(Neuf
heures quarante minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, bon matin à tous et toutes. Vous pouvez
prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Et
nous allons débuter avec la rubrique des déclarations de députés, et, sans plus
tarder, je cède la parole à M. le
député de D'Arcy-McGee.
Rendre hommage à M. Sydney
Wise pour sa
contribution à l'école publique anglaise
M. David Birnbaum
M.
Birnbaum : Merci, Mme la Présidente. C'est avec tristesse mais fierté
que je prends la parole pour saluer la mémoire
de M. Sydney Wise, qui s'est éteint le 6 octobre dernier. M. Wise s'est
distingué avec sagesse, dignité et leadership tout au long d'une
carrière dédiée à l'école publique anglaise au Québec.
I had the pleasure of counting Syd as a friend and
a colleague over the years. I witnessed his unique talent for making the people around him better, whether it
was a student needing a hand, a teacher seeking a devoted principal's patient
guidance or a council of
school commissioners seeking a consensus voice of reason and compassion. Dr.
Syd Wise could always be counted on to turn a problem
into a solution, and the satisfaction of that solution would belong to everyone
around.
Adieu
et merci, Syd. May your memory be a blessing to us all.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le député. Et,
pour la prochaine déclaration, je cède la parole à M. le député de Matane-Matapédia.
Féliciter M. Rémi Massé,
nouveau député fédéral
d'Avignon—La
Mitis—Matane—Matapédia
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : Mme la Présidente, aujourd'hui, je tiens à
féliciter l'ensemble des candidats et candidates qui ont mené avec détermination la dernière campagne électorale
fédérale dans ma circonscription, et je désire également souligner leur engagement envers notre région. À l'issue du
vote, c'est M. Rémi Massé qui a remporté la confiance de la population et qui sera député dans ma circonscription. Je
veux lui transmettre toutes mes félicitations pour sa victoire et je tiens à
lui assurer toute ma collaboration
afin de veiller au développement de notre région et d'assurer la défense des
intérêts de nos concitoyens. J'en
profite également pour saluer l'important travail du député sortant, M.
Jean-François Fortin, ainsi que son souci pour la réforme démocratique.
Il représentait notre circonscription depuis 2011.
Les
enjeux sont nombreux dans notre région, et celui ou celle qui occupe la
fonction de député peut faire une réelle différence pour le développement de sa communauté. Avoir le privilège de
représenter ses concitoyens est une responsabilité importante qui comporte son lot de défis. En ce
sens, je suis persuadé que M. Massé remplira ses nouvelles fonctions d'élu
avec toute la rigueur qu'on lui reconnaît. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors merci, M. le député de
Matane-Matapédia. Et, pour la prochaine intervention, je cède la parole
à M. le député de Laval-des-Rapides.
Féliciter Mme Myriam Felteau,
lauréate d'un prix Leviers
M. Saul Polo
M.
Polo : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Les prix Leviers rendent
chaque année hommage aux jeunes aux parcours de vie différenciés qui ont su
développer leur pouvoir citoyen et
devenir ainsi des acteurs du développement de leur communauté.
Le
6 octobre dernier a eu lieu ici, à l'Assemblée nationale, le gala
des prix Leviers. J'ai eu l'honneur et le plaisir à cette occasion de
remettre un certificat de félicitations à Myriam Felteau, une jeune lauréate
qui réside dans ma circonscription de Laval-des-Rapides. En véhiculant des valeurs de respect, de partage
et de solidarité qui sont chères à notre
société, Myriam représente un bel exemple de réussite et de persévérance pour
nos jeunes, et je suis fier de la compter parmi les résidents de Laval-des-Rapides.
Félicitations à Myriam Felteau! Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Merci, M. le député. Et maintenant, Mme la
députée de Montarville, à vous la parole.
Souligner
le geste héroïque de trois employés
de la Maison de soins palliatifs Source bleue
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, je rends hommage aujourd'hui à trois professionnels courageux,
généreux et allumés de la Maison de soins palliatifs la Source bleue, qui est
située à Boucherville.
Alors,
en octobre 2014, Régine Simard, Yvon Quintal et Sonia Benoît sont
intervenus d'urgence pour réanimer le
passager d'une automobile, M. Éric Delisle, qui venait de subir un arrêt
cardiaque juste devant leur lieu de travail. Alors, jusqu'à
l'arrivée des policiers et des ambulanciers, ils ont conjugué leurs efforts
afin de maintenir en vie M. Delisle à l'aide d'un défibrillateur et de massages cardiaques. Eh bien,
le père de famille de 45 ans a pu être réanimé à l'hôpital,
et il ne conservera aucune séquelle de cet incident grave.
Mme la Présidente, je tiens donc à féliciter chaleureusement l'action de ces trois personnes qui, comme toutes
celles qui travaillent d'ailleurs à la Source bleue, font preuve de grand coeur et
de dévouement constant. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, Mme la
députée. Et, pour la prochaine déclaration, je cède la parole à M. le député de Côte-du-Sud.
Souligner le 25e anniversaire
de la
Résidence Manoir Saint-Louis
M. Norbert Morin
M. Morin :
Mme la Présidente, aujourd'hui, je souhaiterais souligner les 25 ans de la
Résidence du Manoir Saint-Louis de
Montmagny. Les propriétaires, M. Roma Soucy ainsi que son épouse, Pauline, ont
su faire preuve de vision en rénovant l'ancien Manoir Saint-Louis. Les
premières unités ont ainsi vu le jour afin d'accueillir une clientèle du
troisième âge. À cette même époque, nous pouvions compter ce type d'hébergement
sur les doigts d'une seule main. Quelques
années plus tard, voyant la demande en hébergement de qualité augmenter, ils
ont osé ajouter 25 unités à leur établissement.
Mme Pauline,
M. Roma, au fil des ans, la sécurité et le bien-être de vos résidents a
été votre priorité, et c'est tout à
votre honneur. La renommée de votre résidence n'est plus à faire. Continuez à
maintenir le cap dans cette direction. Je tiens également à vous féliciter pour avoir su transmettre la
passion à votre relève, qui, au jour de votre retraite, poursuivra certainement
dans la même voie. Roma, Pauline, bravo! Félicitations!
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le
député de Côte-du-Sud. Et, toujours à la rubrique des déclarations de députés,
je cède maintenant la parole à Mme la députée de Joliette.
Féliciter la commission
scolaire des Samares,
lauréate du prix Institutional Energy
Management Project of the Year
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Merci, Mme la Présidente. Le 30 octobre prochain, la commission scolaire
des Samares de Lanaudière se verra remettre
le prestigieux prix Institutional Energy Management Project of the Year à
l'occasion du World Energy
Engineering Congress 2015 à Orlando. Ce prix international récompense les
améliorations énergétiques majeures effectuées
dans 64 écoles, qui ont notamment permis d'éliminer la consommation d'huile et de
réduire considérablement les émissions de GES.
L'excellente gestion
énergétique de la commission scolaire des Samares lui a permis de réduire sa
facture d'énergie de 44 % et de réaliser 1,7 million d'économies annuellement.
Je profite de cette
tribune, donc, pour féliciter, de concert avec mes collègues de Rousseau et de
Berthier, la commission scolaire pour son engagement pour l'innovation et le
développement durable. Nous avons ici la preuve qu'avoir une vision globale et miser sur les énergies vertes représente
le meilleur investissement pour l'avenir. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée. Et il faudra
prendre soin de vous, là! Maintenant, pour la prochaine intervention, je
cède la parole à Mme la députée de Crémazie.
Souligner la tenue d'une journée
de sensibilisation
par La Société de l'arthrite
Mme Marie Montpetit
Mme
Montpetit : Je vous remercie, Mme la Présidente. J'ai le plaisir de
m'adresser à vous et aux membres de cette
Assemblée afin de parler d'une maladie insidieuse qui affecte plus de 15 %
de la population, soit l'arthrite. L'arthrite touche hommes, femmes, filles et garçons de tous
âges et de toutes origines. Elle est à ce jour la cause de handicap la plus
fréquente. En effet, plus de
4,6 millions d'adultes canadiens en souffrent, et on estime que, d'ici
20 ans, ce chiffre passera à 7,5 millions, soit un adulte sur
cinq.
La
Société de l'arthrite est le principal organisme caritatif canadien du domaine
de la santé qui offre de l'information,
des programmes éducatifs et du soutien aux personnes atteintes d'arthrite ainsi
qu'à leurs proches. J'aimerais d'ailleurs souligner la présence dans nos
tribunes de représentants de La Société de l'arthrite. Et également je tiens à
mentionner qu'ils tiennent aujourd'hui un kiosque dans le hall de l'Assemblée
et j'invite, à cet effet, mes collègues à s'y rendre afin d'échanger avec les représentants
de La Société de l'arthrite. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Crémazie.
Et, pour sa déclaration d'aujourd'hui, je cède la parole à M. le député
de Jean-Lesage.
Féliciter M. Samuel L'Heureux,
gagnant d'un
concours de joutes oratoires du Parlement
francophone des jeunes à Berne
M. André Drolet
M.
Drolet : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis très heureux de prendre la parole ce
matin pour vous présenter un jeune homme
de talent. Étudiant du cégep de Limoilou, situé dans mon comté, Samuel
L'Heureux, d'ailleurs ici présent dans les tribunes, il est un bel
exemple d'un jeune qui s'implique dans ses études dans le but d'entamer un
baccalauréat en sciences politiques. D'ailleurs, cela lui a bien servi pour sa victoire cet été à
l'occasion de la septième édition du Parlement francophone des jeunes à Berne, en Suisse, pour
représenter l'Assemblée nationale du
Québec dans le cadre d'une simulation
parlementaire de très haut niveau. Lors du déroulement de la joute oratoire, il
a su, par son talent, retenir l'attention de tous et tout
particulièrement des juges.
Pour
finir, je tiens à souligner que ce fut une fierté pour moi de constater le
succès de cet événement qui favorise la relève du Parlement
francophone. Bravo, Samuel! Et bienvenue au parlement.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député. Et je
vous salue, Samuel. C'est un grand plaisir de vous retrouver ici, à
l'Assemblée nationale.
Alors, pour la suite
de nos déclarations, je cède la parole à M. le député de Huntingdon.
Féliciter les gagnants de la
circonscription
de Huntingdon du concours de l'Ordre
national du mérite agricole
M. Stéphane Billette
M. Billette : Merci énormément, Mme la
Présidente. Il me fait extrêmement plaisir d'offrir toutes mes félicitations
à des producteurs et productrices agricoles
dévoués du comté de Huntingdon qui ont été honorés dans le cadre du concours
de l'Ordre national du mérite agricole 2015. Il s'agit d'un cercle prestigieux,
et les personnes qui y accèdent sont de véritables
modèles pour le milieu agroalimentaire. Les Serres Lefort, Delfland, Hotte et
Van Winden, Production Barry, Fermes
Bisaillon, Ferme Lando & Fils ainsi que Les Vergers Blair ont
tous récolté les honneurs dans le cadre de ce concours, Mme la
Présidente.
À
tous les lauréats, sachez que vous faites la fierté de notre région. Votre
parcours est inspirant, et je suis très heureux de souligner votre
talent et votre dévouement.
Je
tiens également à vous remercier pour votre engagement
incomparable et votre apport précieux à notre industrie agroalimentaire. Vous vous impliquez quotidiennement et sans relâche afin d'offrir des produits de
qualité exceptionnelle aux citoyens et citoyennes de la planète entière.
Encore une fois,
félicitations à chacune et chacun d'entre vous!
• (9 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Huntingdon. Et la dernière déclaration revient à M.
le député de Rimouski.
Rendre hommage à M. Jean-Paul
Thériault, intronisé
au Temple de la renommée de l'agriculture du Québec
M. Harold LeBel
M. LeBel :
Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je rends hommage à M. Jean-Paul
Thériault. Cet homme d'exception a récemment été admis au Temple de la renommée
de l'agriculture du Québec en reconnaissance de son importante contribution au développement
et à l'amélioration de l'agriculture. Au cours de 39 années de carrière,
M. Thériault est à l'origine d'importantes initiatives telles que l'utilisation
intelligente des engrais afin d'optimiser la fertilisation des sols, l'implantation de
différentes cultures afin de favoriser le transfert technologique et un virage vert en adoptant
de nouvelles technologies, notamment en production porcine.
Pour
M. Thériault, le mouvement coopératif a toujours eu une importance
immense, sa devise étant : Seul, on va plus vite, mais tous ensemble, on va plus loin. À la direction de Purdel, il a relevé le défi de
faire passer de 15,3 à 100 millions le chiffre d'affaires à la coop. Ce visionnaire a amené la coop à ouvrir
une catégorie de membres pour représenter les femmes en agriculture et une autre pour la relève
agricole, signifiant ainsi l'importance de leurs rôles respectifs pour
l'agriculture en région.
De ma
banquette ici, à l'Assemblée nationale, je remercie M. Thériault pour sa
généreuse, très généreuse contribution au développement de
l'agriculture. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci, M. le député.
Alors, ceci met fin à la rubrique des
déclarations de députés. Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 52)
(Reprise à 10 h 3)
Le Président : Mmes, MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous asseoir.
Démission du député de
Chicoutimi, M. Stéphane Bédard
Je vais inviter de ce pas M. le député de Chicoutimi
à nous adresser la parole. M. le député de Chicoutimi.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Je vais
attendre que mon collègue prenne place, M. le Président.
M. le Président, M. le premier ministre, M. le chef
de l'opposition — mon
chef — M.
le chef de la deuxième opposition, M. le secrétaire général — mon
ami Michel — chers
collègues, membres de la tribune.
Du plus loin
que je me souvienne, M. le Président, j'ai toujours vécu dans un environnement
où la politique était centrale. Elle
correspondait à un mode de vie où l'engagement social et la politique se
confondaient avec la vie familiale. Elle m'a permis, dès mon plus jeune
âge, de fréquenter des gens formidables, des gens plus grands que nature qui
ont inspiré mon parcours, mon choix de m'engager. Je pense évidemment à M. René
Lévesque, à M. Lucien Bouchard, à M.
Marc-André Bédard et combien d'autres. Je pense aussi, M. le Président, à ces
militants moins connus, qui étaient dotés
de personnalités presque aussi charismatiques, mais qui avaient fait le choix
de se mettre derrière eux pour mieux servir
la cause qu'ils défendaient. Ce qui
les réunissait était pour moi inspirant : un amour profond du Québec,
la naissance d'un nouveau pays et une fierté incomparable d'appartenir à
ce grand peuple.
C'est sur ces
bases solides que j'ai fait le choix de m'impliquer en politique.
Du référendum de 1980 jusqu'à la dernière
élection, je me suis investi à chaque fois, entouré de gens dévoués. En 1998,
les militants du comté de Chicoutimi
m'ont demandé de les représenter à l'élection
générale. Mon père Marc-André m'a posé une seule question avant de le
faire : As-tu le goût de servir? Une question fondamentale pour
tous ceux et celles qui font le choix du service public.
Aujourd'hui, je veux exprimer toute ma
reconnaissance aux citoyens de Chicoutimi, qui m'ont accordé leur confiance à six reprises, moins que vous, M. le Président, mais quand même. Ils m'ont donné ce privilège incomparable
de représenter ma région. Le premier ministre le sait, à quel point c'est une lourde tâche de représenter cette
région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, cette belle région. Cet appui et cette affection ne se sont jamais
démentis. J'aime profondément mon coin de pays et la fierté des gens qui
l'habitent.
Cet appui, je
l'ai eu aussi de ma famille : mon père Marc-André; ma mère Nicole, ma muse; mes frères Éric, Louis,
Maxime; mais je l'ai aussi et surtout eu de
ma conjointe, Janick, que vous
connaissez bien. À chaque instant, elle n'a ménagé aucun effort pour me rendre la vie facile et de
composer avec une réalité qui n'a rien de normal. Ce choix de vie exige
souvent, pour celles et ceux qui nous
entourent, un engagement supérieur au nôtre. Mes trois enfants sont nés
pendant cette période, ont eux aussi
eu à partager leur père. Tout cela ne se fait pas, vous le savez, sans
sacrifice pour eux, mais surtout pour moi.
Malgré l'intensité de notre réalité, il arrive trop souvent que nous ayons
l'impression de ne pas être au bon endroit.
M. le Président, après une longue réflexion, j'en suis venu à la conclusion que le
temps est venu de leur redonner ce
qu'ils m'ont si généreusement offert. Le temps passe, et je crois sincèrement que je ferais une erreur irréparable
de me priver de ces moments de la vie qui ne reviennent jamais. Pendant
toutes ces années, Janick, Sandrine, Eugénie, Marc-Antoine
se sont adaptés aux obligations qu'exige la politique, aux horaires parfois
inconcevables de la vie d'un député engagé.
Ils m'ont donné sans condition le support et l'appui pour exercer mes
fonctions. Merci, Janick. Aujourd'hui, c'est à mon tour de m'adapter.
