(Treize heures quarante et une
minutes)
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, veuillez prendre place. On va vous souhaiter un bon mardi.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en
sommes à la rubrique Déclarations de
députés, et je suis prêt à entendre
la première déclaration de... les déclarations des députés
aujourd'hui. Mme la députée de Crémazie, allez, pour votre déclaration.
Féliciter quatre élèves
du collège Regina Assumpta lauréats
du Prix d'histoire du gouvernement du Canada
Mme Marie Montpetit
Mme
Montpetit : Je vous remercie, M. le Président. Au printemps dernier,
plusieurs élèves du collège Regina Assumpta,
dans ma circonscription, ont participé au concours les prix d'histoire du
gouverneur du Canada. Ce sont des élèves de partout au pays qui y
participent. J'ai aujourd'hui le grand plaisir de souligner que quatre élèves
du collège Regina Assumpta ont remporté un
prix. Il s'agit d'Alyson Charles, pour son texte intitulé À chaque époque
ses héros; Deslica Doan,
pour son texte intitulé Le présent et le passé de l'Arctique canadien;
Joseph Catalin Gheorge, pour son texte
intitulé Le cinquantenaire d'une feuille d'érable; et Béatrice Naud,
pour son texte intitulé Un honneur dans la même mesure?.
Je tiens à les féliciter et à les remercier de si
bien représenter Crémazie et également l'ensemble du Québec. Je leur
souhaite bon succès dans leurs futurs projets. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la députée, merci de votre déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Labelle pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous, M.
le député.
Soutenir les parents
d'enfants atteints de
maladies rares dites orphelines
M. Sylvain Pagé
M. Pagé : Merci,
M. le Président. Il est des maladies
qui touchent moins d'une personne sur 200 000. On dit que ce sont
des maladies rares ou orphelines, comme le syndrome de Morquio. Comme c'est le
cas pour plusieurs patients atteints
d'une maladie orpheline, ces familles doivent faire des petits miracles chaque
jour. On dit rares, dit mal connues
autant de la part du public que des
médecins. Cela veut dire que le financement de la recherche est rarement au
rendez-vous, que les médicaments sont
dispendieux et que le soutien, pour ces cas, est souvent absent. Ces parents
vivent des moments d'incertitude et
de stress avant que le diagnostic ne soit connu, puis s'installe la détresse
quand ils constatent le peu de services.
Je joins donc ma voix à la population du Québec
afin de témoigner notre soutien indéfectible à toutes ces personnes et saluer leur courage et leur
abnégation. Pour ces jeunes, les familles, les amis, faisons en sorte que ces maladies
soient mieux diagnostiquées et que la
souffrance qu'elles engendrent soit éradiquée. Nous tendons la main au ministre de la Santé afin de travailler
avec la communauté Morquio...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, M. le député de Labelle. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Hull pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la
députée, à vous.
Souligner le 20e
anniversaire du Service
Intégration Travail Outaouais
Mme Maryse Gaudreault
Mme
Gaudreault : Merci,
M. le Président. Alors, j'aimerais aujourd'hui souligner le 20e anniversaire du Service Intégration
Travail Outaouais, le SITO, un organisme dédié à l'insertion en emploi et à
l'intégration économique des personnes immigrantes.
Gatineau est
la deuxième région d'adoption par les immigrants dans la province, après l'agglomération urbaine de Montréal, et le SITO est un organisme qui prépare les
nouveaux arrivants en vue de leur insertion sur le marché du travail. Il est un déterminé promoteur de la valeur ajoutée des personnes
immigrantes auprès des employeurs et des organisations publiques et parapubliques. Aujourd'hui, le SITO offre des mesures d'aide à l'emploi, un programme
d'entrepreneuriat, des activités de formation en entreprise ainsi que de
la formation sur la communication interculturelle et linguistique.
Je souhaite donc un joyeux
20e anniversaire à M. Robert Mayrand, le dynamique directeur du SITO,
à toute son équipe et aux milliers de personnes immigrantes qui ont été
accompagnées au fil des années. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, madame, de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de L'Assomption pour sa déclaration d'aujourd'hui. M.
le député, à vous la parole.
Rendre hommage à Mme Monique Lemay pour
son engagement auprès d'enfants démunis
M. François Legault
M.
Legault : Merci, M. le Président. Dans notre travail de député, on a l'occasion
de rencontrer des personnes spéciales.
Je veux aujourd'hui souligner l'apport d'une personne exceptionnelle,
Monique Lemay. C'est une bénévole, à
chaque année, qui loue un local, ramasse de l'argent et remet 1 400 cadeaux, 1 400 cadeaux à
des enfants, et des enfants, évidemment,
de familles démunies mais des enfants chez qui elle est allée chercher le détail, là : quel âge à la petite
fille, qu'est-ce qu'elle veut avoir comme cadeau. C'est vraiment extraordinaire.
Puis, en plus,
Monique, depuis deux ans, vivait un cancer. Donc, on l'a vue passer à travers
la perte de ses cheveux mais garder la bonne
humeur. Et, cette semaine, on apprend qu'elle est en rémission, qu'elle est
guérie. Donc, je veux évidemment
lui dire qu'on est tellement contents. Elle, toute son équipe... c'est
l'épouse de Jeannot Lemay, qui a été maire de Le Gardeur. Donc, je veux
lui dire, pour tous les enfants, un gros merci.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à Mme
la députée de Vaudreuil pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la députée de Vaudreuil,
à vous.
Souligner le Mois national de sensibilisation au diabète
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Merci. Je suis très heureuse de prendre la parole
aujourd'hui afin de souligner le Mois national de sensibilisation au diabète. La Journée mondiale
du diabète a été célébrée partout dans le monde le 14 novembre dernier,
et des activités sont organisées tout
au long du mois pour rappeler l'importance de la sensibilisation et de l'éducation par rapport au
diabète. Le diabète de type 1 touche actuellement 300 000 citoyens
canadiens, et, de ce nombre, ce sont 80 000 Québécois
qui en souffrent chaque jour. S'ajoutent à cela tous ceux et celles aux prises
avec le diabète de type 2 et les autres formes moins connues de la
maladie.
Beaucoup
trop de personnes développent le diabète au cours de leur vie. Beaucoup
d'enfants en bas âge également en
sont affectés. Des parents mais surtout des enfants courageux qui apprennent à
vivre avec cette condition leur vie durant. Et je salue particulièrement deux proches, Alexandra, huit ans, et
Simon, 10 ans, qui font preuve d'un immense courage dans ce défi quotidien. Heureusement, plusieurs
organismes et partenaires travaillent à améliorer les conditions de vie de
ces personnes atteintes et les connaissances
scientifiques sur cette maladie. Ainsi, je vous invite à visiter le kiosque de
la fondation pour la recherche sur le diabète juvénile situé devant
l'entrée principale de l'Assemblée nationale. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, Mme la députée, pour votre déclaration. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Mercier pour sa déclaration
d'aujourd'hui. M. le député de Mercier, à vous.
Demander au gouvernement de financer adéquatement
les mesures contre la violence conjugale et en
faveur de l'égalité hommes-femmes
M. Amir Khadir
M.
Khadir : Merci, M. le Président. Dans le cadre de la Journée
internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes
qui aura lieu demain, je tiens à souligner la mise en place de la Table de
concertation en violence conjugale de Montréal-Centre.
Plusieurs
organismes rapportent que les victimes viennent en fait chercher de l'aide plus
rapidement qu'auparavant mais doivent
attendre plus longtemps, plusieurs mois même, pour obtenir de l'aide, du
soutien, un logement. Alors, il est temps que le gouvernement respecte
l'autonomie des organismes et reconnaisse leur travail de protection mais aussi
comme moteur de progrès social en leur offrant un plein financement, tout comme
il est urgent que le gouvernement confirme
le financement du plan d'action Pour que l'égalité de droit devienne une
égalité de fait. Ça, c'est une politique gouvernementale qui permet l'application de mesures concrètes en appui
au principe de l'égalité entre les femmes et les hommes.
M. le Président, nos
mères, nos soeurs, nos femmes méritent mieux, et, pour qu'on puisse réaliser ce
qu'elles méritent, M. le Président, il faut vraiment mettre fin à l'austérité.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Mercier, de votre déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata pour sa déclaration. À
vous, M. le député.
Souligner le 30e anniversaire de
La Société de développement
économique du Saint-Laurent (SODES)
M. Jean D'Amour
M. D'Amour :
Alors, merci beaucoup, M. le Président. La semaine dernière, nous avons eu
l'occasion de souligner le
30e anniversaire d'existence, de fondation de La Société de développement
économique du Saint-Laurent, qui est devenue, au fil des ans, une
véritable référence, un réseau d'expertise sans précédent concernant l'avenir
de notre fleuve Saint-Laurent et de l'activité économique qui est générée. Je
veux saluer l'ensemble des bénévoles qui, année après année, se sont succédé à
la barre de cette organisation, qui ont fait de la SODES un organisme tout à
fait exceptionnel.
D'ailleurs,
la SODES a eu l'occasion, ici, au cours des dernières semaines — en octobre, de façon
particulière — d'organiser
la 15e Journée maritime au Québec. La SODES a su rallier, a su faire en
sorte de créer ce momentum, cette grande synergie visant le développement du
Saint-Laurent. Si nous avons pu produire, si nous avons pu offrir aux Québécois la toute première Stratégie maritime de
l'histoire du Québec en juin dernier, je vais vous dire, M. le Président, que la SODES y a joué un
rôle de premier plan. Et je tiens à remercier ses artisans, à remercier cette
grande équipe, qui a fait la différence.
Alors, bon
30e anniversaire à la SODES! Au plaisir de travailler de...
Le Vice-Président (M. Gendron) : En vous remerciant, M. le député, pour votre
déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de Groulx pour
sa déclaration d'aujourd'hui.
Souligner le 25e anniversaire de l'Association
Panda Thérèse-de-Blainville et des Laurentides
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : Merci, M. le Président. Alors, j'aimerais souligner
aujourd'hui le 25e anniversaire d'un organisme communautaire de premier
plan dans ma circonscription, Panda Thérèse-de-Blainville. La collaboration entre plusieurs partenaires désirant informer les
parents à propos du déficit d'attention engendra la fondation d'un groupe
de support en 1990. Sa mission est d'offrir
un soutien personnalisé auprès des personnes ayant un déficit d'attention et
faire connaître ce trouble d'apprentissage.
L'expertise
avérée de Panda Thérèse-de-Blainville lui confère un rôle de pédagogue auprès
du personnel enseignant de la
commission scolaire des Mille-Îles. L'organisme innove, élabore et participe à
la réalisation d'outils et d'astuces pour
les enfants et adultes vivant avec ce diagnostic. Depuis de nombreuses années,
l'organisme accueille, accompagne et élabore des stratégies
d'apprentissage efficaces afin d'aider les enfants diagnostiqués TDAH.
Je veux donc
féliciter Mme Nathalie Pelletier et toute l'équipe de Panda pour leur
dévouement. Et je veux aussi profiter de cette tribune pour souhaiter à Panda
ainsi qu'à tous ses membres de belles célébrations pour leur
25e anniversaire. Merci.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député de Groulx. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Jacques-Cartier. M. le député de
Jacques-Cartier, à vous.
Féliciter Mme Sheila Watt-Cloutier,
lauréate du prix Right Livelihood
M. Geoffrey Kelley
M.
Kelley : Merci, M. le Président. I would like to congratulate Ms. Sheila
Watt-Cloutier, who recently received The Right
Livelihood Award. This prestigious international award is presented on an
annual basis to four persons who have distinguished themselves through their
outstanding work on social justice and human rights issues.
Ms. Watt-Cloutier
is an Inuk woman who was born and raised in Kuujjuaq. This prize was bestowed
on her in recognition of her career
dedicated to the preservation of Inuit culture and the traditional way of life
of the Inuit people as well as for the protection of the Arctic
environment against the threat of climate change.
An
officer of the Order of Canada since 2006, Ms. Watt-Cloutier has already
received numerous awards and honors,
including 13 honorary doctorates. Recently, she published a memoir
entitled The right to be cold which explains the consequences of
climate change for the North.
Today,
I would like to recognize the dedication and determination of
Ms. Watt-Cloutier and thank her for her contribution to Québec and Inuit society.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, merci pour votre déclaration d'aujourd'hui, M.
le député. Je cède maintenant la parole à M. le député de Verchères
pour sa déclaration d'aujourd'hui. M.
le député de Verchères, à vous.
Souligner le 20e anniversaire de
la Journée
de la famille de Sainte-Julie
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : Merci, M. le Président. C'est le
12 septembre dernier, dans le cadre enchanteur du parc Edmour-J.-Harvey, qu'a eu lieu la 20e édition
de la Journée de la famille de Sainte-Julie. Événement ponctuant la vie de
la communauté julievilloise depuis maintenant deux décennies, la Journée de la
famille permet de souligner le rôle capital
que joue ce noyau primordial de toute société dans cette municipalité des plus
dynamiques, qui s'était d'ailleurs dotée
d'un slogan qui en témoigne éloquemment : La famille au coeur de
Sainte-Julie. En plus d'offrir chaque année une foule d'activités gratuites, elle permet à la
population de découvrir ou de redécouvrir les différents organismes qui offrent
nombre de services aux jeunes et aux moins
jeunes sur le territoire de Sainte-Julie, ce qui permet de tisser et de
raffermir des liens dans la communauté.
Je
tiens donc à remercier et à féliciter chaleureusement les innombrables
bénévoles, organismes, partenaires et commanditaires,
dont au premier chef la ville de Sainte-Julie, qui ont encore une fois
contribué à faire de cette journée un franc succès. Joyeux
20e anniversaire et à l'an prochain!
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, merci de votre déclaration, M. le député de
Verchères.
Et cette déclaration
met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Les travaux sont
suspendus pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 53)
(Reprise à 14 h 1)
Le Président :
Mesdames messieurs, avant de nous recueillir, j'aimerais que nous ayons une
pensée un peu spéciale pour une personne qui
a aidé beaucoup les parlementaires de Wallonie-Bruxelles, M. Geoffrey... Geoffroy
plutôt, Geoffroy Dieudonné, qui est
décédé dans des circonstances absolument dramatiques à Bamako durant la fin de semaine,
vendredi dernier plus particulièrement. Nous avions aussi un de nos employés qui a été pris, lui aussi, en
otage pendant plusieurs heures par le
groupe al-Qaida et qui s'en est sauvé. J'ai eu l'occasion de lui parler
vendredi, samedi et dimanche, pendant
qu'il était au Mali, pendant qu'il a été... après son exfiltration, et avant
son départ pour le Sénégal, et son départ ensuite pour Paris.
Je
voudrais remercier le secrétaire général, les membres de la Direction générale
de l'Assemblée nationale qui ont
été d'un secours à tout point de vue et en tout temps pour notre employé. Je voudrais
remercier aussi les gens qui ont été...
tant les gens du renseignement canadien, français et aussi les autorités
maliennes pour l'effort qu'ils ont consenti pour nous aider dans ce
dossier.
Mesdames
messieurs, nous allons prendre quelques instants pour avoir une pensée pour les
20 personnes qui sont restées à terre, qui sont mortes à Bamako.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Présence de l'ambassadeur de la République de Cuba,
M. Julio Antonio Garmendia Pena, et du consul
général à Montréal, M. Alain Gonzalez Gonzalez
J'ai
le plaisir de souligner la présence dans nos tribunes de l'ambassadeur de la
République de Cuba, Son Excellence M. Julio
Antonio Garmendia. J'aurais dû dire Garmendia Pena, mais ça aurait été plus
fin. À l'occasion de sa visite officielle, l'ambassadeur est accompagné
du consul général de Cuba, M. Alain Gonzalez Gonzalez.
Présence du consul général de la République
de Corée à Montréal, M. Jin Hur
J'ai également le
plaisir de souligner la présence du consul général de la République de Corée à Montréal,
M. Jin Hur, à l'occasion de sa visite de prise de poste.
Présence de M. Daniel Bernard, ex-parlementaire
de l'Assemblée nationale
Et
je viens d'observer que Daniel Bernard, ancien député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, est avec nous.
Nous poursuivons les affaires
courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader du gouvernement.
M.
Fournier : M. le Président, je vous demanderais d'appeler l'article a,
s'il vous plaît.
Projet de loi n° 80
Le Président : Alors, à l'article a du feuilleton, M. le ministre des Affaires municipales et de
l'Occupation du territoire présente
le projet de loi n° 80, Loi permettant aux municipalités de neutraliser
les déplacements fiscaux vers les immeubles résidentiels. M. le
ministre.
M. Pierre Moreau
M. Moreau : Oui, M.
le Président. Alors, permettez-moi de déposer le projet de loi n° 80, Loi
permettant aux municipalités de neutraliser les déplacements fiscaux
vers les immeubles résidentiels.
Ce projet de loi modifie la Loi sur la
fiscalité municipale afin de hausser les coefficients servant dans le calcul
du taux maximal de taxation applicable à la
catégorie des immeubles non résidentiels et à celle des immeubles industriels.
Le Président :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Mme la
députée de Taschereau.
Mme
Maltais :
Oui, M. le Président, bien sûr. Mais évidemment
nous allons d'abord prendre connaissance du projet de loi et ensuite nous nous
réserverons le droit de nous entendre pour avoir les consultations
particulières.
Mise aux voix
Le Président :
Je crois comprendre que c'est d'accord. Est-ce que c'est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président :
Adopté. M. le leader du gouvernement.
Une voix :
...
M. Fournier :
Excusez-moi. Je demande l'article b, M. le Président.
Projet de loi n° 81
Le
Président : Alors, je
vais faire ça pour vous. Alors, à l'article b du feuilleton, M. le ministre de la Santé et
des Services sociaux présente le projet de loi n° 81, Loi
visant à réduire le coût de certains médicaments couverts par le régime
général d'assurance médicaments en permettant le recours à une procédure
d'appel d'offres. M. le ministre.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M. le Président, je présente donc, comme vous venez de le mentionner, le projet de loi n° 81, Loi
visant à réduire le coût de certains médicaments couverts par le régime général
d'assurance médicaments en permettant le recours à une procédure d'appel
d'offres.
Ce
projet de loi modifie la Loi sur l'assurance médicaments afin
de permettre au ministre de la Santé
et des Services sociaux de recourir à une procédure d'appel d'offres pour conclure un contrat avec un fabricant reconnu dans le but
d'établir le prix et les conditions d'inspection d'un médicament ou d'une
fourniture à la liste de médicaments.
Le projet de loi permet
également au ministre de recourir à une procédure d'appel d'offres pour
conclure un contrat avec un grossiste
reconnu prévoyant les conditions d'approvisionnement des pharmaciens
propriétaires à l'égard de ce médicament ou de cette fourniture ainsi que
la marge bénéficiaire de ce grossiste.
De
tels contrats accorderont au fabricant et au grossiste retenus une exclusivité
à l'égard du médicament ou de la fourniture.
Le
projet de loi prévoit que l'appel d'offres est effectué selon les conditions et modalités
déterminées par règlement du ministre.
Le
Président : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce
projet de loi? Mme la députée de Taschereau.
Mme
Maltais : Merci, M. le Président. Alors, nous demandons la
tenue de consultations particulières sur ce projet de loi.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Oui, bien, comme je constate qu'il n'y a pas une
réserve comme dans le premier mais une demande de consultations, dans ce
cas-ci, donc, je me lève, M. le Président, pour dire que nous aurons des
échanges à ce sujet.
Mise aux voix
Le Président :
Alors, est-ce adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président :
Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre des Forêts.
Rapport du Bureau du Forestier en chef intitulé
État de la forêt publique du Québec et de son
aménagement durable — Bilan
2008‑2013
M.
Lessard :
Oui, M. le Président. Il me fait plaisir de déposer aujourd'hui le rapport
intitulé État de la forêt publique du Québec et de son aménagement
durable — Bilan
2008‑2013, du Bureau du Forestier en chef.
Le Président :
Ces documents sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission
de l'économie et du travail et député de Bertrand.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 71
M.
Cousineau :
M. le Président, je dépose le rapport de la Commission de l'économie et du
travail qui, le 24 novembre 2015,
a tenu des auditions publiques dans le cadre de consultations particulières sur
le projet de loi n° 71, Loi
portant sur le règlement de certains différends dans le secteur de l'automobile
de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Le Président :
Alors, ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
Dépôt de documents (suite)
Réponses à des pétitions et à une question inscrite au
feuilleton
M.
Fournier : ...M. le Président. Alors, j'aimerais pouvoir, avec votre permission, déposer la réponse du
gouvernement aux pétitions déposées par la députée de Montarville le 22 octobre, par le député de Nicolet-Bécancour le
28 octobre et par le député de La Peltrie le 4 novembre 2015. Je déposerais également
la réponse du gouvernement à
la question écrite au feuilleton le 5 novembre 2015 par le député de
Masson, et je vous en remercie.
• (14 h 10) •
Le Président :
Oui. Bienvenue. Je suis un peu... probablement, j'en ai manqué une. Bien oui,
c'est ça.
Dépôt de rapports de commissions (suite)
Alors, M. le
vice-président de la Commission de l'économie et du travail et député
d'Argenteuil.
Étude détaillée du projet de loi n° 67
M.
St-Denis : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission
de l'économie et du travail qui, le
19 novembre 2015, a procédé à
l'étude détaillée du projet de loi
n° 67, Loi visant principalement à améliorer l'encadrement
de l'hébergement touristique.
La commission a
adopté le texte du projet de loi avec des amendements, dont un au titre.
Le Président :
Ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, j'ai reçu une demande de M. le député de Vanier-Les Rivières pour
la présentation d'une pétition non conforme.
Y a-t-il consentement pour le dépôt de la pétition? Consentement. M. le député.
Fournir de nouveaux médecins à la
clinique médicale de Neufchâtel
M. Huot :
Merci. Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 4 025 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes de Neufchâtel et de Saint-Émile.
Il n'y a pas de faits invoqués.
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
citoyens du secteur, exigeons la venue rapide de nouveaux médecins à la
clinique médicale de Neufchâtel.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a pas
de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation
de droit ou de privilège.
Je vous avise qu'après la période des questions
et réponses orales sera tenu le vote reporté sur la motion de M. le leader
parlementaire du gouvernement et ministre responsable de l'Accès à
l'information et de la Réforme des institutions démocratiques proposant que le
principe du projet de loi n° 78, Loi encadrant l'octroi des allocations de
transition aux députés qui démissionnent en cours de mandat, soit adopté.
