(Treize heures une minute)
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, bon après-midi, chers collègues. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en
sommes à la rubrique de la déclaration
de députés, et je cède maintenant
la parole à Mme la députée de Bourassa-Sauvé
pour sa déclaration. Mme la députée.
Souligner le 35e anniversaire du Manoir Aimé-Léonard
Mme Rita de Santis
Mme de Santis : Merci, M. le
Président. J'ai récemment assisté à la soirée organisée pour souligner le
35e anniversaire du Manoir Aimé-Léonard du boulevard Gouin à Montréal-Nord.
Grâce au formidable travail de Mme Andrée
Legault, la présidente, et de Mmes Claire Desjardins, Rachel Nadon et Lucie
Perron, du comité de locataires et de loisirs de l'âge d'or, cette fête
restera gravée dans la mémoire de tous ceux qui y ont pris part. J'en profite
pour saluer les deux doyennes du manoir,
Mmes Grace Boucher et Marguerite Turgeon, qui à 97 et 95 ans sont des
modèles de joie de vivre et de jeunesse de
coeur. Enfin, je veux remercier Mme Danielle Quesnel pour son magnifique
aménagement de fleurs à l'entrée du manoir.
Je félicite et souhaite longue vie au Manoir
Aimé-Léonard et à tous ses résidents. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée. M. le député de Rimouski, pour votre déclaration.
Rendre hommage à Mme Cécile Gagnon Vignola
à l'occasion de son décès
M. Harold LeBel
M. LeBel : M. le Président, chers
collègues, le 8 juin dernier, à l'âge de 94 ans, s'est éteinte
Mme Cécile Gagnon Vignola. Toute sa
vie, Mme Gagnon Vignola s'est dévouée pour le bien de sa communauté. Elle
a donné des cours d'alphabétisation, s'est impliquée dans l'AFEAS, au
sein du Cercle des fermières et de la Société nationale de l'Est du Québec. Elle a également été membre du comité provisoire de l'implantation
du CLSC de l'Estuaire puis à son conseil
d'administration. Femme de conviction
et d'action, elle fut également de toutes les luttes menées en milieu
rural pour contrer la fermeture des paroisses, dans les années 60 et 70, en
militant dans les opérations Dignité et, plus tard, à La Coalition Urgence
rurale.
Je salue ici la mémoire d'une grande dame qui s'est
battue pour le respect et les droits de ses concitoyennes et concitoyens. Elle nous laisse à tous l'exemple d'une vie
menée par deux valeurs fondamentales du monde rural : la dignité et la solidarité. J'offre à sa famille,
ses amis et ses proches mes sincères condoléances. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député. M. le député de Viau, je vous cède la parole pour votre déclaration.
M. le député.
Souligner le 35e anniversaire du programme de
musique de l'école Joseph-François-Perrault, à Montréal
M. David Heurtel
M. Heurtel : Merci, M. le Président.
À titre de député de Viau, je suis très fier et heureux de souligner le
35e anniversaire du département de musique de l'école Joseph-Francois-Perrault,
située dans le quartier Saint-Michel. Depuis
ses débuts, le programme musical a contribué à faire émerger des talents
individuels en plus d'avoir un impact majeur sur la réussite éducative
des jeunes. Le taux de diplomation est à 82 %, alors que le taux des
écoles desservant des milieux économiques
similaires tourne autour de 64 %. La réputation de l'école et de son volet
musical dépasse les frontières. Son orchestre symphonique est accueilli et
applaudi ici, au Québec, à travers le Canada et à l'international.
Je tiens à féliciter M. Éric Dionne,
directeur de l'école, ainsi que le directeur musical, M. Eric Levasseur,
la direction du programme musique de grand
calibre, la CSDM, les élèves musiciens et musiciennes, les enseignants,
les parents et les accompagnateurs pour vos nombreuses réalisations. Votre
passion pour la musique rayonne à travers le Québec et le monde. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député. M. le député de
Granby, je vous cède la parole.
Rendre hommage à la Fondation Un souffle et des ailes
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci,
M. le Président. Aujourd'hui, je désire rendre hommage à deux grandes dames de Granby qui ne se laissent jamais abattre dans leur
quête de rendre la vie plus agréable aux adultes polyhandicapés non
autonomes ainsi qu'à leurs aidants naturels. Déjà, en mai 2013, j'ai déposé
devant cette Assemblée une pétition pour Mmes Manon
Gauvin et Catia Di Carlo, qui sont elles-mêmes mères d'enfants
polyhandicapés, laquelle demandait une réforme du traitement des aidants
naturels d'adultes polyhandicapés non autonomes.
Toujours
dans le même but, Manon et Catia, maintenant appuyées par Mme Marie-Claire Babin, ont depuis créé une fondation, la Fondation Un souffle et des ailes, qui a pour mission
de construire une ressource dans la région de Granby et qui offrira huit places d'hébergement
permanent et deux places de répit à de jeunes
adultes polyhandicapés non autonomes.
Rien n'arrête ces dames dans leur désir de
réussir. Que ce soit la vente de hot-dogs, un dîner spaghetti, la récupération de contenants consignés ou un
spectacle-bénéfice, la Fondation Un souffle et
des ailes trouvera les fonds nécessaires et aura sa maison de répit, j'en
suis convaincu. Mesdames, je vous salue, j'admire votre détermination à vouloir
changer les choses et je vous souhaite un franc succès. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député. M. le député de Mont-Royal, je vous cède la parole pour votre
déclaration.
Souligner le 150e anniversaire de la ville
de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Merci, M. le Président. Comme ministre responsable de la région des
Laurentides, il me fait plaisir aujourd'hui de
souligner le 150e anniversaire de la ville de
Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. L'honorable Édouard
Masson ayant entendu parler d'un grand lac où quelques colons s'étaient
établis, se résolut, au printemps 1864, d'aller à sa
découverte et de fonder ce village. Je rappelle que le magasin général fut bâti
en 1865, et les fiers propriétaires se sont succédé,
dont le fameux peintre Jean-Paul Riopelle. Cet établissement patrimonial est maintenant
connu sous le nom du Bistro à Champlain, reconnu mondialement pour sa cave à
vin et sa gastronomie.
La première installation pour la coupe de bois
fut le moulin d'Édouard Masson, et en 1938 le baron Empain inaugurait le tout premier centre de villégiature
authentiquement moderne du Québec. Plusieurs ont choisi d'y vivre afin
de profiter de son calme, de ses lacs et des montagnes et, jusqu'à ce jour, Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson
est un endroit merveilleux…
Le Vice-Président (M. Ouimet) : En terminant.
M.
Arcand :
…de villégiature pour le Québec. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le député. Mme la députée de Gouin…
de Gouin, voilà, je vous cède la
parole.
Rendre hommage au Comité Logement de la Petite Patrie
Mme Françoise David
Mme David (Gouin) :
Merci, M. le Président. Au Québec, le 1er juillet
est synonyme de déménagement. Cette journée représente pour plusieurs personnes
un déracinement et des difficultés accrues. Heureusement, les comités logement, présents dans plusieurs régions du Québec,
veillent au grain, et je tiens à saluer tout spécialement le Comité Logement
de la Petite Patrie, situé dans ma
circonscription. Fondé en 1983, ce comité agit sur plusieurs fronts en
informant et en défendant les résidents et résidentes du quartier sur les
questions relatives à l'habitation et à l'aménagement urbain. Au nom des
citoyens et citoyennes de mon quartier, je remercie le Comité
Logement de la Petite Patrie.
Les comités logement font
du droit au logement une priorité. Ils luttent contre la pauvreté et permettent
à des milliers de personnes de vivre
dignement chez elles. Je tiens donc à les remercier pour leur travail
essentiel, et ce, tout au long de l'année. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, Mme la députée de Gouin. M. le député de Sherbrooke, je
vous cède la parole.
Souligner
le 75e anniversaire de la Société
Saint-Jean-Baptiste du diocèse de Sherbrooke
M. Luc Fortin
M. Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. En 2014, la
Société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke
souligne le 75e anniversaire de son
conseil diocésain; 75 ans à organiser, diriger et encourager des activités et des réalisations de toutes sortes, 75 ans à
promouvoir l'instruction et l'éducation ainsi qu'à soutenir des oeuvres de
bienfaisance et de prévoyance
sociale. De plus, M. le Président, la Société Saint-Jean-Baptiste souligne chaque année le rayonnement de Sherbrookois
dans leurs disciplines et professions respectives. Pour ne citer que quelques
exemples, le prix sportif Eugène-Lalonde 2014 a été remis à M. Stéphane Waite, entraîneur des gardiens de but du Canadien de Montréal.
Le prix du journalisme
Françoise-Gaudet 2014 a pour sa part été remis à
M. Stéphane Lévesque, journaliste et chef d'antenne de TVA Sherbrooke.
Comme
vous pouvez le constater, M. le Président, il y a lieu de souligner, aujourd'hui,
l'important apport de la Société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke à la communauté sherbrookoise ainsi qu'à l'ensemble de l'Estrie. À
chacun de ses membres et de ses dirigeants je tiens à souhaiter un 75e
anniversaire des plus festifs.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Sherbrooke.
M. le député de Deux-Montagnes,
pour votre déclaration.
Souligner la tenue de la course
des bateaux-dragons
Jean-Claude-Langlois et de la course de canards
Jean-Guy-Lefebvre au profit de la Fondation Sercan
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci,
M. le Président. Le 21 juin dernier,
la rivière des Mille Îles est devenue, le temps d'une journée, un
formidable lieu pour deux événements uniques de financement afin de soutenir
deux organismes essentiels de ma région,
soit Sercan et La Maison des soins palliatifs de Saint-Eustache. La course de
canards Jean-Guy-Lefebvre en était alors à sa 20e édition alors que la
course des bateaux-dragons Jean-Claude-Langlois en était à sa troisième
édition.
Rendus possibles
grâce à l'implication de dizaines de personnes dédiées, ces deux événements ont
recueilli plus de 105 000 $. Ces argents permettront d'offrir un
meilleur accompagnement auprès des personnes des Basses-Laurentides vivant avec
un cancer et d'offrir des soins palliatifs de qualité aux personnes en fin de
vie. Ma collègue de Mirabel, la députée
Sylvie D'Amours, et moi avons participé à la course de bateaux-dragons et avons
ramé pour la bonne cause. Nous sommes
à même de témoigner de l'engagement sincère des organisateurs et des nombreux
bénévoles. À ces personnes nous disons merci et à l'année prochaine.
• (13 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député, pour cette
déclaration. Mme la députée de Richmond.
Souligner le 150e anniversaire
de l'usine de Domtar inc. à Windsor
Mme Karine Vallières
Mme
Vallières : Merci, M. le Président. Permettez-moi de prendre
quelques secondes pour saluer la présence de ma fille Clémence dans les
tribunes avec nous aujourd'hui, qui peut prendre part à la vie parlementaire
dont on a la chance de bénéficier.
Mais j'aimerais
surtout, aujourd'hui, en présence de l'ensemble des collègues de l'Assemblée
nationale, souligner le 150e anniversaire d'une
usine de pâtes et papiers, la Domtar de Windsor. C'est en 1864 que William
Angus et Thomas Logan ont décidé d'établir à
Windsor, à proximité de la rivière Watopeka et de la Saint-François, à
proximité de la voie ferrée également, la
première pulperie à base de bois. Étant la première d'ailleurs à utiliser un
procédé chimique à base de soude, Domtar faisait déjà figure de proue en
innovation. Depuis, l'usine est toujours très étroitement liée au développement
économique et social également de la communauté de Windsor et de toute l'Estrie.
Et,
en terminant, j'aimerais pouvoir souligner le travail de M. Eric Ashby et toute
l'équipe de Domtar à continuer à perpétuer, là, la vision, la
philosophie et les valeurs de l'entreprise. Et, sur ce, je souhaite à tous un
bon 150e.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de
Richmond. M. le député de Matane-Matapédia.
Rendre hommage à M. Bruno
Saint-Pierre,
animateur de radio, à l'occasion de sa retraite
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, après 30 ans de carrière, l'animateur
de radio Bruno Saint-Pierre quitte Radio-Canada Rimouski pour prendre sa
retraite. M. Saint-Pierre, originaire de Sayabec dans la Matapédia, est bien
connu dans la région puisque sa famille et lui sont des citoyens très impliqués
dans leurs milieux respectifs. Journaliste de carrière, Bruno Saint-Pierre a été tour à tour journaliste,
responsable des affectations et, plus récemment, animateur de l'émission
radiophonique Info-réveil à ICI
Radio-Canada Première pour le territoire du Bas-Saint-Laurent. Ce passionné des
ondes a toujours fait preuve de professionnalisme, de curiosité et de rigueur.
Ses auditeurs l'appréciaient particulièrement pour ses compétences et son sens aiguisé de l'information. Toujours
pertinent dans ses propos, Bruno Saint-Pierre est une référence dans le domaine de l'information régionale. Il a
fait le choix de quitter les ondes discrètement, mais, pour son importante
contribution à la diversité et à la qualité de l'information au
Bas-Saint-Laurent, je me devais, à titre de député, de le féliciter chaleureusement pour l'ensemble de sa
carrière et lui souhaiter le meilleur pour la suite. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de
Matane-Matapédia.
Y
a-t-il consentement pour permettre à la députée de Notre-Dame-de-Grâce de faire
une déclaration de député? Alors, consentement. Mme la députée, veuillez
procéder.
Rendre hommage à M. William
Tetley, ex-député de
Notre-Dame-de-Grâce, à l'occasion de son décès
et offrir des condoléances à sa famille
Mme Kathleen Weil
Mme
Weil : Merci, M. le Président. C'est avec beaucoup de tristesse
que j'ai appris le décès de M. William Tetley, député de Notre-Dame-de-Grâce de 1968 à 1976, décédé mardi dernier, le
1er juillet. Pendant ses années au sein du gouvernement Bourassa,
M. Tetley a occupé plusieurs
postes : ministre du Revenu, ministre des Institutions financières,
Compagnies et Coopératives, et
responsable de la Protection du consommateur, et finalement ministre des
Travaux publics et de l'Approvisionnement.
Bill Tetley était un
homme brillant, chaleureux, souriant, apprécié de tous, un Québécois et un
Canadien passionné et le plus sympathique des
professeurs de droit. En effet, il a enseigné pendant plus de 20 ans à la
Faculté de droit de l'Université
McGill, et c'est là que j'ai pu assister à son cours et être inspirée par son
leadership en matière de protection du consommateur. Quand je le croisais,
je lui rappelais toujours mon admiration pour sa grande contribution à la société
québécoise. Je tiens à saluer l'apport de ce grand homme décoré de l'Ordre du
Canada, tant pour son apport au milieu juridique, académique et politique qu'auprès
des citoyens de Notre-Dame-de-Grâce.
On
behalf of all Quebeckers and on behalf of the citizens of NDG, I offer my
deepest condolences to Bill Tetley's children and wife…
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce, je vous remercie pour cette déclaration.
Je suspends les
travaux de l'Assemblée pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 13)
(Reprise à 13 h 25)
Le Président :
Mesdames, messieurs, c'est avec tristesse que nous avons appris récemment le
décès de trois anciens collègues parlementaires : M. Gilles Houde, ancien
député de Fabre; M. William Tetley, ancien député de Notre-Dame-de-Grâce; et M. Jean Garon, ancien député de Lévis. Nous
allons donc nous recueillir quelques instants en ayant une pensée
particulière pour les familles et les proches de MM. Houde, Tetley et Garon.
Dépôt d'une lettre du premier
ministre demandant
que l'Assemblée se réunisse en séances extraordinaires
Merci,
et veuillez vous asseoir. Avant de poursuivre les affaires courantes, je vous
rappelle que nous sommes réunis à la
suite de la lettre que m'a adressée M. le premier ministre me demandant de
prendre les dispositions nécessaires pour que l'Assemblée se réunisse en séances extraordinaires à compter de
13 heures, le jeudi 3 juillet 2014, selon le calendrier
et l'horaire qui seront déterminés par l'Assemblée,
afin de compléter le processus d'étude et d'adoption des crédits
budgétaires pour l'année financière 2014‑2015. Et je dépose cette lettre.
Nous
poursuivons les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
Lettres des leaders des
groupes parlementaires et de la députée
de Gouin concernant les crédits de l'Assemblée nationale et
lettres que le président leur avait adressées précédemment à ce sujet
À la rubrique Dépôt de documents, je dépose les
lettres que m'ont adressées les leaders des trois groupes parlementaires ainsi
que Mme la députée de Gouin, dans lesquelles ils me font part de leur consentement
pour que le processus d'étude des crédits de l'Assemblée
nationale pour l'exercice financier… en commission plénière soit remplacé, pour
l'exercice 2014‑2015, par la publication d'un document explicatif faisant état
des décisions prises par le Bureau de l'Assemblée nationale en matière
budgétaire pour cette période.
Je dépose également copies des lettres que je
leur avais adressées précédemment à ce sujet.
Document explicatif intitulé Les crédits de
l'Assemblée nationale — Budget 2014-2015
de l'Assemblée nationale
En conséquence de ces consensus obtenus pour
déroger de l'article 286 du règlement, je dépose un document explicatif
concernant les crédits de l'Assemblée nationale.
Dépôt de rapports de commissions
Étude des crédits pour l'année financière 2014-2015
Je dépose aussi… À la rubrique Dépôt de rapports
de commissions, je dépose le rapport des commissions parlementaires qui ont
étudié les crédits budgétaires pour l'année financière 2014‑2015. Ces crédits
ont été adoptés.
Il n'y a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant une violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions, et je cède la parole à M. le chef de l'opposition.
Actions concernant la
sécurité ferroviaire
et la reconstruction de Lac-Mégantic
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci,
M. le Président. M. le Président, il y a bientôt près d'un an, une effroyable tragédie
frappait le coeur de Lac-Mégantic, faisant
47 morts. Tous ont salué le courage extraordinaire et la gestion
de la crise effectuée par la mairesse,
Mme Colette Roy-Laroche. Il était pour moi aujourd'hui très important
de lui rendre à nouveau hommage et de dire
à tous les gens de Lac-Mégantic que nous ne les avons pas oubliés, M. le Président. Une solidarité, depuis le 6 juillet 2013, s'est installée,
s'est mise instantanément en place au Québec, soutenue par l'action du gouvernement
et à l'époque par la première ministre, qui a été continuée par le premier
ministre actuel.
Or, malheureusement, plusieurs questions restent cependant sans réponse. Aujourd'hui, les P.D.G.
américains et canadiens de l'association des
chemins de fer réclament des actions du gouvernement fédéral, et je
les cite : «Nous croyons [fermement] que nos gouvernements
devraient relever les normes fédérales applicables aux wagons-citernes afin que
le pétrole brut et les autres liquides
inflammables soient transportés dans les wagons les plus sécuritaires
possible...» Or, M. le Président, hier, la ministre fédérale des
Transports, Mme Lisa Raitt, estime que la terrible tragédie découle
strictement d'une erreur humaine, qu'il n'y a pas de problème de réglementation
ou pas d'autre suivi à faire, même concernant les infractions qui auraient eu
lieu.
M. le Président, est-ce que le premier ministre
est d'accord avec ces affirmations? Compte-t-il rappeler le gouvernement
fédéral à ses responsabilités?
• (13 h 30) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je
voudrais m'associer au chef de l'opposition officielle de même qu'à tous les parlementaires de cette Chambre, bien sûr,
pour souligner ce triste anniversaire. Nous aurons l'occasion d'ailleurs
dans quelques heures à peine d'être réunis sur place pour témoigner de notre
solidarité, tous partis confondus, envers la population de Lac-Mégantic.
Maintenant,
pour ce qui est des raisons qui sont à l'origine de cette catastrophe, de cette
tragédie épouvantable, évidemment,
les citoyens veulent et s'attendent à ce que leur gouvernement adopte les règles
les plus strictes possible de façon
non pas à diminuer les risques à zéro, ce qui n'est pas réaliste, mais de les
contrôler au maximum. Cependant, il faut obtenir d'abord le résultat des
enquêtes en cours pour bien cibler les problèmes ou les enjeux sur lesquels
nous devons agir. Oui, certainement...
peut-être, plutôt, des facteurs humains sont à l'occasion de cette tragédie,
mais également soit du non-respect des règlements en vigueur soit de l'insuffisance
de ces règlements, et nous comptons bien, M. le Président, faire les
représentations et les... les représentations appropriées au gouvernement
fédéral, mais avec toute l'information en main, cependant.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Je dois rappeler au premier ministre que la tragédie est arrivée il y a un an
et qu'à la lumière des commentaires de Mme Raitt ce que je comprends, c'est que
ses commentaires visent à peu près strictement à contrecarrer l'action qui est entreprise par le recours collectif des
gens de Lac-Mégantic. Alors, sans vouloir prendre une approche purement légaliste, je demande au premier
ministre de prendre la part de ceux et celles qui ont été victimes et de
rappeler le fédéral à ses responsabilités,
de lui dire qu'il doit revoir ses règles et de ne pas mettre de côté sa
responsabilité...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, je vais quand même rappeler amicalement à
mon collègue que personne ici n'a le
monopole de la compassion et de la préoccupation pour la sécurité de nos
concitoyens et de nos concitoyennes, notamment à Mégantic. Ce n'est pas
une approche légaliste, c'est une approche logique et correcte d'obtenir toute l'information avant de porter un jugement et de
poser des actes. Ce qu'on doit faire d'ailleurs outre le fait de
témoigner notre solidarité, ce qu'on fera
très prochainement, c'est de collaborer activement à la reconstruction de la
municipalité. C'est également quelque chose
sur lequel nous travaillons. Quant au règlement sur le transport de la
responsabilité du gouvernement
fédéral, nous ferons les représentations appropriées lorsque l'information sera
disponible de façon complète.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Je me serais attendu que le premier ministre prenne un peu plus à coeur les
réclamations que font les gens de
Lac-Mégantic. Moi, je pense qu'il est... la déclaration de Mme Raitt est
illogique en soi, entre autres, par rapport au suivi, du manque de suivi
qu'il y a eu au niveau de l'application des normes.
Ce
que je souhaite du premier ministre, c'est qu'il rappelle le gouvernement
fédéral à ses responsabilités et que surtout, dans le cadre de ce
litige, la stratégie du fédéral ne soit pas de protéger sa propre
responsabilité mais plutôt d'assurer la véritable sécurité actuelle... de
connaître la vérité, mais aussi pour l'avenir, M. le Président.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je suis entièrement d'accord avec ce que notre
collègue le chef de l'opposition officielle
vient de dire. Il ne s'agit pas de protéger la position de qui que ce soit, il
s'agit bien sûr de mettre au premier rang la sécurité des citoyens et
des citoyennes. Mais, pour le faire de façon correcte et efficace, il faut
disposer des informations précises qui vont nous pointer sur les enjeux
véritables et concrets à résoudre. Et là-dessus il n'y aura pas de recul ni de compromis sur la sécurité des
gens. Et, oui, on fera des rappels au gouvernement fédéral, on les fera énergiquement. D'ici là, on va s'unir à la population
de Mégantic, on va les aider à regarder vers l'avant et reconstruire
leur ville, M. le Président.
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Je pense que ramener ça strictement à des erreurs humaines... je ne crois pas
que ça soit la bonne chose à faire, M. le
Président. Mais, oui, il faut aider les gens et les victimes de Lac-Mégantic.
Et ce qu'on apprend, c'est que de
nombreux commerces qui ont dû être relocalisés dans le secteur de Fatima n'y
arrivent tout simplement pas. Le plan
de départ ne fonctionne pas, et ils sont aux prises avec des problèmes
financiers importants. Le premier ministre a dû être mis au courant de
cette situation. Je sais qu'il sera à Lac-Mégantic aussi dimanche. Que
compte-t-il proposer aux gens de Lac-Mégantic?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, M. le Président, d'abord, un, je n'endosse pas ce qu'a dit la
ministre fédérale sur la cause unique. Mais je l'ai dit depuis le début,
je le répète, parce qu'à force de répéter la question on laisse croire aux gens
que c'est ce que j'ai dit, alors que ce n'est pas ce que j'ai dit.
Maintenant,
clairement, il y a des choses de plus à faire pour les citoyens de Lac-Mégantic
dans la reconstruction de la ville, notamment pour le quartier de
Fatima. Il y aura des annonces à cet effet-là. On travaille très activement sur le dossier. D'ailleurs,
notre collègue le député de Lac-Mégantic joue dans ce dossier un rôle
excessivement important. Et je l'en remercie et je le félicite, M. le
Président, au nom de la population qu'il dessert.
Maintenant,
ces annonces-là ne seront pas faites dans le cadre d'une cérémonie de
commémoration; on s'entend que ça serait tout à fait inapproprié. Mais
elles seront relativement rapides, elles seront très concrètes et ramèneront la
population de Lac-Mégantic...
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : ...cette ville éprouvée, vers l'avenir.
Le Président :
Principale, M. le député de Rousseau.
Création
d'une commission canadienne
des valeurs mobilières
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, depuis 1935, le Québec doit défendre sa juridiction sur l'encadrement
des valeurs mobilières. Le Québec a toujours
eu une position claire, peu importent les gouvernements. Or, le 25 juin
dernier, le ministre des Finances a cosigné avec d'autres provinces un
communiqué qui annonce l'intention, et je cite, d'«améliorer l'application des dispositions criminelles et quasi
criminelles des lois en valeurs mobilières en mettant en place une
agence commune d'application».
Le ministre des
Finances a admis, hier, que cette agence commune verrait à l'application des
dispositions pénales dont est présentement
responsable notre Autorité des marchés financiers. La nouvelle position du
ministre constitue donc malheureusement un recul historique dans la
défense des compétences du Québec.
M.
le Président, est-ce que le ministre des Finances peut s'engager à corriger son
erreur et à dire clairement au fédéral
et aux autres provinces qu'il est hors de question que le Québec participe à la
mise en place de cette agence commune?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M. Leitão :
Alors, M. le Président, merci pour la question. D'ailleurs, on a discuté de ça
hier, quand on voyait les crédits du ministère des Finances. Il n'y a pas eu de
changement de la position du Québec, nous défendons toujours la juridiction de la province dans la réglementation des
valeurs mobilières. Il n'y a aucun changement. Cette phrase que notre collègue vient de mentionner s'insère dans un communiqué beaucoup
plus long. Aussi, ça aurait été intéressant de le lire au complet, on
pourrait le déposer.
Ce qu'on essaie de
faire, les provinces canadiennes, qui d'ailleurs étaient à l'origine du recours
en Cour suprême, c'est-à-dire l'Alberta, le Manitoba et le Québec, c'est de continuer de faire front commun quant à
l'intention du gouvernement fédéral de s'ingérer dans cette sphère-là. Nous
allons continuer à défendre cette juridiction-là de façon coopérative avec ces
provinces-là. Et, quand on a parlé d'une agence commune — «commune»,
ça ne veut pas dire «unique» — on mettait en commun les ressources de l'AMF
avec les autres provinces si elles décidaient d'adopter le modèle québécois. C'est
tout ce qu'on disait. Merci.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, les mots ont encore un sens. Quand on parle d'agence commune,
on parle d'une agence. Quand 50 personnes
prennent le transport en commun, les 50 personnes embarquent dans un seul
autobus, avec un seul chauffeur puis dans une même direction. Ils ne prennent
pas 50 autos différentes.
Alors,
M. le Président, c'est une erreur du Québec, c'est une erreur du nouveau
gouvernement. J'espère que le ministre va rectifier le tir et dire
clairement qu'il n'est pas question que le Québec s'embarque dans le projet d'une
agence commune.
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M. Leitão :
Il ne s'agit pas d'une erreur. On ne va certainement pas reculer quoi que ce
soit. Et d'ailleurs l'autobus, pour utiliser
votre expression, l'autobus est conduit par l'AMF. Nous, ce qu'on disait, c'est
qu'on met en commun notre expertise
avec celle… pour les autres provinces… Si les autres provinces souhaitent
utiliser le modèle de l'AMF, on est prêts à coopérer avec eux, mais ce n'est
aucune question de changer quoi que ce soit à l'AMF.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, le communiqué a été cosigné par le ministre des Finances. Je
vais le déposer après cette intervention. Il
est très clair, il dit qu'on va mettre en place une agence… on va viser à
mettre en place une agence commune d'application,
d'application de dispositions pénales qui sont présentement la responsabilité
de l'Autorité des marchés financiers du Québec. Je ne crois pas que
cette agence commune prévoie, par exemple, que l'Alberta va faire appliquer ses
lois par l'Autorité des marchés financiers. C'est donc d'une agence commune
pour l'ensemble du Canada, et c'est de cela
dont il est question. Je le répète, vous vous embarquez sur une voie qui est
très dangereuse, très…
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M. Leitão :
Absolument pas. Ce n'est pas dangereux du tout. Je répète ce que je viens de
dire. C'est le modèle québécois qui est
offert aux autres provinces. Ce n'est pas question, absolument pas question de
céder quoi que ce soit des capacités
ou des juridictions de l'AMF. Les autres provinces, si elles le souhaitent,
peuvent s'inspirer de l'AMF pour régler ces questions-là, mais ce n'est
pas question du tout pour nous de reculer à cet égard-là.
