(Neuf heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, veuillez vous asseoir. Je vous souhaite un bon jeudi matin.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors, nous allons procéder à la rubrique Déclarations
de députés, et je suis prêt à entendre la première déclaration de la part de M.
le député de la Côte-du-Sud. Allez pour votre déclaration d'aujourd'hui.
Féliciter MM. Jean Dionne et Claude Dubé pour leur
périple à vélo jusque dans le Nord-du-Québec
M. Norbert Morin
M. Morin : Merci,
M. le Président. Aujourd'hui, je prends cette minute pour souligner le courage extraordinaire et la détermination de deux citoyens de mon comté, MM. Jean Dionne et Claude Dubé.
Ces deux complices à vélo s'étaient lancé
comme défi de se rendre dans le Nord-du-Québec. Après 2 500 kilomètres
de route, entre autres la Transtaïga — qui n'est
que sur le gravier, je vous fais remarquer — ils sont revenus à Montmagny, au grand
bonheur de leurs proches et amis du
club vélo Montmagny, le 24 septembre dernier. Malgré les obstacles, la
pluie, les loups et des problèmes d'approvisionnement en eau potable à
quelques reprises, ils ont poursuivi leur chemin afin de réaliser cet exploit.
Messieurs, je
suis vraiment épaté par votre ténacité et votre bonne forme physique. Je suis
certain que d'autres défis de ce
genre vous attendent au fil de votre vie. Je vous félicite et je tiens à vous
signaler que vous êtes un bel exemple de dépassement de soi. Je vous
lève mon chapeau, MM. Dionne et Dubé!
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Côte-du-Sud. Pour quelqu'un qui a commencé :
«Je prends aujourd'hui cette minute» — vous avez dit ça — alors c'est bien, vous avez rentré dans le
temps amplement. Alors, M. le député de Rousseau, pour votre déclaration
d'aujourd'hui. À vous.
Féliciter les Fromagiers de la Table ronde, lauréats d'un
prix
de la Sélection Caseus pour le fromage Le Ménestrel
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
Merci, M. le Président. Le 15 septembre dernier, le fromage Ménestrel,
produit par les Fromagiers de la
Table ronde, s'est vu décerner le prestigieux Caseus d'or, prix récompensant le
meilleur fromage au Québec. La fromagerie de la Table ronde s'est
également vue décerner la palme dans la catégorie Entreprise transformant moins
d'un million de litres par année, fromage de lait de vache, pâte ferme ou dure.
Je souligne
enfin que deux autres fromages de l'entreprise étaient aussi finalistes au
concours Caseus 2015, soit Le Rassembleu et La Galette. C'est dire toute
l'excellence des produits de cette magnifique entreprise.
Je tiens à
féliciter les propriétaires de cette
ferme familiale de quatrième génération de Sainte-Sophie, Mme France
Dion et M. Ronald Alary, des gens chaleureux et passionnés.
Si ce n'est
encore fait, M. le Président, je vous invite, de même que tous les Québécois, à
découvrir le fromage exceptionnel qu'est Le Ménestrel.
Je conclus en
vous disant ma fierté de savoir que c'est dans Rousseau qu'on fabrique le
meilleur fromage au Québec et je tiens à redire mes plus sincères
félicitations à la fromagerie de la Table ronde. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, M. le député de Rousseau. Je vais être obligé de me corriger. Je pense
toujours que c'est La Vache à Maillotte qui produit le meilleur fromage, mais
ça n'a pas l'air. Alors, M. le député de Montmorency, pour votre
déclaration d'aujourd'hui, à vous.
Rendre hommage à M. Gaston Bélanger pour
sa contribution au sport amateur
M. Raymond Bernier
M.
Bernier : Merci, M. le Président. Donc, aujourd'hui, je suis fier de souligner
l'excellent parcours, les efforts et les belles réussites de
M. Gaston Bélanger, qui est ici présent.
Gaston s'implique dans la communauté à faire la
promotion du sport amateur dans la grande région de la Capitale-Nationale. Il célèbre cette année le 25e anniversaire de la
revue sportive GB qu'il a lui-même fondée. Cette revue donne une fenêtre
sur le monde du sport amateur et de la relève.
Gaston
a une incroyable feuille de route. Il a fait partie de l'équipe canadienne de
cyclisme de 1959 à 1971. Il a été
nommé athlète de l'année en 1961 et, en 1962, il a participé au Tour de France.
Gaston est un sportif qui fait la fierté de sa famille, de ses amis et de toute la communauté. D'ailleurs,
aujourd'hui, nous allons souligner de façon officielle l'apport de notre
ami dans la communauté sportive de Québec. Félicitations, Gaston, pour ta
contribution!
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, M. le député. Bienvenue à l'Assemblée nationale et bravo! Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Montarville pour sa déclaration
d'aujourd'hui. Mme la députée, à vous.
Féliciter M. Marc Renaud, récipiendaire de
la Médaille de l'Assemblée nationale
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, aujourd'hui, je tiens à rendre hommage
à M. Marc Renaud. Il est d'ailleurs avec
nous, dans la tribune, accompagné de sa conjointe. Je tiens à les saluer. Et je
vous dis pourquoi je leur rends
hommage. M. Renaud est un citoyen de Boucherville qui a consacré sa carrière de
technicien en ophtalmologie à la sensibilisation et à la
prévention du glaucome, qui est, M. le Président, la deuxième cause de cécité
dans le monde.
Alors, au
cours des années, il a été le porte-étendard de cette cause ainsi qu'un
vulgarisateur hors pair. Il a notamment fondé, avec le Dr Oscar Kasner,
le Centre d'information sur le glaucome de McGill. Il a aussi donné des
centaines de conférences sur le glaucome.
Je souligne d'ailleurs ses efforts afin de partager
ses connaissances avec toutes les cultures de tous les pays. Son travail et son engagement font non seulement
rayonner la circonscription de Montarville, mais aussi tout le Québec.
Et c'est pourquoi je lui remets aujourd'hui la médaille de député de l'Assemblée
nationale.
Alors, félicitations, M. Renaud, pour votre
travail exceptionnel! Merci à vous. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le député de Saint-Maurice pour sa déclaration d'aujourd'hui. M.
le député de Saint-Maurice, à vous.
Féliciter M. Nicholas Berrouard, gagnant
du Marathon Oasis de Montréal
M. Pierre Giguère
M.
Giguère : Merci, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui souligner avec
fierté la performance d'un athlète de Shawinigan au marathon de Montréal
en septembre dernier. Félicitations à Nicholas Berrouard, qui a remporté la première place avec un temps de
2 h 26 min 43 s, un record personnel pour le sportif!
C'est un bel exemple de détermination et
de persévérance. Bravo pour cet exploit! Vous pouvez être fier de ce que vous
avez accompli, M. Berrouard. Merci.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci pour votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de Jonquière. À vous.
Souligner le 20e anniversaire de l'Association
Renaissance des personnes traumatisées
crâniennes du Saguenay—Lac-Saint-Jean
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui, merci, M. le Président. J'ai le plaisir de souligner le
20e anniversaire de l'Association Renaissance des personnes traumatisées crâniennes du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Cet organisme, implanté dans le comté de Jonquière depuis
20 ans, répond à des besoins essentiels pour les personnes qui vivent avec
un traumatisme crânien ainsi qu'à leurs proches. Il est unique et répond
à l'ensemble de la population de la région.
J'ai eu le privilège d'assumer la coprésidence
d'honneur de cette année de festivités et de reconnaissance en compagnie d'un jeune homme fort impliqué auprès
d'eux, M. Éric Tremblay, qui est atteint d'un traumatisme crânien.
Je veux rendre un hommage particulier aux
membres, aux participants de l'association, au directeur général, M. Jonathan Jean-Vézina, au personnel, aux
bénévoles, aux membres du conseil
d'administration, qui s'investissent
chaque jour pour la cause, dont Mme Nicole Tremblay, qui est une
fondatrice toujours active.
Encore une fois, félicitations pour les 20 ans de cette organisation et longue vie à l'ARPTC de Jonquière! Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de Vimont pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous.
Féliciter
Mme Ann-Sophie Chalifoux,
vice-championne du Québec en triathlon
M. Jean Rousselle
M.
Rousselle : Merci, M. le Président. C'est avec plaisir que j'ai appris que
Mme Ann-Sophie Chalifoux, une jeune
citoyenne de 17 ans de ma circonscription, à Vimont, a terminé vice-championne du Québec
sur le circuit provincial de
triathlon. Tout comme ses parents, Mme Stéphanie Gauthier et M. Steve
Chalifoux, je ne peux que me réjouir d'une nouvelle de la sorte qui
rejaillit, par sa renommée, sur Laval et même sur le Québec.
Cette
réussite est le fruit d'efforts continus et répétés de la part de Mme Chalifoux, mais aussi des encouragements des parents,
qui participent, eux aussi, par leur soutien inconditionnel à l'égard de leur
fille, à ce succès. D'ailleurs, Mme Chalifoux
s'est inspirée de sa mère, qui fait des marathons. Voilà, M. le Président, un bel exemple d'une famille d'Auteuil qui propage les saines
habitudes de vie.
Ann-Sophie aimerait
représenter le Québec aux Jeux du Canada. Pour s'y faire, elle participera à un
camp de préparation en Floride en mars prochain. Il ne reste qu'à lui souhaiter
bon courage et bonne chance.
Encore une fois,
toutes mes félicitations à Ann-Sophie Chalifoux! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci pour votre déclaration d'aujourd'hui. Je cède maintenant la parole à M. le député de Blainville
pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous.
Rendre hommage à Mme Gabriella
Page pour
ses exploits sportifs en escrime
M. Mario Laframboise
M. Laframboise : Merci, M. le Président. Il me fait plaisir aujourd'hui de souligner les exploits sportifs d'une jeune Blainvilloise de ma circonscription. Mme Gabriella Page fait partie du Club d'escrime
Les Seigneurs de la Rive-Nord. Sabreuse de 20 ans, classée 56e au
niveau international, elle s'entraîne au club depuis sept ans et performe au
niveau international depuis cinq ans. C'est
aux Jeux du Québec de 2009 que Gabriella s'est découvert une grande
passion pour l'escrime, une volonté à toute épreuve de réussir.
Devenue,
à la fin mai, la première escrimeuse des Seigneurs de la Rive-Nord à remporter
une compétition internationale en
étant couronnée à Reykjavík, en Islande, elle a été sacrée championne canadienne
senior une semaine plus tôt pour la
première fois de sa carrière. S'inclinant en demi-finale aux Jeux panaméricains
en juillet dernier, elle a tout
de même décroché une des deux médailles de bronze.
En tant que député de
Blainville, je veux donc profiter de cette tribune pour lui mentionner que nous
sommes tous très fiers de ses exploits. Aux
entraîneurs et aux parents de Gabriella, merci de transmettre cette passion du
sport. Toutes mes félicitations à Gabriella et au Club d'escrime Les
Seigneurs de la Rive-Nord. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M.
le député. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Jean-Lesage pour sa
déclaration d'aujourd'hui. M. le député, à vous.
Souligner la Semaine
provinciale de la Société Saint-Vincent-de-Paul
M. André Drolet
M.
Drolet : Merci, M. le Président. Je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui afin de souligner la semaine provinciale de la
Saint-Vincent-de-Paul, qui a eu lieu la semaine passée.
Depuis
plus de 165 ans, la mission principale de la Société
Saint-Vincent-de-Paul est de lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale des individus et des
familles défavorisées de la grande région de Québec. De nombreux bénévoles travaillent quotidiennement dans les
80 points de service afin de soutenir les personnes plus démunies. Ils
permettent à ceux qui vivent des difficultés d'améliorer leurs
conditions et de conserver leur dignité. Ils offrent, entre autres, de l'aide
alimentaire, de l'aide vestimentaire.
Je tiens à féliciter
les nombreux bénévoles ainsi que l'équipe de la Saint-Vincent-de-Paul, car ce
sont plus de 20 000 personnes qui
ont recours à leurs services annuellement. J'ai d'ailleurs eu le plaisir, la semaine passée, de participer
au déjeuner-reconnaissance afin de souligner leur travail exceptionnel. Merci
beaucoup, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci, M. le député, de votre déclaration. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Verdun pour la sienne d'aujourd'hui. M.
le député de Verdun, à vous.
Souligner la Semaine de la
coopération
M. Jacques Daoust
M.
Daoust : M. le Président, la Semaine de la coopération, qui se déroulera du 11 au
17 octobre, représente une occasion
privilégiée pour tous les Québécois de souligner les efforts et les initiatives du
mouvement coopératif et mutualiste.
Les coopératives constituent un important
moteur entrepreneurial pour le Québec, alors que leur taux de survie est deux
fois plus élevé que celui des entreprises québécoises après 10 ans. À
l'échelle du Québec, nous comptons quelque
3 300 coopératives et mutuelles, qui cumulent un chiffre d'affaires
de 33,4 milliards de dollars, qui sont actives dans plusieurs secteurs
de notre société, constituant ainsi de véritables fleurons de l'économie québécoise.
Le
gouvernement du Québec est un partenaire de longue date du mouvement
coopératif, et une part importante de nos interventions financières dans le
soutien de la coopération est consacrée à l'entente de partenariat relative au
développement des coopératives.
Grâce à elles, le Québec
est devenu un chef de file en matière de développement coopératif, il est une
source d'inspiration pour plusieurs
gouvernements. Notre gouvernement reconnaît son importance en tant que levier majeur pour la croissance
économique du Québec.
Il
me fait donc plaisir de souligner la Semaine de la coopération ainsi que le
rôle essentiel du mouvement coopératif et mutualiste dans le
développement social et économique du Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le député, de votre
déclaration d'aujourd'hui. Et ça met fin, cette dernière déclaration, à
la rubrique Déclarations de députés.
Nous allons suspendre
les travaux pour quelques instants. Les travaux sont suspendus.
(Suspension de la séance à
9 h 52)
(Reprise à 10 heures)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, Mmes, MM. les députés, nous
allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre de la Sécurité publique.
Rapport annuel du Commissaire
à la lutte contre la corruption
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport annuel
de gestion 2014-2015 du Commissaire à la lutte contre la corruption.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, ce document est déposé. M.
le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
Rapport annuel du Comité
consultatif de lutte
contre la pauvreté et l'exclusion sociale
M.
Hamad : Merci, M. le Président. Alors, je dépose le rapport
d'activité 2014-2015 du Comité consultatif de lutte à la pauvreté et
l'exclusion sociale.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, ce document est déposé. M. le ministre des Affaires municipales et de
l'Occupation du territoire.
Rapports annuels de la
Commission municipale
et de la Régie du logement
M. Moreau : Oui, M.
le Président. Alors, je dépose le rapport annuel de gestion 2014-2015 de la
Commission municipale du Québec ainsi que le rapport annuel de gestion
2014-2015 de la Régie du logement.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Ces documents sont déposés. M. le
leader du gouvernement.
Réponses à des pétitions
M. Fournier : M. le
Président, je dépose les réponses du gouvernement aux pétitions présentées par
les députés de Repentigny, Berthier
et Sainte-Marie—Saint-Jacques
le 15 septembre et par la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré les 16 et 23 septembre
2015. Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, ces documents sont également déposés.
Il n'y a pas de
dépôt de rapports de commissions.
Dépôt
de pétitions
Et, à la rubrique Dépôt de pétitions,
j'ai reçu une demande de M. le chef de l'opposition officielle et député de
Saint-Jérôme pour la présentation d'une
pétition non conforme. Alors, y a-t-il consentement pour la présentation de
cette pétition? Consentement. Veuillez poursuivre, M. le chef de
l'opposition officielle.
Demander au gouvernement de
reconsidérer ses orientations
budgétaires et de faire de l'éducation publique une priorité
M. Péladeau : Merci, M. le
Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 572 pétitionnaires. Désignation : élèves de l'école
secondaire Frenette de Saint-Jérôme.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que le milieu
scolaire représente un minimum de 12 années de la vie des Québécois et des
Québécoises;
«Considérant
que l'éducation représente les bases de notre vie professionnelle et citoyenne
à venir;
«Considérant
que l'éducation publique est un droit fondamental pour tous les Québécois et
les Québécoises;
«Considérant que l'éducation publique
est sous-financée depuis plusieurs années, situation qui empire avec le
dernier budget provincial, tandis qu'un effort équivalent n'est pas imposé aux
écoles privées;
«Considérant
que certaines offres gouvernementales faites aux employés des écoles publiques
québécoises nous inquiètent car elles
risquent clairement d'affecter la qualité de l'éducation, notamment par
l'augmentation du nombre d'élèves par classe;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
les élèves de l'école secondaire Frenette de Saint-Jérôme, appuyons les moyens
de pression de nos enseignants et nous soulevons contre les mesures
d'austérité imposées au système scolaire pour la continuité d'une éducation
publique de qualité et porteuse d'avenir.
«Par
cette pétition, nous demandons au gouvernement
libéral de reconsidérer ses
orientations budgétaires et de faire de l'éducation publique une
priorité dès maintenant.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
chef de l'opposition officielle. Cet
extrait de pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses
orales, et je cède la parole à M. le chef
de l'opposition officielle.
Frais médicaux accessoires
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, je suis choyé ce matin. Alors, après avoir créé une taxe santé en 2010,
le gouvernement libéral veut en officialiser une seconde en 2015. La
différence, c'est que, cette fois-ci, il n'y a que les malades qui vont la payer et les citoyens qui ont besoin
de voir un médecin. Les patients ne savent pas quand et combien on leur
chargera pour des gouttes pour les yeux, des pansements, des anesthésiants.
Pour ceux et celles qui nous écoutent, ça s'appelle
les «frais accessoires», une étape de plus vers une médecine libérale à deux
vitesses : une vitesse pour les patients et une vitesse pour les médecins. C'est une taxe de 50 millions qui
est refilée aux citoyens alors que le premier ministre, le ministre
de la Santé et leur ancien collègue,
le Dr Bolduc, lui également médecin, ont pourtant choisi d'engloutir près
de quatre milliards de dollars pour augmenter leur propre salaire.
Si
1 % de l'augmentation de leur enveloppe salariale était consacré pour
payer les frais accessoires, il n'y aurait pas de frais accessoires. Comment le premier ministre peut-il
affirmer ne pas avoir 50 millions de dollars de plus pour les
patients, alors qu'il avait pourtant 4 milliards de plus pour les
médecins?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, c'est presque émouvant d'entendre mon collègue.
