorsqu'une telle
déclaration de culpabilité a donné lieu à une peine d'emprisonnement, une
licence ne pourra être délivrée qu'à l'expiration d'une période de cinq ans
suivant la date de la fin du terme
d'emprisonnement fixé par la sentence. De la même manière, il prévoit qu'une
licence comportera une restriction
aux fins de l'obtention d'un contrat public jusqu'à l'expiration d'une période
de cinq ans suivant la date de la fin du terme d'emprisonnement fixé par
la sentence.
Le
projet de loi prévoit de plus l'obligation pour la régie d'annuler une licence
lorsque son titulaire ou l'un de ses dirigeants
a été déclaré coupable d'une infraction ou d'un acte criminel visé par la Loi
sur le bâtiment alors qu'il avait déjà
été déclaré coupable de l'un ou l'autre de ces infractions ou actes criminels
dans les cinq ans précédant la nouvelle déclaration de culpabilité.
Le
projet de loi prévoit de nouveaux motifs, liés à la probité de l'entreprise,
permettant à la régie de refuser de délivrer une licence ou d'en
suspendre ou d'en annuler une, notamment lorsque la structure de l'entreprise
lui permet d'échapper à l'application de la Loi sur le bâtiment.
Le projet
de loi prévoit également
que la régie doit, par règlement, exiger de tout entrepreneur un cautionnement
d'exécution ou un cautionnement pour gages,
matériaux et services dans le but d'assurer, en cas d'annulation d'une licence ou dans certains cas de suspension de licence, la
poursuite des travaux de construction ou le paiement de créanciers.
Le projet de loi augmente les pouvoirs de la régie en matière d'enquête, de vérification et de contrôle. Il accorde une
immunité contre les poursuites civiles et une protection contre les
représailles à toute personne qui communique de bonne foi à la régie un renseignement concernant un acte ou une omission qu'elle croit
constituer une violation ou une infraction au regard de la Loi sur le bâtiment.
Il prévoit des dispositions pénales visant à sanctionner une personne qui
exerce des mesures de représailles ainsi qu'une personne qui fournit à la régie
un renseignement qu'elle sait faux ou trompeur.
Le projet de loi ajoute également une nouvelle infraction pénale concernant l'utilisation de prête-noms. De plus, il modifie le délai de prescription en
matière pénale, le faisant passer d'un à trois ans à compter de la connaissance
de l'infraction par le poursuivant, sans excéder sept ans depuis la
perpétration de cette infraction.
Enfin, le projet de loi comporte des dispositions de concordance, transitoires et finales. Merci, M. le Président.
Le Président : Est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? M. le leader de l'opposition.
M.
Bérubé : M. le
Président, nous souhaitons des consultations particulières.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Fournier : Oui, M. le Président, il y aura des consultations
particulières, d'autant qu'elles ont déjà été quand même pas mal discutées, là. Il y a quatre
recommandations, notamment, là, quatre recommandations de Charbonneau qui
sont incluses là-dedans.
Mise aux voix
Le Président : Alors, est-ce
que c'est adopté? Adopté.
Dépôt de documents
Rapport annuel de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant
À la
rubrique Dépôt de documents, je dépose le rapport d'activité 2016-2017 de
la Fondation Jean-Charles-Bonenfant.
Rapport d'enquête du Commissaire à l'éthique et à la
déontologie
au président de l'Assemblée nationale au sujet de
M. Claude Surprenant, député de Groulx
Et, en
application de l'article 98 du Code d'éthique et de déontologie des
membres de l'Assemblée nationale, je dépose le rapport intitulé Rapport
d'enquête du Commissaire ad hoc à l'éthique et à la déontologie au président de
l'Assemblée nationale au sujet de M. Claude Surprenant, député de Groulx.
Dans ce
rapport, il est recommandé qu'une sanction soit imposée à l'égard de M. le
député de Groulx, conformément à l'article 102
du Code d'éthique et de déontologie des membres de l'Assemblée nationale. Le
député qui fait l'objet du rapport a le droit de répondre au cours de la
période des affaires courantes réservée aux interventions portant sur une violation de droit ou de privilège ou sur un fait
personnel en faisant une déclaration à l'Assemblée d'une durée maximale
de 20 minutes dans les cinq jours de
séance suivant le dépôt du rapport. La séance suivant le rapport du député ou,
à défaut, à l'expiration du délai
prévu, l'Assemblée devra se prononcer sur ce rapport, en vertu de
l'article 103 du Code d'éthique et de déontologie des membres de
l'Assemblée nationale.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission des
relations avec les citoyens et député de Chutes-de-la-Chaudière.
Étude détaillée du projet de loi n° 143
M. Picard :
Merci, M. le Président. Je dépose le
rapport de la Commission des
relations avec les citoyens qui,
les 15, 16, 21, 22, 23, 28, 29 et
30 novembre 2017, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 143, Loi
visant à améliorer la qualité
éducative et à favoriser le développement harmonieux des services de garde
éducatifs à l'enfance. La commission
a adopté le texte de loi avec des amendements, M. le Président.
• (10 h 10) •
Le
Président : Alors, ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
question de droit ou de privilège.
Je
vous avise qu'après la période des questions et réponses orales seront tenus
deux votes reportés : le premier sur
la motion de M. le ministre délégué à l'Intégrité des marchés publics et aux
Ressources informationnelles proposant que
le projet de loi n° 108, Loi favorisant la surveillance des contrats des
organismes publics et instituant l'Autorité des marchés publics, soit adopté; et le second sur la motion de M. le
ministre de la Sécurité publique proposant que le principe du projet de loi n° 107, Loi visant à
accroître la compétence et l'indépendance du commissaire à la lutte contre la
corruption et du Bureau des enquêtes
indépendantes ainsi que le pouvoir du directeur des poursuites criminelles et
pénales d'accorder certains avantages à des témoins collaborateurs, soit
adopté.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Production du cannabis
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
Bonjour, M. le Président. Ce n'est pas nous qui avons décidé que la marijuana
devait être légale le 1er juillet
prochain. On n'a pas décidé que c'était le bon moment de tenir ce débat, ça
nous a été imposé. D'ailleurs, on pense
que cette date, elle arrive trop tôt, et unanimement on a demandé plus de
temps. Mais elle arrive, et de la marijuana sera produite et vendue à
partir du 1er juillet prochain.
Alors,
ce serait quand même une bonne chose que ce soit produit au Québec, et on
estime ce marché québécois, en ce
moment... sans augmentation de la consommation, il vaut de 3 à
500 millions de dollars. Alors, on s'attendait à ce qu'un gouvernement qui se targue de vouloir créer
de l'emploi et de la richesse au Québec et qui s'intéresse à l'agriculture
dise : Bien, oui, nous allons faire en
sorte que les producteurs québécois puissent le faire. Et le fait est, M. le
Président, qu'ils peuvent le faire.
Il y a 900 producteurs en serre au Québec, et ils se disent disposés,
s'ils ont les permis avant le 1er avril, de produire pour le
1er juillet.
Mais le gouvernement
du premier ministre a décidé que, non, ce ne serait pas une politique
québécoise, il ne délivrerait pas de permis,
et ce sera le gouvernement fédéral qui décidera où sera produit le cannabis qui
sera consommé au Québec.
Je
l'informe : en ce moment, le gouvernement fédéral a donné 43 permis
en Ontario, seulement deux au Québec...
Le
Président : Eh bien, bien le bonjour, M. le chef de
l'opposition. Et bien le bonjour, M. le premier ministre. C'est à vous
la parole.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Bonjour, M. le Président. Merci beaucoup. Je ne peux pas résister, je
ne pensais pas qu'il y aurait ça dans
le préambule de la question. Il a dit, le collègue : Un gouvernement qui se targue... — comment... — de
créer de l'emploi, hein? Est-ce qu'il
a vu le taux de chômage de ce matin? 5,4 %, le plus bas depuis qu'on
enregistre le taux de chômage.
Est-ce qu'il se rend compte qu'on est en droite ligne pour atteindre l'objectif
qu'on s'était fixé avec 218 000 emplois,
pour la très grande majorité à temps plein, au Québec? Je pense que cette
portion de la question aurait peut-être eu avantage à être
retirée, mais, comme elle a été dite, je me devais d'y faire allusion.
Maintenant,
pour ce qui est de la question du cannabis, moi, je ne pense pas qu'il faut
aborder ça sur une question de rentabilité économique. Moi, je ne pense pas qu'on doit donner le message à la
population qu'on est bien contents de faire bien de l'argent avec le
cannabis. Cependant, on a l'obligation de légiférer, et il y a un projet de loi
ici, devant l'Assemblée.
Et, pour la question de la production, il faut
d'abord que le gouvernement fédéral statue sur la nature du produit de façon très simple : Est-ce un produit
agricole ou non?, et produise la réglementation associée. Moi, je n'ai aucune
objection que les producteurs en
serre, les serriculteurs québécois fassent de la production, mais il faut que
ce soit dans un cadre réglementaire
et légal approprié, et ça, c'est la juridiction du gouvernement fédéral. Je
crois bien qu'ils vont rapidement donner
des indications là-dessus. Ils n'ont pas beaucoup le choix parce que
l'échéance, comme on a dit, avance à grands pas.
Alors,
moi, je pense qu'effectivement le nombre de producteurs mentionné est exact,
mais il faut savoir que, selon ce que j'entends, et je n'ai pas de
chiffres précis, parce qu'ils sont au fédéral, il y a plusieurs dizaines de
producteurs québécois qui ont déposé des
demandes d'accréditation, de sorte que je crois qu'on aura plus de production
québécoise. Effectivement, moi,
j'aime mieux, tant que le produit soit légal, qu'il soit produit chez nous, au
Québec, que de l'importer des
provinces voisines. Alors, sur la question des serres, l'accord de principe est
là. Cependant, on doit d'abord vérifier que le fédéral reconnaît ou non
le produit comme agricole...
Le Président :
En terminant.
M. Couillard :
...et produise sa réglementation.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Jean-François Lisée
M. Lisée :
Alors, il y a deux postures, il y a de dire : Bien, on va attendre de voir
si le fédéral va décider de se délester
de ce pouvoir ou bien on va le demander. Et ce n'est pas ce que le premier
ministre dit, là. Il doit demander que, maintenant que c'est légal, ce soit agricole. On produit du vin au
Québec, 18 ans et plus seulement pour l'acheter, on le produit. On fait
la même chose pour la bière dans toutes les régions du Québec.
Pourquoi ne réclame-t-il pas que c'est le Québec
qui doit donner les permis pour favoriser nos producteurs?
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : Une petite
correction, ce n'est pas encore légal, ça va l'être après l'adoption du projet
de loi, à la Chambre des communes, c'est
fait, mais au Sénat également. On verra quels seront les débats politiques à
cet endroit-là.
M. le
Président, je répète que nous, on veut que le produit, une fois légal, soit le
plus possible produit chez nous, au Québec, de façon à ce que les bénéfices,
s'il y en a — et
compte tenu des coûts, il ne faut pas s'attendre à ce que les bénéfices nets soient si importants — s'il y en a, donc, qu'ils soient recueillis
chez nous. On a plusieurs avantages pour notre serriculture, au Québec,
dont la question de l'hydroélectricité, par rapport à l'Ontario, on a un énorme
avantage compétitif sur le plan des tarifs
hydroélectriques. Ça, c'est quelque chose qui devrait rendre les gens
optimistes. On va utiliser pleinement notre juridiction...
Le Président : En terminant.
M. Couillard : ...mais on va
également laisser le gouvernement fédéral exercer la sienne.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Jean-François Lisée
M. Lisée : Laisser le gouvernement
fédéral exercer la sienne, ce n'est
pas ce qu'on attend du premier
ministre québécois, ce n'est pas ce que les agriculteurs attendent, ce n'est pas ce que l'UPA attend, ce n'est pas ce que les
régions attendent. Ils attendent du premier ministre du Québec de dire : À
partir du moment où vous décidez que c'est légal, c'est agricole, puis on va s'en occuper, on sait comment
faire la traçabilité, on sait comment faire la sécurité, on a les pouvoirs
pour le faire, on a l'expérience pour le faire.
Tassez-vous, le Québec va s'en occuper. C'est ça
qu'on attend du premier ministre.
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : C'est curieux, ces
mots-là ne m'ont jamais été mentionnés, ou dans ces termes-là ou même de cette
signification-là, par nos interlocuteurs agricoles, qu'on rencontre très, très,
très souvent sur la question.
Maintenant,
on va continuer, bien sûr, à avancer vers notre projet de loi. Et, s'il veut
poser un geste pour favoriser la
production québécoise, en passant, le geste premier à poser, c'est de
collaborer à l'adoption du projet de loi pour qu'on soit prêts pour la date du
1er juillet. Alors, commençons par ça. Pendant ce temps-là, la question va
se résoudre, sur le caractère
agricole du produit, sur le caractère de production. Oui, on veut en produire
au Québec, on va en produire au Québec et notamment dans nos serres.
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Jean-François Lisée
M. Lisée :
Bon, on savait que le premier ministre ne lisait pas le journal. C'est dans le
journal. La fédération des productions de serre de l'UPA a dit hier à
cette Assemblée qu'ils voulaient que le MAPAQ donne les permis avant le 1er avril pour produire pour le
1er juillet. Ils ont même déclaré que le ministre de l'Agriculture leur
avait dit ça récemment, que ce serait le MAPAQ. Alors, peut-être que le
premier ministre ne s'est pas informé.
Les producteurs du Québec attendent que le
premier ministre dise au fédéral : Laissez-nous faire.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : ...absolument rien de ce que j'ai dit. Il parle du 1er avril.
D'ici le mois d'avril, je pense bien que les probabilités sont très élevées que nous, on aura posé des gestes et
que le gouvernement fédéral aura posé des gestes. Encore une fois, nous,
on est d'accord et on espère que le Québec en tire parti.
Maintenant,
je vais répéter ce que j'ai dit tantôt, si on veut dissiper l'incertitude le
plus rapidement possible, il faut
adopter le projet de loi avant pour qu'on puisse déployer le réseau de vente au
détail, pour continuer de déployer la réglementation,
parce que, sinon, ce qui va arriver, qui m'apparaît au moins aussi sérieux que
ce que craint le collègue, c'est que
les autres provinces et le gouvernement fédéral vont vendre directement le
cannabis au Québec, par-dessus la tête du Québec, et ça, ça n'arrivera pas.
Le Président :
Principale, M. le député de Rousseau.
Développement
du transport collectif dans la
région métropolitaine de Montréal
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : Bonjour, M. le Président. Alors, depuis le début de la
semaine, la CAQ questionne le gouvernement libéral au sujet du projet de
train à grande fréquence de Via Rail, qui doit relier Windsor à Québec en
passant par Montréal et Trois-Rivières. Ce
que ni l'un ni l'autre ne dit, c'est qu'il est prévu que le train en provenance
de Windsor se et filer vers
Trois-Rivières et Québec. Or, le gouvernement libéral, appuyé par les
caquistes, a décidé que le REM utiliserait le tunnel du Mont-Royal, ce qui rend impossible son utilisation pour le
train à grande fréquence. En votant pour le REM, les libéraux et les
caquistes ont condamné le train à grande fréquence.
Nous, on a posé des questions au sujet du tracé
hautement politique du REM. Nous, on a posé des questions sur les conséquences de l'utilisation du tunnel du
mont Royal. Le gouvernement libéral a choisi d'ignorer ces questions. La
CAQ, elle, ne s'est pas posé de question. La
Mauricie et la région de Québec, elles ont été abandonnées par ceux qui ont
voté pour le REM là et là.
Alors, M. le
Président, le gouvernement libéral peut-il reconnaître simplement et clairement
le...
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M.
André Fortin
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. Au cours des dernières semaines, quand le Parti québécois a posé des questions au sujet du REM, il nous disait qu'il était en
faveur du projet du REM mais qu'il posait des questions tout à fait
légitimes dans l'optique du projet au complet.
Aujourd'hui, ce que le député de Rousseau fait, c'est qu'il dit clairement
que le gouvernement est en faveur du REM, que la Coalition avenir Québec est en faveur du REM et que son parti, le Parti québécois, est contre le REM. Ce sont les mots exacts qu'il a utilisés, M.
le Président, mais ça ne me surprend absolument pas, parce que le Réseau électrique métropolitain, ce sera un réseau qui
desservira l'ensemble des gens de la
grande région de Montréal. Ce sera un réseau moderne, ce sera un
réseau...
Des voix :
...
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. Ce sera un réseau qui sera
utile, ce sera le projet d'une génération, le projet auquel le Parti
québécois, lorsqu'il était au pouvoir, a été incapable de penser, M. le
Président. Ici, de ce côté de la Chambre, on
a imaginé un projet moderne, un projet électrique, un projet vert, au bénéfice
des gens du Grand Montréal.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rousseau.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, le REM a condamné le train à grande fréquence, mais il condamne aussi
le Train de l'Est. Pour les gens, là,
de la Rive-Nord qui vont emprunter le Train de l'Est, ils pourront désormais...
ils ne seront plus capables de se
rendre directement au centre-ville. Ils vont devoir débarquer à
ville Mont-Royal et prendre le REM vers le centre-ville. Ça, c'est la
conséquence du REM qui passe dans le tunnel du mont Royal.
Alors,
pour les gens, là, de la Rive-Nord, le Train de l'Est va devenir complètement inintéressant, et ça, c'est arrivé à cause que vous avez voté
pour le REM avec les caquistes.
• (10 h 20) •
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. André Fortin
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. Une chose que je peux assurer au député de Rousseau, c'est que,
partout à travers le monde, il y a des systèmes
de transport en commun qui réussissent à bien s'arrimer. Que ce soit un train, que ce soit le système
de métro actuel, que ce soit le train de banlieue, que ce soit le Réseau
électrique métropolitain, ces systèmes-là
peuvent très bien travailler ensemble, de façon complémentaire, pour assurer
une desserte simple, une desserte
rapide, une desserte efficace aux gens du Grand Montréal. C'est exactement
ce que le projet de Réseau électrique métropolitain
fera. Il s'inscrira dans un contexte global, régional, avec des bonnes
prévisions, comme partout à travers le monde, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Rousseau.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, avec
le REM, vous avez abandonné les gens de la Mauricie et de Québec.
Vous avez abandonné les gens du sud
de Lanaudière. Le tunnel du mont Royal, il ne peut être utilisé que par le REM.
Le train à grande fréquence ne pourra pas passer par là, le Train de
l'Est ne pourra pas passer par là.
Les
gens qui vont être sur le quai à ville Mont-Royal, en attendant leur deuxième
train, ils auront une petite pensée pour les députés qui les ont
abandonnés du côté de la CAQ puis du côté du Parti libéral.
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! La question a été formulée, est-ce qu'on veut entendre la réponse? Je
pense que oui. M. le ministre des Transports.
M.
André Fortin
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. Je vais vous dire à quoi
ils vont penser, les gens qui vont utiliser le Réseau électrique
métropolitain, ils vont penser que, plus tôt, leur desserte était de
45 minutes pour se rendre au centre-ville et que leur desserte va passer à
30, à 35 minutes. Ils vont se dire : Avant, j'attendais sur le quai
pendant 35 minutes avant d'avoir un
train de banlieue, maintenant le train va passer aux cinq minutes. C'est à ça
que va penser le citoyen. Le citoyen
va se dire : Je pourrai passer plus de temps avec ma famille, que j'habite
à Deux-Montagnes, que j'habite dans
l'Ouest-de-l'Île, que j'habite sur la Rive-Sud. Le citoyen va comprendre qu'il
pourra passer plus de temps en famille pour gagner une meilleure qualité
de vie. C'est à ça que va servir le Réseau électrique métropolitain.
Le Président :
Principale...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Projets en transport collectif
M. François Legault
M.
Legault : Oui, M. le Président. Via Rail avait mis d'abord sur
la table un projet de train à grande fréquence Montréal-Toronto. Il y avait des arrêts aussi à Ottawa, Windsor, mais
essentiellement Montréal-Toronto. Il y a des ministres du gouvernement
actuel qui sont intervenus auprès d'Ottawa pour que le projet soit modifié pour
un trajet Québec—Trois-Rivières—Montréal—Toronto. Et ce projet est rendu à l'étape finale,
on parle d'une mise en service dans quatre ans. C'est sur le bureau, là,
enfin, à Ottawa, du ministre des Transports.
Dimanche
dernier, le premier ministre se lève, coup de théâtre, improvisation, il nous
dit : Moi, je crois maintenant à un
projet de monorail, et, non seulement ça, il ajoute une phrase, M. le
Président, je le cite : «Je n'ai pas le goût de remplacer un train par un autre train.» Ce n'est quand même
pas rien. M. le Président, le premier ministre sait très bien qu'on ne peut pas avoir à la fois un projet de train à
grande fréquence et un monorail. La densité de la population ne justifie pas
qu'on soit capables d'avoir les deux, donc Via Rail risque de mettre son projet
de côté.
Donc, est-ce que le
premier ministre peut être clair? Est-ce qu'il est pour le TGF ou s'il est pour
le monorail? Est-ce qu'il peut être clair?
