(Neuf
heures quarante et une minutes)
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, chers collègues, veuillez vous
asseoir. On va vous souhaiter un bon jeudi.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
allons procéder aux déclarations des députés, tel que prévu, et je suis prêt à
entendre Mme la députée de Richmond pour sa déclaration d'aujourd'hui.
Mme la députée de Richmond, à vous la parole.
Féliciter les organisateurs de l'événement MRC en mode
Mme Karine Vallières
Mme
Vallières :
Merci beaucoup, M. le Président. Parce que c'est très important que l'esprit
d'initiative et d'entrepreneurship commence
très jeune, j'aimerais vous parler de l'initiative MRC en mode, qui s'est tenue
dernièrement sur le territoire
de la circonscription de Richmond. Organisé par trois adolescents à la suite de
leur participation au camp des jeunes
leaders, cet événement a mis en valeur, lors d'une parade de mode, les
vêtements que l'on retrouve dans les friperies.
En plus de combattre les préjugés liés à l'acquisition de vêtements usagés, ces
jeunes ont fait découvrir six ressources du genre de la MRC du Val-Saint-François et ont mobilisé une vingtaine
de bénévoles. Un bel exemple concret d'un projet de développement
durable.
Collègues de l'Assemblée
nationale, joignez-vous à moi pour les féliciter de ce projet : Marilou
Jeanson, Audrey St-Louis et Antoine
Desjardins. Bravo aussi aux organismes de chez nous qui favorisent l'émergence
de projets citoyens qui profitent à l'ensemble de notre communauté!
Merci.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, on vous remercie, Mme la députée, de votre
déclaration. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Taillon.
Souligner le 30e anniversaire de l'organisme
L'Antre-Temps Longueuil
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Il y a
30 ans, des intervenants du milieu social de Longueuil ont refusé de voir
des jeunes en mal de vivre dormir
dans des parcs ou traverser le pont Jacques-Cartier pour tenter de trouver
refuge à Montréal. Ils ont créé l'organisme L'Antre-Temps
dans la circonscription de Taillon.
L'Antre-Temps,
c'est une maison, un lieu chaleureux et organisé qui accueille, encadre,
soutient, oriente et valorise des
adolescents et des jeunes adultes qui n'avaient plus de porte où aller cogner.
L'Antre-Temps a su, au fil de trois décennies, grandir et s'agrandir afin de répondre aux besoins croissants des
jeunes, et ce, tout en gardant la même approche empreinte de respect, de solidarité et de justice. Les
parents y trouvent également de l'écoute et de l'entraide auprès d'une équipe
de professionnels compétents et
expérimentés. Des adolescents en difficulté réussissent ainsi à traverser un
temps, une période charnière de leur
vie grâce à des intervenants dédiés et attentifs qui ne les jugent pas.
L'Antre-Temps a changé de nombreuses
vies et en a probablement sauvé quelques-unes
également. Avec une immense reconnaissance, je remercie les membres du
personnel et les bénévoles qui s'y sont investis depuis 30 ans.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à
M. le député de Jean-Lesage pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous, M. le
député.
Rendre hommage à M. Félix Fleury
pour son engagement bénévole
M. André Drolet
M.
Drolet : Merci beaucoup, M. le Président. Je suis très heureux
de prendre la parole ce matin afin de rendre hommage à un homme très impliqué de mon comté, d'une générosité
exemplaire, M. Félix Fleury, d'ailleurs ici présent avec sa famille
ce matin. Bienvenue.
Dès
son plus jeune âge, M. Fleury a un modèle d'implication, nul autre que son
père, dont la famille a participé à
la fondation de la paroisse Notre-Dame-de-l'Espérance en faisant don de
plusieurs terrains. Son père a aussi participé à la créativité de la succursale de la caisse populaire sur le chemin du
Petit-Village. M. Fleury a rapidement appris de ce modèle en
s'impliquant dans les différents organismes de la paroisse, et cela, malgré un
horaire très occupé par ses différentes entreprises. De
plus, dans l'exercice de ses fonctions, il demeure toujours l'actuel président
fondateur de l'Association des propriétaires de pompes à béton du Québec.
Pour
terminer, il ne faut pas oublier sa conjointe, sa fidèle accompagnatrice,
Mme Paule, qui a su prendre soin de la famille de nombreuses années
pendant que M. Fleury prenait activement part à ses activités.
M. le Président,
j'aurai le plaisir et l'honneur de lui remettre la Médaille de l'Assemblée
nationale...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci. Merci, M. le député. Et on souhaite
la bienvenue à la famille à l'Assemblée nationale, vous êtes les
bienvenus. Je cède maintenant la parole à Mme la députée d'Iberville pour sa déclaration
d'aujourd'hui.
Souligner le travail des
centres d'action bénévole
Mme Claire Samson
Mme
Samson : Merci, M. le Président. En cette période de l'année où nos
concitoyens sont sollicités de toutes parts,
je tiens à souligner le travail inlassable des nombreux centres d'action
bénévole. Pas juste ceux du comté d'Iberville, mais certainement ceux de
toute la province.
Le
bénévolat est l'un des actes citoyens les plus importants de notre société.
Pour avoir visité les centres d'action bénévole de mon comté, je peux
vous confirmer, M. le Président, que les gens qui y oeuvrent méritent toute
notre admiration et notre gratitude. Cette
année, d'ailleurs, la demande pour les paniers de Noël est en augmentation par
rapport à l'an dernier. Au nom de
tous les bénévoles, je sollicite l'aide et l'appui de tous pour venir en aide à
nos concitoyens dans le besoin.
Rappelons-nous que chaque petit geste de sollicitude et de générosité revêt une
importance capitale pour les gens de toutes les communautés en cette
période de l'année. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, Mme la députée, de votre déclaration. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Côte-du-Sud pour sa
déclaration de ce matin. M. le député, à vous.
Féliciter Mme Linda Landry et M. Marc Laurin,
lauréats du prix Thérèse-Romer
M. Norbert Morin
M.
Morin : M. le Président, aujourd'hui, je souhaite offrir mes
félicitations à un couple résidant à Montmagny, Mme Linda Landry et son époux, M. Marc Laurin. Ils ont reçu le prix
Thérèse-Romer 2015 décerné annuellement par l'association des Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec
pour la restauration de leur résidence, la maison Bender. Cette magnifique
maison, construite dans la dernière moitié du XIXe siècle, a su préserver au
fil du temps tout son cachet d'antan
grâce à l'amour que chacun des occupants lui a accordé. Mme Landry, M. Laurin,
il y a 10 ans, vous avez acquis cette
propriété et, à votre tour, vous contribuez à sa conservation et à sa mise en
valeur. Votre grand souci du détail de préservation vous a valu à juste
titre cette importante reconnaissance par vos pairs. Vous êtes de fiers ambassadeurs de la culture, de l'histoire et de
l'architecture. Au nom des citoyens et citoyennes de Côte-du-Sud, je vous
dis un grand merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député de Côte-du-Sud. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Berthier pour sa
déclaration. À vous.
Souligner l'inauguration du parc-école
de l'école de la Rive à Lavaltrie
M. André Villeneuve
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Récemment, l'école secondaire de la Rive de Lavaltrie
inaugurait un parc-école situé juste à
l'entrée de l'institution. Ce parc offre aux élèves un espace leur permettant
de se rassembler et de socialiser. Un
des objectifs de ce projet est de créer un sentiment d'appartenance à l'école.
En plus de sa pertinence, ce projet se distingue par la manière dont il
a été financé et mis en oeuvre. En effet, les partenaires sont nombreux. On compte parmi eux la ville, évidemment, de
Lavaltrie, la commission scolaire, la Caisse Desjardins et plusieurs gens
d'affaires et bénévoles. C'est donc
par une forte participation du milieu provenant d'horizons divers que ce projet
a pu voir le jour. Cette façon de
procéder, basée sur la participation et la prise en main de défis par une
communauté locale, est un exemple à
suivre. Je tiens donc à saluer et à féliciter tous ceux qui ont participé à
cette initiative, M. le Président. Et merci de travailler avec notre
jeunesse et pour notre jeunesse.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M. le député de Berthier. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Chauveau pour sa déclaration de
ce matin. À vous.
Souligner la participation des
étudiants Valérie et Vincent Vachon
aux missions commerciales de l'Université Laval
Mme Véronyque Tremblay
Mme Tremblay : Merci, M. le Président. Permettez-moi de souligner la participation de
Valérie et Vincent Vachon aux missions commerciales de l'Université
Laval. Ces deux étudiants de mon comté, qui sont frère et soeur, ont été sélectionnés pour effectuer une véritable
expérience en commerce international en Corée du Sud. Ils auront pour mission
d'explorer ou d'ouvrir un marché étranger pour ouvrir une entreprise québécoise.
Depuis
près de 20 ans, les missions commerciales de l'Université Laval ont appuyé près de 550 entreprises du Québec
dans leur expansion dans 17 pays différents. C'est une approche clés en
main et sur mesure. Bravo à ces deux jeunes dynamiques et très talentueux! Je vous souhaite de vivre une expérience
des plus enrichissantes. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : On vous remercie pour votre déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député des Chutes-de-la-Chaudière pour sa déclaration.
Souligner le 25e anniversaire de la résidence
pour aînés Petit Domicile de Charny
M. Marc Picard
M.
Picard : Merci, M. le Président. Hier, la résidence Petit Domicile de Charny,
située dans la ville de Lévis,
a célébré son 25e anniversaire. Premier projet du genre au Québec, c'est
en 1982 que les premières démarches sont entamées
par M. Paul-Eugène Gosselin, président du Club de l'amitié de Charny,
assisté par quelques membres pour qu'une résidence pour personnes âgées autonomes ou en légère perte d'autonomie
soit construite. Alors, qu'une première pelletée de terre a eu lieu le 13 novembre 1987, les tout premiers
résidents prennent possession de leurs logements le 1er mai 1990.
Deux autres projets d'agrandissement,
complétés en 2000 et en 2013, ont permis d'augmenter l'offre de services, de
sorte qu'actuellement la résidence, sous la supervision de
M. Clermont Rousseau, accueille une soixantaine de personnes.
À
l'occasion de ce 25e anniversaire, je félicite les instigateurs du projet
ainsi que tous ceux et celles qui assurent un service de qualité pour le
mieux-être des résidentes et des résidents. Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le député des Chutes-de-la-Chaudière. Je
cède maintenant la parole à Mme
la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré pour sa déclaration de ce matin. À vous la parole, madame.
Rendre hommage à Mme Mylène St-Amand Tremblay
pour avoir porté secours à un collègue de travail
victime d'un arrêt cardiovasculaire
Mme Caroline Simard
Mme Simard :
Merci, M. le Président. J'ai l'opportunité de me lever aujourd'hui dans cette
Assemblée pour souligner l'intervention tout à fait exceptionnelle dont a fait preuve Mylène St-Amand Tremblay, une jeune
femme native de Charlevoix, le 7 novembre dernier à
Les Éboulements.
Lors
de cette journée, elle a porté secours à son collègue M. Alain Dutour
qui s'est effondré au sol en détresse respiratoire.
Victime d'un arrêt cardiovasculaire, la vie de l'homme était menacée, et donc
son pouls était extrêmement faible. Avec un sang-froid hors du commun et une
technique de réanimation efficace et bien exécutée, la jeune femme de
19 ans est parvenue à ranimer M. Dutour et à lui prodiguer les soins
jusqu'à l'arrivée des ambulanciers. Sans son intervention rapide,
M. Dutour n'aurait pas survécu à cette attaque foudroyante.
La
victime se porte aujourd'hui très bien grâce aux techniques de réanimation exécutées
par Mme St-Amand Tremblay. Je salue le courage de cette jeune femme
et je félicite, d'ailleurs, d'avoir accompli cette bravoure... Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, madame, de votre
déclaration. Je cède la parole à M. le député de Marguerite-Bourgeoys
pour sa déclaration de ce matin. M. le député, à vous la parole.
Saluer le travail des bénévoles de l'Opération Nez rouge
M. Robert Poëti
M.
Poëti : Merci, M. le Président. Le temps des fêtes approche et, avec cette
période, la tenue de l'Opération Nez rouge,
laquelle débute demain soir dans tout le Québec et se terminera le
31 décembre prochain, est un incontournable. Le message que nous
lançons est simple : Ne conduisez pas si vos facultés sont affaiblies.
Nous croyons que le fait d'utiliser un
service comme Nez rouge prévient de nombreux accidents ainsi que des blessures
et des pertes de vie. Je ne peux qu'encourager la population à faire appel à Nez rouge ou à tout autre moyen
qui ferait en sorte qu'ils ne
prendront pas le volant s'ils ont pris un verre.
Merci
aux quelque 40 000 bénévoles dans tout le Québec qui effectueront autour
de 60 000 raccompagnements et qui permettront de recueillir environ
1,5 million de dollars pour plus d'une centaine d'organismes locaux dédiés
à la jeunesse ou au sport amateur.
Et, comme ça, on pourra dire, comme nous le rappelle le thème de l'Opération
Nez rouge de cette année : Avec nous, ça finit toujours bien.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, et cette dernière déclaration met fin à la rubrique
Déclarations de députés.
Les travaux sont
suspendus pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h
52)
(Reprise à 10 heures)
Le Président :
Mesdames messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les affaires
courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique Présentation
de projets de loi, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Bonnardel :
M. le Président, je vous demande d'appeler l'article a.
Projet
de loi n° 498
Le Président :
Alors, à l'article a du feuilleton, M. le député de Granby présente le
projet de loi n° 498, Loi modifiant
la Loi sur la Société des alcools du Québec et la Loi sur les permis d'alcool
afin de créer un permis d'agriculteur distillateur. M. le député de Granby.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président. Très heureux de déposer
la loi n° 498, Loi modifiant la Loi sur la Société des alcools
du Québec et la Loi sur les permis d'alcool afin de créer un permis
d'agriculteur distillateur.
Ce
projet de loi ajoute une fonction à la Société des alcools du Québec et prévoit
qu'elle se doit de soutenir la fabrication des boissons alcooliques du
Québec et d'en promouvoir les produits.
Le
projet de loi prévoit une nouvelle catégorie de permis de fabrication de
boissons alcooliques, soit un permis d'agriculteur
distillateur. Ce permis n'est délivré qu'à un agriculteur ou exploitant tenu
d'établir un plan agroenvironnemental de fertilisation. Le produit doit
être fabriqué à partir de matières premières issues de l'agriculture ou de
l'aquaculture pratiquée sur le territoire du Québec et dans une zone agricole.
Par
ailleurs, ce projet de loi modifie les conditions selon lesquelles le titulaire
de permis de production artisanale peut
vendre ses boissons alcooliques. À l'instar du permis d'agriculteur
distillateur, il énonce notamment que la vente peut être effectuée dans une exposition agricole ou agroalimentaire,
dans un marché de producteurs agricoles, dans un marché public, dans une
foire ou dans un autre événement public.
Le projet de loi
prévoit également que le titulaire de permis d'agriculteur distillateur peut
vendre ses produits alcooliques sur un lot
situé dans une zone agricole dont l'exploitant ou l'agriculteur est
propriétaire ou locataire ou dans une coopérative formée de membres
titulaires de permis de production artisanale, de membres titulaires de permis
d'agriculteur distillateur ou de producteurs agricoles.
Enfin,
ce projet de loi modifie la Loi sur les permis d'alcool afin d'autoriser le
titulaire d'un permis de restaurant pour
servir à vendre des boissons alcooliques de fabrication québécoise achetées
d'un titulaire de permis de production artisanale ou d'agriculteur
distillateur. Merci, M. le Président.
Mise
aux voix
Le Président :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix :
Adopté.
Dépôt
de documents
Le Président :
Adopté. À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre des Finances.
Comptes publics 2014‑2015
M.
Leitão : M. le Président, je dépose, conformément aux
dispositions de l'article 87 de la Loi sur l'administration financière,
les comptes publics 2014‑2015, volumes I et II, versions française et anglaise.
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés. M. le ministre responsable de l'Accès à l'information.
Lettre
du ministre responsable de la Réforme des institutions
démocratiques sur l'assujettissement des organismes à but non
lucratif à la Loi sur la transparence en matière de lobbyisme
M.
Fournier : Oui, M. le Président. À titre de ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, je dépose une lettre que j'ai adressée au
Commissaire au lobbyisme, M. Jean Dussault, le 25 novembre 2015, au sujet de
l'assujettissement des organismes à but non
lucratif à la Loi sur la transparence en matière de lobbyisme, tel que proposé
au projet de loi n° 56.
Le Président :
Ce document est déposé.
Dépôt
de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission
de l'économie et du travail et député de Bertrand... Et député de
Bertrand... Et député de Bertrand.
Étude
détaillée du projet de loi n° 71
M.
Cousineau : Oui, M. le Président, pas de problème. Alors, je
dépose le rapport de la Commission de l'économie et du travail qui, le 25 novembre 2015, a procédé à l'étude détaillée du
projet de loi n° 71, Loi portant sur le règlement de certains différends dans le secteur de
l'automobile de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. La commission a adopté le
texte du projet de loi sans amendement.
Le
Président : Ce rapport est déposé. M. le président de la
Commission des institutions et député de Chomedey.
