(Neuf
heures quarante-six minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous souhaite une très belle journée.
Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
en sommes à la rubrique de la déclaration des députés,
et je cède la parole à M. le député de Laval-des-Rapides pour sa
déclaration. M. le député.
Féliciter trois entreprises qui recevront une aide
financière du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation pour leurs projets
M. Saul Polo
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président. J'en profite, M. le Président, pour exprimer
mes plus sincères condoléances. Cette
semaine, on a vécu deux événements tragiques, que ce soit à
Saint-Jean-sur-Richelieu, hier à Ottawa. Et je partage également une pensée non seulement pour mes collègues,
mais les familles de mes collègues députés à Laval. Donc, je tiens à
souligner et à leur partager ma pensée.
J'aimerais profiter,
donc, de ce moment, M. le Président, pour féliciter le collège Montmorency,
l'entreprise Le Monde du Ravioli, les Fermes
en Ville, trois récipiendaires, à Laval-des-Rapides, du programme d'aide
financière du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pour leurs projets
respectifs. Le collège Montmorency bénéficiera
de l'octroi d'une aide financière de plus de 70 000 $ dans le cadre
du programme Prime-vert, et Le Monde du Ravioli recevra une aide de 78 000 $ dans le cadre du
programme Levier — Volet
2.2, et les Fermes en ville, une aide de
3 000 $ dans le cadre du programme d'aide financière pour la
contribution au réseau d'avertissement. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Laval-des-Rapides. Mme la députée de Taillon, à vous la parole.
Souligner le 15e anniversaire
de l'organisme Batifolerie
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. J'aimerais souligner le 15e
anniversaire de l'organisme Batifolerie. Depuis maintenant 15 ans, l'organisme Batifolerie, situé dans la
circonscription de Taillon, est dirigé par Mme Louise Surprenant, qui
est ici, dans nos tribunes, ce matin, accompagnée de son conjoint, qui est
aussi impliqué dans l'organisation.
Donc,
depuis 15 ans, cet organisme offre à
des femmes de Longueuil des formations en couture, mais qui sont jumelées à un accompagnement personnalisé d'une
durée de 26 semaines. Batifolerie leur permet ainsi de s'initier à un
métier valorisant tout en reprenant confiance en la vie.
En
partenariat avec Emploi-Québec, Batifolerie vient particulièrement aider les
femmes défavorisées à intégrer le
marché de l'emploi. Il faut voir leur fierté de se retrouver avec un travail
et, surtout, une plus grande conscience de leurs grandes qualités personnelles. Je souhaite saluer plus spécialement
Christine, qui nous a rencontrés lorsque nous étions à notre dernière visite. On a pu apprécier son
courage, elle a repoussé ses limites pour briser le cycle de la pauvreté et
ainsi démontrer à sa fille qu'on peut
changer sa vie. Merci à tous d'avoir changé la vie de nombreuses femmes de
Longueuil.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de Taillon. M. le
député de Chomedey.
Souligner le 20e anniversaire de
la Place des aînés de Laval
M. Guy Ouellette
M.
Ouellette : Merci, M. le Président. Je joins ma voix à celle de mon collègue
de Laval-des-Rapides. Le 14 octobre dernier, j'ai eu le grand
honneur de participer à une opérette et soirée musicale soulignant le 20e
anniversaire de la Place des aînés de Laval.
Ce fut un grand succès auprès des 800 personnes présentes à la salle André-Mathieu,
rehaussée, pour l'occasion, par la
présence de la fondatrice, Mme Pierrette Patenaude, et de son président, M.
Raymond Monette. Plusieurs dignitaires assistaient à cette soirée
coprésidée par notre ministre régionale et députée de Mille-Îles.
Les portes de la Place des aînés de
Laval ont ouvert officiellement le 23 octobre 1994, et depuis, M. le Président, sa mission de lieu de
rencontre vise l'épanouissement, l'engagement dans la communauté, et le développement est de mise.
La Place des aînés, c'est aussi un sentiment d'appartenance des personnes de 50
ans et plus grâce à une programmation socioculturelle
et sportive accessible et variée. On y compte plus de 6 316 membres. Nous sommes chanceux, à Laval,
d'avoir cet endroit unique au Québec où l'effervescence et l'énergie sont
palpables. Longue vie à la Place des aînés!
• (9 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Chomedey. M. le député de Drummond—Bois-Francs.
Souligner le 75e anniversaire du
Cercle de fermières Saint-Joseph
M. Sébastien Schneeberger
M.
Schneeberger : Merci, M. le Président. C'est avec très
grande joie que je souligne aujourd'hui le 75e anniversaire du Cercle des fermières Saint-Joseph de Drummondville.
Plus de 100 femmes y poursuivent le travail des pionnières en conservant notre patrimoine et en améliorant les
conditions de vie des femmes et des familles. Le tissage, le tricot, le
crochet, la couture, la broderie et la courtepointe y sont très prisés. Tout en
transmettant les connaissances artisanales à
la relève, le cercle collabore à plusieurs oeuvres, notamment par le don de
pièces d'artisanat. Le Cercle des fermières
Saint-Joseph a été fondé en 1939 par Mme Rémi Martin. Sa fille, Mme Lucie
Martin, est aujourd'hui la marraine du 75e anniversaire.
Quatre membres
honoraires ont plus de 90 ans, dont Mme LuciaThéroux, qui va avoir 104 ans en
novembre et qui a visité, encore cette année, l'exposition des artisanes. En
terminant, je salue une femme qui porte très bien son nom, Mme Hélène
Lajoie, la présidente du Cercle des fermières Saint-Joseph. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député.
M. le député de Vimont, pour votre déclaration.
Féliciter le joueur de soccer Badreddine Boulajoul,
gagnant du Ballon d'or
M. Jean Rousselle
M.
Rousselle : C'est un immense plaisir pour moi, M. le Président,
de souligner en cette Chambre aujourd'hui que M. Badreddine Boulajoul, joueur de l'équipe de Monteuil U17 AA
masculine de soccer, s'est vu mériter le trophée du Ballon d'or, joueur ayant complété le plus de buts. En effet, il a
marqué 39 buts en 23 rencontres seulement. Pour un joueur de soccer, c'est une saison exceptionnelle,
si l'on considère le fait que les joueurs en Ligue de soccer élite du Québec
cumulent rarement plus de 20 buts à leur
actif. Je ne peux passer à côté de toute l'équipe, qui est dirigée par
M. Ortiz et M. Sciola, qui l'ont aidé à parvenir à cet objectif,
lui valant ainsi le titre de joueur de l'année.
Encore une fois, je réitère
toutes mes félicitations à M. Boulajoul ainsi qu'à toute son équipe, et
toutes mes félicitations à l'association de Monteuil. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Vimont. M. le député de Mercier, pour votre déclaration.
Souligner la Semaine nationale de visibilité
de l'action communautaire autonome
M. Amir Khadir
M. Khadir :
Merci, M. le Président. En cette semaine de visibilité de l'action
communautaire autonome, je rends hommage
aux nombreux organismes qui doivent composer avec un sous-financement
important. Des coupures dans les services, des suppressions d'emplois
dans le milieu de la santé, les hausses de tarifs des CPE et d'électricité et
les compressions dans les écoles ne sont que
quelques illustrations de cet exercice de diminution des dépenses auxquelles
se prête le gouvernement libéral. Cette
charge contre nos programmes fragilise les populations les plus vulnérables et
la classe moyenne, ce qui accentuera indéniablement la pression sur les
organismes et accroîtra la pauvreté.
L'ampleur
inégalée de cet assaut exige une réponse concertée des mouvements sociaux. La
coalition opposée à la tarification
et à la privatisation des services publics organise, M. le Président, cette
semaine même une action... je m'excuse, organise une action le vendredi 31 octobre prochain, à
11 heures, pour rappeler au gouvernement que d'autres solutions,
fiscales notamment, existent afin d'augmenter les revenus de l'État.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Khadir :
Vous y êtes conviés.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le député de Mercier. M. le député de Jean-Talon, pour votre
déclaration.
Souligner la Semaine québécoise des
directions d'établissement scolaire
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Cette
semaine a lieu la semaine des directions d'établissements scolaires, et
je tiens à rendre hommage à toutes les directrices et directeurs
d'établissement scolaire au Québec.
Véritables chefs
d'orchestre, ils sont au coeur de l'action, déterminés autant à mobiliser tous
les acteurs de l'éducation qu'à coordonner les interventions pour soutenir la
réussite des élèves. Ils supervisent l'entretien de leurs établissements et de la cour, voient à
l'organisation de la tâche des enseignants, préparent les horaires et
effectuent les suivis pédagogiques,
en plus de voir à la sécurité des enfants et du personnel. Enfin, ils
travaillent de concert avec tous les
partenaires de la collectivité qui sont susceptibles d'aider à créer un
environnement stimulant pour les jeunes. Pour réaliser leurs tâches, les
directrices et directeurs d'établissement scolaire doivent développer de
solides qualités d'administrateur et de
leader, notamment la capacité de travailler en équipe, d'écouter les
préoccupations de tous leurs interlocuteurs, de rallier les gens et de
les amener à faire consensus.
Le
gouvernement du Québec souhaite reconnaître et valoriser leur contribution. Je
profite donc de cette semaine qui
leur est consacrée pour les remercier de leur dévouement et de leur travail
indispensable. Bonne semaine des directrices et des directeurs
d'établissement scolaire.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Jean-Talon. M. le député de Chambly, pour votre déclaration.
Féliciter la ville de Chambly, lauréate du Prix
d'excellence du Programme national
de recherche et sauvetage
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, le 7 octobre dernier, la ville de
Chambly s'est vu décerner le Prix d'excellence du Programme national de recherche et sauvetage 2014, catégorie
Innovation, par le Secrétariat national de recherche et de sauvetage du gouvernement du Canada. À ce titre,
la ville de Chambly s'est démarquée en mettant sur pied, conjointement avec l'entreprise Bombardier Produits récréatifs,
une motomarine novatrice adaptée aux besoins spécifiques de sauvetage dans le bassin de Chambly ainsi que dans les
rapides de la rivière du Richelieu. Ce projet a également été récompensé
par la remise d'un Prix d'excellence de
l'administration publique du Québec 2013 dans la catégorie Monde municipal,
en plus d'être retenu dans la catégorie
Sécurité publique dans le cadre du mérite Ovation municipale 2013. En août
dernier, des kayakistes en difficulté ont pu être secourus grâce à cet
équipement unique.
En terminant, je
tiens à dire que c'est une fierté, pour moi, de représenter une ville
d'avant-garde comme Chambly. Bravo à son maire, Me Denis Lavoie, ainsi
qu'à toute l'équipe du service d'incendie de la municipalité!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Chambly. M. le député de Mont-Royal, c'est à votre tour.
Rendre hommage à Mme Paula Dugas
pour son engagement communautaire
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Merci, M. le Président. À titre de ministre responsable de la région de
Lanaudière, il me fait plaisir de
souligner en cette Chambre la contribution exceptionnelle de Mme Paula Dugas,
qui, à 98 ans et demi, fait toujours preuve de générosité et d'abnégation. Je joins
donc ma voix à la population de la circonscription de Berthier afin de rendre un hommage bien mérité.
Cette femme escorte, depuis plus de 20 ans,
les résidents du CHSLD Désy lors d'activités spéciales. Et, si vous prévoyez une visite au prochain bazar, c'est elle qui va superviser la vente de coupons pour
les tirages.
Mme Dugas a été bénévole de l'année. Cette grande dame, dont la sagesse est reconnue de tous, tient à rappeler qu'elle a beaucoup appris de sa mère. Cette dernière assistait les
personnes en fin de vie, et c'est elle qui lui
a inculqué les valeurs humanistes. Nous pouvons donc tirer plusieurs
leçons de son message fort évocateur : La vie se résume à trois choses : le travail
bien fait, l'amour des proches et l'amour de la vie. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Mont-Royal.
Enfin, M. le député de Rousseau, pour votre déclaration.
Souligner le 75e anniversaire du
Cercle de fermières Saint-Calixte
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le
Président, chers collègues,
je tiens à rendre hommage au Cercle des fermières de Saint-Calixte, qui a célébré son
75e anniversaire de fondation le 10 octobre dernier. Fondée en
1939, cette organisation s'est toujours beaucoup impliquée dans sa
communauté.
La présidente de l'association, Mme Micheline Blouin, a profité de l'événement
pour dévoiler une plaque commémorative gravée au nom
de Mme Armandine Martel, membre fondatrice,
qui est décédée il y a peu de temps. Cette
plaque sera remise chaque année à une fermière qui aura su se démarquer. La première récipiendaire fut Mme Georgette Bérubé,
qui est membre du Cercle des fermières de
Saint-Calixte depuis 35 ans. Je tiens à la féliciter pour
cet honneur qui lui fut décerné et qui est amplement mérité.
Je
profite de l'occasion pour souligner que plus de 34 000 femmes sont membres du Cercle des
fermières à travers le Québec et que celui-ci fêtera son 100e anniversaire l'an
prochain. Ces fermières sont les gardiennes de notre patrimoine
culinaire et artisanal, et des exemples concrets de
don de soi pour le mieux-être de la collectivité. Les membres de Saint-Calixte ont récemment mis à jour l'histoire
de l'organisation afin de s'assurer qu'elle est transmise aux générations
futures. Bravo à toutes ces femmes pour leur implication!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Rousseau. Cela met un terme à la rubrique
Déclarations de députés.
Je suspends les
travaux de l'Assemblée quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 58)
(Reprise à 10 h 18)
Le
Président : Mmes, MM.
les députés, nous avons appris le décès de M. Alfred Croisetière, député d'Iberville de 1966 à 1973. Nous allons donc nous recueillir quelques instants en
ayant une pensée particulière pour la famille, les proches de M.
Croisetière.
Je
vous invite également à avoir une pensée spéciale pour toutes les
personnes qui ont été touchées, évidemment,
par les événements extrêmement cruels que nous avons connus hier dans la ville
d'Ottawa.
Merci beaucoup.
Veuillez vous asseoir.
Présence du consul général du Royaume-Uni
à Montréal, M. Nicolas James Baker
J'ai
le plaisir de souligner la présence, dans nos tribunes, du consul général du
Royaume-Uni, M. Nicolas James Baker, à l'occasion de sa visite de prise
de poste.
Présence de Mme Monique
Richard,
ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Et
nous avons la chance aussi d'avoir Mme Monique Richard qui est avec nous,
l'ex-députée de Marguerite-D'Youville.
J'ai entendu les
mauvaises langues dire : Lève-toi, Monique!
• (10 h 20) •
Et, je le dis au
profit des téléspectateurs qui nous écoutent actuellement, plusieurs des
membres de cette Assemblée m'ont fait la
demande, tous partis confondus, que nous portions le coquelicot non seulement
en mémoire de l'Armistice, qui viendra un peu plus tard au mois de
novembre, mais, en fait, pour faire en sorte de faire valoir notre solidarité avec tous les membres des Forces armées, dont plusieurs
des membres sont en deuil aujourd'hui, dont… toute l'armée est en deuil aujourd'hui
pour avoir perdu deux de ses membres dans les circonstances que vous
connaissez.
Alors, nous
poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
Réponses à des pétitions
M.
Fournier : M. le Président, permettez-moi de déposer les
réponses du gouvernement aux pétitions présentées par le député de
Champlain et le député de Granby le 18 et le 24 septembre 2014.
Décisions du Bureau de
l'Assemblée nationale
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés. Pour ma part, je dépose les cinq décisions
du Bureau de l'Assemblée nationale.
Dépôt de rapports de
commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission
des institutions et député de Fabre.
Étude du rapport sur le suivi de la Loi modifiant le
Code
de la sécurité routière et le Code de procédure pénale
concernant la perception des amendes
M.
Ouimet
(Fabre) : M. le Président, je dépose le rapport de la
Commission des institutions qui a tenu des auditions
publiques les 9 et 11 septembre 2014 dans le cadre de la consultation
particulière relativement à l'étude du rapport sur le suivi de la Loi modifiant le Code de la sécurité routière et le
Code de procédure pénale concernant la perception des amendes. La commission s'est également réunie
en séance de travail le 11 juin ainsi que les 9 et 11 septembre 2014
relativement à ce mandat. Ce rapport contient quatre recommandations.
Audition d'Hydro-Québec
sur son possible assujettissement
au pouvoir d'intervention du Protecteur du citoyen
Je
profite également de l'occasion, M. le Président, pour déposer le rapport de la
Commission des institutions qui a procédé, le 2 octobre 2014, à l'audition des
représentants d'Hydro-Québec sur son possible assujettissement au pouvoir
d'intervention du Protecteur du citoyen. La
commission s'est également réunie en séance de travail les 9 septembre et
7 octobre 2014 relativement à ce mandat. Le rapport contient une
recommandation.
