(Neuf heures quarante minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Chers collègues, je vous souhaite une très bonne séance.
Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en
sommes à la rubrique de la déclaration de députés, et je cède la parole à M. le député de Côte-du-Sud.
Rendre hommage à Mme Arleen
Thibault, primée
par le Conseil des arts et des lettres du Québec
pour son spectacle Le Voeu
M. Norbert Morin
M. Morin : Merci, M. le
Président. Aujourd'hui, je souhaite rendre hommage à Mme Arleen Thibault,
artiste émérite de la municipalité de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud.
Artiste dans l'âme et conteuse de grand talent,
Mme Thibault a récemment vu son spectacle Voeu couronné du titre
d'oeuvre de l'année par le Conseil des arts et des lettres du Québec. Ne
comptant ni les heures ni les efforts, Mme Thibault a imaginé et mis en oeuvre
chacun des petits détails qui ont fait de son spectacle un succès. Le conte Le Voeu faisant voyager le folklore québécois jusqu'à notre époque urbaine et l'interprétation
passionnée de son auteure sont un véritable délice de l'imaginaire.
Mme Thibault,
vous pouvez certainement être fière de ce que vous avez accompli. J'espère
que nous aurons le plaisir de vous
voir évoluer au sein de la communauté artistique encore longtemps.
Toutes mes félicitations, chère madame, et la meilleure des chances dans
vos projets futurs!
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à
vous, M. le député de Côte-du-Sud. M. le
député de Bonaventure, à vous la parole.
Rendre hommage à M. Gérard
Porlier,
lauréat du prix Régis-Laurin
M. Sylvain Roy
M. Roy : Merci,
M. le Président. Il me fait plaisir
de prendre la parole aujourd'hui pour rendre hommage au maire de Saint-Alphonse, dans ma circonscription, M. Gérard Porlier, qui a reçu le
prix Régis-Laurin pour son travail
dans la réalisation d'un projet de huit logements communautaires.
Le prix Régis-Laurin,
remis par l'Association des groupes de ressources techniques du Québec, est
attribué à une personne qui contribue
de manière exceptionnelle à la cause du logement communautaire. C'est le groupe
de ressources en logements collectifs
Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine
qui a suggéré la candidature de M. Porlier. C'est à la suite de plusieurs années de démarches et grâce au
leadership du maire Porlier que le projet, dont le bâtiment se situe au coeur de Saint-Alphonse, s'est finalement
concrétisé en juillet 2011 et que des citoyens y ont aménagé.
M. le
Président, au nom de mes concitoyens
de la circonscription de Bonaventure, je tiens à féliciter chaleureusement M.
Porlier pour ce prix et pour son implication dans le développement de notre
région. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Bonaventure. M. le député de Sainte-Rose, à vous la parole.
Souligner le 70e anniversaire
du journal Courrier Laval
M. Jean Habel
M.
Habel : Merci, M. le
Président. C'est un honneur pour moi de souligner, à titre de député de Sainte-Rose et au nom de mes collègues
de l'Assemblée nationale du Québec, les plus de 70 ans du Courrier Laval,
le journal des Lavallois.
70 ans, c'est un indice de pertinence, de
nécessité et d'histoire depuis sa création. Imaginez, M. le Président, l'ensemble
des événements vécus lors de ces 70 ans sur le sol de l'île Jésus et qui
ont été couverts par le Courrier Laval : la première fusion municipale
en 1959, la création de la ville de Laval en 1965, le Centre de la nature est
ouvert au public en 1970, l'Hôpital de la
Cité-de-la-Santé ouvre officiellement ses portes en 1978, l'inauguration de la
Maison des arts avec un spectacle de
l'OSM en 1986, la création du refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles en
1998, les stations de métro
lavalloises entrent en service en 2007, l'inauguration du campus Laval de l'Université de Montréal en 2011. Le Courrier Laval a
couvert l'histoire de Laval.
Je salue tous ceux et celles qui ont
travaillé pour ce journal et toute l'équipe du Courrier Laval, qui
continue de faire rayonner Laval par la qualité de ce journal. Merci, M.
le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Sainte-Rose,
pour cette déclaration. M. le député de Granby, je vous cède la parole.
Souligner
le 10e anniversaire de la Maison Alice-Desmarais
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président. C'est en janvier 2006, à l'initiative de
quelques femmes de la Haute-Yamaska et
des environs, qu'un organisme venait
en aide aux femmes vivant de la violence conjugale, la Maison Alice-Desmarais,
qui a vu le jour à Granby.
À
l'origine, la Maison Alice-Desmarais offrait seulement des services externes
sans hébergement, mais, comme les demandes d'hébergement fluaient avant même
l'ouverture de la maison et grâce à l'implication de cinq bénévoles et de l'équipe d'intervenantes, un service
d'hébergement pour femmes, avec ou sans enfant, s'est ajouté dès 2008. Après
six mois seulement, le taux d'occupation de
ce nouveau service était déjà de 87 %. Aujourd'hui, en plus de
l'hébergement, les femmes peuvent profiter d'un service d'écoute
téléphonique en tout temps, de soutien technique et de rencontres individuelles
et de groupe.
Je
suis vraiment heureux de souligner le 10e anniversaire de la Maison
Alice-Desmarais, une ressource indispensable pour améliorer la vie des
femmes dans la région de Granby. Et j'en profite également pour remercier sa
directrice, Mme Carmen Paquin, et son équipe, ainsi que sa présidente, Mme
Jocelyne Robert, et les membres de son conseil d'administration. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Granby. Mme la députée de Chauveau, à vous la parole pour votre
déclaration.
Féliciter
les Électriks Ace de l'école de l'Accueil
pour leurs performances en cheerleading
Mme Véronyque Tremblay
Mme Tremblay : M. le Président, permettez-moi de souligner la saison de rêve de
l'équipe de cheerleading les Électriks
Ace, de l'école de l'Accueil, dans le secteur Saint-Émile, à Québec. Cette
équipe a remporté de brillante façon le
titre de champion national dans sa catégorie lors du Canadian National Cheer
& Dance Championships, qui se déroulait à Niagara Falls en avril dernier. Plus de 360 équipes du Canada et
des États-Unis y participaient. Les
Électriks Ace ont aussi remporté la
première place et le titre de grands champions à la compétition Kick's
Celebration de Boisbriand en mars et une autre première place au
championnat provincial RSEQ en avril.
Cette équipe, qui a
reçu les grands honneurs, est dirigée de main de maître par les entraîneurs
Julie Murray et Jaelle Godbout. Au total,
c'est 28 jeunes athlètes de niveau primaire qui ont travaillé très fort
pour obtenir ce beau succès. Je salue
chaleureusement les Électriks Ace
pour leur travail acharné et leur détermination, un bel exemple d'aspiration
pour nos jeunes. Bravo et continuez de rayonner dans la pratique de votre sport
préféré! Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée
de Chauveau. Mme la députée de Vachon, à vous la
parole.
Souligner
le 50e anniversaire de L'Ordre des Filles
d'Isabelle, Saint-Hubert, Cercle # 1128
Mme
Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. Unité, amitié et charité : telle est
la devise du cercle des Filles d'Isabelle de Saint-Hubert, qui fêtera ce
dimanche 29 mai leur 50e anniversaire.
Le
cercle des Filles d'Isabelle de Saint-Hubert réunit 80 femmes actives,
impliquées chez nous, dans les milieux communautaires. Elles viennent en aide
et soutiennent les aînés au quotidien, par
exemple en animant les activités
de bingo à chaque mois au CHSLD
Marcelle-Ferron. Ce sont aussi elles qui organisent l'équipe de bénévoles d'Héma-Québec
pour la clinique de sang à l'école
secondaire André-Laurendeau, que j'ai d'ailleurs le plaisir de
marrainer depuis mon arrivée comme
députée. Elles viennent aussi en aide aux familles syriennes qui sont arrivées
ici, au Québec, en leur offrant des livres pour l'école et
des habits pour les enfants.
Je voudrais donc dire
un gros merci à Mme Rollande Binette, actuelle régente, et à toute son équipe.
Je salue aussi Mme Yollande Blais, qui a été régente de 2009 à 2013 et qui est
toujours aussi active dans notre communauté à Saint-Hubert.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Vachon. Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, à vous la
parole.
Féliciter le peintre Jean-François Racine pour son projet
avec les animaux de la
Coopérative de solidarité, Ekasringa Cirque équestre coopératif
Mme
Caroline Simard
Mme
Simard : M. le Président, une initiative originale ayant donné un
résultat étonnant a été réalisée récemment par l'artiste peintre Jean-François Racine, un artiste intelligent qui
se démarque par sa démarche intègre et unique. Ici présent dans les
tribunes, et je tiens à le saluer, ce dernier a repoussé les limites de la
création en peignant une oeuvre magnifique
et colorée avec nos amis le poney, le cheval, le chien, le chat et le cochon du
cirque équestre Ekasringa, qui ont participé activement à la démarche en
utilisant leurs pattes, par exemple, pour le faire.
L'objectif
de cette démarche artistique était de vendre l'oeuvre en plusieurs tableaux au
souper-encan bénéfice organisé par la
dynamique équipe du cirque au profit de la cause animale et en association avec
la SPCA de Charlevoix. L'événement, qui s'est déroulé à Baie-Saint-Paul
en avril, se voulait une façon pour le cirque de financer son second spectacle,
puis d'aider la SPCA à atteindre son but d'avoir un nouveau refuge pour
animaux.
Vraiment,
chapeau à tous les initiateurs et participants qui ont cru en ce projet, et
particulièrement à Jean-François Racine, un grand artiste de chez nous qui vient d'être nommé président d'honneur
de l'Accueil des grands peintres, édition 2017, du symposium de
Chesterville. Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
M. le député de Mégantic, pour votre déclaration.
Souligner
le 40e anniversaire de l'entreprise Nutech Canada inc.
M.
Ghislain Bolduc
M.
Bolduc : M. le Président, c'était samedi le 14 mai dernier que
les propriétaires de l'entreprise Nutech de Disraeli soulignaient le
40e anniversaire de l'entreprise par une journée de portes ouvertes à la
population.
Comptant
parmi les plus importants ateliers d'usinage en Amérique du Nord, Nutech est
reconnu à titre de chef de file dans l'usinage de pièces de précision à
moyen et grand volume, sur tour, sur centre d'usinage et à commande numérique. L'entreprise opère avec des métaux
variés dans des domaines aussi diversifiés que les véhicules récréatifs, les
équipements industriels et médicaux, les véhicules lourds, les armes sportives
et militaires. D'ailleurs, depuis 2013, ils ont également développé une
entreprise connexe, Fierce Canada, fabricant d'armes à feu de chasse.
Aujourd'hui, l'entreprise offre des emplois de qualité à plus de
110 personnes.
Je
tiens à féliciter M. Pierre Vaillancourt et son fils Hugues, qui ont su au fil
des années se démarquer, innover et toujours atteindre des niveaux
d'excellence qui font la réputation de Nutech. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Mégantic. M. le député de Marguerite-Bourgeoys, je vous cède la parole.
Rendre
hommage à des femmes d'affaires du Québec
récipiendaires de la Médaille de l'Assemblée nationale
M.
Robert Poëti
M.
Poëti : Merci, M. le Président. Aujourd'hui — le 8 mars — nous célébrons la 107e année où nous
rendons hommage aux femmes. C'est un
jour où les femmes sont reconnues pour leurs réalisations, sans égard aux
divisions, qu'elles soient
nationales, ethniques, linguistiques, culturelles, économiques ou politiques.
J'ai croisé de vraies femmes d'exception, et huit d'entre elles m'ont
accordé, d'une certaine façon, le privilège professionnel et personnel
d'échanger sur leurs responsabilités, sur ce
qui les anime. Des femmes à qui on veut rendre hommage pour leurs réalisations,
mais surtout pour qui elles sont : Nathalie Bondil, Danièle Henkel,
Isabelle Hudon, Isabelle Marcoux, Heidi Rathjen, Kim Thomassin, Stéphanie
Trudeau et Sylvie Vachon.
Alors, mesdames, vous
m'avez accordé ce privilège au cours de la dernière année. Vous êtes des
modèles de réussite pour toutes les femmes
du Québec. À mon tour aujourd'hui de vous honorer en vous remettant la Médaille
de l'Assemblée nationale.
• (9 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Marguerite-Bourgeoys. Enfin, M. le député de Berthier, pour votre
déclaration.
Souligner
la décision de la municipalité de Lanoraie de rendre hommage
aux coureurs des bois et aux voyageurs dans sa toponymie
M.
André Villeneuve
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Il y a quelques mois, la
Commission de toponymie du Québec a décerné une mention spéciale coups
de coeur au village de Lanoraie. En effet, le comité de toponomie de cette
municipalité, en
collaboration avec La Société d'histoire de Lanoraie, a choisi pour nommer de
nouvelles rues un thème particulièrement original : les coureurs des bois et les voyageurs. Après de longues
recherches, La Société d'histoire a identifié cinq personnages entrant
dans cette catégorie et ayant vécu à Lanoraie entre 1678 et 1840. Ces noms ont
été approuvés par le conseil municipal de
Lanoraie. Ainsi, cinq nouvelles rues porteront
les noms de Basile-Goulet, François-Laliberté, Nicolas-Vadnay, Nicolas-Bonin et Pierre-Guignard. En outre, la commission
a aussi apprécié l'appellation place des Voyageurs, attribuée à un parc
qui sera situé à l'une des entrées du village.
Cette initiative
originale contribue à la mise en valeur du patrimoine culturel et historique de
Lanoraie et plus largement de celui du Québec. Elle se doit d'être saluée et
diffusée afin de servir de modèle.
J'adresse
donc mes plus sincères félicitations à la municipalité de Lanoraie ainsi
qu'à La Société d'histoire pour
son dynamisme et son travail remarquable. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Berthier.
Voilà
qui met un terme à la rubrique Déclarations de députés. Je suspends les travaux
de l'Assemblée quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 52)
(Reprise à 10 h 1)
Le Président :
Mesdames messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Drainville :
M. le Président, auriez-vous l'obligeance d'appeler l'article a du
feuilleton...
Le Président :
S'il vous plaît.
M. Drainville :
...s'il vous plaît.
Le Président :
Certainement. Encore une fois, dit comme cela, comment pourrais-je nous
décharger?
Projet
de loi n° 599
Alors, à l'article a
du feuilleton, M. le député de Berthier présente le projet de loi n° 599, Loi
visant à contrer l'accaparement des terres agricoles. M. le député.
M.
André Villeneuve
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Ce projet de loi a pour objet de mettre en place un processus
visant à contrer l'accaparement des
terres agricoles. Il édicte des
mesures de contrôle lors de l'acquisition d'une ou de plusieurs terres
agricoles par une personne.
Pour ce faire, ce
projet de loi oblige toute personne qui fait l'acquisition d'une terre agricole
à le déclarer à la Commission de protection du territoire agricole du Québec.
Également,
il énonce qu'une personne qui veut acquérir, directement ou indirectement, une
terre agricole dont la superficie
totale est de plus de 100 hectares doit obtenir une autorisation préalable
de la commission. Une autorisation de la commission doit également être
obtenue avant d'acquérir, directement ou indirectement, une terre qui porterait
ultimement la superficie totale des terres agricoles de la personne au-delà du
seuil de 100 hectares.
Ce
projet de loi prévoit la tenue d'un registre des acquisitions de terres
agricoles par la commission. Ce registre doit contenir les déclarations d'acquisition reçues et les décisions
rendues par la commission lors de demandes d'autorisation.
Enfin,
ce projet de loi prévoit des sanctions permettant notamment l'annulation d'une
acquisition, ainsi que des dispositions diverses. Merci, M. le
Président.
Mise
aux voix
Le Président :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix :
Adopté.
Le Président : Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
Réponses
à des pétitions
M.
Fournier : M. le Président, je dépose la réponse du
gouvernement aux pétitions présentées par le député de René-Lévesque le
20 avril, par la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques le 21 avril et
par la députée de Mirabel le 27 avril 2016.
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés.
Dépôt
de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission
des finances publiques et député de Montmorency.
Étude
détaillée du projet de loi n° 97
M.
Bernier : M. le Président, je dépose le rapport de la Commission des
finances publiques qui, les 24 et 25 mai
2016, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 97, Loi modifiant
certaines lois instituant des régimes de retraite applicables aux employés du secteur public. La commission a
adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
Le
Président : Alors, ce rapport est déposé. M. le vice-président
de la Commission des institutions et député de Rousseau.
Étude
détaillée du projet de loi n° 64
M.
Marceau : M. le Président, je dépose le rapport de la
Commission des institutions qui, les 11, 12, 17, 18 et 25 mai 2016, a procédé à l'étude détaillée du
projet de loi n° 64, Loi sur l'immatriculation des armes à feu. La
commission a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
Le
Président : Ce rapport est déposé. M. le président de la
Commission de la santé et des services sociaux et député de LaFontaine.
Étude
détaillée du projet de loi n° 81
M. Tanguay :
M. le Président, je dépose le rapport de la Commission de la santé et des
services sociaux qui, les 18, 19 et 25 mai 2016, a procédé à l'étude
détaillée du projet de loi n° 81, Loi visant à réduire le coût de certains
médicaments couverts par le régime général
d'assurance médicaments en permettant le recours à une procédure d'appel
d'offres. La commission a adopté le texte du projet de loi sans amendement.
Le Président :
Ce rapport est déposé.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, M. le député de Granby.
Retirer
le projet de loi n° 70 sur l'adéquation entre la formation
et l'emploi et sur l'intégration en emploi
M.
Bonnardel : M. le Président, je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 748 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu
que le projet de loi n° 70, Loi visant à permettre une meilleure
adéquation entre la formation et l'emploi ainsi qu'à favoriser l'intégration en emploi, veut imposer aux personnes
sans contraintes sévères à l'emploi qui font une première demande d'aide
sociale des mesures d'employabilité obligatoires assorties de pénalités
financières;
«Attendu que les
personnes qui refuseraient de participer, pour des raisons personnelles ou de
santé, ou qui n'arriveraient pas à maintenir leur emploi durant les
12 [premiers] mois prévus seraient pénalisées;
«Attendu que le
montant de la pénalité sera spécifié dans le règlement d'aide sociale et non
dans la loi;
«Attendu
que, selon l'article 45 de la Charte des droits et libertés du Québec,
"toute personne dans le besoin a droit, pour elle et sa famille, à des mesures d'assistance financière et à des
mesures sociales, prévues par la loi, susceptibles de lui assurer un
niveau de vie décent";
«Attendu que
les personnes assistées sociales sont déjà victimes d'une discrimination
systémique sur la base de leur condition sociale;
«Attendu que
pénaliser davantage les personnes assistées sociales consisterait en une violation
de leurs droits;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons que le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale
retire le projet de loi n° 70, Loi
visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l'emploi
ainsi qu'à favoriser l'intégration en emploi tel que présenté et qu'il
revoie ses orientations pouvant entrer en conflit avec les droits de la
population.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. M. le député de Bonaventure.
Mettre
sur pied une commission d'enquête publique sur
l'attribution de contrats informatiques par le gouvernement
M.
Roy : Merci, M. le Président. Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
1 494 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant qu'au cours des dernières années les dépassements
de coûts et les échecs ont explosé dans le milieu de l'informatique au gouvernement
du Québec;
«Considérant que le
"Dossier santé Québec", développé par CGI, dont le développement
s'est étalé sur une dizaine d'années et dont le budget est passé de
500 millions à plus de 1,4 milliard;
«Considérant
que, plus récemment, la même firme a développé un site Web nommé "Mon
projet Québec",dont le
budget original a été largement dépassé et aura coûté plus de 1 million
aux contribuables québécois, même s'il ne permet de recevoir que 650
soumissions simultanées;
«Considérant
que, depuis 2010, les médias dénoncent les dépassements informatiques de
milliards de dollars reliés aux contrats donnés principalement à ces
trois firmes, soit CGI, Telus et Fujitsu;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec :
«De
mettre sur pied une commission d'enquête publique sur l'octroi des contrats
informatiques au gouvernement du Québec;
«De revoir son
processus de gestion des contrats informatiques actuels;
«D'effectuer
une vérification des mandats gouvernementaux actuels attribués aux trois firmes
nommées plus haut.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. M. le député de Rosemont.
Modifier
la Loi sur la protection de la jeunesse
relativement aux droits des familles d'accueil
M. Lisée :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 478 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que la Fédération des familles d'accueil et ressources intermédiaires du Québec
est représentative des ressources
d'accueil partout au Québec depuis plus de 40 ans — et je salue ses représentants, qui sont dans
les tribunes;
«Considérant
que le rôle d'une famille d'accueil est d'offrir soutien et assistance à l'enfant
pour assurer sa stabilité;
«Considérant
que le Centre de recherche sur l'adaptation des familles et des jeunes à risque
de l'Université Laval a déposé, en
2015, un rapport sur les facteurs de bien-être des enfants déterminant que la
stabilité doit primer sur tout;
«Considérant que les
familles d'accueil ne sont pas considérées, au sens de la Loi sur la protection
de la jeunesse, comme parties prenantes par
les établissements dans tout le processus administratif concernant le placement
et le déplacement [de l']enfant;
«Considérant
que, pour être reconnue comme une partie dans tout le processus juridique, la
Loi de la protection de la jeunesse oblige qu'une famille d'accueil soit
reconnue de façon discrétionnaire par un tribunal;
«Considérant
que la Loi sur les services à l'enfance et à la famille de l'Ontario stipule
qu'une famille d'accueil a droit au statut de partie lors du processus,
si un enfant a été placé dans la ressource depuis au moins six mois;
«Considérant que la
LPJ fait actuellement l'objet d'une révision quinquennale;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de modifier la Loi sur la
protection de la jeunesse de manière
à reconnaître le droit des familles d'accueil de participer à tout processus
impliquant des enfants, car il en va de leur stabilité.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
• (10 h 10) •
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. J'invite maintenant Mme la députée de
Taillon.
