(Neuf
heures quarante-sept minutes)
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, veuillez vous asseoir, chers collègues. Et on vous souhaite une belle journée,
un bon jeudi.
Affaires
courantes
Déclarations de députés
Aux
affaires courantes, à la rubrique Déclarations
des députés, je suis prêt à entendre la première déclaration, de M. le
député de Fabre, pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député, à vous.
Féliciter
M. Michael Mesonéro-Brousseau,
lauréat d'un prix Leviers pour son
engagement communautaire
M. Gilles Ouimet
M.
Ouimet (Fabre) :
Bonjour, M. le Président. Nous avons avec nous aujourd'hui les lauréats, les récipiendaires des prix Leviers, et je tiens à rendre hommage à l'un d'eux,
M. Michael Mesonéro-Brousseau. Ce jeune homme de Fabre est un exemple extraordinaire de persévérance
et de détermination. Il mérite tout mon respect pour son implication bénévole
et son désir d'aider les gens plus vulnérables de notre société malgré le
trouble de dyslexie qui l'affecte.
En
effet, malgré les difficultés
que lui impose sa condition, il a su développer de nombreuses forces et
qualités et ainsi démontrer qu'il pouvait relever de nombreux défis.
Depuis cinq ans, il s'implique bénévolement auprès de l'organisme Oasis, Unité mobile d'intervention et, depuis trois ans, il
travaille auprès du centre de bénévolat de Laval, dans le cadre du
programme L'Étape, un service d'intégration et de maintien en emploi pour les
personnes ayant une limitation fonctionnelle.
M. le Président, je serai fier de participer avec plusieurs de mes collègues à la
cérémonie de cet après-midi pour lui
remettre un des prix Leviers du Regroupement des organismes communautaires
autonomes jeunesse du Québec qu'il s'est mérité. Bravo, Michael!
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci. Merci, M. le député, de votre
déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Sainte-Rose pour sa déclaration d'aujourd'hui. M.
le député de Sainte-Rose, à vous.
Souligner
la tenue d'une journée de
sensibilisation à la sclérose en plaques
M. Jean Habel
M.
Habel : Merci, M. le Président. En tant que membre de la santé et des services sociaux, j'ai le plaisir
aujourd'hui de m'adresser aux
parlementaires pour souligner la journée de sensibilisation à la sclérose en
plaques. Je profite de l'occasion pour saluer les représentants qui sont
dans nos tribunes aujourd'hui.
La
sclérose en plaques est une maladie neurologique auto-immune chronique du
système nerveux central. On estime que
100 000 Canadiens y sont atteints, dont 20 000 Québécois sont
atteints de cette maladie, une maladie en hausse au Québec. Le Québec est un centre névralgique de
sclérose en plaques. On y retrouve un grand nombre de neurologues cliniciens
et chercheurs dans ce domaine ainsi que 18 cliniques.
D'ailleurs, les
campagnes de financement organisées par la Société canadienne de la sclérose en
plaques permettent d'amasser des fonds pour
financer la recherche et d'offrir des services aux personnes atteintes de
sclérose en plaques et à leurs
proches. La Société canadienne de la sclérose en plaques vous invite à porter
fièrement l'oeillet, symbolisant l'espoir de près de 20 000
Québécois. Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député de Sainte-Rose. Et, en
effet, on salue la belle visite ce
matin et nous allons porter fièrement la nécessité de faire la bonne promotion
de cette terrible maladie. Alors, merci d'être des nôtres. Alors, je
cède maintenant la parole à Mme la députée de Mirabel pour sa déclaration
d'aujourd'hui. Mme la députée de Mirabel, à vous.
Rendre
hommage à l'écrivaine Francine Allard
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Il me fait un immense plaisir de
souligner une artiste de chez nous qui s'est
démarquée et se démarque toujours par son attachement à la culture québécoise. Mme
Francine Allard, écrivaine, a façonné la jeunesse d'hier, d'aujourd'hui
et continuera de le faire pour celle de demain.
De
par son oeuvre et son implication dans sa communauté, Mme Allard réussit à
faire vibrer l'identité des Laurentides et
contribue à la sensibilisation de tous et chacun à l'importance de la lecture.
Avec plus d'une soixantaine de livres
et sa participation dans des dizaines de collectifs et de revues, Mme Allard a
un riche parcours dans le monde des
arts. Que ce soit par ses derniers ouvrages Clinique Valrose, qui nous
permettent de mieux connaître l'univers médical, ou encore par Mon royaume pour un biscuit, qui entraîne les
enfants dans une histoire enivrante, Mme Allard mélange les genres avec un
talent hors du commun.
M.
le Président, Mme Allard représente un modèle de participation sociale et
contribue plus que nous pouvons l'imaginer
au développement de la société québécoise. Je suis fière de souligner sa
contribution ici, à l'Assemblée nationale. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, madame, merci. Merci, Mme la députée de
Mirabel pour votre déclaration. Je cède maintenant la parole à Mme la députée
de Charlevoix—Côte-de-Beaupré
pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous, madame.
Féliciter
M. Cédrik Têtu-Paré, lauréat d'un
prix Leviers pour son engagement communautaire
Mme Caroline Simard
Mme
Simard : Merci, M. le Président. Alors, je m'adresse à vous
aujourd'hui pour souligner l'implication des jeunes lauréats du Gala des prix Leviers 2014 qui aura lieu ce soir. Je
félicite donc tous les lauréats qui sont présents dans la tribune ce
matin.
Je
veux toutefois prendre quelques instants pour féliciter tout particulièrement
Cédrik Têtu-Paré, un lauréat de ma
circonscription. Cédrik, tu as participé à
la réalisation d'un spectacle de chansonnier à la Microbrasserie des Beaux prés
le 10 mai dernier. Ce spectacle t'a
permis de chanter pour la première fois avec ton père, un moment que tu
chériras longtemps, j'en suis
certaine. Aussi, préparer cet événement représentait un défi que tu as su
relever avec brio.Tu mérites pleinement cet honneur. Félicitations! Et
merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant
la parole à Mme la députée de Pointe-aux-Trembles pour sa déclaration
d'aujourd'hui. Mme la députée de Pointe-aux-Trembles, à vous.
Souligner
le 25e anniversaire de l'Association
de soccer de Pointe-aux-Trembles inc.
Mme Nicole Léger
Mme Léger :
Merci, M. le Président. J'aimerais souligner le 25e anniversaire de
l'Association de soccer de Pointe-aux-Trembles, fondée en 1989 par Jean-Marie
Verret.
La
mission de l'Association de soccer de Pointe-aux-Trembles est d'accroître la
participation des jeunes à une activité physique et de leur apprendre
tout en s'amusant les bases et les techniques de soccer dans un environnement sain à leur développement et à leur éducation. Les
jeunes perfectionnent leurs habiletés sportives mais également leur rapport aux autres et à la compétition.
L'association compte plus de 1 000 joueurs durant l'été et 350 à l'automne
et à l'hiver, qui peuvent s'inscrire
dès l'âge de quatre ans. De plus, le camp de soccer Antonio Ribeiro et le camp
de perfectionnement pour les gardiens
de but sont deux activités d'envergure organisées pour mieux répondre aux
besoins des joueurs aguerris.
J'aimerais
souligner le dévouement du conseil d'administration et saluer le travail du
président actuel, M. Mario Dugas, ses
prédécesseurs et les centaines de bénévoles, de parents qui ont à coeur ce
sport populaire et l'activité physique de leurs jeunes. Bon 25e
anniversaire!
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci. Merci, Mme la députée,
pour votre déclaration d'aujourd'hui. Je cède maintenant la parole à Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la députée, à vous.
Féliciter
MM. Antonio De La Cruz et Robin Hogg,
lauréats de prix Leviers pour leur
engagement communautaire
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, se tient à l'Assemblée nationale le Gala
des Prix Leviers, rendant hommage à des jeunes acteurs de changement dans leur
communauté. Je tiens à souligner l'engagement de deux jeunes de ma circonscription,
Antonio De La Cruz et Robin Hogg.
Antonio
évolue, depuis trois ans, au sein du groupe En Marge 12-17, qui travaille avec
les jeunes marginalisés. Il contribue grandement à la qualité de vie de
son entourage par son art et sa persévérance à mettre en place un jardin
communautaire et un système de compostage.
Depuis
son arrivée au secondaire, Robin s'est engagé au Projet Trip, un organisme
intervenant auprès des jeunes de
l'école Pierre-Dupuis. En plus d'organiser plusieurs activités, Robin a mis sur
pied le comité arc-en-ciel de son école afin de lutter contre
l'homophobie.
Je souhaite à
Antonio et à Robin de continuer leur cheminement, d'être des inspirations pour
leur entourage, et surtout de ne jamais arrêter d'apporter des
changements positifs à notre société. Chapeau, les gars!
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci, Mme la députée, de votre
déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de Charlesbourg
pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député de Charlesbourg, à vous.
Féliciter MM. Alexandre Milot
et Dave Deschênes,
lauréats de prix Leviers pour leur
engagement communautaire
M.
François Blais
M.
Blais : Merci, M. le
Président. Depuis cinq ans, le Regroupement des organismes communautaires
autonomes jeunesse du Québec rend
hommage à des jeunes de tous les milieux. Aujourd'hui, j'ai la chance,
en tant que député de Charlesbourg,
de me lever pour rendre hommage à deux jeunes de ma circonscription.
Tout d'abord, M. Alexandre Milot. Alexandre s'est
impliqué en tant que bénévole, de manière ponctuelle, dans plusieurs
événements de cette organisation. Il s'est investi tout particulièrement dans
son café communautaire et son comptoir alimentaire pendant plusieurs années.
M. Dave
Deschênes. Dave s'est engagé bénévolement au comptoir alimentaire en tant que
commis à la réception, au tri et à la
distribution des denrées alimentaires. De plus, il a pris en charge la partie
administrative de ce service, qui consistait
à actualiser la liste des bénéficiaires, à compiler les données à des fins
statistiques et à rédiger les documents d'information pour la clientèle
et les bénévoles.
Pour leur engagement, je les félicite tous les
deux et je souligne, au passage, leur présence dans nos gradins aujourd'hui.
Bravo, messieurs!
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci,
M. le député, de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député
de Deux-Montagnes pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous.
Souligner le 100e anniversaire
des Chevaliers de
Colomb du conseil de St-Eustache no : 1813
M.
Benoit Charette
M.
Charette : Merci, M. le Président. C'est le 26 septembre 1915 que le conseil
suprême décrétait la fondation du
conseil 1813 des Chevaliers de Colomb de Saint-Eustache. À l'aube de ce
100e anniversaire digne de mention, une année de célébration débute, et c'est, pour moi, un privilège de m'y
associer, car le travail accompli par ces nombreux bénévoles au fil des ans est tout simplement phénoménal. Les défis ont été nombreux, certes, mais ils ont été
relevés en s'appuyant sur cette
solidarité qui unit les Chevaliers de Colomb et sur ces valeurs d'entraide qui
contribuent à rendre cette grande communauté plus dynamique.
À titre de député de Deux-Montagnes, je ne peux
que me réjouir de voir des hommes dévoués et déterminés pour les démunis, les jeunes et les gens qui souffrent d'isolement. Aux
Chevaliers de Colomb de Saint-Eustache, à leur grand chevalier Sylvain Cadieux, je dis : Bonne route vers votre
centenaire et longue vie au conseil 1813! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on vous remercie de votre déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Marquette pour sa déclaration d'aujourd'hui.
M. le député, à vous.
Souligner le 85e anniversaire
du journal
Le Messager Lachine & Dorval
M.
François Ouimet
M.
Ouimet
(Marquette) :
Alors, merci, M. le Président. J'ai le plaisir de souligner la présence, dans
nos tribunes, de M. Denis
Therrien, directeur général, et de M. Robert Leduc, rédacteur en chef du
journal Le Messager Lachine & Dorval qui célèbre
cette année son 85e anniversaire de fondation.
Depuis sa création, en 1929, Le Messager
Lachine & Dorval informe la population sur les enjeux
sociaux, culturels, politiques
et économiques qui interpellent notre communauté. Grâce aux journalistes
passionnés qui ont façonné le journal
et au professionnalisme de l'équipe de direction, Le Messager agit, tant
hier qu'aujourd'hui, comme un phare pour éclairer la population,
susciter des échanges d'idées et provoquer des débats.
Malgré les
bouleversements profonds qui transforment l'industrie des médias, Le
Messager est un véritable jalon de
l'histoire de notre communauté dont le rôle crucial demeure aujourd'hui tout aussi indispensable. Alors, longue vie au Messager
Lachine & Dorval!
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci,
M. le député. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Chicoutimi pour sa déclaration d'aujourd'hui.
M. le député, à vous.
Féliciter
M. Michaël Thibeault, lauréat d'un prix Leviers
pour son engagement communautaire
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Merci, M. le Président. C'est un moment important, de souligner le brio de nos
concitoyens, et aujourd'hui c'est avec beaucoup de plaisir — il est parmi nous aujourd'hui — de souligner un jeune de ma circonscription, Michaël Thibeault, un
jeune Saguenéen au parcours particulièrement inspirant.
Michaël
est lauréat des prix Leviers décernés par le Regroupement des organismes communautaires autonomes jeunesse du Québec. Cette distinction, il la mérite amplement parce qu'il est un meneur et un modèle de
détermination. À 17 ans, Michaël
a déjà cofondé avec son frère Jonathan son propre média d'information
indépendant sur le Web, InfoSaguenay. Je vous invite d'ailleurs à aller y jeter un
petit coup d'oeil, vous constaterez que ce site n'a pas grand-chose à
envier à nos grands médias nationaux.
Ce
n'est pas d'hier que Michaël est impliqué dans son milieu. Il avait 11 ans
lorsqu'il a fait ses premiers pas au sein
de la Corporation des adolescents et la vie de quartier de Chicoutimi. Depuis,
il s'est bâti une solide réputation de leader,
invitant à l'action ceux et celles qui le côtoient. À le voir aller, en effet,
on ne peut qu'avoir envie, M. le Président, de s'engager à notre tour pour améliorer notre communauté, pour en faire
un lieu d'entraide, de solidarité et de respect.
Michaël, je te
souhaite encore longtemps de mettre tes talents au service de la population de
Chicoutimi et du Québec. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député de Chicoutimi, pour
votre déclaration. Et cette déclaration met fin à la rubrique
Déclarations de députés.
Les travaux vont être
suspendus pendant quelques minutes. Les travaux sont suspendus.
(Suspension de la séance à 10
heures)
(Reprise
à 10 h 17)
Le
Président : Bon jeudi matin, mesdames messieurs. Nous allons nous
recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Présence
de l'ambassadeur de Belgique,
M. Raoul Roger Delcorde, et du consul général à
Montréal, M. Karl Anthony Amadeus Dhaene
J'ai
le plaisir de souligner la présence dans nos tribunes de l'ambassadeur de
Belgique, Son Excellence M. Raoul
Roger Delcorde, à l'occasion de sa visite officielle, ainsi que le consul
général de Belgique à Montréal, M. Karl Anthony Amadeus Dhaene. Bienvenue
à l'Assemblée.
Présence
de M. Mauril Bélanger, député
de la Chambre des communes
J'ai aussi noté la
présence de M. Mauril Bélanger, député d'Ottawa—Vanier, qui est avec nous.
Décision
de la présidence sur la recevabilité de la demande de
débat d'urgence concernant la reprise imminente des travaux
géotechniques par TransCanada Énergie à Cacouna
J'ai
été saisi… Notre collègue le député de Jonquière m'a saisi ce matin, de très bonne heure, d'une
demande de débat d'urgence. Alors, la décision que je dois vous rendre,
c'est une décision concernant la recevabilité d'un débat d'urgence. Le sujet
était la question concernant le temps qui pouvait découler entre le moment de
la prise de levées géodésiques sur le port
de Rivière-du-Loup, je
pense, ou Cacouna… Cacouna. C'était
ça, la question sur le fond… C'était ça, la question sur
laquelle portait la demande de débat d'urgence.
Alors,
j'ai reçu, conformément aux dispositions des articles 88 et suivants du règlement, une demande de débat d'urgence de la part du député de
Jonquière. Sa demande concerne la reprise imminente des travaux géotechniques
le 16 octobre 2014 par la compagnie
TransCanada à Cacouna au sein d'une aire de haute résidence de femelles bélugas
et de leurs veaux.
Pour
déterminer si une demande de débat d'urgence est recevable, la présidence doit
examiner les critères prévus au
règlement et par la jurisprudence. Ainsi, une telle demande doit concerner un
sujet précis qui relève de l'Assemblée et
qui ne peut ou n'aurait pu être discuté autrement. Évidemment, il s'agit de
l'article 88. La jurisprudence parlementaire a établi que le sujet doit
concerner une crise aiguë et soudaine ou l'aggravation d'une telle crise.
Par ailleurs, le règlement prévoit également que le sujet ne peut ou n'aurait pas pu être
discuté autrement. Or, depuis le
jugement de la Cour supérieure, le 23 septembre dernier, suspendant l'effet du
certificat d'autorisation, l'opposition
officielle a posé plusieurs questions au gouvernement à ce sujet. Il y
aurait donc pu y avoir des demandes de débats
de fin de séance, et cela aurait également pu faire l'objet d'une
interpellation ou d'une affaire inscrite par les députés de l'opposition. L'Assemblée aurait donc pu être saisie de cette question à de
nombreuses autres occasions avant aujourd'hui.
Je
mentionne également que la Commission
des transports et de l'environnement
se réunira aujourd'hui en séance
de travail afin de disposer d'une demande de mandat d'initiative sur cette même
question.
Pour
toutes ces raisons, je suis d'avis que la demande de débat d'urgence du député de Jonquière n'est pas recevable.
En
terminant, il importe de souligner que ce dossier est actuellement devant les tribunaux et que, conséquemment, notre règlement nous
invite à une grande prudence dans ces débats. Mme la leader de l'opposition.
• (10 h 20) •
Mme
Maltais : Merci, M. le Président. Alors, nous comprenons et
respectons tout à fait que vous ayez jugé que, suite au fait qu'il y ait
eu quelques... des questions posées à l'Assemblée nationale et le temps que ce
débat dure, il n'y aurait pas d'urgence.
Toutefois, comme, cet après-midi… la réalité est, M. le Président, qu'il ne
nous reste que deux projets de loi
très rapides à faire passer, sur lesquels nous n'avons aucun problème… Donc,
l'Assemblée nationale… cet
après-midi, le salon bleu ne siégera pas. Or, ça nous permettrait de prendre
deux heures, si le leader du gouvernement le désire, deux heures pour débattre de cette question fort importante
puisque, dès jeudi le 16, les travaux pourront reprendre. Alors, si le leader du gouvernement le consent, on
pourrait utiliser ces heures où le salon sera, à toutes fins pratiques,
inutilisé pour débattre d'une question importante pour les citoyens.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Bien hasardeux de présumer de l'occupation et du
déroulement des travaux, M. le Président. Nous allons continuer avec
l'horaire prévu.
Le Président :
M. le député de Mercier, vous avez demandé la parole?
M. Khadir :
Je soutiens cette demande de débat d'urgence, M. le Président, parce que, entre
le moment où l'injonction a été mise à exécution, les questions qui ont
été posées, il y a eu aussi un rapport scientifique qui nous...
Le
Président : Je vous remercie. Je vous remercie, M. le député de
Mercier. Mais, à partir du moment où il n'y a pas...
Une voix :
...
Le Président :
Je vous remercie, je disais.
Une voix :
...
Le Président :
Je vous remercie. Je ne peux pas crier plus fort : Je vous remercie.
Une voix :
...
Le Président :
Oui, moi, je vais vous...
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le
Président : Je vais me permettre de faire en sorte que vous
ayez terminé. Parce qu'on peut bien plaider sur le fond, comme vous le faites, élégamment d'ailleurs, je tiens à le
faire remarquer, mais, à partir du moment où une des parties dit qu'il n'y a pas de consentement, on ne peut plus
plaider sur la question, elle est donc devenue caduque.
Nous poursuivons,
donc, les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
...d'appeler l'article a, M. le Président.
Projet
de loi n° 15
Le Président :
À l'article a du feuilleton, M. le ministre responsable de l'Administration
gouvernementale et de la Révision permanente des programmes et président du
Conseil du trésor présente le projet de loi n° 15, Loi sur la gestion et le contrôle des effectifs des
ministères, des organismes et des réseaux du secteur public ainsi que des
sociétés d'État.
M.
Martin Coiteux
M. Coiteux : Alors, merci. Merci, M.
le Président. Alors, ce projet de loi établit des règles de gestion et de
contrôle des effectifs des organismes publics visant principalement à suivre et
à encadrer leur évolution.
Plus particulièrement, il permet au Conseil du
trésor et au ministre responsable de chaque organisme public d'obtenir des renseignements concernant l'effectif des organismes, notamment par des
mécanismes de dénombrement et de planification.
Le projet de loi prévoit également la mise en
place de mesures de contrôle du niveau d'effectif d'organismes publics
applicables à l'égard de chaque période déterminée par le Conseil du trésor.
Pour l'application de ces règles de gestion et
de contrôle, le projet de loi attribue un rôle prépondérant au ministre
responsable de chaque organisme
public visé, notamment
en lui confiant la responsabilité de recueillir divers renseignements et de
répartir les effectifs attribués par le Conseil du trésor ainsi qu'en lui
conférant des pouvoirs de vérification et de sanction.
