(Treize heures quarante-six
minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous souhaite une très bonne séance. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en sommes à la
rubrique de la déclaration des députés, et je cède la parole à M. le député de Papineau.
Rendre hommage à M. Guy
Therrien
pour son engagement bénévole
M. Alexandre Iracà
M. Iracà : Merci, M. le Président. M.
Guy Therrien s'est particulièrement distingué comme bénévole tout au cours de sa vie. Guy s'implique dans le Comité des
loisirs de Ripon, au conseil des Chevaliers de Colomb, aux déjeuners communautaires, au carnaval et aux levées de
fonds. C'est là qu'il prit conscience qu'il fallait aider quelques familles
qui avaient besoin de nourriture. C'est
alors qu'il mit sur pied une équipe de dizaines de personnes pour fonder la
Banque alimentaire de la petite nation en octobre 1992, semblable à
ce qui existe à Namur en Belgique. Jusqu'en 2005-2006, Guy et Francine, son épouse, ont travaillé bénévolement à la Banque
alimentaire de la petite nation, en fournissant même leur véhicule personnel. Il a participé à faire
naître Moisson Outaouais ainsi que l'Association des personnes handicapées
de Papineau.
Aujourd'hui,
Guy a 70 ans. La maladie l'a contraint à donner sa démission comme
directeur général en janvier 2015, au grand regret de tous. Sa fille Chantal a pris la relève comme
directrice générale de la banque alimentaire. Je dis merci à Guy de son
leadership et de son implication dans le magnifique comté de Papineau.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Papineau. M. le député d'Abitibi-Ouest.
Féliciter les citoyens de
l'Abitibi-Témiscamingue
qui se sont mobilisés pour le Projet AT
M. François Gendron
M.
Gendron : Oui, M. le Président. Le 19 septembre
dernier, une centaine de personnes de différents secteurs d'activité se sont réunies à Rouyn-Noranda pour
démontrer que l'Abitibi-Témiscamingue est toujours debout et qu'elle fera entendre sa voix par tous les moyens
nécessaires. Le Projet AT est issu de la vaste mobilisation citoyenne qui
dit : Touche pas à ma région! Des personnes en provenance du
Témiscamingue, de La Vallée-de-l'Or, Rouyn-Noranda, Abitibi-Est,
d'Abitibi-Ouest ont réaffirmé haut et fort l'importance du développement
régional et de la concertation.
Les
citoyens et les citoyennes ont fait une très belle démonstration de fierté et
de très grande solidarité. À cette fin,
cette stimulante journée d'échange et de réflexion... à la fin, pardon, des
gens rassemblés ont décidé à l'unanimité de procéder à la refondation, refondation, du Conseil régional de
développement de l'Abitibi-Témiscamingue. Ainsi la région se donne les moyens de se concerter, de
consulter et de se mobiliser, ainsi que la population, malgré l'abolition
des conférences régionales des élus. Bravo! Félicitations! Parce que je suis
convaincu que les gens vont vous appuyer.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député d'Abitibi-Ouest. M. le
député de Mont-Royal,
pour votre déclaration.
Rendre hommage à Mme Rolande
Handfield,
lauréate du prix Lucienne-Saillant
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Merci, M.
le Président. Il me fait plaisir de
souligner la présence en cette Chambre de Mme Rolande Handfield, citoyenne de la ville de Mont-Royal
et récipiendaire du prix Lucienne-Saillant en reconnaissance de sa
contribution exceptionnelle à titre de bénévole.
Membre
fondatrice du comté en 1973, Mme Handfield a été de toutes les batailles
menées au comté jusqu'à ce jour. Elle était d'ailleurs, lors de la toute
première campagne électorale, avec M. John Ciaccia, le premier député de Mont-Royal,
elle a contribué à 11 campagnes
électorales ainsi qu'à deux référendums.
Membre du comité exécutif depuis 42 ans,
elle est encore fidèle au poste. Mme Handfield, aujourd'hui âgée de
90 ans, continue d'être une fière militante.
Encore
une fois, mes hommages à vous, ma chère Rolande, pour avoir contribué pendant
plus de quatre décennies à l'avancement de la société québécoise. Merci
infiniment.
• (13 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Mont-Royal.
M. le député de Borduas.
Souligner le 30e anniversaire
du
Centre périnatal Le Berceau
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Vous me permettrez tout d'abord
de souligner la présence de nos amis wallons qui se trouvent dans les tribunes,
M. le Président.
Je
souhaite profiter de cette déclaration de députés, M. le Président, afin de souligner le 30e anniversaire du Centre périnatal Le Berceau, un organisme qui soutient et
qui accompagne les futurs et nouveaux parents lors de la venue d'un
enfant.
Le
Berceau est un lieu de rencontre et d'accompagnement qui se donne également pour mission de
faire vivre à l'enfant une expérience enrichissante et satisfaisante qui
aura des impacts positifs sur son développement. Depuis sa fondation en 1985, Le Berceau est venu en aide à
plus de 7 000 familles, et
ce, en leur offrant divers services tels que des rencontres prénatales, des ateliers de préparation à l'accouchement, des
services d'aide à l'allaitement et bien d'autres.
Le
Berceau a également présenté en mars dernier le tout premier Salon des familles
de la Vallée-du-Richelieu. L'événement, qui a connu un franc succès,
sera d'ailleurs de retour cette année.
En
terminant, M. le Président, je souhaite féliciter et remercier tous les
employés, membres du conseil d'administration
et bénévoles qui ont contribué au succès de l'organisme lors des
30 dernières années. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député.
Mme la députée d'Outremont, pour votre déclaration.
Rendre hommage à M.
Christopher Jackson, fondateur
du Studio de musique ancienne de Montréal
Mme Hélène David
Mme David (Outremont) :
M. le Président, à titre d'élue de Montréal, j'aimerais souligner la perte
d'une personnalité marquante de notre
métropole ainsi que de la musique au Québec et au Canada, M. Christopher
Jackson.
M. Jackson a
consacré sa vie à l'enseignement, à l'étude et à l'interprétation de la musique
ancienne. Il a été notamment formé au
Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec, dont il a été un de
plus brillants diplômés. En 1974, il fondait avec Hélène Dugal et Réjean
Poirier le Studio de musique ancienne de Montréal. Le but de cette organisation unique au Québec était de faire
connaître la musique antérieure au milieu du XVIe siècle. À ce poste, il nous a fait découvrir plus de 800 oeuvres et lancé la carrière de
nombreux artistes de grand talent. En 1998, l'ADISQ lui remettait un
prix Félix, et, en 2000, il recevait le prix Juno de l'Album classique de
l'année en performance vocale ou chorale.
Je souhaite rendre un
dernier hommage à Christopher Jackson et offrir à sa famille, à ses amis et à
toute la communauté musicale nos plus sincères condoléances. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée
d'Outremont. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Féliciter trois jeunes de la
circonscription
de Sainte-Marie—Saint-Jacques
finalistes des prix Leviers
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Aujourd'hui, le gala des prix Leviers
rendra hommage à des jeunes qui se démarquent
par leur engagement. Je tiens à souligner l'apport de trois jeunes de mon
comté, Audray Paré, May Omar et Jennifer
Shaw-Marisseau. Audray s'implique sur le C.A. du groupe En Marge 12-17,
qui travaille avec les jeunes marginalisés
du quartier Centre-Sud. Elle marque les autres par son énergie positive et son
sourire extraordinaire. May évolue au
sein d'un organisme, Oxy-Jeunes, qui vise à soutenir des jeunes par des projets
culturels et artistiques. Elle agit pour
sensibiliser les gens à la situation difficile des gens de son pays d'origine,
la Syrie. Jennifer, elle, s'implique sur le C.A. du projet TRIP, qui intervient auprès des jeunes de l'école
secondaire Pierre-Dupuy. Elle a, entre autres, travaillé à la mise sur
pied du kiosque d'information dans le cadre de la Semaine interculturelle.
Avec
leur engagement par l'art, elles contribuent toutes trois à rendre meilleure
notre société. Je leur souhaite de poursuivre longtemps ce rôle
d'actrice de changement. Bravo, les filles!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée. M.
le député de Marguerite-Bourgeoys, pour votre déclaration.
Souligner le 50e anniversaire de
l'Association
de football mineur de LaSalle
M. Robert Poëti
M. Poëti :
Merci, M. le Président. J'ai eu l'honneur d'assister au 50e anniversaire
de l'Association de football mineur de LaSalle le 12 septembre
dernier. Depuis ses débuts en 1966, les Warriors de LaSalle ont permis à près
de 300 jeunes entre cinq et 17 ans
de pratiquer leur sport préféré tout en mettant de l'avant l'éducation, le
respect et la discipline, des valeurs importantes qui les suivront tout
au long de leur vie.
En hommage à M. Keith Ewenson, qui fut président
pendant 24 ans, de 1978 à 2002, qui fut l'entraîneur des Warriors pendant plusieurs années et qui s'est
impliqué auprès des jeunes pour leur offrir du support, peu importe le milieu
duquel ils venaient, la ville a donné le nom de M. Ewenson au terrain qui
accueille tous ces jeunes à chaque année.
In closing, I would like to thank Mrs.
Ann Ewenson and Mr. Keith Jr., who are here today with us. Thank you very much.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Marguerite-Bourgeoys. M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.
Féliciter les élèves et les enseignants du
centre de formation en entreprise et
récupération (CFER) des Navigateurs
M. Marc Picard
M. Picard :
Merci, M. le Président. Le centre de formation en entreprise et en récupération
(CFER) des Navigateurs est une
école-entreprise qui offre depuis
2007 des programmes de formation aux jeunes de 15 à 18 ans
démontrant un intérêt pour les
métiers manuels. Cette formation axée sur la pratique leur permet non seulement d'acquérir des habiletés techniques,
mais de développer également une grande autonomie et le sens de la rigueur,
des qualités qui leur seront très utiles
en milieu de travail. La récupération, le recyclage, le respect de l'environnement et la promotion du développement
durable sont au coeur de leur apprentissage.
Je félicite
tous ces jeunes qui, tout en poursuivant leurs études, contribuent à la
sauvegarde de l'environnement. Félicitations aux enseignants de leur transmettre l'importance
de l'engagement et de l'effort dans la réussite de leur projet!
D'ailleurs,
je profite de l'occasion pour souligner la présence de M. Guillaume Leduc,
qui accompagne aujourd'hui un
groupe d'élèves du CFER des Navigateurs. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député des Chutes-de-la-Chaudière. Mme la
députée de Mille-îles, pour votre déclaration.
Féliciter les finalistes et les lauréats du
prix Ensemble contre l'intimidation
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci,
M. le Président. Je désire souligner
la première édition du prix Ensemble contre l'intimidation, qui a eu lieu le 1er octobre dernier, ce prix qui honore une personne ou un organisme qui
s'illustre par leurs actions dans la communauté.
Les deux catégories visent les mêmes objectifs,
soit récompenser des initiatives qui favorisent notamment la promotion du civisme, le respect de la différence,
le soutien des personnes intimidées et de leurs proches, et encouragent les témoins à agir, ainsi que la prise en charge
et la responsabilisation des acteurs. 84 candidatures ont été déposées. Ce
prix a été décerné pour la première fois et,
cette fois-ci, remis par les mains du premier
ministre à Mathieu Savoie, dans la
catégorie Individu, et à Interface, pour le projet Éveil, dans la catégorie Organisation.
Je félicite
de nouveau les finalistes du prix Ensemble contre l'intimidation ainsi que les
lauréats de la première édition. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de Mille-îles. Enfin, Mme
la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Souligner la 30e Journée mondiale de l'habitat
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Alors, je nous invite à souligner la
30e Journée mondiale de l'habitat de l'Organisation des Nations unies.
Depuis le 17 décembre 1985, chaque premier lundi du mois d'octobre
est un moment de réflexion sur l'état de l'organisation de nos villes et
sur le droit fondamental de tous à un logement adéquat.
Le thème de cette année, Des
espaces publics pour tous, nous dirige vers l'idée que l'urbanisme doit
être au service de ce qui rend la vie
plus humaine. Favoriser la santé, le bonheur, la durabilité environnementale, la cohésion sociale et le développement économique devraient
être les points de départ de la planification de notre développement urbain. De
même, le thème de cette 30e journée
nous rappelle qu'en l'absence d'espaces publics de qualité notre vie
individuelle et collective est appauvrie. Il va de même pour l'accès à un
logement convenable. Rien n'excuse qu'au Québec, en 2015, le droit au
logement ne soit pas au rang de nos premières préoccupations. Saisissons la
chance de cette 30e Journée mondiale de
l'habitat pour nous élever à la hauteur des défis que nous imposent nos
responsabilités. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Voilà qui met un terme à la rubrique
Déclarations de députés.
Je suspends les
travaux de l'Assemblée quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 58)
(Reprise à 14 heures)
353 353 Le Président :
Bon début de semaine, chers collègues. Nous allons nous recueillir quelques
instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Présence
d'une délégation de parlementaires belges dirigée
par le président du Parlement de la Fédération
Wallonie-Bruxelles, M. Philippe Courard
J'ai
le plaisir de souligner la présence, dans nos tribunes, d'une délégation de
parlementaires belges à l'occasion de
la 25e session du Comité mixte Assemblée nationale du Québec—Parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles
dirigée par le président du Parlement, M. Philippe Courard. Nous vous
souhaitons la bienvenue.
Et
je vais répondre immédiatement à une question que vous m'avez posée tout à
l'heure et à laquelle j'ai dit que je répondrais
immédiatement ici. La semaine dernière, comme promis, jeudi dernier, je vous ai
dit que je vous ferais un court bilan
et vous présenter quelques statistiques en lien avec les changements que nous
avons apportés à la conduite de nos travaux depuis la rentrée
parlementaire.
Dans
un premier temps, le fait d'avoir cessé les applaudissements pendant la période
de questions et réponses orales a
déjà des répercussions positives sur le temps réel consacré aux échanges. En
effet, depuis la reprise des travaux, le nombre de questions posées par séance est en hausse et dépasse déjà la
moyenne des deux dernières périodes de travaux parlementaires. À titre d'exemple, depuis l'application des nouvelles
règles, nous atteignons 10 questions principales plus d'une séance sur
deux. Il s'agit d'une avancée par rapport à la situation qui prévalait le
printemps dernier, alors que neuf questions
principales étaient en moyenne posées par séance. Si nous analysons les données
sous l'angle du temps réellement utilisé
pour les questions et réponses, nous constatons que nous avons gagné en moyenne
deux minutes et demie par séance par
rapport au printemps dernier. Ainsi, sur les 45 minutes disponibles, nous
sommes passés de 37 min 46 s de temps réellement consacré aux échanges à 40 min 17 s.
C'est, à mon avis, une amélioration notable. Il s'agit de temps
véritablement récupéré, et ce, au bénéfice du débat parlementaire.
Par
ailleurs, le fait de commencer les
travaux à l'Assemblée à l'heure prévue, ce que nous sommes arrivés à faire
jusqu'à présent, permet aux commissions
de commencer leurs travaux plus tôt, ce qui a pour conséquence de faciliter le
respect de leurs horaires et de moins faire
attendre les groupes et les citoyens entendus lors des auditions publiques, qui se
tiennent évidemment après les affaires courantes.
En
résumé, les résultats escomptés sont au rendez-vous, ce qui est la
preuve que de petites modifications à nos procédures
ou comportements peuvent avoir un impact réel sur la conduite et la qualité de
nos travaux. Il ne me reste plus qu'à vous dire que le pire ennemi du
bien, c'est le meilleur, c'est le mieux, et on peut encore s'améliorer.
Alors, nous
poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre de la Sécurité publique.
Rapports
annuels de la Régie des alcools, des courses
et des jeux, et du Comité de déontologie policière
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de
déposer les rapports annuels de gestion 2014‑2015 de la Régie des
alcools, des courses et des jeux ainsi que du Comité de déontologie policière.
Le Président :
Ces documents sont déposés. M. le ministre des Finances.
Rapport
annuel de l'Institut de la statistique
M.
Leitão : M. le Président, je dépose aujourd'hui le rapport d'activité
2014‑2015 de l'Institut de la statistique du Québec.
Le Président : Ce document
est déposé. Mme la ministre de la Justice.
