(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, veuillez prendre place. Je vous souhaite un bon
jeudi.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Et
nous allons procéder à la rubrique Déclarations
de députés. Et je suis prêt à entendre la première déclaration, et c'est Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve
qui s'en vient. Oui, non, mais c'est parce que, la première n'étant pas
là, vous êtes devenue la première. Alors, Mme la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve... J'aurais dû regarder, par exemple. Alors, on vous laisse le temps, et c'est vous qui avez la
première déclaration ce matin. Alors, à vous la parole.
Mme Poirier :
Avec bonheur, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : C'est ce que je souhaite.
Rendre
hommage à M. Marc Salmon,
policier communautaire
Mme
Carole Poirier
Mme
Poirier : Hochelaga-Maisonneuve salue aujourd'hui un homme qui
s'est investi avec énergie, empathie et
humilité dans la vie communautaire et citoyenne du quartier. Entré au Service
de police de la ville de Montréal en 1986, Marc Salmon est devenu le
premier policier communautaire d'Hochelaga-Maisonneuve en décembre 1997.
Près des gens, sensible et à l'écoute, toujours
accessible et volontaire, Marc Salmon est devenu un acteur incontournable du
quartier, connu et apprécié, en qui tous avaient confiance. Il a transformé la
relation entre Hochelaga-Maisonneuve et la police du quartier. Ceux qui ont
travaillé avec lui, ceux et celles qu'il a aidés n'oublieront jamais son
humanité. Durant toutes ces années, il a vécu les joies et les peines
des gens du quartier en les aidant, toujours généreux et simple.
Marc
Salmon, alors que tu tireras, le 1er juin prochain, un trait sur tes 30 ans de
carrière, Hochelaga-Maisonneuve te salue et te dit merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Moi de même, je vous dis merci, Mme la députée,
pour votre déclaration. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Chauveau. M. le député de Lévis, ce ne
sera pas long. Mme la députée de Chauveau, à vous la parole.
Féliciter
Les Chevaliers de Colomb du conseil de
Montcalm, n° 5529, lauréats du Prix international
des activités communautaires
Mme
Véronyque Tremblay
Mme Tremblay : Merci beaucoup, M. le Président. Permettez-moi de souligner le
dévouement exemplaire des membres des Chevaliers de Colomb du conseil Montcalm
5529 de Loretteville dans le beau comté de Chauveau. En décembre dernier, ils ont reçu le prestigieux prix du programme
de service international des activités communautaires,
cinquième prix pour le projet Le Marché aux puces ressuscité de ses cendres. Il
faut se rappeler que le feu avait complètement
détruit l'entrepôt qui contenait tous les meubles, livres et vêtements qui
devaient être vendus le lendemain pour
le traditionnel marché aux puces. Le courage des Chevaliers de Colomb, des
nombreux bénévoles de divers organismes et la générosité de la population
qui ont fait divers dons ont fait en sorte d'amasser un montant record de
ventes de 104 000 $. Au total, c'est donc plus de
150 bénévoles qui se sont relayés pour réaliser ce petit miracle et
démontrer toute la force de la solidarité.
J'exprime donc toute
ma fierté envers les membres de cette formidable organisation bénévole pour
leur immense travail auprès de la communauté. J'invite également la population...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci beaucoup, Mme la députée de Chauveau. On
essaie de viser à ce que ça rentre dans une minute, alors, merci.
Maintenant, c'est à M. le député de Lévis de faire sa déclaration de ce matin.
M. le député de Lévis, à vous la parole.
Souligner
le 70e anniversaire du Club Lions de Lévis inc.
M.
François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le
Président. Nous servons, voilà la devise des membres des clubs Lions à
travers le monde. Depuis la fondation
du premier club Lions en 1917 aux États-Unis, 46 000 autres clubs ont vu
le jour dans plus de 200 pays. Il s'agit de la plus importante organisation
philanthropique à travers le monde, avec près d'un demi-million... ou d'un million et demi, plutôt, de membres
actifs, énorme. C'est important, M. le Président, de connaître ces chiffres
pour saisir l'ampleur de la tâche accomplie.
Aujourd'hui,
je veux saluer et remercier les membres du Club Lions de Lévis, dont plusieurs
représentants sont parmi nous dans
les tribunes. Bravo à vous! Bravo à vous qui célébrez cette année le
70e anniversaire de votre organisation!
Tout a commencé par la distribution de verres de
lait dans les écoles, puis les paniers de Noël pour les gens vulnérables, et bien sûr l'aide aux malades,
notamment à ceux qui ont des problèmes de santé oculaire. Leurs défis et leur
mission aujourd'hui : continuer à
s'investir activement pour le bien-être de la collectivité. Une mission
louable, une histoire prestigieuse. Bravo pour votre implication et
longue vie à vous!
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, et la présidence vous salue, vous êtes bienvenus à l'Assemblée
nationale.
Toujours dans
la poursuite des déclarations de députés, je cède maintenant la parole à M. le
député de Vimont pour sa déclaration de ce matin. M. le député de
Vimont, à vous.
Féliciter l'équipe du
Programme de formation axée sur l'emploi
de l'école Horizon-Jeunesse, finaliste de la bourse Forces Avenir
M. Jean Rousselle
M. Rousselle : Je suis très
fier, M. le Président, de souligner, en cette Chambre aujourd'hui, la réussite
de Mme Maryse Riopel et de l'équipe du
Programme de formation axée sur l'emploi, appelé PFAE, de l'école
Horizon-Jeunesse. Leur activité sur
la sensibilisation, journée portes ouvertes sur le PFAE, est en nomination dans
le cadre du programme Forces Avenir.
Les élèves dysphasiques qui participent au PFAE
ont souvent de la difficulté à faire reconnaître leurs talents et leurs
succès. C'est pourquoi qu'il y a
trois ans des élèves de l'école Horizon-Jeunesse ont choisi de prendre les
choses en main, ils ont initié le
programme pour lequel ils sont récompensés cette année. Des portes ouvertes,
c'est le moment pour découvrir des jeunes qui ont beaucoup
à offrir. D'ailleurs, depuis quatre mois, j'accueille en stage l'une
de leurs élèves, Lamia, atteinte de dysphasie. Elle apporte beaucoup à
mon équipe.
Je vous lance
le défi, amis, collègues, de faire comme moi et d'accueillir en stage un de nos
enfants faisant partie de ce groupe
souvent mis de côté et oublié. Vous verrez à quel point que l'expérience est
enrichissante. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
On vous remercie, M. le député de Vimont, pour votre déclaration. Merci. Je cède
maintenant la parole à Mme la
députée de Taillon
pour sa déclaration de ce matin. Mme la députée de Taillon,
à vous.
Souligner la Semaine nationale
des hygiénistes dentaires
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, merci. À l'occasion de la Semaine nationale des hygiénistes
dentaires, je salue la présence parmi
nous d'une représentante inspirante de la profession, Mme France Lavoie,
hygiéniste dentaire depuis 35 ans, clinicienne, enseignante, chercheure
et entrepreneure. Je tiens à souligner, en cette semaine, le travail
remarquable de ces 6 220 expertes en
prévention buccodentaire. Ces professionnels, dont 98 % sont des femmes,
aspirent à plus d'autonomie. Au Québec, ils et elles ont été les
premiers à obtenir un ordre professionnel en 1975.
Actuellement,
le Québec accuse le plus grand retard en santé buccodentaire par rapport à la
population canadienne. Ailleurs, des
hygiénistes dentaires qui ont une formation collégiale identique aux
hygiénistes québécoises se sont vu accorder un cadre légal pour
l'exercice optimal de leurs compétences, notamment envers les plus vulnérables
de la société.
En cette
semaine nationale de l'hygiéniste dentaire, appuyons l'exercice autonome des
hygiénistes au service d'une population
québécoise qui en a grand besoin, comme dans les centres d'hébergement, en
soins à domicile, dans les milieux...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci beaucoup. D'ailleurs, on vous souhaite la bienvenue, madame. On vous
souhaite la bienvenue à l'Assemblée nationale, madame.
Je cède maintenant la parole à M. le député de
Pontiac pour sa déclaration de ce matin.
Féliciter MM. Marcel Vachon et
Marc Rousson, nommés
citoyens de l'année par le Club Citivan d'Aylmer
M. André Fortin
M. Fortin (Pontiac) : Merci, M. le
Président. Every year, at the invitation of the Aylmer Civitan
Club, over 200 gather to thank one of
Aylmer's most civic minded residents, to hand out the Citizen of the Year Award
to someone who day in and day out works for the common good in our
community.
Cette année, deux candidatures s'imposaient, et
donc, pour la toute première fois, deux citoyens ont été honorés, il s'agit de M. Marcel Vachon et de M. Marc Rousson.
Ils sont les hommes de toutes les causes. M. Vachon est vice-président
du Centre d'action
bénévole Accès. Il est impliqué au sein du Centre alimentaire d'Aylmer, de
Relais pour la vie, d'Héma-Québec et
de plusieurs autres causes. M. Rousson, lui, passe ses journées, entre autres,
auprès de la Saint-Vincent-de-Paul, des Chevaliers de Colomb, du Mont
Saint-Jude, de R-Cube et du hockey mineur.
M.
le Président, ces deux citoyens ont
marqué la vie communautaire d'Aylmer au cours des 35 dernières années.
Nous leur disons aujourd'hui merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous
remercie. Je vous remercie, M. le député, de votre déclaration. Et, pour
la prochaine déclaration, je cède maintenant la parole à Mme la députée de Bourassa-Sauvé, pour sa déclaration de ce matin. À vous la parole, Mme la
députée.
Souligner
le succès de la Journée de
l'emploi de Montréal-Nord
Mme
Rita Lc de Santis
Mme de Santis : Merci,
M. le Président. Le 16 mars
dernier a eu lieu la sixième édition de la journée d'emploi organisée par le Carrefour jeunesse-emploi Bourassa-Sauvé sous la direction de Mme Bouchra Klaoua. Près de
1 500 jeunes de Montréal-Nord
ont eu l'opportunité de rencontrer une trentaine d'employeurs, ce qui
représente un record de participation. Toujours dans leur volonté de
faciliter l'accès aux services offerts par l'organisme et pour aider les jeunes
dans leur recherche d'emploi, M. François Latour, conseiller en
orientation du CJE, a présenté la nouvelle application mobile, nommée CJE M-N, qui permet de recevoir une
panoplie d'offres d'emploi mises à jour quotidiennement, une façon efficace
de rejoindre le public cible.
Mes
félicitations et merci au Carrefour
jeunesse-emploi Bourassa-Sauvé ainsi qu'aux partenaires pour cette très belle réalisation qui
favorise l'intégration socioéconomique des jeunes de mon comté. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : On vous remercie, Mme la députée, pour votre
déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le
député, à vous la parole.
Rendre
hommage au Dr Réal Lacombe, fondateur du
Réseau québécois de villes et villages en santé
M.
Luc Blanchette
M. Blanchette : M. le
Président, chers collègues,
je voulais aujourd'hui rendre hommage à un homme qui nous a
quittés la semaine dernière, le Dr Réal Lacombe.
Un
homme de raison, de conviction et de coeur, Réal Lacombe était de mon comté,
mais il a certainement influencé le développement de la santé de notre région et de notre nation.
Réal Lacombe était le père fondateur du Réseau québécois de villes et
villages en santé, qui regroupe aujourd'hui 225 municipalités au Québec,
soit 85 % de la population, une démarche aussi reconnue par l'Organisation
mondiale de la santé.