Questions et réponses
orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole au leader de l'opposition.
Suites à donner au rapport de la Commission
d'enquête
sur l'octroi et la gestion des contrats publics
dans l'industrie de la construction
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : Merci,
M. le Président. Aujourd'hui, le Parti québécois accueille favorablement le
rapport de la commission Charbonneau.
Il ne fait aucun doute que la commission a fait oeuvre utile et propose des
solutions concrètes pour lutter
contre la corruption. Le ménage, M. le Président, nous, au Parti québécois,
nous l'avons entamé : la loi n° 1 sur l'intégrité des contrats publics; la loi n° 2 sur le
financement des partis politiques; la loi n° 10 pour relever un maire
accusé au criminel, le relever de ses
fonctions; la loi n° 26 sur le régime transitoire de financement
municipal; toutes des lois adoptées à
l'unanimité de l'Assemblée nationale, des lois proposées, initiées par le Parti
québécois, M. le Président.
Le problème,
c'est que, depuis le retour du Parti libéral au pouvoir, la lutte à la
corruption, elle a ralenti. Ils ont réduit
de 40 % le nombre de procureurs qui luttent contre la corruption, on
attend des projets de loi comme celui visant à protéger les lanceurs
d'alerte.
Est-ce que le Parti libéral s'engage à mettre en
oeuvre rapidement les recommandations...
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Bien, évidemment, M. le Président, il y a une façon
partisane d'aborder la question, c'est ce qu'a choisi mon collègue d'en
face. Il y a une question un peu plus... une façon plus rassembleuse de le
faire. Moi, je ne disconviens pas que, sous
le gouvernement du Parti québécois, il y a eu certaines lois de passées, mais
je pense que le Parti québécois ne
peut pas disconvenir que, du temps du Parti libéral, avant le Parti québécois
et après... Et je regarde mon
collègue des Affaires municipales pour le projet de loi en matière municipale
pour le BIG, le bureau d'investigation, M. le Président, et toutes les autres mesures, dont peut-être
pourrions-nous nous arrêter sur celle-ci, sur l'UPAC, peut-être
commençons l'histoire là. Si on la commençait là, on pourrait y trouver des
éléments qui doivent rassembler la classe politique.
On doit être en mesure de regarder l'ensemble de l'oeuvre et de se dire :
Cette commission-là, le rapport qu'elle émet soumet 60 recommandations
qui nous permettent de poursuivre la route.
D'ailleurs,
s'il y a une leçon que je retiens de ce rapport, M. le Président, c'est
probablement dans sa conclusion, lorsque
la présidente nous dit qu'il s'agit d'une première étape dans cette démarche
continue vers l'intégrité et elle nous invite,
dans le fond, à une vigilance permanente. Et je crois que cette vigilance
permanente, elle s'adresse à l'ensemble des formations politiques.
Le Président : En terminant.
M. Fournier : Quand on
regarde le rapport, M. le Président, il y en a pour tout le monde. Que tout le
monde s'y mette, à y donner suite.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Marie-Victorin.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : Oui.
Alors, parlant de s'y mettre, M. le Président, le projet de loi n° 53
avait été déposé par le député de
Jonquière lorsqu'il était ministre des Affaires municipales, proposait de
réduire à 100 $ le don maximal au niveau municipal. Un an et demi plus tard, les libéraux n'ont toujours rien
fait à ce chapitre. Le projet de loi n° 53, il est ici, il est
écrit. On peut le redéposer, s'il le désire, le travail est déjà fait.
Qu'est-ce qu'on attend, M. le
Président, du côté du Parti libéral? Qu'est-ce qu'on attend, du côté du Parti
libéral, pour redéposer le projet de
loi n° 53 et donner aux municipalités un régime de financement des partis
politiques municipaux?
Le Président :
M. le ministre des Affaires municipales.
M. Pierre Moreau
M.
Moreau : On veut bien faire les choses, M. le Président, et,
pour nous, déposer le projet de loi n° 53, ce serait tourner les coins ronds. On est conscients du fait
qu'il y a encore du travail à faire dans le domaine municipal et on s'y est
attardés largement. La question du
financement municipal, pour toutes les municipalités, quelle que soit leur
population, est un dossier sur lequel
nous travaillons, et nous aurons l'occasion de déposer un projet de loi qui
touche à cette question. Mais on ne
le fera pas en prenant du copier-coller de ce qui a été mal fait de l'autre
côté, ce n'est pas notre façon de travailler. Et, en ce qui nous
concerne, on va continuer les efforts qu'on a amorcés.
Le Président :
En terminant.
M.
Moreau : D'ailleurs, le premier projet de loi déposé au
municipal, c'est le projet de loi sur le bureau de l'inspecteur de
Montréal.
Le Président :
Deuxième question, M. le député de Marie-Victorin.
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
Parlant de partisanerie, on en a un bel exemple ici, M. le Président.
Alors,
la commission recommande également de revoir le mode de
nomination du patron de l'UPAC. Nous, on veut aller encore plus loin, M.
le Président, on propose que le
prochain patron de l'UPAC — ou
la prochaine patronne de l'UPAC — soit
voté aux deux tiers de l'Assemblée
nationale, comme c'est le cas pour le
Vérificateur général, Directrice
générale des élections, et tout le reste. On a proposé une motion pour
que le patron de l'UPAC soit nommé aux deux tiers de l'Assemblée, ça a
été voté contre, contre. Du côté des libéraux, ils n'en ont pas voulu.
Pourquoi est-ce que
vous ne voulez pas que le patron de l'UPAC...
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Bon, bien,
je ne veux pas revenir sur les aspects de partisanerie, là. Ceux qui nous
écoutent sont en mesure de voir à quelle enseigne loge mon collègue d'en
face.
Ceci
étant, sur le patron de l'UPAC, je l'invite à lire le rapport de la commission Charbonneau, qui demande à ce que le patron de l'UPAC soit nommé selon les mêmes critères que la DPCP,
et c'est ce qui est inclus dans le rapport. Alors, est-ce que je dois comprendre de mon collègue
qu'il compte se mettre un peu en opposition à certaines des recommandations d'un rapport qui vient tout
juste d'être déposé qu'il aurait avantage, je crois, à lire et relire avant de
nous annoncer maintenant qu'il
est déjà contre une des recommandations? Je l'invite à lire le rapport, et on
aura des débats...
Le Président :
En terminant.
M.
Fournier : ...vu
qu'on veut assurer une suite à ce rapport. Merci, M. le Président et
merci à mon collègue pour la question.
Le Président :
Principale, M. le chef de l'opposition.
Contrat du gouvernement fédéral attribué
au Chantier Davie Canada inc.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, en 2011, le gouvernement conservateur a
octroyé plus de 35 milliards
de dollars de construction de navires en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique. Résultat des courses : c'est 26 milliards pour le chantier Irving à Halifax, 8 milliards pour celui de
Seaspan à Vancouver et 25 millions seulement pour le chantier de la Davie à Québec. Oui, M.
le Président, la Nouvelle-Écosse a obtenu 1 000 fois plus
que ce que le Québec aurait dû recevoir.
Et c'est uniquement quatre ans plus tard qu'un contrat d'appoint de moins de
400 millions de dollars a finalement été octroyé au Québec.
Si ça vous
semble bien peu, M. le Président, dites-vous que c'était trop aux yeux de la
Nouvelle-Écosse, qui a demandé et
obtenu du nouveau gouvernement fédéral que soit reconsidéré l'octroi de ce
contrat au chantier de la Davie. Après
une courte rencontre hier à ce sujet, les premiers ministres du Canada et du
Québec ont tenu des propos bien différents. Alors, que le premier ministre prétend avoir obtenu l'assurance que les
travailleurs de la Davie ne seront pas touchés, le premier ministre du Canada, lui, parle plutôt de,
et je cite, «réparer les dégâts faits par le gouvernement antérieur», et il
refuse de confirmer que le contrat sera signé avant l'expiration de la lettre
d'intention, le 30 novembre.
Alors, ma
question, M. le Président : Est-ce que le premier ministre peut nous dire
s'il a eu la confirmation de son homologue du fédéral que le contrat
sera bel et bien signé?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Effectivement, M. le
Président, au cours de cette soirée, fort productive d'ailleurs, hier, sur plusieurs
enjeux, j'ai eu l'occasion d'aborder la question de Davie avec le premier ministre du Canada récemment élu et exprimer notre profonde préoccupation en ce
qui a trait aux travailleurs, aux travailleurs qui sont sur le site. Le bateau est dans le chantier, il faut que le travail
continue et que les gens restent au travail, et, sur ça, il était entièrement en accord.
Maintenant,
effectivement, ils veulent revoir techniquement les modalités d'approvisionnement, d'attribution de contrat,
et, en ce jour de dépôt du rapport de la commission Charbonneau, on ne peut pas
reprocher à un gouvernement de vouloir faire ça. Mais, ceci étant dit, on
s'est bien mis d'accord qu'il fallait mettre de côté ces préoccupations, oui, leur donner l'attention qu'elles méritent, mais, avant tout, avant tout, penser aux travailleurs du Québec, et ceux du Chantier Davie, M. le
Président, sont au premier rang de nos préoccupations.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : C'est exactement la situation parce que la lettre
d'intention expire lundi prochain. Les travailleurs veulent savoir si elle sera honorée par le nouveau
gouvernement fédéral. Le premier ministre a dit une chose, et le premier
ministre du Canada en a dit une autre. Alors, le premier ministre du Québec
doit clarifier la situation.
Est-ce que,
oui ou non, il a obtenu la garantie de son homologue fédéral que la lettre
d'intention serait bel et bien signée?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
il peut arriver à des leaders politiques, même avec les meilleures intentions,
de changer d'avis en 24 heures d'intervalle. On voit ça à l'occasion. Mais, sur
cette question, M. le Président, du Chantier Davie et des travailleurs des chantiers maritimes, j'ai senti en M.
Trudeau une préoccupation profonde pour les travailleurs, leurs familles et l'activité de chantier naval du
Chantier Davie, qui, rappelons-le, a été désigné comme un des meilleurs chantiers d'Amérique du Nord au cours des derniers
mois. C'est tout à l'honneur des Québécois et des équipes de cette
entreprise.
Alors, moi,
je pense que cette préoccupation, elle est au bon endroit, au bon moment, mais
on va, M. le Président, soyez-en certain, revenir sur cette question de
façon répétée, par tous les canaux possibles, avec nos homologues du
gouvernement fédéral, et s'assurer que le travail continue, et qu'à l'avenir il
y ait un meilleur équilibre également...
Le Président : En terminant.
M. Couillard : ...dans l'attribution
des contrats.
• (14 h 20) •
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Le premier
ministre, effectivement, l'a mentionné, les travaux sont déjà amorcés, et c'est
250 personnes qui sont actuellement
sur le chantier et bientôt 400. Mais pourquoi le premier ministre du Canada
parle-t-il encore du mandat donné à la Davie comme étant une erreur à
réparer?
Alors, est-ce
que le premier ministre peut nous dire s'il considère, comme le premier
ministre du Canada, qu'il y a une erreur à réparer dans le dossier du
chantier de la Davie?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Je pense qu'il y
a un peu, sans attribuer de mauvaises intentions, une déformation des propos.
Ce que le premier ministre du Canada
a dit et son gouvernement a dit, c'est qu'il trouvait que la façon, et non pas
le destinataire du contrat, mais la façon technique dont le contrat a
été attribué soulevait des questions et devait être approfondie.
Mais je reviens encore sur cette
question qui est fondamentale pour les gens qui nous écoutent, les travailleurs du
chantier. Il faut absolument continuer les activités. Les questions
techniques, bien sûr, ont leur importance, mais pensons avant tout aux travailleurs, à leurs
familles, et on va continuer nos représentations en ce sens, M. le Président, je le répète.
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Si l'engagement du fédéral n'est pas honoré, c'est
89 millions de dollars que le gouvernement fédéral aura à payer à la
Davie. Il n'y aura aucun emploi de créé au Québec, ce qui favoriserait une fois
de plus la Nouvelle-Écosse, qui a déjà reçu, je le répète,
26 milliards de contrats.
Alors,
est-ce que le premier ministre peut concrètement nous dire ce qu'il entend
faire pour aider les travailleurs et les travailleuses de la Davie?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : D'abord, parler en leur nom et ne surtout pas les utiliser comme ballon
politique, M. le Président. C'est
clair que ce qui nous préoccupe avant tout, c'est le sort des travailleurs, le
sort de l'industrie maritime et des chantiers navals du Québec, dont le
Chantier Davie est un des plus beaux exemples.
Alors,
on va continuer nos représentations. On est très conscients de cette date qui
approche. Je peux vous dire que nos homologues du gouvernement fédéral
sont également très au courant de la rapidité d'arrivée de cette date prochaine et de l'état d'incertitude dans lequel
les travailleurs sont plongés. C'est une question prioritaire pour nous, et on
va continuer nos représentations, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Berthier.
Construction d'un pôle
logistique de transport
intermodal en Montérégie
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : M. le Président, demain, les agriculteurs de la
municipalité Les Cèdres vont se rendre devant le bureau de la députée de Soulanges. Ils vont manifester afin que leurs
terres agricoles ne soient pas expropriées. Cela fait des mois que le gouvernement fait peser sur eux cette menace, une
épée de Damoclès. Des terres d'excellente qualité qu'ils cultivent
depuis des générations avec, en plus, une belle relève agricole. Pourtant,
d'autres endroits existent, le ministre le
sait, et le gouvernement libéral le sait. Pourquoi continuer à laisser planer
cette menace? Les gens sont à bout de nerfs, M. le Président. Demain,
ils seront avec leurs tracteurs devant le bureau de la députée de Soulanges.
Est-ce
que le ministre de l'Agriculture peut se lever de son siège, et rassurer les
agriculteurs, et leur dire qu'ils ne seront pas expropriés?
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, M. le Président. J'étais, vendredi matin,
dans le comté de Soulanges, en compagnie
de Mme la députée pour s'enquérir personnellement et de visu de l'état de la
situation. Il y a des rumeurs de dézonage qui circulent et qui ne sont
pas de nature à rassurer les agriculteurs. Maintenant, si je peux, de l'autre
côté, tenter de les rassurer — parce que du zonage puis du dézonage, il
s'en produit toujours dans une société — je leur dirais que, dans cette région-là, le Canadien Pacifique
est propriétaire de plus de 300 hectares de terrains situés en zone blanche.
Je pense que c'est mon collègue responsable
de la Stratégie maritime qui les a rassurés il y a quelques semaines, ses
propos ont été répétés par mon
collègue le ministre des Affaires municipales, la députée nous le répète
quotidiennement, et je vais vous le répéter comme ministre de
l'Agriculture.
Le Président :
Complémentaire, M. le député de Berthier.
M. André Villeneuve
M. Villeneuve :
...ils sont tellement rassurés, là, M. le ministre, figurez-vous donc que
demain ils vont aller manifester devant le bureau de la députée de Soulanges.
Ça, c'est rassurant pour tout le monde ici qui vous entend.
Est-ce qu'il y a un répondant de l'autre côté?
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui va être capable de faire cesser cette
situation-là qui est inhumaine? Un gouvernement qui fait vivre cela à ses
concitoyens, c'est totalement inacceptable. comme il se doit, M. le Président?
Des
voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Du calme! Faites attention aux propos blessants, M. le député. M. le
ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui. Je suis un petit peu surpris des propos du
critique du Parti québécois en matière
d'agriculture, qui semble ignorer qu'il y a une loi sur la protection du
territoire agricole au Québec. Je suis un peu surpris de ses propos, qui visent surtout à inquiéter les
producteurs plutôt qu'à leur dire qu'il y a une commission de protection du territoire agricole qui n'est
saisie, au moment où on se parle, d'aucun dossier de dézonage. Je comprends
que votre question vise à les... — comment je pourrais dire ça? — à les inquiéter davantage. Si je suis
informé qu'il y a une demande de
dézonage qui est soumise à la commission, et je n'ai pas besoin de l'être parce
que c'est quasi judiciaire, je vais en informer cette Chambre
immédiatement, et là...
Le Président :
En terminant.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...et là vous pourrez inquiéter ceux qui semblent
être inquiets.
Le Président :
Complémentaire, Mme la députée de Vachon.
Mme Martine Ouellet
Mme Ouellet : Oui, merci, M. le Président. On voit que le ministre de l'Agriculture
refuse de se prononcer contre
l'expropriation, il n'a pas osé dire le mot. Je m'adresse donc au ministre
délégué à la Stratégie maritime, lui-même agriculteur à ses heures, qui a dit à plusieurs reprises aux agriculteurs,
lors de conversations privées, qu'il n'y aurait pas d'expropriation de leurs
terres.
Est-ce
qu'il peut se lever ici, en cette Chambre, devant ses collègues, et dire à ses
collègues qu'il n'y aura pas d'expropriation pour le pôle logistique à
Soulanges, pas d'expropriation, le mot «expropriation»?
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il n'y aura pas d'expropriation pour le pôle
logistique à Soulanges.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Excuses pour les méthodes de financement de
partis politiques utilisées par le passé
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, quatre ans après sa mise en place,
la commission Charbonneau a déposé aujourd'hui son rapport final...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Legault : ...et il y a un constat qui se dégage : les
méthodes de financement utilisées par les partis politiques dans le passé ont alimenté de façon importante le
cynisme des citoyens. Et il n'y a aucun chef d'une formation politique
reconnue ici, dans cette Chambre, qui est exclu, qui peut se laver les mains,
puis je m'inclus là-dedans.
Maintenant, M. le
Président, on a une responsabilité, par contre, comme élus, de rebâtir la
confiance avec les citoyens, et la première
chose qu'on doit faire, c'est de reconnaître, de reconnaître que les méthodes
de financement qui ont été utilisées
dans le passé par les partis politiques étaient indéfendables. Donc, je tiens,
au nom de ma formation politique, à m'excuser pour les méthodes de financement qui
ont été utilisées entre autres par l'ADQ,
avec laquelle la CAQ a fusionné.
Je
veux maintenant offrir la chance au premier ministre de faire la même chose. Est-ce
qu'il est prêt à s'excuser
pour les méthodes de financement utilisées dans le passé par le Parti libéral
du Québec?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, je trouvais que la question commençait très bien, avec un ton élevé
qui convient à la question
qui doit être discutée devant nous, mais on voit tout ça rapidement
disparu, et c'est la règle, malheureusement, pour la deuxième opposition. Et, s'il a fait
ses excuses, il devrait également inclure le Parti québécois, dont il a
dirigé une année de financement au complet à l'époque des faits relevés, M. le Président. Ce que je
veux dire et répéter, c'est que cette méthode de financement ou ces lois
de financement qui existaient au Québec étaient déjà à l'époque parmi... on considérait qu'elles étaient parmi les plus
avancées au Canada. Force est de constater que ce n'était pas
suffisant, parce que ça a
amené des situations de proximité et au moins de perception ou
d'apparence de conflit, c'est ce qui est dans les mots mêmes de la commissaire, avec la remarque du
commissaire Lachance, que rien ne prouve qu'il y ait quelque lien
que ce soit entre le financement politique et l'attribution des contrats publics. On peut
bien rire de l'autre côté, mais je les engage à lire les rapports, à
lire les commentaires des deux commissaires.
Maintenant,
ce que je voudrais surtout faire avec les collègues de l'opposition, de tous partis confondus, c'est travailler sur les 60 recommandations.
Ayons une activité collégiale, ayons une action qui soit digne de respect de la
part de la population parce
que nous serons d'accord
sur les suites à donner à chacune de ces 60 recommandations. Alors,
travaillons pour le présent et
l'avenir, M. le Président, avant tout. Continuons à améliorer la démocratie
au Québec, comme nous l'avons fait au cours des
dernières années.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, les Québécois sont déçus par
l'ampleur des sommes qui ont été collectées par les partis politiques auprès, entre autres, des firmes
de construction. On ne pourra pas rebâtir la confiance avec les citoyens
si on n'est même pas capables de reconnaître nos torts.
Donc,
je répète ma question : Est-ce que le chef du Parti libéral est prêt à
s'excuser auprès des Québécois pour les méthodes de financement qui ont
été utilisées par le Parti libéral?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : De loin, M. le Président, je préfère dire aux Québécois et
aux Québécoises que nous sommes conscients
des imperfections des règles qui ont précédé, nous sommes conscients également
des efforts qui ont été faits par au moins deux des partis politiques
représentés à cette Assemblée, le Parti québécois et nous-mêmes; il y a eu de nombreux projets de loi qui ont été présentés,
adoptés, souvent à l'unanimité dans cette Chambre, M. le Président, pour
justement améliorer la qualité de notre démocratie. Voilà une attitude qui me
paraît beaucoup plus constructive, beaucoup
plus proche de la réalité. Notre parti politique, comme les autres représentés
ici, a droit au respect que sa longue histoire
et sa tradition démocratique lui assurent, M. le Président. Nous, ce qu'on va
faire, à notre parti, c'est continuer, bien
sûr, à fonctionner dans les règles actuelles, les améliorer et surtout générer
des idées pour le Québec. C'est ça, le rôle des partis politiques.
• (14 h 30) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, la confiance des Québécois ne va
pouvoir se rétablir seulement que si on admet qu'on a fait des erreurs.
Est-ce que le premier
ministre admet que le Parti libéral du Québec a fait des erreurs? Est-ce que le
chef du Parti libéral du Québec est prêt à
s'excuser auprès des Québécois pour les méthodes de financement passées du
Parti libéral du Québec?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Il est hors de question que je suive mon collègue sur ce terrain. Il
est clair que sa motivation est beaucoup moins noble que ce qu'elle semble être, M. le Président, il est clair que c'est le cas. On veut créer des dissensions partisanes, on veut faire de la médisance sur ses collègues
parlementaires ici, sur les formations politiques représentées à cette Chambre.
Moi,
je n'emprunterai pas cette voie. Je préfère la voie de l'amélioration constante de notre démocratie, en sachant que, même les règles nouvelles que nous adopterons
suite aux recommandations de la commission devront être revues constamment et probablement améliorées au
cours des prochaines années. Alors, je l'engage à changer de ton, changer
de méthode de discours — ça
fait quelques fois que je lui dis — travailler avec tous les partis politiques
de cette Chambre pour améliorer notre démocratie, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Montarville.
