(Neuf heures quarante et une
minutes)
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, veuillez prendre place. On vous souhaite un bon jeudi matin.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Et nous
allons procéder à la rubrique Déclarations de députés, et je reconnais la
première déclaration, M. le député
de Côte-du-Sud pour sa déclaration de ce matin. À vous, M. le député.
Rendre hommage à l'abbé Odilon Hudon,
humaniste et visionnaire
M. Norbert Morin
M. Morin : M. le
Président, je tiens à féliciter
l'abbé Odilon Hudon, qui a consacré une bonne partie de sa vie au bien-être de jeunes et d'adultes provenant de milieux
défavorisés, avec le Camp Canawish de Rivière-Ouelle, dont il a été
cofondateur en 1973. Il s'est d'ailleurs mérité en novembre 2016 le prix
Porteur de flambeau lors du 27e gala d'excellence
de L'Association des camps du Québec.
Cette distinction reconnaît son engagement indéfectible depuis 42 ans
pour cette oeuvre.
Natif de La
Pocatière, Odilon Hudon est un visionnaire et un humaniste qui a permis à
plusieurs milliers de jeunes et
d'adultes provenant de milieux défavorisés ou ayant des besoins particuliers de
vivre une expérience de groupe en pleine nature. Ce camp a été l'un des premiers à accueillir des personnes
handicapées et à les intégrer à la clientèle régulière.
Je salue donc
l'abbé Odilon Hudon pour son oeuvre, qu'il attribue aussi aux jeunes et aux
collaborateurs, dont il dit qu'ils ont été des développeurs avec lui.
Merci, abbé Hudon!
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Matane-Matapédia pour sa
déclaration. À vous.
Féliciter deux entreprises de la MRC de La Mitis,
lauréates de Prix d'excellence Cecobois
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
M. le Président, le 2 février dernier se tenait à Québec le gala
d'excellence du Centre d'expertise sur la construction commerciale en
bois, Cecobois, et deux projets de La Mitis y ont été honorés.
D'abord, la
Maison ERE 132, située aux jardins de Métis, a reçu le prix Développement
durable. Ouverte au public, cette
maison est un lieu d'échange et de recherche sur les bâtiments durables.
Plusieurs partenaires du Bas-Saint-Laurent ont aussi mis leur expertise afin de concevoir une maison écologique
modèle. En plus d'être un outil de vulgarisation, ce bâtiment est une
véritable vitrine du savoir-faire bas-laurentien.
Ensuite, dans la catégorie Reconnaissance de
l'engagement municipal, le nouveau pavillon des loisirs de Saint-Donat, que j'ai eu le plaisir d'inaugurer,
s'est démarqué pour l'utilisation du bois. Issu de la volonté des citoyens
de se doter de bâtiments multifonctionnels
modernes et respectueux de l'environnement, c'est un projet dont je suis très
fier d'avoir appuyé à titre de député.
À tous celles
et ceux qui ont contribué à la réalisation de la Maison ERE 132 et du
pavillon des loisirs de Saint-Donat, je vous félicite pour votre
implication et votre vision. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : On vous remercie, M. le député, de votre
déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Laval-des-Rapides pour sa déclaration de ce matin. À vous, M. le député.
Saluer la participation de quatre élèves de l'école
Mont-de-La-Salle au Parlement des jeunes
M. Saul Polo
M. Polo : Merci beaucoup, M. le
Président. Du 25 au 27 janvier dernier s'est tenue ici même, au sein de l'Assemblée nationale, au salon bleu, la
15e édition du Parlement des jeunes, rassemblant plus de 130 jeunes
venus de 39 écoles du Québec. Cette
année, deux écoles de la commission scolaire de Laval ont pris part à cette
activité. Je suis très fier qu'une
école de ma circonscription, une école secondaire du Mont-de-La-Salle, ait été
représentée par quatre brillantes élèves
députées, quatre jeunes filles passionnées et engagées. Yasmine Alem, Saraphina
Anténor, Annabelle Cloutier, Laurie
L'Archevêque-Girard, un immense bravo pour votre participation au Parlement des
jeunes! Vous avez représenté avec brio et excellence l'école du Mont-de-La-Salle.
Vous faites la fierté de vos camarades, de vos professeurs, de vos
familles, de vos concitoyens et de moi-même.
J'aimerais,
M. le Président, saluer le caractère fondamental de cette simulation
parlementaire. La jeunesse de ma circonscription et du Québec a de quoi
nous rendre fiers. Merci beaucoup et félicitations à ces quatre jeunes filles!
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci. Je cède maintenant la parole à
Mme la députée de Montarville pour sa déclaration de ce matin. Mme la
députée, à vous.
Souligner le 350e anniversaire de la ville de Boucherville
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, c'est avec émotion, il faut le dire,
que je souligne devant cette
Assemblée le 350e anniversaire de la ville de Boucherville, qui se trouve
dans la circonscription de Montarville. En effet, c'est en 1667 que
Pierre Boucher et son épouse, Jeanne Crevier, s'installent dans leur nouvelle
seigneurie, convainquant du même coup
quelques centaines de personnes de les suivre. 350 ans plus tard,
Boucherville est devenue une ville
prospère de plus de 40 000 citoyens, et on la retrouve régulièrement
en tête des palmarès des villes
canadiennes où il fait bon vivre.
Alors, on serait tenté de dire : Bien, c'est normal, hein? Parce que c'est
ce qui caractérise Boucherville, selon
moi, cette harmonie, l'harmonie entre les Bouchervillois, mais aussi dans le développement de la ville, qui se fait dans le respect du patrimoine et de
l'environnement.
Alors, j'invite les Bouchervillois à se
rassembler tout au long de l'année pour célébrer leur ville, mais aussi l'esprit de communauté et l'amour du beau et du bon
qui définit cette ville. Alors, merci et bravo aux équipes de Mme
Florence Junca-Adenot et à celles du maire, Jean Martel!
Le Président (M. Gendron) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré
pour sa déclaration de ce matin. À vous la parole, Mme la députée.
Souligner les honneurs remportés par des citoyens
de Charlevoix—Côte-de-Beaupré
Mme Caroline Simard
Mme
Simard : M. le Président,
des citoyens de ma circonscription récoltent les honneurs ces temps-ci, et je désire
souligner leur contribution ainsi que les féliciter.
D'abord,
le 23 janvier dernier à Québec, dans le cadre du lancement de la 26e revue
sportive éditée par M. Gaston Bélanger,
Mme Myriam Lefrançois, originaire de la Côte-de-Beaupré, a reçu un
Méritas pour avoir notamment atteint la finale canadienne d'équitation en 1999 et 2012, tandis que M.
Nicolas Savard, directeur des loisirs
de la ville de Clermont, a reçu un
Méritas pour avoir contribué à la relance du softball dans la région de
Charlevoix, en collaboration avec la ville.
Et puis,
demain midi, au restaurant Le Parlementaire, dans le cadre du dîner
honorifique Optimiste seront honorés Mme
Rachel Otis et M. Michel Gagnon, un couple exceptionnel de Baie-Saint-Paul à
l'âme charitable, des parents d'une amie
d'enfance, de même que M. Armand Ferland, de l'île d'Orléans, un récipiendaire
de la Médaille de l'Assemblée nationale
du Québec — présent dans les tribunes aujourd'hui et que
je salue — un homme
passionné, sympathique et définitivement engagé. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Gendron) : Je
vous remercie. Je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Vachon pour sa déclaration de ce matin. Mme la
députée de Vachon, à vous la parole.
Souligner les réalisations du Club Optimiste de
Saint-Hubert inc.
Mme Martine Ouellet
Mme Ouellet : Merci,
M. le Président. J'aimerais prendre
un moment pour parler d'une organisation qui me tient à coeur, le Club Optimiste de
Saint-Hubert, qui existe depuis 49 ans, et remercier ses bénévoles, qui
font un travail extraordinaire au sein de notre communauté. Maintenant
présidé par Mme Monique Parent, le Club Optimiste est au coeur de la vie communautaire. Les membres organisent des activités
permettant aux jeunes de Saint-Hubert de se dépasser, que ce soit un concours oratoire, un concours de
dessin, un tournoi d'échecs ou le Défi Jeunesse, dont le gagnant en chant,
Charles Kardos, a gagné la première édition
de La Voix junior. Le Club Optimiste de Saint-Hubert, c'est aussi un
organisme qui vient en aide aux
familles de Saint-Hubert en offrant des paniers de Noël et des effets scolaires
distribués à chaque année.
Un gros merci
à Monique Parent et toute son équipe : Jeannine Deschênes, Rosaire
Flamand, Pierre Valiquette, Jacinthe
Devost-Caron, Suzette Asselin, Kathy Pelletier, Anita Blais, Benoît Maltais,
Claude Côté, Sophie Desgroseilliers, Maryse Brûlé et Anne Falardeau.
Vous êtes vraiment des amis de la jeunesse! Merci.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
On vous remercie pour votre déclaration, Mme la
députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Vaudreuil pour sa déclaration de ce matin. À vous, Mme la députée.
Souligner
le succès du gala annuel de la Maison de
soins palliatifs Vaudreuil-Soulanges
Mme Marie-Claude Nichols
Mme
Nichols : Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de souligner le travail exceptionnel de toute
l'équipe et des bénévoles de la
Fondation de la Maison des soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges pour la
réussite de leur gala annuel, qui a permis d'amasser plus de
400 000 $ cette année, permettant ainsi d'assurer la pérennité de ce
lieu.
Je
me permets de saluer particulièrement Mme Monique Bourbonnais, M. Jean-Marie Bourassa
et M. Jean St-Pierre pour leur engagement,
leur dévouement et leur implication de longue date au sein de la fondation. Ils
ont d'ailleurs été nommés ambassadeurs à vie lors de l'événement.
Il
est important de mentionner que ce résultat est le fruit d'un
effort collectif qui repose sur l'appui de précieux partenaires, particulièrement dans la communauté de Vaudreuil-Soulanges, et qu'une fois de plus
ils ont démontré l'étendue de leur générosité.
Toutes
mes félicitations pour cette 12e édition, et nous vous
souhaitons la meilleure des continuités dans votre noble mission, soit
d'assurer une fin de vie dans la dignité à vos patients, nos proches.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
On vous remercie pour votre déclaration, Mme la
députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Mirabel pour sa déclaration. À vous.
Féliciter le conseil municipal
de Mirabel pour son
initiative dans le domaine de l'agriculture
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. J'ai eu l'occasion récemment de
prendre connaissance, dans ma circonscription, d'un choix politique issu du
XXIe siècle. En effet, il a été proposé par le conseil municipal de la
ville de Mirabel d'établir un taux de
taxation particulier aux immeubles agricoles. Cette initiative, je me permets
de le dire, est l'exemple probant
d'une ville qui cherche à soutenir ses producteurs agricoles et à promouvoir le
développement de notre agriculture.
Cette volonté de considérer les agriculteurs comme des partenaires et des
acteurs essentiels de l'économie des Mirabellois
et Mirabelloises mérite d'être soulignée. Je ne peux que me réjouir de voir la
plus grande municipalité de mon comté exercer ce leadership.
Je tiens donc à
féliciter les membres du conseil municipal de Mirabel pour ce vote de confiance
envers notre agriculture et ceux qui la
vivent. Je souhaite profondément que d'autres municipalités vous emboîtent le
pas et suivent ce beau modèle que vous mettez de l'avant. À Mirabel, la
vie est belle! Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci pour votre déclaration, on va
aller voir ça. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Marie-Victorin pour sa déclaration de ce matin. À vous la parole.
Souligner le 15e anniversaire
de l'unité de Médiation citoyenne Rive-Sud
Mme Catherine Fournier
Mme
Fournier : Merci, M. le Président. Le 26 janvier dernier, l'unité
Médiation citoyenne Rive-Sud de Longueuil célébrait, dans une ambiance festive et conviviale, 15 années de
contribution à l'harmonie et au mieux-être de la communauté
longueuilloise. Initiée en 2002 et chapeautée depuis par l'organisme Ressources
alternatives Rive-Sud, cette unité de médiation
fut la première à offrir des services de justice alternative sur la Rive-Sud de
Montréal. Elle a ainsi servi de modèle à
la création de huit autres unités, désormais actives dans différentes
municipalités de la Montérégie, permettant de régler des conflits sans
faire appel aux instances légales.
L'organisme
a également profité de cette occasion
afin de souligner l'implication exceptionnelle des citoyens de Longueuil qui, en
offrant un accompagnement confidentiel et gratuit, contribuent grandement à l'amélioration du climat social de la communauté.
Au nom des citoyens
de Marie-Victorin, je remercie donc les médiateurs bénévoles ainsi que
Ressources alternatives Rive-Sud pour leur engagement sans cesse renouvelé.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, on vous remercie de votre déclaration.
Et cette dernière déclaration
met fin à la rubrique Déclarations de députés, et les travaux sont suspendus
pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 52)
(Reprise à 10 h 1)
Le Président :
Mmes, MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Des
voix : ...
Présence
d'une délégation de parlementaires de la Cour générale du Commonwealth
du Massachusetts dirigée par le président du Sénat, M. Stanley C. Rosenberg
Le
Président : Ou
presque. Ou presque. Presque, et je dis bien «presque», parce que
j'ai le plaisir de souligner la
présence dans nos tribunes d'une délégation de parlementaires de la Cour
générale du Commonwealth du Massachusetts, à l'occasion de la quatrième
session de l'Association parlementaire Québec-Massachusetts, dirigée par le président du
Sénat, M. Stanley Rosenberg. Stanley, please rise.
Des voix :
...
Le
Président : Nos
collègues du Massachusetts ont développé
une association de scientifiques et de parlementaires qui travaillent ou qui ont travaillé sur trois
sujets en particulier : les changements climatiques, la cybersécurité et
la question génomique, toute
l'intégration du génome. Et je voudrais remercier en même temps M. Rémi
Quirion, qui est le scientifique en chef du Québec, et Mme Sophie
D'Amours, qui l'accompagne.
Nous poursuivons les affaires
courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre de la Justice.
Rapport
annuel du Fonds Accès Justice
Mme
Vallée : Alors, M. le Président, permettez-moi de déposer le rapport détaillé des activités du Fonds
Accès Justice 2015‑2016.
Le Président :
Ce document est déposé. Mme la ministre responsable de l'Enseignement
supérieur.
Rapport
annuel de la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial
Mme
David : M. le Président, il
me fait plaisir de déposer le rapport annuel de gestion 2015‑2016
de la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial.
Le Président :
Ce rapport est déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Oui, M. le Président...
Une voix :
...
M. Fournier :
J'allais justement le dire.
Le Président :
Je vous ai eu, hein?
Réponse
à une pétition
M. Fournier :
Merci de me reconnaître, M. le Président, et de me donner la parole.
Je
dépose la réponse du gouvernement à la pétition présentée par la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques le 15 novembre 2016. Merci.
Le Président :
Je vous tiens à vue, je vous garde à vue. Alors, ce document est déposé.
Lettres
de divers Parlements canadiens offrant des condoléances et du soutien
à la population du Québec ainsi qu'à l'ensemble des personnes touchées à
la suite de la fusillade survenue au Centre culturel islamique de Québec
Pour ma part, je
dépose les lettres que m'ont adressées, à la suite des événements survenus au
Centre culturel islamique de Québec
le 29 janvier dernier, M. George J. Furey et Geoff Regan,
respectivement président de la Chambre des
communes et du Sénat canadien. M. Robert F. Wanner, président de
l'Assemblée législative de l'Alberta,
nous a aussi fait part de ses sympathies, de ses condoléances.