Réal venait tout
juste de prendre une retraite bien méritée comme directeur de la santé publique
de l'Abitibi-Témiscamingue, un poste où il a fait une contribution
remarquée. En 2007, il a été sacré chevalier de l'Ordre national du Québec pour sa contribution à l'approche clinique de la
maladie et de l'amélioration de la santé des communautés. Réal Lacombe savait influencer les personnes sur
le terrain comme les plus hautes instances, dont l'Institut national de la santé publique. C'est tout le Québec qui a perdu un leader. Mes plus sincères
condoléances à toute sa famille et à ses amis.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, de votre déclaration. Et vous me permettrez, je suis convaincu
que le député va être d'accord... Étant un ami personnel, étant quelqu'un
que je connais très intimement, c'est clair que je me joins à 100 % à
l'hommage que vous venez de lui rendre. Il le mérite bien, peu importe
l'endroit où il est.
Je cède maintenant la parole à M. le député de
Rousseau pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député de Rousseau, à
vous la parole.
Souligner
le 35e anniversaire du Centre
communautaire bénévole Matawinie
M.
Nicolas Marceau
M. Marceau :
Merci, M. le Président. Alors, je tiens à rendre hommage au Centre communautaire
bénévole Matawinie, qui a célébré son 35e
anniversaire en février dernier. Le regroupement a pris forme à la suite
d'initiatives de bénévoles provenant de groupes d'entraide locaux afin
de subvenir aux besoins du milieu.
En
promouvant l'action bénévole, le CCBM a toujours eu à coeur l'amélioration des
conditions de vie des aînés et des personnes démunies. Une dizaine
d'employés et une centaine de bénévoles offrent des services de maintien à
domicile, d'animation et de formation sur tout le territoire de la MRC
Matawinie. Dans une année, il faut compter 40 000 appels reçus et
6 000 transports effectués. L'impact du CCBM est majeur.
Je profite de l'occasion pour
féliciter le président du conseil d'administration, M. Lucien Barré, et le
directeur général, M. Robert
Beauparlant, pour leur dévouement au bien-être de la collectivité. Le Centre
communautaire bénévole Matawinie, c'est 35 ans d'implication pour la
communauté. Félicitations! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le député de
Rousseau, de votre déclaration. Et cette dernière déclaration met fin à
la rubrique Déclarations de députés.
Les travaux sont
suspendus pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 52)
(Reprise à 10 h 1)
Le Président :
Mesdames et messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir. Là, c'est vrai.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
Rapport annuel du Comité
Entraide
M.
Blais : M. le Président, il me fait plaisir de déposer le rapport annuel de gestion du
Comité Entraide 2014-2015,
incluant les états financiers vérifiés.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
Réponse à une question
inscrite au feuilleton
M.
Fournier : Merci. M. le Président, je dépose la réponse à la question inscrite au feuilleton le 24 mars 2016
par la députée de Saint-Hyacinthe.
Le Président :
Ce rapport est déposé.
Dépôt de rapports de
commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commission, M. le
président de la Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles et député de Labelle.
Consultations particulières
sur le livre vert intitulé Orientations
du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles
en matière d'acceptabilité sociale
M. Pagé :
Merci, M. le Président. Alors, je dépose ce matin le rapport de la Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles
qui, les 15, 16, 22, 23 et 24 mars, également le 5 avril
2016, a tenu des auditions publiques
dans le cadre des consultations
particulières sur le livre vert
intitulé Orientations du ministre
de l'Énergie et des Ressources naturelles en matière
d'acceptabilité sociale.
Le
Président : Alors, ce rapport est déposé. Mme la présidente de
la Commission de la culture et de l'éducation et députée de Jeanne-Mance—Viger.
Consultations particulières
sur le projet de loi n° 86
Mme
Rotiroti : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de
la Commission de la culture et de l'éducation qui, le 16 et
25 février, et les 8, 9, 10, 15, 16, 17, 22, 23 et 24 mars, ainsi que
le 5 et le 6 avril 2016, a tenu des auditions publiques dans le cadre des consultations particulières
sur le projet de loi n° 86, Loi
modifiant l'organisation et la gouvernance des commissions scolaires en vue de rapprocher l'école des lieux de décision
et d'assurer la présence des parents au sein de l'instance décisionnelle
de la commission scolaire.
Le Président :
Ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique des pétitions, M. le député de
Sanguinet.
Continuer les procédures intentées contre Air Canada devant
la
Cour suprême dans le dossier de la fermeture d'Aveos et tenir
une commission parlementaire relativement à ce dossier
M.
Therrien : Merci,
M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 860 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que plusieurs milliers de travailleurs ont été
touchés par la fermeture d'Aveos en 2012 — licenciés, retraités, relocalisés,
démissionnaires, réaffectés, etc.;
«Considérant
que la Cour supérieure et la Cour
d'appel du Québec ont jugé qu'Air Canada a contrevenu à la Loi sur la participation publique au capital d'Air
Canada en ne maintenant pas ses actifs de révision et qu'une demande d'appel
à la Cour suprême du Canada a été intentée par Air Canada;
«Considérant que le gouvernement du Québec a
négocié une entente avec Air Canada et a suspendu le litige devant la Cour
suprême, le tout sans aviser les anciens travailleurs des centres de révision
d'Air Canada;
«Considérant que la population du Québec demande
au gouvernement de changer sa position;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au gouvernement du
Québec :
«[1.] de continuer les procédures intentées
devant la Cour suprême du Canada dans ce dossier;
«[2.]
de communiquer avec le ministre des Transports du Canada afin de lui demander
de ne pas abroger, ni modifier, l'article 6.(1)d de la Loi sur la
participation publique au capital d'Air Canada;
«[Finalement,]
de tenir une commission parlementaire relativement à la fermeture d'Aveos en
mars 2012 et aux conséquences pour les travailleurs touchés par cette
fermeture.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : L'extrait de
cette pétition est déposé.
Il n'y a pas
de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une question de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes donc rendus à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole à M. le chef de
l'opposition officielle.
Financement du Parti libéral
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, il y a quelques minutes, le
député de Louis-Hébert a finalement cédé à la pression populaire et pris la seule décision qui s'imposait depuis
une semaine, il a démissionné. Ce n'est malheureusement pas le sens des responsabilités du premier
ministre qui a mené à cette décision, ni ses principes, ni son sens de
l'éthique, c'est le député de Louis-Hébert lui-même qui en est arrivé à
cette conclusion.
Et la cerise sur
le sundae, M. le Président, c'est que nous avons appris hier que l'objectif de
financement du député de Louis-Hébert
n'était pas de 100 000 $, mais de 150 000 $. Et, puisqu'il
est très efficace en matière de financement, il a largement dépassé son
objectif.
Pas plus tard
que vendredi, nous avons appris qu'il avait déclaré qu'il ne l'avait pas
atteint, son objectif de 100 000 $.
Alors, M. le Président, la population se demande sérieusement qui elle doit
croire. Allons-nous continuer à assister
à un striptease permanent où les révélations et les accusations se succèdent,
qui paralysent le gouvernement, alors que
la population souhaite des mesures énergiques en matière de développement
économique, de création d'emplois, en matière d'investissements en santé,
en matière d'accessibilité aux soins?
Ma question
est simple : Quand le premier ministre prendra-t-il ses responsabilités et
expliquer aux Québécois et aux
Québécoises le financement de son parti? Il doit faire en sorte que cesse la
paralysie dans laquelle il a plongé le Québec.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, M. le Président, je voudrais d'abord dire quelques mots au sujet de mon collègue
le député de Louis-Hébert. Il y a plusieurs décennies, il a traversé l'océan avec deux
petites valises pour venir s'installer chez nous. Il a réussi, il a fait une carrière
professionnelle réussie. Il est entré en politique, il a servi le Québec.
Il a été frappé par un cancer, il a
réussi. Actuellement, il se défend avec honneur et courage, et on
verra, d'ailleurs comme le chef de l'opposition lui-même a dit, ce que les autorités impartiales
vont conclure.
Maintenant, en ce jour où nous sommes,
deux ans après notre élection comme gouvernement au Québec, M. le Président, je pense, c'est important de dire à la
population que nous avions présenté un programme de redressement et de relance, le redressement est fait. Vous aussi,
vous vouliez l'équilibre budgétaire, mais vous vous êtes bien gardés de le
dire après l'élection. Nous, on l'a accompli. On a réglé avec les
municipalités, avec les conventions collectives, avec d'autres groupes de la société. Et la relance économique, dans une
ambiance qui est difficile mondialement, est en cours, M. le Président. Le mandat est bien entrepris, il
va se poursuivre. Le plan du gouvernement sera exécuté sans défaillance
jusqu'à la prochaine élection.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Le premier ministre connaissait
très bien les liaisons dangereuses entre le député de Louis-Hébert et Marc-Yvan Côté, il connaissait très bien
leur passé commun chez Roche, il savait qu'il avait tordu les faits sur son financement politique de
171 000 $ ainsi que ses contributions illégales. Hier, le premier
ministre a dit que le député de Louis-Hébert avait manqué de prudence.
Eh
bien, ma question que je pose, c'est : Est-ce que ce ne serait pas plutôt
le premier ministre qui a manqué de prudence en faisant en sorte de le
nommer en charge de sa course à la direction?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, M. le Président, quand même, un peu de réserve...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît, d'un côté comme de l'autre.
M. Couillard : ...pas à mon collègue, au nom de son parti, de me parler du rapport
Moisan, et d'Oxygène 9, et d'autres événements qu'on a bien connus, et des
quotas de financement, bien sûr, qui étaient, à toutes fins pratiques, les
mêmes que ceux dont il est question dans les médias aujourd'hui. Je vois ici...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Couillard : Oui, bien, ils vont nous dire : Nous autres,
c'était... Nous autres...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît, là! Le chef de l'opposition aura
la chance de poser d'autres questions, mais, en attendant, c'est au
premier ministre, qui a le droit de parole.
M. Couillard : ...ils vont dire : Nous autres, c'était juste 80 000 $,
90 000 $, ce n'est pas grave, hein, ça. Puis je vois ici que notre collègue a récolté
100 000 $ en une seule soirée de financement. Bien, on pourrait
examiner chacune de ces contributions avec intérêt.
Mais moi, je vais
dire encore une fois à la population, M. le Président, que je suis chef du Parti
libéral depuis mars 2013, qu'on a
complètement réformé les façons de faire dans le parti, notamment notre
pratique de financement. Notre financement n'est que populaire, au
niveau des associations de comté.
Le Président :
En terminant.
M. Couillard : Les objectifs de nos associations de comté, qu'on soit député ou
ministre, sont les mêmes, M. le Président.
• (10 h 10) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau :
Merci, M. le Président. Le premier ministre a fermé les yeux sur les
déclarations inexactes du député de
Louis-Hébert, mais il a également omis de mentionner les objectifs de plusieurs
autres ministres, qui n'étaient pas de 100 000 $, mais de
150 000 $.
Est-ce que le
premier ministre peut nous dire, oui ou non, s'il connaissait ces objectifs de
150 000 $? Et quand va-t-il faire la lumière sur le
financement de son parti politique ?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
la lumière, elle est faite, les faits sont connus. Les changements ont été mis
en place, et j'espère que mes
collègues des autres partis vont suivre également dans la même direction,
notamment sur le fait que chaque
association doit avoir le même objectif, quelle que soit la fonction qu'on
exerce au sein du caucus des députés.