Rapport sur la rémunération et
certaines conditions de
travail du Comité de la rémunération des procureurs
aux poursuites criminelles et pénales
Mme Vallée : M. le Président,
alors, permettez-moi de déposer le rapport sur la rémunération et certaines conditions de travail du Comité de la rémunération
des procureurs aux poursuites criminelles et pénales pour la période du
1er avril 2015 au 31 mars 2019.
Le Président : Ce rapport est
déposé. M le ministre responsable de la Capitale-Nationale.
Rapport annuel et plan
triennal 2015-2018
de la Commission de la capitale nationale
M.
Hamad :
Merci, M. le Président. Comme le prévoit la Loi sur la Commission de la
capitale nationale, je dépose le rapport annuel d'activité 2014‑2015
incluant le plan triennal 2015‑2018 de développement de la Commission de la
capitale nationale.
Le Président : Ce document
est déposé. Mme la ministre du Tourisme.
Rapport annuel de la Société
du Centre des congrès de Québec
Mme Vien : Oui. M. le
Président, alors, je dépose aujourd'hui avec beaucoup de bonheur le rapport
annuel 2014‑2015 du Centre des congrès de Québec.
Le Président : Ce document
est déposé. M. le leader du gouvernement.
Réponses à des pétitions
M.
Fournier : Oui. M. le Président, je dépose les réponses du
gouvernement aux pétitions présentées par le député de Rousseau et de Huntingdon le 26 mai, le
député de Lac-Saint-Jean le 3 juin 2015, le député de Bertrand et le
député de Pointe-aux-Trembles le
10 juin, les députés de Mercier, Argenteuil et Richelieu le 11 juin,
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
le 12 juin, la députée d'Hochelaga-Maisonneuve le 15 septembre, le
député de La Peltrie le 16 septembre et enfin par le député de
Jonquière et la députée d'Arthabaska le 17 septembre 2015.
Le Président : Ces documents
sont déposés.
Préavis d'une motion des
députés de l'opposition
Pour ma part,
j'ai reçu préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain
aux affaires inscrites par les
députés de l'opposition, et ce, conformément, évidemment, à l'article 97.1
de notre règlement. Je dépose le texte de ce document.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, j'ai reçu une demande du député de Portneuf au dépôt
d'une pétition, mais qui n'est pas conforme. Est-ce que j'ai un
consentement pour le dépôt? Consentement. M. le député de Portneuf.
Prendre les mesures
nécessaires pour favoriser
l'utilisation des toilettes sans eau
M.
Matte : Merci, M. le Président. Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 328 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que les toilettes sans eau présentent de nombreux avantages environnementaux et
économiques pour les familles et les municipalités;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Par la présente, nous demandons au ministère
du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques de prendre les mesures
nécessaires pour favoriser une gestion plus responsable,
plus durable et moins coûteuse des effluents humains, par l'utilisation
des toilettes sans eau.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé.
J'ai une demande la
part de Mme la députée de Richmond pour déposer une pétition qui est non
conforme. Est-ce que j'ai un consentement? Consentement. Mme la députée.
Redresser
le financement des groupes
de défense collective des droits
Mme
Vallières : Merci, M. le Président. Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 3 270 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu
qu'au Québec on recense plus de 300 organismes de défense collective des
droits, répartis sur l'ensemble du territoire québécois;
«Attendu
qu'ils oeuvrent dans différents domaines des droits humains: revenu décent,
logement, égalité, travail décent, éducation, santé, alimentation;
«Attendu
qu'afin de remplir leur mission de transformation sociale ces organismes font
de l'éducation populaire, de l'action politique non partisane, des
mobilisations et des représentations;
«Attendu qu'en 2010‑2011
la moyenne du soutien financier gouvernemental pour l'ensemble des organismes communautaires autonomes était de
122 046 $. Pour les organismes en défense collective des droits,
cette moyenne n'était que de 58 715 $;
«Attendu
que les groupes communautaires de défense collective des droits n'ont eu aucune
indexation depuis 2001;
«Attendu
que les groupes communautaires de défense collective des droits travaillent à
la reconnaissance et au respect des droits fondamentaux;
«Attendu que les
groupes communautaires de défense collective des droits impliquent les
citoyennes et les citoyens dans le processus
d'amélioration des lois et des protections sociales garantissant ainsi de
meilleures conditions de vie et de travail à l'ensemble de la
population;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés, citoyens et citoyennes du
Québec, demandons au gouvernement du Québec de reconnaître la
contribution réelle des groupes de défense collective des droits en appliquant
un redressement de leur financement visant à atteindre les seuils planchers
établis par le Réseau québécois de l'action communautaire autonome.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a
pas de réponses orales aux pétitions
ni d'interventions portant sur une question de droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes donc rendus à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Protection
de la gestion de l'offre en agriculture
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Nous avons... Le Québec a assisté
hier à la signature de l'entente de principe concernant le Partenariat transpacifique. Malheureusement, les craintes
de nos producteurs agricoles se sont matérialisées, alors que des importations supplémentaires ont été
consenties dans nos secteurs sous gestion de l'offre, principalement les produits laitiers, mais aussi les oeufs et la
volaille. L'inquiétude est palpable du côté de nos producteurs touchés par
ces changements. On parle de 14 000
travailleurs et entrepreneurs au Québec qui attendent de voir quels seront les
effets concrets de ces brèches dans notre modèle agricole. Est-ce que
nous aurions pu faire autrement, M. le Président, pour diversifier nos marchés d'exportation que de permettre aux producteurs
subventionnés des États-Unis de venir concurrencer nos agriculteurs?
Nous ne le saurons jamais parce que nous sommes confinés au rôle de spectateur.
Par
contre, le premier ministre peut conserver un rapport de force pour s'assurer
que le Québec sorte gagnant de cet accord. Lorsqu'une entente de principe avait
été annoncée avec l'Europe, nous avions indiqué dès lors que notre approbation finale de l'entente était conditionnelle à un
mécanisme de compensation satisfaisant pour nos agriculteurs touchés.
Alors, ma question,
M. le Président : Est-ce que le premier ministre peut donner la même
assurance à nos producteurs et indiquer
qu'il n'approuvera l'accord que lorsque nous aurons la certitude que le
mécanisme de compensation sera satisfaisant pour le Québec et pour ses
producteurs...
• (14 h 10) •
Le
Président : M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je constate donc que l'opposition officielle est
hostile à la notion de libre-échange. Et
il est clair, M. le Président, que, dans cet accord, qui a... bien sûr, qui n'a
pas que des aspects positifs, mais ses aspects et ses conséquences pour le Québec sont largement positifs. Et ce serait
une erreur très grave, très grave, de suggérer ce qu'il vient de suggérer pour le Québec, de
retrouver le Québec à l'extérieur du plus grand accord commercial de la
planète, qui vient d'être signé, bien
sûr, avec la participation du gouvernement canadien, mais également avec la
présence sur place de nos deux ministres, de l'Agriculture et de
l'Économie, qui ont réussi à rallier des collègues des autres provinces canadiennes de façon à ce que la
pression, qui était énorme, sur le gouvernement canadien pour faire
une encoche encore plus grande dans la gestion de l'offre soit
amenuisée.
Bien
sûr, on aurait préféré qu'il n'y ait aucun changement dans la gestion de
l'offre. On est maintenant devant le résultat. On est devant également
des sommes de compensation qu'il va falloir bien vérifier où est-ce qu'elles
seront investies et dans quelles priorités.
Moi, j'ai confiance dans la capacité de nos producteurs d'être encore plus
productifs et de faire face à ce
problème qui s'ajoute à d'autres enjeux avec l'accord européen et, bien sûr,
les protéines laitières qui rentrent par la frontière.
Mais
une chose est claire : avec le Parti québécois, on n'a même pas de siège
du tout à aucun accord de libre-échange.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. La plus belle preuve que nous ne
sommes pas bien servis par notre rôle de
spectateur, c'est que le gouvernement était incapable hier de nous dire si nous
avons simplement obtenu la norme de réciprocité avec les Américains.
Alors, est-ce
que le premier ministre peut nous
indiquer si, pour vendre des produits laitiers au Québec,
les producteurs américains devront
respecter toutes les normes que nous imposons à nos propres producteurs et qui
servent à garantir la qualité de nos produits?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, ce sera bien
sûr l'essentiel de nos démonstrations
et de nos représentations pour
la suite des choses. En passant, on n'a pas
encore vu le détail des textes, on va les étudier lorsqu'ils seront déposés,
mais il est clair que ce qu'on appelle la réciprocité des normes est
absolument essentiel. Un exemple qui nous était présenté aujourd'hui, d'ailleurs, c'est sur la question des
vaches laitières. Santé Canada ne veut pas qu'il y ait d'injection d'hormones,
d'hormones de croissance, si mon souvenir
est exact, alors que, de l'autre côté de la frontière, on peut avoir des vaches
laitières qui ont eu une injection
d'hormones de croissance. Alors, il y a clairement là une absence de symétrie
dans les normes, à laquelle on va bien sûr s'attaquer.
Maintenant,
je ne peux pas faire autrement que de relever ce qu'a dit le chef de
l'opposition officielle. Il semble dire, comme son collègue malheureux
dans sa déclaration hier, que, si c'est le PQ, un Québec indépendant...
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : ...qui était là pour négocier, ça aurait été mieux. Il n'y
aurait pas eu de discussion parce qu'ils n'auraient pas été là, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, est-ce que le contrôle douanier sera
appliqué plus strictement? Nous n'avons aucun contrôle là-dessus. Est-ce que les compensations promises par le fédéral
seront adaptées à la réalité de nos producteurs? Nous ne pouvons le dire
pour le moment.
Est-ce
que le premier ministre peut nous dire quelle exigence pose-t-il au
gouvernement fédéral pour accepter de donner son accord au Partenariat
transpacifique?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président,
est-ce que mon collègue pourrait au moins dire aux producteurs de forêt, les produits forestiers, aux producteurs d'aluminium,
de métaux, à l'industrie aéronautique canadienne et à tous les domaines,
y compris les domaines
agricoles tels que le canola, le soya, le porc, le boeuf et les autres
industries semblables à quel point
cet accord est bénéfique pour l'économie du Québec? Je n'en reviens pas, il
n'est même pas capable de le dire dans cette
Assemblée, M. le Président, que le libre-échange, c'est bon et bénéfique pour
l'économie du Québec. Bien sûr, on va s'occuper de nos producteurs
agricoles, on va les soutenir, comme on les a soutenus, ce qui a empêché une
encoche beaucoup plus grande si on n'avait pas été là pour veiller au grain, M.
le Président.
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Est-ce que le premier ministre
pourrait s'engager à soumettre le mécanisme de compensation du gouvernement fédéral à une commission parlementaire
ici, à l'Assemblée nationale, afin de nous assurer qu'il répond aux
besoins de nos agriculteurs avant de ratifier l'entente?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, ce qui arrive, avec tout le respect que je lui dois,
c'est que mon collègue essaie de
trouver, M. le Président, une façon de dire qu'il est contre l'accord de
libre-échange sans le dire vraiment. Alors, c'est ce qu'on entend actuellement, mais je lui rappelle
qu'il fait une grave erreur pour le Québec, pour l'avenir du Québec, parce que les bénéfices économiques pour les
Québécois, les emplois entre autres, sont très, très positifs, les conséquences
économiques sont largement positives pour le
Québec. Au moins, il pourrait dire ça. Alors, bien sûr, il y aura la lecture
des textes, il y aura des travaux à faire
avec le fédéral sur les sommes de compensation, il y a cette question de
surveillance des frontières pour les protéines laitières. On s'occupe de
ça comme on s'occupe du dossier depuis le début, ce qui a empêché, M. le Président, l'immense pression qui
voulait détruire le système de gestion de l'offre canadien, que cette
immense pression n'a pas réussi, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Terrebonne.
Déversement
d'eaux usées dans le fleuve à Montréal
M.
Mathieu Traversy
M. Traversy :
Merci, M. le Président. Voici une autre raison qui explique pourquoi nous avons
demandé la démission du ministre de l'Environnement lors du «béluga gate» : la semaine dernière,
le Parti québécois demandait au ministre de l'Environnement de
suspendre l'autorisation donnée à la ville de Montréal pour déverser 8 milliards
de litres d'eaux usées dans le fleuve
Saint-Laurent. Nous demandions la transparence pour bien comprendre comment une telle
aberration avait pu être autorisée par le ministre de l'Environnement.
Depuis, des voix se
font entendre partout à travers le territoire national : le maire de
Sorel-Tracy, le maire de Trois-Rivières, l'ensemble des partis d'opposition de cette Assemblée nationale, des partis fédéraux dénoncent l'attitude
du ministre. Plusieurs scientifiques, M. le Président, contredisent même
celui-ci et affirment que ces rejets auront un impact dévastateur sur la faune.
Depuis vendredi, plus de 70 000 personnes se sont exprimées en signant une
pétition intitulée Le Saint-Laurent n'est pas une poubelle. C'est une
décision choquante, contraire à la gestion responsable et intelligente.
Le
ministre du Québec va-t-il suspendre aujourd'hui, une fois pour toutes,
l'autorisation qu'il a donnée à la ville de Montréal de déverser ses
8 milliards de litres d'eaux usées dans notre Saint-Laurent?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. L'administration Coderre a proposé
lesdits travaux en avril 2014. Et, depuis ce temps-là, pendant une période de huit à 10 mois, les experts du
ministère de l'Environnement, les experts du ministère de la Faune ont travaillé avec les experts de
l'administration Coderre pour trouver une solution à cette situation. Il faut
bien comprendre qu'on parle d'un collecteur
d'eau qui amène les eaux usées à l'usine d'épuration à Montréal. Ce collecteur
d'eau a besoin d'entretien majeur. Il faut
également déplacer une chute de neige. On a regardé toutes les options
possibles. Le ministère de
l'Environnement a recommandé et a imposé des conditions à la ville de Montréal pour
limiter les dégâts. Et il faut
comprendre que ce n'est pas une situation idéale, mais, vu les circonstances et
vu le fait que, si on ne fait pas ces
travaux-là, c'est l'usine d'épuration même qui est en danger, on a dû prendre
une décision qui minimise les impacts sur l'environnement.
Et,
quand on parle de la science, M. le Président, je vais citer la directrice de
la chaire industrielle du Conseil de recherches en sciences naturelles
et en génie du Canada en traitement des eaux potables...
Le Président : En terminant.
M.
Heurtel : ...de l'École polytechnique de Montréal, Mme Michèle
Prévost, qui a dit clairement : «Il n'y a...»
Le Président : En
complémentaire, M. le député de Terrebonne.
M. Mathieu Traversy
M. Traversy : M. le
Président, la responsabilité du ministre, c'est de défendre l'environnement.
Sur quoi se base-t-il, au juste, pour dire
que les risques seront minimes et acceptables dans le cas de cette situation?
Dans son rapport d'analyse, il n'y a même pas d'évaluation
environnementale sur l'impact que cela aura sur le fleuve.
On veut
savoir sur quel avis il se réfère lorsqu'il dit de tels propos. On veut avoir
la démonstration qu'il a demandé des
solutions de rechange à la ville de Montréal. Ce qu'on veut du ministre, M. le
Président, c'est de la transparence. Qu'il suspende l'autorisation et
qu'il dépose les avis sur lesquels il se base pour affirmer de telles choses.
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel : M. le Président, je
vais répéter la citation. Donc, Mme Michèle Prévost, directrice de la
chaire industrielle du Conseil de recherches
en sciences naturelles et en génie du
Canada en traitement des eaux potables de l'École polytechnique de Montréal,
dans Le Devoir, le 3 octobre 2015, dit : «Il n'y a pas
d'autre solution.»
Nous avons
travaillé avec l'administration Coderre, nous avons travaillé de façon
responsable. L'administration
Coderre a pris ses responsabilités...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
M.
Heurtel : ...a proposé des
travaux. Nous les avons analysés de
façon sérieuse et rigoureuse. Nous
avons agi de façon transparente pour minimiser les impacts. Ce n'est
pas la solution idéale, mais c'est la meilleure solution dans les
circonstances, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Terrebonne.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci, M. le Président. M. le
Président, le ministre de l'Environnement est sur le point d'autoriser le déversement de 8 milliards de litres d'eaux
usées dans notre Saint-Laurent, qui est notre patrimoine commun. Le rapport
d'analyse sur lequel il se base n'a aucune
crédibilité parce qu'il ne fait pas mention des impacts qu'aura ce
déversement sur l'environnement, sur les villes qui sont en aval, justement, du fleuve et aussi
sur les écosystèmes qu'on y retrouve.