Le Président :
Ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
Nous
en sommes maintenant rendus au dépôt des pétitions. J'inviterais maintenant M.
le député de Rosemont.
Maintenir le Régime québécois d'assurance
parentale dans sa forme actuelle
M.
Lisée : M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 6 114 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que le Régime québécois d'assurance parentale a permis de faire augmenter le
taux de natalité et de fécondité du Québec depuis sa création en 2006;
«Considérant que le
Régime québécois d'assurance parentale permet le maintien de la qualité de vie
par les parents, et ce, sans discrimination;
«Considérant
que le Régime québécois d'assurance parentale évite à des familles
monoparentales de se retrouver sous le seuil de la pauvreté;
«Considérant
que le Régime québécois d'assurance parentale permet aux parents de créer une
proximité avec le nourrisson lors des
premiers mois de sa vie et par le fait même permet l'attachement parental
considéré comme essentiel pour le développement de l'enfant;
«Considérant
que le Régime québécois d'assurance parentale permet à la mère d'allaiter son
enfant et par le fait même s'assurer la maturation des systèmes
immunitaire et digestif de celui-ci;
«Considérant
que le Régime québécois d'assurance
parentale est un élément qui fait
pencher la balance pour des parents
ou futurs parents quant à la décision d'avoir un enfant ou non et qu'il permet
aux parents l'adaptation à la nouvelle situation familiale et la
conciliation entre le travail et la famille;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement
du Québec de considérer les retombées
sociales reliées au maintien du Régime québécois d'assurance parentale, tant au niveau des parents que des enfants, et
de le maintenir tel qu'il est en ce
moment.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant M. le député de
Rimouski.
Assurer la rentabilité et la pérennité des constituantes
du Conservatoire de musique et d'art dramatique
M.
LeBel : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 34 793 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont
les suivants :
«Considérant
que les conservatoires régionaux contribuent à créer des pôles attractifs pour
les musiciens professionnels en
dehors des grands centres, assurant le développement des arts et le dynamisme culturel de nos
communautés;
«Considérant
que le gouvernement actuel envisage des coupures drastiques et la fermeture
de certains conservatoires en région, dont celui de Rimouski et Gatineau;
«Considérant qu'au-delà des emplois directs plusieurs
dizaines d'emplois indirects dépendent d'organismes culturels dont l'existence
même est liée à la présence d'un conservatoire et que ces mêmes organismes
génèrent un achalandage culturel et touristique majeur dans les régions du Québec;
«Considérant que les conservatoires sont des maillons
essentiels dans le recrutement et la rétention en région de jeunes et de professionnels de tous les
secteurs d'activité économique et que leur disparition des régions aurait un
impact dévastateur sur le développement culturel, économique et social;
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«De considérer l'ensemble des retombées économiques
et sociales liées à la présence des conservatoires de musique en région;
«De rendre publique la rentabilité de chaque
entité du réseau des conservatoires;
«De permettre
aux intervenants socioéconomiques et culturels des régions où sont implantés des
conservatoires de trouver leurs propres solutions pour assurer la
rentabilité de leur conservatoire et d'en
assurer la pérennité.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant M. le député de
Borduas.
Imposer à Hydro-Québec
l'abolition des frais pour
l'installation de compteurs non communicants et
l'arrêt du déploiement des compteurs intelligents
M.
Jolin-Barrette : M. le
Président, j'aimerais
souligner la présence, dans nos tribunes, de Mmes Monique Cloutier,
Louise Casavant et Mary Pennefather.
Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 6 268 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que des citoyens refusent
l'installation de compteurs intelligents dans leur environnement parce qu'ils représentent des risques
pour la santé de leur famille et sont au coeur
d'enjeux importants : économie, tarification, piratage,
sécurité, vie privée;
«Considérant
qu'Hydro-Québec impose à sa population des compteurs intelligents qui émettent, 24 heures sur 24,
de puissantes radiofréquences/micro-ondes
pulsées, de courte durée, reconnues comme potentiellement cancérigènes par
l'Organisation mondiale de la santé et autres autorités scientifiques et
médicales mondiales;
«Considérant que le Code
6, norme parmi les plus laxistes au monde à laquelle se réfèrent Santé Canada et Hydro-Québec,
ne reconnaît pas que les effets thermiques des radiofréquences, ne tenant donc pas [fait] des effets
physiologiques pouvant causer des malaises à court [et] à long terme : insomnie,
migraines, étourdissements, acouphènes,
palpitations, tumeurs, leucémie;
«Considérant
que les citoyens, égaux devant les principes de la charte, sont en droit
d'exiger qu'Hydro-Québec respecte
leur volonté de protéger la santé des leurs et installe,
à leur demande, un compteur non communicant, sans pénalités d'aucune sorte, en conformité avec la motion votée à l'unanimité
par l'Assemblée nationale du Québec en mai 2013;
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Les
signataires de cette pétition demandent au gouvernement du Québec, dans
l'optique d'une
gestion de risques responsable :
«1.
L'abolition immédiate de tous les
frais, passés ou présents, relatifs à l'option de retrait pour l'installation d'un compteur
non communicant;
«2.
L'application du principe de
précaution et la promulgation d'un décret
imposant l'arrêt du déploiement des
compteurs intelligents au Québec, jusqu'à ce
que des expertises scientifiques indépendantes et crédibles puissent en mesurer
l'impact réel sur la santé et l'environnement.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
J'ai reçu de la part de M. le député de
La Peltrie une demande de pétition qui est non conforme. Est-ce que j'ai un
consentement? Consentement. Alors, j'invite
maintenant M. le député de La Peltrie… de façon à ce que sa mère puisse être heureuse
que je l'aie appelé le député de La Peltrie,
et je l'invite à prendre la parole.
Soustraire
l'agglomération de Québec de l'obligation
d'adopter une nouvelle carte des zones inondables
M.
Caire : Merci, M. le
Président. Vous me permettrez de souligner la présence, dans nos tribunes, des
représentants du regroupement des sinistrés Québec—l'Ancienne-Lorette,
sinistrés de la rivière Lorette, M. le Président.
Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 1 083
pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes de l'agglomération de Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que, pour contenir les débordements de la rivière Lorette de façon permanente,
l'agglomération de Québec prévoit compléter,
dès 2016, des travaux totalisant près de
60 millions de dollars, auxquels s'ajoutent les travaux de plus de
22 millions de dollars du ministère des Transports du Québec;
«Considérant que la nouvelle carte des zones
inondables à être adoptée incessamment par
l'agglomération ne tient pas compte de ces travaux;
«Considérant
que les impacts sociaux et économiques importants à être subis par les
résidents et les commerçants de
Québec et de L'Ancienne-Lorette par l'adoption d'une
telle carte et de la réglementation afférente seront en vigueur pour de
nombreuses années;
«Considérant
que les villes de Québec et de L'Ancienne-Lorette conviennent de l'importance
de tenir compte des travaux à être
effectués dans la nouvelle carte des zones inondables, mais que le ministre du
Développement durable, de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques exige de
l'agglomération l'adoption de ladite carte de façon immédiate;
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Par
conséquent, nous, soussignés, demandons au ministre du Développement durable, de
l'Environnement et de la Lutte contre
les changements climatiques de soustraire l'agglomération de l'obligation
d'adopter une nouvelle carte des
zones inondables avant la fin des travaux, afin de tenir compte de ces derniers
dans la refonte de cette même cartographie.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le
Président : Alors, l'extrait
de cette pétition est déposé. J'ai reçu aussi de la part de M. le député de
Borduas une demande de dépôt d'une
pétition qui est non conforme. Est-ce que j'ai un consentement? Consentement.
M. le député de Borduas.
Imposer à Hydro-Québec
l'abolition des frais pour
l'installation de compteurs non communicants et
l'arrêt du déploiement des compteurs intelligents
M. Jolin-Barrette :
Merci. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 260 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que des citoyens refusent l'installation de compteurs intelligents dans leur
environnement parce qu'ils représentent
des risques pour la santé de leur famille et
sont au coeur d'enjeux importants :
économie, tarification, piratage, sécurité, vie
privée;
«Considérant
qu'Hydro-Québec impose à la population des compteurs intelligents qui émettent,
24 heures sur 24, de puissantes
radiofréquences/micro-ondes pulsées, de courte durée,
reconnues comme potentiellement cancérigènes par l'Organisation mondiale
de la santé et autres autorités scientifiques et médicales mondiales;
«Considérant que le Code 6, norme parmi les plus
laxistes du monde à laquelle réfère Santé Canada et Hydro-Québec, ne reconnaît que les effets thermiques des radiofréquences,
ne tenant donc pas compte des effets physiologiques
pouvant causer des malaises à court [et] à long terme :
insomnie, migraines, étourdissements, acouphènes, palpitations, tumeurs,
leucémie;
«Considérant
que les citoyens, égaux devant les principes de la charte, sont en droit
d'exiger qu'Hydro-Québec respecte
leur volonté de protéger la santé des leurs et installe,
à leur demande, un compteur non communicant,
sans pénalités d'aucune sorte, en conformité avec la motion votée à
l'unanimité par l'Assemblée nationale du Québec en mai 2013;
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Les
signataires de cette pétition demandent au gouvernement du Québec, dans
l'optique d'une gestion des risques responsable :
«1.
L'abolition immédiate de tous les
frais, passés ou présents, relatifs à l'option de retrait pour l'installation d'un compteur non
communicant;
«2.
L'application du principe de
précaution et la promulgation d'un décret imposant l'arrêt du déploiement des
compteurs intelligents au Québec jusqu'à ce
que des expertises scientifiques indépendantes et crédibles puissent en mesurer
l'impact réel sur la santé et l'environnement.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
• (10 h 30) •
Le
Président : Alors, l'extrait
de cette pétition est déposé. Je constate, par hasard d'ailleurs, que la
responsable de la sonorité de la salle ici, c'est Mme Gilot, et je sais que c'est aujourd'hui sa 25e année de
travail à l'Assemblée nationale. Nous avons encore besoin de vous pour longtemps, Mme Gilot!
Alors, il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes maintenant à la période des questions et de
réponses orales. Et je cède la parole à M. le chef de
l'opposition officielle.
Relance
de l'économie et de
l'emploi dans les régions
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : M. le Président, ça fait des semaines
que nous demandons au premier ministre d'agir pour créer des emplois, et il a décidé de ne rien faire. Par
contre, sous le masque de l'austérité, le Parti libéral, avec l'appui de la
CAQ, a fait un choix délibéré de s'attaquer
aux moyens donnés aux régions pour s'occuper de leur
territoire, pour assumer leur développement économique et social
et créer des emplois.
Le Parti libéral s'attaque à la proximité des
services en envisageant l'abolition des CRE, en effectuant une coupure de 10 % du financement des CLD, qui attendent, depuis ce temps-là, la
confirmation de leur budget, tout comme les MRC et les municipalités dans le cadre du pacte fiscal, en
saccageant le modèle des carrefours jeunesse-emploi, qui aident nos jeunes, en coupant de 20 % le
transport… les crédits d'impôt, plutôt, aux régions ressources, en s'attaquant
à la desserte de transport en commun
interurbain, en proposant un projet de loi n° 10 sur la réorganisation du
réseau de la santé, qui transfert 10 % des effectifs des régions
vers le ministère, et j'en passe, M. le Président. Ce à quoi on assiste véritablement, c'est un exercice de centralisation
autour des ministères à Québec et des ministres omnipotents qui, du haut
de leur tour d'ivoire, savent mieux que quiconque comment servir les citoyens.
Nous, au
Parti québécois, on croit que bien gérer, c'est rapprocher les décisions des
citoyens et pas l'inverse, et outiller
les régions pour leur développement.
Alors, je
demande au premier ministre : Un exemple en particulier, les CLD,
comme vous ne voulez pas agir sur le terrain
de l'emploi, les CLD, eux, le font à tous les jours. Peut-il renoncer à sa
coupure de 10 % pour les CLD en région?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
notre collègue sait très bien que nous agissons pour l'emploi. Il en voit des
preuves d'ailleurs régulièrement, et ça continue, et on aura l'occasion
d'en reparler.
Maintenant, ce que je remarque dans sa question,
que j'appellerais une question parapluie parce qu'il y avait énormément de thèmes regroupés sous la question
initiale du député notre collègue, c'est qu'on parle d'un thème commun… des régions. Alors, s'il y a un parti qui soutient
les régions, s'il y a un parti qui a été soutenu par les régions et s'il y a un
parti qui va continuer de soutenir les
régions, M. le Président, c'est bien le nôtre. Et je voudrais dire, à cet
effet, que notre collègue des
Affaires municipales mène actuellement des conversations, qui se déroulent
assez bien, merci, dans le but justement
de donner encore plus d'autonomie aux milieux municipaux et à nos régions.
Alors, il n'est pas tout à fait dans la réalité, bien sûr, et c'est
normal dans le cadre d'un débat partisan.
Maintenant,
au-dessus de tout, il fait la confusion, qui est malheureusement fréquente et
qu'on entend souvent, que ce soit au niveau de la santé, ou de
l'éducation, ou, là, du développement régional, de confondre la mission et la
structure. Ce qui est essentiel ici, ce n'est pas la structure, c'est la
mission de développement régional local, par des acteurs régionaux locaux, en concertation. Ça, c'est la mission qu'il
faut préserver. La structure ne doit être là que pour rendre ça le plus efficace possible, le plus
créateur d'emplois possible, au meilleur coût possible pour les contribuables.
Alors, j'espère qu'il va se joindre à nous
dans cette réflexion qui, d'ailleurs, chemine bien, et je l'engage à rester à
l'écoute.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Gaspé.
M. Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : M. le Président, les CLD sont des lieux de
concertation et d'action qui suscitent le développement maximal et la prise en charge des communautés dans
leur avenir et leur développement. Ils fournissent souvent les seules
ressources professionnelles et financières à la disposition des leaders locaux
et régionaux dans leur dur combat pour l'occupation
dynamique de leur territoire, et ce, pour le bénéfice des hommes et des femmes
qui y vivent. En raison de cette
attaque en règle des CLD, plusieurs régions du Québec risquent de perdre leur
unique et essentiel outil de concertation et de développement.
M. le
Président, pourquoi ce gouvernement vise-t-il, avec ses nombreuses coupures, à
asphyxier le développement de nos régions?
Le Président : M. le ministre
des Affaires municipales.
M. Pierre Moreau
M. Moreau :
M. le Président, je ne peux mieux faire que de répéter ce que le premier
ministre vient de dire : Notre collègue
confond la structure et l'objectif. En réalité, ce que nous souhaitons, c'est
de faire en sorte que le développement économique
régional soit fait dans les régions, par les régions, pour les régions, avec
les élus municipaux des régions, sur la
base de gens qui sont imputables, les municipalités régionales de comté, les
municipalités qui, elles, savent, parce qu'elles sont des acteurs locaux et régionaux, où les efforts doivent être faits.
Ce que l'on ne veut pas, surtout, c'est de faire en sorte
que les efforts économiques de tous les Québécois soient dirigés sur des
structures, mais qu'ils soient davantage dirigés sur l'objectif final
qui est de faire du développement économique, et ce, dans toutes les régions du
Québec.
Le Président :
Complémentaire, M. le député de Saint-Jean.
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte : M. le Président, la mission des carrefours jeunesse-emploi partout au Québec,
c'est de s'adapter à la réalité, à la
couleur locale, régionale. Le premier
ministre nous dit qu'il ne veut pas
s'attaquer à la mission, mais, dans le cas des CJE, des carrefours
jeunesse-emploi, c'est ce que son gouvernement fait aujourd'hui.
Pourquoi
le ministre s'entête à mettre fin à la particularité, à
l'originalité des carrefours jeunesse-emploi pour faire en sorte que nos
jeunes puissent s'en sortir partout au Québec?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi.
M. François Blais
M.
Blais : Alors, je remercie
le député pour sa question. Il a raison, hein? La mission, les caractéristiques
propres, les carrefours jeunesse-emploi comptent beaucoup sur
nous : la mission parce qu'ils viennent en aide aux jeunes, les caractéristiques parce qu'ils sont partout dans
les régions du Québec et qu'ils ont développé des habiletés que l'on veut
mettre en valeur dans les prochaines années.
Comme
je l'ai mentionné hier, notre intention, hein, c'est de protéger les carrefours
jeunesse, de maintenir leur niveau de
financement mais de les recentrer, hein, vers une mission, notamment vers les
personnes qui sont les plus loin du
marché du travail en ce moment. Je pense que c'est tout à fait normal. Il n'y a
personne ici, je pense, en Chambre, qui va s'opposer à ce qu'on continue à appuyer les carrefours jeunesse mais
en leur demandant de se recentrer sur cette mission.
