(Neuf heures quarante minutes)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, bon mercredi à tous et toutes. Vous pouvez prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Et nous
allons débuter notre séance avec la rubrique des déclarations de députés. Et,
sans plus tarder, je vais céder la parole à M. le député de La Prairie.
Souligner le 25e anniversaire de l'entreprise
Pro Circuit High-Tech Nutrition inc.
M. Richard Merlini
M.
Merlini : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Le 23 septembre dernier s'est déroulée une
soirée hommage, empreinte de beaucoup
d'émotion, visant à souligner le 25e anniversaire d'une entreprise
de ma circonscription, Pro Circuit
High-Tech Nutrition. L'occasion était toute rêvée pour souligner, entre autres,
le travail d'une équipe exceptionnelle.
Pourtant
méconnu du grand public, Pro Circuit est un manufacturier de suppléments pour
sportifs avec à son actif plus de 250 produits pour ses principales
marques maison. C'est aussi un centre de recherche et de développement
d'ingrédients.
Je suis donc
très fier ce matin de souligner le 25e anniversaire de cette entreprise
familiale, aujourd'hui dirigée par Mme Véronique Moniz, qui assurera la
relève de son père, Manuel Moniz. Grâce à une réputation qui n'est plus à faire et à sa détermination exemplaire, Pro
Circuit se démarque non seulement sur le marché québécois, mais aussi à
l'international avec une présence remarquée dans plusieurs pays.
Félicitations et longue vie à Pro Circuit
High-Tech Nutrition! Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de La Prairie. Maintenant, je cède la parole à
M. le député de Matane-Matapédia.
Rendre hommage au commandant Robert Piché, pilote d'avion
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : Mme la Présidente, le 12 octobre dernier, le
pilote d'avion le plus populaire au Québec, M. Robert Piché, a effectué son dernier vol. L'homme qui a grandi à
Mont-Joli, dans La Mitis, vient ainsi de clore le dernier chapitre d'une
carrière exceptionnelle au sein de
l'aviation civile internationale. Tous se souviendront de l'atterrissage d'urgence aux Açores du vol 236 d'Air Transat et de
l'incroyable sang-froid et du courage dont a fait preuve M. Piché, lui
permettant ainsi de sauver la vie de
306 personnes. Depuis cet exploit exceptionnel, le commandant Piché est
reconnu bien au-delà du Québec comme étant un véritable héros.
Robert Piché
est plus qu'un pilote de renom, il est également un homme de coeur. À la suite
de l'événement qui lui a valu la
reconnaissance et le prestige, l'homme au parcours de vie singulier s'est donné
un mandat qui va bien au-delà de sa
carrière de pilote. Robert Piché n'a pas hésité à mettre à contribution son expérience personnelle et oeuvre activement auprès des personnes atteintes de dépendance à
l'alcool, aux drogues et au jeu. Individu résilient et à la force de caractère
unique, il est une figure inspirante pour tous.
À l'aube d'une nouvelle étape de votre vie,
permettez-moi, commandant Piché, de vous offrir mes meilleurs souhaits. Félicitations pour votre carrière exceptionnelle et votre engagement
social remarquable! Mont-Joli, et toute la région du Bas-Saint-Laurent,
est fière de l'un de ses fils. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie de votre déclaration. Maintenant, je vais céder la parole à M. le député de
Chambly.
Souligner le succès du Bazar familial de Chambly
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : Mme la Présidente, depuis 2013, les familles de ma région mettent leurs énergies en
commun pour tenir, en octobre et en
avril de chaque année, le Bazar familial de Chambly. Le bazar, c'est un
événement incontournable pour les
jeunes familles de la région du bassin de Chambly. Les participants peuvent y
trouver une panoplie d'articles de
maternité, de vêtements, de nombreux autres articles usagés pour leurs enfants
de zéro à 12 ans, et le tout à prix très abordables.
Le
plus beau, c'est que l'ensemble des profits amassés sont redistribués aux initiatives
familiales de la région. D'ailleurs,
la dernière édition du bazar aura permis d'amasser à elle seule
6 750 $. On parle de 12 250 $ pour cette année, de l'argent
qui servira à financer l'installation de haltes d'allaitement dans notre
région.
En terminant, je tiens à souligner le travail
exceptionnel de Mmes Lyne Mucci, Marie-Christine Dupuis, Christine Archambault, Isabelle Archambault,
Gabrielle B. Le Scelleur, Line Lavoie et Mélanie Gaboury, sans qui
rien de tout ça ne serait possible.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci, M. le député de Chambly. Maintenant, je me tourne vers M. le député de
Jean-Lesage.
Souligner le succès de l'événement Limoilou en famille
M. André Drolet
M. Drolet :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je prends la parole aujourd'hui pour
souligner le succès de la toute première édition d'un nouvel événement
dans mon comté : Limoilou en famille.
Limoilou en
famille, événement gratuit ouvert à tous mais pensé d'abord et avant tout pour
les 13 ans et moins, s'est tenu
le 17 septembre dernier. Les représentations de musique festive et
traditionnelle, de théâtre clownesque et de zumba en famille, notamment, ont attiré une foule impressionnante sur la
3e avenue. Organisé en marge de la 10e édition du marché public de Limoilou, Limoilou en famille
visait à répondre aux demandes des résidents du quartier pour bonifier
l'offre d'activités familiales.
Je tiens à
féliciter le président du Conseil de quartier du Vieux-Limoilou, M. Raymond
Poirier, et tous ses collègues bénévoles
pour cette belle initiative. Bravo pour le franc succès qu'a connu la première
édition d'un événement qui, je l'espère, sera reconduit d'année en année!
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député de Jean-Lesage. Maintenant, je cède la parole à M. le député d'Abitibi-Ouest
et vice-président de l'Assemblée nationale.
Féliciter Mme Claire Bolduc, lauréate du prix
Hélène-Pedneault
M. François Gendron
M.
Gendron : Mme la
Présidente, le 5 octobre
dernier, la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal
décernait le prix Hélène-Pedneault 2017 à Mme Claire Bolduc. Cette
distinction souligne son engagement social soutenu et sa contribution
exceptionnelle à l'avancement des intérêts des femmes dans la société
québécoise.
Je connais très bien cette dynamique
témiscamienne et j'affirme que cet hommage est pleinement mérité. Claire Bolduc est une femme inspirante, de
conviction, qui ne craint jamais d'exprimer ses opinions et d'affirmer ses
valeurs. Elle a acquis une solide
renommée à titre de présidente de l'Ordre des agronomes du Québec. Par la suite, elle a encore amélioré sa
notoriété en dirigeant Solidarité rurale du Québec. Durant cette période, elle
a parcouru le territoire québécois
en entier pour y faire entendre avec force
et défi les besoins des communautés rurales. Heureusement pour nous, sa
belle aventure ne s'arrête pas là. Elle a toujours le goût de servir le
public, et sa candidature à la préfecture de la MRC de Témiscamingue en
témoigne.
Sincèrement bravo pour cette distinction,
Claire! Continue.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Maintenant,
je cède la parole à M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Souligner le 25e anniversaire du Centre
d'action bénévole des Basques inc.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, Mme la Présidente, permettez-moi de profiter de cette tribune qui m'est offerte aujourd'hui afin de souligner le travail
d'un organisme de ma circonscription, le Centre d'action bénévole des Basques.
Présent dans
le milieu depuis 1992, donc depuis plus de 25 ans maintenant,
le centre est un organisme sans but
lucratif qui s'est donné pour mission de promouvoir l'action bénévole sur le territoire.
Parmi ses secteurs d'activité privilégiés,
notons le développement de l'action bénévole et communautaire, le soutien
à la communauté, la gouvernance et bien sûr la vie associative.
Je tiens à
saluer la présidente du conseil
d'administration actuelle, Mme Noëlla
Dumas, de même que Mme Ginette Blumhart, qui a été non
seulement la fondatrice du centre, Mme la Présidente, il y a désormais 25 ans, mais qui a également été ou occupé les fonctions de directrice
générale pendant plus de 23 ans.
Alors,
félicitations, et mes plus sincères remerciements à toute l'équipe du Centre
d'action bénévole des Basques de
votre grande générosité et de votre implication sans borne auprès de toute la
communauté dans chacune des municipalités de la MRC des Basques. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député. Maintenant, au tour de M. le député de Sherbrooke de nous faire sa déclaration.
Souligner la participation de
l'équipe masculine de soccer du
Mistral de Sherbrooke aux Championnats nationaux Toyota
M. Luc Fortin
M.
Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. J'aimerais aujourd'hui souligner la
participation et le succès de
l'équipe U17 masculine du Mistral de Sherbrooke aux championnats nationaux de soccer Toyota 2017 qui se sont déroulés à
Fredericton, au Nouveau-Brunswick, du 4 au 19 octobre dernier.
En
première position au classement régulier, la formation sherbrookoise a d'abord
vaincu l'Ontario, l'Alberta puis la
Nouvelle-Écosse, et a remporté la médaille d'argent en finale contre le
Manitoba. C'est grâce à la détermination des joueurs, le leadership des entraîneurs ainsi que l'appui
indéfectible des parents, amis et nombreux supporters qu'une équipe
sherbrookoise a su se rendre aux championnats canadiens après plus de
20 ans d'absence.
Chers membres du Mistral, à titre de
député de Sherbrooke et de ministre responsable de la région de l'Estrie,
je tiens à vous féliciter pour cette
extraordinaire performance. Vous êtes définitivement une grande fierté pour
notre belle région et pour le Québec tout entier. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de Sherbrooke.
Maintenant, au tour de M. le député de Nelligan.
Féliciter les lauréats du
Mérite québécois de la sécurité civile
M. Martin Coiteux
M. Coiteux : Merci,
Mme la Présidente. Hier, à Lévis, lors de la cérémonie du Mérite québécois de
la sécurité civile organisée par le
ministère de la Sécurité publique, j'ai eu l'opportunité de rendre hommage à
des organisations qui se sont distinguées par leurs efforts marqués en
matière de sécurité civile.
La sécurité civile est une
responsabilité partagée entre les citoyens, les municipalités et le
gouvernement. Chacun est appelé à y contribuer pour la sécurité de tous. Les
inondations de ce printemps ont bien démontré que la force de la
sécurité civile réside dans la collaboration étroite de tous les intervenants
impliqués, qu'ils soient gouvernementaux, municipaux ou citoyens.
L'apport
de tous ceux et celles qui ont été récompensés au cours des dernières années
démontre une volonté d'améliorer nos pratiques collectives dans nos milieux de
vie. C'est donc avec grand plaisir que j'ai remis les prix de l'édition 2017 à quatre lauréats animés par
un désir de faire progresser la sécurité civile au Québec : le Bureau de
l'information d'urgence du ministère
du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, volet Urgence Québec; le
Conseil pour la réduction des
accidents industriels majeurs; Énergie Valero, Raffinerie Jean-Gaulin; et finalement
Rio Tinto-Énergie électrique.
Je tiens à féliciter tous les
lauréats 2017, qui ont accompli des actions significatives afin
d'améliorer leur préparation ou la prévention et la connaissance des
risques au Québec.
• (9 h 50)
•
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de Nelligan.
Maintenant, pour clore cette rubrique de déclarations de députés, je
cède la parole à M. le député de Verchères.
Souligner le 100e anniversaire
de Mme Gertrude Lacroix
M. Stéphane Bergeron
M. Bergeron :
Merci, Mme la Présidente. Il n'y a guère de moment plus agréable que de
célébrer son anniversaire entouré de
ses proches. C'est ce qui s'est produit le 10 mai dernier pour
Mme Gertrude Lacroix, sauf que, dans son cas, c'est une 100e bougie qui a alors été ajoutée
à son gâteau d'anniversaire. 100 ans dans l'histoire d'un peuple qui
compte quelque quatre siècles
d'histoire, ce n'est pas banal. Elle aura donc été témoin privilégié de
nombreux événements qui sont venus
ponctuer notre histoire nationale, mais aussi de changements technologiques
ayant transformé en profondeur notre mode de vie. Quelle richesse
d'expériences et de connaissances elle peut partager avec son entourage!
Reconnue pour être une excellente
danseuse, Mme Lacroix a toujours été impliquée dans sa communauté, que
ce soit au sein du Cercle de fermières ou
celui des Filles d'Isabelle. Son sens de l'organisation l'a aussi amenée à
coordonner de mémorables soirées de
l'âge d'or. Tisseuse et couturière de talent, elle confectionnait notamment les
vêtements de ses filles.
Je
tiens donc à lui adresser mes plus chaleureuses félicitations pour son
100e anniversaire de naissance, de même que mes meilleurs voeux de
santé et de bonheur. Bon centenaire, Mme Lacroix!
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de
Verchères. Alors, ceci met fin à la rubrique des déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 52)
(Reprise à 10 h 1)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, Mmes et MM. les députés, nous allons prendre quelques
instants pour nous recueillir.
Merci. Veuillez vous asseoir.
Présence de l'ambassadrice
de la République
des Philippines, Mme Pétronila Garcia
J'ai le plaisir de souligner la présence, dans les
tribunes, de l'ambassadrice de la République des Philippines, Son Excellence
Mme Pétronila Garcia, à l'occasion de sa visite officielle.
Alors, nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles
ni de présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
des Finances.
Rapport annuel de
l'Institut de la statistique
M.
Leitão : Merci, M. le Président. Alors, permettez-moi de déposer le rapport
d'activité 2016‑2017 de l'Institut
de la statistique du Québec.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci. Alors, ce rapport est déposé. M. le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du
territoire et ministre de la Sécurité publique.
Rapport annuel du
Bureau des enquêtes indépendantes et rapport annuel et
plan stratégique 2016-2020 du Commissaire à la lutte contre la corruption
M.
Coiteux : Oui, M. le Président. Je dépose aujourd'hui le rapport annuel 2016‑2017
du Bureau des enquêtes indépendantes, le rapport annuel de gestion 2016‑2017 du Commissaire à la
lutte contre la corruption et la planification
stratégique 2016‑2020 du Commissaire à la lutte contre la corruption.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, ces documents sont déposés. Mme la ministre de la Culture et des
Communications.
Rapports annuels du
Musée de la civilisation, de Bibliothèque et Archives
nationales, du Musée d'art contemporain de Montréal, du Musée
national des beaux-arts et du Musée des beaux-arts de Montréal
Mme
Montpetit : M. le Président,
j'ai le plaisir de déposer le rapport annuel 2016‑2017 du Musée de la
civilisation, le rapport
annuel 2016‑2017 de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, le
rapport annuel 2016‑2017 du Musée d'art
contemporain de Montréal, le rapport annuel 2016‑2017 du Musée national
des beaux-arts du Québec et le rapport annuel 2016‑2017 du Musée
des beaux-arts de Montréal.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement.
Réponse à une pétition
M. Fournier : M. le Président, je
dépose la réponse du gouvernement à la pétition présentée par le député de
Mercier le 31 mai 2017.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, ce document est déposé.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de commissions
ni de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas
de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation
de droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période des affaires courantes, après la période des questions et
des réponses orales, sera tenu le
vote reporté sur la motion de Mme la ministre de la Justice proposant que le
projet de loi n° 62, Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l'État et visant notamment à
encadrer les demandes d'accommodements pour un motif religieux dans
certains organismes, soit adopté.
Questions et réponses
orales
Alors, nous
en sommes maintenant à la période
de questions et de réponses orales,
et je cède la parole à M. le chef
de l'opposition officielle.
Rémunération des médecins
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : M. le Président, les Québécois savent que le système de santé a été
fragilisé ces trois dernières années par
le gouvernement actuel, et d'ailleurs l'insatisfaction manifestée auprès du gouvernement et de son ministre de la
Santé n'a pas été entendue par le
premier ministre dans son remaniement. Il a décidé de cautionner les décisions
de son ministre actuel, qui est la personne la plus impopulaire de son
gouvernement, et pour cause.
On
apprenait que, pour la dernière année pour laquelle on a des données, un
demi-million d'heures de moins de soins
à domicile ont été données, mais le gouvernement a trouvé 1 milliard de
dollars pour les médecins de famille, et on invente pour les enfants qui sont en détresse ou qui ont des
problèmes de déficience intellectuelle l'expression «des épisodes de soins». On dit ça à leurs
parents : Ce ne seront pas des soins, ça va être des épisodes, parce que
c'est rationné. Mais on a trouvé 1 milliard de dollars pour les
médecins de famille.
La
Protectrice du citoyen dit qu'il y a du rationnement dans les CHSLD, dans les
soins, mais il y a 1 milliard de dollars de plus pour les médecins
de famille.
Le
premier ministre avait dit : Ça suffit!, en décembre 2015. Pourquoi ça n'a
pas suffi et pourquoi ça prend un autre milliard de dollars?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, ça va me faire plaisir d'éclairer mon collègue sur les points
qu'il a soulevés dans sa question.
D'abord,
je voudrais faire remarquer amicalement au chef de l'opposition officielle
qu'on a ici un ministre de la Santé
et des Services sociaux qui a réussi par ses actions déterminées, et, je dois
le dire, on peut qualifier notre collègue de ministre déterminé. Je pense que là-dessus on peut s'entendre : il
y a près de 900 000, je répète, près de 900 000 Québécois
et Québécoises qui ont trouvé un médecin de
famille depuis 2014. À moins qu'il me le montre, je ne me souviens pas d'un
résultat qui approche ça au cours des dernières années et je peux remonter
assez longtemps.
Deuxièmement,
on ajoute des ressources, du personnel en CHSLD pour nos aînés. On est rendus à
18 supercliniques sept
jours-semaine, 12 heures par jour. Et déjà on voit le nombre de petites
urgences diminuer dans nos salles d'urgence partout et on voit la durée de séjour moyenne aux urgences décroître
également. Alors, encore une fois, je le mets au défi de me montrer un
résultat semblable sur une période de temps semblable.
Maintenant,
pour ce qui est de l'entente avec les omnipraticiens, d'abord, il faut le
saluer, le fait d'avoir eu une entente négociée,
et je vais la remettre en perspective. Ce qu'on a devant nous, c'est une
entente qui, sur huit ans, accorde 1,8 % par année aux médecins omnipraticiens, je répète, 1,8 %, alors que
le Front commun a obtenu 1,75 %. La grande majorité de ces sommes
sont les sommes de rattrapage et d'étalement. 1,8 %, 1,75 %, on est
dans l'équité, on est dans le cadre financier du gouvernement et on a encore
une fois montré notre capacité à régler les enjeux, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire, M. le chef de
l'opposition officielle.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
Les électeurs décideront le 1er octobre de l'an prochain s'ils sont satisfaits
du travail en santé des médecins qui nous
gouvernent. Et je comprends que le premier ministre a ses lignes de presse,
mais, dans la réalité, c'est autre
chose. Quand il a dit : Ça suffit, et qu'il ajoute 1 milliard, on
aimerait savoir pourquoi le premier ministre n'est pas écouté par ses
ministres.
Pourquoi
cette négociation, d'ailleurs, est-elle secrète? Pourquoi n'avons-nous pas le
droit de savoir comment ce milliard va être dépensé?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Je ne me souviens pas que des gouvernements du Parti québécois rendaient
immédiatement publiques des ententes avec les fédérations médicales...
Une voix :
...
M. Couillard : ... — bien,
ils n'avaient pas de crédits, c'est vrai, ça commence bien mal — surtout lorsqu'il y a une autre
fédération avec laquelle il faut négocier. Ce n'est tout simplement pas comme
ça qu'il faut faire.
Une voix :
...
M.
Couillard : Oui, elle sera
rendue publique au moment où les ententes des deux fédérations auront été
conclues. Et on est optimistes également de l'avoir avec les médecins
spécialistes.
Maintenant, M. le Président, ce qui a
été demandé aux collègues, et ils ont, effectivement, apporté ce qu'on leur
avait demandé, c'est de respecter le cadre
financier du gouvernement et agir avec équité par rapport aux employés du
secteur public qui ont accepté des
ententes. Je répète : 1,8 % par année pour les médecins, 1,75 %
pour le Front commun. C'est ça que j'appelle l'équité, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le chef de l'opposition officielle, deuxième
complémentaire.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Oui, 1,8 %, ça, ça fait 63 millions, plus
1 milliard. S'il y avait l'équité avec le secteur public, il aurait
dit : On vous donne 1,75 % plus 1 milliard pour vous donner
l'équité avec le reste du Canada. Ce n'est pas le cas.
Alors, je voudrais le savoir, parce que, sur cette
entente secrète, qui n'a même pas été bien expliquée par le négociateur, on sait qu'il y a 340 millions pour le
rattrapage, mais il y a 650 millions. On n'a pas la moindre idée pourquoi
650 millions de...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, M. le Président, j'applaudis les efforts de mon collègue pour
rendre publics les détails de l'entente.
Ce serait très malhabile et malavisé de notre part de le faire à ce stade. Oui,
elle sera rendue publique au moment où
les autres fédérations, notamment celle des médecins spécialistes, auront
signé. Et on est optimistes, on
espère avoir une entente négociée aussi avec les médecins spécialistes.
Maintenant,
le 1,8 %, ça comprend tout, ça
comprend tout. Sur huit ans, c'est, quoi, 14 %, au total, je crois,
environ?, et là-dessus il y a 12 % qui est du rattrapage et de
l'étalement de dispositions précédentes. Il y a très peu de nouvelles sommes
là-dedans. Puis, 1,8 %, 1,75 %, franchement, je pense que les
citoyens qui nous écoutent voient qu'on a un gouvernement ici qui agit avec
équité entre tous les employés et les professionnels du secteur public.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Troisième complémentaire, M. le chef de
l'opposition officielle.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Écoutez, je pense que, ce que vient de dire le premier
ministre, là, il est à peu près le seul à croire ça, que, lorsqu'on rationne les soins à domicile,
lorsqu'il y a de longues listes d'attente pour les enfants qui sont en
déficience intellectuelle et en autisme, de donner 1 milliard de
dollars aux médecins, c'est de l'équité. Mais il a raison de dire qu'il va y
avoir une autre entente avec les médecins spécialistes, qui sont plus nombreux
et mieux payés.
Est-ce qu'il peut
nous dire si ça va être 1 milliard supplémentaire, 1,2 milliard, 1,5
milliard ou 2 milliards?
• (10 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, je vais faire une grande révélation en cette Chambre : ça
coûte cher, les soins médicaux au Québec.
Ça coûte cher, les professionnels de la santé, partout en Amérique du Nord, et
le Canada et le Québec ne font pas exception.
C'est certain que peut-être certains pourraient rêver d'un système où on paie
tous de notre poche nos soins de santé
et c'est certain que ça coûterait moins cher aux fonds publics, mais nous, on
fait le choix d'un système de santé public à payeur public unique, et
c'est ce qu'on va défendre et c'est ce qu'on va promouvoir. Et c'est ce qu'on
met en place également actuellement en améliorant l'accès.
Parce qu'il parle
d'accès. Je reviens encore sur les 900 000 Québécois qui ont maintenant
des médecins de famille. Je reviens sur le
fait que 93 % des chirurgies maintenant sont effectuées en moins de six
mois. On n'a jamais vu ça auparavant.
Je reviens également sur la diminution des durées moyennes de séjour dans les
salles d'urgence. On ne l'a pas vue jusqu'à maintenant. Alors, on obtient
des résultats. Oui, on met...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Couillard : ...beaucoup d'argent en santé, mais on obtient des résultats
pour les patients qui nous écoutent, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En principale, Mme la députée de Taillon.
Accès aux supercliniques
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : En 2014, le ministre de la Santé s'est engagé à créer 50 supercliniques. Dans les faits, il a plutôt recyclé
des cliniques qui existaient déjà et leur a donné plus d'argent. Il a déjà
annoncé 1,8 million de dollars
supplémentaires pour
transformer 16 cliniques médicales en supercliniques. Chaque fois, le
gouvernement a fait une belle annonce avec des promesses de donner plus
d'accès au sans rendez-vous.
Nous
avons fait une demande d'accès à l'information et on a comparé les annonces du
ministre avec le nombre de visites
que ces cliniques avaient déjà reçues l'année précédente, avant qu'elles soient
converties en supercliniques, et on constate que la quasi-totalité des
supercliniques voyait déjà autant, et même plus de patients non inscrits en
sans rendez-vous avant d'avoir leur nouveau
financement. En fait, les supercliniques du ministre pourraient même offrir,
cette année, 42 000 visites de
moins que l'an dernier et se mériter le supplément de financement que le
ministre a prévu. C'est ça, la signature du ministre...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, on va
parler de ma signature, M. le
Président, avec plaisir, et je vais
surtout parler du plaisir qu'a la population à aller maintenant dans des
endroits qui offrent plus de services qu'auparavant. Et je vais prendre à témoin, M.
le Président, une des supercliniques
qu'on a annoncées ici, dans la capitale
nationale. Le succès a été tellement grand,
M. le Président, que ça a fait la manchette dans tous les
journaux de la capitale nationale et du Québec, parce que les gens se sont précipités où?
À un endroit où maintenant on a des heures d'ouverture étendues 12 heures par
jour, sept jours sur sept, et c'est ça
que les gens veulent. Et ils ne veulent pas juste ça. Et, en passant, on le leur donne, on l'écoute,
la population. Ils veulent plus de services
à des heures qui leur conviennent. C'est ce qu'on leur donne. Qu'est-ce qu'on
constate ici, M. le Président, dans la
capitale nationale? On constate déjà une baisse d'achalandage des P4, P5 à
l'urgence. C'est démontré.
Au
lieu de faire des demandes à l'accès à l'information sur ce qui fait leur
affaire, pourraient-ils regarder les choses qui font l'affaire de la
population? Je continuerai...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Barrette :
...à la complémentaire, à démontrer à quel point les supercliniques sont
positives.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire, Mme la députée de
Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre :
On prend le cas de la clinique Belvédère-Galt, à Sherbrooke. Nombre de visites
de patients non inscrits au sans rendez-vous
en 2016 : 25 256 visites. Objectif fixé par le ministre avec un
financement supplémentaire : 20 000
visites. 25 000, 20 000, 5 000 de moins. Alors, moins de
patients puis un bonus. Où est la logique? Il n'y a rien de super dans les supercliniques. Oui, les gens les
utilisent parce qu'ils en ont besoin, mais ils attendent déjà à la porte, et
avec leurs enfants, de la même façon qu'avant, parce que le ministre n'a
rien créé, il a...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Bien, je suis
content que notre collègue admette qu'ils les utilisent parce qu'ils en ont
besoin, et c'est parce qu'on a répondu aux besoins de la population qui
les utilise.
Revenons,
M. le Président, aux investissements. Les investissements permettent d'ajouter du personnel professionnel,
et ces gens-là, qui travaillent en
interdisciplinarité, ça veut dire des infirmières, des pharmaciennes, des
diététistes, des psychologues. Quand
on investit de l'argent dans un point de service pour en augmenter la capacité,
c'est aussi répondre aux besoins de
la population qui cherche un point de service où il y a
tout. Nous posons le bon geste, le geste qui n'a jamais été ni pensé ni posé...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Deuxième complémentaire, Mme la députée de
Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : À la Clinique
médicale Saint-Louis à Québec, la clinique a déjà reçu plus de 29 000
visites l'an dernier. Son objectif,
cette année : 20 000 visites. À quoi ça sert de renommer des
cliniques médicales supercliniques si elles voient moins de patients?
Alors,
le ministre n'a pas créé des supercliniques. C'est une
illusion qu'il a donnée, c'est un mirage comme plusieurs autres qu'il a
offerts, et là je demande à ce qu'il fasse en sorte d'augmenter les cibles des
supercliniques ou de cesser leur financement.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le
Président, il y a
environ 49 samedis soir d'ici la prochaine élection. J'invite ma collègue
à venir un samedi soir avec moi dans une
superclinique et de demander aux gens s'ils sont contents de pouvoir avoir
accès à des services dans la communauté plutôt qu'à l'urgence, M. le
Président.
J'invite
aussi la collègue et toutes les oppositions à arrêter de regarder dans le
passé. Tout ce dont nous parle la collègue,
c'est le passé, alors qu'on met en place des structures pour le futur. Alors,
que les oppositions, M. le Président, fassent des commentaires dans un
an lorsqu'on aura constaté l'augmentation des services dispensés dans des
heures ouvrables appropriées à la demande de la population.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, en principale, M. le
député de Sanguinet.
Partenariat pour le développement des CSeries
M. Alain Therrien
M. Therrien :
...M. le Président, depuis deux ans, l'entente de Bombardier, 1,3 milliard
d'investissement du gouvernement du Québec.
Depuis deux ans, on dit : 49,5 %, ce sera la part que le gouvernement
aura dans l'entente qui le lie à la
série C. Pourtant, lundi, on apprenait que ce n'était pas 49,5 %,
c'était 38 %. Pourquoi? Parce que, quelques jours avant de
commencer à négocier avec Airbus, ce qui allait être, selon la ministre...
faire doubler la valeur de la compagnie, Bombardier a sorti 500 millions
et a vu sa part gonflée à 62 % tandis que celle du gouvernement a baissé à
38 %. Jamais, mais jamais la population n'a été informée de ça. Les
résultats de cette manoeuvre, c'est qu'une fois qu'Airbus est arrivée dans le
portrait, plutôt que d'avoir 25 % de la compagnie, les contribuables se
retrouvent avec seulement 19 %, contre
31 % pour Bombardier. Quand Airbus va racheter la compagnie au complet
dans sept ans et demi, les contribuables, au lieu d'avoir 25 %, ils
vont avoir 19 %.
Comment la ministre
de l'Économie peut-elle expliquer ça aux contribuables du Québec?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Merci. Merci, M. le Président. Écoutez, M. le Président, le moment où on a
annoncé qu'on mettait 1,3 milliard,
le jour de l'annonce qu'on a dit qu'on investirait 1,3 milliard de
dollars, M. le Président, on a précisé que c'était à 49 % mais dans l'optique d'arriver à 33 % parce
qu'on cherchait un troisième partenaire. Dès le départ, nous avons dit
qu'on cherchait un troisième partenaire.
Depuis
le mois de juin, effectivement, il y a eu des investissements qui ont été faits
de Bombardier, et effectivement la
proportion du gouvernement du Québec a diminué à 38 %, mais ça, c'était
annoncé depuis le mois de juin. Il y a eu des entrevues que j'ai faites
il y a quelques semaines à ce sujet. Il y a eu des entrevues que j'ai faites
dans le journal Les Affaires à ce sujet il y a plusieurs semaines.
Vous
savez, M. le Président, la question des emplois dans l'économie du Québec, ce
n'est pas lorsque ça fait la une des journaux qu'on s'en préoccupe,
c'est tous les jours qu'on s'en occupe, tous les jours, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire, M. le député de
Sanguinet.