Maintenir
la couverture publique d'assurance
pour la médication contre l'infertilité
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée
à l'Assemblée nationale, signée par 1 634 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont
les suivants :
«Considérant que l'infertilité
touche un couple sur six en âge de procréer au Québec;
«Considérant que les couples infertiles paient
leurs impôts et leurs taxes comme tous les autres citoyennes et citoyens
québécois;
«Considérant
que l'Organisation mondiale de la santé reconnaît l'infertilité comme une
maladie à part entière;
«Considérant
que le gouvernement québécois reconnaît l'infertilité comme une maladie par son
crédit d'impôt;
«Considérant
que l'insémination intra-utérine et la stimulation ovarienne sont des soins
couverts par la Régie de l'assurance maladie du Québec;
«Considérant
que les couples infertiles ont suffisamment été touchés par le projet de loi
n° 20, Loi édictant la Loi favorisant l'accès aux services de
médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses
dispositions législatives en matière de procréation assistée;
«Considérant que l'Association des couples
infertiles du Québec n'a pas été consultée par l'INESSS;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec le maintien de la couverture
publique d'assurance pour la médication utilisée pour traiter
l'infertilité.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le
Président : L'extrait de cette pétition est déposé. J'ai reçu,
de la part de M. le député de Granby, une demande de dépôt d'une pétition qui est non conforme.
Est-ce que j'ai un consentement? Consentement. M. le député de Granby.
Retirer le projet de loi n° 70
sur l'adéquation entre la
formation et l'emploi et sur l'intégration en emploi
M.
Bonnardel :
M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 545 pétitionnaires. Désigation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Attendu que
le projet de loi n° 70, Loi visant à permettre une meilleure adéquation
entre la formation et l'emploi ainsi
qu'à favoriser l'intégration en emploi, veut imposer, aux personnes sans
contraintes sévères à l'emploi qui font une première demande d'aide
sociale, des mesures d'employabilité obligatoires assorties de pénalités
financières;
«Attendu que les personnes qui refuseraient de
participer, pour des raisons personnelles ou de santé, ou qui n'arriveraient
pas à maintenir leur emploi durant les 12 mois prévus seraient pénalisées;
«Attendu que le montant de la pénalité sera
spécifié dans le règlement d'aide sociale et non dans la loi;
«Attendu que, selon l'article 45 de la Charte
des droits et libertés du Québec,
"toute personne dans le besoin a droit, pour elle et sa famille, à des mesures d'assistance financière et à des
mesures sociales, prévues par la loi, susceptibles de lui assurer un
niveau de vie décent";
«Attendu que les personnes
assistées sociales sont déjà victimes d'une discrimination systémique sur la
base de leur condition sociale;
«Attendu que
pénaliser davantage les personnes assistées sociales consisterait en une
violation de leurs droits;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons que le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale
retire le projet de loi n° 70, Loi
visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l'emploi
ainsi qu'à favoriser l'intégration en emploi, tel que présenté et qu'il
revoie ses orientations pouvant entrer en conflit avec les droits de la
population.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le
Président : L'extrait de cette pétition est déposé. Et j'ai
aussi reçu comme dernière pétition ce matin, de la part de M. le député de Drummond—Bois-Francs, une pétition qui est non conforme.
Est-ce que j'ai un consentement pour le dépôt? Consentement pour le
dépôt. Donc, M. le député, c'est à vous la parole.
Modifier la Loi sur la protection de la jeunesse
relativement aux droits des familles d'accueil
M.
Schneeberger : Merci,
M. le Président. Alors, à mon tour de souligner ici les gens ce matin, les gens
de la FFARIQ.
Alors, je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
314 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que la Fédération des familles d'accueil et ressources intermédiaires du Québec
est représentative des ressources d'accueil partout au Québec depuis
plus de 40 ans;
«Considérant
que le rôle d'une famille d'accueil est d'offrir soutien et assistance à
l'enfant pour assurer sa stabilité;
«Considérant
que le Centre de recherche sur l'adaptation des familles et des jeunes à risque
[à] l'Université Laval a déposé, en
2015, un rapport sur les facteurs de bien-être des enfants déterminant que la
stabilité doit primer sur tout;
«Considérant
que les familles d'accueil ne sont pas considérées, au sens de la Loi sur la
protection de la jeunesse, comme
partie prenante par les établissements dans tout le processus administratif
concernant le placement et le déplacement d'un enfant;
«Considérant
que, pour être reconnue comme une partie dans tout le processus juridique, la
LPJ oblige qu'une famille d'accueil soit reconnue de façon
discrétionnaire par un tribunal;
«Considérant
que la Loi sur les services à l'enfance et à la famille de l'Ontario stipule
qu'une famille d'accueil a droit au statut de partie, lors du processus,
si un enfant a été placé dans la ressource depuis plus de six mois;
«Considérant que la LPJ fait actuellement
l'objet d'une révision quinquennale;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au gouvernement du Québec de modifier la Loi sur la protection de la
jeunesse de manière à reconnaître le droit des familles d'accueil de participer
à tout processus impliquant des enfants, car il en va de leur
stabilité.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a
pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Je vous avise qu'après la période de questions
et de réponses orales sera tenu le vote reporté sur la motion de M. le ministre
des Finances proposant que le projet de loi n° 88, Loi sur le
développement de l'industrie des boissons alcooliques artisanales, soit adopté.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes maintenant à la période
de questions et de réponses orales,
et je cède la parole à M. le chef de
l'opposition officielle.
Présomption d'irrégularités au
ministère des Transports
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui, M. le Président, après une semaine à questionner le premier ministre sur l'affaire
du MTQ, on constate que toutes les explications n'ont pas encore été
données.
Je vous fais
un rappel des événements. Il y a eu
des rapports du Vérificateur général sur le MTQ, dont celui de 2009. Il
y a eu ensuite la commission Charbonneau. Il y a eu des articles dans La Presse
en décembre dernier sur des irrégularités
graves; le premier ministre n'a rien fait. Un mois plus tard, il a tassé le
député de Marguerite-Bourgeoys, qui
posait trop de questions sur les pratiques internes du ministère. Même démis de
ses fonctions, cet ancien ministre des Transports
a remis une lettre au directeur de cabinet du premier ministre, qui a choisi de
ne pas en parler à son patron. Ensuite,
les médias se sont emparés de l'affaire, puis le premier ministre, qui prétend
avoir tout appris en déjeunant, dépose un rapport falsifié en Chambre.
C'est grave, M. le Président, il a déposé un rapport falsifié. Le jour même...
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Fournier : Puisqu'on doit prendre la parole des députés, je
crois que, lorsqu'on dit cela, on met en péril un article de notre règlement, et je crois qu'il
devrait retirer ses propos, d'autant que c'est tout à fait inexact, M. le
Président.
Le Président : M. le leader
du gouvernement... de l'opposition.
M.
Drainville : C'est
tout à fait factuel, M. le Président. Je veux dire, il peut trouver ça
déplaisant, mais c'est factuel.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Fournier : Ce que vient de
dire le leader de l'opposition officielle est faux.
Le Président : Bon, on part
mal, là.
Ceci étant
dit, là, on va recommencer. M. le chef de l'opposition officielle, je vous
demanderais d'éviter de faire des...
d'utiliser des propos qui risquent d'être abusifs dans ce cas-là. Est-ce que
vous pourriez peut-être reformuler votre question de façon à éviter tout
quiproquo quant à la définition du terme?
M. Gaudreault : Un rapport
arrangé par le gars des vues. Il a déposé un rapport arrangé par le gars des
vues, M. le Président.
Le
Président : Tu sais, ce n'est pas diable mieux. Ce n'est pas...
Je suis certain qu'avec l'expérience que vous avez, M. le leader de... M. le chef de l'opposition officielle, vous
êtes capable de me trouver une formulation qui va être meilleure que ça,
parce qu'elle est blessante, dans le fond. Allez, M. le chef de l'opposition.
M.
Gaudreault : Un rapport qui comprenait des inexactitudes entre
les deux versions. Mais, sur le fond, ça demeure la même chose : c'est grave, M. le Président. Le jour même, la
sous-ministre du MTQ comparaît devant la CAP, où elle dépose soi-disant le même rapport, justement, mais
avec des recommandations qui sont différentes. Le premier ministre, qui n'avait rien fait du
dossier pendant des semaines, démet la sous-ministre, démet le directeur de
cabinet du ministre puis il improvise des mesures en 24 heures.
J'aimerais savoir
qui, selon le premier ministre, est responsable de tout ce cafouillage?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : Je regrette que mon collègue, M. le Président, fasse les mêmes
raccourcis que ceux auxquels il s'est
livré hier. Il mélange tout : le rapport d'audit du ministère des
Transports, qui a été abondamment commenté par le titulaire du ministère de l'époque et par le
gouvernement; ensuite, les événements. Il s'agit de jours et non pas de
semaines. Oui, évidemment, c'est
pratique, dans le débat parlementaire, de donner cette impression-là, mais ce
n'est pas de ça qu'on parle. Et il oublie surtout l'essentiel pour les citoyens
qui nous écoutent, c'est que des gestes importants et nécessaires ont été
posés.
Quels
sont-ils? Le recours à une vérification administrative non seulement au sein du
ministère des Transports, mais
également par la voie de la Vérificatrice générale, qui commence ses
travaux — on l'a
entendue il y a à peine quelques heures.
La transmission immédiate, dès que le chef de cabinet du ministre des
Transports actuel a reçu les documents, sur une clé USB de l'enquêteuse, Mme Trudel, la transmission immédiate
de ces documents à l'UPAC. Je crois que, là, on a un exemple plutôt, M.
le Président, de gestes nécessaires posés au moment approprié, et on va faire
toute la lumière nécessaire, et, s'il y a
des choses à corriger, elles seront corrigées, et, si l'UPAC a des actions à
prendre, elle le fera en toute indépendance, M. le Président.
Mais évidemment on
peut reposer les mêmes questions chaque jour ici pendant trois semaines, ça ne
nous avancera pas d'un iota. Ce que je
répète encore une fois pour les citoyens qui nous écoutent : Les choses
importantes... et des gestes
importants et nécessaires ont été posés. On va de l'avant. C'est un ministère
important pour la société québécoise et on va s'assurer que tout soit
fait dans l'ordre.
Le Président :
Première question complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault :
Oui. C'est le premier ministre qui nous mélange, M. le Président, parce que le
ministre des Transports nous avait dit que
c'était un problème de pagination, mais ce n'est pas un problème de pagination,
je les ai, les deux rapports ici,
c'est un problème de recommandations. Ce n'est pas un problème de pagination,
ce n'est pas un problème de Word, là, du système, c'est un problème de
recommandations.
Comment
le premier ministre peut expliquer que les recommandations ont changé entre les
deux rapports, entre celui qu'il a
déposé ici, en Chambre, puis celui que la sous-ministre a déposé devant la CAP?
Est-ce qu'on peut avoir la vraie version du rapport?
• (10 h 20) •
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, petite notion, là, à comprendre : il y a des rapports
intérimaires puis il y a des rapports finaux. Alors, le rapport final,
par définition, est différent du...
Des voix :
...
M. Couillard : Oui, c'était comme ça, même du temps du gouvernement du Parti
québécois. Je pense que je peux affirmer, M. le Président...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! La question a été posée dans
l'ordre. Il serait... de même que la réponse soit aussi entendue dans
l'ordre.
M. Couillard : Je sais bien que c'est décevant pour l'opposition officielle : il
n'y a pas de complot, il n'y a pas de cachette.
Le rapport est là, il est disponible. Et, encore une fois, ce qui est important
pour la population, c'est que les gestes appropriés, les gestes nécessaires, les gestes importants pour rétablir
la confiance envers l'institution importante qu'est le ministère
des Transports du Québec ont été posés et sont en cours. Et c'est ce qui compte
pour aller de l'avant, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui, M. le
Président. Là, on apprend que le rapport déposé par le premier ministre était
le rapport intérimaire — ça fait une semaine, là, qu'on est
là-dessus, c'est la première fois qu'il nous dit ça — puis c'est la sous-ministre qui a déposé soi-disant le vrai
rapport, avec des recommandations qui ont changé. Il ne nous a jamais expliqué
pourquoi les recommandations avaient changé entre les deux rapports, M. le
Président.
Est-ce que le
premier ministre peut déposer la version finale, la vraie version du rapport?
C'est quoi, la réalité pour tous les Québécois et les Québécoises?
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
on a dit qu'on allait déposer, à la demande de l'opposition, de la commission,
tous les documents requis. Ils ont été
déposés, à l'exception de ceux détenus par l'UPAC, qu'ils désirent ne pas communiquer et conserver pour les fins de leurs
activités, et c'est tout à fait correct que ce soit le cas. Je répète :
Vérification administrative en cours. Vérification policière peut-être
sera faite, selon la décision de l'UPAC.
Mais, si on
parle de contrats, il y a un autre sujet aujourd'hui, moi, qui m'intéresse
beaucoup dans l'actualité, c'est Anticosti. Est-ce que le Parti
québécois peut nous expliquer par quel mécanisme le contrat d'Anticosti a été
signé?
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui. M. le Président, le premier ministre se
contente toujours de ne pas savoir. Il a tout fait pour ne pas savoir. L'ancien ministre des Transports
envoyait des messages au directeur de cabinet du premier ministre en pensant
que ça se rendrait; ça ne s'est jamais
rendu, c'est ce qu'on a appris ce matin. Alors, on a un premier ministre qui
est comme la maxime des trois singes, hein, qui ne dit rien, qui
n'entend rein, qui ne voit rien.
Comment
peut-il régler les problèmes au Québec s'il refuse de les reconnaître, M. le
Président? C'est ça, la vraie question.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, c'est
totalement faux. On reconnaît les problèmes, on les voit, on les prend à
bras-le-corps et on va les régler, M. le Président. On va les régler de
la façon appropriée, par façon administrative, par autre façon, policière, si
nécessaire. On verra ce que l'UPAC décidera de faire.
Mais je vais
le ramener sur la question d'Anticosti. Voilà une décision majeure qui a été
prise au plus haut niveau de l'État...
Le Président : M. le leader
de l'opposition.
M. Drainville :
Article 79. Là, la question, elle porte sur le ministère des Transports.
Alors, qu'il prenne ses responsabilités...
Le Président : M. le premier
ministre, veuillez continuer, s'il vous plaît.
M.
Couillard : J'ai répondu à
la question. On parle de contrats. Moi, je veux savoir comment ce contrat-là a
été approuvé par le gouvernement sans
passer par les comités ministériels, à l'insu du cabinet des ministres, de
faire de la fracturation hydraulique sans évaluation environnementale.
Qui a signé? Qui a autorisé ça, M. le Président?
Le Président : Principale, M.
le député de Rosemont.
Soins d'hygiène dans les
centres d'hébergement
et de soins de longue durée
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
M. le Président, si on voulait faire une publicité pour illustrer le déficit de
compassion du gouvernement libéral,
on n'aurait qu'à diffuser le point de presse qu'a donné le ministre de la Santé
ce matin. Il réagissait à une information complètement déplorable. Un
homme handicapé de 43 ans se fait refuser par son CHSLD de Québec de
recevoir plus d'une douche par semaine. Sans
le sou, ce citoyen a décidé de lancer une campagne de sociofinancement pour se
payer deux douches de plus. Qu'a dit
le ministre ce matin? Je le cite : «Le bain n'est pas une panacée, les
gens déifient le bain. L'hygiène peut s'exercer sans bain. Le bain est
élevé au summum de tous les soins d'hygiène.» Écoutez bien, je cite toujours : «Comprenons-nous bien, il y a des
gens qui ont peur [du] bain, [pour eux], c'est la panique.» Fin de citation.
M. le Président, le ministre sait-il
que, tous les jours au Québec, l'immense majorité de la population prend un
bain ou une douche? Pourquoi pas ceux qui sont dans les CHSLD?
Le Président :
M. le ministre...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le ministre de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M. Barrette :
On a un bel exemple du genre de politique que fait le député de Rosemont, M. le
Président.
Des voix :
...
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
M. le Président, puis-je vous demander... Hier, on a assisté à des événements
comme ceux-là. Puis-je demander votre collaboration et celle de tous les parlementaires?
Lorsque, d'un côté...
Des voix :
...
M. Fournier :
Permettez-moi de terminer. Lorsque, d'un côté, on a la parole, il me semble
qu'on les écoute. Est-ce qu'on peut ne pas
intervenir lorsque, du côté ministériel, on répond aux questions? Est-ce que je peux
demander votre collaboration?
Le Président :
M. le leader de l'opposition.
M. Drainville :
M. le Président, s'il cessait d'attaquer ceux et celles qui posent...
Le Président :
Non, non, non, là, là. S'il vous plaît!
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Commencez par éviter de vous invectiver, ça va être déjà un
début, deuxièmement, être un peu moins bruyants, ça va être encore
mieux puis, troisièmement, écouter et les questions et les réponses, parce
que, là, il y a un intervenant qui a le droit de parole ici, puis c'est le ministre
de la Santé.
M.
Barrette : Merci, M. le Président. Alors, je vais continuer, puisque le député de
Rosemont a choisi de citer la partie qui faisait
son affaire et théâtralement couvert par le leader de l'opposition officielle. M.
le Président, j'ai aussi dit... ça fait tellement
peu de temps que je peux le dire mot à mot, j'ai dit que j'étais touché par
cette situation-là parce
qu'elle est touchante. Et elle est touchante, M. le Président, pour
plusieurs raisons. C'est un homme souffrant d'une maladie dégénérative, qui ne devrait idéalement
pas être en CHSLD, qui n'a donc pas un profil de vie qui est habituel et qui mériterait certainement d'avoir de
meilleurs soins d'hygiène dans sa situation. Et non
seulement j'ai dit ça, M. le Président, j'ai aussi dit que je m'étais enquéri immédiatement auprès de la direction du CIUSSS de la situation et eux aussi sont d'accord qu'il doit y avoir une adaptation
des soins d'hygiène à sa personne. Et j'ai aussi dit, M. le Président, qu'il n'était pas justifiable d'invoquer quoi que ce soit pour
que le dos du patient ne soit pas lavé à tous les jours.
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
Côté compassion, M. le Président, je n'ai aucune leçon à recevoir de qui que ce
soit.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rosemont.
M.
Jean-François Lisée
M.
Lisée : Alors, si je comprends bien, lorsqu'on est en CHSLD et qu'on veut avoir plus qu'un bain, il
faut être dans le journal, et là le ministre
va intervenir. Ce qu'on veut, c'est que le ministre intervienne pour tous
les patients qui sont en CHSLD. Il a dit l'an dernier : Un bain par
semaine, ça suffit. Vaporisateur, débarbouillette, c'est parfait.
Est-ce qu'il peut dire aujourd'hui que chaque personne en CHSLD qui veut avoir trois
douches par semaine va les avoir?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Et ce que j'ai
dit aussi, M. le Président, c'est que nous avons consulté des experts en la
matière, qui eux-mêmes nous disent
que la question de l'hygiène ne peut pas se résumer à la manière d'apporter les
soins d'hygiène. Alors, ce que j'ai
dit, c'est que les soins d'hygiène doivent et sont donnés dans notre réseau et
que notre réseau doit adapter les
soins à chaque situation de chaque patient au Québec.
Et le bain n'est pas nécessairement la solution à tout. D'abord, dans l'ordre, M. le Président,
l'hygiène, les meilleurs soins à toute la population selon leur...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...état clinique, c'est ce que la population...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Rosemont.
M.
Jean-François Lisée
M.
Lisée : Donc, alors,
je comprends que les gens dans les CHLSD qui ont écouté le ministre
vont dire : Monsieur madame,
vous voulez une douche de plus, mais les experts disent que ce n'est pas la
solution. Le ministre nous dit qu'il a consulté des experts : Vous n'avez pas besoin d'une douche de plus
cette semaine. En fait, les experts que le ministre consulte, c'est les experts du Conseil du trésor, qui disent qu'il n'a pas les moyens de donner des douches. Alors, je
vais lui dire, là, la prime Bolduc,
23 millions de dollars pour rien qu'il donne aux médecins, ça donnerait
250 000 douches de plus par
année dans les CHSLD.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le député de Sanguinet! M. le ministre de la Santé, c'est à
vous la parole.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : Merci, M. le Président. Je
pense que l'enjeu ici, M. le Président, est celui, entre autres, ce matin d'un individu qui a une histoire à laquelle nous devons nous adresser.
Je l'ai dit, M. le Président, et je vais le répéter, c'est une histoire qui est tout à fait touchante, absolument, et rien ne justifie qu'une intervention ne soit
pas faite. Et, quand on me dit, comme
ça a été dit aujourd'hui, que ça prend une heure donner un bain au lit à
cette personne-là, donner des soins d'hygiène
au lit, je ne vois pas comment on ne peut pas donner trois douches par semaine
à cette personne-là qui, encore
une fois, n'est pas une personne âgée dans un état clinique qui nécessite un
alitement prolongé. Nous allons nous y...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...adresser, M. le Président. Pourquoi? Parce que notre fonction est de...
• (10 h 30) •
Le
Président : Principale, M. le chef du deuxième groupe
d'opposition, à qui je souhaite, en passant, un joyeux anniversaire.
Orientations
gouvernementales en matière d'éducation
M.
François Legault
M.
Legault : Merci. M. le Président, depuis le 20 mai, les parents de 700 élèves de la région de
l'Estrie doivent se débrouiller par
eux-mêmes pour transporter leurs enfants à l'école. Pourquoi?
À cause d'un lock-out de l'entreprise
de transport scolaire. Et, hier, la ministre du Travail nous a dit : Le
lock-out a été fait dans les règles de l'art.
Pire,
le premier ministre nous a dit : Ça ne se règle pas en
24 heures. M. le Président, ça fait une semaine, une semaine.