M. le
Président, j'annonce que je quitte mes fonctions de député de Chicoutimi. Je
serai toujours reconnaissant et
redevable de l'affection et de l'appui que la population m'a témoignés. À
chaque jour, je leur ai donné le meilleur de moi-même. J'en ai fait de même pour le Parti québécois, auquel je suis
profondément attaché et avec qui je partage d'ailleurs le même nombre d'années d'existence. Je ne vous
cacherai pas que les quatre dernières années ont été éreintantes, épuisantes. Certaines de ces années ont compté
pour double. Je manquerais à mon devoir auprès de mes électeurs si je continuais sans la fougue
et la détermination qui ont marqué mon parcours. C'est une question
d'intégrité, c'est une question de respect envers ceux et celles qui
m'ont fait confiance.
Je
ne sais pas ce que l'avenir me réserve, mais je me dois de me faire un arrêt.
Autant d'intensité, M. le Président, a
laissé quelques cicatrices, vous le savez. Je prendrai le temps nécessaire
auprès des miens, à Chicoutimi, mais je tiens à vous assurer d'une chose, c'est que je resterai un militant
indéfectible de l'indépendance du Québec. Mes années passées ici ont d'ailleurs renforcé cette conviction. J'ai
vu dans cette Assemblée, tous partis confondus, des femmes et des hommes
dévoués et dotés de talents formidables qui
feraient l'envie de tous les pays à travers le monde. Tous les Québécois
devraient être fiers de la qualité des gens qui composent leur Assemblée
générale. En tout cas, moi, je le suis, et c'est peut-être sûrement la meilleure façon de lutter contre le
cynisme qui se manifeste parfois. D'ailleurs, si j'ai décidé, si j'ai choisi
de m'adresser à vous de mon siège, M. le
Président, c'est parce que, vous le savez mieux que quiconque, cher Président,
cher Jacques, j'aime profondément cette
institution, tout comme vous. Je l'ai servie avec dévouement, j'en connais tous
les racoins, j'ai testé tous ses articles,
je connais ses traditions, ses us et ses coutumes. J'ai eu l'opportunité de contribuer,
avec d'autres, avec vous, avec le secrétaire
général et d'autres qui ont eu le même rôle que moi, de leader, avec d'autres
à son avancement par, entre autres, l'introduction du code d'éthique et la création de
la convention parlementaire sur la Loi
électorale. Nous avons ici un privilège hors du commun de représenter le peuple
québécois dans sa réalité complexe, chargée d'une
histoire singulière.
Ceux
et celles qui me connaissent savent qu'en aucun moment je n'ai pris cette responsabilité à la légère. Mes nombreuses
heures passées en commission
parlementaire à décortiquer chaque article
de projets de loi — encore
cette semaine — sont
là pour en témoigner, mais, plus encore, je connais chaque personne qui
travaille au parlement. J'ai constaté à
tous les jours le dévouement dont ils sont capables. Sans exception, je les ai
traités avec respect, ils me l'ont bien rendu. Vous me manquerez, vous
tous et toutes ici, dans cette Assemblée, et qui travaillent dans ce parlement.
Et
cela s'adresse à vous aussi, M. le
secrétaire général. Le rôle
névralgique que vous jouez ici ne prenait qu'une personne avec votre talent et vos qualités. Merci. Et d'ailleurs
vous faites une belle paire avec le président de l'Assemblée nationale : le seul, que je dois dire ici, que
je n'ai pas réussi une seule fois à déstabiliser, chose que j'avais réussie...
• (10 h 10) •
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Bédard : ...avec
tous les autres présidents, M. le
Président. Jacques, tu vas me
manquer, cher ami. Cette amitié, elle existait au-delà des partis,
au-delà des fonctions.
Chers collègues, j'ai
pu parfois paraître dur. Ce ne fut jamais gratuit. Ce fut les circonstances qui
me l'ont commandé, ou la défense de nos institutions auxquelles je suis attaché, ou la loyauté indéfectible que j'ai
accordée à chacun, chacune de mes chefs. Je rends hommage à vous tous et
toutes pour votre engagement pour le service public.
Je
tiens ici à saluer le choix de mon chef actuel, Pierre Karl Péladeau, de s'engager dans cette voie. Son parcours
singulier aurait pu le mener ailleurs. D'ailleurs, il avait toutes les chances,
il n'a pas choisi la facilité. Je connais la profondeur de son engagement. Il a
toute mon admiration, mon respect et ma loyauté.
À
mes collègues du Parti québécois, je garde un souvenir impérissable et
reconnaissant de votre confiance, et, de façon particulière, lorsque vous m'avez choisi comme chef de
l'opposition officielle, ça a été votre choix — ce n'était pas le choix d'un chef, c'était votre choix — et ça m'a marqué. J'ai été honoré de servir
cette formidable équipe de députés.
Je
sais que, dans les prochains mois, vous aurez à réfléchir sur vos conditions de
travail. Ce sont des choix qui ne
sont pas faciles, car ils sont lourds de conséquences dans l'opinion publique,
mais je vous demande de considérer que cette
vie que nous menons n'a rien de normal, et il serait mal avisé de vouloir
l'encadrer dans une réalité qui ne lui convient pas. Ayez aussi à l'esprit que vous avez besoin d'une indépendance à
toute épreuve pour bien assumer vos responsabilités. Nos conditions de travail sont un rempart qui nous
permet à chaque instant d'agir, de décider, de voter avec l'indépendance
requise.
Chers
collègues, je tire ma révérence avec la satisfaction du devoir accompli, et ce
n'est pas sans émotion que je quitte
cette Chambre qui m'a fait vivre des moments d'exception. Je ne garde que de bons souvenirs de mon passage
ici, grâce aux personnes qui m'ont entouré, conseillé, qui m'ont rendu
meilleur, M. le Président.
Dans
le comté, Joanie Larocque, Lyne,
Lise, Carolle, Louise, et je pourrais
en citer plusieurs. Et tous les députés savent à quel point on a besoin de ces gens formidables pour aider les
gens de notre comté. C'est peut-être l'aspect le plus valorisant de notre travail
à tous les jours, et la population nous le rend bien, trop méconnu.
Au
Conseil du trésor, avec Louis Bourcier et l'équipe réduite, mais combien
efficace, Michel, Charles, Dominique, Mireille,
Marie-Claude, mais évidemment combinés avec un secrétaire général, Yves
Ouellet, et une équipe formidable, qui
est encore là d'ailleurs, avec le président du Conseil du trésor, Dominique
Gauthier... Je pourrais tous les citer, je les connaissais tous.
Au leader, qui fut,
vous le savez, M. le Président, ma résidence secondaire, mon ami et complice,
une perle rare pour le Parlement, pour notre
équipe, pour le Québec, Simon Lajoie, accompagné de Rafaëlle, Simon, Geneviève,
évidemment, Caroline, Sophie, Marie, Sandra,
avec qui j'ai travaillé de nombreuses années, au leader, mais aussi comme
porte-parole en matière de Justice.
Comme chef
intérimaire, la liste serait trop longue, M. le Président, malheureusement, je
ne peux pas tous les nommer, mais certains sont ici aujourd'hui dans nos
tribunes et d'autres sont dans leur bureau.
Jean
St-Gelais, le plus haut fonctionnaire du Québec, m'a dit une chose un jour qui
symbolise assez bien mon parcours :
On n'est jamais meilleur que son équipe. Je veux leur témoigner toute ma
gratitude. Je n'ai pas attendu aujourd'hui pour le faire, mais je veux
qu'ils sachent qu'ils étaient les meilleurs.
M. le Président, vous connaissez la relation
privilégiée que j'entretenais avec les chefs du Parti québécois, je les remercie de leur confiance. Mais il serait
pour moi ingrat de ne pas souligner la relation particulière que j'ai
entretenue avec
la première ministre, Pauline Marois. Je lui serai toujours redevable pour bien
des raisons, mais particulièrement pour celle de m'avoir confié de façon
simultanée le poste de leader et de président du Conseil du trésor. J'ai
compris, d'ailleurs, rapidement pourquoi
c'était la première fois que ces fonctions étaient réunies, et je pense que ça
sera la dernière, M. le Président.
Quelle intensité! Mais cela m'a permis de déposer la première loi de notre
gouvernement, la loi n° 1 sur l'intégrité. Quelle fierté!
Ce
mot «intégrité», pour moi, symbolise mon action, est dans notre serment, comme
me le faisait remarquer tout à
l'heure la leader adjointe, mais il symbolise mon parcours à moi. Et j'ai eu
cette chance de présenter cette loi au moment où, je pense, la société québécoise en avait besoin. Elle a mis un frein
au dérapage qu'on a vu, et j'en suis fier parce que ça a été un travail de tous les instants avec une
équipe formidable. Si j'en suis le père, je dois le dire aujourd'hui, il y a un
architecte de cette loi, et je veux
que les journalistes le retiennent bien, c'est Mme Julie Blackburn, des
contrats publics, qui a été celle, avec son équipe, qui a agi pour faire
en sorte que cette loi soit, comme on est aujourd'hui, totalement
opérationnelle.
Nous
avons aussi eu l'occasion de faire la révision des processus des contrats
publics, mais surtout de réformer — le président
du Conseil du trésor peut en témoigner — et uniformiser le processus d'octroi et de
suivi des projets majeurs au Québec — ils en avaient bien besoin — tout
ça grâce à Yves Ouellet et Jacques Caron.
J'aurais
beaucoup de choses à dire. Peut-être un élément, un
dernier, qui m'a touché, c'est celui d'avoir, avec ma collègue
Marie Malavoy, réinvesti dans les gymnases dans les écoles. C'était pour moi un
élément fondamental. Nous avons
fait un plan d'investissement, parce
que j'ai été inspiré par un héros de
chez nous, Pierre Lavoie, qui me disait : Il faut investir dans les écoles, mais il faut
investir aussi dans le sport pour leur permettre d'agir, de dépenser leur
énergie, d'avoir des saines habitudes
de vie. Mais ce fut aussi motivé par une valeur qui est, pour moi, fondamentale, qui devait guider nos
actions, celle de s'assurer de l'égalité des chances de tous nos citoyens.
Et le système d'éducation est le meilleur pour garantir cette
égalité des chances.
Plusieurs
ici peuvent se poser la question : Comment peut-on faire la différence? Je leur
réponds : À chaque instant, en
autant qu'on assume pleinement le mandat qui nous est donné et les choix que
nous faisons. Après 17 ans, M. le
Président, bientôt 17 ans, ce qu'il me reste en bout de course,
c'est une immense fierté, celle d'avoir servi au mieux de mes capacités les citoyens du comté de Chicoutimi, celle d'avoir
défendu les idées auxquelles je crois, celle d'avoir apporté ma modeste
contribution à l'avancement de ce grand peuple. Merci, M. le Président.
(Applaudissements)
Le Président : M. le député de Chicoutimi, ne vous sauvez pas tout de suite, il y en a quelques-uns qui veulent vous parler. Oui, c'est ça, restez calme. Je vais inviter M. le chef de
l'opposition comme premier tribun. M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. J'ai le privilège de m'adresser à vous, M. le Président, et à cette auguste Chambre
pour témoigner, j'ai ce privilège à
l'égard de mes collègues de la
députation du Parti québécois, mais
je suis profondément convaincu que ce
sentiment est partagé par un grand nombre de parlementaires qui ont eu le
privilège de connaître le député de
Chicoutimi, Stéphane Bédard. Je me fais un petit peu le porte-parole de cette
vive émotion qui a été celle qui nous
a secoués tout à l'heure au salon des députés, au deuxième étage, où plusieurs
d'entre nous ont eu l'occasion de
prendre la parole et de souligner l'apport considérable, évidemment, tous nous
le savons, et Stéphane est là pour en témoigner,
cet apport au niveau des travaux parlementaires. Et ce que j'aimerais
souligner, c'est ce sentiment général et c'est l'apport humain, l'apport
humain, que le député de Chicoutimi a toujours accompagné ses collègues. Et
j'ai le sentiment également que c'est la
même chose du côté du gouvernement et d'autres collègues du côté du parti de la
seconde opposition. Tous étaient
unanimes pour reconnaître sa volonté, sa détermination et l'amitié qui avait
tendance à naturellement s'implanter.
Moi,
je n'ai pas eu le privilège de travailler étroitement avec Stéphane comme mes
collègues et, comme je l'ai mentionné, à l'exception de Diane, nous
sommes les nouveaux députés du Parti québécois élus en 2014, mais, dès mon arrivée à l'Assemblée nationale, tout comme
Diane, nous avons été pris en main, pris en charge, accompagnés dans cette
nouvelle vie de parlementaire qui, comme vous le savez, M. le Président, est
exigeante. Alors, je tiens à remercier personnellement
Stéphane pour ce travail. Et je tiens également à le remercier, comme je l'ai
fait avec mes collègues, de m'avoir
accompagné, le 19 mai dernier, à passer de cette troisième banquette à
cette responsabilité extrêmement importante du chef de l'opposition officielle et du chef du Parti québécois. Il l'a
fait en toute amitié, il l'a fait en toute efficacité, et je lui
reconnaîtrai un apport considérable toute ma vie.
Alors, M. le
Président, je termine en souhaitant à Stéphane, évidemment, une bonne
continuation. Je tiens à remercier toute sa
famille qui l'a accompagné. Merci, Janick, et à ses enfants, papa, à la maison,
Marc-Antoine, Eugénie et Sandrine. Et merci au père de Stéphane,
Marc-André. Merci, M. le Président.
• (10 h 20) •
Le Président :
Merci, M. le chef de l'opposition. J'inviterais maintenant M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Merci, M. le Président. C'est avec un mélange de tristesse à plusieurs
degrés que je prends la parole devant
vous ce matin à l'Assemblée en l'honneur de notre collègue qui nous quitte, Stéphane Bédard, député de Chicoutimi.
On a entendu des éléments
de sa carrière politique. Il y a lui-même fait allusion dans son exposé. Élu
pour la première fois en 1998... Et je crois
ressentir, peut-être me dira-t-il un jour si c'était le cas, pendant
les quatre ans qui ont séparé son
arrivée à l'Assemblée de l'appel tant attendu d'exercer des fonctions
plus exigeantes en 2002, certainement
son impatience de servir et le bonheur qu'il a dû ressentir lorsqu'il a été
appelé par divers premiers ministres de sa formation politique à occuper des fonctions de plus en plus
exigeantes et importantes pour le Québec, notamment
celle de président du Conseil du trésor, qui est une fonction absolument
essentielle, comme il le sait probablement, ingrate certains jours, même par
rapport à ses collègues du Conseil des ministres. Mais je crois que nous avons tous vécu cette
expérience et je crois qu'il y a
certainement une fraternité d'esprit entre deux personnes qui
ont occupé le même poste avant ou après nous.
Il a également été dans une position qui
demandait excessivement de tact et d'esprit civil; c'est lorsqu'il est devenu chef d'opposition officielle et
chef intérimaire de son parti pendant une campagne au leadership.
Mon voisin de droite a occupé la même responsabilité. Je pense que je n'ai pas besoin de lui dire à quel point,
il le sait, c'est une période difficile
à gérer : il y a beaucoup de tension, les gens veulent tous démontrer que
l'avenir leur appartient, et son rôle, à
ce moment-là, c'est de faire l'équilibre et de permettre à chacun de
s'exprimer.
Il a été également chef de l'opposition
officielle pendant quelques
mois. On a eu l'occasion d'échanger, lui et moi. Ce n'est pas un rôle non plus qui est facile parce qu'on se lève le matin puis on se dit : Bon, de quoi je vais me plaindre
aujourd'hui, finalement? Mais c'est un rôle absolument
essentiel parce qu'on est là pour transmettre les inquiétudes et la
voix de ceux qui s'opposent aux projets gouvernementaux, et c'est de cette façon que la démocratie a été construite.
Et je sais que c'est un rôle
difficile et, heureusement, qu'on exerce le moins longtemps
possible — n'est-ce
pas, cher collègue — mais
quand même un rôle absolument essentiel pour la démocratie qu'on aime tous.
Mais je veux également
parler, outre ses grandes qualités qui lui proviennent d'un héritage familial absolument remarquable... J'ai d'ailleurs
apprécié qu'il ait cité le nom de son père comme personnage politique, au-delà même
de la relation de famille qui l'unit à lui. M. Bédard, effectivement, a fait
partie d'une équipe sur laquelle reposait énormément d'espoir à l'arrivée de René Lévesque, il y a bien des années, et certainement que le fait, pour lui, d'avoir grandi
dans cette ambiance, d'avoir connu ces gens également a eu un effet
déterminant, un impact déterminant sur la suite de sa vie et de sa
carrière.