Examen
des orientations, des activités et de la
gestion administrative du Commissaire
à la lutte contre la corruption
M. Ouellette : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport du mandat d'examen des
orientations, des activités et de la
gestion administrative du Commissaire à lutte contre la corruption qui a eu
lieu le 2 novembre 2015. La commission s'est
également réunie en séance de travail le 11 juin 2014 ainsi que les 2, 18
novembre 2015 relativement à ce mandat.
Le Président :
Ce rapport est déposé.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, Mme la députée de Joliette.
Abolir
les frais accessoires et faire un débat public
sur le financement des cliniques médicales
Mme
Hivon :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 34 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que
l'amendement proposé au projet de loi n° 20 autorisera certaines cliniques
médicales à facturer aux patients des frais "accessoires" pourtant illégaux;
«Considérant que
cette disposition enfreindrait la Loi canadienne sur la santé en contrevenant
aux principes d'accessibilité et
d'universalité du système de santé, nous exposant ainsi à des pénalités
financières de la part du gouvernement fédéral;
«Considérant
que le code de déontologie du Collège des médecins interdit aux médecins de
réclamer aux patients des montants excédant le coût réel des médicaments
ou du matériel médical;
«Considérant que cet
amendement imposera aux patients un montant estimé à 50 millions de
dollars pour des services devant être
financés par le régime public de santé, consacrant ainsi un système à deux
vitesses où les moyens financiers déterminent l'accès aux soins
davantage que les besoins médicaux;
«Considérant
que la solution la plus équitable pour régler l'enjeu des frais accessoires
demeure l‘acquittement de ces sommes
par les fonds publics ou par la rémunération des médecins négociée entre le
gouvernement et les fédérations médicales FMSQ et FMOQ;
«Considérant
que l'amendement proposé a été intégré au projet de loi n° 20 de
manière unilatérale par le ministre de la Santé et des Services sociaux;
«Considérant qu'il est indispensable d'inclure les citoyens
québécois dans la réflexion sur l'avenir de notre système
public de santé;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement
du Québec d'abolir les frais
accessoires et d'ouvrir le débat public sur le financement des cliniques
médicales au Québec.»
Le
Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant
Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre : Merci beaucoup, M. le
Président.
Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 10 482 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que l'amendement
proposé au projet de loi n° 20 autorisera certaines cliniques médicales à
facturer aux patients des frais "accessoires" pourtant illégaux;
«Considérant que cette disposition
enfreindrait la Loi canadienne sur la santé en contrevenant aux principes
d'accessibilité et d'universalité du système de santé, nous exposant ainsi à
des pénalités financières de la part du gouvernement fédéral;
«Considérant que le code de
déontologie du Collège des médecins interdit aux médecins de réclamer aux
patients des montants excédant le coût réel des médicaments ou du matériel
médical;
«Considérant que cet amendement
imposera aux patients un montant estimé à 50 millions de dollars pour des services devant être financés par le régime public
de santé, consacrant ainsi un système à deux vitesses où les moyens
financiers déterminent l'accès aux soins davantage que les besoins médicaux;
«Considérant
que la solution la plus équitable pour régler l'enjeu des frais accessoires
demeure l'acquittement de
ces sommes par les fonds publics ou par la rémunération des médecins négociée
entre le gouvernement et les fédérations médicales FMSQ et FMOQ;
«Considérant
que l'amendement proposé a été intégré au projet de loi n° 20 de manière
unilatérale par le ministre de la Santé et des Services
sociaux;
«Considérant
qu'il est indispensable d'inclure les citoyens québécois dans la réflexion sur
l'avenir de notre système public de santé;
«Et l'intervention réclamée se
résume ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au
gouvernement du Québec d'abolir les frais accessoires et d'ouvrir le débat
public sur le financement des cliniques médicales au Québec.»
Je certifie que cet extrait est
conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. M. le député de Rimouski.
Interdire au
Québec le passage de trains transportant
des produits pétroliers voués à l'exportation
M.
LeBel : J'aimerais, M. le Président, saluer les gens du
Bas-Saint-Laurent qui sont les porteurs de la pétition,
qui sont ici, dans nos tribunes, et saluer aussi les gens de Lac-Mégantic qui
sont venus en appui à la pétition.
Je dépose donc l'extrait
d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
10 367 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que le gouvernement du Nouveau-Brunswick a autorisé la compagnie albertaine Chaleur Terminals Inc., le 17 juillet 2014, à transporter, stocker,
manipuler et charger à bord de navires au port de Belledune, Nouveau-Brunswick, du pétrole de schiste ou bitumineux transporté par train à
raison de deux convois de 120 wagons quotidiennement représentant 1,2 million
de barils par semaine;
«Considérant
que le projet prévoit le passage au
coeur de nombreuses villes du Québec, sans consultation de la population par les
différents paliers de gouvernements;
«Considérant que les dangers sont réels et
irrémédiables dans le cas de déversement dans les écosystèmes traversés;
«Considérant que la vétusté des infrastructures
du chemin de fer rallongera le temps de passage des trains qui devront réduire
leur vitesse jusqu'à 16 kilomètres à l'heure;
«Considérant les lacunes de sécurité et de
contrôle de ces infrastructures;
«Considérant
que le gouvernement fédéral permet
que les wagons-citernes de catégorie DOT-111 puissent servir jusqu'en
2020;
«Considérant
les conséquences inévitables [...] que les dangers graves d'un trafic de
superpétroliers transatlantiques dans la baie des Chaleurs;
«Considérant
l'incapacité technique de récupérer ledit pétrole lors d'un couvert de glace et
du manque de moyens et d'équipements pour faire face à un déversement
majeur en milieu marin;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Pour
ces raisons, nous, soussignés, demandons [à] l'Assemblée nationale du Québec
s'oppose résolument au passage par
train, sur son territoire, de produits pétroliers voués à l'exportation,
notamment en raison des risques élevés pour les écosystèmes et la
sécurité publique.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
• (10 h 10) •
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé. M. le député de Richelieu.
Désigner de
réels protecteurs de l'élève
dans chaque commission scolaire
M. Rochon : Oui, merci, M. le
Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 567 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes
du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Attendu que les actions entreprises jusqu'à
présent par le gouvernement et les commissions scolaires ont été inefficaces pour lutter contre l'intimidation et
l'abus de pouvoir, et ce, malgré le sommet organisé par le gouvernement
libéral;
«Attendu que
le taux de suicide et le taux de décrochage scolaire élevés au Québec peuvent
être en lien avec le problème d'intimidation et d'abus de pouvoir;
«Attendu que
le système de santé bénéficie déjà de protecteurs du malade joignables
directement par l'usager;
«Attendu que les étudiants universitaires
bénéficient d'un ombudsman;
«Attendu que
le système actuel de plaintes dans les commissions scolaires est d'une
complexité telle qu'il décourage les élèves et les parents;
«Attendu que
le traitement des plaintes par les membres du personnel d'une commission
scolaire peut impliquer des conflits d'intérêts;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, citoyennes et citoyens du
Québec, demandons au gouvernement du Québec :
«La création de réels protecteurs de l'élève dans
chaque commission scolaire, pouvant être joints directement par
téléphone par les parents ou l'élève;
«Qu'ils
relèvent directement du ministère de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche, ceci dans le but d'éviter tout conflit d'intérêts;
«Qu'ils
soient l'option de première ligne d'acheminement d'une plainte dans une école
et une commission scolaire, le tout
afin de permettre une analyse plus impartiale et plus rapide des problèmes
entourant l'intimidation et l'abus de pouvoir.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors, l'extrait
de cette pétition est déposé.
Il n'y a pas
de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une question
de droit ou de privilège.
Je vous avise qu'après la période des questions
et réponses orales sera tenu le vote reporté sur la motion de Mme la ministre déléguée à la Réadaptation, à la
Protection de la jeunesse et à la Santé publique proposant que le projet
de loi n° 44, Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme,
soit adopté.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes maintenant à la période
de questions et de réponses orales,
et je cède la parole à M. le
chef de l'opposition officielle.
Compressions budgétaires dans
le réseau
des services de garde subventionnés
M. Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau : Merci,
M. le Président. Le gouvernement libéral n'a aucune limite dans les dommages qu'il est prêt à causer pour
réaliser son programme de l'austérité.
Le programme
des centres de la petite enfance a fait du Québec le paradis des
familles, un programme éducatif qui
agit auprès des enfants en bas âge pour augmenter l'intégration et la réussite
scolaire, un programme qui a permis à des milliers de femmes d'intégrer
le marché du travail. C'est le programme de l'égalité des chances, M. le
Président.
Or, le gouvernement libéral s'évertue à l'affaiblir. Il a, depuis un an et demi, tout fait pour
favoriser les garderies privées, et maintenant
il veut couper 120 millions de dollars en procédant à un nivellement par
le bas dans tout le réseau des
garderies subventionnées. La technique est simple : on prend les coûts
d'opération les plus bas du côté des garderies à but lucratif et on les
impose ensuite à tous les CPE à but pédagogique.
Alors, M. le Président, est-ce que le premier
ministre peut nous dire si c'est ça, le modèle économique du Parti
libéral : couper aveuglément dans l'éducation de nos enfants?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, M. le Président, au contraire, la journée d'aujourd'hui
va nous permettre de mettre en évidence
qu'enfin, enfin le gouvernement du
Québec a repris le contrôle des
finances publiques et qu'il le fait non pas dans un souci, là, théorique d'aligner des chiffres similaires d'une
colonne à l'autre mais de remettre à la disposition des citoyens
des sommes pour le financement des services publics, notamment
en éducation. Donc, gardez vos oreilles bien ouvertes, M. le Président,
il pourrait y avoir des communications à ce sujet.
Maintenant,
sur la question des services de garde, sur la question
des services de garde, je ne comprends pas trop où notre collègue veut en venir. Moi, je trouve qu'il est tout à fait correct, tout à fait correct de s'inspirer des meilleurs
gestionnaires possible, d'avoir les services publics de la meilleure qualité
possible pour le meilleur prix possible. Il parle
de nivellement par le bas. Moi, j'y vois plutôt une tentative de rehaussement
vers le haut, vers les meilleures pratiques de gestion et de meilleurs rapports entre l'investissement public et la qualité des services obtenus. C'est ce qu'on doit faire,
et, si on avait fait ça depuis quelques
années, M. le Président, on n'en serait pas là. On a réussi — encore
une fois, je vais m'exprimer en bon québécois — à sortir le Québec du trou et on va
s'assurer qu'on garde la tête en dehors de l'eau et qu'on continue à
financer nos services publics.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Sur le dos des enfants, M. le Président. Alors, le premier
ministre devrait écouter l'ancienne ministre de la Famille, Mme Yolande James, qui disait ce matin qu'il n'est plus
possible de prétendre que ces coupures n'auront pas d'effet sur les
enfants, et je la cite : «Je n'aurais pas été capable de défendre ces
coupures.»
Alors, qu'est-ce que
le premier ministre répond à l'ancienne ministre libérale de la Famille?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : Je vais plutôt répondre à cette Assemblée et à mon collègue estimé, là,
en lui rappelant d'abord que lui
également s'était engagé à atteindre l'équilibre budgétaire en 2015‑2016, de
même que notre collègue de la deuxième opposition.
Mais, bien sûr, maintenant qu'on y arrive, on dit tous que c'est une
catastrophe, de l'autre côté, alors que les Québécois devraient être rassurés sur la reprise de contrôle des
finances publiques. Et je ne peux pas faire autrement que de noter la
profonde ironie des propos du Parti québécois qui sont à l'origine des coupes
les plus profondes dans les services publics dans l'histoire contemporaine du
Québec.
Des voix :
...
Le Président :
Chut! Chut! Chut! S'il vous plaît!
M. Couillard : Alors, on voit que ce rappel de la réalité fait mal, mais c'est
pourtant la réalité telle qu'elle est. Les
coupes les plus sévères en éducation ont été faites par le Parti québécois. La
seule formation politique de cette Chambre à avoir coupé les salaires
des employés du secteur public, c'est le Parti québécois.
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : Celui qui a réussi à rétablir l'équilibre et le progrès du
Québec, c'est le Parti libéral.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, les coupures annoncées par le
gouvernement sont l'équivalent de 2 800
postes d'éducatrices qui interviennent tous les jours auprès de nos enfants. C'est
12 % de ces éducatrices qui travaillent dans nos centres de la petite enfance, des postes occupés
majoritairement par des femmes. C'est une véritable attaque contre la
politique familiale.
Comment
le premier ministre peut prétendre que ce ne sont pas les enfants qui seront
les premières victimes de son choix idéologique?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : Il n'y a pas de
coupure, M. le Président, on aura l'occasion d'y revenir, c'est une saine gestion
des fonds publics. C'est une saine gestion des fonds publics. Et, franchement,
quand il parle de choix idéologique... devant un parti politique dont la seule
proposition et la seule raison d'être est de plonger le Québec dans la ruine,
dans la ruine de ses services publics. Alors, on rit de l'autre côté,
mais j'attends toujours la réponse.
Des voix :
...
Le
Président : Ah! s'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous
plaît! Il n'y qu'une personne ici qui a le droit de parole, c'est le
premier ministre.
M.
Couillard : Les plus grandes...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le député de Sanguinet.
M.
Couillard : Les plus grandes victimes du projet de l'opposition
officielle seront les régions, les personnes vulnérables, les bénéficiaires de
services publics. Nous, on va empêcher cette destruction, M. le Président.
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau :
M. le Président, depuis les derniers mois, le gouvernement libéral et son
premier ministre ne cessent de s'acharner
sur les centres de la petite enfance, alors qu'ils se sont fait élire en
promettant tout le contraire durant la
campagne électorale de 2014. Ils n'en avaient pas dit un seul mot, M. le
Président. Au contraire, ils devaient plutôt se limiter à indexer les
tarifs selon l'engagement du premier ministre dans son discours inaugural.
Alors,
est-ce que le premier ministre peut nous dire s'il renoncera à couper
120 millions pour l'éducation de nos enfants?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, restez à l'écoute, comme je dis. On va voir que le
chef de l'opposition officielle n'est pas du tout sur la bonne piste.
Mais
je vais répéter, M. le Président, encore une fois, que ce qu'on vient de faire,
avec des efforts importants de tout
le monde, non seulement, bien sûr, du gouvernement, mais surtout des gens sur
le terrain, des citoyens, on a réussi à rétablir le contrôle des
finances publiques au Québec afin de nous donner maintenant les moyens
d'investir dans les secteurs qui sont très importants pour les Québécois,
notamment l'éducation, notamment l'éducation.
Alors,
on continue de soutenir les centres de la petite enfance, on continue de
soutenir les services de garde. On continue
de soutenir également l'exercice du choix pour les parents de choisir le
meilleur secteur ou le meilleur domaine de garde pour leurs enfants. Et
ça, ça fait partie de ce qu'il faut faire pour l'avenir du Québec, M. le
Président.
• (10 h 20) •
Le Président :
Principale, Mme la députée de Joliette.
Accès
au rapport de la Commission d'enquête sur
l'octroi et la gestion des contrats publics
dans l'industrie de la construction
Mme
Véronique Hivon
Mme
Hivon : Malgré nos questions, depuis deux jours, nous
n'avons toujours eu aucune explication, à savoir pourquoi la ministre de la Justice s'est ingérée dans l'administration
interne de la commission Charbonneau et a refusé, contrairement à ce qui est la
pratique, qu'une séance d'information, appelée huis clos, soit tenue avant la
divulgation du rapport de
1 700 pages. On est clairement en droit de se demander ce qu'il y a
derrière cette décision qui est aussi surprenante qu'inacceptable,
d'autant plus, M. le Président, que ça aurait été la seule occasion de
questionner la direction de la commission,
notamment sur la dissidence du commissaire Renaud Lachance, qui fait couler
énormément d'encre depuis mardi.
Il me semble que ce
n'est pas trop demander qu'on puisse finalement entendre la ministre de la
Justice, responsable du dossier, pour qu'elle nous explique pourquoi une telle
ingérence.
Le Président :
Mme la ministre de la Justice...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Mme
Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le
Président, dans un premier temps, je
pense qu'il est important de
rectifier les propos de la collègue parce
qu'elle va loin. D'aucune façon je ne
me suis ingérée dans les travaux de la commission Charbonneau, d'aucune façon. La diffusion du rapport, la publication du rapport,
c'est une responsabilité gouvernementale. Le contenu du rapport a été inconnu de
tous jusqu'à son dépôt.
M. le Président, la commissaire a diffusé le rapport le 11 novembre. Dans ce
rapport, le contenu du rapport... et, compte
tenu de la nature du rapport, compte tenu du mandat confié à la commission par le décret et notamment, notamment, les efforts que la commission devait faire afin de ne pas nuire et de ne pas
compromettre les enquêtes en cours et également
les poursuites judiciaires qui étaient pendantes, nous avons usé de prudence...
Le Président : En terminant.
Mme Vallée : ...de prudence
en ne permettant pas de huis clos préalablement à la diffusion du rapport.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Toujours
pas de réponse à savoir pourquoi. Mais surtout la ministre vient de dire
«nous».
Alors, qui a
été consulté pour la prise de cette décision? Qui d'autre que la ministre de la Justice, qui a pris cette décision de s'ingérer, a été consulté? Qui a été impliqué? Quel autre ministre?