Dépôt
de rapports de commissions
À la rubrique
Rapports de... documents de commissions, Mme la présidente de la Commission de
l'économie et du travail et députée de Duplessis.
Élection à la vice-présidence de la Commission
de l'économie et du travail
Mme Richard : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission de l'économie et du travail qui, le 8 février 2017, a procédé à
l'élection à la vice-présidence de la commission.
Le
Président : Ce rapport est déposé. M. le président de la Commission
des institutions et député de Chomedey.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 63
M. Ouellette : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission des institutions qui, le 8 février 2017, a tenu une
audition publique dans le cadre de consultations particulières sur le projet de
loi n° 63, Loi concernant la vérification de l'identité des personnes
incarcérées au moyen de leurs empreintes digitales.
Le Président :
Alors, ce rapport est déposé.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt
des pétitions, M. le député de Saint-Jean.
Créer
un programme d'aide pour les sinistrés de résidences affectées
par la moisissure et par tous les types de champignons
M.
Turcotte : Merci, M. le Président. J'aimerais tout d'abord
saluer la famille Prairie-Thibault qui sont présents dans les tribunes ainsi que d'autres familles touchées
par cette problématique.
Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
965 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que la moisissure et les champignons affectant les résidences constituent un
sinistre et représentent un risque élevé pour la santé publique, qu'il
existe plusieurs cas de contamination au Québec et que plusieurs
familles se retrouvent sans moyen suite à cet événement inattendu;
«Considérant
que ce sinistre représente un fléau
psychologique et financier pour les [familles], qu'elles doivent abandonner leur résidence et se relocaliser
rapidement tout en continuant de rembourser leur hypothèque ou de déclarer
faillite malgré les précautions prises à
l'achat, qu'elles doivent assumer tous les frais d'expertise, de
décontamination et de démolition, s'il y a lieu;
«Considérant que les assurances
privées ne couvrent pas ce type de sinistre, que les institutions financières
n'offrent aucun programme d'aide et que la sécurité publique ne considère pas
ce sinistre comme étant un sinistre de masse;
«Considérant que les recours judiciaires sont
inaccessibles pour la classe moyenne; les victimes devant assumer tous
les frais juridiques non remboursables ni déductibles d'impôt dans un processus
judiciaire comportant des délais interminables;
«Considérant
que, selon la Charte des droits et libertés, toute personne dans le besoin a
droit, pour elle et sa famille, à des mesures d'assistance;
«Considérant
qu'un comité interministériel vient d'être mis en place par le gouvernement
concernant les sinistres de la mérule pleureuse;
«Et les interventions
réclamées se résument ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec un programme d'aide aux
sinistrés de résidences affectées par
la moisissure et par tous les types de champignons. Nous demandons également
qu'il révise les programmes d'accès à la justice pour la classe
moyenne.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : L'extrait de cette pétition est déposé. Vous avez
une deuxième pétition, M. le député de Saint-Jean.
M. Turcotte :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 1 080 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que la moisissure et les champignons affectant les résidences constituent un
sinistre et représentent un risque
élevé pour la santé publique; qu'il existe plusieurs cas de contamination au
Québec et que plusieurs familles se retrouvent sans moyen suite à cet
événement inattendu;
«Considérant
que ce sinistre représente un fléau psychologique et financier pour les
victimes, qu'elles doivent abandonner
leur résidence et se relocaliser rapidement
tout en continuant de rembourser leur hypothèque ou de déclarer faillite malgré les précautions prises à l'achat;
qu'elles doivent assumer tous les frais d'expertise, de décontamination et de
démolition, s'il y a lieu;
«Considérant que les assurances privées ne couvrent pas ce
type de sinistre, que les institutions
financières n'offrent aucun
programme d'aide et que la sécurité publique ne considère pas ce sinistre comme
étant un sinistre de masse;
«Considérant
que les recours judiciaires sont inaccessibles pour la classe moyenne; les
victimes devant assumer tous les frais juridiques non remboursables ni
déductibles d'impôt dans un processus judiciaire comportant des délais
interminables;
«Considérant
que, selon la Charte des droits et libertés, toute personne dans le besoin a
droit, pour elle et sa famille, à des mesures d'assistance;
«Considérant qu'un comité interministériel vient d'être mis en
place par le gouvernement concernant les sinistrés de la mérule
pleureuse;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec un programme d'aide aux
sinistrés de résidences affectées par
la moisissure et par tous les types de champignons. Nous demandons également
qu'il révise des programmes d'accès à la justice pour la classe
moyenne.»
Et je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
• (10 h 10) •
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. Je
demanderais au député de Marguerite-Bourgeoys de déposer sa pétition.
Majorer les prestations
d'adoption à un total maximal de
55 semaines partagées entre les adoptants
M. Poëti :
Merci, M. le Président. J'aimerais souligner, dans les tribunes, la présence de
Mme Tardif et Mme Morel.
Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
3 423 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que les enfants adoptés, au Québec et à l'international, ont des besoins
spécifiques et que plusieurs adoptants prolongent leur congé sans solde
pour que [leurs enfants puissent] s'attacher adéquatement;
«Considérant
que les experts en adoption recommandent que les enfants adoptés demeurent avec
leurs parents adoptants pendant au moins un an avant de fréquenter un
service de garde;
«Considérant
que les adoptants n'ont droit qu'à un maximum de 37 semaines de
prestations partagées entre les parents après l'arrivée de leur enfant;
«Considérant que les enfants adoptés sont les
seuls enfants au Québec ne pouvant bénéficier d'une présence parentale d'une
durée d'un an suite à leur arrivée dans leur nouvelle famille;
«Considérant
que les enfants biologiques ont droit à une présence parentale pouvant
atteindre un maximum de 55 semaines;
«Considérant que le gouvernement du Québec a
abaissé de 2 % le taux des cotisations au Régime québécois d'assurance
parentale, le 1er janvier 2016, en raison de la bonne santé financière du
programme;
«Considérant
qu'une bonification des prestations d'adoption équivalente à celle des parents
biologiques engendrerait une augmentation de moins de 0,5 % des
prestations[...];
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, demandons que le gouvernement
du Québec octroie aux familles adoptives des congés parentaux de même durée, soit un total de 55 semaines partagées
entre les adoptants, avec les mêmes pourcentages de revenu hebdomadaire
moyen que ceux accordés aux familles biologiques.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
Le Président : L'extrait de
cette pétition est déposé. Mme la députée de Montarville.
Recycler le
plastique n° 6
Mme Roy :
Merci beaucoup, M. le Président. Vous allez me permettre à mon tour de saluer
les instigateurs de cette pétition,
les jeunes de l'école De La Broquerie de Boucherville qui sont là et
leur responsable. Merci. Ils ont travaillé fort. Alors, voici leur
pétition.
Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
1 136 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant la pollution atmosphérique
engendrée par l'accumulation des énormes quantités de produits et emballages de
plastique de type 6 dans les dépotoirs;
«Considérant que le plastique de type 6 est
déjà recyclé dans d'autres provinces du Canada;
«Considérant
que l'implication grandissante des familles dans le processus de recyclage, ainsi que les changements de
valeurs dans notre société québécoise concernant l'environnement;
«Considérant qu'il existe présentement de l'équipement
technologique de densification qui permet de compresser le plastique de
type 6 afin de réduire son volume au transport;
«Considérant le désir d'engagement des jeunes à vouloir bâtir un monde meilleur en
posant des gestes écologiques concrets au quotidien;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement
du Québec d'adopter une loi visant à
imposer le recyclage du plastique de type 6.»
Et je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
Le
Président : L'extrait de cette pétition est déposé.
J'inviterais maintenant Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Tenir une
commission parlementaire pour étudier le
projet de réseau électrique métropolitain
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 544 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant la volonté des gouvernements d'investir
massivement dans un projet visant à améliorer le transport collectif
pour la Communauté métropolitaine de Montréal;
«Considérant que la Caisse
de dépôt et placement Infra demande une subvention du gouvernement de 2,5 milliards
pour son projet de réseau électrique
métropolitain, sans avoir élaboré son modèle de financement en tenant compte de
la tarification;
«Considérant
que le tracé proposé favorise l'étalement urbain sur les terres agricoles, des
forêts et des milieux humides et ne
contribue pas à la revitalisation des importantes friches industrielles de la
Communauté métropolitaine de Montréal;
«Considérant
que les impacts du projet de la Caisse de dépôt et placement Infra sur les
infrastructures existantes et les services actuels de transport
collectif n'ont pas été évalués et présentés avec transparence;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de différer le mandat du BAPE
et de mettre sur pied une commission
parlementaire afin d'évaluer le projet de la Caisse de dépôt et placement Infra
et de nous démontrer, avant d'aller
de l'avant, que : l'investissement gouvernemental prévu vise à répondre à
un besoin actuel du réseau de transport collectif et constitue une priorité pour l'ensemble de la région et
comblera les besoins [des] plus grand nombre d'usagers; le système sera complémentaire aux réseaux
existants et ne diminuera pas l'utilisation du transport collectif dans des secteurs
non desservis par le REM, mais actuellement
desservis par les réseaux existants; et le projet contribuera de manière
importante à une réduction des gaz à effet de serre.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors, l'extrait
de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant M. le député de Borduas.
Modifier les
dispositions du Code civil pour permettre l'adoption sans rupture
du lien de filiation d'origine ou la délégation de
l'autorité parentale
M.
Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Je souhaite souligner la présence dans nos tribunes de l'Association des grands-parents du Québec avec son président, M. Henri Lafrance. Donc, je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 701 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant qu'il est particulièrement douloureux
pour un enfant ayant perdu l'un de ses parents de faire, en plus, le
deuil de ses grands-parents ainsi que de toute la lignée de son parent décédé;
«Considérant qu'il est tout aussi pénible d'obliger des
grands-parents ayant perdu leur enfant de faire, en plus, le deuil de
leurs petits-enfants;
«Considérant que les recommandations du groupe
de travail sur le régime québécois d'adoption en 2007, tout comme les projets
de loi nos 81 et
47 présentés respectivement lors de la deuxième session de la
39e législature et lors de la
40e législature, offraient des alternatives permettant aux tribunaux de mieux
protéger l'intérêt de l'enfant par des mesures comme l'adoption sans
rupture du lien de filiation et la délégation de l'autorité parentale;
«Considérant
que le gouvernement actuel ne désire pas, à court terme, procéder à une réforme
globale du droit québécois de la famille;
«Considérant qu'il est important que l'intérêt
de l'enfant soit vraiment protégé en cas d'adoption;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, demandons à la ministre de la
Justice :
«Que le Code civil du Québec soit amendé de
manière à ce que le tribunal puisse ordonner une adoption sans rupture du lien
de filiation d'origine ou une délégation de l'autorité parentale. Il pourrait
en être ainsi, notamment, dans les cas où le
parent survivant au décès de l'autre parent demande l'adoption de son enfant
par son nouveau conjoint;
«Qu'un
procureur à l'enfant soit désigné dans toutes les causes d'adoption, tel que
recommandé par le Barreau du Québec.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. M.
le député de Borduas, vous avez une autre pétition.
Créer une certification et un logo pour
favoriser
la vente de produits québécois
M. Jolin-Barrette : Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 397 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que le Conseil du patronat du Québec a mis de l'avant une campagne publicitaire
pour favoriser l'achat de produits québécois et stimuler l'économie
québécoise;
«Considérant
que les différents intervenants dans les secteurs économiques manifestent des
inquiétudes en rapport avec l'emploi;
«Considérant
que les achats de produits du Québec contribuent à la croissance du PIB, au
maintien et à la création d'emplois;
«Considérant que le
consommateur désire être bien informé;
«Considérant que les
produits du Québec sont généralement de bonne qualité;
«Considérant que
chaque consommateur a une responsabilité sur la santé de l'économie québécoise;
«Considérant que les
achats à l'étranger contribuent, par le transport, à la croissance des gaz à
effet de serre;
«Considérant
que l'utilisation de logos officiels permettrait au consommateur de repérer
rapidement les produits du Québec à l'intérieur des commerces;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec d'émettre aux commerçants une
certification et un logo officialisant la vente de produits québécois
afin de les rendre plus facilement repérables par les consommateurs.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. Et
c'est notre dernière pétition. J'ai reçu une demande de Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques pour le dépôt d'une pétition qui est
non conforme. Alors, j'aurais besoin d'un consentement.
Des voix :
...
Le Président :
Consentement. Mme la députée, c'est à vous, la parole.
Tenir une commission parlementaire pour étudier
le projet de réseau électrique métropolitain
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée
à l'Assemblée nationale, signée par 567 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
la volonté des gouvernements d'investir massivement dans un projet visant à
améliorer le transport collectif pour la Communauté métropolitaine de
Montréal;
«Considérant
que Caisse de dépôt et placement Infra demande une subvention des gouvernements
de 2,5 milliards pour son projet
de réseau électrique métropolitain sans avoir élaboré son modèle de financement
en tenant compte de la tarification;
«Considérant
que le tracé proposé favorise l'étalement urbain sur des terres agricoles, des
forêts et des milieux humides et ne
contribue pas à la revitalisation des importantes friches industrielles de la
Communauté métropolitaine de Montréal;
«Considérant
[...] les impacts du projet de Caisse de dépôt et placement Infra sur les
infrastructures existantes et les services actuels de transport
collectif n'ont pas été évalués et présentés avec transparence;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de différer le mandat du BAPE
et de mettre sur pied une commission
parlementaire afin d'évaluer le projet de la Caisse de dépôt et placement Infra
et de démontrer, avant d'aller de l'avant, que :
«L'investissement
gouvernemental prévu vise à répondre à un besoin actuel du réseau de transport
collectif et constitue une priorité
pour l'ensemble de la région et comblera les besoins du plus grand nombre
d'usagers [et usagères];
«Le
système sera complémentaire aux réseaux existants et ne diminuera pas
l'utilisation du transport collectif dans des secteurs non desservis par
le REM, mais actuellement desservis par les réseaux existants;
«Le projet contribuera
de manière importante à une réduction des gaz à effet de serre.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
• (10 h 20) •
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
question de droit ou de privilège.
Je
vous avise qu'après la période de questions et de réponses orales seront tenus
les votes reportés sur la motion du député de Sanguinet — de
Sanguinet, oui, oui, lui-même — débattue
hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition et sur la motion
d'amendement de la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques à la motion précitée.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et, avant
de céder la parole au chef de l'opposition officielle, je vais entendre
le leader de l'opposition officielle.
M.
Bérubé : Merci, M. le Président. L'opposition officielle
aimerait vous faire une demande, une demande de permutation. Nous aimerions céder notre question numéro six au groupe
parlementaire de Québec solidaire en échange de leur question sept.
Le Président :
Je comprends cela, je n'ai aucun problème avec cette situation.
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! J'ai une question au leader : C'est pour cette période de
questions uniquement?
Une voix :
...
Le
Président : C'est
parfait, je n'ai aucun problème avec ça. Alors, M. le chef de l'opposition officielle, nous vous écoutons.