Des voix :
...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : ...pour le
progrès. Je suis pour un nouveau Québec,
un nouveau Québec efficace, innovant, moderne qui fait l'envie de tout le monde. Alors, c'est
clair, M. le Président, que, lorsqu'on prévoit qu'on ne sera pas capable de créer de l'emploi puis que maintenant
on est devant la situation inverse, on ne veut pas en parler. Parce que
c'est en créant de l'emploi qu'on crée de la richesse, de la prospérité
pour développer des infrastructures.
Alors, c'est
clair que le geste à poser, prochain, parce qu'il n'est pas dans la phase
finale, le projet, en passant, la
prochaine étape doit venir du gouvernement fédéral. Ils doivent dire dans leur
budget combien de millions ils mettent sur
la table pour les études d'ingénierie, pour la préparation du projet. On verra.
Tant mieux s'ils le font. Et, s'ils le font, le projet va avancer. C'est
clair.
Mais il y a
au Québec des enjeux de mobilité majeurs, majeurs, pour utiliser un mot qu'il
aime bien mentionner, notamment dans
les régions qu'il connaît bien, les couronnes de Montréal, les couronnes de
Québec. Et là, plutôt que de faire
des solutions traditionnelles, anciennes, de l'ancien siècle, siècle où se
situe encore la coalition, on va arriver avec un projet véritablement innovant, efficace, vert, pour améliorer la
qualité de vie des Québécois et des Québécoises et aider notre économie, parce que la congestion, ce n'est
pas bon pour l'économie. Alors, la prochaine parole sur le TGF, elle
doit venir du fédéral.
Mais il y a
une autre question à poser également. S'il advenait que le segment... s'il
advenait que le segment entre Toronto
et Windsor soit transformé en TGV, est-ce qu'on accepterait dans cette
Assemblée que la technologie déployée au
Québec soit de niveau inférieur à celle déployée en Ontario? C'est une question
qui pourrait se poser. Peut-être qu'il devrait réfléchir à cette
éventualité.
Nous, on veut
ce qu'il y a de mieux pour le Québec et les Québécois. On veut une vie
meilleure pour le Québec, on veut une
vie meilleure pour les Québécois et les Québécoises, et on veut être des
leaders dans la mobilité durable, le transport vert, efficace,
sécuritaire et confortable. Et c'est ce qui va arriver.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, j'invite le premier ministre à aller sur le terrain en
Mauricie, en Mauricie, rencontrer les citoyens de la Mauricie qui
attendent depuis longtemps une desserte entre Trois-Rivières et Montréal puis
entre Trois-Rivières et Québec. Le premier
ministre leur dit, là : Le projet qui était sur le point d'aboutir, on le
remet en question avec un monorail. Ça ne tient pas debout. On ne peut
pas avoir les deux. Il faut choisir, dans la vie.
Qu'est-ce que choisit le premier ministre?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Bien, tout d'abord, je choisis d'écouter mes
collègues députés de la région de la Mauricie, qui sont tous les jours sur le terrain avec les citoyens et
citoyennes de la Mauricie, et je m'y rends très souvent également pour
rencontrer les divers intervenants. Pas plus tard qu'hier, je me suis entretenu
avec le maire de Trois-Rivières.
Alors, il est
clair que le projet, il faut quand même dire les choses comme elles sont, il
n'est pas dans sa phase finale. Les
études d'ingénierie ne sont même pas complétées. Alors, il faut que le gouvernement
fédéral aille plus loin. Si eux ont décidé... Est-ce qu'eux, le
gouvernement fédéral, ont décidé d'avancer avec le projet? Je n'ai encore
aucune indication à cet effet-là, surtout
quand j'entends qu'il se pourrait, du côté ontarien, que ça soit un TGV. Alors,
il va falloir que le gouvernement
fédéral clarifie ses intentions, qu'ils mettent de l'argent sur la table dans
leur budget. Et nous, on a plein
d'autres endroits au Québec où il y a des problèmes de mobilité majeurs où le
génie et l'innovation québécoise pourront...
Le Président : En terminant.
M. Couillard : ...rayonner, M.
le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, au lieu d'appeler les maires un par un, est-ce que le premier
ministre pourrait être clair devant
tous les Québécois, devant tous les Québécois, puis de leur dire, là : Ce
n'est pas un projet de l'ancien siècle?
Quand le
premier ministre a dit : «Je n'ai pas le goût de remplacer un train par un
autre train», il a fait une erreur. Est-ce qu'il peut le reconnaître?
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, moi, je parle aux élus le plus souvent possible. Je
sais bien que, pour lui, ce n'est pas important,
là. Moi, je parle aux élus municipaux le plus longtemps possible et le plus
souvent possible. Et c'est pour ça qu'on
a produit une politique révolutionnaire, la plus grande politique de
décentralisation que le Québec ait connue, avec les lois sur les municipalités, qu'on va faire suivre avec une politique
d'occupation du territoire qui sera effectivement et également un changement majeur dans notre approche
par rapport aux régions et aux municipalités. Si lui ne veut pas parler
aux maires, c'est son problème. Moi, je leur parle, je parle aux préfets, je
parle à mes collègues députés.
Alors,
maintenant, M. le Président, je vais répéter encore une fois au collègue que
moi, je veux voir les faits, je veux voir
la réalité, je veux voir le gouvernement fédéral s'engager concrètement sur le
projet. Et il est clair que, si ça se produit à leur budget, on va être très contents que le projet continue. Puis on a
plein d'autres idées et d'autres endroits pour appliquer le génie
québécois.
Le Président :
Principale, M. le député de Chambly.
Suppression de la période de
récréation en après-midi dans certaines écoles
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, tous les experts disent que les enfants
devraient faire au moins une heure d'activité physique par jour. On sait que ce n'est pas le cas en ce moment, puis,
je vous le dis, ça n'arrivera pas de si tôt, parce qu'on a appris hier que plusieurs écoles songent à
couper la récré de l'après-midi pour sauver du temps, parce que c'est trop
long, habiller les jeunes, à cause des questions d'horaires d'autobus. Ça n'a
pas de bon sens.
Tout
le monde sait que, pour être capables de se concentrer, les jeunes ont besoin
de bouger. Puis je suis sûr qu'on se
souvient tous des bons moments qu'on a passés dans les cours de récréation.
D'ailleurs, un gouvernement de la CAQ garantira
40 minutes de récréation par jour, 20 le matin, 20 l'après-midi. Et ça, ça
se fait comment? En changeant le régime pédagogique.
Est-ce que le
ministre va bouger? Est-ce qu'il va agir pour sauver les récréations de
l'après-midi, qui sont menacées en ce
moment? Et qu'est-ce qu'il va faire concrètement pour garantir les 60 minutes
d'activité physique à tous les jeunes, à tous les jours?
• (10 h 30) •
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui. M. le Président, je suis un peu surpris que le collègue nous propose 40
minutes, alors qu'on en a proposé 60.
Il y a, dans la moitié des écoles primaires au Québec, M. le Président,
60 minutes par jour d'activité. Et c'est le cas, M. le Président, c'est
commencé, et on va les atteindre assez rapidement. Ce que le collègue nous propose,
M. le Président, c'est un modèle qui
est assez unique. Pas unique parce qu'il est différent de ce qui se fait
ailleurs, unique parce qu'il veut l'implanter pour tout le monde.
Deuxièmement,
ce qu'il oublie de dire aussi, c'est que tous les gens qui parlent depuis ce
qu'il a vu ou peut-être entendu à TVA
disent ceci : La mouvance est à l'inverse de ce qu'il pense, et les gens
actuellement font bouger de plus en
plus les enfants. Ce que je veux dire... Par exemple, M. le Président,
c'est : s'il y a des écoles au Québec où on pense, parce que c'est trop long, habiller les enfants,
qu'on ne doit pas les faire bouger, ce n'est pas une bonne idée. S'il pense que, parce
qu'il modifierait le régime
pédagogique pour lui mettre 20 minutes l'après-midi, il empêcherait quelqu'un
qui n'a pas une bonne idée, qui agit
comme un toto, de penser qu'il ne faut pas faire bouger les enfants parce qu'il faut les habiller, parce que
ça prend trop de temps, M. le
Président, ce n'est pas comme ça que
ça marche. Les lois, ça ne donne pas du jugement. Les lois, ça donne des
règles. Et ce qu'on pense, c'est que les enfants doivent bouger.
Le Président :
En terminant.
M. Proulx :
C'est les mesures qu'on a mises en place.
Le Président :
Première...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Première complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, le ministre parle de son plan. On l'a tous
vu, son plan, parce qu'on l'a vu dans les publicités. C'est ça, le problème, c'est juste dans les pubs que les
jeunes bougent 60 minutes par jour. Le gouvernement a dépensé 1,2 million dans des pubs pour des
choses qui ne sont même pas concrètes sur le terrain. Je ne pense pas que
Pierre Lavoie, du Lab-École, soit d'accord
avec ça, lui, dépenser en pubs, couper dans les récréations de l'après-midi.
Est-ce que le ministre
peut bouger pour garantir au minimum deux récrés à tous les jeunes du primaire?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M.
Proulx : Oui. M. le Président, les pauses sont prescrites. M.
le Président, le temps est prescrit. Il faut
faire bouger les enfants, tout le monde s'entend. Ce qu'on dit, c'est qu'il faut, au moins, les faire bouger
une heure par jour, et c'est à
l'intérieur de l'organisation de la vie d'une école, sur une journée, qu'on peut
faire cela. C'est la raison pour laquelle on l'a mis de l'avant.
Le collègue,
lui, il regarde en arrière, il regarde dans ses souvenirs comment c'était.
C'est vrai que la vie a changé, M. le
Président, puis on ne peut pas
implanter un modèle unique pour tout
le monde. Ça se peut qu'à
18 minutes ça marche un après-midi
pour certains, puis ça se peut qu'il y ait des places qui en offrent 25, des
minutes. Il va-tu les chicaner cette journée-là
parce qu'ils vont dépasser 20? Bien non, M. le Président. Il va
travailler avec les gens, il va leur faire confiance puis il va leur
dire ce que je leur dis : Faites-les bouger, nos enfants, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, le ministre, il a une responsabilité. Il y a en ce moment des écoles où ils vont couper la
récréation de l'après-midi, puis il s'en lave les mains. Il dit qu'il ne
peut rien faire, il est spectateur devant la situation. Il a le pouvoir d'agir. Là, s'il y a
des jeunes qui n'ont pas de récré cet hiver l'après-midi, là, ça va être
de sa responsabilité, parce
qu'il refuse de s'engager, il refuse de prendre les moyens qui sont à sa
disponibilité.
Qu'il se réveille, qu'il fasse preuve de
leadership, qu'il garantisse au minimum deux récrés à tous les jeunes.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M.
Proulx : M. le Président, nous avons plusieurs responsabilités, et lui partage avec moi
certaines d'entre elles. Un, ne pas
dire n'importe quoi alors que ce n'est pas vrai que, dans toutes les écoles, ça
ne marche pas comme il pense. Deux,
moi, j'ai une responsabilité, empêcher les écoles du Québec
de se retrouver dans le Caquistan qu'il veut mettre de l'avant, c'est-à-dire un endroit, M. le Président, où des droits, tu n'en as plus. Tu as ceux qu'il te propose; les
autres, tant pis. M. le Président, les enfants bougent, les enfants doivent bouger
encore. On travaille pour mettre de l'avant des mesures pour favoriser
l'activité physique puis on rappelle à ceux et celles qui travaillent dans les
écoles qui préfèrent aller magasiner ou parce que c'est trop long de les
habiller... que ce n'est pas une bonne idée.
Le Président : Principale, M.
le député d'Arthabaska.
Accès à Internet haute vitesse dans les régions
M. Éric Lefebvre
M.
Lefebvre : Merci, M. le Président. L'an dernier, le gouvernement a annoncé le lancement de Québec
branché. Malheureusement pour les régions du Québec,
l'improvisation était au rendez-vous encore
une fois. Ils n'ont laissé que
quelques semaines aux municipalités pour s'organiser, pour ensuite réaliser ce que tout le monde avait compris dès le départ,
c'est que les délais étaient trop courts. Résultat, ils ont dû allonger en
catastrophe la période de soumission des projets. Mais, malgré ça, plusieurs municipalités
n'ont tout simplement pas eu le temps de présenter des projets. Et ce qu'on
découvre, c'est que le travail a été fait à moitié. Et je suis généreux, M. le
Président, ce qu'on comprend, c'est que la ministre s'est arrangée pour
annoncer le maximum de municipalités pour bien paraître, mais que les projets
qu'elle annonce ne couvrent qu'une infime
partie du territoire des municipalités. La ministre dit carrément aux gens des
régions : Vous ne méritez pas tous Internet.
Est-ce que la
ministre reconnaît qu'en annonçant des projets incomplets elle crée deux
classes de citoyens dans une même municipalité?
Le Président : Mme la
ministre responsable de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : M. le Président, je pense que le député aurait dû être avec
nous, avec le député de Bécancour, à
l'annonce de la MRC de Bécancour pour saluer le travail qui a été fait. Ils
devraient se parler à l'intérieur de leur propre parti. Ce qui a été annoncé, ce qui a été annoncé,
c'est que nous allons brancher, au Québec, 100 000 foyers. 100 000 foyers vont être connectés à Internet haute vitesse, et nous avons déployé 80
projets partout à travers le Québec, M. le
Président.
Écoutez,
les commentaires que nous avons eus, la MRC d'Argenteuil, la MRC
d'Antoine-Labelle, toutes les MRC qui
ont été annoncées sont vraiment, vraiment satisfaites, vraiment contentes. On a eu
des gens qui nous ont dit que ça fait
10 ans qu'ils voulaient ça et qu'ils sont extrêmement heureux.
Honnêtement, le député, dans cette question-ci, ça ne
reflète pas ce que l'on voit sur le terrain. Je l'invite à venir aux prochaines
annonces de Québec branché et je l'invite à venir aux prochains appels à
projets que nous aurons pour l'ensemble du Québec. Merci, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député d'Arthabaska.
M. Éric Lefebvre
M.
Lefebvre : Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, je vais parler à la ministre.
Dans ma circonscription — on va
y aller avec des exemples concrets — la municipalité de Laurierville a été une
des bénéficiaires de cette grande improvisation. Le projet annoncé va toucher 20 % des résidences de la
municipalité. Les autres, rien. Et les préfets, ce qu'ils vous ont dit, Mme la
ministre, mercredi, c'est que Laurierville n'est pas seule. La ministre crée
deux classes de citoyens dans des mêmes municipalités.
Est-ce que la ministre va revoir son plan pour
s'assurer que, lorsqu'on passe dans une municipalité...
Le Président : Mme la
ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : M. le Président, lorsque l'on a annoncé les projets, nous
avons travaillé main dans la main avec la
FQM pour nous assurer qu'ils puissent déposer les projets. Lorsqu'on a annoncé
l'appel à projets, M. le Président, la FQM
nous a dit : Il y a beaucoup d'intérêt pour Internet haute vitesse, on
vous demande de retarder l'appel à projets pour nous assurer que la
qualité des projets soit au rendez-vous.
M. le
Président, lorsqu'ils ont déposé les projets, il y en avait au-dessus de 200.
Ça montre l'intérêt pour toutes les
régions du Québec. Et, en plus, ce que nous avions annoncé, c'est qu'il y
aurait un premier 100 millions de dollars qui serait mis. Le
100 millions de dollars a été joint avec l'argent du fédéral, et, avec les
investissements, c'est plus de 300 millions,
c'est 100 000 foyers branchés. J'aimerais savoir quand est-ce qu'au
Caquistan ils auront 100 000 foyers branchés, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député d'Arthabaska.
M. Éric Lefebvre
M.
Lefebvre : Merci, M. le Président. On s'entend sur une chose, c'est
qu'Internet est vital pour le développement économique des régions. Mais l'agriculteur au fond du rang qui voudrait
utiliser des outils à la fine pointe de la technologie et qui voudrait,
justement, développer son entreprise, lui, on dit qu'il n'a pas accès à
Internet.
À la CAQ, on
en a un, vrai plan, pour toutes les régions du Québec. On ne laissera personne
de côté. La ministre a dit mercredi qu'elle allait faire une annonce
avant la dinde...
Des voix : ...
Le Président : Chut! Chut!
Chut!
M.
Lefebvre : Bien, j'espère que les Québécois ne seront pas pris pour
les dindons de la farce dans les régions du Québec.
Le Président : Bon.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! La bonne
nouvelle, c'est que la dinde s'en vient, il reste un mois. Mme la
ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : M. le Président, si la CAQ a un plan, bien qu'elle le
dépose, son plan. Qu'elle le dépose avec un cadre financier, qu'elle le dépose, son plan, parce que, jusqu'à
présent, je n'ai vu aucun début de plan de la part de la Coalition
avenir Québec.
En attendant,
M. le Président, c'est 100 000 foyers qui vont être branchés à Internet
haute vitesse, avec des gens partout
à travers le Québec qui vont pouvoir en bénéficier. En attendant, M. le
Président, dans la dernière mise à jour, je rappelle
qu'en plus des 100 000 foyers branchés nous avons annoncé
200 millions pour continuer à brancher toute la population du Québec à
Internet haute vitesse. Alors, encore une fois, j'attends leur plan, M. le
Président. Merci.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Vachon.
Attribution de contrats à Chantier Davie Canada inc.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Merci, M. le
Président. Ce matin, j'ai rencontré le syndicat de la Davie. Ils sont très,
très inquiets. D'ici Noël, ce sont 800 emplois...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! Juste une seconde. Eh! Oh! Je vais
arrêter là avant. Je demanderais d'avoir une Chambre moins bruyante pour
écouter Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Merci, M. le
Président. C'est un dossier important parce que c'est 800 emplois, 800 familles
qui vont écoper d'ici Noël si rien
n'est fait. Ce n'est pas un cadeau à leur faire, c'est une injustice
honteuse. La Davie, c'est le
plus grand chantier maritime du Canada, c'est le meilleur d'Amérique du Nord,
puis la Davie a réalisé une prouesse technologique
avec l'Asterix, réalisé dans les délais au quart — et je dis bien «au quart» — du prix. Mais, malgré tout ça, M. le Président, la Davie n'a même pas
1 % du 100 milliards de la stratégie de construction navale
canadienne. Puis, pourtant, les Québécois et
les Québécoises, les contribuables, on paie de notre poche 20 milliards.
20 milliards qu'on paie de notre poche, notre argent.
Est-ce que le
premier ministre est d'accord que notre 20 milliards doit être investi
ici, au Québec, pour des contrats ici, au Québec?
• (10 h 40) •
Le Président : M. le ministre
délégué aux questions maritimes.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Merci, M. le Président. Alors, la députée de Vachon me
permet de réitérer le message que j'ai adressé
hier de façon très claire à l'égard du gouvernement fédéral. D'abord, la Davie,
moi, je comprends le syndicat d'être inquiet.
La Davie, là, c'est le pain et le beurre de 800 personnes de Lévis et de la
région de Québec dans l'ensemble. Alors, moi, je réitère le message. Ce que
j'ai dit hier, c'est encore vrai, là. Je comprends que la députée de Vachon a
un certain nombre de contacts à Ottawa. Si elle peut ramener des
résultats, on va en être fiers.
Mais, ceci
dit, M. le Président, le gouvernement fédéral a aujourd'hui une responsabilité.
Le gouvernement fédéral doit se commettre maintenant pour l'avenir des
travailleurs et des travailleuses de la Davie. Il me semble que c'est clair. Il y aura une marche dimanche prochain.
J'ai bien l'intention d'y assister aux côtés de la ministre responsable de
Chaudière-Appalaches parce que nous, comme
gouvernement, on a fait le choix très clair, très net d'appuyer les
travailleurs de la Davie, on va le faire.
Maintenant,
Jean-Yves Duclos, qui est ministre responsable de Québec, doit se lever et
prendre ses responsabilités. Le
caucus des députés libéraux au Québec doit également prendre ses
responsabilités. Ils doivent affirmer très clair qu'ils sont en appui aux travailleurs de la Davie.
Maintenant, j'attends les résultats de la députée de Vachon. Elle qui voyage
allègrement vers Ottawa sur une base régulière, peut-être amènera-t-elle des
résultats. Merci, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Vachon.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le
Président. Il n'a pas répondu à ma question. Est-ce que les 20 milliards
payés par les Québécois et les Québécoises devraient être investis ici,
au Québec?
Et c'est
quand même assez hallucinant, M. le Président, que le ministre délégué me
demande, à moi, comme députée de
l'Assemblée nationale et également chef du Bloc québécois, alors qu'eux autres
sont au gouvernement... Ils sont au gouvernement
et ils me demandent, à moi, de rapporter plus de résultats qu'eux autres sont
capables d'en créer, M. le Président. C'est assez incroyable.
Le Président : M. le ministre
délégué aux Affaires maritimes.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, c'est un peu étonnant, un petit bout à Ottawa, un
petit bout à Québec. Mais, ceci dit, sur le fond de l'histoire et sur ce qui est important aujourd'hui, le pain et le
beurre de 800 travailleurs et travailleuses, effectivement, j'ai affirmé en cette Chambre hier, et il y a deux
semaines, et il y a trois semaines, qu'il est important que le Québec obtienne sa part
de contrats. Vous savez, il y a une filière navale qui existe au Québec. On
parle de la Davie, mais je pourrais
vous parler de Forillon en Gaspésie, de Méridien à Matane, d'Océan... Ce sont
des chantiers qui sont en droit de s'attendre
à des contrats fédéraux. Et il y a des opportunités, j'en ai parlé hier. J'ai
parlé du ravitailleur l'Obelix. J'ai parlé des besoins, au cours des dernières semaines, majeurs, là, des besoins majeurs pour les brise-glaces. Alors, ce
message-là se doit d'être entendu, M. le Président.
