(Treize
heures quarante-six minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous souhaite un très bon début de session
parlementaire. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
en sommes à la rubrique de la déclaration des députés, et je cède la parole à M. le député de Montmorency.
Rendre hommage à l'ex-député fédéral
Michel Guimond et
offrir des condoléances à sa famille et à ses proches
M. Raymond Bernier
M.
Bernier : Merci, M. le Président. J'aimerais, aujourd'hui, rendre hommage à un de nos amis... député qui est
décédé, M. Michel Guimond. Michel a marqué la politique fédérale par sa
ferveur, son énergie et son engagement auprès de la communauté et des organismes de son comté. Il était respecté et
aimé de la population ainsi que l'ensemble de la classe politique.
J'ai
eu le privilège de travailler avec Michel à de nombreuses activités,
pratiquement toutes les fins de semaine, pendant huit ans. Vous comprendrez qu'une amitié et une relation
harmonieuse s'étaient développées entre nous. J'ai été affecté par son départ soudain. Il était, depuis
quelques mois, directeur de cabinet du chef de l'opposition à l'Hôtel de
Ville de Québec. Je garde en mémoire un
politicien dévoué, extrêmement présent ainsi qu'un homme de conviction,
passionné.
Aujourd'hui,
je profite du moment pour transmettre nos plus sincères condoléances à sa
conjointe, Johanne Deschamps, à ses enfants, à sa famille et ses
proches, et je lui dis : Salut, Michel! Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Montmorency. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, je vous cède la
parole.
Rendre hommage à M. Yvon
Lemay, cofondateur du
Regroupement pour la valorisation de la paternité
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Alors, je rends hommage,
aujourd'hui, à M. Yvon Lemay, un citoyen engagé et humaniste qui
s'investit depuis plus de 20 ans dans la promotion de la coparentalité et
de la reconnaissance de la paternité au Québec. Au milieu des années 90, à
une époque où l'identité masculine était en grand bouleversement, il cofondait,
à Hochelaga-Maisonneuve, le Regroupement pour la valorisation de la paternité.
Porte-parole
rassembleur d'une redéfinition plus égalitaire des rapports parentaux et
solidaire à la fois des luttes des
femmes, Yvon Lemay a incarné publiquement, dans sa pratique quotidienne
d'intervenant de la Maison Oxygène, du
Carrefour familial, une conception neuve de la famille qui reconnaissait aux
hommes un rôle actif. Progressiste, avant-gardiste,
on l'a souvent entendu dire que, si on ne peut ouvrir une porte, il faut
regarder la lueur qui arrive par la fenêtre.
Yvon
Lemay a été un acteur incontournable, inspirant, sur le débat sur le mieux-être
des hommes. Je salue son engagement et son héritage.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée. M. le député de Saint-Maurice, à vous la parole.
Féliciter la famille Lampron,
nommée Famille agricole de
l'année au congrès de l'Union des producteurs agricoles
M. Pierre Giguère
M. Giguère :
Merci, M. le Président. C'est avec joie que je souligne aujourd'hui la
nomination de la famille d'Estelle St-Pierre
et Yves Lampron, producteurs de lait biologique à Saint-Boniface, à titre de
Famille agricole de l'année 2014. Ce
prix a été décerné par la Fondation de la famille terrienne lors du 90e congrès
général annuel de l'Union des producteurs agricoles. Par leurs techniques innovantes et émergentes,
leurs valeurs, leur respect pour la nature et pour le bien-être
animal, et ce, de génération en génération, la famille Lampron est une fierté
et est un exemple à suivre pour tout le monde agricole québécois.
Félicitations, vous méritez amplement cette distinction. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Saint-Maurice. M. le député des Chutes-de-la-Chaudière, à vous la
parole.
Souligner le 40e anniversaire de l'International pee-wee
BSR
M. Marc Picard
M. Picard : Merci, M. le
Président. Du 12 au 22 février se déroulera la 40e édition du tournoi
International pee-wee BSR. Cet événement
sportif réunira, dans le comté des Chutes-de-la-Chaudière, près de 1 600
joueurs du Canada, des États-Unis, de la France, de la Suisse, de la
République tchèque et de la Slovaquie, qui prendront part à quelque 152 parties. Un tournoi de cette envergure est
rendu possible grâce au dévouement des organisateurs et des nombreux bénévoles qui oeuvrent chaque année pour faire de
cet événement une expérience sportive mémorable. D'ailleurs, pour
célébrer ce 40e anniversaire, un hommage sera rendu le 18 février à tous les
ex-présidents pour souligner leur apport exceptionnel au développement de la
vie sportive lévisienne. Félicitations aux membres du comité organisateur, aux bénévoles et aux partenaires qui, depuis 40 ans,
consacrent temps et énergie au succès de ce tournoi. Merci d'encourager
le hockey amateur et de contribuer au rayonnement de Lévis sur la scène
internationale. Merci, M. le Président.
• (13 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député.
M. le député de Sherbrooke, je vous cède la parole.
Souligner la mise en place du projet Jeunes
femmes en route vers la réussite
M. Luc Fortin
M. Fortin
(Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. Plus de 40 jeunes
estriennes de 18 à 25 ans nous ont récemment
démontré que le temps où les jeunes ne s'impliquaient pas est révolu par la
mise en place de Jeunes femmes en
route vers la réussite. Il s'agit d'un projet qui a permis d'identifier des
obstacles et de cibler des solutions pour aider au développement du plein potentiel économique des
jeunes femmes de toutes les origines. Ce projet propose, par exemple, une bonification des services en orientation, un
accompagnement en recherche d'emploi et un soutien aux initiatives de réseautage. Quelques-unes de ces jeunes femmes
sont ici, aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, pour faire entendre leurs
idées. C'est donc avec grand plaisir que je
souligne leurs efforts. Je tiens également une fois de plus à dire qu'elles
pourront compter sur mon appui dans la réalisation de leur importante
mission. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le député. M. le député de Matane-Matapédia.
Rendre hommage à M. Jean Faber, chanteur et homme d'affaires,
et offrir des condoléances à sa famille et à ses amis
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
M. le Président, aujourd'hui, je désire rendre hommage à M. Jean Faber, artiste
né à Les Hauteurs, dans La Mitis, qui
nous a quittés, en décembre dernier, des suites d'une longue maladie. Né sous
le nom de Réjean Beaulieu, il a quitté sa région très tôt pour débuter
sa carrière de chanteur à Montréal. Il s'est produit à la télévision, entre autres, en animant avec sa conjointe, Mme Monique
Vermont, l'émission Dîner chaud, qui était diffusée sur les ondes
de Télé-Métropole. Il a également participé à
de nombreuses comédies musicales. Pendant l'hiver, il se produisait régulièrement sur les scènes de la Floride. En
plus de la musique, M. Faber avait également une autre passion, celle des
affaires. Le chanteur et homme d'affaires a exploité pendant plus de 20 ans des
bars sur les boulevards Rosemont et Saint-Laurent
et le restaurant Chez Faber sur la rue Stanley, à Montréal. Malgré une carrière
bien remplie, M. Faber a toujours
conservé des liens privilégiés avec sa région natale et les membres de sa
famille qui y résident toujours. Je tiens à offrir toutes mes sympathies à sa fille, Nadège, ainsi qu'aux membres de
sa famille et à ses amis. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Matane-Matapédia. Mme la députée de Richmond, à vous la parole.
Souligner le 35e anniversaire du Centre de
ski de fond Richmond-Melbourne inc.
Mme Karine Vallières
Mme
Vallières :
Merci beaucoup, M. le Président. Vous savez, avec toute cette belle neige qui
est tombée ces derniers jours,
j'aimerais inviter l'ensemble des collègues de l'Assemblée nationale à
souligner avec moi le 35e anniversaire du club de ski de fond Richmond-Melbourne. C'est grâce à la générosité
de nombreux bénévoles que ce club de ski de fond peut offrir rien de moins que 42 kilomètres de ski de fond
mais également 12 kilomètres de randonnée en raquettes aux amoureux de l'hiver,
le tout bordé de trois refuges chauffés qui s'ajoutent au chalet d'accueil.
Dynamiques, les bénévoles innovent
pour trouver des activités divertissantes et originales pour faire découvrir
ces magnifiques sentiers qui sillonnent le canton de Melbourne.
Alors,
chers collègues, je vous invite à venir aimer l'hiver avec moi dans le canton
de Melbourne. Et aux administrateurs et
également aux bénévoles et à toute l'équipe qui s'assure de la qualité des
sentiers je vous dis du fond du coeur un grand merci. Et félicitations
pour ce 35e anniversaire!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Richmond. M. le député de Masson, à vous la parole.
Féliciter le centre local de
développement économique des Moulins,
dont le soutien a permis la fondation de 27 entreprises en 2014
M. Mathieu Lemay
M.
Lemay : M. le Président, le 28 janvier dernier, le Centre local
de développement économique des Moulins dévoilait sa cuvée 2014, soulignant la fondation de 27 entreprises,
qui ont vu le jour grâce au soutien de l'organisme. Ce sont, au total, 38 entrepreneurs créatifs et
déterminés qui ont généré, depuis 2014, près de 2,5 millions en
investissements et 78 emplois,
et ce, dans des domaines diversifiés. Je tiens donc à saluer le travail et la
persévérance de tous ces entrepreneurs qui
ont eu le courage de prendre des risques pour parvenir à offrir un service de
proximité à la population, créer des emplois et contribuer au dynamisme
économique de la région.
Pour
conclure, M. le Président, je ne peux passer sous silence le travail
exceptionnel de toute l'équipe du CLDEM dans les dernières années, qui,
grâce à la MRC des Moulins, pourra poursuivre sa mission d'appuyer et
accompagner la relève entrepreneuriale. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Masson. M. le député de Mont-Royal, pour votre déclaration.
Souligner la tenue du
Festi-Neige Sainte-Agathe-des-Monts
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Merci, M. le Président. Il me fait plaisir aujourd'hui de souligner la présence
dans nos tribunes de MM. Daniel Desjardins, Ghyslain Valade,
Jean-François et Maxime Ménard, ainsi que Mmes Marie-Ève Chalifoux et Nadia Bédard. Depuis 2007, ces personnes ont
joué un rôle clé dans l'organisation du Festi-Neige à Sainte-Agathe-des-Monts. C'est un événement unique, étant
le seul festival d'hiver dans la région des Laurentides. Il se positionne
comme un événement majeur de renommée
nationale et il offre cinq week-ends d'événements éclatants et diversifiés.
Ainsi donc, les visiteurs ont accès en tout
temps aux superbes glissades, à un parcours d'hébertisme, à un anneau d'un kilomètre sur la glace, à un sentier de
marche de quatre kilomètres, et il y a même une tyrolienne de 300 mètres
près du lac des Sables.
M.
le Président, j'étais présent le 17 janvier dernier pour l'inauguration
officielle. Je peux attester que le tout se déroule dans une ambiance et un décor des plus enchanteurs au coeur de
Sainte-Agathe-des-Monts. Félicitations à tous, M. le Président!
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Mont-Royal.
Enfin, pour la dernière déclaration, M. le député de Rimouski.
Rendre hommage à Mme Odette Bernatchez
pour avoir offert
des obsèques à M. Wilfrid Delphis Goulet, un sans-abri
M. Harold LeBel
M.
LeBel : Merci, M. le Président. Il y a quelques semaines est décédé à
Rimouski M. Wilfrid Goulet. Il était ce qu'on appelle un sans-abri.
Connu des habitués de la rue Saint-Germain, on l'appelait M. Walter.
Sans
l'intervention d'une citoyenne de Rimouski qui le croisait régulièrement,
Mme Odette Bernatchez, la dépouille de M. Goulet était
destinée à la fosse commune. Mme Bernatchez est une figure connue de la
communauté. Elle est impliquée au sein du
diocèse de Rimouski, où elle a la responsabilité de la pastorale sociale, en
plus de militer au sein de
l'organisation Développement et Paix. Apprenant le décès de M. Goulet et
sachant le sort qui lui était réservé, elle a décidé de lui rendre un peu de dignité humaine en lui offrant des
obsèques et en conviant la population à y assister. «Le temps d'une cérémonie, nous serons sa famille», a-t-elle
expliqué, elle-même inspirée par l'humanité de Mgr Pierre-André Fournier,
qui nous a quittés le 10 janvier dernier.
Je rends ainsi
hommage à une dame de coeur et à ses qualités humaines. Grâce à elle,
l'anonymat d'une fosse commune ne sera pas le lot de M. Goulet, dont je
salue la mémoire. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Rimouski. Voilà qui met un terme à la rubrique Déclarations de
députés.
Je suspends les travaux de l'Assemblée quelques
instants.
(Suspension de la séance à 13 h 56)
(Reprise à 14 h 16)
Le
Président : Alors, bienvenue dans cette nouvelle session. Peut-être
deux petits mots assez courts. Bien, d'abord,
pour ceux qui ont eu le plaisir de lire le
jugement de la Cour suprême de vendredi dernier, bien, je voudrais reféliciter, certainement,
tous les membres de la commission parlementaire Mourir
dans la dignité, en particulier, évidemment, ses présidents
de l'époque : Mme la députée de Joliette,
M. le député de Jacques-Cartier, qui a été succédé par Mme la députée de Hull lorsque M. le député de
Jacques-Cartier est rentré au cabinet, et une quinzaine de membres de ce
Parlement et du Parlement antérieur
aussi, qui ne sont peut-être pas tous avec nous mais qui ont participé à ce
travail collectif apartisan et qui a
permis, certainement — et c'est ce qu'en dit la Cour suprême — de clarifier un peu l'étendue de notre
droit. Alors, je voudrais vous en remercier encore une fois.
Deuxièmement,
une première à l'Assemblée nationale, nous avons un nouvel ami, un nouvel ami,
pas un député mais un nouvel ami, qui
s'appelle Pepper, hein, c'est... Mme la
députée d'Iberville, pour quelques soucis de santé, a besoin d'avoir un chien qui l'accompagne, et nous avons
évidemment autorisé... j'ai autorisé le fait que nous ayons un chien qui
accompagne, dans ce
cas-ci, Mme la députée. Alors, nous souhaitons la bienvenue à Pepper. Il
y a une légende urbaine qui veut que le chien jappe si on crie, alors...
Je vous annonce que j'ai maintenant, peut-être, un
nouvel adjoint.
Ceci étant dit,
mesdames messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous asseoir.
Déclarations ministérielles
Nous
poursuivons les affaires courantes. Nous avons une déclaration ministérielle.
M. le ministre des Finances va faire une déclaration ministérielle
concernant le congé fiscal pour les grands projets d'investissement. Alors, M.
le ministre des Finances, nous vous écoutons.
Congé fiscal pour les grands projets d'investissement
M. Carlos J Leitão
M. Leitão : Merci, M. le Président. Je tiens à réaffirmer aujourd'hui l'engagement de
notre gouvernement à faire de la
relance économique du Québec et de la création d'emplois sa priorité. M. le
Président, comme nous l'avons mentionné dans la mise à jour économique
de décembre et comme le démontrent les récents indicateurs économiques, tel que
la croissance économique du Québec
s'accélère, il s'est créé 34 900 emplois au
Québec au cours des neuf derniers mois, après une perte de 28 500 observés sur les quatre premiers mois de
2014. Troisièmement, l'économie américaine continue à prendre de la
vigueur, et le dollar canadien est plus
favorable pour nos exportations.
• (14 h 20) •
Nos entreprises doivent profiter de ce contexte
favorable pour investir, augmenter la capacité de production, innover et faire face à la compétition. Nous
voulons les encourager à faire davantage. Comme vous le savez, les
investissements privés sont source de
croissance économique, ils permettent notamment d'augmenter la productivité, de
diffuser l'innovation et de faire
progresser les exportations. Les entreprises qui investissent au Québec doivent
le faire dans un climat d'affaires favorable.
Nous avons posé plusieurs gestes pour établir ce climat, d'abord par
l'assainissement des finances publiques, mais aussi en créant des
conditions favorables à l'investissement.
C'est dans
cette logique que j'annonce aujourd'hui l'instauration d'un congé fiscal bonifié pour les entreprises
qui réaliseront des grands projets d'investissement au Québec. J'annonce que les nouveaux projets d'investissement de 100 millions de dollars et plus pourront dorénavant profiter d'un congé fiscal équivalent à 15 % de leur investissement. Il s'agit d'un congé d'impôt sur le revenu et de la
taxe sur la masse salariale. Les secteurs d'activité qui bénéficieront de ce
congé sont le secteur manufacturier, le
commerce de gros, l'entreposage et le traitement et hébergement de données. De
plus, pour tenir compte de la réalité des régions et stimuler davantage les
investissements, le seuil d'accessibilité pour les nouveaux projets
passera de 200 à 75 millions de dollars.
Notre
gouvernement comprend la réalité économique des régions. À ce titre, rappelons
aussi que les régions les plus
éloignées bénéficient toujours d'un crédit d'impôt à l'investissement bonifié
par rapport aux régions centrales. Ce crédit
peut atteindre 32 %. Les régions éloignées comme la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine
bénéficient déjà de ce crédit d'impôt bonifié pour les activités comme
la transformation des produits de la mer.
Avec la
mesure annoncée aujourd'hui, le Québec pourra ainsi attirer une part plus
importante des investissements, et
ce, sur l'ensemble du territoire québécois, en tenant compte de la réalité des
projets d'investissement en région. D'autres modalités du congé fiscal
sont aussi améliorées. À cette fin, un bulletin d'information fiscale sera
publié aujourd'hui.
D'ici la fin
de 2017, le congé fiscal permettra de soutenir la réalisation d'au moins 25 nouveaux projets représentant des investissements totalisant près de 4 milliards de dollars. Ces projets vont permettre de créer plus de 15 000 nouveaux emplois au cours des prochaines années. Cette
mesure s'ajoute à celles que nous avons également mises en place, depuis le
budget, pour stimuler la croissance de l'économie et qui représentent plus de
1 milliard de dollars sur trois ans. Au total, les mesures prises depuis notre arrivée au pouvoir
permettront de soutenir près de 12 milliards d'investissement privé
dans l'ensemble du Québec.
Le
retour à l'équilibre budgétaire, que nous confirmerons dans le budget qui sera
déposé dans quelques semaines, marquera
le point tournant de notre action. Nous avons pris nos responsabilités pour
redresser les finances publiques, et je peux vous assurer que nous mettrons la même énergie à faire en sorte que
le Québec profite d'une croissance économique vigoureuse.
Nous
annonçons aujourd'hui une mesure qui va directement en ce sens. Elle est un
message aux entrepreneurs et aux
investisseurs : Le Québec est à nouveau un endroit propice aux
investissements. Ce message ne peut être plus clair : Ayez confiance, investissez chez nous. Partout
dans nos régions, notre gouvernement est là pour vous appuyer. Ensemble,
nous travaillons à faire avancer le Québec sur la voie de la prospérité. Merci,
M. le Président.
Le
Président : Merci, M. le ministre. J'inviterais maintenant M.
le député de Rousseau, porte-parole, en matière de finances, de son
parti... Oui, M. le député de Mercier.
M. Khadir :
Avant de débuter les interventions en réplique, j'aimerais demander le
consentement de mes collègues pour un temps d'intervention de trois
minutes.
Le
Président : Est-ce que j'ai un consentement pour un temps d'intervention de trois minutes
pour notre collègue de Mercier?
M. Fournier : ...au
débat de trois minutes, M. le Président.
Une voix : ...
Le Président : Il y a une
entente pour deux minutes déjà?
Une voix : ...
Le Président : Ah bon! Alors, ce serait deux
minutes, M. le député de Mercier. Ça va? Alors, nous allons entendre maintenant
M. le député de Rousseau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de
finances.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le
Président, permettez-moi tout d'abord de rappeler quelques faits, ce qui s'est produit depuis
l'arrivée du gouvernement.
Premier
acte : À son arrivée, le gouvernement a démantelé la politique
économique Priorité emploi que nous avions déposée
et qui avait commencé à créer des bienfaits pour notre économie.
Le
deuxième acte, c'est le budget de juin dernier, dans lequel le gouvernement a coupé les crédits
d'impôt de 20 % dans un grand nombre de secteurs et dans un grand
nombre de régions. Les impacts, on les ressent déjà.
Le
troisième acte, M. le Président, se déroule depuis quelques mois et il s'agit
du démantèlement par le gouvernement des
outils de développement économique et social de nos régions. Ce troisième acte,
il est important et il est
malheureux. Les actes... les gestes qui sont
posés par le gouvernement, je vous en dis quelques-uns :
une réduction du budget total
consacré au développement local et régional de 60 %, l'abolition des
conférences régionales des élus et des
centres locaux de développement, un pacte fiscal transitoire dans lequel il y a
une coupure de 300 millions pour le milieu municipal, l'abolition du fonds de soutien aux territoires
dévitalisés, d'une coupure de 55 millions, une diminution de 20 % — j'en ai déjà parlé — des crédits d'impôt pour les régions
ressources et une diminution de 10 % des budgets des carrefours
jeunesse-emploi dans six régions du Québec.
Alors,
M. le Président, si on résume, on a devant nous un gouvernement qui n'a pas de
politique économique, qui a entrepris
tout d'abord de démanteler la politique économique que nous avions déposée et
qui, en plus de ça, s'en prend aux
outils de développement économique de nos régions. Alors, évidemment, M. le
Président, le résultat, il n'est pas
reluisant. Les conséquences, c'est une
croissance économique plus faible, toutes les institutions financières
québécoises ont révisé à la baisse la
croissance économique du Québec, et des pertes d'emploi, M. le Président,
nombreuses. Vous vous rappellerez qu'en 2013 il
s'était créé 48 700 emplois. Le bilan de l'année 2014, le bilan de ce gouvernement : 2 300 emplois de moins.
Évidemment, M. le
Président, cela n'a rien à voir avec ce qui nous avait été promis par le
premier ministre au moment de la campagne
électorale. Les Québécois s'en souviennent, on nous faisait miroiter un effet
libéral. M. le Président, l'effet
libéral, les Québécois ont maintenant compris qu'il s'agit en fait de
l'austérité, une austérité appauvrissante, une austérité qui est
toxique, une austérité toxique pour notre économie, pour nos travailleurs et pour nos régions.
M. le
Président, un petit mot sur le C2I, C2I que le ministre des Finances vient de
nous dire qu'il va changer un peu. M.
le Président, essentiellement, le C2I, c'est
une mesure que notre gouvernement, le gouvernement du Parti québécois, a annoncée et
mise en place en novembre 2012. Que le gouvernement libéral recycle des
idées du Parti québécois, qu'il ne
soit pas capable de pondre une nouvelle idée, c'est
le reflet d'un gouvernement sans vision et sans vision d'ensemble, donc, pour le développement économique du Québec.
Mais que le gouvernement ne se berce pas d'illusions, cette mesure d'aujourd'hui ne compense
en rien, ne compense en rien pour l'austérité appauvrissante, l'austérité
toxique. Ça ne nous fera pas oublier
qu'il est bien tard pour agir. Ça ne nous fera pas oublier que vous n'avez pas
de vision d'ensemble. Ça ne nous fera
pas oublier non plus que vous vous en prenez aux régions. Et ça ne nous fera
pas oublier qu'il y a d'autres manières de faire pour stimuler
l'économie québécoise, M. le Président.
Le
Président : Merci, M. le député de
Rousseau. J'inviterais maintenant M. le député de Granby, porte-parole
de son parti en matière de finances.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci, M.
le Président. Cette déclaration ministérielle nous démontre aujourd'hui l'échec
du gouvernement libéral dans son objectif de créer 250 000 emplois
depuis qu'il a été élu, en avril dernier. La vérité aujourd'hui, pour ceux qui nous écoutent, c'est que, depuis avril, il ne
s'est pas créé 2 000, 5 000 10 000 emplois, il s'est
créé moins 2 000 emplois. Comparativement aux provinces au Canada, au
Nord-Est des États-Unis, cette croissance économique, au Québec, on ne la vit
pas.
Aujourd'hui,
M. le Président, on a besoin d'un plan, d'une vision à long terme, pas d'une
simple mesurette, d'une simple
mesurette. Et pourquoi je parle de simple mesurette, M. le Président? Parce
que, comme le collègue de Rousseau l'a
mentionné tantôt, aujourd'hui on annonce, donc, un crédit d'impôt. Un crédit
d'impôt qui vient d'où? Oui, le député de
Rousseau a raison, on a recopié, copié ce qui avait été annoncé par le Parti
québécois le 20 novembre 2012. De la pure improvisation où on
va soutenir, encore une fois, oui, le secteur manufacturier, le commerce en
gros, l'entreposage, traitement, hébergement
des données. La seule chose qu'on a changée, c'est qu'au lieu d'avoir une
mesure à 200 millions on en a
une à 100. Qu'est-ce que celle à 200 millions avait créé? Zéro. Parce que
le ministre des Finances n'a pas été capable de nous annoncer ce qui
avait été bon dans sa mesure.
Et,
M. le Président, si on s'inspire aujourd'hui de l'ancien ministre des Finances,
qui s'était trompé beaucoup, beaucoup,
on peut imaginer ce que ça va créer dans les prochaines années. L'objectif est
de 15 000 emplois. Moi, à la petite école, quand on copie
comme ça, on appelle ça du plagiat. C'est ça, la vérité.
Alors,
aujourd'hui, M. le Président, on ramène un modèle économique de crédits
d'impôt, un modèle qui existe depuis
10 ans, 15 ans, qui n'a pas donné les résultats escomptés, hein?
Revoir les crédits d'impôt, est-ce que c'est la formule du rapport Godbout qui va être déposé? Est-ce que
c'est ça qu'on va annoncer? On revient au même, même, même modèle économique québécois : de soutenir avec des
crédits d'impôt? Bravo, là! C'est une mesurette pour espérer en arriver à créer 15 000
avec 200 millions d'investissement par année. Mais le seul chef, ici, qui
a une vision à long terme, qui a un projet à long terme, le seul qui a créé de
l'emploi et qui connaît, connaît le système économique du Québec, et financier,
et qui a une vision...
• (14 h 30) •
Des voix :
...
M.
Bonnardel :
Je vous invite à le lire. Vous avez copié... vous avez...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Il n'y a qu'un...
Des voix :
...
Le
Président : Il n'y a qu'un intervenant ici, et c'est le député
de Granby. M. le député de Granby. Vous avez terminé, M. le député de
Granby?
Des voix :
...
Le Président :
O.K. Alors, j'inviterais... M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
Merci, M. le Président. Je crois que les citoyens du Québec, celles et ceux qui
paient leur impôt et contribuent à l'effort fiscal pour permettre au
gouvernement de remplir ses fonctions, sont en droit de savoir que le programme que vient d'annoncer le ministre va
aggraver un déséquilibre fiscal qui est déjà très, très grand entre les grandes
entreprises, qui ne paient pratiquement pas
d'impôt sur leurs bénéfices, et l'ensemble des particuliers du Québec. Le
peuple québécois contribue à
80 % aux recettes de l'État. Sur les 20 % restant de l'assiette
fiscale, une majorité est payée par les petites et moyennes entreprises. Pourquoi? Parce que, malheureusement,
sur les 30 dernières années, ministre après ministre, gouvernement après gouvernement, et on peut
s'étonner avec quelle naïveté ou quelle confiance aveugle, se sont pliés
aux demandes des grandes multinationales,
des grandes sociétés pour leur offrir ce qui, aujourd'hui, est rendu à plus de
133 mesures, si on ajoute celle-là, 134 mesures, d'abris fiscaux
différents, avec les conséquences que l'on sait : des économies fragilisées,
des États endettés, des programmes sociaux qu'on coupe et qu'on n'est pas capables
de supporter parce que ces grandes multinationales à qui on vient
d'offrir... Parce que c'est à eux que s'offre... c'est eux que vise
cette mesure, hein? Qui est capable
d'investir 100 millions si ce n'est pas des grandes sociétés et des
grandes entreprises? Or, les
citoyens du Québec sont en droit de savoir que les grandes sociétés forment 1,5 % des entreprises
québécoises mais réalisent 85 % des bénéfices totaux déclarés, et
elles ont réussi à s'en tirer avec 10 fois moins d'impôt direct que les particuliers. C'est un grand déséquilibre. Et, au
bout du compte, en fait, il n'y a aucune preuve. Ça fait 30 ans qu'on
donne des avantages comme ça. Où sont
les preuves que ces mesures marchent? Si on sait quelque chose, récemment,
d'une part, on a appris qu'il y a
600 milliards de dollars qui dorment dans leurs coffres, qu'ils
n'investissent pas dans l'État... dans l'économie. Et, de l'autre côté,
c'est des entreprises qui ne paient pas leur juste part d'impôt...