Mais de la tristesse également,
parce que moi, je ressens de la solidarité, je dirais même,
même si on n'est pas des amis proches, une certaine amitié envers mon collègue. Et, comme d'habitude, ici, au Québec, il y a un enjeu majeur qui nous sépare, on le sait. Sur beaucoup
d'autres éléments, on est probablement d'accord, même si on ne le dira pas publiquement,
mais, sur la question de l'avenir du Québec, il y a toujours
cet enjeu entre nous. Et je suis certain qu'il lui est arrivé, comme ses collègues,
comme nous, de voir un homme, une femme de la formation politique opposée et de
se dire : Quel dommage que cette
personne ne soit pas avec nous. Il m'arrive également, moi, de le penser pour
mes collègues d'en face, comme je suppose, peut-être, sans être
présomptueux, qu'il peut leur arriver de penser la même chose pour des
collègues d'ici.
Et on est, bien sûr, dans une situation
politique, au Québec, où le spectre politique est très large, une sorte d'arc-en-ciel qui, j'espère, un jour va passer
dans un prisme au-delà duquel il va y avoir une lumière unie qui va sortir.
Un jour ou l'autre, on va se tourner tous
ensemble vers l'avenir du Québec. Une meilleure qualité de vie, un meilleur
avenir pour nos enfants et nos
petits-enfants, c'est pour ça qu'on est tous ici. Et ce qui nous réunit, et
j'ai apprécié qu'il le dise également dans cette Chambre, sans jamais
qu'il y ait de différence de qualité de cette émotion, c'est l'amour du Québec et la passion pour l'avenir de notre
peuple, notre nation. Bien sûr, on l'exprime de façons différentes et par des
outils différents, mais je crois qu'on doit
tous reconnaître, l'un envers l'autre, l'une envers l'autre, que nous
partageons cela.
J'ai également beaucoup apprécié son dévouement
pour la région. Moi, je suis un nouvel arrivant dans le Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Je suis un bleuet blanc. Il paraît que c'est ça, le terme, pour quelqu'un
qui n'est pas né au lac Saint-Jean, mais qui y habite, et moi, je suis
donc un de ceux-là. Je suis un bleuet blanc, mais j'ai bien constaté, avant et
après l'élection générale, de même que ceux de ses collègues de la région,
qu'on partageait tous, bien sûr, la connaissance
des défis particuliers que contient la vie dans une région comme celle du
Saguenay—Lac-Saint-Jean, également le désir qu'on avait de mettre en commun
nos expériences et nos talents, si limités soient-il, pour aller vers l'avant pour cette région. Et le sommet économique a été une occasion.
Il y a d'autres occasions également, actuellement,
dans l'avenir, qui vont nous permettre de nous réunir de cette façon.
Alors, voilà
ce qu'est la politique. Voilà ce qu'est la politique : c'est des
gens foncièrement motivés par les plus hautes
qualités, les plus hautes visées pour l'avenir du Québec,
qui se trouvent de part et d'autre d'une Assemblée, pour des raisons profondes, on le sait, quant à la
vision de l'avenir du Québec, mais rassemblés, cependant, dans un même désir,
qui est celui de servir, et c'est la seule
récompense. Il va bientôt aborder les années après la politique,
et je vais le rassurer totalement : il y a une vie après la politique. Et là il va
constater, comme moi je l'ai eu pendant quelques années où j'ai quitté la politique : la grande récompense et probablement la seule récompense réelle des années qu'on passe ici, c'est lorsqu'on
se promène sur la rue Racine à Chicoutimi, puis quelqu'un traverse la rue et vient nous dire : M. Bédard,
je vous remercie de ce que vous avez fait pour nous. Voilà, voilà la
récompense et la seule qu'on veut et, probablement souvent, la seule véritable
récompense qu'on aura après notre passage en politique.
Alors, je lui souhaite également le mieux
possible pour l'avenir. Je n'ai aucun doute que cet avenir sera bon, il est tout jeune encore, notre collègue.
Un homme de talent. Je pense qu'il aura l'occasion de faire fructifier ses
talents, quelles que soient ses intentions, en région ou ailleurs, au
cours des prochaines années.
Je veux
également saluer sa famille, que je ne connais pas personnellement : son
épouse, ses trois enfants, qui certainement
sont derrière moi dans les tribunes. Il y a un homme politique de nos années,
de nos jours, récent, qui a dit, lorsqu'il est devenu premier ministre du
Canada : Papa sera toujours là. On sait que ce n'est pas facile que papa
soit toujours là quand on est en
politique, mais là papa revient à la maison, et souvent on sent que c'est le
temps que ça se produise.
Alors,
mon cher Stéphane, tous nos voeux t'accompagnent, notre reconnaissance pour ton
service au Québec, l'assurance de notre
amitié en tout temps, plus tard, et souhaitons qu'un jour nos chemins se
croisent à nouveau. Et, de la part de tous tes collègues de l'équipe
gouvernementale, nos salutations amicales et notre respect.
(Applaudissements)
Le
Président : Merci, M. le premier ministre. J'inviterais
maintenant M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : Oui. M. le Président, c'est une grosse nouvelle qui
est tombée aujourd'hui, la démission du député de Chicoutimi. Je voudrais bien sûr saluer sa grande contribution comme député, comme membre de l'Assemblée nationale, comme un grand
serviteur de l'État.
• (10 h 30) •
Il
a fait le choix de retourner à la pratique du droit. Je ne vous cacherai pas
que ses adversaires, là, ont un certain soulagement aujourd'hui parce que c'était un parlementaire redoutable, hein? J'ai subi ses foudres comme chef de la CAQ, puis c'est normal, c'était son rôle de le faire.
Mais je dois avouer que je m'ennuyais des discussions qu'on a eues ensemble
lorsqu'on était dans la même équipe. Mais je
suis content qu'on va pouvoir peut-être les reprendre sans contrainte maintenant.
Je connais Stéphane
depuis longtemps. Lorsque j'ai été ministre, nouveau ministre, en politique, il
était mon adjoint parlementaire. Ensuite, lorsqu'on est allés dans l'opposition, on partageait les
mêmes bureaux, la même adjointe, hein?
Et je suis allé souvent comme orateur invité à Chicoutimi, et je lui disais
d'ailleurs... Il a eu le malheur de perdre sa mère il n'y a pas longtemps. Sa mère, là, pour ceux qui ne l'ont pas connue,
c'était vraiment le boute-en-train de la soirée. Quand on allait dans des soirées à Chicoutimi,
on avait du plaisir. Et sa mère, là, c'était quelqu'un d'exceptionnel,
que j'aimais beaucoup. Évidemment,
c'est aussi le fils de Marc-André Bédard, donc ministre de la Justice, quelqu'un
qui... une famille des plus connues
au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
puis Stéphane, bien, a poursuivi la tradition pendant 17 ans, ce n'est quand même pas rien. Il a assumé
plusieurs fonctions, président du Conseil du trésor, mais aussi chef de l'opposition
officielle, leader parlementaire, puis il a été capable de le faire avec le
support de ses collègues. Surtout président du Conseil du trésor, ce n'est pas
toujours facile d'avoir le support de ses collègues, mais il était très
respecté.
Stéphane,
c'est quelqu'un qui a la passion du Québec, ça paraissait dans ses
interventions très énergiques. C'est une
grande perte, son départ, pour l'Assemblée nationale. Donc, au nom de ma
formation politique, je voudrais lui souhaiter la meilleure des chances. Je suis certain que nos chemins vont se
croiser à nouveau. Et je veux te dire, Stéphane, vraiment, là, bonne
chance. Puis passe du temps avec ton épouse puis tes enfants, c'est ce qu'il y
a de plus important.
Le
Président : Merci, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
J'inviterais maintenant Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. M. Bédard, je tenais vraiment à
être celle qui allait prendre la parole. Ça aurait pu être mon collègue, ma collègue, mais, pour moi, c'était
important, vous allez comprendre pourquoi. D'une part, je pense — plusieurs en ont fait état — vous êtes un homme qui avez embrassé
pleinement les institutions québécoises, et notamment son Parlement. Vous l'avez inspiré, vous l'avez transformé.
Vous en avez fait part dans votre allocution, vous lui avez donné votre vie. Quand même, 18 ans,
c'est la majorité, ça. Et, dans ce sens-là, c'est extrêmement inspirant. C'est
inspirant comme nouvelle parlementaire,
comme femme qui croit profondément que la démocratie doit s'exprimer dans
cette enceinte, c'est inspirant de voir
quelqu'un qui manoeuvre avec autant d'agilité la langue, qui a une verve — mes collègues
en ont fait mention — qui, on
souhaite, ne nous vise pas trop, mais surtout qui nous rappelle à chaque
instant la grande responsabilité que nous avons d'être des élus du
peuple québécois.
Et, dans ce sens-là,
je me disais, en pensant à vous, que ça devait être un choix difficile à faire.
Bien sûr, ces 18 années là — 17, bientôt 18 — vous avez été déchiré comme nous le sommes
tous et toutes parce que, vous le disiez
vous-même, hein, l'engagement social et l'engagement politique est
tricoté serré. Alors, ça fait que, des semaines de neuf jours, 30 heures par jour, on connaît ça. Et, j'imagine, avec les
fonctions que vous avez occupées, vous l'avez imaginé de très, très
proche.
Je veux que vous
sachiez que je vous ai regardé aller. J'ai essayé d'apprendre, comme j'essaie
de faire de plusieurs d'entre nous. J'ai essayé
d'apprendre, de tirer de ce qui est bon de chacun d'entre nous. Et, pour moi,
là, et pour mes collègues, là où vous
avez été... mais, pour moi personnellement, vous avez été formateur, c'est bien
sûr, avec votre rhétorique
extraordinaire, avec votre facilité de passer d'une chose à l'autre. Et je
pense que le professionnalisme avec lequel
vous avez réalisé vos mandats, mais,
je dirais, inspiré chacun et chacune d'entre nous, demeure pour moi quelque chose de bien important.
Je
suis à même de mesurer — et
là je pense à vos proches — comment le fait de donner notre vie à cette institution publique, à la démocratie québécoise, c'est déchirant pour nous, mais c'est déchirant
pour eux et elles, et, dans le fond, je leur
lève mon chapeau parce que, si vous êtes si bon que ça, c'est probablement parce qu'ils y ont contribué un petit peu.
Je
veux terminer en disant combien je me sens privilégiée de savoir que je suis
certaine que nous allons retravailler ensemble, M. Bédard, parce que,
les souverainistes, on se retrouve toujours. Merci pour votre contribution.
Des voix : ...
Le Président :
Oui, il faut que vous reveniez à votre place, là. Trop vite, hein, trop vite. Merci
beaucoup, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. J'inviterais maintenant
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Merci, M. le Président. Je veux profiter de
l'occasion qui m'est donnée pour saluer le député de Chicoutimi, sa famille et ses équipiers qui l'ont
accompagné tout au long de sa carrière. Et il en a fait mention tantôt, je le
fais, je dirais un peu ainsi, comme membre
de la confrérie des whips, leaders, chefs intérimaires, chefs de
l'opposition...
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Fournier : ...juste
pour...
Une voix : ...
M.
Fournier : Oui, ce n'est pas un gros groupe. Mais je veux quand
même en profiter, M. le Président, pour le faire, ne serait-ce que,
d'une part, pour offrir un témoignage au député de Chicoutimi et, en même
temps, profiter de l'occasion, à cette
Chambre et à ceux qui assistent à nos travaux, pour vivre un moment — et nous en avons parfois — où nous
constatons que la masse ne nous sépare pas, mais qu'elle nous unit. Et je sais
combien le symbole de la masse et de notre
Parlement est important pour le député de Chicoutimi. Il l'est aussi pour moi
et pour plusieurs d'entre nous, et je crois que l'occasion est importante
de marquer ce fait pour l'ensemble des Québécois.
Je rappellerais à ceux qui ne le savent pas, peut-être
ceux qui sont arrivés plus récemment, le député de Chicoutimi a été whip du deuxième groupe d'opposition, leader parlementaire du deuxième
groupe d'opposition, leader parlementaire de l'opposition officielle. Il a été président du Conseil du trésor,
leader parlementaire du gouvernement. Il a été chef de l'opposition officielle,
chef intérimaire de son parti. Il a accompli beaucoup. Il a laissé sa marque
dans ce Parlement, et je pense qu'on peut l'en féliciter.
Je ne vais
pas revenir sur l'ensemble des travaux parlementaires auxquels il a
été associé. Il a bien mentionné tantôt
combien il aimait y apporter une contribution, je dirais, dans le détail, mais je note certainement, si vous me le
permettez, il a tantôt esquissé que vous aviez été le seul président
qu'il n'avait pas... «déstabilisé» était son mot.
Je voudrais
revenir sur le code d'éthique de notre Assemblée. Il a fallu lui offrir deux
ministres pour que nous puissions arriver à l'adoption du code
d'éthique. Lui, il l'a fait du début jusqu'à la fin avec le souci du détail, je
tiens à le dire, et c'est une pièce importante
au sein de notre Assemblée. C'est évident, M. le Président, à quiconque
qui a assisté à nos travaux, tout le monde sait combien il est un
orateur de talent. Nous l'avons dit encore tantôt, c'est un plaideur acharné à
sa cause et à son parti, et on l'a noté. Et tantôt il a dit : À chaque
jour, j'ai donné le meilleur de moi-même. Nous le savons, M. le Président.
• (10 h 40) •
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Fournier : Ce n'était
pas une surprise, mais je tiens à le noter parce que peut-être
que, tantôt, quelqu'un voudra profiter
de ses talents, et je pense qu'on peut dire à ceux qui voudront profiter de
ses talents que nous sommes convaincus qu'il continuera de donner le
meilleur de lui-même.
On a eu nos
moments, lui et moi, comme nous devons, je crois, avoir dans nos fonctions que
nous avons. Certains moments ont été
plus durs, certains moments ont été heureux, mais, certainement, il est fort approprié aujourd'hui de saluer sa contribution. Et, puisque nous sommes — je pense pouvoir le dire — de
la même confrérie, permettez-moi de proposer que peut-être ce à quoi
nous assistons en ce moment peut s'appeler une pause, peut-être. En attendant,
je voudrais lui souhaiter la meilleure des chances et lui dire : Stéphane,
salut. Bonne chance!
(Applaudissements)
Le Président
Le Président :
Merci beaucoup, M. le leader du gouvernement. M. le député de Chicoutimi, vous
m'avez appris — puis je le savais un peu — que vous ne m'aviez pas déstabilisé. Sauf ce
matin, et donc je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire ce qui me
passait par l'esprit, sachant que je parlerais le dernier, ce qui est toujours
un peu plus compliqué. Alors, je fais miens,
évidemment, tous les propos qui vous ont été attribués, autant ceux qui ont
parlé de vous comme tribun, comme membre de cette Chambre.
Alors, j'ai cherché peut-être sur un autre registre en
disant ceci : La vie, nous le savons tous quand nous arrivons au monde puis nous l'apprenons plus nous
grandissons, nous avons tous une échéance dans ce monde. Camus, Camus disait que l'obsession de l'homme, c'était sa
survie. La survie politique moyenne — puis je m'adresse un peu plus à nos téléspectateurs — la survie politique moyenne des députés dans
cette enceinte est de 6,7 années, un petit peu plus que six années et demie. On nous compare — et, parfois, nous nous comparons, ce que je
trouve plus triste — à des
modèles qui relèvent de la fonction
publique, où la pierre angulaire normale, c'est la sécurité d'emploi. Nous
perdons aujourd'hui un collègue qui a
eu l'équivalent de trois vies dans notre enceinte. Six fois sept ou à peu près,
c'est à peu près ce que vous avez connu.
Les Bédard
sont des réformistes. Une petite recherche ce matin m'a appris qu'il y en a 12
qui ont travaillé et qui ont été élus
dans cette Assemblée, dont un, qui est connu, Pierre Bédard — son buste est à l'entrée de notre parlement,
c'est votre ancêtre — fut un réformiste, fut un réformiste parce
que les Bédard sont des réformistes. Quand on regarde la liste des Bédard qui ont siégé ici, ce furent
des réformistes. L'ancêtre s'est battu pour la responsabilité ministérielle,
mais je vous annonce aussi qu'il a fondé un grand journal, Le Canadien.
Il
y a eu, bien sûr, Marc-André Bédard, père de notre collègue, député de la même
circonscription. Ceux qui le connaissent nous diront puis vous diront
qu'il y a une chimie fusionnelle entre le père puis le fils. Vous avez raison, M. le chef du deuxième groupe d'opposition, la mère
n'est pas loin, mais le fils puis le père, c'était assez spécial et c'est
encore spécial. Le fils Bédard est arrivé
ici avec un nom, celui de son père. Il en ressortira grandi d'un prénom,
Stéphane.
Le député Stéphane
Bédard s'est fait connaître pour ses positions nettes, tranchées, claires et
parfois un peu mordantes, mais il a
toujours, toujours aimé cette institution qu'est notre Parlement. Il y aura
passé la moitié d'une vie professionnelle,
c'est beaucoup. Si la Chambre perd un de ses piliers, bien, moi, je perds un
connaisseur, un disciple de Bacchus avec qui j'ai eu de nombreuses
discussions et parfois quelques dégustations.