Le projet de loi établit également des mesures particulières applicables aux
contrats de services qu'un organisme public
entend conclure pendant les périodes soumises à des mesures de contrôle de
l'effectif, entre autres en assujettissant leur conclusion à une autorisation du dirigeant de l'organisme et en
conférant au président du Conseil du
trésor un pouvoir de
surveillance.
Par ailleurs, le projet de loi modifie la Loi
sur l'administration publique afin de conférer au président du Conseil du trésor un pouvoir de vérification. Il modifie également la Loi sur les
contrats des organismes publics afin de préciser les mesures que peut
imposer le Conseil du trésor à un organisme public à la suite d'une vérification.
Enfin, le projet de loi comporte diverses dispositions
de concordance ou de nature transitoire.
Le Président : Est-ce que l'Assemblée
accepte d'être saisie de ce projet de loi? Mme la leader.
Mme
Maltais : Bien sûr,
M. le Président, nous examinerons ce projet de loi. Je sais que nous nous
sommes entendus avec le gouvernement pour avoir un briefing technique cet après-midi. Ce que nous
aimerions nous entendre avec le gouvernement, c'est que, suite au briefing technique, nous nous réserverions le
droit de demander des consultations
particulières.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Fournier : Je tiens à
vous dire que ça nous a fait plaisir de convier l'opposition à ce briefing
technique, et bien sûr qu'on
aura des discussions par la suite s'il est nécessaire d'avoir des consultations
particulières.
Mise aux voix
Le Président : Je comprends
que c'est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président : Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, Mme la
ministre de la Sécurité publique.
Rapport annuel du Commissaire
à la lutte contre la corruption
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. J'ai l'honneur de vous
soumettre le rapport annuel de gestion 2013‑2014 du Commissaire à la
lutte contre la corruption ou l'UPAC.
Le Président : Ce document
est déposé. M. le ministre des Finances.
Rapports annuels de Revenu
Québec sur les sondages effectués dans
le cadre du plan trisannuel des sondages de 2012‑2015 et résultant
de la comparaison, du couplage et de l'appariement des fichiers
de renseignement inscrits au plan d'utilisation, et avis de
la CAI, et rapports annuels du Bureau de décision
et de révision, et de l'Institut de la statistique
M.
Leitão : Permettez-moi, M. le Président, de déposer aujourd'hui les
documents suivants : le rapport annuel 2013‑2014 sur les sondages
effectués dans le cadre du plan trisannuel des sondages de 2012‑2015 de Revenu
Québec et l'avis de la Commission d'accès à l'information du Québec qui
l'accompagne; deuxièmement, le rapport annuel 2013‑2014 du
Bureau de décision et de révision; troisièmement, le rapport annuel de gestion
2013‑2014 de l'Institut de la
statistique du Québec; et, finalement, le rapport d'activité 2013‑2014
résultant de la comparaison du couplage et de l'appariement des fichiers
de renseignement inscrits au plan d'utilisation de Revenu Québec, incluant un
avis de la Commission d'accès à l'information du Québec.
Le Président :
Ces documents sont déposés. M. le président du Conseil du trésor.
Rapport
annuel du Centre de services partagés
M.
Coiteux : M. le Président, permettez-moi de déposer le rapport annuel
de gestion 2013‑2014 du Centre de services partagés du Québec.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre des Affaires municipales.
Rapport
annuel de la Commission municipale
M. Moreau :
Oui. Bonjour, M. le Président. Alors, il me fait plaisir de déposer le rapport
annuel de gestion 2013‑2014 de la Commission municipale du Québec.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre de la Santé.
Rapport
annuel et rapport sur l'application
de la procédure d'examen des plaintes
du CRSSS — Baie-James
M.
Barrette : M. le Président, je dépose aujourd'hui deux rapports :
d'abord, le rapport sur l'application de la procédure d'examen des plaintes et de l'amélioration de la qualité des
services 2013‑2014 du Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James ainsi que le rapport annuel de
gestion 2013‑2014 du Centre régional de santé et de services sociaux de
la Baie-James.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
Renvoi
du rapport annuel à la Commission de la
santé et des services sociaux pour examen
M.
Fournier : Merci, M. le Président. Je fais motion,
conformément à l'article 392 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, pour que l'étude du
rapport annuel de gestion 2013‑2014 du Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James soit déférée à
la Commission de la santé et des services sociaux et que le ministre de la
Santé et des Services sociaux soit membre de ladite commission pour la durée du
mandat.
Mise
aux voix
Le Président :
Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté. M. le ministre de l'Emploi.
Rapport
annuel du Comité consultatif de lutte
contre la pauvreté et l'exclusion sociale
M.
Blais : M. le Président, avec votre permission, je dépose le rapport
d'activité du comité de lutte à la pauvreté et à l'exclusion sociale.
Le Président :
Ce rapport est déposé. M. le leader du gouvernement.
Réponses
à des pétitions
M.
Fournier : M. le Président, je dépose les réponses du
gouvernement aux pétitions déposées par la députée de Laviolette le
18 septembre 2014 et par la députée de Repentigny le 23 septembre
2014.
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Je
vais rendre publique immédiatement la directive concernant la question soulevée
par le député de La Peltrie concernant la recevabilité des
pétitions. C'est un peu plus long que je pensais, elle est brochée.
Une voix :
…
Le Président : Non, ça va
aller, j'ai réussi à me débrouiller, M. le chef de l'opposition, je vous
remercie.
Décision
de la présidence sur la demande de
directive soulevée le 30 septembre 2014
concernant la recevabilité des pétitions
Alors, je
vais maintenant rendre ma directive relativement à la question soulevée par le
député de La Peltrie le 30 septembre
dernier au sujet de la recevabilité des pétitions. Plus spécifiquement, le
député souhaite obtenir des précisions en
ce qui concerne la recevabilité d'une pétition demandant au premier ministre de
destituer un ministre. En l'occurrence, et sans qu'il ne soit nécessaire de vous lire le texte de la pétition
soumise pour inscription sur le site Internet de l'Assemblée, on traite de la situation du ministre de l'Éducation,
du Loisir et du Sport en faisant référence à l'éthique et aux primes
qu'il a reçues de la Régie de l'assurance maladie du Québec pour avoir pratiqué
la médecine pendant la période où il était député de l'opposition.
Je tiens
d'abord à remercier M. le député de La Peltrie, les leaders des groupes
parlementaires ainsi que le député de
Mercier pour les arguments qu'ils m'ont soumis et qui ont alimenté ma
réflexion, entre autres sur le plan historique. Je l'apprécie.
La question
de directive du député de La Peltrie soulève des enjeux importants.
J'entends donc clarifier un certain nombre d'éléments entourant la
manière de mettre en oeuvre le droit de pétitionner des citoyens par
l'entremise des députés à l'Assemblée
nationale. À la lumière des arguments soulevés, je résumerai les questions à
trancher comme suit : Est-ce
qu'une pétition peut attaquer la conduite d'un député ou d'un ministre? Est-ce
qu'une pétition peut demander la démission d'un ministre?
D'entrée de
jeu, en tant que président de l'Assemblée, je fais miens les propos tenus par
l'ensemble des intervenants qui ont reconnu que le droit de pétitionner est un
droit fondamental et que celui-ci ne doit en aucun cas être indûment limité.
En effet, le droit de présenter une pétition
à la couronne ou au Parlement en vue du redressement d'un grief est un principe
constitutionnel fondamental reconnu de
longue date. Ce droit a d'ailleurs été enchâssé dans la Charte des droits et
libertés de la personne.
Toutefois, le
président Charbonneau a expliqué, dans une décision portant explicitement sur
le droit de pétitionner, que, bien
que ce droit figure dans la charte, il revient à l'Assemblée d'en déterminer
les modalités d'exercice. En effet, la charte
étant muette quant à la manière dont ce droit peut être exercé dans le cadre de
nos débats, il revient aux députés d'établir
la façon de procéder dans les règles du débat parlementaire. Cette manière de
concevoir les normes entourant le
droit de pétitionner a d'ailleurs été reconnue par les tribunaux. Il s'agit en
fait de l'expression de la compétence exclusive de l'Assemblée qui
découle de ses privilèges parlementaires constitutionnels.
• (10 h 30) •
Les modalités
de ce droit sont donc prévues dans le règlement de l'Assemblée nationale, aux
articles 62 à 64.12, de même
qu'aux articles 42 à 46 des règles de fonctionnement. Ces articles tracent
les balises des sujets pouvant être abordés par l'entremise d'une pétition et la forme qu'elle peut prendre. On y précise qu'une pétition doit avoir
pour but d'obtenir le redressement
d'un grief et que cela doit relever de la compétence de l'État québécois. On y
indique également qu'une pétition est
irrecevable lorsqu'elle contrevient aux dispositions de l'article 35 du
règlement, lequel prévoit qu'on ne peut attaquer la conduite d'un député
si ce n'est que par une motion mettant sa conduite en question.
En effet,
remettre la question de la conduite d'un membre du Parlement… une procédure
particulière est prévue aux articles
315 et suivants. Ces dispositions sont rarement utilisées par les députés, et
pour cause, le député qui reproche à
un autre député d'avoir eu une conduite qui constituerait une faute s'expose
lui-même à une sanction si l'accusation qu'il a formulée s'avère non fondée. Ces dispositions traitent de sujets
graves et ne doivent pas être prises à la légère. C'est la raison pour
laquelle le règlement interdit que de telles accusations soient portées
autrement que par cette procédure formelle.
Ce principe s'applique également aux pétitions,
c'est-à-dire qu'on ne peut, par leur entremise, attaquer la conduite d'un député. Le président Charbonneau en
arrivait à cette conclusion à ce sujet et il disait ceci : «Le titre VI du
règlement interdit de mettre en cause la
conduite d'un député sans recourir à une procédure particulière. C'est pourquoi
le président ne peut accepter que soit
déposée une pétition qui mette en cause la conduite d'un député, pas plus qu'il
ne peut permettre dans ces
circonstances qu'un consentement soit demandé de déroger au règlement. Ce
serait demander au président, ni plus
ni moins, de mettre de côté le devoir fondamental qu'il a de voir au maintien
des droits et privilèges de l'Assemblée et de ses membres.» Fin de la
citation.
L'état du
droit n'a donc pas changé de ce point de vue. Les reproches formulés à l'actuel
ministre de l'Éducation, du Loisir et
du Sport reviennent à faire indirectement ce qu'on n'aurait pu faire
directement en sa qualité de député de l'opposition.
Le fait qu'il soit maintenant ministre ne change rien à cette situation. La
pétition fait directement référence aux
gestes posés par le député de Jean-Talon lorsqu'il était dans l'opposition. De
même, elle infère que ces gestes sont contraires
à l'éthique. Dans cette optique, il semble que le redressement demandé dans la
pétition, soit la perte du statut de ministre, constitue plutôt une
imposition d'une sanction pour sa conduite passée alors qu'il était député.
Le rôle de
l'Assemblée est de contrôler l'Exécutif et d'exiger des comptes de la part des
ministres qui le composent. Cela se
fait quotidiennement lors de la période de questions et par d'autres moyens de
contrôle parlementaire. L'Assemblée dispose même du recours ultime que
constitue la motion de censure. Ces moyens de contrôle démontrent la latitude
offerte aux députés dans le cadre des débats parlementaires. Par contre, il est
bien établi que la norme applicable aux députés peut être différente de celle
applicable pour les pétitions. Par exemple, la jurisprudence nous enseigne
qu'en matière d'application de la règle du
sub judice une pétition qui fait directement référence à une affaire pendante
devant un tribunal doit automatiquement être jugée irrecevable, et ce,
même si elle concerne une affaire civile qui peut être discutée par les députés,
sous réserve de certaines mises en garde.
J'en
viens maintenant à la recevabilité d'une pétition qui réclame, d'une manière
directe ou indirecte, la démission d'un
ministre. Le phénomène des pétitions réclamant la démission ou la destitution
d'un ministre est relativement récent.
Il coïncide, pour ainsi dire, avec l'avènement des pétitions électroniques.
Pour être plus exact, c'est en 2010‑2011 que deux pétitions, ici, ont été amorcées sur le site Internet de
l'Assemblée. Vous y avez d'ailleurs fait référence lors de vos plaidoiries. Il avait alors été jugé que rien
n'empêchait qu'elles soient mises en ligne sur le site de l'Assemblée, et
elles ont, toutes les deux, été déposées par
la suite. Cette approche est d'ailleurs conforme à ce qui se fait ailleurs sur
le sujet, puisqu'une recherche a
permis de constater que la recevabilité de ce type de pétition ne pose pas de
problème au sein d'autres assemblées de type britannique.
Par
exemple, en Australie, une pétition réclamant la démission d'un ministre a été
déposée devant la Chambre des
représentants en 2000. J'ai ici copie du hansard de l'an 2000 du Parlement de
Canberra. De même, au Royaume-Uni, le
site du gouvernement dédié aux pétitions électroniques compte plusieurs
pétitions actuelles et passées demandant la démission du premier ministre ou d'autres ministres. J'en ai quelques
exemples ici. Pour le bénéfice des amateurs du droit parlementaire, j'en ai trouvé cinq. Le Parlement peut être saisi d'une telle pétition
électronique, et le débat se déroule alors en commission parlementaire.
Documents déposés
Je dépose un extrait
des règles en vigueur en Australie ainsi que le texte des pétitions auquel je
viens de faire référence. On les retrouve ici, vous les aurez avec le jugement.
Ainsi,
dans l'état actuel des choses et selon le libellé de notre règlement,
une pétition qui demande la démission ou
la destitution d'un ministre n'est pas, pour cette raison, irrecevable.
Toutefois, il est bien clair que le libellé et le sujet de la pétition doivent satisfaire aux autres conditions
prévues dans nos règles. Une pétition doit donc respecter les critères prévus à l'article 35,
comme je le mentionnais plus tôt. De même, en matière de redressement de grief,
les faits invoqués doivent avoir un lien avec l'intervention réclamée.
Ainsi,
lorsqu'une pétition réclame la démission d'un ministre, encore faut-il que les
allégations concernent les gestes
posés ou des décisions prises dans l'exercice de fonctions ministérielles. À ce
titre, les pétitions adressées dans le passé
au premier ministre et à un autre ministre, auxquelles il a été fait référence
lors des plaidoiries, satisfaisaient ces conditions, puisqu'elles
concernaient les ministres dans le cadre de leurs fonctions ministérielles.
Ah!
ça fait du bien. Et on continue. Pour toutes ces raisons, la pétition dont il
est question ici doit être déclarée irrecevable
non pas parce qu'elle formule une demande au premier ministre de démettre un
ministre de ses fonctions, mais bien
parce qu'elle attaque la conduite du député et qu'il n'y a pas de lien entre
les faits reprochés et le redressement demandé.
Ma
décision étant rendue, j'aimerais ajouter quelques réflexions sur l'impact que
pourrait avoir le Code d'éthique et
de déontologie des membres de l'Assemblée nationale sur un cas comme celui qui
fait l'objet de la présente décision, un
peu un obiter dictum. Avant l'adoption du code d'éthique, toutes les questions
qui touchaient aux incompatibilités de fonction et aux conflits
d'intérêts étaient parties intégrantes de la Loi sur l'Assemblée nationale, et
les articles 315 et suivants du règlement
étaient prévus pour disposer d'accusations portées à l'égard de manquements
allégués en ces matières par un
député. Or, lorsque le code d'éthique a été adopté, toutes les dispositions qui
traitaient de ces sujets dans la Loi sur
l'Assemblée ont été abrogées. De nouvelles dispositions ont alors été prévues
dans le code d'éthique. Mais, pour donner suite à ces modifications, l'Assemblée a modifié son règlement et a
prévu à l'article 316 qu'il n'était pas possible de mettre en cause un
acte accompli par un membre du Parlement lorsqu'il s'agit d'une situation visée
au code d'éthique.
En
agissant de la sorte, les députés ont unanimement décidé de confier au
commissaire les questions d'éthique en
plus de situations de conflits d'intérêts et d'incompatibilité de fonctions. Ce
dernier peut faire rapport à l'Assemblée après avoir fait enquête et,
lorsqu'il juge qu'une sanction est appropriée, il peut la recommander à
l'Assemblée. Toutefois, l'Assemblée s'est imposé une conduite bien précise. En effet,
les dispositions du code relativement aux pouvoirs de l'Assemblée prévoient qu'elle ne peut alors modifier la sanction
recommandée par le commissaire. Son choix se limite à adopter ou rejeter la sanction proposée. Cela
illustre de manière assez évidente le choix qu'ont fait les députés en adoptant
ces dispositions.
En
présence de dispositions aussi explicites, il serait difficile d'en arriver à
une autre conclusion sur la volonté de
l'Assemblée. Ce choix de déléguer à une personne désignée qui se veut un tiers
indépendant une partie des prérogatives de l'Assemblée n'est pas une première. L'Assemblée a agi de la même
manière lorsqu'elle a légiféré pour déléguer au Directeur général des élections et aux tribunaux des pouvoirs qui lui
étaient initialement dévolus en matière électorale.
• (10 h 40) •
Lorsqu'un tel choix
est fait par les députés collectivement, la présidence doit en prendre acte. Lorsqu'il
est question du droit de pétitionner, le
président de la Chambre des communes du Canada a d'ailleurs déjà déclaré
irrecevable une pétition en affirmant
ceci : «Il me semble clair que le grief porte sur une question à propos de
laquelle le Parlement a
délégué son autorité.» Citation du 24 octobre 1973.
En
terminant — vous
devez avoir hâte — si des députés souhaitaient que les règles
entourant l'exercice du droit de
pétitionner soient revues, ces discussions pourraient éventuellement avoir lieu
au sein du groupe de réflexion qui s'est déjà réuni et qui se réunira encore dans quelques semaines et pourraient
éventuellement avoir lieu au sein de ce groupe de réflexion dans les
prochaines semaines pour s'attarder à différentes règles de procédure
conformément au souhait exprimé par
l'ensemble des formations politiques dans l'entente qui a été conclue pour la
durée de la présente législature. D'ici
là, cependant, qu'on me comprenne bien, le droit de pétitionner est un moyen
légitime mis à la portée des citoyens pour
exprimer leurs préoccupations à l'égard des affaires de l'État. Il s'inscrit
dans le cadre d'un État de droit et fait partie des symboles de notre
société libre et démocratique. Dans ce contexte, le rôle de la présidence est
de maintenir l'état de la jurisprudence parlementaire.
À défaut de règle claire, je n'entends
donc pas modifier les critères de recevabilité d'une manière telle que cela
limiterait indûment le droit de présenter
des pétitions devant notre Assemblée. Mon rôle de gardien des droits
démocratiques des citoyens qui
s'expriment par l'intermédiaire d'un député me commande d'agir de la sorte, et
c'est pourquoi les pétitions qui
demanderaient la démission de ministres pour des actes accomplis dans le cadre
de leurs fonctions de ministre continueront d'être permises.
Cela étant dit, les
autres critères appliqués de longue date par la présidence pour juger de la
recevabilité des pétitions seront également maintenus. Cela fait aussi partie
de mon rôle. Pour cette raison, des pétitions qui, à titre d'exemple, attaqueraient la conduite d'un député,
ou utiliseraient des propos grossiers ou irrespectueux, ou traiteraient
d'une affaire qui se trouve devant les tribunaux continueront d'être
considérées irrecevables par la présidence.
M. le leader du
deuxième groupe d'opposition.
M.
Bonnardel :
M. le Président, un court mot. Je veux laisser mon collègue leader adjoint
répondre de votre réponse parce que c'est
lui qui avait adressé cette lettre que vous avez… Vous avez rendu une réponse
négative aujourd'hui. Mais un point,
M. le Président, j'espère que, pour la suite des pétitions que le secrétariat
pourrait juger non recevables, donc l'irrecevabilité, cet avis pourra
nous être envoyé de façon écrite, et non verbale. Merci, M. le Président.
Le Président :
J'en prends note. M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Merci, M. le Président. D'entrée de jeu, je
reconnais le travail minutieux que vous avez effectué en rendant cette décision. Bien sûr, M. le Président,
une décision qui nous déçoit parce qu'il m'apparaît qu'il y a dans cette
demande de dépôt de pétition qui vient d'être refusée, finalement… il y a des
éléments manquants.
Dans
le fond, ce que vous dites, c'est que le comportement d'un individu ne peut pas
affecter sa capacité à être ministre si ce comportement-là a été… si les
gestes ont été posés avant que cette personne-là soit ministre. Or, M. le Président, il y a des précédents à l'Assemblée
nationale où le premier ministre a destitué de sa charge un ministre pour des gestes qui avaient été portés avant sa nomination.
Donc, là-dessus, M. le Président, vous comprendrez que je suis en désaccord.
Ceci étant dit, ce
que je reçois surtout dans votre décision, c'est qu'il appartient aux députés
de l'Assemblée nationale de combler le vide
de notre règlement sur la recevabilité des pétitions, puisque vous nous dites
que demander la démission d'un
ministre est une chose qui est légitime, mais vous l'encadrez en disant :
Exclusivement pour des gestes qui
auraient été posés pendant son mandat de ministre, alors qu'il m'apparaît que…
et, dans un passé pas si lointain, il m'apparaît
que des ministres ont perdu leur charge pour des gestes qui ont été posés
avant. Donc, vous nous invitez à la réflexion
et vous nous invitez par votre décision à clarifier nos propres règles, et je
reçois cette invitation-là, M. le Président.
Le Président :
Merci. Et vous allez avoir le plaisir de la lire, j'en suis certain. Et, en
même temps, vous allez comprendre bien le
contexte, comment on peut contexter, effectivement, la pétition demandant la
démission d'un premier ministre, d'un ministre, etc. Il s'agit de le
faire dans le cadre des fonctions qu'il ou elle occupe.