Document déposé
Le Président :
Consentement pour le dépôt du document du député de Rousseau? Consentement. Principale,
Mme la leader de l'opposition.
Pratique
médicale du député de Jean-Talon alors qu'il était dans l'opposition
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : On apprend, ce matin, que l'actuel ministre de l'Éducation
a touché plus de 200 000 $ en prime, en plus de son salaire de député et de son salaire de
médecin, pour la prise en charge de 1 500 nouveaux patients alors
qu'il était député de l'opposition. Le
ministre a facturé une prime pour 1 500 patients. Aujourd'hui, le Parti
québécois a fixé un maximum de 150, mettant fin au bar ouvert libéral.
Le plus odieux est
que l'entente qui lui a permis de se servir dans l'assiette au beurre est une
entente qu'il a lui-même signée. Tiens, ça
me rappelle quelqu'un. Aujourd'hui, les patients sont de retour sur les listes
d'attente, mais l'argent, elle, elle est encore dans les poches du
ministre.
Est-ce que le
ministre s'engage à rembourser les sommes reçues des contribuables pour des
patients qu'il a largués 19 mois plus tard?
• (13 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, c'est à l'honneur du député de Jean-Talon,
lorsqu'il était dans l'opposition, d'avoir offert ses services à la
population qui en avait besoin. Ceci dit, M. le Président, je n'ai pas vu le
Parti québécois le contester lorsqu'il était au pouvoir.
Mais,
puisque le député de Rousseau nous dit que les mots ont un sens, j'imagine qu'ils
ont encore un plus grand sens dans une loi. Et je rappellerai à l'opposition
officielle, M. le Président, que, si la loi avait été respectée, nous ne serions pas ici, nous serions où… à la maison,
dans mon cas, et il n'y aurait pas eu d'élection, et le député de Jean-Talon
aurait pu continuer à servir la population, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la leader de l'opposition.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : Le ministre s'est rempli les poches avec l'argent
des contribuables alors qu'il savait qu'il ne pouvait pas s'engager à
long terme.
Des voix :
…
Le Président :
Je préférerais qu'on ne fasse pas de procès d'intention comme on a entrepris de
le faire. Madame, avec l'expérience que vous
avez, je vous demande de reformuler votre question et de faire en sorte que
nous puissions continuer nos travaux.
Mme
Maltais : Le ministre a encaissé l'argent des contribuables
alors qu'il savait qu'il ne pouvait pas s'engager à long terme. C'est un
incitatif pour s'engager à long terme. C'est peut-être légal pour les sept
premiers mois, de garder l'argent, mais, pour les 12 autres mois, c'est
carrément illégal. Mais le tout est immoral.
Est-ce qu'il va rembourser l'argent
aux contribuables? Les gens, il les a laissés sur la liste d'attente. Ses
poches sont pleines.
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, lorsqu'on prend une décision, dans la vie, on regarde les
règles qui sont en place. Et, lorsqu'on agit
selon les règles, ça s'appelle respecter les lois, et c'est, à ma connaissance,
moral. Moi, quand j'ai élevé mes enfants, Mme la députée, je les ai
élevés en leur demandant de respecter les lois.
Ceci
dit, aujourd'hui, devant quoi sommes-nous? Nous sommes devant quelqu'un qui a
fait le travail qu'il y avait à faire.
M. le Président, j'inviterais la députée à faire bien attention lorsqu'elle
parle de morale parce que, lorsqu'on parle de morale, en politique,
parfois on peut vivre des dérapages. Et, dans la catégorie dérapages, je vous
invite à consulter l'expert chez vous, le député de Marie-Victorin.
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la leader de l'opposition,
en vous invitant d'éviter de mettre…
Des voix :
…
Le Président :
S'il vous plaît!
Une voix :
…
Le
Président : M. le député de Sanguinet, je vous entends trop
bien. Ça s'en vient, là. Demain, ça va être mieux.
Mme la leader de l'opposition,
c'est à vous la parole, mais je vous inviterais à éviter de mettre en doute
les… j'invite… de mettre en doute la… — ça ne va pas, je pense que demain ça va
aller mieux pour tout le monde — la conduite d'un député, madame.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
M. le Président, vous connaissez la phrase : Il n'y a rien de trop beau
pour la classe ouvrière. Bien, de l'autre côté, c'est : Il n'y a rien de
trop beau pour la classe médicolibérale. C'était un incitatif pour prendre des patients sur une liste d'attente. Les gens
sont encore sur la liste d'attente, l'argent est encore dans les poches du
ministre. Est-ce qu'il va rembourser les contribuables?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je vais évidemment conclure là-dessus
brièvement. Je pense que la population qui nous écoute aujourd'hui voit
bien le débat qui est ici et qui n'est fondé sur rien du tout.
Je le répète, M. le
Président, le député de Jean-Talon, de façon prospective, face à un échéancier
qui était évident compte tenu des lois
électorales en vigueur à ce moment-là, s'est engagé à servir la population en
prenant en charge des patients. Et je peux vous dire, M. le Président,
que la population servie par mon collègue de Jean-Talon en est très contente. Et aujourd'hui on le lui reproche,
M. le Président. Je pense que la population qui nous écoute aujourd'hui
est capable de juger le jeu et les effets de toge d'aujourd'hui.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Hausse de la taxe scolaire
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, le premier ministre s'est fixé, dans le budget, des cibles
ambitieuses pour contrôler les dépenses, et
on a dit qu'on était satisfaits de ces cibles. Par contre, au cours des
dernières semaines, en posant des questions aux différents ministres, on
s'est rendu compte que ces cibles n'ont pas été traduites pour chacun des ministres
dans leurs ministères. Il n'y
a pas de plan réel en santé, pas de
plan en éducation, pas de plan chez Hydro-Québec, et le premier ministre a décidé d'aller avec la
vieille méthode, c'est-à-dire continuer d'augmenter le fardeau fiscal des Québécois.
Pourtant,
de façon très claire durant la campagne électorale, il avait promis, la main sur le coeur, qu'il n'y aurait aucune augmentation du fardeau fiscal. Or, au
cours des prochaines semaines, les commissions scolaires vont commencer à envoyer leurs nouveaux comptes de taxe
scolaire, et ce qu'on sait déjà, c'est que plusieurs commissions scolaires comptent augmenter de 8 % à
10 % leurs comptes de taxe scolaire.
Donc, M. le Président, j'ai posé cette question
au premier ministre durant l'étude des crédits. Il m'a fait une réponse très
théorique sur la péréquation, sur les valeurs foncières, mais il ne m'a jamais
répondu à savoir est-ce que, oui ou non, il allait
accepter que les commissions scolaires augmentent les taxes de 8 %. Donc,
je lui pose la question clairement :
Va-t-il exiger que les augmentations de taxes scolaires se limitent à l'inflation
pour respecter son engagement de ne pas augmenter le fardeau fiscal, oui
ou non?
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
nous demeurons fermement déterminés à diminuer le fardeau fiscal des
Québécois au cours de ce mandat, et on le fera. On le fera de façon ordonnée
par la commission de révision de la fiscalité, par la commission de révision de programmes qui se penchera, entre autres, sur
la gouvernance du réseau scolaire, sur le rôle des commissions
scolaires.
Ça fait des années, M. le Président, que la CAQ
parle des commissions scolaires — sous son ancienne désignation d'ADQ
également — sans
jamais apporter de précisions quant à la façon dont elle les remplacerait. Qui va s'occuper du transport scolaire? Qui va s'occuper
des missions spécialisées des commissions scolaires? Qui va s'occuper des petites régions? Les petites régions, la CAQ
ne s'en occupe pas, on le sait très bien, M. le Président, ils l'ont
démontré.
Alors, on va
s'occuper de ça de façon ordonnée. On veut diminuer le fardeau fiscal des
Québécois. D'ailleurs, le budget de notre collègue ne contenait aucune
augmentation de taxes et d'impôt, et ça vaut la peine d'être souligné, M. le
Président.
Le Président : Première complémentaire,
M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M. Legault :
M. le Président, on a un premier ministre théorique qui donne des réponses
théoriques. Il est en train de nous
dire, là, que des commissions vont se pencher là-dessus, mais, en attendant, la
réalité, c'est que les Québécois s'attendent à avoir des augmentations
de comptes de taxe scolaire de 8 % dans certains cas.
Je lui repose
la question : Est-ce qu'il va exiger, oui ou non, aux commissions
scolaires de limiter les augmentations à l'inflation? Il me semble que c'est
clair.
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président,
pourtant, notre collègue se souvient très bien de cette histoire, il se
souvient très bien de la façon dont ça s'est produit. On a annulé le
Fonds de péréquation qui égalisait les ressources des commissions scolaires.
On a plongé le Québec dans une impasse budgétaire massive qui nous
fait faire face, si rien n'était fait, à un déficit de plus de 5 milliards de dollars. Il n'y a
plus d'argent dans les coffres. Mais ce qu'il faut, par contre,
c'est relancer la croissance économique, réviser les programmes, réviser
la fiscalité. Ce n'est pas de la théorie, ça, c'est de la pratique pour rendre l'État du Québec
plus efficace, plus conforme à ses revenus réels et capable de se soutenir à long terme pour la prochaine génération, M.
le Président.
Le Président : Deuxième question,
M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M. Legault : Dans la réalité, la vérité, c'est que le premier ministre, durant la campagne
électorale, il a promis à tous les Québécois qu'il n'y
aurait pas d'augmentation du fardeau fiscal, pas dans deux ans ou trois ans, dès maintenant,
dès qu'il serait élu.
Donc, est-ce qu'il peut aujourd'hui nous dire… est-ce qu'il va, oui ou non,
augmenter le fardeau fiscal? Est-ce
qu'il va, oui ou non, laisser les commissions scolaires augmenter les taxes
scolaires de plus de 8 %?
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : Tout d'abord, M. le
Président, notre collègue laisse planer l'impression, pour ceux et celles qui nous écoutent, que toutes les taxes scolaires
vont augmenter de 8 % au Québec, ce qui est totalement faux,
totalement faux. Alors, ceci étant dit, on
va encore une fois regarder les choses de façon ordonnée et correcte. La
taxation scolaire, il faut en parler;
le rôle des commissions scolaires, il faut en parler; la taille de l'État, il
faut en parler. C'est la façon correcte, moderne également de le faire
et par opposition à des montages tout à fait théoriques. Eux en font, des
montages théoriques, M. le Président. On l'a vu dans leur cadre financier, on l'a
vu dans la totale absence de préoccupation pour
les régions du Québec et la totale absence de détails quant à la façon dont eux
géreraient la décroissance de l'État dont ils parlent tellement.
Le
Président : Principale, M. le député de La Peltrie.
Entente entre l'Hôpital du
Sacré-Coeur de
Montréal et la clinique médicale RocklandMD
M. Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, à notre grande surprise, l'actuel ministre de la Santé marche
dans les traces du gouvernement précédent en mettant fin à l'entente entre l'Hôpital
du Sacré-Coeur de Montréal et la clinique RocklandMD. Pourtant, la
démonstration a été faite que les chirurgies faites à RocklandMD coûtent moins
cher que si elles étaient faites à l'Hôpital
du Sacré-Coeur et la démonstration a
été faite que l'hôpital n'a pas la capacité de récupérer l'ensemble
du volume des chirurgies qui sont faites. Même dans son plan de rapatriement, M.
le Président, l'hôpital parle de 1 200 des 1 500 chirurgies.
Donc,
si on résume ça bien simple, le plan
nous dit : Ça va coûter 713 000 $ pour mettre à jour la salle
d'éveil et le bloc opératoire, donc
713 000 $ pour faire moins de chirurgies qui vont nous coûter plus
cher puis qui vont faire en sorte qu'on va mettre 300 personnes de
plus sur des listes d'attente. Est-ce que le grand négociateur peut nous dire
en quoi c'est un bon deal pour les patients?
• (13 h 50) •
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
N'étant pas physiquement grand, je suis content de l'être aujourd'hui aux yeux
du député de La Peltrie.
M. le Président, je
vais quand même prendre un instant pour lui faire faire une révision
mathématique. Alors, l'Hôpital de
Sacré-Coeur a, historiquement, une capacité chirurgicale de 1 577 cas qui
sont les… pas simplement de ça, de cas qui étaient faits à RocklandMD,
et ils en ont rapatrié 1 200, M. le Président. Les 307 autres, M. le
Président, sont des chirurgies, aux trois
quarts, qui sont des chirurgies bariatriques qui doivent être faites par
entente à l'Hôpital de Lachine avec les chirurgiens de McGill.
Et,
comme je l'ai indiqué en étude de crédits au député de La Peltrie, l'Hôpital
du Sacré-Coeur dispose aussi dans la même période et conserve aujourd'hui
des capacités opératoires substantielles à l'Hôpital Jean-Talon et à Fleury, ce
qui fait qu'au total il se fait plus de chirurgies dans le giron de Sacré-Coeur
qu'il ne s'en faisait avec l'entente de RocklandMD et à moindre coût, ce qui s'appelle,
M. le Président, de la saine gestion.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : On va corriger quelques faits. Il n'y a pas
1 200 chirurgies de rapatriées, il y a un plan pour mettre à jour les salles d'éveil, blocs opératoires pour le
faire. Il n'y a aucun appel d'offres de fait. Donc, actuellement, l'hôpital
n'a pas la capacité de le faire. Premièrement.
Deuxièmement,
le conseil d'administration de l'hôpital, lui, dit : Le plan du ministre d'éparpiller
les opérations, ça ne
fonctionne pas, ça ne fonctionnera pas, nous ne serons pas capables de le
faire. Le conseil d'administration le lui
dit, le CMDP le lui dit, le chirurgien-chef le lui dit. Qu'est-ce que ça lui
prend de plus? Ça va coûter plus cher pour
faire moins…
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, je rappelle au député de La Peltrie, qui l'a
manifestement oublié, qu'il y a quelques
jours je lui brandissais, en étude de crédits, une lettre du directeur général
de l'Hôpital de Sacré-Coeur envoyée à la
P.D.G. de l'agence de Montréal — qu'il n'a pas en sa possession — affirmant les dires que je viens de dire
dans ma dernière réponse, M. le Président. Alors, que voulez-vous que je
dise de plus?
Je vais en dire une
de plus. Alors, les études qui sont faites par les gens qui font, au travers du
député de La Peltrie, un lobby pour
garder le bénéfice d'une ressource chirurgicale qui devrait être offerte, si
elle était compétitive, à l'ensemble du réseau…
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
…bien elle ne l'est pas. Et elle le sera le jour où la démonstration de la
compétitivité…
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le
Président, Gabriel Proulx, comptable associé chez Raymond Chabot Grant
Thornton, président du conseil d'administration,
signe la lettre avec Dr Bellemare, président du CMDP, et avec Dr Denis,
chirurgien-chef, pour dire : Nous n'avons pas la capacité de faire ces
chirurgies-là. Le directeur financier de l'hôpital dit : Ça nous coûte
moins cher de les faire faire à RocklandMD.
Alors, lui,
il a des études mystères qui sont comme les extraterrestres : tout le
monde en parle, mais personne ne les a vues. Moi, j'ai des documents
factuels. Où est-ce qu'est le bon deal sur ses opérations à lui?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, vous
savez que j'ai une expérience très grande dans le lobbying illégal…
Des voix : …
M.
Barrette : Supposément. On attend le jugement. Maintenant, je me
demande au nom de qui parle le député de La Peltrie, M. le
Président. Alors, je…
Une voix : …
M. Barrette : Et, justement, moi
aussi, je parle des patients, particulièrement, M. le Président, des patients
qui paient des impôts et qui s'attendent à ce que la gestion des impôts soit
faite de façon correcte. Alors, à partir du moment où Sacré-Coeur a recouvert
sa capacité et qu'une capacité supplémentaire, si elle était démontrée comme
étant compétitive, serait utilisée, bien je réitère ce que j'ai déjà dit aux
gens de Rockland, M. le Président…
Le Président : En terminant.
M. Barrette : …et au député de
La Peltrie : Prouvez que vous êtes compétitifs, et on vous utilisera.
Le Président : Principale, M.
le député de Verchères.
Nomination de M. Pietro Perrino à titre de secrétaire
général associé au ministère du Conseil exécutif
M.
Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le
Président, hier est entré en fonction comme secrétaire général associé au
ministère du Conseil exécutif, la plus
récente nomination du premier ministre, Pietro Perrino. Qui est Pietro Perrino?
Il a été président de la Commission-Jeunesse du Parti libéral. En 1995,
comme président du camp du Non, il avait fermé les yeux sur les dépenses
illégales d'Option Canada. Il fut ensuite conseiller spécial pour Jean Charest
puis nommé au conseil d'administration de la SAQ.
Plus récemment, il a été au coeur de l'affaire
BCIA, qui a fait l'objet d'enquêtes criminelles et du scandale des FIER. La gestion défaillante de ces fonds
avait d'ailleurs dû être resserrée après un rapport sévère du
Vérificateur général.
Bref, son
C.V. se résume essentiellement à deux mots : «fier», «libéral». M. le
Président, ces deux mots constituent-ils les seules qualifications l'ayant
rendu admissible à cette nomination dans la haute fonction publique?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Jean-Marc Fournier
M. Fournier : La façon dont
notre collègue désire, à l'Assemblée, ici, noircir une personnalité en l'associant
sans qu'il n'y ait absolument rien dans
toutes les enquêtes qui ont pu être faites qui l'associent à quoi que ce soit,
M. le Président, doit être
désapprouvée par nous, de la même façon que l'opposition désapprouvait la façon
dont les gens de la deuxième opposition s'en étaient pris à M. André
Boisclair, M. le Président, de la même, même façon, alors qu'il se disait plein
de choses.
Je me souviens encore des gens de l'opposition
qui disaient : Vous ne pouvez pas faire ce procès d'intention, de faire ces accusations. Je me souviens même de
mises en demeure, M. le Président. À ce moment-là, pour l'opposition, c'était
important de protéger les réputations.
Je tiens juste à dire, M. le Président, que M.
Perrino a été nommé, que M. Boisclair a aussi été nommé par ce gouvernement libéral. L'important, c'est de
reconnaître les compétences et de les faire travailler au service de la
population, M. le Président.
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron :
M. le Président, encore plus troublant — pour donner des exemples au
leader parlementaire — deux
FIER contrôlés par M. Perrino ont investi de l'argent public dans BCIA, l'entreprise
de Luigi Coretti, arrêté depuis par l'UPAC pour possible fraude. M. Perrino
avait aussi personnellement investi dans BCIA et, alors qu'il siégeait au C.A.
de la SAQ, il rencontrait M. Coretti alors que celui-ci était en litige avec la
société d'État. Quels intérêts défendait-il alors, ceux de la société
d'État ou les siens propres comme investisseur dans BCIA?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, d'une part, il y a eu des
vérifications, et personne n'a eu quoi que ce soit à retenir sur M. Perrino. Le procès que fait, en ce moment,
le député, en cette Assemblée, n'est pas juste. Il regarde chez les
autres, mais, quand c'est chez lui, lui et
tous ses collègues se lèvent et disent : Vous ne pouvez pas porter d'accusation
sans avoir de preuve, vous ne pouvez pas transformer l'Assemblée comme
un tribunal.
Quand ça concerne quelqu'un qui a fait oeuvre pour
le Parti québécois, on ne peut pas faire ce qu'il fait présentement lorsque
c'est quelqu'un qui a travaillé pour un autre parti. Dans notre système
démocratique, il y a des partis politiques. Dans notre système démocratique, les gens s'y investissent
pour le bénéfice de la société. On n'accuse pas les gens sans avoir de preuve.
Le Président :
En terminant.
M. Fournier :
Et, pour M. Perrino, comme pour M. Boisclair, on devrait appliquer les mêmes
règles.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le leader de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le Président, on parle du deuxième
fonctionnaire en importance du gouvernement du Québec. Le passage de M. Perrino comme administrateur du
FIER-Boréal 02 n'apparaît pas dans son C.V., et pour cause. C'est
avec ce FIER destiné au Saguenay—Lac-Saint-Jean
qu'il a investi 2 millions de dollars dans des entreprises qu'il possédait
dans la région de Montréal.
Avec
cette nomination, M. le Président, le premier ministre vient cautionner les
manoeuvres douteuses observées pendant le scandale des FIER. Le premier
ministre va-t-il faire la seule chose qui s'impose dans les circonstances,
revenir sur cette nomination partisane?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Jacques Daoust
M.
Daoust : M. le Président, d'abord, le mot, je pense, est un peu
excessif quand on parle de «scandale» parce que le Vérificateur général
que, à l'époque, j'avais mandaté, à qui j'avais personnellement demandé de
réviser le programme des FIER — ce n'est pas lui qui s'est imposé, c'est
nous qui lui avons demandé — en
est venu à la conclusion qu'il n'y avait eu
aucune pratique douteuse, qu'il n'y avait eu aucune malversation, qu'il n'y
avait eu rien de criminel à l'intérieur
de ça. Le gouvernement du Parti libéral, à l'époque, nous a demandé de
resserrer certaines règles parce que c'était un programme qui était
nouveau et qui avait besoin, à ce moment-là, d'être rafraîchi; ce que nous
avons fait. Mais je peux vous dire, et, encore
récemment, le Vérificateur général… et vous lirez le rapport annuel d'Investissement
Québec dans lequel vous allez constater que le vérificateur confirme que toutes
les pratiques…
Le Président :
En terminant.
M. Daoust :
…qui ont été recommandées ont été implantées à 100 %, M. le Président.
• (14 heures) •
Le Président :
Principale, M. le député de Marie-Victorin.
Projet
d'oléoduc Énergie Est
M. Bernard Drainville
M. Drainville : M. le Président, le projet d'oléoduc de TransCanada, ça
veut dire quoi pour le Québec? Ça veut dire la construction d'un
pipeline de plus de 700 kilomètres en territoire québécois et l'aménagement
d'un port pétrolier à Cacouna, entre autres.
Lors de l'étude des
crédits, le ministre de l'Environnement a, finalement, accepté la tenue d'un
BAPE sur l'ensemble du projet TransCanada,
pas juste le port pétrolier de Cacouna. Il a dit au collègue de Jonquière : On regarde non seulement le port, mais l'ensemble du tuyau. Le ministre
de l'Énergie a déclaré, de son côté, qu'il n'avait pas de difficulté
avec un BAPE complet. Il va donc y avoir deux évaluations, M. le Président, du projet TransCanada : une par le Québec conduite par le
BAPE, une autre conduite par l'Office national de l'énergie, donc par le
fédéral. La question est de savoir est-ce que l'Office national de l'énergie va
attendre les recommandations du BAPE avant de prendre sa décision. C'est du territoire
québécois dont il est question après tout, M. le Président.
Ma question : Est-ce que le ministre peut garantir aux Québécois que le fédéral ne
prendra pas sa décision sur TransCanada tant que le BAPE n'aura pas
déposé son rapport?
Le Président : M. le ministre
de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, le projet d'oléoduc d'Énergie Est, c'est un projet dont le but est
de contribuer à sécuriser les
approvisionnements énergétiques du Québec et à créer de nouveaux emplois dans les
raffineries québécoises. Inutile de vous dire qu'on suit de très près la
situation. Je rappelle que TransCanada a accepté de soumettre les travaux au BAPE, et, en fonction des recommandations du rapport du BAPE, nous allons faire valoir, nous, parce que nous aurons, à ce moment-là, le rapport du BAPE, nous allons faire valoir nos
intérêts auprès de l'Office national de l'énergie. M. le Président, je
peux vous assurer une chose, le Québec sera présent et va défendre les intérêts
du Québec auprès de l'Office national de l'énergie, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Marie-Victorin.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : M. le
Président, il ne répond pas à la question.
Le gouvernement québécois a, finalement, accepté un BAPE sur l'ensemble du projet, sauf que le
fédéral pourrait décider de donner le go au projet avant même que le
BAPE ait terminé ses travaux, avant même que le BAPE ait déposé son rapport.
Alors, la question, elle est simple, est-ce que
le gouvernement a obtenu l'engagement d'Ottawa que l'Office national de l'énergie
ne prendra pas de décision sur le projet TransCanada tant que le rapport du
BAPE n'aura pas été déposé?
Le Président : M. le ministre
de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, le député de Marie-Victorin veut, encore une fois, mettre en conflit
les actions du gouvernement fédéral et les actions du Québec. Il veut créer, évidemment,
une chicane. Une chose qui est très claire,
lorsque nous allons faire nos représentations
devant l'Office national de l'énergie, je peux vous assurer, on aura le
rapport du BAPE, et c'est en fonction de cela que nous allons faire nos
représentations.
Et je tiens à
rappeler au député de Marie-Victorin que l'Office national de l'énergie, au
même titre que le BAPE, c'est un organisme
qui est indépendant et qui va prendre les propres décisions… ses propres
décisions, et, entre autres, sur le projet Énergie Est également, M. le
Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Marie-Victorin.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : M. le
Président, nous, là, au Parti québécois, là, on ne veut pas que le Québec
devienne une autoroute pour le pétrole
bitumineux de l'Ouest du Canada. Ça, c'est pas mal clair, puis, dans l'état
actuel des choses, on ne le voit pas,
l'intérêt du Québec dans ce projet-là. On parle d'un projet qui va vouloir dire
1,1 million de barils de pétrole par jour. On prend tous les
risques, environnementaux notamment, pour quelles retombées? Où est-ce qu'elle
est, la contrepartie pour le Québec, là-dedans, M. le Président?
Le Président : M. le ministre
de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, le député parle d'un projet, actuellement, dont tout le monde a
entendu parler, mais le projet n'a même pas
encore été déposé devant l'Office national de l'énergie, et le Québec n'interviendra
pas devant l'Office national de l'énergie
probablement avant l'automne 2015. Je répète encore une fois au député que nous
aurons l'occasion, à ce moment-là, d'avoir le rapport du BAPE, et, en ce
sens-là, nous allons intervenir pour défendre les intérêts du Québec, M. le
Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Chauveau.
Processus d'attribution des contrats d'Hydro-Québec
M. Gérard Deltell
M.
Deltell : Merci
beaucoup, M. le Président. Il y a trois semaines, lors de la commission
Charbonneau, on a eu droit à un témoignage
assez frappant concernant Hydro-Québec, alors qu'un témoin a affirmé, et je
cite : «J'ai compris au début
des années 2000 que les véritables retours d'ascenseur se font au niveau des
grandes sociétés comme Hydro-Québec.»
Alors, M. le Président, ça s'était passé il y a trois semaines. Lundi, ça tombe
bien, le président d'Hydro-Québec était en commission parlementaire. On
lui a posé la question, qu'est-ce qu'il pensait de tout ça. Il a dit que, lui,
ça ne l'inquiétait pas, qu'il faisait des
vérifications internes et que son processus était robuste. Quand on lui a
demandé de rendre publics les
rapports des vérifications internes, ah, bien là
la réponse n'était pas vraiment robuste :
Peut-être, on verra, peut-être ci, peut-être
ça. Mais, M. le Président, quand on a posé directement la question au
ministre responsable d'Hydro-Québec, là non
plus la réponse n'a pas vraiment été assez robuste, à
notre point de vue, puisqu'à trois reprises je lui ai demandé est-ce que, oui ou non, il souhaite que
les vérifications internes soient rendues publiques — il en va de l'intégrité d'Hydro-Québec
et de la confiance que les gens peuvent avoir dans notre institution, dans ce
vaisseau amiral qu'est Hydro-Québec pour le
Québec — mais, malheureusement, le ministre a dit, à la toute fin, une réponse assez
évasive...
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, dans ce dossier, je pense qu'il faut être, d'abord, très
prudent parce que, depuis déjà plusieurs mois, M. le Président, il y a
actuellement des discussions avec l'UPAC, les gens de la commission Charbonneau. Et je tiens à rassurer le député sur
un élément très important, l'Hydro-Québec continue de collaborer avec l'UPAC et avec la commission Charbonneau, et tous
les rapports de vérification interne ont été donnés à
l'UPAC. Et ça, je pense qu'il est très important de le dire. Et
la commission Charbonneau va utiliser ces rapports-là,
et pourra, à ce moment-là, faire ses recommandations,
et demander les témoins qu'elle voudra bien demander sur ces questions-là.
Je rappelle
donc, M. le Président, que, dans ce dossier, Hydro-Québec agit avec beaucoup de
transparence et de collaboration avec les autorités de la commission
Charbonneau, et, M. le Président, nous allons continuer d'agir dans ce
secteur-là avec le plus de transparence possible.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Chauveau.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell :
M. le Président, en matière de transparence, Hydro-Québec n'a vraiment pas de
leçons à donner à tout le monde, comme l'a conclu,
d'ailleurs, le Vérificateur général. Ce qu'on
veut savoir, c'est avoir l'heure juste concernant Hydro-Québec.
Est-ce que le ministre s'engage, oui ou non, à
rendre publiques les vérifications internes qui ont été menées concernant les
cas de collusion ou de corruption? Oui ou non?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Premièrement, M. le Président, je tiens à rappeler
une chose, nous avons voté en cette Chambre une loi en 2006 qui gouverne les sociétés d'État, et il y a, à l'intérieur
de ces sociétés d'État, des comités de vérification. D'ailleurs, je pense que
le député de Saint-Jérôme siégeait, d'ailleurs, sur le comité de vérification d'Hydro-Québec.