À l'entendre, on croirait que son parti politique, lorsqu'il avait les moyens de le faire, serait intervenu de façon
énergique sur cette question, puisque c'est si évident. Alors, ni dans les
périodes qui ont précédé l'arrivée au gouvernement du Parti
libéral en 2003 ni dans la courte période — heureusement pour le Québec — où
ils ont été aux affaires publiques, M.
le Président, ils n'ont soulevé
le moindre début du commencement du petit
doigt pour s'occuper de cette question. Alors, nous, au contraire, M. le Président, au contraire, on veut
baliser.
D'ailleurs,
la double contradiction — maintenant, on est dans les contradictions successives — mon collègue le ministre
de la Santé a montré avec éloquence
que leurs engagements électoraux, qui étaient sous sa direction, M. le Président, parlaient de baliser les frais accessoires,
exactement ce que nous faisons, justement pour que les abus cessent dans les
gouttes ophtalmiques, dans les autres questions.
Maintenant,
s'il y a 50 millions — je veux être bien clair, M. le Président — s'il y a 50 millions à investir dans le système de santé, moi, je vais
m'occuper avant tout, avec le gouvernement
et mon collègue, des personnes âgées,
des personnes avec des problèmes de santé mentale et des véritables
priorités.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci. Première complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. C'est inexact. Le gouvernement de Mme Marois a
tenté de négocier un meilleur partage
entre les patients et les médecins avec l'actuel ministre de la Santé alors
qu'il était président de la FMSQ. À
ce moment, il le disait ouvertement — et
je le cite — que
«les frais accessoires, c'est une astuce pour payer tout le
reste». Ses refus répétés se sont soudainement expliqués quand il s'est
porté candidat libéral.
Est-ce que le
premier ministre peut arrêter de gouverner pour les médecins et
commencer à gouverner pour les patients et les citoyens?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, c'est tellement léger comme comparaison que je ne peux pas
résister à lui retourner la chose. Si
on compare ses discours sur le mouvement syndical avant et après son accession
au poste de leader du Parti
québécois, je pense que, dans le domaine des contradictions, on n'a rien à leur
envier, certainement, M. le Président.
Maintenant,
moi, je vais être très, très clair, il
y a des choix à faire dans les
investissements publics, notamment
en santé et en éducation, et il faut s'assurer que l'argent est destiné aux
véritables priorités. Non pas que ce ne soit pas important, cette question des frais accessoires, ça l'est, mais la décision
prise de les moduler et de les baliser, surtout pour éviter les abus, c'est la bonne décision. C'est la
décision et l'orientation que son propre parti politique proposait en campagne électorale. Quelle contradiction
cynique, M. le Président!
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau : Le premier ministre
n'a pas de leçons à donner à qui que ce soit parce que, lorsqu'il était ministre de la Santé, les coûts du réseau ont augmenté de 43 % en six ans alors que le temps d'attente aux urgences augmentait
de 16 à 17 heures. Nous avons payé beaucoup plus cher pour des services alors
qu'il était ministre de la Santé.
Alors, le
premier ministre peut-il nous dire aujourd'hui s'il prend le temps de se
reprendre? Pourquoi ne pas abolir les frais accessoires?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Encore une
contradiction, M. le Président. Voilà qu'on nous reproche d'avoir investi en
santé. Et, pendant la même période de questions, on va nous reprocher de
ne pas investir assez en santé. Et la même chose peut se poser, mais également pour l'éducation. Mais je vais lui
rappeler, à mon collègue, que, lorsque ses collègues étaient au
gouvernement...
Des voix : ...
M.
Couillard : M. le Président,
ça crie de l'autre côté. Si on n'applaudit pas, ce n'est pas pour remplacer par
des grognements et des paroles, M. le Président, qui interrompent les
débats.
Maintenant,
je vais lui rappeler que son propre gouvernement, M. le Président, a proposé
une taxe autonomie pour les personnes âgées. Il n'est pas question de ça
de notre côté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. En troisième complémentaire, M. le
chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau : M. le Président,
pendant que le premier ministre dit aux infirmières qu'il n'a pas le choix
de geler leur salaire et même de retirer leurs primes de nuit, on se rappelle
que les médecins ont vu l'enveloppe de leur rémunération
augmenter de 134 % sous le gouvernement libéral. Des gels pour les
infirmières, des frais accessoires pour les patients, mais 134 %
d'augmentation pour les médecins.
Est-ce que le
premier ministre peut nous dire ce qu'il attend pour rétablir la situation et
l'équité pour l'ensemble des Québécois et des Québécoises?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : C'est justement,
M. le Président, la cohérence et l'équité qui nous guident : la cohérence,
parce qu'il faut s'assurer que ce qui est en place demeure visible,
demeure balisé et demeure juste; l'équité, parce qu'il faut s'assurer que toutes les missions prioritaires de
notre système de santé et de services sociaux, particulièrement envers les
personnes les plus vulnérables, fassent
l'objet d'attention également lorsqu'il y a des sommes d'argent neuf
disponibles pour les injecter dans le
réseau de la santé. Alors, on est clairement le gouvernement qui a le plus
investi en santé et services sociaux,
on va continuer à le faire à la mesure des moyens collectifs du Québec, M. le
Président, mais on va choisir les bonnes priorités.
Quant aux
frais accessoires, ils seront balisés de façon importante. Le Collège des
médecins l'attendait, c'est fait. Le
Collège des médecins, qui parle au nom des usagers, des patients du système de
santé, M. le Président, le demandait, ça a été fait. Maintenant, on va
continuer à travailler sur l'ensemble des problèmes de notre système de santé.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci. M. le député de Terrebonne, en principale.
Déversement d'eaux usées de la ville de
Montréal dans le fleuve Saint-Laurent
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Ça fait des semaines que
nous demandons... ça fait une semaine, en fait, que nous demandons, mais ça paraît très long, au ministre de
l'Environnement de suspendre l'autorisation à la ville de Montréal, le temps d'évaluer l'option qui limitera
le plus les impacts sur l'environnement. Ils trouvent ça drôle de l'autre
côté, M. le Président, mais j'ai hâte de voir leur réponse.
Nous avons
donc demandé la transparence au ministre et le dévoilement de tous les avis sur
lesquels il se base pour prendre cette décision déplorable. Vous le savez, il a
tout refusé. Il a juré, main sur le coeur, que c'était la seule solution
possible, qu'il n'y avait aucune autre alternative envisageable pour minimiser
cette situation déplorable.
Hier, la
ville de Montréal en a trouvé une, solution. Elle a décidé d'accélérer ses
travaux pour faire économiser 1 milliard de litres d'eaux usées à
notre fleuve Saint-Laurent, à notre patrimoine commun.
Si la ville
de Montréal a été capable, en 24 heures, M. le Président, de trouver une
solution, qu'est-ce qui fait que le ministère de l'Environnement, lui,
est incapable d'en trouver? Ce qu'on demande au ministre, c'est de suspendre
temporairement l'autorisation pour trouver d'autres alternatives...
• (10 h 10) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de l'Environnement et du Développement durable.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Loin de moi l'idée de reprocher au
député de Terrebonne un petit lapsus. Sur
la question, M. le Président, il faut bien comprendre que nous avons rendu
public le rapport d'analyse environnementale qui a été produit par le ministère de l'Environnement, qui a analysé à
fond la proposition de la ville de Montréal. Et, en plus de ça, ce rapport précise spécifiquement des
mesures d'atténuation pour, justement, limiter les effets du déversement.
Et il est
clair qu'il n'y avait aucune autre option possible, M. le Président. Si on
n'allait pas de l'avant avec cette solution-là, c'était la station de
traitement des eaux usées qui allait être en péril, et les effets seraient
beaucoup plus néfastes que le présent
déversement envisagé. D'autant plus que la science nous dit clairement que les impacts sur l'environnement seront minimes,
l'eau potable, les stations de traitement d'eau potable en aval pourront
traiter l'eau.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Heurtel : Nous avons fait nos
devoirs, nous avons fait notre travail, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Première complémentaire, M. le député de Terrebonne.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Le ministre dit qu'il s'appuie sur la science, mais il n'a peut-être pas la science infuse. Il doit
faire preuve d'humilité parfois et aussi dire que des solutions alternatives,
c'est possible. La ville de Montréal
nous en a fait la démonstration hier. En quelques jours, elle vient
d'économiser 1 milliard de litres d'eaux usées
dans notre Saint-Laurent. C'est correct, M. le Président, dire, des fois, qu'on
n'a pas toujours raison. Ce qu'on demande au
ministre, c'est de déposer les avis sur lesquels il se
base pour dire qu'il n'y a aucune autre option possible.
Qu'est-ce qu'il y a de si épeurant dans ces avis
pour qu'il refuse de les déposer, M. le Président?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de l'Environnement et du Développement durable.
M. David Heurtel
M. Heurtel : Merci, M. le Président.
Alors, pour citer la science, ce matin, alors, la position d'experts de Polytechnique Montréal sur les déversements
planifiés d'eaux usées de l'intercepteur sud-est à la ville de Montréal. Ça,
ça a été rendu public aujourd'hui. Cinq
expertes et experts de Polytechnique disent : «Les travaux proposés par la
ville de Montréal sur l'intercepteur
sud-est sont nécessaires en raison de la détérioration de certains éléments de
l'intercepteur.»
Ensuite, ce matin, à nouveau, le Groupe de
recherche interuniversitaire en limnologie et en environnement aquatique — ça, c'est un consortium de un, deux, trois,
quatre, cinq, six, sept, huit, neuf universités, M. le Président — qui disent clairement que c'est la
seule solution possible.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Deuxième complémentaire, M. le député de Terrebonne.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci, M. le Président. C'est endormitoire. Le
ministre sait qu'il y a peut-être d'autres alternatives parce que c'est lui qui détient les avis, c'est
lui qui a l'expertise, c'est lui qui a accès aux scientifiques, c'est lui qui a
accès également aux experts et c'est lui, surtout, qui a ces avis
disponibles à sa disposition. Qu'il nous les mette clairement sur table pour qu'on puisse constater avec lui
qu'il n'y en a pas d'autres. S'il refuse de les déposer, M. le Président, c'est
qu'il y a anguille sous roche. Sans jeu de
mots, on pense que le ministre est en train de nous dissimuler une information
importante sur les impacts environnementaux
qu'un tel déversement peut avoir dans notre fleuve. Un peu de transparence,
M. le ministre.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de l'Environnement et du Développement durable.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : M. le Président, il n'y a rien de plus transparent que deux
groupes universitaires indépendants du gouvernement
qui ont analysé la proposition de la ville et ont analysé les mesures pour
limiter les impacts de la proposition de
la ville qu'a imposée le ministère de l'Environnement. On parle d'une dizaine
d'universités québécoises, là, qui disent clairement que c'est la seule
option possible.
La ville de
Montréal a regardé d'autres options, a présenté au ministère de
l'Environnement, au ministère de la Faune
la seule option possible dans les circonstances. Nous l'avons analysée, nous
avons fait un suivi rigoureux, nous avons posé des conditions pour limiter
les impacts...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Heurtel : ...et c'est dans ce
cadre-là que nous allons pouvoir imposer cette mesure-là qui est nécessaire...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. En principale, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Logiciels d'aide à l'apprentissage devant être achetés
par les parents d'élèves en difficulté
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Merci, M. le Président. Depuis des années, au Québec, on offre une aide technologique aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté pour leurs besoins en matière
d'apprentissage, on prête un ordinateur avec des logiciels qui sont spécialisés aux élèves avec des déficiences légères,
des élèves qui ont des troubles du langage. Tout ça, dans les mots du
ministère, M. le Président, là, ça s'appelle la mesure 30810.
Or, dans une
lettre qui est datée d'avril 2015, on explique à des parents de Gatineau que
dorénavant leur école ne fournira plus le logiciel d'aide à l'écriture
auquel leurs enfants avaient droit. Imaginez-vous donc qu'on propose dorénavant aux parents — puis là je vais lire la lettre — de «se procurer le logiciel dans un magasin
à grande surface, le Best Buy, le
Future Shop ou Bureau en Gros, ou même sur Internet», M. le Président, et tout
ça pour la modique somme de 150 $.
Est-ce que le ministre trouve ça normal qu'on
refile une facture de 150 $ à des parents qui ont des élèves en
difficulté?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.
M.
François Blais
M.
Blais : M. le Président, je l'ai déjà mentionné au début de l'année
scolaire, nous avons des normes pour assurer la gratuité, hein, de
l'instruction au Québec au niveau primaire et au secondaire. Essentiellement,
ces normes-là, elles spécifient à la fois
que les manuels qui ne pourront pas être réutilisés, par exemple, ou des
équipements qui ne pourront pas être
réutilisés seront aux frais des parents ou d'élèves. Je pense que c'est un
principe qui est bien compris puis, en général, bien accepté.
J'ai
mentionné en début d'année scolaire que je m'inquiétais qu'il y ait
aujourd'hui, compte tenu de l'évolution du numérique, qu'il y ait aujourd'hui peut-être des nouvelles factures
que l'on essaie de refiler, là, aux parents. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé une vérification
à la fois sur la portée de la Loi de l'instruction publique et un certain
nombre de pratiques comme celle qui est évoquée par mon collègue. J'attends les
informations là-dessus.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. En première complémentaire, M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Bien, M. le Président, là, le ministre n'a pas besoin de
davantage d'information, là, c'est une lettre qui est datée d'avril 2015. Ce qu'on veut du ministre, c'est de
l'action, qu'il mette son pied à terre, qu'il dise : Ça n'a pas de bon sens, au Québec, qu'on crée deux catégories
d'étudiants, là, ceux que leurs parents sont assez riches pour payer,
pour avoir accès à des services, puis les autres, là, qui regardent le train
passer, ça n'a juste pas de bon sens.
Que le ministre
intervienne dès maintenant, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur.
M. François Blais
M.
Blais : M. le Président, je ne crois pas qu'il est question d'avoir
deux catégories d'étudiants. Dans ce cas-ci, ici, il s'agit de savoir si la Loi sur l'instruction publique, qui
garantit la gratuité... Quand du matériel, hein, ne peut pas être
réutilisé pour différentes raisons — je ne connais pas la nature
de ce matériel-là — c'est
possible de facturer les parents, et je pense que c'est assez bien accepté par
la population.
Donc,
encore une fois, quels sont les
changements qui font que, cette année, là, on a permis la possibilité à cette commission scolaire là et à cette école de facturer pour
ce service-là? J'attends les informations à ce sujet.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Deuxième complémentaire, M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, là, on parle de services, de logiciels qui étaient payés avant par le ministère
puis que, dorénavant, la commission scolaire se retourne de bord puis
envoie une lettre aux parents pour leur dire : On est vraiment
désolés, là, mais dorénavant débrouillez-vous tout seuls, allez dans les
grandes surfaces, au Best Buy, au Wal-Mart, puis achetez par vous-mêmes,
là, le logiciel.
M. le Président,
tabarouette! ce sont des élèves en difficulté, les élèves les plus vulnérables
de notre société. Que le ministre de l'Éducation agisse puis qu'il arrête de
légaliser les frais accessoires, comme ils font en santé.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur.
M. François Blais
M.
Blais : Alors, à ma connaissance, il faut éviter un glissement, là. Il faut
éviter un glissement en ce moment
dans la proposition de mon collègue, là. À ma connaissance, il n'y a pas eu de modification
à la Loi de l'instruction publique, qui
statue sur les dépenses, hein, que l'on peut demander aux parents... et qui
peuvent être facturées, pardon. Il n'y a pas eu de changement à ça.
J'ai
observé, notamment dans le
domaine numérique, j'ai observé... puis, je l'ai dit, j'ai donné mon inquiétude
et j'ai demandé qu'il y ait une enquête, en ce moment, sur un certain nombre de
pratiques et vérifier si elles sont conformes à la Loi de l'instruction
publique. Si elles ne sont pas conformes à Loi de l'instruction publique, bien
sûr ces parents-là seront remboursés. Si
jamais il y a une avenue à l'intérieur de la Loi de l'instruction publique qui
doit être corrigée...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
• (10 h 20) •
M. Blais :
...nous le ferons prochainement.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Principale, M. le chef de la deuxième opposition.
Services
aux élèves handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, le premier ministre, la semaine dernière, ici, en Chambre, a
admis qu'il y a des commissions scolaires
qui coupent dans les services aux enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage. Mais, malgré cet aveu,
il refuse d'intervenir. Il nous a dit, et je le cite : «Le cadre de
gouvernance actuel ne le permet pas.» C'est pourtant le cadre de gouvernance qu'il défendait pendant la
campagne électorale. Évidemment, après la campagne électorale, sur cet
enjeu comme sur plusieurs autres, il a changé d'idée. Maintenant, il dit :
Je vais présenter un nouveau cadre.
M.
le Président, ça fait 18 mois qu'il est premier ministre et, pendant
18 mois, il n'a rien fait pour qu'on interdise aux commissions
scolaires de couper dans les services aux enfants les plus vulnérables,
18 mois. M. le Président, le résultat
de ce manque de courage, c'est que le premier ministre a fait un choix. En
refusant d'agir, il laisse tomber ces enfants qui ont besoin de ces
services.
Donc,
j'ai une question précise pour lui ce matin : Est-ce qu'il peut nous
donner la liste des commissions scolaires qui ont coupé des services aux enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage? Si lui, il ne veut pas agir, si lui, il est résigné, je
connais beaucoup de parents, beaucoup d'enseignants qui vont se lever puis qui
vont défendre les enfants.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, on vient de voir pourquoi ce parti politique est à la
recherche constante d'un thème. Ils
ne sont pas capables de fixer leurs enjeux, ils ne sont pas capables de fixer
leurs idées. Dans sa question — qui, en passant, était dénuée d'insultes presque jusqu'à la fin, mais
malheureusement il a glissé vers la fin de la question — dans sa question, il indique la véracité de ma réponse d'hier. Il rappelle
qu'effectivement il y a des commissions scolaires qui ne prennent pas les mêmes décisions, notamment sur
les élèves en difficulté, dans le même cadre budgétaire, ce qui a été
illustré par l'entrevue qu'il a lui-même citée.