Lien
entre le financement des partis politiques
et l'attribution de contrats publics
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) :
Merci, M. le Président. Alors, avec son rapport rendu public ce matin,
la commission Charbonneau a carrément contredit le Parti libéral. Je vais vous faire un peu de
lecture, page 697 : «Dans
ses représentations, le Parti libéral
[...] affirme n'avoir jamais sollicité de financement auprès d'entreprises,
mais seulement auprès des membres et
sympathisants du PLQ qui y travaillaient...» Mais quelques
pages plus loin, la commission démolit complètement cet argumentaire du Parti libéral, et je
cite : «...le financement sectoriel au PLQ a connu une augmentation
importante à l'approche des élections
générales de 2003. Des pratiques de sollicitations assidues, voire insistantes,
auprès des milieux d'affaires expliquent en bonne partie cette hausse
qui découlait entre autres de l'adoption d'une nouvelle cible de financement de
100 000 $ pour l'ensemble des ministres.»
Le Parti libéral ne peut plus nier ce qui est l'évidence : il a directement sollicité les entreprises pour remplir ses caisses électorales, ce
qui est, comme on le sait tous ici, illégal. Est-ce que le PLQ continue à nier
l'évidence?
Le Président : M. le
leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, ce n'est pas une question de nier ou d'admettre des évidences, c'est
de s'en remettre à une commission qui a été créée, qui a fait du travail
pendant quatre ans et, je tiens à le dire, avec des pouvoirs extraordinaires, c'est-à-dire des pouvoirs au-delà de ce que les commissions
d'enquête ont d'habitude. On a passé une loi particulière — avec
l'appui de tout le monde, d'ailleurs — pour donner plus de pouvoirs
à cette commission-là.
On arrive à
quoi par rapport à la question qui est soulevée? On arrive à Mme la présidente qui dit qu'il n'y a pas de
lien direct entre le financement et l'attribution des contrats, qu'il y a
un lien indirect, une apparence de lien. Le commissaire Lachance dit qu'il
n'y a pas, dans la preuve, de lien ni
direct ni indirect entre le financement et l'attribution des contrats.
Honnêtement, il ne s'agit pas de prendre ma parole, ou prendre votre parole, ou
prendre la parole de quiconque, il
s'agit de prendre la parole de ceux
qui ont suivi pendant quatre ans ces travaux-là, qui ont additionné les
témoignages à partir de pouvoirs excessivement importants et qui
établissent ce constat-là.
Alors, une
fois qu'on a revu cet ensemble-là et que notre collègue se lève, je suis obligé
de lui rappeler que son propre chef,
alors qu'il était au Parti québécois, présidait une campagne où les objectifs
donnés à Bernard Landry étaient de 96 000 $. Alors, une fois
qu'on s'est dit ça, est-ce qu'on pense, à l'avenir...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...à appliquer
le rapport, justement, et à appliquer la recommandation?
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) : Alors, prenons à nouveau la parole du
rapport, page 706 : «...des cabinets politiques s'impliquaient activement dans la programmation
des travaux commandés par le MTQ [entre autres]. [...]Cette implication du politique dans l'octroi de contrats et de
subventions lui servait en quelque sorte de "levier" pour solliciter
des contributions auprès de
représentants d'entreprises.» Ici, c'est tout le stratagème de retour
d'ascenseur que nous décrit la commission Charbonneau.
Allez-vous
enfin l'avouer? C'est le Parti libéral qui passait ses commandes de financement
en échange de contrats.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Je peux comprendre que, pendant un certain temps,
vous avez pu, vous, mes collègues... certains d'en face ont pu faire ce type d'allégation. Malheureusement,
aujourd'hui il y a un rapport d'une commission qui a travaillé pendant quatre ans et qui dit, dans le cas de M.
Lachance, aucun lien direct ou indirect, et, dans le cas de la présidente,
Mme Charbonneau, qu'il n'y a pas de lien direct, qu'il y a une apparence de
lien.
Une fois
qu'on a dit ça, moi, je n'ai pas de problème, vous pouvez vous relever pour
donner votre interprétation. Moi, je
m'en tiens à un rapport pour lequel il y a 60 recommandations. On a le
choix : ou bien vous essayez de réécrire le rapport ou bien vous le lisez puis vous lisez les recommandations,
puis on travaille ensemble pour les appliquer. Vous avez le choix. Je ne
sais pas dans quel camp...
Le Président : En terminant.
M.
Fournier : ...vous allez être.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : M. le Président, je cite des faits,
des faits. Page 659 : «Dans son témoignage, [l'actuelle députée de Laviolette] a affirmé que la
responsable de son financement sollicitait "les gens de pavage" et
que plusieurs d'entre eux ont participé à ses activités [de
financement]. [La députée] a également convenu que l'octroi de contrats [...] aurait pu servir à récompenser des
entrepreneurs pour leurs contributions politiques.» Ça, c'est ce qu'on appelle
un retour d'ascenseur.
Le premier ministre
va-t-il exclure la députée de son caucus?
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Je pense que, si les chefs de partis pouvaient faire
quelque chose d'utile aujourd'hui, ce serait de demander aux membres de leur caucus de ne pas déformer le travail qu'une
commission a pris quatre ans à faire, M. le Président, avec des pouvoirs exceptionnels et qui établit aujourd'hui un
rapport complet sur des gestes à poser. Je demande au chef de la deuxième opposition s'il a
l'intention de réécrire le rapport ou de le lire. Nous, on va le lire; nous, on
va l'appliquer. Est-ce qu'on a son appui pour appliquer les
recommandations, oui ou non?
Le Président :
Principale, M. le député de Saint-Jean.
Projet de loi visant à permettre une meilleure adéquation
entre la formation et l'emploi ainsi qu'à
favoriser l'intégration en emploi
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte :
Depuis le dépôt du projet de loi n° 70, c'est la confusion la plus
totale dans les explications fournies par le
gouvernement libéral sur la réforme de l'aide sociale. D'un côté, on a le
ministre de la Solidarité qui dit que
quelqu'un qui habite à Montréal pourrait déménager à Québec sans problème pour
se trouver un emploi dit convenable. D'un
autre côté, le premier ministre dit : Non, non, on ne forcera pas personne
à déménager. Le lendemain, le ministre dit : Oui, on va accepter
que quelqu'un déménage de Montréal à Québec. Qui dit vrai dans ce gouvernement?
Le
ministre a eu deux semaines pour y penser. Peut-il nous dire ce qu'il juge
comme convenable en termes de distance : 50, 100, 200,
300 kilomètres?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : M. le Président, je rappelle l'objectif de cette
loi-là, c'est très important. Premier élément, premier élément... Le premier élément, c'est l'adéquation
formation-emploi, M. le Président. Nous avons 200 000 personnes au
chômage, nous avons
130 000 personnes, au Québec, aptes au travail qui sont à l'aide
sociale, nous avons 200 000 jeunes, M. le Président, ni aux études ni au travail et, de l'autre côté, M. le
Président, on a des défis démographiques où nous avons besoin pour combler 730 000 emplois.
Notre choix ici, M. le Président, c'est de travailler pour ces gens-là pour
gagner leur dignité, pour donner les
meilleures conditions de vie qu'ils peuvent avoir et surtout les sortir de la
pauvreté. Leur position, celle-là,
ils n'ont pas changé en 24 heures, elle est encore la même, M. le
Président, c'est garder ces gens-là dans la pauvreté. Je ne comprends pas, M. le Président, on pose encore la
question. La réponse est claire, notre choix est clair : On veut aider les gens de sortir de la pauvreté.
On ne peut pas se permettre, comme société, M. le Président, de laisser tomber 6 000, 7 000 jeunes derrière
nous dans la pauvreté, contrairement au Parti québécois qui veut confiner les
jeunes à la pauvreté, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Saint-Jean.
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte : M. le Président, toujours pas de réponse de la
part du ministre. La question est simple : Quelle est la distance qu'il juge convenable? Est-ce que,
pour le ministre, sortir les gens de la Gaspésie et les forcer à aller
travailler à Québec, c'est un plus
pour le Québec? Nous, on veut aider les régions, on veut aider les jeunes à se
sortir de la pauvreté, mais on veut aussi que ces gens-là maintiennent
leur dignité.
Est-ce que le ministre peut
répondre : Quelle est la distance qu'il juge convenable pour un emploi
convenable?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : M. le Président, notre objectif, ce n'est pas de
faire déménager les gens. Notre objectif, c'est de donner la dignité à ceux et celles qui en ont besoin.
Notre objectif, M. le Président, c'est de sortir les gens de la pauvreté. On
n'a pas l'intention de faire déménager le monde.
Là,
j'ai remarqué, M. le Président, qu'ils posent plusieurs questions sur la
définition d'«emploi convenable»...
Une voix :
...
Le Président :
Mme la députée de Taschereau.
Mme
Maltais : Article 79. Ça fait cinq fois qu'on demande
au ministre quelle est la distance qui est contenue, on aimerait avoir
enfin une réponse.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : M. le Président, je sais que vous avez répondu à plusieurs reprises quand des questions
comme celle-là sont soulevées. La question du collègue au ministre est
une question qui soulevait plusieurs éléments, qui avait plusieurs piliers, et mon collègue est en train de répondre à un
de ces piliers. Alors, écoutez, on tente... Nous, on répond, et eux, ils
n'aiment pas la réponse. C'est leur choix, mais on ne juge pas de la question.
Alors, on répond à la question. Mon collègue fait très bien l'application du
règlement.
Le Président :
Veuillez poursuivre, M. le ministre.
M.
Hamad : M. le Président, même la députée de Taschereau connaît la réponse, puisque c'est elle qui a
donné le mandat à M. Duceppe pour
faire la tournée des régions entre deux élections et définir c'est quoi,
l'emploi convenable, M. le Président. Nous ne voulons pas déménager personne. Nous
voulons juste donner la dignité à ceux ou celles qui en ont besoin, à
ceux ou celles qui sont dans la pauvreté.
• (14 h 40) •
Le Président :
En terminant.
M.
Hamad :
M. le Président, il faut briser le cercle vicieux de la pauvreté et...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Saint-Jean.
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte : M. le Président, quelle est la distance que le ministre juge convenable pour un emploi convenable?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : M. le Président, nous ne voulons pas déménager personne. Ce que nous voulons faire, M. le Président, ce que nous voulons faire, c'est donner la dignité, de ne pas laisser
tomber 7 000 jeunes de 29 ans et
moins qui arrivent annuellement à
l'aide sociale. Ce que nous voulons, M. le Président : ne pas laisser
tomber 6 200 jeunes à l'aide sociale, qui sont issus d'une famille
à l'aide sociale, M. le Président.
Le député de
Sanguinet, il rit, là. C'est triste, l'histoire...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Hamad : ...M. le président. C'est triste, M. le Président,
c'est 6 200 jeunes qui demandent l'aide sociale, sont issus d'une
famille à l'aide sociale. Est-ce que c'est acceptable...
Le Président :
En terminant.
M.
Hamad :
...ici?
Le Président : Principale, M.
le député de Mercier.
Conclusions du rapport de la
Commission d'enquête
sur l'octroi et la gestion des contrats publics
dans l'industrie de la construction
M. Amir Khadir
M. Khadir :
M. le Président, je voudrais d'abord souligner le geste courageux et digne du
chef de la CAQ, qui s'est excusé
auprès du peuple québécois. On en attend un peu de la part du gouvernement
libéral et du Parti québécois également.
M.
le Président, le rapport de la commission Charbonneau n'est pas la fin de
l'histoire. Ce que je vais dire ici, bien sûr, bien entendu, et loin
s'en faut, ne concerne pas l'ensemble de la députation libérale, d'accord? Je
m'adresse uniquement aux ministres à
100 000 $ du temps du gouvernement Charest qui, aujourd'hui, nous
gouvernent. Alors, je voudrais leur
rappeler qu'Applebaum, qui savait avoir commis des gestes condamnables dans le
passé, a pris la mairie de Montréal dans l'espoir d'échapper à la loi. C'est
malheureusement menottes aux mains qu'on l'a vu quitter la scène municipale.
Alors,
je demande au gouvernement des ministres à 100 000 $ : Quand
est-ce que ce gouvernement va rembourser l'argent amassé, les millions amassés par des stratagèmes frauduleux?
Quand est-ce que le public va obtenir remboursement?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Sans vous
rappeler, M. le Président, que le règlement nous dit, à son article 77, qu'on ne peut pas,
dans des questions, exprimer des
opinions ou même une condamnation comme vient de le faire notre
collègue ici, mais peut-être puis-je lui citer un passage. Et je ne
disconviens pas qu'entre Mme Charbonneau et M. Lachance il y a des différences.
De la part de Mme Charbonneau, elle établit qu'il n'y a aucune preuve directe,
aucun lien direct entre le financement, les contributions et l'octroi de contrats. Je
vais lui lire des passages que j'ai sous la main — je n'ai pas tout sous la main — des
passages de M. Lachance, dans le rapport, qui dit ceci : «À la lumière des
faits et des témoignages présentés en
audience, je ne peux pas souscrire à la thèse développée [...] concluant à un lien indirect entre le versement de contributions politiques[...]. [...]Selon les
témoignages entendus, ce pouvoir discrétionnaire [des ministres] n'a pas été
utilisé en échange du versement d'une contribution politique. Il s'agissait
cependant d'une vulnérabilité.»
Il
continue : «Les faits présentés devant la commission n'ont pas montré un
lien, qu'il soit direct ou indirect, entre le versement d'une
contribution politique au niveau provincial et l'octroi d'un contrat public.»
Alors, évidemment, ce
qui est intéressant et ce qu'il faut retenir ici, c'est le constat de
vulnérabilité...
Le Président :
En terminant.
M.
Fournier : ...sur lequel les deux auteurs s'entendent et pour
lequel il y a des recommandations, et j'y reviendrai en additionnelle,
M. le Président.
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de Mercier,
et je vous rappelle de faire attention, quand même, à vos propos.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
D'accord, mais, M. le Président, on a quand même compris que, lorsque la juge
Charbonneau parle de vulnérabilité,
elle entend des ministres qui ont montré qu'ils ont été vulnérables à la
corruption. D'accord? C'est entendu. Ensuite,
puisque le chef... un ancien ministre, justement, à 100 000 $ du
cabinet Charest nous a répondu : Je voudrais lui attirer son
attention... Ce que dit vraiment M. Lachance : M. Lachance dit que les
liens qu'il voit sont hors mandat, c'est-à-dire
que, si vous cherchez un lien entre une enveloppe, un bout d'asphalte, il n'y
en a pas, mais il y a des liens cependant. En fait, ce qu'il est en
train de dire, c'est des liens, c'est...
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Bien, c'est un peu ce que je disais à la deuxième
opposition, M. le Président. Si les gens veulent réécrire le rapport, là, bien, qu'ils fassent leur enquête puis ils vont
en faire un... On a un rapport, là. Moi, je n'y peux rien, là. Il y a une commission d'enquête, on a donné des
pouvoirs, ça a pris quatre ans, ils ont eu des pouvoirs exceptionnels, ils
font un rapport. Bon, il paraît qu'il n'est pas bon. Ça, c'est leur choix, là,
je leur laisse.
Il
y a des choses importantes dans ce rapport-là. Il y a un élément, notamment,
sur la vulnérabilité. Le rapport dit :
Il n'y a pas de lien... Bien, M. Lachance dit : Il n'y a pas de lien
direct ou indirect. Mme Charbonneau dit : Il y a un lien indirect,
une apparence de lien.
Ceci
étant, il y a un constat qu'ils font ensemble, un constat de vulnérabilité, qui
n'est pas une vulnérabilité de condamnation, comme vous dites, mais de
positionnement dans le terme légal de ce que nous avons comme mandat, de la
façon de faire et auquel il faut s'adresser, auquel il faut répondre. Et donc...
Le
Président : En terminant.
M.
Fournier : ...il y a des recommandations dans le rapport
là-dessus. J'espère qu'on va avoir la participation pour mettre en place
ces recommandations.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
Bien, je constate encore que le Parti libéral est dans le déni, mais
malheureusement, M. le Président, j'accuse
aujourd'hui le Parti libéral de procéder encore à des moyens illégaux pour
financer sa caisse électorale. Le ministre du Conseil du trésor...
Des voix :
...
Le Président :
M. le député de Mercier, je vais vous demander de retirer vos propos.
Une voix :
...
Le Président :
Les propos que vous venez de tenir, justement, ceux qui sont accusateurs.
M. Khadir :
M. le Président, je retire tout ce qui n'est pas conforme à la réalité. Le
ministre du Conseil...
Le
Président : Alors, je vais vous demander de recommencer votre
question en faisant miens les propos que je viens de vous dire. Vous
n'avez pas le droit d'accuser comme ça, librement.
M. Khadir :
M. le Président, le ministre du Conseil du trésor a entraîné des gens du milieu
des affaires à violer la loi sur le lobbyisme en se prêtant à une
activité de financement en avril...
Des voix :
...
Le
Président : Prochaine question. Est-ce qu'il y a une autre
question? Principale, M. le député de Rosemont.
Des voix :
...
Le Président :
Deuxième groupe? Principale, M. le député de Borduas.
Des voix :
...
Le Président :
M. le député de Borduas.
Des voix :
...
Le
Président : M. le député de Mercier, d'abord, quand je suis
levé, vous vous assoyez. La première
chose, vous vous assoyez. La deuxième, je vous l'ai dit deux fois, de cesser
des accusations sans fondement, sans fondement.
Une voix :
...
Le Président : Je vous ai assez entendu pour savoir qu'elles sont sans
fondement. M. le député de Borduas, c'est à vous la parole.
M. Khadir :
...de la population du Québec des informations qui relèvent de décisions
gouvernementales et de l'utilisation
de ministres du gouvernement pour le financement des partis si vous ne
m'autorisez pas à exposer les faits à la population du Québec?
Le
Président : Il y a des choses qu'on peut faire en vertu de
notre règlement. Il y a d'autres choses qu'en vertu de notre règlement
on ne peut pas faire. Et celle-ci, celle que je vous ai mentionnée deux fois,
celle d'accuser sans fondement, eh bien, ça
fait partie de notre règlement. Ce que vous avez dans les mains... Je ne le
sais pas, ce que vous avez dans les mains, mais moi, je sais une chose,
c'est que vous n'avez pas le droit de poser des accusations sans fondement.
M. le député de
Borduas, c'est à vous la parole.
Présentation
du rapport de la Commission d'enquête
sur l'octroi et la gestion des contrats publics
dans l'industrie de la construction
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président,
le droit du public à l'information est fondamental. Lorsque d'importants rapports sont publiés — comme celui du Protecteur du citoyen, du
Vérificateur général et même le budget — à chaque année, des huis clos sont tenus pour permettre aux journalistes ainsi
qu'aux élus d'en prendre connaissance et de poser des questions. Même la commission Gomery avait
tenu un huis clos, M. le Président. Or, en prévision de la publication du rapport final de la commission, les
journalistes ont demandé à ce qu'un huis clos soit tenu et qu'une présentation
du rapport soit effectuée. La
commission Charbonneau était favorable à cette demande. Or, le ministère
de la Justice a refusé la
demande des journalistes.
M. le Président, après avoir attendu quatre ans
pour connaître les conclusions de la commission, pour quelle raison le ministère
de la Justice est-il intervenu afin de limiter l'accès, ce matin, au rapport?
Le Président : Mme la ministre
de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, le rapport a été rendu public à 11 heures aujourd'hui par la commissaire Charbonneau. Ceux et celles qui faisaient l'objet d'un préavis de blâme comme les
journalistes ont eu accès à cette information en même
temps, par souci de transparence.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : M. le Président, ce n'est véritablement pas une réponse. Ce gouvernement s'est toujours targué d'être le plus transparent de
l'histoire. Or, les représentants de la commission Charbonneau nous ont
confirmé qu'ils n'avaient pas d'objection à
une présentation à huis clos du rapport mais que c'est plutôt le ministère de la Justice qui a refusé cette demande, M. le
Président.
M. le Président, pourquoi le ministère a dit non? Est-ce que c'est en raison de
l'important blâme porté contre le Parti libéral en lien avec les
contrats publics, M. le Président?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : C'est assez
bizarre, là. Il y a la députée d'Arthabaska, d'ailleurs qui vient de votre
formation politique, là, qui l'a quittée dernièrement, qui nous a posé une
question, je pense, il y a deux ou trois semaines, nous demandait si on était pour le rendre public au moins dans les
24 heures. Il a été rendu public au même moment, M. le Président.
Moi, je n'ai
pas de problème qu'il y ait des questions, je respecte... en démocratie on a
des questions et des réponses, mais
franchement, franchement, M. le Président, on nous blâme d'avoir rendu public
le rapport au moment où la commissaire l'a
rendu public, au moment où les Québécois, les journalistes, vous, tout le monde
inclus pouvaient avoir accès. On est blâmés
de quoi? On est blâmés d'une réécriture du texte qu'il fait dans sa question.
Honnêtement, transparent, c'est donner aux Québécois en même temps qu'on
l'a. C'est ce qui est arrivé.
Le Président : En terminant.
M. Fournier : Je ne sais pas,
une autre question peut-être.
• (14 h 50) •
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : M. le
Président, la transparence, c'est le 19 octobre 2011, quand le leader du
gouvernement, qui est assis
présentement, a dit : C'est une commission qui est taillée sur mesure, une loi... une commission d'enquête qui
n'avait pas de dents, pas le droit de contraindre les gens, une commission
d'enquête qui n'avait pas de pouvoir de contrainte.
Le leader du gouvernement a été indisposé au niveau de la demande de délai
de prolongation supplémentaire. Aujourd'hui, on bloque l'accès aux
journalistes, M. le Président.
C'est quoi, la transparence du Parti libéral? Il
n'y en a pas.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Je pense
que mon collègue a oublié un petit bout, parce que la commission a eu
plus de pouvoirs que n'importe quelle commission. C'est celui qui vous parle
qui a passé la loi, avec d'autres collègues que vous, je dois le dire, mais avec d'autres collègues de toutes
les formations politiques, qui avons donné plus de pouvoirs qu'à aucune
autre commission. Cette commission-là a pris
quatre ans et n'est pas arrivée à la conclusion que vous avez tirée tantôt
parce que vous devez réécrire le rapport pour vous faire plaisir. Les Québécois
n'ont pas besoin de votre réécriture, il
y a une spécialiste puis un spécialiste qui ont fait un rapport, M. le
Président.