Financement de
l'électrification du transport collectif
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : M. le Président, en 2015, le premier ministre, le ministre
des Finances et plusieurs
autres ont dit que l'implication de
la Caisse de dépôt dans le projet de REM était une excellente
nouvelle — et
nous sommes d'accord, c'est une
excellente nouvelle qu'il y ait un investissement important dans le transport en commun à Montréal — mais
ils ont dit : En particulier parce que ça décharge l'État d'une partie du fardeau
de l'investissement. C'est
ça qui est important. Et le ministre
des Finances a dit : Écoutez, ce
train, cette infrastructure, appartient entièrement à la caisse, c'est
elle qui est propriétaire, il n'est prévu nulle part qu'il y aura des subventions
de qui que ce soit, aucune subvention directe du gouvernement provincial et du gouvernement municipal, ça a été clairement établi. Bien là, on l'a cru, M. le Président. Mais là on voit qu'il y a
un genre de gâteau à trois étages de taxes, tarifs et subventions. D'abord, 300 millions
d'Hydro-Québec — ça,
tous les Québécois qui paient l'électricité vont donner 300 millions à la caisse pour le REM; ensuite, 200 millions des villes de la Communauté métropolitaine,
80 municipalités; et un autre 32 millions de la couronne
sud et nord.
Alors,
je demande au ministre des
Finances : Est-ce qu'il s'est trompé quand il a dit qu'il
n'y aurait pas de contribution à part le milliard de dollars d'investissement? Est-ce qu'il peut nous dire que, non, non, non, il n'y aura
pas ces trois étages de taxes et tarifs supplémentaires?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : M. le Président, j'entends le chef de l'opposition. Je sens de l'envie, moi, du côté de l'opposition. Je pense qu'ils ont manqué
le train. Ils ont manqué l'ambition du Québec de prendre les ressources naturelles, hein, notre
électricité verte et de faire propulser la métropole vers une ère moderne de
transport collectif. Je sens depuis hier les questions,
qu'ils se disent : Voyons donc, on va remplacer le pétrole qui déplace des
gens en autobus par de l'électricité verte
du Québec, puis là ça... Puis c'est commencé, là, ça fait
deux ans. Puis là on arrive à la phase de réalisation, puis il dit : Sais-tu, on a oublié d'en parler.
Ils ont oublié d'en parler. Ils ont oublié de saisir les opportunités d'aller
aux audiences du Bureau d'audiences publiques en environnement,
d'aller dans les consultations, de relever leurs courriels, parce que la
Caisse de dépôt a fait la démarche, a envoyé des envois ciblés à tous les
députés de la Communauté métropolitaine. Pendant deux ans, pas un son.
L'ambition
de la métropole, d'un Québec
moderne, d'un Québec branché, d'un Québec qui... pendant qu'on
roule à l'électricité, qu'on est
propulsés, on travaille branchés. Honnêtement,
s'il y a quelqu'un qui a manqué quelque chose, c'est le train, puis
c'est le PQ qui est dedans.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
On voit que la personne représentant ce gouvernement, le ministre des Finances,
s'est engagée envers les Québécois à
ce qu'il n'y ait pas de coût supplémentaire, laisse le ministre des Transports
confirmer finalement que ce sera le
train vers beaucoup de taxes et de tarifs pour les Québécois. C'est un projet
qui propulse les taxes libérales dans le 450 à un niveau qu'on ne
connaît pas. Parce que le ministre des Finances a dit hier que toutes ses
évaluations sont préliminaires. Alors, si elles sont préliminaires, c'est qu'on
ne le sait pas, M. le ministre...
Le
Président : M. le ministre... Et voilà. M. le ministre des
Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Merci, M. le Président. Je pense qu'on pourrait...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît, s'il vous plaît!
Une voix :
...
Le Président :
Non, moi, ça me dérange, alors... M. le ministre des Finances, c'est à vous la
parole.
M. Leitão :
M. le Président, ce que je trouve déplorable, comme mon collègue l'a mentionné,
dans ce dossier du REM, c'est que le
Parti québécois maintenant se range nettement du côté de ceux qui sont contre
ce projet-là. Ils ne posent pas des
questions, ils sont contre, carrément contre ce projet-là, ce que je trouve
vraiment inquiétant même. Parce que
ce projet est un projet qui est innovateur, comme on l'a dit hier, et non
seulement pour Montréal, c'est très important pour Montréal, mais aussi comme nouveau modèle d'affaires, et ce qui va
permettre à la Caisse de dépôt d'exporter ce modèle d'affaires là...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
Alors, le ministre des Finances nous prête des intentions, on n'est pas contre
l'énergie électrique, on voulait
investir 500 millions dedans. On est contre l'augmentation des taxes
libérales sur les familles de la classe moyenne de la couronne nord et
de la couronne sud, on est contre l'augmentation des tarifs d'hydroélectricité
pour tous les Québécois pour financer un projet dont le ministre des Finances
s'était engagé à ce qu'il n'augmente aucunement la contribution du Québec. Or,
c'est lui qui est en contradiction.
Peut-il nous dire
pourquoi il a changé d'avis?
Une voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Bien, on n'a pas changé d'avis, M. le Président, c'est le Parti québécois qui a
changé d'avis. Ça n'a jamais été
question, et ce n'est pas question, il n'y a pas question qu'il y ait
d'augmentation de taxes pour financer le REM. Soyons clairs et précis, là, il n'y aura pas, il n'y a pas de
taxe 450. La taxe 450, c'est une invention pure et simple du Parti
québécois, c'est un fait...
Une voix :
...
M.
Leitão : Voilà, un fait... Nous sommes dans la mouvance des faits
alternatifs. Ça n'a jamais été question d'une taxe 450, c'est une
invention pure et simple du Parti québécois. Le modèle de la caisse est innovateur, oui,
parce que ce n'est pas que ça nous
permet de dégager l'État, ça nous permet de mieux financer un projet qui
n'aurait pas eu lieu si ce n'était pas de cette façon-là...
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Alors, je pense qu'on va inscrire sur le marbre ce que
le ministre dit, puisque des documents de son ministère, qu'on a lus dans La Presse la semaine
dernière, disent le contraire : qu'il y a donc 200 millions de
contributions des municipalités de la
CMM qui sont indispensables pour la rentabilité de la caisse, et ces
subventions-là, ça va être des taxes. D'où vont venir les
200 millions des municipalités, sinon des taxes des contribuables?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : M. le Président, j'ai dit, hier, dans notre discussion que
nous avons eue ici, que le cadre financier de ce projet était encore
préliminaire, il est à être finalisé. Donc, nos collègues de l'opposition et du
deuxième groupe d'opposition
se basent sur des faits partiels. Attendons au dépôt du cadre financier final
et vous allez voir qu'il n'y a pas de
hausse de taxe pour financer le REM, qu'il n'y a pas de charge additionnelle
imposée aux municipalités, qu'il y a, en effet, un modèle financier très innovateur, très nouveau en Amérique du
Nord, qui va fonctionner et qui fonctionne, qui va même servir de modèle
pour ce qui va se faire à l'extérieur du Québec, M. le Président. Innovateur.
Le Président :
Principale, M. le député de Rousseau.
Aide financière du
gouvernement fédéral à Bombardier inc.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, l'aide fédérale à Bombardier est
tellement faible que c'en est spectaculaire, et les qualificatifs utilisés dans les journaux pour
décrire cette aide, sont «dévastateur», «cheap», «l'Ontario d'abord», «show de boucane», et le contraste avec l'aide octroyée au
reste du Canada fait mal, la comparaison est cruelle. Ottawa accorde 38 fois moins d'aide à Bombardier qu'à l'industrie
automobile ontarienne. Et est-ce que c'est ça, M. le Président, le Québec
et le Canada libéral? Est-ce que le Québec est rendu 38 fois moins important
que le reste du Canada, que l'Ontario?
Alors,
il est clair que cette aide, elle est beaucoup trop faible, même le premier
ministre a dit que ça n'était qu'un premier
pas. Et une question très simple, M. le Président, question très simple :
Qu'est-ce que le gouvernement attend pour
hausser le ton? Qu'est-ce que vous attendez pour défendre plus vigoureusement
les intérêts du Québec? Qu'est-ce que vous attendez pour obtenir la
juste part du Québec?
• (10 h 30) •
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : M. le Président, le gouvernement du Québec n'attend quoi que
ce soit de qui que ce soit pour intervenir et pour prendre les bonnes décisions. Nous l'avons fait, je veux le
rappeler... parce que je sais que vous, vous m'écoutez, je vous rappelle, M. le Président, qu'en octobre
2015 le gouvernement du Québec est intervenu
de façon majeure pour pouvoir
soutenir Bombardier et que, malheureusement, nos deux collègues de l'opposition n'ont pas jugé utile de collaborer avec le gouvernement pour venir en aide à Bombardier, qui, à ce moment-là, faisait face vraiment à une question quasiment existentielle. Donc, nous n'attendons rien de personne pour prendre nos responsabilités, nous l'avons fait en octobre 2015. Et c'est le président lui-même de l'entreprise qui l'a déclaré il y a quelques mois à peine que, si ce
n'était pas de cette aide de
1 milliard de dollars du gouvernement du Québec, Bombardier, aujourd'hui,
ne serait pas là sur le même modèle qu'elle est.
Donc,
oui, M. le Président, le Québec, le gouvernement, a pris ses décisions. Nous
avons réagi fortement, le bon montant au bon moment dans le bon véhicule,
et nous avons, à cet égard-là, sauvé Bombardier.
Le Président :
En terminant.
M. Leitão :
Eux, ils n'ont rien fait.
Le Président :
...complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M.
Alain Therrien
M.
Therrien :
Oui, M. le Président. Quand on ne s'attend à rien, on n'a rien. Nous, on a
dénoncé ce que le gouvernement fédéral a mis hier, mais, encore une fois, ce
n'est pas juste nous. On a ici Jean-Philippe Décarie, dans La Presse, qui dit : «Une fumisterie, un écran de
fumée, un show de "boucane".» Ensuite, Ariane Krol aussi dans La Presse :
«...tout ça pour ça.» Et tout le monde au Québec dénonce actuellement le peu d'intérêt qu'a eu le fédéral dans
Bombardier.
Est-ce que vous
considérez que le travailleur de Bombardier est 38 fois moins important...
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M.
Carlos J. Leitão
M. Leitão : M. le Président, ça m'a surpris énormément que, tout d'un
coup, soudainement, le Parti
québécois s'intéresse aux
travailleurs de Bombardier. Où est-ce
qu'ils étaient en octobre 2015? Ils
nous critiquaient sévèrement parce
que
nous, on avait pris nos décisions. Nous, on avait pris la décision d'aider
Bombardier et de s'assurer que les travailleurs de Bombardier de la région de Saint-Jérôme, justement, et de Mirabel,
que ces travailleurs-là gardaient leur emploi. Eux, ils n'étaient nulle part. Eux, ils
critiquaient : Ah! non, vous ne faites pas ça bien, vous ne savez pas
négocier. Bien, voyons donc! Nous avons pris nos décisions...
Des voix :
...
Le Président : S'il vous
plaît!
M. Leitão : ...nous avons pris nos choix, nous nous sommes
assurés que Bombardier reste en affaires. La situation, aujourd'hui, est complètement différente de celle de
2015. Ils ont raté leur chance. Ils ont raté leur chance.
Le Président :
Et voilà. Deuxième complémentaire, M. le député de Sanguinet.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Ça va? M. le député de Sanguinet.
M.
Alain Therrien
M.
Therrien : M. le Président, ils ont manifesté peu d'intérêt
et de respect pour les travailleurs d'Aveos, 38 fois moins de respect pour les travailleurs du Québec
que pour les travailleurs de l'Ontario. Eux, à la place de défendre les travailleurs du Québec, ils défendent le
gouvernement fédéral. C'est ce qu'ils font depuis le début. Ce sont les seuls
au Québec qui ont dit hier que c'était intéressant, ce qu'ils avaient
fait, le fédéral. Tout le monde s'est soulevé contre le gouvernement fédéral, sauf eux. Il serait peut-être temps pour ce
gouvernement-là d'arrêter de défendre le gouvernement fédéral et de
défendre les intérêts des travailleurs québécois.
Des voix :
...
Le
Président : Parfait. Non, mais j'attends d'avoir un peu plus de
silence. Voilà. M. le ministre des Finances.
M.
Carlos J. Leitão
M.
Leitão : Merci, M. le Président. Les travailleurs du Québec, M. le
Président, nous les défendons et nous les accompagnons à chaque jour.
D'ailleurs, il y a maintenant 90 000 travailleurs de plus au Québec,
à la fin 2016, qu'au début de 2016. C'est
ça, le vrai développement économique, la création d'emplois. Chose que nous
avons accomplie avec notre politique économique et budgétaire équilibrée. Chose
qu'eux, ils voulaient faire, mais ils n'ont jamais eu le courage de passer à l'action, pas capables. Donc, force
est constater, M. le Président, que le Parti québécois demeure un parti figé
dans le passé.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Joliette.
Réforme
du mode de scrutin
Mme
Véronique Hivon
Mme
Hivon : Le 7 décembre dernier, dans un geste
exceptionnel, cinq partis politiques, dont les trois partis qui forment l'opposition à l'Assemblée nationale, se
sont engagés à agir ensemble pour réformer le mode de scrutin. Nous avons même signé une déclaration commune visant à
présenter une proposition conjointe pour la mise en place d'un mode de
scrutin proportionnel mixte régional.
Le dernier paragraphe
de cette déclaration demande au parti gouvernemental de se joindre à notre
démarche. Imaginez, M. le Président, comment
ce serait fort qu'au Québec tous les partis représentés à l'Assemblée nationale
s'unissent pour faire front commun sur cet enjeu fondamental pour notre
démocratie représentative.
Donc,
aujourd'hui, on tend la main au gouvernement, on invite la ministre responsable
du dossier et son parti à accepter
d'embarquer dans le train pour qu'on se présente tous et toutes à la prochaine
élection avec un engagement commun pour qu'en 2022 on ait un nouveau
mode de scrutin.
Le Président :
Mme la ministre responsable de l'Accès à l'information.
Mme
Rita Lc de Santis
Mme
de Santis : J'aimerais rappeler au parti d'opposition que cela faisait
partie de leur programme en 1969, et, en
2011-2012, ils l'ont éliminé de leur plateforme eux-mêmes. L'idée d'une réforme
du mode de scrutin n'est pas nouvelle. Plus
récemment, entre 2001 et 2008, il y a eu plusieurs travaux qui ont été
entrepris au Québec. Il y a eu d'abord des états généraux, il y a eu le rapport Massicotte, avant-projet de loi,
consultation publique où des milliers de personnes ont participé, des
centaines de mémoires, il y a eu un mandat au Directeur général des élections.
Le choix d'un mode de
scrutin, c'est un compromis social et politique. En 2008, il n'y a pas eu de
consensus. Et il n'y a pas eu de consensus parce que les Québécois préfèrent la
stabilité, les Québécois veulent un système de scrutin qui est facile à comprendre et qui est simple, un système
qui va produire des gouvernements stables et forts avec des députés qui
représentent leur région.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon :
S'il y a eu des tergiversations dans le passé, c'est justement pourquoi on veut
aujourd'hui une démarche formelle, commune,
pour que, tous ensemble, on prenne cet engagement. Et vous savez très
bien, le gouvernement sait très bien qu'en 2003 c'était dans leur
discours inaugural, qu'ils ont déposé même un avant-projet de loi pour réformer
le mode de scrutin. On est prêts à en faire
une base aux discussions communes. Est-ce que la ministre est prête à embarquer
dans cette démarche unique et sans précédent?
Le Président :
Mme la ministre responsable de l'Accès à l'information.
