(Treize heures quarante-six
minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous souhaite une très belle journée.
Veuillez vous asseoir.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous en sommes à la
rubrique de la déclaration de députés, et je cède la parole à M. le député de Sherbrooke.
Rendre
hommage à M. Claude Métras à l'occasion
de sa retraite et de son 80e anniversaire
M.
Luc Fortin
M.
Fortin (Sherbrooke) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Je tiens aujourd'hui à souligner l'engagement d'un grand Sherbrookois.
Expert-conseil en immobilier, arbitre et médiateur commercial, Claude Métras a
reçu de nombreuses distinctions au cours de sa vie. Il fut, entre autres,
récipiendaire du titre de Grand Estrien en 2002 et nommé citoyen émérite de la ville de Sherbrooke en 2012. M. Métras a
réussi à conjuguer sa carrière chez Raymond Chabot Grant Thornton avec sa passion pour les arts et la
culture en s'impliquant notamment auprès de l'Orchestre symphonique de Sherbrooke, du Musée de la nature et des
sciences et des Concerts de la cité. Il deviendra aussi le délégué du Québec
au Centre des arts de la Confédération, un poste qu'il occupe encore
aujourd'hui.
Le 4 octobre
dernier marquait la fin de sa carrière et son 80e anniversaire de
naissance. M. le Président, permettez-moi de
lui souhaiter un joyeux anniversaire ainsi qu'une retraite des plus méritées,
agrémentée de nombreuses victoires sur le court de tennis. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Sherbrooke.
M. le député de Matane-Matapédia, à vous la parole.
Féliciter
le CLD de La Matapédia,
nommé CLD de l'année
M.
Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
M. le Président, en mai dernier, le Centre local de développement de La
Matapédia était nommé CLD de l'année parmi
les 120 membres de l'Association des centres locaux de développement du
Québec. Le CLD de La Matapédia s'est démarqué
par la mobilisation de son équipe et des partenaires du milieu, l'implantation
d'un processus rigoureux d'évaluation de ses services et la mise en
place de bonnes pratiques de gestion et de développement local.
En
2013, le CLD de La Matapédia a battu des records en réalisant des
investissements de plus de 932 000 $ dans son milieu. Les
investissements ont permis la création de 30 emplois et le maintien de 353
emplois. La Semaine de l'agriculture
matapédienne et le nouveau poste de travailleur de rang sont des exemples de
succès réalisés par le CLD de La Matapédia au cours des dernières
années.
Tel que souligné par
le président de l'ACLDQ, M. Yves Maurais, lors de l'hommage, je félicite
le CLD de La Matapédia de son travail
exceptionnel, proactif et créatif. À titre de député de Matane-Matapédia, je
suis fier que le CLD de La Matapédia soit l'exemple à suivre pour
l'ensemble des régions du Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Matane-Matapédia.
M. le député de Trois-Rivières, à vous la parole.
Féliciter
M. Louis-Philippe Dumoulin, champion
de la série NASCAR Canadian Tire
M.
Jean-Denis Girard
M.
Girard : Merci, M. le Président. Le 20 septembre dernier, un
Trifluvien d'origine, du nom de Louis-Philippe Dumoulin, a été couronné champion 2014 de la série NASCAR Canadian Tire.
Après plusieurs années de persévérance et
de dévouement, le pilote et son équipe, Dumoulin Compétition, ont remporté ce
prestigieux titre sur le circuit de Kawartha Raceway en Ontario, dernière manche de la série. Louis-Philippe a
d'ailleurs remporté le Grand Prix de Trois-Rivières également cette même
année, une victoire éclatante pour tout le plaisir des fans de Trois-Rivières.
Vous
savez, M. le Président, Trois-Rivières est une ville de Grand Prix depuis 1967.
Louis-Philippe et son frère Jean-François sont nés d'un père impliqué
dans le domaine, qui était lui-même pilote. La passion pour l'automobile, la
mécanique et la compétition leur a été transmise dès leur jeune âge. Ayant pour
devise Passion, Performance et Partenariat, l'équipe Dumoulin
Compétition peut être très fière de ses succès accomplis.
En
mon nom et au nom de tous les Trifluviens et Trifluviennes, je tiens à
féliciter M. Dumoulin pour ses performances remarquables qui font de lui
un exemple inspirant de détermination pour les jeunes de tout le Québec. Merci,
M. le Président.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de
Trois-Rivières. Mme la députée de Saint-Hyacinthe, je vous cède la parole.
Rendre
hommage à M. Jeannot Caron, lauréat
du Prix d'excellence du leader engagé
Mme
Chantal Soucy
Mme Soucy :
M. le Président, aujourd'hui je souhaite rendre hommage à un citoyen de
Saint-Hyacinthe, M. Jeannot Caron, ici
présent. Le 18 septembre dernier, à Montmagny, il a reçu le prix du leader
engagé remis dans le cadre du 26e colloque du Réseau québécois de
villes et villages en santé. On lui a remis ce prix pour souligner son implication sociale, particulièrement auprès des
personnes itinérantes de Saint-Hyacinthe. Il a entre autres cofondé en 2008 la Table Solidarité-Itinérance maskoutaine et
a participé activement à la mise sur pied du Projet Lit'inérance, qui
vise à aider les personnes vivant dans la rue à s'en sortir.
J'exagère
à peine, M. le Président, en affirmant que presque tout le monde à
Saint-Hyacinthe connaît Jeannot Caron. Son
histoire personnelle touche autant qu'elle suscite l'admiration, car lui-même a
vécu dans la rue. Grâce à sa résilience et sa force, il s'en est sorti. Il aurait pu tourner le dos à cette
ancienne vie. Au contraire, il a choisi d'en faire son cheval de
bataille et d'aider les autres à s'en sortir.
Jeannot Caron, je
vous félicite pour votre prix, mais surtout pour votre engagement personnel à
combattre les inégalités et les préjugés.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Saint-Hyacinthe, pour cette déclaration. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, à
vous la parole.
Rendre
hommage à Mme Evelin Garcia-Ticas, lauréate
d'un prix Leviers pour son engagement communautaire
Mme
Rita de Santis
Mme
de Santis :
Merci, M. le Président. S'expatrier, c'est mettre à l'épreuve sa
résilience et sa capacité d'adaptation.
J'ai l'honneur, aujourd'hui, de prendre la parole pour féliciter Evelin
Garcia-Ticas, qui a relevé ce défi avec brio et remporté le prix
Leviers, décerné par le regroupement des organismes jeunesse autonomes du Québec.
Âgée
de 17 ans et déterminée, Evelin a quitté son pays d'origine, le Salvador, pour
s'établir ici, chez nous. Evelin a dû
apprendre le français et s'acclimater, c'est le cas de le dire, au Québec.
Evelin participe à plusieurs projets qui lui permettent de découvrir et
développer ses talents. À travers ses études, Evelin trouve le temps d'offrir
de l'aide aux devoirs à des élèves du
primaire et de participer à un projet de coopérative d'économie
sociale à Montréal-Nord. Voilà un vibrant modèle d'intégration, d'implication dans sa communauté et,
disons-le, d'espoir. Je vous félicite, Evelin, et je vous souhaite beaucoup
de succès dans tous vos projets. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. M. le
député de Terrebonne,
je vous cède la parole.
Féliciter
le Comité Persévérance scolaire Les Moulins
pour le succès du Salon Persévérance scolaire
M.
Mathieu Traversy
M. Traversy :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, aujourd'hui, j'aimerais vous présenter
un deuxième organisme communautaire de ma circonscription qui s'est démarqué par le dynamisme de ses
organisateurs, l'originalité de son
projet et bien sûr le rayonnement dans la région de Terrebonne
et de Lanaudière. Il s'agit du comité persévérance Les Moulins, conjointement avec de nombreux
organismes de notre région, qui ont su mettre en place un projet
extraordinaire, soit celui du Salon de la persévérance scolaire sur le territoire
moulinois.
S'adressant,
par la suite, aux jeunes et moins jeunes, avec les intervenants, les parents,
ils ont su rassembler plus de 600
personnes à l'intérieur de leur organisation pour continuer à essayer d'encourager les jeunes
à poursuivre leurs parcours éducatifs, ont regroupé l'ensemble des organismes
communautaires du comté pour venir faire connaître ces organismes et rappeler
aux jeunes toute l'utilité que ceux-ci peuvent avoir dans le cadre de leurs
parcours scolaires et respectifs. Je profite
donc de l'occasion pour saluer l'ensemble des organisateurs, encore une fois, de cet excellent succès, et avec le plaisir, bien sûr, de
pouvoir participer à la deuxième édition l'année prochaine. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Terrebonne. M. le
député de Jean-Talon,
à vous la parole.
Rendre hommage à la pédagogue Jacqueline Caron et
offrir des condoléances à sa famille et à ses proches
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Je salue la famille de Mme Caron, qui est dans
les tribunes. C'est avec tristesse que nous apprenions, le 22 septembre
dernier, le décès d'une grande pédagogue qui a marqué des générations
d'enseignantes et d'enseignants québécois, soit Mme Jacqueline Caron.
Originaire du Bic,
Mme Caron a été, au fil des ans, directrice d'école, enseignante, consultante
en formation pédagogique de même qu'auteure
d'ouvrages pédagogiques et de romans. Elle a su partager son expertise et sa
passion des sciences de l'éducation
dans tout le Québec, au Canada et en Europe. Ses ouvrages sont même devenus de
véritables outils de référence dans le domaine de la formation des
maîtres.
Pour
sa contribution remarquable au monde de l'éducation, j'aimerais donc lui rendre hommage et transmettre mes plus
sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Je vous remercie de votre
attention.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Jean-Talon,
pour cette déclaration. M. le député de Beauce-Nord.
Souligner
le 10e anniversaire du
Festival du film de Saint-Séverin
M.
André Spénard
M.
Spénard :
Merci, M. le Président. La petite municipalité de Saint-Séverin en Beauce
présentait, du 2 au 5 octobre derniers, la 10e édition de son festival du
film. Cet anniversaire a fait toute la fierté de ses concepteurs, qui
souhaitaient le célébrer en faisant la fête au cinéma d'ici, en particulier celui
qui touche et sensibilise.
Pour une septième
année, la comédienne Louise Latraverse a accepté d'en être la présidente
d'honneur. M. Alain Stanké est venu y
présenter deux films et a également donné une conférence sur les coulisses des Insolences
d'une caméra. Que ce soit via les films d'animation,
documentaires, courts et longs métrages, la programmation 2014 est demeurée fidèle à la tradition et au slogan du
festival, soit de proposer un cinéma qui nous regarde. De l'éducation des jeunes autochtones au débarquement en Normandie en passant
par des portraits d'artistes ou de durs à cuire de la Ligue nationale de
hockey, les sujets furent de nouveau plus que variés cette année.
Aux
partenaires et organisateurs du Festival du film de Saint-Séverin, j'adresse mes
félicitations suite au grand succès de cette 10e édition. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Beauce-Nord.
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, à vous la
parole.
Rendre
hommage à M. Claude Béchard à l'occasion
de l'inauguration de l'autoroute Claude-Béchard
M.
Jean D'Amour
M. D'Amour :
Alors, merci beaucoup, M. le Président. Le 6 octobre 1997, Claude Béchard
était élu pour la première fois à titre de
député de Kamouraska-Témiscouata à l'Assemblée
nationale du Québec.
Il occupa cette fonction jusqu'au moment de son décès, en 2010. Le 6 octobre
2014, hier, entourés des membres de sa famille et de personnalités du
milieu, le premier ministre du Québec, mon collègue ministre des Transports et moi-même
avons eu l'immense privilège d'inaugurer l'autoroute Claude-Béchard.
Claude
Béchard aura marqué tous ceux et celles qui ont eu la chance de le connaître et
de le côtoyer. Notre mémoire collective retiendra sa passion, sa fougue, son
amour de sa région et de sa circonscription. Aujourd'hui, comme ministre
responsable de la région du Bas-Saint-Laurent et député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata‑Les Basques, je tiens à souligner l'ampleur de sa contribution à notre région. Claude était non
seulement une étoile montante de la politique
québécoise, mais aussi le porteur de l'espoir de toute une région. Il était donc de
notre devoir d'honorer sa mémoire hier. Alors, merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Rivière-du-Loup.
Enfin, M. le député d'Abitibi-Ouest, à vous la parole.
Féliciter
La Coop Val-Nord pour son
accréditation Employeur remarquable
M.
François Gendron
M.
Gendron : Oui, M.
le Président. Le 20 août
dernier, La Coop Val-Nord était officiellement certifiée Employeur remarquable par le Bureau de normalisation du Québec. Cette accréditation a été obtenue par une
démarche rigoureuse afin de démarquer et de faire une différence en
offrant un milieu de travail de qualité à ses employés.
Première entreprise
en Abitibi-Témiscamingue à obtenir cette accréditation, La Coop Val-Nord
devient l'une des 30 entreprises québécoises à recevoir cette
distinction à ce jour. Au service de ses membres depuis plus de 30 ans, La
Coop Val-Nord, avec ses 80 employés et ses 1 700 membres, fait
la démonstration que le mouvement coopératif est audacieux et bien ancré dans
les valeurs chères aux Québécois et Québécoises.
À titre de député d'Abitibi-Ouest,
c'est avec énormément de fierté que je félicite toute l'équipe de La Coop Val-Nord. Cet accomplissement fait preuve de la
vision et d'audace dans la mise en place de pratiques avant-gardistes. Vous êtes un employeur modèle qui offre un environnement
stimulant où le personnel et la clientèle sont satisfaits. Chapeau!
Félicitations pour votre oeuvre!
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député d'Abitibi-Ouest.
Cela met un terme à la rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux de l'Assemblée quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 58)
(Reprise à 14 h 14)
Le Président :
Bon début de semaine, chers collègues. Nous allons nous recueillir quelques
instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Présence de l'ambassadeur de
la république
de Croatie, M. Veselko Grubišić
J'ai le plaisir de
souligner la présence, dans nos galeries, de l'ambassadeur de la république de
Croatie, Son Excellence monsieur Veselko Grubišic.
Présence de M. Georges
Mamelonet,
ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
J'ai aussi remarqué
la présence de M. Mamelonet, l'ancien député de Gaspé.
Nous poursuivons les affaires
courantes, donc vous pouvez vous asseoir.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre de la Sécurité publique.
Rapport annuel du Comité de
déontologie policière
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de
déposer le rapport annuel de gestion 2013‑2014 du Comité de déontologie
policière.
Le Président :
Alors, ce document est déposé. M. le ministre responsable de l'Accès à
l'information et de la Réforme des institutions démocratiques, et il y a une
rumeur à l'endroit que c'est aussi votre anniversaire.
Rapport annuel du Registre des
lobbyistes
M.
Fournier : Si vous le dites, M. le Président, si vous le dites.
En conformité avec l'article 24 de la Loi sur la transparence et
l'éthique en matière de lobbyisme, je vous transmets le rapport d'activité 2013‑2014
du Registre des lobbyistes pour l'exercice financier qui a pris fin le
31 mars 2014.
Le Président :
Alors, ce document est déposé, et bonne fête. Mme la ministre de la Culture.