Maintenant, à
cette époque, si le collègue vérifie les choses, moi, je n'étais plus en
politique, donc je ne sais pas comment
ces choses-là étaient organisées. Je sais cependant que j'ai fait, comme mes
collègues, mes activités de financement
légalement, honnêtement, correctement. Mais maintenant on est rendus dans une
deuxième phase, c'est la phase du présent et de l'avenir, et moi, je
vais m'occuper du présent et de l'avenir, M. le Président.
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, le premier ministre nous a dit hier que
son député de Louis-Hébert allait répondre aux questions. Encore une fois, il s'est défilé ce matin. C'est
maintenant au chef du Parti libéral du Québec de répondre aux questions
de la population.
Quand le
premier ministre va-t-il expliquer à la population les méthodes de financement
de son parti? Il a toutes les informations à ce sujet. Quand va-t-il
dire la vérité aux Québécois et aux Québécoises?
Le
Président : M. le chef de l'opposition, je vous engage à faire
attention à ces propos, on ne peut pas prêter de motifs à nos collègues
là-dessus. M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, M. le
Président, on attendra également, tout le monde, les explications de notre
collègue sur ce qui concernait le
Parti québécois lors de la commission Charbonneau. Il s'est contenté de balayer
les questions sous le tapis pour les
éviter, mais elles s'appliquent également, M. le Président. Ce sont les mêmes
enjeux, ce sont les mêmes choses.
La lumière a
été faite, les faits sont connus. Et, de façon encore plus importante, outre le
fait que nous accomplissons le
redressement et la relance du Québec, également nous amenons le Parti libéral
du Québec, une grande institution du Québec,
dans la meilleure direction possible, une direction de débat d'idées, une
direction de pratiques administratives et de financement tout à fait saine. J'envisage et j'espère que tous les
partis politiques vont suivre notre exemple, M. le Président.
Le Président : Principale, M.
le leader de l'opposition.
Confiance du premier ministre envers
le député de Louis-Hébert
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : M. le
Président, la semaine dernière, à la suite des révélations concernant le député
de Louis-Hébert, la prudence aurait commandé que le premier ministre
prenne le téléphone et effectue des vérifications en profondeur. Est-ce qu'il l'a fait? On ne le sait toujours pas.
Il semble avoir pris la parole de son ex-ministre, le député de Louis-Hébert.
Vendredi matin, le député de Louis-Hébert
déclarait à Paul Arcand : Je n'ai jamais atteint le 100 000 $.
Je n'ai jamais atteint le
100 000 $. Or, les chiffres du Parti libéral démontrent que le député
de Louis-Hébert a collecté, en 2009, 171 399 $. Cette information, elle était accessible au
premier ministre. En tant que chef du Parti libéral, il n'avait qu'à la
demander à la permanence de son parti.
Alors, la question
est bien simple, M. le Président. Quand le premier ministre a affirmé sa pleine
confiance envers son député de
Louis-Hébert samedi dernier, était-il au courant que le député de Louis-Hébert
avait caché la vérité aux Québécois?
Le
Président : M. le leader de l'opposition, je vais vous demander
de retirer vos derniers propos, s'il vous plaît.
M. Drainville : Était-il au
courant qu'il avait dit le contraire de la vérité?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, d'abord, revenons sur un élément
que mon collègue le premier ministre disait tantôt, on fait référence à des événements qui se sont
passés avant que cette Assemblée modifie les règles de financement, autant de ce côté-ci par de nombreuses lois que par l'initiative du
gouvernement du Parti québécois qui a suivi. Ces événements ont précédé la mise sur place de la commission
Charbonneau, les auditions de la commission Charbonneau, le rapport de la commission Charbonneau, le rapport,
d'ailleurs, que le gouvernement, selon une motion de l'Assemblée, doit
présenter les initiatives qui ont
découlé et qui vont en découler, pour que l'ensemble des membres puissent en
discuter et en débattre. Donc, il
s'agit d'une phase antérieure, à laquelle l'ensemble des partis politiques
faisaient aussi du financement, M. le Président.
L'ensemble
des partis politiques, même si les gens ne veulent pas le dire, sont obligés,
en début d'année, de faire des
prévisions budgétaires, combien de personnes vont travailler, combien de
revenus ils auront, en vertu des règles et dans le respect des règles. Le DGE, d'ailleurs, qui a des pouvoirs
accrus, nous permet de respecter ces règles-là. Tout le monde a fait ça. Alors, à partir de cet élément, à
savoir est-ce qu'il y avait une évaluation avant de fixer la cible, est-ce
qu'il y avait des analyses une fois que la cible avait été faite...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...on peut bien
s'égosiller longtemps, M. le Président. L'important, c'est de respecter...
Le Président : Première
complémentaire, M. le leader de l'opposition.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : M. le
Président, le député de Louis-Hébert était encore ministre vendredi matin,
lorsqu'il a fait sa déclaration.
Alors, vous avez un ministre qui déclare publiquement qu'il n'a pas atteint son
objectif de financement de 100 000 $, alors qu'il a collecté,
M. le Président, 171 399 $.
Alors, est-ce
que le premier ministre va cautionner ça ou est-ce qu'il va sanctionner ça?
Est-ce qu'un comportement comme ça,
c'est digne de rester membre du caucus du Parti libéral du Québec ou est-ce que
le premier ministre va l'écarter enfin du caucus du Parti libéral?
Le Président : M. le leader
de l'opposition.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Bien, je ne sais pas trop, M. le Président, le chef
de la deuxième opposition nous rappelait que, dans le temps où il était au
Parti québécois, il devait ramasser 80 000 $ à 90 000 $. Il
nous rappelait même que, quand les
gens n'atteignaient pas les objectifs, ils étaient rencontrés par la permanence
du parti. Il nous disait qu'à chaque caucus on amenait la liste de financement avec le rang qui était atteint pour
voir le pourcentage, et il dit : On essayait de faire honte à ceux
qui étaient en bas de la liste. Évidemment, lui, il ajoute qu'il était en haut
de la liste, M. le Président.
Mais, ceci
étant, la question est la suivante : Est-ce que, lorsqu'il y a du
financement politique à une époque selon des règles, et les règles sont suivies... Si les règles changent, est-ce
que, par la suite, on respecte les nouvelles règles? C'est ça, la
question fondamentale. À savoir si, dans un document, c'est une évaluation a
posteriori ou...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...une analyse
antérieure ou a posteriori, ça, c'est d'autre chose.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le leader de l'opposition.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : M. le
Président, pourquoi le premier ministre ne se lève-t-il pas? Ça ne le dérange
pas que son député de Louis-Hébert
n'ait pas déclaré le montant réel qu'il avait collecté en 2009? Il va
cautionner ça par son silence ou
est-ce qu'il va faire ce que Jean Charest a fait par le passé avec trois autres
députés libéraux sous enquête et lui demander de sortir du caucus des députés libéraux le temps que dure l'enquête?
C'est une demande tout à fait raisonnable, M. le Président, le premier
ministre devrait répondre.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Avec beaucoup d'indignation, le leader de
l'opposition accuse les ministres à 100 000 $, M. le Président, le chef de son parti fait des cocktails
de financement et récolte 100 000 $ en une soirée. Est-ce que,
lorsqu'il s'indigne d'un objectif de
100 000 $ par année, il trouve ça très bien d'avoir un objectif de
100 000 $ par soirée, M. le Président?
Alors, quand on regarde les choses avec un peu
d'équilibre, peut-être ça nous permet, ensemble, en parlant à l'institution,
ensemble de se dire : Il y a des règles de financement, il y a un DGE...
Des
voix : ...
Le Président :
Chut! Chut! S'il vous plaît!
M.
Fournier : ...on lui donne des pouvoirs. Elles doivent être
respectées, ces règles-là. Il y a eu une commission, appliquons les
règles. Je crois que, de cette façon, nous allons réussir à remonter la
confiance...
Le Président :
En terminant.
M. Fournier :
...mais certainement pas en faisant deux poids, deux mesures, comme mon
collègue le fait.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Taschereau.
Témoignage de la députée de Laviolette à la Commission
d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics
dans l'industrie de la construction
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
Devant la commission Charbonneau, la ministre du Tourisme et députée de
Laviolette a déclaré ignorer qu'il existait un objectif de 100 000 $
par ministre. Et je vais la citer : «[Les] 100 000 $, je l'ai
appris quand [...] MacMillan l'a annoncé
publiquement», ça veut dire en décembre 2009. Elle a d'ailleurs été
contredite immédiatement par plusieurs de ses collègues.
Alors,
la déclaration de la ministre devant la commission Charbonneau est encore plus
inquiétante à la lumière des documents qui ont été révélés hier. On y
découvre que non seulement la ministre avait bel et bien un objectif de
100 000 $, mais qu'elle les dépassait amplement :
133 955 $ en 2008, 125 027 $ en 2009.
Quand
l'ex-ministre des Transports et députée de Laviolette, le comté le mieux pavé
au Québec, dit qu'elle n'était pas au courant de l'objectif de
100 000 $ par ministre, est-ce que le premier ministre la croit
encore?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
Le 26 mars 2014, Charles Lecavalier écrivait ceci en citant les propos du chef
de la deuxième opposition, chef de la CAQ,
qui disait : «"Chaque année, je devais ramasser 80 000 $
parce que j'étais un [ministre du Parti
québécois] sénior"[...]. Il confirme ainsi qu'il y avait bel et bien des
quotas de financement au PQ...» Il dit — c'est entre guillemets : «Quand Mme Marois accuse le PLQ d'avoir eu de
quotas, bien il y en avait aussi au PQ. Quand les gens n'atteignaient
pas les objectifs, ils étaient rencontrés par la permanence du parti.» Et il
ajoute : «À chaque caucus, on emmenait
la liste de financement avec le rang de qui atteint quel pourcentage de son
objectif de financement. On essayait de faire honte à ceux qui étaient
en bas de la liste.»
Est-ce que ça vous
tente de redire votre question avec d'autres termes?
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
À l'époque, à peu près tous les collègues actuels et passés, les collègues de
la ministre, l'ont contredite. À la commission Charbonneau, sous serment, une ministre
du gouvernement actuel, ici dans la salle, a nié l'existence du quota de 100 000 $.
Est-ce
que le premier ministre croit toujours sa ministre? Quelle sera la conséquence
de cette déclaration sous serment à la lumière des documents révélés
hier?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Est-ce que ma collègue leader adjointe de
l'opposition nie qu'il y avait des quotas de 80 000 $ au Parti québécois,
comme le dit le chef de la CAQ, qui était membre du Parti québécois? Est-ce
qu'elle nie les quotas de 80 000 $?
• (10 h 20) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : On l'a vu à la commission Charbonneau, la députée
de Laviolette, ex-ministre des Transports, voyait ses cocktails de financement remplis d'entrepreneurs en
asphaltage. Ça a été dit, elle est la seule à avoir déclaré ignorer le
quota de 100 000 $ sous serment.
Est-ce
que le premier ministre va la sanctionner pour cette déclaration à la lumière
des documents révélés hier ou est-ce que la règle du premier ministre en
matière d'éthique, c'est le je-m'en-foutisme?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Dans un article du 3 février 2015, on titre Cocktail
de financement : le chef actuel du Parti québécois récolte
100 000 $ en une soirée. Et c'est écrit : «La
liste des invités n'a pas été rendue publique.»
Je demande au
chef du Parti québécois : Est-ce qu'il nie que le quota, au Parti
québécois, était de 80 000 $, comme l'a documenté à plusieurs
reprises le chef de la CAQ, oui ou non?