Pour
le reste, on l'a rendu public en même
temps pour tout le monde directement. J'aimerais ça que vous soyez aussi
performants.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Joliette.
Accès au rapport de la Commission d'enquête sur
l'octroi et la gestion des contrats publics
dans l'industrie de la construction
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci, M. le Président. Ma question est simple : Est-ce que la ministre de la Justice confirme que c'est à la demande de son ministère qu'il n'y
a bel et bien pas eu de huis clos pour
les journalistes ce matin pour la divulgation du rapport?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, en toute transparence, la demande pour un huis clos a été formulée à la
commissaire Charbonneau. La commission Charbonneau a refilé cette demande au ministère de la Justice. Et, en toute transparence, compte tenu que notre volonté était de rendre
public le rapport en même temps pour tout le monde, il n'y a pas eu de huis
clos, tout simplement.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : La ministre
nous confirme donc que c'est à sa demande, à la demande du ministère de la Justice qui a accepté, donc, de refuser le huis clos, qu'il n'y a pas eu de discussion préalable, comme ça se fait généralement.
Nous aimerions savoir
pourquoi.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Oui, pourquoi?
Bien, c'est simple, parce qu'on voulait que le monde puisse avoir accès au
rapport, tout le monde, tous les Québécois. Tous les Québécois
ont payé pour cette commission-là, tous les Québécois l'ont suivie,
puis ça semble juste normal que les Québécois l'aient.
Aujourd'hui, on a deux formations
politiques qui sont en train de nous dire que le droit à l'information, le droit à la transparence, il y a différentes catégories. Bien, ça, c'est
nouveau. Nous autres, on pense que les Québécois ont droit à avoir l'information. Nous leur
avons donné, et je pense que c'est bien ainsi. Si vous pensez que c'est le
contraire, au moins amenez-moi un argument. Mais la transparence pour tous les Québécois,
il me semble que c'est bon, moi.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Des voix :
...
Le Président :
Eh! c'est bruyant, ici. Attention! Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Est-ce que le gouvernement est en train de nous dire que ça va être une
nouvelle pratique pour l'ensemble du dépôt des rapports, le budget, l'ensemble
des rapports qui vont venir et qui vont être déposés?
Est-ce qu'ils peuvent nous dire si eux ont eu le
rapport quelques heures avant l'ensemble du reste du public?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Dans les
autres rapports, M. le Président, est-ce
que ça va être comme ça? On a une commission. Dieu sait qu'elle a fait parler. Je regarde mon collègue
en face, je me souviens de lui pas mal, Dieu sait qu'elle a fait parler. Puis elle a fait du travail, puis on l'a
vue pendant quatre ans, puis on a suivi les délibérations. Je dois dire, M. le Président, que c'était une commission d'enquête, jusqu'à
un certain point, qui appartient et qui appartenait aux Québécois,
franchement, puis qu'ils en ont suivi
l'ensemble des travaux. Là, on a le choix aujourd'hui. Est-ce qu'on lit les recommandations puis on se dit : On va les
appliquer?
Une voix : ...
Le Président : Mme la députée.
Mme
Maltais : Article 79.
Je pense que, cette fois-ci, ça demande une réponse claire. La question
était : Le gouvernement a-t-il eu, lui, accès au rapport avant les autres?
Le Président : Voulez-vous
continuer? Continuez, s'il vous plaît.
M.
Fournier : La question, c'était que, maintenant, on va faire ça
avec tous les rapports. Je suis en train de vous dire quel est...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
M.
Fournier : Je suis en train de vous dire quel est ce
rapport-là, quelle est cette commission. Et, pour nous, ça me semble
absolument important que l'ensemble des Québécois...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...puissent
l'avoir. C'était leur commission, M. le Président, ça me semble normal.
Le Président : Principale, M.
le député de Chambly.
Création d'un corps de
police à Chambly
M. Jean-François
Roberge
M.
Roberge : Merci, M. le Président. Pour offrir un service de police de proximité, la ville de Chambly a
quitté la régie régionale de police. Les villes de Richelieu et
Saint-Mathias ont aussi quitté la régie pour être desservies par Chambly.
Malheureusement, sans aucune justification, l'ancienne ministre de la Sécurité publique a refusé d'autoriser la création du corps de police de Chambly. Pour
ajouter l'insulte à l'injure, le nouveau ministre, lui, a passé un décret
jusqu'en 2020 pour imposer la régie aux trois villes qui l'avaient
quittée. Quelle arrogance!
Au même moment,
le ministre a autorisé la création d'un corps de police à Mercier, une ville
d'à peine 12 000 habitants
dans son comté. Je signale que Chambly, Richelieu et Saint-Mathias ont une
population combinée de près de 40 000 citoyens, pas 12 000.
Deux poids, deux mesures.
Comment justifier le refus à Chambly si on dit
oui à Mercier?
Le Président : M. le ministre
des Affaires municipales.
M. Pierre Moreau
M. Moreau :
Parce que, M. le Président... C'est pour une raison très simple. La ville de Mercier
s'est conformée à toutes les exigences
de la Loi sur la police pour la création de son corps de police. Elle a fourni
l'ensemble des renseignements, elle
s'est pourvue des experts, elle a fait les démonstrations nécessaires et
surtout elle était dans une situation où l'entente qui existait...
Une voix : ...
M. Moreau :
M. le député, si la réponse vous intéresse autant que la question, là... Et
surtout elle était dans une situation où l'entente qui la liait à la
ville de Châteauguay était terminée.
Dans le cas de la ville de
Chambly, celle-ci a refusé de fournir au ministère de la Sécurité publique les
renseignements additionnels qui
étaient nécessaires pour l'étude de son dossier, et l'extrait ou sortir la
ville de Chambly de la régie de police
intermunicipale Richelieu—Saint-Laurent
aurait eu pour effet de morceler le territoire... je sais que ça a été discuté
au congrès du PQ en fin de semaine, mais aurait eu pour effet de morceler le
territoire de la régie.
Le Président :
Fin de la période de questions et de réponses orales.
Votes reportés
À la rubrique Votes
reportés...
Des voix :
...
Le Président :
Prêts pour le vote, les leaders? Les whips? Alors, tel qu'annoncé précédemment,
nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion de M. le leader
parlementaire du gouvernement et ministre...
Des voix :
...
Adoption du principe du projet de loi n° 78
Le Président :
C'est silence pendant un vote, hein? Tel qu'annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder au vote reporté sur la
motion de M. le leader parlementaire du gouvernement et ministre responsable de
l'Accès à l'information et de la
Réforme des institutions démocratiques — c'est long, hein? — proposant que le principe du projet de loi n° 78, Loi encadrant l'octroi des
allocations de transition aux députés qui démissionnent en cours de mandat,
soit adopté.
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M.
Couillard (Roberval), M. Fournier (Saint-Laurent), M. Paradis
(Brome-Missisquoi), M. Hamad
(Louis-Hébert), Mme Boulet (Laviolette), M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux
(Nelligan), M. Moreau (Châteauguay), Mme
David (Outremont), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. D'Amour
(Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière), M. Heurtel (Viau),
M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Daoust (Verdun), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Vien
(Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), M. Blais (Charlesbourg), Mme St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford), M. Morin
(Côte-du-Sud), Mme Gaudreault (Hull), Mme Vallières (Richmond), M.
Bernier (Montmorency), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Charlebois (Soulanges),
Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos
(Laurier-Dorion), M. Girard (Trois-Rivières), M. Carrière (Chapleau), M. Drolet
(Jean-Lesage), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Matte (Portneuf),
M. Simard (Dubuc), M. Tanguay (LaFontaine), M. Bolduc (Mégantic), Mme
de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau), M. Rousselle (Vimont), M.
Proulx (Jean-Talon), M. Auger (Champlain), M. Habel (Sainte-Rose), M. Giguère
(Saint-Maurice), M. Fortin (Sherbrooke), M. Fortin (Pontiac), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Boucher (Ungava), M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie),
Mme Montpetit (Crémazie), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Plante (Maskinongé), M.
Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis
(Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Péladeau (Saint-Jérôme), M.
Drainville (Marie-Victorin), M. Marceau (Rousseau), M. Therrien (Sanguinet),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M.
Gendron (Abitibi-Ouest), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre
(Taillon), M. Traversy (Terrebonne), M. Lelièvre (Gaspé), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois),
M. Gaudreault (Jonquière), Mme Maltais (Taschereau), M. LeBel (Rimouski),
Mme Hivon (Joliette), M. Lisée (Rosemont),
M. Pagé (Labelle), M. Cousineau (Bertrand), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Rochon (Richelieu), M. Villeneuve (Berthier),
Mme Ouellet (Vachon), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), Mme
Richard (Duplessis), M. Roy (Bonaventure).
M. Legault (L'Assomption), M. Bonnardel
(Granby), M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
Mme Roy (Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge (Chambly), M.
Laframboise (Blainville),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme D'Amours (Mirabel), M. Lemay (Masson), Mme
Lavallée (Repentigny), M. Surprenant
(Groulx), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe), M. Spénard (Beauce-Nord), M.
Paradis (Lévis), M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette
(Borduas).
Mme
David (Gouin), M. Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
• (15 heures) •
Le Président :
Est-ce qu'il y a des députés qui s'opposent à cette motion?
Est-ce
qu'il a des députés qui s'abstiennent?
M.
le Secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 115
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Président : Alors, la motion
est adoptée. M. le leader adjoint.
Renvoi à la Commission des
institutions
M.
Sklavounos :
M. le Président, conformément à l'article 243 de notre règlement, je fais
motion afin que ce projet de loi soit déféré à la Commission des
institutions pour étude détaillée.
Mise aux voix
Le Président : Est-ce que
cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président : Adopté.
Motions sans préavis
Alors, nous
en sommes maintenant rendus à la rubrique Motions sans préavis. Alors, la
rotation prévue est PLQ, PQ et CAQ. Alors, M. le premier ministre.
Condamner l'attentat terroriste perpétré à Bamako, au
Mali,
le 20 novembre 2015 et offrir des condoléances aux
familles et aux proches des victimes
M.
Couillard : Oui, M. le
Président. Je veux solliciter le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante conjointement avec le chef de
l'opposition officielle, le chef du deuxième groupe d'opposition et la députée
de Gouin :
«Que l'Assemblée nationale du Québec condamne
avec la plus grande fermeté l'attentat terroriste perpétré à Bamako, au Mali,
le vendredi 20 novembre [dernier];
«Que l'Assemblée nationale exprime ses plus
sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes et qu'elle souhaite tout le courage nécessaire aux
otages libérés et à leurs proches afin qu'ils se remettent rapidement de
cette terrible épreuve;
«Que les
membres de cette Assemblée témoignent de leur appui envers le peuple malien et
le gouvernement de la République du Mali, qu'ils réitèrent leur
attachement aux valeurs de paix, de justice et de réconciliation et qu'ils
réaffirment l'amitié qui unit le Québec et le Mali;
«Que
l'Assemblée nationale rappelle plus que jamais l'engagement du Québec en faveur
d'un monde solidaire, juste et
démocratique et salue l'engagement de l'Organisation internationale de la
Francophonie et de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie à cet
égard;
«Que les membres de cette Assemblée observent
une minute de silence à la mémoire des victimes.»
Le Président : Est-ce qu'il y
a consentement pour débattre de cette motion? Consentement? Consentement. M. le
leader.
M.
Sklavounos :
Oui. Alors, M. le Président, nous proposons des interventions d'environ trois
minutes, à commencer par le premier
ministre, suivi du chef de l'opposition officielle, du chef du deuxième groupe
d'opposition et, finalement, Mme la députée de Gouin.
Le
Président : Alors, je comprends qu'il y a consentement pour une
période d'à peu près trois minutes pour chacun des trois chefs et Mme la
députée de Gouin. Alors, consentement. M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Merci, M. le
Président. Le 20 novembre dernier, une semaine exactement après les
terribles attentats de Paris, des
terroristes frappaient de nouveau. Cette fois, c'est à Bamako, au Mali, qu'ils
ont lâchement choisi de semer la mort
et l'effroi. Cette tragédie s'ajoute à celles survenues plus tôt au Danemark,
en Tunisie, en Égypte, au Liban, au Cameroun et à bien d'autres
endroits.
À Bamako, quelque 170 personnes innocentes
ont été prises en otages, dont des Québécois. De ce nombre, 20 personnes
de diverses nationalités ont, malheureusement, perdu la vie et plusieurs ont
été blessées, selon le bilan officiel établi
par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la
stabilisation au Mali. N'eût été le courage
et la détermination des forces de l'ordre maliennes, appuyées par les
militaires français et américains, le nombre de victimes aurait pu être
bien plus élevé encore.
Nos pensées accompagnent les familles des
victimes, à qui nous exprimons nos plus sincères condoléances, mais aussi les otages libérés et leurs proches.
Nous pensons notamment aux Québécois qui ont vécu ce terrible événement.
Vous y avez vous-même, M. le Président, fait allusion au début de nos travaux.
Le Mali est
endeuillé. Les Québécoises et les Québécois ont été profondément touchés par
ces événements, mais c'est aussi toute la grande famille de la
francophonie qui a été attaquée. En effet, en partenariat avec le ministère de la Culture, de l'Artisanat et du Tourisme de la République
du Mali, l'Organisation internationale de la Francophonie s'apprêtait à tenir à Bamako une concertation des
ministres en charge de la culture en marge d'un forum francophone sur la diversité culturelle à l'ère numérique.
L'Assemblée parlementaire de la Francophonie y tenait également, en
collaboration avec l'Université
Senghor d'Alexandrie, la quatrième édition du cycle de formation sur
l'organisation et l'administration des Parlements à l'intention des
fonctionnaires de l'Assemblée nationale du Mali. Malheureusement, il faut
déplorer vivement le décès du représentant de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Il faut ici se rappeler que la présence de la
francophonie au Mali témoigne non seulement de notre solidarité envers ce pays, mais aussi d'une volonté ferme
d'oeuvrer à la paix, à la justice, à la réconciliation, au développement et
au renforcement de la vie démocratique
malienne. La démocratie, M. le Président, c'est exactement à cela que
s'attaquent à chaque fois les
terroristes. Soyons clairs, il nous faut plus que jamais faire preuve de
détermination et de solidarité face à la
menace qui émane de ces groupes et qui vise à semer le chaos, la haine et la
peur tant en Afrique qu'ailleurs dans le monde. Mais, qu'ils ne s'y trompent pas, partout où la terreur frappe
les populations savent se relever et se rassembler. C'est pourquoi, nous
le savons, ces terroristes, heureusement, M. le Président, sont condamnés à
l'échec.
Pour nous, francophones, Bamako est une
référence forte, puisque c'est là qu'a été adopté en 2000 le texte normatif et de référence qui dote l'Organisation
internationale de la Francophonie de moyens d'action en cas de rupture de la légalité démocratique ou de violation grave
des droits de la personne dans un de ses pays membres. Je parle ici, bien
sûr, de la Déclaration de Bamako, à laquelle
se rattachent des principes forts auxquels nous croyons tous et toutes fermement.
Le Mali, qui
se relève d'une période difficile où sa vie démocratique a été durement mise à
mal, a besoin de nous. Nous ne
céderons pas à la peur. Il faut, à l'image de nos concitoyens québécois
qui étaient à Bamako, poursuivre nos efforts et notre engagement en
faveur de la paix, de la solidarité et de la démocratie. Merci, M. le Président.
Le Président : Merci, M. le
premier ministre. J'inviterais maintenant M. le chef de l'opposition
officielle.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, une semaine jour pour jour
après les attentats de Paris, la terreur a frappé en sol malien. Au nom de l'ensemble des élus de l'opposition
officielle, je tiens à exprimer notre profonde solidarité envers le Mali alors que Bamako a été confrontée à
l'horreur de nouvelles attaques terroristes. Nous partageons la douleur et l'affliction des Maliens, particulièrement
celles des familles et des proches des victimes, devant ces gestes barbares
et ignobles que nous condamnons avec vigueur.
Comme vous l'avez mentionné un peu plus tôt, M.
le Président, nous offrons nos sincères condoléances à la famille de
M. Geoffrey Dieudonné, premier conseiller de direction de l'administration
du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Nous avons
aussi une pensée spéciale pour les Québécois qui étaient présents sur les lieux
du drame. Au nom de tous les députés
de l'opposition officielle, et particulièrement de la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve, qui se rendait à Bamako dans le cadre d'une mission, je tiens à exprimer notre profond
soulagement à Maxime Carrier-Légaré, à sa famille et à ses proches, qui ont vécu des moments
extrêmement difficiles. Maxime fait partie de la grande famille de l'Assemblée nationale. À cet égard, nous lui réitérons notre
soutien. Nous voulons aussi souligner notre réconfort de savoir sains et
saufs deux autres compatriotes, MM. Pierre Boivin et Patrice Martin.
Par ailleurs, je tiens à souligner le travail
remarquable du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, de la Délégation générale du Québec
à Paris et le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement du gouvernement fédéral, ainsi que
le travail de notre président de l'Assemblée nationale, qui ont tous contribué à faire en sorte que Maxime soit
rapatrié sain et sauf et qu'il puisse rejoindre les siens le plus rapidement
possible et dans les meilleures conditions.
Nous profitons aussi de ce moment pour avoir une
pensée à l'égard des victimes des attentats de Fotokol au Cameroun, de Tunis,
de Beyrouth et d'Ankara.
La communauté
internationale doit s'unir et faire de la lutte au terrorisme une priorité.
Cette violence barbare et insensée
doit cesser. La lutte au terrorisme commande une action rapide, mais elle
nécessite également un investissement à plus long terme envers les populations
touchées. Une réponse armée ne saurait constituer la seule solution face
aux enjeux complexes soulevés par le terrorisme international.
Un proverbe
malien dit que l'humanité est un lien. Nous avons le devoir de cultiver et de
faire grandir ce lien partout sur la
planète. Continuons de travailler ensemble pour qu'un jour les liens qui
unissent l'humanité soient tissés de paix, de liberté, de solidarité et
de fraternité. Merci, M. le Président.
• (15 h 10) •
Le
Président : Merci, M. le chef de l'opposition officielle.
J'inviterais maintenant M. le chef du deuxième groupe de
l'opposition à prendre la parole.
M. François Legault
M. Legault :
Oui. M. le Président, donc, quelques jours après Paris, c'était au tour de
Bamako, la capitale du Mali, d'être
l'objet d'un attentat terroriste. Donc, des islamistes sont entrés dans
l'hôtel, ont fait 20 morts, de nombreux blessés. Évidemment que ça nous touche, puis ça nous touche particulièrement parce
qu'il y avait des Québécois, dont un représentant de l'Assemblée nationale. Il
y avait aussi un représentant de la Chambre des communes. Il y avait une organisation
aussi internationale de la Francophonie qui était à cet hôtel.
Et
il faut bien comprendre, là, que les terroristes savaient ce qu'ils visaient,
hein? Ce qu'ils visaient, c'est justement les ententes entre les nations, la coopération, l'ouverture sur le
monde. Donc, les terroristes visaient, dans le fond, ce qui est au coeur de la démocratie. Donc, il faut,
aujourd'hui, rappeler aux terroristes qu'ils ne réussiront jamais à briser ce
désir qu'on a de coopérer, d'aller
s'aider... Entre autres, je sais que vous êtes souvent allé, là, mais au Mali avec
toute l'organisation de la
Francophonie, et je veux aussi leur dire qu'on est déterminés à lutter,
évidemment, contre cette menace terroriste.
On l'a dit au lendemain des événements du 13
novembre puis je le répète aujourd'hui : Il faut quand même comprendre que la naïveté n'a plus sa place. Cette
menace, malheureusement, est là pour rester, et on a besoin de faire preuve de courage, de leadership, de solidarité.
On a déjà relevé dans le monde des grands défis, je suis certain qu'on réussira
à relever ce défi.
Et je veux,
en terminant, bien sûr, au nom de ma formation politique, offrir toutes mes
sympathies aux familles, aux proches
de ceux qui sont décédés, mais aussi de ceux qui ont été blessés puis même ceux
qui ont réussi à s'en sortir, qui
vont sûrement avoir à vivre un important traumatisme. Donc, je vous remercie,
et toutes nos pensées sont avec eux.
Le
Président : Merci, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
J'inviterais maintenant Mme la députée de Gouin à prendre la parole.
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. Alors, je suis très malheureuse de
ce qui s'est passé à Bamako, mais
heureuse que l'on puisse en parler ici, en cette Chambre, que l'on puisse dire
encore une fois notre solidarité, nos liens
avec des gens qui nous sont bien plus proches que ce qu'on pourrait penser, et,
dans le fond, c'est de ça que je veux parler.
Bien sûr, je me joins à mes collègues pour exprimer toutes mes sympathies aux
proches des victimes, à leur famille, à leurs amis et dire à quel point, encore
une fois, on a eu peur. On a eu peur pour des gens innocents qui sont pris en
otage, qui sont malmenés par, oui, des terroristes, par, oui, des gens
qui n'ont que la violence à la bouche.
Mais je
voudrais apporter un élément, M. le Président, peut-être un petit peu plus
optimiste. Je pense qu'on en a besoin.
Vous savez, le Mali, où j'ai eu la chance et le bonheur d'aller à trois
reprises avec un organisme de coopération du Québec, SUCO, dans les années 2000, le Mali est un pays très pauvre,
très pauvre, traversé par beaucoup de débats politiques, traversé par des discussions territoriales, par différents
courants religieux, mais dans l'ensemble un pays, vous savez, qu'on
appelle souvent, dans un certain vocabulaire, musulman modéré, un pays où les
gens se débattaient, se débattent encore pour juste essayer de vivre dans leur
village et dans les quelques villes qui existent dans ce pays.
Mais ce qui
est magnifique, M. le Président — et c'est ça qui va construire la paix pour
l'avenir — c'est
qu'au Mali il y a des liens indéfectibles avec le Québec et avec
d'autres pays du monde. Mais je veux parler du Québec. Des villages maliens
sont jumelés à des villages québécois. Les gens de Lanaudière savent très bien
que le village de Sainte-Élisabeth est
jumelé depuis plus de 20 ans avec le village de Sanankoroba, qui est près de la
capitale. Se sont bâtis pendant 20 ans des projets d'émancipation des
femmes, de développement économique local, de renouvellement de la démocratie. Le vrai Mali, là, c'est ça, le vrai
Mali qui veut avancer, essayer de prospérer, essayer de changer pour le mieux-être, entre autres, des jeunes et des
femmes. C'est celui-là et c'est avec ce Mali-là que le Québec travaille depuis
maintenant bien des années. J'y suis allée, je suis heureuse d'y être allée.