Et je pense que cette situation reflète bien tout le mandat du premier ministre
depuis deux ans : improvisation, résignation,
nonchalance. Le premier ministre se cherche une raison d'être en politique, il
s'est autoproclamé premier ministre
de l'éducation. Pourtant, demandons-nous, là, quels sont les services qu'on a
ajoutés aux élèves depuis deux ans.
Est-ce
que le premier ministre peut nous dire concrètement — le premier ministre de l'éducation — ce qu'il a fait depuis deux ans en
éducation?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, je remercie le collègue pour sa question. Je lui souhaite quand
même un bon anniversaire, mais avec une certaine retenue, on comprendra,
dans le cadre des débats partisans.
Ce qu'on veut faire et ce que je veux faire,
c'est très clair, je veux permettre aux jeunes qui vont nous suivre d'avoir leurs rêves puis d'accomplir leurs projets
comme nous, on l'a fait quand on était à leur âge. Je veux qu'on ait des
finances publiques
saines, je veux qu'on ait une dette sous contrôle. Je veux qu'on génère des
marges de manoeuvre pour investir en
éducation et en santé, ce qu'on fait avec 1,2 milliard en éducation sur
les trois prochaines années. C'est ce qu'on est en train de faire parce que nous, nous, on a eu le courage de
rétablir l'équilibre que, de toute évidence, lui n'aurait pas eu. Ses
questions au cours des dernières semaines, des derniers mois l'ont amplement
démontré.
On est préoccupés par
la situation de ces enfants, bien sûr, mais je voudrais quand même lui
indiquer, sans minimiser le problème, parce
que 15, c'est aussi important que 30, il y a 15 enfants qui n'étaient pas
en classe hier. Alors, ce n'est pas
tout à fait 700. D'accord? Mais pourquoi c'est arrivé? Parce que la commission
scolaire, organisme qu'il veut abolir,
s'est ralliée, a rallié les bénévoles, a rallié les parents pour assurer le
transport. Et c'est comme ça que ça se fait dans une société qui fonctionne bien, qui fonctionne selon les règles de
droit. Je regrette, ce n'est pas simple, ce n'est pas un tour de magie de déclarer un service service
essentiel, il y a des étapes à franchir. Et ce qu'on doit souhaiter avant tout
pour le bénéfice des enfants, c'est qu'une solution négociée soit apportée au
conflit, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, un autre exemple de la nonchalance du premier ministre en
éducation, c'est les prématernelles quatre
ans. La première fois que je lui ai posé une question, il m'a dit : Ah! ça
n'a pas été démontré que c'est bon.
Ensuite, il a adopté une résolution, il a dit : On va mettre ça en place.
Ensuite, autre changement de cap, on a dit : On va faire une consultation, donc... et il est
incapable de nous dire combien il va y avoir de prématernelles quatre ans
d'ici la fin de son mandat.
Concrètement,
qu'est-ce qu'il fait en...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Concrètement, M. le Président, on remet de l'argent en éducation.
Pourquoi on est capables d'en remettre? Parce qu'on a rétabli l'équilibre des
finances publiques, ce que nous, on a eu le courage de faire, ce qu'on a
accompli au bénéfice de la population du Québec.
Maintenant,
il est clair, M. le Président, que la situation des prématernelles, c'est une
belle solution. Il déforme mes
propos, je lui ai dit, au contraire, que l'efficacité avait été démontrée,
particulièrement pour les enfants de milieux socioéconomiques
défavorisés, ça a été répété par de nombreux experts. Mais, comme d'habitude,
parce que notre collègue cultive,
malheureusement, certaines habitudes, par exemple l'amertume, le défaitisme, le
simplisme, il oublie de tenir compte,
au Québec, de l'existence d'un service de garde, d'un service de préscolaire où
il y a également des services éducatifs qui sont donnés. Est-ce que ça
prendrait peut-être une réflexion pour bien arrimer les services de garde et la
prématernelle?
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : Nous, on croit que oui, on va faire cette réflexion.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, on voit bien le style du premier
ministre, là, il est nonchalant, il nous regarde de haut. Mais, M. le Président, on ne s'autoproclame pas
premier ministre de l'éducation, on le devient avec des actions concrètes.
M.
le Président, le premier ministre est à la tête d'un gouvernement majoritaire.
Où est le leadership? Où est la passion? Pourquoi cherchez-vous toujours
des excuses pour ne rien faire en éducation?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, on parle d'improvisation. Moi, j'ajouterais impulsivité, comme
traverser la Chambre puis intimider fortement une membre de l'Assemblée
nationale. C'est ce qu'on a vu hier. C'est ce qu'on a vu hier.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Des voix : ...
Le Président : Il n'y a qu'une personne ici qui a le droit de parole au
moment où on se parle, puis c'est le leader du deuxième groupe
d'opposition, je voudrais l'entendre.
M.
Bonnardel :
Avec les réponses insignifiantes qu'on a entendues hier, c'était votre devoir
de...
Des voix :
...
Le Président :
Là, on ne s'améliore pas, là. M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Au début de la session d'automne, M. le Président, on a pris une décision, de
cesser les applaudissements, et, à ce moment-là, on a souhaité, tous les
parlementaires, qu'il y ait un meilleur...
Des voix :
...
Le
Président : Je n'entends pas le leader du gouvernement, qui est
à côté de moi. Merci. Veuillez reprendre votre intervention.
M.
Fournier : M. le Président, on a pris une décision tous
ensemble au début de la session d'automne, de cesser les
applaudissements, d'essayer de mettre un meilleur ton dans cette Assemblée, et
parfois... et je le sais, il y a eu un moment où ça a été échappé, et on s'en
est excusés, et on essaie de reprendre ce ton-là.
Et
simplement indiquer au leader de la deuxième opposition... Je tiens à le dire
parce que je suis sorti avec lui hier après
ces événements pour qu'on puisse garder, justement, ce climat serein dans cette
Assemblée, je lui ai expliqué... Parce que
j'étais présent lorsque le chef de la deuxième opposition est venu, et je tiens
à vous dire que le ton qu'il avait devant les journalistes était très
différent du ton qu'il avait devant moi.
Le Président : Il s'est passé peut-être des événements hier dont je n'ai
pas été témoin. Une chose certaine, peut-être
ont-ils été regrettables, je n'en ai pas été témoin. Mais nous sommes à la période de questions, je vous dis ceci, c'est un... je vous en ai parlé il y a quelques
secondes, cessez de vous interpeler les uns les autres. Faites en sorte de vous
adresser à la présidence, vous allez voir que le climat va être beaucoup
plus serein beaucoup plus rapidement.
M. le premier
ministre, s'il vous plaît, veuillez conclure.
M.
Couillard : Alors, on s'occupe de ces enfants, M. le Président, il y a
un conciliateur, bien sûr, qui est au dossier.
Et,
moi, ce que je remarque, c'est que notre collègue de la deuxième opposition,
son comportement se dégrade continuellement depuis la reprise des
travaux, il faut que ça cesse.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Bonnardel :
On s'attend aussi à un premier ministre avec de la grandeur, qui réponde aux situations
de l'éducation que mon chef...
Le Président :
Principale, M. le député de Chambly.
Financement des centres de
formation générale des adultes
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, chaque année, des milliers de jeunes qui ont cumulé des échecs
scolaires ou qui ont décroché
s'inscrivent, dans un geste courageux, dans des centres de formation
générale aux adultes. Ces centres de formation permettent à des jeunes d'obtenir leur diplôme ou
d'acquérir des qualifications leur permettant de s'orienter vers la formation
professionnelle. Pourtant, les
centres sont limités dans leur capacité d'action parce qu'ils sont financés
avec des enveloppes fermées qui ne tiennent pas compte des besoins.
Pour
mettre en oeuvre une vraie politique d'école jusqu'à 18 ans, il faudrait pouvoir compter sur un
secteur de formation aux adultes bien financé, mais ce n'est pas ça
qu'on a, et, en plus, il y a des coupures qui s'en viennent. Par exemple, en septembre prochain, dans les centres de formation
générale aux adultes, la commission
scolaire des
Premières-Seigneuries va avoir les coupures suivantes : deux postes de technicien
en éducation spécialisée, un poste d'orthopédagogue, deux postes de conseillère
en orientation. Ça, c'est du concret.
Comment
ce gouvernement peut-il prétendre être favorable à l'école jusqu'à 18 ans et
cautionner des coupures de services en formation générale aux adultes?
Le Président :
Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Hélène David
Mme
David (Outremont) : Qui fait partie de l'Éducation, donc je suis
extrêmement heureuse d'avoir à aborder cette
question très importante de la formation des adultes. La question vient
directement d'un article où, là aussi, il y a une partie qui n'est pas
abordée.
La
question de l'éducation des adultes est une question extrêmement importante,
c'est la question du retour aux études.
Le député de Chambly le dit très bien, quelqu'un qui retourne aux études, c'est
habituellement, d'ailleurs, des jeunes qui ont à peu près 18 ans, 19
ans, qui n'ont pas obtenu leur diplôme d'études secondaires ou un diplôme
d'études professionnelles. Ce sont des
jeunes qui ont décidé de retourner, qui doivent certainement être encadrés,
mais il y a en plus un phénomène qui
s'ajoute, qui est celui des élèves en besoins spéciaux, qu'on les appelle
clientèles émergentes, qu'on les appelle étudiants en besoins
particuliers, et oui, certainement, il faut les accompagner jusqu'à la fin.
Ce
n'est pas tellement une enveloppe fermée à laquelle le député fait référence,
dont il faut parler, c'est le fait que
c'est financé par le nombre d'étudiants qui participent à la formation des
adultes. Alors, à la commission scolaire à laquelle il fait référence, il y a eu une baisse, effectivement, de
200 étudiants depuis quelques années, ils sont passés de 1 000
à 800. Donc, ça va de soi...
Le Président :
En terminant.
Mme David
(Outremont) : ...puisque le financement fonctionne comme ça, que le
financement a été...
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, j'adresse ma question au premier ministre
de l'éducation. Au secondaire, il y a environ
20 % des élèves qui sont handicapés ou en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage. Évidemment, leur parcours les amène bien souvent à quitter puis à s'inscrire à la formation des
adultes. Mais paradoxalement les dossiers scolaires et l'aide ne suivent pas, comme s'ils guérissaient
tout à coup, par magie, en décrochant. Il faut le faire pareil! Il faut avoir
des lunettes roses pas à peu près pour croire ça.
Est-ce que le premier ministre s'engage à agir
pour que les coupures ne soient pas effectives, pour que les services
soient là, à la commission scolaire des Premières-Seigneuries, en FGA?
• (10 h 40) •
Le Président :
Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Hélène David
Mme
David (Outremont) : Alors, je répète, ce n'est pas une enveloppe
fermée, c'est une enveloppe proportionnelle au nombre d'étudiants. Et, effectivement, nous voulons qu'il y ait le
plus de diplômés possible. Nous partageons, évidemment, et encore plus, les objectifs du député de Chambly,
l'éducation aux adultes comme l'éducation... Parce que, là, il est allé un peu
vers les élèves en difficulté particulière. Ça touche non seulement le
primaire, le secondaire, mais ça touche
aussi les adultes, ça touche le collégial, ça touche l'universitaire, et les
montants ont littéralement explosé depuis 20 ans, M. le Président. Les montants ont explosé pourquoi? Parce
que, justement, c'est une priorité du gouvernement de s'occuper... et de faire en sorte que chaque
étudiant, quelle que soit sa situation, puisse avoir un diplôme et décrocher
un diplôme à...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, tout au long de leur parcours scolaire, les
élèves en difficulté ont été sur des listes d'attente, ils n'ont pas
reçu les services nécessaires, et c'est souvent à cause de ça qu'ils ont
échoué. Mais ils ont du courage, ils se
raccrochent, ils s'engagent dans des centres de formation générale aux adultes,
et le gouvernement les laisse encore tomber.
Est-ce
que le gouvernement peut s'engager à ce que les cotes de difficulté suivent les
élèves, à ce que les services professionnels suivent les élèves, à ce
qu'il n'y ait aucune coupure de services directs aux élèves dès septembre?
Le Président :
Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Hélène David
Mme
David (Outremont) : Alors, d'une part, je répète, il y a moins
d'étudiants qui reviennent. Justement, dans la commission scolaire, ça a baissé de 1 000 à 800. Et, justement,
il est même dit dans l'article qu'il faut revoir notre façon, notre mode
de... notre organisation.
Et, d'autre
part, je répète qu'avec 1,2 milliard de réinvestissement pour les trois
prochaines années mon collègue et moi... Je ne sais pas si vous vous
souvenez de la photo où mon collègue est dans une école où les fenêtres étaient
barricadées depuis
longtemps. Il a fait une magnifique conférence de presse pour dire :
Regardez, notre gouvernement va retaper les écoles, va les remettre à
niveau. Éventuellement, on va en construire des nouveaux.
On s'occupe des étudiants en situation de
handicap, on s'occupe de toutes les situations...
Le Président : En terminant.
Mme David
(Outremont) : ...auxquelles il faut faire face en éducation, et elles
sont nombreuses, et la formation des adultes fait partie de ces
priorités.
Le Président : Principale, M.
le député de La Peltrie.
Avenir dans la fonction
publique de l'ex-sous-ministre
des Transports, Mme Dominique Savoie
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le
Président, on savait déjà que
Dominique Savoie avait fait entrave à la vérification de Mme Trudel, engagée par son ministre. On savait aussi
qu'elle avait étiré le temps à outrance pour refuser de répondre aux questions
de son ministre. On sait qu'elle a
refusé de mettre en place des réformes exigées par son ministre.
Mais on apprend ce matin par Kathleen Lévesque qu'elle a refusé aussi de
lui transmettre des rapports de vérification demandés par son ministre.
Mais, pire encore, Mme Savoie, devant la CAP, a dit du PowerPoint de Mme Trudel
qu'il «faisait des constats sur les meilleures pratiques un peu dans la
littérature» et «faisait des suggestions plus de prévention».
Pourtant, ce matin, le MTQ vient de nous dire que
l'UPAC demande à ce qu'on ne nous transmette pas ce PowerPoint parce que les
informations qui y sont contenues sont trop graves. Mme Savoie a trompé la CAP.
Devant ces faits, est-ce que le ministre du Conseil
exécutif, dont c'est le pouvoir, va congédier Mme Savoie séance tenante?
Le Président : M. le ministre
des Transports.
M. Jacques Daoust
M.
Daoust : Bon, M. le Président, je peux expliquer que le contrôleur des finances, quand il passe dans
un ministère suite à l'article de Mme Kathleen Lévesque...
quand il est dans un ministère, ce qu'il fait, c'est qu'il vérifie la conformité
comptable. Ce n'est pas une enquête qu'on fait comme le Vérificateur général le
fait. Le Vérificateur général fait des enquêtes,
fait des enquêtes pointues et a un pouvoir d'enquête, alors que le contrôleur
des finances, ce n'est pas du tout ce
qu'il fait. Le contrôleur des finances, parce qu'il a à signer les
états financiers du gouvernement, qu'est-ce
qu'il fait? Il s'assure que
les règles comptables sont suivies. Alors, c'est fort, fort différent de ça.
Maintenant,
quand on dit qu'on n'a pas accès aux documents, M. le
Président, je les ai demandés ce
matin, ça m'a pris une heure, les avoir tous les deux, puis ça va me
faire plaisir de les déposer.
Le Président : Je comprends qu'il
y a un dépôt? Consentement pour le dépôt? Consentement pour le dépôt?
Une voix : ...
Documents déposés
Le Président : Consentement. M.
le député de La Peltrie, en...
Une voix : ...
Le Président : Pardon?
Une voix : ...
Le Président : M. le député
de La Peltrie, en première complémentaire.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le
Président, ce qu'on constate, c'est qu'il y a
notamment chez Mme Savoie une propension à ne pas se subordonner à son ministre.
Mme Savoie a trompé son ministre, Mme Savoie a trompé la CAP. Est-ce que ce
ne sont pas là des motifs suffisants pour que le ministre du Conseil
exécutif, dont c'est le pouvoir, fasse un exemple et congédie Mme Savoie séance
tenante?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, j'ai ici une partie du témoignage, je ne peux pas dire que c'est tout,
là, parce que je n'étais pas... C'était à la CAP le 18 mai
si je comprends bien, et Mme Savoie expose, à propos de la clé USB, qu'il y a
peu d'analyses, des lignes de presse.
Et elle ajoute : «Il y avait plusieurs milliers de documents. Et c'est la clé qui
a été envoyée à l'UPAC.»
Alors,
je comprends que notre collègue dit qu'il n'y avait rien dans la clé USB. Moi, ce que je lis, c'est qu'elle dit qu'il y avait plusieurs milliers de documents.
Bien, en tout cas, à moins que la transcription ne soit pas bonne.
C'est ce que j'ai comme
transcription, là, j'ai une transcription qui dit : «Il y avait
plusieurs milliers de documents.» C'est une
transcription de l'Assemblée nationale, M. le Président.
Alors, je fais simplement
dire que peut-être qu'on est parti sur une prémisse qui n'est pas la bonne.
Le Président :
En terminant.
M. Fournier :
Peut-être, si on vérifiait, on pourrait avoir une question qui...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, Mme Savoie a sciemment minimisé les informations qui étaient sur la clé USB. Et, dans un courriel de Michèle
Turgeon, qui est au bureau de la sous-ministre du ministère des Transports, on
nous dit que l'UPAC a demandé expressément à
ce que tous les documents, incluant le PowerPoint, ne soient pas transmis
aux députés de l'Assemblée nationale parce que les allégations étaient trop graves. Mme Savoie a trompé
la CAP. Mme Savoie a trompé son ministre. Mme Savoie a trompé
le gouvernement.
Est-ce que ce n'est
pas suffisant pour exiger son congédiement séance tenante?
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Ce n'est
pas la première fois, mais, bon, je
comprends que le juge, qui était
aussi le procureur au dossier, a fait
toute sa cause au complet et a jugé. Il peut bien penser que c'est la place
pour le faire. Il y a une vérification qui sera faite par le
vérificateur, on verra ce qui en sortira.
Mais
je reviens sur l'élément... Outre le fait que je trouve un peu léger de
procéder au jugement comme il vient de le
faire, la prémisse même de sa question ne tient pas la route si je me fie à la
transcription de l'Assemblée. Remarquez bien que l'Assemblée a peut-être mal transcrit les propos, mais, si je me fie à ce
qui est dit, ce n'est pas tout à fait exact. Alors, le jugement ne doit pas
tenir si la preuve au dossier n'est même pas la bonne.
Le
Président : Je pense
que vous ne devriez pas avoir trop de doutes, M. le leader du gouvernement,
quant à la qualité du travail fait par l'Assemblée. Principale, M. le
député de Rousseau.
Monopole de la Société des alcools
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : Oui. Merci, M. le Président. Dans son rapport dévoilé
hier, la Vérificatrice générale démontre que la SAQ ne profite pas au
maximum de son immense pouvoir d'achat. L'avantage d'être un des plus gros
acheteurs au monde, c'est justement de
pouvoir acheter ses produits moins cher. Et, en achetant moins cher, la SAQ
pourrait offrir ses produits aux
Québécois à des prix plus faibles et, en même temps, engranger des profits plus
élevés pour le gouvernement et pour payer pour les services publics.
La
privatisation envisagée par le gouvernement et par la CAQ a été essayée en
Alberta, et les prix payés par les Albertains
sont aujourd'hui plus élevés. En plus, il est très bien établi que la
privatisation augmente les problèmes de santé publique. Alors, plutôt que de laisser planer une possible
privatisation, le ministre devrait s'assurer que la SAQ revoie ses
politiques d'achat et de fixation des prix.
M.
le Président, le ministre peut-il fermer définitivement la porte à la privatisation
et plutôt travailler à améliorer les pratiques de la SAQ?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Merci, M. le Président.
Alors, juste pour mettre les choses au clair, ce que nous avons dit hier, et
avant-hier, et depuis déjà un certain nombre de mois, c'est que nous regardons
la manière d'optimiser...
Une
voix : ...
M.
Leitão : ...l'autre jour, mais... Donc, je vous regarde, M. le
Président. Donc, ce que j'étais en train de dire, c'est que nous
regardons, au gouvernement, quelle serait la meilleure façon d'optimiser le travail de la SAQ dans le double objectif de fournir un bien aux consommateurs au
meilleur prix possible et, en même temps, de continuer de fournir au gouvernement, son actionnaire, son
propriétaire, un dividende utile et intéressant.
Maintenant,
nous regardons le modèle d'affaires pour la SAQ. Nous n'avons jamais dit que
nous allions privatiser ou ne pas
privatiser, nous regardons le modèle d'affaires de la SAQ. Nous regardons à
injecter un peu plus de compétition dans
les ventes au détail de la SAQ, M. le Président. Ça ne veut pas dire
privatiser, mais ça n'exclut pas non plus. Donc, on regarde le modèle
d'affaires de la SAQ, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, le scénario s'est répété plusieurs fois. Le ministre ne ferme
pas la porte, il dit, donc, envisager la
privatisation, et, quelques jours plus tard, le premier ministre le rabroue.
Et, contre toute logique de prix,
contre toute logique de santé publique, le ministre des Finances, quelques-uns
de ses collègues, je ne sais pas lesquels, et la CAQ, là, ils fantasment sur la privatisation de la SAQ. En fait,
c'est un fantasme libéralo-caquiste. Alors, plutôt que d'attendre que le premier ministre le rabroue, le
ministre des Finances devrait fermer la porte maintenant, définitivement,
plutôt que de se faire humilier une fois de plus par le premier ministre.
Des voix :
...