Le
Président : Je vous remercie, M. le député de Mercier. Je vais
céder la parole maintenant à M. le ministre des Finances pour son droit
de réplique de cinq minutes.
M. Carlos J Leitão (réplique)
M.
Leitão : Très bien. Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je... bon,
plusieurs choses, évidemment, ont été dites par mes trois collègues des
différentes formations politiques. Écoutez, par où commencer?
Je
commencerai par le début. Et c'est quoi, le début? Le début, c'est qu'en
arrivant au pouvoir on aurait dû avoir un déficit zéro. C'était ça,
l'engagement du gouvernement du Québec, qu'en 2013‑2014 les comptes publics
seraient équilibrés. Cet engagement a été
maintenu jusqu'à peu près au mois d'octobre 2013, et puis tout d'un coup pouf!
C'est disparu. On finit l'année 2013‑2014
avec un déficit de 2,8 milliards et avec toutes sortes de pressions qui
étaient exercées sur les comptes
publics, où le déficit aurait été beaucoup plus élevé en 2014‑2015, 2015‑2016.
Nous sommes arrivés et nous avons
dit : La première chose, la première chose qu'on doit faire, c'est remettre
les finances en ordre, c'est d'envoyer un
signal clair à la société québécoise que l'État québécois est capable de
maîtriser ses finances publiques, qu'on est capables d'avoir les revenus nécessaires pour financer les
services publics que nous avons besoin et que nous souhaitons tous avoir.
Alors, ça, c'est le point de départ, M. le Président.
Démantèlement
du modèle québécois. Austérité toxique. Bien, voyons donc! Les dépenses
publiques, en 2015‑2016, vont être
légèrement plus élevées qu'en 2014‑2015, on ne réduit pas les dépenses
publiques, on les augmente, mais on maîtrise
la croissance de ces augmentations-là. On dégage une différence d'à peu près
deux points de pourcentage entre la croissance
des revenus et la croissance des dépenses, et c'est comme ça qu'on va arriver à
l'équilibre budgétaire. Ce n'est pas
le démantèlement du modèle québécois, voyons donc, c'est de s'assurer que le
modèle québécois est capable d'être financé.
Si nous ne sommes pas capables de générer les revenus nécessaires pour couvrir
les services que nous voulons donner
à la population, à crédit on ne peut pas le faire. On ne peut pas emprunter
continuellement pour payer les salaires des enseignants et pour payer les salaires des médecins, ça ne marche
pas, il faut qu'on soit capables d'avoir les revenus nécessaires pour le faire. Donc, ce n'est pas de
l'austérité toxique, c'est de la rigueur budgétaire. Nous allons arriver à
l'équilibre budgétaire comme ça.
Maintenant,
pour répondre à notre collègue de la deuxième opposition, simple mesurette,
bon, simple mesurette, écoutez, moi,
j'aimerais bien avoir des investissements privés d'entreprises de
100 milliards et plus. C'est comme ça qu'on va créer des emplois, ce sont les entreprises qui investissent dans des
projets significatifs qu'on est capables de créer de l'emploi. On s'est rendu compte que les seuils
étaient trop élevés et que donc à 300 millions on n'avait pas assez de
projets. À 100 millions, nous
allons être capables de le faire. Et
nous avons introduit un élément de régionalisation. Pour les régions, le
seuil baisse de 200 millions à 75 millions. C'est beaucoup plus
gérable et beaucoup plus efficace comme mesure.
J'aimerais
aussi souligner, M. le Président, qu'il y a une petite confusion. Ce n'est pas
un crédit d'impôt, c'est un congé
fiscal. Ce n'est pas la même chose. C'est même très différent. Un congé fiscal
est beaucoup plus rapide comme action, comme effet sur l'économie et sur la décision d'une entreprise
de s'installer dans une juridiction. On ne peut pas être naïf. Notre collègue de Mercier
a parlé des cadeaux qu'on fait aux entreprises. Il ne faut pas être naïf. Il y
a une très forte compétition entre
toutes sortes de juridictions pour attirer l'investissement chez elles. Ce
n'est pas idéal. Je conviens que ce
n'est pas idéal. Mais, si nous, on ne le fait pas, les autres ne vont pas se
gêner pour le faire. Nous devons avoir tous les outils nécessaires pour pouvoir répondre à ces offres qui sont
faites ailleurs pour s'assurer que l'investissement vient chez nous aussi, M. le Président. Et
je pense que je vais arrêter ici.
Le Président :
Merci, M. le ministre. Il n'y a pas de dépôt de projet de loi. Non.
Dépôt de documents
Alors, nous en sommes
rendus à la rubrique des dépôts de documents. M. le premier ministre.
Décrets permettant de porter des sommes au débit du Fonds
du développement
nordique pour soutenir la création de l'Institut nordique du Québec, pour
deux projets de télécommunications sur le territoire du développement
nordique et pour la réalisation d'un portrait de la clientèle pour la
formation de la main-d'oeuvre de la communauté Pakua Shipi
M.
Couillard : Merci, M. le Président. Conformément à l'article 8 de la Loi instituant
le Fonds de développement nordique, je dépose les décrets de désignation
me permettant, à titre de premier ministre et ministre responsable du ministère du Conseil
exécutif, au sein duquel est organisé le secrétariat du Plan Nord, de porter
des sommes au débit du Fonds de
développement nordique aux fins suivantes : le décret n° 1130-2014 pour soutenir la création de l'institut nordique du Québec, le décret 1131-2014, en lien avec deux
projets de télécommunication sur le territoire du développement nordique,
et le décret 1132-2014 pour la réalisation
d'un portrait de la clientèle pour la formation de la main-d'oeuvre de la
communauté Pakua Shipu. Merci, M. le Président.
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés. Mme la ministre des Relations
internationales.
Décret permettant de porter des sommes au débit du Fonds
du développement
nordique pour le financement d'activités permettant de faire la
promotion du Plan Nord sur la scène internationale
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Conformément à l'article
8 de la Loi instituant le Fonds de
développement nordique, je dépose le...
le décret, dis-je, de désignation n° 1164-2014 me permettant, à titre de ministre des Relations internationales et de la Francophonie, de porter
des sommes au débit du Fonds du
développement nordique pour le financement d'activés permettant de faire
la promotion du Plan Nord sur la scène internationale.
Le Président :
Le document est déposé. M. le ministre de l'Énergie.
Décret permettant de porter des sommes au débit du Fonds
du développement
nordique pour les travaux préparatoires à la réfection de la
route de la Baie-James et pour son entretien
M.
Arcand : M. le Président, conformément à l'article 8 de la
Loi instituant le Fonds de développement nordique, je dépose aujourd'hui le décret de désignation n° 1163-2014
me permettant, à titre de ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles
et ministre responsable du Plan Nord, de porter des sommes au débit du Fonds de développement nordique pour les
travaux préparatoires à la réfection de la route de la Baie-James et pour son
entretien.
Le Président :
Ce document est déposé. Mme la ministre de la Sécurité publique.
Ententes sur la prestation des services policiers dans
certaines communautés autochtones
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. Conformément à l'article 92
de la Loi sur la police, j'ai le plaisir de déposer les ententes sur la prestation des services policiers pour la
période du 1er avril 2014 au 31 mars 2018 dans les communautés autochtones suivantes : Wemotaci,
Manawan, Lac-Simon, Kawawachikamach, Kahnawake et Akwesasne.
• (14 h 40) •
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés. Mme la ministre de la Culture.
Ententes avec la Motion Picture Association of America
Inc. portant
sur la distribution de films pour présentation en public
et de matériel vidéo pour usage domestique
Mme
David (Outremont) : M. le Président, il me fait plaisir de déposer
aujourd'hui, en vertu des articles 105.1 et 105.3 de la Loi sur le cinéma, l'entente entre la ministre de la Culture
et des Communications du Québec et la Motion Picture Association of America portant sur la distribution de films pour
présentation en public, de même que l'entente entre la ministre de la Culture et des Communications du Québec et la Motion Picture Association of America portant
sur la distribution de matériel vidéo pour usage domestique.
Rapport annuel du Conservatoire de
musique et d'art dramatique
Je
dépose également le rapport annuel 2013‑2014 du Conservatoire de musique et d'art dramatique
du Québec.
Le Président :
Ces documents sont déposés. M. le ministre de l'Éducation.
Rapport annuel de la Commission consultative de
l'enseignement privé et
rapport financier incluant les états financiers, l'état du traitement et le
rapport sur la performance et les perspectives de développement
de l'École nationale d'administration publique
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, permettez-moi de déposer le
45e rapport annuel 2013‑2014 et le 13e
rapport annuel de gestion 2013‑2014 de la Commission consultative de l'enseignement
privé, et le rapport financier 2013‑2014
de l'École d'administration publique, incluant l'état du traitement, le rapport
de performance et le rapport sur les perspectives de développement.
Le
Président : Ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement.
Réponses à des pétitions et à des questions inscrites au
feuilleton
M.
Fournier : Oui, M. le Président. Je dépose les réponses du gouvernement aux pétitions déposées par le député de Saint-Jean le 28 octobre, par le député de Matane-Matapédia le 4 novembre et par le député de
Jonquière le 11 novembre 2014, de
même que les réponses du gouvernement aux questions inscrites au
feuilleton : par le député de Rosemont, le 11 novembre 2014 et adressée à la ministre déléguée à la Réadaptation, à
la Protection de la jeunesse et à la Santé publique; par le député de Rimouski, le 27 novembre 2014 et
adressée au ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale; et par le
député de Saint-Jean, le 5 décembre 2014, adressée également au ministre de
l'Emploi et de la Solidarité sociale.
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés.
Rapport annuel de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant
Pour ma part, je
dépose le rapport d'activité 2013‑2014 de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant.
Textes de loi adoptés par les membres du Forum
étudiant et du Parlement jeunesse
Je
dépose également les textes de loi adoptés par la 23e législature du Forum
étudiant ainsi que par la 65e législature du Parlement jeunesse du
Québec.
Préavis d'une motion des députés de l'opposition
Et
enfin j'ai reçu avis... j'ai reçu préavis, c'est-à-dire, d'une motion qui sera
inscrite dans le feuilleton de demain aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition, conformément à l'article
97.1 du règlement. Et je dépose copie de ce préavis.
Dépôt de rapports de
commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission
des institutions et député de Fabre.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 26
M.
Ouimet
(Fabre) : Merci, M. le Président. Conformément à l'article 174
de notre règlement, je dépose le rapport de
la Commission des institutions qui a procédé à des consultations particulières
dans le cadre d'auditions publiques les
15 et 16 janvier 2015 sur le projet de loi n° 26, Loi visant
principalement la récupération de sommes obtenues à la suite de fraudes
ou de manoeuvres dolosives dans le cadre de contrats publics.
Le
Président : Alors, ce rapport est déposé. M. le président de la
Commission des relations avec les citoyens et député des
Chutes-de-la-Chaudière.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 27
M.
Picard : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la
Commission des relations avec les citoyens qui, les 15, 16, 19 janvier 2015, a tenu des auditions publiques dans le
cadre des consultations particulières sur le projet de loi n° 27,
Loi sur l'optimisation des services de garde éducatifs à l'enfance
subventionnés. Merci, M. le Président.
Le Président :
Ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
des pétitions, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Revoir le projet de restructuration de
la
commission scolaire de Montréal
Mme
Léger : Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 35 pétitionnaires. Désignation :
citoyennes et citoyens du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
qu'aucune garantie d'économie n'a été formulée par le ministre de l'Éducation,
du Loisir et du Sport, ni aucun gain pour la réussite des élèves;
«Considérant que ce
scénario signifie la perte de plus de 30 % des élèves dans 66
établissements;
«Considérant que nous ne pouvons laisser un tel
projet fragiliser les services aux élèves :
«Par une offre de services amoindrie,
entre autres : offre en francisation et en accueil, en formation
professionnelle ainsi qu'au niveau des projets particuliers;
«Par
une perte d'écoles spécialisées. Des classes entières d'élèves avec des
difficultés graves d'apprentissage, des déficiences langagières sévères
et des troubles du spectre de l'autisme seraient touchées par le redécoupage;
«Par une perte de
services pédagogiques, dont la perte d'une école pour raccrocheurs;
«Par une
réorganisation des équipes-écoles et par l'instabilité des élèves qui en
subiraient les contrecoups;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, refusons que cette nouvelle structure soit improvisée sur le dos
des élèves et du personnel de la commission scolaire de Montréal.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
J'inviterais maintenant Mme la députée de Taschereau.
Entériner le projet de relocalisation des activités de
Partagec inc.
et de construction d'une nouvelle buanderie
Mme
Maltais : ...M. le Président. Je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 749
pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu
que l'ancien ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Réjean
Hébert, autorisait, le 22 mars 2013, la conception et la réalisation d'un
projet de relocalisation des activités de Partagec inc., avec construction
d'une nouvelle buanderie pour desservir les établissements de santé de
la région de la Capitale-Nationale;
«Attendu
la décision de l'actuel ministre de la Santé et des Services sociaux de
surseoir au projet de relocalisation et [...] construction de cette
buanderie;
«Attendu
l'engagement pris par le ministère, l'Agence
de santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale, la direction de Partagec inc. et les établissements
publics clients de Partagec;
«Attendu
que la fermeture de Partagec inc. signifierait une perte définitive d'expertise
pour les établissements publics de la région;
«Attendu
que la fin des opérations de Partagec inc. entraînerait la perte de 160 emplois
de qualité, ce qui affecterait de nombreuses familles québécoises;
«Attendu
que le projet est autofinancé et permettrait de maintenir des services de
qualité à des coûts très compétitifs;
«[...]l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous
réclamons que le ministre de la Santé et des Services sociaux annule sa
décision et entérine le projet de relocalisation des activités de
Partagec et de construction d'une nouvelle buanderie.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président : L'extrait de cette pétition est
déposé. M. le député de Chauveau.
Abolir les voies réservées sur l'autoroute Robert-Bourassa
en direction nord, à Québec
M.
Deltell : M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 17 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que les autobus sont à moins de la moitié de leur capacité, selon les données
de novembre 2013, et qu'il y a 8 000 utilisateurs par jour sur les
voies réservées de l'autoroute Robert-Bourassa en direction nord à Québec;
«Considérant
que les 325 autobus qui empruntent l'autoroute Robert-Bourassa chaque jour
pourraient permettre à 16 250 personnes de voyager, mais que moins
de 9 000 personnes les utilisent;
«Considérant
qu'il n'y a que 50 autobus qui empruntent la voie réservée sur toute sa longueur de 15 h 30 à 18 heures;
«Considérant qu'en
l'an 2000 le débit journalier de la circulation routière de la ville de Québec
entre les autoroutes Félix-Leclerc et
Charest était de 72 000 voitures et qu'en 2001 [s'ensuivait] une
augmentation de 59 %, ce nombre s'élevait à 115 177 voitures.
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons à l'Assemblée nationale du Québec la suspension des voies
réservées sur l'autoroute Robert-Bourassa en direction nord à Québec.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président : L'extrait de cette pétition est
déposé. Mme la députée de Joliette.
Maintenir les activités de la buanderie Lavérendière comme
buanderie à vocation publique sans but lucratif
Mme
Hivon : Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 1 037 pétitionnaires. Et je veux saluer
la présence, dans nos tribunes, des employés de la buanderie du CHRDL, donc, de
Lanaudière. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Attendu que
la buanderie publique Lavérendière est une corporation qui ne fait pas de
profit et qui donne une cinquantaine d'emplois de qualité à des
citoyennes et citoyens de la région de Lanaudière;
«Attendu que
de nombreuses familles de la région, dont plusieurs sont de jeunes familles,
dépendent de ces emplois pour vivre;
«Attendu qu'il a été démontré à plusieurs
reprises que la buanderie publique Lavérendière est non seulement rentable,
mais qu'elle offre des prix concurrentiels à ceux du privé;
«Attendu que
la fermeture de la buanderie publique Lavérendière signifierait une perte
définitive de l'expertise dans ce
domaine pour le secteur public et placerait les établissements de santé de la
région à la merci d'éventuelles hausses de coûts par le privé;
«Attendu
l'engagement pris par le ministère de la Santé et des Services sociaux, en mars
2014, d'aller de l'avant avec le
projet de mettre à jour les installations et les équipements, et ce, en accord
avec l'ensemble des intervenants du milieu — CSSS du Nord-de-Lanaudière,
Agence de la santé et des services sociaux de Lanaudière, fonctionnaires du
ministère, employés de la buanderie, etc.;
«Attendu que ce projet est autofinancé et ne
requiert aucun déboursé de la part du ministère;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, réclamons que le ministre de la Santé et des Services sociaux
annule sa décision de mettre sur la
glace le projet de nouvelle buanderie publique sur [le terrain] du Centre
hospitalier régional de Lanaudière et qu'il s'engage à maintenir la
buanderie Lavérendière comme buanderie à vocation publique sans but lucratif.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant M. le député de
Borduas.
Maintenir
la mesure de fractionnement du revenu de retraite
entre conjoints pour les retraités de 65 ans et moins
M.
Jolin-Barrette : Je dépose l'extrait
d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 123
pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits
invoqués sont les suivants :
«Considérant
que le fractionnement de revenus de retraite
entre conjoints [est] un facteur d'analyse très important pour les préretraités québécois — 55 [à] 65 ans — au moment de prendre leur
retraite anticipée;
«Considérant
que le fractionnement du revenu entre conjoints a permis à nombreux retraités
d'augmenter leur revenu net familial
et d'assurer leur sécurité au moment de prendre leur retraite en diminuant du
même coup leur fardeau fiscal, et ce, sans égard à l'âge;
«Considérant que la modification de l'âge
d'admissibilité pour le fractionnement du revenu de retraite entre conjoints fixé à
65 ans entraînera des coûts plus onéreux pour ceux qui ont déjà
pris leur retraite et qui utilisaient cette mesure;
«Considérant
que les personnes retraitées de moins de 65 ans utilisant le fractionnement du revenu se retrouveront
avec un fardeau fiscal plus important lors de l'entrée en vigueur de l'âge
d'admissibilité à 65 ans et plus;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Les
signataires de cette pétition demandent donc au gouvernement du Québec que
l'admissibilité à la mesure pour le
fractionnement du revenu de retraite entre conjoints ne soit pas fixée à 65
[ans] et plus et demeure accessible pour les retraités de 65 ans et
moins.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
• (14 h 50) •
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. J'ai
reçu, de la part de Mme la députée de Taschereau, une demande de dépôt d'une pétition qui est non
conforme. Est-ce que j'ai un consentement pour le dépôt? Consentement.
Mme la députée de Taschereau.
Entériner
le projet de relocalisation des activités de Partagec inc.
et de construction d'une nouvelle buanderie
Mme
Maltais :
Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale signée par
1 009 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Attendu que
l'ancien ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Réjean Hébert,
autorisait le 22 mars 2013 la
conception et la réalisation d'un projet de relocalisation des activités
de Partagec, avec construction d'une nouvelle buanderie pour desservir
les établissements de santé de la région de la Capitale-Nationale;
«Attendu la
décision de l'actuel ministre de la
Santé et des Services sociaux de
surseoir au projet de relocalisation et de construction de cette
buanderie;
«Attendu l'engagement pris par le ministère,
l'Agence de la santé et des services sociaux de la région de la
Capitale-Nationale, la direction de Partagec [...] et les établissements
publics clients de Partagec;
«Attendu que
la fermeture de Partagec [...] signifierait une perte définitive d'expertise
pour les établissements publics de la région;
«Attendu que la fin des opérations de
Partagec [...] entraînerait la perte de 160 emplois de qualité, ce qui
affecterait de nombreuses familles québécoises;
«Attendu que le
projet est autofinancé et permettrait de maintenir des services de qualité à des
coûts très compétitifs;
«[...]l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous
réclamons que le ministre de la Santé
et des Services sociaux annule sa décision et entérine le projet de
relocalisation des activités de Partagec et de construction d'une nouvelle
buanderie.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. J'ai reçu, de la part de Mme la députée
de Joliette, une demande de dépôt de pétition
qui est non conforme. J'ai un consentement? Consentement. Mme la députée de
Joliette.
Maintenir les activités de la buanderie Lavérendière comme
buanderie à vocation publique sans but lucratif
Mme
Hivon :
M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale signée par 817 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu
que la buanderie publique Lavérendière est une corporation qui ne fait pas de
profit et qui donne une cinquantaine d'emplois de qualité à des
citoyennes et citoyens de la région de Lanaudière;
«Attendu
que de nombreuses familles de la région, dont plusieurs sont de jeunes
familles, dépendent de ces emplois pour vivre;
«Attendu
qu'il a été démontré, à plusieurs reprises, que la buanderie publique
Lavérendière est non seulement rentable, mais qu'elle offre des prix
concurrentiels à ceux du privé;
«Attendu
que la fermeture de la buanderie publique Lavérendière signifierait une perte
définitive de l'expertise dans ce
domaine pour le secteur public et placerait les établissements de santé de la
région à la merci d'éventuelles hausses de coûts par le privé;
«Attendu
l'engagement pris par le ministère de la Santé et des Services sociaux, en mars
2014, d'aller de l'avant avec le
projet de mettre à jour les installations et les équipements, et ce, en accord
avec l'ensemble des intervenants du milieu — CSSS du Nord de
Lanaudière, Agence de santé et services sociaux de Lanaudière, [...]fonctionnaires
du ministère, [...]employés de la buanderie, etc.;
«Attendu que ce
projet est autofinancé et ne requiert aucun déboursé de la part du ministère;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, réclamons que le ministre de la Santé et des Services sociaux
annule sa décision de mettre sur la
glace le projet de nouvelle buanderie publique sur les terrains du Centre
hospitalier régional de Lanaudière et qu'il s'engage à maintenir la
buanderie Lavérendière comme buanderie à vocation publique sans but lucratif.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. J'ai
reçu une autre demande de pétition, de la part de Mme la députée de
Joliette, qui est non conforme. Consentement. Il y en a encore une autre après.
Mme
Hivon : Merci. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale signée par 1 873 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu
que la buanderie publique Lavérendière est une corporation qui ne fait pas de
profit et qui donne une cinquantaine d'emplois de qualité à des
citoyennes et citoyens de la région de Lanaudière;
«Attendu que de
nombreuses familles de la région, dont plusieurs sont de jeunes familles,
dépendent de ces emplois pour vivre;
«Attendu
qu'il a été démontré, à plusieurs reprises, que la buanderie publique
Lavérendière est non seulement rentable, mais qu'elle offre des prix
concurrentiels à ceux du privé;
«Attendu
que la fermeture de la buanderie publique Lavérendière signifierait une perte
définitive de l'expertise dans ce
domaine pour le secteur public et placerait les établissements de santé de la
région à la merci d'éventuelles hausses de coûts par le privé;
«Attendu
l'engagement pris par le ministère de la Santé et des Services sociaux, en mars
2014, d'aller de l'avant avec le
projet de mettre à jour les installations et les équipements, et ce, en accord avec l'ensemble des intervenants du milieu — CSSS
du Nord de Lanaudière, Agence santé et services sociaux de Lanaudière, [...]fonctionnaires
du ministère, [...]employés de la buanderie, etc.
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, réclamons que le ministre
de la Santé et des Services sociaux
annule sa décision de mettre sur la
glace le projet de nouvelle buanderie publique sur les terrains du Centre
hospitalier régional de Lanaudière et qu'il s'engage à maintenir la
buanderie Lavérendière comme buanderie à vocation publique sans but lucratif.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président : L'extrait de cette pétition est déposé. J'ai reçu
une dernière pétition de la part de
Mme la députée de Joliette. Je
demande le consentement pour le dépôt. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Elle est plus courte, celle-là, M. le Président.
Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 1 431 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
Il n'y a pas de fait
invoqué.
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, disons non à la fermeture de notre buanderie publique Lavérendière
et disons oui au maintien d'emplois de qualité dans Lanaudière.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni de questions concernant des
questions de droits ou de privilèges... de violation de droits ou de
privilèges.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses
orales, et je cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Compressions budgétaires en matière
de développement régional
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : M. le Président, depuis son élection, en manque d'idées, en panne d'idées, le
gouvernement libéral a copié le
programme de son club-école, la CAQ, et a choisi de pratiquer une austérité
destructrice envers les régions du Québec. Le premier
ministre multiplie les décisions qui
enlèvent des emplois, qui retirent des responsabilités, qui enlèvent des
moyens aux régions de s'organiser. Dois-je lui souligner que la fermeture des
CRÉ enlève la seule instance qu'il y avait au niveau
régional, M. le Président? De plus, le premier ministre nie l'impact
pour une localité de perdre son centre local de développement, de voir
coupés ses carrefours jeunesse-emploi, de fusionner ses CSSS, ses hôpitaux et
leur impact pour les familles, pour les services et l'éloignement des décisions
qui les touchent.
Les
gens des régions ont l'impression d'avoir été largués, que l'austérité leur a
passé sur le dos, à ce point qu'on se
permet même, dans ce parlement, de leur suggérer de déménager, de leur dire
qu'au point où on en est on est mieux de
fermer certaines régions, certains villages du Québec. Comble de cynisme,
face à cette décision... face à ces propositions, plutôt, le gouvernement a décidé,
quelques jours après, d'annoncer la fin d'un fonds, le Fonds de soutien aux
territoires en difficulté. C'est 55 millions dont seront privés des villages les plus vulnérables du Québec
et les moyens pour leur assurer leur développement.
Est-ce
que le premier ministre s'engage aujourd'hui à revoir la décision du ministre des Affaires municipales et ramener ce fonds aux territoires
dévitalisés?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, la question de mon collègue
tombe à pic, j'arrive à peine des régions et je peux vous dire qu'hier,
quand on a fait l'annonce avec mon collègue le ministre de la Forêt sur la
sylviculture, près d'un demi-milliard sur
deux ans, tout le monde rigolait quand on en entendait d'autres parler
d'austérité. C'est ça, l'austérité? Allô,
la Terre, je dirais. Ce n'est pas l'austérité, c'est l'investissement directement dans l'emploi dans les régions du Québec.
Même chose en Abitibi, même chose en
Mauricie, même chose au Saguenay. Hein, il faudrait quand même
remettre les choses en place, là.
Dans les fonds de développement locaux,
autrefois gérés par les CLD, il n'y a pas un seul dollar qui a été retiré.
Et aujourd'hui même, et j'en ai des témoignages tous les jours,
les préfets de MRC, les maires et d'autres organismes de la société
sont en train d'engager les sommes qui, en passant, sont engagées uniquement
à 55 %. Si le monde se demande
comment ça se fait qu'on a été obligés
d'agir, il y a 55 % de ce fonds local qui était déboursé pour les
entreprises et les entreprises d'économie sociale.
Maintenant,
pour ce qui est du fonds dont il parle, notre collègue, à la fin de sa
question, il n'y a pas une seule municipalité qui a souffert de cela en
pratique, et, en passant, cette interruption, écoutez bien ça, chers amis,
s'est produite alors qu'ils étaient au
gouvernement, avant l'élection d'avril dernier. C'est-u pas poétique, M. le
Président? Alors, il faut maintenant
qu'on explique leurs décisions et qu'on les compense. Heureusement, le
ministère des Affaires municipales n'a
pas laissé tomber une seule municipalité, et on est en conversation pour le
prochain pacte fiscal non pas imposé, mais négocié avec les
municipalités.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Je pense que le premier ministre comprend mal que les régions n'ont pas le goût
de faire rire d'elles. Actuellement,
le premier ministre, il en rit, mais ce qu'on voit actuellement, c'est
beaucoup, beaucoup de régions qui crient. Et il parlait des préfets. Il y en a un d'ailleurs, dans le
Bas-Saint-Laurent, qui demande même la démission de son ministre.
