(Treize
heures quarante-cinq minutes)
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, bonjour. On va vous souhaiter un bon mardi après-midi.
Veuillez prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Et nous allons
procéder à la rubrique Déclarations de députés. Et je suis prêt à entendre la
première déclaration et je reconnais M. le
député de Sherbrooke pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député, à vous la
parole.
Souhaiter une excellente saison aux joueurs de football
du Vert & Or de l'Université de Sherbrooke,
à son organisation ainsi qu'aux partisans
M. Luc Fortin
M.
Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. L'équipe de
football du Vert & Or de l'Université
de Sherbrooke amorçait récemment sa
13e saison. Actuellement en très bonne position, soit la troisième au
classement de la saison régulière,
l'équipe a un excellent départ. Tous les espoirs sont permis pour remporter la
coupe Vanier cette année.
Les 83 joueurs
de l'équipe, très impliqués dans notre collectivité, se dévouent corps et âme
et mettent autant d'énergie dans la réussite
de leurs études universitaires que dans leurs performances sur le terrain. Ils
font d'ailleurs preuve d'une discipline exemplaire et sont des modèles
pour notre jeunesse sherbrookoise.
Cette année, j'ai
l'honneur et le privilège d'être le Grand capitaine de l'équipe de football du
Vert & Or de l'Université de Sherbrooke. À ce titre, je souhaite
à tous les joueurs, aux entraîneurs ainsi qu'à tous les partisans une
excellente saison 2015, et j'invite, par le fait même, la population à
venir encourager notre équipe les 3, 17 et 31 octobre
prochain au stade de l'Université de Sherbrooke. Nos joueurs méritent notre
soutien. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député. Merci de votre
déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Saint-Maurice pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député de Saint-Maurice,
à vous.
Souligner le 100e anniversaire
de Mme Raymonde Lemire
M. Pierre Giguère
M.
Giguère : Merci, M. le Président. Nous avons récemment célébré
l'anniversaire de Mme Raymonde Lemire, qui a atteint un âge honorable,
celui de centenaire. Mme Lemire incarne la parfaite combinaison de vivacité, la
joie de vivre et de sagesse. M. le Président, elle est même active sur les
réseaux sociaux.
Pour
tous vos accomplissements, votre passé, votre présent et votre futur, vous
méritez amplement d'être célébrée et
reconnue. Profitez des petits moments de bonheur que vous offre la vie. Je vous
souhaite ce qu'il y a de plus précieux : la santé et le temps passé
avec les gens que vous chérissez. Encore une fois, joyeux anniversaire, Mme
Lemire!
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, on vous remercie de votre déclaration. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Deux-Montagnes pour sa déclaration
d'aujourd'hui. M. le député, à vous la parole.
Souligner le succès de la soirée-bénéfice Partage &
Passions
des Productions La Comédie humaine inc.
M. Benoit Charette
M. Charette :
Merci, M. le Président. Je désire souligner la tenue, le 28 septembre
dernier, du populaire et très dynamique
souper-théâtre-bénéfice de La Comédie humaine. Au fil des ans, cet événement
est devenu une véritable tradition. Sous le thème Partage &
Passions, il a permis d'amasser un montant de 43 055 $.
La
mission de La Comédie humaine est d'offrir aux jeunes du théâtre de répertoire
accessible tout en investissant dans leur préparation à découvrir un
univers artistique et culturel qui porte à la réflexion, qui éveille leur
imaginaire et qui stimule leur conscience
sociale. Cette mission se déploie, entre autres, à travers la création d'outils
pédagogiques gratuits tels que des cahiers d'apprentissage et des ateliers
préparatoires interactifs liés à chaque pièce présentée.
Ainsi, M. le Président, je suis fier
de souligner l'immense contribution de La Comédie humaine auprès des
jeunes des Basses-Laurentides. Merci à leurs dirigeants et aux nombreuses
personnes qui en assurent le succès.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie de votre déclaration. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Crémazie pour sa déclaration. À
vous, Mme la députée.
Souligner le 60e anniversaire de l'Association des
Braves d'Ahuntsic inc., club de hockey mineur
Mme Marie Montpetit
Mme
Montpetit : Je vous remercie, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui
que l'Assemblée nationale du Québec souligne le 60e anniversaire de
l'association de hockey mineur des Braves d'Ahuntsic.
Plus qu'une
institution, les Braves sont la plus ancienne association de hockey mineur à
Montréal. Ils sont nés avec le support de la
légende du hockey Maurice Richard. En plus des fils du «Rocket» Richard,
Normand, André, Paul, Jean et
Maurice, les Braves ont vu les Carol Vadnais, Mike Bossy et plusieurs grands
noms du hockey évoluer dans leurs rangs.
Aujourd'hui, ce sont près de 1 000 jeunes qui font partie de
l'association et qui enfilent leurs patins quotidiennement.
Je tiens à souligner
le travail exceptionnel du président des Braves d'Ahuntsic, M. Martin
Longchamps, qui, depuis plus de 20 ans,
s'investit avec passion et fait preuve d'un travail acharné dont les impacts
sont plus que positifs pour les jeunes du quartier. J'en profite
également pour remercier tous les bénévoles et organisateurs qui travaillent
pour rendre le hockey accessible à un
maximum de jeunes. Sans eux, rien ne serait possible. Félicitations! Bon 60e et
longue vie aux Braves! Merci, M. le Président.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie pour votre déclaration, Mme la
députée. Je cède maintenant la parole à M. le député de Mercier pour sa
déclaration d'aujourd'hui. M. le député, à vous la parole.
Souligner le 30e anniversaire du Réseau alternatif
et communautaire des organismes
(RACOR) en santé mentale
M. Amir Khadir
M. Khadir :
Merci, M. le Président. Je tiens à souligner aujourd'hui le
30e anniversaire du RACOR en santé mentale,
qui regroupe, soutient et représente près d'une centaine d'organismes
communautaires et alternatifs qui oeuvrent en santé mentale auprès de la
population montréalaise. Je le fais même si en dépit des progrès réalisés au
cours des 30 dernières années les
membres de RACOR n'ont pas vraiment le coeur à la fête, et pour cause. Les
impacts des mesures d'austérité sur les conditions de vie des personnes
qui vivent avec des problèmes de santé mentale les inquiètent.
Le présent
gouvernement ne montre, pour l'instant, aucune volonté de faire de la santé
mentale une priorité. Or, partout dans le monde
et au Canada, la santé mentale fait l'objet de plans d'action ambitieux,
notamment de la part de l'ONU et
ainsi que l'OMS et l'OCDE. Cependant, au Québec, le Plan d'action en santé
mentale est échu depuis 2010. Selon le RACOR et ses membres, il nous faut
une vision, des actions d'envergure et des investissements à la hauteur des défis. Il nous faut éradiquer la pauvreté et
l'exclusion sociale, qui affligent plus particulièrement ces personnes, et les conséquences de ces situations
qui rejaillissent sur la société dans son ensemble.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci
beaucoup, M. le député de Mercier, pour votre déclaration. Je cède maintenant
la parole à Mme la députée de Chauveau pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la
députée de Chauveau, à vous.
Souligner la Journée mondiale des sourds
Mme Véronyque Tremblay
Mme
Tremblay : M. le Président, samedi dernier se tenait la Journée
mondiale des sourds. Cette année encore,
cette journée a été l'occasion de sensibiliser la population
aux défis que les personnes sourdes et malentendantes doivent relever quotidiennement pour
s'intégrer à la société. Car c'est bien ce que souhaitent les personnes
aux prises avec une déficience auditive, pouvoir mieux profiter de la
vie sociale et pouvoir mieux y contribuer. Il est de notre devoir en tant que
collectivité de les aider à y parvenir.
Dans
la foulée de la Journée mondiale des sourds, j'invite la population
à rester à l'affût des efforts d'intégration qui sont déployés dans les communautés
et d'y prendre part lorsque c'est possible, car c'est tout le Québec qui gagne
à bâtir une société plus inclusive. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci, Mme la députée de Chauveau. Je cède maintenant
la parole à Mme la députée d'Iberville pour sa déclaration d'aujourd'hui. À
vous, Mme la députée.
Souligner le travail du curé
Gérald Ouellette et de
Mme Ruth Phaneuf pour aider une famille de réfugiés
kurdes menacée d'expulsion, la famille Turk
Mme Claire Samson
Mme
Samson : Merci, M. le Président. J'aimerais souligner cet après-midi
le travail inlassable du curé Gérald Ouellette et de la directrice de
l'école Saint-Michel à Rougemont, Mme Ruth Phaneuf, qui, grâce à leur ténacité,
ont permis à la famille Turk de pouvoir
sortir du sous-sol de l'église où elle était réfugiée et confinée depuis le
mois de janvier dernier. Rappelons
que le ministère de l'Immigration canadienne avait émis un
mandat de déportation vers la Turquie à cette jeune famille d'origine kurde. Après avoir vécu sept mois dans une
petite pièce sans douche ni division, la famille peut enfin voir le soleil et respirer le grand air, en plus d'aller
cueillir les pommes dans les vergers de la région comme la plupart des
familles québécoises.
La famille est déjà
intégrée dans son milieu, et les enfants poursuivent avec succès leurs études à
l'école du village. Cet été, au plus fort de
la crise des migrants, le premier
ministre s'était engagé à adopter une
famille. Alors, je propose que M.
Couillard mette tout en oeuvre pour que cette famille puisse maintenant
s'établir dans le comté d'Iberville en
toute légalité et de façon permanente. 95 % du travail est déjà fait. Il ne manque que ce dernier petit coup
de pouce pour cette famille de chez nous. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci. Amicalement, autant que possible, même si
c'est dans une déclaration de député, il faut nommer les personnes par
leur titre. Alors, ce n'est pas grave, là, ce n'est pas un impair grave, mais
c'est «M. le premier ministre». Alors, merci de votre déclaration, Mme la
députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
À vous la parole.
Féliciter M. Daniel Brazeau, lauréat du prix Chef
pompier de l'année pour un service temps plein
Mme Lise Thériault
Mme Thériault :
M. le Président, je tiens à féliciter M. Daniel Brazeau, qui s'est vu décerner
le prestigieux prix chef pompier temps plein
de l'année. Cet honneur lui a été remis pas l'Association canadienne des chefs
de pompiers, qui souligne chaque année le dévouement des hommes et des
femmes au sein des services d'incendie du Canada.
Cumulant plus de
35 ans de service, M. Brazeau est directeur du Service de sécurité
incendie de la MRC de D'Autray. Il est également
président de l'Association des chefs en sécurité incendie du Québec,
ce qui en fait un partenaire privilégié du ministère de la Sécurité
publique.
M. Brazeau a su
démontrer tout au long de sa carrière un véritable souci de faire évoluer la
sécurité incendie au Québec
en mobilisant chaque jour les pompiers et les pompières dont il est
responsable. Il met son engagement et ses compétences au profit de la
sécurité de ses concitoyens. Il mérite grandement cet honneur, et je le
félicite. D'ailleurs, M. le Président, j'aimerais souligner sa présence, car
M. Brazeau est avec nous aujourd'hui dans les tribunes.
Félicitations!
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, bravo, M. Brazeau! La présidence vous
souhaite la bienvenue.
Alors,
comme dernière déclaration aujourd'hui, nous allons céder la parole à Mme la députée de Taillon pour sa
déclaration d'aujourd'hui. Mme la députée, à vous la parole.
Souligner la Semaine des droits des usagers du
réseau de la santé et des services sociaux
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, du 25 septembre au
2 octobre 2015 se tient la Semaine des droits des usagers du réseau de la santé et des services sociaux sous le
thème Votre décision, votre santé! Consentir à des soins ou les
refuser : votre droit.
Je
veux tout d'abord souligner l'engagement et la ténacité des usagers qui forment
majoritairement et bénévolement les
comités d'usagers et de résidents des établissements du réseau. Ils participent
ainsi à une saine démocratie et veillent au respect des droits des patients
et des bénéficiaires.
Cette semaine, je
joins ma voix à la leur pour témoigner de l'importance d'être entendu et
reconnu lorsque notre état de santé physique
ou mentale requiert des soins et des services. Outre ces principes
fondamentaux, à la base l'accessibilité aux soins est un enjeu crucial
dont je ne peux taire l'actuelle fragilité. Pour consentir ou refuser un soin,
il faut d'abord y avoir accès, c'est aussi une question de droit.
Je
salue également le travail réalisé par le Conseil pour la protection des
malades et par le Regroupement provincial des comités des usagers...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci, Mme la députée de Taillon, pour votre
déclaration.
Et
cette dernière déclaration met fin la rubrique Déclarations de députés. Les
travaux sont suspendus pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 57)
(Reprise à 14 h 1)
Le Président :
Mmes, MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Dépôt de la lettre de démission du député de
Beauce-Sud, M. Robert Dutil
Avant de poursuivre
les affaires courantes, je dépose la lettre que j'ai reçue de M. Robert Dutil
dans laquelle il m'informe de sa démission à titre de député de Beauce-Sud.
Cette démission prenait effet le 26 septembre dernier.
Nous
poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles, ni
présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre de la Sécurité publique.
Rapports annuels du ministère de la Sécurité publique,
du Commissaire à la déontologie policière, de la
Commission québécoise des libérations
conditionnelles et de la Sûreté du Québec
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. Je dépose les rapports
annuels de gestion 2014‑2015 suivants : celui du ministère de la Sécurité publique, celui du
Commissaire à la déontologie policière, celui de la Commission
québécoise des libérations conditionnelles ainsi que celui de la Sûreté du
Québec.