Dépôt de pétitions
Ceci étant dit, nous
allons continuer. À la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député de Terrebonne.
Intervenir pour faire suspendre la réalisation
d'un projet immobilier sur un terrain
voisin du domaine Garth, à Lorraine
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Je dépose donc l'extrait
d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 464
pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que la ville de Lorraine
est propriétaire des édifices, classés en 1975, du Domaine Garth comprenant
une maison domaniale et une grange-étable en pierre unique au Québec;
«Considérant
la présence sur le site de milieux humides;
«Considérant que la grange-étable est en état de détérioration
générale selon une étude réalisée en 2013 par des architectes de la firme FABG mandatée par la ville
de Lorraine et par la direction générale du ministère de la Culture;
«Considérant que la
ville de Lorraine a autorisé la construction d'un immeuble de condominiums à
proximité de la grange-étable;
«Considérant
que les vibrations qu'entraînera la construction de l'immeuble pourraient
menacer un édifice classé déjà fragilisé;
«L'intervention [...]
se résume ainsi :
«Pour
ces raisons, nous, citoyens et citoyennes du Québec, demandons au ministère de la Culture et des Communications une intervention d'urgence dans le but de faire
suspendre la réalisation du projet immobilier mentionné plus haut, tant et aussi longtemps
que les travaux de sauvetage n'auront pas été réalisés sur la grange-étable, et
au ministère du Développement durable, de l'Environnement et de
la Lutte contre les changements climatiques de faire un examen des lieux
afin de déterminer si le projet est conforme aux dispositions de la loi sur la
protection des milieux humides.»
Je certifie que cet
extrait est conforme au règlement et à l'original de la pétition.
Le Président : L'extrait de
cette pétition est déposé. J'invite maintenant M. le député de Rimouski.
Amender le projet de loi relatif
aux régimes de retraite
à prestations déterminées du secteur municipal
afin de rendre plus flexible son application
M.
LeBel : Merci, M. le Président. J'aimerais saluer les gens de l'Association du personnel
retraité de la ville de Québec
et de l'alliance des professionnels
de la ville de Québec et d'autres citoyens engagés qui sont à l'origine de la
pétition qui sont dans nos tribunes.
Je
dépose donc l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
6 101 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que le
projet de loi n° 3 [visant] la santé financière [de] la pérennité des
régimes de retraite à prestations déterminées du secteur municipal;
«Considérant
que les données gouvernementales disponibles jusqu'ici sur la situation
financière de ces régimes sont partielles;
«Considérant que de
nombreux régimes auraient avantage à être exclus de l'application du projet de
loi n° 3;
«Considérant
que le projet de loi n° 3 pourrait avoir des impacts négatifs sur le
droit de négocier et sur le droit d'association des participants aux
régimes concernés et [...] d'autres régimes dans le futur;
«Considérant
que le projet de loi n° 3 pourrait avoir des impacts négatifs sur la
situation financière, notamment, des personnes retraitées et des
conjoints survivants;
«Considérant que le
respect des ententes et des contrats négociés est une chose importante dans
notre société;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
signataires de cette pétition, réclamons que l'Assemblée nationale [...] exige
le dépôt de toutes les données pertinentes
à l'évaluation de la santé financière des régimes de retraite municipaux,
qu'elle prenne tout le temps nécessaire pour une étude rigoureuse des impacts possibles du projet de
loi n° 3 et qu'elle y apporte les amendements nécessaires afin
de permettre une plus grande flexibilité dans son application.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : L'extrait de cette pétition est déposé. J'ai reçu
une demande de pétition qui est non conforme de la part de M. le député
de Terrebonne. Est-ce que j'ai un consentement? Consentement. M. le député de
Terrebonne.
Intervenir pour faire suspendre la réalisation
d'un projet immobilier sur un terrain
voisin du domaine Garth, à Lorraine
M.
Traversy : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
857 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que la ville de Lorraine est propriétaire des édifices, classés en 1975, du
domaine Garth comprenant une maison domaniale et une grange-étable en
pierre unique au Québec;
«Considérant la
présence sur le site de milieux humides;
«Considérant
que la grange-étable est en état de détérioration générale selon une étude
réalisée en 2013 par des architectes
de la firme FABG mandatée par la ville de Lorraine et par la direction générale
du ministère de la Culture;
«Considérant
que la ville de Lorraine a autorisé la construction d'un immeuble de
condominiums à proximité de la grange-étable;
«Considérant
que les vibrations qu'entraînera la construction de l'immeuble pourraient
menacer un édifice déjà fragilisé;
«L'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Pour ces raisons, nous,
[concitoyens] et [concitoyennes] du Québec, demandons au ministère de la
Culture et des Communications une intervention d'urgence dans le but de faire
suspendre la réalisation du projet immobilier mentionné
plus haut, tant et aussi longtemps que des travaux de sauvetage n'auront pas
été réalisés sur la grange-étable, et au ministère du Développement
durable, de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques de faire
un examen des lieux afin de déterminer si le
projet est conforme aux dispositions de la loi sur la protection des milieux
humides.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
• (10 h 50) •
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période de questions et de réponses orales sera tenu le vote
reporté sur la motion de M. le député de Granby débattue hier aux affaires
inscrites par les députés de l'opposition.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant rendus à la période de questions et réponses orales, et je
cède la parole à M. le chef de l'opposition.
Stratégie
de développement économique
et de création d'emplois
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
M. le Président, la situation économique et de l'emploi est préoccupante,
inquiétante : 50 000 emplois à temps plein perdus depuis le mois d'avril, croissance économique
anémique, au ralenti. Devant les difficultés, le plan de match du Parti
libéral puis du premier ministre n'a rien pour nous rassurer.
D'abord, le
Plan Nord. Le Plan Nord aussi est victime de l'effet libéral, imaginez-vous. On
peut lire ce matin, malheureusement :
Fermeture des mines, décote et provisions négatives pour les entreprises
minières. Deux, on nous parle de
l'accord de libre-échange Europe-Canada, auquel nous adhérons, d'ailleurs,
qu'on a proposé, mais évidemment les effets
ne se feront sentir que dans plusieurs années. Troisième stratégie du premier
ministre à court terme, une stratégie maritime qui repose sur un projet,
un pôle logistique à Vaudreuil, dans un secteur où chaque pouce carré est zoné agricole. Beau combat. Le problème, c'est donc
qu'il n'y aura pas d'effet sur l'emploi à court terme, et les solutions du
premier ministre, elles n'arriveront pas. J'entends le premier ministre dire
qu'il mise sur le Plan Nord pour relancer l'emploi.
Je vois, par ailleurs, que les prix sont à leur plus bas, et ce qu'on nous
indique, c'est que la chute va continuer, malheureusement, et c'est une
note de Morgan Stanley qui a été publiée hier.
Hier,
malheureusement, la journée a commencé avec la suspension des activités de la
mine Québec Lithium. La mine
employait 200 personnes, M. le Président. Cliffs, un des plus importants
producteurs de fer au Québec, a vu sa cote de crédit ramenée à presque
rien et a perdu 70 % de sa valeur en bourse.
Ce que je
veux savoir du premier ministre, maintenant qu'on sait qu'il n'y a pas d'effet
libéral, qu'entend-il faire pour l'emploi…
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, ce
que je peux répéter en toute amitié pour notre collègue et ses collègues de l'opposition officielle, c'est qu'il n'y a
quasiment pas une journée qui se passe que je ne reçoive pas une manifestation
directe de soulagement du milieu économique
et financier, ce qui inclut les investisseurs étrangers qui veulent venir au
Québec suite au changement de gouvernement
qui a été décidé par la population au mois d'avril. Parce que le signal qui
était donné auparavant, c'était un
désintérêt total pour l'investissement étranger et, notamment, pour
l'exploitation des ressources naturelles.
Ensuite, je
trouve la description de notre collègue un peu courte parce qu'il a
probablement involontairement omis de
rappeler nos mesures se destinant aux petites et moyennes entreprises, comme
l'abaissement du taux d'imposition des entreprises manufacturières,
comme la déduction supplémentaire pour leurs coûts de transport, comme ce qui
sera annoncé prochainement sur l'innovation,
comme d'autres événements également sur le démarrage d'entreprises. Alors,
bien sûr, on fait, volontairement ou involontairement, je ne sais pas, M. le
Président, omission de ces éléments-là.
Maintenant,
ce que j'entends de sa bouche, c'est que, parce que les cours des métaux
actuellement sont plus bas, il faudrait
abandonner le Plan Nord. Bien, c'est plutôt le contraire. Parce que les cours
des métaux, actuellement, sont bas et qu'on
sait qu'ils sont appelés à remonter de façon indubitable et automatique, c'est
maintenant qu'il faut développer les communautés,
c'est maintenant qu'il faut développer les infrastructures et surtout, ce que
j'ai fait et que je vais continuer de
faire sans relâche, c'est maintenant qu'il faut envoyer un signal très clair.
Il y a à Québec aujourd'hui un gouvernement qui prône la stabilité — la stabilité politique, la stabilité
économique, la stabilité financière — et qui invite l'investissement plutôt
que de le repousser, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Je ferai
remarquer au premier ministre que la stabilité dans le domaine minier, c'est
nous qui l'avons apportée avec la Loi sur les mines, ce qu'a été incapable de
faire le Parti libéral pendant des années.
Des voix : …
Le Président : S'il vous plaît!
M.
Bédard : Dans les
bilans…
Des voix : …
Le Président : S'il vous
plaît! S'il vous plaît! Il y a une personne…
Une voix : …
Le
Président : M. le député…
Une voix :
…
Le
Président : M. le député, il n'y a qu'une personne qui a le
droit de parole ici, c'est le chef de l'opposition.
M.
Bédard : On peut voir, M. le Président, que, dans les trois
premiers mois, les coupes qui touchent particulièrement le développement
économique sont importantes. La stratégie pour l'emploi qui a été déposée a été
annulée. La stratégie sur le commerce
extérieur a été annulée. Ça fait que ce qu'il nous reste, c'est les mots du
premier ministre. Le premier ministre, il dit : Ça va bien parce
que je le dis que ça va bien.
Quel plan réel
va-t-il donner pour l'emploi et pour les…
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, je vais répéter, M. le Président, puis je le répéterai souvent,
il y a des mesures aux PME, il y a le Plan Nord, il y a la stratégie
maritime, il y a l'exploitation des ressources naturelles, il y a l'utilisation
de l'atout extraordinaire qu'est
l'hydroélectricité pour le Québec et il y a l'utilisation du mouvement de lutte
aux changements climatiques comme facteurs de croissance économique
plutôt que comme problème économique. Ça,
c'est le cas.
Maintenant,
ce qu'on constate, c'est que l'approche qui était prônée par nos prédécesseurs,
c'est une approche de subventions, une approche totalement déconnectée
des réalités économiques d'aujourd'hui. Ce qu'on veut, nous, à travers nos différents partenaires, dont
Investissement Québec et les autres bras d'investissement du gouvernement,
c'est d'avoir de véritables projets
sur lesquels on travaille. C'est très facile, faire le lancement d'une
stratégie vide qui sonne creux un bon jour…
Le Président :
En terminant.
M. Couillard : …sans donner suite en crédits, sans donner suite en engagements
financiers. Nous, on veut des projets, des…
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Oui, mais on ne peut pas dire que ça va bien. On
est seulement à l'étape de la prise de conscience du problème, et le premier ministre dit :
Non, non, tout va bien, tout va bien. Il ira se promener dans la Cité du
multimédia, à Montréal. Il ira voir
comment on crée des emplois avec une politique économique qui est agressive,
qui est originale. Lui, il n'a rien,
il dit : Moi, je fais confiance au marché, puis le marché va dicter les
emplois ici, au Québec. Ce qu'on a besoin, c'est un véritable plan. Je
comprends que le débat sur la motion fait son affaire actuellement parce qu'il ne peut pas parler d'emploi et de coupes actuellement
dont sont victimes les Québécois.
Quand le premier
ministre va enfin assumer sa responsabilité et développer un vrai...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, le gouvernement crée le contexte
nécessaire à la création d'emplois. Il le fait comment? En abaissant l'impôt sur le revenu des PME, en diminuant leur fardeau
réglementaire, ce que nous sommes en
train de faire, en attirant l'investissement étranger. Alors, c'est la façon concrète et très
pratique que nous avons choisie et que nous allons continuer de choisir.
Ce qu'il faut
rappeler à la population du Québec, ce sont nos fameux chiffres que n'aime pas
entendre notre collègue, qu'alors que nous
constituons 23 % de la
population canadienne nous ne générons que 20 % de la prospérité, alors que nous consacrons les plus importants
montants à l'assistance aux entreprises. Alors, si ça marchait, comme disait
l'autre, M. le Président, on le saurait. Il faut changer l'approche, il faut
aller vers des projets véritables...
Le Président :
En terminant.
M. Couillard : ...une approche de partenariat. Il y a des signes
encourageants. On ne fait pas de jovialisme, il y a du travail à
faire, ça va...
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Et on est
loin, là. Ce n'est pas qu'il n'y a pas de capitaine dans le bateau, le bateau n'est
même pas encore à l'eau, M. le Président. Le premier ministre, lui, les chiffres de l'emploi, ça ne l'intéresse
pas. C'est incroyable, hein, la difficulté qu'on a, ça ne l'intéresse
pas.
Il y a
trois pôles qu'il dit, lui. Moi, je veux développer l'emploi. Le Plan Nord, les prix des métaux sont en train de plomber, tout le monde le dit. Le deuxième, c'est... Au niveau de la
stratégie maritime, Vaudreuil, compliqué, zone agricole, on parle peut-être de revenus dans cinq ou 10 ans. La stratégie du premier ministre, elle se résume à : Voyons dans l'avenir, on va peut-être
agir. C'est maintenant qu'il faut agir.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, malheureusement — puis je suis certain que c'était involontaire — notre
collègue donne un peu dans la caricature, là. La stratégie maritime a, bien
sûr, des aspects qui sont à plus long terme, comme celle du pôle logistique, c'est clair. Mais il y a également
des mesures qui étaient dans le budget destinées à nos huit chantiers navals québécois : les mesures de dépréciation, de déduction pour
dépréciation, qui sont très généreuses par
rapport à ce qui existait auparavant, les mesures
permettant la constitution d'une réserve fiscale pour les entrepreneurs
maritimes quand les travaux sont faits dans les chantiers maritimes du Québec.
Alors,
c'est faux de dire qu'il y a uniquement des projets à long terme. Ça prend
des projets à long terme,
mais il y a des actions à très
court terme qui sont en jeu. Je répète, M. le Président, il y a
des signes encourageants, mais moi, je ne verserais pas dans le
jovialisme.
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : On va entendre les données, on va continuer notre travail.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Vachon.
Sécurité du transport d'hydrocarbures
sur le fleuve Saint-Laurent
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. Parlons-en, de la stratégie maritime et des
actions à court terme. Le conseil municipal
de Sorel-Tracy a écrit au premier
ministre pour lui rappeler que les
services d'urgence de la ville n'ont ni la formation, ni la capacité
technique, ni les ressources financières nécessaires pour intervenir en cas de
déversement de pétrole brut dans le fleuve
Saint-Laurent et sur les rives. Le maire de L'Isle-aux-Grues, le maire de L'Île-aux-Coudres, le préfet de la MRC de L'Île-d'Orléans sont également
très inquiets et ils affirment qu'ils n'ont pas les moyens d'intervenir
en cas d'accident.
Pourtant,
le premier ministre semble peu inquiet. Dans Le Soleil mardi dernier, le premier
ministre disait, et je cite :
«On est assez bien équipés, avec les autorités fédérales, tout le long du
fleuve s'il [y avait] un malheur en cas de déversement
pétrolier.» Très clairement, ce n'est pas ce que pensent les maires.
Quelles suites compte donner le premier ministre à la lettre des élus de Sorel-Tracy, qui sont inquiets du transport
du pétrole, qui ira en augmentant avec l'exportation du pétrole de l'Alberta?
Le Président :
M. le ministre délégué aux Transports.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, évidemment, M. le Président, la sécurité est un enjeu
primordial à côté... c'est un élément à côté duquel on ne passera pas, c'est certain. On est outillés au Québec.
S'il arrivait un accident ou quoi que ce soit, nos chantiers maritimes
sont prêts à recevoir les navires, premièrement. Deuxièmement, on peut compter
sur Urgence-Environnement. Troisièmement, la sécurité civile est là. Également,
le gouvernement fédéral a une grande responsabilité.
Puisqu'il
est question de sécurité, advenant le cas où nous devions aller plus loin comme
gouvernement, c'est clair qu'on va l'envisager. Nous sommes en discussion avec le monde municipal,
mais, chose certaine, on a fait l'inventaire de ce qui existe sur le plan de la sécurité. Il n'y a
absolument rien qui est laissé au hasard. Évidemment, on
n'est pas à l'abri d'accidents, mais
on est outillés pour recevoir les bateaux en cas d'urgence, d'une part.
D'autre part, Urgence-Environnement joue son rôle, le gouvernement fédéral le fait également.
Alors, on a tous les éléments en main pour supporter le monde municipal,
advenant un accident, M. le Président.
• (11 heures) •
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Vachon.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Le premier
ministre a, effectivement, affirmé qu'il n'y avait pas de problème du côté
de la sécurité et a encore répété aujourd'hui… Pourtant, les études disent le
contraire. L'EES-2 de Genivar, en
2013, dit qu'il y a des lacunes importantes de la capacité d'intervention
du Canada en cas d'urgence. Une autre étude de Genivar pour le compte de Transports Canada : le Saint-Laurent est désigné comme zone étant la plus à risque du Canada
pour les déversements pétroliers. Une troisième étude dit
que seulement 5 %
à 20 % des hydrocarbures pourraient être récupérés. Sur…
Le Président :
M. le ministre délégué aux Transports.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : M. le Président, à titre d'exemple, on a connu un épisode de
déversement il y a quelques semaines aux
Îles-de-la-Madeleine. J'ai eu l'occasion de m'y rendre, comme ministre
responsable de la région, avec mon collègue de l'Environnement, mon collègue des Affaires municipales est allé
également. Alors, on a vu que tous les moyens existent, sur le plan de la sécurité, de façon à ce qu'il y
a eu des interventions rapides qui permettent aux Îles-de-la-Madeleine de
vivre dans un contexte normal.
Alors,
on a vu à l'oeuvre les gens d'Urgence-Environnement, les gens du ministère des
Transports. La sécurité civile était
là également. On a pris ça très au sérieux. La sécurité, on ne mettra pas ça de
côté. Le député aux premières loges,
le député des Îles-de-la-Madeleine, a fait un travail extraordinaire. Et on va
continuer d'agir dans le sens de la sécurité des citoyens, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Vachon.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Merci, M. le Président. Sur quelles études vous vous basez? 5 % à
20 % des hydrocarbures seulement
pourraient être récupérés, c'est le constat de la principale compagnie de
dépollution et d'un comité d'experts. La principale compagnie de
dépollution.
Le
Minerva Gloria il y a deux semaines, le Genmar Daphne dans quelques jours et,
de plus en plus, une autoroute du
pétrole pour le pétrole albertain, c'est ça qu'est en train de devenir le
fleuve Saint-Laurent. Quand est-ce que le premier ministre va se lever
debout pour défendre les intérêts des Québécois et des Québécoises?
Le Président :
M. le ministre délégué aux Transports.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, M. le Président, les initiatives sont nombreuses par
notre gouvernement. L'étude, l'évaluation stratégique globale fait
partie des outils dont on se dote.
Ai-je
besoin de rappeler qu'Urgence-Environnement… Est-ce que l'opposition est en
train de mettre en doute l'efficacité
d'Urgence-Environnement? Urgence-Environnement fait un travail exceptionnel. Le
gouvernement fédéral a une
responsabilité, on travaille de façon concertée, de façon efficace. Et sur quoi
on se base, M. le Président? On se base sur les faits, sur les outils dont on s'est dotés au cours des dernières
années, au Québec, justement pour veiller à la sécurité non seulement
des citoyens, mais de la vie marine également. L'environnement, ça nous tient à
coeur. Merci.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Récupération de sommes d'argent obtenues
frauduleusement par des entreprises
de l'industrie de la construction
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, il y a deux ans, la deuxième plus importante firme de
génie au Québec, Dessau, a demandé au gouvernement de
négocier pour être capable de rembourser les sommes qui avaient été volées
suite à la corruption puis à la collusion. Malheureusement, le gouvernement péquiste n'a rien fait, le gouvernement libéral n'a rien fait. Résultat : Dessau a été vendue à une firme
de l'Alberta.
M. le Président,
hier, la plus importante firme de génie au Québec, SNC-Lavalin, son président
nous dit qu'il envisage le scénario de vendre la compagnie ou de la démanteler.
Pourquoi? Parce qu'il veut négocier les pénalités concernant la corruption puis
la collusion qui ont été faites chez SNC-Lavalin.
M. le Président,
c'est incroyable, on a des firmes de génie qui veulent rembourser l'argent
volé, mais on a deux gouvernements qui se sont traîné les pieds alors qu'on
pourrait récupérer des centaines de millions de dollars.
M.
le Président, le premier ministre a sûrement — en tout cas, je l'espère — un plan pour atteindre l'équilibre budgétaire l'année prochaine. Moi, j'ai une
question très simple pour lui ce matin : À combien il estime les montants
qui vont être remboursés par les firmes qui nous ont volés dans son plan
de retour à l'équilibre budgétaire? Combien?