Mme
Rita Lc de Santis
Mme
de Santis : Et, même à ça,
en 2011-2012, ils l'ont éliminé de leur programme.
Les Québécois ont parlé en 2014. Ils ont eu un gouvernement minoritaire en 2012 et ils ont dit : On ne
veut pas de gouvernement minoritaire, ce n'est pas stable. Ils ont
pris une décision, ils ont élu un gouvernement majoritaire...
Une voix :
...
Mme de
Santis : ...libéral. Exact. Maintenant, si on a un autre mode de
scrutin qui est un mode de scrutin proportionnel, ça va être un gouvernement
minoritaire. Ce n'est pas un gouvernement majoritaire tel qu'on le connaît aujourd'hui.
Avec un gouvernement minoritaire, pour s'assurer quatre ans...
Le Président :
En terminant.
Mme de
Santis : ...il faut avoir une alliance avec un autre parti.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme
Véronique Hivon
Mme Hivon : Je dois vous dire, M. le Président, que je suis
très surprise de la réponse du gouvernement, de la ministre. Je pensais qu'il y aurait quand même
une ouverture à considérer cette démarche unique pour travailler de manière
commune. Parce que, vous savez quoi, c'est
un élément fondamental pour rebâtir le lien de confiance entre la population et ses institutions démocratiques. Et justement, en travaillant tous
et toutes ensemble, on peut se donner toutes les chances de
réussir à rétablir ce lien-là et à faire en sorte que notre démocratie soit
vraiment...
Le Président :
Mme la ministre déléguée à l'Accès à l'information.
Mme
Rita Lc de Santis
Mme
de Santis : En 2014, on ne
croyait pas que c'était une priorité des Québécois. En 2014, nos
priorités étaient l'assainissement
des finances publiques, l'économie et la santé. Nous, ce qu'on fait, c'est qu'on
respecte nos engagements
électoraux.
Maintenant,
quand tu as un gouvernement minoritaire qui doit faire une alliance avec un
parti qui est plus petit, comment on
peut tenir ce gouvernement à son programme électoral? Ça va être beaucoup
plus difficile. Quel poids aura le parti qui est plus petit...
Le Président :
En terminant.
Mme de
Santis : ...vis-à-vis le parti qui est plus majoritaire?
• (10 h 40) •
Le Président :
Principale, Mme la députée de Montarville.
Position
du gouvernement sur le port de signes
religieux par les employés de l'État
Mme
Nathalie Roy
Mme
Roy : Merci beaucoup,
M. le Président. On apprend ce matin, sous la plume de Denis Lessard
dans La Presse, que la pensée du premier ministre évolue au sujet du projet de
loi n° 62. C'est bien, le gouvernement envisage, semble-t-il, de
se rallier au compromis proposé par la CAQ et appuyé par l'ensemble des
oppositions.
Alors, je rappelle ici ce que nous avons
proposé : des services à visage découvert sans exception, des balises claires pour les accommodements religieux et,
finalement, l'interdiction du port de signes religieux pour les employés
de l'État en position d'autorité coercitive,
soit policiers, juges, procureurs de la couronne, gardiens de prison, comme le
recommandait Bouchard-Taylor.
L'unanimité ici, M. le Président, est
à portée de main. À notre avis, ce compromis passerait le test des tribunaux.
Le gouvernement doute? Alors, rien ne
l'empêche d'invoquer, au besoin, la clause nonobstant. Vous savez, l'Assemblée
nationale a déjà adopté 41 lois comprenant la clause nonobstant.
Alors, la ministre de
la Justice va-t-elle accepter le compromis proposé par la CAQ?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme
Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, dans ce dossier on aura la chance, en
commission parlementaire, d'échanger sur les suites à donner ou les
amendements potentiels que nous entendons, de part et d'autre, présenter.
Ceci
étant dit, M. le Président, il y a dans le projet de loi des éléments sur
lesquels on peut s'entendre, tout le monde ensemble, qui font déjà consensus. Dans le projet de loi, on prévoit
clairement que la prestation de services et la réception de services se fait à visage découvert, on
s'entend là-dessus. Alors, il y a moyen de faire un bout de chemin, d'adopter
les éléments du projet de loi, notamment les
balises sur les accommodements religieux, nous nous entendons sur le fait
qu'il doit y avoir des balises. L'égalité
hommes-femmes, le principe de la réciprocité, on s'entend là-dessus. Pourquoi
ne pas adopter ensemble ce sur quoi nous nous entendons?
Il y a des valeurs
qui nous sont chères, comme celle de la liberté...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...du respect des libertés individuelles, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme
Nathalie Roy
Mme
Roy : M. le Président, interdire les signes religieux, ce n'est
pas un enjeu inexistant. Il faut vivre dans une grotte depuis
10 ans pour ne pas se rendre compte que c'est une préoccupation réelle,
importante de la population. M. Gérard
Bouchard pense même qu'il est urgent d'intervenir de manière énergique, et ce,
de façon préventive s'il le faut. Il ne faut pas attendre la prochaine
crise pour réagir.
Le gouvernement
va-t-il enfin écouter la population, adopter Bouchard-Taylor et cesser de
s'isoler dans son idéologie?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
Je ne répondrai pas à certaines attaques de la collègue, M. le Président.
On
a des valeurs, on respecte les libertés individuelles. On respecte, de ces
libertés individuelles là, la liberté de religion, cette liberté de
religion que l'on retrouve à l'intérieur, notamment, de la Déclaration des
droits de l'homme. Cette liberté de religion
est celle de pouvoir exprimer cette religion. M. le Président, nous, on croit
dans une société qui est inclusive. Inclusive. Je ne peux pas en dire
autant de la part de la collègue de Montarville, M. le Président...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...je suis désolée.
Le Président :
Mme la députée de Montarville, deuxième complémentaire.
Mme
Nathalie Roy
Mme Roy :
Sur les motifs indignes, on repassera, M. le Président.
Il
faut que le gouvernement se serve des outils à sa disposition qui sont dans la
charte, comme la clause nonobstant, quand la situation l'exige. Je
rappelle à la ministre, c'est l'article 33 si elle l'a oublié.
Quelle
victoire ce serait si on parvenait à adopter tous ensemble ici le projet de loi
n° 62! Ce serait un moment historique
pour cette Chambre. Et c'est possible, M. le Président, si le gouvernement
libéral accepte de mettre un peu d'eau dans son vin. Le gouvernement
va-t-il accepter le compromis proposé par la CAQ? Ça fait 10 ans que ça
traîne.
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme
Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le Président,
il n'y a pas — et
le premier ministre a été très clair — de marchandage à faire sur
nos valeurs. Enlever des droits à des citoyens québécois, ça ne fait pas partie
de nos valeurs. Nous sommes un parti qui est le parti pour qui les libertés individuelles sont une
valeur. Le respect des libertés individuelles est une valeur qui n'est
pas marchandable.
Alors,
M. le Président, oui, on peut s'entendre sur les éléments qui font consensus
parce que le projet de loi n° 62 prévoit des éléments qui font
consensus.
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
Cessons de politiser ce débat-là.
Le Président :
Principale, M. le député de Borduas.
Révision
du mode scrutin
M.
Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, depuis sa création, ma formation politique, la CAQ,
milite activement pour une réforme en
profondeur des institutions démocratiques et pour la modification du mode de
scrutin. Nous avons fait une
proposition en 2014 du mode de scrutin proportionnel mixte avec des listes
régionales. En 2015, nous avons tenu un conseil général sur le sujet. À l'automne 2016, mon collègue de
Deux-Montagnes a déposé un mémoire au fédéral sur la réforme du mode de
scrutin. En décembre dernier, nous avons tenu une conférence de presse
conjointe avec Québec solidaire et le Parti québécois, qui a enfin adhéré à
notre position.
Un mode de scrutin
proportionnel mixte assurerait une meilleure parité entre les hommes et les
femmes, une représentation plus juste des
communautés ethnoculturelles et des jeunes ainsi qu'une représentation accrue
des régions.
M.
le Président, est-ce que le gouvernement est prêt à s'engager à ce que la
prochaine élection soit la dernière avec le mode de scrutin actuel?
Le Président :
Mme la ministre responsable de l'Accès à l'information.
Mme
Rita Lc de Santis
Mme
de Santis : Je répète ce que je viens de dire, les Québécois veulent
un système de scrutin qui est facile à comprendre, qui va résulter avec
un gouvernement fort et stable et où les députés vont représenter leur région.
Parlons
un petit peu du vote proportionnel. Ça nous laisse la possibilité, la grande
possibilité d'avoir deux types de
député : des députés qui représentent des territoires et des députés qui
sont des listes. Les députés qui représentent les territoires vont devoir représenter des
territoires qui sont encore plus vastes que ceux qui existent aujourd'hui au
Québec parce qu'ils vont être moins
en nombre. Les députés des listes, eux, ils vont être différents. Où va être
leur responsabilité? Est-ce que c'est
au parti qui les met sur une liste ou c'est sur des électeurs qui se retrouvent
sur un territoire? Ça, c'est une question qui se pose.
Le Président :
En terminant.
Mme de
Santis : On pose aussi la question : Comment les alliances vont
se former...
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Borduas.
M.
Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, les Québécois savent ce qu'ils veulent, le Parti
libéral sait aussi ce qu'il veut. Mais le problème, c'est que ce n'est
pas la même chose. À ce jour, seul le Parti libéral s'oppose au mode de scrutin
proportionnel, seul le Parti libéral
s'oppose à une juste représentativité des votes des citoyens. Le système actuel
provoque trop souvent des distorsions entre les votes obtenus et le
nombre de sièges remportés.
Est-ce que le
gouvernement libéral peut s'engager aujourd'hui à ce que les prochaines
élections soient les dernières avec le mode de scrutin actuel?
Le Président :
Mme la ministre responsable de l'Accès à l'information.
Mme
Rita Lc de Santis
Mme
de Santis : J'ai passé à travers tous les travaux qui ont été faits de
2001 à 2008. J'ai aussi dit que l'opposition officielle avait ça dans son programme de 1969, ils l'ont retiré de leur
programme en 2011-2012. Soudainement, quand on veut flirter, se fiancer avec un autre parti de l'Assemblée
nationale, on trouve ça intéressant de reparler de nouveaux modes de
scrutin
Alors, nous on a fait
des...
Le Président : En terminant.
Mme de Santis :
Dans notre programme électoral, on a parlé d'assainissement des...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : M. le Président, la ministre me parle du passé, moi, je lui parle du futur.
Qu'est-ce qu'elle va faire pour la
prochaine élection? N'est-elle pas en accord pour qu'il y ait
une meilleure représentation d'égalité entre les hommes et les femmes
dans notre Parlement? N'est-elle pas en accord pour qu'il y ait davantage de
minorités ethnoculturelles qui soient
représentées à l'Assemblée?
N'est-elle pas en accord pour qu'il y ait davantage de jeunes, que les régions soient mieux représentées? Pourquoi
est-ce que le Parti libéral s'oppose à un nouveau mode de scrutin, un mode
de scrutin qui va prendre en compte
l'intérêt des citoyens? Est-ce que la ministre peut s'engager à ce que la
prochaine élection soit la dernière avec le mode de scrutin actuel?
Le Président : Mme la ministre
responsable de l'Accès à l'information.
Mme Rita Lc de Santis
Mme de
Santis : En 2014, on s'est engagés à assainir les finances publiques,
à réinvestir dans la santé et dans l'éducation. Nous, on regarde
l'économie du Québec, on tient parole. En 2016, on était...
Une voix : ...
Le Président : Oui.
Une voix : ...
Le Président : Qu'est-ce
qu'il y a qui...
Des voix : ...
Le Président : Monsieur... Je
voudrais vous entendre.
M.
Bonnardel :
L'article 79. J'ai attendu la troisième question. Mon collègue en a posé
une fort simple, trois fois la même chose. Est-ce la ministre a le
courage de dire oui ou non?
Le Président : Mme la
ministre, s'il vous plaît, là.
Une voix : ...
Le Président : Bien, ce n'est
pas une question de règlement...
Une voix : ...
Le Président : Cela n'est pas
une question de règlement, ça fait qu'on...
Une voix : ...
• (10 h 50) •
Le
Président : Nous n'argumenterons pas sur le sujet. Nous
n'argumenterons pas sur le sujet, ce n'était pas une question de
règlement.
Une voix : ...
Le
Président : Je sais bien, vous voilà encore rebâillonné. Mme la
ministre responsable de l'Accès à l'information.
Mme de
Santis : En 2014, les citoyens du Québec ont choisi la stabilité. Les
citoyens ont choisi la stabilité, une stabilité
qui a permis qu'on rencontre nos promesses électorales. L'économie... On est
l'endroit au Canada qui a créé le plus d'emplois en 2016. Même Bloomberg
l'a annoncé au monde.
Le Président : En terminant.
Mme de Santis : Alors, les Québécois
veulent la stabilité.
Le Président : Principale...
Des
voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît! Principale, Mme la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Réforme
des institutions démocratiques
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Les Québécois veulent la stabilité,
les Québécois et les Québécoises veulent que leurs voix comptent. Et, dans ce sens-là, le système dans lequel
nous sommes, le système électoral dans lequel nous sommes nous confine à perdre nos votes ou à gagner
nos votes. Et, quand on parle de stabilité, quand on parle de facilité à
comprendre, j'aimerais que la ministre
m'explique que le Danemark, l'Allemagne, la Suède... On n'est pas plus niaiseux
qu'eux autres, là, on est capables de
comprendre un mode de scrutin qui permet aux régions, aux femmes, aux gens des
minorités d'être mieux représentés, qui
permet à des groupes politiques comme le mien d'avoir une réelle représentation.
Alors,
ce que je demande à la ministre, c'est : Dans son comté, par exemple,
malgré la confortable avance, il y a 12 000 personnes qui ont
perdu leur vote, est-ce que la ministre trouve ça juste?
Le Président :
Mme la ministre responsable de l'Accès à l'information.
Mme
Rita Lc de Santis
Mme
de Santis : D'abord, dans mon comté, j'ai gagné avec une confortable
majorité qui était... j'ai gagné avec plus que 60 % et je crois que
je représente bien Bourassa-Sauvé.
Les Québécois ont
choisi la stabilité en 2014. Il faut comprendre que la proportionnelle, ça nous
amène à des gouvernements minoritaires. On
nous compare au Danemark, etc., on n'est pas dans le même environnement social
ou politique en Amérique du Nord. Nous sommes fiers, cette année, de
célébrer les 225 ans de «parliamentarism» ici, au Québec, quelque chose qui devrait nous rendre très, très fiers parce que
c'est parmi les plus vieux Parlements au monde. À date, le système que
nous avons nous sert bien.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! La dernière fois, je suis parti, hein? Je peux recommencer, ce
n'est pas la dernière fois. Mme la ministre, veuillez continuer.
Mme
de Santis : Le système actuel sert les citoyens du Québec bien, et je
me considère être citoyenne du Québec. Alors, retournons aux arguments
que j'ai faits tout à l'heure, on a eu...
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Et, évidemment, vous aurez compris
que l'acte de contrition du leader de l'opposition devrait inspirer tous ceux
qui sont ici. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme Massé :
À travers la planète, M. le Président, il ne reste plus que trois législatures
qui utilisent le mode de scrutin
uninominal à un tour. Pourquoi? Parce qu'il favorise l'alternance entre deux
partis et ne permet pas l'émergence des idées nouvelles, et j'avoue
qu'en 2017 il me semble que la démocratie est rendue ailleurs.