M. Alain Therrien
M. Therrien : Lors de l'entente, le gouvernement se vantait d'avoir sauvé Bombardier et de dire que la série C,
justement, n'aurait plus besoin d'un rajout d'argent, parce qu'il avait garanti
avec le 1,3 milliard qu'il y en aurait assez.
Alors, est-ce que la
ministre peut nous dire que le 500 millions qui a été mis par Bombardier,
c'était au début de la négociation avec
Airbus? Est-ce que le gouvernement peut nous dire qu'il avait surveillé et
qu'il a fait en sorte que ce
500 millions là, là, allait éventuellement doubler et faire en sorte que l'on passe de 25 % à 19 %? Est-ce qu'elle peut confirmer
qu'elle le savait?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
M. le Président, depuis le départ, depuis le moment où on a investi 1,3 milliard,
on cherchait à avoir un troisième partenaire. Au départ, M. le Président, il y
a un an et demi, Bombardier a dit que de toute façon il s'engageait à investir de l'argent supplémentaire s'il ne trouvait pas un troisième
partenaire. Il faut relire ce qui a été publié à l'époque, M. le
Président.
Mais
qu'est-ce qui est important? Qu'est-ce qui est fondamental? C'est de nous
assurer de préserver des emplois partout au Québec, mais particulièrement dans le domaine de l'aérospatiale. Et c'est ce que nous avons fait dans
l'entente qui a été signée :
préserver les emplois jusqu'en 2041, M.
le Président, pendant 25 ans.
C'est pour ça qu'on se tient debout, c'est pour ça qu'on se lève à l'Assemblée
nationale, pour défendre les intérêts de tous les Québécois dans le secteur.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Deuxième complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M. Therrien : M.
le Président, c'est une histoire d'horreur de A à Z. Tout ce que le gouvernement
a fait dans Bombardier, c'est une histoire d'horreur du début à la fin.
On peut parler de la rémunération qu'ils ont dit qu'ils n'auraient pas puis qu'ils
ont finalement eue, les hauts dirigeants. La liste est longue
d'erreurs que le gouvernement a commises dans ce dossier-là.
Est-ce qu'on peut m'expliquer que, si la série C vaut 15 milliards, à cause de ce fait-là, les contribuables québécois vont
se retrouver avec 1 milliard de moins dans leurs poches? Est-ce qu'elle peut m'expliquer que ça a du sens, cette affaire-là?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président,
si l'opposition pense que le gouvernement ne répond pas aux intérêts des travailleurs,
je l'invite à aller parler aux représentants des travailleurs, je l'invite à
aller parler avec M. Chartrand.
Que dit
M. Chartrand? Il dit qu'il se rend compte à quel point l'entente qui est
là est bonne aussi pour les travailleurs parce
qu'elle garantit les emplois. Je veux
me permettre de lire ce qui a été dit par M. Chartrand : «...le
meilleur avion des 30 dernières
années vient de s'affilier à un des grands fabricants d'aéronefs. Nous ajoutons
un joueur de taille à la grappe aérospatiale du Québec et nous ferons
notre part pour que ce soit au bénéfice de l'ensemble des travailleurs.»
Il sait très bien
que, tous les matins, on s'est levés pour défendre les intérêts des travailleurs. Je l'invite à aller avoir une discussion avec
M. Chartrand. Merci, M. le Président.
• (10 h 20) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En principale, M. le chef de la deuxième opposition.
Plans stratégiques des
ministères et organismes publics
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, des spécialistes de la
gestion ont préparé pour le magazine L'Actualité un bulletin
de la gestion des ministères du gouvernement du Québec.
Le rapport
est catastrophique pour le gouvernement
libéral. D'ailleurs, le nouveau président du Conseil du
trésor nous le disait hier, je le
cite : On part de quand même d'assez loin. Pendant des années, il n'y a
pas eu de contrôle efficace. Tout un
aveu d'échec de 14 années de gouvernement libéral! On
apprend dans le rapport, entre autres, que quatre ministères n'ont pas de plan stratégique aujourd'hui :
le ministère des Transports n'a pas de plan stratégique depuis 2015; Culture,
depuis 2015; Environnement, depuis 2014; et le ministère de l'Éducation n'a pas
de plan stratégique depuis 2013.
Est-ce que
le premier ministre trouve ça normal? Pourquoi il n'a
pas exigé de plans stratégiques de chacun des ministères?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : ...information, celui des Transports est déposé, puis, d'ici le mois de mars, je crois
qu'ils seront tous déposés.
Mais moi, je
suis assez content que mes collègues utilisent leur fonction publique, avec laquelle
ils travaillent, pour autre chose que produire des documents. On va
produire les documents, c'est important pour le contrôle. On va produire ces documents-là.
Des voix : ...
M.
Couillard : Oui. Ils
n'aiment pas entendre ça. Parce que moi, je vais vous dire ce que le travail du gouvernement...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, il y a une seule personne qui a la parole, c'est le premier ministre. Je
vous demande votre collaboration. M. le premier ministre.
M.
Couillard : Le meilleur plan stratégique, c'est les résultats stratégiques, c'est l'équilibre des finances
publiques, la diminution de la dette,
le quasi-plein-emploi au Québec, c'est le respect des agences de crédit, c'est la
réputation rehaussée du Québec sur la scène internationale. Ça, c'est le
meilleur résultat.
Un gouvernement sans plan ne pourrait pas avoir ces résultats-là. Le plan était bon,
l'équipe était bonne, on a livré puis on continue.
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Première complémentaire, M. le chef de la deuxième
opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, la règle numéro un qu'on apprend en gestion : avoir un plan et le
partager avec tous les employés pour que tout le monde travaille dans la
même direction.
Je répète ma question : Est-ce que le premier
ministre trouve ça normal que,
pendant des années, quatre ministères n'aient pas eu de plan stratégique? Est-ce
qu'il n'est pas un petit peu en tabarnouche?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Bien, au moins,
j'essaie d'être de bonne humeur la plupart du temps. La plupart du temps, d'accord? La
plupart du temps, je suis de bonne
humeur, mais j'essaie de garder le sourire parce que ça va bien au Québec.
Puis, en passant, pour les résultats stratégiques — parce
que, je répète, tous les plans vont être déposés d'ici le mois de mars, là — pour
les résultats économiques, les travailleurs, les employés qui nous écoutent, je viens de
voir le résultat des ventes
manufacturières au Québec sur la dernière année : 10,8 %, 11 % presque, de plus pour le
Québec; moins 0,2 % pour l'Ontario.
Alors, lui,
qui est totalement et constamment préoccupé par, dit-il, l'écart immense entre
le Québec et l'Ontario, pourquoi il ne parle pas de ça à la population?
Pourquoi il ne parle pas du fait que les rémunérations augmentent plus vite au
Québec qu'en Ontario? Parce que c'est des bonnes nouvelles...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Couillard : ...puis le chef de la
deuxième opposition n'aime pas les bonnes nouvelles, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Deuxième complémentaire, M. le chef de la deuxième opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, le premier ministre est en plein déni. Ça fait 14 ans que le
gouvernement libéral est là et il nous dit : Inquiétez-vous pas,
tous les plans vont être déposés d'ici le mois de mars 2018.
M. le Président, est-ce que le premier ministre
ne va pas convenir qu'on a besoin d'un grand changement au Québec pour avoir
enfin une gestion efficace de tous nos ministères?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, je répète que
les documents seront produits à temps.
Mais c'est
quoi, le grand changement? Je vais lui faire des suggestions. Est-ce que c'est
équilibrer les finances, dégager une
marge de manoeuvre pour la santé, l'éducation, l'économie? C'est fait. Est-ce
que c'est diminuer la dette? C'est
fait. Créer les conditions qui accélèrent la croissance et l'innovation? C'est
fait. Créer la création d'emplois de qualité à temps plein, les rémunérations qui augmentent? C'est fait. Agir pour la
solidarité? On aura bientôt un plan de lutte à la pauvreté très
ambitieux. Les visions et des moyens pour la réussite éducative? C'est en
cours.
Alors, ça,
c'est la véritable transformation du Québec, c'est la transformation du Québec
entre les municipalités et le
gouvernement central à Québec, une transformation qu'on n'a jamais vue et qu'on
va continuer à voir avec l'occupation du
territoire et des choses qui vont changer concrètement la vie des Québécois et
des Québécoises pour le mieux. Puis en plus...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Couillard : ...ça va faire
plaisir à mon collègue, le monde vont avoir plus d'argent dans leurs poches.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, principale, M. le député de Johnson.
Investissement
gouvernemental dans le développement des CSeries
M. André Lamontagne
M.
Lamontagne : Oui. M. le Président, dans le dossier de la série C,
ce qu'on sait de la transaction annoncée, c'est qu'Airbus est maintenant la propriétaire majoritaire de la
série C, que Bombardier en a 31 % et que le Québec, avec son
investissement de 1 milliard américain, ne détient maintenant que
19 % de l'entreprise.
Lorsque Bombardier, Airbus et la
ministre ont annoncé l'entente, une des premières questions qui leur a été
posée, c'est : Combien vaut
maintenant la participation du Québec dans la série C? Et, depuis
l'annonce, la ministre a répondu à cette
question sur différentes tribunes et elle nous a appris que la valeur de
l'investissement du Québec était toujours de 1 milliard de dollars,
soit la valeur que nous avons investie.
Alors,
ma question à la ministre ce matin est bien simple, M. le Président : Sur
quoi se base-t-elle pour affirmer que notre investissement vaut toujours
1 milliard?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : Merci, M. le Président. D'abord, dire que, dans la
transaction qui nous a occupés dans les dernières semaines, les derniers mois, la priorité du gouvernement,
ça a été les emplois, ça a été de nous assurer que les employés de
Bombardier avaient un emploi à long terme, et ce, jusqu'en 2041. Je pense que
c'est la première chose à dire.
La
deuxième chose à dire par rapport à l'investissement qui a été fait, à
1,3 milliard de dollars, c'est qu'effectivement, il y a trois mois, la Vérificatrice générale a
regardé à savoir où était rendue notre valeur de 1,3 milliard, et elle a
constaté que c'était au même niveau que l'investissement qui avait été
fait initialement. Mais je pose la question à l'opposition, M. le Président : Est-ce qu'il vaut mieux
avoir un 38 % d'une compagnie qui ne vend presque pas d'avions depuis un
an ou 19 % d'une compagnie qui
vend partout à travers la planète? Je pense que poser la question est y
répondre. L'important, c'est qu'on élargisse la tarte pour que tout le
monde puisse en profiter. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire, M. le député de Johnson.
M. André Lamontagne
M.
Lamontagne : Oui. M. le Président, là, là, je ne parle pas d'emploi,
ce que je parle, c'est de la valeur du placement. Je parle de la valeur...
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Le seul député qui a la parole,
c'est le député de Johnson. Veuillez poursuivre, M. le député de
Johnson.
M.
Lamontagne : Je fais seulement interroger la ministre sur la valeur du
placement. Ce matin, dans un article du Devoir, on apprend de la
part de son attaché de presse — je cite — que «la valeur de l'arrivée d'Airbus n'a pas
été chiffrée».
Alors, si la valeur
de la part d'Airbus n'a pas été chiffrée, comment la ministre peut-elle nous
dire que le pourcentage, le 19 %, que
nous détenons dans l'entreprise a une valeur de 1 milliard? Est-ce que la
ministre peut reconnaître que
dans les...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : Merci, M. le Président. D'abord, je demanderais au député de Johnson
d'aller voir la députée de Mirabel
et de lui dire que vous, vous ne parlez pas d'emploi, parce que
nous, on parle tous les jours d'emploi. Nous, on s'intéresse d'abord et avant tout aux employés, aux travailleurs dans l'usine de Mirabel.
C'est d'abord la priorité du gouvernement.
À
la question, M. le Président, qui est posée, sur le 1,3 milliard, il y a une évaluation qui a été faite de la Vérificatrice générale. À 1,3 milliard, l'important, l'important, c'est qu'à terme on fasse davantage de
profit. L'important, à terme, c'est qu'on s'assure des emplois pour Mirabel.
C'est ce que nous allons continuer à faire, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Deuxième complémentaire, M. le député de Johnson.
M. André Lamontagne
M.
Lamontagne : M. le Président, 1,3 milliard, c'est le plus gros investissement que le Québec a jamais fait dans une entreprise. Alors, de s'informer sur la valeur, je pense,
c'est très légitime. C'est soit que la ministre n'a aucune idée de la valeur de notre investissement
aujourd'hui... Ça, ça serait très grave, parce qu'elle a pris une décision
importante.
Combien
vaut l'investissement, M. le
Président? Est-ce que
la ministre, elle n'en a aucune idée ou bien elle cache l'information aux Québécois?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. M. le
député de Johnson, je vous demande
d'être prudent avec vos propos. Je vous demande la prudence par rapport
à vos propos. Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : Je reviens encore
à la question initiale sur le 1,3 milliard, M. le
Président. Une chance que nous
avons investi 1,3 milliard parce qu'aujourd'hui on n'aurait même pas la
question en Chambre parce que la CSeries n'existerait
même plus et qu'il n'y aurait plus d'emplois à Mirabel. C'est la raison pour
laquelle on a investi le 1,3 milliard, M. le Président.
Mais, encore une
fois, ce qui nous importe, c'est quoi? Ce sont les emplois, c'est de nous
assurer qu'à terme on puisse faire grandir
la CSeries. Et, quant à la valeur, je lui ai répondu, M. le Président, elle a
été évaluée il y a trois mois. Et,
nous, ce que nous voulons, c'est de poursuivre la lancée et de nous assurer que
le Québec obtienne son 1,3 milliard dans les prochaines années. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En principale, Mme la députée de Taschereau.
Projet de loi favorisant la neutralité religieuse de
l'État et visant à
encadrer les accommodements religieux dans certains organismes
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : L'Assemblée nationale était bien près d'atteindre
un consensus en matière de laïcité au
Québec, mais le gouvernement
libéral préfère utiliser sa majorité et imposer le projet de loi n° 62. Je
cite la ministre de la Justice : «C'est important de mettre la
table, c'est le projet de loi du Parti libéral.» Elle a mis la table pour le
Parti libéral exclusivement, au détriment du
vivre-ensemble québécois. Le résultat est une société divisée : pour les
uns, le projet de loi ne va pas assez
loin et ne donnera pas de résultat; pour les autres, le projet de loi est
carrément raciste. Le gouvernement se retrouve maintenant isolé. Il ne
peut pas compter sur le soutien d'aucune opposition, parce qu'il a refusé
toutes les propositions de compromis, et ces
oppositions se prononcent en bloc contre. Après 10 ans de travaux, aucun
consensus autour de votre proposition.
Est-ce que la ministre
peut expliquer son échec à rallier qui que ce soit d'autre que les députés
libéraux?
• (10 h 30) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, le projet de loi n° 62, c'est un
projet de loi qui est important pour la société québécoise. J'invite la collègue et les partis de l'opposition
à bien prendre conscience de ce qu'est le projet de loi n° 62. Ils sont en
accord avec le projet de loi n° 62. Ils
sont en accord avec le principe de la neutralité religieuse de l'État, ils sont
en accord, M. le Président, avec la
nécessité de mettre des balises pour le traitement des demandes
d'accommodements pour motif religieux.
Ils sont en accord avec ça. Ils sont en accord avec le fait que la prestation
de services et la réception de services soient à visage découvert. Ils
sont en accord.
Ce
qu'ils nous disent aujourd'hui, c'est que, pour des motifs purement politiques,
ils vont se lever contre un projet de loi qui fait consensus au sein de
la population québécoise, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la députée de Taschereau, première
complémentaire.
Mme
Agnès Maltais
Mme
Maltais : M. le Président, la ministre vient de citer des articles
contre lesquels nous avons voté. Elle n'a pas assisté à la même commission parlementaire, elle n'a pas entendu. Le
seul consensus qui existe sur le sujet, c'est l'unanimité des partis d'opposition contre cette loi qui ne va
nulle part. Ça fait beaucoup de monde qui ne partage pas l'ADN du Parti
libéral, ce dont se réclame exactement la ministre.
La
ministre de la Justice peut-elle admettre que sa seule réussite, c'est de créer
un consensus contre le gouvernement?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre de la Justice.
Mme
Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : Je pense qu'il y avait
un consensus, M. le Président, contre la charte des valeurs, contre le fait de limiter la liberté de religion et la liberté de
croyance au sein de ceux et celles qui forment notre fonction publique et qui travaillent au sein des organismes. Ça, il y avait un
consensus là-dessus, M. le Président.
Par cohésion sociale, nous avons déposé des
mesures, des dispositions qui font consensus. À preuve, le sondage, il y a deux semaines, où plus de 87 % des
Québécois se disent en accord avec le principe de la neutralité religieuse de
l'État.
M.
le Président, j'en appelle à mes collègues de l'opposition, soyez responsables,
votez en collaboration avec nous.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Deuxième complémentaire, Mme la députée de
Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : Parce que la majorité de la population, elle est représentée
par les partis d'opposition. C'est un fait, c'est factuel au niveau du
nombre. Vous opposez des sondages, vous opposez une représentation électorale
au total, mais vous utilisez votre majorité libérale pour imposer un projet de
loi.
Après
10 ans de travaux, après Bouchard-Taylor, ça fait 10 ans, personne ne
se rallie à la proposition libérale. Expliquez votre échec, s'il vous
plaît.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre de la Justice.
Mme
Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, j'invite ma collègue...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Un instant, là! Ça devient bruyant...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Des deux côtés. Des deux côtés, ça devient
bruyant. Alors, la période de questions se...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : On perd de précieuses secondes, là. Mme la
ministre de la Justice.
Mme
Vallée : Je comprends que, de l'autre côté, on soit frustré
parce que nous avons réussi à déposer
un projet de loi et à légiférer sur ces délicates questions.
Je comprends que ça soit frustrant pour les oppositions, mais je les
invite à mettre de côté leurs larmes de crocodile et à s'entendre avec
nous...
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Mme la ministre. Ça va, j'ai compris. Je vous demande de faire attention
à vos propos, Mme la ministre de la Justice. M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Bérubé : Larmes de crocodile? Un débat qu'on mène depuis
10 ans de façon sérieuse au nom des Québécois, un peu de sérieux. Puis, s'il y
avait eu du sérieux, la ministre ne serait plus à la Justice, M. le Président.
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, je vous demande votre collaboration. En terminant, Mme la ministre
de la Justice.
Mme Vallée :
M. le Président, s'il y a quelqu'un qui a pris ce dossier-là avec sérieux,
c'est bien moi. S'il y a quelqu'un qui a veillé à ce que les libertés, les droits et
libertés des citoyens et des citoyennes du Québec
soient respectés, c'est bien moi. Parce que, si nous avions adopté
les amendements proposés de l'autre côté, ce projet de loi serait attentatoire, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. En principale, M. le député de Jonquière.
Gestion
du Fonds vert
M.
Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui, M.
le Président. Ça fait trois ans qu'on
demande au ministre de
l'Environnement de donner un sérieux coup de barre à la gestion du Fonds
vert. Or, les résultats du Fonds vert 2016‑2017 qui ont été publiés récemment démontrent que le Québec fait encore du
surplace. Imaginez, un gigantesque 1,2 milliard de dépenses pour un minuscule 0,7 % de réduction des GES. Pendant que le
gouvernement entretient son image de leader aux conférences internationales
sur le climat, le Québec est en train de
rater complètement ses objectifs. Depuis la mise en place du marché du carbone,
le gouvernement libéral est venu chercher plus de 1,8 milliard dans
la poche des entreprises et des contribuables pour l'investir dans des mesures
qui ne donnent pas les résultats escomptés. C'est devenu une hausse d'impôt
déguisée du gouvernement qui brise la
confiance des Québécois. La ministre va nous dire que c'est un problème de
communication, on s'attend à plus que ça.
Que va-t-elle changer dans le Fonds vert?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Mme la ministre du
Développement durable et de l'Environnement.
Mme
Isabelle Melançon
Mme Melançon :
Merci, M. le Président. D'abord, j'aimerais remercier le collègue de me faire
lever pour une première fois, pour une première réponse.
Alors,
il faut rappeler, M. le Président, que le Québec est un leader mondial dans la
lutte aux changements climatiques, et
c'est la fierté des Québécois. Le marché du carbone, c'est un fer de lance pour
le Québec en matière de lutte aux changements climatiques. Et le Fonds
vert est un outil parmi tant d'autres pour que le gouvernement puisse atteindre les objectifs ambitieux que nous nous
sommes imposés, c'est-à-dire d'atteindre moins 20 % de GES pour 2020.
De ce Fonds vert émanent donc des projets,
et des projets extraordinaires. Laissez-moi vous rappeler — et vous poserez la question au collègue de Saint-Jérôme — Autobus Lion fait partie du Fonds vert. Pas
plus tard qu'il y a deux jours, mon collègue de Portneuf a annoncé de
très belles nouvelles issues de ce même programme...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
Mme Melançon :
...issues du Fonds vert. Il faut applaudir chacune des...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire, M. le député
de Jonquière.
M.
Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault :
Oui. M. le Président, on ne veut pas ici une opération de relations publiques,
là, les Québécois en veulent pour
leur argent. À trois ans de la cible de 2020, plusieurs programmes n'ont
dépensé que 10 % ou 20 % de leur budget. C'est ridicule. Dans le secteur
des transports, le transfert du Fonds vert au transport, 58 % du budget
pour 3 % de résultat. Personne n'accepterait ça dans son propre
budget, M. le Président.
Quand va-t-elle
donner un coup de barre au Fonds vert?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre du Développement
durable et de l'Environnement.
Mme
Isabelle Melançon
Mme Melançon :
Bien, M. le Président, je peux continuer à citer de nombreux exemples. Ce que
je veux vous rappeler, M. le
Président, c'est que, par la mise en place du Conseil, donc, de gestion du
Fonds vert auquel le député de Jonquière,
rappelons-le, en commission parlementaire, il a voté pour... Je tiens à saluer
le travail de mon prédécesseur parce
que, grâce à ce conseil de gestion, on va optimiser les résultats. Et ça, c'est
important. Je l'ai dit dans un article, je le répète, chaque dollar
investi par les Québécois doit être avec les objectifs que nous nous sommes
fixés...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
Mme Melançon :
...et c'est ce que nous faisons.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Deuxième complémentaire, M. le député de
Jonquière.
M.
Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault :
M. le Président, elle est en train de mettre ça sur le Conseil de gestion du
Fonds vert, mais c'est elle, la
ministre, qui est imputable. Elle nous ressort la cassette de son prédécesseur.
Pendant ce temps-là, les résultats ne sont
pas là. Les Québécois veulent des résultats. Elle est en train de briser la
confiance des Québécois envers des mesures sur l'environnement.
Quand va-t-elle agir
concrètement, M. le Président?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre du Développement durable et
de l'Environnement.
Mme
Isabelle Melançon
Mme Melançon :
On veut du concret? On va en avoir. Le projet annoncé par le député de
Portneuf, hein, 909 000 $,
permettant donc une importante réduction d'émissions de gaz à effet de serre, de 2 985 tonnes. Ça, ça veut dire
900 véhicules. Ça, ça a été annoncé cette semaine. Le Fonds vert sert à
sensibiliser nos jeunes au quotidien. Ça, c'est concret. Les Autobus Lion, qui roulent à Montréal actuellement, qui roulent partout en
province, ça, c'est du concret, puis on va continuer à être concret pour
notre planète, pour notre environnement.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En principale, M. le député de
Deux-Montagnes.
Mode
d'attribution des contrats dans le réseau
de la santé et des services sociaux
M. Benoit Charette
M. Charette :
Merci, M. le Président. Nous apprenions, il y a quelque temps à peine, qu'un
centre de santé du Nunavik a octroyé
un contrat de gré à gré — tenez-vous
bien — de
180 millions de dollars à la compagnie Air Inuit, un contrat d'argent public, 180 millions, sans appel d'offres. La règle du Conseil du trésor est pourtant
simple, tout contrat de plus de 100 000 $ dans le réseau de la santé doit
automatiquement passer par un appel d'offres. Selon l'avis publié par le
gouvernement, ça vaut la peine que je le cite :
Un appel d'offres ne servirait pas l'intérêt public, car Air Inuit serait la
seule compagnie à desservir les communautés
du Nord visées par l'entente de service. Cette affirmation est fausse, d'autres
compagnies desservent ces mêmes communautés et auraient pu desservir et
soumissionner pour l'appel d'offres.
M. le
Président, le seuil est de 100 000 $, et là on parle d'un contrat de
180 millions de dollars. Ma question à la ministre déléguée au
Transport aérien : Comment expliquer cette aberration?
• (10 h 40) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, M. le ministre de la Santé.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Chers collègues, M. le ministre de la Santé a la parole.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M. le Président, je remercie le collègue pour la
question, qui est certainement une question qui est administrativement très intéressante, mais je dois souligner et
informer le collègue de la situation particulière de ce centre de santé, qui dessert une population qui
est dans une position géographique elle-même extrêmement particulière, d'une
part. Et, d'autre part, M. le Président, contrairement à ce que le collègue
affirme — et là
j'émets un doute, je ne fais pas une
affirmation — je ne
pense pas qu'on puisse affirmer qu'il y ait une grande quantité de pourvoyeurs
de ce type de service dans le Grand Nord.
D'ailleurs, j'invite le collègue à avoir la
chance... bien, je lui souhaite d'avoir la chance, comme moi, d'aller visiter ces communautés, qui sont nombreuses et
peu populeuses et qui dépendent grandement de la desserte de ces services
de transport aérien. En fait, s'ils ne les
ont pas, ils ne peuvent absolument pas recevoir certains types de services. Je
vous donne un exemple, M. le Président. Il n'y a pas de routes, là, il
n'y a pas d'ambulances, même pour aller d'un endroit à l'autre, ne serait-ce
que d'un dispensaire à l'autre, l'avion est nécessaire...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Barrette : ...ce qui explique,
évidemment, la situation qui est décrite par le collègue que...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Première complémentaire, M. le député de Deux-Montagnes.
M. Benoit Charette
M.
Charette : Manifestement, le ministre de la Santé ne connaît rien du
transport aérien, il y a d'autres compagnies en mesure de desservir les communautés du Nord. D'ailleurs, à chaque
année, des contrats privés assurés par des compagnies aériennes autres desservent les mêmes communautés.
La règle est très simple au niveau du Conseil du trésor, tout contrat de
plus de 100 000 $ dans le réseau de la santé doit passer par un appel
d'offres.
Ma question à la ministre déléguée au Transport
aérien : Comment expliquer une pareille aberration?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre déléguée aux Transports.
Mme Véronyque Tremblay
Mme
Tremblay : M. le Président,
sans parler de ce dossier précis, je peux vous dire que le transport régional
est un dossier prioritaire pour notre gouvernement. D'ailleurs, le 25
avril dernier, nous avons annoncé la démarche qui va mener vers le Sommet sur
le transport aérien régional, qui va se tenir le 2 février prochain à Lévis. Et
ce sommet sera l'occasion pour nos régions concernées
par les défis de transport aérien d'être consultées pour faire valoir leur point de vue, leurs priorités liées au
transport aérien régional et de proposer, bien sûr, des solutions. Nous devons
nous assurer...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
Mme
Tremblay : ...de rendre
accessible le transport aérien pour favoriser l'occupation et le
développement...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, en deuxième complémentaire, M. le député de Deux-Montagnes.
M.
Benoit Charette
M.
Charette : M. le Président, quand on veut comprendre la situation
économique du Québec, on écoute la réponse de la ministre déléguée au Transport aérien, on parle de l'argent du
contribuable, on parle d'un manque de concurrence, on parle d'une compagnie qui a été favorisée au
détriment d'autres compagnies susceptibles de soumissionner. On parle de 180 millions de dollars et on n'a aucun,
aucun brin de réponse dans les propos du gouvernement. C'est désolant. Encore
une fois, c'est le contribuable qui est floué.
Comment expliquer cette aberration?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Merci. Alors, M. le
Président, puisque le collègue...
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Un
instant! J'ai peine à vous entendre. Chers collègues, c'est le temps de la
période de questions, là, qui s'écoule. M. le ministre des Finances.
M. Leitão : M. le Président, puisque
le collègue voulait parler de l'économie du Québec, de la situation économique
du Québec...
Des voix : ...
M.
Leitão : C'est ce qu'il a
dit. C'est ce qu'il a dit. Alors, parlons de la situation économique
au Québec, M. le
Président, surtout quand on vient d'apprendre un peu plus tôt...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le leader de la deuxième opposition.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Juste un instant!
M.
Bonnardel : M. le
Président, l'article 79 : Le ou la ministre doit répondre précisément à la
question. Ça commence à être un peu drôle, là. Je pense que le ministre doit
répondre précisément à la question de mon collègue.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le leader du gouvernement.
M. Fournier : Vous avez très bien
compris le début de cette question, où il remettait en question la situation économique
du Québec, qui est par ailleurs très bonne. Et on va le prouver parce que mon
collègue va se lever puis il va répondre à la question.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, M. le ministre des Finances.
M.
Leitão : Alors, M. le Président, revenons donc à la situation économique du Québec, surtout dans le contexte où on vient d'apprendre, juste il y a quelques
minutes, que la CAQ, elle, elle ne parle pas d'emploi. Ça ne les intéresse pas,
les emplois, donc ils ne parlent pas d'emploi. Moi, je vous parle
d'emploi. M. le Président, nous avons, au Québec, maintenant un taux de chômage
qui est parmi les plus bas de notre histoire. Et pourquoi nous avons un taux de
chômage qui est parmi les plus bas de notre histoire?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Leitão : Parce que la création
d'emplois est très forte. Et pourquoi? Parce que la confiance...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, en principale, M. le député de René-Lévesque.
Relance de l'économie et de
l'emploi dans Charlevoix
M. Martin Ouellet
M.
Ouellet : Merci beaucoup, M.
le Président. La région de Charlevoix vit présentement une période difficile au niveau économique : taux de chômage de 9 % en
pleine saison touristique, décroissance démographique prévue pour les 25 prochaines années de 7 %. Bref,
voilà un constat d'un gouvernement qui ne se soucie pas de la région de
Charlevoix.
De
plus, la situation de Produits forestiers Résolu, dans la région, est plus
incertaine que jamais. Voilà 150 emplois payants pour la région, M.
le Président, qu'il faut protéger.
En mai
dernier, le gouvernement du Québec annonce la mise sur pied d'un groupe
tactique d'intervention économique
dans Charlevoix afin d'aider la région dans ses efforts de relance économique.
Plus de quatre mois plus tard, les
membres du groupe ne se sont rencontrés qu'une seule fois. Aucune annonce,
aucun plan, aucune somme disponible. Pire encore, on dit que le groupe
ne fera que prioriser des enjeux.