Le
Président : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, je vais suggérer à notre collègue de lire
les journaux tous les jours, parce qu'aujourd'hui
on voit que l'entreprise en question, SNC-Lavalin, pour ne pas la nommer,
contredit ce qu'il vient de dire.
Ceci
dit, c'est un problème important, nous croyons également, tout comme lui, tout
comme nos collègues, qu'il faut
récupérer ces sommes. Et il y a des exemples internationaux, d'ailleurs, qui
nous montrent la voie à suivre, et notre gouvernement prépare actuellement une législation à cet effet. Je suis
donc persuadé que nos collègues de la deuxième opposition, comme ceux de l'opposition officielle, vont tout faire pour
faciliter et accélérer l'adoption de ce projet de loi.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, on a un premier ministre, à tous les
jours, qui nous dit : Il faut élever le débat. Bien, on est dans une situation… M. le Président, à trop
s'élever, là, on a un premier ministre qui a complètement perdu de vue la
réalité des gens. On a un premier ministre
qui ne touche plus à terre, qui n'est plus dans «trouver des solutions aux
vrais problèmes».
M.
le Président, on a des centaines de millions qu'on pourrait récupérer de
SNC-Lavalin. Est-ce que le premier ministre
peut au moins nous dire : Y a-t-il eu au moins une rencontre?
Le Président : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le
Président, notre collègue,
franchement, sait très bien qu'il y
a des actions en cours en cour
de justice et qu'il ne serait pas approprié de
faire certaines rencontres dans ce contexte-là. Cependant, nous avons des contacts avec l'entreprise. Le milieu du
génie civil est un milieu très important pour le Québec, un milieu très
important. Ce milieu sait que nous préparons actuellement un projet de
loi qui vise précisément à atteindre des objectifs qui sont communs à tous les partis de cette Chambre. Alors,
j'engage notre collègue à être un peu patient. Ce projet de loi va être déposé. Et je
l'engage surtout à travailler avec nous et avec les autres partis représentés ici pour que ce projet soit adopté
le plus rapidement possible afin qu'il ait des
effets dans le sens qu'il souhaite.
Le Président : Deuxième complémentaire, M. le chef
du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, on
peut bien faire des projets de loi sur toutes sortes de choses. On est rendus
même, aujourd'hui, qu'on fait un projet
de loi pour savoir combien d'employés qu'on a au
Québec.
La
vérité, c'est :
Est-ce qu'on a commencé à négocier avec SNC-Lavalin? Est-ce
que le premier ministre ou quelqu'un de son
entourage a au moins rencontré une fois SNC-Lavalin ou si on va attendre encore
de perdre un autre siège social au Québec?
Le Président : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Franchement, je n'en
reviens pas. Voilà quelqu'un qui a déjà été dirigeant d'une
grande entreprise, voilà quelqu'un
qui nous parle de rigueur d'administration, voilà quelqu'un qui parle de
l'équilibre budgétaire et qui ne comprend
pas qu'il est nécessaire — et, franchement, il a été au gouvernement
lui-même, comment se fait-il qu'il ne s'est jamais
préoccupé de cette question? — qu'il est
nécessaire pour le gouvernement d'avoir des
informations précises non seulement
sur les employés des ministères et organismes que nous avons, mais également
sur ceux et celles des réseaux et des
sociétés d'État. Les bonnes décisions doivent être guidées par les bonnes
informations. Il devrait être le premier, compte tenu de ses antécédents dans le monde des affaires, à nous
soutenir plutôt que de rabaisser ce projet nécessaire pour l'avenir du
Québec.
Le Président : Principale, M. le député de Chauveau.
Financement
de l'industrie éolienne
M. Gérard Deltell
M.
Deltell : M. le Président, les Québécois voient
leur compte d'électricité augmenter en flèche.
On a eu 4 %. Tous les Québécois
ont payé une augmentation de 4 % en avril
dernier, et l'an prochain ça risque d'être
la même chose. Pourquoi?
Parce que le gouvernement maintient le mauvais programme d'affaires des
éoliennes, qui nous coûte trois fois trop cher. Le gouvernement n'a de cesse de répéter :
Écoutez, ce n'est pas de notre faute, c'est la
Régie de l'énergie qui décide des prix, ultimement. Oui, mais là, M. le Président, le chat sort du sac, puisqu'hier, dans une décision,
la régie a écrit textuellement qu'elle est otage des décisions, des mauvaises
décisions du gouvernement. Exactement à l'article 282, c'est
écrit : «…la régie n'a tout simplement
pas de discrétion pour refuser de tenir compte d'un
bloc déterminé — ça, c'est
les éoliennes — par
règlement du gouvernement.» Donc, c'est clair,
M. le Président, à cause des mauvaises
décisions du gouvernement, la régie est prise pour augmenter les tarifs d'électricité.
C'est d'ailleurs ce que disait aussi
Thierry Vandal, le président d'Hydro-Québec.
Alors,
M. le Président, la question est claire : Est-ce
que le gouvernement va enfin mettre un terme aux éoliennes, qui coûtent très cher à tous les
contribuables du Québec?
Le Président : M. le ministre des Ressources
naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, sur cette
question-là, encore une fois, j'aimerais
rappeler au député de Chauveau que le défi qu'on
a au Québec, ce n'est pas juste un défi par
rapport aux éoliennes, c'est un défi
d'améliorer encore davantage les exportations
du Québec à l'extérieur, parce que c'est ça
aussi qui est extrêmement payant pour le gouvernement du Québec.
M.
le Président, le 17 juillet dernier, j'ai
annoncé la mise en place d'un groupe de
travail sur les conditions nécessaires au
développement de l'industrie éolienne québécoise, et
cette annonce a été saluée d'ailleurs par l'ensemble des acteurs de
l'industrie, et même le député
de Matane avait salué cette annonce-là. Nous allons travailler, M. le
Président, sur cette question-là.
Nous voulons que le Québec fasse plus d'exportation. On veut travailler
également pour protéger l'industrie éolienne
au Québec, parce qu'il y a 5 000 emplois en jeu, M. le Président.
Et, selon Secor-KPMG, il est important de rappeler
que 1 million de dollars investis
dans cette filière en rapportent 3 en retombées économiques, M. le Président.
Le Président : Première complémentaire, M. le député
de Chauveau.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell : Pour nous, à la coalition, M. le Président, ce qui compte, c'est d'améliorer la qualité du porte-monnaie des contribuables. On en a assez de
payer trop pour des projets qui ne mènent nulle part et qui coûtent très cher
aux Québécois. Le gouvernement a créé un
comité pour étudier les éoliennes. Il devrait se fier à l'étude qui a été faite
il y a à peine un an et qui conclut que
les éoliennes, ça coûte très cher. Savez-vous
combien ça nous coûte, les éoliennes au Québec? Est-ce que vous le savez? Vous voyez, M.
le Président, ils ne le savent même pas. Bien, moi, je vais leur dire, parce que c'est écrit à la page 26,
c'est écrit que ça coûte
140 millions de dollars par année pendant
20 ans en pure perte.
M. le Président,
quand est-ce que le gouvernement va penser à tous les contribuables?
• (11 h 10) •
Le Président : M. le ministre des Ressources
naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, quand je regarde la situation… Je sais qu'il y a des chiffres
qui ont été avancés, des chiffres qui
sont très importants, et tout ça, mais la réalité est la suivante, M. le
Président. D'abord, à écouter le député de Chauveau, là, Hydro perd des centaines de millions de dollars. Or, la
profitabilité d'Hydro continue d'être là. Et, sur la question des tarifs, on a déjà dit qu'il y avait
un décret de préoccupation. Nous sommes préoccupés par la dernière hausse.
Mais, quand on le regarde sur un horizon
d'une dizaine d'années, y incluant la hausse de 4,3 %, l'augmentation
générale des tarifs a été de 1,8 % sur 10 ans, M. le
Président.
Alors,
notre objectif, il est simple : on veut faire du Québec un leader en
développement durable, et c'est ça qui est important.
Le Président :
M. le député de Chauveau.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell :
Bien, justement, M. le Président, parlons-en, de ce fameux décret de
préoccupation. Avec tout le respect, M. le
Président, que j'ai pour l'Exécutif, là, c'est un décret qui, malheureusement,
ne vaut que la valeur du papier sur
lequel c'est écrit. Pourquoi? Parce que la régie le dit, ils sont otages de vos
décisions. Le seul décret que le gouvernement devrait adopter, c'est de mettre un terme à l'éolien, qui coûte
140 millions de dollars par année en pure perte pour tous les
Québécois.
Le Président :
M. le ministre des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, où
est le développement régional voulu par le parti de la CAQ? On voit que ça ne
suit pas le discours de la CAQ, M. le
Président. M. le Président, la situation, elle est très simple et très
claire : on veut faire du Québec
un leader en développement durable et, M. le Président, on veut faire des
éoliennes une source d'énergie complémentaire à l'offre actuelle
d'Hydro-Québec. M. le Président, on veut aller de l'avant, et on va avoir du
succès, M. le Président.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Repentigny.
Subventions versées pour des
places
en service de garde inoccupées
Mme Lise Lavallée
Mme
Lavallée : M. le Président, alors que le Québec fait face à un déficit
colossal, selon le Conseil québécois des
services de garde éducatifs à l'enfance, près de 15 millions de dollars de
subventions par année seraient versés pour des places inoccupées en garderie. 15 millions de fraudes par
année, mais seulement 255 000 $ récupérés en cinq ans. Pourtant, la ministre de la Famille a dit mardi,
et je cite : «Pour l'instant, on me dit que ça va bien, qu'on arrive à
s'occuper des dossiers. Si jamais on en échappe, on avisera, mais [...]
le ministère fournit à la tâche...»
De toute
évidence, ça ne va pas bien du tout, on en échappe pas mal. M. le Président,
est-ce que la ministre peut expliquer l'écart colossal entre les sommes
volées et les sommes récupérées?
Le Président : Mme la
ministre de la Famille.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. En premier, j'aimerais vous dire comment ça se passe au
niveau du ministère, puisqu'il y a
des gens sur le terrain, il y a 163 bureaux de coordination qui se
préoccupent tous les jours des services
reçus par les enfants et surtout aux familles, mais, au niveau du ministère, il
y a aussi six analystes de rapports financiers, huit inspecteurs sur le
terrain, partout au Québec, et six enquêteurs pour les cas majeurs.
Ce qu'il est
important de comprendre, M. le Président, c'est qu'il n'y a pas de pancarte qui
se met en avant des institutions pour
dire : Ici, il n'y a pas de place prise par des enfants, des vrais
enfants. Il faut les débusquer, il faut les trouver, et, pour ça, on a des complices du quotidien qui s'appellent
les bureaux coordonnateurs. Donc, si la députée veut savoir comment ça se
passe, ça va nous faire plaisir, au niveau du ministère, de s'asseoir avec elle
et de lui expliquer, avec beaucoup d'attention, comment se fait une
inspection, une enquête ou une analyse financière au niveau du ministère.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Repentigny.
Mme Lise Lavallée
Mme
Lavallée : M. le Président, la ministre affirme que tout est sous
contrôle, mais son ministère n'a récupéré que 255 000 $ des
15 millions gaspillés. De toute évidence, elle se contente de peu. La
ministre nie l'ampleur du problème, qui est pourtant une pratique répandue et
connue depuis plusieurs années.
M. le
Président, comment la ministre va-t-elle mettre fin à ce gaspillage et
récupérer les 15 millions gaspillés chaque année?
Le Président : Mme la
ministre de la Famille.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau :
J'aimerais avoir, M. le Président, si la députée peut me le déposer, le rapport
qui nous souligne le 15 millions,
puisque c'est une analyse vitement faite par un organisme qui dénonce des
choses qui se passent sur le terrain.
Ce qu'on a besoin, nous, comme gouvernement, c'est qu'on dénonce au niveau du
ministère qui nous aide, nous, à
trouver et à débusquer les gens qui posent des gestes, puisque notre volonté à
nous, c'est un service adéquat, c'est une aide aux familles et s'assurer
que l'ensemble de nos places sont occupées par des enfants.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Repentigny.
Mme Lise Lavallée
Mme
Lavallée : M. le Président, des milliers de parents attendent une
place en garderie pour leurs enfants, mais, pendant ce temps-là, on gaspille 15 millions de l'argent des
contribuables qui doit servir à financer des vraies places en garderie,
pas des places fantômes.
Qu'est-ce que la ministre répond à ces
parents-là? Est-ce qu'elle a un plan d'action pour reprendre le contrôle
du réseau des garderies et s'assurer de la saine gestion des fonds publics dans
son ministère?
Le Président :
Mme la ministre de la Famille.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : M. le Président, je vous rassure, le ministère
est en contrôle, et nous avons des gens sur le terrain, comme au ministère, pour faire le travail qu'on se doit de
faire. Je pense que ce qui est important de comprendre, c'est qu'à partir du moment où un parent, ou même
un voisin, ou une autre institution sent qu'il se passe quelque chose, bien, il faut nous appeler, il faut nous le dire,
et nous allons mettre tout le travail en place pour aller rechercher les sommes
perdues et faire en sorte qu'il n'y a plus de fraude au niveau des garderies du
Québec. Merci, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Jonquière.
Travaux de forage de
TransCanada Énergie pour la
construction d'un terminal pétrolier à Cacouna
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui, M. le Président. Dans le dossier de
TransCanada, il y a urgence pour que le ministre de l'Environnement se réveille enfin et fasse les
deux seules choses logiques : révoquer le certificat d'autorisation à
TransCanada et convoquer d'urgence un BAPE sur l'ensemble du projet.
Le jugement de la
Cour supérieure, M. le Président, donne une gifle incroyable au ministre, mais
pourtant la seule chose qu'il a à faire,
c'est d'arrêter immédiatement les travaux. Il ne peut pas s'enfermer dans une
logique absurde, parce que, s'il y a
des forages qui mettent en péril une espèce menacée, c'est que les forages ne
doivent tout simplement pas avoir
lieu, M. le Président. C'est la dernière fois qu'on se voit avant la reprise
des travaux, le 16 octobre. On a réclamé un débat d'urgence, six
groupes environnementaux le réclament aussi.
Est-ce
que le ministre va enfin se réveiller et empêcher la reprise des travaux de
forage le 16 octobre à Cacouna?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Alors, à nouveau, il faut rappeler
les faits. Il y a eu une procédure d'urgence qui a été intentée par les groupes environnementaux dans ce dossier.
C'est un recours en injonction, qui, précisément, est une procédure d'urgence. La Cour supérieure a
rendu un jugement en injonction interlocutoire, et ce qui est très important
de préciser, M. le Président, c'est qu'à la demande des groupes
environnementaux requérants dans le dossier la Cour supérieure a suspendu l'application du certificat d'autorisation en
question jusqu'au 15 octobre. C'est à la demande des groupes
environnementaux que ça s'est fait, M. le Président. Et ce certificat
d'autorisation visait précisément non pas l'ensemble
du projet TransCanada, non pas le début des travaux de construction du projet
d'oléoduc ou du projet du port, mais
visait uniquement l'obtention de données scientifiques pour alimenter,
justement, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement que nous avons annoncé sur le projet TransCanada, M.
le Président. Et c'est avec ces données-là que nous pourrons répondre à
l'ensemble des questions, que le débat pourra avoir lieu de façon sereine, et
compétente…
Le Président :
En terminant.
M. Heurtel :
…et sérieuse. Et c'est avec l'ensemble de ces données-là…
Le Président :
M. le député de Jonquière, en complémentaire.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : On va mettre une chose au clair, M. le
Président : il n'y en a pas, de mandat au BAPE, au moment où on se
parle. Il n'y en a pas. Mais il y a une autre chose qui est claire également,
c'est que les forages mettent en péril une espèce qui est déjà menacée et dont
la population décline dangereusement, de 15 % depuis le début des
années 2000. C'est urgent. On n'est pas dans l'illusion, là, ou dans des
scénarios de fous, là, on est présentement dans l'actualité. Les travaux
reprennent le 16 octobre, ça, c'est jeudi prochain.
C'est la dernière fois qu'on se voit. Tout ce que le ministre peut faire, c'est
arrêter…
• (11 h 20) •
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. La question du député
de Jonquière démontre encore son
incompréhension totale de ce qu'est
un processus du BAPE. Ça commence, d'abord et avant tout, par
un avis de dépôt de projet, qui a été fait d'ailleurs sous le précédent gouvernement.
Ensuite, il y a
une étude d'évaluation des impacts environnementaux. Cette
étude est présentement en cours, et on
ne peut pas commencer le BAPE, la phase audiences publiques, qui est précédée d'un mandat, tant que l'étude d'évaluation des impacts environnementaux est
complétée. Et c'est le certificat
d'autorisation, qui, justement, fait l'objet du jugement de la Cour supérieure,
qui va nous permettre d'alimenter la réflexion…
Le Président : Deuxième complémentaire, M. le député
de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : M. le Président, celui qui ne
comprend pas, c'est le ministre de
l'Environnement. Il ne comprend pas son rôle. Tout ce qu'il comprend, c'est
d'être le ministre de TransCanada. Ça, c'est
terrible. Ça, les Québécois le comprennent.
M. le Président, face à cette incompréhension du ministre, est-ce que
le premier ministre peut agir, remettre son ministre
à l'ordre, appliquer le principe de
précaution à la Loi sur le Développement durable et cesser immédiatement les travaux
avant le 15 octobre?
Le
Président : Vous savez très
bien, M. le député, qu'on doit toujours appeler un député par son titre et un
ministre par son titre. M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Il
y a d'abord un premier principe en jeu, c'est
le respect des tribunaux, et nous
allons respecter non seulement la décision de la Cour supérieure, mais l'ensemble du processus qui est présentement en cours devant la Cour
supérieure. Et, deuxièmement, il est important de rappeler à nouveau des
faits. Dans les deux dernières années,
il y a un gouvernement qui a autorisé l'entreposage des pétroles provenant de
l'Alberta, il y a un gouvernement qui
a autorisé, sans évaluation environnementale, de la fracturation hydraulique, et c'est le gouvernement du Parti québécois. Nous, ici, de ce côté-ci, nous allons obtenir des
faits, nous allons obtenir la science, on va faire les études requises avant
d'aller de l'avant…
Le Président : En terminant.
M. Heurtel : …avec des projets, M. le Président.
Le Président : Principale, Mme la députée de
Taillon.
Compressions budgétaires au
CSSS
Champlain—Charles-Le Moyne
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, après des coupes au CSSS du Haut-Richelieu—Rouville et au CSSS de Laval, c'est au tour du
CSSS Champlain—Charles-Le Moyne,
sur la Rive-Sud de Montréal,
de subir des coupures de 10 millions
de dollars. Cette fois, les postes coupés
sont ceux de physiothérapeutes, d'ergothérapeutes, de nutritionnistes,
d'infirmières, de préposés et de travailleurs sociaux. Le département de réadaptation sera également
fermé, et les patients envoyés à Montréal, des patients en réadaptation envoyés à Montréal.
Sa propre population de La Pinière devra traverser le pont Champlain la fin
de semaine, quand il est ouvert, pour aller à Montréal afin de recevoir des
soins en réadaptation.
Le ministre va-t-il
enfin entendre les patients et cesser de couper dans les soins et les services?
Le Président : M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le
Président, encore une fois, la
députée de Taillon se fait la porte-parole de certaines personnes qui nient certaines réalités, évidemment.
Alors, les consignes qui ont été données, M. le Président, demeurent
celles qui le sont aujourd'hui, à savoir qu'il y a des travaux d'optimisation à être faits, et on
demande aux gens et aux administrations de faire en sorte que les services directement
aux patients ne soient pas coupés.
Alors,
à chaque fois, dans les deux dernières semaines, M. le Président, où la députée
de Taillon est arrivée avec des affirmations de cet ordre-là, après vérification il n'y avait pas
de coupure des services. Alors, évidemment, aujourd'hui, je
vais encore faire la vérification, M.
le Président, et je reviendrai, et j'ose
espérer que, si la tendance se maintient, je vais pouvoir informer cette Assemblée que les informations qui ont été
mises ici, sur le plancher, ne sont pas nécessairement précises.
Le Président : Première complémentaire, Mme la
députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Alors, M. le Président, le
ministre continue de répondre en technocrate pour justifier ses coupes. Partout au Québec, il y a des manifestations
chaque semaine pour dénoncer les coupures libérales, et, mardi prochain,
c'est à
Val-d'Or que les gens manifesteront pour dénoncer l'abolition de 36 postes
d'infirmière et d'infirmière auxiliaire, la suppression de 15 lits
en médecine et la réduction de 45 000 heures-soins à la population.
Est-ce que le ministre va prendre acte de ces
manifestations et arrêter de couper les soins et les services?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je suis
très heureux de constater que la députée de Taillon va maintenant remplacer
la députée de Richelieu, qui me demandait
essentiellement toujours la même question. Alors, je vais donner la même réponse,
M. le Président : Les commandes qui sont
données au réseau sont les mêmes. Et je rappellerai la raison pour laquelle ces commandes-là sont données : nous avons hérité, évidemment, d'une
situation budgétaire catastrophique qui, à cause du Parti québécois, met en péril notre système de santé. Et notre objectif est de faire en sorte, M. le Président, que les
citoyens, qui paient des taxes et des impôts, aient les services appropriés. Et
on fera tout, M. le Président, pour faire
en sorte qu'on puisse les donner de façon pérenne, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : Alors, M.
le Président, transférer des patients
qui ont besoin de réadaptation de la Rive-Sud à Montréal, c'est une
détérioration des services. Le ministre, je l'ai entendu, a parlé de commande. Alors,
gouverner, c'est plus que contrôler. Il dit…
Est-ce qu'il va agir en ministre, en ministre, et
non pas en technocrate et avouer le non-sens de ces coupures dans les soins?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, la députée de Taillon a bien raison,
gouverner, c'est gouverner. Je suis tout à fait d'accord avec elle. Et
être une opposition constructive, tel que l'a dit le chef de l'opposition
officielle, c'est aussi arriver avec des
faits qui sont vérifiés et de faire des propositions qui sont constructives.