Le Conseil des ministres? Est-ce
que le bureau du premier ministre et chef du Parti libéral a été consulté?
On a droit à des réponses, parce que le mystère s'épaissit de jour en jour.
Le Président : Mme la ministre
de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le
Président, M. le Président, dans ce dossier-là, les décisions ont été prises afin de préserver,
d'une part, les enquêtes qui étaient en cours et afin d'assurer également
la diffusion en même temps pour tout
le monde du rapport de la commission d'enquête. M. le Président, il y a quelques
semaines, notre collègue d'Arthabaska nous demandait
de rendre public ce rapport à
l'intérieur des 24 heures de son
dépôt. Le rapport a été rendu public dans l'heure
de son dépôt au Conseil exécutif, tel que le prévoit le règlement.
Le Président : En terminant.
Mme Vallée : Il n'y a eu
aucune ingérence, et les accusations de la collègue sont graves...
Le Président : Mme la députée
de Joliette, en deuxième complémentaire.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Deux corrections, M. le Président. Pas tout le monde n'a eu le rapport en même temps, le gouvernement l'a eu avant. Et, deuxièmement, ça ne tient pas
la route de dire «préserver les enquêtes en cours» quand le contenu du
rapport allait être divulgué à la planète entière dans les heures qui
suivaient.
Je répète ma question : Qui d'autre que la ministre
de la Justice a pris part à cette décision d'ingérence aussi surprenante
qu'inacceptable? Qui, M. le Président?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, vous savez que... et ce n'est pas en question de règlement, M. le Président, mais c'est en réponse, tout simplement pour rappeler que les questions ne peuvent comporter ni expression d'opinion ni argumentation. Dans ce cas-ci, ça fait quelques
fois que l'expression de notre collègue est à
l'effet qu'il y a
ingérence, et je veux lui dire qu'il n'y a aucune ingérence. Il n'y a même pas le début de l'ombre d'une preuve à cet
effet. Le sujet est le suivant :
le gouvernement, à qui le rapport devait être remis, a pris la
décision que tout le monde en aurait accès dans l'heure qui suivait. Là, la question
est la suivante en ce moment : Est-ce qu'il y a là un bris de transparence de faire en sorte que,
rapidement, dans l'heure qui suit, tout le Québec ait accès à ce document?
Le Président : En terminant.
M. Fournier : M. le Président,
moi, je pense que c'est plutôt de la grande transparence.
Le
Président : Principale, M. le chef du deuxième groupe
d'opposition.
Remboursement des dons obtenus
illégalement par les partis politiques
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, la commission Charbonneau a démontré deux choses : premièrement, il y a des sommes qui ont été collectées illégalement par les entreprises
de construction, par la corruption et la collusion; deuxièmement, il y a des sommes qui ont été
collectées illégalement par les partis politiques.
Au mois de
mars dernier, le Parti libéral a déposé le projet de loi n° 26, qu'on a adopté à l'unanimité, pour dire :
On va collecter les sommes qui ont été
reçues illégalement par les entreprises de construction au cours des
20 dernières années. On a tous
été d'accord avec ça. Le premier ministre nous dit hier : Pour le Parti
libéral, on va rembourser les sommes qui
ont été collectées illégalement seulement pour les sept dernières années.
Pourtant, les chiffres existent, puis ce qu'on voit dans les chiffres qui ont été publiés par la commission
Charbonneau, c'est que les montants les plus importants ont été
collectés entre 2002 et 2008, les années où le premier ministre ne veut pas
rembourser l'argent.
Pourquoi deux
poids, deux mesures? Pourquoi 20 ans pour les entreprises de construction
puis seulement sept ans pour le Parti libéral du Québec?
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Je comprends, M.
le Président, que certaines personnes sont déçues que le rapport n'ait pas sali
gratuitement les réputations d'organisations ou d'individus. On aurait, dans
certains cas, aimé autre chose, mais la réalité, c'est que la commission a fait
son travail de façon professionnelle, M. le Président, et on les en remercie.
Et ce qui est important maintenant, c'est de
travailler sur les recommandations. Alors, les deux éléments que souligne le collègue font, en fait, référence à
deux systèmes de droit différents. Pourquoi pense-t-il que la commissaire
ou les commissaires, dans leurs recommandations, ont choisi de proposer les
délais qui ont été, je crois, émis à la recommandation
n° 37? Parce qu'ils ont consulté le DGE, qui leur a dit qu'avant ça il
serait quasi impossible de faire la démonstration
de l'illégalité de contribution. Ce n'est pas arrivé gratuitement, je suppose,
dans l'esprit des commissaires de faire cette recommandation-là.
Alors, plutôt
que de faire ce genre de déclaration aujourd'hui, notre collègue devrait — je crois qu'on va s'exprimer d'une
même voix plus tard aujourd'hui — participer à l'étude exhaustive des
recommandations et leur application.
Je sais bien
qu'on aurait bien le goût de réécrire le rapport, réécrire les recommandations,
changer de commissaire rétrospectivement, mais la réalité, c'est qu'on a
le rapport devant nous, on a les recommandations et on va aller de l'avant.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
les explications du premier ministre ne tiennent pas debout. Pourquoi ça serait
possible pour les entreprises d'aller sur 20
ans puis ça ne serait pas possible pour le Parti libéral? C'est tellement
possible que tous les chiffres ont été publiés par la commission
Charbonneau à partir de 1998. Donc, les chiffres existent.
Pourquoi deux poids, deux mesures? Pourquoi le
premier ministre, qui avait promis de faire de la politique différemment,
vient-il cautionner les vieilles façons libérales de faire les choses?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
la façon de faire, pour moi, de la politique autrement, entre autres, c'est de
ne pas dire tout ce qui me passe par la tête, ce que je fais
actuellement.
Maintenant,
ce que je vais répéter encore une fois, c'est que je sais bien que mon collègue
voudrait ravoir une différente
commission, si possible, refaire la commission, changer les commissaires,
écrire le rapport différemment, écrire les
recommandations différemment. Pourquoi met-il en doute l'intégrité de la
commission? Pourquoi met-il en doute le professionnalisme des
commissaires?
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Couillard : Parce qu'il n'arrive pas, là-dedans, à retrouver
ses objectifs à lui, politiques. Alors ce qu'on va faire, nous, c'est continuer d'agir dans l'intérêt
supérieur du Québec, travailler sur les recommandations, les appliquer
et avancer vers l'avenir, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, est-ce qu'il y a un député libéral
ou une députée libérale qui va se lever debout puis qui va dire à son chef : Assez, c'est assez!
Il faut faire passer les intérêts des Québécois avant les intérêts du Parti
libéral. L'argent qui a été collecté
illégalement de 2002 à 2008 doit être remboursé. Les Québécois ne s'attendent à
rien de moins que ça de leur premier ministre.
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : On remarquera la mesquinerie du collègue, à peine dissimulée, par
rapport à un membre de cette Assemblée et une membre de cette Assemblée.
Mais,
ceci dit, M. le Président, toutes les demandes du Directeur général des
élections pour des remboursements, toutes
les demandes, chaque dollar que le Directeur général des élections a demandé à
notre parti et, je crois, à l'opposition officielle de rembourser...
Une voix :
...
M. Couillard : ...et à l'autre parti, ont été remboursés. Alors, c'est ce qu'il
fallait faire. C'est ce qui constitue l'intérêt supérieur des Québécois,
également de reconnaître toutes les actions qui ont été posées — elles ont été nombreuses — par
les deux partis qui ont assuré les
responsabilités gouvernementales. Et, surtout, notre responsabilité maintenant,
c'est d'appliquer et d'étudier le reste des recommandations. J'espère qu'il
va, là, jouer enfin un rôle constructif, M. le Président.
Le
Président : M. le premier ministre, avec votre expérience, je
voudrais vous faire remarquer que, dans votre réponse, il y avait un mot
qui était...
Une voix :
...
Le
Président : La prochaine fois, vous conservez... M. le député
de Granby et leader du deuxième groupe d'opposition.
Hausse
de la taxe sur l'essence
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : M. le Président, il y a deux semaines, lorsque
je lui ai posé des questions, le ministre des Finances a clairement laissé la porte ouverte à de nouvelles
hausses de la taxe sur l'essence. Ce matin, le journaliste Pierre Couture
démontre que le Québec est de très loin le champion toutes catégories des taxes
sur l'essence. Pour chaque litre... d'essence, pardon, un automobiliste verse
plus de 0,42 $ en taxes diverses, soit presque 43 % du prix affiché
hier. À Montréal, les taxes s'élèvent à près
de 0,46 $. Ailleurs au Canada, la moyenne est de 0,30 $. Aux
États-Unis, les taxes les plus élevées équivalent à 0,25 $ CAN et
se retrouvent au Vermont.
Face
à ces données, à ces faits, qui parlent d'eux-mêmes, est-ce que le ministre des
Finances peut reconnaître qu'il ne
serait pas responsable d'augmenter encore les taxes sur l'essence? Peut-il
prendre l'engagement de ne pas le faire d'ici la fin du mandat de son
gouvernement?
• (10 h 30) •
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, il y aura, cet après-midi, une mise à jour
économique et financière. Il n'y a aucune intention d'augmenter quelque
taxe que ce soit, incluant la taxe sur l'essence.
Le Président :
M. le député de Granby, en complémentaire.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : M. le Président, j'ai déjà fait remarquer au
ministre des Finances qu'en 2009 le gouvernement collectait 1,7 milliard en taxes sur l'essence. En 2013‑2014,
c'était 2,3 milliards. Je pense qu'on n'a pas besoin de preuve additionnelle
pour voir que le Québec est le plus taxé en termes de taxe sur l'essence.
Est-ce
qu'il peut fermer la porte à toute nouvelle taxe sur l'essence d'ici la fin de
son mandat?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, je pense, quand on pose des questions, on
devrait aussi écouter les réponses. Aucune, aucune, aucune intention
d'augmenter quelque taxe que ce soit, incluant la taxe sur l'essence. Point
final.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Granby.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : M. le Président, ce n'est pas au nom de
l'environnement que le gouvernement veut augmenter encore les taxes sur
l'essence pour compenser son incapacité...
Des voix :
...
M.
Bonnardel :
...incapacité à relancer l'économie. C'est ça, la vraie raison. Alors...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Il n'y a rien qu'une personne ici qui a le droit de parole,
là, c'est le député de Granby.
M.
Bonnardel :
...incapacité, M. le Président, à relancer l'économie.
Je
lui pose une question encore fort simple : Est-ce que le ministre peut
fermer la porte à toute nouvelle hausse de taxe sur l'essence d'ici la
fin du mandat?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : ...il y a une porte qu'il faut fermer, c'est la deuxième
porte que je ferme. Moi, je ferme une troisième porte; il n'y aura pas de hausse de taxe de l'essence. Mais, en tout
cas, je ne comprends pas l'acharnement de nos collègues de l'opposition
sur cet enjeu-là.
Pour
ce qui est de la croissance économique — vous m'amenez sur ce terrain-là,
parfait — pour ce
qui est de la croissance économique,
on verra cet après-midi, il n'y a pas de décélération de la croissance,
contrairement à beaucoup de nos voisins. Le Québec se tient bien, M. le
Président.
Le Président :
Est-ce qu'il y a une autre question? M. le député de Rimouski.
Des voix :
...
Le
Président : M. le député de La Peltrie, il faut se lever
pour poser ses questions. M. le député de La Peltrie.
Gestion des projets informatiques
du gouvernement
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci, M. le Président. Vous excuserez ma confusion
générée par le fait qu'on n'est pas capables de dire «d'ici la fin du
mandat».
M. le Président,
demain, le Vérificateur général va déposer un autre rapport dévastateur en
informatique. Malversations, mauvaise
gestion sont encore au rendez-vous, sauf que cette fois-ci ce sera le bilan du
président du Conseil du trésor, là,
il ne peut plus blâmer personne d'autre. Pourquoi on en est là? Bien, parce que
le président du Conseil du trésor
s'acharne à faire un petit peu plus de ce qui ne marche pas. Pourtant, en 2012,
le Vérificateur général constatait les mêmes échecs. Et demain ce sera un copier-coller de 2012, parce que
son plan est un copier-coller du plan de 2012.
Alors,
M. le Président, on dépense 1,2 milliard en informatique
par année. De combien le contribuable québécois... Seront-ils
privés de centaines de millions parce
que le président du Conseil du trésor est incapable de faire le vrai ménage?
J'ai déposé, au nom de ma formation politique, un plan...
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M.
Martin Coiteux
M.
Coiteux : Bien, M. le Président, le député de La Peltrie semble
avoir eu le rapport de la Vérificatrice générale avant tout le monde, ce qui est petit peu curieux. Alors, moi, je
préfère attendre qu'il soit déposé pour en dire davantage.
Dans quelle
démarche s'inscrit le gouvernement, M. le Président? Évidemment, lorsqu'on
demande, comme nous l'avons fait... Parce que nous avons demandé
effectivement à la Vérificatrice générale de regarder des contrats dans
lesquels un certain nombre de prévenus avaient été impliqués puis on a aussi
permis, évidemment... pas permis, mais simplement on a donné toute la latitude
nécessaire à la Vérificatrice générale pour qu'elle puisse regarder tous les éléments qui pouvaient être pertinents. On aura un
rapport demain. C'est un rapport qui fait suite à une demande que nous avons adressée, et, bien entendu, nous allons
tenir compte des recommandations de la Vérificatrice générale dans le cadre
du plan de ménage dans l'informatique qu'on
est déjà en train de mener. Alors, ça va juste ajouter de l'eau au moulin des
réformes qu'on est en train de faire.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le
Président, ce que le président du
Conseil du trésor appelle du ménage, c'est de refaire exactement ce qui a déjà été fait puis qui n'a pas fonctionné. Ça va
prendre combien de rapports du Vérificateur
général pour qu'il comprenne
que ça ne fonctionne pas? Alors, refus de changer les institutions, le DPI
reste là, le CSPQ, qui est une catastrophe, demeure en place.
Nous avons
fait une proposition, M. le
Président, de créer un centre
d'excellence en technologies de l'information.
Est-ce que le président du Conseil du trésor est au moins ouvert à discuter de
cette proposition-là?
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Écoutez,
M. le Président, il y a un projet de règlement en acquisition en technologies de l'information qui est en consultation, qui a été publié
à la Gazette officielle du Québec, dans lequel on change les pratiques notamment en
permettant que les acquisitions se fassent sur le coût total d'acquisition sur
la durée de vie du projet plutôt que le plus bas soumissionnaire. C'est nouveau. M. le Président, on permet
d'aller en service en infonuagique, alors que c'était quelque chose qui était totalement sous-utilisé au gouvernement du Québec. Le député
de La Peltrie n'est pas sans
savoir qu'on prépare un plan important pour le regroupement des centres
de traitement informatique, alors il sait très bien...
Le Président : En terminant.
M.
Coiteux : D'ailleurs, il
parlait du CSPQ tout à l'heure, il sait qu'on a un plan de repositionnement du
CSPQ. Alors, il est en...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : Considérant les centaines de millions qu'on se
fait voler ou qu'on perd en mauvaise gestion, pas sûr que c'est moi qui
est en retard, M. le Président.
Le DPI a fait la démonstration de son incapacité
à orienter le gouvernement dans la bonne direction. Cette institution-là ne fonctionne pas. Le CSPQ a fait l'objet de plusieurs rapports
dévastateurs de la part du Vérificateur
général. Cette institution-là ne
fonctionne pas. On propose de créer un centre d'excellence en technologies de
l'information qui va regrouper l'expertise et donner un nouvel élan en
matière de gestion d'informatique...
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : M. le Président, ce n'est pas en faisant disparaître la
notion de services partagés au Québec qu'on va créer un centre d'excellence. Les services partagés, il y en a dans
toutes les juridictions. On ne va pas faire disparaître le Centre de
services partagés du Québec, il y a des centaines de millions qui seraient
perdus en économies qu'on ne pourrait pas
réaliser. C'est une proposition qui ne tient absolument pas la route. C'est
d'ailleurs une proposition qui sort d'à peu près nulle part.
Maintenant,
oui, on a l'intention d'avoir un centre d'expertise en acquisition, ça a été
d'ailleurs annoncé au mois de juin
dans la stratégie des technologies de l'information. Le gouvernement est à
l'oeuvre, et on est en train de changer de manière très importante les choses. Alors, le député de
La Peltrie, qui se plaît toujours à dire que le Québec va mal,
n'est pas capable de faire des choses...
Le Président :
En terminant.
M. Coiteux : ...devrait être plus
constructif, M. le Président.
Le Président : Principale, M.
le député de Rimouski.
Projet d'exportation de
pétrole de Chaleur Terminals Inc.
M. Harold LeBel
M. LeBel : Merci, M. le Président.
Je viens de déposer une pétition signée par plus de 10 000 personnes qui demandent que l'Assemblée nationale s'oppose
au passage par train du pétrole des sables bitumineux voués à l'exportation
sur le territoire du Québec.