Imaginez-vous, on est quelques mois de l'élection du nouveau gouvernement.
Est-ce que le
premier ministre renonce à la coupure de 55 % qu'il a faite au budget de
développement des régions, qui est
passé de 180 millions à 100 millions? Est-ce qu'il renonce à ces
coupes drastiques envers les régions du Québec?
• (15 heures) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, la
réponse tient en un seul mot, M. le Président. La réponse, c'est non, parce que
la question du collègue montre
exactement la différence dans la gestion des fonds publics et l'approche de
développement économique.
Pour les
gens qui nous écoutent et les collègues de l'Assemblée, lorsque le collègue
parle des fonds de développement, il
parle des frais de fonctionnement des structures qui administraient le fonds
local d'investissement, qui lui-même est inchangé. Nous, ce n'est pas les structures qu'on veut nourrir, ce n'est
pas les structures une par-dessus l'autre, empilées comme des pièces de
sédiment qu'on ne veut jamais remettre en cause, c'est l'aide directe aux
travailleurs puis aux entreprises dans les régions. Et ça se produit tous les
jours, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Beau dialogue de sourds, M. le Président! Les CLD ont été abolis, les CRE aussi
ont été abolies, les directions
régionales ferment ou sont fusionnées. 300 millions de moins qui touchent
les régions, particulièrement dans le
pacte fiscal. Les programmes des régions ressources ont été coupés de
20 %, et, par l'absence de réponse du ministre, je comprends que les villages dévitalisés n'auront
pas accès au programme dont ils avaient besoin, M. le Président. Et, en
plus, on a un mouvement national qui dit : Touche pas à ma région!
Est-ce que le premier ministre va enfin entendre
ce message fort des régionaux de partout au Québec?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
quand je suis, comme hier, dans notre région pour créer de l'emploi en forêt et
créer de nouveaux emplois en forêt, quand je
suis en Abitibi pour des nouveaux emplois et consolider 500 autres emplois,
quand je suis à Arvida pour les 1 000
emplois de la fonderie qu'il y a là, qu'il fallait garder absolument en
activité, je dis : Je suis fier
de toucher aux régions, de toucher aux régions en créant de l'emploi et de la
prospérité partout au Québec, M. le Président.
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Par ses
propos, le premier ministre fait malheureusement la preuve qu'on ne peut pas
lui faire confiance. On ne peut pas lui
faire confiance dans ce qu'il dit puis on ne peut pas lui faire confiance non
plus, malheureusement, pour relancer
les régions, M. le Président. C'est l'écoeurement que vivent les régions.
D'ailleurs, j'invite toute la population à aller voir le vidéo qui a été
fait en Abitibi, qui demande au gouvernement de ne pas toucher à leur région.
Est-ce que le
premier ministre peut se réveiller, sortir de sa tour d'ivoire, et comprendre
cet écoeurement de toutes les régions, et enfin, enfin donner des moyens
aux régions du Québec, M. le Président?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Donner les
moyens aux régions du Québec, bien sûr, M. le Président, et on va le faire
encore plus. D'ailleurs, on vient
aujourd'hui de faire une annonce qui va exactement dans ce sens-là. Mais
continuer à maintenir des structures sans jamais oser les questionner...
On est rendu
là, au Québec. Ça a toujours été de même. Ça, c'est la réponse. On ne peut pas
faire ça, ça a toujours été de même.
Ou pourquoi qu'on ferait différemment, ça a toujours été comme ça? Ce n'est pas
la bonne réponse. On peut faire
beaucoup mieux, M. le Président, et on peut s'assurer que l'économie prospère
grâce à son moteur principal qui est l'investissement
privé et la création d'emplois par nos entreprises. Et c'est ce qu'on va
continuer à faire partout au Québec.
Maintenant,
le nouveau pacte fiscal qui va être négocié avec les municipalités, il va
introduire des nouvelles choses que jamais
un gouvernement n'a voulu faire avant nous : d'abord, partager les
redevances des ressources naturelles avec nos régions...
Le Président :
En terminant.
M. Couillard : ...accorder les fonds de développement régionaux non pas de façon uniforme
mais selon le niveau socioéconomique des régions...
Le Président :
Principale, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Protection
des élèves contre de la propagande
distribuée à proximité d'une école musulmane
Mme
Nicole Léger
Mme
Léger : Depuis quelques semaines, Le Journal de Montréal
révèle que des réseaux islamistes s'installent au Québec. Il était
notamment mention de trois écoles à Montréal et en Montérégie ayant un permis
du ministère de l'Éducation qui
appartiennent à des réseaux soupçonnés par les autorités de financer des
groupes terroristes. L'une de ces écoles subventionnées par le ministère
est à la même adresse que la mosquée de Montréal. Or, justement, dans cette mosquée, des journalistes ont mis la main sur de la
propagande vantant la charia, le terrorisme en Israël et les
attentats-suicides.
Est-ce
que le ministre de l'Éducation s'est empressé de demander à son ministère
d'aller sur place, dans ces écoles, pour s'assurer que les jeunes
fréquentant ces écoles ne sont pas l'objet de propagande?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Premier principe, M. le
Président : tout endoctrinement des enfants est strictement inacceptable. On n'acceptera pas ça. Mais il faut
différencier l'école des personnes qui possédaient la bâtisse. Nous avons
fait des vérifications. L'école respecte le
régime pédagogique, et, pour ça, il faut le dire, nous avons l'intention
d'accepter le principe de respect du
régime pédagogique. Par contre, oui, nous avons regardé au niveau des
propriétaires, et, oui, à ce moment-ci,
il y aurait lieu d'agir. La façon d'agir, on va avoir besoin de la
collaboration de... pas l'enseignement privé mais de l'opposition. La façon d'agir, ça va être de
modifier la Loi sur l'enseignement privé pour s'assurer que les personnes qui
gèrent l'école, les gens qui possèdent l'école, les administrateurs soient de
façon impeccable au niveau autant de la réputation que des actes du
passé.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme
Nicole Léger
Mme Léger :
J'ai déjà entendu ce que le ministre nous dit ce matin, je l'ai déjà entendu
cet automne; je l'ai interpellé à cet effet
cet automne. Alors, je lui redemande, M.
le ministre... M. le Président, je redemande au ministre :
Quand va-t-il agir... va réagir, agir, se tenir debout devant ce phénomène?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, on prend cette situation très au sérieux. Si l'opposition veut collaborer, nous avons
l'intention d'agir dès le printemps. Nous allons déposer un projet de loi pour s'assurer de protéger nos élèves.
Le Président :
Principale? Principale, M. le député de Marie-Victorin.
Démission
de quatre hauts dirigeants d'Hydro-Québec
M.
Bernard Drainville
M. Drainville : Merci,
M. le Président. Alors, ce matin, on
apprend qu'après les démissions-surprises des nos 1 et 2 d'Hydro-Québec, après la démission
du responsable des compteurs intelligents, c'est au tour de l'un des plus
anciens administrateurs d'Hydro-Québec,
Michel Plessis-Bélair, de démissionner. Quatre démissions confirmées en
quelques jours. Puis qu'on arrête, M.
le Président, de nous parler de coïncidence : il n'y a plus personne qui
croit que c'est des coïncidences.
Or, qu'est-ce
qui peut expliquer ces départs en série? Est-ce que c'est une purge? Est-ce que
c'est une révolte à l'interne? Est-ce que c'est lié aux enquêtes de
l'UPAC? Est-ce que c'est lié aux 27 enquêtes internes sur des contrats d'Hydro-Québec au cours
des 10 dernières années, contrats sur lesquels... ou vérifications internes sur
lesquelles on n'est pas capables d'avoir les rapports, d'ailleurs? On ne
le sait pas.
Est-ce qu'au contraire ces hauts dirigeants
partent parce qu'ils refusent de suivre aveuglément les nouvelles orientations du gouvernement? Est-ce que c'est en
lien avec la privatisation évoquée dans le rapport Montmarquette? On ne
le sait pas. Est-ce que le gouvernement peut finalement nous dire pourquoi ils
partent?
Le Président : M. le ministre
de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président,
j'aimerais d'abord profiter de l'occasion pour saluer entre autres la
contribution de tous les gens qui ont
été, entre autres, à Hydro-Québec, et en particulier son président-directeur
général, M. Vandal. Je pense que ce dernier a oeuvré, depuis les 10 dernières
années, de façon très efficace. Il a ouvert des marchés, il a mis en place des projets importants comme la Romaine.
Et là il appartient, M. le Président, au conseil d'administration de recommander un remplaçant ou une remplaçante, ce
que l'ancien gouvernement n'avait pas fait sous la présidence du conseil
d'administration du député de Saint-Jérôme.
Je voudrais donc dire, M. le Président, que les
choses avancent dans la bonne direction. Nous avons nommé un président du conseil d'administration au mois
d'octobre. Nous avons procédé à des annonces également de membres du conseil d'administration au mois de décembre.
On va le faire également pour ceux qu'il reste à faire. Au cours des
prochaines semaines, on va nommer d'autres gens. Et, M. le Président, ce que le
conseil d'administration va nous recommander,
ce sont les meilleures personnes pour diriger Hydro-Québec au cours des
prochaines années, M. le Président.
Le Président : Première
additionnelle, M. le député de Marie-Victorin.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : Pas un
mot, M. le Président, sur les hauts dirigeants qui ont quitté. Pas un mot. Puis
nous, contrairement au gouvernement, on ne trouve pas ça banal, puis on
ne trouve pas ça normal, puis on ne croit pas aux coïncidences. Puis on veut savoir comment ça se fait qu'en quelques jours
seulement il y a quatre démissions de personnes importantes au sein
d'Hydro-Québec qui ont été confirmées.
Alors, est-ce
qu'on peut avoir un début d'explication de la part du ministre responsable
d'Hydro-Québec? Il y a eu 27 vérifications internes au cours de 10
dernières années. C'est-u à cause de ça?
Le Président : M. le ministre
de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Je demanderais, M. le
Président, au député de Marie-Victorin de ne pas faire d'amalgame, là; il
commence à mélanger beaucoup de choses.
La démission
du président du conseil d'administration, comme vous le savez, le député de
Saint-Jérôme, a eu lieu. On a
remplacé le président du conseil d'administration. Le départ normal de M.
Plessis-Bélair s'est fait le 11 novembre; il a annoncé qu'il
quittait le 11 novembre 2014. Donc, le processus de remplacement se fait.
Et, M. le
Président, je tiens à vous dire que, chez Hydro-Québec, les résultats vont se
faire connaître au cours des prochaines
semaines. Les choses vont bien, M. le Président. Et également nous allons avoir
un excellent plan stratégique...
• (15 h 10) •
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Marie-Victorin.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : M. le
Président, aucune réponse. Aucune réponse. Est-ce que c'est une purge? Est-ce
que c'est une révolte à l'interne?
Est-ce que c'est lié aux enquêtes de l'UPAC? Est-ce que c'est lié aux 27
vérifications internes sur l'octroi
de contrats à l'interne depuis 10 ans? Est-ce que c'est lié à un scénario de
privatisation? Les Québécois sont les propriétaires d'Hydro-Québec. Ils
ont le droit de savoir ce qui se passe chez Hydro-Québec. Nous autres, on veut connaître les raisons pour lesquelles ces hauts
dirigeants quittent. On veut juste le
savoir. Est-ce qu'on va finir par le savoir?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, ce que je peux dire sur
cette question-là, encore une fois, c'est que le
député... vous savez très bien
que, quand on dépose un budget, il y
a des crédits, et, les semaines qui
suivent, Hydro-Québec comparait. Vous aurez l'occasion de poser
toutes les questions.
Maintenant, j'invite le député de Marie-Victorin
à être extrêmement prudent. On sait qu'il a un petit côté incendiaire, et je l'invite donc à faire preuve de
prudence lorsqu'il fait des liens avec les différents départs, les compteurs
intelligents, toutes
ces questions-là, et donc je lui demande d'être extrêmement prudent. Les
choses sont très positives actuellement pour Hydro-Québec, M. le
Président.
Le Président :
M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Soutien à la création
d'emplois
M. François Legault
M. Legault : Oui. M. le Président, le gouvernement
libéral a été élu il y a
10 mois. Depuis 10 mois, le Québec a perdu 2 000 emplois. Le premier ministre avait, durant
la campagne électorale, promis, sur cinq ans, qu'il se créerait
250 000 emplois au Québec.
Or, M. le Président, selon une étude qui a été publiée il y a deux semaines,
Desjardins prévoit que, sur cinq ans, les
mêmes cinq années que le premier
ministre, il se créera seulement 80 000 emplois
au Québec, le tiers de ce qu'a promis le premier
ministre.
M. le Président, ce n'est pas avec la mesure qu'on a vu
aujourd'hui qu'on va régler le problème. On ne crée pas
des emplois avec des mesures théoriques,
avec des discours théoriques. On ne crée pas des emplois, M. le Président, en disant les mots «Plan Nord» ou «stratégie
maritime» à toutes les deux phrases. M. le Président, on crée des emplois avec des
gestes concrets : il faut rencontrer des
dirigeants d'entreprise, il faut aller chercher des investissements des
entreprises un par un.
Quand le premier ministre va-t-il se mettre à l'ouvrage? Et, M. le Président, je veux revenir sur l'étude de Desjardins. Comment explique-t-il qu'une firme sérieuse comme Desjardins prévoit 80 000 emplois au Québec
sur cinq ans puis que lui, il pense que ça serait encore 250 000?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard :
Bien, clairement, clairement, M. le Président, on a plus d'ambition pour le Québec que notre collègue parce qu'on sait l'immense capacité qu'on a, les immenses atouts qu'on a pour créer de l'emploi
et de faire croître l'économie au Québec.
Et je comprends qu'il veut faire des raccourcis, c'est la période de questions,
mais il ne faudrait quand même pas
passer sous silence le déploiement de plus de 1 milliard de dollars de
mesures vers nos PME, qui sont responsables
de 75 % de la création d'emplois. Puis, oui, le Plan
Nord puis la stratégie maritime, en
passant, ça vaut bien le plan Saint-Laurent puis le livre en couleurs du
député, O.K.?
Alors, on a une action qui est diversifiée, qui
porte sur les véritables moteurs de l'économie, et les résultats commencent à se manifester. On a eu un creux
historique de croissance économique à 1 % en 2013. On prévoit près du
double, c'est déjà bien. On veut encore
plus, et le rythme de création d'emplois s'accélère, contrairement à ce qu'il
dit, et ça va continuer.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, moi, je suis quelqu'un de résultats. Regardons les résultats : en 2014, zéro
emploi au Québec;
en 2015, le ministre des Finances prévoit seulement 30 000 emplois. Ça veut dire que, dans
les trois années suivantes, il faudrait créer
plus de 70 000 emplois par année. Voyons donc! Il n'y a personne
qui croit ça.
Quand le premier ministre va-t-il avouer qu'il
n'a pas dit la vérité durant la campagne électorale
avec ses 250 000 emplois?
Le
Président : M. le chef du deuxième groupe d'opposition,
je dois vous demander de retirer vos derniers propos.
Une voix : ...
Le Président :
Il les retire. Alors, M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le
Président, surtout que notre collègue
a une longue histoire de retourner et de revenir sur ses engagements et ses principes. Ça a commencé avec
l'indépendance du Québec, ça s'est fait la semaine dernière sur les
agences de la santé puis sur l'équilibre
budgétaire, où il veut l'équilibre, mais aucune mesure pour le réaliser. Alors,
un peu de constance dans les propos et de cohérence, ça ferait du bien.
Maintenant,
souvenons-nous de ce qui soutenait notre objectif, qui demeure ferme, de créer beaucoup
d'emplois au Québec : c'est qu'entre 2003 et 2012 il s'est créé en
moyenne 40 000 emplois au Québec. Or, dans les huit mois qui se sont écoulés depuis notre arrivée au gouvernement — parce
qu'on ne prendra pas le bilan du PQ, puis lui non plus
ne le veut pas, j'en suis sûr — il
s'est créé 34 900 emplois, 34 900 emplois
en huit mois. Alors, M. le Président, le collègue a été comptable, donc
il est bon en maths. Une petite règle de trois, combien ça fait pour un an?
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
le premier ministre ne veut pas compter le mois d'avril, hein? Puis il nous
dit : 30 000 par année,
maintenant, c'est suffisant. Ce n'est pas ça qu'il a promis. Ce qu'il a promis,
c'est 50 000 par année, 250 000 par cinq ans.
Est-ce qu'il peut regarder les Québécois en face
aujourd'hui puis répéter : Je vais créer 250 000 emplois sur
cinq ans? Je vous gage qu'il ne le fera pas.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, il
change d'idée d'une question à l'autre, c'est formidable.
Mais ce que
je vais dire aux Québécois, c'est que la ligne qu'on suit, elle est droite et
rectiligne. C'est un Québec prospère
et juste, plus juste parce qu'il va être prospère et libre de ses choix, ce que
notre collègue, bien sûr, ne peut pas faire
parce que, dans son cas, M. le Président... et je ne voudrais pas répéter
l'allusion ancienne à cet instrument qui est mû par l'énergie éolienne, qu'on voit sur certains toits de nos
domiciles, mais je dirais que sa formation politique, elle est enfermée
dans un carrefour giratoire éternel, M. le Président.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Montarville.
Lutte contre l'intégrisme
religieux
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) : M. le Président, on connaît tous le malaise
libéral quand vient le temps d'aborder des questions identitaires qui touchent
les Québécois. On en a un autre bel exemple aujourd'hui : la ministre de
l'Immigration repousse son plan d'action pour lutter contre l'intégrisme
jusqu'à l'automne.
Pourtant, le premier ministre disait en décembre
2013, lors de son assermentation, qu'il voulait lutter contre l'intégrisme
religieux. Au printemps dernier, il nous le répétait lors de son discours
inaugural. Mais voilà qu'il y a quelques
semaines il nous expliquait plutôt que l'intégrisme religieux était un choix
personnel et, depuis la semaine dernière, il n'est même plus capable de prononcer les mots «intégrisme religieux»,
il a changé son propre discours pour «dérive religieuse».
Ce
gouvernement peut-il enfin démontrer un peu de cohérence dans ses propos et
agir rapidement pour lutter contre l'intégrisme religieux?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
je suis heureux de répondre à la première question. Je rassure mes collègues,
ils pourront répondre aux questions supplémentaires, M. le Président.
Le Président : Dans le micro,
ça va être plus simple. Dans le micro.
M. Couillard : On est très à l'aise
pour parler de cette question parce que notre position, elle est basée...
Des voix : ...
M.
Couillard : ...M. le
Président, elle est basée sur un attachement indéfectible à la sécurité des
Québécois, au maintien de nos valeurs
et aux libertés, un mot que certains membres de l'opposition ont oublié, M. le
Président. Alors, oui, bien sûr, on va lutter contre le radicalisme. Il
y aura des mesures précises présentées à cet effet-là.
Je veux juste qu'on ne fasse pas de confusion,
qu'on fasse attention au choix des mots. Je veux juste qu'on s'entende ensemble — ensuite, on pourra prendre les mots qu'on
veut — que
quelqu'un qui pratique sa religion de façon rigoureuse, sans nuire à personne, sans nuire aux droits de personne,
sans nuire à nos valeurs, il peut le faire en toute liberté ou elle peut le faire en toute liberté. C'est
également une forme d'intégrisme. Alors, je préfère parler de radicalisme. Je
préfère parler de radicalisme, de violence, d'extrémisme.
C'est ça, le
véritable ennemi au Québec. On crée des fausses pistes. Ça a été le PQ avec la
charte désastreuse qui a noirci notre
réputation. Ça a été notre collègue qui cherche désespérément un thème pour
échapper à l'effet sur lui de la course à la direction du Parti québécois. Nous, on
est constants dans nos orientations : la sécurité, les valeurs des
Québécois avant tout, et les libertés, M. le Président, on y croit
aussi.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme
Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Les auteurs du rapport
Bouchard-Taylor croient que la population a des motifs réels et légitimes d'être inquiète à la suite des
attentats de Paris, d'Ottawa et de Saint-Jean-sur-Richelieu. C'est pourquoi,
selon eux, il est important que le
gouvernement agisse maintenant, ne serait-ce que pour rassurer la population.
De notre côté, nous avons déposé et proposé des mesures concrètes.
Le
gouvernement comprend-il qu'il doit bouger et arrêter de jouer sur les mots
comme il vient tout juste de faire?
• (15 h 20) •
Le Président :
Mme la ministre de l'Immigration.
Mme
Kathleen Weil
Mme Weil :
M. le Président, je tiens à rassurer les membres de cette Chambre que le
gouvernement est en action. Suite aux
tragiques événements du mois d'octobre dernier, le premier ministre a annoncé
la création d'un comité interministériel intersectoriel sur la
radicalisation. C'est un phénomène qui affecte toutes les sociétés occidentales
actuellement, et il y a des meilleures
pratiques dont on veut s'inspirer, mais aussi il y a des expertises sur le
terrain, ici, au Québec, des gens qui
sont déjà conscients du phénomène de la radicalisation. Et, oui, M. Bouchard
est venu en parler, il a parlé de terrorisme. Le vrai enjeu, c'est la
sécurité publique...
Le Président :
En terminant.
Mme Weil :
...et c'est ça qui inquiète les gens. Alors, on est en action pour protéger le
public.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme
Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : M. le Président, celle qui avait de
l'expertise, au Québec, c'était Mme Fatima Houda-Pepin, et vous
l'avez foutue à la porte.
Ceci
dit, depuis son élection, ce gouvernement travaille très fort à trouver des
excuses pour ne pas agir sur les questions
identitaires. Je vous parie qu'il va en trouver d'autres, il va en trouver
d'autres pour remettre à plus tard la lutte à l'intégrisme...
Des voix :
...
Le
Président : Juste une seconde. Il n'y a seulement qu'une
personne ici qui a le droit de parole, puis vous parlez trop fort, je ne
l'entends pas bien. Mme la députée de Montarville, veuillez continuer.
Mme Roy
(Montarville) :
M. le premier ministre, pourquoi n'avez-vous pas le courage de faire de la
lutte à l'intégrisme une priorité comme vous l'aviez promis au printemps
dernier? La population vous le demande.
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : Éventuellement, on aura le courage. Et on a le courage nécessaire pour
protéger la sécurité des Québécois et
des Québécoises en tout temps, en tout temps, M. le Président. 24 heures
par jour, nos forces de sécurité sont en vigilance; notre ministre de la
Sécurité publique également, en lien avec ses collègues.
Mais nous, on ne
tombera pas dans les pièges faciles, les amalgames qui nous amènent vers des
zones très difficiles pour la coexistence des
communautés au Québec. Nous, des questions comme la liberté, on y croit. Les
collègues, ils...
Une voix :
...
M.
Couillard : Non, ils n'y croient pas, à la liberté. Ils disent qu'il
faut encadrer la liberté de parole.
Alors, je vais donner
un devoir de fin de semaine aux membres de la CAQ, parce que ça leur prend un
peu de réflexion, je pense, dans ce
parti-là. Rédigez-nous les articles de loi pour restreindre la liberté de
parole. On va étudier ça avec beaucoup d'attention.
Le
Président : Principale, M. le député de Jonquière.
Langue
des documents déposés par TransCanada devant
l'Office national de l'énergie pour le projet Énergie Est
M.
Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui. M. le Président, TransCanada n'a pas traduit
en français ses milliers de documents déposés devant l'Office national
de l'énergie pour l'oléoduc.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Gaudreault : Aujourd'hui, une agricultrice de
Saint-Jean-Chrysostome, Mme France Lamonde, et le Centre québécois du droit de l'environnement ont déposé
une injonction à la Cour fédérale afin que les droits fondamentaux des
francophones touchés par le projet soient préservés. Le respect minimum des
citoyens, M. le Président, c'est que les documents soient en français, mais
Ottawa ne s'en préoccupe pas.
Ma question est bien
simple, M. le Président : Est-ce que le ministre a pris le téléphone? Le
ministre de l'Environnement, est-ce qu'il a
pris le téléphone pour parler à son homologue? Est-ce qu'il s'est battu pour
s'assurer que les citoyens québécois
aient des documents en français? Pourquoi faut-il aller jusqu'en cour, au
Québec, pour obtenir des documents en français?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie.
M.
Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, sur le dossier TransCanada, nous avons appris vendredi dernier
que l'entreprise allait représenter
certains éléments nouveaux d'ici la fin du mois de mars, selon ce qu'on a su.
La position du gouvernement est
toujours la même, c'est-à-dire que nous avons sept conditions pour la
réalisation de ce projet. Le ministre, mon collègue de l'Environnement, a eu l'occasion d'écrire à
TransCanada. Les choses sont très claires, et c'est la position officielle
du gouvernement, M. le Président, sur cette question-là.
Sur
la question du français, j'ai eu l'occasion de le dire et de déplorer le fait
que ce n'était pas écrit dans la langue française, qu'il n'y avait pas une traduction complète qui était faite
des documents. L'entreprise a répondu en disant que ce qui était pour la
portion québécoise était fait dans les deux langues.
Donc,
nous allons quand même continuer d'insister pour que tous les documents soient
faits dans cette langue-là, M. le Président. Nous surveillons le dossier
de très près parce que c'est un dossier qui est important pour l'avenir des
Québécois, qui doit se faire dans la sécurité des Québécois, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Jonquière.
M.
Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Là, M.
le Président, je pense qu'il ne faut pas insister, là, il faut exiger.
L'Office national de l'énergie dit qu'il n'est pas responsable de l'exactitude des quelques
documents en français déposés par TransCanada.
Donc, pour les francophones, les documents n'ont pas le même poids légal que
pour les anglophones.
Qu'est-ce
que le ministre répond aux milliers de citoyens le long du tracé de
700 kilomètres qui veulent se défendre en français? Est-ce que la
compagnie va aller exproprier des agriculteurs en anglais, M. le Président?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Je référerais le député de Jonquière
ainsi que cette Chambre à la lettre du 18 novembre que j'ai envoyée
au président de TransCanada et qui a été déposée d'ailleurs dans cette Chambre.
La lettre dit
clairement... Elle fait référence au fait que, premièrement, la portion
québécoise du projet TransCanada sera entièrement assujettie au processus du
BAPE, qui est une demande de l'opposition. Fait cocasse, lorsqu'ils étaient au gouvernement, ils n'ont pas
exigé de BAPE sur l'ensemble de la portion québécoise du projet. Nous, nous l'exigeons, et cette lettre-là dit
clairement, M. le Président, que tous les documents pour ce BAPE là devront
être livrés en français. Nous allons défendre l'intérêt des Québécois
dans ce dossier-là, et ça comprend les documents en français, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : M. le Président, on parle de l'Office national de
l'énergie. Le ministre, il dit quoi aux Québécois qui veulent aller
devant l'Office national de l'énergie? Il dit quoi à Mme France Lamonde? Il dit
quoi aux milliers de résidents qui veulent
se défendre? Il dit quoi? Quelle réponse qu'il leur donne? D'apprendre
l'anglais? «Speak white»?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : M. le Président, le député de Jonquière est un ancien
avocat, et je rappelle au fait que la question est précisément devant les tribunaux au moment où on se parle. Alors, il
faudrait au minimum faire preuve de prudence.
En
second lieu, ce que nous disons clairement aux Québécoises et aux Québécois,
que ce soit dans le cas du projet TransCanada
ou quelque autre projet qui se passera au Québec, les droits, nos droits
fondamentaux, comme Québécois, d'avoir
toute l'information en français seront défendus jusqu'à la toute fin, et nous
nous assurerons que l'ensemble des documents
dans le projet TransCanada seront livrés en français et que nous ferons notre
travail en français, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Financement
de projets montréalais de lutte
contre la pauvreté et l'exclusion sociale
Mme
Manon Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Depuis le 1er janvier dernier, une centaine de projets
venant en aide aux personnes les plus
démunies à Montréal est menacée parce que le gouvernement refuse de confirmer
l'enveloppe de 9 millions
accordée à l'entente entre la métropole et le ministère de l'Emploi et de la
Solidarité dans le cadre des sommes allouées
pour la lutte à la pauvreté. Ces projets concernent, par exemple, la sécurité
alimentaire, le travail communautaire en HLM, le travail de rue auprès
des jeunes, l'aide aux devoirs, le répit pour des parents et bien d'autres
choses.