Alors, M. le Président, ce n'est pas exactement ce que je vois
aujourd'hui.
Maintenant,
je suis qualifié de «technocrate». Moi, je trouve que c'est un nouveau
qualificatif intéressant, mais il n'en reste pas moins, M. le Président,
que gouverner, ça s'appelle aussi prendre des décisions pour le bénéfice de la population. Les décisions que l'on prend, M. le
Président, visent le bénéfice de la population, et les réformes que l'on
met en place sont là pour corriger les erreurs du passé, M. le Président…
Le Président : En terminant.
M. Barrette : …et on les corrigera.
Le Président : Principale, M.
le député de Groulx.
Gestion et contrôle des
effectifs des ministères,
des organismes et des réseaux du secteur
public ainsi que des sociétés d'État
M. Claude Surprenant
M. Surprenant : M. le Président, le
gouvernement a déposé ce matin un projet de loi sur le contrôle…
Des voix : …
Le
Président : …question. Est-ce que je peux entendre la question?
Ce serait bien. M. le député de Groulx, c'est à vous la parole.
M.
Surprenant : M. le Président, le gouvernement a déposé ce matin un
projet de loi sur le contrôle des effectifs publics. Alors, je le cite, c'est pour obtenir des renseignements
«notamment par des mécanismes de dénombrement et de planification». Il y a longtemps qu'on demande au
gouvernement de nous dresser le portrait concret de l'emploi dans le secteur public, M. le Président. Outre de
reprendre, donc, une idée de la CAQ, c'est maintenant qu'il dépose un projet
de loi pour répondre à ce que nous avions
demandé. C'est d'autant plus étonnant que le gouvernement libéral ne l'a jamais
fait en 10 ans de pouvoir. Et toutes
les réformes d'État qu'il avait promises après la fameuse réingénierie de
l'État promise en 2003, après son projet de modernisation de l'État dont
il s'est tant vanté depuis 2004… comment le gouvernement explique-t-il qu'il
n'a même pas encore le portrait complet de ses effectifs?
Le président
du Conseil du trésor peut-il reconnaître, sur cet enjeu, que les 10 années de
gouverne libérale depuis 2003 ont été un échec, M. le Président?
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux : Bien, M. le Président,
c'est… Je pense que la CAQ devrait se réjouir et le député de Groulx en particulier devrait se réjouir qu'on passe à
l'action ce matin. On passe à l'action sur deux plans importants, d'abord de
s'assurer effectivement qu'on ait toute
l'information requise pour prendre les bonnes décisions en matière de gestion
des effectifs, pas seulement dans la fonction publique, mais également
dans les réseaux de l'éducation, de la santé, dans l'ensemble des organismes
qui sont supportés par le gouvernement et aussi dans les sociétés d'État.
Alors, en
campagne électorale, ils nous ont dit que c'était nécessaire pour atteindre
l'équilibre budgétaire. Nous, on
savait que ce n'était pas suffisant. Néanmoins, c'est nécessaire pour atteindre
l'équilibre budgétaire, avec la révision des programmes, avec l'ensemble des efforts auxquels on convie
l'ensemble de la population, et je m'attends évidemment à une opposition
constructive là-dessus.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : M. le Président, qu'il y ait un gel des effectifs dans la
situation budgétaire actuelle est tout à fait défendable. Le
gouvernement veut donc geler le nombre d'employés, mais sans d'abord en connaître
le nombre. Le gouvernement libéral a déjà eu
10 ans pour faire ce travail. On comprend donc qu'il ne l'a pas fait, que la
réingénierie et la modernisation de l'État ont été des échecs.
Le président
du Conseil du trésor peut-il au moins le reconnaître et nous dire quand nous
aurons le vrai portrait?
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Bien, M. le Président, le vrai portrait, on va l'avoir une
fois que l'opposition nous aura aidés à adopter très, très, très
rapidement ce projet de loi, parce que l'un des buts, c'est effectivement
d'avoir ce portrait.
Alors, il y a
eu une personne qui occupait le même rôle que le député de Groulx, comme
critique de l'opposition par rapport
au Conseil du trésor, qui a posé, de façon répétitive, répétée, à
l'ex-président du Conseil du trésor : Combien il y a d'employés dans le secteur public? Il était
incapable de répondre à ça. Moi, quand je suis arrivé en poste, j'ai décidé
que je serais capable de répondre à ça.
• (11 h 30) •
Le Président : Deuxième complémentaire,
M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : M. le Président, 10 années de gouverne libérale, depuis 2003, et aucun résultat. Le ministre
avait besoin d'une commission
des programmes pour lui dire quoi faire. Il a maintenant besoin d'un projet de loi pour savoir combien a d'employés… de l'État.
Le président
du Conseil du trésor n'est-il pas gêné de cette situation?
Peut-il reconnaître, donc, l'échec de gestion libérale pendant ces 10
années au pouvoir?
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Alors, M. le Président, suite à la non-atteinte de l'objectif d'équilibre
budgétaire en 2013‑2014,
qui nous a laissé plutôt de l'encre rouge, suite au déficit anticipé
pour 2014‑2015, le gouvernement a pris l'engagement, devant les Québécois, de
ramener l'équilibre budgétaire en 2015‑2016 au moyen d'instruments modernes
comme la révision permanente des programmes, ce qui n'a jamais été fait dans
l'histoire, et comme ce projet de loi que nous déposons, et nous attendons l'appui, la participation de la deuxième opposition
pour l'adoption rapide de ce projet
de loi, ce projet de loi sur la gestion et le contrôle des effectifs
dans l'ensemble de l'appareil public. Alors…
Le Président :
En terminant.
M. Coiteux : …j'attends qu'on nous
accompagne dans ces réformes importantes pour l'avenir…
Le Président : Principale, M.
le député de Terrebonne.
Création de places en service de garde
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Rien ne va plus au niveau de famille, comme
vous le savez, au niveau du Parti
libéral qui a décidé de retarder le développement des places en garderie et en service de garde pour les sept prochaines
années, jusqu'en 2022. C'est une décision
qui est aberrante et qui a des répercussions très graves sur les familles et
sur ceux qui souhaitent également leur offrir des places, M. le
Président.
À l'heure actuelle, non seulement les enfants qui en ont besoin n'ont pas de place
en garderie, mais des centaines de
personnes qui ont investi beaucoup de temps, d'énergie et d'argent se retrouvent aujourd'hui paralysées. Des centaines de
responsables de projets en CPE ou en garderie, qui ont des offres d'achat sur
des terrains, des ententes avec des villes, des projets de construction, des hypothèques, des loyers et des
bâtisses, qui présentement sont payés pour rien, risquent de tout
perdre. Certains pourraient être même acculés à la faillite. C'est ce qu'on
apprenait hier à Radio-Canada.
Devant une
telle situation, que fait la ministre? Qu'a-t-elle à dire à
ces gens qui ont fait autant d'efforts pour essayer de développer notre réseau en service de garde et
qu'a-t-elle à dire à nos parents qui attendent toujours une place en garderie
aujourd'hui?
Le Président : Mme la
ministre de la Famille.
Mme Francine
Charbonneau
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Le développement des services de garde au Québec, il
est important. Il est important parce
qu'effectivement il y a encore des gens sur les listes d'attente. Et avoir
accès à une place en garderie, c'est très important.
Comment ça fonctionne?
Ce n'est pas si simple, M. le Président. Pour mettre en place l'ensemble du processus, ça prend tout d'abord un appel de projets. Et il y
a eu des dépôts de projets qui ont
été faits et, quelque peu après, presque 36 mois, c'est là qu'on arrive à la délivrance du permis qui ouvre soit
un CPE, un centre de la petite enfance, ou une garderie. Donc, ce n'est pas quelque chose qui se fait en
criant chapeau, c'est quelque chose qui prend du temps. Il y a
plusieurs étapes. Je vous dirais
qu'il y a l'ensemble des étapes que je pourrais vous nommer. J'en ai devant
moi, minimalement, 14.
Maintenant, nous avons communiqué par voie
écrite avec l'ensemble des gens qui ont reçu des places entre décembre 2013 et février 2014 sous l'ancien gouvernement pour leur donner les dates exactes auxquelles ils auront…
Le Président : En terminant.
Mme
Charbonneau : …une
délivrance de permis pour avoir les places en garderie.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Terrebonne.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Lors de la dernière campagne électorale, les libéraux disaient, dans l'un de leurs engagements : «Les enfants sont la plus grande richesse [du
Québec]. Protéger leur santé, assurer leur développement [...] veiller à
leur bien-être est essentiel […] nous sommes résolus à
accompagner les familles[...]. Nous le
ferons sur plusieurs plans, [et] avec cohérence...» La cohérence, M. le Président, lorsque nous regardons la situation, c'est que des milliers de parents
attendent des places et que plusieurs projets sont largement avancés.
Que
pourrait-elle faire, la ministre? Est ce qu'elle pourrait bouger? Ou va-t-elle
laisser tomber encore tout le monde?
Le Président : Mme la ministre
de la Famille.
Mme Francine
Charbonneau
Mme
Charbonneau : M. le
Président, on bouge, on bouge. On ne
reste pas à rien faire, on est en train de faire du développement fort intéressant. D'ailleurs, nous avons
communiqué avec l'ensemble des gens qui ont eu une communication écrite, ils ont eu aussi une communication téléphonique, pour savoir où ils en étaient rendus dans leurs
projets. Les gens qui ont eu des engagements, je peux vous en nommer quelques
uns : La coop services de la famille, 32
places à Saint-Mathias-de-Richelieu, ça avait pris des engagements, on les a
accompagnés, les places se font, M.
le Président; la Garderie de L'Île aux trésors aussi.
Ce que nous ne ferons pas, M. le Président,
c'est de promettre des places sans qu'il y ait de financement.
Le
Président : En terminant.
Cela met fin à la
période de questions et de réponses orales.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, tel qu'annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder au vote reporté sur la motion de M. le député de
Granby, député…
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui?
Mme
Maltais : …avant que vous commenciez la motion, étant donné
que la motion vise spécifiquement le député de Saint-Jérôme, et conformément à la demande du Commissaire à
l'éthique, on va lui laisser le temps de sortir, s'il vous plaît.
Des voix :
…
Le Vice-Président (M. Gendron) : Bien, s'il vous plaît, s'il vous plaît! Une chose
est sûre : les travaux ne sont pas suspendus. Les gens qui nous
écoutent se demandent qu'est-ce qui se passe.
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non. Moi, je vais suspendre si vous continuez.
Votes reportés
Motion proposant que l'Assemblée demande au gouvernement
de modifier le Code d'éthique et de déontologie des membres
de l'Assemblée nationale afin d'y prévoir l'interdiction
pour un député ou un membre de sa famille immédiate
d'être actionnaire majoritaire ou en position de
contrôle dans une entreprise médiatique
Alors, tel qu'annoncé, nous allons maintenant
procéder au vote reporté sur la motion de M. le député de Granby
débattue hier, aux affaires inscrites par les députés de l'opposition. Cette
motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement d'étendre les dispositions du Code d'éthique
et de déontologie des membres de l'Assemblée
nationale et de prévoir qu'un député, ou un membre de sa famille immédiate,
ne puisse d'aucune façon détenir directement
ou indirectement la majorité des actions ou une position de contrôle dans
une entreprise médiatique.»
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Legault (L'Assomption), M. Bonnardel (Granby),
M. Deltell (Chauveau), M. Caire (La
Peltrie), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson
(Iberville), M. Roberge (Chambly), M.
Charette (Deux-Montagnes), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme D'Amours (Mirabel), M.
Laframboise (Blainville), Mme
Lavallée (Repentigny), M. Lamontagne (Johnson), M. Jolin-Barrette (Borduas), M.
Surprenant (Groulx), M. Lemay
(Masson), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière).
M.
Couillard (Roberval), M. Fournier (Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Dutil (Beauce-Sud),
M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan),
M. Moreau (Châteauguay), Mme David (Outremont), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Kelley
(Jacques-Cartier), Mme Vien (Bellechasse), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière), M. Blanchette
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
M. Daoust (Verdun), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Vallée (Gatineau), M. Billette (Huntingdon), M. Bolduc (Jean-Talon),
M. Blais (Charlesbourg), Mme St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford), Mme Boulet (Laviolette), M. Morin (Côte-du-Sud), M.
Ouellette (Chomedey), Mme Charlebois (Soulanges), Mme Ménard (Laporte),
M. Sklavounos (Laurier-Dorion), M. Girard (Trois-Rivières), M. Bernier
(Montmorency), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière (Chapleau), M. Drolet
(Jean-Lesage), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Matte (Portneuf), M. Simard (Dubuc), M. Bolduc
(Mégantic), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau), M.
Fortin (Pontiac), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Boucher (Ungava), M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee), M. Auger (Champlain), M. Rousselle (Vimont), M. Fortin
(Sherbrooke), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy
(Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme Nichols (Vaudreuil), M.
Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil).
Mme
David (Gouin), M. Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Que les députés contre cette motion
veuillent bien se lever.
• (11 h
40) •
Le Secrétaire adjoint : M. Bédard
(Chicoutimi), Mme Maltais (Taschereau), M. Marceau (Rousseau), Mme Hivon
(Joliette), Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre
(Taillon), M.
LeBel (Rimouski), M. Lelièvre (Gaspé), M. Kotto (Bourget), M. Gaudreault
(Jonquière), M. Therrien (Sanguinet), M. Dufour (René-Lévesque), M.
Lisée (Rosemont), M. Traversy (Terrebonne), M. Cousineau (Bertrand), M. Leclair
(Beauharnois), M. Villeneuve (Berthier), Mme
Ouellet (Vachon), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Pagé (Labelle), M. Roy
(Bonaventure).
Des
voix : …
Le Vice-Président (M. Gendron) : S'il vous plaît! Je voudrais procéder au
vote. Y a-t-il des abstentions? Alors, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 84
Contre : 22
Abstentions : 0
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors,
la motion est adoptée.
Motions sans préavis
Alors, nous en sommes toujours à la
rubrique des motions sans préavis. Et, en
fonction de nos règles et de l'ordre des représentations des motions, un
membre du deuxième groupe d'opposition… Alors, je reconnais…
Des
voix : …
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je ne procéderai pas si on ne peut pas
entendre le proposeur. Alors, je vais procéder si je suis capable de le faire. Je reconnais un
membre du deuxième groupe de l'opposition pour la présentation de sa
motion. M. le député de Masson, à vous.
Féliciter les lauréats du Gala des prix Leviers
M. Lemay :
M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante
conjointement avec la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, le député de
Saint-Jean, la députée de Gouin :
«Que l'Assemblée nationale félicite
les 23 lauréats qui seront honorés au gala des
[grands] prix
Leviers 2014;
«Qu'elle
reconnaisse l'implication et la persévérance de ces jeunes au sein de leur
communauté.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) : M. le
leader adjoint, y a-t-il consentement de débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Oui, M. le Président, il y aura
consentement pour des interventions de deux minutes
par intervenant. L'ordre entendu est
le député de Masson en premier, suivi par le député de Saint-Jean, la députée
de Gouin et finalement la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, nous allons débattre de cette
motion. Je cède la parole au député de Masson pour une période de deux
minutes, s'il vous plaît. À vous la parole.
M. Mathieu Lemay
M.
Lemay : Merci, M. le Président.
J'aimerais aujourd'hui prendre un peu de recul de la joute parlementaire, j'aimerais prendre deux minutes pour nous
remémorer ceux que nous sommes ici, ceux pour qui nous devons tous autant,
chaque jour, que ce soit dans cette Chambre ou dans nos comtés respectifs…
Nous avons la chance aujourd'hui de
souligner la richesse de caractère dont ont fait preuve les 23 lauréats des
prix Leviers. Comme on dit, ces jeunes ne l'ont pas
eu facile, mais, à travers leurs épreuves respectives, ils ont su
grandir et se dépasser. C'est
notamment pour cette jeunesse dont ils font partie que nous travaillons. Les prix
Leviers sont pour nous l'occasion de souligner la persévérance
et même le courage dont ces jeunes ont fait preuve. C'est l'occasion
pour nous de leur dire bravo. C'est une chance
que nous avons d'inspirer d'autres jeunes à surmonter les obstacles de la vie à travers leurs exemples, des
exemples dont nous avons été témoins dans nos circonscriptions
respectives.
Pour ne nommer que quelques exemples,
je pense ici à Vincent Laurie, de Granby, sans qui le projet de murale n'aurait pas été le même. I also think of Melissa Mallette, from Mirabel,
who lives in Oka, whose determination will pave the road to many other youths, Aboriginals in
their path to post-high school education. Je pense aussi à Sylvain Masse, de Masson, dont la résilience dans son parcours de vie lui a fourni les
outils nécessaires pour qu'il vienne à son tour en aide aux autres. Je pense également à tous les autres
lauréats qui, par leur force, leur caractère et leurs expériences respectives,
aident à leur tour d'autres jeunes.
Que ce soit par leurs gestes, leurs
paroles ou même simplement leurs exemples, tous ces jeunes font la différence.
À nos récipiendaires des prix Leviers 2014 j'aimerais offrir mes plus sincères
félicitations. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors,
merci, M. le député de Masson, de votre intervention. Et, pour la poursuite des débats sur cette même motion, je
cède la parole maintenant à M. le député de Saint-Jean. À vous la parole,
M. le député de Saint-Jean.
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte :
Merci, M. le Président. Il me fait plaisir aujourd'hui d'intervenir sur cette
motion à titre de député de Saint-Jean mais aussi comme porte-parole en
matière d'emploi, de formation professionnelle, d'alphabétisation et jeunesse
pour l'opposition officielle, pour le Parti québécois.
Nous désirons
souligner le travail accompli par les organismes communautaires qui
accompagnent les jeunes dans leur
cheminement. On le voit, les prix Leviers… ce soir, la remise de prix, 23 jeunes dynamiques qui se sont impliqués
dans la communauté, qui ont fait en sorte
par leur travail, leur énergie, leur passion, leur détermination… qui ont
amélioré le sort de nos communautés. Et c'est pour ça qu'on voulait se
lever ici aujourd'hui à l'Assemblée nationale, pour les remercier, les
féliciter et les encourager à poursuivre dans ce sens.
Donc, plus
spécifiquement, j'aimerais féliciter l'ensemble des jeunes mais plus spécialement Christian Bovina, Michaël Thibeault, Simon
Letellier, Jonathan Gervais, Jessica Couture-Denoncourt et Olivia Fiset, qui
sont des récipiendaires de ce soir des circonscriptions issues de mes collègues, c'est-à-dire le
député de Chicoutimi,
la députée de Taschereau, le
député de Bourget
et le député de Marie-Victorin, qui sont des députés de l'opposition officielle. Donc, je tiens à les féliciter plus
spécialement. Nous aurons l'occasion d'échanger ce soir un peu plus amplement.
Donc, d'ici
là, M. le Président, au nom de mes collègues du Parti québécois, j'aimerais féliciter ces 23 jeunes pour leur détermination et
leur dire bravo.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, M. le député de Saint-Jean, de votre intervention. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Gouin
pour son intervention.
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. Donc, à mon tour, je veux souligner l'engagement et la persévérance des
jeunes. C'est la cinquième édition. Le prix est remis par le Regroupement des organismes communautaires autonomes jeunesse du Québec, c'est important de le souligner. Ça parle de l'engagement des jeunes, de leur engagement dans leur communauté, ça reconnaît leur leadership,
et donc on veut bien sûr les féliciter.
À travers
tout ça, moi, je pense que ce prix vient reconnaître aussi l'engagement des organismes communautaires
eux-mêmes à aider des jeunes, à leur donner
le goût de s'engager. On ne dira jamais assez combien c'est important,
le travail de ces organismes-là, et
comment, donc, il faut continuer de les appuyer, je dirais même,
les appuyer davantage, que ce soit financièrement ou par d'autres moyens.
Si l'on veut que les organismes
communautaires jeunesse suscitent
encore cet espoir et cet engagement
des jeunes, il faut les aider à faire leur travail. Donc,
félicitations à tous et à toutes et très bonne soirée.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Charlevoix.
À vous la parole.
Mme Caroline Simard
Mme
Simard : Merci, M. le Président. Alors, tout comme mes collègues des oppositions,
je veux souligner la cinquième
édition du Gala des prix Leviers du Regroupement des organismes
communautaires autonomes jeunesse du
Québec, le ROCAJQ, qui aura lieu ce soir, à partir de 17 heures. Ces prix
viennent honorer la contribution de jeunes et de certains organismes membres du
regroupement pour leur implication. Cette cinquième édition récompensera 23
jeunes. Je tiens d'ailleurs à les saluer à nouveau.
J'aurai
l'honneur, avec quelques collègues, de souligner l'effort de ces jeunes
lors du gala de ce soir. Pour tous ceux qui n'auront pas cette chance,
je vous invite, après nos débats, à rencontrer les jeunes récipiendaires à
l'hôtel Château Laurier.