• (10 h 50) •
Le Président :
Bon, la question a été posée. M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : M. le Président, parlons donc des choses réelles, et pas
imaginaires ou fantastiques. Nous regardons à améliorer le modèle d'affaires de la SAQ. Ça peut dire plusieurs choses,
mais nous voulons nous assurer que nous allons fournir aux citoyens le meilleur produit possible au meilleur prix
possible tout en maintenant un dividende important de la part de cette
société d'État importante pour le gouvernement du Québec.
Un
pas dans cette direction, M. le Président, nous allons nous donner ici dans
quelques minutes, j'espère, avec le
vote, j'espère unanime, du projet de loi n° 88, qui, justement, commence
déjà un processus de changement du modèle d'affaires...
Le Président :
En terminant.
M. Leitão :
...de la SAQ.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, c'est difficile de suivre le
ministre des Finances. En Alberta, l'expérience a montré que les prix
ont augmenté. On sait très bien que c'est un enjeu aussi de santé publique
important. Vous savez donc qu'il n'y a pas
de logique à aller de l'avant, à part, là, les fantasmes qui planent parmi
l'opposition puis le gouvernement. M.
le Président, fermer la porte définitivement, là, ce serait la chose simple à
faire plutôt que d'attendre, là, que ce soit votre voisin deux chaises à
votre gauche qui le fasse pour vous. Alors, faites-le donc maintenant, s'il
vous plaît.
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : Bien, M. le Président, je dois vous avouer, ainsi qu'à toute
cette Chambre bien sûr, pas seulement à vous, je dois vous avouer que je me trouve dans une situation quand même
assez intéressante parce qu'hier notre collègue le député de Granby me disait : Allez, engagez-vous maintenant à
privatiser, mettre fin au monopole. O.K. Aujourd'hui, on a le député de Rousseau qui nous dit :
Engagez-vous d'ores et déjà, maintenant, tout de suite, à maintenir le
monopole. Nous réfléchissons, nous
examinons le modèle d'affaires. Nous examinons le modèle d'affaires, nous
allons voter bientôt le projet de loi
n° 88. Il y a déjà un changement substantiel vers un nouveau modèle
d'affaires. C'est la réflexion, action, voilà.
Le Président :
Principale, M. le député de Berthier.
Projet d'aérodrome à
Saint-Cuthbert,
dans la région de Lanaudière
M. André Villeneuve
M. Villeneuve : M.
le Président, la semaine dernière, j'ai demandé au gouvernement de soutenir la
communauté de Saint-Cuthbert, qui est
unanime face au projet d'aérodrome. Le ministre des Affaires
intergouvernementales nous a répondu que le fédéral s'en occupait. Je le cite :
«J'ai ici une lettre qui est signée de Marc Garneau, donc le ministre des
Transports [fédéral], dans laquelle il indique que les promoteurs doivent
respecter les règlements fédéraux, provinciaux et municipaux qui s'appliquent.»
Or, quand on lit ladite lettre, M. le
Président, on découvre que le ministre Garneau nous écrit que «Transport Canada
encourage fortement les promoteurs à respecter les règlements fédéraux,
provinciaux et municipaux».
La communauté de Saint-Cuthbert s'est
fait raconter des bobards, M. le Président, par le ministre des Affaires
intergouvernementales.
Maintenant
qu'ils savent que le promoteur peut passer par-dessus les règlements municipaux
et les lois du Québec, est-ce que le
gouvernement du Québec s'engage fermement à mettre tout son poids politique
dans la balance afin que la
communauté de Saint-Cuthbert soit entendue et respectée et que jamais ce projet
ne soit imposé à la communauté?
Le
Président : M. le ministre responsable des Affaires
intergouvernementales.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Merci, M. le Président. Bien, d'abord, je crois que
le député a dû lire la lettre. Je sais que, la semaine dernière, lorsqu'il est intervenu, il n'avait pas vu cette
lettre envoyée aux gens de son comté. Il me l'avait dit. Mais la lettre fait bien référence au fait que le
ministre se disait habilité à interdire l'aménagement si ce n'était pas dans
l'intérêt public, et il disait :
«Transport Canada sait d'expérience que les questions relatives à
l'aéronautique qui touchent l'ensemble
d'une municipalité sont mieux gérées à l'échelle locale.» Alors, ça, c'est les
engagements que le ministre des Transports
à Ottawa a pris.
Maintenant, M. le Président, on n'est
pas arrêtés là. Moi et ma collègue responsable de la région de Lanaudière — et je
pourrais déposer la lettre — nous avons écrit au ministre Garneau, justement,
sur le sujet, et un des paragraphes — je
vais la déposer, il pourra lire la
lettre au complet — dit
ceci : «Il est dans l'intérêt de tous que l'aménagement d'infrastructures
de cette nature soit réalisé dans une
perspective de développement durable et d'acceptabilité sociale. Il s'agit
d'une volonté qui s'inscrit dans
celle de votre gouvernement, affirmée par le premier ministre Trudeau, qui
disait le 2 mars dernier, en parlant des projets de transport d'hydrocarbures,
que, si les gouvernements accordent les permis, ultimement seules les
communautés accordent la permission.»
Le
Président : En terminant.
M.
Fournier : Et on engage, évidemment, le ministre Garneau à
suivre ses propres...
Le
Président : Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt?
J'avais compris que vous vouliez déposer, hein? Alors, est-ce qu'il y a consentement
pour le dépôt de la...
Une voix :
...
Document déposé
Le
Président :
Consentement. Alors, consentement. Est-ce
qu'il y a une question complémentaire? Oui. M.
le député de Berthier, en complémentaire.
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : M. le Président, il y a un projet présentement qui est en marche
à Saint-Cuthbert. La communauté, elle
est contre. Toute la communauté est contre le projet. La semaine passée, on a eu droit, malheureusement, M. le
Président, de la part du ministre des Affaires inter à
une lecture erronée de ladite lettre. Aujourd'hui, on a pris connaissance de la
lettre, et on se rend compte que le fédéral a toutes les prérogatives.
La
question est simple : Est-ce que le ministre des Affaires intergouvernementales, est-ce que
le premier ministre... est-ce que
ce gouvernement va être à côté de la communauté de
Saint-Cuthbert? Est-ce qu'il va se battre avec eux pour que ce projet, M.
le Président, ne voie jamais le jour?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, ce n'était pas une lecture erronée. Dans la lecture de la lettre...
Puis vous devriez peut-être au moins prendre cet élément-là comme argument
pour regarder vers Ottawa puis dire : Vous avez dit que vous étiez pour tenir compte
de la population. Vous aviez dit dans votre lettre du 11 mai
que ce que la population pense est un guide à l'égard de l'intérêt public. Vous avez dit dans votre
lettre que vous étiez habilité à interdire dans ces cas-là. Moi, ça ne me dérange pas, mais, si votre argument, c'est
de dire qu'il n'a jamais pris cet engagement-là, vous scorez dans vos goals. M.
le Président, ils ont pris l'engagement de tenir compte de la population, il dit : Je peux interdire. Moi, je bâtis
là-dessus puis je leur dis, M. le Président : Le ministre des Transports a
dit : Je vais me guider par cela.
Le Président : En terminant.
M.
Fournier : Et je lui
dis, au nom de l'ensemble du Québec et des municipalités qui sont concernées, qu'il suive...
Le Président : Deuxième complémentaire,
M. le député de Berthier.
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : M. le Président, ce que les gens de Saint-Cuthbert veulent entendre aujourd'hui, là, c'est : Est-ce que le gouvernement, leur gouvernement, notre gouvernement va être à leurs côtés de façon
ferme pour les défendre, pour les
défendre et les représenter correctement? Est-ce qu'ils ont la volonté
de le faire? Et est-ce qu'ils vont le faire? C'est ça que
les gens de Saint-Cuthbert veulent savoir, M. le Président, ils veulent
avoir l'heure juste par rapport au gouvernement.
Est-ce qu'il va défendre les gens de
Saint-Cuthbert et mettre tout leur poids politique pour que, justement, la
population puisse avoir droit, finalement, d'être entendue et respectée?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Je suis sûr que la population a entendu ma première
réponse. On a écrit une lettre, ce n'est pas pour vous dire qu'on n'est pas en appui. On a
téléphoné, on a envoyé une lettre pour être sûrs que ce soit consigné, on la
dépose. Bien, c'est oui, écoute, la
lettre, on l'a faite. Ce n'est pas oui demain, ce n'est pas oui la semaine
prochaine, on a des... Bien
oui, M. le Président, bravo! Comment êtes-vous, là?
M. le Président, on a écrit, justement, parce
qu'on croit que la question soulevée
par la population, elle est légitime. Je l'ai dit la semaine passée, je bâtis
mon argument sur ce qu'ils ont dit eux-mêmes à Ottawa. Soyez avec moi pour
défendre votre communauté, puis on va peut-être gagner.
Le Président : Principale, M.
le député de Terrebonne.
M. Lemay : De Masson.
Le Président : De Masson,
Masson.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! Le député de Masson a la parole.
Site d'enfouissement sanitaire
de
Saint-Étienne-des-Grès, en Mauricie
M. Mathieu Lemay
M. Lemay : M. le Président, dans une
semaine exactement, le 2 juin prochain, les déchets vont commencer à s'accumuler sur les trottoirs de la Mauricie parce que
personne ne viendra les ramasser. La Régie de gestion des matières
résiduelles de la Mauricie a tout l'espace nécessaire sur son site, mais elle
n'a pas les autorisations pour enfouir de nouveaux
déchets, tout ça parce que, depuis deux ans, le ministère de l'Environnement n'est pas capable d'émettre un certificat
d'autorisation, puis il n'offre aucune collaboration.
Mercredi
prochain, les gens de la Mauricie, ils vont se retrouver avec rien devant eux.
La seule idée du ministre, c'est d'investir 20 millions de dollars dans
une solution temporaire, alors que le certificat d'autorisation, lui, qu'on
attend depuis deux ans, ça coûte 0 $.
Qu'est-ce que le ministre va faire pour les gens
de la Mauricie d'ici mercredi prochain?
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : M. le Président, c'est justement parce qu'on a à coeur la
population de la Mauricie qu'on fait un travail très rigoureux et
sérieux dans le dossier du site d'enfouissement à Saint-Étienne-des-Grès.
Il faut rappeler que, dans ce
dossier-là, ça fait depuis 2013 qu'on travaille le dossier, on accompagne. Il y
a eu plusieurs rencontres, il y a eu
plusieurs échanges avec la régie intermunicipale. J'ai moi-même rencontré le
président de la régie intermunicipale
en août 2015, le ministère suit le dossier de très près, mais il y a des
questions très sérieuses qui ont été
soulevées par la demande de certificat d'autorisation de la régie
intermunicipale. La ville de Saint-Étienne-des-Grès a senti le besoin de poursuivre la régie
intermunicipale parce qu'il y avait des questions reliées à plus d'une centaine
de plaintes reliées aux odeurs, aux
particules du site d'enfouissement qui sont dans l'air. Il y a des
problématiques liées à la contamination causée par le zinc. On a besoin
de réponses à ces questions-là avant d'aller de l'avant.
On
travaille avec la régie intermunicipale, on veut continuer à travailler avec la
régie intermunicipale. D'ailleurs, on
est en train d'organiser une rencontre entre les élus de la Mauricie, les
maires de la Mauricie ainsi que les fonctionnaires du ministère très
rapidement...
Le Président :
En terminant.
M. Heurtel :
...pour trouver une solution. Mais notre but ici, c'est de protéger la
population...
Le Président :
Complémentaire, M. le député de Nicolet-Bécancour.
M. Donald Martel
M.
Martel : M. le Président, le ministre de l'Environnement
agit comme un roi. Depuis que le premier ministre en a fait son ministre chouchou, il impose une solution
inutile qui coûtera 20 millions aux citoyens de la Mauricie et il a
empêché les députés libéraux de la Mauricie
à se présenter à une réunion convoquée par les maires de la Mauricie. Après
la pyrrhotite, voilà la crise des déchets. Qui prend la défense des gens de la
Mauricie dans ce gouvernement-là?
• (11 heures) •
Le Président :
Bon, s'il vous plaît, on va essayer d'éviter les appréciations personnelles. M.
le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. C'est justement parce que nous avons à coeur la santé
et la sécurité des citoyennes et des
citoyens de la Mauricie qu'on veut s'assurer qu'avant d'autoriser la
proposition de la régie intermunicipale on ait des réponses complètes et
sérieuses à des objections qui ont été soulevées par le ministère. Encore une
fois, on parle de contamination par le zinc,
on parle de particules dans l'atmosphère, des odeurs. Il a fallu que la
municipalité de Saint-Étienne aille devant les tribunaux. Ça, c'est les
citoyens et citoyennes de la Mauricie, M. le Président.
Nous,
de notre côté, ce qu'on fait, c'est qu'on applique les règlements, on applique
la loi. Mais, encore une fois, que ce
soit dans le cas de l'enfouissement des déchets, d'Anticosti, d'Old Harry, on passe
direct, on n'applique pas les lois, on va de l'avant...
Le Président :
En terminant.
M. Heurtel :
...puis on ne pense pas véritablement aux questions...
Le Président :
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Votes reportés
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la rubrique des votes
reportés. M. le ministre des Transports.
Adoption du projet de loi
n° 88
Déclaration du député de
Verdun, M. Jacques Daoust
M. Daoust :
Oui. M. le Président, en vertu de l'article 25 du Code d'éthique, je vais me
retirer pour le vote.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, voilà, veuillez quitter.
Alors,
tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté
sur la motion de M. le ministre des Finances proposant que le projet de
loi n° 88, Loi sur le développement de l'industrie des boissons
alcooliques artisanales, soit adopté.
Alors, que les
députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint : M. Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M.
Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Leitão (Robert-Baldwin),
M. Hamad (Louis-Hébert), M. Coiteux (Nelligan), Mme David (Outremont), M.
D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charlebois
(Soulanges), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), Mme
St-Pierre (Acadie), M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford), Mme Nichols
(Vaudreuil), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Boulet (Laviolette), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière (Chapleau), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), M. Girard (Trois-Rivières),
M. Iracà (Papineau), M. Bolduc (Mégantic), M. Tanguay (LaFontaine), M. Simard
(Dubuc), M. Matte (Portneuf), M.
Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Rousselle
(Vimont), M. Auger (Champlain), M.
Boucher (Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Fortin (Pontiac), M. Giguère
(Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme Montpetit
(Crémazie), M. Plante (Maskinongé), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), M. Busque (Beauce-Sud), Mme
Sauvé (Fabre).
M. Gaudreault (Jonquière), M.
Drainville (Marie-Victorin), M. Marceau (Rousseau), M. Therrien (Sanguinet),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre (Taillon), M. Traversy (Terrebonne),
M. LeBel (Rimouski), Mme Maltais (Taschereau), Mme Richard (Duplessis), M. Lelièvre (Gaspé), M. Bergeron
(Verchères), Mme Hivon (Joliette), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Lisée
(Rosemont), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau
(Bertrand), Mme Jean (Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon), M.
Turcotte (Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), M. Rochon (Richelieu), M. Roy
(Bonaventure).
M.
Legault (L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie), M.
Charette (Deux-Montagnes), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge
(Chambly), M. Laframboise (Blainville),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M.
Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny), M. Lamontagne (Johnson), M. Surprenant (Groulx), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe),
M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
Mme
David (Gouin), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Roy (Arthabaska).
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Que les députés contre cette
motion veuillent bien se lever. Y a-t-il des abstentions? Alors, Mme la
secrétaire générale, pour le résultat du vote.
La
Secrétaire : Pour : 110
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci. La motion est donc adoptée, et en
conséquence le projet de loi n° 88 est adopté.
Motions sans préavis
Nous
en sommes maintenant à la rubrique des motions sans préavis, et je cède la parole à M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : ...M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante conjointement
avec Mme la députée de Vachon et M. le député de Mercier :
«Que l'Assemblée
nationale rappelle que l'ex-sous-ministre du ministère des Transports, Mme Dominique Savoie, s'était formellement engagée à faire parvenir aux membres de la Commission de l'administration
publique le rapport réalisé par Mme Annie Trudel sous forme de
document PowerPoint;
«Qu'elle
prenne acte que, malgré l'envoi de plusieurs autres documents, le ministère n'a
toujours pas fait parvenir le document PowerPoint demandé;
«Qu'elle
demande au ministre des Transports de s'assurer auprès de son ministère que le
document PowerPoint soit envoyé dès aujourd'hui aux membres de la
Commission de l'administration publique.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à vous, M. le député de La Peltrie. Y
a-t-il consentement pour
débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : M. le Président, j'ai entendu la question du député de La Peltrie. Je lui
suggère qu'on se remette au courriel qui a été envoyé...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, y a-t-il consentement?
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Il n'y a pas de consentement.
Je
cède maintenant la parole à un membre formant le gouvernement, pour une autre motion sans préavis. S'il n'y en a pas...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : M. le député de Bonaventure, pour une autre motion
sans préavis.
M. Roy : Merci,
M. le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec le député de Masson et la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'annuler
l'imposition de tarifs nouveaux ou accrus aux organismes qui interviennent en milieu naturel dans un objectif de
gestion faunique ou de protection de l'environnement.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à vous, M. le député de Bonaventure. Y
a-t-il consentement pour
débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Pas de
consentement, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, il n'y a pas de consentement. Mme la députée de Gouin, pour une autre motion sans préavis.
Souligner le 50e anniversaire de la
Fédération des femmes du Québec
Mme David
(Gouin) : Oui. Merci, M. le Président. Je demande le consentement de la Chambre pour débattre
de la motion suivante conjointement avec la ministre responsable de la Condition féminine, la députée d'Hochelaga-Maisonneuve
et la députée de Montarville :
«Que l'Assemblée nationale souligne le
cinquantième anniversaire de la Fédération des femmes du Québec;
«Qu'elle
souligne l'importance de la mission et de l'approche globale de la FFQ dans la
défense des droits collectifs des femmes;
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse le rôle fondamental qu'a joué la
Fédération des femmes du Québec au cours
des 50 dernières années pour l'avancement de l'égalité entre les femmes et
les hommes et la remercie à l'avance pour son [engagement] dans le
travail qui reste à accomplir.»
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, Mme la députée de Gouin, pour cette motion. Y a-t-il
consentement pour débattre de la motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Nous
proposons l'adoption sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Y
a-t-il d'autres motions sans préavis?
Y a-t-il d'autres motions sans préavis, M. le
leader adjoint du gouvernement? Il n'y en a pas.
Avis touchant les travaux des commissions
Nous passons maintenant
aux avis touchant les travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui. Merci,
M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission des institutions entreprendra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 101, Loi
donnant suite aux recommandations de la commission Charbonneau en
matière de financement politique, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 15 heures à
18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau, ainsi que le mardi
31 mai 2016, de 10 heures à midi, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de l'économie et du travail poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 70, Loi
visant à permettre une meilleure
adéquation entre la formation et l'emploi ainsi qu'à favoriser l'intégration en
emploi, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des transports et de l'environnement complétera les consultations particulières à
l'égard du projet de loi n° 100, Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant principalement les services de transport
par taxi, aujourd'hui, à compter de 11 h 30 pour une durée de
1 h 30 min et de 15 heures à 17 h 15, à la salle
du Conseil législatif;
Finalement, la Commission de l'aménagement du
territoire poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 83, Loi modifiant diverses
dispositions législatives en matière municipale concernant notamment le
financement politique, mardi le 31 mai 2016, de 11 heures à midi, à
la Louis-Joseph-Papineau.
Merci, M. le Président.
• (11 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
leader adjoint du gouvernement. Pour
ma part, je vous avise que la Commission de l'administration publique se
réunira en séance de travail mardi le 31 mai 2016, de 10 heures
à 11 heures, à la salle RC.161 de l'hôtel du Parlement, afin d'examiner
les rapports annuels de gestion de ministères et organismes publics.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
À
la rubrique maintenant Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée,
M. le... Je vais vous reconnaître tout
de suite après, M. le député de Gaspé. M. le leader adjoint de la deuxième opposition.
Demande de
directive concernant l'obligation des ministères
de transmettre les documents demandés par la
Commission de l'administration publique
M.
Caire : Merci, M. le Président. J'aurai besoin, M. le Président, que vous
statuiez sur deux sujets, notamment
la préséance de la Loi de l'Assemblée nationale sur la loi d'accès à l'information
et sur l'obligation qui est faite aux ministères de transmettre les documents qui sont demandés
par la Commission de l'administration
publique, notamment le fameux PowerPoint de
Mme Trudel.
Je
vais, M. le Président, soutenir cette requête par la jurisprudence de
l'Assemblée, notamment une décision du 23 novembre 2010 qui avait été rendue par la présidence et qui
statuait notamment que «nul ne peut porter atteinte aux droits de l'Assemblée. Constitue notamment
une atteinte aux droits de l'Assemblée le fait de refuser d'obéir à un ordre
de l'Assemblée, d'une commission
ou d'une sous-commission.» M. le
Président, plus loin, la présidence
dit : «D'emblée, je précise que, lorsque [l'Assemblée] exige la
production de documents, ces derniers doivent lui être transmis.» M. le
Président, ça m'apparaît assez clair. Et, un peu plus loin, le président statue
que «c'est à l'Assemblée de décider les documents qu'elle désire avoir à sa disposition. Les
privilèges de l'Assemblée à cet égard ont une valeur constitutionnelle et ne peuvent être restreints d'aucune manière.
Comme l'a précisé la Cour du Québec, la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels ne saurait en l'espèce limiter les privilèges de
l'Assemblée nationale.»
M. le Président, je soumets à la présidence le courriel
qui a été reçu à ce jour à 8 h 40, en fait ce matin, signé par
Michèle Turgeon, directrice du bureau de la sous-ministre et secrétaire
générale du ministère des Transports du Québec, qui dit, et je
cite : «De plus, les documents contenus sur la clé USB remise par Annie
Trudel à son départ, incluant le document PowerPoint présenté aux dirigeants du
ministère concernant les constats de la consultante, ne peuvent être transmis. L'UPAC a confirmé au ministère qu'aucun
des documents qui se trouvent sur la clé USB ne doit être transmis à quiconque, ni même à la CAP, et ce, en vertu de
l'article 28 sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels.»