Est-ce
que le ministre s'engage clairement à garantir tous les fonds de cette enveloppe
destinée aux personnes les plus
vulnérables et, si oui, à quand la signature? Cette coupure, si elle se
confirme, en plus, mettra aussi des travailleuses et travailleurs, qui
oeuvrent à bout de bras, à pied.
Est-ce que le
ministre va redresser la barre ou va-t-il devenir le ministre du chômage?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi.
M.
François Blais
M.
Blais : Alors, je remercie ma collègue pour la question. Nous sommes
en discussion avec la ville de Montréal sur le sujet. Nous sommes très conscients de l'importance de cette
enveloppe. En temps et lieu, nous aurons des annonces à faire.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Selon mes informations, le 4,5 millions dont parle le
ministre n'a pas encore été versé. On parle d'emplois qui vont être coupés, ce mois-ci, seulement à Montréal, les
chiffres que j'énonce présentement. Selon M. Coderre, il faudrait convaincre le Conseil des ministres, et
semble-t-il que le ministre des Affaires municipales est plutôt d'accord
avec ça.
Alors, j'aimerais
savoir : Est-ce qu'on va réussir à convaincre le Conseil des ministres?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi.
M.
François Blais
M.
Blais : M. le Président, le Conseil des ministres, le gouvernement,
est très conscient de l'importance de cette enveloppe, très conscient aussi de l'importance que la ville de Montréal
accorde à cette reconduction. Nous travaillons en ce moment sur la question. En temps et lieu, il y aura des annonces à
faire. Je suis assez positif, mais laissez-nous encore un peu de temps.
Ça va très bien pour le moment.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme Massé : Ça paraît que ce n'est
pas votre emploi qui va être coupé ce mois-ci.
Avec le gel
dans les contrats d'intégration au travail pour les personnes en situation de
handicap, les coupures des
subventions salariales, les mesures rétrogrades à l'aide sociale, est-ce que le
ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale est en train de devenir
le ministre du chômage et de l'exclusion sociale?
Le Président : M. le ministre
de l'Emploi.
M. François Blais
M.
Blais : M. le Président, aux dernières nouvelles, le chômage diminue,
hein, au Québec. Je peux vous dire que la participation à l'aide sociale ou le nombre de personnes à l'aide
sociale diminue, parce que c'est fortement corrélé à la diminution du
chômage. Donc, on est extrêmement positifs pour l'avenir.
Pour ce qui
est, encore une fois, de l'entente avec Montréal, nous sommes en discussion
avec eux. Les discussions avancent très bien. Nous aurons des nouvelles...
Nous aurons des annonces à faire très prochainement à ce sujet.
• (15 h 30) •
Le Président : Principale, M.
le député de La Peltrie.
Coûts d'aménagement des
bureaux des ministres
et des dirigeants d'organismes publics
M. Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, Geneviève Lajoie, du Journal de Québec, dévoile un
autre cas de gaspillage de fonds publics.
Stéphane Labrie, P.D.G. de la RBQ, a autorisé 400 000 $ de dépenses,
notamment pour rafraîchir les bureaux de
la haute direction. M. le Président, les Québécois qui ont vu le gouvernement
libéral piger encore dans leurs poches depuis
son retour au gouvernement ne comprennent pas pourquoi, d'un côté, on leur en
demande encore plus et, de l'autre, on laisse des administrateurs
dépenser leur argent sans aucune sanction.
M. le
Président, est-ce que le président du Conseil du trésor trouve justifiées ces
dépenses? Et, sinon, qu'est-ce qu'il va faire pour sanctionner les
administrateurs qui gaspillent des fonds publics?
Le Président : M. le ministre
du Travail.
M. Sam Hamad
M.
Hamad :
Merci, M. le Président. Je remercie le shérif, mais, je pense, le shérif
commence mal parce qu'il ne tire pas sur le bon...
Le Président : S'il vous
plaît! Non, non, non, on s'arrête là.
Des voix : ...
Le
Président : On s'arrête là. Chaque député, ici, porte un titre,
et c'est à ce titre-là qu'on se doit de l'appeler. Alors, le député,
c'est le député de La Peltrie.
M.
Hamad : Je reprends
les paroles de son chef, M. le Président. En fait, la décision a été autorisée,
a été approuvée par le conseil
d'administration avant l'assermentation du gouvernement libéral. Donc, c'est
une décision prise par l'ancien
gouvernement. Maintenant, qu'est-ce que nous avons fait, M. le Président?
Lorsque nous sommes arrivés, il y avait
des projets pour 3,6 millions de dollars, et nous l'avons suspendu. En
plus, M. le Président, on a demandé à la RBQ... Ils ont livré des coupures dans la masse salariale,
780 000 $, des coupures dans les dépenses, 650 000 $, M. le
Président. Ils ont livré. Donc, nous
n'aurons plus des projets comme ce qui était présenté avant; au contraire, des
gestions serrées. Puis, même s'ils
sont à l'extérieur du périmètre comptable du gouvernement, ils ont les mêmes
obligations que toutes les autres sociétés d'État et le gouvernement.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, il n'y a pas si longtemps, c'était François Bérubé, au CSPQ,
qui se gâtait. Aujourd'hui, c'est Stéphane Labrie. Mais la question
qu'on peut se poser, c'est : Est-ce que les 278 000 $ dépensés
par le ministre délégué à la politique
maritime, ou les 173 000 $ dépensés par la ministre de la Famille, ou
les 50 000 $ dépensés par le premier
ministre font en sorte que le président du Conseil du trésor n'a plus
l'autorité morale pour sanctionner ceux qui pigent allègrement dans les
fonds publics?
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Bien, écoutez, M. le Président, je comprends que le député de
La Peltrie aime les clips et qu'il en cherche une à tous les jours, et que, parfois, il
pense en avoir trouvé de notre côté, alors que, comme le disait mon collègue qui
est responsable notamment de la Régie
du bâtiment, bien, il est allé le trouver dans le gouvernement précédent. Donc,
celui que la CAQ avait désigné comme étant son shérif...
Une voix : ...
Le Président : Je m'excuse.
M. le...
M.
Bonnardel : ...le
député de La Peltrie, qui a posé une...
Le Président : M. le leader
de l'opposition.
M.
Bonnardel :
M. le Président, vous avez rappelé à l'ordre le ministre. Rappelez à l'ordre le
président du Conseil du trésor, on parle au député de La Peltrie.
Le
Président : M. le président du Conseil du trésor, veuillez vous
adresser à vos collègues en fonction de leur titre.
M.
Coiteux : Je ne faisais que me référer à l'appellation qu'ils avaient
utilisée, ce n'est pas mon appellation, hein?
Une voix : ...
M. Coiteux :
Ils l'ont retirée. Mais, compte tenu du fait qu'on est tombé dans les talles de
l'opposition officielle, peut-être qu'ils auraient dû choisir une autre
appellation. Ça aurait peut-être pu être...
Le Président : En terminant.
M. Coiteux : ...l'inspecteur Gadget,
M. le Président. Ceci...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le
Président, entre «shérif» et «complice», je choisis encore «shérif». Pas de
problème.
M. le Président, la fin de l'année budgétaire
arrive. Au Québec, c'est le festival de la dépense inutile dans la fonction
publique, dont le président du Conseil du trésor est le président d'honneur.
Sera-t-il,
encore cette année, celui qui ferme les yeux ou y aura-t-il des mesures
concrètes pour sanctionner les administrateurs...
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux : M. le Président, je
pense que le problème du député de La Peltrie, le problème de sa formation
politique, en est un... Je dirais qu'ils ont
un problème d'identité. Je dirais qu'ils ont un problème d'identité. Ils
essaient de voler le débat
identitaire au Parti québécois, ils essaient de voler... Et là ils ont un
problème parce qu'on est en train d'équilibrer
les comptes, M. le Président. On a les taux de croissance des dépenses de
programmes les plus faibles depuis les années 90
cette année et on s'en va vers l'équilibre
budgétaire. M. le Président, il devrait être sur le bout de chaise en train de nous applaudir, mais il cherche sa clip du jour.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Joliette.
Bonification de la
rémunération après mandat
des hauts dirigeants de l'Université Laval
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : À l'Université Laval, on assiste,
d'une part, à l'annulation de dizaines de
cours, à l'abolition de programmes, à des coupes de 600 000 $ pour l'achat de livres, des
compressions records de 42 millions. À l'Université Laval, on assiste,
d'autre part, à des hausses substantielles des primes d'après mandat : des primes qui
étaient perçues pendant trois ans le seront maintenant pendant six ans. Après deux mois de
tergiversations, le ministre de l'Enseignement supérieur confirmait la semaine dernière ce que nous
savions, outre le caractère exorbitant de ces hausses, l'université n'avait,
tout simplement, pas le droit de
faire de telles hausses sans autorisation spécifique du ministre. Il exigeait
alors l'annulation immédiate des hausses. Or, à ce jour, le président du
conseil d'administration refuse d'obtempérer.
Évidemment,
il n'est pas facile pour le ministre de faire la leçon lorsqu'il est question
de primes, mais est-ce qu'il pourrait nous dire quelle est la date
butoir à laquelle l'université doit se conformer et annuler les primes?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le
Président, la règle qui s'applique, c'est la règle 5.11, qui a été adoptée par
le Parti québécois, et c'est une règle
sur laquelle le ministre peut demander des comptes, mais ne peut pas intervenir
directement pour obliger.
Premièrement,
le 26 novembre, le conseil d'administration a adopté des modifications
salariales pour la haute direction.
Nous avons demandé des comptes à l'université. L'université
nous a répondu, et je leur ai dit — puis ça a été très clair pour moi : C'est inacceptable. Nous avons demandé
l'annulation de ces modifications. J'ai envoyé la lettre au président du conseil d'administration, et on
s'attend qu'il réponde positivement à ma demande. Advenant le cas qu'il ne
réponde pas positivement à la demande, on va
appliquer les sanctions, c'est-à-dire un remboursement du montant qu'eux
autres vont avoir donné à la haute
direction. M. le Président, c'est la seule règle qui peut s'appliquer
actuellement au niveau légal.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : M. le Président, je ne sais pas si
vous imaginez le paradoxe de la situation. On a des coupes records de 42 millions à l'université qui affectent
directement les services, la qualité de l'enseignement. D'autre part, on a des
hausses records des primes après mandat, et la sanction que fait poindre le
ministre parce qu'il n'arrive pas à faire appliquer
sa décision, c'est quoi? C'est de dire :
Bien, on va diminuer la subvention de l'université du même montant des
hausses injustifiées, donc on va pénaliser plus.
Qu'est-ce que va faire le ministre pour exiger
l'annulation?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le
Président, je suis surpris. C'est le ministre qui me précédait qui a fait la
règle. C'est leur parti qui ont fait
cette règle. On doit respecter cette règle-là. La députée est avocate, elle
sait que le ministre ne peut pas aller au-delà des lois. Et la situation, actuellement, de
l'Université Laval est strictement inacceptable.
Le Président :
Mme la leader de l'opposition.
Mme
Maltais : Écoutez, simplement, la question
portait sur une question... La question était très simple : Quand va-t-il l'appliquer? On attend
une date, un délai, une échéance.
Le Président :
M. le ministre, veuillez... Avez-vous terminé?
M. Fournier :
Question de règlement.
Le Président :
M. le leader.
M.
Fournier : Sur la question de
règlement, je pense, c'est important de le dire, puisqu'on recommence la
session, lorsque les questions
abordent, sur un préambule qui peut être assez long, un certain nombre de
sujets et que les ministres répondent
aux sujets qui sont apportés, on ne peut pas reformuler avec une courte
question, «quand», parce que la question est plus large. Il faut permettre aux parlementaires de donner une
réponse complète. J'espère que ce sera fait à toutes les occasions pour
que les gens...
Le Président :
C'est pour ça que je demandais au ministre de continuer sa réponse.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le
Président, je suis surpris, les députés de l'opposition voudraient que je brise
la loi, que je sois contre la loi. Je vais respecter la loi, je vais respecter
la règle budgétaire, et, s'il y a une sanction qui s'applique, ça va être le remboursement des montants qui vont
avoir été octroyés à la haute direction. On ne peut pas aller plus loin que ça.
Et je suis étonné que la députée de
l'opposition qui me pose la question, qui est avocate, n'accepterait pas que je
respecte la loi.
Le
Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme
Véronique Hivon
Mme
Hivon : Ce qu'on voudrait,
M. le Président, ce qu'on aurait voulu, c'est que le ministre conserve son
autorité. Et, pour ça, ce qu'on
aurait voulu, c'est qu'il rembourse les primes injustifiées qu'il a perçues, et
peut-être qu'aujourd'hui la
crédibilité serait plus grande quand il est question de demander à l'Université
Laval d'annuler les primes consenties injustement.
Parce que cet effet dissuasif là de menacer de diminuer les subventions, c'est
un effet dissuasif, c'est pour dire qu'ils doivent obtempérer à la
décision.
Quelle est la date
butoir ultime à laquelle le ministre va exiger...
• (15 h 40) •
Le Président : M. le ministre de l'Éducation.
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le
Président, j'ai refusé les modifications, j'en ai averti le président du conseil
d'administration. Maintenant, c'est au conseil d'administration de
prendre ses responsabilités. Nous allons respecter la règle budgétaire.
Advenant qu'il y a des montants qui sont donnés à la haute direction malgré ce
que je leur ai demandé, nous
allons récolter les montants et nous allons demander à l'université de
rembourser ces montants au total.
Le Président :
Principale, M. le député de Masson.
Vente
d'alcool dans la réserve de Kahnawake
M.
Mathieu Lemay
M.
Lemay : Merci. M. le Président, on apprenait la semaine
dernière dans Le Journal de Montréal l'existence d'un stratagème sur la réserve de Kahnawake : la SAQ livre directement sur cette réserve à un commerçant qui achète de l'alcool à rabais pour la revendre à plein prix
dans ses commerces. Cette astuce prive le gouvernement de milliers de
dollars en taxes. Des dizaines de cabanes à
cigarettes et des dépanneurs se font presque passer pour des succursales de la
SAQ sans son autorisation. M. le Président, il y a même un fleuriste qui vend
de l'alcool sur la réserve. Tu sais, c'est pratique,
ça, pour la Saint-Valentin. Non, mais, franchement, là! Il y a clairement
une brèche dans la loi que le ministre
des Finances doit corriger. La SAQ doit cesser de livrer de l'alcool
directement sur la réserve.
Est-ce
que le ministre des Finances entend revoir l'entente conclue en 1999 entre
Québec et Kahnawake pour mettre fin à ce stratagème?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M.
Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, je vais essayer de rester zen. C'est
ridicule, c'est absolument ridicule. La SAQ vend de l'alcool selon les règles. L'entité, à Kahnawake, qui achète le
pétrole a son permis d'achat. Il n'y a rien, absolument rien qui est
contre les règles. Informez-vous.
Le Président :
...période de questions et réponses orales.
Motions
sans préavis
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis, et, en fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation, je cède la parole à M. le premier ministre.
Condamner
les attentats perpétrés à Paris en janvier 2015
et offrir des condoléances au peuple français
M. Couillard : M. le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante conjointement avec le chef
de l'opposition officielle, le chef du deuxième groupe d'opposition ainsi que la députée de Gouin :
«Que
l'Assemblée nationale condamne avec la plus grande sévérité les
attentats meurtriers perpétrés à Paris en janvier 2015;
«Qu'elle
dénonce et réprouve, au nom des idéaux auxquels elle doit son existence même,
ces actes de terreur;
«Qu'elle
exprime sa solidarité avec le gouvernement de la République française et réitère l'amitié
indéfectible entre le peuple québécois et le peuple français;
«Qu'elle
rende hommage à toutes les victimes, civils ou agents des forces de l'ordre,
qui ont sacrifié ou mis en péril leur vie lors de ces terribles événements;
«Que ces événements
renforcent notre volonté à poursuivre la lutte contre le terrorisme, la
violence, la haine d'autrui, l'intolérance et pour le respect de la liberté
d'expression;
«Enfin, que
les membres de l'Assemblée nationale observent une minute de silence en hommage aux
disparus et qu'elle fasse parvenir au peuple français ses plus sincères
condoléances.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, je remercie M. le
premier ministre. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui, M.
le Président, il y a
consentement pour un débat, des interventions d'environ deux minutes par intervenant dans l'ordre suivant : le premier ministre, suivi du chef de
l'opposition officielle, et, par la suite, le chef du deuxième groupe d'opposition, et finalement Mme la
députée de Gouin.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, je comprends qu'il y a
consentement pour permettre quatre intervenants pour une durée de deux
minutes. Alors, M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, il est de ces rares moments dans la vie parlementaire où un véritable
sentiment de communion unit tous les
membres de cette Assemblée ainsi que les citoyens qu'ils ou elles ont le
privilège de représenter. Les événements
tragiques survenus en France au commencement de l'année ont laissé une profonde
empreinte dans nos esprits, mais il est
clair que ceux qui ont voulu soumettre notre volonté et éteindre la flamme de
la liberté de la conscience et de la
pensée par la terreur ont échoué. Ils ont échoué, car nous sommes debout dans
cette Assemblée et dans d'autres parlements
partout sur la planète. Ils ont échoué, car, face à la barbarie et à la haine
aveugle, à cette violence inhumaine, nous
restons ensemble réunis autour de ce qui nous rassemble, la démocratie, nos
libertés, qui furent si durement gagnées, et l'État de droit.
Les attentats
de Paris ont suscité un immense mouvement de solidarité, car les valeurs
attaquées ce jour-là en France, pays
des droits de la personne, ont une portée universelle et forment le socle de
toutes les démocraties. Ces jours terribles sont gravés pour toujours
dans la mémoire du peuple québécois. La relation fraternelle qui nous unit au peuple
français s'est manifestée dans toute sa
profondeur à l'annonce des actes de terreur perpétrés à Paris. Dès les
premières heures de cette tragédie,
la solidarité du gouvernement du
Québec à l'égard du peuple français
s'est exprimée de multiples façons :
contacts personnels, communications diverses, signature des registres et autres
mesures. Plusieurs collègues membres de cette Assemblée et moi-même avons aussi
pris part aux marches de Québec et de Montréal aux côtés de citoyens français
installés chez nous ou tout simplement de passage, de même que de nombreux
autres Québécois et Québécoises.
Aujourd'hui, avec la présentation de cette motion, nous exprimons à nouveau notre
soutien et notre solidarité au peuple français.
Oui, ce
jour-là, nous étions tous et toutes Charlie, un nom alors et pour longtemps
rendu synonyme de liberté. L'État de
droit a répondu et répondra à cette barbarie avec toutes ses énergies. Nous
protégerons la sécurité des Québécois et des Québécoises en déployant
jusqu'à son extrême limite s'il le faut toute la force que nos lois autorisent.
Je rends
hommage aux agents des forces de l'ordre et aux citoyens français dont la
bravoure et le dévouement ont mené à
la neutralisation des terroristes. Nos forces de sécurité étaient également
vigilantes, en lien constant avec leurs collègues au Canada et à
l'étranger.
Ayons aussi une pensée pour les hommes et les
femmes qui, chez nous, assurent notre défense et notre protection. Cette bataille, nous la gagnerons ici et ailleurs. Ne nous
méprenons pas, ce que ces barbares ne peuvent accepter, c'est la
démocratie, les libertés et l'idée même d'une société rassemblée autour de
principes librement partagés. Ils dénaturent la religion dont ils prétendent
s'inspirer.
Souvenons-nous
de ces mots de Voltaire : «Le fanatisme est un monstre qui ose se dire le
fils de la religion.» Ce monstre
n'est pas un nouveau-venu. Trois siècles plus tard, il est encore parmi nous.
Mais nous le vaincrons, comme d'autres l'ont
fait avant nous, et notre victoire atteindra sa pleine mesure si nous nions aux
terroristes la rançon qu'ils veulent nous arracher, celle qu'ils
recherchent afin de répandre leur message haineux. C'est ainsi que nous
demeurerons une terre d'accueil et une terre
de liberté. C'est pour cela que nous demeurerons l'expression de ce que ces
gens rejettent : une société qui reste profondément humaine, encore
capable de fraternité, même si frappée en plein coeur.
Ne donnons
jamais à ces barbares ce qu'ils recherchent : l'exclusion, la
stigmatisation des communautés et le geste absurde que serait la réduction de nos libertés. Faire cela, ce serait
baisser les bras et leur concéder une victoire. Ce serait punir la vaste majorité en réaction aux actes
haineux d'une infime minorité de criminels. Si ces libertés, comme nos droits,
ont des limites, il n'appartient pas aux terroristes de nous en imposer le
contour. Cette responsabilité appartient à nos parlements et ultimement à nos
tribunaux.
Je veux enfin
présenter, au nom du peuple québécois, mes plus sincères condoléances aux
familles et aux proches des victimes.
On a coutume de dire que l'histoire est un éternel recommencement, ce fut
tragiquement le cas en janvier dernier.
Ces jours-là, des hommes et des femmes sont morts pour la liberté de parole, en
mots ou en dessins. D'autres, dans la
même ville, sont morts pour la seule et unique raison qu'ils ou elles étaient Juifs
70 ans après la libération des camps de
la mort. Les mots sont d'un bien faible secours, M. le Président, pour exprimer
la douleur qu'inspire leur souvenir. Nous ne les oublierons pas. Je vous
remercie.
• (15 h 50) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le premier ministre. M. le chef de l'opposition
officielle.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci, M. le Président. Le 7 janvier dernier, le
monde démocratique était bouleversé par l'attentat perpétré contre le journal Charlie Hebdo et
celui survenu deux jours plus tard contre des Juifs près de la porte de Vincennes, à Paris. On a frappé, évidemment, la
société française, la France, dans ce qu'elle a de plus précieux : la
démocratie et la liberté d'expression.
À travers ces événements
tragiques, ce sont toutes les sociétés démocratiques qui ont été touchées. Nous
l'avons constaté dans les semaines qui ont
suivi, des dizaines de villes à travers le monde ont exprimé leur solidarité
envers le peuple français. J'aimerais
affirmer la nôtre à la France d'abord, mais également aux gens de Charlie
Hebdo et de la presse en général.
Le fait qu'évidemment cette presse constitue un pilier fondamental de notre
démocratie, le fait qu'un média ait été frappé donne une résonance toute
particulière à ce drame. La liberté de presse et le droit du public à
l'information sont essentiels à une société libre et démocratique.
Je
tiens ici, d'ailleurs, à souligner le courage de ceux qui ont survécu aux
événements. J'ai eu la chance, ici, de rencontrer
une femme formidable qui incarne cette résistance, Mme Zineb El Rhazoui, qui
témoigne encore de l'importance de
résister face aux gens qui ne croient pas, tout comme nous, malheureusement...
à l'encontre de nous, à l'importance de
la liberté d'expression et aux valeurs démocratiques. Cette femme incarne un
courage qui est supérieur au nôtre parce qu'elle-même est visée à nouveau par des gens qui, malheureusement, ont
choisi une autre voie que la démocratie et le respect de l'autre. Je salue son courage et celui de ses collègues face
aux événements. J'ai d'ailleurs, suite aux événements, contribué à faire en sorte que cette liberté
d'expression soit affirmée par tous les élus du Parti québécois en remettant
une copie de Charlie Hebdo suite à ces événements.
Ces
événements nous donnent aussi l'occasion
de rejeter un des pires maux qui guettent notre société depuis... malheureusement,
plusieurs fois séculaire, soit la haine des Juifs. De savoir que des gens ont
été bassement attaqués parce que, strictement, ils étaient liés à une religion nous
fait prendre conscience que la haine de certaines personnes dépasse
toutes les limites que nous pouvons concevoir nous-mêmes. À certains égards, on
disait même qu'ils sont entrés dans l'épicerie
casher, mais une autre cible était en vue par ces gens qui auraient conduit à
un drame encore plus effroyable. Nous
devons, nous aussi, exprimer notre colère et notre intolérance face à ces
gestes, à ces actes qui prennent la forme, dans ce cas-ci, de meurtres contre des citoyens juifs, français, mais
qui peuvent aussi prendre toutes sortes de formes dans notre société. Nous devons rejeter l'antisémitisme sous toutes
ses formes, M. le Président. Il est intolérable à notre société et
il conduit à ces actes malheureux. Tout rejet de l'autre doit être condamné, et
c'est vrai, évidemment, pour nos amis juifs, mais c'est vrai pour
toute autre forme de rejet.
Ces
événements ont aussi donné l'occasion au monde de se
distinguer par cette belle et grande manifestation à Paris, où des gens de partout, évidemment
principalement Français, mais des dirigeants d'un peu partout
sont venus exprimer leur solidarité
et leur appui aux valeurs qui nous animent, à nos valeurs démocratiques. Ce mouvement, citoyen au départ,
a donné la réponse la plus éloquente à ceux
et celles qui veulent ébranler nos démocraties. Je tiens à répéter, évidemment,
M. le Président, que nous devons faire front
commun et lutter contre le terrorisme et nous devons aussi rejeter le
radicalisme.
Ces
événements, M. le Président, malheureusement, nous marqueront à jamais. Ils ont
illustré tristement que même ici, au
Québec, nous ne sommes pas à l'abri de manifestations de la pire bêtise
humaine, soit la haine de l'autre. J'aimerais donc exprimer à nos amis, au peuple français et à son président, qui
s'est comporté de façon exceptionnelle face à ces événements, notre
soutien indéfectible et notre profonde solidarité. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le chef de
l'opposition officielle. Je cède maintenant la parole à M. le chef de la
deuxième opposition.
M.
François Legault
M.
Legault : Merci, M. le Président. Le 7 janvier dernier, des
terroristes islamistes sont entrés dans la rédaction de Charlot Hebdo, à Paris. Ils voulaient venger
la publication de caricatures représentant leur prophète. Le massacre a fait
de nombreux morts. Le lendemain, un nouveau
terroriste tuait une policière de 26 ans et des civils juifs lors d'une prise
d'otages dans un marché. Ces attentats ont
bouleversé la France et le monde entier. Le slogan Je suis Charlie s'est
imposé comme l'emblème de la
solidarité contre la terreur. Des millions de personnes s'identifiaient aux
victimes de l'attentat et affirmaient
leur attachement aux valeurs démocratiques. Le 11 janvier, une grande marche
républicaine rassemblait des millions de Français dans la rue. C'était
du jamais-vu depuis la Libération.
Les
attentats qui ont eu lieu à Paris frappent l'imaginaire par leur ampleur, par
leur violence. Des journalistes, des policiers
et un marché juif ont été attaqués. Est-ce qu'on peut trouver des symboles plus
forts? C'est la cohabitation pacifique
entre les religions que les terroristes ne pouvaient pas supporter. Ils
voulaient en finir avec la démocratie, avec nos valeurs.
Le
président français était ici-même, à l'Assemblée nationale, en novembre
dernier. Il nous a rendu visite pour nous
témoigner de son amitié. On était loin de s'imaginer que deux mois plus tard ce
pays ami serait plongé dans l'horreur. Cette
épreuve a montré la force et la résilience extraordinaires du peuple français.
Le peuple français doit savoir que notre détermination à lutter contre
l'intégrisme n'a jamais été aussi forte.
C'est
avec émotion que je me joins à mes collègues de l'Assemblée nationale pour
rendre hommage aux victimes, également à ceux qui ont survécu. Notre
admiration et notre amitié vont à l'ensemble du peuple québécois. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le chef de
la deuxième opposition. Mme la députée de Gouin, à vous la parole.