Nous
ne sommes plus nombreux à posséder l'expérience, ce que j'appelais la
connaissance du grand livre qu'est le Parlement, ses codes, parfois ses
mystères qui font que nous aidons nos nouveaux collègues à survivre dans les
règles et les usages qui ont assuré
la pérennité de notre institution. Il y a Sandrine, il y a Eugénie, il y a
Marc-Antoine. Il y a peut-être de la relève pour le comté de Chicoutimi,
nous pouvons l'espérer, une troisième génération.
Mais
ici j'aimerais te dire : Salut, Stéphane, merci, merci pour tout. Salue
ton père, salue tes enfants que tu vas retrouver.
Et, bien, moi, j'embrasse ton épouse, Janick, qui est ici avec nous, et puis
j'en profite évidemment un peu. Alors, mon cher Stéphane, salut! Merci
beaucoup pour tout.
(Applaudissements)
Le Président : ...bon, on va
continuer nos travaux. Ce n'est pas tous les jours comme cela, évidemment,
heureusement.
Alors, nous
poursuivons les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique Présentation
de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Je vous demanderais d'appeler l'article a, M. le Président.
Projet
de loi n° 67
Le Président : À
l'article a du feuilleton, Mme la ministre du Tourisme présente le projet
de loi n° 67, Loi visant principalement à améliorer l'encadrement de
l'hébergement touristique. Mme la ministre.
Mme
Dominique Vien
Mme
Vien : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, ce projet de loi
modifie la Loi sur les établissements d'hébergement
touristique afin de définir la notion de tourisme, de préciser les cas où le
ministère du Tourisme peut ou doit
refuser de délivrer une attestation de classification, la suspendre ou
l'annuler et de permettre au ministre de déléguer ses responsabilités
liées à la suspension et à l'annulation d'une telle attestation.
Le projet de loi modifie également
cette loi pour y prévoir des dispositions en matière d'enquête et en réviser le
régime pénal.
Le projet de loi modifie en outre la
Loi sur le ministère du Tourisme afin, notamment, de permettre au ministre
de confier certaines de ses fonctions à un
organisme reconnu ou à un regroupement de tels organismes et de permettre
au ministre de déterminer les fins
auxquelles certaines sommes versées aux associations touristiques régionales
doivent servir.
Merci, M. le Président.
Le
Président : M. le leader de l'opposition.
M. Drainville : M. le Président, est-ce qu'il serait
possible de connaître de la part du leader s'il a l'intention de tenir
des consultations particulières sur ce projet de loi? C'est un projet de loi
qui est important, notamment pour les régions du Québec. Alors, on
souhaiterait, nous, des consultations particulières.
• (10 h
50) •
Le
Président : M. le leader.
M.
Fournier : Oui, M. le Président, on est tout à fait ouverts à
des consultations particulières. D'ailleurs, dès aujourd'hui, on va faire
parvenir une liste de groupes potentiels à inviter, donc on pourra en discuter.
Mise
aux voix
Le Président :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des
voix : Adopté.
Le Président :
Adopté. M. le leader.
M. Fournier :
Je vous demande d'appeler l'article b, M. le Président.
Projet de loi n° 66
Le Président : Alors, à l'article b
du feuilleton, M. le ministre de la Santé et des Services sociaux présente le
projet de loi n° 66, Loi sur les activités funéraires.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Alors, M. le Président, je dépose
ici, donc, le projet de loi n° 66, une loi sur les activités funéraires.
Ce projet de loi institue un nouveau régime juridique applicable
aux activités funéraires afin d'assurer la protection de la santé publique et le respect de la dignité des
personnes décédées. Il précise d'abord les activités funéraires visées et établit
un régime de permis d'entreprise de services funéraires et un régime de permis
de thanatopraxie.
Afin
d'assurer la santé de la population, le gouvernement pourra notamment prescrire par règlement des normes d'aménagement, d'équipement et d'hygiène
applicables aux locaux de thanatopraxie, aux locaux aménagés pour servir à
l'exposition de cadavres ou de cendres humaines
et aux crématoriums, ainsi que des normes d'hygiène et de protection
applicables aux activités funéraires.
Le projet de loi comporte également des dispositions portant sur la conservation et
l'entreposage des cadavres, les cimetières,
les columbariums et les mausolées ainsi que sur l'inhumation, l'exhumation et
la crémation de cadavres. Il contient
aussi des dispositions portant sur le transport de cadavres et sur la
disposition des cendres humaines et des cadavres non réclamés.
Le projet de loi établit un régime d'inspection et d'enquête afin de vérifier
l'application de la loi et des règlements pris pour son application. Des
dispositions réglementaires et pénales sont également prévues.
Enfin, le projet de loi contient des
dispositions transitoires et des dispositions modificatives de concordance avec
le nouveau régime juridique applicable aux activités funéraires.
Le
Président : Il faudra
s'assurer que ce projet de loi là ne meurt pas au feuilleton. Alors, est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi.
M. Drainville : M. le
Président. M. le Président.
Le Président : Oui, M. le
leader.
M. Drainville : C'est un projet
de loi qui est attendu depuis un certain temps. Évidemment, des consultations
particulières s'imposent. J'aimerais connaître l'intention du leader du gouvernement.
On souhaite des consultations particulières, on espère qu'il partage ce
souhait.
Le Président : M. le leader.
M. Fournier : On aura des
échanges à ce sujet, M. le Président.
Mise aux voix
Le Président : Est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Adopté. Mme la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : M. le Président,
veuillez, s'il vous plaît, appeler l'article c du feuilleton.
Projet de loi n° 496
Le
Président : Alors, à
l'article c du feuilleton, Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques présente le projet de
loi n° 496, Loi concernant la protection des lanceurs d'alerte. Mme la
députée.
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Ce projet
de loi a pour objet d'établir une
procédure facilitant la dénonciation des
actes répréhensibles et d'assurer la protection des dénonciateurs de ces actes
répréhensibles. Le projet de loi vise autant les personnes qui souhaitent
faire une dénonciation dans le secteur public que celles dans le secteur privé.
Le projet de loi établit en outre l'interdiction d'exercer des mesures de représailles à
l'encontre d'une personne qui fait une dénonciation ou qui communique des
renseignements relatifs à des actes répréhensibles.
Le projet de loi crée le poste de
commissaire à l'intégrité chargé de l'application de la loi et prévoit des dispositions relatives aux compétences du
commissaire en matière de dénonciation. Il prévoit notamment
des pouvoirs d'enquête relatifs à l'existence d'actes répréhensibles.
Le projet de loi
prévoit également le droit de certaines personnes à des services de consultation
juridique à l'occasion d'une dénonciation.
Le projet de loi
prévoit enfin des dispositions pénales, modificatives et finales.
Mise
aux voix
Le Président :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Adopté.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre de la Santé.
Rapports
annuels et rapports sur l'application de la
procédure d'examen des plaintes de certaines
agences de la santé et des services sociaux
M. Barrette :
M. le Président, il me fait plaisir de déposer les rapports annuels de gestion
et les rapports sur l'application de la procédure d'examen des plaintes, la
satisfaction des usagers et le respect de leurs droits pour l'année 2014-2015 des agences de la santé et des
services sociaux suivantes : Bas-Saint-Laurent, Saguenay—Lac-Saint-Jean, Capitale-Nationale, Mauricie et Centre-du-Québec, Estrie, Montréal,
Abitibi-Témiscamingue, Côte-Nord, Nord-du-Québec, Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine,
Chaudière-Appalaches, Lanaudière, Laurentides, Laval et Montérégie.
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés. M. le ministre de l'Environnement.
Rapport
annuel et états financiers de RECYC-QUÉBEC
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport annuel et les
états financiers 2014-2015 de RECYC-QUÉBEC.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
Réponse
à une question inscrite au feuilleton
M.
Fournier : Je dépose la réponse du gouvernement à la question
inscrite au feuilleton le 17 septembre 2015 par la députée d'Hochelaga-Maisonneuve et adressée au ministre de
l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Le Président :
Alors, ce document est déposé.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, Mme la députée de Montarville.
Rétablir
l'accès à un passage piétonnier sur
la route 116 à Saint-Bruno-de-Montarville
Mme
Roy
(Montarville) : Oui. Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 61
pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes de
Saint-Bruno-de-Montarville.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que de nombreux citoyens souhaitent traverser la [route] 116 de façon
sécuritaire en vélo ou à pied;
«Considérant que ce
passage est le seul pouvant être emprunté par les résidents du secteur des
Libellules;
«Considérant que des
travaux devaient être réalisés par le ministère des Transports du Québec en
2014, tel qu'affiché aux abords du passage;
«Considérant que ce
passage est bloqué depuis maintenant un an;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons que le ministère des Transports répare promptement et
dans les plus brefs délais le mur de soutènement afin que nous puissions
à nouveau accéder au passage par le sentier piétonnier.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé.
J'ai
également reçu une demande de la part du député de Deux-Montagnes afin de
reporter à une date ultérieure la présentation
de sa pétition, dont la date limite de présentation est aujourd'hui. Est-ce
qu'il y a consentement? Consentement.
Il n'y a pas de réponses
orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit ou
de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes donc rendus à la période de
questions et réponses orales, et je cède la parole à M. le chef de l'opposition
officielle.
Enquête de la Sûreté du Québec
sur certains
de ses policiers de Val-d'Or
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Nous apprenions aujourd'hui qu'il y aurait huit enquêtes présentement en cours sur des allégations qui visent des policiers de la Sûreté du Québec
en Abitibi. Des femmes autochtones auraient été l'objet d'abus de pouvoir, d'intimidation et de sévices sexuels.
Pour l'instant, c'est la Sûreté du Québec qui enquête sur ces événements qui impliquent des policiers de la Sûreté du Québec. Or,
c'est une crise grave, c'est toute la crédibilité et la confiance du public
envers les forces policières qui sont en cause.
Devant l'ampleur de la situation,
pour la justice et l'apparence de justice, est-ce que le premier ministre comprend que les enquêtes ne
devraient pas être menées par la Sûreté du Québec sur ses propres
policiers, mais que l'enquête devrait
plutôt être indépendante et que ce soient les premiers dossiers du
Bureau des enquêtes indépendantes?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, ma collègue m'indique que ce sont des personnes indépendantes qui, actuellement, mènent cette enquête. Ceci
dit, M. le Président, je pense qu'on doit tous non seulement déplorer, mais
condamner fortement ces actes — si
tant est qu'ils soient corroborés par l'enquête, et on peut assumer qu'ils le
seront — et
il n'y a aucune tolérance possible
dans notre société pour quelque acte d'oppression que ce soit, et particulièrement de la part de personnes qui
exercent des fonctions d'autorité, et particulièrement vis-à-vis des populations qui sont déjà en position vulnérable par leur statut de femmes minoritaires,
par leur statut de femmes autochtones en particulier. Et jamais, M. le Président, nous n'accepterons de tels actes. Nous allons
conduire l'enquête, non pas nous-mêmes bien
sûr, mais une entité indépendante. On s'attend que les conclusions de
l'enquête soient communiquées et que, s'il y a lieu, des conséquences
sérieuses, concrètes et rapides suivent l'enquête, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, dans le reportage, la Sûreté du Québec affirme que, dès le
printemps, la ministre de la Sécurité publique avait été mise au courant
que des crimes sexuels graves auraient été commis contre des femmes
autochtones. Alors, devant l'ampleur de la situation, pourquoi le gouvernement
a-t-il choisi de suivre la procédure habituelle?
Est-ce que le premier ministre considère que des enquêtes de la Sûreté du Québec
sur ses propres policiers seront de nature à rassurer la population?
• (11 heures) •
Le Président : Mme la ministre
de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, ce qu'il est important de mentionner, c'est que, dès la mi-mai, le cabinet
a été informé des allégations qui visaient des policiers, oui, de la Sûreté du Québec.
M. le Président, à compter de la mi-mai,
c'est les enquêtes indépendantes de la Sûreté du Québec qui ont mené... Mais je
veux rassurer la population, ce ne sont pas des policiers de Val d'Or.
C'est important
de comprendre également, M. le
Président, comme le premier ministre l'a mentionné : un policier qui est en poste d'autorité, M.
le Président, c'est inacceptable.
Nous ne sommes pas restés les bras croisés, M. le Président, et il
est évident que la Direction des communications...
Le Président : En terminant.
Mme
Thériault : ...à la Sûreté du Québec a mentionné que les dossiers étaient presque terminés et que ça serait
transféré au directeur...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, nous le savons tous, la population doit
être rassurée, la justice et l'apparence de justice...
Est-ce
que le premier ministre peut nous assurer que l'enquête est menée par des
personnes indépendantes et non ni par des policiers de la Sûreté du
Québec ni par quelque autre corps policier du Québec?
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui, M. le Président, ce que je tiens à mentionner,
c'est que les enquêtes sont presque complétées et que les dossiers devraient cheminer prochainement au bureau du
Directeur des poursuites criminelles et pénales. M. le Président, le
Bureau des enquêtes indépendantes... les enquêteurs, présentement, sont en
train de se former, les enquêtes ont été
menées, et je... Moi, ce qui important, c'est qu'on puisse procéder les
dossiers le plus rapidement possible, M. le Président, pour que, s'il y
a des accusations à être portées, qu'elles puissent l'être.
Je tiens à préciser,
cependant, M. le Président, qu'au ministère de la Sécurité publique j'ai
demandé à mon sous-ministre de demander à quelqu'un de la vérification de nos
enquêtes internes...
Le Président :
En terminant.
Mme Thériault :
...d'aller vérifier pour s'assurer que les enquêtes ont été faites en toute...
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau :
M. le Président, les témoignages rendus par ces femmes autochtones sont tout
simplement horrifiants. Le témoignage
d'Angela, qui décrit comment un policier l'a amenée dans une salle
d'interrogatoire d'un poste de police
pour la violer... M. le Président, une enquête indépendante est la seule chose
à faire pour rétablir la confiance du public.
Est-ce que le premier
ministre confirme qu'il s'agit d'une enquête indépendante?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je suggère qu'on garde le ton élevé qu'a pris le
député dans sa première question, là. Il s'agit d'une question qui émeut
tout le monde au Québec et tous les membres de cette Assemblée.
Ce
que je dois lui dire, encore une fois, c'est que le Bureau d'enquêtes
indépendantes n'est pas encore en place, n'est pas encore fonctionnel. Je pense qu'on aurait été blâmés si on
avait dit à cette Assemblée : Bien, on va attendre que le bureau soit en place pour commencer l'enquête.
L'enquête a été rapidement commencée par des personnes qui sont dans les corps policiers, mais indépendants du
poste ou du territoire où les éléments ou les incidents se seraient produits,
M. le Président.
Et
ce que je voudrais demander à mon collègue, respectueusement, c'est de juger
l'arbre à ses fruits. Les enquêtes vont
bientôt se conclure. Elles seront transmises à la Directrice des poursuites
criminelles et pénales. Il y aura potentiellement des accusations
criminelles de portées...
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : ...s'il y a lieu. Et, encore une fois, attendons le
résultat du processus, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Matane-Matapédia.
Dossiers concernant des enquêtes de l'UPAC en attente
d'une
décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, dans La Presse de ce matin, on apprend qu'une demi-douzaine d'enquêtes complétées
par l'Unité
permanente anticorruption, l'UPAC,
dorment depuis plusieurs mois au bureau du Directeur des poursuites criminelles
et pénales, le DPCP. De ces dossiers,
deux touchent le financement du Parti
libéral du Québec, les autres sont
de ressort municipal ou concernent des contrats publics.
La Presse a appris que l'impatience a atteint un sommet à
l'UPAC devant l'inaction inexpliquée de la couronne dans ces derniers dossiers délicats qui se
retrouvent dans les limbes. À l'interne, les enquêteurs sont carrément
démobilisés par
l'absence de suivi au travail qu'ils ont fait. Pour tous les dossiers qui
relèvent de l'UPAC, les enquêtes sont bouclées depuis le début de 2015, et la couronne a cessé depuis longtemps
de demander des compléments d'information. Du point de vue de l'UPAC, ces dossiers n'attendent que la décision de déposer ou
non des accusations. Les enquêtes sont terminées, les dossiers sont sur
le bureau du DPCP.
Pourquoi
les accusations ne sont pas déposées? Est-ce parce que les accusations
visent notamment le Parti
libéral du Québec?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, nous l'avons dit à maintes reprises ici : Il n'y a
personne qui est au-dessus des lois.
Personne. Les allégués qui sont contenus dans l'article de La Presse,
évidemment, méritent une certaine préoccupation, mais, encore une fois, n'oublions pas que le Directeur des poursuites
criminelles et pénales a été créé en 2007 avec cette volonté d'éviter de
politiser les accusations, car aucun politicien ne doit, directement ou
indirectement, influencer la décision d'une équipe de procureurs chevronnés de
porter ou de ne pas porter d'accusation.