Est-ce
que la ministre peut expliquer aux concitoyens si elle entend ou non s'asseoir
avec nous pour réfléchir à un nouveau...
Le Président :
Mme la ministre responsable de l'Accès à l'information.
Mme
Rita Lc de Santis
Mme
de Santis : Comme j'ai déjà expliqué, les priorités de ce gouvernement
se retrouvent dans sa plateforme électorale
de 2014, des promesses qu'on est en train de tenir. Je veux répéter qu'il y a
eu tout un exercice qui a été fait ici, au Québec, de 2001 à 2008, et on vient de vivre un autre exercice au
niveau fédéral où on voit encore une fois qu'il n'y a pas de consensus.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme Massé :
Ce n'est pas ce que la société civile dit, puis ce n'est pas ce que le Québec
dit. Il y a une multitude d'éléments
qui ne facilitent pas la représentation effective. Le mode de scrutin en est
un, la réforme de la carte électorale aussi en est un. La dernière
élection, 4 232 000 personnes ont voté, dont 2 475 000 ont
perdu leur vote.
Est-ce que la ministre
pourrait leur expliquer pourquoi les votes de ces 2,5 millions de
personnes là...
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Ce n'est pas les
premières questions, elles sont très légitimes, ces questions-là, et elles ont
des réponses qui ont été données. Mais peut-être que le ton de la dernière m'a
un peu animé à me lever. Notre code nous rappelle
le respect à nos institutions, et, s'il y en a une parmi toutes, celle qui
donne la naissance de toutes les institutions, c'est certainement le résultat électoral, qui fait que nous sommes ici.
Et d'entendre la remise en question de ce fondement qui a fait en sorte que les partis ont eu parfois
plus, parfois moins, ce n'est pas toujours le même qui gagne, l'histoire le
démontre, M. le Président... Je pense que je
pourrais appeler ma collègue à un ton plus respectueux des processus que
nous avons. Elle peut être en désaccord, mais le respecter plutôt que de
l'attaquer, de chercher à le casser...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...et de démontrer
ainsi à la population qu'on doit rejeter un système qui nous...
Le Président : Principale,
Mme la députée de Taillon.
Diminution des services
offerts par les centres multiservices en santé
et en services sociaux de Nicolet et de Fortierville
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre :
«On fait mourir notre [...] coin de pays». C'est ainsi que la mairesse de
Nicolet, Geneviève Dubois, décrit la
décision du ministre de la Santé de vider l'Hôpital Christ-Roi de Nicolet en y
abolissant l'orthopédie, l'ORL, la
chirurgie et plusieurs autres services spécialisés. Cette décision prise sans
aucune consultation du milieu privera les gens de Nicolet, de Bécancour et des environs de services de proximité
importants pour une population qui est vieillissante. Ce que le ministre a décrété pour ces gens, c'est
une baisse de l'accessibilité et, par conséquent,
de la qualité des services en santé.
Est-ce que le
ministre va comprendre qu'il est allé trop loin et
rétablir les services coupés au Centre Christ-Roi de Nicolet et au
Centre multiservices en santé et services sociaux de Fortierville?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M. le Président, je vais quand même rectifier certains faits. Peut-être
que notre collègue aurait pu
involontairement insinuer qu'on coupait de l'orthopédie et de la chirurgie, par exemple. Ce sont des services de clinique externe, M. le Président, ce
ne sont pas des services chirurgicaux en soi.
Ceci dit, M. le Président, je rappellerai à l'opposition officielle que, pendant presque une
année, on a décrié un projet de loi, le projet
de loi n° 10, qui, selon eux, me
donnait trop de pouvoirs, et il fallait donner le pouvoir aux organisations locales. Or, il y a une organisation locale qui fait ces évaluations et fait ces
analyses. Et ils ont constaté quoi, M.
le Président? Ils ont constaté que
les services de clinique externe à cet endroit qui... — tout
le monde connaît l'application Google, là, hôpital à hôpital, ils sont à
22 minutes en automobile l'un de l'autre — que ces services-là n'étaient
pas... il y avait plus de 50 % des
rendez-vous qui n'étaient pas observés. Pourquoi? Parce que les gens
préféraient aller, sans aucun doute,
à l'hôpital et que, pour le bénéfice de la saine organisation et maintenir
l'efficience, qui est un enjeu, évidemment,
de réseau, ils ont pris, eux, leur décision locale...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...qui, je pense, est
au bénéfice de tout le monde.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Le ministre s'est amplement donné le pouvoir d'influencer et
il ne s'en prive pas. Les décisions du
CIUSSS, alors, s'il n'est pas d'accord, il peut encore les influencer pour
faire marche arrière. Les gens de Nicolet et des environs sont victimes de l'obsession centralisatrice du ministre de la
Santé, qui gère à coups de colonnes de chiffres sans se préoccuper des patients, sans se préoccuper,
par exemple, de faire traverser le fleuve à tous les patients affectés,
fragilisés par une maladie. Le
ministre a évoqué les services orthopédiques, on va faire traverser des gens
qui ont besoin de services d'orthopédie.
Est-ce
qu'il peut faire marche arrière...
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : C'est un peu comme la musique, M. le Président, on a des
variations sur le même thème. Alors, on
me reprochait une centralisation ministérielle, et je viens d'entendre dans la
bouche de notre collègue une centralisation régionale. Je comprends qu'il y a des mots clés au Parti québécois, là,
mais, si on me reproche, d'un côté, de ne pas donner assez de pouvoir aux organisations locales, et,
quand les organisations locales exercent leurs pouvoirs, ce n'est pas correct,
bien, coudon, M. le Président, là, c'est quoi qu'il faut, là?
La réalité, M. le Président, c'est que l'image
parfaite du Parti québécois, c'est Charlie Brown. Peu importe ce qu'on fait, il
y a un nuage, il y a toujours un nuage au-dessus du Parti québécois, tout le
temps, alors que la décision qui a été prise...
Le Président :
En terminant et en faisant attention.
M. Barrette :
...c'est une décision qui est raisonnée et tout à fait fondée.
• (11 heures) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Alors, il y a définitivement un manque d'arrimage dans tout
ça, parce que les gens de Nicolet, ils
ont des services depuis au moins 40 ans, et les gens de Nicolet n'en demandent
pas plus, mais ils veulent conserver ce qui marche, ce qui marche en
accès et un accès raisonnable à des soins raisonnables. Puis avoir des soins de
santé proches, ça fait aussi qu'on reste plus longtemps chez nous. Ça aussi, ça
compte pour les gens.
Alors,
il y a définitivement des gens qui ne sont pas à l'écoute de la population, et
le ministre doit se concentrer là-dessus, il doit arrêter de saboter les
services...
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
Une voix :
...
Le Président :
C'était fini.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, de toute évidence, les services sont accessibles, là, puis je vais
le répéter, parce que je pense que c'est important. Lorsqu'on
constate en termes de gestion que plus de 50 % des rendez-vous ne sont pas honorés,
là, les gens préfèrent aller de l'autre côté
du pont, bien, à un moment donné, il y a une décision administrative qui se
prend. Et, si on prend la région
Mauricie‑Bois-Francs, on va prendre d'autres exemples. Est-ce qu'on doit avoir tous ces services-là à Saint-Roch-de-Mékinac? Moi, je suis sûr que ma
collègue dirait oui. À Champlain, à Louiseville, dans tous les villages,
dans toutes les petites localités?
À un moment donné, dans une organisation, on doit prendre certaines décisions qui sont
fondées et raisonnables, et la raisonnabilité, ici elle se détermine en
un chiffre : 24 minutes, M. le Président, de distance.
Le Président :
En principale, M. le député de Lévis.
Accès aux soins de santé spécialisés en région
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, toutes les régions du Québec
sont frappées par une vague sans précédent de centralisation du réseau
de la santé, et ce sont les patients qui en paient le prix.
À
Nicolet, on vient d'en parler, des patients, des médecins et la mairesse se
mobilisent pour sauver des services spécialisés
à l'hôpital Christ-Roi. À Sorel-Tracy, le ministre a refusé l'achat d'un
nouvel appareil médical financé par la population et qui doit servir à diagnostiquer les cancers du
poumon. Au Saguenay—Lac-Saint-Jean, des patients doivent maintenant rouler 400 kilomètres aller-retour pour
faire traiter leur cancer de l'oesophage à Québec. En Gaspésie, des
citoyens doivent parcourir des centaines de kilomètres pour recevoir des
traitements d'hémodialyse. Avec Optilab, le ministre a décidé de fermer des
laboratoires médicaux dans toutes les régions.
M. le Président, pourquoi le ministre
de la Santé ferme des services en
région au détriment des populations locales?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, évidemment,
on va apporter quelques correctifs : Optilab ne vise pas et ne ferme pas
des laboratoires dans toutes les
régions. Je me suis levé ici à
plusieurs reprises en affirmant et en
confirmant que les laboratoires dans
toutes les institutions du Québec vont demeurer en place, avec des fonctionnalités
qui sont différentes, évidemment.
Maintenant,
quand le député de Lévis se lève, c'est toujours la même chose, M. le Président, jamais, jamais, jamais
il ne prend l'intérêt du patient sur le plan
clinique en question, jamais, jamais. Alors, jamais il ne va se lever et dire que la science, par
exemple, dit que, dans certains cas,
il est mieux que le patient se déplace vers une équipe qui est dédiée à tel
traitement pour son propre bénéfice, jamais
il ne va se lever pour dire que le patient a de meilleures chances de survie,
a moins de chances d'avoir des
complications, a de meilleures chances de s'en sortir s'il est dans un environnement spécifique qui est celui
qu'il décrit aujourd'hui.
Le député de
Lévis préfère faire de la politique avec des cas individuels, alors que nous,
on s'occupe individuellement...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...du bien-être de
chaque patient au Québec, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : J'imagine ce que
ressentent les gens qui se déplacent, j'imagine ce que ressentent les gens
qui sont en Gaspésie qui doivent faire des
centaines de kilomètres pour des traitements d'hémodialyse. J'imagine qu'ils
apprécient la réponse du ministre? Pas sûr.
On assiste
lentement mais sûrement à une centralisation des soins de santé, c'est un fait.
Des services de proximité disparaissent.
Ça se passe à Nicolet, à Sorel-Tracy, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, en Gaspésie, sur la Côte-Nord,
j'en passe. Les gens ne le savent peut-être pas, mais, selon le
ministère de la Santé lui-même, huit régions du Québec sont sous-financées de
319 millions de dollars. On ne parle pas de nuages...
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Quel bel exemple, M. le Président! J'invite le député de
Lévis à aller relire les crédits de l'année dernière. On a été le premier gouvernement dans les deux dernières
années — le Parti
québécois ne l'a pas fait — à faire les plus grands efforts historiques de
redistribution pour équilibrer le financement d'une région à l'autre. On a été
le premier gouvernement à faire ça, M. le Président. Ça aussi, il l'oublie.
C'est ça, la réalité. Il sait très bien, je l'ai dit publiquement, que, pour ce qui est de la question de la dialyse en
Gaspésie, nous sommes à l'étude d'une solution qui devrait satisfaire la
population.
Ça
n'intéresse pas le député de Lévis, M. le Président, je vais le répéter, de
prendre en considération le décours clinique
de chacune des personnes qui a à avoir des soins. Ça ne l'intéresse pas. Moi,
ça s'adonne que ça m'intéresse de donner les meilleurs soins...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Nicolet-Bécancour.
M. Donald Martel
M.
Martel :
M. le Président, à Nicolet, une mobilisation s'organise pour sauver des
services spécialisés à leur hôpital.
Au moment même où la population vieillit, le ministre complique la vie des
personnes qui sont malades et qui vivent
en région. Pour les patients vulnérables, les petites familles, c'est pas mal
plus compliqué de se déplacer que le ministre peut penser.
Vous, M. le
ministre, accepteriez-vous de faire 100 kilomètres de plus, alors que vous
avez le service à côté de chez vous?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Comment notre collègue
peut-il... Quelle serait son attitude s'il constatait que, dans une région donnée, pour des services offerts factuellement,
la moitié de la population, jour après jour, après année, ne s'en sert pas?
Comment peut-il mettre dans son équation la
réalité que j'ai exposée il y a quelques instants : 24 minutes entre
Christ-Roi et le centre hospitalier
régional de Trois-Rivières? Dans Trois-Rivières même, M. le Président, nombre
de citoyens font ce 24 minutes là.
Alors, à un moment donné,
M. le Président, il y a des décisions qui doivent être prises et qui sont
sensées. La décision qui a été prise par les autorités locales l'est...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...et, non, je n'ai
pas l'intention de m'ingérer dans des décisions locales...
Le Président : Alors, cela
met fin à la période de questions et de réponses orales.
Et ce que
vous ne savez pas, c'est que le réalisateur de cette émission termine toujours
son émission à ce moment-ci en disant : Bien, la messe est dite.
Alors, je le salue, en passant. Ça fait 25 ans qu'il travaille.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on va poursuivre, même s'il y a une zone...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : ...de
questionnement, oui.
Votes reportés
Motion d'amendement à
la motion de l'opposition proposant que la Commission des
transports et de l'environnement étudie dans les plus brefs délais le projet de
réseau électrique métropolitain de la Caisse de dépôt et placement
Alors, tel qu'annoncé, nous allons procéder aux
votes reportés sur la motion de M. le député de Sanguinet débattue hier aux affaires inscrites par les
députés de l'opposition et sur la motion d'amendement de Mme la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Conformément au règlement, vous le savez, je dois d'abord mettre aux voix la
motion d'amendement présentée par Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
avant de procéder au vote sur la motion principale.
Je rappelle que la motion de M. le député de
Sanguinet se lit comme suit — pour savoir ce sur quoi on vote :
«Que la Commission
des transports et de l'environnement étudie dans les plus brefs délais le
projet de réseau électrique métropolitain de la Caisse de dépôt et placement du
Québec; et
«Qu'à cette fin, la commission entende toutes les personnes
et organismes qu'elle jugera nécessaire de convoquer;
«Que l'organisation
du mandat soit confiée aux membres de la commission;
«Enfin, que cette
motion soit un ordre de l'Assemblée nationale.»
Mais on doit voter la motion d'amendement d'abord, et la
motion d'amendement de Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
se lit comme suit : Ajouter les mots suivants à la fin du premier
paragraphe : «et le rapport du Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement sur le projet».
Je mets donc aux voix la motion d'amendement de Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
que je viens tout juste de lire. Que les députés en faveur de cette
motion d'amendement veuillent bien se lever.
Le Secrétaire
adjoint : Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
M. Lisée (Rosemont), M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Hivon
(Joliette), M. Marceau (Rousseau), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. Lelièvre (Gaspé), Mme Maltais (Taschereau),
Mme Lamarre (Taillon), M. LeBel (Rimouski), M. Bergeron (Verchères), M.
Leclair (Beauharnois), Mme Richard (Duplessis), M. Rochon (Richelieu), Mme
Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M. Cloutier
(Lac-Saint-Jean), M. Therrien (Sanguinet), M. Gaudreault (Jonquière),
M. Pagé (Labelle),
M. Cousineau (Bertrand), M. Bourcier (Saint-Jérôme), Mme Jean
(Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Villeneuve (Berthier), Mme Fournier (Marie-Victorin),
M. Traversy (Terrebonne), M. Kotto (Bourget), M. Turcotte
(Saint-Jean), M. Roy (Bonaventure).