Le Président :
En terminant.
M. D'Amour :
Alors, aujourd'hui, je l'affirme clairement, les travailleurs ont besoin de
nous.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Vachon.
Mme Martine Ouellet
Mme Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. L'Obelix, c'est bien, c'est 600 millions. Mais 20 milliards, c'est pas mal mieux. Et c'est ça que les Québécois
et les Québécoises, on paie du 100 milliards. Ça fait qu'au lieu d'avoir juste des belles
paroles, là, ça va être quoi, les vraies actions du gouvernement du Québec pour
faire en sorte que le 20 milliards qu'on paie se transforme en emplois? On
parle de 3 300 emplois par année pendant 30 ans. C'est ça que ça
voudrait dire pour la Davie.
Pourquoi est-ce que
le gouvernement du Québec n'est pas capable de faire en sorte que la Davie ait
sa part comme Irving et...
Le Président :
M. le ministre délégué aux Affaires maritimes.
M. Jean D'Amour
M. D'Amour :
M. le Président, on va en parler, des vraies actions. Depuis quelques jours,
depuis la semaine dernière, c'est le maire
de Québec qui a réagi. C'est le maire de Lévis qui a réagi. C'est ma collègue
de Chaudière-Appalaches qui a réagi
fortement. C'est le collègue responsable de la Capitale-Nationale. C'est
l'ensemble du caucus des députés de la région
de Québec qui ont agi très clairement. Ce qu'on veut, c'est non seulement sauver
800 travailleurs, on veut sauver également
la Davie puis on veut sauver la filière maritime du Québec. Le message de notre
gouvernement, M. le Président, ne
peut pas être plus clair aujourd'hui. Maintenant, il y a un bout de
responsabilité qui appartient au gouvernement fédéral. Et je le réitère, un, le Québec veut sa part.
Deux, le Québec veut sauver les 800 travailleurs et les
800 travailleuses de la Davie. Puis on parle en même temps des
sous-traitants. C'est important...
Le Président :
En terminant.
M. D'Amour :
...pour nous, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Rimouski.
Plan d'action gouvernemental
en matière de lutte
contre la pauvreté et l'exclusion sociale
M. Harold LeBel
M.
LeBel : Ça fait deux ans qu'on nous dit que ça s'en vient. Ça fait
deux ans qu'il y a encore trop de pauvreté au Québec. Ça fait deux ans que les groupes de défense de droits sont
débordés. Depuis, qu'est-ce qu'on a? C'est qu'il y a un mandat de revenu minimum garanti qui a fait
patate. On a des sanctions qu'on impose pour amener des gens à vivre avec
400 $ par mois. On a de l'acharnement
administratif qui crée des situations personnelles complètement... C'est complètement fou, ce que des gens peuvent vivre.
On a un sous-financement des groupes de lutte contre la pauvreté dans
toutes les régions du Québec.
Le
plan de lutte à la pauvreté, ça s'en vient quand, M. le ministre? Avant la fin
de la session, où on va pouvoir poser des
questions, ou on va pousser l'indécence à nous déposer un plan de lutte à
travers les guignolées pendant le temps des fêtes? On veut avoir un
dépôt de plan de lutte le plus rapidement possible. Ça fait trop...
Le Président :
Alors, je vous rappelle qu'on s'adresse à la présidence.
Une voix :
...
Le Président :
Bonjour, M. le député de Rimouski. M. le ministre de l'Emploi.
M. François Blais
M. Blais :
M. le Président, je remercie le collègue pour sa question. Je lui
rappelle — puis je
pense qu'il le sait très bien — que le premier outil pour lutter contre la
pauvreté, bien sûr, c'est de lutter de manière efficace contre le chômage.
Depuis que le Parti
québécois n'est plus au pouvoir, il s'est créé 218 000 emplois au
Québec. Depuis que le Parti québécois n'est
plus au pouvoir, le nombre de personnes à l'aide sociale a diminué de
37 000 personnes, de plus de 37 000 personnes. Depuis que le Parti québécois n'est plus au pouvoir, il y a eu une diminution
de 10 000 enfants, 10 000 enfants, M. le Président, à
l'aide sociale.
Alors, je veux le rappeler, récemment, un
article paru dans Le Devoir, d'un ouvrage, là, publié par d'anciens
collègues de l'Université McGill : Le Québec
est champion de lutte contre la pauvreté aujourd'hui. Et, malgré
tout, bien, on a un premier ministre ambitieux qui m'a demandé d'aller plus loin, de
faire davantage dans cette lutte pour la pauvreté. Nous aurons l'occasion prochainement de présenter,
effectivement, un projet de lutte extrêmement ambitieux pour le Québec. Nous
visons, bien sûr, une diminution de 100 000 personnes... de la pauvreté pour
le Québec, et le Québec se situera, à la fin de cet exercice...
Le Président : En terminant.
M. Blais : ...parmi les sociétés industrialisées
les plus avancées en matière de lutte...
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui. M. le
Président, on a des groupes en défense de droits du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
Jonquière, Chicoutimi, Lac-Saint-Jean qui
sont ici, dans les tribunes. Ils sont au coeur du plan de lutte contre la
pauvreté, comme plein d'autres
groupes à travers le Québec. Eux, ils vivent la réalité sur le terrain. Eux,
ils n'ont pas les lunettes roses que
le ministre porte aujourd'hui. Ils ont un financement moyen de
56 000 $ par année, c'est nettement insuffisant pour tous les
besoins, qui sont croissants depuis l'arrivée de ce gouvernement, en 2014.
Quand est-ce que le gouvernement va monter leur
financement, M. le Président?
Le Président : M. le ministre
de l'Emploi.
M. François Blais
M.
Blais : Alors, je vais rappeler au collègue, M. le Président, que,
depuis que le Parti québécois n'est plus au pouvoir, il y a eu une diminution de 4 % du chômage au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Alors, nous aurons l'occasion de présenter un plan de lutte extrêmement ambitieux,
dans lequel il y aura différents réinvestissements. Je ne veux pas annoncer
aujourd'hui, bien sûr, hein, ces réinvestissements, mais nous n'oublions pas,
bien sûr, le travail des organismes communautaires,
des organismes en solidarité, qui donnent un coup de main à différents groupes,
notamment au Lac-Saint-Jean,
notamment à Charlesbourg. Et j'annonce à tous les collègues dans toutes les
régions du Québec, il y aura des projets, des initiatives sociales qui
vont être avancés...
Le Président : En terminant.
M. Blais : ...qui seront financés
par le gouvernement du Québec au cours des prochaines années.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Mireille Jean
Mme
Jean : Merci, M. le Président. On voit que le ministre refuse de
répondre aux besoins de financement de ces
groupes. Pourtant, un soutien inadéquat les condamne à limiter leur offre à des
services ponctuels, de briser des liens de confiance avec les personnes qu'ils servent. Ça les force à consacrer
toujours plus de temps à rechercher du financement au lieu d'offrir des
services.
J'aimerais
savoir : Est-ce que le ministre accepte de rencontrer et d'écouter
aujourd'hui, après la période de questions, les représentants qui ont
traversé le parc des Laurentides et qui sont ici?
Et j'aimerais savoir aussi quand est-ce que le
ministre va déposer le fameux plan de lutte contre la pauvreté.
Le Président : M. le ministre
de l'Emploi.
M. François Blais
M.
Blais : Alors, je veux simplement rappeler à la collègue encore une
fois, là — puis je
ne veux vraiment pas, disons, être
douloureux dans ce rappel, là — que, depuis que le Parti québécois a quitté
le pouvoir, il y a quand même 4 % de chômage qui a diminué au
Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Donc, le plan
de lutte est assez ambitieux et va couvrir différentes dimensions de la
pauvreté, notamment — j'insiste
là-dessus — des initiatives partout, dans toutes les
régions du Québec, pour favoriser, bien sûr, l'inclusion sociale. Donc, il y aura, bien sûr, des contributions qui seront
faites pour favoriser cette inclusion sociale, et notamment les organismes
communautaires, qui
travaillent bien avec les personnes. Donc, je remercie la collègue pour sa question.
Très bientôt, nous présenterons le plan de lutte contre la pauvreté.
Le Président : Principale, M.
le député de Chutes-de-la-Chaudière.
Clauses de disparité de traitement
M. Marc Picard
M. Picard : Merci,
M. le Président. Il y a
une semaine, j'ai déposé une motion pour abolir les clauses orphelin, le
gouvernement l'a rejetée. J'ai déposé un projet
de loi, il n'a pas été appelé. Dans
la semaine des improvisations libérales, on apprend ce matin que la ministre du Travail interdirait les clauses
orphelin sans attendre les autres provinces, comme le préconise le premier ministre. Le Québec n'a
pas à attendre après le reste du Canada pour légiférer dans un champ de
compétence provinciale.
Est-ce que le
premier ministre peut nous confirmer ce matin sans équivoque que les clauses
orphelin seront abolies avant les prochaines élections?
Le Président : Mme la
ministre du Travail.
Mme Dominique Vien
Mme Vien :
Alors, merci, M. le Président. Alors, évidemment, on n'a pas attendu le dépôt
du projet de loi du collègue pour
agir, puis il le sait très bien. Puisque nous sommes au travail depuis un
certain temps, alors c'est quelque chose
qui a été annoncé au début de l'année par, notamment, notre premier ministre, à
l'effet qu'effectivement il y aurait une
révision ciblée de la Loi sur les normes du travail. Un certain nombre
d'éléments avaient été amenés, notamment les agences de placement, de recrutement, et la question aussi des
disparités de régimes de retraite également a été soulevée. Alors, je rappelle au collègue que, lorsque le
projet de loi... cette pièce législative qui sera importante, sera prête, nous
la déposerons et nous aurons
l'occasion de débattre à l'intérieur de nos instances, M. le Président, et de
faire cheminer ce projet de loi là, donc, pour que chacun et chacune en
cette Chambre puisse s'exprimer sur la question. Mais nous le déposerons, ce
projet de loi, quand il sera prêt, M. le Président.
• (10 h 50) •
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
M. Marc Picard
M. Picard :
M. le Président, on se penserait à la ligue d'improvisation, là. D'un côté, on
a la ministre du Travail qui s'engage
à abolir les clauses orphelin sans attendre après les provinces; de l'autre
côté, on a le premier ministre qui veut attendre après l'Ontario. M. le
Président, le PLQ, là, c'est le parti de l'improvisation du Québec.
La ministre
du Travail peut-elle s'engager, pour tous les jeunes travailleurs, à abolir les
clauses orphelin d'ici les prochaines élections?
Le Président : Mme la
ministre du Travail.
Mme Dominique Vien
Mme Vien : Évidemment, on va déposer un projet de loi, c'est parce qu'on souhaite l'adopter, M. le
Président. Et, évidemment, on va compter sur la collaboration des collègues pour qu'on puisse
s'élever au-dessus de la ligne partisane, et qu'on puisse, effectivement, regarder l'ensemble de l'oeuvre des
normes du travail, et qu'on puisse adopter l'ensemble du projet de loi
au moment opportun.
Mais notre
ambition, à nous tous, c'est d'adopter ce projet de loi à la prochaine session
parlementaire. C'est une pièce
majeure, c'est une pièce qui est importante. C'est costaud, là, comme projet de
loi. Et on va toucher à un certain nombre
d'éléments, notamment les agences de placement et de recrutement, qui nous
causent de graves soucis, et toute la question liée à l'équité
intergénérationnelle, qui est une valeur libérale, en passant...
Le Président : En terminant.
Mme Vien : ...je tiens à le
mentionner ici ce matin. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
M. Marc Picard
M. Picard :
Merci, M. le Président. Seulement pour rappeler à la ministre que, la prochaine
session, là, elle n'est peut-être pas
au courant, là, mais il y a un budget, puis il y a des crédits, et on va se
ramasser rapidement à la fin juin, et, malheureusement, là, les jeunes vont vivre avec
les clauses de disparité, les clauses orphelin, parce que ce gouvernement-là
n'aura pas adopté de projet de loi permettant de les abolir d'ici les
prochaines élections.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : M. le Président, je m'étonne que le collègue,
qui, dans les premières questions, semble insister pour que
nous puissions adopter les mesures pour protéger chacune de nos générations au
Québec, nous annonce, à la dernière question,
que nous n'aurons pas sa collaboration. Lorsque le projet de loi est déposé et
qu'il avance, je m'attends à ce qu'il
puisse collaborer pour que nous
l'adoptions à la prochaine session. Je suis étonné qu'il nous annonce qu'il
sait qu'il ne sera pas adopté. On dirait qu'il veut prendre des mesures pour
qu'il ne le soit pas. Je suis très désolé, M. le Président, très désolé.
Le Président :
Principale, M. le député de Laurentides-Labelle.
Passerelle de l'échangeur
Turcot
M. Sylvain Pagé
M. Pagé :
Labelle.
Le Président :
Labelle, ça va être assez.
M. Pagé :
M. le Président, en mars, avril, mai, juin...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! M. le député de Laurentides... de
Labelle, je m'excuse. Ça a déjà été Laurentides-Labelle. Labelle.
M.
Pagé : Vous êtes quand même dans la bonne région. Mars, avril,
mai, juin, j'ai posé des questions au ministre responsable de l'Éducation, Sport et Loisir, j'ai posé des questions à
l'ancien ministre des Transports pour réintégrer la dalle-parc dans le projet Turcot. Sans la
dalle-parc, ça veut dire quoi? C'est un détour de sept kilomètres, pas de
mobilité durable. Donc, vous
comprenez que c'est important. C'est important pour vous, M. le Président,
c'est important pour la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Or, le ministre
m'avait répondu, il y a six mois, en juin dernier, l'ex-ministre des Transports : Nous sommes toujours déterminés
à la réaliser, la dalle-parc. C'était même... ce n'est pas de savoir quand
est-ce que ça va se faire, mais comment ça va se faire.
Alors,
étant donné que le ministre est allé se promener à l'échangeur Turcot la
semaine dernière, est-ce qu'il peut nous dire comment ça va se faire et
quand ça va se faire?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. André Fortin
M.
Fortin (Pontiac) : Oui. Merci, M. le Président. Je suis content que je
puisse revenir, effectivement, là, sur la visite que j'ai effectuée au chantier
Turcot, chantier qui, d'ailleurs, soit dit en passant, progresse très bien, progresse selon les prévisions
budgétaires et selon les échéanciers qui avaient été prévus.
Pour
ce qui est de la dalle-parc, c'est un sujet que nous avons abordé avec la
mairesse de Montréal, comme je l'ai abordé depuis plusieurs semaines déjà avec mes collèges, la collègue de Notre-Dame-de-Grâce et la collègue de Saint-Henri—Sainte-Anne, parce que c'est un projet qui, effectivement, peut améliorer et doit améliorer la desserte de transport actif entre
ces deux communautés-là. C'est un projet pour lequel tant moi-même que la
mairesse de Montréal partageons une vision commune, on est sur la même
longueur d'onde pour ce qui est de l'importance du transport actif dans chacun de nos projets d'infrastructures
routières. Alors, nous aurons l'occasion, comme nous l'avons déjà mentionné,
de procéder avec des consultations ciblées
auprès des citoyens de ces communautés-là pour s'assurer que ce projet-là
puisse aller de l'avant, mais aller
de l'avant dans le meilleur intérêt et selon les volontés des gens de ces deux
communautés-là qui sont directement concernées.
Le Président :
Principale, M. le député de Verchères.
Élargissement de l'autoroute
de l'Acier entre Boucherville et Brossard
M. Stéphane Bergeron
M. Bergeron : M. le Président, les
Québécoises et Québécois veulent des transports toujours plus fluides et respectueux de l'environnement.
L'autoroute 30 constitue non seulement une voie de contournement de
Montréal, mais une
artère permettant d'assurer les déplacements en Montérégie, voire un important
catalyseur de développement économique
pour la région, sinon du Québec tout entier, surtout avec l'établissement des
pôles logistiques aux deux extrémités.
Or,
l'autoroute 30, et particulièrement sur son tronçon entre les
autoroutes 10 et 20, est déjà un stationnement à ciel ouvert pendant les heures de pointe et même à
d'autres moments de la journée, de la nuit, et même la fin de semaine, M. le Président. L'élargissement de la 30 sur ce
tronçon pour ajouter des voies pour le transport en commun, le covoiturage,
le transport électrique fait consensus dans
la région. Par contre, on sait qu'il ne figure pas au Plan québécois des
infrastructures.
Qu'entend
faire le gouvernement pour remédier à cette situation, qui va devenir de plus
en plus problématique avec les
travaux au tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, avec l'arrivée du REM, avec
l'établissement des pôles logistiques? Qu'entend faire le gouvernement?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. André Fortin
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. Franchement, outre la
dernière question qui venait du député de Labelle, qui s'inscrit tout à fait dans la vision qu'il a des transports
actifs depuis longtemps, outre cette question-là, les questions qui viennent du Parti québécois sont un
peu particulières aujourd'hui parce qu'ils posent des questions sur des
projets, à la base, qu'ils étaient contre, M. le Président. Le projet de la 30,
ce n'est pas un projet qui est venu du Parti québécois,
c'est un projet pour lequel le Parti québécois s'est opposé pendant des années
et des années. Le projet du REM, c'est un projet pour lequel le Parti
québécois continue de s'opposer, M. le Président.
Mais
il a raison sur une chose, il a raison sur une chose, le député de Verchères,
c'est que ça prend des déplacements plus
fluides pour les citoyens, ça prend des déplacements plus simples pour les
citoyens. La 30, comme les autres projets à Montréal, s'inscrit dans une perspective qui doit être une perspective
globale, régionale, qui doit être réfléchie et qui doit répondre aux
besoins du citoyen.
Le Président :
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Votes reportés
Adoption du projet de loi
n° 108
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la rubrique des votes
reportés. Et, comme annoncé précédemment,
nous allons maintenant procéder aux votes reportés sur la motion de M. le ministre délégué à l'Intégrité des
marchés publics et aux Ressources informationnelles proposant que le projet de
loi n° 108, Loi favorisant la surveillance des contrats des organismes
publics et instituant l'Autorité des marchés publics, soit adopté.
Alors,
avant de procéder au vote, je demanderais un peu de silence. Alors, que les députés
en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
La
Secrétaire adjointe : M. Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Billette (Huntingdon), Mme
Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Arcand (Mont-Royal), M. Coiteux (Nelligan), Mme David
(Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Nichols (Vaudreuil), M.
Kelly (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau), Mme Charlebois (Soulanges), M. Barrette (La Pinière), Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Moreau (Châteauguay), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys),
Mme Vien (Bellechasse), Mme Ménard (Laporte), M. Fortin (Pontiac), Mme Tremblay
(Chauveau), M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford), M. Morin (Côte-du-Sud),
M. Bernier (Montmorency), Mme
Montpetit (Crémazie), Mme Boulet (Laviolette), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Tanguay (LaFontaine), Mme
Melançon (Verdun), M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M.
Carrière (Chapleau), M. Drolet (Jean-Lesage), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau), M. Matte (Portneuf), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Girard
(Trois-Rivières), M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Rousselle (Vimont), Mme
Vallières (Richmond), M. Auger
(Champlain), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Boucher (Ungava), M. Bourgeois
(Abitibi-Est), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M.
Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), M. Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), M.
St-Denis (Argenteuil), M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M.
Lisée (Rosemont), M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Hivon (Joliette), M.
Marceau (Rousseau), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. LeBel
(Rimouski), Mme Maltais (Taschereau), M. Bergeron (Verchères), Mme Richard (Duplessis), M. Rochon (Richelieu), Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Therrien
(Sanguinet), M. Gaudreault (Jonquière), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau
(Bertrand), M. Bourcier (Saint-Jérôme), Mme
Jean (Chicoutimi), M. Villeneuve (Berthier), Mme Fournier (Marie-Victorin), M.
Traversy (Terrebonne), M. Kotto (Bourget), M. Roy (Bonaventure).
M.
Legault (L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie),
M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge (Chambly),
M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Lemay (Masson), Mme Lavallée
(Repentigny), M. Lamontagne (Johnson), Mme D'Amours (Mirabel), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Paradis (Lévis), M. Spénard
(Beauce-Nord).
Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques),
M. Nadeau-Dubois (Gouin), M. Surprenant (Groulx), M. Lelièvre
(Gaspé), Mme Ouellet (Vachon).
• (11 heures) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Que les députés contre cette motion veuillent bien se lever. Y a-t-il des
abstentions?
Alors,
pour le résultat du vote, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 107
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En conséquence, la motion est adoptée.
Adoption du principe du projet
de loi n° 107
Et nous allons
maintenant procéder au vote reporté sur la motion de M. le ministre de la
Sécurité publique, proposant que le principe
du projet de loi n° 107, Loi visant à accroître la compétence et
l'indépendance du commissaire à la lutte contre la corruption et du
Bureau des enquêtes indépendantes ainsi que le pouvoir du directeur des
poursuites criminelles et pénales d'accorder certains avantages à des témoins
collaborateurs, soit adopté.