Le Président :
Ces documents sont déposés. Mme la ministre de la Culture.
Rapports annuels du ministère de la Culture et des
Communications, du Secrétariat à la politique linguistique,
du Conseil supérieur de la langue française, de l'Office
québécois de la langue française, de la Commission
de toponymie, du Conseil du patrimoine
culturel et de la Régie du cinéma
Mme David
(Outremont) : M. le Président, il me fait plaisir de déposer les
rapports annuels 2014‑2015 du ministère de la Culture et des Communications,
incluant celui du Secrétariat à la politique linguistique, du Conseil supérieur
de la langue française, de l'Office québécois de la langue française, incluant
le rapport d'activité de la Commission de toponymie, du Conseil du patrimoine
culturel et enfin de la Régie du cinéma.
Le Président :
Ces documents sont déposés. M. le ministre des Finances.
Rapports annuels du ministère des
Finances et de Financement-Québec
M.
Leitão : M. le Président, je dépose pour mon ministère le rapport
annuel de gestion 2014‑2015 du ministère des Finances ainsi que le
rapport d'activité 2014‑2015 de Financement-Québec.
Rapports annuels du ministère de l'Économie,
de l'Innovation et des Exportations, et du
Centre de recherche industrielle
Je
dépose également, au nom de mon collègue le ministre de l'Économie, de
l'Innovation et des Exportations, les rapports annuels de gestion 2014‑2015
du ministère de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, et du Centre
de recherche industrielle du Québec.
Le Président :
Ces rapports sont déposés. Mme la ministre de la Justice.
Rapport annuel du Directeur des poursuites criminelles et
pénales
Mme Vallée :
M. le Président, permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2014‑2015
du Directeur des poursuites criminelles et pénales.
Le Président : Ce rapport est
déposé. M. le président du Conseil du trésor.
Rapport
annuel du Secrétariat du Conseil du trésor
M.
Coiteux : Oui. M. le Président, conformément aux dispositions de la
Loi sur l'administration publique, je dépose le rapport annuel 2014‑2015
du Secrétariat du Conseil du trésor.
Le Président : Ce rapport est
déposé. M. le ministre du Travail.
Rapports
annuels du ministère du Travail, de l'Emploi et de la
Solidarité sociale, du Fonds d'aide à l'action communautaire
autonome, du Fonds québécois d'initiatives sociales,
d'Emploi-Québec et du Centre de recouvrement
M.
Hamad : Merci, M.
le Président. Il me fait plaisir de déposer le rapport annuel de gestion 2014‑2015
du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, incluant le
rapport d'activité du Fonds d'aide à l'action communautaire
autonome et le rapport d'activité du Fonds québécois d'initiatives sociales. Ce
rapport ministériel comprend aussi le rapport annuel de gestion 2014‑2015
d'Emploi-Québec et du Centre de recouvrement.
Rapports
annuels de la Régie du bâtiment, de la Commission
des partenaires du marché du travail, du Fonds de développement
et de reconnaissance des compétences de la main-d'oeuvre,
et de la Commission des normes du travail
Je dépose également, M. le Président, les
rapports annuels de gestion 2014‑2015 des organismes suivants : la Régie
du bâtiment du Québec, la Commission des partenaires du marché du travail, le
Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d'oeuvre
et finalement la Commission des normes du travail.
Le Président : Ces rapports
sont déposés. M. le ministre des Affaires municipales.
Accord
de partenariat avec les municipalités 2016‑2019
M. Moreau :
M. le Président, j'ai le grand honneur de déposer aujourd'hui le deuxième pacte
fiscal négocié par notre gouvernement et le monde municipal, le premier
Accord de partenariat avec les municipalités 2016‑2019, les bases d'un
véritable partenariat entre le gouvernement et le milieu municipal.
Le Président : Ce document
est déposé. M. le ministre de l'Éducation.
Rapports
annuels du Conseil supérieur de l'éducation, du Comité
consultatif sur l'accessibilité financière aux études, de la
Commission de l'éthique en science et en technologie, du
ministère de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche, plan stratégique 2015‑2018
du
Conseil supérieur de l'éducation et plans
triennaux 2014‑2017 des Fonds de
recherche
M. Blais : M. le Président, j'ai
l'agréable tâche de déposer les rapports annuels 2014‑2015 suivants : le
Conseil supérieur de l'éducation, le Comité consultatif sur l'accessibilité
financière aux études, la Commission de l'éthique
en science et technologie, le ministère de l'Éducation, de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche, le plan stratégique
2015‑2018 du Conseil supérieur de l'éducation et les plans triennaux 2014‑2017
des Fonds de recherche du Québec — Santé; Nature et
technologies; Société et culture.
Le Président : Ces documents
sont déposés. Mme la ministre de l'Immigration.
Rapport
annuel du ministère de l'Immigration,
de la Diversité et de l'Inclusion
Mme Weil :
M. le Président, j'ai l'honneur de déposer le rapport annuel de gestion 2014‑2015
du ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion.
Le
Président : Ce document est déposé. M. le ministre de la Santé.
Rapport annuel du ministère de la Santé et des Services
sociaux
M.
Barrette : M. le Président, je dépose le rapport annuel de gestion
2014‑2015 du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Le Président :
Ce rapport est déposé. Mme la ministre de la Famille.
Rapport annuel du ministère de la Famille
Mme
Charbonneau :
M. le Président, conformément à l'article 24 de la Loi sur l'administration
publique, je dépose le rapport annuel de gestion 2014‑2015 du ministère de la
Famille.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre de l'Environnement.
Rapports annuels du ministère du Développement
durable, de l'Environnement et de la Lutte contre
les changements climatiques, et du Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Je dépose le rapport annuel de gestion 2014‑2015 du
ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre
les changements climatiques ainsi que celui du Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement.
Le Président :
Ces documents sont déposés. Mme la ministre du Tourisme.
Rapports annuels du ministère du Tourisme et de la
Société du Palais des congrès de Montréal
Mme
Vien : Alors, je dépose aujourd'hui les rapports annuels 2014‑2015
du ministère du Tourisme et du Palais des congrès de Montréal.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles.
Rapport annuel du ministère de l'Énergie
et des Ressources naturelles
M.
Arcand : M. le
Président, conformément à la Loi sur l'administration publique, permettez-moi de déposer le rapport
annuel de gestion 2014‑2015 du ministère de l'Énergie et des Ressources
naturelles.
Le Président :
Ce rapport est déposé. M. le ministre des Forêts.
Rapports annuels du ministère des Forêts, de la
Faune et des Parcs, et du Forestier en chef
M.
Lessard : Oui, M. le Président. Je dépose le rapport annuel de gestion 2014‑2015 du ministère des Forêts, de la Faune et des
Parcs, de même que le rapport d'activité 2014‑2015 du Forestier en chef.
Le Président :
Ce rapport est déposé. M. le leader du gouvernement.
Réponses à des pétitions
M. Fournier :
M. le Président, je dépose les réponses du gouvernement aux pétitions
présentées par la députée de Joliette...
Une voix :
...
Le Président :
Ça a l'air bon. Ça a l'air bon, bon, bon. Peut-être que vous pourriez nous le
lire au complet.
M. Fournier :
Non, ce n'est pas nécessaire. M. le Président, je dépose les réponses du gouvernement
aux pétitions présentées par la députée de Joliette le 26 mai 2015 et par les
députés de Sainte-Marie—Saint-Jacques
et Labelle le 27 mai 2015.
Le Président : Alors, ces
documents sont déposés. Oui, M. le leader.
M.
Drainville : On est prêts à donner notre consentement pour qu'il nous raconte la joke pour qu'on puisse la rire, tout
le monde ensemble.
Le Président : Pas sûr que
vous allez l'avoir.
Lettre
de Mme Lisette Lapointe exprimant sa reconnaissance
pour les hommages rendus à son conjoint,
M. Jacques Parizeau, ex-premier ministre du Québec
Alors, Dépôt de documents. Pour ma part, je
dépose la lettre que m'a adressée Mme Lisette Lapointe, dans laquelle elle exprime sa sincère reconnaissance
aux membres de l'Assemblée nationale pour les hommages rendus à son mari, M. Jacques Parizeau, au lendemain de son
décès. Mme Lapointe salue et remercie également le secrétaire
général et le personnel de l'Assemblée
nationale pour leur appui et le professionnalisme dont ils ont fait part lors
de la chapelle ardente qui s'est tenue ici, le 7 juin dernier, à la
salle du Conseil législatif.
Modifications
à la composition du
Bureau de l'Assemblée nationale
Je dépose la lettre que m'a adressée M. le
premier ministre, dans laquelle il m'informe de la nomination du député de
Sainte-Rose à la fonction de membre du Bureau de l'Assemblée nationale et la
nomination du député de Portneuf à la fonction de membre suppléant du Bureau de
l'Assemblée nationale. M. le premier vice-président.
Motion
proposant d'adopter les modifications
Le
Vice-Président (M.
Ouimet)
: M. le
Président, je propose que ces modifications à la composition du Bureau
de l'Assemblée nationale soient adoptées.
Mise
aux voix
Le Président : Est-ce que
cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Rapports
annuels du Directeur général des élections
et de la Commission de la représentation électorale
Le
Président : Adopté.
Alors, je dépose également le rapport
annuel de gestion 2014‑2015
du Directeur général des
élections et de la Commission de la représentation électorale.
Préavis
d'une motion des députés de l'opposition
Enfin, j'ai reçu préavis d'une motion qui sera
inscrite dans le feuilleton de demain aux affaires inscrites par les députés de l'opposition conformément à l'article 97.1 de notre règlement. Je dépose donc
copie du texte de ce préavis.
Dépôt
de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt de rapports de commissions,
M. le président de la Commission des finances publiques et député de
Montmorency.
Étude
détaillée du projet de loi n° 13
M.
Bernier : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la
Commission des finances publiques qui, les 22 et 24 septembre 2015, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi
n° 13, Loi donnant suite au discours sur le budget du 4 juin 2014 et à certaines autres mesures
fiscales. La commission a adopté le texte du projet de loi avec des
amendements. Merci.
Le
Président : Alors, ce
rapport est déposé. M. le président de la Commission des institutions et député
de Chomedey.
Consultation
générale sur le document intitulé Orientations
gouvernementales pour un gouvernement plus transparent,
dans le respect du droit à la vie privée et la
protection des renseignements personnels
M.
Ouellette :
Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission des institutions
qui, les 3, 4, 17 et 24 septembre 2015, a tenu des auditions publiques dans le
cadre d'une consultation générale sur le document intitulé Orientations gouvernementales pour un
gouvernement plus transparent, dans le respect du droit à la vie
privée et la protection des renseignements personnels.
• (14 h 10) •
Le Président :
Le rapport est déposé.
Il n'y a pas de dépôt
et de rapport de pétitions, ni de réponses orales aux pétitions, ni
d'interventions portant sur une question de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes donc
rendus maintenant à la période de questions et de réponses orales. Et je cède
la parole à M. le député de Rousseau.
Rapport de la Commission d'examen sur la fiscalité
québécoise
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
Merci, M. le Président. Hier, deux experts ont envoyé une lettre à la
Commission des finances publiques en lien
avec le rapport Godbout. Ces deux économistes et professeurs d'université ont
participé de très près à la construction
du modèle d'équilibre général du ministère des Finances. Ce modèle, cet outil,
sert, entre autres, à évaluer l'impact
et les retombées des changements fiscaux. C'est ce modèle que le gouvernement
utilise pour prétendre que la réforme fiscale proposée dans le rapport
Godbout créera des emplois et augmentera le PIB.
Or, voilà que ces
deux experts mettent en doute les estimations du ministre. On est en train de
nous passer des hausses de taxe et de tarifs
d'électricité sur la base de calculs de retombées qui ne sont absolument pas
démontrés. Les deux experts dressent la
liste des nombreuses informations manquantes, informations que le ministère des
Finances n'a pas publiées et qui sont pourtant essentielles pour savoir dans
quoi on veut nous embarquer.
Alors, M. le
Président, le ministre des Finances va-t-il dévoiler les informations que les
experts réclament pour qu'on sache si, comme il le prétend, les hausses de taxe
sont bonnes pour les Québécois?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M. Leitão :
M. le Président, ça me surprend un peu d'entendre la réponse du collègue, parce
que, justement, il a occupé cette tâche
aussi avant, donc il connaît très bien le sérieux du travail qui se fait au
ministère des Finances. Il sait très
bien que le modèle d'équilibre général est un modèle que... enfin, ça a
commencé il y a longtemps. Justement, un certain Jacques Parizeau avait
mis tout son intellect là-dedans, un modèle qui évolue. Et, comme je l'ai
mentionné en commission parlementaire, nous
sommes tout à fait prêts. J'invite les deux experts, oui, qui nous ont envoyé
la lettre à venir au ministère des Finances et à discuter avec nos
experts de tous les détails dont ils ont besoin. Et donc nos portes sont
ouvertes à ces experts-là, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, l'ensemble des Québécois ont le droit de savoir. Je pose ma question autrement : Le rapport
Godbout, est-ce que c'est comme un moteur Volkswagen? Est-ce qu'on nous crée
une illusion en truquant un logiciel? M. le Président, la réforme, elle est trop importante, elle est trop lourde de conséquences, elle est
trop lourde de conséquences pour que la décision d'aller de l'avant se
prenne dans le brouillard.