M. Khadir
(Mercier), Mme Ouellet (Vachon).
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci. Que les députés contre cette motion veuillent
bien se lever.
• (11 h 10) •
Le Secrétaire adjoint : M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Blais (Charlesbourg),
Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), Mme David
(Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot
(Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée
(Gatineau), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière), M. Drolet (Jean-Lesage),
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Charlebois (Soulanges), M. Heurtel (Viau),
M. Arcand (Mont-Royal), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette
(Huntingdon), M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford),
M. Morin (Côte-du-Sud), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Bernier
(Montmorency), M. Ouellette (Chomedey),
Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Ménard (Laporte), M. Tanguay (LaFontaine), Mme Boulet
(Laviolette), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière
(Chapleau), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), M. Girard (Trois-Rivières), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Auger (Champlain), Mme Vallières
(Richmond), M. Iracà (Papineau), M. Bolduc (Mégantic), M. Simard
(Dubuc), M. Matte (Portneuf), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee),
M. Boucher (Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Fortin (Pontiac),
M. Giguère (Saint-Maurice),
M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini
(La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie), M. Plante
(Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), M. Busque
(Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre), Mme Melançon (Verdun).
M. Bonnardel (Granby),
M. Caire (La Peltrie), M. Charette (Deux-Montagnes),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy
(Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge (Chambly),
M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Lefebvre (Arthabaska),
M. Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny), Mme D'Amours
(Mirabel), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe),
M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
M.
Surprenant (Groulx).
Le Vice-Président (M.
Gendron) : Y a-t-il des abstentions? Il n'y en a pas. M. le secrétaire
général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 31
Contre : 80
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, la motion d'amendement est
rejetée. Nous revenons à la motion principale sans amendement.
Motion principale
Alors,
je mets maintenant aux voix la motion :
«Que
la Commission des transports et de l'environnement étudie dans les plus brefs
délais le projet de réseau électrique métropolitain de la Caisse de dépôt et
placement du Québec;
«Qu'à cette fin, la commission entende
toutes les personnes et organismes qu'elle jugera nécessaire de convoquer;
«Que
l'organisation du mandat soit confiée aux membres de la commission;
«Enfin,
que cette motion soit un ordre de l'Assemblée nationale.»
Que
les députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint :
M. Lisée (Rosemont), M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Hivon
(Joliette), M. Marceau (Rousseau), Mme Léger
(Pointe-aux-Trembles), M. Lelièvre (Gaspé), Mme Maltais (Taschereau),
Mme Lamarre (Taillon), M. LeBel
(Rimouski), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois),
Mme Richard (Duplessis), M. Rochon (Richelieu), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M. Cloutier
(Lac-Saint-Jean), M. Therrien (Sanguinet), M. Gaudreault (Jonquière), M. Pagé (Labelle),
M. Cousineau (Bertrand), M. Bourcier (Saint-Jérôme), Mme Jean
(Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque),
M. Villeneuve (Berthier), Mme Fournier (Marie-Victorin), M. Traversy
(Terrebonne), M. Kotto (Bourget), M. Turcotte (Saint-Jean),
M. Roy (Bonaventure).
M. Bonnardel (Granby),
M. Caire (La Peltrie), M. Charette (Deux-Montagnes),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy
(Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge (Chambly),
M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Lefebvre (Arthabaska),
M. Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny), Mme D'Amours
(Mirabel), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe),
M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
M. Khadir (Mercier),
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Ouellet (Vachon), M. Surprenant (Groulx).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Que les députés contre cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint :
M. Fournier (Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Blais (Charlesbourg),
Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), Mme David (Outremont),
M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Blanchette
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
Mme Charlebois (Soulanges), M. Heurtel
(Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette
(Huntingdon), M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford),
M. Morin (Côte-du-Sud), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Bernier
(Montmorency), M. Ouellette (Chomedey),
Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Ménard (Laporte), M. Tanguay (LaFontaine), Mme Boulet
(Laviolette), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière
(Chapleau), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. Girard
(Trois-Rivières), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Auger
(Champlain), Mme Vallières (Richmond), M. Iracà (Papineau), M. Bolduc
(Mégantic), M. Simard (Dubuc), M. Matte (Portneuf), M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee), M. Boucher (Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est),
M. Fortin (Pontiac), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel
(Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie),
Mme Montpetit (Crémazie), M. Plante (Maskinongé), M. Polo
(Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis (Argenteuil), Mme Tremblay
(Chauveau), M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre), Mme Melançon
(Verdun).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il des abstentions? Je n'en vois
pas. M. le secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 50
Contre :
61
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, la motion est rejetée.
Motions sans préavis
Nous
en sommes maintenant aux motions sans préavis, et, en vertu de nos règlements,
c'est un membre du deuxième groupe de
l'opposition, et il s'agit de M. le député de Drummond—Bois-Francs pour la présentation de sa motion.
Féliciter M. Erik Guay, médaillé d'or aux
Championnats du monde de ski alpin
M.
Schneeberger : Oui, M. le Président. Alors, je demande le
consentement pour déposer la motion suivante conjointement
avec le ministre de l'Éducation, du Loisir et de Sport, le député de Labelle,
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, le député
de Groulx et la députée de Vachon :
«Que l'Assemblée nationale félicite
Érik Guay pour sa performance exceptionnelle, médaillé d'or du super-G aux
Championnats du monde de ski alpin de Saint-Moritz, en Suisse.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, M. le leader adjoint du
gouvernement, est-ce que...
Une
voix : ...
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, est-ce que cette motion est
adoptée?
Des
voix : Adopté.
Le Vice-Président (M.
Gendron) : Alors, la motion étant adoptée, nous passons à la suivante,
à un membre du groupe formant le
gouvernement, et je reconnais M. le ministre de la Santé et des Services
sociaux pour la présentation de sa motion. M. le ministre, à vous la
parole.
Souligner la Semaine de sensibilisation
aux troubles alimentaires
M. Barrette : M. le
Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec la
députée de Taillon, le député de Lévis, la députée de Vachon, le député de
Groulx et le député de Mercier :
«Que l'Assemblée nationale souligne la
semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires, qui s'est
tenue du 1er au 7 février dernier;
«Qu'elle rappelle que les troubles
alimentaires sont des troubles de santé mentale qui affectent plus de
300 000 personnes au Québec;
«Qu'elle souligne le travail des
intervenantes et intervenants ainsi que le soutien des proches qui, jour après
jour, accompagnent les personnes qui en souffrent.»
Le Vice-Président (M.
Gendron) : M. le leader adjoint du gouvernement, y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, est-ce que cette motion de l'adopter sans débat
est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, la motion étant adoptée, nous passons à un membre formant l'opposition officielle, et je reconnais maintenant
M. le député de Berthier pour la présentation de sa motion. À vous la parole.
Demander au gouvernement d'entreprendre
des démarches auprès du ministre fédéral
des Transports afin qu'il rende l'approbation des projets d'aérodromes conditionnelle
au respect des lois et règlements du Québec et à l'acceptabilité sociale et
d'accepter
l'offre de mettre sur pied un comité de travail à ce sujet
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Donc, M. le Président, je
sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de Masson, la
députée de Vachon, le député de Groulx et le député de Mercier, la
motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que le gouvernement fédéral a autorisé la
construction d'un aérodrome à Neuville malgré l'opposition de la
communauté;
«Qu'elle souligne
l'opposition des milieux sociaux, politiques, citoyens, économiques et
agricoles au projet d'aérodromes de Mascouche et à Saint-Cuthbert;
«Qu'elle
rappelle la motion adoptée le 8 juin 2016 qui demande au gouvernement
fédéral de prendre un arrêté ministériel pour interdire l'aménagement
d'un aérodrome à Saint-Cuthbert;
«Qu'elle demande au
gouvernement d'entreprendre des démarches urgentes auprès du ministre fédéral
des Transports afin qu'il rende
l'approbation des projets d'aérodromes conditionnelle au respect des lois
québécoises, aux règlements municipaux et à l'acceptabilité sociale;
«Qu'elle
demande au gouvernement fédéral d'accepter l'offre du Québec de mettre sur pied
un comité de travail sur
l'aménagement du territoire pour trouver des solutions visant à ce que les
décisions affectant les citoyens tiennent compte des plans d'aménagement
locaux, des règlements municipaux et de l'acceptabilité sociale, tout en
respectant les lois québécoises.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, M. le leader adjoint, y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on propose de l'adopter sans
débat. Oui, M. le leader de l'opposition officielle.
M.
Bérubé :
M. le Président, nous demandons le vote par appel nominal, s'il vous plaît.
• (11 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, le vote par appel nominal est
demandé. Est-ce que les whips sont à leur place? Pas tout à fait.
Mise aux voix
Alors,
nous allons procéder dès maintenant si, effectivement, les parlementaires sont
tous ici. Il n'y a pas d'indication
contraire de ne pas procéder tout de suite. Est-ce que je dois relire la motion? Je ne pense pas. On
vient de la lire. Alors, tout le monde sait sur quoi on vote, ça a été bien exprimé. Alors quels sont ceux qui
sont favorables à cette motion?
Le Secrétaire adjoint :
M. Lisée (Rosemont), M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Hivon
(Joliette), M. Marceau (Rousseau),
Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. Lelièvre (Gaspé),
Mme Maltais (Taschereau), Mme Lamarre (Taillon), M. LeBel
(Rimouski), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois),
Mme Richard (Duplessis), M. Rochon (Richelieu),
Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean),
M. Therrien (Sanguinet), M. Gaudreault (Jonquière), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau (Bertrand), M. Bourcier
(Saint-Jérôme), Mme Jean (Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Villeneuve (Berthier),
Mme Fournier (Marie-Victorin), M. Traversy (Terrebonne), M. Kotto
(Bourget), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Roy (Bonaventure).
M. Fournier (Saint-Laurent),
Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Hamad (Louis-Hébert),
M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), Mme David
(Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour
(Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier),
Mme Vallée (Gatineau), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac),
M. Barrette (La Pinière), M. Drolet (Jean-Lesage),
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Charlebois
(Soulanges), M. Heurtel (Viau), M. Arcand
(Mont-Royal), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon),
M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford), M. Morin (Côte-du-Sud), Mme Nichols
(Vaudreuil), M. Bernier (Montmorency), M. Ouellette (Chomedey),
Mme de Santis (Bourassa-Sauvé),
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Ménard (Laporte), M. Tanguay
(LaFontaine), Mme Boulet (Laviolette), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger),
M. Carrière (Chapleau), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys),
M. Girard (Trois-Rivières), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine),
M. Auger (Champlain), Mme Vallières (Richmond), M. Iracà (Papineau), M. Bolduc
(Mégantic), M. Simard (Dubuc), M. Matte (Portneuf), M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee), M. Boucher (Ungava), M. Bourgeois
(Abitibi-Est), M. Fortin (Pontiac), M. Giguère (Saint-Maurice),
M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy
(Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie),
M. Plante (Maskinongé), M. Polo
(Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis (Argenteuil),
Mme Tremblay (Chauveau), M. Busque (Beauce-Sud),
Mme Sauvé (Fabre), Mme Melançon (Verdun).
M. Bonnardel
(Granby), M. Caire (La Peltrie), M. Charette (Deux-Montagnes),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy
(Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge (Chambly),
M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Lefebvre (Arthabaska),
M. Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny), Mme D'Amours
(Mirabel), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe),
M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
M. Khadir (Mercier),
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Ouellet (Vachon), M. Surprenant (Groulx).
Le Vice-Président (M.
Gendron) : Y a-t-il des gens contre? Y a-t-il des gens qui
s'abstiennent? M. le secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 111
Contre :
0
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, cette motion est adoptée à l'unanimité. Oui, M. le leader de l'opposition officielle.
M.
Bérubé : M. le Président, avec le consentement de la
Chambre, le député de Berthier aimerait déposer une lettre en lien avec
le sujet de la motion.
Finalement,
nous aimerions que la motion soit envoyée au gouvernement fédéral, aux députés
québécois de la Chambre des communes, aux maires et aux membres du
conseil municipal de la ville de Mascouche, au maire et aux membres du conseil municipal de la ville de
Saint-Cuthbert, au maire et aux membres de conseil municipal de la ville de
Terrebonne, au préfet et aux membres de la
MRC de D'Autray et au Conseil régional de l'environnement de Lanaudière.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, puisque la motion est adoptée à
l'unanimité, la présidence donnera suite à votre indication.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui. Est-ce que...
Des voix :
...
Document déposé
Le
Vice-Président (M. Gendron) : S'il vous plaît! Est-ce qu'il y a
consentement pour déposer la liste d'épicerie du suivi? Alors, on peut
la monter à la table.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui, mais, monsieur...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non, non, non, c'est ce qui a été mentionné.
Mme la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : S'il vous plaît! Pour poursuivre les motions sans
préavis — il
en reste une — alors,
Mme la députée Sainte-Marie—Saint-Jacques,
à vous la parole.
Mme
Massé : Je demande le consentement de la Chambre pour débattre de la
motion suivante conjointement avec la députée de Joliette, le député de
Borduas, la députée de Vachon et le député de Groulx.
«Que
l'Assemblée nationale s'engage à réformer le mode de scrutin, afin que les
prochaines élections générales soient les dernières à se tenir sous le
modèle actuel, compte tenu du consensus partagé par cinq partis politiques et
la société civile en faveur d'un nouveau
mode de scrutin proportionnel mixte régional qui respecte les principes
suivants : refléter le plus possible le vote populaire; assurer un
lien significatif entre les électeurs et les élus; viser le respect du poids politique des régions; favoriser la
stabilité du gouvernement par des mesures encadrant les motions de censure;
offrir un système accessible dans son
exercice et sa compréhension; contribuer à une meilleure représentation des
femmes, des jeunes et des communautés ethnoculturelles.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la députée. Y
a-t-il consentement, M. le député, de débattre de cette motion?
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, pour être certain que les gens comprennent : avant les
applaudissements, on avait manifesté qu'il n'y avait pas de consentement
pour débattre de cette motion.
Avis touchant les
travaux des commissions
Nous en
sommes maintenant aux avis touchant les travaux des commissions, et je cède la
parole à M. le leader adjoint du gouvernement. À vous la parole.
M. Tanguay :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, j'avise cette Assemblée que la Commission des transports et
de l'environnement poursuivra l'étude
détaillée à l'égard du projet de loi n° 102, Loi
modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement afin de moderniser le
régime d'autorisation environnementale et modifiant d'autres... d'autres dispositions législatives, dis-je, notamment pour
réformer la gouvernance du Fonds vert,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13
heures et de 15 heures à 18 heures, ainsi que le mardi 14 février, de 10 heures
à midi, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de l'aménagement du territoire entreprendra les consultations particulières à
l'égard du projet de loi
n° 122, Loi visant principalement à reconnaître que les municipalités sont
des gouvernements de proximité et à augmenter
à ce titre leur autonomie et leurs pouvoirs, dès maintenant pour une durée d'une heure et de 15 h 45 à 17 h
15, et poursuivra lesdites consultations le mardi 14 février, de
9 h 45 à midi, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
Finalement,
la Commission de la santé et des
services sociaux poursuivra les consultations particulières à
l'égard du projet de loi n° 130, Loi
modifiant certaines dispositions relatives à l'organisation clinique et à la
gestion des établissements de santé
et de services sociaux, le mardi
14 février, de 10 heures à midi, à la salle du Conseil législatif.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie. Je sais que tous ont remarqué qu'il y avait une modification
aux heures habituelles de séance, mais, même si vous l'avez remarqué, ça me
prend un consentement. Alors, y a-t-il consentement concernant l'horaire des travaux des commissions? Parce qu'il y
avait une légère modification. On m'indique qu'il y a consentement.