En
considérant que la majorité des groupes d'intervention économique sont dans des comtés libéraux, M. le Président,
est-ce que le ministre peut nous confirmer
que le groupe de tactique d'intervention dans Charlevoix n'est pas seulement
un outil de communication libéral, mais que surtout il y aura des actions
concrètes annoncées pour Charlevoix?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Merci, M. le Président. Vous savez, encore une fois, dans toutes les régions du
Québec, on se préoccupe d'une chose,
de nos emplois. Et, quand on regarde la vitalité de nos régions, l'économie du
Québec se porte bien. Dans la région
de Charlevoix particulièrement, on a décidé, effectivement. d'avoir un groupe
tactique. Pourquoi? Pour trouver des solutions concrètes qui puissent
amener la création d'emplois.
On a parlé ici du bois d'oeuvre. Le bois
d'oeuvre, on a été à pied d'oeuvre pour accompagner nos entreprises et nous assurer que, dans le domaine du bois
d'oeuvre, on défende les intérêts de nos travailleurs. Il n'y a personne qui
peut se lever en Chambre ici pour dire que le travail n'a pas été fait.
Quant à la région, dans Charlevoix, il y a eu effectivement
un certain nombre de rencontres, mais, dans les prochaines semaines, je vous
dis, on n'est pas à l'abri de bonnes nouvelles pour la région. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Première complémentaire, M. le député de René-Lévesque.
M. Martin Ouellet
M.
Ouellet : Merci, M. le
Président. Des solutions concrètes, il y en a plusieurs qui dorment
présentement dans les cartons du
gouvernement. Le pont sur le Saguenay, on n'a pas de budget d'alloué encore. On
a un bureau de projet qui est annoncé, mais on ne sait pas...
Une voix : ...
M. Ouellet : ... — pardon,
Charlevoix — on
ne sait pas quand est-ce que ça va être mis sur pied. Projet du Club Med au Massif. L'ouverture du parc des
Hautes-Gorges à l'année, le parc de biodiversité de la côte de Charlevoix
a même disparu.
M. le
Président, pourquoi ces projets n'avancent pas? Quand assisterons-nous à des
annonces sérieuses de la part du gouvernement pour Charlevoix?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : Vous savez, M. le Président, s'il y a une députée, là, qui
fait son travail au quotidien dans la région de Charlevoix, c'est bien,
justement, la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Nous avons
mis en place le groupe tactique, justement, pour nous assurer de développer des
opportunités. Il y a eu pas une
rencontre, il y a eu six rencontres qui ont été faites du groupe tactique de
Charlevoix. Et, encore une fois, ce que l'on veut, c'est trouver des projets non seulement qui tiennent la
route, mais en plus pour lesquels on est capables d'assurer la pérennité
à long terme.
Et, encore
une fois, M. le Président, je vais le renseigner, on n'est jamais à l'abri
d'une bonne nouvelle dans les prochaines semaines.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Deuxième complémentaire, M. le député de René-Lévesque.
M. Martin Ouellet
M.
Ouellet : J'aime
l'enthousiasme de la ministre, M. le Président, mais les citoyens et citoyennes
de Charlevoix veulent des gestes
concrets. La région de Charlevoix est une destination touristique prisée à
l'échelle internationale. Le projet
de parc national de biodiversité des côtes de Charlevoix est prêt à être
enclenché. Ce projet englobe les municipalités de Baie-Sainte-Catherine et Saint-Siméon et pourrait créer
50 emplois. Or, depuis le changement de gouvernement, le projet
fait du surplace et tombe tranquillement dans l'oubli.
Qu'est-ce que
le gouvernement attend pour concrétiser ce projet? Est-ce que le ministre de la
Capitale-Nationale peut se lever et nous dire où est-ce qu'on en est
rendu avec le parc de biodiversité?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Mme la ministre de l'Économie.
Mme
Dominique Anglade
Mme
Anglade : Il y a vraiment plusieurs questions qui ont été soulevées
par mon collègue de l'opposition. D'abord, j'aimerais juste dire que, pour le pont du Saguenay, le ministre
responsable de la région s'est engagé à ce qu'il y ait un bureau de projet qui soit mis en place pour faire
en sorte qu'on puisse trouver les bonnes manières d'exécuter le projet.
Ça, c'est la première des choses, M. le Président.
Encore
une fois, il n'y a pas de projet qui n'est pas regardé pour nous assurer du
développement de la région de Charlevoix.
Il y a eu plusieurs initiatives, plusieurs projets qui sont présentement à
l'étude. Mais, au-delà de l'étude, c'est du concret que l'on veut, et
c'est la raison pour laquelle on a mis tous nos efforts dans la mise en place
de ce groupe d'intervention tactique. Et,
encore une fois, il pourrait y avoir de bonnes nouvelles dans un avenir
rapproché, M. le Président. Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, cela met un terme à la période de
questions et des réponses orales.
Votes
reportés
Adoption
du projet de loi n° 62
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, comme annoncé précédemment,
nous allons maintenant procéder au
vote reporté sur la motion de Mme la ministre de la Justice proposant que le
projet de loi n° 62, Loi favorisant le respect de la neutralité
religieuse de l'État et visant notamment à encadrer les demandes
d'accommodements pour un motif religieux dans certains organismes, soit adopté.
Et que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
• (10 h 50) •
Le Secrétaire adjoint : M. Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Billette (Huntingdon), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
Mme St-Pierre (Acadie), M. Leitão (Robert-Baldwin),
M. Arcand (Mont-Royal), M. Coiteux (Nelligan), Mme David
(Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour
(Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier),
Mme Vallée (Gatineau), Mme Charlebois (Soulanges), M. Barrette
(La Pinière), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), M. Blanchette
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Moreau (Châteauguay),
M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. Heurtel (Viau), Mme Vien
(Bellechasse), Mme Ménard (Laporte), M. Fortin (Pontiac), Mme Tremblay (Chauveau),
M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford), Mme Nichols
(Vaudreuil), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency),
Mme Montpetit (Crémazie), Mme Boulet (Laviolette), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Tanguay (LaFontaine),
Mme Melançon (Verdun), M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Ouellette (Chomedey),
M. Drolet (Jean-Lesage), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé),
M. Iracà (Papineau), M. Bolduc (Mégantic), M. Simard
(Dubuc), M. Matte (Portneuf), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine),
M. Carrière (Chapleau), M. Girard (Trois-Rivières), M. Rousselle
(Vimont), Mme Vallières (Richmond), M. Auger (Champlain), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Boucher
(Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Giguère (Saint-Maurice),
M. Habel (Sainte-Rose),
M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), M. Plante
(Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), M. St-Denis (Argenteuil), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Busque (Beauce-Sud),
Mme Sauvé (Fabre).
M. Sklavounos
(Laurier-Dorion).
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Maintenant, que les députés contre cette motion
veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint : M. Lisée (Rosemont), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), Mme Hivon (Joliette), M. Marceau (Rousseau),
Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. LeBel (Rimouski),
Mme Maltais (Taschereau), Mme Lamarre (Taillon), M. Bergeron
(Verchères), M. Leclair (Beauharnois), Mme Richard (Duplessis),
M. Rochon (Richelieu), Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Therrien
(Sanguinet), M. Gaudreault (Jonquière), M. Pagé (Labelle),
M. Cousineau (Bertrand), M. Bourcier (Saint-Jérôme), Mme Jean
(Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Villeneuve (Berthier),
Mme Fournier (Marie-Victorin), M. Traversy (Terrebonne),
M. Kotto (Bourget), M. Turcotte (Saint-Jean).
M. Legault
(L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie),
M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière),
M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
Mme Roy (Montarville), M. Roberge (Chambly), M. Laframboise
(Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Lefebvre (Arthabaska), M. Lemay
(Masson), Mme Lavallée (Repentigny), M. Lamontagne (Johnson),
Mme D'Amours (Mirabel),
Mme Soucy (Saint-Hyacinthe), Mme Guilbault (Louis-Hébert),
M. Paradis (Lévis), M. Spénard (Beauce-Nord).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Nadeau-Dubois (Gouin),
M. Khadir (Mercier), M. Surprenant (Groulx), Mme Ouellet
(Vachon).
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Maintenant, y a-t-il des absentions? Et, M. le
secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 66
Contre : 51
Abstentions :
0
(Applaudissements)
Motions sans préavis
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, nous allons maintenant
passer à la rubrique des motions sans préavis.
Et, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation de ces motions, je
vais céder la parole à M. le député de Berthier.
Exiger du gouvernement fédéral
le maintien intégral du système de
gestion de l'offre dans le cadre de la renégociation de
l'Accord de libre-échange nord-américain
M. Villeneuve :
Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement des membres cette
Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, de la
députée de Mirabel, du député de
Mercier, du député de Gaspé, de la députée de Vachon, du député de
Laurier-Dorion et du député de Groulx, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande le maintien intégral du système de gestion de
l'offre, dans le cadre de la renégociation de l'ALENA;
«Qu'elle
exige du gouvernement du Canada aucune concession de nouveau contingent
d'importation dans les secteurs sous gestion de l'offre.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, M. le
député de Berthier. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, est-ce que cette motion
est adoptée? M. le leader de l'opposition officielle.
M. Bérubé : De
notre côté, Mme la Présidente, nous proposons un vote par appel nominal.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, c'est très bien. Tout
le monde est en place? Alors, nous allons procéder, tel que souhaité, par un vote par appel nominal. Alors, que
les députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire
adjoint : M. Lisée (Rosemont), M. Bérubé (Matane-Matapédia),
Mme Hivon (Joliette), M. Marceau (Rousseau), Mme Léger
(Pointe-aux-Trembles), M. LeBel (Rimouski), Mme Maltais (Taschereau),
Mme Lamarre (Taillon), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois),
Mme Richard (Duplessis), M. Rochon (Richelieu),
Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean),
M. Therrien (Sanguinet), M. Gaudreault (Jonquière),
M. Pagé (Labelle), M. Cousineau (Bertrand), M. Bourcier
(Saint-Jérôme), Mme Jean (Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque), M.
Villeneuve (Berthier), Mme Fournier (Marie-Victorin), M. Traversy (Terrebonne),
M. Kotto (Bourget), M. Turcotte (Saint-Jean).
M. Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Billette (Huntingdon), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), Mme St-Pierre (Acadie),
M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Arcand (Mont-Royal), M. Coiteux (Nelligan), Mme David (Outremont),
M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot
(Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée
(Gatineau), Mme Charlebois (Soulanges),
M. Barrette (La Pinière), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Moreau (Châteauguay),
M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. Heurtel (Viau), Mme Vien (Bellechasse), Mme Ménard
(Laporte), M. Fortin (Pontiac), Mme Tremblay (Chauveau),
M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford), Mme Nichols
(Vaudreuil), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency),
Mme Montpetit (Crémazie),
Mme Boulet (Laviolette), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Tanguay (LaFontaine),
Mme Melançon (Verdun),
M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
M. Ouellette (Chomedey), M. Drolet (Jean-Lesage),
Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau),
M. Bolduc (Mégantic), M. Simard (Dubuc), M. Matte (Portneuf),
M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Carrière (Chapleau),
M. Girard (Trois-Rivières), M. Rousselle (Vimont), Mme Vallières (Richmond), M. Auger (Champlain),
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Boucher (Ungava),
M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel
(Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), M. Plante (Maskinongé), M. Polo
(Laval-des-Rapides), M. St-Denis (Argenteuil), Mme Simard
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Legault (L'Assomption),
M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie),
M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), M. Roberge (Chambly),
M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
M. Lefebvre (Arthabaska), M. Lemay
(Masson), Mme Lavallée (Repentigny), M. Lamontagne (Johnson),
Mme D'Amours (Mirabel), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Paradis (Lévis), M. Spénard
(Beauce-Nord).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Nadeau-Dubois (Gouin),
M. Khadir (Mercier), M. Surprenant (Groulx), Mme Ouellet
(Vachon), M. Sklavounos (Laurier-Dorion).
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Maintenant, y a-t-il des députés contre cette motion? Des abstentions?
Alors, pour le résultat du vote, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 117
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, la
motion est adoptée. M. le leader de l'opposition officielle.
M.
Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. Nous souhaitons que le résultat de cette motion soit envoyé au
premier ministre du Canada, à la
ministre des Affaires étrangères, au comité de négociation et à l'ensemble des
membres du caucus du Parti libéral du Canada au Québec.
• (11 heures) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je
ne vais pas répéter la liste des personnes
à qui nous allons faire parvenir la lettre, mais ce sera fait.
Maintenant,
pour la prochaine motion sans préavis, je vais céder la parole à Mme la députée de Louis-Hébert.
Mme
Guilbault : Alors, merci, Mme la Présidente. Je
demande le consentement pour déposer
la motion suivante conjointement avec le ministre de la Famille, le
député de Groulx et le député de Laurier-Dorion :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse l'apport des centres de la petite enfance, ainsi que les services de garde privés, subventionnés
ou non, à l'amélioration de la qualité
de vie des familles québécoises,
à l'égalité des chances pour les tout-petits, à l'accès au travail de
milliers de Québécoises, ainsi qu'à l'entreprenariat féminin;
«Qu'elle souligne la qualité des services offerts par l'ensemble
des services de garde et reconnaisse l'entière liberté des
parents québécois quant au choix du service de garde pour leurs enfants.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, Mme la
députée. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, c'est très bien.
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Pardon, monsieur... Alors, il n'y a pas de consentement.
Je vais maintenant passer à la prochaine motion
sans préavis et je vais céder la parole à Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Commémorer le
20e anniversaire de l'accident routier
survenu dans la municipalité de Les Éboulements
Mme
Simard : Mme la Présidente, je sollicite le consentement
de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de Taschereau, le député de
Beauce-Nord, le député de Mercier, la députée de Beauce-Sud, le député
de Laurier-Dorion, le député de Gaspé, le député de Groulx et la députée de
Vachon :
«Que
l'Assemblée nationale commémore les 20 ans du plus important accident
routier de l'histoire du Canada, survenu
le 13 octobre 1997, dans la Grande Côte de la municipalité de Les
Éboulements, situé dans la région de Charlevoix, et qui a fait
44 victimes;
«Que
l'Assemblée nationale souligne le travail exceptionnel effectué avec bravoure
par les secouristes, de même que l'aide et le soutien apportés par les
citoyennes et les citoyens de Charlevoix;
«Qu'enfin,
elle observe une minute de silence en mémoire des victimes de cette tragédie,
soit les 43 résidents de Saint-Bernard,
en Beauce, et le conducteur, et qu'elle ait une pensée particulière pour Mmes
Lucille Fortin et Catherine Larochelle,
survivantes, et MM. Jacques Labrecque et Philippe Gourde, survivants qui nous
ont quittés depuis, ainsi que pour leurs familles et leurs proches.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée.
Maintenant, y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Mise aux voix
Alors, cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, je vous invite à vous joindre à moi pour que nous puissions observer une
minute de silence à la mémoire des victimes.
• (11 h 3 — 11
h 4) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, je vous remercie. Vous pouvez reprendre place.
Maintenant, pour la prochaine motion sans
préavis, je cède la parole à Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Souligner le Mois de
l'histoire des femmes du Canada
Mme
Massé : Merci, Mme la Présidente. Je
demande donc le consentement de la Chambre pour débattre de la motion
suivante conjointement avec la ministre
responsable de la Condition féminine,
la députée de Marie-Victorin, la
députée de Repentigny, la députée de Vachon et le député de Groulx :
«Que l'Assemblée
nationale profite du Mois de
l'histoire des femmes pour reconnaître et célébrer les réalisations des femmes qui ont contribué à construire notre société;
«Qu'elle
constate, que malgré l'existence de plusieurs enjeux : social, politique,
économique et sexuel, les femmes font
preuve d'un courage, d'une persévérance et d'une résilience exemplaire. Elles
le démontrent une fois de plus ces derniers jours avec le mouvement
#moiaussi;
«Qu'elle constate l'urgence d'améliorer le
traitement des plaintes de harcèlement et de violence sexuelles dès leur
dépôt; et
«Que l'Assemblée nationale demande à la ministre responsable de la Condition féminine d'explorer
toutes les mesures alternatives possibles pour accompagner, accueillir
et traiter les plaintes des victimes qui le souhaitent.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. M. le député de Laurier-Dorion,
vous vouliez intervenir?
M.
Sklavounos : ...avisé
la collègue que je serais également conjoint sur cette motion-là. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, c'est très bien, je vous remercie. Alors, M. le député de Laurier-Dorion est aussi conjoint sur cette motion.
Maintenant, y a-t-il consentement pour débattre
de cette motion?
M. Tanguay : Oui, Mme
la Présidente, avec des débats d'une
durée maximale de deux minutes par intervenante. Ce
sera dans l'ordre suivant : les collègues de Sainte-Marie—Saint-Jacques, Marie-Victorin, de Repentigny, de Vachon et, pour conclure, la ministre
responsable de la Condition féminine.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie. Maintenant, je vais céder la parole à Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci, Mme
la Présidente. Je suis très heureuse
de voir cette motion adoptée, puisqu'on fait un pas de plus.
Vous savez,
la culture du viol crée un certain nombre de malaises, comme
on vient d'en vivre un. Ces malaises-là, ils nous occupent, nous, les femmes, dans notre quotidien. Ce
malaise-là, une grande partie de nos soeurs, de nos amoureuses, de nos
mères et de nos enfants, nos filles, le vivent.
Mme la Présidente, on n'y arrivera pas, on n'y
arrivera pas, à régler ce fléau-là que toutes les femmes ici connaissent très bien, que toutes les
femmes qui travaillent au parlement, qui travaillent dans nos ministères,
qui travaillent dans notre fonction publique, et plusieurs hommes... On
n'y arrivera pas parce qu'on banalise.
La motion qui
est sur la table, ce qu'elle a de neuf, elle reconnaît que le système
de la justice et le système de la sécurité
publique doit améliorer des choses parce que, un, les survivantes — parce qu'on est survivante lorsqu'on a été
agressée, demandez à votre soeur, à votre mère, à vous-mêmes, mesdames — les
survivantes n'ont pas confiance au système,
parce que le nombre de plaintes enregistrées n'atteint même pas le 50 %,
parce que les policiers considèrent que ce n'est pas assez grave... Je vais m'arrêter là. Tout ça pour vous dire
que le système de justice doit continuer de s'améliorer, le système de
traitement des plaintes doit continuer de s'améliorer.
Mais il y a tout l'autre côté, et c'est ça que
la motion vient apporter, c'est tous ces gestes, ces paroles, ces attitudes qui dans le quotidien pourrissent la vie
des femmes, pourrissent ces femmes qu'on prend pour acquises, pourrissent
la vie de ces femmes, qu'on atteint leur
sécurité et leur intégrité parce qu'on trouve que c'est banal, c'est une joke,
c'est une main qui s'est échappée, c'est un comportement qu'on a eu, et
on en a marre.
Alors,
je suis très heureuse que la ministre de la Condition féminine... ainsi que
l'ensemble des gens qui y sont engagés,
y compris mon collègue de Laurier-Dorion, qu'il me fera plaisir de m'asseoir
avec lui pour lui expliquer la culture du viol. Merci, Mme la
Présidente.
• (11 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Je vais céder la parole à Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Catherine Fournier
Mme
Fournier : Merci, Mme la Présidente. D'abord, je tiens à souligner...
à saluer la motion de ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Je pense qu'on est nombreux ici, en
cette Chambre, à avoir été ébranlés par toute l'ampleur du mouvement #metoo, #moiaussi qui a cours depuis
quelques jours. C'est près de 12 millions de réactions qui ont été
générées à ce jour sur Twitter, donc c'est un mouvement vraiment à
l'échelle mondiale.
Je vous
dirais qu'il y a quelque chose de troublant dans le fait que ce n'est pas la
première fois qu'on vit un mouvement d'une
telle ampleur. Bien sûr, on peut penser, chez nous, au mouvement
#agressionnondénoncée il y a quelque temps. Et on se dit que les
témoignages ne tarissent pas, bien au contraire.
Alors, qu'est-ce qu'on fait dans ce temps-là? Je
crois que notre responsabilité comme parlementaires, c'est vraiment
d'agir, parce que visiblement il y a encore beaucoup à faire dans la lutte
contre les violences sexuelles. Il
faut que les victimes soient soutenues tout au long du
processus, qu'elles choisissent de formuler une plainte formelle en justice ou
pas.
Donc, bien
entendu, d'abord, je crois que c'est primordial de se pencher sur la problématique de la sensibilisation. Il faut que nos jeunes dans nos écoles
reçoivent une éducation qui leur permette de savoir ce qu'est un comportement
approprié, ce qu'est un comportement déplacé. La culture va changer de cette
façon-là d'abord.
Et par la
suite, quand les victimes recherchent de l'aide, c'est notre responsabilité de s'assurer qu'elles puissent recevoir
cette aide-là. Et vous n'êtes pas sans savoir que le milieu communautaire a vécu d'importantes coupes dans les dernières années, sous le régime du gouvernement actuel, et
réclame un rehaussement du financement à la mission, ce que nous appuyons de tout coeur, au Parti québécois. On est en tournée dans toutes les régions du Québec,
Solidarité en action, pour qu'on
puisse justement avoir un rehaussement à la mission des organismes
communautaires. Et on le voit particulièrement dans le cas des violences
sexuelles, c'est important qu'il puisse y avoir un fonds rapide qui puisse être
attribué aux organismes qui viennent en aide
aux victimes d'agression sexuelle, parce qu'avec un mouvement comme on l'a vu dans les derniers jours les organismes se
retrouvent avec énormément d'appels avec lesquels ils doivent composer,
ils doivent affecter de nombreuses ressources, et donc ils ont besoin d'argent.
Bien sûr, il y a une stratégie sur les violences
sexuelles, mais les organismes n'ont pas encore vu la couleur de cet argent-là,
alors que, les ressources, elles en ont besoin dès aujourd'hui.
Alors, je
tiens à sensibiliser la ministre de la Condition féminine sur ce fait-là. Il y
a les CALACS qui sont en attente d'avoir
l'argent. L'appel de projets, il est fastidieux, et l'argent, ils en ont besoin
maintenant. Alors, c'est beau, les belles paroles, mais notre
responsabilité, c'est vraiment de passer de la parole aux actes. Merci
beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Marie-Victorin. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de
Repentigny.
Mme Lise Lavallée
Mme
Lavallée : Merci, Mme la Présidente. Je suis heureuse que cette motion
souligne aujourd'hui le Mois de l'histoire des femmes. J'ai eu l'occasion de
souligner à ma façon cet anniversaire dans une lettre ouverte que j'ai publiée
il y a deux semaines.
Pour la petite histoire, octobre a été désigné
le Mois de l'histoire des femmes pour la victoire juridique du évidemment. Je pose la question : En 2017,
sommes-nous en toutes circonstances traitées comme des personnes à part
entière?
Nous avons
toutes ici, à des divers degrés, vécu à un moment ou à un autre une forme de
harcèlement, sinon un épisode où il y
a eu atteinte à notre dignité. Messieurs, parlez à vos conjointes, à vos amies,
vos collègues et même vos filles, vous serez surpris d'entendre les
histoires qu'elles vous raconteront.
Je souscris
entièrement à la motion proposée par ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Les Québécoises
font preuve aujourd'hui d'un courage,
d'une persévérance et d'une résilience. Ces femmes parlent, nous devons les
écouter. Il n'est plus question de réagir une fois par année seulement,
quand il y a un mot-clic qui fait le buzz sur les médias sociaux, il
faut profiter de cette prise de
parole collective pour amener des changements concrets et durables. Il faut
parler, il faut écouter et surtout il faut agir.
Je joins ma
voix à mes collègues pour que nous fassions tout en notre pouvoir ici même, à
l'Assemblée nationale, pour accompagner, accueillir et traiter les
plaintes des victimes de harcèlement et de violence sexuelle et surtout les croire.
Parce que cette cause est universelle et
qu'elle nous appartient, elle doit trouver écho sonore entre les murs de l'Assemblée nationale.
Mesdames,
nous sommes solidaires les unes des autres, j'en ai l'inébranlable certitude.
Messieurs, c'est votre cause à vous
aussi. Vos soeurs, vos mères, vos conjointes et vos filles comptent sur vous,
je sais que vous êtes avec nous. Chers collègues, nous avons parlé, nous
avons entendu; le temps est maintenant venu d'agir. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Repentigny. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Vachon.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui, merci, Mme la
Présidente. J'aimerais souligner la grande contribution des femmes au Québec,
permettez-moi d'en nommer quelques-unes : Irma LeVasseur, première femme
médecin en 1900; Marie-Claire Kirkland-Casgrain,
première députée en 1961; Pauline Marois, première première ministre en 2012.
Mais, vous savez, ce n'est pas
toujours facile pour les femmes, et on le voit dernièrement, il y a des
obstacles. Et, en ce qui concerne toute la question du harcèlement
sexuel, on le voit dans les derniers jours, les femmes se lèvent.
Nous sommes
tous et toutes concernés par ce qui se passe actuellement. Les femmes se lèvent
et dénoncent ce qu'elles ont subi,
vécu et tu, souvent : harcèlement, intimidation, agression; dans le milieu
de travail, dans la rue, au sein de la famille. Chaque cas est unique.
Chaque femme a son histoire, et chaque homme aussi, on l'a vu.
L'omerta ne
tient plus, les femmes se lèvent et parlent. Qui les écoutera? Qui les écoutera
vraiment? De toutes ces
dénonciations, que restera-t-il? Comme disait Rima Elkouri dans son texte
d'hier : «Ici et ailleurs, les récits troublants se succèdent. Et on se demande combien il en
faudra encore pour que les enjeux liés à la culture du viol soient vraiment
pris au sérieux. Combien encore pour que les mentalités changent, pour que
l'impunité cesse?»
Le vent
tourne, les femmes parlent, les hommes parlent aussi. Est-ce qu'on donnera aux
victimes les moyens de guérir, elles aussi? Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Vachon. Maintenant, je vais céder la parole à Mme la ministre de la
Condition féminine.
Mme Hélène David
Mme
David : Merci beaucoup, Mme la Présidente. C'est une motion importante
que nous déposons et à laquelle je
m'associe. Je lis le dernier paragraphe : «Que l'Assemblée nationale
demande à la ministre[...] de la Condition féminine d'explorer toutes les mesures alternatives
possibles pour accompagner, accueillir et traiter les plaintes des victimes qui
le souhaitent.» J'apprécie beaucoup ce paragraphe parce que c'est
exactement ce à quoi je me suis attelée depuis un an maintenant dans les collèges et dans les universités. Quel heureux
hasard! Je suis à la fois responsable des deux, Enseignement supérieur et Condition féminine, et un des sujets qui
m'occupent beaucoup depuis la dernière année, c'est justement de
prévenir, contrer les violences à caractère sexuel. Alors, quand les collègues
parlent de l'ensemble d'un continuum qui
peut aller, oui, jusqu'à la plainte au criminel, mais qui peut aussi habiter
des femmes qui font des dévoilements, des
hommes aussi, je tiens à le dire, des femmes, des hommes, la communauté LGBT,
je tiens à insister, les communautés autochtones,
les personnes handicapées... Ça a été dit et redit énormément à travers les
consultations que j'ai faites. Donc, les
consultations à travers tout le Québec, plusieurs personnes sont venues
m'expliquer à quel point il fallait former nos jeunes, il fallait faire de la prévention, de la sensibilisation, il
fallait accompagner ces dévoilements. Alors, accompagner ces dévoilements, c'est exactement ce que propose
ce quatrième paragraphe, et je prends avec un très grand sérieux ce mandat que me confie l'Assemblée nationale et me
demande. Alors, je vais travailler effectivement avec mes collègues, évidemment, à la Justice, mes collègues à la Sécurité
publique, avec les réseaux, parce que les gens qui dévoilent habitent quelque part, ont des milieux familiaux, ont des milieux de travail, et ce sont à
ces milieux-là qu'il faut s'adresser pour que ces dévoilements ne
restent pas lettre morte, comme on dit.
• (11 h 20) •
Alors, est-ce
qu'on peut s'améliorer? On peut s'améliorer. Est-ce qu'on a posé des gestes? On
a posé des gestes. Il y a eu une stratégie déposée par ma prédécesseure, adoptée
par le gouvernement, pour prévenir et contrer les violences à caractère sexuel dans l'ensemble
de la société. C'est quand
même 200 millions de dollars, dont 44 millions
d'argent, on pourrait dire, investis dans des nouvelles actions.
Moi-même, dans le plan d'intervention que j'ai déposé le 21 août, il y a 23 millions de dollars pour les
collèges et les universités, exactement pour ce que demande, ce que dit la
motion.
Occupons-nous
de l'ensemble des personnes, et, les collègues l'ont dit dans toutes leurs
interventions, pas seulement le côté
judiciarisé, mais bien en amont de ça, pour que plus jamais, jamais les femmes,
les hommes... les victimes restent laissées seules à elles-mêmes. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, Mme
la ministre. Alors, est-ce que cette motion est adoptée? M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Bérubé : Mme
la Présidente, nous demandons un vote par appel nominal.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, nous allons procéder
immédiatement au vote sur cette motion... Non, nous allons attendre.
Alors, je suspends les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 11 h 21)
(Reprise
à 11 h 22)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, nous allons mettre aux voix la motion
de Mme la... non, c'est-à-dire, excusez-moi,
c'est la motion de Mme la députée, excusez-moi, de Sainte-Marie—Saint-Jacques, conjointement avec la ministre responsable de la Condition
féminine, la députée de Marie-Victorin, la députée de Repentigny, la députée
Vachon, le député de Groulx et M. le député de Laurier-Dorion :
«Que
l'Assemblée nationale profite du Mois de l'histoire des femmes pour reconnaître
et célébrer les réalisations des femmes qui ont contribué à construire
notre société;
«Qu'elle
constate, que malgré l'existence de plusieurs enjeux : social, politique,
économique et sexuel, les femmes font
preuve d'un courage, d'une persévérance et d'une résilience exemplaire. Elles
le démontrent une fois de plus ces derniers jours avec le mouvement
#moiaussi;
«Qu'elle
constate l'urgence d'améliorer le traitement des plaintes de harcèlement et de violence
sexuelles dès leur dépôt;
«Que
l'Assemblée nationale demande à la ministre responsable de la Condition
féminine d'explorer toutes les mesures alternatives possibles pour
accompagner, accueillir et traiter les plaintes des victimes qui le souhaitent.»