Ils m'ont appris beaucoup, les Maliens, les Maliennes,
par leur sens du projet, leur sens de
l'humour, par leur désir de vivre qui est, au fond, le même que le nôtre.
Alors, en
terminant, bien sûr, je veux dire, au nom de ma formation politique et de toute la Chambre, en lien avec les collègues de la Chambre, toute notre solidarité
avec les Maliens et Maliennes en rapport avec ce qui s'est passé. Et, évidemment,
mes pensées plus personnelles vont aller à mes amis Bintou, Moussa, Karim, Mariam, Salif, tous gens de bien, gens de coeur et qui
veulent absolument que le Mali soit une terre démocratique et une terre de
liberté. Ne les abandonnons pas, M. le Président, ils ont besoin de l'appui du
Québec. Merci.
Le
Président : Merci, Mme la députée de Gouin. Vous comprendrez
facilement que je fais miens les propos de tous ceux qui ont pris la
parole. Et je voudrais aussi remercier toutes les personnes tant du gouvernement
canadien que du gouvernement du Québec, le ministère des Relations
internationales, notre délégation générale à Paris, qui a été mise au travail
pendant de nombreuses journées. Je sais que les amis et les parents de notre
collègue et employé Maxime Carrier-Légaré ont été dans une période intense de...
une période trouble qui a été, effectivement... qui s'est rapidement et qui s'est finalement achevée dans la
meilleure des solutions pour Maxime. Ça a été moins heureux pour Geoffrey. Alors, je voudrais remercier tous ceux
qui ont participé à faire en sorte que, pour Maxime et les autres, nos autres
collègues du Québec, M. Boivin et son autre collègue qui ont pu s'en sortir...
de faire en sorte de ne pas oublier ceux qui
y sont restés. Et, pour cela, nous allons prendre la suggestion de M. le
premier ministre, nous allons faire une minute de silence, donner une minute de silence après l'adoption en sachant
qu'on a pu éviter, comme l'a souligné M. le chef de l'opposition... on a réussi à conserver notre députée
d'Hochelaga-Maisonneuve, qui est restée ici. Alors, nous allons tout de
suite prendre notre minute de silence.
• (15 h 18 — 15
h 19) •
Le Président : Merci.
Veuillez vous rasseoir.
Mise aux voix
La motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, nous allons poursuivre la rubrique où nous en étions, à savoir les motions sans
préavis. Et je cède la parole à quelqu'un
de l'opposition officielle parce
qu'on ne m'a pas indiqué qui... Alors, il n'y en a pas? Alors, je cède la parole à un membre du
deuxième groupe de l'opposition et je reconnais M. le député de Deux-Montagnes.
M. le député de Deux-Montagnes, à vous la parole.
M.
Charette : Merci, M. le Président. Je demande le consentement pour
déposer la motion suivante conjointement avec le leader de l'opposition
officielle :
«Que l'Assemblée nationale réaffirme que le
territoire québécois est indivisible.»
Le Vice-Président (M. Gendron) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Chut! On le sait, on va l'entendre. Alors, il n'y a pas de consentement de la
part d'un autre parlementaire. En conséquence, il n'y a pas de consentement.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Il
n'y a pas de consentement.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
S'il vous plaît! Nous en sommes toujours à la rubrique des motions sans préavis. Y a-t-il une autre motion sans préavis?
Oui, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, pour la présentation de
votre motion.
Des voix : ...
• (15 h 20) •
Le Vice-Président (M. Gendron) :
S'il vous plaît! Je veux l'entendre, et là ce n'est pas le cas. Un instant! Un
instant! Alors, allez, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, pour la
présentation de votre motion.
Mme Massé : Merci, M. le Président.
«Que
l'Assemblée nationale réaffirme que le territoire québécois est indivisible,
ceci dans le respect des droits à l'autodétermination de la nation
québécoise et des nations autochtones.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, y a-t-il consentement de débattre de cette motion? On dit oui ou non.
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, il n'y a pas de consentement. Est-ce qu'il y a d'autres motions sans
préavis? Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, à vous la parole pour la
présentation de vos motions.
M.
Sklavounos :
Oui. M. le Président, je sollicite le consentement afin de présenter une motion
qui touche la tenue de consultations
particulières au sujet du projet de loi n° 74, M. le Président, Loi
concernant principalement la mise en oeuvre de certaines dispositions du
discours...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Juste une minute, M. le leader. Compte tenu que votre formation politique a
déjà présenté une motion, je me dois de
demander s'il y a consentement pour déroger à l'article 84.1 du règlement
afin de permettre la lecture d'une autre motion sans préavis, et c'est
le cas. Est-ce qu'il y a consentement pour le faire? Il y a consentement.
Allez, M. le leader adjoint du gouvernement.
Procéder à des consultations particulières
sur le projet de loi n° 74
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. Je fais motion, conformément à l'article 146 du
règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la Commission des
finances publiques, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 74,
Loi concernant principalement la mise en oeuvre de certaines dispositions du
discours sur le budget du 26 mars 2015, procède à des consultations
particulières et tienne des auditions publiques le 1er décembre 2015, à la
salle Louis-Joseph-Papineau;
«Qu'à cette
fin, elle entende les organismes suivants : l'Autorité des marchés
financiers, le Bureau de révision et de décision, le Fonds de solidarité
FTQ, le Fondaction CSN;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires,
répartie de la manière suivante : 6 minutes
au groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 30 secondes au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle et 2 minutes 30 secondes au deuxième
groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 50 minutes partagées ainsi :
25 minutes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
15 minutes pour l'opposition officielle et 10 minutes pour le
deuxième groupe d'opposition;
«Que le
ministre des Finances soit membre de ladite commission pour la durée du
mandat.» Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, veuillez poursuivre, M. le...
Une voix : ...
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Oui. Bien, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Juste une minute. Je sais que vous avez une autre motion, alors il faut que
je refasse la même demande, compte tenu des
mêmes règles. Est-ce qu'il y a consentement pour permettre la présentation
d'une autre motion par le leader adjoint du
gouvernement? Il y a consentement. Allez, M. le leader adjoint du gouvernement,
présentez votre deuxième...
Procéder à des consultations particulières
sur le projet de loi n° 75
M.
Sklavounos :
Oui. Merci, M. le Président. Alors, je fais motion, conformément à
l'article 146 du règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la Commission de l'économie et du travail,
dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 75, Loi sur la restructuration des régimes de retraite à
prestations déterminées du secteur universitaire et modifiant diverses
dispositions législatives, procède à
des consultations particulières et tienne des auditions publiques les 1er, 2 et
3 décembre 2015 ainsi que les 8 et 9 février 2016, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
«Qu'à cette
fin, la commission entende les organismes suivants : l'Université Laval,
le Syndicat des professeurs de l'Université Laval — M. Lacouture — le
Syndicat canadien de la fonction publique, l'Association des retraités de l'Université Laval, l'Université de Montréal,
Monsieur Éric Filteau, de l'Université de Montréal et l'École polytechnique,
l'École des hautes études commerciales, l'Association des professeurs de
l'École des hautes études commerciales de Montréal, l'Association des
professeurs de l'École polytechnique de Montréal, l'Association des professeurs
retraités de l'Université de Montréal,
l'Université Bishop's, l'Association des professeurs de l'Université Bishop's,
la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec, la Confédération des syndicats nationaux, la Centrale
des syndicats du Québec, l'Université
Concordia, l'Association des professeurs de l'Université Concordia, le réseau
de l'Université du Québec, le Cartel intersyndical de l'Université du
Québec, la Fédération des retraités de l'Université du Québec;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires,
répartie de la manière suivante : 6 minutes
au groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 30 secondes au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle et 2 minutes 30 secondes au deuxième
groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire
formant le gouvernement, 10 minutes 30 secondes pour
l'opposition officielle et 7 minutes pour le deuxième groupe d'opposition;
«Que le
ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale soit membre de
ladite commission pour la durée du mandat.» Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Je ne vois pas
d'opposition, donc je déduis qu'il y a consentement pour débattre de
cette motion. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. Mme la leader adjointe du gouvernement.
Révoquer
le renvoi à la Commission de l'aménagement
du territoire du projet de loi n° 216
Mme
Vien : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, conformément à
l'article 190 du règlement de l'Assemblée nationale, je voudrais faire motion pour révoquer l'ordre de renvoi du
projet de loi d'intérêt privé n° 216, Loi concernant la vente d'un
immeuble situé sur le rang Bois-Franc Ouest à...
Une voix :
...
Mme Vien :
Pardon? Excusez-moi.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non, non, ce n'est pas vous qui n'êtes pas correcte.
C'est que, là, c'est la troisième, quatrième, mais ce n'est pas grave. Pour faire
ça...
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Ah! on n'a pas besoin de préavis, allez.
Excusez-moi, c'est moi qui vous ai dérangée.
Mme
Vien : Je vous en prie. Donc, la Loi concernant la vente d'un
immeuble situé sur le rang Bois-Franc Ouest à Notre-Dame-du-Sacré-Coeur-d'Issoudun à la Commission de l'aménagement
du territoire et prévoyant que la ministre des Affaires municipales et des
Régions en soit membre. C'est adopté?
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) : Cette motion est adoptée. Il n'y a
pas de débat, de toute façon, là-dessus. Alors, veuillez poursuivre.
Renvoyer à la Commission de la
culture et
de l'éducation le projet de loi n° 216
Mme Vien :
M. le Président, donc également, dans la logique des choses, je fais motion
afin que le projet de loi d'intérêt privé n° 216, Loi concernant la vente
d'un immeuble situé sur le rang Bois-Franc Ouest à Notre-Dame-du-Sacré-Coeur-d'Issoudun, soit déféré à la
Commission de la culture et de l'éducation, afin que le ministre de
l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en soit
membre également.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) : La motion est adoptée? Adopté. Alors, M. le
leader adjoint du gouvernement, veuillez poursuivre.
M.
Sklavounos :
Oui. Aux avis touchant les commissions, M. le Président...
Avis touchant les travaux des
commissions
Le Vice-Président (M. Gendron) : ...avis touchant les commissions. Juste une
seconde. Alors, vous avez la parole.
M.
Sklavounos : ...que la Commission des institutions
poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 59, Loi édictant la Loi concernant la prévention et la
lutte contre les discours haineux et les discours incitant à la violence
et apportant diverses modifications
législatives pour renforcer la protection des personnes, aujourd'hui, de 17
heures à 18 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles, quant à elle, poursuivra l'étude
détaillée à l'égard du projet de loi n° 54, Loi visant l'amélioration de
la situation juridique de l'animal, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 18 heures, à la salle du Conseil législatif;
La Commission de l'aménagement du
territoire entendra les intéressés et procédera à l'étude détaillée des projets
de loi d'intérêt privé suivants, et ce, dans
l'ordre ci-après indiqué : le projet de loi d'intérêt privé n° 210,
Loi concernant un immeuble situé sur
le territoire de la Ville de Québec, et le projet de loi d'intérêt privé
n° 213, Loi concernant la taxe foncière
applicable à PF Résolu Canada Inc. à titre d'autoconsommatrice de l'énergie
électrique produite par ses installations hydroélectriques sur le territoire de la Municipalité de
Saint-David-de-Falardeau, le mardi 1er décembre 2015, de 10 heures
à midi, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de la culture et de
l'éducation entendra les intéressés et procédera à l'étude détaillée du projet
de loi d'intérêt privé n° 216, Loi concernant la vente d'un immeuble situé
sur le rang Bois-Franc Ouest à Notre-Dame-du-Sacré-Coeur-d'Issoudun, le mardi
1er décembre, de 11 heures à midi, à la salle du Conseil législatif;
Finalement,
la Commission des finances publiques entendra les intéressés et procédera à
l'étude détaillée du projet de loi
d'intérêt privé n° 217, Loi concernant la continuation de La Mine
Belleterre Québec Ltée (libre de responsabilité personnelle) et de la Société Minière de la Baie de Boston Ltée, le
mardi 1er décembre, de 10 heures à midi, à la salle
Louis-Joseph-Papineau. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le leader adjoint du
gouvernement. Pour ma part, je vous avise
que la Commission de l'aménagement du territoire se réunira en séance de
travail aujourd'hui, après les affaires courantes, pour une durée d'une heure à la salle RC.161 de l'hôtel du
Parlement. L'objet de la séance est de faire le bilan des auditions dans le cadre du mandat d'étude des
rapports sur la mise en oeuvre de la Loi sur l'éthique et la déontologie
en matière municipale.
Nous
en sommes à la rubrique Renseignements sur les travaux. Est-ce qu'il y a des
questions concernant les travaux? Je n'en vois pas.
Affaires du jour
Alors,
la période des affaires courantes étant terminée, je cède à nouveau la parole à
M. le leader adjoint du gouvernement. M. le leader adjoint du gouvernement...
M.
Sklavounos : Oui. Monsieur...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : ...pour qu'il puisse nous présenter...
M.
Sklavounos :
Les affaires du jour. M. le Président, suite à une entente avec l'opposition et
les députés indépendants, je vous demande d'appeler l'article 9 de notre
feuilleton afin d'entreprendre le principe du projet de loi n° 71, Loi portant sur le règlement de certains différends dans
le secteur de l'automobile de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, et ce, malgré que la Commission de
l'économie et du travail ait tenu des consultations particulières sur ce
projet de loi ce matin.
Projet de loi n° 71
Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oui, je le sais, mais il faut que je demande...
Même s'il y a eu une entente, il faut que la Chambre sanctionne
l'entente. Alors, y a-t-il consentement pour déroger à l'article 236 du
règlement prévoyant que le débat sur
l'adoption du principe est inscrit aux affaires du jour de la séance suivante,
soit la présentation, soit le rapport
de la commission? Alors, est-ce qu'il y a consentement? Ça doit, puisqu'on m'a
dit que oui. Personne ne s'y oppose?
Alors, s'il y a des interventions, je suis prêt à les entendre. Et je reconnais
maintenant M. le ministre du Travail pour son intervention sur ce projet
de loi là. M. le ministre du Travail, à vous la parole.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : Merci, M. le Président. Et, en fait, c'est la première fois depuis 12 ans, 13 ans à l'Assemblée nationale où on dépose un projet de loi à l'unanimité de
mes collègues, on ne veut pas que ce projet
de loi soit mis en application. Et, l'histoire, en fait, M. le
Président, c'est un conflit qui dure depuis 33 mois, c'est plus de 1 000
jours de conflit, c'est 280 000 jours-personnes de perdus dans ce
conflit-là et devenu un drame humain. Moi, les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean me le disent, c'est un drame humain
parce qu'il y a beaucoup de situations très difficiles sur le plan humain,
sur le plan personnel, sur le plan des affaires, et il y a un impact aussi
socioéconomique dans la région.
• (15 h 30) •
Nous
avons fait tous les efforts pour aider les deux parties à s'entendre. D'abord,
on a changé le médiateur. Je les ai
invités à venir négocier à Québec. On a demandé à d'autres personnes de se
joindre au comité de négociation, dont le
président de la CSD, M. François Vaudreuil, et on a demandé aux deux parties de
partir avec une page blanche pour essayer
d'avoir une entente. Et ça a duré 35 séances de négociation. Et ce matin nous
avons assisté, tous les parlementaires, aux présentations des deux équipes, c'est-à-dire les représentants des
concessionnaires et les représentants des syndicats, et nous avons constaté, malheureusement, que les
divergences sont encore là. Par contre, à l'unanimité avec mes collègues
à l'Assemblée nationale, nous avons constaté
que peut-être il y a des pistes d'action, de solution, parce que, nous, ce que
nous voulons, M. le Président, nous voulons
que les deux parties aient une entente négociée. Et j'attire l'attention que
le projet de loi déposé, ce n'est pas un
projet de loi qui va décréter les conditions de travail, c'est un projet de loi
qui donne encore la chance aux deux parties de continuer leurs
négociations, et par la suite, s'il n'y a pas d'entente, il y a une nomination d'un arbitre qui va trancher sur les
questions dont n'ont pas fait l'objet d'une entente auparavant. Mais, ce
matin, M. le Président, avec la discussion
qu'on a eue avec les deux parties, on a senti et on a compris que les deux
parties, M. le Président, étaient
d'accord avec les principes des hypothèses de travail déposées par le conciliateur.
Les partons, c'était clair, les
syndicats étaient aussi d'accord mais voulaient quand même négocier ou apporter
quelques précisions à certains éléments.
Alors,
après discussion avec mes collègues, le député de Verchères, le député de
Jonquière, le député de Chutes-de-la-Chaudière,
et mes collègues aussi les députés ministériels, nous sommes tous venus à une
entente ensemble, une proposition
qu'on voulait faire, qu'on veut faire et qu'on va faire aux deux parties,
c'est-à-dire les concessionnaires et les syndicats, en fait c'est que
les deux parties partent avec les hypothèses de travail, et on va nommer un
médiateur-conciliateur avec deux
assesseurs — un
représentant patron, un représentant syndicat — et ils vont prendre un certain temps pour travailler les hypothèses de travail
qu'ils étaient, en principe, d'accord, et par la suite, s'ils ne s'entendent
pas, bien c'est le
médiateur-conciliateur qui va prendre des décisions, et ses décisions seront
exécutoires. Si les deux parties disent
oui puis signent une entente, pour nous, satisfaisante, on ne fera adopter le
projet de loi. Cependant, s'ils ne nous donnent pas la réponse ce soir, bien, malheureusement, demain matin, on
va tous être là pour étudier le projet de loi dans le but de l'adopter tel
qu'il est.
Alors, je
pense que les parlementaires, nous tous ici, on donne une dernière chance aux
deux parties pour trouver une
entente. Alors, le projet de loi, je pense, on s'entend sur le principe ici, on
ne souhaite pas l'appliquer, mais, dans les circonstances, c'est de
bonne guerre d'adopter le principe du projet de loi. Merci.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
De bon aloi. Alors, merci, M. le ministre du Travail, de votre intervention.
Et je cède la parole au porte-parole de
l'opposition officielle en ces matières, M. le député de Jonquière. À vous, M.
le député de Jonquière.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Ah!
oui, oui, Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron :
Merci, M. le Président. Je pense que, dans un premier temps, il faut souligner
le fait que nous avons offert au
ministre dès le départ notre collaboration pour le processus conduisant, nous
l'espérons, à la non-adoption de ce
projet de loi, parce que, le ministre l'a bien signalé, ce n'est pas de gaieté
de coeur que chacune et chacun d'entre nous se retrouvons dans cette situation aujourd'hui, de devoir étudier un
projet de loi. Nous aurions souhaité ne pas devoir en arriver là et
souhaitons toujours, M. le Président, ne pas en arriver là.
Et je ne veux
pas répéter ce que le ministre a dit il y a quelques instants par rapport aux
derniers développements survenus ce
matin en commission parlementaire, mais, comme j'allais le faire, M. le
Président, je veux souligner le fait que nous avons volontiers donné notre
consentement pour passer outre les
articles du règlement qui interdisaient que nous puissions
procéder à l'adoption de principe aujourd'hui alors même que nous étions en commission
parlementaire ce matin pour les consultations. Nous l'avons fait parce que nous nous inscrivons avec le gouvernement dans un esprit de collaboration, de collaboration pour mettre un
terme à un conflit qui perdure depuis trop longtemps.
Comme je l'évoquais ce matin, puis je me permets
de le réitérer cet après-midi, M. le Président, notre corpus législatif en matière de travail vise
essentiellement à humaniser, civiliser les relations de travail au Québec, de
baliser, d'encadrer les situations,
lorsque surviennent des conflits, faire en sorte que les rapports de force
puissent s'exercer mais dans
l'objectif — et, pour
moi, ça, c'est fondamental, M. le Président — de permettre le règlement le plus équitable
et le plus rapide du conflit. J'ai eu l'occasion de le dire ce matin, je
le réitère cet après-midi, une entente négociée, même imparfaite, est toujours préférable à des conditions imposées, M. le
Président. Or, on se retrouve dans une situation où, au bout de 32,
33 mois, il n'y a pas de lueur apparente... ou il n'y avait pas de lueur
apparente au bout du tunnel, M. le Président.
Dans les circonstances, le ministre a jugé qu'il était de sa responsabilité de
présenter un projet de loi pour en quelque sorte forcer les parties à se
rasseoir, à se rasseoir à la table et à parvenir à une entente, à défaut de
quoi, bien, il y aura nomination d'une
autorité qui serait chargée de décréter, pour ainsi dire, ou de déterminer les
conditions de travail, donc l'idée
qu'il y ait une épée de Damoclès au-dessus de la tête des parties pour qu'elles
s'entendent. Parce que, il faut bien le reconnaître, M. le Président, au
terme de 32, 33 mois de conflit, à un moment donné, même si on parvient à s'entendre sur un certain nombre de choses, il
semble qu'il y ait des petits détails qu'on ne parvienne pas à solutionner.
Est-ce que c'est parce qu'on n'est pas
capables de s'entendre sur les détails ou parce qu'à un moment donné le débat
est devenu à ce point acrimonieux que
les parties ne parviennent plus à trouver les points de convergence qui, normalement,
devraient leur permettre de s'entendre? Poser la question, M. le Président,
c'est en quelque sorte y répondre.
Lorsque le
ministre et nous avons échangé informellement sur l'éventualité ou la
perspective d'un dépôt de ce projet de
loi, je pense que le ministre a compris qu'il y avait de notre côté un certain
malaise, non pas que nous ne souscrivons
pas à l'objectif de faire en sorte que les parties puissent s'entendre, mais,
pour nous, le dépôt du projet de loi devait être une occasion d'amener
les parties à s'entendre. Et j'ai expressément demandé au ministre s'il y avait
précipitation pour l'adoption du projet de
loi, et le ministre m'a dit que tel n'était pas le cas. Quelle ne fut pas ma
surprise de voir cette semaine, M. le
Président, toute une série de commissions appelées pour l'adoption détaillée du
projet de loi! Mais je pense que ce matin, M. le Président, on est
revenus à cet esprit qui prévalait lorsqu'on s'en est parlé la toute première
fois et je tiens à saluer à cet égard l'ouverture des collègues, l'ouverture du
ministre, l'ouverture de mon collègue du
deuxième groupe d'opposition, de mon collègue de Jonquière, des autres
collègues ministériels qui ont participé aux discussions, parce que, ce
matin, ce qui s'est passé était pour le moins révélateur, M. le Président.