Le Président : Principale, M.
le chef du deuxième groupe d'opposition.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
Délai de prescription du Directeur général des
élections pour intenter des poursuites
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, hier, la CAQ a présenté les certificats de sollicitation de
Marc-Yvan Côté pour le Parti libéral
pour les années 2007, 2008 et 2009. Donc, ces certificats confirment que
Marc-Yvan Côté collectait des fonds pour le Parti libéral après avoir
été banni à vie par le Parti libéral du Canada en 2005.
Le premier ministre nous dit : Je suis prêt
à rembourser les sommes collectées illégalement au Parti libéral seulement pour les sept dernières années, donc
seulement après 2010. Bon. Puis il se réfugie derrière une motion, derrière
une recommandation du rapport Charbonneau,
sauf que la situation a changé. Nathalie Normandeau et Marc-Yvan Côté
ont été arrêtés par l'UPAC et accusés de crimes graves en lien avec le Parti
libéral.
Donc, est-ce
que le premier ministre peut, ce matin, se lever puis répéter aux Québécois,
là : S'il y a de l'argent qui a
été collecté illégalement par le Parti libéral avant 2010, jamais je ne le
rembourserai, jamais? Est-ce qu'il peut dire ça?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
mon collègue prend un peu de liberté avec ce qui a été dit. Je redis encore une
fois que toute contribution jugée et prouvée
comme étant illégale sera remboursée. On le fait depuis le début, on va
continuer à le faire. Le DGE, d'ailleurs, va mener une enquête autour de la
situation de l'entreprise dont il a été question au cours des derniers jours, on verra ses conclusions. C'est parce que
ce qu'il oublie de dire, dans sa phrase, c'est le lien entre le fait qu'il y a eu des contributions et
que ces contributions étaient ou non illégales. Alors, encore faut-il s'assurer
que ces contributions étaient ou non illégales.
Alors, M. le Président, si on nous fait des
observations et qu'on nous demande le remboursement de sommes perçues illégalement, comme je suis sûr que ce
serait le cas pour l'ensemble des partis politiques, bien sûr, comme on l'a
fait jusqu'à maintenant, on va les rembourser.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, le premier ministre sait très bien que, selon la loi, le
Directeur général des élections ne
peut pas exiger un remboursement d'argent collecté illégalement avant 2010. Ça
veut dire que, si — hein, je
dis bien si — il y avait eu de l'argent amassé
illégalement par Marc-Yvan Côté en 2007, 2008, 2009, il ne serait pas obligé de
le rembourser.
Donc,
pourquoi le délai de prescription est 20 ans pour les compagnies de
construction, mais juste sept ans pour le Parti libéral?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
c'est quand même, encore une fois, un peu court, là. Ce n'est pas le Parti
libéral, ou le gouvernement, ou un
autre parti politique qui a fait ce choix du sept ans, ça a été recommandé par
le DGE lui-même...
Une
voix : ...
M. Couillard : Non, recommandé par le DGE lui-même à la commission Charbonneau. Et ce
n'est pas par hasard que la
commission Charbonneau, je suppose, a inscrit ça dans ses recommandations, il
doit y avoir des arguments pour ça.
Maintenant,
il est certain qu'on va donner suite,
et j'espère qu'on aura la collaboration des partis de l'opposition. On va donner suite aux recommandations de la commission Charbonneau, dont celle-là. Et, d'ailleurs, on s'y était engagés. Il
banalise une motion, mais, à d'autres
reprises, il nous demande de respecter
les motions qui ont été votées. Celle-là, apparemment, elle est moins importante.
Mais on aura
l'occasion de déposer un projet de loi, je le rassure, sur cette question. Il y
aura un débat en commission parlementaire...
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : ...où on échangera sur les arguments qui ont justifié la question...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre sait très
bien que des lois, ça se change. D'ailleurs,
on a adopté ici une loi pour les compagnies de construction en
disant : Le délai de prescription, c'est 20 ans. Donc, moi, je lui
demande, là, lui, qu'est-ce qu'il en pense.
S'il y a
de l'argent qui a été collecté illégalement par Marc-Yvan Côté en 2007, 2008,
2009, va-t-il le rembourser, oui ou non?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : C'est sûr que oui s'il est prouvé que ces contributions
ont été faites de façon illégale.
Mais
il parle d'une vérité évidente, comme beaucoup de choses qui sont dites ici parfois. Il
dit : Les lois peuvent être
changées. Bien sûr qu'elles peuvent être changées. On va, d'ailleurs, déposer des projets de loi qui vont donner suite aux recommandations
de la commission Charbonneau, dont celle-là. Ça, ça s'appelle une loi qu'on
change.
Alors,
il y aura des commissions
parlementaires, on pourra en discuter
de façon très ouverte, on entendra... Et j'espère qu'on réentendra les arguments pour lesquels le DGE a
recommandé à la commission
Charbonneau d'établir cette limite, et on aura l'occasion peut-être
d'améliorer le projet de loi. Qu'il le fasse à ce moment-là, qu'il vienne
en commission parlementaire et
qu'il participe à la discussion.
Le Président :
Principale, M. le député de La Peltrie.
Participation de M. Marc-Yvan
Côté au financement
politique du député de Louis-Hébert
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, en 2008, on comprend que le député
de Louis-Hébert, effectivement,
rate son objectif de 100 000 $
en amassant 92 245 $. Quand même, ce n'est pas si mal. Bizarrement,
ça semble l'avoir qualifié, l'année suivante, pour devenir un ministre à
150 000 $.
Curieusement
aussi, M. le Président, c'est à la fin de 2008 que Marc-Yvan Côté, le
déshonorant Marc-Yvan Côté, dit que,
pour le cocktail du député de Louis-Hébert, il faut faire une contribution
significative, et, M. le Président, miracle, l'année suivante, non seulement le député de Louis-Hébert atteint-il son
objectif, mais il le dépasse en amassant 171 399 $. Pas si
mal.
M.
le Président, la question qu'on se pose, c'est : Est-ce que Marc-Yvan Côté
a contribué à ça? Et, si oui, combien y a-t-il de Côté dollars dans les
caisses de Louis-Hébert?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Évidemment, M. le Président, autant le DGE,
Commissaire à l'éthique, le vérificateur, en fait l'UPAC, tous ceux qui ont à faire des vérifications les
feront. Sur les événements dont le collègue parle, déjà il y a une commission
qu'on a créée, la commission Charbonneau,
qui a étudié l'ensemble des éléments. Elle a fait un rapport, comme le ministre
disait tantôt, qu'on était pour l'appliquer, et c'est l'intention que nous
avons.
Sur la
question toujours de regarder, évidemment, les financements des uns et des autres, il faut bien se rappeler
que tout le monde fait du financement. Il faut quand même le dire, tout le
monde fait du financement. D'ailleurs, dans le parti
politique auquel le collègue de La Peltrie participe, chaque candidat
devait amener 25 000 $ à l'époque. Dans ce parti, M. le Président, le chef de la CAQ lui-même
avait une cible de 25 000 $ par soirée, là. On n'est pas à
150 000 $ par an, c'est
25 000 $ par soirée. Je cite ici un texte du 17 juillet 2012, La
présence du chef a un prix : «[Le chef] ne se déplace pas pour moins de 25 000 $. Si
une activité de financement n'a pas récolté cette somme trois jours avant sa
tenue, la Coalition [...] annule
purement et simplement [la] présence [du chef] — M. le Président.» Ce n'est pas trop
compliqué, là, la cible du chef, c'était 150 000 $ en une
semaine. Et là il parle de 150 000 $ en un an, M. le Président.
Le Président :
En terminant.
M. Fournier :
Il faisait du financement. C'est qui qui finançait?
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, c'est une belle ligne de défense,
là, mais le leader du gouvernement sait très bien que ce qu'on questionne, c'est la façon d'atteindre
l'objectif. C'est ça qui est le problème, c'est ça qui met du monde en prison.
Alors, ma question,
elle est très simple. Elle est très, très, très simple, et il la comprend très
bien : Est-ce que Marc-Yvan Côté est au
coeur du financement du député de Louis-Hébert? Et, si oui, combien y a-t-il de
Côté dollars dans la caisse électorale du député de Louis-Hébert?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Encore une fois, je ne pense pas que c'est le député
de La Peltrie qui peut décider quelles sont les contributions légales ou illégales. Il y a un DGE
qui est là, il y a une commission qui a étudié tout cela. L'ensemble des
faits a déjà été vu plus d'une fois, on est en train de rebrasser le passé, M.
le Président.
Mais,
tant qu'à parler des façons, le toujours chef de la CAQ disait le 29 février 2012 :
«Il n'y a rien de répréhensible à
offrir une rencontre privée à quelques personnes en échange d'un don légal de
1 000 $, s'est défendu [le chef].» Effectivement, lorsque les règles étaient à 1 000 $ et que
c'était légal, c'était correct. Bien, c'est correct pour tout le monde, M. le Président. Et le chef de la CAQ me
dit : Oui, mais ce n'était pas pour des subventions. Est-ce qu'il se
rappelle qu'il faisait des pharmaceutiques quand il était...
Le Président :
En terminant.
M. Fournier :
...ministre de la Santé, M. le Président? Même chose...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : Gomery. Quand le juge Gomery a dit de Marc-Yvan Côté
qu'il déshonorait son parti, là, comprenez-vous que ce n'est pas parce qu'il a fait du financement légal? Comprenez-vous
ça? Vous lui avez donné un certificat de solliciteur, à ce gars-là, banni à vie de son parti politique.
Alors là, on n'est pas du tout dans les mêmes eaux. Ce qu'on veut savoir...
Parce que, là, le DGEQ n'enquêtera pas sur
les années 2009, il y a un délai de prescription. Il ne va pas utiliser des
ressources pour faire des enquêtes alors qu'il sait très bien qu'il ne
pourra rien faire avec.
La
question que je vous pose : Allez-vous faire preuve de transparence? Ou
vous étirez le délai de prescription ou vous nous dites...
• (10 h 30) •
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : C'est tout un raccourci, M. le Président. On oublie,
du côté de la CAQ, qu'en 2010 ici même, à cette Assemblée, on a déposé des projets de loi qui donnaient plus de pouvoir
au DGE et qui pouvaient évidemment,
et c'est ce qu'il a fait, M. le Président, je pense que tout le monde
est au courant... a utilisé ces pouvoirs. Il y avait des lois anti-prête-noms,
des lois qui donnaient plus de pouvoirs au DGE. Il les a utilisées pour les
années en question, non seulement le DGEQ, mais la commission Charbonneau. On
vient de parler tantôt, du côté de l'opposition, de certains témoins entendus, et il y en a
d'autres. Mme Boivin aussi a été entendue, il y en a plein qui ont été
entendus sur ces époques-là. M. le Président.
La
question aujourd'hui est la suivante : On peut bien, si cela
plaît, regarder ce passé qui a été amplement analysé ou bien mettre de
l'avant les recommandations...
Le Président : En terminant.
M.
Fournier : ...qui en
découlent. Moi, je suggère, si vous le voulez, qu'on travaille ensemble à faire
ces réalisations-là.
Le Président : Principale, M.
le député de Matane-Matapédia.
Somme récoltée par le député
de Louis-Hébert pour
le financement du Parti libéral en 2009
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, avant de former son Conseil des ministres, le premier
ministre avait pris un autre engagement
formel. Il dit : «On va faire des vérifications profondes avant de faire
ces nominations-là, c'est clair[...]. [...]Je
pense qu'on a besoin de montrer et de pratiquer le contrôle le plus grand
possible et la transparence la plus grande possible également.»