Et que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint : Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
M. Couillard (Roberval),
M. Fournier (Saint-Laurent), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Billette (Huntingdon),
Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
Mme St-Pierre (Acadie), M. Leitão (Robert-Baldwin),
M. Arcand (Mont-Royal), M. Coiteux
(Nelligan), Mme David (Outremont), M. Proulx (Jean-Talon),
M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau),
Mme Charlebois (Soulanges), M. Barrette (La Pinière),
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Moreau (Châteauguay), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), M. Heurtel
(Viau), Mme Vien (Bellechasse), Mme Ménard (Laporte), M. Fortin
(Pontiac), Mme Tremblay (Chauveau), M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford), Mme Nichols
(Vaudreuil), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency),
Mme Montpetit (Crémazie),
Mme Boulet (Laviolette), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Tanguay (LaFontaine),
Mme Melançon (Verdun), M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Ouellette (Chomedey), M. Drolet (Jean-Lesage),
Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau),
M. Bolduc (Mégantic), M. Simard (Dubuc),
M. Matte (Portneuf), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine),
M. Carrière (Chapleau), M. Girard (Trois-Rivières), M. Rousselle (Vimont), Mme Vallières
(Richmond), M. Auger (Champlain), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee),
M. Boucher (Ungava),
M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel
(Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), M. Plante (Maskinongé), M. Polo
(Laval-des-Rapides), M. St-Denis (Argenteuil), Mme Simard
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Lisée (Rosemont),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Hivon (Joliette), M. Marceau
(Rousseau), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles),
M. LeBel (Rimouski), Mme Lamarre (Taillon), M. Bergeron
(Verchères), M. Leclair (Beauharnois), Mme Richard (Duplessis), M. Rochon (Richelieu),
Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M. Therrien (Sanguinet),
M. Gaudreault (Jonquière), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau
(Bertrand), M. Bourcier (Saint-Jérôme), Mme Jean (Chicoutimi),
M. Ouellet (René-Lévesque), M. Villeneuve (Berthier),
Mme Fournier (Marie-Victorin), M. Traversy (Terrebonne),
M. Kotto (Bourget), M. Turcotte (Saint-Jean).
M. Legault (L'Assomption),
M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie),
M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), M. Roberge (Chambly),
M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
M. Lefebvre (Arthabaska), M. Lemay (Masson), Mme Lavallée
(Repentigny), M. Lamontagne (Johnson), Mme D'Amours (Mirabel), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Paradis (Lévis), M. Spénard
(Beauce-Nord).
M. Nadeau-Dubois (Gouin), M. Khadir
(Mercier), M. Surprenant (Groulx), Mme Ouellet (Vachon),
M. Sklavounos (Laurier-Dorion).
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Maintenant, y a-t-il des députés contre cette motion?
Des abstentions? Alors, pour le résultat du vote, M. le secrétaire
général.
Le
Secrétaire : Pour : 115
Contre :
0
Abstentions :
0
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, la motion est adoptée.
Maintenant,
nous avons une autre motion sans préavis, et je vais céder la parole à Mme la
whip en chef du gouvernement.
Modifier la composition de
certaines
commissions parlementaires
Mme Ménard : Merci, Mme la Présidente.
Conformément à l'article 129 de notre règlement, je fais motion
afin :
«Que la députée de
Richmond soit nommée membre permanent de la Commission de la santé et des
services sociaux, en remplacement de la députée de Vaudreuil;
«Que le député de Trois-Rivières soit nommé membre permanent de la Commission de la santé et des services sociaux, en remplacement
du député de Beauce-Sud;
«Que le député de Saint-François
soit nommé membre permanent de la Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles, en remplacement du député de Sainte-Rose;
«Que
le député d'Argenteuil soit nommé
membre permanent de la Commission de l'aménagement du territoire, en
remplacement du député de Côte-du-Sud;
«Que la députée de Bourassa-Sauvé
soit nommée membre permanent de la Commission de la culture et de l'éducation,
en remplacement de la députée de Jeanne-Mance—Viger;
«Que
la députée de Bourassa-Sauvé soit nommée membre permanent de la Commission des relations avec les citoyens,
en remplacement de la députée de Jeanne-Mance—Viger;
«Que
le député de Beauce-Sud soit nommé membre permanent de la Commission des relations avec les citoyens;
«Que le député de Mégantic
soit nommé membre permanent à la Commission des finances publiques;
«Que
le député de Vanier-Les Rivières soit nommé membre permanent à la Commission des finances publiques;
«Que
le député de Sainte-Rose soit nommé membre permanent à la Commission des transports et de l'environnement,
en remplacement de la députée de Richmond;
«Que ces changements
prennent effet immédiatement.»
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, c'est très bien.
Mise aux voix
Est-ce que cette
motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté.
Avis touchant les travaux des
commissions
Maintenant, s'il n'y
a pas d'autre motion sans préavis, nous allons passer à la rubrique des avis
touchant les travaux des commissions, et je vais céder la parole à M. le leader
adjoint du gouvernement.
• (11 h 30) •
M.
Tanguay : Alors, Mme la Présidente, j'avise cette Assemblée que la Commission de la culture et de l'éducation poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 144, Loi
modifiant la Loi sur l'instruction publique et d'autres dispositions
législatives concernant principalement la gratuité des services éducatifs et
l'obligation de fréquentation scolaire, aujourd'hui, de 15 heures à
18 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission de la santé et des
services sociaux poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet
de loi n° 130, Loi modifiant certaines dispositions relatives à
l'organisation clinique et à la gestion des établissements de santé et de
services sociaux, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures, à la salle du Conseil législatif;
La
Commission des institutions entreprendra les consultations particulières à l'égard
du projet de loi n° 107, Loi
visant à accroître la compétence et l'indépendance du commissaire à la lutte
contre la corruption et du Bureau des enquêtes
indépendantes ainsi que le pouvoir du directeur des poursuites criminelles et
pénales d'accorder certains avantages à des témoins collaborateurs, aujourd'hui,
de 15 heures à 16 h 45, à la salle du Conseil législatif;
Et
finalement, Mme la
Présidente, la Commission des relations avec les citoyens entreprendra les consultations particulières à l'égard du projet de loi n° 134, Loi
visant principalement à moderniser des règles relatives au crédit à la
consommation et à encadrer les contrats de service de règlement de dettes, les
contrats de crédit à coût élevé et les programmes de fidélisation, aujourd'hui,
après les affaires courantes, pour une durée de 1 h 30 min, et
de 15 heures à 17 h 15, à la salle Louis-Joseph-Papineau.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Et,
pour ma part, je vous avise que la Commission de l'administration publique se
réunira aujourd'hui, à la salle des Premiers-Ministres de l'édifice
Pamphile-Le May, en audition publique, de 15 heures à
16 h 30, afin d'entendre Investissement
Québec, en suivi de la recommandation 1.4 du 35e rapport de la Commission
de l'administration publique; puis en
audition publique, de 16 h 30 à 18 heures, afin d'entendre la
Commission de la fonction publique, en suivi de la
recommandation 7.1 du 33e rapport de la Commission de l'administration
publique; et enfin, en séance de travail, de 18 heures
à 18 h 30, afin de statuer sur les observations, les conclusions et
les recommandations à la suite de ces auditions.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Nous allons
maintenant passer à la rubrique des renseignements sur les travaux de
l'Assemblée.
Avis de sanction du
projet de loi n° 62
Et, s'il n'y a pas de demande de renseignements,
je vous informe qu'aujourd'hui, à 15 heures, au bureau de Son Honneur le
Lieutenant-gouverneur, aura lieu la sanction du projet de loi n° 62, Loi
favorisant le respect de la neutralité religieuse de l'État et visant notamment à encadrer les
demandes d'accommodements pour un motif religieux dans certains
organismes.
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Et je vais céder la parole à M. le leader adjoint
du gouvernement.
M.
Tanguay : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vous
prierais d'appeler l'article 25, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 133
Adoption
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, à l'article 25 du feuilleton, M. le
ministre de la Sécurité publique propose
l'adoption du projet de loi n° 133, Loi obligeant le port de l'uniforme par les policiers et les constables
spéciaux dans
l'exercice de leurs fonctions et
sur l'exclusivité de fonction des policiers occupant un poste d'encadrement.
Et, sans plus tarder, je vais céder la parole à M. le ministre de la
Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Merci, Mme la Présidente. Alors, je suis très heureux d'être
maintenant à l'étape de l'adoption du projet de loi n° 133, Loi obligeant le port de l'uniforme par les policiers et les constables
spéciaux dans l'exercice de leurs fonctions. Il s'agit d'un projet de
loi qui a été présenté à l'Assemblée nationale le 27 avril dernier. Et je
tiens à remercier tous les parlementaires qui ont participé d'une façon
collaborative à chacune des étapes de ce projet de loi. J'aimerais remercier tout particulièrement les groupes qui sont venus
nous exposer leurs positions lors des consultations particulières du 6 septembre dernier. Je
pense notamment aux représentants des associations de policiers et de
policières, et des constables
spéciaux, de la Sûreté du Québec, de l'Association des directeurs de police du
Québec et de l'Union des municipalités
du Québec. D'ailleurs, j'aimerais rappeler que ce texte législatif témoigne
aussi de la volonté du gouvernement d'être à l'écoute à la fois des
citoyens et de leurs représentants municipaux.
Maintenant,
mettons tout ça dans le contexte plus général. On le sait, les policiers, les
constables spéciaux sont des représentants
de la loi. Et l'uniforme est le symbole même de leur autorité. Il leur permet
d'être rapidement identifiés tout en
imposant le respect essentiel à l'accomplissement de leur mission. Au cours des
dernières années, plusieurs corps de police
ont choisi, en guise de moyen de pression, de ne plus porter leurs uniformes
standard. Bien que plusieurs policiers et
constables spéciaux aient mis fin à leurs moyens de pression et aient récemment
recommencé à porter leurs uniformes, il
y a toujours lieu d'agir, puisqu'il demeure actuellement possible de porter des
vêtements différents de ceux qui sont prescrits. Nous voulons régler
cette problématique à long terme.
Je
sais que ce projet de loi a fait couler un peu d'encre, mais il est important
de rappeler aux citoyens pourquoi nous légiférons aujourd'hui. En fait,
ce projet de loi, il s'inscrit autour de trois objectifs bien précis, d'abord,
celui de garantir la sécurité de la population en toutes circonstances. En
effet, bien que certains puissent s'être habitués au non-respect de l'uniforme standard — certains de nos citoyens se sont peut-être
habitués à ça — il n'en
demeure pas moins qu'une situation
d'urgence peut toujours survenir et qu'il est absolument essentiel, en toutes
circonstances, et particulièrement lors
de ces situations d'urgence, que les citoyens puissent rapidement identifier
les membres des forces de l'ordre et ne pas les confondre avec d'autres personnes ou ne pas confondre d'autres
personnes avec des membres des forces de l'ordre.
Enfin,
il y a aussi le principe important qui est celui du lien de confiance entre les
services policiers et les constables spéciaux
et la population. L'uniforme représente non seulement la fonction de policier,
mais aussi ça dénote, ça montre le fait qu'ils détiennent de larges
pouvoirs en matière de respect de la loi. Et le lien de confiance avec la
population est quelque chose d'absolument essentiel dans une démocratie comme
la nôtre.
Enfin, il y a toute la question d'assurer le
respect envers nos agents de la paix, et c'est en lien avec le point précédent,
le principe précédent, qui est celui de la confiance. Compte tenu de leurs
larges pouvoirs, les actions de nos corps de police sont souvent scrutées à la loupe par la
population. Ceux-ci doivent donc être respectés par la population afin de mener
à bien leur mission, et le port de
l'uniforme est, à mon avis, absolument essentiel au maintien du respect de la
population. Aussi, les policiers et
les constables spéciaux jouent un rôle très important dans l'administration de
la justice, puis le respect de l'uniforme est important pour assurer la
saine administration de cette justice.
Il
s'agit donc, Mme la Présidente, d'un projet de loi équilibré. C'est un projet
de loi équilibré dans la mesure où les policiers
et les constables spéciaux pourront toujours continuer de faire valoir leur
position à travers plusieurs moyens de
pression légitimes ou moyens d'expression légitimes. Ceci étant, l'exercice de
ces moyens de pression doit respecter le
rôle singulier des policiers et des constables spéciaux qui détiennent de
larges pouvoirs et qui jouent un rôle
crucial en matière de sécurité publique au Québec.
Ce
projet de loi modifie donc la Loi sur la police en introduisant
l'obligation pour les policiers et les constables spéciaux dans l'exercice de leurs fonctions de
porter l'uniforme et l'équipement fournis par leurs employeurs, et ce, dans leur
intégralité et sans les altérer. Il introduit également une nouvelle obligation
aux directeurs des corps de police ainsi qu'aux autorités de qui relèvent les
constables spéciaux, soit de transmettre sans délai un rapport d'infraction au Directeur des poursuites criminelles et pénales lorsque
l'un des leurs contrevient à ces nouvelles
dispositions, et il prévoit, dans ce cas, des sanctions pénales en cas d'infraction à ces nouvelles dispositions législatives pour toute personne concernée.
Maintenant,
dans le cadre de nos travaux, Mme la Présidente, sur ce projet de loi, nous
avons également eu l'occasion de proposer des amendements, qui ont été
inclus au projet de loi suite à l'étude
détaillée. En effet,
nous avons introduit de nouvelles dispositions législatives qui viendraient imposer l'exclusivité de
fonction aux policiers détenant un poste
d'encadrement. Ceux-ci ne pourraient donc plus occuper une
autre fonction ou un autre emploi à moins d'y être préalablement autorisés par le directeur du corps de police concerné. Ceci dit, ça ne viserait
pas les emplois bénévoles, ça ne
viserait pas les tâches d'enseignement. Il faut quand même penser aux activités
pédagogiques qui sont accomplies par plusieurs
policiers parfois dans les collèges ou encore à l'École nationale de police du
Québec. Donc, nous en avons tenu compte.
Les responsabilités qui incombent aux policiers détenant un poste d'encadrement
exigent une grande disponibilité, et
le cumul des fonctions ou d'emplois nous apparaît incompatible avec un tel
mandat. Il en va de la sécurité de tous et il en va aussi du lien de confiance des citoyens envers leurs services de
police. Je suis donc heureux que le projet que nous soumettons aujourd'hui pour adoption contienne ces
articles qui viendront, j'en suis persuadé, renforcer sécurité de nos citoyens.
En
terminant, donc, ce projet de loi est nécessaire pour assurer la crédibilité et
le respect envers les policiers et
les constables spéciaux, eux qui ont
un rôle fondamental à jouer dans notre société puisqu'ils sont chargés du maintien de l'ordre, de la paix et de la sécurité publique en
toutes circonstances. Et je suis, comme nous devons tous l'être, très reconnaissant d'ailleurs du travail exceptionnel
que nos policières, policiers et constables spéciaux font au quotidien. Il s'agit d'un travail important, parfois dur,
risqué, qui doit être salué par l'ensemble des citoyens, et c'est justement
parce qu'il s'agit d'un travail si important pour notre société de droit
que nous nous devons d'assurer qu'ils puissent ainsi pleinement exercer leur rôle.
Ce projet de loi est donc, à mon avis, essentiel afin que
nos policiers, policières et constables spéciaux puissent accomplir leur
mission, qui est celle de protéger et servir. Merci, Mme la Présidente.
• (11 h 40) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, M. le
ministre de la Sécurité publique. Je vais maintenant céder la parole à M. le leader de l'opposition officielle, qui est aussi le porte-parole
de l'opposition officielle en matière de sécurité publique.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : Merci, Mme la Présidente. À mon tour d'intervenir
sur le projet de loi n° 133 à la fin de ce processus législatif, un projet de loi qui vise
essentiellement à baliser l'usage de l'uniforme des policiers et également
interdire le double emploi chez les
cadres policiers... j'oubliais aussi les constables spéciaux quant à
l'uniforme. Rappeler, d'entrée de
jeu, effectivement, l'importance des policiers dans notre société pour faire
appliquer les lois, des policiers qui jouent un rôle dans notre démocratie, qui sont là pour secourir les gens, pour
informer, qui sont des présences rassurantes dans toutes nos régions du Québec, que ce soit dans les
grandes villes, que ce soit dans les campagnes, même chose pour les
constables spéciaux. Ici, à l'Assemblée nationale, on les connaît davantage,
mais ils sont également dans les palais de
justice. Alors, partout au Québec, c'est un travail qui est essentiel, un
travail de sécurité, un travail dangereux aussi, c'est des gens qui sont armés,
il faut le rappeler. Alors, c'est des corps de métier à qui on doit beaucoup de
respect compte tenu de la complexité de la tâche.
Ce projet de loi, il
est amené par le gouvernement parce qu'il y a eu des moyens de manifestation
qui ont été particulièrement colorés,
c'est-à-dire qu'on a utilisé, je dirais, des vêtements qui diffèrent du costume
traditionnel, des vêtements colorés
qui auront certainement frappé l'imaginaire, qui auront été remarqués à bien
des égards et qui auront choqué
plusieurs. Et on convient avec le ministre, avec le gouvernement, que ce n'est
pas l'idéal, que ça prend une figure d'autorité, qu'il faut être capable
aussi de reconnaître les policiers en toutes circonstances ou les constables
spéciaux.
Toutefois,
on a évoqué à plusieurs reprises que les moyens de manifestation à la
disponible des policiers et des constables
spéciaux sont limités. On part de loin. J'ai souvent rappelé qu'en 1999 j'avais
vu moi-même une manifestation de
policiers en uniforme armés et formant une haie d'honneur à Drummondville lors
d'un conseil national du Parti québécois. Ça a changé, heureusement. Il reste ce moyen-là, qui peut paraître assez
rigolo pour certains, mais, en même temps, il y a un symbole.
Alors,
le souhait que j'émets, c'est que les policiers puissent avoir l'attention du
gouvernement dans les prochaines négociations,
quel qu'il soit, qu'ils puissent se faire entendre. Mais je sais aussi, et
certains corps de police nous l'ont dit, qu'ils allaient contester en
cour cette loi. C'est un droit qui leur appartient.
Quant
au double emploi, bien, évidemment, ayant suivi de près la saga de l'autoroute
13, on a réalisé qu'il y a eu des
manquements et qu'il faut s'assurer que les gens soient pleinement concentrés
sur leurs fonctions de policiers, de cadres policiers lorsqu'il y a des opérations. Alors, on trouve que c'est une
bonne chose. Ça n'allait pas de soi, au départ, que ça allait avec ce projet de loi là. Mais on a voulu
être efficaces, donc on a informé le ministre qu'on n'avait pas de réticence
à ce que ça soit inclus dans le projet de
loi. Alors, en conséquence, on s'est exprimés. Le ministre a bien compris, je
pense, nos arguments. On a eu de bons
échanges avec la deuxième opposition, avec le gouvernement, avec les
intervenants et, bien, j'annonce qu'on va voter en faveur de ce projet
et j'annonce aussi qu'on a bien hâte d'amorcer une autre pièce législative cet
après-midi avec les auditions du projet de loi n° 107.
Je
remercie le ministre, son équipe, les gens qui ont collaboré et qui ont
travaillé, les gens qui sont venus nous rencontrer à l'Assemblée nationale, des gens qui n'étaient pas toujours
d'accord avec le gouvernement, mais des gens avec qui on a eu des
échanges cordiaux. Je pense que c'est important.
Et, encore une fois,
je conclus en vous disant que l'important, c'est d'avoir la meilleure pièce
législative possible avec les informations
qu'on dispose, avec l'ensemble des acteurs qui sont écoutés. C'est important.
Et c'est pour ça que, dans le projet de loi n° 107, je voulais
entendre tout le monde pour les mêmes raisons.
Alors, je vous remercie, Mme la Présidente. Et
ça vient clôturer mon intervention pour le 133.
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Alors, je vous remercie, M. le député de
Matane-Matapédia. Maintenant, je vais
céder la parole à M. le député de Beauce-Nord, qui est lui aussi porte-parole,
mais de la deuxième opposition, pour la sécurité publique.
M. André Spénard
M.
Spénard : Merci, Mme la Présidente. Alors, nous voici à
l'aube d'adopter le projet de loi n° 107, projet de loi qui spécifie que le port de l'uniforme va être
obligatoire pour les constables
spéciaux dans l'exercice de leurs fonctions, de même que pour les policiers en devoir, et aussi
qui vient avec un amendement rajouté au projet de loi n° 107 qui vient
aussi apporter des éclaircissements en ce
qui concerne les doubles fonctions pour un policier ou pour quelqu'un
qui exerce une activité de constable spécial... policière, et qui a un
poste d'encadrement à l'intérieur de son travail.
Évidemment, nous, on
aurait souhaité, et je l'ai déjà mentionné à plusieurs reprises, que le port de
l'uniforme à l'intérieur de la réglementation de tous les corps de police au Québec... le port de l'uniforme est obligatoire. Et
c'est dans la réglementation de tous les corps de policiers et des constables spéciaux au Québec
que le port de l'uniforme est obligatoire dans l'exercice de leurs
fonctions.
Alors,
pourquoi cette loi? Alors, qu'est-ce qu'on nous a dit, en commission parlementaire? Et je trouve ça un peu aberrant : étant donné l'effet de masse
que tout le monde portait des vêtements de clown, on ne pouvait pas
administrer des règles qui... la réglementation comme telle, qui
obligeait les policiers à porter leurs uniformes.
D'où
mon questionnement. Advenant qu'il y ait encore beaucoup
de personnes, une majorité, qui sont
visées par cette loi-là, une majorité
de policiers ou de constables spéciaux qui décident, dans quatre ans ou dans
trois ans, de faire des moyens de
pression en portant des costumes de clown, qui va-t-on engorger si
l'administratif n'était pas capable de régler
ces problèmes? Je vous le donne en mille, Mme la Présidente, ça va être les
tribunaux, puis on ne sera pas plus avancés.
On ne sera pas plus avancés, parce que ça va être les tribunaux, suite aux
plaintes qui vont être déposées, comme le
prévoit le projet de loi, par le directeur de police au DPCP, le DPCP va être
obligé de porter plainte et de déposer des accusations contre des
policiers et des policières ou des constables spéciaux.
J'aurais
souhaité qu'on aille beaucoup plus, beaucoup plus en amont et qu'on parle
beaucoup plus... au lieu d'un projet
de loi n° 107 tel quel, j'aurais préféré qu'on aille en amont et qu'on
parle peut-être d'améliorer ou d'innover dans les relations de travail pour les employés qui sont visés par les
services essentiels. Alors, pourquoi qu'on s'est ramassés avec des vêtements de clown? C'est parce que les
employés visés par ce projet de loi font partie des employés qui doivent
assumer et assurer les services essentiels à la population.
Alors, il y a un
avocat du syndicat de la fraternité des policiers de Montréal, le SPVM, qui est
venu nous dire qu'il y a eu une innovation
quelconque dans les relations de travail et que ça s'est réglé en trois, quatre
semaines. Et ça faisait déjà trois ans que ça perdurait, ce climat de
travail là.
Alors,
moi, j'aurais préféré qu'on attaque ça, qu'on aille voir un peu plus loin qu'un
simple projet de loi qui met, somme
toute, un diachylon sur une plaie qui était là, on met un diachylon, mais on
n'a pas guéri le bobo, d'autant plus que plusieurs organismes, en
audition, sont venus dire clairement qu'ils vont contester cette loi-là en
cour.
L'amendement
comme tel, que le ministre a apporté — c'est suite au cafouillage de l'autoroute
13, il ne faut pas se surprendre de ça — qui vient éclaircir la situation pour les
employés, à l'intérieur de ces services, qui détiennent un poste
d'encadrement... on dit «éclaircir». On l'a amené, par contre... le ministre
nous a certifié que la réglementation entourant
cet amendement-là viendrait possiblement dans les trois mois suivant l'adoption
du projet de loi. Alors, c'est pour ça que vous ne voyez pas de date
d'entrée en vigueur du projet de loi comme tel, tant et aussi longtemps que la
réglementation ne nous parviendra pas ou ne parviendra pas pour étayer ce
projet de loi.
En
terminant, je ne veux pas... C'est sûr qu'on va appuyer ce projet de loi là,
même si ce n'est pas un projet de loi extraordinaire.
Ce n'est pas un projet de loi qui va empêcher — en tout cas, ce qu'on en pense, nous — encore des moyens de pression des policiers et des constables
spéciaux à l'intérieur de leurs négociations collectives, même si c'est réglé
pour une période de temps.
Alors, moi, je tiens
à remercier, premièrement, ceux qui sont venus nous déposer un mémoire,
c'est-à-dire : Fraternité des policiers
et policières de Montréal, Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du
Québec, la Sûreté du Québec, l'UMQ,
qui était visée, évidemment, l'Association des directeurs de police du Québec
de même que la fédération des
policières et policiers municipaux du Québec. Évidemment, vous avez constaté qu'à la lumière des organismes qui sont venus nous déposer un mémoire, alors ça a
été 50-50. Les trois organismes qui représentaient les employeurs étaient pour le projet de loi et les trois
organismes qui représentaient les employés, évidemment, étaient contre le projet de loi. D'où je vous dis que ça va sûrement
être contesté en cour, mais on laissera les juges juger.
Je
tiens à remercier le ministre pour sa coopération à l'intérieur de la commission
parlementaire, de même que tous ses adjoints qui sont venus nous apporter des éclaircissements, que
ce soit le ministère de la Sécurité
publique, les avocats et les avocates. En tout cas, je tiens à remercier tout le
monde. Et je tiens à remercier aussi
mon recherchiste, Cédric, qui m'a assisté tout au long de cette commission
parlementaire. Merci, Mme la Présidente.
• (11 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, M. le
député de Beauce-Nord. Maintenant, je
vais céder la parole à M. le député de Mercier, tout en vous indiquant que vous disposez d'un temps de parole de 10 minutes.
M. Amir Khadir
M. Khadir : Merci, Mme la
Présidente. Je crois qu'il n'y aura pas de surprise pour personne dans le fait
que Québec solidaire, comme toujours, réponde présent lorsqu'il s'agit de défendre
des droits des travailleurs, des employés, des
droits syndicaux, des droits sociaux, des droits, à notre avis et, je crois
bien, de l'avis de tout le monde ici, en démocratie parlementaire de type
moderne, des droits fondamentaux.
Personne ne peut soupçonner Québec solidaire
d'être de mèche avec les corps policiers comme institutions. Vous savez que nous sommes le seul parti qui
fréquemment dénonce la répression policière, les violences policières, le
profilage racial, le profilage ethnique, le
profilage social et parfois politique, les comportements indignes dans le service
public parfois que certains policiers ont commis. On dénonce tout ça, on n'a
aucun problème à le dénoncer.
Mais, comme travailleurs, comme employés de l'État, comme membres de notre société,
comme tout le monde, ces
policiers ont le droit d'avoir des moyens de se faire entendre, des moyens de
défendre leurs droits, de défendre leurs intérêts et améliorer leurs conditions
de travail. Or, vous savez, et tout le monde sait ici, que, de par notre législation et de la
manière dont on a prévu ça, puis on pourrait le remettre en question un jour,
mais pour le moment c'est ça, les
policiers n'ont pas le droit de faire
la grève. Alors, il est, pour nous, clair que ce projet de loi est une entrave
aux libertés syndicales, parce qu'on
veut leur enlever les quelques moyens qu'ils ont de faire un peu pression,
comme leviers, comme moyens de pression pour obtenir de la part de leur
patron, c'est-à-dire l'État, quelques améliorations à leur situation, à leurs conditions
de travail.
On peut
débattre sur le fond : Est-ce que c'est mérité ou pas? Mais, sur le fait que ces
policiers doivent avoir des moyens de
se défendre, nous restons solidaires avec eux. Nous restons solidaires avec eux
parce que c'est par l'effritement de ces droits sociaux, qu'il s'agisse de policiers
ou autres, que petit à petit notre démocratie perd de sa qualité en raison
justement de cette vision néolibérale qui, depuis des années, nous gouverne et
qui cherche par tous les moyens à limiter, en occasionnant des brèches ici et là, à limiter, à contraindre les
droits sociaux et syndicaux, et donc, dans cette bataille-là, l'ensemble
du corps social, en principe, devrait être conscient que cette attaque du gouvernement
libéral fait partie de l'ensemble de ces
attaques contre les droits des travailleurs ou le droit des assistés sociaux. Rappelons-nous
par exemple tout l'enjeu des
caisses de retraite et des débats qu'on a eus alentour de ça.
Ce que ce projet de loi sous-tend en vérité est beaucoup plus large que d'interdire les simples pantalons
de l'armée aux policiers, qui,
dois-je le rappeler... les policiers les portent comme moyen de pression, ce
n'est pas de gaieté de coeur. Je suis
sûr qu'il n'y a aucun policier qui se sent plus à l'aise dans des
pantalons d'armée ou toutes sortes de pantalons, et, connaissant la culture du corps policier, les policiers sont même
très fiers de leur uniforme. C'est à leur corps défendant, parce qu'ils n'ont pas d'autre moyen de signaler les problèmes qu'ils ont avec leur
patron, qu'ils portent ces pantalons-là.
Donc, ce projet de loi, en affaiblissant ce
droit, affaiblit le rapport de force de l'ensemble des travailleurs et travailleuses dans notre société. C'est pour ça
que Québec solidaire, malgré toutes
les critiques fondées qu'on a vis-à-vis
du corps des policiers à certaines
occasions, puis on ne s'est jamais gênés de les dénoncer, ici, nous restons
solidaires avec eux, car l'offensive
néo-libérale est malheureusement à nos portes depuis longtemps.
Parfois, cette offensive se traduit par
des projets de loi plus insidieux, comme le projet de loi n° 3, mais parfois aussi une offensive à travers de
tous petits projets de loi, comme celui dont nous discutons, c'est-à-dire
le projet de loi n° 133.
Mais le but
de tout ça, il faut le rappeler à nos auditeurs, ce n'est pas le
pantalon, c'est que l'État cherche, par tous les moyens, d'asseoir son
autorité et de réduire la capacité de tous les travailleurs et travailleuses de
pouvoir avoir un rapport de force véritable
lorsqu'ils négocient leurs conditions de travail. Évidemment,
le meilleur moyen défendu en pays démocratique
depuis toujours et admis grâce à la lutte des travailleurs, c'est
le droit de faire grève. Et, puisque nous leur avons enlevé ce droit-là, il me semble qu'il y a quelque chose
d'indécent quand en plus on édicte des lois pour leur enlever les
restants, les miettes de moyens de production qui peuvent être à leur
disposition.
Mes collègues
ont mentionné la possibilité de contestation devant les tribunaux. À notre
avis, c'est évident, cette loi va
être déclarée anticonstitutionnelle. À différentes occasions, les tribunaux se
sont déjà prononcés, car, de leur avis, si on résume
ce qui a été déjà, disons, établi par les tribunaux, c'est qu'il y a les moyens
de pression qui visent la tenue vestimentaire
en violation de la politique de l'employeur... constituent aux yeux des
tribunaux une activité syndicale légale. Et c'est protégé par la liberté
d'expression.