M.
le Président, depuis quelques jours, je sens une volonté de l'autre côté, de
l'opposition, de se mettre les deux mains
dans le DPCP et de dicter les orientations à prendre, ce qui ne doit d'aucune
façon être fait. Et je tiens à rappeler, M. le Président, que le 2
novembre prochain, la Commission des institutions aura le loisir
d'interroger...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...le responsable de l'UPAC, et ce sera le temps de faire la lumière sur
toutes...
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, ce qu'on voit depuis quelques jours, c'est une non-volonté de la ministre
d'intervenir. Le fiasco de SharQc, la
baisse de 40 % des procureurs à
la lutte contre le crime organisé et maintenant la confirmation que des
enquêtes ont été faites et que c'est bloqué au DPCP.
Pourquoi?
Ça profite à qui? Est-ce que le Parti libéral est bénéficiaire de ce qui se
passe présentement, M. le Président?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : Le député
Matane tire des inférences qui ont tout
à fait... n'ont pas leur raison
d'être. M. le Président, il n'y a
pas de baisse des procureurs. En 2014, à pareille date, il y en avait 597; nous en avons 599. Ce n'est pas une baisse de 40 %,
ça, c'est une augmentation de deux procureurs.
Alors,
le député de Matane tente bien malhabilement de dresser un portrait tout noir.
Il y a eu une restructuration pour permettre une meilleure efficacité
des actions posées par le DPCP...
Le Président :
En terminant.
Mme
Vallée : ...et pour permettre au DPCP de s'adapter à la
nouvelle criminalité. C'est ça, la réalité, M. le Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de
Matane-Matapédia. En essayant d'éviter de faire des procès d'intention,
évidemment.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
M. le Président, je rappellerai à la ministre que, dans une note qu'on a rendue
publique hier, Me Annick Murphy confirme la baisse du nombre de
procureurs.
Mais
la question la plus importante demeure celle-ci : Après tout le travail de
l'UPAC, qu'est-ce qui fait en sorte que
les dossiers sont bloqués à la Direction des poursuites criminelles et pénales?
Comment explique-t-elle que des dossiers importants, incluant notamment des enquêtes face à son parti politique,
sont bloqués mystérieusement, M. le Président?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, le Directeur des poursuites
criminelles et pénales est une institution indépendante, libre de toute influence politique. C'était
l'objectif derrière la création de l'organisme dès les tout débuts, en 2005, et
depuis sa mise en oeuvre en 2007. Il
n'y a d'aucune façon d'intervention politique dans les décisions des procureurs
de porter ou de ne pas porter
d'accusation, ils sont libres et ils ont la pleine indépendance à cet effet.
Et, M. le Président, le député tente de politiser des dossiers et tente
de politiser...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...une institution qui ne l'est pas.
Le Président :
Principale, M. le leader de l'opposition.
Dossiers soumis au Directeur des poursuites
criminelles et pénales concernant le Parti libéral
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
M. le Président, si c'est véritablement indépendant, comme elle le dit,
pourquoi les accusations contre le Parti libéral sont-elles bloquées au
DPCP? C'est ça, la question qui se pose.
Ils
soumettent que c'est indépendant, M. le Président. Très bien. Ça doit l'être,
indépendant, on est d'accord avec le
principe de l'indépendance. Mais on veut savoir : Si c'est indépendant,
pourquoi les enquêtes concernant le Parti libéral et pourquoi les
accusations concernant le Parti libéral sont-elles bloquées? Pourquoi les
accusations ne sont-elles pas déposées, M. le Président? À qui est-ce que ça
profite? Qui empêche le dépôt des accusations, M. le Président?
Le Président :
Mme la...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, ce qui est préoccupant aujourd'hui, c'est qu'on semble, de l'autre côté, posséder
des informations qui ne sont d'aucune façon
montées au niveau politique. Les dossiers soumis au Directeur des poursuites criminelles et
pénales sont soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales en toute
confidentialité, M. le Président,
ils sont à l'abri de toute forme d'ingérence et d'influence politique.
C'est à la base même de l'institution, c'est la nature même de
l'institution.
Les
collègues font des inférences à partir d'informations transmises dans un article de journal. Je tiens à rassurer la population
que, dans les cas médiatisés comme dans les cas moins médiatisés, les
procureurs et les équipes des procureurs
prennent leurs décisions et montent leurs dossiers en toute indépendance, un
mot que, l'autre côté, on devrait comprendre.
Le Président :
Première complémentaire, M. le leader de l'opposition.
Une voix :
...
• (11 h 10) •
Le Président :
S'il vous plaît, M. le député de Matane!
M. Bernard Drainville
M. Drainville : M. le
Président, les dossiers qui relèvent
de l'UPAC sont bouclés depuis le début 2015, O.K.? Ces enquêtes-là sont bouclées depuis le début
2015. Ils sont tellement bouclés, M.
le Président, que les procureurs
n'ont plus de question à poser aux
enquêteurs. Les dossiers sont bouclés, ça prend une décision de déposer ou pas
des accusations.
Et
moi, je veux savoir, et nous, nous voulons savoir pourquoi
les accusations ne sont-elles pas déposées. Est-ce que c'est parce que ça vise le Parti libéral?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le Président, M. le
Président, on tire d'un article de La Presse, paru ce matin, des faits comme s'il s'agissait
d'une vérité alléguée sans pour autant aller à l'intérieur des détails. Les
procureurs, les procureurs, mènent leurs dossiers avec tout le
professionnalisme et avec toute l'indépendance requise par leurs fonctions.
Et,
M. le Président, je tiens à rappeler au député que, le 2 novembre
prochain, devant cette commission, le directeur de l'UPAC, M. Lafrenière, aura
la chance de répondre...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...aux questions de l'ensemble des parlementaires membres de la commission.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le leader de l'opposition, en essayant
d'éviter l'imputation de motifs.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : ...c'est que ça va mal au DPCP. Ils coupent des
jobs dans la lutte contre la grande criminalité. On a vu ce qui s'est passé avec SharQc, on sait que
le procès, pour ce qui est du maire de Laval, ça n'ira pas de l'avant avant
2019, et tout ça parce que la ministre ne fait pas son travail. Et là on a, M.
le Président...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Drainville :
...et là on a des informations très sérieuses, qu'elle ne nie pas, hein, elle ne nie pas les informations, M. le Président. On veut savoir...
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
M. le Président, peut-être...
Des voix :
...
M. Fournier :
...quand j'aurai la possibilité...
Des voix :
...
M. Fournier :
M. le Président...
Le
Président : On perd
notre temps, là. La personne qui a le droit de parole, ici, c'est le leader du gouvernement.
M.
Fournier : M. le Président, le leader s'est levé, tantôt, en
disant qu'il en était, il souhaitait, il croyait que le DPCP devait être indépendant. Pour cette raison,
il est impossible à notre collègue ministre de la Justice de donner les réponses qu'il demande. Si elle pouvait y arriver,
c'est parce qu'il y aurait eu un bris dans cette indépendance. Et donc ce que le DPCP fait en ce moment avec l'ensemble
de ses procureurs... Malheureusement, tantôt, vous avez dit qu'il y en
avait moins, notre collègue a précisé qu'il y en a plus, de procureurs.
Mais, ceci étant, il
appartient au DPCP, en toute indépendance, de faire son travail. Vous
cherchez...
Le Président :
En terminant.
M.
Fournier : ...à démontrer qu'il y aurait eu pas d'indépendance?
C'est le contraire que vous avez comme réponse, il...
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Hausse de la taxe de
vente
M. François Legault
M.
Legault : ...M. le Président, on apprend ce matin que la
croissance économique au Québec pour le mois de juillet a été négative. Quand on regarde depuis janvier, M. le
Président, il n'y a eu aucune croissance économique. Depuis janvier, au
Québec, là, c'est 0 %.
Donc,
M. le Président, après un an et demi au pouvoir, le premier ministre n'a
toujours aucun plan pour sortir le Québec
du 57e rang sur 61 États pour sa richesse par habitant. Et, M. le Président,
hier, le premier ministre a refusé de s'engager à ne pas augmenter la
TVQ. Il a même traité ça à la légère, comme si ce n'était pas un débat sérieux.
M.
le Président, c'est clair que, si le premier ministre décidait d'augmenter la
TVQ, il y aurait un impact négatif encore plus important sur l'économie
parce que déjà le Québec a une taxe de vente plus élevée que ses voisins. Je le
rappelle, le Québec a une taxe de vente, la
TVQ est à 9,9 %; en Ontario, c'est 8 %; au Nouveau-Brunswick, c'est
8 %; dans le Maine, c'est 5,5 %; dans l'État de New York,
c'est 4 %; au New Hampshire, c'est 0 %.
Donc,
c'est simple. Ce que ça veut dire, c'est que, s'il continue à augmenter la TVQ,
il y aurait des achats qui se
feraient à l'extérieur du Québec. Donc, est-ce qu'il peut mettre fin à
l'incertitude et, aujourd'hui, s'engager à ne pas augmenter la TVQ?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
plusieurs mélanges dans la question
du député, il y avait au moins trois
ou quatre sujets qui ont été abordés. Je vais quand même commencer par lui
dire d'être prudent avec les rapports mensuels,
que le Québec est le seul à produire dans tout le Canada. Il y a
eu, effectivement, une croissance négative de 0,3 % en juillet, qui, le mois précédent, avait été
positive de 0,6 %. Et la croissance cumulative à date est de 1,3 %,
ce qui est, bien sûr, en direction, on l'espère, de l'objectif révisé par la
plupart des observateurs du milieu économique. Et l'Ontario également a
vu ses perspectives de croissance réduites.
Maintenant,
ce que l'article, que j'ai lu ce matin, exprime, ce sont des préoccupations qui
sont également les nôtres. Maintenant,
je vais lui dire qu'un jour le ministre des Finances se lèvera dans cette
Chambre pour parler de fiscalité, et ce jour n'est pas aujourd'hui. Cependant, quelles sont ces préoccupations?
D'une part, exactement ce qu'il dit. Je ne sais pas pourquoi il prend la
peine d'énumérer des chiffres que tout le monde connaît.
D'autre part,
M. le Président, le fait que M. Trudeau, le nouveau premier ministre élu
du Canada, a annoncé son intention de
procéder à des changements majeurs de la fiscalité, la prudence la plus
élémentaire, M. le Président, nous amène à attendre de connaître le
détail de ces mesures, l'impact qu'elles auront sur les contribuables du
Québec, les différents niveaux de revenus, sur les finances publiques du Québec
avant, compte tenu de l'instabilité de l'économie mondiale, d'aller plus loin
dans quelque réforme fiscale majeure que ce soit, surtout aux dépens de la TVQ.
Alors, il dit
des évidences que tout le monde connaît — par définition, une évidence, tout le monde
la connaît — je
ne vois pas ce que ça apporte au débat, M.
le Président. On est au courant de tout ça. Nous aussi, on sait que la TVQ est
élevée au Québec, on le sait très bien. Il
n'apporte rien de nouveau, là. Et les causes profondes du ralentissement
économique relatif au Québec, plus
important qu'ailleurs, il les connaît comme nous. C'est notre faible
productivité, il l'a dit, c'est notre
démographie qui est insuffisante. Est-ce qu'il a conscience du fait que l'ajout
net à la population active du Québec...
Le Président : En terminant.
M. Couillard : ...des prochaines
années ne va provenir que de l'immigration, M. le Président?
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, le premier ministre devrait répondre aux questions plutôt que
d'essayer de donner des leçons de façon arrogante. Les Québécois
n'aiment pas ça, cette arrogance. On a un premier ministre...
Des voix : ...
Le
Président : M. le chef de l'opposition, je voudrais vous
demander de retirer vos propos. Ils sont, évidemment, contraires à notre
règlement. Malheureusement, ils blessent pour rien. Vous retirez vos propos?
M. Legault :
M. le Président, on a un premier ministre qui est théorique, qui est loin de la
réalité. Ça n'a pas de bon sens, dans le contexte économique actuel,
d'augmenter la TVQ.
Est-ce qu'il
peut reconnaître que c'est une erreur, prendre position, mettre fin à l'incertitude
puis dire : Non, on n'augmentera pas la TVQ?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
autant le ton que la manière de notre collègue depuis déjà plusieurs mois
pointent la direction vers lui-même quand il parle d'arrogance et de
manque de respect envers ses collègues. Dans toutes ses questions, on est très proche de l'insulte, du mépris par rapport aux
collègues parlementaires. Et je vais lui faire remarquer avec amitié
qu'il devrait cesser ce comportement ici, à cette Assemblée.
Maintenant,
M. le Président, un jour, un jour, il va y avoir une annonce sur la fiscalité
du Québec. Nous sommes tout à fait au
courant du fait que la TVQ est déjà élevée, qu'il y a une incertitude compte
tenu des mesures fiscales qui seront
présentées par le gouvernement fédéral, que la croissance économique mondiale
et celle du Canada et du Québec sera probablement moins élevée
qu'anticipé. On est tous au courant de ça, M. le Président, on va agir avec...
Le Président : En terminant.
M.
Couillard : ...prudence et sagesse.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, on savait que le premier ministre est parfois hautain, mais là
il est déconnecté, déconnecté de la réalité des Québécois. M. le Président, ce
serait une erreur...
Le
Président : M. le chef du deuxième groupe d'opposition, ça ne
donne rien d'utiliser des épithètes blessantes ici. Je vous demanderais
de les retirer. Je vous demanderais de les retirer.
Des voix :
...
Le Président :
M. le chef de l'opposition.
Des voix :
...
Le Président :
Vous retirez vos propos? O.K. Allez-y.
M.
Legault : M. le Président, je donne une nouvelle chance au
premier ministre. Est-ce qu'il peut se lever, puis mettre fin à l'incertitude, puis dire : Je
n'augmenterai pas la TVQ? Est-ce qu'il peut s'engager à ne pas augmenter la
TVQ? C'est clair.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, quand j'étais enfant, il y avait un
dicton, on disait entre nous, dans la cour de récréation :
Celui qui le dit, celui qui l'est, hein? Je pense qu'on a une belle démonstration
de ça ici aujourd'hui. Maintenant, encore une fois...
Des voix :
...
Le
Président : Je vais être obligé de vous priver de récréation,
là. Je vais être obligé de vous priver de récréation. Peut-être que celui qui le dit, c'est celui qui l'est,
mais ce n'est pas exactement la philosophie qu'on devrait avoir dans cette Chambre, ici. Et je vous le dis, M. le
premier ministre, je ne peux pas accepter ces propos-là non plus, alors je vous
demande de les retirer.
• (11 h 20) •
M. Couillard : ...du respect envers tous mes collègues de cette Assemblée. Maintenant,
M. le Président, je vais lui
dire, c'est toujours la même habitude, M. le Président, lorsqu'il
doit y avoir une mise à jour économique
ou financière, lorsqu'il doit y avoir
un budget, c'est le jeu normal des oppositions de faire dévoiler des mesures
fiscales avant le jour où elles seront annoncées. Ce jour-là n'est pas
aujourd'hui.
Ce
que je vais rappeler cependant, c'est que la création d'emplois s'est faite au
Québec, elle continue, et je vais rappeler également que notre objectif,
qu'on va poursuivre, c'est de baisser le fardeau fiscal des Québécois afin...
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : ...que les Québécois et Québécoises aient plus d'argent
dans leurs poches, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Borduas.
Restructuration du Directeur des
poursuites criminelles et pénales
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : M. le Président, nous apprenons ce matin, sous la
plume de Denis Lessard, que plusieurs enquêtes
complétées par l'UPAC dorment depuis plusieurs mois au DPCP. Deux d'entre elles
concernent l'opération Joug, dans laquelle l'UPAC enquête sur le
financement politique illégal au sein du Parti libéral du Québec.
Il
y a un mois, on apprenait que c'est le Parti libéral du Québec lui-même qui
aurait orchestré les stratagèmes de prête-noms
en demandant des montants précis aux firmes de génie-conseil pour financer sa
caisse électorale. Les libéraux nous répètent sans cesse qu'ils rembourseront les
sommes obtenues illégalement lorsque des accusations seront portées.
Les
compressions et l'improvisation libérales expliquent certainement en partie l'inaction du DPCP. M.
le Président, la ministre de
la Justice peut-elle nous dire pourquoi il y a du sable dans l'engrenage, qui a
pour effet de retarder les accusations contre son parti?
Le Président : Mme la ministre
de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, je l'ai dit et je le redis amicalement au collègue de Borduas, il n'y a pas de compression dans le
nombre de procureurs chargés de s'attaquer au crime, chargés de s'attaquer à la
grande criminalité, chargés de s'attaquer
au crime organisé, et les procureurs font leur travail, en toute indépendance,
sans aucune ingérence politique
de quelque nature que ce soit. M. le Président, le DPCP a été créé justement pour permettre que les procureurs chargés d'évaluer les différents dossiers de nature
criminelle qui leur sont soumis puissent le faire à l'abri de toute forme
d'ingérence politique, et j'ajouterais, M. le Président, médiatique.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, les éléments s'accumulent :
échec des mégaprocès; le DPCP ne porte pas d'accusation lorsqu'il devrait le faire et doit revenir ensuite sur sa
décision; coupures incohérentes dans les ressources consacrées à la lutte contre le crime organisé; et
maintenant des dossiers qui dorment sur le bureau du DPCP, une collaboration avec l'UPAC qui s'effrite. M. le
Président, qu'attend la ministre de la Justice pour exiger que la DPCP vienne
s'expliquer en commission parlementaire, comme nous le demandons?