Ce qu'on veut
savoir, c'est si le ministre va suspendre temporairement cette autorisation
afin de rendre public l'ensemble des documents.
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Ce que je comprends du Parti
québécois, c'est qu'on préfère mettre en péril l'usine d'épuration des eaux de la ville de Montréal et limiter l'accès
à l'eau potable des Montréalaises et des Montréalais. Je vous ferai remarquer, M. le Président, que,
depuis mercredi qu'on a fait l'annonce, qu'on a rendu nos documents publics
vendredi, ni le Parti québécois ni la CAQ n'ont proposé de solution alternative viable, M. le Président. On a pris la meilleure solution qui s'imposait dans les
circonstances. Merci, M. le Président.
• (14 h 20) •
Le Président : Est-ce qu'il y
a d'autres questions? Oui. Mme la députée de Taillon.
Frais médicaux accessoires
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. Le ministre
de la Santé essaie de refiler la
facture des frais accessoires aux patients qui ont pourtant déjà payé
des taxes et des impôts pour couvrir ces surcharges-là. Vendredi, dans un avis cinglant à
l'égard du projet du ministre, la Protectrice du citoyen l'a rappelé à l'ordre.
Elle lui demande clairement de ne pas faire payer une nouvelle hausse de
rémunération aux médecins par les patients.
Le ministre s'apprête à rembourser aux médecins,
qui peuvent pourtant s'incorporer en compagnie, s'apprête donc à leur rembourser leurs frais normaux de fonctionnement. Il veut même payer leurs frais de bureau, allant
même... Ce
matin, dans les questions, il n'a pas nié que ça pourrait aller jusqu'aux
frais de déneigement. Nous sommes contre les surcharges, qui ne doivent pas être payées par les patients, mais bien
par les médecins. Il s'agit d'une nouvelle taxe santé 2.0, et nous la
dénonçons.
M. le Président, le ministre
est-il le ministre des médecins spécialistes ou le ministre des patients du Québec?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président,
on va évidemment remettre les pendules à l'heure. Première ligne
de la conclusion de l'avis de la commissaire... de la Protectrice du
citoyen, M. le Président, première ligne : «Depuis trop longtemps, l'offre de services publique annoncée est, de
loin, plus généreuse que les ressources [financières] disponibles.» Première ligne. C'est un élément qui est important
et qui explique probablement pourquoi le Parti québécois, comme je l'ai
lu ici, en Chambre, la semaine
dernière, avait choisi la même voie que nous pour traiter les frais accessoires.
Pourquoi? Parce que, quand les ressources financières ne sont
pas suffisantes pour couvrir le panier de services, il y a
des choix qui doivent être faits, M. le Président, et c'est ce à quoi
nous nous appliquons au moment où on se parle.
La
réalité, M. le Président, c'est que la Protectrice du citoyen, dans
un excellent rapport, nous demande d'ajouter des services. Nous, on doit faire des choix en fonction de la capacité
de payer, et aujourd'hui, M. le
Président, il y a
un certain nombre de questions qui, pour moi, sont claires. Si j'ai à choisir aujourd'hui entre donner plus de médicaments pour le cancer et gérer de la
façon dont on le fait la question des frais accessoires...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...je vais choisir le cancer, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme
Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, je vais reprendre les termes du ministre : Quand on n'en a pas
assez, on demande à tous de se serrer
la ceinture, et ça inclut les médecins spécialistes dans ce cas-ci. La Protectrice du citoyen a été claire : «...tout changement
qui a pour but de légaliser une facturation directe aux usagers, pour des frais
accessoires[...], constitue une avenue inéquitable...» Même la CAQ est contre
depuis hier. Le ministre est le seul à être pour avec les médecins spécialistes. C'est encore pire que les
primes Bolduc parce que c'est contre un accès juste pour l'ensemble
des Québécois.
Le ministre va-t-il tout
simplement interdire...
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, évidemment, ce que nous allons faire, c'est de prendre les
décisions qui sont à l'avantage de la population.
Je le répète, la Protectrice du
citoyen nous dit que le panier de
services est plus grand que la capacité
financière de payer de la population, ce qui nous oblige à faire des choix que le Parti québécois, lorsqu'il était au pouvoir, a refusé de faire.
Alors, aujourd'hui,
on construit des scénarios qui nous permettent de nous lever en Chambre et
d'échanger là-dessus, mais ce qui est important, M. le Président, n'est-ce pas les soins qu'on doit donner à la population?
Devons-nous faire des choix? La réponse, c'est oui. Alors, nous faisons
ces choix-là...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...dans un contexte qui est celui de la capacité de payer des citoyens, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme
Diane Lamarre
Mme Lamarre :
M. le Président, on le voit bien, le ministre est prêt à sacrifier la population
pour en donner encore plus aux médecins spécialistes. C'est ça, la vraie question.
C'est ça, le vrai enjeu. Il est incapable de penser à demander un effort supplémentaire aux médecins spécialistes. Abolir les frais
accessoires, c'est à peine 1 %
des 7 milliards de dollars qu'ils recevront cette année.
On
est en droit de se poser la question : Le ministre a-t-il bel et bien
coupé le cordon avec les médecins spécialistes? Qu'il dise non à son
amendement, et là il nous prouvera que non. Merci.
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, évidemment, je n'embarquerai pas dans un
échange qui est de ce niveau-là. Mais, pour
vous montrer, M. le Président, comment certaines décisions sont difficiles, j'en
ai pris une cet été. J'ai pris une décision, M. le Président, qui était basée sur la science et qui touchait les gens
les plus vulnérables dans notre société. Il y a plusieurs sortes de gens vulnérables. Il y a, par exemple,
les toxicomanes, qui sont le groupe le plus représenté dans les patients
qui souffrent d'hépatite C. Et on a autorisé, par exemple, M. le Président, un
médicament qui a fait ses preuves, qui guérit
à 95 % des fois cette maladie qui nous amène à la greffe hépatique. Le
médicament coûte 1 milliard de dollars sur une période de cinq ans.
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
200 millions de dollars, M. le Président. C'est ça, les décisions
difficiles que le...
Le Président :
Première... Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Écart
de la productivité entre les entreprises
québécoises et étrangères
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, nous sommes favorables au
libre-échange, et le Partenariat transpacifique est une opportunité pour
le Québec. Mais il y a aussi des graves dangers. M. le Président, dans l'état
actuel de l'économie du Québec, si le gouvernement libéral continue de ne rien
faire, cet accord pourrait être coûteux pour les Québécois, en particulier,
bien sûr, pour les agriculteurs, mais pour tous les producteurs. On le sait, M.
le Président, actuellement, le niveau de
productivité des entreprises québécoises est plus bas que celui des entreprises
des autres pays avec qui on signe l'entente.
Donc, il y a un risque réel, M. le Président, que, si le gouvernement ne fait
rien, les produits de l'étranger entrent plus au Québec plutôt que le contraire. Donc, le premier ministre doit
se réveiller. Il doit agir avant qu'il soit trop tard. C'est possible
que cette entente-là soit une bonne entente, mais à une condition : qu'on
améliore la productivité des entreprises québécoises.
Donc, quand le
premier ministre va-t-il enfin déposer un plan pour réduire l'écart de
productivité entre les entreprises québécoises puis les entreprises de
l'étranger?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, là, au moins, c'est clair :
l'opposition officielle est contre le libre-échange; la deuxième opposition y est favorable. Ils voient bien, comme nous, les
bénéfices pour de nombreux secteurs de l'économie du Québec. Et d'ailleurs ça a été salué déjà par
tous les représentants de ces secteurs-là, entre autres, le secteur
aéronautique, le secteur minier, le
secteur forestier, et les autres, M. le Président. Maintenant, il a raison tout
à fait, je suis d'accord avec lui, un
des éléments qui freinent la croissance économique du Québec, c'est notre
faible niveau de productivité par rapport à d'autres économies parmi nos voisins. Et qu'est-ce qui détermine la
productivité, entre autres? On pourrait faire une longue liste, mais c'est forcément la capacité
d'innover d'une société. Et qui dit innovation dit numérique à l'époque où on
est maintenant.
Alors,
le Québec, par la voie du gouvernement, va se doter d'une stratégie intégrée
d'innovation et de développement numérique. Ça fait partie de ce qui
doit être fait. Non pas qu'on ne fasse rien maintenant, contrairement à ce
qu'il dit, il y a beaucoup, beaucoup
d'initiatives qui sont prises, mais il est temps de rassembler toute cette
question d'innovation et du numérique de façon à aller plus loin.
Maintenant,
encore une fois, je répète : Comme il l'a dit, il s'agit d'une très bonne
nouvelle pour l'économie du Québec. Oui, il y a des défis. J'ai
confiance aux Québécois, on est capables de les relever.
Le Président :
Première complémentaire. M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, je sais que le premier ministre
n'aime pas que je le lui rappelle, mais je vais quand même le faire : Le Québec est 57e sur 61
États en Amérique du Nord pour son niveau de richesse par habitant. Pourquoi?
Essentiellement à cause de l'écart de
productivité. Et son ministre des Finances prévoit que ça va rester comme ça
pour les quatre années du mandat libéral.
Donc, quand va-t-il
se donner des objectifs ambitieux puis un plan pour réduire l'écart de
productivité?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
encore une fois, le collègue, il le fait bien, il montre bien ce qu'il faut
faire pour notre économie.
Maintenant, une des composantes de l'innovation et de la productivité, c'est
bien sûr la population dont on
dispose pour travailler. Alors, j'attire son attention sur un rapport qui est
paru ce matin par l'Institut de la statistique du Québec, qui montre que la source presque unique de croissance de la
population active du Québec, au cours des prochaines années, ce sera l'immigration. Alors, si on veut
développer l'économie plus rapidement, si on veut développer l'innovation
plus rapidement, ça prend plus de monde pour travailler pour faire plus de
valeur ajoutée dans l'économie. Alors, je l'engage
à revoir sa position sur l'immigration, qui est en fait un facteur nuisible
pour l'innovation et la capacité de croître de l'économie du Québec.
Il y a d'autres éléments...
Le Président : En terminant.
M.
Couillard :
...également : l'éducation, la formation professionnelle, l'innovation, le
numérique. On travaille là-dessus, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire. M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, moi, je m'excuse, je suis en désaccord avec le premier
ministre. La raison principale pourquoi il y a un écart de productivité
entre les entreprises du Québec, par exemple, puis celles des États-Unis, c'est
d'abord parce qu'il manque d'investissements
privés. Or, avec la nouvelle entente, le premier ministre veut envoyer nos
entreprises à la guerre avec un tire-pois. C'est certain qu'on va perdre, M. le
Président.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
depuis des années, notre collègue a un discours qui est celui du déclin pour le
Québec. C'est un discours pessimiste, c'est
un discours sans ambition, c'est un discours qui ne reconnaît pas les talents
des Québécois et des Québécoises partout sur
le territoire du Québec pour développer l'économie puis créer de l'emploi.
On fait déjà mieux, on va faire encore
mieux. Il a raison, il y a des défis. Mais plutôt qu'envoyer le message du
déclin à la population du Québec, qui
travaille fort, qu'il leur dise comment il va faire, lui, pour les accompagner,
parce que nous, on va le faire, on va être aux côtés de la population.
• (14 h 30) •
Le Président : Principale, M.
le député de Masson.
Déversement d'eaux usées de la
ville de
Montréal dans le fleuve Saint-Laurent
M. Mathieu Lemay
M.
Lemay : M. le Président, l'ensemble des Québécois, surtout ceux qui résident à proximité du fleuve Saint-Laurent et qui s'en abreuvent, sont aujourd'hui dépassés par les événements,
sont incapables, et à juste titre, de concevoir
que le ministre de l'Environnement, qui est responsable d'assurer la protection
de l'environnement au Québec, ait
autorisé le déversement de 8 milliards de litres d'eaux usées provenant
des égouts directement dans notre joyau national.
Le ministre
était pourtant au courant de la situation depuis avril 2014. Malgré ça, en 18
mois, la seule solution qu'il a pu
trouver, c'est de miser sur la capacité de dilution du fleuve puis d'exiger que
la ville nettoie les berges. Le ministre s'est tout de même empressé, lui, de donner son autorisation en février
dernier, malgré qu'Environnement Canada ne l'a toujours pas fait.
Est-ce que le
premier ministre trouve acceptable la gestion qu'a faite son ministre dans ce
dossier? Sachant qu'il a erré de la sorte, le démettra-t-il de ses
fonctions sur-le-champ?
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel :
M. le Président, comme je l'ai dit précédemment — et là j'ai un peu de mal à suivre le député
quand il dit que nous nous sommes empressés à prendre une décision — l'administration
Coderre a déposé sa demande de certificat
d'autorisation en avril 2014. Nous avons travaillé minutieusement,
rigoureusement avec l'administration Coderre, nous avons examiné l'ensemble des solutions possibles, et, il faut être
très clair là-dessus, M. le Président, tant les experts du ministère de
l'Environnement, que les experts du ministère de la Faune, que les experts de
la ville de Montréal ont réalisé
clairement que, dans les circonstances, il n'y avait aucune autre solution
possible, et c'est ça qu'il faut souligner.
Puis,
encore une fois, tant le Parti québécois que la Coalition avenir Québec ne
proposent aucune autre solution et
semblent être beaucoup plus intéressés à mettre en péril l'usine d'épuration
d'eau de la ville de Montréal, qui, elle, serait véritablement en danger. Et l'approvisionnement en eau potable des
Montréalaises et Montréalais serait en péril si on ne fait pas les
travaux qui sont proposés par la ville de Montréal.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Masson.
M.
Mathieu Lemay
M.
Lemay : M. le Président, il n'est pas question de mettre en péril les
eaux de Montréal comme que le ministre, il dit, c'est plutôt la vision du
gouvernement libéral dans sa Stratégie maritime de redonner le fleuve aux
Québécois. Bien, bravo au ministre de
l'Environnement, qui en redonne plus que qu'est-ce qu'ils en demandent. On
vient d'apprendre que le gouvernement
fédéral, il n'accordera pas son autorisation. Le premier ministre doit donc
reconnaître que le député de Viau n'est pas à sa première prise au
bâton, les Québécois en exigent que ça soit sa dernière.
Est-ce que le premier
ministre va faire le nécessaire pour protéger l'environnement?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : Bon, alors, j'ai du mal à comprendre l'excursion, là, que
vient d'entreprendre le député. En matière...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
M. Heurtel : En
matière de stratégie maritime, nous, ce qu'on fait, de ce côté-ci de la
Chambre, c'est qu'on applique la science de façon rigoureuse et sérieuse. Et ce
que nous avons fait dans ce cas-ci, c'est qu'on a analysé la proposition de l'administration Coderre, on a même
ajouté des conditions pour minimiser l'impact sur l'environnement et la
faune de la proposition de l'administration Coderre.
Et
ce qu'il est très important de souligner également, c'est que nous partageons
les préoccupations des citoyennes et citoyens. Il faut être clair
là-dessus, il ne faut pas se servir de la peur.
Le Président :
En terminant.
M. Heurtel :
L'eau potable des Québécoises et des Québécois ne sera pas affectée.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Masson.
M.
Mathieu Lemay
M. Lemay :
M. le Président, le Québec est la risée du monde. Même le Paris Match
nous cite : Montréal va déverser ses
égouts dans le fleuve Saint-Laurent.
Le ministre, il a failli à sa tâche parce qu'il a manqué de transparence.
Il n'a plus de crédibilité pour prétendre vouloir protéger l'environnement au
Québec.
Peut-il, au moins,
rendre publiques les études d'impacts environnementaux, le certificat
d'autorisation puis prouver à la population du Québec que toutes les
alternatives ont été étudiées?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : ...M. le Président, la directrice de la chaire industrielle
du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada en traitement des eaux potables de l'École
polytechnique dit : Il n'y a aucune autre solution. Nous avons pris
nos responsabilités...
Des voix :
...
Le Président :
M. le leader de l'opposition.
M.
Bonnardel : L'article 79. Mon collègue lui a posé une
question fort simple, est-ce qu'il s'engage à déposer les études
d'impact et si, oui ou non, hein, il va les déposer pour que...