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. Je voudrais d'abord dire de façon
très claire que, bien sûr, ma formation politique appuie cette motion qui a été
déposée par le premier ministre. C'est une motion essentielle. Dans cette motion et dans tous nos esprits, il y a des
éléments qui s'imposent d'eux-mêmes : la solidarité, évidemment, avec
les victimes, avec leurs proches et avec
l'ensemble du peuple français. Bien sûr, on va parler aussi du travail policier
et de la sécurité des citoyens, cela va de soi. Il nous invite cependant
à la plus grande prudence. Nous sommes devant, par exemple, un gouvernement fédéral qui est un petit peu rapide en la
matière. Je ne voudrais pas qu'on suive ses pas au Québec.
Mais
jusque-là on est capables de s'entendre. La sécurité va de soi, la solidarité
avec les victimes va de soi. Là où ça
commence à être plus difficile, M. le Président, c'est quand on se pose des
questions comme celle-ci : Comment lutter contre l'intolérance, contre la haine, mais respecter aussi la
liberté d'expression, à laquelle nous tenons collectivement et pour
laquelle, justement, les journalistes de Charlie Hebdo sont morts?
Si la réponse était
simple, on l'aurait trouvée depuis longtemps. Il faut agir, bien sûr,
rapidement, fermement, mais aussi avec
doigté et pertinence. Nous avons la responsabilité collective de clarifier les
termes du débat. Par exemple, qu'est-ce
qui relève de l'incitation à la haine, un concept couvert par le Code criminel
canadien et qui mérite sanction? Mais
qu'est-ce qui, sans être haineux, est intolérant, sexiste, homophobe, raciste
et comment y faire face en tenant compte de cette valeur profonde qu'est la liberté d'expression, mais en
refusant, comme société, des manifestations d'intolérance? Voilà des questions complexes que nous devons
résoudre — je le
souhaite vivement — au-delà
de la partisanerie politique parce qu'elles sont trop importantes pour
l'ensemble de la collectivité québécoise.
Et
nous devrons miser surtout sur la prévention sous toutes ses formes si nous
voulons éradiquer l'intolérance et la
haine. Quand je dis «sous toutes ses formes», je parle d'éducation, d'emploi,
d'inclusion, de concertation avec les milieux, avec les communautés, de lutte à la pauvreté et aux inégalités. Et,
au-delà de tout ça, oui, comme Assemblée nationale, comme parlementaires, donnons-nous les moyens
d'agir, mais prenons le temps de clarifier les termes. Prenons le temps
de préciser notre pensée avec le moins de partisanerie et en agissant le plus
efficacement possible, dans des délais raisonnables, ce qui veut dire
relativement rapidement. Merci, M. le Président.
Mise
aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Gouin.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté. En conséquence, je vous invite à vous
lever, nous allons observer une minute de silence à la mémoire des victimes de
la tragédie.
• (16
heures — 16 h 1)
•
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci. Veuillez vous asseoir.
M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Simplement
vous demander, M. le Président, si la présidence compte, et je le souhaite, faire transmettre
copie de la motion ainsi que des prises de parole à Assemblée nationale
française.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, ce sera fait, M. le leader du gouvernement.
Toujours à la
rubrique des motions sans préavis, je cède la parole à M. le chef de l'opposition
officielle.
Rendre
hommage à M. Gilles Rhéaume, ex-président de la
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, et offrir des
condoléances à sa famille et à ses proches
M.
Bédard : Alors, merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de
cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de Granby
et le député de Mercier, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale rende hommage à Gilles
Rhéaume, militant indépendantiste et passionné du Québec,
ancien président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, décédé le 8
février 2015;
«Qu'elle offre ses
plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches;
«Qu'elle
souligne son engagement indéfectible envers notre nation et la langue
française, notamment, ainsi que la vigueur patriotique avec laquelle il
a toujours défendu ses convictions.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le chef de
l'opposition officielle. Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion, M. le leader adjoint du gouvernement?
M.
Sklavounos : Oui, M. le Président, il y a consentement, des
interventions d'une minute par intervenant dans l'ordre suivant :
le chef de l'opposition officielle, suivi du chef de la deuxième opposition; le
député de Mercier; et finalement notre ministre de la Culture et des
Communications. Une minute, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très
bien. Alors, consentement de permettre quatre interventions d'une durée
d'environ une minute. M. le chef de l'opposition officielle, à vous la parole.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci.
C'est trop peu de temps pour résumer une vie trop courte, malheureusement, M. le Président, mais
bien remplie tant par la forme, je vous dirais, que le fond.
M.
Gilles Rhéaume était un militant souverainiste d'une qualité exceptionnelle. Il
s'est éteint, évidemment trop jeune,
à l'âge de 73 ans, après avoir consacré sa vie à lutter pour la défense de la
langue française et pour faire du Québec un pays. C'était un
patriote au sens véritable du terme, comme le soulignait hier la Société Saint-Jean-Baptiste,
qu'il a dirigée de 1981 à 1985.
Gilles Rhéaume a été,
vous le savez, M. le Président, une figure marquante du mouvement
indépendantiste québécois. Il a été à la tête de plusieurs organisations
qui prônaient la souveraineté du Québec et la défense de la langue française,
dont le Mouvement souverainiste du Québec, le MSQ. L'actuel président de la
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Maxime Laporte, estime que le Québec,
d'ailleurs, vient de perdre un homme d'exception, un de ses plus grands défenseurs. Et il le faisait sous toutes
les formes, M. le Président, il ne perdait jamais une occasion,
d'ailleurs, pour rappeler
l'importance de protéger cette belle langue française. Il le faisait à sa
façon, d'ailleurs. Un homme passionné dans sa vie, dans ses réactions
mais aussi dans son propos.
C'était un grand orateur qui parfois allait
directement au but, froissait certains intervenants, mais toujours
dans l'idée d'améliorer les choses,
de faire prendre conscience d'une réalité simple, c'est que le français
nous appartient, et tant sa qualité
que son respect doivent être assurés par nous, concitoyens du Québec.
Il le faisait aussi dans sa défense de
l'idée forte qui est celle de faire du Québec un pays. Il rassemblait autour de lui des gens
qui, tout comme lui, avaient cet
amour profond du Québec et la confiance que son avenir passait par faire
du Québec un pays. J'aimerais, évidemment, à ses proches, à ses amis, à ses nombreux amis et à ses lecteurs, parce que
plusieurs le lisaient à la fin de sa vie, souligner son combat. Il n'a pas été vain. Au contraire, il
a fait prendre conscience aux Québécois de cette réalité fragile qui est le français
et qu'en même temps son combat pour faire du Québec un pays ne sera pas vain.
Alors, merci, Gilles,
de ton apport à la société québécoise et aussi au mouvement indépendantiste.
Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le chef de l'opposition
officielle. M. le chef de la deuxième... M. le député de Granby, plutôt, je
vous cède la parole.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : M. le Président, le 8 février dernier,
Gilles Rhéaume décédait à l'âge de 63 ans. C'était un nationaliste dévoué et passionné. Il s'est fait
connaître comme directeur de la Société Saint-Jean-Baptiste de 1981 à 1985.
On l'a vu sur toutes les tribunes défendre
régulièrement la langue française, et il contribuait avec conviction au débat
public. Des militants, des gens
d'idées, des passionnés, c'est important dans une démocratie, et il ne faut pas
hésiter à leur rendre hommage. Gilles
Rhéaume était profondément attaché à sa famille politique, et nous comprenons
aujourd'hui que l'inverse est tout aussi vrai.
Nous
saluons donc avec respect l'émotion du Parti québécois, et, en mon nom et en
celui de la Coalition avenir Québec, j'offre toutes mes condoléances à
M. Rhéaume et à ses proches.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Granby. M. le député de Mercier, je vous cède la parole.
M.
Amir Khadir
M. Khadir :
Merci, M. le Président. Je tiens à joindre la voix de Québec solidaire à celle
de nos collègues de l'Assemblée nationale pour offrir nos condoléances à la
famille de Gilles Rhéaume.
Gilles
Rhéaume, on l'a souligné, a combattu et lutté toute sa vie pour faire
reconnaître le fait français, pour faire reconnaître les droits du peuple québécois. On peut être d'accord ou pas
avec certaines de ses prises de position. J'ai eu brièvement l'occasion de le rencontrer à quelques
reprises alentour des enjeux qui touchent le mouvement souverainiste, mais ce qui est certain, c'est qu'il doit
bénéficier de toute notre admiration parce que pour ses convictions il a
démontré que parfois il fallait payer
de sa vie, de ses intérêts, de ses options de carrière. C'était le genre de
personne de ne faire aucun compromis
en faveur de ses intérêts personnels, et, lorsqu'il avait une conviction juste,
et il était toujours de bonne foi...
de consacrer temps, énergie et parfois opportunités de carrière pour défendre
ses idéaux. Une telle chose devient de
plus en plus rare dans une société qui favorise d'autres aspects, notamment
pécuniaires, mais pour Gilles Rhéaume le
peuple québécois, l'intérêt du peuple québécois, non pas abstrait mais les gens
ordinaires, passaient avant ses intérêts personnels et ses objectifs de
carrière. Merci beaucoup, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Mercier. Mme la ministre de la Culture et des Communications, je vous
cède la parole.
Mme
Hélène David
Mme
David (Outremont) : M. le Président, M. Rhéaume a consacré sa vie à
travailler pour le modèle de développement du Québec auquel il croyait.
Il a consacré sa vie à la langue française et à sa place dans la province de
Québec. Il a présidé, pendant
plusieurs années, la Société Saint-Jean-Baptiste. Il a plaidé avec vigueur pour
sa vision de la langue et du Québec.
Que nous ayons ou non partagé ses
convictions, nous répétons, et je le fais en tant que ministre responsable de
la Protection et de la Promotion de la
langue française, que la langue française est le socle et fait la fierté du
Québec. Notre province s'est
constituée et développée grâce aux citoyens et aux citoyennes de langues et
d'origines diverses qui ont cru à l'importance
du français, qui est devenu, sous le gouvernement de Robert Bourassa, en 1974,
la langue officielle du Québec. À la famille et aux proches de M. Rhéaume, nous
leur offrons nos plus sincères condoléances. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la ministre. Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. En conséquence, je vous
invite à vous lever, nous allons observer une minute de silence à la
mémoire de M. Rhéaume.
• (16 h 10 — 16
h 11) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci. Veuillez vous asseoir.
Toujours à la
rubrique des motions sans préavis, M. le député de Granby, je vous cède la
parole.
M.
Bonnardel : M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante conjointement avec le député de Rousseau :
«Que l'Assemblée
nationale exige du gouvernement qu'il rende public d'ici la fin de la semaine le rapport de la Commission
d'examen sur la fiscalité québécoise remis hier au ministre des Finances.» Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Granby. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a
pas de consentement.
Je cède la parole maintenant
à M. le député de Mercier pour une nouvelle motion sans préavis. M. le député.
M. Khadir :
M. le Président, je demande le consentement de la Chambre pour débattre de la
motion suivante conjointement avec la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve. Est-ce que j'ai le consentement du député de
Laurier-Dorion? Non, pas encore. Très bien. Bien, c'est parce que je
voulais l'inclure éventuellement si on était conjoints.
«Que
l'Assemblée nationale félicite le nouveau premier ministre grec, Aléxis
Tsípras, et son parti politique Syriza, pour la victoire remportée aux
élections générales de janvier 2015;
«Que
l'Assemblée nationale souhaite à ce nouveau gouvernement de réussir à
concrétiser tous les espoirs suscités par le choix démocratique du
peuple grec avec lequel le Québec entretient des relations d'amitiés
privilégiées.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Mercier. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a
pas consentement, M. le député de Mercier.
Y
a-t-il d'autres motions sans préavis? M. le député de Vanier, je dois demander
s'il y a consentement pour déroger à
l'article 84.1 du règlement afin de permettre la lecture d'une nouvelle motion.
Il y a consentement? Veuillez poursuivre.
Modifier
la composition de certaines
commissions parlementaires
M. Huot :
Merci, M. le Président. Conformément à l'article 129 de notre règlement, je
fais motion afin :
«Que
le député de Beauce-Sud soit nommé membre permanent de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
en remplacement du député de Pontiac; et
«Que
le député de Pontiac soit nommé membre permanent de la Commission des relations
avec les citoyens en remplacement du député de Beauce-Sud.
«Que ces changements
prennent effet immédiatement.»
Mise
aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
député de Vanier. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté. Y a-t-il d'autres motions sans préavis?
Alors, M. le député de Nicolet-Yamaska, je
dois demander s'il y a consentement pour déroger à l'article 84.1 pour la
lecture d'une nouvelle motion. Y a-t-il consentement? Consentement.
Allez-y, M. le député.
Modifier
la composition de certaines
commissions parlementaires
M.
Martel :
M. le Président, conformément aux dispositions de l'article 129 du règlement,
je fais motion afin que :
«Le
député de Groulx soit nommé membre permanent de la Commission des transports et
de l'environnement en remplacement du député de Nicolet-Bécancour;
«Le député de La Peltrie soit nommé membre
permanent de la Commission de l'administration publiques en remplacement du
député de Groulx;
«Le député de
Granby soit nommé membre permanent de la Commission des finances publiques en
remplacement de la députée d'Iberville;
«La députée
de Saint-Hyacinthe soit nommée membre permanente de la Commission de la santé
et [...] services sociaux en remplacement du député de La Peltrie;
«Le député de
Borduas soit nommé membre permanent de la Commission des transports et de
l'environnement en remplacement de la députée de Saint-Hyacinthe;
«Que ces changements prennent effet
immédiatement.»
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Nicolet-Bécancour. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Y a-t-il d'autres motions
sans préavis? Alors, M. le leader adjoint... Y a-t-il consentement pour permettre au leader adjoint de déroger à
l'article 84.1 pour la lecture d'une nouvelle motion? Consentement.
Veuillez poursuivre, M. le député de Laurier-Dorion.
Procéder à des consultations
particulières
sur le projet de loi n° 25
M.
Sklavounos : Merci,
M. le Président. Alors, je fais motion, conformément à l'article 146 du
règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la Commission des transports et de
l'environnement, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 25, Loi transférant au président de l'Office de la
protection du consommateur la responsabilité de la délivrance des licences de
commerçant et de recycleur de véhicules routiers, procède à des consultations
particulières et tienne des auditions publiques
le 17 février 2015, à la salle Louis-Joseph-Papineau et, qu'à cette fin, elle
entende les organismes suivants : l'Association québécoise de lutte
contre la pollution atmosphérique, la Corporation des carrossiers
professionnels du Québec, l'Association pour
la protection des automobilistes, l'Association des marchands de véhicules
d'occasion du Québec, la Corporation
des concessionnaires d'automobiles du Québec, l'Association des recycleurs de
pièces d'autos et de camions.
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires, répartie de
la manière suivante : 6 minutes
au groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 30 secondes au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle et 2 minutes 30 secondes au deuxième groupe
d'opposition;
«Que la durée maximale de l'exposé de chaque organisme
soit de 10 minutes et l'échange avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
10 minutes 30 secondes pour l'opposition officielle et
7 minutes pour le deuxième groupe d'opposition; et
«Que le ministre des Transports soit membre de
ladite commission pour la durée du mandat.»
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le leader adjoint du gouvernement. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. D'autres motions sans préavis? M. le leader
adjoint du gouvernement,
j'imagine qu'il y a consentement pour déroger à l'article 84.1? Consentement.
Veuillez poursuivre.
Entériner le mandat de procéder
à des consultations particulières sur
le projet de Stratégie gouvernementale de développement
durable révisée 2015‑2020
M.
Sklavounos : Merci,
M. le Président. Je fais motion, conformément à l'article 146 de règlement de
l'Assemblée nationale :
«Que l'Assemblée nationale entérine le mandat
donné à la Commission des transports [...] de procéder à des consultations particulières sur le projet de
Stratégie gouvernementale de développement durable révisée 2015‑2020 et
de tenir des auditions publiques les 23, 28, 29 et 30 janvier [...] ainsi que
les 2, 10 et 11 février 2015, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine et, qu'à cette fin, elle entende les
organismes suivants : le Regroupement national des conseils régionaux de
l'environnement, le Comité conseil sur les changements climatiques, la
Fondation David Suzuki, [l'organisme] Vivre
en ville, l'Institut de développement durable des premières nations du Québec
et du Labrador, la Table de concertation des forums jeunesse régionaux
du Québec, le Réseau québécois des villes et villages en santé, le Conseil
patronal de l'environnement du Québec, l'organisation Écotech, la Fédération
des chambres de commerce du Québec, l'Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société de l'Université
Laval, le Département des sciences biologiques de l'Université du Québec
à Montréal, l'Observatoire de la consommation responsable de l'Université du Québec à Montréal, la ville de Montréal,
l'Institut de l'environnement, du développement durable et de l'économie
circulaire, le Centre québécois du droit de
l'environnement, le Centre québécois de développement durable, l'Association
québécoise de lutte contre la pollution
atmosphérique, le groupe Équiterre, la Chaire en éco-conseil de l'Université du
Québec à Chicoutimi, [l'organisme] Nature
Québec, le groupe Greenpeace, l'Alliance pour une économie verte au Québec,
l'Institut national de santé publique du Québec, l'Association des médecins
spécialistes en santé communautaire, [l'organisme] Québec en forme, l'Association
des véhicules électriques du Québec, [l'organisme] Roulez électrique, [l'organisme]
Transport 2000, l'Institut du Nouveau Monde, le Regroupement des organismes
communautaires du Québec, le Chantier de l'économie sociale, l'Association pour
la santé publique du Québec, l'Institut de recherche et d'information
socio-économique, la Fédération des travailleurs du Québec, la Confédération
des syndicats nationaux, le Syndicat de la fonction publique du Québec, la
Centrale syndicale du Québec — Établissement vert Bruntland, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, la Société
pour la nature et les parcs du Canada — SNAP Québec, le Réseau québécois des groupes écologistes, l'Alliance pour
le financement des transports collectifs au Québec, le Front commun québécois
pour une gestion écologique des déchets, le Commissaire au développement
durable, le Comité conseil sur les matières
résiduelles, la Fédération des municipalités du Québec, l'Union des
municipalités du Québec, le Conseil du Patronat du Québec.
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires, répartie de
la manière suivante : 6 minutes
au groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 30 secondes au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle et 2 minutes 30 secondes au deuxième
groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant
le gouvernement, 10 minutes 30 secondes pour l'opposition
officielle et 7 minutes pour le deuxième groupe d'opposition;
«Que le ministre du Développement durable, de
l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques soit membre de
ladite commission pour la durée du mandat.»
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci, M. le leader adjoint du
gouvernement. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. D'autres motions sans
préavis, M. le leader adjoint du gouvernement?
M.
Sklavounos : Oui,
M. le Président. Je fais motion...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Y a-t-il consentement pour déroger à l'article 84.1?
• (16 h 20) •
Des voix : Consentement.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Consentement. Veuillez poursuivre.
Entériner le mandat de procéder
à des consultations particulières sur les
documents intitulés Vers une nouvelle politique québécoise en
matière d'immigration, de diversité et d'inclusion
M.
Sklavounos : Merci, M. le Président. Je fais motion, conformément à l'article
146 du Règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que l'Assemblée
nationale entérine le mandat donné à la Commission des relations avec les
citoyens de procéder à des consultations
particulières sur [des] documents intitulés Vers une nouvelle politique
québécoise en matière d'immigration,
de diversité et d'inclusion,
déposés à l'Assemblée le 5 décembre 2014, et de tenir des auditions publiques
les 28, 29 et 30 janvier 2015 ainsi que le 2
février 2015, à la salle du Conseil
législatif, et les 3, 5 février 2015,
à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, ainsi que le mardi 10 février 2015, à la salle du Conseil législatif, et, qu'à cette fin, elle entende les
organismes suivants :
«[L'organisme]
Accueil Parrainage Outaouais; [l'organisme] Actions interculturelles de
développement et d'éducation; la Chambre de commerce latino-américaine du Québec;
la Commission des droits de la personne et droits de la jeunesse; [l'organisme] Communication pour l'ouverture et le
rapprochement interculturel; le Congrès maghrébin au Québec, le
Regroupement interculturel de Drummondville; Le Service d'aide aux
néo-Canadiens; le Service Intégration Travail Outaouais;
la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et
immigrantes; la Table ronde du Mois de l'histoire des Noirs; la Chambre de
commerce du Montréal métropolitain; la Commission des partenaires du marché du travail; le Conseil du patronat du Québec; la
Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, la Fédération des chambres
de commerce du Québec; l'Institut de recherche en politiques publiques, la
Jeune Chambre de commerce haïtienne; le
Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec; l'association des manufacturiers
et exportateurs du Québec;
le Centre multiethnique de Québec, [l'organisation] Place au jeunes en région,
l'Association des Musulmans et des
Arabes pour la Laïcité au Québec; l'Ordre des professions du Québec; le Service
d'aide à l'adaptation des immigrants et
immigrantes; le Centre des études ethniques des universités montréalaises; le Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie; le
Centre d'études et de recherches internationales; [l'organisme]
Médecins du Monde Canada—Projets
Migrants; l'Association des Philippins de Montréal et banlieues; F.A.M.A.S.
inc. et l'Association québécoise des
enseignantes et des enseignants canado-philippins; l'Association des femmes
roumaines de Montréal; l'Association de la jeunesse ukrainienne «sum» du
Québec[...]; Mme Marie Thérèse Chichia, professeure
titulaire à l'École des relations
[internationales] de l'Université de Montréal; M. Paul Eid du
Département de sociologie de l'Université du Québec à Montréal;
Mme Micheline Labelle, professeure de sociologie à l'Université du Québec
à Montréal; M. Rachad Antonius, professeur au département de sociologie de
l'Université du Québec à Montréal; Mme Michèle Vatz-Laarousi, professeure
titulaire à l'École de travail social de
l'Université de Sherbrooke; M. Éric Bouchard, de la coalitionPartenaires
pour un Québec français; M. Robert Laplante, sociologue à l'Institut de
recherche en économie contemporaine; Mme Rachida Azdouz, directrice du Centre d'études et de formation en
enseignement supérieur à l'Université de Montréal; Mme Aïda
Kamar, directrice générale de
l'organisme Vision Diversité; M. Benoit Dubreuil, philosophe au Centre
d'études et de recherches internationale
à l'Université de Montréal et coauteur du livre Le Remède imaginaire, et
M. Guillaume Marois, démographe à l'Institut
national de la recherche scientifique et coauteur du livre Le Remède
imaginaire; M. Michel Paillé, spécialiste en
démographie linguistique; M. Brahim Boudarbat, professeur agrégé à
l'Université de Montréal et spécialiste en intégration
des immigrants au marché du travail; Mme Valérie Amireault, professeure à
l'Université du Québec à Montréal et
spécialiste en intégration linguistique au Centre de recherche en immigration,
ethnicité et citoyenneté; M. Gérard Bouchard et M. Charles
Taylor, commissaires à la Commission de consultation sur les pratiques
d'accommodement reliées aux différences
culturelles; Mme Catherine Gail Montgomery, directrice de l'équipe METISS, Migration
et Ethnicité dans les
interventions en santé et services sociaux et professeure à l'Université de
Montréal; Dr Cécile Rousseau, pédopsychiatre et directrice de l'équipe de recherche et
d'intervention [interculturelles] au département de psychiatrie transculturelle
de l'Université McGill; M. Bob White, professeur titulaire au
Département d'anthropologie à l'Université de Montréal et directeur du laboratoire de recherche en relations
interculturelles; Mme Marian Shermarke, coordonnatrice clinique
du Programme régional d'accueil et d'intégration des demandeurs d'asile
au CSSS de la Montagne; Mme Elizabeth Khabar-Dembil,
directrice générale du Carrefour de liaison et d'aide multi-ethnique de
Montréal; M. Antoine Bilodeau, professeur agrégé
au Département de sciences politiques de l'Université Concordia;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires,
réparties de la manière suivante : 6 minutes au groupe parlementaire formant le gouvernement, 3 minutes 30 secondes au groupe parlementaire formant l'opposition officielle et 2 minutes 30 secondes
au deuxième groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission soit d'une durée maximale de 35 minutes
partagées ainsi : 17 minutes 30 secondes pour le groupe
parlementaire formant le gouvernement, 10 minutes 30 secondes
pour l'opposition officielle et 7 minutes pour le deuxième groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé pour l'Association des Philippins de Montréal et
banlieues, F.A.M.A.S. inc. et l'Association québécoise des enseignantes et
enseignants canado-philippins soit de 20 minutes
et l'échange avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 40 minutes partagées ainsi :
20 minutes pour le groupe parlementaire
formant le gouvernement, 12 minutes
pour l'opposition officielle et 8 minutes pour le deuxième groupe d'opposition;
«Que la commission tienne une consultation en
ligne sur le questionnaire en ligne, déposé à l'Assemblée le 5 décembre
2014, et que cette consultation en ligne prenne fin le 10 février 2015;
«Que la ministre de l'Immigration, de la Diversité et de
l'Inclusion soit membre de ladite commission
pour la durée du mandat.»
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le leader adjoint du gouvernement. Cette motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Y a-t-il d'autres motions sans préavis? Une autre motion sans
préavis. Consentement toujours pour déroger à l'article 84.1? Veuillez
poursuivre, M. le leader adjoint du gouvernement.
Procéder à des consultations
particulières
sur le projet de loi n° 20
M.
Sklavounos : Merci.
Oui, merci, M. le Président. Alors, je fais motion, conformément à
l'article 146 du règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la Commission de
la santé et des services sociaux, dans le cadre de l'étude du projet de loi
n° 20, Loi édictant la Loi favorisant
l'accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée et
modifiant diverses dispositions
législatives en matière de procréation assistée, procède à des consultations
particulières et tienne des auditions publiques les 24, 25 et 26 février 2015 ainsi que les 17, 18, 19, 24 et 25 mars
2015 à la salle du Conseil législatif et qu'à cette fin, elle entende les organismes suivants :
la Fédération des médecins spécialistes du Québec, la Fédération des médecins
omnipraticiens du Québec, l'Association des gynécologues, la Commission à la
santé et au bien-être, le Collège des médecins,
l'Association des couples infertiles du Québec, le Regroupement
provincial des comités d'usagers, les doyens des facultés de médecine des universités, l'Association des
gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux, l'Association québécoise des retraité‑e‑s des
secteurs public et parapublic, l'Association canadienne de sensibilisation
à l'infertilité, l'Association des CMDP du Québec,
l'Association médicale du Québec, le Conseil du statut de la femme, le Conseil pour la protection des malades, M. Damien
Contandriopoulos, M. Paul Lamarche de l'Institut de recherche en santé
publique de l'Université de Montréal, M. Pierre-Thomas Léger, professeur en économie de
la santé aux HEC Montréal,
le Protecteur du citoyen, la Société canadienne de fertilité et d'andrologie,
la Régie de l'assurance maladie du Québec, le Barreau du Québec, la Coalition
Solidarité Santé, la Fédération des coopératives de services à domicile et de santé du Québec, la Confédération des
syndicats nationaux, le groupe Médecins québécois pour le régime public,
l'Association des médecins d'urgence du
Québec, l'Association des médecins en CLSC, le Département de médecine de
famille de l'Université de Sherbrooke, le Département de médecine de famille de
l'Université de Montréal, le Département de médecine de famille de l'Université
Laval, le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) du CSSS
Jeanne-Mance, l'Agence Revenu Québec, l'Association des jeunes médecins du
Québec, l'Association des pédiatres du
Québec, Dr Marie-Jo Ouimet du Regroupement de chercheurs en santé publique et
organisation des services de première
ligne de l'Institut de recherche en santé publique de l'Université de Montréal,
Dr Jean Mireault, président du conseil
[d'administration] et vice-président aux affaires cliniques de MédiaMed
Technologies, Dr Pierre Miron, professeur
invité au Centre INRS—Institut
Armand-Frappier et président-directeur général de Fertilys Inc., la Fédération
des médecins résidents, le Centre
universitaire de santé McGill (CUSM-Hôpital Royal Victoria), le Centre
hospitalier de l'Université de
Montréal (CHUM), la Fédération médicale étudiante du Québec,
Me Jean-Pierre Ménard, Dr Rob Wedel, l'Association médicale canadienne, l'Assemblée des premières nations du
Québec et du Labrador et le Conseil québécois LGBT;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires,
répartie de la manière suivante : 6 minutes
au groupe parlementaire formant le gouvernement, 3 minutes
30 secondes au groupe parlementaire formant l'opposition officielle
et 2 minutes 30 secondes au deuxième groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission soit d'une durée maximale de 50 minutes
partagées ainsi : 25 minutes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement, 15 minutes pour
l'opposition officielle et 10 minutes pour le deuxième groupe
d'opposition;
«Que
le ministre de la Santé et des Services sociaux soit membre de ladite
commission pour la durée du mandat.» Merci.