S'il a fait
ces vérifications comme il le prétend, il s'est bien rendu compte que le député
de Louis-Hébert avait récolté
la somme imposante de 171 399 $
en 2009. Un tel montant soulève nécessairement des questions. Pourquoi une
si grosse somme? D'où provient cet argent?
Qui a aidé à le collecter? Quelles questions a-t-il posées? Quelles réponses
a-t-il obtenues?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : En fait, M. le Président, dans toutes les matières,
il y a des institutions qui font et qui mènent des enquêtes. Notre collègue dit : Ah! je trouve
que c'était un montant important qui a été collecté dans l'année par le député
de Louis-Hébert. Je lui montrais tantôt les
résultats que l'on voyait — et je vais tenter de retrouver le document, je l'ai — le document
où on voit qu'en une soirée son chef a ramassé 100 000 $ en une
soirée. Et là il nous dit : Mais comment donc ont-ils collecté
150 000 $ en un an? Je ne peux pas faire autrement que de reposer la
question : Mais comment donc avez-vous ramassé 100 000 $ en une
seule soirée?
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
Le premier ministre se devait de poser des questions évidentes pour tout le
monde. Comment le député de
Louis-Hébert a-t-il pu obtenir plus de 150 000 $? Il semblerait qu'il
ait un petit je-ne-sais-quoi qui fait courir les donateurs vers lui.
Alors, est-ce
que le premier ministre a obtenu des réponses à ces questions, ou s'il ne
voulait pas les obtenir, ou si encore, ce que tout son caucus sait,
c'est qu'il a un statut particulier pour services rendus à la victoire de son
chef?
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, à l'article auquel je faisais
référence, on nous dit que la liste des invités n'a pas été rendue publique. Alors, moi, je veux bien que vous
posiez des questions, je n'ai pas de problème, on est dans un pays libre. Dans une Assemblée comme celle-ci, on a le
droit certainement de poser les questions comme celles que vous posez, mais on a aussi le droit, je crois, de vous
présenter un miroir devant vous et de vous dire : Est-ce que vous vous
posez les mêmes questions chez vous,
à vous? Est-ce que les accusations
que vous portez aux autres ne valent pas pour vous? Est-ce qu'il ne serait pas mieux de se dire qu'en ces matières, comme cette
Assemblée a décidé avec sagesse, il y
avait des tierces parties qui avaient à faire, avec des moyens
d'enquête, des conclusions?
Le Président : En terminant.
M. Fournier : Plutôt que vous
ou moi, qu'on laisse un indépendant faire cela?
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : Un ancien
politicien a déjà dit que ça va toujours être la caisse électorale qui va
rattraper le Parti libéral, et c'est encore le cas aujourd'hui. Soit le premier
ministre a vérifié s'il trouve ça normal qu'un ministre amasse
une cagnotte de 171 000 $, soit le premier ministre n'a tout
simplement pas fait les vérifications qu'il s'était engagé à faire.
Qu'est-ce qui
s'est passé, M. le premier ministre? Pourquoi une exception dans le cas du
député de Louis-Hébert?
Le Président : M. le
leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Question d'exception ou pas, la question, c'est que
tous les partis politiques, incluant le Parti québécois, incluant le Parti québécois, fait du financement.
J'ai demandé tantôt à notre collègue la leader adjointe de l'opposition :
Est-ce qu'elle nie les quotas de
80 000 $? Je n'ai pas eu une réponse. Pourtant, c'est superbien
documenté, mais on ne veut pas discuter de cela chez eux.
Je n'ai pas
aucune difficulté, M. le Président, aucune difficulté à ce qu'on aborde cette
question-là, mais, lorsque vient le
temps de juger si un financement était légal ou pas, je crois que nous devrions
laisser cela à une instance indépendante.
Et, oui, je crois que nous devrions aussi avoir le bénéfice de la présomption
d'innocence plutôt que d'avoir la culpabilité déclamée...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...par le
collègue de l'opposition.
Le Président : Principale, M.
le député de Sanguinet.
Financement sectoriel
du Parti libéral
M. Alain Therrien
M.
Therrien :
M. le Président, les documents du Parti libéral révélés hier nous montraient
l'ampleur du club des 150 000 $ :
Tony Tomassi, Lawrence Bergman, le député de Louis-Hébert. Mais il y a un comté
qui les bat : le 127. Le 127,
sur la carte électorale, on ne le voit pas. Il est juste dans les livres du
Parti libéral, il y a juste au Parti libéral qu'on a le 127.
Le 127, c'est
le financement sectoriel, M. le Président. Objectif en 2008 :
500 000 $ de financement exigé pour le 127. Résultat :
3 millions, fois six l'objectif initial. On a ramassé, dans ce
comté 127, 3 millions.
C'est grâce à
qui, M. le Président? Franco Fava? Marc Bibeau? C'est grâce à qui? Marc-Yvan
Côté? Que le premier ministre se lève puis nous le dise.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Le 19 juin 2014, c'était à l'occasion de la
commission Charbonneau, les auditions qui s'y faisaient, le titre de l'article, c'est : Ginette
Boivin admet avoir déjà contacté un cabinet ministériel. On apprend, d'une
part, que Mme Boivin était responsable du financement du Parti
québécois pendant 17 ans, et elle annonce que le financement sectoriel
auprès des gens d'affaires de différents secteurs d'activité était désigné, au
Parti québécois, sous le vocable «milieux de
vie». Mon collègue qui pose la question sur le sectoriel, chez vous, le
synonyme, c'est «milieux de vie». En
fait, vous avez fait la même chose. Elle a
ajouté, à la commission, qu'elle a convenu que les personnes avec qui elle
faisait affaire requéraient des informations; probablement qu'elles
devaient s'attendre à quelque chose. Elle admet avoir contacté des cabinets ministériels.
Encore une fois, puis-je vous présenter un
miroir? Pouvez-vous vous regarder et reconnaître que ce que vous accusez chez
les autres se retrouve chez vous?
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Sanguinet, et je...
Des voix : ...
Le Président : Silencieux, un
peu, soyez silencieux. M. le député de Sanguinet, je vous écoute.
M. Alain Therrien
M.
Therrien : M. le
Président, tu as le club des 100 000 $, tu as le club des
150 000 $, puis on en rajoute une couche. 3 millions, on ne
parle pas de milieux de vie, là, 3 millions, 3 millions de
financement.
Le chef du
Parti libéral puis premier ministre du Québec devrait se lever pour nous
expliquer d'où ça vient, ce 3 millions-là. C'est grâce à qui?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Encore une
fois, si on le fait avec justice, je ne pense pas qu'on puisse ici
déclarer : Tous ces montants étaient illégaux. Si nous le faisons, nous
devrons dire que tous les montants collectés par le Parti québécois dans les milieux de vie sectoriels étaient
illégaux. Il serait préférable, je crois, plutôt, que nous faisions ces
échanges sans aucune preuve, que nous faisions confiance aux
institutions qui ont à faire cela.
On peut
lancer des chiffres à gauche et à droite. Je notais que le chef de la CAQ, lui,
avait une cible dans ces soirées de
150 000 $ en une semaine. Je note que le chef du Parti québécois,
lui, fait 100 000 $ en une soirée. On peut bien s'échanger tout cela. La question fondamentale, c'est :
Est-ce que le financement est légal? Ce n'est ni au Parti québécois, ni à la
CAQ, ni à QS, ni à nous de faire ces constats, mais à des institutions
indépendantes...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M.
Therrien :
3 millions de dollars, c'est vérifié, c'est des chiffres vérifiés, ce
n'est pas n'importe quoi. La commission Charbonneau nous a révélé que Marc
Bibeau promettait des contrats d'Hydro-Québec pour obtenir du financement
sectoriel.
Qu'est-ce que
les donateurs du Parti libéral recevaient? Qu'est-ce qu'ils recevaient pour
donner de l'argent au Parti libéral? On aimerait ça, le savoir,
j'aimerais ça que le premier ministre nous le dise.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Bien, M. le Président, appelez Ginette Boivin, c'est
elle-même qui parle à la commission Charbonneau. Pendant 17 ans...
Mon collègue
de Sanguinet m'interpelle pendant que je réponds, il me dit : Réponds à la
question. Mais la question qu'il
pose, il ne veut entendre qu'une facette, celle du financement du Parti libéral
du Québec. Mais, dans la politique, M.
le Président, il y a d'autres partis, dont le sien, qui avaient des habitudes
lorsqu'ils étaient et dans l'opposition et au gouvernement. Mme Boivin déclarait qu'elle parlait au cabinet
ministériel, elle ajoute : Ils devaient s'attendre à quelque chose. Je fais juste lui dire : Je n'ai pas
de problème qu'il se lève, qu'il pose la question en regardant vers nous. Qu'il
ne m'en veuille pas de lui dire qu'ils ont fait la même chose...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...et qu'on
devrait s'en remettre à un indépendant pour décider ce qui est légal ou pas.
• (10 h 40) •
Le Président : Principale, M.
le député de Granby.
Objectifs de
financement du Parti libéral
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
M. le Président, pour la seule année 2008, l'objectif de financement sectoriel
a été dépassé de 600 %, et le
grand total de 3,2 millions de dollars représente plus de la moitié de
tout le financement libéral pour cette année
électorale. En 2009, c'est 1,1 million qui a été récolté, dépassant
l'objectif de 219 %. Efficaces, les libéraux. Or, qui était le président du Parti libéral pour ces
années records de financement sectoriel? L'actuel député de Rivière-du-Loup,
qui siège au Conseil des ministres. Et,
comme par hasard, il était, au même moment, directeur du développement des
affaires d'une entreprise de génie-conseil.
L'ex-président
du Parti libéral ne peut pas ne jamais avoir été au courant de ces objectifs de
financement sectoriel et des superministres à 150 000 $. Le
député doit nous dire aujourd'hui qui a mis en place ce système occulte.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
On aura noté le raccourci : aucune preuve d'illégalité, mais on finit avec
la grande déclaration de culpabilité,
comme d'habitude. Je tiens à rappeler que la question qu'il pose, il peut la
poser à la personne qui est à sa droite,
M. le Président, le chef de la CAQ, qui, lorsqu'il était au Parti québécois...
et même, une année, en était président de
campagne de financement. Et il savait comment se faisait le financement :
avec des cibles qui étaient, à l'époque, de 80 000 $. Je sais
que, pour d'autres, c'était un peu plus, mais de 80 000 $ en termes
généraux.
Et il nous
rappelle que la méthode qui était utilisée, c'était de présenter ça dans le
caucus pour faire honte à ceux qui n'atteignaient
pas la cible. Il ajoute... lui, par contre, il était en haut de la liste. On
pourrait se demander comment il s'est rendu en haut de la liste. Mais surtout il savait,
lui aussi, ce même chef de la Coalition avenir Québec, que Ginette Boivin
officiait. Il le savait, comme il savait ce qui se passait avec Oxygène 9.
Alors, on pourrait
poser les mêmes questions à l'autre personne qui est à côté, mais, si moi,
j'utilise le même procédé, je vais
l'accuser, comme il nous accuse. Laissons cela à la commission Charbonneau, au Directeur
général des élections, à l'UPAC, à ceux...
Le Président :
En terminant.
M. Fournier :
...qui sont indépendants. Comme ça, on va respecter nos institutions.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Granby.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : ...mémorables : 4,3 millions en
financement sectoriel, des superministres à 150 000 $, des
certificats de solliciteur à
Marc-Yvan Côté. Il a même plaidé coupable à des accusations de lobbyisme
illégal. Je pense que le ministre, aujourd'hui, mérite certainement une
place au temple de la renommée libéral.