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Un autre bel exemple. Un ministère… un ministre
omnipotent décide que lui, il connaît les besoins des gens sur le terrain au Saguenay—Lac-Saint-Jean, en Abitibi, en Mauricie, sur la
Côte-Nord. On décide à partir de Québec
les besoins des gens, et c'est ce qu'on ne veut justement pas au Québec. On
veut que les régions décident, que les carrefours
jeunesse décident dans leur milieu, que les CLD aient des moyens de développer.
Ils ont de l'autonomie. Ce qu'ils veulent, c'est des moyens, puis vous
leur coupez les moyens.
Quand allez-vous renoncer à ces coupures qui ont
un impact sur le développement économique puis le développement social
dans nos régions?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je crains fort que notre collègue n'ait pas écouté la
réponse du ministre de l'Emploi, parce
que c'est effectivement ce qu'il a répondu, et je vais le répéter. Il s'agit
avant tout de protéger la mission, qui est de créer de l'emploi, donner accès aux jeunes à l'emploi, particulièrement
ceux qui sont plus éloignés du marché du travail, pour plusieurs raisons
qu'on connaît.
Maintenant,
au-dessus de tout ça, encore une fois, quel est le concept qu'on veut mettre de
l'avant pour tous les Québécois dans
toutes les régions du Québec? Que ce soit dans l'éducation, et alors c'est ce
qui se passe dans la classe entre
l'enseignant et l'élève, que ce soit dans la santé, et alors c'est ce qui se
passe entre le soignant, l'équipe soignante, et le patient, que ce soit en développement régional, et c'est ce qui se
passe entre l'entrepreneur et les personnes imputables localement, ce qui compte, c'est la mission. Les
structures, si elles ne font pas bien la job, on les améliore, on les remplace,
mais on…
Le Président :
Principale, M. le chef de l'opposition.
Motion sur le fait qu'un député ne puisse détenir la
majorité des actions ou une position de contrôle
dans une entreprise médiatique
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : M. le Président, le gouvernement avait l'intention
d'appeler la motion qu'ils ont inscrite au feuilleton et qui visait tout simplement à donner le droit à
la majorité libérale-caquiste, avec l'appui de Québec solidaire, le droit
d'écarter un
adversaire politique. Ce matin, à 8 h 20, nous avons été informés que
le gouvernement a retiré… souhaite retirer cette motion et discuter
plutôt de la nôtre. Donc, nous comprenons que, suite à la lecture de notre
motion sans préavis qui confierait cet
important débat de la liberté de presse à un comité indépendant… est finalement
une bonne idée, au-dessus de la ligne partisane enfin. On en avait bien
besoin, M. le Président.
Nous
croyons que l'indépendance journalistique et des salles de presse, c'est un
enjeu qui est important et qui doit
être à l'abri de toute partisanerie, mais surtout qu'on ne peut utiliser cet
enjeu pour écarter un adversaire politique, comme le souhaitaient la
CAQ, Québec solidaire et le Parti libéral.
Ce
que je veux savoir du premier ministre maintenant : De notre proposition…
Est-ce que je dois comprendre du
premier ministre que la proposition qu'on fait, de nommer à l'unanimité des
membres indépendants pour traiter de cette question, il est d'accord et
souhaite y donner suite, M. le Président?
• (10 h 40) •
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je pense que peut-être… un peu plus attentifs. La
motion n'a pas été retirée; c'est le
débat qui est repoussé, le temps que nous ayons des conversations, à partir
d'un changement assez majeur d'attitude, je dois dire, de l'opposition officielle, que nous saluons, que nous
saluons. Parce que ce que j'entends, c'est que nos collègues sont disposés — et on est au niveau du concept, parce que,
sur les modalités, bien sûr, on aura des discussions — à ce qu'un groupe d'experts fasse des auditions pour débattre de la question
essentielle de la relation entre les médias et l'exercice de la
démocratie ou du gouvernement. Là-dessus, c'est déjà un progrès très important.
Je les en félicite.
Maintenant, sur le
mandat, sur la composition, sur le processus, nous avons beaucoup de remarques
à faire, notamment la question de préciser
certains éléments du mandat et d'ajouter, je dirais, M. le Président — ce qui devrait vous faire plaisir — une petite touche parlementaire à
l'exercice. Mais, là-dessus, ces conversations pourront se faire, mais,
encore une fois, je les félicite pour leur recul, il faut le souligner, qui
était justifié.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : M. le Président, vous constatez tout comme moi le
recul du gouvernement, et je suis très content. Et je dois comprendre maintenant qu'il n'y aura plus
de motion. Le gouvernement va retirer sa motion, qui s'adressait à un seul
député, une seule personne, qui visait à
écarter un adversaire politique. Je comprends que le gouvernement, après
quelques semaines, avec l'appui de la
CAQ et de Québec solidaire, a décidé de faire marche arrière et comprendre le
bon sens. Et ce qui est important, c'est protéger l'indépendance
journalistique.
Alors,
est-ce que le gouvernement est d'accord avec la liste qu'on a faite, d'entendre
les propriétaires de Gesca, par exemple, de Cogeco, pour avoir…
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, j'espère — et je suis certain que ce n'est pas le cas
parce qu'il ne faut surtout pas
prêter d'intentions dans nos interventions, M. le Président — qu'il ne s'agit pas ici d'évacuer
l'essentiel de la question. Je suis persuadé que ce n'est pas ce que le
chef de l'opposition officielle désire.
Maintenant, ce que
j'ai dit tantôt et que je répète… et il y aura des conversations entre les
leaders sur cette question-là. Je répète
qu'on salue l'ouverture. Quant au recul, on laissera la population décider qui
a reculé vers quelle direction, mais
je salue l'ouverture vers un débat véritable. Ce qui manque, cependant, en date
d'aujourd'hui, et il y aura lieu d'améliorer ça, c'est une petite
touche parlementaire à l'exercice, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Il y a des mots parfois qui échappent de la bouche
du premier ministre, puis on les entend : Il ne faut pas oublier l'essentiel de la motion… alors,
de sa motion. C'est quoi, l'essentiel pour lui? Ce n'est pas l'indépendance
journalistique, évidemment; c'est de viser son adversaire politique à lui, et à
la CAQ, et à Québec solidaire. C'est ça, l'essentiel pour le premier ministre.
Eh bien, ça, là-dessus, on va toujours lui barrer la route.
Ce que je veux lui
dire maintenant, c'est : Est-ce qu'il est d'accord avec la liste qu'on a
proposée, que les principaux dirigeants, de Gesca, de Cogeco, de Radio-Canada,
des responsables de nouvelles seront entendus par un comité…
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, M. le Président, on est très heureux que l'opposition officielle
suggère des participants à l'exercice.
Nous, on avait notre liste de participants. On voit qu'ils ont leur liste.
Joignons les listes dans une harmonie totale, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Stratégie de développement économique
et de création d'emplois
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le 7 avril dernier, le Parti libéral
s'est fait élire en promettant de ne pas augmenter les taxes scolaires, en promettant de ne pas
augmenter les tarifs d'électricité de plus que l'inflation puis en promettant
de créer 250 000 emplois sur cinq ans.
On connaît la suite : le gouvernement libéral a augmenté les taxes
scolaires, en moyenne, de 10 %,
a augmenté les tarifs d'électricité de 4 %, donc plus que l'inflation.
Donc, reste les 250 000 emplois. Depuis six mois, le Québec n'a
pas, au net, créé d'emplois. Il a perdu des emplois.
Donc, question très
simple au premier ministre, là : La promesse qui reste, là, est-ce qu'elle
reste toujours? Est-ce qu'il pense toujours créer 250 000 emplois sur
cinq ans?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Bien, M. le Président, je suis content de voir que notre collègue a
réalisé finalement qu'il existe des
organismes comme la Régie de l'énergie auxquels il faut faire confiance, mais
on a quand même indiqué une direction à suivre au moyen d'un décret de
préoccupation qu'il a lui-même souligné à quelques reprises dans cette
Assemblée. Et je voudrais également lui
rappeler que, dans les augmentations de taxe scolaire qui ont été faites,
lorsqu'elles ont été faites, parce
que ce n'est pas toutes les commissions scolaires qui ont eu des augmentations…
Il parle de 10 %. J'ai en tête
l'exemple précis d'une commission scolaire où, sur les 10 %, 9,5 %
sont dus à l'augmentation de valeur foncière des propriétés et
0,5 %, aux coûts de l'éducation. Alors, il faut peut-être expliquer aux
gens davantage ce qu'on dit.
Maintenant,
pour ce qui est de la création d'emplois, on est tout à fait déterminés à
continuer. La bonne nouvelle, M. le
Président, c'est que notre collègue de même que tous les collègues de cette
Assemblée ont encore quatre ans pour nous regarder aller, et, au bout de
la ligne, la population décidera.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, je suppose que le premier ministre,
comme tout bon leader, s'est fixé des objectifs pour chacune des années, hein? On n'atteint pas les objectifs si on ne
se les donne pas puis si on ne les partage pas avec tout le monde.
Donc,
je voudrais savoir : Est-ce que le premier ministre, en termes de création
d'emplois, s'est fixé des objectifs pour cette année et l'année
prochaine? Et, si oui, bien, combien?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, ce qu'on a dit pendant la
campagne et que je répète, c'est qu'entre 2003 et 2012 il s'est créé en moyenne 40 000 emplois au
Québec par année. Donc, sur cette base, avec les initiatives supplémentaires
qu'on a ajoutées à notre cadre politique,
dont le Plan Nord, la stratégie maritime, les ressources naturelles, les PME de
plusieurs façons, l'utilisation de la lutte
aux changements climatiques comme facteur de développement économique, sur
cette base, nous croyons justifié, bien sûr, d'aller plus loin.
Maintenant,
on a devant nous une réalité économique nord-américaine qu'on voit, on a
également la démographie qui est
particulière chez nous. Ceci étant, on maintient notre intention et on va tout
faire, M. le Président, pour arriver à cette
destination. Je l'engage à participer à l'exercice. Je l'engage à participer au
travail de reconstruction de l'économie du Québec que nous sommes en train d'effectuer et de nous amener ses suggestions,
comme il le fait d'ailleurs à l'occasion. Il n'est d'ailleurs pas rare que parfois nous en retenions, de ses
suggestions, M. le Président. Donc, s'il veut nous en faire pour créer
de l'emploi, je l'appelle… je l'invite à le faire…
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, Alain Dubuc, de La Presse,
disait vendredi dernier, et je le cite : Les deux ministres économiques — un qui est trop macro, l'autre qui est trop
micro — n'ont
pas les aptitudes nécessaires pour proposer une vision et insuffler la
confiance.
Des voix :
…
Le
Président : Ça va. Merci. On a compris, on a compris. M. le
chef du deuxième groupe d'opposition, je vous invite à ne pas entrer
trop dans les détails.
M.
Legault : Oui, M. le Président. Je suppose que M. Dubuc,
quand il a dit que le ministre des Finances était trop macro, il voulait
dire «trop théorique», là, on s'entend.
Donc,
moi, je voudrais, M. le Président, nous dire : Est-ce que le premier
ministre réalise que, s'il ne fait pas un virage majeur, il ne les
créera pas, ses 250 000 emplois? Quand va-t-il nous déposer un…
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, c'est assez risqué de faire de la lecture sélective,
mais, comme c'est lui qui introduit les
écrits récents de M. Dubuc sur le terrain politique, je suis obligé de
donner suite à sa remarque et je vous ferai remarquer que, dans les
écrits récents… Je ne veux pas faire de peine à mon ami le député de Chapleau,
mais il y avait certaines remarques assez
négatives envers sa formation politique. Je vois qu'il ne veut pas qu'on parle
de ça, mais, ayant lui-même parlé de M. Dubuc, je suis obligé de
parler de ça.
Maintenant,
pour ce qui est de la création d'emplois, il y en a un, plan. Le plan, c'est le
Plan Nord, la stratégie maritime, les
PME, les ressources naturelles, l'hydroélectricité et la lutte aux changements
climatiques comme facteur de
développement économique. Voici le plan. Le plan, c'est des projets concrets
auxquels nous donnons suite et des vrais emplois de qualité pour la
population du Québec.
Le Président :
Principale, M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
Sécurité des citoyens à la suite des attentats
perpétrés à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa
M. Marc Picard
M.
Picard : M. le Président, les événements tragiques d'hier ont
profondément marqué tous les citoyens du Québec et du Canada. C'est la deuxième fois en 48 heures que nous sommes
attaqués. Malgré tous les efforts de nos forces de sécurité, beaucoup de
citoyens demeurent inquiets, M. le Président.
Les premières informations semblent indiquer
que le tireur abattu hier figure aussi sur une liste de 90 Canadiens
sous surveillance et que son passeport avait été saisi.
La ministre de la
Sécurité publique peut-elle rassurer les citoyens et nous confirmer qu'elle et
la Sûreté du Québec savent combien et qui
sont les résidents québécois sur cette liste? Peut-elle aussi nous assurer que
la SQ et la GRC sont en contact
étroit sur cette question et que toutes les mesures sont prises pour exercer
une surveillance adéquate de ces personnes? Merci, M. le Président.
• (10 h 50) •
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui, merci, M. le Président. Je remercie mon
collègue le député de Chutes-de-la-Chaudière pour sa question. Évidemment, nous comprenons tous que ce sont des
moments difficiles que nous vivons ici. Je pense que le premier ministre
a clairement dit qu'il ne doit pas y avoir d'atteinte à notre démocratie.
M.
le Président, je vais rassurer mon collègue, mais également la population, en
lui mentionnant que la Sûreté du Québec, le ministère de la Sécurité
publique, la Gendarmerie royale du Canada, le Service de police de la ville de Montréal travaillent en étroite collaboration et
pas seulement depuis les événements du début de la semaine. Et je pense que
c'est important de le réitérer, il y a une équipe qui travaille en étroite
collaboration pour s'assurer, justement, qu'on puisse faire des
interventions et être en mode prévention, M. le Président.
J'ai
eu l'occasion de dire, lundi... mardi, pardon, que les gens qui sont témoins
d'une radicalisation potentielle chez
une personne donnée... de travailler avec la police. Il y a eu un point de
presse. Ça nous permet d'avoir de l'information,
de mieux suivre ces personnes-là et évidemment, M. le Président, de tout mettre
en oeuvre les moyens que nous avons à notre disposition...
Le Président : En terminant.
Mme
Thériault : ...pour pouvoir faire en sorte que les Québécois
soient en sécurité, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Chambly.
Épreuve uniforme de français au cégep
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, le rapport final du Chantier sur l'offre de
formation collégiale interpelle le gouvernement sur un enjeu doublement
important : la langue française et le maintien des exigences.
En
ce moment, environ 15 % des étudiants ne réussissent pas l'épreuve
uniforme en français au cégep. La pire des
solutions, bien, ça serait de niveler vers le bas puis de dire aux
étudiants : Bien, si une minorité d'entre vous n'est pas capable de réussir le test, on va l'enlever.
Pourtant, hier, le ministre n'a pas été capable d'écarter cette option-là. Le
ministre se demande c'est quoi, le
bien de l'étudiant. Pour nous, le bien de l'étudiant, c'est de maintenir les
exigences, de soutenir les étudiants,
de les épauler, de les outiller puis de les amener à réussir cet examen-là, à
être fiers d'eux-mêmes puis à porter cette fierté-là dans tous les défis
qu'ils vont avoir à relever dans leur vie.
Le ministre peut-il
s'engager ce matin à soutenir nos étudiants et à maintenir l'épreuve de
français?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Je tiens à rappeler
que le rapport Demers est un rapport extraordinaire,
qui fait consensus. Nous avons l'intention d'appliquer la grande majorité,
sinon la totalité des recommandations.
En
ce qui concerne le fait français, le français est une priorité pour notre
gouvernement, est une priorité au Québec. On en fait la promotion, on veut
que les gens l'utilisent le mieux possible, qu'ils le parlent et l'écrivent
également le mieux possible.
Une
fois qu'on a dit ça, il y a également l'importance du bien de l'étudiant. Et,
oui, on va suivre les recommandations que
le député fait, c'est-à-dire les soutenir, leur donner plus de formation, ne
pas diminuer les exigences. Mais il y a des cas, M. le Président, bien décrits par M. Demers, où les enfants, les
étudiants ont des difficultés particulières. Est-ce qu'on va empêcher quelqu'un de gagner sa vie, alors
qu'il est compétent, parce qu'il a un problème au niveau du test de français?
Il faut qu'on trouve une façon de répondre à
ça. On ne peut pas pénaliser l'étudiant qui, lui, a des difficultés, qui
peut-être ne réussira jamais parce qu'il a un problème soit de santé,
soit d'apprentissage.