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Fournier : Je regrette presque que la question de règlement
nous fait perdre du temps pour avoir plus de questions
à la période de questions. Une question est posée, et on répond avec la
science. Si vous n'aimez pas la science comme guide de décision, c'est
votre affaire, mais nous, on pense que c'est...
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement, veuillez terminer.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Heurtel : M. le Président, la science a été appliquée dans ce
dossier-là. Les expertises de la ville de Montréal, les expertises du ministère de l'Environnement,
les expertises du ministère de la Faune en sont venues toutes et tous à
la même conclusion : Il n'y a aucune autre solution. Et, s'il y avait une
autre solution qui ne mettait pas en péril l'approvisionnement
en eau de Montréal, comment ça se fait que ni la CAQ ni le Parti québécois ne
la proposent? Merci, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Services
aux élèves handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage
M.
Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : ...j'étais en point de presse avec deux associations de
parents qui représentent des milliers de familles, des familles qui ont des enfants avec des besoins
particuliers. Nous avons présenté plusieurs témoignages, dont celui d'une
mère avec un enfant autiste, et je la
cite : «Cette année, le seul poste de technicienne en éducation
spécialisée dans l'école a été coupé.
[...]Pour tenter de pallier [au] manque de services, je paie chaque semaine, de
ma poche, l'orthopédagogie au privé.
[...]Je suis découragée et je sens que je m'épuise...» Et, M. le Président, des
cas comme ceux-là, j'en reçois à chaque jour.
Imaginez-vous
donc que tout ce que le ministre de l'Éducation a trouvé à répondre à ces
parents, c'est que les témoignages
étaient soit inventés ou qu'ils n'étaient pas récents. Ça a carrément fait
bondir les associations de parents, en fin de semaine, qui ont écrit au
ministre pour lui demander de se rétracter.
Alors,
M. le Président, est-ce que le ministre va s'excuser à ces milliers de
familles, à ces milliers d'enfants qui sont en attente de services au
Québec?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
François Blais
M.
Blais : Alors, merci beaucoup, M. le Président. D'abord, témoignages
inventés, je ne me rappelle pas de cette expression-là, je suis certain que ces
témoignages étaient véridiques et que ces témoignages-là venaient du coeur. Ce
que j'ai mentionné cependant, dans tous
les cas particuliers qui nous sont présentés ici par nos collègues, hein, dans
tous les cas... Je suis toujours extrêmement prudent, hein, dans ce qui
nous est présenté, tout simplement parce qu'on n'a pas toujours tous les éléments nécessaires à une juste compréhension. Il y a
un enfant qui a un besoin, il y a un parent qui a une vision de ce besoin-là, il y a une école aussi qui
est en mesure d'offrir des services, et l'enjeu, bien sûr, c'est d'en arriver
à une réconciliation, bien sûr, pour répondre le mieux possible aux besoins de
l'enfant.
Donc,
je suis toujours prudent, tout simplement parce que le Québec a fait des
progrès majeurs dans l'intégration des
enfants handicapés, notamment les enfants autistes. Nous avons encore des
progrès à faire, mais, de plus en plus, ça peut devenir plus difficile, ça peut demander une plus grande cohésion entre
les enseignants, l'école, la commission scolaire, les professionnels et aussi les parents. C'est la
raison pour laquelle je suis toujours prudent avant de commenter, là, sur
ce type de déclaration.
Le Président :
En terminant.
M.
Blais : Mais il faut continuer à aller de l'avant, on peut progresser.
Cependant, soyons prudents dans les cas concrets.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M.
Alexandre Cloutier
M. Cloutier : M. le Président, les
parents étaient tellement fâchés en fin de semaine, là, je vais vous citer la déclaration de Geneviève Lapointe, qui est la
présidente de l'association qui était avec nous vendredi, et je vous la
cite : «Ces témoignages sont bel
et bien liés aux coupes actuelles du gouvernement, celles présentes lors de la
rentrée scolaire 2015-2016. Vous n'avez pas écouté, M. le ministre, ou
est-ce que vous nous méprisez à ce point?»
M. le ministre, ce que les Québécois
veulent savoir, là... Ce qu'ils veulent, c'est un ministre de l'Éducation qui
se tient debout puis qui défend l'éducation au Québec.
Le Président :
Bon, on s'adresse au président, s'il vous plaît. M. le ministre de l'Éducation.
M.
François Blais
M. Blais :
Je l'ai mentionné, c'est des problèmes délicats. J'ai ici, là, une
correspondance qui a été envoyée, il y a
quelque temps, au ministère, je la lis : «Des postes de psychologue,
orthopédagogue, conseiller en orientation ont été abolis à la commission scolaire Sorel-Tracy :
des services qui affecteront directement l'élève en difficulté.» Ça a été
envoyé, bien sûr, le 9 mai 2013 à la ministre de l'époque, qui était la
ministre Malavoy.
Les problèmes dont on
parle ici, hein, les problèmes dont on parle ici, de trouver des solutions, de
trouver les meilleures solutions possible
pour ces enfants, on y travaille. Ce n'est pas toujours facile, mais les
problèmes ne sont pas nouveaux. Mais il faut continuer à y travailler.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M.
Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, le pire, c'est que le ministre en a
rajouté une couche dans ses commentaires vendredi. Tenez-vous bien, là, il a dit qu'il serait — et je le cite — «maladroit de réinvestir en éducation maintenant». Maladroit, selon vous, M. le ministre, c'est d'investir pour soutenir nos jeunes en difficulté? Maladroit, M. le Président, de mieux aider nos jeunes qui ont des troubles du langage? Maladroit, M. le ministre, d'aider nos jeunes qui en ont réellement besoin dans
nos écoles? Ce qui est maladroit, là, c'est qu'on a un ministre de l'Éducation qui est incapable de se tenir debout.
• (14 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
François Blais
M.
Blais : Je suis debout, tout d'abord, M. le Président, en ce
moment, là. Deuxièmement, il y a peut-être d'autres ministres de
l'Éducation, dans le passé, qui étaient incapables — si je suis la logique
de mon collègue — qui
étaient incapables de se tenir debout.
Une lettre adressée à
la ministre Malavoy :
«Mme la ministre,
«Au nom du comité
consultatif des services aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage de la
commission scolaire Lester-B.-Pearson, de même qu'au nom de [...] 3 000
familles [d'accueil] qui ont des
besoins particuliers [dans] notre territoire, nous aimerions exprimer nos
préoccupations concernant les compressions budgétaires [...] qui sont
imposées aux commissions scolaires partout au Québec.» C'est le 29 mai 2013.
On travaille sur ces
questions-là. On sait qu'on a ajouté des sommes...
Le Président :
En terminant.
M. Blais :
...importantes ces dernières années. Notre intention, c'est de continuer.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Stratégie du gouvernement en
matière de lutte
contre les changements climatiques
Mme
Manon Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Ce matin était lancé le plus grand mouvement québécois
concerté de résistance pour la sauvegarde de
la planète, le Front commun pour la transition énergétique. C'est plus de 160
groupes écologistes, de comités de
citoyens, des communautés autochtones de partout au Québec qui disent : Il
faut absolument changer de direction.
Ça fait longtemps qu'on le dit, les gouvernements des 15 dernières années ont
fait des choix polluants, dignes
d'une époque où on n'était pas conscient des impacts : le gouvernement
Charest avec le Suroît, le gouvernement Marois avec Anticosti, le
gouvernement Couillard avec Énergie Est, et j'en passe.
Le
premier ministre ne peut pas, en notre nom, aller se promener sur le reste de
la planète pour nous dire leaders de
la lutte aux changements climatiques, alors que son gouvernement fait, jour
après jour, des choix qui alourdissent notre bilan domestique
d'émissions.
Investir dans
l'économie d'énergie, l'énergie renouvelable, c'est ça, la solution. Comment le
ministre de l'Économie et de l'Innovation peut-il justifier...
Le
Président : M. le ministre de l'Environnement. Mais, juste
avant de vous donner la parole, M. le ministre de l'Environnement, je
voudrais rappeler à Mme la députée que, lorsque vous avez parlé de
gouvernement, lorsqu'on cite un gouvernement qui est déjà
en place, c'est un gouvernement présent, et non pas le nom du député en
question. M. le ministre de l'Environnement.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Tout
d'abord, sur le projet Énergie Est,
j'aimerais souligner qu'il n'est pas autorisé
encore et que notre gouvernement a mis en place sept conditions qui étaient fondamentales avant même de pouvoir penser aller de l'avant avec ce projet, conditions, d'ailleurs, qui sont partagées par le gouvernement de l'Ontario. Et, parmi ces conditions, il va y avoir
une évaluation environnementale complète du projet faite en vertu des lois québécoises.
Il va y avoir une consultation de la population. On va regarder les questions de
sécurité, on va regarder les questions des Premières Nations également
relatives à ce projet-là. Alors, il faut faire attention quand on affirme qu'on
a donné un chèque en blanc au développement
des hydrocarbures. Je crois qu'elle confond avec le précédent gouvernement du
Parti québécois là-dessus.
Ce
qu'il faut comprendre également c'est que nous, sur ces questions-là, sur les
questions de changements climatiques, nous avons mis en place le plus
important marché du carbone en Amérique du Nord avec la Californie, auquel se joindra l'Ontario. Nous allons lever
plus de 3 milliards de dollars versés entièrement au Fonds vert pour
mitiger... et s'adapter aux impacts
des changements climatiques. Et, en plus de ça, nous relançons l'économie
québécoise pour que ça soit une économie...
Le Président :
En terminant.
M. Heurtel :
...plus sobre en carbone. Merci, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme Massé :
C'est important que ces investissements-là se fassent maintenant parce qu'on
n'a pas 15, 20, 30 ans devant nous,
c'est maintenant qu'il faut le faire. Des projets comme Galt, Bourque,
Haldimand, soutenus par des fonds publics, notre argent, vont pouvoir aller de
l'avant, même sans évaluation environnementale, sans BAPE.
Comment
le ministre de l'Économie peut-il justifier que le gouvernement du Québec soit
actionnaire de projets aussi polluants?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Encore une fois, il faut bien
comprendre que, sur l'ensemble de la question des hydrocarbures, nous avons mis en place une évaluation
environnementale stratégique sur toute la filière des hydrocarbures au
Québec pour, justement, évaluer l'impact du développement de cette filière-là
sur non seulement l'économie québécoise,
mais sur l'environnement et pour s'assurer que, si on va de l'avant... Et ça,
ce choix-là n'a pas encore été fait,
M. le Président, mais, si on va de l'avant, on a l'ensemble de l'information.
Et donc, dans le cadre de cette évaluation
environnementale stratégique, il va y avoir des audiences publiques cet
automne. La population va pouvoir s'exprimer, on a être à l'écoute de la
population, et c'est certain...
Le Président :
En terminant.
M.
Heurtel : ...qu'on va agir en cohérence avec un gouvernement qui est
un leader en matière de lutte contre les changements climatiques.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Bien sûr, M. le Président, l'évaluation environnementale est
quelque chose d'important, on va l'avoir faite en un an sur une filière aussi importante que celle qui est en
train de détruire notre planète. On regarde, par exemple, le fonds Capital Mines Hydrocarbures, eux, c'est
200 millions, minimum, qui est disponible pour développer cette filière
d'hydrocarbures au Québec.
Alors,
ma question est simple, c'est : Comment le gouvernement en place peut-il
prétendre réduire nos émissions de gaz à effet de serre si son bras
financier sabote nos efforts collectifs pour y arriver?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : M. le Président, on a complété, il y a quelques semaines,
notre quatrième vente aux enchères commune avec la Californie pour des
crédits carbone. Nous en sommes à 755 millions de dollars de levés qui
vont directement dans le Fonds vert pour,
justement, investir dans une transition économique vers une économie plus
verte : transport collectif, électrification des transports...
Le Président :
Oui, M. le député de Mercier.
M. Khadir :
M. le Président, article 79. La
question, c'est sur le sabotage du plan du Québec par le bras économique du gouvernement du Québec.
Le Président :
M. le ministre, veuillez terminer, s'il vous plaît.
M. Fournier :
Le sabotage, c'est un peu fort, peut-être.
Le Président :
M. le ministre, veuillez...
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Comme je le disais, transition vers une économie
plus verte, développement technologies propres, recherche
scientifique, électrification des transports, transport collectif, nous prenons
nos responsabilités, M. le Président, et c'est pour ça que la planète en entier nous voit comme un leader en
matière de lutte contre les changements climatiques.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Mirabel.
Impact
du Partenariat transpacifique sur la
gestion de l'offre en agriculture
Mme
Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Tous les producteurs laitiers, d'oeufs et de
volaille du Québec, qui, depuis
des générations, bâtissent et maintiennent des fermes familiales partout au Québec,
sont très inquiets des conséquences du PTP annoncé hier à Atlanta. Pour
plusieurs producteurs, malgré des compensations hypothétiques, les pertes
financières seront énormes. J'aimerais juste vous rappeler, M. le Président,
deux ans, deux gouvernements, deux brèches
majeures dans la gestion de l'offre. Depuis hier, je reçois déjà des appels de
détresse psychologique. La relève agricole
est complètement dévastée. Les jeunes se demandent s'ils vont
pouvoir vivre de leur rêve et si l'avenir de la ferme familiale est
assuré.
M. le Président, est-ce que le ministre de
l'Agriculture s'est attardé à la
détresse psychologique que causera le PTP... des agriculteurs? Et, selon
lui, quel est l'avenir des fermes familiales au Québec avec cet accord-là?
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M.
Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M. le Président. On a noté que la CAQ est en
faveur de l'entente de libre-échange avec
l'Asie-Pacifique. On a également noté que le Parti québécois s'oppose à
cette entente. Quant à la question plus
directe de Mme la députée, dans le domaine agricole, il y a
des gens qui gagnent aussi. Il y a 60 %
de notre agriculture qui n'est pas
sous gestion de l'offre. Pour eux, c'est une ouverture sans précédent d'un
marché de 800 millions de consommateurs. Quand vous êtes producteur
de porc, de canola, d'autres céréales — le premier ministre m'indique
de bleuets également pour sa région — de canneberges pour le Centre-du-Québec, ça
veut dire beaucoup de possibilités d'avenir.
Si
vous êtes un producteur sous gestion de l'offre, vous avez craint la
disparition de votre système de gestion de l'offre. Notre premier devoir, c'était de s'assurer que les trois
piliers de la gestion de l'offre demeurent en place et c'est ce que nous avons fait. Si vous êtes un producteur
sous gestion de l'offre, vous avez craint une ouverture additionnelle de
votre marché de 10 %. Grâce au travail
de tous les gens qui se sont déplacés à Atlanta, l'Union des producteurs
agricoles, le Conseil des
entrepreneurs agricoles, la Coopérative fédérée, Agropur, les ministres de
l'Agriculture des autres provinces canadiennes, le ministre de
l'Économie...
Le Président :
En terminant.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...du Québec, on a réussi non pas à le baisser à
zéro, à 3,25 %.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Mirabel.
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Les producteurs sont des travailleurs fiers qui travaillent
sans relâche, et, malgré leur volonté d'offrir des produits québécois de
qualité qui dépassent les meilleures normes internationales, on leur dit :
On va te compenser, voilà ton chèque, mon homme, là, puis ta fierté, laisse-la
sur ton tracteur.
M.
le Président, quel est le plan de développement du ministre pour aider l'industrie,
une fois qu'elle n'aura plus de compensation financière?
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M.
Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : M. le Président, nos producteurs agricoles sont
des gens qui travaillent sept jours par
semaine. Ce sont des gens qui prennent soin de leurs animaux sept jours par
semaine, ils sont productifs. Maintenant,
il y a des éléments sur lesquels on se devra de continuer à travailler
ensemble. Le contrôle des frontières est le premier élément sur lequel on doit s'unir. Moi, j'ai déjà eu des
conversations avec mes homologues de toutes les autres provinces là-dessus. Présentement, le chèque de
paie d'un producteur laitier, sans PTP, sans Union européenne, est amputé
de 1 000 $ par semaine. C'est inacceptable, ce qui se passe
présentement dans ce domaine-là.
Deuxième
élément, la réciprocité de la sécurité alimentaire — il y a quelqu'un qui l'a soulevé tantôt, là,
puis c'est le premier ministre qui lui a répondu — les
États-Unis, qui subventionnent leurs producteurs laitiers...