Alors,
c'est très clair, M. le
Président : Oui ou non, là, est-ce que le ministre va rendre public à tous
les Québécois l'ensemble des informations pour qu'on juge de sa
prétention à l'effet qu'une hausse de taxes, c'est bon pour les Québécois?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M. Leitão :
Je trouve ça vraiment désolant. Je trouve désolant d'encore une fois... Et ce
n'est pas la première fois que nos collègues de l'opposition officielle sèment
le doute sur la validité et sur la pertinence du modèle général, du modèle d'équilibre général du ministère des
Finances du Québec, qui est parmi les meilleurs au monde. Alors, ça me
désole de voir ça.
Tout
ce que je peux dire, je répète ce que j'ai dit tantôt : Nos portes sont
ouvertes à ce que des experts puissent venir chez nous et discuter avec
nos experts. Et juste mentionner aussi, M. le Président, que les estimés ou les
conclusions, les études sont les études du rapport de la commission Godbout
avec le ministère des Finances...
Le Président : En terminant.
M.
Leitão : ...le gouvernement ne s'est pas encore prononcé là-dessus, M.
le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, l'ensemble des Québécois, l'ensemble des membres de la
Commission des finances publiques,
l'ensemble des groupes qui sont intervenus en commission ont le droit de savoir
de quoi il en retourne. Vous avez une
bien belle calculatrice, mais encore faut-il savoir ce que vous avez mis
dedans. C'est ce que les experts réclament,
c'est ce que je réclame. Et, si vous ne rendez pas publiques les informations,
on pourra douter des chiffres que vous
avez rendus publics dans le rapport Godbout. Et vous prétendez que c'est bon
d'augmenter les taxes. Soyez transparents.
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M. Leitão :
...ce que nous voulons faire, ce que nous nous sommes engagés à faire, M. le
premier ministre l'a répété plusieurs
fois : nous voulons baisser le fardeau fiscal des Québécois, nous voulons
qu'à la fin de la journée les Québécois aient plus d'argent dans leurs
poches. C'est ça, notre objectif.
Encore une fois, ça
me désole de voir qu'on va dénigrer le modèle général, le modèle d'équilibre
général du ministère des Finances du Québec,
qui est parmi les meilleurs au monde, M. le Président. Je ne comprends pas
vraiment d'où vient cette obsession de
vouloir dénigrer le travail, le très bon travail qui se fait au ministère des
Finances, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Taillon.
Frais médicaux accessoires
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : M. le Président, jeudi dernier, nous avons
questionné le ministre de la Santé sur les surcharges que les patients doivent
payer quand ils vont aux bureaux des médecins, ce qu'on appelle des frais
accessoires : des gouttes pour les yeux, de l'azote sur la peau. Le
ministre a refusé systématiquement de répondre à chacune de nos questions.
Ce
matin, nous avons déposé un amendement qui abolit les frais accessoires. Là
encore, le ministre s'est opposé à ce qu'on
en débatte. Visiblement, il refuse de nous dévoiler ses intentions et surtout
il refuse qu'un vrai débat sur le sujet ait lieu.
Au Parti québécois,
c'est clair, nous voulons la fin des frais accessoires et de ces surcharges aux
patients. Le ministre doit abolir les frais accessoires, qui surprennent les
patients et les contraignent à payer pour ce qui est déjà assuré et qu'ils ont déjà
payé par leurs taxes et leurs impôts.
Va-t-il renoncer aujourd'hui
à légaliser en douce ces surcharges aux patients?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, la semaine dernière, j'ai clairement répondu à la question que
la députée de Taillon m'avait posée et je vais faire essentiellement la même
réponse, M. le Président, et je vais me citer moi-même : Il est clair, M.
le Président, que, dans le réseau, il y a des abus. Il est clair, M. le
Président, qu'il y a des frais qui sont absolument injustifiés. Notre
intention, elle est claire, M. le Président, nous allons faire cesser ces abus,
on va le faire. Et ce dont on parle de notre
côté, M. le Président, ce n'est pas d'ouvrir la porte au privé, mais bien de
fermer la porte du privé, M. le Président.
Quand on regarde exactement
ce que l'on propose, bien, c'est ce
que ça fait.
L'article qui a été
déposé ce matin, M. le Président, en commission parlementaire, on a demandé de
vérifier sa recevabilité parce qu'on pense qu'il n'est pas recevable. On va
attendre la décision et on continuera le débat d'un sujet dont on doit
fermer...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...correctement la porte.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre :
M. le Président, le ministre aime se citer. Alors qu'il était à la tête d'un
syndicat de médecins, il insistait pour que soit réglée la question des frais
accessoires. Bien, il y a une seule façon — une seule façon — de la
régler sans toucher aux portefeuilles des Québécois, c'est d'accepter ce que
nous demandons.
Le ministre va-t-il, oui ou non, abolir,
purement et simplement, les frais accessoires?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
Content de m'autociter pendant toute la période de questions et je vais
continuer, M. le Président. Quand je disais précédemment qu'il fallait régler la question des frais
accessoires, évidemment c'était dans le sens de ce que prévoit la loi. Or, ce que prévoit la loi, c'est une
obligation de décider ce qui est assuré et non assuré. Et, à partir du
moment où on a décidé ce qui est assuré et non assuré, bien là arrive la
question de permettre ou de ne pas permettre
des frais accessoires. C'est ça que j'ai dit, M. le Président, puis je l'ai dit des centaines de fois. Alors,
ce que nous allons faire, c'est exactement
ça, M. le Président, nous allons fermer la porte de façon
définitive à tout ce qui est illégal...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...et abusif, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, la solution est simple, c'est de prendre cet argent
dans la somme astronomique de 7 milliards de dollars que le ministre a lui-même négociée pour les médecins. Seulement
1 % de leur rémunération
est nécessaire pour couvrir l'ensemble de
tous ces frais surfacturés, et les gens reconnaissent ces frais quand ils vont
chez le médecin. À ce moment-ci, c'est eux qui paient pour ça.
Est-ce que le
ministre va, oui ou non, mettre fin à ces surcharges, qui sont injustifiées,
aux Québécois?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, pour la troisième fois, je le redis, nous allons mettre fin à
ce qui est illégal et abusif. Il y a une
chose qu'on ne fera pas, par exemple, on ne prendra pas la voie du Parti
québécois qui voudrait que là, là, maintenant, je rouvre encore des
ententes pour imposer ceci ou cela. Alors, la députée de Taillon nous amène sur
un terrain qui n'est pas l'objet en cause
ici. Ce qui est en cause, M. le Président, c'est très simple : il y a des
abus, il y a des frais illégaux, et les mesures seront prises pour
fermer la porte de façon formelle et définitive...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...à ce qui n'est pas permis dans la loi actuelle, M. le Président.
• (14 h 20) •
Le Président :
Principale, M. le député de Chicoutimi.
Restructuration du Directeur des poursuites
criminelles et pénales
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci, M. le Président. Ma question s'adresse à la
ministre de la Justice. On apprend que le DPCP et évidemment le
gouvernement du Québec ont fait le choix de couper dans les effectifs liés à la
lutte au crime organisé, particulièrement à
l'équipe de BLACO, qui se retrouve un peu partout en région, qui a été fondé,
souvenez-vous, au courant des années 2000 pour intensifier la lutte au
crime organisé. Malheureusement, pour des raisons qui apparaissent budgétaires,
comme le rappelle le DPCP, le gouvernement fait le choix de couper ses
effectifs spécialisés en région.
Pourquoi avoir fait
ce choix? Au profit de qui? Quelle est la justification qui fait en sorte qu'au
Québec actuellement nous mettrons moins
d'argent dans la lutte au crime organisé, alors que, cet été, nous avons vu,
entre autres, les Hell's Angels faire des démonstrations de visibilité
pour montrer leur force au Québec?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, permettez-moi d'abord de rappeler au collègue que le Directeur
des poursuites criminelles et pénales est une entité qui est indépendante. La
réorganisation dont fait état le collègue est une réorganisation administrative
qui vise à améliorer l'organisation du travail dans l'ensemble de l'institution
du DPCP. En fait, c'est une unification des
bureaux qui a été annoncée, non une abolition des bureaux. Il n'y a pas
d'abolition d'effectifs. Alors, on unifie
les bureaux de lutte à la corruption et à la malversation, le Bureau de lutte
au crime organisé et le Bureau de lutte aux produits de la criminalité, pour créer des équipes
qui vont être multidisciplinaires et une organisation du travail qui va
être plus efficace.
Après un certain
nombre d'années, il était rendu opportun, selon la Directrice des poursuites
criminelles et pénales, de voir à une
meilleure efficience sur le terrain. Et j'ai obtenu l'assurance de la
Directrice des poursuites criminelles et pénales que tous les dossiers
en lien avec la criminalité organisée...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...vont continuer, évidemment, d'être traités.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Chicoutimi.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
M. le Président, s'il fallait que ces dossiers ne continuent pas, on serait
vraiment dans le trouble, là, c'est la moindre des choses. Si la sagesse, c'est
la somme des erreurs jamais commises deux fois, nous avons décidé, au tournant des années 2000, de créer ces groupes
spécialisés justement pour favoriser... pour faire en sorte que cette expertise soit concentrée, pour être
capables de lutter efficacement contre le crime organisé. 15 ans plus
tard, pour des raisons budgétaires, confirmé par la DPCP, on fait exactement le
contraire.
À qui,
malheureusement, va profiter ce mauvais choix budgétaire, M. le Président?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, j'ai obtenu et... j'ai mentionné au collègue que tous les dossiers
vont continuer d'être traités par les mêmes
équipes de procureurs d'expérience. Ces procureurs-là, cette expertise fine qui
s'est développée au fil des ans continue et, de surcroît, sera diffusée sur l'ensemble
du territoire, dans l'ensemble des bureaux régionaux.
Alors,
cette expertise que détient le bureau de la Directrice des poursuites criminelles et pénales demeure, et il
s'agit simplement, et je tiens à rassurer le collègue, d'une réorganisation qui
vise une meilleure efficacité...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...du travail des équipes spécialisées.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Chicoutimi.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
L'ensemble des procureurs, le nombre de procureurs de la couronne demeure. Le
problème qu'il y a, c'est qu'on diminue l'expertise des groupes
affectés au crime organisé. On dit aux gens : Vous allez faire
d'autre chose. Or, justement,
on voit le crime organisé, dans le contexte actuel, essayer sous différentes
façons de montrer sa force. Le gouvernement devrait faire exactement le
contraire.
Comment justifier,
dans le contexte qu'on connaît, de faire en sorte de briser des équipes qui ont
montré leur valeur dans les 15 dernières années au Québec?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, il s'agit d'une réorganisation administrative.
Elle vise à faciliter la collaboration et la concertation au sein de
tous les palais de justice.
Donc, contrairement à
ce que le collègue laisse sous-entendre, on va permettre à cette expertise-là
de se diffuser au sein des équipes, ce qui
est dans le meilleur intérêt de l'ensemble des procureurs qui travaillent sur
les dossiers. Et cette façon de
travailler va favoriser également l'échange d'expertise au sein des bureaux
plutôt que de la concentrer au sein d'équipes. Alors, cette diffusion de
l'expertise par des procureurs d'expérience, elle est souhaitée...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...elle est souhaitable.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Effets des compressions
budgétaires dans les commissions
scolaires sur les services aux élèves
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, pendant que le gouvernement libéral jongle depuis 17 mois avec
une réforme des commissions scolaires, il y a des commissaires d'école élus par
moins de 5 % de la population qui prennent des vraies décisions. Il y a des commissaires d'école qui coupent dans les
services aux enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. M. le
Président, je vous donne quelques exemples : commission scolaire des
Draveurs, à Gatineau, on a coupé deux postes d'orthopédagogue; commission
scolaire de l'Estuaire, sur la Côte-Nord, on a coupé un poste d'orthophoniste,
un poste d'orthopédagogue; commission scolaire Monts-et-Marées, à Matane, on a
coupé un poste d'orthophoniste.
Est-ce
que le ministre de l'Éducation comprend que ces orthophonistes, ces
orthopédagogues s'occupaient d'aider des
enfants qui ont des difficultés? Est-ce qu'il comprend qu'en coupant dans
l'aide à ces enfants ils vont être incapables toute leur vie de
rattraper ce retard-là? C'est très grave, M. le Président.
Est-ce
que le ministre de l'Éducation peut reconnaître que c'est une erreur? Est-ce
qu'il peut au moins reconnaître qu'il y a des coupures dans les services
aux enfants qui ont des difficultés d'apprentissage?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M. Blais :
Alors, je vous remercie pour la question. Je pense que le problème, là, est
assez bien posé, en tout cas, en bonne partie posé par notre collègue. Il y a
un enjeu cette année, un enjeu d'effort financier. Francis Vailles le rappelait
dans un excellent article encore samedi matin, il y a eu une croissance importante,
hein, importante des budgets en éducation
ces dernières années. Nous sommes face à des compressions, hein, un
ralentissement des dépenses. Et, dans
ce contexte, nous demandons aux commissions scolaires de faire les meilleurs
choix possible en tenant compte de leur réalité. Et nous croyons ici, de
ce côté-ci de la Chambre, nous croyons encore que la décentralisation est une
bonne chose, l'autonomie des écoles est
aussi une bonne chose. Cependant, nous leur demandons de faire les meilleurs
choix. Il faut comprendre, je l'ai répété
souvent, il faut le dire que, pour ce qui est de la clientèle dont on a parlé
ici, une clientèle handicapée avec
des difficultés d'apprentissage et d'adaptation, nous avons maintenu les mêmes
budgets aux commissions scolaires. Encore faut-il maintenant qu'elles
fassent les meilleurs choix.
Le Président :
En terminant.