Et le rôle du comité de vérification, c'est
de dire à la direction et au conseil d'administration s'il y a des événements
qui ont été inappropriés, qui sont
inacceptables. Ça n'a pas été le cas, M. le Président. Alors, nous allons
continuer à travailler avec les gens de la commission Charbonneau et
nous allons agir dans ce dossier...
Le Président :
En terminant.
M.
Arcand :
...et, certainement,
la vérité sera faite, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Chauveau.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell : M. le Président, je suis vraiment
déçu. Lundi, c'était pas mal positif, aujourd'hui
c'est silence radio. Est-ce que, oui ou non,
vous êtes prêt à rendre publiques les vérifications internes qui ont été
faites? Oui ou non?
M.
le Président, M. le ministre est là pour protéger le contribuable, pas pour
protéger le président d'Hydro-Québec,
qui, comme on le sait, est l'ancien président de la
commission libérale.
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Je pense, M. le Président, par les derniers propos du député de Chauveau, on
voit exactement dans quelle direction
et dans quelle ligne il va actuellement. Mais je peux vous dire que je
travaille actuellement avec Hydro et, suite
à ma demande et à la suite de l'étude des crédits, bien, je peux vous
confirmer, M. le Président, que la direction d'Hydro-Québec va
recommander à son comité de vérification que le
public — et
donc ça veut dire les parlementaires — soit informé sur une base annuelle après le dépôt du
rapport de la commission des travaux de vérification, M. le Président.
Alors, ça sera fait, M. le Président.
• (14 h 10) •
Le Président :
Principale, M. le député de Berthier.
Compensation financière aux producteurs de
fromage affectés par l'Accord économique et commercial
global entre le Canada et l'Union européenne
M. André Villeneuve
M. Villeneuve :
M. le Président, le 19 juin dernier, le premier ministre a abandonné — pour ne pas dire largué — les producteurs
laitiers et fromagers du Québec en n'exigeant plus qu'une entente soit conclue
entre les producteurs et Ottawa afin de
ratifier l'accord de libre-échange avec l'Europe. Le premier ministre Harper s'était
engagé auprès de la première ministre, de
premier ministre à première ministre, qu'une entente soit conclue avec la
ratification de l'accord. Le ministre fédéral du Commerce extérieur, Ed Fast, l'a
confirmé par lettre, que je dépose, M. le Président.
L'appui du gouvernement du Québec est le
principal levier de négociation dont les producteurs disposent. La déclaration
irréfléchie, irresponsable du premier ministre a détruit le rapport de force
des producteurs avec Ottawa. Le premier
ministre doit corriger sa bourde et indiquer clairement qu'une entente entre le
fédéral et les producteurs est préalable à ce que l'accord soit soumis à
la ratification de l'Assemblée nationale.
Document déposé
Le Président :
Consentement pour le dépôt du dossier du député de Berthier?
Consentement. M. le ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis : Oui, M. le Président. C'est un dossier qui est majeur pour l'économie
du Québec. Ce n'est pas le ministre de l'Agriculture
et de l'Alimentation qui le dit. Il ne fait que répéter les propos de l'actuel premier
ministre du Québec. Il ne fait que répéter
les propos de l'ancien ministre du Commerce extérieur du Parti québécois et actuel député de Rosemont. Il ne fait que reprendre les
propos de l'ex-première ministre, Mme Marois, qui, à Bruxelles, a vanté les mérites de cette entente et a carrément déclaré
devant tous les diplomates présents que ce n'était pas un «deal breaker»
que l'aspect fromagé de cette entente. Ces
propos ont été repris dans une continuité de politiques gouvernementales.
Maintenant,
il s'agit de faire en sorte que, s'il
y a des perdants dans cette entente…
Parce qu'il y a de nombreux gagnants
pour le Québec, et c'est Mme Marois qui a été la première à
accepter de signer cette entente de principe. On l'a reprise telle qu'elle nous l'a laissée. Maintenant,
on veut profiter des avantages, mais limiter les inconvénients parce que le Parti québécois n'a pas
négocié à l'époque des ententes de réciprocité. Il n'y a pas de…
Le Président : En terminant.
M.
Paradis :
…réciprocité dans l'entente de principe quant aux subventions. Il n'y a pas…
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Berthier.
M. André Villeneuve
M. Villeneuve : M. le
Président, je rappellerai à cette Assemblée que c'est une entente de premier ministre
à premier ministre, avec une lettre le
confirmant par Ed Fast, donc ministre du Commerce extérieur. M. le Président,
après avoir exigé… notre gouvernement l'avait obtenue, cette assurance d'Ottawa.
Le premier ministre, par son irréfléchie déclaration, a carrément déchiré cette
police d'assurance que nous avions obtenue.
Qu'est-ce qui
empêche le premier ministre, aujourd'hui, d'affirmer haut et fort que le Québec
ne soumettra à cette Assemblée l'accord de libre-échange tant et aussi
longtemps qu'une entente entre les producteurs laitiers…
Le
Président : M. le ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis :
M. le Président, vous me permettrez de déplorer le choix du vocabulaire par le
député comme tel. On est dans un dossier qui
concerne l'avenir économique du Québec, un dossier qui est majeur, un dossier
qui a été signé entre le premier ministre du Canada et l'Union
européenne, un dossier qui a reçu, avant d'être signé, l'accord de la première ministre Pauline Marois, de son
ministre des Finances, de son ministre du Commerce extérieur.
Maintenant, qu'on ait pris ce dossier-là
dans l'état où vous nous l'avez laissé, c'est un problème, ça, qu'il faut
amenuiser. Je vous l'ai dit et je le
répète, les producteurs de fromage ne seront pas des innocentes victimes. Il y
a des mesures de compensation…
Le Président :
En terminant.
M.
Paradis :
…que le fédéral s'est engagé à verser, et nous nous assurerons que ces
compensations seront…
Le Président : Complémentaire, M. le député de Rosemont. Complémentaire
ou principale? Complémentaire, M. le député de Rosemont.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : M. le Président, cette négociation avec l'Europe était
extrêmement importante. À la dernière minute, le gouvernement fédéral a
décidé de baisser la garde sur les producteurs laitiers du Québec. À la
dernière minute, la première ministre a réussi à extirper cet engagement du
premier ministre fédéral et a dit — le ministre des Finances de l'époque l'a répété également, et moi
également : Nous ne soumettrons pas l'entente à cette Chambre tant que les
producteurs laitiers ne seront pas satisfaits de l'entente. Ça a toujours été
notre position, et maintenant on entend une position inverse. Il est sûr que le
rapport de…
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis :
Je comprends que le député de Rosemont tente de venir au secours du député de
Berthier, mais ça ne l'aidera pas davantage. La situation actuelle, c'est que
le gouvernement fédéral a négocié des compensations. Quelles seront ces
compensations? À quelle hauteur? De quelle façon seront-elles déterminées?
Quelle sera la durée d'implémentation de l'entente comme telle? C'est majeur.
Qui va bénéficier des quotas d'importation? Est-ce que ça va être nos producteurs de fromages fins? Quelles
seront les compensations et à quelle hauteur? Nous, ce qu'on a besoin
présentement, là, ce n'est pas d'une Assemblée nationale qui se divise, c'est d'une
Assemblée nationale qui travaille d'une seule voix et d'un commun accord…
Le Président :
En terminant.
M.
Paradis :
…pour le bien-être des producteurs fromagers du Québec et pour la
matérialisation de cette entente importante…
Le
Président : Alors, cela met fin à la période de questions et de
réponses orales. Je vous souligne, en passant, de passer un bon été. Et, en même temps, faites
attention avec la bicyclette, là, je voudrais bien vous revoir, tout le
monde, au mois de septembre. Bye!
Motions sans préavis
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la rubrique
des motions sans préavis, et, à ce moment-ci, je vais céder la parole à M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Quelques précisions. Si vous me
permettez, quelques précisions sur le déroulement de nos travaux. Bien que la présidence nous ait déjà
souhaité des bonnes vacances, nous n'en prendrons pas et nous resterons
aux mêmes postes, M. le Président.
Alors, avant de présenter les motions qui nous gouvernent
pour cette séance spéciale, permettez-moi de vous dire qu'il y a un consentement pour procéder à
certaines motions sans préavis. D'abord, celle du chef de l'opposition suite au
décès de M. Jean Garon, une motion aussi du ministre des
Affaires municipales suite à la tragédie de Lac-Mégantic,
un an après, et, enfin, les deux motions que j'aurai à faire pour la suite de
notre séance, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, je comprends qu'il y a
consentement. Donc, M. le chef de l'opposition officielle, je vous cède la
parole pour la présentation de votre motion.
Rendre hommage à M. Jean Garon, homme
politique et bâtisseur du Québec, et offrir des
condoléances à sa famille et à ses proches
M.
Bédard : Alors, M. le Président, je sollicite le consentement des membres de
cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec
notre doyen, le député d'Abitibi-Ouest, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, le député de Chutes-de-la-Chaudière et le député de Gouin, la
motion suivante… de la députée de Gouin, pardon :
«Que l'Assemblée nationale rende hommage à Jean Garon,
homme politique et bâtisseur du Québec, décédé le 1er juillet
dernier ;
«Qu'elle souligne son apport immense pour le monde agricole
québécois et son dévouement constant pour les agriculteurs
et les pêcheurs du Québec ;
«Qu'elle reconnaissance l'importance de la Loi sur la protection du territoire et des
activités agricoles, véritable socle
sur lequel s'est appuyé le développement agricole du Québec, adoptée en 1978
alors que Jean Garon était ministre de l'Agriculture;
«Qu'elle partage ses
sincères condoléances à la famille et aux proches de M. Garon.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le chef de l'opposition
officielle. M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Le
consentement, M. le Président, est à l'effet que les interventions de chaque
membre de cette Assemblée soient de
deux minutes par intervenant, en commençant par le chef de l'opposition officielle, le député des Chutes-de-la-Chaudière, la
députée de Gouin, le député d'Abitibi-Ouest et le ministre de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, il y a consentement, je dois comprendre, pour environ deux
minutes par intervenant, donc cinq intervenants. M. le chef de l'opposition
officielle, je vous cède la parole.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci, M. le Président. C'est un véritable honneur,
évidemment, de prendre la parole aujourd'hui pour rendre hommage à un homme qui a marqué le Québec de bien des façons
dans son passage en politique, qui a été très long, qui s'est étendu sur
à peu près toute sa vie, que ce soit à partir… comme étudiant, au niveau
public, jusqu'à son mandat comme maire de la ville de Lévis.
C'est un homme de
convictions, vous le savez. Ceux qui ont eu à le côtoyer ici peuvent en
témoigner. Un indépendantiste résolu, comme
le rapportait M. Dutrisac aujourd'hui dans Le Devoir. Un grand
communicateur, un exemple à ce niveau. Une vie d'implication pour toute
la société. C'est quelqu'un, finalement, qui a travaillé toute sa vie pour les autres, et c'est rare qu'on voit un tel
parcours d'implication pour la société. C'est quelqu'un qui voyait plus grand
que nature, qui avait de grands projets pour les Québécois, et il a trouvé le
moyen d'en réaliser plusieurs.
C'est sûr que son
parcours a été marqué par sa présence comme ministre de l'Agriculture du
Québec. Il a fait adopter pas moins de 45
projets de loi. D'ailleurs, on associe son nom à l'agriculture maintenant.
Pourtant, c'est un milieu dont il ne provenait pas. Son père était homme
d'affaires, lui même était avocat et économiste, mais il a épousé cette cause et il l'a fait évoluer. Tout le monde se
rappelle la loi sur la protection du territoire agricole, une loi qui a
ramené le secteur agricole dans la modernité, comme le rappelait le doyen de
cette Assemblée hier dans ses entrevues.
Mais il a surtout, en
plus, fait participer la population à cette action. Il a fait comprendre à l'ensemble
de la population l'importance de l'agriculture pour les Québécois. Son
objectif, c'était l'autosuffisance, qu'on a rappelée un peu avec la souveraineté alimentaire, qui reposait sur les mêmes
bases. Donc, se nourrir nous-mêmes, ça doit être un objectif que tout
peuple devrait poursuivre. Lui, il l'a adapté, il l'a modernisé et il a fait en
sorte qu'en peu de temps le Québec, en termes de souveraineté alimentaire, est
passé de 45 % à tout près de 85 %.
C'est
quelqu'un qui a marqué le mouvement souverainiste. Évidemment, il a été un
membre fondateur du Parti québécois. Auparavant, il a milité au sein du
RIN avec nul autre que Pierre Bourgault, avec qui il avait des relations particulières, je vous dirais, M. le Président.
Donc, c'étaient deux personnages qui, dans la même pièce, je pense… La
pièce était trop petite à l'époque pour tolérer de tels personnages, et
lui-même a décidé de prendre sa propre voix et de participer à l'émergence de d'autres
mouvements et, finalement, du Parti québécois avec, à sa tête, René Lévesque.
• (14 h 20) •
Il
avait une confiance inébranlable dans les Québécois. Il les estimait, il
parlait à leur intelligence, et c'est pour ça, je pense, que les Québécois
le lui rendaient bien, d'ailleurs. Il était aimé de tous. Pourtant, son
parcours n'était pas parfait. C'est quelqu'un
qui a pilé sur bien des pieds. Mais, pour mener autant de réformes et agir avec
autant de conviction, il faut parfois brasser les choses. C'est sûr que
plusieurs collègues auraient sûrement des anecdotes savoureuses à son égard parce
que c'était un homme aussi coloré.
À ce moment-ci, c'est
à sa mémoire et à son héritage que nous nous adressons ainsi qu'à sa femme et
ses trois enfants, Judi, qu'il adorait, qu'il
a eu une histoire d'amour formidable... avec ses filles, Hélène, Marie-Ève,
Julie. C'est quelqu'un, pour nous, qui représentait l'émergence du mouvement
souverainiste, mais, en même temps, cette formidable équipe qui est arrivée en
1976 à la tête du Québec, et il l'incarnait très bien tout au long de sa vie.
Donc, à ce moment-ci, M. le
Président, au nom des mes collègues,
au nom du Parti québécois, nous offrons à sa famille, à ses proches
nos plus sincères condoléances. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le chef de l'opposition
officielle. M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.
M. Marc Picard
M. Picard :
Merci, M. le Président. Ma formation politique joint sa voix au gouvernement, à
l'opposition officielle et à la députée de Gouin pour saluer l'engagement
d'un grand homme, M. Jean Garon.
Mes premiers
mots seront pour sa famille, ses amis, ses proches et tous les gens qui le
côtoyaient régulièrement. Sachez que nos meilleures pensées vous
accompagnent.
M. le
Président, Jean Garon était un modèle pour nous, les parlementaires, un exemple
de courage, de détermination. Et, surtout,
il était la démonstration de l'engagement constant envers les citoyens du
Québec, un homme près des gens, un
homme du peuple qui a consacré sa vie à la politique et au meilleur avancement
de la société québécoise. Jean Garon
savait plaire, mais il savait aussi déplaire. Il savait contester, mais aussi
appuyer, au besoin. Et, quand il aimait un projet, il aimait pour vrai.
Bien sûr, il était un homme d'action, un homme
de causes. L'une de ces causes, celle de l'agriculture, restera à jamais gravée
dans notre mémoire collective. Nul doute qu'après Jean Garon comme ministre de
l'Agriculture tous ses successeurs avaient
de grandes pointures à chausser. Ce rôle que René Lévesque lui a confié au
premier jour de son mandat de 1976 était un choix des plus judicieux. Il
passe rapidement à l'action, car, le 9 novembre 1978, sa loi sur le zonage agricole est adoptée par le gouvernement
du Québec. Cette loi aura permis d'assurer le développement ordonné des
villes et des villages en respectant l'intégrité de nos terres agricoles. Il
croit également, dès les années 1970, que les produits et aliments du Québec
doivent être davantage à l'avant-scène et mieux connus des consommateurs
québécois. Être présent sur les fermes du Québec était pour lui un devoir et
même une obligation, M. le Président.
Lorsqu'il a été élu maire de la ville de Lévis,
Jean Garon savait nous parler avec passion de sa ville. J'ai eu la chance, M.
le Président, de travailler à ses côtés alors que j'étais conseiller municipal.
J'ai pu apprécier ses multiples qualités de gestionnaire.
Alors, je crois, aujourd'hui, qu'il est
important de prendre le temps de se souvenir d'un homme d'exception, un homme de convictions, un personnage plus grand
que nature dont la carrure de son franc-parler aura laissé sa marque sur
la scène politique et dans l'imaginaire collectif. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
des Chutes-de-la-Chaudière. Mme la députée de Gouin, je vous cède la
parole.
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. Donc, à l'instar de mes collègues,
je voudrais aussi, en mon nom, au nom de Québec solidaire, saluer l'immense
contribution de Jean Garon à la politique québécoise et offrir vraiment nos
plus sincères sympathies à sa famille et à ses proches.
Jean Garon a été un grand défenseur de la ferme
familiale — on
en aurait bien besoin aujourd'hui — et il a mené à terme l'un des
dossiers les plus importants du gouvernement Lévesque, donc celui de la loi sur
la protection du territoire agricole, dans un contexte, il faut se le rappeler,
où l'urbanisation avançait à vitesse grand V et menaçait sérieusement beaucoup de très bonnes terres
agricoles au Québec. Et, cette loi sur le zonage agricole, sur la
protection du territoire agricole, le bilan
que nous pouvons en faire 30 ans plus tard, c'est un bilan positif, même
si — et là
nous devons penser à lui — nous observons avec consternation qu'aujourd'hui
nous assistons à un dézonage, au fond, massif de très bonnes terres
agricoles au Québec. Et je crois qu'en la mémoire de Jean Garon nous
devrions être ensemble très attentifs à cette situation-là.
Je voudrais rappeler aussi que M. Garon a été un
fervent supporteur de la lutte étudiante du printemps de 2012, lui qui avait
été ministre de l'Éducation. Et je rappelle, bien sûr, qu'il était un
souverainiste fervent et qu'il a maintenu ses convictions jusqu'à la fin. Donc,
encore une fois, mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci, Mme la députée de Gouin. M. le député d'Abitibi-Ouest, je vous cède la
parole.
M. François Gendron
M.
Gendron : Oui. M.
le Président, dans un premier temps, je voudrais remercier l'ensemble des
collègues parlementaires de me permettre de dire quelques mots sur ce
décès triste et tragique de M. Garon. D'abord, offrir mes condoléances à sa conjointe,
ses trois filles, ses parents et ses nombreux, nombreux, nombreux supporteurs.
Ça
ne fait aucun doute de dire que M. Jean Garon a marqué la politique
québécoise et a marqué le Québec comme personnage politique,
je pense qu'on ne se trompe personne, mais il l'a fait par
son style, sa très grande détermination, parfois par son acharnement, pour l'avoir vécu dans quelques dossiers.
Mais il l'a fait toujours avec la même
franchise, le même langage coloré, populaire, mais vrai, un langage
vrai au niveau de la population du Québec et toujours
imprégné de valeurs liées à la terre et au terroir. C'est très clair qu'il fut
une figure marquante de la politique québécoise parce que M. Garon, bien sûr, il l'a fait comme ministre de l'Agriculture. On
oublie parfois tout ce qu'il a fait dans
le domaine des pêches. Il a fait énormément dans la
modernisation des pêches en Gaspésie, sur la Côte-Nord, dans le Bas-Saint-Laurent,
mais il l'a fait surtout comme grand homme parce qu'il était un homme d'action, d'engagement. M. Garon ne souhaitait pas que causer puis d'aller rencontrer les gens, il
souhaitait accomplir, il souhaitait réaliser, il souhaitait livrer, et on
devrait toujours avoir de la reconnaissance pour les hommes et les
femmes qui accomplissent, qui réalisent, qui portent des choses.
Je voudrais juste rapidement
parler du projet d'autosuffisance alimentaire qui était porté à l'époque par le
gouvernement. Mais lui-même, M. Garon, l'a porté, lui-même, il
a fait le pédagogue dans l'ensemble du Québec
pour convaincre les producteurs agricoles qu'ils étaient capables de plus que
ça. Il l'a fait dans les grains, il l'a fait dans le porc. Il l'a fait dans plusieurs
secteurs, il l'a fait dans le maraîcher. Je me rappelle la bataille qu'il a
livrée contre la Commission canadienne du blé sous prétexte qu'au Québec on ne
pouvait pas faire de céréales, alors que c'est complètement faux. M. Garon a
donné de la fierté aux producteurs agricoles, il les a réhabilités dans leur
capacité de prendre de nouvelles initiatives, de briller, de performer, et il leur
a donné une perspective économique. Parce que l'agroalimentaire
au Québec, c'est un secteur économique important,
majeur, et il a réussi à convaincre de cette réalité l'ensemble des producteurs
agricoles.
Il l'a également fait
au niveau de ce qui a été mentionné par tout le monde. C'était très
avant-gardiste, à l'époque, d'avoir la
vision d'un projet de loi de protection de notre grenier québécois,
de notre territoire agricole si on veut s'autosuffire. C'est tellement
logique, mais en 60… les années qu'on l'a passée, ce n'était pas évident de
dire à des producteurs terriens que, dorénavant,
tu ne feras pas ce que tu veux avec ta terre parce que c'est le grenier du
Québec, et, en conséquence, il faut la protéger. Alors, c'était ce qu'on
appelle avoir de la vision, avoir de la perspective, et c'est dans ce sens-là
que M. Garon a eu une action politique absolument importante.
Et je pense que la
motion dit tout en soi, mais on ne pourra jamais oublier — ma
conclusion — son
immense contribution à la cause nationale, à
l'agriculture du Québec, à des hommes de convictions qui poussent leurs
convictions jusqu'au bout. Et c'est évident
qu'au niveau, par exemple, de la souveraineté, de ce qu'on appelle l'indépendance,
il était absolument en continu. Et, lui, c'est la ligne droite, son
option, et il l'a toujours suivie.
• (14 h 30) •
En
éducation, je n'ai pas le temps parce que je veux respecter un peu le privilège
que vous me faites, mais il a fait quelques petits bons coups quand il a
renégocié les prêts étudiants avec les banques puis il a sauvé
30 millions. Ça ferait plaisir à nos
financiers d'aujourd'hui de savoir que lui, il a sauvé 30 millions
rapidement en s'occupant de renégocier les prêts étudiants parce qu'il y
avait de l'abus des banques et du milieu financier concernant ces prêts
étudiants là. Il nous a sauvé un 30 millions.
Merci, M. Garon. Et merci pour tout,
M. Garon, merci pour ce que vous avez fait, c'est clair qu'on ne vous oubliera pas. Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à
vous, M. le député d'Abitibi-Ouest. Enfin, M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis :
Oui, M. le Président. Jean Garon, le combattant passionné, nous a quittés.
Toute sa vie
politique, il l'a consacrée à la cause souverainiste. Du Rassemblement pour l'indépendance
nationale, le RIN, en passant par le RN, le rassemblement national, en passant par le
Mouvement souveraineté-association, jusqu'à la
création du Parti québécois, il a milité, oeuvré et s'est dévoué pour la
cause de l'indépendance du Québec. Il était souverainiste avant, pendant et
après les élections.
Si la souveraineté a
été la cause de sa vie, son passage comme ministre de l'Agriculture, pendant
une décennie, a marqué la société québécoise. Son legs de la loi sur la
protection des terres agricoles continuera de protéger notre patrimoine
collectif. Comme ministre de l'Éducation, il s'est battu pour le maintien de la
dernière école de village. Par la suite, il a dirigé les destinées de la ville
de Lévis. Nous nous souvenons aujourd'hui d'un homme politique passionné,
coloré, imagé qui a consacré toutes ses énergies à faire progresser le Québec.
Nous offrons à sa
famille et à ses proches nos plus sincères condoléances. Merci, M. le
Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, cette motion est-elle adoptée? Adopté.
En
conséquence, je vous invite à vous lever afin que nous puissions observer une
minute de silence à la mémoire de M. Jean Garon.
• (14 h 32
—
14 h 33)
•
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci.
Veuillez vous asseoir.
Procédons maintenant avec une deuxième
motion sans préavis, et je cède la parole à M. le ministre des Affaires
municipales et de l'Occupation du territoire.
Observer une minute de silence
à la mémoire des victimes de la tragédie de
Lac-Mégantic survenue le 6 juillet 2013
M. Moreau :
Bien, merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de Mégantic,
le député de Gaspé, le député de Granby et la députée de Gouin :
«Que
l'Assemblée nationale observe une minute de silence à la mémoire de la tragédie
de Lac-Mégantic survenue le 6 juillet 2013.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci, M.
le ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader
du gouvernement.
M. Fournier :
...et, M. le Président, pour que nous l'adoptions
sans débat.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien.
Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté.
En
conséquence, nous allons nous lever à nouveau et observer une minute de silence
à la mémoire des défunts de la tragédie de Lac-Mégantic.
• (14 h 34
—
14 h 35)
•
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci. Veuillez vous asseoir.
Alors, M. le leader
du gouvernement, pour la suite des choses, donc la présentation des deux
motions.
Déterminer le cadre temporel
des séances extraordinaires
M.
Fournier : Oui, M. le Président. Simple explication : après la présentation de ces deux motions,
évidemment il y aura lieu à régler les
raisons de notre présence en séances extraordinaires, mais par la suite je
tiens à informer l'Assemblée que, de consentement, il y aura des motions
du premier ministre concernant certaines nominations et l'échange des voeux
traditionnels en cette période de l'année. J'ai compris que celui qui vous a
précédé au trône nous a déjà offert ses propres voeux. Maintenant, nous allons,
un peu plus tard dans la journée, nous associer à ces propres voeux là, M. le Président.
Maintenant, les deux
motions. D'abord, la première. Conformément à l'article 26.1 du
règlement :
«Qu'en vue de
compléter le processus d'étude et d'adoption des crédits budgétaires pour l'année
financière 2014‑2015, l'Assemblée se donne le cadre temporel suivant :
«Que
l'Assemblée puisse siéger tous les jours à compter de 13 heures jusqu'à ce
qu'elle ait terminé l'étude de l'affaire pour laquelle elle a été
convoquée ou qu'elle décide d'ajourner ses travaux.»
Voilà pour la
première motion, M. le Président.
Établir la procédure d'exception
en vue de compléter
le processus d'étude et d'adoption des crédits
pour l'année financière 2014-2015
Quant à la deuxième,
conformément à l'article 26.1 du règlement :
«Qu'en vue de
compléter le processus d'étude et d'adoption des crédits budgétaires pour l'année
financière 2014‑2015, l'Assemblée établisse
la procédure d'exception telle que prévue aux articles 182 à 184.2 du
règlement et qu'elle procède selon les modalités suivantes :
«Que dès l'adoption
de la présente motion, l'Assemblée procède au débat restreint sur les rapports
regroupés des commissions parlementaires ayant étudié les crédits budgétaires
pour l'année financière 2014‑2015 et ce, pour une
durée de 2 heures réparties de la manière suivante : 57 minutes
pour le groupe parlementaire formant le gouvernement; 32 minutes
53 secondes pour le groupe parlementaire formant l'opposition officielle;
24 minutes 7 secondes pour le 2e groupe d'opposition et
6 minutes pour l'ensemble des députés indépendants;
«Que dans ce cadre,
le temps non utilisé par les députés indépendants ou par l'un des groupes
parlementaires soit redistribué aux groupes parlementaires selon les
proportions établies dans la directive rendue par la présidence le 26 mai
2014 et que les interventions ne soient soumises à aucune limite de temps;
«Qu'au terme de ce
débat, l'Assemblée se prononce immédiatement sur les rapports regroupés et sur
le projet de loi de crédits qui y fait suite;
«Qu'à tout moment de
la séance, le président puisse suspendre les travaux à la demande d'un ministre
ou d'un leader adjoint du gouvernement.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le leader
du gouvernement. À ce moment-ci, je demanderais si les parlementaires
souhaitent suspendre quelques instants pour prendre connaissance des deux
motions.
Une voix :
…
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Alors, nous allons suspendre les travaux quelques
instants.
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Cinq minutes? Donc, nous serons de retour à 14 h 45.
(Suspension de la séance à 14 h 38)
(Reprise à 14 h 46)
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, les députés ayant pris connaissance des motions, nous en serions à l'étape
de la recevabilité des motions. M. le leader du gouvernement, vous souhaitez
nous indiquer des choses?
M. Fournier : …j'aimerais
vous informer que, suite à un échange avec nos collègues de l'Assemblée, nous
serions prêts à prendre le vote sur les deux motions qui ont été déposées il y
a quelques minutes.
Mise aux voix de la motion proposant
de déterminer le cadre temporel
des séances extraordinaires
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, s'il
y a consentement, nous allons donc
passer aux votes sur les deux motions.
Je mets donc aux voix la motion de M. le leader
du gouvernement fixant le cadre temporel de la séance extraordinaire,
conformément aux dispositions de l'article 26.1 du règlement de l'Assemblée
nationale.