Or,
M. le Président, je pense qu'on a clairement statué que la Loi sur l'Assemblée
nationale avait préséance sur la loi
d'accès à l'information et donc que d'aucune façon le ministère ne peut refuser
de transmettre ces documents à la Commission
de l'administration publique, tel que la Commission de l'administration
publique l'a demandé et tel que s'était engagée Mme Savoie à le faire
lors de son audition, M. le Président.
Ceci
étant dit, nous comprenons la nature sensible qui pourrait potentiellement
résider sur ces documents, nous comprenons
évidemment l'impact que ça peut avoir et, tel que la présidence l'avait statué
dans le cas d'Hydro-Québec, nous
comprenons que les informations sensibles doivent être traitées de façon
particulière, mais, M. le Président, ce n'est pas une raison pour que la CAP soit privée de ces documents. Je rappelle
à la présidence que ce document-là pourrait ou non faire la démonstration que
Mme Savoie a trompé les membres de la Commission de l'administration publique
et, en ce sens, a commis un outrage
au Parlement, M. le Président, et, de ce fait, je pense que, pour que les
parlementaires puissent bien faire
leur travail en conformité avec une décision qui a été rendue par la
présidence, ces documents-là doivent être transmis, séance tenante, à la
Commission de l'administration publique, M. le Président.
C'est un privilège de
l'Assemblée nationale constitutionnel, et je demande à la présidence de
confirmer cette décision qui avait été
rendue par la présidence et de confirmer l'obligation pour le ministère des
Transports de transmettre ce document à la Commission de
l'administration publique. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de
La Peltrie. M. le leader adjoint du gouvernement, souhaitez-vous...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le député de Gaspé, est-ce que c'était sur la
question soulevée par...
Une voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Non, sur une autre. Souhaitez-vous
intervenir, M. le leader adjoint du gouvernement? Je vous écoute.
M.
Sklavounos : M. le Président, avec tout le respect que je
dois à la fonction que vous occupez, et par respect également pour le collègue, qui est allé sur le
fond de l'affaire pas mal ici, premièrement, je tiens à rappeler quelque chose
qui est connu très bien dans cette Chambre,
que la rubrique Renseignements sur les travaux doit porter sur des affaires
qui sont au feuilleton. L'affaire n'est pas au feuilleton.
Or,
en plus de ça, puisque je ne veux pas que ça soit le seul argument, parce que
je ne suis pas dans les technicalités, je
vais aller sur le fond de l'affaire, qui est une affaire de juridiction, M. le
Président, et je vous rappellerais que la présidence n'a pas à s'immiscer dans l'organisation des
travaux de la CAP. Maintenant, l'argumentaire de mon collègue, je ne vais
même pas me prononcer sur le mérite, je
pense que cet argumentaire devrait être adressé à la Commission de
l'administration publique. Et vous
connaissez très bien... je le fais juste par souci de transparence, M. le
Président, vous connaissez bien la
décision de notre ancien président Roger Bertrand datée du 6 décembre 1995,
où c'est cité, et je vous cite textuellement ce qu'il dit : «Le Président de l'Assemblée ne peut s'immiscer dans l'organisation des travaux des commissions et n'a pas
[de] droit de regard sur ces matières. De
plus, il n'a pas à donner de directive
sur une décision rendue en commission.» Non
seulement ça, mais je vous dirais
que, même au
niveau de la CAP, ça serait
prématuré, parce que les recours devant la CAP n'ont pas été
exercés. Ce n'est pas parce que le courriel que j'étais prêt à déposer aujourd'hui
en refusant le consentement à la motion de mon collègue a été envoyé que la présidence de la CAP a statué dans l'affaire. Alors, pour le moins, minimalement, on est prématuré au niveau de s'adresser à vous. Deuxièmement, même si on ne l'était
pas, vous ne pouvez pas siéger en appel, la jurisprudence est claire, M.
le Président.
Alors, s'il
voudrait faire une question de privilège, ce n'est pas ici, ce n'est pas la
bonne rubrique, il y a d'autres recours possibles.
C'est
l'essentiel de mon argumentaire, M. le Président. Je ne veux même pas aller sur
le fond; pas que je n'ai pas des choses à dire, on n'est pas rendus là,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
leader adjoint du gouvernement. M. le leader adjoint de la deuxième
opposition, une courte intervention, oui.
M.
Caire : Merci, M. le Président. M. le Président, simple
précision, au regard de ce que mon collègue a dit : toujours dans la décision du 23 novembre 2010, on
parlait effectivement du refus d'Hydro-Québec de transmettre des documents
à l'Assemblée nationale et du fait qu'on a
soulevé cette question-là à la présidence de l'Assemblée nationale et non pas à
la commission, c'était bien à la présidence
de l'Assemblée nationale, et je vous cite la décision de la présidence, qui
dit : «J'ai alors proposé, étant donné la nature de la question
soulevée, d'entendre les députés qui souhaitent me soumettre [les arguments] à
la rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée de la séance du
16 novembre 2010.»
Donc, M. le
Président, il y a là-dessus aussi une jurisprudence qui existe de la part de la
présidence qui dit que le type de
questions que je soulève aujourd'hui doit être soulevé à la rubrique
Renseignements sur les travaux et qu'effectivement
c'est à la présidence de statuer si les privilèges de l'Assemblée nationale ou
une de ses commissions sont respectés par le refus de transmettre des
documents.
Donc, vous
avez pleinement l'autorité pour le faire, M. le Président, et c'était
exactement la bonne tribune et le bon endroit pour le faire, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Dernière intervention, M. le leader adjoint du gouvernement, là-dessus?
M.
Sklavounos :
...article 69. Ce n'est pas la bonne rubrique pour ce type de questions;
article 69. Deuxièmement, je rappelle
au collègue la jurisprudence qui dit que vous n'avez pas juridiction en
l'affaire. Troisièmement, je rappelle au
collègue que je pense que les recours qui pourraient être exercés devant la CAP
ne l'ont pas été non plus, et je ne suis pas... de lui suggérer comment procéder, je rappelle simplement la
jurisprudence et l'ordre des choses, M. le Président. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, je vous ai bien
entendus. Il s'agit d'une question de directive soulevée par M. le
député de La Peltrie. Compte tenu de la question soulevée, je vais la
prendre en délibéré et je vous reviendrai la semaine prochaine avec une
décision là-dessus.
M. le député Gaspé et whip...
M. Lelièvre : Leader adjoint.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
...leader adjoint de l'opposition officielle. Voilà.
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Je comprends votre hésitation,
c'est la première question que je pose comme leader adjoint. Donc,
j'aimerais avoir des indications du côté de la partie gouvernementale, à
savoir : Est-ce que le gouvernement
doit prochainement donner des réponses aux questions qui ont été inscrites au
feuilleton le 7 avril par le député de Saint-Jean et également
questions du 27 avril par les députés de Jonquière et de Terrebonne?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
leader adjoint de l'opposition officielle. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui.
Je vais donner les réponses habituelles et après ça je vais en donner une plus
précise. Habituellement, on donne ces
réponses le plus rapidement possible. Le leader en a donné trois ou quatre
aujourd'hui, en donne régulièrement.
Deuxièmement, pour ces questions en particulier, ça sera prochainement. On
m'indique que bientôt, prochainement, les réponses seront fournies à nos
collègues.
• (11 h 20) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le leader adjoint du gouvernement. Y a-t-il autre
chose? Ça va.
Avis de sanction du projet de loi n° 88
Alors, pour ma part,
je vous informe qu'il y aura sanction du projet de loi n° 88, Loi sur le
développement de l'industrie des boissons
alcooliques artisanales, aujourd'hui, à 11 h 45, au bureau de Son
Honneur le lieutenant-gouverneur.
Je
vous rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain, vendredi le 27
mai 2016, M. le député de Groulx s'adressera
à M. le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification
des transports sur le sujet suivant : L'encadrement des services de
covoiturage commercial au Québec.
Affaires du jour
Alors,
la période des affaires courantes étant terminée, nous passons maintenant aux
affaires du jour. Pour la suite des choses, M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui. Merci, M. le Président. Auriez-vous
l'amabilité d'appeler l'article 11 de notre feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 92
Adoption du principe
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. À l'article 11 du
feuilleton, M. le ministre de la Santé et des Services sociaux propose l'adoption du principe du projet
de loi n° 92, Loi visant à accroître les pouvoirs de la Régie de
l'assurance maladie du Québec et modifiant diverses dispositions
législatives.
Alors, M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux, je vous cède la parole pour votre
intervention.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Merci, M. le Président. Alors, nous en sommes aujourd'hui à
une nouvelle étape, évidemment, de la progression
du dépôt du projet de loi n° 92, qui s'intitule Loi visant à accroître les
pouvoirs de la Régie de l'assurance maladie et modifiant diverses
dispositions législatives.
Alors,
M. le Président, je rappellerai évidemment que nous avons fait des
consultations particulières qui se sont tenues le 27 avril, les 10 et 11 mai derniers et, lors de ces
consultations, nous avons entendu 15 groupes, et 21 mémoires au total ont été déposés, M. le Président. Et je
tiens d'abord à remercier tous les groupes qui ont pris le temps de venir
nous faire part, de façon très constructive,
de leurs observations quant aux pouvoirs prévus à l'assurance maladie pour
ce qui est de l'inspection et de contrôles.
M.
le Président, je pense qu'il y a lieu, à cette étape-ci, de rappeler les
circonstances qui nous ont amenés à déposer ce projet de loi là spécifiquement, et évidemment ce ne sont pas des
circonstances qui sont anodines, puisque le débat sur la place publique quant à la capacité de la
Régie de l'assurance maladie de remplir pleinement son mandat, quant à son
pouvoir d'enquête, d'inspection, de
récupération et de sanction en matière de paiement pour des services qui sont
rendus dans le cadre du régime d'assurance maladie du Québec a fait
l'objet, dans le passé, de nombreux débats sur la place publique. Non seulement
ont-ils fait l'objet de nombreux débats, mais — je l'ai dit précédemment et
je le réitère aujourd'hui — lorsque je suis arrivé en poste, je me suis
attardé à ce dossier-là en arrivant. D'ailleurs, je l'avais rappelé
précédemment, dès que je suis arrivé en poste, à toutes fins utiles, non
seulement je me suis attaqué à ce dossier, j'ai commencé par faire le point évidemment sur d'hypothétiques travaux qui
avaient été faits précédemment par le gouvernement
du Parti québécois, qui a été en place pendant 18 mois et qui n'avait pas
réussi, en 18 mois, à déposer de projet
de loi. Il avait, le gouvernement du Parti québécois, évoqué un certain nombre
de problèmes qui étaient, je pense, bien
rendus dans les médias à plusieurs reprises, mais il n'avait pas réussi, dans
cette période-là, à déposer quelque mesure législative que ce soit pour
régler des problèmes qui, pourtant, m'apparaissaient patents.
Pourquoi
il y avait des problèmes, M. le Président? Comme toujours... et c'est un peu
triste de le dire, mas il arrive que
nous, législateurs, nous soyons parfois un peu retard par rapport à l'évolution
de la pratique ou de l'exercice de diverses fonctions, et ça vaut pour la Régie de l'assurance maladie, et je
l'admets bien franchement, M. le Président. Il y avait donc lieu de
s'adresser à ça.
Après
avoir pris connaissance de ces travaux-là, qui étaient nettement, nettement
insuffisants en termes de portée pour
corriger la situation, j'ai pris mes responsabilités et j'ai invité la Régie de
l'assurance maladie du Québec à faire une réflexion et à nous apporter des demandes, éventuellement, le squelette,
le canevas d'un projet de loi qui feraient en sorte que non seulement les dispositions de la loi
seraient actualisées, mais permettraient, en date d'aujourd'hui et pour un
avenir raisonnablement prévisible, d'avoir les outils nécessaires pour
remplir pleinement son mandat. Et ça, c'est dans un contexte où la députée de Taillon, la critique en matière de santé de
l'opposition officielle, avait elle-même déposé un projet de loi en
cette même matière. De façon, à mon avis, peu surprenante, on a vu, là aussi,
un projet de loi qui était extrêmement
limité, entre autres, limité en termes d'impact et en termes de portée. La
députée de Taillon, dans son projet de loi évidemment, et on peut se demander pourquoi, n'avait pas jugé bon
d'inclure le monde de la pharmacie dans son projet de loi.
On rappellera à la population qui nous écoute
que l'assurance maladie, une assurance...
Une
voix : ...
M.
Barrette : M. le Président, je ne prête pas d'intentions, il y a un
projet de loi, là, qui a été déposé et qui ne traitait pas de la
pharmacie.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Je pense que j'ai une question de
règlement de la part de Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : ...alors, s'il veut dire qu'il n'avait pas d'information sur
la pharmacie, il peut le dire, mais il n'a pas à mettre en préambule que
je ne l'ai pas mis à cause de ma condition personnelle.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, juste un peu de prudence,
M. le ministre, là, je pense que vous avez bien compris l'intervention
de Mme la députée de Taillon.
M.
Barrette : ...et vous avez bien entendu et tout le monde a bien
entendu que je n'avais pas dit ce que la députée de Taillon vient de dire, pas dit ça du tout. J'ai dit qu'il n'y avait
pas, dans son projet de loi, et il n'y en a pas, d'éléments qui touchent le monde pharmaceutique, d'une part,
et je ne prête pas d'intention, je ne fais que constater deux choses. Et
je vais le répéter, puisqu'on m'en donne l'occasion.
Je
vais répéter que, un, le gouvernement précédent, qui a eu tout le temps de
mettre en place un projet de loi, ne l'a pas fait et, deuxièmement, le projet de loi de l'opposition officielle
actuellement en poste et déposé par la députée de Taillon en tant que critique officielle en matière de
santé et de services sociaux ne prévoyait pas de provision qui traite du monde
de la pharmacie. Je m'étonne de cette
chose-là parce que... et j'étais rendu là dans mon propos, M. le Président,
j'étais rendu là, à dire que la Régie
de l'assurance maladie traite de sujets qui touchent la médecine, les médecins
de famille, les médecins spécialistes, qui traitent de la pharmacie, le
secteur d'activité que la députée de Taillon vient elle-même d'évoquer comme
étant le sien — c'est
elle qui vient de le dire — touchent
aussi des services dentaires, des services optométriques ainsi que des
appareils médicaux spécialisés, par exemple des triporteurs électriques
utilisés par les personnes qui ont une
déficience physique en termes de mobilité. La RAMQ, ce n'est pas simplement que
les médecins, évidemment, comme s'y
applique évidemment sciemment, à dessein, l'opposition officielle par ses
différents représentants lorsqu'ils parlent de santé.
Nous,
évidemment, comme gouvernement responsable, M. le Président, face à des
problématiques réelles, des problématiques
qui faisaient en sorte que nos réglementations n'avaient pas évolué d'une façon
suffisamment pertinente, je dirais,
pour s'adapter aux nouvelles réalités, nous avons fait en sorte ou j'ai fait en
sorte, M. le Président, de demander aux
différentes instances de me déposer le canevas, comme je l'ai dit il y a
quelques minutes, qui prévoyait tout, c'est vraiment comme ça que je l'ai présenté, là : Donnez-moi tout ce qui
vous manque, tout ce que vous avez toujours voulu avoir pour appliquer votre mandat. C'est comme ça
que je l'ai formulé et c'est comme ça que cela a été fait. Et évidemment,
M. le Président, cette situation-là a été
amplifiée par le dépôt du rapport de la Vérificatrice générale en matière de
vérification de la Régie de
l'assurance maladie du Québec, vérificatrice qui a clairement démontré qu'il y
avait non pas des lacunes au sens
propre du terme... ce n'est pas la question de dire que la Régie de l'assurance
maladie ne faisait pas son travail, mais manifestement n'avait pas les leviers appropriés pour le faire au
complet. D'ailleurs, M. le Président, dans à peu près la même période, des commentaires similaires avaient
été formulés et mis sur papier dans un rapport par la Protectrice du citoyen.
Alors, nous avions
une situation qui était connue, pour laquelle deux observateurs qu'on peut
certainement qualifier d'indépendants ont
fait des commentaires et suggestions et nous ont invités à apporter des
correctifs. Nous l'avons fait
évidemment parce que le gouvernement précédent n'avait pas jugé bon de le faire
dans la période où il a été au pouvoir.
• (11 h 30) •
Alors,
qu'avons-nous fait, M. le Président, essentiellement? Essentiellement, M. le
Président, nous nous sommes adressés
aux éléments qui manquent, et les éléments qui manquent sont essentiellement de deux ordres. Il y a un premier ordre qui est un ordre d'inspection et d'enquête,
et, du côté de l'inspection et de l'enquête, nous avons apporté dans ce projet de loi des modifications qui donnent beaucoup plus de latitude à la
Régie de l'assurance maladie sur le plan légal pour exercer ses
fonctions d'inspection et d'enquête.
Et
je donne quelques exemples, M. le
Président. Par exemple, le délai de prescription. On sait qu'après un certain temps on ne peut plus — c'est la prescription — faire des enquêtes, déposer des plaintes,
par exemple. Bien, nous avons allongé
ce délai-là de façon à ce que les mailles du filet soient les plus tissées
serré possible pour que les personnes fautives, peu importe le secteur
d'activité, ne puissent pas, pour des raisons purement temporelles, passer à
côté de sanctions éventuelles.
Nous
avons, par exemple, M. le Président, augmenté les capacités légales d'avoir
accès à des données. Précédemment, M.
le Président, il était possible pour des individus d'invoquer que telle donnée
se retrouvait dans tel contrat ou
était gérée par tel autre professionnel pour justifier la non-disponibilité à
l'enquêteur qu'est la RAMQ de pouvoir avoir
accès à des documents qui lui permettraient de conclure. Alors, il y avait un
jeu de cache-cache, M. le Président, qui
était légalement possible parce que nos provisions ne permettaient pas d'avoir
accès légalement à certaines données. Dit
clairement, des gens pouvaient se cacher derrière une réglementation tout à
fait légale pour ne pas avoir à divulguer certaines informations. Nous avons levé ça, M. le Président.
Aujourd'hui, avec le projet de loi n° 92, essentiellement... oui, n° 92, essentiellement, la RAMQ a le
pouvoir d'aller creuser la donnée
même chez une tierce partie, même, M.
le Président, en levant, en levant le secret professionnel.
Nous avons même prévu, M. le
Président, dans ce projet de loi là, une communication entre
la RAMQ et des ordres professionnels s'il advenait que nous mettions à jour des
pratiques frauduleuses ou fautives.
Alors, voilà le genre de choses qui
font en sorte que maintenant la Régie
de l'assurance maladie a des pouvoirs
qu'elle n'avait pas précédemment dans l'ancien régime.
Je
disais, il y a quelques instants, M. le Président, qu'il y avait
deux volets, deux ordres d'action, si vous me le permettez, de leviers
pour avoir un effet dans ce monde-là. Bien, il y a le volet, l'ordre de la
dissuasion. L'ordre de la dissuasion vient
de l'établissement dans la loi d'un régime d'amendes qui,
précédemment, compte tenu des revenus des professionnels qui étaient en cause, que ce soient les pharmaciens, les
médecins, les dentistes, peu importe...
Ce sont des revenus qui sont
certainement au-dessus de la moyenne, je pense que la députée de Taillon en
conviendrait avec moi, que les pharmaciens aussi ont des revenus nettement
au-dessus de la moyenne. Bien, on avait un régime d'amendes, M. le Président, qui était de l'ordre de 1 000 $ à 5 000 $ après
récidive, imaginez. Bien là, aujourd'hui, là, ce sont des amendes qui vont aller jusqu'à 50 000 $ pour des
infractions qui sont répétitives, répétées. Alors, on voit là que, du côté de
la dissuasion, on a mis en place, à la suggestion d'ailleurs de la
Vérificatrice générale, des mesures qui auront certainement leur effet : un, des inspections, des
pouvoirs d'inspection qui sont nettement accrus; deuxièmement, évidemment, des
sanctions qui ont un effet à la fois
dissuasif et opérationnel, qui sont nettement accrues. On va même, M. le
Président, aussi loin qu'avoir une
pénalité supplémentaire. Par exemple, un professionnel fautif, fautif pour un
geste qui met en cause un volume monétaire, là, un montant d'argent
quelconque... Je fais une faute, une faute qui s'applique à une action qui met
en cause 100 000 $. Bien, O.K., il pourrait y avoir une amende de
50 000 $ à laquelle on
pourrait ajouter 15 %, 15 %
du montant qui est en cause. Alors,
nous avons choisi non seulement d'avoir des leviers qui nous permettent
d'inspecter, mais aussi des leviers punitifs qui ne sont pas exagérés,
mais qui sont nécessaires aussi pour avoir un effet, évidemment, dissuasif.
Et
alors je pense, M. le Président, qu'à cet égard d'inspections et de sanctions
nous avons répondu aux critiques et aux demandes qui ont été formulées
par tous les observateurs, indépendants ou non, de ce milieu-là.
Nous nous sommes adressés
également aussi à un volet qui est peu connu, mais qui a des impacts, qui est significatif, qui est l'utilisation frauduleuse de la carte d'assurance
maladie. On sait que la carte d'assurance maladie, ce n'est pas un luxe, c'est une
carte qui donne accès à des services médicaux de pharmacie, de dentisterie, et
d'optométrie, et d'autres choses, qui
sont payés par les taxes et les impôts des citoyens du Québec. On l'oublie, là, mais ce n'est pas quelque chose qui est abstrait comme ça, qui tombe du ciel. C'est un régime qui est
rendu possible par les citoyens du Québec qui paient des impôts et des taxes, et il
nous apparaissait donc tout à fait justifié, M. le Président, de faire en sorte qu'il y ait des mesures de
contrôle le plus strictes possible, non pas pour empêcher les gens qui y ont
droit d'avoir accès à ces
services-là, mais de faire en sorte que la société
québécoise qui se paie un tel régime
ne soit pas abusée par certaines personnes. Alors, nous avons donc des
mesures qui prévoient ça.