M. Blais :
Plusieurs font de très bons choix.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, est-ce que le ministre de l'Éducation peut reconnaître
qu'actuellement, pour le vrai, là, sur le
terrain, il y a des commissions scolaires qui ont fait le choix de couper dans
les services aux enfants qui ont des
difficultés d'apprentissage? Est-ce qu'il n'a pas une responsabilité? Est-ce
qu'il ne peut pas envoyer au moins une directive aux commissions
scolaires pour dire : Non, on ne coupera pas dans l'aide aux enfants qui
ont des difficultés d'apprentissage? Voyons
donc!
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M. Blais :
Écoutez, je pense que, dans le contexte actuel, là, dans le contexte actuel, le
message aux commissions scolaires a été extrêmement clair. On leur a dit tout
d'abord : Nous, nous protégeons l'enveloppe, et on vous demande de rester à l'intérieur de cette enveloppe-là et de
continuer à offrir les services. Les commissions scolaires, par contre, nous disent : Dans certaines
occasions, il est préférable de redéployer les services d'une autre façon.
Posez toujours la question ici à une commission scolaire. Lorsqu'on dit :
On a coupé un service, posez-leur la question : Où est allé l'argent?
Parce que l'argent, il est toujours là. Il peut y avoir eu une décision
pertinente, hein...
Le Président :
En terminant.
M. Blais :
...pour déployer les services autrement que par le passé.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, comment le ministre de l'Éducation peut-il laisser des
commissions scolaires couper pour le
vrai des services aux enfants qui ont des difficultés d'apprentissage? Quand
va-t-il prendre ses responsabilités? Quand
va-t-il envoyer une directive claire? Quand va-t-il arrêter de protéger les
commissions scolaires au lieu de protéger les enfants du Québec?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M.
François Blais
M. Blais : Pas certain que les
commissaires sont d'accord avec mon collègue, hein, sur le fait que je protège le statu quo. Encore une fois, encore une fois, hein,
ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a des commissions scolaires qui
font des bons choix dans les circonstances, et on leur demande de faire des
bons choix. Quelle est la meilleure façon, hein?
C'est de maintenir les services ou, quand ils ne maintiennent pas les services,
de réaffecter les ressources, parce que les ressources sont les
mêmes, de prendre les... ils ne peuvent pas les envoyer ailleurs, les ressources sont les
mêmes, et de les réaffecter dans d'autres services qui ont un effet
similaire pour les enfants.
Le Président : Principale, M.
le député de Borduas.
Impact de la
restructuration du Directeur
des poursuites criminelles et pénales
sur la lutte contre le crime organisé
M.
Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président,
nous apprenions, le 26 septembre dernier, sous la plume du journaliste Daniel
Renaud, du journal La Presse, que le Directeur des
poursuites criminelles et pénales réalisera une importante restructuration des équipes qui luttent contre le
crime organisé. Selon la note interne du DPCP, cette situation s'explique en raison du contexte budgétaire restreint. Les
trois bureaux spécialisés seront fusionnés. Les bureaux régionaux de Québec,
Sherbrooke, Gatineau, Trois-Rivières, Saint-Jérôme et Granby seront fermés, et
l'ensemble des activités centralisées à Montréal.
Avec cette
mesure, le nombre de procureurs affectés à la lutte contre le crime organisé
sera réduit d'environ 40 %, passant
de 110 procureurs à seulement 60 procureurs. Les procureurs avec le statut
d'occasionnel verront leurs
emplois coupés, et plusieurs
d'entre eux sentent que leur travail en région est désavoué. M. le Président, la lutte contre le crime et le crime organisé est un combat de tous les instants. On ne peut pas
baisser les bras. Avec cette restructuration, la lutte contre le crime
sera affectée.
Comment la ministre peut-elle accepter une telle
situation?
• (14 h 30) •
Le Président : Mme la ministre
de la Justice.
Mme
Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le Président,
je vais réitérer ce qui a été expliqué tout à l'heure suite à la question du collègue
de Chicoutimi. Évidemment, le bureau de la Directrice des poursuites criminelles
et pénales, c'est une entité indépendante,
et, dans le cadre de la révision et de l'évaluation de l'efficacité de ses équipes, la directrice, Me Murphy, a choisi
d'entreprendre une réorganisation administrative, et une réorganisation
administrative qui vise à améliorer le travail dans l'ensemble de
l'institution.
Alors, permettez-moi peut-être de relancer ou de
rééquilibrer un petit peu la question du collègue, dans le sens qu'il n'y a pas de mises à pied dans les
bureaux régionaux. Les procureurs, par exemple, qui sont affectés au
bureau de Gatineau demeurent au bureau de
Gatineau avec la même expertise. Ils conservent leur expertise et pourront
transmettre cette expertise-là à leurs
collègues au sein du bureau. Plutôt que de relever de Montréal, ils relèveront
du procureur-chef du bureau de Gatineau. C'est la même chose partout en
région, il n'y a pas de perte d'expertise.
Le Président : En terminant.
Mme Vallée : Au contraire, M.
le Président, l'expertise est diffusée à la grandeur du territoire.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président,
la vérité, c'est ce que... Ce que la ministre dit, c'est que c'est faux. Les
procureurs vont se faire couper 10 %...
Des voix :
...
Le
Président : Chut! Chut! Chut! M. le député, je voudrais vous
demander, tout simplement, de reprendre vos propos. Vos allez reprendre
votre question en évitant ces propos-là et même en les retirant, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Ce que la
ministre dit, c'est inexact, M. le Président, il faut...
Le
Président : Je fais juste vous dire... Je vous ai demandé de
retirer vos propos. Vous savez qu'ici il faut prendre la parole de ce
qu'un des membres de cette Assemblée nous annonce. Allez, j'écoute.
M. Jolin-Barrette : M. le Président,
si la ministre prend la peine d'appeler les procureurs dans les différents
centres régionaux, dans les différents palais de justice, la ministre va
comprendre que ce qui va arriver, c'est que les procureurs vont se retrouver dans les palais de justice régionaux et que
leur expertise ne sera pas reconnue. Leur expertise est désavouée, et ils n'auront pas les mêmes
ressources pour faire le travail qu'ils font actuellement. On affecte la
lutte au crime organisé, M. le Président.
Est-ce que la ministre a chiffré les coûts...
Le Président : Parfait. Je
vous ai demandé de retirer vos propos de départ. Je vous ai permis de...
M. Jolin-Barrette : ...
Le Président : Vous le
faites? O.K. Merci. Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le Président,
ce qui a été annoncé par la Directrice des poursuites criminelles et pénales,
c'est l'unification des bureaux, des trois bureaux spécialisés, une unification
qui va permettre de créer des unités multidisciplinaires puis une organisation
du travail qui va être plus efficace. C'est ça qui va arriver, M. le Président.
Et évidemment tous les dossiers continuent
d'être traités. L'expertise fine détenue par ces procureurs demeure,
puisque les procureurs conservent leur emploi et conservent toute cette
expertise qu'ils ont su développer au cours des années.
Alors, évidemment, la raison pour laquelle cette
réorganisation se fait...
Le Président : En terminant.
Mme Vallée : ...c'est d'abord
pour faciliter la...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : M. le
Président, on veut centraliser les activités des procureurs de la couronne à
Montréal, mais pensez-vous, M. le Président,
que le crime va centraliser ses activités à Montréal? Les procureurs de la
couronne ont besoin de ressources. C'est important, M. le Président,
qu'on sente que la ministre de la Justice et que le gouvernement libéral veulent lutter efficacement contre le crime
organisé. Les procureurs dans toutes les régions du Québec s'attendent à
ce que le gouvernement les appuie, lutte contre eux... contre le crime
organisé. On sait que c'est un travail extraordinaire qu'ils font, ils
déploient des efforts, mais il faut les appuyer, M. le Président, puis il n'y a
pas de restrictions budgétaires à faire sur leur dos.
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le Président,
les équipes qui luttent contre le crime organisé lutteront contre le crime
organisé partout sur le territoire. Ce que le collègue laisse entendre n'est
pas tout à fait ce qui a été annoncé par la Directrice des poursuites
criminelles et pénales, par Me Murphy. Les équipes spécialisées demeurent.
Les équipes de Saint-Jérôme demeurent à Saint-Jérôme, les équipes de Gatineau
demeurent à Gatineau. Ils sont intégrés au sein de l'équipe générale du palais de justice, ils transmettent leurs expertises
à leurs collègues. Alors, il n'y a pas d'abandon, au contraire, et il
n'y a pas de centralisation parce que, là-dessus, mon collègue et moi, on
s'entend...
Le Président : En terminant.
Mme Vallée : ...le crime est
partout, et c'est partout sur le territoire que les équipes seront déployées.
Le Président : Principale, M.
le leader de l'opposition.
Projet de loi sur les mesures de
transparence dans
les industries minière, pétrolière et gazière
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
M. le Président, le projet de loi n° 55 sur la transparence minière
prévoit la déclaration obligatoire de tout paiement versé par un
promoteur minier à une municipalité, une MRC, une bande autochtone pour un
projet minier spécifique. Or, la Vérificatrice générale est venue en commission
parlementaire nous dire qu'il y avait des trous
dans le projet de loi du ministre et que le texte actuel ne couvrait pas toutes
les situations, donc pas tous les paiements. Alors, je veux être bien sûr d'être compris, M. le Président. Ce que dit
la Vérificatrice générale, c'est que le projet de loi, il ne ferme pas la porte à tous les paiements qu'un
promoteur minier pourrait faire à une MRC, à une municipalité, à une
bande autochtone. Et là on a déposé un amendement pour fermer les trous,
justement, du projet de loi, la CAQ puis le Parti libéral ont voté contre
l'amendement, M. le Président.
Alors, ma question
est la suivante : Est-ce que le ministre délégué aux Mines peut nous
expliquer pourquoi il s'oppose aux modifications proposées par la Vérificatrice
générale, pourquoi il refuse d'adopter un texte qui couvrirait tous les
paiements possibles?
Le Président :
M. le ministre délégué aux Mines.
M. Luc Blanchette
M.
Blanchette : M. le Président, nous sommes à étudier toutes les
facettes de la problématique, et les travaux
en commission parlementaire vont très bien. Cette loi-là sur la transparence,
elle est essentielle. On va essayer de l'organiser,
bien sûr, tout en équivalence avec les pays du G8 de même que le projet du
gouvernement fédéral en matière de transparence.
Les travaux vont très bien, les échanges se poursuivent, mais, en même temps,
il y a une certaine logique à développer ce projet de loi là, qu'il soit
en harmonie avec les autres pays industriels.
Le Président :
Première complémentaire, M. le leader de l'opposition.
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
M. le Président, il parle de la commission parlementaire. Voici ce qu'il a
déclaré en commission, le ministre, il a dit : Si jamais le fédéral
décidait d'insérer une catégorie qu'on aurait oubliée — une
catégorie de paiements — nous, par règlement, on va faire
l'harmonisation de ça. En d'autres mots, M. le Président, il dit : Si la
loi fédérale est une passoire, puis qu'il décide de boucher les trous, bien,
nous, on va passer par en arrière boucher les trous dans notre propre projet de
loi.
Il
y a des trous dans le projet de loi, M. le Président. Ce n'est pas nous qui le
disons, c'est la Vérificatrice générale. Nous, on pense que les
Québécois ont le droit de savoir...
Le Président :
M. le ministre des Mines.
M. Luc Blanchette
M.
Blanchette : M. le Président, les propos tenus par le leader, il faut
bien les ramasser. Il faut faire attention, je n'ai pas apprécié qu'il y ait
une passoire. On est en train de faire, justement, une déclaration des plus officielles, cette déclaration-là sera la même
d'une place à l'autre dans les différents pays du monde, et c'est important
d'être en harmonie avec ça. Les sommes d'argent versées en redevances, peu
importent les types de gouvernement, seront
de l'ordre public. Que la Vérificatrice générale fasse des recommandations,
nous, en commission parlementaire, comme parlementaires, on peut en
disposer et on aura à étudier les propositions qui seront faites en temps et
lieu.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le leader de l'opposition.
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
M. le Président, on a toujours été fiers, au Québec, d'être à l'avant-garde, de
ne pas être à la traîne d'un autre État ou d'un autre gouvernement. On a la
chance de voter la meilleure loi possible en matière de transparence minière,
la Vérificatrice générale nous montre la voie. S'il vous plaît, est-ce qu'on
peut l'amender pour, justement, prévoir tous
les paiements? Les Québécois, M. le Président, là, qui nous écoutent, là, ils
ont le droit de savoir quand un promoteur minier fait un paiement à une
municipalité, à une MRC, à une bande autochtone pour favoriser un projet minier
sur son territoire.
Pourquoi vous ne
voulez pas la vérité pour tout le monde?
Le Président :
M. le ministre délégué aux Mines.
M. Luc Blanchette
M.
Blanchette : M. le Président, il est important de comprendre que les
déclarations qui seront faites par rapport
aux entreprises qui ont des exploitations ici, au Québec, soient les mêmes
qu'on retrouve dans les pays du G8. Il est hors de question que les
entreprises minières, M. le Président, complètent deux déclarations, il n'y en
aura qu'une seule, d'où l'importance d'harmoniser l'ensemble des déclarations
qui sont faites sur l'ensemble de la planète, et c'est ce qu'on s'apprête à
faire par le travail qu'on fait en commission parlementaire.
Le Président :
Principale, M. le député de Mercier.
Surfacturation dans les
cabinets de médecins
M. Amir Khadir
M. Khadir :
M. le Président, je vais poser une question au ministre de la Santé sur les
frais accessoires parce qu'en fait, si un
gouvernement Québec solidaire était au pouvoir, contrairement au ministre, nous
mettrions fin immédiatement aux frais accessoires, à des frais abusifs,
à des frais illégaux sur le plan de la loi canadienne, à des frais qui ont des proportions scandaleuses
parfois : 3 millions de frais accessoires pour certaines cliniques
d'ophtalmologie dans la région de Montréal, 3 millions.