Je
réponds à cela : Le cadre de gouvernance actuel nous limite quant à nos
moyens d'agir, raison pour laquelle nous allons réformer le cadre de
gouvernance pour nous permettre d'intervenir lorsque c'est nécessaire et
surtout, surtout — il parle des parents — pour donner aux parents une véritable place
dans la gouverne du système scolaire, à côté des enseignants, à côté des employés, à côté des directions
d'établissement, M. le Président. Ça, c'est la direction qu'on va suivre. On avait dit durant la campagne qu'on
rapprocherait la décision de l'école, de la classe, c'est ce qui va arriver,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire, M. le chef de la
deuxième opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre admet qu'il y a
des commissions scolaires qui ont coupé dans les services aux enfants qui ont des difficultés d'apprentissage, mais
il n'est pas capable de nous dire il y en a combien, quelles sont ces
commissions scolaires. Le premier ministre, là, nous a habitués à des beaux
discours, mais les enfants qui ont
des difficultés d'apprentissage, là, ça ne l'intéresse pas. M. le Président,
est-ce qu'il peut prendre ses responsabilités puis demander à son
ministre de l'Éducation qu'il dépose la liste des commissions scolaires qui ont
eu des coupures?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, pour qui se prend-il? Pour qui se
prend-il pour dire que des gens, dans cette Assemblée,
ne se préoccupent pas d'enfants en difficulté, ne se préoccupent pas d'enfants handicapés, ne
se préoccupent pas de l'éducation,
qui est l'avenir du Québec? Pour qui se prend-il, M. le Président? Nous allons
agir dans l'intérêt des enfants du Québec, dans l'intérêt du système
d'éducation, dans l'intérêt de l'avenir du Québec, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième
groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre baisse les bras, le premier ministre est résigné. Ce qu'il doit comprendre, là, c'est que, si, lui,
ça ne l'intéresse pas de savoir quelles commissions scolaires ont coupé, les
parents veulent le savoir, dans la commission scolaire où est leur enfant, s'il y a eu des coupures dans les services aux enfants
qui ont des difficultés d'apprentissage.
Les parents ont le droit de savoir. Est-ce
qu'il s'engage, oui ou non, à déposer la liste des commissions scolaires
qui ont coupé?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
c'est un débat qui mène en nulle part, comme d'habitude avec la deuxième opposition. On va déposer un projet de loi qui va
ajuster la gouverne du système scolaire, M. le Président, pour donner
toute son importance au rôle des parents, des enseignants, des dirigeants
d'établissement, des employés du réseau scolaire,
pour que les décisions soient toujours prises le plus près possible de la
classe, des enfants et des enseignants. S'il veut aider vraiment, si c'est sincère, M. le Président, ce qu'il
nous dit, il va soutenir le projet de loi puis il va le faire adopter
rapidement.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. M. le député de Granby, en principale.
Déversement d'eaux usées dans le fleuve à Montréal
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
M. le Président, depuis le début de la semaine, le ministre de l'Environnement
se perd dans ses contradictions, ses
lapsus et son manque de leadership. Il a dit que la période la moins néfaste
pour le déversement était du
15 octobre au 15 novembre, alors que c'est, en réalité, de décembre à
février. Dans son document, le seul qu'il a déposé depuis vendredi dernier, on dit noir sur blanc
que, pendant l'arrêt partiel de l'intercepteur sud-est, les usagers du fleuve
Saint-Laurent seraient ainsi exposés à une importante
contamination microbiologique. Je ne veux pas qu'il me réponde que c'est
la seule solution, il y a d'autres solutions.
Mais on va
clarifier une chose, M. le Président. Est-ce qu'il peut au moins nous confirmer
qu'il existe bel et bien des études
d'impact sur l'environnement plus approfondies que l'analyse qu'on a en main et
que ses fonctionnaires ont au moins
travaillé sur des propositions concrètes pour atténuer l'impact de ces
déversements dans le fleuve Saint-Laurent? Oui ou non?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de l'Environnement et du Développement durable.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Le député de Granby ne peut pas
prendre un rapport d'analyse environnementale et juste choisir les phrases
qui font son affaire. Parce que, dans le rapport, il est très clair que la période qui est recommandée par le rapport
d'analyse, la période du 15 octobre au 15 novembre, est la seule
période où on peut faire les travaux. La période à laquelle fait référence
le député de Granby, c'est une période où on ne peut pas effectuer les travaux. Donc, c'est pour ça qu'elle
n'a pas été retenue. Et, encore une fois, le député de Granby, tout comme
le Parti québécois, la CAQ, refuse d'écouter la science, préfère d'aller vers
la peur, d'encourager l'ignorance.
Le Groupe de recherche interuniversitaire en
limnologie et en environnement aquatique... le professeur de l'Université de Montréal, Richard Carignan,
précise : «Il est important de comprendre que ce déversement de sept jours
n'aura pas plus d'influence sur la vie aquatique et la qualité de l'eau en aval
de l'île de Montréal que les nombreuses surverses
des stations d'épuration de Montréal, Laval et Longueuil qui se produisent à
chaque pluie abondante que reçoit la région», M. le Président.
Dans ce cas-ci, le ministère de l'Environnement
a revu...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Heurtel : ...la proposition de la
ville de Montréal, et nous appliquons la seule solution possible.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, première complémentaire, M. le député de Granby.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
M. le Président, les municipalités reçoivent des amendes salées pour verser ou
souffler de la neige dans le fleuve
Saint-Laurent ou dans des cours d'eau. Aux riverains qui jettent leurs eaux
usées, aux plaisanciers, quelle sorte de message on envoie aux Québécois
aujourd'hui?
Je lui répète
une question fort simple, là. Clarifions une chose, est-ce qu'il existe, oui ou
non, oui ou non, des études d'impact
sur l'environnement ou des propositions que votre ministère a étudiées pour
atténuer le déversement des eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent? Oui
ou non?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de l'Environnement et du Développement durable.
M. David Heurtel
M. Heurtel : M. le Président, ce
qu'il est important de préciser dans cette situation, c'est que le ministère de
l'Environnement et le ministère de la Faune ont analysé la proposition de la
ville de Montréal, et on a même... Et ça, c'est dans le rapport d'analyse. Encore une fois,
on oublie de revoir le rapport d'analyse dans son ensemble du côté de la
CAQ. Dans le rapport d'analyse, il est dit
clairement qu'on ajoute des conditions à la ville de Montréal. Puis une de ces
conditions-là, c'est de s'assurer que les
travaux soient faits le plus rapidement possible, 24 heures sur 24, pour
limiter les impacts. On a regardé l'ensemble des possibilités. L'École
polytechnique a regardé l'ensemble des possibilités. Christian Simard, de Nature Québec, a regardé l'ensemble des possibilités.
La seule possibilité possible pour la ville, c'était celle-ci, et c'est
celle-là qu'on...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. En principale...
deuxième complémentaire, pardon, M. le député de Granby.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Le ministre a essayé de passer en catimini ce
déversement, mais, en 2015, ça ne fonctionne plus, ça ne fonctionne plus. Aujourd'hui, M. le
Président, là, on confirme qu'il y a seulement... ce document qui confirme nos
pires craintes.
M. le premier
ministre, est-ce que vous réalisez que votre ministre n'a plus aucune
crédibilité vis-à-vis les fonctionnaires, les municipalités et l'ensemble des
Québécois? Quand allez-vous le destituer?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le député de Granby, faites attention à vos
propos et adressez-vous à la présidence. On
ne peut pas prêter des intentions aux collègues. M. le ministre de
l'Environnement et du Développement durable.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : M. le Président, nous avons été rigoureux, nous avons été
sérieux. On a travaillé pendant plusieurs mois avec la ville de Montréal. Les universités indépendantes confirment
la position tant de la ville que du ministère de l'Environnement. On a
agi avec transparence dans ce dossier-là. Le rapport...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : ...
M.
Bonnardel : Article 79, trois questions. Est-ce que, oui ou
non, il existe d'autres documents que ce rapport d'analyse? Oui ou non?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : ...pour rappeler que la personne qui vient de se
lever a contrevenu tantôt — et vous l'avez noté — à 35.4°
et 35.6°. Peut-être que, s'il permettait aux autres députés de prendre la
parole correctement, ça permettrait d'avoir nos débats... d'être de
meilleure qualité que ses interventions.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, M. le ministre, avec votre réponse.
M.
Heurtel : M. le Président, nous nous basons sur la science, et il est
faux d'insinuer, faux d'insinuer que la qualité de l'eau potable des
municipalités en aval sera en péril. Il n'y a rien pour supporter une telle
affirmation.
Et,
deuxièmement, M. le Président — et ça, c'est très important de le dire — on a véritablement fait notre travail
puis on n'a pas travaillé en catimini. On a
travaillé avec la ville de Montréal pendant plusieurs mois et on a mis dans
l'espace public toute l'information...
• (10 h 30) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En principale, Mme la députée de Duplessis.
Projet de Mine Arnaud inc. à
Sept-Îles
Mme Lorraine Richard
Mme Richard : Merci, M. le Président. M. le Président, un des projets-phares du
fameux Plan Nord, un des projets symboliques du nouveau Plan Nord, c'est
Mine Arnaud. Mine Arnaud, c'est chez nous, c'est à Sept-Îles. On a eu droit à de belles promesses depuis 2010. On a
même eu droit au feu vert en mars, trois ministres qui se déplacent à Sept-Îles. C'est sûr que la région
a cruellement besoin d'emplois.
On apprenait
récemment que Yara, qui devait acheter 100 % de la production de Mine
Arnaud, va en acheter 40 %, 50 %,
information, M. le Président, confirmée ce matin par Investissement Québec. On
n'a pas d'acheteur, on n'a pas
d'investisseur. On s'en va où, avec Mine Arnaud, M. le Président? Est-ce que le
ministre peut enfin dire il s'en va où avec Mine Arnaud?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre du Développement économique.
M. Jacques Daoust
M.
Daoust : Merci, M. le Président. Écoutez, le développement d'une mine
doit passer par plusieurs étapes, et une
des choses qui est caractéristique de ce milieu-là, c'est qu'entre le moment où
on commence l'exploration et le moment où
on coupe le ruban pour ouvrir la mine, il se passe en moyenne 14 ans.
Alors, dans le dossier de Mine Arnaud, il y a des étapes qui ont été franchies déjà, et l'étape où il
y a eu une annonce récemment, c'était celle où toutes les études environnementales avaient été faites. Les
exigences environnementales, l'entreprise s'y était engagée. Et ce que ça a
fait en bout de ligne, c'est qu'on est prêts à passer à l'étape du
financement.
Le
financement, dans une mine, ça se fait par prise en charge, si vous voulez, ou
par achat d'une partie importante de
la production de la mine. Yara, la firme qui est la partenaire d'Investissement
Québec dans ce dossier-là, est naturellement une organisation qui vend
des fertilisants à travers le monde, n'est pas nécessairement un spécialiste de
l'exploitation minière. Alors, ce qu'il nous
faut actuellement, c'est un spécialiste de l'exploitation minière pour
compléter l'équipe, qui va faire en sorte qu'on va être capables de
développer cette mine-là. On est rendus à cette étape-là, on progresse...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Daoust :
...on va y arriver, à terme, madame...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire, Mme la députée de
Duplessis.
Mme
Lorraine Richard
Mme Richard :
M. le Président, ce que ça prenait, c'était un opérateur pour opérer la mine,
ça prenait un investisseur. Ils n'en ont
pas. Ça prenait aussi quelqu'un qui achetait l'apatite. Yara ne l'achète plus à
100 %. Pas d'acheteur, pas
d'investisseur. Puis il est même allé en Chine. Je vais vous dire qu'après son
retour, là, les résultats, c'est pire qu'avant.
Vous n'en avez pas,
d'acheteur, pas d'investisseur. Puis ça, là, M. le Président, c'est se moquer
de toute une population qui est sans emploi,
c'est créer de faux espoirs dans ma région. Soyez responsable puis dites-moi
vous allez où avec Mine Arnaud. Voyons!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, Mme la députée de
Duplessis, vous connaissez la règle : on ne peut pas imputer des
motifs indignes à un député. M. le ministre de l'Économie.
M.
Jacques Daoust
M.
Daoust : Alors, M. le Président, je rappellerai simplement que Mine
Arnaud est justement dans le Plan Nord, et on n'a pas eu nécessairement des applaudissements, dans le dossier du
Plan Nord, venant de la première opposition. On a trouvé ça... en fait
on l'a ridiculisé à certains moments.
Le
dossier de Mine Arnaud est un dossier qui, oui, est important, mais, vous avez
raison, il faut des acheteurs de ce
produit-là, et c'est une des raisons pour
lesquelles on fait des démarches dans ce sens-là. J'ai été en Chine récemment et j'ai rencontré le chef du secteur des ressources naturelles de la
Chine, pas son adjoint, pas son deuxième adjoint, le grand responsable
lui-même, à qui on a présenté spécifiquement deux dossiers, la mine du lac
Bloom et le dossier Arnaud...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Daoust :
...parce que, quand on transige avec ces juridictions-là, il faut être précis,
et ils s'y intéressent.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En deuxième complémentaire, Mme la députée de Duplessis.
Mme
Lorraine Richard
Mme Richard : M. le Président, vous savez, depuis plusieurs mois, là, le maire
de Sept-Îles et moi-même, on demande
au gouvernement libéral de venir expliquer aux gens qu'est-ce qui s'est passé, parce qu'ils ont donné le feu vert pour le BAPE. Ils ne sont pas encore venus. Ils
doivent être gênés, hein? Savez-vous pourquoi est-ce qu'ils sont gênés? Parce que, ce projet-là, là, ce qu'on constate,
c'est qu'il ne tient pas la route, parce qu'habituellement ils ne se seraient
pas gênés pour venir l'expliquer. On n'a même pas eu de réponse à nos demandes.
M.
le ministre, arrêtez de vous moquer des gens de la région, là. Puis on le sait
que ça prend du temps, du temps...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Mme la députée de Duplessis, j'ai
pris la peine de vous indiquer tantôt qu'on ne pouvait pas prêter des
motifs indignes à un collègue en cette Chambre. Veuillez poursuivre, M. le
ministre de l'Environnement.
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Je demande votre collaboration. On
passe... on perd beaucoup de temps de la période des questions. M. le
ministre.
M. David Heurtel
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. La demande à laquelle fait référence la députée, c'est
par rapport à une demande qu'a faite le
maire de Sept-Îles pour avoir des informations additionnelles sur
l'autorisation environnementale qui a été donnée au projet. Or, il est
important de souligner que, dans le projet de Mine Arnaud, nous avons, lors de l'annonce de l'autorisation environnementale,
organisé une séance d'information technique avec le maire et le conseil
municipal. Il faut rappeler qu'il y a eu un BAPE, il y a eu des audiences
publiques sur le projet, il y a eu plusieurs opportunités pour justement
échanger avec la population sur le projet.
Et
finalement nous, nous sommes prêts à donner des informations additionnelles au
maire de Sept-Îles. Nous, tout ce que nous attendons du maire, c'est
qu'il nous pose des questions précises, nous serons heureux de répondre à ses
questions.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. En principale, M. le député de
Mercier.
Impact du déversement d'eaux
usées
dans le fleuve à Montréal
M.
Amir Khadir
M. Khadir :
Merci, M. le Président. Je veux m'adresser au premier ministre sur la question
du déversement de 8 milliards d'eaux usées de Montréal dans le
fleuve Saint-Laurent. La raison est bien simple : d'abord, les grandes difficultés que rencontrent à la fois Montréal et à
la fois le ministère de l'Environnement à régler le problème tiennent en
grande partie aux mesures d'austérité budgétaire non pas depuis récemment, mais
depuis une quinzaine d'années, qui fait qu'on
n'a pas investi adéquatement dans la réfection de nos équipements et de nos
installations municipales.
Maintenant, ceci
étant dit, le ministre de l'Environnement, malheureusement, invoque la propre
turpitude du gouvernement en matière de
déversement en invoquant... en citant le professeur Carignan, de l'Université
de Montréal, en disant que, dans le
fond, il n'y a pas plus d'impact que les déverses actuelles. Ce n'est pas une
raison suffisante. Ce que
l'Université de Montréal dit, c'est qu'il n'y a pas plus d'impact, mais ça ne
veut pas dire qu'il faut continuer à déverser. Nous demandons au premier
ministre d'agir dans...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, M. le ministre des Affaires municipales.
M.
Pierre Moreau
M.
Moreau : M. le Président, ce n'est pas parce qu'on pose une
question à l'Assemblée nationale, à la période des questions, qu'on peut
affubler dans son... ou qu'on peut indiquer dans son préambule n'importe quoi.
Le député de Mercier
vient de dire qu'on n'a pas investi dans les infrastructures municipales. Il
n'y aucun gouvernement, aucun gouvernement
qui a investi davantage que nous dans les infrastructures publiques et
notamment dans les infrastructures
municipales. Le gouvernement libéral, de 2003 à 2012, a investi à la hauteur,
dans les dernières années, de
4 milliards de dollars, tellement que la grande industrie nous disait
qu'elle était incapable de remplir les commandes, M. le Président!
Évidemment,
on a eu un petit passage à vide pendant 18 mois. Quand on est revenus aux
affaires de l'État, nous, on a augmenté...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : C'est un peu bruyant du côté gauche.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le député de Chicoutimi. Veuillez poursuivre,
M. le ministre.
M.
Moreau : Je sais que ça fait mal d'entendre ces choses-là. Ceux
qui ont désinvesti, ça a duré 18 mois. Les Québécois s'en sont
rendu compte, ils les ont relégués à l'opposition officielle.
Ce
qu'on fait dans les infrastructures, c'est ce qu'un gouvernement responsable
doit faire, c'est augmenter les investissements, et c'est ce que nous
avons fait depuis que nous sommes aux affaires de l'État, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M.
Moreau : Alors, si le député de Mercier veut continuer ses
questions, au moins qu'il corrige son préambule.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
Je suis prêt à accepter la démonstration d'intention et de bonne foi du
ministre, si c'est le cas. C'est une question
importante qui touche l'ensemble du Québec, à preuve, les questions de mes
collègues de Granby et de Terrebonne depuis plusieurs jours.