M. le Président, le
bien de l'élève est au coeur de nos décisions, mais le français est une
priorité au Québec.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, c'est incroyable, le ministre réussit à
dire une chose et son contraire. Il nous dit qu'il va maintenir les
exigences, mais peut-être pas pour ceux qui ont de la difficulté.
Alors,
est-ce qu'on va maintenir les exigences puis soutenir les étudiants, les amener
à réussir? S'ils sont rendus au
collégial, ça veut dire qu'ils ont réussi leur secondaire. J'imagine qu'avec
des cours d'appoint ils seraient capables de réussir cet examen-là.
Mais, si le ministre lui-même démissionne, comment les étudiants vont-ils
persévérer?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, je ne veux pas
faire une réponse de politicien, je veux faire une réponse pour le bien des enfants. Ce qu'il faut comprendre
également, il y a de plus en plus d'enfants qui réussissent au secondaire
parce qu'on s'occupe, justement, de ceux qui
sont en difficulté. Un exemple : les enfants avec la dyslexie, qui,
auparavant, n'auraient même pas eu la possibilité de finir leur
secondaire et d'aller au collégial, aujourd'hui ils réussissent au secondaire.
Il faut continuer à les supporter au collégial. Mais il y a des cas, des cas
très particuliers. Est-ce qu'on va empêcher quelqu'un
qui a tout réussi son cours au niveau
des compétences, mais qui ne réussit
pas le cours de français, de
gagner dignement sa vie? M. le
Président, c'est une question
humaine, je veux y répondre de façon humaine : S'il y a des
cas particuliers, on devra en tenir compte, mais ne pas négliger que le français
est une grande priorité et une priorité extrêmement importante au Québec.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
On lisait dans les journaux, hier, que, pour prendre acte de ce que le rapport
disait, le ministre allait former un comité.
Ça, ça veut dire qu'il y a un comité qui a rédigé un rapport qui a été remis
au ministre, et maintenant
le ministre prend le rapport, il va le soumettre à un comité qui va probablement
faire un rapport.
Est-ce que le ministre,
là, pourrait se lever, prendre une décision, ne pas faire une affirmation, mais
prendre une décision et un engagement de maintenir les exigences et de
soutenir nos étudiants?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, je ne fais pas deux engagements,
je vais en faire trois, engagements. Le premier, là…
Des voix :
…
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : …le premier, c'est que… Le premier…
Des voix :
…
Le Président :
S'il vous plaît! La question a été très bien posée, j'aimerais entendre la
réponse.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, comme je disais, c'est un dossier important,
on ne fera pas de politique avec ce dossier-là. Il y a
trois exigences qu'on va respecter. La première, M. le Président, c'est que,
oui, on va respecter les exigences du
français. Deuxièmement, M. le
Président, on va surtout mettre
l'enfant au coeur de nos priorités.
Et je tiens à le dire au député, M.
le Président : Pour nous, ce qui est important, c'est de suivre les
recommandations, de former un nouveau
comité parce qu'il y a une particularité qu'il faut qu'on réponde, mais,
surtout, on ne délaissera pas les enfants, on va s'organiser pour qu'ils
réussissent.
Le Président :
Principale, M. le député de Sanguinet.
Mode d'attribution des contrats de services
dans les organismes publics
M. Alain Therrien
M.
Therrien : M. le Président, hier, j'indiquais que, le 10
octobre dernier, le premier ministre a donné un contrat de services à André Dicaire, exactement le genre
de contrat que le président du Conseil du trésor s'était engagé à empêcher.
Mais ce n'est pas tout. On a découvert que
M. Dicaire a reçu un autre contrat de services du Conseil exécutif en mai 2014.
Je vous rappelle qu'André Dicaire, c'est
l'ancien secrétaire général du gouvernement Charest. Il retire déjà une pension
de l'État et maintenant il cumule les contrats de services. Rappelons
que l'actuel secrétaire général, M. Iglesias, gagne 310 000 $
par année pour effectuer une partie du travail qu'on délègue à André Dicaire.
Le
ministère du premier ministre outrepasse de manière flagrante l'esprit du
projet de loi n° 15 que le président du Conseil du trésor a déposé. Il outrepasse également le gel d'embauche
décrété par le gouvernement dès son arrivée en poste.
M.
le Président, est-ce que le président du Conseil du trésor est d'accord avec
cette manière de fonctionner du premier ministre?
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux :
Bien, M. le Président, bien entendu que, moi, comme tous les membres du
gouvernement…
Une voix :
…
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Coiteux :
Comme tous les membres…
Des voix :
...
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor, s'il vous plaît.
M.
Coiteux : Comme tous les membres de l'Assemblée nationale qui sont de
ce côté-ci de l'Assemblée, on est d'accord
avec le projet du premier ministre, qui est de redresser les finances publiques
et de relancer l'économie du Québec.
Une voix :
...
Le Président :
Mme la leader de l'opposition.
Des voix : …
Le Président : Mme la leader.
Mme
Maltais : Question
de règlement, M. le Président. Fidèle à mon habitude, j'ai été particulièrement
patiente avec les réponses du président du Conseil du trésor…
Des voix : …
Le Président : Je sens que la
patience n'est pas au même niveau partout. Mme la leader.
Mme
Maltais :
C'est la quatrième question que nous posons sur ce sujet au président du
Conseil du trésor et je l'inviterais à nous donner enfin une réponse,
parce que nous n'en avons pas encore l'ombre d'une réponse.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
• (11 heures) •
M. Fournier : M. le
Président, je salue ma collègue, qui fait preuve de patience, mais je lui
demanderais de faire preuve d'un peu plus de
patience. Mon collègue est au début de sa réponse et il aborde des éléments qui
sont dans la question. Évidemment, la
question de nos collègues, je tiens à le dire, M. le Président, ce ne sont pas
les trois derniers mots avant le
point d'interrogation. La question, pour nous, elle commence au début, elle va
jusqu'à la fin, et on répond à l'ensemble. Ça nous prend un peu de
temps, mais d'habitude c'est bon.
Le Président : On va voir.
Alors, à vous, M. le président du Conseil du trésor.
M.
Coiteux : Alors, puisque,
bien entendu, je suis d'accord avec ce plan de redressement des finances publiques et de la relance de l'économie, je suis d'accord avec le fait que le gouvernement s'entoure des meilleures personnes pour réaliser et réussir cet
exercice, et c'est pour ça qu'on travaille avec les meilleurs d'entre nous.
Le Président :
Complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M.
Therrien : M. le
Président, le premier ministre fournit un salaire par la bande à M. Dicaire. Il
y a un gel d'embauche, et il donne un contrat de services, il fait
indirectement ce qu'on ne peut pas faire directement.
La question est simple : Est-ce qu'il est d'accord
avec l'embauche d'André Dicaire, oui ou non?
Le Président : M. le président
du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Alors, oui, M. le Président, nous faisons directement ce que nous devons faire directement, c'est-à-dire de redresser les finances publiques et de relancer l'économie, chose que l'administration précédente
n'était même pas capable d'imaginer une seule seconde. Nous nous entourons des
meilleurs, et, oui, je suis d'accord avec cette nomination.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M.
Alain Therrien
M.
Therrien : Merci. Merci, M. le Président. Étant donné qu'il est d'accord
avec ce contrat-là, comment le président du Conseil du trésor va convaincre les
fonctionnaires de respecter le gel d'embauche et l'esprit du projet de loi
n° 15 si le premier ministre lui-même contredit ses directives?
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : M. le Président, puisque le député de Sanguinet parle de
l'esprit du projet n° 15, et, s'il est d'accord avec l'esprit du projet n° 15, j'ose espérer
qu'il va nous permettre de traiter de ce projet de loi de façon diligente pour
qu'effectivement on fasse une autre chose
qui n'intéressait pas l'administration précédente, c'est-à-dire connaître la
taille des effectifs dans le secteur
public et de s'assurer que les gens sont à la bonne place pour assurer les
services à la population, et ce, en même temps qu'on va…
Des voix :
…
Le Président : S'il vous
plaît! En terminant, M. le président du Conseil du trésor.
M. Coiteux : …et ce — bon,
alors, on va le dire doucement, on va le dire doucement, M. le Président — en
redressant les finances publiques et en relançant l'économie. Merci, M. le
Président.
Le Président : Principale, M.
le député de Verchères.
Mode de nomination des dirigeants
d'organismes publics
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron :
Parlant de choisir soi-disant les meilleurs, hier, le Conseil des ministres a
procédé à la nomination d'Isabelle Merizzi au poste de vice-présidente
de la Régie des rentes du Québec. La feuille de route de Mme Merizzi tient essentiellement au fait d'être une libérale
de longue date. Ayant déjà fait l'objet d'une nomination partisane sous Jean Charest en 2008, son parcours se résumait
alors au fait d'avoir été attachée de presse libérale, notamment de l'actuel
premier ministre alors qu'il était ministre
de la Santé. Le conjoint de Mme Merizzi est d'ailleurs le directeur de cabinet
adjoint du premier ministre. Le gouvernement
a poursuivi dans la voie de Jean Charest hier en récompensant l'ancienne
attachée de presse du premier ministre pour
services rendus au parti. Encore une fois, nous avons la démonstration que le
principal critère pour être nommé à un poste par les libéraux, c'est d'être un
bon libéral.
Comment
le premier ministre peut-il justifier cette autre nomination partisane, celle
de son ancienne attachée de presse?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : À la question posée, qui était comment… bien, la
motivation, c'est parce qu'elle est compétente. Alors, ça, c'est le début et l'essentiel de la réponse à la question.
Maintenant, la question… à la fin de la question, on l'avait, là, il y
avait comme quelques mots, point d'interrogation, pourquoi? Parce qu'elle est
compétente.
Mais avant, M. le Président, on a eu tout le
bagage habituel qu'on a de la part du Parti québécois, qui ne se souvient pas que, pendant les 18 mois où il était
de ce côté-ci, des fois on se demandait s'il manquait d'amis péquistes
et bloquistes pour les nommer partout. On inventait même des commissions pour
les envoyer faire leur tour du Québec, M. le
Président. Et aujourd'hui on est en train de soulever des questions : Ah!
ils ont déjà été impliqués en politique. Ça s'adonne, ça s'adonne qu'il
y a des gens qui font de la politique puis qui sont capables de rendre des
services. Ça s'adonne qu'il y en a même qui
ont été de votre côté et qu'on a conservés, et qu'on a de notre côté, que vous
avez conservés. Parce qu'il faut
arrêter de salir le travail des gens qui font de la politique, et on est 125
qui devraient commencer à avoir du respect entre nous plutôt que de
faire des basses accusations comme ça.
Le Président :
Complémentaire, M. le député de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le Président, on attend encore que
le leader parlementaire nous démontre les compétences
de Mme Merizzi en termes d'actuariat. Le gouvernement
libéral, c'est ça! Les faits : il fait des nominations partisanes à un
rythme encore plus élevé que celui de Jean Charest! Et ce n'est pas peu dire,
M. le Président, Jean Charest a procédé à plus de 500 nominations partisanes
pendant ses neuf années de mandat.
Avec cette
nouvelle nomination partisane, celle d'Isabelle Merizzi, le premier ministre ne
démontre-t-il pas qu'il s'est donné comme objectif de battre le triste
record de son prédécesseur?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président,
d'abord, elle est responsable aux affaires publiques. Ses compétences sont en
matière d'affaires publiques, de communications. Elle a les
compétences pour faire ça. Je réponds, là, directement à la question,
puis je n'essaie pas d'aller ailleurs que ça.
Pour le
reste, puis-je suggérer à mon collègue de discuter avec
ses amis du caucus et, ensuite, d'aller discuter avec des observateurs pour se demander s'il a le bon
angle de questions quand tout ce qu'il vise, c'est de faire du salissage de
bas étage, alors que nous devons défendre cette classe…
Le
Président : M. le leader du
gouvernement, vous savez comme moi que vous avez dépassé le cadre de notre
règlement avec la dernière accusation, et je
vous demanderais de retirer vos propos.
M. Fournier : M. le Président, je retire mes
propos. J'espère que le message a quand même porté.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le Président, vous aurez remarqué
que c'est le même individu qui avait concocté une motion pour expulser
un député dûment élu en cette Chambre.
Le ministre des Ressources naturelles…
Des voix :
…
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
M. le Président…
Des voix :
…
Le
Président : D'abord, si on
veut, un jour, finir cette période de questions, il faudrait commencer par
cesser de s'interpeller, cesser de s'imputer des motifs d'un côté comme
de l'autre. Et vous avez la parole.
M.
Fournier : Mon point était le suivant, M. le Président, il ne sert à rien
d'imputer des intentions que nous n'avons pas,
et je demande à mon collègue de retirer ses propos.
Des voix :
…
Le Président :
Je vous écoute.
Mme
Maltais : Est-ce qu'il est
en réponse à la question? Est-ce qu'il est en question de règlement?
Qu'il nous réponde à la question, c'est tout.
Mais là il faut qu'on sache où est-ce qu'il s'en va. L'important…
Des voix :
…
Le
Président : Si les gens ont
perdu la boussole de cette réunion… Il y a eu
une déclaration faite par le député de Verchères qui a entraîné une…
Des voix :
…
Le
Président : Non. Par contre,
sa question n'était peut-être pas finie, mais la façon dont il l'a… son
commentaire premier a fait soulever le leader
de l'opposition. Et, si…
Des voix :
…
Le Président :
Bien, si vous continuez, je ne pourrai jamais redonner la parole au député de
Verchères.
Des voix :
…
Le
Président : Bien, c'est ce
que… Mais c'est grandement mon intention. M. le député de Verchères, veuillez
continuer, en évitant d'imputer des motifs.
M.
Bergeron : M. le Président, cette semaine, le
ministre des Ressources naturelles nous a dit qu'il avait nommé Michael Penner à la présidence du conseil d'administration d'Hydro-Québec parce qu'il aurait
du jugement, ce que le ministre évalue au fait qu'il ait contribué à la
caisse du Parti libéral.
M. le
Président, on ne s'en cache même plus du côté du gouvernement. Il est en train
de démontrer qu'il continue d'appliquer les bonnes vieilles recettes du
Parti libéral de Jean Charest, où les nominations politiques et les…
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
Plutôt que de mettre des mots dans la bouche de notre collègue, il aurait dû
retenir que notre collègue indiquait qu'en
matière d'électricité, de vente d'électricité, de marché d'électricité, il
s'adonnait que, parmi les qualités
nombreuses qu'avait le nouveau président du conseil,
il était même reconnu, M. le Président, par les autorités politiques suprêmes des États-Unis, le président M. Barack Obama, et qu'à cet effet cela lui donnait certainement
une qualité
supplémentaire parmi toutes les autres, et que, s'il fallait nommer quelqu'un
pour occuper cette fonction, ce serait vraiment
une bonne idée d'avoir quelqu'un qui est
capable d'aller même sur le marché américain, M. le Président. Cela
serait une bonne chose…
Le Président : En terminant.
M. Fournier : …eh bien, le gouvernement l'a fait,
M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Repentigny.
Facturation des services de
garde en milieu
familial pendant les journées de grève
Mme Lise Lavallée
Mme
Lavallée : M. le Président, j'ai demandé hier à la ministre de la
Famille d'intervenir pour défendre les milliers de parents qui doivent quand même payer lorsqu'un service de garde est
fermé en raison d'une grève. La Coalition avenir Québec a aussi déposé hier une motion pour exiger du gouvernement
d'interdire aux services de garde en milieu familial de facturer les parents lors des journées de
grève. Malheureusement, aucun autre parti présent à l'Assemblée nationale
n'a voulu appuyer notre motion. Nous sommes
le seul parti à vouloir défendre l'intérêt des contribuables et des parents
qui se sentent pris en otage. La ministre s'entête à défendre le système plutôt
que les parents.
M.
le Président, pourquoi la ministre de la Famille refuse-t-elle d'agir pour
interdire aux services de garde en milieu familial de facturer les
parents lors des journées de grève?
• (11 h 10) •
Le Président :
Mme la ministre de la Famille.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Ça me donne l'occasion
d'expliquer une fois de plus qu'est-ce qu'une convention collective et quels sont les engagements pris par les
services de garde au Québec. Ils ont des contrats avec le gouvernement par le
biais d'une convention collective, mais ils ont aussi un engagement auprès des
parents par un contrat signé par les parents.
Donc,
si la députée me demande d'aller à l'encontre des ententes, la réponse sera
non. Mais je souligne, M. le Président,
qu'en ce moment on est en négociation, et la députée le sait très bien. Donc,
si elle veut se joindre à cette voix qui
dit aux garderies en milieu familial qu'ils n'auront plus de droits, bien,
qu'elle se lève et le dise. Peut-être que les parents lui répondront que
les ententes qu'ils ont avec les services de garde en milieu familial sont
satisfaisantes.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Repentigny.