Ce n'est pas rien, 10 000 personnes. Ces gens-là, je pense
qu'il faut les respecter. Le groupe de
citoyens à l'origine de la pétition, c'est Non à une marée noire dans le
Saint-Laurent. Leurs représentants sont en haut dans nos tribunes. Ils
s'attendent à des gestes concrets du gouvernement. Ils sont particulièrement
préoccupés par le projet Chaleur Terminals,
le projet de Belledune. Ce projet-là, c'est 240 wagons-citernes par jour
qui traversent le Québec d'un bout à l'autre, en plein centre-ville de Rimouski,
chez nous, c'est 170 000 barils de pétrole qui circuleraient chaque
jour, une augmentation considérable d'un
risque déjà difficile à contrôler pour les municipalités. Les municipalités et les citoyens du Québec sont inquiets puis
ils ont raison d'être inquiets.
Est-ce que le
ministre de l'Environnement et, chez nous, le député de Rivière-du-Loup et ministre délégué vont
enfin écouter les citoyens et déclencher un
BAPE pour étudier le dossier et s'assurer que les Québécois puissent s'exprimer
librement sur cette question?
Le Président : M. le ministre
des Transports.
M. Robert Poëti
M. Poëti : M. le Président,
effectivement, la question est pertinente, et l'inquiétude et le questionnement
des citoyens est aussi pertinent, et c'est
pour cette raison-là que nous avons, comme gouvernement, débuté, depuis le
7 mars dernier, des discussions importantes
avec le gouvernement fédéral et également avec l'Ontario, parce
qu'effectivement nous, on travaille
avec l'ensemble des provinces pour être capables d'être plus forts, et expliquer les réelles problématiques, et
trouver les solutions.
Le gouvernement
fédéral a entrepris une importante révision de l'encadrement du transport
ferroviaire, ce que nous saluons d'ailleurs, et également en instaurant de
nouvelles normes de wagons-citernes. Ottawa doit assumer sa responsabilité dans le transport, évidemment, en
revoyant le calendrier de modernisation pour le remplacement des vieux
wagons-citernes.
Alors, M. le Président, nous allons continuer à
travailler avec le fédéral. J'ai déjà parlé avec mon homologue fédéral
également pour tenter de rassurer les citoyens et de mettre de l'avant des
mesures de sécurité maximale pour protéger nos citoyens dans le transport du
pétrole.
• (10 h 40) •
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Vachon.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le
Président. Le projet de Belledune, c'est vraiment un projet d'exportation qui
prend les rails du CN d'ouest en est. Il n'y
a aucune consommation, aucune transformation au Québec. Ça embarque dans
le port de Belledune pour l'exportation en
Europe puis en Asie. Donc, ça, c'est vraiment une autoroute d'exportation des
sables bitumineux, que des risques, et le
transport du pétrole, c'est dangereux. Les DOT-111 ont explosé à Lac-Mégantic
et les DOT-111 renforcés ont explosé à Gogama, en Ontario, sur les rails du CN.
Les citoyens
sont inquiets. Les élus municipaux sont inquiets, ils ont voté plein de
résolutions. Est-ce que vous...
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel : Merci, M. le Président.
Encore une fois, il est clair de souligner que le gouvernement reconnaît qu'il y a des inquiétudes légitimes au sein de la population.
Nous les partageons, ces inquiétudes-là. C'est pour ça qu'on a mis en place une évaluation environnementale stratégique sur l'ensemble de la filière des hydrocarbures qui comprend
un chantier spécifique sur la question
du transport des hydrocarbures sous toutes ses formes sur le territoire
québécois. Les
audiences publiques ont lieu présentement sur cette question-là, la population
s'exprime sur ce sujet-là, nous prenons les questions très au sérieux.
Et, encore une fois, on voit la députée de Vachon qui réussit à faire une volte-face complète par rapport à ce qu'elle disait lorsqu'était ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles, lorsqu'elle a fait partie d'un gouvernement qui a
autorisé le stockage du pétrole albertain...
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, dans mon comté, les municipalités d'Amqui, Matane, Sainte-Luce, Saint-Joseph-de-Lepage, Lac-au-Saumon, Sainte-Félicité,
Sainte-Florence, Albertville, Sayabec, Val-Brillant, Saint-Tharcisius, Saint-Cléophas, Saint-Alexandre-des Lacs,
Les-Hauteurs et Sainte-Paule ont toutes voté des résolutions pour demander
un BAPE sur le projet de Chaleur Terminals.
Est-ce
que notre ministre régional va nous appuyer? Est-ce qu'il va demander un BAPE?
Est-ce qu'il va défendre notre monde et le sien aussi, M. le Président?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel :
Encore une fois, M. le Président, nous avons mis en place une évaluation environnementale
stratégique sur l'ensemble
de la filière des hydrocarbures pour justement s'assurer qu'on fait le tour complet de la question,
qui comprend la sécurité des
transports des hydrocarbures. Rappelons encore, c'est le gouvernement du Parti québécois qui
a donné le feu vert à l'exploitation d'Anticosti sans aucune évaluation environnementale,
qui a dit, qui a affirmé clairement qu'il
n'y aurait pas de BAPE sur la portion
québécoise de l'oléoduc de TransCanada et qui a autorisé le
stockage du pétrole albertain au bord du fleuve à Sorel-Tracy,
cautionnant le développement d'une autoroute du pétrole sur le fleuve
Saint-Laurent.
Où est la cohérence
du côté du Parti québécois, M. le Président?
Le Président :
Principale, Mme la députée de Taillon.
Accès aux services de procréation médicalement assistée
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, la semaine dernière, j'ai interpelé le
ministre de la Santé sur la confusion générée par son improvisation dans le dossier de la fécondation in vitro.
Les couples reçoivent des réponses contradictoires qui créent iniquité
sur iniquité. Le ministre se dit ouvert à régler au cas par cas ces injustices.
Je vous en cite une. Voici l'extrait d'une
lettre reçue. Rachel Reeda a dû subir une fausse couche à six semaines de
grossesse. Je demande au ministre de l'écouter à travers ma voix.
«J'ai
encore trois embryons congelés et je me fais dire que je devrai payer pour les
prochains transferts, car, selon cette
loi, ma FIV a conduit à une grossesse. Quelle grossesse? Je n'ai pas jamais eu
le bonheur de serrer cet enfant dans mes bras.» Pour des économies de bouts de chandelles, on prive une femme de
la dernière étape qui pourrait mener à la réussite de son projet de
donner la vie.
Pourquoi une
grossesse ectopique non viable compte-t-elle pour une grossesse et exclut-elle
la patiente du programme de remboursement?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
Alors, M. le Président, je tiens à rappeler à la députée de Taillon, d'ailleurs
dont je salue l'intervention... Il est vrai
qu'il y a eu certainement une certaine difficulté dans la
transmission des consignes que nous avions
données pour toutes sortes de raisons qui ne sont pas propres au gouvernement, mais je n'entrerai pas là-dedans. À la suite de ça, M. le Président, j'avais clairement dit en Chambre, et je le redis aujourd'hui, que nous allions apporter des correctifs
et que la balance allait pencher du bord des patientes, et c'est ce que nous
avons fait. Et je tiens à réitérer le fait que nous n'avons plus eu de
plainte de ce type-là.
Maintenant,
les règles, M. le Président, demeurent ce qu'elles sont. Alors, à partir du
moment où nous corrigeons la problématique de la communication des règles, qui faisait en sorte... et c'est vrai, M. le Président, qu'à cause du problème
de communication il y a des gens qui se sont
retrouvés entre deux chaises par
rapport au règlement. Nous l'avons
corrigé, et toutes les personnes qui
ont commencé selon les règles leur procédure menant à la procréation
médicalement assistée selon ce qui est prévu au règlement sont couvertes
par la RAMQ selon ses règles, et la réponse est donc là-dedans, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : Donc, on comprend qu'une
fausse couche n'est plus désassurée et ne compte plus pour une grossesse. Selon
la définition de «grossesse» que retient le ministre, ça fait en sorte que des
femmes sont exclues du programme, mais il y a confusion. Le ministère
des Finances parle de «naissance vivante», et on trouve que c'est ça qui a
du bon sens. Le projet de loi parle de «grossesse». La définition change de
semaine en semaine. Et le ministre parle maintenant de «coeur positif à six
semaines».
Pourquoi
ne retient-il pas une définition humaine qui permette à toutes les femmes de
terminer le processus de FIV entamé?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, évidemment, je ne pense pas que ce soit le lieu ici de débattre
de chacun des cas particuliers, pour une raison simple, M. le Président, parce que je n'ai pas le dossier, et la députée
de Taillon ne l'a pas non plus, comme elle n'a probablement pas la compétence pour en faire l'évaluation.
Mais ça, ce n'est pas grave, M. le
Président. La problématique qu'elle soulève pourrait être traitée
objectivement si j'avais les données entre mes mains, mais ce n'est pas le cas. Et, encore une fois, M. le Président, je ne pense pas que ce soit l'objet de cette
Chambre de traiter un cas particulier en l'absence de données.
Ceci dit, nous avons
été clairs. Après les remarques du député de Lévis et de la députée de Taillon...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...nous avons apporté les ajustements nécessaires pour ne pas léser les
patientes.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre :
On parle de vos directives, on parle des directives du ministre, M. le
Président. Lorsqu'une patiente a déjà des
embryons congelés, ça veut dire que la majeure partie du processus de FIV et de
ses coûts a déjà été assumée. Pourquoi interrompre ce
processus alors qu'on est si proche du but? Ce sont de fausses économies.
Qu'en
est-il des patientes chez qui on planifiait une FIV et qui ont été décalées
parce que d'autres tests de santé étaient
nécessaires, des couples qui ont dû synchroniser les périodes d'ovulation?
Allez-vous leur permettre de terminer leur processus de fécondation in
vitro?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Comme toujours,
M. le Président, les questions se succèdent, mais le sujet
change. Alors, la règle est très
claire, M. le Président, et je l'ai dit et je vais le redire : Les
patientes qui, dans la période précédant le 10 novembre 2015, avaient commencé leurs procédures, leurs démarches
pour avoir une procréation médicalement assistée... Ça, M. le Président, ça génère une donnée ferme, solide, un code identifié
vérifiable à la RAMQ. Les patientes qui ont eu leur première évaluation en vue
de la procréation médicalement assistée...
Le Président :
En terminant.
M.
Barrette : ...verront leurs
procédures couvertes par la RAMQ jusqu'à concurrence d'un cycle. Et c'est aussi
simple que ça.
Le Président :
Principale, M. le député de Granby.
Projet de loi concernant la vente d'alcool québécois
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : M. le Président, 18 mois après son élection, le gouvernement n'a toujours
pas déposé de projet de loi
pour permettre aux vignerons et aux distillateurs du Québec
de vendre leurs produits plus facilement, notamment dans les épiceries
et les restaurants, malgré la promesse en campagne électorale. La raison
est bien simple : la chicane est
prise entre le ministre de
l'Agriculture et le ministre des Finances. La preuve : encore récemment, les
fonctionnaires du ministère des Finances ont rencontré les distilleries artisanales sans
même inviter ni même informer le ministre et le ministère de l'Agriculture. Il a
lui-même confirmé, confirmé, le ministre, cette situation.
Devant toute cette
discorde, M. le Président...
Des voix :
...
Le Président : Je ne sais pas si la chicane est prise, mais il y a
une chose que je sais, c'est que c'est trop bruyant ici. Il n'y a rien
qu'une personne qui a le droit de parole, c'est M. le député de Granby.
M.
Bonnardel : Ça dérange, M. le Président. Devant toute cette discorde, j'ai déposé ce matin le projet de loi n° 498, qui
assouplit la réglementation et permettrait à nos producteurs de prendre une
plus grande place sur le marché québécois.
Le
ministre des Finances entend-il minimalement s'inspirer de mon projet de loi et mettre fin à cette chicane, qui nuit aux producteurs d'alcool
du Québec?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : Merci, M. le Président. Alors, d'abord, j'aimerais rassurer mon collègue
et toute la Chambre qu'il n'y a
pas de désaccord entre mon cher collègue de l'Agriculture et moi-même.
Et j'aimerais aussi rappeler à cette
Chambre qu'en effet nous nous sommes
engagés à déposer pendant cette session un projet de loi à ce sujet-là.
Il reste encore quelques jours.
Et il sera déposé, M. le Président, la
semaine prochaine. On ne s'est pas
inspirés de votre projet de loi, le nôtre est bien meilleur.
Le Président :
M. le député de Granby, en première complémentaire, mais évitez qu'ils
continuent à se faire des câlins.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : M. le Président, il y a des aberrations qui doivent être corrigées au
plus vite qui auraient dû l'être dès maintenant.
Présentement, un distillateur artisanal ne peut même pas faire
goûter ses produits et les vendre directement à sa propre distillerie. D'autres provinces canadiennes ont déjà
libéralisé ce marché, ils n'ont même pas fait l'objet de plaintes en
vertu d'accords internationaux.
Qu'est-ce qu'on
attend pour le faire au Québec?
• (10 h 50) •
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, notre cher collègue est très impatient, je
remarque ça depuis un certain temps. Les choses s'en viennent. Cette semaine ou la semaine qui vient, on va
déposer un projet de loi qui est bien plus complet et meilleur que le sien, un projet de loi qui est
signé par nos deux ministères ainsi que par nos collègues de la Sécurité
publique parce que ça implique plusieurs ministères. Ce n'est jamais si
simple que ça.
Le
monde de nos amis de la CAQ est tellement simple que tout peut se régler comme
ça. La réalité est un peu plus
complexe que cela. Mais nous allons remplir notre engagement, déposer un projet
de loi bien complet et meilleur que le vôtre dans les jours qui viennent,
M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Granby.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : M. le Président, je suis prêt à laisser mon
numéro de téléphone aux deux ministres si vous avez besoin d'un médiateur pour être capables de vous
entendre pour cette loi, parce que, présentement, M. le Président, le ministre des Finances prend le parti de la SAQ et
met un frein au développement des produits du terroir québécois. Cette
situation doit cesser.
Quand va-t-on
permettre la vente des produits du terroir sans que les producteurs doivent
passer par la SAQ?
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
On va écouter la réponse maintenant. M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, je ne suis pas un grand expert en procédure
parlementaire, mais il me semble que je
ne peux pas aujourd'hui commencer à faire allusion à quelques mesures qui vont
être dans le projet de loi, avant que je le dépose. Donc, il sera déposé la semaine prochaine, et, vous verrez très
bien, vous allez être très content, M. le député.
Le Président : Principale, M.
le député de Rosemont.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît!
Distribution dans les pharmacies de
bacs pour seringues souillées
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
M. le Président, la ministre responsable de la Santé publique nous a dit hier
que tout allait magnifiquement bien dans le
dossier des seringues souillées au Québec. Je la cite : Dites aux pharmaciens qu'ils
nous contactent, au ministère. C'est impossible qu'il n'y ait pas de
bac.
J'ai
parlé à Éric Gamache, pharmacien à Sherbrooke. Lui, il en a demandé, des bacs.
C'était impossible pendant trois mois. J'ai parlé à Marie Brousseau,
pharmacienne à Brompton. Elle a demandé, on lui dit : C'est impossible.
Elle n'en a pas. J'ai parlé à Marie-Ève
Caron, pharmacienne de Matane. Elle, elle a des bacs, mais pas suffisamment. On
lui dit que c'est impossible de dépasser
son quota. J'ai parlé à Danielle Gauthier, pharmacienne de Morin-Heights. Elle
s'est fait dire : Oui, oui,
c'est possible. Elle va en recevoir dans sept mois. L'association des propriétaires de pharmacie s'est fait répondre par son ministère,
et je cite : «Certaines pharmacies ne pourront pas recevoir de contenants,
puisque le quota a été atteint dans sa région.»
Est-ce que la ministre
continue à dire qu'il n'y a pas de quota et pas de rationnement?
Le Président :
Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : M. le Président, chaque citoyen qui a besoin d'un bac de seringues et qui y a
droit va avoir son bac de seringues. Il y a
différentes places où on peut s'en procurer, effectivement, et toutes les
personnes qui ont besoin des bacs de seringues, que ce soient des
personnes qui sont diabétiques, des personnes utilisatrices de drogues — par injection, évidemment — des personnes qui souffrent d'insuffisance rénale,
etc., peuvent se procurer des bacs de seringues. Où? Dans un CLSC, dans des pharmacies, comme le soulève le collègue, et
aussi dans des organismes communautaires.
Ce
qu'il faut savoir, M. le Président, c'est que, chez les pharmaciens, les bacs de
seringues ont été octroyés, depuis un
certain nombre de mois, sur une base historique des commandes des deux
dernières années. Alors, les pharmacies reçoivent un certain nombre de
bacs de seringues conformes aux commandes qu'ils avaient faites les deux dernières années. Cependant,
M. le Président, s'ils manquent de bacs de seringues, nous les
invitons — je
le répète, là, je vais le dire deux fois — à communiquer avec le
centre intégré de santé et services sociaux, leur représentant, régional pour
commander d'autres bacs de seringues, prendre le téléphone, téléphoner.
Le Président :
En terminant.
Mme
Charlebois :
Ils vont le commander et ils vont pouvoir avoir... supplémentaire de bacs de
seringues.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rosemont.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Ils
n'arrêtent pas de faire ça, ils n'arrêtent pas d'appeler. Ils n'arrêtent pas de
se faire dire qu'il y a des quotas.