Rapport annuel et états
financiers du
Musée d'art contemporain de Montréal
Mme
David (Outremont) : Bon. Ce n'est pas mon anniversaire, mais, M. le
Président, en vertu de l'article 33…
Le Président :
De toute façon, vous êtes beaucoup trop jeune.
Mme
David (Outremont) : …de la Loi sur les musées nationaux, j'ai
l'honneur de vous présenter le 30e rapport annuel du Musée d'art
contemporain de Montréal ainsi que les états financiers se terminant le
31 mars 2014.
Le
Président : Ce document est déposé. Évidemment, vous avez la
moitié de l'âge du leader du gouvernement, alors vous avez encore le
temps. M. le ministre de la Santé.
Tableau concernant la réorganisation du réseau
de la santé et des services sociaux pour
les années 2015-2016 à 2017-2018
M.
Barrette : M. le Président, permettez-moi de déposer plusieurs documents. D'abord, suite aux échanges que j'ai eus avec le député de La Peltrie lors de l'interpellation de vendredi dernier, je dépose aujourd'hui, à sa demande, le tableau des
économies projetées dans le cadre du projet de loi n° 10, Loi
modifiant l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des
services sociaux notamment par l'abolition des agences régionales.
Rapports annuels et rapports sur l'application de la
procédure d'examen des plaintes de certaines
agences de la santé et des services sociaux
Je dépose également,
M. le Président, les rapports
annuels, comme vous le voyez, 2013‑2014 sur l'application de la procédure d'examen des plaintes et
l'amélioration de la qualité des services des agences de la santé et des services sociaux suivantes : les agences du Bas-Saint-Laurent,
du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
de la Capitale-Nationale, de la Mauricie et
du Centre-du-Québec, de l'Estrie, de Montréal, de l'Outaouais, de l'Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord,
de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, de Chaudière-Appalaches, de Laval, de Lanaudière, des Laurentides, de la Montérégie et celui des Terres-Cries-de-la-Baie-James.
Je dépose également les rapports annuels de
gestion 2013‑2014 du Bas-Saint-Laurent, du Saguenay—Lac-Saint-Jean, de la Capitale-Nationale,
de la Mauricie et Centre-du-Québec, de l'Estrie, de Montréal, de l'Outaouais,
de l'Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord,
de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine,
de Chaudière-Appalaches, de Laval, de Lanaudière, des Laurentides, de la
Montérégie, du Nunavik et celui des Terres-Cries-de-la-Baie-James, M. le
Président.
Le
Président : C'est un bel effort. Vous devez avoir hâte qu'on
ait des clés USB au lieu de transporter tout ça. M. le leader du
gouvernement.
M. Fournier : Oui. Donc, nous
en discuterons, des clés USB, M. le Président.
Renvoi des rapports annuels à la
Commission de la santé et des
services sociaux pour examen
Je fais
motion, conformément à l'article 392 de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux, pour que l'étude
des rapports annuels de gestion 2013‑2014 des agences de la santé et des
services sociaux suivantes, du Bas-Saint-Laurent,
du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
de la Capitale-Nationale, de la Mauricie et Centre-du-Québec, de l'Estrie,
de Montréal, de l'Outaouais, de
l'Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord, de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, de
Chaudière-Appalaches, de Laval, de Lanaudière, des Laurentides, de la
Montérégie, du Nunavik et des Terres-Cries-de-la-Baie-James,
soit déférée à la Commission de la santé et des services sociaux et que le
ministre de la Santé et des Services sociaux soit membre de ladite
commission pour la durée du mandat.
Mise aux voix
Le Président : Puisque ces
documents sont déposés, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président : Adopté. M. le
ministre des Forêts.
Rapport annuel du Forestier en chef
M.
Lessard :
Oui, M. le Président. J'ai le plaisir de déposer aujourd'hui le neuvième
rapport d'activité du Forestier en
chef qui rend compte des résultats relatifs aux principales actions menées au
cours de la période du 1er avril 2013 au 31 mars 2014.
Le Président : Alors, ce
document est déposé. M. le leader du gouvernement.
Réponses à des pétitions
M. Fournier :
Avec votre permission, je dépose les réponses aux pétitions déposées par la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques le 2 juin 2014, par les députés
de Duplessis, de Verchères et de Rimouski le 6 juin 2014, également par les députés
de René-Lévesque, de Pointe-aux-Trembles, de Saint-Jean et de Sanguinet le
10 juin 2014, par le député de Beauharnois le 13 juin 2014 et
par les députés de Berthier et de Champlain le 17 septembre 2014.
Réponses à des questions
inscrites au feuilleton
Vous
me permettrez aussi de déposer les réponses du gouvernement aux questions
inscrites au feuilleton par le député
de Rosemont le 16 septembre et par le député de Granby le
17 septembre 2014 et adressées à la ministre déléguée à la
Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique.
• (14 h 20) •
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés.
Rapport annuel du Vérificateur
général
Pour ma part, je
dépose le rapport annuel de gestion du Vérificateur général 2013‑2014.
Lettre du président de la
Commission des droits de la
personne et des droits de la jeunesse concernant le décès
d'un membre de la commission, Mme Danielle Grenier
Je
dépose ensuite une lettre que m'a adressée le président de la Commission des
droits de la personne et des droits de
la jeunesse m'informant du décès de Mme Danielle Grenier, membre de la
commission depuis plus de 15 ans. Évidemment, nous offrons nos
condoléances à la famille de Mme Grenier.
Préavis d'une motion des
députés de l'opposition
Et
dernièrement j'ai reçu également un préavis d'une motion qui sera inscrite dans
le feuilleton de demain aux affaires
inscrites par les députés de l'opposition. Conformément à l'article 97.1
du règlement, je dépose donc copie du texte de ce préavis.
Dépôt de rapports de
commissions
À la rubrique Dépôt de rapports de commissions,
M. le président de la Commission
de l'administration publique et député de Jonquière.
Élection du président de la
Commission
de l'administration publique
M.
Gaudreault : Oui, M.
le Président. Je dépose le rapport de
la Commission de l'administration
publique qui, le jeudi
2 octobre 2014, a procédé à l'élection à la présidence de la commission.
Le Président : Ça a été réussi? Ça a été réussi, M.
le député?
Une voix : …
Le Président : Très bien?
Ah! Excellent! Unanime.
Dépôt de pétitions
Alors,
à la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député de Chauveau.
Refuser l'autorisation pour le
projet de parc éolien
dans la MRC de Pierre-De-Saurel
M.
Deltell : Tout
d'abord, permettez-moi de saluer, dans nos galeries, Mme Monique Léveillée, Mme Lyne
Desjardins et M. Pierre Desmarais, auteurs de la pétition que
j'entends déposer dans quelques instants.
Alors,
je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 531 pétitionnaires. Désignation : citoyens de Saint-Robert, Yamaska ou
Saint-Aimé.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que nous
résidons à l'intérieur de la zone envisagée par le projet Parc éolien communautaire Pierre-De Saurel ou à sa
grande proximité;
«Considérant
cette situation, nous nous estimons des plus concernés et, par la présente,
nous tenons à vous exprimer fortement que nous nous opposons à ce
projet;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés, citoyens de Saint-Robert, Yamaska ou
Saint-Aimé, municipalités appartenant au territoire de la MRC
Pierre-De Saurel,
demandons que le ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la
Lutte contre les changements climatiques
recommande au Conseil des ministres de tenir compte de notre opinion, celle des
résidents de proximité, afin que ce projet n'obtienne pas d'autorisation et
qu'il soit refusé.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une question de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes donc rendus à la période de questions et de
réponses orales, et je cède la parole à M. le chef de
l'opposition.
Stratégie de développement économique
et de création d'emplois
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : M. le Président, la semaine dernière,
le ministre des Finances a finalement reconnu ce que tout le monde voit et sait au Québec, c'est que l'effet
libéral qui est à l'oeuvre, malheureusement, conduit à une situation décevante
au niveau de l'emploi, que l'emploi
périclite depuis que le gouvernement libéral est en poste. Non seulement le
gouvernement s'était donné une cible
en dessous des 48 000 emplois créés l'année précédente, que nous avions
créés, mais en plus le ministre des
Finances a avoué qu'il allait rater sa cible qui était seulement de 31 000
emplois. Cette situation n'est pas très surprenante, puisque, depuis que le
gouvernement est là, rien n'est fait pour soutenir la
création d'emplois. Au contraire,
on coupe dans les mesures de création
d'emplois et dans les plans qu'on avait mis de l'avant pour soutenir le
développement des PME au Québec. Il n'y a pas de plan, il n'y a pas plus
de vision. Le premier ministre se contente, vous le savez, d'allumer des lampions, en espérant que le prix
des métaux augmente pour relancer le plan marketing du Nord si cher à
Jean Charest.
Alors,
maintenant que le constat d'échec vient de la bouche même du ministre des
Finances, et on le remercie de son
honnêteté, maintenant que le gouvernement reconnaît qu'il a détruit 50 000
emplois à temps plein depuis son arrivée, est-ce que le premier ministre
peut nous dire enfin s'il déposera, comme on le réclame depuis des mois, un
plan, une véritable, je vous dirais, mesure concrète pour soutenir l'emploi au
Québec, M. le Président?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
ma première réponse quant à une mesure de relance économique a été donnée
par la population le 7 avril, lorsqu'on a
levé l'hypothèque terrible que faisait peser le Parti québécois sur l'avenir
économique du Québec, notamment par
l'incertitude politique et économique que leurs politiques et leur projet
fondamental faisaient peser sur les
épaules des Québécois et les investisseurs étrangers. Et de cela, M. le
Président, on a de multiples manifestations depuis plusieurs mois.
Effectivement,
M. le Président, il y a : un plan de développement économique qui s'appuie
sur le Plan Nord — je
comprends que les collègues n'y croient pas;
la stratégie maritime; et, oui, les PME, diminution d'impôt sur le revenu
des PME, annoncée par notre collègue; un
programme pour l'innovation des PME, également sous l'égide du ministre de
l'Économie; une déduction supplémentaire
pour les frais de transport des PME manufacturières avec la reconnaissance,
entre autres, du statut particulier des
Îles-de-la-Madeleine; le développement responsable des ressources naturelles au
Québec. Les conditions sont réunies. La
reprise est lente, M. le Président, on ne fera pas de jovialisme ici. Il faut
travailler très fort, mais, d'abord, dissiper l'incertitude sur l'avenir
du Québec, c'était absolument essentiel.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Je pense
qu'un Québec souverain ne pourrait pas atteindre les perturbations libérales
qu'on vit actuellement, M. le Président.
J'ai le
graphique, ici, qui donne bien l'état de la création d'emplois depuis que le
Parti libéral est là. Vous voyez le graphique?
Il est simple. Il est rouge; on descend. La création d'emplois, il n'y en a
pas. On perd des emplois au Québec, M. le Président.
Moi,
j'aimerais savoir du premier ministre son effet libéral, c'est quoi? Ce n'est
sûrement pas les trois projets qu'a
parlé le ministre du Développement économique, c'est des projets issus du Parti
québécois. J'aimerais savoir : Comme maintenant la cible de 31 000, elle ne fonctionne plus, quelle est
la nouvelle cible de perte d'emploi du gouvernement libéral?
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : …la définition et le leitmotiv, si je peux dire, de la stratégie
économique de nos collègues lorsqu'ils étaient
au gouvernement, ça se résume par le mot «moratoire». On arrête tout
partout : on arrête le Plan Nord, on arrête l'exploitation des ressources naturelles, on envoie des signaux qui ont
vraiment fortement inquiété les milieux financiers avec des annonces
fiscales rétroactives. Ça, c'est derrière nous, heureusement.
Maintenant,
on regarde vers l'avant avec des plans très précis, effectivement, pour
relancer l'emploi. L'économie nord-américaine
reprend lentement. Elle doit s'accélérer, cette reprise. On va tout faire en
sorte pour le faire. Cependant, je
veux affirmer ici, devant cette Chambre, qu'une des conditions de contexte
essentielles à la reprise économique, ce sont des finances publiques équilibrées et une dette sous contrôle, ce qui
est également la partie importante de notre mandat : le
redressement et la relance, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Arrêtez de relancer, M. le Président, on perd des
emplois, là. Ce n'est pas qu'on en crée moins, c'est qu'on en perd. Le premier ministre, là… Le roi est nu, M. le Président. Il nous parle de création d'emplois, on en perd, puis il dit : Attendez, ça s'en vient. Il y avait
250 000 emplois qu'il s'était
engagé à créer. M. le Président, on est moins 50 000 emplois à temps plein depuis le mois d'avril. Il y a une
sonnette d'alarme qui devrait sonner. Le premier ministre devrait dire
maintenant : J'ai mis à la poubelle les mesures de création d'emplois,
j'en ai d'autres.
Est-ce
que le premier ministre va enfin se réveiller puis donner des conditions
favorables pour créer des emplois au Québec...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Bien, M. le Président, je vais le répéter, les mots qui résumaient la
stratégie soi-disant économique de
nos prédécesseurs, c'étaient deux mots : «subventions» et «moratoires».
Alors, nous, on n'est plus subventionnaires, on est des partenaires avec les entreprises, comme on l'a fait avec Gaz
Métro récemment, un projet excessivement structurant pour l'avenir économique
de la Côte-Nord, comme on va le faire avec d'autres entreprises au cours des prochaines
semaines et des prochains mois.
Mais,
au-dessus de tout, et je vais le répéter, je sais que ce n'est pas
agréable pour nos collègues de l'entendre, mais la levée de l'hypothèque référendaire, de l'incertitude politique a
eu un impact considérable et, je peux vous dire, un impact positif sur
les observateurs internationaux, M. le Président.
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Je ne sais pas où le premier ministre vit actuellement,
mais, des perturbations, on en vit, là. À chaque fois qu'on ouvre le journal, on coupe à un endroit, on coupe à un
autre : l'assurance parentale, les familles. Le gouvernement, il crée beaucoup de perturbations, là, puis, en
plus, on va enlever, en plus, des... d'aide fiscale aux entreprises, alors
elles attendent pour investir actuellement. Les perturbations, elles
sont bien libérales actuellement, M. le Président.
Ce
qu'on veut savoir du premier ministre : Maintenant que sa cible, elle ne
tient plus, de 31 000 emplois, c'est quoi, la nouvelle cible de
pertes d'emploi au Québec actuellement?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, si on veut parler de cibles ratées, parlons des
cibles budgétaires de nos collègues alors qu'ils étaient au gouvernement, qu'ils nous annonçaient l'équilibre budgétaire, l'ancien ministre des Finances qui
affirmait à quel point l'équilibre budgétaire est essentiel pour la reprise économique. On
a bien sûr oublié ces principes fondamentaux maintenant. Un déficit
soi-disant minime qui devient d'autour de 3 milliards, un déficit pour l'année
en cours de 5,8 milliards, 7,2 pour l'année prochaine, c'est ça qui est
devant nous. On va redresser les finances...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Couillard : ...et relancer l'économie.
Le Président : Principale, M.
le député de Rousseau.