Mme Lise Lavallée
Mme
Lavallée : Je comprends que la ministre ne veut pas intervenir. C'est
la même qui dénonçait l'an dernier les
hausses de taxe scolaire et qui est maintenant silencieuse devant les nouvelles
hausses de taxe sous-traitées par son gouvernement. Les journées de
grève rotative vont peut-être se poursuivre dans les prochains jours et les
prochaines semaines. Il y a des parents qui paient et d'autres qui ne paient
pas pour les journées de grève.
Est-ce qu'il peut y
avoir une seule directive claire, équitable pour tous les parents?
Le Président :
Mme la ministre de la Famille.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : M. le Président, je vous dirais que je vais
essayer d'être la plus rassurante possible en vous disant que, déjà
cette semaine, les négociations sont reprises, les gens sont à la table, et on
se parle. Si la tendance se maintient, il
n'y aura plus de jours de grève au Québec, puisqu'on essaie d'attacher les
choses correctement avec les gens avec qui on négocie.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Repentigny.
Mme Lise Lavallée
Mme
Lavallée : M. le Président, durant l'émission de Paul Arcand du 16
octobre dernier, Mario Dumont affirmait qu'au cabinet de la ministre de la Famille on lui a confirmé que, dans certains cas, les
services de garde en grève recevaient quand même leur subvention gouvernementale
de 30 $ par jour.
Est-ce que la
ministre confirme cette information? Et peut-elle nous dire combien d'argent
des contribuables a servi à payer les services de garde en grève?
Le
Président : Mme la ministre de la Famille.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Vous savez, je l'ai dit et je le redis, on a des contrats,
il y a des conventions collectives, et je ne ferai pas, dans cette salle, une guerre
de chiffres, puisqu'en ce moment je
suis en négociation avec les gens qui
sont responsables de services de garde en milieu familial. Pour toutes ces
raisons, je vous dirais, que Mario le
dise ou Mario ne le dise pas, on va maintenir les services qu'on a et on donne
un très bon service au Québec. Merci.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Joliette.
Protection des droits des auteurs
et illustrateurs touchés
par la faillite des Éditions de la courte échelle
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci, M. le Président. La faillite annoncée de la
maison d'édition La courte échelle, un véritable phare dans le domaine de la littérature jeunesse, place les auteurs et
illustrateurs dans une situation très grave. Alors qu'ils se croyaient bien protégés par la loi sur le
statut de l'artiste, voilà qu'une disposition de la loi fédérale sur la
faillite vient, à toutes fins
pratiques, nier leurs droits. C'est non seulement plus de 400 000 $
en droits d'auteur qui risquent fort de ne jamais leur être versés, un véritable drame quand on connaît la
précarité de la situation de nombre d'entre eux, mais ils pourraient
également être complètement dépouillés de la propriété intellectuelle des
oeuvres qu'ils ont publiées.
Depuis
maintenant plus de deux semaines que nous connaissons la situation, la ministre
de la Culture est restée muette. Elle n'a même pas rencontré les
personnes concernées.
Peut-elle,
aujourd'hui, sortir de son silence, rassurer ces personnes et nous dire
qu'est-ce qu'elle entend faire pour protéger les droits de ces personnes
touchées par cette faillite catastrophique pour eux?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture.
Mme Hélène David
Mme
David (Outremont) : Alors, M. le Président, je remercie la députée de Joliette
de me donner l'occasion de dire à
quel point nous travaillons très sérieusement sur la situation
actuelle. Et, que la ministre soit restée muette, je remettrais beaucoup en question
cette affirmation parce que, tous les jours, je le dis bien, tous les jours
nous avons des rapports entre le cabinet, la SODEC, qui est la société
des entreprises culturelles, et l'UNEQ, l'union des écrivains et écrivaines du Québec, tous les jours. Et il y en
aura encore la semaine prochaine, et je rencontrerai moi-même la présidente
de l'UNEQ sous peu.
Ceci
dit, La courte échelle, nous sommes, la plupart d'entre nous, des parents, nous
avons été nous-mêmes élevés en
lisant, probablement, La courte échelle. C'est un fleuron de l'édition au
Québec, nous sommes tous d'accord. Et nous sommes d'accord aussi que
personne n'aime voir une entreprise, culturelle ou autre, dans une telle
situation. Nous le déplorons, nous sommes tristes. Mais nous allons aider les
illustrateurs, nous allons aider les auteurs à récupérer les redevances des
droits d'auteur qui leur reviennent et nous travaillons très fort là-dessus, M.
le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, M. le
Président, mais je n'ai pas entendu de plan concret. Ça fait presque
trois semaines. Quel est ce plan concret? Est-ce qu'elle a au moins pris
contact avec le gouvernement fédéral? Si on
avait besoin d'une preuve de plus de la nécessité d'avoir tous nos pouvoirs, eh
bien, en voilà une certainement éloquente.
On sait que nos amis d'en face, qui déjà s'énervent, sont loin de vouloir
offrir aux Québécois leur pleine liberté, mais est-ce qu'ils pourraient au moins, quand il y a des situations de
conflit de lois qui créent des situations aussi injustes, sortir de leur
léthargie…
Le Président :
Mme la ministre de la Culture.
Mme Hélène David
Mme
David (Outremont) : Alors, j'espère avoir été assez claire et avoir
été assez précise pour expliquer — je vais
le dire de nouveau — que nous
travaillons très, très fort. Il y a deux lois qui sont en cause : il y a
la loi du statut de l'artiste, qui
est une loi provinciale, et il y a la Loi des faillites, qui est une loi
fédérale. C'est compliqué, cette situation-là. Nous n'entrerons pas dans les dédales juridiques aujourd'hui. Nous
travaillons très fort avec le ministère de la Justice, et il y a même
une question de droit constitutionnel là-dedans.
Alors, je le répète, nous travaillons
quotidiennement, le cabinet, le ministère, les Affaires juridiques, la SODEC
et l'UNEQ, à faire en sorte que les
écrivains et les illustrateurs puissent récupérer les redevances et les droits
d'auteur. Merci beaucoup.
Le Président :
Et cela met fin à notre période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la
rubrique des motions sans préavis. Je crois comprendre qu'il y a consentement pour permettre au premier ministre du
Québec de présenter cette première motion. Alors, M. le premier
ministre.
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : La compréhension que j'ai, c'est qu'il y avait une
entente pour que le premier ministre fasse la motion, suivie de la
vôtre. C'est l'information que j'ai.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, selon l'ordre de
présentation, la première motion devrait être présentée par un membre du deuxième groupe d'opposition, à
moins d'un consentement. On m'avait informé d'un consentement. S'il n'y
en a pas, je vais reconnaître le chef…
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le leader.
M. Fournier :
M. le Président, je fais juste réitérer… Je ne veux pas l'empêcher, je vais le
laisser aller, mais, honnêtement, il y avait une entente.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, M. le chef du deuxième
groupe d'opposition, je vous cède la parole.
Appuyer le travail essentiel
des citoyens oeuvrant
dans l'armée, les corps policiers et les unités
de sécurité pour la démocratie
M.
Legault : M. le Président, je demande le consentement pour
déposer la motion suivante conjointement avec le premier ministre, le
chef de l'opposition officielle, la députée de Gouin :
«Que
l'Assemblée nationale supporte les hommes et les femmes oeuvrant au sein des
Forces armées canadiennes, des corps policiers et des unités de sécurité
à travers le Québec et le Canada;
«Qu'elle
reconnaisse leur travail essentiel afin que nous puissions vivre dans une
société libre et démocratique.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, y a-t-il consentement… (panne
de son) …cette motion?
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Juste un instant. Alors…
M.
Sklavounos :
Effectivement, il y avait entente intervenue pour que cette motion soit…
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Je m'excuse, M. le leader, j'ai vu
M. le député de Mercier qui dit : Consentement, sans débat. Alors,
cette motion est-elle adoptée?
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le leader, c'est un consentement sans débat.
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, veuillez m'éclairer, M. le leader du
gouvernement.
M.
Sklavounos :
M. le Président, M. le Président, il y a consentement pour faire le débat sur
cette motion-là.
• (11 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, M. le leader, là, j'ai bien
vérifié, le député de Mercier n'accorde pas son consentement.
M. Khadir : …je crois, dans, je dirais, la compréhension sur la séquence des
motions, sur le fait que notre député soit conjoint ou pas et sur la
tenue d'un débat, pour régler les choses, consentement sans débat.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté. Je reconnais maintenant M. le premier
ministre.
Offrir des condoléances à la
famille et aux proches du
caporal Nathan Frank Cirillo et soutien et amitié à
toutes les personnes affectées par la tragédie
d'Ottawa du 22 octobre 2014
M. Couillard : Alors, M. le Président, je sollicite le consentement de l'Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec le chef de l'opposition officielle, le chef du
deuxième groupe d'opposition ainsi que la députée de Gouin :
«Que
l'Assemblée nationale offre ses sympathies à la famille et aux proches du
caporal Nathan Frank Cirillo et qu'elle offre son soutien et son amitié
à tous ceux et celles qui ont été affectés par les événements tragiques
survenus à Ottawa; et
«Qu'elle invite tous
les membres à observer une minute de silence.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
premier ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
Consentement.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Voulez-vous m'indiquer la durée? Quelques
minutes?
M.
Fournier : Avec l'accord du député de Mercier, avec l'accord de
la deuxième opposition et avec l'accord de l'opposition officielle, pour essayer de remettre tout ça à la bonne
place, la première motion qui devait être entendue est celle-ci, elle devait se produire sans débat et il
y avait un consentement. La deuxième devait être celle de la deuxième
opposition, à laquelle il devait y avoir un débat avec un intervenant de chaque
côté pour deux minutes chacun.
Je
vous soumets, M. le Président… Considérant le sujet des deux motions,
considérant la situation, je vous propose que, sur la motion qu'il y a sur la table présentement, les
parlementaires puissent, un de chaque côté, pour deux minutes, aborder les deux sujets, les deux motions et
puissent, au nom de l'ensemble des Québécois, exprimer un message qui,
me semble-t-il, devrait être entendu.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
leader du gouvernement. Y a-t-il consentement à la proposition formulée
par le leader du gouvernement? Mme la leader de l'opposition officielle.
Mme
Maltais : Depuis le début, nous consentons et nous avons
hâte d'entendre le premier ministre et les leaders de l'opposition
officielle et de la deuxième opposition.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, je comprends qu'il y a
consentement pour permettre une intervention
de deux minutes pour les quatre représentants des formations politiques à
l'Assemblée… des trois formations et de Mme la députée de Gouin. Alors,
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, voilà, effectivement, un enjeu qui se situe, je crois
et j'espère, au-dessus de toutes les divisions partisanes qu'on retrouve
dans cette Chambre.
Bien
sûr, je veux répéter les condoléances de tous les membres de l'Assemblée, bien
sûr, du gouvernement, mais, je crois,
de l'ensemble des membres de l'Assemblée à l'endroit des familles du militaire
décédé et des gens également qui ont été blessés physiquement ou
psychologiquement lors des événements d'Ottawa.
Redire
également notre soutien indéfectible envers les forces de sécurité, qui
comprennent, bien sûr, les services de
renseignement, les forces policières et les forces armées, où les victimes,
bien sûr, travaillaient dans les deux exemples récents.
Redire
également notre refus de tout acte de violence envers notre société
démocratique et une mise en garde de ne pas chercher à les banaliser ou à les
relativiser. Ce sont des gestes absolument inacceptables, et le terme
«absolument» doit continuer à s'appliquer.
Rappeler
également que l'exercice de la force par les forces de sécurité —et on voit que, parfois, l'exercice de cette force est extrême — est assujetti, dans une société de droit,
aux droits et libertés et qu'il faut prendre garde, dans la lutte contre
l'extrémisme, à ne pas enfreindre les droits et libertés des citoyens parce
que, là, on donne la victoire aux criminels qu'ils recherchent par leur
action.
Rappeler
également, M. le Président, que, dans cette tragique histoire, se trouve
également l'enjeu de la cohésion sociale.
C'est la raison pour laquelle je me suis permis de faire un appel à la
population, il y a quelques instants, de façon à ce que nous maintenions cette cohésion sociale, que nous fassions face
ensemble à la menace et que nous trouvions des façons de continuer à vivre ensemble de façon à mettre les communautés
en contact, agir dans les communautés, bien sûr par la répression lorsqu'il le faut, et par la prévention, et
l'intervention précoce le plus en amont possible, M. le Président. C'est mon souhait. Je crois que les Québécois ont
appris à vivre ensemble, à lutter ensemble souvent, et voilà l'occasion de le refaire à nouveau, mais, encore une fois,
sans compromis sur les valeurs fondamentales de notre démocratie. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le premier
ministre. M. le chef de l'opposition officielle.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Je joins ma voix à celle du premier ministre pour
ces deux motions, cette motion particulière qui concerne les familles de la victime… du caporal Nathan Frank Cirillo. Je
pense que c'est des événements, nous, qui nous rappellent, effectivement, particulièrement ce qui s'est passé ici, à
l'Assemblée nationale. Donc, il y a la victime, il y a les proches, mais il y
a, comme l'a rappellé le premier ministre, ceux et celles qui ont vu ces
événements, qui sont aussi des
victimes, qui ont été menacés, qui ont… Il va y avoir des conséquences,
effectivement, sur ces gens, nous le savons bien. Donc, nos pensées les accompagnent. Nous souhaitons qu'ils auront
tout le réconfort et tous les soins, le suivi pour que ces personnes puissent se remettre de ces
événements tragiques, inexplicables par leur caractère odieux, M. le Président.
Je
tiens aussi à joindre la voix de mon groupe pour tous les militaires parce que
ça fait le deuxième, effectivement, qui
tombe pour des raisons totalement incompréhensibles pour nous, citoyens d'une
grande démocratie. Et nous sommes solidaires
avec eux sur l'ensemble du territoire du Québec, mais aussi nos compatriotes,
nos amis canadiens qui vivent ce moment avec beaucoup de douleur, et
nous le partageons avec eux.
Chez
nous, vous le savez, nous avons aussi une base à Bagotville… la base de Bagotville,
plutôt, Saguenay—Lac-Saint-Jean,
qui est partiellement touchée par ces événements. L'ensemble des forces
militaires, leurs familles sont concernées
par ce qui s'est déroulé et ces meurtres qui se sont produits. Donc, nous
joignons notre voix et nous leur donnons notre réconfort.
En
même temps, comme je l'ai fait hier, je tiens à souligner le travail de nos
services de sécurité, qui risquent leur vie dans des cas que nous venons de connaître. Nous ne souhaitons jamais
à ce que ça arrive. Parfois, nous avons besoin de leur bravoure, de leur énergie, de leurs qualités, au-delà même de ce
qu'on demande normalement à un individu. Et, encore hier, comme c'est arrivé ici, nous avons été face à de la pire
petitesse humaine, mais, en même temps, de la grandeur et de la bravoure et de l'héroïsme, donc… Et je
tiens à saluer ces gens, donc, aujourd'hui ici, à cette Assemblée, mais
évidemment au Parlement canadien.
Je terminerais en
vous disant, M. le Président, que, malgré ces événements, nous sommes une belle
société, une belle démocratie, ce sont de
belles valeurs qui nous unissent. Il ne faudrait pas que des événements isolés
comme cela se retournent vers toute
une communauté formidable, la communauté musulmane, qui contribue largement à
l'émancipation et, je vous dirais, au
développement de la société québécoise. Nous sommes fiers d'eux. Nous savons
qu'ils doivent vivre avec peut-être
encore plus de douleur ce qui s'est produit dans les derniers jours, donc nous
leur apportons notre support. Nous leur disons qu'eux aussi, ils sont
victimes de ces tireurs fous.
Et
souhaitons que ces valeurs qui nous unissent transcendent ceux et celles qui,
malheureusement, font le choix de
l'extrémisme ou de la folie et que l'exemple que nous donnons aujourd'hui
d'unité serve aussi d'exemple pour l'ensemble
des démocraties, mais ceux, malheureusement, qui prendraient une voie qui n'est
pas la bonne, celle de mettre en péril ces belles valeurs démocratiques
d'unité qui nous unissent et de respect de la vie humaine.
Alors, je remercie le
premier ministre de nous donner l'occasion de le faire aujourd'hui. Je demande
à cette Assemblée, toujours, dans ces moments, d'agir avec grandeur, et c'est
ce que nous avons besoin dans ces moments, M. le Président.
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le chef de l'opposition
officielle. Je cède la parole maintenant à M. le chef de la deuxième
opposition.