C'est une question
importante, ça relève de la santé publique, même. Le premier ministre, qui est
médecin, comprend comme moi, comme
microbiologiste, qu'il y a des mesures d'atténuation d'impact, notamment le
temps où on opère ça, la durée de ces
opérations. Je pense qu'il est temps que le premier ministre nous vienne avec
un plan d'ensemble pour l'ensemble des déversements d'eaux usées à
l'échelle du Québec.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le ministre de l'Environnement et du
Développement durable.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. C'est certain... et je partage le
commentaire du député de Mercier, que c'est sûr que c'est préoccupant, un déversement comme celui-là. Puis personne
n'est content, personne n'est heureux, personne ne fait ça avec gaieté de coeur. Puis c'est sûr que ça soulève beaucoup
de questions. Mais c'est pour ça qu'au ministère de l'Environnement on a travaillé avec la ville
pendant presque un an sur cette proposition-là qu'a faite la ville pour voir
justement si c'était la seule option
possible. On s'est basés sur la science. Le député de Mercier est un homme de
science, bien, on a justement travaillé avec la science disponible.
Et il faut comprendre
que, oui, c'est déplorable de voir des déversements de cette ampleur-là...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Heurtel :
...mais, au Québec, juste en 2013, il y a eu 45 000 déversements.
C'est quelque chose...
• (10 h 40) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En complémentaire, deuxième complémentaire, M. le
député de Mercier.
M.
Amir Khadir
M. Khadir :
Je répète, on ne peut pas invoquer sa propre turpitude pour justifier ce qui se
passe actuellement. S'il y a trop de
déversements déjà, raison de plus pour que l'ensemble du gouvernement... Parce
que je comprends bien que ce n'est
pas le ministre de l'Environnement qui décide des budgets d'infrastructure, des
budgets d'investissement à long
terme. Donc, c'est pour ça que je pense que la situation est assez grave pour
que l'ensemble du gouvernement, à travers l'intervention de son premier
ministre, agisse dans ce dossier. Nous avons consulté des scientifiques...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, M. le ministre de l'Environnement et du
Développement durable.
M.
David Heurtel
M. Heurtel :
Merci. Merci, M. le Président. Depuis qu'on discute de ce dossier, la
communauté scientifique, et de façon
indépendante, là, est venue confirmer que c'était la seule option possible. Et
il y a plusieurs sources, j'en ai cité hier,
j'en ai cité encore aujourd'hui, de nouvelles, là, de ce matin, des expertises
respectées. Nous avons fait le travail qu'il fallait.
Et
il faut comprendre, encore une fois, que, bien qu'on veuille éviter... Il faut
comprendre que parfois il va y avoir des déversements, puis, au
gouvernement, ce fait est encadré. Il y a un règlement qui encadre ces
règlements-là... ces déversements-là justement pour s'assurer que ce soit
fait...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Heurtel :
...de façon rigoureuse et sérieuse et qu'il n'y ait pas d'excès. C'est pour ça
qu'on a imposé des conditions à la ville de Montréal.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, principale, M. le député de Chambly.
Contrats du ministère de
l'Éducation, de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche attribués à des consultants privés
M.
Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, ce matin, on apprend dans LeJournal
de Montréal que le gouvernement confie au privé la préparation de certains examens du ministère. Ça ne lui
tente pas de confier ça à des conseillers pédagogiques, à des professeurs qui enseignent déjà dans nos
écoles, ça serait trop simple, trop efficace, il faudrait leur reconnaître la
compétence. Non.
Mais
il y a pire encore, la CAQ révèle ce matin que, dans la dernière année, le
ministère de l'Éducation a sous-traité pour 93 000 $ à des
consultants privés. Pourquoi? Pour lui dire comment réduire la bureaucratie.
Oui, le gouvernement n'a tellement pas de
plan qu'il faut qu'il prenne notre argent à tous et le dépenser pour savoir
comment économiser. On parle de presque 100 000 $.
Comment
se fait-il que le ministère de l'Éducation puis son cabinet n'aient ni le
leadership ni la compétence pour réduire la bureaucratie?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur.
M.
François Blais
M. Blais :
M. le Président, au sujet de la bureaucratie, je vous rappelle qu'on avait un
engagement, lors de la dernière élection, de
mettre fin, là, disons, et d'abolir des directions régionales au Québec, le
ministère de l'Éducation. Ça a été fait, je pense, ça a été fait assez
rapidement par mon prédécesseur.
Je
veux revenir maintenant sur la préoccupation qui ne devrait pas être une
préoccupation, à mon avis, le fait que le
ministère travaille avec différents organismes. Dans les commissions scolaires,
l'essentiel, là, des examens du ministère sont préparés par des enseignants, par des conseillers pédagogiques qui
sont à l'oeuvre dans les commissions scolaires, mais il arrive que nous avons des besoins spécifiques, des besoins
particuliers. À ce moment-là, nous pouvons travailler avec des personnes qui ne sont plus actives
directement au sein des commissions scolaires mais qui sont en lien cependant
avec le monde de l'enseignement, le monde des conseillers pédagogiques.
L'exercice
des examens ministériels, c'est un des exercices les plus importants que nous
avons pour valider la connaissance, la performance à la fois de nos
élèves mais aussi des enseignants du Québec.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire, M. le député de Chambly.
M.
Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, ce gouvernement-là a choisi de couper deux professionnels qui
aidaient des élèves en difficulté, de prendre leurs salaires combinés, à peu
près 100 000 $, pour embaucher à l'externe des consultants privés
pour lui dire comment gouverner. Il faut le faire pareil! Puis ça, c'est après
avoir englouti près de 4 millions dans
une commission de révision des programmes, parce que, ça non plus, ils ne
savaient pas comment le faire.
Comment se fait-il
que le ministre de l'Éducation est incapable de réduire la bureaucratie?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, M. le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur.
M.
François Blais
M. Blais :
M. le Président, je trouve que mon collègue en perd de plus en plus, hein? Il
me semble que je me rappelle encore... je me rappelle encore de lui...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Question de règlement.
M.
Bonnardel :
Il y a des limites, là, à prêter des intentions, là. Quand même!
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Bien compris. M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Juste une question pour le leader de la CAQ :
Il est-u sérieux quand il se lève? Il est-u sérieux? Wow!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Je vous propose de poursuivre,
bien entendu, de part et d'autre, avec prudence, M. le ministre de
l'Éducation.
M.
Blais : Oui. Alors, M. le Président, parfois, les raccourcis
intellectuels sont tellement importants, là, qu'on ne peut plus les suivre, hein? Donc, je veux réitérer
ce que j'ai dit tout à l'heure, je veux réitérer ce que j'ai dit tout à
l'heure, hein? L'essentiel pour nous, hein, l'essentiel pour nous, c'est
que les examens du ministériel soient préparés par les meilleures personnes, les personnes les plus compétentes. Pour
l'essentiel, ces examens sont préparés en partenariat avec le monde de l'enseignement, les enseignants et les
conseillers pédagogiques. Il arrive parfois que nous ayons affaire avec
des personnes à l'externe, mais en lien avec le monde de l'enseignement, bien
entendu.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Deuxième complémentaire, M. le député de Chambly.
M.
Jean-François Roberge
M. Roberge : M. le Président, c'est
quand même incroyable. Il y a des élèves en difficulté qui n'ont plus de services cette année, il y a des écoles qui
fouillent dans les poubelles pour trouver des pupitres, mais le gouvernement,
lui, il trouve que c'est une bonne
idée de prendre 100 000 $ pour demander à quelqu'un comment réduire
la bureaucratie. C'est déplorable. C'est déplorable de constater que ce
gouvernement-là puis ce ministre de l'Éducation là n'ont ni le leadership, ni le plan, ni la compétence pour
réduire la bureaucratie sans prendre l'argent du peuple puis donner ça au
privé.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.
M. François Blais
M.
Blais : M. le Président, parlons éducation, si
vous voulez, aujourd'hui. Vous savez qu'un des enjeux les plus importants au Québec
des 20 dernières années, c'est l'enjeu du décrochage scolaire. Nous sommes
jeudi, j'ai un nouveau tableau pour
vous, M. le Président, et ce tableau indique l'évolution, l'évolution du décrochage scolaire au Québec
depuis une quinzaine d'années. C'est fondamental, cette bataille-là est fondamentale pour l'éducation au Québec. Nous voyons très bien que les garçons, les
filles et, bien sûr, la moyenne,
toutes les indications... les indicateurs montrent, pardon, que nous
sommes en train de gagner la bataille du décrochage scolaire. Il faut continuer
dans cette voie.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Blais : Parlons éducation.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, en principale, M. le député de Rosemont.
Entente avec le gouvernement fédéral en
matière de lutte contre l'itinérance
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
Dans une semaine, M. le Président, on soulignera la Nuit des sans-abri. C'est
une occasion, normalement, pour mesurer le chemin parcouru pour sortir
des milliers de Québécois de l'itinérance.
Malheureusement,
cette fois, c'est le recul qu'il faudra mesurer. À Valleyfield, par exemple, le
centre de dépannage communautaire va
fermer ses portes. Pourquoi? Parce que le gouvernement libéral a signé avec le
fédéral une entente qui a détourné
les fonds nécessaires à sa survie. À Granby, l'entente a réduit du tiers le
nombre de lits disponibles pour les sans-abri au gîte Le Passant. À
Montréal, le groupe d'intervention par les pairs...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : M. le député de Rosemont, vous
connaissez l'expression «détourné», je vous demanderais de la retirer.
Vous la retirez?
M. Lisée :
Bien sûr. Alors, cette entente a fait en sorte que le financement a disparu, et
ça va fermer. À Granby, 10 lits
de moins. À Montréal, pour les jeunes itinérants, des mises à pied, des mises à
pied à l'Auberge Madeleine, aux Oeuvres St-Jacques. La liste est longue.
La ministre
responsable reconnaît-elle l'ampleur des dommages qu'elle a causés en signant
avec le gouvernement Harper cette entente inacceptable? Que va-t-elle
faire pour rétablir ces sommes?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. Tout d'abord, nous aurons certainement l'occasion de
nous rencontrer à la Nuit des
sans-abri, le député de Rosemont et moi. Et je veux simplement lui rappeler que
le plan d'action que nous avons déposé est en droite ligne avec la
politique qu'ils avaient déposée à l'époque où ils étaient au gouvernement.
Deuxième
élément, l'entente dont il dit que les sommes
sont disparues, c'est absolument inexact. J'allais entreprendre un autre discours, mais je me retiens, M. le Président, parce que ça n'a aucun sens de pouvoir affirmer ces
propos-là en Chambre, ici. Non seulement les sommes ne sont pas disparues,
comme il le prétend, mais les sommes sont
investies dans le cadre de la Stratégie de partenariats de lutte à
l'itinérance, et vous le savez très
bien, pour de l'aide à la réintégration des personnes dans le système
de l'éducation, du soutien à l'emploi et de l'aide à la transition
au marché du travail, des mesures de soutien aux revenus et aussi des façons d'aider d'autres populations.
Les sommes sont réinvesties dans plusieurs secteurs, et il le sait très
bien. Aucune somme n'est disparue.
Ce que nous
voulons ici, de ce côté-ci de la Chambre, c'est de nous occuper réellement
de la problématique de l'itinérance, M. le Président, et c'est pour ça
qu'on a signé cette entente-là avec le gouvernement fédéral.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Première complémentaire, M. le député de Rosemont.
M.
Jean-François Lisée
M. Lisée : Contre l'avis unanime deux fois exprimé par cette
Assemblée, la ministre a signé avec le gouvernement Harper une entente qui fait en sorte que 50 % à
60 % des sommes ne vont pas là où elles allaient avant.
Nie-t-elle
aujourd'hui qu'un projet sur trois à Montréal a vu son budget coupé, des mises
à pied, des services qui ne sont plus
donnés parce qu'elle a refusé la demande de tous les intervenants et de cette
Assemblée de signer une entente avec Harper pour nous obliger à
mettre...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois :
M. le Président, en tant que parlementaire, moi, je commencerais déjà, même
s'il n'aime pas le gouvernement qui
est là actuellement au fédéral, par l'appeler le premier ministre. Ça commence
par un code de déontologie de respecter les propos des autres.
Alors, le
premier ministre qui est là-bas, ce n'est pas avec lui que j'ai signé
l'entente, c'est avec le gouvernement fédéral.
Et vous savez quoi? Ce qu'il ne nous parle jamais, le député de Rosemont,
c'est, quand j'ai déposé le plan d'action... Je peux vous donner deux pages, ici, de sommes qui ont été investies
justement dans des organismes communautaires par notre gouvernement. Ça, il n'en parle jamais parce que, justement,
c'est trop bon, M. le Président. Et vous savez quoi? Moi, je me
préoccupe de la population itinérante et pas de d'autre chose. Merci, M. le
Président.
• (10 h 50) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, cela met un terme à la période de questions et de réponses orales.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on voudrait poursuivre. La période de questions est terminée.
Motions sans préavis
Alors, nous
en sommes aux motions sans préavis, et je reconnais un membre du deuxième
groupe d'opposition, Mme la députée de Saint-Hyacinthe, pour entendre sa
motion. À vous.
Mme
Soucy : Merci. Merci, M. le Président. Je demande le consentement pour
déposer la motion suivante conjointement avec le député de
Marie-Victorin et le député de Mercier, et... — ils sont absents :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que lors de sa nomination en juin dernier, le nouveau P.D.G. d'Hydro-Québec,
Éric Martel, avait annoncé un changement de culture vers une plus grande
transparence.
«Par
conséquent, qu'elle exige d'Hydro-Québec de publier dès maintenant la liste et
le contenu de tous les sondages qu'elle a réalisés auprès de sa
clientèle depuis [les] 15 [dernières années].» Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Il
n'y a pas consentement.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Bien, c'est ce qu'il vient d'indiquer. Un membre du groupe formant le
gouvernement, et je reconnais le premier ministre.
Féliciter Mmes Karine
Buisson et Hélène Simard,
lauréates du Prix d'alphabétisation
du Conseil de la fédération
M. Couillard : Merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement de l'Assemblée pour présenter la motion
suivante conjointement avec le député de Lac-Saint-Jean, député de Chambly et
enfin députée de Gouin :
«Que
l'Assemblée nationale félicite les lauréates québécoises du Prix
d'alphabétisation du Conseil de la fédération pour les années 2014
et 2015, mesdames Karine Buisson et Hélène Simard;
«Qu'elle souligne leur persévérance, leur
engagement et leur détermination;
«Qu'enfin,
elle reconnaisse l'importance de poursuivre les actions en faveur de
l'alphabétisation au Québec.» Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
M. le leader adjoint du gouvernement, y a-t-il consentement pour débattre
de cette motion?
Une
voix : ...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Un instant. Alors, M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Drainville :
Alors, c'est bien le député de Saint-Jean. On aime beaucoup le député de
Lac-Saint-Jean aussi, mais, dans ce cas-ci, c'est bien le député de
Saint-Jean. Je voulais juste le noter.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, correction est faite.
Mise
aux voix
Par
contre, là, nous en étions... Est-ce que vous êtes d'accord, la motion est
adoptée sans débat? Alors, la motion est adoptée.
Toujours
à la rubrique des motions sans préavis, un membre du groupe formant
l'opposition officielle. Et je cède la
parole à M. le député de Terrebonne pour la présentation de sa motion sans
préavis. M. le député de Terrebonne, à vous.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Alors, je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante :
«Que l'Assemblée
nationale exige du gouvernement du Québec qu'il demande au gouvernement
canadien de substituer le Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement à l'Agence canadienne d'évaluation
environnementale pour le projet d'agrandissement du Port de Québec, tel
que le permet explicitement la loi fédérale.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Je n'ai pas entendu. Sérieux, là.
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Bien, un instant! Une minute, là! Il me dit qu'il
n'a pas de micro. Est-ce qu'il y a moyen de vérifier s'il a un micro?
Parce qu'on voudrait l'entendre. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : M. le Président, j'ai indiqué qu'il y a des
négociations en ce moment dans ce dossier. Il n'y a pas de consentement.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non, mais on n'est pas supposé... Ce ne sont pas des
explications, c'est consentement ou pas, là. Alors, il n'y a pas consentement?
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oui, bien, c'est ce qu'on dit. On ne dit pas
qu'il y a des négociations. Il n'y a pas de débat. Oui?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Bien, ça donne ce que... ça, là. Oui.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Ah non, non! M. le député, il ne peut pas y avoir
d'information.
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Non. Non! Je ne peux accepter ce que vous avez à me dire là-dessus
après qu'on a tranché qu'il n'y a pas de débat sur la motion.
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Non, je ne peux pas. Ah! bien oui, mais il n'a
pas demandé une question de règlement, il veut expliquer...
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Non, il n'y a pas d'explication à donner sur une motion dès qu'on entend :
Pas de consentement.
Des
voix : ...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Mais ça s'applique d'un côté comme de l'autre.
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Déclarer le 29 avril Journée nationale
de sensibilisation à l'hépatite C
Mme
Massé : Merci, M. le Président. J'aimerais d'ailleurs saluer la présence de Mme Laurence Mersilian, du
Centre associatif polyvalent d'aide à
l'hépatite C, qui est ici, dans les gradins, avec nous, car je demande le
consentement de cette Chambre pour débattre de la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse officiellement que le 29 avril de chaque année sera
dorénavant la Journée nationale de sensibilisation à l'hépatite C;
«Qu'à
cette occasion elle reconnaisse l'importance de la prévention et du diagnostic
pour les personnes infectées afin de traiter convenablement les
personnes qui en sont atteintes et de limiter les cas de complications.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Consentement...
M.
Sklavounos : M. le Président, il y a consentement pour le
débat. Nous proposons des interventions d'une durée de deux minutes maximales, à commencer par Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
l'auteure de la motion, par la suite la députée de Taillon, le député de
Lévis et finalement notre ministre de la Santé et des Services sociaux.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, il y a consentement pour des interventions
d'environ deux minutes. Alors, je cède la parole à l'auteure de la
motion. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, à vous la parole.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Merci beaucoup, M. le Président. Désolée de ne pas avoir nommé
les gens qui étaient conjoints, il y avait un trou sur ma feuille,
alors... Mais je pense qu'on rectifiera ça.