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, je comprends que le député de Borduas a soumis à l'attention
du président de la Commission des institutions une demande visant à
commander que la Directrice des poursuites criminelles et pénales puisse s'expliquer
suite aux coupures de 40 % d'effectif.
M. le
Président, je l'ai mentionné, je l'ai dit et je le redis : Il n'y a pas eu
de coupe dans les effectifs au DPCP : 597 procureurs en 2014; 599,
en 2015...
Le Président : En terminant.
Mme Vallée : Ce n'est pas
40 % de perte d'effectif, ça.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : M. le Président, il y a une chose qu'il faut que la ministre
comprenne : avec tous ces éléments d'information au cours des
dernières semaines, les procureurs aux poursuites criminelles et pénales sont
en train de perdre confiance dans le DPCP.
La ministre de la Justice va-t-elle faire preuve de leadership
pour rétablir la confiance des procureurs et du public dans le système
de justice? M. le Président, le gouvernement va-t-il prioriser l'intérêt public avant celui
du Parti libéral et va-t-il
lutter efficacement contre la corruption et le crime?
Le Président : Mme la ministre
de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le
Président, il n'y a
personne, autre que le Parti libéral, qui a fait plus pour lutter contre le crime.
Nous avons...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
Mme Vallée : Nous avons, M. le Président, créé l'UPAC,
nous avons créé l'institution du Directeur
des poursuites criminelles et pénales, nous avons adopté une série de lois qui
visent justement à lutter contre le crime, nous avons ajouté
des effectifs pour lutter contre le crime économique. Ce sont des réalisations
du Parti libéral du Québec.
M.
le Président, les réorganisations qui sont encore en cours par la Directrice
des poursuites criminelles et pénales...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...visent justement à s'adapter à cette nouvelle criminalité.
Le Président :
Principale, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Services aux élèves
handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, il n'y a jamais eu autant d'élèves en difficulté
dans nos classes qu'au moment où
on se parle. C'est un élève sur cinq, ou,
dans une classe de 30, là, un professeur doit composer avec six plans
d'intervention pour des élèves en difficulté.
Alors, au même moment où il n'y a jamais eu autant d'élèves qui ont besoin de services,
le gouvernement
libéral a décidé de couper dans les
services aux élèves en difficulté : moins d'orthopédagogues, moins de
psychoéducateurs, moins de techniciens en éducation spécialisée.
Alors,
M. le Président, là, je ne sais plus comment poser la question
au ministre tellement que ça choque le gros bon sens de couper
dans les services aux élèves en difficulté alors que les besoins explosent au Québec.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Oui, donc, je
rappelle à mon collègue, là, qu'il
n'y a eu aucune coupure dans les
budgets pour cette clientèle-là pour
cette année. Donc, dans un contexte assez difficile, hein, qu'on a hérité du gouvernement précédent, on a maintenu ces budgets-là pour la
clientèle.
J'aimerais
cependant un petit peu forcer la compréhension, là, de cet article de ce matin
et puis rappeler à tous les parlementaires ici le chemin formidable qui
a été parcouru, parce que, dans ma tendre enfance, à l'école primaire, il
devait bien y avoir aussi 20 % des jeunes qui étaient en difficulté
d'apprentissage. Je me souviens d'une jeune fille, probablement, qui était autiste, mais on ne connaissait même pas encore
cette expression-là. Aujourd'hui, ces enfants-là — c'est ce qu'on apprenait ce matin — sont de plus en plus diagnostiqués, ce qui
nous permet d'intervenir plus vite et
mieux en leur faveur. C'est ce qui explique pourquoi il y a une croissance
aujourd'hui de la réussite scolaire depuis plusieurs années au Québec et
aussi pourquoi il y a une baisse si importante du décrochage scolaire.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M. Cloutier :
M. le Président, encore une fois, le ministre de l'Éducation est carrément dans
le déni, là. Les 200 postes de professionnels
que je cite jour après jour, là, qui se répartissent sur l'ensemble du
territoire québécois, ils sont réels,
ce sont de vrais chiffres. M. le Président, les coupures font mal. Encore ce
matin, il y avait un prof d'université qui
sortait puis qui disait qu'un des plus graves problèmes du Québec, c'est qu'on
n'intervient pas suffisamment en bas âge. Le ministre le sait, le
ministre sait que les coupures font mal.
Pourquoi il sacrifie
une génération sur l'autel de l'austérité?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Si un parti politique a sacrifié une génération dans
l'histoire du Québec, c'est bien le Parti québécois, dans les années 1996, 1997, 1998, où on a eu des
baisses qu'on n'a jamais vues, dans l'histoire récente du Québec, en éducation. Donc, si on veut parler dans ces
termes-là, moi, je ne vois pas de sacrifice d'une génération à faire ensemble,
collectivement, un effort budgétaire tout en
faisant en sorte de maintenir, là, les budgets, là, pour les clientèles qui ont
les plus grands besoins. Et on voit que ça
réussit, on voit qu'on a une augmentation de la réussite scolaire année après
année. Je ne vois pas de décrochage à ce niveau-là. On a une diminution aussi
du décrochage scolaire.
Le Président :
En terminant.
M. Blais : Je pense qu'on est dans
la bonne direction comme population, comme société.
Le Président : Principale, M.
le député de Mercier.
Compressions budgétaires en
matière de développement régional
M. Amir Khadir
M. Khadir :
M. le Président, je reviens de Baie-Comeau, où il y a une élection partielle
dans le comté de René-Lévesque. Notre candidate, Mme Claire Du Sablon, est
une personnalité bien connue de la région, elle est très impliquée dans le
milieu de la culture, dans le milieu social, raison pour laquelle d'ailleurs
elle a reçu de nombreuses reconnaissances de son milieu, notamment l'Ordre du
mérite...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Khadir :
...nord-côtier.
Ensemble, on a
rencontré les milieux de la culture, on a rencontré des groupes populaires, on
a rencontré des syndiqués du secteur de la
santé. On a aussi rencontré des femmes qui travaillent au salaire minimum dans
le secteur hôtelier et qui luttent
pour l'amélioration de leurs conditions de vie. Partout, beaucoup
de fierté, beaucoup, je dirais, d'attachement à la région, mais aussi un sentiment que l'économie
est précaire, que le Plan Nord est une illusion, que des décisions des
derniers gouvernements appauvrissent les gens.
Pourquoi le gouvernement
coupe dans les outils de développement régional? Pourquoi les gouvernements
successifs du PQ et du Parti libéral ont coupé et coupent des emplois dans les
services publics en région? Pourquoi le gouvernement néglige la Côte-Nord et
les régions du Québec?
Le Président :
M. le ministre des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : D'abord, M. le
Président, je suis toujours
surpris de voir les interventions de Québec
solidaire parce que je pense que j'aimerais leur
rappeler certaines réalités.
Premièrement, le Plan
Nord, nous avons déposé, au mois d'avril dernier, un plan avec à peu près 90
mesures importantes. Amélioration des routes, M. le Président. Nous avons travaillé
avec le ministre des Forêts pour sauver 300
emplois dans la région de Baie-Comeau avec Résolu. Nous avons travaillé avec le
ministre de l'Économie également dans le cas d'Alcoa,
dans le cas d'autres entreprises. Et aujourd'hui, si le taux
de chômage est un taux de chômage
qui est relativement faible dans la région, c'est parce
que justement nous avons mis en
place les mesures. Et ça continue. La semaine
dernière, M. le Président, j'étais justement à Baie-Comeau. J'aimerais informer le député que nous avons
annoncé, avec Mason Graphite, la création d'une centaine d'emplois dans Baie-Comeau,
ce qui est très significatif.
Donc, M. le Président,
le Plan Nord, il est très vivant actuellement. Merci, M. le Président.
• (11 h 30) •
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Première complémentaire, M. le député de Mercier.
M.
Amir Khadir
M. Khadir :
M. le Président, ce que les gens en région, par exemple sur la Côte-Nord, ont
besoin, c'est un plan Nord
pour les gens ordinaires, pas pour les compagnies minières ou les compagnies
milliardaires. La réalité, c'est la hausse des tarifs des...
Des voix :
...
Le Président :
...
M. Khadir :
Je n'entends rien, M. le Président. Bien, moi, je ne m'entends même pas, M. le
Président.
La
réalité, c'est la hausse des tarifs d'hydroélectricité, c'est les taxes santé
qui ont été introduites. La réalité, c'est les coupures en éducation, donc pas d'orthophonistes, pas d'éducateurs
spécialisés, que les gens doivent payer au secteur privé. Donc, la
réalité, c'est ça. La réalité...
Le Président :
M. le ministre des Ressources naturelles.
M.
Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, j'étais aussi la semaine
dernière à Baie-Comeau. Je dois vous dire que j'étais au cégep de Baie-Comeau. Ce qu'on a annoncé au cégep de Baie-Comeau, c'est la rénovation de la bibliothèque. Ils ont une bibliothèque actuellement des plus modernes
qui a été faite. Donc, il y a des investissements en éducation, également dans le
domaine... de ce qui se passe à Baie-Comeau au moment où on se parle. Donc, il
y a de l'action.
Puis je tiens à vous rappeler, M. le Président, que, lorsqu'on parle d'investissement, pour avoir des emplois, pour avoir une qualité d'emplois, ça prend bien sûr
des entreprises. Il faut travailler de concert avec les entreprises, ce
que Québec solidaire se refuse
à faire, M. le Président...
Le Président :
En terminant.
M.
Arcand :
...mais nous, on va travailler dans ce sens-là.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Mercier.
M.
Amir Khadir
M. Khadir :
M. le Président, le financement d'une bibliothèque, c'est bien, mais les
milliards qu'on a investis au cours
des dernières années pour des mégaprojets au service des multinationales
minières, c'est des milliards d'argent dont une fraction pourrait
soutenir la diversification en région. Ça pourrait soutenir des coopératives de
solidarité de production agricole,
maraîchère qui est assurée par la jeune relève dans la région. Ça pourrait
soutenir des organismes culturels qui
créent des emplois, qui créent de l'attachement, qui créent une qualité de vie,
dans la région, qui pourraient soutenir les petits entrepreneurs qui
oeuvrent dans le domaine de la...
Le Président :
M. le ministre des Ressources naturelles.
M.
Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, je pense que je vais envoyer mes communiqués... pourtant, ils
sont publics, mes communiqués, je
vais les envoyer au député de Mercier, parce qu'il y a eu trois annonces
également que nous avons faites la
semaine dernière pour justement aider la relève au niveau agricole et pour
développer de nouvelles entreprises agricoles sur la Côte-Nord, M. le
Président.
Et
un élément également que j'aimerais lui rappeler pour l'information de tous,
c'est que, quand on regarde ce qui a
été dépensé en termes d'infrastructures sur la Côte-Nord au cours des dernières
semaines, on parle, dans cette mise à jour qui date d'aujourd'hui, de
31 millions de dollars...
Le Président :
En terminant.
M.
Arcand :
...qui a été développé en infrastructures. C'est ça qu'on fait, M. le
Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée d'Arthabaska.
Ressources allouées au
Directeur des poursuites criminelles et pénales
Mme
Sylvie Roy
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, en avril 2009, c'était la
plus grosse rafle antimotard qui avait lieu, c'était l'opération Printemps 2001, 165 personnes ont été arrêtées, et
pourtant, un peu plus tard, le juge Brunton prononçait un arrêt des procédures contre 31 des prévenus. À
cette occasion, Yves Boisvert disait dans son article le 1er juin 2011 — ça veut dire il y a quatre ans et
demi : «...les ressources judiciaires n'ont pas suivi les ressources
d'enquête.»
Pourquoi on n'a pas
suffisamment mis de ressources judiciaires pour mener à terme ce procès?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme
Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, nous avons cette semaine eu
l'occasion de parler abondamment des suites données au jugement du juge Brunton. Évidemment, la
décision qui est tombée il y a deux semaines nous a tous secoués. Deux
éléments ressortent de tout cela, par contre, deux éléments positifs, la
Directrice des poursuites criminelles et pénales
a nommé Me Lortie afin de mener une enquête justement qui permettra d'éclairer
et d'identifier ce qui a mené à la
décision. Les résultats de cette enquête seront, comme l'a si bien mentionné la
Directrice des poursuites criminelles et pénales, rendus publics dans la mesure
où ils n'affectent pas des dossiers qui sont toujours pendants, parce qu'il est
important de le rappeler à l'attention de
l'ensemble des parlementaires : il y a toujours des dossiers pendants dans
cette affaire.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée d'Arthabaska.
Mme
Sylvie Roy
Mme Roy (Arthabaska) : Plus
récemment, M. le Président, cinq accusés ont été libérés, comme le disait ma collègue, mais, encore pire, 104 accusés qui ont
enregistré un plaidoyer de culpabilité pourraient demander de retirer ce
plaidoyer-là en raison
des agissements du procureur de la couronne. Ce n'est pas tellement compliqué,
on n'a pas besoin d'un rapport, le
juge Brunton l'explique dans son jugement. Encore une fois, il y a eu un
avertissement, le 20 mars 2015, par M. Yves Boisvert, qui est
chroniqueur reconnu en matière judiciaire, il disait : «À l'excellence de
l'enquête...»
Le Président : Mme la ministre
de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le
Président, une enquête administrative
fera la lumière sur toutes les circonstances qui ont retardé la
communication de la preuve dans le dossier qui a mené à la décision du juge
Brunton.
Pour ce qui
est des autres dossiers, M. le Président, j'invite la collègue à la prudence.
N'oublions pas que nous avons
toujours deux dossiers qui sont toujours pendants devant les tribunaux.
N'oublions pas, M. le Président, qu'il y a toujours neuf mandats
d'arrestation qui sont pendants et qui sont toujours actifs.
Le Président : En terminant.
Mme Vallée : Ne tombons dans
la facilité et risquer...
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Sylvie Roy
Mme Roy
(Arthabaska) : De toute évidence, le DPCP a décidé de ne pas
aller en appel de ce jugement, donc la
jurisprudence est faite. Mais un autre dossier où les policiers font de
l'excellent travail et que le judiciaire n'est pas au rendez-vous, c'est
le dossier de l'UPAC qu'on apprenait ce matin. Les enquêteurs sont carrément
démobilisés.
Est-ce que
c'est encore vrai, ce que disaient le ministre Jacques Dupuis et le ministre
Robert Dutil, on veut voir les accusés en...
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, comme je le mentionnais, il n'y a personne qui a fait plus
pour lutter contre le crime que le
Parti libéral du Québec. Nous avons effectivement créé l'UPAC, nous avons créé
le DPCP et nous avons adopté une
série de lois qui visent justement à s'attaquer de façon plus claire et plus
ciblée à une criminalité qui est tout simplement inacceptable.
Le DPCP fait
son travail de façon indépendante, sans ingérence politique. Laissons les
équipes poursuivre leur travail à l'abri de toute forme d'ingérence, M.
le Président.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Taillon.
Privatisation des
services de buanderie d'hôpitaux
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. On constate avec toujours autant de
consternation que le ministre de la Santé
privatise pièce par pièce notre réseau de santé public. Il a désassuré la
procréation assistée, il a autorisé les frais accessoires, il veut créer
un réseau de supercliniques privées.
Maintenant,
ce sont les buanderies publiques à but non lucratif qui sont dans sa mire. Dès
son arrivée en poste, il a arrêté brusquement le projet de mise à niveau de la buanderie
publique Lavérendière à Joliette. Il a ensuite lancé un appel d'offres au privé avec des firmes
soumissionnaires situées aussi loin qu'en Alberta. Ce n'est pas de la saine
gestion, c'est un manque de vision.
Actuellement, il y a des dizaines de familles de travailleurs de la région de
Joliette qui vivent un stress et une
insécurité énormes. Elles sont laissées depuis plus d'un an dans l'incertitude
la plus totale, en gardant espoir que le ministre prendra conscience que
le maintien de la buanderie publique est la meilleure décision économique.
Est-ce que le ministre peut aujourd'hui les
rassurer et leur dire que la privatisation n'aura pas lieu?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je suis très, très surpris de voir
l'approche de la députée de Taillon, qui me demande de prendre des décisions qui sont basées sur des principes économiques
viables. Ça aurait été le fun si le Parti
québécois avait pris ces décisions-là comme ça lorsqu'il
était au pouvoir. Mais ça n'a pas été le cas, puisqu'on connaît l'état
budgétaire dont on a hérité.