Alors,
j'espère que le ministre est conscient que, par sa loi, il va entraîner
des frais judiciaires aux dépens de l'État. C'est encore les
contribuables qui vont devoir payer pour les tracasseries judiciaires qui vont
être portées devant les tribunaux, alors
qu'il sait très bien... Donc, ce geste-là est vraiment un geste symbolique
qui est de nature politique, qui vise
à asseoir l'autorité de l'État dans la logique — et c'est très cohérent — la
logique néolibérale, qui est la logique du gouvernement actuel depuis des
années, de diminuer, partout où il en a l'occasion, les droits syndicaux, les
droits sociaux.
Bon, moi je
n'ai pas le goût de prolonger ce débat et surtout pas de parler des amendes tellement
je trouve grossier que l'État veuille
faire de l'argent grâce à une mesure qui va à l'encontre du principe du droit
d'association, là. Les amendes, je le rappelle, vont de 500 $ à 3 000 $ par jour par
salarié. C'est clairement abusif. Mais, on le voit, c'est toujours
abusif quand il s'agit... on se
rappellera des décisions du gouvernement Bouchard à l'encontre des infirmières à la fin
des années 90, Lucien Bouchard, un
autre premier ministre très,
très néolibéral, mais aussi du gouvernement Charest à l'encontre des étudiants à diverses occasions dans le
printemps érable.
Bon, il y avait un dernier argument. Je veux
juste défaire cet argument avant de conclure, Mme la Présidente. Il y a des gens qui ont prétendu que le port de
ces pantalons porterait à confusion... de parler des pantalons de l'armée,
là, par les policiers dans leurs moyens de pression, ça portait à confusion. Je
pense que la population... il faut respecter l'intelligence
de la population. La population n'est pas innocente. Elle sait très bien qui
sont les policiers, que ces derniers portent
un pantalon normal, un pyjama ou un pantalon de clown, il n'y a aucune
différence, parce qu'en fait cet argument-là n'est pas basé sur aucun fait. Le service à la population n'a jamais été
affecté parce qu'un policier n'avait pas son pantalon habituel.
Alors, pour
conclure, Mme la Présidente, Québec solidaire, comme je l'ai dit au départ,
nous allons voter contre ce projet de loi parce que nous sommes encore
une fois présents pour tout ce qui touche la défense des droits des travailleurs aux droits
syndicaux, aux droits fondamentaux. Donc, c'est par pure cohérence avec notre
solidarité avec les travailleurs et les travailleuses que nous allons
voter contre le projet de loi. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, M. le
député de Mercier. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vous demande si le projet de loi n° 133, Loi obligeant le port de l'uniforme par
les policiers et les constables spéciaux dans l'exercice
de leurs fonctions et sur l'exclusivité de fonction des
policiers occupant un poste d'encadrement, est adopté? M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Tanguay :
Oui, Mme la Présidente...
• (12 heures) •
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Un instant.
Vote reporté
M.
Tanguay : Je vous demanderais un vote par appel nominal et,
conformément à l'article 223 du
règlement, de reporter ledit vote à la période des affaires courantes de
jeudi 19 octobre 2017.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, c'est très bien. Je vous remercie,
M. le leader adjoint. Alors, ce vote est reporté à demain, jeudi 19 octobre,
après la période des affaires courantes.
Alors,
pour ce qui est de la suite de nos travaux, je vais céder la parole à M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay :
Oui, merci. Je vous demanderais, Mme la Présidente, de suspendre jusqu'à 15
heures, afin de permettre le débat sur les affaires inscrites par les députés
de l'opposition.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, c'est très bien. Alors, je
suspends nos travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à
12 h 1)
(Reprise à 15 h 1)
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, veuillez vous asseoir. On vous souhaite un bon après-midi.
Affaires inscrites par les députés de l'opposition
Motion proposant que l'Assemblée mandate le Vérificateur
général de faire une
vérification de l'optimisation des ressources de l'entente de principe entre la
Fédération des médecins omnipraticiens et le Conseil du trésor sur le
renouvellement de l'accord-cadre régissant leurs conditions de travail
Aux
affaires inscrites par les députés de
l'opposition, parce que
c'est là que nous en sommes, à l'article 92 du feuilleton, c'est Mme la
députée de Taillon qui va présenter... bien, qui présente la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale donne le mandat au Vérificateur général du Québec de
faire une vérification de l'optimisation des
ressources de la plus récente entente de principe entre la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec et
le Conseil du trésor au sujet du renouvellement de l'accord-cadre régissant les
conditions de travail des médecins omnipraticiens;
«Que
le Vérificateur général fasse tout en son pouvoir pour remettre son rapport à
l'Assemblée d'ici le 6 février 2018.»
La
répartition du temps, vous le savez, mais pour ceux qui nous écoutent, je suis
obligé de l'indiquer, c'est environ... 10 minutes, bien sûr, sont
réservées pour la réplique; 50 minutes sont allouées au groupe
parlementaire formant le gouvernement; 28 min 30 s sont allouées au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle; même chose,
21 min 30 s sont
allouées au deuxième groupe de
l'opposition; et 10 minutes sont
allouées aux députés indépendants s'ils décident de l'utiliser, en indiquant qu'il
n'y a pas plus que six minutes qui sont réservées aux trois députés de Québec
solidaire. Dans le cadre de ce débat,
le temps non utilisé par les députés indépendants peut être utilisé par les
groupes parlementaires autres. Enfin, je rappelle aux députés
indépendants qui souhaitent intervenir au cours du débat qu'ils ont
10 minutes à partir de maintenant pour en aviser les gens de la table.
Je
cède maintenant la parole à Mme la députée de Taillon pour qu'elle introduise
son débat. Mme la députée de Taillon, à vous la parole.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, dans la motion que
j'ai déposée, il y a deux éléments : d'abord, le premier élément qui vise à ce que nous connaissions, que les
Québécois connaissent l'entente qui a été signée entre la Fédération des médecins omnipraticiens du
Québec, la FMOQ, et le Conseil du trésor; deuxième volet, pourquoi on demande à la Vérificatrice générale de se
pencher sur cette analyse et sur cette entente et de nous faire rapport, dans
la mesure du possible, pour le 6 février 2018.
Alors,
d'abord, pourquoi les Québécois veulent savoir? Écoutez, il y a eu une entente
qui a été faite le 25 août, et
il y a eu des consultations qui ont été faites auprès des médecins, et en
octobre on nous annonce : L'entente est acceptée, une entente à laquelle ont participé 60 % des
membres de la FMOQ, donc les médecins, les médecins de famille, et elle a
été acceptée à 96 %. Donc, eux ont eu
accès au moins à une partie du contenu. Ce qu'on nous dit, c'est que même eux
n'ont pas eu accès à l'ensemble du contenu,
mais ils sont d'accord à 96 %. Donc, déjà, il doit y avoir quelque chose
de favorable pour eux.
Nous, on est
ici pour représenter la population et s'assurer qu'il y a quelque chose de
favorable pour la population. Et la
population, depuis 15 ans, elle a vu énormément de sommes d'argent dédiées
à l'organisation des soins médicaux, avec
les GMF, avec les supercliniques, avec des augmentations très significatives
dans les enveloppes aux médecins, et malheureusement
le retour n'est pas là, c'est-à-dire qu'on n'a pas les mêmes choses, on n'a pas
l'accès, on n'a pas l'accès aux services.
Alors, c'est
une entente sur huit ans, entre le 1er avril 2015 et le
31 mars 2023. Donc, non seulement le gouvernement ne veut pas nous donner le contenu, mais il nous lie pour
une période de huit ans. Huit ans, ça, ça veut dire que le gouvernement dépasse la durée de son mandat, dépasse même le
prochain mandat et, de lui-même, décide pour deux, trois mandats d'avance comment
il va gérer les sommes d'argent, mais il n'est pas prêt à en parler avec les Québécois.
Il n'est pas prêt à le faire.
Alors, on
sait qu'il y a des sommes énormes, 1 milliard de dollars environ, c'est ce qu'on essaie de déduire, et, dans ça, il
y a des arrérages et il y a
des forfaitaires. Des forfaitaires, c'est un peu comme de l'argent qui n'est
pas relié à quelque chose, et là on sait que ça va représenter quelque
chose comme 40 000 $ sur deux ans pour les médecins.
L'argument qui a prévalu, c'est l'équité,
l'équité avec les autres provinces, l'équité avec, par exemple, là... s'assurer qu'il y a une proportion
appropriée avec les spécialistes. Ça vient d'où, l'équité? Ça se mesure
comment, l'équité? Est-ce que ça se
mesure juste sur la rémunération ou si ça ne se mesure pas aussi sur l'accès aux
services, sur les soins? Si on veut
comparer l'équité du Québec avec celle de l'Ontario, bien, parlons-en, de
cette équité-là. Si on veut avoir le même
montant d'argent aux médecins de
famille au Québec
qu'en Ontario, on va en parler, mais on va parler avec les
mêmes paramètres. Comment ça se fait qu'en Ontario il y a seulement
8 % des Québécois qui ont... des Ontariens qui n'ont pas de médecin
de famille puis qu'au Québec on est à 23 %, malgré toutes les mesures que
le ministre a faites? 23 % au Québec,
en Montérégie, 32 % des gens qui n'ont pas de médecin de famille, puis, sur l'île de Montréal, c'est 40 %. Alors là, elle est où, l'équité, elle est où, l'équité? Comment on a le
retour sur ce qu'on a donné? Alors, ça nous prend un retour comparable sur l'investissement. Les heures d'attente à l'urgence ne sont pas les mêmes entre l'Ontario
et le Québec, et on a vraiment des sommes énormes qui y sont consacrées.
Alors, juste
pour vous dire à quoi ça correspond, quand on parle d'une entente de 1 milliard de dollars, là, 1 milliard
de dollars, ça, c'est l'augmentation, là, hein, on ne parle pas de la rémunération, on est à 7,3 milliards
de dollars, mais, 1 milliard pour les omnipraticiens dans cette entente de
huit ans, eh bien, à l'heure actuelle, le Québec dépense autant pour le salaire des médecins en une semaine que
pour le ministère de l'Environnement en une année, soit environ 150 millions de dollars. Et le 1 milliard
de dollars dont on parle, bien, c'est
comme si le gouvernement refusait de détailler les dépenses du ministère
de la Justice et du ministère des Ressources naturelles, parce que ça aussi, ça fait 1 milliard de dollars. Puis on dit :
Regardez, non, ces deux ministères-là, finalement on va garder ça entre nous
autres, parce qu'on est sûrs qu'on est
équitables avec les autres provinces, avec... Donc, on n'en parle pas, on ne le
dévoile pas. Pourquoi c'est complètement
insensé quand on parle du ministère des Ressources naturelles, du ministère de
la Justice, mais que c'est comme ça
que le gouvernement actuel le veut pour l'entente entre les médecins de famille
et le Conseil du trésor? Alors, ça,
c'est vraiment quelque chose qui est majeur, on parle de sommes importantes, et
il faut avoir plus d'information à ce niveau-là.
Pourquoi la
Vérificatrice générale? Bien, la Vérificatrice générale, c'est grâce à elle
qu'en 2015-2016 on a eu l'heure juste
sur l'entente qui avait été signée antérieurement, mais resignée, parce qu'on
se rappelle que le ministre de la Santé, dès son élection, en 2014, a refait une entente avec des étalements,
mais que ça aussi, ça avait été gardé secret. Alors, la Vérificatrice générale, en 2015-2016, elle a
vraiment sonné l'alarme en disant : Attention! Il y a deux conditions, il
faut revoir le mode de gestion des
enveloppes budgétaires globales afin de mieux assurer les responsabilités qui
découlent du travail des médecins,
qui sont relatives à la rémunération des médecins, et permettre une gestion
plus économique et plus transparente
de celle-ci. Ça, c'est la recommandation de la Vérificatrice générale. Elle
veut une gestion plus économique et transparente. Or, là, on croise les
doigts, on se dit : On espère que ça va marcher.
• (15 h 10) •
Deuxièmement,
disposer d'outils nécessaires. M. le Président, dans l'entente une des petites
choses qu'on a sues, c'est que l'ICIS, l'Institut canadien de
l'information en santé, ferait une évaluation pour vérifier l'équité. Déjà, là,
ça, je pense avoir démontré que, l'équité,
on n'est pas sûrs que c'est un paramètre qui vaut la peine d'être maintenu. Sur
l'exode des médecins, on n'y croit
pas, vraiment les médecins, au Québec, sont bien traités, ils ont des avantages
et ils veulent rester au Québec. Mais donc l'enquête ou l'évaluation de l'ICIS,
un institut qui va dire qu'est-ce qui est vraiment égal avec l'Ontario, mettons que le gouvernement décide
d'aller là, bien, quand on regarde le rapport
de la Vérificatrice générale, M. le Président, de 2015-2016, c'était déjà prévu, cette évaluation, depuis 2011, puis
ça n'a pas été fait, ça n'a pas été fait,
l'évaluation. Donc, on avait l'obligation, avant de
réaccorder les étalements qui ont été convenus par le ministre de la Santé, de revérifier si on
avait le potentiel pour le faire, puis, en 2011, ça n'a pas été fait, puis ça
n'a pas été fait jusqu'à
maintenant, jusqu'en 2018. Écoutez, ça n'a pas beaucoup de bon sens.
Donc,
deux éléments : donc, d'abord, revoir le mode de gestion des enveloppes
budgétaires puis, deuxièmement, avoir les bons outils nécessaires pour l'évaluation.
Il reste deux
mécanismes de surveillance pour la gestion que le gouvernement se donne, parce qu'en
particulier en santé le ministre a
vraiment évacué tous les autres mécanismes. Il reste la Protectrice du citoyen puis
la Vérificatrice générale. Alors, la
Protectrice du citoyen, elle a eu un rapport, qu'elle a déposé il y a trois
semaines, où elle déplore la diminution
des soins et services aux patients, en particulier ceux qui sont en perte
d'autonomie, mais elle dit aussi que les
suivis n'ont pas été faits. Les suivis n'ont pas été faits, les suivis qu'elle
avait demandés en santé mentale, en accessibilité, en continuité des
soins.
Donc, le
retour sur l'investissement pour les Québécois, il n'est pas là. L'accès n'est
pas là, et ce gouvernement ne se sent
pas imputable de donner suite aux demandes de la Protectrice du citoyen et de
donner suite aux demandes de la Vérificatrice
générale. Alors, la Vérificatrice générale, elle a demandé qu'il y ait de la
transparence par rapport aux ententes, et
on n'a qu'elle qui a finalement réussi à avoir accès à des données qui nous ont
permis d'analyser l'ampleur de l'étalement qui était prévu. Et actuellement, avec les nouvelles sommes qui sont
consenties, qui ne sont même pas connues, on ne peut même pas mesurer
cet impact-là.
Donc, il est
certain que la Vérificatrice générale doit se pencher là-dessus, elle doit être
celle qui va scruter l'entente. Et on
ne comprend toujours pas pourquoi on est obligés d'aller à cette consultation
ultime, qui est celle de la Vérificatrice générale, alors que, si les gens du gouvernement sont si fiers de leur
entente, ils devraient également être empressés de la partager avec l'ensemble de la population,
d'annoncer les bonnes nouvelles, l'amélioration de l'accès que cette entente
comporte pour l'ensemble des Québécois.
Alors, je
conclus avec l'affirmation de la Vérificatrice générale. Elle dit :
Advenant que l'enjeu de l'ICIS soit abordé par les fédérations médicales, non seulement les résultats de l'ICIS
doivent être connus, mais l'étalement, les différents acteurs d'ajustement, la charge de travail, le
coût de la vie doivent être pris en considération. Ça veut dire ne pas
seulement dire qu'on va donner la
même chose, mais il y a l'ensemble des paramètres, tantôt je parlais du temps
d'attente, est-ce que ces paramètres-là sont égaux? Est-ce qu'ils sont bien
rencontrés? Puis est-ce qu'on a une équité à l'endroit... Parce que moi, l'équité, je la veux bien au niveau des
médecins, mais je la veux surtout au niveau de l'accès aux soins pour les
Québécois.
Et,
prioritairement, ce qu'elle ajoute, la Vérificatrice générale, en plus des
facteurs d'ajustement de la charge de travail,
est-ce qu'on a la même charge de travail entre les médecins du Québec,
l'Ontario, les autres provinces, le coût de la vie qui est définitivement plus bas au Québec, elle dit :
Prioritairement, il faut tenir compte de la capacité de payer du gouvernement. Et, jusqu'à maintenant, le
gouvernement a récupéré sa capacité de payer quand le président du Conseil
du trésor a dit : On a récupéré les
marges de manoeuvre. Mais il les a récupérées de quelle façon, M. le Président?
Il les a récupérées en enlevant, en
enlevant du soutien à domicile, en coupant un demi-million d'heures de soutien
à domicile aux personnes âgées.
C'est ça, se
donner de la marge de manoeuvre, enlever aux plus vulnérables, aux gens qui ne
sont pas capables de descendre dans
la rue pour protester, enlever des heures, contraindre du travail beaucoup plus
difficile pour les préposés, les
infirmières, créer vraiment un épuisement professionnel de tout le réseau de la
santé? C'est ça, c'est comme ça que le gouvernement
s'est donné de la marge de manoeuvre, pour prétendre améliorer la santé et ne
même pas redonner ce qui revient à la
population, mais vraiment concentrer cette marge de manoeuvre qu'il a récupérée
monétairement pour la donner au niveau des médecins.
La Fédération
des médecins omnipraticiens, elle joue son rôle, elle fait ce qu'elle a à
faire. Sa mission, à la FMOQ, je vais
vous la lire, c'est «de veiller aux intérêts professionnels et scientifiques
[de ses membres]». Elle le fait. Maintenant, c'est le gouvernement qui a à veiller à l'intérêt de la population du
Québec, et c'est ça qu'on ne reconnaît pas actuellement, qu'on ne retrouve pas et qui nous permet d'être
très, très en questionnement, puisque le gouvernement refuse de rendre publique cette entente
qui nous permettrait de voir juste. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Bien, je vous remercie. Et, avant de donner la parole au prochain intervenant, je vous informe, puisqu'on a l'information, que les députés indépendants
ont décidé de ne pas utiliser leur droit de parole. Donc, avec la redistribution du temps, pour vous,
oui, le gouvernement, ça vous donne 2 min 30 s de plus;
l'opposition officielle, 2 minutes, donc 30 minutes au total;
et le deuxième groupe parlementaire, 22 min 30 s.
M. le président du Conseil du trésor, à vous la
parole.
M. Pierre Arcand
M. Arcand : Merci
beaucoup, M. le Président. J'ai l'occasion de pouvoir répondre aujourd'hui aux affaires inscrites par
les députés de l'opposition sur cette dernière entente qui a eu lieu entre la Fédération des médecins omnipraticiens
du Québec et le Conseil du trésor.
D'entrée de
jeu, évidemment, je ne ferai pas un débat avec la collègue sur des questions
nécessairement de santé, au sens
technique du terme, parce qu'évidemment c'est le travail du ministre de la
Santé de pouvoir véritablement faire ce
travail-là et de pouvoir débattre de ces enjeux-là avec notre collègue. Mon
rôle aujourd'hui est essentiellement de vous expliquer qu'est-ce qui s'est passé depuis les dernières semaines, et en
particulier vous parler justement de cette entente et de la ratification qui a eu lieu à la fin du
mois d'août et qui a été entérinée d'ailleurs par la Fédération des médecins
omnipraticiens du Québec.
Il y a une
chose depuis le début qui doit être dite, parce que c'est un peu, ce que je
dirais, l'éléphant dans la pièce, c'est
la volonté des partis de l'opposition de vouloir toujours prétendre,
évidemment, que, parce que nous avons comme premier ministre un médecin, que parce que nous avons comme secrétaire
général un médecin et parce que
nous avons un médecin
comme ministre de la Santé, évidemment le gouvernement est tout ouïe, si on veut, aux demandes des
médecins et que nous voulons traiter ces médecins d'une façon tout à fait privilégiée
par rapport à d'autres. Alors, aujourd'hui, je vais démontrer de façon très claire que les médecins
et... l'entente qui lie la Fédération des médecins omnipraticiens avec le
gouvernement est une entente réaliste et qui
s'inscrit tout à fait dans ce que le gouvernement... dans un cadre
gouvernemental qui a été très bien défini.
La première chose que j'aimerais dire à ce
stade-ci, c'est de rappeler, d'abord et avant tout, que du côté... D'abord, on
va commencer par une loi canadienne, parce que c'est important de le dire. Il y
a, à l'intérieur d'une loi canadienne, une
demande qui est toujours faite et qui existe toujours à l'effet que, par
rapport aux provinces, de façon générale,
il faut que le régime de traitement, et en particulier des médecins, soit
concurrentiel pour ne pas qu'il y ait de différence. C'est dans les
grands principes, si on veut, de la loi canadienne.
Or, ce que
nous avons constaté, c'est que, du côté des médecins omnipraticiens, de façon
générale, il y avait avec eux une
différence, selon les dernières études de l'ICIS justement, il y avait une
différence avec les médecins de l'Ontario, puis là à peu près 8 %.
On ne s'embarquera pas, là, dans des discussions interminables sur la création
de richesse en Ontario versus celle du
Québec. Disons qu'il y a une différence qui est notable quand même, mais, quand
on regarde la création de richesse,
probablement que cette différence-là est même moindre, si on veut évidemment
être honnête jusqu'au bout dans cet élément-là.
• (15 h 20) •
Maintenant,
nous, ce que nous avons voulu faire... N'oublions pas une chose, pendant des
années, non seulement notre
gouvernement, mais également le gouvernement qui nous a suivis a travaillé,
évidemment, dans une atmosphère qui était, sur le plan budgétaire, on se
rappellera, particulièrement difficile. On avait eu une crise en 2008, une
crise économique au Québec. C'était
important de s'assurer, là, que les augmentations de salaire des médecins
soient justes, mais il y a évidemment
eu au fil des années des étalements, si on veut, des revenus des médecins, et,
année après année, bien, il fallait
corriger ces étalements-là, qui
étaient importants. Et donc, aujourd'hui, ce dont on parle,
c'est une entente qui, à notre avis en tout cas, est une entente qui est
la plus juste possible dans les circonstances.
Et je peux
vous le dire d'entrée de jeu que l'entente avec la Fédération des médecins omnipraticiens, et
l'entente future avec les médecins
spécialistes, sera bien sûr rendue publique le plus rapidement possible, dès la
conclusion de ces deux ententes-là.
Alors, ça, c'est très clair et c'est convenu de tous. Les gens pourront avoir,
à ce moment-là, tous les détails. Mais actuellement on vient de terminer
une négociation salariale et normative avec un certain nombre de médecins, il y aura des modalités qui vont suivre,
d'ailleurs, et on n'a pas terminé les négociations avec les médecins
spécialistes, alors, avant de donner
tous les détails, de A à Z, de ces ententes, laissons les négociateurs faire
leur travail et s'assurer justement qu'on puisse terminer ces ententes-là. Et,
à ce moment-là, vous avez ma parole, les ententes seront connues de A à
Z à ce niveau-là.
C'est, dans
ses grandes lignes, l'entente que nous avons, une entente de huit ans. C'est
une entente qui, pour nous, est importante,
parce qu'elle respecte justement le cadre salarial du gouvernement. L'entente
avec les omnipraticiens, quand on regarde les paramètres financiers...
Puis je n'ai pas l'intention aujourd'hui de vous inonder de chiffres qui vont faire en sorte que les gens auront
certainement, à un moment donné, de la difficulté à comprendre, si on met trop
de chiffres, mais je vais vous donner ce qui
nous apparaît être les chiffres principaux. Il y a deux chiffres importants
dans ça. Le premier, c'est de dire
que, sur un horizon de huit ans, c'est 1,8 % par année, pendant huit ans,
qui est l'augmentation qui est
consentie aux médecins omnipraticiens, et ce 1,8 % inclut tout le
rattrapage des années passées. Donc, quand on regarde l'argent neuf qui est investi, c'est très peu d'argent qui a été
consenti, d'une part, aux médecins, et le 1,8 % dont on parle est tout à fait conséquent avec les
ententes qui ont été négociées par le Front commun au cours de la dernière
année, entre autres. Donc, le Front commun,
la moyenne des salaires était autour de 1,75 %. Les médecins sont autour
de 1,8 %. Ça, c'était le premier objectif que nous avions.
Le deuxième
objectif que nous avions également et qui, pour moi, était aussi important,
c'est qu'on avait assisté au cours
des dernières années à une certaine croissance, si on veut, du poids salarial
des médecins dans le budget total du ministère
de la Santé. Or, l'objectif que nous avions est de limiter à 20 % le
montant total des salaires de médecin dans le budget comme tel du ministère de la Santé, et nous y sommes parvenus.
Et donc la croissance des coûts du réseau de la santé, certainement avec l'évolution de la pratique, est certainement en
bien meilleur contrôle qu'elle ne l'a jamais été avec cette entente.
Il y a
évidemment, dans les demandes que nous ont faites les médecins omnipraticiens,
beaucoup de choses. On nous a parlé
du cadre financier, on nous a parlé des engagements antérieurs qui ont été
demandés par plusieurs ministres des
Finances, de la Santé et tous les gouvernements qui se sont succédé au fil des
années. Et il y a aussi des discussions à avoir entre le ministère de la Santé et la fédération des omnipraticiens
justement pour pouvoir définir un certain nombre de choses. Il faut
donc, à l'intérieur de l'enveloppe budgétaire... Parce que ce que le Conseil du
trésor a fait, c'est de définir une
enveloppe budgétaire, mais évidemment le Conseil du trésor n'est pas le
spécialiste des questions de santé. Là,
une fois que l'enveloppe budgétaire a été transmise, une fois que l'entente a
été ratifiée, bien là, il y aura une négociation entre le ministère de la Santé, la fédération des omnipraticiens pour
pouvoir en discuter. De quoi? Bien, il y a des médecins qui trouvent qu'il faut mettre plus de médecins,
par exemple, au niveau des CHSLD. Il y en a qui disent : Bien, il
faudrait... il manque de médecins pour s'occuper des plus vulnérables, par exemple. Il faudrait avoir des mesures incitatives pour les médecins qui vont pouvoir travailler auprès des
gens plus démunis dans la société. Il
y a donc certains amendements pour certains types de travail qui
devraient être faits par, justement, les médecins. Ça, ce n'est pas le rôle du
Conseil du trésor, c'est le rôle du
ministère de la Santé, qui va devoir définir. Mais, nous, ce qui est important
dans ça, c'est de nous assurer que
c'est à l'intérieur de l'enveloppe qui a été négociée au cours des dernières
semaines avec la fédération des omnipraticiens.
Évidemment, donc, dans ce contexte, la
demande, aujourd'hui, des affaires inscrites par les députés de l'opposition,
qui demandent une vérification de
l'optimisation des ressources, nous apparaît, à ce stade-ci, très prématurée.
Parce qu'on s'aperçoit que les
discussions sur le cadre de travail, sur les façons de faire entre le ministère
de la Santé et les omnipraticiens ne sont pas terminées et vont devoir
avoir lieu.
Donc,
nous, évidemment, ce que nous avons fait, c'est un accord qui régit
essentiellement les conditions de travail des médecins. Alors, pour nous, il était donc particulièrement
important, d'une part, de s'assurer de cela, et, deuxièmement, ce qu'il est important aussi de dire — et ça, c'était dans des rapports, entre
autres, de la Vérificatrice générale — c'est qu'il faut que la Régie de l'assurance maladie aussi travaille à exercer
toujours, bien sûr, une meilleure vigie, si on veut, un meilleur travail auprès, évidemment, du corps
de médecins et s'assurer justement que nous avons fait en sorte que, sur
le plan de la santé, il y ait véritablement des améliorations importantes.
Et,
vous savez, on peut bien dire que le ministre de la Santé a un caractère
particulier et qu'il est spécial, mais je peux vous dire une chose : On voit de plus en plus les résultats
qui sont devant nous. Quand je regarde les résultats, il y a quand même des
réalisations extrêmement importantes qui ont été faites et qui font en sorte
que, depuis les dernières années, les
améliorations ont été particulièrement importantes. Je n'ai qu'à penser aux
800 000 personnes de plus qui ont maintenant accès à un
médecin de famille, je parle de l'ouverture de 19 supercliniques, je
parle, entre autres, de notre engagement de
création de GMF, par exemple, de groupes de médecine familiale. On avait parlé
de 300 qui étaient pour être créés,
il y en a maintenant 310. On parle de l'entente que nous avons eue avec
l'industrie du médicament générique, qui
va nous permettre, sur cinq ans, d'économiser 1,5 milliard de dollars.
Nous avons investi 65 millions pour embaucher 1 300 personnes de plus pour travailler
dans nos CHSLD. Donc, on a embauché des infirmières, des infirmiers, des
préposés aux bénéficiaires. On a mis
en place également des systèmes de rendez-vous. Et je tiens encore une fois à
rappeler aussi à la population que nous avons, bien sûr, aboli les frais
accessoires. Et il y a maintenant une abolition également de la supertaxe de la santé. Alors, quand on regarde le
travail qui a été fait, on s'aperçoit qu'il y a quand même des services
importants, des améliorations importantes qu'il a pu y avoir dans le système de
santé au Québec.
Et,
encore une fois, j'aimerais vous dire que, dans cette entente que nous avons
avec les médecins, non seulement ça
respecte le cadre salarial, mais, si vous me permettez, sur le plan de la
caisse comme telle, du cash-flow, si vous me permettez l'expression, bien, on ne consentira aucune nouvelle somme
avant le 1er avril 2017 et évidemment sous réserve de résultats futurs d'une étude de comparaison de
la rémunération des médecins omnipraticiens québécois avec ceux de
l'Ontario. Et donc l'Institut canadien d'information sur la santé va donc
travailler à la réalisation de cette étude.
• (15 h 30) •
Donc,
les médecins sont bien rémunérés au Québec. Les médecins ont une rémunération
qui est compétitive par rapport à ce
qui se fait avec l'Ontario, mais ce n'est pas une rémunération qui est
excessive. Être bien rémunéré, c'est une chose, mais être rémunéré de
façon excessive, c'est autre chose. Les gens, parfois... Vous savez, sur les
questions de rémunération, il y a souvent des débats très importants. Est-ce
qu'un ingénieur devrait être payé plus ou moins? Moi, vous savez, j'ai été responsable du ministère de l'Énergie, évidemment, et il y a des discussions sur les différentes formes d'ingénieur, ceux qui travaillent à Hydro-Québec sont-ils payés plus que d'autres, et ainsi de suite, il y a
toutes sortes de discussions qui existent dans ce domaine. Mais une chose est
certaine, c'est qu'un médecin, qui très souvent doit être en disponibilité
sur une base régulière, qui a fait des études pendant plusieurs années pour
avoir cette fonction-là, bien, certainement mérite un salaire qui est en ligne, évidemment,
avec ce qui se fait ailleurs. Tout le
monde sait, en plus, que,
quand on regarde les coûts de la santé par rapport à ce qui se fait ailleurs,
on est certainement compétitifs. Quand on regarde
les coûts de la santé par rapport à ce qui se fait aux États-Unis,
nos coûts de santé par citoyen sont bien moindres. Donc, il
y a toutes sortes de chiffres qu'on
peut mettre ici sur la place publique, mais je pense qu'on a visé juste dans
l'entente que nous avons actuellement.