Alors, bien, je pense
que c'est une belle journée pour la population du Québec, parce qu'en ce qui
concerne l'hépatite C on oublie que c'est entre 50 000 et 70 000 de
nos concitoyens qui sont infectés et que, malheureusement, seulement plus ou moins 39 000 sont
diagnostiqués. Alors, peut-être que plusieurs d'entre nous sommes porteurs,
porteuses, mais nous ne le savons pas.
Alors,
le fait d'instaurer cette journée nationale, ce que ça va nous permettre, c'est
d'une part nous sensibiliser, premièrement, nous, comme parlementaires,
mais l'ensemble de la population, et, deuxièmement, intervenir de façon plus
systématique pour mieux diagnostiquer et donc mieux traiter les gens qui sont
atteints de l'hépatite C.
D'ailleurs,
je remercie beaucoup le bureau du leader et du gouvernement ainsi que le
ministre de la Santé d'avoir accepté
de faire enfin de cette journée une journée nationale, puisqu'à Québec
solidaire ça fait déjà
plusieurs années, hein, on avait déposé un projet de loi en 2013, on
était... on avait tenté à quelques reprises d'y aller de motions... Mais je
crois qu'ensemble, aujourd'hui, on en arrive à la conclusion qu'il est important
pour la santé publique, pour la santé de la population du Québec et surtout pour l'avenir de cette santé-là de
nous assurer qu'on ne prenne plus à la légère la situation des personnes atteintes de l'hépatite C et qu'on
mette les énergies nécessaires pour sensibiliser, dépister et mieux comprendre
cette maladie. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, Mme
la députée. Je cède maintenant
la parole à Mme la députée de Taillon.
Mme
Diane Lamarre
Mme Lamarre :
Merci beaucoup, M. le Président. L'hépatite C est une maladie qui peut maintenant
être complètement guérie. C'est une très bonne nouvelle, car souvent les
médicaments contrôlent les symptômes mais ne guérissent
pas. C'est aussi une maladie qui se transmet principalement par du matériel
contaminé lors d'injections. Les patients qui sont atteints
d'hépatite C ignorent souvent qu'ils en sont porteurs parce que la maladie
est sournoise.
Instaurer
une journée de sensibilisation contribuera à faire connaître la maladie et son
traitement, mais, bien plus, elle doit aussi aider à soutenir les mesures de
prévention de la maladie, comme l'éducation des jeunes et le dépistage des
personnes contaminées il y a plusieurs années, souvent à leur insu.
En
ouvrant le site du Centre associatif polyvalent d'aide hépatite C, CAPCA,
qui a fait ce matin une présentation pour sensibiliser les
parlementaires... C'est un site qui est dirigé actuellement par
Mme Laurence Mersilian, qui est actuellement
dans nos tribunes. On y trouve Quand tu ne sais pas vers qui te tourner.
Cela démontre bien le besoin de soutien qui est offert aux personnes. Ce
centre les aide à se diriger correctement dans le système de santé.
Je
tiens à féliciter le Centre associatif polyvalent d'aide hépatite C, qui
est souvent le tout premier espoir concret des personnes atteintes vers leur guérison. L'hépatite C est une
maladie évitable. Il existe des traitements, mais investir dans les mesures de santé publique préventives,
c'est un réel investissement, et la formation et les sites d'injection
supervisés font aussi partie de la solution pour circonscrire cette
infection.
Je
veux remercier la personne qui a fait la présentation ce matin. Je ne donnerai
pas son nom parce qu'elle a témoigné comme
patiente, mais elle est dans nos tribunes, et, avec courage, elle a accepté de
témoigner de son douloureux parcours
pour aider la guérison de cette maladie, et elle donne maintenant son temps
pour contribuer à éradiquer ce fléau.
La
prévention, le dépistage et une réelle prise en charge des patients traités
assurent maintenant la guérison de cette maladie mais surtout, également, sa prévention, et la journée de sensibilisation
pourra y contribuer. Donc, nous vous félicitons de pouvoir participer à
cette initiative et à cette motion.
• (11 heures) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, madame. Alors, merci, Mme la députée de Taillon. Je
cède la parole, toujours sur cette même motion sans préavis, à M. le député de Lévis pour son intervention.
M. le député de Lévis, à vous.
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. Prévention, sensibilisation. L'hépatite C,
c'est la forme d'hépatite la plus
courante et la moins souvent détectée. D'ailleurs, les statistiques, et on l'a
dit, je le répète... on dit qu'une personne sur quatre... 25 % des gens infectés ne le savent pas, d'où
l'importance d'une journée comme celle-ci et de la discussion que nous avons. Plus inquiétant encore, le virus
est contagieux, et on ne sait pas combien de temps une personne porteuse
est contagieuse. On en parle peu souvent. Il
n'y a pas de vaccin contre l'hépatite C. On en parle, on sensibilise, on fait
en sorte que les choses puissent changer.
Ce
virus peut demeurer des dizaines d'années dans l'organisme sans aucun symptôme
apparent. Ça veut dire que, pendant
ce temps-là, les personnes infectées peuvent transmettre le virus à d'autres
sans le savoir. D'ailleurs, le ministère de la Santé a mis sur pied un groupe de réflexion sur la prise en charge
de personnes affectées par l'hépatite C. Un guide était en réduction, nous dit-on, à l'été 2015 et
devrait servir aussi à faire avancer les connaissances concernant l'hépatite C
et la sensibilisation.
Je
profite de cette motion pour sensibiliser et souligner le travail effectué par
la Coopérative de solidarité SABSA dans
la Basse-Ville de Québec. Grâce à la collaboration de la FIQ et de la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, la coopérative SABSA,
formée d'infirmières praticiennes, s'est attardée, d'abord et avant tout, au
départ, à offrir des services à une
clientèle plus vulnérable touchée notamment par l'hépatite C, offrir des services adaptés,
sans jugement. SABSA, c'est l'acronyme de : services à bas seuil
d'acceptabilité.
Bravo
à cette initiative de notre collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques d'instaurer le 29 avril la Journée nationale de sensibilisation à l'hépatite C. Qu'on s'en
parle, que le travail se fasse, qu'on réfléchisse. Nous sommes heureux de
faire partie prenante de cette motion.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M.
le député, de votre intervention. Je cède maintenant la parole à M. le ministre de la Santé. M. le
ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je vous demanderais l'autorisation
d'ajouter, conjointement à la présentation de la motion, ma collègue la députée... pardon, la ministre déléguée à la
Réadaptation, Protection de la jeunesse et Santé publique, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Pas d'objection? Adopté. Allez.
M.
Barrette : Alors, M. le Président, je me joins à nos collègues et
particulièrement à la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques...
pour avoir eu l'initiative de nous proposer la Journée nationale de
sensibilisation à l'hépatite C.
Comme
mes collègues l'ont bien dit, M. le Président, l'hépatite C
touche quand même un grand nombre de personnes, et on pourrait même aller jusqu'à dire qu'une personne, c'est
déjà beaucoup, parce que l'hépatite C, comme ceci a été indiqué, c'est une infection qui est
insidieuse. Rarement on sait comment s'est produite la contamination pour la
personne qui en devient atteinte. Mais, malheureusement, ça arrive. Mais je vais rajouter ceci, M. le Président : Souvent,
quand on parle d'hépatite C, on parle d'une population,
un segment de la population en particulier. On fait souvent référence aux personnes qui utilisent les drogues
injectables et qui utilisent du matériel contaminé, mais ça va beaucoup
plus loin que ça, puisqu'on peut
contracter cette maladie-là par des relations sexuelles. Et ça nous amène à la
question de la prévention et la question de prendre les moyens pour ne
pas contracter cette maladie-là.
Aujourd'hui, M. le Président, nous entrons dans une ère qui est très favorable
pour ces gens-là, parce que la science a
permis de développer des médicaments qui permettent, à toutes fins utiles, de
guérir cette maladie. Et je tiens à souligner le fait que nous avons, cet été, autorisé, dans notre régime public
d'assurance médicaments, des médicaments qui coûtent très cher, 200 millions de dollars par
année, mais qui font en sorte que cette maladie-là... Puis, on ne le réalise
pas peut-être suffisamment, ça mène potentiellement à la mort, chroniquement, lentement, mais,
dans bien des cas, assurément ou, si ça ne nous amène pas là, ça nous amène à des complications très sévères
comme des complications de type cirrhose qui nous amènent à la greffe hépatique.
Alors,
c'est très important, je pense, de souligner cette initiative et de faire en
sorte que, comme gouvernement,
et conjointement avec toutes les équipes,
comme celles qui sont ici aujourd'hui dans nos tribunes, qui font la promotion de la
prévention quant à l'hépatite C... elle soit soutenue et que nous
puissions, dans l'espace public, en faire également la promotion. Merci, M. le
Président, et merci à tous nos collègues.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le ministre, de votre intervention. Est-ce que
cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. Ça met fin... Juste une minute. Ça met fin, normalement, à la rubrique des motions sans préavis.
Et là j'ai une question du leader de l'opposition
officielle. C'est quoi, la question?
M. Drainville : Oui. Je veux
juste qu'on précise bien, M. le Président, que cette motion-là — la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
y a fait référence, là, mais ça n'a pas été dit explicitement — elle
est conjointe avec la députée de Taillon, le député de Lévis et le ministre de
la Santé et des Services sociaux. Je voulais juste...
Une voix : ...
M. Drainville : Et la
ministre de la Réadaptation. Excusez-moi. En effet, M. le Président. Je voulais
juste...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
C'est très clair. Alors, merci, M. le leader de l'opposition officielle.
Avis touchant les travaux des commissions
Alors, nous
avons terminé les motions sans préavis, et je cède la parole à M. le leader
adjoint du gouvernement pour les avis concernant cette Chambre. M. le
leader du gouvernement, à vous.
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de la santé
et des services sociaux poursuivra
l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 20, Loi édictant la
Loi favorisant l'accès aux services de
médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses
dispositions législatives en matière de procréation assistée, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 13 heures et de 15 h 30 à 18 heures,
ainsi que le mardi 20 octobre 2015, de 10 heures à midi, à la
salle du Conseil législatif;
La Commission
des institutions poursuivra, quant à elle, l'étude détaillée à l'égard du
projet de loi n° 51, Loi visant notamment à rendre l'administration de la justice plus efficace et les
amendes aux mineurs plus dissuasives, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, ainsi que le mardi
20 octobre 2015, de 10 h 30 à midi, à la salle des
Premiers-Ministres, 1.38 de l'édifice Pamphile-Le May;
La Commission
des finances publiques entreprendra, elle, l'étude détaillée à l'égard du
projet de loi n° 39, Loi donnant suite à la mise à jour sur la
situation économique et financière du Québec présentée le 2 décembre 2014
et modifiant diverses dispositions
législatives, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures,
et poursuivra de 15 heures à 18 heures, ainsi que le mardi
20 octobre 2015, de 10 heures à midi, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
Finalement,
la Commission des transports et de l'environnement poursuivra les consultations
particulières sur le document de
consultation intitulé Cible de réduction d'émissions de gaz à effet de serre
du Québec pour 2030 le mardi 20 octobre 2015, de 10 heures
à 11 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le leader adjoint du gouvernement.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Nous en
sommes maintenant à la rubrique Renseignements sur les travaux. Est-ce qu'il y
en a? M. le leader de l'opposition officielle.
Demande de directive concernant des propos du
ministre de la Santé et des Services sociaux
sur le travail de députés de l'opposition
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Oui. Merci,
M. le Président. J'aimerais vous demander de statuer sur l'application de notre
règlement.
Le ministre
de la Santé a qualifié d'obstruction systématique le travail de l'opposition
officielle dans le cadre du projet de loi n° 20. À notre avis,
M. le Président, le ministre de la Santé a imputé, ce faisant, des motifs
indignes aux députés de l'opposition
officielle qui travaillent sur la commission parlementaire qui étudie le projet
de loi n° 20, et, comme vous
le savez, M. le Président, avec toute votre expérience, quand on attribue des
motifs indignes à des députés, on est en contravention de l'article... 35.6°, dis-je bien, de notre règlement. Et
je vous dépose, pour soutenir notre argumentaire, M. le Président, deux articles de journaux, dont
un où on cite le ministre de la Santé, qui affirme qu'il fait face à, je cite,
de «l'obstruction», en faisant
référence, donc, aux nombreuses questions que l'opposition officielle a posées
dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 20, M. le
Président.
• (11 h 10) •
Alors,
notre requête, c'est de vous demander de statuer en vertu de l'article 2,
paragraphe 8°, du règlement, qui
énonce les pouvoirs de la présidence et qui
énonce, notamment, au paragraphe 8°
que la présidence exerce tous ces pouvoirs qui sont nécessaires au maintien des droits et privilèges de l'Assemblée
nationale, des députés de l'Assemblée nationale.
Or,
les droits et privilèges des membres de l'Assemblée nationale, M. le Président,
ce sont ceux de pouvoir débattre, de
façon sereine et constructive, des projets de loi qui sont déposés en cette
Chambre et de faire exactement les mêmes débats sereins et constructifs en commission parlementaire. Bref, le
règlement qui s'applique en cette Chambre, il s'applique aussi en
commission parlementaire, M. le Président.
Et je vous rappelle,
au soutien de notre plaidoirie, M. le Président, la décision de la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve du 29 octobre
2013, qui indiquait, et je cite : «Je tiens à rappeler que les députés
peuvent exercer leur travail parlementaire
comme bon leur semble. Un Parlement fonctionne selon des règles de procédure
qui assurent un équilibre démocratique
dans le cadre des délibérations. En vertu de ces règles, le gouvernement a un
pouvoir d'initiative important, et les
députés [d'opposition] disposent des outils nécessaires pour contrôler et
étudier les mesures proposées par le gouvernement.»
Dans
le cas qui nous concerne, M. le Président, on parle des mesures proposées par
le gouvernement dans le cadre du projet de loi n° 20.
Je
continue à citer la décision de la députée d'Hochelaga-Maisonneuve : «Les
procédures parlementaires et les temps
de parole qui en découlent peuvent être utilisés en toute liberté par les
députés à chacune des étapes de l'étude d'un projet de loi.»
Je
termine par cette citation — toujours tirée de la décision de la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve, qui agit, à ce moment-là, comme vice-présidente :
«C'est la raison d'être d'un Parlement. De fait, un Parlement est d'abord
et avant tout une série de droits et de
procédures mis à la disposition d'élus pour débattre en toute liberté des
questions qui touchent la gouvernance et l'intérêt public. [...]je tiens
à rappeler l'importance de l'indépendance du travail de député et que la
présidence n'hésitera jamais à intervenir lorsqu'elle jugera que cette
indépendance est menacée.»
M.
le Président, en tout respect pour la fonction que vous incarnez en ce moment
et, j'ajouterais, en tout respect pour
les nombreuses années d'expérience que vous avez, nous croyons justifié de
demander à la présidence d'intervenir dans
ce cas-ci parce que les questions que nous avons posées en commission parlementaire,
elles sont fort légitimes. Elles touchent
des enjeux d'équité, de justice sociale, elles touchent à toute la question de
la surcharge, de la difficulté pour certains
patients de payer plus pour justement avoir accès au système de santé à travers
ces frais accessoires qu'on vient de légaliser.
Alors, c'est pour ça,
M. le Président, que nous vous demandons d'intervenir, pour assurer
l'indépendance des parlementaires dans ce cas-ci, M. le Président.
Document déposé
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Je vous remercie... Un instant, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Je vous remercie, M.
le leader de l'opposition officielle. Alors, c'est évident que vous avez
soulevé plusieurs références à différents articles du règlement. Je fais...
juste pour la compréhension de ceux qui nous auraient écoutés. D'abord, un, ça prendrait un consentement. Est-ce
qu'il y a consentement pour que la présidence reçoive ce que le leader a
voulu déposer? Il y a consentement?
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Deuxièmement, c'est qu'il y a toujours une
distinction à faire pour des questions
de violation et de droit ou privilège par rapport à ce que vous aviez commencé
comme information, là, l'imputation de
motifs indignes. L'imputation de motifs indignes n'est pas de même nature
qu'une violation de droit et de privilège, parce que, pour des questions de droit et de privilège, ça prend un
avis. Comme exemple : utiliser l'article 69; il faut avoir un avis préalable avant d'arbitrer. Je tenais à
faire ces distinctions-là pour montrer que, vous avez raison, ça soulève
plusieurs éléments qui devront être appréciés.
En
conséquence, la présidence devra apprécier votre argumentaire, vos citations eu
égard à l'article 69, eu égard à l'article
2, paragraphe 8°. Donc, j'indique pour ceux qui suivraient ça que, oui, la
présidence va prendre en délibéré votre argumentaire, et c'est clair
qu'on va statuer sur ce que vous soulevez.
Et là je suis prêt à
entendre, si le leader adjoint du gouvernement veut faire quelques commentaires
pour des questions d'équilibre entre les formations... je suis prêt à vous
entendre si c'est votre désir.
M. Gerry Sklavounos
M.
Sklavounos :
Alors, moi, M. le Président, juste pour être clair, je ne suis pas sûr qu'on
est dans la bonne rubrique pour cette question-là.
J'allais soulever un élément qui n'allait pas sur le fond de la question
simplement pour vous dire : Sur le fond de ce qu'a...
Le Vice-Président (M. Gendron) : M. le leader, ce n'est pas une question
de privilège, ça, c'est clair, parce
que, si c'était ça, il faudrait procéder autrement. Et, moi, par
contre, qu'on soit à la bonne ou pas bonne rubrique, à partir du moment où le débat a été lancé, si vous avez de
quoi à ajouter pour éclairer la présidence, je préférerais le faire tout de
suite, puisqu'on est là. Allez.
M.
Sklavounos :
Ce que je vous dirais, M. le Président, d'abord et avant tout, que je pense que
mon collègue s'adresse au mauvais président.
Je
comprends qu'on voudrait adresser des questions concernant des choses qui ont
été dites durant un débat en commission
parlementaire. Et, avec respect, M. le Président, parce que vous semblez avoir
déjà pris la question en délibéré, mais
je vais simplement vous dire que je pense que l'autorité compétente pour
étudier cette question-là, et où le débat aurait dû être soulevé et
cette question, posée, c'est en commission parlementaire devant le président.