Ceci
dit, M. le Président, je vais quand
même corriger certains propos de la députée de
Taillon. Les supercliniques ne sont
pas privées, M. le Président. Lorsqu'elles existeront, elles seront publiques, payées par
la RAMQ, mais, oui, à l'extérieur des hôpitaux. Parce
qu'on sait qu'au Parti québécois, en dehors des hôpitaux, point de salut. C'est un péché mortel,
même si c'est la RAMQ qui paie.
Pour ce qui
est, M. le Président, des buanderies, nous n'avons pas annoncé
d'aucune manière la privatisation des buanderies,
mais, oui, nous sommes allés en appel
d'offres sur la base de principes économiques
sains. Nous avons fait un appel d'offres pour déterminer si nous avions
un meilleur prix à un par rapport au public.
• (11 h 40) •
Le Président : En terminant.
M. Barrette : Nous allons éventuellement
publier nos conclusions, M. le Président, et prendre les décisions.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, les supercliniques, dorénavant, elles vont être financées par les frais
accessoires que le ministre
est en train d'autoriser. La
privatisation des buanderies publiques, c'est une attaque de plus contre nos
régions, déjà lourdement affectées par
l'austérité libérale. Des dizaines de familles inquiètes attendent une réponse
du ministre.
Est-ce qu'il
peut juste leur confirmer qu'il va maintenir les services de buanderie au
public? C'est une question simple.
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, la députée de Taillon vient de terminer sa
question en disant «question simple». Ça
aurait été le fun si, dans son introduction, elle avait dit à la population des
choses qui étaient vraies. Alors, quand elle dit : Les cliniques...
Des voix : ...
Le
Président : Je suis obligé de vous interrompre là, M. le
ministre. On doit prendre la parole de chaque membre de cette Assemblée.
Je vous demanderais de reprendre votre formulation.
M.
Barrette : Alors, M. le Président, O.K., je vais prendre la parole et
je vais quand même dire que les cliniques dites privées sont publiques
et seront financées par de l'argent public.
Maintenant,
M. le Président, je l'ai dit dans la réponse à la première question, nous
aurons, aujourd'hui, à prendre une décision... peut-être pas
aujourd'hui, mais, prochainement, à prendre une décision. Et, au moment où on
se parle, il n'y a personne qui a perdu son emploi et il n'y a pas de
privatisation des buanderies au Québec.
Le Président : ...
Une voix : ...
Le Président :
Complémentaire, Mme la députée de Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
M. le Président, depuis 1997, où j'ai été élue présidente de la régie de la
santé, j'ai vu tous les ministres de la Santé faire une réévaluation des
Partagec. Et à chaque fois a été prouvée leur qualité, leur efficacité, leur efficience. Puis, en plus, c'est des emplois
de qualité dans nos régions. Dans ce cas-ci, la privatisation, elle a bien
mauvais goût, M. le Président.
Alors, pourquoi est-ce que le ministre veut
envoyer des personnes de Joliette à la rue, 150 personnes dans ma région, et puis fermer des services publics de qualité? Ça a déjà été réévalué cent fois.
Pourquoi vous voulez privatiser?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, notre
responsabilité est de gérer correctement les deniers, les impôts, les taxes des citoyens, ce qui signifie de faire en sorte qu'on prenne
la décision qui est la meilleure économiquement parlant, comme m'y a invité la députée de Taillon. Je comprends l'émotion de la députée de
Taschereau, M. le
Président, mais il n'en reste pas moins qu'il y a des
décisions qui doivent se prendre sur la base de la raison et non de ce genre
d'émotion. Et c'est cette attitude-là
qu'aurait dû avoir le Parti québécois lorsqu'il était au pouvoir, et nous ne serions
pas aujourd'hui devant de telles difficiles décisions à
prendre...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...mais on va les
prendre pour le bien de la population, M. le Président.
Le Président : Alors, cela
met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, puisqu'il n'y a pas de votes reportés, nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis. Et, en fonction
de nos règles et de l'ordre de présentation, je reconnais un membre du deuxième groupe formant... du deuxième groupe
d'opposition, pardon. Et je vais demander aux membres présents
de quitter en silence, s'il vous plaît, afin de permettre à M. le député
de Chambly de présenter sa motion.
Souligner la cinquième Semaine
québécoise
des directions d'établissement scolaire
M.
Roberge : Mme la Présidente, je demande le consentement pour déposer la motion suivante
conjointement avec le ministre de l'Éducation, de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche, le député de
Lac-Saint-Jean, le député
de Mercier :
«Que l'Assemblée souligne la cinquième édition
de la Semaine québécoise des directions d'établissement scolaire, qui se déroule du 19 au 23 octobre sous le thème Si
vous saviez tout ce que nous proposons pour assurer la réussite
des élèves;
«Qu'elle
souligne la contribution essentielle des directrices et directeurs
d'établissements d'enseignement dans l'instruction, la socialisation et la
qualification de nos jeunes;
«Qu'elle
reconnaisse le dévouement et l'engagement quotidiens de ces acteurs auprès des
élèves pour assurer leur réussite et leur épanouissement;
«Qu'enfin,
elle souligne la rigueur et la compétence de ces leaders pédagogiques et le
support qu'ils apportent au personnel qui compose leur équipe, aux
élèves, aux parents et à la communauté.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le député de
Chambly. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le
leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : ...il
y a consentement pour le débat. Nous avons convenu d'interventions d'environ...
durée maximale, je devrais dire, de deux
minutes, à commencer par le député de Chambly, qui est l'auteur de la motion,
suivi du député de Lac-Saint-Jean, le
député de Mercier et, finalement, de notre ministre de l'Éducation, de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le leader adjoint
du gouvernement. Alors, sans plus tarder, je vous cède la parole, M. le
député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : Merci, Mme la Présidente. Je veux souligner la présence,
dans nos tribunes, de représentants et représentantes
de la Fédération québécoise des directions d'établissement, de l'Association
québécoise du personnel de direction des écoles et de l'Association montréalaise des
directions d'établissement scolaire. C'est un honneur pour moi de
souligner le dévouement de ces gens-là parce que, comme père, bien j'ai des
enfants qui bénéficient du travail des directions
d'école puis, comme enseignant, aussi j'ai eu le plaisir de côtoyer ces
directions d'école et de travailler au
jour le jour avec eux et elles. Puis il faut
que je souligne le travail exceptionnel de plusieurs d'entre eux : M. Jean-Luc Benoît, à la Direction de l'école,
avec qui j'ai commencé ma carrière;
Mme Monique Montagne, décédée aujourd'hui, une femme de coeur, un
véritable chef d'orchestre qui savait tirer le meilleur de tout le monde; Mme Johanne Rioux; M. Claude Lavoie, un homme extraordinaire; Mme
Nathalie Huchette, une grande amie;
Mme Christiane Ruel. Et ça, c'est seulement ceux que je connais.
Il faut
parler du travail fait par les directions d'école et par tous ceux qui les
aident, les adjoints, les adjointes, parce
qu'on
parle évidemment du travail des enseignants, des enseignantes, des professionnels,
des éducatrices et il faut reconnaître leur travail. On ne le fait pas
assez. Particulièrement dans le contexte, cet automne, c'est criant. Mais le travail des directions d'école, c'est de
coordonner tout ce monde-là, de toujours faire plus avec moins, ce qui, on le sait bien, est impossible, et d'essayer d'amener chaque
personne qui travaille dans les écoles à donner son 110 %, comme ils disent dans le monde du sport, pour aider les jeunes. Quand on manque de
ressources, être directeur, directrice d'école, c'est un défi extraordinaire. Ils sont condamnés, tous les soirs, à se
dire : J'aurais dû faire plus, j'aurais dû faire mieux.
Moi, je
veux leur dire : Merci, vous en faites déjà énormément, et vous pouvez
compter sur nous pour vous aider. Merci.
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Alors, merci, M. le député de Chambly. Et maintenant je
cède la parole à M. le député de Lac-Saint-Jean.
M.
Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Je vous remercie, Mme la Présidente. Alors, c'est à mon
tour de saluer d'abord les représentants des directions d'école qui sont avec nous aujourd'hui dans les tribunes,
saluer leur courage, saluer leur dévouement, mais je pense qu'on peut parler de courage dans le
contexte actuel. J'ai eu la chance de les rencontrer plus récemment pour
discuter des enjeux liés à
l'éducation. On sait que nous aurons l'occasion de discuter de gouvernance
scolaire, mais là où il m'apparaît, Mme
la Présidente... où il y a une évidence, c'est que les directions scolaires,
les directions d'établissement peuvent jouer un rôle accru dans le
processus décisionnel.
Mme
la Présidente, je veux souligner également que toute cette réflexion sur la nouvelle
gouvernance au Québec s'inscrit dans
un contexte de coupures, s'inscrit dans un contexte de restrictions
budgétaires, s'inscrit dans un contexte où... on ne voit pas ça régulièrement, mais récemment il y a eu une lettre qui
a été publiée, là, Unis pour l'éducation publique, où on retrouve d'ailleurs la signature de la Fédération québécoise des directions
d'établissement, qui rappelle les nombreuses coupures et les effets sur les élèves en difficulté. Alors, Mme la Présidente, je sais que les directeurs, directrices d'établissement travaillent
d'arrache-pied pour offrir davantage de services, alors, au-delà du débat de structures, j'espère que le
ministre aura aussi à coeur l'investissement en éducation pour offrir
des services à nos jeunes.
On
a là des gens dévoués qui tiennent à bout de bras notre système d'éducation.
Aujourd'hui, on est là pour leur rendre
hommage, leur dire qu'on est fiers d'eux. Merci pour votre travail. Je sais que
vous êtes des gens de coeur et qui aimez profondément votre métier : l'éducation. On le sait tous, hein, ça,
on... devrait être traité comme la prunelle de nos yeux, parce que c'est
l'avenir de nos jeunes. Merci, Mme la Présidente.
• (11 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de
Lac-Saint-Jean. Et maintenant je vais céder la parole à M. le ministre
de l'Éducation.
M.
François Blais
M.
Blais : Eh bien, merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je suis
très heureux de cette motion, de l'occasion que nous avons ici de souligner, en Chambre, là, le travail exceptionnel
et le rôle clé joué par les directions d'établissement dans le réseau
scolaire.
Moi,
j'ai la chance de fréquenter le milieu scolaire avec mes propres enfants depuis
25 ans et je peux vous dire que ce
que j'ai toujours remarqué, c'est que, quand vous rentrez dans une école, très
rapidement vous constatez l'esprit, le type
de leadership qu'il y a dans cette école. Et c'est normalement, en tout cas,
habituellement, lié bien sûr au leadership, hein, de la direction de cette école. Donc, j'en ai fréquenté plusieurs,
j'en fréquente encore parfois, là, avec mes propres enfants, qui sont
toujours dans le réseau scolaire public.
Je
voudrais aussi les remercier pour l'accueil que j'ai eu cette semaine. Je suis allé à leur rencontre. Il y
avait près de 200 directeurs,
directrices d'établissement dans une rencontre qui portait sur le leadership.
Je voudrais les remercier pour leur
accueil extrêmement généreux. J'ai eu l'occasion de partager avec eux
la vision que j'avais de leur rôle, hein, futur dans leur gouvernance scolaire, une gouvernance scolaire plus
décentralisée qui va favoriser davantage l'autonomie de l'école, la nécessité de
dépoussiérer et de débureaucratiser, hein, leur travail, qui s'est beaucoup
alourdi, il faut le reconnaître, là, ces
dernières années, de leur donner une
place, hein, ce qui n'était pas le cas, leur donner une place dans la
gouvernance scolaire et s'assurer que les commissions scolaires leur rendent
des comptes et explicitent leurs choix.
Donc, ils m'ont
remercié d'avoir partagé cette vision avec eux, avec elles, et j'espère qu'on
aura très bientôt l'occasion, avec les collègues ici, bien sûr, de continuer
ces échanges en commission parlementaire.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le ministre de l'Éducation. Alors,
cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté. Pour la prochaine motion
sans préavis, je suis prête à reconnaître un membre du groupe formant le gouvernement et je cède la parole à Mme
la ministre de la Culture et des Communications.
Féliciter M. Yannick Nézet-Séguin, nommé Artiste de
l'année par
le magazine Musical America, et M. Charles Richard-Hamelin,
primé au Concours international de piano Frédéric-Chopin
Mme
David (Outremont) : Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de Joliette,
le leader du deuxième groupe d'opposition, le député de Bourget et le
député de Mercier :
«Que l'Assemblée nationale
félicite M. Yannick Nézet-Séguin pour sa nomination Artiste de l'année 2016 par
le magazine Musical America;
«Que l'Assemblée nationale félicite également M.
Charles Richard-Hamelin pour sa médaille d'argent ainsi que pour le prix
Krystian-Zimerman, pour la meilleure interprétation d'une sonate au concours
Chopin de Varsovie;
«Qu'elle reconnaisse
la qualité de l'enseignement au Conservatoire de musique et d'art dramatique
du Québec, où ces deux
musiciens ont étudié;
«Qu'elle reconnaisse l'apport important pour le
rayonnement du Québec sur la scène internationale de ces deux artistes.» Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, Mme la
ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le
leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Oui, Mme la Présidente, il y a consentement pour des interventions de deux
minutes maximales par intervenant, à
commencer par la ministre de la Culture et des Communications, qui est
l'auteure de la motion, suivie de la
députée de Joliette, qui prendra la parole, le leader du deuxième groupe
d'opposition, et j'avais la note... le député de Mercier, mais...
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Il n'est pas là.
M.
Sklavounos : Je ne
peux pas signaler qu'il n'est pas là. Alors, c'est tout.
Une voix : ...
M.
Sklavounos :
Député?
Des voix : ...
M.
Sklavounos :
Bourget. Ah! je suis désolé. Ça sera le député de Bourget, pour l'opposition
officielle.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci. Alors, sans plus
tarder, Mme la ministre de la Culture et des Communications, la parole
est à vous.
Mme Hélène David
Mme David (Outremont) : Merci, Mme
la Présidente. Depuis quelques jours, deux grands événements ont confirmé la stature internationale de deux des
plus grands musiciens actuels du Québec.
Yannick Nézet-Séguin a reçu, la
semaine dernière, le titre d'Artiste de
l'année 2016 par le vénérable magazine Musical America. Cet honneur, un
des plus grands que le milieu de la
musique classique décerne annuellement, confirme la stature internationale de
ce musicien, que les Américains et bien d'autres qualifient de véritable
prodige.
Formé au
Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec, Nézet-Séguin dirige
depuis plus de 15 ans l'Orchestre métropolitain en plus de celui de
Rotterdam, de Philadelphie, et même, à quelques occasions, celui du Metropolitan Opera. Il a ainsi lancé la saison du
Metropolitan récemment avec l'opéra Otello, de Verdi. Yannick
Nézet-Séguin a la réputation bien méritée de non seulement être un chef
d'orchestre extraordinaire, mais aussi un animateur et un pédagogue
exceptionnel. Il mérite toute notre admiration.
Quant à
Charles Richard-Hamelin, quel immense exploit que celui de terminer deuxième au
concours Chopin à Varsovie,
probablement le plus prestigieux et exigeant concours de piano au monde. À tous
les cinq ans, les meilleurs pianistes s'affrontent, et, cette année,
plus de 450 candidatures ont été reçues. Arriver deuxième à cette très
exigeante compétition fait la démonstration du talent remarquable de Charles
Richard-Hamelin. C'est la première fois depuis la création de ce concours en 1927 qu'un Canadien et un Québécois se
classent parmi les six premiers du concours Chopin. Richard-Hamelin se place donc dans la lignée des Martha
Argerich, Maurizio Pollini, Vladimir Ashkenazy et autres immenses pianistes du
XXe et du XXIe siècle.
C'est le Québec
tout entier qui exprime sa fierté et offre toutes ses félicitations à ces deux
musiciens tout à fait exceptionnels. Les deux ont fréquenté le
Conservatoire de musique et d'art dramatique ainsi que nos facultés de musique,
ce qui démontre la grande qualité de nos institutions de formation musicale.
Bravo à ces merveilleux ambassadeurs du Québec! Nous pouvons être
fiers d'eux et leur dire toute notre affection et notre admiration pour le
rayonnement international qu'ils procurent à la culture québécoise.
Félicitations!
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, Mme la
ministre. Et maintenant
je cède la parole à M. le député de Bourget.
M. Maka Kotto
M. Kotto : Merci,
Mme la Présidente. Au nom de ma collègue
de Joliette, qui est actuellement aux prises avec une extinction de voix et beaucoup de frustration, parce qu'elle aurait bien aimé
intervenir sur cette motion, considérant que Yannick est un monument à ses yeux, alors, en
notre nom à tous, je salue bien bas notre génie créateur incarné au travers de la motion que nous présente ici ce
matin la ministre de la Culture par... incarné par Yannick Nézet-Séguin pour
sa nomination au titre d'Artiste de l'année
par le prestigieux magazine Musical America et par Charles
Richard-Hamelin pour avoir remporté
la médaille d'argent ainsi que le prix Krystian Zimerman pour la
meilleure interprétation d'une sonate dans le cadre du 17e Concours
international de piano Frédéric-Chopin, qui a lieu, et Mme la ministre l'a dit,
tous les cinq ans à Varsovie, en Pologne, ce
festival étant considéré comme l'une des compétitions les plus importantes et
les plus imposantes pour l'ensemble des pianistes de la terre.