Est-ce
qu'on peut lui redonner son droit de parole et qu'il nous dise d'où venait ce
système occulte de financement?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Le chef de la CAQ, qui ne se lève pas debout, il est
bâillonné lui aussi. Il s'autobâillonne, je crois. Le chef de la CAQ
lui-même avait des cibles de 25 000 $ par soirée. On peut quand même
commencer à se poser des questions quand la
cible, c'est 150 000 $ par semaine, M. le Président. S'ils ont le
droit de poser des questions, on a le droit d'en poser nous aussi.
Lorsqu'il
a formé son parti, il a commencé par un OSBL. Ça lui a permis de collecter deux
fois cette année-là, M. le Président.
On n'en parle pas, hein? On n'en parle pas. Je crois que, si on voulait
s'assurer de la légalité des versements à la CAQ, ou à l'ADQ, ou au PQ,
ou au Parti libéral du Québec, on a deux choix : celui de s'envoyer...
Le Président :
En terminant.
M. Fournier :
...de la boue sans aucune preuve ou de faire confiance à nos institutions. Je
propose les...
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de Granby, en
faisant attention sur quelques qualificatifs que vous avez employés.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : ...du gouvernement a légué un trésor de guerre
de 122 000 $ avant de quitter en 2008. Combien en financement
sectoriel? Ça fait pas mal cher du barbecue puis du souper spaghetti, ça.
Les
coffres du Parti libéral sont encore aujourd'hui remplis de ce financement
sectoriel, puis le premier ministre a pris
une semaine pour régler le cas du député de Louis-Hébert. Combien de temps
va-t-il prendre pour se dissocier de cette culture de l'argent sale
héritée de l'ère Charest?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Je ne sais pas si c'est parce qu'il a utilisé
l'expression «barbecue», mais ça m'a rappelé le souvenir des ailes de poulet de l'ADQ que vous aviez
consommées abondamment dans un restaurant de Laval. Vous pourrez aller revoir les expériences que vous avez connues, qui
soulevaient exactement les questions que vous soulevez à l'égard des autres.
Encore
une fois, je propose ceci. C'est très facile de regarder les autres et
d'essayer de tirer des conclusions sans aucune preuve. C'est facile, c'est confortable, mais il faut être
capable de se regarder soi-même. Et, à la CAQ, comme à l'ADQ, comme au
PQ, M. le Président, il y a des questions qui peuvent se poser autant que
celles qu'il nous pose.
Le Président :
En terminant.
M. Fournier :
Je suggère que les institutions indépendantes soient celles qui...
Le Président :
M. le député de Mercier.
M. Khadir : L'Assemblée nationale jouit d'un
certain nombre de droits et de privilèges. Il y a plusieurs de ces
droits et privilèges qui m'apparaissent avoir été négligés...
Le Président :
Quel est le numéro de règlement que vous voulez suggérer?
M. Khadir : Pardon?
Le Président : Quel est le
numéro du règlement?
M. Khadir : Bien, regardez,
les réponses doivent être courtes et s'adresser aux questions...
Le Président : Je vous
remercie. M. le leader de l'opposition.
Objectifs de
financement politique des ministres
sous l'ancien gouvernement libéral
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : M. le
Président, ça fait plusieurs semaines qu'on donne la chance au premier ministre
de condamner le système libéral des
ministres à 100 000 $, auquel il a lui-même participé, comme en font
foi les chiffres dévoilés hier soir par Enquête. En 2008, à sa
dernière année comme député de Jean-Talon, le premier ministre a amassé,
collecté 118 339 $.
Est-ce que le
premier ministre du Québec va se lever pour condamner ce système de ministres à
100 000 $ qui a donné aux
collecteurs de fonds libéraux Bibeau, Fava, Côté un pouvoir toxique, M. le
Président, sur notre démocratie, un pouvoir de corruption? D'autant plus
qu'on apprend maintenant qu'il n'y avait pas juste un système à
100 000 $, il y avait le club
sélect des superministres à 150 000 $. Est-ce que le premier ministre
va se lever au moins pour condamner le
150 000 $? S'il ne condamne pas le 100 000 $, il va-tu au
moins condamner le système des ministres à 100 000 $? S'il
vous plaît, M. le premier ministre.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Je m'étonne toujours de voir que le leader de
l'opposition nous dise qu'il faut condamner un système de ministres à
100 000 $ par année quand ils avaient, eux, un système de
80 000 $ à 95 000 $ par année. Je m'étonne toujours de son
indignation sur les ministres à 100 000 $ quand il a un chef à
100 000 $ par soir, je m'en étonne.
Alors, je veux
bien, moi, qu'on affuble chez les autres, mais les règles de financement
étaient les mêmes pour tout le monde.
Il y a des institutions qui voient si elles sont conformes, et, l'obligation
des partis politiques à faire des évaluations
budgétaires avant chaque année, elles sont faites par tout le monde. Alors,
simplement cibler, de l'autre côté, et
se fermer les yeux sur une pratique qui est la leur... Il nous dit des gros
mots comme «la corruption», qu'il aille voir ce qui a été dit à la commission Charbonneau sur le Parti québécois.
Lui-même a plaidé qu'on devait protéger la présomption d'innocence de ceux qui étaient nommés, du Parti
québécois. Les libéraux, non, mais, pour les péquistes, oui. Je crois
que ce n'est pas très juste.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député... M. le leader de l'opposition.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville :
Tomassi : arrêté, condamné. Nathalie Normandeau : accusée au
criminel. Marc-Yvan Côté : accusé au
criminel — les deux
pour corruption. Le député de Louis-Hébert : suspendu en attendant les
enquêtes. Ce n'est pas des péquistes,
ça, M. le Président, ce n'est pas des péquistes. Le miroir, là, regardez-le
bien, il est devant vous, là. C'est tous des libéraux dont on parle
depuis plusieurs semaines, sinon plusieurs mois.
Alors, est-ce qu'il va condamner le système des
ministres à 150 000 $? Il refuse de condamner...
Le
Président : Juste une seconde. Faites attention d'éviter de
faire référence au procès criminel dont on a parlé. M. le leader du
gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, là, je veux juste lui répondre, là...
Qu'il aille revoir la saga d'Oxygène 9, qu'il aille revoir le rapport Moisan, qu'il aille revoir
le rapport Charbonneau. Non, mais c'est... Écoutez, je vais répondre à la
question, là, mais honnêtement il faut être capable, à un moment donné, d'être
assez mature pour se dire : Est-ce qu'il y a des changements à faire?
Qu'est-ce qu'il y a dans le camp des uns et des autres?
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Fournier : Moi, honnêtement, là, je constate que nous, on a mis
sur pied la commission Charbonneau, on a mis sur pied l'UPAC, on a renforcé des pouvoirs. Aujourd'hui, on est
dans un système que tous ici, en cette Chambre, on préfère par rapport au système qu'il y avait avant, tous en cette
Chambre, et tous y avons contribué, à améliorer nos lois à cet effet-là.
Alors, la question est la suivante : Est-ce qu'on est seulement capables
de porter des accusations...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...ou de
travailler ensemble dans le respect de nos institutions?
Le Président : M. le leader
de l'opposition, en deuxième complémentaire.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : Si je
peux ajouter, M. le Président, là, les descentes de l'UPAC, là, c'est au siège
du Parti libéral qu'elles ont eu
lieu. Le miroir, là, regardez-le bien. Alors, je redonne une dernière chance,
M. le Président. On termine la semaine, là.
Est-ce que le
premier ministre peut juste se lever et dire : 100 000 $, ce
n'était pas assez pour condamner, mais, à 150 000 $, je suis prêt à condamner? S'il n'est pas prêt à
condamner le système à 150 000 $, à partir de quand il condamne,
monsieur? À partir de combien il va
condamner, monsieur? Ça prend quoi, 200 000 $, 250 000 $
pour qu'il se lève pour condamner le système, M. le Président?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Bien, je voudrais juste dire à notre collègue qu'il
fasse attention sur les accusations qui sont lancées. Je crois qu'il y avait des gens qui étaient
impliqués au Parti québécois aussi dans ces accusations-là. Je n'en dis pas
plus. Le respect des droits de chacun...
Encore une
fois, il revient avec la même question de condamner des systèmes à
100 000 $ par année, et, je veux dire, c'est... Son chef est à sa droite, là. C'est 100 000 $
par soir. Alors, pourquoi d'un côté c'est impossible puis on ne dit rien sur son propre parti? J'ai demandé deux
fois à la leader adjointe de l'opposition : Est-ce qu'elle nie qu'il y
avait des quotas de
80 000 $ qui allaient jusqu'à 95 000 $? Aucune réponse.
Parce que c'est bien embêtant, il y avait quelqu'un au Parti québécois,
qui est chef de la CAQ maintenant, qui était même président de financement...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...qui savait
qu'il y avait des quotas, M. le Président.
• (10 h 50) •
Le Président : Principale, M.
le député de Borduas.
Confidentialité de la
preuve récoltée par l'UPAC dans
le dossier de Mme Nathalie Normandeau
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : M. le
Président, il y a plusieurs journalistes qui ont reçu récemment des
informations d'une source anonyme qui
dit avoir en main la preuve que l'UPAC a récoltée dans le dossier de
l'ex-première ministre Nathalie
Normandeau. Selon le journaliste Louis Lacroix, cette source affirme avoir
entre les mains la preuve de l'UPAC, soit
1 500 pages d'affidavits, d'écoute électronique et autres témoignages
recueillis par les policiers. Cette source semble très bien informée, M.
le Président.
Nous
comprenons qu'il s'agit d'allégations, mais cette situation est inquiétante,
car, si elle est avérée, elle pourrait avoir
de graves conséquences sur le procès Normandeau. M. le Président, c'est
important que le processus judiciaire suive son cours dans le dossier Normandeau afin que les accusés répondent de
leurs actes devant la justice en vertu des règles de droit applicables
qui nous gouvernent.
M. le
Président, le ministre de la Sécurité publique ainsi que la ministre de la
Justice sont-ils inquiets et peuvent-ils nous dire que tout le processus de confidentialité par rapport à la
transmission de la preuve est respecté? Et ont-ils fait des
vérifications?
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, la question du collègue indique à quel point, parfois, ici,
dans cette Assemblée, on oublie
l'indépendance des institutions que sont l'UPAC et le Directeur des poursuites
criminelles et pénales. Il y a une chose que je peux vous assurer, M. le Président, dans tous les dossiers, pas seulement
les dossiers médiatisés, pas seulement
les dossiers dont celui dont notre collègue de Borduas fait mention ce matin,
mais dans tous les dossiers, l'équipe du Directeur
des poursuites criminelles et pénales
jouit d'une totale indépendance, et nous n'avons aucun indice qui nous permet de croire que des fuites proviennent de
cette institution, qui a toujours agi de façon très professionnelle, M. le Président.
Le Président :
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, s'il
vous plaît, nous allons poursuivre,
et, en fonction de nos règles, nous en sommes aux motions sans préavis,
et je reconnais un membre du deuxième groupe de l'opposition, et c'est M. le
leader de ce deuxième groupe. À vous la parole.
M.
Bonnardel :
M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que le Parti libéral du Québec a amassé du
financement sectoriel pour des montants de 3,2 millions de dollars
en 2008 et 1,1 millions de dollars en 2009; [et]
«Qu'elle
demande aux partis politiques de s'engager à rembourser toute contribution
politique qui aurait leur été versée illégalement pour toute la période
couverte par la commission Charbonneau.»
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député de Granby. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos :
Il n'y a pas consentement.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Il n'y a pas consentement.