Le Président :
En terminant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...permettent de piquer avec des hormones de
croissance. Est-ce qu'on doit laisser rentrer ce lait-là?
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Mirabel.
Mme
Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : M. le Président, le ministre l'a dit, 1 000 $ par
semaine... Moi, j'ai un producteur, Christian Castonguay, producteur
laitier de Mirabel, qui estime sa perte à 13 000 $ par année avec le
PTP.
Mais,
au-delà de l'argent, quand les camions de lait américain vont se présenter à la
frontière, comment le ministre de
l'Agriculture va s'assurer concrètement que le lait de ces camions va respecter
les normes du Québec? Puis comment s'assurer que ce qui arrivera sur nos
tablettes aura la même qualité que celle exigée par nos propres producteurs?
• (14 h 50) •
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M.
Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Je vais reprendre les éléments sur lesquels
on se doit de travailler ensemble, M. le
Président : contrôle douanier, pression sur le gouvernement fédéral avec
l'ensemble des autres juridictions canadiennes.
Deuxième élément : réciprocité des normes de salubrité, particulièrement
dans le lait, sur l'injection d'hormones de croissance. Troisième élément : s'assurer que les compensations
soient ajustées à la réalité québécoise. Il y a 1,5 milliard qui est réservé pour la baisse du prix du quota.
Nous autres, on ne pense pas que le prix du quota va baisser au Québec. Il va y avoir 3,25 % moins de quota. Donc,
normalement, le prix va rester plafonné à 25 000 $. Comment on peut
réutiliser ça pour améliorer
la productivité de nos fermes, moderniser nos fermes? Plus de robots de traite
pour permettre à nos travailleurs...
Le Président :
En terminant.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...agricoles d'être encore plus productifs, plus
compétitifs.
Le Président :
Principale, M. le député de Saint-Jean.
Candidature
de Mme Monique Sauvé à l'élection partielle
dans la circonscription électorale de Fabre
M.
Dave Turcotte
M.
Turcotte :
Merci, M. le Président. La semaine dernière, j'ai posé une question claire et
simple au premier ministre, à savoir : À quand les discussions entre
Monique Sauvé, qui était la présidente des Réseaux des carrefours jeunesse-emploi, ont débuté avec le Parti libéral
pour être candidate? Il a eu la fin de semaine pour y penser.
Est-ce
qu'il peut informer cette Chambre, cette Assemblée, aujourd'hui, à quand les discussions entre le Parti libéral et Monique Sauvé ont débuté?
Le
Président : M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je n'en reviens pas, on me donne l'occasion
de vanter les candidats qu'on présente à l'élection partielle. On a eu la
même chose avec Chauveau
dans la dernière partielle. D'ailleurs, on a vu le résultat. Alors, je
vais en profiter, M. le Président, merci.
Alors, j'ai été très
content, hier, de compléter l'annonce de quatre candidatures, dont trois
femmes, le jour où paraissait le rapport du Conseil du statut de la femme. On
verra ce que nos collègues feront dans ce domaine pour les quatre comtés. Maintenant, le jour où on a eu la
journée de consultation, madame n'avait pas accepté d'être candidate au Parti libéral du Québec, mais je veux dire à
quel point je suis fier qu'elle le soit. Voilà une femme d'affaires qui a été
une leader dans sa communauté, qui a fondé
le Carrefour jeunesse-emploi de Laval, qui a dirigé l'association québécoise
des carrefours jeunesse-emploi, qui a
participé au regroupement des femmes d'affaires à Montréal, d'ailleurs, avec ma
collègue la ministre de la Sécurité publique. Il n'y a pas un parti ici qui ne
serait pas heureux et fier d'accueillir une candidate semblable. Elle va être
élue dans Fabre parce que les gens vont lui faire confiance, M. le Président.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Première complémentaire, M. le député de Saint-Jean.
M.
Dave Turcotte
M.
Turcotte : M. le Président, ce n'est pas le premier ministre
qui va décider qui sera élu dans Fabre, c'est les citoyens de Fabre,
premièrement. Deuxièmement, le premier ministre vient de confirmer qu'elle
n'avait pas accepté jeudi, lors de la consultation de la politique jeunesse. Si
elle n'a pas accepté, ça veut dire que les discussions avaient débuté.
Quand les discussions
entre Monique Sauvé et le Parti libéral ont débuté?
Le Président :
Monsieur le...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, en plus d'être utile pour nous politiquement, la
question du collègue me permet de répéter à quel point cette candidature
est de qualité et devrait être saluée.
Maintenant,
je voudrais également lui souligner avec gentillesse que cette question manque
assez de pertinence parce que ce que
Mme Sauvé a fait, ce que Mme Sauvé a fait, la journée de consultation, c'est
qu'elle a lu le mémoire de
l'association des carrefours jeunesse-emploi. Alors, la jalousie, l'envie, ça
suinte de tous les côtés. On va de l'avant et on va gagner, M. le
Président.
Le Président :
M. le leader de l'opposition.
M. Drainville :
M. le Président...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Il n'y a qu'une personne ici qui a
le droit de parole, et, pour l'instant, c'est M. le leader de
l'opposition.
M. Drainville :
M. le Président, la question, elle est très bien posée, très calmement et très
respectueusement, et on aimerait ça,
avoir une réponse à cette question-là. Parce que, là, il a admis, M. le
Président, que les discussions avaient commencé avant, alors on veut
savoir quand maintenant.
Le Président :
Ce n'est pas vraiment une question de règlement. M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
C'était quand même présenté comme une question de règlement, avec probablement,
sur les 125 députés, l'expert en la
matière, celui qui avait eu une entrevue avec son chef 24 heures avant.
Alors, M. le Président, je pense que l'expert peut garder ses commentaires
pour lui.
Le Président :
Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis, et je
cède la parole à M. le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur.
Souligner
la tenue de la Journée mondiale des enseignants
M. Blais :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le député de Lac-Saint-Jean, le
député de Chambly, la députée de Gouin et la députée d'Arthabaska :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la tenue, le 5 octobre dernier, de la
Journée mondiale des enseignantes et des enseignants, qui sont des
acteurs importants de la réussite et de la persévérance scolaire.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le ministre. Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint
du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Nous proposons l'adoption sans débat.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Je cède maintenant la
parole à un député formant l'opposition officielle, M. le député de
Terrebonne.
M.
Traversy : Merci beaucoup, M. le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec la députée de Saint-Hyacinthe et
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale affirme que l'approbation ultime du projet Énergie Est de
TransCanada, appartient au gouvernement
du Québec.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci, M. le député de Terrebonne. Y a-t-il consentement?
Il n'y a pas de consentement pour débattre de cette motion. Je cède la parole
maintenant à M. le député de Masson.
M.
Lemay : M. le Président, je demande le consentement pour déposer la
motion suivante conjointement avec la députée d'Arthabaska :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte des travaux de construction de la chute à neige Riverside
près de l'autoroute Bonaventure nécessitant
la dérivation de 8 milliards de litres d'eaux usées non traitées dans le
fleuve Saint-Laurent;
«Qu'elle
reconnaisse que le débit d'eau du fleuve est trop important pour que les
matières soient complètement dissoutes et que ces contaminants seront
transportés plus rapidement vers des zones à risque;
«Qu'elle
rappelle qu'au moins cinq municipalités recevront des rejets d'égouts directement dans leur prise d'eau et prenne acte des préoccupations de plusieurs
maires et des milliers de signataires d'une pétition demandant la suspension du déversement;
«Qu'elle déplore la décision du gouvernement de se contenter des faibles exigences existantes plutôt que d'élaborer
une solution acceptable sur les plans
environnemental et moral qui permettraient d'atténuer la contamination du
fleuve;
«Qu'elle
affirme que les obligations réglementaires et les mesures d'atténuation
recommandées par le gouvernement
sont insuffisantes et inadéquates pour un
déversement d'une telle envergure, même si le ministre de l'Environnement
est informé de cette situation depuis le 28 avril 2014;
«Qu'elle rappelle que
le ministre de l'Environnement n'en n'est pas à son premier cafouillage et
qu'elle recommande au premier ministre du Québec de le retirer dès maintenant
de ses fonctions.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Masson.
Sur une question de règlement,
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Drainville :
...les discussions que nous avions eues, il était convenu que nous serions
conjoints avec le député de Masson. Donc, juste prière de le noter, s'il
vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, c'est ça, vous l'intégrez à
votre motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader
adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Pas de consentement.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Pas de consentement. Très bien. M.
le député de Mercier, pour une autre motion sans préavis.
M. Khadir :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement de la Chambre pour débattre
de la motion suivante conjointement avec mes collègues les députées
d'Arthabaska et de Taillon :
«Que l'Assemblée
nationale souligne le premier anniversaire de la clinique de santé de première
ligne de la Coopérative de solidarité
SABSA — qui veut
dire "services à bas seuil d'accessibilité".
J'en profite pour mentionner la présence de M. Bernard Têtu et de Mme
Emmanuelle Lapointe dans nos tribunes, en face du président, avec nous ici;
«Qu'elle
souligne la qualité des services qui sont offerts avec ou sans rendez-vous à
plus d'un millier de personnes par
les infirmières praticiennes qui traitent elles-mêmes 95 % des patientes
et patients et ainsi contribuent directement au désengorgement des
urgences tout en réalisant d'importantes économies pour les finances publiques;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de s'engager à assurer la
pérennité de la Coopérative de solidarité
SABSA en garantissant le financement nécessaire aux soins dispensés et qu'il
étudie la possibilité de reproduire ce modèle.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
député de Mercier. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a pas de consentement. Y a-t-il
d'autres motions sans préavis? M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Oui, M. le Président. Je sollicite le consentement afin de présenter une
deuxième motion. Celle-ci touche les consultations particulières à l'égard du
projet de loi n° 57, s'il vous plaît.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Y a-t-il consentement?
Consentement. Veuillez poursuivre, M. le leader adjoint du gouvernement.
Procéder
à des consultations particulières
sur le projet de loi n° 57
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. Alors, je fais motion, conformément à l'article 146 du
règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que
la Commission de l'économie et du travail, dans le cadre de l'étude du projet
de loi n° 57, Loi modifiant la
Loi sur les régimes complémentaires de retraite principalement quant au
financement des régimes de retraite à prestations déterminées, procède à
des consultations particulières et tienne des auditions publiques les 27 et 28
octobre 2015 à la salle Louis-Joseph-Papineau;
«Qu'à
cette fin, la commission entende les organismes suivants : Monsieur Alban
D'Amours, le Conseil du Patronat du
Québec, la Fédération des Chambres de commerce du Québec, la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec, la Confédération des syndicats nationaux, la firme Morneau Shepell,
l'Institut canadien des actuaires, la firme PBI — Conseillers en actuariat ltée, la
firme Aon Hewitt, le Réseau FADOQ, l'organisme Force jeunesse, la Fédération
canadienne de l'entreprise indépendante, la
Centrale des syndicats démocratiques, la Centrale des syndicats du Québec,
l'Association canadienne des administrateurs de régimes de retraite, [ainsi
que] l'Institut québécois de planification financière;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les
remarques préliminaires, répartie de la manière suivante : 6
minutes au groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 30 secondes au groupe formant l'opposition officielle
et 2 minutes 30 secondes au deuxième groupe d'opposition;
«Que la durée maximale de l'exposé de chaque organisme
soit de 10 minutes et l'échange avec les membres de la commission soit d'une durée maximale de 35 minutes
partagées ainsi : 17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement, 10 minutes 30 secondes pour l'opposition officielle et 7 minutes pour le deuxième groupe d'opposition;
«Que le ministre
du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale soit membre de ladite commission
pour la durée du mandat.» Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, l'avis est donné. Merci, M. le leader
adjoint du gouvernement. Y a-t-il d'autres motions sans préavis? Il
n'y a pas d'autre motion sans préavis.
Avis touchant les travaux des
commissions
Nous
allons passer à la rubrique des avis touchant les travaux des commissions,
et je cède la parole à nouveau à M. le leader adjoint du gouvernement.
• (15 heures) •
M.
Sklavounos : Merci, M.
le Président. J'avise cette Assemblée
que la Commission des transports et de
l'environnement poursuivra les consultations particulières
sur le document de consultation intitulé Cible de réduction d'émissions de gaz à effet de serre du Québec pour 2030 dès maintenant pour une durée de 2 h 15 min et de
19 h 30 à 21 h 45, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles complétera, quant à elle, les consultations
particulières à l'égard du projet de loi n° 54, Loi visant
l'amélioration de la situation juridique de l'animal, dès maintenant
pour une durée de 2 h 15 min et de 19 h 30 à
21 h 45, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de la santé et des services sociaux poursuivra, quant à elle,
l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 20, Loi
édictant la Loi favorisant l'accès aux services de médecine de famille et de
médecine spécialisée et modifiant diverses
dispositions législatives en matière de procréation assistée, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 18 heures et de
19 h 30 à 21 h 30, à salle du Conseil législatif;
Finalement,
la Commission des institutions poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet
de loi n° 51, Loi visant notamment
à rendre l'administration de la justice plus efficace et les amendes aux
mineurs plus dissuasives, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 18 heures, à la salle des Premiers-Ministres, 1.38, de l'édifice
Pamphile-Le May.
Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le leader adjoint
du gouvernement. Est-ce qu'il y a un consentement
pour déroger à l'article 143 du règlement concernant les horaires des
travaux puisque deux commissions vont prolonger leurs travaux jusqu'à
21 h 45? Consentement? Consentement.
Pour
ma part, je vous avise que la Commission des transports et de l'environnement
se réunira en séance de travail aujourd'hui,
vers 17 h 45, soit au terme de la dernière audition de l'après-midi,
et ce, pour une durée de 30 minutes, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine. L'objet de cette séance est de
statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition
concernant l'élimination des microbilles des produits cosmétiques.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
À
la rubrique, maintenant, Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, M. le
leader adjoint du gouvernement.
Demande de directive
concernant les questions
inscrites au feuilleton du 6 octobre 2015
par le député de La Peltrie
M. Gerry Sklavounos
M.
Sklavounos :
Oui, merci, M. le Président. Si vous me permettez, je souhaite porter à votre
attention une situation qui est pour le
moins questionnable, à notre avis, et qui concerne les 12 questions
inscrites au feuilleton de ce jour
par le député de La Peltrie. Bien que les députés de l'opposition ont
pleinement le droit, en vertu de nos règles... Et je cite, M. le Président, l'article 313 de
notre règlement : «Les questions portant sur des sujets qui ne sont pas
suffisamment importants ou urgents
pour justifier une réponse immédiate doivent être écrites et inscrites au
feuilleton. Il en est de même des
questions dont les réponses exigent une certaine recherche.» Ce que nous
déplorons, M. le Président, c'est qu'un article de Jean-Marc Salvet qui est paru dans le journal Le Soleil
ce matin à ce sujet... est que le contenu explicite de certaines de ces questions se soit trouvé dans cet article,
et ce, avant même que les députés et ministres puissent en prendre
connaissance.
Je
vais vous lire un extrait de l'article, M. le Président, et je vais, avec votre
permission, le déposer par la suite : «Les membres du gouvernement [...] — je ne vais pas nommer le premier
ministre — découvriront
mercredi matin, dans le feuilleton officiel de l'Assemblée nationale,
plus d'une cinquantaine de questions inscrites par la Coalition avenir Québec portant sur les ressources informatiques
gouvernementales. Des millions de dollars se cachent derrière ces questions,
soutient le parti d'opposition.»
Un autre
extrait : «La série de questions qui apparaîtra ce matin est le moyen
imaginé par les caquistes pour tenter
d'obtenir des réponses.» Et finalement un autre extrait : «Le document
intitulé Feuilleton et préavis n'aura pas contenu autant de pages
depuis un bon moment, pense [le député de La Peltrie]. [...]Les
56 questions qui apparaîtront dans le feuilleton
de l'Assemblée nationale sont de divers ordres et inévitablement techniques,
puisqu'il s'agit de projets informatiques.»
M. le Président, je vous rappelle que le feuilleton, qui est disponible en
version papier vers 7 h 30 le matin... et le feuilleton
électronique disponible vers 8 heures le matin...