Ils n'arrêtent pas de se faire dire que ça va être dans quatre mois, ça va être
dans sept mois. La ministre dit : Allez au CLSC. C'est ce qu'ils leur disent. Le CLSC à Longueuil... il n'y en a
pas, de bac. Le CLSC dit aux travailleurs de rue de les mettre dans des bouteilles d'eau de Javel. Un CLSC en Estrie, on
dit de mettre dans des bouteilles de plastique épais... Il y en a qui
les ramènent dans des bols de margarine. C'est ça, la réalité, Mme la ministre.
Le Président :
Mme la ministre responsable de la Réadaptation...
Mme
Charlebois :
Protection de la jeunesse et Santé publique.
Le Président :
Alors, c'est vous, madame.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : C'est
Réadaptation, Protection de la jeunesse et Santé publique, M. le Président, puis c'est tellement un beau poste.
Je
veux répéter à la population que... qu'est-ce
que vous avez besoin. Quand vous avez
besoin d'un bac de seringues, vous pouvez l'obtenir, que ce soit au
CLSC, que ce soit dans des organismes communautaires et/ou à la pharmacie. M. le Président, les commandes de bacs à seringues
ont été octroyées selon les commandes que les pharmacies ont faites les deux dernières années précédentes. À partir de
ce montant-là, il y a eu... je vais vous dire exactement, il y a eu un certain
nombre de pharmacies qui ont exactement le bon nombre de seringues, il y en a
d'autres qui ont connu un besoin supplémentaire. Tout ce qu'ils ont à faire,
c'est de téléphoner le centre intégré...
Le
Président : En terminant.
Mme
Charlebois :
...de santé et services sociaux, parler à leur représentant régional, et ils en
obtiennent.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Rosemont.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Qu'est-ce que ça prend à la ministre pour savoir que ça
ne marche pas, son affaire? Les pharmaciens appellent, ils n'en ont pas. Les CLSC appellent, ils n'en ont pas.
L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires lui a écrit en septembre, je cite : «Les quantités
remises sont inadéquates. Le processus est complexe et laborieux. Le risque
de contamination est amplifié.»
Il
y a quelqu'un qui s'est piqué dans une pharmacie à Laval la semaine
dernière. Qu'elle demande au Conseil du trésor d'arrêter de rationner la
santé publique au Québec...
Le Président :
Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois :
M. le Président, là, il faut arrêter, là, il n'y a pas de rationnement sur les
bacs à seringues, premier élément. Deuxième
élément, quand on base sa question sur des données de septembre, je peux
comprendre qu'il ne comprend pas ma
réponse, parce qu'en septembre c'est une chose, puis là, aujourd'hui, là,
savez-vous quoi? On approche Noël, là, hein? Il y a comme deux mois de
différence.
Je
dis que les bacs à seringues ont été attribués en fonction des commandes des
deux dernières années. S'ils en manquent,
ils n'ont rien qu'à recommander. Alors, qu'il base ses questions sur des
périodes actuelles, puis on va pouvoir vraiment répondre factuellement.
Le Président :
Principale, M. le député de Labelle.
Rapport du Groupe de travail sur les commotions cérébrales
M. Sylvain Pagé
M.
Pagé : M. le Président, il y a quelques semaines,
j'ai présenté le cas d'Amélie et de Louis-Philippe, des jeunes qui ont été durement affectés par des commotions
cérébrales. Mais, dans certains cas, les conséquences peuvent être encore
plus graves, ça peut aller jusqu'à la mort. Hier, en Ontario, après le décès de
la jeune Rowan, 17 ans, des suites d'un accident dans un match de rugby, un
projet de loi a été déposé afin de prévenir, détecter, gérer les commotions cérébrales. Le ministre a sur son bureau un
rapport qui dort depuis plusieurs mois. Nous l'avons interpelé à maintes
reprises afin de le faire réagir pour qu'il donne suite aux
recommandations de ce rapport. Médecins, neuropsychologues, physiothérapeutes, professeurs, parents alertent
le ministre depuis déjà plusieurs mois. Chaque jour, des jeunes risquent
leur santé et même leur vie.
Le ministre peut-il
sortir de sa torpeur? Peut-il agir pour le bien des jeunes du Québec?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Alors, tout d'abord,
je remercie mon collègue pour la question. C'est un enjeu extrêmement important, à la fois les jeunes, les risques du sport, les commotions cérébrales.
On sait que notre collègue a déjà travaillé beaucoup sur le sujet, là, alors que nous étions dans l'opposition.
Il
a raison, nous avons reçu un rapport important. C'est un rapport qui crée vraiment,
là, une poutre sur laquelle on peut
additionner les efforts de l'ensemble du milieu. J'ai déjà eu l'occasion de répondre
à sa question. Nous allons, de façon imminente, hein, j'insiste, de façon imminente, nous allons
répondre au rapport, mais nous n'allons pas répondre simplement au
rapport en disant : Voilà notre intention, voilà ce que nous voulons
faire. Nous aurons avec nous les acteurs
clés du milieu, hein, qui vont appuyer nos recommandations, notre vision
d'avenir pour sécuriser le sport, là, au Québec dans les prochaines
années.
On
a fait des pas importants ces dernières années, et, de façon imminente, je
rappelle, nous allons intervenir et proposer au Québec nos solutions.
Le
Président : Alors,
cela met fin à la période de questions et de réponses orales. Et je vous
rappelle qu'il n'y a pas d'applaudissements ici.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, si vous voulez rester ici, il y a un vote
reporté, oui.
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
S'il vous plaît! On voudrait juste procéder dans le silence, on
voudrait juste procéder dans le silence. Moi, je parle aux parlementaires
à l'Assemblée nationale, oui.
Votes reportés
Adoption du projet de
loi n° 44
Alors, tel
qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion de Mme la
ministre déléguée à la Réadaptation, à la
Protection de la jeunesse et à la Santé publique proposant que le projet de loi n° 44, Loi visant à renforcer la lutte contre
le tabagisme, soit adopté.
Que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
• (11 heures) •
Le Secrétaire adjoint : M. Couillard (Roberval),
M. Fournier (Saint-Laurent), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Hamad (Louis-Hébert), Mme Boulet (Laviolette),
M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), M. Moreau
(Châteauguay), Mme David (Outremont), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M.
D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée
(Gatineau), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière),
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal),
Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Daoust (Verdun), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), M. Blais (Charlesbourg), Mme
St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford), M.
Morin (Côte-du-Sud), Mme Vallières (Richmond), M. Bernier (Montmorency), M.
Ouellette (Chomedey), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Charlebois
(Soulanges), Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), M. Girard
(Trois-Rivières), M. Carrière (Chapleau), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Matte (Portneuf),
M. Simard (Dubuc), M. Tanguay (LaFontaine), M. Bolduc (Mégantic), Mme
de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau), M. Rousselle
(Vimont), M. Proulx (Jean-Talon), M. Auger (Champlain),
M. Habel (Sainte-Rose), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Fortin (Sherbrooke), M.
Fortin (Pontiac), M. Bourgeois
(Abitibi-Est), M. Boucher (Ungava), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Hardy
(Saint-François), M. Merlini (La Prairie),
Mme Montpetit (Crémazie), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Plante (Maskinongé), M.
Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), Mme Anglade
(Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Péladeau (Saint-Jérôme), M. Drainville (Marie-Victorin),
M. Marceau (Rousseau), M. Therrien (Sanguinet), M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), Mme
Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre (Taillon), M. Traversy (Terrebonne), M. Lelièvre (Gaspé), M. Bergeron
(Verchères), M. Leclair (Beauharnois), M. Gaudreault (Jonquière), Mme
Maltais (Taschereau), M. LeBel (Rimouski), Mme Hivon (Joliette), M. Cloutier
(Lac-Saint-Jean), M. Lisée (Rosemont), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau (Bertrand),
M. Ouellet (René-Lévesque), M. Rochon
(Richelieu), M. Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon), M. Turcotte
(Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), Mme Richard (Duplessis), M. Roy
(Bonaventure).
M. Legault
(L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie), M. Charette
(Deux-Montagnes), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge
(Chambly), M. Laframboise (Blainville),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
Mme D'Amours (Mirabel), M. Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny), M. Surprenant (Groulx), Mme Soucy
(Saint-Hyacinthe), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M.
Picard (Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
Mme David (Gouin), M. Khadir (Mercier), Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques),
Mme Roy (Arthabaska).
Le Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il des abstentions? Je n'en vois pas.
Est-ce qu'il y a des gens qui sont contre? Je n'en vois pas. M. le
secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 118
Contre :
0
Abstentions :
0
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Jean-François, c'est pour toi, ça, là. Alors, si je vous disais que la motion
est adoptée, vous seriez très surpris.
Motions sans préavis
Alors, nous
sommes rendus, en fonction de nos règles, aux motions sans préavis — s'il vous plaît! — et je reconnais un membre du deuxième groupe de l'opposition, et
il s'agit de Mme la députée de Montarville, pour la présentation de sa
motion sans préavis. Mme la députée, à vous.
Mme Roy
(Montarville) :
Merci, M. le Président. Alors, je demande le consentement pour déposer
la motion suivante conjointement avec la députée de Gouin :
«Que l'Assemblée nationale rappelle la motion du
2 octobre 2013 adoptée unanimement par ses membres;
«Qu'elle rappelle que : le député
de Saint-Laurent, le député de Châteauguay, le député de Louis-Hébert, le
député de Brome-Missisquoi, le député de Laurier-Dorion, la députée de
Mille-Îles, le député de Marguerite-Bourgeoys, la députée de Jeanne-Mance—Viger, le député de LaFontaine, la députée de l'Acadie, le député de
Chomedey, la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, la députée de Hull, la députée de Soulanges, la députée de Gatineau, la députée d'Anjou—Louis-Riel,
le député de Lotbinière-Frontenac, la députée de Laporte, la députée de Laviolette, le député de Huntingdon, le député de Côte-du-Sud, le député d'Orford,
le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, le député de Jacques-Cartier, le
député de Papineau, la députée de Bourassa-Sauvé,
le député de Mégantic et le député de Vimont ont tous voté en faveur de
cette motion;
«Qu'elle
demande au gouvernement de présenter un projet de loi prolongeant le délai de
prescription prévu à la Loi
électorale et permettant au Directeur général des élections du Québec de
poursuivre pour les infractions commises pendant toute la période
couverte par la commission Charbonneau;
«Que
l'Assemblée nationale demande aux partis politiques de s'engager
formellement à rembourser toutes les sommes reçues illégalement pendant
cette même période.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, s'il
vous plaît, y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos :
...37, commission Charbonneau, pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je reconnais maintenant un membre du groupe
formant le gouvernement, et
c'est M. le leader du gouvernement. À vous, M. le leader.
Demander au gouvernement de donner suite aux recommandations
de la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des
contrats publics dans l'industrie de la construction
M. Fournier :
Oui. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec le leader de l'opposition officielle, le
leader du deuxième groupe d'opposition, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
et la députée d'Arthabaska.
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement de donner suite aux recommandations de la commission
Charbonneau en les étudiant de manière exhaustive en vue de leur
application.»
Le Vice-Président (M. Gendron) : Y
a-t-il consentement pour débattre de
cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos :
Nous proposons l'adoption, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
M.
Sklavounos :
...par appel nominal.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, le vote par appel nominal est appelé. Que
l'on appelle les députés, parce que je vois les whips debout. Alors, que
l'on appelle les députés.
• (11 h 7 — 11
h 10) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, pour ceux qui n'auraient pas entendu, là,
c'est que le vote va avoir lieu sur :
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement de donner suite aux recommandations de la commission
Charbonneau en les étudiant de manière exhaustive en vue de leur application.»
Quels
sont ceux qui sont favorables à cette motion?
Le Secrétaire adjoint : M. Couillard (Roberval),
M. Fournier (Saint-Laurent), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Hamad (Louis-Hébert), Mme Boulet (Laviolette),
M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), M. Moreau (Châteauguay), Mme David (Outremont), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme
Vallée (Gatineau), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière), M. Blanchette
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
M. Daoust (Verdun), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), M. Blais (Charlesbourg),
Mme St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford), M. Morin (Côte-du-Sud), Mme Vallières (Richmond), M. Bernier
(Montmorency), M. Ouellette (Chomedey), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Charlebois (Soulanges), Mme
Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), M. Girard (Trois-Rivières), M. Carrière (Chapleau), M. Drolet (Jean-Lesage),
M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Matte (Portneuf), M. Simard
(Dubuc), M. Tanguay (LaFontaine), M. Bolduc (Mégantic), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau), M. Rousselle (Vimont), M. Proulx (Jean-Talon), M.
Auger (Champlain), M. Habel (Sainte-Rose), M. Giguère (Saint-Maurice),
M. Fortin (Sherbrooke), M. Fortin (Pontiac), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M.
Boucher (Ungava), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Hardy (Saint-François), M.
Merlini (La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Plante (Maskinongé), M. Polo
(Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis (Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), Mme Anglade
(Saint-Henri—Sainte-Anne), M.
Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Péladeau (Saint-Jérôme), M.
Drainville (Marie-Victorin), M. Marceau (Rousseau), M. Therrien (Sanguinet),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre (Taillon), M. Traversy (Terrebonne),
M. Lelièvre (Gaspé), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois),
M. Gaudreault (Jonquière), Mme Maltais (Taschereau), M. LeBel (Rimouski), Mme
Hivon (Joliette), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Lisée (Rosemont), M. Pagé
(Labelle), M. Cousineau (Bertrand), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Rochon (Richelieu), M. Villeneuve (Berthier),
Mme Ouellet (Vachon), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), Mme
Richard (Duplessis), M. Roy (Bonaventure).
M.
Legault (L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie), M.
Charette (Deux-Montagnes), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge
(Chambly), M. Laframboise (Blainville),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
Mme D'Amours (Mirabel), M. Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny), M. Surprenant (Groulx), Mme Soucy
(Saint-Hyacinthe), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M.
Picard (Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
Mme David (Gouin), M. Khadir
(Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Roy (Arthabaska).
Le Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il des abstentions? Y a-t-il des gens contre?
M. le secrétaire général pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 118
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, cette motion est adoptée à l'unanimité. Oui,
juste un instant. Oui, M. le leader du deuxième groupe parlementaire.
M.
Bonnardel : M. le Président, suite au vote de cette motion
déposée par le leader du gouvernement, est-ce que le leader peut nous informer comment il entend
étudier ces recommandations? Est-ce qu'on va le faire en commission
parlementaire? Et quand?
Le Vice-Président
(M. Gendron) : On pourra le faire... O.K., oui, de consentement, on
peut tout faire. Il y a consentement? Allez, allez, M. le leader. Allez, M. le
leader.
M.
Fournier : On a eu de
telles belles scènes, tantôt, de fraternité! Comme le dit la motion sur
laquelle on vient de voter, évidemment, il revient au gouvernement de mener l'étude. Et, bien sûr, lorsque des
suites y seront données, la Chambre en sera saisie, évidemment.
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oui, un instant, là, un instant. Oui, ça va.
Alors, M. le leader de l'opposition
officielle... Ce ne sera pas long, ce ne sera pas long, M. le député de Mercier, je vous ai vu. M. le leader de l'opposition officielle, oui.
M. Drainville : Je tiens à dire, M. le Président, que nous
aussi, on souhaite qu'une commission
parlementaire en soit saisie. Alors,
on est ouverts à en discuter le plus rapidement possible, mais je dois dire, si le leader me le
permet, je dois dire que la... il
nous apparaît que la Commission de
l'administration publique pourrait
être un bon endroit pour se saisir des recommandations du rapport.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : M. le leader.
M. Fournier :
...rapidement... Ah! peut-être laisser mon collègue de Mercier, qui est toujours...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui, bien...
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Vous avez raison, M. le député de Mercier,
on va tout grouper les questions pour avoir une réponse en saccades.
Alors, M. le député de Mercier, allez.
M. Khadir : M. le Président, c'est avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d'hésitation que nous avons donné notre consentement à la motion qui a
été présentée par le Parti libéral. On l'a fait en tablant sur la bonne foi, en
tablant sur la bonne
foi du gouvernement et sa sincérité quant au suivi des recommandations du rapport Charbonneau. Maintenant, cette bonne
foi suppose également que le gouvernement reste ouvert à des propositions qui viennent
compléter le travail de la commissaire qui, elle-même, a dit...
Des voix : ...
M. Khadir : Juste un moment,
ce n'est pas terminé, M. le Président. La commissaire elle-même...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Un instant! Un instant! Je le sais que vous n'avez pas terminé, mais il faut
que je sache où vous allez. Donc, il n'y a
pas de discours à ne plus finir, là. J'aimerais ça savoir en quoi votre question porte sur le sujet qui vient
d'être annoncé. M. le député de Mercier, à vous, si je peux saisir c'est quoi,
la question.
M. Khadir : Moralement, notre accord est
conditionnel à ce que le gouvernement reste ouvert à d'autres propositions.
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Oui, oui, ce ne sera pas long. Mme la députée d'Arthabaska, ce ne sera pas
long. Oui, Mme la députée d'Arthabaska, question.