Un
membre, maintenant, du groupe formant le gouvernement, et je cède la parole à
M. le ministre de la Culture et des Communications. À vous, M. le ministre.
Saluer la mémoire de M. Jean Bissonnette, pionnier
de la télévision québécoise et des variétés, et
de Mme Rita Lafontaine, comédienne
M. Fortin
(Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président.
Je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec la députée de Joliette, la députée
d'Iberville et le député de Mercier :
«Que
l'Assemblée nationale salue la mémoire de M. Jean Bissonnette, pionnier de la
télévision québécoise et des variétés, grand réalisateur, producteur et
metteur en scène;
«Qu'elle
souligne également la mémoire de Mme Rita Lafontaine, qui a interprété des
personnages marquants de notre culture et inspiré un grand nombre de
Québécoises et de Québécois;
«Qu'elle souligne
leur contribution majeure au paysage théâtral, cinématographique et télévisuel
québécois.»
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, est-ce qu'il y a consentement pour
débattre de cette motion, M. le leader adjoint du gouvernement?
M.
Sklavounos : Oui, M. le Président, consentement pour le
débat, quatre minutes maximum à notre ministre de la Culture et des
Communications, la députée de Joliette, la députée d'Iberville et le député de
Mercier.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, comme on vient de l'entendre, autant que
possible, s'en tenir à ce qui est
suggéré, des interventions d'environ quatre minutes. Je cède à nouveau la
parole à M. le ministre de la Culture. À vous.
M. Luc Fortin
M.
Fortin (Sherbrooke) : Merci, M. le Président. Jean Bissonnette a
contribué à définir le Québec en façonnant notre univers télévisuel. Il est à
l'origine de projets fondateurs pour la télévision québécoise. Il est à
l'origine d'émissions mémorables,
dont Les couche-tard, Moi et l'autre, Appelez-moi Lise, Les
lundis des ha! ha!, La petite vie, sans oublier Le bye-bye.
Or, l'apport de Jean
Bissonnette à la télé moderne ne représente qu'une fraction de son mérite et de
son talent puisqu'il façonne aussi notre
monde du spectacle. Metteur en scène au flair exceptionnel, il a lancé la
carrière de plusieurs personnalités
reconnues. Parmi toutes les mises en scène de Jean Bissonnette figurent aussi
des spectacles mythiques, notamment les inoubliables fêtes de la
Saint-Jean de 1975 sur le Mont-Royal.
Au cours de sa vie,
ce grand bâtisseur a reçu de nombreux hommages. L'an dernier, Jean Bissonnette
a reçu l'insigne d'officier de l'Ordre
national du Québec ainsi que le prix Guy-Mauffette, la plus haute distinction
décernée par le gouvernement dans le domaine culturel, pour sa
contribution à la télévision québécoise.
M. le
Président, une autre figure marquante de la culture québécoise nous a quittés
aussi récemment. Laissez-moi prendre
quelques instants pour souligner la carrière et l'apport considérable de Rita
Lafontaine au paysage culturel québécois.
Le
nom de Rita Lafontaine fait référence à plusieurs interprétations marquantes de
personnages forts de l'oeuvre de Michel Tremblay, dont celui de sa mère,
Nana.
Nommer Rita
Lafontaine, c'est aussi penser à ce trio indissociable formé de Michel Tremblay
et du metteur en scène André Brassard, un trio ayant contribué à
l'écriture d'un riche chapitre de l'histoire théâtrale au Québec.
Rita
Lafontaine aura vécu une arrivée sur scène peu banale en faisant partie de la
toute première distribution de la pièce
Les belles-soeurs, présentée en 1968. Après quoi, les rôles se sont
enchaînés, faisant d'elle la grande comédienne qu'aura connue le Québec.
Par son jeu à
large registre et à sa sensibilité à rendre les textes, Rita Lafontaine a
participé à l'émergence d'une nouvelle
dramaturgie québécoise. D'ailleurs, ses prestations mémorables ont attiré
l'attention internationale sur notre scène culturelle, faisant voyager
les créations de Michel Tremblay sur tous les continents.
En 2011, Rita
Lafontaine a reçu le titre d'officière de l'Ordre national du Québec et, en
2005, celui d'officière de l'Ordre du
Canada. Puis elle a eu ce souci de transmettre à la relève en participant à la
création du programme de certificat en
interprétation théâtrale de l'Université du Québec à Trois-Rivières et en y
enseignant selon sa méthode Lafontaine, laquelle consistait à rendre
toute la profondeur d'un texte bien au-delà des mots.
Le Québec
tout entier lui vouait une affection profonde en raison de son talent et de sa
présence au petit écran, sur les planches et au cinéma. Nous sommes tous
attristés de son décès.
En terminant,
M. le Président, permettez-moi d'offrir aux familles ainsi qu'aux
proches de M. Jean Bissonnette et de Mme Rita Lafontaine nos
plus sincères condoléances. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. ministre de la Culture et des Communications. Je cède maintenant
la parole, sur cette même motion, à la porte-parole de l'opposition officielle,
Mme la députée de Joliette. À vous la parole.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci,
M. le Président. Alors, d'entrée de jeu, au nom de l'opposition
officielle, je souhaite offrir
toutes nos condoléances, bien sûr, aux familles et aux proches de Mme Rita
Lafontaine et de M. Jean Bissonnette, deux
personnes, deux personnages, je dirais aussi, hors norme qui ont marqué notre
univers culturel. J'espère que ces proches trouvent une certaine
consolation dans le fait que leur peine et leur désarroi sont partagés avec beaucoup
d'émotion par les Québécois,
qui étaient excessivement attachés à Mme Lafontaine, qui a véritablement fait partie de leur vie pendant des décennies. Et, bien qu'ils connaissaient moins M. Bissonnette parce qu'il était derrière l'écran, les Québécois sont tout
aussi attachés à ses créations télévisuelles, qui les ont tout aussi
accompagnés pendant des décennies. Je parle bien de créations, parce que M. Bissonnette
a vraiment innové, façonné, défini, redéfini la télévision québécoise
à plus d'une reprise.
• (11 heures) •
L'humilité, je pense que c'est ce qui nous
marque quand on pense à Mme Lafontaine. C'est une combinaison extraordinaire d'humilité et à la fois de talent hors norme, et c'est pourquoi
je pense qu'elle était une figure si importante et si attachante pour les Québécois.
Pour moi et, je pense, pour la population du Québec, Rita Lafontaine, c'est l'incarnation même de la comédienne, celle qui sait à la fois
faire rire et faire pleurer, celle qui est aussi à l'aise dans la comédie que
dans le drame, aussi à l'aise sur une scène
de théâtre qu'au petit et au grand écran. C'est aussi une femme qui
s'investissait complètement, qui s'abandonnait complètement à ses personnages,
qui s'effaçait complètement, d'où son énorme talent, qui a été reconnu. C'est, bien sûr, la muse,
l'inspiration de Michel Tremblay, de Jacques Brassard. C'est une femme qui a été découverte alors qu'elle était secrétaire dans
une pièce amateur par ces deux grands créateurs et qui ont décidé que son naturel était complètement désarmant. Et plusieurs,
dans les témoignages qu'on a entendus cette semaine, ont dit que Rita
Lafontaine avait inventé le naturel au théâtre. Elle était tout simplement ses
personnages. Elle était autant Nana, Albertine,
Madeleine dans Le vrai monde. Elle était, dans Le retour, cette femme
excessivement attachante, Rose Landry. Elle
était aussi cette femme qui nous a tant fait rire avec Clémence DesRochers dans
La grande séduction, qui a connu un très grand succès.
Alors,
Mme Lafontaine faisait partie de nos vies. Elle travaillait, elle
travaillait sans relâche, probablement
aussi parce que son parcours n'en
était pas à l'origine un de professionnelle de formation dans les écoles de
théâtre. Elle trouvait une
musicalité, toujours le ton juste. Elle était faite de travail et elle était
faite de générosité pour son public dans ce qu'elle s'investissait dans ses créations mais aussi dans
sa vie quotidienne. Nous lui devons énormément et nous lui disons merci
du fond du coeur.
Cette
générosité et cette humilité, on les retrouve aussi chez Jean Bissonnette. Jean
Bissonnette, comme je l'ai dit
d'entrée de jeu, il a vraiment défini... il a été vraiment un pionnier de notre
paysage télévisuel. Il a créé, comme le disait le ministre, des
émissions-phares, des talk-shows qui ont connu un succès incroyable, bien sûr,
avec Les couche-tard, Appelez-moi
Lise, mais des émissions d'humour
qui vraiment ont marqué nos vies, nos familles, qui nous ont permis de passer de merveilleux moments ensemble, Le
bye-bye, bien sûr, Moi et l'autre, La petite vie, Un gars,
une fille — où il a
rencontré Guy A. Lepage — Les détecteurs de mensonges, des
quiz. Et toujours il réussissait à trouver la nouvelle idée, c'était une pépinière à idées. Et toujours il a
été très généreux aussi avec les artistes, les comédiens qu'il prenait sous son
aile, qu'il faisait grandir, Dominique
Michel, Guy A. Lepage, tout, évidemment, le groupe de La petite vie.
Mais surtout il était généreux avec
le public, parce que c'est pour eux qu'il créait et c'est pour eux qu'il
pensait toujours à comment il pouvait réinventer la télévision.
Alors, en
terminant, je veux lui dire aussi un énorme merci. Et tous les rires qu'il nous
a procurés comme toutes les émotions que Mme Lafontaine nous a
procurées vont nous accompagner longtemps. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, Mme
la députée de Joliette,
de votre intervention. Et, pour la poursuite du débat, je reconnais Mme
la députée d'Iberville pour son intervention. À vous la parole.
Mme Claire Samson
Mme
Samson : Merci, M. le Président. Je suis honorée de rendre hommage ce matin à deux géants de notre
scène culturelle, Jean Bissonnette et Rita Lafontaine.
Jean
Bissonnette, alias Jean «Bis», M. Showbiz,
pour ceux qui l'ont connu, plusieurs ont connu le grand réalisateur,
metteur en scène, producteur, j'ai eu l'honneur de connaître un grand homme. En
effet, j'ai eu l'immense bonheur de côtoyer
professionnellement Jean «Bis» pendant une dizaine d'années, j'étais alors
attachée de presse à Radio-Canada. Et
Jean, pour dire le moins, n'aimait pas beaucoup les critiques télévision et
ceux qui pratiquaient le métier, alors autant vous dire que mon travail n'a pas toujours été simple et que nous avons
manqué quelques occasions de promotion, mais certainement pas plusieurs
pour se colletailler. Mais, si Jean n'aimait pas les critiques, ce n'était pas
tellement pour lui-même, mais, parce qu'il
aimait trop ses artistes et les créateurs autour de lui, il cherchait
constamment à les protéger.
J'ai
travaillé avec Jean sur Les lundis
des ha! ha!, sur La petite vie,
des années de rire et de pur bonheur. On avait décidé ensemble que la
campagne de pub pour La petite vie devait être complètement éclatée et
un peu folle, et je me souviens qu'on ait
mis la face de Pôpa sur des camions de vidange, à Montréal,
qui circulaient le jour du lancement de la saison. Jean, c'était un précurseur. On avait même pensé lâcher lousse
une centaine de dindes dans les rues de Montréal, mais, mon échec, je n'ai pas réussi à convaincre
la police que c'était une bonne idée, et nous n'avons pas pu le faire. Mais
c'était ma faute, alors... C'était ma faute,
et j'ai payé cher le prix. Alors, on a fait ensemble plein de choses, des Bye-bye,
des galas, des émissions spéciales avec les
Vigneault, Dufresne, Ferland, Deschamps, Bécaud, Dion et Fugain de ce monde.