M.
le Président, la question qu'on vous pose, c'est une de directive. Est-ce que
vous jugez, M. le Président, qu'il s'agit
ici d'une situation conforme à nos règles parlementaires et qui respecte les
privilèges des parlementaires? Évidemment, je comprends, M. le Président, que vous voudriez possiblement prendre
cette question en délibéré et qu'à moins que vous vouliez nous indiquer votre lecture de la
situation tout de suite je comprendrais une décision de prendre la question en
délibéré, mais il est pour le moins étonnant
d'avoir pu lire, dans le journal ce matin, reproduites textuellement des
questions qui se sont trouvées dans le
feuilleton plus tard et disponibles aux parlementaires plus tard sans qu'on
puisse en prendre connaissance avant la parution de cet article.
Alors,
c'est la question que je vous pose. Je vous la soumets, M. le Président. Je
comprends, évidemment, c'est fait au
niveau des renseignements, je ne veux pas vous prendre par surprise,
évidemment, alors je vous soumets respectueusement le tout pour votre
considération, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à vous, M.
le leader adjoint du gouvernement. Je ne sais pas si les leaders seraient prêts à faire des plaidoiries sur le
sujet apporté par M. le leader adjoint du gouvernement à ce moment-ci
ou... Je suis prêt à vous écouter, M. le leader de la deuxième opposition.
M.
Bonnardel : M. le
Président, les questions ont été envoyées au gouvernement, les questions
devront être répondues dans l'ordre des
choses. On ne parle pas de projet de loi ici, on parle de questions écrites au
gouvernement. Donc, dans ce contexte,
on ne voit pas, dans un contexte de transparence, où le gouvernement se veut
ouvert, pourquoi, donc, ces questions
ne peuvent pas être envoyées directement, comme on le fait dans la procédure,
au leader, donc qu'il puisse
nécessairement répondre. De notre avis, il n'y a pas matière... ou le
gouvernement devrait, je pense, logiquement répondre dans les délais, comme il se doit, et de ne pas en faire une
question de règlement ou de privilège sur la question, comme le leader
adjoint l'a fait.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
leader de la deuxième opposition. M. le leader de l'opposition
officielle.
M.
Drainville : M. le
Président, pour vous dire bien franchement, moi, j'aimerais bien examiner
l'état du droit parlementaire avant
qu'on aille plus loin. Alors, j'entends les arguments qui sont soumis par le
leader du gouvernement, j'entends la
réponse du leader de la deuxième opposition. Moi, j'aimerais savoir ce qui en
est des précédents, j'aimerais savoir quel est l'état du droit
parlementaire sur cette question-là avant de plaider quoi que ce soit.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
J'ajouterais simplement un élément suite à l'intervention du leader du deuxième
groupe d'opposition, M. le Président,
qu'évidemment on ne pourrait avoir un règlement pour le gouvernement et un
autre pour régir les partis
d'opposition. C'est une constatation supplémentaire que je vous soumets suite à
l'argumentaire très court du leader parlementaire du deuxième groupe.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Ah! si j'ai bien compris
l'intervention du leader de l'opposition officielle, vous souhaiteriez avoir un peu de temps avant de faire
des représentations. Alors, je pense qu'en l'occurrence je vous entendrai
demain ou après-demain, on avisera. Je ne
sais pas si M. le leader de la deuxième opposition va vouloir ajouter également
à la plaidoirie, ainsi que le leader adjoint du gouvernement. On vous avisera
et puis on va éclaircir la situation. Ça va?
Y a-t-il d'autres questions à la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée?
Je vous
informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député de
Chambly. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que les compressions budgétaires effectuées
dans les services directs aux élèves, notamment pour les élèves présentant des
difficultés d'apprentissage, constituent un frein important à leur réussite;
«Qu'elle exprime son profond désaccord avec les
propos du ministre de l'Éducation à l'effet qu'il serait maladroit de
réinvestir dès maintenant dans le réseau de l'éducation;
«Qu'elle
exige du gouvernement libéral qu'il rétablisse les services directs aux élèves,
notamment pour ceux aux prises avec des difficultés d'apprentissage, que
certaines commissions scolaires ont coupés.»
Affaires du jour
Alors, la période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
• (15 h 10) •
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. Juste avant, si vous me permettez, j'avais sollicité le
consentement juste pour déposer l'article. Je sais que c'est quelque
chose qui est de connaissance notoire, cet article-là qui a paru dans Le
Soleil. Si vous permettez, j'avais une copie que je pouvais déposer.
Document déposé
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Y a-t-il consentement pour le dépôt de l'article du journal? Consentement.
Veillez déposer. Très bien. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui,
alors, je vous demanderais d'appeler l'article 16, pour le reste, M. le
Président.
Projet de loi n° 58
Adoption
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, à l'article 16
du feuilleton, M. le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale propose l'adoption du projet
de loi n° 58, Loi regroupant la Commission administrative des régimes
de retraite et d'assurances et la Régie des rentes du Québec. Alors, M. le
ministre, je vous cède la parole.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : Merci, M.
le Président. Je vous soumets, en vue de son adoption, le projet de loi
n° 58, Loi regroupant la Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurances et la Régie des rentes
du Québec. Alors, M. le Président, nous avons déposé ce projet de loi, nous
avons eu des séances d'information et de consultation publique où nous avons reçu plusieurs groupes représentant
les syndicats, les retraités, les travailleurs, les patrons. Et tout ce
monde-là, M. le Président, sont venus
faire des mémoires, et nous étions à l'écoute de ces personnes-là. D'abord, je
veux profiter de l'occasion pour les
remercier d'avoir pris le temps et venir nous rencontrer et présenter des
mémoires. Par la suite, nous avons travaillé ensemble, M. le Président,
pour essayer d'améliorer le projet de loi, ce qui était le cas. Et plusieurs amendements ont été apportés suite aux
discussions, suite à ce que nous avons entendu de la consultation avec les
groupes.
M. le
Président, je rappelle les principes de ce projet de loi. Ce projet de loi, ça
vise l'union des forces vives entre la
CARRA et la Régie des rentes. Ce projet de loi, M. le Président, vise à
consolider l'expertise pour les deux organisations ensemble et avoir une
expertise assez importante dans le domaine des régimes de retraite ou les
rentes. Aussi, M. le Président, ce qu'on
veut aussi, bien sûr, ce projet de loi permet de dégager des économies au
profit des participants, ça veut dire
les retraités, les participants, les gouvernements aussi. Et, dernier élément,
M. le Président, aussi, c'est améliorer, bien sûr, les services rendus
aux citoyens.
Et donc c'est
un projet qui va dans la direction d'amélioration des services, consolidation
de l'expertise, économie. Alors, c'est un projet gagnant pour les
citoyens, gagnant pour les retraités, gagnant pour les usagers, c'est-à-dire
des fonctionnaires du gouvernement du
Québec, dans les domaines municipal et autres qui font appel à la CARRA et, en
même temps, les citoyens du Québec, l'ensemble, qui sont inscrits à la
Régie des rentes.
Alors donc,
c'est un projet qui est simple, qui va amener des retombées importantes. Et
évidemment c'est un projet de fusion
avec deux organisations, qui ont quand même des expertises semblables, qui ont
des travaux, à certains égards, semblables. Et là ce qu'on a dit aussi,
l'objectif, évidemment, les économies sont au niveau des services comme
l'information, communication, informatique, administration, affaires légales,
etc., où on va permettre, en consolidant l'expertise
et en se basant sur les départs à la retraite... faire ces économies-là. Et
aussi une économie sur les consultants, une économie sur les frais
d'administration nous permet de faire des économies substantielles.
Alors, je
veux remercier la collaboration des deux oppositions, l'opposition officielle
et la deuxième opposition. Et je sais
qu'on n'a pas le droit de souligner l'absence d'une personne, mais Québec
solidaire, dans les régimes de retraite, ça n'a pas l'air un domaine d'intérêt ou un champ d'intérêt. Alors, si
jamais ils font une conférence de presse pour contester le projet de
loi, au moins je l'avais dit, ils n'ont pas participé aux travaux de l'adoption
au projet de loi.
J'ai eu une bonne collaboration du député de
Sanguinet, M. le Président, mais malheureusement j'ai eu une déception. La déception, c'est que le député de
Sanguinet, il veut voter contre. Il a convaincu son parti de voter contre,
c'est son choix. Vous savez, la démocratie
permet d'avoir ça. Mais, quand même, les éléments amenés par le député de
Sanguinet, comment les fonctionnaires de la
CARRA vont travailler dans les dossiers Régie des rentes... Et je l'ai répété,
c'est qu'on ne prend pas un mécanicien
d'auto pour concevoir une navette spatiale. Il faut faire confiance à nos gens
qui travaillent à la CARRA et à la Régie des rentes pour réaliser ces
objectifs-là. Mais, quand même, M. le Président, je veux le remercier de
sa collaboration. Je veux remercier aussi le député de Chutes-de-la-Chaudière
de sa collaboration.
Et ce fut, M.
le Président, une excellente commission, une commission de collaboration. Et
l'objectif, moi, je suis convaincu,
de tout le monde, c'était d'améliorer le projet de loi. Et en même temps je
dois remercier tous ceux ou celles de la CARRA et la Régie des rentes
qui ont travaillé très fort à la préparation du projet de loi, et aussi les
conseillers juridiques du Trésor — parce que la CARRA relève du Trésor, le
Conseil du trésor — et bien
sûr mes collègues à l'Assemblée
nationale, ici, côté ministériel, qui ont participé à la commission. Alors, M.
le Président, je vous remercie.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M.
Therrien :
Merci, M. le Président. Alors, je dois saluer au départ le ministre parrain de
ce projet de loi. Je salue le
ministre en question, aussi le collègue de Chutes-de-la-Chaudière pour sa
participation à l'écoute des groupes, mais aussi à la réalisation de l'étude détaillée. Ce fut un moment
intéressant. Je dois dire qu'il y a eu quand même des beaux moments en
étude détaillée, qui a fait en sorte qu'on a amélioré le projet de loi. Je vais
y revenir un peu plus loin.
D'abord,
juste parler un peu des consultations. Le projet de loi comme tel, bien, c'est
la fusion entre la CARRA puis la
Régie des rentes. Quand on a commencé les consultations, on se posait beaucoup
de questions, à savoir : D'où ça sort, cette histoire-là? On n'avait pas
comme vu venir le coup. Et le ministre, en expliquant pourquoi on avait
décidé de faire la fusion, insistait beaucoup sur un aspect : l'économie
de 20 millions.
Vous savez,
on est tous pour la vertu. Je ne pense pas qu'il y ait personne ici qui aime ça
voir l'État lancer son argent par les fenêtres. Alors, on s'est dit, au
départ : Bien, c'est intéressant. Et moi, je lui ai même posé quelques questions à ce sujet-là, et le ministre, avec
beaucoup de diligence, me disait oralement, là, où est-ce qu'on prendrait les
économies de 20 millions. Au départ, il
disait : Bien, c'est avec l'économie d'échelle, les économies d'échelle.
Et là il sortait, si on veut, là, un
éventail de postes qui seraient amoindris grâce, justement, à la fusion de ces
deux entités-là. Je lui ai demandé
tout bonnement : Est-ce que je pourrais avoir la description sur papier de
ce que vous avancez, où seront les économies de 20 millions? Et la
réponse avait été, à l'époque : Vous aurez ça en temps opportun. Alors,
vous savez, M. le Président, vous me
connaissez un peu, je suis un homme très patient. Alors, j'ai décidé d'attendre
le moment opportun.
Durant les consultations, les gens
sont venus tour à tour et, entre autres, ont dit : Bien, écoutez, le
20 millions, on n'est pas trop
sûrs où est-ce qu'ils vont prendre ça. Ils avaient des questions là-dessus.
Bien, les gens disaient, comme un peu tout le monde : Bien, si on
trouve 20 millions, c'est intéressant, mais allons-nous les trouver?
Il
faut comprendre qu'une critique qu'on doit adresser à la CARRA et la RRQ, c'est
souvent le problème lié aux services
aux usagers. Alors, tout de suite, on s'est dit : Connaissant ce
gouvernement-là, vous savez que, si on décide de fusionner, on va peut-être couper 20 millions, mais ce
20 millions là va faire en sorte qu'on ait une diminution de services
en conséquence. Étant donné la fragilité
déjà des services qui sont donnés par ces organismes-là, bien là les gens se
sont dit : Écoutez, il faut
s'assurer que les services sont maintenus. Et c'est là l'idée, M. le Président,
de dire que, le 20 millions, on
veut une preuve, savoir où est-ce qu'on va chercher ce 20 millions sans
toucher les services à la population. C'était ça, la base, là, de ce
problème qu'on avait, là, tous ensemble.
Évidemment, on parlait
aussi, là, de représentativité des travailleurs dans les différents comités de
régimes de retraite, des conseils
d'administration. Ça, ça a été bien travaillé, je dois avouer, en étude des
crédits. Le ministre est arrivé avec
plusieurs amendements qui ont amélioré le projet de loi, et nous, bien, on a
offert notre pleine collaboration. On a été une opposition constructive et on
a offert, justement, notre appui par rapport à l'amélioration sur certains
points du projet de loi.
Le
comité des services aussi, qui va être conservé, c'est un autre gain pour les
différents individus qui sont venus en
consultation. Mais il y a des gens qui se disaient aussi : Est-ce le temps
d'arriver avec une fusion de ce genre-là, sachant que la CARRA actuellement est aux prises avec une
augmentation de 23 % des demandes de retraite, tout ça grâce au président du Conseil du trésor, qui, avec une
offre indescriptible, injustifiée de diminuer les services de retraite pour les
gens de la fonction publique, le président
du Conseil du trésor pousse les gens vers la retraite? Et là le pire, c'est que
le président du Conseil du trésor n'a
jamais fait d'analyse à savoir comment il y aura d'individus... je l'avais
questionné en Chambre, comment il y aura d'individus. Aucune réponse de
la part du président du Conseil du trésor.
• (15 h 20) •
Mais
je vous dirais, M. le Président, que, pour ce gouvernement-là, c'est la norme.
On arrive avec des gestes, on demande
des analyses d'impact, il n'y en a pas. Il dit : Ça ne changera rien. Et après,
ce qu'on constate, c'est qu'il y a des choses qui changent et jamais
pour le mieux.
Ensuite, la RRQ a
aussi des problèmes qui sont liés à l'aménagement des régimes de retraite qu'on
a connu récemment avec les nouvelles lois
qu'on a adoptées, entre autres, la loi sur les régimes de retraite des
municipalités, le projet de loi n° 3, projet de loi n° 34, les
RVER. Alors, ces gens-là sont très occupés, à la fois la CARRA et la RRQ, actuellement, ils sont très, très occupés. Alors là, on les lance dans une fusion.
La question est de savoir : Est-ce que c'est le temps de faire ça?
Aurait-on pu attendre un peu? Bien, semble-t-il que non.
Alors,
notre position à l'époque, quand on a discuté du principe, c'était : nous
n'allons pas donner un chèque en blanc
au gouvernement, on veut savoir comment on épargnera le 20 millions. Le moment opportun du ministre, je voulais le savoir, c'était quand. Étant
donné qu'il n'était pas arrivé avec
l'adoption de principe, j'ai été obligé de voter contre, parce que
je ne veux pas donner un chèque en blanc à un membre de ce gouvernement-là, parce qu'on est échaudés,
parce qu'on s'aperçoit que ce
gouvernement-là, quand il sort des chiffres, c'est le festival du n'importe
quoi, M. le Président. J'en ai plein d'exemples, là, je ne les
mentionnerai pas tous, les exemples, mais quand même.
Quand on a laissé le
pouvoir, on a laissé le Québec avec un déficit de 2,8. Ils nous ont sorti un
déficit de 7,2 inexplicable. En étude des
crédits, ils n'ont jamais pu nous expliquer la différence entre les deux.
Alors, voyez-vous, ils tripotent les chiffres. On passe de 2,8, et là
ils disent : Bien, c'est 7,2.
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : M. le député de Sanguinet, ça
allait bien jusqu'à temps que vous utilisiez cette expression non
parlementaire. Je vous demanderais de retirer ce mot-là.
M.
Therrien :
Le ministre vient de me pointer du doigt. Est-ce qu'il me menacerait, par
hasard?
Une voix :
...
M.
Therrien :
Bien oui! Parce qu'il me pointe du doigt, je fais la même...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Un instant! Un instant! Un instant!
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Un instant! M. le député de Sanguinet, prudence
par rapport aux mots.