Alors, merci.
Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée
Nous en
sommes maintenant à la rubrique Renseignements sur les travaux de cette Assemblée. Je ne vois pas de demande de renseignements. Donc, je vous avise que l'interpellation
prévue pour le vendredi 17 février 2017 portera sur le sujet suivant : Les décisions néfastes du gouvernement libéral pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean. M. le député de Jonquière
s'adressera alors au ministre responsable de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, on va procéder maintenant aux affaires du jour, et je cède à nouveau
la parole à M. le leader du gouvernement.
M. Tanguay : M. le Président,
je vous demanderais d'appeler, s'il vous plaît, l'article 68.
Motions du gouvernement
Motion proposant que
l'Assemblée fasse siennes la position et les justifications
du gouvernement exposées dans sa réponse, déposée devant l'Assemblée
nationale le 7 février 2017, au rapport du Comité de la rémunération
des juges pour la période 2016‑2019
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
À l'article 68 du feuilleton de ce jour, c'est Mme la ministre de la Justice qui présente la motion
concernant la rémunération des juges.
Étant donné
le caractère très technique de la motion et puisqu'elle figure déjà au feuilleton,
je propose, à moins d'avis contraire de votre part, de ne pas en faire
la lecture. Et les concernés savent de qu'est-ce qu'il s'agit. Je cède
maintenant la parole à Mme la ministre de la Justice pour son intervention. Mme
la Justice, à vous la parole.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Merci, M. le
Président. Donc, avant de commencer, je dois vous informer que l'honorable lieutenant-gouverneur
a pris connaissance de la motion et qu'il en recommande l'étude à l'Assemblée.
M. le Président, le 7 février dernier, j'ai
déposé en cette Chambre la réponse du gouvernement au rapport du Comité de la rémunération des juges pour la période 2016‑2019, lequel comité était présidé par
l'honorable Pierre Blais.
Pour vous
situer, M. le Président, et en vertu de la Loi sur les tribunaux judiciaires,
le comité dont il est question procède
à un examen, à tous les trois ans, des conditions de rémunération de quatre
catégories de juges, à savoir : les juges de la Cour du Québec; les juges municipaux à titre
exclusif, soit ceux des cours municipales de Montréal, Laval et Québec;
les juges municipaux rémunérés à la séance
qui siègent principalement dans les autres cours municipales; et les juges de
paix magistrats.
Il est important de rappeler que cette façon de faire découle d'une décision
qui a été rendue par la Cour suprême en 1997. À cette occasion, la Cour
suprême a imposé une nouvelle obligation constitutionnelle relative à la sécurité
financière des juges. La rémunération des juges devait être évaluée
périodiquement par un comité qui devait être indépendant, efficace et objectif.
• (11 h 30) •
Pour que le
comité puisse évaluer la rémunération des juges, il reçoit du gouvernement et
des différentes parties leurs propositions. Celles-ci sont basées sur
une évaluation globale des neuf facteurs prévus à la Loi sur les tribunaux judiciaires, dont notamment les particularités
de la fonction de juge, la rémunération versée à d'autres juges exerçant une compétence comparable au Canada,
et la conjoncture économique du Québec, ainsi que la situation générale de l'économie québécoise.
Une fois
cette évaluation effectuée, le comité remet son rapport au gouvernement et au ministre de la Justice, qui doit,
à l'intérieur des 10 jours de sa réception, le déposer à l'Assemblée nationale. Je vous rappelle, M. le Président, que j'ai procédé à ce dépôt le 18 octobre et que,
depuis cette date, le rapport du comité est accessible à tous et à toutes via
le site Internet du ministère de la Justice.
Les
recommandations du rapport abordent différents sujets : le traitement des
différentes catégories de juges, les régimes
de retraite et d'assurance collective, l'organisation du travail, la nomination et les conditions de
travail des juges municipaux
rémunérés à la séance, les indemnités pour frais de fonction, l'allocation pour
l'utilisation du domicile reçue par
les juges de paix magistrats, les frais d'avocats et d'experts encourus par les
conférences des juges et le remboursement par le gouvernement.
Mardi,
j'ai donc déposé à l'Assemblée nationale la réponse écrite du gouvernement au
rapport du comité. Il appartient maintenant
à l'Assemblée, par résolution motivée, d'approuver, de modifier ou de rejeter
les recommandations du comité. C'est là le sujet de la motion dont nous
devons débattre aujourd'hui, M. le Président.
Le détail de
la réponse gouvernementale est présenté dans le document qui a été déposé
mardi, mais globalement le gouvernement
propose d'approuver la majorité des 40 recommandations contenues dans le
rapport Blais, en fait plus de 22
d'entre elles. Dans les autres cas, le gouvernement propose de les modifier ou
de les rejeter, souvent pour des raisons techniques, mais aussi pour une question d'équité entre toutes les
catégories de juges ainsi qu'en lien aux autres personnes rémunérées à même les fonds publics. Lorsqu'il y a
modification ou rejet d'une recommandation du comité, les enseignements de la Cour suprême nous disent que le gouvernement
doit justifier par un motif rationnel sa décision d'écarter ou de modifier
la recommandation.
De façon
générale, la réponse du gouvernement prévoit une augmentation du traitement des
juges, des modifications au régime de
retraite des juges, notamment une augmentation de leur taux de cotisation, le
maintien des plafonds actuels pour
les frais de fonction, sauf pour les juges de paix magistrats afin d'être
équitable envers d'autres personnes rémunérées à même les fonds publics dont les frais de fonction ont pu être visés par
des mesures de contrôle des dépenses au cours des dernières années.
Afin de
procéder rondement, je vais aborder les grandes lignes pour chaque catégorie de
juges, mais je n'aborderai pas
chacune des recommandations. Bien entendu, l'ensemble de la réponse
gouvernementale à ces recommandations, comme je le disais, est présenté
dans le document qui a été déposé cette semaine à l'Assemblée. Je suis
également disposée à répondre aux questions
de mes collègues des autres partis sur des points que je n'aurai pas abordés
directement.
D'entrée de
jeu, je peux vous dire que les propositions gouvernementales placeraient les
juges de la Cour du Québec dans une
situation financière adéquate par rapport à leurs homologues des autres cours
provinciales. Nous proposons, en conséquence,
d'approuver les recommandations du comité qui visent leur traitement, puisque
les augmentations estimées sont très
près de celles qui avaient été proposées par le gouvernement. Nous avions
proposé une augmentation de 5,25 % sur trois ans, et les augmentations estimées des recommandations
représentent 5,7 %. Ainsi, au 1er juillet 2016, le traitement
annuel serait augmenté de 3,3 %, pour être porté à 250 000 $.
Par la suite, en 2017 et 2018, une augmentation suivant l'indice des prix à la consommation, ou l'IPC, serait consentie. Le
traitement de 250 000 $ au 1er juillet 2016, proposé
pour les juges de la Cour du Québec,
placerait ceux-ci au sixième rang au Canada, parmi les juges des cours
provinciales, et ce, derrière l'Alberta, l'Ontario, la Saskatchewan, le
Manitoba et l'Île-du-Prince-Édouard.
Rappelons que, dans ses observations devant le
comité, le gouvernement avait indiqué que, compte tenu des différents facteurs de pondération économique
visant à refléter les écarts de coût de la vie et de richesse collective entre
les provinces, la rémunération globale les
plaçait respectivement au quatrième, selon le coût de la vie, et au troisième
rang, selon la richesse collective.
Le Québec
est la seule province canadienne ayant des cours municipales. Ailleurs, les
compétences de ces cours relèvent des
cours provinciales ou des juges de paix. Près de 40 juges municipaux à
titre exclusif siègent à temps plein
dans les cours municipales de Montréal,
Québec et Laval. Ils ont présentement un traitement annuel de
205 987 $ et des régimes de retraite et d'assurance identiques
à ceux des juges de la Cour du Québec.
Le
gouvernement propose d'approuver les recommandations relatives au traitement
annuel de ces juges. Nous faisons
cette proposition pour les mêmes raisons que celles pour les juges de la Cour
du Québec, soit que les augmentations estimées
sont très près de ce que nous avions proposé. Il est donc raisonnable de donner
suite favorablement aux recommandations
du comité. Ainsi, au 1er juillet 2016, une augmentation de 3,4 %
serait accordée pour porter le traitement annuel à 213 000 $.
Par la suite, en 2017 et 2018, une augmentation selon l'IPC serait consentie.
Les juges
municipaux rémunérés à la séance siègent principalement dans les cours
municipales autres que celles de
Montréal, Laval et Québec. Un juge peut siéger dans plusieurs cours municipales
pendant une année, en fonction des besoins.
Il est rémunéré par les municipalités en fonction du nombre et de la durée des
séances qu'il préside et ne peut gagner
plus que le traitement maximal annuel qui correspond au traitement des juges
qui exercent à temps plein dans les cours municipales de Montréal, Québec et Laval,
dont nous avons parlé un peu plus tôt, soit un montant total maximal de 205 987 $. Par ailleurs, la Loi sur
les cours municipales permet que ces juges puissent continuer à exercer comme
avocats, sauf devant la Cour du Québec et devant une cour municipale.
Quelques-uns d'entre eux exercent toujours.
La
première recommandation du comité pour les juges municipaux rémunérés à la
séance est de procéder à un examen de
leur organisation du travail. Le gouvernement propose de rejeter cette
proposition. Cette question ne fait pas partie du mandat du comité. Toutefois, elle s'inscrit dans la réflexion
déjà en cours au sujet de l'organisation des cours municipales, qui
porte notamment sur la charge des juges municipaux rémunérés à la séance.
Pour
ce qui est de la recommandation du comité de suspendre la nomination des juges
municipaux rémunérés à la séance dans
l'attente de cet examen, le gouvernement propose également de la rejeter. Cette
mesure aurait un impact majeur sur
notre objectif de réduire les délais en matière de justice et d'améliorer
l'accessibilité à la justice municipale pour les citoyens, ce qui n'est
pas souhaitable.
Le gouvernement est d'avis que le traitement maximum
annuel de ces juges doit évoluer selon les mêmes paramètres que le traitement des juges municipaux à titre exclusif. Nous
proposons donc de modifier la recommandation du comité en ce sens, soit une augmentation de 3,4 % pour 2016 et
une augmentation selon l'IPC pour 2017 et 2018. Le comité proposerait de le
porter à 213 000 $, soit une augmentation de 3,4 % du traitement
pour 2016, mais étant muet quant aux augmentations pour 2017 et 2018.
Ces
juges municipaux sont rémunérés selon une grille prévoyant quatre tarifs, selon
la durée des séances qu'ils président.
Le comité recommande de retourner à la situation qui prévalait en 2013, soit
une rémunération en fonction de trois
durées de séance : une séance d'une durée de moins de deux heures, une
séance de deux à cinq heures et une séance de plus de cinq heures.
Le
comité Clair, en 2013, avait recommandé de modifier la grille de rémunération
pour prévoir quatre durées de séance. Il avait ajouté une séance de deux
à trois heures. Le comité actuel a constaté des effets non souhaités à cette modification et a mentionné que le comité Clair ne
voulait certainement pas un tel résultat en recommandant un réaménagement
dans la durée des séances. C'est pourquoi il
recommande de retourner à une grille de rémunération avec trois durées de
séance.
Nous proposons
d'accepter le retour à la grille à trois séances mais de reporter l'entrée en vigueur
au 1er juillet 2017. Si nous
appliquons ce changement au 1er juillet 2016 en modifiant des durées
de séances qui ont déjà eu lieu, cela
pourrait faire en sorte que certains juges soient dans l'obligation de cesser
de siéger avant le 30 juin 2017 et cela pourrait compromettre l'accessibilité aux cours municipales pour
les citoyens. Ce ne serait pas non plus équitable, en termes de charge de travail, avec les juges
municipaux à titre exclusif, qui doivent siéger à temps plein toute l'année
pour obtenir le traitement maximum. Par
contre, le gouvernement propose de hausser les tarifs actuels des quatre
séances de 3,4 % au
1er juillet 2016, comme le recommande le comité. Il propose également
d'augmenter les tarifs de la grille à trois séances selon l'IPC au
1er juillet 2017 et 2018.
• (11 h 40) •
Les
juges municipaux rémunérés à la séance n'ont pas de régime de retraite et
d'assurance collective. Ils reçoivent une
compensation de 23,2 % actuellement. Le comité recommande de hausser cette
compensation à 28,39 % au 1er juillet 2016,
de la diminuer de 1 % au 30 juin 2019 pour tenir compte de la
hausse du taux de cotisation demandée aux
juges municipaux de Montréal, Québec et Laval à la même date et de prévoir que
le pourcentage de compensation doit être revu en fonction de la
variation de la valeur de leur régime de retraite.
Nous
proposons d'approuver la hausse au 1er juillet 2016 et la diminution
au 30 juin 2019, mais de prévoir que le pourcentage sera ajusté en même temps que le
traitement et selon la valeur des régimes de retraite et d'assurance
collective.
Les
juges de paix magistrats font partie de l'ordre judiciaire. Ils entendent en
première instance un grand nombre de dossiers en matière pénale
provinciale et fédérale et le traitement de plusieurs demandes d'autorisation
judiciaire provenant notamment des corps policiers, comme les mandats de
perquisition. En raison de leurs fonctions, ces juges peuvent être rejoints, selon un horaire qui est préétabli, jour et nuit,
et ce, durant toute l'année, même à leur domicile. Ils assurent aussi un
service de comparution par voie téléphonique les fins de semaine ainsi que les
jours fériés.
Le
comité recommande une augmentation de 1,08 % du traitement de ces juges au
1er juillet 2016. Or, le gouvernement
est d'avis que la méthodologie d'indexation devrait être la même que celle
appliquée pour les autres groupes de juges. Ainsi, l'indexation au
1er juillet 2016 serait plutôt de 1,1 %, ce qui porterait le
traitement des juges de paix magistrats à 142 387 $. Par la suite,
les augmentations suivraient l'IPC.
Le comité recommande...
(Interruption)
Mme Vallée :
Désolée, il y avait de la glace.
Le
comité recommande aussi au gouvernement de faire participer les juges de paix
magistrats au même régime de retraite que les juges de la Cour du Québec, selon
les termes et les mêmes conditions, et ce, à compter du
1er janvier 2017.
Le
gouvernement propose d'approuver la recommandation. L'attraction à la fonction
de juge de paix magistrat semble
constituer un défi depuis sa création, malgré que les comités antérieurs aient
consenti des augmentations de salaire significatives
à ce groupe et que l'Assemblée nationale ait approuvé ces augmentations. En
acceptant de mettre en application la
recommandation du comité, le gouvernement souhaite que cela puisse avoir un
effet positif sur l'attraction de candidats et de candidates à cette
fonction.
Le
comité recommande également que les juges de paix magistrats participent au
même régime collectif d'assurance que
les juges de la Cour du Québec à compter du 1er janvier 2017. Le
gouvernement propose de modifier cette recommandation afin de prévoir leur participation à ce régime à
compter du 1er janvier 2018 afin d'éviter une rétroactivité sur les
prestations déjà payées, puisque cela pourrait générer certaines
réclamations.