Il y a
une chose aussi qui a été la norme depuis quelque temps, par exemple,
on parle beaucoup de vérification, de vérificateurs, de vérification d'optimisation. Dans mon ancienne fonction, on a
parlé de vérification d'optimisation à Hydro-Québec. Je pense que les
gens n'ont pas toujours une idée de ce que ça implique, une vérification d'optimisation. Ça fait maintenant, je pense, près de deux ans
qu'il y a... le Vérificateur général est à Hydro-Québec. Il est obligé d'embaucher plus de monde, il est obligé de passer
beaucoup de temps pour, d'une part, comprendre comment
fonctionne une entreprise comme Hydro-Québec. On ne dit pas que c'est
mauvais, mais il faut juste que... Les gens parlent de ça comme si, écoutez, le gouvernement a juste à faire une vérification d'optimisation. Il y a des coûts, ça implique
des coûts. Ça implique évidemment
un travail extrêmement important, et il faut évidemment
qu'on ait, à ce moment-là, toutes les données.
Alors,
nous, ce qu'on dit aujourd'hui, c'est que cette demande-là qui est faite par l'opposition nous apparaît, en ce sens-là,
extrêmement prématurée, prématurée parce qu'il y a trop de choses encore en suspens.
Le cadre salarial est réglé, mais
l'assignation aux tâches ne l'est pas encore pour les médecins omnipraticiens.
Et tout le monde sait que c'est une pratique
qui est toujours en évolution. Les besoins sont différents, les... Si on
regarde la situation qui existait il y a 10 ans, dans le domaine de la santé, et la situation qui
existe aujourd'hui, on voit jusqu'à quel point il y a des modifications qui
sont très importantes. Moi, je demeure dans
un comté qui est le comté de Mont-Royal, qui contient un paquet de gens qui sont, par exemple, dans le quartier
Côte-des-Neiges et qui ont des besoins particuliers, on a des groupes,
maintenant, qui viennent nous aider,
La Maison bleue et d'autres groupes, qui viennent travailler. Il y a des
médecins maintenant qu'une grande
partie de leur clientèle, ce sont des réfugiés, ce sont des gens qui sont venus
au cours des derniers temps, alors ça change
considérablement la pratique. Dans mon comté, j'ai l'Hôpital général juif, j'ai
l'Hôpital Sainte-Justine, j'ai des hôpitaux où la pratique a changé de
façon considérable. Et donc il faut bien comprendre, entre autres, qu'il va
falloir s'ajuster, et ces négociations-là
entre le ministère de la Santé et les omnipraticiens vont devenir très
importantes. Puis il y aura aussi,
éventuellement... Lorsque nous aurons une entente avec les médecins
spécialistes, il y aura également, en ce sens-là, des discussions qui
seront très importantes.
Du côté des médecins spécialistes,
vous comprenez également que, puisque nous sommes en négociation... Il y a
certains enjeux communs entre les médecins omnipraticiens et les médecins
spécialistes. Alors, de mettre à ce stade-ci, au moment où on est encore en négociation, sur la table tous les détails et
toutes les données de l'entente que nous avons avec les médecins omnipraticiens... Je pense qu'il est préférable
d'attendre que toutes ces négociations-là soient terminées. Et il est
clair que nous allons rendre publiques ces négociations.
Pourquoi on l'a fait pour huit ans? Pourquoi on a...
Je pense qu'on a besoin de stabilité à l'intérieur du réseau de la santé. Et, pour nous, je pense qu'une des victoires qui nous apparaissaient importantes,
dans cette entente que nous avons réalisée,
c'est qu'à toutes fins pratiques, le rattrapage qui était demandé, les étalements
sont réduits, en fait, l'étalement va
être de neuf ans, au lieu d'avoir été... fait de bien des façons par le passé.
Donc, lorsqu'on sera rendu à terme, il n'y aura pas beaucoup
d'arrérages. Ça, c'est un élément aussi très important.
Il y a
une autre chose que j'aimerais souligner parce que ça a été mentionné aussi à
travers les informations, on a dit :
Bien, les médecins retraités vont recevoir, là, des chèques de
40 000 $, qui vont être versés dans cette entente, parce que, ceux qui vont être retraités, il y aura
du rattrapage. Alors, on a parlé d'un chiffre de 40 000 $. En fait,
ce dont on parle, c'est
7 000 $ par année, ce n'est pas 40 000 $. C'est
7 000 $ par année pour deux ans, donc 14 000 $, ce n'est
pas tout à fait la
même chose que 40 000 $. Mais c'étaient des sommes qui étaient dues,
c'étaient des sommes qui faisaient partie, entre autres, du rattrapage,
qui, pour nous, était un élément... sur lequel les précédents gouvernements
s'étaient tous, d'ailleurs, engagés dans ce domaine.
Il y a un autre
élément sur lequel j'aimerais revenir, qui, pour moi, est aussi important, ce
sont les nouvelles dispositions qui sont là pour réduire la croissance des
coûts, qui découle toujours de l'augmentation annuelle des effectifs médicaux. On a plus de médecins, ça coûte toujours
plus cher, et évidemment il est toujours impératif de toujours mieux contrôler les coûts de la santé. Et donc il y a toujours
eu un facteur de croissance qui était établi de façon générale, et, au niveau des effectifs, évidemment, le facteur de
croissance est fixé à 2 % annuellement au lieu de 2,5 %. Ainsi donc,
les mécanismes sont en place pour nous assurer, justement,
qu'il y ait un coût qui soit beaucoup plus contrôlé au niveau
de la santé dans le futur.
Alors,
pour toutes ces raisons, je peux simplement vous dire que nous sommes très
heureux de cette entente, je pense
que c'est une entente... Vous savez, les meilleures ententes, c'est des
ententes dans lesquelles chacun y trouve son compte. Les médecins ont dans cette entente une assurance pour les
prochaines années; je dirais, à l'intérieur des discussions qu'ils
auront avec le ministère de la Santé, une certaine, aussi, reconnaissance de
leur travail. On le sait, qu'entre les médecins
omnipraticiens et les médecins spécialistes il y a toujours eu, je dirais,
certains enjeux de reconnaissance qui étaient
particulièrement importants, on a voulu travailler à cela. Et donc il faut dire
que cette entente-là, en ce sens-là, réussit en tout cas à améliorer
beaucoup de choses pour les médecins omnipraticiens et dans le travail qui est
fait.
Est-ce
que cette entente va régler tous les problèmes en santé? Évidemment que non. On
le sait, les enjeux de la santé sont
des enjeux importants. On a une population qui est vieillissante. On a une
nouvelle technologie de plus en plus grande
dans le domaine de la santé; ça implique parfois des économies, mais des fois
ça implique aussi des coûts. Il faut donc être très à l'affût.
On
me racontait, encore une fois, qu'en 1994, au Québec, c'était 33 %, le
budget de la santé, dans le budget total du gouvernement du Québec. Aujourd'hui, c'est 50 %, donc on voit...
parce qu'on a de plus en plus de demandes en ce sens-là.
Alors,
on travaille dans la direction... qui, je pense, est extrêmement positive. Les
médecins omnipraticiens, la fédération a été raisonnable dans ses
demandes. Nous avons travaillé à respecter le cadre qui avait été négocié par
le front commun syndical lors des dernières
négociations. Et, comprenons-nous bien, le gouvernement, évidemment, a tout
intérêt à avoir... Lorsqu'on a des médecins,
lorsqu'on a des professionnels du gouvernement, lorsqu'on a des ingénieurs,
lorsqu'on a des employés dans nos services publics, les fonctionnaires, je pense
que, le mot clé qu'il faut employer, lorsqu'on
négocie avec les gens qui font partie justement de tous ces groupes, bien, ça prend de la cohérence, il faut
avoir de la cohérence. Et moi, M. le Président, je crois sincèrement que nous avons établi un plan cohérent avec la
Fédération des médecins omnipraticiens. Et, pour toutes ces raisons, je pense
qu'il est prématuré, à ce stade-ci, de demander une vérification, tel que le demande l'opposition,
et c'est pour cette raison, M. le Président, que nous allons nous y opposer.
Merci infiniment.
• (15 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, monsieur...
Merci, M. le président du Conseil du trésor, de votre intervention. Et, pour la
poursuite du débat sur cette même motion, je cède maintenant la parole à M. le
député de Lévis pour son intervention. À vous, M. le député.
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. Le président du Conseil du trésor, qui vient de
nous expliquer que c'est une bonne
entente, que tout a été fait de façon parfaite, qu'il en est fier, bien, s'il
en est fier à ce point-ci, la demande exprimée
aujourd'hui ne devrait pas inquiéter personne, j'y reviendrai; le président du
Conseil du trésor qui nous dit : Je vais évacuer les questions de
santé comme telles et je vais aborder l'entente, et pourtant, bien, c'est
intimement lié. D'ailleurs, ne vient-il pas
lui-même de parler du thème de santé et de sa vision d'un système qui irait
mieux, selon sa vision? Une réalité
terrain, là, M. le Président... Puis, oui, c'est intimement lié. Cette
entente-là dont on parle, avec la Fédération des médecins
omnipraticiens, c'est intimement lié également avec l'état du réseau de la
santé.
Le ministre
nous dit : 800 000 Québécois et Québécoises ont maintenant un médecin
de famille. Il y en a 1,8 million qui n'en ont pas, ça doit aussi compter dans
la balance. Et ceux qui en ont un peuvent-ils le voir au moment où ils
souhaitent le voir? Ça compte aussi dans la balance.
Ce
qui compte dans la balance également, puis je suis convaincu que le ministre,
que le président du Conseil du trésor
le sait, c'est l'histoire de ce monsieur qui m'écrit, à 73 ans, qui arrive
dans une urgence d'un hôpital reconnu, je ne le nommerai pas, 10 h 25 du matin, priorité 4, passera en
priorité 3 — pour
ceux qui connaissent un peu le domaine de la santé et ceux qui
fréquentent les urgences, ils comprennent très bien ce que je dis là — priorité
3, donc plus urgent, normalement ça va plus
vite. Arrivé à 10 h 25 le matin, à 73 ans, il m'écrit pour me
dire : J'en sors à 21 h 10. Là, je vous passe le nombre d'heures où il n'y a pas eu
d'intervention, il n'a fait qu'attendre. On dit : Ça va bien dans le
réseau de la santé, il n'y a plus d'attente dans le réseau de la santé,
il n'y a plus de délai dans le réseau de la santé, il n'y a pas de coupure dans
le réseau de la santé.
Je vais
revenir tout à l'heure sur ce que la Protectrice du citoyen nous dit sur ce
même réseau de la santé, sur le nivellement
par le bas, mais d'abord et avant tout, cette motion dont on débat aujourd'hui,
deux idées maîtresses, la députée de
l'opposition, ma collègue, en a parlé. D'abord, priorité pour connaître
l'entente, connaître l'entente, tellement important quand on parle de sommes aussi astronomiques. Parce
qu'elles sont astronomiques. Le premier ministre a déclaré solennellement, lors de son arrivée en poste, que
son gouvernement serait transparent. Bien, il y a plusieurs exemples qui prouvent le contraire. Le 6 octobre,
c'était le cas, conférence de presse un peu surréaliste dans une superclinique
alors qu'on serait obligé de changer
d'endroit, des patients qui se demandent : Que se passe-t-il là?, on
redéfinit l'environnement et le territoire pour présenter cette fameuse
entente qui est, selon l'avis du ministre, irréprochable, une entente qui est
conclue avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec et qui leur
donnera près de 1 milliard de dollars en
rémunération supplémentaire d'ici 2023. C'est ça. Les vrais chiffres, là, pour
que les gens comprennent, c'est ça, c'est 1 milliard de dollars de plus. Et qui va payer ce milliard de
dollars de plus? Ce sont les contribuables, les Québécois et les Québécoises, moi, M. le Président, vous, les
membres de cette Assemblée. Ce n'est pas important de savoir comment on
conclut, à quel résultat on arrive?
Le communiqué
de la FMOQ, le communiqué du ministre responsable du Conseil du trésor à ce
moment-là : pas de chiffre, pas
de chiffre. Encore heureux qu'on ait des journalistes tenaces qui ont tenté
d'obtenir des informations à force de
questions, de répétition pour réussir à sortir un peu de contenu, un peu de
contenu, parce que tout ça, c'était secret. On arrive à avoir certaines informations très fragmentaires. Quelques heures plus
tard, après la conférence de presse — nous
sommes toujours le 6 octobre — le
Conseil du trésor qui est obligé de rectifier certains chiffres
présentés par le ministre. Ça,
c'est de l'improvisation. On ne veut rien dire. On lâche un petit bout, on
n'est pas trop sûr de ce qu'on a lâché, on est obligé de se reprendre.
Ça, c'est de l'improvisation, ce n'est assurément pas de la transparence.
En gros, donc, et que les gens le sachent, les médecins
de famille toucheront une hausse de leur rémunération de 14,7 % d'ici 2023, en
plus de chèques non récurrents, et ça, ces chèques non récurrents là totalisent
650 millions de dollars. Les
augmentations, c'est 340 millions — on va mettre des chiffres — 14,7 %, 340 millions, accordées
surtout dans les trois premières
années, c'est-à-dire 10 % d'ici 2020. C'est de l'argent qu'ensemble,
collectivement, on sortira de nos
poches pour une entente irréprochable. Les contribuables québécois, vous allez
donner, nous allons donner, nous allons
participer à donner 1 milliard de plus aux 9 500 médecins de famille,
mais nous, comme citoyens, nous, en tant que parlementaires, législateurs qui devons — et c'est le devoir qu'on a, c'est la mission
qu'on nous confie — devons
contrôler l'action de l'Exécutif, eh
bien, on ne peut pas obtenir les détails de l'entente. Comment peut-on faire
notre travail? M. le Président, c'est déplorable.
Alors,
prenons le premier point, il est à juste titre extrêmement important :
connaître l'entente, minimalement. D'ailleurs, hier, la CAQ déposait une motion ici, en cette Chambre, pour que l'on demande au gouvernement
du Québec de dévoiler immédiatement l'entente de principe conclue avec la Fédération des médecins omnipraticiens. Tous les collègues de l'opposition étaient d'accord, le gouvernement
a dit non. Alors, si on est fier, si c'est merveilleux, si on n'a rien à cacher,
si tout est beau, si on est transparents si
le public, collectivement, les Québécois, les Québécoises paient leur système
de santé, bien, la règle de base est
de leur révéler l'entente qui a été conclue, qui a été conclue. L'ex-ministre
responsable du Conseil du trésor a
même déclaré qu'il n'a pas dévoilé les détails de l'entente parce que c'est une
convention collective. Je le rappelle
encore une fois, que les gens le sachent bien, c'est ensemble qu'on dépense ces
sommes-là, substantiellement. Normalement, nous devrions être en mesure
déjà d'avoir les détails de cette fameuse entente.
Le ministre a
pris une partie de son allocution pour revenir sur les détails santé. Les
patients, au centre de cette entente,
qu'est-ce qu'on veut améliorer? Où veut-on aller? Les patients sont les grands
oubliés de cette entente-là pour ce
qu'on en sait : pas de condition, pas de garantie pour les patients, pas
de gain exigé de productivité. Bien, je vais vous dire, moi, M. le Président, que, selon la CAQ, là,
il n'est pas question d'offrir de nouvelles augmentations aux médecins sans exiger en contrepartie — c'est ça, le processus de négociation — en contrepartie une hausse de la prise en
charge des patients orphelins, ça va
de soi. La députée de Taillon parlait de retour sur l'investissement. Parlons
de gains et de productivité, de faire en sorte que le citoyen en ait
davantage pour son argent, parce que c'est son argent. Alors, pas question s'il n'y a pas d'augmentation de la prise
en charge des patients orphelins. Pas question non plus s'il n'y a pas une amélioration des heures d'ouverture des GMF.
Ça, c'est véritablement aussi une façon d'avoir un gain de productivité permettant d'avoir l'impression que ce qui a été
négocié et signé a été fait pour le bénéfice du citoyen, de celui qui utilise
son réseau de la santé.
• (15 h 50) •
Comment le gouvernement libéral peut accorder
une hausse salariale aux médecins alors que, je le rappelle, 1,8 million de patients sont encore
orphelins, sans médecin de famille, alors qu'on se bat pour certaines régions
du Québec qui ont perdu leur médecin
de famille et qui n'en retrouvent pas? C'est un dossier actuel, ça, nous sommes
dans ce dossier. Il est urgent de
revoir à la base, M. le Président, le mode de rémunération des médecins de
famille afin de lier ce mode à davantage
de prise en charge des patients. Et la CAQ croit, et je le rappelle, qu'on doit
exiger une amélioration des heures d'ouverture
des GMF pour le bénéfice des familles, des personnes âgées, des malades
chroniques, c'est un objectif à atteindre.
C'est
une entente conclue, donc, avec les médecins. Ce n'est pas une entente pour les
patients, ce n'est pas une entente pour les contribuables, c'est une entente
qui fait abstraction des besoins, des efforts que nous devons faire pour
améliorer notre système de santé, qui depuis
déjà quelques années, M. le Président, plusieurs années même souffre de ce
qui s'y passe.
Entente
confidentielle avec peu de détails. Dans La Presse,
10 octobre dernier, le chroniqueur Alain Dubuc déplore le secret qui entoure l'entente avec la FMOQ, et
je le cite — ouvrez
les guillemets : «Elle est confidentielle, et même ses grands paramètres n'ont pas...» Je reprends, M. le
Président : «Elle est confidentielle, et même ses grands paramètres n'ont
pas été présentés dans un document écrit, ce
qui rend l'analyse difficile. [...]Le débat ne devrait pas porter sur le
combien. Le vrai enjeu, c'est de
savoir si cette entente nous en donnera pour notre argent — c'est une notion de base, puis on vient
d'en parler pas mal — si
elle permettra d'améliorer les services médicaux.»
Il dira
aussi, Alain Dubuc, qu'«il faut mesurer [l'effet] de la rémunération à
l'acte, encore trop importante au Québec. Et parce que l'entente est
secrète, ce sont des éléments qu'on ne peut pas analyser.
«Voilà
pourquoi la confidentialité de cette entente est indéfendable. Parce que cette
absence de permanence et de transparence
entrave un débat démocratique légitime et entretient un climat de suspicion.
Mais aussi parce qu'elle nous prive d'outils qui nous permettraient
d'améliorer le système de santé.»
Alors, le
premier point, là : connaître l'entente à sa base, à sa face même,
normale, maintenant, la journée de sa présentation, au-delà des négociations à
venir, par respect pour les citoyens, par souci de transparence. Puis le
deuxième point, c'est l'intervention
de la Vérificatrice générale, essentiel également. Et, encore une fois, si
cette entente est hors de tout doute
contestable, pas de problème à faire en sorte que la Vérificatrice puisse
l'analyser avec toutes les données et les paramètres nécessaires.
Vous savez,
quand on ne donne pas des chiffres, quand on évalue mal ou quand on tente de ne
pas donner certaines informations de
cette façon-ci, on arrive à dire ce qu'on pense, bien, je vous dirai que ça
donne des titres qui sont un peu particuliers.
Il fallait voir, au lendemain de la conférence presse, les titres dans les
journaux. Personne ne s'entendait. C'est bien sûr, le monde était obligé d'aller grappiller des petits bouts
d'information, tenter de faire confirmer des chiffres qu'on n'avait pas. Seulement pour sourire, La Presse
écrivait Médecins : hausse de 14,7 % et 650 millions en
forfaitaires d'ici 2023. Le Journal de Montréal disait Les
omnipraticiens acceptent une hausse de 10 %. Radio-Canada : Québec
«règle ses comptes» avec les omnipraticiens
pour près de 1,6 milliard.
Voyez-vous le jeu, là? On est dans les montagnes russes, là. Et Le Devoir :
Québec donne un milliard aux omnipraticiens.
Au-delà de
ça, vous serez peut-être surpris — puis peut-être pas tant que ça non
plus — on parle
énormément de rémunération, mais je
peux vous dire que la hausse de rémunération, les hausses dont on parle ne sont
pas nécessairement la priorité de
plusieurs médecins avec qui je parle en privé. Je suis convaincu qu'il y a des
collègues du gouvernement et de
l'opposition qui constatent la même chose. Il y a des médecins de famille qui
préféreraient avoir de l'aide supplémentaire pour prendre en charge les patients avec des problèmes
de santé complexes, des problèmes de
santé chroniques. Il y a des médecins omnipraticiens qui disent :
Moi, je veux une équipe pour mieux travailler.
Il y a des
médecins qui m'ont dit : Moi, je ne sais même pas combien je gagne, ce
sont des agences qui s'occupent de la
facturation. On a encore la problématique du paiement à l'acte ici à 70 %,
contre 30 % pour la prise en charge, je le dis et je le répète. Et
je ne suis pas seul à le dire. Nous le disons, à la CAQ, mais la Vérificatrice
générale l'a déjà dit également et les
spécialistes le disent, il faut revoir le mode de rémunération des médecins. En
a-t-il été question dans cette entente? Est-ce qu'on a abordé ça? Est-ce
qu'il y a un paragraphe là-dessus?
Les médecins
voudraient avoir plus d'infirmières dans les GMF pour les aider avec les
malades chroniques, plus de psychologues
dans le réseau de la santé, dans le réseau public pour référer des patients avec des problèmes de santé mentale. C'est drôle, je vous parle de maladies
chroniques, je vous parle de santé
mentale, j'en reviens toujours à ce document dont
on a parlé il y a peu de temps, de la Protectrice du citoyen, qui nous disait qu'effectivement, dans ces
sphères d'activité là, on a un
problème sérieux, que pour cinq années consécutives on a un retard majeur,
qu'il y a des soins qui ont été coupés, qu'il y a des épisodes de
soins maintenant qui font que certains de ceux qui nous écoutent
ont perdu du temps qu'on leur reconnaissait.
Ça, c'est un effet direct de cet argent dépensé, de ces besoins que l'on
estime importants pour ceux et celles qui doivent recevoir des
services. La Protectrice du citoyen disait : On nivelle par le bas, dans ce
document-là, ne serait-ce qu'au
chapitre des soins à domicile, parce
que cet argent-là est important,
parce que chaque million qu'on peut aller chercher, c'est du service à être donné aux citoyens qui le
réclament. Selon la protectrice, 8,6 % des personnes en perte d'autonomie
de 65 ans et plus reçoivent de l'aide à
domicile. Ça devrait être au moins 15 %. On a fait des suggestions
au gouvernement pour faire en sorte qu'on puisse investir immédiatement, remettre de l'argent,
redonner à ceux et celles qui ont besoin. Pour l'instant, pas de
réponse.
La
protectrice nous parle de cas à l'image de celui que je vous ai cité en tout début
d'intervention, qui est un cas tout
récent, là, c'est arrivé ce matin. Ne pensez pas, M. le Président — et j'espère que le gouvernement le
sait — qu'une
histoire comme celle que je vous raconte tout à l'heure est unique, elles se
multiplient.
Est-ce que tout va mal? Non. Est-ce que tout va
comme ça devrait aller? Non. On parlait, dans ce rapport-là, d'une personne atteinte de sclérose en plaques qui
réclamait de l'aide pour sortir du bain et le ménage, mais l'établissement
a refusé, et il s'est retrouvé avec rien. Ça, c'est aussi la réalité de notre
système.
Je reviens
avec l'entente avec la FMOQ. Je vais vous dire qu'on va supporter la motion
aujourd'hui, de l'opposition officielle,
qui demande à la Vérificatrice générale de se pencher sur l'entente d'ici
février 2018. Pourquoi? Parce qu'il faut
un oeil externe. Parce que ça prend une organisation crédible, indépendante
pour analyser l'entente au bénéfice de ceux et celles qui, quelque part,
la financent.
Vous savez, on avait ici — puis
on était très fiers d'avoir cet organisme-là — le Commissaire à la santé et
au bien-être, les gens le sauront, les gens
s'en rappelleront. Que d'analyses constructives faites par l'équipe du
Commissaire à
la santé et au bien-être, nous ayant permis, dans la mesure où on est capables
d'accepter la critique, pour faire avancer davantage le réseau de la santé, le perfectionner, le bonifier... Quelle
organisation extraordinaire, qui nous permettait d'avoir un regard d'une organisation crédible,
indépendante sur notre système de santé! C'est fini. C'est fini, il n'y a plus
rien.
La
Vérificatrice générale doit se pencher et analyser cette entente avec la
Fédération des médecins omnipraticiens du
Québec. Il ne reste qu'elle pour nous éclairer, pour bien nous éclairer, pour
nous faire comprendre si ce que le ministre avance, que tout est parfait, que, dans le meilleur des mondes, ça ne
peut pas mieux aller... qu'elle nous le dise, qu'on lui permette d'analyser, qu'on lui donne tous les
détails; qu'on nous fasse confiance, qu'on fasse confiance aux citoyens,
aux contribuables d'être en mesure de jeter
un oeil sur cette entente également. Je vous le dis et je vous le répète, ces
sommes faramineuses là sont issues
également de la poche des Québécois et des Québécoises, c'est comme ça que ça
fonctionne.
• (16 heures) •
Dans
un rapport déposé en novembre 2015, la Vérificatrice générale a expliqué que le
gouvernement a perdu le contrôle sur
la rémunération des médecins, un constat majeur, un constat sévère mais
évidemment contesté par le ministre de
la Santé, il va sans dire. Il y a des critiques qui peuvent nous permettre
d'avancer dans la mesure où on se rend compte qu'il y a des choses à corriger. Si tu ne te rends pas compte qu'il y a
des choses à corriger, si tout va bien, s'il n'y a plus rien à réparer, s'il n'y a rien à améliorer, c'est
bien évident qu'à ce moment-là on prend mal ces explications, ces analyses
par des organisations.
Le
ministère de la Santé n'a pas assuré une gestion économique et transparente des
fonds publics réservés aux médecins,
conclut aussi la Vérificatrice générale, en recommandant au ministère de la
Santé de revoir le mode de gestion de
ces enveloppes budgétaires. On en a parlé un petit peu, la députée de Taillon
en a parlé également dans son allocution, le mode de gestion des enveloppes budgétaires. C'est un problème qui
n'est peut-être pas connu par tout le monde mais tellement important!
Il faut savoir que
c'est la FMOQ qui gère la distribution des enveloppes budgétaires de la
rémunération des 9 500 médecins de
famille. Dans les faits, ça veut dire quoi? Ça veut dire qu'une fois que
l'argent est versé aux fédérations médicales le gouvernement perd le
contrôle. Ce n'est pas normal.
M.
le Président, ce n'est pas rien,
hein, le gouvernement verse presque aveuglément plus de 7 milliards de dollars par année, 7 milliards de dollars par
année pour rémunérer les médecins
sans vérifier si l'argent est bien dépensé. La VG, la Vérificatrice générale, a déjà dit qu'il faut
revoir cette pratique, et je crois, très honnêtement... et je pense qu'à la
lumière de ce qu'on se dit
présentement les citoyens diront : Est-ce que ce ne serait pas pertinent
de mandater la Vérificatrice générale pour
étudier cette nouvelle entente avec la FMOQ? Vous savez, M. le Président, les
gens nous écoutent, les gens nous regardent,
les gens se questionnent sur leur régime, sur leur réseau de la santé, les gens
ne comprennent pas les attentes. Des
gens qui cherchent un médecin de famille, qui n'en trouvent pas. Des gens qui
en ont un, qui ne le voient pas. Les gens ne comprennent pas.
Dans
le meilleur des mondes, on doit exiger nécessairement un gain de productivité
au bénéfice des patients. Toute entente
conclue aujourd'hui, toute entente conclue demain, toute entente conclue dans
huit ans devra nécessairement avoir cette
vision-là, celle de gain de productivité. Payer plus, à la limite, pour avoir
plus. Payer plus avec des résultats. Se rendre compte que ce qu'on fait,
que l'investissement collectif donne aussi des résultats. Mais aujourd'hui
est-ce qu'on peut vraiment prétendre que le
ministre l'a fait? Il y a quelques instants, le président du Conseil du trésor
qui nous dit : Regardez comment ça va bien avec les exemples qu'il
nous cite, qui sont, pour chacun d'entre eux, contestables et contestés.
On
dirait qu'il y a des choses qu'on ne comprend pas à travers tout ça. D'abord,
cette journée du 6 octobre, que l'on
devrait revoir. On a une possibilité de revenir dans le passé, là, puis de
recommencer ça, là. D'abord, sur sa planification même, à l'endroit où doit se tenir la conférence
de presse, je revois encore les images de patients éberlués qui se
disent : Qu'est-ce qui se passe
dans ma superclinique? Qu'est-ce qu'on vient annoncer ici? Puis encore faut-il
donner des renseignements permettant
d'aller plus loin sur un morceau important, combien important de notre système
de santé par le biais de la
rémunération des médecins, cette fois-ci les omnipraticiens. On s'en va vers
les spécialistes, et là on ne peut pas
rien dire parce que ça nuirait aux négociations des autres. Bien, voyons donc!
On rend ça public, on fait analyser, et, si on se fait dire que ce sont des coûts extraordinaires, bien,
appliquons-les ailleurs. On va se faire dire : Regardez, ça ne peut pas être mieux que ça. On a peur de quoi?
Peur de quelque chose. Peut-être, un jour, nous le diront-ils. Pour l'instant,
c'est le mutisme. Le mutisme dans les
propos, dans la vision, dans l'entente assurément. Alors, oui, M. le Président,
de un, il faut la rendre publique, ne pas la tenir secrète; de deux,
qu'on ait une analyse de la Vérificatrice générale. Merci.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie. Je vous remercie, M.
le député de Lévis, de votre intervention. Et le temps qui vous était imparti à votre formation politique est
terminé, je cède maintenant la parole à M. le député de Sainte-Rose en vous indiquant qu'à votre formation
il reste 27 min 30 s. À vous la parole, M. le député de
Sainte-Rose.
M. Jean Habel
M.