Parce que, là, M. le Président, avec tout le
respect... et je vous citerais également de la jurisprudence que vous
connaissez très bien vu votre grande expérience en cette Chambre, le 16
avril 1986, une décision de Pierre Lorrain : «Le président d'une commission a pleine autorité pour rendre des
décisions. Il n'y a pas d'appel devant le président de l'Assemblée nationale
d'une décision rendue...» Et je ne sais pas
si la question a été soulevée, là. Ce n'est pas clair pour moi. Ça a peut-être
été soulevé.
Encore
plus clairement, la jurisprudence vous dit que vous ne pourriez pas siéger en appel
d'une décision qui a été rendue. Mais, même si la question n'a pas été
soulevée, je pense que la jurisprudence est assez claire à l'effet, M. le Président, que c'est devant ce forum qu'est la
commission parlementaire. Sinon, M. le Président, je pense que vous établirez
un précédent très, très, très dangereux qui
pourrait mener au morcellement de nos travaux, où une partie des débats qui
se font en commission parlementaire viendraient trouver leur dénouement ici, en
Chambre.
Je
pense que, pour la logique, mon collègue, il a peut-être un argument à faire
sur le fond, mais il est devant le mauvais forum, M. le Président, avec
tout le respect.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie. Juste une seconde. C'est clair
que ce n'est pas pour rien que j'ai
indiqué qu'il y a une distinction à établir très clairement entre les
imputations de motifs, parce que c'était de même que ça a commencé, puis une question de privilège. Alors, je
n'analyserai pas ça. Puis je ne prends pas ça en délibéré. Si c'était une question de privilège... Ce n'en est
pas une et ce n'est pas la bonne façon. Si c'était une question de privilège,
il faut le faire autrement. Il faut absolument le faire autrement. Ça prend un
avis écrit. Et c'est pour ça que j'invite le leader de l'opposition officielle : si jamais il
prétendait qu'il s'agit d'une question de privilège, il faudra le faire par
écrit, parce que je n'ai pas d'autre
alternative. Et vous avez raison que sur le fait... vous avez tout à fait
raison, d'après moi, que — mon expérience et
l'habitude — effectivement,
si on soulève ça, il faut le faire sur le fait, au moment où ça s'est produit.
Puis ce n'est pas le cas. Ça ne s'est pas produit ici, là. Moi, je n'ai
pas eu connaissance de ça.
Par
contre, il y a eu d'autres articles du règlement qui ont été invoqués. Je donne
un exemple concret, là : l'article 2, paragraphe 8°. Ça, j'ai assez d'expérience aussi pour dire que
j'aimerais bien ça aller voir qu'est-ce qu'il y a là, là, pour vérifier si effectivement il peut, sous cette
rubrique-là, présenter ce qu'il a présenté. Mais je crois que, très
succinctement, on aurait ce qu'il
faut pour aller apprécier puis vous donner une réponse rapidement. Mais, je
répète, si c'est une question de privilège, il faut le faire dans les
formes du règlement, et ce n'est pas le cas pour le moment. Oui?
M. Drainville :
En fait, M. le Président, c'est davantage une question de directive qu'une
question de privilège, hein? Et je
suis tout de même très heureux de vous entendre dire que vous êtes prêt, à
titre de représentant de la présidence, à la regarder.
Je tiens juste à
dire, M. le Président, sur le point qui a été soulevé par mon collègue :
Quand il dit : C'était d'abord à la
commission parlementaire qu'il faut soulever ce point-là, moi, ce que je lui
dirais, c'est qu'un manquement contre
l'un d'entre nous est un manquement contre tous les membres de cette Assemblée
nationale. Il nous semble que ça justifie
à ce moment-là que nous portions à votre attention cette question de directive
au nom justement des deux règlements que je vous ai cités : 35.6°
également l'article 2, paragraphe 8°, du règlement. Voilà.
• (11 h 20) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Très respectueusement, je mets fin, je mets
fin... On ne peut pas dire «on va revenir, on va analyser» puis
continuer à plaider. Alors, il y a trop d'éléments qui doivent être appréciés.
J'ai fait les distinctions. Si c'est une
question de fait personnel ou de privilège, ce n'est pas présenté comme ça,
donc je ne regarderai pas ça et je ne
prends pas le délibéré là-dessus. Je la prends en délibéré sur les autres
éléments et, en particulier, comme je l'ai
mentionné à trois reprises, l'article 2, paragraphe 8°. Alors, on va
aller regarder ça et, au retour, on vous donnera un avis là-dessus.
Merci.
Nous en sommes maintenant...
M. Drainville :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Bien, pourquoi?
M. Drainville : Juste pour vous donner le portrait complet. Je
veux juste vous dire que les propos du ministre,
ils ont été cités non seulement en commission parlementaire, mais également en
mêlée de presse. Quand il parle d'obstruction, juste pour que vous ayez...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Non. C'est parce que ça avait été mentionné, ça, de toute façon. Ça fait qu'on
va le regarder.
Nous en
sommes rendus maintenant... Juste une seconde, là, parce qu'on avait demandé les renseignements sur
les travaux. Et après ça, bien, moi, je vous
avise, comme président, que l'interpellation prévue pour le vendredi 23 octobre
2015 portera sur le sujet suivant : La gestion gouvernementale des
projets informatiques. M. le député de La Peltrie s'adressera alors M. le
président du Conseil du trésor.
Affaires du jour
Et là nous avons terminé la période des affaires
courantes, et je cède la parole à M. le leader adjoint du gouvernement pour les
affaires du jour.
M.
Sklavounos : Oui.
Merci, M. le Président. Article 15, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 48
Adoption
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, à l'article 15 du feuilleton d'aujourd'hui... juste une minute, c'est Mme la ministre de la Culture et des
Communications qui propose l'adoption du projet de loi n° 48, Loi
modernisant la gouvernance du Conservatoire de musique et d'art
dramatique du Québec. Et je suis prêt à entendre les interventions s'il y en a.
Je reconnais Mme la ministre de la Culture et
des Communications. Mme la ministre, à vous.
Mme Hélène David
Mme David
(Outremont) : Alors, M. le Président, nous y sommes enfin arrivés.
C'est un grand jour. C'est un grand
jour pour le conservatoire. C'est un grand jour, certainement, pour la
collégialité. Je pense qu'on l'a tous souligné hier, on va le resouligner aujourd'hui. C'est tellement collégial que
j'ai demandé à la députée de Gouin de rester pour assister à cette... de faire du temps
supplémentaire ici, parce que, ce dossier-là, je l'ai vraiment pris à coeur, il
me touche beaucoup, et on y arrive.
Et on y arrive, entre autres, et il faut le préciser, grâce à la collégialité
de l'opposition officielle et du
deuxième groupe d'opposition — la députée d'Iberville m'avait prévenue
qu'elle ne pouvait pas être là, elle est là de tout coeur, je le sais, et elle a fait une belle intervention hier — la collégialité de mes collègues qui ont
assisté, qui nous ont aidés, qui nous ont appuyés.
Donc, c'est
un grand jour pour la collégialité parlementaire et c'est un grand jour pour
moi aussi. Ça fait un an presque jour pour jour que moi et bien d'autres
avons été élus pour la première fois, et, en même temps, arriver, un an et quelques mois, dans ce dossier-là en
particulier, qui est le dossier du Conservatoire de musique et d'art
dramatique, je pense que ça vaut la
peine de le mentionner. Il y a eu énormément, énormément de travail accompli
depuis plusieurs mois. Pas besoin de
rappeler dans quelles circonstances nous avons oeuvré et travaillé, mais ça m'a
permis une chose, c'est d'apprendre
l'importance évidemment de la vie parlementaire, l'importance aussi de la
consultation, l'importance d'être
très engagés dans les dossiers et de faire le tour du Québec pour comprendre,
parce qu'on parle d'un réseau ici, et un
réseau d'enseignement, c'est partout au Québec. Je suis allée partout au
Québec, dans tous les conservatoires. Ça m'a permis de comprendre l'importance de tous les sites du conservatoire en
région, le rôle qu'ils jouent au niveau de l'ancrage social, de
l'ancrage éducatif, de l'ancrage de la formation artistique, de l'ancrage du
rayonnement de chaque région.
J'ai constaté, évidemment avec tous les appuis
et toutes les considérations qui ont été portés à mon attention, l'importance des régions dans leur ensemble et,
évidemment, de chaque conservatoire dans les régions. Toutes mes visites,
tous mes échanges avec toutes les parties, parce que, quand on parle de partie
prenante dans un conservatoire, que ça soit à Val-d'Or, par exemple... visite
très émouvante, la première que j'ai faite en région pour le conservatoire,
mais il y avait tout le monde. Il y avait
autant les commissions scolaires, il y avait les cégeps, il y avait
l'université. Il y avait toutes les
composantes qui s'intéressent aux enfants, aux adolescents, à la formation plus
avancée, il y avait des parents, il y
avait d'autres écoles de musique, et je rentrais dans un microcosme, je dirais,
d'une ville, d'une région tellement impliquée
dans la formation des enfants, dans la formation musicale, et j'étais toujours
reçue avec des petits concerts. C'était vraiment très touchant. Ça a été comme
ça dans toutes les régions où je suis allée et ça a permis vraiment de pouvoir réfléchir à la situation d'un de nos réseaux,
d'un de nos fleurons qui existent au Québec, et probablement que ça vaut pour bien d'autres fleurons en
réseau dans le Québec, que ça soit sur l'enseignement ou d'autres réseaux.
Alors, tout ça a mené à une réflexion sur
l'avenir du conservatoire, sur sa gouvernance, et il ne faut jamais sous-estimer l'importance d'une
gouvernance. «Une gouvernance», ça veut dire de «définir une mission». «Définir
une mission», ça veut dire :
Quelles sont les priorités que nous voulons donner dans cette institution? Alors, il y a une mission sociale, il y a une mission
pour les enfants, pour les adolescents, il y a une mission, certes, d'élite,
mais il y a aussi la mission, bien en amont
de ça, d'aller permettre à des enfants d'avoir une éducation
musicale qui, dans certains cas, mène à
des musiciens absolument exceptionnels qui rayonnent à travers la planète.
Et il y a beaucoup,
beaucoup d'enfants qui, grâce à ça, ne décrocheront pas, trouveront un
sens à leur vie, trouveront un sens à leurs études, auront une discipline par rapport à l'enseignement de la musique, trouveront et découvriront leur
propre sensibilité. Tout ça, c'est
dans l'article 1 de notre projet de loi, c'est-à-dire la mission du
conservatoire.
Nous
avons donc pensé à tous les aspects, nous avons remué toutes les pierres de
tous les articles dans quelque chose
qui a l'air toujours un peu fastidieux et technique, qui est l'étude article
par article, mais, grâce aux consultations préalables, où les gens sont venus nous parler, sont venus nous dire...
les enseignants, entre autres, qui sont venus nous dire : Attention, nous devons et nous voulons
avoir plus de place dans non seulement le conseil d'administration, mais
dans la gouvernance de l'ensemble de cette institution... Nous les avons
écoutés. Nous avons écouté et entendu les étudiants
qui sont venus nous voir et qui ont dit toutes sortes d'aspects qui étaient à
améliorer. On a découvert des choses. Ma
collègue de Joliette l'a dit hier, on a découvert des choses qu'on ne
soupçonnait pas avant d'avoir eu les consultations. C'est à ça que ça
sert, des consultations, c'est d'être à l'écoute. Les gens viennent, ils ne
viennent pas pour rien, c'est important de
le dire. Les gens qui viennent en consultation nous apprennent des choses qu'on
ne savait pas jusque-là, que nous avons, évidemment, bien entendues, qui
ont mené à des amendements extrêmement importants.
Donc, je
pense que nous avons été très, très, très à l'écoute. Peut-être à cause de ma
déformation professionnelle d'enseignante
universitaire pendant plusieurs années et de vice-rectrice aux affaires
académiques, j'étais extrêmement sensible
au rôle académique dans cette institution, au rôle d'enseignement. C'est
l'enseignement qui doit être au coeur de
la mission du conservatoire, et ça comprend les professeurs, ça comprend les
étudiants, ça comprend toutes les disciplines enseignées, ça comprend toutes les régions, qui ont chacune leurs
particularités, les spécificités de chacune. Et, parce que j'avais ce souci, qui a été partagé, je crois,
très bien et très correctement par mes collègues de l'opposition officielle et
du deuxième groupe, nous avons vraiment respecté le rôle académique,
bonifié énormément le rôle académique dans le fonctionnement
du conservatoire. Nous avons maintenu deux commissions des études, une pour
l'art dramatique, une pour la musique.
Nous avons donné un rôle important à l'académique, qu'il n'y avait pas
suffisamment, à nos yeux, de façon
officielle, et ça, c'est probablement, pour moi, la plus grande satisfaction
par rapport à cette merveilleuse institution. Il faut que les enseignants
aient leur place, il faut que toutes les régions aient leur place et il faut,
je le répète, que l'académique soit au coeur et le coeur de cette
institution-là.
Donc, je
pense que le conservatoire a maintenant, grâce à ce projet de loi... et je ne
reprendrai pas tous les articles, mais
a tout en main, tous les outils, a même eu un réinvestissement gouvernemental
dont je ne suis pas peu fière. Donc, le conservatoire a vraiment tout ce qu'il faut pour rayonner, pour stimuler
les jeunes à partir d'un très jeune âge, pour être un lieu vraiment
d'ancrage dans chaque région à travers le Québec et même, je dirais, à travers
le monde.
Alors, on a
un modèle absolument exceptionnel, au Québec, de ce conservatoire, qui,
vraiment, ne refuse personne, et jamais personne n'est refusé pour une
question d'argent, parce que, justement, les droits de scolarité sont plus que modérés et modestes. Alors, ça donne un outil
formidable qui fait en sorte qu'on a eu... Et je ne veux pas citer quelques
noms parce que j'ai trop peur d'en oublier,
mais que de musiciens, que de comédiens, que d'acteurs qui rayonnent partout
et qui font rayonner le Québec!
Alors,
vraiment, tout est en place avec ce projet-là. C'est pour ça que je dis que
c'est un grand jour pour nous, pas
seulement pour la ministre qui en est si fière, mais pour le gouvernement, pour
le conservatoire, pour que cette institution puisse continuer de briller vraiment parmi les meilleurs, d'assurer le
recrutement des meilleurs, la formation de tous et de faire briller le Québec.
Merci beaucoup, M. le Président.
• (11 h 30) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la ministre de la Culture et des Communications, de votre
intervention sur le principe du projet de loi n° 54. Et, pour la poursuite
du débat, je cède la parole à la porte-parole de l'opposition officielle en ces
matières, Mme la députée de Joliette. À vous.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, à mon tour d'être heureuse de prendre
la parole à cette étape ultime de
l'adoption du projet de loi n° 48, Loi modernisant la gouvernance du
Conservatoire de musique et d'art dramatique
du Québec. Je pense effectivement que nous avons très bien travaillé, et cette
institution de très grande importance
pour la formation, évidemment, dans le domaine des arts, dans le domaine de la
musique et de l'art dramatique le méritait
parce que, oui, c'est un exemple à suivre. C'est une institution qui est
unique, qui à la fois forme des talents de tous âges, de tout milieu, de tout niveau, mais qui est aussi, et on l'a
vu dans la saga qu'on a vécue il y a un an à peu près, effectivement,
jour pour jour, c'était au début de l'automne dernier... qui vraiment a un rôle
clé, un rôle pivot dans le rayonnement de la musique et plus largement des arts
dans les milieux où le conservatoire est implanté, alors c'était excessivement
important de prendre le temps de revoir cette loi-là avec tout le soin qui était
mérité.
Donc, au-delà
des aspects techniques, ce que le travail nous a permis de faire autour de ce
projet de loi là, c'est justement de
voir qu'un an plus tard on peut être dans un lieu, à un endroit beaucoup plus
heureux qu'où on était il y a un an
alors que c'est la fermeture qui guettait les conservatoires en région, avec
tout l'émoi que ça a semé partout au Québec chez les finissants, chez les amoureux de la musique, dans les milieux
régionaux. Et ce qu'on conçoit et ce qu'on a vite voulu, bien sûr, s'assurer avec le travail autour
de ce projet de loi là, c'est que justement, en amenant la nouvelle gouvernance, en consacrant la modernité de la
gouvernance de cette institution, bien en même temps on consacrait la pérennité
de l'organisation de nos conservatoires comme
ils sont actuellement, c'est-à-dire la pérennité et le maintien des conservatoires en région. Et, comme le disait la
ministre, comme nous l'avions d'ailleurs suggéré, aller sur le terrain, aller
voir ce qui se faisait un peu partout au
Québec, ça a, je pense, consacré, dans la tête de la ministre, de ses collègues
et de l'ensemble des intervenants,
toute l'importance que ces institutions-là recèlent dans leurs régions
respectives et au Québec pour l'épanouissement, pour l'essor de la musique,
de l'art dramatique et plus largement de la vie culturelle.
Donc, on
était très heureux, bien sûr, de pouvoir être à un endroit où on venait...
plutôt que de venir rapetisser la mission des conservatoires avec des
fermetures, venir plutôt donner des nouvelles bases, des bases encore plus solides pour que
l'institution extraordinaire qu'est le conservatoire et toutes ses antennes
régionales puissent vraiment entrer dans la gouvernance moderne avec un
conseil d'administration qui soit le plus équilibré, qui soit le plus adapté
possible à sa réalité.
À cet
égard-là, on est très heureux d'avoir pu bonifier la composition du conseil
avec un ajout de membres provenant du
milieu de l'éducation, notamment quelqu'un provenant du milieu de l'école
primaire ou secondaire, parce que ces
maillages-là, qui sont d'ailleurs maintenant ancrés dans la loi... On prévoit
que les conservatoires sont des lieux de
partenariat avec le milieu. Donc, c'est une avancée aussi dans la loi, on vient
consacrer ce rôle-là des conservatoires. Avec cette mission et avec cette présence des gens provenant du milieu
de l'éducation, notamment primaire et secondaire, on est en mesure aussi de favoriser ces échanges constants
avec les plus petits jusqu'aux adolescents,
donc, qui étudient la musique, et
parce qu'on veut favoriser bien sûr aussi l'essor de l'enseignement de la
musique de toutes les manières possibles dans les grands centres comme
en région.