Alors, que les
députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
La Secrétaire adjointe : M. Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Billette (Huntingdon),
Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Arcand (Mont-Royal),
M. Coiteux (Nelligan), Mme David (Outremont), M. Proulx
(Jean-Talon), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
Mme Nichols (Vaudreuil), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée
(Gatineau), Mme Charlebois (Soulanges),
M. Barrette (La Pinière), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Moreau (Châteauguay), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), Mme Vien (Bellechasse), Mme Ménard (Laporte),
M. Fortin (Pontiac), Mme Tremblay (Chauveau), M. Fortin
(Sherbrooke), M. Reid (Orford), M. Morin (Côte-du-Sud),
M. Bernier (Montmorency),
Mme Montpetit (Crémazie), Mme Boulet (Laviolette), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger),
M. Tanguay (LaFontaine),
Mme Melançon (Verdun), M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Carrière (Chapleau), M. Drolet (Jean-Lesage),
Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau),
M. Matte (Portneuf), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine),
M. Girard (Trois-Rivières), M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Rousselle
(Vimont), Mme Vallières (Richmond),
M. Auger (Champlain), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Boucher
(Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Giguère
(Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François),
M. Merlini (La Prairie), M. Plante (Maskinongé),
M. Polo (Laval-des-Rapides), M. St-Denis (Argenteuil), M. Busque
(Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Legault (L'Assomption),
M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie),
M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière),
M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
Mme Roy (Montarville), Mme Samson
(Iberville), M. Roberge (Chambly), M. Laframboise (Blainville),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny),
M. Lamontagne (Johnson), Mme D'Amours (Mirabel), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe), Mme Guilbault
(Louis-Hébert), M. Paradis (Lévis), M. Spénard (Beauce-Nord).
M. Surprenant
(Groulx).
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Que les députés contre cette
motion veuillent bien se lever.
La Secrétaire adjointe : M. Lisée (Rosemont), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), Mme Hivon (Joliette), M. Marceau (Rousseau), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. LeBel
(Rimouski), Mme Maltais (Taschereau), M. Bergeron (Verchères), Mme
Richard (Duplessis), M. Rochon (Richelieu), Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Therrien (Sanguinet),
M. Gaudreault (Jonquière), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau (Bertrand), M. Bourcier (Saint-Jérôme), Mme Jean (Chicoutimi),
M. Villeneuve (Berthier), Mme Fournier (Marie-Victorin), M. Traversy
(Terrebonne), M. Kotto (Bourget), M. Roy (Bonaventure).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Nadeau-Dubois (Gouin), M.
Lelièvre (Gaspé), Mme Ouellet (Vachon).
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Y a-t-il des abstentions?
Sinon,
pour le résultat du vote, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 80
Contre :
27
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : En conséquence, la motion est adoptée, et le projet
de loi n° 107 est adopté.
M. le leader adjoint
du gouvernement.
Renvoi à la Commission des
institutions
M. Tanguay : Oui, M.
le Président. Alors, conformément à l'article 243 du règlement, je
fais motion afin que ce projet de loi soit déféré à la Commission des
institutions pour étude détaillée.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, cette motion est-elle adoptée? M. le leader de la deuxième opposition.
M. Bonnardel :
...c'est l'adoption de principe qui a été adoptée.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Oui. C'est bien ça. Est-ce que je me suis
trompé?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : C'est bien l'adoption de principe. Alors, c'est
déféré à la commission.
Mise aux voix
Adopté? Adopté. C'est
déféré à la Commission des institutions.
Motions sans préavis
Alors, nous en sommes
à la rubrique des motions sans préavis, et, en fonction de nos règles et de
l'ordre de présentation, je cède la parole à Mme la ministre déléguée à la
Réadaptation pour une motion sans préavis.
Souligner la Journée
internationale des personnes handicapées
Mme
Charlebois : Alors, M. le Président, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de
Labelle, le député de Lévis, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, le député de Groulx, et le
député de Gaspé, et la députée de Vachon :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée internationale des personnes handicapées,
célébrée chaque année le 3 décembre, et qui se tient, cette année,
sous le thème Des transformations durables pour une société inclusive;
«Qu'elle
exprime sa solidarité envers les personnes vivant avec un handicap ainsi que
leur famille qui font preuve de détermination pour relever les défis qui
y sont associés;
«Qu'enfin,
elle souligne l'engagement quotidien de l'ensemble de la communauté pour faire
en sorte que notre société soit toujours plus inclusive envers les
personnes vivant avec un handicap.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay :
Nous proposons de l'adopter sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle
adoptée? Là-dessus, M. le leader...
Une voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Très bien. Alors, M. le
leader de l'opposition officielle, pour une autre motion sans préavis.
M. Bérubé :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec le
député de Borduas, le député de Gouin, le député de Gaspé, la députée de Vachon
et le député de Groulx, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale exige du gouvernement fédéral des excuses pour les
personnes injustement emprisonnées pendant la crise d'octobre 1970.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
leader de l'opposition officielle. Y a-t-il consentement pour débattre
de cette motion? Il n'y a pas de consentement. Je cède maintenant la parole à
M. le leader...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, messieurs dames...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, j'aimerais pouvoir céder la parole.
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, M. le leader de l'opposition officielle...
Une
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Je suis d'accord, mais je n'ai pas
entendu qu'il y avait de consentement. Alors, M. le leader de la
deuxième opposition, pour votre motion sans préavis.
Réitérer la confiance
de l'Assemblée envers
la Vérificatrice générale du Québec
M. Bonnardel :
M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante
conjointement avec le député de Labelle, le député de Gouin, le député
de Gaspé et la députée de Vachon :
«Que l'Assemblée
nationale réitère sa confiance envers la Vérificatrice générale du Québec.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
leader de la deuxième opposition. Y a-t-il consentement pour débattre de
cette motion, M. le leader adjoint du gouvernement?
M. Tanguay :
Nous proposons de l'adopter sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle
adoptée?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, je pense que tous les
députés sont ici?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Oui. Alors, qu'on appelle les députés.
Je suspends les
travaux le temps qu'on appelle les députés qui se présentent à l'Assemblée pour
le vote.
(Suspension de la séance à
11 h 9)
(Reprise à 11 h 10)
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, que les députés en faveur de cette
motion veuillent bien se lever.
La Secrétaire adjointe : M. Legault (L'Assomption), M. Bonnardel
(Granby), M. Caire (La Peltrie), M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson
(Iberville), M. Roberge (Chambly), M. Laframboise (Blainville),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Lefebvre (Arthabaska),
M. Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny), M. Lamontagne
(Johnson), Mme D'Amours (Mirabel),
Mme Soucy (Saint-Hyacinthe), Mme Guilbault (Louis-Hébert),
M. Paradis (Lévis), M. Spénard (Beauce-Nord).
M. Couillard (Roberval),
M. Fournier (Saint-Laurent), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Billette (Huntingdon), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Leitão (Robert-Baldwin),
M. Arcand (Mont-Royal), M. Coiteux (Nelligan), Mme David (Outremont), M. Proulx (Jean-Talon),
M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Kelley (Jacques-Cartier),
Mme Vallée (Gatineau), Mme Charlebois (Soulanges), M. Barrette
(La Pinière), Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Moreau
(Châteauguay), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), Mme Vien
(Bellechasse), Mme Ménard (Laporte), M. Fortin (Pontiac),
Mme Tremblay (Chauveau), M. Fortin
(Sherbrooke), M. Reid (Orford), M. Morin (Côte-du-Sud),
M. Bernier (Montmorency), Mme Montpetit
(Crémazie), Mme Boulet (Laviolette), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Tanguay (LaFontaine), Mme Melançon (Verdun), M. Blais
(Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Carrière (Chapleau),
M. Drolet (Jean-Lesage),
Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau),
M. Matte (Portneuf), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Girard (Trois-Rivières), M. Huot (Vanier-Les
Rivières), M. Rousselle (Vimont), Mme Vallières (Richmond), M. Auger
(Champlain), M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee), M. Boucher (Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est),
M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose),
M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), M. Plante
(Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), M. St-Denis (Argenteuil),
M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Lisée (Rosemont),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Hivon (Joliette), M. Marceau
(Rousseau), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. LeBel
(Rimouski), Mme Maltais (Taschereau), M. Bergeron (Verchères),
Mme Richard (Duplessis), M. Rochon
(Richelieu), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M. Cloutier
(Lac-Saint-Jean), M. Gaudreault (Jonquière), M. Pagé
(Labelle), M. Cousineau (Bertrand), M. Bourcier (Saint-Jérôme),
Mme Jean (Chicoutimi), M. Villeneuve (Berthier), Mme Fournier
(Marie-Victorin), M. Traversy (Terrebonne), M. Kotto (Bourget), M. Roy
(Bonaventure).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Nadeau-Dubois (Gouin),
M. Surprenant (Groulx), M. Lelièvre (Gaspé), Mme Ouellet
(Vachon).
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Que les députés contre cette motion veuillent bien se lever. Y a-t-il des
abstentions?
Si non, pour le
résultat du vote, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 106
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En conséquence, la motion est adoptée.
Toujours à la rubrique des motions sans préavis,
M. le député de Gouin.
Demander au gouvernement de déposer un
projet de loi
interdisant les clauses de disparité de traitement
fondées sur la date d'embauche des salariés
M.
Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. Je demande le consentement de
l'Assemblée pour débattre de la motion
suivante conjointement avec le député de Sanguinet, le député de
Chutes-de-la-Chaudière, la députée de Vachon et le député de
Gaspé :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de déposer un projet de loi afin
d'interdire les clauses de disparité de traitement fondées sur la date
d'embauche des salariés, [en] visant [...] une adoption d'ici juin 2018.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le député de
Gouin, pour cette motion. J'ai vu les deux leaders se lever. M. le
leader de l'opposition officielle.
M. Bérubé : Nous demandons le vote
par appel nominal.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Très
bien. Avant ça, y a-t-il consentement pour débattre de la motion?
M. Tanguay :
...savoir, et je vais vous le dire. Nous proposons de l'adopter sans débat.
Demande de vote nominal, à ce que je peux constater? Nous proposons...
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous allons procéder par vote par
appel nominal. Voilà. Alors, est-ce que tous les députés sont là?
Alors, je vais suspendre les travaux quelques
instants, le temps qu'on appelle les députés.
(Suspension de la séance à
11 h 14)
(Reprise à 11 h 16)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de la motion
présentée par M. le député de Gouin conjointement avec le
député de Sanguinet,
le député des Chutes-de-la-Chaudière, la
députée de Vachon et le député de Gaspé.
La motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement de déposer un projet de loi afin d'interdire
les clauses de disparité de traitement fondées sur la date d'embauche
des salariés, visant à une adoption d'ici juin 2018.»
Alors, que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
La Secrétaire
adjointe : M. Nadeau-Dubois (Gouin).
M. Fournier (Saint-Laurent), Mme Anglade
(Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Billette (Huntingdon), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Arcand (Mont-Royal), M. Coiteux
(Nelligan), Mme David (Outremont),
M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée
(Gatineau), Mme Charlebois (Soulanges), M. Barrette (La Pinière),
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Moreau (Châteauguay),
M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), Mme Vien
(Bellechasse), Mme Ménard (Laporte), M. Fortin (Pontiac),
Mme Tremblay (Chauveau), M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford), M. Morin (Côte-du-Sud),
M. Bernier (Montmorency), Mme Montpetit (Crémazie), Mme Boulet
(Laviolette), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Tanguay
(LaFontaine), Mme Melançon (Verdun), M. Blais (Charlesbourg),
Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Carrière (Chapleau), M. Drolet
(Jean-Lesage), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé),
M. Iracà (Papineau), M. Matte (Portneuf), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Girard (Trois-Rivières), M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Rousselle
(Vimont), Mme Vallières (Richmond), M. Auger (Champlain),
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee),
M. Boucher (Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Giguère
(Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy
(Saint-François), M. Merlini (La Prairie), M. Plante
(Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), M. St-Denis
(Argenteuil), M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Lisée (Rosemont),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Hivon (Joliette), Mme Léger
(Pointe-aux-Trembles), M. LeBel (Rimouski), Mme Maltais
(Taschereau), M. Bergeron (Verchères), M. Rochon (Richelieu),
Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve),
M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Gaudreault (Jonquière), M. Pagé
(Labelle), M. Cousineau (Bertrand),
M. Bourcier (Saint-Jérôme), Mme Jean (Chicoutimi), M. Villeneuve
(Berthier), Mme Fournier (Marie-Victorin), M. Traversy
(Terrebonne), M. Kotto (Bourget), M. Roy (Bonaventure).
M. Legault (L'Assomption), M. Bonnardel (Granby),
M. Caire (La Peltrie), M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière), M. Charette
(Deux-Montagnes), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy
(Montarville), Mme Samson (Iberville),
M. Roberge (Chambly), M. Laframboise (Blainville),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny),
M. Lamontagne (Johnson), Mme D'Amours (Mirabel), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe), Mme Guilbault
(Louis-Hébert), M. Paradis (Lévis), M. Spénard (Beauce-Nord).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Surprenant (Groulx), M.
Lelièvre (Gaspé), Mme Ouellet (Vachon).
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Que les députés contre cette motion veuillent
bien se lever.
Y a-t-il des
abstentions?
Sinon, pour le
résultat du vote, M. le secrétaire général.
Le Secrétaire : Pour :
103
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En conséquence, la motion est adoptée.
Alors, toujours
à la rubrique des motions sans préavis et conformément à ce qui a été convenu
hier, la présentation de la motion
sans préavis qui avait été présentée par M. le député de Mercier a été
reportée à la séance d'aujourd'hui, mais ça
me prend un consentement pour permettre au député de Gouin de présenter une
deuxième motion aujourd'hui afin de donner suite au consentement
d'hier. Alors, y a-t-il consentement?
Des voix : Consentement.
• (11 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Consentement. Alors, je cède maintenant la parole à M. le député de Gouin
pour la présentation d'une autre motion sans préavis.
Demander au gouvernement fédéral de mettre en place des
mesures visant
à accroître l'efficacité du processus de traitement des demandes
d'asile afin de combattre l'exploitation des migrants
M.
Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. Alors, je demande le consentement de l'Assemblée pour débattre
de la motion suivante conjointement avec le député de Verchères, la députée de
Vachon et le député de Gaspé :
«Que l'Assemblée nationale exprime sa vive préoccupation face au constat de l'ONU sur la situation des
migrants détenus en Libye signalant que leur nombre est passé de 7 000
en septembre à 20 000 à la mi-novembre 2017;
«Qu'elle
exprime son indignation devant la présence de marchés d'esclaves sur le
territoire libyen où les migrants sont vendus aux enchères;
«Qu'elle
demande au gouvernement canadien de mettre en place des mécanismes efficaces
afin de recevoir, traiter et analyser les demandes des migrants fuyant la
guerre, la misère et la famine comme moyen de combattre le trafic
illégal des êtres humains;
«[Finalement,]
qu'elle salue la mobilisation de la communauté internationale sur cet enjeu,
notamment lors du Sommet
Europe-Afrique d'Abidjan, où des mesures d'urgence ont été annoncées afin de
mettre un terme à l'esclavage de migrants
en Libye, et lors de la Conférence ministérielle de la Francophonie qui a
adopté une déclaration en cette matière.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
député de Gouin. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M.
le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay : Nous proposons
de l'adopter sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion
est-elle adoptée? La motion est adoptée. Y a-t-il d'autres motions sans
préavis?
Avis touchant les travaux des commissions
Sinon, nous passons aux avis touchant les
travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay :
Oui, M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de la culture
et de l'éducation poursuivra l'étude
détaillée à l'égard du projet de loi n° 151, Loi visant à prévenir et à
combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d'enseignement
supérieur, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, le
lundi 4 décembre, de 14 h 30 à
18 heures, et le mardi 5 décembre, de 10 heures à midi, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission
de la santé et des services sociaux poursuivra les consultations particulières
à l'égard du projet de loi
n° 157, Loi constituant la Société québécoise du cannabis, édictant la Loi
encadrant le cannabis et modifiant diverses dispositions en matière de
sécurité routière, dès maintenant pour une durée de 1 h 30 min, le
lundi 4 décembre, de 14 heures à 17 h 45, et le mardi 5
décembre, de 10 heures à 11 h 30, à la salle du Conseil
législatif;
La Commission
des institutions entreprendra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi
n° 107, Loi visant à accroître la compétence et l'indépendance du
commissaire à la lutte contre la corruption et du Bureau des enquêtes
indépendantes ainsi que le pouvoir du directeur des poursuites
criminelles et pénales d'accorder certains avantages à des témoins
collaborateurs, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, merci à vous, M. le leader adjoint, pour ces avis.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Nous en
sommes à la rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Ah! ça
me manquait, M. le leader adjoint de l'opposition officielle. Allez-y.
M.
Rochon : J'ai, en effet,
senti, M. le Président, que vous vous ennuyiez de mes demandes de
renseignements sur les travaux, mon
vis-à-vis étant moins démonstratif que vous. Je ne sais pas s'il est dans les
mêmes dispositions, mais on verra.
D'abord, M.
le Président, le leader adjoint du gouvernement peut-il nous indiquer ce qu'il
advient du projet de loi n° 27,
la Loi sur l'optimisation des services de garde éducatifs à l'enfance
subventionnés? On nous avait dit il y a de ça quelques mois que le
gouvernement allait consulter sur ce sujet. Depuis, plus rien.
Alors, qu'est-ce qu'il advient du projet de loi
n° 27, M. le Président?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
leader adjoint de l'opposition officielle. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay : Oui, M.
le Président. Alors, je ne
m'arrêterai pas uniquement à référer au collègue sur le principe
que c'est évidemment le gouvernement qui détermine l'initiative législative. Au-delà de ce principe, qu'il connaît bien,
et au-delà du fait qu'il faut
considérer l'ensemble des travaux et des discussions, je l'inviterais à
avoir une discussion avec la ministre concernée. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci. M. le leader adjoint de l'opposition officielle, pour une autre demande de renseignements.
M.
Rochon : Très bien.
Je connais bien, par ailleurs, cette rubrique et je l'utilise, là, aux fins pour
lesquelles elle apparaît.
Le leader adjoint du gouvernement peut-il nous indiquer si le gouvernement va appeler le projet de loi
n° 49, Loi assurant la mise en oeuvre de l'Accord entre le
gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec sur la gestion
conjointe des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, pour une nouvelle demande
de renseignements.
M. Tanguay :
M. le Président, encore une fois, je réfère au premier principe : il
revient, donc, de la prérogative du
gouvernement d'y aller ou pas selon certains projets de loi, en considérant
l'ensemble des considérations, évidemment, et je l'invite donc à avoir
une discussion franche avec le ministre concerné par ce projet de loi.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Merci à vous. Nouvelle
demande de renseignements, M. le leader adjoint de l'opposition
officielle.
M. Rochon : ... à nouveau, au
principe, là, de cette rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
nationale.
Est-ce que le
leader adjoint du gouvernement peut nous dire si le gouvernement va convoquer
une séance de travail de la
Commission des institutions en vue d'un mandat d'examen des orientations, des
activités et de la gestion du Comité consultatif du Fonds central de soutien à
la réinsertion sociale et d'examen des orientations, des activités et de la
gestion des 18 fonds de soutien à la réinsertion sociale des
établissements de détention du Québec?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay : Cette
question-là, M. le Président, relève des travaux de la commission. Voilà.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
M.
Rochon : Est-ce que le
leader adjoint du gouvernement peut nous dire, M. le Président, si le
gouvernement va convoquer une séance
de travail de la Commission de la santé et des services sociaux en vue de faire
l'étude des rapports annuels
2013-2014 des agences de la santé et des services sociaux suivantes :
Abitibi-Témiscamingue, Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Côte-Nord, Estrie, Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, Lanaudière, Laurentides,
Laval, Mauricie et Centre-du-Québec,
Montérégie, Montréal, Outaouais, Saguenay—Lac-Saint-Jean, et du Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James
et de la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik;
convoquer cette séance de travail de la
Commission de la santé et des services sociaux en vue de l'étude du rapport
annuel de gestion 2013-2014 du Centre
régional de santé et de services sociaux de la Baie-James et de l'examen des
orientations, des activités et de la
gestion des agences de la santé et des services sociaux de
l'Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord, de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, du Saguenay—Lac-Saint-Jean et du Centre régional de santé et
de services sociaux de la Baie-James?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
leader adjoint de l'opposition officielle. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Tanguay :
Oui, M. le Président. Alors, même réponse qu'à la question précédente : Ça
relève des collègues qui siègent sur la commission concernée. Voilà, M.
le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Merci. Une nouvelle
demande de renseignements, M. le leader adjoint de l'opposition
officielle?
M.