Habel : Oui. Merci, M. le Président. Très heureux d'avoir l'occasion
de parler de santé et aussi de notre vision sur la santé vis-à-vis la
motion qui a été déposée par la députée de Taillon. Alors, je lis la
motion :
«Que
l'Assemblée nationale donne le mandat au Vérificateur général du Québec de
faire une vérification de l'optimisation des
ressources de la plus récente entente de principe [de] la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec et le Conseil du trésor au sujet du
renouvellement de [l'entente]-cadre régissant les conditions de travail des
[différents] médecins omnipraticiens; et
«Que le Vérificateur général fasse tout en son pouvoir
pour remettre son rapport à l'Assemblée d'ici le 6 février 2018.»
Alors, ça me donne l'occasion, M. le Président,
de parler de nos efforts et de notre vision complète sur la santé. Je pense que c'est important de le
mentionner, comme ancien membre de la Commission de la santé et des services
sociaux, j'ai été à
même de voir tout le progrès, depuis 2014, qu'on a mis en place suite au
remplacement du gouvernement avec l'opposition officielle.
Alors, premièrement, on a mis une pierre
angulaire qui était le projet de loi n° 10, un projet de loi qui visait essentiellement, M. le Président, à améliorer
l'efficience en réduisant un palier hiérarchique. On est passé de trois paliers
hiérarchiques à deux paliers hiérarchiques en éliminant l'agence de santé et
des services sociaux. Une plus grande efficience,
une création des centres intégrés de santé et des services sociaux et des
centres intégrés universitaires en santé et des services sociaux, tout ça
dans le but d'améliorer l'efficience, M. le Président. Alors, ça, ça a été
fait.
Et je me
souviens, je me rappelle de 2014 parce
que c'était l'un des premiers projets de loi que j'avais étudié quand j'étais
député, on prévoyait l'hécatombe du côté de l'opposition
officielle et de la deuxième opposition en lien avec le projet de loi n° 10. Ça n'a pas été fait, on voit le résultat, des
CISSS comme ceux dans la région de Laval
sont efficients, sont optimaux et répondent à l'orientation de notre
gouvernement. Donc, moins de bureaucratie et des CISSS.
Il y a eu par
la suite un projet de loi n° 20. Parce que notre vision, c'était
d'augmenter l'efficience en première ligne.
Avec le projet de loi n° 20, on voulait augmenter la prise en charge de
patients, augmenter nos services en première ligne et, M. le Président,
on voulait le faire aussi dans un respect de l'ensemble des services médicaux.
Il y a eu le
projet de loi n° 41, les IPS, et je vais y revenir. Mais, concernant le
projet de loi n° 20, l'augmentation de la prise en charge, quand on veut voir quelque chose de concret pour
les familles du Québec, c'est exactement le projet de loi n° 20 : augmentation de prise en
charge des patients, les médecins omnipraticiens vont avoir plus de patients
dans leur calendrier avec un taux
d'assiduité. Parce que le député de Lévis parlait de la difficulté des gens à
voir leur médecin de famille, bien,
il y a un taux d'assiduité qui est orienté, 80 %. Donc, si huit fois sur
10, le médecin omnipraticien ne peut
pas voir son médecin, il y aurait une pénalité qui serait rattachée. Donc, je
ne suis pas dans le film du député de Lévis.
Nos solutions fonctionnent, nos solutions sont
efficientes, et on peut le voir avec le nombre de médecins de famille qui ont plus de patients, M. le Président.
900 000 personnes de plus ont un médecin de famille. C'est dans
l'orientation de notre objectif, M.
le Président. 900 000 personnes, c'est deux fois la région de Laval,
la troisième plus importante ville au
Québec. 900 000 personnes depuis 2014, là, 2014, qui ont un médecin
de famille de plus. Et, après ça, on va nous dire que le projet de loi n° 10, que le projet de
loi n° 20 n'ont rien à voir avec l'augmentation de l'efficience et des
résultats de productivité? Moi, je ne
jouerai pas dans ce film-là que le député de Lévis a mentionné. Plus de gens
ont des médecins de famille, et le résultat, il est concret.
Et pourquoi
on a fixé un objectif à 85 %? Parce que, naturellement, la réalité, ce
n'est pas tout le monde qui veut avoir
un médecin de famille. Je prends exemple sur moi, M. le Président, j'ai
29 ans, je n'ai pas encore pris l'option d'avoir un médecin de
famille, puis il y a beaucoup de gens qui sont dans cette catégorie-là de
personnes qui ne veulent pas avoir de
médecin de famille. C'est pour ça que le 85 % était là. Mais les personnes
les vulnérables, comme les 80 ans et plus, 96 % de ces personnes-là ont un médecin de famille. Alors, on
vient même aller directement dans les personnes les plus vulnérables, on
le fait avec le projet de loi n° 20.
On a aussi
une volonté de décentralisation avec le projet de loi n° 41. On le connaît
très bien, vous l'avez ici, un projet de loi qui voulait aussi donner
plus une volonté pour les pharmaciens de faire des nouveaux actes, comme, par exemple : ajuster, modifier la forme, la
posologie ou la quantité d'un médicament prescrit; modifier la dose d'un
médicament afin d'atteindre les
cibles thérapeutiques; modifier la dose d'un médicament prescrit afin d'assurer
la sécurité du patient; prescrire et interpréter des analyses de
laboratoire en établissement de santé; prescrire une analyse de laboratoire en pharmacie communautaire; prescrire un médicament
pour une condition mineure; prolonger l'ordonnance d'un médecin; substituer au médicament prescrit lors d'une
rupture complète d'approvisionnement au Québec un autre médicament de
même sous-classe thérapeutique; et prescrire un médicament lorsqu'aucun
diagnostic n'est requis.
Alors, moi,
je ne veux pas qu'on rentre dans l'aspect idéologique, là, de dire que c'est
juste les médecins, et on ne donne
rien aux autres professionnels de la santé. Moi, je ne jouerai pas dans ce
film-là, M. le Président, parce qu'on veut créer 2 000 infirmières praticiennes spécialisées de plus
d'ici 2025, on donne plus de tâches aux pharmaciens et on donne une augmentation aussi de la prise en charge des
patients. Dans tout le continuum des GMF, les supercliniques, avec le
GMF-R, sont dans cette lignée droite, M. le Président.
Les
supercliniques, je veux en parler parce que c'est un élément, pour moi, qui est
très important. 18 supercliniques. Je
suis très content parce que, dans ma circonscription il y a deux
supercliniques, le GMF Sainte-Rose et le GMF Fabreville. Deux supercliniques qui sont offertes sur un
continuum de soins de 12 heures, sept jours sur sept, 365 jours par année,
donc tout le temps. Ça peut être jusqu'à 21
heures ou 22 heures, 12 heures par jour, M. le Président. Ça, c'est des
résultats qui sont concrets.
• (16 h 10) •
Comme, par
exemple, une personne, une famille qui a son enfant... ou la mère, par exemple,
a une amygdalite, par exemple. Alors,
la personne peut aller sur Rendez-vous santé Québec inscrire avec son code
postal à Laval et prendre un
rendez-vous dans une superclinique à Laval. Alors, elle rentre, sur le site
Internet de Rendez-vous santé Québec, son code postal, s'inscrit et, dans la même journée, elle va pouvoir avoir
son rendez-vous, rencontrer le médecin puis, par la suite, ressortir avec la prescription pour aller
voir le pharmacien. Alors, c'est des résultats qui sont concrets, tangibles.
Le nombre de personnes dans ma
circonscription que je rencontre qui me disent qu'ils ont un médecin de famille
de plus, je l'ai vécu de manière
personnelle. Je le vois avec mes citoyens, de plus en plus de personnes ont un
médecin de famille.
Alors, c'est
une volonté avec cette entente-là... dans une ligne directrice qui est très
chirurgicale, M. le Président. Parce
que l'entente qu'on a conclue respecte la vision de notre gouvernement en
termes de santé et elle est aussi en ligne droite avec notre orientation
par rapport aux paramètres financiers du gouvernement. Je m'explique. L'argent
qu'on a donné aux médecins omnipraticiens
dans l'entente, qui est pour 9 500 médecins omnipraticiens du Québec, où
96 % des gens ont ratifié cette
entente, M. le Président, c'est en droite ligne... 1,8 % qu'on donne en
augmentation aux patients, alors que le front commun, qui représente plus de 400 000 personnes
dans la fonction publique, eux ont signé à 1,75 %. Donc, 1,8 % pour les médecins omnipraticiens,
1,75 % pour le reste du front commun. Alors, je ne comprends pas
l'hécatombe par rapport à cette entente-là, M. le Président.
Je pense qu'il faut être réaliste, c'est une
entente qui est dans une ligne directrice pour huit ans. Un huit ans parce
qu'on veut, dans cette perspective-là, l'échelonner, et c'est très en
lien avec notre capacité de payer. Je vous rappelle, M. le Président, que le budget du gouvernement du Québec pour la santé,
c'est 40 milliards, 40 milliards sur les 93 milliards en dépenses en missions. Donc, 43 % des
dépenses en santé le sont pour... Donc, 40 milliards sur 93 milliards
le sont pour la santé. Donc, c'est
dire à quel point on a une vision d'investissement qui est importante pour la
santé des Québécois parce qu'on sait
que c'est une priorité, comme l'éducation, comme l'économie, pour l'ensemble
des Québécois. Alors, c'est pour ça qu'on investit autant pour la santé
des Québécois.
J'irais
peut-être aussi dans d'autres investissements qu'on a faits parce que, là, je
sais qu'on va dire : Bien, si on donne
de l'argent pour l'entente des médecins omnipraticiens, même si ça augmente la
productivité, est-ce qu'il y en a aussi
pour d'autres postes budgétaires en lien avec la santé? On a fait des
investissements de 20 millions pour effectuer 22 450
chirurgies de plus dans 18 nouvelles salles, 100 millions pour 2 100
places d'hébergement en réadaptation, en convalescence
pour permettre de diminuer l'attente dans les urgences. Notre volonté
d'augmenter les infirmières praticiennes spécialisées en 2025. 21 millions pour faire des examens de
diagnostic supplémentaires, dont 46 500 IRM, 20 200 TDM. On
voit déjà le résultat aussi dans ma région, il y a un investissement qui est
fait de manière substantielle à la Cité-de-la-Santé de Laval en lien avec les
IRM. On a fait l'annonce en 2014. Donc, on a vraiment cette volonté-là, oui, d'augmenter l'accès à la première ligne, mais
aussi d'investir dans l'ensemble du continuum de soins pour les Québécois.
Je pense qu'il est
important aussi de mentionner l'abolition des frais accessoires qu'on a mise en
place, M. le Président, parce que... Pour ce
qui est de l'opposition officielle, eux voulaient encadrer les frais
accessoires, alors que nous, on les a abolis. Alors, c'est une grande
avancée qu'on a faite par rapport à l'opposition officielle.
800 000 personnes de plus ont accès à un
médecin de famille. 18 supercliniques sept jours sur sept, 365 jours par année. Un
continuum de soins, d'investissements sur cinq ans. 65 millions pour
embaucher, par exemple, 1 300 personnes de plus pour
travailler dans nos CHSLD. C'est des infirmières, des infirmières auxiliaires,
des préposés aux bénéficiaires. 69 millions supplémentaires pour
améliorer les soins à domicile. 26,5 millions en santé mentale pour
desservir 5 500 personnes de plus en suivi intensif dans nos milieux.
C'est une vision concrète et globale pour la santé, M. le Président.
Alors,
les éléments que je veux retenir — parce que je sais que c'est la fin de mon
intervention — c'est :
L'entente qu'on a faite,
premièrement, on ne la mettra pas sur la place publique parce qu'il y a
d'autres ententes aussi qu'on doit faire avec la Fédération des médecins
spécialistes du Québec. Première chose. Quand on parle de productivité — j'ai entendu le député de Lévis parler de
productivité — près de
900 000 personnes ont un médecin de famille de plus. Ça, c'est du tangible pour l'ensemble des Québécois.
Des supercliniques qui font le travail sur un continuum de 12 heures,
365 jours par année, ça, c'est du concret pour les familles du Québec.
Alors,
M. le Président, notre vision en santé est claire, et l'entente, on ne la
dévoilera pas, on va attendre les autres ententes à signer. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie. Je vous
remercie, M. le député de Sainte-Rose, de votre intervention. Et on va vous indiquer après le temps qu'il reste à
votre formation politique. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Pointe-aux-Trembles en lui indiquant... Je
vous le dirai tantôt, je ne l'ai pas compté, ça fait qu'allez.
Mme Nicole Léger
Mme
Léger : Merci, M. le Président. Alors, je suis heureuse
d'intervenir, au nom de la formation politique qu'est le Parti
québécois, sur la motion présentée par ma collègue la députée de Taillon, qui
est la porte-parole au niveau de la santé pour notre formation politique et qui
essaie de tenir tête à ce gouvernement-là, ce gouvernement-là qui nous présente... Voilà deux semaines, le président du
Conseil du trésor a annoncé une entente qu'on appelle l'entente secrète parce que personne ne l'a vue, à part le
gouvernement. Alors, on n'a pas en main cette entente-là, mais le gouvernement
libéral, quand même, donne 1 milliard
de dollars supplémentaires aux médecins sans aucune garantie que les
Québécoises et les Québécois verront une amélioration dans les services
qu'ils reçoivent. Une entente secrète.
Et
je suis allée fouiner... Parce que, comme porte-parole en matière du Conseil du
trésor, mais aussi au niveau de l'accès à l'information, je suis allée
retourner voir le portail du gouvernement du Québec sur ce que c'est, l'accès à l'information, mais ce que c'est, un
gouvernement ouvert et transparent. Parce qu'un gouvernement ouvert et
transparent on devrait être capables de voir l'entente. Vous,
Québécoises, Québécois qui allez donner 1 milliard de vos sous aux médecins, peut-être que ça serait intéressant de
savoir qu'est-ce qu'il y a dedans. Et, quand j'entendais le président du
Conseil du trésor, voilà deux semaines, de
nous dire... d'être complètement content, à grand vent, en grande pompe, de
nous dire qu'il y a une entente de principe avec les omnipraticiens,
mais, en même temps on ne savait pas sur quoi, vraiment, est l'entente, si ce
n'est que probablement 1 milliard supplémentaire.
Je
regardais ce qu'était le gouvernement ouvert et transparent, je relisais un peu
ce que le gouvernement a écrit sur
son site Internet. «Le gouvernement du Québec s'est engagé à devenir un
gouvernement ouvert et transparent. Cet engagement se caractérise par une volonté d'améliorer les services
publics en offrant notamment aux citoyens la possibilité de : consulter l'information publique[...];
pouvoir se renseigner davantage sur les activités gouvernementales; participer
plus directement au processus décisionnel; collaborer avec les acteurs
gouvernementaux.»
Aussi,
on dit sur le portal du gouvernement que ça présente des données et des
applications visant à promouvoir une prise de décision éclairée — j'imagine
que les contribuables ont une décision éclairée, peuvent contribuer à cette décision-là avec pas
d'entente sur la table — pour l'ensemble des citoyens et des entreprises du Québec. Il
permet aussi l'apparition de
nouvelles idées contribuant à l'amélioration des politiques gouvernementales,
et ainsi de suite. J'invite la population à aller voir ce qui est écrit
sur le site de ce gouvernement-là ouvert et transparent.
C'est difficile, M. le Président, de se faire
dire aussi que ça correspond aux paramètres financiers, que cette entente-là correspond aux paramètres financiers.
Quand le président du Conseil du trésor s'est avancé voilà deux semaines,
on voyait que les journalistes n'avaient pas
eu un briefing technique, que les communiqués du gouvernement n'étaient pas clairs au niveau financier, mais il nous dit
que ça correspond aux paramètres financiers. Là, il a parlé de 63 millions
d'argent neuf, plus des sommes reportées depuis 2014, donc tout l'étalement de
rattrapage salarial, plus des sommes accordées dans les ententes précédentes
dont le versement avait été reporté, plus des montants forfaitaires d'au moins 135 millions. En insistant, on a dit :
Ça fait quoi, tout ça ensemble, là? Qu'est-ce que vous nous dites ou qu'est-ce
que vous ne nous dites pas? Quand on
calcule, ça fait plus 2 milliards dans les poches des médecins au total, dans le total qu'on est capable
de calculer. Alors, si vous êtes mêlés, si les gens qui nous écoutent sont
mêlés avec le plus, plus, plus ci, au bout de la ligne on n'arrive pas à
savoir nécessairement le chiffre exact.
• (16 h 20) •
Puis, en même temps, on nous dit que, dans les paramètres... que ça correspond, les
paramètres du front commun. Vous ne
me ferez pas pleurer, là, vous ne me ferez pas dire que ça correspond aux
paramètres, les mêmes paramètres, le même cadre financier que
les travailleurs qui donnent les services publics au Québec.
Et je
rappelle au gouvernement que cette entente-là de 1 milliard de plus qu'ils
donnent aux médecins au total, un, de
ne pas avoir nécessairement les services publics qui sont attachés à cette
entente-là, de savoir qu'on va avoir plus de services publics... Si je fais juste la comparaison avec les juristes
de l'État, où le gouvernement... ils ont subi quand même... ils ont eu un droit à un mépris. Je
rappelle celle des ingénieurs, où on ne veut pas faire des comparaisons avec
l'externe pour leur situation. Puis le gouvernement vient nous parler des
comparaisons avec les médecins pour réussir à faire le rattrapage ou à
réussir à avoir une rémunération correcte. Puis il nous dit par après que les
médecins ont une rémunération correcte quand
même, qu'il n'y a pas vraiment d'arrérages. J'ai entendu ça du président du
Conseil du trésor tout à l'heure.
Tandis que, les ingénieurs qui attendent encore, ils sont sur la ligne de file
du président du Conseil du trésor pour régler leur situation, on ne veut
pas faire des comparaisons à l'extérieur, on ne veut faire que des comparaisons
à l'interne. Et ils disent : On a une
grande difficulté là, on ne retient pas les ingénieurs, il n'y a pas
d'attractivité. Ils se comparent avec le privé, ce n'est pas comparable.
Puis là, bien, on vient de nous faire une entente avec les médecins, et on ne
sait pas c'est quoi qu'il y a dans l'entente d'une façon précise.
Alors, c'est
sûr que, dans la motion, on demande au Vérificateur général du Québec de faire
une vérification de l'optimisation
des ressources de la plus récente entente de principe qu'il y a eu avec la fédération
des médecins. On peut-u le savoir? On
peut-u voir? Hein, dans notre expression québécoise, on peut-u voir puis on
peut-u le savoir? On ne l'a pas devant nous, cette entente-là.
Je lisais, la
Fédération des infirmiers et infirmières du Québec, dans leur communiqué :
«Incapable de livrer son engagement électoral d'ouvrir
50 supercliniques, [le ministre de la Santé] s'est, une fois de plus, agenouillé devant le président de la
Fédération des omnipraticiens du Québec. En plus de retirer l'obligation aux
supercliniques d'être ouvertes
84 heures par semaine, le ministre permettra aux médecins d'engager
eux-mêmes les professionnelles en soins en dehors [des établissements comme les] CISSS et les CIUSSS. Cela peut
sembler banal, mais les conséquences, elles, peuvent être graves.
«"[Le ministre
de la Santé] plie encore devant les
médecins. Après les milliards d'augmentations salariales consenties, il permettra aux médecins de
s'enrichir davantage et, cette fois, sur le dos des patients et des
professionnelles en soins. Le
ministre pose un autre jalon vers la privatisation des soins de première ligne.
Après avoir [été couper] partout, après
avoir appauvri les familles, sans parler du sort de milliers de personnes
âgées, il utilise les taxes et les impôts des Québécoises et des Québécois pour en donner encore aux médecins", a
déclaré la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé
du Québec, [Mme] Régine Laurent.»
«Est-ce
que la directrice des soins infirmiers des [...] CIUSSS, qui est responsable de
la qualité des soins offerts, sera encore imputable? Est-ce que les conditions de pratique des
professionnelles en soins seront respectées? Est-ce que les médecins
factureront les soins dispensés par le personnel soignant privé? Ce sont là
plusieurs de nos inquiétudes et questions
auxquelles on n'a pas de réponse. C'est pour cela que le ministre doit être
transparent et rendre publique son entente
secrète avec la Fédération des [...] omnipraticiens du Québec.» Et je passe
parce que ça fait partie de l'ensemble du comité.
Alors,
M. le Président, je n'ai plus trop le temps pour poursuivre, mais je dois vous
dire que c'est important, que le Vérificateur général a
tout à fait le mandat de faire ce genre d'exercice. Et la transparence, c'est
aussi de ne pas craindre que le Vérificateur
général fasse son mandat, et c'est ce qu'on attend de moins de lui. Merci, M.
le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, Mme la
députée, de votre intervention. Et, pour la poursuite du
débat, je cède maintenant la parole à M. le député des Rivières. À vous la
parole.
M.
Patrick Huot
M. Huot : Merci,
M. le Président. Vanier-Les Rivières. Et merci, M. le Président. Je voulais
juste prendre quelques minutes, je vais
prendre un deux, trois minutes, M. le Président, parce qu'on entend toutes
sortes de choses sur le fait que les
supercliniques, c'est... on critique beaucoup l'idée des supercliniques en
disant que c'est juste des GMF qu'on a
changé de nom, que ce n'est pas efficace. On a très peu parlé d'une nouvelle superclinique qui a ouvert,
puis je voulais le
mentionner, moi, dans le cadre de... Parce qu'on critique tout le modèle,
toutes les idées du ministre de la
Santé, puis là on est beaucoup sur l'entente avec les médecins. Les médecins, il
faut arriver avec quelque chose sur le long terme, là. Mon collègue l'a expliqué aussi, mon collègue de Sainte-Rose l'a expliqué, il y a une entente encore avec les médecins
spécialistes.
Mais, dans
toutes les critiques qu'on a entendues sur les supercliniques, j'invite mes
collègues députés à aller faire un
petit tour — ce
n'est pas tellement loin d'ici — à MaClinique Lebourgneuf, qu'on a inaugurée il y a
quelques mois, qui... Eux autres
mêmes sont arrivés avec des heures d'ouverture supplémentaires de ce qui était demandé par le
cadre de référence du ministre, avec des services supplémentaires, donc un
modèle superclinique plus plus, si on veut, qui fonctionne excessivement bien,
qui a inscrit un nombre de patients assez important en quelques jours, même.
Donc, superclinique avec urgence très, très
efficace au rez-de-chaussée, GMF au deuxième étage. Je veux lancer une
invitation aux députés d'opposition
qui critiquent le modèle des supercliniques d'aller faire un petit tour, c'est
à environ 12 minutes d'ici, sur Lebourgneuf, presque au coin du boulevard
des Gradins, donc tout près de l'autoroute Laurentienne, situé dans... C'est une nouvelle clinique, c'est...
Complexe Vision, qu'on inaugure d'ailleurs officiellement demain soir,
l'ensemble du Complexe Vision, qui fait une différence. C'est situé
centralement dans la ville de Québec.
On en a
annoncé d'autres aussi. On a critiqué ce matin, en période de questions, la
Clinique Saint-Louis, mais qui fonctionne bien, qui est une institution à
Québec qui offre des excellents services. Il y en a d'autres à Québec.
Mais je
répète une invitation à tous les députés de cette Assemblée qui critiquent le
modèle des supercliniques : Allez
faire un tour à MaClinique Lebourgneuf, vous allez voir que ça peut très, très
bien fonctionner et faire une énorme différence
pour les citoyens, entre autres, de la région de la ville de Québec. Qui est située centralement, mais on déborde même, en
termes de services, ce qu'on donne
dans cet établissement-là, avec la mini-urgence qui est sur place... on
déborde même la ville de Québec, ça offre des services vers le nord. Il y a beaucoup
de gens qui passent, compte tenu de sa situation
géographique. Donc, les députés d'opposition, allez voir MaClinique
Lebourgneuf, vous m'en donnerez des nouvelles par la suite. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le député de Vanier-Les Rivières, de votre
intervention. Et je cède la parole maintenant au chef de l'opposition
officielle, en vous indiquant qu'il vous reste neuf minutes à votre
intervention.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
104 210,52 $. 104 210,52 $,
c'est en moyenne ce que chacun des 9 500 médecins du Québec va recevoir
en plus de son salaire actuel. En plus. Le
gouvernement du Québec, qui avait dit, il y a déjà un an et demi, que les
médecins en avaient suffisamment, le
premier ministre a dit : Ça suffit... Ah! je vais quand même leur donner à
chacun 104 000 $. C'est quand même
extraordinaire. Alors, on va dire : Ça ne peut arriver que dans une
société où il n'y a plus de listes d'attente,
alors qu'on apprend que les listes d'attente pour avoir un diagnostic pour des
enfants autistes ou des enfants en déficience intellectuelle sont de un,
deux ou trois ans.
On se
dit : Mais peut-être que le 104 000 $ par médecin aurait dû être
donné à ces enfants-là pour qu'ils aient, hein, des services. Parce que, là, on en a rencontré avec le député de
Saint-Jean la semaine dernière, on était avec des parents d'enfants qui ont des problèmes de déficience
intellectuelle, ils disent : Savez-vous, on n'a même pas de suivi. Ils ont
inventé un terme, un terme de
rationnement libéral, c'est des épisodes de soins. Ce n'est plus des soins,
c'est des épisodes parce qu'on peut
juste en donner épisodiquement, une
fois de temps en temps, quand on a les sous. Mais là comment est-ce que
cette réalité peut coexister avec 104 000 $ de plus pour des médecins qui
font déjà partie du 1 % de la population québécoise les plus
riches, là? Ce n'est pas de zéro à 104 000 $, c'est de 250 plus
104 000 $.
• (16 h 30) •
Ça pourrait
exister si les besoins en soutien à domicile
et en soins à domicile étaient comblés... tout le monde en a. Bien, ça
va bien, on a de l'argent de plus. Mais la Protectrice du citoyen nous a dit,
il y a quelques semaines, que le gouvernement libéral a rationné les soins à
domicile, qu'il y a moins de personnes au Québec qui ont eu des soins à domicile dans la dernière année pour laquelle on a
des chiffres que dans l'année précédente, alors que les besoins augmentent,
qu'il
y a un vieillissement de la population et que, par personne, le nombre d'heures de soins a été réduit. Et la
protectrice nous raconte des
histoires d'horreur : des gens qui sont malades d'Alzheimer ou autrement,
qui se sont fait dire : Nous devons
réduire le nombre d'heures mises à votre disposition pour votre soutien
à domicile, et la raison, c'est le manque de ressources, manque de ressources. Et, de l'autre côté, on donne 104 000 $ de plus aux personnes les mieux
dotées au Québec.
Alors, il y a
un problème, là, il y a un problème. D'où vient le problème? Bien, il vient du
chef de la CAQ. Il faut le dire, là.
Ce n'est pas seulement la faute des médecins qui nous gouvernent. L'actuel
premier ministre, qui était médecin et ministre de la Santé, le ministre
de la Santé, qui est médecin et ancien président de la Fédération des médecins spécialistes, oui, ils ont une grande part de
responsabilité, mais la personne qui a mis le doigt des finances publiques dans
ce tordeur funeste, c'est le chef de la CAQ
lorsqu'il était ministre de la Santé et qu'il a cédé à la pression du lobby des
médecins spécialistes et des médecins de
famille, qui ont dit : Bien, nous, au Québec, on devrait avoir la moyenne
de ce qu'ont les médecins canadiens.
Et le chef de la CAQ a dit : Oui, vous devriez, puis il a signé. Il a
engagé l'État là-dedans. Et ça a
provoqué une augmentation de rémunération de 33 % des médecins québécois
ces cinq dernières années, 33 %.
On ne peut
pas dire : Bien, hein, ça a de l'allure, ça. Mais ça aurait de l'allure si
c'était vrai pour les infirmières, pour
les chauffeurs d'autobus, pour les caissières, pour les coiffeuses. Pourquoi
est-ce que, dans la société québécoise, on prend la décision collective
que les médecins vont avoir la moyenne canadienne, mais pas les patients, pas
les citoyens, pas les contribuables, hein? Mon collègue
de Bertrand a dit : C'est un scandale. Oui, c'est scandaleux, c'est
inéquitable, inéquitable.
Alors,
évidemment, une fois que le chef de la CAQ a signé cette entente, il y a eu le
président de la Fédération des médecins spécialistes, qui est maintenant
ministre de la Santé, qui, avec toute sa capacité de négociation, devant
des ministres de la Santé libéraux qui
étaient prêts à aller dans ce sens-là, ont englouti, englouti dans la
rémunération des médecins... Une
année, là, c'était... 75 % de tout l'argent neuf dépensé en santé l'était
seulement dans la rémunération des médecins, seulement. C'est un choix
dont le Québec n'avait pas les moyens.
Et la
motion aujourd'hui, elle demande à la Vérificatrice générale de vérifier ce qu'il
y a dans l'entente, pour l'instant secrète,
entre le gouvernement et les médecins de famille, ce qui sera dans l'entente
entre le gouvernement et les médecins spécialistes,
parce que, la dernière fois qu'elle a regardé, elle a remis un rapport, à l'automne
2015, où elle a trouvé toutes sortes
de choses qui contredisaient ce qu'affirmaient le ministre de la Santé et le
premier ministre. Elle a trouvé la preuve qu'un certain nombre de
dispositions avaient été données avec des cibles ridiculement basses, des
augmentations de rémunération en échange de
cibles ridiculement basses ou déjà atteintes. On vous donne une augmentation,
mais, on vous le dit, là, il faut que
vous fassiez presque aussi bien que l'an dernier. Faites presque aussi bien que
l'an dernier, puis on va vous
augmenter. Elle le dit : «La conception des mesures incitatives faites
dans le cadre de la gestion actuelle des enveloppes ne favorise pas l'amélioration réelle de
l'accessibilité aux services.» Une entente qui ne favorise pas l'accès aux
services. Plus d'argent, mais pas plus de services.
«Des
objectifs ont été déterminés[...], sauf quelques exceptions, ils ne sont
accompagnés d'aucune cible ni d'aucun indicateur
permettant d'évaluer le degré d'efficacité...» On écrit ça dans l'entente. Il y
a une somme d'argent au bout, mais il
n'y a aucune façon de démontrer l'efficacité. Bien, c'était, entre autres,
l'extraordinairement ridicule prime Bolduc, qui est toujours en vigueur et qui dit à des médecins : Vous savez,
dans la vie, vous devez rencontrer
des patients et les inscrire sur
votre liste de patients. Bien, on va vous payer pour ça, en plus. C'est comme
si on vous disait, M. le
Président : Votre travail, c'est de présider l'Assemblée, mais, si vous venez, on va vous payer en plus,
hein, si vous venez. Puis votre travail,
c'est de diriger la période de questions, mais, à chaque question que vous
dirigez, on va vous payer en plus. Là, on
se dit : Bien là, pourquoi donner un salaire de base dans ce cas-là?