Plan
de retour à l'équilibre budgétaire
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, le gouvernement libéral, contrairement
à ce qu'il avait affirmé lors des
élections, s'est lancé dans une
véritable croisade contre l'État des Québécois. L'équilibre
budgétaire, auquel nous souscrivons, n'est
pas le seul objectif du gouvernement libéral. Dans les documents budgétaires, il est inscrit noir sur blanc que l'objectif est de ramener le Québec à la moyenne canadienne. Le gouvernement libéral veut nous transformer en Canadiens moyens.
• (14 h 30) •
Ce
matin, on apprend que le gouvernement s'inspire de l'Ontario en matière budgétaire. M. le Président, pour
rejoindre le niveau de dépenses publiques de l'Ontario, le gouvernement du
Québec devrait couper 17,5 milliards en services
à la population. L'Ontario n'a pas de CHSLD publics, elle n'a pas de congés
parentaux, elle n'a pas d'assurance médicaments,
elle n'a pas de CPE.
M.
le Président, que faudra-t-il couper parmi nos services pour qu'ils
équivaillent à ceux de l'Ontario et qu'ils trouvent ainsi grâce aux yeux
du ministre des Finances?
Le Président : M. le ministre des Finances.
M.
Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, notre
stratégie économique passe par le redressement des finances publiques et la
relance de l'économie. Le redressement des
finances publiques passe par refaire une situation qui était particulièrement
néfaste. Quand nous sommes arrivés au
pouvoir, les dépenses publiques étaient en augmentation libre — pas en chute, en augmentation libre — et ça a pris un effort supplémentaire pour
ramener ça à l'intérieur de ce que nous pouvons nous payer. Parce qu'avec les dépenses qui augmentent
beaucoup plus rapidement que les revenus ça, c'est
la recette idéale pour se trouver dans une situation catastrophique.
Alors,
nous avons dû redresser cette situation-là. On n'est
pas à zéro. En 2013‑2014, on devrait être à zéro, déficit de 3,1 milliards. En 2014‑2015, le déficit
aurait été de 5,8 milliards. Donc, ça demande un effort supplémentaire
pour redresser les finances
publiques, mais aussi pour relancer l'économie. La relance de l'économie passe
par le redressement des finances publiques aussi, M. le Président.
Le Président : Première complémentaire, M. le député
de Rousseau.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président,
nous souscrivons à l'objectif de l'équilibre budgétaire, mais le gouvernement
est mêlé. Atteindre
l'équilibre budgétaire et faire de nous des Canadiens moyens, ce sont deux
choses distinctes. Il suffit de regarder
ce qui se passe ailleurs, par exemple en
Ontario, pour constater qu'il y a des juridictions offrant moins de services
que nous et qui ont des déficits plus importants que le nôtre.
Alors,
M. le Président, est-ce que le ministre des Finances peut reconnaître qu'il a
un autre objectif que de simplement retourner
à l'équilibre budgétaire, que son véritable objectif est de faire de
nous des Canadiens moyens?
Le Président : M. le ministre des Finances.
M.
Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le
Président, en effet, j'ai un autre objectif
que le redressement des finances publiques, c'est
la relance de l'économie.
C'est important de relancer l'économie.
Et la relance de l'économie passe par le redressement des finances publiques. Si on n'arrive pas à redresser
les finances publiques, on ne pourra jamais relancer l'économie de façon soutenable et durable.
J'aimerais
seulement savoir de mon collègue député de
Rousseau s'il tient toujours à la nécessité d'équilibrer les finances
publiques en 2015‑2016.
Le Président : Deuxième complémentaire, M. le député
de Rousseau.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, les
CHSLD publics, les congés parentaux, l'assurance médicaments, les CPE, ce
ne sont pas que des colonnes de chiffres, ce
sont des services dont nous sommes fiers, qui correspondent à nos valeurs et que… dont nous sommes fiers, effectivement.
Alors,
M. le Président, rejoindre la moyenne canadienne, cela veut dire couper
11 milliards de services. Rejoindre l'Ontario, ça veut dire couper 17,5 milliards de services. Est-ce
que le ministre des Finances peut nous dire laquelle de ces deux cibles
est la sienne? Puis est-ce qu'il peut nous dire aussi ce qu'il va couper pour
atteindre sa cible?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M.
Carlos J Leitão
M. Leitão : Bon. M. le Président, commençons par le
début. Est-ce que l'opposition officielle est
toujours d'accord que c'est nécessaire d'arriver à l'équilibre budgétaire,
oui ou non? Deuxièmement, si oui, alors comment on va le faire? On
aimerait aussi avoir un peu de… savoir quelle est sa recette.
Maintenant,
11 milliards, 17 milliards, 30 milliards, 59 milliards… Écoutez, de se fier essentiellement à ce qu'on
voit dans… à ce qu'on lit dans les journaux,
faisons un peu attention. À ce que je sache, on n'a pas annoncé de réduction
de cet ordre de grandeur là du tout, M. le Président.
Le Président : Principale, M.
le chef du deuxième groupe d'opposition.
Redressement des finances publiques
et relance de l'économie
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, on devrait avoir, actuellement, deux grandes priorités au Québec. Une priorité, c'est de contrôler nos dépenses. On avait un plan pour
ça, Cap sur nos familles, vous en aviez copié une partie. Mais là il y a un deuxième plan qui est important,
là, puis qui devient urgent, c'est du côté des revenus, de l'économie.
Nous, on
avait un plan. On l'a appelé le Projet Saint-Laurent. Maintenant,
le premier ministre ne semble pas avoir de plan. Il ne semble même pas admettre qu'il y a
un problème au Québec. Je
veux dire, quand c'est rendu, là,
que, depuis le mois d'avril, on a
perdu plus de 20 000 emplois, le
premier ministre peut bien essayer de faire un concours avec le PQ pour
savoir qui est le moins mauvais, mais il reste que ce n'est pas fameux, perdre
20 000 emplois. Pourtant, c'est le premier
ministre qui disait durant la campagne électorale, et je le cite : En
redémarrant notre économie et en créant de nouveaux emplois, Québec pourra mieux financer l'accès à ses services et
pourra ainsi atteindre l'équilibre, aussi, budgétaire.
M. le
Président, le premier ministre n'arrive pas à relancer l'économie, à créer des
emplois. Est-ce qu'il peut au moins,
comme l'a fait son premier ministre, reconnaître que l'économie du Québec est
en panne? Je le demande à lui.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
je trouve notre collègue un peu réducteur dans ses commentaires. Moi, je n'ai
pas besoin de diminuer ses projets pour
parler des miens. Alors, nous, on parle du Plan Nord, de la stratégie maritime,
de l'aide aux PME, des ressources
naturelles, y compris l'hydroélectricité, de la lutte contre les changements
climatiques qui est également un
facteur de développement d'une nouvelle économie. Il nous parle de son Projet
Saint-Laurent, qui est intéressant parce que nous aussi, on veut
s'inspirer de l'axe économique qu'est le Saint-Laurent.
Mais
cependant, et je le lui répète, son programme, son projet, c'était quoi? C'étaient
des subventions géographiques, une façon tout à fait démodée de
développer l'économie et, en plus, aller prendre ça dans les crédits d'impôt. Lesquels? On ne l'aura jamais su et on ne
le saura jamais. Son plan ne tenait pas la route. Ce qu'il faut, c'est
un plan intégré pour toutes les régions du Québec, pas une petite bande
seulement le long du Saint-Laurent.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, le premier ministre peut bien nous dire qu'il a un plan, mais
il reste qu'il faut se rendre à
l'évidence après six mois, ça ne fonctionne pas. Le Québec perd des emplois. Le
premier ministre doit reconnaître qu'il
y a un problème parce que, si on a un premier ministre qui ne reconnaît même
pas qu'il y a un problème, il n'y a aucune chance qu'il travaille sur
les solutions.
Donc, moi, je
lui pose une question, là : Est-ce qu'il va nous présenter un nouveau plan? Est-ce qu'on va avoir
une mise à jour économique et quand?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
on l'a fait puis on va le répéter à plusieurs reprises, la relance de l'économie,
ça commence par la création d'un
contexte favorable à la croissance qui inclut l'équilibre budgétaire et le
contrôle de la dette. Tout le monde, dans le monde entier, s'entend
là-dessus, et on travaille… il ne pourra nier qu'on fait des efforts importants
sur ce côté.
Pour ce qui est de la création d'emplois, bien
sûr, M. le Président, le Plan Nord, la stratégie maritime et les PME, 50 % des emplois au Québec sont dans les
PME, 70 % des nouveaux emplois sont dans les PME. Alors, on a baissé
l'impôt sur le revenu des PME manufacturières, on a augmenté leur déduction
pour transporter leur marchandise, on a créé un fonds d'aide directe pour l'innovation
des PME, et il y a d'autres mesures, M. le Président, qui seront déployées.
Maintenant, c'est ce qu'il faut faire pour relancer l'économie du Québec, il
faut agir sur plusieurs fronts.
Le Président :
En terminant.
M. Couillard : Bien sûr, la situation devrait être meilleure, on le souhaite, mais on
travaille très fort pour relancer l'économie.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, on a un premier ministre qui, depuis
qu'il est en poste, là, semble vraiment dépassé. On a un premier ministre, M. le Président, qui ne reconnaît pas que le
Québec actuellement est en difficulté, est en panne économiquement.
On
a perdu 20 000 emplois depuis qu'il est au pouvoir. Combien ça va en
prendre pour qu'il agisse? Quand va-t-il déposer un plan économique, un nouveau
plan économique? Parce que celui qu'il pense qu'il a mis en place ne fonctionne
pas. À quand une mise à jour économique?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je ne suis pas d'accord, bien sûr, avec notre
collègue. Il y a un plan économique, un
plan d'ailleurs qui reçoit l'assentiment d'une grande majorité du milieu
économique et financier du Québec. Tout le monde s'entend, au Québec…
Des voix :
…
M. Couillard : Tout le monde s'entend, au Québec, pour dire qu'il faut relancer, bien
sûr, l'économie, d'abord en assainissant
les finances publiques, en soutenant davantage nos PME, en développant le
Nord-du-Québec, en développant une stratégie maritime, en exploitant nos
ressources naturelles et en développant la nouvelle économie de la lutte aux changements climatiques. On a un soutien assez
large, et très large même du milieu économique sur ça. On veut aller plus
loin, on ira plus loin, mais on va le faire
de façon responsable, en combinant, M. le Président, je le répète, redressement
et relance.
Le Président :
Principale, M. le député de Chambly.
Taux de participation aux
élections scolaires
M.
Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, en juin dernier, le ministre de l'Éducation était catégorique,
ici même, en cette Chambre, il affirmait, sans rire, que la démocratie scolaire
était importante et qu'elle fonctionnait. Vendredi dernier, revirement de situation, le ministre nous dit
maintenant que l'avenir des commissions scolaires dépendra des prochaines
élections scolaires. Selon lui, les
élections vont être un véritable test de crédibilité pour les commissions. Il
est en train de transformer les élections en référendum.
Nous,
à la coalition, on n'a pas besoin d'une élection référendaire à
20 millions de dollars, l'argent des contribuables, 20 millions de dollars, pour savoir qu'on
doit remplacer des commissions scolaires par quelque chose de plus efficace.
Manifestement,
le gouvernement improvise dans ce dossier-là.
Mais on suppose que, quelque part, il va baser sa décision sur le taux de participation. Alors, on
veut savoir, justement, quel est le seuil, quel est le taux de participation
minimum que le ministre va juger acceptable.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, le
2 novembre, il y aura des élections scolaires. C'est une élection qui est déterminante ici, au Québec. Nous voulons
que la population aille voter, nous encourageons les gens à aller voter pour, justement, justifier cette démocratie
populaire. Mais, M. le Président, c'est un test de crédibilité, car, si le taux
est encore à 8 % et à 9 %, il va falloir se reposer des
questions et il va falloir se demander : Est-ce que les gens veulent
vraiment de la démocratie scolaire?
Donc,
M. le Président, aujourd'hui, on n'a pas à fixer de taux. C'est à la population
de parler. Le message que je fais aujourd'hui à la population,
c'est : Allez voter, c'est important.
• (14 h 40) •
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de Chambly.
M.
Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, on est heureux que le ministre commence à
comprendre le gros bon sens. C'est important
que les gens participent quand il y a des élections. Par contre, c'est dommage
de gaspiller 20 millions de dollars, l'argent des Québécois, pour se rendre à l'évidence : les
commissions scolaires sont dues pour être remplacées, réaménagées,
transformées.
Que
va faire le ministre selon le taux de participation? À 20 %, on fusionne?
À 10 %, on abolit? Peut-être qu'à 5 % il va même rembourser
les contribuables? Qu'est-ce qu'il va faire?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, je suis fier
de vivre dans un pays démocratique, le Canada, puis dans une province démocratique, le Québec. J'espère que
le député, lui, va aller voter malgré ses convictions qu'on devrait les
abolir.
Ma
question, c'est plutôt à lui. Est-ce que lui va lancer un message à la
population : Allez voter pour qu'on puisse avoir la démocratie
scolaire au Québec? Je lui pose la question, et qu'il réponde.
Le Président :
Troisième… Deuxième complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, en 2007, le taux de participation a été d'à
peu près 8 %. Cette année, dans 44 % des cas, il va y avoir un
seul candidat et, dans plusieurs cas, il y aura juste aucun candidat. Il n'y a
même pas de gens qui considèrent ça assez intéressant pour aller être candidats
pour peut-être que les gens aillent voter pour eux.
Mais je pense que le
scénario est déjà écrit. Est-ce que le scénario est déjà écrit? Est-ce que le
gouvernement n'aurait pas déjà décidé de se
rendre à nos arguments et de prendre la bonne décision, de revoir le système?
Est-ce que vous avez déjà pris cette décision-là pour le
3 novembre?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, pour ce qu'il
s'agit des élections par acclamation, il y a des gens qui n'ont pas d'opposant. C'est la même proportion
lors des élections municipales que lors des élections scolaires. Il a juste
à aller vérifier. Est-ce qu'à ce moment-là il voudrait abolir la démocratie
municipale? Je suis certain que c'est non.
La
question que je pose au député aujourd'hui : Lui, est-ce qu'il va aller
voter pour exercer son droit de vote pour, justement, savoir si la
démocratie scolaire en vaut la peine ou pas? Je lui demande de répondre. Oui ou
non?
Le Président :
Principale, Mme la députée d'Iberville.
Hausse des taxes et des tarifs
Mme
Claire Samson
Mme
Samson : M. le Président, il y a deux semaines on apprenait, à partir de données
compilées par les commissions
scolaires, que le nombre de mauvais
payeurs avait explosé, les gens n'étant plus capables de rencontrer leurs
responsabilités. Dimanche, on apprenait qu'Hydro-Québec prévoyait perdre 90 millions
de dollars cette année et 105 l'an
prochain dû aux mauvaises créances.
On
constate donc qu'il y a de plus en plus de ménages qui sont devenus
incapables de payer leurs factures. Mais le gouvernement, sous prétexte de
ne pas vouloir s'immiscer, ou influencer, ou politiser le débat, préfère
ignorer ces enjeux-là.
Or,
et le ministre des Finances en est sûrement conscient, il sait très bien ces choses-là, étant
économiste lui-même, l'effet
des récentes hausses de tarifs sur la consommation des ménages et sur notre économie. Et
je voudrais savoir s'il trouve qu'il est responsable…
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M.