• (15 h 40) •
D'abord, M.
le ministre a posé aux concessionnaires automobiles une question fondamentale
qui a été reprise par mon collègue de
Jonquière, c'est : Quel est l'impact, pour vous, de ce conflit? Or, on
constate à la lumière des réponses qui nous ont été données qu'il ne semble pas y
avoir beaucoup d'impact significatif,
du moins pour les concessionnaires automobiles.
Bon, bien sûr, on ne fera pas état ici, vous vous en doutez
bien, M. le Président... Le Saguenay—Lac-Saint-Jean, c'est une vaste région, mais ce n'est quand même pas une région
extrêmement densément peuplée.
Or, on ne
peut pas faire autrement que de reconnaître qu'au bout de 32, 33 mois de
conflit ça a donné lieu à des tensions
dans la région, M. le Président. Or, qui dit tensions, bien, dit tensions également
par rapport aux gens qui vivent la situation.
Alors, de ce côté-là, il y a
certainement des impacts. Mais, au-delà de cela, il semble que les ventes
de véhicules n'aient pas particulièrement
connu de recul. Si ça se trouve, dans certains cas, il y a même peut-être eu un
accroissement des ventes, puis on a l'air de
procéder malgré tout aux réparations des véhicules malgré le conflit qui a
cours. Donc, on sent que, les
concessionnaires, eux autres, ça pourrait continuer, qu'il n'y aurait pas
vraiment trop de problèmes. Curieusement,
M. le Président, lorsqu'on entend le syndicat, qui semblent, eux, vivre des
conséquences assez graves de ce conflit,
qui s'éternise... Je vous le dis, là, ça fait 32, 33 mois que les gens sont sur
le pavé, M. le Président. Alors, on peut imaginer ce que ça signifie pour les familles qui vivent cette
situation-là et les communautés à l'intérieur desquelles ce conflit
s'éternise.
Or, on aurait pu penser que les syndicats auraient
été enclins à vouloir régler rapidement. Or, curieusement, M. le Président, on apprend que le médiateur, dont
on reconnaissait volontiers, du côté de la partie syndicale, que c'est un des meilleurs au Québec, est arrivé avec une
proposition, appelons ça, pour reprendre la terminologie employée ce matin, une hypothèse de travail, hypothèse de
travail qui, on l'assume, devait être des plus équilibrées, puisque c'est un
des meilleurs médiateurs au Québec, de l'aveu même de la partie syndicale, M.
le Président. Or, curieusement, les concessionnaires
ont endossé en tous points l'hypothèse de travail présentée par le médiateur
tandis que la partie syndicale a rejeté... Bon, ils n'ont pas rejeté en
bloc, nous ont-ils dit ce matin, mais l'effet était le même. Donc, on a rejeté
la proposition — ou du moins appelons ça l'hypothèse de
travail — du
médiateur. Résultat, on est revenu à la case départ alors qu'il semblait qu'on touchait à quelque
chose, M. le Président, il semblait qu'on était en voie de trouver un plus
petit dénominateur commun.
Donc, je
pense qu'on a voulu profiter de la situation, comme il semblait y avoir quelque
chose là puis compte tenu du fait que la partie syndicale nous disait : Non, non, non, nous
autres, on est prêts, là, à partir de ça, là, on est prêts à aller de l'avant. Parce que la réalité, M. le Président, c'est que, si on va de l'avant avec ce projet de loi là, il se
pourrait qu'en bout de piste, si les
parties ne parviennent pas à s'entendre, on arrive au bout du compte avec quelque chose qui ressemble à ce qu'a
proposé le médiateur, auquel cas il
n'y aurait pas possibilité de s'en tirer, ce serait intégralement cela. Donc, je pense que les syndicats réalisent bien qu'il
vaut peut-être mieux essayer de s'asseoir puis de trouver quelque chose qui pourrait être un aménagement satisfaisant.
Alors, M. le Président, sur la base de ce qu'on a vu et entendu ce matin, nous nous sommes
parlé. Et je ne veux pas revenir sur ce qu'évoquait le ministre
tout à l'heure, mais je pense qu'il y a une proposition intéressante qui est sur la table,
faire en sorte que les deux parties s'engagent, s'engagent à retourner à la
table de négociation et que ce processus soit, en toutes fins
utiles, exécutoire. Et là il y a une autre épée de Damoclès — je l'évoquais
il y a quelques instants, M. le
Président — c'est
celle des commissions parlementaires qui ont déjà été appelées pour l'étude
détaillée du projet de loi. Et je sais que la partie syndicale a des attentes
quant à des modifications possibles au projet de loi, mais je pense
qu'on a fait comprendre aux deux parties
que, si nous devions aller de l'avant avec l'étude détaillée du projet de loi, nous irions, sous réserve
des discussions que nous pourrions avoir entre nous, nous irions
vraisemblablement avec la version intégrale du projet de loi que nous
avons sous les yeux.
Donc, les
parties en cause ont à soupeser cela. Elles acceptent de s'asseoir avec un
assesseur de chaque côté, elles en
arrivent à une entente ou nous entreprenons l'étude détaillée du projet de loi demain, M. le Président. Alors, nous sommes en attente de la réponse des deux parties, mais
j'ai bon espoir, M. le Président. Je pense que ce que nous avons vu et entendu
ce matin me permet d'espérer, me permet
d'espérer qu'on va avoir réussi à amener les deux parties à s'asseoir, à
négocier et à faire en sorte de
parvenir à une entente qui soit mutuellement satisfaisante aux deux parties
plutôt que de nous retrouver dans une
situation quasi exceptionnelle, M. le Président. On comprend bien qu'il s'agit d'un conflit de travail dans le secteur
privé et qu'une intervention de l'État
dans ce genre de conflit est rarissime et qu'il y a là un danger d'un précédent
dont, je suis convaincu, ni la partie patronale ni la partie syndicale
ne souhaitent voir arriver.
Dans les circonstances, M. le Président, il y a lieu
d'espérer — il y a
lieu d'espérer — que ce
qui s'est passé ce matin soit
l'amorce de la fin de ce conflit, et nous le souhaitons, nous l'appelons de
tous nos voeux, M. le Président, parce qu'on
ne saurait imaginer voir des hommes et des femmes passer un autre hiver sur le
pavé, avec ce que ça implique pour leurs
familles, avec tout ce que ça implique pour les communautés touchées. M. le
Président, il y a un certain nombre de concessionnaires automobiles dans
la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean
qui en sont arrivés à une entente, et ces concessionnaires automobiles vivent
des situations en tous points analogues aux concessionnaires automobiles qui actuellement sont encore en conflit, donc j'estime,
M. le Président, qu'il est possible de parvenir à une entente, et c'est dans l'intérêt à la fois des concessionnaires,
donc de la partie patronale, des syndicats, des travailleurs et des
travailleuses, de même que leurs familles, et c'est surtout à l'avantage
de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Alors, M. le
Président, ce n'est pas de gaieté de coeur que je vous dis que nous sommes
d'accord avec le principe de ce
projet de loi. Le ministre lui-même, qui est l'auteur, le parrain de ce projet
de loi, nous a exprimé son malaise. Alors, nous sommes également animés de ce malaise, mais, dans les
circonstances, nous n'avons d'autre choix que de consentir à l'adoption
de principe de ce projet de loi, M. le Président.
• (15 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Verchères, de votre intervention. Je cède
maintenant la parole, toujours sur ce même dossier-là, à M. le député de
Chutes-de-la-Chaudière. M. le député de Chutes-de-la-Chaudière, à vous la
parole.
M. Marc Picard
M.
Picard : Merci, M. le Président. J'aimerais d'abord souligner
les collègues parlementaires qui ont participé aux travaux ce matin. Je salue plus spécialement le ministre du Travail,
de l'Emploi et de la Solidarité sociale ainsi que le porte-parole de l'opposition officielle, le
député de Verchères. Je tiens également à remercier et à saluer les personnes
qui sont venues exposer leur position
concernant le conflit, dans le secteur de l'automobile au Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui perdure depuis près de
33 mois.
Le
projet de loi qui nous occupe représente une forme de précédent en termes de
législation au Québec. Malgré les
objectifs honorables poursuivis par le projet de loi, le sérieux de la
situation dans laquelle nous sommes fait en sorte que l'attention la
plus fine doit être consacrée au texte législatif.
Nous
avons assisté ce matin à deux présentations qui illustrent bien combien il est
important que se règle ce conflit de
travail. Nous avions devant nous en commission parlementaire deux groupes dont
les positions sont campées à un point tel
qu'ils ne semblent même plus parler le même langage. En effet, les divergences
sont grandes, et le conflit est visiblement devenu très émotif pour l'ensemble des protagonistes. Des deux groupes reçus ce matin, aucun — aucun — n'a
été en mesure de nous décrire les conditions qui, selon eux, pourraient
mettre un terme au lockout. Alors qu'on se dit, des deux côtés, ouverts à la négociation ou à la conciliation, le plan de travail soumis
par le médiateur au dossier fut refusé par
le syndicat; leur contre-proposition fut, quant à elle, refusée par la corporation des
concessionnaires d'automobiles régionale. Bref, M. le Président, c'est
l'impasse.
Or,
il est dans l'intérêt public que ce conflit se règle. Il est dans le
meilleur intérêt des parties qu'ils trouvent une solution
négociée au lockout plutôt qu'une loi leur soit imposée. Ce matin, tous les parlementaires
ont exprimé cette position, et nous n'y
faisons pas exception. Nous sommes au point où le conflit doit être résolu.
Pour y arriver, les parties n'auront d'autre choix que de travailler ensemble
à une solution commune. Seulement, comment faire en sorte que deux parties s'étant antagonisées à ce point
acceptent afin de reprendre le dialogue? Comprenons-nous bien, M. le Président, nous croyons qu'un projet de
loi est la pire des mesures mais que,
dans le contexte actuel, elle pourrait bien représenter la seule voie de
sortie pour cette impasse. Un peu à l'image du ministre, qui disait souhaiter
ne pas vouloir avoir à mettre le
projet de loi en oeuvre, nous privilégions de loin l'atteinte d'une entente
commune par les deux parties. La pire des ententes négociées serait de
beaucoup préférable à la meilleure des lois.
Ceci
dit, nous avons le devoir, comme législateurs, de s'élever au-dessus de la
mêlée et de prendre en considération l'intérêt
supérieur des citoyens, des travailleurs, des concessionnaires de la région, et
même de l'ensemble du Québec, dans
cette matière. En conséquence, le conflit doit se régler, et ce règlement doit
intervenir rapidement. Nous avons donc l'obligation
de créer les conditions dans lesquelles ce règlement pourra prendre forme, et
c'est là l'objectif visé par le projet de
loi, c'est-à-dire son principe. Bien sûr, M. le Président, il y a toute une
série de modulations à faire afin de rendre le projet de loi acceptable à nos yeux. Est-ce que le projet de loi laisse
suffisamment d'espace à la médiation? Est-ce que l'arbitrage intervient
à un moment qui nous apparaît opportun? Avons-nous écoulé toutes les avenues
possibles pour éviter l'arbitrage? Toutes
ces questions seront, bien entendu, posées dans l'étude article par article qui
viendra par la suite. Nous verrons s'il
y a lieu d'apporter des amendements à la loi à la lumière des informations qui
nous seront fournies en réponse,
mais, M. le Président, nous réitérons que nous ne souhaitons pas la mise en
oeuvre de la loi, même si nous nous voyons forcés d'y avoir recours.
Je
réitère notre souhait de voir les parties retourner, sans délai, aux tables de
négociation, auquel cas nous croyons toujours possible de repousser l'étude
détaillée. Seulement, sans avoir la certitude d'avancement de ces négociations,
nous pourrions nous voir contraints de
débuter nos travaux finaux sur le projet de loi, ce qui pourrait nous mener à
l'adoption de cette loi d'ici quelques jours.
Donc,
M. le Président, nous voterons donc en faveur du principe du projet de loi
n° 71 dans la mesure où nous reconnaissons
qu'il y a nécessité de brasser les cartes et d'insuffler un peu plus d'urgence
dans l'atteinte du règlement du conflit. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : On vous remercie, M. le député des Chutes-de-la-Chaudière,
de votre intervention. Et je ne vois
pas d'autre demande d'intervention. Alors, vous voulez exercer votre droit de
réplique? À vous.
M. Sam Hamad (réplique)
M.
Hamad : ...remercier mes collègues pour leurs interventions
et leur collaboration. Quel bel esprit des fêtes qui commence à
l'Assemblée nationale!
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, c'est la première fois que j'assiste à des
voeux deux semaines avant la fin. C'est très agréable si l'ensemble des
deux prochaines semaines se passe dans le même climat.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Ah! bien, voilà! Alors, merci d'ajouter ça à notre
culture.
Mise aux voix
Alors, le principe du projet de loi n° 71,
Loi portant sur le règlement de certains différends dans le secteur de
l'automobile de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, est-ce qu'il est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Mme
la leader du gouvernement.
Renvoi à la Commission
de l'économie et du travail
Mme Vien :
Oui. Avec votre permission, conformément à l'article 243 de notre règlement, je
fais motion afin que ce projet de loi
soit déféré à la Commission de l'économie et du travail pour étude détaillée,
s'il vous plaît, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. Merci. Mme la leader du gouvernement, pour la poursuite de nos
travaux.
Mme
Vien : Alors, nous allons donc continuer nos travaux. Je vous
demanderais d'appeler l'article 21, s'il vous plaît.
Projet de loi
n° 57
Prise en considération
du rapport de la commission qui en
a fait l'étude détaillée et de l'amendement du ministre
Le Vice-Président
(M. Gendron) : À l'article
21 du feuilleton de ce jour, l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission de l'économie et du
travail sur le projet de loi n° 57, Loi modifiant la Loi sur les régimes
complémentaires de retraite principalement quant au financement des régimes de
retraite à prestations déterminées, ainsi
que l'amendement transmis en vertu de l'article 252 du règlement par M. le
ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale. L'amendement a été jugé recevable. Et je suis prêt à
entendre les interventions s'il y en a. M. le ministre du Travail, à
vous la parole.
M. Sam Hamad
M.
Hamad :
Merci, M. le Président. Alors, on continue dans la même direction, M. le
Président. Je veux remercier mes collègues, le député de
Chutes-de-la-Chaudière et, bien sûr, mon... je vais dire, mon ami. Je peux le
dire? C'est parlementaire, ça?
Une voix : ...
M.
Hamad : Oui. Alors,
c'est mon ami, le député de Beauharnois.
Une voix : ...
M.
Hamad : Si c'est
vrai, oui. Alors, je pense, de mon côté, c'est vrai, M. le Président. Il le
dira de son côté. Je veux le remercier de sa collaboration.
C'est un
projet de loi compliqué, c'est un projet de loi qui est très, très technique,
M. le Président, et évidemment il
faut peut-être l'expliquer davantage pour les citoyens qui nous écoutent. C'est
un projet de loi qui touche les régimes complémentaires de retraite à prestations déterminées. Prestations
déterminées, c'est quoi? Je suis un employé, je cotise dans un régime de retraite; l'employeur aussi.
Quand je vais prendre ma retraite, j'ai une très bonne idée de la prestation
que je vais recevoir pour ma retraite. On a
connu les crises économiques, on a connu des crises assez importantes au niveau
financier pour les régimes de retraite. Donc, ils étaient en situation très
difficile.
On a déjà adopté des projets de loi qui ont
allégé le fardeau pour les régimes. Ce n'est pas suffisant. Si toutes ces
lois-là terminent, les allégements terminent. Il fallait faire une nouvelle loi
qui va tenir compte de la situation financière
et évidemment de l'avenir. Et, en passant, ce n'est pas moi qui le dis,
plusieurs groupes sont venus témoigner et
étaient fiers de voir que le Québec est en avant-garde au Canada dans les
régimes de retraite. Et ils ont trouvé que le projet de loi que nous avons déposé, c'est un projet intéressant,
avant-gardiste et, surtout, c'est un projet qui vise à gérer les risques et, en même temps, prévoir une
stabilité dans les régimes, lorsqu'il y a des changements importants dans la
bourse ou les finances, qui permet aux
régimes d'absorber ces chocs financiers là et permet une stabilité, une
sécurité pour les citoyens, pour les retraités.
Ce projet de
loi touche 815 000 personnes au Québec, 815 000 Québécois au Québec,
et, surtout, la qualité de ce projet-là, c'est que nous avons un
consensus des patrons et des syndicats. On a fait travailler le CCTM, le comité
consultatif en matière de travail et de la
main-d'oeuvre, et, avec la présidence de M. François Lamoureux, ils ont fait un
travail exceptionnel, M. le Président. Je
sais que vous avez beaucoup d'expérience, mais c'est toujours agréable
lorsqu'on voit
les patrons et les syndicats s'entendre sur des questions fondamentales, des
questions importantes qui touchent les retraités, les travailleurs, les
entreprises. Et on a transformé ça en projet de loi qui est le n° 57. Nous
avons eu les consultations, on a entendu les
gens, on a amené des amendements pour répondre à quelques questionnements,
clarifications, ajouts, renforcements du projet de loi et nous sommes
rendus à la dernière étape, c'est l'étape de l'adoption.
Et, encore
une fois, je remercie mes collègues au côté ministériel, mes collègues au Parti
québécois, le député de Beauharnois
et le député de Chutes-de-la-Chaudière, qui ont participé à ces débats-là, et,
je pense, on à tous ensemble enrichi le projet de loi. On a répondu à
toutes les questions et maintenant, je pense, nous sommes rendus à l'étape de
l'adoption finale. Merci.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Bien, je crois que c'est le rapport de la commission qu'on discute. Mais ce
n'est pas grave, là, c'est juste pour ceux qui nous suivent. C'est parce qu'il
y aura une autre étape pour le final.
Une voix : ...
• (16 heures) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Oui. C'est le rapport de la commission qu'on discute. Alors, je cède la parole
au porte-parole de l'opposition en ces matières. Alors, M. le député de
Beauharnois, à vous la parole.
M. Guy Leclair
M. Leclair :
Alors, merci beaucoup, M. le Président. Alors, bien sûr, rendus à l'étape de la
prise en considération du projet de loi n° 57, un projet de loi qui
émane d'un travail qu'on ne peut pas oublier, M. le Président.
Parlons de la crise financière, effectivement,
là, que la crise économique, là, dans les années 2008, qui a fait diminuer les acquis de la plupart des régimes de
retraite au Québec... puis de là l'instabilité dans les régimes. On a entendu,
on a vu plusieurs usines fermer. On a vu,
bien, dans les journaux, dans les dernières années, beaucoup plus qu'à
l'habitude, des gens se questionner
sur la solvabilité et savoir si les
régimes de retraite qu'ils ont, surtout à prestations déterminées... à
savoir s'il va rester des fonds lors du jour où la retraite sera venue. Alors,
on n'avait pas trop entendu ça dans les 15, 20 dernières années, mais,
dans les cinq, six dernières, ça a pris une ampleur considérable.
Bien entendu,
M. le Président, les temps changent, les gens évoluent, puis même
le monde économique, ça change, alors les investissements et
tout, la rentabilité de tout ça. Bien, les premiers visés sont souvent les
grands régimes, les grands régimes de
retraite qu'il y a des millions de dollars là-dedans,
mais ces millions de dollars là, quand... même des milliards, que je pourrais dire, bien, lorsqu'il y a des chutes sur le marché économique,
bien, bien entendu, ces régimes-là... on
capitalise souvent avec une solvabilité avec des chiffres actuariels, M. le
Président. Puis, les dernières années, bien, à tort ou à raison, on
devait le vivre. Puis les gens sont très, très inquiets de leurs régimes.
Donc, le
Parti québécois, voilà... lorsqu'on a passé au pouvoir... Je remercie ma
collègue l'ex-ministre du Travail qui
avait dit : Bien, on va s'asseoir ensemble. Je pense que... Puis ça
n'émane pas que du Parti québécois. On ne prendra pas toute la part de ça, M. le Président, bien
entendu, mais je pense que les syndicats étaient prêts, le côté patronal était
prêt. Bien entendu, ces gens-là regardent
les marchés financiers puis ont dit : Si on ne fait rien, bien, on va
peut-être ne recevoir rien en bout de
piste. Alors, on a dit, sous l'ordre de notre ex-ministre du Travail : On
doit s'assire ensemble, on va créer des comités puis on va regarder ce
qu'on peut faire.
Alors, les
gens se sont dit : Bien, ça ne fonctionnera jamais, ça ne fonctionnera
jamais, la façon dont on calcule, la
façon dont on fait les déboursés, le patronal a sa manière de travailler avec
des chiffres actuariels, puis on ne croyait pas que ça serait possible.
Alors, tout le monde a mis la main à la pâte, puis on a fini par s'entendre.
On a défini trois grands secteurs, M. le
Président. On a défini le secteur public, municipal ainsi que le privé. On a dit : Toutes les cotisations
déterminées, il faut s'asseoir, il faut trouver un mode de financement, il faut
mettre des balises à tout ça pour
s'assurer que, dans un futur, on aura les moyens de se payer une retraite.
Puis, pour les gens qui sont salariés,
qui, eux, se font dire : Bien, vous, monsieur, vous travaillez ici à tel
salaire, vous allez débourser tant par semaine ou tant de l'heure dans votre régime puis, à l'âge de la retraite,
entendu dans votre convention collective, vous allez avoir un déboursé
de tant par mois, par année de service et tout, la négociation qui prend place.
Mais, suite à
ça, M. le Président, les gens s'assoient, définissent ce qui serait possible,
puis, imaginez-le ou non, M. le
Président, on a réussi à s'entendre. On a réussi à s'entendre malgré les
avantages et désavantages du patronal et les inquiétudes du syndicat.
Bien, on sait qu'il y a eu peut-être une petite erreur. Puis aujourd'hui je
suis fier de le dire, M. le Président :
Le ministre... Je ne le cacherai pas, lorsqu'on a reçu les groupes à ce projet
de loi là, n° 57, c'était unanime au
bout de la table. Les gens venaient porter encore quelques petits amendements
et vérifier si on ne pourrait pas changer des petites choses, mais on s'était dit, puis tout le monde était sur la
même longueur d'onde : Il y a un consensus qui émane de ce projet de loi là. Puis le ministre avait été
clair. Les gens ont venu puis ont dit : Restons dans le consensus. On ne
dit pas que c'est la perfection, mais il y a du moins un consensus.