M. François Legault
M.
Legault : Oui. Merci, M. le Président. Hier, à Ottawa, on a
assisté, donc, à des événements tragiques. Il y a un tireur fou qui a abattu un militaire qui montait
la garde devant le monument aux Morts. Évidemment, je veux, au nom de ma formation politique, d'abord, offrir mes plus
vives sympathies à la famille puis aux proches du caporal Nathan Cirillo. Je
pense qu'on… Peut-être qu'il y a beaucoup de parents comme moi… Quand j'ai vu
les photos de ce jeune homme de 24
ans, on a pensé à… en tout cas, moi, j'ai pensé à mes deux fils. C'est
évidemment… Puis aussi aux parents de ce jeune garçon. C'est terrible,
perdre un homme à cet âge-là.
Je
veux aussi saluer le sergent d'armes Kevin Vickers, qui a abattu le tireur fou.
Ça prend tout un courage puis un
sang-froid. Puis, quand on voit toutes les personnes qui étaient là, incluant
des membres des différentes formations politiques,
on aurait pu, effectivement, assister à tout un carnage si ce n'avait pas été
de son courage. Donc, je pense qu'il faut lui dire un immense bravo.
• (11 h 30) •
Puis je veux profiter aussi de
l'occasion — puis
c'était le but, un peu, de la motion de la CAQ — pour dire merci à tous ceux qui
travaillent dans les Forces armées canadiennes, tous ceux qui travaillent dans
nos corps policiers puis peut-être particulièrement ceux qu'on côtoie ici, dans
les corridors de l'Assemblée nationale, à tous les jours puis qui assurent
notre sécurité, un immense merci.
Je
termine en demandant à la population québécoise de ne pas succomber au piège de
la terreur, de ces menaces, de rester unis, peu importe notre langue,
peu importent nos origines, peu importent nos convictions religieuses, c'est
ensemble qu'on va être capables de surmonter cette épreuve. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le chef de
la deuxième opposition. Mme la députée de Gouin, je vous cède la parole.
Mme Françoise David
Mme
David (Gouin) : Merci, M. le Président. Donc, au nom de ma formation
politique, je voudrais joindre ma voix
à celle de mes collègues pour apporter vraiment nos plus sincères condoléances
à la famille de M. Cirillo. C'est toujours très triste quand une personne est tuée comme ça, au fond, sans raison,
brutalement. C'est absolument terrible pour cette personne, bien sûr,
mais pour sa famille.
Je
pense aussi à toutes les personnes qui ont eu peur hier au parlement canadien,
les députés, leur personnel. Je pense
aux parents qui avaient des enfants à la garderie et qui, toute la journée, ont
juste voulu ravoir leurs enfants, et ça n'était pas possible. Donc, je
pense que ça nous a beaucoup émus, ça nous a beaucoup touchés, et je tiens à le
dire.
Et
moi aussi, je tiens à marquer toute notre appréciation à l'égard du personnel
ici même, à l'Assemblée nationale, qui s'occupe de notre sécurité et qui
l'a fait, hier, de façon particulièrement efficace.
Moi
aussi, je voudrais rappeler notre attachement à la démocratie, aux libertés
civiles, à la liberté tout court, notre attachement au vivre-ensemble dans des communautés, dans une société où
nous devons partager tous et toutes, ensemble, l'idée du bien commun.
Je
voudrais manifester notre préoccupation à l'égard d'un petit nombre, mais quand
même il existe, de jeunes qui, visiblement,
ont été fragilisés d'une manière ou d'une autre et qui trouvent dans des
idéologies, des idéologies fanatiques
et extrémistes, un sens terrifiant à une vie
qui, jusque-là, pour eux, n'avait pas de sens. Et là je lance un appel vraiment
pressant à notre société, à notre
gouvernement, toute la classe politique pour que le mot «prévention» fasse
vraiment partie de nos vies et des mesures que nous devons prendre.
En
terminant, à l'instar de mes collègues, je voudrais attirer l'attention de
toute la population du Québec sur le danger
des amalgames. Ce n'est pas parce que deux jeunes hommes ont posé ces gestes
horribles cette semaine que toute la
communauté musulmane doit être pointée du doigt, bien au contraire. Donc, ce
vivre-ensemble, ça inclut tout le monde, et je nous appelle tous et
toutes à la solidarité.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée de Gouin.
Mise aux voix
Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté. En conséquence, je vous demanderais de
vous lever, nous allons observer une minute de silence à la mémoire de la
victime.
• (11 h 34 — 11
h 35) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci. Veuillez vous asseoir.
Prochaine motion sans
préavis, Mme la leader de l'opposition officielle.
Mme
Maltais : M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale mandate un
comité de travail pour analyser l'indépendance journalistique et la liberté
de presse au sein des entreprises médiatiques du Québec;
«Que ce comité se penche sur
l'étanchéité des salles de rédaction, les relations entre les directeurs de
l'information et les journalistes, la protection accordée aux
journalistes par les conventions collectives ou tout autre contrat de travail, ainsi que l'influence politique que peuvent avoir les
propriétaires et l'actionnaire de contrôle des médias sur les journalistes;
«Que
ce comité de travail soit formé d'un membre choisi par le Conseil de presse du
Québec, d'un membre choisi par la
Tribune de la presse, et d'un membre choisi par chacun des trois groupes
parlementaires représentés à l'Assemblée nationale;
«Que l'organisation
du mandat soit confiée aux membres de ce comité;
«Que ce
comité entende, en séance publique, les membres des conseils d'administration,
les éditeurs, les rédacteurs en chef,
les directeurs de l'information, les chefs de pupitre et les journalistes des
groupes médiatiques suivants : Société
Radio-Canada, Québecor Média, TVA inc., TC Media, Bell Média, Cogeco inc., Le Devoir,
Gesca, une filiale de Power Corporation du Canada, RNC Media, Rogers Media inc. ainsi que
toute autre personne ou tout groupe susceptible d'apporter une expertise
liée au mandat du comité;
«Que le rapport du
comité soit déposé à l'Assemblée [nationale] au plus tard le vendredi
28 novembre 2014;
«Enfin, que cette
motion devienne un ordre de l'Assemblée.»
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, Mme la leader de l'opposition officielle. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Fournier : Bien qu'il n'y ait pas de consentement pour
débattre, il y a un consentement pour que… Permettez-moi.
Il y a un consentement entre les représentants des différentes formations pour
que je l'explique, M. le Président. Il y a…
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
…de le vérifier, M. le leader, sans mettre en doute votre parole. Y a-t-il
consentement? Consentement. Très bien. Veuillez poursuivre, M. le
leader.
M. Fournier :
Alors, essentiellement, pour qu'on soit tous au même diapason, il y a une
motion, au feuilleton, qui devait
être appelée pour débat aujourd'hui. Nous ne l'appellerons pas au débat
aujourd'hui. Il y a eu une motion, celle-ci, que nous avons reçue ce matin, à 8 heures. Nous avons décelé, dans
cette motion, une capacité, pour nous, d'entretenir une discussion.
Bien
sûr, j'ai compris que, sur des éléments de la motion au feuilleton, pour
l'opposition officielle, il y a des éléments
qui ne font pas leur affaire. Bien sûr, dans la motion qui est ici, sur la
table, il y a des éléments qui ne font pas notre affaire. Mais par contre, dans l'esprit général qui est celui
d'avoir une consultation sur les éléments qui y sont en discussion depuis quelque temps, qu'il y ait donc
une audition publique d'experts qui viennent en parler, je crois, là-dessus,
pouvoir dire qu'il y a un consentement.
Doit-il y avoir et comment doit-on trouver des modalités au niveau du mandat,
au niveau du forum, au niveau des gens
conviés et, si d'aventure tout cela arrive, au niveau de l'échéancier?
Peut-être. Parce que, là, on verra la
durée de tout ça. Mais, une fois que nous aurons des discussions, on sera en
mesure de revenir à l'Assemblée, M. le Président.
Donc, il y a une possibilité pour que
les parlementaires puissent s'entendre à ce qu'il y ait le bon forum pour le
faire. Je soumets et je crois que
nous devrions donc nous donner le temps de trouver ce terrain d'entente pour le
bénéfice de l'ensemble des parlementaires.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le
leader du gouvernement. Mme la leader de l'opposition officielle.
Mme
Maltais :
Oui. Écoutez, on était tout à fait d'accord pour que le leader du gouvernement
explique pourquoi il refusait son
consentement à cette motion pour qu'on travaille ensemble, ce que nous
souhaitons depuis le début. J'aurais juste une petite précision à
apporter : Il était clair pour nous que la motion du gouvernement était
irrecevable, c'est pourquoi nous avons
présenté autre chose. Mais, pour le bien de la discussion, des échanges, nous
comprenons que, la nôtre n'ayant plus
de consentement, elle n'existe plus, à toutes fins pratiques, officiellement
dans les travaux de l'Assemblée nationale.
Ce matin, le leader de l'opposition officielle a demandé si, de leur côté, ils
faisaient la même chose que nous, c'est-à-dire
ils retiraient leur motion, pour qu'on travaille sans avoir cette épée de
Damoclès de cette motion sur la table. Tout simplement pour comprendre
si on peut avoir une réponse à cette question : Est-ce qu'ils retirent
leur motion du feuilleton pour le moment?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Juste un instant. Il y a le député de Mercier également. Compte tenu qu'on
opère de façon exceptionnelle, normalement
il n'y a pas d'explication au niveau des motions, mais, M. le député de
Mercier, avec le consentement, allez-y.
M. Khadir : Merci. Ça va être très bref. Quant
à nous, les deux motions, à la fois du gouvernement et de l'opposition officielle, sont recevables, sont complémentaires.
Je signale cependant que, dans les deux, notre formation a été oubliée. Nous croyons que, pour obtenir notre consentement,
il faut travailler également avec nous sur la composition de ce comité, tel que formulé actuellement dans la
motion qui vient d'être rejetée. Nous avions apporté des amendements qui,
malheureusement, ont été refusés. Nous vous
appelons, si on veut arriver à un résultat, de travailler ensemble là-dessus.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Merci, M. le député de
Mercier. M. le leader du gouvernement.
• (11 h
40) •
M. Fournier :
Commencer par dire qu'on va inclure évidemment les représentants… ou le député
de Mercier dans les discussions. Ce qu'on cherche à faire, c'est de
trouver le bon forum.
Alors, je reviens pour plus de
précisions. Je crois… J'ai entendu la question du chef de l'opposition
aujourd'hui, mais je dois quand même
dire les choses clairement : La motion a été inscrite au feuilleton, elle
le reste; il devait y avoir un débat
aujourd'hui, il n'y en aura pas. Pourquoi il n'y en a pas? Pour qu'on puisse
continuer les échanges pour faire en
sorte que nous nous entendions.
Si d'aventure nous pouvons nous
entendre, évidemment la conclusion de cette entente viendra en
remplacement de la motion qui est au feuilleton.
Alors,
pour l'instant, on comprend que, de la part de l'opposition officielle, il y a
un désir, avec les autres collègues, que
nous entretenions une discussion sur le sujet. Je crois que nous devrions le
faire de cette façon. Tentons de nous entendre et, pour la suite, on
avisera.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors voilà pour les explications.
Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, pour la présentation d'une nouvelle motion
sans préavis, je vous cède la parole.
Reconnaître le travail des employés de la Direction
de la sécurité de l'Assemblée nationale et du
corps policier de la Sûreté du Québec
Mme Massé : Alors, M. le Président, je demande le consentement
de la Chambre pour débattre de la motion suivante
conjointement avec le whip en chef du gouvernement, le whip en chef de l'opposition officielle et le whip en chef du deuxième groupe d'opposition :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse — comme je l'ai entendu beaucoup
tantôt — et
souligne la qualité du travail des
travailleurs et [...] travailleuses du bureau
de la Direction de la sécurité de l'Assemblée
nationale et des agents et
agentes de la Sûreté du Québec, particulièrement lors de circonstances
dramatiques comme hier, pour assurer la sécurité des visiteurs[,
visiteuses] du Parlement, des employés et
employées et des députés et députées dans l'exercice de leurs fonctions parlementaires.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien.
Alors, merci, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Nous proposons l'adoption sans débat,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien.
Mise aux voix
Alors, cette motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté.
S'il
n'y a pas d'autres motions sans préavis, j'invite les collègues
parlementaires à quitter dans le silence.
Avis touchant les travaux des
commissions
Alors,
nous allons poursuivre avec les avis touchant les travaux des commissions.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Merci,
M. le Président. J'avise cette
Assemblée que la Commission de la
santé et des services sociaux poursuivra les consultations particulières
à l'égard du projet de loi n° 10, Loi modifiant l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services
sociaux notamment par l'abolition des agences régionales, aujourd'hui, après
les affaires courantes, pour une durée de deux heures, et lundi le 27 octobre, de 14 heures à 18 heures, à la salle
du Conseil législatif, ainsi que mardi le
28 octobre, de 10 heures à midi,
à la salle Louis-Joseph-Papineau.
La
Commission de l'aménagement du territoire, quant à elle, poursuivra l'étude
détaillée du projet de loi n° 3, Loi favorisant la santé financière
et la pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur
municipal, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, de
15 heures à 18 heures, à la
salle Louis-Joseph-Papineau, ainsi que mardi le 28 octobre, de 10 heures
à midi, à la salle de l'Assemblée nationale.
La Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
poursuivra, elle, les consultations particulières à l'égard du projet de loi
n° 11, la Loi sur la Société du Plan Nord,
aujourd'hui, après les affaires courantes, pour une durée de 45 minutes, de
15 heures à 17 h 15, et vendredi le 24 octobre, de
9 h 30 à 11 heures,
ainsi que le lundi 27 octobre, de 14 heures à 17 h 45, et mardi le 28 octobre, de 10 heures à
12 h 15, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le leader. Y a-t-il consentement
pour permettre de convoquer la CAPERN à 12 h 15, mardi prochain, pour
les consultations particulières? Consentement?
Pour ma part, je vous
avise que la Commission de l'économie et du
travail se réunira en séance de travail aujourd'hui, après les affaires courantes, pour une durée de 30 minutes, à la
salle des Premiers-Ministres
de l'édifice Pamphile-Le May. L'objet de
cette séance est de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition présentée
le 29 septembre 2014 par la députée de Joliette portant sur la
bonification des prestations d'adoption du Régime
québécois d'assurance parentale.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
À la rubrique Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée, Mme la leader de l'opposition officielle.
Mme
Maltais : Écoutez, M. le Président, nous savons, depuis le 9 octobre, que l'opposition officielle a annoncé une
interpellation au président du Conseil du trésor. Donc, c'est depuis… Comme il
y a eu une semaine de relâche des
travaux parlementaires, ça fait donc presque… ça fait au moins deux semaines,
sinon trois que le président du Conseil du trésor sait qu'il y aura une
interpellation à son sujet.
On sait que
notre devoir est d'être à l'Assemblée nationale pour essayer de répondre aux
questions des parlementaires. Sur son
compte Twitter, hier, et, aujourd'hui, sur CNW, dans une convocation de presse, nous apprenons que le président
du Conseil du trésor a annoncé sa participation vendredi, lors de
l'interpellation, au dîner-conférence organisé
par la Chambre de commerce de
Gatineau, demain le 24 octobre, à 11 h 30. Mais mon collègue de
Sanguinet n'a jamais eu, jamais eu
quelque information que ce soit à l'effet que le président du Conseil du trésor
ne serait pas là, et a donné
amplement de temps au président du Conseil du trésor, amplement de temps pour
annoncer qu'il ne serait pas là, ce
que je trouve dommage, monsieur... Je comprends qu'on peut parfois se
remplacer, mais ça fait deux semaines, et là on est obligés de lire sur Twitter
pour apprendre que le ministre ne sera pas présent à une interpellation.
Alors,
évidemment, je voudrais bien comprendre si, finalement, le président du Conseil
du trésor va être là, sinon qui le
remplacera. Et évidemment, puisqu'il a eu beaucoup de temps et qu'il est très
strict sur les directives et les dépenses publiques, bien sûr qu'il ira
dans sa voiture de fonction et non pas en avion, avec le temps qu'on lui a
laissé.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, Mme la leader de l'opposition officielle. Réaction, M. le
leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Oui, M. le Président. Merci, M. le Président. Alors, évidemment, le
gouvernement parle toujours d'une
voix. En vertu de notre règlement, un ministre peut remplacer un autre
ministre. Et il me fait plaisir d'indiquer à notre collègue, aujourd'hui, que c'est le ministre des
Finances qui sera présent pour répondre aux questions. Le gouvernement
parle toujours d'une voix et solidaire. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Merci, M. le leader adjoint du gouvernement.