Donc, il y a
eu un très bon travail qui s'est fait pour aller au fond des choses, pour avoir
la meilleure loi possible. Je ne
reviendrai pas non plus sur tous les éléments qui ont pu être bonifiés par nos
travaux, mais, assurément, qu'autant la mission d'excellence dans
l'enseignement que la mission d'excellence dans le rayonnement de la musique
dans les milieux où les conservatoires sont
implantés, et d'art dramatique dans les grands centres de Montréal et de
Québec, cette mission-là est
consacrée, et ça, c'est pour le bien, vraiment, le plus grand bien de tous les
amoureux de musique et de tous ceux qui veulent donner la meilleure des
chances possible aux talents de vraiment prendre leur envol au Québec.
Donc, sur ce,
M. le Président, je tiens à remercier, en terminant, tous les acteurs qui ont
fait en sorte que ce projet de loi a pu être bonifié de la sorte par nos
travaux, tous les gens qui sont venus nous rencontrer lors des auditions en commission parlementaire, tous les collègues, ma
collègue d'Iberville, les collègues de la partie ministérielle, la ministre,
bien entendu, avec qui nous avons très bien
collaboré pour améliorer le projet de loi et en faire le meilleur projet de loi
possible, et tous, évidemment... toute son
équipe, les fonctionnaires du ministère et le personnel de la commission. Je
pense, comme je l'ai dit hier, que ça a été un exemple de travail de
collégialité dans l'esprit qui devrait nous habiter le plus souvent possible dans nos travaux, notamment en commission
parlementaire. Nous sommes là, d'abord et avant tout, pour faire les meilleures lois possible pour les sujets qui
nous concernent, pour les citoyens que ça concerne et pour les Québécois
en général, et je pense que, dans ce cas-ci, on peut dire : Mission
accomplie. Merci beaucoup, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la députée de Joliette, de votre intervention. Est-ce qu'il y
a un autre porte-parole? Il n'y a pas
d'autre porte-parole. Alors, ça termine le débat. Je ne vois pas de demandeur
de parole.
Mise aux voix
Est-ce à dire que le projet de loi n° 48,
Loi modernisant la gouvernance du Conservatoire de musique et d'art dramatique
du Québec, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. Alors, M. le leader du gouvernement, pour la poursuite de nos travaux.
M.
Sklavounos :
Oui. M. le Président, je vous demanderais d'appeler l'article 4 de notre
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi
n° 54
Adoption du principe
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, à l'article 4 de notre feuilleton d'aujourd'hui, c'est M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation qui propose l'adoption du
principe du projet de loi n° 54, Loi visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal. Et je lui cède la
parole pour son intervention. M. le ministre, à vous.
M. Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M.
le Président. Vous me permettrez de vous remercier dans un premier
temps. Se faire céder la parole par son prédécesseur, c'est un honneur, c'est
un privilège, un privilège que j'ajoute à celui
de solliciter l'appui de l'ensemble des collègues de l'Assemblée nationale pour
l'adoption de principe du projet de loi n° 54, Loi visant
l'amélioration de la situation juridique de l'animal.
Vous vous
souviendrez, M. le Président, que, lorsque nous avons déposé ce projet de loi
le 5 juin dernier, l'ensemble des
collègues de l'Assemblée nationale ont accepté le dépôt à l'unanimité. Il y a
même eu, de la part de tout le monde, un petit moment émotif, et ça, on les compte, ces moments-là, dans
l'enceinte de l'Assemblée nationale, où tout le monde a dit :
Enfin, on bouge dans quelque chose qui est vital pour le Québec.
Cet accueil
chaleureux là, il a été donné gracieusement par toutes les formations
politiques de cette Assemblée nationale
du Québec. C'est exceptionnel parce que notre Assemblée est surtout basée sur
des éléments de confrontation. Le gouvernement est élu pour gouverner, l'opposition
est là pour s'opposer, et c'est rare que l'on réussit à dégager un consensus. Celle
qui avait pris la parole avant moi avait réussi à le faire sur un projet de loi
qui s'intitulait mourir dans la dignité.
• (11 h 40) •
Si on a réussi à dégager ce consensus,
c'est que tout le monde a été interpellé par les électeurs de leurs comtés
et par les médias qui en sont venus à la
conclusion, au printemps dernier, M. le Président, et vous vous en souviendrez,
que le Québec était la pire province pour les
animaux. On pourrait faire référence
à l'ensemble des articles qui ont paru à cette époque : Le Québec au dernier rang au Canada, selon The Animal Legal Defense Fund. «Le Québec
est encore "la meilleure
province pour maltraiter un animal" au Canada», selon le
classement 2014 du Animal Legal Defense Fund, qui vient tout juste de
paraître. «C'est la troisième année consécutive que le Québec est au dernier
rang des provinces canadiennes, du
classement [...] un organisme
international qui suit l'évolution des lois en matière de protection animale.
«Le Manitoba, la
Colombie-Britannique et l'Ontario sont encore une fois en tête de [peloton].»
L'actualité
récente nous a également interpellés. Vous vous souviendrez du malheureux
épisode, en avril 2014, des veaux de Pont-Rouge. La cruauté envers ces
animaux, qui a été filmée par un organisme qui s'appelle Mercy For Animals, a
choqué l'ensemble de la population du Québec, autant les éleveurs que les
consommateurs.
En
juin 2014, vous vous souviendrez également, M. le Président, de l'incident, en
Colombie-Britannique cette fois-ci,
où on a maltraité des vaches laitières. La compagnie Saputo, qui est un géant
dans le domaine, avait même fait l'objet
d'un appel au boycott sur les sites de médias sociaux. Il y a donc non
seulement des conséquences sur la réputation de la société, mais il y a également des compétences commerciales
majeures. Les consommateurs d'un peu partout dans le monde n'achèteront plus de produits qui sont
produits dans des sociétés où on ne traite pas correctement nos animaux.
Pas simplement les
animaux d'élevage, M. le Président, également nos animaux de compagnie. Vous
vous souviendrez, entre autres, d'une saisie
importante de plus de 200 chiens et chats à Bonsecours. Le tribunal vient de
trancher cette question. Les délais
d'appel n'étant pas terminés, je serai prudent dans mes commentaires, mais ces
situations-là sont devenues totalement inacceptables, totalement
intolérables.
Nos
concitoyens sont choqués et ils refusent de fermer les yeux devant ces
pratiques inacceptables. Nous les avons donc mis à contribution à partir du printemps. À compter du printemps,
M. le Président, nous avons mis sur place une ligne téléphonique, 1 844 animaux. Nous avons convié l'ensemble de
la population à dénoncer les cas de maltraitance animale et la population a répondu : plus de 500 appels par mois,
au ministère, à 1 844 animaux, ce qui permet à nos inspecteurs de cibler davantage leurs
interventions. Le projet de loi n° 54 va nous donner les outils légaux
pour aller un peu plus loin.
Essentiellement, M.
le Président, le projet de loi n° 54 doit composer, parce que nous sommes
une société distincte, comme vous le savez,
avec des éléments de droit civil et des éléments de common law. Sur le plan du
droit civil, il nous faut modifier le Code civil du Québec. Je tiens à
remercier ma collègue la ministre de la Justice, parce que ce sont des
circonstances exceptionnelles qui ont autorisé le ministre de l'Agriculture à
apporter des modifications au Code civil du
Québec. Jusqu'à ce jour, un animal est considéré comme un bien meuble :
une chaise, une table, un écran de
télévision. En vertu de la nouvelle définition qui sera contenue dans le projet
de loi n° 54, l'animal ne sera désormais, lorsque ce projet de loi sera adopté, plus un bien meuble. Je vous cite
l'article 1 dudit projet : «Les animaux ne sont pas des biens. Ils sont
des êtres doués de sensibilité et ils ont des impératifs biologiques.»
Cette définition nous
a été inspirée par des sociétés qui ont un code civil qui découle du Code
Napoléon, soit l'Autriche, l'Allemagne, la Suisse et la France. Ça règle la
partie droit civil.
La
partie common law ou de droit commun. Comme je l'ai indiqué, le Québec s'est
inspiré des meilleures pratiques législatives
dans les trois provinces canadiennes qui, depuis un certain nombre d'années, se
classent première, deuxième, troisième au Canada. Ces provinces sont le
Manitoba, l'Ontario et la Colombie-Britannique.
Essentiellement et en résumé, M. le Président, ces
dispositions de common law font en
sorte que la loi va viser un plus grand nombre d'espèces animales. La loi va
interdire à toute personne de causer de la détresse à un animal. La loi va interdire l'abandon d'un animal. La loi va
interdire les combats d'animaux ainsi que la possession d'équipement de combat. La loi va exiger des permis pour les
animaleries, les éleveurs de renards roux et de bisons d'Amérique
ainsi que pour les propriétaires ou
les gardiens de 15 équidés ou plus. Équidés, M. le Président, je vous le résume,
vous le savez par coeur : cheval, âne, mulet, poney ou cheval
miniature.
Le
projet de loi accordera l'immunité de poursuite aux plaignants
qui rapportent des cas d'abus ou de mauvais traitements envers les animaux. Le projet de loi augmentera les
amendes jusqu'à 250 000 $ pour une première offense et des peines d'emprisonnement pouvant aller
jusqu'à 18 mois en cas de récidive. Le projet
de loi va prévoir la possibilité
d'adopter par règlement les codes de
pratique, recommandés par le conseil
national, pour les soins et la manipulation des animaux d'élevage.
Et
le projet de loi, enfin, va permettre à La Financière agricole du Québec ainsi
qu'au ministre de l'Agriculture de
tenir compte des prescriptions de cette loi lors de l'octroi d'aide financière.
On a l'écoconditionnalité; maintenant, on a un nouveau principe, c'est l'animoconditionnalité. La conformité d'un
exploitant agricole avec cette loi sera dorénavant une condition au paiement des sommes allouées.
Nous avons tenu, M. le Président, des consultations particulières au cours
des dernières semaines. Plus d'une
quarantaine de groupes se sont manifestés. Je tiens à les remercier. J'ai
indiqué, dès le début de ces
consultations particulières, que des bonifications seraient apportées au projet
de loi suite à des recommandations que nous jugeons pertinentes.
Je
tiens à remercier tous les membres de la commission qui ont tenté de soutirer
des intervenants le maximum d'interventions et de bonifications. Je
tiens à remercier le président de ladite commission, notre collègue le député
de Côte-du-Sud; mon adjoint parlementaire,
qui a assisté à tous les travaux; le député de Mégantic, entre autres, qui a
été fort pertinent. Et l'absence de
partisanerie m'oblige à mentionner également des remerciements envers le porte-parole de l'opposition officielle, le député
de Berthier, et la porte-parole de la Coalition avenir Québec, la députée
de Mirabel. Ça prenait une
petite touche féminine dans ce projet de loi là, et, à chaque fois, elle avait
cet avantage d'avoir des particularités qui
parfois nous échappent, M. le
Président, mais que le côté féminin
fait en sorte que ça ressort, et c'est bien qu'il en soit ainsi.
J'aimerais
également faire une mention spéciale aux entrepreneurs agricoles qui ont
comparu devant la commission. Il y a une certaine inquiétude de leur côté, M. le Président, parce que, qui dit bien-être animal, dit modifications aux structures de bâtiments,
à des compartiments. Oui, vous l'indiquez correctement, il y a des deniers qui
sont en cause dans cet élément-là.
Ils ont quand même tous, et je le dis, là, unanimement, souscrit au principe du projet
de loi. Quant aux modalités d'application, ils nous ont fait
des recommandations dont nous allons tenir compte. Mais déjà des
investissements majeurs se font sur le terrain, autant dans la production
laitière, la production porcine.
Il y a des exemples
qui me viennent à la tête et il faut les étendre dans l'ensemble des
productions. La Coop fédérée, présentement, au Témiscamingue, dans la grande
région, M. le Président, d'où vous êtes issu, investit dans des maternités qui correspondent aux normes les plus
exigeantes du bien-être animal. F. Ménard à Saint-Dominique vient de faire la même chose; DuBreton, dans le comté de
Portneuf... Les gens ont vraiment pris le virage et, dans certains cas, je le dis humblement, ils sont en avant de la
législation. Ils l'ont vu venir, ils l'ont sentie et ils ont constaté que, pour
pouvoir aller à l'assaut des marchés
d'exportation, il fallait être à l'avant-garde de ces principes de bien-être
animal. Le travail de ces groupes-là
a été fait de façon minutieuse. Je ne sais pas combien d'heures ils ont
passé... Ils ont une expertise de terrain.
• (11 h 50) •
Également,
les groupes de défense des animaux, ANIMA-Québec, les SPA, les SPCA nous
ont soumis des idées allant de la certification des établissements jusqu'au
micropuçage, M. le Président, et ce sont des éléments que nous allons regarder
attentivement au niveau de l'analyse article par article, qui devrait débuter
sous peu.
J'avais
cité au tout début, lors de la présentation du projet de loi, Gandhi. Je vais
le reciter : «On reconnaît le degré de civilisation d'un peuple à la manière dont il traite ses animaux.» Le
Québec avait du retard et a encore du retard. Les travaux ont débuté
par une commission parlementaire qui a été présidée, à l'époque, par mon collègue
le député de Jacques-Cartier, que je remercie de ses travaux, on s'en est
inspiré pour modifier la législation, et cette commission-là a fait un
rapport unanime, soit dit en passant, M. le Président.
Le Québec peut et
doit faire mieux. Son Assemblée nationale est aujourd'hui invitée à adopter le
principe du projet de loi n° 54, Loi
visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal. Habituellement,
nous sommes la voix de nos électeurs
dans cette enceinte. Aujourd'hui, nous sommes dans une circonstance un peu
particulière, nous nous devons d'être la voix de nos animaux qui n'ont
pas d'autre voix que la nôtre pour s'exprimer. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le ministre, de votre
intervention sur le principe du projet de
loi n° 54. Et, pour la poursuite du débat toujours sur ce même principe,
je cède la parole à M. le député de Berthier, porte-parole de
l'opposition officielle en ces matières. M. le député, à vous la parole.
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : Bonjour, M. le Président. Je vais aussi saluer,
bien sûr, tous les collègues de l'Assemblée nationale. Je veux aussi saluer, M. le Président... vous
savez probablement, la relève est à Montréal présentement en train justement
de dévoiler et de tenter aussi de cerner ce
que sera son avenir. Alors, évidemment, nous ne pouvons être à deux endroits
en même temps, n'ayant pas le don
d'ubiquité, mais je veux les saluer, M. le Président, ils ont fait un travail
colossal et, aujourd'hui, ils sont en train de le démontrer et de
dévoiler finalement le travail qu'ils font.
M.
le Président, donc, projet de loi n° 54, comme vous l'avez dit tantôt,
projet de loi, et je tiens à le lire pour les gens qui nous écoutent, donc Loi visant l'amélioration de la situation
juridique de l'animal, j'y reviendrai plus tard, parce que le titre ne dit pas tout, parce que, je pense
que, M. le ministre en a parlé tantôt, on parle de biens meubles, là, on va
cesser cette appellation-là avec le projet de loi, je pense que tout le monde
en était fort aise.
M.
le Président, mes premiers mots vont aller aux citoyens du Québec. J'ai
toujours dit et je le redis : Lorsqu'un projet de loi se retrouve à l'Assemblée nationale, c'est parce qu'à
quelque part il y a des citoyens qui se sont levés et ils ont démontré que c'était un consensus dans la
population, comme quoi la loi... soit qu'une loi devait être mise en
application soit une loi devait être
changée. On a tous appris dans nos cours, à l'école, que, souvent, les lois
sont 10 ans en arrière de la société. Dans ce cas-ci, 10 ans
facile, M. le Président.
Alors,
je tiens à saluer tous les citoyens du Québec, et nous avons reçu... Je suis
convaincu que l'ensemble des parlementaires
ont reçu des commentaires, de nombreux commentaires de la part de citoyens, de
la part de représentants d'organisations
concernant justement le malheureux titre que nous avons au Québec en termes de
bien-être et sécurité animale.
Je
tiens aussi, bien sûr, M. le Président, à remercier les représentants des
groupes, 41 groupes en audition. On aurait pu en entendre davantage. M. le ministre disait d'ailleurs, à la fin des
auditions, que le temps a paru très court; effectivement, parce que
c'est passionnant, M. le Président.
Vous
savez, les citoyens, lorsqu'ils s'impliquent dans un dossier, ils deviennent
des experts, et c'est ça à quoi on a eu
droit en commission parlementaire, on a eu droit à des experts dans des
domaines différents, mais évidemment tous rattachés au bien-être animal
et la sécurité animale.
Donc,
41 groupes. On a eu, entre autres, je vous dirais, différents ordres
professionnels, fédérations d'éleveurs, associations de propriétaires. Donc, vraiment un large spectre qui va
nous permettre, j'ose espérer, comme parlementaire, et là-dessus je rejoins le ministre... C'est un
projet de loi qui se veut d'abord et avant tout dédié à corriger la situation,
et il faut le faire en tout respect des gens
qu'on a reçus, des gens qu'on a entendus et des gens qui nous interpellent
encore jour après jour sur ce projet de loi là, le faire de façon
correcte, le but étant justement de s'assurer qu'on va avoir le meilleur projet
de loi en termes de bien-être animal et sécurité de l'animal.
Les
commentaires qu'on a eus, M. le Président, étaient d'une inspiration extraordinaire. Et je
pense que le ministre et je pense aussi que la députée
de Mirabel et moi-même pouvons convenir aujourd'hui que le projet de loi, c'est
une ébauche, c'est une
première mouture, il y aura assurément, M. le Président... en tout cas, moi, j'en serai, et je pense que le ministre
en sera aussi et la députée de Mirabel, il y aura des bonifications importantes,
je voudrais dire, au projet de loi. On
comprend que le principe, comme tel, n'est pas, loin de là, mis en doute. Tout le monde est d'accord avec la nouvelle définition, donc le changement au Code civil, M. le Président. Je le relis, M. le ministre l'a lu tantôt, donc : «Les animaux ne
sont pas des biens. Ils sont des êtres doués de sensibilité et ils ont des
impératifs biologiques.» Là-dessus, tout le monde
s'entend, tout le monde s'entend pour, finalement, se mettre au diapason de la
société et corriger ce qui est dans le Code
civil présentement, à savoir que ce ne sont pas des biens meubles. Alors,
à ce niveau-là, M. le Président, tout le monde s'entend, mais, comme je
le disais précédemment, les gens ont fait des propositions.