Carlos J Leitão
M. Leitão :
M. le Président, c'est une problématique importante, bien sûr, la difficulté de
certains ménages à rencontrer leurs obligations, que ce soient des tarifs d'hydroélectricité
ou d'autres tarifs. C'est un problème auquel on
doit évidemment faire attention, et certains de mes collègues travaillent sur des mesures pour amortir un petit
peu ces chocs-là.
Mais,
si on regarde la consommation dans son ensemble, on se rend compte de deux
choses. On se rend compte que les
ventes au détail au Québec s'accélèrent, donc il y a une accélération des
ventes au détail. Et surtout, si on regarde attentivement les données du PIB pour le deuxième trimestre, qui sont
d'ailleurs le portrait le plus complet qu'il y a de l'économie québécoise, on voit qu'au deuxième
trimestre de 2004 il y a une accélération des dépenses de consommation, accélération. Donc, les dépenses de
consommation contribuent à la croissance économique du Québec. Il y a certains problèmes pour les ménages à bas revenus,
et, oui, on va s'occuper de ça d'une autre façon.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée d'Iberville.
Mme Claire Samson
Mme Samson : M. le Président,
malheureusement, le gouvernement ne comprend pas. Le revenu moyen des Québécois est au neuvième rang au Canada. Nous
sommes avant-derniers. Il n'y a pas de quoi se sentir très flatté. Quand
Hydro et les commissions scolaires
augmentent leurs tarifs de 7 % à 10 % alors que le revenu moyen peine
à progresser de 2 %, la mathématique ne fonctionne pas.
Est-ce que le ministre des Finances comprend que
la…
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : Bon. En effet, M. le Président, comme j'ai dit tantôt, la croissance
économique s'accélère graduellement. Nous avons vu une amélioration des dépenses de consommation, une amélioration des ventes au
détail. Il y en a d'autres indicateurs aussi qui suggèrent que la croissance économique, au troisième et au quatrième trimestre, va s'accélérer.
Particulièrement intéressant, c'est l'évolution
des exportations, exportations vers les États-Unis. On a eu des nouvelles
récemment que la croissance économique aux États-Unis s'accélère rapidement et
s'enracine.
Donc, c'est tout à fait normal de s'attendre à
ce qu'au troisième et au quatrième trimestre de cette année nos exportations,
nos investissements et la croissance économique s'accélèrent, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée d'Iberville.
Mme Claire Samson
Mme
Samson : M. le Président, l'indice de confiance des consommateurs a fondu de 10 points de pourcentage, et on obtient le recul le
plus important depuis la dernière récession. Les gens ont peur,
ils sont étouffés, ils vont tourner bleus.
Est-ce que le ministre des Finances peut rassurer
la population…
Des voix : …
Le
Président : S'il vous plaît! Il n'y a qu'une personne ici qui a le droit de parole,
c'est Mme la députée d'Iberville.
Mme
Samson : …peut-il
rassurer la population maintenant — c'est
ce qu'il doit faire, c'est son devoir — qu'il
n'augmentera pas les tarifs et les taxes au-delà de l'inflation?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, nous avons discuté de cela à plusieurs
reprises. Nous nous sommes engagés ici, dans cette Chambre, à ne pas
augmenter le fardeau fiscal des Québécois. Nous nous sommes aussi engagés que,
si jamais il y avait des réductions d'impôt
au niveau fédéral, on laisserait passer ça complètement pour les contribuables
québécois.
Pour ce qui
est des augmentations de tarifs, dans certains cas, ces augmentations-là sont
gérées par une régie, Régie de l'énergie, et nous ne voulons pas,
surtout pas, politiser le processus d'établissement des tarifs
d'hydroélectricité.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Taillon.
Restructuration des services à la
Cité de la santé de Laval
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, le ministre a annoncé des coupures de près de 10 millions de dollars au CSSS de Laval
en 2014‑2015. Ce que nous disent les gens sur le terrain, les
gens du terrain, c'est que couper 10 millions, ça veut dire couper dans les soins et les
services aux patients.
Ces
coupes, elles ne se font pas dans l'administration, elles se font, entre autres, dans l'unité de
débordement, où huit postes de
préposé aux bénéficiaires ont été coupés. Quand on place des patients dans
l'unité de débordement, c'est qu'on
manque déjà de place pour leur donner des soins à l'urgence. Si, en plus, on
enlève du personnel dans l'unité qui sert à dépanner, on place les
patients dans une situation à risque.
Est-ce que
le ministre réalise que ces coupes font en sorte que les
services offerts sont plus bas que le seuil prévu pour les services
essentiels?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, ça me
fait plaisir, pour la deuxième semaine consécutive, de rectifier les faits.
Une voix : …
M.
Barrette : Bien, c'est important pour que la population qui nous
écoute soit bien informée. Alors, M. le Président, voici la situation
qui survient actuellement à Laval.
À Laval,
comme tout bon gouvernement doit
faire, on a demandé aux gens de bien gérer. Et bien gérer signifie aussi, dans le merveilleux monde de la gestion, de
s'étalonner. «Étalonner», ça signifie d'aller voir où sont les meilleures
pratiques. Et c'est ce que l'hôpital de la
Cité de la santé de Laval, M. le
Président, a fait à notre demande, et
d'ailleurs je me permets de les féliciter. Alors, ils sont
allés voir ailleurs, ils sont allés voir les meilleures pratiques dans des
hôpitaux comparables ou plus lourds
qu'eux et ils ont constaté que les autres hôpitaux donnaient les mêmes
services, M. le Président, avec moins de personnel.
Alors, lorsqu'on
est devant une situation comme celle-là, il est tout à fait normal de restructurer les choses pour faire des économies,
d'une part. D'autre part, le personnel en question, non seulement il n'y a pas
eu de coupure de personnel, mais le
personnel n'a pas perdu son emploi puisqu'ils ont été réaffectés à des postes vacants qui
étaient l'objet de remplacements. Ça, M. le Président, ça s'appelle de
la discipline…
Le Président : En terminant.
M. Barrette : …ce qui est évidemment le contraire de ce
que nous présente budgétairement le Parti
québécois.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, je comprends très bien la différence entre couper des soins puis
congédier des employés. On parle de
couper des postes. Et le ministre ne semble avoir aucune sensibilité pour la
réalité vécue par les personnes soignantes et les patients. Ça, c'est
quand on impose des services en dessous des services essentiels.
Les gens sur
le terrain, dont certains travaillent à la Cité de la santé depuis 28 ans, ils
sont ici, dans nos tribunes, M. le
Président, ils aimeraient bien
entendre le ministre reculer sur cette coupure des soins, comme il a
reculé sur l'abolition des allocations aux personnes ayant une
déficience intellectuelle, la semaine dernière.
• (14 h 50) •
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Je salue la présence des gens qui sont ici aujourd'hui pour évaluer la qualité des débats dans cette Assemblée.
Alors, je réitère une chose, M. le
Président, le rôle d'un gouvernement est de faire en sorte que les impôts et les taxes qui sont payés par les citoyens soient gérés adéquatement. Et
ça signifie que l'on donne les services adéquats, ce qui est le cas à la
Cité de la santé, M. le Président.
Oui, il y a
eu des réaffectations. Non, il n'y a pas eu de perte d'emploi, et, non, il n'y a
pas de services inférieurs à ce qu'il est requis de donner dans cet
hôpital. Ça s'appelle, M. le Président, de la saine gestion.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, les services essentiels, ce sont des services essentiels qui sont
déterminés à l'extérieur des
périodes de coupes gouvernementales, et je pense que le ministre va devoir
aussi nous expliquer sa vision de ça.
Alors, les
gens sur le terrain, ils sont en contact au quotidien avec les patients, M. le Président, et ils sont inquiets parce
qu'ils voient, de jour en jour, les
effets dévastateurs des coupes libérales. Et là, à force de le nier, vraiment…
il faut vraiment que le ministre
nous réponde et qu'il trouve une façon d'équilibrer tout ça et de s'assurer que
les patients ne manqueront pas de soins essentiels.
Le Président : M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M.
le Président, je suis content que la députée
de Taillon soit d'accord avec nous sur le fait qu'en toutes
circonstances nous demandons à nos gestionnaires de faire en sorte que
les soins aux patients soient préservés. La priorité, évidemment, d'un système de santé est de faire en sorte que les patients du
Québec, dans leur situation critique, reçoivent
les soins appropriés, que ce soit en longue durée, que ce soit en courte durée,
que ce soit dans les unités de débordement.
Et les
décisions qui sont prises par les administrateurs sont des décisions qui sont
prises en fonction des besoins des
patients. Et, dans le cas présent, M. le Président, dans la difficulté dans
laquelle nous nous trouvons et dans laquelle nous avons été mis par
l'opposition, M. le Président, les décisions sont prises pour...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...que les patients soient prioritaires et que les décisions soient en leur faveur, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Révision des programmes touchant
les conditions de vie des femmes
Mme Manon Massé
Mme Massé :
M. le Président, hier, 18 regroupements nationaux de femmes ont rencontré
le Secrétariat à la condition féminine sur
la révision des programmes du gouvernement. Elles sont venues lui dire que, et
je cite, «le saccage des services
publics ne fera qu'empirer la situation des femmes», que «les coupures
actuelles et la révision de programmes impliquent une nette régression
sur les avancées des 30 dernières années du féminisme».
Leurs
porte-parole nous ont rappelé avec justesse que l'augmentation des tarifs en
garderie, les coupes à l'aide sociale,
dans le soutien aux parents et à l'aide à domicile,
par exemple, affectent la capacité des femmes à concilier travail, famille et études, que les emplois supprimés dans le réseau de la santé et de l'éducation frappent de plein fouet l'autonomie et la sécurité économique de milliers de
travailleuses.
Est-ce que la
ministre de la Condition féminine, qui était absente lors de cette rencontre,
est d'accord avec cette analyse féministe?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Alors, M. le Président, il me fait
plaisir de répondre à l'interrogation de notre collègue. Vous savez, le Secrétariat à la condition féminine, comme bien
des ministères, travaille à trouver les
solutions pour atteindre l'équilibre budgétaire,
qui est un objectif important et nécessaire parce que, vous savez, M. le
Président, la situation actuelle ne peut perdurer. Il est essentiel d'atteindre cet
équilibre.
Et la
rencontre d'hier, organisée par le secrétariat, était une rencontre administrative qui voulait,
justement, une consultation auprès
des groupes de femmes afin de nous aider afin d'établir les orientations ou
afin d'établir des solutions, ou des pistes de solutions, ou des idées
nous permettant, justement, de travailler à atteindre
cet équilibre budgétaire.
Alors,
l'objectif de la rencontre visait vraiment une consultation auprès de ces
groupes-là. Alors, les préoccupations sont certes légitimes,
mais en même temps, M. le
Président, la situation financière du
gouvernement du Québec est encore plus préoccupante non seulement
pour les femmes…
Le Président : En terminant.
Mme Vallée : …mais pour nos
enfants.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Pour moi, l'égalité
des femmes, c'est vraiment très préoccupant. Et j'espère que vous retiendrez
aussi qu'il y a une colonne de revenus. C'est ce que les groupes de femmes
portent.
Des
travailleuses de nos écoles aux patronnes des réseaux de la santé et de
l'éducation, des mères de famille aux proches aidantes, toutes ont dit
que les politiques d'austérité viennent nuire à leurs conditions de vie. Que
répond la ministre de la Condition féminine à ces femmes qui, comme moi,
croient que, pour atteindre réellement l'égalité, nos services publics ont
besoin d'être bonifiés et non saccagés?
Le
Président : Mme la ministre de la Justice.
Mme
Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, actuellement, on agite beaucoup d'épouvantails, on
brandit beaucoup d'épouvantails et on se préoccupe sur des
hypothèses.
Il y a actuellement
une commission de révision des programmes qui s'affaire très sérieusement à
évaluer les différents programmes,
à évaluer l'ensemble de la situation financière. Et cet exercice-là est essentiel, essentiel,
oui, pour atteindre l'équilibre budgétaire, essentiel aussi dans notre
quête d'égalité. Et la quête d'égalité, la quête d'égalité que recherchent ces
groupes de femmes…
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
…elle est soutenue.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. J'entends bien la ministre de la Condition féminine se préoccuper de
l'égalité en se disant : Bien,
vous savez, s'il faut faire des coupes dans le service public, il faut les
faire parce que c'est important,
c'est
important pour les finances de l'État. Malheureusement, on le sait qu'à travers les années tous les services publics
sont au service de l'égalité entre les hommes et les femmes.
Alors, je répète ma question :
Est-ce que la ministre de la Condition féminine est d'accord avec cette analyse
féministe?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme
Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, il est essentiel de revoir l'état des finances publiques. Et cette
urgence d'agir là, qui est commandée
par l'état de nos finances publiques, est essentielle pour maintenir des services
sociaux, pour maintenir des services
aux populations vulnérables, des services de qualité. Et, pour
être en mesure de poursuivre cette aide-là, d'aider les plus vulnérables… visant les plus vulnérables,
les clientèles les plus vulnérables, un état des lieux sérieux s'impose.
Et, vous savez, M. le Président…
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
…l'avenir de nos enfants est aussi très important.
Le Président :
Principale, M. le député de Granby.
Construction d'un pôle logistique de
transport intermodal en Montérégie
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : M. le Président, depuis que j'ai questionné le
ministre responsable à l'étude des crédits, on n'entend plus du tout parler de sa fameuse stratégie
maritime. C'est étrange. Habituellement, le Parti libéral ne se gêne pas pour appliquer nos idées.
En campagne
électorale, le Parti libéral avait promis un pôle intermodal à Vaudreuil plutôt
qu'à Contrecoeur, pour des raisons
partisanes que tout le monde connaît. Nous avions plutôt
proposé de développer le pôle à
Contrecoeur comme le demande le port
de Montréal, comme on l'écrivait dans le Projet Saint-Laurent de mon chef. Le site de Contrecoeur a plusieurs
avantages : proximité avec l'autoroute 30, profondeur des eaux,
espace de stockage beaucoup plus important,
installations maritimes ouvertes à l'année.
J'aimerais
savoir du ministre : Est-ce
qu'il est revenu à la raison? Est-ce que
sa décision est finale pour Vaudreuil?
Le Président :
M. le ministre délégué aux Transports.
M.
Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, M. le Président, la question du député
me permet de rappeler que la stratégie maritime que nous avons proposée
aux Québécois propose de l'emploi pour les régions, pour Québec, pour Montréal.
Là où il y a un chantier maritime, nous, on y
voit l'occasion de créer des emplois. Là où il y a un port de mer, on y voit une autre occasion de créer des emplois.
Et ce qu'on souhaite, M. le Président, ce sont des jeunes, des étudiants
à l'intérieur de
l'Institut maritime à Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent, et c'est la même
chose pour l'école nationale des pêches en Gaspésie.