Rochon : M. le Président,
est-ce que le leader adjoint du gouvernement peut nous dire si le gouvernement
va convoquer une séance de travail de la
Commission des transports et de l'environnement en vue d'un mandat d'étude du
rapport de la Société d'assurance automobile
du Québec sur l'encadrement de la publicité automobile; d'étude du rapport
d'évaluation 2013 Cinémomètres
photographiques et systèmes photographiques de contrôle de circulation aux feux
rouges; et d'audition de la
Société d'assurance automobile du Québec sur sa gestion administrative, ses
activités et ses orientations?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay :
Je ne veux pas embarrasser le leader adjoint de l'opposition. Je vais dire deux
choses : la première, même
réponse que la question précédente : ça relève des collègues qui siègent
sur la commission, ça veut dire les collègues formant la banquette ministérielle puis les collègues de son parti; je
ne veux pas l'embarrasser, puis c'est le deuxième volet, on leur a proposé des dates, puis ils
n'étaient jamais disponibles. Alors, M. le Président, encore une fois, ça
relève des députés qui siègent, puis il faudrait qu'ils se rendent
disponibles un jour, du Parti québécois.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
M.
Rochon : Je vois que mon
vis-à-vis, dans certaines situations, est plus bavard que dans d'autres, M. le
Président.
Le leader adjoint du gouvernement peut-il nous
indiquer si le gouvernement appellera, un jour, le projet de loi n° 118, Loi sur les laboratoires
médicaux, les centres de services orthopédiques et les centres de physiologie
respiratoire exploités par une entité
autre qu'un établissement de santé et de services sociaux. Le principe de ce
projet de loi a été adopté le 23 février 2017.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
• (11 h 30) •
M. Tanguay :
Oui. Merci, M. le Président. Alors, j'indique à mon collègue leader adjoint de
l'opposition officielle que les deux
premières réponses que j'ai données à ses deux premières questions sont les
mêmes pour ce projet de loi là, tout
comme pour les projets de loi nos 53, 56, 72, 79, 85, 86, 96, 107, 118, 119, 123, 128,
135, 141, 143, 146, 149, 150, 151, 152, 154, 155, 157, 160.
Alors, c'est
la même réponse que j'ai donnée pour les deux précédents, si d'aventure il veut
aller sur tous les autres projets de loi qui sont inscrits au
feuilleton, M. le Président. Puis je ne me relèverai pas.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le leader adjoint du gouvernement. Est-ce que ça va dans le sens de vos intentions, M. le leader
adjoint de l'opposition officielle, d'appeler tous les projets de loi pour
demander au gouvernement des renseignements? Juste pour éclairer la
présidence.
M.
Rochon : M. le Président, je
regrette que cela indispose le leader adjoint du gouvernement que je recoure à
cette rubrique qui apparaît pour ce motif dans le déroulement de nos
travaux. Il est de notre prérogative de solliciter du gouvernement des renseignements sur le déroulement des travaux, et je
souhaiterais pouvoir le faire sans que mon vis-à-vis s'en désespère.
C'est pour cela que cette rubrique apparaît dans le déroulement des travaux.
Alors, le
leader adjoint du gouvernement peut-il nous indiquer si le gouvernement
appellera un jour le projet de loi
n° 53? Cela pourrait intéresser la ministre assise juste devant lui. Cette
loi actualise la Loi sur les décrets de convention collective en vue principalement d'en faciliter
l'application et de favoriser la transparence et l'imputabilité des comités
paritaires. Le principe de ce projet de loi
a été adopté le 30 novembre 2016. Peut-être pourrait-il s'enquérir
auprès de la ministre — ce serait facile, elle est devant lui — de ses intentions? J'ai participé aux
consultations sur ce projet de loi. Nous
y avons entendu des groupes, ce fut fort intéressant, et, depuis, plus rien.
Alors, ces groupes, comme moi, doivent bien se demander ce qui arrive.
Peut-être auront-ils et aurais-je une réponse?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Bon, je vais relire, pour la gouverne de tout le
monde, l'article 86 de notre règlement :
«Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. [...]Le leader du gouvernement
peut, d'office ou à la demande d'un député, communiquer à l'Assemblée
des renseignements sur ses travaux.»
Je
pense que l'intervention précédente du leader adjoint du gouvernement... Il a
nommé l'article... le projet de loi n° 53 et il a lu un certain
nombre d'autres projets de loi en disant que ce sera la même réponse.
«[86.2.] Les demandes
de renseignement doivent porter sur les affaires inscrites au feuilleton.»
C'est
ce que le leader adjoint de l'opposition officielle fait. Maintenant, les
réponses ont été données par rapport à tous
les projets de loi qui sont inscrits au feuilleton. M. le leader adjoint de
l'opposition officielle, je ne veux pas vous enlever le droit que vous avez de poser des questions en vertu de 86
pour obtenir des renseignements, mais il me semble que les
renseignements ont été fournis par le leader adjoint du gouvernement.
M. Rochon :
Il est plutôt amusant, M. le Président, de remarquer la différence qu'il y a
entre la façon d'agir du gouvernement pendant cette rubrique au feuilleton et
sa façon d'agir pendant la période de questions et réponses orales. Nous avons trop peu souvent, au cours de la
période de questions et de réponses orales, réponse à nos questions, et voilà
que nous avons réponse aux questions que
nous n'avons pas encore posées, réponses bien insatisfaisantes, par ailleurs,
hein, par ailleurs.
Alors,
je vais continuer, M. le Président. J'ai encore quelques questions. Je compte
me prévaloir, là, de ce que me permet
notre règlement. Est-ce que le leader adjoint du gouvernement peut nous dire si
le gouvernement entend appeler le
projet de loi n° 895? Tout à l'heure, effectivement, il a aligné... M. le
Président, tout à l'heure, mon vis-à-vis a aligné des numéros de projets
de loi, et ça, ça ne veut strictement rien dire à la population...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Deux choses, M. le leader adjoint
de l'opposition officielle. Effectivement, je ne me rappelle pas d'avoir
entendu le leader adjoint du
gouvernement référer au projet de loi n° 895, d'une part, mais, d'autre part, on
doit s'en tenir à demander des renseignements et ne pas faire de plaidoirie.
Alors, allez-y avec vos renseignements.
M. Rochon :
Bien. Alors, 895, ça, M. le Président, c'est la Loi modifiant le Code civil dans le but
de permettre à toute personne
domiciliée au Québec d'obtenir une modification de la mention du sexe figurant
sur son acte de naissance, présentée
par la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, ma collègue. Et c'est un projet de loi qui a,
rappelons-le, obtenu le soutien du Barreau du Québec.
Est-ce que le leader
du gouvernement peut nous dire si le gouvernement entend appeler ce projet de
loi?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, sur 895, M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Tanguay : M. le Président, la réponse que j'ai donnée pour les deux premiers projets de loi et pour toute la liste est
applicable à tous les projets de loi
inscrits par le gouvernement ou par les collègues des oppositions. Et, en ce
sens-là, M. le Président, je vous laisse
juger et je laisse la population du Québec juger le comportement du leader
adjoint de l'opposition, qui fait des
plaidoiries et est en train — et vous me permettrez de le dire, là — de gaspiller le temps de la Chambre,
alors qu'on pourrait travailler à l'avancement des projets de loi.
M. Rochon :
Article 35, M. le Président. Il me...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Non, non, j'ai compris. J'ai compris. J'ai
compris, M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
Une voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Exactement. Ça allait bien, je pense. M. le leader adjoint du gouvernement... de
l'opposition officielle, avez-vous d'autres... plusieurs autres demandes de
renseignements? Deux autres?
M. Rochon :
Deux autres.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Allons-y pour les deux autres, et
puis, par la suite, on passera à une autre étape. M. le leader adjoint de
l'opposition officielle.
M. Rochon :
Je ne crois pas que ce soit gaspiller le temps de la Chambre que de demander
des renseignements au gouvernement; la population, généralement, est
intéressée.
Est-ce
que le leader adjoint du gouvernement peut nous dire si le gouvernement entend
appeler le projet de loi n° 794? Ça, c'est la Loi encadrant
l'utilisation de l'état de santé comme facteur de détermination de risque dans
les contrats d'assurance. C'est un projet de
loi présenté par la députée de Taillon, le n° 794, il ne faisait pas
partie, tout à l'heure, de sa longue nomenclature.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, je pense que le leader adjoint du gouvernement me signale
qu'il avait donné une réponse
globale. Allez-y avec votre deuxième et peut-être dernière demande, M. le
leader adjoint de l'opposition officielle.
M. Rochon : Oui, M. le Président, il s'agira en effet de ma dernière demande de
renseignements. Alors, nous quittons les projets de loi, alors sa
réponse englobante ne pourra pas tenir.
Quand
pouvons-nous attendre une réponse du gouvernement aux questions inscrites au
feuilleton le 21 novembre par la députée de Marie-Victorin, le 22,
par le député de Saint-Jean et, le 23 novembre, par le député de Rimouski?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette fois-ci,
nous sommes sur des questions au feuilleton. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Tanguay : M. le Président, pour les réponses aux questions
inscrites au feuilleton, pour toutes les questions, la réponse
est : Dans les meilleurs délais.
Avis de sanction du projet de
loi n° 108
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, cela met un
terme à cette rubrique de renseignements sur les travaux de l'Assemblée,
mais je vous informe qu'aujourd'hui, à 18... à 13 h 30, plutôt, au
bureau de Son Honneur le lieutenant-gouverneur, aura lieu la sanction du projet
de loi n° 108, Loi favorisant la surveillance des contrats des organismes
publics et instituant l'Autorité des marchés publics.
Affaires du jour
Alors,
la période des affaires courantes étant terminée, nous allons passer maintenant
aux affaires du jour, et, pour la suite des choses, Mme la leader
adjointe du gouvernement.
• (11 h 40) •
Mme Vien :
Alors, merci, M. le Président, d'appeler l'article 14, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 149
Adoption
du principe
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, à l'article 14 de
notre feuilleton, M. le ministre des Finances propose l'adoption du
principe du projet de loi n° 149, Loi bonifiant le régime des rentes du
Québec et modifiant diverses dispositions législatives en matière de retraite.
Alors, M. le ministre
des Finances, je vous cède la parole pour votre intervention.
M.
Carlos J. Leitão
M.
Leitão : Merci, M. le Président. Nous sommes aujourd'hui, finalement,
à l'étape de l'adoption du principe du projet
de loi bonifiant le régime des rentes du Québec et modifiant diverses
dispositions législatives en matière de retraite.
Afin
d'offrir une plus grande sécurité financière à ceux qui prendront leur retraite
dans les prochaines années, ce projet
de loi confirme notre intention de bonifier les prestations du Régime des
rentes du Québec. Les dispositions de ce projet de loi assureront aux prochaines générations un régime de
retraite public performant, équitable et qui saura répondre à leurs
besoins.
Au
cours des derniers mois, nous avons amorcé une discussion collective sur le
régime de retraite public québécois lors
de laquelle plus d'une vingtaine de groupes et d'experts ainsi que plusieurs
milliers de Québécoises et de Québécois ont pu s'exprimer quant à leurs attentes et leurs préoccupations sur
l'évolution du RRQ. Nous les avons écoutés et nous les avons entendus. Nous devions pouvoir répondre
à cette question fondamentale : Comment aider les futures générations
de personnes retraitées à améliorer leur
niveau de vie à la retraite? Les consultations et ces échanges des derniers
mois et jours nous ont permis de constater qu'un fort consensus se
dégageait sur deux principaux points : premièrement, la nécessité de bonifier le RRQ pour offrir une
meilleure sécurité financière aux personnes à la retraite et avoir un niveau de
prestations semblable à celui des autres
provinces, et, deuxièmement, d'assurer la stabilité financière à long terme de
notre régime.
Alors,
la bonification du RRQ entrera graduellement en vigueur à partir de
janvier 2019 pour une mise en oeuvre complète en 2025. Ce calendrier est semblable au projet fédéral, ce qui
permettrait de maintenir en tout temps l'équivalence entre les deux régimes et s'assurer de son
harmonisation. La bonification proposée au régime de retraite aiderait les
futures générations de personnes
retraitées à améliorer leur niveau de vie à la retraite en augmentant à la base
leur épargne pour la retraite.
Ce projet de loi prévoit aussi des modifications à
la Loi sur les régimes complémentaires de retraite, dont certaines touchant
plus particulièrement le financement des régimes de retraite à prestations
déterminées afin de permettre une plus grande flexibilité dans la
gestion de ces régimes.
En
termes concrets, lorsque la bonification du RRQ sera à sa pleine maturité, un
travailleur québécois pourra recevoir à
65 ans une rente supplémentaire de presque 7 000 $. Pour
pérenniser le financement du régime et maintenir un taux de cotisation
stable et durable, diverses mesures sont prévues.
Enfin,
par souci de préserver l'équité entre les générations, toutes améliorations
futures qui seraient apportées au régime devront obligatoirement être
capitalisées à 100 %. J'insiste sur le fait qu'en assurant un meilleur
financement des améliorations au
régime, les bonifications seront financées par les personnes qui vont en
bénéficier, ce qui préserve l'équité
intergénérationnelle. En proposant ces bonifications, nous répondons aux
attentes qui ont été largement exprimées.
En
terminant, nous devons tout faire comme législateurs pour améliorer de façon
significative la sécurité financière à la
retraite des futures générations. C'est la raison pour laquelle je demande à
mes collègues d'adopter le principe de ce projet de loi. Merci beaucoup,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
ministre des Finances, pour cette intervention. Je cède la parole
maintenant à M. le député de Rousseau.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : Merci, M. le Président. Alors, il me fait plaisir
d'intervenir au nom de l'opposition officielle sur ce projet de loi
n° 149, Loi bonifiant le régime de rentes du Québec et modifiant diverses
dispositions législatives en matière de retraite.
Alors,
M. le Président, c'est un projet de loi important, qui découle, là, d'un
constat très simple, là, qui a été fait par plusieurs groupes organisés de notre société puis aussi par
plusieurs observateurs éclairés de ce qui se passe lorsque les personnes au Québec arrivent à l'âge de la
retraite. Et ce constat, il est malheureux et il est simple, c'est que malheureusement les gens sont trop nombreux à arriver
à l'âge de la retraite avec des revenus qui sont bien insuffisants pour affronter une période de la vie, une période
de la vieillesse qui s'est considérablement allongée depuis les progrès qu'on a constatés à la fois avec notre système de
la santé qui est plus performant, avec évidemment les meilleures habitudes
de vie. Tous ces facteurs-là ont contribué à allonger la vie des Québécois.
Aujourd'hui, de mémoire, là, un homme ou une femme peut
espérer vivre au-delà de 80 ans. Et il faut comprendre que, pour plusieurs des personnes aujourd'hui à la retraite, la planification a souvent été faite sur la base d'une
vieillesse qui durerait moins
longtemps. Le fait qu'à chaque année ou à chaque quelques années on constate un
allongement de la vie, de l'espérance
de vie en tout cas, ça a pour conséquence que les planifications de retraite
qui sont faites à la fois par les gouvernements, mais aussi, évidemment, par les individus,
par les personnes, par les citoyens du Québec...
ça fait en sorte qu'il y a un
manque de revenus pour affronter les dernières années de la vie.
Ce
problème-là, c'est un beau problème
d'une certaine façon, que de voir l'espérance de vie augmenter, de voir les gens vivre plus longtemps. Mais évidemment la
conséquence, quand on a des revenus insuffisants, ça peut être de vivre
de façon plus pauvre, de vivre plus pauvrement que ce qu'on avait prévu grâce à
l'épargne qu'on a accumulée.
Alors,
c'est dans ce contexte, donc, où on a constaté que, souvent en tout cas, les
Québécois et Québécoises arrivent à
l'âge de la retraite avec des revenus qui sont insuffisants. C'est avec ce
constat-là en tête que depuis plusieurs décennies ont été mis en place un certain nombre de piliers
de notre système de retraite, un certain nombre de programmes gouvernementaux qui permettent... ou, en tout cas,
qui encouragent les Québécois à épargner ou bien qui carrément les
amènent à épargner. Donc, je pense, c'est sûr, au régime des rentes. Alors, je
vais vous expliquer ça tranquillement, M. le Président.
Mais
évidemment, au premier chef parmi les piliers qu'il y a de notre système de
retraite, je pense que je ne vous apprends
rien en vous disant qu'évidemment les piliers de base que sont les pensions de
vieillesse et puis le supplément de
revenu garanti, qui sont des prestations fédérales et sur lesquelles... enfin,
qui sont octroyées de façon inconditionnelle aux gens... Peut-être qu'il y a des différences pour ce qu'on appelle le
supplément de revenu garanti, mais, pour la pension de vieillesse, essentiellement, c'est une
prestation qu'une personne reçoit à partir du moment où elle franchit l'âge de
65 ans. Ça, c'est inconditionnel.
Alors,
évidemment, cette prestation, elle aide. Mais il faut comprendre que les
montants qui sont en cause sont bien
insuffisants. Et, même si à certains moments des scénarios ont été envisagés
pour qu'elles augmentent, il faut voir que
le gouvernement fédéral, en tout cas à l'époque du gouvernement conservateur,
avait même réfléchi à amputer des pensions de vieillesse.
En
passant, vous seriez intéressé de savoir, M. le Président, que les pensions de
vieillesse, c'est une responsabilité fédérale
simplement depuis les années 40-50, là. Ce n'est pas quelque chose qui est
inscrit dans la Constitution. C'est un transfert qui a été effectué,
transfert de compétence par un... je ne me rappelle plus très bien de quel
gouvernement il s'agissait, mais c'est quand
même une responsabilité qui aujourd'hui échoit au gouvernement fédéral. Mais je
peux vous dire que moi, j'aimerais bien qu'elle soit la responsabilité
québécoise.
On
n'est pas ici pour débattre, là, de qui devrait être responsable de quoi, en
tout cas pas dans le cadre de ce projet-ci, bien qu'il y ait des liens, je vais y revenir tout à l'heure, il y a
énormément d'implications puis de liens entre les gestes qui ont été posés par le gouvernement fédéral et
le gouvernement du Québec. Mais il faut quand même revenir sur le fait que le premier pilier, là, de notre système de
retraite, ce sont les pensions de vieillesse, c'est une responsabilité
fédérale, et une partie du problème
auquel on assiste quand on voit des aînés qui sont à court de revenus, bien,
c'est que ces prestations de vieillesse ne sont pas nécessairement
suffisamment généreuses. Et ça, c'est important.
• (11 h 50) •
Deuxième
pilier de notre système de retraite, évidemment c'est la Régie des rentes du
Québec. Et c'est cette Régie des
rentes qui est l'objet du projet de loi que nous étudions aujourd'hui. Mais,
contrairement aux pensions de vieillesse qui, elles, sont données de façon inconditionnelle
à quiconque franchit l'âge de 65 ans, la Régie des rentes est un régime
dans lequel ont contribue en tant que travailleur et on reçoit en tant que
retraité. Et évidemment les montants reçus en tant que retraité sont en lien avec les montants qu'on
a contribués. Évidemment, c'est ce qui assure, d'une certaine façon, que
le régime maintient un financement qui a du bon sens.
Il faut voir,
M. le Président, qu'il y a des systèmes dans lesquels les liens ne sont pas
aussi étroits, disons, entre les
montants contribués puis les montants reçus. Le système québécois est un
système qui est hybride, pas un système qui est complètement... enfin, le terme utilisé par les gens qui ont
développé ces systèmes-là, c'est un système «pay-as-you-go». Alors, dans les systèmes «pay-as-you-go» purs, les
prestations reçues sont strictement financées par les contributions des travailleurs au moment où les prestations sont
versées. Ce n'est pas le cas de notre système. Nous, on a une caisse, on a des montants d'argent qui sont déposés à la Caisse
de dépôt, puis la Caisse de dépôt s'assure de faire fructifier les montants
qui sont dans... qui sont déposés par la Régie des rentes du Québec.
Toujours
est-il qu'évidemment les paramètres de la Régie des rentes, hein, du programme
de retraite de la Régie des rentes du
Québec, ces paramètres-là, le montant qu'on contribue, les taux de cotisation,
le maximum de gains assurables, le
taux de remplacement du salaire une fois qu'on est à la retraite, tous ces
paramètres-là, et ils sont fondamentaux, sont très importants pour la
retraite des gens et ils ont fait l'objet au fil du temps de nombreuses
réformes.
Aujourd'hui,
on s'apprête à faire une réforme à la Régie des rentes du Québec, ce n'est pas
la première fois. Moi, je pense que, depuis que je suis député, on a dû changer
les paramètres à la fois des taux de cotisation... ou des ajustements
aux prestations, on a dû les changer trois ou quatre fois, là, de mémoire,
peut-être même plus que ça, j'en ai peut-être manqué.
Je vois mon collègue de Chutes-de-la-Chaudière, qui est un spécialiste de la
chose, et puis je pense qu'il en a fait plus que ça, probablement, depuis une dizaine d'années. Donc, c'est
quand même... c'est quelque chose de fondamental, et je vais y revenir
tout à l'heure, M. le Président.
Bon, il reste
le troisième pilier de notre système de retraite, puis, dans le fond, on
pourrait donner un... nommer ça comme
étant, dans le fond, l'épargne personnelle, l'épargne des gens, l'épargne que
chacun des citoyens a, d'une certaine façon, le devoir de mettre à
l'abri pour ses vieux jours, pour les vieux jours de chacun.
Bon, là, il y
a un nombre important de possibilités. Il y a évidemment des régimes
complémentaires de retraite qui sont
offerts par des entreprises, régimes auxquels les employés d'une entreprise
peuvent contribuer. Il y a, comme vous le savez, des régimes à
prestations déterminées, comme celui des députés, hein, qui est un régime à
prestations déterminées. Mais il y a aussi des régimes à contribution
déterminée. Ce sont deux modèles de régime qui ont cours.