Gardons juste la prime. Et on sait que cette prime était calculée à 40 millions de dollars.
40 millions de dollars, c'est l'économie que le ministre a faite en
enlevant aux femmes québécoises le droit de se faire rembourser la
procréation assistée.
Le président
me dit que je n'ai qu'une minute, mais ça va prendre plusieurs minutes à la
Vérificatrice générale pour refaire un bilan non seulement de l'efficacité de
l'entente qui vient d'être signée, de l'entente secrète de 1 milliard
de dollars... Et c'est tellement intéressant
qu'on a l'impression que le gouvernement avait honte de son entente. Lorsque
le président du Conseil du trésor a fait sa
conférence de presse, il n'avait aucun chiffre à donner. Puis ensuite, quand
pressé par les journalistes, il a
dit : Ça va être 63 millions. Ah! puis il y a un autre
300 millions, là. Puis finalement les journalistes se sont rendu compte qu'il y en avait
950 millions. Alors, on demande à la Vérificatrice générale de calculer
combien exactement. Puis est-ce qu'on avait les moyens de faire ça?
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
chef de l'opposition officielle, pour cette intervention. M. le leader
adjoint du gouvernement, vous disposez de 12 min 41 s. À vous la
parole.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, je suis heureux de prendre part à ce débat,
motion du mercredi déposée pas notre collègue de Taillon du Parti québécois.
Et, en somme, évidemment, depuis 3 heures cet après-midi, c'est un débat de deux heures, j'ai eu l'occasion d'écouter
mes collègues du Parti québécois, évidemment d'écouter le ministre, mes collègues de la banquette
ministérielle et de la Coalition avenir Québec également et d'essayer
réellement, M. le Président, comme le
dernier intervenant dans ce débat, et ma collègue de Taillon aura un
10 minutes protégé tout à l'heure, à 4 h 50... d'essayer
en quelque sorte de faire en sorte de justement résumer un dossier qui, en bout
de piste, démontre que, pour le Parti
québécois, ce qu'ils nous disent essentiellement, M. le Président, c'est :
Nous, on ne veut pas payer les
médecins et, si l'on paie les médecins, bien, à ce moment-là, on ne pourra pas
en mettre dans le système de santé.
Autrement
dit, pour le Parti québécois, c'est ce qui est reflété non seulement,
évidemment, dans la motion, mais dans
les discours. Puis on vient d'entendre le chef du Parti québécois, le chef de
l'opposition officielle, dire : Pour nous, c'est un choix. Il y a un choix clair à faire. Les Québécoises et
Québécois doivent faire le choix. Pour le Parti québécois, c'est un ou
l'autre. Payer raisonnablement les médecins ou avoir des soins de santé. Le
Parti québécois a clairement identifié le
choix qu'il faisait, un choix à deux options, c'est l'option deux pour le Parti
québécois, c'est de dire : Bien, nous,
on ne va pas payer raisonnablement les médecins parce que c'est actuellement la
situation avec cette entente qui fait
en sorte qu'il y aura une augmentation de 1,8 %. Puis, quand on compare à
tous les autres fonctionnaires de l'État dans l'entente qui a été signée, c'est 1,75 %. 1,75 % pour
tous les fonctionnaires de l'État, 1,8 % pour les médecins, c'est
trop pour le Parti québécois.
Ils le disent à hauts cris que ça, c'est trop
cher payé, qu'on ne peut pas se permettre ça. Et le message qui est envoyé à la population, c'est : Si le Parti
québécois, Dieu nous en préserve, un jour était retourné au pouvoir, bien, eux,
à ce moment-là, feraient en sorte de couper
les médecins, de couper dans la santé, M. le Président. Si on n'accorde pas
le 1,8 % aux médecins, c'est des
milliers de médecins... Puis les personnes qui nous écoutent à la maison, là,
voulez-vous que vos médecins soient bien payés, raisonnablement? Bien,
je pense que la réponse, c'est oui.
On veut voir
un médecin, on veut avoir accès à un médecin. On veut un système de santé qui
puisse se permettre, puis ce n'est
pas un luxe, d'avoir des médecins qui sont raisonnablement payés. Puis, non,
avec le gouvernement libéral, on ne fera pas le choix de dire : Bien, on va
avoir des hôpitaux, on va avoir des professionnels de la santé, mais il n'y
aura pas de médecins parce que les
médecins, nous, on ne va pas les augmenter à 1,8 %, alors qu'on a donné
1,75 % à tous les autres. Pour
le Parti québécois, et le chef de l'opposition officielle du Parti québécois
l'a clairement dit, c'est un choix à faire.
• (16 h 40) •
Mais, M. le
Président, qu'est-ce qui explique cette attitude du Parti québécois? Début de
réponse le 22 février 2017, texte
d'Alain Laforest, TVA Nouvelles, je cite : «Le chef du
Parti québécois se dit prêt [à] en découdre avec les fédérations des médecins spécialistes et des omnipraticiens
s'il est élu premier ministre en 2018.» M. le Président, je viens de citer
l'article qui a été écrit par le journaliste
le 22 février 2017. On a un chef du Parti québécois qui veut en
découdre avec les médecins omnis et les médecins spécialistes.
La population
qui nous écoute à la maison, voulez-vous un gouvernement qui va en découdre
avec les médecins, M. le Président,
qui va dire : On donne 1,75 % à tout le monde; 1,8 % pour vous
autres, c'est trop, on va couper? Mais, quand on coupe les médecins, on coupe dans la santé. Puis, si on coupe
dans la santé, M. le Président, on coupe dans les services. Ce n'est pas un ou l'autre, c'est pour
faire le choix, M. le Président. Et c'est de faire en sorte, donc, que, nous...
les médecins seront raisonnablement payés,
comme il se doit, et faire en sorte que nous n'irons pas affirmer... et vous ne
verrez pas le premier ministre, vous ne verrez pas le ministre de la Santé,
vous ne verrez pas le chef... le président du Conseil du trésor dire ce qu'a
dit le chef de l'opposition officielle.
Toujours le
22 février de cette année, il a dit, et je le cite, toujours dans cet
esprit de confrontation : «Le lobby le plus puissant au Québec, ce n'est pas les banques, ce n'est pas le
pétrole, ce sont les deux fédérations médicales.» Fin de la citation.
Mais ça, M.
le Président, les gens à la maison, ils comprennent ça. Quand quelqu'un vient
vous dire ça que «le lobby le plus
puissant — le
lobby, je vais reprendre ses mots, c'est ça — au Québec, ce n'est pas les banques, ce
n'est pas le pétrole, c'est les
fédérations [de médecins]», je l'imagine faire du porte-à-porte, entre autres,
dans mon comté, cogner à une porte,
la porte ouvre, puis dire ça au citoyen. Je ne suis pas sûr que le citoyen soit
tout à fait d'accord avec lui. Je pense même que le citoyen dirait : Bien, des médecins, il en faut, si
vous me permettez l'expression. Puis des médecins, si on veut avoir des bons médecins, bien, il faut bien
les payer, les payer raisonnablement, comme il se doit. Puis, quand on
donne 1,8 % versus 1,75 % à tout le monde, bien, c'est raisonnable.
Quand on nous
fait le reproche, par la collègue de Taillon, d'avoir signé une entente sur
huit ans, M. le Président, ils
auraient aimé mieux une entente sur six mois, un an, deux ans? Sur huit ans, ça
vous assure, M. le Président, comme État,
comme gestionnaire de fonds publics, les taxes et les impôts de celles et ceux
qui travaillent fort et tous ceux qui les paient également, notamment
par la consommation... faire en sorte que l'on puisse prévoir sur un horizon de
huit ans. Le 1,8, il s'étale sur huit ans, M. le Président, et ça, c'est un
geste raisonnable.
Puis je
l'entendais dire... je l'entendais citer son ex... il n'était pas élu à
l'époque, en 2003, l'actuel chef de la Coalition avenir Québec, qui était ministre de la Santé du gouvernement du Parti
québécois. Et le chef de l'opposition, on vient de l'entendre dire, parlant de ces discussions
nécessaires avec des professionnels de la santé que l'on veut respecter puis
que l'on veut payer raisonnablement... il avait dit : Bien, mon collègue,
aujourd'hui chef de la CAQ, quand il était ministre du PQ, de la Santé, il avait mis, et je le cite, le
doigt dans le tordeur funeste de cette négociation avec les fédérations de
médecins. Je le cite : Le doigt dans ce tordeur funeste, M. le
Président.
Bien, encore
une fois, mesdames et messieurs qui nous écoutez à la maison, M. le Président,
je ne suis pas sûr qu'ils voient ça
réellement. Quand ils voient leur médecin, là, puis que le médecin, homme ou
femme, les reçoit dans son cabinet
pour donner suite à une demande de consultation, je ne pense pas qu'ils voient là,
devant eux, un représentant ou une
représentante d'un des lobbys les plus puissants, plus puissant que les
banques, plus puissant que le pétrole, que 1,8 %, c'est trop payé, on donne 1,75 % à tout le
monde, et que, là, on a devant nous un ou une digne représentant d'un processus
dit de tordeur funeste. Bien non! Je veux
voir le médecin, je veux être capable d'y avoir accès. Je veux qu'il soit
disponible. Et, en ce sens-là, bien, il y avait une notion, évidemment,
de rattrapage.
Parlons-en,
de rattrapage, M. le Président, c'est intéressant. On disait ici, et j'ai
une... toujours dans les médias, ce
qui est dit, parce que c'est important d'évaluer la crédibilité de celles et
ceux qui aujourd'hui nous disent qu'on est impliqués dans une procédure funeste... 20 septembre 2017, la
collègue de Taillon, ça, c'était un article de Radio-Canada, M. le Président, 20 septembre 2017, tiré
du site Web, intitulé, donc, La hausse salariale des médecins provoque une
foire d'empoigne au Québec. Excusez du peu... Et je cite l'article :
«La députée de Taillon estime ainsi que le ministre de la Santé a "pelleté en avant l'argent qu'il
devait aux médecins", et se trouve aujourd'hui devant des "sommes
colossales que les Québécois n'ont pas les moyens de payer".» Fin
de la citation.
Premier
élément, on paie assez cher de taxes et d'impôts, M. le Président, on est
capables de bien payer nos médecins et
de les payer raisonnablement. On en paie assez, de taxes et d'impôts, il n'est
pas question d'augmenter les impôts pour atteindre cet objectif-là. Le 1,8 %, on est capables de le payer.
Ils vont être bien payés. Et ça, c'est investir dans le système de santé
parce qu'on ne coupera pas les médecins pour manquer de médecins puis dire
qu'on coupe dans la santé. On laissera ce
choix-là, clairement exprimé par le Parti québécois, de la bouche même du chef
du Parti québécois, dire : Bien là,
à la maison, choisissez. Avec le Parti québécois, c'est soit des médecins ou
des hôpitaux, mais pas de médecin. C'est ça, le choix qui est offert.
Bien, M. le
Président, lorsque la collègue de Taillon disait dans cet article du
20 septembre 2017 : «[On] a pelleté en avant l'argent qu'il devait aux médecins», bien, c'est faire peu de
cas des 18 mois du gouvernement du Parti québécois. Quelle avait été l'approche, à ce moment-là, de la
première ministre du Québec, Mme Pauline Marois, chef du Parti québécois, pendant le 18 mois? Jocelyne
Richer, La Tribune, 21 novembre 2012. Et on référait ici,
donc, au lendemain du dépôt du
budget 2013‑2014. C'était le Parti québécois qui était là : «...la
première ministre Pauline Marois a rappelé en point de presse, [...]que
le budget de la santé grugeait 50 % des dépenses totales du gouvernement.»
Dans l'article, on
dit : «Plus tôt, le ministre des Finances — je ne le nommerai pas, mais c'est l'actuel
collègue de Rousseau, il était ministre des Finances du PQ à l'époque — et le ministre de la Santé, Réjean
Hébert — ex-député
du Parti québécois — ont eux
aussi exprimé la volonté du gouvernement d'étaler sur un plus grand nombre
d'années les hausses négociées.»
Alors, M. le
Président, budget 2013‑2014 du Parti québécois, dont le collègue de
Rousseau était le ministre des Finances,
qui voulait étaler sur un plus grand nombre d'années ce qui était payable, ce
qui était dû aux médecins, bien, aujourd'hui, pourquoi était-elle... je
veux dire, de quelle justification ma collègue, en tout respect, vient dire ici
que c'est la faute de ce gouvernement, qu'on
a voulu pelleter en avant? Bien, force est de constater qu'il y avait un
constat, lorsqu'ils étaient au
gouvernement, que l'on devait bien payer et que, pour ce faire, ça prenait une
entente, une entente qui soit sur un
nombre d'années minimal. Ça ne veut pas dire un an, deux ans. C'est huit ans
dans le cas présent. Et on nous en
fait le reproche. Elle a exprimé le reproche, un peu plus tôt dans ce débat, M.
le Président, que c'était sur huit ans et
que ça n'avait pas de bon sens. Puis imaginez-vous donc ce qu'elle a dit, M. le
Président, puis les gens peuvent nous écouter
à la maison : On lie les gouvernements successifs. Bien, c'est une bonne
entente, 1,8 % sur huit ans. On lie les gouvernements? C'est ça,
gérer de façon efficace et responsable les finances publiques.
Et aussi, M.
le Président, j'en passe, le chef du Parti québécois, le chef de l'opposition
officielle, 30 août 2017, disait,
dans un article de Radio-Canada toujours, en collaboration avec La Presse
canadienne : «[Le chef du Parti québécois] est même allé jusqu'à affirmer qu'il était prêt à
retourner à la table des négociations avec les omnipraticiens s'il était élu
premier ministre — on le cite : "Comme j'ai dit au
premier ministre, 6 % d'augmentation, c'est trop[...], moi, je demande
un mandat électoral fort [pour] avoir un
moment de vérité sur la rémunération des médecins."» Fin de la citation.
6 %. Il veut renégocier en
disant que 6 %, c'est trop? Il a déjà une entente de principe à
1,8 %, M. le Président. Il ne faut pas qu'il aille renouveler une entente en disant : Bien, je vais
m'asseoir avec vous, mais on va partir sur une base de 6 %, puis je vais essayer de vous faire descendre. Bonne
nouvelle pour celles et ceux qui nous écoutent à la maison : le chef du
Parti québécois, il est déjà exaucé.
Il veut s'asseoir avec les omnipraticiens, les médecins qui nous donnent
d'excellents services, pour dire : Bien, on va négocier à la baisse
le 6 %. C'est 1,8 %, pas sur un an, deux ans, sur huit ans, M. le
Président.
Alors, en ce
sens-là, j'ai entendu mon collègue de Vanier-Les Rivières parler et vanter les
services qui étaient offerts à la
population. Et on aurait pu avoir encore beaucoup plus de temps pour justement
étayer. Moi, dans mon comté, M. le
Président, bien, c'est quatre médecins de plus sur le terrain, quatre médecins
de plus qui vont servir. Et ce sont de nouveaux
médecins. Lorsqu'on met en moyenne à peu près 1 200 patients par
médecins, ça fait 4 800 nouveaux patients qui vont s'inscrire,
donc, plus la radiologie. Ça, c'est du tangible. Ça veut dire quoi, M. le
Président? Puis je vois que vous me faites
signe, vous me faites signe d'y aller de ma conclusion. Bien, ça veut dire
quoi, M. le Président? C'est faire en
sorte que, oui, on assure les services. Faire en sorte, et ça a été dit... plus
de 800 000 personnes qui ont accès à un médecin de famille.
Bien, M. le
Président, ce n'est pas vrai qu'on peut dire, comme l'a dit le Parti québécois,
qu'on va développer une politique d'accès à un médecin de famille en
coupant dans la santé, parce qu'on veut couper dans les médecins. Depuis que nous sommes au pouvoir, 2014, c'est
plus de 800 000 Québécoises et Québécois qui ont accès à un médecin
de famille. Puis les gens qui nous écoutent
à la maison veulent que l'on paie comme il se doit les médecins de famille,
les médecins omnipraticiens et, le cas
échéant évidemment, les médecins spécialistes. En ce sens-là, M. le Président,
nous allons voter contre cette motion du Parti québécois.
• (16 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à
vous, M. le député de LaFontaine, pour cette intervention. Nous en sommes maintenant au droit de réplique de Mme la
députée de Taillon. Vous disposez de 10 minutes. Et je vous cède la
parole.
Mme Diane Lamarre (réplique)
Mme Lamarre :
Merci beaucoup, M. le Président. Ce que je constate après cette période de
presque deux heures d'échange, c'est
qu'on n'a pas beaucoup entendu le gouvernement parler des patients. Je ne suis
pas sûre que le mot «patient» est
apparu, même, dans leur discours. Certainement pas, en tout cas, dans
l'intervention du leader adjoint. C'est donc un gouvernement
imperméable, imperméable aux iniquités de notre société, imperméable aux
difficultés humaines.
Et j'en donne quelques exemples. Chirurgie du
cancer : partout dans le monde, dans les pays développés, en quatre semaines, 90 % des gens doivent être
opérés. On parle d'une chirurgie pour un cancer diagnostiqué. Au Québec,
on est passés de 61 % à 63 %. Il y
a encore 37 personnes sur 100 à qui on a dit qu'elles avaient un cancer qui
était opérable et qu'on n'opère pas
encore. Moi, je pense qu'il faut se poser des questions sur la performance du
système de santé. Une diminution par ce gouvernement, en 2016, d'un
demi-million d'heures de soutien à domicile aux personnes âgées. Il n'y a pas de quoi s'envoyer des fleurs. Il y a
500 000 personnes qui sont stationnées sur le guichet. Là-dessus, il y en
a 12 000 qui ont 80 ans et plus.
Tantôt, j'entendais le député dire : On est bons, on a 96 % des gens
qui ont 80 ans et plus. M. le Président, si on n'a pas un médecin de famille à
80 ans, quand est-ce qu'on va en avoir un au Québec? C'est complètement anormal. Et qu'on s'en vante, ça
vient juste démontrer comment c'est un gouvernement qui est impassible,
incapable de comprendre ce que les patients vivent.
12 000
personnes de 80 ans et plus, 4 000 bébés de moins de deux ans qui sont sur
le guichet d'accès puis qui n'ont pas
accès à un médecin de famille. Et ce que la Protectrice du citoyen nous a dit,
c'est : En plus, clairement, elle l'a noté, les patients plus complexes,
plus lourds, ils ont encore plus de difficultés à trouver à cause de la loi
n° 20 que le ministre de la Santé a imposée aux médecins, qui crée
ces effets pervers là.
Les attentes aux urgences. Vous savez, on parle
qu'il faut que ce soit équitable avec le reste du Canada. Bien, parlons-en. Les attentes aux urgences au Canada,
c'est 29 % des gens qui attendent quatre heures et plus. Au Québec,
c'est 44 %.
29 %, 44 %, mais pas quatre heures, cinq heures et plus. On ne les a
même pas, les statistiques pour quatre heures. Ça serait encore plus que
ça. Ça serait 60 %, 70 %.
Les taux
d'inscription à un médecin de famille, on était à 75 %, on est passés à
77 %, très, très loin de la cible de
85 %. Mais je vous dirais, M. le Président, que ce qui me touche beaucoup,
c'est une situation d'un patient qui m'a écrit ce matin, ce matin. Alors, je ne le nommerai pas puis je vais
enlever les allusions aux noms personnels parce que lui, il nomme
vraiment les gens :
«Le ministre
de la Santé peut bien se vanter de tout ce qu'il veut, mais, sur le terrain,
pas du tout pareil. Dans mon cas, un
an d'attente pour avoir un médecin de famille. Finalement, j'en ai eu une très
gentille, toujours disponible, car je suis un cas lourd : accident
de travail. Mais, bon, depuis que le ministre de la Santé a voté sa loi
n° 20, mon médecin m'apprend qu'elle va
dans le privé. Alors, temps d'attente pour me trouver un autre médecin malgré
mon cas lourd et que mes médicaments ont tous besoin d'être changés,
entre autres, dans le cadre d'un traitement en psychiatrie.
«Alors, maintenant, je suis encore entre deux
eaux. Je n'ai plus de suivi pour mes tests en demande depuis deux ans à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont qui,
dernièrement, m'ont fait parvenir une lettre. Mon rendez-vous pour mon
IRM — un
examen d'imagerie en résonnance magnétique — a passé le délai de deux
ans — a
passé le délai de deux ans. J'ai dû me
remettre sur la liste. Il y avait encore plus d'un an d'attente. Maintenant, je
suis transféré à un autre hôpital.
J'attends l'appel pour mes examens, mais je suis un cas lourd, un accident de
travail handicapé. Alors, bien des médecins passent par-dessus mon
dossier, ça a l'air, on n'est pas sûr, ça a l'air, car, d'après le GMF,
l'attente est normalement de 241 jours. J'en suis à 392.
«J'ai
téléphoné. Tout ce que j'ai eu : une infirmière m'a rappelé pour une
réévaluation. Je suis encore priorité 1 — priorité 1,
M. le Président — mais
toujours pas d'appel du médecin.»
Vous voyez,
c'est ça que les Québécois vivent. C'est ça que, quand on est proche des gens,
on entend. C'est ça, je pense, que le
gouvernement n'accorde pas, en tout cas, qu'il n'accorde pas une attention
proportionnée entre les besoins de la population et ceux que lui perçoit
comme étant ceux des médecins.
On parle d'équité, mais parlons-en. Tantôt, on a
donné beaucoup d'emphase sur le 1,8 %. Je vais vous dire, M. le Président, 1,8 % de 40 000 $,
ça fait une augmentation de 800 $ par année. 1,8 % de
250 000 $, ça fait 8 000 $ par année. On n'est pas tout à
fait dans la même équité. Et, si cette équité-là, elle est vraie, bien, il
faudrait donner la même chose...
comme on veut donner la même chose que les médecins en Ontario, bien, on
devrait donner la même chose aux infirmières, aux superinfirmières, aux
préposés, aux paramédics, aux psychologues, aux travailleurs sociaux.
Alors, est-ce
que je dois comprendre, et je demande au gouvernement : Est-ce que vous
reconnaissez que vous n'êtes donc pas
équitable envers tout le reste du personnel du réseau de la santé et envers
tous les autres professionnels de la
santé parce que, pour les autres, il n'y a pas le même souci d'avoir l'équité
avec les autres provinces? Il y a juste pour les médecins que ça s'applique? Alors, quels autres groupes avec
lesquels le gouvernement a négocié ont des ententes de huit ans? Qu'on
me les nomme, qu'on me les énumère, ça va me faire plaisir de voir.
Moi, je vais
vous dire, les médecins, ils sont d'accord pour revoir le contrat social. Un
grand nombre d'entre eux m'en parlent et ils sont malheureux. Ils sont
malheureux parce qu'ils veulent de meilleurs soins pour les Québécois. Et le contrat social, malheureusement, ce n'est
pas à des fédérations de le fixer. Les fédérations médicales, ce n'est pas ça,
leur mission. Je l'ai dit en introduction, leur mission, c'est de voir aux
intérêts professionnels et scientifiques de leurs membres. Qui l'a, le contrat social d'assurer un meilleur accès aux
citoyens, d'assurer que le soutien à domicile reflète bien les besoins que la population ressent? Bien,
le contrat social, c'est au gouvernement de le faire. Et, quand le gouvernement
signe des ententes sans regarder le contenu,
sans avoir le contrôle sur la répartition de 1 milliard de dollars qu'il
est prêt à donner, bien je ne peux pas dire que c'est un gouvernement
responsable, que c'est un gouvernement sérieux.
Et je pense
ici, au niveau... Je cite Claude Castonguay, qui a été ministre de la Santé,
celui qui a créé l'assurance médicale,
et, clairement, il dit... ce qu'il dénonce le plus dans son intervention, il a
publié ça il y a quelques semaines, le 5 octobre :
«De plus, le gouvernement a cédé à la Fédération des médecins omnipraticiens
[...] la répartition des enveloppes de
rémunération, et aucune modification n'a été apportée à la rémunération à
l'acte. Il s'agissait pourtant de deux questions fondamentales. Force est de conclure que le gouvernement a cédé sur
toute la ligne face à la FMOQ, qui a pourtant une bonne part de
responsabilité dans la situation actuelle.»
Alors, M. le
Président, c'est du copier-coller. Ce gouvernement refait les mêmes erreurs
qu'on a depuis 15 ans en ne définissant pas d'abord les besoins de
la population et, ensuite, en disant où on va mettre l'argent, et dans quelle
proportion on va mettre cet argent-là.
Alors, moi,
j'ai eu un sourire tantôt, quand le leader adjoint a parlé de confrontation. Je
pense qu'on a un ministre qui, selon
l'avis de tous les médecins au Québec, a fait preuve d'une grande confrontation
à leur endroit. Et je ne pense pas
que même l'argent qu'on donne actuellement aux médecins leur apporte la
satisfaction professionnelle qu'ils recherchent. Alors, le ministre fait en sorte qu'il a mené une situation qui a amené
des comportements déviants, je vous dirais, chez certains médecins. La
prise de patients complexes, elle a été mise de côté, et ça, ça n'a pas sa
raison d'être.
Et je vous
dirais que ce qu'on demande, avec raison... Puis je suis sûre que les gens qui
sont à la maison partagent la même
volonté que nous. Ils veulent que l'entente soit transparente, ils veulent
qu'on la connaisse et ils veulent que quelqu'un comme la Vérificatrice générale, qui a le devoir d'analyser les impacts,
qui a le devoir de s'assurer que les sommes que les Québécois, les
petits épargnants confient à l'État soient vraiment bien utilisées...
Moi, M. le
Président, je pense à ce patient, je pense à l'ensemble des citoyens qui sont
en attente et qui n'ont pas accès
actuellement à un médecin de famille, qui ont des retards dans leurs chirurgies.
Je pense aussi à tous les employés du
réseau de la santé parce qu'ils souffrent, c'est gens-là, énormément,
énormément, parce que le gouvernement fait le choix de privilégier les plus privilégiés et de ne pas soutenir les gens
qui contribuent eux aussi de façon essentielle aux soins des patients. Je parle des préposés, des
infirmières, des superinfirmières, des psychologues, des travailleurs sociaux.
Eux aussi, ils
mériteraient l'équité. Alors, la vraie équité, elle se définit en fonction des
citoyens, d'un meilleur accès aux soins et non pas seulement en fonction
d'un groupe de professionnels. Merci, M. le Président.
• (17 heures) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Taillon,
pour cette intervention. Et ça met un terme à ce débat.
Mise aux voix
Je vais maintenant
mettre aux voix la motion présentée par Mme la députée de Taillon,
qui se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale donne le mandat au Vérificateur
général du Québec de faire une vérification de l'optimisation des ressources de la plus récente entente de principe entre la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec
et le Conseil du trésor au sujet du renouvellement de l'accord-cadre
régissant les conditions de travail des médecins omnipraticiens;
«Que le Vérificateur
général fasse tout en son pouvoir
pour remettre son rapport à l'Assemblée d'ici le 6 février 2018.»
Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay : M. le
Président, je vous demanderais un vote par appel nominal.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, qu'on appelle les députés.
• (17 h 1
—
17 h 18)
•
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de la motion
présentée par Mme la députée de Taillon, et la motion se lit comme
suit :
«Que l'Assemblée
nationale donne le mandat au Vérificateur général du Québec de faire une
vérification de l'optimisation des
ressources de la plus récente entente de principe entre la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec et
le Conseil du trésor au sujet du renouvellement de l'accord-cadre régissant les
conditions de travail des médecins omnipraticiens;
«Que le Vérificateur général fasse tout en son pouvoir
pour remettre son rapport à l'Assemblée d'ici le 6 février 2018.»
Que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Lisée (Rosemont), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), Mme Hivon (Joliette), M. Marceau (Rousseau), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles),
M. LeBel (Rimouski), Mme Maltais (Taschereau), Mme Lamarre
(Taillon), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois),
M. Rochon (Richelieu), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Therrien
(Sanguinet), M. Gaudreault (Jonquière), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau (Bertrand), M. Bourcier
(Saint-Jérôme), Mme Jean (Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque),
M. Villeneuve (Berthier),
Mme Fournier (Marie-Victorin), M. Traversy (Terrebonne),
M. Kotto (Bourget), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Roy
(Bonaventure).
M. Bonnardel
(Granby), M. Caire (La Peltrie), M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), M. Roberge (Chambly),
M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Lemay (Masson),
Mme Lavallée (Repentigny), Mme D'Amours (Mirabel), Mme Soucy
(Saint-Hyacinthe), Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Paradis (Lévis),
M. Spénard (Beauce-Nord).
Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques),
M. Nadeau-Dubois (Gouin), M. Surprenant (Groulx).
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Que les députés contre cette motion veuillent
bien se lever.
• (17 h 20) •
Le Secrétaire
adjoint : M. Fournier (Saint-Laurent), Mme Anglade
(Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Billette (Huntingdon), Mme Thériault
(Anjou—Louis-Riel),
M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Arcand (Mont-Royal), M. Coiteux
(Nelligan), Mme David (Outremont),
M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot
(Vanier-Les Rivières), Mme Vallée (Gatineau), Mme Charlebois
(Soulanges), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. Heurtel
(Viau), Mme Vien (Bellechasse), Mme Ménard (Laporte), M. Fortin
(Pontiac), Mme Tremblay (Chauveau), M. Fortin (Sherbrooke),
M. Reid (Orford), Mme Nichols
(Vaudreuil), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency),
Mme Montpetit (Crémazie), Mme Boulet (Laviolette),
Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger),
M. Tanguay (LaFontaine), Mme Melançon (Verdun), M. Blais
(Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Ouellette
(Chomedey), M. Drolet (Jean-Lesage), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau),
M. Matte (Portneuf), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine),
M. Carrière (Chapleau), M. Girard
(Trois-Rivières), M. Rousselle (Vimont), Mme Vallières (Richmond),
M. Auger (Champlain), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy
(Saint-François), M. Merlini (La Prairie), M. Plante (Maskinongé),
M. Polo (Laval-des-Rapides), M. St-Denis (Argenteuil),
Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Y a-t-il
des abstentions? Si non, pour le résultat du vote, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 45
Contre :
54
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En conséquence, la motion, elle est rejetée. Alors, pour la suite des choses,
M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Tanguay : Oui. M. le Président, je
fais motion pour ajourner nos travaux au jeudi 19 octobre 2017, à
9 h 40.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté.
En conséquence, nous ajournons nos travaux à demain, 19 octobre, à
9 h 40.
(Fin de la séance à
17 h 22)