Maintenant, je trouve
dommage que... En 2013, on a eu une motion unanime à notre initiative à
l'Assemblée contre les frais accessoires.
Malheureusement, le gouvernement qui était en place, un gouvernement péquiste,
n'a pas agi. Et aujourd'hui on se retrouve avec un ministre qui est
excessivement dur avec les pharmaciens, mais mou, complaisant avec les
médecins, qui sont, disons, de sa profession.
Moi,
je pense que le ministre de la Santé doit agir. Les frais accessoires, la population
du Québec en a assez. C'est des dizaines de millions de dollars, et on
risque de se faire poursuivre.
Qu'attend le ministre
pour agir?
• (14 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
Bon, M. le Président, je suis content que le député de Mercier ait noté que le
Parti québécois avait tout le loisir de faire immédiatement ce qui avait été
voté apparemment unanimement, mais qu'il ne l'a pas fait. C'est intéressant de le rappeler, et on peut se
demander pourquoi il ne l'a pas fait, et je laisserai l'opposition
répondre. J'ai ici des citations qui me permettent de répondre à ça, mais ce
n'est pas nécessaire aujourd'hui.
J'ai répondu, M. le
Président, que j'allais agir dans ce sens-là. Je vais le faire selon ce qui est
permis par la loi et selon les modalités qui sont prescrites par la même loi.
Alors, je peux répondre encore ça, M. le Président, aux deux prochaines complémentaires, je vais le faire. Il y a des abus, il y
a de la facturation qui est inappropriée, on va faire en sorte qu'on va
fermer la porte définitivement à ça, M. le Président.
Mais
je vais rappeler une chose, par exemple, tous les gouvernements, depuis la
naissance de l'assurance maladie, ont permis certains frais accessoires,
toujours, et il n'y a jamais eu un seul gouvernement qui est revenu à avant
l'assurance maladie, en 1970.
Le Président :
En terminant.
M.
Barrette : Alors, ce qu'on me demande, M. le Président, c'est d'aller
encore plus loin que ce que la loi fait aujourd'hui, qui est peut-être
mal administrée...
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir : La compréhension du ministre de la loi est erronée. Tous
les gouvernements ont été complaisants depuis
40 ans, c'est vrai, mais ils se sont fait poursuivre aussi. Il y a eu au moins
deux poursuites avec des dizaines de millions de dollars en compensation que le gouvernement a dû payer. Cette fois,
j'avertis le ministre, les groupes qui défendent
les patients, les groupes qui défendent le système de santé public, qui sont
préoccupés vont poursuivre. Il y a déjà des poursuites. Alors, le gouvernement
doit agir, doit agir dans le respect de l'esprit de la loi, et ça, ça
veut dire aucuns frais accessoires.
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Bon, bien, justement, j'aimerais bien que ce soit la
Pentecôte ministérielle ici, au gouvernemental, et que le savoir arrive
dans l'esprit du député de Mercier parce que la loi permet des frais
accessoires. La loi permet des frais accessoires depuis, M. le Président, sa
naissance, et ça continue.
Alors,
c'est évident, M. le Président, comme je l'ai dit, qu'il y a des abus et qu'il
y a des frais qui sont complètement inappropriés et illégaux. Et il est
vrai que le Parti québécois aurait pu agir, comme il est vrai que le Parti
libéral agira dans le respect de la loi telle qu'elle est écrite et selon les
règles qui sont prescrites...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...par ladite loi, M.
le Président. Comment puis-je plus clair être?
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir : Alors, plus clair, plus clair et plus expert que le ministre, on a
Jean-Pierre Ménard, avocat bien connu, qui pratique cette médecine
depuis une quarantaine d'années, qui pilote des dossiers sur ce sujet. J'invite
tous les députés du parti gouvernemental à lire son avis, et ils vont
comprendre en quoi l'orientation prise par le ministre actuel est erronée, en
contravention de la loi canadienne. M. le Président, les cabinets de médecins
reçoivent déjà des compensations de l'ordre de 40 % pour leurs frais accessoires.
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, c'est toujours, toujours, toujours très
agréable de constater qu'un parti séparatiste à la base s'appuie sur la loi canadienne pour faire son argumentaire.
C'est distrayant, là, comme certaines personnes le diraient.
Ceci dit, M. le Président, le député de Mercier
a encore dit que la loi ne permet pas les frais accessoires. Que voulez-vous, M. le Président? C'est permis
dans la loi. Et c'est mal balisé, c'est vrai qu'il y a des correctifs à
apporter. Et, pour la sixième fois aujourd'hui — la
septième, je vais prendre un repos, évidemment — pour la sixième fois aujourd'hui, M.
le Président, je répète que...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...nous mettrons fin
aux abus...
Le Président : Principale, M.
le député de La Peltrie.
Gestion des projets
informatiques du gouvernement
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci, M.
le Président. On le sait maintenant, le secteur de l'informatique souffre des
mêmes travers qu'on retrouvait dans le secteur de la construction. Pas plus
tard que ce matin, on apprend que deux hauts fonctionnaires du CSPQ sont
suspendus, sous enquête pour une trop grande promiscuité avec une firme qui se
trouve à avoir eu beaucoup de contrats de la
part du gouvernement. Mais surtout le Commissaire à la lutte contre la
corruption, dans son rapport déposé
la semaine dernière, nous parle de fraude en matière d'acquisition de matériel
informatique et nous dit qu'il y a
des pots-de-vin pour l'obtention de mandats de la part de certaines firmes et
que ces stratagèmes-là — il parle de stratagèmes — ressemblent à ceux qu'on
retrouvait dans le secteur de la construction. Il n'y a donc plus de question
là-dessus, l'informatique est gangrenée par la malversation.
La question
qui demeure, par exemple, M. le Président, c'est : Quelles sont les firmes
qui sont à l'origine de ces stratagèmes?
Combien elles nous ont volé? Et qu'est-ce que ce gouvernement-là va faire pour
qu'on se fasse rembourser?
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux : Bien, M. le Président,
ce n'est pas la question de ce que le gouvernement va faire. La question, c'est de ce que nous faisons déjà depuis plusieurs
mois, parce qu'on est déjà en action. Alors, je rappellerai simplement
que le rapport de l'UPAC n'est pas arrivé du
divin Esprit, là, il a été demandé par le gouvernement. C'est le
gouvernement qui, suite aux arrestations qui
ont été faites, a demandé à la fois à la Vérificatrice générale de faire la vérification des
contrats qui avaient impliqué les personnes
et qui avait demandé des recommandations à l'UPAC. Alors, la semaine dernière, le
rapport a été rendu public, et on a expliqué
ce qu'on avait fait depuis. Et on a déjà donné suite à 10 des 13 recommandations, puis les trois autres,
bien, c'est en cours d'approfondissement. Mais on passe à l'action. Et, si la
CAQ demande le ménage, eh bien, qu'elle ne s'insurge pas contre le
ménage parce que le ménage, il est en cours.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, on a le ministre de la Santé qui a le syndrome de Dieu, puis
le président du Conseil du trésor qui a le syndrome du Saint-Esprit. Ça va
bien!
Est-ce
que le dynamique tandem pourrait faire, par miracle, là, un geste concret pour
s'assurer que les firmes qui nous ont volés nous remboursent? Qu'est-ce
que le président du Conseil du trésor va faire concrètement pour savoir qui est à l'origine du stratagème, combien on
s'est fait voler? Puis qu'est-ce qu'il va faire pour qu'on soit
remboursés?
Le Président :
Bien, moi, je vous annonce, évidemment, qu'à la demande générale j'ai encore un
crucifix, alors... M. le président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Regardez, M. le Président, je pense que c'est intéressant de
lire le journal chaque matin, mais il faut se rappeler du journal qu'on a lu la semaine précédente, de celui qu'on a
lu il y a un mois, de celui qu'on a lu il y a un an. Puis il aura
constaté, en lisant le journal à chaque matin depuis une année, depuis une
année et demie, qu'on a lancé une réforme
majeure du Centre de services partagés du Québec, qui est le principal donneur
d'ouvrage. Je pense qu'il va avoir reconnu ça. Il va avoir constaté
qu'au mois de juin dernier on a annoncé une stratégie majeure pour changer
toute la manière de gérer les technologies de l'information au gouvernement.
Je pense qu'il aura
constaté également que le rapport de l'UPAC, effectivement, n'est pas venu du
Saint-Esprit, a été demandé par le
gouvernement — et nous
ne prétendons pas être le Saint-Esprit, c'est pour ça que j'insiste sur
le fait que c'est le gouvernement — et on a donné suite aux
recommandations. Alors, ils ont demandé le ménage...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, l'absence de réponse du président du Conseil du trésor est
très habile. Parce qu'il nous dit :
Dans le futur, on va faire plein de choses pour empêcher les malversations dont
nous avons été collectivement les victimes. Ce qu'il omet de dire, c'est
qu'est-ce qu'il va faire pour nous dire quelles sont les firmes qui ont
participé aux stratagèmes.
Est-ce
qu'on peut avoir la réponse? Combien elles nous ont volé? Est-ce qu'il peut
nous le dire? Et qu'est-ce qu'il va faire pour qu'elles nous
remboursent? C'est ça, la question.
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Il y a beaucoup de choses, effectivement, qu'on va faire
parce que, dans la stratégie en informatique, il y a beaucoup d'axes. Et
puis je ne passerai pas à travers tout ça, ça, c'est les gestes qui s'en
viennent.
Mais
je vais revenir aux faits qui sont énoncés par le député de La Peltrie.
L'UPAC a, effectivement, procédé à des arrestations.
Il y a des enquêtes qui vont aboutir à peut-être... on verra, je n'ai pas à
intervenir là-dedans, mais peut-être à des accusations. Voyons venir les choses. Sauf qu'entre-temps on n'est pas
restés les bras croisés. Entre-temps,
on a mis en oeuvre 10 des 13 recommandations de l'UPAC. Ce n'est pas à
venir, c'est en cours, M. le Président. Alors, ils disent avoir le courage de
faire le ménage.
Le Président :
En terminant.
M. Coiteux :
Nous, ce n'est pas le courage qu'on a, c'est l'audace de le faire.
Le Président :
Principale, M. le député de Richelieu.
Conditions de vie dans les centres d'hébergement
et de soins de longue durée
M. Sylvain Rochon
M. Rochon :
M. le Président, le bureau de circonscription du chef de l'opposition officielle recevait, il y a quelques jours, la
demande d'un citoyen de souligner le 65e anniversaire de mariage
de ses parents. Ce citoyen-là assortissait cette demande d'une exhortation : Peut-on faire à
mes parents, à l'occasion de leur 65e anniversaire, le cadeau de les
réunir enfin dans le même CHSLD? Ce couple des Laurentides n'habite pas la même
résidence pour personnes âgées, la dame ne
nécessitant pas les mêmes soins que son mari. Ce n'est pas la première fois que
je me lève en Chambre pour une histoire
triste comme celle-là, des gens qui s'aiment et qui vont passer leurs vieux
jours séparés parce que des considérations administratives
triomphent des considérations humaines. Le ministre de la Santé m'avait assuré
qu'il verrait à ce type de situation.
Est-ce qu'il peut faire en
sorte que ce couple soit réuni pour son 65e anniversaire de mariage?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Bon, M. le Président,
évidemment, je suis informé séance tenante de cette situation-là, mais
j'inviterais le député de Richelieu à être prudent dans ses demandes et ses
commentaires. C'est triste, je suis d'accord
avec lui. C'est vrai que l'on veut que tous nos aînés soient dans les
meilleures conditions possible, particulièrement dans le cas des aînés
qui en sont rendus au même moment dans leur vie et qui voudraient continuer
leurs jours ensemble. Malheureusement, M. le
Président, on n'a pas le choix de prendre en considération... ça serait tout à
fait irresponsable de faire le
contraire, de faire fi du fait que, cliniquement, il arrive que,
malheureusement, des gens ne soient, malheureusement, pas à la même étape de leur vie à ce moment-là.
Malheureusement, il arrive que des couples soient séparés parce que le niveau de soins... l'état de la personne soit dans
une situation telle qu'on doive les séparer pour leur donner les
meilleurs soins possible. Alors, évidemment,
je ne débattrai pas du cas spécifique parce que je ne le connais pas, mais, en
général, on fait tout pour faire en sorte que les gens ne soient pas séparés.
• (14 h 50) •
Le Président : En terminant.
M.
Barrette : Et je suis convaincu que l'administration là-bas le fait
aujourd'hui, et il arrive des circonstances où ça doit...
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Richelieu.
M. Sylvain Rochon
M.
Rochon : Oui, M. le
Président. Le ministre aime nous dire que les CHSLD sont des milieux de vie,
c'est vrai. Alors, il me parle de considérations cliniques; moi, je lui
parle de considérations humaines, milieu de vie.
Est-ce qu'il trouve ça normal que je sois obligé
de me lever en Chambre pour réclamer la réunification d'un couple d'aînés? Il
est contre la séparation? Bien, qu'il le prouve.
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Il est dommage, M. le Président... je dirais que c'est
dommage que le député de Richelieu fasse de l'humour politique avec des
conditions qui soient difficiles.
Des voix : ...