Mise
aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le leader
du gouvernement. Y a-t-il consentement pour adopter cette motion? Il y a
consentement.
Avis
touchant les travaux des commissions
Nous en sommes
maintenant à la rubrique des avis touchant les travaux des commissions. M. le
leader du gouvernement.
• (16 h 30) •
M.
Sklavounos : Oui, merci, Mme la Présidente. J'avise cette
Assemblée que la Commission des finances publiques poursuivra les consultations particulières à l'égard du projet
de loi n° 28, Loi concernant principalement la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours
sur le budget du 4 juin 2014 et visant le retour à l'équilibre budgétaire
en 2015‑2016, aujourd'hui, après les affaires courantes pour une durée de
trois heures et de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission des relations avec les
citoyens complétera les consultations
particulières sur les documents intitulés Vers une nouvelle politique québécoise en matière d'immigration, de
diversité et d'inclusion
aujourd'hui, dès maintenant, pour une durée de 1 h 30 et de
19 h 30 à 21 heures, à la salle du Conseil législatif;
La Commission des
transports et de l'environnement poursuivra quant à elle les consultations
particulières sur le projet de stratégie de
développement durable révisée aujourd'hui, après les affaires courantes pour
une durée de trois heures et de 19 h 30 à 21 h 45, à
la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup. Alors, y
a-t-il consentement pour déroger de l'article 143 du règlement
concernant l'horaire des travaux des commissions? Consentement?
Une voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : C'est que la commission, la CTE,
est convoquée jusqu'à 21 h 45 ce soir, alors il y a une
dérogation. Il y a consentement? Très bien.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Alors, à la rubrique
des renseignements sur les travaux de l'Assemblée, madame...
Mme
Maltais :
Écoutez, Mme la Présidente. C'est la deuxième fois que je dois me lever ici
pour demander des précisions sur les
renseignements... sur les travaux de l'Assemblée nationale, concernant des
propos tenus par le ministre de la
Santé et des Services sociaux. Rappelons-nous que, lors du dépôt du projet de
loi n° 10, dès le lendemain — je dis bien le lendemain — de l'adoption de principe, on avait à peine commencé les débats
sur le projet de loi n° 10, le ministre de la Santé et des Services
sociaux avait évoqué qu'il... le bâillon.
Il
disait, il déclarait, dès le lendemain du début de l'adoption de principe,
qu'il faudrait un bâillon pour arriver à ses fins avec ce projet de loi là. J'étais intervenue ici et j'avais
demandé aux collègues de me rassurer, parce qu'il n'est pas d'usage d'évoquer une telle pratique quand les
travaux ne sont même pas commencés et qu'on n'a même pas encore idée... parce qu'on n'a pas véritablement étudié
article par article un projet de loi, on n'a même pas encore idée du contenu
véritable de cette loi et de ce que ça sous-tend,
des amendements.
Je
rappelle que la dernière journée, la journée même du bâillon du projet de loi
n° 10, il y a eu 137 amendements
de déposés. Donc, il y a un travail qu'on n'a pas vraiment eu le temps de faire
à la perfection. Donc, sur le
projet de loi n° 10, le ministre de la Santé a réclamé un bâillon, et
bâillon il y eut.
Il
semble y avoir une façon de faire ou une façon de voir chez le ministre de la
Santé, qui fait qu'il ne semble pas vraiment
comprendre les règles parlementaires. Aujourd'hui... Hier ou ce matin... Je
pense que c'est hier que c'est arrivé. Hier,
le ministre de la Santé et des Services sociaux a encore une fois... a
quasiment réclamé un bâillon pour le projet de loi n° 20.
Or, ce projet de loi
n° 20, nous n'avons même pas encore commencé les auditions en Parlement,
dans une commission parlementaire. On n'a
même pas encore entendu aucune personne, on n'est même pas rendus à l'adoption
de principe ou l'étude article par article, on n'a même pas entendu une
personne, et il réclame le bâillon.
Alors,
ce que je vous demande, Mme la Présidente, ce que je demande au gouvernement,
c'est : Est-ce que, comme ça a
été fait la dernière fois, le ministre... le leader du gouvernement va expliquer
au ministre de la Santé qu'un bâillon, ça ne se réclame pas comme ça,
parce que ça ne peut arriver que si, comme Parlement, le gouvernement considère
qu'on n'évolue plus dans les travaux, alors
que nous considérons encore que la situation évoluait? Est-ce qu'il va
faire ça?
Et,
deuxièmement, est-ce que, véritablement, il y a un patron qui s'est installé,
là, il y a une manière de faire qui
dit : Le ministre de la Santé dépose un projet de loi, il y a un bâillon;
le ministre de la Santé dépose un projet de loi, il y a un bâillon?
Aussi
bien le savoir tout de suite si les us... si les usages de ce Parlement-là
n'existent plus et que le bulldozer passe... va passer systématiquement
sur le Parlement.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup, Mme la leader de
l'opposition officielle. Je vais maintenant céder la parole à M. le
leader du gouvernement pour qu'il puisse répondre à vos demandes.
M.
Sklavounos : Merci, Mme la Présidente. Alors, le ministre de
la Santé et des Services sociaux, Mme la Présidente, a eu l'occasion de préciser sa pensée sur ce
sujet. Il est de notre intention — et nous sommes dans la collaboration, Mme la
Présidente — de procéder à toutes les étapes de l'étude
du projet de loi. Nous avons... nous venons, il y a quelques minutes, d'adopter la liste des groupes qui seront entendus
à la commission parlementaire à compter du 24 février prochain.
Alors, quelle
meilleure intention que la motion qui vient d'être adoptée ici pour entendre
ces groupes? Nous travaillons de
collaboration, et évidemment
je tiens à mentionner également que l'opposition a été conviée à une séance d'information
jeudi pour discuter, et nous allons procéder comme il se doit, Mme la
Présidente. Merci.
La Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le leader du
gouvernement. Est-ce que ça vous convient, Mme la leader de l'opposition
officielle? Oui?
Mme
Maltais : Oui, Mme la
Présidente. Nous convenons donc que ce Parlement continue à fonctionner et doit
étudier les lois d'une belle façon. Tout à fait, ça me va.
La Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Alors, maintenant, je vous informe qu'un
débat de fin de séance se tiendra
aujourd'hui, et ce débat portera sur une question adressée par M. le député de
Masson à M. le ministre des Finances, qui concerne la vente d'alcool par
la SAQ à certains commerces sur la réserve de Kahnawake.
Je vous informe aussi
que demain, lors des affaires inscrites par les députés de l'opposition, sera
débattue la motion inscrite par M. le député de Chicoutimi, et cette motion se
lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale affirme, à l'instar du rapport Bouchard-Taylor, que
l'intégrisme est une interprétation littérale
et monolithique des religions, en vertu de
laquelle ces dernières acquièrent une préséance absolue sur les autres
considérations sociales, politiques, scientifiques,
et qui conduit à rejeter toute évolution;
«Qu'elle
déclare que l'intégrisme religieux s'exprime le plus souvent par une atteinte
au principe fondamental d'égalité entre les femmes et les hommes ainsi
qu'aux droits fondamentaux des personnes homosexuelles;
«Qu'elle
soutienne que la pratique de l'intégrisme religieux a des impacts sur la
collectivité et qu'elle ne peut se résumer à l'expression d'un choix personnel;
«Enfin, qu'elle rappelle l'urgence de documenter ce phénomène par un observatoire
de l'intégrisme religieux.»
Par ailleurs, je vous
informe que la motion du leader du gouvernement qui avait été inscrite au feuilleton du 22 octobre 2014 en vertu de l'article 146 du règlement
a été retirée du feuilleton, à sa demande.
Affaires
du jour
Maintenant,
la période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Et M. le leader adjoint du gouvernement... ou Mme
la leader adjointe? Allez-y.
Mme Vallée : Mme la Présidente, je vous
demanderais d'appeler l'article 1, s'il vous plaît.
Débats
sur les rapports de commissions
Reprise du débat sur la prise
en considération du rapport de la commission
qui a procédé à l'audition de certains sous-ministres et dirigeants
d'organismes en vertu de la Loi sur l'administration publique
La Présidente (Mme Gaudreault) : D'accord, merci. Alors,
à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée
reprend le débat ajourné le 5 décembre
2014 sur le rapport de la Commission de
l'administration publique qui a procédé aux auditions des
sous-ministres et des dirigeants d'organismes publics, portant sur la
gouvernance et la gestion des grands projets d'infrastructure de l'Agence
métropolitaine de transport, les médicaments et les services pharmaceutiques,
la gestion administrative du ministère de
l'Énergie et des Ressources naturelles, la réalisation et l'exploitation
d'aires de service et la gestion et
l'aide financière du Fonds vert. Ce rapport, qui a
été déposé le 4 décembre 2014, contient 15 recommandations.
Maintenant,
avant de céder la parole à un prochain intervenant, je vous informe qu'il reste
1 h 27 min à ce débat restreint,
dont 43 min 7 s au groupe parlementaire formant le gouvernement,
13 min 28 s au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, 24 min 35 s au deuxième groupe d'opposition et six
minutes aux députés indépendants.
Je vais maintenant
céder la parole à un prochain intervenant, et
je reconnais M. le député de Chauveau.
M.
Gérard Deltell
M.
Deltell : Alors, merci, Mme
la Présidente, ça me fait plaisir de vous revoir après quelques semaines
d'absence. Bien, Mme la Présidente,
c'est avec grand plaisir que je vais prendre la parole à cette étape-ci de nos
travaux concernant la Commission de l'administration publique, dont j'ai
l'insigne privilège d'être le vice-président.
Et
tout de suite, Mme la Présidente, je tiens juste à faire une petite mise au
point. J'ai déposé tout à l'heure une pétition, et, comme c'est le rôle
du député de déposer les pétitions de nos citoyens, il va de soi qu'on ne peut
pas les commenter en Chambre, on les dépose.
Et la pétition portait sur les voies réservées dans
la... qui touchent... dans la région de Québec, concernant l'autoroute Robert-Bourassa. Et, personnellement,
eh bien, notre formation politique, le député de La Peltrie, et tout, nous sommes en faveur du maintien des voies
réservées sur l'autoroute Robert-Bourassa, alors que je viens de déposer une pétition de 17 personnes qui
ne partagent pas ce point de vue là, mais c'est mon devoir de député de
le faire, et je m'en suis imparti avec grand plaisir et grand honneur.
• (16 h 40) •
Maintenant,
Mme la Présidente, parlons du rapport de la Commission de l'administration
publique. Je pense que c'est une
occasion en or qui nous est offerte d'expliquer c'est quoi, la Commission de
l'administration publique. Parce que,
Mme la Présidente, c'est une commission qui est un peu à part des autres, qui
se veut non partisane, qui permet à des parlementaires d'interroger
directement des gestionnaires en dehors du débat qui se veut partisan pour
qu'après ça on puisse faire la lumière sur le fond des choses.
Rappelons
d'abord qu'est-ce que c'est que la Commission de l'administration publique. Alors, la Commission de l'administration publique a été créée il y a environ une quinzaine
d'années pour justement sortir du cadre législatif régulier de toutes
les commissions parlementaires qui ont cours et de vouloir le faire un petit
peu à part, pour permettre une
analyse qui se veut plus objective et moins partisane. Parce que, Mme la
Présidente, ça fait partie de notre travail de parlementaire, évidemment, on a
été élus sous une étiquette, on a été élus avec une opinion politique. Les gens
ont voté pour nous, ils ont voté pour
le parti qu'on représente et le chef avec lequel on travaille, donc nous avons
essentiellement, comme parlementaires, un travail partisan, et ça va de
soi. Maintenant, lorsque vient le temps de la Commission de l'administration publique, alors là on veut
adopter un ton différent. C'est pour ça, Mme la Présidente, que vous avez un
président et deux vice-présidents qui
représentent les trois partis représentés à l'Assemblée nationale. Dans le cas
de cette législature-ci, c'est un
député de l'opposition officielle qui est président, un député ministériel qui
est vice-président et un député du
deuxième groupe d'opposition — ci-devant votre humble serviteur — qui est vice-président de la commission.
Et, Mme la Présidente, ces travaux-là se
veulent non partisans, et on recherche encore et toujours, le plus souvent
possible, le consensus : le
consensus sur la méthode de travail, le consensus sur les cibles à atteindre,
le consensus sur les gens qu'on amène
dans la boîte, comme on dit, le consensus sur les thèmes à aborder et aussi le
consensus sur les recommandations qui sont faites. Et, de façon
générale, Mme la Présidente, ça se passe bien.
J'entendais
d'ailleurs mon collègue de Jonquière, juste avant la suspension des travaux
pour le temps des fêtes, qui prenait la parole et qui disait tout le
bien qu'on peut retrouver avec cette commission parlementaire là parce que
justement ça permet de sortir des sentiers battus. Vous me permettrez, Mme la
Présidente, de sourire un peu en coin, parce
que je voyais le député de Jonquière qui disait : Parfois, la période de
questions, c'est du théâtre, et tout ça, mais je dois reconnaître, Mme la Présidente, beaucoup de talent et
d'efficacité au député de Jonquière, particulièrement alors qu'il siégeait de ce côté-ci de la Chambre et
qu'il... Et on sait que l'année dernière il était ministre de deux
portefeuilles très
importants, et je reconnais... évidemment, une fois l'élection passée, c'est
toujours plus facile de le reconnaître, je reconnais son efficacité à la joute parlementaire. Et puis nous, on
avait toujours un petit peu de difficultés à l'attraper, comme un
poisson qui s'en allait tout le temps.
Bon, cela
dit, Mme la Présidente, les travaux qui ont eu cours, au cours des derniers
mois, dans cette 41e législature là, pour la Commission de l'administration publique, on a eu l'occasion de
rencontrer certains groupes, on a eu l'occasion de se pencher sur certains sujets, on a eu l'occasion d'amener en témoin
des gestionnaires d'importance et on a pu les questionner, et c'est ce qui a conduit, Mme la Présidente, aux
15 recommandations dont vous faisiez mention tout à l'heure, lors
de la lecture de l'appel de cette rubrique.
Alors, ce
qu'il faut comprendre là-dedans, Mme la Présidente, c'est que, lorsqu'on
interroge un administrateur public,
lorsqu'il est dans la boîte, comme on dit, et qu'on l'interroge, évidemment, au
plan politique, on a chacun notre vision,
c'est tout à fait normal, on est en démocratie. Et on est là justement pour
représenter l'ensemble des visions du Québec, et c'est ce qui fait que
notre Parlement est opérationnel, fonctionnel et représentatif de la
population. Mais, lorsqu'on le fait, on le
fait avec l'objectif d'aller au fond des choses, de creuser les questions et
d'avoir des réponses à nos questions. Par la suite, les réponses
données, là on peut en tirer les conclusions que l'on veut, ça fait partie de
notre devoir de parlementaire de représenter
notre parti. Et, par la suite, bien, une fois que tel administrateur public a
affirmé telle chose qui à notre point
de vue va exactement dans le sens auquel on croit pour notre parti, bien là
c'est clair qu'on peut s'en servir.
Je ne dis pas ça parce que ça pourrait arriver au cours des prochains jours,
mais, des fois que ça arrive, vous aurez compris comment nous, on
procède derrière tout ça.
Donc, c'est
une commission qui gagne à être connue, c'est une commission qui gagne à être
appréciée. C'est une commission qui permet à tous les élus de pouvoir
aller au fond des choses, et ce, de façon non partisane.
D'ailleurs, Mme la Présidente, j'ai eu le
plaisir d'accueillir à la commission il y a quelques jours à peine, la semaine dernière, le député de La Peltrie.
Chacun sait que le député de La Peltrie est un des parlementaires les plus
coriaces, les plus pugnaces qui soit.
Alors, que le député de La Peltrie se retrouve en commission parlementaire
qui se veut neutre et non partisane,
c'est peut-être un contre-usage. Mais, une fois bien informé, le député de
La Peltrie, grand professionnel et
fier parlementaire qu'il est, comprend très bien que l'objectif est d'aller
cueillir l'information, et par la suite on en fait ce qu'on en veut,
mais c'est d'aller cueillir sans partisanerie l'information de base, avec la
chance qu'on a d'avoir les gestionnaires de
l'administration publique devant nous. Et force est d'admettre qu'il s'en est
bien... comme d'habitude, il s'est bien acquitté de cette tâche-là.
Donc, Mme la
Présidente, c'est une avancée, c'est un plus pour notre démocratie, c'est un
plus pour le Parlement, c'est un plus
pour les élus et c'est un plus pour nous tous d'avoir cette commission-là.
Est-ce que, par bonheur, ça pourrait inspirer
l'ensemble de nos travaux? Oui, bien entendu, on pourrait s'inspirer de cette
approche non partisane pour tenter d'agir de la façon la plus constructive en
Chambre. C'est, du reste, Mme la Présidente, ce qu'on fait. On tend à oublier
que les lois, à l'Assemblée nationale, sont
votées à près de 80 % à l'unanimité. Alors, une fois qu'on dit ça, bien,
ils disent : Coudon, vous avez
l'air de vous chicaner à longueur de journée, vous autres. Bien non! Bien non!
Bien entendu, il y a la période de
questions qui, par son essence même, est une période de confrontation, parce
que vous avez question, réponse, question, réponse, question, réponse,
et c'est minuté à la seconde près. Évidemment, il faut qu'on puisse passer
notre message et notre opinion politique à
travers la question qu'on pose ou à travers la réponse qu'on donne. Alors,
c'est clair que la période de
questions est une période de confrontation d'idées, de choc des idées, mais
après ça, comme en fait foi, d'ailleurs,
le débat actuel que nous avons, on se départit de cette carte partisane pour
pouvoir aborder des sujets qui se veulent
pour le bien commun. Et c'est ce qui conduit au fait que 80 % de nos lois
sont votées à l'unanimité, après avoir été
passées au tamis de l'étude article par article, et qui conduit ultimement au
fait que ces lois-là sont adoptées, bonifiées avec les amendements proposés par l'opposition, mais également par le
gouvernement qui peut constater certaines erreurs qui peuvent se glisser
à l'intérieur de la rédaction, ce qui est tout à fait normal.
Donc, Mme la
Présidente, en conclusion, je tiens à dire que c'est une première pour moi
comme expérience, à titre de
vice-président de la Commission de l'administration publique, c'est important
que ce soit maintenu, on comprend aussi
que, dans l'histoire... enfin, l'histoire, l'histoire récente de notre
Parlement, il y a eu quelques éléments-phares qui sont survenus lors de la tenue de la Commission de
l'administration publique. C'est à la CAP, comme on dit, c'est à la
Commission de l'administration publique qu'a témoigné l'ancienne
lieutenant-gouverneur, c'est à la Commission de l'administration publique qu'a témoigné l'ancien délégué général du
Québec à New York et c'est lors de ces commissions parlementaires là qu'on a pu aller au fond des
choses et, dans le cas de la lieutenant-gouverneur, conduire à la suite des
événements que l'on connaît et dont le
déroulement a cours maintenant devant les tribunaux. Donc, la prudence est de
mise dans ce propos-là.
Alors, Mme la
Présidente, la Commission de l'administration publique est un bienfait pour
notre Parlement, est une façon
efficace et rigoureuse de travailler sur des dossiers de gestion publique et
que l'on peut prendre des décisions qui
sont à l'abri de la partisanerie. Et Dieu sait que, lorsqu'on travaille
ensemble, en collégialité, on fait grandement avancer le Québec. La Commission de l'administration
publique en est un des plus beaux exemples. Je vous remercie, Mme la
Présidente.
• (16 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup de votre
intervention, M. le député de Chauveau, et je suis maintenant prête à
céder la parole à M. le député de Portneuf.
M. Michel Matte
M.
Matte : Merci, Mme la Présidente. Il me fait plaisir de corroborer le
témoignage de mon collègue de Chauveau, qui a su décrire la Commission de l'administration publique avec doigté,
conviction et l'éloquence qu'on lui connaît. Alors, vous avez su très bien décrire l'ambiance, le
climat, et aussi je dois avouer que c'est avec une efficacité et un climat, là,
de courtoisie qui est vraiment
agréable... et ce qu'on pourrait souhaiter que ça puisse s'étendre aux autres
commissions. Mais c'est un rêve, puis je ne crois pas voir ça lors de
mon vivant, là.
Or, le 5
novembre dernier, la Commission de l'administration publique a entendu le
ministère des Transports du Québec et la Société québécoise des
infrastructures concernant l'entente pour la réalisation et l'exploitation des
aires publiques en partenariat avec le
public-privé. Cette audition faisait suite aux observations du Vérificateur
général et elle portait sur sept aires de service. Quelles sont les
aires de service? C'est Saint-Augustin-de-Desmaures, Maskinongé, Saint-Jérôme, Rigaud, canton Melbourne,
Rivière-Beaudette et Magog. Il s'agit d'une phase I d'un projet, d'un réseau
qui, on espère, pourra voir le jour,
mais qui comportera sept aires... 33 aires de service. Les faits saillants du
Vérificateur général portaient sur le modèle financier, sur le partage
des risques et des responsabilités entre le ministère des Transports, le
partenariat et les prêteurs, sur les bonis et les redevances ainsi que sur
l'octroi de garantie.
Les travaux
du Vérificateur général ont mené au constat suivant : le ministère des
Transports n'a pas démontré que les
services exigés dans chaque aire de service sont arrimés aux besoins.
L'analyse, effectuée pour démontrer que le mode PPP se révèle la meilleure solution, est incomplète. Le gouvernement
n'a pas obtenu l'information suffisante pour évaluer le projet et notamment celle de la rentabilité et des risques
que comporte chaque mode de réalisation.
La solidité du plan financier du seul
soumissionnaire n'a pas été démontrée. Vu la grande majeure d'erreurs possibles
dans l'hypothèse et le modèle financier, plus de rigueur et de prudence
lors de l'évaluation de la proposition auraient été nécessaires et
souhaitables.
Les négociations permises avec le candidat sélectionné ont donné lieu à des modifications notables quant au modèle financier
et à la répartition du risque financier. Malgré une participation financière
publique plus élevée que prévu, le modèle financier demeure fragile en raison notamment de la grande
incertitude qui entoure les hypothèses reliées aux revenus et à la rentabilité du projet. Le ministère du Transport a garanti le remboursement de la dette et
des indemnités en cas de résiliation
de l'entente, ce qui a modifié le partage des risques établi initialement dans
l'appel de propositions. Les risques assumés par le partenaire et les prêteurs ont été ainsi limités, alors
que ceux assumés par le ministère ont
augmenté. Les risques de résiliation
de l'entente liés à l'obtention des permis de construction et les risques de
report des travaux liés aux exigences environnementales n'ont pas fait
l'objet d'un suivi rigoureux.
Malgré les
conséquences importantes d'une défaillance du partenaire, le ministère des
Transports n'a fait aucun suivi de sa
situation financière. Mme la Présidente, c'est un regard critique que pose le
VG sur ce projet des haltes routières en
PPP. Le document multiplie des exemples de mauvaises projections, dont les
dépenses de maintien des actifs plus élevées sans justification, une mauvaise estimation de l'augmentation du trafic.
On avait prévu 206 % d'augmentation sur 30 ans, alors qu'il s'est produit seulement 24 %
d'augmentation sur 10 ans. Il note également que le ministère a établi des
haltes routières sans tenir compte des services offerts par le privé à
proximité. Il souligne également que les installations de Saint-Augustin, à l'entrée de mon comté, sont très
peu utilisées. On n'y retrouve pas de poste d'essence ni de dépanneur.
En
conséquence et à la lumière de ce constat, nous recommandons au ministère,
avant d'entamer la prochaine phase de
modernisation des aires, qu'il évalue les caractéristiques propres à chaque
emplacement, que les haltes tiennent compte des besoins des usagers et
des nouvelles technologies.
Mme la Présidente, concernant ce dernier point,
il me fait plaisir... et aussi d'ajouter que les aires d'autoroute soient de nouvelle génération, c'est-à-dire qu'il
faut prendre en considération que les objectifs premiers étaient d'offrir
l'essence et des services de toilette, alors
que, de nos jours, on peut facilement se rendre de Québec jusqu'à Matane sans
faire le plein d'essence. Donc, il faut de
plus en plus songer aux besoins des nouveaux usagers. On constate également
que les besoins ont changé. On constate que,
de plus en plus, les accidents qui se sont produits sont dus à une cause de
fatigue. Donc, nos aires devraient tenir
compte du besoin... où que les gens peuvent se divertir, peuvent aussi relaxer,
faire des marches. Nos aires de repos
devraient tenir compte qu'on puisse avoir un paysage, que ce soit agrémenté, et
aussi un parc d'amusement pour nos enfants.
Et je souhaite aussi qu'on puisse tenir compte
des nouveaux besoins et des technologies nouvelles. De plus en plus, il va falloir organiser une aire pour
envoyer nos textos. Vous savez, de plus en plus, avec nos téléphones
intelligents, on a un besoin de
communiquer, et nos aires routières permettraient d'acheminer nos textos, mais
aussi des... tu sais, des bornes de recharge de nos véhicules
électriques. Donc, je constate que nos aires routières ne sont pas pourvues de
ces deux services-là et qu'il est grandement
important, là, de se doter des aires qui vont répondre aux besoins de 2015 et
plus.
Mme la
Présidente, en terminant, mon rêve, c'est que nos aires routières puissent nous
permettre de rêver, de se détendre, et aussi en pleine sérénité. Alors, je
vous remercie, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci
beaucoup de votre intervention, M. le député de Portneuf, et je cède maintenant la parole à M. le
député de Saint-Jean.
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Il me fait plaisir
d'intervenir sur... à ce moment-ci des travaux suite au rapport des différentes auditions de la Commission de l'administration publique. Avec l'expérience parlementaire que vous avez,
vous savez que la Commission de
l'administration publique a un statut
particulier à l'Assemblée nationale : c'est la seule commission qui, statutairement, a
un président venant de l'opposition
officielle. C'est une commission qui, dans ce cas-ci, actuellement, a un président, et
avec adjoints de son... «adjoints», une façon de parler, là, un clin d'oeil, avec deux vice-présidents qui viennent, bon, du
gouvernement et de la deuxième opposition. Donc, c'est vraiment une commission parlementaire qui nous permet de mettre
de côté, pendant les temps des travaux, si on peut, nos allégeances politiques pour pouvoir
poser des questions dans l'intérêt supérieur des citoyens, et ça nous permet
d'étudier l'ensemble des ministères.
Souvent, dans
nos commissions parlementaires sectorielles, soit la Commission de la santé et
des services sociaux, la commission de
l'éducation et de la culture, on travaille sur différents projets de loi,
différentes auditions de groupes, de
ministères ou d'organismes gouvernementaux liés réellement aux champs de
compétence de cette commission qu'on
dit «sectorielle», dans notre jargon. Mais, dans
le cas de la CAP, la Commission de l'administration publique, bien, on a l'opportunité de toucher à tout, ce qui, dans certains cas,
rend les choses plus complexes parce que, quand il arrive, comme aujourd'hui, un moment où on doit parler du
rapport des différentes auditions, bien, on parle de différents sujets en même temps, et ça nous oblige,
disons ça, à faire un résumé des différents sujets.