Alors,
clairement, M. le
Président, nous avons, je pense,
agi correctement et avec la portée et la finalité qui étaient requises. D'ailleurs, M. le
Président, je ferai un commentaire pour l'illustrer : quand on regarde le volume de transactions qui sont faites avec la RAMQ annuellement, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus du
côté de la pharmacie que le nombre est grand que du côté
médical, et, ça, tout le monde le sait. Les sommes qui sont en jeu sont des
sommes substantielles. Et comme il y a
un potentiel, disons, de travers, à la limite, de fraudes, bien, il y a
lieu de s'assurer qu'un tel projet de
loi s'adresse à la pharmacie. Et, je
le rappelle, M. le Président, les actions posées par l'opposition officielle ne prévoyaient pas de s'adresser à ce secteur-là,
ce qui est pour le moins surprenant venant de notre collègue
la députée de Taillon, qui, je le
rappelle, est pharmacienne propriétaire de profession, qui est propriétaire de
deux pharmacies et qui a déjà été présidente d'un ordre professionnel, l'ordre professionnel des pharmaciens.
Alors, il était, pour moi, très étonnant, M. le Président, de voir
qu'elle présente un projet de loi qui n'avait pas de provisions pour le monde qui
est le plus grand en nombre, en
termes de transactions à la Régie de l'assurance maladie, et je laisse les gens
tirer leurs propres conclusions.
Alors,
M. le Président, je tiens à remercier tous les parlementaires qui ont participé évidemment aux consultations
publiques sur cet élément-là, et qui ont participé aussi à l'étude détaillée. Je pense que les commentaires qui ont été faits ont tous été très pertinents. Je
pense que le projet de loi a été bonifié dans son ensemble par ces travaux-là. Et je dirais, M. le Président, après deux ans et un mois d'expérience à titre de parlementaire, je constate que, quand des travaux de cet ordre-là sont menés rondement et dans un court
laps de temps, ça signifie certainement que le projet
de loi a reçu l'appui complet ou maximal de la part de tous les parlementaires, de tous les groupes
parlementaires, donc des deux
oppositions, l'officielle et la deuxième, ainsi que la formation de Québec
solidaire.
Alors,
je tiens à remercier tout le monde, toutes les équipes qui ont travaillé à ça, mes collègues
parlementaires de ce
côté-ci de la Chambre également
qui ont participé à ces travaux, et à toute l'équipe évidemment
de la RAMQ et des affaires juridiques
du gouvernement qui ont pu nous permettre d'arriver à cette
destination-là aujourd'hui. Et on comprendra évidemment que je suis
heureux d'en recommander l'adoption. Merci, M. le Président.
• (11 h 40) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux,
pour cette intervention. Mme la députée de Taillon, porte-parole
de l'opposition officielle en matière de santé, alors je vous cède la parole.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, il me fait plaisir également d'intervenir, à ce moment de l'accord de principe
au niveau de la loi, du projet de loi n° 92,
déposé par le ministre de la Santé, Loi
visant à accroître les pouvoirs de la Régie de l'assurance maladie du
Québec et modifiant diverses dispositions législatives.
On
a eu l'occasion, dans les travaux, d'accueillir plusieurs
groupes, en fait, 15 groupes, et on a reçu également 20 mémoires.
Et,
dès le départ, j'ai tout de suite donné mon appui à ce projet de loi dans son entier, projet de
loi n° 92, qui visait à donner plus de pouvoirs à la RAMQ, projet sur
lequel notre parti avait déjà commencé à faire des travaux pendant les
mois où il était au pouvoir.
Et le ministre,
dans le fond, a déposé ce projet de loi là environ deux
ans après avoir été élu. Donc, je
pense qu'on n'a pas à faire de
compétition à ce niveau-là.
La RAMQ, je
le dis, donc, de tous mes antécédents, je suis convaincue que la RAMQ a une
grande responsabilité dans la saine gestion des finances du budget, non seulement du budget en santé, mais de l'ensemble du budget du Québec.
Alors, elle contrôle, la RAMQ, la rémunération
de 41 300 professionnels de la santé, médecins, pharmaciens, dentistes, optométristes. Elle contrôle 281,1 millions de demandes de paiement, et 11 milliards
de dollars, donc, qu'elle verse en retour d'honoraires professionnels et de
différentes activités qu'elle rémunère. Ça correspond, donc, à 15 % du
total du budget de dépenses du Québec. Alors, c'est une société publique qui a
des fonctions claires d'une agence de paiement et de recouvrement. Et, dans ce
domaine, donc, il faut lui fournir les outils, les moyens dont elle a besoin.
La Protecteur du citoyen a d'ailleurs clairement mis en évidence cette responsabilité.
Juste
revenir, parce que le ministre a passé plusieurs de ses minutes là-dessus, donc, dès le
départ, quand il a déposé le projet de loi n° 92, j'ai confirmé mon accord et mon approbation
pour qu'on élargisse... qu'on se confirme bien l'ensemble du budget de la RAMQ. Le projet de loi auquel le ministre
fait référence, c'est un projet de loi que j'ai déposé en octobre 2015 au sujet des frais accessoires. Et,
dans le cas des frais accessoires, il est clair que ce ne sont que les médecins
qui sont touchés par ça, et c'était l'enjeu à ce moment-là, parce que
le ministre, lui, venait d'introduire, dans l'étude du
projet de loi n° 20, des amendements qui permettaient de reconnaître et
d'autoriser les médecins à facturer des frais accessoires qui étaient
attribuables... qui auraient été attribuables à des frais de bureau, à des frais
d'équipement.
Alors, le ministre
aime bien confondre les gens. Je
pense que les gens qui écoutent
comprennent bien, projet de loi
que j'ai déposé, n° 491,
au moment où le ministre travaillait sur le projet de loi n° 20
et autorisait les frais accessoires, et, à ce moment-là, on avait
clairement demandé, effectivement, que la RAMQ ait des pouvoirs rehaussés pour bien
contrôler les frais accessoires.
Maintenant,
six mois plus tard, le ministre dépose un projet de loi n° 92, il
englobe l'ensemble des professionnels et il élargit l'ensemble
des pouvoirs de la RAMQ, comme il l'a dit, non seulement au niveau de
l'inspection des professionnels, mais même au niveau
de la surveillance de l'utilisation des cartes d'assurance maladie, et nous
disons : Nous sommes d'accord.
Alors, il cherche une polémique où il
n'y en a pas, il cherche à me
discréditer, alors que je suis tout à fait d'accord avec l'élargissement. Mais ne confondons pas les
situations, le projet de loi n° 491... dont d'ailleurs le ministre
s'est inspiré, parce que, dans le projet
de loi n° 92, on retrouve
presque du copier-coller de certaines demandes qu'on avait exprimées dans le projet
de loi n° 491. Alors, je suis
contente de voir que le ministre s'inspire des recommandations qu'on avait... des éléments qu'on avait bien
précisés au niveau du projet
de loi n° 491.
Rappelons-le, au niveau des frais accessoires,
ce qu'on demandait, dans le fond, de donner plus de pouvoirs à la RAMQ pour
qu'elle puisse avoir des pouvoirs d'inspection et d'enquête élargis, parce
qu'il lui manquait certains pouvoirs, de
pouvoir augmenter les amendes, de pouvoir augmenter les délais pour que les
citoyens puissent faire des représailles
par rapport... des demandes de compensation par rapport à des frais accessoires qui leur auraient été chargés, les frais accessoires étant, donc, les 100 $, 200 $ que les gens ont à payer pour
des gouttes dans les yeux, par exemple, quand ils vont voir certains
spécialistes.
Alors donc,
n° 491 a été bien écrit. On reconnaît, dans n° 92, la reprise de
paragraphes intégraux et on en est très contents. Et, oui, on est d'accord pour élargir à l'ensemble, parce
qu'on est préoccupés par la bonne gestion des fonds publics, qui appartiennent aux Québécois et non
pas au gouvernement. Je pense que ça, on doit en être tous conscients.
Ce qui a été
également rapporté, c'est que la réalité et l'environnement des professionnels
de la santé changent beaucoup et gravitent autour d'eux, que ce soit des
médecins, des pharmaciens, des dentistes ou des optométristes, maintenant
des tiers, des tiers qui ont parfois une portée internationale. Et donc il faut
donner à notre organisme qui est la RAMQ de surveillance et de recouvrement des sommes des moyens pour
enquêter, pour bien s'assurer que l'argent qui est remis, qui est
facturé, en fait, est bien approprié et va bien pour les services
professionnels qui sont demandés.
Alors,
d'entrée de jeu, je veux juste dire que l'exercice qui nous amène, je pense,
dans le projet de loi n° 92, n'est pas une chasse aux sorcières, une
chasse qui vise à trouver de façon... à faire percevoir qu'il y a un nombre
exagéré, important, de... c'est toujours trop, là, mais de
fraudeurs. Il n'y a pas beaucoup de fraudeurs, il n'y en a pas plus chez les
médecins, chez les pharmaciens, chez les
dentistes, chez les optométristes que dans l'ensemble de la société,
mais il faut être lucide, il peut y en a voir un certain nombre.
Par contre,
ce qu'il y a, quand on a la responsabilité de gérer 15 % du budget et autant de facturation... il peut y avoir des glissements. Il peut y avoir des glissements
dans des habitudes de facturation, il peut y avoir également, et il y a des
nouveaux mécanismes. La rémunération
maintenant des professionnels n'est plus seulement sur des actes, mais elle est
également sur des mesures incitatives.
Alors, on a vu les primes à l'inscription, les nouvelles activités des
pharmaciens au niveau professionnel
qui ne sont plus directement liés seulement à un produit. Alors, toutes ces
nouvelles réalités, on l'a vu aussi
avec les optométristes, amènent la RAMQ à déployer des moyens de contrôle
beaucoup plus importants. Alors, on
doit lui donner plus de pouvoirs pour qu'elle puisse vraiment surveiller
adéquatement les sommes colossales dont elle a la responsabilité.
Donc,
augmentation du pouvoir d'inspection et d'enquête clairement, des amendes
beaucoup plus significatives clairement parce qu'on a, donc, des
individus, des professionnels, mais on a aussi des tiers qui sont des
entreprises multimillionnaires et pour qui
une amende de 5 000 $, dans le fond, n'a aucun effet dissuasif.
Alors, je pense qu'il faut aussi être
vraiment très conscient là-dessus. Et même on a vu, dans certaines situations
aussi, la RAMQ devoir régler des situations
hors cour. Je pense qu'il faut de plus en plus lui donner les moyens pour
qu'elle mène son parcours avec des preuves adéquates pour faire jurisprudence et c'est
de cette façon-là qu'on va éviter, dans le fond, qu'il y ait des reproductions
de comportements ou d'ententes ou d'interférences entre des tiers et des
professionnels au Québec.
Alors
donc, augmentation de l'inspection et des enquêtes qui sont confiées par le
projet de loi n° 92, augmentation des
amendes, pouvoir de demander à la Cour supérieure de prononcer une injonction
pour mettre fin à des actes illégaux. Par
exemple, les frais accessoires, on le sait, ils sont dénoncés depuis 2007, mais
il y a eu le rapport Chicoine qui déjà disait
que les frais accessoires à ce moment-là n'étaient pas conformes à l'assurance
médicale, et la RAMQ n'avait pas la possibilité en commençant des
enquêtes d'avoir une injonction, c'est-à-dire de faire cesser ces pratiques-là.
Alors, le projet de loi n° 92, lorsque
la RAMQ soupçonnera des... qu'elle commencera une enquête sur quelque chose qui
mérite une intervention, elle aura un pouvoir d'injonction.
Il
y a un délai de prescription aussi qui est applicable aux poursuites pénales.
Ce que ça veut dire, pour les gens qui
nous écoutent et qui ne sont pas familiers avec ces termes-là, actuellement la
RAMQ pouvait reculer pendant trois ans, mais, si les procédures duraient
un an, bien, le temps s'écoulait et le recul de trois ans, dans le fond,
n'incluait plus la quatrième année où les
effets négatifs ou, en tout cas, je vous dirais, les écarts avaient été notés,
les écarts de facturation avaient été
notés. Donc, délai de prescription, ça veut dire qu'on a une année pour faire
ces démarches-là sans qu'on soit pénalisés, on puisse continuer à être
rétroactif sur un période de trois ans.
• (11 h 50) •
Alors,
je le dis et je le répète, nous sommes en faveur de l'accord de principe... On
va accepter, donc, ce projet de loi. Maintenant, il y a quand même des
amendements qui nous ont été signalés. On va travailler très... en grande
collaboration avec le ministre. D'ailleurs, je suis étonnée qu'il utilise cette
période pour essayer encore juste de nous confronter,
parce que, dès le départ, et en commission
parlementaire, je pense qu'on a fait
preuve d'une belle collaboration
dans ce dossier-là, et je vois que le ministre n'a vraiment pas du tout la...
cherche toujours à mettre en évidence des confrontations
plutôt que de trouver, sur certains projets
de loi... Celui qu'on a travaillé sur
les activités funéraires, on a eu aussi une belle collaboration. Alors, on a des
opportunités de travailler en collaboration, et ce serait tellement plus agréable si
le ton y était et si l'attitude y était aussi.
Alors,
je le redis : Je serai en faveur, sur le principe, de cette loi et, quand même,
je pense qu'on aura des amendements pour
le bonifier. Par exemple, des gens qui nous ont dit : Il faudrait trouver une façon à l'intérieur de ce
projet de loi là de faire en sorte
que les patients qui ont payés en trop soient remboursés, parce qu'on a des
patients qui ont payé en trop, entre
autres les frais accessoires, qu'on puisse leur garantir une forme de
remboursement. Il y a également beaucoup de demandes qui nous sont venues de différents ordres professionnels d'être
informés systématiquement des enquêtes de la RAMQ pour que parallèlement il y ait quelque chose au niveau de la RAMQ
qui se fasse au niveau de l'enquête et que les ordres puissent exercer
une vigilance sur ces professionnels qui sont soumis à des enquêtes.
Maintenant,
il y a plusieurs autres recommandations, je vais y revenir un peu plus tard,
mais je veux tout de suite dire qu'il
est évident que cet accroissement très significatif des pouvoirs qu'on veut
donner à la RAMQ, ça doit s'accompagner
de ressources. Et le ministre aura certainement la responsabilité d'ajouter des
ressources humaines, des expertises à
la fois professionnelles, mais aussi des expertises d'enquête, parce qu'entrer
dans une pharmacie, ou entrer dans un
bureau de médecin, ou entrer dans un hôpital et réussir à identifier les écarts
de facturation, des mauvaises habitudes de facturer un acte plus rémunérateur qu'un autre, par exemple, bien
c'est difficile. Ça demande une expertise, ça demande une connaissance
fine de ça.
Donc,
ça va prendre des experts professionnels qui vont se rendre sur le terrain.
Alors, ce qu'on a appris, lors de la Commission
de l'administration publique, et je vois certains députés du gouvernement qui
étaient présents, c'est qu'il n'y
avait pas nécessairement de ressource actuellement à la RAMQ pour que des
médecins enquêteurs ou des pharmaciens enquêteurs se rendent de façon
plus constante, plus significative sur le terrain pour faire des enquêtes. La
plupart des enquêtes se faisaient par simple analyse à distance, d'écart au
niveau des profils, profils de facturation.
Alors,
je pense qu'on doit vraiment passer à une autre dimension et favoriser des
professionnels experts dans ce genre
d'enquête. Également, des enquêtes un peu plus spécialisées, hein, on l'a vu
avec la fécondation in vitro, il n'y a actuellement pas plus qu'une
trentaine d'inspecteurs à la RAMQ, et ce sont les mêmes qui inspectent une
pharmacie ou qui inspectaient des cliniques
de fécondation in vitro. Alors, là aussi, il y a des expertises très distinctes
qui doivent être développées ou en tout cas être jointes, là, quand il y
a des processus d'enquête, qu'on s'adjoigne des gens qui ont vraiment cette
compétence-là, cette vigilance-là.
Et évidemment donc en
plus des ressources humaines, d'expertise professionnelle et d'enquête, des
outils informatiques, parce que, on le voit
bien, la capacité de la RAMQ actuellement avec ses outils informatiques de
déceler des écarts, bien c'est problématique.
Il y a des questions qui se posent par rapport à
la facturation et ce ne sont pas nécessairement des fraudes, mais ce sont certainement
des choses qui contribuent à expliquer une augmentation importante, là, dans la
facturation. Et je ne suis pas sûre que
même les médecins... même, je suis mal sûre que les médecins ne sont pas
toujours à l'aise avec tout ça. Mais maintenant, pour 20 000 médecins, il y a plus de 200 agences de facturation.
Donc, ce ne sont plus les médecins qui transmettent directement
eux-mêmes à la RAMQ, mais ça passe par un intermédiaire qui s'appelle une
agence de facturation. Ces agence de facturation
chargent en moyenne 1 300 $ par mois, mais ce qu'on dit aux médecins,
c'est : Ça ne vous coûtera rien de plus, ça ne vous coûtera pas 1 300 $, parce qu'on va récupérer par
une saine facturation votre... On va récupérer par votre...
(Interruption)
Mme
Lamarre : Pardon. On va récupérer, donc, les sommes qu'on va facturer
pour vous. Ce qu'on vous chargerait à
tous les mois, ça va être récupéré par notre façon d'optimiser votre
facturation. Alors, je pense que ça mérite tout simplement d'être
surveillé.
Et
là encore il n'y a peut-être pas nécessairement une réelle... il n'y a pas une
intention de fraude, mais, si on a le choix
entre trois ou quatre actes, on a beaucoup évalué, là, la complexité des actes,
bien, peut-être qu'à un moment donné l'agence
demande : Est-ce que c'est bien cet acte-là que vous avez fait? Puis
peut-être qu'on dit oui la première fois puis qu'après ça l'agence présume que c'est toujours l'acte le plus coûteux,
par exemple. Émettons cette hypothèse-là. Donc, il faut juste se surveiller, il faut juste avoir
quelqu'un qui va le revérifier régulièrement pour s'assurer que c'est
approprié.
La
Vérificatrice générale a aussi mis en évidence, justement, les difficultés
d'inspection au niveau des mesures incitatives qui sont nouvelles dans
la rémunération de plusieurs professionnels.
Il y a des
choses qui peuvent être évoquées aussi par rapport à l'amélioration. J'ai
questionné beaucoup en commission,
transmettre à un échantillon de patients la somme des frais facturés à son nom
par les professionnels de la santé ou
lors d'un séjour à l'hôpital, par exemple, ou lors d'une visite à un GMF, ou lors
d'une pharmacie. En pharmacie, le ministre
a quand même évoqué tantôt les risques d'écart. Je vous dirais que moi, je suis
ouverte, comme je vous dis, à ce que
ce soit bien inspecté et bien encadré, mais il reste que, pour un patient,
quand il sort d'une pharmacie, il a un produit. Alors, le pharmacien facture un produit, et le patient a ce produit-là,
tandis que, pour un patient qui a eu une hospitalisation, c'est plus obscur de savoir vraiment... Il n'a
aucune idée, en fait, de ce qui a été facturé pendant son séjour
d'hospitalisation. Est-ce qu'il y a
eu des mêmes examens qui ont été répétés ou tout ça? Alors, je pense que,
d'avoir ça, ça crée un mécanisme, pas
sur l'ensemble... pas envoyer une facture ou une simulation de facture à tout
le monde, mais un échantillonnage, ça amène tout le monde à plus de
rigueur, à plus de vérifications.
Alors, c'est
un autre moyen qui a été évalué, tout comme également, de resserrer, ça pourra
faire partie de l'amendement. L'ordre
des comptables, entre autres, est venu dire : Oui, attention, on veut bien
surveiller les professionnels, mais,
en amont de ça, par exemple, les contrats... l'engagement du fabricant, que le
ministre peut signer... signe avec les fabricants
de médicaments, par exemple, est-ce que, dans l'engagement du fabricant, si ce
fabricant donne des avantages qu'il ne doit pas donner, est-ce qu'on ne
peut pas avoir des facteurs déjà très limitants pour cet engagement-là ou très pénalisants pour ce fabricant-là, ce qui ferait en
sorte qu'on agirait en amont, on agirait avant les problèmes d'écart au niveau de ce qui est donné... ce qui est interdit,
donc, au niveau des fabricants, de donner à des professionnels de la santé.
Alors, la
RAMQ, dans le projet de loi n° 92, va pouvoir recouvrer les sommes illégalement
obtenues avec des sanctions
pécuniaires ou professionnelles ou au tiers, ce qui est très intéressant. Donc,
les tiers fabricants, grossistes, agences de facturation, à la limite.
Communication
aux ordres professionnels, j'en ai parlé, je pense que c'est important de
travailler solidairement, les ordres,
avec la RAMQ. Il reste que plusieurs ont quand même manifesté des
préoccupations, plusieurs ordres, entre autres, par rapport au secret professionnel. Et je pense qu'on va devoir
réfléchir sérieusement entre le pouvoir d'enquête de la RAMQ et
l'obligation des professionnels de préserver la confidentialité des dossiers et
le secret professionnel.