Mais moi,
j'étais curieux de voir ça, parce que j'ai eu la chance, ou la malchance — appelez-la comme vous voulez, M. le Président — de siéger sur le projet de loi n° 3
municipal. C'est totalement le contraire : les gens venaient en rogne,
frustrés, choqués, d'autres étaient
contents. C'était très, très réparti, M. le Président. Alors que, là, je voyais
M. le ministre qui... C'était
unanime, pas à 80 %, pas 90 %, c'est quasi unanime, les gens ont venu
puis ils disaient : C'est beau, M. le ministre, on est fiers du projet de loi. Alors qu'il y a trois mois on a
pris complètement une autre tangente pour le monde municipal : il
n'y avait pas de consensus, on a apporté un projet de loi, on a décidé, alors
que les gens n'étaient pas unanimes... Mais
là, dans les projets de loi qu'on voit là, dans le n° 57 — et on verra dans le projet de loi
n° 75 — il y a
consensus.
Alors, le ministre était fier, il
était tout sourire de voir que tout le monde l'applaudissait dans ce projet de
loi. Puis je pense que c'était bien
mérité, parce qu'effectivement, tout au long de l'étude article par article, M.
le Président, on a respecté le consensus. On a tenté de modifier quelques
règles, bien entendu, lorsqu'on a échangé sur tous ces détails-là, parce qu'on comprend qu'il y a beaucoup, beaucoup
de détails, mais on a maintenu le consensus puis on a tenté de jouer
dans les règles de l'art pour s'assurer qu'on ne choque pas aucun parti puis
qu'on maintienne ce consensus-là qui est unanime.
Alors,
M. le Président, bien entendu, nous aurons l'adoption finale, qu'on se
permettra peut-être d'élaborer sur chaque
gain qui a été fait, mais, une chose est certaine, ce que je suis très, très
fier aujourd'hui, c'est de dire qu'il y a un consensus possible lorsqu'on parle de régimes de retraite. Puis j'espère
que, dans un autre avenir assez proche, pas trop lointain, M. le Président, on tente de trouver ce consensus-là avec le
gouvernement, avec le patronal, avec les syndicats mais pour permettre à tout travailleur ou toute travailleuse
du Québec d'avoir un régime de retraite, même s'il est public. Je suis certain que, si on veut, on peut. Alors,
ça, c'est mon rêve. Vu que le ministre était dans les voeux tantôt, bien, moi,
je suis dans les rêves, alors j'espère qu'un
jour chaque travailleur et chaque travailleuse du Québec aura le droit à un
régime de retraite et aura le droit à un fonds de pension décent lors de
sa retraite.
Alors, nous allons
bien entendu appuyer l'adoption du projet de loi n° 57.
Le Vice-Président (M. Gendron) : De ce rapport. De ce rapport. Je vous remercie,
M. le député de Beauharnois, de votre
intervention. Et, pour la poursuite du débat, je cède la parole à M. le député
des Chutes-de-la-Chaudière pour son intervention. M. le député, à vous
la parole.
M. Marc Picard
M.
Picard : Merci, M. le Président. Je serai bref à cette étape
législative pour le projet de loi n° 57. Il est vrai, M. le Président, que les régimes de retraite à
prestations déterminées ont été mis à mal lors de la crise de 2007. Et rappelons-nous le rapport D'Amours qui allumait
certaines lumières, disant... il fallait protéger ces régimes. Et, comme
disait mon collègue de Beauharnois, oui, il
y a eu un comité qui a été créé, et le projet de loi que nous avons travaillé
était le fruit d'un consensus patronal-syndical. C'est pour ça que ça
s'est très bien déroulé.
Encore
une fois, M. le Président, ça arrive souvent que, lorsque je prends la parole,
vous êtes là, puis je dis souvent que
ça va bien dans nos commissions parlementaires. Je ne sais pas s'il y a une
bonne dynamique avec le ministre puis le député de Beauharnois, mais ça va
bien, on travaille de façon collégiale à faire avancer les dossiers. On est
surtout à l'écoute, je pense, et je pense que c'est un exemple que
certaines autres commissions devraient prendre aussi.
Donc, M. le Président, vous savez, les régimes de
retraite, c'est très complexe. Je pense qu'on doit aussi remercier les gens qui nous accompagnent, que ce soient les
gens du Conseil du trésor ou de la Régie des rentes, nos recherchistes respectifs, parce que c'est très complexe, le
domaine des régimes de retraite, et eux nous permettent de bien saisir les
points précis que nous devons vraiment cibler lors de nos interventions
ou lors des amendements.
Donc,
M. le Président, je termine là-dessus, et je reviendrai à la prochaine étape,
c'est-à-dire probablement demain. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.
Et j'avais indiqué qu'il y avait eu
un amendement qui avait été jugé recevable. Alors, il faut voter l'amendement
pour l'intégrer à l'adoption du rapport.
Mise aux voix de l'amendement
Est-ce
que l'amendement proposé par M. le ministre du Travail, de l'Emploi et de la
Solidarité sociale est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Adopté.
Mise aux voix du rapport amendé
Le
rapport, tel qu'amendé, de la Commission de l'économie et du travail portant
sur le projet de loi n° 57, Loi modifiant
la Loi sur les régimes complémentaires de retraite principalement quant au
financement des régimes de retraite à prestations déterminées, est-il
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Adopté. Merci. Je cède la parole à nouveau à Mme la
leader adjointe du gouvernement pour qu'elle nous indique la poursuite de nos
travaux.
Mme
Vien : Oui. Avec votre permission, M. le Président, vous seriez
gentil de nous octroyer une petite suspension. Une petite minute ou
deux.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, est-ce que cette petite suspension est accordée? Alors, en conséquence,
les travaux sont suspendus pendant quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 9)
(Reprise à 16 h 13)
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je cède maintenant la parole... On reprend nos travaux, et je cède la
parole à Mme la leader du gouvernement pour nous indiquer la suite des choses.
Mme Vien :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, c'est très simple, veuillez, s'il vous
plaît, appeler l'article 20.
Projet de loi
n° 44
Prise en considération
du rapport de la commission qui en
a fait l'étude détaillée et de l'amendement de la ministre
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, à l'article 20 du feuilleton de ce jour, l'Assemblée prend en
considération le rapport de la
Commission de la santé et des services sociaux sur le projet de loi n° 44,
Loi visant à renforcer la lutte contre
le tabagisme, ainsi que l'amendement transmis en vertu de l'article 252 du
règlement par Mme la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la
jeunesse et à la Santé publique. Cet amendement a été jugé recevable par la
présidence.
Donc, je suis prêt à recevoir et entendre les
interventions, s'il y en a. Je reconnais Mme la ministre pour son intervention.
À vous la parole, Mme la ministre.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. Alors, je comprends que, suite au dépôt de
l'amendement, on fait le... C'est ça.
Alors, M. le
Président, c'est un grand jour pour les Québécois aujourd'hui, et je suis
vraiment heureuse et honorée de
présenter la version finale du projet de loi n° 44, Loi visant à renforcer
la lutte contre le tabagisme, pour la prise en considération en vue de son adoption. Et ce projet de loi, si adopté,
contient des mesures très ambitieuses, M. le Président, reconnues par tous les milieux et qui permettront
au Québec de prendre sa place comme leader mondial dans la lutte au tabagisme, ce que nous étions jusqu'à il y a
quelques années. Les mesures législatives constituent la pièce maîtresse de
notre stratégie de lutte contre le tabagisme.
Même si nous
avons fait des progrès, le fait est que nous avons encore beaucoup de chemin à
faire. Le Québec compte plus de
1,4 million de fumeurs, et le tabac continue d'affecter encore le
bien-être et la qualité de vie d'un trop grand nombre de Québécois. Les données sont claires et sont sans
ambiguïté à ce sujet. Malgré des gains importants, la force vive que sont nos
jeunes adultes de 20 à 24 ans compte pour près de 30 % de l'ensemble des fumeurs du Québec,
M. le Président. Ils sont tristement ceux qui fument le plus. La situation est
donc très préoccupante.
En plus, le tabagisme chez les jeunes et les
jeunes adultes ne se limite plus à la consommation de cigarettes traditionnelles. De nouveaux phénomènes de
consommation sont venus changer la donne, et les produits de tabac aromatisés
et la cigarette électronique en sont des exemples très concrets. Tous les
produits de tabac aromatisés et les cigarettes mentholées exercent un attrait confirmé sur notre jeunesse québécoise.
Au Québec, 71 % des consommateurs de tabac chez les élèves du secondaire ont consommé des produits du tabac
aromatisés. Il apparaît évident qu'ils constituent la porte d'entrée du
tabagisme chez nos jeunes. Des études révèlent que le menthol serait l'une des
saveurs les plus problématiques, car elle
fait en sorte que nos jeunes fument davantage, parce qu'il y a un effet
anesthésiant, M. le Président, au niveau de la gorge. Les risques du
tabac pour la santé sont donc très sérieux et scientifiquement démontrés.
Compte tenu de la situation et de l'évolution du
portrait du tabagisme, une action déterminante s'imposait, M. le Président. Le renforcement de la loi était
impératif, et c'est pourquoi nous avons déposé le projet de loi n° 44 le
5 mai dernier. Et je vais me permettre
de vous signaler, M. le Président, qu'auparavant la loi s'appelait la Loi sur
le tabac, et on a changé même le
titre. Il y a là un signal très fort, puisque le titre maintenant c'est la Loi
visant à renforcer la lutte au
tabagisme. Vous voyez déjà qu'il y a un grand signal là. Et je veux vous
rappeler les trois grands objectifs de cette loi : un, protéger la jeunesse québécoise des ravages du
tabagisme et prévenir l'initiation à l'usage de ces produits; deux, mieux
protéger la santé des non-fumeurs de la
fumée de tabac; et, finalement, M. le Président, motiver l'abandon de
tabagisme.
Les mesures incluses dans notre projet de loi
étant, pour la plupart, issues des meilleures pratiques et des principes édictés dans la Convention-cadre de
l'OMS — l'Organisation
mondiale de la santé — pour la lutte antitabac, il
ne faisait aucun doute que leur mise en place allait concourir à la réalisation
de ces objectifs que je viens de vous énumérer. Ces mesures d'envergure, M. le Président, ont fait l'objet de
consultations particulières auprès de pas moins de 36 groupes ou experts, et quelque
60 mémoires ont été acheminés aux membres de la Commission de la santé et
des services sociaux. La révision de
la Loi sur le tabac est attendue, et son contenu répond aux attentes de la
population et de la grande majorité des groupes qui se sont exprimés
durant les consultations, car on a tenu à être à l'écoute de tous.
Le projet de loi, lors de son dépôt, prévoyait
déjà de nouvelles restrictions d'usage. Rappelons notamment l'interdiction de fumer, premièrement, en présence
d'enfants de moins de 16 ans dans les automobiles. Et, vous savez quoi, M. le Président, pour des enfants de 16 ans qui
ont un métabolisme qui est accéléré, la fumée secondaire dans la voiture d'une
personne qui fume, pour ces enfants-là, est 27 fois plus concentrée. Il y
avait urgence d'agir pour la santé de
nos enfants. Il y a aussi l'interdiction de fumer dans un rayon de neuf mètres
des portes des édifices qui accueillent le public. Encore là, que ce soit adulte ou enfant, quand on sort d'un
édifice, qu'on soit obligé de passer à travers d'un nuage de fumée — j'allais dire de boucane — c'est nous soumettre à des pressions à notre
propre santé. Et enfin nous allons interdire de fumer sur les terrasses
commerciales.
Le projet de
loi prévoyait également l'interdiction des saveurs dans tous les produits du
tabac, incluant le menthol, comme je
vous le disais un peu plus tôt, et il assujettit la cigarette électronique à la
Loi sur le tabac, à l'exception des saveurs, et ça, c'est parce que des gens sont venus nous dire qu'il y a beaucoup
de personnes qui se servent de la cigarette électronique pour arrêter de
fumer et que les saveurs leur étaient fort utiles. Par contre, on s'est prévu
par voie de règlement, si on s'aperçoit
qu'il y a un danger et que les gens se remettent à fumer avec ça, nous allons
pouvoir agir plus rapidement. Le projet
de loi prévoit également le rehaussement de l'ensemble des amendes pour
augmenter le caractère dissuasif de celles-ci.
• (16 h 20) •
Soucieux de
mieux protéger la population et particulièrement les personnes les plus
vulnérables, nous avons écouté les
groupes et collaboré avec les parlementaires des différents groupes
d'opposition pour apporter plusieurs amendements à ce projet qui était déjà ambitieux. Parmi les mesures ajoutées pour
bonifier le projet de loi, soulignons particulièrement l'interdiction de
fumer en tout temps, M. le Président, sur les terrains des CPE, des garderies
et des établissements d'enseignement
jusqu'au niveau secondaire, incluant les centres de formation aux adultes et de
formation professionnelle, ainsi que
l'interdiction de fumer dans les aires de jeu extérieures pour enfants et les
terrains sportifs, une mesure réclamée par
plus de 200 municipalités québécoises, M. le Président. Nos jeunes seront
donc mieux protégés dans les lieux qu'ils fréquentent. De plus, puisque la fumée de tabac entre à l'intérieur par
les fenêtres qui s'ouvrent et les prises d'air d'édifices qui accueillent le public, une extension de
l'interdiction de fumer dans un rayon de neuf mètres de ces endroits a été
ajoutée, ce qui n'était pas prévu au projet de loi initial.
Encore une fois, de plus, les établissements du
réseau de la santé et les établissements d'enseignement postsecondaire devront se doter, M. le Président, d'une politique pour
la création d'environnements sans fumée, à un rythme, évidemment, qui
respecte les réalités de chacun de leurs milieux particuliers.
Concernant
l'encadrement de la cigarette électronique, il est important de souligner que
l'approche de précaution a été
soutenue par la très grande majorité des intervenants. Un assouplissement pour
les points de vente spécialisés de cigarettes
électroniques quant à l'étalage des produits dans leurs boutiques spécialisées
s'est toutefois révélé pertinent, puisqu'ils
nous ont expliqué que, dans les boutiques spécialisées, à partir des modèles
qu'ils ont, s'ils ne peuvent pas les démontrer
et expliquer aux gens en quoi il y a les différences dans chacune des
cigarettes électroniques et comment les utiliser, en les démontrant, il y avait là une absence de pédagogie, qui
est nécessaire pour la personne qui veut les utiliser pour vraiment
cesser de fumer.
Alors, nous
avons été à l'écoute et nous avons permis l'étalage des produits, sauf qu'ils
ne doivent pas être vus de l'extérieur,
doivent être vus seulement de l'intérieur. Et cet assouplissement est assorti
des conditions strictes pour éviter notamment
l'accès et la visibilité des produits pour les mineurs. C'est-à-dire que, dans
une boutique spécialisée, aucun mineur n'y sera permis. Globalement, le
projet de loi tient donc compte du potentiel de la cigarette électronique mais
également des risques qu'elle peut représenter.
Il est également
impératif de souligner que des modifications ont toutefois été apportées pour
répondre à certaines préoccupations formulées notamment par les
détaillants. Et ainsi on a procédé à une reformulation de la présomption de tolérance de l'exploitant lorsqu'un individu
fume dans un lieu où ce n'est pas permis. On a aussi procédé à l'ajout d'une
obligation pour un acheteur de tabac, une
personne souhaitant être admise dans un salon de cigares ou dans un point de
vente spécialisé de prouver qu'il est
majeur, sur demande de l'exploitant du commerce ou de son préposé, au moyen
d'une pièce d'identité avec photo.
On a aussi
procédé à un assouplissement pour la sanction de suspension du droit de vente
de tabac, qui ne sera dorénavant
imposée qu'à partir d'une deuxième infraction, M. le Président, de vente à un
mineur, et non dès la première. Les
détaillants conservent donc leur entière responsabilité par rapport à la vente
du produit du tabac à des mineurs, mais ils auront la chance de se reprendre. Aussi, nous avons maintenu
l'augmentation des amendes pour renforcer le caractère dissuasif de la loi. Il faut que les gens sachent
que vendre à des mineurs, c'est vraiment grave et interdit, c'est pourquoi
nous tenons le caractère dissuasif.
Nous avons
par ailleurs ajouté différentes mesures étant apparues comme nécessaires à la
suite des témoignages rendus lors du
processus de consultation, une interdiction pour un fabricant ou un
distributeur d'offrir à un détaillant des ristournes, des gratifications ou des avantages liés à la vente d'un
produit de vente du tabac, une pratique que plusieurs détaillants se sont plaints, les détaillants
eux-mêmes, M. le Président. Il s'agit d'une mesure qu'aucune province
canadienne n'a jusqu'à maintenant déployée, mais je doute que plusieurs
nous imiteront.
On a aussi,
finalement, ajouté au projet de loi un encadrement de la promotion pouvant être
faite aux détaillants et à leurs
employés. On a ajouté aussi l'imposition d'exigences relatives à la visibilité
de la mise en garde de santé sur les emballages
de cigarettes et de petits cigares, soit une surface unie, sur chaque paquet de
cigarettes, de 4 648 millimètres carrés. Et, vous savez quoi, M. le Président, avec cette
surface qui est assez grande — et je pourrai vous montrer demain, lors
du discours lors de l'adoption finale, la surface que ça représente — on ne
pourra plus avoir les petits paquets, là, qui ressemblent
à des beaux petits rouges à lèvres. On ne pourra plus avoir toutes sortes de
formes de paquets. Il va falloir un certain
standard de paquets, parce que l'étiquette de mise en garde devra mesurer
4 648 millimètres carrés et ça couvre une bonne partie des paquets de cigarettes. Il y aura aussi une
interdiction que la zone d'application de la mise en garde puisse être retirée
du paquet. Parce qu'on voit ça actuellement, là, il y a des interdictions qui
peuvent être arrachées, ou les paquets peuvent être
scindés, le couvert peut être enlevé. Ça ne sera plus possible, ça, M. le
Président, avec la nouvelle loi.
Il y a aussi une interdiction que le volume
intérieur des paquets soit rempli par autre chose que les produits eux-mêmes. Et je vous explique pourquoi : parce que les fabricants de tabac ont des beaux petits
paquets, comme je vous expliquais, en
forme de rouge à lèvres, et ils mettent des petites cigarettes «slim» là-dedans,
et on a pensé... Puis on a su que, dans d'autres législations, les compagnies
de tabac avaient inséré à l'intérieur des paquets des formes avec des choses artificielles pour pouvoir vendre encore leurs
petites cigarettes. Bien là, ils ne vont pas avoir la permission de mettre quoi
que ce soit dans le paquet, il va falloir
qu'ils en mettent beaucoup, et le prix du paquet va être tellement
élevé que ça va décourager les
jeunes de pouvoir s'en procurer.
Les
étiquettes de mise en garde, donc, vont informer davantage sur les effets
nocifs, mais aussi réduire l'attrait des
cigarettes minces pour les jeunes et contribuer à hausser le coût du paquet,
c'est certain que ça va faire en sorte que ça va être beaucoup
moins attrayant. Cette dernière mesure fera de la loi du Québec
l'une des plus ambitieuses au monde, et
je me permets de le souligner, M. le
Président. Et, vous savez quoi, j'ai
bien l'impression qu'on aura beaucoup de gens qui
tenteront de nous imiter, et on en sera fort ravis. Il importe ici de rappeler
que le contenu du projet de loi comporte des
mesures de contrôle et de prévention qui réduiront l'initiation aux produits du
tabac et qui diminueront la consommation. Nous allons être cités en
exemple mondialement pour la portée de cette loi.
Je tiens également à saluer la collaboration et
l'ambiance des échanges constructifs qui nous ont permis de peaufiner ce projet de loi là. Je tiens à
souligner l'implication de tous les parlementaires qui ont passé à la commission et qui ont contribué à la qualité de nos échanges.
On a partagé une volonté commune, M.
le Président, soit celle d'assurer
un avenir sans tabac à tous les Québécois ainsi qu'aux générations futures.
En conclusion, M. le Président, je souhaite...
je sollicite la collaboration de tous les parlementaires pour qu'ensemble nous fassions avancer le Québec
dans la lutte au tabagisme en mettant le Québec en position de force
pour lutter et enrayer le tabagisme.
Ensemble, nous allons en sortir toutes et tous gagnants et gagnantes en nous
donnant un objectif collectif à la hauteur de nos ambitions pour toute
la population et les générations futures.
M. le
Président, quand j'ai travaillé à l'élaboration du projet de loi n° 44 et tout au long de l'étude article par article avec les
collègues des deux oppositions, je pensais à mes sept petits-enfants et à
l'ensemble des petits enfants qui constituent
le Québec, et je suis très fière du projet de loi n° 44 que nous avons réussi à faire avancer, et à
faire en sorte que nous ayons un projet de loi costaud qui va permettre de réduire le taux de prévalence au tabac. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, Mme la
ministre, de votre intervention. Et,
pour la poursuite du débat, toujours
sur le rapport de ce projet de loi
là, je cède la parole à M. le député de Rosemont, porte-parole de
l'opposition officielle en cette matière. M. le député de Rosemont, à vous la
parole.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée : M. le Président,
en effet, c'est une étape importante dans le genre de course-relais que se font
les gouvernements depuis une vingtaine
d'années pour essayer de prévenir le tabagisme. Il y a, dans ce projet de
loi... Déjà dans sa première version,
il y avait des mesures novatrices importantes. Dans les amendements qui ont été
déposés par la partie gouvernementale
également, par les amendements qui ont été déposés par le Parti québécois, nous
avons fait en sorte d'avoir un projet
de loi qui est assez robuste. J'irai plus en détail demain, dans la discussion
de l'adoption finale, sur les gains supplémentaires qu'on aurait pu
faire.
• (16 h 30) •
Je vais prendre quelques instants aujourd'hui
pour parler aux détaillants, les détaillants, les gens qui ont des dépanneurs, les gens qui ont des points de vente
dans les stations-services, des pharmacies, qui se demandent, là, qu'est-ce
qui change pour eux. Et je tiens à leur dire
que, du côté du Parti québécois, on était aussi intéressés à leur rendre la vie
plus facile dans la responsabilité qu'ils
ont, puisqu'ils sont le point de contact entre le paquet de cigarettes et les
acheteurs, que nous l'étions de faire
en sorte que le projet de loi soit plus robuste et plus sévère envers les
compagnies de tabac et envers le produit qui est rendu disponible et qui
a des effets extrêmement néfastes.