Charles a 26 ans, un jeune prodige. Il est le
premier Québécois à se rendre en finale de ce fameux concours,
fondé en 1927, avec son
interprétation du deuxième concerto de Chopin, et surclassant, d'ailleurs, au passage, 76 autres jeunes pianistes compétiteurs issus
d'une vingtaine de pays. Notons aussi qu'il a perfectionné son art avec le
grand pianiste André Laplante au conservatoire de musique du Québec.
Quant à Yannick, on
ne le présente plus, Mme la Présidente, c'est une légende vivante. Chef
d'orchestre remarquable, Yannick
Nézet-Séguin, qui vient de se voir décerner le titre d'Artiste de l'année, a
dirigé plusieurs orchestres parmi les plus prestigieux de la planète, à Berlin, à New York,
et présentement à Philadelphie et Rotterdam. Le public québécois,
depuis plusieurs années, a reconnu son immense talent comme chef principal de
l'Orchestre métropolitain à Montréal.
À 40 ans, il s'impose aujourd'hui comme l'un des plus influents ambassadeurs de
notre vitalité culturelle sur la
scène internationale. Ayant étudié le piano, la direction, la composition et la
musique de chambre au conservatoire de musique
du Québec à Montréal,
il incarne parfaitement la qualité de cette grande institution québécoise
d'enseignement.
Nos
deux prodiges ont ceci en commun : la jeunesse, l'enthousiasme, un regard
neuf; les plus à même d'incarner la
fierté et, par extension, notre fierté et de la générer, cette fierté. Alors, à
ces deux génies nous voulons dire notre respect. Nous voulons dire que nous partageons leurs valeurs, qui sont celles
d'une certaine idée de la musique en particulier et des arts et de la culture en général. Nous voulons
dire notre sentiment, notre estime pour le travail souvent exigeant qu'ils
accomplissent chaque jour pour le bonheur de
tous; pour leur dévouement, pour leur sens du devoir, pour leur passion.
Ils
nous rappellent que nos artistes, nos créateurs s'inscrivent parmi les plus
remarquables au monde par l'excellence,
la qualité, par leur haut niveau de formation, de qualification, par leur
moralité et par leur professionnalisme, et, pour cela, nous levons notre chapeau à leurs unités d'incubation, les conservatoires et les
professeurs. Merci, Mme la
Présidente.
• (12 heures) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Bourget. Et maintenant je
cède la parole à M. le député de Granby et leader du deuxième groupe
d'opposition.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci,
Mme la Présidente. Les artistes québécois
rayonnent sur la scène internationale depuis toujours, et ce, dans tous les domaines, que ce soit en
musique, dans le théâtre, en cinéma ou dans la danse. Le Montréalais
Yannick Nézet-Séguin, qui dirige l'Orchestre de Philadelphie, l'Orchestre
philharmonique de Rotterdam et directeur artistique
et chef principal de l'Orchestre
métropolitain de Montréal depuis 2000, vient d'être nommé Artiste de l'année
par un célèbre magazine musical américain. Il faut lui dire bravo!
Au
piano, le Québécois Charles Richard-Hamelin s'est, quant à lui, démarqué à
Varsovie, en Pologne, lors du concours
Chopin, pour son interprétation d'une sonate. C'est la toute première fois
qu'un Québécois accédait à la finale de ce prestigieux concours qui
réunissait cette année 70 jeunes pianistes en provenance de 20 pays.
Ces
deux prodiges ont été formés au Conservatoire de musique et d'art dramatique du
Québec, qui fait rayonner le Québec
partout dans le monde, une institution culturelle essentielle à la vitalité
culturelle du Québec. En mon nom et au nom
de ma formation politique, nous disons bravo à M. Nézet-Séguin et M.
Richard-Hamelin pour leurs réalisations et leur souhaitons de connaître
une carrière aussi prodigieuse que le talent qui coule dans les veines de nos
artistes. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Merci beaucoup, M. le député
de Granby. Alors, y a-t-il d'autres motions sans préavis?
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Pardon, oui.
Mise aux voix
Est-ce que cette
motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté. Très bien. Je crois qu'il
n'y a pas d'autres motions sans préavis.
Avis touchant les travaux des commissions
Nous allons passer à la rubrique des avis
touchant les travaux des commissions, et je vais céder la parole à M. le leader
adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Merci, Mme la Présidente. J'avise cette Assemblée que la Commission des
transports et de l'environnement poursuivra les consultations particulières sur
le document de consultation intitulé Cible de réduction d'émissions de gaz à effet de serre du Québec pour
2030 dès maintenant, pour une
durée de 1 h 30 min, et complétera lesdites consultations
de 15 heures à 18 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission
de la santé et des services sociaux, quant à elle, poursuivra l'étude détaillée
à l'égard du projet de loi n° 20, Loi édictant la Loi favorisant
l'accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses dispositions législatives en
matière de procréation assistée, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 15 heures
à 18 heures, à la salle du Conseil législatif, le lundi 26 octobre,
de 15 heures à 18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau,
ainsi que le mardi 27 octobre, de 10 heures à midi, à la salle du
Conseil législatif;
Finalement,
la Commission de l'économie et du travail entreprendra les consultations
particulières à l'égard du projet de
loi n° 57, Loi modifiant la Loi sur les régimes complémentaires de
retraite principalement quant au financement des régimes de retraite à prestations déterminées, le mardi
27 octobre, de 9 h 30 à midi, à la salle Louis-Joseph-Papineau.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup pour ces
avis. Et, pour ma part, je vous avise que la Commission de
l'administration publique se réunira aujourd'hui, à la salle
Louis-Joseph-Papineau, en séance publique,
de 15 h 30 à 16 h 40, afin d'entendre l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie du Québec sur sa gestion administrative, et de 16 h 40 à 17 h 50, afin
d'entendre la Commission de la fonction publique du Québec sur sa gestion
administrative et ses engagements
financiers; et finalement en séance de travail, de 17 h 50 à
18 h 30, afin de statuer sur les observations, les conclusions
et les recommandations à la suite de ces auditions.
Par ailleurs,
je vous informe que la Commission de l'aménagement du territoire se réunira en
séance de travail, aujourd'hui, après
les affaires courantes, pour une durée d'une heure, à la salle RC.161 de
l'hôtel du Parlement. L'objet de
cette séance est de faire le bilan des auditions dans le cadre du mandat
d'étude des rapports sur la mise en oeuvre de la Loi sur l'éthique et la
déontologie en matière municipale.
Je vous avise
également que la Commission de la santé et des services sociaux se réunira en
séance de travail, aujourd'hui, de
13 heures à 13 h 45, à la salle RC.171 de l'hôtel du Parlement.
L'objet de cette séance est de discuter sur le choix des CHSLD qui
feront l'objet d'une visite... pardon, qui feront l'objet d'une visite dans le
cadre du mandat d'initiative sur les conditions de vie des adultes hébergés en
centre d'hébergement et de soins de longue durée.
Enfin, la Commission des institutions se réunira
en séance de travail, aujourd'hui, de 14 h 30 à 15 h 30, à
la salle RC.171 de l'hôtel du Parlement, et
l'objet de cette séance est d'organiser la suite du mandat de la commission
d'étudier le rapport sur la mise en oeuvre du Code d'éthique et de
déontologie des membres de l'Assemblée nationale.
Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée
Maintenant,
nous en sommes à la rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée,
et je vous rappelle que, lors de
l'interpellation prévue pour demain, vendredi 23 octobre 2015, M. le
député de La Peltrie s'adressera à M. le président du Conseil du
trésor sur le sujet suivant : La gestion gouvernementale des projets
informatiques.
Je vous avise
de plus que l'interpellation prévue pour le vendredi 30 octobre 2015
portera sur le sujet suivant : La perte de confiance généralisée
envers le ministre de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la
Recherche. M. le député de Lac-Saint-Jean
s'adressera alors à M. le ministre de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche.
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour, et je cède la parole à M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos :
Merci, Mme la Présidente. Je vous prie bien de vouloir appeler
l'article 12 de notre feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi
n° 39
Adoption
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, très bien. À
l'article 12 du feuilleton, M. le ministre des Finances propose l'adoption du projet de loi n° 39,
Loi donnant suite à la mise à jour sur la situation économique et financière du
Québec présentée le 2 décembre 2014 et modifiant
diverses dispositions législatives. Et maintenant, M. le ministre des
Finances, je vous cède la parole.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je soumets à cette
Assemblée le projet de loi n° 39 intitulé Loi donnant suite à la mise à jour sur la situation économique et
financière du Québec présentée le 2 décembre 2014 et modifiant diverses
dispositions législatives en vue de son adoption.
Alors, le projet de loi
n° 39 a été présenté le 14 mai 2015, et le principe en a été
adopté le 7 octobre 2015. La Commission
des finances publiques en a fait l'étude détaillée le 8 octobre 2015
et en a adopté les 195 articles. Le rapport de la commission a été
déposé ici le 20 octobre 2015 et a été pris en considération le
21 octobre 2015.
Ce projet de loi donne suite principalement à
des mesures fiscales qui ont été annoncées à l'occasion de la mise à jour sur
la situation économique et financière du Québec présentée le
2 décembre 2014 et dans des bulletins d'information publiés pendant l'année 2014. À cette fin, il modifie
sept lois, dont la Loi sur les impôts, la Loi sur la Régie de
l'assurance maladie du Québec et la Loi sur la taxe de vente du Québec.
Étant donné, Mme la Présidente, que ce projet de
loi contient des modifications diverses regroupées en sujets principaux et que l'ensemble de ces sujets a fait
l'objet d'une étude détaillée, j'en discuterai seulement sommairement.
Ce projet de
loi, donc, modifie la Loi sur les impôts afin notamment de bonifier la
déduction additionnelle pour les
frais de transport des petites et moyennes entreprises manufacturières,
d'augmenter de 800 000 $ à 1 million de dollars la limite d'exonération des gains en capital sur
les biens agricoles et de pêche, d'instaurer un crédit d'impôt remboursable
temporaire à l'égard des intérêts payables
dans le cadre d'un financement obtenu en vertu de la formule prêteur-vendeur
de La Financière agricole du Québec,
aussi de bonifier le crédit d'impôt pour
la production cinématographique ou télévisuelle québécoise.
Mme la Présidente, ce projet de loi modifie également la Loi sur la Régie de l'assurance maladie du Québec afin notamment de réduire le taux de cotisation au Fonds des services
de santé pour les petites et moyennes
entreprises des secteurs primaire et manufacturier, de réduire
temporairement la cotisation au Fonds des services de santé des petites et moyennes entreprises pour les
emplois à plein temps créés dans le secteur des sciences naturelles et
appliquées.
Finalement, le projet de loi modifie aussi la
Loi sur l'administration fiscale, la Loi sur les impôts et la Loi sur la taxe
de vente du Québec afin de prévoir les mesures d'harmonisation à la législation
fiscale fédérale.
Ce projet de loi apporte diverses autres modifications à caractère technique, de concordance ou de
terminologie.
Je tiens, Mme la Présidente, à remercier mes
collègues du gouvernement de même que les députés des partis d'opposition, particulièrement
le député de Rousseau, le député de Granby, membres de la Commission des
finances publiques, pour leur collaboration lors de l'étude de ce projet de loi.
En conclusion, Mme la Présidente, je demande
donc à cette Assemblée de bien vouloir adopter le projet de loi n° 39
intitulé Loi donnant suite à la mise à jour sur la situation économique et
financière du Québec présentée le 2 décembre 2014 et modifiant
diverses dispositions législatives. Merci, Mme la Présidente.
• (12 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le ministre
des Finances. Et, pour la suite
du débat, je cède la parole à M. le député de Rousseau. Et il est aussi porte-parole en matière de finances pour l'opposition
officielle.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Alors, il me fait
plaisir, au nom de l'opposition
officielle, de prendre la parole à cette étape de l'adoption
finale du projet de loi n° 39. J'ai eu l'occasion d'exprimer antérieurement,
avec un certain niveau de détail, les
raisons pour lesquelles le Parti
québécois, l'opposition officielle, n'appuie pas le projet de loi. Si je les résumais, Mme la Présidente, je vous dirais que ce projet
de loi, c'est un projet de loi visant à modifier nos lois fiscales de manière à introduire dans
ces dernières des orientations qui ont été prises par le gouvernement à l'occasion de la mise à jour économique
du 2 décembre 2014. À l'époque du dépôt de cette mise à jour, donc
c'était l'an dernier, j'avais exprimé
notre désaccord avec certaines des orientations que cette mise à jour
contenait. Je vous rappelle, entre
autres choses, Mme la Présidente, qu'il y
avait une augmentation du fardeau fiscal des particuliers et que ces augmentations-là
étaient inacceptables, à notre point de vue.
Alors, évidemment,
si on était en désaccord avec les orientations à l'époque, vous comprendrez
qu'on va être en désaccord avec
l'incarnation de ces principes dans nos lois. Et donc, pour cette raison, j'ai déjà eu
l'occasion de l'exprimer à plusieurs reprises, nous sommes contre le projet
de loi n° 39. Bien sûr, là, j'aimerais... Je peux le dire, il y a dans ce projet de loi certaines mesures que sont correctes, qui sont acceptables, mais c'est l'économie
générale du projet de loi qui pose problème, à mon point
de vue. Et je veux simplement
réitérer le fait que nous allons nous opposer à l'adoption du projet de loi. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Rousseau. Et maintenant je cède la parole à M. le député de Granby,
qui est aussi porte-parole en matière de finances pour le deuxième groupe
d'opposition.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci,
Mme la Présidente. Je serai sûrement
aussi très bref dans mes commentaires sur ce projet
de loi n° 39, qui est un peu similaire
à celui que nous avons adopté hier, le projet de loi n° 13, dans une
certaine mesure, beaucoup moins
épais, mais, dans son ensemble, des mesures qui sont déjà appliquées suite à la
mise à jour économique du
2 décembre 2014, comme le dépôt du projet de loi n° 13 qui
mettait en place les mesures du budget du mois de juin, qui était le
premier budget du gouvernement libéral, et même certaines dispositions de
l'ancien gouvernement.
Je vous ferai
grâce, Mme la Présidente, de tous les sujets, que ce soit la réduction du taux
des crédits d'impôt pour cotisation
syndicale, le Fonds des services de santé. Il y en a une qui m'interpellait
principalement, c'est encore une fois une
qui augmentait légèrement le fardeau fiscal des Québécois dans son ensemble, on
l'a souvent mentionné, 1 400 $ de moins dans les poches de Québécois depuis
l'arrivée du Parti libéral. Bien, il y avait une de ces mesures qui était la
taxe sur les primes d'assurance automobile. Tout le monde qui possède
une automobile au Québec a vu la taxe augmenter de 5 % à 9 %. Vous allez me dire : Ce n'est pas beaucoup.
Mais c'est quand même quelques dollars de plus que nous sommes allés chercher dans les poches des automobilistes
surtout. Ça, ça amène ce lot d'augmentation de tarifs et taxes que les gens ont eu, que ce soit la contribution santé,
taxe sur l'essence, Hydro-Québec, et je vous fais grâce, là, de... que ça soit
aussi les taxes scolaires et les taxes foncières.
Donc, dans
son ensemble, vous comprendrez que nous étions déjà contre la mise à jour
économique l'année passée. Oui, il y
avait certaines mesures, si on les prenait au cas par cas, qui auraient pu être
discutées et vues positivement, mais, dans
son ensemble, nous ne pouvons pas aujourd'hui prendre position et aller à une
décision qui était contraire à celle que
nous avions prise l'année passée. Donc, nous voterons contre, sur division,
pour ce projet de loi n° 39. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci, M. le député de Granby.
Mise aux voix
Alors, est-ce
que le projet de... S'il n'y a pas d'autre intervention, le projet de loi
n° 39, Loi donnant suite à la mise à jour sur la situation économique et financière du Québec présentée le 2
décembre 2014 et modifiant diverses dispositions législatives, est-il
adopté?
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté sur division.
Maintenant, pour la suite des choses, M. le leader
adjoint du gouvernement.
Ajournement
M.
Sklavounos :
Oui, Mme la Présidente. On m'avise qu'il n'y a pas eu de demande de débat de
fin de séance. Alors, je fais motion pour ajourner nos travaux au mardi
27 octobre, à 13 h 40, s'il vous plaît.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté. Alors, en conséquence, j'ajourne nos travaux au mardi 27 octobre à
13 h 40. Bon week-end à tous.
(Fin de la séance à 12 h 15)