Je vous rappelle que, lors de l'interpellation
prévue pour demain, vendredi 24 octobre 2014, M. le député de Sanguinet s'adressera à M. le ministre des
Finances sur le sujet suivant : L'objectif du gouvernement libéral de réduire
le panier de services publics du Québec à celui de la moyenne canadienne.
Je vous avise
de plus que l'interpellation prévue pour le vendredi 31 octobre 2014
portera sur le sujet suivant : Les
décisions politiques qui mènent à une hausse injustifiée des tarifs
d'électricité. M. le député de Chauveau s'adressera alors à M. le
ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Affaires du jour
Alors, la
période des affaires courantes étant terminée, nous passons maintenant aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Merci,
M. le Président. Je vous demande d'appeler l'article 6 de notre
feuilleton.
Projet de loi n° 14
Adoption
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, à l'article 6 du
feuilleton, Mme la ministre de la Justice propose l'adoption du projet de loi n° 14, Loi modifiant le Code
de procédure civile et d'autres dispositions. Alors, je suis prêt à céder la
parole au prochain intervenant et je reconnais Mme la ministre de la
Justice et Procureur général. À vous la parole.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Merci, M. le
Président. Alors, nous sommes rendus aujourd'hui à l'étape finale du processus d'adoption du projet de loi n° 14, soit la
Loi modifiant le Code de procédure civile et d'autres dispositions. C'est un
projet de loi, M. le Président, qui
poursuit un objectif commun avec la Loi instituant le nouveau Code de
procédure, qui a été adoptée devant cette Assemblée le 20 février
dernier et qui visait à favoriser une plus grande accessibilité, à apporter,
obtenir une meilleure simplicité, une célérité de la justice et afin de
desservir de façon plus efficace et efficiente les citoyens qui sont désireux
de s'adresser aux tribunaux.
Alors, j'aimerais rappeler, M. le Président,
que, depuis l'adoption du Code de procédure civile, en 1965, les modifications et les ajouts qui avaient été
apportés étaient souvent destinés à combler des lacunes qui découlaient d'un
processus formel un peu complexe, parfois,
et des trucs qui n'étaient pas toujours intégrés aux règles existantes. Alors,
au fil des années, toutes ces
modifications-là ont fait du code, de notre vieux Code de procédure civile, une
loi qui est un petit peu disparate, qui est ambiguë, puis qui commençait
à se faire un petit peu vieille, et qui était désuète.
Alors,
depuis plus d'une décennie, le ministère de la Justice a effectué énormément de
travaux de recherche, d'analyse et d'orientation qui ont mené, dans un premier
temps, à la présentation par notre collègue le leader du gouvernement, qui était alors ministre de la
Justice, à la présentation d'un avant-projet de loi qui proposait l'adoption
d'un tout nouveau code de procédure
civile, qui venait réformer de façon substantielle la façon dont on
administrait la justice. Et des consultations publiques ont été tenues
en 2012. Plusieurs membres de cette Assemblée y ont participé.
• (11 h 50) •
À la suite de ces
consultations-là et à l'occasion... suite aux échanges, il y a eu des
amendements qui ont été apportés, et le
projet de loi n° 28, qui instituait le nouveau Code de procédure civile, a
été déposé. Et donc ce projet-là a fait
également son cours, nos collègues parlementaires ont travaillé de nombreuses heures
en commission parlementaire. Je
remarque aussi la présence de notre collègue le député de Fabre, qui a mené ce
travail pour notre équipe avec une main de maître. Et ça a donné à l'adoption… ça a permis l'adoption, le
20 février dernier, de ce nouveau Code de procédure civile qui
venait rejoindre les objectifs mentionnés précédemment.
Et
ce que nous souhaitions faire par le projet de loi n° 14, c'était de
devancer deux mesures prévues au Code de procédure civile adopté en février, permettre que ces mesures puissent
entrer en vigueur plus tôt, puisqu'il s'agit de mesures qui favorisent
l'accessibilité à la justice. Il s'agit, dans un premier temps, M. le
Président, d'une hausse du seuil d'admissibilité
à la division des petites créances, donc de faire passer le seuil à
15 000 $, alors c'est quand même... ça permet à plus, beaucoup plus de citoyens d'avoir accès aux règles
particulières de procédure civile de la Cour des petites créances, et permettre à plus, beaucoup plus de
citoyens de se prévaloir de ces dispositions-là, et également permettre une autre mesure qui a été adoptée dans le Code de
procédure civile, savoir la… permettre à un juge… au juge en chef de la Cour supérieure ou au juge en chef de la Cour
du Québec de transférer une cause dans un autre district judiciaire en tenant
en compte l'intérêt des parties, l'intérêt des tiers qui sont concernés ou si
un motif sérieux justifie justement ce transfert
de district. Alors, encore une fois, il s'agit là de mesures qui permettent de
donner une meilleure accessibilité à la justice, parce que l'accessibilité ne s'évalue pas seulement en fonction
du coût de la justice, mais aussi en fonction de l'accessibilité
territoriale des palais de justice et des citoyens.
Maintenant,
lors de l'étude article par article, M. le Président, nous avons eu, d'abord,
une excellente collaboration des
collègues de l'opposition. Alors, je tiens à saluer mon collègue de
Lac-Saint-Jean, ma collègue de Montarville, avec qui on a eu des échanges fort constructifs. Nous avons, suite à ces
échanges, apporté une précision, un... enfin, il y a eu deux amendements qui ont découlé de nos travaux en
commission parlementaire : dans un premier temps, la date d'entrée
en vigueur de la loi et, dans un deuxième temps, une modification au tarif, qui
a fait suite à une observation de notre collègue
de Chomedey. Mais, lors de ces
échanges-là, j'ai pu sentir une préoccupation réelle de mes deux collègues pour travailler et mettre en valeur, justement,
cette accessibilité à la justice, cette volonté de travailler
ensemble vers un but commun, et ça, pour le contribuable et le citoyen québécois.
Alors, pour ça, je tiens à remercier mes collègues, parce qu'il y aura... au
cours des prochains mois, on aura sans doute la chance de travailler ensemble à
nouveau.
Notre
collègue du Lac-Saint-Jean a soulevé sa préoccupation quant au tarif
judiciaire qui s'appliquait pour les personnes
physiques et les personnes morales. Parce
que vous comprendrez, M. le Président, qu'ils arrivent... Devant les tribunaux,
les personnes morales, les compagnies vont, de par la complexité des dossiers
présentés, prendre plus de temps et
accaparer plus de ressources. Alors, est-ce
qu'il n'est pas opportun d'avoir une
réflexion sur le tarif applicable pour la personne physique versus la personne morale? Alors, notre collègue a
soulevé la question. Nous sommes déjà... Nous avons amorcé cette
réflexion, et on pourra par la suite regarder le tout ensemble.
Mais
tout ça pour dire, M. le Président... Et je pense qu'encore une fois, lorsque
le nouveau Code de procédure civile a
été adopté, il y avait une réelle volonté de l'ensemble des parlementaires qui étaient présents à ce
moment-là de travailler proactivement, de travailler en collaboration mais en soulevant vraiment des questions pratiques et des questions qui permettaient de clarifier, entre autres, les dispositions qui étaient présentées. Et, encore
une fois, ce projet de loi, le projet de loi n° 14, était un petit projet de loi qui ne
comportait pas de nombreux articles, mais on a pu sentir cette volonté qui
animait les membres de la Commission des institutions de travailler dans
l'intérêt du contribuable. Et je tiens à souligner
le tout et à remercier mes collègues encore une fois pour leur collaboration et
pour la qualité des échanges que nous avons eus au cours de cette
commission.
Alors,
sur ce, M. le Président, il s'agissait de mes principales observations. C'est
un projet de loi qui répond à une préoccupation commune, qui est
partagée par tous les membres de cette Assemblée-là, d'améliorer
l'accessibilité à la justice du Québec. Alors, je vous remercie de votre
attention.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la ministre de la
Justice.
Avant
de céder la parole à M. le député de Lac-Saint-Jean, je vous informe qu'un débat de fin de séance se
tiendra aujourd'hui. Ce débat sur une question adressée par M. le député de Gaspé à M. le premier
ministre concerne l'avenir des
centres locaux de développement.
Alors,
M. le député de Lac-Saint-Jean
et porte-parole de l'opposition officielle en matière de justice, je vous cède la parole.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Je vous remercie, M. le Président. Alors, j'ai eu l'occasion déjà de
m'exprimer à quelques reprises sur ce projet de loi, projet
de loi qui est relativement court et qui vise essentiellement à devancer la mise en oeuvre des dispositions du nouveau Code de procédure
civile, mesures que nous avons par ailleurs saluées à de nombreuses reprises, qui s'inscrivent dans un long processus de révision du Code de procédure civile, qui a été poursuivi sous notre gouvernement.
Essentiellement, M. le Président, tout
le monde, bien évidemment, vient saluer cette ouverture que davantage de gens puissent se représenter par eux-mêmes en
ayant accès aux cours de petites créances de manière plus directe, de façon plus importante. Il y
aura donc plus de personnes qui
auront accès à ce tribunal. Nous avons, bien évidemment, souhaité
que la mise en oeuvre se fasse le plus rapidement possible. Il y a donc eu un
amendement au projet de loi pour nous assurer que ce serait fait dès cet
automne ou, au plus tard, au début de janvier 2015.
M. le Président, j'ai aussi interpellé la ministre à savoir… sur la nécessité d'augmenter aussi les
plafonds devant la Cour du Québec. Alors
là, on l'a fait pour la Cour de petites créances, mais on espère aussi que la
Cour du Québec se verra
accroître aussi ses responsabilités avec un seuil plus important que celui qui est déjà prévu. Je me souviens pertinemment
que ça faisait partie des projets qui avaient été initiés sous notre
gouvernement, M. le Président.
Alors, il
y a de nombreuses initiatives qui ont été prises par l'ensemble des barreaux,
un peu partout à travers le Québec, pour faciliter l'accès à la justice, pour
accompagner aussi les gens devant les Petites Créances. J'aurais souhaité qu'on
en retrouve… certaines de ces
initiatives, qu'elles soient reprises par le gouvernement, peut-être de façon
un petit peu plus serrée. Il y avait,
par exemple, la proposition du Barreau du Québec à l'effet qu'il devrait y
avoir une séance d'information obligatoire sur la médiation pour éviter que les gens soient obligés d'aller
devant les cours de petites créances, puis, s'ils pouvaient s'entendre, tant
mieux.
Mais, ceci étant dit, M. le Président, de façon
plus générale et sur les trois dispositions plus particulières qui concernent le projet de loi, nous avons salué
l'initiative du gouvernement. En fait, nous avons plutôt salué la poursuite
des travaux qui s'échelonnent maintenant sur
plusieurs années. Alors, encore une fois, M. le Président, nous allons donner
notre appui entier à ce projet de loi. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Lac-Saint-Jean. Mme la députée de
Montarville et porte-parole de la deuxième opposition notamment en matière de
justice. Mme la députée.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) : Merci, M. le Président. Le projet de loi
n° 14 modifiant le Code de procédure civile comporte des mesures concrètes et des mesures qui, une fois mises en
oeuvre, permettront d'accroître l'accès à la justice au Québec de façon considérable et à moindres
frais pour les justiciables, ce qui est très important. Nous avons tout intérêt
à mettre ces mesures en application le plus
rapidement possible, au plus grand profit des Québécoises et des Québécois,
plus particulièrement en portant de 7 000 $ à 15 000 $ la
valeur maximale des créances admissibles en matière de recouvrement des petites créances dès janvier prochain ou avant. Et on
permettra ainsi aux justiciables dont le quantum de la demande s'élèvera jusqu'à 15 000 $ de bénéficier d'une
procédure allégée et de meilleurs délais dans leur démarche en pouvant inscrire leur demande à la Cour des
petites créances. On leur offre donc un système de justice plus accessible
mais aussi moins coûteux. Cette mesure
constitue réellement, pour nous, un moyen concret d'accroître l'accès à la
justice au Québec, et je crois
sincèrement que nous devons adopter le projet de loi n° 14 aujourd'hui
afin qu'elle soit mise en oeuvre, cette mesure, plus rapidement que ce
qui était initialement prévu.
En terminant,
j'aimerais à mon tour remercier la ministre pour son ouverture et les réponses
qu'elle a fournies à nos questions et
à nos préoccupations, notamment en ce qui concerne la charge de travail relative à l'augmentation du quantum aux Petites
Créances. À cet effet, la ministre nous a assurés que la mise en oeuvre de cette
mesure ne nécessiterait aucun
ajustement au système des greffes actuel ou à la gestion des rôles et
qu'elle serait facilement rendue fonctionnelle dès l'entrée en vigueur du projet
de loi. J'aimerais également
remercier les collègues de l'opposition
officielle pour leur collaboration lors de l'étude détaillée de ce projet
de loi que, je répète… s'est déroulée
sans partisanerie aucune. Ça fait beaucoup de bien, ça, M. le Président. Nous avons
travaillé efficacement, en toute collégialité. Je tiens d'ailleurs
à souligner la qualité du travail et
des interventions de tous et chacun durant cette commission. J'aimerais aussi
remercier mon collègue de Borduas
qui m'a accompagné lors de ce dossier et dont l'expertise juridique est des
plus utiles.
Enfin, je
crois avoir été assez claire quant à la position de ma formation politique sur ce projet de loi, mais je réitère maintenant plus
formellement devant vous, dans l'intérêt de tous les justiciables du Québec,
que, naturellement, nous offrons notre appui
au projet de loi n° 14 afin qu'il soit mis en oeuvre dès janvier
prochain ou avant. Et nous proposons donc l'adoption dès à présent pour
ce projet de loi.
• (12 heures) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, Mme la députée de Montarville. Mme la députée de Bourassa-Sauvé,
à vous la parole.
Mme Rita de Santis
Mme de
Santis : Merci, M. le Président. Le projet
de loi n° 14 a comme objectif
de devancer deux mesures qui avaient
été adoptées par cette Assemblée le 20 février
dernier, lors de l'adoption du projet
de loi sur le nouveau Code de procédure civile, qui avait fait l'objet de plus qu'une centaine
d'heures de travaux devant la Commission
parlementaire des institutions.
Avant le
projet de loi n° 28 présenté par M. St-Arnaud, alors ministre de la
Justice, il y a eu l'avant-projet de loi présenté par le député de Saint-Laurent, aujourd'hui ministre
responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne, ministre
responsable de l'Accès à l'information et Réforme des institutions
démocratiques. Le projet de loi
n° 28 déposé par M. St-Arnaud a profité de ce travail. Le projet de loi
n° 28 s'agissait essentiellement de l'avant-projet de loi, revu, augmenté et bonifié, de son prédécesseur. Le
Parlementaire avait écrit le 17 février 2014, et je cite : «Le critique libéral — c'est-à-dire le député de Fabre — et sa collègue — moi — ne sont pas toujours du même avis, et avec la caquiste, Michelyne St-Laurent,
ils sont les élus qui prennent le plus souvent la parole. Soulignons que le
ministre St-Arnaud s'amuse amicalement des
légères divergences de vues que les discussions très libres permettent parfois
de mettre en lumière entre les deux députés libéraux.»
Je suis fière de l'apport des membres
à la Commission des institutions et qu'ils ont fait au projet de loi
n° 28. Et, oui, quand on avait
ces discussions très libres, c'était pour avoir des éclaircissements sur des
dispositions du projet de loi pour
mieux comprendre et mieux contribuer à la version finale du projet de loi qui a
été adoptée. Est-ce que ce n'est pas cela, notre obligation en tant
qu'élus?
Le
travail au sein de la commission avait été un travail d'équipe. Comme l'a si
bien dit la bâtonnière Brodeur, et je
cite : «Parce qu'il touche à la vie en société, ce projet de loi constitue
un dossier d'intérêt public majeur qui se situe au-delà des considérations partisanes.» Eh oui, je répète, le travail a
été un travail d'équipe au-delà des considérations partisanes. Et ça, ça a été le même cas pour ce
projet de loi n° 14. Je veux saluer la ministre de la Justice ainsi que
tous ceux et celles du ministère de
la Justice qui l'ont accompagnée devant la commission parlementaire. Je veux
aussi saluer le président de la commission, le député de Fabre, et tous
les membres de la commission, les députés de Chomedey, Mégantic, Sainte-Rose, La Prairie, Montarville, Pointe-aux-Trembles
et Borduas, et le personnel de la commission et de la régie.
Vous
savez, mardi soir, j'ai assisté au Sommet sur la colline d'Écotech Québec. J'ai
rencontré M. François Vincent, le
directeur des affaires provinciales Québec de la fédération canadienne des
entreprises indépendantes, qui m'a dit qu'il avait soumis pour un prix
les noms des députés et le nom du ministre ayant travaillé ensemble à la
Commission des institutions sur le projet de
loi n° 28, le nouveau Code de procédure civile. Et quelle était sa raison?