Les
récipiendaires ont su surmonter des difficultés personnelles pour accomplir des projets qui
étaient chers à leurs yeux. Ceci leur
a permis de démontrer des aptitudes personnelles n'ayant pas toujours
été dévoilées. Ces aptitudes leur seront précieuses tout au long de leur
vie.
Je veux aussi
prendre quelques instants pour remercier les organisateurs de cette soirée qui permettent à ces
jeunes de vivre des moments qui seront fort probablement mémorables.
En terminant, je veux souligner que
l'implication et la persévérance des lauréats de cette cinquième édition des prix Leviers est un exemple pour tous les
jeunes du Québec. Encore une fois, félicitations, et merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la députée. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, la motion est adoptée. Je cède la parole maintenant à un membre formant
le gouvernement, pour la présentation de sa
motion. Et je reconnais Mme la ministre de la Sécurité publique pour sa motion.
À vous la parole.
Souligner la Journée
internationale de
la prévention des catastrophes
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante, et c'est conjointement avec le député de
Matane-Matapédia, le député des Chutes-de-la-Chaudière et le député de
Mercier :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée internationale de la prévention des
catastrophes, qui se tient le 13 octobre prochain;
«Qu'elle
rappelle que cette journée vise à sensibiliser les gens sur la manière de
prendre des mesures préventives ainsi qu'à se préparer adéquatement afin
de réduire les risques en cas de catastrophe.»
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce que cette motion est adoptée?
M.
Sklavounos : …M. le
Président.
• (11 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, cette motion est adoptée sans débat. Alors, la motion est adoptée.
Un membre du groupe formant l'opposition officielle… Ça va. Mme la
députée de Joliette, allez.
Mme
Hivon : Merci,
M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale félicite
l'organisme Point Québec qui a réussi à obtenir une extension de domaine
de premier niveau exclusif au Québec;
«Qu'elle rappelle la motion du 11 juin 2008
présentée par l'ex-député d'Outremont, M. Raymond Bachand, adoptée à l'unanimité, qui appuyait ce projet
notamment pour favoriser le rayonnement du Québec et de son identité ainsi
que le succès de ses entreprises;
«Qu'elle
demande au gouvernement d'assumer un rôle de leader dans l'émergence et le
déploiement du suffixe ".quebec" et de s'engager dans un
processus de migration d'adresses pour ses ministères et organismes.»
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, Mme la députée de Joliette, pour la présentation de cette motion. Y
a-t-il consentement pour en débattre?
M.
Sklavounos : Pas de
consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, il n'y a pas de consentement. Il n'y a pas de
consentement pour en débattre.
Alors, nous
en sommes toujours aux motions sans préavis. Je reconnais maintenant M. le
député de Mercier pour sa motion. M. le député de Mercier, à vous.
M. Khadir : M. le Président, j'ai le plaisir de
demander le consentement de la Chambre en fait en toute cohérence avec la motion unanime que nous avons acceptée, la
motion du gouvernement sur la Journée internationale de la prévention des catastrophes. Donc, en toute cohérence, je
demande le consentement de la Chambre pour débattre de la motion suivante
conjointement avec le député de Bonaventure :
«Que
l'Assemblée nationale s'oppose au passage par train, sur le territoire
québécois, de plus d'un million de barils de pétrole supplémentaires par semaine, issus des sables bitumineux et
destinés à l'exportation, que rendrait possible le projet [de] port de Belledune, au
Nouveau-Brunswick, notamment en raison des risques causés à l'environnement et
à la sécurité publique;
«Que
l'Assemblée nationale presse le gouvernement du Québec de confier au Bureau
d'audiences publiques en environnement le mandat d'étudier les impacts
de ce projet et de formuler des recommandations auprès des autorités fédérales
concernées;
«Que — finalement — l'Assemblée nationale presse le gouvernement
du Canada de décréter un moratoire sur le
transport par rail du pétrole de schiste et du pétrole bitumineux de l'Ouest
jusqu'à ce que des consultations publiques et indépendantes aient lieu auprès des populations des villes et villages
concernés par le transport ferroviaire de ces produits dangereux; que ce moratoire soit maintenu tant et
aussi longtemps que les wagons DOT-111 —D-O-T-111 — n'auront pas tous été remplacés et que l'ensemble de la voie ferrée vétuste empruntée
par le pétrole destiné au port de Belledune n'aura pas été mise à
niveau.»
C'est très raisonnable, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Pas de consentement. Alors, nous en avons terminé avec
la rubrique des motions sans préavis.
Avis touchant les travaux des commissions
Je
suis à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions. Est-ce qu'il y a
des commentaires, des questions? Il n'y en a pas.
Alors, Avis du
gouvernement. M. le leader adjoint du gouvernement, pour vos avis.
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de
l'aménagement du territoire poursuivra
l'étude détaillée du projet de loi n° 3, Loi favorisant la santé
financière et la pérennité des régimes de
retraite à prestations déterminées du secteur municipal, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 heures à
18 heures, ainsi que le mardi 21 octobre 2014, de 10 heures à
midi, à la salle Louis-Joseph-Papineau.
J'avise également que
la Commission des institutions entreprendra l'étude détaillée du projet de loi
n° 14, Loi modifiant le Code de
procédure civile et d'autres dispositions, aujourd'hui, de 15 heures à
18 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, et, si
nécessaire, le mardi 21 octobre 2014, de 10 heures à 11 heures, à la
salle 1.38 de l'édifice Pamphile-Le May;
Également,
que la Commission de la santé et des services sociaux entreprendra les
consultations particulières à l'égard
du projet de loi n° 10, Loi modifiant l'organisation et la gouvernance du
réseau de la santé et des services sociaux notamment par l'abolition des agences régionales, le lundi 20 octobre
2014, de 14 heures à 18 h 15, ainsi que le mardi 21 octobre,
de 10 heures à midi, à la salle du Conseil législatif;
Et
finalement que la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et
des ressources naturelles entreprendra les consultations particulières à
l'égard du projet de loi n° 11, Loi sur la Société du Plan Nord, le lundi
20 octobre 2014, de 14 heures à 18 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, pour ceux qui ont écouté, là, il
y a une modification à l'horaire suggéré, alors ça prend le consentement. Alors, est-ce qu'il y a consentement
pour déroger à l'article 143 du règlement? Ah! c'est marginal,
15 minutes, ça fait que ça revient... Alors, je répète…
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : …je répète la question, là : Est-ce qu'il y a
consentement pour déroger à l'article 143 concernant l'horaire des travaux des
commissions?
Des voix :
Consentement.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Il y a consentement? Agréé.
Avis
de la présidence. Pour ma part, je
vous avise que la Commission des
relations avec les citoyens se
réunira en séance de travail aujourd'hui, après les affaires courantes pour une durée d'une heure, à la salle
RC.171. L'objet de cette séance de
travail, c'est de statuer sur les observations, les conclusions et, s'il y a
lieu, les recommandations à la suite des auditions portant sur
l'examen des rapports sur les activités du Fonds de soutien aux proches
aidants.
Je
vous avise également que la Commission des transports et de l'environnement se
réunira en séance de travail aujourd'hui,
à 13 heures jusqu'à 13 h 30, à la salle RC.171. L'objet de la
séance, c'est de statuer sur une demande de mandat d'initiative du
député de Jonquière.
Enfin,
je vous avise que la Commission de la culture et de l'éducation se réunira,
elle aussi, en séance de travail mais mardi le 21 octobre prochain,
de 10 heures à midi, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin de
procéder aux auditions dans le cadre du mandat d'étude de la pétition
concernant les cours d'éducation sexuelle.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Nous
en sommes à la rubrique Renseignements sur les travaux. Je l'avais anticipé, il
n'y a pas de question. Alors, je
vous… oui, je vous avise que l'interpellation prévue pour vendredi le
24 octobre portera sur le sujet suivant : L'objectif du gouvernement libéral de réduire le panier de
services publics du Québec à celui de la moyenne canadienne. M. le député
de Sanguinet s'adressera alors à M. le président du Conseil du trésor.
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, on va maintenant procéder aux
affaires du jour. Alors, j'appelle M. le leader du gouvernement.
Qu'est-ce que vous nous indiquez comme travaux?
M.
Sklavounos :
M. le Président, auriez-vous l'amabilité d'appeler l'article 7 de notre
feuilleton?
Projet
de loi n° 2
Adoption
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Oui, moi, j'en ai l'amabilité. À l'article 7 du feuilleton d'aujourd'hui,
c'est Mme la ministre de la Famille
qui propose l'adoption du projet de loi n° 2, Loi modifiant la Loi
sur les services de garde éducatifs à
l'enfance. Et je suis prêt à reconnaître les interventions et je vois Mme la
ministre qui souhaite en faire une. Alors, à vous la parole, Mme la
ministre.
Mme Francine
Charbonneau
Ça s'est fait depuis la
rentrée en session, et il est grand temps qu'on puisse adopter le projet de loi
n° 2 pour pouvoir le mettre en
place, puisque la cour nous avait donné un an pour pouvoir réajuster la volonté
qu'on avait par rapport à une norme qui se voulait sur les liens
économiques et les liens familiaux.
Pendant les
travaux que nous avons faits, j'ai découvert une opposition chez la CAQ par
rapport à certains droits qui étaient
déjà inscrits dans la loi de la petite enfance mais qui n'étaient pas touchés
par le projet de loi n° 2. Par contre, j'ai le sentiment, puisque je reconnais certaines personnes, qu'on va
encore se lever pour en parler, alors permettez-moi de prendre mon droit
de parole pour revenir sur certains éléments.
Le premier,
celui qui semble chatouiller certaines personnes, c'est la règle 5-300.
Qu'est-ce que la règle 5-300, vous allez
me dire, M. le Président? C'est fort simple : un propriétaire ne peut pas
avoir plus de cinq garderies, cinq installations, ou 300 places. Maintenant, M. le Président,
vous avez compris que je ne vous parle pas de centres de la petite enfance,
je ne vous parle pas non plus de garderies
privées, privées. Je vous parle essentiellement d'une garderie privée subventionnée.
Pourquoi on met cette règle? Bien, parce
que, vous savez, M. le Président, on aime favoriser la petite entreprise. On
aime penser qu'une femme ou un homme
qui veut ouvrir une garderie privée subventionnée, qui a… qu'alentour d'elle
des gens qui l'incitent à le faire, bien, elle puisse le faire, plutôt
qu'une famille ou un individu qui a beaucoup de sous, beaucoup d'expérience et qui décide de prendre le monopole d'un endroit.
Un «monopole», M. le Président, c'est un gros mot quand on parle de
places en garderie, mais vous avez compris, puisqu'à la période de questions on
s'est posé des questions sur le principe même des places en garderie, que c'est
un sujet qui chatouille bien des gens. Maintenant, qu'est-ce que… pourquoi une
personne pourrait vouloir plus que 300 places? Pourquoi quelqu'un voudrait
plus que cinq installations, puisque cinq,
c'est quand même beaucoup, M. le Président? Bien, je vous donne un chiffre.
Pour moi, ça a été parlant quand je
l'ai entendu. On m'a bien expliqué que 80 places en garderie privée
subventionnée, bien c'est 1 million
de dollars par année. 1 million de dollars, M. le Président, ce n'est pas
rien, pour avoir 80 places. Donc, imaginez, faites le calcul,
puisque c'est fort simple à faire : 300 places, et j'ai là un montant
d'argent fort intéressant.
• (12 heures) •
Maintenant,
est-ce qu'une garderie privée est là pour faire de l'argent? Bien, la réponse, c'est oui. Ils donnent des
services de qualité, M. le Président, mon ministère s'en assure. Et il
y a là des places fort intéressantes pour nos familles du Québec. Par contre, il ne faut pas se cacher, la garderie privée,
elle est quand même là pour faire des sous. Est-ce qu'on limite à 5-300 les garderies privées, privées? Eh bien,
non. Quelqu'un qui veut ouvrir une garderie privée, privée sans
place subventionnée, elle peut en ouvrir 20,
si elle veut, ça lui appartient, puis elle investit, puis elle fait affaire
avec sa communauté, et ça, c'est un
droit qui lui appartient. Par contre, quand on décide de faire affaire avec le gouvernement, notre responsabilité à nous, c'est de dire : Cinq établissements ou
300 places nous semble un chiffre fort intéressant pour pouvoir
être en affaires.
Maintenant,
est-ce que le projet
de loi n° 2
revenait sur le principe 5-300? Eh
bien, non, M. le Président, ça ne touchait pas cet
aspect-là. Dans le fond, ce que le projet de loi fait, c'est
qu'il revient sur un principe qui dit : Entre un lien économique et un lien familial, est-ce qu'il y a là quelque chose à regarder par rapport au 5-300?, et nous
croyons, du moins de notre côté, que
le p.l. n° 2 vient répondre exactement à cette question où
la cour nous a demandé de clarifier les choses, puisque c'est l'obligation
que nous avions.
Dans le principe même du p.l. n° 2, on
s'est quand même posé de très bonnes questions, et en voici une, et j'espère qu'elle va venir aider mes collègues à
bien comprendre : Si j'ai un lien avec ma famille et que je demande de
l'aide, est-ce que je peux l'avoir? La réponse, c'est oui. Si je suis une
garderie privée subventionnée dans un même quartier
qu'un CPE et que j'ai le goût de partager un employé, est-ce que
je peux? La réponse, c'est oui. Est-ce
que ça me fait un lien quelconque? Bien non, ça fait un partenariat fort simple
qui n'est pas économique puis n'est pas familial. C'est juste une conciliation entre différents
employeurs puis une façon de faire, et, de ce fait, bien, ça, c'est permis. Où ce
n'est pas permis, c'est quand je suis un père de famille, j'ai six filles et je
veux leur offrir chacune un établissement. Bien,
je ne peux pas m'y rendre puisqu'il y a une de mes filles qui ne devra
probablement pas avoir de garderie parce que j'aurai déjà cinq
établissements.
La volonté du
ministère de la Famille, par le fait même, ou, comme je le dis aux gens chez
nous, mon bâton de pèlerin à moi, c'est vraiment de faire en sorte qu'on
donne un service de qualité, de qualité et d'exception, puisqu'on fait affaire avec les familles du Québec. Dans le
quotidien, on met en place un service qui a un regard pédagogique et qui
peut offrir une chance égale à un enfant de
rentrer à l'école à cinq ans avec la stimulation et tout ce qui va avec la
socialisation pour s'assurer d'un suivi adéquat.
Le réseau de garderies du Québec, il est
diversifié. On en parle depuis plusieurs jours, puisqu'en ce moment, étrangement, certains réseaux parlent d'autres
réseaux. On a le réseau des garderies privées qui nous parle des garderies
en… services en milieu
familial. On a le milieu familial qui nous dit qu'il faut parler des CPE puis
des bureaux de coordination. Je crois que le moment est fort éloquent
pour pouvoir se dire qu'on a un réseau d'exception.
Par contre, on se doit de regarder comment on
fait les choses et comment mieux faire les choses, et ça passe beaucoup
par l'optimisation du service dans le principe même du quotidien puis des
services de garde. On ne peut pas penser
qu'on essaie juste de limiter l'entrepreneurship en disant : Pas de 5-300. On ne limite
pas l'entrepreneurship. Je vous dirais à la limite, M. le
Président, que peut-être que, si on n'avait pas le 5-300, on limiterait l'entrepreneurship,
puisqu'il y aurait peut-être des réseaux qui n'appartiendraient qu'à une seule
personne ou une seule famille, et ça deviendrait malsain.
Donc, la volonté du p.l. n° 2, c'est
de venir corriger le tir sur un principe fondamental qui dit quels sont les
liens familiaux, quels sont les liens économiques et comment peut-on faire en
sorte de s'assurer que, dans les gestes qu'on
pose, on offre toujours un service, mais qu'on puisse aussi faire en
sorte qu'un individu, une femme ou un homme, dans son milieu de vie, dans sa communauté, décide d'ouvrir un service
de garde sans être obligé d'attendre de voir s'il n'y a pas un magnat quelconque qui a des sommes
astronomiques et qui peut la devancer parce
qu'il peut faire la construction
plus rapidement puis venir faire la démarche plus rapide.
Je n'en ai
rien contre l'expérience. On m'a dit : Vous savez, les gens d'expérience,
il faut en profiter, ce sont des gens
qui connaissent la… qui connaissent comment faire les choses et qui ont peut-être
là un manque à gagner si on ne leur
offre pas cette opportunité-là. M. le
Président, quand je suis une personne
d'expérience et je ne veux avoir comme expérience
de vie que des services de garde, que des garderies privées subventionnées, bien,
le gouvernement lui dit : Tu peux, tu peux le faire, mais tu auras cinq établissements ou 300 places, tu ne peux pas avoir plus que ça. Parce qu'on
veut permettre à l'ensemble du Québec
de trouver dans chacun de ces milieux des gens du milieu qui font les choses et
non quelqu'un qui part d'ailleurs puis qui fait une razzia de garderies
partout au Québec.
Donc, pour toutes ces raisons, M. le Président,
sachez que, de ce côté-ci, nous serons fiers de voter pour le p.l. n° 2, en se disant qu'on est venus corriger un aspect
de ce qui était proposé dans un projet
de loi du gouvernement précédent et où la cour s'est prononcée pour dire : Vous avez un an
pour le corriger. Et on est dans les délais prescrits, M. le Président.
Donc, je vous remercie de votre attention.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la ministre de la Famille. Je cède maintenant
la parole au porte-parole de l'opposition officielle, toujours sur ce
même projet de loi. Alors, à vous la parole, M. le député.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, évidemment, nous y sommes, Mme la ministre, à quelques
heures… peut-être quelques minutes de l'adoption, plutôt, de ce projet de loi
qui doit effectivement rentrer dans un échéancier très précis, fourni par la
cour il y a déjà de cela quelques mois.
Alors, M. le Président, vous dire que l'adoption
du projet de loi n° 2 est arrivée à maturité. Je suis content d'avoir participé aux discussions, là, touchant la
loi modifiant les services de garde
éducatifs à l'enfance, une loi qui
visait à lutter contre le fléau des
chaînes en garderies, la ministre en a parlé, tout à l'heure, d'une façon un peu plus approfondie, tout ce qui
concerne la règle du 5-300, donc cinq établissements, 300 places maximum par intervenant et qui
relatait le lien entre les personnes pouvant posséder ces installations,
un lien économique et un lien familial.
Donc, il
fallait préciser certains aspects de ce dossier, chose qui a été faite, M. le Président, dans l'enthousiasme et avec
une redoutable efficacité en commission
parlementaire et par la suite en étude détaillée. Nous avons été, là, du moins très rapidement, fixés sur la suite des
choses en ce qui concerne le projet de loi. Nous avons été, donc, plus que
productifs, comme quoi être productif, ça
peut rimer aussi avec la famille, quoique c'est un terme un peu quantifiable.
Mais disons que nous avons été très… très mobilisés pour en arriver à des
résultats rapides dans cette situation.
Et ce que je
voulais, dans le fond, vous mentionner, M. le Président, c'est, tout d'abord,
bon, remercier l'ensemble des fonctionnaires qui ont contribué, dans le
fond, au bon déroulement de ce projet de loi, qui ont su répondre à nos questions qui, des fois, étaient très pointues,
des questions d'aspect juridique. Ce n'est pas nécessairement tout le monde,
là, qui peut connaître du premier coup
toutes les subtilités et les interprétations qu'on peut apporter à certains
mots dans un projet de loi.
Remercier
évidemment la ministre, la ministre qui a été d'une écoute exemplaire,
notamment sur certaines de nos propositions
dont nous reviendrons vous parler tout à l'heure. Remercier également ma
collègue de Repentigny, qui a fait également un travail autour de la
table, des fois pour ou contre — il faut, des fois, accepter la divergence
dans ce cadre de grand débat comme celui-ci — et, je l'espère, votera en
faveur de ce projet de loi, malgré, là, tous les débats animés que nous avons eus au cours du processus. J'ai senti qu'il y
avait malheureusement, là, peut-être, une divergence, là, qui se créait, là, de façon accentuée, discussion
après discussion, mais je garde espoir. Je garde espoir, parce que le projet de loi n'est pas encore complètement
finalisé. Il faut l'adopter aujourd'hui. Et, peut-être, dans l'intervention que
nous verrons, nous pourrons découvrir une voie de passage, une zone où tout le
monde y trouvera son compte.
Remercier
également les membres des différentes associations qui sont venues se présenter
devant nous pour nous donner quelques
éclaircissements sur les aspects du projet de loi, nous apporter également des
suggestions. Je tiens donc particulièrement
à souligner l'apport de l'AGPQ, du RGPQ, de la Fédération canadienne des
entreprises indépendantes, du Protecteur du citoyen et de l'AQCPE
évidemment, qui étaient présents, donc, pour cet exercice démocratique.
En somme, M.
le Président, une très bonne commission parlementaire, très bonne, il faut se
le dire. Il faut en profiter lorsque
nous avons des discussions qui peuvent… ainsi, là, pouvoir aboutir à des
solutions parfois consensuelles, parfois majoritaires, mais qui font
avancer l'État québécois. Et nous garderons d'autres discussions plus
conflictuelles dans d'autres
projets de loi, j'en suis certain. Et je tiens à vous dire que la passion des
gens qui sont venus nous parler et nous relancer sur certains aspects du projet de loi a été fortement
remarquée. On sent que les gens qui sont dans le domaine sont là pour les bonnes raisons : la sécurité
des enfants avant tout, la qualité des services, et j'en passe, M. le Président.