Cette motion se lit comme suit :
«Qu'en vue de compléter le processus d'étude et
d'adoption des crédits budgétaires pour l'année financière 2014‑2015, l'Assemblée
se donne le cadre temporel suivant :
«Que l'Assemblée puisse siéger tous les jours à
compter de 13 heures jusqu'à ce qu'elle ait terminé l'étude de l'affaire
pour laquelle elle a été convoquée ou qu'elle décide d'ajourner ses travaux.»
Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Mise aux voix de la motion proposant d'établir la
procédure d'exception en vue de compléter le
processus d'étude et d'adoption des crédits
pour l'année financière 2014-2015
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Adopté. Pour la deuxième motion, maintenant.
Je mets
maintenant aux voix la motion de procédure d'exception, présentée par M. le
leader du gouvernement, qui se lit comme suit :
«Qu'en vue de compléter le processus d'étude et
d'adoption des crédits budgétaires pour l'année financière 2014‑2015, l'Assemblée établisse la procédure d'exception
telle que prévue aux articles 182 à 184.2 du règlement et qu'elle
procède selon les modalités suivantes :
«Que dès l'adoption de la présente motion, l'Assemblée
procède au débat restreint sur les rapports regroupés des commissions parlementaires ayant étudié les crédits budgétaires pour
l'année financière 2014‑2015 et ce, pour une durée de 2 heures réparties
de la manière suivante : 57 minutes pour le groupe parlementaire
formant le gouvernement; 32 minutes 53 secondes pour le groupe
parlementaire formant l'opposition officielle;
24 minutes 7 secondes pour le 2e groupe d'opposition et
6 minutes pour [l'assemblée] des députés indépendants.»
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
L'ensemble. Voilà.
«Que dans ce
cadre, le temps non utilisé par les députés indépendants ou par l'un des
groupes parlementaires soit redistribué aux groupes parlementaires selon
les proportions établies dans la directive rendue par la présidence le
26 mai 2014 et que les interventions ne soient soumises à aucune
limite de temps;
«Qu'au terme
de ce débat, l'Assemblée se prononce immédiatement sur les rapports regroupés
et sur le projet de loi de crédits qui y fait suite; et
«Qu'à tout moment de la séance le président
puisse suspendre les travaux à la demande d'un ministre ou d'un leader adjoint
du gouvernement.»
Donc, cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Affaires du jour
Affaires prioritaires
Débat restreint sur les rapports des commissions qui ont
étudié les crédits pour l'année financière 2014-2015
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Adopté. Alors, nous en sommes donc… Conformément à l'ordre du jour adopté précédemment, l'Assemblée entreprend le débat
restreint sur les rapports des commissions qui ont étudié les crédits
budgétaires pour l'exercice financier se terminant le 31 mars 2015.
Et, à ce moment-ci, je cède la parole à M. le président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux : M. le Président, je
vous remercie de me donner la parole dans le cadre de ce moment important pour
le gouvernement, qui est celui de l'adoption des crédits 2014‑2015.
• (14 h 50) •
D'entrée de jeu, je tiens à saluer le travail colossal qui a été accompli par l'ensemble
des parlementaires tant du gouvernement que de l'opposition dans le
cadre de l'étude des crédits des différents ministères. En
effet, au cours des 10… des dernières semaines, pardon, tous ont
participé activement à cet exercice totalisant près de 200 heures de travail. Il est aussi impossible de passer sous silence la grande collaboration des employés de la fonction
publique lors des crédits. Je tiens à
souligner qu'ils ont mis en oeuvre tous les efforts possibles afin de livrer
des données et des informations de grande qualité dans un très court
laps de temps. Nous pourrions être portés à tenir ce travail pour acquis, mais,
je tiens à le rappeler, il s'agit d'hommes
et de femmes qui, au lieu de passer du temps auprès de leurs familles, on dû
souvent, au cours des dernières semaines, rester au bureau les soirs et les fins de semaine afin de préparer cet
exercice. Je les en remercie et tiens, par la même occasion, à saluer leur
travail.
Cela a été ma première expérience d'étude des
crédits, mais, dans le cadre de mes fonctions de président du Conseil du trésor, j'ai été appelé à découvrir
très rapidement les défis importants que nous devons relever
relativement à l'état des finances publiques.
D'abord, alors que nous aurions dû en principe
atteindre l'équilibre budgétaire en 2013‑2014 selon le plan de match initial
abandonné par le gouvernement précédent en novembre 2013, le déficit anticipé
pour l'année financière terminée en mars dernier
se situe maintenant à 3,1 milliards de dollars. Et, si rien n'avait été
fait, si nous avions choisi de baisser
les bras, le déficit dépasserait les 5 milliards de dollars en 2014‑2015
et augmenterait encore davantage au cours des années suivantes. Les dépenses de l'État québécois augmentent plus
rapidement que ses revenus, et ce, malgré des exercices, à répétition, de compressions. Plus personne n'en doute
maintenant, le Québec fait face à un déficit structurel. La cause
principale de ce déficit structurel est un rythme d'augmentation des dépenses
plus rapide que celui de notre richesse collective. Le coût de reconduction des
programmes gouvernementaux n'est tout simplement plus adapté au rythme de la croissance économique et à la
capacité réelle de payer des citoyens. Trois rapports récents ont, chacun à
leur manière, décrit et analysé minutieusement cette réalité. Citons le
fascicule Le défi des finances publiques du Québec présenté par le ministère des Finances en même
temps que le budget du gouvernement, le rapport du Vérificateur général,
également, sur l'ampleur de l'impasse budgétaire et finalement le rapport des
experts MM. Luc Godbout et Claude Montmarquette.
La dynamique
budgétaire actuelle est sérieuse. Elle fait en sorte que nous perdons graduellement
notre liberté de choix. Elle nous
empêche de répondre adéquatement aux besoins qui sont aujourd'hui prioritaires
et à ceux qui le seront demain. Cela
ne peut plus continuer. Un terme doit être mis à cette fuite en avant qui
affaiblit notre société. L'élimination durable du déficit ne peut plus
attendre.
C'est dans
cet esprit de responsabilité que notre gouvernement est passé à l'action dès
les premières heures de son entrée en fonction. Permettez-moi, M. le
Président, de rappeler les gestes que nous avons posés.
Le 24 avril, au lendemain de la formation
du Conseil des ministres, le premier ministre a annoncé une série de mesures
administratives en matière de contrôle des dépenses pour l'ensemble du
gouvernement, dont des gains de productivité représentant 2 % de la masse
salariale, une réduction de 3 % des dépenses de fonctionnement et un
resserrement dans l'octroi et la promesse de certaines subventions. Ces mesures
permettront des économies annuelles de
490 millions de dollars, dont 305 millions aux dépenses de
programmes. Par ailleurs, nous avons rapidement mis en place le principe du cran d'arrêt, un coup de
frein, afin de discipliner les dépenses. Dorénavant, toute nouvelle
initiative et toute majoration apportée aux programmes existants devront être
autofinancées de façon claire et explicite par les ministères concernés, et ce,
sur toute la durée de l'initiative en question.
Aussi, au cours des dernières semaines, l'ensemble
des ministères a dû mettre l'épaule à la roue et faire des choix parfois
difficiles. Ces choix se reflètent d'ailleurs dans les crédits qui font l'objet
de la séance d'aujourd'hui. Chacun de ces
choix, chacune de ces actions a permis des économies importantes au
gouvernement, contribuant ainsi à résorber
l'écart et à faire un pas de plus vers l'équilibre budgétaire. En effet, l'addition
de tous ces efforts, incluant les mesures administratives annoncées le
24 avril, totalise un montant de plus de 2,7 milliards de dollars en
2014‑2015. Je tiens d'ailleurs à remercier le premier ministre qui trace la
voie dans sa volonté ferme de redonner aux Québécois leur liberté de faire des
choix. Je tiens aussi à remercier mes collègues ministres qui, dans une
solidarité exemplaire, ont tous mis la main à la pâte.
J'aimerais
aussi souligner, et c'est important, que ces choix difficiles mais responsables
ont été faits en toute transparence. Non
seulement le gouvernement a déposé les crédits en même temps que le budget,
mais, pour l'une des rares fois dans l'histoire du Québec, des mesures
permettant de résorber l'écart budgétaire ont été identifiées de manière
explicite dans les documents de crédits.
Les
gestes que nous avons posés depuis le 23 avril ouvrent une nouvelle ère de
rigueur, de responsabilité et de transparence dans la gestion de nos
finances publiques.
Poursuivant
dans cette voie, M. le Président, et afin d'instaurer une gestion budgétaire
encore plus rigoureuse, les dépenses gouvernementales seront désormais
planifiées sur un horizon de trois ans pour chaque portefeuille ministériel. Pour la première de ces trois années,
il s'agira d'un objectif ferme, alors que, pour les années subséquentes,
les enveloppes budgétaires allouées seront
indicatives et pourront être révisées. Cette planification pluriannuelle ne
se substituera toutefois pas à la préparation d'un budget annuel. L'allocation
des crédits détaillés continuera de se faire sur
la base d'une année. Par ailleurs, le gouvernement entend accorder une grande
importance au niveau et à l'allocation des effectifs dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental. Ainsi, pour 2014‑2015,
le gouvernement misera notamment sur les départs à la retraite pour
freiner la croissance des effectifs, tout en s'assurant de répondre aux besoins
prioritaires. Un projet de loi permettant d'encadrer la gestion des effectifs
sera ainsi déposé à l'automne. Il donnera les pouvoirs au gouvernement de dénombrer les effectifs par catégorie d'emploi. Nous
possédons déjà les outils pour le faire au sein de la fonction publique, mais
il faut maintenant nous les donner pour les réseaux de la santé et des services
sociaux et de l'éducation ainsi que
pour les organismes autres que budgétaires et pour les organismes qui exercent
des opérations fiduciaires.
C'est le portrait
juste dont nous avons besoin en tant qu'employeur responsable. Équipé de ces
nouveaux outils, le gouvernement sera à même
d'étendre le gel des effectifs aux réseaux et aux autres entités consolidées
jusqu'à la fin de 2015‑2016, et ce, tout en préservant les services de première
ligne.
Comme
vous pouvez le constater, M. le Président, l'ensemble de ces gestes et actions
nous aideront à faire un pas important vers le retour à l'équilibre
budgétaire en 2015‑2016. Toutefois, comme chacun le sait, le déficit auquel nous sommes confrontés est structurel. Les mesures
que nous avons mises de l'avant, aussi audacieuses et nécessaires qu'elles soient, ne permettront pas, à elles
seules, de résorber ce déficit structurel et de regagner notre liberté de
choix. Pour atteindre nos objectifs, il nous
faut aller plus loin. Décennie après décennie, les programmes de tous les
gouvernements qui se sont succédé se sont empilés. Le gouvernement s'est
éparpillé sans que l'État ne remette fondamentalement en question ses façons de
faire. Les Québécoises et les Québécois s'attendent de l'État qu'il fasse
maintenant le ménage dans sa cour. Ils souhaitent que l'argent de leurs taxes
et de leurs impôts soit bien dépensé.
Le
temps est venu d'arrêter de pelleter en avant et d'en ajouter dans la cour de
nos enfants. Le temps est venu de faire
des choix difficiles mais nécessaires. C'est pourquoi, M. le Président, le
Québec s'engage dans un processus visant à instituer une révision
permanente des programmes gérés par l'État.
• (15 heures) •
Ce processus aura
essentiellement pour objectifs de s'assurer que les programmes répondent à un
besoin prioritaire des citoyens et qu'il relève véritablement de la mission de
l'État, que les programmes soient administrés de
manière efficace et efficiente et que la structure de gouvernance en place soit
appropriée, que le mode de financement des
programmes soit adéquat et cohérent avec
la capacité réelle de payer des citoyens; que les programmes, finalement,
soient soumis à un processus d'évaluation continue.
L'état
des finances publiques nous oblige à nous réinventer, à nous remettre en
question pas uniquement dans une perspective de court
terme, mais également avec une vision porteuse pour les générations futures.
Pour mener à bien cet exercice, le gouvernement a créé la Commission de
révision permanente des programmes, qui est déjà à l'oeuvre. Présidé par l'honorable Lucienne Robillard, cet
exercice permettra un repositionnement de l'État tout en mettant en
place un processus d'évaluation continue des
programmes. Les travaux de la commission devront permettre au
gouvernement de statuer sur l'opportunité d'éliminer certains programmes, de
réduire leur portée ou parfois de détecter plutôt leur sous-financement. Pour l'exercice
2015‑2016, les travaux de la commission contribueront à identifier des
économies récurrentes de l'ordre de 3,2 milliards de dollars qui sont
nécessaires à l'atteinte de l'équilibre budgétaire.
Afin
d'alimenter les travaux de la commission, le gouvernement fera non seulement
appel à une expertise externe et interne,
mais engagera aussi, comme l'a clairement exprimé le premier ministre, un
dialogue social avec la population, les gestionnaires de l'État, les employés de la fonction publique et les
partenaires gouvernementaux. Ultimement, cet exercice de révision des programmes permettra au
gouvernement de retrouver une marge de manoeuvre financière qui pourra
servir à éliminer de manière durable le déficit budgétaire afin de ne plus
hypothéquer l'avenir, à accélérer le remboursement de la dette afin de consacrer moins d'argent aux intérêts et davantage d'argent
à d'autres fins plus utiles à la population, à mieux financer les programmes qui correspondent aux réels besoins et
priorités d'aujourd'hui de même que ceux de demain.
Il nous faut poser
des gestes non seulement dans l'intérêt du présent, mais aussi dans celui des
générations futures. C'est dans ce même
esprit de rigueur, de responsabilité et de transparence, M. le Président, que
le gouvernement du Québec a présenté également un ambitieux plan d'investissement
en infrastructures publiques. Dans ce domaine comme
dans d'autres, nous avons dû faire des choix difficiles, mais ceux-ci ont été
faits suivant des critères rigoureux et avec des priorités claires : contrer la vétusté des
infrastructures, favoriser leur maintien et leur mise à niveau, assurer
la sécurité des citoyens et protéger les
clientèles plus vulnérables. Ces choix s'inscrivent également dans la vision
globale du gouvernement, qui favorise le
développement économique des régions, de notre métropole, Montréal, et de notre
capitale nationale, Québec. Les secteurs clés de la santé et de l'éducation, la
relance du Plan Nord et la stratégie maritime ont aussi orienté nos décisions. Ainsi, c'est plus de 50,6 milliards de
dollars qui sont alloués au maintien et à la réfection de l'ensemble du
parc d'actifs gouvernementaux, tant sur les routes et dans les écoles que dans
le réseau de la santé, qui en ont grandement
besoin. Une attention particulière est apportée aux infrastructures qui
permettent de donner des services aux clientèles les plus vulnérables,
notamment les aînés et les itinérants.
Le Plan québécois des
infrastructures 2014‑2024 prévoit aussi spécifiquement le devancement d'un
montant de 300 millions de dollars afin de réaliser principalement des
projets à effet rapide sur l'économie. Également, le gouvernement met en place pour la première fois de nouvelles pratiques
afin de présenter de façon transparente et réaliste les ressources affectées à ces investissements en
infrastructures. Une liste des projets d'infrastructure publique est
jointe au Plan québécois des infrastructures 2014. Tous les projets dont le
coût total estimé est supérieur à 50 millions sont maintenant clairement
identifiés dans cette liste.
Voilà donc,
M. le Président, les actions concrètes que nous avons posées et la démarche que
nous proposons pour l'avenir. J'invite les membres de l'Assemblée
nationale à voter en faveur de l'adoption des crédits 2014‑2015. Nous mettons
du même coup la table quant à notre volonté de présenter un budget équilibré
pour 2015‑2016, un budget qui marquera un
tournant vers le retour de notre liberté de choix. L'adoption des crédits 2014‑2015
constitue une première étape dans
notre marche vers le retour durable à l'équilibre budgétaire. Il reste encore
un travail important à faire, mais le gouvernement est confiant que tous
les ministères et organismes, que les employés et les partenaires de l'État
tout comme les élus participeront à cet effort national essentiel à la
prospérité du Québec. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
président du Conseil du trésor. Je cède maintenant la parole à Mme la
députée de Richelieu. Alors, Mme la députée.
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb : Merci, M.
le Président. Tout d'abord, comme mon confrère, j'aimerais remercier l'ensemble
des parlementaires et les employés de l'État qui ont permis de réaliser cet
important exercice qu'est l'étude des crédits du gouvernement.
M. le
Président, j'aurais vraiment voulu, à la fin de cette première session, pouvoir
saluer la décision du nouveau gouvernement
de faire les choses autrement. J'aurais aimé que les choix faits par le
gouvernement au nom de l'atteinte de l'équilibre
budgétaire et d'une saine gestion des affaires de l'État, des choix cruciaux
qui engagent l'avenir du Québec, des
Québécois et des Québécoises, que ces choix témoignent d'une réelle réflexion
stratégique sérieuse et d'une volonté de préserver le modèle québécois. Les Québécois étaient en droit de s'y
attendre, surtout que c'est ça qu'on leur avait promis. Je suis donc profondément déçue de l'approche
choisie pour la gouvernance de l'État, une approche dont cette première session
nous a permis de prendre toute l'inquiétante mesure. Une approche marquée par l'improvisation,
par la précipitation, pour reprendre l'aveu du ministre de l'Économie pendant
les crédits, par le manque de vision et par une
insensibilité toute harperienne à l'égard des plus démunis de notre société. D'ailleurs,
M. Harper a tenu à souligner la parenté
de vue entre son gouvernement et le gouvernement libéral, lors d'une annonce
aussi inappropriée que partisane le 24 juin dernier.
Je suis déçue et je m'interroge sérieusement sur
la réflexion stratégique qui a prévalu aux choix qui semblent se dessiner, si réflexion stratégique il y a eu.
Parce qu'honnêtement, M. le Président, les décisions prises et les
orientations exprimées semblent davantage dictées par l'improvisation et par la
recherche de résultats à court terme qu'inspirées par une vision, une stratégie, une analyse approfondie de leurs
incidences sur le court, le moyen et le long terme. L'exemple qui me
vient rapidement à l'esprit parce qu'il illustre très bien cette mentalité de
courte vue et de coupe à blanc et parce que
je le connais très bien, c'est la fin du programme des gazelles, d'autant plus
que les arguments évoqués, tant par le
ministre de l'Économie, par le ministre des Finances et par le président du
Conseil du trésor, démontrent clairement qu'ils n'ont pas compris le programme ou qu'ils ne l'ont pas lu. Ils
révèlent surtout que les règles de base du développement économique leur échappent totalement. Les coupes à
l'aveugle dans les crédits d'impôt traduisent aussi cette méconnaissance, une ignorance incompréhensible et
inacceptable à la fois des besoins des entreprises, surtout des PME, et
des moyens dont dispose l'État pour les appuyer face à des marchés mondiaux de
plus en plus compétitifs.
Tout comme
les crédits d'impôt, le programme des gazelles avait une dimension
stratégique : il visait à propulser nos petites entreprises les
plus performantes, partout au Québec, pour les amener rapidement au statut de
moyennes entreprises. Les moyennes
entreprises, c'est celles les plus susceptibles de créer de la richesse, d'investir
en recherche et développement, de former leur main-d'oeuvre, de créer
des économies d'échelle et d'agir comme intégrateurs régionaux. Le programme des gazelles, c'est un programme structuré, pas
du saupoudrage. Il impliquait des mentors, de la formation sur mesure de
l'École d'entrepreneurship de Beauce, du soutien personnalisé régional, du
financement personnalisé, de la recherche d'opportunités par Investissement
Québec, ici au Québec, et à l'étranger.
Ce programme,
tout comme la Politique industrielle dont il était issu, avait l'assentiment
enthousiaste de tous les acteurs économiques parce qu'il visait à
accroître la productivité de nos entreprises. On parle ici d'une compétitivité
intrinsèque, pas celle liée à la faiblesse du dollar comme on voit présentement
avec l'augmentation des exportations, mais
plutôt une compétitivité résultant de la modernisation, de l'automatisation, de
la robotisation, de la formation de la main-d'oeuvre,
celle qui permettrait de faire face à la mondialisation. C'est ça, M. le
Président, avoir une vision, et c'est ça, se donner les moyens stratégiques de réaliser cette vision. Le développement
économique, M. le Président, c'est payant, ça permet d'augmenter les revenus de l'État plutôt que de diminuer ses
dépenses dans l'atteinte de l'équilibre budgétaire.
• (15 h 10) •
Sur le plan social, M. le Président, la
situation n'est pas moins inquiétante. Certaines des décisions que le gouvernement a prises témoignent d'une
insensibilité déplorable à l'égard des plus démunis. Non seulement on
réduit les programmes auxquels les plus démunis ont droit, mais on coupe les
vivres aux organismes communautaires qui jouent auprès d'eux un rôle essentiel
pour combler les besoins que les services de l'État ne peuvent justement pas
satisfaire.
Cette
absence de vision nous fait craindre le pire, d'autant plus que la transparence
dont le premier ministre se réclamait haut et fort semble avoir été oubliée.
Une entente d'étalement des augmentations salariales des médecins sera-t-elle
finalement signée? Laquelle? Quand? Dans quelle mesure cette entente
affectera-t-elle les services? On se rappelle
que l'enveloppe de santé est maintenant fermée, donc chaque dollar versé en
augmentation salariale des médecins viendra affecter les autres soins
aux patients. Dans un budget qui a déjà fait l'objet de coupes très
importantes, quels programmes sociaux seront
maintenus? Lesquels seront réduits ou simplement abolis? Selon quels critères,
en respect de quelle vision de la société
québécoise? M. le Président, à qui ça va faire mal? Aux familles, aux
enfants, aux malades? Aux artisans du cinéma québécois ou de nos
téléséries, aux PME qui innovent, aux travailleurs du multimédia? À la culture, à la langue? Et qui prendra ultimement
les décisions, des décisions qui, j'insiste, auront une incidence
majeure sur notre avenir collectif et individuel : le gouvernement, l'Assemblée
nationale ou un comité?
Cette
première session, M. le Président, me laisse un goût amer. Je suis inquiète. Je
suis inquiète pour l'avenir du Québec,
pour l'accès de tous les Québécois et de toutes les Québécoises à des services
de garde, de santé et d'éducation de
qualité, pour l'avènement d'une société québécoise compétitive et durable et la création
d'emplois de qualité, pour le maintien
d'une culture forte comme fer de lance de notre identité. D'autant plus
inquiète que le premier ministre
Harper, qui a détruit de façon irrémédiable
des grands pans de programmes en environnement, en science, en recherche
sociale, en culture, affirme se reconnaître dans les façons de faire
libérales.
J'espère sincèrement,
M. le Président, que les vacances porteront conseil aux membres du gouvernement
et qu'ils reviendront avec la même volonté d'équilibre
budgétaire mais avec un plan clair et structuré pour y arriver, avec une
préoccupation réelle de préserver un modèle bâti depuis plusieurs générations,
tous gouvernements confondus, sur la recherche de la prospérité, de l'équité et
de la solidarité. Qu'ils reviennent avec une vision de développement économique d'avenir, créatrice de richesse et une
stratégie pour l'appliquer au-delà de la construction d'infrastructures
et de programmes ponctuels de rénovation qui ne génèrent que des emplois à
court terme, une vision qui permettra de bâtir
une économie solide, moderne et compétitive, capable de créer des emplois de
qualité et durables, capable de générer la prospérité et de la partager. Mais, pour l'instant, je n'ai rien vu
dans ce que nous propose le gouvernement qui répond à ces critères,
alors, pour l'instant, M. le gouvernement, je vais voter contre les crédits.
Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Richelieu.
Je cède maintenant la parole à M. le député de Lévis pour son
intervention. M. le député.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Alors, M. le Président, merci beaucoup. Alors, ça me fait plaisir de prendre la
parole au nom de mes collègues de la Coalition avenir Québec pour parler un
petit peu et commenter sur le processus de crédits, principalement, que nous venons de vivre au cours des trois dernières
semaines et des quelque 200 heures que nous avons travaillé
ensemble. Et je le dis parce que, comme le disait, là, tout à l'heure le président
du Conseil du trésor, c'est vraiment une
étape importante dans notre processus non seulement budgétaire, parce qu'on a
eu le budget avant, puis là, maintenant, on a les crédits, mais, je vous
dirais, aussi dans toute la procédure parlementaire, parce que c'est quand même habituellement, à moins d'exception, une fois
par année où on a la chance de s'asseoir, d'écouter les priorités du
gouvernement qui sont mises non seulement de façon qualitative, mais elles sont
mises en chiffres. Et on vient, dans les
crédits, en fait, donner à chacun des ministères, organismes, établissements,
en fait, la répartition des grandes lignes qui ont été données par le ministre
des Finances.
Maintenant, j'aimerais
vous dire aussi que je pense que les citoyens s'attendent de nous à avoir énormément
de rigueur dans ce processus-là, M. le Président. Je commenterai seulement pour dire qu'il y a énormément
de possibilités de bien réussir un budget, de bien réussir des crédits,
mais il est très facile de manquer son coup. Et je dois vous dire que l'expérience que j'ai eue, malheureusement, jusqu'à maintenant, depuis les deux ans que j'ai passés ici, à
l'Assemblée nationale, mon expérience dans les budgets et dans les crédits n'a
pas été très heureuse. Et je m'attendais vraiment à avoir un exercice beaucoup plus rigoureux cette fois-ci et je vais le noter
avec mes collègues, alors, pour donner en
quelque sorte un bulletin à ce deuxième exercice là que nous venons de vivre ensemble
pour l'exercice parlementaire. Et, sur ça, j'ai pris trois axes d'intervention
pour expliquer… vous donner notre note avant de… pour prolonger un peu le
suspense sur la façon dont nous allons voter. En fait, je pense que les gens s'en
doutent bien, mais il est important d'expliquer pourquoi nous votons d'une
certaine façon. Alors, je ne surprendrai pas personne que nous allons analyser
la volonté du gouvernement face au contrôle des finances publiques, alors nous
allons commenter sur ça. Nous allons aussi commenter sur les moyens qu'ils
prennent pour y parvenir et, en dernier lieu, donner notre évaluation de la
capacité d'exécuter ce fameux plan là.
Alors donc, je vais
commencer par la volonté de redressement des finances publiques. Comme l'a dit
le chef de la coalition lorsque nous avons fait le bilan de session, il y a quelques
semaines, le député de L'Assomption a été très clair en disant que, sur
la volonté du gouvernement de participer à un redressement majeur des finances
publiques, M. le Président, notre chef a été
très clair qu'il supportait absolument la volonté de ce gouvernement-là. Et on
leur donnait un 10 sur 10 parce que nous avions remarqué qu'on était
tout à fait d'accord avec les constats, c'est-à-dire quel était l'état des finances publiques, qu'on avait besoin
non seulement d'un virage, mais qu'il fallait agir rapidement. D'ailleurs,
je dois le redire au risque de me répéter,
mais nous avons beaucoup apprécié, et pas seulement moi, plusieurs de mes
collègues qui ont pu y participer, autant à
travailler avec le ministre des Finances dans la partie budget, mais je dois
dire qu'avec le président du Conseil
du trésor nous avons eu plusieurs rencontres qui ont démontré des deux côtés,
je dirais, de l'écoute et nous avons… je dois le dire, que notre note,
pour cette partie-là de cette volonté-là, elle est non seulement là, mais je
dois dire qu'on a beaucoup apprécié cet exercice-là.
Maintenant, ce qui… où le
nuage, où le petit ange commence à changer de couleur, puis je suis encore dans
le premier point, je le redis parce que la population s'attend à avoir de l'action,
la population sait… Et on a souvent pensé, comme politiciens, et ce n'est pas
de cette année, que, des fois, les gens sont craintifs, ils ne sont pas prêts à
tourner, à faire des changements. Je pense que les gens ont bien senti, et ce
que nous, nous entendons dans nos comtés,
que la population est prête pour ce virage-là, et je vous dirais même qu'ils
sont un petit peu inquiets de voir… quand
ils entendent des fois des dérapages ou des reculs, des débuts de recul par
rapport à certaines propositions qui ont été faites en campagne, et là on revient puis on a déjà un petit peu peur.
Je pense que les gens sont inquiets et je vous dirais qu'il faut surveiller
ça de très près.
Maintenant, le deuxième volet, j'ai dit que nous
étions, M. le Président, satisfaits sur la volonté de redresser. Maintenant, pour les moyens pour y arriver, je
dois vous dire à l'avance, pour peut-être… au risque de gâcher un peu ma
conclusion, dire que nous sommes assez déçus sur les moyens d'y parvenir, que
nous avons… auxquels nous avons été en
contact au cours des dernières semaines, durant la période des crédits. Je vais
m'expliquer. Tout d'abord, je ne peux m'empêcher, et je l'ai mentionné,
hier, clairement au ministre des Finances, parce que, jusqu'à hier soir, on
avait une session des crédits pour certains organismes du ministère des
Finances… Nous avions clairement demandé, dans les rencontres que nous avions eues, M. le Président, des documents que nous
jugions… des documents qui devaient être donnés par le gouvernement soit
par le ministre des Finances soit par le Secrétariat du Conseil du trésor ou
par une combinaison des deux. Nous avions
demandé, et sans rentrer dans le détail, M. le Président, sur un sommaire des
dépenses consolidées sur trois ans, pour être capable de regarder vraiment
comment l'évolution des dépenses se fait au gouvernement… Mais on avait demandé aussi, en vertu de la Loi
de l'administration publique, l'article 46, qui dit qu'on
devrait avoir les objectifs des ministères et organismes.