Il a soumis les noms parce que lui et
d'autres personnes ont apprécié comment des personnes de différentes
allégeances politiques, on peut travailler ensemble pour réussir un
projet de telle importance. Bravo à tous mes
collègues.
Aujourd'hui, on est
appelés à devancer la mise en application de deux mesures qui ont été adoptées
en février dernier. L'entrée en vigueur du
nouveau Code de procédure civile est prévue pour le début de 2016, mais le
gouvernement souhaite permettre certaines mesures d'accessibilité
d'entrée en vigueur plus rapidement.
D'abord,
on modifie le Code de procédure civile actuel pour permettre au juge en chef
d'ordonner exceptionnellement le
changement de district d'un dossier dans l'intérêt des parties ou l'intérêt des
tiers ou pour les motifs sérieux. Cela reprend le droit actuel, mais il permet une application plus large en prévoyant
que la décision ne tient pas seulement compte de l'intérêt des parties, mais également des tiers concernés ou si les
motifs sérieux le commandent. Le seul fait que la décision soit de la compétence du juge en chef ou le juge
qu'il désigne indique qu'il ne s'agit pas là d'une demande usuelle mais d'une
demande qui doit être pleinement justifiée.
Deuxièmement,
on hausse le seuil des petites créances de
7 000 $ à 15 000 $. Ceci est un enjeu important pour
l'accès à la justice. Lors des consultations
générales sur le projet de loi n° 28, plusieurs groupes ont commenté cet
aspect. Il est notoire que, compte tenu des coûts d'un procès civil
selon les règles ordinaires, certaines personnes ou petites entreprises
renoncent à faire la demande aux tribunaux ou se résignent à réduire le montant
de celle-ci. Dès lors, l'augmentation du
seuil de compétence de la Division des petites
créances de la Cour du Québec devrait, nous le croyons, mieux desservir les citoyens désireux de
s'adresser à ce tribunal. Il faut se rappeler… il ne faut jamais oublier que
l'accès à la justice est fondamental
à une démocratie. Aujourd'hui, on a cause de se rappeler la démocratie. Compte
tenu de la hausse des seuils de petites créances, il s'ensuit que les tarifs des frais
judiciaires applicables doivent aussi être amendés. Et, avec cela, je
vous dis merci, et, sans doute, je vote en faveur de l'adoption du projet de
loi. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Merci à vous, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Y a-t-il d'autres
intervenants sur l'adoption de ce projet de loi?
Sinon, je le mets aux voix.
Mise aux voix
Le
projet de loi n° 14, Loi modifiant le Code de procédure civile et d'autres
dispositions, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Adopté. Mme la leader adjointe du gouvernement, pour la suite des choses.
Mme
Vallée : Alors, M. le
Président, je demanderais, compte tenu de l'heure et compte tenu de la tenue
d'un débat de fin de séance, de suspendre nos travaux jusqu'à
18 heures.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, y a-t-il consentement? Alors, les travaux de l'Assemblée sont suspendus
jusqu'à 18 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 9)
(Reprise à 18 h 6)
Débats de fin de séance
Relance de l'économie et de l'emploi dans les régions
La
Présidente suppléante (Mme Poirier) : Tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux débats
de fin de séance. Ce débat qui se
fera entre M. le député de Gaspé et M.
le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire
concerne l'avenir des centres locaux de développement.
Je vous rappelle que, conformément à
l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le ministre
qui lui répond ont chacun un temps de parole
de cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux minutes.
M. le député, je vous
cède la parole pour une durée de cinq minutes.
M. Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : Merci, Mme la Présidente. M. le ministre, merci
d'être présent. Je sais que vous avez eu au moins un gros après-midi, je
vous ai écouté une partie de l'après-midi sur les régimes de retraite.
Je
voudrais vous sensibiliser à plusieurs décisions qui se prennent présentement,
je dirais, dans le dossier des régions, notamment les CLD. Les CLD sont
une structure qui a été mise en place quand même il y a plusieurs années, sous différentes appellations, mais, tel qu'on les
connaît aujourd'hui, les centres locaux de développement s'occupent notamment
du développement local, du développement
communautaire, du développement social et de différents autres dossiers ad hoc
que le gouvernement lui cède, je dirais, dépendamment des exercices financiers.
Récemment,
dans le dernier budget, on a appliqué une diminution budgétaire de 20 % à
différents CLD. Pour la plupart… Dans
la plupart des régions, on parle d'une diminution qui se chiffre autour de
70 000 $ par année. Donc, c'est pratiquement un poste qui a
été déjà aboli au niveau de plusieurs CLD dans les régions.
Votre
gouvernement parle d'une révision encore en profondeur de la mission des CLD.
C'est un peu inquiétant. J'ai eu des
discussions avec plusieurs présidents, présidentes, plusieurs gestionnaires de
CLD qui sont inquiets à savoir quelles
vont être les mesures, les prochaines coupes ou les prochaines mesures que vous
allez appliquer à ces structures-là.
J'aimerais
vous sensibiliser à l'importance, que, dans certaines régions, les CLD sont
souvent la seule instance qui peut
assister ou aider les entrepreneurs, les gens d'affaires, les municipalités,
les promoteurs de différents secteurs, puisque souvent les municipalités
en région n'ont pas la capacité financière, par exemple, d'engager un
commissaire industriel ou avoir des chambres
de commerce avec plusieurs ressources. Donc, le centre local de développement
est souvent la seule ressource, sur
le territoire d'une MRC, qui peut donner, fournir une expertise aux gens
d'affaires pour permettre de mieux élaborer leurs dossiers.
Donc,
c'est un outil de développement, comme on l'appelle en région. C'est vraiment
une organisation qui a fait sa place.
On y retrouve les élus municipaux en majeure partie mais également des
représentants de la société civile. Donc, ces représentants-là peuvent
être en provenance, souvent, des groupes de jeunes, des groupes communautaires,
du développement social, des gens d'affaires
de différents secteurs du territoire de la MRC concernée. Donc, il y a une
belle synergie, il y a vraiment des
échanges qui se font entre le monde municipal et ses partenaires de tous les secteurs. Et ça débouche sur des planifications de développement avec des priorités, puis c'est à partir des ressources qui sont au sein
des CLD, notamment
les agents de développement, qu'on peut soutenir, hein, l'ensemble des intervenants puis réaliser les différents dossiers qui sont jugés
prioritaires pour le milieu.
• (18 h 10) •
Donc,
j'insiste sur le fait que plusieurs régions, notamment plusieurs
territoires de MRC, ont comme unique service de soutien au développement l'organisation qu'est le CLD. Donc, c'est vraiment…
On peut changer le nom, si le gouvernement décide de changer l'appellation, changer
certaines vocations, c'est sa prérogative, mais l'abolition ou la diminution majeure de ces organisations-là en
termes de ressources, si on parle de diminution de l'aide financière, des
enveloppes qui sont consenties pour investir
sur le territoire de la MRC, si on parle de diminution du nombre
d'employés, ce qu'on appelle les
agents de développement, ce serait, à mon avis, très préjudiciable, parce que
les organisations ont vraiment besoin de ces ressources-là.
Donc, mon
questionnement n'est pas pour défendre une structure mais plus pour défendre
des ressources, des ressources
professionnelles, des ressources financières qui sont au service de chacune des
MRC. Puis, en disant «MRC», ce n'est
pas uniquement la structure MRC, mais également
l'ensemble des intervenants qui siègent, qui… que compose chacune des
MRC.
Je
ne peux pas faire autrement aussi que vous sensibiliser à une autre inquiétude
qui sévit au nom des… au niveau
de plusieurs régions présentement. C'est au niveau des carrefours jeunesse-emploi. Encore là, on
trouve sur chacun des territoires de
MRC des carrefours jeunesse-emploi qui ont pour mission de favoriser la venue
et la rétention des jeunes en région.
Les carrefours ont fait leurs preuves. Notamment au niveau
de la région de la Gaspésie et des Îles, on a réussi à renverser le
seuil migratoire des jeunes, des moins de 35 ans, notamment,
pas exclusivement mais notamment grâce à l'implication au travail réalisé par les
carrefours jeunesse. C'est vraiment des organisations qui sont très importantes dans
le milieu.
On sait que la
vitalité d'une région, d'une communauté passe notamment par la présence de
jeunes. Donc, les carrefours jeunesse sont
un complément en termes d'intervention au
niveau des MRC, au niveau
des CLD. Puis le trio MRC, CLD et
carrefour jeunesse, ce sont vraiment des éléments essentiels pour le milieu, et j'ose
espérer que, dans l'ensemble de la
révision des programmes en cours au gouvernement et dans l'ensemble de votre réflexion, vous allez
prendre en considération que
certaines régions ont absolument besoin de ces ressources professionnelles et de
ces enveloppes qui lui sont attribuées pour continuer à occuper leurs
territoires. Merci.
959 9
La Présidente
suppléante (Mme Poirier) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la
parole pour cinq minutes au ministre des Affaires municipales et à
l'Occupation du territoire.
M. Pierre Moreau
M. Moreau :
Merci, Mme la Présidente. Ce qu'il m'importe de rappeler d'abord, c'est la
gentilhommerie du député de Gaspé,
puisqu'il s'agit d'un débat de fin de séance mais que, connaissant le député,
je savais que l'expression «débat» était moins importante que l'expression «fin de séance», puisque
nous nous retrouvons passé 18 heures pour répondre aux questions
qui ont été soulevées lors de la période des questions.
Je commencerai
par le deuxième sujet, c'est-à-dire les carrefours
jeunesse-emploi, qui relèvent, comme
on le sait, de mon collègue
le ministre de l'Emploi, et je vous
citerai, Mme la Présidente, la réponse qu'il a donnée en réponse à la
question du député de Saint-Jean sur cette préoccupation des carrefours
jeunesse-emploi. Le ministre de l'Emploi dit ceci :
«…notre intention[...], c'est de protéger les carrefours jeunesse, de maintenir
leur niveau de financement mais de les recentrer
vers une mission, notamment vers les personnes qui sont les plus loin du marché
du travail en ce moment. Je pense que
c'est tout à fait normal [et qu'il] n'y a personne ici[...], en Chambre, qui va
s'opposer à ce qu'on continue à appuyer les carrefours jeunesse [...] en
leur demandant de se recentrer sur cette mission.» Alors, je pense que, si les préoccupations existent, la réponse donnée par mon
collègue de l'Emploi devrait être de nature à rassurer ceux qui s'inquiètent.
Maintenant,
sur la question des CLD, le député de Gaspé, qui a occupé des fonctions
ministérielles notamment dans le domaine des affaires municipales, sait
très bien qu'au Québec on peut compter, on a la chance de compter sur l'imputabilité des élus locaux et des élus
régionaux dans les municipalités régionales de comté et que la compétence en
matière de développement économique local
est d'abord dévolue par la loi aux municipalités régionales de comté, qui, par
la loi, ont l'obligation de créer cette structure qu'est le CLD.
J'entends
bien le député de Gaspé qui dit, lui, ne pas vouloir s'attacher ou s'attarder à
la défense des structures et je le
remercie, parce que c'est précisément l'orientation que le gouvernement a
prise. Notre objectif, Mme la Présidente, c'est, dans le cadre de la révision des programmes, qui est menée
d'ailleurs de main de maître par le président du Conseil du trésor, c'est de revoir l'ensemble de ce qui se fait au
Québec dans la perspective d'atteindre l'objectif que nous nous donnons pour chacun des programmes et de le
faire de la manière la plus efficace possible, en nous assurant que les sommes qui sont consacrées par le gouvernement
du Québec et qui viennent directement de la poche des contribuables soient utilisées pour les fins auxquelles nous
souhaitons les destiner. Je l'ai dit ce matin et je le répète cet
après-midi : Notre intention est
non seulement d'assurer le développement économique régional, mais de stimuler
le développement économique régional,
de nous assurer que les fonds qui sont consacrés au développement économique
régional soient dépensés de façon
efficace et que l'objectif qui est celui d'avoir, dans chacune des régions,
pour chacune des régions et par les
élus de chacune des régions qui sont imputables, les meilleures décisions en
termes de développement économique régional soit mené à bien.
Alors, dans ce contexte-là, Mme la Présidente,
nous ne défendons aucune structure particulière et nous n'en avons contre aucune structure particulière.
Exemple, le fonds local d'investissement, que mon collègue connaît très bien,
le fonds local d'investissement, il n'est pas remis en question parce
que le fonds local d'investissement, il est là pour assurer du financement au démarrage et à l'organisation des entreprises d'économie dans chacune des régions du Québec.
Il n'est pas question de revoir ça. Ce fonds-là, il est destiné à ça et
il est là.
La façon dont
les services doivent être rendus, je l'ai dit, il n'y a pas de vache sacrée en ce qui nous concerne, et, pour nous — c'est le mandat que j'ai reçu comme ministre des Affaires municipales — c'est
d'assurer non seulement une plus grande autonomie aux municipalités, mais de revoir le lien qui existe entre le gouvernement du Québec et les municipalités locales et les municipalités régionales de comté, dans une perspective de leur donner
plus de pouvoirs et de faire en sorte
que les décisions qui seront prises en région aient la coloration spécifique
que leur donneront les élus de chacune
des régions. Ça va dans le sens de l'autonomie des élus locaux et régionaux, ça
va dans le sens du respect des décisions
qui seront prises en région et de cette espèce de rupture que l'on doit faire
sur le paternalisme du gouvernement du Québec envers les municipalités
locales et les municipalités régionales.
Les
municipalités locales et les municipalités régionales sont rentrées dans un
processus de discussion avec le gouvernement
du Québec qui vise à avoir plus de pouvoirs, plus d'autonomie. C'est ce que
nous allons faire. Nous leur donnerons plus de pouvoirs, plus
d'autonomie, nous allons préciser ces liens-là et nous allons le faire au
bénéfice du développement économique régional, dans chacune des régions du
Québec.
La
Présidente suppléante (Mme Poirier) : Merci, M.
le ministre. Alors, je cède la parole
au député de Gaspé
pour deux minutes, pour sa réplique.
M. Gaétan Lelièvre (réplique)
M.
Lelièvre : Merci, Mme la Présidente. J'entends bien la réponse du ministre.
Donc, ce que je peux comprendre, c'est
que l'ensemble des services, des moyens qui sont à la disposition des régions seraient maintenus. Maintenant, au niveau des modalités, je comprends qu'il
y a une réflexion qui est en cours, et c'est légitime.
Je profiterais des quelques minutes qui restent
pour sensibiliser le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, et surtout sur son
volet occupation du territoire, à l'importance, l'importance que le ministère
des Affaires municipales et de l'Occupation
du territoire doit voir en termes de vision globale, hein? Je me souviens, à
l'étude des crédits, on en avait discuté
longuement. Et ça m'apparaît très important de rappeler aujourd'hui que le rôle
du MAMOT, aujourd'hui, le ministère des
Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, est un rôle transversal.
On a beaucoup d'interventions sectorielles,
ministère par ministère, mais — je suis certain que le ministre va être
d'accord avec moi — les municipalités sont des milieux de vie,
des milieux qui sont composés de plusieurs intervenants, plusieurs secteurs d'activité, et souvent, quand il y a un
défi, un problème dans une municipalité, même si c'est au niveau de la santé, au niveau de l'éducation, au niveau économique, la
population va avoir le réflexe d'aller directement vers ses élus
municipaux.
Donc, ministère des
Affaires municipales doit être très sensible à tout ce qui se passe dans nos
régions, dans nos MRC, dans nos municipalités. Puis toute la réflexion en cours sur différentes mesures, différents programmes,
qui prévaut au sein du gouvernement actuel, notamment au niveau de la santé, au niveau de l'éducation, au niveau des services aux jeunes, au niveau des services en termes d'appui au développement économique... On parlait des CLD tout à l'heure. On assiste présentement, disons, à différents scénarios possibles de remodelage, de modification de l'ensemble de la façon de
faire dans les régions. Et j'invite le ministre
des Affaires municipales à être très
vigilant pour s'assurer que l'ensemble des
mesures qui seront prises par les différents ministères, le total fait de
tous ces... l'ensemble de ces mesures, de ces réformes-là ne soit pas trop préjudiciable pour les régions, parce que,
sectoriellement parlant, plusieurs décisions sont prises, mais l'impact
global doit être mesuré.
Ajournement
La
Présidente suppléante (Mme Poirier) : Merci, M. le député de Gaspé.
Alors, compte tenu de l'heure, les travaux de l'Assemblée
sont ajournés au mardi 28 octobre, à 13 h 45. Bon week-end.
(Fin de la séance à 18 h 19)