Mme Roy (Arthabaska) : M. le
Président, je suis bien ouverte à ce que le gouvernement étudie de manière exhaustive les recommandations de la commission
Charbonneau, mais, pour nous assurer et assurer la population qu'il ne s'agit pas d'une mesure dilatoire, est-ce qu'il
pourrait nous donner un délai? Parce que la commission, ça a pris cinq ans
avant que ça aboutisse, je ne voudrais pas que ça en prenne un autre cinq
années.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, est-ce que M. Fournier... excusez! Est-ce que le leader du gouvernement
peut répondre à ces questions-là le plus précisément possible?
M.
Fournier : ...essayer de clore pour qu'on puisse passer à la
suite des travaux. Peut-être, pour plus de précision pour l'ensemble de nos
collègues, là, qui se sont tous levés pour voter, je pense que ça vaut la peine
que je relise ce sur quoi on a voté,
ça va aider. Alors, je sollicite un consentement, c'était présenté
conjointement avec le leader de l'opposition, le leader de la deuxième opposition, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques et la députée d'Arthabaska et ça
disait ceci, ce sur quoi nous avons voté en toute conscience et
librement :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de donner suite aux
recommandations de la commission Charbonneau en les étudiant de manière
exhaustive en vue de leur adoption.»
Et, franchement, c'est ce que je souhaitais
depuis avant-hier et hier, et je suis très heureux que l'ensemble de l'Assemblé mandate le gouvernement pour faire
cette étude exhaustive en vue de l'application des recommandations. Merci,
M. le Président, et merci à cette Assemblée.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci. Alors, j'aimerais bien revenir à rubrique, là, des motions sans préavis,
parce que vous aurez l'occasion de vous reparler, là, on ne ferme pas
l'Assemblée nationale aujourd'hui.
Alors, je
cède maintenant la parole à un membre du groupe formant l'opposition
officielle, et c'est Mme la députée de Vachon, pour la présentation de
sa motion sans préavis.
Mme Ouellet : Merci.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Si on est capables de le faire dans l'ordre. S'il vous plaît! Il y a toujours
moyen de quitter l'Assemblée dans le silence. Alors, Mme la députée de
Vachon, pour la présentation de votre motion.
Mme Ouellet : Merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec le député de Lévis et la députée de Gouin, la
motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale demande que le
gouvernement du Canada honore sa lettre d'intention afin que le MS-Astérix soit
transformé en ravitailleur par le chantier maritime de la Davie, et que le
contrat soit signé avant le 30 novembre 2015.»
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on me dit qu'il n'y a pas de consentement.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Non, il n'y a pas de consentement. Alors, M. le député...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
S'il vous plaît! M. le député de Mercier, pour la présentation de votre motion.
M.
Khadir : Monsieur... pour débattre de la motion.
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oui, vous le savez qui, c'est le leader du
gouvernement, adjoint, qui n'a pas donné son consentement. Alors, M. le
député de Mercier.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Chut! S'il vous plaît!
• (11 h 20) •
M. Khadir :
Alors, je demande un consentement de la Chambre pour débattre de la motion
suivante conjointement avec la députée de Montarville et la députée
d'Arthabaska :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte d'un des principaux faits saillants du
chapitre 7 du rapport de la commission
Charbonneau portant sur "Le financement politique provincial",
qui stipule en page 550 que les "ministres libéraux ont reçu la directive de récolter 100 000 $ en
contributions chaque année." et que — je cite encore : "Les ministres
des Transports et des Affaires municipales
... qui octroyaient des contrats ou qui finançaient la construction
d'infrastructures, avaient plus de facilité que les autres à atteindre
cet objectif.";
«Que
l'Assemblée nationale confie un mandat d'initiative à la Commission des
institutions afin de faire toute la lumière
sur le lien établi par le commissaire Renaud Lachance en page 709 du rapport du
CEIC — je
cite — "entre
le développement des affaires et le
financement des partis politiques" confirmant [ainsi] que le financement sectoriel et l'usage de prête-noms par le parti au pouvoir étaient à la
base d'un trafic d'influence en vue d'orienter les décisions économiques du gouvernement;
«Que
des personnes ayant occupé des postes ou des fonctions ministérielles clés à la
direction du Parti libéral durant la
période 2003‑2011, et qui ont reçu à ce titre "la directive de récolter
100 000 dollars en contributions chaque année", soient
invitées à comparaître devant les membres de la commission pour expliquer si
elles ont pris part au stratagème du financement sectoriel et établir [ainsi]
la chaîne de responsabilité dans les décisions prises pour favoriser — je
cite — "le
développement des affaires" des entreprises qui ont contribué à la caisse
du Parti libéral du Québec;
«Que la Commission
des institutions entende notamment :
«Marc
Bibeau, l'ex collecteur de fonds du Parti libéral du Québec — sous réserve des limites imposées par [son]
enquête criminelle;
«Joel
Gauthier, ancien directeur général du PLQ — sous réserve des limites imposées par [son]
enquête criminelle;
«L'ancien premier
ministre Jean Charest;
«L'actuel premier
ministre du Québec[...];
«Jacques Dupuis,
l'ex-leader du gouvernement en Chambre;
«Le ministre des
Affaires municipales de 2003 à 2005 et actuel leader du gouvernement en
Chambre[...];
«La ministre des
Affaires municipales de 2005 à 2009, Nathalie Normandeau;
«Le ministre des
Transports de 2003 à 2005, Yvon Marcoux;
«La ministre des
Transports de 2007 à 2010 et actuelle députée de Laviolette;
«Le ministre délégué
des Transports de 2007 à 2012, Norman Macmillan.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M.
Sklavounos :
Pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, il n'y a pas de consentement.
Avis touchant les travaux des commissions
Nous
en sommes maintenant aux avis concernant les travaux des commissions, et je
cède la parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée
que la Commission des transports et de l'environnement poursuivra les consultations particulières à
l'égard du projet de loi n° 76, Loi modifiant l'organisation et la
gouvernance du transport collectif
dans la région de Montréal, aujourd'hui, après les affaires courantes pour une
durée de deux heures, de 15 heures à 18 heures, et complétera
lesdites consultations de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de la santé et des services sociaux entreprendra les consultations
particulières à l'égard du projet de
loi n° 66, Loi sur les activités funéraires, à compter de
11 h 30 pour une durée d'une heure, de 16 heures à
18 h 15 et de 19 h 30 à 20 h 15, à la
salle du Conseil législatif;
La Commission des
institutions, quant à elle, poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de
loi n° 78, Loi encadrant l'octroi des
allocations de transition aux députés qui démissionnent en cours de mandat,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
Cette même commission, la Commission des
institutions, poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 59, Loi édictant la Loi concernant la
prévention et la lutte contre les discours haineux et les discours incitant à
la violence et apportant diverses modifications
législatives pour renforcer la protection des personnes, aujourd'hui, de
15 heures à 18 heures et de 19 h 30 à 22 h 30, à
la salle des Premiers-Ministres 1.38 de l'édifice Pamphile-Le May;
Finalement, la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 54,
Loi visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal, aujourd'hui,
de 15 heures à 18 heures et de 19 h 30 à 22 h 30,
à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Est-ce qu'il y a consentement — je demande à l'Assemblée, là — pour déroger à l'article 143.1 du règlement concernant l'horaire des travaux des
commissions? Parce qu'il y avait une petite modification de l'horaire.
Oui, je demande s'il y a consentement de l'Assemblée. Alors, il y a
consentement.
Pour
ma part, je vous avise que la Commission des finances publiques se réunira en
séance de travail aujourd'hui, de 13 heures
à 14 heures, à la salle RC.161 de l'hôtel du Parlement, afin d'organiser
le mandat d'initiative sur le phénomène du recours aux paradis fiscaux;
La Commission des
relations avec les citoyens se réunira pour sa part en séance de travail
aujourd'hui, de 18 heures à 19 heures, à la salle RC.161 de l'hôtel du Parlement, l'objet de la séance étant d'organiser la suite des travaux concernant le mandat d'initiative portant
sur les conditions de vie des femmes autochtones en lien avec les agressions
sexuelles et la violence conjugale.
Je suis maintenant à
la rubrique Renseignements sur les travaux. Est-ce qu'il y a des questions
concernant les travaux? Je n'en vois pas.
Affaires du jour
La période des
affaires courantes étant terminée, j'appelle les affaires du jour et je cède à
nouveau la parole à M. le leader adjoint du gouvernement pour les affaires du
jour. À vous.
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. Auriez-vous l'amabilité d'appeler l'article 21 de
notre feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 67
Prise en considération du rapport de la commission qui
en a fait l'étude détaillée et des amendements transmis
Le Vice-Président (M. Gendron) : À l'article 21 du feuilleton d'aujourd'hui, l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission de l'économie et du
travail sur le projet de loi n° 67, Loi visant principalement à
améliorer l'encadrement de
l'hébergement touristique, ainsi que les amendements transmis en vertu de
l'article 252 du règlement par M. le député de Bertrand et M. le
député de Nicolet-Bécancour, ces amendements étant déclarés recevables.
Je
suis prêt à entendre les interventions, s'il y en a. Je reconnais Mme la
ministre du Tourisme. Alors, allez pour votre intervention.
Mme Dominique Vien
Mme Vien :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, c'est un grand plaisir pour moi de
prendre la parole ici aujourd'hui. Les
affaires vont vite et bien, c'est le moins que l'on puisse dire, pour le projet
de loi n° 67, qui est la Loi visant
principalement à améliorer l'encadrement de l'hébergement touristique. Et il
s'agit de l'étape ici, évidemment, qui intervient juste avant l'étape
finale, qui, si toutes les choses continuent d'aller aussi bien, pourrait avoir
lieu demain.
Alors,
qu'est-ce qu'on vient adresser, M. le Président, avec ce projet de
loi n° 67? Évidemment, on vient faire en sorte de favoriser, entre autres, l'équité entre les différents
exploitants d'hébergement touristique. On souhaite, finalement, que tout le monde qui fait de l'hébergement
touristique avec une logique commerciale, M. le Président... que ces gens-là le
fassent en fonction des mêmes règles et qu'ils jouent sur la même patinoire.
Puis comment on pense être capables d'y
arriver? En définissant davantage ce que c'est que «touriste», en fait plus que
davantage, parce qu'on introduit une définition
de ce qu'est un touriste, M. le Président, à l'intérieur de la loi. Et cette
définition-là n'est pas puisée n'importe où, nous nous inspirons de
l'Organisation mondiale du tourisme et également de Statistique Canada.
Également,
en venant alléger les demandes d'attestation, des démarches de demande
d'attestation, M. le Président, alors,
actuellement, ce que nous souhaitons, avec le projet de loi, c'est
qu'effectivement un demandeur puisse envoyer un avis au ministère du Tourisme, qui lui-même fera la vérification
auprès du règlement de zonage, du schéma d'urbanisme dans une localité pour vraiment vérifier les
usages à l'effet d'être conforme effectivement avec ce qui est et n'est pas
permis dans une municipalité. Alors,
actuellement, ce sont des démarches qui sont assumées par le demandeur. Non
seulement il doit faire la démarche,
mais en plus payer les frais qui s'y rattachent. Nous, on dit : Le
ministère va dorénavant pouvoir s'occuper
de cela. Alors donc, le demandeur fait une demande d'attestation, nous allons
vérifier auprès de la municipalité si
la demande est conforme avec le schéma d'urbanisme sur les usages. Et, si
effectivement il devait y avoir un problème, un obstacle quelconque, la municipalité aurait 45 jours pour se
manifester. A contrario, si elle ne le fait pas, cela est compris comme
étant un dossier qui peut aller de l'avant.
Nous allons
également y arriver en donnant des pouvoirs d'enquête aux deux inspecteurs
actuellement du ministère du Tourisme et nous allons également donner
des pouvoirs d'inspection aux classificateurs qui sont engagés par nos mandataires, qui font la classification actuellement, de
sorte que nous pourrions monter le nombre d'inspecteurs de deux à 18, M. le
Président.
Bien entendu,
d'autres mesures, comme l'augmentation des amendes, que nous voulons davantage
dissuasives... Actuellement, ce qu'on
peut dire, c'est qu'il en coûte pratiquement moins cher de payer l'amende à
chaque fois que de payer
l'attestation, alors on dit : Il y a peut-être moyen d'améliorer la
situation dans ce sens-là. Alors, non seulement on va avoir des gens sur le terrain en nombre supérieur,
avec des pouvoirs supérieurs, mais en même temps aussi une personne qui
est malcommode, si vous me passez l'expression, va devoir payer plus cher
d'amende.
Je veux ici
en profiter pour dire que nous ne souhaitons pas agir en matamore, si vous me
passez l'expression, M. le Président,
ce n'est pas ça qu'on souhaite. Ce qu'on veut, c'est informer la population,
c'est informer les gens qui ont envie de faire de la location
d'hébergement touristique, de les accompagner, de les informer. Et aussi, et
c'est important de le mentionner, une des intentions formelles et fermes que
j'avais, c'est de ne pas faire en sorte que Mme
et M. Tout-le-monde qui loue son logement, sa maison ou son chalet soit embêté
par ce projet de loi là et qu'il ou qu'elle doive absolument aller
chercher une attestation; on va essayer de faire la part des choses entre les
différentes situations. Notre...
Des voix : ...
• (11 h 30) •
Mme Vien :
Moi, M. le Président, j'entends beaucoup de gens parler, puis je m'excuse, mais
ça me dérange. Je vous entends très
bien, messieurs, de l'autre côté. Ça me dérange, je m'excuse, j'aime autant
vous le dire. Merci beaucoup.
Alors donc,
notre intention n'est pas d'embêter M. et Mme Tout-le-monde. Ça, je pense que
c'est important de le souligner.
Au niveau de
la promotion, on se donne les moyens aussi d'être plus efficace dans la
promotion hors Québec, M. le
Président. Vous savez, les objectifs du PDIT sont de 5 % par année pour
atteindre 7 millions de visiteurs supplémentaires, 7 milliards
de retombées économiques supplémentaires et la création de
50 000 emplois.
Alors, écoutez,
je pense qu'avec le projet de loi que nous avons
devant nous actuellement, nous avons une bonne pièce législative. Tous les groupes qui sont venus
en commission parlementaire, ils sont au nombre de 19, je pense — 16
ou 19, là, il faudrait peut-être
corriger — ils
sont venus nous dire, chacun : Écoutez, vous êtes sur la bonne voie, on pense qu'effectivement, d'une part, l'hébergement touristique... vous
adressez cette problématique de l'hébergement touristique et légal, tout en étant souples, évidemment, pour considérer certaines situations, et en
même temps en ce qui a trait à la
promotion hors Québec...
Parce que nous n'atteignons pas les objectifs du Plan de développement de l'industrie
touristique qui s'échelonne de 2012
jusqu'à 2020. Écoutez, on n'atteint même pas la moyenne mondiale de
4 %, on est en bas de ça.
Alors, il y
avait un coup de barre à donner. Alors, c'est le coup de barre que nous donnons
en permettant de confier la promotion
hors Québec de la destination du Québec à
une organisation qui sera formée par l'industrie touristique. Ceci
étant dit, M. le Président, vous allez
comprendre que nous serons très exigeants, très rigoureux et aussi très sévères
sur la suite des choses, et en
particulier sur la dépense et l'atteinte des objectifs qu'aura à nous démontrer
cette nouvelle entité à qui nous
confierons la responsabilité de la promotion hors Québec, parce que non seulement il y aura la responsabilité
qui sera déléguée, mais en même temps nous ferons acheminer aussi plusieurs millions de dollars pour y
arriver. En fait, l'enveloppe à partir de laquelle le ministère
actuellement fait la promotion hors Québec sera transférée à cette organisation
que nous appelons l'Alliance de l'industrie touristique, qui est la formation
de trois grandes associations nationales touristiques. Alors, évidemment, nous
serons très vigilants pour la suite des choses.
M. le
Président, je sais qu'il y a un amendement, qui est déposé par notre collègue
de Bertrand, qui vient effectivement en ligne droite avec ce que je
viens d'émettre, c'est-à-dire que... cette rigueur dans la gestion, dans la vérification de la dépense, mais aussi dans
l'atteinte des objectifs que nous allons fixer à l'alliance. Alors, moi, je dis
au député de Bertrand, dès lors, que
nous sommes effectivement en accord avec son amendement, nous le remercions
d'ailleurs. Il a travaillé très, très fort avec nous pour
l'aboutissement de ce projet de loi là. D'ailleurs, le député de Bertrand, sa collaboration est connue de tous, son travail très
rigoureux en même temps. Alors, je tiens à le saluer et à le remercier.
Donc, ça ne nous cause pas de problème.
(Applaudissements)
Mme Vien :
Oui, on peut très bien l'applaudir. Pourquoi pas. C'est la matinée des bonnes
relations à l'Assemblée nationale.
Par ailleurs,
M. le Président, notre collègue de Bécancour, Nicolet-Bécancour, pardon, dépose
un amendement qu'il sera difficile
pour nous d'accepter, effectivement, parce qu'il vient circonscrire les
responsabilités qui peuvent être confiées principalement aux
associations touristiques régionales et les associations touristiques
sectorielles. Et, avec l'amendement qu'il
nous propose, M. le Président, on ne pourrait plus confier certaines
responsabilités à ces deux groupes-là notamment,
qui se retrouvent dans toutes les régions du Québec, alors que nous sommes déjà
en action avec ces organisations-là.