M.
Therrien : Alors, je vais enlever le mot «tripoter». Lors du
projet de loi n° 3, le ministre nous dit : 3,9 milliards de déficit. Les gens qui sont intervenus tour à
tour ont dit que ça n'avait pas de bon sens, que ce chiffre-là ne tenait pas la
rampe. Le ministre continue à dire : 3,9 milliards. On a
dit : On peut-u avoir les vrais chiffres? Il m'a dit : En temps opportun, tu vas les avoir. Je ne les ai jamais
eus. Ils ont passé le projet de loi, et qu'est-ce qu'on s'est aperçu? À la fin,
2,6 milliards. Ils se sont trompés juste de 50 %, c'est quand même
pas pire.
Alors,
voyez-vous, M. le Président, c'est régulier. Quand ils ont fait la campagne
électorale, en 2014, ils ont dit à tout le monde que la croissance économique
serait de 2,1 % pour la période 2014‑2015. Ça a été 1,3 %, légère
erreur. Dernièrement, lorsqu'ils ont
déposé le dernier budget, le ministre des Finances nous a dit : On va
avoir le déficit zéro, entre autres, grâce au fait qu'il va y avoir une croissance économique
de 2 % et une croissance du PIB nominal de 3,8 %. Ça, ça veut dire quoi, le PIB nominal? C'est le
PIB réel, croissance économique réelle plus l'inflation. 3,8 %. Il n'y a
pas personne, au Québec, qui voyait
ça. Moi, j'ai posé la question : Mais ça n'a pas de sens! Où est-ce que
vous prenez ce chiffre-là? Oh! il
dit : Ce sont les chiffres qu'on a, et on est convaincus que ce sont les
bons chiffres. J'ai dit : Est-ce que c'est optimiste? Il dit :
Non, non, c'est réaliste.
Ça fait trois mois de
ça. Et, à l'époque, j'avais dit au ministre : Si vous voulez avoir le
déficit zéro puis vous prévoyez une croissance économique nominale de
3,8 %, je peux vous garantir, M. le ministre, qu'il va manquer de l'argent, puis vous allez être obligé de couper
ailleurs. Avez-vous prévu des coupes supplémentaires? Et réponse : Non,
on n'a pas prévu de coupes supplémentaires
parce que c'est ça qu'on va avoir comme croissance économique. Et là ça fait trois mois, on est déjà rendus à une
diminution de la prévision de 1,3 %. La croissance économique, au lieu
d'être à 2 %, elle est à
1,3 %. Et là il se lève, il dit : Bien, il va nous manquer
800 millions. Je comprends, vous êtes partis tout croche. Ce
gouvernement-là, décidément, quand il touche avec les chiffres, ça devient très
problématique.
Alors,
comprenez-vous, M. le Président, que, quand le ministre vient me dire qu'on va
économiser 20 millions, je ne
suis pas sûr de ça? Je ne suis vraiment pas sûr. Quand je regarde ce qu'il m'a
donné par la suite, l'analyse d'impact qu'il
m'a donnée, parce qu'il me l'a finalement donnée après l'étude de principe, on
regarde ça, j'ai demandé d'où venait le
20 millions. Tout ce qu'on a, à la page 5, c'est : «Ce montant...»
Écoutez : «Ce montant est estimé par la RRQ et la CARRA en se basant sur [les] anciennes expériences
d'intégration. Il représente une moyenne de 6 % de l'effectif combiné
des deux organisations, soit 120 postes
sur 2 000 et des mises en commun des ressources informationnelles et
administratives pour environ 9 millions.» C'est tout ce que j'ai
comme ventilation. Ce n'est pas sérieux, ça.
Et là ensuite ils
nous arrivent avec un paquet de tableaux. Des tableaux, il y en a, il y en a,
il y en a. C'est très impressionnant, les
tableaux, c'est extraordinaire comment c'est intéressant, sauf que le problème,
vous avez les tableaux ici, là, partout, c'est zéro. Il n'y a rien dans les
tableaux. Ils ont fait des tableaux puis ils ont mis zéro partout. Je peux-tu
donner mon aval à ça? Je peux-tu considérer que le ministre me prend au sérieux
quand j'ai demandé une analyse d'impact?
Est-ce que je me suis senti respecté dans la façon qu'il m'a traité en me
garrochant une affaire comme ça? Aucune analyse d'impact, aucune analyse sur combien ça va coûter au niveau de
la formation, aucune analyse sur les coûts de transition, rien. Comment je peux appuyer son projet de loi après?
Comment je peux le prendre au sérieux quand il parle de 20 millions? Comment je peux m'assurer
que, le 20 millions d'économies, il ne fera pas ça sur le dos des usagers,
des gens qui sont à la retraite, qui ont besoin de ça pour vivre puis
qui ont besoin d'information? Surtout avec tous les changements qu'ils vont apporter, ces gens-là, avec les régimes de
retraite, moi, je pense que les citoyens ont droit à un service qui soit efficace. Je suis pour l'efficacité,
je suis pour l'économie, mais pas le faire tout croche et sur parole, parce
que ce gouvernement-là a prouvé plusieurs
fois que la parole, pour eux, ce n'est pas toujours digne de réussite par la
suite.
Alors,
voyez-vous, M. le Président, pour ces raisons-là, pour ces raisons-là, j'aurais
aimé donner mon aval, mon accord au
ministre comme je l'ai donné au projet de loi n° 34, il le sait bien,
je lui ai donné, j'ai travaillé avec lui, puis ça a été rondement, mais je ne peux pas accepter ça, je
ne peux pas accepter ça. Donc, évidemment, notre parti va voter contre
ce projet de loi, parce qu'on ne donnera pas un chèque en blanc à un
gouvernement qui ne le mérite pas. Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Sanguinet,
pour cette intervention.
Avant
de vous céder la parole, M. le député des Chutes-de-la-Chaudière, je vous
informe qu'un débat de fin de séance
se tiendra aujourd'hui. Le débat, sur une question adressée par M. le député de
Terrebonne à M. le ministre du Développement
durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques,
concerne le déversement d'eaux usées par la ville de Montréal.
Alors, M. le député
de Chutes-de-la-Chaudière, je vous cède la parole.
M. Marc Picard
M. Picard :
Merci, M. le Président. J'aimerais d'abord souligner le travail de tous les
parlementaires qui ont participé à
l'élaboration du projet de loi n° 58, plus particulièrement le
ministre du Travail, ainsi que le député de Sanguinet, porte-parole de l'opposition officielle, ainsi que
les autres députés, et le personnel de l'Assemblée qui nous ont accompagnés
lors de nos travaux.
Ça
va peut-être vous paraître bizarre, M. le Président, mais, comme je l'avais déjà
mentionné, il est important de rappeler
et souligner le bon climat dans lequel se sont déroulées nos rencontres. La
collaboration de tous a facilité nos échanges
et contribué au bon rythme de nos travaux. Notamment, le fait que les
amendements ont été déposés d'emblée par tous aura permis à nos
discussions de demeurer des plus constructives.
Dès
l'annonce du projet de loi, ma formation politique et moi-même avons reconnu sa
pertinence. L'initiative procède à un
allègement des structures administratives de l'État qui tombe sous le sens.
Ainsi, nous reconnaissons l'utilité du projet de loi n° 58.
Nous
avons participé activement à l'étude et à l'amélioration de ce projet de loi en
proposant des amendements. Certains amendements ont été adoptés, et nous
en sommes très fiers. La collaboration des parlementaires aura permis d'arriver à un compromis acceptable quant à la
composition du conseil d'administration. Nous avons également pu en arriver à une entente autour de la préservation du
comité des services à la clientèle, qui devait originellement disparaître à la CARRA. Les services à la clientèle, très
importants pour nous, M. le Président. Oui, on peut alléger les structures,
mais on doit conserver les services, de très bons services pour les
concitoyens.
Cependant, nous déplorons le refus du ministre
d'accepter notre proposition sur la nomination du P.D.G. du nouvel organisme. En effet, confier la tâche aux
deux conseils d'administration actuels, soit celui de la Régie des rentes
et de la CARRA, aurait permis de recommander
au gouvernement un P.D.G., aurait permis d'évacuer toute critique de nomination partisane. Nous sommes persuadés que le ministre
a les meilleures intentions. Nous verrons donc à nous assurer que la personne que le ministre retiendra correspond bien aux
critères de neutralité attendus par la population d'une telle personne.
Enfin, M. le Président, concernant les
dénonciations de plusieurs groupes au sujet des erreurs administratives survenues à la CARRA, même si le gouvernement
s'est montré sensible à travers les discussions sur ce sujet, le ministre
a refusé notre amendement. En échange, il
s'est engagé, au nom du gouvernement, et je dis bien «au nom du gouvernement», à
fournir une solution aux victimes de ces erreurs d'ici Noël 2015, c'est-à-dire d'ici quelques mois. Nous surveillerons bien sûr ce que fera le gouvernement à ce sujet d'ici les fêtes. Il est fondamental pour nous qu'une
solution définitive soit fournie à ces victimes, présentement
abandonnées à elles-mêmes.
Nous offrons
donc notre collaboration au gouvernement afin de régler cet enjeu spécifique le plus rapidement possible. Vous comprendrez, M. le Président, que nous
appuyons le projet de loi n° 58 dans sa forme actuelle compte tenu des aménagements convenus et des engagements pris par le ministre
au nom du gouvernement sur cette question. Merci, M. le Président.
• (15 h 30) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député des Chutes-de-la-Chaudière, pour cette
intervention. M. le député de Jean-Lesage, je vous cède la parole.
M. André Drolet
M. Drolet : Merci,
M. le Président. J'interviens aujourd'hui concernant le projet de loi n° 58, intitulé Loi regroupant la Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurances et la Régie des rentes
du Québec, qui a été déposé le 11 juin dernier par mon collègue le ministre,
M. Hamad. Également, je profite du temps qui m'est accordé pour souligner
l'apport et la collaboration de tous les élus et collaborateurs à l'étude de ce
projet de loi.
J'ai constaté qu'après les consultations et l'étude
article par article du projet de loi, dans l'ensemble, les gens sont en faveur
de ce regroupement, qui comporte beaucoup d'avantages.
Tout d'abord, pourquoi une fusion de ces deux organismes? Est-elle pertinente?
Il y a trois points sur lesquels le projet
de loi s'appuie, soit la création
d'un pôle d'expertise, l'optimisation de l'offre de services et la diminution
des coûts de frais de gestion.
Dans un
premier temps, les missions des deux
organismes comportent de nombreuses similarités qui peuvent être mises en commun. La Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances administre plus d'une trentaine de régimes du secteur public et de prestations
supplémentaires qui lui sont confiés par le gouvernement ou en vertu d'une loi. Alors, la Régie des rentes du Québec administre le Régime des
rentes du Québec. Également, la RRQ veille au bon fonctionnement et à la conformité des régimes
complémentaires de retraite et des vieux volumes volontaires d'épargne-retraite
et administre le Soutien aux enfants. Dû à
la proximité de la nature de leurs mandats, la RRQ et la CARRA présentent
des activités et des profils de collaboration similaires, entre autres, dans
les domaines de l'actuariat, du service à la clientèle
et de la planification. Elles sont également de taille comparable et, toutes les deux, établies à Québec.
C'est en partie pourquoi
la fusion proposée va amener la création d'un pôle d'expertise intéressant en matière de régimes de retraite, puisque les deux organisations ont des
missions complémentaires qui ne changeront pas.
À terme, je crois que la création de Retraite Québec
amènera une gestion plus rigoureuse et efficiente des ressources, ce qui profitera à l'ensemble des citoyens du Québec.
Nous croyons que le rapprochement entre les deux entités favorisera grandement la bonification de l'expertise et des
services actuellement offerts par les deux organisations, en appliquant les meilleures pratiques de chacune d'elles. En
effet, lorsqu'on parle d'expertise, M. le Président, il est intéressant de constater qu'après la fusion la nouvelle entité,
Retraite Québec, comptera plus de 90 actuaires. D'ailleurs,
Retraite Québec sera l'une des organisations au Québec
où il y en aura le plus. Ces personnes sont une ressource
privilégiée pour travailler à l'avancement
des régimes de retraite ainsi que des régimes complémentaires de retraite de
l'ensemble des Québécoises et des Québécois. L'expertise pointue de ces experts peut être développée et partagée,
ce qui amène plus d'une grande polyvalence et un échange sur les
meilleures manières de faire et de travailler.
Il est
important de souligner que le projet
de loi ne comporte aucun effet
négatif sur l'activité réglementaire qui touche les activités des deux entités regroupées. Dans un deuxième temps, pour
ce qui est de l'offre de services,
soyez assuré, M. le Président, que les gens n'ont rien à craindre, elle sera maintenue dans son
intégralité et dans le même souci d'offrir des services de qualité avec
des standards élevés. En ce sens, nous souhaitons rassurer la population que
les services aux citoyens ne seront pas
diminués, ils seront, au contraire, optimisés. La fusion de ces deux organismes
amènera les différents services à
mettre leurs façons de faire en commun, ce qui augmentera leur efficience.
Quand une personne aura des questions
qui traitent des sujets liés à la retraite, il y aura un seul point de
chute, alors qu'auparavant certaines demandes étaient traitées
différemment à deux endroits distincts.
Avec la
fusion, il y aura une seule prise en charge de l'utilisateur. En effet,
le projet de loi propose un service à la clientèle renforcé et plus performant. Les
services à la clientèle des deux entités fusionnées seront mis en commun. Ils
pourront ainsi partager leurs connaissances et leurs forces au bénéfice des
citoyens.
Troisièmement, il faut souligner, M. le
Président, que, par le biais de cette
fusion, notre gouvernement prévoit qu'en
2018 il y aura des économies de l'ordre de 20 millions de dollars. Ces
économies seront générées en grande partie grâce à
la diminution des frais de gestion. D'ailleurs, le projet de loi permet de
poursuivre le travail entamé, visant à réduire
le fardeau administratif pour les
entreprises. En conséquence, le gouvernement pourra réinvestir les fonds ou
ainsi économiser dans les services et
l'organisation. Quand on parle d'organisation, ici on parle des différents
régimes qui seront administrés par Retraite Québec.
En conclusion, M. le Président,
l'adoption de ce projet de loi est plus que pertinente, et, en effet, ce texte
législatif renforcera l'expertise
dans la gestion des retraites au Québec en favorisant la création d'un pôle
d'expertise. De plus, cette loi
permettra d'améliorer l'offre de services aux citoyens. Enfin, le projet de loi
amènera des économies en frais de gestion, ce qui vient appuyer tout ce que fait notre gouvernement pour
l'assainissement des finances publiques. Par conséquent, j'invite tous
mes collègues à adopter le projet de loi n° 58, intitulé Loi regroupant la
Commission administrative des régimes de
retraite et d'assurances et la Régie des rentes du Québec, afin de donner aux
Québécoises et aux Québécois des services efficients. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Jean-Lesage, pour cette intervention. Y a-t-il d'autres intervenants? Sinon, je vais céder la parole à M. le ministre
du Travail, de l'Emploi, de la Solidarité sociale pour sa réplique. 20
minutes, M. le ministre.
M. Sam Hamad (réplique)
M.
Hamad : Oui. Merci, M. le Président. D'abord, je veux
remercier le député des Chutes-de-la-Chaudière, qui agit avec
responsabilité, et on dirait que c'était plus l'opposition officielle, parce
qu'ils ont agi avec responsabilité et respect
et ils ont posé des questions, des bonnes questions. On a essayé de répondre.
Puis ils ont fait des propositions, on a travaillé ensemble pour
l'améliorer. Alors, je veux le remercier encore une fois.
Je
reviens au député de Sanguinet, M. le Président. Il a essayé de nous donner des
leçons sur les calculs tantôt, et, c'est
drôle, ça m'est revenu à la mémoire, quelqu'un qui dit lui-même à un moment
donné : Je me suis trompé, et nous nous sommes trompés de beaucoup.