• (15 h 20) •
Ces deux
documents-là qu'on avait demandés, nous ne les avons pas obtenus, et je dois
vous dire que c'est pour ça qu'en
partant, sur ce critère tout aussi important, c'est comme si je vous disais : Écoutez, il y a
des éléments importants dans un
budget ou dans les crédits. Si vous ne les avez pas, vous partez déjà à moins
un, parce que ce n'est pas possible de faire un travail de qualité. C'est ce qu'on
appelle les meilleures pratiques. Et ce n'est pas seulement
moi qui le dit, M. le Président, mais il y a des gens de l'ENAP, l'école
d'administration publique, qui ont déjà participé à des processus budgétaires,
qui en ont fait un document, qui ont écrit et qui ont dit que ces documents-là
devraient être disponibles. Ils ne le sont
pas. Je les avais demandés, avec mes collègues, lors des crédits de 2012‑2013
avec le précédent gouvernement. On avait trouvé toutes sortes d'excuses
pour nous dire que ce n'était pas possible. Mais là je me suis pris à l'avance.
Dans les rencontres que nous avons eues, je les ai redemandés une deuxième fois
et, jusqu'à hier, bien, je faisais une génuflexion pour souhaiter qu'on les
aurait peut-être la dernière journée. Mais je dois vous dire, M. le Président,
que nous n'avons rien eu, et c'est très décevant.
C'est très
décevant parce que je leur ai dit : Est-ce que
c'est parce que le gouvernement n'a pas eu le temps, n'était pas prêt, n'a pas mis assez de pression, ne veut
pas être assez transparent? Je vous laisse tirer vos conclusions. La population
tirera les conclusions. Mais, M. le Président, ce qui est le plus inquiétant
dans ça… et tout à l'heure, quand je dirai mon
point, c'est que j'espère que ça ne fera pas partie des excuses lorsqu'il n'y
aura pas la capacité de livrer, et j'y reviendrai tout à l'heure, de
dire : Bien, on aurait dû avoir cette documentation.
Parce que — je vous donnerais un petit
exemple très, très simple — vous
savez, lorsque la population nous demande de... ou nous donne le mandat ici,
aux députés, parce qu'on le sait que les députés ont toutes sortes de rôles, mais ils en ont trois, dont un est le contrôle des
finances publiques... Ça fait partie de notre mandat. Les gens ne
veulent pas savoir le détail de ce que nous
allons questionner, réviser, mais ils nous font confiance qu'on va faire le
travail nécessaire. Et, si, nous, à la coalition, trouvons que ce
travail-là doit se faire avec des éléments de discussion, des éléments de documentation qui ne nous sont pas donnés, je m'excuse,
M. le Président, mais il faut être très clair, je dois mentionner que ces documents-là ne nous ont pas été disponibles
et nous n'avons pas été capables de faire un travail de qualité sur cet
aspect-là. Et, je le redis, c'est très malheureux.
Alors, s'il y
avait du dérapage, s'il y avait du dérapage dans le contrôle des finances
publiques, comme il y a eu sous l'ancien gouvernement l'an dernier,
bien, le ministre des Finances et le président du Conseil du trésor devront prendre la responsabilité qu'ils ne nous ont pas
donné l'information demandée sur des éléments tout aussi importants, lors de ce... de ce processus-là, pardon, et c'est
pour ça que je vous dis, sur ce premier point là, je suis excessivement
déçu que les deux ministres ne se soient pas
tenus debout pour obtenir ces documents-là en temps, puisque nous l'avions
demandé depuis le mois d'avril. Ce n'est pas d'hier que nous avons demandé
cette information-là, bien que nous l'avions demandée
aussi aux gens du ministère des Finances et du Conseil du trésor au cours des
18 derniers mois. Alors, je ne peux pas vous dire que ce n'est pas parce
qu'on ne l'avait pas fait à l'avance.
La deuxième chose qui
nous déçoit… et je vous ferai tout à l'heure, parce qu'on a un peu de temps,
puis c'est tellement intéressant de le
faire, puis je sens votre intérêt, M. le Président, et tous les gens qui sont
ici… justement, sur ces demandes-là
que nous avons faites, des dépenses et des objectifs, il y a plusieurs de mes
collègues ici qui... nous avions un plan de match au cours de ce
processus-là, et tout le monde, à sa façon, dans ses différentes
responsabilités de ministère ou critique
dans... Chacun des députés avait comme objectif de demander aux ministres, lors
des périodes de crédits, quel était le montant des dépenses consolidées
dont il était responsable, quels étaient leurs objectifs. Et c'est intéressant parce que nous avons, sur vidéo, que
plusieurs des ministres, plusieurs des ministres n'étaient pas capables
de dire quels étaient leurs objectifs. On peut bien dire que ça fait juste
trois mois qu'ils sont là, mais je peux vous dire que, dans n'importe quelle organisation, si vous demandez à un
responsable d'une organisation qui gère 100 millions,
500 millions, 1 milliard ou 30 milliards comme la santé, si le
ministre n'est pas capable de vous donner ses objectifs, c'est un peu gênant, et je veux vous dire que ça,
déjà, enligne sur la capacité d'exécution. C'est inquiétant et c'est
pour ça que nous demandions à avoir cette
documentation-là. Ce n'est pas pour être malcommodes, mais c'est pour aider l'autre côté, la partie gouvernementale, à donner de l'information à ses ministres qu'ils n'ont pas en ce moment et qui ne
peuvent pas, eux, faire le travail. Ce n'est pas juste à nous de les
surveiller, mais c'est à eux de faire le travail et d'avoir la bonne
documentation.
Je
me permets, M. le Président, parce
que c'est un travail d'équipe que
nous avons fait à la coalition, de prendre quelques minutes pour vous
donner des exemples des inquiétudes que nous avons, mais par député, parce que
nous avions, je vous l'ai dit, un plan de match très clair.
Je prends comme
exemple le député de Johnson, qui est derrière moi ici, qui, entre autres, est
le porte-parole en économie, puis des choses
qu'il a entendues en commission avec... lorsque c'était le temps de parler d'économie,
où il s'est fait dire, par exemple, qu'on n'avait
pas eu le temps vraiment de faire un travail sérieux parce que le
gouvernement a été élu, on a dû faire ça
rapidement. Puis, par exemple, dans un ensemble de mesurettes, on les a faites
un peu pour passer le temps. Il a fallu le faire, il y a un exercice qui
était nécessaire. Et, quand moi, j'entends ça, je peux vous dire que je trouve ça un petit peu inquiétant. Ça a été fait
en vitesse, puis en fait, dans le fond, c'est vraiment l'année prochaine
que ça va compter. Ça fait que, quand vous entendez ça d'un ministre de l'Économie,
je peux vous dire que c'est un petit peu inquiétant.
Au
niveau municipal, mon collègue de Blainville s'est fait dire justement par le
ministre à ce moment-là : Bien, écoutez, effectivement je ne le
connais pas, le montant des dépenses consolidées. C'est très clair. On le voit
parce que toutes ces discussions-là sont prises sous caméra de l'Assemblée
nationale, c'est très clair. Même les gens de son ministère n'étaient pas capables de dire le montant des dépenses
consolidées qu'il a sous sa responsabilité. Je le redis, c'est inquiétant. Si le ministre qui est responsable de
gérer un budget serré, avec le contexte des dépenses qu'on a, ne sait
pas quel montant qu'il administre, je peux vous dire que c'est inquiétant.
Le député de
La Peltrie que j'ai ici à ma droite, qui a la chance de regarder et d'être
le porte-parole au niveau de la santé, bien, il s'est fait dire que, si les
cibles étaient atteintes — puis
ce n'était pas certain — bien,
ça serait, par exemple, au prix du rationnement des services. Bien, ça, je peux
vous dire que c'est un peu inquiétant, parce qu'on s'est fait dire justement qu'il n'y aurait pas de coupure dans les
services. Il y a eu un long débat entre mon collègue… en santé pour
finir par faire avouer qu'il y avait à peu près pour 600 millions de coûts
dans les agences de santé, du bout des lèvres. On ne sait pas si on va être
capables d'attaquer ce coût de 600 millions là sur le mandat, sur deux mandats, ce n'était vraiment pas clair. Donc,
il y a eu des questions très pointues de mon collègue, mais je ne peux
pas vous dire que les réponses ont été tout aussi claires de la part du
ministre.
Je continue. Mon
collègue de Chambly, en éducation, ah, bien là, c'était vraiment, vraiment
intéressant. Je n'irai pas dans le détail
des taxes scolaires parce que vous le savez, que c'est très facile de dire qu'on
va respecter le budget mais qu'on repousse... Mon chef, tout à l'heure,
a bien posé la question, de dire : Est-ce qu'on est encore en train de sous-traiter des augmentations de taxes en passant
par les commissions scolaires? Il y a eu de longues discussions pour
dire : Effectivement, c'est ça qu'on est en train de faire parce qu'on n'est
pas capables de contrôler. Même, il y a des commissions
scolaires qui ont commencé à avouer que, si elles n'étaient pas capables de
couper dans les dépenses, bien, des déficits,
elles emprunteraient pour être capables de ne pas couper dans les services.
Alors, je peux vous dire qu'on a eu quelques grandes surprises du côté
de l'éducation.
En transport, mon
collègue de Chambly a eu des découvertes intéressantes. On est en train de
faire des projets pilotes, par exemple, dans
les stationnements incitatifs, qui deviennent, selon lui, des stationnements
dissuasifs. Puis je vous donne simplement
cet exemple-là parce que c'est une autre façon, M. le Président, d'être capable
de repasser des coûts lorsqu'on n'est
pas capables de gérer les coûts, et ça, pour nous, c'est drôlement inquiétant
de voir que tout ça se fait un petit peu en catimini en ce moment.
Tout le monde est au
courant de ma collègue ici en culture, la députée d'Iberville, qui, dans son
cas... Parce qu'on en a parlé plusieurs fois
en Chambre, vous le savez, M. le Président. C'est intéressant qu'il n'y a eu
aucune étude d'impact avant des
coupures importantes dans les crédits d'impôt sur des éléments qui sont
excessivement importants pour la
culture et non seulement en économie, pour amener des gens dans le domaine de
la production d'émissions. Alors, je pense que ça aussi, ça a été un
élément qui nous a énormément surpris.
Je continue parce que
je sais que ça vous intéresse beaucoup. Je suis rendu au député de Groulx. Le
député de Groulx, lui, il était avec moi
dans les commissions de finances et de Trésor. Et là je pourrais vous en donner
plusieurs, mais je vais me limiter dans mon
excitation. Alors, il y a eu, je comprends, jusqu'à maintenant, il est
difficile pour nous de l'évaluer,
mais beaucoup de coupures paramétriques. On n'est pas capables d'en
analyser l'importance ou de mesurer les montants, mais on entend toutes
sortes de choses.
• (15 h 30) •
Je prends l'exemple
de ce que mon collègue en économie me dit. Bien, on entend, par exemple, qu'on
a coupé 10, 15 ou 20 % dans les CLD, qu'on a coupé dans certaines
mesures, mais on n'est pas capable de savoir les dollars que ça donne. Tout ce qu'on entend, c'est du monde
qui se plaint. Mais ça a été fait de façon paramétrique. Il n'y a pas eu
beaucoup de jugement à dire : Bien, peut-être que là on pourrait couper
plus, mais peut-être que là on pourrait couper moins parce que c'est moins important. On ne sent pas cette volonté-là,
et moi, je l'ai senti dans plusieurs commentaires que j'ai eus.
Je crois qu'il est
important de… Et ma collègue de l'opposition officielle l'a mentionné, puis je
pense qu'on s'entend bien là-dessus, on trouve déplorable que plusieurs
éléments qui relèvent de l'Assemblée nationale, qui sont poussés en avant dans deux commissions,
particulièrement la commission des révisions de programmes… Je ne dis
pas que ce n'est pas une bonne idée, mais ce n'est pas la job des commissions à
faire le travail, c'est la job des ministres de faire le travail. Et
malheureusement il y a des décisions beaucoup plus importantes qui auraient dû
être prises immédiatement, sans reporter à ces commissions-là. Et je pense que
c'est déplorable.
Je vous donne un exemple
qui nous a fait rire, hier. D'ailleurs, ceux qui veulent se détendre un peu ce
soir, vous irez voir le commentaire sur la
stratégie maritime — je suis
toujours dans les finances publiques. Mon collègue a noté qu'il y avait, par exemple, dans la stratégie
maritime, qui est un des cinq axes, M. le Président, importants pour
créer des emplois… qu'il y avait un
montant qui avait été mis de côté par le gouvernement pour faciliter le
financement des navires. Parce que c'est important, si on veut une vraie
stratégie maritime, il doit y avoir une construction de navires au Québec, puis
etc., on doit construire des bateaux, plus d'activité économique, pourcentage
du PIB plus important.
Alors, on a
discuté, hier, avec le ministre, pour dire : Écoutez, vous avez un
programme de crédits de 1,3 million… Ce n'est pas beaucoup. Au début, je me demandais si c'était
1,3 milliard, mais c'était 1,3 million. Puis, dans l'exemple
des crédits, bien on prend l'exemple de la
construction d'un navire qui coûterait, disons, 50 millions puis le crédit
supplémentaire qu'une compagnie qui construirait un navire au Québec pourrait
avoir, 3 millions de crédit d'impôt. Alors, j'ai demandé au
ministre : Est-ce que ça veut dire que, si le programme est de
1,3 million puis la personne vous
demande 3 millions pour un navire, ça veut dire qu'on va avoir le droit d'avoir
un tiers de navire seulement pour tout le
programme de la stratégie maritime? Je peux vous dire que c'est un petit peu… c'est
un petit peu inquiétant. Alors, effectivement,
j'ai demandé au ministre s'il était en train de nous monter un bateau. Et ce
que je veux dire sérieusement, M. le Président, c'est que ce n'est pas avec
ça qu'on va créer 15 000 emplois, comme il est prévu dans la stratégie
maritime. Donc, il y a un peu d'inquiétude de ce côté-là.
Je continue. Du côté du Conseil exécutif, s'il
en est un qui est important, c'est bien celui-là, c'est là où nous avons notre
premier ministre, notre chef à l'opposition était là pour demander des
explications sur les écarts de richesse —vous avez souvent entendu en
parler — et
de dire c'était quoi, les objectifs du gouvernement. Bien, c'est drôle, les objectifs du gouvernement, en termes de
niveau de vie, de qualité de vie, c'est-à-dire le PIB par habitant, bien
même le premier ministre et le ministre des
Finances ne s'entendent pas sur les objectifs qu'ils ont au cours du
premier mandat. Je reviens à mes objectifs de tout à l'heure. C'est un peu
inquiétant de ne pas savoir ça.
Du côté de Nicolet-Bécancour, mon collègue ici a
bien expliqué — puis
je pense que c'est assez intéressant de le
souligner — qu'un
projet tout aussi important, dans lequel le gouvernement met 450 millions,
la fameuse cimenterie, qui n'est pas encore tout à fait finalisé, bien
on dit que le projet ne s'applique pas à une analyse du BAPE. C'est surprenant parce que j'entendais tout à fait le
contraire du ministre des Ressources naturelles, cet après-midi, dans un
autre dossier. Alors, pourquoi, des fois, ce
qui est bon pour minou n'est pas bon pour pitou? Je ne le sais pas. Mais ça
serait peut-être intéressant, dans les prochaines semaines, de faire le suivi
là-dessus parce que je pense que le projet, tout aussi important, avec des
impacts sur les gaz à effet de serre devrait au minimum avoir une étude d'impact
du BAPE.
Je continue.
Mon collègue de Chauveau ici, en ressources naturelles, ça a été une semaine
assez occupée lorsque le président d'Hydro-Québec est venu, et je pense
que ce qui est clair aujourd'hui de sa part, c'est que ce n'était vraiment pas clair que les explications du
président d'Hydro-Québec sur la transparence, sur tout ce qui a été… Est-ce
qu'il y a eu collusion ou pas? Est-ce qu'il
y a eu corruption dans les montants importants, de l'ordre de 4 milliards
par année, qui sont donnés en contrat à Hydro-Québec? Je peux vous dire
qu'on n'a pas eu des réponses très satisfaisantes.
Je suis toujours dans mon temps? Alors, il me
reste trois beaux exemples à vous donner de mes collègues. Beauce-Nord, en PME, ce n'est pas négligeable
parce qu'on parle d'économie, encore une fois des coupures paramétriques
dans les CLD, qui… En fait, les CLD, on le
sait, là, c'est la base de nos entreprises, là, c'est la base des affaires qui
se font principalement dans des petites municipalités. Aucune cohésion, et on
remet en cause la capacité d'action dans le développement économique. Chutes-Chaudière,
un dossier… Mon collègue et voisin de Chutes-Chaudière, sécurité
publique : manque de concertation et de communication entre les différents
intervenants lors de la commission à laquelle
il a participé. En agriculture, j'ai senti de la députée de Mirabel… elle m'a
dit : Bien, pas beaucoup de volonté de mettre en place des éléments
pour favoriser l'achat au Québec lorsqu'il y a des conventions au Québec, des
choses comme ça. Et je finirais, M. le
Président, avec des commentaires du député de Borduas sur, par exemple, tout ce
qui s'est fait au niveau de l'immigration. On trouve que les cibles, les
cibles en matière d'intégration sont très, très faibles.
Alors, ce qui m'amène à dire, M. le Président… C'est
que la coalition, de notre côté, nous croyons que nous avons fait un travail très rigoureux par l'ensemble de nos députés. Nous
avions prévu… Nous avons préparé beaucoup de temps à questionner, nous avons préparé beaucoup de temps… nous avons
demandé et exigé à tout le monde d'avoir un travail cohérent et de poser des questions. Je dois vous dire qu'on a eu
quelquefois les réponses, mais malheureusement, comme je viens d'expliquer,
je ne pense pas qu'il y ait énormément de rigueur.
Et l'exemple
que je veux vous donner, M. le Président, avant de conclure, ce qui est
important, c'est de vous dire la chose suivante : Dans mon
expérience, à chaque fois qu'on prend une organisation dans l'ensemble, il faut
dire on la découpe en combien de morceaux.
Ici, au gouvernement du Québec, on a 500 organismes, ministères ou
établissements, incluant les hôpitaux, bien, si chacun se trompe de
1 million… Puis, pour un hôpital qui administre pour 200 millions de coûts, pour la CSST qui a un
budget de 2,7 milliards… Si vous vous trompez de 1 million, M. le
Président, mais que vous en avez 500, vous
vous trompez de 500 millions dans votre budget. Et c'est là que la rigueur
est importante. Et, je le redis, je ne sens pas, en ce moment, cette
rigueur-là au gouvernement, et c'est très malheureux.
Et ce qui m'amène
à conclure — parce
que je pense c'est là que vous voulez que j'aille, M. le Président — …c'est
de dire, en fait, que cette rigueur-là, non seulement on ne la sent pas, mais
on est très inquiets, en ce moment, qu'on va
jouer dans le même film que l'année passée avec le parti qui était au
gouvernement, à savoir que, pendant toute l'année, on s'est fait dire
que ça allait bien puis, à la dernière minute, au mois de novembre, on a
découvert un beau déficit de 2,5 milliards parce que, toute l'année, même
les journalistes trouvaient que ça allait bien. Hein, tout allait bien, Madame
la Marquise.
Ce que je
veux vous rassurer, c'est que nous allons faire notre travail de suivi.
Malheureusement, nous n'aurons pas les résultats des premiers mois avant
plusieurs mois, septembre, octobre. Mais je peux vous assurer, M. le Président,
que toute l'équipe ici
va s'assurer que ce gouvernement-là va livrer, parce que c'est ça que la
population s'attend, M. le Président. Merci beaucoup.
• (15 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Lévis. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, je vous cède la parole.
Mme Rita de Santis
Mme de Santis :
Merci, M. le Président. Je prends la parole aujourd'hui dans le contexte du
débat pour compléter le processus d'étude et l'adoption des crédits budgétaires
pour l'année 2014‑2015.
Pour
quiconque examine la situation des finances publiques du Québec objectivement,
il ne fait pas de doute que le Québec
est à une croisée de chemins. Nous devons, comme gouvernement et comme société,
faire des choix, des choix éclairés,
lucides, responsables, mais surtout des choix difficiles, ne nous en cachons
pas. Pour ce faire, il faut nous engager dans un véritable dialogue
social pour trouver les solutions dans l'immédiat et à long terme.
Oui, le
budget fait de l'équilibre budgétaire une obligation, mais certainement pas une
obsession. Ce premier budget de notre gouvernement poursuit deux
objectifs ambitieux : la relance économique et le redressement des
finances publiques. Nous sommes vraiment
choyés de vivre ici, au Québec, dans une société aussi ouverte, aussi
tolérante, où nous jouissons de
droits et de libertés, une société avec un potentiel de richesse énorme. Mais,
ouvrons les yeux, nous sommes une
société qui fait l'envie du monde entier, mais qui dit droits et libertés dit
aussi responsabilités et devoirs, le devoir de trouver la voie qui nous
permettra à la fois de renforcer nos principes de justice sociale et d'offrir
aux Québécois des programmes et des services pertinents et efficaces.
Dans l'état de nos finances publiques, le gouvernement
ne peut plus se permettre de continuer à tout faire pour tout le monde de la
même façon. La situation ne peut perdurer, car on fonce dans un mur de déficit
structurel, endémique et permanent. On a une dette qui ne cesse de gonfler et
qu'on pellette dans la cour des générations qui nous suivent. Toutefois, cet
exercice ne peut pas et ne doit pas se faire n'importe comment.
Le 29 avril dernier, le premier ministre a
déclaré qu'il souhaitait engager un dialogue social dans le cadre de l'exercice
de révision des programmes. Le gouvernement fait appel à des idées nouvelles, notamment
par le recours à une expertise interne et
externe et en engageant un dialogue social avec les partenaires gouvernementaux et la population. D'une part, la création d'une commission de
révision permanente des programmes va assurer que les programmes répondent aux besoins prioritaires des citoyens et
qu'ils soient administrés de manière efficace et efficiente. D'autre
part, la Commission d'examen sur la
fiscalité québécoise devra assurer que la fiscalité favorise une croissance
économique durable.
Donc, pour fonder nos programmes, nos services,
nos politiques sociales, on est invités à s'engager dans un dialogue social
avec l'ensemble de la société et trouver comment se sortir de cette spirale de
déficit et d'endettement. Il faut redresser
la situation financière du Québec et cesser d'emprunter, de pelleter par avant
sans penser au lendemain. Il faut se
donner un climat économique propice pour créer la richesse, cette richesse qui
nous permettra de regagner notre liberté de choix, de mieux vivre et à
notre manière.
Mais je veux tous nous mettre en garde. Il ne
faut pas créer une richesse où seuls certains s'enrichissent toujours
davantage et où les pauvres et les plus vulnérables sont ceux qui écopent. Tout le monde, tous les segments de la société doivent donner un coup d'épaule.
Tout le monde doit participer à l'effort parce qu'en fin de compte tout le monde
doit en partager les bénéfices. Tout
le monde doit en sortir gagnant, pas
gagnant dans le sens que chacun aura plus à la fin qu'il en avait au
début, mais gagnant dans le sens que nous en ressortions plus forts, car nos
programmes et nos services seront plus solides parce que l'effort aura été
partagé, donc les retombées positives seront elles aussi partagées. Car, si certains entament l'exercice en
cherchant comment en profiter personnellement, pour sa région, pour son corps d'emploi, pour son domaine d'activité, en
disant, pour employer l'expression populaire, «au plus fort la poche»,
on aura raté le but de l'exercice.
Le redressement financier auquel nous sommes
conviés à participer doit servir à créer la prospérité, la richesse, et ce, pour tous les Québécois.
On ne peut pas et on ne doit pas faire une réforme par petits bouts, sans
avoir une vue d'ensemble. Ça nous prend une
cohérence, sinon l'exercice est voué à l'échec. Et disons que nous n'avons pas
les moyens de nous payer un échec, pas plus que nous n'avons les moyens de
perdre du temps à palabrer sur les causes de la situation financière difficile
à laquelle nous sommes confrontés.
Nos programmes et nos services doivent être
fondés sur une situation économique et budgétaire solide et durable. Le redressement financier doit être le
point d'ancrage de nos politiques sociales. L'un ne va pas sans l'autre.
Et voilà pourquoi nous devons tous être engagés dans ce dialogue que nous
entamons avec l'exercice de révision des programmes.
Nous devons le faire sans parti pris, sans a priori, sans chasse gardée, et
nous devons le faire ensemble. C'est ensemble
qu'on doit réfléchir à la meilleure façon pour l'État québécois de recentrer sa
mission et pour définir comment on va la mettre en oeuvre.
Personne n'a la recette magique pour redresser
la situation. Voilà pourquoi nous devons tous participer à la solution. Le premier
ministre lui-même a dit que personne n'a le monopole de bonnes idées. C'est
illusoire, c'est impossible de penser qu'il y aura unanimité sur les mesures
qui nous permettront de remettre l'économie du Québec sur les rails, de redresser les finances publiques et d'atteindre au
moins l'équilibre budgétaire, sinon dégager des surplus, des surplus qui
pourront être utilisés pour des baisses d'impôt, l'injection de fonds
additionnels dans des programmes de santé, d'éducation,
par l'expansion de certains services, pour la réduction de la dette. Qui sait
les belles décisions qu'on aura les moyens de prendre une fois qu'on
aura fait le ménage, qu'on aura créé le climat propice à générer la richesse et
la prospérité?
Ça sera un exercice difficile, je l'ai
déjà dit, mais je le redis parce que je ne veux pas que la difficulté des
choix que nous aurons à faire soit une excuse, un alibi pour ne pas en faire.
Les Québécois et les électeurs de Bourassa-Sauvé s'attendent et même ils
demandent que l'on fasse ces choix parce qu'ils savent que nous sommes face à
trois certitudes. Un, la situation actuelle
n'est plus tenable d'un point de vue financier. Deux, à cause de cette
situation, l'écart se creuse entre les plus riches et les plus
vulnérables; dans un tel cas, on ne peut pas véritablement parler d'une égalité
de chances. Et, trois, ce n'est qu'avec un effort collectif, ce n'est qu'ensemble
qu'on pourra redresser la situation pour justement que l'on s'assure que tous
et toutes, on a les mêmes chances de réussir.
Pour
moi personnellement, dans ma vie, l'éducation, le travail, les petits efforts
additionnels ont été les clés de la mobilité
sociale et professionnelle, de la réussite. Je veux m'assurer que tous et
toutes ont les mêmes chances que j'ai eues. Ensemble, on doit surmonter
les défis auxquels le Québec sera confronté au XXIe siècle et particulièrement
celui du vieillissement démographique. Rappelons-nous que le XXe siècle est
derrière nous. Le Québec de 2014 n'est pas le Québec de 1976, de 1990 ou de
2000. Aujourd'hui, il faut repenser pourquoi et comment on fait les choses,
quels programmes et quels services sont aujourd'hui prioritaires, quels services
on peut s'offrir. Il faut se poser comme question :
Que veulent les Québécois? Je crois que je n'ai pas tort si je dis qu'on veut
qu'on garantisse l'accès à des soins de qualité, à une éducation de
qualité, à des services et des programmes de qualité aujourd'hui et pour l'avenir
et tout en respectant leur capacité de payer. Je répète, tout peut être dans la
mesure de nos moyens, mais surtout sans oublier ceux qui n'ont pas de voix, nos
plus vulnérables.
Comme l'a dit le
premier ministre, nous serons le premier gouvernement véritablement
transparent, le plus imputable dans l'histoire
du Québec. Nous allons retourner à l'équilibre budgétaire sans pour autant
augmenter les impôts et les taxes.
Nous allons protéger les services essentiels et prioritaires. Nous allons agir
avec prudence, rigueur et discipline. L'économie du Québec sera plus
solide, plus prospère, et les Québécois regagneront leur liberté de choix de
mieux vivre et à leur façon. Et, pour cette
raison, je vous invite à voter pour l'adoption des crédits budgétaires 2014‑2015. Merci, Mme la Présidente.
• (15 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, Mme la
députée de Bourassa-Sauvé, de votre intervention. Et je suis prête à reconnaître la députée
de Joliette. La parole est à vous.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, si je prends la parole aujourd'hui, quelques minutes avant l'adoption
des crédits, c'est pour un sujet, un domaine d'action du gouvernement qui nous tient particulièrement à coeur, soit la culture, et c'est parce que les inquiétudes se
multiplient depuis l'arrivée du nouveau gouvernement au
pouvoir. Et ces inquiétudes-là, bien, se sont confirmées, avec beaucoup de
force malheureusement, avec le dépôt du budget et des crédits. Elles s'étaient d'abord manifestées, je vous dirais, dès l'assermentation
du nouveau Conseil des ministres
parce que le premier ministre, malheureusement, n'avait donné aucun mandat
clair, aucune vision quant à ce que devraient être les actions du nouveau gouvernement
et de sa ministre de la Culture dans son domaine d'action.