M. Barrette : Il n'en reste pas
moins que je trouve ça dommage quand même. Alors, la réalité, elle est ce qu'elle est, M. le Président. Il arrive des
situations où, même si le réseau a la consigne de faire en
sorte qu'on puisse pallier à toutes les situations auxquelles on peut
pallier, il arrive des situations où on ne le peut pas. Le député de Richelieu
se lève en me demandant de régler un cas particulier dont je ne connais pas le
détail, mais je pense...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Richelieu.
M. Sylvain Rochon
M. Rochon : Ce que devrait regretter
le ministre, c'est que ce couple soit séparé. Et ce n'est pas un cas isolé, il
y en a plein qui sont portés à mon attention.
Qu'est-ce qu'il va faire concrètement, le ministre,
pour régler le problème des couples que l'on désunit dans les centres
d'hébergement? Quel engagement prend-il?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je pense l'avoir bien expliqué, je vais le réexpliquer. Il
est clair, M. le Président, que
les consignes dans le réseau sont formellement celles de faire en sorte que les
couples qui en sont à un moment de leur vie
où ils doivent continuer en CHSLD, que ces couples-là soient maintenus ensemble. C'est clair que c'est ça
qu'on essaie de faire, mais il arrive que la
condition clinique de ces personnes-là individuellement soit telle que les
personnes doivent être séparées
physiquement pour qu'elles puissent, chacune de ces personnes-là, recevoir les
soins appropriés. Alors, ici, on oppose l'union à la qualité des soins
que les gens doivent recevoir.
Le Président :
En terminant.
M. Barrette : Je pense que ce n'est
pas la bonne avenue, M. le Président.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Coûts liés à la
production d'énergie éolienne
Mme Chantal Soucy
Mme Soucy : Merci, M. le Président.
On apprenait, il y a quelques jours, que la construction du parc éolien
Pierre-De Saurel sera réalisée avec un an de retard. Résultat : des
pénalités de près de 500 000 $ seront imposées par Hydro-Québec, et
le coût du projet bondit à 2 millions de dollars. On sait que la filière
éolienne ne rapporte pas aux Québécois, sauf l'augmentation de la facture
d'électricité. D'ailleurs, Hydro-Québec Distribution va payer 0,141 $ le kilowattheure pour ce projet. Le BAPE l'a souligné
clairement dans son rapport que le projet ne serait pas rentable pour
les Québécois, que le projet n'était pas
utile dans un contexte de surplus d'électricité. En plus, il est mal situé dû à
la faiblesse des vents. Depuis un an que le BAPE a fait ses
recommandations, et rien n'a été fait.
M. le Président, pourrait-on savoir au juste ce
qu'attend le ministre de l'Énergie pour mettre un frein au développement de la
filière éolienne?
Le Président : Principale, M.
le ministre des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, comme vous le savez, tous
les projets au Québec... plusieurs, en tout
cas, certainement, ont toujours
un aspect un peu plus controversé. Ça a été le cas également du projet de
Saint-Pierre-De Saurel, ce projet éolien qui a eu lieu. Vous savez, on a
tous ensemble décidé, M. le Président, de faire de la filière éolienne... En
2006, dans la politique énergétique du Québec, on voulait avoir 4 000 MW
d'éolien. Aujourd'hui, on se retrouve dans
une situation où je pense que l'éolien est encore une très bonne chose, mais on
va devoir ajuster, au cours de la prochaine politique énergétique,
certains des éléments de ce programme-là, même si on continue, bien sûr, d'appuyer
la filière éolienne.
M. le Président, sur ce dossier-là, je peux vous
assurer que nous allons regarder cette affaire-là de façon très claire. Il est sûr que la question qui préoccupe actuellement la députée, c'est la question
du retard, et je vais m'assurer auprès d'Hydro-Québec pour aller au fond
des choses sur cette question, M. le Président.
Le Président : Alors, cela
met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, comme prévu, nous allons procéder aux motions sans préavis. Et
je reconnais un membre du groupe formant le gouvernement pour la présentation
de sa motion sans préavis, et il s'agit en l'occurrence de M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux. M. le ministre.
Souligner la Semaine
des droits des usagers du
réseau de la santé et des services sociaux
M.
Barrette : M. le Président, je
sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec la députée de Taillon, le député de Lévis
et le député de Mercier :
«Que l'Assemblée souligne la Semaine des droits
des usagers du réseau de la santé et des services sociaux;
«Qu'elle souligne l'apport inestimable de tous
les membres des comités des usagers qui par leur engagement bénévole
contribuent à l'amélioration des soins et des services du réseau de la santé et
des services sociaux.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint
du gouvernement.
M.
Sklavounos : M. le
Président, nous proposons l'adoption sans débat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, la motion est adoptée.
Je
reconnais maintenant un membre du groupe formant l'opposition officielle, et
c'est Mme la députée de... bien, ce n'est pas ça, là, c'est Mme la députée de Joliette,
pour la présentation de sa motion.
Dénoncer la volonté du CRTC de revoir les exigences
relatives
à la radiodiffusion de musique de langue française au Québec
Mme
Hivon : M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec la ministre de la Culture et des Communications,
la députée d'Iberville et la députée de Gouin, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale dénonce la volonté du CRTC de revoir les exigences
relatives à la radiodiffusion de musique de langue française au Québec;
«Qu'elle réitère
l'importance de maintenir les quotas de musique en français sur les ondes
radiophoniques du Québec à leur niveau actuel;
«Qu'elle
réaffirme le rôle essentiel joué par les radios pour l'accès, le rayonnement et
l'essor de la musique produite par les artistes et artisans du milieu au
Québec.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : M. le Président, malgré le fait que nous avons
reçu, finalement, le choix du PQ sur cette motion-là à 2 h 13,
nous sommes disposés à débattre de cette motion-là.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors... Oui, juste une minute. Alors, le leader
adjoint du gouvernement vient d'indiquer que vous êtes disposés à en
débattre. Sans limitation de temps?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Deux minutes par intervenant.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Un instant. M. le leader du deuxième groupe.
M.
Bonnardel : M. le Président, avec tout le respect que je
dois à l'opposition officielle, il y avait deux motions, lesquelles ils
nous avaient envoyées. Dû à l'heure tardive où on a reçu la motion qu'ils
allaient déposer, nous allons consentir au dépôt de la motion, mais pas de
débat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, il n'y a pas de débat, c'est un
consentement sans débat. Donc, est-ce que la motion est adoptée? Alors,
oui, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Drainville :
Vote par appel nominal, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, le vote par appel nominal est appelé. Que
l'on appelle les députés.
• (14 h 59— 15
h 6) •
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, s'il vous plaît! Je vais indiquer à ceux qui
nous écoutent et à vous autres, d'abord, ce sur quoi on va voter :
«Que l'Assemblée
nationale dénonce la volonté du CRTC
de revoir les exigences relatives à la radiodiffusion de musique de
langue française au Québec;
«Qu'elle réitère
l'importance de maintenir les quotas de musique en français sur les ondes
radiophoniques du Québec à leur niveau actuel;
«Qu'elle réaffirme le
rôle essentiel joué par les radios pour l'accès, le rayonnement et l'essor de
la musique produite par les artistes et artisans du milieu au Québec.»
Alors, quels sont
ceux qui en faveur de cette motion?
La
Secrétaire adjointe : M. Drainville (Marie-Victorin), M. Marceau
(Rousseau), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), Mme Lamarre (Taillon), M.
Traversy (Terrebonne), M. Lelièvre (Gaspé), M. Bergeron (Verchères), M.
Therrien (Sanguinet), Mme Maltais (Taschereau), M. LeBel (Rimouski), Mme Hivon
(Joliette), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Lisée (Rosemont), M. Pagé
(Labelle), M. Cousineau (Bertrand), M. Rochon (Richelieu), M. Leclair
(Beauharnois), M. Villeneuve (Berthier), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Kotto
(Bourget), Mme Richard (Duplessis), M. Roy (Bonaventure).
M.
Fournier (Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Leitão
(Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), M. Moreau (Châteauguay), Mme David
(Outremont), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau), M. Arcand
(Mont-Royal), Mme Charbonneau (Mille-Îles), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon),
M. Blais (Charlesbourg), M. Reid (Orford), Mme Boulet (Laviolette), Mme Vallières (Richmond), M. Morin (Côte-du-Sud),
M. Bernier (Montmorency), M. Ouellette (Chomedey), Mme Charlebois
(Soulanges), Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), M. Girard
(Trois-Rivières), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière (Chapleau), M.
Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Matte (Portneuf), M. Simard (Dubuc), M.
Tanguay (LaFontaine), M. Bolduc (Mégantic), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau), M.
Rousselle (Vimont), M. Proulx (Jean-Talon), M. Giguère (Saint-Maurice), M.
Fortin (Sherbrooke), M. Fortin
(Pontiac), M. Boucher (Ungava), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Auger
(Champlain), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François), M.
Merlini (La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie), Mme Nichols (Vaudreuil),
M. Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau).
M.
Legault (L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie), M.
Charette (Deux-Montagnes), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
Mme Roy (Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge (Chambly), M.
Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme D'Amours
(Mirabel), M. Lemay (Masson), M. Surprenant
(Groulx), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
Mme
David (Gouin), M. Khadir (Mercier), Mme Roy (Arthabaska).
Le Vice-Président (M. Gendron) : Est-ce qu'il y a des abstentions? Je n'en vois
pas. Il y a des contre? Il n'y en a pas. Alors, Mme la secrétaire
générale, le résultat.
La
Secrétaire : Pour : 100
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, cette motion est adoptée.
Alors, toujours à la
rubrique des motions non annoncées, je reconnais maintenant M. le député de Deux-Montagnes
pour la présentation de sa motion. M. le député de Deux-Montagnes, à vous.
• (15 h 10) •
M. Charette :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement pour déposer la motion
suivante :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte de de la
nomination de l'Arabie saoudite à titre de présidente du Comité consultatif du Conseil des droits de l'homme de
[l'Organisation internationale des Nations unies], et ce malgré ses
récentes et nombreuses violations en matière de droits de l'homme;
«Qu'elle demande au
prochain gouvernement fédéral de suspendre les contributions financières que
verse le Canada au Haut-Commissariat aux droits de l'homme jusqu'à ce que
l'Arabie saoudite soit remplacée en tant que présidente du comité consultatif;
[et enfin]
«Qu'elle interpelle
tous les partis politiques fédéraux afin qu'ils fassent connaître leurs
intentions quant à la suspension temporaire du financement canadien au
Haut-Commissariat aux droits de l'homme.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, y a-t-il consentement pour qu'on débatte de
cette motion?
M.
Sklavounos : Malheureusement, M. le Président, il y a eu
quelques difficultés avec le libellé, là. On est prêts à continuer à
discuter, mais, avec ce libellé-là, pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Pas de consentement. Alors, est-ce qu'il y a
d'autres... Oui, un instant, ce ne sera pas long. M. le député de
Mercier, oui, je vous entends.
M. Khadir :
...commenter mes refus de consentement que l'adjoint du leader...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Bien, normalement, vous avez raison, si effectivement
on donne des consentements, pour les commentaires, il n'est pas supposé d'y
avoir de commentaire, c'est oui ou non.
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oui. Alors, s'il y en a eu trois, là... Non, il y
en a un que c'était une explication, puis les deux autres sont de trop,
vous avez raison. Non, non, vous avez raison.
M. Khadir :
...merci.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non, ce qu'il faut se passer, c'est : Pas de
commentaire sur une motion non annoncée.
Alors, est-ce que
vous avez une motion, M. le député de Mercier?
M. Khadir : ...je crois que
ce n'est pas bon pour moi.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : C'est faux, ce n'est pas bon pour aucun
parlementaire.
Demander au gouvernement fédéral de donner
suite à l'étude de faisabilité concernant une voie
de contournement ferroviaire à Lac-Mégantic
M. Khadir :
...pour débattre de la motion suivante conjointement avec le député de
Mégantic, le député de Verchères et le député de Groulx :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte de l'intervention publique de la mairesse de
Lac-Mégantic, Mme Colette Roy
Laroche, ainsi que l'ancien curé de cette paroisse, M. Steve Lemay, qui
demandent aux partis politiques fédéraux de s'engager à accélérer la
construction d'une voie de contournement ferroviaire pour que les trains
cessent de traverser cette ville qui a été victime d'une catastrophe
ferroviaire sans précédent, le 6 juillet 2013;
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte également de l'étude de faisabilité en cours, à frais
partagés entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada, pour
l'établissement d'une voie de contournement;
«Que,
sous réserve du résultat de cette étude, l'Assemblée nationale demande au
gouvernement fédéral d'y donner suite en exécution de sa compétence en
matière de transport ferroviaire.»
J'ajouterais,
M. le Président, qu'avec son consentement j'ajouterais le nom de la collègue
d'Arthabaska à la motion.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos :
M. le Président, nous proposons l'adoption, sans débat.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Adopté. Il vous reste, M. le whip adjoint, là, une
motion au nom du gouvernement. Alors, M. le whip. Pas adjoint, M. le
whip.
Modifier la composition de certaines
commissions parlementaires
M. Billette : M. le whip. Merci beaucoup, M. le Président. Conformément à l'article
129 de notre règlement, je fais motion afin :
«Que
le député de Mégantic soit nommé membre permanent de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles;
«[...]le député de
Montmorency soit nommé membre permanent de la Commission des institutions;
«Que ces
changements — M.
le Président — prennent
effet immédiatement.»
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Adopté.
Avis touchant les travaux des commissions
Nous en sommes
maintenant à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions, et je cède
la parole à M. le leader adjoint pour ses avis.
M.