Dans le cas
qui nous occupe, j'ai eu l'occasion de participer à trois auditions : celle sur les
aires de service en PPP par le ministère
du Transport; celle de l'AMT,
l'Agence métropolitaine de transport, et les projets des grandes... les grands
projets d'infrastructure, la gouvernance de l'AMT, comme je disais; et celle sur l'aide financière du Fonds vert. Donc, si le temps me le permet, j'aborderai les trois sujets.
Dans le cas des aires de services en PPP, disons
que, dans ce cas-ci, c'est le sujet qui nous a
beaucoup questionnés depuis... dès le départ. Ça faisait assez l'unanimité que c'était un sujet qu'on voulait aborder à la CAP suite
au rapport du Vérificateur général parce qu'on a constaté qu'il y avait beaucoup
de problèmes dans ce dossier-là. D'ailleurs, le rapport du Vérificateur général dit — ce n'est
pas les mots exacts, mais c'est
l'essentiel — le
principe des haltes aux 100 kilomètres
qui fait abstraction des services déjà existants. Dans le cas
qui nous occupe, la plupart des députés dont... qui habitent
principalement la région de Montréal ou
alentour de Montréal, quand on vient à Québec, on utilise
soit la 20 ou la 40, et on
voit qu'à plusieurs sorties il y a différents... déjà des stations-services, des restaurants. Et donc le principe dans le
choix des emplacements des aires de
service en PPP, le principe était : à 100 kilomètres,
on en met une, sans tenir compte qu'à une sortie avant, après ou proche,
il pouvait déjà y avoir des services offerts par le privé, disons ça comme ça.
Dans le cas
des besoins non démontrés des bureaux d'information touristique dans chaque
aire... En ce moment, dans les aires qui sont mises en place en PPP, il y a un guichet
touristique, si on peut dire. C'est vraiment un guichet, il faut
le dire vite, là, quand on parle de bureau
d'information; c'est un écran de télé avec un
présentoir de dépliants. Donc, est-ce que l'investissement est justifié?
Une analyse incomplète pour démontrer que le mode
PPP est la meilleure solution. Dans ce cas-ci, je pourrais juste faire une petite parenthèse. Moi, j'avais
demandé, dans le cas des dossiers en CHSLD en PPP en
Montérégie, une analyse du
gouvernement pour voir si c'était la meilleure
option, et je n'ai toujours pas eu ces études-là. Donc, dans le cas des
PPP, on peut se questionner beaucoup — PPP
étant partenariat public-privé.
• (17 heures) •
Le document
présenté au gouvernement en avril 2005 ne donne pas de valeur ajoutée pour
le mode PPP au projet de la phase I. Solidité du plan d'affaires du seul
soumissionnaire non démontrée — il y a eu une note généreuse de 67,8 %
qui a été obtenue avec un pointage généreux qui est souvent non justifié;
négociations avec le candidat qui ont mené à des modifications majeures
de la répartition du risque; garanties accordées aux partenaires et aux
prêteurs ont limité les risques et augmenté
ceux du ministère — l'entente
ne prend pas compte les imprévus et l'évolution du contexte économique; obtention
d'un permis confié aux partenaires — dans certains cas, ça a été
problématique; aucun suivi de la situation financière du partenaire et des
conséquences d'une défaillance; et aucune évaluation de performance.
Pourquoi, Mme la Présidente, nous voulions entendre les gens du ministère des Transports et
ceux de la Société québécoise des infrastructures? C'est justement parce
qu'il y aura, on entend, du moins, une phase II à ces aires de service. Donc, nous voulions vraiment
avoir pu faire notre travail de parlementaires pour voir les problématiques,
voir, dans certains cas, s'il y avait des bons coups pour faire de bonnes recommandations pour que, dans la
phase II, bien, on ne reproduise pas les erreurs qui ont été posées.
Donc, différentes recommandations ont été
faites, mais, vous savez, Mme la Présidente, avant de parler des recommandations, il y a vraiment
un problème au Québec par rapport aux aires de service. Sur la 40, je
l'utilise moins, mais, sur la 20, on
peut le voir, dans certains cas, beaucoup d'aires de service qui sont fermées ou des aires
de service qui sont d'une autre
époque, disons-le comme ça. Quand on a l'occasion de voyager un peu partout au Canada
ou aux États-Unis, on peut voir que la plupart de nos voisins ont
des aires de service beaucoup plus accueillantes, beaucoup
plus efficaces et qui répondent
davantage aux besoins des utilisateurs de la route. Notamment,
en Ontario, on peut le voir quand on fait le chemin jusqu'à Toronto, c'est
magnifique, leurs aires. On est loin de là, même celles qui ont été mises en
place en... dans les aires de service en PPP.
Donc,
pour répondre à ces problèmes, la Commission
de l'administration publique a fait
plusieurs recommandations, notamment d'évaluer attentivement les
caractéristiques propres de chaque emplacement. Donc, avant de choisir un emplacement, est-ce qu'il y a déjà des services
offerts par le privé alentour? Comme mon collègue l'a mentionné — mon
collègue de Portneuf — pouvoir
inclure en tête les nouvelles technologies, donc avoir l'implantation de bornes
de recharge pour les voitures
électriques, mais aussi avoir des endroits qui permettent aux utilisateurs de
la route d'avoir des services en
fonction de leurs nouveaux besoins; produire des analyses préliminaires beaucoup
plus complètes et pointues, notamment
en ce qui a trait à l'évaluation des risques, à la vérification des modèles
financiers, aux analyses de sensibilité et à la planification des travaux.
Que les
critères établis par le ministre des
Transports pour un appel d'offres ne puissent faire l'objet d'aucune modification importante après
la sélection d'un soumissionnaire; que le ministère des Transports, dans le
cadre des projets futurs, en tant que
responsable de ces projets, s'assure toujours de valider la méthodologie d'analyse et les
hypothèses financières soumises par les intervenants extérieurs; que le ministère
des Transports dépose à la commission, d'ici le 1er juin 2015 — parce que nous avons toujours en tête la phase II qui... on ne sait pas à quel
moment elle arrivera — un plan d'ensemble présentant les principaux éléments de la deuxième phase du
projet, comme je vous mentionnais; que ce plan contienne, par exemple, le nombre et les emplacements potentiels des
futures aires de service, la fréquentation estimée de ces aires, la rentabilité potentielle de ces
aires, les modes de réalisation et d'exploitation envisagés pour ces aires et les
services qui seront offerts dans chacune des
aires. Donc, Mme la Présidente, c'est le sujet qui a retenu davantage
notre attention dans la dernière session parlementaire qui fait partie
du rapport.
Rapidement,
en ce qui a trait à l'AMT, plusieurs questions ont été abordées. Dans mon cas, j'ai posé une question assez
importante par
rapport... Quand on parle de la
gouvernance, mais aussi de la planification des projets majeurs de l'AMT, l'AMT a un territoire
à desservir, bien entendu, mais il y a aussi une population — dans
certains cas, assez importante — qui
habite en marge ou en périphérie du territoire de l'AMT. Dans le cas de
Saint-Jean-sur-Richelieu, c'est quand
même
la 11e plus grande ville du Québec, pratiquement 100 000 citoyens habitent la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu — si on
ajoute la MRC, c'est beaucoup plus que 100 000 — et notre population voyage à Montréal
quotidiennement. D'ailleurs, ce n'est
pas pour être chauvin, mais tout le monde le dit, Saint-Jean-sur-Richelieu a un
des meilleurs services d'autobus avec
Montréal quotidiennement. Saint-Jean, on a un autobus aux cinq minutes qui se
rend à Montréal. Donc, on occupe deux
quais à Bonaventure, on utilise la voie réservée sur le pont Champlain, on
utilise les stationnements incitatifs Chevrier et Panama, qui sont des
stationnements de l'AMT.
Donc, quand
l'AMT a une réflexion à faire sur un projet d'infrastructure, moi, ce que j'ai
demandé puis que le P.D.G. Nicolas
Girard m'a dit, effectivement, qu'on devrait tenir compte, c'est aussi des
régions limitrophes de l'AMT. Pourquoi
je dis ça? C'est qu'avec les chantiers qui s'en viennent sur le pont Champlain
il y a des solutions de mitigation qui
doivent être mises en place, et souvent ces solutions-là touchent la population
habitant la région de l'AMT. Cependant, la population de Saint-Jean utilise les infrastructures de l'AMT pour se
rendre à Montréal, et, dans notre cas, on est pénalisés parce que n'étant pas membres de l'AMT. Donc,
d'avoir en tête une négociation, un partenariat avec les villes, avec les
CIT, qui s'occupent... les comités
intermunicipaux de transport alentour de la région de l'AMT puissent avoir une
meilleure collaboration. Donc, c'est
la question que j'ai posée. Je pourrais aborder davantage le sujet de l'AMT,
mais, dans le cas qui m'occupe, je trouvais important de le rappeler.
Mme la
Présidente, je vois qu'il ne me reste plus beaucoup de temps, mais, en ce qui a
trait à l'AMT, j'aimerais ajouter toute l'importance de la façon que M.
Girard a géré la situation, où il a, disons, été informé de différentes problématiques à l'AMT, et a avisé d'une façon
diligente l'UPAC, et a ouvert les livres de l'AMT pour faire en sorte qu'on
puisse enquêter s'il y avait des problèmes.
Je me souviens d'une certaine époque... Et depuis aussi, à l'AMT, il y a
différents changements de culture qui
ont été mis en place, qui fait en sorte que... confirment la bonne décision de
notre gouvernement d'avoir nommé Nicolas Girard à la tête de l'AMT, qui
est une agence assez importante, mais où on aura une grande réflexion à faire sur la suite des choses avec la
volonté du gouvernement par rapport à la gouvernance, à la gouvernance
de Montréal, et de l'AMT, et de la CMM.
Donc, Mme la
Présidente, je vais devoir... Ah oui!
on m'ajoute deux minutes? Mon Dieu! C'est comme dans un téléthon où
chaque région cotise, et ça fait en sorte qu'on puisse avoir un peu plus de
temps.
Donc, ça
va me permettre de dire quelques mots sur un autre sujet qui n'est pas moins
important, qui est le Fonds vert, sur l'aide
financière du Fonds vert. Vous savez, dans le cas du Fonds vert, Mme la
Présidente, quelques recommandations ont
été mises en place, mais, avant d'aller sur les recommandations, il faut savoir
que le Commissaire au développement durable
avait fait un rapport qui est inclus dans le rapport du Vérificateur général,
qui dit que, bon, il n'a pas mis en place de cadre de gestion axé sur les résultats, quand on parle du ministère
du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs, qui était l'appellation à l'époque, il n'a pas
déterminé d'objectifs propres au Fonds vert pour certains secteurs
d'activité, rend publique une information éparse et incomplète concernant le
Fonds vert, ne procède pas à l'évaluation de programme lorsque c'est nécessaire.
Pourquoi le Commissaire au développement durable
mentionne ça? C'est qu'au fond le Fonds vert est un lieu où il y a de l'argent, et, comme gouvernement,
bien on peut prendre dans ce fonds pour investir pour des dossiers qui ont
un lien avec l'environnement, mais, dans
certains cas, il peut y avoir une analyse assez élastique de la notion de
l'environnement. Donc, beaucoup de
questions ont été posées, le commissaire a rendu son rapport, et la Commission
de l'administration publique a
demandé de resserrer davantage l'utilisation du Fonds vert et faire en sorte
que le rapport du Commissaire au développement durable ainsi que... le
Vérificateur général puisse étudier davantage cette question-là.
Malheureusement,
c'est tout le temps que j'avais à ma disposition, Mme la Présidente. J'aurai
l'occasion, dans un autre rapport de
cette commission, de revenir faire une présentation sur les différents sujets
qui nous intéressent. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
• (17 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup de votre
intervention, M. le député de Saint-Jean. Et, avant de poursuivre le débat, on m'informe qu'il y aurait une entente
pour reporter le débat de fin de séance qui devait se tenir aujourd'hui, on va le tenir demain.
Alors, c'est... Pardon. Y a-t-il consentement? On me dit qu'il y a une entente.
C'est bien le cas? Consentement.
Alors, pour la poursuite du débat, je reconnais
M. le député de Jean-Lesage.
M. André Drolet
M. Drolet :
Merci, Mme la Présidente. Mon intervention sera sur les examens de rapports
annuels de gestion de ministères et d'organismes publics en vertu des
dispositions de la Loi sur l'administration.
Entre les
mois de septembre et novembre 2014, la commission a tenu cinq auditions
publiques au cours desquelles les dirigeants de huit ministères et
organismes ont été rencontrés. Trois de ces auditions donnaient suite au
rapport du Vérificateur
général du Québec. C'est ainsi qu'aujourd'hui, Mme la Présidente, je souhaite
aborder avec vous les rapports annuels
de gestion de ministères et d'organismes publics en vertu des dispositions de
la Loi sur l'administration publique. Nous
visons notamment la mise en oeuvre rapide de solutions permettant de pallier
les carences constatées par le VG, l'amélioration de la planification des
projets et des programmes ainsi qu'une meilleure diffusion des données
relatives à la reddition de comptes.
Depuis 2005, la commission des affaires
publiques procède à un examen régulier de l'ensemble des rapports annuels de gestion des ministères et des
organismes soumis à certaines dispositions de la Loi sur l'administration
publique. La méthode utilisée a été
améliorée en juin 2008. La commission avait alors ajouté l'appréciation de la
performance à celle de la qualité de
l'information présentée dans les rapports annuels de gestion. Par la suite,
tenant compte de l'expérience suffisamment
acquise par les entités concernées,
la gestion axée sur les résultats, la commission a centré davantage son attention
sur la performance. Ainsi, en s'inspirant de la définition qu'en fait le
secrétaire du Conseil du trésor, la
Commission de l'administration
publique estime que, pour être jugée performante, une organisation doit
réaliser des activités qui couvrent l'ensemble de sa mission. Par exemple, Mme la
Présidente, les points importants :
atteindre ses objectifs stratégiques; produire des services de qualité
aux citoyens; utiliser ses ressources de façon optimale. J'en reviendrai plus
tard, Mme la Présidente.
En lien avec
l'utilisation des ressources, le Secrétariat du Conseil du trésor invite les
ministères et les organismes à intégrer
dans leur rapport annuel de gestion des données relatives aux ressources
humaines, financières et informationnelles. En juin 2012-2013, la commission recommande que le Secrétariat du
Conseil du trésor poursuive ses efforts dans le but d'inciter les ministères et les organismes à
publier une information plus complète en matière de ressources
informationnelles. Les membres sont
attentifs aux améliorations à apporter dans la
reddition de comptes des entités qui permettent une meilleure
appréciation de la gestion de leurs ressources. C'est
pourquoi il estime qu'il reste à accomplir des progrès, particulièrement en
matière de ressources informationnelles.
Nous avons
fait examen de 13 rapports annuels de gestion.
En juin 2014, les parlementaires ont passé en revue les rapports annuels de gestion 2012-2013 pour les
rapports suivants : Commission de la
protection du territoire agricole du Québec, la Commission de la
toponymie, le ministère des Ressources naturelles, le ministère des
Transports, la Régie des rentes du
Québec, la Société de l'assurance automobile du
Québec. Par ailleurs, en septembre 2014, ils ont examiné les rapports annuels de gestion 2012-2013 des sept
entités suivantes : le Conseil du statut de la femme, le Directeur
général des élections et la
Commission de représentation électorale, le ministère de l'Immigration et des
Communautés culturelles, le ministère
de la Justice, le ministère des Relations internationales, de la Francophonie
et du Commerce extérieur, la Régie des alcools, des courses et des jeux
et la Société de développement des entreprises culturelles.
Mme la
Présidente, nous remarquons qu'au terme de l'examen des 13 rapports la
commission constate que tous les
ministères et les organismes semblent réaliser des activités qui leur
permettent de s'acquitter de leur mission. Mais, parmi les ministères et organismes examinés, les parlementaires
remarquent que plusieurs n'ont pas inclus de cibles dans leur planification stratégique. De plus, certaines
entités proposent des cibles qui ne peuvent être évaluées, car elles sont
imprécises. Les membres sont surpris de constater que, près de 15 ans
après l'adoption de la Loi sur l'administration
publique, il soit aussi courant de pouvoir évaluer l'atteinte des
objectifs stratégiques, cela malgré de nombreux outils développés pour
accompagner les ministères et les organismes dans la mise en forme de leur
reddition de comptes.
Dans le même
ordre d'idées, peu d'entités fournissent des cibles intermédiaires. Les
parlementaires insistent sur l'unité de ce type de cibles. Selon eux,
elles permettent de connaître l'état d'avancement de l'atteinte des objectifs stratégiques dans le contexte où un plan
stratégique s'étend sur plusieurs années. En conséquence, ils souhaitent qu'à
l'avenir les ministères et organismes
s'assurent d'inclure les cibles dans leur planification stratégique. Ils leur
demandent également de porter un soin particulier à la formulation des
cibles afin qu'elles servent au final à mesurer leur performance.
Enfin, ils
apprécient la présence de cibles intermédiaires dans le rapport annuel de
gestion de certains ministères et d'organismes examinés. Ils espèrent
que cette pratique s'intégrera davantage à la reddition de comptes des entités.
Mme la Présidente, parlons maintenant des évaluations de services aux citoyens. Les membres de la commission s'étonnent qu'il soit encore
difficile d'évaluer la qualité des services aux citoyens au moyen des rapports
annuels de gestion des ministères et des organismes de l'administration
publique gouvernementale, d'autant plus que la Loi sur l'administration
publique insiste clairement sur l'importance des services aux citoyens. Et ça,
c'est fréquent dans nos bureaux de comté, Mme la Présidente, on a régulièrement
ces cas-là de gens qui viennent se plaindre pour différents contextes particuliers à l'écoute des citoyens,
et ça, à tous les ministères d'importance. Alors, c'est important
pour nous de s'en rendre compte et c'est important pour nous de leur
mentionner cette faiblesse-là. Et c'est ce que l'on fait à la commission
des affaires publiques parce que, pour tous les parlementaires ici présents et
ceux qui nous écoutent, vous savez,
c'est ce qui est là plus souvent, nos bureaux de comté. Alors, l'importance de
donner à nos citoyens le service qu'ils ont besoin.
Dans un
premier temps, les parlementaires constatent qu'il y a un progrès à faire en
lien avec les engagements de la
déclaration des services aux citoyens. Plusieurs engagements n'ont pas de
cibles. Des entités n'incluent pas leurs résultats dans leur rapport
annuel de gestion, et, s'ils le sont, il est souvent compliqué de les
interpréter. En effet, la commission
souligne qu'un résultat sous forme de taux de respect pour un engagement
prévoyant un délai de service ne permet
pas de connaître la situation réelle. Ainsi, la présentation en complément des
délais moyens de service donnerait un
éclairage supplémentaire. Elle simplifierait l'appréciation des efforts
investis par l'entité pour respecter ses engagements.
Dans un
deuxième temps, la commission a déjà mentionné son intérêt pour les méthodes de
mesure de la satisfaction de la
clientèle. Les parlementaires sont surpris encore une fois de constater que peu
de ministères et d'organismes présentent un taux de satisfaction de la clientèle dans leur rapport annuel. Ils
rappellent que c'est un élément clé pour connaître les effets directs des actions posées dans les entités
et pour améliorer la façon de faire. Ils incitent donc les ministères et les
organismes concernés à
adopter cette pratique. Ils précisent également que, dans un souci de fiabilité
de l'information, ils s'attendent à
voir dans les rapports annuels une explication de la méthode de mesure de taux
de satisfaction à la clientèle. Les prochains examens de rapports
annuels de gestion refléteront cet intérêt.
Dans un
troisième temps, la commission tient à intégrer l'importance des données sur
les plaintes. Il est essentiel qu'elles
soient présentées dans les rapports annuels de gestion. Les membres souhaitent
y retrouver le nombre de plaintes reçues, la proportion de plaintes
fondées, les principaux motifs de plaintes, les délais de traitement.
Concernant les données fournies en matière de
ressources informationnelles, les ministères et les organismes respectent, de façon générale, les demandes du
Secrétariat du Conseil du trésor en matière de ressources informationnelles.
Toutefois, pour la majorité des entités
examinées, il est encore difficile d'avoir un portrait complet de la situation.
Les membres de la commission insistent sur les ministères et les
organismes à inclure davantage d'éléments de contexte dans la section de leur
rapport annuel de gestion qui porte sur les ressources informationnelles. Ils
souhaitent que les renseignements fournis
détaillent l'état d'avancement des principaux projets, les conséquences des
délais, et les reports, et les risques de dépassement de coûts et des
échéanciers.
Mme la Présidente, comme l'ont dit mes collègues
en commission, cette commission parlementaire est une commission sans partisanerie, qui, pour moi, est une satisfaction de
voir à quel point que, sans partisanerie, on peut faire avancer les choses. Comme mon collègue de Chauveau
le mentionnait tout à l'heure, 80 %, à peu près, des projets de loi
sont à l'unanimité. Alors, voilà, si on était
dans des commissions comme ça à tous les jours, on serait fiers d'être parlementaires parce que je pense qu'on fait
avancer les choses au Québec, malgré que... Cette commission joue un rôle
important, et je peux vous assurer que je
suis fier de faire partie de cette commission. Et merci encore une fois, Mme la
Présidente, pour votre écoute.
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup de votre intervention, M. le député. Et, sans plus tarder...
Je ne vois pas d'autres intervenants que vous, M. le député de Chomedey, pour
la suite du débat.
M. Guy Ouellette
M.
Ouellette : Merci,
Mme la Présidente. À mon tour de prendre la parole sur le débat suite à la
parution du 31e rapport de la Commission de
l'administration publique. Comme mon collègue de Jean-Lesage l'a mentionné, Mme
la Présidente, on peut être fiers des
travaux de cette commission, qui est une commission non partisane. Je pense que
l'objectif recherché par les membres
de cette commission, c'est effectivement un objectif de reddition de comptes et
de faire en sorte que les organismes
et les ministères qui viennent devant les parlementaires viennent nous éclairer
sur leur gestion et pour que l'on puisse s'assurer que l'argent des
contribuables est utilisé, Mme la Présidente, de façon efficiente.
Cette année, le 31e rapport est divisé en
quelques chapitres parce que nous avons eu à recevoir, entre autres, l'Agence métropolitaine des transports, nous avons
eu une audition sur les médicaments et les services pharmaceutiques,
dont je vous reparlerai plus abondamment
dans quelques minutes, Mme la Présidente, il y a eu une audition sur le
ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles, la réalisation et l'exploitation des aires de service et
la gestion et l'aide financière du
Fonds vert. La commission s'est aussi penchée sur l'examen de 13 rapports
annuels, des rapports de gestion, qui, avec l'excellent travail... je dirais même, l'exceptionnel travail des
employés de l'Assemblée nationale, des gens de l'Assemblée nationale qui
nous ont fait le tour des différents rapports de gestion pour alimenter la
réflexion des parlementaires.
Finalement,
le septième chapitre de ce rapport, Mme la Présidente, fait état de
l'avancement des recommandations qui ont été faites au cours des dernières
années par la Commission de l'administration publique pour juger de l'état
d'avancement de ces recommandations et
juger, avec le concours du Vérificateur général, si les bonnes pratiques sont
mises en application et si l'efficience dont je vous parlais, Mme la
Présidente, est au rendez-vous.
Je vous
disais, Mme la Présidente, que je consacrerais mon intervention plus
particulièrement sur le deuxième chapitre de ce rapport qui... Et je
pense que c'est d'actualité, c'était une audition sur les médicaments et les
services pharmaceutiques. Tout d'abord, vous me permettrez, Mme la Présidente,
de remercier le travail rigoureux fait par le Vérificateur
général, M. Michel Samson, le Vérificateur général du Québec et toute son
équipe. Le travail de M. Samson, c'était
de vérifier deux aspects importants au niveau des services de santé. Et le
premier, c'était de mesurer le ministère de la Santé et des Services sociaux, de quelle façon est-ce que le
ministère soutenait les établissements de santé dans la gestion des
ressources reliées aux médicaments et aux services pharmaceutiques. En second
lieu, le vérificateur, Mme la Présidente,
devait s'assurer que les établissements effectuaient une gestion efficiente et
économique des ressources liées aux
médicaments. On le sait, c'est une préoccupation et c'était une préoccupation
de tous les parlementaires, et, je le
répète, en ces temps de redressement budgétaire et de relance, chaque dollar
qui est dépensé au Québec, on doit s'assurer qu'il est dépensé d'une
façon efficiente.
Donc, Mme la
Présidente, les travaux qui étaient effectués par le Vérificateur général l'ont
été auprès de cinq établissements qui
avaient soit une mission de centre hospitalier, c'est ça, soit une mission de
centre de santé et de services
sociaux. Plus particulièrement, c'était le Centre de santé et de services
sociaux Alphonse-Desjardins, le CSSS de Jonquière, le CSSS de Memphrémagog, et l'Hôpital Santa-Cabrini, et
finalement l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. Les parlementaires
ont décidé d'entendre deux de ces établissements pour venir les éclairer
sur les points qui avaient été notés par le
Vérificateur général, et, ces points, permettez-moi de vous les résumer
succinctement.
Le Vérificateur général en était arrivé à la
conclusion dans ses travaux que les groupes d'approvisionnement intégraient peu leurs actions et qu'il y avait des
disparités entre les prix payés pour les mêmes médicaments — il y avait des écarts de plus de 10 %, dépendant des fabricants — et que le ministère ne faisait pas de suivi
systématique de ces prix afin de connaître la cause de ces écarts.
Une autre chose qui était
vérifiée par le Vérificateur général, c'est que les établissements avaient mis
peu de mesures en place pour minimiser les
effets liés aux ruptures d'approvisionnement. Vous comprendrez, quand il y a
des ruptures d'approvisionnement, ça
fait monter les prix, Mme la Présidente, et que, quand il y a des ruptures
d'approvisionnement, il faut qu'il y ait des mesures de remplacement, ce
qui n'était pas toujours le cas.
Un troisième point qui a été vérifié, c'est
qu'il y avait des médicaments qui n'étaient pas recommandés par l'Institut national d'excellence en santé et
services sociaux, communément appelé l'INESSS, ou qui n'étaient pas encore
homologués par Santé Canada, qui étaient
inscrits sur la liste locale dans ces établissements. Bien que c'est approuvé
par le milieu, Mme la Présidente, la
réglementation ne prévoyait pas l'utilisation de ces médicaments pour chacun
des patients.
Un autre point, les établissements effectuaient
peu de contrôles après l'administration des médicaments. Le contrôle sur les
stocks était insuffisant, et il y avait peu de revues d'utilisation de
médicaments.
Finalement, la gestion du circuit de
médicaments, c'est-à-dire l'approvisionnement, prescription, préparation, distribution et administration, comportait
certaines lacunes. Elle n'était pas assez intégrée, et on n'avait pas de
processus d'amélioration continue. Les établissements disposaient de peu
d'indicateurs pour évaluer la performance du circuit.
En plus des recommandations du Vérificateur général, Mme la
Présidente, le présent rapport décrit
le plan d'action des cinq établissements, et, pour la raison que je vous ai expliquée, le
centre des services sociaux Alphonse-Desjardins a été demandé à venir expliquer aux membres, aux parlementaires de la Commission de
l'administration publique, son
plan d'action, de même que l'Hôpital Santa-Cabrini. Donc, on a entendu M. Yves Fortin,
qui est venu nous parler du plan
d'action du CSSS Alphonse-Desjardins, et on a aussi entendu le directeur général, M. Jean-François Foisy, de
l'Hôpital Santa-Cabrini, qui est
venu, lui aussi, nous présenter son plan d'action. Ces deux intervenants ont
accepté les recommandations du
Vérificateur général, et même, dans le cas de M. Foisy, il nous a mentionné que
la visite du Vérificateur général lui avait
permis de combler une lacune importante qu'il y avait à l'Hôpital Santa-Cabrini, qui était l'apport de pharmaciens.
Il avait de la difficulté
à recruter des pharmaciens pour administrer le programme et faire en sorte d'atteindre
une certaine efficience. Donc, on
voit, Mme la Présidente, que ces visites du Vérificateur général permettent d'atteindre l'efficience recherchée au niveau des
différents organismes.