Sur
la question du pôle logistique en Montérégie, nous avons initié un dialogue
avec les régions concernées, nos travaux
avancent très bien. Mais le but ultime, M. le Président, de la stratégie
maritime, c'est de créer des emplois, d'attirer des investisseurs au Québec et finalement améliorer nos finances
publiques. C'est le but. Et j'aviserai en temps opportun, au cours des prochaines semaines ou des prochains
mois, de notre décision. Mais ce qui est clair, c'est qu'on ne laisse
rien au hasard et on veut de la création d'emplois au Québec, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Granby.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : M. le Président, pour aider le ministre dans sa
réflexion, il faut que je lui mentionne que la portion de la voie maritime à l'ouest des écluses de
Saint-Lambert est fermée plus de trois mois par année, fermée pendant trois
mois pendant l'hiver. Ce problème ne
se pose pas à Contrecoeur, les installations, vous le savez, sont ouvertes à
l'année longue. Il sait aussi que le port de Montréal privilégie
Contrecoeur.
Est-ce qu'il peut
nous annoncer qu'il va minimalement faire le débat entre Contrecoeur et Vaudreuil?
Le Président :
M. le ministre délégué aux Transports.
M.
Jean D'Amour
M.
D'Amour : M. le Président, j'ai eu l'occasion, au cours des dernières
semaines, de rencontrer l'ensemble des intervenants. Ce que nous
souhaitons, parce qu'il y a la 30 qui a été construite, payée par les
Québécois, on veut en profiter à des fins d'implantation d'entreprises et à des
fins de création d'emplois. Il y a Contrecoeur, il y a le port de Montréal, il y a, pour nous, M. le Président, un
axe de développement qui est très important. Et on travaille présentement
en collaboration avec l'ensemble des
intervenants. Ce qui est important, c'est de faire le tour de l'ensemble des préoccupations de façon à prendre la bonne
décision. Ce que nous souhaitons, c'est que les investisseurs s'implantent,
créent des emplois et créent de l'activité économique, M. le Président.
• (15 heures) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Granby.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : M. le Président, Contrecoeur : voie
navigable ouverte à l'année, proximité avec l'autoroute 30,
profondeur des eaux, espace de stockage beaucoup plus important, installations
maritimes ouvertes à l'année. Soyez raisonnable,
M. le ministre, là, soyez
raisonnable. S'il vous plaît, prenez une décision qui va aller dans le bon
sens pour l'économie du Québec.
Le Président : M. le ministre délégué aux
Transports.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : M. le
Président, c'est toujours
la vision réductrice de la CAQ, on part du Québec et on ramène ça sur un petit territoire. Notre gouvernement propose une vision large de son développement. On parle de
formation dans la stratégie
maritime, on parle de croisières, on parle de ports de mer, on parle de
chantiers maritimes. On propose une stratégie, la toute première stratégie maritime pour le Québec.
Dans le secteur de la Montérégie, ce qu'on veut, c'est des investissements. Et je vous dirais, M. le
Président, que notre objectif
est de créer de 10 000 à
12 000 emplois au cours des
prochaines années. Ça, c'est avoir de l'ambition du Québec. Et le plan
Saint-Laurent de la CAQ, M. le Président, on ne parle même pas de pêche, on ne parle même pas d'environnement puis on ne
parle même pas des régions, M. le Président.
Le Président : Principale, M. le député de
Jonquière.
Certificat d'autorisation relatif aux travaux de forage
de TransCanada Énergie pour la construction
d'un terminal pétrolier à Cacouna
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui, M. le
Président. Le mois dernier, le ministre de l'Environnement a reçu une véritable
gifle de la Cour supérieure, qui
ordonnait la suspension des travaux de TransCanada à
Cacouna jusqu'au 15 octobre. Pourquoi, M. le Président? Parce que le ministre a pris une
décision déraisonnable en émettant le certificat d'autorisation. Depuis
ce jugement, l'omerta sévirait même au ministère selon le Syndicat des
professionnels du gouvernement du Québec.
Aujourd'hui, une nouvelle tuile s'ajoute. LeJournal de Québec rapporte la découverte de plus en plus fréquente de carcasses de bélugas nouveau-nés, 10 décès ont
déjà été constatés en 2014. Depuis 2000, c'est une baisse de 15 % de
la population. D'une part, le ministre fait face à une véritable crise au sein
de son ministère et, d'autre part, il a perdu complètement le contrôle du
dossier de Cacouna. Alors, ça va mal, M. le Président.
On
est à huit jours de la reprise des forages des… à TransCanada, il y a urgence
d'agir. Est-ce que le ministre de l'Environnement va enfin assumer ses
responsabilités et empêcher les forages le 15 octobre?
Le Président : M. ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel : Merci, M. le Président. Alors, à la même
question, on va répondre sensiblement les mêmes éléments. Il faut d'abord, encore une fois,
rétablir les faits. Le certificat d'autorisation dont fait l'objet le jugement
de la Cour supérieure, c'est un certificat d'autorisation pour faire des levés
géophysiques pour obtenir des données scientifiques
qui allaient alimenter l'éventuel Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement sur l'ensemble du projet TransCanada. Ce certificat d'autorisation là
n'autorisait pas le projet TransCanada et était assorti d'une série de conditions visant à protéger, justement, les
bélugas. Or, la Cour supérieure n'a pas annulé le certificat d'autorisation, et
c'est à la demande des groupes
environnementaux, M. le Président, que l'effet du certificat d'autorisation est suspendu
jusqu'au 15 octobre.
Depuis les deux
dernières années, M. le Président, il y a un gouvernement qui a autorisé de la
fracturation hydraulique sans évaluation
environnementale, il y a un gouvernement qui a autorisé l'entreposage de
pétrole de l'Alberta en sol québécois, et c'est le gouvernement du Parti
québécois, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : M. le Président, là, il faut qu'on soit sérieux.
Les conditions dont nous parle le ministre, là, les experts qui connaissent le dossier des bélugas...
Robert Michaud, du Groupe de recherche et d'éducation des mammifères
marins, dit qu'elles sont inefficaces et inapplicables. Mais le ministre n'a
pas pris la peine de lire ça.
Savez-vous ce qu'on a
devant nous, M. le Président? On a un certificat d'autorisation qui a été émis
de façon incorrecte. Le processus est vicieux et vicié à la base. Alors, M. le
Président, il y a urgence...
Des voix :
…
M. Gaudreault :
M. le Président, il y a urgence, il y a urgence d'agir. Va-t-il révoquer le...
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : S'il y a quelque chose de vicieux, M. le Président, c'est le
cercle de l'argumentaire du député de Jonquière.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce certificat d'autorisation là n'a pas été
annulé par la Cour supérieure, il a été suspendu jusqu'au 15 octobre, et
ce, à la demande des groupes environnementaux.
Alors,
ce qui est particulier dans ce que... de ce dont parle le député de Jonquière,
c'est qu'on se retrouve dans une situation...
et, sur aucune autre base que celle des groupes environnementaux, lui, il dit
en savoir plus qu'eux et veut aller encore plus loin que les groupes
environnementaux.
M. le Président, nous
allons...
Le Président :
En terminant.
M.
Heurtel : ...faire le travail qu'il faut et nous allons nous assurer
que ce projet-là est... et réponde aux bonnes questions...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : M. le Président, ce n'est pas le temps de faire
des blagues sur ce dossier-là, c'est un dossier qu'on doit prendre au
sérieux. Il y a une manifestation à Cacouna le 11.
Est-ce
que le ministre va appliquer le principe de précaution qui est à la base même de
la Loi sur le développement durable?
Va-t-il faire la démonstration qu'il est le ministre de l'Environnement ou
qu'il est le ministre de TransCanada? 353 Le Président : M. le
ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel :
M. le Président, dans ce dossier, comme dans tous les dossiers relatifs aux
hydrocarbures, nous allons agir avec rigueur, avec transparence, avec cohérence
et nous allons avoir une approche globale et intégrée.
Et ce qu'il faut être
clair, M. le Président, c'est qu'il n'y a rien de débuté dans le projet
TransCanada. Ce projet-là soulève des questions très sérieuses non seulement
sur l'oléoduc, mais l'avenir de la relation du peuple québécois avec les hydrocarbures. Il faut regarder ça dans son ensemble,
c'est des questions très sérieuses. Le Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement sera saisi du projet. Nous faisons des évaluations…
Le Président :
En terminant.
M.
Heurtel : …environnementales stratégiques globales sur l'ensemble de
la filière des hydrocarbures. Nous allons prendre nos responsabilités,
agir avec sérieux…
Le Président :
Principale, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Compressions budgétaires dans
les commissions scolaires
Mme Nicole Léger
Mme
Léger : M. le Président, dans quelques minutes, l'opposition
officielle va proposer une motion sans préavis demandant au ministre de l'Éducation d'envoyer une directive
ministérielle claire aux écoles pour qu'il n'y ait pas des coupes dans les services directs aux élèves, ce
qui inclut l'aide aux devoirs, l'aide alimentaire et la prévention de
l'intimidation.
Est-ce
que, oui ou non, le gouvernement va voter en faveur de cette motion qui aurait
pour effet d'annuler les coupes directes
dans les services aux élèves? Nous venons d'apprendre que ce serait
probablement un consentement que vous donneriez.
Si c'est cela, allez-vous maintenant voter en faveur de cette motion? Et quand
la directive sera envoyée aux commissions scolaires?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, je confirme
encore, nous ne voulons pas de coupes directes dans les services aux élèves. Et nous allons appuyer la motion,
et nous allons envoyer l'avis le plus tôt possible, le temps de le rédiger. Et je l'ai dit publiquement, je l'ai
encore dit la semaine dernière, c'est inacceptable qu'on ait des coupes dans
les services directs aux élèves, et nous allons maintenir notre idée, et nous
allons continuer sur cette voie.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Nicole Léger
Mme
Léger : M. le Président, je n'ai pas eu encore la réponse du
ministre quant aux autres parties de ma question. Est-ce qu'ils vont voter en faveur de la motion?
Il a dit qu'il donnait son consentement, je veux m'assurer... bien comprendre
qu'il va voter en faveur. Et quand la directive sera-t-elle envoyée?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, j'invite la
députée à réécouter ce que je viens de dire il y a quelques instants : Nous allons voter en faveur. Il
n'y aura pas de coupes, et la directive va être envoyée le plus tôt possible.
Il faut prendre le temps de la rédiger, mettre un timbre sur l'enveloppe
puis que ça se rende par la poste.
Le Président :
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la
rubrique des motions sans préavis. Et, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des
motions sans préavis, je reconnais maintenant M. le ministre de la Santé
et des Services sociaux pour la présentation de sa motion. M. le ministre.
Souligner la Semaine de
sensibilisation
aux maladies mentales
M.
Barrette : M. le Président, je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la
députée de Taillon, le député de La Peltrie et le député de Mercier :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Semaine de sensibilisation aux maladies
mentales organisée par l'Alliance canadienne pour la maladie mentale et
la santé mentale, qui se tient du 5 au 11 octobre 2014.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le
leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Nous proposons l'adoption sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Je reconnais maintenant Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Demander au ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport
d'émettre une directive à l'intention des commissions
scolaires indiquant qu'il n'y aura pas de coupes
dans les services directs aux élèves
Mme Léger :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le député de Chambly et la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale demande au ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport d'émettre
dès cette semaine une directive claire à l'intention des commissions scolaires
indiquant qu'il n'y aura pas de coupe budgétaire pour l'année scolaire 2014‑2015
dans les services directs aux élèves dont notamment les mesures
suivantes : Aide aux devoirs, Aide alimentaire, Lecture à l'école et
Prévenir et combattre l'intimidation et la violence à l'école.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, Mme la députée de
Pointe-aux-Trembles. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le
leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Nous proposons l'adoption sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Un vote par appel nominal est demandé. Qu'on
appelle les députés.
• (15 h 10 — 15
h 13) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de la motion
présentée par Mme la députée de Pointe-aux-Trembles. La motion se lit
comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale demande au ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport d'émettre
dès cette semaine une directive claire à l'intention des commissions scolaires
indiquant qu'il n'y aura pas de coupe budgétaire pour l'année scolaire 2014‑2015 dans les services directs aux élèves dont notamment
les mesures suivantes : Aide aux devoirs, Aide alimentaire, Lecture
à l'école et Prévenir et combattre l'intimidation et la violence [de] l'école.»
Alors, que les
députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Bédard (Chicoutimi), Mme Maltais (Taschereau),
M. Marceau (Rousseau), Mme Hivon (Joliette), M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme
Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre (Taillon), M. LeBel (Rimouski), M.
Lelièvre (Gaspé), M. Kotto (Bourget), M.
Gaudreault (Jonquière), M. Therrien (Sanguinet), M. Dufour (René-Lévesque), M.
Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Lisée (Rosemont),
M. Traversy (Terrebonne), M. Cousineau (Bertrand), M. Leclair (Beauharnois), M.
Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon), M. Péladeau (Saint-Jérôme),
M. Pagé (Labelle), M. Roy (Bonaventure).
M. Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Paradis (Brome-Missisquoi),
M. Hamad (Louis-Hébert), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Leitão (Robert-Baldwin), M.
Coiteux (Nelligan), M. Moreau (Châteauguay), Mme David (Outremont), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vien (Bellechasse), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière),
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau),
M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Daoust (Verdun), Mme
Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Vallée (Gatineau), M. Billette
(Huntingdon), M. Bolduc (Jean-Talon), M. Blais (Charlesbourg), Mme St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford), Mme Boulet
(Laviolette), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Ouellette (Chomedey), Mme Charlebois
(Soulanges), Mme Ménard (Laporte), M.
Sklavounos (Laurier-Dorion), M. Girard (Trois-Rivières), M. Bernier (Montmorency), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière (Chapleau), M. Drolet
(Jean-Lesage), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine),
M. Matte (Portneuf), M. Simard (Dubuc), M. Bolduc (Mégantic), Mme
de Santis (Bourassa-Sauvé), M.
Iracà (Papineau), M. Fortin (Pontiac), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Boucher
(Ungava), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M.
Auger (Champlain), M. Rousselle (Vimont), M. Ouimet (Fabre), M. Fortin
(Sherbrooke), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M.
Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme Nichols (Vaudreuil),
M. H. Plante (Maskinongé), M. Polo
(Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis (Argenteuil).
M. Legault (L'Assomption), M. Bonnardel
(Granby), M. Deltell (Chauveau), M. Caire (La Peltrie), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme
Samson (Iberville), M. Roberge (Chambly), M. Charette (Deux-Montagnes),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
Mme D'Amours (Mirabel), M. Laframboise (Blainville),
Mme Lavallée (Repentigny), M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Surprenant (Groulx),
M. Lemay (Masson), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe), M. Spénard
(Beauce-Nord).
Mme
David (Gouin), M. Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, que les députés contre cette motion veuillent bien se lever. Y a-t-il
des abstentions? Alors, Mme la secrétaire générale adjointe, pour le
résultat du vote.
La
Secrétaire : Pour : 108
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, la motion est adoptée. Alors, nous en sommes toujours à la rubrique
des motions sans préavis, et je demande aux
députés qui doivent quitter l'enceinte de le faire en silence. Alors, M. le
député de La Peltrie.
Des
voix : …
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, toujours à la rubrique des motions sans préavis, M. le député de
La Peltrie, on m'a indiqué que vous aviez une motion. Non? Y a-t-il
un autre membre du deuxième groupe d'opposition? Sinon, Mme la députée de
Gouin, je vous cède la parole pour votre motion.