• (12 heures) •
Alors, bien
sûr, beaucoup des organismes ont insisté sur les frais accessoires. On dit que,
dans les pouvoirs qu'on devait
confier à la RAMQ, on le sait, c'est au moins 50 millions de dollars par
année. Alors, quand on veut chercher des sommes d'argent récupérables, je pense qu'il y en a. Et, juste pour vous
dire, les frais accessoires, ce n'est pas seulement le Parti québécois qui a déposé un projet de loi,
qui le voulait, ça; on a le Collège des médecins qui y a fait référence, le
Protecteur du citoyen, la Vérificatrice
générale du Québec, l'Association médicale du Québec, la fédération interprofessionnelle,
Me Jean-Pierre Ménard. Donc, on le voit, c'était une préoccupation importante,
et là on sait qu'il y a de l'argent qui, actuellement,
est facturé aux citoyens du Québec. Et les citoyens du Québec, les Québécois
sont vraiment coincés dans cet enjeu qui, maintenant, persiste depuis
10 ans.
Alors,
j'espère que le ministre accueillera favorablement le projet de loi
n° 691, que j'ai déposé hier, qui mettrait clairement fin, immédiatement, aux frais accessoires, alors que, je le
rappelle, actuellement, nous sommes dans une situation qui est le statu quo, c'est-à-dire que les gens qui vont voir un ophtalmologiste
peuvent encore se faire facturer 200 $
pour les gouttes qui sont administrées dans leurs yeux, alors que ce
n'est pas permis, ce n'est pas légal.
Donc, tantôt,
j'ai parlé d'enjeux, l'enjeu du secret professionnel et du consentement des
usagers. Et je retiens du Regroupement
provincial des comités des usagers le consentement des usagers, qui est une
préoccupation également dans la circulation
de données confidentielles en santé. Donc, il faudra travailler correctement au
niveau de la rédaction des articles du projet de loi n° 92.
Un autre
élément important aussi, c'est la protection des dénonciateurs, des sonneurs
d'alerte. On le voit bien, avec
autant d'interventions, là — on parlait tantôt de 281 millions de
demandes — même si
on a énormément d'enquêteurs, on ne
pourra pas être aussi performants que si on ne permet pas à des sonneurs
d'alerte de dire : Écoutez, on pense qu'il y a peut-être quelque chose qui mériterait d'être investigué, d'être
enquêté, mais il faut pour ça que les gens à l'intérieur du réseau de la santé soient sûrs que leur
dénonciation, bien, qu'ils soient protégés de cette dénonciation-là, qu'ils ne
perdent pas leur emploi pour avoir
dénoncé des pratiques qu'ils considèrent non appropriées et surtout des
pratiques qui amènent... donc des pratiques et des facturations
inappropriées.
Le Collège
des médecins a également demandé que les ordres professionnels puissent avoir
accès plus facilement aux banques de
données de la RAMQ, les banques MED-ECHO, des banques comme le Dossier santé
Québec, pour améliorer la
surveillance de la qualité de l'exercice. Et je pense que cette demande-là,
elle est aussi très légitime et elle va dans les deux sens. On veut que la RAMQ puisse mieux agir, mais il faut donner
également les bons outils aux ordres professionnels pour exercer la
surveillance de la qualité de l'exercice qu'ils requièrent.
Et donc je
répète donc les procédés de contrôle préventif dont j'ai parlé tantôt, mais je
veux les resituer parce que je pense
qu'on doit donner aussi des dents, je vous dirais, à nos mécanismes qui sont en
amont des professionnels, en lien un
peu à ce que je disais avec les joueurs qui gravitent maintenant autour de tous
ces professionnels-là. Alors, on doit être beaucoup plus... inclure, je pense, dans le projet de loi n° 92
certains éléments qui vont faciliter... qui vont diminuer, en fait, les tentations, qui vont
empêcher les tiers majeurs... À titre d'exemple, en pharmacie, il y a un
grossiste qui a eu un règlement de
plus de 40 millions de dollars, règlement hors cour entre la RAMQ... parce
que ce grossiste avait incité des professionnels, des pharmaciens, à contrevenir à l'entente qui
existait avec la RAMQ. Alors, ça peut sembler beaucoup, 40 millions, mais,
pour des entreprises de cet ordre-là, ce n'est peut-être pas si significatif
que ça. Ce sont des ententes hors cour, donc pas des jugements qui servent de jurisprudence. Alors, au niveau de l'effet
dissuasif, on espère que la RAMQ pourra avoir des outils qui seront
beaucoup plus significatifs.
Et, pour évoquer tout
ça, je vais lire un paragraphe que j'ai trouvé très pertinent, du Collège des
médecins du Québec, où on... Et le collège,
par son président, le Dr Charles Bernard, dit : «Comme nous l'avons
dit à plusieurs reprises, le Québec
est devenu depuis quelques années une terre de prospection pour tous les
promoteurs dans le domaine de la santé voyant dans les faiblesses de notre
système public de santé autant d'occasions d'affaires. Souvent, les compagnies
nées de ces initiatives, auxquelles les
médecins ne sont pas actionnaires ou le sont de façon minoritaire, ne sont
assujetties à aucun encadrement
légal. Cet état de fait les met à l'abri des pouvoirs d'enquête de plusieurs
organismes, notamment du Collège des
médecins qui n'a de juridiction que sur les médecins et non pas sur les
compagnies avec lesquelles ils peuvent exercer leur profession. Cette juridiction limitée est invoquée pour justifier
de ne pas collaborer aux enquêtes et de ne pas fournir les ententes ou contrats les liant aux médecins.
La RAMQ pourrait également faire face à ce type de limitations.» Alors, je pense qu'il faut être très conscients de
l'ampleur des tiers qui maintenant interviennent dans le domaine de la santé.
Donc,
je suis aussi d'accord avec le contrôle qui va s'exercer au niveau de
l'identité des gens qui utilisent les cartes d'assurance maladie. Je pense que c'est quelque chose d'intérêt. On ne
veut pas que les Québécois paient pour d'autres et on ne veut pas générer cette espèce d'utilisation des services que le
Québec s'est donnés par un régime d'assurance maladie universel auquel
on tient tous.
Cependant,
ce qui est ressorti un peu des travaux, c'est que, pour l'instant, la RAMQ
mettait beaucoup d'énergie sur le
contrôle des cartes d'assurance maladie, et on se dit : Il faut également
mettre la même intensité dans l'analyse au niveau des autres enjeux, au
niveau des facturations des actes par l'ensemble des professionnels de la
santé.
Donc,
je réitère mon appui sur le principe du projet de loi n° 92. Je pense que
nous avons encore du travail à faire, mais ce sera un travail constructif.
C'est un travail où tous ensemble, je pense, nous partageons ce sens de
responsabilité du fait que les Québécois et les Québécoises donnent de
l'argent pour des services — services
médicaux, services pharmaceutiques, services
optométriques, services dentaires — et que nous avons tous ensemble... et même
pour les orthèses et les prothèses,
qui sont également incluses dans ce projet de loi, et que nous avons tous la
responsabilité de faire en sorte que
chaque dollar soit bien utilisé, que les Québécois en profitent correctement,
et que le fait, pour les professionnels, de sentir qu'il y a une surveillance plus rigoureuse ne peut qu'amener
une bonification, un meilleur sentiment de... Bon, tout professionnel, toute
personne a besoin d'avoir une certaine surveillance, en particulier lorsqu'il
s'agit de facturation. Alors, je pense que c'est positif.
On
n'est pas encore, je le redis, dans une perspective où on prétend que
l'ensemble des professionnels du Québec sont des fraudeurs, la très, très, très grande majorité sont des gens qui
sont très rigoureux, et qui facturent, et qui, probablement, même, donnent plus de services que ce qu'ils facturent,
mais il reste que, comme gouvernement, comme parlementaires, nous avons la responsabilité de donner à la RAMQ les
moyens pour exercer avec rigueur, avec dynamisme aussi, je dirais, des fonctions qui impliquent énormément d'argent,
argent qui appartient aux Québécois. Et, quand on regarde le bilan, les Québécois, je pense, investissent
beaucoup dans leur système de santé. Pour l'instant au niveau de l'accès,
clairement, ils ne trouvent pas qu'ils en
ont assez et ils ont raison, mais, quand on a 15 % du budget du Québec, on
a un devoir de surveillance rigoureuse, et c'est ce que le projet de loi
n° 92 vient rehausser.
Je redis qu'on aura
probablement énormément à faire aussi au niveau de l'organisation interne de la
RAMQ, rappeler à la RAMQ cette mission
importante qu'elle a de bien gérer les fonds publics qui sont sous sa
responsabilité, lui donner, bien sûr,
les bons moyens pour qu'elle puisse observer, regarder ce qui se passe vraiment
sur le terrain, donc des ressources
humaines, des expertises professionnelles, compétences en enquête, outils
informatiques, et elle aura donc besoin
d'un investissement majeur du gouvernement. Mais je redis certainement notre
appui à cette loi, au projet de loi n° 92, et j'assure le ministre et tous les gens avec qui nous allons travailler
de notre très grande collaboration dans ce dossier-là. Alors, merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de Taillon, pour
cette intervention. Je cède maintenant la
parole à M. le député de Lévis, porte-parole pour
la deuxième opposition en matière de santé et services sociaux. M. le
député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. M. le
Président, le projet de loi n° 92, bien, ce n'est pas compliqué, ça vise à donner plus de pouvoirs à la Régie de l'assurance maladie du Québec. Ça va lui permettre de s'attaquer de façon plus
convaincante aux fraudes ou erreurs de facturation qui sont ou qui pourraient
être commises par des professionnels de
la santé. Et là je parle de façon globale
et j'élargis un peu ma vision. Je parle de professionnels de la santé mais dans
son sens le plus large parce que ça touche évidemment les médecins, les
pharmaciens, les dentistes, les optométristes, les grossistes et les fabricants
de médicaments dans les dossiers de ristourne illégale. Donc, majeur comme
projet de loi.
C'est
un projet qui répond, et on l'a dit, on le répétera, à de nombreuses critiques
et recommandations — et là je
pense notamment à la Vérificatrice
générale — des
constats dérangeants. Et je ferai assez rapidement, mais je vais vous en citer quelques-uns. Et je pense qu'au bénéfice
des téléspectateurs puis des utilisateurs ça suppose et ça campe bien la
problématique.
• (12 h 10) •
Dans
ces principaux constats de la Vérificatrice générale, on disait que «la RAMQ ne
prend pas suffisamment en compte les risques d'erreur ou de fraude relatifs à
la rémunération des médecins, alors que celle-ci représente 62 % de ses dépenses de programmes»; que «les
différentes unités administratives
[qui participent] au processus de contrôle a posteriori ne sont pas encadrées de manière à s'assurer qu'elles
interviennent de façon structurée et complémentaire afin de maximiser l'efficacité de leurs
interventions»; que «le processus d'analyse de la facturation n'est pas
pleinement efficace»; que «la portée
des contrôles [...] est trop restreinte». Puis certains des constats de la
Vérificatrice générale, le projet de loi n° 92 s'y adresse.
Pour saisir
l'importance des enjeux, j'ajoute donc quelques données — et là je pense qu'elles sont très concrètes — relevées
par la Vérificatrice générale encore une fois. Elle s'étonnait que des profils
de facturation potentiellement à
risque — ah!
profils de facturation potentiellement à risque —puissent échapper à un contrôle plus serré. Des
exemples : qu'un médecin inscrive 4 000 patients lorsque la moyenne
est 1 200; que la rémunération de certains médecins augmente de 50 % à 100 % dans la même année; que
d'autres arrivent à rencontrer 90 patients par jour sans déclencher de vérification plus poussée. 90
patients par jour, ça, c'est quatre patients à l'heure. Sur une fenêtre de 24
heures, même pas le temps d'aller aux
toilettes. Ça n'a comme pas de sens. Alors, les mesures, on comprendra que la
Vérificatrice générale, elle
dit : Il va falloir qu'on fasse quelque chose de plus à ce chapitre-là.
C'est ce à quoi s'adresse le projet de loi n° 92.
En 2014, sur
17 542 médecins, seulement 2 % ont fait l'objet d'une analyse de leur
facturation, 2 % seulement, généralement pour un seul code d'acte.
Et j'ajoute. La revue L'Actualité nous apprenait, il y a quelques jours
à peine, que le nombre d'actes médicaux mal
facturés avait presque doublé entre 2011‑2012 et 2015‑2016. C'est énorme! Mais
saisissons l'ampleur également du travail et
à qui ça s'adresse : 21 000 médecins sont payés par la RAMQ. C'est
7 milliards de dollars de rémunération versée aux médecins. Je vous
parlais d'un seul code d'acte, il y en a 11 000, codes d'actes médicaux distincts associés à un tarif. Dans un
document qui fait 1 330 pages : 55 millions de demandes de
paiement de médecins traitées par la
RAMQ, 160 agences de facturation privées au Québec — parce que c'est tellement compliqué qu'on passe par des agences de facturation.
35 % des médecins, d'ailleurs, les utilisent. Il y a quatre
médecins-conseils à la RAMQ, vous l'avez compris, des médecins-conseils
qui sont littéralement débordés.
Alors, ça
veut dire quoi, tout ça? Ça veut dire que ces constats-là obligent l'action.
Les vérifications de la RAMQ doivent faire l'objet d'une reddition de
comptes dans son rapport annuel de gestion. J'annonce déjà au ministre notre intention — une de nos intentions — de déposer un amendement pour que la RAMQ
consacre dorénavant un chapitre de son rapport annuel de gestion sur les
effets de la loi n° 92 et de ses nouveaux pouvoirs.
Alors,
ils vont être quoi, ces nouveaux pouvoirs? On en a un peu parlé, je pense
qu'ils sont réclamés depuis longtemps et
j'en cite quelques-uns : plus de temps pour mener des enquêtes; des
amendes et des sanctions administratives plus élevées selon la gravité, bien sûr; pouvoir de réclamer
une injonction devant la Cour supérieure. Pourquoi? Pour que la RAMQ
puisse faire cesser toute activité de facturation illégale des patients. Ça
fait partie des nouveaux pouvoirs. Pouvoir d'accéder
à tout renseignement aux documents; levée du secret professionnel, j'y
reviendrai dans un instant. La RAMQ n'aura
pas non plus besoin ou n'aura plus à attendre qu'un patient dépose une plainte
pour intervenir et pourra réclamer des sommes sans demander au patient.
Ça fait partie de ses nouveaux pouvoirs, et j'en passe.
Je reviens
brièvement, parce que la collègue députée de Taillon l'a abordé il y a quelques
instants, sur la notion permettant la
levée du secret professionnel, un pouvoir plus étendu, mais qui inquiète
certains ordres professionnels. On l'aura
entendu en cours de consultations, plusieurs organismes s'inquiètent de sa
portée. Nous réclamerons des balises très serrées pour éviter tout
dérapage, nous tenterons de rassurer ce qui en inquiète plusieurs.
M. le
Président, autre élément. Bien, évidemment, je vous parle de pouvoirs, je vous
parle de données, je vous parle de
chiffres, je vous parle d'efficacité, de notion d'essentiel, mais c'est facile
de doter un organisme de nouveaux pouvoirs,
ça ne doit pas être seulement cosmétique. Et ça aussi, on se posera des
questions : Avons-nous les ressources nécessaires pour faire en sorte de mener à bien le projet? Il y a quatre
médecins-conseils, à la RAMQ, pour analyser la conformité de la facturation. Ça nous apparaît trop peu. Bien sûr, on
s'est laissé dire, pendant les auditions, qu'on pouvait faire du réaménagement. Mais est-ce que ce sera
suffisant? Alors, il faudra penser sérieusement à la répartition des tâches.
Quatre médecins-conseils, c'est un peu comme si on avait quatre procureurs pour
gérer tous les dossiers à être traités éventuellement,
de décider de l'éventualité de poursuite. C'est très peu, malgré le fait qu'on nous assure d'avoir des outils informatiques qui nous permettront d'aller de
l'avant, qui nous permettront d'établir des profils. Nous serons vigilants à
ce chapitre-là, M. le Président.
Le projet de loi n° 92, de l'avis de ceux
qui le réclament — je
parle ici de la Régie de l'assurance maladie elle-même — se veut un projet de loi dissuasif. On a posé
la question : À partir du moment où on a des nouveaux pouvoirs, à partir du moment où on a le constat
que très peu de surveillances sont faites, très peu de résultats — évidemment, ça va de soi — est-ce
qu'on va aller chercher de l'argent supplémentaire? La RAMQ ne s'engage pas sur
cette voie. Elle dit : Ce sera
d'abord et avant tout dissuasif. Bien, j'en suis également, sauf que je vous
dirai que j'espère également qu'il y aura une portée à ça. Pas de
découvrir des fraudeurs en substance, parce qu'ils sont probablement et
assurément très peu nombreux, mais qu'on
puisse aussi se servir de ces outils-là pour récupérer de l'argent, de l'argent
qui, fondamentalement, appartient également au public, aux Québécois et
aux Québécoises.
On le dit
souvent, hein, une surveillance accrue incite à la prudence. Et là je prends
quelques petits instants pour rassurer
certaines personnes, dont des professionnels de la santé, qui remettent en question
le projet de loi n° 92 en disant : Ça risque de laisser une
mauvaise perception chez le patient. Si on a plus de pouvoirs, ça va donner
l'impression qu'il y a plus de fraudeurs.
Alors, s'il y a plus de fraudeurs, ça veut dire qu'il y a bien des médecins qui
le sont peut-être et davantage parce
que je vous disais qu'on parle de professionnels de la santé dans son sens
large. Je ne vois pas les choses de la même façon.
Vous
savez, lorsque je conduis sur la route et qu'il y a des limitations de vitesse — et Dieu sait qu'on a augmenté les pouvoirs et les amendes à ce chapitre-là — je n'imagine pas que tous ceux qui
m'entourent soient des contrevenants en
puissance, sauf que le fait d'avoir un code m'oblige aussi à le respecter. Et,
en ce sens-là, j'imagine mal que la perception du public à l'endroit des médecins puisse donner l'impression que
ceux-ci sortent du système au détriment du bien public. Je continue à penser qu'une faible majorité de
professionnels de la santé use mal des façons de faire. Alors, que ce projet-là
soit dissuasif, au contraire, j'ai
l'impression fondamentale que, pour le patient, pour le Québécois et la
Québécoise, pour le contribuable,
c'est un outil supplémentaire qui nous rassurera collectivement. Et tant mieux
qu'il en soit ainsi. Pourquoi aurait-on
à craindre un projet de loi donnant de nouveaux pouvoirs si nous ne sommes pas
impliqués directement dans la
malversation? Ça ne fait que rassurer les uns et les autres. Alors, j'imagine
que cette impression, avec le temps, diminuera.
M. le
Président, il est essentiel, à ce chapitre-ci, de donner de nouveaux pouvoirs à
la RAMQ parce qu'exigés, parce que
les chiffres parlent d'eux-mêmes, parce qu'on doit vérifier 55 millions de
demandes de paiement de médecin, parce
qu'on doit vérifier 200 millions de demandes de paiement de pharmacien. La
tâche, elle est énorme. Alors, c'est très court.
M. le
Président, je vous dirai tout simplement — et je veux rassurer le ministre : Nous
voterons donc en faveur du principe.
Je vous dis également et je le dis au ministre : Nous participerons de
manière active à l'étude détaillée du projet
de loi n° 92. Nous aurons des amendements à proposer, nous aurons des
inquiétudes que nous souhaiterons faire taire. Et j'ose espérer que le ministre également sera partie prenante
de cette discussion constructive pour faire en sorte qu'ensemble on puisse se donner des pouvoirs à
travers une organisation qui s'appelle la Régie d'assurance maladie du
Québec et qui fera en sorte qu'on gérera mieux, plus efficacement notre bien
collectif. Merci, M. le Président.
• (12 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Lévis, pour cette intervention. M. le député de Mercier, à vous la
parole.
M. Amir Khadir
M. Khadir : Merci, M. le Président. Il est très
difficile d'être contre la vertu, n'est-ce pas? C'est une règle générale
qui s'applique ici aussi puisque le
gouvernement agit avec ce projet de loi pour donner plus de pouvoirs, plus
d'autorité, plus de moyens à la RAMQ
pour empêcher une pratique illégale, honteuse, honteuse pour la profession
médicale, M. le Président, et je pèse
mes mots. Honteuse parce que des milliers de médecins ont en sainte horreur
d'apprendre que des collègues
facturent des dizaines de dollars parfois
pour des médicaments ou pour des fournitures qui ne leur coûtent que quelques
sous.
Des milliers
de médecins au Québec savent comme moi que la Loi sur l'assurance maladie est une loi qui doit obéir à un cadre général par entente avec le
gouvernement fédéral — que ce gouvernement libéral doit être le premier à respecter
puisqu'ils sont des fédéralistes — et qui interdit l'imposition des frais
accessoires, mais qu'on a tolérés depuis de
trop nombreuses années en raison de l'indolence et de l'insouciance, du
détachement, de l'insensibilité du premier ministre actuel, qui a été ministre de la Santé pendant de nombreuses
années, et à cause de l'insistance de l'actuel ministre de la Santé, alors qu'il était président de la
FMSQ, pour empêcher que le gouvernement ou la RAMQ agisse contre des
spécialistes ou des omnipraticiens qui ont été fautifs si longtemps.
Enfin, le
ministre reconnaît l'erreur. Enfin, le ministre a reconnu, reconnaît par ce
projet de loi que le gouvernement libéral,
pendant des années, a été en dessous de ses responsabilités, n'a pas protégé le
public. Pendant des années, on a permis
à des médecins qui ont comme vision de la médecine... comme une business, une
occasion d'affaires, une occasion de
faire des profits en profitant de la vulnérabilité de leurs patients, en leur
imposant des frais accessoires qui sont illégaux, une illégalité pour laquelle j'ai écrit dès
l'automne dernier, quelques semaines après le changement de gouvernement sur la
scène fédérale, à l'actuelle ministre fédérale pour lui demander d'agir et de
faire entendre raison au gouvernement québécois.
J'ose espérer qu'il y a quelque chose qui a été fait. On ne m'en a pas informé,
mais je vois qu'enfin le gouvernement libéral actuel, enfin, entend
raison.