Sklavounos : Merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée
que la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles poursuivra l'étude
détaillée du projet de loi n° 55, Loi sur les mesures de
transparence dans les industries minière, pétrolière et gazière, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 18 heures, à la salle des
Premiers-Ministres, 1.38, de l'édifice Pamphile-Le May, et de
19 h 30 à 21 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de la santé et des services sociaux poursuivra, quant à elle,
l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 20, Loi
édictant la Loi favorisant l'accès aux services de médecine de famille et de
médecine spécialisée et modifiant diverses
dispositions législatives en matière de procréation assistée, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 18 heures et de
19 h 30 à 21 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de la
culture et de l'éducation, finalement, poursuivra l'étude détaillée à l'égard
du projet de loi n° 48, Loi
modernisant la gouvernance du Conservatoire de musique et d'art dramatique du
Québec, aujourd'hui, de 19 h 30 à 21 h 30, à la
salle du Conseil législatif. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le leader. Pour ma part, je vous avise que la
Commission de l'aménagement du territoire poursuivra les auditions publiques
dans le cadre du mandat d'étude des rapports 2011, 2012, 2013 et 2014 sur la
mise en oeuvre de la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 16 heures, à la salle
Louis-Joseph-Papineau.
Cette même commission se réunira en séance de
travail aujourd'hui, de 16 heures à 16 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau, afin de statuer sur la possibilité que la commission se
saisisse de la pétition portant sur le projet touristique De Cap en Cap entre le Vieux-Québec et
le Vieux-Cap-Rouge et de la
pétition portant sur le dépôt de garantie pour la location d'un
logement.
Je vous avise également que la Commission des
relations avec les citoyens se réunira en séance de travail aujourd'hui, de 18 heures à
18 h 30, à la salle RC.171 de l'hôtel du Parlement. L'objet de la séance est de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse des pétitions concernant
l'encadrement des services de garde en milieu familial privés et une compagnie
de sensibilisation «Alcool ≠ Consentement».
Enfin, je
vous avise que la Commission de la
culture et de l'éducation se réunira
en séance de travail aujourd'hui,
après les affaires courantes, pour une durée
d'une heure, à la salle RC.171 de l'hôtel du Parlement. L'objet de la
séance est de faire le bilan des auditions des dirigeants des établissements d'enseignement
de niveau universitaire.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Est-ce qu'il y a des renseignements sur les
travaux de cette Assemblée? Je n'en vois pas.
Je vous
informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député de Berthier.
Cette motion se lit comme suit :
«Que dans le cadre des négociations du Partenariat
transpacifique, l'Assemblée nationale exige du gouvernement fédéral le
maintien intégral de la gestion de l'offre et qu'il ne fasse aucune concession
accordant un accès accru au marché pour les produits laitiers, de la volaille
et des oeufs, tel que le demandent les producteurs agricoles.»
Affaires du jour
La période des
affaires courantes étant terminée, on va maintenant passer aux affaires du
jour, et je cède à nouveau la parole à M. le leader adjoint pour qu'il nous
indique nos travaux.
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. Auriez-vous l'amabilité d'appeler l'article 4 de
notre feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi
n° 51
Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je ne verrais pas pourquoi... Alors, à
l'article 4 du feuilleton d'aujourd'hui, c'est Mme la ministre de
la Justice qui propose l'adoption du principe du projet de loi n° 51,
Loi visant notamment à rendre l'administration de la justice plus efficace et
les amendes aux mineurs plus dissuasives.
Alors, je suis prêt à reconnaître les interventions, s'il y
en a, et je reconnais Mme la Justice pour son allocution. Mme la
Justice, à vous la parole.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Merci, M. le Président.
Alors, le projet de loi n° 51, comme le nom l'indique, vise à rendre
l'administration de la justice plus
efficace, vise aussi à rendre les amendes aux mineurs plus dissuasives. Je l'ai
présenté à l'Assemblée nationale le 3 juin dernier, et ce projet de loi là
fait suite à plusieurs demandes, plusieurs observations qui nous ont été transmises au fil des... au cours des dernières années
et qui visent à moderniser certaines dispositions législatives pour
favoriser la saine administration de la justice. Alors, c'est un projet de loi
qui propose notamment de modifier le Code de
procédure pénale, le Code des professions, la Loi d'interprétation, la Loi sur
la justice administrative, la Loi
concernant les partenariats en matière d'infrastructures de transport, la Loi
sur la protection de la jeunesse, la Loi sur le recours collectif et la
Loi sur les tribunaux judiciaires.
Dans un premier temps, en ce qui concerne le Code de
procédure pénale, évidemment, les modifications proposées visent à
hausser la limite maximale des amendes qui sont destinées aux mineurs afin,
d'une part, de les rendre plus dissuasives et aussi de reconnaître que, depuis
30 ans, la société a évolué. Alors, des amendes qui étaient auparavant minimalement de 100 $ sont portées, dans
certains cas, à 500 $, et les amendes maximales sont portées jusqu'à
concurrence de 1 000 $ lorsqu'il est question de loi sur la sécurité
routière et de la Loi sur les véhicules hors route. Alors, tout ça, évidemment,
vise, comme je le mentionnais, un certain réajustement des amendes qui avaient
été instaurées il y a de cela près de 30 ans.
Deuxièmement,
il est proposé de rendre applicable à certaines conditions la procédure
d'instruction par défaut des poursuites
pénales qu'un défendeur est réputé ne pas contester. C'est ce qu'on appelle
dans le jargon le régime du «no
contest». Et ça, ça s'applique aux infractions qui sont constatées au moyen
d'un système photographique automatisé, qu'on appelle évidemment, dans le jargon également, le photoradar.
Alors, c'est une solution qui vise à moderniser le régime particulier du «no contest» pour l'adapter
aux nouvelles technologies, pour permettre aussi d'être plus efficace et
de moins encombrer, on l'espère, les tribunaux. Alors, ces poursuites pourront
donc être instruites par un juge de paix fonctionnaire plutôt que d'avoir à
être instruites par un juge de paix magistrat. C'est évidemment plus rapide, et
ça évite des délais d'audition, et c'est moins coûteux pour l'État et pour,
évidemment, les citoyens.
• (15 h 20) •
Il est proposé également de prévoir des mesures pour
soutenir et améliorer la gestion des instances en matière pénale. À cet égard, le projet de loi propose de
permettre dans certains cas la désignation d'un juge responsable de la
gestion de l'instance qui serait habilité à exercer la compétence de juge qui
instruit une poursuite pénale, notamment pour administrer
l'instance et trancher les questions préalables à l'instruction ou les
questions semblables qui seraient présentées en cours d'instruction. C'est
une mesure qui existe dans la pratique et qui contribuera à améliorer le
déroulement d'une instance, notamment en favorisant la présentation de
la preuve sur le fond sans trop d'interruption. Et, comme je le mentionnais,
c'est un outil de gestion qui est connu, qui est utilisé à la chambre
criminelle de la Cour du Québec.
Le projet de loi propose aussi de permettre la
tenue d'audiences conjointes pour trancher une question préalable qui pourrait être soulevée dans plus d'un dossier ou qui
pourrait être susceptible d'être soulevée dans plus d'un dossier — on pense notamment aux enjeux
constitutionnels — et
prévoit également la tenue de conférences préparatoires, tout ça pour
permettre de mieux administrer et de mieux gérer le flux de dossiers devant nos
tribunaux. Il s'agit là de dispositions pratiques d'administration, de gestion,
mais qui peuvent faire toute la différence lorsqu'il est question notamment de prévoir, de libérer des salles
d'audience. Il est aussi proposé de faciliter la délivrance d'un télémandat
de perquisition en permettant au déclarant
de faire une dénonciation sous serment à l'aide de divers moyens
technologiques permettant la communication écrite.
Les mesures qui sont proposées au projet de loi
vont contribuer à améliorer le déroulement de l'instance, notamment en favorisant la présentation de la
preuve sur le fond sans trop d'interruption et en permettant d'éviter
aux parties de devoir débattre d'une même
question dans chacune des poursuites où elle est soulevée. C'est un outil de
gestion de l'instance qui est connu, qui est utilisé également, comme dans le
cas précédemment, à la chambre criminelle de la Cour du Québec.
En ce qui concerne les modifications à la Loi
d'interprétation, il est proposé par le projet de loi d'abroger l'article 17. C'est une disposition qui est
maintenant désuète, qui est relative aux notes marginales qui
accompagnaient, dans le passé, les dispositions législatives qui étaient
intégrées au recueil annuel des lois. C'est une pratique qui a été abandonnée
depuis la parution du recueil des lois de l'année 2009, donc il s'agit
simplement d'adapter la législation à la pratique qui a cours.
Pour ce qui
concerne la loi sur les partenariats en matière d'infrastructures de transport,
le projet de loi propose de supprimer aux pouvoirs du ministre des
Transports le pouvoir de désigner des personnes chargées de faire rapport d'infractions relatives au péage imposé
conformément à cette loi, la restriction relative au statut d'employé du
partenaire. Ceci va permettre d'élargir le bassin des personnes qui peuvent
être désignées pour rédiger des rapports d'infraction, permettre une meilleure
efficacité.
En ce qui
concerne la Loi sur la protection de la jeunesse, il est proposé que soit
transmise sans délai à la Société québécoise d'information juridique,
donc à la SOQUIJ, les décisions qui sont rendues par la Cour du Québec en
matière de protection de la jeunesse pour permettre un meilleur accès au
public, incluant les avocats, un accès plus rapide
à ces décisions une fois que celles-ci seront caviardées conformément à la loi.
C'est un accès à la jurisprudence récente
qui sera amélioré, qui va bonifier les représentations devant les tribunaux,
évidemment, et qui va participer au respect des droits des enfants et à
une meilleure administration de la justice.
Relativement à la Loi sur le recours collectif,
il est proposé par le projet de loi de permettre au Fonds d'aide aux recours collectifs d'assumer ses frais de
fonctionnement de l'ordre de 415 000 $ annuellement à même ses
réserves, estimées à environ 13 millions de dollars, plutôt qu'avec une
subvention du ministère de la Justice. Cette solution va permettre des
économies récurrentes pour le ministère de la Justice sans avoir un impact sur
l'aide qui peut être accordée en matière de recours collectif.
En ce qui
concerne la Loi sur les tribunaux judiciaires, il est proposé par le projet de
loi de permettre à la Cour d'appel de
tenir occasionnellement ses séances dans d'autres villes que celles de Montréal
et de Québec, et ce, évidemment, pour
favoriser le rapprochement de la cour avec les justiciables, avec les
procureurs qui exercent en région. Parce que, vous savez, M. le Président, l'accès à la justice, bien, c'est aussi
d'être en mesure d'avoir des services dans notre région. Alors, c'est
une disposition qui est nouvelle, qui fait suite à de maintes représentations
qui ont été formulées auprès du ministère de la Justice.
Maintenant,
il est proposé par le projet de loi de faire passer de trois à quatre ans
la durée de la période d'évaluation de la rémunération des juges par le
Comité de la rémunération des juges et de définir cette période d'évaluation, d'allonger à quatre ans la durée des mandats des
membres d'un tel comité et de changer la date du début de leur mandat. Parce
que, M. le Président, actuellement, la loi prévoit qu'un comité est instauré à
tous les trois ans. Ce changement-là permet une meilleure constance, parce
qu'on est régulièrement... on est toujours dans le feu de l'action, avec le
comité sur les juges. Et vous vous souviendrez certainement que la Cour suprême
avait édicté qu'un mandat d'une durée de trois à cinq ans était tout à fait
correct. Alors, notre proposition se situe à l'intérieur des recommandations
qui avaient été formulées par la Cour suprême.
Finalement,
il est proposé d'ajouter, à la fin des travaux du comité sur la rémunération
des juges et du perfectionnement des juges
municipaux à titre exclusif, le nom de l'association qui les représente, soit
La Conférence des juges municipaux à titre exclusif du Québec, et d'y
remplacer partout où on le retrouve dans la Loi sur les tribunaux judiciaires le nom «Conférence des juges du
Québec» par «Conférence des juges de la Cour du Québec» et l'expression
«association représentative des juges de paix magistrats» par le nom de cette
association, qui est connue comme étant la
Conférence des juges de paix magistrats du Québec, et d'ajuster l'actuelle
composition du Conseil de la magistrature... un membre qui sera nommé
parmi les juges de paix magistrats afin d'assurer leur représentativité au sein
du conseil puisque ce n'est pas le cas actuellement.
Enfin,
en ce qui concerne le Code des professions et la Loi sur la justice
administrative, il est proposé au projet de loi de prévoir que les
présidents des conseils de discipline des ordres professionnels, le bureau du
président, qui est entré en fonction le 13 juillet dernier, je vous
rappellerai, sont assujettis à la compétence du Conseil de la justice administrative en ce qui concerne l'application de
leur code de déontologie ainsi que pour les sanctions possibles, ce qui
permet de permettre au gouvernement, lorsque le Conseil de la justice
administrative le recommande, de destituer un président
de conseil de discipline des ordres professionnels, de le suspendre ou de lui
imposer une réprimande. C'est une mesure, M. le Président, qui vise à
éviter d'entacher la confiance du public envers le système de justice
disciplinaire. Elle répond également à la demande des ordres professionnels et
à la demande du public.
Essentiellement,
M. le Président, les mesures qui sont proposées visent à améliorer
l'administration de la justice en rendant le système de justice plus
efficace, plus efficient, en modernisant les pratiques, notamment en les
adaptant aux nouvelles technologies. De l'avis du Barreau du Québec qui a été
soumis... dans un mémoire qui a été soumis à l'attention des membres de la
Commission des institutions, les règles prévues et les pouvoirs octroyés par ce
projet de loi amélioreront l'accessibilité à la justice.