Mme David (Gouin) : Merci,
M. le Président. Je demande le consentement de la Chambre pour débattre de la
motion suivante conjointement avec la députée d'Hochelaga-Maisonneuve :
«Que, dans l'esprit de l'article 7 de
la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, qui stipule
que les actions gouvernementales
"dans leur conception et leur mise en oeuvre [doit] viser à prendre en
compte les réalités propres aux
femmes et aux hommes, en appliquant, notamment une analyse différenciée selon
les sexes", l'Assemblée nationale
enjoigne le gouvernement à soumettre la révision des programmes à l'analyse
différenciée selon les sexes et à demander un avis officiel du Conseil
du statut de la femme à propos des conclusions de la commission présidée par
Lucienne Robillard au sujet de cette même révision des programmes.»
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, Mme la députée de
Gouin. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Pas de consentement. Nous en sommes toujours à la rubrique des motions sans
préavis. Mme la leader de l'opposition officielle.
Mme
Maltais :
Oui. Est-ce qu'on peut avoir consentement pour la présentation d'une deuxième
motion, concernant le décès d'une personnalité de la communauté juive?
M.
Sklavounos : …l'occasion de discuter avec la leader…
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Consentement ou pas de
consentement?
M.
Sklavounos : Il n'y a pas de consentement, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, il n'y a pas de
consentement.
M.
Sklavounos :
Ils peuvent la reporter à demain.
Une
voix : …
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Juste un instant, madame…
Une voix :
…
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Non, non,
non! Regardez, les deux leaders, vous êtes debout, et je suis debout.
Veuillez vous asseoir, deux…
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Veuillez vous asseoir.
Une voix :
…
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Veuillez
vous asseoir, madame. Ça va? Mme la leader de l'opposition officielle.
Mme
Maltais : Je ne comprends pas,
on s'était entendus pour ne pas marchander quand il y avait des motions
de décès. Ici, c'est une membre éminente de la communauté juive, on pourrait…
ça prendrait une seconde.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Premièrement, M. le Président, dans l'ordre des choses, ce serait à notre
groupe d'avoir pu solliciter le consentement
pour déposer une autre motion. Deuxièmement, il y a des discussions qui ont eu
lieu entre les leaders. L'opposition
officielle a déjà eu une motion aujourd'hui. Ce qu'on leur suggère, c'est de
reporter à demain. On n'est pas contre le fond de la motion, M. le
Président, c'est sûr…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Ça va. Ça va. Alors, M. le député de
La Peltrie.
M.
Caire : M. le Président, vous
savez très bien que, sur la présentation des motions, on donne le consentement ou on le refuse, il n'y a pas de débat. Or, là,
vous autorisez un débat entre les deux leaders, mais il n'est pas supposé y en
avoir, M. le Président. Donc, c'est consentement ou non.
• (15 h 20) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) : M. le
député de La Peltrie, vous avez tout à fait raison dans votre intervention, mais il arrive, des fois,
qu'il pourrait y avoir des malentendus. Alors, j'ai voulu donner l'occasion
pour expliquer le malentendu. Constatant qu'il n'y a pas de consentement, je me
lève. Et voilà.
Alors, nous en sommes à la rubrique des avis
touchant les travaux des commissions…
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Sur le
projet de loi n° 10, M. le Président, je sollicite le consentement afin de
présenter une deuxième motion qui touche la tenue des consultations
particulières. Ça, ça a déjà été discuté, ça a déjà été entendu, M. le
Président. Je sollicite le consentement pour pouvoir…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, y a-t-il
consentement pour permettre une autre motion sans préavis? Mme la leader de l'opposition officielle.
Mme
Maltais : Est-ce
qu'on s'entend que c'est la motion sur le projet de loi n° 10?
Une voix : …
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Voilà. Alors, y a-t-il consentement? Veuillez poursuivre, M. le leader adjoint du gouvernement.
Procéder à des
consultations particulières
sur le projet de loi n° 10
M.
Sklavounos : Merci,
M. le Président. Alors, c'est une
motion qui est assez longue. Je sollicite la patience des collègues en
même temps que le consentement.
Je fais motion, M. le Président, conformément à l'article
146 du règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la Commission de
la santé et des services sociaux, dans le cadre de l'étude du projet de loi
n° 10, Loi modifiant l'organisation et la gouvernance du réseau de la
santé et des services sociaux notamment par l'abolition des
agences régionales, procède à des consultations particulières et tienne des
auditions publiques les 20, 21, 22, 23, 27,
28, 29 et 30 octobre 2014 ainsi que les 5, 6, 10, 11, 12 et, si nécessaire,
13 novembre 2014 à la salle du Conseil législatif et, qu'à cette fin, elle entende les organismes
suivants : la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec, la
Fédération des médecins spécialistes du Québec, Alliance du personnel professionnel
et technique de la santé et des
services sociaux, l'Institut
du Québec, le Centre universitaire de recherche en analyse des organisations,
l'Association des fondations d'établissement de santé du Québec, l'Institut sur la
gouvernance d'organisations privées et publiques, la Fédération des chambres de commerce du
Québec, la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec,
l'Institut économique de Montréal, le Collège
des médecins, le Commissaire à la santé et au bien-être, la Fédération des
médecins résidents du Québec,
l'Association des jeunes médecins du Québec, M. Léonard Aucoin, M. Jean-Louis
Denis, le Protecteur du citoyen,
l'Université de Sherbrooke, l'Université Laval, l'Institut universitaire de
cardiologie et de pneumologie de Québec,
la table des RUIS, l'Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec,
l'Ordre des dentistes du Québec, l'Ordre des hygiénistes dentaires du
Québec, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, l'Ordre des
pharmaciens du Québec, l'Ordre des
psychologues du Québec, l'Ordre des travailleurs sociaux et thérapeutes
conjugaux et familiaux du Québec,
l'Ordre professionnel des diététistes du Québec, l'Ordre professionnel des
inhalothérapeutes du Québec, l'Observatoire Vieillissement et Société, le Conseil pour la protection des malades, la
Quebec Community Groups Network, l'Office des personnes handicapées du Québec, le Centre hospitalier universitaire
de Sherbrooke, le Centre hospitalier universitaire de Québec, le Regroupement provincial des comités
des usagers, l'Association des directeurs généraux des services de santé et des services sociaux du Québec,
l'Association du personnel d'encadrement du réseau, l'Association québécoise
d'établissements de santé et de services
sociaux, l'Association des cadres supérieurs de la santé et des services
sociaux, l'Association des gestionnaires des établissements de santé et de services
sociaux, l'Association des établissements de réadaptation en déficience
physique du Québec, la Fédération québécoise des centres de réadaptation en
déficience intellectuelle et en troubles
envahissants du développement, la Confédération des organismes de personnes
handicapées du Québec, le Regroupement
québécois des résidences pour aînés, l'Association des centres jeunesse du
Québec, l'Association des centres de
réadaptation en dépendance du Québec, la Fédération des centres bénévoles du
Québec, la Fédération des centres d'action bénévole du Québec, le
Regroupement des entreprises d'économie sociale en aide à domicile, le
Regroupement des aidants naturels du Québec, l'Alliance québécoise des
regroupements régionaux pour l'intégration
des personnes handicapées, l'Association du Québec pour l'intégration sociale,
l'Association québécoise des centres
communautaires pour aînés, la Table des organismes communautaires et bénévoles
de la Montérégie, la Table des
regroupements provinciaux des organismes communautaires et bénévoles,
l'Association des pharmaciens d'établissements de santé, la Fédération
québécoise de l'autisme, la Fédération des femmes du Québec, le Réseau québécois d'action pour la santé des femmes, la
Coalition Solidarité Santé, la Coalition des tables régionales des organismes communautaires, la Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec — FTQ — la
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec,
la Centrale des syndicats du Québec, la Confédération des syndicats nationaux, la Société Saint-Jean-Baptiste, M. Damien Contandriopoulos, l'Institut national
de santé publique du Québec;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires, répartie de la manière
suivante : 6 minutes au groupe parlementaire formant le gouvernement, 3 minutes 30 secondes au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle et 2 minutes 30 secondes au deuxième groupe d'opposition;
«Que
la durée maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange avec les membres de la commission soit d'une
durée maximale de 50 minutes partagées ainsi : 25 minutes
pour le groupe parlementaire formant le gouvernement, 15 minutes pour
l'opposition officielle et 10 minutes pour le deuxième groupe
d'opposition;
«Que
la durée maximale de l'exposé pour chacun des autres intervenants soit de 5 minutes et que l'échange avec les membres de la commission soit d'une durée
maximale de 25 minutes partagées ainsi : 12 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement, 7 minutes 30 secondes pour l'opposition
officielle et 5 minutes pour le deuxième groupe d'opposition;
«Que
le ministre de la Santé et des Services sociaux soit membre de ladite
commission pour la durée du mandat.»
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le leader adjoint du gouvernement. Alors, y a-t-il consentement pour débattre
de la motion? Pour débattre de la motion?
Mise aux voix
Alors, la motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Avis touchant les travaux des commissions
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Toujours à la rubrique des motions sans préavis…
Sinon, nous passons à la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Merci, M. le
Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de l'économie et du
travail poursuivra l'étude détaillée
du projet de loi n° 8, Loi modifiant le Code du travail à l'égard de
certains salariés d'exploitations
agricoles, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 18 heures et, si nécessaire, de 19 h 30 à
21 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de l'aménagement du territoire entreprendra l'étude
détaillée du projet de loi n° 3, la Loi
favorisant la santé financière et la
pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur
municipal, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 18 heures et de
19 h 30 à 21 h 30, à la salle du Conseil législatif.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le leader adjoint du
gouvernement. Pour ma part, je vous
avise que la Commission de la santé et des services sociaux se réunira
aujourd'hui, à 16 h 15, à la salle des Premiers-Ministres de
l'édifice Pamphile-Le May, afin de procéder à l'élection à la vice-présidence de la commission.
Je vous avise
également que la Commission des institutions se réunira en séance de travail
aujourd'hui, de 17 h 15 à 17 h 45, à la salle RC.161 de
l'hôtel du Parlement. L'objet de cette séance est de faire le bilan de
l'audition d'Hydro-Québec sur son possible assujettissement au pouvoir
d'intervention du Protecteur du citoyen.
Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée
À la
rubrique, maintenant, Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, je vous
informe que demain, lors des affaires
inscrites par les députés de l'opposition, sera débattue la motion inscrite par
M. le député de Granby. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement d'étendre les dispositions du Code d'éthique et de déontologie des membres
de l'Assemblée nationale et de prévoir qu'un député, ou [...] membre
de sa famille immédiate, ne puisse d'aucune façon détenir directement ou
indirectement la majorité des actions ou une position de contrôle dans
une entreprise médiatique.»
Affaires du jour
Alors, la
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
• (15 h 30) •
M.
Sklavounos : M. le Président, je vous demande
d'appeler l'article 4.
Projet de loi
n° 14
Adoption du principe
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : À
l'article 4 du feuilleton, Mme la ministre de la Justice propose
l'adoption du principe du projet de
loi n° 14, Loi modifiant le Code de procédure civile et d'autres
dispositions. Alors, Mme la ministre de la Justice et Procureur général, je vous cède la parole.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Merci, M. le Président. Alors,
aujourd'hui, nous avons le plaisir d'échanger sur le projet de loi n° 14,
projet de loi que j'ai présenté à
l'Assemblée nationale le 30 septembre
dernier et dont le principe est soumis pour adoption.
Ce projet de loi a comme objectif de mettre en
oeuvre un peu plus tôt que prévu des mesures qui ont déjà été adoptées lors de la dernière législature par le
précédent gouvernement, plus précisément le 20 février
dernier, à l'unanimité, ici, par cette Assemblée.
L'objectif
derrière les dispositions du présent projet
de loi est le même que celui qui
était porté par le projet de loi n° 28, Loi instituant le nouveau
Code de procédure civile. Ce que nous
souhaitons, ce que nous visons, M. le
Président, c'est l'application
juste, l'application simple, l'application proportionnée et économique de la
procédure.
Le projet de loi propose, dans un premier temps, de modifier le Code de procédure civile — notre ancien Code de procédure civile, comme on peut l'appeler,
notre vieux Code de procédure civile — pour faire passer, tout de suite, de
7 000 $ à 15 000 $ la limite pécuniaire de compétence de la
division des petites créances de la Cour du Québec.
En devançant
d'un an l'entrée en vigueur de ces dispositions, on met donc en oeuvre un élément
charnière de la réforme qui a été
amorcée par mes prédécesseurs. Alors, qu'il s'agisse de M. Bertrand
Saint-Arnaud, qui était le ministre porteur
à l'époque, mais aussi de notre leader actuel et de ma collègue de
l'Immigration, bref, tous les prédécesseurs qui se sont succédé avaient travaillé, au cours des huit dernières années,
d'arrache-pied à renouveler notre Code de procédure civile. Un grand chantier, un énorme chantier
auquel plusieurs ont participé, et plusieurs collègues ici, dans cette Assemblée,
ont également participé à différentes
séances de commission parlementaire qui portaient justement sur la réforme de
notre procédure civile.
La
modification qui est proposée, M. le Président, elle est simple. C'est une
modification qui est concrète, c'est une
modification qui est efficace. C'est une mise en oeuvre qui ne nécessite aucun
ajustement au système des greffes actuel ou à la gestion des rôles, et qui pourrait, avec la collaboration des
partis de l'opposition, être entièrement fonctionnelle, et ce, le plus
rapidement possible, même, on l'espère peut-être, dès le 1er janvier prochain.
Le projet de
loi n° 14 propose également une modification de concordance à
l'article 80 de la Loi sur les cours municipales, qui correspond au
taux de compétence de la division des petites créances de la Cour du Québec.
D'autres modifications de concordance sont
également apportées au Tarif des frais judiciaires applicables au recouvrement des petites créances afin de prévoir
le tarif qui sera applicable aux demandes qui seront déposées lors de l'entrée en vigueur du
nouveau taux de compétence de la division des petites créances. Il est donc
requis de permettre l'entrée en
vigueur de ce nouveau tarif en même temps que les amendements qui sont proposés
par le présent projet de loi et qui vont hausser la limite pécuniaire de la
compétence de la division des petites créances de la Cour du Québec.
Le
projet de loi propose également de permettre… rapidement de permettre au juge
en chef de la Cour supérieure ou de la
Cour du Québec d'ordonner, et ce, même d'office, le transfert d'un dossier dans
un autre dossier judiciaire, en tenant
compte de l'intérêt des parties ou des tiers, ou encore lorsque des motifs
sérieux commandent de tels changements. Ça, M. le Président, je pense que c'est important, parce qu'en fait ce
que le projet de loi n° 14 prévoit, ce sont des mesures qui visent l'accès à la justice. En haussant le
seuil de compétence de la division des petites créances, on permet à davantage
de contribuables de pouvoir eux-mêmes
s'adresser à la Cour des petites créances sans nécessairement devoir requérir
les services d'un avocat.