Alors,
je veux juste vous lire ce qui était dit : «Nos créateurs sont connus aux
quatre coins de la planète. Au fil des années,
notre formation politique a fait beaucoup pour leur permettre de s'exprimer et de rayonner.
Nous continuerons à bâtir sur ces fondations solides. La culture du Québec
se vit, s'affirme partout, dans nos grandes villes autant que dans nos régions. Vous veillerez donc à ce qu'elle
s'exprime, soit vue, entendue, connue partout chez nous.» Je vous
dirais, Mme la Présidente, qu'on a déjà vu une vision un petit peu plus
détaillée. On a déjà vu des mandats un petit peu plus engageants à l'endroit d'une
nouvelle titulaire d'un portefeuille aussi fondamental que la culture.
Ça
s'est poursuivi lors du discours d'ouverture alors qu'il
n'y a eu à peu près
aucune référence au secteur de la culture,
si ce n'est que pour dire que les artistes feraient partie des missions à l'étranger,
rien de plus. Et malheureusement ce qui nous apparaissait comme un
manque de considération pour la culture s'est reflété lorsqu'est venu le temps
du budget et des crédits, avec des coupes
très importantes. Mais, avant d'en parler un petit peu plus spécifiquement,
vous savez, Mme la Présidente, des fois, la
culture, c'est vu comme quelque chose de désincarné, mais la culture, c'est
quelque chose de profondément incarné. Et, si le gouvernement du Québec
et si nous, comme parlementaires, individuellement, on n'incarne pas chacun à
notre manière l'importance de la culture…
Parce
que la culture, c'est ce que nous sommes, c'est tout ce que nous sommes, c'est
toutes les manières d'exprimer ce que nous sommes, et on ne peut
négliger aucune de ces manières et on ne peut surtout négliger, dans aucune circonstance, de donner toute cette place à l'expression
de qui nous sommes. C'est vrai pour tous les peuples, mais ce devrait l'être encore plus pour le seul peuple
francophone d'Amérique du Nord. Alors, c'est une responsabilité
collective énorme et c'est une responsabilité énorme pour le gouvernement. Et
malheureusement ce n'est pas du tout ce qu'on a vu quand nous a été présenté le budget : des coupes
paramétriques, oui, de 20 % dans tous les crédits d'impôt, y compris pour
tous les crédits d'impôt qui concernent le
secteur culturel, le secteur de la production culturelle. Alors, l'exception
culturelle a complètement été évacuée au profit de coupes paramétriques
qui se sont faites, on nous l'a confirmé deux fois plutôt qu'une, par le ministre des Finances et par la
ministre de la Culture, sans aucune étude d'impact, aucune étude d'impact
avant de venir couper comme ça, de manière paramétrique, et de dire :
Bien, coudon, la culture, on va considérer ça au même titre que toutes les
sphères d'action économique, industrielle, entrepreneuriale du gouvernement!
Aucune étude d'impact,
mais, en plus, aucune consultation du milieu. Or, depuis, qu'est-ce qui se
passe avec le milieu? Bien, une mobilisation
très importante. Tous les acteurs se sont mis ensemble, tout le milieu est uni
devant les coupes dans les crédits d'impôt. Donc, on parle des artistes,
mais on parle des producteurs, on parle des diffuseurs, on parle de ceux qui font notre cinéma, qui font nos séries télé, des
éditeurs, de ceux aussi qui produisent de la musique. Donc, c'est tout
le milieu qui est interpellé.
Parce que je veux juste
vous faire un petit recensement de l'ensemble des crédits d'impôt qui sont
touchés, donc le crédit d'impôt pour la production cinéma et télévisuelle, le crédit
d'impôt pour les services de production cinématographique,
le crédit d'impôt pour le doublage de films, quand on sait à quel
point il faut faire attention à ce secteur, ce secteur qui est fragilisé parce
qu'il y a de la compétition à travers
le monde. J'ai même appris que c'est rendu qu'en Belgique et en Espagne on fait concurrence au Québec. Dans
un pays, même, qui n'est pas francophone, on engage des acteurs
francophones pour faire du doublage, dans ces pays-là. Ce n'est quand même pas
rien, je pense qu'il faut s'en préoccuper. Crédits d'impôt pour la production d'enregistrements sonores, pour la production de
spectacles. Donc, c'est très bien de vouloir amener les artistes de par
le monde dans les missions commerciales qu'on fait, mais ce serait bien que les
artistes puissent se produire ici, sur notre territoire peut-être avant.
Crédit d'impôt pour l'édition du livre, quand on sait à quel point il y a
des problèmes en ce moment dans le milieu du livre. Et,
ce n'est rien pour aider, la ministre de la Culture nous a confirmé, lors de l'étude
des crédits, que toute la question de la réglementation du prix du livre était mise de côté, on repartait
à la case départ. Ça ne fait même pas un an que les consultations ont été faites auprès de plus de
40 groupes, et son adjoint parlementaire va recommencer l'ensemble des consultations
pour voir si on ne trouverait pas une nouvelle solution, alors qu'on n'a pas
été capable de voir vers où on voulait s'en aller, quelles étaient les pistes
qui étaient regardées.
Tout ce qu'on
nous a dit, c'est : Non, non, non, on met de côté la solution qui a été
trouvée, le consensus qui s'était dessiné. Est-ce qu'il y avait une unanimité? Non, mais il y avait
un consensus à la suite de ces travaux très importants
de la commission qui avait entendu tous ces groupes et du
précédent gouvernement. On met ça de côté puis on recommence. Est-ce
que c'est pour gagner du temps? En tout cas, on ne ferait pas mieux si c'était ça, l'objectif. Donc, on devrait
voir dans les prochains mois cette nouvelle recette magique qui va nous
être trouvée. Mais, bref, on coupe dans les crédits d'impôt pour l'édition du
livre. Quels seront les impacts? Quelles sont les études d'impact? Bien, il n'y en a pas, donc on n'est pas
capable de l'évaluer. Et même chose pour la production d'événements multimédias. Alors, le milieu, lui, a
décidé de se mobiliser, a décidé de dire
que, oui, les impacts seraient énormes. On parle, selon, donc, le regroupement
qui s'est mis en place, de milliers d'emplois qui pourront être
affectés. Donc, ce n'est pas rien.
Parce que, je
vous l'ai dit en partant, la culture, ça doit tous nous interpeller parce que c'est
l'expression de qui nous sommes. Mais c'est beaucoup plus que ça aussi,
la culture, c'est un poids économique très important. Et là on ne se fiera pas qu'à moi pour vous en convaincre,
mais je vous réfère à un papier de Pierre Fortin dans L'Actualité,
qui nous dit : «Non seulement [la
culture] exprime ce que nous sommes, mais elle a aussi une grande portée
économique.» C'est, en 2009, plus de 130 000 personnes qui travaillent
dans les différents domaines de l'industrie culturelle. «En tout et partout, trois personnes actives sur 100
sont des travailleurs de la culture. Est-ce que c'est beaucoup [nous
demande Pierre Fortin]? Certainement, dit-il. C'est notamment plus que dans la
totalité de notre secteur primaire, qui regroupe l'agriculture, la forêt, les mines et la pêche. En 2008, les
travailleurs de la culture ont produit une valeur ajoutée d'environ
10 milliards de dollars.» Donc, si on ne peut pas convaincre ce
gouvernement de l'importance de la culture en soi, peut-être qu'on peut les
convaincre de l'importance économique du secteur culturel.
Et ce n'est pas pour rien qu'on a demandé la
suspension de cette mesure, parce qu'on a appris au fil du temps qu'il y aurait
un tribunal d'appel, que la commission sur la fiscalité se transformerait, en
fait, en tribunal d'appel des mauvaises
décisions prises par le gouvernement dans le budget. Et donc la ministre de la
Culture, qui a invité le milieu à se
battre et à se mobiliser, elle leur a dit : Préparez des présentations
convaincantes et allez devant ce tribunal d'appel qu'est la commission
de la fiscalité, et on va voir ce qu'on peut faire avec vos présentations. C'est
assez surprenant comme approche, de venir prendre des décisions et de
dire : Bien, en fait, après on pourrait les défaire.
Et, moi, ce
que je lui ai dit, c'est : Est-ce qu'on pourrait mettre un cran d'arrêt — c'est un terme qui est très, très, très affectionné par le gouvernement — mettre un cran d'arrêt sur cette mesure?
Parce qu'on nous confirme qu'il n'y a pas
d'étude d'impact et on nous dit qu'on va venir les évaluer via la commission de
la fiscalité. Donc, ce que je demande, c'est
ce cran d'arrêt, c'est de prendre une pause, de suspendre l'application de la
mesure le temps que les études d'impact puissent être faites. Ça me
paraît une demande raisonnable, qui, dans le nouvel esprit de collaboration,
devrait, il me semble, recevoir une écoute attentive.
• (16 heures) •
Par ailleurs,
ce n'est pas tout, les musées, comme vous le savez, aussi subissent des coupes importantes. C'est près
de 3 millions de coupes dans les budgets de fonctionnement de nos musées nationaux qui, eux aussi, parce que, par les temps qui courent, il n'y a
pas une journée qui passe sans qu'un acteur du milieu
de la culture se mobilise…
donc, qui, eux aussi, ont fait une sortie en
se disant exaspérés, donc, de ces coupes, en parlant de coupes à blanc.
Donc, il y a lieu de se demander quels vont être
les impacts parce qu'encore une fois on ne le sait pas, mais déjà les musées nous disent qu'ils vont devoir
réduire leurs heures d'ouverture… moins d'expositions, fermeture de la
médiathèque, moins de programmes pour les élèves, alors qu'on sait à quel point
les musées, c'est la porte d'entrée pour une première
connaissance de la culture. Éducation
et culture, ça va ensemble, et on nous dit comment c'est important. Bien, ce
serait bien d'être conséquents dans nos
gestes.
Bref, je
pourrais continuer parce qu'il y a aussi le monde de la vidéo, du cinéma d'auteur
expérimental, qui est très inquiet, donc,
le monde du livre, comme j'en faisais mention. Alors, bien sincèrement, je demande
au gouvernement, de manière responsable, de
faire ce que le ministre de l'Éducation, de l'Enseignement
supérieur a fait à la fin de la journée, hier, après avoir inquiété tout
le monde en disant qu'on allait même revoir la question de la hausse des frais
de scolarité. En voyant à quel point ça
suscitait des inquiétudes et un tollé, il a remis le couvercle sur la marmite
en fin de journée en disant : Non, non,
non, ça va. On va bien sûr maintenir à pas plus que l'indexation la
hausse des droits de scolarité pour l'ensemble
du mandat. Alors, ce qu'on demande au gouvernement, au président du Conseil du
trésor, au ministre des Finances et à la ministre de la Culture, c'est d'avoir
aujourd'hui cette sagesse de dire :
Visiblement, on a agi de
manière précipitée, visiblement les effets déstructurants
des coupes dans les crédits d'impôt, des coupes dans les musées vont être majeurs, donc on remet le couvercle sur la marmite, on prend un
moment d'arrêt, un cran d'arrêt et on
va réfléchir avant d'imposer cette mesure.
C'est ce que
je demande. Mais évidemment, dans l'intervalle, je devrai voter contre ces
crédits. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, Mme la députée de Joliette, de votre
intervention. Et je suis prête à reconnaître le député de Sainte-Rose pour son
intervention. Allez-y, M. le député.
M. Jean Habel
M. Habel : Merci, Mme la Présidente. Premièrement,
c'est un immense honneur pour moi de faire ce discours de clôture de cette première session de l'Assemblée
nationale du Québec. Je profite de ce moment aussi pour réitérer ma
profonde gratitude envers les gens de Sainte-Rose qui m'ont fait confiance et
de faire aussi un court bilan de ma première session.
C'est un
privilège de siéger dans cette enceinte avec 124 autres députés ayant à coeur
les intérêts du Québec. Nous sommes une quarantaine à avoir foulé pour
la première fois le parquet du salon bleu. C'est un privilège, mais c'est aussi un privilège de prendre pour la première
fois la parole pour notre circonscription et c'est un souvenir
impérissable qui sera gravé dans nos
mémoires. Ce privilège vient aussi avec le devoir et la joie de rencontrer nos
citoyens. J'ai parcouru, depuis déjà trois mois, la circonscription et
les événements lavallois, et ce n'est que le début, Mme la Présidente. J'ai participé au troisième quille-o-thon au profit des
Petits Frères de Laval, participé au Grand McDon au McDonald's de Fabreville, où les profits étaient remis à la
Fondation Jasmin Roy, en plus de son barbecue annuel.
J'ai participé à la séance d'information concernant le dépistage et la
prévention du cancer du sein ainsi que la
maltraitance des aînés au Centre communautaire de Saint-Joseph. De plus, j'ai
participé au Festival des minotaures et j'ai aussi eu l'occasion de faire une déclaration de député à ce sujet,
présent aussi à l'événement Mêle-toi de ta santé!de l'Oasis, participé
aux Agapes de juin de poésie aux Menus Plaisirs du Vieux-Sainte-Rose. J'ai aussi eu l'honneur
d'assister à la 53e revue annuelle de l'Escadron 710
de Sainte-Rose.
Et j'en
passe, évidemment, Mme la Présidente, mais mon
été sera chargé avec les activités dans ma circonscription suite à la
séance de crédits.
Pour les
crédits, je tiens à féliciter la fonction publique et les ministres qui ont
travaillé très fort pour réaliser ce tour de force dans un délai restreint. Je remercie aussi le président de l'Assemblée
nationale pour m'avoir fait confiance sur des commissions
interparlementaires, comme celle de l'Assemblée
nationale pour les relations avec les institutions européennes, à titre de vice-président.
De plus, il m'a fait l'honneur d'être membre sur plusieurs autres commissions : comme
membre de la délégation de l'Assemblée
nationale pour les relations avec le Maroc, membre de
la délégation de l'Assemblée
nationale pour les relations avec la Bavière, membre de la section du Québec de
la Confédération parlementaire des Amériques, membre de l'Association
parlementaire du Nouveau-Brunswick—Québec.
Je remercie
aussi, finalement, le premier ministre pour sa confiance envers ma candidature.
Il a fait confiance en la nouvelle génération dans Sainte-Rose, ce qui
fait de moi le plus jeune député de cette 41e législature, un honneur que
j'ai défendu durant cette première session de la 41e législature avec
beaucoup de responsabilités.
En parlant de
responsabilités, notre plan budgétaire en est un sérieux et responsable, car il
venait avec des crédits que l'on vient de terminer et de discuter, ce
qui n'était pas arrivé auparavant; un budget responsable en sept axes et deux piliers que nous avons discutés abondamment
durant la Commission des finances publiques, lors de l'analyse des crédits. Les deux piliers sont la relance de l'économie
et le contrôle des dépenses. Les sept axes, eux, sont le redressement des finances publiques qui passera par deux
commissions excessivement importantes, soit la commission de la révision
de la fiscalité, présidée par Luc Godbout...
Parce que des fois il y a une augmentation de salaire pour certaines
personnes, mais c'est moins payant avec les
crédits d'impôt. Il faut revoir la fiscalité québécoise, et M. Luc Godbout
le fera; la révision aussi des
programmes, présidée par Lucienne Robillard, qui établira aussi les balises du
cran d'arrêt, parce que l'état étatique est ce qu'il est et il prend beaucoup d'importance, et je crois que c'est
important de cibler les réelles priorités des Québécois en respectant
leur capacité de payer; un budget qui sera tourné vers l'avenir, vers les
générations futures pour relancer l'économie du Québec.
Le gouvernement agira selon cinq axes que nous
avons parlé lors des crédits des Finances : investissement privé et appuyer les PME, stratégie maritime de l'est
à l'ouest, relancer le Plan Nord du nord au sud, mettre en valeur nos
ressources naturelles et investir dans nos infrastructures. L'investissement
privé et appuyer les PME : on avait parlé de réduction de la bureaucratie et des formalités administratives de
20 % d'ici 2015; la réduction aussi du taux d'imposition des PME de 8 % à 6 % immédiatement, de
6 % à 4 % le 1er avril 2015, ce qui va bénéficier à
7 500 entreprises du Québec manufacturières. La stratégie maritime
de l'est à l'ouest, c'est, entre autres, un pôle logistique en Montérégie,
aussi le port de Montréal et un site, Dalhousie, à Québec, qui sera réaménagé
et des investissements, jusqu'à Rimouski, de 700 000 $
pour les sciences de la mer. Relancer le Plan Nord du nord au sud, c'est un
Nord pour le Nord; un investissement touristique au nord du
49e parallèle et 100 millions pour la formation de la population
autochtone; un Nord pour le Nord et aussi un Nord pour le Sud avec des
investissements de 1 milliard dans le Capital Mines Hydrocarbures, qui favorisera aussi le Sud. C'est un plan, Mme la
Présidente, dirigé vers le développement durable pour mettre en valeur
nos ressources naturelles en utilisant nos surplus d'énergie, investir dans l'électrification
des transports, dans une économie forte, à l'aide
d'un budget rigoureux, empreint de justice sociale, notamment dans des
infrastructures sociales. On pense, entre autres, aux investissements de
250 millions dans les logements sociaux… 3 000, pour être exact.
En
somme, c'est un budget rigoureux, dû au passé, mais qui est tourné vers l'avenir,
vers les générations futures. Et nul besoin de vous dire que ces crédits
en Finances furent adoptés en commission parlementaire.
En plus d'être
sur la Commission des finances publiques avec le ministre des Finances et le
président du Conseil du trésor, j'ai
aussi participé à trois autres commissions parlementaires : la CAPERN, la
CSSS et la CCE. Pour la CAPERN, soit la Commission de l'agriculture,
pêcheries et ressources naturelles, j'ai participé au volet Forêts, faune et
parcs avec le ministère de la Forêt.
Fait étonnant pour les gens de la ville de
Laval… et je le disais un peu à la blague, Mme la Présidente, qu'à Laval il y a plus de haies de cèdre que de chênes,
mais il n'en reste pas moins qu'à Laval c'est une force économique, la transformation du bois. Le ministre disait lors
des crédits : La région de Laval est la première région au Québec en
valeur ajoutée dans le domaine du bois, la première au Québec. Ils font des
portes, des fenêtres, des planchers, des caissons. Ce n'est pas une des premières, c'est la première. En fait, il faudrait
regarder sous quelle forme elle rentre et sous quelle forme elle sort à travers les produits de
consommation. Je pense, entre autres, à une compagnie dans ma
circonscription, qui est très importante, Planchers M.R., une entreprise de
Sainte-Rose qui est en affaires depuis 1959 et qui favorise l'industrie du bois
au Québec.
• (16 h 10) •
Pour ma circonscription, la forêt demeure aussi
un pôle touristique : le Bois de l'Équerre, un poumon de quiétude pour les
gens de mon comté, et le Parc de la rivière des Mille-Îles, qu'on peut
parcourir en canot, en kayak, en rabaska, qui nous permet d'accoster sur des
îles puis parcourir des sentiers forestiers. Donc, c'est un important pôle
touristique pour les gens de Laval.
Pour ce qui
est de la CCE, j'ai assisté aux volets de culture et Charte de la langue
française. L'aspect culturel est très important
dans mon comté. J'ai, entre autres, assisté aux agapes poétiques de juin aux Menus
Plaisirs avec la ministre de la Famille, des Aînés et de la Lutte contre
l'intimidation. Vous me pardonnerez du protocole, Mme la Présidente, mais je te salue, Francine. J'ai aussi participé et je
vais participer à la Semaine des artisans et au Symposium Rose-Art. Pour
les crédits de la CCE, l'investissement de la ministre de la Culture pour la stratégie numérique, à hauteur de
110 millions, rendra accessible la culture à tous. Pour le volet de la
Charte de la langue française, j'ai fait valoir le point que le premier ministre a dit : Personne n'a le monopole des bonnes idées. Le ministre de
la Réadaptation a dit : Personne n'a le monopole de la compassion. J'ai dit en commission sur la langue que
personne n'a le monopole de la fierté de la langue française, mais on peut aimer notre langue sans la
confronter aux autres. C'est pourquoi je n'ai pas compris l'insurrection
du député de Bourget sur le fait que le ministre des Finances a fait 2,8 %
de son discours du budget en anglais et en portugais, soit la langue d'une
majorité de ses commettants et sa langue d'origine. For me, it's
important to speak with those citizens, even
if French is the first language. I said in my first speech at the National
Assembly that there's no second class of citizens. Everybody is equal,
no matter the language that you speak, your gender or religious views. We are
all equal, we are all Quebeckers and we are all Canadians, and I maintain that
position.
Pour ce qui est de la CSSS, les crédits ont porté,
entre autres, sur l'accès à la santé. Sainte-Rose est très choyée d'avoir
un très large accès à la santé, notamment grâce au CLSC de Rose-de-Lima, un
vecteur important pour les soins de santé
dans mon comté. Nous avons aussi eu la chance d'avoir dans notre ville la Cité
de la santé, qui est un pôle doté d'un nouveau centre de cancérologie à
la fine pointe de la technologie, qui dessert l'ensemble de Laval, soit les circonscriptions de Fabre, de Sainte-Rose, de
Chomedey, de Laval-des-Rapides, de Vimont et de Mille-Îles. Et le centre
de cancérologie, c'était une initiative
libérale. Nous avons aussi eu le privilège de profiter des hôpitaux en
périphérie. Je pense, entre autres, aux méga-hôpitaux comme le CHUM et
le CUSM, qui seront disponibles pour les gens de la région métropolitaine, dont Laval. Ça va créer des
emplois de qualité et aussi offrir des services de qualité. Cependant, nous
devons aussi avoir des hôpitaux de proximité, car on dessert aussi une
population qui est locale. Et, par ailleurs, Mme la Présidente, la proximité de ma circonscription avec l'Hôpital
Sacré-Coeur, étant de l'autre côté de la rivière des Prairies, en fait
aussi un hôpital de proximité pour la région lavalloise. Dans cette
perspective, pour les gens de Laval mais aussi le nord de Montréal, l'importance de cet hôpital est névralgique. En
campagne électorale, on a promis que l'hôpital serait analysé et aussi construit avec un centre intégré
de traumatologie et un centre d'unité mère-enfant. Nous allons respecter
notre engagement.
Et
finalement, Mme la Présidente, je tiens à dire que ce fut un privilège de
siéger sur la CFP, la CAPERN, la CCE et aussi la CSSS. Et je ne vais pas
vous surprendre, mais je vais voter pour ces crédits budgétaires. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le député de
Sainte-Rose. Je reconnais maintenant la députée de Gouin, qui a demandé
à intervenir. Merci.
Mme Françoise David
Mme David (Gouin) : Merci, Mme la
Présidente. Mon collègue le député de Sainte-Rose, en parlant du budget du ministre des Finances, l'a qualifié de
responsable. Eh bien, je ne surprendrai personne, j'imagine, en disant que, pour la formation politique que je
représente, le budget et les crédits dont nous venons de discuter
abondamment ne sont pas vraiment un indice
de responsabilité, puisque ces crédits… ou ce manque de crédits aura des
conséquences désastreuses pour bon nombre de citoyennes et de citoyens
du Québec, et ça, je pense qu'il nous faut le rappeler abondamment parce qu'on
semble l'oublier.
Les
deux semaines d'étude de crédits budgétaires nous ont vraiment permis de
constater que, contrairement à ce qu'on entend souvent du côté du
gouvernement, les compressions budgétaires auront un impact concret sur la vie des
gens. Il ne s'agit pas
de réduire la taille des bureaux ou de simplement couper quelques
postes administratifs, rien n'est moins vrai, et on en a déjà plusieurs
exemples.
J'aimerais rappeler
aussi qu'au moment où on parle de couper dans les crédits pour atteindre le
plus vite possible l'équilibre budgétaire on continue de mettre abondamment de l'argent
dans le Fonds des générations pour le remboursement de la dette. Et, dans les cinq prochaines années,
ce ne sont pas moins de 10 milliards qui seront déposés dans ce Fonds des générations alors qu'en même temps, pendant ce temps-là, on coupe dans des secteurs où il
y a des populations vulnérables. Je veux prendre seulement
quelques exemples. On en a eu ce matin la démonstration éloquente. La CSDM, que pourtant le ministre de l'Éducation disait en commission des crédits vouloir
considérer de façon
particulière, eh bien, la CSDM a de nouveau des compressions importantes
à assumer. Et elle nous le dit — elle est claire, la CSDM : On ne peut plus couper dans le gras, ça va
atteindre les services aux enfants. Pourtant, les enfants de la région montréalaise
sont en surpopulation dans les écoles… beaucoup
d'enfants en milieu défavorisé, beaucoup d'enfants dont la langue maternelle n'est
pas le français, mais on coupe quand même sans se demander quel va être l'impact
sur ces enfants-là.
Les
personnes handicapées. Au
moment où on trouve important
que les personnes âgées et handicapées puissent demeurer chez elles, on coupe dans les crédits de
l'adaptation des domiciles. Moi, je cherche à comprendre et je trouve qu'il
n'y a rien à comprendre. On coupe dans le système de santé et là on voit des
CSSS abolir des postes d'infirmières, entre
autres, en milieu scolaire, là où on
peut faire de la prévention avec les enfants. Autre aberration, parce qu'un jour on paiera bien plus cher
pour ça.
Les personnes sans
emploi. Le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale est fier de nous
dire : Je n'ai pas touché aux
prestations. Ça aurait bien été le bout, comme on dit familièrement quand on
est entre nous à la campagne ou dans nos quartiers urbains. Ça aurait
été franchement inconcevable. Mais là où on coupe, par exemple, c'est dans les mesures d'aide au retour à l'emploi. Alors, le gouvernement nous dit : Je veux créer de l'emploi, et en même temps, les personnes les plus éloignées du marché
du travail qui ont besoin d'un coup
de pouce pour retourner à l'emploi, bien il coupe dans les mesures d'aide à ces personnes-là. Je ne sais pas du tout
ce qu'il y a à comprendre là-dedans. Je rappelle aussi que, pendant qu'on vit un gel des
embauches, eh bien, on embauche des inspecteurs qui vont prétendument détecter
de nombreux cas de fraude à l'aide sociale. Tout le monde sait que tout ça, ce
n'est pas vrai. Ça fait 30 ans qu'il y a ce
genre d'inspection, et finalement on se retrouve toujours avec 4 % à
5 % de personnes en non-conformité, la plupart du temps à cause d'erreurs de bonne foi. Alors, au lieu d'embaucher
des inspecteurs, on aurait franchement pu embaucher des personnes à l'accueil
pour recevoir les gens et pour les aider dans leurs démarches.
Ma
collègue de la circonscription de Joliette a abondamment parlé de la culture,
je n'y reviendrai pas, mais je veux indiquer que je trouve aussi que les
coupures en culture sont assez navrantes.
Bref,
voilà seulement quelques exemples, quelques exemples de problèmes importants
qui vont survenir pour toutes sortes de personnes, allant des plus
jeunes aux plus âgées, alors que le gouvernement s'obstine à vouloir prétendre
que, non, non, il n'y en aura pas, d'impact, ce n'est pas grave. Vous
comprendrez donc qu'au nom de ma formation politique je vais bien sûr voter contre
les crédits et que, l'automne prochain, nous serons extrêmement attentifs aux
deux commissions mises sur pied par le gouvernement et qui nous font vraiment
craindre pour l'avenir du modèle québécois,
qui n'est pas parfait, qui est bien sûr à améliorer mais qui, fondamentalement,
repose quand même sur une notion d'égalité
et de justice sociale. Et, au nom de ma formation politique, je veux dire que,
ça, nous allons y tenir résolument. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, Mme la députée de Gouin. Je suis
maintenant…
Une voix :
…
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Le prochain, monsieur.
Une voix :
…
• (16 h 20) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Non, vous serez le prochain. Je vais maintenant
céder la parole à M. le député de Papineau.
M. Alexandre Iracà
M.
Iracà : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Ça me fait extrêmement
plaisir de prendre la parole sur les études de crédits en lien avec l'éducation,
loisir, sport, enseignement supérieur, recherche et technologie.
Alors, les études des
crédits se sont traduites par 18 heures d'échanges favorables, et, je dois le
mentionner, Mme la Présidente, ça s'est fait
dans une atmosphère quand même cordiale, malgré nos différences d'opinions,
parce qu'on fait partie de partis
différents, avec des idéologies différentes. Mais je dois vous dire que ces 18
heures se sont déroulées de manière très cordiale, que ce soit de la
part du gouvernement ou de l'opposition. Ça a très bien été.