• (17 h 30) •
Finalement,
Mme la Présidente, nous avons entendu le sous-ministre de la Santé et des Services
sociaux qui est venu nous présenter son plan d'action en rapport à chacune des recommandations du Vérificateur
général. Et le sous-ministre est venu nous informer que le ministère avait très
bien accueilli les recommandations du Vérificateur général et nous a expliqué les objectifs à atteindre et son horaire dans le temps, le
cadre temporel d'atteinte de ces objectifs-là, et je
pense que ça a été à la satisfaction de tous les intervenants de la commission.
Finalement, les membres de la commission, après
discussion avec chacun des intervenants, en sont arrivés, Mme la Présidente, à recommander deux éléments très importants. Le premier — et
je me permets de vous en faire lecture parce
qu'ils sont importants
dans le cadre des travaux de la commission — c'est que le président du Conseil du trésor propose
une modification du cadre réglementaire
concernant l'attribution des contrats afin de favoriser la compétitivité
entre les fournisseurs sans qu'aucune
demande de dérogation au règlement ne soit nécessaire. Ça permettrait, Mme la
Présidente, d'éviter les ruptures de stock
et des écarts importants qu'il pouvait y avoir pour le même produit entre
différents fournisseurs.
Et le second
que la Commission de l'administration publique et les parlementaires ont
recommandé, c'est que le ministère de
la Santé et des Services sociaux et que les établissements de santé vérifiés,
qui étaient au nombre de cinq, comme
je vous ai mentionné, mettent en oeuvre sans attendre, Mme la Présidente, les
plans d'action qu'ils ont adoptés et qu'ils respectent les délais de
réalisation qu'ils se sont fixés ou même les devancer. Parce que le plan
d'action du ministère, certaines actions
allaient jusqu'à la mi-2016, les parlementaires
se sont interrogés, Mme la Présidente, avec le sous-ministre, de façon à ce qu'on avance certains des délais et
qu'on mette en place certains mécanismes de façon à ce que la réalisation du plan d'action, qui irait dans le
sens des recommandations du vérificateur, soit suivie ou soit devancée
sans tarder.
Je pense,
Mme la Présidente, que c'était un travail sérieux qui a été fait
par la Commission de l'administration
publique et je suis très fier de faire partie de cette équipe. Et j'encourage
tous les parlementaires à prendre connaissance du 31e rapport de l'audition des sous-ministres et des
dirigeants d'organismes publics sur leur gestion administrative, qui a
été déposé en décembre 2014. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le député
de Chomedey. Je cède maintenant la parole à M. le député de
La Prairie.
M. Richard Merlini
M.
Merlini : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Auriez-vous la
gentillesse de m'indiquer le temps qu'il nous reste, à notre formation,
s'il vous plaît?
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Absolument. Il reste un temps de
16 min 43 s pour le groupe formant le gouvernement.
M.
Merlini : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Il me fait plaisir
d'intervenir aujourd'hui sur le 31e rapport de la Commission de l'administration publique, que
j'ai l'honneur d'être le vice-président avec mon collègue de Chauveau et
sous la férule de la présidence du député de Jonquière, également. Vous savez,
la Commission de l'administration publique a un statut, je dirais, particulier qui est écrit dans notre
règlement, à la section III de notre règlement, qui porte sur la composition des commissions parlementaires.
Et, pour faire une mise en perspective pour les gens qui nous écoutent et pour les parlementaires, c'est important de
souligner les règlements qui régissent la Commission de l'administration
publique, car c'est la seule, hormis la Commission de l'Assemblée nationale,
qui a des règlements précis quant à sa composition et à son fonctionnement.
Alors, je me
permets de citer quelques-uns des articles qui concernent la Commission de
l'administration publique, en commençant par l'article 117.1 qui
parle de sa composition. Alors, nous avons 13 membres à la Commission de
l'administration publique, qui sont sept députés du groupe parlementaire
formant le gouvernement, quatre députés de l'opposition officielle et deux
députés du deuxième groupe d'opposition, dont un sans droit de vote.
À
l'article 117.5, on parle du comité directeur, sans le nommer en tant que
tel, mais la Commission de l'administration publique a évidemment un président et également deux vice-présidents, le
député de Chauveau en a fait allusion tantôt. Alors, il s'agit de... À chaque début de législature, la commission élit
parmi ses membres permanents, les 13 membres dont je viens de mentionner, pour un mandat de
deux ans, un président et deux vice-présidents. Et c'est une commission qu'il est spécifiquement écrit dans le règlement...
qui dit que le président est choisi parmi les députés de l'opposition
officielle, l'un des vice-présidents
est choisi parmi les députés du groupe parlementaire formant le gouvernement,
et l'autre, parmi les députés du deuxième groupe d'opposition.
Alors, on a
soulevé, tous les intervenants ont soulevé la nature non partisane et la
collégialité qui règnent au niveau de
cette commission, qui nous permet de produire un rapport dont les
recommandations sont unanimes. Alors, il n'y a pas vraiment, comme on dirait, d'arguments ou de débat
partisan. Comme le député de Chauveau l'avait souligné et comme le
député de Jean-Lesage l'a si bien dit, les recommandations sont unanimes.
Mais quelles
sont les fonctions de la commission? Bien, encore une fois, on a un article
dans le règlement, le 117.6, qui
explique clairement ce que la commission doit accomplir. La commission,
premièrement, vérifie les engagements financiers,
et c'est tous les engagements financiers du gouvernement. Il entend à chaque
année le Vérificateur général sur son
rapport annuel de gestion — et on s'apprête à le faire très bientôt. Il entend, en vertu de la
Loi sur l'administration publique,
«les ministres, si ceux-ci le jugent opportun, et, selon le cas, les
sous-ministres ou les dirigeants d'organismes afin de discuter de leur gestion administrative lorsque celle-ci est
signalée dans un rapport du Vérificateur général ou du Protecteur du citoyen». Également, la commission
entend, en vertu encore une fois de la Loi sur l'administration publique,
«au moins une fois tous les quatre ans, les
ministres, si ceux-ci le jugent opportun, et, selon le cas, les sous-ministres
ou les dirigeants d'organismes afin
de discuter de leur gestion administrative». La commission étudie également le
rapport annuel sur l'application de
la Loi sur l'administration publique — ce que nous avons fait tout récemment — et il étudie toute autre matière qui
lui est confiée par l'Assemblée nationale.
Alors, voilà la mise en contexte que je voulais
faire de la Commission de l'administration publique. Parce qu'effectivement, comme le député de Jonquière l'a
évoqué, c'est une commission qui mérite d'être appréciée à sa juste
valeur. Nous avons trois rôles en tant que députés : le rôle de
législateur, le rôle d'intermédiaire avec nos populations locales, que nous
représentons tous avec fierté, mais aussi le rôle de contrôleur de l'action du
gouvernement. Et la Commission de l'administration publique, elle est toute
désignée pour accomplir un de nos mandats principaux.
Alors, ce rapport fait de l'innovation, je
dirais, dans sa présentation. C'est la première fois que le comité directeur y
inscrit un mot que... Je vais souligner certains passages du rapport, des
enjeux qui m'ont particulièrement intéressé
dans ce rapport-là, dont le mot du comité directeur. Alors, c'est la première
fois, à l'intérieur, avec des belles photos
de chacun des membres du comité directeur, qu'on y inscrit un mot pour mettre
la mise... pour faire la mise en table, si on veut, du rapport et de
souligner l'importance du travail de la commission.
Alors :
«Entre les mois de septembre et [...] novembre 2014, la commission
a tenu cinq auditions publiques au cours
desquelles les dirigeants de huit ministères et organismes ont été rencontrés.
Trois de ces auditions donnaient suite aux rapports du Vérificateur
général du Québec.»
«À la suite
de ces cinq auditions, 15 recommandations unanimes — je
l'ai dit tantôt — ont
été formulées par les membres de la commission.»
«[On a également] analysé les rapports annuels
de gestion de 13 ministères et organismes. Mentionnons d'ailleurs que ces rapports font partie du
fondement même du processus de reddition de comptes et qu'ils sont essentiels
à l'évaluation de la saine gestion et de la performance d'un organisme public
ou d'un ministère.»
Nous avons, à
toutes fins pratiques, siégé à toutes les semaines dans notre travail de Commission de l'administration publique.
On a évidemment accordé également — et je vais retarder ça à un petit peu plus
tard — une
grande importance au suivi des
recommandations. Parce que c'est bien de produire un rapport et de faire des
recommandations aux ministères et organismes,
mais il faut en faire le suivi. Est-ce que les recommandations sont suivies?
Pourquoi? Quel était le résultat des suivis... des recommandations? Au fil
de nos rapports, c'est ce qu'on voulait faire à ce niveau-là.
• (17 h 40) •
J'aimerais m'attarder maintenant sur ce qui a
été soulevé plus tôt par le collègue de Jean-Lesage. Une des raisons que la Commission de l'administration
publique fait son travail, c'est évidemment d'apprécier la performance des ministères. Et, selon le Secrétariat du
Conseil du trésor, la performance est définie ainsi : Être performant,
c'est acquitter de sa mission en
atteignant les objectifs stratégiques et les objectifs de qualité de services
aux citoyens, en utilisant de manière judicieuse les ressources, en
maintenant un climat de travail adéquat et en offrant des produits et services
de qualité dans le respect des lois et règlements qui s'appliquent, tout en
assurant la continuité des opérations.
Alors, la
Commission de l'administration publique considère que, pour être jugée
performante, une organisation doit
travailler sur les quatre objectifs suivants : réaliser des activités qui couvrent l'ensemble de sa mission, atteindre ses objectifs
stratégiques, produire des services, aux citoyens, de qualité et
d'exercer une gestion adéquate de ses ressources.
Évidemment,
l'évaluation de la performance sous ces quatre critères n'est
possible que si l'information présentée dans le rapport annuel de gestion des organismes est complète et
rigoureuse. On a étudié 13 rapports
annuels de gestion, et on a posé des questions par rapport à ce qui était écrit, et le député
de Jean-Lesage en a fait des
exemples tantôt où il y
avait des lacunes — le
député de Saint-Jean également en a fait allusion — dans certains des rapports que nous avons
utilisés.
À ce titre et
au-delà des exigences du Secrétariat du Conseil du trésor,
le rapport annuel de gestion doit contenir une information qui présente les qualités suivantes : elle
doit être cohérente avec les autres documents, elle doit présenter les résultats atteints et leur mise en contexte,
elle doit révéler le degré de satisfaction de la clientèle, elle doit faire état des collectifs ou des solutions de rechange et
expliquer les liens entre les coûts, les activités, les produits et services,
des résultats. C'est ce que nous nous
efforçons de valider lorsque nous faisons venir en audition les gens des
différents ministères et organismes.
Je vous
parlais tantôt des recommandations. Nous avons à faire des recommandations suite à nos auditions, en séance
de travail, et, comme je disais tantôt, nous avions 15 recommandations qui ont été unanimes cette
fois-ci. Mais, concernant l'application
des recommandations, j'aimerais soulever les points suivants que nous avons
discutés en commission parlementaire. C'est en 2009 que la commission a décidé
de publier un bilan sur l'application de ses recommandations. Le Vérificateur
général s'est engagé à effectuer un
suivi à cet égard, et le premier bilan est apparu en juin 2010.
Alors, à ce moment-là, ce qu'on cherchait à savoir, c'était l'efficacité de
notre travail.
Je vous
parlais, au début, que c'est une commission qui cherchait à être valorisée, qui cherche à
être appréciée à sa juste valeur, et
une façon de le faire, c'est de savoir si nos recommandations ont eu une
écoute et aussi un résultat atteint dans
les différents ministères et organismes. Alors, en excluant certaines des recommandations des rapports précédents de la Commission de l'administration
publique, il y a eu sept recommandations à suivre pour 2013-2014, et les sept recommandations faites par la Commission de
l'administration publique ont été
suivies à 100 %. Alors, c'est un
succès qui nous rend tous fiers, les
membres de la Commission de l'administration publique, du travail que nous
faisons et qui nous incite à poursuivre le travail qui nous est donné
par notre mandat de député.
Évidemment, un résultat de 100 % de progrès
de... voyons! Excusez, je me reprends. Un résultat de 100 % de progrès satisfaisant démontre, selon les membres
de la commission, l'intérêt porté par les ministères et les organismes concernés quant aux conclusions et aux
recommandations formulées par la commission. Ces résultats confirment
l'efficacité du suivi exercé par le
Vérificateur général et la commission. Cela incite les parlementaires à
poursuivre dans cette voie. Il rappelle que cette appréciation de
l'application des recommandations leur permet de boucler la boucle du cycle du contrôle parlementaire. Elle leur fournit des
renseignements pour mesurer, dans le fond, l'efficacité de nos propres travaux,
en plus de vérifier l'efficacité des organismes et des ministères.
Dans ce
rapport — c'est la
cinquième année de présentation du bilan de nos recommandations — nous observons, les membres de la commission, que, globalement, au
cours des cinq dernières années, plus de 70 % des recommandations des commissions de l'administration publique apprécient... ont été réalisées et ont réalisé
des progrès satisfaisants. De plus,
nous avons remarqué que le taux de recommandations qui font des progrès
satisfaisants s'accroît de façon régulière depuis la première année, à
l'exception de 2011-2012. Est-ce qu'il y a eu relâchement? Est-ce qu'il y a eu
plus de difficultés? Est-ce que c'étaient
des situations? Ça demeure encore de l'analyse que nous devons faire à la commission. Mais nous concluons donc que les ministères et les organismes sont prêts
à collaborer avec la commission et le Vérificateur
général afin d'améliorer les pratiques de gestion en vigueur dans leurs
organisations.
Les
parlementaires considèrent donc que le travail de suivi fait par le Vérificateur général sur les recommandations formulées
par la Commission de l'administration
publique porte ses fruits et doit se
poursuivre. Cet exercice fournit à la commission des outils pour mesurer l'efficacité de ses
travaux. Il témoigne également de la volonté de la commission, conformément à la Loi sur l'administration
publique, de contribuer directement à l'amélioration des services aux citoyens. Ce qui nous anime, tous et chacun des
membres de la commission, c'est justement d'arriver à rendre des services aux citoyens, de qualité, avec l'information
pertinente. On a parlé beaucoup de service à la clientèle, on a questionné des
organismes au sujet des services aux plaintes qu'ils recevaient, et de faire
une étude plus rigoureuse à cet effet-là.
Dans les planifications stratégiques, dans les
rapports annuels de gestion, il y avait beaucoup de rapports qui avaient besoin
d'être mis à date, mis à niveau, soit à cause de changement de gouvernement ou
des changements de ministères, des
ministères qui ont changé de nom et changé de structure... a impliqué des
changements au niveau des plans stratégiques.
À ce moment-là, aussi, là, une des
particularités... une des recommandations de la commission était que les organismes se dotent de cibles intermédiaires.
Pourquoi? Pour voir le progrès réalisé dans le plan stratégique, qui,
normalement, s'échelonne sur
plusieurs années. Et, à ce moment-là, quand on fait la vérification avec l'aide
du Vérificateur général, quand
on fait la vérification des recommandations, on s'aperçoit que le travail que
nous faisons est validé et qu'également les améliorations que souhaitent
apporter ces gens-là dans les organismes et les ministères portent fruit.
Alors, c'est
un travail qui est important, ça relève d'un de nos mandats principaux, comme
contrôleurs de l'action gouvernementale, de s'assurer d'une saine gestion des devoirs...
des biens publics et des services publics que nous avons dans tous les
ministères, et nous souhaitons le poursuivre dans cette veine-là.
Nous
accueillons, je dirais, avec grand intérêt la venue du député de La Peltrie à la Commission de
l'administration publique, qui remplace maintenant le député de Groulx.
Et nous souhaitons continuer le travail dans la collégialité, tel qu'il
est dirigé présentement par le député de Jonquière, sous sa présidence, et qui
suit la tradition établie par des parlementaires
aguerris, qui étaient le député de Vaudreuil, M. Yvon Marcoux, lors de la dernière
législature, qui était le président,
et, la législature précédant celle-là, M. Sylvain Simard, qui était le député
de Richelieu. Nous continuons dans cette tradition de garder la commission non partisane, de
viser les objectifs de reddition de comptes et de meilleure utilisation
des deniers publics. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
député. Et je crois que votre
intervention met fin au débat sur le
rapport de la Commission de
l'administration publique. Et, pour
la poursuite de nos travaux, je vais maintenant céder la parole à Mme la
leader adjointe du gouvernement.
Mme Vallée : Mme la
Présidente, je vous demanderais d'appeler l'article 9, s'il vous plaît.
Merci.
Projet de loi n° 30
Adoption du principe
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, à l'article 9 du feuilleton, M. le ministre responsable de
l'Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes et
président du Conseil du trésor propose
l'adoption du principe du projet de
loi n° 30, Loi portant principalement sur la suspension de versements de
bonis dans le contexte de mesures
visant le retour à l'équilibre budgétaire. Et, sans plus tarder, je reconnais...
je cède la parole à M. le président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Merci, Mme la Présidente. Alors, en décembre dernier, j'ai
déposé à l'Assemblée nationale le projet de loi n° 30 portant principalement sur la suspension de versements
de bonis dans le contexte de mesures visant le retour à l'équilibre
budgétaire. Les citoyens nous l'ont dit à maintes reprises, ils s'attendent à
ce que le gouvernement fasse le ménage dans
les affaires de l'État et qu'il mette l'accent sur le contrôle des dépenses.
Dans cette opération, les administrateurs publics ont un rôle primordial à jouer afin d'assurer une gestion
rigoureuse et responsable des deniers publics, et j'ajouterais avant
tout qu'ils doivent montrer l'exemple dans cet effort de redressement. C'est
précisément ce que vise le projet de loi n° 30.
Avant d'aller
plus loin, j'aimerais vous rappeler certaines mesures que j'ai annoncées le
25 novembre dernier, qui visent
l'ensemble de l'appareil gouvernemental. D'abord, chaque ministère fait le
bilan du nombre d'effectifs dont la
rémunération est provisionnée mais dont les postes ne sont pas comblés. Cet
exercice donnera lieu à une évaluation de
la pertinence des postes. Mes collègues ont tous reçu le mandat de définir de
nouvelles cibles d'effectif afin de réduire la base actuelle de chacun des ministères. Ils doivent donc globalement
réduire d'au moins 2 % les effectifs en 2015-2016. Par ailleurs, tous les ministères devront préciser
le nombre de contrats, de consultants et d'occasionnels à leur emploi. Le gouvernement souhaite réduire de façon
significative la dépendance contractuelle avec les ressources externes. Nous
avons de plus entamé la révision et
l'optimisation des structures et des organismes de l'État. Dans une première
série de décisions en ce sens... Une première série de décisions en ce sens
sera annoncée au prochain budget, puis une deuxième d'ici la fin de l'année 2015-2016. En outre,
rappelons que l'Assemblée nationale a adopté, en décembre dernier, le projet
de loi n° 15 sur la gestion et le
contrôle des effectifs des ministères, des organismes et des réseaux du secteur
public ainsi que des sociétés d'État,
qui a mis en place un gel global des effectifs dans les secteurs public et
parapublic pour la période allant jusqu'à la fin de l'exercice
2015-2016.
• (17 h 50) •
Le
gouvernement, de plus, dans le cadre de cet exercice 2014-2015 actuel, exige
que les ministères et organismes budgétaires
limitent aux cas jugés incontournables toute dépense de fonction de personnel
d'encadrement et de la haute direction.
Toutes les dépenses liées aux frais de déplacement et l'octroi de contrats
devront avoir reçu l'autorisation du sous-ministre ou du dirigeant de l'organisme au préalable. Le gouvernement a
aussi appliqué des mesures équivalentes aux organismes autres que budgétaires, incluant un gel de recrutement
jusqu'au 31 mars 2015. Sans compter que le gouvernement a demandé aux sociétés d'État de mieux encadrer
leur budget de commandite et de publicité. Quant aux mesures visant les ministres, nous limitons leur déplacement à
l'extérieur du Québec aux cas jugés essentiels, et ceux-ci doivent faire
l'objet d'une autorisation par le cabinet du premier ministre. Les ministres,
par ailleurs, doivent limiter les nouveaux engagements provenant de leur budget
discrétionnaire.
En ce qui
concerne les bonis au rendement, nous allons, en 2015-2016, maintenir la
suspension des versements de primes,
allocations, bonis, compensations ou autres rémunérations additionnelles
fondées sur le rendement personnel ou
sur celui d'un organisme pour la période 2014-2015. Cette mesure, qui
représente des économies de 42 millions de dollars, s'applique au personnel d'encadrement des organismes
gouvernementaux, au personnel de direction et d'encadrement des organismes de l'administration, des organismes
du réseau de la santé et des services sociaux, des organismes du réseau
de l'éducation, des commissions scolaires, des cégeps, des universités ainsi
qu'au personnel politique.
Voilà des directives administratives fermes, Mme
la Présidente, pour garder le cap sur le retour à l'équilibre budgétaire et s'assurer que la haute fonction
publique fasse sa part des efforts, car nous avons besoin de la collaboration
de tous les acteurs de l'administration pour mener à bien cet exercice.
Par souci de cohérence avec les nombreuses
mesures que je viens d'énumérer, il s'avère indispensable que la suspension du versement de bonis fondés sur le
rendement ou d'ajustements forfaitaires de rémunération s'applique aussi
aux titulaires d'un emploi supérieur nommé
par le gouvernement ou par l'Assemblée nationale. C'est l'objectif que poursuit
ce projet de loi.
Vous me
demandez maintenant : Pourquoi un projet de loi est nécessaire pour faire
cela? Laissez-moi vous rappeler brièvement
certains faits. En 2010, le gouvernement a décidé de suspendre le versement de
bonis et de geler la progression dans
les échelles salariales des titulaires d'emploi supérieur pour deux ans et a
adopté un décret à cet effet. Le gouvernement a, par la suite, adopté trois autres décrets afin
de maintenir la suspension du versement de bonis pour les titulaires d'un
emploi supérieur pour les années 2011-2012, 2012-2013 et 2013-2014.
Ces
décisions ont été contestées devant les tribunaux. Dès 2010, les membres de
certains tribunaux administratifs ont
intenté divers recours judiciaires pour contester leur assujettissement à l'un
ou l'autre des décrets et pour en contester la validité. Dans un jugement rendu le 25 novembre dernier, la Cour
d'appel a maintenu la décision rendue par la Cour supérieure à l'effet qu'à défaut d'une disposition
législative le gouvernement ne pouvait freiner la progression salariale
et suspendre l'octroi de bonis par décret.
Ce
même jugement a néanmoins pour effet de créer deux classes de titulaires, soit
ceux pour lesquels les conditions de
travail sont annexées à leur acte de nomination, et qui pourront toucher un
boni, et les autres qui en sont privés par les décisions du gouvernement. Une situation qu'on ne peut justifier,
car tous devront faire leur part dans l'atteinte de l'équilibre budgétaire. Sachez que donner des
bonis à ces 900 titulaires de ce type d'emploi pourrait coûter au bas mot
29 millions de dollars. Le gouvernement
emprunte donc la voie législative évoquée par le tribunal et propose, dans ce
projet de loi, de traiter tous les
titulaires d'un emploi supérieur de la même façon : aucun boni ne leur
sera versé, qu'ils soient nommés à contrat ou non.
Concrètement,
ce projet de loi vient modifier la loi n° 100 mettant en oeuvre certaines
dispositions du discours sur le budget du 30 mars 2010 et
visant le retour à l'équilibre budgétaire en 2013-2014 et la réduction de la
dette en empêchant le versement de bonis
pour les années financières 2009 à 2014 inclusivement et en prévoyant, comme
pour les cadres, l'absence de bonis
pour 2014-2015. C'est pourquoi aujourd'hui j'en appelle à la collaboration de
mes collègues de l'opposition, des deux oppositions, pour l'adoption de
cette loi essentielle dans le contexte de notre opération de redressement des
finances publiques du Québec. Je vous remercie.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le ministre. Et
je vais céder maintenant la parole à M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M.
Therrien : Merci, Mme la Présidente. Le projet de loi qu'on
étudie aujourd'hui, sur lequel on va travailler, est issu du budget du
30 mars 2010 et faisait en sorte de geler... faire en sorte de
limiter et d'éliminer les bonis pour les cinq
prochaines années. Ce projet de loi, initialement, a été reconduit pour toutes
les années subséquentes sans vraiment qu'il y ait eu des tollés de
quelque sorte que ce soit.
Alors,
je vais juste lire un petit bout : «Aucun boni fondé sur le rendement ou
ajustement forfaitaire de rémunération ne
peut être accordé à une personne nommée par le gouvernement ou par l'Assemblée
nationale [...] à l'égard des années financières débutant en 2009, 2010,
2011, 2012, 2013 [...] 2014.»
Alors,
nous, on va être d'accord et on va supporter ce projet de loi, et malgré le
fait que ça peut quand même avoir certains
problèmes d'attraction dans la fonction publique. On espère que ça ne sera pas
le cas et qu'on verra ultérieurement ce
qu'on ne pourrait pas faire pour éviter, justement, qu'il manque d'attraction
dans la fonction publique québécoise. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup de votre
intervention. Je cède maintenant la parole à M. le député de
La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci, Mme la Présidente. Alors, à mon tour de dire
au ministre que, sur ce projet de loi là, nous serons d'accord avec le principe, très certainement,
puisqu'il remplit les objectifs d'atteindre l'équilibre financier. Et, plus que
ça, Mme la Présidente, je pense que,
dans le contexte budgétaire actuel, verser des primes au rendement aux
administrateurs publics était un très mauvais signal, compte tenu des
efforts qu'on demande aux contribuables.
Nous avons déploré et
nous continuons à déplorer que les quatre sociétés d'État, Hydro-Québec, la
SAQ, Loto-Québec et la Caisse de dépôt,
soient exclues de ce projet de loi, parce que, Mme la
Présidente, il convient quand même de dire que nos sociétés d'État
aussi ont besoin de donner l'exemple. Et je comprends l'intérêt du ministre, la
préoccupation du ministre à s'assurer qu'on ait des conditions salariales
qui attirent les meilleurs. Je ne serai pas contre ça, au contraire, je suis tout à fait d'accord avec ce principe-là. Ceci étant dit, je pense
qu'on est en droit de demander aussi à nos administrateurs publics de
contribuer à l'effort collectif, compte tenu des circonstances.
Alors,
ce n'est pas de dire : On fait en sorte que pour toujours
il n'y aura plus cette possibilité-là de jouer avec
l'échelle salariale pour s'assurer d'être
attractif, offrir des bonnes conditions pour avoir les meilleurs, on est d'accord
avec ça. Mais, dans le contexte
actuel, compte tenu que ces sociétés-là sont dans une situation de monopole,
continuer à offrir des bonis au
rendement, je pense que le signal qu'on envoie à ceux à qui on va demander de
faire des sacrifices n'est pas le bon signal. Mais, sur l'objet du
projet de loi n° 30, Mme la Présidente, nous serons favorables au principe
et nous appuierons le ministre dans sa démarche.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
député. Y a-t-il d'autres interventions?
Mise aux voix
Alors, le
principe du projet de loi n° 30, Loi portant principalement sur la
suspension de versements de bonis dans le contexte de mesures visant le
retour à l'équilibre budgétaire, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, Mme la leader adjointe du gouvernement.
Renvoi à la Commission des finances publiques
Mme Vallée :
Alors, Mme la Présidente, conformément à l'article 243 du règlement, je
fais motion afin que le projet de loi soit déféré à la Commission des
finances publiques pour étude détaillée.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, est-ce que cette motion est
adoptée? Adopté. Mme la leader adjointe du gouvernement.
Ajournement
Mme Vallée :
Alors, Mme la Présidente, je ferais motion pour ajourner nos travaux à
19 h 30. Oh! pardon. On m'informe que... d'ajourner les
travaux à demain, à 9 h 45.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, en conséquence,
j'ajourne les travaux au mercredi 11 février, à 9 h 45. Bonne
soirée à tous.
(Fin de la séance 17 h 58)