Nous sommes déjà en partenariat. Je ne ferai pas la nomenclature de tout ce que
nous faisons avec elles sur le terrain, partout au Québec, mais ce
serait franchement périlleux, je pense, d'aller dans le sens de ce qui est
proposé du côté de la Coalition avenir
Québec. Je tiens par ailleurs à le remercier chaleureusement. J'aurai
l'occasion de le faire sans doute
demain, lors de l'adoption finale, mais le député a, lui aussi, travaillé
d'arrache-pied avec nous pour en arriver à un projet de loi qui est amélioré,
qui est bonifié, et je tiens à le remercier et à le saluer. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Gendron) : ...
Mme
Vien : Bien, M. le Président, pour moi, ça complète pour
l'instant, alors je vais écouter avec beaucoup d'attention mes collègues. Merci
beaucoup.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, Mme la ministre du Tourisme, de
votre intervention. Je cède la parole
au porte-parole de l'opposition officielle en ces matières. Et effectivement,
je savais qu'il nous indiquerait, par rapport à son amendement... Alors,
je le laisse tout de suite... Je lui laisse la parole. M. le député de... à
vous.
M. Claude Cousineau
M.
Cousineau : Oui. Merci, M. le Président. Alors, comme vous
l'avez mentionné, l'amendement que nous avons déposé il y a deux jours est recevable. Maintenant, j'ai quelques notes
d'explication sur le projet de loi. J'en parlerai vers la fin. Ce ne
sera pas très long. Mais effectivement j'arriverai à la fin à parler de l'amendement.
Alors,
nous avons terminé l'étude détaillée du projet
de loi n° 67 en commission parlementaire, à la CET, la semaine dernière. Quelques amendements constructifs ont été amenés par les deux partis d'opposition, lesquels ont reçu une écoute positive
de la part de la ministre. Je rappelle que le projet de loi n° 67 comporte deux volets distincts, soit l'hébergement touristique illégal et la mise
en place d'un OBNL, lequel aura comme principal objectif la promotion
internationale du secteur touristique
québécois. Le titre a été modifié par amendement. Le projet de loi sera
maintenant intitulé Loi visant principalement
à améliorer l'encadrement de l'hébergement touristique et à définir une
nouvelle gouvernance en ce qui a trait à la promotion touristique
internationale.
En
ce qui a trait, M. le Président, au premier volet, celui de l'hébergement
touristique illégal, des précisions ont été apportées sur certains points. Nous avons maintenant, avec le projet de
loi n° 67, des définitions plus précises de ce qu'on appelle le concept de «touriste» et d'«hébergement
touristique». Le règlement apporte une distinction claire entre «hébergement touristique occasionnel» et
«hébergement touristique régulier». Il faut se le dire, M. le Président, ici,
c'est vraiment le noeud de ce premier
volet du projet de loi. Le règlement associé au projet de loi n° 67 devra
être clair à cet égard et devra
éliminer les ambiguïtés et les interprétations entre ce qu'on appelle
l'hébergement occasionnel et l'hébergement régulier.
Le
processus d'imposition des amendes est clair. On nous a déposé, à notre
demande, la démarche de traitement des
plaintes et des infractions concernant l'hébergement illégal. Le processus est
précis : avant de se faire imposer une contravention ou une amende par un juge, le citoyen aura reçu les
avertissements nécessaires, attestant le sérieux de la démarche.
Des
précisions nous ont été fournies aussi, M. le Président, concernant le rôle des
inspecteurs et les partenariats possibles avec les municipalités. Alors,
j'aurai l'occasion demain, lors de l'adoption finale, de revenir sur ce sujet.
La
ministre s'est engagée à consulter l'opposition officielle en ce qui a trait à
l'élaboration du nouveau règlement, ou,
si vous voulez, le règlement modifié, visant l'hébergement touristique. Cet
outil de travail fera en sorte de donner toute la crédibilité nécessaire à cette nouvelle loi. Son
application s'appuiera sur un règlement précis, ne laissant aucune place à
l'interprétation. L'opposition officielle entend collaborer à cette démarche.
En
ce qui a trait au deuxième volet du projet de loi n° 67, la mise en place
d'un OBNL, nouveau modèle de gouvernance
pour l'industrie touristique visant la promotion internationale, son efficacité
trouvera sa force dans le protocole d'entente entre l'alliance et le
ministère. L'opposition officielle veillera à ce que les tenants et les
aboutissants de ce protocole soient clairement définis. J'y reviendrai aussi
demain, lors de l'adoption finale du projet de loi.
Alors, M. le
Président, l'industrie touristique a maintenant en main, avec le projet de loi
n° 67, tous les outils nécessaires pour
contrer l'hébergement illégal et les moyens pour atteindre les objectifs et les
cibles du PDIT 2012-2020, c'est-à-dire le Plan de développement de
l'industrie touristique. À eux maintenant de nous démontrer que nous, comme
législateurs, avons eu raison de leur faire confiance. Nous attendons d'eux des
résultats intéressants, lesquels propulseront,
espérons-le, le tourisme au Québec dans le peloton de tête en ce qui a trait à
la venue des touristes internationaux chez nous.
À ce moment-ci, M. le
Président, si vous permettez, je vous annonce que je retire mon amendement qui
a été déposé il y a deux jours et j'aimerais avoir le consentement de
l'Assemblée nationale afin de présenter l'amendement suivant, que je vais vous
lire :
Alors, insérer, avant
l'article 25 du projet de loi, le suivant :
«24.1.
La commission compétente de l'Assemblée nationale entend, dans les deux ans
suivant l'entrée en vigueur de la présente loi, le groupement mentionné
à l'article 6.1 de la Loi sur le ministère du Tourisme, chapitre M-31.2.»
Alors,
voilà l'amendement. Puis nous introduisons cet amendement-là — à ce moment-ci, M. le Président, ça me
prend un consentement, évidemment — parce que vous savez que l'alliance, ce
nouvel organisme, va gérer un fonds de 30 millions
de dollars avec 7 millions en provenance du milieu, 13 millions en
provenance du ministère et 10 millions en provenance de la hausse de la taxe sur les nuitées à travers le Québec.
Donc, nous pensons et nous sommes convaincus qu'on doit mettre des bretelles à la ceinture pour faire en sorte que ce
nouvel organisme puisse nous démontrer les bienfaits de leur présence
sur l'échiquier touristique. Merci.
• (11 h 40) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oui, je sais, M. le député de Bertrand, que ça
prend le consentement de la Chambre
pour introduire ce que vous avez
plaidé. Alors, moi, mon rôle, c'était de demander s'il y avait consentement de
la Chambre pour éliminer votre ancien amendement et le remplacer par celui que vous venez
d'évoquer. Et là je sens qu'il y a consentement, alors adopté.
Et, pour la poursuite
du débat, je reconnais M. le député de Nicolet-Bécancour, en sachant qu'il
peut, dans son propos, introduire les éléments du nouvel amendement, s'il le
désire. À vous, M. le député.
M. Donald Martel
M.
Martel : Merci, M. le Président. Bon, rebonjour. Tout d'abord, je veux saluer tous mes collègues. Je
veux remercier aussi la ministre
du Tourisme qui a su créer un beau climat de travail. Je pense que, toutes les propositions qu'on a amenées, on sentait
qu'il y avait une écoute. On sent que le projet de loi qui a été déposé répond à une volonté du milieu, je dirais, depuis plusieurs années, même. Je
veux remercier aussi mon collègue de Bertrand, avec qui c'est toujours un plaisir de
travailler. On sent qu'on est sur le fond des choses, on n'est pas au niveau
des choses superficielles, et c'est agréable,
dans ce temps-là, de travailler à vraiment essayer d'améliorer quelque chose qui nous est soumis, et je pense qu'on a fait un bon travail à cet égard-là. D'ailleurs, aujourd'hui, on propose même encore des choses, parce qu'on se dit qu'il
y a des affaires qu'on peut
améliorer. On a même une rencontre ce soir parce qu'il y a
des questionnements par
rapport au règlement. Donc, j'ai vraiment l'impression que, de
façon consensuelle, on est en train de proposer un modèle qui va
satisfaire à la fois le législatif mais aussi toute l'industrie touristique.
Évidemment, il y a
des choses qu'on est d'accord, il y a des choses qu'on l'est un peu moins. J'ai
soulevé des objections, notamment au niveau des
amendes. Je trouvais que les amendes qu'on avait introduites dans le règlement,
ils sont élevés. Les justifications par
rapport à qui va recevoir les amendes puis qu'est-ce qui se passe avant de
recevoir une amende, c'est quand même
satisfaisant, ça n'a pas l'air trop brutal. Mais le montant des amendes... Je
ne fais pas toute la nomenclature parce que ça s'applique à beaucoup de
choses. Je trouve les amendes élevées et je ne trouve pas que c'est une bonne raison de dire : Bien, c'est
comme ça dans les autres... ou faire des comparables. Moi, je pense que, quand
on décide d'imposer une amende sur quelque
chose, on doit avoir toute la considération, on doit faire toute l'évaluation
par rapport à l'infraction posée. À cet
égard-là, je suis resté sur mes réserves, mais pas assez pour dire que je vais
aller à l'encontre du projet.
Pour
moi, le projet, on visait nettement deux objectifs dans ce projet-là. Le
premier objectif, il était de créer une nouvelle entité qui va faire en sorte qu'on va mettre ensemble tous les
partenaires pour faire une promotion du Québec à l'international de façon beaucoup plus efficace. Je crois sincèrement,
M. le Président, que cette notion-là, elle est respectée. On a entendu des gens qui sont venus nous dire
qu'ils étaient d'accord avec le modèle, on a entendu des gens dire : Ils
vont se saborder pour mettre le meilleur de
leurs ressources en commun. Et, sincèrement, dans un objectif de développement
économique, le Québec a tout intérêt à être
le plus efficace possible pour attirer le tourisme international chez nous.
Donc, à cet égard-là, le projet de loi, il fait tout à fait mon affaire.
L'autre chose qu'on a
introduite dans le projet de loi, qui était aussi d'encadrer tout le type
d'hébergement occasionnel style Airbnb, je
pense qu'on reconnaît et... Comment je pourrais dire ça? Il y a ce type
d'activité là qui est nouvelle, c'est
quelque chose qui existait moins avant les moyens de communication comme
Internet. Ça s'est développé, tout le monde est un petit peu partenaire là-dedans.
Il y a des belles initiatives, et, sincèrement, on a eu une démonstration
que ce type d'activité là était rentable
pour le Québec. Je ne me souviens plus exactement des chiffres, là, mais je ne
suis pas sûr si on ne parlait pas de 500...
Une voix :
...
M.
Martel :
50 millions, juste à Montréal, mais je pense... C'est 50 ou
500 millions, je le préciserai dans ma prochaine intervention, mais, pour
ce que ça coûte, c'est vraiment important.
Donc, notre défi,
c'était d'encadrer ça pour que ça soit équitable pour tout le monde. On sait
que les hôtels ont des défis à rencontrer,
ils doivent payer des taxes, ils doivent s'assurer d'une qualité de service.
Alors, quand des gens font ce type
d'activité là, c'est important de les même au mettre... mettre au même niveau,
oui, au même niveau. Donc, je pense qu'on y réussit. Il y a encore quelques
éléments à éclaircir par rapport au projet de règlement, mais les deux
objectifs du projet de loi, ils sont bien rencontrés.
Où j'ai un malaise,
sincèrement... Puis, quand on lit les objectifs du projet de loi, à mon avis,
on introduit un troisième objectif, qui n'est pas mentionné dans les premières
pages du projet de loi, c'est de permettre pratiquement la privatisation totale
des mandats du ministère du Tourisme. Quand on lit la Loi sur le ministère du
Tourisme, à l'article 4, on fait la
nomenclature de toutes les fonctions, et plus particulièrement du ministère du
Tourisme. Dans le projet de loi qu'on
étudie, à l'article 22, on vient essentiellement dire qu'on peut confier à
des organismes l'ensemble des objectifs qui sont mentionnés à l'article 4. Donc, moi, dans mon analyse,
c'est qu'on introduit une espèce de privatisation du ministère du
Tourisme.
Sincèrement,
je n'ai pas de problème, puis on peut discuter de ça, mais je ne pense pas que
c'était l'objectif visé du projet de
loi. Si c'est ça qu'on veut faire au niveau du ministère du Tourisme ou... Je
ne pense pas que c'est au niveau de
ma formation politique... C'est un peu paradoxal, parce que je ne pense pas que
c'est au niveau de ma formation politique qu'on aurait le plus d'objections par rapport à ça, mais, moi, ce que je
vois... Puis, de façon la plus intègre possible, je me dis : On s'est entendus sur deux
objectifs, les deux objectifs, ils sont rencontrés, il y en a un autre qui est
introduit, peut-être pas volontairement, peut-être pas consciemment,
mais, à mon avis, qui m'inquiète beaucoup.
C'est
pour ça que... Puis, sincèrement, j'ai déposé... Je vais lire l'amendement que
j'ai déposé. J'ai compris que ça serait
difficile pour le gouvernement de l'appuyer. Ça ne m'empêchera pas d'appuyer le
projet de loi, mais je pense que je voulais travailler à visière
ouverte, de dire que cet objectif-là ne faisait pas partie, en tout cas, des
grands objectifs du projet de loi, et, à mon
avis, on va être pris avec ça. Donc, si vous me permettez, M. le Président,
l'amendement que j'ai déposé, c'est :
Le premier alinéa de
l'article 6.1 proposé par l'article 22 du projet de loi est remplacé
par ce qui suit :
«6.1.
Le ministre peut confier à un organisme reconnu les fonctions prévues aux
paragraphes 1°, 4°, 5° et 7° de l'article 4.
Il peut également confier à un groupement de tels organismes les fonctions
prévues au paragraphe 1° de l'article 4.»
Essentiellement,
ce que je dis, c'est que c'est correct qu'on confie à d'autres la
responsabilité ou des mandats du ministère,
mais on devrait... Puis je sais qu'on vise des ATR là-dedans, mais je pense
qu'on est capables de les nommer. Quand je dis : «Le premier paragraphe,
le 4°, le 5° et le 7°», à mon avis, ça serait suffisant.
Sur ça, M. le Président, je veux encore réitérer
la satisfaction d'avoir travaillé sur ce projet de loi avec mes collègues. Et
c'est évident qu'on va appeler le projet de loi. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
On vous remercie. Alors, je vous remercie, M. le député de Nicolet-Bécancour.
Mise aux voix de
l'amendement du député de Bertrand
Et je vais procéder maintenant. Est-ce que
l'amendement proposé par M. le député de Bertrand est adopté?
Des voix : Adopté.
Mise aux voix de
l'amendement du
député de Nicolet-Bécancour
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce que l'amendement proposé par M. le député de Nicolet-Bécancour
est adopté?
Des voix : Rejeté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, rejeté.
Une voix : ...
Mise aux voix du
rapport amendé
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
J'ai compris. Le rapport, tel qu'amendé, de la Commission de l'économie
et du travail portant sur le projet de loi n° 67, Loi visant
principalement à améliorer l'encadrement de l'hébergement touristique, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement, pour la poursuite de nos travaux.
• (11 h 50) •
M.
Sklavounos : Oui.
Article 24, M. le Président.
Projet de loi
n° 68
Adoption
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
À l'article 24 du feuilleton d'aujourd'hui, c'est M. le ministre de
l'Économie, de l'Innovation et des
Exportations qui propose l'adoption
du projet de loi n° 68, Loi
donnant suite aux conclusions du Rapport
du groupe spécial d'appel constitué en vertu de l'Accord sur le commerce
intérieur concernant l'article 4.1 de la Loi sur les produits alimentaires. Je suis prêt à entendre des interventions, s'il y en a. Je reconnais M. le ministre concerné. À vous la parole, M. le ministre.
M. Jacques Daoust
M.
Daoust : Bonjour, M. le Président. Fondamentalement, comme son titre l'indique, le projet de loi vise à donner suite aux décisions du groupe spécial et d'un
groupe spécial d'appel validement constitué en vertu de l'Accord sur le commerce extérieur. Cet accord, qui constitue la
clé de voûte du commerce interprovincial, comporte certaines obligations
auxquelles le Québec, à l'instar des autres provinces, des territoires et du gouvernement
fédéral, doit se conformer.
L'ACI
comporte également un mécanisme d'un règlement des différends qui
lui est propre, en vertu duquel un
parti... ou une partie peut entreprendre un recours commercial contre une autre
partie si elle estime qu'une mesure adoptée ou maintenue constitue un
obstacle au commerce intérieur. Le mandat d'évaluer la conformité de la ou des
mesures contestées avec les obligations de
l'ACI revient à un groupe spécial habituellement formé de trois membres. Le
groupe spécial d'appel se prononce,
quant à lui, sur le bien-fondé de la décision du groupe spécial lorsqu'une
partie interjette un appel au motif
que le groupe spécial a commis une erreur de droit, n'a pas respecté un
principe de justice naturelle ou a excédé ou refusé d'exercer sa
compétence. Un intervenant ne peut interjeter appel du rapport de cette
instance.