Il
y en a certains qui ont certaines appréhensions, je pense entre autres à
l'article 63.3°, où le ministre ou le gouvernement peut décider qu'un code s'applique pour une production,
disons la production porcine, pour reprendre le même exemple, et effectivement les gens sont venus nous démontrer, M. le
Président, qu'à bien des égards ils sont en avance sur les codes
existants et même qu'ils prévoient de renouveler ces codes-là avec encore plus
d'attention par rapport au bien-être et sécurité animale. Alors, c'est
fascinant d'entendre ces gens-là nous dire ça, et on ne peut pas, évidemment, ne pas les entendre, au contraire, et
je pense que le ministre a montré beaucoup d'ouverture. Il faut le faire
dans l'ordre, il faut le faire correctement. Il faut s'assurer que ce projet de
loi là, d'abord et avant tout...
Puis
là-dessus je ne sais pas si je rejoins beaucoup de gens, mais, comme ancien
maire, je me suis toujours fait dire :
Si tu veux qu'un règlement s'applique et soit appliqué, il faut que les
citoyens se l'approprient. Alors, dans ce cas-ci, il faut que les citoyens du Québec, et je pense que
c'est le cas... mais il faut qu'ils s'approprient ce projet de loi là — et c'est
drôlement important, parce que qui dit appropriation, M. le Président, dit
réflexe, dit sensibilité — justement pour arriver à
ce que ce projet de loi là, lorsqu'à terme il sera adopté ici, à l'Assemblée
nationale, on ose espérer... que ce projet de loi là, justement, puisse avoir un écho très fort dans la population
et que les gens puissent se l'approprier et ainsi arriver à faire des
correctifs importants.
Quelques
points, M. le Président, au niveau du projet de loi. D'abord, l'obligation de
soins propres aux impératifs biologiques
de l'animal, là-dessus, M. le Président, bon, il y aura assurément des
discussions à y avoir. Est-ce que c'est la bonne définition... ou c'est quoi, la définition? C'est quoi, le
terme «approprié», comment on jauge ça? Mais, vous savez, M. le Président, on a eu l'occasion, en commission
parlementaire... Pour ma part, à tout le moins, j'ai découvert la profession
d'agronome. Je ne voyais pas une profession
aussi large et aussi étendue en termes de connaissances et d'expertise. Pour
moi, ce fut une révélation, je l'admets bien
naïvement et bien candidement, M. le Président. Il y a aussi, évidemment, les
vétérinaires, que, pour ma part, je
connaissais un peu plus, puis, bon... Mais assurément, là, qu'on aura des gens
sur le terrain, qui sont déjà en
place, qui sont près des producteurs, qui sont près des citoyens, qui vont nous
être... écoutez, ils vont être d'une...
bien, pas le mot «utile», là, mais qui vont nous être fort importants dans la
suite des choses pour ce projet de loi là.
Obligation
pour un médecin vétérinaire de dénoncer des soupçons de mauvais traitement,
immunité de poursuite pour un
signalement de bonne foi, interdiction de vente d'animaux domestiques blessés,
malades ou non socialisés, quand on
lit ça, M. le Président, on se dit : Bien, voyons donc, ça va de soi!
Comment ça se fait que ce n'est pas ça? Et là ça va être écrit dans la
loi, M. le Président, et assurément on amènera d'autres bonifications à ces
termes-là.
Interdiction de vente
domestique à des moins de 14 ans non accompagnés, clarifier les
dispositions lors de l'abandon d'un animal,
possibilité de peine de prison dans le cas d'un récidiviste. Vous savez, on a
eu des cas, le ministre en a signalé
plusieurs, c'est Pont-Rouge, je pense, un cas aussi qui est arrivé où, là, on
fait quoi, là, on donne une amende de
100 $, 1 000 $? Je ne veux pas juger de rien, mais là le projet
de loi va permettre, justement, à nos juges de décider de ce que sera,
finalement, au final la décision.
• (12 heures) •
Donc,
un point, et je l'ai souligné tantôt, je vais le répéter... je vais le lire, en
fait, M. le Président, textuellement : Le projet de loi établit le respect des dispositions de la Loi sur le
bien-être et la sécurité de l'animal et de ses règlements en tant que
critère d'élaboration et d'administration des programmes de La Financière
agricole et du ministère de l'Agriculture et permet que le respect de ces
dispositions puisse être une condition au versement des sommes de ces
programmes. C'est déjà le cas en environnement, mais là, évidemment, les
différents entrepreneurs, pour les appeler comme
ça, ou les différents producteurs sont venus nous dire que, oui, ils
comprennent que ça prend probablement
certains incitatifs, une certaine
coercition, mais il faut aussi faire attention parce que...
Bien, je donne l'exemple, M. le
Président. La filière porcine est
venue nous dire que, quand il y aurait le projet
de loi, leur première estimation, là,
pour se mettre aux normes avec le projet de loi, leur première
estimation, je dis bien, 500 millions sur 10 ans pour y arriver.
Alors là, comme je
disais tantôt, il va falloir le faire à petits pas, mais toujours en avançant.
C'est ça qui est important, toujours en...
Les choses qui peuvent être faites rapidement, faisons-les, mais il faut
toujours s'assurer de le faire — et ça, ça a été répété par tout le
monde — en
collaboration. Et, là-dessus, j'invite le ministre à faire une réflexion
par rapport à ce que... Moi, c'est l'élément
phare, là, que j'ai retenu, M. le Président, des auditions, là, c'est la
collaboration. Tout le monde veut
collaborer, tout le monde, tout le monde, tout le monde. On a émis l'hypothèse
qu'il y ait une table, un peu comme
la table de la sécurité routière, qui pourrait être mise en place. Puis ça ne
coûte rien, ça, là, les gens, ils veulent
mettre leur expertise au profit de la société, au profit du bien-être et de la
sécurité animale. Pourquoi s'en passer, M. le Président? Et ces gens-là, ils ont l'expertise pointue, ils ont la
passion aussi qui les anime d'être assis à une telle table. Alors, ce sera une réflexion, et j'invite
le ministre à la faire parce que je pense que l'idée est drôlement
intéressante.
Alors,
M. le Président, oui, on va collaborer, absolument. On a beaucoup de questions.
On veut, évidemment, avoir les
réponses à nos questions. On a retenu beaucoup de commentaires des personnes,
ou des groupes, ou ceux qui nous ont
écrit, ceux qui nous ont envoyé des mémoires sans se présenter à la commission
parce qu'ils ne pouvaient pas ou peu importe.
Et le ministre a aussi ces informations en main. On veut vraiment lever le
voile comme il se doit pour s'assurer d'avoir
un projet de loi qui soit le meilleur possible, étant donné ce que je disais
auparavant. Des fois, ça prend 10 ans, 15 ans avant de rouvrir une loi,
alors on veut le faire correctement.
Moi, M. le Président, je dis au
ministre et je dis aux parlementaires ici, à l'Assemblée nationale :
J'espère que le principe dont on
débat ce matin, évidemment, sera adopté à l'unanimité, tout comme on a su le
faire mercredi passé pour une motion ici pour soutenir la gestion de
l'offre, M. le Président. Et, là-dessus, je vous remercie infiniment. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le porte-parole de l'opposition
officielle en ces matières, M. le député de Berthier. Et, pour la
poursuite du débat, je cède la parole à la prochaine intervenante, et je reconnais
Mme la députée de Mirabel pour son intervention. À vous la parole.
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. J'aimerais, à mon tour, saluer tous
les collègues ayant participé aux travaux
de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles sur le projet de loi n° 54. Plus particulièrement, je salue le ministre de
l'Agriculture, le porte-parole de l'opposition officielle, le député de
Berthier, et également tous les
membres du personnel ayant permis la tenue de nos travaux. Je désire aussi
souligner le travail du vice-président,
le député de Côte-du-Sud, qui a présidé les auditions avec une très belle et
agréable ouverture. J'invite le prochain président et ceux des autres
commissions parlementaires à s'inspirer de la façon de faire du député de Côte-du-Sud. De par son approche des auditions, il
nous a été possible de vraiment bien saisir les enjeux présentés par les
groupes.
Je
voulais aussi souligner la collégialité dans laquelle les travaux de ce projet
de loi ont eu lieu jusqu'à maintenant. Je
dois dire, M. le Président, que j'ai apprécié l'ambiance qui régnait et je
souhaite que cela se poursuive pour les prochaines étapes de nos
travaux.
Je
tiens aussi à souligner l'apport de tous les groupes que nous avons eu la
chance de rencontrer lors des consultations
sur le projet de loi n° 54, qui se sont terminées mardi. Ils ont présenté
des points de vue parfois similaires, parfois divergents et ils nous ont
tous permis de mieux comprendre l'impact de ce projet de loi.
Ma
formation politique et moi-même avons abordé les travaux sur le projet de loi
n° 54 de manière constructive. Nous
avons, dès le début, annoncé que nous étions en faveur de ce projet de loi,
mais que nous désirions mieux comprendre son impact sur les producteurs
agricoles du Québec ainsi que sur les activités de chasse. Nous avons lu chacun
des mémoires reçus et écouté tous les
groupes rencontrés avec un grand intérêt. D'ailleurs, je tiens à souligner la
grande qualité des présentations qui nous ont été faites. Les groupes
qui sont venus ont tous souligné qu'il est important d'assurer le bien-être animal. En fait, je crois que c'est
important de le souligner, aucun groupe rencontré n'a rejeté l'objectif de ce
projet de loi.
Ce
projet de loi vise, tout d'abord, à donner un nouveau statut juridique à
l'animal, qui est, pour le moment, un bien
meuble au sens de la loi. M. le Président, je crois que nous sommes tous d'accord qu'un animal n'est pas un
meuble, que c'est un être sensible
qui souffre, s'amuse, socialise et qui a des impératifs biologiques. Par contre,
certains groupes ont souligné des
doutes sur l'implication juridique du changement proposé. Le ministre
a parfois réagi plutôt vivement à ces
commentaires sans, pourtant, nous assurer sur la conséquence de ce changement.
Je reconnais la volonté du ministre
dans ce dossier, mais je compte bien
m'assurer dans les prochaines étapes que cette modification ne sera pas
qu'esthétique.
Ce
projet de loi présente plusieurs mesures pour protéger les
animaux, les règles pour avoir des permis d'élevage, met en place des inspecteurs, protège les
vétérinaires dénonçant les abus, établit les amendes et autres conséquences de maltraiter les animaux et
plusieurs autres éléments. En fait, ce projet de loi ne manque pas de nouvelles
mesures pour protéger les animaux contre la
maltraitance. Par contre, les présentations des groupes nous ont permis de
constater certains éléments du projet de loi qui mériteront qu'on s'y
attarde.
Tout d'abord — et je
crois que c'est important de le souligner — on s'est rapidement rendu
compte que les producteurs agricoles du
Québec sont à l'avant-garde en matière de bien-être animal. Ils se sont
eux-mêmes mis des normes strictes
d'élevage à respecter, se sont imposé des pratiques de reddition de comptes
importantes et ils s'imposent même des
pénalités en cas de non-respect de leur code de pratiques. Par contre, il nous
apparaît évident, ces codes ne peuvent avoir
force de loi du jour au lendemain sans période de transition et sans discussion
avec les productions concernées. En effet, plusieurs groupes de
producteurs nous ont fait part de leur inquiétude à ce propos.
M.
le Président, ces codes, qui existent depuis plusieurs années, pour la plupart,
et qui sont renouvelés régulièrement, ne
sont pas conçus pour être des lois. Si ces codes devaient être appliqués sans
consultation, sans période de transition, de la même façon pour les éleveurs de volaille que pour les éleveurs de
porc, ou les producteurs d'oeufs, ou les producteurs d'agneau, ou autres, c'est évident que ça ne
pourrait causer que des problèmes aux producteurs. Tout d'un coup, ils auraient
à se conformer à un code qui était jusque-là
utilisé comme guide, sous peine d'amende et même de perdre le soutien des
programmes d'aide du gouvernement du Québec.
Nous croyons donc, M. le Président, que ce projet de loi doit prévoir des
périodes de transition et que les groupes
soient consultés avant qu'un code puisse être imposé. Le ministre a entendu,
comme moi, les présentations, et je suis certaine qu'il sera ouvert à
nos propositions.
Un
autre élément qui nous préoccupe est la transparence. On le sait — et le gouvernement libéral le sait — quand il y a un manque de transparence, la population a tendance à être plus
méfiante. Dans le projet de loi n° 54, le gouvernement met en place des inspecteurs qui auront des
pouvoirs et la responsabilité de faire respecter la loi, de protéger les
animaux des mauvais traitements. Par
contre, le public a besoin d'être rassuré et de savoir que tous ces inspecteurs
feront toujours bien leur travail.
Pour cette raison, nous encourageons le ministre à s'inspirer des éleveurs de
porc du Québec, qui, eux, ont compris
l'importance de la transparence. Ils ont mis en place un système de vérification
de leur certification où les inspecteurs
sont eux-mêmes vérifiés, surveillés par une autre personne. Bref, l'inspecteur
est inspecté afin d'être certain que
son jugement et ses interventions sont adéquats. Ça assure que les inspecteurs
demeurent toujours alertes et ça enlève tous les doutes possibles pour
le public.
Aussi, nous croyons important que ces
inspecteurs, en plus d'être alertes, soient au fait des pratiques d'élevage
ou de dressage des animaux qu'ils
inspectent. Cela implique donc de la formation et probablement un certain
niveau de spécialisation. À cela
devra aussi s'ajouter le respect des normes de biosécurité des différentes
entreprises. Durant les auditions,
certains producteurs nous ont parlé d'inspecteurs qui se promenaient sans trop
se soucier de la transmission des
maladies dans leurs bâtiments, sans même avertir le propriétaire. Cette
situation est inacceptable. De tels agissements peuvent entraîner des
pertes monétaires importantes pour le producteur agricole visité ainsi que
toute la filière. Les éleveurs de volaille
nous disaient que de tels agissements pouvaient provoquer la mort de l'ensemble
des oiseaux dans leurs bâtiments et
même mettre à risque d'autres bâtiments et d'autres producteurs. Bref, on
s'entend qu'on ne peut pas laisser ce
genre de situation se produire. C'est pourquoi nous croyons que le respect des
normes de biosécurité doit être obligatoire pour les inspecteurs ou
toute personne mandatée pour visiter les fermes.
• (12 h 10) •
Un
dernier point, M. le Président, avant de terminer. Au cours de nos travaux
parlementaires, il a été question dans
les médias de pratiques religieuses qui entrent en conflit avec le projet de
loi en matière de méthode d'abattage. Il a été question d'adaptation, d'exception, d'accommodement pour ces
pratiques. Nous, à la Coalition avenir Québec, nous tenons à dire que nous n'accepterons aucun
amendement, proposition, accommodement pour des motifs religieux, tout
comme nous ne permettrons pas pour d'autres motifs. Nous sommes convaincus que
les pratiquants de différentes religions
peuvent trouver des solutions non souffrantes afin de respecter leurs
croyances. Peu importe la raison, un animal ne mérite pas de souffrir.
En
plus de ce dont je viens de parler, nous avons en tête plusieurs autres
éléments que nous proposerons lors de l'étude
détaillée du projet de loi. Je suis convaincue que le ministre démontrera de
l'ouverture à ces propositions, car notre objectif n'est pas de faire de la politique, ce n'est pas de faire des
gains au détriment d'un bon projet de loi que, comme nous l'avons dit plus d'une fois, nous soutenons.
Notre objectif, à la Coalition avenir Québec, est de s'assurer que ce projet
de loi permettra d'améliorer le bien-être
animal au Québec. Nous avons constaté qu'à part quelques exceptions
condamnables et condamnées par les
associations de producteurs elles-mêmes le secteur agricole n'est pas un
problème au Québec. Par conséquent, je suis convaincue que nous pourrons
trouver un moyen pour atteindre notre objectif tout en nous assurant que les
agriculteurs qui sont à l'avant-garde ne paieront pas le prix d'une mauvaise
réputation qui ne leur est pas due.
Pour
ce qui est des petits animaux de compagnie, nous croyons, M. le Président, que,
comme plusieurs groupes nous l'ont
dit, il est primordial de légiférer en matière de pratiques d'élevage. Il faut
aussi s'assurer de donner les informations
nécessaires pour bien prendre soin des animaux domestiques abandonnés. Il est
nécessaire de trouver la bonne famille
pour ces animaux qui sont placés pour adoption dans les refuges afin que ce ne
soient pas des familles d'accueil, mais
bien des familles d'adoption. Il y a là une différence. Pour y arriver, nous
croyons qu'il est important de pouvoir bien connaître les animaux, leur
comportement, leur passé, qui sont leurs maîtres ou qui l'a déjà été, leur
vétérinaire ou leur maison. Pour ce faire, nous sommes d'avis que ce projet de
loi doit considérer les recommandations de certains
groupes, par la mise en place de micropuçage pour les animaux de compagnie et
même les animaux d'élevage.
Nous voterons donc en
faveur du principe du projet de loi n° 54 et aborderons l'étude détaillée
avec la même approche constructive que nous avons depuis le début afin que soit
bonifié le texte final au bénéfice de tous les amis poilus des Québécois et
Québécoises. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, Mme la députée de Mirabel, de votre
intervention. Et, comme je ne vois
pas d'autre collègue qui souhaiterait intervenir, est-ce à dire que le principe
du projet de loi n° 54, Loi visant l'amélioration de la situation
juridique de l'animal, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Adopté. M. le leader du gouvernement.
Renvoi à la Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles
M. Fournier :
...à l'article 243 du règlement, je fais motion afin que ce projet soit déféré
à la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles pour étude détaillée.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Adopté. M. le leader du gouvernement, pour la poursuite.
Ajournement
M.
Fournier : Conformément au deuxième alinéa de l'article 19.1 de
notre règlement, je fais motion pour ajourner nos travaux au mardi
20 octobre 2015, à 13 h 40.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée? Cette motion d'ajournement.
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, comme la motion est adoptée, nos travaux sont ajournés. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 15)