Il faut voir
que, depuis quelques années, les régimes à prestations déterminées ont perdu en
popularité, non pas parce que ce ne sont pas des régimes, mais plutôt parce
qu'ils sont très coûteux, et plusieurs employeurs ont eu des difficultés, entre autres aux États-Unis, où,
certains régimes de retraite, on n'était pas capables de... ont carrément fait
faillite. Et, pour cette raison-là, les
régimes à prestations déterminées, malheureusement, sont en voie... sont en
déclin et sont remplacés par des régimes à contribution déterminée.
Et ces
régimes-là, effectivement, lorsqu'on les conjugue à des pensions de vieillesse,
quand on les conjugue à la Régie des
rentes du Québec, à d'autres formes d'épargne personnelle, bien, avec les
régimes à contribution... à prestations déterminées ou les régimes à contribution déterminée, généralement les
gens sont en bonne santé financière arrivés à l'âge de la retraite. Donc, ce sont les favorisés, ce
sont les gens qui ont eu la chance d'avoir ces régimes-là qui sont les plus
chanceux lorsque vient le temps de prendre sa retraite.
Pour ceux qui
n'ont pas ce genre de régimes là, évidemment il y a aussi la possibilité de
contribuer personnellement dans des régimes
d'épargne, alors les régimes enregistrés d'épargne-retraite, que tout le monde
connaît, qui sont... qui bénéficient
d'avantages fiscaux quand même importants, hein? On peut déduire les montants
qui sont versés dans les REER, et
évidemment ça contribue à inciter les Québécois à épargner. Là aussi, il faut
quand même le dire, il y a beaucoup de réformes qui ont été suggérées,
mais peu qui ont été menées, dans le cas des REER.
Il y a aussi
d'autres produits, comme les CELI, là, les comptes d'épargne libre d'impôt, qui
sont un produit qui est arrivé plus récemment, puis je crois qu'ils ont eu une
certaine popularité, entre autres pour ceux qui étaient au maximum de versements dans leurs REER. Et, dans ce cas-là,
le principe est différent, là. Dans ce cas-là, on met... on dépose des revenus sur lesquels on a déjà payé des impôts
dans un compte, et là ça va fructifier, ça va croître. Et, comme l'impôt a
déjà été payé au départ, il n'y aura pas
d'impôt supplémentaire pour la suite. Et c'est le contraire des REER. Dans le
REER, on met des revenus bruts. Ils
fructifient à travers le temps, et, au moment de la... ou des retraits des
REER, là, on est imposé sur les
montants retirés. Alors, ce sont deux mécanismes différents mais qui ont, dans
les deux cas, des... qui bénéficient, disons,
d'avantages fiscaux, parce que les gouvernements croient qu'il est bon
d'encourager les gens à épargner, puisque, malheureusement, encore une fois, comme je l'ai dit plus tôt, une grande
proportion d'aînés affrontent la retraite avec des revenus insuffisants.
Et puis, je
veux en parler parce que c'est quelque chose qui est une innovation qui a été
mise en place récemment, il reste la
question des régimes volontaires d'épargne-retraite. On les appelle aussi les
RVER. Les régimes volontaires d'épargne-retraite
ont été mis en place par le gouvernement auquel j'appartenais, en 2013, de
mémoire, mais je ne saurais pas... je
ne pourrais pas vous confirmer la date. Mais je crois qu'ils étaient
consensuels, en même temps, là. Ce n'est pas... C'est une question qui a rejoint à la fois les députés de... Enfin,
simultanément, je pense que tous les députés de tous les partis y
étaient favorables.
Et là, dans
le fond, il s'agit, pour chacune des entreprises dans lesquelles il n'y a pas
déjà de régime complémentaire de retraite... il s'agit pour les
entreprises de mettre en place ces régimes volontaires d'épargne-retraite. Et,
lorsqu'une entreprise met en place un tel
régime, de manière automatique les employés deviennent inscrits et ils doivent,
donc, en principe, automatiquement
souscrire à ce régime volontaire d'épargne-retraite. Mais ils peuvent s'en
dégager, ils peuvent s'en soustraire,
mais il faut... Le geste consistant à se soustraire du régime volontaire
d'épargne-retraite est un geste qui doit être fait par le travailleur. Et, encore une
fois, à la base, là, si vous voulez le statu quo, lorsqu'aucun geste n'est posé,
c'est que le travailleur, la travailleuse
contribue au régime volontaire d'épargne-retraite. Si le travailleur ou la
travailleuse désire ne pas souscrire, bien, elle doit l'indiquer
clairement à son employeur.
Les régimes volontaires d'épargne-retraite
aujourd'hui — j'avais
les informations tout à l'heure, oui, c'est ici — donc, ils sont aujourd'hui, là, et ça, c'est
depuis le 31 décembre 2016... Les régimes volontaires
d'épargne-retraite sont obligatoires
pour les entreprises de 20 travailleurs, travailleuses ou plus. Et donc
c'est quelque chose d'assez récent, là,
depuis le 31 décembre 2016, on est, comme vous le savez, M. le
Président, en décembre 2017, ce qui fait que ça fait moins d'un an. Et, à ce jour, à ce jour, je ne
suis pas en mesure... Moi, je n'ai pas les informations sur la popularité de
ces régimes-là. Je dois avouer que j'ai bien
hâte de voir si ça fonctionne ou pas. Disons que j'ai eu quelques discussions
avec des personnes dans les institutions
financières du Québec, et disons qu'on ne peut pas dire que ça... Je souhaite
que ça fonctionne très bien, mais je
ne suis pas convaincu à ce jour que ça fonctionne aussi bien que ça devrait
fonctionner. Mais il faut voir qu'une autre étape va être franchie bientôt,
puisque ce seront toutes les entreprises de plus de cinq employés qui vont devoir inscrire leurs
travailleurs à... créer un RVER si, dans leurs entreprises, il n'y a pas de
régime complémentaire de retraite.
• (12 heures) •
Alors, à ce
stade-ci, on n'est pas en mesure de juger, si vous voulez, de l'efficacité des
RVER. On sait qu'aux États-Unis, où
une approche équivalente a été utilisée, ça a plutôt bien fonctionné. On s'est
rendu compte qu'il y a toute une différence entre ne pas inscrire
automatiquement les travailleurs et les travailleuses et leur dire de
s'inscrire à un mécanisme d'épargne. Ça, là,
de dire à quelqu'un... pour que les travailleurs épargnent, que les
travailleuses épargnent, on va leur
demander de faire un effort puis d'aller cocher une case pour dire : Je
m'inscris à un régime d'épargne-retraite, on s'est rendu compte que ce geste-là,
d'aller s'inscrire pour cotiser, il arrive beaucoup moins fréquemment que
quand on fait l'inverse, c'est-à-dire que quand on dit : De facto, automatiquement, le statu quo, c'est
que vous êtes inscrits. Et, si vous
voulez vous désinscrire, vous avez le droit, mais là vous devez effectivement cocher une case et, de cette manière-là, vous allez être désinscrits. Alors aux États-Unis, ça a eu un bon
succès, cette idée-là de rendre volontaire, mais, enfin, d'avoir un statu quo dans lequel automatiquement les travailleurs sont inscrits, les travailleuses sont inscrites, mais après ça, de manière volontaire, ils
peuvent se sortir de ça.
Alors, tout simplement pour dire que je trouve que l'approche, elle est ingénieuse, que ce programme-là,
ces régimes-là sont quelque chose qui, je pense, va être bien. Mais, à ce stade-ci, là, de la
discussion, c'est encore trop récent
pour qu'on puisse porter un jugement éclairé sur la performance de ce véhicule
de retraite là. Et il faudra voir, d'ici quelques années, à quel point ils auront contribué à nous assurer, là, à
s'assurer que les Québécois arrivent à l'âge de la retraite avec des
revenus suffisants.
En
attendant, donc, n'ayant pas cette assurance-là, hein, n'ayant pas la
conviction que les RVER vont venir complètement
résoudre le problème, il y a
eu, depuis de nombreuses années, des pressions pour que soient bonifiés ce que
les gens qui étaient favorables à ça
appelaient les régimes publics de retraite. Alors, on demandait essentiellement à ce que les régimes publics de retraite soient bonifiés. Et, M.
le Président, il y a eu énormément d'action sur ce front-là depuis très, très longtemps.
Et je ne pourrais pas vous dire exactement quand ça a commencé. Ce que je sais, c'est que,
quand moi, je suis arrivé député ici, à l'Assemblée nationale, en 2009,
c'étaient des discussions qui existaient déjà. Je sais que notre collègue
Raymond Bachand s'était déjà penché sur ces questions-là. Je ne sais pas ce qui
s'est passé avant notre collègue Raymond Bachand puisque je n'y étais pas.
Donc, je suivais l'actualité comme un citoyen informé, mais je ne sais pas exactement la
teneur des discussions qui avaient lieu à l'époque ici.
Mais toujours
est-il qu'à l'époque il y a eu une campagne qui a été menée par les organisations syndicales, pas seulement au Québec, partout à travers le Canada,
donc au Québec, bien sûr, par les organisations syndicales québécoises que sont, par exemple, la FTQ, la CSN, la CSQ. À
l'époque, donc, il y avait eu des pressions pour que soient bonifiés les régimes publics, mais dans le reste du Canada
aussi. Dans le reste du Canada aussi, il y avait eu énormément de pression
qui ont été faite par les organisations
syndicales parce que, et là on va arriver peut-être plus précisément à ce qui
nous intéresse, mais, au Québec, on
a, bien sûr, la Régie des rentes du Québec, ce qui est l'objet de ce projet de
loi là, mais, dans le reste du Canada, il y a le pendant canadien de ça,
qui est le Régime de pensions du Canada.
Et le Régime de pensions du Canada fonctionne à
peu près de la même manière que le Régime de rentes du Québec. D'ailleurs, le Régime de rentes du Québec a été mis en place
dans les années 60, là, la date, je crois que c'est 1963, mais vraiment au moment où le Régime de pensions du
Canada naissait lui aussi. Et, à l'époque, c'était une négociation entre
le premier ministre Jean Lesage et le premier ministre Pearson à Ottawa. À
cette époque-là, le Québec voulait contrôler lui-même les retraites de ses
citoyens. Et, à cette époque-là, donc, avec les montants que les Québécois versaient à la Régie des rentes, on a compris
qu'il y avait une opportunité aussi pour créer un réservoir dans lequel on
entreposerait les montants des gens qui épargnent à la Régie des rentes du
Québec. Et évidemment ça a mené à la création
de la Caisse de dépôt et de placement du Québec. Et là, M. le Président, je
sais bien que je m'éloigne. Et je reviens à la question de la Régie des rentes du Québec puis du Régime de pensions
du Canada. Et je reviens à ce qui a mené à ce projet de loi là.
Ce qui a mené
à ce projet de loi là, c'est bien sûr, donc... au départ, je pense, là, ce sont
des pressions qui ont été exercées par les grandes organisations syndicales à
la fois au Québec puis au Canada, puis au Canada, il faut le dire, avec beaucoup de succès. Je vous dis ça parce que,
lorsque j'étais ministre des Finances et de l'Économie puis je m'étais rendu à des réunions... ce n'est pas un grand secret que
je vais révéler ici, je m'étais rendu, donc, à des rencontres fédérales-provinciales des ministres des Finances, et
effectivement on avait discuté de la bonification des régimes publics. Et la
position que je portais, la position du
Québec que je portais, c'était une position favorable à cette bonification des
régimes publics. Et il y avait un
soutien autour de la table, dans quelques provinces, et, entre autres, de
l'Ontario, là, qui était vraiment très, très vigoureusement favorable à cette
bonification. D'autres ministres des Finances l'étaient moins. Je sais qu'à l'époque
surtout, et je pense que c'est la chose importante à retenir, à l'époque, le
ministre des Finances fédéral, lui, était en total désaccord et ne
voulait absolument rien savoir de cette bonification des régimes publics. Et
cet épisode de la bonification des régimes
publics, donc l'espèce de chemin de croix que cette bonification avait eu à
parcourir, à l'époque, je me
rappelle, en tout cas, donc c'était quelque part probablement en décembre 2013,
il y a bien des gens qui pensaient que
c'en était fini de cette bonification des régimes publics, à l'échelle
canadienne et au Québec simultanément, parce qu'essentiellement Ottawa avait décrété : Il n'y en aura pas, de
bonification. Même si plusieurs provinces importantes au Canada veulent
cette bonification, il n'y en aura pas, de cette bonification.
Et c'était
malgré le fait que tout le monde était bien raisonnable. À l'époque, je ne sais
pas si vous vous rappelez, M. le
Président, mais, en 2013, la croissance économique n'était pas vigoureuse nulle
part au Canada. Ce n'était pas une période
facile encore. La reprise n'avait pas eu lieu encore aux États-Unis, et, comme
l'économie canadienne et l'économie québécoise
sont très fortement liées à ce qui se passe aux États-Unis, bien, la reprise au
Québec puis la reprise au Canada n'étaient
pas très vigoureuses... enfin, il y avait de la croissance, mais on se
disait : Est-ce que c'est un bon moment pour introduire une réforme aussi importante, parce
qu'il y avait un impact économique à la réforme que nous nous apprêtions
à voter, là?
Alors, en
tout cas, malgré la prudence, malgré le fait que des ministres des Finances
favorables à la bonification étaient
nuancés dans cet appui-là, le ministre des Finances de l'époque, canadien,
avait refusé d'aller dans la voie dans cette
bonification. Et je me rappelle... Enfin, deux choses à dire là-dessus. Au
Québec, évidemment, il y avait eu toute une discussion très intelligente sur ces questions-là, qui avait découlé
du rapport D'Amours, présenté par, entre autres, M. Alban D'Amours, mais d'autres personnes qui l'avaient accompagné
pour des travaux importants. Et il avait, je pense, vous vous en rappellerez, proposé la mise en place
de ce qu'il avait qualifié de rente de longévité. Alors, ceux qui suivent
le débat vont s'en rappeler un peu. Mais essentiellement c'était, si vous
voulez, un scénario parmi plusieurs scénarios de
bonification des régimes publics. Et la rente de longévité, c'en était un, avec
ses avantages et ses inconvénients. Ce n'est
pas celui qui a gagné, on s'en rend bien compte. Ce n'est pas le... ce n'est
pas ce scénario de bonification des régimes publics qui a gagné. Ça ne veut pas dire qu'il n'était pas valable, là,
loin de là. Il était très bien. Mais il y en a eu plein d'autres, scénarios. Puis je vais vous raconter
l'histoire des scénarios, M. le Président, dans les prochaines minutes. Je
veux qu'on comprenne qu'il y avait ça. Puis
là on s'est retrouvés, en décembre 2013, avec Ottawa qui dit non, avec la
volonté de bonifier les régimes publics,
avec ce scénario de rente de longévité qui existait, mais il y en avait
d'autres auxquels on était aussi favorables.
Et, à cette
époque-là, l'Ontario a décidé de ne plus attendre et a décidé que, même si
Ottawa ne voulait pas bonifier le
Régime de pensions du Canada, ils ont décidé de créer leur propre régime.
Alors, il faut voir quand même qu'il y a une certaine audace. En fait, ça ressemble à l'audace qui avait animé les
gouvernements du Québec dans les années 60, quand ils avaient créé la
Régie des rentes du Québec. Ils avaient décidé de se sortir, avec un transfert
de points d'impôt, complètement du Régime de pensions du Canada.
• (12 h 10) •
Alors, l'Ontario a décidé de créer son propre
régime... (Interruption) Excusez-moi, M. le Président. Et ils ont commencé le travail, là. Ils ont véritablement
envisagé de créer un régime de rentes séparé du Régime de pensions du Canada, ce qui veut dire qu'en Ontario la façon
dont ça aurait fonctionné, c'est que les Ontariens auraient... travaillant,
évidemment, ceux qui travaillent parce
qu'encore une fois dans tous ces régimes-là il faut travailler pour recevoir.
Donc, les Ontariens qui travaillent
auraient reçu à la fois des contributions du Régime de pensions du Canada,
appelons ça la contribution de base,
et j'y reviens tout à l'heure, et il y aurait eu une rente supplémentaire
correspondant à la bonification, dans
le cas de l'Ontario, par la création d'un nouveau régime. Dans le cas du
Québec, dans le cas du RPC, ça va être une bonification qu'on va
introduire à l'intérieur même du régime.
Alors,
l'Ontario a fait de la pression, c'est le point que je veux mettre de l'avant,
c'est que l'Ontario a mis de la pression
sur les autres provinces. Et évidemment il y a eu une élection fédérale, je
pense que tout le monde en est bien conscient.
Cette élection fédérale de 2015 a porté un autre gouvernement au pouvoir à
Ottawa. Et la vision du nouveau gouvernement fédéral à l'égard, en tout
cas, du Régime de pensions du Canada était différente de celle de l'ancien gouvernement. Et, à une rencontre récente, là, la
date, attendez que je vous dise ça... Je ne me rappelle plus. En 2016, en
tout cas, mais je pourrais vous la
retrouver. Mais, en 2016, donc, il y a eu une entente, finalement, entre les
ministres des Finances de l'ensemble du Canada à l'effet de bonifier le
Régime de pensions du Canada. C'est important parce qu'à ce moment-là il s'est passé pas mal de choses.
Mais il faut juste comprendre l'importance de ça. À partir du moment où le
Régime de pensions du Canada est bonifié, l'argument voulant que le Québec ne
peut pas bonifier son régime parce qu'il va
y avoir un désavantage concurrentiel pour les entreprises qui vont devoir
verser plus de taxes sur la masse salariale, par exemple, bien, cet
argument-là tombait. À partir du moment où il est bonifié ailleurs, on peut
aisément bonifier le Régime de rentes du Québec. Et c'est donc ce qui arrive
puisqu'on a devant nous ce projet de loi.
Il y a quand
même deux choses à... Je vais peut-être vous présenter, M. le Président,
le scénario de bonification qu'on
retrouve dans le projet de loi et vous dire... Après ça, vous allez mieux
comprendre ce qui s'est passé puis ce qui s'est produit parce qu'il y a
un élément sur lequel je veux revenir, qui est important. En gros, le projet de
loi... Je vais vous lire ça, là. Le projet
de loi propose de hausser les prestations de retraite procurées par la Régie
des rentes du Québec en faisant
passer de 25 % à 33,33 % le taux de remplacement du gain admissible.
«...à compter de 2019, une première cotisation supplémentaire, partagée
entre l'employeur et le travailleur, sera applicable au revenu inférieur ou
égal au maximum de gains assurables du
travailleur [ou de la travailleuse]. Le taux de celle-ci augmentera
progressivement pour atteindre
2 % par année [pour les revenus entre 3 500 $ et
55 300 $, portant le taux de cotisation à 12,8 %]. [...]à
compter de 2024, une deuxième
cotisation supplémentaire, dont le taux sera fixé à 8 % par année [pour la
portion des revenus se situant entre 55 300 $ et 63 000 $, soit une hausse
de 14 % du] maximum des gains admissibles...» Et les changements seront mis en place graduellement entre 2019 et
2025, le plein effet se faisant au bout de 40 ans. Et le retraité qui
bénéficiera pleinement des changements qui sont là, bien, aujourd'hui, il n'est
pas vieux. C'est quelqu'un qui va l'avoir en 2065, M. le Président. Alors, ce n'est pas quelque chose qui est...
Enfin, ça ne vise pas moi, je ne pense pas que ça vous vise, vous non
plus. Aux âges vénérables que nous avons atteints, ce n'est malheureusement pas
pour nous, tout ça.
Et
il y a quelque chose d'important dans ça, d'ailleurs, je pense que c'est
important de le dire. Bon, évidemment, quelqu'un
qui prend sa retraite aujourd'hui ou qui a pris sa retraite dans les 10, 20,
30 dernières années, évidemment, ne profitera pas de cela. Il n'y
aura pas d'avantage qui va être procuré par le projet de loi. En fait, pour
bénéficier des avantages de la bonification,
il faut contribuer. Alors, si, en tant que... M. le Président, par
exemple, vous contribuez encore 10 ans
au Régime de rentes du Québec, bien, vous allez contribuer un peu à cette
bonification des régimes de retraite, et donc vous allez avoir un peu des bénéfices qui en découlent. Et plus
quelqu'un contribuera, plus il pourra en bénéficier dans le futur. Mais il faut comprendre, là, que
pour les gens qui sont à la retraite aujourd'hui, il n'y a pas de bonification là-dedans pour eux, là. Je veux que ça soit clair pour tout le monde. C'est malheureusement la façon dont ça fonctionne, c'est que,
pour recevoir, il faut contribuer.
Alors,
une autre chose que je voudrais que les gens comprennent, c'est qu'il y a vraiment
une séparation entre le régime actuel puis le nouveau régime ou la
bonification qu'on s'apprête à voter, une séparation qui fait que c'est complètement étanche, là, hein? Il n'y a pas de
nouvelles prestations ou de prestations augmentées qui vont être reçues par quelqu'un qui vont être payées par les
contributions de base dans le régime actuel. Il n'y a pas de lien entre les
deux. C'est vraiment
une nouvelle... Les nouvelles contributions que les gens vont faire, les
nouvelles cotisations que les gens vont
faire vont servir à payer les nouvelles cotisations. Alors, c'est complètement étanche. Et c'est important au plan de l'équité
intergénérationnelle parce qu'on ne voudrait pas que des jeunes travailleurs d'aujourd'hui
financent des bonifications à la retraite de
gens sans avoir eux-mêmes des bénéfices plus tard. Alors, il y a vraiment
une étanchéité entre les deux. D'une
certaine façon, il va y avoir deux comptabilités. Il va y avoir la comptabilité
du régime actuel puis il va y avoir la comptabilité des nouvelles
cotisations et des nouvelles prestations.