Jean
en imposait par son expérience, par son charisme. Il aura été un grand parmi
les grands et un visionnaire, et on
peut certainement dire sans se tromper qu'au Québec,
à la télévision, il y aura eu un avant et un après-Jean «Bis». Son
empreinte sur notre culture est, à cet égard, indéniable, et on se souviendra longtemps
de son héritage.
Et,
si Jean a changé la télé québécoise, il aura aussi grandement influencé la jeune
attachée de presse que j'étais à
l'époque, et je me rappellerai toujours de cette citation de Jean : Claire, la
meilleure improvisation que tu feras sera celle que tu auras scénarisée. C'était sa ligne. Et je tiens ce matin à offrir
à sa famille, en mon nom et au nom de ma formation politique, toutes nos condoléances et nos sympathies à
sa famille, son épouse et sa fille.
Quant
à Mme Lafontaine, je ne l'ai pas connue d'une façon aussi intense que
monsieur... que Jean «Bis», mais je
l'ai côtoyée aussi dans la grande tour de Radio-Canada. Avec Rita,
l'expression «une grande dame» prend tout son sens. J'ai le souvenir
d'une femme calme et généreuse, très impliquée toujours, tout au long de sa
vie, auprès de la relève.
Mme Lafontaine,
c'est celle qui me disait, avant les lancements et les visionnements à Radio-Canada, avec son calme et sa générosité : Claire, inquiète-toi pas, ça va
bien aller. Les projecteurs étaient braqués sur elle, mais sa considération
se portait toujours sur les autres. C'est
ça, Rita Lafontaine : de la générosité sans bornes et une simplicité qui
nous ressemble.
Rita,
c'était aussi, bien évidemment, un talent immense. Elle n'avait pas nécessairement tous les attributs d'une jeune première, mais elle avait la
capacité de livrer un texte avec une entièreté qui lui était bien propre. Et
elle était tellement inspirante! Plusieurs l'ont dit :
Quand Rita jouait, on ne savait pas qu'elle jouait, elle vivait. C'était une
grande, très grande comédienne, et c'est par son talent immense qu'elle
a fait sa place dans le coeur de tous les Québécois.
Rita
aura porté la femme québécoise en ce qu'elle a de plus beau, de plus fort et de
plus lumineux sur les planches et sur
les écrans du Québec. Au nom de toutes les femmes du Québec, merci, Mme
Lafontaine. Je tiens également à offrir toutes nos condoléances et nos
sympathies à ses proches. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, Mme la députée d'Iberville, de votre commentaire. Et je cède
maintenant la parole à M. le député de Mercier sur cette même motion. M. le
député de Mercier, à vous.
M. Amir Khadir
M. Khadir : Merci, M. le Président. Devant des témoignages
aussi éloquents et aussi vrais livrés par mes collègues, on ne peut qu'admirer l'immensité de la
contribution généreuse et significative de M. Bissonnette et de
Mme Lafontaine. Donc, au nom de
ma formation politique, en mon nom personnel, au nom de ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques mais plus particulièrement au nom de ma collègue de Gouin,
qui est absente aujourd'hui mais qui tenait vraiment à rendre un témoignage vibrant à Mme Lafontaine, donc,
je joins l'ensemble des députés ici pour offrir nos condoléances à la famille
de Rita Lafontaine, à la famille de Jean Bissonnette et tous leurs proches.
La
chose que je crois qu'il faut reconnaître ici, c'est que tous ces témoignages
expriment à quel point, dans la vie collective
d'un peuple, dans ce qui anime son âme, la culture au sens large mais aussi la
culture qui est faite de divertissements
et de rires a de l'importance. On a
souligné la contribution des deux. Je dirais, pour ma part, que la fête de la Saint-Jean en 1975 a joué un rôle
déterminant dans mon propre attachement, dans l'affection que je porte à la
culture québécoise dans ce qui la distingue puis dans ce qui la
rapproche de la culture francophone en général, parce que c'est là qu'on en a eu une des expressions les
plus éclatantes, donc, au milieu des années 70. Alors, je crois que c'est
en ces termes, la reconnaissance de
la contribution en matière de culture, à la vie collective du peuple québécois,
que nous rendons hommage à Jean Bissonnette et à Rita Lafontaine. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci, M. le député de Mercier.
Mise aux voix
Et
je comprends que cette motion est adoptée. Et, compte tenu qu'il s'agit de deux
départs, nous allons observer une minute de silence.
• (11 h 10 — 11
h 11) •
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci. Veuillez vous asseoir.
Toujours à la rubrique des motions sans préavis, un
membre maintenant du groupe formant l'opposition officielle,
et je reconnais M. le leader de l'opposition officielle. Et, s'il
y a des gens qui doivent quitter, on
est capables de faire ça exceptionnellement en silence aujourd'hui.
Alors, M. le leader, allez, pour votre motion.
M. Drainville : M. le
Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec la députée
de Montarville et la députée d'Arthabaska, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale condamne le système libéral des ministres à
100 000 $ et des superministres à 150 000 $.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Alors, il n'y a pas consentement pour débattre de cette motion.
Maintenant,
M. le député de Mercier. À vous la parole, M. le député de Mercier. M. le
député de Mercier! Est-ce que vous aviez une motion sans préavis?
M. Khadir :
Oui. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, si vous voulez nous la présenter, s'il vous
plaît. À vous.
M. Khadir :
M. le Président, je demande le consentement de la Chambre pour présenter la motion
suivante conjointement avec le leader de l'opposition officielle et la députée
de Montarville :
«Que
l'Assemblée nationale demande aux partis représentés en cette Chambre de
dévoiler rapidement l'information concernant
l'ensemble des sommes qu'ils ont remises au Directeur général des élections du
Québec au cours des vingt dernières années pour rembourser de l'argent
acquis par le biais de financement illégal.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Il n'y a pas de commentaire normalement, mais ce
qu'on vient d'entendre, c'est qu'il n'y a pas de consentement. Alors, ça
met fin à la rubrique des motions sans préavis.
Et je cède à nouveau
la parole à M. le leader adjoint du gouvernement pour la présentation des
motions.
M.
Sklavounos :
Bien, des avis de commissions.
Avis touchant les travaux des commissions
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Des avis de commissions, excusez-moi.
M.
Sklavounos : Merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée
que la Commission des finances publiques poursuivra le débat sur le discours du budget aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures ainsi que 15 heures à
18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau, et, si
nécessaire, le mardi 12 avril 2016, de 10 heures à midi, à la
salle du Conseil législatif;
La
Commission des institutions poursuivra les consultations particulières à
l'égard du projet de loi n° 64, Loi sur l'immatriculation des armes
à feu, aujourd'hui, à compter de 11 h 30 pour une durée de
1 h 30 min et de 15 heures à 18 heures, à la salle du
Conseil législatif;
La
Commission des transports et de l'environnement poursuivra l'étude détaillée à
l'égard du projet de loi n° 76, Loi modifiant l'organisation et la
gouvernance du transport collectif dans la région métropolitaine de Montréal, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures et de 15 heures à 18 heures, ainsi que le
mardi 12 avril 2016, de 10 heures à midi, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
Finalement, la Commission de l'économie et du
travail poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 70, Loi visant à permettre une meilleure adéquation
entre la formation et l'emploi ainsi qu'à favoriser l'intégration en emploi,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
15 heures à 18 heures, à la salle de l'Assemblée nationale,
ainsi que le mardi 12 avril 2016, de 10 heures à midi, à la
salle Louis-Joseph-Papineau. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, je vous remercie, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée
Nous en sommes à la
rubrique Renseignements sur les travaux, s'il y en a. Je n'en vois pas.
Moi,
à titre de président, je vous rappelle que, lors de l'interpellation prévue
pour demain, 8 avril, c'est Mme la députée de Montarville qui s'adressera à Mme la ministre responsable de
l'Accès à l'information et de la Réforme des institutions démocratiques sur le sujet
suivant : La nécessité de récupérer l'argent qui aurait pu être versé
illégalement aux partis politiques entre 1996 et 2011 et de prolonger le
délai de prescription prévu à la Loi électorale jusqu'en 1996.
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour... mais on m'indique que j'avais omis de vous donner les avis
de la présidence. Et c'est... Oui. C'est moi qui ai mal regardé ma feuille
de route, qui est toujours bien faite.
Avis touchant les travaux des commissions
Alors, les
avis de la présidence aujourd'hui, c'est : Je vous avise que la Commission
de l'administration publique se réunira aujourd'hui, à la salle des
Premiers-Ministres de l'édifice Pamphile-Le May, en séance de travail,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, afin de préparer
l'audition du suivi du chapitre 4 du rapport du Commissaire au développement durable du printemps 2014, portant sur la gestion et
l'aide financière du Fonds vert; en auditions publiques également,
de 15 heures à 18 heures, afin d'entendre le ministère des Transports, de la Mobilité durable
et de l'Électrification des transports et le ministère du Développement
durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques; et en séance de travail également, de
18 heures à 18 h 30, afin de statuer sur les observations, les
conclusions et les recommandations à la suite de cette audition.
Je vous avise également que la Commission de la
santé et des services sociaux se réunira en séance de travail aujourd'hui, de 13 heures à 14 heures, à
la salle RC.161 de l'hôtel du Parlement, afin d'élaborer le rapport lié au
mandat d'initiative sur les conditions de vie des adultes hébergés en
centre d'hébergement et de soins de longue durée.
Là, ça termine les avis de la présidence, et je
cède la parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui. M.
le Président, je vous demanderais une
suspension jusqu'à et vingt-deux afin de permettre aux députés
de l'opposition qui souhaitent
demander un débat de fin de séance de pouvoir soumettre leur demande, s'il vous plaît.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Oui. Compte tenu que le délai pour transmettre les demandes de débat de fin de séance n'est pas complètement écoulé — c'est
une pratique qu'on a toujours faite, au cas où il y aurait des débats de fin
de séance — alors je suspends les travaux, tel qu'indiqué, jusqu'à
11 h 21. Et, à 11 h 21, on verra si on doit faire des
débats ou pas de débat. Sinon, on fera la suite des choses.
Les travaux sont suspendus pour à peu près
10 minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 17)
(Reprise à 11 h 22)
Affaires du jour
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, nous allons reprendre où nous avons laissé. C'était un délai pour
attendre une décision. Et je cède la parole au leader, parce que nous
connaissons la décision. Alors, M. le leader.
M.
Sklavounos : Alors, je
ne sais pas, M. le Président, s'il y en a eu, des demandes de
débat de fin de séance. Il n'y en a pas eu?
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Il n'y en a pas, mais... C'est pour ça que je vous donne la parole, parce qu'il
n'y a pas eu de demande.
M.
Sklavounos : O.K.,
formidable. Merci, M. le Président.
Ajournement
Alors, comme je l'ai mentionné, et vous avez
mentionné un... il y a cinq commissions parlementaires qui se réunissent. Et, conformément à notre règlement,
afin de pouvoir permettre à cela de se faire, je vous ferais motion pour
ajourner nos travaux au mardi 12 avril, à 13 h 40, s'il vous
plaît.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Je vous remercie, M. le leader adjoint. Est-ce que cette motion est adoptée?
Adopté. Alors, nos travaux sont ajournés tel
qu'indiqué, et nous allons faire ce qui était prévu dans la motion tantôt.
Alors, à la semaine prochaine.
(Fin de la séance à 11 h 23)