Alors,
M. le Président, bref sommaire, bref résumé des principaux aspects du projet de
loi n° 51 qu'il me paraît important de rappeler aujourd'hui, à
l'occasion de l'adoption du principe du projet de loi que je soumets à cette
Assemblée. Je vous remercie de votre attention.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, Mme la ministre. Je remercie
Mme la ministre de la Justice. Je cède maintenant, pour la
poursuite du débat sur ce projet de loi, la parole au porte-parole de
l'opposition officielle, M. le député de Chicoutimi. À vous la parole, M. le
député.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Oui, merci, M. le Président. Donc, très heureux
d'intervenir à mon tour sur ce projet de loi somme toute simple, qui
touche différents aspects, dans certains cas administratifs, purement
administratifs, mais qui font suite à des
représentations qui ont été faites pour s'assurer effectivement d'un meilleur
fonctionnement. Je regarde ce qui se passe... ce qui a été proposé pour
la Cour d'appel, ça peut être intéressant, je pense; à la Loi d'interprétation
aussi, des petites modifications. C'est une
loi qui regroupe beaucoup de petites modifications qui n'ont pas nécessairement
de lien entre elles mais qui sont, je vous dirais... sont souhaitables, donc,
et c'est pour ces raisons que nous voterons en faveur du principe du projet de
loi.
La
ministre a bien résumé quel était le contenu par rapport aux modifications, que
ce soit au Code de procédure pénale,
au Code des professions, à la Loi d'interprétation, à la Loi sur la justice
administrative, la loi concernant... en matière d'infrastructures de transport, la Loi de la protection de la jeunesse
ainsi que les autres, la Loi sur le recours collectif aussi.
Deux modifications
ont retenu notre attention dans le cadre des consultations, plus
particulièrement celles qui concernent la justice administrative. Des
représentations ont été faites pour améliorer ce qui a été proposé dans le
projet de loi. D'ailleurs, lors des consultations, nous sommes tombés d'accord
sur certaines modifications qui seront sûrement envisagées et proposées dans le
cadre du projet de loi, donc nous en sommes fort heureux.
• (15 h 30) •
L'autre
élément est plus questionnable. D'ailleurs, il est au coeur du titre du projet de loi, qui parle d'amendes plus dissuasives pour les mineurs. Or, accoler
le terme «dissuasif» à l'augmentation des peines, je ne pense pas que ce soit la meilleure chose qu'on doit faire, M. le Président, dans un contexte... Je comprends
que ce sont des peines... On n'est pas dans la Loi des jeunes
contrevenants, où l'approche québécoise... vous le savez, nous avons un
historique très clair et litigieux avec le reste du Canada qui concerne la vision
différente que nous avons de la réhabilitation et de l'aspect finalement non
dissuasif des peines lourdes aux mineurs. Et je pense que cette voie est la
bonne, d'ailleurs plusieurs pays s'en inspirent, et j'entends même... Peut-être
un des États qui peut se comparer au nôtre — d'autres sont très
dissuasifs, je vous dirais, mais qui ne sont pas comparables à notre État, là,
mais qui ont régime de droit bien connu — les États-Unis d'Amérique,
semble remettre en cause tout l'aspect dissuasif évidemment des peines, et la
grandeur de leurs prisons en témoigne bien, M. le Président.
Donc,
nous avons démontré historiquement que nous avons intérêt à intervenir plus
intelligemment auprès des jeunes et
favoriser leur réhabilitation. Dans ce cas-ci, on parle évidemment d'amendes.
Par contre, souvent, c'est le premier contact
qu'a un jeune avec le système judiciaire, pénal et des intervenants, dont le
Barreau. Et une association pour la justice
alternative, M. le Président, est venue nous mettre en garde contre une
augmentation tous azimuts trop importante des amendes qu'on pourrait décerner aux jeunes. Oui, effectivement, je
pense qu'il est souhaitable de remettre à jour ce qu'on avait prévu en 1987, je crois, M. le
Président, qui était une amende, je pense, de 100 $. Le Barreau,
d'ailleurs, nous a dit que, si on
avait à l'actualiser, le montant tournerait autour de 500 $. Or, dans ce
cas-ci, le gouvernement a fait le choix d'augmenter à 500 $ dans certains cas et 1 000 $ dans
d'autres, pour des infractions routières entre autres. Je pense que ce
choix est discutable, il mérite d'être étudié en commission. J'ai proposé à la
ministre dans le cadre des consultations de regarder
peut-être l'aspect de ceux et celles qui récidivent, dans certains cas, où on
pourrait peut-être augmenter la sévérité,
mais je pense qu'on a intérêt à toujours démontrer qu'au Québec nous avons une
façon différente d'administrer la justice auprès de nos jeunes, et ça
s'inscrit dans cette logique, que nous avons développée dans les 40, 50
dernières années, M. le Président.
Donc, nous aurons à
nous revoir bientôt sur l'étude détaillée du projet de loi, cette semaine.
J'invite la ministre à réfléchir sur ces
aspects. Nous sommes ouverts à procéder de façon diligente mais cohérente par
rapport aux choix que nous avons faits dans le passé et que je souhaite
que cette voie, que nous avons utilisée dans les dernières années, soit
maintenue. Et les commentaires que nous avons reçus d'un groupe en
particulier — ils
n'étaient pas nombreux — mais
celui sur l'association qui intervient directement auprès des jeunes au niveau
de la justice administrative... pas
administrative, mais du règlement alternatif des conflits... est intéressante,
je pense. C'est une mise en garde qui
était pertinente, et je suis convaincu qu'elle mérite d'être écoutée, parce que
ces gens-là intervenaient à partir de leur
réalité concrète, de ce qu'ils font auprès des jeunes et de l'impact qu'ont ces
décisions auprès de cette clientèle, que nous souhaitons protéger et toujours à qui nous souhaitons donner une
chance. Je pense que, si le premier contact envers la société, même
quand il est de nature pénale, c'est de donner une chance aux jeunes, c'est la
bonne façon de faire en sorte que le jeune
sache, oui, que la loi s'applique à tout le monde mais que la société considère
que, quand on est jeune, on peut encore faire des erreurs puis que ça
coûte moins cher de faire ces erreurs. Je pense que c'est une bonne voie.
Donc,
j'ai bien hâte de procéder à l'étude article par article, M. le Président, pour
s'assurer que ces dispositions et les
autres qu'on a mentionnées auparavant puissent être applicables le plus
rapidement possible. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : On vous remercie, M. le député de Chicoutimi, de votre
intervention sur l'adoption du principe du
projet de loi n° 51, et, pour la poursuite du débat, je cède maintenant la
parole à M. le député de Borduas. À vous, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir
d'intervenir sur l'adoption de principe du projet
de loi n° 51, Loi visant notamment à rendre l'administration de la justice plus
efficace et les amendes aux mineurs plus dissuasives. Je ne referai le
contenu complet du projet de loi, M. le Président, je pense que Mme la ministre
de la Justice l'a bien fait, mon collègue de Chicoutimi aussi s'est prononcé de
façon appropriée sur le projet de loi.
Simplement pour vous
informer que ma formation politique va voter en faveur du principe du projet de
loi, M. le Président. Cependant, nous
informons déjà nos collègues du gouvernement que nous aurons des amendements
à proposer, et aussi ce sera l'occasion, lors de l'étude
détaillée, de réfléchir ensemble
sur en fait la balance, M. le
Président, que nous voulons donner entre la prévention et la dissuasion, notamment
au niveau des montants des amendes.
L'article 18 du projet
de loi prévoit qu'au Code de la sécurité routière l'amende maximale pour un
mineur serait maintenant de
1 000 $, tandis que l'article 1 prévoit que, dans le Code de
procédure pénale, l'amende maximale pour un mineur serait haussée à
500 $. Donc, le Regroupement des organismes de justice alternative du
Québec est venu nous informer, dans leur
réalité concrète, de quel était l'impact d'une plus grande amende ou du
caractère dissuasif et ils nous ont
dit que ce n'est pas une question de montant qui va faire en sorte de changer
les comportements, mais plutôt une question
d'éducation. Donc, il y a là une piste de solution, M. le Président, à trouver.
Bien entendu, nous devons actualiser les montants des amendes qui sont
prévus au Code de procédure pénale ainsi qu'au Code de la sécurité routière. Cependant, et le Barreau a fait l'exercice de
l'actualiser avec une moyenne de 2,24 % par année, donc, ça serait une
hausse de 85,69 % depuis 1987, donc il
y a 28 ans, M. le Président, et donc le montant aujourd'hui actualisé de
100 $, versus 1987, serait de
185,69 $. Donc, M. le Président, je pense qu'on doit y réfléchir. Il y a
une différence entre ce montant-là et le montant qui est proposé dans le cadre du projet de loi, notamment au
niveau du Code de sécurité routière. Comme je vous le disais, ça prend un équilibre, donc la dissuasion
mais également la prévention et l'éducation. Donc, il faut s'assurer
aussi que l'amende qui sera imposée ne sera
pas nécessairement assumée par les parents, mais plutôt par la personne de
moins de 18 ans qui aura commis l'infraction, à titre d'enseignement et à titre
de dissuasion.
Donc, M. le
Président, je pense que nous aurons l'occasion de discuter de ces articles,
donc l'article 1 et l'article 18, du projet de loi, que nous aurons à étudier
très prochainement.
Un
autre point, M. le Président, est au niveau du Comité de rémunération des
juges. Vous savez, M. le Président, depuis
1997, la rémunération des juges fait l'objet d'un comité indépendant et
impartial qui suggère au gouvernement d'adopter une rémunération pour
les juges. Donc, ça se fait au Québec sur une période de trois ans. Nous aurons
des questions pour la ministre sur le choix de prolonger cette période d'étude
là à l'intérieur de quatre années, d'autant plus
que le Barreau, dans son mémoire, se questionnait et soulignait que le fait...
bien, en fait, faisait remarquer dans son mémoire que le fait que certaines législations aient un cycle de quatre
ans ait pour effet de rendre obligatoire l'adoption des conclusions du
rapport du comité, M. le Président. Il va falloir se questionner sur la
conséquence de passer de trois à quatre ans.
Également, nous souhaiterions savoir de la part de la ministre, M. le
Président, s'il y a un impact financier pour le trésor québécois du fait
de repousser d'une année supplémentaire l'analyse de la rémunération des juges.
Je pense que ça serait intéressant d'obtenir cette information-là lors de
l'étude détaillée du projet de loi.
M.
le Président, le projet de loi propose que la Cour d'appel puisse siéger en
dehors des districts de Montréal et de Québec. Nous accueillons
favorablement cette mesure, mais vous me permettrez, M. le Président, en lien
avec ce que Mme la ministre a dit tout à
l'heure, que c'était important d'avoir accès à la justice dans sa région, sur
son territoire... mais c'est un peu
le même principe, M. le Président, lors des enquêtes et lors des accusations,
c'est important aussi, et en lien avec
le débat qu'on a eu tout à l'heure, que les dossiers puissent être traités
localement et que l'expertise régionale soit reconnue, M. le Président,
parce que vous savez que les gens qui sont sur le terrain connaissent les
façons de faire du crime organisé, mais il
faut que les procureurs soient implantés pour pouvoir avoir des ressources. Et,
dans le projet de loi qui nous est présenté, le projet de loi n° 51, on
offre la possibilité à la Cour d'appel de dire, s'il y a un procès où tous les
acteurs sont en Abitibi, M. le
Président — prenons
votre région d'origine : De déplacer un juge ou un ban de trois juges et
la cour, ce sera moins coûteux pour
l'ensemble des justiciables de part et d'autre si les deux justiciables
proviennent de l'Abitibi, et d'amener la cour sur les lieux plutôt que
de faire descendre des témoins et les frais de déplacement dans le but d'une
économie de la justice.
Cependant, M.
le Président — je tiens
à faire le parallèle avec ce dont nous avons discuté tout à l'heure — si les procureurs sont tous
centralisés à Montréal et qu'ils doivent se déplacer dans les régions du
Québec, je ne suis pas convaincu que nous allons avoir une économie de coûts.
Ceci étant
dit, M. le Président, la mesure proposée par la ministre dans le projet de loi
n° 51 était une bonne mesure pour
que la Cour d'appel puisse se déplacer et que le juge en chef désigne le lieu
où les juges pourront siéger dans les autres districts judiciaires du
Québec.
Donc, M. le Président, ma formation politique va
voter en faveur de l'adoption de principe. Cependant, nous aurons des amendements à proposer à la ministre et
nous travaillerons en collaboration avec la partie gouvernementale et la
première opposition afin d'adopter le projet de loi avec modifications, M. le
Président. Merci.
• (15 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Borduas, pour votre intervention. Je ne
vois pas d'autre intervenant.
Mise aux voix
Est-ce à dire
que le principe du projet de loi n° 51, Loi visant notamment à rendre
l'administration de la justice plus efficace et les amendes aux mineurs
plus dissuasives, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Adopté.
M. le leader du gouvernement.
Renvoi à la Commission
des institutions
M.
Sklavounos : M. le
Président, conformément à l'article 243 de notre règlement, je fais motion afin
que ce projet de loi soit déféré à la Commission des institutions pour
étude détaillée.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Adopté.
M. le leader du gouvernement.
Ajournement
M.
Sklavounos : Oui, M.
le Président. Je fais motion pour
ajourner nos travaux à demain, 9 h 45, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, si la motion est adoptée, nos travaux sont ajournés à demain matin, à
9 h 45. Les travaux sont ajournés.
(Fin de la séance à 15 h 42)