Alors,
ça m'amène à vous expliquer, M. le
Président, ce qui s'est produit le
jour où les ministres des Finances du Canada, avec notre ministre des Finances, se sont
réunis, puis, en fait, les autres ministres des Finances, pas celui du Québec, se
sont entendus puis ont convenu d'une bonification du Régime de pensions du Canada.
Bien, ce jour-là, évidemment, le Québec devait répondre, il devait
dire : Nous autres aussi, on va faire quelque chose. Maintenant que le reste du Canada a bonifié, nous aussi,
on est prêts à bonifier. Mais, à l'époque, le ministre des Finances a
annoncé qu'il allait faire une consultation avec un scénario que lui préférait et privilégiait. Et ce scénario
qu'il préférait et privilégiait, c'était
un scénario dans lequel la bonification, au Québec, était différente de
celle qui allait avoir cours dans le reste du Canada. Puis essentiellement ce qu'il proposait, puis là, M.
le Président, je vais devoir aller
sur mon iPad, parce que je n'ai pas retrouvé mes documents papier,
donc je vous dis ça dans une seconde.
Alors, la cotisation, ce qui était proposé par le gouvernement du Québec initialement,
en tout cas, puis qui a fait l'objet
de consultations, c'était de ne pas bonifier... je crois que c'était pour les
premiers 27 000 $. C'est peut-être... de mémoire, c'était 27, là. Donc, pour les premiers
27 000 $, il n'y avait pas de bonification. La bonification venait
ensuite. De 27 000 $ au
maximum de gains assurables, qui, lui, augmentait à 63 000 $. Alors,
c'était le scénario qui était privilégié par le ministre des Finances à l'époque, et je vais vous expliquer son
raisonnement. Son raisonnement, donc, c'était : on ne va pas bonifier pour
les premiers 27 000 $ parce que ça correspond au niveau de revenu
pour lequel on est admissible pour le supplément de revenu garanti du
gouvernement fédéral.
Et
ce que disait le ministre des Finances, et il n'avait pas un mauvais point, là,
c'était important, ce qu'il disait, dans
le fond, c'est résumé dans un document, le document de consultation du ministre
des Finances qui a été publié au moment,
donc, de cette entente qui est survenue entre les ministres des Finances, à la
suite de la bonification annoncée du Régime de pensions du Canada. Alors, c'est à la page 13, M. le
Président, et je vais vous lire un petit bout, là — j'ai le temps, de toute façon — je vais vous lire un petit bout parce que je
veux que tout le monde comprenne bien de quoi il s'agit. Alors, l'encadré, c'est un encadré à la page 13, et ce que ça
dit essentiellement, c'est que, si on imagine que le régime est bonifié à la manière de ce qui a été
annoncé dans le reste du Canada, mettons qu'on fait ça, puis que vous, vous
avez un revenu de retraite... dans ce
cas-là, il prenait quelqu'un qui avait un revenu de retraite de 18 000 $
dans l'exemple qui était présenté à
la page 13, donc vous avez quelqu'un qui gagne 18 000 $, et imaginez
qu'à la suite de la bonification de la
Régie des rentes du Québec, en 2065, vous avez quelqu'un qui a contribué à la
Régie des rentes du Québec puis qui reçoit 1 000 $ de plus de revenu. Imaginez ça, O.K.? Bien, ce
qu'avait constaté le ministère des Finances, avec raison, c'est que, si on bonifie, si on augmente, donc,
dans le fond de 1 000 $ le revenu d'un retraité qui gagne
18 000 $, donc, essentiellement, si son revenu passe de
18 000 $ à 19 000 $, bien, M. le Président, le supplément
de revenu garanti de cette personne-là va
être coupé de façon très, très sévère, de façon très importante par le
gouvernement fédéral. Alors, je vais
vous lire le tableau. Vous n'êtes pas en mesure de le voir. J'aurais aimé ça
pouvoir le déposer, mais je vais garder mon iPad pour moi, si vous
permettez.
• (12 h 20) •
Donc, il a plus
1 000 $ de revenu, mais la prestation de base du SRG, là, le
supplément... excusez-moi, M. le Président,
le supplément de revenu garanti, donc plus 1 000 $, mais la
prestation de base du SRG baisse de 504 $. Alors, je répète, là, le prestataire, celui qui reçoit de
la Régie des rentes du Québec, on l'augmente de 18 000 $ à
19 000 $, mais sa
prestation du SRG baisse de 504 $, puis le supplément du SRG baisse de
252 $. Ça fait qu'au total, au total, vous avez eu plus 1 000 $ de la Régie des rentes
du Québec, mettons, en tout cas, votre revenu a augmenté de 1 000 $,
mais on vient couper votre SRG de
756 $. Essentiellement, on taxe à 75 % les revenus d'une personne,
évidemment, qui a des revenus faibles,
qui a des revenus qui ne sont pas à la hauteur de ce qu'on voudrait, hein? M.
le Président, évidemment, ça veut dire que, sur 1 000 $ de
plus, là, bien, il y a juste 228 $ net qui restent dans les poches de la
personne.
Ça fait que, constatant cela, le
ministre des Finances du Québec, à l'époque, avait dit : Bien, ça n'a pas
de bon sens! Ça n'a pas de bon sens,
pour le Québec, de suivre, de suivre ce que le reste du Canada a fait. Ça veut
dire que le phénomène que je viens de
vous décrire, M. le Président, va se répéter, et, dans le fond, on va se
retrouver à payer avec des cotisations puis
des prestations de la Régie des rentes du Québec. On va envoyer, d'une certaine
manière, un chèque au gouvernement fédéral.
Hein, pour chaque 1 000 $ de plus payé par des cotisations à la RRQ,
il y a 772 $ qui sont ramassés par le gouvernement fédéral. Alors, évidemment, ce n'était pas très séduisant
comme possibilité. Et évidemment la solution logique à ce problème-là,
c'est de dire au gouvernement fédéral : Écoutez, qu'est-ce que vous diriez
d'augmenter de 1 000 $ le seuil à
partir duquel vous commencez à couper dans le SRG, hein? Qu'est-ce que vous
diriez d'augmenter de 1 000 $
le seuil à partir duquel vous commencez à couper dans le SRG? Je vous dis ça,
c'est important parce que, M. le Président, je ne sais pas si cette
demande-là a été adressée de façon formelle à M. Morneau à Ottawa, mais,
moi, ça m'apparaît tout naturel et c'est
encore pertinent, là, M. le Président, pour la question qui nous intéresse
présentement.
Ce
qui fait qu'à l'époque, donc, le ministre des Finances propose son scénario
avec une bonification qui commence à 27 000 $ puis qui se rend
jusqu'au nouveau maximum de gain assurable de 63 000 $ et il
dit : Pour les premiers 27 000 $, il n'y en aura pas, de bonification, pour éviter le
phénomène que je viens de vous dire, pour éviter qu'il y ait la hausse du... que le SRG soit amputé pour les gens qui
recevraient des revenus supplémentaires. Mais le ministre des Finances s'est
rendu compte que ça n'avait pas de bon sens
qu'on ait un régime qui soit différent au Québec de celui qu'il y avait dans
le reste du Canada. En tout cas, il faut
quand même reconnaître qu'il y a un certain avantage, dans la mesure où on est encore dans le Canada, vous savez que ce n'est pas
mon souhait, mais, dans la mesure où on est encore dedans, il y a des gains et des avantages à ce que des entreprises au
Québec aient un régime fiscal ou un panier de contributions à faire qui ressemble à celui qu'il y a dans le reste du
Canada. Puis ça n'a pas besoin d'être absolument et rigoureusement identique,
bien sûr, mais que ça ressemble, ce n'est peut-être pas une mauvaise idée.
Alors,
tranquillement, le ministre des Finances a, j'imagine, cheminé et il a fini par
dire qu'il se rendait aux arguments de ceux qui voulaient une meilleure
harmonisation entre le régime des rentes du Québec et le Régime de pensions du Canada. Il a donc décidé de proposer
ce que je viens de vous dire, je vous en ai fait la liste, là, il y a quelques
minutes, et ça inclut effectivement une
bonification aussi pour les premiers dollars. Donc, ce n'est pas vrai qu'en bas
de 27 000 $ on n'aura pas
de bonification. La bonification s'applique partout, alors s'applique à la fois
pour les revenus en bas de
27 000 $, mais aussi de 27 000 $ à 63 %. À
63 000 $, pardon. Il y a des taux, là, qui varient, comme je vous
l'ai décrit tout à l'heure, mais essentiellement ça s'applique. Évidemment, une
fois que je vous ai dit ça, et là le projet de loi, là, c'est bien des pages, mais, dans le fond, ça se résume à
ce que je viens de dire. Ça va être la bonification qui a été votée par...
qui a été acceptée par les ministres des Finances dans le reste du Canada.
Par
contre, ce qui m'inquiète, ce qui m'inquiète, et puis c'est quelque chose qui
devra être examiné en commission parlementaire
de façon... il faudra porter une attention particulière à ça, c'est que, M. le
Président, le problème que je vous disais
sur le SRG, là, il n'est pas réglé, hein? Le fait que le 1 000 $
supplémentaire d'une personne gagnant un faible revenu, un revenu de, mettons, 18 000 $, le fait
que le SRG va être amputé pour cette personne-là, c'est un problème qui existe
encore, là. Ça fait que, si on comprend bien la logique du ministre des
Finances, au début, le fait que le taux de taxe, dans le fond, sur les gens ayant des revenus de 18 000 $ était
de 77 %, bien, le fait... c'est 77 % ou 72 %, je ne me le
rappelle déjà plus. Mais, au départ, là, le fait que le taux de taxe
s'appliquant à ça était de 77 %, j'avais le bon chiffre, ça avait justifié
qu'il propose qu'on ne bonifie pas les 27 premiers 1 000 $. Bien,
aujourd'hui, même s'il a changé d'idée, le problème
demeure, là. Le problème demeure puis il est important. Et là on veut une
bonification qui va venir aider les familles qui ont des revenus plus faibles.
Vous savez, à 18 000 $, là, il n'y a personne qui est dans le trèfle,
là, pour affronter la retraite. C'est des
montants qui sont proches de la ligne de faibles revenus, là. Ça dépend des
circonstances, mais, enfin,
évidemment, si la personne est seule, pas seule, avec enfant, pas enfant, mais,
bon, enfin, bref, je pense que vous comprenez ce que j'essaie de dire,
M. le Président.
Alors
là, le ministre va devoir nous expliquer ce qu'il entend faire sur la question
du SRG. Et évidemment il peut compter
sur l'appui du Parti québécois . Je vois mes collègues qui hochent de la tête
et qui sont favorables. Mais on va devoir s'assurer que la bonification
du Régime de rentes du Québec, ce n'est pas un chèque qu'on envoie à Ottawa, hein? Ce n'est pas ça l'idée, là. On veut bonifier
puis on veut que les gens aient plus dans leurs poches. On ne veut pas que leur SRG soit réduit de façon importante.
Alors, ça, M. le Président, c'est fondamental, et évidemment mes collègues
et moi-même, là, en commission parlementaire au moment de l'étude détaillée, on
va le rappeler à tout le monde.
Il
y a d'autres points que je voudrais mettre de l'avant. Oui, c'est ça. Peut-être
dire que, lorsqu'il y a eu des consultations
particulières, moi, je n'ai pas pu y être, mais on m'a rapporté les propos qui
ont été tenus par les participants. Bien,
il y a beaucoup de gens qui ont participé. Je pense que c'est un projet de loi
qui est important. Les gens réalisent l'importance... Je répète, là, quand ta
population vieillit comme elle vieillit au Québec, évidemment, les conditions
dans lesquelles la retraite va être vécue font l'objet de débats
importants puis, surtout, elles attirent l'attention.
• (12 h 30) •
Alors,
les groupes favorables à la bonification étaient assez nombreux. Bon,
évidemment, les centrales syndicales, comme
vous le savez, la Fédération des travailleurs du Québec, qui avait mené dès le
départ... enfin, qui avait sonné la charge,
on va dire ça, à l'époque, là, pour une bonification des régimes publics, donc,
la Fédération des travailleurs du Québec
a exprimé à nouveau qu'elle était
favorable à la bonification, donc à ce qui se trouve dans le projet de loi, mais elle a recommandé de
procéder à une analyse différenciée selon les sexes pour réduire les inégalités
de revenus entre les sexes et elle a
demandé que seules les cotisations d'équilibre visant la réduction de lettres de crédit
relatives à un déficit survenu à
compter du 1er janvier 2016 soient comptabilisées dans la clause banquier.
Alors, ça, M. le Président, on va se pencher sur cette question-là au
moment de l'étude détaillée.
La CSN, M. le Président, a aussi exprimé son appui au projet
de loi, alors donc je suis certain
qu'au gouvernement on est content d'entendre ça, mais elle a quand même
exprimé un certain nombre d'inquiétudes, et je vous le donne dans le mille, M. le Président, la CSN a exprimé des inquiétudes
identiques à celles que je viens d'exprimer concernant le supplément de revenu garanti. Donc, évidemment, à la CSN, on ne voudrait pas qu'au net ça ne
change pas la situation du retraité, hein, parce que, quand le supplément de revenu garanti baisse, évidemment, on envoie un chèque, à Ottawa,
mais en même temps le retraité, il
n'est pas plus riche. Ça fait que c'est deux problèmes
en même temps. Et ils ont exprimé aussi cette inquiétude
face à la possibilité que, dans le cas des régimes complémentaires de retraite,
il y ait aussi une réduction des montants.
Alors,
évidemment, c'est possible. Maintenant, je ne crois pas
qu'on puisse empêcher ça non plus. Il faut voir qu'à partir du moment où les... C'est les employés et les employeurs,
là, qui devront faire le choix, dans les régimes de retraite, ils devront prendre des décisions
concernant cela. Mais il faut comprendre que, si le régime complémentaire de
retraite est suffisamment généreux, comporte des cotisations qui sont
suffisamment importantes, avec des prestations qui sont suffisamment importantes, bien, pour les gens qui sont protégés
par un régime complémentaire de retraite, il n'y a peut-être pas lieu de changer les... Il y aurait
peut-être lieu d'ajuster les paramètres. Évidemment, il y a quand même des
limites à ce qu'on peut vouloir épargner, il
faut aussi vivre au moment où on gagne des revenus. Alors, écoutez, donc...
Mais quand même c'est important de le dire, là : Appui de la FTQ, appui de
la CSN.
Force
Jeunesse aussi a exprimé qu'elle était favorable à cela. Bon, évidemment... pas
évidemment, mais je le signale en
passant, M. le Président, je vois que le temps file, ils ont, eux aussi, évoqué
la question du supplément de revenu garanti. Donc, cette question-là
rejoint plusieurs intervenants, M. le Président.
Bon,
du côté des groupes, enfin, qui sont plus tièdes, on ne peut pas dire qu'ils
sont contre, là, ils n'ont pas exprimé une
opposition ferme au projet de loi, rien de tel, là, mais, bon, les groupes...
par exemple, la Fédération canadienne des entreprises indépendantes, la
Fédération des chambres de commerce du Québec ont exprimé une inquiétude parce
que, et c'est vrai, là, au Québec les taxes
sur la masse salariale sont déjà élevées, elles sont plus élevées, en tout cas,
qu'ailleurs dans le reste du Canada. Ça s'explique par le fait que les
avantages procurés par les programmes québécois sont plus généreux. C'est le cas, par exemple, pour le
Régime québécois d'assurance parentale, c'est le cas pour le régime d'assurance
médicaments. Bon, en tout cas, bref, il y a un certain nombre de régimes, là, à
la fois pour les employés et pour les employeurs,
ça peut coûter plus cher qu'ailleurs au Canada. Et évidemment, à partir du
moment où on bonifie le Régime des rentes du Québec, les charges des
employeurs vont augmenter, de la même manière, en passant, qu'elles vont augmenter dans le reste du Canada, sauf que, pour
certains, ça aurait peut-être été l'occasion de réduire l'écart entre le
Québec et le Canada quant aux taxes sur la
masse salariale; moi, je pense que les avantages qu'il y a de bonifier le
régime, le régime public au Québec,
sont tellement grands que ce n'est pas le bon moyen. Mais je comprends
l'inquiétude, là, puis je comprends
ce que nous disent la FCEI puis la FCCQ quand ils nous disent qu'il faut être
attentifs au niveau des taxes sur la masse salariale au Québec.
Peut-être
dire aussi que le... Oui, O.K., ce bout-là, c'est bon. Peut-être dire aussi que
les taxes sur la masse salariale, dans
le reste du... enfin, simplement dire que, bien sûr, la question du désavantage
concurrentiel que pourrait imposer le fait
d'avoir des taxes sur la masse salariale, c'est une question qui est
pertinente, mais il n'est pas complètement clair que ça devient un
fardeau pour les entreprises que d'avoir des programmes plus généreux qui
sont financés par les taxes sur la masse
salariale dans la mesure où il y a
un lien direct entre le bénéfice reçu puis le montant cotisé. Dans la mesure où
ces deux choses-là sont liées de façon étroite et intime, lorsque va venir la négociation, au sein de l'entreprise, entre l'entreprise et ses employés, bien,
les montants que l'employeur verse, par exemple, pour votre Régie des rentes du
Québec, l'employeur peut plaider, M.
le Président, auprès de ses employés
que ça constitue un bénéfice pour les employés et qu'en conséquence il
n'a pas besoin de verser des salaires aussi élevés.
Alors,
il faut... ce n'est quand même pas aussi simple que de dire, parce que
les taxes sur la masse salariale sont élevées
puis que les bénéfices qui découlent de ces taxes sur la masse salariale sont grands, que nécessairement on est moins
compétitif, parce que, là, je le répète, il se peut qu'il y ait
des ajustements dans les salaires ou dans la croissance
des salaires. Ça fait que ça, c'est quelque chose qu'on ne doit pas oublier,
qui est important.
Autre
élément, puis ça, je pense qu'il
ne faut vraiment pas le perdre de vue : il s'avère qu'aujourd'hui,
présentement, est probablement une
bonne période pour mener à bien une telle réforme. Puis je dis ça, en fait,
pour simplement dire que les conditions macroéconomiques sont
présentement, disons, correctes pour mener à bien la réforme. Parce qu'il faut comprendre que, ce qu'on fait avec ça, on prend
des dollars qui sont dans les poches des familles, des travailleurs, des
travailleuses, et, ces dollars-là qu'on
prend dans les poches, on ne les vole pas, là, on les met dans un compte, on
les met à la Régie des rentes, on les
met à la Caisse de dépôt, et ils leur sont redonnés plus tard sous forme de
prestations. Alors, ces dollars-là, ce ne sont pas des taxes pour les
travailleurs, ce sont carrément... c'est de l'épargne, et puis ça va être reversé aux travailleurs plus tard. Mais il faut
voir qu'au moment où on met ça en place on retire de l'argent de l'économie,
on retire des dollars de l'économie qui
auraient pu servir à consommer, qui auraient pu servir à d'autres fins. Et
évidemment ces dollars-là vont
réapparaître dans 20 ans, dans 30 ans, dans 40 ans et, au moment
où ils vont réapparaître, dans 20 ans, 30 ans et 40 ans,
ils vont stimuler l'activité économique, mais, au moment où ils sont retirés,
hein, où on les retire de l'économie, évidemment, ils viennent réduire la
croissance économique, alors il y a un impact là. Et ça correspond à quelque chose comme 1 % du PIB. Enfin, de
toute façon, je ne veux pas embarquer dans les chiffres plus précisément,
mais c'est le principe qui est important ici. À partir du moment où on met en
place une réforme comme celle-là, importante
puis souhaitable, bien, il n'en demeure pas moins qu'on retire de l'économie
des dollars qui auraient pu être consommés et donc on vient réduire la
croissance économique.
Alors, on comprendra
qu'il est avantageux de mener à bien une telle réforme dans un moment de notre
vie économique où ça va bien et non pas dans
un moment de notre vie économique où ça va mal, hein? Si l'économie était
en récession, mettons, si l'économie était
en récession, évidemment, ce serait une mauvaise idée d'introduire une telle
réforme. C'est une réforme qui est
bénéfique, qui est une bonne chose pour les Québécois, les Québécoises, mais
c'est une réforme qui doit être mise en place au moment opportun.
Alors, aujourd'hui, il est
annoncé dans le projet de loi, puis je comprends qu'on ne peut pas faire bien,
bien autrement, là, il est annoncé que ça va entrer en vigueur à partir de 2019
et ça va s'échelonner jusqu'à 2025. Alors, souhaitons-nous,
souhaitons-nous que cette période de 2019 à 2025 sera une période de bonne
croissance économique et qu'il n'y
aura pas de récession, parce qu'évidemment introduire une telle réforme au
moment où c'est une récession, c'est se tirer dans le pied.