L'article
dont je parle actuellement, c'est-à-dire la possibilité pour le juge en chef de
changer le district judiciaire, de
déplacer ou d'ordonner le transfert de district judiciaire d'un dossier est
également une mesure d'accès à la justice. Je vous explique. Dans bien des grands dossiers, il y a bien des
dossiers qui prennent… tirent leur origine, parfois, dans les districts ruraux. Pensons à la Gaspésie,
pensons à l'Abitibi, pensons à la Côte-Nord. Bien souvent, ces dossiers-là sont
introduits à Montréal, là où le siège social
des grandes corporations est situé. Ce que ça entraîne? Bien, ça, ça contribue
à engorger le système judiciaire, à Montréal
notamment… Je parle de Montréal, là, mais ça pourrait être aussi Québec,
ça pourrait être aussi un autre district plus urbain. Et, bien souvent, ça
occasionne pour les tiers des frais substantiels, parce que la plupart des témoins, bien souvent, sont tenus de se
déplacer d'une communauté rurale vers l'urbain, entre autres. Cette disposition-là permet à un juge,
d'office, ou au juge en chef de la Cour supérieure, ou au juge en chef de la
Cour du Québec d'évaluer le dossier et
d'ordonner que le dossier soit
transféré dans le district… par
exemple le district d'origine du litige plutôt que le district du
siège social du défendeur, donc ce qui permettrait, d'une part, dans certains
cas, de désengorger le système
dans les tribunaux plus urbains, notamment à Montréal, et permettrait aussi aux citoyens
d'une région d'être plus près d'un dossier qui bien souvent est un
dossier d'actualité.
Alors,
cette modification-là, on considérait qu'il était important
de permettre son entrée en vigueur plus rapidement, parce que c'est une mesure vraiment d'accessibilité à la
justice. C'est une mesure aussi qui permet de donner de l'air. On entend
trop souvent parler… et on a entendu, lors des rentrées des tribunaux, notamment
le juge Rolland, de la Cour supérieure,
mentionner à quel point il était difficile… les délais étaient longs à Montréal,
les délais pour fixer des procès au
civil, pour fixer des procès au criminel, parce qu'il y a engorgement des rôles, compte tenu du nombre. Alors, ce
type de mesure permet au juge en chef
de prendre des mesures pour peut-être donner un petit peu d'oxygène à certains
districts judiciaires qui sont plus populaires pour l'introduction des
procédures.
Alors,
le projet de loi, M. le Président, permet de devancer l'application de mesures
qui sont déjà prévues, donc qui ont
été adoptées à l'unanimité, qui devraient entrer en vigueur en 2016 et visent à
favoriser une meilleure accessibilité, une
meilleure simplicité et une meilleure célérité de la justice au Québec. En
rehaussant le seuil des Petites Créances, on met en oeuvre une mesure concrète, efficace, qui permet aux justiciables
d'avoir un meilleur accès au système de justice, et ce, à moindre coût. Son application dès janvier prochain permettrait
donc à bon nombre de justiciables qui avaient un quantum qui se situait entre 7 000 $ et 15 000 $
d'intenter eux-mêmes le recours. Ces recours vont s'appliquer en vertu
des mêmes dispositions légales. On vient tout simplement d'alléger la
procédure, les délais et les coûts dans un souci d'efficience et de saine
administration de la justice.
Donc, M. le
Président, c'est simple, bref sommaire. Je sais que je dispose d'un temps
beaucoup plus long, c'est-à-dire je dispose
d'une heure, mais parfois les choses simples sont parfois les plus efficaces.
Et donc, sur ce, M. le Président, je propose que le projet de loi
présenté soit soumis pour adoption. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
ministre de la Justice, pour cette intervention. M. le député de
Lac-Saint-Jean, je vous cède la parole.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Merci, M. le Président. Alors, il y a de ces projets
de loi où l'opposition officielle n'a d'autre choix que de saluer le bon travail et les bonnes mesures
qui sont mises en place. On doit saluer cette hausse des seuils, M. le Président, pour les Petites Créances. Je pense
que, dans notre système de justice, malheureusement, il y a encore trop peu de
gens qui n'ont pas de voix à moindre coût pour pouvoir justement voir leurs
litiges tranchés, et c'est certainement une mesure qui était attendue,
une mesure qui était souhaitable. On l'a vu par le passé, les seuils ont déjà
été augmentés, mais cette fois-ci c'est
vraiment une augmentation qui est substantielle, de 7 000 $ à
15 000 $, ce qui va permettre à des citoyens et citoyennes de
partout à travers le Québec d'avoir accès à un système de justice de moindre
coût.
Maintenant,
l'objectif, c'est peut-être l'accompagnement de ces gens-là, hein, pour qu'ils
soient soutenus, pour qu'ils aient la
chance d'avoir des ressources pour les accompagner dans la mise en oeuvre de
leur préparation pour l'audition. On
sait qu'à différents endroits au Québec ça existe déjà. Ce n'est peut-être pas
uniforme sur l'ensemble du territoire, peut-être qu'on peut faire plus à
cet égard.
Je
suis content d'entendre la ministre parler de janvier 2015. Ce n'est pas
au projet de loi. Peut-être que nous aurons la chance d'en discuter ensemble puis on pourra discuter des raisons
pour lesquelles ce n'est pas inscrit, comme tel, mais je comprends que la volonté du gouvernement, c'est
qu'il soit… la mise en oeuvre de ces mesures-là soit dès l'hiver 2015, ce qui
nous apparaît aussi être une très bonne nouvelle. Donc, on salue également
cette volonté d'aller plus rapidement que prévu.
Même chose pour les
nouveaux pouvoirs qui sont donnés au juge en chef. Tout ce qui peut permettre,
M. le Président, de quelque forme que ce
soit, d'aider à une meilleure administration de la justice pour que nos tribunaux
soient moins engorgés, évidemment ce sont des mesures qu'on salue.
Mais
encore faut-il se rappeler que malheureusement, en matière civile, les délais
des Petites Créances restent quand
même préoccupants. On parle de presque une année de délai d'attente, ce qui,
évidemment, est encore beaucoup trop.
Et peut-être que ces mesures-là, en place, auront pour effet justement de voir
décroître ces délais qui, malheureusement, nous apparaissent encore
longs.
Alors, M. le
Président, la ministre de la Justice y a fait référence, il s'agit là d'un
processus d'augmentation des seuils qui ont été présentés, en fait,
l'année dernière, lors de discussions sur la réforme du Code de procédure
civile. Encore une fois, lors de l'étude
détaillée, j'aurai peut-être la chance de poser quelques petites questions de
nature un peu plus technique à la
ministre, mais, pour ce qui est du principe, M. le Président, de façon
générale, ce que nous souhaitons tous,
c'est que les citoyens québécois puissent avoir accès à un système de justice à
moindre coût, qui soit efficace et rapide, et les mesures qui sont en place vont dans ce sens. Alors, M. le
Président, sans aucune hésitation, nous allons voter en faveur de ce
principe.
• (15 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Avant de céder la parole à Mme la députée de Montarville, je vous informe
qu'un débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui. Le débat sur une
question adressée par Mme la députée de Taillon à M. le ministre de la Santé et
des Services sociaux concerne les coupures de poste au CSSS de Laval.
Alors, Mme la députée de Montarville, je vous
cède la parole.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) : Merci beaucoup, M. le Président.
Naturellement, vous comprendrez que je joins ma voix à celles de mes collègues du gouvernement et de la première
opposition. Premièrement, le projet de loi n° 14 modifie le Code de procédure civile afin de porter de
7 000 $ à 15 000 $ la valeur des créances admissibles en
matière de recouvrement des petites
créances. Il s'agit donc essentiellement de dispositions visant à mettre en
vigueur les nouvelles dispositions du projet de loi n° 28 qui, lui,
a été adopté en février 2014.
La hausse du
plafond des réclamations à la Cour des petites créances représente une
amélioration importante pour les
demandeurs, qui pourront bénéficier de règles de procédure simplifiées et d'un
processus beaucoup moins dispendieux, et ce, même si la valeur de leurs réclamations est supérieure à
7 000 $. En effet, c'est un moyen concret d'accroître l'accès
à la justice, car le montant actuel ne correspond plus, entre autres, aux coûts
de plusieurs biens de consommation qui pourraient faire litige.
Bien que nous
soyons totalement en faveur de cette modernisation — nous avons d'ailleurs voté en ce sens en
février dernier — l'augmentation prévue du seuil préoccupe
certains juges coordonnateurs. Partout au Québec, on s'attendrait à ce que les requêtes aux Petites
Créances augmentent de 4 % à 10 %. Avec ces nouvelles mesures
pourraient-elles doubler? C'est la question qu'on peut se poser.
Ma
préoccupation, M. le Président, et c'est aussi celle des juges coordonnateurs,
naturellement, ça concerne les délais
que tout ça pourrait engendrer, les délais d'attente, avant d'être entendu.
Car, si nous augmentons le montant des réclamations qui pourront être
entendues à la Cour des petites créances, bien, par le fait même, nous
augmenterons le nombre de recours. Alors, y aura-t-il plus de salles d'audience
pour entendre ces recours, ces procès? Plus de salles seront-elles accordées?
Et y aura-t-il plus de juges pour entendre les parties et naturellement, aussi,
pour réduire les délais d'attente? C'est la
question que je pose à la ministre, mais je suis certaine que Mme la ministre a
déjà un plan avec des mesures
concrètes à nous présenter pour nous rassurer à cet égard. J'ai bien hâte de
l'entendre là-dessus, mais je suis sûre qu'elle s'est posé cette
question.
Pour ce qui
est des changements de district, le projet de loi modifie aussi le code pour
permettre au juge en chef d'ordonner
d'office le changement de district d'un dossier et de considérer l'intérêt de
toutes les parties, ou même des tiers,
ou... des tiers, oui, ou encore des motifs sérieux qui commandent un tel
changement de district. Donc, dans les faits, il s'agit de remplacer l'article 75.0.1 pour que ces changements de
district puissent se faire d'office. Je vous ferai grâce de la lecture
du 75.0.1.
Donc, le
projet de loi n° 14 propose d'ajouter que la décision de ce changement de
district peut être prise par le juge
dans l'intérêt des tiers concernés également ou encore si d'autres motifs
sérieux le commandent, et ça, même d'office, après avoir entendu les parties, ce qui serait, à notre avis, très
pratique. Cet article existe pour permettre, exceptionnellement, entre autres, lorsque des témoins se trouvent dans
un autre district que celui où la demande a été introduite, que l'instruction
de la cause se fasse dans cet autre
district, dans l'intérêt de tous les témoins.
On veut de toute évidence faciliter les choses. Toutes modifications
qui permettront de faciliter ce processus recevront évidemment l'appui de notre
formation politique.
Cela dit, en
terminant, je crois que ces modifications doivent être apportées rapidement. Je propose donc que nous entamions l'étude
détaillée du projet de loi dès jeudi, si possible. Merci beaucoup, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de Montarville. Y a-t-il d'autres intervenants? M. le député de Fabre,
je vous cède la parole.
M. Gilles Ouimet
M.
Ouimet (Fabre) :
Merci. Merci, M. le Président. Étant donné que les collègues et la ministre qui
ont pris la parole avant moi n'ont pas
utilisé tout leur temps, et je ne veux pas retarder inutilement l'adoption
de ce projet de loi, mais — et je vois la députée de Bourassa-Sauvé — je ne
pouvais pas rater l'occasion de reparler, en cette Chambre, de
procédure civile, puisque nous avons été quelques collègues, lors de la
dernière législature, à s'y attaquer, et nous avons de nombreuses heures, et ce
sont de bons souvenirs lorsque je repense à ce travail.
Ceci
dit, M. le Président, quelques mots rapidement sur le projet
de loi n° 14 qui, dans le fond… Et la ministre l'a
bien expliqué, on propose… ce que ce projet de loi propose, c'est une façon
simple et rapide de mettre en oeuvre certaines des dispositions qui ont déjà
été adoptées sans bouleverser tout le travail qui est nécessaire pour la mise
en application de ce qu'était le projet de
loi n° 28, ce qui va être notre nouveau Code de procédure civile. Parce
que c'est une entreprise très
complexe pour s'assurer que tous les greffes, que les avocats, les tribunaux
seront en mesure d'appliquer cette loi lorsqu'elle sera en vigueur.
Alors, je salue
l'initiative de la ministre de la Justice, qui va permettre, à l'égard des
moyens qu'elle propose, d'accélérer, de rendre applicable très rapidement, dès
que nous aurons adopté le projet de loi n° 14... Et c'est un des messages
que je suis heureux d'entendre de la part des collègues de l'opposition, c'est
que nous pourrons rapidement procéder à
l'étude de ce projet de loi pour qu'il soit applicable rapidement. Parce que ce
sont des mesures d'accès à la justice concrètes que nous avons tout
intérêt à mettre en application.
Ceci
dit, M. le Président, c'est une exception pour moi de souhaiter une étude, un
examen rapide, une adoption rapide
d'une loi, parce que j'ai eu l'habitude de dire, depuis mon arrivée en cette
Chambre, M. le Président, que le processus législatif ne se conjugue pas avec célérité, avec la vitesse, et… mais
je pense que nous avons ici un bel exemple d'une disposition, d'une mesure législative que nous devrions adopter
rapidement puisque nous avons déjà fait de nombreux débats sur le
libellé des articles et que nous les avons adoptés à l'unanimité.
Ceci
dit, un mot, en terminant, sur l'importante question qui est au coeur de ce
projet de loi, comme c'était le cas aussi
pour le projet de loi n° 28, c'est cette question de l'accès à la justice
qui nous touche tous. J'entendais les collègues, la députée de Montarville, le député de Lac-Saint-Jean, réitérer, pour
chacun... pour leur formation politique, l'importance pour toutes les formations politiques représentées
en cette Chambre d'assurer l'accès à la justice. Et, oui, ça se démontre
dans des mesures concrètes quand on parle de
modifier le Code de procédure civile, ce qui est le livre de recettes pour
les citoyens qui désirent avoir accès aux
tribunaux et faire trancher des litiges. Mais, M. le Président, l'accès à la
justice, c'est plus large que le
simple accès aux tribunaux, que la simple question de trancher des litiges. Et
j'encourage tous les collègues, les législateurs à garder à l'esprit que
la simplicité de nos lois, la clarté de la rédaction des lois constitue
également un aspect important qui contribue à améliorer l'accès à la justice.
Parce que la justice, M. le Président, la première
étape de cette justice, c'est de s'assurer que les citoyens comprennent les
lois qui s'appliquent à eux, les lois de…
«the law of the land»,
comme on dit en anglais. Il est
fondamental que les citoyens comprennent ces lois-là, que ces lois soient simples à comprendre et à appliquer, de
sorte qu'on évite des débats inutiles, des litiges inutiles dans l'application
de nos lois.
Donc,
comme législateurs, lorsque nous avons… nous décidons, M. le Président, qu'il
est nécessaire d'adopter une loi, je
souhaite que nous soyons toujours alimentés par cette idée que nos lois doivent
répondre à un réel besoin, qu'elles doivent
être nécessaires et qu'elles sont rédigées de façon simple, et claire, et compréhensible pour les gens, les citoyens
auxquels s'adresse cette loi, de sorte que nous évitons des litiges inutiles, et c'est une façon, M. le Président, concrète de contribuer à l'accès à la justice.