La
toile de fond de notre gouvernement en est une de gestion rigoureuse, responsable et transparente
des finances publiques et actions
gouvernementales, et c'est dans cet esprit que le ministère a exposé son
orientation budgétaire du récent exercice de
l'étude des crédits budgétaires. Oui, la rigueur budgétaire s'impose, et tous
doivent fournir des efforts tout en gardant à l'esprit que l'éducation
est une priorité pour notre gouvernement,
puisque le développement de nos jeunes constitue l'avenir de notre société.
Le
gouvernement désire offrir les meilleurs services éducatifs possible et favoriser la
réussite scolaire. Et, là-dessus
il faut le dire — on ne le dit pas assez, il faut le dire
encore plus souvent — il y a un organisme
international, l'OCDE, qui a dit — ce n'est
pas nous autres qui l'a dit, c'est un organisme international indépendant — que nous avons un des meilleurs
systèmes d'éducation au monde. Alors, quand on a ça, qu'est-ce qu'il faut
faire? Il faut le maintenir. Puis il ne faut pas juste faire ça, il faut essayer de
faire en sorte qu'on puisse l'améliorer. Ce n'est pas parce qu'on est bons qu'on n'est pas capables
d'être meilleurs.
Alors,
le budget présenté, bien qu'il soit responsable et empreint de rigueur, ne
laisse pas en reste la qualité des services
aux élèves. Dès son arrivée en poste, notre vigoureux ministre de l'Éducation a
pris des décisions courageuses et rapides.
Il a notamment décidé, à son arrivée, d'abolir les directions régionales. C'est
un bon exemple de rigueur budgétaire permettant la simplicité
organisationnelle, mais ce, sans compromettre la qualité des services aux
élèves, laquelle demeure une priorité. Vous
savez, j'ai entendu en commission, à l'étude des crédits, la Coalition avenir
Québec mentionner qu'eux, ils veulent créer 39 centres de services. Nous, on a aboli
les directions régionales pour économiser de l'argent pour faire en sorte qu'on puisse réinvestir dans le
service direct à l'élève, mais la Coalition avenir Québec, eux… puis c'est dans leur programme électoral à la
page 37 : on veut créer 39 centres de services, Mme la Présidente, d'autres structures qui viennent encombrer et alourdir la structure gouvernementale, alors que nous, nous voulons
faire l'inverse, nous voulons désengorger la structure, faire en sorte
qu'on puisse prendre l'argent et le remettre aux
services directs
aux élèves. Le budget du ministère s'élève à
10,5 milliards, un très gros budget, hein? C'est le deuxième plus gros
budget après le ministère de la Santé. Pourquoi? Parce qu'on croit en
nos jeunes. Et
puis ça représente, pour 2013‑2014, une augmentation de 1,3 %;
budget divisé en quatre
programmes : administration, éducation
préscolaire et enseignement primaire et secondaire, développement du loisir
et sport. Puis il y a l'aspect des régimes de retraite, 90 % du
budget réservé aux services éducatifs, soit
9,3 milliards de dollars pour 2014‑2015, une croissance de 1,5 % par
rapport à l'année précédente. Quant au budget du loisir et du sport,
celui-ci connaît une croissance de 3 % comparativement à 2013‑2014. Il est
important d'investir dans la santé de nos jeunes et à leur développement tant
physique que social.
La
croissance des sommes accordées à ces secteurs, malgré le contexte budgétaire
difficile, démontre la priorité que fait
le gouvernement et ce que l'on accorde en termes d'importance à l'éducation
pour nos jeunes, pour leur développement physique et social. Quant au budget administratif du ministère, celui-ci
diminue de 3 % afin de réduire la bureaucratie gouvernementale.
Alors,
il y a des principaux chantiers qui ont été abordés lors des crédits
budgétaires : la qualité de l'air dans
nos écoles, il y a une enveloppe de
30 millions qui a été réservée pour ça; une remise en état et
développement des infrastructures scolaires, 1,5 milliard;
la maternelle quatre ans dans les milieux défavorisés. Dans une
perspective de prévention et d'intervention précoce dans les milieux
vulnérables, c'est un aspect extrêmement important, Mme la Présidente, qu'on puisse, dans les milieux
défavorisés, donner l'accès à de jeunes enfants, maternelle quatre ans,
pour qu'ils puissent se développer au niveau social, au niveau mental, le plus
rapidement possible, s'il y a du retard, bien,
qu'ils puissent le rattraper le plus rapidement possible.
Également,
l'enseignement du français, mettre en valeur son importance dans nos écoles, l'apprentissage.
Et, quand je parlais d'une décision
courageuse, tantôt, du ministre, il en a pris une autre, décision courageuse, c'était
de réimplanter l'anglais intensif en cinquième et sixième année du
primaire. Nous, on est sûrs, Mme la Présidente, on est confiants de ça. Nous, on pense que la grande majorité des
parents au Québec veulent que leur enfant apprenne plus d'une langue.
Ils veulent qu'il apprenne deux langues puis, idéalement, trois langues. On est
convaincus de ça. Alors, c'est pour ça que le ministre a pris une décision
rapide à l'effet d'instaurer rapidement, dès l'année prochaine, l'anglais
intensif en cinquième et sixième année du primaire. Nouveau programme d'histoire
pour les troisième et quatrième années du secondaire,
qui est également mis en place. L'utilisation des technologies en classe, les
tableaux interactifs, qui a fait un succès fulgurant dès son entrée en
vigueur, on va investir toujours là-dedans pour faire en sorte qu'il peut y
avoir des classes qui se donnent à distance, où les enseignants puissent passer
leur matière, même s'ils sont dans une autre école, pour accélérer les échanges
entre les enseignants et les différentes matières.
On
va accentuer les efforts en matière de persévérance et réussite scolaires pour
que le taux de décrochage continue de
diminuer, mettre en place…La politique pour la réussite et la persévérance
scolaire sera présentée en 2015. Il y aura une politique gouvernementale
de l'éducation des adultes, de la formation continue qui sera en cours de
préparation.
Concernant
l'intimidation, le premier ministre l'a mentionné lors du discours inaugural,
le gouvernement accorde une grande importance à offrir un climat sain et
respectueux à nos élèves. Action pour prévenir et combattre la violence et l'intimidation : 5,8 millions
de prévus en 2014‑2015 pour soutenir les milieux scolaires. À cet effet, il est
important de mentionner qu'il y aura un grand
forum qui va se tenir le 2 octobre 2014, qui sera présidé par le premier
ministre.
Sujet
extrêmement important, qui avait une grande place dans la plateforme
électorale : la formation professionnelle.
Nous allons remettre sur les rails l'économie du Québec. On est là, Mme la
Présidente, pour, minimum, quatre ans et demi. Nous, ce qu'on va faire,
là, notre défi, c'est de remettre sur les rails l'économie, de repartir le Plan Nord, de faire en sorte qu'on va alléger les
structures pour faciliter la création des PME. On va faire en sorte qu'on
va créer des emplois au Québec. Ce qui va arriver, là, parallèle à ça, c'est
que ça va prendre du monde pour travailler, des
gens qualifiés. On veut investir beaucoup en formation professionnelle pour que
les gens puissent aller travailler dans le Nord, pour qu'ils puissent également travailler dans nos PME, pour qu'ils
puissent également aider les personnes âgées, parce qu'il y a une courbe démographique. Les gens vivent plus vieux,
demeurent plus longtemps à la maison, c'est une bonne nouvelle, mais ont besoin de main-d'oeuvre en électricité, pour le
chauffage, en ébénisterie pour qu'ils puissent justement demeurer à la
maison le plus longtemps possible.
Alors, formation
professionnelle, laissez-moi vous dire que le ministre en poste en fait une
priorité, alors c'est une bonne nouvelle
pour les Québécois. Puis pas besoin de le dire trop souvent, parce qu'on le
sait déjà, mais je vais le répéter : Le taux de placement pour ceux
qui étudient en formation professionnelle est pratiquement de 100 % à peu près dans toutes les matières, dans toutes les
cohortes. Ceux qui vont en formation professionnelle ont un emploi
après.
En
matière d'enseignement supérieur, le gouvernement est soucieux de contribuer au
développement et au soutien de ces domaines.
L'économie du savoir est cruciale pour la santé d'une société. En ce sens, nous
encourageons l'accroissement du niveau de
scolarité de la population, passant par la formation professionnelle,
collégiale et universitaire. Nous
allons favoriser l'accès aux études par le biais d'un programme d'aide
financière qui permet à ceux qui le désirent d'accéder et compléter leur formation en minimisant le taux d'endettement.
Et, là-dessus je vais rappeler un engagement important du ministre à l'effet qu'il n'y aura pas de hausse. C'est
important de le mentionner, il n'y aura pas de hausse des frais de scolarité au-delà de l'indexation du coût
de la vie, comme il avait été adopté à notre conseil général. Il y aura
le programme de prêts et bourses, qui est parmi les meilleurs au Canada, dont
on étudiera également…
Alors, en terminant,
Mme la Présidente, l'économie du savoir est une pierre angulaire de notre
société, et les orientations du gouvernement
abondent en ce sens, et j'en suis très fier. Pour avoir passé une bonne partie
de ma vie, dans mon ancienne vie, à l'éducation,
moi, je suis très fier de ce qui nous a été présenté là et je voterai en faveur
des crédits. Merci, Mme la Présidente.
• (16 h 30) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le député de
Papineau. Et maintenant c'est à votre tour, M. le député de Rousseau.
Allez-y, c'est à vous la parole.
M. Marceau :
Cette fois-ci, c'est vrai, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Oui.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
Alors, écoutez, j'interviens sur ce budget de dépenses, sur les crédits du
gouvernement. Évidemment, ces crédits, c'est l'incarnation, finalement, dans un
budget de dépenses des orientations budgétaires du gouvernement, orientations que nous avons rejetées à l'occasion du vote
sur le budget récemment. Et, les raisons avaient été expliquées de façon
très claire, je pense, à la population, un budget, premièrement, qui… et des
crédits qui incarnent ce budget, dans lequel
on constate un grand nombre de reculs et puis aussi un manque important de
vision, et vous allez me permettre, Mme la Présidente, d'élaborer sur
ces deux aspects-là.
Sur
le manque de vision — et puis
je pense que c'est assez inquiétant — la difficulté qu'il y a, là, devant ce
qu'on a comme plan de développement de l'économie
du Québec, c'est effectivement qu'il n'y a pas grand-chose dans ce qui a
été déposé par ce gouvernement. Vous vous rappellerez les raisons pour
lesquelles il en est ainsi. Cette raison, c'est que, traditionnellement, le Parti libéral a utilisé le béton et l'asphalte
pour développer l'économie du Québec. En fait, c'est le réflexe naturel chez le Parti libéral que de
croire, que de penser que le développement de l'économie du Québec, ça passe par le béton et l'asphalte. Mais il s'avère
qu'au moment de préparer le cadre financier de campagne électorale le
trio de banquiers du Parti libéral a erré, s'est
trompé, s'est trompé à un point tel que l'engagement de 15 milliards de
dollars de plus de béton, de plus d'asphalte n'a pas pu être respecté, n'a pas…
Cet engagement fait partie des nombreux reculs auxquels on a assisté, et cela fait en sorte qu'aujourd'hui le
gouvernement libéral est mal pris. Il est mal pris parce que dépossédé de son outil habituel de développement
de l'économie du Québec… enfin, celui dont il pense qu'il est favorable
au développement de notre économie.
Et,
effectivement, quand on y regarde de près dans la documentation qui a été
fournie, tant dans le budget que dans les
crédits, on constate le vide, le vide incroyable quant au développement de
notre économie. Où retrouve-t-on, Mme la Présidente, une politique manufacturière équivalente à celle que nous
avions déposée? Où retrouve-t-on une politique de recherche et d'innovation équivalente à celle que
nous avions déposée, ou un plan du commerce extérieur? La réponse, Mme
la Présidente, elle est très simple, c'est : Nulle part, il n'y a rien de
tel. C'est un gouvernement sans gouvernail, c'est
un gouvernement sans vision, et il n'est pas surprenant qu'après avoir perdu,
donc, son outil habituel d'asphalte et de béton et en l'absence d'une
politique de développement économique cohérente on ait des résultats du genre
de ceux qu'on observe dans le budget.
Dans les documents
budgétaires mêmes du gouvernement, on constate que l'emploi va décliner cette
année. Alors qu'il s'était créé 48 000
emplois l'année dernière, le nouveau gouvernement prévoit seulement 31 000
emplois. Il y a donc un problème, un
problème important qui est reconnu comme tel par le gouvernement dans les
documents budgétaires.
Sur le plan de la croissance
économique, je n'ai pas besoin d'ajouter non plus qu'il y a un écart formidable
entre les prévisions farfelues qu'on
trouvait dans le cadre financier du Parti libéral en campagne électorale et les
niveaux de croissance économique qu'on
retrouve dans les documents qui ont dû être approuvés par des fonctionnaires
consciencieux, qui ont ramené à l'ordre le ministre des Finances et le
président du Conseil du trésor qui, autrement, se seraient payé la traite avec
des dépenses qui n'auraient pas été en lien avec le niveau des revenus.
Alors,
sur le manque de vision économique, il faut aussi ajouter, je pense — puis c'est important — les coupes paramétriques qui ont été
apportées aux crédits d'impôt, coupes de 20 % qui ont été apportées. Et
puis, là, ça a été confirmé à l'occasion des
crédits, ça a été confirmé par d'autres de mes collègues qui ont posé des
questions, eux aussi. On a donc coupé
dans les crédits d'impôt, et la liste, elle est longue. Je vous l'avais déjà
lue, je pense, Mme la Présidente, une fois,
je vais vous épargner pour cette fois-ci. Mais on a coupé de façon
paramétrique, donc de façon égale dans tous les secteurs, sans se poser trop de questions. Hier, j'ai demandé au
ministre des Finances le nombre d'entreprises par secteur qui étaient atteintes, qui étaient affectées par la
mesure et j'ai appris que, pour certains secteurs, on ne sait même pas combien
d'entreprises sont affectées, on ne sait pas
non plus combien d'emplois sont en jeu. Alors, on a donc eu une
réflexion… ou enfin, je
devrais dire, on n'a pas eu de réflexion, et ça fait en sorte qu'on met en péril des secteurs. Ma collègue la députée
de Joliette a parlé beaucoup du secteur de la culture, mais, soyons bien
clairs, tous les secteurs de notre économie sont
en cause, que ce soit l'aéronautique, le pharmaceutique, la forêt, que ça soit
l'investissement lui-même. Enfin, tous les secteurs de notre économie
sont en danger.
Donc, non seulement ce gouvernement, par sa
faute, par son manque de compréhension des enjeux de l'endettement du Québec, a promis d'utiliser un outil qui n'était,
finalement, pas disponible, c'est-à-dire
l'endettement puis le béton, en plus de ça
il n'a pas mis d'outils supplémentaires, il ne s'est pas doté d'une politique
économique. Mais, pire que ça, il s'est
tiré dans le pied en coupant dans les crédits d'impôt, et donc il nuit à la
croissance économique future du Québec. Je m'attends, je m'attends à ce
que ce gouvernement, ce nouveau gouvernement, fasse un autre recul prochainement, peut-être dans un an, peut-être
plus tard, sur ces questions, comme l'ancien premier ministre Charest
avait dû le faire en 2004 à la suite de
coupes paramétriques dans les crédits d'impôt de 2003. On s'était rendu compte,
un an plus tard, qu'on s'était trompé. Alors, ça, c'est pour la vision
économique assez surprenante ou, enfin, absente qu'on retrouve dans les
documents budgétaires et puis dans les budgets de dépenses.
On a également appris à l'occasion de l'étude
des documents — et
ça a été fait, entre autres, par le chef de l'opposition officielle avec le premier
ministre — on
a appris que ce nouveau gouvernement n'a pas seulement que l'intention d'atteindre l'équilibre budgétaire et
ne contrôle pas les dépenses avec pour seul objectif d'atteindre l'équilibre
budgétaire. On a également appris qu'un
objectif sous-jacent dont il n'a jamais été question en campagne électorale,
dois-je le rappeler, Mme la Présidente, un objectif, donc, c'est de faire en sorte que le Québec, au plan de
ses dépenses, devienne semblable,
proche de la moyenne canadienne. Alors, c'est le nouvel objectif que s'est
donné le gouvernement. Avant de vous
dire les impacts que cela pourrait avoir, il faut quand même réfléchir à ce que
ça peut vouloir dire de vouloir être comme la moyenne canadienne, comme
si c'était un étalon attrayant, comme si c'était un objectif en soi que de vouloir être comme la moyenne. Mme la Présidente, à l'intérieur du Canada, il y a des provinces différentes. Il y a le
Québec qui forme une nation distincte, et
qui a le droit, et qui, légitimement, peut faire des choix différents, de la
même manière que nos amis de l'Alberta,
eux, ont fait des choix radicalement différents des nôtres. Et il n'y a rien en
Alberta, en Ontario ou au Nouveau-Brunswick qui est mieux que le choix que nous, on a fait,
on a le droit de faire des choix qui sont différents. Et, de rejoindre la moyenne canadienne, je dois vous
avouer, ça m'a surpris — j'ai
retrouvé ça dans les documents budgétaires du président du Conseil du
trésor — et
ça m'a surpris parce que ça n'a jamais été dit en campagne électorale.
Et maintenant, pour ceux qui nous écoutent, j'aimerais
dire ce que ça implique, ce que ça représente. Parce que, là, on doit contrôler les dépenses pour arriver à équilibrer le
budget. Ça, c'est une chose. Mais atteindre la moyenne canadienne, ça représente des coupures drastiques,
des coupures importantes dans plusieurs des services que, légitimement, les Québécois ont choisi de se donner. Les
montants qui sont en cause, écoutez, plusieurs façons peuvent être
utilisées pour les calculer, mais, juste
vous donner des ordres de grandeur, en utilisant les comptes économiques
provinciaux, on avait calculé, à l'occasion de la rencontre du chef de l'opposition
avec le premier ministre en crédits, que ça représentait 7,5 milliards. Ça, on avait fait ça avec les comptes
économiques provinciaux. Depuis, j'ai retrouvé dans des documents
budgétaires d'autres chiffres.
Dans le plan budgétaire de février 2014, on
retrouve les chiffres suivants. On nous dit que, pour s'offrir des services additionnels comparables… pardon, les
services additionnels que les Québécois se donnent représentent un
montant de 11 milliards de dollars, 11 milliards de dollars, et c'est
un chiffre, Mme la Présidente, qui est utilisé par aussi l'Institut du Québec, que notre ex-collègue
Raymond Bachand dirige. Donc, Raymond Bachand, dans son document,
utilise lui aussi le chiffre de 11 milliards. Il dit, dans le fond : Les services que les Québécois ont choisi
de se donner de plus, ça représente 11 milliards. Et là, quand on
entend le nouveau gouvernement nous dire qu'il veut qu'on devienne comme la moyenne canadienne, dans le fond, ce qu'il nous
dit, c'est qu'il va falloir 11 milliards de plus. C'est ça que ça veut dire, Mme la Présidente, et j'aurais bien aimé avoir un minimum de transparence de la part des
gens d'en face en campagne électorale.
S'ils voulaient nous amener à la moyenne canadienne, il fallait le dire. Il
fallait le dire, ils ne l'ont jamais dit.
• (16 h 40) •
Mme la Présidente, un autre chiffre, encore un
document budgétaire, un document du ministère des Finances, celui-là. En 2010, notre ex-collègue Raymond
Bachand avait demandé à un comité consultatif sur l'économie
qui avait comparé le Québec à l'Ontario, et
ils nous disaient, dans leur cas, que, si on voulait que le Québec soit l'équivalent
de l'Ontario, il faudrait couper 17 milliards de dollars de services aux Québécois, 17 milliards de services. Alors,
Mme la Présidente, j'ai été très
surpris d'apprendre ce que j'ai appris à l'occasion de ces crédits.
De vouloir amener le Québec à la moyenne canadienne au plan des
dépenses, c'est un objectif qui n'a jamais été dit en campagne électorale, et, je réinsiste là-dessus, les conséquences d'aller dans cette direction-là
seraient radicales. Ce sont, par
exemple, nos services de garde, c'est notre assurance médicaments, ce sont nos tarifs d'électricité plus faibles, c'est l'ensemble des choix
que nous avons faits collectivement. Et,
bien sûr, il est envisageable, s'ils le désirent, de se présenter devant les Québécois
en disant :
Nous allons nous débarrasser des garderies, des CPE, nous allons nous
débarrasser de l'assurance médicaments. C'est
possible de le faire, mais il faut avoir le courage de le dire aux électeurs
avant de se présenter, mais pas le faire après, Mme la Présidente.
Bon,
bien sûr, cette étude
des crédits, ça a été l'occasion de confirmer un nombre incroyable de
reculs entre ce qui a été dit en campagne électorale puis ce qu'on a retrouvé dans la documentation budgétaire.
Dois-je rappeler que ces reculs découlent,
pour plusieurs, du cadre financier farfelu qui
avait été présenté par le Parti libéral en campagne électorale, un cadre
financier dans lequel on avait gonflé les revenus?
Et, parce que les revenus ont été gonflés, les cadeaux qu'on voulait distribuer aux Québécois, on ne peut plus les distribuer.
Et
là, les reculs, je vais vous en
rappeler simplement quelques-uns. Sur le fardeau fiscal, j'ai entendu
aujourd'hui je ne sais pas qui de l'autre côté nous dire qu'il
n'y avait pas eu de hausse de taxes et d'impôt
pour les particuliers. Enfin, il n'y a personne qui a repris la… le
président n'a pas repris, mais j'essaie simplement
de rappeler qu'il y a eu des
hausses de taxe
sur le tabac, sur l'alcool, les retraités qui pouvaient fractionner leurs revenus avant entre 60 et 65 ans ne
peuvent plus le faire. Mon voisin m'en parlait encore récemment, il me
disait qu'il faisait partie de ceux qui
avaient été frappés par cette mesure. Et ça représente,
pour cette année, 180 millions; l'an
prochain, 230 millions. Mais, évidemment, ça s'ajoute à l'alourdissement
du fardeau fiscal des entreprises, 370 millions,
avec ce qui a été annoncé, puis un autre 650 à
venir. De dire qu'on n'a
pas augmenté le fardeau fiscal quand on en a pour
plus que 1 milliard, je trouve ça assez particulier.
Des reculs
aussi sur le cran d'arrêt. On a appris que le cran d'arrêt, bien, Mme la
Présidente, ça ne s'appliquait qu'à partir d'un
moment qui est encore à déterminer, alors que,
dans le cadre financier… Oui.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je
veux juste vous inviter, peut-être, à conclure. Il ne vous
reste que 22 secondes,
alors…
M. Marceau :
J'étais justement dans la conclusion, j'étais
dans la conclusion. Écoutez, Mme la Présidente, des reculs, un manque de vision, des choix qui ont été faits qui n'ont pas été présentés aux Québécois au moment de
la campagne électorale. Évidemment, il n'y a rien là-dedans pour me satisfaire, et, évidemment, nous allons voter contre ces
crédits.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le député de
Rousseau. Et maintenant, pour la prochaine
intervention, je reconnais le ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles et responsable du Plan Nord.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Merci infiniment, Mme la Présidente. Il me fait plaisir,
pendant quelques minutes, de prendre la parole
aujourd'hui pour parler de l'étude des crédits,
qui a été pour moi l'occasion d'échanger sur
les réalisations et les défis, durant ces études
des crédits, au ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles. Mais, avant de parler rapidement
de cela, je m'en voudrais quand même de ne pas mentionner certaines des
interventions qui ont été faites, et il apparaît très clair pour moi que
l'opposition officielle, ce qu'ils nous
demandent encore une fois, c'est un genre de
moratoire sur les dépenses publiques. C'est ce
que j'entends depuis le début.
Et j'ai entendu beaucoup de choses où on dit qu'on veut changer le modèle québécois. Le but du
gouvernement n'est
pas de changer le modèle québécois au sens où on l'entend. Si le modèle
québécois veut dire une meilleure justice sociale, si ça veut dire lutter contre les gaz à effet de serre, si ça
veut dire l'affirmation culturelle, nous sommes d'accord, bien sûr, avec ces
différents éléments. Mais ce que nous voulons changer, c'est le manque d'activité
économique, ce sont les déficits,
c'est la dette, c'est
l'inaction, et c'est ça qui doit être changé à
l'intérieur du projet que nous faisons aujourd'hui.
Le Québec doit avancer dans plusieurs domaines. Premièrement,
nous avons tout intérêt à ce que nous ayons des raffineries parce qu'on a
encore besoin au Québec… pendant une certaine période de temps, nous avons
encore besoin de pétrole, et il faut
que cet approvisionnement de nos raffineries soit le moins coûteux et le plus
sécuritaire possible. Et, actuellement, il y a des projets d'oléoduc. Si
ces projets respectent la sécurité du public et la protection de l'environnement,
bien, ça pourrait être des conditions importantes pour le succès économique du Québec.
Je pense
également que, dans les différents dossiers, que ce soit Anticosti, que ce soient les hydrocarbures, nous adoptons et nous
avons un plan d'action qui propose une approche globale, cohérente, intégrée et
rigoureuse, Mme la Présidente, pour le développement de la filière des
hydrocarbures. Également, l'accroissement de notre capacité de production
hydroélectrique est garant pour l'avenir, Mme la Présidente, d'un développement
économique soutenu, de la réalisation d'investissements majeurs, du maintien de notre expertise de
classe mondiale dans ce domaine et notre contribution à l'effort
planétaire de lutte contre les changements climatiques.
L'industrie éolienne. Ces crédits-là, on a pu le
voir, on a, d'un côté, l'opposition officielle qui est en faveur d'une filière
éolienne, et la Coalition avenir Québec qui est farouchement contre. Cependant,
le député de Chauveau a dit : Bien, c'est
peut-être bon dans des régions, là, nordiques où l'Hydro-Québec n'est pas présente, c'est le seul moment où ça peut être bon.
Mais, je rappelle encore une fois les rapports de Secor sur ce domaine, l'industrie
éolienne, c'est 5 000 emplois dans différentes régions du
Québec, et, comme gouvernement, Mme la Présidente, nous devons faire des
choix responsables qui vont permettre de créer et maintenir des emplois dans
toutes les régions du Québec. Nous nous
étions donné comme objectif d'atteindre d'ici 2015, Mme la Présidente, la cible
de 4 000 MW d'énergie éolienne, et cet objectif, Mme la
Présidente, ce sera atteint.
Également,
nous avions en 2011 — et le
gouvernement qui a suivi a aussi continué dans cette direction — notre
plan d'électrification des transports. D'ici 2020, nous espérons voir rouler
sur nos routes des milliers de véhicules électriques. Notre objectif est d'en
avoir un minimum de 30 000 sur nos routes au Québec. Nous allons, au cours
des prochaines semaines, annoncer de nouvelles bornes électriques le long de l'autoroute
40 et très bientôt également le long de l'autoroute
20. Nous aurons deux autoroutes électriques au Québec. Nous allons travailler à
développer le transport collectif, le transport à l'électricité
également. Nous avons donc ce déploiement qui se poursuit de l'infrastructure
de recharge sur l'ensemble du territoire québécois et nous allons maintenir les
incitatifs financiers qui sont offerts à ceux
qui désirent offrir un service de recharge, que ce soient les employeurs… ou
encore les rabais pour l'ensemble des citoyens qui décident, justement,
d'acheter une automobile électrique.
Comme vous le savez, également nous voulons
travailler à l'amélioration dans ce domaine du transport. Nous avons également travaillé avec plusieurs
entreprises. Hydro-Québec l'a fait également avec l'IREC pour travailler
à faire en sorte que nous ayons des batteries électriques
pour l'avenir qui vont être encore plus performantes, Et, en ce sens-là, je pense que le Québec a les moyens, Mme
la Présidente, de miser sur l'innovation, et l'avenir du Québec passe
également par les nouvelles sources énergétiques. Ainsi donc, depuis quelques
années, nous avons de nouvelles possibilités qui s'offrent à nous pour enrichir
notre portefeuille énergétique et nous possédons également les atouts nécessaires à l'intégration de la géothermie, à l'utilisation
de la biomasse forestière résiduelle, à la biométhanisation, le biogaz
ainsi que l'énergie solaire, Mme la Présidente.
Je m'en voudrais également, pour le peu de temps
qu'il me reste, de ne pas mentionner le développement du territoire nordique,
qui est important. Et nous avons pris l'engagement, Mme la Présidente, de
relancer le Plan Nord, et vous savez que
nous entendons, dans ce plan, d'une
part, qu'il y ait une activité économique intense. Nous entendons également
maintenir et favoriser, Mme la
Présidente, une collaboration étroite avec tous les partenaires de ce projet et avec les communautés
autochtones afin de s'assurer que le développement du Nord se fasse dans un
esprit de collégialité.
Pour développer efficacement ce Nord, nous
devons mettre en place de façon urgente, Mme la Présidente, les infrastructures
nécessaires pour y accéder. Le gouvernement va investir de façon stratégique
dans les infrastructures, et nous étudions actuellement divers scénarios pour
le déploiement d'un port maritime, d'un lien ferroviaire afin de faciliter le transport des marchandises. Sur le
plan économique, nous voulons maximiser les retombées dans toutes
les régions du Québec.