Pour
ce qui est des frais de fonction, les juges de paix magistrats reçoivent
actuellement une indemnité de 2 000 $ pour frais de fonction, à l'exception du juge de paix magistrat nommé
avant le 30 juin 2004, qui reçoit 4 000 $. Le ministère
paie les frais d'un téléphone cellulaire,
l'Internet à domicile ainsi que les frais reliés à l'installation, l'entretien
et l'utilisation d'un système d'alarme à domicile.
Le comité
recommandait de hausser les frais de fonction à tous les juges puînés à
5 000 $ par année, incluant les juges de paix magistrats. Le gouvernement propose de rejeter ces
augmentations, car la moyenne des frais de fonction des juges puînés des
autres cours provinciales est d'environ 3 000 $. Ainsi, les frais de
fonction des juges puînés provinciaux demeureraient à 4 000 $ par
année. Toutefois, pour tous les juges de paix, nous proposons d'augmenter l'indemnité de frais de fonction des juges de paix
magistrats à 4 000 $, mais en intégrant le paiement des dépenses
faites actuellement par le ministère
dans les frais de fonction. Ainsi, les frais de fonction seraient dorénavant
équivalents à ceux des autres groupes de juges.
Globalement, les propositions gouvernementales
placeraient les juges de paix magistrats dans une situation avantageuse, sur le
plan de la rémunération globale, par rapport à leurs homologues des autres
provinces.
Donc, M. le
Président, voilà pour les grandes lignes de la réponse gouvernementale. Le
gouvernement est d'avis que ces propositions en réponse au rapport du
comité Blais assurent à la fois le droit des justiciables à des tribunaux indépendants et que ces recommandations servent
l'intérêt général de la population québécoise, dont il demeure le gardien,
notamment en assurant une saine gestion des finances publiques.
Je tiens, M. le Président, à remercier le président du comité et les membres du comité d'avoir
accepté le mandat qui leur est confié pour la période 2016-2019,
pour le travail accompli depuis leur nomination. Évidemment, je tiens également à remercier tous ceux et celles qui ont
contribué de façon plus anonyme, je dirais, aux préparations de ce rapport.
Parce que, vous savez, M. le Président,
dresser un rapport comme celui-là commande, tant de la part des membres du
comité que des intervenants,
énormément de travail, d'analyses, de rigueur et d'investissement. Et c'est un
rapport qui a été fait de façon
sérieuse et qui nous amène certaines recommandations, et plusieurs
recommandations, en fait, qui ont été acceptées... dont nous
recommandons l'adoption telle que formulées.
Je remercie
également mes collègues de l'opposition, la députée de Joliette et le député de
Borduas, que j'avais conviés à une
rencontre technique pour expliquer les paramètres de la réponse gouvernementale
ainsi que leur permettre d'échanger
avec nos experts du Conseil du trésor et du ministère de la Justice pour les
questions plus techniques. Je les remercie
de leur participation à cette rencontre et j'ose espérer que cette rencontre a
pu répondre à leurs interrogations.
J'invite évidemment nos collègues de l'Assemblée
à adopter la motion afin de donner suite à la réponse gouvernementale. Je comprends qu'il s'agit d'un travail technique. C'est
quand même une responsabilité qui nous inculque en vertu de la loi. C'est une responsabilité qui est la nôtre, et
l'indépendance de notre système judiciaire est la base même de notre
démocratie. Je vous remercie, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, Mme la ministre de la
Justice, de votre intervention. Et, pour
la poursuite du débat sur ce même rapport, je cède maintenant la parole à la
porte-parole de l'opposition officielle en cette matière, Mme la députée
de Joliette. À vous, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Merci beaucoup, M. le Président. La ministre a fait un tour relativement
exhaustif des recommandations qui sont contenues au rapport et des
réponses que souhaite y apporter le gouvernement.
Évidemment, juste pour notre bénéfice à tous, il
faut se rappeler que c'est un processus un peu particulier qui détermine le salaire et les conditions d'ensemble
de la rémunération des juges, autant des juges de la Cour du Québec, des juges municipaux que des juges de paix
magistrats, et c'est donc à chaque trois ans que nous recevons, à la suite des
travaux d'un comité, les recommandations
pour cette rémunération-là. Parce qu'un jugement de la Cour suprême est venu
dire que c'était une condition
d'indépendance des juges qu'il y ait un tel type de comité et donc de démarche
indépendante pour déterminer leur rémunération.
Alors, c'est
pourquoi dans les premières années il y a vraiment eu des recommandations qui
ont favorisé un grand rattrapage en
ce qui concerne le salaire des juges, qui, aujourd'hui, se situent environ au
sixième rang par rapport aux autres collègues
des autres provinces canadiennes, et qui fait en sorte, donc, qu'il y a eu
beaucoup de rattrapage, et là on est plus, je vous dirais, dans une suite normale des choses. Donc, à chaque trois
ans, on voit un peu ce que le comité nous recommande à la lumière des représentations, bien sûr, qui sont
faites autant par le gouvernement que par les associations des juges qui les
représentent.
• (11 h 50) •
Donc, on a vu
les réponses que souhaite apporter la ministre, donc le gouvernement, aux
recommandations. Je dois dire qu'on
peut regarder les choses de deux manières. Je comprends très bien quand la
ministre dit que la recommandation finale
du comité équivaut à une augmentation de salaire de 5,7 % sur trois ans,
alors que la recommandation du gouvernement, qui était calquée en gros sur ce qui avait été offert aux employés de
l'État, était de 5,25 %. Et je dois dire qu'évidemment le comité est indépendant, mais nous aurions
souhaité que la proposition du gouvernement, la recommandation du gouvernement
soit acceptée, parce que, justement, il n'y a pas une si grande différence et,
dans le contexte que l'on vit après
les négociations globales qui se sont tenues avec les employés de l'État, qui
ont mené à ce résultat-là, donc, d'une augmentation de 5,25 %, ça
aurait été, je pense, un bon signal à envoyer que de dire que les juges aussi
sont, donc, rémunérés, voient leur
rémunération, pour les prochaines
années, au même niveau d'augmentation des autres employés. Parce
que, comme je le disais, oui, dans le
passé, il y a eu des exercices de rattrapage qui s'imposaient,
mais je pense que maintenant la stabilité est bien
établie et je pense que cette recommandation-là du gouvernement avait vraiment plein
de bon sens.
Et, au-delà
de la petite différence, donc, qu'on peut voir d'un point de vue ou de l'autre, est-ce que c'est le comité qui aurait dû accepter la recommandation gouvernementale? Je le pense, je l'aurais souhaité. Ou est-ce que,
là, c'est le gouvernement qui doit se rendre aux arguments du comité? C'est
ce que la ministre nous propose. Mais c'est certain qu'il demeure
une différence, c'est le fait que la plus grosse augmentation vient donc dès la
première année, au 1er juillet 2016, donc de manière rétroactive,
avec une augmentation qui est suggérée, pour les juges de la Cour du Québec, de
3,3 % et sensiblement la même
chose pour les juges de la Cour municipale. Donc, c'est certain que, là, il y a
une différence avec ce que les employés, plus largement dans la fonction
publique, ont obtenu.
Et je pense
que, dans ce cas-ci, ça aurait été
une bonne idée et une bonne recommandation du comité d'en venir à endosser cette recommandation du gouvernement,
ce qui n'a pas été fait, et c'est bien sûr leur prérogative la plus pure
de pouvoir faire leurs recommandations en
toute indépendance, mais on trouvait important, de ce côté-ci de la Chambre,
de mentionner que ça nous apparaissait
quelque chose de tout à fait raisonnable et qui, puisque ne s'écartant pas
beaucoup du résultat final, aurait pu
être retenu. Parce que le salaire des juges, qui maintenant, au
1er juillet 2016, va passer, donc, de 242 000 $ à
250 000 $, c'est quand même un salaire tout à fait respectable, et je
pense que, puisque ces années de rattrapage sont derrière nous, c'était une recommandation
qui était bien, bien fondée.
Pour ce qui
concerne, donc, les frais de fonction, on est tout à fait d'accord
avec la proposition du gouvernement
d'accepter et de rejeter certaines des recommandations à cet égard-là. Même chose en ce qui concerne les régimes d'assurance collective, régimes de retraite. Les
juges vont désormais contribuer maintenant à 9 % à leur régime de retraite, alors que, dans le passé, c'était de 8 %.
Donc, c'est une recommandation qui est retenue par le gouvernement, et je pense
que c'est une bonne chose.
Pour ce qui est des juges de la Cour municipale,
bien, on a un petit peu la même remarque, à savoir que la recommandation du gouvernement nous apparaissait
bien fondée, de son augmentation qui était la même, donc, de 5,25 %.
Donc, on aurait souhaité que cette
recommandation-là puisse être retenue. Le comité a décidé de s'en éloigner un
peu notamment, encore une fois, pour
que la première année voie une augmentation plus substantielle, donc, de
3,4 %, du salaire des juges
municipaux. Alors, c'est certain que ça fait en sorte qu'ils ont une
augmentation plus rapide que le reste des employés de la fonction
publique.
Je pense que, pour ce qui concerne les juges
municipaux rémunérés à la séance, la ministre a bien expliqué tout le détail de maintenant... de revenir, donc
de passer de quatre paliers de rémunération à trois. Les raisons qui sont
sous-jacentes à ce choix-là nous apparaissent bien fondées.
Et
finalement, pour ce qui est des juges de paix magistrats, juges de paix dont on
a entendu parler plus largement dans
la population dans la foulée de toute la question de la protection des sources
journalistiques et de l'octroi des mandats, l'augmentation de salaire
est plus restreinte, mais ils ont maintenant le loisir de participer pleinement
au régime de retraite des juges en bonne et
due forme. Alors, évidemment, ça change significativement, globalement leur
rémunération, et on pense que c'est une bonne chose.
De manière globale,
M. le Président, l'idée derrière tout ça, c'est de s'assurer du meilleur
fonctionnement possible de notre
système de justice, de s'assurer que nous puissions recruter, évidemment, des
avocats, des avocates compétents pour
siéger dans nos tribunaux, pour siéger à la Cour du Québec, dans nos cours
municipales, que ce soit pour les juges qui ont l'exclusivité de fonction en matière municipale ou ceux qui sont
rémunérés à la séance, même chose pour les juges de paix magistrats. Je pense que c'est très important
de s'en assurer pour le meilleur fonctionnement, le bon fonctionnement
de notre système de justice.
Mais ce qui
est aussi très important pour le fonctionnement de notre système de justice,
c'est de s'assurer que chacun des
piliers de ce système-là puisse exercer le mieux possible et avec tous les
moyens nécessaires pour que notre justice
au Québec fonctionne bien. Ça, ça veut dire notamment, évidemment, s'entendre
avec les juristes de l'État. On invite le gouvernement à nouveau à bien négocier avec les juristes de
l'État pour qu'eux aussi, qui sont un rouage important, fassent vraiment partie de la solution et du bon
fonctionnement dans l'ensemble de notre système de justice. On a vu à quel point où... un peu avant les fêtes, cet automne,
combien la question des délais de justice dans notre système était un enjeu
énorme, qu'on vit une crise importante pour toutes sortes de raisons, y
compris, bien sûr, à cause de l'arrêt Jordan, et il faut s'assurer de donner tout le soin et toute l'attention possible à
notre système de justice pour que les ressources soient au rendez-vous, pour que la priorité qu'on doit en
faire dans une société démocratique soit au rendez-vous, pour s'assurer que les victimes, que les plaignants puissent
obtenir justice dans des délais raisonnables et que la confiance soit maintenue
entre la population et ses institutions judiciaires. Merci beaucoup, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci, Mme la députée de Joliette, de
votre intervention. Et, pour la poursuite du débat, je cède la parole à
M. le député de Borduas pour son intervention. À vous, M. le député.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : Oui, merci,
M. le Président. J'interviens sur la réponse du gouvernement au rapport du
Comité de la rémunération des juges
pour la période 2016-2019. Mes commentaires vont être brefs, M. le
Président. On va appeler la motion.
Ceci étant
dit, on a un rapport qui fait suite, dans le fond, à une décision de la Cour
suprême, parce que les juges, bon, ne
peuvent pas négocier directement avec le gouvernement pour fixer leur
rémunération. Ceci étant dit, la magistrature fait partie d'un des piliers de notre démocratie avec le législatif,
l'exécutif aussi. C'est une chose comme ça, mais il ne faut pas oublier, et je vais prendre l'occasion aujourd'hui de le
dire, qu'on doit travailler en collaboration. Et puis, oui, la rémunération
assure une indépendance à la magistrature, mais la magistrature aussi doit
participer efficacement à l'amélioration et
à la modernisation du système de justice. Et donc, on l'a vécu depuis l'arrêt
Jordan, et puis ça touche également
les tribunaux civils aussi, on a une nécessité d'actualiser nos façons de
faire, d'actualiser comment la justice se
passe avec les citoyens. À l'Assemblée nationale, ici, oui, on adopte des lois,
on a adopté un nouveau code de procédure civile aussi, mais il faut que ça transparaisse aussi dans les salles de
cour, notamment en lien avec le nombre de dossiers traités, le volume de
dossiers traités, les horaires aussi, la technologie aussi.
Donc, on a vraiment un travail à faire aussi,
avec la collaboration du ministère de la Justice, pour investir des sommes pour toujours faire en sorte que le
citoyen, lorsqu'il se présente à la cour ou lorsqu'il veut faire valoir ses
droits, M. le Président, bien, il
puisse le faire, et qu'il ne se sente pas lésé, et qu'il ait une expérience
client, si je peux dire, avec la
justice qui soit facile, accessible. Et ça ne sera pas toujours agréable, M. le
Président, parce que vous pouvez perdre votre dossier, mais, ceci étant dit, il faut que le citoyen puisse
savoir que ses droits sont respectés puis qu'il a pu faire valoir ses droits au niveau de l'accessibilité notamment
en matière financière et aussi en termes de délais, aussi. C'est fondamental
parce que, si jamais notre système de
justice périclite et ne fonctionne pas adéquatement, bien, écoutez, c'est la
démocratie qui est en cause et la confiance de la population dans les
institutions. Donc, je nous invite à cette réflexion-là.
Et puis ma
formation politique va appuyer la réponse du gouvernement au rapport sur la
rémunération des juges. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie de votre
intervention, M. le député de Borduas. Et je ne vois pas d'autre personne qui souhaite intervenir. Alors,
normalement, après une intervention comme ça, on... Il n'y a pas d'autre intervention. Alors, est-ce qu'on va
voter ça? Alors, oui. Alors, si on vote ça, là, qu'on appelle les députés.
Une voix : ...
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Non, non, attends un peu. Nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix, la motion présentée — puis
je sais ce qui va arriver après, là — par Mme la ministre de la
Justice concernant la rémunération des juges. Conformément à la façon dont nous
avons procédé en début de débat, je comprends qu'il y a consentement pour ne
pas lire la motion totale aux voix. Alors, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, adopté. La motion étant adoptée, M. le leader
adjoint du gouvernement, pour la poursuite de nos travaux.
Ajournement
M. Tanguay :
Oui, M. le Président. Je fais motion pour ajourner nos travaux au mardi 14
février 2017, à 13 h 40.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci. Est-ce que cette motion est
adoptée? La motion étant adoptée, nos travaux sont ajournés tel
qu'indiqué. Les travaux sont ajournés.
(Fin de la séance à 12 heures)