Sur
ces paroles, M. le Président, je suis heureux de m'associer à ce vote, qui
sera unanime, de l'adoption du
principe du projet de loi n° 14.
• (15 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Fabre. Y
a-t-il d'autres intervenants?
Mise aux voix
Sinon, le principe du
projet de loi n° 14, Loi modifiant le Code de procédure civile et d'autres
dispositions, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission des institutions
M.
Sklavounos : M. le Président, sur cette belle unanimité et
conformément à l'article 243 du règlement, je fais motion
afin que ce projet de loi soit déféré à la Commission des institutions
pour étude détaillée.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : M. le Président, nous avons reçu les avis pour
les débats de fin de séance, et, conséquemment, je vous demanderais de
suspendre nos travaux jusqu'à 18 heures afin de permettre leur tenue.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Y a-t-il consentement pour suspendre les travaux de
l'Assemblée jusqu'à 18 heures?
Des voix : Consentement.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Consentement. Alors, les travaux de l'Assemblée sont suspendus jusqu'à
18 heures.
(Suspension de la séance à 15 h 51)
(Reprise à 18 heures)
Débats de fin de séance
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, tel
qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au débat de fin
de séance, et le débat qui se fera entre Mme la députée de Taillon et M. le
ministre de la Santé et des Services sociaux concerne les coupures de postes au
CSSS de Laval.
Alors, je vous rappelle
que, conformément à l'article 310 du règlement, la députée qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun
un temps de parole de cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux minutes. Alors,
Mme la députée de Taillon, je vous cède la parole
pour une période de cinq minutes.
Restructuration des
services à la
Cité de la santé de Laval
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre :
Je vous remercie beaucoup, Mme la Présidente. Et il me fait plaisir d'avoir
l'opportunité de poursuivre les échanges
entamés cet après-midi avec le ministre de la Santé. Comme on le sait, il a
annoncé des coupures de près de
10 millions de dollars au CSSS de Laval pour l'année 2014‑2015. Ces
coupures, comme nous le confirment les
gens sur le terrain, les gens qui travaillent avec les patients, eh bien, elles
affectent directement les soins et les services aux patients parce que 10 millions
de dollars, c'est beaucoup, et à un moment donné ça touche, malheureusement,
les soins aux patients.
Et on sait
que le ministre aime beaucoup l'information objective, il veut informer la
population, lui présenter des faits,
alors je vais en présenter quelques-uns. D'abord, ces coupes de
10 millions de dollars, elles ne peuvent pas se faire exclusivement dans l'administration et elles se
font entre autres dans l'unité de débordement,
où huit postes de préposé aux
bénéficiaires ont été coupés. Déjà, on comprend que l'unité de débordement, c'est un endroit qui correspond au surplus que les urgences ne peuvent absorber. Il y a
actuellement de nombreux lits à cet hôpital qui sont en unité de débordement.
Alors, conséquence directe de cette
coupure, bien, la réponse, c'est un chiffre,
la conséquence, c'est que l'unité de débordement de l'urgence se retrouve à fonctionner
avec 75 % de ses effectifs, et donc en dessous
du seuil minimal prévu par la loi sur les services essentiels, qui requiert 90 % des effectifs
lorsqu'on est dans un contexte d'urgence ou d'unité de débordement de
l'urgence, comme c'est
le cas actuellement à la Cité de la santé à
Laval.
Donc, je
pense qu'il faut bien comprendre l'importance de la situation qui prévaut à
Laval, et, quand on place des
patients dans une unité de débordement — les gens sur place
appellent ça des roulottes, alors, ce sont des roulottes qu'on ajoute avec des conditions minimales, des
salles de bain, mais sans bain, sans douche — c'est qu'on
manque déjà de place pour leur donner
des soins à l'urgence. Et, si en plus on
enlève du personnel dans l'unité qui sert à dépanner, on place les
patients et les soignants dans une situation qui est à risque.
Alors, ce
qu'on aimerait entendre, et je pense que ce
que les gens qui étaient présents ce matin dans la
salle et qui vivent ces
coupures auraient aimé entendre, c'est une
sensibilité du ministre pour la réalité vécue par les personnes
soignantes et par les patients. Et sincèrement
je pense que les gens comprennent les besoins de bonne gestion, mais sont aussi
capables de demander au ministre, et ils le demandent, de rendre compatibles la
gestion, et les soins, et les services
essentiels. Et ça, je pense que les Québécois doivent entendre la vérité : quand on coupe de 10 millions de façon, encore
une fois, paramétrique, écoutez, il est certain qu'il y a des coupures dans des
postes. Ces postes-là, eh bien, ils sont importants dans les unités où ils ont été
prévus d'être donnés. Et donc ces coupures du Parti libéral, l'austérité
libérale, eh bien, ça touche
directement les soins et les services. On ne peut pas prétendre que ça ne fait
que toucher de la gestion et de l'administration.
Alors, les
gens qui sont sur le terrain, dont certains travaillent
à cet hôpital-là depuis 28 ans… et il y avait, ce matin, une dame, Mme Aubé, qui travaille depuis 28 ans.
Ils sont venus ici, cet après-midi, là, dans nos tribunes et ils auraient
aimé entendre le ministre faire preuve aussi
d'une écoute par rapport aux situations de détresse qu'ils vivent et aussi aux
situations risquées auxquelles certains de
leurs patients sont exposés. Alors, elle côtoie des patients avec des
problèmes. L'urgence, il faut le
savoir aussi, accueille malheureusement beaucoup de patients avec des épisodes
psychotiques ou un trouble de santé
mentale. Alors, on comprend, dans ce contexte, que les préposés aux
bénéficiaires jouent un rôle important.
Une autre
information, un autre fait relié directement aux coupures, c'est qu'hier un patient ayant été admis pour des problèmes psychiatriques s'est retrouvé en unité de débordement et, par manque
de personnel, son épisode de crise s'est soldé par
le bris de matériel dans l'unité. Or, pour moi, il y a une conséquence
importante, une conséquence pour ce patient qui a été mis à risque, une
conséquence pour les autres patients quand on est à l'urgence et qu'on est
voisin de ces patients qui sont moins bien
contrôlés, également pour les employés, les préposés, les infirmières
et même les médecins qui travaillent à proximité de ces patients-là. Donc, il y a un
risque, et les coupures de soins ont des impacts.
Alors,
ce que j'attends du ministre, Mme la
Présidente… la question
que je pose, c'est : Qu'est-ce
qu'il attend pour pouvoir
arrêter les coupes dans les services et les soins aux patients?
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, Mme la
députée de Taillon. Maintenant,
je cède la parole à M. le ministre de la Santé et des Services sociaux et je vous rappelle que vous
disposez d'un temps de parole
de cinq minutes.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Merci, Mme la Présidente. Alors, je remercie évidemment
la députée de Taillon de me permettre d'avoir un peu plus de temps pour exposer la situation
pour cette Assemblée, mais surtout pour le public qui nous écoute, parce que
ce qui important, évidemment, ici, c'est évidemment la qualité des
soins que l'on offre à la population du Québec,
dans toutes les circonstances, mais aussi la
perception, dans ce débat-là, que les gens peuvent avoir de la qualité des
soins qui sont prodigués aux citoyens
du Québec, particulièrement au CSSS de Laval, donc la Cité de la santé essentiellement, Mme la Présidente.
Alors,
actuellement, le Québec fait face, évidemment, on le sait tous, à
des difficultés budgétaires. Et, même si on
ne fait pas face à des difficultés budgétaires, Mme
la Présidente, on est dans une situation
où le système de santé, si on est
pour avoir un système de santé viable, public — j'insiste là-dessus, Mme la
Présidente, public — bien,
on ne peut pas soutenir la croissance
que l'on a vue dans les dernières années, qui excède largement la capacité de
payer des citoyens québécois. Et c'est dans notre intention de faire en sorte
qu'on puisse maintenir l'accès à des soins publics, gratuits, en santé partout sur le territoire.
Compte tenu du fait, évidemment, que la croissance de plus de 5 % qu'on a vécue dans les dernières années n'est pas soutenable et que l'on
veuille faire en sorte que ceux qui nous écoutent aient l'assurance en
tout temps d'avoir accès à des soins, bien, il faut prendre des décisions qui
sont d'ordre de gestion.
Et
c'est ce qui s'est passé à la Cité de la santé, Mme la Présidente. À la Cité de
la santé, au CSSS Laval, bien, il y a une
décision qui a dû être prise en fonction, justement, des besoins des patients.
Les patients qui nous écoutent doivent être
rassurés aujourd'hui parce que le débat que l'on entend est un débat qui peut
être alarmant pour les gens qui nous écoutent.
Les gens pourraient être inquiétés de cette situation-là, qu'on comprend qui
est une situation qui est d'abord et avant tout politique. Et c'est
normal qu'on ait des débats contradictoires, de nature politique, dans cette
Assemblée, mais, en quelque part, il faut
penser aux impacts que ça a sur la population des plus vulnérables, ceux qui
nous écoutent au moment où on se parle. Et je peux vous dire une
chose : Les décisions qui sont prises au CSSS de Laval sont des décisions
qui sont prises en fonction de l'intérêt des patients et que, un, l'accès est
garanti, de la même qualité, de la même
disponibilité, de la même manière que c'était précédemment, mais, oui, il y a
des décisions qui sont prises pour optimiser la situation sur le plan
budgétaire.
Il
n'y a pas, Mme la Présidente, de coupures paramétriques à la Cité de la santé,
au CSSS de Laval. Il n'y en a pas. Il y
a des améliorations budgétaires qui sont requises dans le contexte actuel que
je viens de décrire, mais ces ajustements-là sont faits, justement, en
prenant chaque situation, dans l'hôpital, au cas par cas, et c'est ce qui a été
fait à l'unité de débordement. Actuellement,
l'unité de débordement, Mme la Présidente, comme je l'ai dit aujourd'hui en
Chambre à une question que m'avait
posée la députée de Taillon, les services qui sont donnés sont les mêmes, avec
le même niveau de qualité, et il n'y
a pas eu de diminution de services d'aucune manière, mais, oui, il y a eu des
réaffectations de postes, oui, il y a
eu des gens qui ont été mobilisés ailleurs dans l'hôpital pour des raisons
purement de gestion, parce qu'on avait constaté
que, sur la base des meilleures pratiques, Mme la Présidente, il y avait une
distribution sous-optimale du personnel à l'unité de débordement.
Alors,
si vous avez… ceux qui nous écoutent aujourd'hui, Mme la Présidente, ceux et
celles qui auraient à aller aujourd'hui
à la Cité de la santé, vous aurez la meilleure qualité de services possible, la
même que vous avez toujours eue dans
cette institution-là, qui est extrêmement performante et qui… en termes de
qualité de soins, et vous aurez accès à des soins tels qu'ils sont requis, au moment où on se parle, et c'est ça
notre priorité, Mme la Présidente. On vit une période qui est difficile. On vit une période où, comme on
l'a dit clairement dans notre campagne électorale et aujourd'hui encore,
on doit s'occuper des vraies affaires. Et
c'est quoi, les vraies affaires? Les vraies affaires, c'est de faire en sorte
que ceux qui nous écoutent aient
accès à des soins de bonne qualité, d'excellente qualité en temps opportun et
de façon sécuritaire. Et c'est le cas. Et il y a certainement des
coupures, mais, au bout de la ligne, on n'a pas le choix de les faire.
Et
je trouve difficile cette situation-là parce que les gens qui nous écoutent,
Mme la Présidente, bien ils peuvent avoir
l'impression effectivement que, dans les débats, qui sont contradictoires, les
soins sont touchés. Ils ne sont pas touchés, Mme la Présidente. Ça a été vérifié, je l'ai vérifié en long, en large
et en hauteur, Mme la Présidente, il n'y a pas d'atteinte à la qualité des soins ou à la quantité de soins
qui est rendue disponible à la population au centre de santé de Laval. Et
j'ose espérer que les commentaires qui se feront continueront à refléter ce
fait, Mme la Présidente.
• (18 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
ministre. Maintenant, Mme la députée de Taillon, je vous cède la parole
pour votre réplique de deux minutes.
Mme
Diane Lamarre (réplique)
Mme
Lamarre : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je reçois les
commentaires du ministre de la Santé et
j'apprécie beaucoup le ton qu'il utilise aujourd'hui. J'invite quand même le
ministre à regarder les éléments de comparaison qui sont évoqués
lorsqu'on compare la performance de différentes urgences. Il semble qu'à la
Cité de la santé il y ait eu des points de
comparaison qui aient été particulièrement étonnants pour les préposés et le
personnel qui étaient là.
Je reviens
sur le chiffre parce que c'est un chiffre qui est très parlant. Quand on
prévoit que les coupures de préposés vont
amener les ressources de jour à l'unité de débordement à 75 % des
ressources habituelles qui travaillent là et que les services essentiels requièrent 90 % des effectifs pour cette
situation-là, on se rend compte que… Les services essentiels, là, c'est quand ce sont les employés qui font une
grève et que l'employeur impose qu'il y ait au moins 90 % de personnes
qui travaillent, et là, par les mesures de
saine gestion que le ministre propose, eh bien, ce qui s'est produit, c'est
qu'on offrait 75 % seulement de
préposés, de temps de préposés. Alors, ça m'apparaît être des chiffres qui sont
très éloquents.
Et j'invite
le ministre à être très vigilant sur le suivi de la façon dont les mesures
qu'il impose sont appliquées. Et je
rappelle que ça va être très difficile de penser que des coupures d'une telle
envergure ne toucheront pas les services et les soins aux patients, et je pense que c'est, quelque part, vraiment
se cacher l'esprit, se fermer les yeux que de penser que des coupures d'une telle envergure ne pourront
jamais toucher les soins et les services. Et les alertes que les citoyens,
que les travailleurs nous donnent doivent être prises en considération. Je vous
remercie.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, Mme la
députée. Ceci met fin à ce débat de fin de séance. Alors, M. l'adjoint…
M.
Sklavounos : Leader
adjoint.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Leader adjoint. Pardon, j'ai eu un blanc. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Merci, Mme la Présidente. Vous me permettrez de souligner rapidement, vu qu'on
a les personnes concernées, deux des personnes concernées dans ce
dossier dans la salle, de vous dire qu'on aurait pu théoriquement procéder avec le débat sur le principe du projet
de loi n° 10, mais, vu l'entente entre les partis, les 70 groupes
qui seront entendus en consultations
particulières élargies, nous allons procéder avec le principe par la suite, Mme
la Présidente. Nous avons évidemment
des négociations sur le projet de loi n° 11, qui est la Loi sur la
Société du Plan Nord, et j'espère que nous allons avoir la même entente
dans ce dossier-là.
Ajournement
Et, ceci
étant dit, Mme la Présidente, en vertu de l'article 105 de notre
règlement, je fais motion pour ajourner nos travaux à demain, mercredi
8 octobre, à 9 h 45.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée? Adopté.
Alors, en conséquence, nous ajournons les
travaux au mercredi 8 octobre, à 9 h 45. Bonne soirée à tous.
(Fin de la séance à 18 h 14)