Alors, ça, c'était son collègue qui était à côté de lui il n'y a pas longtemps,
qui s'occupait des Finances puis de
l'Économie. C'était le ministre des Finances et de l'Économie du Parti
québécois qui disait : Je me suis
trompé de beaucoup. Et, c'est drôle, si le député de Sanguinet, il était aussi
bon dans les chiffres, je ne comprends
pas pourquoi il n'a pas aidé son collègue à se tromper un peu moins, parce qu'ils
se sont trompés de 7 milliards de dollars. Ça fait que, M. le
Président, quand on a avoué déjà qu'on s'est trompé de beaucoup puis on s'est
mêlé de 7 milliards de dollars, je
pense que c'est un peu moins crédible de venir nous donner des leçons ici sur l'économie
puis comment on devrait faire, puis
je n'utiliserai pas les termes non parlementaires utilisés par mon collègue,
mais je pense qu'il devrait être gêné. Premièrement.
Deuxièmement,
M. le Président, j'ai entendu le député de Sanguinet dire : Je n'ai pas
donné mon accord, je n'ai pas donné
mon appui. Je pense que c'est un petit rappel. Je pensais que c'est lui-même le
chef du parti, mais je ne pense pas
qu'il est chef de parti. Puis l'accord vient d'un parti, il ne vient pas d'une
personne, sauf peut-être au Parti québécois : ils sont tous des chefs, donc ils se donnent tous
le pouvoir de se donner leur appui tout seuls. Je pense, pour la démocratie
puis le respect de tout le monde, M. le
Président... je comprends qu'on n'a pas entendu... Moi, quand je regarde le
député des Chutes-de-la-Chaudière, il
est comme moi. On a eu des bonnes séances, on a travaillé ensemble, puis le
climat était très bon. Puis, quand on vient ici, M. le Président, je ne
sais pas qu'est-ce qu'il y a ici, mais le discours du député de Sanguinet, il est complètement différent à ce
qu'il a fait pendant nos discussions, alors là donner des leçons sur les
chiffres, après ça : J'ai donné mon accord, je ne donne pas mon
accord.
Je ne sais pas
qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui, mais je suis très surpris et déçu, puis
les gens qui nous écoutent, bien ils vont
dire : Bien, c'est la CAQ aujourd'hui qui est l'opposition officielle,
puisqu'ils agissent en équipe responsable.
Alors, c'est décevant, mais, écoutez, M. le Président, que voulez-vous, on peut
se tromper, puis son collègue, il l'a
avoué. Un jour, il va l'avouer lui-même aussi, on va lui donner la chance, Mais
on va avoir d'autres projets de loi, on va essayer de travailler ensemble. Encore une fois, on va offrir toute
la collaboration nécessaire pour le député de Sanguinet, pour bien travailler. Je comprends, on ne peut pas
toujours faire confiance... la démonstration aujourd'hui, mais, M. le Président, entre collègues, on va essayer de se
faire confiance. On va lui donner l'information, on va essayer de travailler
puis on va tenir compte de ses remarques
aujourd'hui. Mais je pense qu'on est capables encore de travailler d'une façon
très responsable. Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le ministre, pour cette
intervention.
Mise aux voix
Alors,
le projet de loi n° 58, Loi regroupant la Commission administrative des
régimes de retraite et d'assurances de la Régie des rentes du Québec,
est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté sur division. Mme la leader adjointe du
gouvernement.
Mme
Vien : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. On m'informe effectivement qu'il y aurait
un débat de fin de séance qui est,
donc, prévu. Je vous demanderais donc de suspendre nos travaux jusqu'à
ladite heure, c'est-à-dire 18 heures. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, y a-t-il consentement pour suspendre les travaux jusqu'à
18 heures?
Une
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Consentement. Alors, les travaux sont suspendus pour permettre
la tenue d'un débat de fin de séance à 18 heures.
(Suspension de la séance à
15 h 40)
(Reprise à 18 h 2)
Débats
de fin de séance
Déversement
d'eaux usées dans le fleuve à Montréal
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Bon. Alors, pour la poursuite de nos travaux, tel qu'annoncé
précédemment, nous allons maintenant procéder au débat de fin de séance. Et le
débat qui se fera entre le député de Terrebonne et le ministre
du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques concerne le déversement d'eaux usées par la ville
de Montréal. Je vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement,
le député qui a soulevé le débat et
le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes,
et le député a ensuite droit à une réplique
de deux minutes. Alors, M. le député de Terrebonne, je vous cède la parole pour
une durée de cinq minutes.
M.
Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci beaucoup, Mme la Présidente. On apprenait donc
la semaine dernière que le ministère de l'Environnement avait donné
son aval à la ville de Montréal pour permettre le déversement de 8 milliards
de litres d'eaux usées dans les eaux
du Saint-Laurent, notre patrimoine commun. À la lueur de cette
nouvelle, on a eu, pour une première étape, le maire de Montréal qui a demandé à réviser les considérations qui
pourraient être offertes devant lui afin d'éviter ce scénario et qui a dû, dans le cadre de vendredi dernier, nous dire qu'il n'y avait absolument
aucune autre alternative que celui de
rejeter ces eaux usées, des eaux de toilette, des eaux d'hôpitaux, des eaux
d'industrie, dans notre fleuve, qui, rappelons-le,
Mme la Présidente, alimente en eau potable plusieurs
de nos municipalités, est utilisé aussi, également,
pour des activités récréotouristiques et renferme une richesse et un
écosystème assez diversifié et riche.
Donc,
à cet égard, je me suis retourné vers le ministre de l'Environnement
pour lui poser deux questions : Pourquoi
ne veut-il pas suspendre temporairement
l'autorisation à la ville de Montréal, comme il a le pouvoir de le faire, pour être
certain de regarder l'ensemble
des impacts environnementaux qu'un tel déversement peut avoir dans nos
écosystèmes, au lac Saint-Pierre particulièrement, et prendre aussi le temps de nous déposer les raisons qui font en
sorte qu'aujourd'hui le ministre maintient le cap et veut garder sa position? Je
demande simplement de la transparence au ministre,
j'aimerais qu'il nous dépose les avis sur lesquels il se base pour en
arriver à une telle conclusion.
Il y a
un rapport d'analyse qui a été déposé pour le cas qui nous intéresse aujourd'hui, soit le déversement. Par
contre, nous n'avons pas les documents qui touchent la direction du suivi de l'état sur
l'environnement. Nous n'avons pas non plus les consultations qui touchent à la
direction régionale de Montréal, de Laval, Laurentides et de Lanaudière,
qui ont été consultées relativement, donc,
au rapport de la caractérisation des sols. Nous n'avons pas non plus, Mme la
Présidente, les avis qui touchent la
Direction de la gestion de la faune de l'Estrie, de Montréal, de la Montérégie
et de Laval, qui sont en lien avec le ministère de la Forêt, qui sont pourtant
des documents qui pourraient nous aider a nous éclaircir sur les motivations qui amènent le ministre à nous dire
constamment qu'aucune autre alternative n'est possible et que c'est la solution la moins dommageable. Alors,
si c'est la moins dommageable, on aimerait voir quelles sont aussi les
autres solutions qui ont été envisagées. Bref, on demande de la transparence de
la part du ministre.
Et
je pense que je ne suis pas le seul, Mme la Présidente, à vouloir un peu plus
de clarté au niveau de la position ministérielle.
Vous savez, je suis l'opposition officielle, certains pourraient dire que
j'aurais tendance parfois à tomber dans
de la partisanerie, c'est des choses qui arrivent en politique. Mais, dans le
cas qui nous intéresse, c'est vraiment le gros bon sens, c'est ce qui
motive, je pense, la plupart des acteurs, notamment, bon, des partis
d'opposition. Et c'est évidemment Québec,
mais aussi nos acteurs fédéraux. Vous avez vu qu'Environnement Canada,
aujourd'hui, a donné un son de cloche
assez préoccupant au projet, dit qu'il manque encore des informations. Si
Environnement Canada dit ça, c'est qu'il doit y avoir des raisons. Si
plusieurs maires de municipalité crient à ceux qui veulent l'entendre que cette
décision peut avoir des impacts
environnementaux sur leurs écosystèmes, leurs berges ou encore leur eau
potable, il faut les écouter. Et donc
il manque peut-être d'éclaircissement, d'information, que le ministre détient
et qu'il peut nous déposer.
Alors,
aujourd'hui, simplement, ma question, c'est : Peut-il nous déposer les
trois suivis de direction de l'état de l'environnement
de la direction régionale de Montréal, Laval, Laurentides, Lanaudière et ainsi
que de la Faune, des Parcs et des
Forêts de Montérégie, Laval et Montréal, qui ont été consultées pour piloter sa
décision? Et, si jamais il ne veut pas
le faire, peut-il au moins suspendre temporairement cette autorisation afin que
nous puissions faire la lumière et nous assurer que la meilleure solution sera trouvée dans le cadre de ce
dossier? La précipitation n'est pas bonne conseillère, nous conseillons
plutôt la précaution, le principe de précaution. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, M. le député. Maintenant, M. le ministre, à vous la
parole, et vous disposez de cinq minutes.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, Mme la Présidente. On constate que, depuis la semaine
dernière, et même lors de la période de
questions aujourd'hui, et là maintenant, il y a une évolution de pensée de la
part du député et de sa formation politique. Parce que, là, c'était tous azimuts, on était contre, ça n'avait pas de
bon sens. Et là j'entends tout ça aujourd'hui... ce soir, j'entends tout
ça.
Les faits
sont les suivants, Mme la Présidente : En avril 2014, pas
précipitamment, pas hier, pas il y a deux semaines, en avril 2014, la ville de Montréal a
présenté au ministère de l'Environnement une demande de certificat
d'autorisation disant... demandant de
faire des travaux importants sur un collecteur d'eau ainsi qu'une chute de
neige. On nous a présenté cette proposition-là nous disant : C'est
la seule proposition possible dans les circonstances, et, conséquemment, il va
devoir y avoir un déversement dans le fleuve.
Les experts
du ministère de l'Environnement ainsi que les experts du ministère de la Faune
ont étudié la demande de la ville de
Montréal. Et ça, il faut faire très attention, parce que la ligne que trace le
député... Je l'invite à la prudence, parce
que, là, il remet systématiquement en question un travail rigoureux, sérieux,
d'experts en la matière du ministère de
l'Environnement et du ministère de la Faune, qui, eux, ont repris et revu le
travail fait par des experts de la ville de Montréal. Ils ont regardé l'ensemble des options possibles. Et, bien que
cette situation-là ne soit pas idéale, et après des mois, là... Ce n'est pas un travail qui s'est
fait, comme le caractérise le député, précipitamment. C'est fait pendant des
mois et des mois, presque un an de travail a
été mis là-dessus pour justement
savoir s'il y avait d'autres solutions possibles. La conclusion, bien que ce n'est pas l'idéal, encore une fois, c'était qu'il fallait aller de l'avant avec le projet de la ville de Montréal. Cependant, le ministère
de l'Environnement et le ministère
de la Faune ont indiqué qu'il fallait des conditions, il fallait encadrer le projet de la ville pour
limiter les impacts sur l'environnement et sur la faune, donc le moment où le
déversement pouvait se faire, particulièrement, donc entre le 15 octobre
et le 15 novembre, et la durée des travaux.
• (18 h 10) •
Et ça, Mme la
Présidente, c'est très important, on a regardé toutes les options et, en plus
de ça, on s'est assurés de mettre en
place des mesures pour s'assurer que la proposition de la ville de Montréal,
proposée par l'administration Coderre, était celle qui allait avoir le
moins d'impact possible sur l'environnement.
Et encore une
fois j'invite, Mme la Présidente, le député à la prudence, parce qu'encore une
fois il n'y a absolument rien soit
dans le rapport d'analyse, soit dans ce qui a été présenté par la ville de Montréal,
il n'y a absolument rien qui remet en
question la qualité de l'eau potable des Québécoises et des Québécois, rien. Et
ce serait irresponsable, Mme la Présidente,
de susciter la peur simplement pour gagner quelques points politiques, parce
qu'il n'y a absolument rien, dans l'analyse
qui est faite de ce projet-là, qui fait en sorte que ce déversement-là va avoir
un impact sur la réserve d'eau potable des Québécoises et des Québécois,
et ça, c'est très important.
Puis un autre
fait très important, Mme la Présidente, c'est que nous, on s'est basés sur la
science. Puis ce n'est pas juste moi
qui le dis, là, Mme la Présidente, ce n'est pas seulement les experts de la
ville de Montréal qui le disent, ce
n'est pas seulement les experts du ministère de l'Environnement qui le disent,
ce n'est pas seulement les experts du ministère
de la Faune qui le disent. Mme la Présidente, la directrice de la chaire
industrielle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada en traitement des eaux potables
de l'École polytechnique de Montréal, Mme Michèle Prévost, arrive à la
même conclusion, Mme la Présidente. Elle a dit au Devoir, le
3 octobre, je cite : «Il n'y a pas d'autre solution.»
Nous, on se
base sur la science. Sur quoi se base le Parti québécois et sur quoi se base la
Coalition avenir Québec? On ne le
sait pas. Ils n'ont proposé aucune solution. Alors, vendredi, le député fait
des déclarations disant que ça n'a pas de sens. Là, tout à coup, on est
dans une situation où, là, encore aujourd'hui, ça n'a pas de sens. Mais ce qui
est très important, c'est qu'aucune solution
alternative n'a été proposée par l'opposition officielle, Mme la Présidente.
Nous, on s'est rabattus sur des faits, sur la science, et on a fait
notre travail de façon...
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci, M. le ministre. Alors, pour votre réplique, M. le député de Terrebonne,
vous disposez d'un temps de parole de deux minutes.
M. Mathieu Traversy (réplique)
M.
Traversy : Merci, Mme la Présidente. Donc, effectivement, nous sommes prudents, et c'est pour ça que nous
appelons le ministre à adopter le principe
de la précaution, parce que nous voulons être certains d'avoir tous les
éléments pour être en mesure de clarifier si cette position est la meilleure
non seulement pour l'île de Montréal, mais pour le Saint-Laurent dans son entièreté, parce que c'est dans le
Saint-Laurent que ces 8 milliards de litres d'eaux usées seront déversés.
Le ministre
nous parle comme s'ils avaient étudié une vaste possibilité de solutions.
Est-ce qu'on pourrait savoir quelles
étaient ces vastes possibilités de solutions? Nous, on ne nous en a présenté
aucune, on nous a dit : Il n'y en a pas, d'autres solutions. La seule acceptable, c'est celle de déverser. Le ministre
nous dit également : Sur quoi
vous vous basez? Alors, bien, on se base sur le fait qu'il n'y a aucun
impact environnemental sur l'environnement du fleuve qui a été émis dans son rapport
d'analyse. Si au moins on avait la garantie qu'il n'y aura pas de conséquences
sur les berges, sur les écosystèmes, la
biodiversité, sur le lac Saint-Pierre, à
ce moment-là on aurait l'heure juste.
Est-ce qu'il peut nous déposer les
avis qui font en sorte que sa position semble être ferme et claire?
Lorsqu'Environnement Canada dit qu'il manque d'information pour procéder à
une confirmation d'autorisation, est-ce qu'Environnement Canada est déconnecté?
Je rassure le ministre, là, je ne suis pas en lien avec Environnement Canada,
là, il n'y a pas de complot ici.
C'est
vraiment, donc, qu'il y a peut-être, effectivement, un manque d'information pour en
arriver à une solution évidente pour
tous. Donc, on lui demande de déposer les documents, de tenir compte de
l'impact sur l'environnement qu'un
tel déversement peut avoir. Une fois que les informations sont là, nous
pourrons prendre les décisions. C'est lui qui a les experts de son côté. Je ne suis pas un ingénieur en gestion de
l'eau, Mme la Présidente, puis je ne suis pas non plus un spécialiste en matière environnementale. Je ne suis
pas convaincu non plus que le ministre est prêt à prétendre qu'il l'est, lui aussi, également. Mais il détient
autour de lui des expertises et des gens compétents qui ont la notoriété pour
nous donner les bonnes solutions, et nous aimerions connaître l'ensemble
des alternatives qui lui ont été proposées. Je lui demande donc un peu de
transparence, qu'il dépose ces documents.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, messieurs. Ceci met
fin à ce débat de fin de séance. Et, pour la suite des choses, M. le
ministre.
Ajournement
M.
Heurtel : Alors, Mme la Présidente, je fais motion pour ajourner nos
travaux au mercredi 7 octobre 2015, à 9 h 45.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté. Alors, j'ajourne les
travaux au mercredi 7 octobre, à 9 h 45. Bonne soirée à
tous.
(Fin de la séance à 18 h 15)