• (12 h 10) •
D'ailleurs,
parlant de la qualité des services, il y a une intervention qui a retenu particulièrement mon attention, propos qui
vient, je pense, de l'AQCPE, qui nous faisait une allusion par rapport aux plaintes qui pouvaient être, des fois, là, déposées par rapport à la qualité de certains aspects, là, qu'on retrouve au niveau
des services de garde. On y apprenait, M.
le Président, que, sur 3 081 plaintes, sur le site de la Famille,
faites par les parents, 70 % concernaient des garderies privées commerciales. Nous avons également pris
note que, sur 929 plaintes en matière de sécurité des enfants, 89 % des
plaintes étaient contre des garderies
commerciales. Donc, des aspects qui, j'en suis sûr, mériteront d'être
approfondis au cours des prochains mois, des prochaines années.
Un
autre aspect, M. le Président, qui méritait d'être peut-être creusé davantage,
c'est celui, évidemment, des places fantômes
en milieu familial que nous parlons depuis quelques jours, mais nous y
reviendrons dans un autre contexte que le projet de loi n° 2.
À
l'effet que l'argument, M. le Président, ou la notion de libre entreprise
semblent être beaucoup utilisés par certains intervenants, j'aimerais
rappeler que les centres de la petite enfance sont également des entreprises,
des entreprises d'économie sociale, des
organismes à but non lucratif et privés, subventionnés, où réside la différence
dans leur vocation. Alors, là-dessus, il y a quand même deux aspects
très différents, mais qui se rejoignent aussi à quelque part.
J'ai
dit, M. le Président, lors des précédents débats en Chambre, que j'étais
heureux de la nécessité de pouvoir apporter
certaines corrections au projet de loi de la ministre qui découlaient du projet
de loi du précédent gouvernement, notamment en évitant de restreindre la portée
du projet de loi à une personne physique seulement. Cela allait dans le
sens des recommandations faites par notamment l'AQCPE et certains groupes. En
retirant le terme «physique», mais en spécifiant, notamment, là, qu'on voulait
exclure les institutions financières, on a permis d'éviter la conclusion dans différentes interprétations de textes de loi. Je
n'irai pas plus loin parce qu'on perdrait, évidemment, l'attention des gens
qui nous écoutent, étant donné que c'est des
technicalités spécifiques, mais qui ont une incidence énorme sur la suite des
choses. Également, aussi, content de voir
que la ministre et que les parlementaires ont donné un aval aux recommandations
de la Protectrice du citoyen en précisant
que l'article 2, soit l'article qui permet de faire une demande de réexamen
d'une décision, soit pris en considération.
Alors,
M. le Président, sans grande surprise, je vous annonce en grande pompe que je
suis en faveur de ce projet de loi,
que je voterai pour celui-ci, nous l'avons dit au départ, nous l'avons dit au
cours de la discussion et nous le serons encore après. Alors, voilà, c'est la suite logique des choses, c'est la
cohérence et c'est là-dessus qu'il faut miser. Et je tiens à finaliser cette intervention en disant que
je resterai, par contre, vigilant, dans ce qui concerne le dossier famille
et tout ce qui touche la politique
familiale, à différents autres aspects qui ne touchent pas le projet de loi
n° 2 : les développements des
places, la tarification, l'universalité, le régime québécois d'assurance
parentale, les places fantômes, la commission de la fiscalité. J'aurai donc beaucoup de sujets à garder dans le
collimateur. Mais, pour le projet de loi n° 2, M. le Président,
nous donnons notre accord à l'avancement et à l'adoption finale. Merci
beaucoup.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député. Je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Repentigny pour son intervention. À vous la
parole.
Mme Lise Lavallée
Mme
Lavallée : M. le Président, depuis avril dernier, j'ai eu le privilège
de représenter la circonscription de Repentigny
à l'Assemblée nationale. Il s'agit d'un comté où les familles sont très
présentes et actives. À l'intérieur de mon
comté, nous retrouvons des centres de la petite enfance en installation ou en
milieu familial, des garderies privées subventionnées,
des garderies privées non subventionnées. Ces différentes institutions qui
prennent soin de nos enfants jouent
un rôle vital dans la communauté de mon comté, mais également dans les comtés
du Québec. C'est pourquoi je me sens particulièrement interpellée par le
projet de loi n° 2.
Au
cours des derniers mois, j'ai eu l'occasion, avec mes collègues parlementaires,
de procéder à l'analyse détaillée du projet de loi n° 2 présenté
par le gouvernement du Québec et la ministre de la Famille, des Aînés et la
Lutte à l'intimidation. J'ai procédé à cette
analyse en gardant toujours en tête le bien-être des enfants du Québec. Le 10
juin dernier, différents représentants
sont venus nous faire part de leur avis sur le projet de loi, je les ai écoutés
avec attention et intérêt.
Avec
ce projet de loi à l'étude, nous comprenons que la volonté de la ministre était
de répondre à la demande du jugement
de la Cour d'appel et ainsi d'ajouter la notion de lien économique afin de
limiter le nombre de permis de garderie pouvant être détenus par les membres d'une même famille. Comme je l'ai
déjà mentionné, il aurait été plus simple, quant à nous, de tout simplement abroger le sous-paragraphe
2°a de l'article 3 de la Loi sur les services de garde, ce qui aurait évité d'élaborer des articles comportant des
précisions douteuses quant au lien économique tel que retrouvé, entre autres, à
l'article 93.3 de la loi.
Le gouvernement a
décidé de considérer la famille comme un groupe à part. Ce focus particulier
porté sur les membres d'une même famille par
le gouvernement ne s'explique pas. Cela ne fait qu'irriter ces propriétaires de
services de garde ayant développé des
expertises au fil du temps qu'ils peuvent partager entre eux. De plus, dans le
contexte d'une réflexion, laquelle
tous les parlementaires seront invités à faire dans les prochains mois, il nous
semble qu'il aurait été plus sage de
régler le cas du sous-paragraphe 2°a de l'article 3 du projet de loi
modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance en l'abrogeant et acceptant de revoir la loi dans
son ensemble afin de l'adapter aux nouveaux défis qui nous attendent.
Puisque la valorisation de
l'entrepreneuriat et la transmission de l'expertise vers la relève sont des
principes d'une grande importance
pour notre avenir collectif, il nous apparaît inconcevable de voter en faveur
d'une loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance ayant pour effet de limiter l'obtention des permis de garderie pour
des membres d'une même famille qui
pourraient avoir entre eux des liens économiques. M. le Président, je dois vous
dire que, pour notre formation politique, aucun compromis ne devra
jamais être fait sur la qualité des services offerts par l'ensemble des
garderies du Québec et également sur la santé et sécurité de nos enfants.
Les
propriétaires de garderie doivent démontrer leurs habiletés de bons
gestionnaires et répondre à l'ensemble des critères émis par le
ministère de la Famille. Alors que le débat demeure centré sur des notions
quantitatives, nous devrions plutôt mettre
l'accent et nos énergies sur la qualité des services. Si une garderie est jugée
conforme selon les critères et
exigences du ministère, pourquoi l'empêcher ou empêcher un membre de sa
famille, un proche d'obtenir un autre permis sur des motifs de lien
économique entre eux? Les seuls critères qui nous apparaissent essentiels sont
la qualité des services, la sécurité de nos
enfants et surtout leur bien-être. Il nous semble que ces critères devraient
être les premières préoccupations du gouvernement envers les enfants et
les parents.
Je rappelle aussi que
le tout premier critère qui devrait guider l'action gouvernementale est la
qualité de la prestation de services offerts à nos enfants afin de leur assurer
un milieu stable, sécuritaire et épanouissant pour leur développement. Encore plus,
suite à ce qui a été dévoilé dans les médias depuis quelques semaines, la
probité des gestionnaires des services de garde devrait nous interpeller, car,
comme gouvernement, en plus de nous assurer de la qualité et la sécurité de nos enfants, nous devons nous assurer que les
sommes d'argent versées pour subventionner les places en service de
garde devraient être gérées avec rigueur et être utilisées pour les fins pour
lesquelles elles ont été consenties.
Les
gestionnaires en garderie doivent être imputables, et nous devons, comme
gouvernement, nous assurer que les
subventions accordées soient attribuées pour des places réellement occupées par
des enfants. Récemment, le Conseil québécois
des services de garde éducatifs à l'enfance affirmait que des subventions
totalisant 15 millions par année auraient été versées pour des places qui ne sont pas occupées réellement par des
enfants. L'enfant n'occupe pas encore la place, mais l'État les subventionne. Voilà un véritable enjeu qui mériterait
l'attention du gouvernement. Nous voterons donc contre le projet de
loi n° 2.
• (12 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie de votre
intervention, Mme la députée de Repentigny. Est-ce qu'il y a un droit de
réplique? Alors, allez, Mme la ministre.
Mme Francine Charbonneau (réplique)
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Premièrement, je veux
vous dire qu'à aucun moment la qualité des services qu'on donne n'est mise en lieu ou ne se questionne dans le
projet de loi n° 2. Au niveau du ministère, à tous les jours… on n'attend pas de marquer ça sur un
papier, à tous les jours on se préoccupe de la qualité des services qui sont
donnés à nos enfants. Donc, je trouve
malheureux que, d'un côté, on dit : Voici ce qui nous inquiète, la qualité
des services, et qu'on s'empresse à dire du même souffle que, là, c'est
l'argent qu'on met sur la table qui est le plus important.
Il
faut peut-être regarder comment on fait les choses puis s'assurer que le
message qu'on veut livrer est cohérent. Moi, je veux bien qu'on me dise qu'on s'est penché sur un projet de loi
qui parlait de la quantité des garderies, sur la qualité d'une personne entre son lien économique et son
lien familial. Mais c'est ce que la cour nous demandait de faire. Que la CAQ se dise outrée du fait qu'on garde le
5-300, je l'entends. La députée a raison de dire que c'est un discours qu'elle
a tenu tout le long du processus du p.l. n° 2. C'est malheureux parce
qu'on aurait pu élever le débat, on aurait pu parler vraiment de principe de
monopole des garderies.
Tantôt,
je vous donnais des chiffres, M. le Président, puis je vous disais que
80 places, c'est 1 million. Permettez-moi de vous faire un autre exemple, puisque le
privilège de ma réplique, c'est de vous faire un autre exemple. Donc, sans le
5-300 ni de regard sur les liens familiaux
et économiques, une personne qui détient 10 permis de garderie à
7,30 $ — parce
que, oui, M. le Président, vous le savez, hein, depuis quelques jours, on est à
7,30 $ — et
qui est aussi actionnaire de trois garderies
que sa femme aurait — parce
que tu peux avoir des garderies puis être actionnaire d'une autre — bien, ces personnes recevraient
13 millions de dollars du gouvernement, 13 millions de dollars.
Et
je n'irai pas où mon collègue de Terrebonne est allé pour dire qu'effectivement
les garderies ont peut-être plus de plaintes à leur actif que les CPE.
Mais, où je vais aller, par contre, c'est de dire que, comme gouvernement, on a
l'obligation de
permettre aux gens d'avoir… et d'être en affaires, et de mettre un
monopole en place pour s'assurer qu'une seule famille peut avoir 26 garderies et gérer ça comme ils veulent et
prendre en otages nos parents, c'est inacceptable.
Pour
les autres sujets qui sont en cours et sur
lesquels on s'est attardés quelque peu, soit chez mon collègue le député de
Terrebonne ou chez ma collègue la députée de Repentigny, je pense qu'il va
falloir s'y attarder. Mais, au niveau
du ministère, sachez, M. le Président, qu'on a du personnel qui, tous les
jours, s'assure du service, de la qualité du service, de la possibilité d'en avoir plus, et d'en avoir plus, de
places dans chaque région, et tout ça — et, je
pense, là-dessus, vous êtes
d'accord — dans la
capacité de payer des Québécois. Notre responsabilité, elle est de
transparence, de rigueur, mais d'être
au service des familles du Québec. Et sachez, M. le Président, que le ministère
de la Famille fait ça à tous les jours.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, le droit de réplique étant exercé, est-ce
que le projet de loi n° 2, Loi modifiant la Loi sur les services de
garde éducatifs à l'enfance, est adopté?
Des voix :
…
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, le vote nominal est demandé. Dans de
telles circonstances, le leader a le droit de faire ce qu'il a envie de
faire. Alors, M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : C'est drôlement dit. Mais
néanmoins je crois que vous anticipez bien, et nous pourrions reporter
le vote à la prochaine séance, qui se retrouve dans quelques jours.
Vote reporté
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, le leader a le droit de demander un vote
reporté. Alors, le vote reporté a été demandé, et en
conséquence le projet de loi
n'est pas adopté tant que nous ne le voterons pas. Alors, M. le leader,
pour la poursuite de nos travaux.
M. Fournier :
…l'article 6, M. le Président, s'il vous
plaît.
Projet de loi n° 8
Prise en considération
du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
et des amendements du député de Berthier
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, l'article 6 du feuilleton d'aujourd'hui, c'est : L'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission de l'économie et du travail sur le projet de loi
n° 8, Loi modifiant le Code du travail
à l'égard de certains salariés d'exploitations agricoles, ainsi que les
amendements transmis en vertu de l'article 252
du règlement par M. le député de Berthier. Ces amendements ont été déclarés
recevables. Je suis prêt à entendre les interventions, s'il y en a, sur le
rapport. Alors, est-ce qu'il y a des interventions?
M. le député de…
Une voix :
…
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oui, c'est… Il n'y a pas de trouble. M.
le député de Berthier, pour votre intervention sur le
rapport de la commission, à vous la parole.
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : Merci, M. le
Président. M. le Président, mes premiers mots iront au président de la commission et au
vice-président qui ont travaillé à la commission, ainsi qu'au personnel
de la commission, et à tous les collègues, et toutes les
personnes qui ont participé de près ou de loin à cette commission-là, qui,
somme toute, s'est déroulée de belle façon,
M. le Président, avec une belle collaboration, je vous dirais, pas autant qu'on
aurait voulu, bien sûr. La preuve en est que nous déposons ce matin des amendements à intégrer au rapport. Et
nous espérons, comme le disait mon collègue
tantôt, député de Terrebonne, nous
espérons toujours que le gouvernement considérera l'approche qu'on lui suggère
dans le projet de loi qui est devant nous aujourd'hui, donc, le projet
de loi n° 8.
Juste un petit mot, peut-être, aussi, M. le
Président, pour parler des amendements dont on disposera tantôt. Disposera… Je pense que le ministre est… peut-être
va-t-il… Peut-être qu'il votera pour. On ne le sait pas, on verra tantôt.
Mais vous dire, M. le Président, que ce
qu'on propose avec les amendements, c'est ni
plus ni moins la voie de passage qui
nous semble la meilleure, la meilleure, dans le sens que… On se rappellera que
la Cour suprême du Québec… la Cour supérieure,
pardon, la Cour supérieure du Québec, dans son jugement
qui a invalidé l'article 21, alinéa cinq du Code du travail, est venue donner raison à la Commission
des relations du travail, qui, elle, est venue donner raison aux syndicats
qui avaient contesté, effectivement, cette
disposition du Code du travail. La Cour supérieure est venue dire que, dans le
fond, là, il y aurait lieu peut-être, pour
s'assurer que, d'une part, on protège
la viabilité économique de nos exploitations agricoles, les entreprises agricoles familiales, M. le Président, et, d'autre part, aussi qu'on protège les travailleurs vulnérables…
Et, comme je
le disais en commission, M. le
Président, moi-même, j'ai été
employeur pendant plus de 20 ans et j'ose
espérer que j'ai fait ça comme il faut; je crois que oui. Et je suis convaincu
que 99,9 % des employeurs au
Québec font ça de façon correcte.
Maintenant, comme je l'expliquais en commission aussi, lorsqu'on vote des lois
ou lorsqu'on vote des règlements, souvent c'est pour venir, justement,
empêcher qu'il y ait des abus. Et on sait que les travailleurs agricoles, M. le Président, sont des travailleurs
qui sont vulnérables. Toutes les cours qui se sont penchées sur le sujet,
si je peux dire ça comme ça, en sont venues à cette conclusion-là qu'il fallait
protéger les travailleurs vulnérables.
Peut-être
juste, pour ceux qui nous écoutent, M. le Président, parce qu'on parle ici d'un
projet de loi qui touche, donc, des entreprises qui emploient moins de
trois employés, mais bien sûr on comprend que ça inclut les travailleurs
saisonniers qui, dans certains cas, peuvent faire deux mois, trois mois ou
quatre mois dans l'année. Donc, on peut se retrouver avec des entreprises
agricoles familiales qui, en bout de ligne, vont employer, durant l'année, 50
personnes, 100 personnes, 150 personnes.
Donc, je pense que c'est important de le dire pour qu'on comprenne bien
finalement le pourquoi de ce projet de loi là.
Alors, M. le
Président, j'invite notre collègue à bien regarder les amendements qu'on a
déposés, qui vont dans le sens de la
Cour supérieure qui, elle, nous dit que ça pourrait être envisageable dans la
mesure où on retirerait le droit de grève. Et là on n'invente rien,
hein, les pompiers, les policiers et plusieurs autres secteurs d'activité
économique au Québec
ont des dispositions ou des régimes particuliers, tout comme le projet de loi
n° 8 est un régime particulier, ont donc des dispositions particulières. Mais ces dispositions particulières
là, M. le Président, elles sont, si on peut dire ça comme ça, pour employer les termes du commissaire…
pas du commissaire, mais de M. Frémont de la Commission des droits de la
personne qui disait : Dans le fond, c'est des ajustements qu'on fait,
hein? On dit… Bon, on imagine la situation
où… Évidemment, que les policiers aient le droit de grève ou que les pompiers
aient le droit de grève, bon, on comprend
que ce ne serait pas nécessairement, pour la société, quelque chose
d'envisageable. Donc, ils n'ont pas ce droit-là.
Et, dans ce
cas-ci, ce qu'on propose, avec les amendements qu'on a déposés, c'est justement
de prendre la voie de passage suggérée par la Cour supérieure et donc de
ne pas octroyer le droit de grève aux entreprises agricoles de moins de trois employés. Par ailleurs, en
contrepartie, hein, on permettrait aux travailleurs d'avoir le droit à
l'association accréditée. Et, si le gouvernement, M. le Président, est
vraiment sincère dans sa volonté de protéger les travailleurs vulnérables, s'il est vraiment sincère dans sa
volonté de mettre un mécanisme en place, qui est le droit à l'association,
eh bien, qu'il leur donne au moins les outils pour pouvoir ce faire, M. le
Président. C'est pour ça qu'on dépose les amendements… qu'on a déposé les
amendements qu'on va disposer tantôt.
M. le
Président, ceci, c'est le Code du travail. Vous voyez, là, ça, c'est le Code du
travail. Ce que le projet de loi n° 8 fait, là, M. le Président, section II, section III, chapitre II :
on le retire. On retire le chapitre III, IV et V du Code du travail pour
les entreprises agricoles de moins de trois employés. Il reste ça, M. le
Président, il reste ça. Si le gouvernement acceptait
de se rendre à la suggestion de la Cour supérieure, M. le Président, ce qu'on
aurait tout simplement à enlever du Code du travail, c'est le droit de
grève. Et on comprend très bien qu'il faut protéger la viabilité de nos
entreprises agricoles, on comprend bien
qu'il n'est pas question d'avoir une grève lorsque c'est le temps de cueillir
le brocoli, hein? Le brocoli est
prêt, il faut le cueillir. C'est pareil pour les petits fruits, pour les
légumes. Alors, ce n'est pas une entreprise qu'on peut mettre en péril.
Je vous donne
l'exemple, M. le Président. Je regarde vos chaussures. Une entreprise qui
fabrique des chaussures, elle, les
employés qui sont là, là, ils sont tous couverts par le Code du travail, au
complet, intégralement. Pourquoi? Parce qu'une entreprise qui fabrique des chaussures, bien, si jamais il y a
des mésententes avec les employés puis l'employeur, ils peuvent faire une grève, puis le cuir, là, M.
le Président, là, dans une semaine, là, il va servir quand même, il va être
encore là. On comprend que, pour les activités agricoles, ce n'est pas la
situation.
Donc, moi,
j'ai hâte d'entendre le ministre par rapport à la proposition qu'on lui fait,
donc, de permettre à nos entreprises
agricoles de rester viables sur le plan économique, de fonctionner correctement
et, du même coup, s'assurer que les
travailleurs vulnérables… Et j'aurai la chance, M. le Président, d'y revenir
lorsqu'il y aura l'adoption finale, sur la vulnérabilité qui est reconnue par l'ensemble des acteurs du milieu,
M. le Président. Donc, on parle de condition sociale, on parle de condition
sociale, et j'aurai l'occasion d'y revenir. Je sais que le député
de Fabre a très hâte. Alors, j'ose espérer qu'il
sera présent à ce moment-là — il est ici aujourd'hui — et
qu'il y sera lorsqu'on ira pour l'adoption finale.
Alors, M. le Président, là-dessus, encore une
fois, je réitère au ministre de prendre bien
le soin et le temps de regarder les propositions qu'on lui fait ce matin. Je crois que c'est une belle voie de
passage : on protège nos travailleurs et on assure la viabilité des
exploitations agricoles familiales au Québec. Merci, M. le Président.
• (12 h 30) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député de Berthier,
de votre intervention. Et ce que j'ai surtout
retenu, c'est que vous m'avez dit que vous avez hâte de l'entendre, alors je
lui cède la parole. Alors, M. le ministre
du Travail, alors, à vous pour votre intervention sur
le rapport.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : Merci, M. le Président. Je veux tout
d'abord rassurer le député de Berthier :
le projet de loi, tel qu'il est aujourd'hui, assure un équilibre entre
les droits des travailleurs, l'association et les
producteurs. Ça, c'est très important, et c'est un principe que… Nous tous adhérons à ce principe-là.