Alors, les
détaillants disent : Bien, qu'est-ce qui se passe avec les amendes, là? On
ne veut pas avoir des amendes qui
sont trop élevées, les amendes ont été relevées. C'est vrai qu'elles ont été relevées, mais le fruit de la discussion a
fait en sorte qu'elles ne sont pas aussi lourdes qu'elles l'auraient été
dans la première version de la loi. Et, pour le Parti québécois, il était important qu'il y ait une gradation entre la
première offense, la deuxième et la troisième offense de quoi? Bien,
offense d'avoir vendu un paquet de cigarettes à un mineur.
Il est vrai
qu'on a bien entendu les détaillants qui nous ont dit : Vous savez, nous,
on a du personnel qui est parfois en roulement
important, parfois ce sont des jeunes qui ne sont pas aguerris. On a dit :
Mais c'est à vous de les former, c'est
à vous de leur dire qu'ils ne doivent pas vendre de cigarettes à des mineurs.
Et ils disent : Oui, oui, on essaie de carter, mais aidez-nous à faire en sorte qu'on ait les
moyens d'obliger le cartage et aidez-nous à faire en sorte que tout le monde
soit sur le même pied. Et on s'est rendu
compte dans les consultations que, bien, il y avait des dépanneurs qui disaient :
Bien là, si je suis trop sévère, j'ai des clients qui vont aller chez le
dépanneur concurrent. Puis ils ne parlaient pas des mineurs, mais ils parlaient des gens qui ne veulent pas être cartés
quand ils ont 19, 20, 22, 25 ans. Et donc il était important que tout le
monde soit traité du même pied.
Et donc nous
avons fait en sorte que tous doivent présenter une carte d'identité avec photo.
Au Parti québécois, on a insisté sur
la photo, ça existait ailleurs, pour qu'il n'y ait pas de crainte de la part du
dépanneur qu'il se fasse avoir par un
mineur qui aurait emprunté une carte de son grand frère ou de sa grande soeur
pour avoir ça. Donc, nous avons répondu à l'appel des détaillants en disant :
Aidez-nous à bien vérifier que tout le monde a la majorité et que tout le monde
l'ait. Donc, nous avons créé cette obligation. Ça, c'est la première chose.
La deuxième
chose, on a dit : Oui, c'est vrai qu'une première offense ne doit pas être
la peine capitale parce que si, une
première offense, on vous met une amende qui peut aller jusqu'à
125 000 $ — c'était
dans la première proposition — bien là, c'est la faillite pour énormément de dépanneurs, 125 000 $
d'amende. Alors, des gens sont venus nous témoigner en disant : Oui, mais l'amende maximale n'est
jamais imposée. Elle est quand même dans la loi, elle a un caractère dissuasif,
il faut que ça ait un caractère
vraisemblable. Et donc on a réduit, d'un commun accord avec la ministre, à
62 000 $ l'amende maximale
pour la première offense, mais aussi on a retiré la deuxième sentence, si vous
voulez, pour la première offense, qui
était le retrait du droit de vente. Il y a beaucoup de points de vente pour
lesquels la vente de tabac c'est 35 %, 40 %, 45 % du chiffre d'affaires. Si on leur
dit : Bien, pendant un mois, vous n'avez plus le droit de vendre de tabac,
c'est aussi un genre de peine
capitale. Alors, en ce sens-là, il est vrai que l'amende minimale a été
augmentée à 2 500 $, mais a été soustrait le retrait du droit de vente qui était bien pire que l'amende
monétaire elle-même. Donc, nous, du Parti québécois, on trouvait que c'était très bien d'être très
graduel dans l'application de ces amendes. On a limité l'amende maximale
pour la première offense.
À la deuxième
offense, eh bien, là, il y a un retrait du droit de vente, il y a une amende
minimale de 5 000 $ et une amende
maximale qui, là, monte à 125 000 $ plutôt que 250 000 $
dans la première version — c'était un quart de million de dollars, c'était vraiment
invraisemblable, à notre avis — et, à la troisième offense, il y a un retrait
du droit de vente qui est plus conséquent.
Donc, on a,
bien entendu, des détaillants qui nous ont dit : Écoutez, aidez-nous à
carter en nous donnant le droit de
demander des pièces d'identité et faites en sorte qu'il y ait une grosse
différence entre la première offense, qui peut être un moment d'inattention ou un salarié qui a mal fait son travail,
et la deuxième et la... oui, et la troisième, où là on sent qu'il y a une tendance mauvaise au sein de
l'établissement. Ils étaient d'accord pour dire qu'à ce moment-là les amendes
pouvaient être plus conséquentes.
Donc, on a
fait ça et on est très contents de ça. La même chose avec les tenanciers et les
restaurateurs, qui nous ont
dit : Bien, dans l'état actuel du projet de loi et de la jurisprudence, on
a une obligation de faire en sorte que non seulement dans notre
établissement les gens ne fument pas... puis ça, ça va, on est là, on sert, on
a nos serveurs, ils vérifient que personne
ne fume. Mais, même dans le neuf mètres à l'extérieur, puis ça, ça veut dire,
dans le pire des cas, bien, à l'extérieur du bar, à 2 heures du matin, à moins 20°, il faut qu'il y ait quelqu'un
qui surveille qu'il n'y a personne qui fume. Et, dans l'état de la jurisprudence, c'était écrit que,
bien, il fallait interdire physiquement le geste de fumer. Ça voulait dire que
ça prenait un gardien de sécurité,
essentiellement. Puis les gens, ils disaient : Bien non, là, moi, j'ai mon bar, je ne veux pas
payer quelqu'un à temps plein pour être à l'extérieur pour voir s'il y a quelqu'un
qui fume.
Alors, nous avons proposé, au Parti québécois,
des amendements pour rendre l'obligation de vigilance plus raisonnable : il faut qu'il y ait des affiches, il ne faut pas qu'il y ait de
cendriers, il faut qu'il y ait une diligence raisonnable, mais ce n'est pas au point d'avoir à débourser des
frais importants. Alors, ça, pour nous, c'est important de rendre la vie
plus facile aux gens qui sont sur la ligne
de front de soit de la vente de cigarettes soit du contrôle de l'acte de fumer
dans les zones où c'est interdit.
Il y a une
autre mesure pour laquelle on s'est prononcés et que la ministre a reprise à
son compte, c'est celle de l'interdiction
des programmes de fidélisation chez les dépanneurs. Alors, qu'est-ce que ça
veut dire? Bon, on reconnaît, en tant
que consommateurs... on va au supermarché, on a une carte de fidélité, les
cartes pour les compagnies d'aviation et autrement, mais là c'étaient des... Et les programmes de fidélisation
existent chez les dépanneurs, chez les points de vente pour plusieurs produits. Mais, dans le cas d'un
produit comme la cigarette — c'est un produit nocif, évidemment — et, contrairement aux autres
produits, ceux-là, il est interdit, dans la loi actuelle, à un vendeur de faire
la promotion de la cigarette, hein? Vous
allez chez le dépanneur, vous achetez n'importe quoi, puis ils disent :
Voulez-vous un 7/49 avec ça? Ils ont
le droit de faire ça. On peut en débattre. Est-ce qu'ils devraient faire ça? En
tout cas, ils le font. Et voulez-vous un Pepsi avec ça ou voulez-vous quelque chose? Ils ont le droit de faire
ça, mais ils n'ont pas le droit de dire : Un paquet de cigarettes
avec ça? Ça, c'est interdit. Donc, ils n'ont pas le droit de pousser à la
vente.
Or, le programme de fidélisation, ce qu'il fait,
il dit au dépanneur : Je vais te donner un rabais sur le coût du paquet de cigarettes que ton voisin n'aura pas.
C'est ça qui est important : que ton voisin n'aura pas, l'autre dépanneur.
Mais, en échange, tu t'engages à vendre tant
de paquets de cigarettes par mois de ma compagnie et, si tu ne les vends pas,
bien là tu vas perdre ton rabais, et en plus on va t'appeler... Là, on avait
des témoignages de dépanneurs qui disaient : Bien là, ils nous appellent en fin de chaque période pour dire :
Aïe, tu n'as pas assez vendu de paquets de cigarettes, ça fait que, là, il faut que tu les vendes. Donc, ça
créait effectivement une pression sur les dépanneurs pour vendre davantage
de tabac et donc pour enfreindre la loi. Alors, ça, ça nous a semblé une
pratique nocive et qu'il fallait l'enlever.
Il y a un certain nombre de détaillants, en ce
moment, qui nous disent : Ah! mais pourquoi vous nous avez enlevé ça? Parce qu'on avait des rabais,
maintenant on ne les aura plus, puis c'est les compagnies de cigarettes qui
vont les mettre dans leurs poches.
Alors donc,
il faut savoir deux choses : il y a les détaillants qui avaient ces rabais
parce qu'ils avaient signé des ententes,
puis il y a tous les détaillants qui n'avaient pas ces rabais parce qu'ils
n'avaient pas signé des ententes et souvent parce que les compagnies de tabac ne leur avaient pas proposé, hein? Les
compagnies de tabac ciblaient un certain nombre de points de vente en disant : Ça, ça va être les meilleurs
vendeurs et je vais leur donner un avantage compétitif sur leurs voisins. Alors, en ce moment, on n'a personne qui
nous écrit, des détaillants qui n'avaient pas ces programmes de fidélisation.
Ils ne se plaignent pas, eux autres, ils sont contents, ils reviennent à
égalité avec les autres.
Maintenant,
malheureusement, je vais dire, en un sens, pour ceux qui ne sont pas contents,
vous n'avez pas tout perdu parce que la ministre a refusé qu'on amende
le reste de la clause pour interdire aux cigarettiers de faire des programmes de rabais, des
programmes généraux de rabais ou des programmes de rabais ciblés selon les
marques et selon les commerces. Donc,
il va y avoir encore de ces programmes-là, mais au moins on va faire en sorte
qu'il n'y aura plus d'objectifs de ventes par volume et donc il n'y aura
plus de motivation à augmenter la vente de cigarettes.
Alors, on
pense que ce sont des mesures qui sont respectueuses de la réalité de nos
détaillants, de nos commerçants, de
nos tenanciers de bar, de restaurateurs, et donc on a été à l'écoute de ça. Et
ça fait partie de l'équilibre de cette loi, qui, par ailleurs, comme le dit la ministre, fait des avancées importantes
sur un certain nombre de pratiques de l'industrie du tabac sur les
saveurs.
• (16 h 40) •
Alors, les
saveurs, c'était quand même considérable parce que c'est une façon de dire aux
gens : Vous savez, ce n'est pas
si toxique que vous le pensez, et en particulier le menthol. Et le menthol,
c'est la principale saveur vendue, et c'est
le point sur lequel les cigarettiers étaient les plus réfractaires au projet de
loi parce qu'ils savent bien que l'effet du menthol sur le consommateur, c'est de le tromper sur la nocivité de la
cigarette. Avec le menthol, la cigarette a un goût qui est moins amer, et en fait le menthol
anesthésie un certain nombre de nos capteurs dans la gorge, qui fait sembler
que la chose est suave alors qu'elle irrite. Et des études ont montré que les fumeurs de menthol, croyant fumer quelque chose de moins nocif, en fument davantage, aspirent davantage la fumée et donc
créent des problèmes médicaux plus que ceux qui fument une
cigarette normale.
Et là, dans
l'équilibre de la loi encore, nous, on était tout à fait d'accord,
on a entendu les pneumologues et d'autres nous dire : Vous savez, pour les fumeurs, la cigarette électronique
est un gain majeur, parce que c'est 300 fois moins nocif, 400 fois moins nocif, 900 fois moins nocif. C'est énormément
moins nocif. Alors, idéalement, personne ne devrait fumer rien, mais,
pour un fumeur, passer à la cigarette électronique, c'est un gain absolu pour
sa santé.
Alors, on
permet des saveurs dans la cigarette électronique. Alors, lorsque la loi sera
en vigueur, le consommateur arrivera
au dépanneur et dira : Donne-moi telle marque menthol. Ah! il n'y a plus
de menthol, c'est fini. C'est interdit. Moi, j'aime ça, le menthol. Alors, il a deux choix... ou plutôt trois.
Il peut arrêter de fumer. Ça, c'est le meilleur choix. Il peut dire : Bien là, donc, je vais me
rabattre sur la cigarette normale — ce
n'est pas le meilleur choix — ou
bien il peut avoir la cigarette
électronique menthol. Ah! bien là, là, il vient de faire un gain important,
parce que dans la cigarette, dans le
tabac, il y a 69 éléments cancérigènes, et, lorsqu'on les brûle, là, ils
deviennent actifs. Dans la cigarette électronique, il y a de la nicotine, et la nicotine créé la
dépendance à elle-même, mais au moins elle ne crée pas la dépendance à une
substance où il y a 69 éléments cancérigènes.
Alors, cette décision de dire : on exclue
les saveurs du tabac normal, mais on ne les exclue pas de la cigarette électronique va permettre un transfert que les
pneumologues espèrent voir chez les fumeurs actuels. Ce qu'on ne veut pas, c'est que la cigarette électronique agisse
dans l'autre sens, c'est-à-dire que ce soit une porte d'entrée vers la cigarette
traditionnelle, qui, elle, est très nocive.
Et c'est pourquoi je
pense que nous avons eu raison de
dire : Bien, on n'aura pas le
droit de fumer la cigarette électronique lorsqu'on n'a pas le droit de fumer la
cigarette normale. Et d'ailleurs, même dans l'application, si on avait
voulu faire une distinction, ce serait devenu impossible, parce qu'il y a des
cigarettes électroniques qui ressemblent de
plus en plus à des cigarettes normales, et on ne va pas demander à des
serveurs, dans des restaurants ou des
cafés ou des bars, de dire : Est-ce que je peux regarder de près votre
cigarette pour voir si c'est une vraie
ou une électronique, hein? On ne va quand
même pas faire ça. Et on veut envoyer
le signal que de porter quelque chose
à sa bouche pour aspirer de la fumée, ce n'est pas normal. Ce n'est pas quelque
chose qu'on accepte. C'est quelque chose
qui... Les gens ont le droit de le faire, mais pas dans les espaces où on a
décidé que c'étaient des espaces sans fumée. Maintenant, l'expression «sans
fumée» englobe la cigarette électronique et la cigarette normale, et aussi on
l'a interdite aux mineurs, on l'a interdite aux mineurs et on interdit
aux majeurs de la vendre ou de la donner aux mineurs.
Donc, je pense
que, pour l'essentiel, on a bien entendu ce que la société québécoise
est venue nous dire. On a eu des
détaillants, on a eu des fabricants de cigarettes électroniques, on a eu
Imperial Tobacco, on a eu les détaillants, on a eu des détaillants financés pour les compagnies de tabac, on a eu des détaillants
pas financés par les compagnies de tabac, on a eu de tout. On a eu la science, les scientifiques, les chambres de commerce. Et donc on a eu l'ensemble
des arguments qu'on a pu pondérer, ce
qui était important, ce qui était secondaire et le genre d'équilibre qu'il
fallait atteindre. Certaines propositions
que nous avons faites, au Parti québécois, on pense, auraient permis d'aller
plus loin tout de suite, ce qui était possible, par exemple, un moratoire sur les nouveaux
produits du tabac, par exemple, de faire en sorte de contrôler le contenu de ce qui est fumé dans les cigarettes
électroniques, parce qu'en ce moment c'est le far west, il y a un
peu n'importe quoi qui est mis
là-dedans. Il pourrait y avoir des substances qui sont dangereuses. Nous aurions
voulu, au Parti québécois, nous donner une norme québécoise pour contrôler la
qualité de ce qu'il y a là-dedans. Le gouvernement a refusé. Mais, on ne peut pas dire le contraire, cette loi nous fait faire de grands
pas en avant, et plusieurs des amendements que nous avons proposés, qui ont été acceptés, font partie
de ce progrès, et demain, à l'adoption finale, je pourrai faire le tour de tous
ces sujets. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup de votre intervention, M. le député de Rosemont. Alors, y a-t-il d'autres interventions
sur ce rapport et son amendement? Non.
Mise aux voix de
l'amendement
Alors, l'amendement proposé par Mme la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la
jeunesse et à la Santé publique est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté.
Mise aux voix du rapport amendé
Maintenant,
le rapport, tel qu'amendé, de la Commission
de la santé et des services sociaux
portant sur le projet de loi n° 44,
Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté. Et maintenant...
Des voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Et, pour la suite de nos travaux, je vais céder la parole à Mme la leader adjointe du gouvernement.
Mme
Vien : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Pour nous permettre
de poursuivre nos travaux, nous aurions besoin d'un temps de suspension,
s'il vous plaît.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, très bien. Y a-t-il consentement pour
suspendre nos travaux quelques instants? Consentement?
Alors, merci. Les
travaux sons suspendus.
(Suspension de la séance à
16 h 46)
(Reprise à 17 h 6)
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, nous allons reprendre nos travaux. Et, sans plus tarder, je cède la parole à Mme la leader adjointe
du gouvernement.
Mme Vien :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Veuillez, s'il vous plaît, appeler
l'article 22.
Projet de loi n° 68
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, très bien. À l'article 22 du
feuilleton, l'Assemblée prend en considération
le rapport de la Commission de l'économie et du travail sur le projet de
loi n° 68, Loi donnant suite aux conclusions du Rapport du groupe spécial d'appel constitué en vertu de
l'Accord sur le commerce intérieur concernant l'article 4.1 de la
Loi sur les produits alimentaires. Alors, M. le ministre, je vous cède la
parole.
M. Jacques Daoust
M.
Daoust : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Moi, je serai très bref à
cette étape du processus parce que le projet
de loi n° 68 n'a pas fait l'objet d'aucune proposition de modification
dans le cadre de son étude détaillée devant la Commission de l'économie et du travail. Nos travaux ont toutefois
donné lieu à des échanges intéressants au sujet des bénéfices reconnus
du libre-échange et de l'importance de veiller à ce que les entreprises
québécoises continuent de bénéficier du meilleur accès possible au marché
intérieur canadien.
Les députés présents
lors des travaux de la commission ont profité de l'étude détaillée pour
mentionner leurs préoccupations quant au
maintien de la vitalité de l'industrie laitière, laquelle est au coeur du
développement économique du Québec et
de ses régions. Notre gouvernement partage évidemment ces préoccupations et,
comme je l'ai exprimé en commission, croit fermement à la capacité de
nombreux produits laitiers québécois, en particulier de nos excellents
fromages, de conquérir de nouveaux marchés.
Les
deux articles qui composent le projet de loi n° 68 n'ont donc pas été
amendés. Ce projet de loi répond à une décision
du groupe spécial d'appel mis sur pied dans le cadre de l'Accord de commerce
intérieur. Le groupe spécial a statué
que l'article 4.1.1° de la Loi sur les produits alimentaires devait être
abrogé. Les conséquences de ne pas donner suite à la décision d'un groupe spécial sont suffisamment graves pour
qu'on fasse tous les efforts nécessaires pour les éviter. Je voudrais remercier les représentants de
la première et de la deuxième opposition, qui ont offert leur collaboration
afin d'assurer son cheminement rapide.
Ainsi
donc, Mme la Présidente, j'invite les membres de cette Assemblée à adopter
le rapport de la Commission de l'économie et du travail concernant le
projet de loi n° 68 pour sa prise en considération. Je vous remercie.
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Alors, je vous remercie de votre intervention, M. le
ministre de l'Économie, de l'Innovation et
des Exportations. Et maintenant je cède la parole à M. le député de Sanguinet,
qui est aussi le porte-parole de l'opposition officielle en matière de
finances.
M. Alain Therrien
M.
Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Je suis porte-parole en matière d'économie, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
...
M.
Therrien : Ça
serait mon collègue de gauche qui serait fâché de savoir qu'il aurait été
remplacé.
Alors, je dois d'abord saluer le ministre qui a
chapeauté ce projet de loi n° 68. Je dois aussi le remercier parce qu'il
nous a permis, là, à l'intérieur d'un briefing qu'il nous avait offert, de bien
comprendre les tenants et les aboutissants
de ce projet de loi. Je dois saluer la députée de Mirabel, de la seconde
opposition, pour justement sa présence en commission.
Écoutez,
c'est une commission qui a été assez courte, je dois l'avouer; il y avait deux articles.
On avait évidemment devant nous un
accord de commerce intérieur qui faisait en sorte qu'on devait réagir justement
au son de cloche qu'on avait reçu
parce que notre réglementation, surtout au niveau des produits laitiers, était
plus sévère que ce qu'on retrouvait ailleurs
dans le reste du Canada. Et, pour favoriser le commerce, on avait été dans
l'obligation, pour se conformer à cet accord-là, d'abroger un article
4.1.1°.
Et la seule
question que j'ai posée durant l'étude, bien, c'était par rapport au second
article, 4.1.2°, si je ne me trompe pas, M. le ministre. C'était tout
simplement que les producteurs laitiers acceptaient d'emblée ce retrait-là. Ils
comprenaient bien, mais ils tenaient à ce
que le deuxième article soit maintenu dans le projet de loi. Et je dois dire
que le ministre m'a rassuré. Alors
donc, à partir de ce moment-là, je ne peux que contempler l'accord qu'on peut
avoir entre les différents intervenants politiques dans le dossier.
Alors, je
salue le ministre, et je vais évidemment, éventuellement, proposer mon accord,
mon autorisation à ce projet de loi. Voilà. Merci, Mme la Présidente.
• (17 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
porte-parole en matière d'économie de l'opposition officielle. Alors, y
a-t-il d'autres interventions?
Mise aux voix du
rapport
Alors, je suis prête à mettre aux voix le
rapport de la Commission de l'économie et du travail portant sur le projet de loi n° 68, Loi donnant suite aux
conclusions du Rapport du groupe spécial d'appel constitué en vertu de l'Accord
sur le commerce intérieur concernant l'article 4.1 de la Loi sur les produits
alimentaires. Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté. Alors, maintenant, pour la
suite des choses, Mme la leader adjointe du gouvernement.
Ajournement
Mme Vien :
Alors, je ferais motion, Mme la Présidente, pour ajourner nos travaux à demain,
le 25 novembre, à 9 h 40.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, très bien. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté. Alors, je vais ajourner les
travaux au mercredi 25 novembre, à 9 h 40. Bonne soirée à
tous.
(Fin de la séance à 17 h 11)