Mme la Présidente, en terminant, je vous dirais
que, cette fois-ci, nous avons devant nous des orientations importantes pour le
gouvernement, des orientations qui sont décisives, et je vais, bien sûr,
appuyer, évidemment, les crédits aujourd'hui. Les Québécois nous ont élus, Mme la Présidente, pour régler
ce cercle vicieux, ce cercle vicieux des programmes irréalistes, des déficits, de l'endettement, et moi, je suis
certain, Mme la Présidente, que nous allons réussir, nous allons le
faire, et tous les Québécois ensemble, nous allons réussir. Merci infiniment.
• (16 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci
beaucoup, M. le ministre. Alors, cette intervention met fin au débat restreint sur les rapports des commissions qui ont étudié les
crédits budgétaires pour l'exercice financier 2014‑2015.
Mise aux voix des rapports des commissions qui ont
étudié les crédits pour l'année financière 2014-2015
L'Assemblée ayant déjà statué sur les motions
formulant un grief et sur la motion du ministre des Finances proposant l'adoption de la politique budgétaire du gouvernement présentée dans le cadre du débat sur le discours
sur le budget, l'Assemblée doit maintenant se prononcer sur les rapports regroupés des commissions
qui ont étudié les crédits budgétaires pour l'exercice financier se
terminant le 31 mars 2015.
Ces rapports sont-ils adoptés? M. le leader du
gouvernement.
M. Fournier : Je pense qu'on
pourrait s'inviter à ce que nos collègues se joignent à nous pour faire un vote
nominal, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, qu'on appelle les députés.
• (16 h 53 — 17
h 3) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je mets donc aux voix...
Des voix : …
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Un
moment. Je mets donc aux voix les rapports des
commissions qui ont étudié les crédits budgétaires pour l'exercice financier se terminant le 31 mars 2015.
Que les députés en faveur de l'adoption de ces
rapports veuillent bien se lever.
La Secrétaire
adjointe : M. Couillard (Roberval), M. Fournier (Saint-Laurent),
M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), M. Moreau (Châteauguay), Mme David (Outremont), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Kelley (Jacques-Cartier),
Mme Vien (Bellechasse), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Blanchette
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Daoust (Verdun), Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Vallée (Gatineau), M. Billette (Huntingdon),
M. Bolduc (Jean-Talon), M. Blais (Charlesbourg), M. Reid (Orford), Mme
Vallières (Richmond), Mme Boulet (Laviolette), M. Morin (Côte-du-Sud), M.
Ouellette (Chomedey), Mme Charlebois (Soulanges), Mme Ménard (Laporte), M.
Sklavounos (Laurier-Dorion), M. Girard (Trois-Rivières), M. Bernier
(Montmorency), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière (Chapleau), M. Drolet
(Jean-Lesage), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Matte (Portneuf),
M. Simard (Dubuc), M. Tanguay (LaFontaine), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau), M. Fortin (Pontiac), M. Bourgeois
(Abitibi-Est), M. Boucher (Ungava), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Auger
(Champlain), M. Rousselle (Vimont), M. Fortin (Sherbrooke), M. Giguère
(Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M.
Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie),
Mme Nichols (Vaudreuil), M. Plante (Maskinongé), M. Polo
(Laval-des-Rapides), M. St-Denis (Argenteuil).
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Que les députés contre l'adoption de ces
rapports veuillent bien se lever.
La
Secrétaire adjointe : M.
Bédard (Chicoutimi), Mme Maltais (Taschereau), M. Marceau (Rousseau), Mme Zakaïb (Richelieu), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Therrien (Sanguinet), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles),
Mme Lamarre (Taillon), M. LeBel (Rimouski),
M. Lelièvre (Gaspé), M. Kotto (Bourget), Mme Hivon (Joliette), M. Bergeron (Verchères), M. Dufour
(René-Lévesque), M. Drainville (Marie-Victorin), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean),
M. Lisée (Rosemont), M. Traversy
(Terrebonne), M. Péladeau (Saint-Jérôme), M. Leclair (Beauharnois), M.
Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon),
M. Cousineau (Bertrand), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Pagé (Labelle), Mme
Richard (Duplessis), M. Roy (Bonaventure).
M. Legault (L'Assomption),
M. Bonnardel (Granby), M. Deltell (Chauveau), M. Caire (La Peltrie), M.
Dubé (Lévis), M. Roberge (Chambly), M. Charette (Deux-Montagnes), M.
Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
Mme D'Amours (Mirabel), M. Laframboise (Blainville), Mme Lavallée (Repentigny),
M. Lamontagne (Johnson), M. Jolin-Barrette
(Borduas), M. Surprenant (Groulx), Mme Samson (Iberville), Mme Soucy
(Saint-Hyacinthe), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière),
M. Lemay (Masson).
Mme
David (Gouin).
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Y a-t-il des abstentions? Alors, M.
le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 60
Contre : 47
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, les
rapports des commissions parlementaires qui ont étudié les crédits
budgétaires pour l'exercice financier se terminant le 31 mars 2015
sont adoptés.
Projet de loi n° 9
Présentation, adoption du principe et adoption
En conséquence, M. le ministre responsable de l'Administration
gouvernementale et de la Révision permanente des programmes et président
du Conseil du trésor propose que l'Assemblée soit saisie du projet de loi
n° 9, Loi n° 1 sur les crédits 2014‑2015, qu'elle en adopte le
principe et qu'elle adopte le projet de loi proprement dit. Cette motion
est-elle adoptée?
M. le leader du
gouvernement.
M. Fournier : Sans vouloir précipiter nos
débats, il est peut-être possible de prendre… d'enregistrer le même
vote, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, y a-t-il consentement pour
le même vote? Alors, M. le secrétaire général.
Le Secrétaire :
Pour : 60
Contre : 47
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, la
motion est adoptée, et, en conséquence, le projet de loi n° 9, Loi
n° 1 sur les crédits 2014-2015, est adopté. Bravo.
M. le leader du
gouvernement.
M. Fournier :
À ce moment-ci, Mme la Présidente, je vous inviterais à reconnaître le premier
ministre pour quatre motions.
Motions sans préavis
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, M.
le premier ministre, je crois qu'il y a consentement pour les prochaines
motions.
Nommer Mme Nour Salah membre de la
Commission de la fonction publique
Document déposé
M.
Couillard : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais d'abord proposer,
après consultation auprès des partis d'opposition et des députés indépendants :
«Que, conformément aux articles 106 et 107 de la
Loi sur la fonction publique, Me Nour Salah, avocate au ministère de la Justice, soit nommée membre de la Commission de la
fonction publique pour un mandat de cinq ans à compter du 4 août 2014.»
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le premier
ministre. Et je rappelle aux membres de l'Assemblée que, pour être adoptée,
cette motion doit être approuvée par au moins les deux tiers des membres de l'Assemblée
et elle doit donc être suivie d'un vote par appel nominal. Alors, je mets aux
voix la motion de M. le premier ministre, telle que lue précédemment, et que
les députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
• (17 h
10) •
La Secrétaire adjointe : M. Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Hamad (Louis-Hébert),
M. Dutil (Beauce-Sud), M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), M.
Moreau (Châteauguay), Mme David (Outremont),
M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Kelley (Jacques-Cartier),
Mme Vien (Bellechasse), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Blanchette
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Daoust (Verdun), Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Vallée (Gatineau), M. Billette (Huntingdon),
M. Bolduc (Jean-Talon), M. Blais (Charlesbourg), M. Reid (Orford), Mme
Vallières (Richmond), Mme Boulet (Laviolette),
M. Morin (Côte-du-Sud), M. Ouellette (Chomedey), Mme Charlebois (Soulanges),
Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), M. Girard
(Trois-Rivières), M. Bernier (Montmorency), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M.
Carrière (Chapleau), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Matte (Portneuf), M. Simard (Dubuc), M. Tanguay
(LaFontaine), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau), M.
Fortin (Pontiac), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Boucher (Ungava), M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee), M. Auger (Champlain), M. Rousselle (Vimont), M. Fortin
(Sherbrooke), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini
(La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie), Mme Nichols (Vaudreuil), M.
Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), M. St-Denis (Argenteuil).
M. Bédard (Chicoutimi), Mme Maltais
(Taschereau), M. Marceau (Rousseau), Mme Zakaïb (Richelieu), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Therrien (Sanguinet), Mme
Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre (Taillon), M. LeBel (Rimouski),
M. Lelièvre (Gaspé), M. Kotto (Bourget), Mme Hivon (Joliette), M. Bergeron
(Verchères), M. Dufour (René-Lévesque), M. Drainville (Marie-Victorin), M.
Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Lisée (Rosemont), M. Traversy (Terrebonne), M. Péladeau (Saint-Jérôme), M.
Leclair (Beauharnois), M. Villeneuve (Berthier), M. Cousineau
(Bertrand), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Pagé (Labelle), M. Roy (Bonaventure).
M.
Legault (L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Deltell (Chauveau), M. Caire
(La Peltrie), M. Dubé (Lévis), M. Roberge (Chambly), M. Charette
(Deux-Montagnes), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme D'Amours
(Mirabel), M. Laframboise (Blainville), Mme Lavallée (Repentigny), M.
Lamontagne (Johnson), M. Jolin-Barrette
(Borduas), M. Surprenant (Groulx), Mme Samson (Iberville), Mme Soucy
(Saint-Hyacinthe), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Lemay (Masson).
Mme David
(Gouin).
Mme
Maltais : Mme la Présidente, serait-il possible de laisser
la chance à la députée de Vachon de faire enregistrer son opinion sur ce vote?
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, oui. Y a-t-il consentement?
Oui. Il n'y a pas de problème. Alors, que…
La
Secrétaire adjointe : Mme Ouellet (Vachon).
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, y a-t-il des députés contre
cette motion? Des abstentions? M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 106
Contre :
0
Abstentions
: 0
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, la motion est adoptée. M. le
premier ministre.
Des
voix : …
Nommer M. Serge Charest membre
de la
Commission d'accès à l'information
Document déposé
M.
Couillard : Un peu de brouhaha, Mme la Présidente. Alors, je voudrais
également proposer, toujours après consultation des partis de l'opposition et
des députés indépendants :
«Que, conformément aux articles 104 et
105 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels, Me
Serge Charest, conseiller juridique au Tribunal administratif du Québec, soit nommé, suivant la procédure de
sélection des personnes aptes à être nommées membres de la commission établie par règlement du Bureau de l'Assemblée nationale,
membre de la Commission d'accès à l'information, affecté à la section juridictionnelle, pour un mandat de
cinq ans à compter du 18 août 2014 et que sa rémunération et ses
autres conditions de travail soient celles contenues dans le document ci-annexé
que je dépose.»
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors,
merci. Je rappelle aux membres de l'Assemblée que, pour être adoptée,
cette motion doit être approuvée par au moins les deux tiers des membres de l'Assemblée
et elle doit être suivie d'un vote par appel nominal.
M. le leader du
gouvernement.
M. Fournier :
Je crois aussi que nous pourrions enregistrer le même vote puisque celui qui l'a
précédé était nominal.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, y a-t-il consentement? Oui?
Alors, cette motion est… M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 106
Contre :
0
Abstentions :
0
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, la motion est adoptée. M. le
premier ministre.
Nommer M. Marc Lacroix membre et président
de la Commission de la fonction publique
Document déposé
M.
Couillard : Toujours avec les mêmes consultations, Mme la Présidente,
je voudrais proposer :
«Que, conformément aux articles 106 et 107 de la Loi sur la
fonction publique, M. Marc Lacroix, administrateur d'État […] au
ministère du Conseil exécutif, soit nommé membre et président de la Commission
de la fonction publique, pour un mandat de
cinq ans à compter du 18 août 2014, en remplacement de Mme Christiane
Barbe.»
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je
rappelle aux membres de l'Assemblée que, pour être adoptée, cette motion
doit être approuvée par au moins les deux tiers des membres de l'Assemblée et
elle doit donc être suivie d'un vote par appel nominal.
M. le leader…
M. Fournier :
Je propose encore le même vote, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, il y a consentement? Alors,
M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 106
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, la motion est adoptée. Et je crois, M. le premier ministre, qu'il y a
une quatrième motion.
Modifier les conditions de travail de la
vice-présidente et des membres de la
Commission d'accès à l'information
Document déposé
M. Couillard : Je voudrais proposer
également, Mme la Présidente :
«Qu'en vertu de l'article 104 de la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels, les conditions de travail de la vice-présidente et des membres de
la Commission d'accès à l'information soient
modifiées conformément aux termes prévus dans le document ci-annexé que je
dépose.»
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci, M. le premier ministre. Et je rappelle, encore une fois, que les membres de l'Assemblée… pour être adoptée,
elle doit être, cette motion, approuvée
par au moins les deux tiers des membres de l'Assemblée et elle doit donc
être suivie d'un appel… d'un vote, pardon, par appel nominal.
M. Fournier :
Qui peut aussi représenter le même résultat que le dernier que nous avons
enregistré.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, M. le secrétaire général.
Le Secrétaire : Pour : 106
Contre : 0
Abstentions : 0
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, la motion est adoptée.
Bilan et voeux
Maintenant, nous en sommes aux traditionnels voeux des chefs pour
marquer et souligner la fin de la période de nos travaux en cette première
session de cette 41e législature. Et je suis maintenant prête à
céder la parole à Mme la députée de Gouin.
Mme Françoise David
Mme David (Gouin) : Merci, Mme la présidente. Bien, écoutez,
je pense qu'encore une fois on a travaillé fort.
Ça, c'est au moins une chose qu'on peut se dire et avec laquelle on peut tous
et toutes être d'accord. Et, au cas où ça ne soit pas clair, parfois, pour les médias, pour
nos concitoyens, ce n'est pas parce qu'aujourd'hui nous terminons les
travaux parlementaires que nous sommes nécessairement en vacances, parce que
nous continuons de travailler dans nos circonscriptions jusqu'à des vacances
quand même bien méritées.
Je trouve que nous avons vécu des beaux moments lors de
cette session, lors de ce printemps et, entre autres, je pense à l'adoption de la loi sur les soins en fin de vie, ce que tout le monde appelle
mourir dans la dignité. Franchement, il me semble que là on a vécu ensemble un très beau moment parlementaire.
Et je veux ajouter que, personnellement, j'ai bien sûr connu un très
beau moment par l'appel du projet de loi n° 190, projet de loi sur la
protection des locataires aînés, pauvres et
vulnérables, et je veux bien sûr rassurer cette Chambre que ces travaux-là ne
sont pas terminés et que j'ai bien l'intention de revenir avec des
solutions acceptables pour tout le monde cet automne.
Je ne cacherai pas, par ailleurs, à la veille des vacances,
que je ne pars pas totalement le coeur
tranquille. J'ai de profondes
inquiétudes quant à l'automne qui s'en vient, qui
nous attend et aux travaux des commissions qui ont été mises sur pied par le gouvernement. Alors, si je ne fais
qu'une seule promesse ici, dans cette Chambre, elle n'est pas
électorale, mais c'est une vraie promesse, c'est celle d'être extrêmement
vigilante devant tous ces travaux qui vont s'amorcer, parce que j'aimerais qu'on se rappelle ensemble qu'il ne s'agit pas tant
de statistiques, il ne s'agit pas tant de graphiques, il ne s'agit pas
tant de chiffres : on parle ici des gens, on
parle de nos concitoyennes, de nos concitoyens, vis-à-vis qui on se sent d'énormes responsabilités et donc on
devra ensemble faire l'effort de leur donner une bonne vie, dans la
mesure, bien sûr, de nos moyens.
J'aimerais bien sûr
remercier la présidence, donc les différentes personnes qui assument cette
présidence avec tellement de brio et qui
nous aident à passer à travers nos travaux. Je veux remercier tout le personnel
de l'Assemblée nationale, qui est d'un tellement précieux apport pour mille
et un aspects de notre vie quotidienne, aussi bien les gens du secrétariat de l'assemblée
générale que les gens des cuisines, tout le monde,
les pages, etc.
Et
bien sûr je veux nous souhaiter à tous et à toutes de très bonnes
vacances. Je ne doute pas un instant que nous
en prendrons. Je pense que nous en avons un petit peu besoin, quand même. Ces
vacances-là sont souvent l'occasion de se rapprocher des gens que nous
aimons et, dans le fond, de leur dire qu'on existe encore, qu'on est encore là
pour elles et pour eux, pour nos amours,
pour nos enfants, nos petits-enfants, pour nos amis, qui ne nous voient
peut-être pas aussi souvent qu'ils le
voudraient et que nous ne voyons pas aussi souvent que nous voudrions. J'espère
que nous profiterons de ces vacances
pour redécouvrir encore une fois ce Québec si magnifique que nous aimons et
peut-être d'autres contrées dans le monde. Après tout, pourquoi ne pas
découvrir l'univers? J'espère que nous reviendrons en
forme parce que je pense que l'automne nous apportera des travaux très
importants à accomplir. Donc, chers collègues, tout le monde, très bonnes
vacances.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Merci beaucoup, Mme la députée de
Gouin. Maintenant, j'invite le chef du deuxième groupe d'opposition à nous exprimer ses voeux.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, merci, Mme la Présidente. À mon tour, je voudrais souhaiter des bonnes
vacances à tous les collègues, à tout le personnel de l'Assemblée
nationale, à tous les Québécois et les Québécoises.
Moi aussi, je
voudrais saluer spécialement le travail de la députée de Joliette. Je pense qu'on
a vécu un moment d'espoir pour nos
institutions. Saluer aussi le premier ministre, qui a été ouvert sur ce dossier
pour ne pas le recommencer à zéro. Donc, je pense que c'est un beau
moment qu'on a vécu. Je vois le temps filer, là. Je remercie aussi le
Parti libéral et le Parti québécois de m'avoir laissé
plus que 15 secondes pour vous souhaiter
des bonnes vacances.
Je voudrais
aussi vous dire qu'on a commencé un
petit peu plus tard que prévu parce qu'il y a eu une élection qui n'était pas prévue. Et j'espère que le premier
ministre, tantôt, va remercier le Parti québécois pour ce beau cadeau du
printemps.
Évidemment, j'aimerais
dire aussi à mes amis du Parti québécois qu'il ne faut pas se décourager, il ne
faut pas se décourager quand on voit les
sondages. J'en sais quelque chose, hein? Je
pense que l'hiver dernier il y avait plus de partisans des Bruins de Boston, au Québec, que de partisans de la
CAQ. Donc, il faut prier, il faut prier et… En tout cas, nous, on a prié Saint-Jérôme,
et le sauveur est arrivé puis… Il ne faut jamais perdre espoir.
Et,
Mme la Présidente, avant qu'on s'évade tous pour les vacances, je
voudrais, au nom de tous les députés de la Coalition avenir Québec,
incluant le député de Lévis qui nous fait l'honneur d'être ici, à l'Assemblée
nationale, je voudrais souhaiter à tout le monde des belles vacances. Effectivement, c'est le temps de se retrouver en famille, avec
nos amis. La vie est courte, donc profitons-en cet été. Merci.
• (17 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup de vos bons voeux. Et maintenant
je cède la parole au chef de l'opposition officielle.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Merci, Mme la Présidente. Donc, je serai bref aussi. Je dirai à mon collègue de
la deuxième opposition : L'important,
ce n'est pas le temps qu'on a, là, en termes de quantité, mais qu'est-ce qu'on
en fait. Donc, je le remercie de ses bons voeux à notre égard et je lui
souhaite la même chose pour lui.
Mes
premiers voeux vont aller à nos collègues les… ceux qui sont nouvellement
arrivés. C'est la première session, c'est quand même une session
intense. Pour certains d'entre nous, ça fait quelques sessions qu'on vit. Il y
a toujours un petit côté nouveau, surtout
siéger l'été, en plein mois de juillet, effectivement, il y a un petit côté
particulier à cela, mais, pour les
nouveaux collègues, c'est quand même une expérience particulière, donc je tiens
à souligner leur présence. Et, dans la plupart des cas, ils se sont fait
valoir dans les commissions parlementaires, de notre côté et de l'autre côté
aussi, dans le cadre des crédits et des projets de loi qui ont été adoptés. Donc,
c'est un exercice qui est très important.
Tout
le monde a souligné l'événement marquant de la session. Je ne le ferais pas,
puis on me le reprocherait, mais effectivement la députée a fait un
travail formidable, la députée de Joliette, dans la loi sur les soins de vie…
les soins de fin de vie, plutôt. D'ailleurs,
cet exemple que le Québec a donné est repris partout à travers le monde. Je
lisais d'ailleurs il y a quelques minutes qu'en France on prend les
mêmes termes, on a importé nos termes là-bas pour mener ce débat avec toute la sérénité que nous avons eue. Je
pense que tant en termes de délai que de façon de faire et de résultat
nous sommes exemplaires. Elle a d'ailleurs eu à commenter à travers la planète
cette démarche que nous avons initiée tous ensemble.
Et je souligne le premier ministre, l'ouverture qu'il a eue; le ministre de la
Santé, qui y croyait personnellement, je
le sais, et qui a passé du geste… de la parole au geste, plutôt, et je le
remercie beaucoup de la sincérité avec laquelle il a mené aussi ces
débats. Donc, on peut être fiers du travail accompli.
Mes
mots vont aller aussi, pour cet été, aux gens qui ont eu à travailler fort. On
les appelle les gens de la table, mais je vais parler du secrétaire
général et ses aides. Et toute son équipe a fait un travail formidable pour
organiser nos travaux, s'assurer que l'Assemblée
fonctionne dans le contexte que nous connaissons, donc c'est formidable, et à
tous ceux qui à tous les jours nous aident dans notre travail. On a les pages
qui sont ici, les responsables de la sécurité. Ceux qui font le déménagement, vous savez, ils ont eu à travailler fort
dans les dernières semaines. On les voit, et je les croise partout. Vous savez, je me promène dans
cette Assemblée, il y a peu de gens que je n'ai pas salués pendant les
15 ans que j'y ai passés, je pense qu'il
n'y en a aucun, et c'est des gens dédiés. Qu'ils soient au service des
communications, qu'ils soient à l'entretien, à l'entretien ménager, qu'ils
soient sur nos étages à nous apporter nos documents dans les délais les plus
courts possible, c'est des gens qui sont dévoués. Et on va leur souhaiter un
bel été à eux aussi parce qu'ils en ont besoin, ça a été quand même très
chargé.
Quant
aux Québécois, je leur dis : Vous
savez, on a souvent un hiver rude. On aime l'hiver, mais, quand il est terminé, on l'aime un peu plus encore. Et l'été
est chaud, et il faut en profiter. Donc, comme nous, nous allons
joindre… Nous allons nous assurer que cette
période estivale soit utilisée à bon escient. Et je les invite d'ailleurs,
nos concitoyens québécois, à profiter de notre beau Québec — quel
beau territoire nous avons, Mme la Présidente! — et je le faisais
tantôt à la radio régionale, chez nous. Il faut se visiter entre nous.
Une voix :
…
M.
Bédard :
En vélo ou autrement, de façon sécurisée et sur nos belles routes, Mme la
Présidente. Mais j'invite tous les Québécois d'une région à l'autre à se
visiter. Allez en Estrie — moi,
je suis un amateur, j'adore l'Estrie — évidemment, ma région tout particulièrement,
la Gaspésie. Mais là je pourrais toutes les nommer. On a chacun un coin qui mérite d'être vu. Et le Québec a
besoin de cet apport-là économique. Donc, on joint l'utile à l'agréable
avec notre famille. Donc, prenez le temps.
Prenez le temps parce que, si l'hiver a été froid, l'été est chaud, l'automne
risque aussi d'être chaud, Mme la Présidente. Donc, nous donnons rendez-vous au
premier ministre. Nous lui souhaitons aussi un bon été. Bonne pêche! Et nous serons contents d'assurer notre rôle d'opposition
avec le même esprit constructif, la même vigilance et, parfois, le même
caractère intraitable pour l'automne. Bon été!
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Merci beaucoup de votre intervention. Et maintenant je
cède la parole à M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Merci, Mme la
Présidente. Bien, je veux saluer amicalement le chef de l'opposition
officielle, le chef de la deuxième
opposition, Mme la députée de Gouin, porte-parole de Québec solidaire
également. Et je pense qu'on peut envoyer une pensée amicale à notre
collègue le député de Jonquière qui, j'espère, nous regarde. Ou j'espère qu'il ne nous regarde pas puis qu'il a autre chose
à faire actuellement de son lit d'hôpital. Je comprends que la blessure,
quoique sérieuse, guérira bien, et on a hâte de le retrouver parmi nous.
Également
remercier l'ensemble des parlementaires et leur souhaiter un bon été. On a eu,
c'est clair, plusieurs mois fort
occupés avec une deuxième élection en moins de deux ans, une deuxième élection
générale au Québec en moins de deux ans, la formation du gouvernement.
Puis notre collègue le chef de la deuxième opposition a parlé d'un épisode marquant
de la campagne, d'ailleurs, en le mimant même. Je voudrais être prudent parce
que moi, je me souviens également de l'affrontement,
là, courageux entre le chef de la deuxième opposition et la mascotte Joe Dette,
qui a donné, Mme la Présidente, toute
sa signification au mot courage. On a eu des débats importants dans cette
Chambre sur le budget, sur les crédits. Il faut rappeler que l'examen
parlementaire des crédits, c'est la définition même du gouvernement responsable pour lequel beaucoup de gens ont
combattu, ont lutté au travers des années. On a la chance, au Québec, d'avoir
un régime parlementaire exemplaire, et il faut savoir l'apprécier.
Je pourrais
également faire allusion à l'adoption unanime par cette… pas unanime, pardon, l'adoption
historique par cette Chambre du projet de loi sur les soins de fin de vie. Et,
comme l'a dit le chef de l'opposition officielle, j'ai également remarqué que les mêmes débats se font actuellement partout. On
a eu, au Québec, le mérite de le faire dans une discussion à débat
ouvert, très public, difficile, mais serein malgré tout. On a eu le mérite de
le traiter de façon parlementaire totalement à l'écart des lignes partisanes.
Et je pense que c'est ce qui a attiré l'attention au Canada et ailleurs. M. le chef de l'opposition parlait de la
France. Effectivement, presque quotidiennement… il y a eu une cause récente d'un médecin. La question des soins de fin
de vie sera soulevée partout, partout, au cours des prochaines années,
et je crois que le Québec fera école sur ce plan.
C'est bien
sûr venu le temps non pas de vacances. Je fais écho aux paroles de la députée
de Gouin. Oui, on va prendre des vacances, mais on va également
travailler dans nos circonscriptions. Et c'est essentiel de se ressourcer auprès des citoyens qui nous ont élus pour nous
envoyer ici, retrouver contact avec la réalité. Comment disions-nous à l'époque? Avec les vraies affaires, les véritables
préoccupations de nos concitoyens qui, parfois, sont un peu différentes de celles que nous discutons ici, dans cette
Chambre, il faut bien s'en souvenir. Nos proches, également, les membres
de notre famille qui sont loin de nous, proches et loin de nous à la fois,
surtout dans la période active de la vie politique, prenons le temps de leur donner toute l'attention et la plus grande
partie de notre temps et de notre affection au cours des prochaines
semaines. Faisons une pause salutaire. On a parlé d'un automne chaud. Bien,
tant mieux. L'automne chaud, c'est l'été
indien, c'est des beaux paysages, c'est des belles feuilles. Alors, on va le
vivre ensemble, cet automne chaud, j'en suis certain. Et on aura tous et
toutes fait le plein d'énergie, naturellement, pour le faire.
• (17 h 30) •
Je voudrais également remercier tous nos
collaborateurs politiques. Ça s'adresse aux collaborateurs de tous les
parlementaires de cette Chambre qui, dans l'ombre, font un travail absolument
essentiel et qui participent à la construction de nos débats, au personnel de l'Assemblée
nationale également, également de la fonction publique qui travaille très fort,
notamment lors de la préparation des crédits budgétaires. Et, à mon tour,
terminer en souhaitant aux Québécois et aux Québécoises de très belles vacances
d'été en leur suggérant, ma foi, pourquoi pas, de visiter le Québec, de le découvrir ou de le redécouvrir. Et
on me permettra, comme mes collègues de la même région, de les appeler à
visiter, peut-être, cet été, bien sûr, le Saguenay, mais aussi le
Lac-Saint-Jean. Il y a du poisson dans le lac Saint-Jean, il y a
du doré, la ouananiche un peu plus difficile cependant, mais il y a
de quoi vivre des expériences extraordinaires, que ce soit la belle
route des bleuets et les merveilleux paysages de notre belle région.
Profitons donc ensemble de ce Québec magnifique,
qui est un des endroits sur la terre où il fait très bon vivre, il faut se le rappeler et se le redire
souvent, et surtout travaillons ensemble à le rendre, ce Québec, encore plus
accueillant, juste et prospère. Bonnes vacances à tous les Québécois!
Ajournement au 16 septembre 2014
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, l'Assemblée ayant terminé l'étude
de l'affaire pour laquelle elle a été convoquée, j'ajourne les travaux
au mardi 16 septembre 2014, à 13 h 45. Voilà.
(Fin de la séance à 17 h 31)