Deuxièmement,
M. le Président, je rassure encore le député de Berthier, le projet n° 8,
M. le Président, c'est atteindre un équilibre entre la protection et la réalité de l'industrie. Et je sais que le président
connaît très bien cette réalité-là puisqu'il a été un ancien ministre de l'Agriculture. En fait, c'est
qu'on amène une solution particulière pour un cas particulier, et c'est
ça, l'esprit de cette loi-là.
Maintenant, il
sait très bien, on a eu le temps pour discuter des amendements, et d'ailleurs mon collègue le député
de Berthier nous a dit : J'ai un
amendement important à apporter. J'ai dit :
On est très ouverts à cet amendement-là. Le lendemain, ils nous ont dit : Non, non, c'est correct, on ne l'amènera pas,
l'amendement. Il sait, à chaque amendement qu'ils ont amené ou une idée qu'ils ont
proposée, on a travaillé pour voir s'il s'intègre. Maintenant, on arrive, après toute l'étude du projet de loi,
pour des amendements. Bon, je comprends qu'on
a eu l'idée, on a eu l'idée un peu tard, mais ce n'est pas grave, si
c'est une bonne idée, ce n'est jamais trop tard.
Maintenant,
l'idée proposée par le député de Berthier change le concept de la loi et change radicalement l'objectif de la
loi. En fait, la loi, ce qu'on dit, contrairement à la majorité de d'autres
industries, cette industrie-là, elle est très particulière,
elle est vraiment vulnérable aussi. L'industrie, elle est vulnérable. Pourquoi? Parce qu'elle est
prisonnière du météo, M. le
Président, c'est des temps précis pour faire la récolte. Et elle est très sensible, cette industrie-là. Pour ça, on
fait un régime particulier. Et aussi, M. le
Président, nous avons pensé aussi… la loi crée
un régime particulier pour les travailleurs puis donne les droits d'association. Donc, nous avons
répondu à l'ensemble des tribunaux qui sont
intervenus sur ce sujet-là.
Malheureusement,
pour les demandes de mon collègue, avec tout mon respect pour la partie de
l'opposition, nous ne sommes pas
capables de les prendre, les accepter comme amendements, puisqu'ils vont à
l'encontre de l'esprit que nous avons battu… débattu, plutôt, dans l'étude de projet de loi,
l'étude article par article. Mais je rassure,
par contre, mon collègue, que ce projet
de loi, il vise un équilibre, juste équilibre entre les droits des travailleurs
et aussi les…
Et je rassure une autre fois, c'est que j'ai senti
souvent le concept du député de Berthier et ses
collègues : Si on n'est
pas syndiqués, nos droits ne sont pas protégés.
Mais j'ai dit à mon collègue : C'est 36 % des travailleurs au Québec
qui sont syndiqués, mais les autres,
malheureusement peut-être ils ne sont pas syndiqués, mais leurs droits sont
protégés par les lois du Québec. Le Code du travail, la Commission des
normes du travail sont là pour protéger les droits. Et
évidemment, comme législateurs, il faut regarder la situation
particulière, et ce n'est pas une règle qu'on va utiliser pour l'ensemble des travailleurs au Québec, c'est
uniquement pour les travailleurs maraîchers. Et
évidemment on connaît, et on a
vu d'ailleurs, les producteurs, c'est… les producteurs sont d'accord, l'UPA est d'accord,
et plusieurs autres producteurs sont
d'accord avec la législation qu'on met en place. Et c'est rare qu'on voie cette unanimité-là, mais
ils sont d'accord pour ça.
Et, pour les
travailleurs vulnérables partout au Québec, M. le Président, pas juste dans ce
domaine-là mais partout, on pense que
la législation les protège. Si jamais on verra une
faille quelque part, bien, bien sûr, notre obligation, c'est
d'intervenir pour les défendre. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, Mme la députée de Mirabel pour son intervention.
Mme Sylvie D'Amours
Mme D'Amours :
Merci, M. le Président. J'aimerais, d'entrée de jeu, souligner mon grand
bonheur d'avoir participé à l'étude de ce
projet de loi, un projet de loi nécessaire, qu'il est urgent d'adopter. Nous en
sommes presque à la dernière étape.
Durant l'étude du projet de loi, on nous a
dit... de moi, que j'étais expéditive, bien, je ne vous décevrai pas aujourd'hui non plus. En effet, mon empressement
s'explique par les attentes des agriculteurs à notre endroit, ceux de mon comté et ceux des comtés des mes collègues,
n'en déplaise à certains. Les agriculteurs regardaient d'un très mauvais
oeil le vide juridique laissé vacant par
l'ancien gouvernement. Heureusement, nous remplissons aujourd'hui ce vide avec
un projet de loi important, un projet de loi
qui, dans sa forme finale, offre encore plus de protection qu'auparavant aux
travailleurs tout en respectant la réalité particulière de l'industrie
agricole.
Je tiens
d'autre part à saluer mes collègues, autant du côté gouvernemental que du côté
de l'opposition officielle. Ils ont
su, chacun à leur manière, nous pousser plus loin dans notre réflexion, une
réflexion qui est sollicitée à nouveau aujourd'hui
en Chambre puisque de nouveaux amendements ont été déposés par l'opposition
officielle. Alors que j'étais restée
sur l'impression que l'ensemble des amendements avaient été déposés et débattus
durant la commission, force est de
constater que d'autres idées se sont imposées, notamment pour mon collègue le
député de Berthier. Ces nouvelles idées, nous les avons reçues, nous les avons étudiées, nous avons pris le temps
de les considérer et d'en apprécier l'impact. Je persiste à croire que
ces idées auraient bénéficié d'un examen et de discussions plus approfondies en
commission parlementaire, mais peut-être l'inspiration n'avait-elle frappé mon
collègue que sur le tard.
En fait, les
amendements proposés, dans leurs ensembles, ont trois effets. D'abord, ils
remplacent complètement le régime
associatif particulier, sur lequel nous avons soigneusement planché durant la
commission, par une accréditation syndicale
simplement dépourvue du droit de grève. On retrouve ici les intérêts habituels
de l'opposition officielle. Il s'agit encore une fois d'un combat de
tous les instants pour arriver à prélever de nouvelles cotisations syndicales
dans les poches des travailleurs. Où est
l'intérêt des travailleurs satisfaits de leurs employeurs ici? Où est l'intérêt
de l'employeur agricole pour qui la
fragilité de l'industrie est soumise aux caprices de dame Nature? Ils sont
venus l'un après l'autre en commission nous expliquer à quel point un
délai dans la récolte pouvait leur être coûteux. Déconstruire, en dernière instance, le régime associatif dont nous avons
abondamment discuté en commission m'apparaît indu, injustifié et même un
peu singulier.
En deuxième
lieu, les amendements proposés viennent retirer l'aspect punitif du projet de
loi. En effet, plusieurs de nos
discussions ont tourné autour de la bonne foi des employeurs, tout autant que
celle des travailleurs. Mon collègue de Berthier a affirmé à plusieurs
reprises en commission qu'il n'est pas particulièrement familier avec le
domaine de l'agriculture. Étant moi-même issue du milieu agricole, je peux vous
affirmer d'expérience que la relation de travail dans le milieu aussi particulier… et certains seront peut-être surpris
de l'entendre, est basée sur la bonne foi et le lien de confiance entre l'employeur et son équipe. Bien
sûr, nous avions vu d'un bon oeil un article qui venait protéger la pratique
de cette bonne foi. Les amendements proposés
d'aujourd'hui viendraient retirer les dents du projet de loi, et c'est
également ainsi que la réflexion de
l'opposition officielle est difficile à suivre, comme dans d'autres débats
récents, d'ailleurs. Alors qu'on a
entendu mes collègues des banquettes voisines répéter à plusieurs reprises que
leur préoccupation première était la
protection des travailleurs, ils proposent le retrait d'une mesure punitive qui
visait justement la protection de ceux-ci.
Enfin, le
troisième effet des amendements proposés est d'instaurer une structure de la
bonne foi, un cadre rigide qui
s'applique mal aux réalités agricoles. On y propose des séances de médiation,
on y fait intervenir le ministre. La réalité des agriculteurs, M. le Président, c'est que le problème, il se règle
immédiatement dans le champ, sinon on finit le travail et on règle le problème le soir en prévision du
lendemain. Les travaux de la commission tenaient compte de cette réalité
mais pas les amendements.
Nous
recommandons donc le rejet en bloc des amendements soumis par mon collègue de
Berthier. En plus d'être déconnectés
du milieu agricole, à notre sens, ils dénaturent le projet de loi sur lequel
nous avons oeuvré en commission parlementaire.
Ceci dit, je tiens à remercier…
Une
voix : …
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Bon, bien, un instant, là. Un instant, M. le député de
Berthier…
Une voix :
…
• (12 h 40) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Non, mais, juste une minute. C'est ça que
j'allais dire, c'est parce qu'il faut que
je l'entende un peu avant de statuer. Donc, il ne s'agit pas d'une question
de règlement. C'est arrivé souvent que c'est un point de vue; elle, elle a ce point de vue là. Ce n'est pas
des intentions malhonnêtes, ce n'est pas des intentions qui sont… que
j'appelle irrégulières en vertu du règlement. Alors, veuillez poursuivre.
Une voix :
…
Le Vice-Président (M. Gendron) : Non, je comprends, mais, qu'est-ce que vous voulez, on ne juge jamais la... Vous
dites : Ce n'est pas un très beau qualificatif, mais c'est son point de vue, puis il sera arbitré par l'opinion
publique.
Mais est-ce qu'elle a
le droit d'avoir un point de vue qui est différent du vôtre? La réponse, c'est
oui. Puis ce n'est pas antiparlementaire, puis je suis obligé de la laisser
poursuivre, correctement comme vous faites. Allez.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Ceci dit, je tiens à remercier à
nouveau mon collègue pour la réflexion qu'il
nous pousse à faire une nouvelle fois ce matin. C'est à travers ces réflexions
et ces échanges que nous avons eus en
commission que nos positions se sont forgées et se sont rapprochées. Le fruit
de cette collaboration est un projet de loi final qui saura répondre aux
attentes de tous les groupes concernés.
Comme
j'ai souvent eu la chance de le réitérer, plusieurs principes importants
devaient guider notre travail dans le cadre de ce projet de loi.
Permettez-moi de les reprendre brièvement au bénéfice de nos collègues.
Tout
d'abord, un domaine visé, soit l'industrie agricole, est un secteur dont les
particularités ont un impact majeur sur
les conditions de travail. Il va sans dire qu'un régime associatif particulier
devait l'encadrer. En effet, comme mentionné dans mes interventions, que ce soit en commission ou dans cette Chambre,
l'agriculture est sujette aux caprices de dame Nature. L'employeur et le
travailleur n'ont d'autre choix que de s'adapter à cette réalité particulière.
Ensuite,
les agriculteurs évoluent dans un marché nord-américain dans lequel la
compétition est féroce, notamment avec
nos amis de l'Ontario. Nous avons su, dans la mouture finale du projet de loi,
conserver des éléments clés de cette compétitivité.
Enfin,
la rentabilité des entreprises agricoles était également un critère, puisqu'il
s'agit d'un secteur commercial important
pour le Québec. Le domaine agricole québécois porte en lui un caractère
historique. On pourrait même aller jusqu'à
dire qu'à travers les produits du terroir les fermes québécoises jouent un rôle
de premier plan dans notre identité culturelle.
Leur rôle est tout aussi capital au niveau économique. Une ferme rentable est
une ferme qui fournit des emplois et
contribue à l'essor de l'économie. Les entreprises agricoles paient des impôts,
tout comme leurs travailleurs. Nous avons donc collectivement tout
intérêt à considérer et préserver leur rentabilité.
Nous
devons à nouveau saluer la collaboration à la table de la commission, autant du
côté gouvernemental que du côté de
l'opposition. En effet, les discussions constructives ont mené à plusieurs
concessions importantes au projet de loi, des concessions qui feront de l'exercice une initiative plus durable,
que ce soit au niveau des besoins qu'elle comblera chez les travailleurs et les employeurs qu'au
niveau de la solidarité juridique… de la solidité, pardon, juridique de la loi
qui en émergera. Ainsi, nous avons travaillé
à donner plus de mordant aux associations des travailleurs agricoles. Nous
avons ajusté le vocabulaire pour mieux
encadrer la réception attendue d'un employeur aux observations émises par les
travailleurs. Nous avons également pu
inclure des mesures permettant d'assurer de bonne foi… la bonne foi,
c'est-à-dire, de l'employeur en
instaurant notamment des pénalités dans le cas où l'association n'était pas
correctement reconnue par celui-ci.
Alors que nous aurions préféré voir la modification obtenir un appui unanime
sur cette importante protection des travailleurs,
nous profitons de cette tribune pour souligner à nouveau les réflexions
fondamentales auxquelles nous ont conviés
les députés de l'opposition officielle. Enfin, nous avons clarifié la portée de
projet de loi pour nous assurer que seule
l'industrie agricole ne soit affectée par le nouveau régime associatif, comme
c'était le cas dans l'ancien article 21, alinéa cinq, du Code
du travail — il
me reste 30 secondes.
Enfin, nous sommes
satisfaits du cheminement positif et très complet du projet de
loi n° 8. Tout comme les entrepreneurs
agricoles, en qui nous entretenons des contrats réguliers, nous espérons donc
que le projet de loi puisse être adopté le plus rapidement possible dans
sa forme première. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oui. Je tiens à m'excuser, Mme la députée,
écoutez, mais je sentais que… C'est moi qui ai fait une erreur. Vous étiez
représentante de votre groupe, donc vous aviez un peu plus de temps que je
vous en ai alloué. Mais je vous sentais vers
la fin, alors on ne pourra pas le reprendre, là. Mais c'est moi qui ai fait
l'erreur : ce n'est pas
10 minutes, c'est 30 minutes que vous aviez droit. Alors, ça va,
je m'excuse de l'erreur que j'ai faite, mais j'ai l'impression que la
plupart de vos propos ont été dits. Je reconnais M. le député de Fabre.
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui?
Une voix : …
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Aucun problème.
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Allez.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Je vais essayer de reprendre où j'étais. Merci beaucoup. Leur rôle est tout aussi
capital au niveau économique.
Une ferme rentable est une ferme qui fournit des emplois et contribue à l'essor
économique.
Nous
avons également pu inclure des mesures permettant d'assumer la bonne foi des
employeurs, en instaurant notamment des pénalités dans le cas où
l'association n'était pas correctement reconnue par celui-ci. Alors que nous
aurions préféré voir la modification obtenir un appui unanime sur cette
importante protection des travailleurs, nous profitons
de cette tribune pour souligner à nouveau les réflexions fondamentales
auxquelles nous ont conviés les députés de l'opposition officielle.
Enfin, nous avons
clarifié la portée du projet de loi pour nous assurer que seule l'industrie
agricole ne soit affectée par le nouveau
régime associatif, comme c'était le cas avec l'ancien article 21, alinéa cinq
du Code du travail. Nous demeurons
convaincus qu'il aurait valu la peine d'étendre l'application de la loi aux
entreprises de cinq employés et moins plutôt que de laisser cette limite
à deux employés.
Il
faut savoir, les membres de la famille ne sont pas comptabilisés dans ce calcul
de deux employés permanents et
réguliers. En tant qu'entreprise familiale, plusieurs fermes profitaient de
cette souplesse pour bénéficier de la protection de l'article 21, alinéa cinq. Profitant des services de
plusieurs membres de la famille, ces entreprises arrivaient à coordonner
leurs activités saisonnières avec moins de
deux employés permanents et réguliers. C'était une situation normale et
attendue, la loi avait été conçue ainsi, à la lumière des réalités
particulières des fermes familiales.
Or,
il se trouve que la nouvelle réalité de la courbe générationnelle, combinée
avec le manque de relève dans le secteur
agricole, change la donne. Il deviendra bientôt difficile pour l'une de ces
entreprises, si ce n'est pas déjà le cas, de bénéficier d'un soutien familial leur permettant d'assurer les
opérations agricoles. Ces entreprises se verront alors exclues
graduellement du régime particulier de protection que nous instaurerons
bientôt.
Puisque la question
avait été soumise et vidée en commission parlementaire, nous avons préféré
passer, pour l'heure, à l'adoption du projet
de loi. Nous espérons tout de même y revenir ultérieurement. C'est donc au nom
de tous les agriculteurs que je
remercie le gouvernement d'avoir agi avec célérité afin de combler le vide
juridique laissé dans le Code du
travail par le précédent gouvernement. Le projet de loi vient à nouveau régler
l'épineuse question des associations de
travailleurs dans les fermes agricoles, le droit d'association est restauré
pour ces travailleurs, tel que le souhaitait la cour, le tout, en
continuant de tenir compte des réalités particulières de l'agriculture.
Et nous devons nous réjouir
d'avoir pu également ensemble aménager des gains notables pour les travailleurs
agricoles. Les pénalités pour les employeurs
qui feraient preuve de mauvaise foi ou qui ne reconnaîtraient pas les associations de travailleurs en sont un bon
exemple. Les ajustements de vocabulaire, dont j'ai parlé plus tôt également, en
sont un autre puisque la loi, telle que
formulée suite aux amendements, forcerait les employeurs à participer à un
échange plus actif avec les travailleurs.
Enfin, nous sommes
satisfaits du projet de loi... satisfaits du cheminement positif et très
complet du projet de loi n° 8, tout
comme les entrepreneurs agricoles avec qui nous entretenons des contacts
réguliers. Nous espérons donc que le projet de loi puisse être adopté le
plus rapidement possible.
Et j'ai un message de
mes employés agricoles, M. le Président : Ils ne se considèrent pas
vulnérables. Merci, M. le Président.
• (12 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la députée de Mirabel, pour votre intervention. Je cède la parole
maintenant à M. le député de Fabre pour son intervention sur le même rapport de
commission.
M. Gilles Ouimet
M.
Ouimet (Fabre) : Merci, M. le Président. Écoutez, étant
donné l'heure, j'aurais souhaité...
je voulais intervenir sur la prise en
considération du rapport, parce qu'on a, dans le cadre de l'étude de ce projet de loi, eu l'occasion de discuter de
violation, d'atteinte aux droits. On a même eu, ce qu'on a souligné en commission parlementaire, le bonheur de recevoir la Commission des droits de la personne. Et j'aurais aimé
pouvoir rapidement discuter du rôle du Parlement,
notre rôle dans la recherche de cet équilibre.
Le
ministre y a fait référence tantôt, et c'est important,
nous vivons dans une société de droit. La Commission des droits de la
personne a un rôle fondamental à jouer, les tribunaux ont un rôle fondamental à jouer. Et on a souvent tendance,
et avec raison, à se tourner vers les avocats pour avoir des… obtenir des réponses.
En fait, M. le Président, je pense qu'on devrait prendre l'habitude de se
tourner vers les avocats pour avoir des éléments de réponse, mais non pas
lorsqu'il est question de rechercher cet équilibre. C'est le rôle du Parlement
de proposer une solution et c'est ce que la Commission des droits de la
personne est venue faire en commission. Elle a reconnu que nous avons un rôle à
jouer. Tout le monde reconnaît, les tribunaux l'ont fait, M. le Président, l'objectif que nous poursuivons de protéger les fermes,
de protéger l'activité agricole; c'est un objectif
suffisamment important, qui justifie d'imposer des limites raisonnables
aux droits et libertés qui sont importantes et garanties dans notre société.
Ceci
dit, le Parlement a un rôle à jouer dans l'exercice de tracer et de
proposer ces limites raisonnables. C'est ce que nous avons fait avec le projet
de loi n° 8. Je souligne le
travail du ministre qui, je
pense, a proposé un équilibre
juste. C'est un effort qui m'apparaît
raisonnable, et je pense, moi, qu'il respecte… et que nous obtiendrons
gain de cause s'il devait y avoir une
contestation. Alors, pour respecter le souhait de la députée
de Mirabel, je n'en dirai pas plus et j'appuie l'adoption
du rapport.
Mise aux voix des amendements
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, merci,
M. le député de Fabre, de votre intervention. Alors, puisqu'il y a eu des amendements,
les amendements ont été jugés recevables, est-ce que les amendements proposés par M. le député
de Berthier sont adoptés?
Des voix : …
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors… Oui?
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Non, c'est globalement.
Des voix : …
Mise aux voix du
rapport
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Juste une minute, là. Alors, pour que tout
le monde comprenne, j'ai dit :
«Les amendements proposés», pas «l'amendement». Les amendements
proposés par M. le député de Berthier sont-ils adoptés? J'ai entendu «rejeté».
Donc, les amendements étant rejetés, le rapport
de la Commission de l'économie — sans les amendements puisque ça a été rejeté — et du travail portant sur le projet de loi
n° 8, Loi modifiant le Code du travail à l'égard de certains
salariés d'exploitations agricoles, lui, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Donc, le rapport est adopté sur division. M. le leader.
Ajournement
M. Fournier : M. le
Président, conformément à l'article 105 et au deuxième alinéa de l'article 19.1
de notre règlement, je fais motion, motion importante, pour ajourner nos
travaux au mardi 21 octobre 2014, à 13 h 45.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce que cette motion importante et majeure est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Adopté.
Donc, nos travaux sont ajournés tel qu'indiqué.
(Fin de la séance à 12 h 53)