Je dis «gouvernement
libéral au Québec», mais malheureusement, vous le savez, M. le Président... En
fait, bon, nombre de mes collègues libéraux sont attachés à la tradition
du Parti libéral du Québec, mais les politiques du parti actuelles, c'est des
politiques conservatrices qui le rapprochent plus du gouvernement Harper. Ce
qui fait que c'est lorsqu'il y a eu un
changement avec un véritable gouvernement libéral, avec lequel nous, on n'est
pas d'accord — je parle
au niveau fédéral — on est en désaccord sur tant de points, mais
au moins un gouvernement, au Canada, qui est attaché aux principes d'universalité et de gratuité des
services de santé publics, notamment sa ministre actuelle, qui a une longue
expérience — contrairement au dernier ministre de la
Santé qu'on a eu au Québec — de pratique de première ligne comme médecin généraliste d'abord, comme médecin de
coopération en Afrique, dans laquelle elle a payé de la sécurité de sa famille, consciente de l'importance d'un système
de santé public... J'ai écrit à cette ministre, et heureusement, aujourd'hui,
le gouvernement libéral se voit obligé,
devant le tollé général, devant le fait que le public québécois en a assez, en
a assez de payer deux fois, trois
fois pour les services de santé avec si peu d'accessibilité en raison de
l'incompétence, de l'incapacité du
gouvernement libéral qui a été au pouvoir au cours des 16 dernières
années — non,
attendez, 2003‑2007 — au cours
de 11 des 13 dernières années,
puisqu'il s'agit d'une incompétence, il faut le reconnaître... Ça fait
11 ans qu'ils ont été au pouvoir,
ça fait deux ans que ce ministre est au pouvoir, et c'est seulement aujourd'hui
qu'il se réveille avec son projet de loi que nous lui demandons. Nous
lui demandons d'agir pour que l'illégalité cesse.
Des centaines
de millions de dollars ont été facturés en trop à des patients à travers le
Québec et à des gens les plus
vulnérables. Et vous savez quoi? Cette histoire qui a surgi ce matin, de
François Marcotte, que je viens d'appeler il y a une heure, le patient atteint de sclérose en plaques qui est obligé
de faire du financement populaire pour payer pour ses bains, c'est une forme de frais accessoire, ça
aussi. Avoir trois, quatre bains par semaine, ça fait partie des services
essentiels que nous devons à nos
personnes aînées, à nos personnes malades dans les centres de soins de longue
durée. Et pourquoi on ne peut pas les donner? Ce n'est pas à cause des
préposés. Je lui ai parlé, à François Marcotte, il est complètement satisfait de ces préposés, qu'il trouve tout à
fait dévoués. Je lui ai demandé : Est-ce que c'est la responsabilité du
directeur de ton établissement? Il
dit : Non, je lui ai parlé, et il est — le directeur d'établissement — tout à fait à l'écoute, mais ils n'ont pas les moyens. Pourquoi? Et il tient
responsable le ministre actuel de la Santé et son premier ministre, chef du gouvernement, avec leur politique d'austérité qui fait en sorte que nous avons la situation
indigne pour les Québécois que ce gouvernement force les centres de santé à ne donner qu'un bain par semaine à nos
patients. Et tout ça est rendu possible à cause de l'incompétence, de l'insouciance, de l'indolence, de
l'incapacité de ce gouvernement libéral, qui a été au pouvoir pendant 11
ans, de régler ces problèmes-là.
Et le ministre
a prétendu ce matin, que, tout d'un coup, il a appris ça, puis que ça lui fait
de la peine, et qu'il va agir. Ça
fait des années qu'il est au courant des frais accessoires. Quand il est arrivé
au pouvoir, en avril 2014, il savait ce qui se passait en termes de
frais accessoires. Comment ça se fait que ça arrive deux ans plus tard?
Le mémoire
du Protecteur du citoyen, qui a été présenté, qu'on a entendu, nous
rappelle que l'intention qui est manifestée
actuellement par ce projet
de loi, auquel on va donner notre
accord... Comme je vous ai dit, nous ne pouvons pas être contre la
vertu. Ça fait des années qu'on demande ça. Ça fait des années que moi, je
demande qu'on agisse conformément à la volonté d'une majorité de médecins
pratiquants au Québec. Ils ont le souci de leurs patients, qu'on
agisse contre cette minorité cupide qui, plutôt que de voir la médecine comme
une vocation, comme une profession à vocation
sociale, voit dans la médecine une occasion d'affaires, comme une occasion
mercantile pour s'enrichir, quels que
soient les moyens utilisés. Des milliers de médecins au Québec,
l'Association médicale du Québec, le Collège des médecins du Québec, depuis des années, se désolent de la pratique
des frais accessoires, et le gouvernement n'a pas agi parce qu'ils sont insouciants,
ils ne réagissent que quand on ne peut plus nier l'évidence et parce qu'il y a un mécontentement populaire. Les gens en ont marre, et nous,
à Québec solidaire, on est du même avis.
Maintenant,
je rappelle au gouvernement que, s'il veut vraiment qu'on puisse
interdire les frais accessoires, il faut une modification législative qui abolit le pouvoir réglementaire prévu au
12e alinéa de l'article 22 de la Loi sur l'assurance maladie, qui
a permis, depuis si longtemps, aux divers ministres responsables du ministère
de la Santé de ne pas agir, d'admettre une exception qui a permis de soustraire
tant de médecins illégaux... d'agir longtemps.
Et on voit
les choix du gouvernement. Quand il s'agissait de quelques
étudiants qui commettaient l'illégalité, le gouvernement se dépêchait de
leur envoyer la police, l'antiémeute, les poivrer, leur envoyer des balles dans
les yeux et dans la face, demander
aux cours des injonctions, que les cours sévissent. Quand il s'agissait des
étudiants déjà qui sont en bas de l'échelle, le gouvernement n'avait aucun problème à réaliser qu'il avait un
devoir de faire respecter la loi, mais, quand il s'agit de médecins spécialistes hautement payés, qui font
partie des privilégiés de la société, ce n'est qu'au mois de mai 2016
qu'il se réveille.
Et ce n'est
même pas complet. Je vous le rappelle, le Protecteur du citoyen dit que,
si on veut vraiment être sûrs que la RAMQ agisse et que la RAMQ change de culture organisationnelle, c'est que la RAMQ doit être assurée qu'il n'y a pas un ministre qui, par pouvoir réglementaire, peut venir
contredire ou agir contrairement à la volonté exprimée par la RAMQ de sévir
contre les médecins fautifs qui facturent des frais accessoires illégaux.
Donc, il faut
abolir le pouvoir réglementaire prévu au 12e alinéa de l'article
22 de la Loi sur l'assurance maladie, et nous proposons au ministre de
déposer l'amendement suivant, nous allons lui déposer l'amendement
suivant :
Que le 12e alinéa de l'article 22 de la Loi sur
l'assurance maladie, lequel prévoit que, malgré les interdictions énoncées aux neuvième et 11e alinéas, c'est-à-dire les interdictions sur les frais accessoires... Le gouvernement avait quand même le
loisir, par règlement, de prescrire les cas et les conditions dans lesquels un
paiement est autorisé.
• (12 h 30) •
Alors, moi,
je dis au ministre que, s'il est vrai que son projet de loi, vraiment, cherche, comme prétendu devant les médias, à mettre fin à une pratique illégale,
la facturation de frais accessoires, la seule manière de le vérifier, c'est
qu'il abandonne, il abandonne, dans
la loi actuelle de l'assurance maladie, une disposition cachée qui lui permet,
par règlement, de faire fi de ce qu'il annonce publiquement et d'autoriser
la facturation de certains frais accessoires.
Mais la
réalité, c'est qu'au-delà de tout ça, c'est le tableau d'ensemble,
c'est la situation déplorable dont nous avons eu un exemple ce matin même en apprenant le cas de
François Marcotte. Des François Marcotte qui ne peuvent pas avoir trois, quatre bains par semaine, il y en a
des milliers, M. le Président, dans les établissements de santé du Québec,
des milliers. La raison est
l'incurie, l'incompétence de ce gouvernement. C'est la seule explication que je vois, à moins
qu'on me propose une explication
alternative. L'autre explication, je n'ose pas le croire, ça serait un geste
délibéré de la part du gouvernement pour rendre le système de santé et le système des services sociaux tellement inefficaces, tellement remplis de problèmes récurrents, comme celui qu'on a vu ce matin,
pour que les gens s'en lassent puis acceptent la privatisation en douce,
de guerre lasse, incapables de changer les choses, comme François Marcotte a
été incapable, malgré un an d'interventions
et de demandes auprès des administrateurs...
qui ont transmis sa demande au ministère. Et ce ministre, qui me fait face actuellement, est le ministre de la
Santé qui, dans l'histoire contemporaine du Québec, s'est donné le plus
de pouvoirs. Il est en fait directement responsable de toute la situation dans
le réseau de la santé. C'est lui, le boss.
Donc, les
mécanismes de reddition de comptes et de contrôle de son système qu'il a mis en
place sont défaillants, à moins qu'il
ait été au courant et qu'il n'a pas agi. Dans les deux cas, il est fautif. Dans
les deux cas, il est responsable de ce qui arrive à François Marcotte et
aux milliers de François Marcotte qui n'ont pas leurs bains.
Mais
l'autre possibilité, si ce n'est pas l'incompétence, l'incurie de ce gouvernement et du Parti libéral, donc c'est une volonté délibérée. Ils sont très compétents puis ils savent ce
qu'ils font. Ils veulent préparer le terrain à la privatisation. On fait que des milliers de gens acceptent, de
guerre lasse, comme François Marcotte, de payer de leurs poches. Pourquoi?
Bien, c'est le
principe utilisateur-payeur si cher au dogme néolibéral pratiqué par certains
des ministres de ce gouvernement,
qui permet à des millionnaires et à des
membres du 1 % que nous
sommes — je le
suis, le ministre de la Santé actuel l'est, le premier ministre l'est
également — qui
nous permet, nous, au 1 %, de payer moins d'impôt. Parce que, si on veut appliquer les règles d'universalité, de gratuité
qui est dans la Loi sur les services de santé, il faut que le gouvernement
soit cesse d'accorder autant de privilèges
aux banques, aux pétrolières, aux minières, autant de crédits d'impôt aux plus
riches d'entre nous, ou à tout le moins
augmente la part d'imposition des grandes entreprises et des contribuables les
plus fortunés, que sont le premier ministre du Québec, le ministre de la
Santé et moi-même.
Qu'a-t-il
à dire, le ministre? Qu'ont à dire les députés libéraux en face de nous devant
le cas des François Marcotte qu'on oblige de payer pour leurs bains? Ça, c'est
des frais accessoires également. Qu'ont-ils à dire? Qu'ont-ils à dire? Parce que
le projet de loi n° 92 n'a aucun sens, sinon de faire diversion sur la
réalité du système de santé. Si le gouvernement est vraiment préoccupé par le fait que des citoyens
du Québec, des utilisateurs du réseau de la santé paient des frais accessoires,
bien, il y en a aussi dans les CHSLD. Il faut agir avec cohérence.
Ont-ils
le courage d'admettre... De deux choses l'une : soit que le gouvernement,
le Parti libéral qui était en place le
plus clair des 13 dernières années a été incompétent, incompétent à
appliquer la loi, puis se réveille 14 ans plus tard, comme bien d'autres dossiers, d'ailleurs... La
plupart des journalistes se sont amusés à le souligner à quel point le premier
ministre actuel ou le gouvernement actuel est insensible à la réalité des gens,
à la réalité de ses ministères, ne prend pas les responsabilités et ne
se réveille que lorsqu'il y a une crise.
On en est là, des
centaines de millions de dollars qui sont payés par les contribuables, par les
citoyens, par les usagers du réseau de la
santé en frais accessoires de toutes sortes, et ce n'est pas uniquement dans les frais accessoires qu'on paie aux médecins : des prothèses, des
orthèses, des médicaments qu'on paie trop cher, en fait les frais qui
accompagnent un régime d'assurance médicaments qui est déficient, qui fait porter une partie des
coûts sur les patients, des frais de bain comme on vient de voir.
Donc,
le problème, c'est la désassurance en douce d'un système de santé que les Québécois
veulent avoir universel et gratuit,
et nous, on pense de même, on pense comme tous les Québécois,
on pense comme une majorité de Canadiens, ce Canada auquel tient tant le Parti
libéral du Québec. Une majorité de
Canadiens, malgré toutes les tentatives des privatiseurs du système de la
santé, toute la propagande des néolibéraux au pouvoir, tiennent mordicus au caractère universel, gratuit, accessible de leur système de santé. Comment ça se fait que le gouvernement
libéral se réveille 13 ans plus
tard?
La
préservation de notre régime public de santé ne peut reposer sur les activités
d'un seul organisme, c'est-à-dire la RAMQ, à qui on confie la tâche de surveiller
les médecins. Ça ne peut pas être ça. Il faut une volonté du gouvernement, il faut une volonté de son ministre, de son premier
ministre. Et il faut préserver le
caractère public. Préserver le caractère public, c'est un tout cohérent. Ça ne peut pas être des centaines de millions
de dollars qu'on enlève aux CLSC du Québec, qu'on enlève au réseau public puis qu'on
donne à des cliniques privées, des GMF ou des supercliniques privées puis prétendre par
ailleurs : Ah! on protège le système de santé public, il y a le projet
de loi n° 92, on va faire la chasse à quelques sorcières qui
facturent des frais accessoires illégaux.
Voici la
recommandation, pour finir, M. le Président, du Protecteur du citoyen. J'espère
qu'au moins le gouvernement est capable
d'entendre le Protecteur du citoyen, qu'il ne sera pas encore indolent comme
trop souvent ce premier ministre nous
a habitués, qu'il ne sera pas arrogant en utilisant de diminuer ou de
discréditer son interlocuteur quand il s'agit de quelqu'un qui contrarie
le ministre actuel. Donc, c'est le Protecteur du citoyen, il mérite tout à fait
l'écoute et, je dirais, l'obéissance du
gouvernement. Il dit que le 12e alinéa de l'article 22 de la Loi sur
l'assurance maladie, lequel donne des
pouvoirs au ministre de dispenser... de prescrire des cas et des conditions
dans lesquels des paiements pourraient
être autorisés, donc d'enlever ça, hein! Il dit : Si vous voulez qu'on
vous croie dans votre volonté d'empêcher les frais accessoires,
commencez par abroger l'article qui donne au ministre le droit de prévoir des
exceptions.
Deuxièmement :
«Que l'article 22.0.1 de la Loi sur l'assurance maladie, tel que proposé
par l'article 12 du projet de
loi n° 92, soit modifié pour y introduire l'obligation pour la régie de
rembourser la personne assurée sans qu'elle ait à formuler une demande.»
«Que
la régie se fasse un devoir de communiquer aux ordres professionnels concernés
[que] les renseignements obtenus dans
le cadre de l'application de la Loi sur l'assurance maladie, chaque fois
qu'elle est d'avis qu'un professionnel a
contrevenu à cette loi.» Il faut que les ordres soient au courant et que les
ordres automatiquement sévissent, puissent sévir. Il y a des
dispositions dans les règlements des ordres qui peuvent permettre aux ordres de
sévir.
«De
modifier le projet de loi n° 92 afin d'y inclure une protection
législative contre les représailles, qui pourrait se lire ainsi : "Nul ne peut exercer ou tenter
d'exercer des représailles, de quelque nature que ce soit, à l'égard d'une
personne qui formule ou entend
formuler une demande de remboursement, ou qui dénonce ou entend dénoncer un
comportement illégal [de la part d'un médecin fautif.]"»
Cinquièmement :
«Que le ministre de la Santé et des Services sociaux confie à la régie le
mandat d'élaborer, [d']administrer et [d']appliquer un programme permanent
[d']évaluation des frais administratifs des cabinets...»
Sixièmement :
Que le règlement prévu à l'article 22.0.0.2 de la loi, lequel...
• (12 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : M. le député de Mercier, je dois
vous interrompre, le 20 minutes qui vous était dispensé, il est
écoulé. Alors, je vous remercie pour votre intervention.
Y
a-t-il d'autres interventions sur le principe? Un droit de réplique, M. le
ministre de la Santé et des Services sociaux?
M. Gaétan Barrette (réplique)
M. Barrette : Oui. Merci, M. le
Président. Je serai bref, je ne prendrai que quelques minutes, peut-être, M. le
Président, pour remettre tout le monde dans
le fuseau horaire, le fuseau horaire de la loi n° 92, parce que dans la
dernière heure et certainement dans la dernière
demi-heure se sont prononcés un certain nombre de propos qui s'éloignaient largement,
grandement du projet de loi comme tel.
Je
vais quand même, M. le Président, pour conclure
et... aider les gens qui suivent nos travaux à avoir en tête un résumé de la situation, hein? Et je vais
commencer par rappeler les propos précis que vient d'évoquer le député de Mercier quand
il a parlé... les fois où il a parlé du projet de loi n° 92. Il
nous a dit, M. le Président, qu'il ne
pouvait pas être contre la vertu et
qu'il allait appuyer le projet de loi. Je remercie le député de Mercier de
qualifier le projet de loi de vertueux. Je le remercie parce qu'il vient, en le prononçant comme étant vertueux,
d'affirmer que nous avons un excellent projet de loi. D'ailleurs, il l'appuie. Et tout le discours qu'il vient de
tenir est un discours qui dit quoi? Il dit : Bien, c'est ça, le projet de
loi qu'il fallait déposer, il aurait pu être déposé avant. Bien, bravo pour le
Parti libéral qui est au pouvoir d'avoir osé, enfin, déposer ce projet de loi. Je remercie le député de Mercier
de nous appuyer comme ça. Et, quand il parle du projet de loi
n° 92, il parle de vertu, merci beaucoup.
Le
député de Lévis, notre collègue, M. le Président, a fait toutes sortes
d'évocations, j'irais même jusqu'à dire, d'insinuations, ça fait partie du jeu parlementaire, mais qu'est-ce
qu'il a dit, M. le Président? Il a dit qu'on allait loin, qu'on allait dans un nouveau territoire. Par exemple, je
le cite, M. le Président, il a fait référence au fait que nous avions, par
exemple, levé le secret professionnel, j'en
ai parlé moi-même dans mon allocution, M. le Président, des choses qui
n'étaient même pas demandées, même
pas demandées, mais il fallait le faire. Par contre, il m'a surpris, comme
toujours, parce que la CAQ, M. le
Président, est un nouveau parti, avant il était le parti du balayage et de la
diminution... du ménage, pardon, et
de la diminution de la bureaucratie, et le député de la CAQ s'est évertué à
nous convaincre d'augmenter la bureaucratie. C'est intéressant, parce qu'à un moment donné, les gens de la CAQ, il va
falloir qu'ils se réveillent. J'ai entendu un membre notoire de la CAQ, hier, demander à d'autres
parlementaires de se réveiller. Moi, j'invite la population qui appuie la CAQ
de se réveiller, parce que le discours de la CAQ est un discours
d'accroissement de la bureaucratie, ce qui est antinomique à son
fondement.
J'ai
entendu la députée de Taillon appuyer le projet de loi, elle l'a appuyé. Elle
était... elle n'a pas... Elle nous a dit qu'elle trouvait désagréable qu'on invoque le fait ou qu'on évoque la
réalité que, dans son projet de loi, il n'y avait pas les provisions que nous avons mises dans le nôtre.
La réalité, M. le Président, elle est très, très simple : le projet de loi
n° 92 ne vient pas des
oppositions. Il a été construit par notre gouvernement face à une réalité à
laquelle nous devions nous adresser, ne
serait-ce que par des commentaires d'observateurs indépendants, que sont le
Vérificateur général, certains commentateurs et la Protectrice du
citoyen, mais aussi certains commentateurs du public. La réalité, M. le
Président, c'est que les trois partis
d'opposition appuient le projet de loi, sont probablement malheureux de ne pas
l'avoir déposé eux-mêmes. La réalité
est aussi claire : le Parti québécois au pouvoir n'a pas déposé de projet
de loi. La députée de Taillon, qui est la seule à être intervenue, l'a fait partiellement, en omettant de s'adresser aux
secteurs non médicaux couverts par la RAMQ. On peut y voir là un biais
politique, et je pense que tout le monde le voit.
Alors, la réalité, M.
le Président, elle est très simple, c'est un excellent projet de loi, qui est
appuyé par les trois partis, et que tous,
tous les partis, à leur manière, ont mentionné d'une façon claire et précise,
quoique noyée dans d'autres propos,
la grande valeur des éléments qui constituent le projet de loi. Bien, on leur
dit merci de nous appuyer, parce que
je pense que, clairement, nous avons fait la bonne chose et nous avons répondu
aux aspirations fondamentales de la population du Québec, qui est
d'avoir la confiance que le gouvernement gère correctement les deniers qui
proviennent de leurs poches, et c'est exactement ce que l'on fait. M. le
Président, je n'ai rien de plus à ajouter.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci. Merci à vous, M. le
ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mise aux voix
Donc,
le principe du projet de loi n° 92, Loi visant à accroître les pouvoirs de
la Régie de l'assurance maladie du Québec et modifiant diverses
dispositions législatives est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Pour la suite des choses,
Mme la leader désignée en Chambre par le gouvernement.
Renvoi à la Commission de la santé et des services sociaux
Mme
Vallée : Alors, M. le Président, conformément à
l'article 243 du règlement, je fais motion afin que le projet de
loi soit déféré à la Commission de la santé et des services sociaux pour étude
détaillée.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Merci.
Mise aux voix
Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Pour la suite des choses,
Mme la leader désignée en Chambre par le gouvernement.
Ajournement
Mme Vallée :
Alors, M. le Président, je fais motion pour ajourner nos travaux au mardi
31 mai 2016, à 13 h 40.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Adopté.
En conséquence, nous ajournons nos travaux au
mardi 31 mai 2016, à 13 h 40. Merci. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 12 h 46)