Et d'ailleurs,
à l'époque, je vous rappelais, quand on était... quand j'étais en rencontre
avec mes collègues, à l'époque
ministre des Finances, on se disait : C'est bien, la réforme, mais il faut
choisir le timing, il faut choisir le bon moment pour le faire. Et à l'époque le jugement qui était porté par la
plupart des gens était que ce n'était pas encore assez solide pour qu'on puisse... à l'intérieur du
Canada, hein, dans l'ensemble du Canada, ce n'était pas encore assez solide
pour aller de l'avant avec une telle réforme.
• (12 h 40) •
Aujourd'hui, moi, je pense qu'on peut dire, avec ce qui se
passe aux États-Unis, avec ce qui se passe au Canada, ce
qui se passe au Québec, que ce serait possible de mettre en place une telle réforme, évidemment avec toujours l'espoir que la situation économique va
continuer d'être bonne et... Bon, évidemment, il n'y a pas de garantie
là-dessus et il n'y en aura jamais. Mais,
bon, regardez, au Québec, on vient, là... on est en train de compléter un cycle
de hausse des taux de cotisation à la
Régie des rentes du Québec qui a duré six ans. Pendant six ans, là, de 2001 à
2017, c'est notre ex-collègue Raymond
Bachand qui avait fait adopter le projet de loi à cet effet, on a augmenté le
taux de cotisation à la Régie des rentes du Québec de 2011 à 2017. Et là, bien, on s'apprête à une nouvelle ronde
de hausses de 2019 à 2025. Bon, celle de 2011 à 2017 a certainement eu des impacts sur la croissance économique, mais à
l'époque, là, ce qui était en cause, c'était que le taux d'équilibre des cotisations, là, n'était pas
suffisamment élevé pour assurer la pérennité du régime. Aujourd'hui, c'est une
autre chose qui nous amène à hausser les cotisations, c'est le fait de
bonifier. Dans les deux cas, évidemment, on n'a pas... Dans le premier
cas, on n'avait pas le choix; cette fois-ci, on a le choix. Mais, nous, en tant
que parti social-démocrate qui croit qu'il
faut s'assurer que nos concitoyens aient suffisamment pour affronter leur
retraite, il nous apparaît judicieux d'augmenter ou de bonifier les
régimes publics.
Alors, M. le Président, dans ce contexte-là, de
notre côté, à l'opposition officielle, on va voter en faveur du principe, tout en vous disant qu'il y a des
faiblesses dans le projet de loi et que nous avons l'intention, au moment de
l'étude détaillée, de faire valoir des points qui méritent de recevoir
des réponses. Alors, je vous remercie, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à vous, M.
le député de Rousseau, pour cette intervention. Je cède maintenant la
parole à M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.
M. Marc Picard
M. Picard :
Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de prendre la parole pour l'adoption
du principe du projet de loi
n° 149 qui bonifie le Régime des rentes du Québec et qui modifie certaines
dispositions en fonction des régimes de retraite.
J'écoutais
avec beaucoup d'attention mon collègue de Rousseau, et, seulement pour la
petite histoire, là, la Régie des rentes a été créée en juillet 1965,
et, le 1er janvier 1966, après deux ans de pourparlers entre les
gouvernements provincial et fédéral, le
Régime des rentes entre en vigueur. Et, pour terminer, le premier chèque a été
émis le 30 janvier 1967 à M. Rogers-H. Taschereau, de Québec,
qu'on salue.
M. le
Président, c'est ma troisième consultation que je fais sur l'avenir du Régime des
rentes. Cette fois-ci, on parle du
projet de loi qui fait suite à la consultation que nous avons eue en janvier
dernier, janvier ou février dernier, où on avait reçu une vingtaine de groupes qui... Et essentiellement la
consultation parlait... O.K., on avait les études actuarielles, mais le ministre des Finances avait préparé une
refonte différente de celle qui avait été entendue à Vancouver entre les
différentes provinces, le Québec voulait instaurer un régime avec des
particularités que le député de Rousseau a bien expliquées tout à l'heure. Oui, c'est vrai que le RRQ et le RPC sont
harmonisés dans la plupart des bénéfices, mais, au niveau des
cotisations, on paie un petit peu plus au Québec, donc il y a une petite
différence à souligner.
M. le Président, la semaine dernière... ou cette
semaine, plutôt, je veux dire, je m'excuse, nous avons reçu sept groupes qui sont venus commenter, commenter
le projet qui fait suite aux consultations, qui fait suite... et, oui, on a
compris que le ministre des Finances a décidé d'harmoniser le système de la
Régie des rentes comme le RPC suite à l'entente
entre les provinces à Vancouver. Je vais passer rapidement les différents...
puis en même temps je vais faire le tour de la question.
Le groupe
d'Alban D'Amours, qui est venu nous rencontrer... Rappelons-nous, le groupe
d'Alban D'Amours, c'est les personnes, c'est le groupe qui a élaboré...
qui a, je veux dire, imaginé ce qu'on devrait faire de mieux pour l'ensemble des Québécois avec la fameuse rente de
longévité. M. D'Amours nous a
dit bien clairement, là, que le fait que, dans le projet, pour la Régie des rentes, on crée un fonds distinct qui va
être pleinement capitalisé dans une quarantaine d'années... il dit : C'est le principe de la rente de longévité.
Ce n'est pas le nom, mais c'est le principe. Donc, M. D'Amours
était d'accord avec ça.
Il faut
comprendre aussi que ce fameux fonds additionnel... Actuellement, nous avons...
je vais l'appeler le régime de base.
C'est un régime à prestations déterminées, donc on sait qu'est-ce qu'on va
avoir. Et le nouveau fonds qui va être créé,
c'est plus un régime à prestations cibles, parce qu'il y a un mécanisme, c'est
prévu; à un moment donné, selon les fluctuations de l'économie,
peut-être qu'il devra y avoir des ajustements au niveau des cotisations ou des
rentes. Et le groupe de M. D'Amours est venu
nous dire qu'il faudrait prévoir un comité... un mécanisme d'encadrement en cas
de surplus ou de déficit actuariel. Je pense que c'est une
recommandation que le ministre devra tenir compte.
On a entendu aussi la FTQ. Et le temps
va tellement rapidement, M. le Président! Je réalisais, en lisant le mémoire,
que la FTQ avait commencé à sensibiliser la
population et à demander à la population en 2009 de bonifier le Régime des
rentes du Québec. Évidemment, ils sont venus
nous dire qu'ils étaient d'accord. Ils ont un petit bémol, disant qu'il
faudrait faire une étude différenciée selon les sexes pour bien évaluer
le projet au niveau des femmes.
La
FCEI, Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, elle, est venue nous
parler surtout des RVER pour nous
dire que ce n'était peut-être plus nécessaire d'avoir des RVER pour certaines
catégories, parce que... En tout cas, moi, j'ai avisé déjà le ministre
que j'aimerais avoir le détail de la popularité ou non des RVER dans les
différentes entreprises, parce qu'on a établi ce système-là il y a quelques
années, mais il y a une option d'«opting out» pour les employés, puis on voulait
savoir... En tout cas, ça, à l'étude détaillée, on pourra peut-être le
peaufiner un peu plus.
Où,
M. le Président, j'ai le plus souri, c'est à la Fédération des chambres de
commerce du Québec. Les gens sont venus
nous dire que... Le fameux cran d'arrêt du Parti libéral, ils voulaient
s'assurer que le cran d'arrêt avait été mis aussi pour cette réforme-là, on a parlé peut-être de
certaines avenues pour s'assurer qu'il n'y ait pas de coût additionnel. Mais
où j'ai souri le plus, c'est lorsque
M. Forget est venu nous dire : Le Fonds des services de santé que les
employeurs paient, là, il dit, il n'a
de santé que le nom, parce qu'on n'a jamais... parce qu'il n'y a aucun lien
avec la santé, parce qu'il faut bien comprendre que cet argent-là est
mis dans le fonds consolidé, et après ça ça s'en va dans toutes les
ramifications gouvernementales. Donc, j'ai bien aimé l'intervention de
M. Forget.
Force Jeunesse, Force
Jeunesse, que nous avons entendu, un groupe très, très populaire, très, très
important, surtout, est venu nous parler
aussi de l'importance sur l'éducation populaire auprès des jeunes. Ils nous ont
confié qu'ils ont fait une séance
d'information, un genre de soirée pour informer les gens sur les régimes de
retraite, et ça a été la soirée la plus
populaire auprès des jeunes. Donc, il y a un intérêt. Et c'est réjouissant de
voir que les jeunes se projettent dans l'avenir puis disent : Nous
aussi, on veut avoir des bonnes retraites.
Le
ministre des Finances a ouvert la porte à Force Jeunesse, on a parlé des
clauses de disparité de traitement. Ça fait
que je ne vous cacherai pas qu'on en a jasé quelques minutes, puis ils étaient
bien au fait, là, puis ils ne comprenaient pas la position du
gouvernement. Mais je sais que ce n'est pas le... mais c'est le ministre des
Finances qui a ouvert là-dessus. Donc, j'ai pu en profiter pour échanger longuement
avec eux et essayer de comprendre pourquoi le gouvernement ne bouge pas
dans ce dossier.
Au niveau de la CSN,
on est venu nous parler aussi de s'assurer, là, qu'il y a certains congés qui
ne devraient peut-être pas venir influencer le Régime des rentes du Québec.
Et
le dernier, le Conseil du patronat, est venu nous dire qu'il n'était pas contre
le projet de loi, mais il n'était pas pour non plus.
• (12 h 50) •
Mais
tous les organismes, tous les représentants du patronat, des employeurs sont
venus nous dire, là : Nous sommes surtaxés
actuellement, les taxes sur la masse salariale sont environ de 6 % de plus
que dans les autres provinces canadiennes, et je pense que... Mais le ministre était à l'écoute aussi, puis j'ai
compris de ses propos qu'il va trouver une solution pour ne pas que ça coûte plus cher aux entreprises et
je salue cette décision-là, parce que, sinon, si, les employeurs, ça leur coûte
plus cher, à la fin de la réforme du Régime
des rentes, il va y avoir une
pression pour diminuer les cotisations dans les régimes privés de
retraite, donc on va seulement échanger l'argent que les gens allaient obtenir
du régime privé. La beauté de la bonification du Régime des rentes, c'est qu'on mutualise le risque. C'est plus gros,
donc, normalement, c'est plus solide.
Donc, j'ai fait le tour des différents groupes. Il y a
des points qui ont été... M. le
Président, j'ai pris connaissance de l'étude, de l'analyse d'impact produite par Retraite Québec, qui indique que le projet de
loi n'aura pas d'impact sur l'emploi.
On va demander certainement des précisions, parce que c'est difficile de
comprendre. On augmente les cotisations des employés, des employeurs, puis il n'y aura pas d'impact? Mais
c'est peut-être aussi suite aux propos du ministre,
qu'on va comprendre suite à ça.
Dernier
point, M. le Président. Nous faisons une refonte globale du Régime des rentes du Québec. Lorsqu'on a fait
la consultation, en janvier dernier, on a
pris connaissance d'aberrations incroyables, M. le Président, et il y en a une,
là, que j'ai reparlé cette semaine. M. le Président, les jeunes nous
écoutent plus que nous pensons lorsque nous prenons la parole ici et en commission parlementaire. Cette semaine, j'ai parlé
des rentes d'invalidité, et, depuis ce temps-là, j'ai eu 500 lettres à mon bureau de comté me
demandant... me félicitant, premièrement, d'avoir soulevé le problème. Et donc
c'est très valorisant lorsqu'on voit que les gens sont à l'écoute, mais je vais
vous expliquer c'est quoi, le problème.
Les
gens qui, malheureusement, deviennent invalides, pour le Régime des rentes du
Québec — puis,
pour être invalide pour le Régime des rentes du Québec, il faut que tu
sois vraiment, vraiment invalide — ces gens-là, qui malheureusement sont invalides pour le reste de leur vie, lorsqu'ils
arrivent à 65 ans, là, la rente d'invalidité arrête, et ils reçoivent leur rente de retraite, et la Régie des
rentes détermine que ces gens-là ont fait le choix d'être invalides. Ce que
je veux dire : on les pénalise comme
les mêmes personnes qui prennent leur rente de retraite à 60 ans. Et parce
qu'il faut savoir que, dans le Régime
des rentes du Québec, on peut prendre notre retraite... on peut prendre la
rente à 60 ans et on accepte un facteur pour diminuer le montant. Ce qui est
une... L'aberration que je décris, c'est que la Régie des rentes, par un
article de loi, vient dire : C'est comme si vous étiez... On les pénalise
d'environ 30 %, c'est comme si on dit aux gens : Vous avez fait le choix d'être invalides. C'est un non-sens,
M. le Président, c'est un non-sens qu'il va falloir corriger, et il faut en profiter là. On en avait parlé en
janvier dernier, mais ça, c'est... Puis c'est une modification que je vais
soulever puis que je vais défendre auprès du ministre.
En terminant, M. le
Président, parce que je ne serai pas plus long que ça, on a fait le tour, on en
a parlé en janvier dernier, je veux
seulement vous dire qu'on va être en faveur du principe puis qu'on va aller
travailler pour bonifier le projet de
loi, pour s'assurer que, s'il y a des choses qui sont illogiques, on puisse les
corriger, puis s'assurer que les gens aient un revenu de retraite
décent. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M.
Gendron) : Alors, M. le député des Chutes-de-la-Chaudière, je vous
remercie de votre intervention. Et je cède la parole à M. le député de...
voyons, je le sais... non, non, mais... non, pas...
Une voix :
...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : ...Sanguinet, pour votre intervention
sur... C'est votre première intervention? Vous n'avez pas parlé...
M.
Therrien :
Pas de l'année, j'en ai fait quelques-unes avant.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Moi, j'arrive... Non, je comprends. Ça, je suis bien au
courant.
M.
Therrien :
Aujourd'hui, oui, c'est la première.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : À vous, M. le député de Sanguinet. Allez.
M. Alain Therrien
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir de
prendre la parole aujourd'hui sur un sujet extrêmement, extrêmement
épineux, important, crucial pour l'avenir, hein, de notre peuple, c'est les
régimes de retraite.
Vous
savez, M. le Président, ça a fait couler beaucoup d'encre depuis plusieurs
années, ça occupe de plus en plus les
discussions, les réflexions, notre pensée va de plus en plus dans la façon... à
améliorer le financement de nos jours... les derniers jours qu'on va vivre dans notre vie. Probablement qu'ils
vont être très longs dans plusieurs cas, je le souhaite bien.
Et donc il
faut comprendre qu'il y a
un problème dans les régimes
de retraite actuellement. Ce problème-là, il est simple, c'est que les Québécois ne sont pas assez protégés
financièrement pour faire en sorte que leur fin de vie se fasse dans une sécurité financière évidente. Alors, il y
a beaucoup de Québécois qui vivotent financièrement à la fin de leur vie de travail, et c'est ce qu'il faut absolument
améliorer. Je pense qu'il y a place à amélioration. Il y a des pays où est-ce
que c'est beaucoup moins problématique parce que leur structure de régime de
retraite est différente du nôtre.
Alors,
il faut d'abord savoir pourquoi on a ce problème-là au Québec. Bien, un peu
comme partout ailleurs, on a un vieillissement
de la population qui est vraiment de plus en plus évident, qui s'accroît, on a
une longévité qui est accrue, M. le
Président, on vit de plus en plus vieux. Là, les gens disent : Bien oui,
mais ce n'est pas un problème. Bien non, ce n'est pas un problème.
Idéalement, il faudrait que, tu sais, l'âge... l'espérance de vie augmente d'un
an par année, on aurait la vie éternelle, n'est-ce pas, M. le Président, faites
le calcul. Alors donc, c'est une bonne nouvelle. Sauf que le problème, c'est
qu'il faut financer cette vie qui s'allonge, et souvent la retraite se prend...
Et là, je vous dirais, en tout respect, il y
a des gens qui partent de plus en plus tôt à leur retraite, mais il y a des
exceptions puis, bon, écoutez... puis on est très fiers de ça...
Une voix :
...
M. Therrien :
Pardon? Non, mais c'est vrai. Alors donc, il y a des exceptions, et je dirais
qu'on est de plus en plus enclins à
inviter les gens à travailler de plus en plus longtemps. Alors, il y a toutes
sortes d'incitatifs fiscaux qui ont été créés ou qui seront à créer pour faire en sorte, justement, qu'on ne
prenne pas notre retraite, mettons, avant 60 ou... Bon, on voit qu'il y avait une tendance où est-ce
qu'il y avait une diminution de l'âge de la retraite, mais je pense que de plus en plus on voit un revirement de
situation. Mais le fait qu'on prenne notre retraite de plus en plus tôt faire
en sorte d'exacerber le problème de financement des régimes de retraite.
Et finalement un
autre problème qui fait en sorte qu'on a vraiment une situation difficile, dans
les régimes de retraite, c'est la croissance
du portefeuille, qui est beaucoup moins explosif qu'avant. Avant, on avait des
taux de croissance, de rendement qui
étaient beaucoup plus élevés qu'aujourd'hui. Et ça, ce qu'on remarqué, c'est
qu'en 2008, où on a eu même un affaissement du marché boursier, bien, ça
a créé beaucoup de problèmes dans les régimes de retraite.
Alors,
face à tout ce portrait-là, on s'aperçoit que les régimes de retraite sont en
péril, au Québec, surtout à partir de
2008, et que les régimes à prestations déterminées, qui sont le fleuron de
toute cette façon, justement, de financer nos vieux jours, bien, les régimes de retraite à prestations déterminées
sont de plus en plus en péril, et on voit apparaître des déficits, des
déficits, de ces régimes-là, qui sont de plus en plus colossaux.
Alors,
face à ça, il faut savoir qu'est-ce qu'on peut faire. Mais, avant de savoir ce
qu'on peut faire, je voudrais juste
faire un léger portrait, un léger portrait de la situation des régimes de
retraite au Québec, parce que c'est important, avant de savoir ce qu'on
doit faire, de comprendre comment est structuré le financement de la retraite
des Québécois.
D'abord,
il faut comprendre qu'il y a un régime universel qui est financé par Ottawa par
répartition, M. le Président. Alors,
tous les Québécois ont droit à ça par répartition. Et, non, si on devient
souverains, ça ne va pas être éliminé parce qu'étant donné que c'est financé par répartition ça veut dire que c'est
les impôts qu'on paie qui financent la retraite des gens, qui vont recevoir un chèque qui est en rouge
avec une feuille d'érable, mais, si le Québec devient souverain, et je l'espère, qu'on arrivera, oui, à cette béatitude,
bien, ce qui va arriver, c'est qu'il n'y a rien qui va changer, on va encore
payer les mêmes impôts, mais le chèque, au lieu d'être rouge avec la feuille
d'érable, il sera bleu avec la fleur de lis, c'est
le seul changement qu'il y aura. Alors, tous les gens qui propagent la mauvaise
nouvelle que, si le Québec devient souverain,
on n'aura plus de chèque de retraite, je les rassure, c'est financé par
répartition, c'est les impôts des Québécois qui financent la retraite
qui est payée par Ottawa. Ceci étant dit, on poursuit.
Vient
ensuite le régime public. Ça, c'est la Régie des rentes du Québec du Québec. Ce
n'est pas tout le monde qui a accès à
ça, c'est les gens qui vont travailler et qui vont pouvoir se construire un
régime de retraite qui sera en supplément du régime universel. Ce
régime-là est public, il est plus facile à financer à cause de l'approche
mutuelle, justement, la mutualisation des
régimes publics, et donc c'est quand même intéressant, c'est une belle façon
d'assurer nos vieux jours.
Mais, au
Québec, ce qu'on s'aperçoit, c'est que c'est extrêmement limité. Ça veut dire
que, dans le meilleur des cas, c'est 25 % de notre revenu en tant
que travailleur qui sera garanti par ce...
Une voix : ...
M. Therrien :
Déjà? Mais je...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : ...moi, je ne sais pas s'il y
a des ententes, mais moi, je sais qu'à ce moment-ci je dois suspendre les
travaux, compte tenu de l'heure.
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Oui, un instant, je vais juste
terminer pour ceux qui nous écoutent, là. Normalement, on doit suspendre
à 1 heure. Et, à moins qu'il y ait des indications contraires, on va
poursuivre...
Une voix : ...
• (13 heures) •
Le Vice-Président (M. Gendron) :
C'est ce que je comprends.
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Non, non, mais, si vous n'avez pas
terminé, vous voulez poursuivre, c'est clair qu'on va pouvoir le faire.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
C'est ce que j'ai compris. Mme la leader.
Mme Vien : M. le Président, de consentement on peut tout faire ici, en cette Chambre. Alors,
on est très disposés à laisser quelques
minutes au député, s'il veut terminer
son allocution, et par la suite passer au vote. S'il est d'accord, bien
entendu.
Ajournement
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Oui, bien, moi, j'ai un problème
d'agenda aussi. Et normalement... Oui, on peut, quand on peut, mais là
on ne peut pas.
Alors, compte
tenu de l'heure, j'indique à cette Chambre que les travaux sont ajournés au
mardi 5 décembre 2017, à 13 heures. Alors, les travaux sont
ajournés.
(Fin de la séance à 13 h 1)