En janvier 2012, la Saskatchewan a demandé
au Québec de lever ses dispositions légales qui interdisaient de mélanger un produit laitier avec un succédané du
produit laitier, de produire ou de vendre certains succédanés de produits
laitiers. En mai 2012, le Québec
s'est engagé à abroger la disposition de la Loi sur les produits alimentaires qui
interdisait la
production ou la commercialisation des mélanges laitiers au cours de l'année
suivante. Devant l'inaction du Québec à modifier sa législation, la Saskatchewan
a entrepris un recours formel en vertu des procédures de règlement des différends de l'ACI en juin 2013. Elle a été
appuyée par la Colombie-Britannique, l'Alberta et le Manitoba. Dans le cadre
de ce litige, elle contestait non seulement l'interdiction de produire et de
commercialiser des mélanges laitiers et des succédanés,
mais également les règles d'étiquetage les concernant. Le groupe
spécial a conclu que l'article 4.1.1, 7.1 et 7.2 de la Loi sur les produits alimentaires
constituait des entraves non justifiées au commerce intérieur et qu'il
contrevenait donc à l'ACI. Québec avait jusqu'au
31 décembre 2014 pour rendre cette législation conforme. Alors qu'il
a décidé d'abroger les articles 7.1 et
7.2, Québec a porté en appel les conclusions du groupe
spécial au sujet de l'article 4.1.1. La décision finale du groupe spécial d'appel à l'égard de cet article a
confirmé la décision du groupe spécial en janvier 2015.
Le projet de loi n° 68 propose d'abroger
le premier paragraphe de l'article 4.1 de la Loi sur les produits
alimentaires. L'abrogation de cette disposition par le Québec nous
permettra de se conformer aux décisions des groupes spéciaux et ainsi respecter
ses engagements commerciaux envers ses partenaires. Les conséquences de ne pas
donner suite à la décision d'un groupe
spécial sont suffisamment graves pour qu'on fasse tous les efforts nécessaires
pour les éviter. En premier lieu, un
organe décisionnel de l'ACI, qui s'appelle un groupe spécial de l'observation
des décisions, pourrait, si elle constate le défaut du Québec de donner
suite à la décision de janvier 2015, lui imposer une sanction pécuniaire maximale de 5 millions de dollars. En second
lieu, si le Québec persiste à ne pas respecter la décision du groupe spécial et
qu'un délai de 180 jours s'écoule suite
au rapport constatant ce défaut, son droit d'initier un différend ou de
participer à un différend en vertu de
l'ACI lui serait entièrement retiré, de même qu'aux personnes et entreprises
qui résident sur son territoire.
Outre ces
conséquences fâcheuses, l'effet le plus néfaste du non-respect de la décision
du groupe spécial, à court et long
terme, serait d'entacher la réputation du Québec à titre de partenaire
commercial. Québec est reconnu comme étant une province ouverte au commerce. Beaucoup d'efforts ont été consacrés à
la création de partenariats commerciaux et à l'ouverture de nouveaux marchés au cours des 20 dernières années.
Pensons, par exemple, au leadership exercé par le Québec en faveur des négociations de l'Accord
économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, d'autant plus que les négociations visant à
moderniser l'ACI sont en cours. Nous devons agir de manière cohérente et nos
ambitions... avec nos ambitions et agir dans le respect des règles convenues.
J'invite donc
tous les membres de cette Assemblée à voter en faveur de l'adoption du projet
de loi n° 68 pour que nous
puissions démontrer que le gouvernement du Québec est dédié au bon
fonctionnement de l'Accord sur le commerce intérieur, qu'il est un partenaire économique respectueux de ses
engagements commerciaux. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je
vous remercie, M. le ministre. Et je cède la parole au porte-parole de
l'opposition en ces matières. M. le député de Sanguinet, à vous la parole.
M. Alain Therrien
M.
Therrien :
Merci, M. le Président. Alors, je dois d'abord saluer le ministre qui a
chapeauté ce projet de loi. Je veux
aussi saluer la députée de Mirabel, de la seconde opposition, qui était parmi
nous lors de l'étude détaillée. Je dois encore une fois, je tiens à le faire encore une fois, de le remercier
pour justement le briefing, léger briefing. Parce que c'était un peu
technique, hein, M. le Président, vous êtes au courant, bien au courant du
dossier.
Écoutez, l'Accord de commerce intérieur nous
impose, si on veut, une uniformisation de la façon de faire du commerce
entre les différentes provinces au Canada. Dans la réglementation par
rapport à ce qui existe dans les
secteurs laitiers, il y avait
une réglementation qui portait problème... qui posait problème
plutôt, M. le Président, dans cet Accord de commerce intérieur. Des démarches ont été entamées
à partir de 2012 pour qu'on puisse justement arrimer la façon de faire
dans ce type de commerce, et c'est cette marche-là qu'on suit depuis 2012.
Quand nous
étions au gouvernement, un vaillant ministre avait justement
proposé une loi. Mais malheureusement
ça avait été laissé lettre morte, et par la suite le gouvernement actuel avait tout
simplement donné suite à notre projet de loi. Et là on en est à l'étape où est-ce qu'on doit éliminer le premier paragraphe du 4.1, qui va tout simplement empêcher
d'utiliser le mot «beurre» et le mot
«crème». Et le secteur des producteurs laitiers, constatant, là, l'imbroglio
avec les accords de commerce
intérieur, ont accepté, là, qu'on puisse abroger ce paragraphe-là.
Et, j'en avais parlé au ministre, il m'avait donné, là, l'assurance qu'il allait quand même conserver le second
paragraphe et il allait faire en sorte qu'elle puisse... que
ce paragraphe-là puisse survivre le plus longtemps
possible à cette entente. Et donc les producteurs de lait étaient encouragés
d'entendre ça. Et, durant l'étude des... voyons, l'étude détaillée,
on l'a entendu nous dire ça justement, qu'il allait faire en sorte de
protéger ce deuxième paragraphe là.
Alors, nous,
M. le Président, on va donner notre aval à ça. Et je tiens à remercier...
Écoutez, c'était quand même beaucoup
plus simple de faire ça que trouver le sexe du raton laveur de Pocahontas, là,
c'était pas mal plus simple. Et donc je vous salue, et nous allons voter
pour l'acceptation de ce projet de loi là.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député, de votre longue intervention sur le projet de loi. Alors, je veux vous
remercier, M. le député de Sanguinet.
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
S'il vous plaît! Et je cède la parole à Mme la députée de Mirabel pour son intervention.
Mme Sylvie D'Amours
1623 15399 Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Tout comme mes collègues, j'ai apprécié le court
moment que l'on a passé en commission ensemble. Comme nous l'avions dit
lors de la prise en considération, nous allons respecter les engagements pris
par le gouvernement.
Ce projet de loi a
été étudié rapidement, comme je l'ai dit en commission parlementaire, parce
qu'il vise uniquement à respecter un jugement dans le cadre de l'Accord du
commerce intérieur. Ce temps précieux que nous consacrons à des projets de
loi, pour moi, c'est très important.
Pourtant, le gouvernement libéral avait été informé des conséquences de l'accord dès 2009 par les
producteurs. Le gouvernement n'a pas écouté les recommandations du secteur
concerné et il a fait encore une fois cavalier seul. La modification qui est
apportée à ce projet de loi en respect de nos engagements ouvre une brèche de plus pour les producteurs de
lait du Québec. Ça fait trois brèches en 24 mois : le
fromage, le PTP, et maintenant la Loi sur les produits alimentaires.
Il
faut noter que la modification s'applique désormais à l'ensemble des
importations du Québec. Cela va permettre à de grands industriels de partout de concurrencer
davantage les producteurs de lait du Québec et ainsi ébranler la filière
agroalimentaire. Par l'obligation de se conformer, cette loi sera, et je
l'espère, une occasion pour le gouvernement de prendre conscience de l'importance d'entendre, mais surtout d'écouter les organismes
agroalimentaires la prochaine fois qu'une loi touchera leur secteur. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie. Merci, Mme la députée de Mirabel, de votre intervention.
Mise aux voix
Et
je ne vois pas d'autre intervenant qui sollicite, alors est-ce à dire que le projet de loi n° 68, loi donnant suite
aux conclusions du Rapport du groupe spécial
d'appel constitué en vertu de l'Accord sur le commerce extérieur concernant
l'article 4.1 de la Loi sur les produits alimentaires, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Adopté. Merci. M. le leader adjoint du
gouvernement, pour la poursuite de nos travaux.
M.
Sklavounos :
Oui. Article 24, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, à l'article 24 du feuilleton de ce jour...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui, s'il donne le bon article, je vais appeler le bon
article.
• (12 heures) •
M.
Sklavounos :
Désolé, M. le Président. Article 23, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 57
Adoption
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, il me fait plaisir d'appeler l'article 23,
M. le ministre du Travail qui a
l'air très fébrile ce matin. Alors, M. le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale propose l'adoption
du projet de loi n° 57, Loi modifiant la Loi sur les régimes
complémentaires de retraite principalement quant au financement des régimes de retraite à prestations déterminées. Y a-t-il
des interventions? Alors, M. le ministre du Travail, à vous, pour votre
intervention.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : M. le Président, merci. C'est quelques mots, M. le
Président, pour remercier mon collègue député de Beauharnois, mon collègue député de Chutes-de-la-Chaudière pour
l'excellent travail et la collaboration, et nous étions dans un esprit de collaboration et un esprit
constructif. Je veux remercier mes collègues aussi côté ministériel, je vois
ici le député de Jean-Lesage, qui a participé très activement aux
travaux.
Et évidemment
l'objectif de notre projet de loi, c'est simple, M. le Président, c'est les
régimes à prestations déterminées, c'est les
rentes, d'abord gérer mieux les risques, les stabiliser pour un objectif, M. le
Président, c'est pour planifier
davantage, rassurer les retraités, rassurer les travailleurs et les
entreprises. Ce projet de loi touche 815 000 personnes au Québec, 500 régimes. Et la bonne nouvelle,
dans ce projet de loi, aussi, on a prévu un article, M. le Président : si
jamais une entreprise fait faillite, on peut permettre à la Régie des
rentes de gérer ce régime-là pour assurer les retraités et évidemment maintenir
une rente, une prestation à ces retraités-là.
Encore une
fois, merci, tout le monde. Et je veux remercier aussi le ministère et ceux et
celles qui ont travaillé... de la Régie des rentes du Québec, qui ont
travaillé très fort dans ce projet de loi.
Le Vice-Président (M.
Gendron) : Alors, merci, M. le ministre. Si je comprends bien, vous
souhaitiez que votre intervention puisse permettre que cette séance ce matin,
sur l'amour infini, se poursuive. Alors, M. le député de Beauharnois,
porte-parole de l'opposition officielle en ces matières, à vous la parole.
M. Guy Leclair
M. Leclair :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, M. le Président, bien entendu, le
projet de loi n° 57 a fait couler beaucoup d'encre dans les
dernières semaines, et on doit se réjouir de s'assurer que nos régimes de
retraite à prestations déterminées aient un
meilleur cadre, avec une nouvelle législation qui vient s'assurer la viabilité
des régimes de retraite. Bien
entendu, dans sa forme générale, on parle de capitalisation au lieu de
solvabilité. Alors, peut-être, pour le
commun des mortels, ça ne dit pas grand-chose, mais je crois que les
entreprises aujourd'hui vont être très fières, parce qu'en bout de piste je pense que le calcul va être
plus réaliste, puis les gens vont s'assurer d'avoir un régime de retraite
qui aura des fonds dans un futur.
Alors, le
ministre a parlé aussi que nous avons ajouté des barrières avec des fonds de
stabilisation pour s'assurer qu'on va
pouvoir s'ajuster lorsqu'il y aura... peut-être, on ne le souhaite pas, mais
des crises économiques, un peu comme les
années 2007-2008, alors que les placements avaient chuté côté intérêts. Donc,
ces fonds de stabilisation là vont rassurer un peu ces contrecoups-là.
Alors, bien
entendu, M. le Président, comme le disait le ministre, c'est 850 000
personnes qui sont touchées par ces
régimes-là, alors, moi, je réitère encore un autre souhait, que j'ai toujours
dit, puis on... Par les temps qui courent, on a plusieurs projets de loi sur les régimes de retraite. Alors, j'espère
qu'on va continuer à travailler dans un consensus avec l'employeur, avec
les travailleurs, les syndicats, bien entendu le législateur pour s'assurer que
ce soit une formule gagnante-gagnante des deux côtés de la table.
Puis ensuite j'aimerais que le ministre pousse
la réflexion plus loin. Lorsque nous aurons fini ces régimes de retraite là... On
sait qu'on a joué dans trois sphères de régimes de retraite, on parle des
universitaires, des régimes à prestations
déterminées dans le secteur privé et on a fait aussi, avec le projet de loi
n° 3... je dirais que le résultat n'est pas tout à fait le même consensus que les autres projets de loi, mais je
pousserais la réflexion un peu plus loin, à dire : M. le ministre, à quand allons voir le jour où on aura
des régimes de retraite pour tous les travailleurs du Québec, que tout le monde ait une retraite décente lorsqu'ils arrivent
à 65 ans, pour s'assurer... Parce qu'on sait que, malheureusement encore
aujourd'hui, M. le Président, bien des gens n'ont pas ce privilège-là, puis je
pense que c'est un mérite que tout le monde devrait avoir, après une
longue vie de travail, avoir droit à une retraite décente.
Alors, sur
ce, je félicite le ministre. Je félicite aussi mon collègue de
Chutes-de-la-Chaudière, qui était avec nous tout au long du projet de
loi. Puis je remercie les fonctionnaires qui ont venu nous porter appui avec
des explications souvent nécessaires. Alors, merci beaucoup, M. le Président.
Nous allons appuyer ce projet de loi là.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Sanguinet... bien, excusez... M. le député de
Beauharnois, pour votre intervention. Je reconnais maintenant
M. le député de Chutes-de-la-Chaudière pour son intervention également. M. le
député des Chutes-de-la-Chaudière, à vous.
M. Marc Picard
M. Picard : Merci,
M. le Président. Je prends à mon tour
un moment pour saluer mes collègues ayant participé aux travaux sur le projet de loi n° 57. J'aimerais notamment saluer le porte-parole de
l'opposition officielle et député de Beauharnois, ainsi que le ministre
du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité. Aussi, je tiens à saluer tous les
experts qui accompagnaient le ministre au
cours des travaux. Le projet de loi n° 57 est d'une complexité importante,
et nous aurions eu fort à faire pour bien comprendre la teneur des
articles qui étaient à l'étude sans leur clarification.
Je tiens à
souligner une nouvelle fois l'esprit d'entente et de collaboration qui a régné
à la commission parlementaire pendant l'essentiel de nos travaux.
Certains de nos collègues devraient prendre exemple sur nous, M. le Président.
Il est important de souligner que le projet de
loi n° 57 s'inscrit dans une continuité lancée notamment avec le rapport D'Amours. En effet, les régimes de
retraite du Québec ont été lourdement secoués par la crise financière de 2008 sous
les anciennes dispositions législatives qui les encadraient. On disait même que
leur pérennité était menacée.
Le rapport
D'Amour est venu analyser l'état de situation et proposer des pistes de solution pour assurer
la continuité des régimes existants. Plusieurs
mesures ont graduellement été prises pour assurer cette pérennité, certaines
temporaires, d'autres, plus
permanentes. Le projet de loi
n° 57 représente, en quelque
sorte, un point culminant dans ce cheminement, puisqu'il vise à réviser
le cadre des régimes de retraite à prestations déterminées, et ce, afin d'en
assurer l'existence.
M. le
Président, les efforts requis afin de solidifier les régimes existants
devraient être fournis autant par le côté patronal que par les employés qui en bénéficient. Or, il était
fondamental de tout déployer pour que soient trouvés des compromis acceptables des deux côtés de la table.
Le mandat a donc été confié au Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. Ce comité regroupe autant les
représentants du patronat que des représentants syndicaux. Fort heureusement,
un consensus a été atteint à ce comité et ce
sont ses recommandations qui ont mené au projet de loi n° 57. Il n'est
donc pas surprenant que plusieurs groupes entendus en consultation se
disaient d'accord avec le projet de loi.
Alors que
chaque intervenant nous a émis ses recommandations quant à certains ajustements
de part et d'autre, nous avons tenu à respecter le plus possible le consensus
qui avait été adopté à travers toutes les étapes de nos travaux. Les mesures du
rapport D'Amour y trouvent d'ailleurs réflexion sous une forme ou une autre, ce
qui a été confirmé par M. D'Amour en commission.
Donc,
M. le Président, nous sommes très confiants que le projet de loi n° 57 est
une avancée importante pour le Québec. C'est donc avec plaisir que nous
appuierons l'adoption du projet de loi. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on vous remercie de votre intervention, M. le député des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mise aux voix
Est-ce à dire
que le projet de loi n° 57, Loi modifiant la Loi sur les régimes
complémentaires de retraite principalement quant au financement des
régimes de retraite à prestations déterminées, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. M. le leader du gouvernement, pour la suite de nos travaux.
Ajournement
M.
Sklavounos :
Oui, M. le Président. Comme vous avez pu constater aux avis touchant les
commissions, il y en a quatre qui siègent en ce moment. Je vous propose
donc d'ajourner nos travaux à demain, 9 h 40, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, est-ce que cette motion d'ajournement proposée par le leader est
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Adopté.
Les travaux sont ajournés.
(Fin de la séance à 12 h 9)